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L'INTERMEDIAIRE
DES
CHERCHEURS ET CURIEUX
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L'INTERMÉDIAIRE
DES
Chercheurs et Curieux
FONDÉ EN 1864
CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE. HISTORiaUË ET ARTISTiaUE
aUESTlCNS ET RÉPONSES, LETTRES ET DOCUMENTS INÉDITS
trouvailles et curiosités, nouvelles de la litterature,
d'art, d'Érudition et d'histoire, offres et demandes,
échanges, liste et compte rendu des ventes publiques, acq.uisition
et mouvement des b1bl10thèq.ues, des archives,
des collections et des musées
COMMUNICATIONS DIVERSES A L'USAGE DE TOUS
LITTÉRATEURS ET GENS DU MONDE, PROFESSEURS, ARTISTES, AMATEURS
BIBLIOPHILES, ÉRUDITS, COLLECTIONNEURS, ARCHÉOLOGUES, GÉNÉALOGISTES, NUMISNATES, ETC.
38^ ANNEE - 1902
DEUXiÈMF. SEMESTRE
PARIS
VlNTEkMÉDUlRE "DES CHERCHEURS ET CURIEUX
^l bis, RUE VICTOR MASSÉ, }l his
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ÎIVV Volume Paraissant its lo, ao et ?o de chaque tnotf. 10 Juillet 1905
38* Annéb
31 .*»>r. Victor Massé
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N'973
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PARIS (iX«)
Bureaux: deSà 4heurei
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DES CHERCHEURS ET CURIEUX
Fondé en 1864
QUESTIONS KT RÉl'ONSKS LITTÉRAIRES, HISTORIQUES. SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES
TROUVAILLES ET CURIOSITÉS
9 " -' — — ~— • 10 — — — ~—
(SHiieôtioitô
Une statue de la Liberté. — Les
Stephanopoli de retour de leur voyage
en Grèce, (1797-1798) rapportèrent de
Sparte une statue de la Liberté qu'ils
offrirent au général Bonaparte. Dans la
préface du récit de leur voyage publié
l'an VIII, il est dit que cette statue ornait
le cabinet d'histoire naturelle de ce géné-
ral.
Qu'est-elle devenue depuis ?
Clic.
Le plan de Paris par Vasserot. —
On lit dans un opuscule de l'abbé Valen-
tin Dufour {les Charniers des églises de Pa-
ris, Saints éver in, Paris, 1884, in-8°, p.
12):
.... le plan (des charniers de Saint-Séverin)
a été dressé d'après celui de Vasserot dont M.
G. Rohault de Fleury possède peut-être le
seul exemplaire complet, l'ouvrage n'ayant
pas été achevé d'imprimer.
Je désirerais savoir ce qu'il faut penser
de l'opinion de M. l'abbé V. Dufour et,
s'il y a lieu, où se trouve cet exemplaire
unique ; enfin, mais subsidiairement, je
demande quelques renseignements sur
Vasserot et son plan.
M. Edgar Mareuse, cet amateur aima-
ble autant qu'érudit, qui possède la plus
belle collection de plans de Paris que l'on
connaisse, pourra très probablement, s'il
le veut bien (et je l'en prie), satisfaire
ma curiosité qu'il jugera légitime, je l'es-
père. NOBODY.
Marie Leczinska — M. le comte
Fleury et M. de Nolhac. — M. le
comte Fleury et M. de Nolhac ont écrit
chacun un ouvrage où la scission entre
Louis XV et Marie Leczinska est apppré-
ciée d'une façon toute différente. Selon
M. le comte Fleury, les torts seraient à la
reine; selon M. de Nolhac, ils seraient
au roi. Il est vrai que l'ouvrage de l'un est
consacré aux maîtresses du roi et l'ou-
vrage de l'autre à l'épouse, qui n'ayant
pas l'étoffe d'une héroïne, ne pouvait
guère être intéressante si celui qui la
chantait, n'en faisait pas une martyre.
Enfin, M. le comte Fleury semble avoir
plutôt écrit pour les hommes et M. de
Nolhac pour les femmes, auxquelles il
faut surtout plaire, sauf à être historique
ensuite si on le peut. De là vient peut-
être encore la contradiction qu'on trouve
entre les deux auteurs. Quoiqu'il en soit,
il est trois faits reconnus par !e panégyriste
de la reine : son attitude à l'égard du car-
dinal Fleury, la constance du roi pendant
plusieurs années, malgré toutes les séduc-
tions qui l'entouraient et la froideur de
Marie. Voilà une reine plus âgée que son
époux de plusieurs années, à laquelle
celui-ci se donne sans réserve avec tout
l'enthousiasme et toute la fougue de la
jeunesse, elle occupe le plus beau trône
de l'Europe. Elle connaît l'affection du roi
pour son ancien précepteur, l'un des ra-
res honnêtes gens qui aient gouverné pour
leur prince. A moins d'être absolument
bornée, elle ne peut ignorer quels sont
les deux coquins dont elle fait le jeu, et
ses sentiments chrétiens même ne lui di-
XLVM
N«97î
L'INTERMEDIAIRE
i 1
12
sent pas qu'elle doit respecter les sj'mpa-
tjes légitimes de son mari !... Elle tient
par fausse reconnaissance pour deux mi-
sérables. Elle éconduit le cardinal, elle
fait plus, elle rompt en visière avec lui en
refusant de le recevoir et donne la me-
sure d'une maladresse qui l'éloignera à
jamais du pouvoir. Le roi est au désespoir;
nature faible, indécise, elle ne sait pas le
reconquérir.
Passe encore au point de vue politique ;
M""* de Maintenon, qui a possédé pen-
dant près de trente ans le cœur du grand
roi, était tenue par lui à l'écart des affai-
res; il est vrai que lui s'en occupait. Mais
le jeune Louis XV présentait cette parti-
cularité d'être timide avec les femmes, il
ne tenait qu'à elle de le conserver. Sa froi-
deur n'est pas niable,.. Je veux bien que
lors de la maladie du roi, elle se soit mon-
trée dévouée, mais cela ne suffisait pas,
le monarque, n'avait pas plus qu'un autre
homme, entendu épouser une sœur de
charité.
Malgré tout, il reste fidèle 1 iue de
femmes du vulgaire savent s'en tirer
mieux sans avoir autant d'atouts dans
leur jeu ! Que de femmes du vulgaire sont
unanimement blâmées pour n'avoir pas
su se tirer de pas beaucoup plus difficiles!
Elles en subissent les conséquences, mais
paraissent moins intéressantes que ceux
qui en ressentent le contre-coup : enfants,
famille, etc. On oublie trop facilement que
dans l'espèce c'est la France qui a été
atteinte, et si gravement atteinte, qu'elle
n'en est peut-être pas encore relevée. On
ne peut certainement pas dire quelle eût
été l'influence d'une autre reine compre-
nant mieux son rôle, mais il n'est pas pos-
sible d'en supposer une le comprenant
moins bien. Loin de moi la pensée d'accu-
ser autre chose que la nullité de cette
pauvre femme, mais ses malheurs dont
elle parait être la cause ne sont guère in-
téressants à côté de ceux que son incons-
cience a entraînés pour le pays.
QLi'en pensent nos collaborateurs ? Qui
a raison du comte Fleury ou de M. de
Noljiac ? Paul Argelès.
Attributions d'armoiries : D'ar-
gent à l'aigle déployée. - A quelle
famille peuvent être attribuées les armoi-
ries ci -après :
D'argent à Vatgle épioyée, à deux têUs
de sahle couronnées de même ? Cam.
Pont Daurat. ~ Dans la liste des
commanderies ou maisons Antoniennes
appartenant à l'ordre hospitalier de Saint-
Antoine de Viennois, notre excellent con-
frère Victor Advielle, en son Histoire de
Tordre, p. loi, cite comme appartenant
au Prieuré de Toulouse, la commanderie
de Pont Daurat. Qu'était-ce que Pont
Daurat ?
Je connais passablement la région dont
Toulouse est le centre et n'y vois point
de localité de ce nom. Il y a bien Croix
Daurade ! mais ce village ne me paraît
conserver aucun vestige d'un établisse-
ment de cette importance, dont les reve«
nus produisaient net 7934 livres 13 sols,
3 deniers. 11 faut donc chercher ailleurs ;
mais où ? La parole est à l'éminent ar-
chiviste M. Pasquier , s'il veut bien
nous répondre. A, S, e.
Saint Angilbert et ses frères. — •
Pourrait-on nous dire de qui les trois frères
Madhelgaud, Richard et Saint o^ngilbcrt,
abbé de saint Riquier, étaient fils ? Con-
naît-on les noms, soit de leur père, soit
de leur mère? Cela nous rendrait bien
service. D' Bougon.
Devises d'horloges publiques. —
Presque tous les cadrans solaires ont des
devises : les devises d'horloges publiques
sont plus rares. En connaît-on qu'on vou-
drait signaler? ViERZON.
Tybilles. — J'habite à Bellevue ras
des TybiUes. Il y a une yUla des Tyhiliec
depuis 18 ou 20 ans. Personne dans la lo
calité n'a pu me donner l'origine ou la
signification du mot TybiUes Même M, le
maire de la commune de Meudon-Belle-
vue parait l'ignorer. Qui peut m'éclaircr?
H. Welter.
Delà compétence officielle des
notaire sen matière paléographique
— Dans certaines grandes villes, Paris et
Lyon, parcxemple, les archives notariales
antérieures à 1789, ou a 1800, ont été
recueillies et déposées en vertu d'uneloi(est-
ceuneloi ?) ou d'un décreUkiministrecom-
pètent, dans des locaux spéciaux. Quand
un de ces officiers publics doit délivrer à
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo juillet 190a
_, 13
14
un tiers, une expédition de documents,
enlevés à son étude, mais restés étiquetés
sous son nom dans ces nécropoles du no-
tariat, il fait la copie et la remet, légali-
sée, contre un prix réglementaire. Cette
expédition vaut la minute elle-même.
Mais beaucoup de pièces faisant partie
de ces archives, remontent aux siècles
passés, voire au xni" siècle ; dès lors est-
il exact que les notaires titulaires de ces
archives aient le droit de se refuser à en
délivrer une expédition-copie, au tiers
autorisé et habile à obtenir celte expédi-
tion,invoquant à l'appui de ce refus, leur
incapacité paléographique? Dans ce cas,
les intéressés ne sont-ils pas fondés à met-
trele notaire récalcitrant par ignorance, en
demeure de faire choix, à ses frais, d'un
paléographe juré, qui mettrait la traduc-
tion à même d'être lue et authentiquée
par le notaire titulaire de la minute ? Je
serais heureux d'être renseigné sur cette
question, soit par un professionnel, soit
par un légiste. Il ne se peut faire qu'il
ne se trouve pas parmi nous un obligeant
confrère pour fixer la réponse à cette ques-
tion-là,qui intéresse une large classe de
chercheurs et de curieux. Cz.
Famille Delavigne. — Casimir
Delavigne est né au Havre en 1793, son
frère aîné Germain est né à Giverny
(Eure) en 1790.
Or, en 1802, je trouve deux Delavigne
au Havre : Anselme et François Delavi-
gne. L'un d'eux était-il le père des deux
auteurs dramatiques cités plus haut? En
tout cas, ces Delavigne seraient-ils tous
de la même famille ? C'est assez probable.
C. DE LA Benotjé.
Mil" Rosélia Rousseil, tragé-
dienne, pensionnaire de la Comé-
die Française. — M. Georges Monval,
dans V Intermédiaire du 15 mars 1900.
col. 470, indique sa naissance, à Niort, le
19 juillet 1S40, et son entrée au Théâtre
Français en 1^63, sociétaire en 1873 ; tan-
dis que M. Gaston Bonnefont, dans son
livre : La Comédie Française (1884) porte
sa naissance à Niort, au 18 juillet 18^1 ,
et son début à la Comédie Française au
4 juillet 1872, qu'elle quitta le i" juin
1874, pour aller en Egypte. Qui des deux
a raison ?
On doit à M"* Rousseil une histoire de
sa vie : La fille d'^un proscrit, (Paris, La-
croix et C, 1878), avec son portrait en
marchande d'oranges, gravé à l'eau-forte,
en 1877, parHenri Lefort. — et un drame
en un acte, en vers : Eisa, représenté sur
la scène du Vaudeville, au cours d'une
matinée à son bénéfice. Connaît-on d'au-
tres ouvrages de cette tragédienne, incon-
testablement une des meilleures de notre
époque
Victor Déséglise,
Famille AUain-Targé. — De quelle
partie du Poitou cette famille est-elle ori-
ginaire ? Dans quelles circonstances le
nom de Targé s'est-il adjoint à son nom
primitif? R. L.
Lampertye ou Sampertye. —
Peut-on donner des renseignements sur
le porteur de l'un ou l'autre de ces noms,
célèbre à Nantes par un procès retentis-
sant ? A. M.
Un oncle de Lafayelte. — Peut-on
établir la date exacte de la mort de Jacques
Roch de Lafayette, né le 11 mars 171 1,
oncle du général Lafayette ? Dans les
Mémoires de Lafayette, (édition Fournier,
Paris, 1857,) tome 1=' p. 10, note, le
comte de Broglie dit à Lafayette :
J'ai vu mourir votre oncle dans la guerre
d'Italie. S'agit-il de la campagne de 1 734" > 735
pendant la guerre de succession de Pologne,
comme le suppose Charavay {Le général La-
fayette, p. S52),ou de la campagne de 1744-
1746, pendant la guerre de la succession
d'Autriche, comme le fait supposer une lettre
-de la comtesse de Lafayette, citée par Chara-
vay,idem p. 554? « Son aîné tué à la dernière
campagne d'Italie »
L'ouvrage Participation de la France à
rétablissement des Etats-Unis est muet
sur le personnage. Palensis.
La statue de Victor Massé. — Il y
a plusieurs années, un comité s'était formé
pour élever une statue à Victor Massé,
l'auteur des Noces de Jeannette. Le sculp-
teur Franceschi fut même chargé de faire
la statue.
Qu'est devenu ce projet?
Qu'est devenue la statue de Victor
Massé par Franceschi ? M. L.
Un prétendu Lous XVII.
recevons la lettre suivante :
Nous
N. 973
L'INTERMEDIAIRE
Eép
19
onseo
— 20
7/ sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
Une phrase de Balzac (XLV). —Je
retrouve une lettre de l'an Douze, qui se
rapporte au préjugé signalé par Balzac, et
antérieur au décret de 1806, dont M.
Eug. Grécourt me semble avoir exagéré
les conséquences
Paris, le 30 Messidor an xn .
Messieurs les Comédiens Français,
Une société qui d ire jouer li Belle Fer-
mière pour son a;; usement, désire aussi
cherclier les modelas de la perfection. Elle ne
peut les trouver qre dans la réunion de vos
talents. Je vous prie, Messieurs, de vouloir
bien donner sur votre théâtre cette pièce
le jour de la semaine prochaine qui vous
conviendra, excepté lundi. Je vous serai
obligé de me faire connaître le jour, afin
que je fasse louer une ou deux loges.
Agréez, Messieu.-s les Comédiens Français,
l'hommage particulier de la haute considé-
ration avec laquelle j'ai l'honneur d'être
votre dévoué. P. M. Joly.
rue du fb Martin n" 44.
Il faut bien remarquer que Catherine ou
la Belle Fermière, comédie en trois actes
en prose, de M"'= Julie Simons Candeille,
représentée pour la première fois sur le
théâtre de la République le 27 décembre
1792, n'avait pas quitté le répertoire de-
puis la réunion générale de 1799. On
l'avait donnée le 30 tloréal précédent et
les Comédiens purent facilement satisfaire
la « société » de M. Joly en la remettant
sur l'affiche du 15 thermidor an xii.Ce fut
M'"* Talma qui joua le rôle de Catherine^
créé par l'auteur. Georges Monval.
Ij3s papiers de.s Tuileries (XLV).
— Cette question des plus intéressantes
devrait être éclaircicà fond et si Vliitennè-
diaiicïah la lumière sur le sort des docu-
ments qui étaient conservés aux Tuileries,
il rendra un service signalé aux histo-
riens.
Pour ce qui est de la lettre visée par
Francisque Michel, il est probable qu'il
s'agit de celle que Bonaparte écrivit
d'Egypte à son frère Joseph pour lui
exprimer le profond chagrin où le plon-
geait la conduite de sa femme Jos phine.
Cette lettre prise par Nelson a été ache-
tée en Angleterre par M. de Maisonneau,
inspecteur général des finances et exposée
en 189^ dans la galerie des Champs-Ely-
sées. — Catalogue de TExposition de la
Révolution et de VEiupire, par Germain
Bapst no 320 bis. — Elle a été publiée in-
extenso par M. Maurice Loir dans le
Monde illustré, eu juin 1895.
La question des papiers des Tuileries
est plus vaste. Q.ue sont devenues les lettres
de Napoléon l*'' qui appartenaient à Napo
léon III ? Parmi ces lettres, il en est qui
sont demeurées inédites, telle celle où
Napoléon écrivait en août 1812, à son
frère Jérôme, qu'il méritait d'être fusillé.
A côté des lettres de Napoléon 1", il y
avait tous les registres de correspondance
du roi Louis reliés en maroquin vert, et
combien d'autres documents ; toute la
correspondance privée ou politique de
Napoléon III avec les souverains et avec
ses agents ocultes. et les lettres prove-
nant du cabinet noir.
L'Intermédiaire pourrait demander à
MM. André Lavertujon, Camille Pelle-
tan et Jules Claretie, qui furent membres
de la commission des papiers des Tuile-
ries, à édifier les érudits sur le sort des
documents qu'ils ont eus entre les mains.
Ont-ils été brûlés pendant la Commune ?
J'en doute. Ont-ils été Versés aux archives
nationales? Dans ce cas, sous quelles cotes
sont-ils classés ?
Ou bien les a-t-on rendus à la famille
impériale ? Qiiand et comment?
Sur cette dernière question, M. Augus-
tin Filon, toujours si aimable et érudit
consommé, pourrait peut-être fixer les
intermédiairistes ? P. S.
Sceau moyen-âge à déterminer
(XLV). — A mon avis l'exergue de ce
sceau doit être expliquée ainsi : S.
(sigiUum) LOYIS ou LOHIS SINE TERRA
MILITIS. Sceau de Loys de Senneterre
ou Sansterre, chevalier. Il serait intéressant
de connaître les armoiries de la maison
de Senneterre.
Vicomte de Ch.
* *
S. est l'élision de sigillum, qui ne veut
pas dire 5, mais sceau, SOHIS, c'est l'an-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 juillet 1903
21
22
glais So/nt, latinisé en Johnis ou Johis par
elision. On traduit donc : sceau de Jean
sans terre, chevalier. Le texte entier est
donc sigilluiiijohaïuits sine tcirâ iii/litis.
On voit que c'est bel et bien le sceau
d'un fils de roi d'Angleterre, qui a une
valeur réelle. Cependant on a conservé
des empreintes de sceaux beaucoup plus
grands, représentant un chevalier armé
de toutes pièces, sur un cheval lancé à un
tel galop qu'il sort des bords mêmes du
sceau. Cela.c'estun véritable trompe-l'œil.
C'est égal ; celui qui a trouvé ce petit
sceau-là n'a pas perdu sa journée. 11 est
telle collection, comme celle du British
Muséum, qui le lui achèterait sans mar-
chander; surtout si, par hasard, elle ne
le possédait déjà. D"" Bougon.
Devises héra'dique.'ï les plus or-
gueilleuses (XLIV : XLV). — Au lieu
de O'Kourk et de O'Konke lisez : O' Rourke
(colonne 909).
Le C' P, A. DU Chastel.
Demi-cheval (question héraldi-
que(XLV, ç,-"))- — Je ne connais pas
d'exemple d'un animal passant qui serait
coupé en pal, ou parti, sinon de l'un en l'au-
tre — et le cas, d'un animal héraldique re
présenté par sa moitié verticale, est aussi
rare qu'anormal.
Au contraire, les animaux coupés, che-
val lion, aigle, etc. sont blasonnés soit
« issus du coupé », soit par moitié hori-
zontale, ce qui équivaut à la mention :
demi.
Un « demi cheval >> me semble signi-
fier dans l'espèce : à'argcnf au cheval
coupé, de gueules. Mention contraire
n'étant point faite, il s'agit de la moitié
supérieure d'un cheval passant. S'il est
parti, ou si c'est la partie injcricnre, qui
est représentée, la description héraldique
doit en faire expressément mention. Voir,
au surplus, le Dictionnaire des figures
héraldiques (Renesse) aux mots coupé t\
parti. Cz.
Armoiries : à un arbre de...
(XLV). — Boisseau ou Boiceau, pays de
Vaud : d'argent à uu arbre terrassé de sino-
ple. accompagné en chef de twis étoiles mal
ordonnées d'azur.
T>e Bone,Genevois : d'argent à un arbre de
siuople mouvant de la pointe, accompagné
de tiois étoiles tuai ordonnées d'or
Je crois que dans le cas cité, il s'agit
des DE BoNE. Qiiant au second écusson, je '
ne connais que les A la Truye, de Lille
qui le portèrent : de sinople au calice d'or
accompagné de deux dauphins affrontés et
hnvant dans le dit calice. Le champ est
parfois d'a:^ur.
11 existe une famille Carminati (et non
Carmina/i) di Brambilla, mais ses armoi-
ries ne contiennent pas d'arbre.
Le C'*^ P . A DU Chastel.
* *
Carminati di Brambilla, à Milan, porte :
Coupé : au i parti : A . d'or à l'aigle de
sable, couronnée du champ ; B. d'argent au
lion contourné de gueules mouvant du parti-,
au 2 de gueules à un chariot d'or. Cimier :
une tête et col d'aigle de sable. Devise :
SPERO.
Les armes décrites ne me sont pas
connues. P. le J.
Armoiries du chevalier Claret
da Fieurieu (XLV). — La question n'est
pas très claire. On parle d'un nouveau
titte sans dire lequel, sans en avoir écrit
dans les lignes antérieures. Pourquoi dit-
on chevalier dans l'intitulé, alors qu'il
fut créé comte par lettres patentes du
26 avril 1808 ? Les dites lettres mention-
nent parfaitement le franc quartier des
comtes sénateurs.
Ce qui est certain, c'est que le dit comte
de l'Empire n'eut pas d'enfants. Pourrait-
on nous expliquer pourquoi les descen-
dants de son frère. fils d'un prévôtdes mar-
chands de Lyonet qui ne fut pas anobli sous
l'Empire, portent actuellement le titre de
comte ? Les armes du comte de l'Empire
ont été abandonnées: la question ledit
ministre de Napoléon, l'Armoriai du Pre-
mier Empire ne lui donne pas ce titre.
La Coussière.
Les nouvelles armoiries d'Italie
(XLIV ; XLV). — Alix (ou Adélaïde) de
Savoie n'était pas la fille d'Humbert l*^
dit » aux Blanches Mains >* (1033-1048),
mais la fille de Humbert 11, dit « le Ren-
forcé » (1080-1 103).
Cette princesse épousa, en n 1 ^, Louis
VI, dit « le Gros »,roi de France, et fonda,
en 1133, l'î^bbaye de Montmartre. Veuve
de Louis-le-Gros, elle épousa Mathieu de
N* 973 ,
L'INTERMEDIAIRE
'■}
24
Montmorency. Veuve encore, elle se retira
dans la communauté des Bénédictines
qu'elle avait fondée et y fut ensevelie en
1154.
En dehors des motifs qui ont destiné le
bourdon La Savoyarde à la nouvelle basi-
lique de la Butte Montmartre, le chanoine
Ducis, autrefois archiviste de la Haute-
Savoie, a rappelé que cette localité n'est
point étrangère aux souvenirs historiques
de Savoie.
En 1534, Pierre Favre, de Saint-Jean-
de Sixt, dans la vallée de Thônes, pre-
mier prêtre de la Compagnie de Jésus, sous
le nom de Lefèvre, reçut, dans l'église de
Montmartre, les premiers vœux de saint
Ignace de Loyola et de ses compagnons.
C'est une petite déviation du sujet prin-
cipal, à laquelle un humoriste malicieux,
mais autorisé des architectes et des ecclé-
siastiques artistes, pourrait ajouter que le
monument ci-dessus désigné offre une
manifeste ressemblance avec le chef-
d'œuvre culinaire qui a immortalisé Jean
de Belleville, cuisinier du chevaleresque
Comte Vert(Amédée VI 1315-1383). V In-
termédiaire (Table Générale), a consacré
deux articles au Gâteau de Savoie, où cet
historique doit être retracé, d'après Léon
Menabrea probablement.
Sabaudus. ,
Noms véritables des communau-
tés, congrégations et ordres reli-
gieux (XLV). — 26.) Filles de la Charité
de Saint-Vincent-de-Paitl. — (Voyez Cha-
rité).
27.) Filles bleues. — Non donné aux an-
nonciades célestes (Voyez ce mot).
28.) Franciscaines. — Le second ordre
de saint François d'Assise fondé par sainte
Claire d'Assise en 12 12. a subi de nom-
breuses transformations (Voyez Clarisses,
Damianistes, Urbanistes, Capucines, etc.)
Les congrégations qui ont emprunté au
grand ordre franciscain le nom (parfois
modifié) et un peu de la règle, sont si nom-
breuses qu'elles occupent dans le « Clergé
Français de 1901 » presque 3 pages.
29 ) G//s^s (sœurs). — Nom donné aux
filles de saint Vincent de Paul dans VIJist.
de r Eglise du A' Brûck t. 11. p, 252. Nom
donné en Vendée aux Filles de la Sagesse
fondées en 1702 parle Reux L. M. Gri-
gnon de Montfort. au diocèse de Luçon.
}0 ) fc'suates. — Ordre fondé par saint
Jean Colombini ; seules les religieuse^
sont demeurées. Suivant la règle de sain^
Augustin, sans nom spécial, elles prirent
le nom de jésuates parce que leur fondateur
avait sans cesse le nom de Jésus à la bou-
che. Elles ont choisi saint Jérôme pour
patron et portent le nom de « Jésuates de
saint Jérôme » (1) (XIV. i).
(Poesl. Leben des sel.J. Columbini.
Ratisbonne. 1845),
31.) Maiianites. — Religieuses delà
Congrégation de Notre-Dame-de-Sainte-
Croix approuvées en 18^8 et fondées
dans la Sarthe par le R.P.Moreau (Voyez
Josephites) en 1841.
32.) Noires (Sœurs). — Ce nom a été
donné à plusieurs congrégations à cos-
tume noir : Ursulines, Minimes, etc.
33.) Nolasques. — Religieuses de Notre
Dame de Camerit — fondées vers 1568 —
Second ordre des Nolasque fondées par
saint Pierre Nolasque, au xiu* siècle.
(Louis Botel. F, P. — Saint Raymond
de Pennajort, L\\\e, 1897, pp. 12 sq.)
34.) Nobertims. — Ordre des Prémon-
trés (cf. ce mot) Fondés par saint Norbert
au xn* siècle et qui eurent le nom de
si libres chanoines réguliers ». Leur nom
de Premontrés vient d'un lieu «Prœmons-
tratium » au diocèse de Laon.
(J. Pagius. Biblioth. Prœm. ord. Paris,
1633 — Magdelaine. Hist. de saint Norbeit
— Lille 1886).
35.) Nevers (Sœurs de). — Nom donné
aux religieuses de la Charité et de l'Ins-
truction chrétienne dont la maison mère
est à Nevers.
}6.)Notre'I)ame (Religieuses etsœursde)
— Leur nombre est trop grand pour que
nous citions des noms. La congrégation
la plus connue est celle qui fut fondée par
la B«'i«« de Lestonnac et dont nous avons
parlé au mot Ave.
(cf. P. Mercier. S. J. Vie de la Vénér.
Mère de Lestonnac. Annales de l'ordre
des Filles de Notre-Dame, etc.)
^'].)Notre-Danie d'Afrique (Sœurs Mis-
sionnaires de). — Maison mère à Kouba,
diocèse d'Alger
38.) Oblates. — Sainte Françoise Ro-
maine fonda l'Institut des Oblates de la
(i) Les hommes seuls de cet ordre ont été
appelés aussi « Patri dell acquavite » parce
qu'ils s'occupaient de la fabrication des li-
queurs.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 Juillet 1902.
25
26 —
Tour des miroirs, ainsi appelée du nom
du lieu où s'éleva leur second monastère
(1427- 1485) ; on appela encore ces
religieuses CoUatines, à cause du quartier
de Rome où elles furent établies.
(Bussière, Fie de sainte Françoise fonda-
trice des Oblats de Torre de specchi. Feller
Bwg. Univ. I V. p. 242, etc.)
D'autres congrégations portent le même
nom ordinairement adjoint à celui d'un
mystère, de la Vierge, ou d'un saint :
a) Oblûtes de l' Assomption (Sœurs).
b) Franciscaines oblates du cœur de Jésm.
c) Religieuses oblates de Marie Immaculée.
d) Oblates régulières de V ordre de saint
Benoit, servantes des Pauvres (Angers).
e) Sœurs oblates de saint François de Sales.
39.) Oratoire (Religieuses de 1') de
Bretagne.
40.) Oratoire de M. I. (Sœurs de 1'),
— dites Tetites sœurs des Champs fondées
au XIX' siècle par le curé de Gandalou au
diocèse de Montauban.
41.) Passionnistes (Sœurs). — Congréga-
lion féminine de l'Institut de saint Paul
de la Croix (Intermédiaire t. XLV, p.
363).
42.) Picpus, Picpitciennes (Sœurs). —
Religieuses des Sacrés-Cœurs de Jésus et
de Marie et de TAdoration perpétuelle,
fondées à Poitiers et transportée à Paris en
1804, rue de Picpus. (d. Intermédiaire
XLV, 362).
43 . ) Pauvres (Sœurs des ; petites sœurs
des ; sœurs gardes-malades des)
44.) Philomènes (sœurs). — Sœurs de
sainte Philomène, maison mère à Saint-
Marcellin.
45.) Présentation. — Ce mystère de la
Vie de la sainte Vierge a été honoré par
les congrégations suivantes:
a) Sœurs de la P. (diocèse de saint
Claude).
h)N. D.de la P. (Sœurs de).— (Digne).
c) Sœurs de saint Joseph de la P., bran-
che des sœurs de saint Joseph du Puy,
fondée au xix" siècle par Mf Rossât év.
de Verdun (cf Semaines Religieuses du
diocèse de Verdun).
d) Filles de sainte Marie de la P. fon-
dées en 1836,3 l'instigation de M. Fleury,
curé de Broons (diocèse de Saint-Brieuc).
cf.L^ clergé Français, p 788
e) Sœurs de la Présentation de Marie da-
tent de 1796 ; fondatrice ; Vener. Marie
Rivier du diocèse dû Viviers ; cf. sa Vie, \
f) Sœurs de la Prés, de N . D. fondée en
17515. (cf. la Semaine religieuse du diocèse
d'Albi et quelques numéros du Conserva-
teur.)
g) Sœurs de la Présentation de la sainte
Vierge, forïdéts en 1684, à Sainville, au
diocèse de Chartres, transférées près de
Tours après la Révolution ; fondatrice :
Vener, mère Marie Poussepin. cf, le Jour-
nal d'Indre-et-Loire, passim.
(/4 suivre). L. C. de la M.
Descendance de Christophe Co-
lomb (XLV). — Le duc de Veragua se
nomme Don Christophe Colon (forme
espagnole de Colomb) de la Cerda, duc
de Veragua, marquis de la Jamaïque ; il
est titré amiral et gouverneur majeur des
Indes.
Voir V Intermédiaire (XII, 371).
A, S.E.
Famille d'UlIoa ou d'Illoa (XLIV).
— L'Armoriai Général de Rietstap donne
deux familles d'Ulloa en Espagne. L'une
d'elles se fixa ou projeta un rameau en
Brabant et fut titrée baron de Limale, 12
juin 1633; marquis, 23 janvier 1646;
comtes de Rodes St-Agatha, 1 1 mai
165 I. Ses armes sont : Echiqueté de gueu-
les et d' argent, de cinq tiies chacune de trois
ponts, chaque point d'argent chargé de
trois fasces de gjieu les. C\m'\ei : huit plu-
mes d'autruche, alternativement de gueu-
les et d'argent. Supports : deux lions
d'argent, armés et lampasses de gueu-
les.
Les mêmes armes, sans cimier ni sup-
ports, sont données à Lopez d'Ulloa ;
Lope;^ paraît être le nom patronymique.
P. leJ.
Lœuillard d'Avrigni (XLV). —
Ce n'est pas en iSio.mais le 4 mai 1819,
que la Jeanne d' Arc à Rouen de L. d'Avri-
gni, terminée dès 1814, sous le titre de
VHérdine française, fut représentée pour la
première fois sur la scène de la rue de
Richelieu.
La pièce eut 24 représentations en
: 819, onze l'année suivante et resta douze
ans au répertoire.
Elle s'y maintint après la mort de l'au-
teur (23 septembre 1823), et même après
la retraite de la principale interprète,
M"* Duchesnois (i'"' novembre 1829). Ce
t'.\>
N- 973.
L'INTERMEDIAIRE
27
fut M™* Valmonzer qui reprit le rôle en
1830 et 183 1.
Rachel lui préféra \â Jeanne d'Arc de
Soumet que M"« George avait créée à
rOdton en 1825, et qui passa au réper-
toire du premier Théâtre Français en
1846.
Jeanne d' Arc à 'T^ouen fut d'ailleurs la
seule pièce de d'Avrigni représentée rue
Richelieu.
Sa veuve, M"^ Renaut l'aînée (Marie-
Josèphe-Reine), sociétaire et première
cantatrice de l'Opéra-Comique à la salle
Favart, s'était retirée du théâtre en
l'an VII, avec pension de retraite, par acte
passé chez Pezet de Corvol, notaire à Pa-
ris, rue N^s Augustin.
Le fils et unique héritier, Adolphe-
Emilien-Charles Lœuillard d'Avrigny,
travaillait, en février 1830, à une tragé-
die en cinq actes qui n'a jamais vu le
jour : il habitait alors le n" 67 de la rue
de Provence.
Un G. d'Avrigny était, en 1856-157,
administrateur du journal V^Âssemhlée
Nationale. J'ignore s'il appartenait à la
même famille. Georges Monval.
* *
Cet écrivain qui signait D'Avrigni et
n'était pas sans mérite littéraire, est mort
d'apoplexie le 17 septembre 1823. 11 avait
épousé en 1790 Reine Renaut, l'aînée, née
en 1767, cantatrice au concert spirituel, à
la Comédie italienne de 1785 à 1792, puis
à rOpéra-Comique. Leur fils — Adolphe-
Emilien-Charles, — a été médecin et a pu-
blié quelques écrits (voir Quérard, la
France liitér. I, 139).
D'Avrigni, le père, a donné des opéras-
comiques, une Xxz.gtd\ç. dt Jeanne d' Arc à
Rouen, représentée aux Français le 4 mai
18 19 et imprimée deux fois dans le cours
de cette année (Paris, Ladvocat) : cette
tragédie est son meilleur ouvrage. Il a
chanté tour à tour, dans des vers de cir-
constance, Barra et Viala, les campagnes
de Napoléon, son mariage avec iVlarie-
Louise, la naissance du roi de Rome et la
Restauration. Une partie de ces poésies
lyriques a été réunie par l'auteur sous le
titre de Poésies nationales, i vol. in-8°
(Paris, Le Normant), dont la 3"= édition
est datée de 1812.
Comme prosateur, il a écrit un tableau
historique du progrès de la puissance
britannique dans les Indes orientales, - -
28
qu'on trouve inséré dans l'Histoire de
l'empire de Mysore, par Jos. Michaud.
En janvier 1809, D'Avrigni avait fait
paraître un poème de la Navigation mo-
derne ou le départ de La Pérouse, pré-
cédé d'une épitre dédicatoire au ministre
de la Marine (Decrès). L'auteur, alors
attaché à ce ministère, où il était chef du
bureau des colonies, demanda àEsménard
de rendre compte de sa publication dans
le Mercure, \& priant surtout de citer son
épître dédicatoire.
Son ode sur la naissance du roi de
Rome fut imprimée en avril 181 1 à l'Im-
primerie impériale, à titre officiel.
A vingt ans, D'Avrigni avait obtenu une
mention honorable de l'Académie fran-
çaise, au concours de poésie de 1778.
dont le sujet était La l^rière de Patroch
à Achille. Quarante ans plus tard il se mit
à plusieurs reprises sur les rangs pour
entrer dans cette compagnie, mais ce fut
sans succès. Il est devenu membre de
la Légion d'honneur et censeur, — fonc-
tion qu'il conserva sous la Restauration,
s'y faisant estimer par ses façons bien-
veillantes, son caractère conciliant et mo-
déré, — ce qui ne laisse guère supposer
l'homme violent dont a parlé l'académi-
cien Arnault.
Mais il ne connut pas
fin de sa carrière, il se
dans une de ses pétitions,
par sa femme, et que je regrette de n'avoir
pas à ma disposition (elle a passé dans la
collection d'autographes Violet d'Epagny,
vendue le 16 ja vier 1888), étaient expo
ses tout au long non seulement ses ser-
vices, mais aussi ceux de Reine Renaut.
Celle-ci, ainsi qu'on l'a dit, avait deux
sœurs, comme elle actrices et cantatrices
détalent. Rose Renaut, la cadette, tou-
chait en 1790 six mille livres d'appoin-
tement au Théâtre italien, dont elle devint
sociétaire. Quant à la 3» sœur, Sophie —
le duc de Richelieu la fit emprisonner à
certain moment pour sa conduite plus
que légère ; des pièces relatives à cette
arrestation ont figuré dans la vente d'au-
tographes du cabinet de M. H***, en
mars i8!;4 (Lefebvre, libraire, rue Colbert).
Th. L.
Murville, auteur dramatique
(XLIV). — On ne sait guère de ce gendre
de Sophie Arnould, que ce qu'en dit Qyé-
la fortune ; à la
fit solliciteur, et
signée aussi
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo juillet 1902.
rard dans la France littéraire. Son véri-
table nom était Pierre-Nicolas-André ;
Murville est un pseudonyme.
Sa femme, Alexandrine de Brancas
(fille reconnue du comte de Lauragu^is).
ayant divorcé se retira à Luzarches, où sa
mère avait acquis l'ancien presbytère
vendu comme propriété nationale : c'est
là que la femme divorcée d'André dit de
Murville a épousé le fils d'un maître de
poste
Lauraguais avait eu d'autres enfants de
Sophie Arnould ; l'un d'eux, Constant
Dioville de Brancas, devenu colonel de
cuirassiers, périt à la bataille de Wa-
gram.
Un chroniqueur, dont j'ai la copie ma-
nuscrite qui dut être inséréedans un jour-
nal de 1813 (le manuscrit est daté du
16 mars 1813, la Quinzaine paiisienne)
raconte que Sophie Arnould disait à Mur-
ville : « Sachez, mon gendre, qu'une
femme comme moi et un homme comme
vous doivent faire parler d'eux, de ma-
nière ou d'autre «. Fidèle au conseil de sa
belle-mère, — continue le chroniqueur —
« Murville emploie tous les moyens pour
faire parler de lui, et si ses pièces ne lui
procurent pas de gloire, il est assez adroit
pour leur faire produire quelque argent.
Le 3 de ce mois il a fait condamner au
tribunal de commerce l'administrateur
fermier de TOdéon, Gobert à 1200 fr. de
dommages pour n'avoir pas fait afficher
de suite et sans remise la continuation de
son pitoyable drame d'Héloïse, dont il
évalue modestement les recettes à
5000 francs chacune ». Th. L.
Dans les Mémoires de Bachaumont, on
lit, à la date du 5 août 1780 «que M. de
Murville, toujours assidu courtisan de
M"** Arnould, ne cesse d'enfanter des ma-
drigaux en son honneur. » Un quatrain
suit, destiné au buste de cette actrice ;
et à la date du 1 2 novembre suivant, est re-
produit un autre quatrain pour le portrait
d'Alexandrine de Brancas, que l'auteur,
en publiant plus tard le recueil de ses
poésies, dit avoir été composé pour M"^
de Tourcheville.
Bernardin de Saint-Pierre o i
Saint-Pierre (Bernardin de) (XLV).
— De Saint«Pierre l'auteur de Paul et
Virginie portait comme noms de baptême
Jacques-Henri-Bernardin.
30
Sa famille prétendait descendre d'Eusta-
che de Saint Pierre. Son nom doit donc
être enregistré à Saint-Pierre et non à
Bernardin, Paul Argelès.
*
C'est L. Lalanne qui a raison, Bernardin
n'est qu'un prénom : On peut consulter
Arvède Barine, Beinardin de Saint-Pierre
Paris, 1891, in-8 : le Curieux, t. i"",
Paris 1885 5, in-8°, la Gaiette des Ttibu-
naux, du 30 juin i8t4, et aussi Aimé
Martin, Mémoire sur la vie et les œuvres de
J . H. Bernardin de Saint-Pierre, 1820,
in-S*». NoTHiNG.
* *
Certainement Bernardin n'est qu'un
prénom — comme Jacques et Henri,
que portait M. de Saint-Pierre, l'au-
teur de Paul et Virginie. Il élait fils
de Nicolas de Saint-Pierre directeur des
messageries de la ville du Hâvre-de-Gràce.
Son acte de baptême (mairie du Havre,
19 20 janvier 1737) en fait foi.
Il signait : De Saint-Pierre.
Le brevet signé par Louis XVI le i"
juillet 1792, l'an IV de la liberté, pour
nommer Bernardin Intendant du jardin
des plantes, porte ses prénoms et son
nom dans l'ordre suivant : Jacques-Ber-
nardin-Henri de Saint-Pierre.
L'acte de son mariage avec Félicité
Didot, dressé à la mairie d'Essonnes le
6* jour du 2' mois de l'an II, donne ses
prénoms dans le même ordre.
C'est d'ailleurs à la lettre S qu'on
trouve son nom dans presque toutes les
biographies, ainsi que dans les catalogues
d'autographes dressés avec soin, comme
on sait, par MM. Charavay. T L.
Le marquis de Saint-Mars fXLV).
— C'est avec plaisir que j'enverrai à P V.
si cela peut l'intéresser, une notice sur Jo-
seph César, vicomte de .Saint-Mars, né à
Avesnes(Nord), G. O. ';^, commandeur de
l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis,
grand'croix de l'Ordre de Sainte-Anne de
Russie, etc., maréchal de camp, secré-
taire général de la chancellerie de la Lé-
gion d'honneur, mort dans les dernières
années du régne de Louis-Philippe (peut-
être même plus tard). A. S. e.
Famille de Vaux (XLV). — L^
nom de Vaux (vallée) est celui d'un grand
N»973
L'INTERMEDIAIRE
32
nombre de localités et de très nombreuses
familles diflérentes.
Ily atrenteans,il yavaittrois magistrats
à Paris qui portaient ce nom. M. Guérin
de Vaux, conseiller ; MM. Carra de Vaux,
et Cadet de Vaux, juges au tribunal de la
Seine. Le premier, dont la veuve vit en-
core, rue de Rennes, était le père de
M™* Gras femme du général et de M"'
Dumas Primbault. Son frère fut le père
de M. Roland de Vaux ancien magistrat tt
le grand-père de M. Jacques de Vaux, ins-
pecteur des finances. Sa sœur. M"* Vial,
morte il y a peu d'années, fut la mère de
M.Paul Vial, ancien magistrat et du lieu-
tenant colonel Vial, marié à sa cousine
germaine, sœur de M. Roland de Vaux.
Le grand-père de M. Carra de Vaux
dont le titre de baron fut confirmé par
Napoléon 111, était directeur de la Mon-
naie de Lyon, au milieu de xvni^ siècle. Il
eut trois fils : MM. Carra de Vaux, le géné-
ral comte de Carra Sainl-Cyr.mort sans
postérité et M. Carra de Rochenière dont
la postérité masculine est éteinte. L'aîné fut
le père du baron de Vaux précité dont la
mère était la tante de Lamartine et qui
épousa la fille d'un substitut au Parle-
ment de Paris. Il a eu trois fils : 1° Albert,
ancien magistrat père du baron de Vaux,
ancien élève de l'Ecole Polytchnechique,
professeur d'arabe à l'Institut catholique ;
2° René qui a relevé le titre de comte de
Saint-Cyr ; 3° Georges qui a représenté
la France à Quito, A. E.
*
* * _
Le journaliste qui signe baron de Vaux
est actuellement un homme d'unecinquan-
taine d'années. Il n'a aucun rapport avec
les familles de Vaux, car il s'appelle de son
vrai nom M. Vauxbaron et fut pendant
longtemps chargé des échos du Gil Blas.
Il a été maréchal-des-logis à Saumur et a
écrit plusieurs ouvrages de sport hippi-
que et d'escrime. Il dirige aujourd'hui
une petite feuille dont j'ignore le nom.
Le baron de Vaux.qui dirigea les s< échos»
du Gil-Blas, vit toujours, heureusement
pour ses amis ; notre collaborateur trou-
vera son adresse dans le Tout-Paris ; il
est d'ailleurs rédacteur en chef de Y Illustré
parisien. Nothing,
i" Laissons de côté le journaliste Le
baron de Vaux. Son véritable nom est
tout autre : de Vaux n'est qu'un pseu-
donyme.
20 II y eut un baron de Vaux préfet de
l'Aude qui est mort rue Mogador vers
1853.
y II y eut un autre baron de Vaux
secrétaire des commandements du Prince
Eugène : il a survécu à ce prince.
R. deE.
Frédéric Barré (XLl). — Le char-
mant poète étampois qui appartient à une
famille des plus honorables, est atteint d'une
maladie cérébrale qui a obligé sa mère à
le faire interner depuis plusieurs années
dans une maison de santé. Aux deux vo-
lumes de vers cités qu'il a publiés, il
faut ajouter le suivant: Chansons de vingt
ans. Paris, Marpon, 1865, in-i8.
Un ancien cul de singe.
Le dessinateur Abel Faivre
(XLV). — Pour monsieur L. M. une in-
terview rapide au téléphone.
... — Vous avez recule n" de l'Inter-
médiaire
— Oui !.. oui !, moi, médecin ! Com-
ment peut on supposer !.. Enfin !. je ne
veux pas en dire de mal., mon père et
mon frère étaient méeiecins.
— Mais alors., où vous ètes-vous docu-
menté ?
— à Lariboisière et chez Pozzi. (Coupez
pas, mademoiselle !)....
A. ROUVEYRE.
L'empire chrétien d'Abyssinie
(XLIV). — L'ouvrage les Souveiains du
Monde, la Haye, 1722,4 vol. in-12, donne
une notice sur l'origine de cette monar-
chie. A la fin de la notice, il renvoie à un
certain nombre d'ouvrages en latin que
le demandeur pourrait consulter.
D. DES E.
♦ •
Dans ces temps derniers, le colonel
Serge Kozlow. de l'état major russe, fut
chargé par son gouvernement de faire
des études sur l'empire abyssin, à la suite
de quoi il a publié sur cette question un
travail excessivement curieux, qu'il a eu
l'amabilité de m'envoyer. Cet ouvrage
est écrit en langue russe, mais s'il pou
vait convenir « au citoyen d'.Abdis-Ababa »
je serais fort aise de le lui communiquer La
Russie^ et surtout le gouvernement russe,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
IG juillet 1902.
33 -
34
s'intéresse beaucoup, pour des raisons po-
litiques, à l'Abyssinie ; on y est même
arrivé à se persuader que, du moment que
les Abyssins sont chrétiens, mais qu'ils ne
vivent pas en communauté avec Rome, ils
doivent être orthodoxes. c'est-à-dire core-
ligionnaires des russes, ce qui est absolu-
ment faux. Ces Abyssins ont été par deux
fois catholiques romains, grâce à l'apos-
tolat des P.P Jésuites et à deux reprises ils
-^nt apostasie — revenant à leur an-
cienne religion gnostique, ou plutôt
monophysite. ComniQ signe distinctif —
ils ont conservé la circoncision, tout en
adoptant le baptême. Duc Job.
Le père de Gustave IV (XLV).
— Le personnage auquel on attribuait la
paternité de Gustave IV s'appelait Adolf
Fredrick, comte Munck af Fulkila.
Cette prétendue paternité n'était qu'une
invention qui pendant tout un siècleavait
cours en Suède et que nous entendîmes
conter maintes fois, pendant nos fréquents
séjours dans ce pays ; seulement, depuis,
la critique historique, puisée aux sources
authentiques et basée sur des documents
irréfutables et non sur des racontars du
public, a remplacé cette légende et à
l'heure qu'il est, personne en Suède n'a-
joute plus toi à cette présumée paternité,
inventée à plaisir et enjolivée de détails
fort amusants d'ailleurs. On a trouvé der-
nièrement des documents et des corres-
pondances qui ont mis à néant cette in-
vention mensongère.
Ainsi, d'après cette légende, on avait
prétendu que Gustave 111, désespérant
après douze années de mariage stérile
d'avoir jamais un héritier, car il éprou-
vait, disait-on, de l'éloignement pour
toutes les femmes et surtout pour la
sienne, aurait introduit un jour (1777)
lui même dans la chambre de la reine, le
baron Munck, son chambellan favori et
son ami le plus intime, et supplia la reine,
en vue des nécessités dynastiques, de le
prendre pour amant ; au refus de la reine,
il lui en intima Tordre, qui fut vraisem
blablement exécuté. Cet ordre du roi
était, croyons-nous, exécutif, et la prière,
bien qu'étrange et insolite, aurait suffi
probablement.
Comme quoi, toujours d'après la même
légende, Gustave IV avait connaissance
de. son origine illégitime, et toutes les fois
qu'il rencontrait le comte Munck, il lui
prenait la main et la lui baisait pour qu'il
soit bien établi qu'il le savait être son
père véritable.
On disait encore que Munck racontait
sa liaison avec la reine à qui voulait l'en-
tendre,qu'il se disait être le père du Prince
royal, et que le roi Gustave 111 l'affir-
mait lui-même quand l'occasion s'en pré-
sentait.
Or, ce ne sont que des racontars et ils
sont absolument faux ; le roi Gustave III
n'a jamais eu le moindre doute à l'égard
de la parfaite légitimité de la naissance
de son fils, il l'aimait tendrement et rele-
vait sous ses yeux avec les soins que la
paternité seule pouvait inspirer ; le jeune
prince devint dès son enfance le compa-
gnon de ses voyages et même de ses
expéditions militaires ; l'entant royal pre-
nait en tout ce qu'il faisait, son père pour
modèle et se flattait en vain de recom-
mencer le règne si brillant, et lorsqu'en
1809 il fut dépouillé de son trône et
banni de son royaume il prit le nom de
colonel Gustafson, c'est-à-dire : fils de
Gustave.
Quant à Munck, non seulement il ne
s'était jamais vanté d'être le père du roi
Gustave, mais encore, dans une autobio-
graphie qu'il avait écrite étant déjà en
exil, il démentit cette conjecture de la
façon la plus véhémente en y ajoutant
des détails probants, que nous ne pou-
vons pas reproduire ici.
Mais alors, d'où est venue cette légende
qui pendant un siècle presque, avait été
prise au sérieux ?
Elle avait pris naissance tout simple-
ment dans une intrigue politique, menée
par la reine mère Louise Ulrique de Prusse
sœur de Frédéric le Grand et veuve du
roi Adolphe-Frédéric, laquelle haïssait sa
bru, la reine Sophie-Madeleine de Dane-
mark, femme du roi Gustave III son fils,
et par Charles duc de Sœdermanie, son
second fils, frère puiné de Gustave III,
lequel devait un jour, après avoir fomenté
la révolution de 1809 qui prononça la dé-
chéance de Gustave IV, monter sur letrône
de Suède, sous le nom de Charles XIII.
Cette intrigue ourdie et machinée par
la reine mère et le duc de Sœdermanie et
dont la source, connue actuellement de
tout le monde en affaiblit singulièrement
N»973
L'INTERMEDIAIRE
?5
36
l'effet, a un intérêt particulier en ce sens,
qu'elle oftre une analogie absolue avec
\ Affaire du collier dont elle semble être
une contrefaçon. En effet, il s'ag'ssait
avant tout de discréditer la reine Sophie-
Madeleine, mettre en suspicion la légiti-
mité de la naissance du prince royal, atin
de déblayer et préparer le terrain au duc
de Sœdermanie. Les événements ulté-
rieurs n'ont que trop aidé l'entreprise ; le
roi Gustave III fut assassiné en 1792 et le
duc de Sœdermanie devint régent du
royaume pendant la minorité de son
neveu (1792-1796). La charpente même
et la mise en scène de cette intrigue sem-
blent être calquées sur celle du collier;
rien n'y manque en effet, ni l'oncle qui
convoite scrètement la succession de son
neveu, ni même les bijoux, car au cours
des événements il est toujours question
d'un certain médaillon orné de diamants,
bijou d'un très grand prix, qui renfermait
la miniature de la reine Sophie-Madeleine,
et que celle-ci aurait, dit on, donné au
comte Munck.
Gustave III n'ignorait pas l'intrigue
menée par sa mère, aussi eUt-il soin, dès
1771, de la tenir à l'écart. Elle en conçut
une violente colère et quand, à la nais-
sance d'un héritier de la couronne '1778)
le bruit s'était répandu que celui-ci n'était
pas le fils de Gustave III, la rupture entre
la reine-mère et le roi éclata. La reine
mère fut contrainte d'aller finir ses jours,
loin de la cour brillante de Stockholm,
dans la solitude de ses douaires de Fri-
drikshofetde Svartsjo, Elle est morte
dans cette dernière localité le lôjuilllet
1782 et n'a pas vécuassezlongtemps pour
assister au triomphe de ses machinations.
Un second enfant du couple royal, Char-
les duc de Smaland, est né déjà après la
mort de la reine Louise Ulrique, le 2=5
août 1782, il est mort le 23 mars de l'an-
née suivante.
Au moment de la mort de Gustave III,
Munck se trouvait pourvu de nombreuses
charges et qualités; ces divers emplois
lui donnaient une voix prépondérante au
conseil, il était à ce moment là : gouver-
neur général de Stockholm, gouverneur
des provinces d'Ups la et de Svartsjo,
gouverneurdes châteaux royaux de Drott-
ningholm, d'Ulriksdal et de Haga, prési-
dent de la chambre du contrôle, Grand
maître des cérémonies et chevalier de
l'Ordre des Séraphins. Le régent, ce duc
de Sœdermanie, son ennemi mortel, trouva
qu'il était nécessaire et urgent de s'en
débarrasser à tout prix. et comme il était
cependant difficile de le renvoyer du ser-
vice, on avait imaginé de l'accuser d'un
crime. Aussitôt après l'assassinat du roi,
il fut accusé d'avoir fait de la fausse-
monnaie, ou plutôt d'avoir fabriqué de
faux billets de banque; on fit revivre une
affaire de faux billets intentée jadis à un
juif nommé Aron Isak, et on impliqua le
comte Munck dans cette affaire. L'ins-
truction fut menée avec une promptitude
exceptionnelle, et bien que Munck ne fût
ni jugé, ni condamné et qu'il continuât à
nier d'y avoir participé d'une façon quel-
conque, on prouva néanmoins qu'il était
coupable du crime qu'on lui imputait et
l'on exigea de lui qu'il se démît de toutes
ses fonctions. 11 fut dépossédé de tout,
dépouillé de sa fortune et finalement
expulsé de la Suède. Il se retira alors en
Italie où il vécut dans un état voisin de
la misère. Deux ans plus tard, on lui fit
savoir que le tribunal de Stockholm l'a-
vait proclamé civilement mort et qu'il
était rayé du nombre des chevaliers de
l'ordre des Séraphins. Il fit alors de vaines
réclamations, qu'il faisait parvenir au
gouvernement par l'entremise de M.
Lagersverd^ministre de Suèdeen Toscane,
ou de M. Piranesi, ministre de Suède à
Rome, mais on lui répondait invariable-
ment : Vos 7'écJaivations sont iinitilcs, car
vous êtes civilement mort.
Dès que Gustave IV était parvenu à la
majorité, le comte Munck adressa au roi
une réclamation éloquente datée de Massa
le 24 janvier 1797 ; il disait au roi entre
autres choses :
« le suis Suédois, et sans montrer un
« fol orgueil, je puis dire que je porte
\< un nom connu en Europe ; celui qui a
« été l'objet de tant de distinctions de la
« part du roi Gustave III, n'est pas un
« personnage vulgaire. Les bienfaits que
« ce monarque avait répandus sur moi,
« sont une preu\'e honorable de mes scr-
« vices. L'époque de sa mort fut celle de
« mes malheurs et depuis lors, jusqu'à ce
N< jour, proscrit sans être condamné, ré-
« puté coupable quoique innocent, malgré
s< mes vives instances et au mépris même
« de nos lois, ne pouvant pas être admis
*< à me justifier, j'ai traîné dans l'exil
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
37
38
10 juillet 1902
« une vie obscure et infortunée, mais
« sans tache. C'est en vain que V. M. a
«juré solennellement le maintien des lois
« en Suède : coupable, je dois être pu-
« ni, innocent, une justification m'est
« due ».
Cette réclamation fut bientôt suivie
d'une seconde, mais toutes les deux sont
restées sans réponse, ce qui nous prouve
une fois de plus que Gustave IV ne se
crojait guère être le fils de Munck, car
dans ce cas, il lui aurait certainement fait
rendre justice Nous pensons cependant
que !e roi lui fit donner une petite pen-
sion, pour lui fournir les moyens d'exis-
tence.
Ayant perdu tout espoir d'obtenir sa
justification, il changea de nationalité et
de nom ; il se fit naturaliser dans le duché
de Parme en 18 17, sous le nom de comte
Meiick et il est mort dans la ville de Car-
rare, dans Le Modenais le 118 juillet 183 i,
à l'âge de 82 ans.
Ainsi finit cet homme, qui pendant plus
de vingt ans, c'est-à dire pendant tout le
règne de Gustave 111, fut un des premiers
personnages du royaume, grâce à l'ami-
tié et lafl^'ection fidèle et sincère que lui
portait le roi.
A vrai dire, il n'était pas aimé par la
nation, on lui reprochait son caractère
hautain, on l'accusait de n'être qu'un
aventurier et un parvenu, ce qui est vrai,
car il n'était pas d'une grande naissance,
ce qui à cette époque encore avait une
grande signification dans l'aristocratique
Suède. Sa famille, originaire de la Fin-
lande, n'avait été anoblie qu'en 1585 et
immatriculée dans sa noblesse suédoise
qu'en 1627. 11 était né le 28 avril 1749. à
Randekyla, d'Andrès-Erick Munck. sim-
ple officier de l'armée et de Hedwig Ju-
liana Wright. Lui même fut créé baron le
27 décembre 1778, et puis comte le 4
juillet 1789.
Toujours est-il, qu'actuellement, les
nouveaux historiens de la Suède, sur la
foi des documents irrécusables, rejettent
d'une façon absolue la légende dont nous
venons de parler et la rapportent aux
intrigues de la Cour, qui l'auront fait
naître. Duc Job.
Supplico du sac de oui- (XLllI ;
XLIV). — 11 existe dans la collection Ron-
donneau, aux Archives Nationales (A. D).
111, Arrêts et jugements criminels) la
note suivante rédigée par Gueulette
2 août 1589. Jugement rendu à Saint-
Cloud par Henri 111 sur le rapport du S' de
Richelieu, grand prévôt de France, qui con-
damne frère Jean le Roy jacoliin d'estre mis
dans un sacet jette à l'eau pour avoirassassiné
son capitaine à Héricourt.
Au greffe de la T. de l'hostel.
A. Lamoureux.
L'on-spoisonneiTient des for.tai-
nes (XLV) — Nous préparons, en ce mo-
ment, M. le D'' Nass et moi, un travail
très important sur Les Poisons dans Vllis-
loire, que nous espérons donner à l'im-
pression dans le courant de cette année.
Un chapitre y sera consacré aux empoi-
sonneurs des fontaines. C'est tout ce
qu'il nous est permis d'en dire pour l'ins-
tant, ne voulant pas déflorer notre ou-
vrage avant l'heure. D' Cabanes,
* *
M. A. Lamoureux pourra consulter
avec fruit : Les Empoisonneurs de fontaines
dans le Maine, i^po, par l'abbé Ern L.
Dubois (actuellement évéque de Verdun)
dans La Province du Maine, t. I. (1893)
pp. 310-315). L. C. DE LA M.
Siège de Savannah, 1779 (XLV).
— Je ne connais pas de publication
spéciale sur la vie du comte d'Estaing,
mais M Cz. trouverait sins doute des
renseignements sur le fait qui l'intéresse
dans un opuscule anonyme, publié en
1782, sans nom de lieu, in-8" de 93 pa-
ges, sous ce titre : Extrait du journal
d'un officier de marine de l'escadre de M.
le comte d' Estai n s;.
T. L.
Fêtes de renfance sous la Révo-
lution (XLV). — Les Souvenirs et jour-
nal d'un bourgeois d'Evreux, 1740. —
iS^o. Evreux, Hérissey, 1850, mention-
nant, parmi les nombreuses fêtes civiques
célébrées dans cette ville durant les
dernières années du xviu* siècle, celle
de l'Adolescence, le lundi 28 juillet 1794
(10 thermidor, an II) jour de décade :
« On fit prévenir tous les jeunes en
fants de s'assembler pour aller à cette
fête, et l'un d'entre eux portait une ban-
nière où étaient ces mots : Barra est mort
pour sa patrie et nous imiterons son exem-
ple.. Un autre portoit aussi une bannière
où il y avoit quelque chose de semblable.
N*
973-
L'INTERMEDIAIRE
3Q --
Ils furent conduits à la montagne, sur la
place de la Révolution et, de là, recon-
duits au temple de l'Eternel. »
Il ne nous a malheureusement été con-
servé que le premier vers d'un hymne de
circonstance composé en l'honneur de
deux précoces héros de la République :
De Bara, de Viala, enfants, suivez l'exemple!
Une autre fête de l'Adolescence fut cé-
lébrée «en 1796, le mercredi 30 mars (10
germinal, an IV). Le 22 mars 1798 (2
germinal, an VI) fut la fête de la Jeunesse.
F. BL.
Subdélégués des intendances en
1790 (XLV). — La liste des subdélé-
gués serait longue, car les sièges d'é-
lection étaient nombreux ; mais si cha-
cun recherchait autour de soi, on pourrait
dresser cette liste assez promptement.
En ce qui concerne le pays dont a été
formé le département de Seine-et-Marne,
voici les noms des derniers subdélégués de
l'intendance delà généralitéde Paris (Ber-
tier de Sauvigny) :
Pour l'élection de Coulommiers : Hu-
vier du Mée ;
Pour l'élection de Meaux : de Vernon.
Pour l'élection de Melun : Guérin de
Sercilly ;
Pour l'élection de Montereau : Beau-
perrin de Villemont ,
Pour l'élection de Nemours : Prieur de
la Comble ;
Pour l'élection de Provins : Bureau de
la Courouge ;
Pour l'élection de Rozoy : Michel Pi-
cault. T. L.
Baccara (T. G., 77). — 11 y a long-
temps déjà, et à plusieurs reprises, il a été
demandé quelle était l'origine de ce mot.
Boockworm a répondu que ce mot, sur
lequel Littré ne s'explique pas, pouvait
venir de l'hébreu haccarun qui veut dire
s< élève » parce qu'il fut inventé par un
rabbin qui y faisait jouer ses élèves.
Ne saurait-on trouver une autre étymo-
logie t Existe-t il une bibliographie du
baccara, surtout au point de vue histori-
40
que
R. S.
XTn barbarisme à repousser (XLV)
— Mais je ne déteste pas l'expression en-
trer en collision: Coidi me rappelle ma rhé-
torique etles figures qui l'ont embellie. Au
milieu de notre américanisme, de notre
réalisme, de notre tendance à tout dessé-
cher, à tout réduire en analyse et en
poussière, à abuser des verbes être et
avoir, symboles de l'égoisme et de la pos-
session ; j'aime assez ces expressions qui
donnent de la vie aux choses. Ce sont, si je
ne me trompe, ce que nous appelions au-
trefois des prosopopées, le nom déparait
et déparera toujours l'idée. Je constate
que deux navires se sont abordés ont eu
une collision, mais je m'attache au récit
qui me les montre entrant en collision.
La toile se lève, le drame va se dérou-
ler, je suis tenté de m'extasier comme les
Précieuses sur : o quoi qu'on die ». « En-
trer en collision » !... On voit les navires
se diriger l'un vers l'autre..., s'éviteront-
ils?... ne s'éviteront-ils pas?... Ils cou-
rent insconsciemment à leur perte... Ils
s'en aperçoivent... Il est trop tard...
Vlan ça y est ! Avec le verbe être ou
avoir, le sinistre était un simple fait ma-
thématique, je comptais un malheur de
plus. Avec entrer en collision, j'ai parcouru
tous les tons de la gamme de mon émo-
tion, j'ai craint, j'ai frémi, j'ai soupiré...
j'ai vécu. Et en somme, qu'est-ce qu'un
barbarisme ?
Un mot écorché ou une construction vi-
cieuse, car s'il s'agissait d'une faute
contre la grammaire, ce serait un solé-
cisme.
On ne saurait donner ce nom à un
néologisme voulu et à plus forte raison à
une expression plus ou moins imagée.
Qu'il y ait barbarisme dans l'expression
tomber quelque chose pour faire tomber
quelque chose ou encore, tomber quelqu'un
pourtomber sur quelqu'un je le veux bien
etDieu sait ceque d'expressions de ce genre
prennent un sens particulier, passent dans
l'usage et sont adoptées par l'Académie.
Vous n'arrêterez pas l'évolution d'une
langue et vous n'empêcherez pas les mau-
vaises herbes de pousser là comme
aill;urs. Mais dans l'expression qui nous
occupe, je ne vois pas pourquoi le verbe
entrer ne s'allierait pas au mot collision
comme à un autre. On entredans les idées
de quelqu'un, on entre en relations, on
entre en ménage... Dès lors, ne semble-t-il
pas naturel qu'on puisse entrer en colli-
sion. ?
Paul Argelès,
DfeS CHERCHEURS ET CURIEUX
10 juillet 1902
41
Le préfixe mocque dans les
noras de lieux (XLV). — Des fermes,
appelées Moque-Souris, existent en Ven-
dée. Il y en a une, en particulier, dans le
Marais de Mont, près du Perrier. La
carte d'Etat-major donne « Moque-Sou-
ris », ferme citée par René Bazin dans son
roman La Terre qui meurt doni l'action se
passe en Vendée.
Nous possédons un acte de 1764, qui
fait allusion à une chaussée du nom de
Mochouin (Moque-chien ?), nom certaine-
ment très ancien.
Dans cet état de lieu, le mot est bien
écrit « Mochouin » ; mais l'orthographe
de cet état est très défectueuse.
Les mots « souris » et « chien » se
comprennent seuls, 11 est probable que
« Moque » vient du sanscrit « Muka » :
bouche, qui a pu signifie « trou » par
extension. D'où les noms : trou à chien,
trou à souris. A noter que makk, en sans-
crit, signifie « se mouvoir, aller » ; et que
cette seconde étymologie est acceptable
pour Moque chien et Moque
également
souris, au moins.
Marcel Baudouin.
) *
Ce nom paraît provenir d'un gentilice
moccius relevé par Holder dans différentes
inscriptions. Moccus était un surnom de
Mercure et signifiait le cochon, du ct\W-
que ri loch, pourceau. Reste |à savoir si les
Mocqiiesouf is Mocpois et autres lieux tirent
leur nom • d'un fundus mocciacus, d'un
temple de Mercure ou tout simplement
d'un^o;<;.
En ce qui touche le surnomde Mercure,
le corpus inscriptionum latinarum indique
au pays de Langres un ex-voto Deo Mer-
curio Mocco par Masculus et Sedatia Blan-
dula.
Paul Argelès.
Burgraves à
Je crois que les
Un passage des
expliquer (XLV). —
termes réservés d'armet et de Bavière si-
gnifient: en faisant exception de l'armet
et de la bavière, autrement dit : sans ar-
met ni bavière.
Dans la vieille langue française, les
mots réservation et reservernent voulaient
dire exception ; le participe passé réservé
s'employait adverbialement dans le sens
d'excepté et nous nous servons encore
maintenant des expressions à la réserve
42
de et
sans reserve =
de = â l'exception
sans exception.
Dans le passage des Burgraves, dont il
est question, le terme réservé me parait
se présenter avec cette acception, rare et
archaïque, il est vrai, mais certaine. Ce
qui constitue la singularité de l'expres-
sion, c'est qu'au lieu d'être employé
adverbialement, comme dans le vieux
français, ledit participe se rapporte à un
substantif,d'ailleurs sous-entendu. J'ajoute
que le contexte me semble corroborer
cette interprétation : il s'agit d'une lutte
sans merci, pour laquelle Otbert propose,
tout naturellement, que les combattants
renoncent à la protection de l'armet
(heaume) et de la bavière (mentonnière),
R. DuPL.
Bibliothèque historique (XLV). —
La Bibliothèque historique, etc., finit à la
deuxième livraison du tome XIV. En jan-
vier 1820, M. Gossuin, éditeur de ce re-
cueil, fut traduit devant la cour d'assises
du département de la Seine, i) pour avoir
attaqué les art. 5 et 9 de la Charte consti-
tutionnelle, et 2) pour avoir outragé la
morale publique et religieuse. — M. Ha-
tin, dans sa Bibliographie historique et cri'
tique de la presse, p. 337, indique cinq
opuscules qui complètent le quatorzième
volume. (Barbier, Dictionnaire des ouvra-
ges anonymes, t. I, p. 418), Paul Ard.
Une manie de J. J. Rousseau
(XLIV). — Avant d'aborder cette question,
je crois utile de prévenir les lecteurs de
l'Intermédiaire qu'il faut abandonner ce
parti pris de pudeur mal placée, qui a si
longtemps éloigné les psychologues et les
médecins de l'étude de certaines dévia-
tions morbides de l'instinct sexuel. <\ Com-
bien d'auteurs, dans la crainte d'être soup-
çonnés d'inconvenance scientifique, se
sont répandus avec la fougue d'un prédi-
cateur, en épithètes variées sur un vice
qu'ils ont qualifié d'abomination, de
monstruosité, comme si le caractère véri-
tablement extraordinaire de ces faits dans
toutes les sociétés, à toutes les époques
de l'histoire, ne devait pas attirer l'atten-
tion du psychologue ». Je ne conçois
pas du reste les raisons qui nous feraient
apporter plus de réserve à étudier des
phénomènes morbides que l'illustre
N*973.
L'INTERMEDIAIRE
43
44
auteur des Confessions n'en amis lui-même
à nous les conter.
Les lecteurs des Confessions se souvien-
nent de l'étrange aventure de | -J. Rous-
seau avec mademoiselle Lambercier, qui
contient le pénible aveu de la passion de
l'enfant, restée intacte chez l'homme mûr.
x< Mademoiselle Lambercier ne man-
quait pas 3u besoin de sévérité non plus
que son frère : mais comme cette sévérité ,
presque toujours juste, n'était jamais em-
portée, je m'en affligeai et ne m'en muti-
nai point, j'étais plus fâché de déplaire que
d'être puni, et le signe du mécontentement
m'était plus cruel que la peine affective.
Il est embarrassant de m'expliquer mieux,
mais cependant il le faut ..Comme made-
moiselle Lambercier avait pour nous l'af-
fection d'une mère, elle en avait aussi
l'autorité, et la portait quelquefois jusqu'à
nous infliger la punition des enfants
quand nous l'avions méritée. Assez long-
temps, elle s'en tint à la menace, et cette
menace d'un châtiment tout nouveau
pour moi, me semblait très effrayante ;
mais après l'exécution, je la trouvai moins
terrible à l'épreuve que l'attente ne l'avait
été ; et ce qu'il y a de plus bizarre, c'est
que ce châtiment m'affectionna davantage
encore à celle qui me l'avait imposé. Il
fallait même toute la vérité de cette affec-
tion et toute ma douceur naturelle pour
m'empêcher de rechercher le retour du
même traitement en le méritant ; car j'a-
vais trouvé dans la douleur, dans la
honte même, un mélange de sensualité qui
m'avait laissé plus de désir que de crainte
de l'éprouver de rechef par la même
main. Il est vrai que, comme il se mêlait
sans doute à cela, quelque instinct pré-
coce du sexe, le même châtiment reçu de
son frère de m'eût point du tout paru plai-
sant Cette récidive que j'éloignais
sans la craindre, arriva sans qu'il y eût
de ma faute, c'est-à-dire de ma volonté,
et j'en profitai, je puis le dire, en sûreté
de conscience. Mais cette seconde fois fut
aussi la dernière ; car mademoiselle Lam-
bercier s'étant aperçue à quelques signes
que ce châtiment, n'allait pas à son but,
elle déclara qu'elle y renonçait...»
Il est facile de discerner, dans l'aveu de
J. J. Rousseau, la manifestation d'une
sexualité morbide, parfaitement connue
du reste, et à laquelle on adonné le nom
de masochisme (nom dérivé du romancier
Galicien.de Sacher Masoch). Il faut enten-
dre par là le désir de s'exposer à une ap-
parence de cruauté sexuelle. Pour mon-
sieur M. A.Raffalowich.qui a étudié dans
un livre intéressant et très documenté,
les modalités sexuelles,] }. Rousseau est
un masochiste historique qui désira tou-
jours être fouetté et violenté par une
femme.
Il me semble qu'une étude plus péné-
trante, plus complète de cette étrange
psychopathie a été faite par monsieur Di-
mitry Stéfanowsky, à propos de l'auteur
des Confessions , et sous le nom de passi-
visme « Je puis définir le passivisme,
écrit-il (i), comme une abdication volon-
taire de la volonté faite par un homme au
profit d'une femme, avec désir immense
d'être abusé et maltraité par elle . »
L'auteur distingue un passivisme mo-
ral,qui consiste surtout en humiliations
et avilissements devant une femme, et un
passivisme physique, qui réside dans les
mauvais traitements infligés par la femme
aimée. )e ne puis entrer ici dans de longs
développements sur les caractères et sur
la fréquence de cette anomalie morale qui
a inspiré de nombreuses nouvelles et
même des tragédies. La scène fameuse
entre Nanaetde Muffat, dans le roman de
M. Zola, n'est pas unique en littérature :
le type du vieux sénateur Antonio dans la
Venicc preservcd d'Otv/ay correspond
absolument au type du passiviste décrit
par StefanowsI<y Est-il besoin d'insister
ici sur le caractère particulier|de certaines
manifestations religieuses qui scandalisè-
rent si fort les ligueurs sous le règne de
Henri 111 ? Ce monarque, à Paris et à
Chartres, figura souvent dans des proces-
sions de flagellants où hommes et femmes
confondus s'administraient gaillardement
des coups de lanière. De nos jours, M. de
Sacher-Masoch s'est complu à décrire dans
ses romans, des formes variées de passi-
visme : la Venus en fourrure est le roman
le plus célèbre de cet écrivain. Bien des
autobiographies récentes de particuliers
obscurs ou d'hommes illustres pourraient
prouver que les déplorables habitudes de
J. J. Rousseau ne sont pas une rareté.
Mais comme il l'écrit fort bien lui-même,
« ce n'est pas ce qui est criminel qui
(i) Archives deVAntropologi» criminelle^
tome VII.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
ta juilUt tçoS
45
46
coûte le plus à dire, c'est ce qui est ridi-
cule et honteux. »
D' A. Lamoureu-x,
* ♦
Je connaissais la citation et ne me suis
jamais étonné outre mesure de l'accusa-
tion portée par Edmond de Concourt
CG.itre Rousseau. Et en fait de témoigna-
ges contemporains, il n'est pas besoin
d'eninvoquerd'autresque celui des Confes-
sions elles-mêmes ; on y voit en plusieurs
lieux, que dans sa jeunesse, Rousseau
était atteint de cette aberration bien con-
nue des médecins qui se traduit par le
goût de la flagellation, soit active, soit pas-
sive. Or de telles perversions s'exacer-
bent avec l'âge plutôt qu'elles ne dispa-
raissent. Je ne vois d'ailleurs aucun inté-
rêt, DJen au contraire, à ce que l'on in-
siste sur ces misères humaines dans Vln-
tennèàiaire. H. C. M.
Lacordaire (XLV). — A signaler :
Quelques souvenirs sur le P. Lacordaire
(i portrait) par M. A. de Malarce ; —
très intéressante étude anecdotique, pu-
bliée dans le n° 26, 11* année (31 mai
1902) de la Revue Hebdomadaire .
Gros Malo.
Gringalet acteur (T. G. 402). —
Existe-t-il une histoire de cet acteur qui
fut célèbre sous la Restauration et le gou-
vernement de Juillet à Rouen et en Haute-
Normandie? Luc.
Alhaiza (XLV). — Malgré le caractère
semi-oftkiel du rapport d'Eugène Moreau,
consulter, outre les journaux du temps et
le Dictionnaire de Burtal, les trois bro-
chures suivantes :
— Le Naufrage de V Evening Siar et la
colère céleste en Amérique — 8" 1866.
— T^elaiioii du voyage de V Evening
Star.
— Voyage et naufrage de VEveniiig
>SA7/', par F. Strauss. 1867.
Mais rien ne vaudra les renseignements
donnés par la famille même.
Georges Monval.
Commissaires de police littéra-
teurs f T. G. 217 ; XLV). — Les jour-
naux parisiens ont annoncé, il y a quel-
ques jours, la mort de M. Simand, com-
missaire de police de la ville de Paris, qui
a publié, ilya quelques années, un volume
de vers qui 9 obtenu un grand succès.
Paul Pinson.
La romance de Galathée (XLV). —
M. Jean-Bernard écrit dans le Cil Blas,
en réponse à la question de Vlntermé-
diaire, un courrier de Paris consacré à
Gustave Humbert, qu'il voyait pen-
dant les vacances, à Beauzelles.
Durant les vacances, après avoir passé
sa journée à traduire les juristes allemands,
il se délassait en racontant les histoires
gaies de sa jeunesse d'étudiant pauvre,
ayant épousé sans dot la jeune fille qu'il
aimait et qu'il continuait à adorer, les che-
veux blancs venus. Pour les tracasser,
quand ils se promenaient, le soir, sur la
terrasse du petit jardin qui dominait la
vallée où coulait la Garonne, si belle par
ses couchers de soleil de septembre, on les
appelait «: Estelle et Némorin >.
Ce fut donc Gustave Humbert qui me
raconta lui-même que, lorsqu'il était étu-
diant, il avait composé un certain nombre
de pièces de théâtre dont une même avait
été jouée au théâtre de Metz. A Paris, il
avait connu l'auteur dramatique Barbier,
alors à ses débuts, avec lequel il avait colla-
boré plus ou moins.
— Ainsi, tenez^ nie dit-il, vous connais-
sez la fameuse romance de Galathée :
Ah 1 Verse, verse, verse encore I
elle est de moi. La pièce fut écrite en 1847
et quand on la joua à l'Opéra-Comique,
j'avais abandonné mes velléités théâtrales
pour me consacrer au droit 'i.
Du reste, j'ai raconté ce détail anecdo-
tique du vivant du père Humbert : quand
il fut nommé premier président de la Cour
des comptes, j'écrivis une chronique dans
rEvènement, où l'anecdote de la romance
de Galathée se trouve tout au long. Gus-
tave Humbert ne démentit pas ; cela lui
faisait plaisir au fond qu'on rappelât ces
souvenirs de jeunesse où il vivait au Quar-
tier latin avec soixante francs par mois.
Dans un grenier, qu'on est bien à vingt ans.
aurait-il chanté Tolontiers : car, à soixante
ans passés, le premier président Gustave
Humbert chantait encore ; il avait une voix
de fort ténor qui avait dû être belle et il
aimait entonner les grands airs des vieux
opéra .
— Ah! si vous aviez entendu Duprez et
Mme Damoreau-Cinti I disait-il avec un
éclair de flamme dans ses vieilles pru-
nelles.
M' m-
L'INTERMÉDIAIRE
47
4^^
Portrait de L. A. P. de Bourbon-
Busset (XLV). — Hélas ! non. Il
n'existe ni portrait, ni gravure, du vi-
comte Louis- Antoine Paul de Bourbon-
Busset. Une personne tenant de très près
à cette famille, a bien voulu poser cette
question iconographique aux premiers
intéresses à sa solution. La réponse a été
négative, et, déchu de l'espoir meilleur
que j'avais conçu, je me vois obligé de
confesser mon regret. Cz.
Arbresde Sully (XL ;XLI; XLIV).
— L'enquête sur les arbres plantés par
ordre de Sully ou jugés tels, appelés par-
fois des Rosny, continue sans doute. Y
ai-je pris part déjà pour signaler le gros
ormeau de l'église de Verruyer (Deux-
Sèvres)?
Quoi qu'il en soit, un ormeau non
moins remarquable, — encore un ormeau
— bien connu des Parisiens, existe sur
un petit terrain communal au hameau de
la Villeneuve, près Rambouillet.
LÉDA.
Connaît-on des cadres sculptés si-
gnés (XLllI ; XLIV). -- Dans les Lettres
sur les salons, (Mémoires secrets, tome
XIII, page 193), il est parlé d'un cadre
sculpté qui est particulièrement admiré
au salon de i"]"]^.
11 s'agit du cadre d'un sculpteur en bois,
nommé Botitry, représentant des armes de
France, des trophées, des guirlandes de
fleurs, de feuillage, etc. Ce travail exquis
est d'une si grande beauté, d'une telle dé-
licatesse,qu'on ne l'a point doré ni vernissé
et quon le conservera dans toute sa simpli-
cité. L'artiste a été trois mois à le terminer.
Il appartient à S. M. qui a un goût particu-
lier pour ces sortes de chefs-d'œuvre et s'y
connaît s'occuppant elle-même de pareils
travaux dans ses délassements.
Il y a apparence que ce cadre était si-
gné pour qu'on nommât l'auteur avec
tant d'éloges, dans un compte-rendu cri-
tique des œuvres du Salon. M.
Les tableaux perdus (XLIV ; XLV).
— Dans V Intermédiaire du 30 avril, M.
O. Berggruen dit : ,
Rien de plus facile d'abord que de réunir
les catalogues des collections publiques.
Je ne puis partager cette opinion et
pour cause.
Il y a huit ans que je réside en Italie, et
dès le commencement, j'ai eu l'idée de
collectionner les catalogues des musées
italiens ; j'en ai un certain nombre, mais
je suis certain de ne pas les avoir tous,
Et cependant je m'y applique.
C'est une illusion de croire qu'il suffît
de donner commission à un libraire ; jl
faut s'en occuper soi-même chaque fois
qu'on arrive dans une localité où il y a un
musée, dont le catalogue vous fait dé-
faut.
Hé bien, dans mes nombreux voyages,
j'ai souvent recueilli des catalogues dont
l'existence n'est mentionnée dans aucune
bibliographie et qui sont, par conséquent,
inconnus aux libraires des grandes vil-
les.
Dernièrement, par exemple, j'étais
dans une cité qui possède un musée inté-
ressant, mais peu connu ; pas de catalo-
gue; on n'en vendrait pas dix par an.
En feuilletant une sorte de Bottin local,
j'ai trouvé la liste des tableaux du musée,
à la suite des adresses des professions et
métiers !
Si pour l'Italie seulement, un chasseur
à l'affût depuis tant d'années, n'est pas
encore arrivé à remplir son carnier, que
penser de la chasse qui comprendrait
l'Europe et l'Amérique?
Avant d'entreprendre la réunion des
catalogues — et ce n'est pas la première
fois que je le dis — il faudrait d'abord
avoir la liste exacte des musées ; or cette
liste n'existe pas.
C'est alors seulement, qu'en écrivant
aux conservateurs, on pourrait savoir si le
musée a un catalogue imprimé ou non, et
si on a de la patience et de la chance, on arri-
vera peut-être, après pas mal d'années, à
réunir une suite de catalogues et encore
on ne pourra pas affirmer qu'elle est com-
plète.
Ce serait un travail long et pénible et,
il faut bien le dire, nullement rémunéra-
teur pour un éditeur.
J'en ai écrit à plusieurs, en me char-
geant de l'Italie gratuitement ; aucun n'a
accepté.
Un gouvernement ou une société des
Beaux-Arts riche, pourraient peut-être
tenter une pareille entreprise.
Gerspach.
t)ÈS CHERCHEURS ET CURIEUX
10 Juillet 1^2
49
^o
Les saints, guérisseurs et produc-
teurs de maladies (XLV). — A Ven-
dôme, une Sainte-Larme rapportait
aux moines qui la possédaient 3 à
4.000 livres de rente ; on institua une
confrérie de la Sainte-Larme au couvent
des jaco'">ins de Provins, en 1548. Un demi-
globe en cristal fut placé au sommet du
monument de Thibaut VII et on y alla
pour guérir les maux d'yeux.
La foi, dit M. Félix Bourquelot, dans
son Histoire de Provins, s'est quelquefois
payée de mauvais jeux de mots. On invo-
quait saint Fort, à l'Hôtel-Dieu de cette
ville, pour les malades en langueur, et saint
Clair pour les yeux ; à Savins on priait
saint Lyè pour les enfants noués ; saint
LoupdeNaud calmait la peur des enfants.
et à Lourps, saint Menge
gale.
guérissait
X.
la
Pithécantrope (XLII). — Un journal
de province dit que certains docteurs en
théologie considèrent la descendance si-
miesque de l'homme comme un dogme.
Croyant aux vieux dogmes, nous disons
que l'homme ayant voulu pénétrer la
science du bien et du mal moral, il s'est
porté vers le mal. Vitium hominis, natiira
pecoris^ Ce qui est péché en l'homme est
nature en l'animal (saint Augustin). Le
transformisme de Darwin se concilie très
bien avec la philosophie chrétienne (con-
férence de M, Brunetière à Lyon). La
science matérialiste moderne sera toujours
dans l'erreur à ce sujet. Au risque de
passer pour trop naïf, ce qui nous im-
porte peu, nous laisserons la parole à
Aristote et à Cicéron.
Pythagore, qui tenait ses doctrines de
l'Orient, professait que la mer, il y avait
des siècles, en se retirant, avait laissé en
terre des ancres, des pièces de navire, des
squelettes. Aristote professe la même
doctrine et dit que les changements de
mers en terres, des tremblements déterre,
des guerres d'extermin;ition ont fait périr
presque tous les habitants d'une contrée;
que les survivants ont mené une vie plus
ou moins sauvage ; que les descendants
ont retrouvé les arts de leurs pères; enfin,
que les mêmes opinions sont revenues et ont
été renouvelées nue infinité de fois.
« Socrate prétend avec juste raison, dit
« Cicéron, qu'apprendre c'est seulement
K se ressouvenir — « Juge^-vpus^ dit
« Cicéron, qu'il ne soit entré que du ter-
« restre, du corruptible dans la compo-
« sition de cet homme qui le premier
« imposa un nom à chaque chose —
« Pythagore trouvait en cela la Sagesse
« infinie. — Tous les premiers hommes
« qui inventèrent les arts furent de grands
« hommes, ainsi que d'autres plus anciens
« qui enseignèrent à se nourrir, à se
« vêtir, à se défendre contre les bêtes
« féroces ; c'est par eux que nous fûmes
« civilisés ».
La science moderne croit-elle arriver à
perfectionner un pithèque d'Afrique ou
un pithécantrope de java ? X. B. Saintine
s'est trompé ; l'homme noir d'Afrique est
venu d'Asie. Pour me servir des paroles
de Cicéron, avec une légère modification:
« Les paroles de l'éducateur, ses idées
« laisseront-elles des traces dans l'esprit
« des enfants de ces pithèques perfec-
« tiennes 'l »
Gaétan le Soucheveur.
Gâteaux sacrés XLIV ; XLV). —hx\\i'
net {Dipnosoph. lib. 111. cap. XXIX) a
cueilli dans le poète sicilien Archestrate
une tradition mythologique relative à la
ville d'Erèse, de l'île de Lesbos.De l'orge
qui croissait dans la contrée environnante
on tirait une farine si blanche que Mercure
avait soin d'en faire provision pour le
pain destiné à la table des dieux,
F. BL.
Au témoignage de Jérémie (Vil, 18 et
XLIV, 19), les Juifs redevenus idolâtres
avaient adopté l'usage des offrandes de
gâteaux à la déesse Asthoreth ou Astarté
que l'on représentait avec des cornes de
taureau, comme l'Isis égyptienne.
F. BL.
* «
P. S. M. L. de la M. oublie, ce me sem-
ble, que beaucoup de communications tn-
xoyéss h V Intermédiaire, n'ayant aucune-
ment la prétention de traiter un sujet ex
professo, se bornent à présenter sans or-
dre, au hasard des rencontres, des fiches
qui pourront parfois mettre sur la voie
des renseignements cherchés. En outre,
il est bon de tenir compte des réponses
déjà données. Qii'il veuille bien relire ce
que j'avais dit précédemment (XLV, 458)
et consulter les ouvrages aux<juel3Je ren;j
-#'97^
L'INTERMÉDIAIRE
5'
52
f^sSSa
voyais, il verra que je n'ignorais pas,
comme il l'imagine, les eulogies, le pain
bénit, etc. compris dans l'énumération
des rites <?c?^ C{?;ik«5 pour qu'il fût utile
d'y insister.
Mesure à la porte des églises
(XLIV ; XLV). — Dans l'église de Cham-
pagne, près du Mans, se voit encore une
ancienne mesure en pierre. Elle tient
aujourd'hui lieu de bénitier à l'usage des
fidèles. L. C. de la M.
Encre de seiches (XLIV). — Sous
la dynastie des Weï et des Tsin (220 à
419) on commença, en Chine, à fabri-
quer l'encre sous la forme de boules,
avec le noir de fumée obtenu par la com-
bustion incomplète de vernis et de bran-
ches de pin. Depuis lors, les procédés de
fabrication, imparfaits dans le principe, se
sont perfectionnés et cette branche d'in-
dustrie a pris une grande extension.
La qualité de l'encre en bâtons, en
usage chez les Chinois et les Japonais, est
très variable et dépend de la nature des
matières premières employées et des soins
apportés à la fabrication.
Les produits les plus estimés sont ceux
qui se font avec le noir de fumée obtenu
par la combustion de la graisse de porc.
}e serais entraîné trop loin si j'entrais
dans des détails sur la préparation du
noir de fumée. Pour ne pas m'écarter de
la question, je me contenterai de dire que
pour former avec le noir de fumée une
masse compacte et résistante, on y mêle
une espèce particulière de colle dont la
préparation est une des opérations les
plus importantes de la fabrication de l'en-
cre de Chine. La colle la plus estimée des
Chinois s'obtient en faisant macérer, sept
à 8 huit jours, dans de l'eau de riz, des
bois de cerf dont on a enlevé la partie
supérieure et que l'on soumet ensuite à
une longue ébullition.
On ajoute souvent de la colle faite avec
des peaux de buftalos et de la colle de
poisson. Cette dernière espèce de colle
se fabrique avec l'estomac et les vessies
natatoires de plusieurs poissons de mer.
Ces matières offrent les mêmes propriétés
que la vessie de Testurgeon employée
chez nous pour la préparation de la colle
dç poisson, E. M.
ilotes, fvouuailUa ^i (èmimté^
Tremblement de terre en 1799.
— A propos des phénomènes cosmiques
qui viennent de se produire, je rencontre
dans un vieux manuscrit la note sui-
vante :
Dans la nuit du 6 pluviôse an VII (23 jan-
vier 1799), sur les 3 heures 314 du matin, on
essuya une des plus terribles secousses de
tremblement de terre, que, de mémoire
d'homme on eût ressenties à Loge-Fouge-
reuse (en Vendée). Pendant douze secondes
qu'il dura, on éprouva la crainte continue
d'être englouti. Les lits où on était couché,
fnrent secoués avec une violence extrême. 11
est survenu, dans le même moment, un coup
de tonnerre, qui dura 30 secondes, quoique le
temps fût calme et sans vent. L'air était seule-
ment couvert d'une épaisse brume, La source
de ce terrible événement paraissait, à l'oreille,
venir de l'est et se diriger au nord. Il doit
avoir été plus terrible dans la partie de l'est.
(Livre de compte de M. des lâches de
Chassais, seigneur de la Rabatelhrie.
je serais curieux de savoir si ce trem-
blement de terre du 15 janvier 1799 a été
constaté ailleurs qu'en Vendée et si les
journaux de l'époque en ont fait mention ?
L. DE LA GODRIE.
Napoléon et les comètes,— /.É?//;-^i
inédites de l'astronome Paye. Papiers an
baron H. Larrey.
Le doyen de l'académie des sciences,
M. Paye : l'éminent astronome, vient de
mourir.
Au moment où cette nouvelle nous
parvenait, nous rédigions une petite note,
inspirée par la publication du remarqua-
ble livre que M. Paul Triaire vient de
consacrer la gloire de Dominique Larrey
(chez Mame, à Tours). Mademoiselle Jij-
liette Dodu, exécutrice testamentaire du
baron Hippolyte Larrey, nous avait au-
torisé à glaner dans les papiers qu'elle pos-
sède et garde si précieusement , nous avions
retenu précisément deux lettres de M.
Paye, que l'on tiouvera plus loin, qui furent
adressées à l'historien de la mère de Na-
poléon.
Une légende veut qu'une comète ait
signalé l'arrivée de Napoléon, et une au-
tre comète son départ. A Ce sujet, le ba-
ron Larrey interrogea son collègue à
rinstjtut,M, Paye, qui lui répondit par les
Î>HS < HÎ.Kt lIhURS ET CURIEUX
5?
54
deux lettres suiviintes, que nous trouvons
dans les papiers de l'illustre chirurgien.
Sur la comète de 1769.
Le 5 oct. 87.
Mon cher baron,
La fameuse comète de 1769 a été décou-
-verte à Paris par Messier, le 8 août. Ce
n'est que vers la fin de ce mois qu'elle est
devenue visible à l'œil nu. En septembre,
elle est devenue magnifique ; sa queue
atteignait oo» de longueur à l'époque où
elle disparut dans l'éclat du jour à cause
de sa proximité du soleil. Messier n'a pu
lui donner le nom de Napoléon, attendu
que les comètes ne portent pas de nom
propre. On dit bien la comète de Halley,
mais ron la comète Halley, tandis qu'on
dit la planète Vénus ou la planète Eugénie
parce que l'usage veut qu'on désigne les
planètes par des noms propres.
Quant à la légende, vous voyez qu'elle
n'est pas fondée. La comète bien loin de
briller le 15 août était alors invisible à l'œil
nu et sa queue n'avait encore que 3 ou 6°
de longueur. D'ailleurs, elle n'aurait pas
brillé plus particulièrement au-dessus de
la Corse, car une comète est visible de
tout un hémisphère à la fois.
Ce qu'il y a de certain, c'est que l'année
1769 est remarquable par la grande comète
dont vous parlez et qu'elle a lait son appa-
rition une semaine avant la naissance de
IMapoIéon et dans le même mois.
Agréez Monsieur le Baron et cher con-
frère, l'assurance de mes sentiments bien
dévoués.
H. Paye.
Il y eut bien également une comète en
1821 . Voici la réponse de Paye interroge,
par le baron Larrey sur cet astre.
Paris, le 6 août 87.
Mon cher confrère,
La comète de 182 1 a été découverte le
21 janvier, à Paris. A ce moment cet astre
ai'avait rien de bien remarquable. Mais en
février, il devint visible à l'œil nu, avt;c
aine queue de 7 degrés de longueur. Elle a
été observée en Europe, et en Amérique
Tnéme, du i" avril au 31 mai, à Valparaiso.
Le 5 mai, elle devait être encore visible
avec une lunette à l'Ile Ste-Hélène, mais
elle s'éloignait de plus en plus de la
Terre.
Son orbite a été calculée par divers
astronomes. Ce qu'elle présente de remar-
quable, c'est une forte inclinaison de 73**
sur l'écIiptique.Le mouvement était rétro-
grade.
Je désire que ces renseignements puis-
sent vous être utiles. Si vous en dcs:rez
10 juillet 190»
bien
de plus circonstanciés, vous voudrez
nie le dire lundi prochain.
Tout à vous, mon cher confrère.
H. Paye.
* *
Napoléon et les astres occupaient décidé-
ment l'historien de A/^^/aw^A/^'t. Un autre
jour, la planète qui porte le nom de Lœtitia
retient son attention.il en parle autour de
!ui, et apprend (de quelle source ?) que
Lcverrier avait dit que les américains
n iidmeltaicnt point qu'on donnât à une
j)lanète le nom de la mère de l'empereur.
! c savant astronome combat cette pré-
tention, avec preuves à l'appui dans le
petit billet suivant :
Paris, le 23 oct. 88.-
Mon cher et honoré confrère.
Je m'empresse de répondre à votre ques-
tion que la 3. » petite planète qui porte le
nom romain de Lœtitia (par un as) (pour
honorer sans doute le nom de la ^lère de
rihnpereur) a été découverte par Chacor-
nac le 8 février 1856, et qu'à ce nom per-
sonne n'a fait de difficultés, pas plus en
Amérique qu'ailleurs. Déjà, en 1850,
M. Hind, astronome anglais, avait donné,
dans le même esprit de galanterie astrono-
mique envers une souveraine vivante, le
nom de Victoria à une autre petite planète.
Les Américains n'avaient fait aucune objec-
tion ; il n'y avait donc pas à craindre qu'ils
en fissent au nom de Laetitia.
D'ailleurs l'année suivante 1827, Golds-.
midt ayant aussi trouvé à Paris une petite
planète lui donna le nom d'Eugénie ; per-
sonne n'a réclamé.
Si donc Leverrier a écrit au Maréchal
que les Américains protesteraient contre le
nom de Lœtitia, il se trompait complète-
ment. Je suis persuadé d'ailleurs qu'il s'est
bien gardé de publier cette lettre.
Veuillez agréer, mon cher et honoré
confrère, mes sentiments biens dévoués,
H. Paye.
Il y à là un curieux commerce d'astre^
ec d'illustrations, d'apparitions fabuleuse^
.sur la terre et au ciel, de météores qUi
passent — de Napoléons qui traversent le
monde. Tout cela est lait pour éblouir un
admirateur passionné de la légende de
l'aigle comme l'était le baron Larrey. Son
correspondant est plus froid. 11 voyage
dans l'espace avec les compas et les téles-
copes, fait des calculs rigoureux et ne se
prend pas à la poésies de ces baptêmes par
où l'homme parvient à se persuader qu'il
'infini. G.
règne
sur 1
N»973-
L'INTEK
55
Le lendemain du 14 juillet 1789,
on songe à reconstruire la Bastille .
— L'histoire du 14 juillet comporte un
fait peu connu. On ne sait pas que les
vainqueurs de la Bastille, l'ayant quelque
peu détériorée pendant l'assaut, son-
gèrent à la reconsti uire !
La Bastille restaurée et reconstruite
après le 14 juillet 1789 : voilà qui sem-
ble paradoxale. Nous allons prouver la
réalité du fait par un document inédit,
authentique et indiscutable.
La Bastille une fois prise, il fallut son-
ger à la garder. On confia ce soin, le 14
juillet, à onze heures du soir, à un nommé
Soulès, qui en eut le commandement.
Ce fut pour cet infortuné une source
de tribulations. Il les a racontées dans
une brochure. 11 se plaint d'un conflit
qu'il eut avec un capitaine du district
des Cordeliers. nommé Danton, qui s'était
présenté à la Bastille, dans la nuit du 15
au 16, vers trois heures du matm, et qui
le fit empoigner parce qu'il s'opposait à
son passage. Danton le conduisit même à
l'Hôtel de Ville, dans un fiacre, en exci
tant la foule qui faillit, en route, le mettie
à la lanterne,
M. Victor Fournel, dans son livre La
Hommes du i^ juillet, reconnaît dans le
Danton de cet épisode, le futur tribun :
Danton encore peu connu, écrit-il, présidait
déjà, en effet, le district des Cordeliers, et
c'est sans doute parce que la patrouille était
de ce district et que Soulès y fut conduit,
qu'on a attribué au futur tribun, sans preuve
authentique, cet exploit dont sou biographe
M. Bougeart, ne dit mot. Ajoutons simple-
ment que Danton devait partir le 17 pour
l'Angleterre, ce qui, sans rendre impossible le
fait qu'on lui attribue, le rend moins vrai-
semblable.
Le fait est cependant vrai; nous Talions
entendre rapporter dans une relation ré-
digée par Paré, ancien clerc de Danton
lorsque celui-ci était procureur, et son
camarade d'enfance. Cette relation ma-
nuscrite est entre les mains de M. Geor-
ges Cain, et fait partie de ses documents
personnels.
Paré raconte l'incident, et nous apprend
que si Danton a fait arrêter Soulès, c'est
que Soulès lui avait déclaré ^'«'î/yaZ/di/ se
hâter de restaurer la Bastille.
On se rappelle, dit Paré, que la Bastille
étant prise, tous les districts de Paris vinreiit
MHUIAIRE
,6
visiter cette for'eresse du despotisme. Le dis-»
trict des Cordeliers y alla comme les autres,
et, pour cela, il se forma en patrouille, Dan-
ton qui s'était fait remarquer par son zèle, fut
invite à la commander. La patrouille éprouva
quelques difficultés pour pénétrer dans l'inté-
rieur. Danton demanda à une sentinelle à
parler à la personne qui lui avait donné sa
consigne. Alors parut le citoyen Soulès, qui
se dit gouverneur de la Bastille : au nom des
électeurs, il persista dans son refus sous pré-
texte que déjà on avait commis beaucoup Je
déprédations et qu'il en coûterait plus Je
cent mille francs pour les réparer I
L'idée de réparer la B.nstide irrita Danton,
il saisit le nouve.ni gouverneur et le condui-
sit à l'Hôtel de Ville. Là, il y eut une e.x..4i-
catiorï très vive de laquelle, Danton sortit
trioinpliaut. La Bastille fut liviée à la discré—
ti n du peuple. Oji ne parLi plus de la ré-
parer. Danton à l'Hôtel de Ville lui av.ist
porté le coup de la mort.
Soulès n'ayant pu réussir à remettre
en état cette Bastille que sa victoire avait
déiéroriée, au bout de quelques jours, di-
inissionna. Cet incident ne lui porta tou-
tefois aucun préjudice ; il devint commis-
saire du pouvoir exécutif ; en 1795»
adj(jint à la commune de Paris, il était
administrateur de la police Ses fonctions
alors, sans doute, le fortifiaient dans cette
idée première, qu'il était urgent, quand
une prison, fût-ce au nom de la libertsi.
était démolie, d'aussitôt la reconstruire.
La perplexité de Victor Fournel eût
cédé devant le document que M. Georges
Cain nous permet de publier aujourd'hui.
11 lui eût assuré que Danton accomplît
bien la prouesse dont Soulès parla avec
amertume ; en mèaïc temps qu il lui eût
appris ce qu'il a ignoré, comme tous les
historiens du 14 juillet, que le 15, il y
avait des vainqueurs de la Bastille pour
déplorer ses brèches au point de les vou-
loir réparer.
Ils étaient logiques : en réparant l'an-
cienne Bastille, ils eussent évité à leurs
successeurs la peine d'en aménager de
nouvelles . M.
Le Directeur-gérant : G. MOnTORGUEIL
Imp. nA.NiEL-cHA.M80M. St-Amand-Mout-Rond.
ILVr Volume Paraissant ies lo, so et }o de chaque mois. 20 Juillet 1902
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;^i;Kf;Ti<)NS KT KKi'(»NSKS LITTÉIIAIÎIHS. HISTORIQUES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES
TROUVAILLES ET CURIOSITÉS
58
aaiî
57 —
Amour féminin et masculiu. —
Madame Lydie Martial nous fait l'honneui-
de nous adresser la question suivante :
Monsieur,
Pourrait-on savoir à quelle époque et
pour quelle raison Amour fut décrété
masculin au singulier et féminin au pluriel ?
Veuillez agréer. Monsieur, l'expression de
ma considération distinguée.
Lydie Martial.
Présidente de l'Union de la Pensée fémi-
nine.
L'avocat Bruneau. — Cet avocat
au Parlement, mort vers 1720, avait écrit
sur un certain nombre de volumes de
l'Almanach historial, le journal de ce qui
s'était passé au palais, de son temps.
Le Ù^agasin pittoresque ('mars 1837) en
donne un extrait curieux, relatif au sup-
plicede quelques malheureux penduspour
avoir mis en vente des libelles et carica-
tures sur le mariage de Louis XIV et de
M"* de Maintenon.
Ce journal devait s'étendre de i66i à
1703. Sait-on ce qu'est devenu cet ou-
vrage et ce qu'il contient ? Firmin.
L'île de Man. — L'île de Man. dans
la mer d'Irlande, porte la dénomination
de Royaume de Man. Elle avait jadis son
propre roi, qui régnait sur 17 villages.
La tradition en est restée et le titre aussi.
Je crois me souvenir que dans l'ancien
cérémonial des couronnements des rois
d'Angleterre, lorsque le héraut d'arme^
proclamait tous l^es titres du souverain
nouvellement couionné, il ne faisait pas
mention du titre d' roi de M.in, et alors le
député de l'ile de Man se levait et protes-
tait contre cette omission. On lui répon-
dait que l'omission n'était pas volontaire,
que ce n'était qu'un oubli qui seraitréparé^
je voudrais savoir si le fait est vrai et sr
le roi Edouard Vil d'Angleterre porte éga-
lement le titre de « roi de Man »\ C'est
une question d'actualité et je serais fort
reconnaissant, si quelque aimable collabo-
rateur voulait bien éclairer mon ignorance.
à ce sujet. Duc Job.
La réhabilitation définitive du
général Dupont. — La conduite de
Dupont à Bavlen est ordinairement jugée
d'après le récit de M. Thiers, c'est-à-dire
d'une manière défavorable ; ce grand évé-
nement n'ayant fait l'objet d'aucune étude
approfondie depuis VHistoiie du Consu-
lat et de l 'Empire. C'est qu'en effet les
archives du ministère de la guerre sont
presque muettes (et pour cause) sur la
campagne d'Andalousie.
Mais on annonce aujourd'hui la publi-
cation d'un ouvrage extrêmement impor-
tant (3 vol. 8", avec cartes et photographies
de pièces), intitulé Bavlen, campagne d' An-
dalousie, (i) par M. le colonel Titeux,
lequel aurait découvert un dossier secret
de ijoo pièces demeurées inconnues à
Thiers ainsi qu'à la famille même de Du-
(•) En souscription c'iez Prieur et Dubois,
éditeurs à Puteaux (Seine).
!«• 974.
L'INTERMEDIAIRE
59
60
pont et établissant d'une manière lumi-
neuse non seulement l'innocence absolue,
mais la conduite admirable du vaincu de
Baylen !
Renseignements pris, il s'agit du dos-
sier complet de la procédure du juge-
ment de Dupont par la Haute Cour spé
cialement instituée pour le condamner.
Ce dossier, qui avait été versé, comme
tous ceux des juridictions d'exception,
aux archives secrètes du ministère de la
Justice, a été commiirAqué, pour la première
fois, sur l'autori-aiion formelle de l'un
des derniers gardes des sceaux.
Cette découvert'-' do 'a A'érilé r.près
cent ans d'injustice et de calomnie est
faite pour donner à réfiéchir, une fois de
plus, sur les dangers décrire l'histoire trop
iôt.]c proposerais volontiers d'édicter des
peines sévères(par exemple l'exclusion per-
pétuelle de l'Académie) contre les impru-
dents qui osent aborder, sous la forme
d'histoire définitive, l'élude des faits con-
temporains. Quand on songe que l'His-
toire de V Alliance Russe, par M. Ernest
Daudet, et V Histoire de la troisième Républi-
que, par M. E. Zévort, passeront à la pos-
térité... la grande honorabilité de ces écri-
vains n'est assurément point en cause,
non plus que celle de Thiers, mais ne
faut-il pas déplorer un usage prématuré
de leur temps et de leur talent ? En tout
cas, la question en elle-même mérite
d'être abordée par Ylntcrmcdiaire.
Dont Care.
Armoiries à déterminer: au lion
rampant d'or. — D'azur au lion ram-
pant d'or, flanqué à droite et à gauche
d'une flèche de même, pointe en bas.
Surmonté d'un cimier de face, cou-
ronne de vicomte, surmonté d'un bras
armé d'une flèche d'or.
Supports : un lion, à droite un léopard
à gauche.
Devise : Fort /s in bel h.
Ces armoiries se trouvent sur une
assiette porcelaine des Indes.
Taffanel.
Armoiries à déterminer : De
à trois croissants entrelacés de...
— La bibliothèque publique de Dijon
possède un Plante in folio, imprimé à
Paris par Jean Macé, en 1576. La reliure
en maroquin rouge plein est fort simple
établi que
sur les plats, mais le dos sans nerfs et
tout uni, est de la plus grande richesse.
Des ri.Tceaux délicats et stylisés dans le
style propre à Eve et à Le Gascon, cou-
wcvA en entier la peau pourprée ; au bas,
avec un entourage décoratif, mais sans
caractère héraldique certain, on n'y voit
en eîTct, ni timbre ni cimier, ni lambre-
quins, est un écusson portant : De... à
trois croissants entrelacés de surmontés
eu chef de iiois roses de...
11 i^.e peut être question ici de Diane de
Poitiers ; d'abord il faudrait qu'il fût bien
les croissants entrelacés lui
l'.ncnt cxclusi\'cnier,t, or cela
r/esl pas. En tous cas, elle ne les a jamais
portés dans ses armes qui étaient tout
autres ; enfin, comme elle est morte en
1566, il est impossible de lui attribuer
une reliure exécutée pour un livre daté
de 1S76. Je n'ai rencontré dans Palliot,
La vraye science des armoiries, aucun exem-
ple de ces trois croissants entrelacés, qui-
sont cependant assez caractéristiques pour
être signalés, au moins comme une rareté
héraldique.
La reliure en question, qui est de toute
be uté, ne peut être antérieure au règne
de Louis Xllî. Maintenant l'écu qu'elle
porte serait-il une fantaisie décorative ?
j'ai peine à le croire Je fais donc appel à
la science de mes collaborateurs à l'Inter-
médiaire, pour éclaircir un problème où
j'avoue ne voir goutte. H. C. M.
Nompar de Caumont, — Pourquoi
ce prénom de Nompar est-il devenu nom
patronymique dans la famille ducale de
Caumont ? La liste récente des admissibi-
lités à Saint-Cyr nous signale en effet
plusieurs Nompar de-Caumont.
Depuis quand est éteint le titre ducal
de de la Force chez les Caumont ? Et
même est-il éteint, bien que ne figurant
pas dans V Annuaire de la Noblesse par le
vicomte Révérend (sous les yeux de qui-
on aimerait que cet article tombât) ?
Quelles sont les armoiries que portaient
les Caumont concurremment avec celles :
d'a^itr à ? léopards d'or ?
La Coussière.
Claude Gouffier. — Pourrait-on me
donner les autres prénoms de ClaudeGouf-
fier,fduc de Roanès, marquis de Boissi,
comte de Maulevrier.etc. grand écu3'er de
DÉS CHERCHEURS ET CURIEUX
61
62
20 Juillet 1902
France, mort en 1750. Moréri ne cite que
le prénom de Claude, il est peu probable
cependant que cet important personnage
n'ait eu qu'un prénom? Bouzonville,
Girardot de Préfonds. — En dehors
de ce qui a paru sur cet amateur dans
Vt^nnon'a.' du Bibliophile de joannis Gui-
gard, je n'ai trouvé aucun renseignement
biographique sur Girardot de Préfonds.
Je serais fort obligé si quelque érudit
collaborateur pouvait m'indiquer les sour-
ces auxquelles je pourrais puiser ?
Bouzonville.
Granvil Brown et Freemann. —
Quelque collègue obligeant peut-il me
renseigner sur la naissance de ces deux
fils de miss Brown ? Le premier, né le
20 avril 1805, c'est-à-dire un an avant le
soi-disant mariage de miss Brown avec
le duc de Berry, était-il bien le fils du
duc ? Si oui, pourquoi n'a-t-il pas été
traité comme ses deux sœurs?
Après sa liaison avec le duc de Berry,
miss Brown eut un enfant qui s'appela
Freemann De qui était-il fils ? A-t-il
lai:sé une postérité? A.
Saulx-Tavannes. — Le dernier duc
de ce nom est mort, si je ne me trompe,
vers 1840. N'ayant pas laissé d'héritiers
mâles, quels sont aujourd'hui ses des-
cendants les plus directs ? M.
Trahisons de la duchesse de
Bourgogne. — Est-il prouvé qu'elle
trahissait la France, au profit de son père,
le duc de Savoie, devenu notre ennemi,
en lui révélant les secrets de la politique
de Louis XIV ou les mouvements de nos
armées ?
Faut il croire, avec Duclos, que Louis
XIV eut la preuve de cette perfidie par des
lettres qu'il trouva dans la cassette de la
princesse après sa mort et qu'il dit à
M"»' de Maintenon : « Cette petite coquine
nous trompait >* ? Firmin.
Les têtes de Fîessolîiss et Launey .
- Le 17 juillet 1789, les têtes décapitées
deLauney. gouverneur delà Bastille et
Flesselies, prévôt des marchands, après
avoir été promenées dans Paris, furent
apportées à Saint-Roch ; elles furent des-
cendues dans les caveaux et inhumées.
Cette inhumation fut elle provisoire ? Où
sont les sépultures de Flesselies et de
Launey ? Les têtes ont-elles rejoint les
corps ? L,
Maîtresses princières. — Dans un
volume sur l'émigration publié récem-
ment, dans les Mémoires du comte de Mo-
n'olles, nous lisons (page 24), que Mon-
sieur (plus tard Louis XVlll), avait amené
à Coblentz madame deBalbi sa maîtresse.
M. le comte d'Artois avait aussi amené
la sienne, madame de Polastron.
Pourrait-on indiquer où sont mortes
ces deux favorites?. Ont-elles laissé une
descendance ? C. D .P.
Maison da santé de Beihomme.
— Cette maison de santé, créée en 1768,
existe toujours au n° ibi de la rue de
Charonne. Une inscription qui surmonte
la porte d'entrée atteste que, depuis le
xvm* siècle, elle n'a point changé de dé-
nomination, bien qu'après Beihomme
père et fils, elle ait été dirigée successive-
ment par iV.M.les docteurs Archambault,
Mesnet et Motet. Pendant la période ré-
volutionnaire, cet établissement devint
une annexe des prisons de Paris, et l'on
sait que, parmi les personnes qui y furent
enfermées, il y eut la mère de Louis-
Philippe et M"« Lange, de la Comédie
Française. Q.uel fut le sort des détenus de
cette maison ? Je me heurte,à ce propos, à
des contradictions vraiment curieuses,
mais bien difficiles à concilier tant elles
sont exclusives l'une de l'autre.
En effet, le vicomte de Villebresme dit:
« Ce dernier (Beihomme père), ami de
Robespierre, obtint d'y recevoir, moyen-
nant finance, quelques prisonniers de
marque ; lorsque leurs ressources étaient
épuisées, on les envoyait àla guillotine».
[Ce qui reste du vieux Paris, 1900, p. 69),
Et d'autre part, on lit dans une Notice sur
l'origine, le développement, les améliorations
et les nouvelles constructions de l'établisse-
ment du D' Beihomme, pir Beihomme
jeune (18^0, p. 6) : « Mon père fit tout
ce qui était en son pouvoir pour soulager
l'infortune d'aussi honorables captifs, et
reçut d'eux, à leur retour en 1814, les
témoignages de leur reconnaissance »,
je demande qui a raison, de Beihomme
détendant la mémoire de son père, ou du
n-
974
FJINtÈfeMÈDUÎ^è'
63 ^.
64
vicomte de Villebresme le clouant au pi-
lori de l'histoire. Adrien Marcel.
M. Thiers et les chemins de fer.
— J'ai souvent entendu dire qu'à l'époque
où l'on commença à construire des che-
mins de fer en France, M. Thiers avait
combattu l'introduction de ce système de
locomotion et de transport dans notre
pays. On parle de discours prononcés à
la Chambre, mais il m'est impossible de
savoir ni à quelle époque ni à quelle occa-
sion. En serait-il Je cette assertion cou-
rante comme de tant d'autres qui ne repo-
sent sur aucune donnée certaine ?
Les aimables collègues de Vlniermé-
diaire, toujours bien informés et si com-
plaisants, m'obligeraient beaucoup en me
renseignant sur ce point. Hunot.
Nous croyons qu'il peut être utile de
revenir sur des questions déjà posées.
Jamais un sujet historique n'est épuisé
complètement ; mais nous devons rappeler
que cette question a été traitée dans les
tomes IV et V. fVoyez T. G. 200). Les
extraits du discours deThiers à la Chambre
en 1840, ne montrent pas en lui un ennemi
mais un sceptique :il voulait, disait-il, lais-
ser faire à nos voisins les premières expé-
riences.
Atrocités commises à Olamecy
en 1851. — On lit, à la page 238 du
tome i*""^ des Mémoires du comte de Viel
Castel parus en 1883, le récit des faits
suivants qui se seraient passés à Clamecy,
au moment du coup d'Etat de 185 i:
A Ciamecy, les bandes socialistes, maîtres-
ses de la ville, se sont fait servir à dîner et
elles ont contraint trente-huit des plus jolies
et des plus jeunes femmes ou filles de la lo-
calité à les servir dans un complet état de nu-
dité. Ces malheureuses ont été violées, coram
populo, sur la place publique. Les prêtres liés
à des poteaux, assistaient h ces saturnales ;
les insurgés se relayaient pour violer, et cha ■
que femme a été la proie de plusieurs bandits;
à la fin on cherciiait ceux qui pouvaient jus-
tifier d'une maladie vénérienne pour qu'ils
la communiquassent aux victimes de leur
brutalité.
Qu'y a-t-il de vrai dans ce récit ? Y a-
t-il eu procès ? Connaît-on les noms des
prêtres désignés comme ayant assisté à
ces atrocités? G. B.
Au Palais Bourbon.— Autrefois,
à l'Assemblçe de Versailles Jes ijuesteiirs
et le bureau ne cédèrent pas sans résis-
tance aux réclamations de Victor Hugo,
et de Louis Blanc, qui demandaient l'ins-
cription de leurs noms sur la liste alpha-
bétique des adresses, à la lettre de leur
prénom. Aujourd'hui les députés peu-
vent, à leur gré, modifier leur appella-
tion, et on ne refuse jamais le classement
au prénom qui peut cependant égarer les
recherches. Sur la liste des députés pu-
bliée en juillet 1902, nous trouvons dans
l'ordre des prénoms : MM, Abel Ber-
nard, Albert Poulain, Anthime Ménard,
Antoine Gros, Aristide Briand, Charles
Benoist, Charles Bos, Charles Chabert,
Emile Chauvin, Fabien Cesbron, Fernand
Brun, François Fournier, Gabriel Denis,
Jules Jaluzot, Jules Legrand, Maurice
Faure, Maurice Spronck, Paul Meunier,
Pierre Richard, René Renoult, Robert
Surcouf, Roger-Ballu. La plupart de ces
honorables sont de nouveaux députés,
Pour quel motif ont-ils modifié l'aspect
de leur état-civil? On remarquera que
d'assez nombreux homonymes ont résisté
à cette fantaisie, qui, pour eux, eût été
explicable dans une certaine mesure, en
rendant moins facile laconfusion des votes.
Un ancien député.
Vieilles armures et vieux ma-
nuscrits. — Dans le journal du docteur
Prosper Ménière. que publie la Revue
hebdomadaire^ on lit (N" du 21 juin 1902,
page 355) : .
A Constantinople, en 182^, lors de la mort
du sultan Mahmoud, on trouva dans les ca-
veaux de la vieille église de Sainte-Irène un
grand amas d'armures, de cuirasses, datant
de l'époque des croisades. — Ces antiquités
si précieuses furent vendues à des juifs pour
de» armes modernes, et ces trésors inappré-
ciables furent détruits par ces brocanteurs.
On a su aussi que des manusciits anciens
avaient péri de la même manière, grAce h
l'incurie d'un gouvernement absurde. 11 est
probable qu'il existe encore des choses de ce
genre dans de vieux monastères de l'Orient,
surtout dans le Maroc, où nous ne pouvons
guère pénétrer.
A-t-on des renseignements sur cette
curieuse trouvaille et sur celles qui ont pu
suivre ?...
Le docteur était un familier du chance-
lier Pasquier et c'est au cours d'un diner
chez celui-ci, le 11 mars 1859, où il
avait, dit-il, « écoutç les habiles», qu'il
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
65
66
30 Juillet 1902'
recueillit dans la conversation le fait ci-
dessus.
Ce journal est d'ailleurs rempli de no-
tes intéressantes sur les petits côtés de
l'histoire et sur ceux du monde littéraire :
on y reconnaît le coup d'ceil pénétrant
d'un médecin. Gros Malo.
L'autruche citée dans la Bible. —
Je lis dans la Relation de mon voyage de
Joncy à Rome, par l'abbé Demigneux,
Châlon-s-S. 1846, la phrase suivante
(on parle de l'autruche) :
Cet animal est peu intelligent, l'Ecriture
n'en fait pas l'éloge, au contraire elle en dit du
mal.
A quel passage de la Bible peut bien
faire allusion ce brave curé ? Pietro.
Christ sans barbe. — Sous ce titre,
une note non signée, dans la Raison du
22 juin igo2, relate une communication
à l'Académie des Inscriptions :
M. de Mély a communiqué toutes les
images de Jésus « qu'il a réunies depuis
les premiers âges » — « Grâce à des
découvertes absolument récentes. une sta-
tue à Constantinople, une fresque dans la
Haute-Egypte, il a pu, dit-il, déterminer
avec une certitude presque absolue que
Jésus, jusqu'en 325, a toujours été repré-
senté imberbe » — « Il rappelle, sans vou-
loir prendre parti, l'intéressante théorie
nouvelle qui, en présence de ces repré-
sentations primitives, suppose Jésus sup-
plicié à vingt et un ans, et supprime ainsi
la période de silence de dix ans qu'il ne
nous est pas possible d'approfondir ».
— Serait-il possible de savoir sur quoi
M. de Mély estime que Jésus a été repré-
senté sous la forme humaine, avant les
premiers empereurs chrétiens ?
L'horreur incontestée qu'avaient les
Juifs et les Chrétiens primitifs de tous
simulacres d'hommes ou d'animaux n'est-
elle pas un argument puissant en faveur
de l'opinion contraire ?
Les plus anciennes représentations de
Jésus, de Marie et des saintsne pourraient-
elles pas être des simulacres païens « dé-
saffectés » en vue de les dérober aux ou-
trages des iconoclastes judéo-chrétiens,
peut-être aussi en vue d'une pénétra-
tion aussi rapide que possible du paga-
nisme dans la nouvelle religion domi-
nante ?
— Sur quoi pourrait alors se fonder la
théorie nouvelle qui « suppose » Jésus
supplicié à vingt et un ans ?
Gendevert.
Saint-Marc Girardin. — La ques-
tion posée dernièrement au sujet de Ber-
nardin de Saint-Pierre me fournit l'occa-
sion d'une enquête du même genre auprès
de mes collègues de \' Intermédiaire : à
quelle lettre classer Saint-Marc Girardin ?
S ou G?
Saint-Marc ne serait, dans le second
cas, que le prénom du critique, donné
conformément à un usage assez curieux
que j'ai eu l'occasion de rencontrer plu-
sieurs fois et qui consiste à gratifier un
enfant des noms de Saint-Jean, Saint-
Louis... au lieu de Jean, Louis.,, comme
c'est la pratique courante.
Baron J. de J. L.
Oraison' funèbres de Bossuet at-
tribuées à Fléchier. — Je possède un
volume in-24, 2 tomes reliés en un, inti-
tulé : Oraisons funèbres composées par M.
Fléchier, abbé de Saini-Séverin,de V ^Acadé-
mie française. Paris, chez Sébastien Mabre-
Cramoisy, imprimeur du Roy, rue Saint-
Jacques, avec privilège de S. M. 1681
seconde édition.
Le tome i*"" contient les Oraisons funè-
bres de M™' de Montausier 1672, de M""
d'Aiguillon 1675, de Turenne en l'église
Saint-Eustache 1675. et de M. de Lamoi-
gnon 1679, qui sont bien de Fléchier. Mais
le second donne, sous le nom du même, le
panégyrique de Turenne, au Carmel 1675,
lequel est de Mascaron ;et ceux de la reine
d'Angleterre, 1669, et de la duchesse
d'Orléans, 1670, que tout le monde sait
être de Bossuet. Les autres Oraisons
funèbres, tant de Fléchier que de Bossuet,
sont postérieures à l'impression de cet ou-
vraire. Mais la confusion entre les œu-
vres si célèbres de ces deux grands ora-
teurs, et faite de leur vivant dans une
seconde édition, est assez curieuse. At-elle
été signalée ? D' Vigen.
Savalette de Lange. — L'horame-
femme. — Le si curieux livre que vient
de puolier M. Georges Moussoir rappelle
l'attention sur l'énigmatique personnage
qui se joua si longtemps de la crédulité
publique et passa faussement pour une
N-
974
L'INTERMEDIAIRE
-- 67
68
femme jusqu'à sa mort à Versailles, en
1858. M. G. Lenôtre avait naguère pu-
blié sur Savalette de Lange des pages plus
curieuses que probantes — au dire de
M. Moussoir — sur la vie mystérieuse
de la fausse femme. M. Bégis et d'autres
érudits se sont préoccupés du susdit
individu et semblent donner raison à la
version — d'ailleurs appuyée sur des
documents authentiques — de M. G.
Moussoir. Il serait intéressant de recueillir
par le canal de Vlntcrmédiaire les diffé-
rentes opinions. Le Chercheur.
Les belles femmes de Lyon. —
La Bibliographie de la France, année 1839
n° 4992, a enregistré cet ouvrage comme
suit : « Les belles femmes de Lyon par
une société de gens de lettres et d'artis-
tes, r' livraison, in-8' d'une feuille, plus
un portrait. Impr. de Boitel, à Lyon. A
Lyon, rue Mercière, n" 58 ; chez tous les
libraires. Prix de la livraison 0,50. L'ou-
vrage aura 25 livraisons >v
Malgré toutes mes recherches, je n'ai
pu parvenir à trouver un exemplaire de
cet ouvrage. A-t-il paru autre chose que
cette livraison ?
Nos érudits collaborateurs lyonnais
seraierit bien aimables de me renseigner.
Jules Brivois.
Il s'est amené. — Cet objet est
identique à un autre. — Les questions
posées dernièrement à l'occasion des mots
ptéfèrer et causer m'incitent à en poser de
nouvelles dans le même genre :
je voudrais savoir s'il est français de
dire : il s'est amené, au lieu de il est venu ,
et, cet objet est identique à un aulie objet,
au lieu de ces objets sont idenllqurs.
Autrefois, on ne se serait jamais servi
des deux premières tournures de phrases
très en usage aujourd'hui parmi un grand
nombre de gens de lettres. j. L.
Le salut à la femme dans la rue.
— L'Intermédiaire n'est pas un code de
civilité puérik et honnête. Cependant, il
est permis à ses collaborateurs d'éprou-
ver les embarras que confesse M, Emile
Fa guet :
Faut - il saluer une dame que l'on
croise dans la rue ? Cela peut être horrible-
ment indiscret. D'un autre côté, c'est bien
impoli de ne pas le faire, ou plutôt la poli-
tesse qu'il ya i ne pas le faire peut n'être
pas comprise. Cela, vous savez, c'a été la tor-
ture de ma jeunesse. Je n'en suis pas mort ;
mais je m'en étonne. Si vous tenez à ce que
je vous dise quelle était ma pratique, je vous
diiai queii principe \t ne saluais jamais. Je
ne saluais que quand un signe, un rien dans
la physionomie, un huitième de quart de sou-
rire, un regard jeté sur moi, m'autorisait à sa-
luer, me disait : Vous ne serez nullement in-
discret en me reconnaissant, » C'est vous
dire que je saluais presque toujours. Mais
enfin, en principe, je ne saluais jamais. Mais
encore je reconnais que la question est terri-
blement dilTicultueuse. Je n'ai jamais lu une
bonne consultation sur ce sujet. J'aurais été
reconnaissant à l'auteur du Paris-Parisien
s'il m'en avait donné une.
Le Paris-Parisien est un livre infiniment
spirituel,un peu pince-sans rire qu'on doit
à une femme de beaucoup de talent, épouse
d'un écrivain qui est parmi les premiers
de ce temps. Dans son futur Paris-Parisien,
l'auteur répondra peut-être. Est-ce une rai-
son pour que nous ne posions pas la ques-
tion ? On pourrait la limiter à ce qui est
écrit à ce sujet.
Quels auteurs ont parlé du salut à la
femme ? Qu'en ont- ils dit ? Y,
Menu d'un repas en bœuf. — Je
possède, d'une écriture du xvui' siècle, la
copie d'un u Menu d'un excellent souper
tout en bœuf». Il commence ainsi :
Dormant : Le grand plateau de vermeil avec
la figure équestre du Roi. Les statues de Du
Guesclin, de Dunois,de Bayard et de Turenne.
— Ma vaisselle de vermeil avec les armes en
relief émaillé. Premier service : une ouiile .':
la garbure gratinée au consommé de bœuf,etc.
Après une liste de 21 plats, où on re-
lève des phrases comme celle-ci :
Culotte de bœuf garnie de racines au jus.
(Tournez grotesquement vos racines à cause
des Allemands).
Ce menu se termine ainsi :
Si par un malheureux hasard ce repas n'était
pas très bon, je ferais rttenir sur les gages de
Muret et de Rouquelére une amende de cent
pistolcs. Allez et ne douiez plus. — Richelieu.
je crois me souvenir que ce menu est
historique. Où (à l'armée ? laquelle ?) et à
quelle occasion fui -il fait ? Emane-t-il du
maréchal de Richelieu? La Coussœre.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
69
30 juillet 190a
70
Eépouôee
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d''un intérêt purement per-
sonnel.
Armoiries du chevalier Claret
de Fleurieu (XLV ; XLVI, 22). — Le
titre original remis au chevalier de Fleu-
rieu en lui donnant de nouvelles armoi-
ries, contient en effet l'erreur signalée
par votre correspondant, le blason colo-
rié n'est pas conforme à la description, il
y a un franc quartier de plus, et un chan-
gement dans l'un des émaux
(.'est certainement par un oubli de co-
piste que le franc quartier ne se trouve
pas mentionné sur le texte ainsi qu'il
appert de l'armoriai général de l'empire,
de Henry Simon qui blasonne ainsi ces
armes :
Coupé d'aj^ur et de sinople ; sur l'azur,
soleil d'or, lune d'argent ; sur le sinople,
compas d'argent la pointe tournée vers
le centre des astres : franc qtiartier de
comte sénateur.
Ce franc quartier étant d'azur à un
miroir d'or en pal après lequel se tortille
et se mire un serpent d'argent, le pein-
tre sur le brevet original a placé con-
trairement au texte le soleil d'or sur
champ de gueule pour éviter la juxtapo-
sition de deux émaux semblables,
La livrée blanc, rouge et vert semble
indiquer que c'est lui qui est dans le
vrai.
Du reste le chevalier de Fleurieu ne
parait pas avoir utilisé ces armoiries, et
ses ex-libris ont toujours été ornés du
vieux blason de la famille : d'argent à la
bande d'a:(ur chargée d'un soleil d'or.
C* A. DE Fleurieu.
L'Emilie de Demoustier (XLIV ;
XLVV — Dans le Journal, M. Jules Clare-
tie apporte une nouvelle version. Emilie
serait bien M''-^ Leroux-Laville, mais elle
serait devenue non M"' Benoist, mais
madame Sue, femme du docteur Sue,
père du romancier. Il dit :
La veille même de cette fête de Villers-
Cotterets, j'achetais une édition des Lettres à
Emilie, où je trouvais le secret du ve'ritabie
nom de cette Emilie idéale, à laquelle De-
moustier adressait ses cpitres sur les nymphes
et les dieux.
L'exemplaire, daté de i8oi, — l'année
même de la moit du poète, — publié par
Renouard et admirablenu nt relié, porte cette
dé .icace : « A Adèle, de la part de Demous-
tier. » Or, cette Adèle, c'est l'Emilie du poète,
— c'est Mlle i-ero.ix-Laville, qui épousa le
docteur Sue, père d'Eugène Sue.
Et, le 7 ventôse, au IX, Demoustier écri-
vait de Villers-Cottertts « à Madame Sue, rue
Notre-Dame-des Victoires, vis-à-vis la rue
des Filles-Saint-Thomas. », la lettre exquise
que voici, lettre jointe h cet exemplaire, et
qui est comme le P. P. C. d'un soupirant
résigné au grand départ :
« Mon aimable amie,
» Embrassez pour mui nos chers conjurés
et dites-leur que c'est le premier témoignage
d'amitié et de reconnaissance que je donne
aux êtres que j'aini'. depuis mon cinquième
retour à la lumière.
» Vous ne concevez pas ce que j'ai souffert
depuis deux mois, et la médecine n'y sent et
n'y voit rien. Il faut attendre tout du temps,
de la patience et de la nature. Mais mes for-
ces sont à bout.
» L'ouvrage de Baour-Lormian a-t-i! du
succès ? Dois-je m'en pourvoir ? On m'a lu
dix fois les Femmes. Adieu ! Je ne puis ni
parler ni écrire ; mais je peux toujours vous
aimer.
» Demoustier. »
Mme Sue recevait cette lettre le 7 ventôse.
Demoustier mourait quatre jours après, le 11,
h quatre heures. 11 avait quarante ans.
Pour que Demoustier eût son heure pos-
thume, il lui a manqué. — avant le buste
que vient de lui offrir Villers-Cotterets, —
que Sainte-Beuve lui donnât une niche en
son Panthéon, comme à Evariste Parny. Mais
n'est-il pas curieux de constater que l'Emilie
des lettres mythologiques est la mère du ro-
mancier des Mystères de Pans, si bien que
M. Ernest Legouvé, parent d'Eugène Sue, se
trouve, lui, le fils de l'auteur du Mérite des
Femmes, lié ainsi avec l'auteur des Lettres à
Emilie sur la mvlJiologie !
M. Legouvé ! Notre Doyen des gens de
lettres. Celui-là aura son cent naire et, plus
heureux que Dumas, il y sera.
JuLts Claretie.
P. S, Je sais fort bien que M, Michaux, l'éru-
dit historien de Villers-Cotterets, donne dans
sa biographie de Demoustier ce renseigne-
ment: l'Emilie du poète devint Mme Benoist.
Mme Benoist épousa-t-elle M. Sue en secondes
noces ? Toujours est-il que la lettre autogra-
phe de Demoustier h Mme Sue et sa dédicace
N*974.
L'INTERMEDIAIRE
71
à Amélie méritaient que le point d'interroga-
tion fût posé. C'est intéressant.
, J. C.
M. Jules Claretie qui, à la réflexion, a
senti sa conviction ébranlée, a cherché à
mettre d'accord ia version de l'Emilie
devenue madame Benoist et de l'Eiiiilie
devenue madame E. Sue II se demande
si madame Benoist n'aurait pas épousé
M. Sue en secondes noces. Ni en secondes
noces ni en premières noces. Mlle Leroux-
Laville (qui ne se prénommait pas Adèle)
était déjà Mme Benoist en 1796. (Voir le
livret du Salon) : elle mourut en 1826 —
deux ans avant son mari et vingt-quatre
ans après Demoustier. Le V.
catalogue de librairie
Je lis dans un
(Belin) :
Demoustiers. Lettres à Emilie sur la Mi-
thologie, par C. A. Demoustier. Paris, Rc-
notiarJ, IX- 1806 ; 6 parties en 3 vol. in-8,
veau écaille, dos orné, dent, tr. d'or. {Rel.
anc . )
Portrait par Gaucher et 36 figures de
!Monnet.
Précieux exeniplaii-e portant un envoi
autographe de Demoustier à Madame
Adèle Sue, mère du célèbre romancier Eu-
gène Sue. Cette dame serait, dit-on, TEmi-
lie des Lettres sur la J\Tythologie.
On y a joint une lettre autographe si-
gnée, écrite par Demoustier, le 7 ventô>e
an IX, quatre jours avant sa mort, et adres-
sée à M"' Sue ; un second état du portrait
de l'auteur gravé par Gaucher; le portrait
d'Emilie gravé par Tassaert.
Il y a dans cette notice une faute d'im-
pression : il faut lire 1801 au lieu de
1806.
M. Jules Claretie a probablement eu
connaissance de ce volume, de la note
qui l'accompagne et de la lettre autogra-
phe qu'il renferme, et c'est ce qui a pu
induire en erreur ce brillant et si rensei-
gné chroniqueur, dont la production
littéraire sera une si vivante contribution
à l'histoire des mœurs et des lettres de
son temps.
Les témoignages des contemporains
reconnaissent dans l'Emilie des Lettres,
Mlle Leroulx-Laville, devenue M'"» Be-
noist ; celui de M""' Vigée-Lebrun qui
l'eut comme élève à son atelier, est parti-
culièrement significatif.
L'r:cte de naissance d'Eu;^ène Sue ne
dirait-il pas le nom de la mère ? Je l'ai
72
cherché et j'ai été assez heureux pour le
trouver aux Archives de la Seine, cette
mine trop inexplorée et oti l'accueil est si
empressé et si cordial. Il s'y rencontre,
non directement en original, mais en
copie originale. C'est un extrait des
registres des actes de naissance de l'an
12. que voici :
Du huit pluviôse an douze de ia république
française à onze heures du matin.
Acte de naissance de Marie-Joseph, né le
cinq du courant à sept heures du soir, rue
Neuve de Luxembourg n" 160. division de
la place Vendôme, Fils de jean-joseph Sue.
médecin en chef de la garde des consuls, <1gé
de quarante trois ans, et de Marie Sophie
Derilly, demeurant sus dite rue Neuve de
Luxembourg et mariés à Paris au troisième
arrondissement.
Le sexe de l'enfanta été reconnu être mas-
culin
Prender témoin, Jean-Baptiste-François Le
gros, vérificateur en chef du trésor public, âgé
de cinquante-sept ans, demeurant à Paris, rue
du Croissant n° 8. troisième arrondissement,
beau père de ia mère du dit enfant.
Second témoin, Eugène Beauharnais, colo-
nel commandant les chasseurs à cheval de ia
Garde des consuls, âgé de près de vingt-trois
ans, demeurant à Paris vue de Lille n" 344,
'o° arrondissement.
Sur la déclaration à nous faite par ledit Jean-
Joseph Sue, père du dit enfant en présence de
Dame Marie-Rose-Josèphe Tascher Lapagerie,
épouse du citoyen Napoléon Bonaparte, pre-
mier consul de la République française. Et
ont, le père dudit enfant, les témoins sus
nommés et ladite dame sus nommée, signé
avec nous après lecture. Signé: Legros, Sue,
Joséphine Bonaparte. E. Beauharnais.
Constaté par moi, Charles Huguet Monta-
ran, maire du i"'' arrondissement de Paris.
Signé : Huguet Montaran.
Pour copie conforme, Paris le 23 septembre
1S27,
Le Maire,
Lecordier.
On savait déjà que limpératrice José-
phine et. le prince Eugène avaient été
marraine et parrain de Marie-Joseph Sue
et que, pour cette raison, il avait pris le
prénom de son parrain, Eugène. Savait-on
que le prince Eugène avait été l'un des
témoins dans la déclaration de naissance,
accompagné, à la mairie, sans nécessité,
mais sans doute pour l'honneur quelle
voulait faire au père, par celle qui, à
quelques jours de là, serait impératrice
des Français ?
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 juillet 190
73
74
La mère d'Eugène Sue se nommait donc
Derilly, ou, comme on le verra plus loin,
Tison de Reilly.
Le docteur Sue s'est marié trois fois.
Aux archives de la Seine on trouve en-
core cet acte, reconstitué en 1871. qui
nous révèle cette particularité et nous
donne l'orthographe exacte du nom de
la mère du romancier.
PREMIER ARRONDISSEMENT DE PARIS
Anru'e 1820
L'an mil huit cent six, le vingt décembre
à la mairie du premier arrondissement de
Paris.
Aclc de mariage de Jean-Joseph Siie, doc-
teur en médecine demeurant rue du Che-
min du Rempart, n" 3, veuf en secondes
noces de Marie-Sophie Tison de Reillys,
fils de Jean-Joseph Sue et de Jeanne-Angé-
lique Martin de Saint-Martin son épouse,
tous deux décédés.
Et de Marie-Françoise Rosellas Milhau
demeurant rue de Miroménil. n° 21, veuve
en premières noces de Michel Adalid, fille
de Michel Milhau et de Elisabeth-Justine
Degrénon, son épouse tous deux décédés.
Ainsi, en 1820, le père d'Eugène Sue
— celui ci étant né depuis seize ans épou-
sait M""= Milhau, sa troisième femme.
Il était veuf en secondes noces de Marie-
Sophie Tison de Reilly, sa seeonde femme.
Quelle avait été sa première femme,
celle que Dumoustier, mort en 1 801, avait
pu connaître ?
Le 22 juin 1800, le docteur Sue di-
vorçait d'avec une jeune femme de 17] ans
Elisabeth-Adélaïde Sauvan, qui épousait,
le 4 février 1803, Legouvé, l'auteur du
Mérite des femmes et devenait ainsi la
mère du doyen de nos immortels, M.
Ernest Legouvé (A. Jal).
La lettre adressée en 1801 à Madame
ÂdHe Sue, était donc pour M'^'' Elisabeth
Adélaïde Sauvan, à ce moment, libre de
son jeune cœur par son divorce, et qui
pouvait accepter, sans faire tort à quicon-
que, les hommages enflammés de l'auteur
des lettres à Emilie.
Mais elle n'avait pu être l'Emilie des Let-
tres; elle n'était âgée que de trois ou quatre
ans quand la première édition en fut pu-
bliée.
Elle n'avait pu être davantage la mère
d'Eugène Sue, puisque que le romancier ne
naquit qu'un an après qu'elle eut épousé
Legouvé.
Le docteur Sue épousa donc successive-
ment : Adélaïde Sauvan, Sophie Tison de
Reilly et Françoise Rosellas Milhau.
Aucune des trois n'est une demoiselle
Laville-Leroux et pour tous les contem-
porains de Demoustier, c'était ainsi que se
nommait la jeune fille qui inspira le ga-
lant avocat, et que tous surent par la
suite, être devenue Madame Benoist.
Mais Dumoustier avait pu voir que ses
madrigaux étaient sans effet sur sa première
Emilie ; rien ne l'empêchait donc de s'en
choisir une seconde, dans l'épouse divor-
cée du docteur Sue qui reçut, avec l'un
des premiers exemplaires de la belle édi-
tion de 1801 , la dernière pensée que traça
la main défaillante du poète. M.
La décoration du Lis (XLII ; XLIII ;
XLIV ; XLV).— Rouzet de Folmon (Jean-
Marie), professeur de droit, procureur-
syndic du district de Toulouse, élu député
à la Convention par le département de la
Haute-Garonne, et qui prit la défense de
Louis XVI dans cette assemblée, était né
à Toulouse, le 23 mai 1743, et marié (de-
puis le 6 février 1774) à Marie Hébrard.
Il siégea aux Cinq-Cents, suivit en exil la
duchesse douairière d'Orléans et fut, à la
Restauration, le président du conseil de
cette princesse. — Voir pour le nom de
Rouzet: la biogiaphie des hommes vivants
(1817, t. 111), les Conventionnels, listes, etc.
publiées par Jules Guiff"rey (1889, in 8°),
d'après des documents originaux.
T.L.
La famille de la Baume de
Montrevel (XLIV ; XLV).— Je viens
un peu tard donner mon avis sur cette
question. Les seules armes connues de
cette ancienne et illustre famille de Bresse
sont celles qui ont déjà été données :
D'or à la bande vivréc d'azur. Mais rien
ne s'oppose à ce qu'antérieurement elle
ait porté une baume ou grotte.
Ce ne serait d'ailleurs pas la seule. On
trouve à YArmoral général de 1696,
généralité de Bourgogne : Balme, André,
lieutenant général au bailliage de Bugey,
qui porte : Coupé : au i de gueules au
lion léopardé d'or, recoupé d'a{ur à une
gerbe d'or, liée de sable ; au 2 de sable à
un rocher d'argent enfoncé ou percé au mi-
lieu de sable.
N- 974
L'INTERMEDIAIRE
15
76
L'Armoriai gravé de Chevillard donne
les mêmes armes un peu modifiées dans
leurs dispositions, à Balme de Saint-IuUien,
Belley : Coupé : au 1 de gueules an lion
léopardé d'or ; an 2 d'azur à une gerbe
(faroeul, recoupé de sable à un rocher
iVargent percé au luil/eii de sable.
Enfin Kietstap donne à Balme de Sainte-
Julie, en Dauphiné : Ecartelé : aux i et ^
coupé : A. de gueules à un lion léopardé
d'or ; B. d'azur d la gerbe d'or ; aux 2 et ^
de sable à un rocher ou balme d'argent.
Tous ces Balme ont évidemment une
même parenté et leurs armes sont par-
lantes. Peut-être, après tout, descendent-
ils dos anciens seigneurs de la B unie
dont ils auraient conservé partie des fir-
mes. P. LE J.
î:-aint Liesne (XLV) — Saint Lienne,
Liesne, Leonius est honoré dans la
Vienne, la Vendée, les Deux-Sèvres et en
Seine-et-Marne. Il fut disciple de saint
Hilaire le Grand en 367, et mourut en
380. Une prose nous apprend :
Ad fidem miiltos
Perdiixit doctrina Leonii
Qui valde Pictavos
Rexit post niortem Hiiarii.
Le culte de ce bienheureux, que M. A.
Giry ne mentionne pas dans son catalo-
gue des saints, (Ma;;M^'/ de Diplomatique.
Paris 1894), se comprend dans toute la
région évangélisée par le grand évêque de
Poitiers. A Melun, on a très probable-
ment dû l'honorer après la venue des
Normands. Les moines du prieuré de
saint Lienne, à la Roche-su r-Yon, qui
avaient reçu des moines poitevins la
garde des précieux restes du bienheureux,
les auront, comme tant d'autres de cette
époque, transportés en un lieu sûr et la
date du 12 novembre ('jour de fête de
saint Lienne, à Melun) doit être celle de
la translation de ses reliques. Il nous
reste plus d'un exemple de semblable
transposition des fêtes.
M. A. S pourra, dans un nis de la bi-
bliothèque lie Poitiers fms 307) trouver
la légende de ce bienheureux, insérée en
entier dans l'office en usage au vu" siècle
en l'abbaye de Saint-Hiiaire de la Celle, à
Poitiers. Il pourra surtout consulter avec
fruit le petit volume qu'a publié en 1898,
notre savant ami. M, l'abbé L. Rousseau :
Saint Lienne et son prieuré^ in-i 2 de 134
pages, La Roche-sur-Yon, librairie Yvon-
net. L'auteur y a condensé tout ce qu'il a
pu recueillir sur saint Lienne et son culte
spécial à la Roche-sur-Yon. L'église Saint-
Louis de cette ville a récemment restauré
son culte. Avec l'approbatioti épiscopale
une chapelle latérale lui a été consacrée
et M. V. Fulconis a sculpté pour cette
chapelle une magnifique statue.
L. C. DELA M.
J'ai dit à tort que saint Liesne, confes-
seur, honoré à Melun, serait mort au xii^
siècle. C'est vi« siècle qu'il fallait dire,
mais Rouillard parle d'une relation de la
vieet des miracles de ce saint, composée au
xii" siècle, — vers 1 136 — par un Galtère
(Gaultier) abbé de Saint-Père de Melun,
*
* *
Le manuscrit de dom Gaultier aurait
encore été consulté par le savant Mabil-
lon, m.iis de nos jours on en a perdu la
trace, comme le déclarait Duchalais, en
184s, dans sa dissertation sur les vicom-
tes de Melun. X.
Mirambeau(Chareate-Inférieur8
(XLV). — Renseignements d'après P. D.
Rainguet : Etudes historique.<i sur lar-
ronciii'si;::' t tfc Jon^ac, 1864.
Est appelé dans les Rôles gascons Mi-
rambellum, et aussi Mirambel L'Artauld,
du nom de ses anciens seigneurs au xi**
et xu* siècle.
La seigneurie passa ensuite aux vicom-
tes d'Aunay, aux Harpedane de Belleville
en 141^, et de ceux-ci par suite d'alliance
aux sires de Pons. L'un d'eux, François
de Pons, baron de Mirambeau, joua un
rôle très actif, comme chef réformé dans
les guerres de religion.
Sa petite-fille épousa vers 1620 Armand
d'Escodecade Boisse, baron de Pardaillan,
sur les descendants duquel, en 1707,
cette terre fut saisie et vendue à Charles de
Lorraine, comte de Marsan, prince de
Pons et de Mortagne
En 1787 madame de La Tour de Bouil-
lon et d'Auvergne, née princesse de Lor-
raine,vendit Mirambeau au marquisdeCau-
penne qui le céda en 181 3 au comte Du-
chàtel dont la famille le possède encore.
Qviant aux armes, il faudrait reprendre
le blason de la série des anciens posses-
seurs de cette importante baronnie. Celui
qui conviendrait peut-être le mieux se-
rait l'un des sires de Pons : d'argent à la
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
îo juillet 1903
77
78
fascebandée d'oreide gueuhsqm ontpossédé
Mirambef u le plus longtemps, et en ont
porté le nom. D' Vigen.
*
Ce Mirambeau, qu'il faut bien se gar-
der de confondre, comme certains l'ont
fait, avec Mirambeau, du Comminges,
(Haute-Garonne) é< lit une baronnie appar-
tenant à la très ancienne famille de Pons,
qui portait : d'argent, à une fasce bandée
dti SIX pièces d'or et de gueules.
Pour l'origine de ce bourg dont les
armoiries municipales nous sont incon-
nues, Bex trouvera sans doute à se ren-
seigner en consultant V Histoire de Sain-
ionge par A. Maichin. A. S...
*
* *
La famille Escodeca de Mirambeau, en
Gascogne et Saintonge, porte : De gueules
à trois lévriers courants d'argent diffames
Vun sur l'autre. P leJ.
Le plan de Paris par Vasserot
(XLVI, 9). — Voici le titre de ce plan :
Plan détaillé de la ville de Paris dressé
géométriquement à l'échelle de unniillimctie
pour mètre par Ph. Vasserot et j.-H.
Bellanger architectes, et comprenant la
division de toutes les propriétés avec le nu-
méro que porte chacune d'elles, la distribu-
tion des bâtiments et des cours dans les mai-
sons particulières elle détail des monuments
et ètablisseutents publics ou remarquables.
Sur les 48 quartiers de Paris de l'épo-
que (1827-1836), onze n'ont pas été faits
qui sont les faubourgs extérieurs. Les 37
qui ont paru comptent 155 feuilles et
donnent tout le centre de Paris, m.oinsles
quartiers deSaint-Martin des Champs et du
Temple : c'est donc presque toute la ville
de Paris de 1830.
Ce plan n'a jamais été terminé.
Comte d'Aucourt.
Béatrix ou Béatrice (XLV).— En
France, on a commencé par écrire avec
l'x finale, comme en Italie. C'est plus
tard seulement qu'on a écrit Béatrice,
en français. Aussi, retrou ve-t-on les
deux orthographes, à des époques suc-
cessives, avant de les trouver admises
indifféremment comme aujourd'hui. Il
en est de même du nom d'Alice, que l'on
écrivit d'abord Alix, comme dérivant
de Aalix, élision d'un mot plus long, que
nous décrirons ailleurs. D"" B.
Descendance de Christophe Co~
lomb (XLV ; XLVI, 26). — Le nom patro-
nymiquedu duc de Veragua est D. Cristoba^
Colon de la Cerda, marquis de la jamaica.
Le titre de duc de Veragua 1537 ^st porté
parle titulaire actuel depuis 1867. Ky.
Folard (M. de), ambassadeur sous
Louis XV (XLV). — La baronne de
Bruno était la plus jeune fille de M. de
Folard, ambassadeur de Louis XV, près de
l'empereur Charles VII, d'abord Electeur
de Bavière.
Hubert de Folard, neveu du célèbre
chevalier de Folard, mestre de camp,
gouverneur des ville et citadelle de
Bourbourg en Flandre et l'ami de
Charles XII, du maréchal de Saxe, etc.
avait épousé la fille du baron de Nantua,
chambellan et ami de l'Electeur, aussi
tous les princes et princesses allemands, y
compris la Dauphine de France et l'Impé-
ratrice, voulurent ils être parrain et mar-
raine des enfants de M. de Folard.
L'aînée, Joséphine, filleule de Maric-
joséphine de Saxe, dauphine de France,
belle-fille de Louis XV, épousa le comte
de Toureau.
Frédéric, filleul de Frédéric, duc de
Deux-Ponts, mourut à q ans.
Marianne, filleule de Marianne, élec-
trice douairière de Bavière, fille d'Au-
guste III, roi de Pologne, épousa le mar-
quis de Vernety.
Clément, filleul de l'Electeur, archevêque
de Trêves, mourut a 2 ans.
Amélie. filleule de l'Impératrice Amélie
d'Autriche, épousa le baron d'Arcy .
Cunégonde filleule de laprincesseCuné-
gonde de Saxe, fille d'Auguste III de Polo-
gne, épousa le marquis de Boubers.
Adélaïde, filleule de la comtesse de
Mongelas, morte sans être mariée, cha-
noinesse.
Marie-foseph épousa le marquis de
Cramayel.
jacinthe, filleule de la princesse Porcia
et du prince Chimsée de Munich, épousa
le général baron de Bruno de Molaret, alors
capitaine aux hussards de Berchini. 11 fut
grand écuyer du roi de Hollande. 11 était
né à Pondichéry. Son père, qui signait
ses nombreux ouvrages, Louis de Bruno,
né sur les rives du Gange, introducteur
des ambassadeurs près de Monsieur frère
du roi (Louis XVIII), était fils du gou-
N» 974
L'INTERMEDIAIRE
79
80
verneur de Chandernagor. De son ma-
riage avec jacinthe de Folard, le général
Bru o eut trois enfants :
Le général baron de Bruno, qui eut
deux fillcs : Mmes de Villequetout et de
Serry.
Ferdinand, baron de Bruno de Molard,
inspecteur général des finances marié à
Fanny de Bassoncourt, mort sansenfants.
Adrienne mariée au chevalier le Moyne
ministre plénipotentiaire, dont les enfants
sont :
1° Hyacinthe, marié à la duchesse de
Persigny, née de la Moskova, mort sans
enfants.
2° Augusta, mariée au petit-fils du géné-
ral baron Rey, qui se distingua pendant
les guerres de l'Empire. Ils ont un fils
non marié et une fille, la baronne Ernest
du Houlley.
30 Béatrix mariée au vicomte Christian
de Failly.
Les Folard habitant Saint Orner étaient
des parents éloignés, mais non des des-
cendants de l'ambassadeur de Louis XV.
Une de ses arrière petites-filles,
Famille de Vaux (XLV, XLVI,3o).
— Dans la province de Luxembourg (Bel-
gique), il existe encore une famille de ce
nom à Petite-Somme. (Septon). je trouve,
en effet, dans la liste de délivrance des
permis de chasse, les noms ci-aprés :
Comte Charles Jourda de Vaux et comte
René Jourda de Vaux, propriétaires. Le
collaborateur A pourrait diriger ses re-
cherches dans ce sens. E. T.
*
* *
Il est bien difficile de trouver la famille
de Vaux cherchée si l'on n'indique pas
un nom patronymique ; comme curiosité
je vais donner la liste de 7 | familles qui
ont eu un fief ou une terre du nom de
Vaux et sur lesquelles j'ai des références
généalogiques plus ou moins complètes :
Ce sont les familles : Akakia, Amat,
Arthuys. Aubeterre, Balavoine, de la
Barre, Baudot, Beaudeduit, Bermont, de
Bernage, Bernard, Bernières, Bervezeix,
Billard, Bodart, Bodin, Boudeville, du
Boulay, Bouquetot, Bourcier, Braux, Cara
ou Carra, de Castres, des Champs, Cha-
potin, Charpentier, Charpy, Chastelard,
La Chastre, Chaton, Chauvel, Chertemps,
Le Clerc, de Cogny, du Crest, Despinoy,
Drouart, Durand, Edouard, d'Espinoy,
Estienne, Evrard, Failly, Fouquet, Four-
net, Fraguier, Fremière, Gaultier, Le
Goux, Goyon, Grant, Graville, Guyon,
de la Haye, Hermerel, du Hommeel,
Jourda, Langlade, Lotin, Le Maistre, du
Mesnil, Moisson, Montalembert, Le Noir,
Pasquet, de la Porte, du Puy, Remignac,
Rosières. Savignac, Scaron, Veillet, Wal-
ton, Zeddes.
11 y a eu de plus des :
de Vaux d'Achy ;
de Vaux de Boisbrault (Maine) ;
d« Vaux du Boulay, Loresse (Maine) ;
de Vaux de la Coudre (Bretagne^ ;
de Vaux d'Hocquincourt ;
de Vaux de Pallanin;
de Vaux de Tassillon.
Comte de Lavergne.
*
* *
Beaucoup de localités en France por-
tent le nom de Vaux ; il n'est donc pas
étonnant qu'un certain nombre de fa-
milles l'aient ajouté à leur nom patrony-
mique comme nom de terre ou de fief.
Mais avec l'usage de plus en plus répandu
de laisser de côté le nom patronymique, il
est assez difficile de s'y reconnaître.
Sans parler des familles de Vaulx, de
Vault, de Veaux, dont le nom s'ortogra-
phie d'une façon différente, il existe plu-
sieurs familles du nom de Vaux n'ayant
entre elles aucun lien de parenté, notam-
ment los trois suivantes que cite le corres-
pondant A. de l'Intermédiaire :
Carra de Vaux, dont un conseiller à la
cour de Paris, décédé il y a quelques
années, et son petit-fils professeur d'arabe
à l'Institut catholique de Paris.
Jourda de Vaux, dont un maréchal de
France, mort en 1783, Plusieurs officiers
de cette famille figurent dans l'armée.
Le Grand de Vaux, famille du parle-
ment de Paris. C'est à elle qu'appartient
M. Almir de Vaux.
On peut citer encore ks familles Cadet
de Vaux, Guérin de Vaux, Le Porquier
de Vaux, du Fournet de Vaux.
G. O. B.
* *
Noël Jourda, comte de Vaux, maréchal
de France en 1783, est né au château de
Vaux, près d'Yssengeaux, diocèse du Puy
en Velay en 1705 ; comme baron de
Roche, il avait entrée aux Etats de la pro-
vince de Velay. Entré au service en 1724,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 juillet 1902
81
82
il est connu surtout par l'expédition de
Corse dont il eut le commandement en
1769 et qui eut pour résultat la pacifica-
tion et la réunion à la France de cette
ile. Il mourut à Grenoble le 14 septembre
1788, gouverneur du Dauphiné, et fut
inhumé à Retournac, en Velay. Son cœur
fut transporté au château de Paray, près
de Lonjumeau, habité par la marquise de
Vauborel. sa fille aînée et placé, dans un
monument en forme d'obélisque qui se
voit encore près de la route de Paris à
Fontainebleau
Le maréchal de Vaux n'a pas laissé de
descendants mâles ; par la demande de sa
fille et son héritière, la marquise de Vau-
borel, Louis XVIII conféra à MM. Joseph
de Vaux d'une autre branche de la
famille, celle des Folletier, le titre héré
ditaire de vicomte, tant en récompense de
leurs services personnels qu'en mémoire
de ceux du maréchal de Vaux. C'est cette
branche qui représente aujourd'hui la
descendance dans la Haute-Loire de la
famille de Vaux, une des plus anciennes
de la noblesse du Gévaudan, établie
ensuite depuis plusieurs siècles dans le
Velay. ^ E. V.
* 41
M. le baron de Vaux qui avait pu juger,
par la variété des réponses publiées dans
nos colonnes, de l'impartialité de nos
collaborateurs, nous fait l'honneur de nous
adresser la lettre suivante :
Dieppe le 15 juillet 1902.
Monsieur,
On me communique ici, où je suis de-
puis quelque temps, votre journal qui con-
tient plusieurs notes me concernant. Vos
correspondants, qui n'ont pas signé leurs
communications, afin de leur donner, sans
doute, une filas grande aut]icnticitt\ ont
voulu s'amuser à vos dépens.
Ils me connaissent ou ils ne me con-
naissent pas ; s'ils me c.uTnaissent ils savent
que je suis né Charles-Maurice de Vaux ;
s'ils ne me connaissent pas comment peu-
vent-ils vous parler de choses que for é-
ment ils ignorent?
Avant de se faire le trucheman d'auteurs
anonymes un journal sérieux se serait ren-
seigné ; la chose eût été facile car je suis
assez connu dans la presse parisienne pour sa-
voir où me trouver, d'autant plus que ma si-
gnature , il y a trois mois encore paraissait
régulièrement zi\ Figaro.
Maintenant si vous tenez h être fixé sur ma
peisonnalité d'une manière moins vague,
entrez à la Bibliothèque nationale, demandez
mon livre : Les hommes Je cheval, vous y
trouverez une lettre préface du général L'Hotte
qui fut mon écuyer en chef à Saumur et plus
tard le colonel de mon régiment, qui vous
fixera.
Pour ma famille, consultez les registres de
l'étnf-civil de Neuilly et le chapitre que
d'Hozier consacre à la noblesse du Périgord,
vous aurez tous les renseignements que vous
désirez.
En vous demandant de publier cette lettre,
je vous prie, monsieur, d'agréer mes saluta-
tions empressée'';.
Baron de Vaux.
Pour votre gouverne, il existe onze ou
douze familles de Vaux, voici les plus
connues :
Les Bertin de Vaux, les Billard de Vaux,
les Basseterre de Vaux, les Champlol de Vaux,
les Forestier de Vaux, les Foulon de Vaux;
lesjourda de Vaux, les Lemoigne de Vaux,
les Moismont de Vaux, les Vauquelin de
Vaux.
Quant au préfet, il n'est pas mort rue Mo-
gador, il s'est suicidé boulevard Beauséjour,
où il demeurait. 11 était alors inspecteur de la
librairie au ministère de l'Intérieur, et n'avait
jamais été préfet de l'Aube, mais sous-prétet
à Lunéville.
* *
Qiie notre distingué confrère nous per-
mette de lui dire qu'à V Intermédiaire,
c'est en toute sincérité et avec une entière
bonne foi que s'échangent les propos,
quelquefois contradictoires, qui ne ten-
dent qu'à la reclierche de la vérité : il
veut bien nous y aider : notre but est
atteint. Nous ajouterons qu'une initiale
ou un pseudonyme a valeur de signature :
en douterait-il que nous prierions le baron
de Vaux d'en appeler au Diable Boiteux.
M.
Famille de Sers (XLV). — En 1854.
le 6" escadron du 7' régiment de hussards
qui venait d'être formé à Montpellier pour
se-rendre en Algérie et dont j'étais le
fourrier, était commandé par i>'.. de Sers,
marquis ou comte. Au mois de janvier
1856, il fut décoré pour la belle con-
duite de son escadron dans différentes
affaires qui eurent lieu en Kabylie, no-
tamment à Tizy-Ouzou et chez les Beni-
Ratten.
Si ma mémoire est fidèle, le capitaine
de Sers a du donner sa démission en
1860 et fut plus tard député de Loir-et-
N- 974.
L'INTERMEDIAIRE
83
84
Cher ; mais je ne saurais être affirmatif
sur ce dernier point.
Un ancien Cul de singe.
* *
Le marquis de Sers, ancien capitaine de
hussards, chevalier de la Légion d'hon-
neur ancien député, est actuellement veuf
de M"'= de Paraza, dont il n'a eu qu'une
fille, mariée au vicomte Edmond de Mar-
say (et non Marsan), alors lieutenant d'ar-
tillerie, et démissionnaire depuis quelques
années. Les adresses données par notre
confrère sont exactes.
Le comte de Sers, cousin du marquis,
ancien officier au 6^ hussards, n'a pas
d'enfants. C.
Les frères d'Etienne Geoffroy
S?int-Hilaire (XLV). — Etienne Geof-
froy Saint-Hilaire eut un fils et deux filles
(non une seulement) jumelles, nées vers
1814 ou 1815. L'une d'elles ne vécut
guère que seize à dix-sept ans. Voici quel-
ques vers inédits bien touchants et bien
exacts qui méritent d'être connus. Ils sont
de M. Joudot, professeur à l'Ecole de
Droit :
Sur la mort d'une des filles jumelles de
A^me Geoffroy Saint-Hilaire:
Pour toujours!... et si tôt 1 quoi! l'éternel
(adieu ?
Ne plus jamais la voir, lui parler! Sur la terre
N'avoir plus que son nom et sa tombe !0 mon
Dieu,
Mon Dieu ! que ta main est sévère !
Séparer ces deux sœurs !,.. du ciel double
présent !
Le même jour ouvrir leurs yeux à la lumière ;
Leurs cœurs étaient jumeaux : c'était un seul
[enfant,
Un seul, aimant deux fois sa mère I
Ne devaient-elles pas, se tenant par la main,
Marcher à pas égaux jusqu'à la dernière heure?
Mais non : l'une s'endort, tombe au tiers du
[chemin ;
L'autre à genoux s'arrête et pleure.
laquelle est plus à plaindre? et par l'Etre
Eternel
Est la douce victime, hélas ! vraiment choisie ?
L'une, loin de sa sœur, peut-elle aimer le
[ciel ?
L'autre peut-elle aimer la vie ?
Le Saint Suaire de Turin (XLV).
— Quelques observations importantes
d'un exégète :
Qu'on le veuille ou non, il reste encore
trois difficultés à élucider avant d'admettre
comme probante la démonstration de
M. Vignon : la première se rapporte à la
tradition ecclésiastique, la seconde est une
question d'exégèse, la troisième est d'ordre
expérimental. Je laisse de côté la partie his-
torique épuisée par M. Chevalier et je
ni'expliqu e :
1" Le Nouveau Testament et la Patrolo-
gie tout entière sont muets sur une em-
preinte que le Christ mort aurait laissée sur
le linceul dans lequel il fut enseveli. Com-
ment expliquer ce silence ?Ne doit-on plus
exiger que « l'authenticité d'une relique
de premier ordre, solennellement offerte à
la vénération des fidèles, soit établie par
une chaîne non interrompue de témoigna-
ges écrits, recueillant directement l'héri-
tage de la tradition des temps apostoliques,
pour nous la transmettre sans lacune ? 2.
(Comte Riant).
2° Si l'on admet que l'emploi des aro-
mates, ajourné au surlendemain, n'eut pas
lieu, comme semblent l'indiquer saint
Marc(XVL i) et saint Luc (XXIV. i), ou
que le corps du Christ fut entouré de ban-
delettes, comme le veut le quatrième évan-
gile (XIX, 40), la thèse de M. Vignon est
ruinée par la base. Cette thèse suppose,
en effet : et l'emploi des aromates dès le
vendredi soir — point sur lequel il faudra
expliquer les Synoptiques et saint Jean —
et, surtout, que le suaire était posé à plat,
comme un écran, au-dessus et au-dessous
du corps, de façon à recevoir une em-
preinte régulière non déformée, disposi-
tion que ne permet guère le texte du 4°
évangile.
3" Seul, l'examen direct du Saint Suaire
permettrait d'affirmer si l'image est une
peinture ou une impression d'ordre spé-
cial.
Cette vérification expérimentale de na-
ture chimique, demandée à la suite de la
communication de M. Chevalier à l'Aca-
démie des inscriptions et de nouveau à la
suite de celle de M. Delage à l'Académie
des sciences, i/a pas été bien accueillie :
elle a même été sévèrement jugée par des
publicistes catholiques. Je la trouve cepen-
dant dans une revue, les Ehides,des RR.PP.
Jésuites, et sous une plume, celle du R. P.
Brucker, revue et plume auxquelles on ne
saurait reprocher d'être téméraires. Comme
elle est précédée de réserves analogues à
celles qu'on vient délire, on me permettra
de citer le passage en question :
<«: . . .. Nous confessons que certains
points de la démonstration nous laissent
perplexe 11 est vrai que les évangélis-
tes ne disent pas que le corps de Notre-Sei-
gneur ait été lavé ou oint avant l'ensevelis-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
ao juillet 190:
85
86
sèment.. .; mais l'évangéliste saint Jean,
qui fut témoin oculaire, dit expressément
que le corps fut lié de linges avec les aro-
mates : ce qui semble bien signifier que
les aromates furent appliqués et serrés sur
le corps à l'aide de bandelettes. L'action
physique dont parle M. Vignon n'aurait
donc pu se produire Peut être (les dé-
couvertes de iM. Vignon) détermineront-
elles ceux à qui il appartient à leur donner
un complément ultérieur, qui pourrait être
décisif, à savoir l'examen chimique de la
sainte étotïe elle-même. C'est un vœu qui a
déjà été exprimé ici, et l'on ne voit pas
pourquoi il ne pourrait être satisfait. On
a bien fait quelque chose de semblable
pour la Sainte Robe de Trêves. » (^Etudes,
5 mai 1Q02).
Abel Fabre.
* *
M. Léopold Delisle, le savant adminis-
trateur de la Bibliothèque nationale, a
présenté à l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, le 4 juillet, un travail de
M . de Mély ayant pour titre : « Le Saint
Suan-e de Turin est-il authentique ? »
L'auteur se range dans cette étude à
l'opinion que M. le chanoine Ulysse Che-
valier a exprimée sur le caractère de cette
relique, opinion qu'il a bien voulu expo-
ser longuement dans les colonnes de Y In-
termédiaire (XLV, 963).
M. de Mély discute les arguments qui
ont été développés en sens contraire « par
des physiciens plutôt que par des histo-
riens» .
M. ]. Bouvier {La Ojiini^aine, \" juillet
1902, p. 20) consacre un article à la thèse
de M. Vignon. Cet article sympathique à
l'auteur, expose cependant les doutes que
cette thèse suscite. « Quelle que doive être
la solution définitive, dit l'écrivain, c'est
dès aujourd'hui l'honneur de M. Vignon
de l'avoir imposée à l'attention publique ».
La Revue universelle {i'^ juillet 1902)
sous la signature du D-- Ph. Poirrier, com-
bat la thèse de M. Vignon.
On a fait remarquer que pour se taire
une opinion vraiment scientifique, il serait
nécessaire d'avoir sous les yeux et à por-
tée de la main, mieux que des photogra-
phies du suaire, mais le suaire même.
Je puis affirmer un fait peu connu.
Alors qu'il était président du Conseil,
M. Waldeck-Rousseau, accompagné de
Ni""" Waldeck-Rousseau se rendit à la
Sorbonne.oùM. Vignon le reçut. dansle la-
boratoire où étaient exposés les documents
de ses observations. Il lui fit une démons-
tration de sa théorie avec tant de clarté
et de méthode que le président du Con-
seil se déclara profondément troublé.
M. Vignon lui exposa la nécessité de
compléter cette étude par l'observation
directe de la relique. Mais il faut décider
le roi d'Italie qui a la clef du coffre où
cette relique est gardée, et qui seul en
dispose. M. V/aldeck-Rousseau lui promit
alors de mettre en mouvement notre am-
bassadeur à Rome pour obtenir cette auto-
risation. L- V.
Nomsvéritables des Communau-
tés, Congrégations et ordres reli-
gieux (XLV; XLVl, 23). —Un ordre
n'a pas encore figuré dansle catalogue que
dresse M. C. de la M : celui Ats Jésuites. on
pour parler plus exactement des Clercs
Réouliers de la Compagnie de Jésus, Clerici
Rcgiilares Societatisjesu, t'itvt officiel qui
leur fut donnéau Concile deTrente( 1563).
Il importe, ce me semble, de combler
cette lacune (1). La célèbre Société ayant
été la plus marquante des associations
religieuses atteintes par la loi du 1"
juillet 1901 et n'ayant plus d'existence
légale en France, il ne sera pas inutile de
consigner dans l'Intermédiaire des rensei-
gnements précis, exacts, et impartiaux
sur cet 0/ï/yr célèbre. Et puisque le mot
d'0/ï/jvvient sous ma plume, je ferai re-
marquer que cette expression, dans le
langage ecclésiastique, n'est point syno-
nyme de Congrégation. Les Ordres reli-
gieux proprement dits, surtout s'il s'agit
d'hommes vivant sous une règle com-
mune, sont des religieuses associations
approuvées par les papes d'une manière
solennelle, par les documents appelés
Bulles Pontificales Leurs membres
émettent des vœux solennels et autrefois
publics, tous ou presque tous sont exempts
de la juridiction ordinaire et de l'obé-
dience des évêqu' s diocésains et dépen-
dent directement du Saint-Siège, par
l'intermédiaire de leurs supérieurs géné-
raux ; résidant à Rome (sauf pour les
Chartreux dont le général réside en
(i) Le travail de notre collaborateur C.
de L. M. n'est qu'en cours de publication.
N' 974.
L'INTERMEDIAIRE
87
88
France). Remarquons toutefois que pour
exercer de fait le ministère de la prédica-
tion et entendre les confessions des fidèles,
les membres de ces Ordres religieux,
même exempts, doivent obtenir l'autori-
sation des évcqiies diocésains.
L'ordre des Jésuites fut fondé en 1 540
par un espagnol, saint Ignace de Loyola
qui s'était adjoint, tandis qu'il étudiait la
théologie à l'Université de Paris, sept
autres compagnons : saint François-
Xavier, Jacques Laynez, Jean Salmcron,
Nicolas Bobadilla, Simon Rodriguez, es-
pagnols, outre Pierre Lefèvre, Savoisien et
Jean CaJure, français. La nouvelle Société
aprèsl'examen de sesrègles, futapprouvée,
par le Pape Paul 111 ( 1540) en vertu de la
bulle Pastoralis SoUicihido. Après lui
nombre de se? successeurs confirmèrent
cette approbation et accordèrent des pri-
vilèges importants et faveurs spirituelles
à l'ordre nouveau, dont l'accroissement
fut très rapide, dans l'Europe restée catho-
lique, dans l'Amérique espagnole et en
Extrême-Orient, aux Indes et au Japon
(de 1340 à 1600). Rappelons, pour mé-
moire, que la Société supprimée le 17 août
1774, par le pape Clément XIV en vertu
de la bulle Dominas ac Redemptor conti-
nua de subsister avec Vapprohation tacite
de Pie VI et de Pie VII ; en Prusse et en
Russie où deux souverains, l'un luthé-
rien (Frédéric le Grand), l'autre schisma-
tique (Catherine II), les avaient formelle-
ment maintenus dans leurs collèges et ré-
sidences. Ces maisons étaient dans les
provinces de la Pologne annexée.
Rétablis officiellement en 1814 par le
Pape Pie VII dans la bulle 'T^^o /;;///;/ Mili-
tantis Ecciesiœ, les Jésuites furent à nou-
veau investis par les papes de tous les
privilèges accordés aux membres de l'an-
cienne société proscrite par les gouverne-
ments catholiques de l'Europe.
Leur développement durant la dernière
moitié du xix® siècle fut rapide et se main-
tint d'une manière constante ; mais cepen-
dant moins considérable que le vulgaire,
amis ou ennemis, le suppose. La raison
en est que l'admission dans l'ordre est
peu aisée à obtenir ; les épreuves sont lon-
gues et variées ; et la persévérance d'un bon
tiers environ d'admis ne se maintient pas,
même après plusieurs années.
Les supérieurs conservent le droit de
renvoyer à n'importe quel âge et quels que
soient les services rendus, ceux des mem"
bres de la société qui auraient pu manquer
gravement à leur règle ou enfin ceux qui
ne seraient plus utiles ou en état de ren-
dre service. En outre, la démission est
accordée à ceux qui, volontairement, la
sollicitent pour des motifs, dont le supé-
rienr général reste le seul juge.
Au mois de janvier de la présente an-
née 1902. le nombre total des Jésuites
( prêtres étudiants ou simples frères ser-
vants, était de i^ îoo (qnatoi:^e mille
cinq cents ) dont près de hiiif mille prêtres.
Us vivent soit en Europe, soit dans les
missions étrangères.
Si l'on y réfléchit, ce nombre est rela-
tivement considérable et dépasse notable-
ment celui de chacun des grands Ordres
religieux proprement dits : Bénédictins,
Augustins, Dominicains, Franciscains, Car-
mes.Les Frères des écoles chrétiennes, au
nombre d'environ 20 à 22 mille, bien
que plus répandus encore, ne constituent
pas cependant /m ordre religieux, mais une
congrégation approuvée
La Société est gouvernée par un supé-
rieur général, qui est élu à vie, par les
provinciaux de l'ordre et les quarante
plus anciens profés. Le pouvoir du géné-
ral, pourvu qu'il se maintienne dans les
règles, est absolu, et n'a d'autre con-
trôle que celui des cinq assistants géné-
raux ou conseillers supérieurs qui sont
ceux de France, d'Italie, d'Espagne, d'Alle-
magne et d'Angleterre. Les provinciaux,
au nombre de 22 si nous sommes bien
informés, gouvernent les religieux direc-
tement soumis à leur autorité et nomment
aux divers emplois locaux et d'ordre in-
férieur. Mais chaque membre de l'Ordre a
toujours le droit de faire appel au supé-
rieur général, directement et par lettre
fermée, que, sous peine d'excomnninica-
tion ipso facto le supérieur immédiat
ne peut ni lire ni à plus forte raison
arrêter.
Jusqu'à présent, depuis bientôt quatre
siècles qu'elle existe, la célèbre Société n'a
vu aucun de ses supérieurs généraux ni
démissionner, ni être déposé pour une
cause quelconque, tant les choix ont été
faits avec discernement, sans brigue ni
intrigue et sans aucune préoccupation des
influences politiques extérieures. Bien que,
à toutes les époques, la France ait fourni
à l'ordre un nombre considérable de
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 jinllet 1902
89 •-
sujets, actuellement il y a plus de
5 mille jésuites fiançais influents à divers
titres et très méritants, on peut relever
ce fait, assez singutier, qu'auciin des 24
ou 25 supérieurs généraux élus n'a été
un Français. Laplupariont été des Espa-
gnols ou des Italiens. Actuellement, c'est
un Espagnol.le P. Martin, qui gouverne
l'ordre, Il a succédé à un Autrichien ■. le
P. Anderlédy. qui avait eu pour prédé-
cesseurs, un Belge le P. Becks et avant
celui-ci un Hollandais, le P. Roothaan-
Un détail peu connu : la langue officielle
des Jésuites est le latin que tous les étu-
diants, quelle que soit leur nationalité,
doivent parler couramment et écrire
correctement.
C'est dans cette langue que le général
correspond avec les supérieurs de n'im-
porte quelle nationalité et reçoit d'eux
les rapports trimestriels ou semestriels
sur la situation des diverses œuvres et sur
le personnel.
On conçoit que Richelieu, après avoir
pris connaissance des règles des Jésuites,
à la fois très précises, très sévères et très
strictes dans leur ensemble, très souples
dans leur application selon les temps les
lieux et les circonstances, ait pu àÀxf.Avec
ce^ rèoles, je me charge de gouverner le
monde.
L'Informé A. P.
90
Les descendances princières
(XLV ) — Ceux qui ne cherchent dans
la généalogie d'une lamille, que la des-
cendance directe d'un individu existant à
une époque plus ou moins reculée, et la
perpétuation d'un nom plus ou moins
illustre, ne se rendent compte que très
superficiellement des conséquences inat-
tendues résultant des alliances à chaque
degré. — En désignant habituellement
sous le nom de généalooie, la suite
des descendants d'un personnage quel-
conque, on emploie un terme impro-
pre La vraie généalogie, en effet, c'est
le dénombrement des ancêtres de quelqu'un.
C'est par un tableau dit : Arhiede con-
sanguinité destiné à inscrire le descendant
d'une race, ses père et mère, ses aïeux
et J^ïeu!es paternels et maternelles, ses
bisaïeux et bisaïeules dans les deux lignes,
etc., que doit se constituer la généalogie
d'un individu et son ascendance régulier^
jusqu'au degré où l'on veut pousser les
recherches.
Cet arbre de consanguinité, si je le
pousse par exemple jusqu'au 4*= degré
constituera ma généalogie, et établira ma
descendance de 8 bisaïeux et 8 bisaïeules,
(soit les lôquartiers dontcertainschapitres
nobles exigaient jadis la preuve) — les
dits aïeux et aïeules appartenant à 16 fa-
milles de noms différents, originaires de
diverses provinces, et très probablement,
pour ne pas dire à coup sûr, inconnus
les uns des autres au moment où ils vi-
vaient c'est-à-dire vers le milieu du
xvii" siècle.
Si l'on tient compte de la progression
arithmétique qui double le nombre d'an-
cêtres à chaque génération, au 6' degré
par exemple, on se trouve issu de 64 as-
cendants appartenant à 64 familles diffé-
rentes, sauf le cas infiniment probable
pourtant, où plusieurs de ces familles se
seraient déjà alliées entre elles, dans
l'intervalle de deux siècles environ.
Que dire des recherches poussées, si la
chose est possible, jusqu'au vingtième
degré, où le nombre des ascendants est
d'un million, voire jusqu'après le quaran-
tième, où le nombre, à ce dernier chiffre,
dépasse mille milliards? — Or,selon toute
probabilité, dit un généalogiste distingué,
à la fin du viii"= siècle, c'est-à-dire au
temps de Charlemagne, époque à laquelle
correspondrait à pc-u près le quarante-
quatrième degré (1), par rapport à l'un
de nos contemporains, la France comp-
tait à peine dix-huit millions d'habitants
des deux sexes, nobles ou roturiers, dont
plus de la moitié n'a jamais eu d'enfants.
En réduisant à trois millions à peu près
(et l'on assure que ce chiiïre est beaucoup
trop élevé) le nombre de ces individus
dont la postérité existe encore en ligne
masculine ou féminine, nous nous trou-
ons en présence : de la totalité des aïeux
V(
et aïeules, au 44e degré, dechaque fra çais
vivant de nos jours, et, par conséquent,
(i) On peut compter la génération par siècle
en moyenne, ce qui est rationnel quand on
parle de générations féminines, — U y en a
eu parfois jusqu'à 0.
N*974
L'INTERMEDIAIRE
91
92
de tous les aïeux et aïeules, nobles et ro-
turiers de chacun de nous (1).
En résumé, la consanguinité incontes-
table entre tous les français du xx* siècle
et ceux du viii^ qui ont eu postérité, est
le résultat du mélange à doses mille et
mille fois répétées du sang noble et du
sang roturier. Si donc on se reporte aux
chiffres précités, n'est-il pas évident qucs'il
avait été possible à un vilain du viii^
siècle, de produire une filiation légitime
dans les conditions où la produisait un
gentilhomme, son arbre de consanguinité
aurait montré tôt ou tard, à un degré
plus ou moins éloigné, plusieurs person-
nages de l'un ou de l'autre sexe, apparte-
nant à l'ordre privilégié. Et dès lors, en
remontant parla pensée le cours des siècles,
la généalogie de ce vilain n'eùt-elle pas, à
partir d'un moment quelconque, men-
tionné à l'infini le nom des familles les
plus illustres, comme aussi la généalogie
du gentilhomme eût mis inévitablement
en évidence, le nom des familles les plus
infimes !
A très peu d'exceptions près, la durée
d'une famille noble, bourgeoise ou du
commun, était et est actuellement rela-
tivement assez courte. Je ne m'arrêterai
pas à reproduire ici le calcul des probabi-
lités qui fournit la preuve de leur extinc-
tion prématurée, car, sans parler des
unions stériles, ou n'ayant produit que
des filles, des célibataires endurcis, des
enfants morts jeunes et des gens d'église
des deux sexes qui contribuaient Jadis
plus qu'aujourd'hui, à accélérer ce résul-
tat, trop souvent des revers de fortune
amenaient la décadence d'une famille ou
de quelques-unes de ses branches, et fai-
saient glisser tôt ou tard ses rejetons dans
la roture, soit par celui des lois sur la
dérogeance à la suite de l'exercice du
commerce en détail ou d'une profession
manuelle, autre que l'agriculture.
(2) De la comparaison des chiffres ci-dessus
il résulte qu'au nombre de mdle milliards
d'aïeux et d'aïeules que la science arithméti-
que assigne à tout individu isolé à la qua-
rantième génératior, chaque français du viii'-'
siècle dont la postérité existait encore au xvu'
figurerait au moins 33^,333 foiSj conséquence
naturelle et inévitable des innombrables
unions contractées entre familles de toutordre
et de toutes classes, déjà -allices entre elles à
l'infini, à travers les âges.
D'autre part, il n'est pas douteux que,
depuis six ou sept siècles, l'anoblisse-
ment d'un grand nombre de personnages
issus de familles roturières, tendait à ré-
tablir l'équilibre, et c'est pourquoi le
«vieil adage : «Cent ans bannière, cent ans
civière », me semble applicable à bon
droit à la plupart des familles de tout
ordre et de tout temps, envisagées au
point de vue de leur longévité relative.
11 est moins difficile qu'on ne le croit
généralement d'arriverà connaître les races
réputées illustres dont la majorité des
Français actuellement vivants, peuvent se
dire indubitablement issus. Il suffit à la
famille de la condition la plus modeste,
qui possède des actes filiatifs en nombre
suffisant, c'est-à-dire, remontant au plus
a la sixième génération, de parcourir avec
intelligence les grands dictionnaires généa-
logiques publiés dans les deux avant-
derniers siècles et dans le siècle actuel.
Neuf fois sur dix, avant la sixième géné-
ration, elle rencontrera une ou plusieurs
aïeules paternelles ou maternelles appar-
tenant à des races dont la généalogie aura
figuré dans les livres relatifs à l'histoire
de la noblesse, et qui lui permettront plus
souvent de se rattacher à une origine
princière.
Par suite de ces principes, on peut donc
conclure que tout contemporain d'origine
purement française, à quelque rang de la
société qu'il appartienne, pourrait, sans
crainte d'être démenti, affirmer, ]-)ar
exemple, sa descendance de Charlemagne.
Je ne niechargerai pas, bien entendu, do
retrouver les intermédiaires ; mais il est
incontestable que chaque Français du sexe
masculin avant vécu au viii'^ siècleet dont
la postérité subsiste encore, étant compris
dans le nomb;e de cinq cent milliards
d'aïeux de ce sexe que l'arithmétique
assigne, je crois bien, à tout individu au
quarantième degré, Charlemagne qui
vivait à cette époque, et dont la postérité
subsiste encore, est au vioius le quaran-
tième aïeul du grand-pere de ce contempc*
rain.
Voilà la vérité immédiate sur toutes les
généalogies !
Si la théorie qui précède est exacte (je
n'en suis pas l'inventeur), il n'en est pas
moins vrai, ainsi que le dit notre confrère
le V'-' de Ch . , que parmi les nombreuses
familles nobles ou bourgeoises pouvant
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 Juillet 1902.
93
94
égitimement prétendre à une descendance
royale ou princière, par les femmes, très
peu d'entre elles seraient en mesure d'éta-
blir leurs prétentions, sur documents au-
thentiques, bien que de nos jours, les re-
cherches généalogiques soient cependant
beaucoup plus faciles que jadis. Aussi, s il
peut se trouver en France quatre ou cinq
mille personnes se faisant descendre de
Louis le Gros ou de tout autre roi, la diffi-
culté de la preuve absolue du fait est de
nature à rendre des plus intéressantes, une
liste de noms présentant les probabilités
suffisantes, d'un droit et d'un honneur,
difficiles à justifier.
Il existe encore d'ailleurs, des maisons
de la noblesse française, ou leurs repré-
sentants, dont l'origine royale ne saurait
être contestée. De ce nombre, il me suffira
de citer les Béthune, les Clermont-Ton-
nerre, les d'Estouteville, les d'Harcourt,
Montmorency, etc. Si donc, nous nous
bornions pour l'instant à rechercher
quelles sont les familles de notre époque
qui en sont venues par alliances, leur en-
semble nous donnerait l'état présent de
nos contemporains pouvant se dire issus
de saint Louis. Et, s'il n'y a pas lieu de
s'étonner que de nombreuses colonnes de
V Intel mcdiaire aient été consacrées à en-
registrer les documents intéressant la des-
cendance de Jeanne d'Arc, pourrait-on dé-
daigner les notes servant à établir la
preuve d'un fait tout historique qui n'a
rien que de très honorable ? Si le but de
cette étude ne peut tendre qu'à procurer
une distraction passagère aux érudits, ce
sera très certainement un résultat utile
que nous serons heureux de voir réaliser.
Cam.
L'amour et la colonne Vendôme
(XLII ; XLIII ; XLIV ; XLV). —
Dans la collection de mes médailles sur
Napoléon i '"'■ en figurent deux, frappées par
la Monnaie et consacrées à la colonne.
La première porte à l'avers : Napoléon
emp. et roi. Buste de profila droite, col
nu, couronné de laurier ; sur le bord du
cou : Andrieu f. ; et au revers : Colonne
de la Grande armée. Exergue : Campa-
gne de MDCCCV. Au bas à gauche : Bre-
net f. Denond. Vue delà colonne, sur-
montée de la statue de Napoléon en em-
pereur romain, tenant la main de justice
et le sceptre. De chaque côté, sont des
maisons de la place Vendôme.
La seconde porte à l'avers : Erigée sur
la colonne de la place Vendôme en
août 18 10, descendue en avril 1814. Dans
lechampà gauche : Napoléon, età droite :
empereur. Au bas à droite : Brenet. An-
cienne statue de Napoléon en empereur
romain, debout de face, tenant d'une
main une statuette delà Victoire, appuyé
de l'autre sur son glaive au fourreau. Au
revers : Napoléon replacé sur la colonne
en juillet 1833 sous le règne de Louis-
Philippe 1. Au bas, à gauche : Brenet. La
nouvelle statue, en uniforme, tenant d'une
main une lorgnette, l'autre passée dans
son gilet sur la poitrine. Dans le champ
à gauche un flambeau renversé enroulé
de laurier et à droite la Victoire, debout
sur un globe, tendant une couronne
vers la statue. Nauroy.
Sénateur à déterminer (XLV). —
Le nom n'est pas difficile à trouver. — Il
s'agit de Constantin-François Chassebeuf,
d\X Volney — sénateur après le 18 bru-
maire et comte en 1808 — dont le nom
a remplacé celui de Saint-Arnaud sur les
plaques municipales de la voie qui joint
la rue des Capucines à la rueDaunou.
A l'époque où elle fut ouverte (1855)
cette rue avait été baptisée de l'Aima.
A. S. E.
Même réponse: J.-C. Wigg.
* *
Il s'agit de Volney.Taine raconte le fait
(^Régime tnoderne 1 p. 54) d'après les
Souvenirs d'un nonagénaire, de Bes-
nard :
« C'était vers l'époque du Concordat,
Napoléon dit au sénateur Volney : La
France veut une religion Volney, sèche-
ment etlibrement, lui riposta « La France
veut les Bourbons». SurquoiillançaàVol-
ney un tel coup de pied dans le ventre que
celui-ci tomba sans connaissance ».
La scène qui paraît bien invraisembla-
ble, ainsi que la réplique de Volney, en
1801 (il était déjà sénateur) — est battue
en brèche avec preuves par A. Lévy — ;
Napoléon intime, p. 346. D'' Vigen.
*
* *
Celui que l'auteur cité traite de pleutre,
sans donner les raisons qui lui peuvent
valoir cette injure, était un savant orien-
N'974.
L'INTERMEDIAIRE
95
96
taliste, membre de l'Institut dès sa fonda-
tion, historien, philosophe et (c'est pro-
pablement là son crime) libre-penseur. 11
ne fit guère de politique active, bien qu'il
ait appartenu à nos principales assem-
blées.
On ne peut en dire autant de Saint-
Arnaud, et les Parisiens s'en sont souve-
nus en débaptisant la rue qui portait son
nom .
Quant au coup de pied qui réjouit si
fort nos historiens actuels, ce racontage
provient de sources prétendues sérieuses,
pas assez cependant pour éclaircir un
point de détail : est-ce à Napoléon I'^'' ou
bien à Bonaparte qu'il faut attribuer cette
brutalité? Voir V Intermédiaire -voX. xx,
p. 247. PlETRO.
Le regretté M.
*
» *
Célestin Port dont l'é-
rudition égalait la haute conscience, a
publié les Souvenirs d'un nonagénaire
F. Y. Besnard, d'après un manuscrit :
l'anecdote s'y trouve avec des commen-
taires sagaces. A. B. X.
Les médecins qui ont fait volon-
tairement le sacrifice de leur vie à
la science (XLV). — Je puis citer au
moins deux faits de ce genre, que j'ai
lieu de croire authentiques, bien que je
ne puisse indiquer ni les textes ni les
dates. Alors qu'il était interne ou chef de
clinique, le professeur Peter déposa sur
ses amygdales des fausses membranes
prises dans la gorge d'un enfant atteint
de diphthérie (croup).
Plus tard, le D' Bochefontaine avala des
pilules dans lesquelles il avait incorporé
des fragments de selles diarrhéiques pro-
venant d'un cholérique. Chez ces deux
savants la courageuse expérience demeura
inoffensive. J'avoue humblement que de
pareilles expériences me paraissent pro-
fondément regrettables : car, si elles réus-
sissent, elles tuent, ou risquent de tuer, un
homme dont la valeur scientifique est
réelle et dont la valeur morale — son ex-
périence même le prouve — est plus con-
sidérable encore ; et si elles échouent,
elles ne sont pas rigoureusement démons-
tratives, puisqu'on peut toujours invo-
quer l'état de non réceptivité de l'expéri-
mentateur, au moment de l'expérience, à
l'égard du virus ou du microbe qu'il a
introduit dans son organisme. Ces consi-
dérations ne diminuent en rien la haute
et profonde admiration que l'on doit aux
hommes assez froidement intrépides pour
faire au pur intérêt de la science le sa-
crifice réfléchi de leur existence.
Charles Yalc.
Bûchers des suppliciés (XLV). —
Voir La France à vol d' oiseau, an moyen-àge^
par Augustin Challamel, Paris 1887,
chez Delagrave, page 302. O. D.
L'empoisonnement des fontaines
(XLV ; XLVI. 38). - On y jetait tout
simplement des cadavres d'animaux en
décomposition, de toute espèce ; et entre
autres des poissons pourris. D'' B.
Le mot « Arietes » (XLIV ; XLV).
— Dans \' Intermédiaire du 30 mai 1902,
col 816, il y â«Pei la berbi{ », La lettre
« b » est un peu altérée ; elle existe bel
et bien dans le texte cité que j'ai sous les
yeux
« Devinea juxta Pei la berbi:^ » ce pas-
sage est même souligné dans notre Car-
tulaîre. L. C. de la M.
Préférar. — Causer (XLV). —
Comment admettre un instant que cette
phrase soit française : J'avais besoin de
lui causer ? Si on dit : les embarras qu'il
lui causa, cela signifiera toujours : qu'il
lui créa, et non pas : dont il l'entretint.
Dans ce dernier cas on mettrait : les em-
barras dont il lui causa (c.-à-d. dont il
lui parla), et encore ce serait du médio-
cre français. Oroel.
Petosse (XLV). — Pedaticus paraît
venir de Pedatus qui signifie ramé, écha-
lassé {pedamen, pedamentum, échalas) et
vouloir dire : lieu garni d'échalas. Peda-
ticus a. dû {a\rc pedausse. puis par corrup-
t\on,petosse.
Ferrer les chats doit probablement s'é-
crire Ferrer les chas, et chas être une cor-
ruption d'échalas. O. D.
Pissotto (XLV). — M. L. Tesson
est en bonne compagnie quand il assure
ne pas savoir ce que signifie le mot Pis-
sot/e. Notre vieux Sauvai, en effet, n'était
pas plus avancé que lui lorsqu'il écrivit
dans son court article sur les Pissottes
(t. I, p. 79) les lignes suivantes :
DES CHERCHEURS HT CURIEUX
97
98
20 juillet 1902
Jusqu'à présent je n'ai pu savoir ce que
signifie le mot de Pissotte, ni ce que ce
peut être.
Et il énumère les diverses Pissottes re-
levées dans son ouvrage, à savoir, la Pis-
sotte Saint-Martin qui était, dit-il, une
courtiUe située derrière le Temple ; le
village de la Pissotte, au bois de Vin-
cennes ; l'hôtel de la Pissotte, compris
dans l'hôtel Saint-Paul et devenu hôtel de
la Reine. Il indique également qu'au
cours de ses travaux il a rencontré dans
quelques cartulaires plusieurs autres Pis-
sottes dispersées ça et là dans les coultures
et dont il confesse le regret de n'avoir pas
conservé les noms.
Il s'agit fort probablement de maisons
champêtres comme le fut l'hôtel de la Pis-
sotte de la rue Saint-Antoine, que Char-
les V incorpora à son hôtel des « grans
esbattemens » et qui était sans doute une
ancienne habitation des champs enfouie
dans les verdures de la culture Saint
Eloi.
L'abbé Lebeuf. d'ailleurs, semble bien
être de cet avis quand il prétend que le
mot Pissotte veut dire, d'après le Glos-
saire de du Gange, chauiiiicre, maison de
charnue on de branchage (t. I, page 312).
Lucien Lambeau.
» *
Un des bâtiments qui composaient
l'hôtel de Saint-Paul portait le nom de
La Pissotte, probablement à cause de l'u-
sage auquel il était ou avait été sfFecté.
Quant aux autres //éw;c cités par notre
ami et confrère Tesson, i!s doivent peut-
être leurs noms à de petites sources.
J.-G. WlGG.
*
♦ *
Pissote ou Pissot sont des noms de
lieux indiquant la présence d'une petite
source, qui pisse de l'eau. Le terme
Pissotte est cité par Littré avec la signi-
fication de petite cannelle qui s'adapte à
un cuvier à lessive.
Dans l'ancien français, Pissotte veut dire
cannelle, champelure. Il n'est donc pas
étonnant que ces termes signifient fon-
taine. Dans le langage populaire, pisser
s'emploie pour couler: cette fontaine pisse
gros comme le bras ; ce terrain pisse
l'eau.
Je connais plusieurs localités nommées
le Pissot, il s'agit de sources captées d'où
Peau s'écoule par un orifice ou un tuyau.
Pissott a le même sens que Pissotte. Ge
sens est confirmé par un des exemples
cités par M. Tesson Martellière.
*
* *
Contrairement à l'opinion de M. L.
Tesson, l'appellation de « Pissotte » donnée
à certains lieux dits était très commune
au moyen-âge. Sauvai s'est préoccupé de
l'étymologie de ce nom, mais sans en
découvrir l'origine. L'abbé Le Beuf a es-
timé qu'il dérivait du mot « Pista >* qui
signifiait une chaumière, un mauvais lieu.
Cet auteur cite un certain nombre de
« Pissote » :
Il y avait derrière le Temple, la Pissote
Saint-Martin. Un hôtel de la paroisse Saint-
Paul, rue Saint-Antoine, qui fut appelé, en
dernier lieu, l'hôtel de la Reine, était
nommé auparavant la Pissote de la Reine.
Les cartulaires de LEvêque de Paris font
mention, en l'an 1474, d'un Guillemus de
Pissota.Un canton de vignes de la paroisse
deChàtenai,près de Sceaux, est désigné par
cette expression : ad Pissotam, dans le
nécrologe de l'église de Paris. Le cen-
sier de l'église de .Versailles place une
Pissote à Mcudon, vers l'an 1400. 11 y a
près de Montfort-l'Amaury, la Pissote de
Beines. ( Le Beuf Histoire du diocèse de
Paris, t. V. part II. page 94).
MilHn. dans ses Antiquités nationales
dit au sujet de la Pissote de 'Vincennes :
« La Pissotte peut n'avoir commencé
que par une simple chaumière des gardes
du bois de Vincennes ; elle sera devenue
une auberge pour les passans, et ce lieu,
après s'être agrandi, en aura conservé le
nom ».
Les habitants de ce hameau sont cités
pour la première fois dans--une charte du
roi Jean, de Mars 1360. — Dans une épi-
taphe des charniers de Saint-Paul, Jean
Turquan, bourgeois de Paris, était men-
tionné comme seigneur de la Pissote et
de Montreuil, (15 septembre 1439).
Ivan d'Assof.
» *
Nous connaissons, en Vendée, au
moins trois Pissottes ; mais il doit y en
avoir d'autres. L'un, écrit souvent Pissot,
correspond à une bourgade, située sur la
route de Saint-Gilles sur-Vie à Saint-Jean
de Mont, en un point qui correspond à la
limite du Marais de Mont, et qui fut au-
trefois un rivage: cela peut-être même au
début du moyen âge. L'autre est situé
N» 974.
L'INTERMEDIAIRE
99
100
également dans un autre marais, dans le
marais poitevin, correspondant à la par-
tie aujourd'hui comblée d'un sinus de la
carte de Peutinger, le golfe du Poitou.
Le troisième Pissot est à Saint-Cyr des
Talmondais.
Le lieu-dit Pissotte doit être moins rare
que le pense M. L. Tesson. 11 a pour
origine évidemment le même mot que
pissottière : allusion sans doute à ce fait
qu'on s'arrêtait dans ces lieux pour boire
et.... I
Toutefois B. Fillon prétend que Py sotte
s'est écrit PyssauU en 1499, et que par
suite ce Pysault [Pissote de S'-Cyr) vient
de podium saltus, étymologie qui peut se
défendre. Marcel Baudouin.
♦ *
11 existe en Vendée, arrondissement du
canton de Fontenay-le-Comte, une com-
mune dénommée Pissotte.
Voici quelles en étaient les anciennes
dénominations, d'après le Pouillé de l'Evê-
ché de Luçon par l'Abbé Aillery :
(^•]6. Pixotte villa (yïgntnts du Poitou).
Le nom primitif aurait été Podium
saltus (Puysault) ; et au xu* siècle on
écrivait Pysautt.
N'y aurait-il pas lieu de rechercher les
anciennes appellations du Pissote breton ?
D^ M.
On lit dans le IDictionnait e rouchi-fran-
çais, par Hécart :
Pissotte. Nom d'une rue de Valenciennes
qu'on a changé en rue de Pans. Le premier
de ces noms lui avait été donné à cause des
marais inondés qui couvraient le voisinage,
et qui ont formé depuis les belles blanchisse-
ries de batiste. Ce nom désignait la position
de la rue à l'ouest de la ville, d'oiî nous
vient la pluie dont l'eau s'écoulait dans l'Es-
caut par un canal qui longe cette rue qui est
en pente. On a encore un proverbe local qui
dit, lorsque le temps est a la pluie : L'vent
est à Vrue Pissotte.
I. Lt.
Une commune de ce nom est voisine de
Fontenay-le-Comte (Vendée). On donne
communément l'étymologie suivante: Po-
dium Saltus (Colline boisée, — ce qui est
fort bien justifié par la disposition des
lieux), d'où on a tiré Puysault, puis Pissot
et enfin Pissotte. — Cette origine est d'au-
tant plus plausible que notre vieux mot puy
(py)est resté en usage dans certaines con-
trées pour désigner un coteau, une émi-
nence de terrain quelconque. Bucc.
*
Le nom de Pissotte est, à ma connaissance,
porté, à l'heure actuelle, dans le monde
géographique, par une commune de la
Vendée, canton de Fontenay-le-Comte, par
un hameau de Seine-et-Oise, canton de
Montfort-l'Amaury, et, sur une partie
seulement de son cours, par une rivière,
ou plutôt un ruisseau, du département
de .'Vleurthe-et-.Moselle. Un terme très
voisin, qui semble être le masculin de la
dénomination qui nous occupe, Pissot, le
Pissot, désigne également, dans plusieurs
départements, des hameaux, des fermes
ou des lieux.
Je ferais volontiers dériver ces diver-
ses appellations et, en particulier,Pmo//<r,
du verbe, aujourd'hui plutôt familier ou
trivial, pissoter, uriner fréquemment, mais
peu à la fois. C'est en vertu d'une analo-
gie malicieuse que l'esprit populaire, qui
se complaît, d'ailleurs, aux plaisanteries
de cette sorte, aura donné ce nom à des
localités dune minime importance, aux
maisons clairsemées et rares comme les
gouttes d'une mixtion laborieuse. Peut-
être aussi, dans quelques cas, le voisi-
nage d'un maigre ruisseau, d'une mare
ou d'un étang quasi desséché, d'une fon-
taine parcimonieuse, aura-t il, par suite
de la même analogie moqueuse, suscité
la même appellation : ce pourrait bien
être, en particulier. le cas de cette Pissotte
de l'ancien Paris dont parle M. Tesson,
qui était la région au milieu de laquelle
se trouve la rue des Fontaines, dans le
quartier du Temple. Je signale, à ce pro-
pos, que le français moderne ou, plus
exactement, récent, désigne par le terme
de pissote (avec un seul t) la petite canule
de bois qui se place au bas d'un cuvier de
lessive.
J'ajoute que d'autres lieux ou hameaux
portent des noms de même sorte : Pissou,
le Pissou ; Pi<seiotte,la Pisseiotte, les Pisse-
rot tes {\l y a même, à Nevers, une rue
de la Pisserotte), qui me paraissent avoir
une origine voisine et dériver du verbe
dont pissoter est le fréquentatif. C'est
vraisembablement pour une raison ana-
logue à celle que je viens d'indiquer
qu'ils leur auront été donnés. En ce qui
concerne le terme dt pisserotte, il signi-
fiait, d'ailleurs, dans l'ancienne langue
DBS (Chercheurs et curieux
'^o juillet 1902,
lOI
102
française, petit ruisseau, petit conduit,
rigole. R. Dupl.
Une manie de Jean-Jacques
Rousseau (XLV ; XLV1,42J. — Un cer-
tain nombre de personnages du xvni* siècle
la partageaient. Voilà longtemps que je
l'avais constaté dans le cours de mes recher-
ches parmiles papiers delà Bastille. Ainsi
l'inspecteur Meusnicr, dont j'ai déjà publié
divers documents, signalait Helvétius, le
philosophe, comme un algophile, suivant
l'expression de nos physiologistes mo-
dernes. 11 se faisait fouetter, lui aussi,
mais à un tarif beaucoup plus élevé, et
dans certaines conditions qu'il serait diffi-
cile d'indiquer même en latin. d'E.
Ceintures de chasteté (XLl ; XLII :
XLIV).— A l'exposition dts, Arts féminins
dans les serres du Cours la Reine, trois
ceintures sont exposées, qui sont de véri-
tables instruments de torture, et qui pa-
raissent avoir été longtemps portées. Est-
on parvenu à dresser un inventaire à
peu près complet de ces objets figurant
dans les collections publiques ou con-
nues ? O. S.
M. C. de Boissieu (XLIV, 429) a an-
noncé qu'il préparait cet inventaire don-
nant l'indication des exemplaires les plus
connus.
La Belle Maoruelonne (XLV). —
Qiioique monsieur A. S. ait eu la si
grande obligeance de me faire parvenir
l'opuscule Délia Bella Maghelona, pour
lequel je lui offre tous mes remerciements
reconnaissants, je désire en outre avoir
les couplets de la chanson qui se chante
encore en Provence, et la connaissance du
vieux roman poétique du même nom
(édité par qui et où et quand ?) La
Belle Maguelonne. Quelque intermédiai-
riste peut-il bien m'aider? A. C. C.
Anecdotes sur George Sand
(XLV). — V. Frédéric Chopin, sa vie et
ses œuvres, par Mme A. Audley. Pion et
Cie, 1880. O. D.
Les cliansons d'Auguste Romiou
(XLV) — M. Philibert Audebrand rap
porte dans sa réponse à propos des chan-.
sons de Romieu, le passage suivant :
'^ Le souverain pontife qui n'aime
»< pas notre pays, joue sur les mots et
s'écrie « Gallus Canfat ».
s> To'ut aussitôt, donnant la réplique, le
»» prélat riposte en rappelant ironique-
ment {une scène de la Passion et un texte
de V Evangile) Utinam usque ad cantum
galli Petrus desiperet
Monsieur Ph. Audebrand serait b en
aimable de vouloir bien nous indiquer &ii
on pourrait trouver dans les Evangiles le
texte de cette citation ? E. G.
* *
N'ayant pas eu le temps de répondre
immédiatement à M. Philibert Audebrand,
j'ai lu avec plaisir, dans \' Intermédiaire
du 30 juin, les excellentes observations
de notre confrère H. C. M.
Pour aujourd'hui, je me contenterai de
demander à mon distingué contradicteur
les noms des papes qui, selon lui, ont été
scandaleux dans leur vie privée ? Bien
que ce soit à l'accusateur, en bonne logi-
que, à justifier ses dires, je dispense très
volontiers M. Audebrand de nous déve-
lopper ses preuves.
Encore une fois, je ne réclame que des
noms. Nous sortirons ainsi des vagues
généralités et des confusions d'époques.
Albert Renard.
En relisant la note envoyée par
moi en réponse à M. Philibert Audebrand,
je m'aperçois que sur un point d'une cer-
taine importance, j'ai mal exprimé ma
pensée. On pourrait conclure, en effet,
des termes de ma communication, que
Daniel de Volterre a habillé de haut en
bas tontes les grappes humaines du Juge-
ment dernier. Or, il n'en est rien ; les vé -
tements jetés par lui sur les nudités mi-
chélangcsques sont assez clairsemés à
tout prendre et le groupe des damnés
où est l'homme dévoré, non par un renard,
comme le dit M. Audebrand, mais par un
serpent, sont demeurés absolument nus,
tels que les a conçus et tracés Michel-
Ange, M. Audebrand pourrait trouver
sans peine, dans d'autres images du Juge-
ment dernier, des personnages d'église
happés par la gueule béante de l'enfer, il
n'y a rien de semblable dans la fresque
de la Sixtine. H. C. M.
N'. 974.
L'INTERMEDIAIRE
103
104
Ouvrages sérieux mis en vers
(T. G. 665 ; XXXV ; XXXVI ; XXXVII ;
XXXVIU; XXXIX; XL ; XL! , XLII;
XUV ; XLV). — Bien que cette biblio-
graphie entreprise par V Intermédiaire ait
déjà pris une extension assez grande, il
faudra encore bien des années pour la
rendre aussi complète que possible. Or,
comme nous avons déjà apporté plusieurs
pierres à l'édifice commun, nous croyons
bien faire en continuant notre collabora-
tion à cette œuvre bibliographique très
curieuse. Voici quelques ouvrages que
nous pensons n'avoir pas été cités :
Traité de l'origine, excellence et effets
des mathématiques (poème) par Germain
Forget, avocat au siège présidial d'Evreux.
Paris, 1608, pet. in-8°.
Code des mariages et divorces en Vaude-
villes, par L. G. Durosiers, Paris, an VIII,
in- 18. La Constitution de l'an VIII en
Vaudevilles, Paris, Gauthier, an VIIl,in-i8.
La Constitution française en Vaudevilles,
par un législateur de boudoirs. A Berlin
et à Paris, an VIIl,in-i8. Constitution de
la République Française en Vaudevilles,
par Ramel Pichenot, Paris, an Vlll,in-i8.
La nouvelle cowtitution des amours, avec
la déclaration des droits de chaque sexe,
ptise afticle par article sur la nouvelle
déclaration des droits de Vhomme et du
citoyen, par G. L. R. D. G. Paris, imp, de
Cussac, s. d. in- 18. Paul Pinson,
*
* *
La Constitution française en vaudeville,
Paris, 1792, in-i8.
Folies nationales, pour servir de mile à la
Constitution en vaudeville, par Marchant ;
Paris, chez les libraires royalistes, 1792,
in-i8, frontispice gravé.
La Constitution en
posthume d'un homme qui nest pas mort,
publiée par lui-même et dédiée à M""Buo-
naparte ; Paris, an VllI, in-32, frontispice
grave.
vaudeville, œuvre
*
* *
Voir le journal la Liberté, n" du 10 juin
1902. GustaveFustier.
Curieuses académies provin
claies (XLIII ; XLIV). — On trouvera
peut-être des indications dans l'ouvrage
d'Arthur Dinaux : Les Sociétés badines, ba-
chiques, chantantes et littéraires, leur histoire
et leurs travaux. Paris, BachelinDcflo-
renne, 1867, 2 vol. in-8. Sabaudus.
Un Plutarqae (XLIII ; XLV). —
Voici, je suppose, l'ouvrage demandé :
Le Plutarque français — Vies des hommes
et femmes illusires de la France, avec leurs
portraits en pied, publié par Ed. Mene-
chet. Paris de l'imprimerie de Crapelet,
rue de Vaugirard, n° 9. 1835-36. 4 vo-
lumes in-4". A. S. E.
L'Académie des ignorants (XLV).
— Il a été dit un mot de cette académie
et de son fondateur dans l'Intermédiaire
(VI, 197, 273). Le chevalier B.-F.-A, de
Fonvielle, royaliste exalté, auteur de tra-
gédies et d'un ouvrage intitulé : Théorie
des Factieux, né à Toulouse en 1759, fut
le grand-père de MM. Wilfrid, Arthur et
Ulric de Fonvielle. A. S. e.
Bibliothèque historique (XLV ;
XLVl, 42). — Les auteurs sont : P. M Che-
valier, L. A. F. Gauchois-Lemaire, A. V.Be-
noit,P. Raynaud et autres. Paris, Dclaunay,
mars 1818 — avril 1820 : 14 vol. in-8. En
janvier 1820, M. Gossum, éditeur de cette
Bibliothèque, fut traduit devant la cour
d'assises de la Seine, 1° pour avoir atta-
qué les articles 5 et 9 de la Charte cons-
titutionnelle ; 2" pour avoir outragé la
morale publique et religieuse. La Biblio-
thèque historique finit à la 2* livraison du
tome XIV, ((Dictionnaire des ouvrages
anonymes^ de Barbier). J. Lt.
*
Cette publication, due à Chevalier, Ray-
naud, Cauchois-Lemaire et autres, a
paru à partir du i" décembre 1817, par
cahiers in-S" ; elle a cessé de paraître
avec son titre, — la censure aidant, —
au 2* cahier du 14* volume (avril 1820).
Deschiens, qui la mentionne dans sa
Bibliographie des journaux, ajoute que
pour compléter les 6 cahiers du 14' vo-
lume,il faut y joindre :
i» Documents historiques (8 avril),
2" Aperçus historiques (19 avril),
3° Variétés historiques (4 mai),
4" Fragments de l'histoire contempo-
raine (27 mai 1820).
Le 2= cahier du tome 14 est très rare
et manque ordinairement aux collections.
T. L.
Proverbes français (XLV). —
Il y a plusieurs ouvrages sur les prover-
bes français. Il y a un Dicl. des Prov.
DES CHERCHEURS Èf CURIÉUJC
iojuilfet tçoi
m'^îm ^.
lo:;
106
franc. 2 vol, in-12, par Rochefort?Je
crois me rappeler que M. Guizot s'est
occupé de la « sagesse des nations », en
ce qui concerne la France. Mais l'ouvrage
classique et capital est celui de Leroux
de Lincy. Les Proverbes français, édité il
V a 20 ou 30 ans. Trop loin de ma bi-
bliothèque, je ne puis donner que des
indications insuffisantes. Cz.
* *
J'ai à peine besoin d'indiquer le Livre
des proverbes français de Le Roux de Lin-
cy (Delahays, 1859, 2 vol. in-12), qui
est évidemment l'a première source à
consulter dans cet ordre d'idées. Mais je
puis mentionner un autre ouvrage, plus
difficile à rencontrer et qui n'est pas sans
intérêt. Celui-ci est anonyme et a été
publié en Belgique, il y un demi-siècle.
En voici le titre : Dictionnaire étymologi-
que, historique et anerdoiiqtte desprovnbcs
et des locutions proverbiales de la langue
française^ en rapport avec des proverbes des
autres langues (Bruxelles, Deprez-Parent,
1850, in-i6, avec gravures sur bois tirées
à part). Arthur PouciN.
L'origine d'une scie (XLV). —
Dans son article du 30 juin dernier. M.
Martellière pense que le cantique : Au
sang qu'un Dieu va répandre... ne serait
pas antérieur à la Restauration.
N'a-t-il pas été au contraire, attribué à
Fénelon ? Voilà certes une tentative poé-
tique qui n'ajouterait rien à la gloire
littéraire de l'illustre archevêque de Cam-
brai. Il serait toutefois intéressant d'être
fixé sur ce point. Baron J. deJ. L.
«
* *
J'ai toujours entendu chanter le «Tu t'en
vaset tu nous quittes... », sur un air qui
est attribué à Pergolèse. La chanson Qjie
ne SUIS' je la fougère, figure dans l'ou-
vrage publié il y a une soixantaine
d'années chez Dclloye, Chants populaires
de la France, et qui est fort recherché
surtout pour les belles eaux-fortes de
Daubigny et les vignettes d'après Meis-
sonier. L'air de Pergolèse aurait été plus
tard appliqué à des cantiques.
— H. C. M.
Le graveur Nicoletto Rosex di
moderni (XLV). —11 existait à Lyon,
dans la rue Mercière, près Notre-Dame de
Confort, de 1530 à 1542, un imprimeur-
libraire nommé Jacques Moderne dit
«le Grand-Jacques », dont le véritable
nom était Modeini, de Pinguento. 11 avait
pour marque la fleur de lys florentine,
bien que son lieu de naissance, Pinguento,
appartînt à la république de Venise.
J. C. WlGG.
Modèles d'artistes (XLIV). —Je
crois, en effet, que le comte de Lezay-
Marnésia a posé dans les Romains de
la décadence de Couture ; mais je
tiens d'Anatole Dauvergne, artiste fré-
quentant aussi l'atelier de Couture, qu'il
a lui-n^ême posé pour un des deux phi-
losophes.
Dauvergne, né à Coulommiers le 28
septembre 1812, peintre, élève de Léon
Coignet, archéologue, membre non rési-
dant du Comité des travaux historiques,
est mort le 13 avril 1870. 11 a dirigé, en
1849, la Revue de VArt en province et
était chevalier delà Légion d'honneur.
On a de lui un portrait lithographie,
in-f°, dessiné par Couture, d'après son
tableau. L. R.
Artistes sous Louis XVI (XLIV).
— Alexis Châtaignier, ]ean-Dominique-
Etienne Canu et Jacques Leroy étaient
des dessinateurs-graveurs.
Châtaignier, élève de Queverdo, né
à Nantes en 1772, est mort à Paris
en 1817. Cet artiste gravait bien à l'eau-
forte ; il a produit des pièces de eircons-
tance peu après la révolution sur lesquelles
on trouve son adresse : rue Jacques, n» 54,
C'est lui qui a gravé les costumes officiels,
membres du Directoire, représentants du
peuple, consuls, ministres, conseillers
d'htat, préfets, sous-préfets. On lui doit
aussi d'autres petites planches, des costu-
mes de théâtre, et une partie des gravures
du musée Filhol.
Sa fille Amélie, qui était son élève, a
épousé }. I. Coinv.
(Voir Renouvier, X Art pendant larévo'
lut ion).
Canu. élève de Delaunay, était né en
1768 et habitait aussi à Paris, rue Saint-
{acques. A l'époque de la révolution, il a
gravé des portraits comme Bonneville,
Vérité, etc. ; dans la suite il s'adonna
aux sujets d'histoire naturelle et collabora
ainsi à d'importants ouvrages.
Il est cité dans le Dictionnaire des afm
iisies, de Ch. Gabet,
^"^/A.
L'INTERMEDIAIRE
107
108
Leroy, né à Paris en 1739, a
grave
des
vignettes d'après Gravelot, Marillier et
autres dessinateurs de talent, pour illus-
trer nombre d'ouvrages. A la révolution,
il a produit des pièces de circonstance,
qui se vendaient chez Laurent Guyot,
son confrère, marchand d'estampes,
rue Saint-Jacques ; on connaît notam-
ment : Les Droits de l'homme, les Com-
mandements de la République, Marie-An-
toinette à la conciergerie, etc. T. L.
Pour l'arciiitecture gothique
(XLV). — Ne serait-il pas curieux de faire
connaître ceux dont la voix s'est élevée
en faveur du gothique durant la longue
réaction dont notre unique architecture
nationale fut l'objet, des temps de la
Renaissance à l'époque romantique ?
A la fin du xvni' siècle, Mercier dit sa-
gement dans le Tableau de Taris,
DCCLXXXIV :
J'aime infiniment mieux l'architecture go-
thique, elle est svelte, hardie, elle m'étontie.
Quel plus beau monument que la flèche de
Strasbourg ! Qiielle audace I quelle légèreté !
Par quelle savante gradation l'homme s'est-il
élevé dans les airs en dominant la plus vaste et
la plus riche des plaines? Les plus fortes sensa-
tions sont dues à cette architecture qui frappe
l'imagination.
Mais que le génie de nos architectes est
monotone ! Comme ils vivent de copies, de
répétitions éternelles ! Us ne savent plus cons-
truire le plus petit édifice sans colonnes, tou-
jours des colonnes, de sorte que les monu-
ments n'ont plus de caractères distinctifs ; ils
ressemblent tous plus ou moins à des tem-
ples.
Hn voyant ces colonnes ruineuses et la
mesquinerie forcée dans les détails, on répète
ce proverbe si applicable à la nation française :
habit doré, ventre de son.
Ne sont-ils donc pas à bannir ces architectes
qui bâtissent /(?Mr les hirondelles ti non pour
les hommes?
Un particulier met des colonnes à sa maison,
de sorte que tel paysan s'imagine que c'est un
temple ; déjà il s'agenouille et cherche à la
porte le hcnitier.
LÉDA.
Les moulins â hosties (XLV) —
J'engage M. H. G. M. à se procurer une
brochure de M. l'abbé Marsaux, Repré-
sentations aJl(\s;oriqiies de la sainte Bîicha-
n5//>,Bar-le-Duc,imp.(if rd'uvrc de Saint-
chapitre Pressoir mystique, l'auteur mon-
tre ce symbole apparaissant dans la Bi-
ble, les Pères de l'Eglise, la liturgie et
les poètes sacrés avant de devenir, du
xiv*^ au xva^ siècle, et même de nos jours,
un tlième iconographique dont les ma-
nuscrits à miniatures, la peinture, la sculp-
ture, les vitraux et la gravure offrent
d'assez nombreux exeniples. M. Marsaux
ne parle pas des moulins eucharistiques,
autre sujet qui a été beaucoup plus rare-
ment traité par les artistes du moyen
âge et de la Renaissance.
F. EL.
Data dô la renommée du vin da
Bordeaux (XLV), —«Le vin, la plus
x< aimable des boissons, soit qu'on la
« doive àNoé, qui planta la vigne, soit
^< qu'on la doive à Bacchus qui exprima le
« jus du raisin, date de l'enfance du
« monde (Brillât-Savarin).
Toutefois nous partageons complète-
ment l'avis de notre collaborateur Bra-
queraye qu'il ne faut pas faire remonter
la réputation du vin de Bordeaux à une
époque antérieure à 1600.
Au milieu du xvii' siècle, dans la ré-
gion du Médoc, on commença à prati-
quer la mise en bouteilles des vins, et par
ce procédé on développa leur bouquet.
Les vins de Bordeaux furent trouvés
excellents et servis aux tables princières.
« Ils coulèrent en Bretagne comme
« l'eau sous les ponts, dit M'"® de Sévi-
(( gné, et les riches de ce pays se ruinè-
« rent en dépenses de table qui ne mè-
« nent à rien, »
En 1661, le célèbre médecin Fagon
attribua à la nocivité du vin de Bordeaux,
la mort de plusieurs personnes de distinc-
tion décédées dans le courant de 1660.
« Les goinfres et les ivrognes se sont
a réclamés d'Anacréon et d'Epicure,
« mais se sont placés sous leur invoca-
« tions sans les consulter. « Anacréon,
faul, i88c,. Aux
^xiges
0-18, dans le
« dans ses vers, recommande très sou-
« vent de mettre de l'eau dans le vin
(Alph. Karr)».
L'auteur des Guêpes ajoute très spiri-
tuellement que les marchands de vins
mettent trop en pratique les conseils
d'Anacréon.
Si dans le Cf'mmerce c'est nécessaire,
dans les dinei s il est souvent bon de fai»$
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 Juillet 1902.
le mélansce de
109 —
l'eau et
1 10
àa vin.
Fagon
les mémoires
le Chablis, le
crus de Tou-
nous donne ce conseil.
On constata que le Bordeaux, excitant
et sourd, supportait mal l'eau de Seine
réputée en ce temps- là excellente.
Dans ces conditions, pouvait-il être un
vin à faire fête?
La faculté rendit son arrêt que le Mé-
doc et le Cadillac usurpaient fort injuste-
ment les faveurs de la table aux dîners
princiers.
A cette nouvelle,' disent
du temps, le Champagne,
Bergerac, les plus petits
raine, d'Anjou et du comté Nantais se
disputèrent 1 honneur de supplanter les
vins de Gascogne. 11 n'y eut pas un
tonneau, un baril, une bouteille qui ne
s'enguirlandât de suppliques et de re-
quêtes, qui ne proclamât sa vertu mé-
connue, son bouquet injustement dédai-
gné.
Au cours d'un voyage important aux
destinées de l'état le roi soleil fut obligé
de faire halte à Serrant pour déguster le
meilleur cru de l'Anjou.
Il subit une mésaventure qui le mit en
mauvaise humeur, et le vin i^e la fameuse
coulée de Serrant fut proclamé détes-
table.
Dans le méchant bois qui Serrant environne
Maison digne du maître, aussi belle que bonne
Dans un vieux chemin creux, un maladroit
[cocher
Qui ne doutait de rien, nous fit tous embour-
[ber
Accident qui pouvait devenir très nuisible
Si monsieur d'Ariagnan avec son air terrible,
N'eut pas heureusement arrêté l'étourdi.
Mais versa-t-on ? Les uns disent non, d'autres,
[oui.
Et ce ne fut pas sans des maux infinis
Que l'on aborda la petite ville d'Ancenis.
(Journal du nv"" de St-Aignan).
Et pour se réconforter, . le monarque et
sa suite se firent servir le plus excellent
vin de Gascogne qu'on put se procurer à
l'Hôtellerie de la croix de Lorraine.
Fagon et toute la faculté ne purent
réussir à affaiblir la renommée du vin de
Bordeaux en décriant ses vertus.
11 fallut cependant s'incliner devant les
prescriptions de l'hygiène qui n'a jamais
été la compagne du plaisir, le Champagne
remplaça le Bordeaux au dessert et fut
réputé plus digestif.
Joseph deTrémaudan.
pot^s, ©rûHuaillcjj (^i ^xmmU^
â'
L'ôchafaud sous l'Empira — Le
révei' du condamné — document
inédit. — Alors que la guillotine fait à
nouveau parler d'elle, on lira avec curio-
sité, le rapport ci-dessous. Il a été rédigé
par M. Claude, chef de la sûreté sous
l'Empire, et se trouve dans les papiers
que M. Maxime Du Camp a légués à la
Bibliothèque de la ville de Paris. Ce docu-
ment est inédit. I! établit qu'à cette épo-
que, si l'on ne songeait pas encore à sup-
primer la peine de mort on se préoccu-
pait du moins d'en adoucir les prépara-
tifs.
Paris, le 27 juin 1870.
Conformément aux instructions de M. le
chef de la 1'''= division, je me suis rendu
aujourd'hui au Dépôt des condamnés, rue
de la Roquette, où j'ai trouvé le sieur Hein-
drick, exécuteur des hautes œuvres, qui,
de son côté, s'y était rendu sur mon invi-
tation : il s'asissait de se concerter au su-
jet des réformes qu'il serait possible d'in-
troduire en faveur des condamnés à mort,
dans les'derniers apprêts de^leur supplice,
afin d'abréger d'autant la durée de leurs
souffrances morales.
Voici d'abord comment on procède à cet
égard lors de chaque exécution.
On entre dans la cellule trente minutes
avant l'heure fixée pour l'exécution tou-
jours très matinale quelle que soit la sai-
son, temps iugé nécessaire pour l'iiccom—
plissement des préparatifs ; le condamné,
généralement encore couché, est informé
du but de la visite et reçoit l'ordre de se
lever, ce que les gardiens l'aideni à faire.
On lui retire !r, ^M'iiifole dont il est cou-
vert, puis sa ci;-,.:;-..- que l'on remplace
par une autre, on lui passe ensuite son
pantalon, après quoi on lui fait endosser
à nouveau la cai)U:.M.>!e qu'il vient de quit-
ter.
Cela fait, après l'avoir laissé pendant
une minute ou deux à part avec l'aumô-
nier dans l'un des angles de la pièce, on le
conduit dans l'avant greffe, en passant par
un escalier en spirale, sombre, étroit, d'un
accès très difficile, et par de longs couloirs,
uniquement, dit-on, pour éviter de tra-
verser les cours où le cortège pourrait être
aperçu des autres détenus encore couchés
dans les dortoirs situés au premier étage,
tous éclairés sur les dites cours par des
fenêtres garnies de fortes grilles en fer.
Parvenus dans une pièce appelée le gui-
chet, voisine de la cour d'entrée où l'atten-
dent l'exécuteur et ses aides, le condamné
N» 974
L'INTERMÉDIAIRE
1 1 I
I 12
est remis entre les mains de ceux-ci qui
procèdent aussitôt à la dernière toilette.
On lui retire la camisole qui lui a déjà été
retirée et remise quelques instants aupa-
ravant ; on lui attache les poignets par
derrière avec une corde ; on coupe égale-
ment le col de sa chemise dont on réunit
les deux bouts à l'aide d'une épingle, de
manière a laisser le cou et même les épau-
les à nu, après quoi on le conduit au lieu
du supplice devant la prison, soutenu par
les aides et accompagné jusqu'au pied de
l'échafaud par l'aumônier qui n'a pas cessé
un seul instant de l'exhorter, même pen-
dant tout le temps des derniers apprêts.
Ces différents préparatifs durent 30 mi-
nutes environ et douze personnes dont la
présence est indispensable 3' assistent, sa-
voir :
Le directeur de la prison poui' l'intro-
duction auprès du condamné ;
Q^uatre gardiens poin- le lever, l'habille-
raent et la conduite de ce dernier comme
aussi pour le cas de syncope ou de rébel-
lion de sa part ;
L'aumônier peur les secours de la reli-
gion, le greffier de la cuur pour la consta-
tation légale ;
Le chef de service de sûreté et son se-
crétaire pour le cas de révélation ;
Enfin l'exécuteur et ses deux aides.
Voici maintenant, d'accord avec l'exé-
cuteur, comment on pourrait procéder à
l'avenir en pareille circonstance.
A son arrivée à la prison de la Roquette,
le condamné serait soumis à la mesure gé-
nérale, c'est-à dire qu'on lui couperait les
cheveux et qu'on les entretiendrait ainsi,
comme cela se fait à l'égard des autres
détenus. Vienne le jour de l'exécution, et
pour le cas où la camisole de force ne se-
rait passupprimée eu principe, car elle est
surabondante avec la surveillance spéciale
et permanente dont les condamnés à mort
sont l'objet, on n'aurait qu'à la lui retirer
le matin au réveil sans la lui remettre au
départ pour la retirer encore au guichet,
lors des derniers apprêts, puis au lieu de
lui passer une chemise dont l'exécuteur
coupe ensuite le col, l'administration de la
prison en fournirait une ainsi préparée à
l'avance. Enfin au lieu de gravir l'escalier
en spirale et de parcourir les longs couloirs
intérieurs dont il a déjà été parlé, pour se
rendre de la cellule du condamné au gui-
chet, ce qui, outre les inconvénients signa-
lés occasionne un certain détour, on tra-
verserait la grande cour de la prison et
l'on parviendrait ainsi directement au
guichet où se fait la dernière toilette par
les soins de l'exécuteur.
Au moyen des différentes modifications
proposées, or. arriverait incontestablement
à abréger de moitié, c'est-à-dire de 15 mi-
nutes la durée du temps que la routine
seule a consacré jusqu'à présent aux der-
niers apprêts, et l'on épargnerait au con-
damné une partie des souffrances morales
qu'il endure en attendant le châtiment fixé
par la loi.
*
La guillotine sous la Commune.
— La guillotine aurait été brûlée en 1871
si l'on s'en rapporte au document ci-
après que publia le Journal officiel Je la
ConinmneXt 10 avril 1871.
On avait répandu le bruit que le gou-
vernement de Versailles avait donné
l'ordre d'exécuter une guillotine perfec-
tionnée. Pour répondre à ce projet — dont
on ne trouverait sans doute pas trace
ailleurs que dans l'imagination des affolés
— le sous-comité du XI arrondissement,
arrondissement détenteur des bois de
justice, fit afficherce placard :
Citoyens,
Informé qu'il se faisait en ce moment
une nouvelle guillotine payée et comman-
dée par l'odieux gouvernement déchu
(guillotine plus portative et accélératrice),
le sous-comité du XI" arrondissement à fait
saisir cet instrument servil de la domina-
tion monarchique et en a voté la destruc-
tion pour toujours.
En conséquence, la combustion va en
être faite, sur la place de la Mairie, pour la
purification de l'arrondissement et la con-
sécration delà nouvelle liberté à dix heures,
le 6 avril 1871.
Les membres du stus-comité en exercice sous-
signés :
David, Capellaro, André Idjiez, Dorgal,
C. Favre, Périer Collin.
Pour copie conforme,
Victor Idjiez.
Bibliothécaire directeur à la mairie.
Ce 9 avril 1871 .
On pourrait peut-être penser qu'il est
excessif de désigner comme un « instru-
ment servile de la domination monarchi-
que >* la guillotine inventée par la Révolu--
tion et surtout exploitée par la Terreur.
Mais passons — pour demander si cet
autodafé eut réellement lieu.
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•'3
(ïiiuc6tion6
Abbaye royale de bénédictines
de VillechassoD - Moral 1754-
1781. — Ayant à me documenter sur
ses trois abbesses : Madame de Soulan-
ges, madame Gouy d'Arcy, madame Ga-
brielle de Merey, je fais appela nos con-
frères bibliographes, les priant de vouloir
bien m'indiquer les sources où puiser.
Existe-t-il des portraits de ces dames ?
Unions, descendances, armoiries, etc..
Robert Geral.
M""^ Arnould Plessy. — Icono-
graphie. — Quels sont les portraits les
plus connus ou les plus typiques de M"*
Arnould-Plessy ?
H. Lyonnet.
Le Moniteur officiel de Versail-
les et du département de Seine-eî-
Oise, publié par les Allemands en
1870-71. — Cette publication, dont le
premier numéro est daté du i ç octobre
1870, et le dernier du 5 mars 1871. a été
réimprimée par M. Georges d'Heylli en
1872. M. Wilfrid de Fon vielle, dans une
-conférence faite à Luzarches le lojuin 1894,
et publiée dans letomeXVlIIdes Mémoires
de h Société historique et archéologique de
Vmrondissement de Pantoise et du yexin,
dit, page 109, note, « que ce journalétait
rédigé par un publiciste allemand qu'il
avait eu l'occasion de rencontrer souvent,
avant la guerre, dans le journalisme pari-
sien »,
114
Le nom de ce journaliste a-t-il été pu-
blié quelque part? 11 serait intéressant de
pouvoir connaître l'auteur de cette feuille
qui était répandue à profusion à Ver-
sailles et dans les départements occu-
i pés et qui est si difficile à rencontrer au-
! jourd'luii. Gomboust.
i "
Le droit de bon conseil. — Les
archives départementales des Bouches-du-
Rhône contiennent un acte, en date du
14 décembre 1443, par lequel René, roi
de Jérusalem et de Sicile, duc d'Anjou, de
Bar et de Lorraine, comte de Provence et
de Forcalquier, vend à noble homme
Jean de Rochas, coseigneur du château-
.fort (castrum) d'Aiglun dans le bailliage
de Digne, pour lui, ses héritiers et succes-
seurs, la souveraineté absolue (merum
imperiuui) et la haute juridiction dans
tout led it châteaufort ainsi que dans le
territoire et le district qui en dépendent,
avec le droit d'y avoir un bailli et des
ofîkiers pour exercer la justice tant sur
les habitants d'Aiglun que sur tous les
étrangers de passage, d'y ériger des gi-
bets [fiercas) un pilori (peyronum) et les
autres signes du droit de vie et de mort ;
réserve expresse étant faite de l'hommage
lui roi René et à ses successeurs dans les
difs comtés de Provence et de Forcal-
quier.
Un autre acte des mêmes archives à la
date du 9 décembre 1474, donne m exten^O'
i'hommagerendupar nobles hommes Elzéar
îean et Louis de Rochas, f>our la cosei-
gneurie d'Aiglun, devant les portes de
xm-3
N«975
L'INTERMEDIAIRE
115
l'église Sainte-Marthe à Tarascon —
Chacun d'eux jure fidéUté et soumission
au comte de Provence, promet de ne
jamais révéler le secretde ses contide.ces
et s'engaf?je à lui donner un bon et utile
conseil quand le très haut le iui- inspirera
[liubil boniirii ci utile consiliiuii prout sibi
altissimus admin istrahit) .
Je serai reconnaissant à mes érudits
confrères de me dire s'ils ont vu ailleurs
cette belle formule qui caractérise si bien
les rapports existant, à l'époque fcodak-,
entre le suzerain et les vassaux i^eiuils-
lîommes, Aka.
Légion d'honneur (Le& effectifs
•de ia). — Je désirerais connaître, de
source sûre, les effectifs actuels de la
Légion d'honneur.
J'ai trouvé, dans des publications di-
verses, que j avais pourtant lieu de croire
bien informées, des différences tellement
effarantes queje n'espère plus qu'en notre
Intennédiatre.
Merci d'avance aux obligeants collè-
gues qui voudront bien me répondre.
L. Baillet.
Armoiries à déterminer : d'nzur
l\ la coupe d'or. — Fourrait-on dire à
qui appartenaient les armoiries suivantes :
d'a:(ur à la coupe (ou cal/ce) a or, accoui-
pagni'e en chef de deux étoiles et eu pointe
d'tine roue ; le tout du même ?
D'où était originaire la famille en ques-
tion ? — En existe-t-il une généalogie,
et où ? Brondineuf.
La suscription des enveloppes.
• — On commence à adopter une nouvelle
mode de suscription comme plus ration-
nelle : le nom du pays est en tête et
celui du destinataire en queue. Sait-on si
cette mode se répand et qui en est le pro
moteur ? B.
Cartes postales illustrées tim-
brées. — On sait queles collectionneurs
de cartes postales recherchent surtout
celles qui portent des timbres de la poste.
Depuis quelque temps les marchands de
cartes postales en vendent de grandes
quantités qu'ils prétendent tombées en
rebut à la poste. La poste vend-elle les
cartes illutrées tombées en rebut ? ou
-- 116
bien, plutôt, les marchands n'y appli-
quent ils pas des timbres faux ?
CÉSAR BlROTTEAU.
Etymoîo.'ùe des noms do Joyeuse
et Durandale. — D'où vientJoyeur,e, nom
de l'épée des preux de Charlemagne,avec
Durandale. Nous connaissons le sens de
i)urandal, castellitin et virtus mea Dens : de
dur-and-al Mais quel est le sens de
Joyeuse ? Ne serait-ce pas le même que
celui de Montjoye Saint-Denis ! A/on yo
die. Mon Dieu aide, Dcvs in adjuiorium
isijun: inla.uc (en vieux fran.çais : Monjo
aïx !). D' Bougon.
Ghislaine. — Encore un prénom
féminin mal défini dans son orthographe
et même dans sa prononciation, j'ai vu
écrire Ghislaine, G\vslaine, Guillaine,
et entendu prononcer y/y et Gui —
Je serai curieux de connaître la leçon la
plus rationnelle, question que je pose aux
intermédiairistes informés, en particulier
à M. le D' Bougon qui s'est fait une
savante spécialité de l'étude des noms
propres — Japhet.
Cardinal Octave d'Aquaviva. —
Je désirerais connaître les armes de ce
lé^-at du pape Clément Vill.
Robert Geral.
Epitapbe de Descartes. — Pourrait-
on me donner le texte de l'épitaphe de
Descartes en vers français par M. de
Fieubet ? Bibl. Mac.
Jacques de Tourreil tt sa descen-
dance. — Le traducteur Jacques de
Tourreil, l'un des Quarante, né en 1656,
mort en 171Ç, a-t-il laissé une descen-
dance, et quelle est-elle? Le nom est-il
encore porté ?
Un M. de Tourreil, qui a fait imprimer
à Tours, il y 3 quelques années, un ou-
vrage sur la religion fusioniènne, appar-
tiendrait-!! à la famille? Bibl. Mac.
A.Dumas fils et
— Dans un article qu
faiblesses des grands
i"' juillet 1902), le
gnault écrit : «... Ain
drc Dumas fils, -Goun
produisirent des chefs
tie des asiles. »
Gounod internés
i a pour titre : Les
hommes {La Revue,
docteur Félix Re-
si le Tasse, Alexan-
od. Auguste Comte
-d'œuvre à leur sor-
bES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 Juillei iQOi.
117
118
Le cas d'Auguste Comte est connu de
tout le monde. Mais Dumas fils et Gou-
noJ ?
Ne pourraît-on pas, sans nuire à la
mémoire de ces génies et sans froisser
leurs descendants, souhaiter quelques
détails sur le lieu, l'époque et les causes
de leur internement ?
L. Baili.et.
Famille Cabanellas. — Je serais
heureux de savoir quel a été le berceau
de cette famille et d'où elle est originaire,
quelles alliances elle a contractées récem-
ment et par qui elle est aujourd'hui repré-
sentée. J'ai connu vers 1885 un Caba-
nellas qui doit, si je suis bien informé,
vivre encore.
11 avait une fille dont j'ai oublié le
nom, mariée et mère alors de trois filles,
je serais obligé au confrère en intermé-
diairismo qui me dirait qui elles ont
épousé et où en est présentement cette
famille. 11 va sans dire que je ne demande
ici que des noms et des dates et que l'en-
quête que je poursuis n'a qu'un but : celui
de compléter quelques notes que j'ai
rassemblées pour consacrer à cette famille
une notice dans un dictionnaire que je
prépare. G.
Une aventure du chancelier Du-
prat. — Mercier, dans son Tableau de
Paris rappelle une nocturne aventure
du futur chancelier Duprat qui, d'après
lui, expliquerait son élévation rapide
mieux encore que son titre d'ancien gou-
verneur du duc d'Angoulème.
Rencontrant son élève se dirigeant su-
brepticement vers la chambre de lajeune
reine, il l'aurait retenu par ces belles pa-
roles : Malheureux ! vous allie i vous dé-
trôner, allusion à une grossesse que le
vieux roi ne pouvait obtenir.
Cette anecdote ne déparerait point
l'histoire de François i"", et Marie d'An-
gleterre ne s'est pas toujours montrée
inabordable. Se non è vero.. .
Mais où Mercier a-t-il rencontré ce
plaisant récit de nous inconnu jusqu'à
ce jour ■? Lkda.
Romanciers de la vallée du Loir.
'-- duels sont les romans et nouvelles
étjiits au x!x«' siècle dont la scène se passe
dans la vallée du Loir ? Plusieurs
tels que Rouget le Braconnier , La petite
Duchesse, nous sont connus. Pourrait-on
en citer d'autres ?
L. C. de la M.
Le couvre-feu. — Dans plusieurs
villes, à St-Malo, à la Flèche, le couvre-
feu existe encore ; son origine est-elle bien
établie ! D'autres villes ont-elles conservé
cet usage du ^ bon vieux temps » ?
L. C. de la M.
Gil-
Bernadette et le poète
bert. -— Une légende propagée par
les Souvenirs (^d'ailleurs apocryphes) de
la marquise de Créqui. représente Berna-
dotte comme ayant été l'ami et le léga-
taire du poète Gilbert mort en 1780. Q.u'y
a-til de vrai ? C. D. P. '
Sous la tyrannie. — Si le roman
d'Augustin Filon qui porte ce titre est un
livre a clef, un de nos aimables collabo-
rateurs peut-il me dire quels sont les per-
sonnages visés ?
Théophile Gonse.
Bibliographie et Iconographie
de l'affaire Dreyfus. — Existe-t-il une
bibliographie des nombreuses publications
faites pour et contre le trop célèbre capi-
taine ? A-t-on relevé également la
liste des portraits, scènes et caricatures
concernant la même aftaire ?
P. PONSIN.
Ecrivain principal. — Dans les
Etats de la Marine pour les années 1783
à 1790, dans lesquels je faisais dernière-
ment quelques recherches, j'ai rencontré
plusieurs fois cette qualification :
« Ecrivain de la marine...»
« Ecrivain principal de la marine... >»
Quelle était cette charge ? Pourrait-on
me dire à quoi elle répond aujourd'hui ?
Tous autres renseignements seront reçus
avec reconnaissance. Bouzonville.
Léopold de BaulUemont. — Nous
possédons un opuscule, intitulé Eloge fu-
nèbre de Paul Antoine Léopold de Bauf'
freivoiif Courtenav, par C* de la 2* O' A*,
élève de rhétorique au séminaire de Saint*
Stanislas,
N'97=
L'Intermédiaire
1 IÇ)
120
Cet éloge fut imprimé en 1843, le
jeune Léopold de Bauffremont était mort
à Bastia en 1841.
Qiiel est l'auteur de cet éloge ?
FlRMIN.
Au musée du Louvre. — Il y a
quelques mois, un de nos amis signalait
au Mmisîre et au directeur des Beaux-
Arts l'incurie dont avaient fait preuve les
organisateurs du Musée du mobilier en
plaçant des vases et des statues, plusieurs
avec un socle en bronze et d'un poids
considérable, au beau milieu du marbre,
de consoles ou de tables anciennes, déli-
cats chefs-d'œuvre de Boulle et de ses
rivaux. Jamais un amateur n'oserait
mettre un socle pesant sur un marbre an-
cien, sans interposer un carré de velours.
Au Louvre, on ne se gène pas. On se
gène si peu que nous avons repassé au
iMusée du mobilier le .er juillet et que
malgré les avis de MM. Leygues et Rou-
jon, rien n'a été cb.angé.Les socles conti-
nuent à rayer les marbres précieux et
les incomparables marqueteries.
Puisque nous sommes au Louvre, dans
ce merveilleux Musée qu'on n'apprécie
dignement qu'en revenant de visiter les
musées étrangers, pourquoi la toile de
Jacob jordaens, n° 2016, le portrait de
l'amiral Ruyter, porte-t-elle l'indication
banale de « portrait d'homme ? »
M. P.
Le jeu de boucbon, jeu de galo-
ches. — Pourquoi Alphonse Daudet
iiomme-t-il le jeu de bouchons, jeu de
galoches. Alphonse Daudet emploie indif
leiemment les deux expressions et il dit
que ce jeu a éle importé à Paris pendant
la guerre par les mobiles bretonsPfe serai
bien reconnaissant à qui pourra éclairer la
question .
F. A.
Un crayon d'Ingre?. — L'un des
meilleurs groupes au crayon d'iiigri.?
est sans contredit la famille Stamaty lait
à Rome en 18 18. Ce crayon est actuelle-
ment dans la coîleciion artistique du pein-
tre Bonnat,
Un confrère artiste voudrait-il me re-
tracer l'historique de cette œuvre et
dite ce qu'en a pensé la critique ?
Spyridon,
Baron beaf. -- Dans les grands
banquets officiels en Angleterre on voit
souvent figurer une énorme pièce de
Bai on Beaf. Depuis quelque temps, sur
les menus du continent, on rencontre fré-
quemment aussi la mention : Bai on de
veau., baron d'aoncau. Quelleest la partie
de l'animal à laquelle l'on donne ce nom ?
Et quelle estl'originedecettedénomina-
tion ? E. T.
Un répertoire national. — Ne se-
rait-il pas bon et excessivement utile de
créer un répertoire général des noms de
tous les Français, et des étrangers a}'ant
habité la France, qui ont laissé, à un ti-
tre quelconque, une trace dans l'histoire
nationale, provinciale ou communale,
dans celle des sciences, des arts et mé-
tiers, des tribunaux, etc., etc.
L'Etat ne pourrait-il faire établir un
fichier général, lequel ne nécessiterait pas
un local trop considérable, pour contenir
des fiches, établies par ses soins dans un
modèle uniforme, lesquelles ne contien-
dra ent qu'un nom, une date et unesource
à consulter. Un petit bulletin mensuel
serait suffisant pour faire connaître aux
nombreuses personnes qui s'occupent mo-
destement, à Paris et en province, de
travaux d'érudition, les travaux encours;
et pour empêcher ceux qui se feraient un
plaisir et un devoir de contribuer gratui-
tement à la confection de ce répertoire,
de travailler sur le même objet. Ceux-là
seraient nombreux, et comme toute peine
mérite salaire on pourrait délivrer à ceux
dont la collaboration aurait éié impor-
tante et constante, le titre de correspon-
dants du ministère de l'instruction publi-
que. Peut-être même en pourrait-on
nommer quelques-uns officiers d'académie;
tantdegenslesont pourbienmoinsquecela!
De nos jours, les ouvrages historiques
sont généralement pourvus d'une table
des noms cités ; pour ceux-là. la besogne
est aux trois quarts faite, pour les ouvra.-
g- s anciens, il y aurait à en faire le dé-
pouillement ; puis celui des dictionnaires,
des mémoires, des travaux des sociétés
savantes, des annuaires, des archives. etc.
N'est ce pas là un projet qui pourrait
intéresser les sociétés savantes et tout
particulièrement le comité des travaux
historiques ? Q.u*en pensent nos confrères
intermédiairistes ? J.-C. Wigg,
DBS CHERCHEURS Et CURIEUX
50 juillet 1909
«*«tà>»y^»*<wV_«»->v,-yw'.ta^j*cii'»Jt-» I 2 i
122 •*'■ " -
îléponôes
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des infonnations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
L'emplacement de la guillotine
en 1793 (T. G., 408; XLV) — « Tout
le monde >* n'écrit pas et ne répète pas,
comme le dit M. Cordier : que l'exécution
de Louis XVI a eu lieu au centre de la
place de la Révolution, actuellement de
la Concorde.
Toute personne ayant eu la curiosité
de ces détails révolutionnaires sait qu'il
n'en est rien et que M. Cordier commei
lui-même une erreur, quand il nous mon-
tre la guillotine dressée pour le supplice
du Roi, à la seule place possible, entre les
deux groupes de Marly.
Il y avait si bien place pour l'échafaud
partout ailleurs, qu'il n'a jamais été là.
Après avoir fonctionné à la place du Car-
rousel pour les crimes, ou soi-disant
tels politiques, et à la place de Grève,
pour les crimes de droit commun, le 21
janvier, pour la première fois, la guillo-
tine fut transportée à la pUice de la Révo-
lution, non pas, comme ledit M. Cordier,
entre les groupes vulgairement appelés :
si — de Marly — >- — c'est-à-dire ceux
de Coustou, par l'excellente raison qu'à
cette date ils étaient encore à l'abreu-
voir de Marly, d'où ils ne furent trans-
portés à l'entrée des Champs-Elysées
que sous le Directoire : mais entre
cette avenue, alors plus étroite, et le pié-
destal de la statue de la Liberté, qui avait
remplacé celle de Louis XV au centre de
la Place ; et beaucoup plus près de ce pié-
destal que de l'entrée des Champs Elysées,
pour ne pas gêner la circulation.
C'est là que fut exécuté Louis XVI.
, Après celte exécution, la guillotine re-
tournaplace du Carrousel jusqu'en mai 93,
où la Convention, installée aux Tuileries,
se déroba à ce fâcheux voisinage en l'ex-
pédiant à la place de la Révolution.
Là. elle fut successivement établie en-
tre la statue de la Liberté et le débouché
de la rue Rox'ale. — Puis, ai nord de la
place, du côté de la rue de la bonne Morue
(présentement Boissy d'Anglas). — Puis
à l'est, du côté de la rue Saint-Florentin-
Le sol trempé de sang, malgré le sable
qu'on y versait après chaque exécution,
exigeant un déplacement fréquent
Enfin on l'installa entre la statue de la
Liberté et le Pont tournant des Tuileries.
C'est là que furent exécutés, la Reine
d'abord, puis tous les condamnés, jus-
qu'à la fête de l'Etre suprême, pour la-
quelle l'échafaud supprimé place de la Ré-
volution fut transporté à la place de la
Bastille, puis à la barrière du Trône-ren-
versé. Il ne fut rétabli en face des Tuile-
ries que pour l'exécution de Robespierre
et des vaincus de Thermidor.
M. Cordier, pour le supplice du Roi et
de la Reine, n'a qu'à jeter un coup d'oeil
sur les gravures très exactes de Monnet,
il y verra pour l'exécution de Marie-An-
toinette deux groupes de Marly. non pas
à l'entrée des Champs-Elysées, mais à
celle des Tuileries.
Ce sont les chevaux ailés de Coyzevox
qui, sous Louis XIV, dominaient l'abreu-
voir de Marly. Lors de l'établissement de
la place Louis XV, ils furent transportés
au Pont tournant des Tuileries, où ils
sont encore et remplacés à Marly par ceux
de Coustou.
De sorte qu'il n'y a pas deux chevaux
de Marly, place de la Concorde, mais
quatre. Erasmus.
Dans son ouvrage. La Guillotine pen-
dant la Révolution, d'après des documents
inédits tirés des archives de l'Etat, M G.
Lenôtre consacre aux Emplacements dj
V cchafaud, un chapitre qui pourrait être
complété.
Il me souvient (si je n'étais à la cam-
pagne, je le vérifierais) qu'on a recueilli à
Carnavalet, il y a une dizaine d'années, un
plan de la place de la Révolution, le jour
de Texécution de Louis XVI — plan natu-
rellement contemporain et manuscrit —
qui indique exactement l'endroit où la
Guillotine se trouvait ce jour-là; car ce fut
un instrument excessivement nomade.
Sur la guillotine qui trancha la tète de
Lo:-.is XVI -— qu'on me permette cette
parenthèse — M. G. Lenôtre émet cette
opinion, d'ailleurs non appu3'éo, il en
convient, sur des références sérieuses,
qu'elle serait à la Guyane, et qu'elle fonc-
N* 975.
L'iNTBRMBOIAIRg
15)
124
tionnerait encore. C'est bien difficile à
prouver. D'autre part, on a dit quelle
était au musée Tussaud.
J'ai écrit en 1893 à ce musée et j'ai reçu
la réponse suivante :
Madame Tussaud ft sons limited
The exhibition
Marylebone Road N. W.
London
25 ad november 1893
Dear Sir,
The knife, lunette and chopper me hâve in
the Exhibition are wilhout the slightcbt
doubt the genuine ones used at the exécution
of Louis the i6th, Marie-Antoinette, princess
EIizabeth,etc.
I, Will ty and abtain for you the date of
their purchase and ail the particulars I can
relative to them.
I am, yours truly, John Tussaud.
Ainsi, le musée Tussaud affirme qu'il
n'y a pas de doute : que le couteau, la
lunette, le billot, qu'il possède ont servi
aux exécutions du roi, de la reine, etc.
Je n'ai pas reçu les renseignements
plus précis qui m'étaient promis, et j'i-
gtiore ce que mon correspondant enten-
dait par billot. G.
Sceau moyen âge à déterminer
(XLV ; XLVl, 20). — Santerre ou Senne-
terre ne se disent pas si«^terra mais sana-
terr^, en latin du moyen âge ; de sorte
que si c'était Santerre ou Senneterre, ce
serait sanœterrœ au génitif, et non sine
terra à l'ablatif.
De plus, il ne s'agit pas de Lohis, mais
de Johis. En effet la lettre L de mi/itis
nous fait voir que le jambage du bas de
cette lettre est beaucoup plus allongé ; de
plus, la lettre J ici n'est pas douteuse, car
on écrivait le J de diverses manières, à
cette époque, où on le remplaçait même
parfois par la lettre 1. Tout au plus pour-
rait-on dire que c'est un] à queue ren-
versée ; mais il faut remarquer que c'est
un sceau anglais, et par suite un J anglais
qui peut se faire ainsi.
Nous profiterons de la circonstance,
pour relever une petite coquille du typo-
graphe. Au lieu de lire « Sohis, c'est l'an-
glais Sohn », il faut lire : Johis, c'est
l'anglais John. 11 n'y a pas Tombre d'un
doute. D' Bougon.
*
Ce sceau peut être décrit de la façon
suivante : de... à deux bars oit paissons
affrontés de..., accompagnés de trois ann*'
Jets de..., posés deux et un. Légende : Si-
gilliim Johannis Sine Terra. 11 est certaine-
ment postérieur au xiii* siècle et ne peut
être par conséquent celui de Jean sans
Terre, roi d'Angleterre, qui régnait de
1 199 à 1216. Il n'est pas non plus celui
de la famille de Senneterre ou Saint Nec-
taire dont les armes sont d'apir à cinq fu-
sées accolées d'argent, en Jasce. Il est évi-
demment antérieur aux compagnies d'or-
donnances instituées par Charles Vil, de
l'époque où la chevalerie était encore en
honneur, c'est-à-dire de la fin du xiv' siè-
cle ou plutôt, si je ne me trompe, du com-
mencement du XV'. 11 appartient selon
toute probabilité à une famille de Cham-
pagne et de Bourbonnais, qui a dû s'étein-
dre au xV siècle et sur laquelle j'ai trouvé
les documents suivants :
1 004. Bertrandus Sine Terra figure par mi les
témoins d'une charte de Hugues, comte dé
Troyes, en faveur du prieuré de N.-D. de
Sermaise.
(Arch. Nat. Y. 201. n° 61).
Teulet, dans ses Layettes du Trésor des
chartes, I, p. 30-31, met en doute, avec preu-
ves à l'appui, l'authenticité de cette charte
dont il donne le texte. Cependant en 1108,
Bertrand Sans Terre, le même probable-
ment que le précédent, souscrivit la ciiarte
par laquelle le comte Thibaut, fils du comte
Etienne, confirma à l'abbaye de Molesmc
la donation de Rumilly faite par son oncle
Hugues, comte de Champagne, fils du
comte Thibaut.
{Archives de V abbaye de Molesme. Dom
Villevieille, Trésor généalogique. Bib. Nat.
mst français 31965, fol 46verso.)
Guillaume et Hugues Sans Terre (Sine
Terra), damoiseaux rendent aveu au duc de
fïourbon, le premier en 1350, pour la mai-
son des granges de Veure ou Vévre, do-
maine, bois, garenne, cens, acquis delà
dame de Veure ou Vévre ; le second, eu
n=io, 1357, pour l'hôtel, domaine, cens et
tailles de la Colombe.
(Béthencourt. Noms Féodaux, au mot
sans Terre). Les originaux de ces docu-
ments indiqués par Béthencourt se trou-
vent aux Archives Nationales, dans la
série P.
Le mardi de la fête de Saint-Vincent
1360, Guillaume Sans Terre (5/«^ Terra),ï\\s
de feu Hugonin Sans Terre, damoiseau,
vend à Hugonin Bonafou, fils de feu
Etienne Bonafou, damoiseau, seigneur de
rEspine,un3 pièce de terre située à Agonge
en Bovjrbonnais.
^^• 975.
125
L'INTERMÉDIAIRE
126
(Bibl. Nat. Carrés de d'Ho:^ier 57, 2 fol.
160).
Méry SansTerre est inscrit commeécuyer
sur le rôle de la montre de Mathieu de Ma-
nbourc, écuyer, et de 13 autres écuyers de
sa compagnie, passée à Villeneuve-les-Avi-
gnon, le 29 avril 1420.
Bibl Nat. Coll. Clairambault, 70, p.
5468). Th. Courtaux.
*
Ainsi que je l'ai fait savoir précé-
demment, sans que V Intermédiaire l'ait
mentionné, il me parait que la légende de
ce sceau S, lOBIS. SINE TERRA. MILITIS
est pour SIGILLVM lACOBlS. SINE.
TERRA. MILITIS.
Soit en français : sceau de Jacques San-
terre ou de Senneterre chevalier.
Jacques, il est vrai, doit être traduit en
latin par Jacobus dont le génitif est par
suite Jacobi et nonjacobis, mais les gra-
veurs de cette époque ont fait plus d'une
incorrection de ce genre.
Il est de toute évidence qu'on ne peut
lire ni LOYIS ni LOHIS et encore moins
SOHIS
Maintenant, il est de la dernière invrai-
semblance de vouloir faire de celui pour
qui ce sceau a été gravé un fils de roi
d'Angleterre. Ni la légende ni les armes
ne se prêtent à cette interprétation émi-
nemment fantaisiste. Ce Jacques Santerre
ou de Senneterre, appartenait sans doute
à la même famille que Jacques de Senne-
terre, chevalier de l'ordre du Roi,
seigneur de Groslièrcs, St-Victor, Bri-
non, Sancergues et Roche, qui, en 1598,
rend hommage au duc de Nevers pour la
seigneurie de la Marche dépendant de
cellede Roche. (Inv. de l'abbé de Ma-
rolles). T.
*
Tout d'abord je me demande comment
on peut lire sohis ou lohis : il y a S (6"/-
gillum) lOHis (Jo/iannis).
Ce sceau appartient vraisemblablement
à un chevalier desmaisonsde Sainte-Terre,
ou Sennecterre. Les Sennecterre portaient
bien : d'azur à j fusées d'argent, maison
sait que dans le moyen âge des cadets
mettaient sur leurs écus parfois des armes
autres que celles de leurs aînés.
Oroel.
Armoiries à un arbre de., (XLV ;
XLVI, 21). — La famille belge de
GERLACHE porte : parti an i d'argent à
l'arbre de sinople ; an 2 d'argent à V aigle de
sable becquée^ languée et menibrée de gueu-
les ; empièbant un bâton olésc de gueules .
E. T.
Attribution d'armo'ries : d'argent
àraigle déployé:? (XLVI, 1 1). — Notre
honorable confrère Caivi dit bien dans sa
question : d'aroeni à /'aigle éployée, mais
il ajoute : à deux têles ; ce qui, en blason
est un pléonasme.
L'aigle àdeux têtes, c'est l'aigle éployée,
les ailes étendues.
Quand il n'y a qu'une tête, on dit sim-
plement : à l'aigle de... et toujours sous-
entendu les ailes étendiiL's ; quand les ailes
sont abaissées, on dit : an vol abaisse de...
Ajoutons, ce qui est inutile ici, mais sou-
vent oublié, qu'en héraldique, l'aigle est
toujours au féminin.
Tu te rappelleras futur Césnr romain
Que je t'ai vu petit et cliétif dans ma main
Et que si je pressais cette main trop loyale
j'écraserais dans l'œuf ton aigle impérinle.
(Hernani).
Victor Hugo, qui avait des prétentions
nobiliaires, avait étudié son blason.
V''' DE Ch.
Armoiries de provinces et de
r Ar^jou (XLV). ~ Les voici d'après un
Tr.nté de Géographie paru vers 1686 et
dont j'ignore l'auteur.
Normandie. — De gueules à deux léo-
pards d^or, armés et lampassés da^nr.
Maine. — Semé de France â la bordure
de gueules brisé au franc canton de pourpre
au lion d'argent
Touiaine. — De gueules à trois tours cré-
nelées d'argent, au chef de France.
Poitou. — De gueules à cinq touis d'or
en sautoir maçonnées de sable .
Angoumois. De France, brisé d'un
bâton d'or péry en bande .
Samtonge. — De gueules au pont d'ar-
gent: chargé de quatre tours de racme au chef
de France.
Anjou. — De France à la bordure de
gueules.
Languedoc. — De
vuidée et pommelée d'or.
gueules à
la croix
U Charbonnier.
DES CHERCHEURS E f CURIEUX
30 juillet 1902
127 —
1 28
Armoiries à déterminer : d'azur à
deux lions couronnés (XLV). — Je
remercie beaucoup l'aimable collaborateur
Oroel de sa réponse.
Les armoiries étant sur un plat de
Moustier, il est assez difficile d'en déter-
miner les métaux. Il se peut même que
les lions soient des léopards armés et
lampassés;leur têteeatde face; mais sûre-
ment la couronne est ducale.
Je serais bien reconnaissante d'avoir
d'autres renseignements. B. de C.
Devises héraldiques les plus or-
gueilleuses (XLIV; XLV; XLVI, 21)-
— « Le roi me nomme de GERLA CHE »
E. T.
Inscription des cadrans solaires
(T. G., 158). — Incription du cadran
solaire placé aud--us de la porte d'en-
trée de l'hôpital de La Rochefoucauld
(Charente), fondé en 1685 par Hérault de
Gourville, secrétaire du célèbre auteur
dits Maximes. çX desservi par les religieuses
de Sainte-Marthe:
Solis fervor extra, caiicatis intra.
D^ VlGEN.
Devises d'horloges publiques
(XLVI, 12) — Il me semble presque su-
perflu de signaler celle de l'horloge du
Palais de Justice à Paris :
Machina qiiœ tain juste hissex dividit ho-
ras[Jiisticiam servaretnonet, legesque tiieri.
A. Cordes.
De la compétence officielle des
notaires en matière p léogra-
phique (XLVI, 12 ). — Je crains que M.
Cz. ne fasse erreur en disant qu'un notai-
re ayant à « délivrer à un tiers une expé-
dition de documents enlevés à son étude,
fait la copie et la remet légalisée ». Il s'a-
git de documents déposés aux archives
départementales. Les copies de documents
déposés en ces lieux ne peuvent être déli-
vrés que par les archivistes, contre un
prix réglementaire, etc .
En revanche, j'ai entendu affirmer que
les archivistes paléographes, préposés au
Département des manuscrits à la Bibliothè-
que nationale, n'avaient pas le droit de
délivrer des copies, que seuls les notaires
de Paris avaient pouvoir de faire et le droit
de prendre des copies authentiques des
manuscrits déposés dans ce local.
La Coussière.
La question posée par l'honorable cor-
respondant de \ Intermèdiaiie comporte à
la fois une réponse et une remarque.
Voici d'abord la réponse. Les notaires
n'ont jamais besoin, il est même impossi-
ble qu'ils aient besoin, pour la rédaction
de leurs actes ou la gestion des intérêts de
leurs clients, de se reporter aux minutes
ayant plus d'un siècle de date ; à part les
contrats de vente, presque tous les actes
notariés sont indépendants de tous autres
actes antérieurs ;pour les ventes, l'établis-
sement d'origine de propriété relie bien
l'acte le plus récent à l'acte le plus
ancien ; mais cette origine s'établit sur
le contrat immédiatement antérieur, sans
que jamais on se reporte aux minutes
même, procédé dont j'ai, d'ailleurs, autre-
fois montré les inconvénients La preuve
de l'inutilité pour les notaires de leurs
vieilles archives est fournie par l'état
matériel, plutôt défectueux, dans lequel
se trouvent les minutiers ; si l'on avait
couramment et pratiquement besoin des
anciennes minutes, on ne pourrait les
loger comme on fait aujourd'hui ; il fau-
drait également prendre tous les réper-
toires, refaire ceux qui ont disparu et en
rédiger pour la portion du minutier pour
laquelle il n'en a jamais existé.
Si toutefois, par hasard, il faut recourir
à un très ancien acte, — et si, par bonheur,
on le retrouve — on fait appel, pour en
faire une copie, à la compétence d'un
archiviste diplômé du gouvernement
A défaut des notaires, des particuliers
peuvent désirer une expédition d acte
ancien ; divers cas peuvent se produire,
qu'il convient de distinguer. S'agit-il d'un
« ayant droit », à l'occasion d'une u affaire
en cours » ? on rentre dans le cas précé-
dent, recherche de l'acte et intervention
d'un archiviste ; mais le fait est des plus
rares ; la presque totalité des demandes a
pour objet une documentation à titre per-
sonnel ou dans un but historique ; ici une
expédition ne peut être délivrée qu'aux
personnes établissant qu'elles représentent
l'une des parties intervenant dans l'acte ;
cette justification fournie on rentre encore
dans le premier cas ; dans l'hypothèse con-
trairCj le demandeur se trouve dans l'ai-
IN 97=i
L'iNTERMHDiAlKb
129
130
ternative suivante : ou le notaire auquel
il est amené à s'adresser, est un homme
dont la largeur de vues lui permet de
franchir les limites du domaine stricte-
ment professionnel et dont le sens com-
mercial lui^fait entrevoir dans le solliciteur
d'aujourd'hui , un client éventuel de
demain, et la communication est accordée,
le demandeur faisant son affaire person-
nelle de la lecture et de la copie du docu-
ment ; ou bien on rencontre un notaire
qui entend se retrancher rigoureusement
derrière les présentions de la loi de ven-
tôse en XI, et l'on essuie un refus ; il est
juste de reconnaître que les fins de non-
recevoir se produisent très rarement ;
encore, le cas échéant, ne sont-elles pas,
comme il semblerait, la manifestation
d'une intelligence bornée ou celle d'une
complaisance épuisée ; elles constituent
au contraire, du moins dans l'esprit du
notaire intéressé, la suprême habileté
qui permet de dissimuler l'état lamenta-
ble du minutier et ses lacunes plus ou
moins importantes.
La remarque qu'appelle la question po-
sée, est qu'il n'existe pas à Paris de dépôt
central des vieilles archives des notaires
de la Seine, comme le croit le correspon-
dant de Y Intermédiaire.
La faute en incombe — je ne dis pas
aux notaires parisiens, — mais à la cham-
bre des notaires, ce qui, en l'espèce, est
tout différent ; celle-ci, en effet, il y a peu
de temps encore, a repoussé l'offre qui
lui était faite de créer ce dépôt central ;
vainement avait-on entouré cette offre de
toutes les garanties imaginables, s'effor-
çant d'aller au-devant de tous les désirs,
de toutes les objections, de toutes les
appréhensions comme de tous les préju-
gés ; on se heurta à un parti-pris irreduc
tible de n'apporter aucune amélioration à
la situation actuelle. La tentative, pour-
tant, je l'ai dit déjà, n'aura pas été inutile ;
jusqu'alors, la chambre des notaires pou-
vait prétendre que ses membres n'avaient
pas les moyens de conserver convenable-
ment leurs vieilles archives, n'ayant ni
local suffisant, ni personnel compétent ;
depuis qu'on lui a offert l'un et l'autre
et qu'elle n'a voulu accepter ni l'un ni
l'autre, la question a pris un autre aspect
et s'est précisée ; la déraisonnable
obstination de l'honorable compagnie a
prouvé l'inéluctable nécessité d'une loi
qui désaisisse les notaires de la portion
de leurs archives antérieure à 1790, et
qui proclame le principe de la communi-
cation de ces archives, au titre historique,
dans les formes et sous les conditions pré-
vues par les règlements déjà en vigueur
concernant les dépôts d'archives publi-
ques. Il est actuellement au Sénat un pro-
jet de loi, dû à l'initiative parlementaire,
précisément relatif aux vieilles minutes
des notaires, et qui a déjà bénéficié de
la prise en considération ; je persiste à
croire que les auteurs de ce projet ont
commis une erreur en n'inscrivant pas
dans leur texte l'obligation du désaisisse-
ment et en se bornant à en donner aux
notaires la simple faculté ; ils ont, en outre,
omis de proclamer le principe de la
communication au titre historique ; il est
du devoir du gouvernement de s'intéres-
ser à ce projet, de prêter à ses auteurs un
concours loyal et d'inviter le Parlement
à adopter une mesure plus efficace que
celle qui lui est actuellement proposée.
11 y a là une œuvre digne de tenter un
garde des sceaux désireux de laisser une
trace de son passage à la chancellerie ;
mais pour aboutir, le ministre devrait se
garder de subir l'influence de ses bureaux,
où l'on cultive la plaisanterie au-delà des
limites permises ; il devrait, d'autre part,
demander l'avis du Conseil d'Etat sur la
question suivante : le notariat de l'ancien
régime a-t-il été compris au nombre des
institutions supprimées par les lois révo-
lutionnaires ?les archives des institutions
supprimées sont-elles devenues propriété
nationale ? les archives antérieures à 1790
existant dans les études de notaire sont-
elles, par suite, la propriété de l'Etat ? Com-
ment expliquer autrement la présence d'ar-
chives notariales en dehors des études,
dans les archives départementales et, a Paris
aux Archives nationales ? Une réponse
affirmative du Conseil d'Etat simplifierait
beaucoup la question.
Il conviendrait, en outre, de suivre la
chambre des notaires de la Seine sur le
terrain de discussion et de résistance
qu'elle a elle-même choisi ; il est excellent,
la chambre prétend s'en tenir aux dispo-
sitions de la loi de ventôse an XI ; c'est
prétendre qu'elle en observe les prescrip-
tions ; elle aurait dès lors mauvaise grâce
à protester si le ministre de la justice
manifestait la curiosité de se rendre
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 juillet 190a.
,3,
compte de la situation réelle des minutiers,
au point de vue du local, d; l'état maté-
riel des documents, de leur classement,
de leur numérotage, des répertoires, etc;
des archivistes, prêtés au ministre de la
justice par son collègue de l'Instruction
publique, inspecteraient chaque minutier,
(ce qui n'implique la lecture d'aucune
minute, il convient de le bien noter ) et
rédigeraient un rapport qui, inséré à
V Officiel, mettrait à la disposition de tous
le document indispensable pour passer du
domaine des divagations théoriques dans
celui des résolutions pratiques.
Le garde des sceaux actuel, l'honora-
ble M. Vallé, qui a peut-être personnel-
lement quelque raison de penser que le
notariat n'est ni à l'abri de toute critique,
ni au-dessus de toute réforme, a là une
belle occasion de rendre un signalé servi
ce à l'érudition française ; qu'il sache
bien que la situation des archives nota-
riales est identique à celle des archives du
ministère de la marine lorsque Flammer-
mont entreprit, pour les sauver, une
campagne restée fameuse, et dont le
succès vint malencontreusement tarir l'une
des sources les plus appréciées du com-
merce des autographes.
ErN. CoYECdUE.
Mirambeau (Charente-Inférieure)
(XLV ; XLVIjô).— Sur lVlirambeau,chet-
lieu de canton de la Charente-Inférieure,
on consultera le livre de Va\ngutt,Blîi(^es
historiques sur l'arrondissement de Jon:^ac
(Jonzac Ollier. 1864-8°). L'église est
mentionnée dans une charte (xi'= siècle)
de l'abbaye de Savign\-, près de Lyon
(1062). Ilyavaitunchâteau-ibrt, remplacé
par une agréable maison de plaisance, dans
un site magnifique, d'où l'on a une vue
admirable sur les bords de Gironde.
Ce château fut acheté par le comte Du-
châtel, pair de France, dont le fils
M.Tanneguy-Duchâtel, député, a transfor-
mé cette spiendide habitation en un asile
pour les vieillards. Les anciens seigneurs
de Mirambeau ont été les vicomtes d'Au-
noy, puis les Harpedanne, de Belle-ville,
enfin une branche de la famille de Pons,
les Pons-Mirambeau ; la terre passaensuite,
au prince de Lorraine, comte de Maran
sire de Pons; voir aussi Nicolas Alain : De
Sanlorum regione et illusiribus Jarniliis.
Les armes de Mirambeau sont celles des
familles qui l'ont possédé. L. A.
♦ *
Cette seigneurie, qui avait titre de ba-
ronnie, appartenait à la fin du xvi^ siècle,
à Jacques de Pons, surnommé Calopse par
d'Aubigné en son Fœneste (Calopse était
le synonyme de Mirambeau, venant de
xk;,>; beau ojj«? apparence. On l'appelait le
baron de Mirambeau. D'Aubigné raconte
la triste aventure qui aurait permis à ce
don Quichotte saintongeois de pénétrer
dans le harem d'un sultan sans exciter la
jalousie de ce dernier.
Ce Jacques baron de Mirambeau, était
le fils de François, aussi seigneur de Mi-
rambeau, enfant illégitime de Jacques I'"''
de Pons, premier seigneur de Mirambeau
par sa femme Harpedane Belleville.
D'après les sceaux existant à la Biblio-
thèque nationale, vol. 188, 73'75. Fran-
çois, père de Jacques II, avait pour armes :
Ecartelé '.mi i^'et ^ de... à une fasce barrée
de six pièces et un lanibel pour le /*'' quar-
tier ; au 2 de... à "^ fasces de... ("Coëtivy)
et au ^ d'a:(ur de 5 fleurs de lys d'or avec
un filet en barre (pour Valois). Les armes
de Jacques l" étaient : d'argent à la fasce
bandée d'or et de gueules, avec un lambel
comme puîné : il appartenait à la bran-
che des Pons dont descendirent les Pons
la Case, d'origine bâtarde. Son fils, Fran-
çois dut, comme bâtard, barrer^Xdi fasce de
ses armes.
Jacques II, fait gentilhomme ordinaire
par Henri III en 1576, fut marié 2 fois :
il ne laissa que des filles. Sa première
femme fut Marie de la Porte et la 2=
Jeailne Bouchard Madeleine, l'une de ses
filles, héritière de Mirambeau épousa i"
Gabriel de Saint-Georges, 2° Armand d'Es-
codéca auquel advint en donation la dite
terre de Mirambeau. T.
Ulmensis (XLV). — Il s'agit proba-
blement d'Eaunes, canton de Muret, dio-
cèse de Toulouse. Vieujeu.
PontDaurat (XLVl, 2). — Pondau-
rat est une commune de l'arrondissement
de Bazas (Gironde) située sur le ruisseau
de la Bassane ; elle compte près de 600
habitants.
Les Antonins vinrent y fonder un cou-
vent au moyen âge, le fortifièrent et en
N- 975
L'INTERMEDIAIRE
133
- 134
firent une commanderie ; on en retrouve
les traces depuis le xiii^ siècle ; il était
vaste et bien situé ; les moines y vécu-
rent tranquilles jusqu'au moment des
guerres de religions ; à cette époque, le
terrible Fabas vint y mettre le feu. Le
couvent fut reconstruit quelques années
après par le P. Tliomé ; il fit refaire sur
la Bassane un pont en pierres avec une
inscription dorée, probablement tel qu'il
existait auparavant. En effet, dans les
rôles gascons de 1284, on trouve que
cette commune était appelée « Sanctus
Antonius de Ponte Deaurato » Saint-
Antoine du Pont doré. En 1776, le pape
donna le couvent aux chevaliers de Malte.
Après la Révolution une partie devint le
presbytère et l'église ; l'autre devint une
propriété bourgeoise ; en 1897 elle apjiar-
tenait à M. Becquet ; c'est un édifice de
forme carrée qui ressemble à une forte-
resse, la Bassane coule au pied des murs.
11 est possible que cette commanderie
appartînt au prieuré de Toulouse, mais
elle en était bien éloignée
Pierre Meller.
La mode dans les noms de bap-
tême (XLIV ; XLV). — J'ai entendu citer
le nom de — Aménophie — comme ayant
été porté dans le département de l'Aube
— Dans la commune de Sainte-Seine-
r Abbaye (Côte-d'Or), le nom de Seine
était fort porté autrefois et l'est encore,
mais l'usage s'en perd.
H. C. M.
D'après M. Caise, le registre baptis-
taire de Saint-Vallier, (Drôme) cite parmi
les prénomscelui da Savoyant (dcSavolt).
{Bulletin de la Société d' Archéologie de la
Diôme, i892.N° 103 et Revue Savoisienne,
XXXIIl, 1892, p. 261. Sab.
Descendance do Christophe Co-
lomb (XLV ; XLVl, 26). — Don Fer-
nando Colomb, le fondateur de la Biblio-
thèque colombine de Séville, était le fiLs
naturel du grand navigateur Ce fut aussi
son biographe, et jusqu'en 1827, époque
à lr.qu-.lle Washington Irving entreprit
d'écrire une Fie de Colomb, on ne connut
guère d autre histoii^ de l'amiral. Mais
le fils, volontairement ou non, avait omis
cinquante-six ans de la vie de s n père.
Me trouvant à Séville, j'ai fait quelques
recherches sur ces points obscurs, et j'ai
grande
publié le résultat de mes découvertes dans
le journal le Temps en août 1892, au mo
ment du 4« centenaire de la découverte
de l'Amérique.
Pour en revenir à la desc ndance de
Colomb, on peut se demander si Don Fer-
nando, en se taisant sur les cinquante-
six premières années de la vie deson père,
ne voulait pas jeter un voile sur la fuite
de Portugal, ou encore garder le silence
sur le mariage de Colomb en ce pays,
sur son veuvage, et dissimuler ainsi sa
naissance à lui, à Cordoue, fruit d'une
aventure amoureuse avec une
dame de la cour.
En 1484, lorsque Colomb vient se ré-
fugiera la Rabida, il est veuf, avec un
enfant de six ans, le petit Diego. 11 est à
la recherche d'un beau-frère qui doit ha-
biter Huelva, et à qui il veut sans doute
confier l'enfant.
La descendance de Colomb peut donc
être de deux sortes : légitime, c'est-à-
dire du côté de Diego ; illégitime c'est-
à-dire du côté de Fernando. Mais le seul
fils de Colomb dont on se soit préoccupé,
à ma connaissance, c'est Fernando, dont
on peut voir encore la curieuse sépulture
dans la cathédrale de Séville, et la longue
épitaphe où l'on rappelle ses voyages à la
suite de la cour, et la formation de sa
bibliothèque dont il fit don au chapitre.
H. Lyonnet.
Colin de Contrisson (XLV). — Les
renseignements que désire M. A. B. sont
donnés in-cxtenso dans la Monographie de
la commune de Contrisson, par M. Pru-
dhomme, insérée au t. V (3'= série)
189b des Mémoires de la Soc. des Let. Se.
et Arts de BarleDuc pp. 369-372 ; famille
Colin.
L'acte de décès et l'épitaphe de Colin,
évêque des Thermopyles, mentionnent
qu'il fut abbé commanditaire de l'abbaye
de Sultzebronn. Devignot.
Le m.arquis de Saint-Mars (XLV ;
XLVI, 30)." — Le colonel Michault de
Saint-Mars (pour lequel Saint-Mars n'est
qu'un nom de terre», reçut le titre de
baron de l'Empire et une dotation, mais
non un majorât. Il fut créé vicomte sous
la Restauration. Au tome XWdtVArmoiial
du premier Empire, par le vicomte A. Ré-
vérend, on trouve un article qui le con
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
135
136
cerne lui et sa postérité. Son frère puîné
fut créé baron personnel sous la Restau-
ration. J'ignore la date de sa mort et sa
descendance.
Un vicomte de Saint- Marc était maré-
chal de camp, secrétaire général de la
Légion d'honneur en 1819.
Y a-t-il identité de personnes des ci-
dessus avec Joseph César, vicomte de Sai)it-
Mars, mentionné par M. A. S. E? Sont-
ils tous de familles différentes ?
Les deux derniers ont-ils un autre
nom patronymique ?
A quelle famille appartient dame Pau-
line de Saint-Mars, marquise Hippolyte
de Bruc, de Montplaisir, au château de
Bruc, par Guéméné-Penfao (Loire-Infé-
rieure) ? — Quelles sont les armes de sa
famille?
Même question pour celles de :
1° Vicomte de Saint-Marc, maréchal
de camp ;
2° Joseph César, vicomte de Saint-
Mars? Cam.
*
♦ *
En 1848, le vicomte de Saint-Mars,
secrétaire général de la Légion d'hon-
neur, grand officier de l'ordre, est encore
indiqué comme résidant quai d'Orsay,
n'^ 3. Le marquis demeurait 10, rue
Royale Saint-Honoré.
J.-C. WlGG.
Les frères d'Etienne Geoffroy
Saint-Hilaire (XLV, XLVl, 83). — Les
vers publiés sont non de M. joudot — mais
de M. Oudot.
L'avocat Bruneau (XLVI, 57). —
Wo'ir Intermédiaire (T. G. p. 149 et prin-
cipalement XXI,237). P. CORDIER.
Famille de Sers (XLVI.82).— Voici
quelques notes pour aider à établir la gé-
néalogie moderne de cette famille
LouisMelchior-Armand, marquis de
Sers, décéda le 13 août 1865, au château
dePalays, à l'âge de 77 ans. Il fut marié
deux fois et entre autres enfants laissa :
1° Henri-Léopold-Charles. qui suit;
2° Henri, comte de Sers, capitaine
commandant au 7' hussards, chevalier de
la Légion d'honneur en 1856;
3° N. qui épousa Pagèze de Lavernède
et mourut en décembre 1891.
Henri-Léopold-Charles, marquis de Sers,
député^de Loir-et-Cher en 1871, mourut
30 juillet 1902.
t
avant sa femme, après 1892. Il avai
épousé N. Jougla de Paraza, fille du baron
de Paraza et de la baronne née d'Etche-
goyen. Elle mourut le 19 juillet 1895, à
l'âge de 66 ans, ne laissant qu'une fille
mariée au vicomte René de Marsay (et
non de Marsan).
Le titre de marquis est donc passé dans
une autre branche : je possède en effet la
lettre de part du décès de la marquise de
Sers, née de Sers, décédée à Toulouse, le
5 avril 1896, â l'âge de 69 ans ; elle était
sœur du comte de Sers et de la baronne
de la Page, et tante du marquis de Sers.
L'insuffisance de mes notes ne me permet
pas de rattacher cette branche à la précé-
dente. DucLos DES Erables.
Famille Allain-Targé (XLVI, 14).
— La mort de l'ancien ministre Allain-
Targé, au château de Targé, par Monso-
reau (Maine-et-Loire) répond en partie à
la question. Le père du ministre, procu-
reur général, s'appelait également Allain-
Targé. Il est probable que cette famille a
porté le nom de de Targé et a supprimé
sa particule à l'époque de la Révolution.
CÉSAR BlROTTEAU.
*
* *
Plusieurs Allain reçurent le jour à
Saumur. Le premier qui joignit à son nom
celui de Targé fut René Françoisnèk Sau-
mur Je 20 février 1770, mort à Saumur le
15 octobre 1835.
Le nom de Targé est celui d'un château
situé commune de Parnay, près Saumur,
et relevant autrefois de Montsoreau René
François épousa une demoiselle Gigault,
dont le père possédait le château de
Targé.
Gigault-Targé figure sur la liste des
membres de la société populaire et révolu-
tionnaire de Saumur, le 10 germinal de
l'an deux. O. N.
M"e RoseliaRousseil, tragédienne,
pensionnaire de la Comédie-Fran-
çaise (XLVI, 13). — Extrait du regis-
tre des naissancesdela communedeNiort,
pour 1840 :
Le 28 juillet 184O, François Rousseil,
corroyeur, âgé de 30 ans, déclare la
naisi^ance de sa fille, Marie-Suzanne Rose-
lia, née de lui et de Suzanne Laurent, la
veille, 27 juillet.
N'975-
L'INTERMEDIAIRE
137 -
138
Les témoins sont : Dillé Urbain cliar-
cutiei , Besson Jean-Baptiste, couvreur.
Et ont signé au registre, Rousseil, Bes-
son, Faucher.
Ce dernier, officier de l'état-civil.
Donc, aucun doute : Koselia Rousseil
est bien née le 27 juillet 1840.
P. V. ET DE Saint-Marc.
Noms véritables des commu-
nautés, congrégations et ordres
religieux (XLV ; XLVl, 23, 86). -
46.) Providence (Filles, sœurs et religieu-
ses de la )
Plus de 23 congrégations de ce nom ;
d'autres ont ajouté au mot Providence des
noms de mystère, de saint ou de lieu. 11
serait trop long de les énumérer.
47.) Refuge (Sc&ms du). — Intermédiaire
XLV, 585. etc
48.) Réparatrices (Religieuses), sont ap-
pelées de ce nom :
a) Religieuses Rep.de N. D. de la Salette
fondées par Ms"" Ginouillac en 1869. (An-
nales de N. 'D. de la Salette).
b) Religieuses de Marie Réparatrice
d'origine italienne ; cette congrégation a
depuis iS^ôjUne maison mère à Nantes
{Le Clergé français p. 563)
c) Sœurs de V Adoiatiou Rèp. 1848, fon-
dait. : M"^ Dubouche, (mère Marie-Thé-
rèse).
d) Sœurs de la Réparation.
e) Sœurs de N. D. de la Rép. i873,dioc.
de Lyon.
49.) Retraite (Dames, sœurs, religieu-
ses de la).
De toutes ces congrégations, la plus im-
portante est celle des Religieuses de la
Retraite du S.C. de Jésus fondée en 1678
par Mlle de Kermeno ; ses membres ont
pris divers noms ; des branches spéciales
indépendantes ont été fondées à Saint-
Brieuc.à Vannes, etc. Elles suivent la règle
de saint Ignace (cf Sem. Relig. du dioc .
de Ouimper et de Léon).
50.) Sacramentines (religieuses) —
Nom donné aux relig.de l'Adoration per-
pét. du Saint-Sacrement, de Marseille et
aux religieuses sacramentines de Marie
Auxiliatrice
51.) Sacté-Cœur. — De nombreuses
congrégations ont attaché à leur nom ce-
lui du Sacré-Cœur de Jésus. Les énumérer
toutes serait peine perdue. On nous en
voudrait cependant de passer sous si-
lence la plus célèbre de toutes: celle des
daines du Sacré Cœur Primitivement asso-
ciation pieuse d'Autriche (société du Sa-
cré Cœur) elle devint à Paris V Association
du Cœur de Jésus sous l'impulsion de la
vénér. mère Barat et de l'abbé Varia
(1802). Cette congrégation a été approu-
vée par Napoléon I" en 1807 et en dernier
lieu par Napoléon III en 1853. ('^f- ^""^
Baunard, Vie de la Vénérable sœur Barat et
fondatrice de V association du cœur de lésais.
52 ] 5rt^«5t' (Filles de la) cf. Sœurs Grises
53.) Salésiennes. — Intermédiaire, XLV,
362, 586, mots : Salésiens,Dom Bosco.
^4.) Senanque (Sœurs de). — Sœurs
Cisterciennes, abbaye de N. D. des Prés,
fondée en 1827.
55.) Servantes. — Elles sont nombreu-
ses les congrégations qui ont fait précéder
du nom de servantes, les nom.s de saints,
de mystères, ou de miséreux.
56.) Servites (Religieuses, sœurs du T.
O. des servites de Marie). — Commu-
nauté du Raincy qui eut sa part dans le
fameux incendie du bazar de la Charité.
— Le Tiers ordre fut fondé par saint Phi-
lippe Benité.
Religieuses Servites ou de VA ve Maria
fondées au xiii^ siècle par sept nobles de
Florence (D^ Bruck, Hist. del'Egl., t. IL
p. 20).
57 ) Swn (Dames de), — Sœurs de N.-
D. de Sion.
Solitaires (Sœurs), branche indépen-
dante quoique unie des sœurs de la Sainte
Famille dont la maison mère est à Bor-
deaux.
L'abbé P.-B. Nouailles fonda en 1820
à Bordeaux, l'association de la Sainte Fa-
mille qui possède aujourd'hui 200 établis-
sements en France et de nombreux à
l'étranger et aux missions. Une dans son
organisation, quoique multiple dans sa
forme. l'association offre à toutes lésâmes
les moyens de se développer selon leurs
aptitudes dans les congrégations suivan-
tes :
a) Sœurs de saint Joseph.
b) Dames de V Immaculée-Conception, di-
tes de Lorette.
c) Sœurs de V Imm. -Conception .
d) Sœurs agricoles. (Intermédiaire, XLV,
5833")- . .
e) Sœurs solitaires.
f) Sœurs de Sainte-Marthe.
cf.) Le Clergé Français 190J.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 juillet 1908
139
140
59. — Tra/)/)«//;7f5 ("Cisterciennes réfor-
mées de N.-D. de la Trappe dites 1.
Ce nom est moderne. Les religieuses
Trappistes qui ont précédé la Révolution
portaientle nom de cisterciennes. On saiten
effet que le nom de Trappiste vient du cé-
lèbre couvent que dirigea au xvn^ siècle
l'abbé de Rancé.
Les Trappistines suivent la règle que
leur ont léguée Dom Augustin de Les-
trange (trappiste du Perche) et M'i'* de
Chabannes.
(cf. Gaillardin, les Trappistes Paris
1844, Dubois. Hist. de ïabhJ de Rancé, 2
vol, Paris i866,etc;.
60.) Triniiaires. — Nous avions omis ce
nom dans notre premier article du i o mars
dernier.
h' Ordre de la Très Sainte Trinité pour la
rédemption des captifs fut fondé au xii^ siè-
cle par les saints Jean de Matha et Félix de
Valois. En France on les a quelquefois ap-
pelés Mathuiiiis, du nom de leur premier
couvent de Paris, situé à côté de l'église
Saint-Mathurin.
Les religieuses Trinitaires d'Espagne
remontent au xiii" siècle tout au moins.
Une maison fut établie à Lyon^ en 16150,
par M. de Morange, puis à Valence, 1685.
Une autre maison est établie au diocèse de
Coutances (cf. Hurter. Papst. Innocent, III
4^ vol, 215. Annales desTrinistaires.
Rome. 1685, in f". D""
VEgl. II. pp. 21-22. Le
p. 925, etc.)
Une branche spéciale
Déchaussées dites de Sainte Marthe (du
nom de leur maison mère près Marseille)
fondée, en 184^ par le curé de Sainte-
Marthe, a été incorporée en 1847 à l'ordre
de la T. Sainte Trinité.
(cf. L'Echo de N. D. de laGarde).
61 .) Urbanistes, rtWgwusQS clarisses qui
suivent la règle mitigée donnée par Ur-
bain IX, furent fondées au xiu^ siècle par
Isabelle de France à Long-Champs, près
Paris. {VdWtr. Biogr .Univers t. 111 p. 468).
62 ) Ursuliui's. Ordre de sainte Ur-
sule fondé en is3^ par sainte Angèle de
Mcrici fut réformé par h\^^ de Sainte-
Beuve et M'i" Acarie au xviT siècle. De
nombreuses sociétés se sont greffées sur
Cet ordre, toutes indépendantes.
(cf. Sintzel. Lcben der hl.AngeJa. K^Wsh.
1842. — Vie de sainte Angèle, i vol. in- 12
s. d ibid. — Bresse 1600, in-4°, Feller.
Brùck Hist. de
Clergé français
les Trinitaires
Biogr. Univers, t. I et XII. — Le Clergé
Françai^,p.\6.tic).
63.) Visitandines. — Ordre de la Vi-
sitation Sainte-Marie fondé par saint Fran-
çois de Sales et la baronne de Chantai, au
XVII' siècle. — (cf. Lettres de sainte Chan-
tai 1660 in-4° — Marsolh'er : Vie de sainte
Chantai. 2 vol. In 12, Paris, 1779. — Dau-
bignac. Sainte-Jeanne-Franc.de Chantai,
Paris i8ç8, et les nombreux ouvrages de
saint François de Sales).
64.) IVatelottes (Soeurs & filles de
la Doctrine chrétienne dites). — Maison
mère à Nancy, fondées au xviii' siècle.
L. C. DE LA M.
Diane et saint Hubert (XLV). —
Voir : Gaidoz. — La rage et saint Hubert
(Paris. A. Picard, 1887) où p. 15, il est
dit :
Artémis (Diane), la de'esse de la chasse, devait
tout naturellement être invoquée dans les cas
de rage. Nous n'avons pourtant qu'un exem-
ple du fait : à Rocca, dans l'île de Crête, elle
avait un temple où l'on menait les chiens
enragés ; un auteur (Elien. Animaux, xii-22)
assure même que les chiens qui ne pouvaient
se guérir s'y jetaient d'eux-mêmes dans la
mer du haut d'un promontoire.
Voir aussi p. 18 [Elien. XIV, 20).
D' Charbonier.
L'empoisonnement des fontaines
(XLV ; XLVI, 38. 96).
En Guienne ou ils (les ladres) étaient plus
nombreux qu'ailleurs, au xiv^ siècle, on les
accusa de s'être concertés avec les Juifs pour
empoisonner les fontaines. Sur ce vague et
absurde soupçon, le roi Philippe-Ie-Long en
fit arrêter un certain nombre qui expièrent
sur le bûcher le crime d'être nés en un temps
d'ignorance et de barbarie.
(V. de Rochas : Les Parias de France
et d'Espagne, Hachette 1876, p. 22).
P. c. c. : Gustave Fustier.
P.t'Ocès auxanimaux(XLIlI ; XLIV;
XLV). — La Voix du Peuple de Rennes
demande, par le canal de Y Inteinn'diaire.sx
la chair des animaux suppliciés était con-
sommée ; si l'on mangeait du boudin de
cochon pendu par jugement.
Notre confrère s'en convaincrait, s'il li-
sait dans les Chroniques, légendes, curio-
sités et biogiaphies beauceronnes, par Ad.
Lecoq, chartrain, (Chartres, imprimerie
N* 975,
L'INTERMEDIAIRE
141
142
Garnier, sans date), l'histoire véridique
du coclion de Jelian Delalande.
L'an i498,Jeiian Delalande, vigneron à
Longsault, paroisse de Saint-Lazare de
Lèves, près Chartres, avait pris en nour-
rice, un enfant de dix-huit mois qui fut
confié aux soins de sa femme. Un jeudi
22 novembre, Delalande travaillait à ses
vignes, sa femme bavardait avec des
commères. Elle avait laissé l'enfant a
terre, dans son berceau; survint un
porc qui mangea du petit être les mains
et les lèvres. La victime mourut. Le Pro-
cureur fiscal saisi de l'affaire, assisté de
greffiers, le 24 novembre se transporta au
domiciledu vigneron où ils interrogèrent la
femme et, où « ils firent prendre un jeune
pourceau de l'âge de trois mois, taché de
noir en aucunes parties de l'œil, puis la
teste et le surplus blanc, lequel pourceau
et ladite femme, ils ont constitués et
menés prisonniers és-prisons de l'ab
baye ».
On procéda à une instruction longue et
minutieuse. Le pourceau étaitgardé à vue
et bien nourri, dans la basse-courde l'ab-
batial, par les soins du sergent Jehan
Brugères, sergent de la justice de Josa-
phat qui avait ordre de veiller sur le cri-
minel Le procès s'ouvrit le jeudi 18 avril
1499, devant les bourgeois de Chartres
accourus pour entendre les plaidoiries de
M« Guillaume Courtier licencié et avo-
cat, chargé de la défense de Delalande et
de sa femme, et M' Macé-Loyseux, avo-
cat au Parlement, jurisconsulte distingué,
nommé avocat d'office du porc.
Chacun, dit l'historien — et ceci nous
ramène à la question posée — était dési-
reux de savoir de quels moyens le défen-
seur du porc coupable userait pour solli-
citer la clémence des juges, en faveur de
son client, et l'arracher à une mort igno-
minieuse ; pour ce dernier, l'état de cor-
pulence prodigieuse qu'il avait acquise
depuis son méfait, et sa longue détention,
devait offrir à la défense une question
assez intéressante pour qu'il se résumât à
savoir si sa chair nourrirait la famille De-
lalande ou si son lard serait vendu par le
bourreau de Chartres au poids de l'or aux
gens atteints de douleurs rhumatismales.
L'auteur ajoute en note : « On pourrait
croire que la renommée médicamenteuse
attribuée à la graisse de pendu, et qui
était vendue au public par les exécuteurs
des arrêts criminels, n'eut pas d'autre ori-
gine que l'axonge des porcs qui étaient
alors fréquemment exécutés par pendai-
son ». Voyez Empiriques, Somnambules et
Rebouieurs beaucerons, p. 46, (Chartres,
Petrot-Garnier, 1862).
L'audience fut ouverte à deux heures
de relevée, et présidée par M» Simon
Cognet, bailli de josaphat au nom de
frère Jehan Pinait.abbé de la dite abbaye,
lequel était assisté de maistres Michel
Chantault et Jehan Babour licenciés et
avocats. Abrégeons. L'avocat du porc, pré-
sent à l'audience, fut brillant et s'appuya
sur un texte de la Bible qu'il tortura pour
démontrer que ne sauraient être coupa-
bles de meurtre que le bœuf et le tau-
reau. Le porc était un animal grossier et
inepte qu'on ne supplicierait point sans
lui faire trop d'honneur. L'avocat des
époux Delalande demanda que l'animal
leur fût au moins rendu vivant, en com-
pensation de la détention qu'ils avaient
subie. Le bailli rendit la sentence suivante :
Veu le procès criminel faict pardevant nous
à la requeste du procureur, de messieurs les
Religieux, abbé et couvent de Josaphat, à
rencontre de Jehan Delalande et sa femme,
prisonniers es prisons de céans, pour la rai-
son de la mort advenue à la personne d'une
jeune enfant nommée Gilon, aagée de an et
demi ou environ laquelle enfant leur avait
esté baillée à nourrice par sa mère, le dict
meurtre advenu et commis par un pourceau, de
l'aage de trois mois ou environ aulx dicts Dela-
lande et sa femme appartenant : les confes-
sions du dict D.lalande et sa femme ; les in-
formations par nous et le greffier de la dicte
jurisdiction, faictes à !a requête du dict procu-
reur; le tout veu, et eu ce conseil aulxsaiges
maistres Michel Chantault et Jehan Babour
licenciés-ès-loix et advocats en Parlement le
dict Jehan Delalande et sa femme avons con-
dampné et condampnons : en l'amende en-
vers justice, de dix-huit franz pour les fraiz,
qu'il a convenu pour ce faire telz que de rai-
son, et à tenu prison, jusqu'à plein paye-
ment et satisfaction d'iceuix,à tout le moms.
qu'ils auroient baillé bonne et seure caution
d'iceulx.
El en tant que touche le dict pourceau, pour
les causes contenues et establies au dict pro-
cès, nous le avons condampne et condamp-
nons à être pendu et exécuté, par justice en
la jurisdiction de mes dict^ scigneuts, par
nostre sentence définitive et â droit.
Le lieu d'exécution était à un endroit
appelé Pimillery, mais les fourches pati-
bulaires étaient détruites, et par suite des
uns CHKRCHcURS ET CURIEUX
30 juillet 1902
143
144
guerres n'avaient pas été relevées ; la
sentence fut exécutée à Generville où les
religieux de Josaphat avaient poteau et
justice levée. L'exécution eut lieu le 25
avril. Le procureur donna ordre à Jacques
Despaignes dit Soiippetard, exécuteur de
la justice du bailliage de Chartres, d'avoir
à prendre ses dispositions. Cette nouvelle
causa une grande rumeur : à plusieurs
lieues à la ronde, elle excita une profonde
curiosité.
Le matin du fameux jour, le greffier
donna au porc lecture de sa sentence ; on
le monta dans unecharette attelée dedeux
chevaux, en raison du mauvais état des
chemins à parcourir ; et accompagné de
l'exécuteur, de son valet et de quatre ser-
gents de l'abbaye, et d'environ 200 per-
sonnes des campagnes environnantes, le
cortège se mit en marche sur les neuf
heures du matin.
Les curieux attendaient sur le lieu du
supplice. La charette arriva enfin. Sur
l'heure de midi, le porc fut hissé et passa
de vie à trépas, non sans faire entendre
des cris assourdissants. Ensuite M« Brice
dressa l'acte de son exécution. La foule
applaudit au supplice d'un animal im-
monde qui avait occis un chrétien.
Le supplicié resta suspendu jusqu'à dix
heures du soir, heure à laquelle il fut re-
mis sur la charette II fut ramené à Char-
tres à la nuit tombante : on l'introduisit
dans la maison de l'exécuteur située près
de la rue aux Anes, vis-à-vis le Pilori.
L'historien ajoute et voilà la réponse
demandée :
v< 11 n'est nullement douteux qu'une
partie de son corps n'ait servi de nourri-
ture à Despaignes (le bourreau) et de sa
famille, et que l'autre fut débitée comme
graisse salutaire et bienfaisante pour la
guérisondes personnes affligées de dou-
leurs et de rhumatismes».
La brochure d'où est tiré ce résumé est
rare : elle est admirablement faite, etje .ne
crois pas que l'on trouve ailleurs un ex-
posé de cette procédure spéciale aussi fi-
dèle et aussi complet.
Une truie fut pendue également en
1 1544, devant la porte de Saint-Lubin d Is-
signy, actuellement réuni à la commune
de Marboué (Eure-et-Loir) : elle avait dé-
voré un enfant au berceau. Une ânesse
fut exécutée par justice en i 560, à Loigny
en Beauce ; une chienne fut pendue à
Chartres en 1606, sur le marché aux che-
vaux, par jugement du maire de Loëns,
juge temporel au chapitre de Chartres. La
truie exécutéeà Falaise, eut par sentencîdu
juge, la tête et les pattes déchirées et fut
ensuite pendue par le bourreau. Lorsque
l'animal fut mené sur le lieu du supplice,
il portait des vêtements d'homme, une
veste, des hauts-de-chausses,et des gants:
un masque à figure humaine lui cachait
la hure. Une quittance passée devant
Guiot de Montfort, tabellion, constate que
l'exécuteur reçut dix sols dix deniers pour
son salaire, et dix sols pour le prix d'un
gant neuf qu'il employa pour remplir ses
fonctions. Une fresque peinte dans l'église
de la Trinité, encore visible au commen-
cement du dix-neuvième siècle, représen-
tait cette parodie de la justice, qui devint
la plus célèbre de toutes.
Uneobservationintéressanteetqui pour-
rait aiguiller cette question dans une
fructueusevoie : on rencontre dansles cen-
siers féodaux, des appellations de terroir
ou noms de lieux qui ne doivent pas avoir
une autre origine que ce genre d'exécu-
tion sanglante appliquée à des animaux :
par exemple le chaniptier de la Potence à
Robin, à l'extrémité du faubourg St-Jean à
Chartres, ou Chèvrc-pcndue, dans le ha-
meau de la commune de Laadelles (Eure-
et-Loir). En sait-on d'autres? M. L.
*
11 ne faudrait pas trop se hâter de con-
clure, parce que l'on trouve le mot Truie
ajouté à un nom de lieu, que ce mot s'ap-
plique nJcessairement à l'animal de ce
nom . Dans le vieux français, T/'w/t; signi-
fie une Tour (V. Rabelais, Pantagruel,
livre IV, chap. XL), du latin Turris. Ce
mot servait aussi à désigner ces machines
mobiles construites en bois, à l'aide des-
quelles on se mettait à l'abri pour
pouvoir approcher l'ennemi et lancer sur
lui, à l'aide de cordes, poulies et leviers,
des engins de toute nature.
C'est probablement de ce côté qu'il
faut chercher l'étymologie de l'expression
1 1 uie qui file. ■Assez répandue jadis comme
nom de rue ; il en existe encore au Mans
une de ce nom, et il yen avait une à Pa-
ris dans le quartier des Halles. Ces ma-
chines devaient faire, en fonctionnant, un
bruit imitantcelui d'un rouet et on devait
dire d'elles : la Truie qui file, comme on
disait et comme on dit encore un Chatqu
N'975
l.'ïNTERMEDlAlRt
M5
146
/î/^, lorsque cet animal ronronne en dor-
mant.En Allemagne on avait de ces machi •
nés de guerre appelées /T^î/^m (chats), qui
probablement tiraient leur nom de cette
circonstance.
Plus tard, des boutiquiers de ces rues
ont pu, en altérant la signification pre-
mière de cette expression, s'en servir pour
faire des enseignes représentant une truie
filant au fuseau. Qiiant aux rues portant
ce nom elles devaient conduire vers l'em-
placement où l'on remisait ces engins,
qui pouvaient d'ailleurs être aussi à poste
fixe.
Ce qui précède n'implique nullement
que l'on ne fit pas de procès à certains
animaux, comme la truie, et qu'on ne les
suppliciât pas ; mais il est assez singulier
de voir que c'est toujours le mot Truie
qui se trouve accolé au mot gihet, et
jamais celui de porc ou de tout autre ani-
mal, alors que certainement on a pendu
d'autres animaux. O. D.
Grâce accordée par Louis XIII à
Dourdan(XLV). — Le collaborateur A.
Lamoureux a confondu Chartres avec
Chastres (aujourd'hui Arpajon), ville
située à 20 kilomètres de Dourdan. C'est
par arrêt de la Cour du Parlement de
Paris et non par le présidial de Chartres
que la veuve Regnault Cochet fut con-
damnée et envoyée à Chastres pour être
exécutée, ainsi que cela est imprimé dans
l'ouvrage de Jacques Delescornay, page
190.
M. Joseph uuyot.dans sa savante Chro-
nique de Dourdan, publiée en 1869, re-
produit simplement la version de Deles-
cornay au sujet de cette affaire. Or. comme
Louis' Xlll se trouvait en villégiature à
Dourdan en 1623 et que le livre de Deles-
cornay a vu le jour en 1624, il y a lieu
de croire que les lettres de grâce furent
octroyées l'année qui a précédé la publi-
cation de l'ouvrage
Dourdan.
de l'avocat du roi
Paul Pinson.
Les restes de Fouquet (XLV). —
Je ne crois pas qu'il y ait de doute à leur
sujet, car je trouve ceci dans l'ouvrage de
M. A. Chéruel : Mémoires sur la vie puhli
que et privée de Fouquet (Paris. Charpen-
tier, 1862, t. II. p. 463-464).
Le corps de Fouquet fut déposé provisoi-
rement dans les caveaux de l'église Sainte-
Claire à Pignerol, mais l'année suivante,
madame Fouquet obtint l'autorisation de le
faire transférer dans l'église du couvent de
la Visitation , rue du Fg. Saint-Antoine,
où sa famille avait sa sépulture. 11 y fut
inhumé le 28 mars 1681, comme l'atteste
l'extrait suivant des registres mortuaires de
cette église. {\oir lac. cit.J.
Recta.
Marie Leczinska — M. le comte
Fleury et 11. de f'îolhac (XLVl, 10).
— Ayant à présenter un portrait opti-
miste de son héroïne, notre éminent confrè-
re M. P. de Nolhac a forcément atténué les
jugements de certains contemporains
pour garder avant tout intacte l'opinion
très favorable du duc de Luynes sur la
reine, résignée en apparence, qui supporta
sans se plaindre ouvertement la conduite
plus que blâmable de son époux. Quant à
moi. après avoir détaillé si minutieuse-
ment les caprices et les sensualités d'uri
monarque parfaitement immoral, je n'ai
guère le droit de plaider coupable pour
celle qui fut la plus grande victime de
l'état de choses.
Deux points pourraient être discutés
selon moi. Je suis bien prèsd'être de l'avis
de M. Paul Argelès en ce qui concerne les
résultats de l'indifférence conjugale de la
reine ; il lui eût été très facile de reprendre
le roi, d'une faiblesse de caractère sans
égale, et cela en bien des occasions, dont la
première d^Xtà' avant \a<.< déclaration)^ de
madame de Mailly et dont la dernière se
trouve placée après les événements de
Metz et la reine se déroba.. .. Une
femme qui a possédé dix ans sans partage
le cœur de son mari et lui a donné neuf
enfants, n'est pas sans connaître les moyens
de le reconquérir à un moment donné !
Le second point est l'attitude mala-
droite de Marie Leczinska à l'égard de
l'évêque de Fréjus, par faiblesse pour la
marquise de Prie qui l'avait mariée. Cette
attitude excuserait dans une certaine me-
sure la guerre de représailles intentée par
le vieux précepteur et sa tacite conni-
vence dans l'affaire Mailly. De ce premier
pas — qu'on pouvait empêcher — découle
toute la théorie des adultères éclatants
terminés en vulgaire débauche qui ont
terni le nom de Louis XV et causé de si
grands préjudices à la monarchie.
Comte Fleury.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 juillet 1902
147
148
La reddition d'Arenberg/s/Ruhr
(XLV). — Voir Pajol ; Les guerres sons
Louis Xl^. Guerre de sept ans. (Paris. F.
Didot. iSSi^jt. V. p. 325-326.
Le prince héréditaire (de Brunswick)
avait effectivement marché sur la Roer et
investi Arnsberg avec un corps dont les
uns portaient la force à 12.000 hommes,
et les autres à 20.000.
M. de Vogué dirigea 20 bataillons d'in-
fanterie et 2 régiments de cavalerie sur
Elberfeld pour secourir Arnsberg, mais ils
n'arrivèrent qu'après la chute de cette
place. Le 19 avril 1762, la garnison du
château avait capitulé, chassée par l'in-
cendie.
Cette résistance du château d'Arnsberg
fut, dit Pajol, un des épisodes héroïques
de cette campagne.
Voici le rapport qu'en a fait M. de Mu-
ret, commandant des troupes assiégées :
le 19 (avril 1762) à 5 h. du matin, les
batteries commencèrent à tirer, celles du
château avec succès, les ennemis firent en
même temps un feu d'une violence extrême ;
à I h. de l'apr. midi le prince héréditaire (de
Brunswick) fit rappeler et me proposa par un
écrit que j'ai en mon pouvoir, de m'accorder
les honneurs de la guerre ; la liberté de toute
la garnison, et tout ce que j'avais demandé la
veille, excepté les effets du roi. Je lui répon-
dis que ce que j'avais offert auparavant était
pour garantir le palais électoral et qu'il n'était
plus temps, puisqu'il était déjà abîmé et que
j'étais résolu à me défendre jusqu'à la dernière
extrémité. Les ennemis avaient déjà tiré plus
de 2.030 coups de canon et jeté environ
1300 bombes ou obus, et nous étions parve-
nus jusqu'à cette heure d'arrêter les progrès
de l'incendie.
M. le prince héréditaire donna ordre, après
ce dernier pourparler, de tirera boulets rouges
et de faire usage de l'artifice ; le feu continua
pendant deux heures avec une vivacité dont je
ne connais point d'exemple. Tous les offlciers
furent occupés à éteindre le feu , mais à 3
heures après-midi, une grande partie de la
ville et du château fut embrasée au point de ne
pouvoir tenir dans les voûtes qui étaient
déjà crevées en beaucoup d'endroits.
M. le prince hérédiiaire surpris de notre
obstination, vint à la barrière avec tambours ;
il fit rappeler et me fit dire qu'il ne voulait
pas qu'une si brave garnison périsse dans l'em-
brasement ; dans le même instant un tour-
billon de flammes l'enveloppa et lui brûla les
cheveux. 11 fut obligé de se retirer sans atten-
dre ma réponse ; dans ce temps là je donnais
ordre à tout mon monde d'aller dans les ou-
vrages pour se défendre jusqu'à la dernière
extrémité , mais la chaleur y fut si insuppor-
table, toutes les fascines en feu et la flamme
du château poussée par un vent du sud-ouest
couvrait toute la fortification, [e fis pour lors
ouvrir la poterne, la troupe sortitavec lesarmes
et se rangea en bataille en avant des fortifica-
sions. Plusieurs bataillons ennemis, qui soute-
naient les batteries, se formèrent vis-à-vis de
nous, et M. le prince héréditaire fit crier qu'il
m'offrait la capitulation etque les soldats con-
serveraient les bagages,
{Arch.diiDipôt de la Guerre. 3608.154)
Plus loin, il est dit qu'à la date du 24, le
prince héréditaire ne laissa aucune garde
à Arnsberg,
Tout avait été la proie des flammes et cette
belle habitation de l'électeur de Cologne
n'offrait plus qu'une ruine.
Si l'on connaît l'importance que ce point
pouvait avoir pour les ennemis avec la cruelle
façon dont il a été traité, on ne peut que
déplorer une telle rage de destruction.
E. LlMINON.
Le père de Gustave IV (XLVI, 33).
— Volume XLVI, col. 33, ligne 50, au
lieu de executif, lire excessif.
Col. 35,lig 52, au lieu de f//)'; la, lire
Upsala. Duc Job.
Un prétendu Louis XVII (XLVI,
14), — La question Louis XVII a été
longuement traitée en un numéro excep-
tionnel de La Plume [année 1899, n"^
247 3251] avec comme conclusion que
s< Le Dauphin Louis XVll n'est pas mort
au Temple ; preuves irrécusables de son
identité avec NaundorfT », rédacteur en
chef de ce numéro M. Otto Friedrichs.
Le prétendant russe dont il est question
ne serait il pas le maréchal Diébitsch ?
Robert Geral.
Una maîtresse du général Bona-
parte (XLV). — Je remercie le collabo-
rateur G. Lacroix des renseignements
qu'il a bien voulu me donner. Mais je dois
lui faire savoir que lorsque j'ai posé la
question,je savais que Bonaparte avait eu
pour maîtresse en Egypte, Pauline Clément
Belle-Isle, épouse de jean-Noéil Foiirès,
lieutenant au 22* chasseurs, dont les infor-
tunes conjugales sont rapportées tout au
long par Saint-Edme dans : Amours et ga-
lanteries des rois de France.
Or, comme la lettre d'Etienne Geoffroy
Saint-Hilaire-à-M. L. Raybaud parle d'une
K«
975
L'INTERMEDIAIRE
149
dame Torry, j'ai cru que Bonaparte avait
eu une autre maîtresse portant ce nom.
Le célèbre naturaliste a donc commis un
lapsus calami qui ne s'explique guère,
attendu qu'il fréquentait Bonaparte pen-
dant son séjour en Egypte.
Paul Pinson.
Le Napoléon de la colonne à re-
trouver (XLIl ; XLIII ; XLIV). — L'Ama-
teur d'autographes (l'y juillet 1902) publie
une lettre retrouvée par M. Paul Bonne-
fon, à la bibliothèque de Bordeaux. Elle
est adressée, en mars 1815, au comte
Bertrand, par « Launay, fondeur, place
de la Fidélité, n° 6, » qui avait été chargé
de descendre la statue en 1814.
Il dit que chargé de la détruire, il
s'opposa à cet ordre de la manière sui-
vante :
J'opposai à ces prétentions un acte par lequel
son Excellence le ministre de l'Intérieur re-
connaissait me devou' une somme de cent
treize mille francs pour la fonte du monu-
ment, et j'obtins en conséquence que la sta-
tue me servirait de garantie jusqu'au parfait
payement et qu'elle serait déposée dans nos
ateliers. Cette mesure la fit oublier aux puis-
sances étrangèrts jusqu'à ce qu'enfin le minis-
tre de l'Intérieur me fît signifier un ordre
signé Barbier, de livrer la statue pour la
mettre dans la fonderie du gouvernement.
J'avais tout lieu de craindre qu'elle n'éprou-
vât le sort de la statue de Desaix : je refusai
de la livrer, en opposant mes droits, dont je
donnai copie au ministre de la police qui était
chargé d'en faire l'enlèvement...
... Ce ne sont pas les seuls pièges qui
m'aient été tendus pour la soustraire à ma
garde. J'ignore si c'est dans l'intention de me
corrompre ou si c'est comme admirateui delà
statue que des personnes, que je pourrais
nommer, sont venus m'en offrir une somme
de 80.000 francs, que l'on aurait dépassé, si
j'avais voulu traiter... quelque considérable
que fût l'appât, rien n'a pu me l'ôter jus-
qu'ici.
Launay termine sa lettre en offrant la
statue au souverain ; il ne demande que
trois jours pour la remettre en place.
Y.
Les généraux Duval et Monnet
(XLV). — Merci de l'obligeant concours
du « Rat de Bibliothèque v>. Selon son
désir, je précise mes questions :
Y a-t il dans les documents que connaît
notre collaborateur quelque allusion :
150
1" Aux ascendants du général Duval
et à son éducation ;
2" A ses campagnes d'Amérique (1778-
1783); à l'armée du Nord (1792-1793), —
d'Anvers (18 10) ;
y A son séjour à Turin, (181 1) à Porto
Ferrajo(i8i 1-1814) ;
La lettre publiée m'a déjà renseigné
quelque peu sur ce point :
4" Aux Gai des Nationales de la 4® divi-
sion qu'il commanda durant les Cent
jours
Ces points éclaircis, nous aurons une
biographie complète de Duval qui se dis-
tingua particulièrement à l'Armée de
l'Ouest (1793- 1798); nous possédons sur
ce sujet et sur ses descendants tous les
renseignements désirables.
Rai-Louis.
Un sénateur académicienà déter-
miner (XLV; XLVI, 94). — Le sénateur
dont il s'agit est bien connu et a eu
son heure de célébrité. C'est Volney .11 se
signala par son opposition au projet du
Concordat. 11 vota contre la substitution
deladignité impériale conférée par sénatus
consulte à celle de consul et donna même
sa démission de sénateur, mais elle fut
refusée, ce qui semble prouver qu'il n'a-
vait pas sollicité cette dignité. M. Masson
et H. Taine dans son étude sur Bonaparte,
prétendent même que l'irascible Napoléon
se vengea des paroles trop indépendantes
de l'académicien en lui lançant un terri-
ble coup de pied dans le ventre, qui
causa l'évanouissement de la victime. En
présence des spectateurs terrifiés, Bona-
parte se contenta d'ouvrir la porte du
salon en appelant les domestiques. Qu'on
fasse avancer la voiture de M. Volney : il
tient de se trouver mal. On voit que le ter-
rible despote savait, quand il le voulait
et le jugeait utile à son intérêt, garder
un imperturbable sang-froid. A. P.
Complices de l'attentot du prince
Louis Napoléon à Strasbourg
(XLVI. 1:;). — Vaudrey, Laity et de Gry-
court sont devenus sénateurs sous le
second Empire, en reconnaissance de leur
concours dans l'échauffourée de 1836.
CÉSAR BiROTTEAU.
* •
L'échauffourée de Strasbourg eut
lieu le 30 octobre 1836 (et non le 29).
Des chercheurs et curieux
30 juillet 19O2
151 --
152
Le colonel Vaudrey, retraité en 1837,
était, en 185c, général de brigade hono-
raire et sénateur.
Le lieutenant Laity, démissionnaire en
1837, promu ensuite capitaine au 7"- ré-
giment d'infanterie légère, démissionna
en 1852. 11 fut nommé en 1854 préfet
des Basses-Pyrénées.
L. N. Machaut.
Camp du Nord. 1854 (XLV). —
Le renseignement demandé se trouve
dans l'Histoire du second Empire (déc.
:S^\ — sept. 1870). T. 1, p. 255 et suiv.
de M. E. Hamel (Paris 1893).
Au moment (i^juin 1854) où le Corps
lésislatif achevait cette session si laborieuse
et si consciencieuse, comme on a pu en
juger, l'empereur (Napoléon III) décida
que deux camps seraient formés, l'un dans
le Nord, composé de trois corps d'armée
dont il se réserva le commandement supé-
rieur, et l'autre dans le Midi, à la tète du-
quel fut placé le général d'Hautpoul. Cette
mesure semblait indiquer qu'on s'attendait
à de graves complications en Europe.
(Le départ des premières troupes de
l'armée d'Orient avait eu lieu vers la fin
de mars 1854).
p. 262, il est dit que le camp était ins-
tallé à Montreuil.
Le 13 juillet, l'empereur se rendit à
Boulogne où il passa en revue le corps
expéditionnaire qui était à la veille de
s'embarquer (ce furent les troupes qui
prirent Bomarsund en août 1854).
p. 265. En septembre, nouvelle visite
de l'empereur à Boulogne, où il reçut le
prince Albert, mari de la reine Victoria.
Le i"'" octobre, l'empereur passa une
revue d'adieu. Ce même jour, la France
apprenait la victoire de l'Aima (rempor-
tée le 20 septembre 1854).
E. LlMlNON.
La statue de Victor Massé (XLVl,
14). — Je ne trouve pas en ce moment
les notes très détaillées que je possède
sur ce sujet, je puis cependant satisfaire
la curiosité de notre collaborateur M. L.
11 y a longtemps que le projet de la statue
à élever à Félix-Marie (dit Victor) Massé
a été exécuté.
Cette statue, œuvre non de Falguière,
mais de M. Antonin Mercié, a été inau-
gurée le4septembre 1887,3. Lorient, ville
p.acale de l'aimable compositeur, où, si je
ne me trompe, elle est placée devant le
théâtre même. L'auteur des Noces de
Jeannette n'a pas à se plaindre d'ailleurs
de la postérité. C'est l'éminent architecte
de l'Opéra, Charles Garnier, son confrère
à l'Institut, qui s'est chargé d'ériger son
tombeau. La ville de Lorient ne s'est pas
bornée à lui élever une statue : elle a fait
placer une plaque commémorative sur la
façade de la maison où il est né, au nu-
méro 17 de la rue du Marché. Enfin la
ville de Paris a donné son nom à une rue,
celle où se trouvent précisément les bu-
reaux de Vlnteimédiatre et qui s'appelait
alors rue de Laval. Et ceci ne fut pas sans
peine, car on se rappelle les protestations
des commerçants de cette rue, qui ne
voulaient absolument pas en voir changer
le nom, et qui, durant plusieurs mois. en-
tretinrent à ce sujet une véritable agita-
tion. Ils ont fini par en prendre leur parti,
et la rue Victor Massé a retrouvé la tran-
quillité de feu la rue de Laval.
Arthur Pougin.
* *
L'inauguration a eu lieu à Lorient le
4 septembre 1887. Léo Delibes a parlé
au nom de l'Institut.
Le discours de )ules Simon a été entiè-
rement reproduit par le Temps (^ sep-
tembre) au banquet toasts de Massenet,
Vitu, Léon Séché, etc.
Le tableau des partis (XLV). — Un
tableau des partis politiques actuels serait
bien vite dressé et la lecture des journaux
suffit, il semble, pour cataloguer rapide-
ment les diverses nuances représentées
dans le pays. Au lendemain des dernières
élections législatives, quelques feuilles, le
jou7'nal notamment, ont publié une carte
de la France électorale dont les indica-
tions étaient généralement précises. En ce
qui concerne les épithètes officielles, il
n'y a qu'à consulter les statistiques du
ministère de l'Intérieur données, après le
scrutin du 28 mai, par les gazettes gou-
vernementales. Depuis 1875, les partis
politiques ont souvent varié leur dénomi-
nation. C'est ainsi que les anciens bou-
langistes sont devenus des nationalistes ;
les royalistes et les bonapartistes sont
simplement englobés sous le nom de con-
servateurs. La gamme des républicains
devient par contre plus complexe et nous
avons même un groupe de socialistes
chrétiens. Tout cela est de notoriété ba-
N- 975
L'INTERMEDIAIRE
153 ^
nale. S'il fallait, en un mot, établir une
liste des représentations politiques du
jour, la chose serait sans difficulté avec
les annuaires de la Chambre, VOfjicieL et
les brochures populaires de Grenier \nW-
tulées Nos Dr'pittés — Nos Sénateurs —.
Japhet.
* *
Le tableau dts partis en France: quel
arc-en-ciel! — mais il s'en faut qu'il
annonce le soleil après l'orage.
Officiellement, il est établi par desépi-
thètes dont, toutefois les circonstances
modifient les valeurs : nous apprendrait-
il vraiment quelque chose que ne sachions
déjà? D^ L.
Bicêtro (Or'gine de ce nom)
(T. G. ;Voir 1 15 Granocs-aux-Quenes, 396,
XLV). — Je trouve cette explication dans
un travail anglais :
Bicêtve, anciennement Bissestre, corruption
de Vinccsire, corruption de Winchester.
John, évêque de Winchester (Angleteire)
aurait construit le château primitif de Bicêtre
et l'a certainement habité pendar<t les pre-
mières années du xui' siècle. Détruit dans
l'une des démonstrations populaires si fré-
quentes au commencement du xv° siècle, il
fut reconstruit — sauf les fondations qui
seules restaient — par le duc de Berri et fut
par lui, en 14! 6, offert à un ordre religieux.
Le château de Bicêtre fut l'une des premières
demeures embellies avec îles fenêtres en
verre, grand et rare luxe à cette époque.
Invicta.
* *
Louis XI avait fait éleverlaou se trouve
l'hospice actuel, un couvent de char-
treux que Jean, évèque de Winchester,
acheta. On prononçait IVinchestre et le
peuple, parcorruption, fit Bicestre ou Bicê-
tre; c'est du moins l'opinion commune.
Le plus récent travail sur cet établisse-
ment est celui de M . Paul Bru {Histoire
de Bicêtre. Lecrosnier et Babé, Paris 1890.
L'auteur n'aborde que timidement la
question étymologique. 11 reconnaît, avec
tout le monde, que sur la Grangc-aux-
Oueuîx ou la Grange - aux - Gueux.
Louis XI dota les chartreux d'un cloître,
que Jean de Pontoise, évêque de Winches-
ter, acquit.
Nous hissons aux étymologistes, dit M.Paul
Biu, le soin de savoir si, par corruption de ce
mot, Winchester est devenu successivement
Wincestre, Wicestre, Bicestre, ou si ce n'est
pas simplement de ^iberis castra, château de
154
la Bièvre, que vient le nom de Bicêtre, porté
actuellement par l'hospice.
Cette incertitude s'applique à l'appella-
tion du terrain : Disait-on la Grange-aux-
Gueux, parce que les gueux y pullu-
laient ? ou la Grange-aux queutx, c'est-à-
dire aux cuisiniers, parce que le terrain
avait appartenu à un sieur Bertrand
Melh.oë, maître-queulx ou premier cuisi-
nier de Louis VllI ?
Sur ce dernier point le doute est per-
mis ; il l'est moins sur le premier. 11
semble bien, à défaut de texte précis, que
le nom de Bicêtre est la corruption de
Winchester. A. B. X.
Chariot Malbrough(XLlll). —Mer-
cier dans son Tableau de Paris (1788),
fournit une nouvelle preuve de l'origine
britannique des larges roues :
Les jantes de toutes les voitures roulant
fardeaux sont trois fois plus larges qu'elles
ne l'étoient ci-devant; et ce large bandage que
nous avons imité enfin des Anglais, au lieu
de sillonner et de détruire les chemins, les
consolide et les affermit ,mais il a fallu pour
parvenir à cet heureux changement, le bras
impératif de l'administration : jamais les voi-
turiers n'y seroient venus d'eux-mêmes.
LÉDA.
Fils d'archevêques (XLV). — Ce
vocable désigne les fils à papa, c'est-à-dire
les intrigants usant de leurs relations
avec des personnages influents pour obte
nir très facilement les avantages ou les
situations qu'ils désirent.
Wo'ir au journal officiel le discours de
M. Le Hérissé à la Chambre des députés,
(séance du 25 janvier 1898).
M. le général Billot, disait-il, est allé
chercher dans les armes spéciales, dans
la cavalerie surtout, toute une série d'of-
ficiers qui n'ont pas passé par l'école de
guerre, et il les a portésau titre de l'état-
major, non parce qu'ils rendent des ser-
vices d'état major, mais parce que fils,
ou gendres, ou neveux de généraux, ils
sont arrivés à pouvoir s'embusquer dans
un état-major.
M. Bachimont. - Ce sont les fils d'ar-
chevêques (On tit).
M. Le Hérissé. — Cette appellation,
mon cher collègue, on l'avait jusqu'ici
réservée à ceux qui, au ministère de la
marine, bénéficient d'un avancement
DÈS CHERCHEURS Et CURIEUX
155
156 -^-
30 juillet 190a
scandaleux. Les mœurs de la rue Royale
se sont, paraît-il, transportées rue Saint-
Dominique.
L. N. Machaut.
Fils de la Veuve (XLIII). — Pour-
quoi donne-t-on ce nom aux francs-ma-
çons ? Parce qu'ils le prennent eux-mêmes.
Ouvrez le catéchisme des v< Maîtres »,
vous y lirez textuellement ceci :
D. Que ferlez-vous si vous étiez en quelque
danger?
R. Je ferais le signe de secours, en disant :
A moi, les Enfants de la Veuve!
D. Pourquoi dites-vo..s les enfants de la
Veuve ?
R. C'est qu'après la mort denotre respectable
Maître, les Maçons prirent soin de sa mère,
qui était veuve, et dont ils se dirent les en-
fants, Adonhiram les ayant toujours regardés
comme ses frères.
On sait que le meurtre d'Hiram, ou
Adonhiram, l'architecte tyrien qui tra-
vailla à la construction du temple de Jé-
rusalem et ne doit pas être confondu avec
son contemporain et homonyme le roi de
Tyr, ami de Salomon, tient une large
place dans la légende maçonnique.
Quant au « signe de détresse », le fré-
quent usage que M. Henri Brisson en au-
rait fait, durant ces dernières années, à la
Chambre des députés, lui a valu, dans la
presse, une certaine célébrité.
QUARTEBLANCHE.
Le mot mâchicoulis (XLV). — Ce
mot s'est dit aussi macbecolie ou machico-
lie.
D'après Littré, il vient du bas latin
inachicollamentum, déversement de subs-
tances brûlantes sur les assiégeants qui
montent à l'assaut.
Coulis rappelle coulisse, dispositif des-
tiné à faire glisser ; mais l'étymologie de
machi est ignorée.
Note. — Je proposerai de comparer
machi avec l'italien me{:[o, xnoytn. Mâchi-
coulis serait alors : moyen de projection (?)
ViEUJEU,
» *
D'après Trévoux, mache-coulis ; d'a-
près Felibien.marchecoulis ; on dit aussi
mussecoulis, parapet en saillie, fortifica-,
tion, « l'espace des courbeaux de pierre 1
étant à jour, on pouvait jeter des pierres- I
et autres choses pour empêcher d'appro-
cher du pied de la muraille ».
BOOKWORM.
*
* *
Lq Petit dictionnaire de Larive et Fleury
donne comme étymologie de mâchicou-
lis le mot du bas latin : machicoUamentum.
P. Y. S.
4
Littre. — Terme de fortification,gale-
ries saillantes placées sur le haut des mu-
railles ou portes des forteresses, d'où on
jetait des pierres et de l'eau bouillante sur
ceux qui attaquaient le pied des murailles.
La première partie du mot mâche et
machis est ignorée. Quant à la seconde,
coulis — action de couler,
Ducange. — Basse latinité. — mâcha col-
ladura. — Pergula spéaes in super ioti Tu-
rum parti, unde in oppugnatores lapides alias
que projeciébanturcarta ann. 1-^,82. Mâcha,
en basse latinité voulait dire, masse, des
massues — Ce mot est probablement l'ori-
gine de machi. — Colis exprimant l'ac-
tion de faire tomber des objets lourds —
des massues, sur la tête des assaillants.
La Curne de Sainte Palaye Dictionnaire
historique de l'ancien langage français. —
IMachecolie de MassaruniColeis ,Qx\dro\\. par
où on \z.\sst couler des pierres, des masses
de matériaux divers.
Les mâchicoulis ont porté autrefois le
nom arabe de moucharaby.
P. V. DE Saint-Marc,
Mâchicoulis est pour mâchecoulis par
suite d'assimilation. On a trouvé pour
étymologie nmchine-coulis, magna gula.
Tout cela n'est pas sérieux. Le mâchicou-
lis était une galerie saillante établie au
sommet d'un mur. Entre les consoles qui
la soutenaient, on ménageait des vides par
lesquels on lançait des matières sur les
assaillants pour défendre le pied des mu-
railles. Ces matières étaient généralement
de la poix bouillante ou du plomb fondu.
Des étymologistes ont cherché à expliquer
la dernière partie du mot : coulis par cou-
loir,\es uns en ont fait un couloir par lequel
on mâchait les assaillants, les autres un
couloir par lequel on leur jetait des subs-
tances mâchées. Coulis, coleis, en ancien
français, est bien pris dans le sens de cou-
lisse, mais il est pris aussi dans d'autres
sens, notamment celui de chose coulante.
On lit dans le Ménagier •
N'9?5.
L'iNTERMBDiAiP.E
157 "
^ 1^8
La tierce manière si est de gauffres cou-
leisses et sont dictes couleisses pour seulement
que la paste est plus clère et est comme boulie
clère.
On trouve dans le Chevalier au cygne,
cité par Godefroy :
Le Turc jètent poit caude et le plomb coleis
D'un autre côté, l'usage français n'est
pas dans les mots composés de mettre
le déterminant avant le déterminé comme
dans d'autres langues, on dit chef-d'œuvre
et non œuvre-chef, cerf-volant et non vo-
tant-cerf, alors qu'en allemand on dira
finger-ibuf et non /;?f/-finger, etc.
11 est donc assez naturel de penser que
le couloir à jeter des matières mâchées se
serait appelé coulis-viache ou quelque
chose d'anologue. Mâche en vieux français
avait aussi le sens de masse, amas, etc.
(Voir le vocabulaire de D. Carpentier ex-
trait de Du Gange).
Dès lors, quoi de plus simple que d'ad-
mettre que màcheconlis signifie masse cou-
lante. Gette hypothèse satisfait la logique
avec la vraisemblance. La chose employée
a donné son nom à l'objet ou construction
qui ;i servi à l'employer. C'est ainsi qu'on
appelle un litre la bouteille qui contient
cette mesure, îot poids ce qui donne \e poids
d'une chose. G'est,si je ne metrompe,une
métonymie. L'expression anglaise ma-
chicolation provenant évidemment de l'an-
cien français, semble le confirmer puis-
qu'elle indique le fait de verser les subs-
tances et non celui de construire la gale-
rie nécessaire à l'opération. En consé-
quence de ce qui précède, je serais assez
d'avis, contrairement à l'opinion générale,
que tnàchefer signifie, non pas fer mâché,
mzxsmasse de fer trouvée comme résidu.
Paul Argeles,
Tybilles (XLVL 12). — 11 y avait un
jeu des tiblettes ; voir le mot tibia, dans
le glossaire de Ducange. Tybille pourrait
provenir de typille, du grec zuwi maillet ;
de TUTiTu frapper. D' B.
Impavide (XLV). — Ce mot est d'un
emploi fréquent parmi les littérateurs qui
étaient jeunes il y a 15 ans. Je l'ai moi-
même employé dans mes livres L'agonie
d'une Société C1889). ^^ France Sociale et
Politique) 1891 et 1892, etc.
A. HAiMON.
Comment prononcer Et à la fin
d'un mot (XLV).— Partageant l'avis de
la plupart des collaborateurs de \' Inter-
médîaire, je crois que la prononciation
exclusivement parisienne n'est pas la meil-
leure; et je me fie, pour une plus régu-
lière, au dictionnaire des rimes.
Or, dans Napoléon Landais, aux rimes
en ail et aid, qui représentent le son de è
ouvert, sont mentionnés entre autres, lait,
fait, stupéfait, attrait, laid, etc. et il
ajoute : s<i Joignez-y la y personne sin-
« gulier de tous les imparf. de l'indicat.
« aimait, finissait, etc, mais obsetve^ que la
« rime n'est riche entre de pareilles consoyi-
« nancrsquc soutenue de la lettre d'appui.
« Les 3"' personnes singulier des condi-
« tionnels riment richement en rait, ainsi
n que les pluriel raient, etc.
« Voyez encore les rimes en et dont les
« terminaisons les plus longues, secret,
« concret riment avec celles-ci, surtout
« avec la lettre d'appui et au pluriel, y
Donc les rimes en et et en ait ne sont
que tolérées, mais ne sont pas riches, à
cause de l'accent qui n'est pas suffisam-
ment ouvert dans les rimes en et.
De plus, pour ce qui est dit de relatif à
Molière et aux classiques, leur recherche
de la rime riche était loin d'être aussi
parfaite qu'a: jourd'hui, et ils ont énormé-
ment de rimes assonnantes, telles que
celles qu'on a citées.
Je partage l'avis de M. Martellière ainsi
que de MM. du Gué et L. de G.
Mais je demande à ce dernier s'il a ja-
mais essayé de rimer des alexandrins : il
aurait l'explication de la rime : couplets
avec voulais du poète Soumet, qui n'a
point commis là de rime riche, tout de
Castelnaudary qu'il puisse être.
En somme, les mots en et sont brefs,
cest-à-dire fermés ; ceux en ait et en et
sont longs et ouverts.
Valet ne rimera que fort peu avec ac-
quêt, benêt, forêt, nait, il est, connaît.
L. Roos.
+
* *
M L. de G. demande, parce que Mo-
lière a fait rimer ensemble secret et fait,
s'il prononçait 5^fr« et /^ ; si Sébastien
Zamet ou Guillaume GoUetet se faisaient
appeler Zame et Colleté. Mais pourquoi
pas ? l'ai sous les veux un dictionnaire de
rimes de L. Ph. de la Madeleine, imprime
à Paris, chez Capelle et Renaud en 1806,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
1S9
i6o
30 Juillet 190Î
dans lequel la rime et est dite brève, et
long se rapportant seulement aux termi-
naisons et avec accent circonflexe, au
verbe est, et aux terminaisons en ait, qui
portent un accent circonflexe sur Vi.
Si et bref rime avec ait sans accent cir-
conflexe, c'est que cet ait est bref aussi.
En tous les cas, les exemples tirés de Mo-
lière, de Colletet et de Loret, qui faisaient
rimer et avec ait, ne prouvent qu'une
chose, c'est qu'ils prononçaient et et ait
de la même façon ; mais cela ne prouve
pas qu'ils les prononçassent long. Il est
même probable qu'ils les prononçaient
bref, puisque les anciens dictionnaires de
rimes indiquent que et est bref Si d'ail-
leurs et et ait étaient longs, on aurait
pourvu e d'un accent grave ou d'un
accent circonflexe et î d'un accent circon-
flexe.
Si Bofleau faisait rimer entre eux les
mots volet, pistolet, collet, cornet, secret,
sept, valet, cela prouve seulement qu'il
prononçait de même leur syllabe finale,
mais nullement que Ve fût long.
Le poète Soumet fde Castelnaudary) a
pu faire rimer couplets avec voulais, bien
que la rime ne soit pas riche, parce qu'en
effet dans beaucoup de mots terminés en
et, le pluriel se prononce généralement
long, comme dans le mot sujet, cité par
M. P. du Gué, mot qui, d'après mes
observations personnelles, se prononce
bref au singulier et plus long au pluriel ;
mais cette citation n'est pas applicable
ici, parce que j'ai posé ma question sur
et au singulier et non sur ets.
Au point de vue de la fabrication des
boutons de guêtres et du dévidage des
cocons, la question a sans doute peu
d'importance ; au point de vue du lan-
gage et de l'instructioa publique, elle en
a sans doute davantage, puisque plusieurs
aimables correspondants ont pris la peine
d'y répondre. Mais Gavroche, qui s'en-
tend 1res bien à faire rire son auditoire
aux dépens d'autrui, n'est pas compé-
tent en la circonstance. Il dit, il est vrai :
Loubè, des navets; mais il tire aussi des
carottes, vend des preugrames, boit des
heucks, et va aux curses, ce qui lui a com-
plètement aliéné les amateurs de beau
langage. O. D.
•
¥ *
Dans la réponse communiquée par M.
O. D, nous relevons CCS mots : ♦>.... Sous
le prétexte que c'est plus commode ainsi
pour le maître et pour l'élève ? // n'est pas
toujours bon de supprimer ce qui gêne, car
supprimer ou changer équivalent souvent
à détériorer » page 937.
Il est un fait de haute gravité, c'est que
le français perd de son influence dans le
monde ; il en résulte que l'influence fran-
çaise est elle-même en décroissance.
Certes nos revers y sont pour quelque
chose ; mais la complication de notre
grammaire, de notre orthographe de
notre prononciation, y est pour la plus
grosse part
Je corresponds en Espéranta avec un
grand nombre d'étrangers : Russes, Sué-
dois, Moraves, Bohèmes, Bulgares, etc.
Tous ou ont renoncé à apprendre le fran-
çais, ou s'y escriment en se déso-
lant de ses difficultés. Notre conjugaison
surtout est le principal obstacle qui
s'oppose à la diff"usion de notre langue. Se
refuser à simplifier la langue, c'est renon-
cer à ce que la langue française main-
tienne — non sa suprématie, elle l'a per-
due, — mais sa légitime part d'influence
dans le monde et dans les relations inter-
nationales ; c'est se résigner à voir décroi-
tre encore et constamment le nombre de
ceux qui la parlent ou l'apprennent... et
cela est d'assez grande importance pour
la France ! — on ne saurait l'admettre
d'un cœur léger ! Les langues vivantes
sont des organismes vivants, par suite
elles se transforment sans cesse comme
tout ce qui a vie, en s'adaptant au milieu
dans lequel elles se trouvent. Se refuser
aux transformations nécessitées par le
milieu, se refuser à adapter la langue à
son époque, à ses besoins, c'est vouloir
la cristalliser, aboutir à en faire une lan-
gue délaissée, puis une langue morte,
d'abord en dehors de son pays d'origine,
puis dans ce pays même. Le français de
Rabelais avait son charme ; était-ce une
raison pour se refuser à en faire celui du
grand Roi ? Celui-ci avait sa splendeur :
est ce une raison pour renoncer à en faire
la langue du xx' siècle, de la vie^ hâtive,
affairée, de la science, du commerce et de
l'industrie ? Si nous en étions restés aux
chaises de poste de Louis XIV, les étran-
gers ne viendraient pas chez nous. Si
nous refusons d'adapter notre langue aux
besoins de l'époque moderne, le mouve-
ment moderne se fera en dehors de nous ;
fi' 97^
L 1
nTERMEDIAIRH
i6i
162
^^^...^iimiL
notre industrie, notre commerce péricli-
teront de plus en plus ; avec eux nos
finances, et avec les finances l'armée, faute
de pouvoir suffireà ses énormes dépenseset
nous passerons la main sur tous ces points
aux races germaniques et anglo-saxonnes.
L'arf.poHfl'art, c'est fort beau,trèslouable
et très désintéressé ; mais cela mène à la
ruine !
Il est temps de réagir. Certes le coche
était plus poétique, plus agrémenté d'im-
prévu, mais nous prenons le train. Un
bel attelage est autrement gracieux que
l'automobile ; allons au bois dans une
voiture bien attelée ; mais, pour nos
affaires, adoptons le tciif-tenf. La langue
de Louis XIV convenait à Racine et à
Boileau, mais sans adopter le petit sabir,
sachons plier notre langue aux nécessités
de l'expansion coloniale, de l'extension
de nos affaires, ou tout au moins de leur
maintien. Qui n'avance pas recule et ne
tarde pas à être délaissé et perdu de vue
par ceux qui marchent ou courent.
Sans bouleverser notre vieille langue,
n'hésitons pas à la transformer selon le
progrès. Son existence et la nôtre en dé-
pendent ; on peut le déplorer, il faut s'y
soumettre ou se démettre.
Lotus-Sahib.
Comment doit-on prononcer le
mot «rail»(XLV). — Il est,jecrois,régu-
lier de prononcer un mot étranger comme
on le prononce dans le pays d'origine,
tandis que les dérivés, les mots qui en
sont formés, prennent la prononciation
française, — parce que créés en France,
ils doivent procéder du génie de notre
langue. Exemple : au Théâtre-Français
on prononce iVlachiavel fch dur) comme
à Florence et machiavélique (ch chuin-
tant) comme à Paris.
C'est pourquoi je persisterai à pronon-
cer ;r/ et dérailler. A. S...E.
A l'origine de toutes les grandes
fortunes, il y a des choses qui font
frémir (XLIV ; XLV). — A signaler, à
propos de cette discussion sur le sermon
de Bourdaloue, la très importante trou-
vaille faite par M. Henri Chérot. Il a dé
couvert chez un bouquiniste le texte pri-
mitif de l'Oraison funèbre de Condé, avec
corrections autographes de Bourdaloue.
Ces corrections sont au nombre de dix.
Qij dit-i);d3ns la Revue Bourdaloue quand
on se rappelle que. de ses cent trente ou cent
quarante sermons, l'on ne possède pas une
seule ligne tracée de sa propre main, retrouver
un exemplaire d'épreuves d'il y a deux cent
quinze ans, un exemplaire retouché par lui
un exemplaire conforme sans doute au dis-
cours prononcé par lui, quel sujet d'admira-
tion en trois points !
Les sept péchés capitaux. —
Leur bibliographie (XLV). — M.
Henry Detouche, le peintre et littérateur
bien connu, nous adresse une lettre dont
nous extrayons le passage suivant :
J'ai publié en iS .9, chez l'éditeur Boudet,
un album de neuf eaux-fortes originales, et
en couleurs composées et gravées par moi et
précédées d'une préface par moi également
intitulée les Péchés capitaux.
De plus, sept ornementations de pages qui
contiennent des poésies d'Edmond Haraucourt,
Emile Verhaeren, Henri de Régnier, André
Fontaines, Jules de Marthold, Francis de Crois-
set et Marc Legrand. Henky Detouche.
C'est une publication de grand luxe
qui fait honneur au goût délicat de IVl.
Boudet son éditeur, et qui ferait aimer le
péché au moins pour les œuvres d'art
qu'on lui doit.
* ♦
Consulter : Bouvier : La Diaconales ;
— Bauny : Examen de certains péchés ; —
Debreyne : Mœchialogie .
Gustave Fustier.
* *
Une bibliographie encore inédite se
composerait de nombreuses pièces lati-
nes et de quelques pièces françaises exis-
tant dans les manuscrits des diverses
bibliothèques de Paris {Nationale, Ma^a-
rine. Arsenal, etc.) et aussi de province.
. Je mentionnerai seulement :
Avignon. 713, f«» 53. Remédia contra
septem peccata (Incomplet à la fin).
Avignon. 225Ô f" iio, de M. de Mo-
dène, Sonnet sur les sept péchés mortels.
Chartres, 248, f" 48 Vers mnémoniques
sur les pcches dont l'absolution était ré-
servée aux évêques ou au pape.
— ViEUJEU.
Menu d'un repas en bœuf (XLVI,
68). — Le menu dont il s'agit est donné
tout au long dans les Souvenirs de la mar-
quise de Cicqiti. Cette curiosité gastrono-
mique est probablement un des rares do-
cuments ayant un caractère d'authenti-
cité, qui se rencontrent dans ces prétendus
mémoires, simple spéculation de librairie
ÙÉ^ CHERCHEURS ET CURlEUi<
163
164 —
>o juillet i^oi.
dont Sainte-Beuve a depuis longtemps fait
justice. J'ajoute que l'on peut considérer
l'œuvre du prétendu marquis de Cour-
champ comme un pamphlet anti orléa-
niste ; l'intention de bafouer la famille
d'Orléans y apparaît a chaque page. Le
livre est du reste spirituel, amusant et très
supérieur à tous les faux mémoires qui se
sont succédé depuis. Mais me voilà bien
loin du menu du bœuf. H. C. M.
Livres à clef (T. G. 524 : XLI :
XLll; XLlll ; XLV).— ^V/fo/'.deG.Ethe,
est un roman à clef. Charlotte, c'est Char-
lotte Buff, depuis madame Kœstner d'où
descendent mesdames Charras, Charles
Floquet. |ules Ferry, Charles Risler et Mar-
cellin Pellet. Werther, c'est Goethe lui-
même, qui a prêté à son héros ses propres
sentiments, tout comme Rousseau a prêté
les siens à l'amant de la Nouvelle HéJoïse,
ainsi qu'il le raconte dans ses Confessions:
Gcethe, ciaiis ses Mémoires, s'est attaché
avec un soin minutieux à expliquer comment
il fit Werther avec sa propre vie, avec ses
amours, avec ses douleurs, avec son sang, pour
ainsi dire. On dirait, tant il sentait que toute
son œuvre était là en germe, qu'il n'a :~ongé
à écrire se.s Mémoires que pour cette explica-
tion, par laquelle il termine une confession
qu'il n'a jamais continuée au delà.
(Pierre Leroux. page XXII de sa traduc-
tion de Werther, 1839. Charpentier ; voir
Armand Baschet, Les origines de IVcriher,
1855, in i8j.
On sait que Werther se tue à l.) fin ;
voici ce que dit à ce sujet le comte Henri
de La Bédoyère dans su rarissime traduc-
tion anonyme, ornée de trois figures de
Moreau le jeune. 1809, in-8, de l'impri-
merie de P. Didot l'ainé :
Une aventure tragique arrivée h Wetzlar, en
1772, a servi de fondement à Werther. Goe-
the n'a tait que changer les noms des acteurs.
Celui du véritable héros de cette tragédie est
Jérusalem. 11 était fils d'un célèbre prédicateur
de Brunswick ; il devint éperdument amou-
reux d'une jeune personne dont le mariage
était arrêté lorsqu'il la connut, et ne pouvant
s'unir à elle, il se tua de désespoir.
Naurov.
Errata dos grands dictionnaires.
--(T. G., 279; XXXV : X.XXVl ; XXX VII ;
XXXVllI; XL ; XLI ; XLll : XXXllI ;
Xl-lV ; XLV), — On Ut dans le Diilion-
naire de Bouillet, édité par Hachette, en
1893 :
Le duc d'Orléans avait épousé M"' de
Blois, fille légitimée de Louis XIV et de
iW"° de la Vallière.
File était la fille de M*"' de Montespan.
FlRMlN.
La propriété des traits humains
(XLlll ; XLIV). — Bien que V Intermédiaire
ne soit pas un recueil de jurisprudence, je
crois devoir signaler un jugement du Tri-
bunal de première instance de la Seine
qui complète et confirme ma réponse à
une question pesée par M. Villeroy.
Sur Ia"plainte d'une artiste connue, dont
le portrait était exhibé et vendu publi
quement à Paris, le Tribunal vient d'or-
donner la destruction des clichés et d'ac-
corder à la plaignante 100 fr. de domma-
ges-intérêts.
A propos du droit des photographes, le
jugement dit ceci :
« Attendu qu'il est de principe que
« l'image d'une personne ou son portrait,
« obtenu d'une manière quelconque, ne
« peut être classé parmi les choses qui
si sont dans le commerce, et qu'il ne sau-
Ki rait être permis d'en trafiquer sans
« l'autorisation préalable, expresse ou au
« moins tacite de l'intéressé, et à la con-
^< dition formelle de ne pas sortir des
« strictes limites dans lesquelles son con-
H-. sentement a été accordé ;
« Que si les artistes photographes de-
v^ meurent détenteurs de leurs clichés.
^\ suivant les habitudes de leur profession,
« ils ne sauraient cependant être autorisés
« à en faire usage pour reproduire en
« nombre plus ou moins considérable, au
« profit des tiers, les portraits qu'iU ont
^< été chargés d'exécuter ou qu'ils ont pu
\<. reconstituer, à moins toutefois, ainsi
« que le commandent les exigences de
« l'actualité ou de l'information moderne,
<> qu'il ne s'agisse de l'image de person-
« nés qui, par leurs fonctions ou leurs
\< professions, l'éclat de leurs exercices,
« leur notoriété présente ou passée au
« poini de vue de l'histoire, de l'intérêt ou
<i de la curiosité publiques, sont entrées
« dans le domaine de la publicité ou de la
»< critique et appartiennent à l'art, sou.^
« réserve néanmoins de leurs droits au
« cas où cette publicité s'accompagnerait
1» de circonstance?, gui seraient de nj^tyr^
W.-97S.
L'INTHRMÊDIAIRE
165
166
« à porter atteinte à leurs intérêts maté-
« rîels ou à leur considération >*.
Eugène Grécourt.
Pc rtrnit, de L A. P. deBourbon-
Buspet (XLV ; XLVI, 47). — Merci à
mon aimable correspondant Cz de s'être
occupé de la recherche de ce portrait.
Je saN'ais bien, pour m'en être entretenu
avec eux, que ni les Bourbons-Lignières,
descendantsdirectsde Louis Antoine-Paul,
ni les Bourbons de la branche ainée des
BvissL-t, ne ccnnaissaier.t de portiaits de
ce personnage. Mais je ne voudrais pas en
-conclure qu'il n'en a jamais existé.
Le vicomte de Bourbon-Bussct était un
personnage trop considérable, non seule-
ment par la naissance, mais encore par les
fonctions qu'il a remplies et le rôle très
important qu'il a joué jusqu'à la mort de
Louis XVI, peur que le contraire ne soit
pas vraisemblable. Comme élu général de
la noblesse des Etats de Bourgogne. ilavait
fait adopter les réformes les plus sérieuses
et les plus pratiques pour l'administration
<Je cette province, et comme commandant
en chef de cette même province où son
rôle d'administrateur lui avait valu une
grande popularité, il put au commence-
ment de la Révolution sauver bien des
victimes et atténuer bien des excès. Aussi
je continue mes recherches. T.
Les œuvre.c de L avilie de Mir"
in ont (XLV). — j'ai sous les yeux plu
sieurs autographes de cet auteur dramati"
que ; ils sont signés : de la Ville. Dans
une de ses lettres, du 2 mars 1816, il
parle des preuves de dévouement qu'il a
données au roi ; d'une p'ace de 1800 fr.
qu'il occupait et qu'il a sacrifiée, malgré
la perte totale de sa fortune, pour servir le
roi et fonder un journal qui n'a pas été
sans utilité. 11 sollicite une place de bi-
bliothécaire à Bordeaux. Celte lettre est si-
gnée : Alexandre de la Ville.
Dans une autre lettre, il rappelle la mé-
moire de son grand-oncle l'abbé de la
Ville, (l'académicien) employé pendant 35
ans comme ambassadeur et comme direc-
teur des affaires étrangères ; celle de son
père qui périt victime de la Révoh tion. Il
signe cette fois : « de la Ville, auteur du
Folliculaire^ du Roman, à'Artaxerce, de
Charles VI, etc. ». T. L.
Quels sont les moments de la
joui née les plus convenables pour
ia lecture (XLVI, 16). — La question
me parait impossible à résoudre par un
principe, étant., donné que le moment le
plus convenable pour la lecture est tout
ci'abord fixé pour chaque individu suivant
ses goûts et ta nature physique. Tel lec-
teur aimera lire avec profit aux premières
lueurs du jour, tel autre demandera
l'heure propice au calme de la nuit ; il
doit aussi varier avec la nature même des
lectures, comme avec la situatioii géogra-
phique, la température et le cadre des
lieux où se trouve le lecteur. Il t-st un
seul moment c'ji i ne soit pas hygiénique-
ment jiropice : c'est aussitôt après les
repas, alors que la digestion s'opère. Tous
les autres instants du jour et de la nuit
peuvent être convenables.
Robert Geral.
Possibilité physique de îa résur-
rection (XLV). — Ce petit ouvrage. dit
Barbier, n'est nullement traduit de l'an-
glais ; il a été composé en français à
Rotterdam, par un réfugié français (Jean
Bion) et mis en l'état quant au style, par
\\n de ses amis (Pr. Marchand;
Recta.
L'anesthèsique au moyen âge
(XLVI. lO). — je ne suis pas en mesure de
répondre complètement à la question, mais
je veux signaler un témoignage d'Abclard
mentionné dans les tsoiiccs àesManiiscviis,
t. XXXI, 2 p-'" i88ô,p. 125 :NolicG sur le
n" 1725 I des mss latins de la Bibliothè-
que nationale, par M. Hauréau (117-147):
Kon hiincsopoictn consuetui.u! iiiiiuralem
dormit iùJieni hcminis credo sed talon quo
rcdderet hoiiiiiuiii ipsinn inscrisibiJaii ut ah
extractione costœ nuUam doloiis nicurreret
passioneui, sien! et medici nonnnqnani
facere soient his qvos inciderc volmii.
M. Hauréau cite ensuite Ambroise
Paré {Œuvres, liv. XXI, ch. XLIII) et
Thécdoric {Theodorici Chirwgia, it;6,
IV, cap. VIII) comme ayant affirmé que
les chirurgiens du moyen âge ont endormi
leurs malades avan; de les opérer, mais
le rapport d'Abclard, digne assurément
de toute confiance, donne la certitude que
les chirurgiens du xii* siècle ont employé
des ânes thés iq lies. Recta.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
167
168
30 Juillet 1902s
Je me rappelle avoir lu dans le Magasin
pittoresque, il y a au moins 40 ans, que
les accusés, avant de subir la torture,
mangeaient du savon, et que les juges
étaient surpris de leur indifférence à la
douleur, jusgu'au moment ou|ils décou-
vraient la précaution prise.
Je n'ai pas souvenir d'avoir vu men-
tionnée ailleurs la propriété anesthésique
du savon. A. Cordes.
Ecclésiastiques, maçons et ar-
chitectes (XLIII.XLIV). — Un chanoine
de Troyes, Simon Royer, qui vivait au
xv« siècle, a été maître de rœu\re de la
cathédrale de cette ville. L'architecte,
peintre et sculpteur Eustache Restout.
mort le i" novembre 1745, était religieux
prémontré.
L'un des religieux architectes les plus
réputés est certainement le frère François
Romain (de Gand), qui fut architecte du
roi à Paris et dirigea les travaux du Pont-
Royal avec Mansart et Gabriel.
Je crois que la liste des moines et prê-
tres qui ont fait œuvre d'architecte serait
longue, si on prenait simplement la peine
de relever leurs noms dans le Dict. des
architecies fiançais, de Ch.Bauchal (1887).
X.
* *
Dans la Sarthe, nous avons eu l'abbé
Tournesac qui s'est distingué comme ar-
chitecte au XIX' siècle et eut plusieurs élè-
ves (les architectes Leboucher, Tessier).
L'abbé Magloire-Stanislas-Adrien Toiir-
nesac, né à Saint-Mars d'Outillé (Sarthe)
le 14 septembre i8oî, fut d'abord cordon-
nier chez son père, apprit le latin et fut
ordonné prêtre en 1S33, après avoir été
nommé prctre-sacrislain d'une grande
paroisse du Mans, chanoine honoraire, il
entra dans la Compagnie de Jésus et mou-
rut au Mans le 3 janvier 187s. On lui
doit la chapelle du collège de Sainte-
Croix au Mans et les transepts de la
cathédrale de Laval ; 11 aida l'architecte
diocésain. M. Delarue, dans les embellis-
sements de la cathédrale du Mans. L'abbé
Tournesac inaugura le cours d'archéolo-
gie au séminaire du Mans.
II. Le P. Arthur Martin, jésuite, donna
les plans de l'autel de N. D. du Chevetau
Mans. Cf abbé Pichon.f.v.ia/ sur les tyav.uix
faits à la cathédrale du Mans pcnJaut h
XI X" siècle, passim. L. C. w. la M.
Itot^B, §rauuaillcs tï ^wxmxih
Les sœurs de charité, par Alfred
de Musset. — Dans cette question des
sœurs de charité, qui fait tant de bruit, ce
n'est pas envenimer les polémiques que
de donner les vers suivants d'Alfred de
Musset qui ne se rencontrent pas dans
ses œuvres. M. Paul de Musset les possé-
dait dans ses reliques de famille.
Cette poésie est adressée à une religieuse
qui était en religion sœur Marceline.
J'étais couché, pâle et sans vie,
Dans un linceul de sang glacé
Où la douleur et l'insomiue
Pendant trois jours m'avaient bercé.
Pauvre fille, tu n"es pas belle ;
A force de veiller sur elle,
La mort t'a laissé sa pâleur ;
En soignant la misère humaine»
Ta main s'est durcie à la peine
Comme celle du laboureur.
Mais la fatigue et le courage
Font briller ce pâle visage
Au chevet de l'agonisant ;
Elle est douce, ta main grossière
Au pauvre blessé qui la serre
Pleine de larmes et de sang,
Mais de la route solitaire
Nul ne sait le but et le lieu ;
Dès que tu marches sur la terre,
C'est vers ton œuvre et vers ton Dieu,
Nous disons que le mal existe.
Et nous y croyons pluj qu'à Dieu ;
Toi, dont la priidcnce consiste
A le fuir sans cesse et: tout lieu.
Tu n'y crois pas, toi dont la vie
Avec lui n'est qu'un long combat.
Et ta conscience le nie
Quand ta main le touche et l'abat.
Que pourrait être la souffrance,
Du moment que la mort n'est rien !
De plus, si la mort est un bien,
La douleur est une espérance.
Alfrio) de Musset.
Le Directeur-gérant : G. MOnTORGUEIL.
Imp. Dambl-chambon. St-Amand-.Mont-Rond.
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DES CHERCHEURS ET CURIEUX
Fondé en 1864
.^lUKSTlOINs KT llKl'ONSKS I.ITTKRAIRKS, H
TKOUVAll.l.KS
ISTORIQUIÎS. SCIK^TIFIQUES El' ARTISTIQUES
KT CURIOSITKS
169
(Éueôiione
Malesherbes et les lettres de
cachet. — Le fameux rapport que le
ministre iV.alesherbes avait présenté à
Louis XVI au sujet des lettres de cachet,
a-t-il jamais été imprimé ? Et où se
trouve actuellement l'original de ce rap-
port? PaulArd.
Voltaire était-il franc-maçon? —
A une époque où la franc- maçonnerie se
distinguait surtout par sa haine de l'into-
lérance et du fanatisme. Condorcet écri-
vait que Voltaire avait reçu « la lumière >■>
en Angleterre, pendant le séjour qu'il v
fit en 1728. Les Mémoires secrets, dit de
Bachaumont, affirment pareillement
que Voltaire était franc-maçon ; mais Wa-
gnière.son dernier secrétaire, le nie abso-
lument ; et la réception triomphale du
patriarche de Ferney à la Loge des Neuf-
Sœurs quelques semaines avant sa mort
semble donner gain de cause aux asser-
tions de Wagnière.
En somme, à qui taut il croire ?
D'E.
Les papiers des de Goncourt. —
L'Echo de Paris, dans son numéro du
19 juillet i896,contenait l'entrefilet sui-
vant :
La servante Pélagie, suivant les recomman-
dations de son maître, a porté hier chez le
notaire, des papiers faisant un gros paquet.
Ces papiers contiennent : i' Le manuscrit du
drame de IzFattstin que la nouvelle direction
[70
de l'Odéon comptait donner l'hiver prochain ;
2° une fantaisie en argot , 3* La partie du
Journal restante publier...
Qu'est devenue cette fantaisie écrite en
argot ?
Gustave Fustier.
Le nouveau roi d'Albanie. — Est-
il exact qu'un Espagnol, Juan-Pedro Gla-
dro Castriola, ait été proclamé, il y a
quelques mois, roi d'Albanie par des in-
surgés? Est-il exact qu'il ait en Albanie
cent mille hommes de troupes prêtes à
marcher contre les Turcs, mais qu'il soit
loin des Balkans, prêt à visiter les cours
d'Europe pour les intéresser à son sort ?
Je tiens ces détails d"un de ses parents de
Jerez-de-la-Frontera, ville où il possède
une maison, mais où il n'habite guère,
demeurant presque toujours à Paris.
Oroel,
Le terroriste Lechevalier en.
Bretagne. — Nous remarquons dans,
des souvenirs manuscrits rédigés par un
gentilhomme qui prit une part active aux
soulèvements royalistes de l'Ouest, qu'il
y est question d'un sieur Lechevalier,^
ancien procureur, qui devint accusateur
public en Bretagne et se signala par soa
zèle sanguinaire en traquant sans pitié les
prêtres et les nobles de sa province.
Les souvenirs en question ajoutent que
cet émule de Fouquier-Tinville, tout en
servant la cause de la Révolution, ne né-
gligea pas ses propres intérêts, qu'il
acquit à bon compte les biens les meil-
leurs de ses victimes et se constitua ainsi
une grosse fortune. Nous avons cherché à.
XLVI-4
N» 976
L'INTERMÉDIAIRE
171
172
savoir ce qull y a de vrai dans ce récit
en questionnant plusieurs Bretons que
nous connaissons, et tous nous en ont
affermi la véracité, ajoutant que le souvenir
de Lechevalier est toujours si vivace
dans les nombreuses familles dont les
membres ont péri grâce à lui sur l'écha-
faud, que les descendants de ce triste per-
sonnage, qui habitaient encore la Breta-
gne il y a 20 ans, n'ont pas hésité à y
vendre leurs propriétés pour fuir cette
province où leur séjour n'était plus toléra-
ble.
Nous serions heureux d'avoir des dé-
tails précis sur Lechevalier, de savoir
dans quelle ville de Bretagne il exerça
ses redoutables fonctions, comment il a
fini sa triste carrière. Montmorel.
Substitution de nom et d'armes.
— J'ai entrepris depuis quelque temps
déjà une étude sur substitution de nom et
d'armes en droit féodal et des transforma-
lions jusqu'à nos jours. Je serai très re-
connaissant aux intermédiaristts qui me
donneront des indications de sources à ce
sujet. Il y a bien des articles et cas isolés
intéressants, ils complètent et corrigent
parfois les règles générales, si variables
du reste suivant les époques et les pays.
Merci d'avance. Henri de Mazières.
Armoiriss de Gérone. — Gerona,
ville de Catalogne, (qu'on traduit sou-
vent par G/roMÉ', mais à tort) porte d'' Ara-
gon-Catalogne chargé en cœur de Rvche-
chouart : c'est-à-dire : d'or à 4 pals de
gueules, ch^ï^Q d'unécu/ascé,oiidé, cndentè
d'argent et de gueules de six pièces, qui est
de Rochechouart. Pourquoi cet écusson
d'une famille française pour former avec
celui de la province celui d'une ville
d'Espagne ? La Coussière.
Ex-libris à attribuer : B. B. — J'ai
acquis, il y a quelques années, chez le
îibraire Emile Rondeau, un tiès bel exem-
plaire relié en maroquin, du Théâtre des
^ntiquile:^ de Paiis, par le P. Dubreuil.
Ce volume qui a appartenu à un ama-
teur délicat, porte à l'intérieur un petit
•ex-libris moderne gravé, de forme carrée,
avec cette devise : Bonne foy, bon droit,
•qui entoure les initiales BB entrelacées.
Quel est le nom de cet amateur ?
Paul Pinson.
La Légion d'honneur et les ser-
vices rendus. — Je vois dans les der-
nières nominations de la Légion d'hon-
neur qu'un directeur d'une maison de
banque vient d'être nommé chevalier,
avec la mention vingt-cinq ans de services.
je croyais que cette mention ne s'appli-
quait qu'aux services rendus à l'État..
Me suis-je trompé ? J. C. Wigg.
*
Un louis (pour vingt francs). —
Un journal nous dit que les tribunaux
vont appliquer avec rigueur la loi qui dé-
fend de se servir des appellations des
anciens poids et mesures ; les gens de
cercles et de courses, qui se servent jour-
nellement du mot iouis pour désigner la
valeur de vingt francs, seront-ils repréhen-
sibles ? CÉSAR BlROTTEAU.
Pierre tumulair e de curé. — En
1831, \& Journal des connaissances utiles z
publié un article de Lamartine sur les
Devoirs civils ducuré.Wtrs la fin, on y
lit... « Une pierre sans nom marque sa
place au cimetière, près de la porte de
son église ».
En quelles régions de la France et à
quelle époque était- il donc d'usage de ne
pas mettre de nom sur les tombes des
curés? Hautenclef.
Villard de Honnecourt. — Un
des lecteurs de l'Intermédiaire pourrait-il
me donner quelques renseignements bio-
graphiques sur Villard de Honnecourt,.
architecte qui vivait au xui^ siècle, et dont
le nom se trouve gravé sur le Trocadéro
a côté de celui de Libergier (un des archi-
tectes de la cathédrale de Reims).
Un de ces mêmes lecteurs possède-t-iL
le Cameracum Christiamim du D"^ Le Glay,
(Lille) ? et dans ce cas voudrait-il avoir
l'obligeance de le mettre à ma disposition
pour quelques jours ?
LÉON Villard.
Famille de Monval. — Quelles
étaient ses armoiries ?
Existe-t-il encore des descendants de ce
nom, dont l'un d'eux habitait Pont-Aude-
mer ou ses environs vers la fin du xvii*
siècle ? X,.
Lieu de naissance de M"' de
Maintenon. — Dans Louis XIF et sa
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 août 1902
173
174
ccnir, portraits, jugements et anecdotes
extraits des mémoiics authentiques du din-
de Saint-Simon (1694-1715) (Hachette),
1853, on lit, au chapitre III, madame de
Maintenon, p. 86 : « née dans les îles de
l'Amérique, où son père, peut-être gen-
tilhomme, était allé avec sa mère cher-
cher du pain... » — Et d'un autre côté,
je lis ceci dans le « Dictionnaire de la
conversation (Edition 1827) tome 36,
page 377: «Madame de Maintenon na-
quit en 16315 dans les prisons de la Con-
ciergerie de Niort, où son père, Constant
d'Aubigné, était détenu ». L'auteur du dit
article est Foncières. Quel est le véritable
lieu de naissance de madame de Mainte-
non ? JACQ.UES Bilan.
Fitzwilliam. — J'ai trouvé un ex-li-
bris portant -.fuselé d'argent et de gueule
avec la devise « Deo Jiivante », au-des-
sous le nom de Fitzwilliam. Les armes et
la devise se rapportent aux Grimaldi.
Comment alors expliquer ce nom de Fitz-
william ? C. B.
Prince fîeRheuK-'Wobeck — Les
journaux annonçaient récemment le ma-
riagedu comtedeLannoy,princede Rheina-
Wolbeck. Les L&nnoy sont belges, mais
pendant la Révolution il y avait déjà, à
Paris, une dame de Lannoy et son fils qui
devint plus tard prince de Rheina-Wol-
beck. Ils furent emprisonnés pendant la
Terreur. Je serais très heureux de savoir :
dans quelle prison, ce qu'ils devinrent
ensuite, leur parenté avec le prince de
Wolbeck actuel. C. B.
Origine du nom Chamberlain-
— On a agité, il y a quelque temps, dan^
les journaux, la question de l'origine de
ce nom , Voici une explication que je trouve
dans Kenilworth, de Walter Scott ;
On appelait alors au xvi" siècle, Cham-
bellan,Chamberlain, le valet de Chambre.
!: n F.cosse, le même titre signifiait l'in-
pendant du seigneur, du lord.
Connait-on d'autres explications ?
E. T.
Président de la cour de cassation
en 1812. — Dans une lettre datée de
i8i2,je lis ;
M. Daru,beau père du président au tri-
bunal de cassation etc. Or, dans V Ahna-
nach impérial ]e trouve :
M. le comte Muraire, premier prési-
dent, etc.
M. Henrionde Pensey, président, etc.
M. Barris, président, etc.
Lequel des trois avait pour « beau-
père » M. Daru ? C. de la Benotte.
Les Bourbon de Naples. — Quels
sont les meilleurs ouvrages à consulter
sur les derniers Bourbon de Naples et la
chute du royaume en 1860? Que sont
devenus les nombreux enfants de Fran-
çois 11 ? X.
Fêtes aux Tuileries sous le pre-
mier Empire. — Qui pourra m'expli-
quer de quelle façon les personnes qui ne
faisaient pas partie de la cour, mais qui y
étaient invitées, assistaient aux fêtes des
Tuileries, sous le premier Empire ?
je copie dans une lettre, datée de fé-
vrier 1812, les détails suivants : il s'agit
d'un M. X. qui est de passage à Paris et
qui a ob enu une invitation pour assister
au quadrille des Heures dansé par les prin-
cesses impériales.
« Passé dans l'après-midi aux Tuileries
pour connaître l'escalier des Enfants de
France. Le soir, mon ami d'A. me prête
une paire de bas pour mettre sur les
miens et mes souliers ; ma voiture ne
pouvant pas passer la grille où je devais
me rendre à pied.
«J'arrivai, je m'enveloppai de mon car-
rick et j'enveloppai également deux belles
dames couvertes de diamants qui grelot-
taient à la porte où nous attendîmes jus-
qu'à 9 h. 1/2 qu'on permit d'entrer.
« l'entrai enfin dans la plus belle salle du
monde, un temple de fées, éclairé par
cinquante-trois lustres et rempli de tout
ce qu'on peut voir de plus riche et de
plus magnifique,
«Les personnes présentées étaient dans
la salle en bas, et nous dans la galerie
et les loges. On donna en abondance de
toutes sortes de glaces et de rafraîchisse-
ments dans les galeries où se trouvaient
plus de 3,000 personnes, c'était beau-
coup trop nombreux. »
Etait-ce dans la salle des Maréchaux
que se trouvaient cette galerie et ces lo-
ges
? ou bien toutes les salles de fêtes en
étaient-elles pourvues ? Ce que je ne corn-
N*. 976,
L'INTERMÉDIAIRE
175
176
prends pas surtout, c'est cette manière de
se rendre à la fête. |e conçois que les
hommes descendent de voiture pour évi
ter de « faire queue » trop longtemps,
mais comment des femmes en toilettes de
bal pouvaient elles faire cette promenade
en plein air, à pied, par le froid et le
mauvais temps ?.. Le trajet était-il long :■
A quelle grille s'arrêtaient les voitures?
Où était situé l'escalier des Enfants de
France ?
Quelques jours plus tard, M.X. se rend
de nouveau aux Tuileries pour un bal
masqué. Il écrit : «. Nous sommes partis
six dans la voiture, nous y avons joué au
corbillon et à des charades en attendant
que l'on ouvrît. »
C. DE LA BeNOTTE.
Descartes, dramaturge. — Au dire
de M. Rebière {Les Femmes dans les scien-
ces, p. 346), l'illustre philosophe s\ ne
crut pas trop déroger en composant des
vers à l'occasion d'un bal ; on a même
retrouvé dans ses papiers le manuscrit
à.'\xr\t pièce de théâtre dont il voulait faire
hommage à la reine Christine de Suède ».
A-t-on mis au jour cette production et
quelle est sa valeur littéraire ?
Pont-Calé.
Le poète au siècle. — Tel est le ti-
tre d'une pièce de 190 vers autographiée,
signée A. Baron. En tête de mon exem-
plaire, on lit cet envoi de l'auteur âgé de
16 ans : Kc>/;v respectueux serviteur, A.
Baron, élève de rélhorique au lycée Bona-
parte. Juillet lS=j,ç.
Dans ces vers satiriques dont quelques-
uns sont incorrects, le jeune lycéen ne
manque pas de verve, mais les coups
qu'il croit porter n'atteignent pas le but
qu'il s'est proposé On voit qu'on a affaire
à un débutant inexpérimenté dont le bras
n'a pas encore toute la vigueur voulue
pour manier avec dextérité le fouet ven-
geur dont s'est servi Juvénal pour flageller
ses contemporains.
Que sait-on sur ce jeune versificateur ?
A-t-il publié plus tard d'autres écrits ?
P. NONSPI.
Cléomène dans Musset. — Il est
présompteux d'espérer savoir ce qu'en
littérature, M. Emile Faguet ignore, mais
puisque c'est lui même qui nous adresse
courtoisement une gracieuse invite, nous
aurions mauvaise grâce à nous dérober.
Dans son feuilleton des Débats du 4 août
1902, M. Emile Faguet cite ces vers de
Musset ÇNamouna).
Manon, sphinx étonnant, véritable sirène,
Cœur trois fois féminin, Cléopâtre en pa-
jniers,
Quoi qu'on dise, ou qu'on fasse, et bien
[qu'à Sainte-Hélène
On ait trouvé ton livre écrit pour des por-
[tiers,
Tu n'en es pas moins vraie, infâme ; et
[Cléomène
N'est pas digne, à mon sens, de te baiser
[les pieds.
11 ajoute :
J'ai toujours ignoré qui était ce Cléo-
mène ou cette Cléomène. A moi mes
correspondants ! A moi V Intermédiaire des
chercheurs et des curieux t S'agirait-il de ce
Cléomène, sculpteur athénien, à qui l'on
attribue la « Vénus de Médicis », de Flo-
rence ? Il est possible.
George Sand (Questions sur). —
Quel est le texte de la chanson qu'écrivit,
en 1829. Aurore Dudevant, chanson où
elle raillait la « haute société de La Châ-
tre » ?
\J Intermédiaire ne pourrait-il découvrir
le nom de s<, l'auteur inconnu », qui, dans
dans la Nouvelle biographie générale, dit de
George Sand : « Ses entrées en matière
sont adorables et dignes des plus beaux
débuts de Walter Scott ».
QLii possède les lettres inédites de
George Sand à Marie Dorval ? Et celles
que Latouche écrivait à l'auteur de Lélia?
Quel est le roman de Latouche dans
lequel il parle avec éloge de George Sand ?
Dans son très beau livre sur George
Sand, /Vi"* Karénine dit que Musset avait
mis les lettres et le journal intime de
George Sand entre les mains de M""' Jau-
bert.
Pourquoi Musset avait-il choisi M"'
jaubert ? C. Bouvier.
Australie. — Qiiels sont les ou-
vrages tant français qu'étrangers à con-
sulter au sujet de la nouvelle constitution
australienne?
2° Où pourrais-je trouver des renseigne-
ments et à qui m'adresser? C. S,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
177 -
178
10 âoût 1902
«Equality»,de Bellamy.— Ce beau
livre de l'auteur américain Bellamy, a-t-il
été traduit et publié en français, soit en
volume, soit en des revues ou journaux ?
A. Hamon.
«L'amateur chez l'artiste» — Pour-
rait-on indiquer où se trouve le tableau
de « L'amateur chez l'artiste » de Mieris
le vieux. (Ecole Hollandaise).
Taffanel.
Le peintre Hersent. -— Qui repré-
sente aujourd'hui la descendance du pein-
tre Hersent ? A défaut* de descendance,
qui a hérité de lui et qui détient ses pa-
piers? V. A.
L'horloger Miller, de Fribourg. —
Je connais une petite horloge, en argent,
du xvMi* siècle, signée; L. Miller. Que sait-
on de lui ? V. A.
Duperreux, peintre. — Je copie dans
une lettre datée de 18 12, dont l'écriture
est à peu près illisible : « J'ai vu M. Du-
perreux, fils d'un fermier général qui a
été guillotiné sous la Terreur ; il vit comme
artiste peintre. 11 m'a emmené chez lui,
j'ai admiré son magnifique atelier où
étaient exposées des l^ues des Pyrénées,
plusieurs artistes travaillaient sous sa di-
rection, entre autres M. Crouseil... »
Est-ce bien Duperreux qu'il faut lire ?
Ce peintre est-il connu ? En ce cas,pour-
raît-on me citer ses œuvres principales?
Et Crouseil? Est-ce que j'ai bien lu ce
nom ? Si oui, que sait-on sur lui ?
G. DE LA BeNOTTE.
Poser un lapin. — Dans le Courrier
de Vaugelas (3"'" année, n" 10, p. 74).
M. Martin dit que les Anglais appelaient
un menteur a coiinicatcher , c'est-à-dire un
attrapeur de lapins.
Si le fait est exact, nous aurions vrai-
semblablement là l'explication de la lo-
cution triviale et si répandue : poser un la-
pin dont on n'a jusqu'ici donné que des
explications plus ou moins vraisemblables,
pour ne pas dire saugrenues.
Qu'en pensent les collaborateurs de
V Intermédiaire et ceux des Notes and Que-
ries ? ,,v- Gustave Fustipr,
Rideaux de théâtre. — Dans un
théâtre parisien, fondé en 1821, sous le
nom de Panorama dramatique, le rideau
d'avant-scène était formé de miroirs où se
reflétait toute la salle. Quel fut le sort du
théâtre et du rideau ? Et pourrait-on citer
d'autres toiles d'aspect aussi original ?
Sir Graph,
Piraustre. — Que sait-on de cet in-
secte (probablement fabuleux) qui, au
dire de saint François de Sales, Introduc-
tîon à la vie dévote « vit dedans les
flammes sans brusler ses ailes » ?
Alex.
Les femmes pauvres. — Le i*'
juin 185 1, par acte déposé chez M* Dela-
grevol, notaire à Paris, l'abbé Roux
formait une Société sous le titre de Société
de prévoyance des fe))imes pauvres. La So-
ciété était fondée au'capital de 10 millions,
divisé en un million d'actions de dix francs.
Pourrait-on retrouver les traces de
cette Société ? .■\-t-elle fonctionné ? Qyel
a été le résultat ? C. D. P.
ÎJnepièca anglaise à rechercher,
— Je lis dans le Rôdeur, de décembre 1 78g,
une de ces feuilles éphémères que vit
éclore par centaines l'ère nouvelle :
Les Anglais se sont permis de jouer l'Assem-
blée Nationale au théâtre d'Hay-Market. Ils la
représentent très bruyante ; et le Président
fait aller sans cesse une grosse cloche qui fait
un tintamarre épouvantable. Tout cela serait
fort bon si la Chambre des Communes et celle
des Pairs n'étaient encore plus bruyantes que
notre Assemblée Nationale. Douze cents Fran-
çais, agitant les hautes destinées de la Nation,
ne peuvent le faire sans bruit, à moins de le
faire sans intérêt, ce qui serait le pire de tous
les maux.
Qiie'.le était cette pièce ? Qiiel était son
titre ? Eut-elle du succès et fut-elle impri-
mée
H. QyiNNET.
Un'^ industrie andelysienne. —
Les mémoires de Luynes rapportent que
le maréchal de Belle-Isle entreprit l'éleva-
ge du ver-à-soie aux Andelys — Or,
aujourd'hui, dans cette même ville, existe
une fllerie de soie, industrie fort rare, pa-
raît-il, en France. Est-ce une filiale à
cent cinquante ans de distance, de la créa-
tion réalisée par le maréchal de Belle-lsle.
Rip-Rap.
N*97^
L'INTERMEDIAIRE
179
180
ÎH éponges
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
Famille Delavigne (XLVI, 13) —
Nous recevons la lettre suivante que nous
insérons avec empressement :
Monsieur,
En léponse à votre petit article du 10 juil-
let, sur la familleDelavigne, je m'empresse de
vous faire savoir qu'Anselme Delavigne était
bien le père de Casimir et de Germain Delavi-
gne, tous deux auteurs dramatiques.
Recevez, monsieur, mes salutations distin-
guées. E. Dl-LAVIGNE.
belle-fiUe de Germain Delavigne.
La montagne Pelée et la déesse
Pelée (XLV). — La corvette anglaise
la Blonde, commandée par lord Byron,
neveu du célèbre poète, fut envoyée à
File d'Hawai (de l'archipel des Sandwich"»
pour rapporter les restes d'un roi et de sa
femme, décédés en Angleterre. L'équi-
page, arrivé en juin 1825, visita l'île et
le volcan. Dans le récit d'une éruption
dont il fut témoin, le missionnaire
Stewart ajoute : « Les indigènes d'Hawaï
placent dans leur volcan une divinité
qu'ils nomment Pelé ou Pailai, tantôt
bienfaisante, et tantôt cruelle dans ses
vengeances. Son culte, fondé sur l'espé-
rance et sur la terreur, était une partie
de la religion des insulaires, etc. ».
Antérieurement, d'ailleurs, le capitaine
anglais Vancouver rapporte que les vio-
lentes et fréquentes éruptions d'Havaï
causent tant de frayeur aux habitants,
qu'ils ont institué, dans le but d'obtenir
le repos des volcans, un ordre religieux
d'individus, qui doivent célébrer certains
rites, et offrir au démon divers sacrifices
des productions variées du pays, pour
apaiser sa rage.
Il n'y a, on le voit, qu'une similitude
fortuite de nom entre la déesse Pailai et
la montagne Pelée. D-" Charbonier.
Atrocités commises à Clamecy
en 1851 (XLVI, 63;. — Le maréchal
Canrobert fut chargé d'une mission dans
l'arrondissement de Clamecy, après le 2
décembre Voici un extrait de l'une des
lettres qu'il écrivit alors (4 avril 1852):
Que les incrédules viennent dans la Nièvre;
qu'ils voient ce que ce département étaitavant
le 2 décembre, ce qu'il est encore aujourd'hui;
qu'ils compulsent les dossiers des 579 indivi-
dus de Clamecy, condamnés soit par le con-
seil de guerre, soit par la commission dépar-
tementale, et quelle que soit leur résolution
de fermer les yeux, ils seront contraints de
les ouvrir et d'avouer que l'acte du 2 décem-
bre a sauvé la société.
De cet extrait, il y a à retenir qu'il a
examiné 579 dossiers. Où sont ces dos-
siers? Aux archives Nationales série F 7.
Je sais très bien que si l'on demande
ces documents, l'administration répondra
qu'elle ne les possède pas. C'est une ma-
nière adoptée pour ne pas répondre par
un refus brutal. J'espère toutefois que M .
Dejean, depuis son arrivée, a changé ces
errements.
Il est cependant futile de refuser des
documents historiques remontant 350
ans, surtout lorsque ceux qui les deman-
dent présentent des garanties. Si l'on ne
réservait pas des documents officiels, on
laisserait moins longtemps les légendes
fausses, les calomnies et les injustices,
dont se plaint le collaborateur Dont Care,
à propos du général Dupont à Baylen,
s'accréditer et s'invétérer.
Germain Bapst.
*
On trouvera une réponse péremptoire
aux accusations portées par M. de Vieil-
Castel : 1° dans VHInJe hisioiiqiie sur le
coup d'Etat par E. Tcnot (Paris), Armand
le Chevalier. 1861. p. 42. En ce qui con-
cerne les femmes violées, elle est ainsi
conçue :
11 n'y a pas eu de femmes violées — le sous-
Préfet n'était pas marié — les filles du rece-
veur étaient absentes de Clamecy pendant les
troubles ; elles étaient en pension à Auxerre,
croyons-nous — quant à la servante du pré-
sident du tribunal elle a toujours répondu
qu'elle ne savait pas de quoi on lui parlait.
L'histoire de l'enfant de n ans égorgé dan? les
bras de sa mère est une odieuse invention
dont riionneur revient au Journal de la
AUèvrc-f qui l'a racont^-e le premier dans son
numéro du 13 décembre.
2° Voir en outre :
sur h's évhtemcnfs de
adressées à M. Eugène
Noies rétrospectives
Clamecy en iSji.
Ténot par Numa
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
i8i
\o août 1902.
182 -^
Millelot, Paris. Armand le Chevalier,
1869.
^"Histoire des conseils de guerre de i8y2.
Paris, Décembre- Alonnier, 1869, pages
250 et suivantes. Pas un mot dans les
conseils de guerre sur les femmes vio-
lées.
M. Alapetite (père du préfet actuel du
Rhône) alors avocat à Clamecy, défendit
l'un des accusés, et jamais il n'a été
parlé des femmes violées.
4° /brutales de Chi'iiecj' jusqu'en 18^2,
par Edme Courot. ancien notaire à Cla-
mecy — Auxerre, 1901. Rien absolument
dans cet ouvrage fait par un témoin des
événements de 1851, au sujet des femmes
violées.
Nous avions nous-mème l'honneur
d'appartenir alors, ce qui ne nous rajeu-
nit pas, au régiment dont un escadron
commandé par M. le capitaine Sajou fut
envoyé à Clamecy à l'occasion des trou-
bles, et rien ne nous a été raconté par les
camarades au sujet de ce fait qui nous
paraît avoir été forgé de toutes pièces.
Ln. g.
Armoiries à déterminer : au lion
rampant d'or (XLVl, =59). — Ce> armes
sont celles de la famille de Cantillon de
Lacoutin-e, originaire d'Irlande et venue
en France avec Jacques V'. Une branche
de cette famille est actuellement établie
en Provence. Ses armes doivent se blason-
ner : d'c^ur an lion d'or accosté de deux
flèches tombantes de même ^ empennées d'ar-
gent.
Cimier : un dextrocbère tenant une flèche
d'or empennée d'argent.
Devise : Fortis in bello.
d'Agnel.
* *
La famille Cantillon de La Couture, de
rUe-de-France, portait la devise : Fortis
in bello. J'ignore s'il s'agit d'elle ; elle
n'est ni dans le P. Anselme, ni dans d'Ho-
zier, Saint-Allais et la Chesnaye, que je
viens de consulter. Oroel.
*
* *
Ces armes sont celles de la famille Can-
tillon, d'origine normande. qui passa en An-
gleterre à la suite de Guillaume le Conqué-
rant ; elle se fixa ensuite en Irlande et fut
titrée baron de Ballyhigue. Une branche
cadette émigra en France vers la fin du
xvi^ siècle et forma les rameaux de La-
couture et de Tramont.
La devise : Fortis in bello fut donnée
par Guillaume le Conquérant, à Henri
Cantillon, après la bataille d'Hastings,en
1066. P. i.eJ.
Attributions d'armoiries : d'ar-
gent à rai,ç-,lo év'loyée, à drux
têtos de sable couronnées àe
même fXLVI, 11, 126). — Les armoiries
ci-dessus sont ainsi blasonnées dans
l'Armoriai général de d'Hozier, comme
écartele ou armes d'alliances. — Je n'ai
donc fait que copier et je serais reconnais-
sant au confrère, le vicomte de Ch. de me
faire connaître, si possible, le nom de la
famille à qi;i elles appartiennent.
Cam.
*
Les familles du Guesclin et Boisguéhen-
neuc en Bretagne. Vaugiraud au Maine,
portent : d'argent à V aigle éployce de
sable, couronnée du même, et sans doute il
y en a d'autres encore. Cette indication
est insuffisante pour arriver à l'identifica-
tion. P. LE J.
Sceau moyen âge à déterminer
(XLV;XLVI,20, 123) — Jemesuisévidem-
ment trompé dans ma supposition que ce
sceaupouvait être attribuéàun Senneterre;
les armes de cette famille Saint-Nectaire
ou Senneterre étant : d'a:(ur à 5 fuséa
d'argent posées en fasce.
D'autre part, cet écusson : de. . , à trois
anneaux de... poses 2 et i , plus deux pois-
sons de... affrontés au centre de Vécu, ne
peut s'appliquer à Jean Sansterre qui
n'était pas un simple miles, chevalier
combattant, mais roi d'Angleterre et,
comme tel, portait : de gueules à trois léo-
pards d'or posés l'un sur l'autre. Il faut
chercher ailleurs. V'^ de Ch.
Ex-iibris à attribuer (Armoiries)
(XLV). — I" Une famille Vicq, à Bruges,
porte: De sable à six besants d'or. Devise
inconnue,
20 Une famille Cornet, en Brabant, qui
a eu de nombreuses branches, portait :
De gueules au chevron d'or accompagné de
trois cors-de-chasse du même, viroles et en-
guiches du champ .
Le n" 4 appartient à la famille Baert
de Berentrode, à Malines, qui porte : De
IN 976
L'INTERMEDIAIRE
183
184
gueules au chevron d'argent, accompagné de
il ois étoiles d'or\ aît. chef du même, charge
d'un lion Uopardé d'a:(ur, armé et lampassé
du champ. P. lk J.
Descendance de Christophe To-
lomb (XLV ;XLV1, 26. 78, 133). —Je
remercie les aimables collègues qui ont
bien voulu répondre à ma question en
indiquant le titulaire actuel de la gran-
desse de la famille de Christophe Colomb,
qui porte les mêmes nom et prénom
que ce dernier. Je leur serais obligé de
compléter ce renseigr.ement par les indi-
cations suivantes :
9" Quelle est la filiation des ducs de
Veragua ? Le titre me paraît avoir passé
de la famille de Christophe Colomb
à celle de Portugal Cardaval, de cette
dernière aux ducs de Berwick par suite
du mariage du fils du maréchal avec
l'héritière du titre, enfin des ducs de
Berwick à la famille du titulaire actuel.
2° Quel est le nom primitif de la fa-
mille de ce dernier : le nom de Colomb
ne lui a été transmis que par les femmes.
A. E.
Saulx-Tavannes (XLVI, 61). — Les
descendants des Saulx Tavannes ks plus
directs sont les Choiseul et les de Bar-
thélémy. A. S. Y.
»
Les héritières du dernier duc de Saulx-
Tavannes mort en 1845, ont été ses
sœurs : 1° la marquise d'Aloigny, morte
sans postérité en 1866 ; 2° la vicomtesse
Digeon, remariée au général L'Heureux,
l.iquelle a laissé deux enfants, le vicomte
Digeon. pair de France et Mlle l'Heu-
reux, épouse de Edouard de Barthélémy ;
3° la comtesse Greppi, mère d'un fils et
de la princesse de Gonzague-Vescovado.
A. E.
* *
Roger-Gaspard Sidoine, duc de Saulx-
Tavannes mort le 14 novembre 1845,
sans avoir été marié, avait eu trois sœurs:
1° Emmeline morte sans enfants le
8 mars 1866, du marquis d'Aloigny.
2° Clémentine qui suit. 3° Isaure, mariée
à Alexandre-Paul, comte Greppi (je ne
sais si elle a laissé des enfants).
Clémentine de Saulx-Tavannes, morte
le 17 décembre 1855, avait épousé en
premières noces le vicomte Digeon, mi-
nistre de la guerre, pair de France ; en
deuxièmes noces, Eugène Lheureux, général
de brigade. Du premier lit : 1° Armand
vicomte Digeon. Du deuxième lit : Béran-
gère-Charlotte Lheureux, mariée, le 2 mai
1854, au comte Edouard de Barthélémy,
dont une fille unique mariée au comte
de Brocas de la Nauzc, en 1879, dont un
fils au moins.
Le vicomte Digeon a-t-il laissé des
enfants? Pierre AIeller.
*
* *
L'ancienne et illustre maison de Bourgo-
gne, qui a fourni de grands généraux à la
France et de hauts dignitaires à l'Eglise,
(dit Bouillet), tire son double nom du
château de Saulx en Bourgogne, qu'elle
possédait dès le xu'' siècle, et de Margue-
rite de Tavannes, sœur et héritière de
Jean de Tavannes (gentihomme allemand,
du comte de Ferrette, au service de la
France), que Jean de Saulx, seigneur d"Au-
\ in, épousa en i S04. Cette maison a
formé plusieurs branches, toutes éteintes,
paraît-il. Son dernier représentant, M. le
duc de Saulx-Tavannes, pair de France,
s'est tué en 184^. Nous ignorons quels
sont ses descendants les plu . directs, —
à qui appartient le titre de duc de Saulx-
Ta vannes ?
11 descendait de Charles-François-Casi-
mir, marquis, puis duc de Saulx-Tavan-
nes, né en 1729. Emigré, dernier baron
d'Aunay sur-Odon (Calvados).
Cette seigneurie lui venait de sa mère.
Marie-Françoise-Casimir de Tessé, baronne
d'Aunay, petite-fille de Marie-Françoise
Aubert, mariée en 1674, à René de Frou-
lay-Tessé, maréchal de France, -]- 172,.
Marie-Françoise Aubert descendait, au
5' degré, de Loyse de Saint Mard, baronne
d'Aunay, en 1479. épouse de Jean des
Essars, s"" de Canteleu, mort en 1501. La
dite Loyse de Saint Mard, fille elle-même
de Jean de Saint-Mard, chevalier, vicomte
héréditaire de Blosseville, sBr d'Avremes-
nil,du fief Montmorency, conseiller, cham-
bellan etmaître d'hôtel du roi LouisXl,etc,
et de demoiselle Jeanne de Sémilly, ba-
ronne d'Aunay, morte avant 1478.
P V.ET DE Saint-Marc.
Nomparde Caumont(XLVI, 60).—
Je ne crois pas, vépondrai-je à mon excel-
lent ami la Coussière, que le prénom de
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
185
10 août 1902
186
Nompar soit devenu le nom patronymi-
que ; je suppose qu'il est porté encore par
les membres de la famille de Caumont et
peut-être, dans les actes de naissance, mis
le dernier des prénoms. Voilà d'où vient
l'erreur de ceux qui ont publié la liste de
Saint Cyr ne connaissant pas ce prénom,
si peu usité de nos jours, ils l'ont pris
pour un nom patronymique. Les Caumont
la Force descendent d'un Begon, seigneur
de Caumont près Marmande, qui vivait
en 121 1. A la même époque et dans le
même pays vivait un Nompar de Cau-
mont qu'on croit être frère de Begon ;
c'est de Nompar que sont issus les Cau-
mont de Lauzun. Ce qui faisait supposer
que ces deux Caumont étaient très pro-
ches parents, c'est que dans les deux
familles, le prénom de Nompar a été fré-
quemment porté, mais toujours comme
prénom.
Pendant bien longtemps 1 même erreur
s'est produite pour les âîontmorency
qu'on disait s'appeler Bouchard, parce
qu ils descendaient d'un Bouchard, sei-
gneur de Montmorency, vivant au x" siè-
cle, et que ce prénom avait été porté par
plusieurs rejetons de cette illustre mai-
son.
Avec Hugues Nompar de Caumont s'est
éteint, en 1755, le titre héréditaire de duc
de la Force. En 1787, le chevalier de
Caumont, de la branche de Beauvilla.
(dont la jonction n'est pas absolument
prouvée) obtint le titre à brevet de duc
de la Force et mourut sans postérité ; son
frère, pair de France, se crut autorisé à
pouvoir le relever. Je ferai remarquer à
mon aimable collègue la Coussière, que
le titre ducal est encore porté et qu'il est
mentionné dans l'Annuaire de la Noblesse
1902, page 83.
Les Caumont de Beauvilla portaient
anciennement : d'argent, au lévrier de
sable, colleté d'or, au chef de gueules,
chargé des molettes d' éperon d'or. Les
Caumont de Lauzun éteints en 1723, por-
taient : tiercé, en bande d'or, de gueules et
d'a{ur. Pierre Meller.
*
* *
M. La Coussière a tort de confondre les
Nompar de Caumont avec les Caumont.
Ce sont deux familles complètement dis-
tinctes. Le nom patronymique des pre-
miers était bien Nompar. Ils avaient la
prétention de descendre des anciens rois
d'Ecosse. Mais, comme le dit la grande
Mademoiselle dans ses mémoires, cette
prétention n'était qu'une chimère. Ils
étaient en réalité originaires de la
Guyenne et avaient pour armes un tiercé
en bande, d'or, de gueules et d'a:(ur. L'au-
tre famille de Caumont, dont le nom pa-
tronymique était bien Caumont, sort de
l'Agenois et a pour armes : d'aj^ur à trois
léopards d'or, armés, lampassés et couron-
nés l'un sur l'autre.
(V. les Mémoires de la Grande Made-
moiselle et le P. Ménétrier).
T.
*
* *
Victor-Caumont, disant avoir droit de
porter le nom de la For ce, courtier en café,
habitait les Embruns route de la Hève
1 Saint-Adresse (Seine-Inférieure).
A la suite de revers de fortune, il s'est
tué d'un coup de revolver, voici trois ans,
à son bureau du Havre.
Sa fille, Victoria Caumont, charmante,
a disparu quelques mois après.
* *
Le duché-pairie de la Force, créé en
1637, s'est éteint en 1755.
Le duché fut recréé sans pairie en
1787, pour Louis Joseph-Nompar de
Caumont, dont le père avait été reconnu
comme agnat du dernier duc et pair, et
qui mourut en 1838, sans enfant.
Le titre fut relevé, sans collation ré-
gulière, par son frère, pair en 1839, et
son neveu, sénateur. A. E.
Le marquis de Saint-Mars (XLV ;
XLVI, 30, 134';. — Le marquis de Saint-
.Y.ars, demeurant 10, rue Royale Saint-
Honoré, était-il de la même famille que le
vicomte de Saint-Mars, de la Légion
d'honneur en 1848 ; et ce dernier
doit il être identifié avec le colonel
Michault de Saint-Mars ? M. J.-C. Wigg
connait-il l'état-civil du marquis de Saint-
Mars ? Cam.
Claude Gouffier (XLVI, 60). —
C'est une faute d'impression qui fait mou-
rir Claude Gouffier en 1750 ; il y a eu
transposition : il est mort en 1570.
Je ne trouve nulle part que Claude
Gouffier ait reyu d'autres prénoms : ce qui
N* 976
L'INTERMÉDIAIRE
187
188
n'a pas lieu de surprendre, d'ailleurs,
l'usage des prénoms multiples n'existant
guère à cette époque. A. L.
»
,* *
Claude Goufjier était fils d'tÂrtns et de
Hélène de Hangesl. — Cette dernière dé-
cédée à son château d'Orson, (Deux-Sè-
vres), le 26 janvier 1^37. Sa dépouille
mortelle y fut déposée près de celle de son
mari. Le domaine d'Ojron passa ensuite
aux mains de Claude, qui le posséda de
I 7 19, à sa mort, arrivée en i 572. La for-
fortune des Gouffier venait de la confis-
cation des biens de Jean de Xaincoing,
trésorier de France sous Charles Vil.
Le dernier des Gouffier est mort sous
Louis XIII, dans la maison de l'Oratoire, à
Paris.
L'abbé L. A. Bossebœuf, dans son très
intéressant travail : Excursion de la société
archéologique à Loudun et Oiron le i^
mai iSà'8. — (Bull, de la soc arch. de
Touraine,t. VII, 3" et 4= trimestres 1888)
— fait l'histoire la plus complète delà fa-
mille des Gouffier. — Claude n'y est dé-
signé que par ce seul prénom.
C. DES' M.
Pelet-Narbonne et Narbonne-
Pelet (XLII ; XLIV ; XLV). — Dans un
article paru dans la Revue des Revues du
!'='■ février 1900, La giiorc du Tiansvaal
ci s^5/)rcit/r;//«, l'auteur Jean de Bloch cite
le rapport publié par le général Pelet Von
Narbonne, sur les progrès militaires de-
puis 25 ans, ouvrage édité par l'état
major général prussien.
Le général Pelet Von Narbonne est-il
de la famille française des Narbonne-Pe-
let? M'"e V. Vincent.
Directeur du Jardin des Plantes
(XLIIl). — M. de Fourcroy, le chimiste,
conseiller d'Etat sous le premier Empire,
a-t-il laissé un ou plusieurs fils ? En ce
cas, cet officier de marine, dont je cher-
che le nom depuis si longtemps, pourrait
bien être son fils.
En 1809, année de sa mort, Fourcroy
était logé au jardin des Plantes ; en 181 1
son fils pouvait demeurer rue des Maçons
n" 1 1. Qui succéda à Fourcroy à la chaire
de chimie ?
Sait-on si M. Flahaut de la Billarderie
eut un autre fils que celui qui fut aide de
camp de Murât, etc. ? Il se pourrait aussi
alors que mon officier de marine fut fils
de ce directeur du jardin des Plantes.
Je serai très reconnaissant à ceux de
mes confrères qui voudront bien m'aider
à élucider la question.
C. DE LA BeNOTTE.
Famille de Sers(XLVi, 82.155). -
N'en déplaise à M. Duclos des Erables, le
marquis de Sers, ancien député de Loir-
et-Cher, n'est point mort. Il est veut, et
habite avec sa fille au château de Madan.
C.
L'Emilie de Demoustier (XLIV ;
XLV ; XLVl, 69). — L'acte de naissance
d'Eugène Sue n'est pas inédit ; il a été
publié dans \t Curieux, qw 1885, I, 336,
articles intitulés : Les familles Legonvé et
5/u'. J'ai déjà expliqué ici, plusieurs fois,
que sur nombre de points j'avais continué
aux archives de l'état civil de Paris les
recherches de Jal : il ne faudrait donc pas
présenter comme des découvertes ce que
j'ai découvert depuis longtemps, (i)
Nauroy.
Bernadette et le poète Glbert
(XLVI, 118). - Voir V Intermédiaire
XXXVI, 525 ; XXXVII, 342 ; XXXVIII,
389 ; XL, 534. P. CORDIER.
Famille de Vaux (XLV ;XLVI, 30,
79) . — La question des familles de Vaux
est excessivement compliquée; déjà sous le
premier Empire la sûreté générale ne
réussissait pas à distinguer les trois
Devaux, barons de l'Empire, alors existant,
ainsi qu'en fait foi un document des Archi-
ves nationales.
J'ai été amené à m'en occuper, à propos
de madame Tallien, qui avait eu pour
filles naturelles deux dames Devaux ou de
Vaux ; pour la plus jeune, j'ai réussi à
établir sa postérité dans le Curieux et dans
Révolutionnaires ; son mari était un
(1) Notre distingué collaborateur nous
permettra de lui dire que ce n'est que de la
faute de son éditeur, si le Curieux, tiré k
trop petit nombre et si recherché, n'est
pas d'une fréquentation facile. C'est bien
aux archives qu'on a découvert l'acte de
naissance d'Eugène Sue, et l'on n'y a eu
d'ailleurs fort peu de mérite : pour trouver
un acte aux archives de la Seine, il n'y a
qu'à le demander : la bienveillance des
archivistes fait le reste.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 août 19O2
189 ■
Devaux ; le
190
Moisson Devaux ; le baron Amédée-
AntoineArthur-Raoulde Vaux, né à Paris
le 2q janvier 1875, demeurant rue Royale
n" 8, compromis dans le procès de la
haute cour de 1899, en descend. M;iis
pour l'aînée, il a été beaucoup plus diffi-
cile de découvrir \c nom patronymique de
son mari ; devenue veuve, elle est morte
supérieure des dames de Saint Louis à
Juilly, en 1884, En 1891. quand j'ai pu-
blié T^évolittïonnaires, je n'avais pas encore
réussi à découvrir si son mari était purent
au mari de sa sœur ; alors seulement j'ai
reçu une lettre d'une amie de la famille,
m'informant que la question avait été po-
sée par elle à la supérieure de Juilly, alors
vivante, et qu'elle avait répondu que son
mari était un Legrand de Vaux, et n'avait
aucun lien de parenté avec le mari de sa
sœur, né Moisson de Vaux.
Quant aux autres de Vaux, je les ai sou-
vent rencontrés sur ma route, mais j'avais
eu trop de peine avec les deux autres pour
être bien chassant après eux. Nauroy.
}e commence par dire à M. le baron de
Vaux que je n'ai pas répondu à la ques-
tion, bien que possédant des notes sur une
famille de Vaux du Périgord. Je lui serais
fort reconnaissant de me dire ce qu'il en-
tend par « le chapitre que d'Hozier consa-
cre au Périgord. » Ce chapitre m'est
inconnu. Comme je fais des recherches
sur la noblesse de cette province, je dési-
rerais que M. de Vaux voulût bien préci-
ser, je connais au Périgord deux, ou peut-
être trois familles de Vaux. L'une d'elles
possédait le fief du Trenchart. A partir du
xviu', je n'ai plus trace d'elle. Elle ne figu-
re ni aux Recherches de la noblesse,
ordonnées par Louis XIV, ni aux Bans,
ni aux rôles de la Capitatioii, ni au vote
de 1789, ni à V^niioi ial du Pèi igoi d Une
famille Devaux, de Montignac, fut ano-
blie en 1819.
Je remercie d'avance M. le baron de Vaux
des renseignements qu'il voudra bien me
communiquer sur sa famille, puisqu'il en
connaît la généalogie.
Comte DE Saint-Saud.
P. S. \J Aruioiial, imprimé de d'Ho:^ier,
est muet sur Vaux, Veaux, Devaux.
Voir Coiiuiinucs
Tandel, Tomes I,
Luxembourgeoises de
11, m, IV, V, VI. Il
serait trop long ici d'énumérer les pages
où il est fait mention de cette famille
qui a eu de nombreux représentants dans
le Luxembourg belge. E. T.
Les chansons d'Auguste Romieu
(XLV ; XLVI. 101). — Un proverbe de
nos pères dit qu'il ne faut pas toucher
aux vases sacrés. J'ai à reconnaître haute-
ment la sagesse de cet adage. Sur les
prières réitérées d'autrui, il m'est arrivé
d'exhumer une chanson irrévérencieuse
d'un ultra-conservateur sur un pape et
d'y coudre un peu de scholie. Pour cette
coulpe, presque involontaire et, dans tous
les cas, bien vénielle, j'ai été mis trois
fois sur la sellette et soumis à des inter-
rogatoires formulés, sans doute, avec
une excessive politesse, mais, pourtant,
comminatoires dans le fond. Voici que les
accusations recommencent et toujours sur
le même texte, ce qui amènerait de moi
les mêmes réponses. Qu'on souffre que je
lâche pied. Recommencer cette polémi-
que, non, pour sûr. je ne le ferai pas.
J'aime mieux me tenir pour battu, mais
pour battu à plates coutures. 11 y a mieux :
si nous étions encore au beau temps des
expiations publiques, si regrettées de la
théocratie, je ferais acheter par ma ser-
vante un cierge de six pieds et, nu-tête,
pieds nus. en chemise soufrée, j'irais dé-
votement le brûler à labasilique du Sacré-
Cœur dont je suis le voisin. Et ce ne se-
rait peut-être pas assez pour opérer le
rachat de mon crime. En tout cas, je jure
qu'on ne m'y reprendra plus.
Philibert Audebrand.
Granville Brown et Frseinann
(XLVI, 61). — Sur Granville Brown, voir
mes Secrets Jcs Boni bons ei. \a série, pa-
rue ici même, sous le titre : Bigamie du
duc (le Bel IV.
Sur Freemann, voir la question que j'ai
posée ici, il y a quelques années, sous le
titre : Un fils du duc de Beiry. J'ignore
le nom de sa mère, qui n'était certaine-
ment pas Amy Brown Nauroy.
*
* *
La question des enfants du ducdeBerry
et d'Amy Brown, a été traitée par notre
savant et érudit confrère, M. Charles
Nauroy. dans le Secret des Bourbons et
dans le Curieux — on y trouve tout ce
qui a trait à cette question.
Georges Granville Brown, né en 1805,
N«976.
L'INTERMEDIAIRE
191 -
H. R.
192
est cité par H. R. Hiort-Lorenzen.
dans son Livre d'or des Souverains p. =592,
à l'égal de ses deux sœurs, comme
étant le fils du duc de Berry et de miss
Amy Brown, il a été marié à sa cousine
Charlotte Brown, il est mort à Mantes en
1882 et enterré au château de la Con-
terie, dans le tombeau de sa mère.
Quanta Freemann, je me suis laissé
dire, si je ne me trompe pas, qu'il était
bien un fils naturel reconnu de Georges
Brown et non pas d'Amy Brown. Un
M. William Freemann s'est marié en 1898
à Marie-Janvière (née le 10 janvier 1870)
fille du prince Louis-Marie-Ferdinand de
Bourbon (Deux-Siciles), fils du comte
d'Aquila (né le 12 juillet 1845), issue du
mariage du prince Louis avec Marie-Amé-
lie de Hamel (née le i9Juin 1847, mariée
le 22 mars 1869 et titrée comtesse de
Rocca Guiglielmo. Mais, ce M. William
Freemann serait-il le fils ou le petit-fils
de Georges Brown ou d'Amy Brown?
je l'ignore. 11 appartient certainement
à la famille Brown, d'une façon quel-
conque, et l'on pourrait connaître le lien
et le degré de parenté par son acte de
mariage. Duc Job.
*
* *
Un fils de M"^ Brown,je ne sais lequel,
était àMantes,il y aquelques années, où il
menait une vie retirée.
Personne ne doutait qu'il ne fût le fils
du duc de Berry, on lui trouvait le type
des Bourbons.
Ce personnage ne s'est jamais marié et
vivait, dit-on, d'une pension. Il est mort
à Mantes, il y a au moins dix ans, et j'ai
entendu dire qu'un prince de Lussinge
était venu à l'enterrement.
Notre confrère aurait à Mantes des
renseignements plus précis. V. G. R.
L'Atlantide (XLV). — En ce qui me
concerne, je ne puis dire si M. de Lappa-
rent a publié un ouvrage sur l'Atlantide.
Mais, dans tous les cas, M. Clet pourrait
lire avec fruit et intérêt, deux articles sur
cette question, publiés par un M. X (quel
est cet X ?). Ces deux articles ayant pour
titre l'un « l'Atlandide », l'autre « la Ci-
vilisation des Atlantes » ont paru dans la
Revue Hebdomadaire des 21 juin et 19
juillet 1902. jACdUES BiLA'N.
*
Je ne puis consulter pour l'instant l'ou-
vrage de M. de Lapparent, mais je crois
que l'intérêt de cette question consiste
dans le degré de vraisemblance des expli-
cations que l'on a proposées de l'Atlantide
de Platon.
11 en existe une bibliographie déjà
étendue que je pourrai résumer ultérieu-
rement, en rappelant à l'occasion une
hypothèse très ingénieuse rapportée par
Louis Figuier et qui rattache l'Atlantide à
des phénomènes volcaniques dont les iles
de l'Archipel auraient été anciennement
le théâtre.
La récente exégèse de l'Odyssée par
M. Victor Bérard, donnerait à cette com-
munication un regain d'actualité.
Voir : Louis Figuier, La Terre et les Mers
(Paris. Hachette, 1883), p. 1509-515, avec
le paragraphe complet du Timée de Pla-
ton. D"" CharbgnieRc
Carthaginoi'^: (Lesj (XLV). — En
1800, Népomucène Lemercier ayant en-
voyé à Bonaparte, consul, un exemplaire
de son poème sur Homère et Alexandre,
reçut en retour une invitation à dîner à la
Malmaison. Le repas fut suivi d'une lon-
gue conversation sur les grands hommes
de guerre. On parla d'abord d'Alexandre
et puis ensuite de Thémistocle, d'Ulysse,
de César, de Scipion, d'Annibal, de tous
les guerriers anciens et modernes dont
Lemercier avait présenté un tableau d'en-
semble .
« (^ui de ces grands hommes vous pa-
raît le plus grand dans l'antiquité, de-
manda Bonaparte ? — Annibal, répondit
son interlocuteur. — Je suis du même
avis. 11 vous a fallu les conirepeser avec
soin pour écrire un tel ouvrage ; m.ais je
pensais que vous m'alliez désigner Cé-
sar. . César, c'est le héros des poètes
Vous avez bien jugé militairement, vous
qui n'êtes pas du métier, Annibal ; Anni-
bal est le plus grand capitaine du monde!
Votre morceau sur lui est magnifique !...
Mais en quoi, par quoi vous a-t-il paru le
plus remarquable, à vous? — Parce que,
abandonné, trahi de Carthage qu'il ser-
vait il s'est maintenu toujours en pays
ennemi par ses propres ressources, et
qu'il sut se faire des troupes nouvelles de
tous les peuples étrangers qu'il rencontra
sur son passage. Une note de ce poème
vous prouvera que je n'ai même pas
adopté l'opinion qui lui reprocha les déli
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
--. 193
10 août
iq4 -—-
19011
ces de Capoiie. — Je l'avais remarqué et
je vous approuve. Les bavards d'histo-
riens décident trop à leur aise de nos
affiires dans leur cabinet >*
Voilà quelle était l'opinion de Bona-
parte sur le mérite de certains vainqueurs
et sur la supériorité d'un illustre vaincu.
Elle valait la peine d'être rappelée dans la
question, et c'est en bonne lumière que
nous venons de la voir présentée par un
charmant conteur, M. E. Legouvé, de
l'Académie française, en ses Soixanh ans
de Souvenirs, t i , p. 106-108.
Lemercier fut le seul de son temps,
paraît-il, qui ait placé Annibal à ce haut
rang, car les délices Je Caponc étaient
devenues un lieu commun, un proxerbe.
Témoin en est cette courte poésie latine
sur les grands conquérants, que nous
trouvons sous la plume de J B Herlui-
son, savant professeur au collège de
Troyes, à l'époque du premier empire :
Vicit Alexander populos ad prœlia molles ;
Pugnaces domuit, sed longo tenipore, Cœsar ;
Annibal aimipotens fortuna nesciit uti ;
Scipiadis placuit victos abolere; Scit unus
Napoleo gentes subito expugnare féroces
Et rapere oblatos casus et paicere victis.
(Paîris-Dubreuil. Notice sur l'abbé Her-
Juison, bibliolhi'caire de la ville de Troyes,
p. 16. Orléans. Herluison 1868).
O. DE Star.
*
Le romande SalambÔ^de Gustave Flau-
bert, ne saurait servir de témoignage déci-
sif en faveur des Carthaginois :mais il ren-
ferme des tableaux d'une précision histori-
que si grande qu'il serait injuste de le tenir
à l'écart sous prétexte que ce n'est qu'un
roman, je conseillerai donc de s'y référer
pour l'objet de la présente question.
Recta.
Un petit neveu de la Pucelle (T.
G. 737 ; XLIII ; XLIV ; XLV). — Mon
premier mot ne peut être qu'un hommage
rendu à la bonne foi, à l'impartialité et à
la courtoisie de AI. O. de Star. On sent
en lui un savant épris de la vérité histo-
rique qui ne souhaite qu'une chose : la
trouver et la faire connaître et qui, pour
atteindre ce but, ne recule devant aucun
sacrifice. ...Il a dû en effet lui en coûter
de reconnaître que la Ihèse si chère à M.
Boucher de Molandon n'était pas établie
par les documents publiés par ce savant
Orléanais.
La science a donc encore le champ li-
bre pour résoudre ce fameux problème de
la descen lance de [-"ierre d'Arc.
Cette solution, j'espère, Dieu aidant, la
fournir, et c'est pourquoi j'insiste sur les
pensées exposées dans mon premier arti-
cle et me permets aujourd'hui de répon-
dre à la réplique de M. O. de Star.
Tout d'abord, je constate que la con-
cession faite par mon iionor ble contra-
dicteur (à savoir qu'aucun texte connu,
notamment tout ce que cite M Boucher
de Molandon, ne s'oppose à ce que Pierre
d'Arc ait laissé une postérité), remet la
question au point où elle était avant l'ou-
vrage de M. Boucher de Molandon. Or, k
cette époque, l'opinion unanimement
admise était qu'une descendance féminine
de Pierre d'Arc lui survivait, j'évoque
donc tout d'abord en ma faveur la tradi-
tion constante et ininterrompue, puis afin
d'achever de prouver scientifiquement
cette thèse, je reprends chacun des cinq
arguments indiqués dans mon premier
article, répondant en passant aux difficul-
tés soulevées par M. O. de Star.
1° L'argument général de tradition
n'est pas, je le veux bien, le plus fort de
ceux que j'ai apportés, mais il a pourtant
une force probante et constitue une sé-
rieuse confirmation des autres arguments.
Tout d'abord il n'y a pas de parité à
établir entre les témoins des enquêtes de
1551 et la population d'Orléans, au moins
pour ceux de ses habitants que la ques-
tion intéressait
La grande majorité des témoins de
1551 (enquête de 'Vaucouleurs) se com-
pose de gens honorables, mais peu let-
trés, ne s'occupant pas de questions gé-
néalogiques et rappelant bonnement ce
qui leur est venu de leurs ancêtres par
des conversations sensiblement altérées
en passant de bouche en bouche ; les
quelques personnages que l'on retrouve
parmi eux, ayant suivi une carrière libé-
rale, parlent également de mémoire,
n'ayant sur le sujet ni documents, ni no-
tes manuscrites.
A Orléans, au contraire, se trouvaient,
au commencement du xvii' siècle, nombre
d'érudits et de beaux esprits dont la cu-
riosité et la verve étaient éveillées par le
livre de Charles du Lys. Ces curieux ou
intéressés pouvaient consulter les papiers
publics ou privés d'Orléans, registres du
N- 976.
L'INTERMEDIAIRE
195
196
duché, de la prévôté, du chapitre, de la
municipalité, actes notariés, notes de
propriété, livres de famille, et il y avait
grande chance de retrouver, dans tant de
documents, des preuves authentiques de
la situation vraie de la famille de Pierre
d'Arc ; ajoutez à cela les pièces du procès
de succession de [ehan du Lys, dit la Pu-
celle. D'autant plus encore que le xvi'^
siècle ne s'était pas passé sur ces événe-
ments sans que l'enquête de 1551 ne vînt
juste au milieu de ce siècle raviver ces
souvenirs et les consacrer en quelque fa-
çon, (i)
je conclus que Charles du Lys ne pou-
vait dans son livre donner de toutes piè-
ces une postérité à Pierre d'Arc, sans
trouvera Orléans des contradicteurs pour
le cas où Jehan du Lys eût été vraiment
son fils unique éteint, au su de tous, sans
descendance. Cela ne veut pas dire que
Charles du Lys ait donné la vraie liste
des descendants de Pierre d'Arc ; je ne le
crois pas, au contraire, mais qu'il lui en
ait attribué d'autres à la place de ceux
qui lui restaient vraiment, s'appuyant
d'une façon générale sur la tradition con-
servée dans Orléans que Pierre d'Arc
avait laissé une postérité.
2" — La preuve tirée des lettres du 29
juillet 1443 doit être maintenue dans
toute sa force — Oui, l'enquête de 1502
prouve péremptoirement que Pierre d'Arc
et Jeanne Baudot n'eurent qu'un enfant.
Le but de cette enquête est en effet d'éta-
blir les droits des Tallevart à la succession
de défunt Jean du Lys pour le côté mater-
nel. Si Jehan du Lys avait eu autrefois des
frères ou des sœurs, il appartenait aux
témoins de l'enquête de signaler leur dé-
cès antérieur à 1502. pour établir les
droits des Tallevart. — Or trois témoins,
trois conte porains, sont unanimes pour
affirmer que Pierre du Lys et Jeanne
Baudot eurent un fils et ne parlent pas
d'autres enfants, alors qu'il est capital
pour l'enquête de connaître tous les en-
fants procréés par Pierre du Lys et Jeanne
Baudot et le sort qu'ils ont eu.
{ï) Cela est si vrai, qu'on peut se deman-
der,non sans une certaine apparence de raison,
si les enciuêtes d'Orléans et de Blois n'ont pas
disparu, piécisément parce qu'elles étaient trop
nettes et trop explicites sur la descendance
du premier mariage de Pierre d'Arc.
Le quatrième témoin rapporte un pro-
pos plus explicite encore de Jean du Lys,
pré\'ôt de Vaucouleurs frère de Pierre
d'Arc : « et a oy dire audict Jean du Lys
« que la dicte Catherine et dame Jehanne
« étoient sœurs ; et que le dict sire Pierre
ss et dame fehanne n'avaient synon ung
« fils nommé Petit-Jehan du L',s,qui estoit
« peu de chose et que s'il alloit de vie à
v< trépas, la femme duditJofFroy Tallevart
« serait héritière de la dame Jehanne sa
s\ sœur (i) ». On ne peut rien dire de
plus net puisque, je le répète, en suppo-
sant la naissance d'autres enfants de
Jeanne Baudot, il appartenait au but des
enquêteurs de nous renseigner sur leur
sort.
Si dans ces conditions, l'enquête de
1 502 n'établit pas que Pierre d'Arc n'eut
de Jeanne Baudot que le seul Jehan du
Lys, je ne sais plus ce qu'on pourra con-
clure jamais d'une enquête, car rien ne
semble plus clair. — Or si Jehan est le fils
unique de sa mère et si Pierre d Arc a
plusieurs enfants en 1443, la conclusion
s'impose, je le répète, c'est que Pierre
d'Arc avait un ou des enfants d'un pre-
mier mariage et que Jehanne Baudot
n'était que sa seconde femme.
Qiiant à l'interprétation du mot les hé-
ritages de sa femme, je n'insiste pas, car ce
débat n'a pas de conclusion possible,
c'est une idée que je soumets aux archéo-
logues pour ce qu'elle vaut et rien de
plus.
f — L'histoire de la succession de
Jean du Lys 1501 1502 me trouve en
complète harmonie de pensée avec M.
O. de Star, à tel point qu'il veut bien en-
core renforcer mes arguments avec une
compétence extrême et une connaissance
profonde de l'histoire locale d'Orléans,
Je me permets toutefois d'insister sur
une remarque importante de mon premier
article et qui semble avoir échappé à
M O. de Star. Pourquoi le magistrat
d'Orléans aurait-il saisi la succession de
jclian du Lys, s'il n'avait pas eu d'héritier
p'.us proche que sa cousine germaine et
voisine, Marguerite de Brunet ? Pourquoi
cette dernière aurait-elle attendu si long-
temps pour demander que l'héritage
(c'est-à-dire, en cette hypothèse, sonpro-
( i) Boucher de N^o\znào\\, La Famille de
Jeanne d'Arc, p. 63.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 août 1902
197
198
pre bien) lui soit livré et pour se déclarer
lapins pjûcbe bétih'èie, ce que le tribu-
nal d'ailleurs se refuse à reconnaître.
Quant à l'enquête de Domrémy en
1502, elle est muette sur le premier ma-
riage qui était en dehors de son obiet ;
mais elle permet deux observations qui
méritent d'être faites : l.t première déjà
signalée dans mon premier article, c'est
que les recommandations de la femme
de Pierre d'Arc, Jeanne Baudot, en faveur
de sa sœur semblent indiquer qu'elle se
défiait d'autres héritiers. Or de qui aurait
elle pu se défier davantage dans l'espèce
que d'enfants du premier lit. La seconde
observation est celle ci: le témoin Claude
du Lys qui était certainement au courant
des deux mariages de son oncle Pierre du
Lys, puisque sa jeunesse s'est passée en
partie chez lui à Orléans, semble éviter
de parler de cette question, car il ne men-
tionne ni le second mariage, ni le fils du
second maiiage,qui était pourtant l'objet
de l'enquête. En ne disant rien du
second mariage, il peut taire le premier,
sans déplaire en rien à la descendance qui
en survit et qui, nous le savons par l'en-
quête de 1551, est demeurée en relations
de famille avec lui.
4° j'en arrive à un argument auquel
M. O. de Star n'a rien répondu, pas plus
qu'au suivant d'ailleurs ; et pourtant tous
deux appartiennent g la partie positive de
la démonstration et, à mon avis, l'éta-
blissent à eux seuls d'une façon péremp-
toire. Ce quatrième argument s'appuie
sur l'enquête de Vaucouleurs en 15^1 et
prouve par elle le double mari;^ge de
Pierre d'Arc.
Comme façon de préambule,je fais cette
remarque que Ton s'est trop ému et, à
tort, à mo 1 avis, des inexactitudes de l'en-
quête de 1551. bes confusions portent
surtout sur les prénoms des frères de
Jeanne d'Arc et sur la qualité de l'un
d'eux, prévôt de Vaucouleurs, qui amène
les témoins à qualifier l'autre de prévôt
d'Orléans ; mais l'on oublie que le fils
du second mariage de Pierre s'appelait
Jean, comme son oncle de Vaucouleurs,
et que, s'il n'était pas prévôt .l'Orléans, il
3' occupait comme neveu de la Pucelle
une situation privilégiée; elle le faisait in-
viter, tout comme un prévôt, aux fêtes
officielles, aux festins de la municipalité.
On oublie aussi que le petit-fils de Jacque-
min d'Arc résida longtemps à Orléans
chez son grand-oncle Pierre, qu'il y fut
comme l'enfant de la maison et le traita
souvent en père, etc. Toutes ces confu-
sions et quelques autres encore, après 50
à 80 ans, s'expliquent donc facilement
si on compare les dires des témoins entre
eux. La seule notion vraiment troublée et
même souvent absente de l'enquête de
I 5 5 I , est celle du temps et des dates ; c'est
la notion en effet qui s'altère le plus rapi-
dement quand on n'a pour l'apprécier que
sa mémoire personnelle ou des récits
d'aïeux. Mais, ces réserves faites, on peut
sans crainte d'erreur se laisser guider,
pour la matérialité des événements, par
les dépositions des témoins de l'enquête
de Vaucouleurs, quand il s'agit de faits
notables dont ils sont les témoins oculai-
res ou qu'ils ont appris par le récit de
témoins oculaires.
Ces principes posés, je dis qu'il suffit
de lire attentivement les dépositions de
Didon et d'Anne du Lys, toutes deux filles
de Claude du Lys, pour se convaincre que
Pierre du Lys s'est bien marié deux fois
et qu'il a laissé de son premier mariage
une descendance dont au moins deux
filles ont vécu et ont eu postérité.
Remarquons d'abord que Claude du
Lys, le père de Didon et d'Anne, a sé-
journé une longue partie de son enfance
chez son grand-oncle Pierre, un temps
assez long même pour qu'on puisse dire
qu'il a été élevé par lui. — Ce fait que
Didon nous avait appris dans sa déposi-
tion, a été confirmé d'une façon péremp-
toire quanl M. Boucher de Molandon a
mis au jour l'enquête de 1502. — Or
cette même Didon qui nous atteste ainsi
fidèlement le séjour de son père chez son
grand oncle Pierre, qu'elle nomme Jean,
par une erreur facile à rectifier, nous ra-
conte en même temps que: <v pendant
lesquels dix ans décéda la femme dudict
JeanDaly pré\ost et fut ledict }ean Daly
convolant en secondes nopces avec une
gentille femme de bonne maison, n'est
recorde elle déposante du nom de ladicte
maison. Duquel mariage, comme disait
ledict Claude Daly son père, isso}'oient et
descendoient plusieurs filles et enfants.
Lesquels \enus en aage auroient esté ma-
riés et allyés en bonnes maisons et dont,
à ce qu'on peut entendre elle déposante,
par les propoz qu'elle a ouys tenir audict
N" 976
L'INTERMEDIAIRE
IQ9
200
deffunct son père, lequel depuis qu'il s'en
retourna en pays par delà, du service du-
dict Jean Daly, prévost d'Orléans, avoit
plusieurs fois esté le visiter et luy avoit
ouyréciterla maisonou estoitallé(i)ledict
Jean Daly, prévost, et qu'il avoit une sei
gneurie nommé Baigneaulx près Orléans
où souvent il se tenoit y> (2)
Ce témoignage me parait péremptoire
sur la question du double mariage d;
Pierre d'Arc et les erreurs de détail qu'il
contient ne font que mettre en relief la
bonne foi de la déposante ;elle ne fait que
rapporter ses souvenirs sans art et sans
préparation.
La confusion de prénoms ici surtout
s'explique facilement : c'est chez Pierre
d'Arc du Lys que Claude du L}^s avait été
élevé ; mais ce dernier étant mort, Claude
retournait à Orléans, et y trouvait le cou-
sin germain de sa mère, Jean du Lys,
qui le recevait ; au retour il parlait à ses
enfants de son hôte Jean du Lys que ceux-
ci confondent ensuite dans leur mémoire
avec son père lui-même, Pierre d'Arc du
Lys.
Didon croit que son père est resté dix
ans à Orléans, quand son séjour y a été
de cinq ans seulement ; elle croit que le
second mariage a eu lieu durant ce laps
de temps, alors qu'il y est de beaucoup
antérieur, elle pense que Pierre d'Arc a
épousé en secondes noces une gentille
femme de bonne maison, alors qu'il a
épousé Jeanne Baudot deDomremv — Tout
cela s'explique par une confusion de sou-
venirs facile à retrouver : Didon avait en-
tendu deux récits de la bouche de son
père : le premier disait que Pierre d'Arc
avait eu deux femmes et laissé un certain
nombre d'enHmts : le second, que le fils
de Pierre d'Arc, Jean, cousin dudit Claude
du Lys, avaitépousé une jeune fille noble,
et cela bien vraisemblablement, durant
le séjour de Claude du Lys à Orléans —
Le souvenir mêlé de ces deux événements
a amené la confusion de prénoms et de
dates que nous constatons, mais ne nuit
en rien à l'affirmation positive d'un dou-
ble mariage de Pierre d'Arc et dune pos-
térité laissée p;ir lui.
( i) Lisez iiliié.
(2) E. de Bouteiiler et G. de Braux, A^'ou-
velles lechercJirs sur la jarnille de Jeanne
d'Arc, Enquêtes inédites^ p. 44.
Anne du Lys, sœur de la précédente,
déclare avoir « entendu de son dict
père, que dudict Daly prévost seroient
yssus deux filles » Cette affirmation
vient renforcer la précédente, et si ensuite,
utilisant ses appréciations personnelles.
Anne du Lys confond la généalogie de
ces deux filles, cela ne détruit certaine-
ment pas la valeur du témoignage quant
à la certitude de leur existence.
)'ose dire, en terminant, mon étonne-
ment que les archéologues n'aient pas en-
core étudié de très près cette enquête de
Vaucouleurs publiée avec tant d'à-pro
pos et de science par MM. de Bouteiiler
et de Braux.J'est.me qu'ils y trouveraient
des renseignements aussi utiles que peu
connus sur la parenté de Jeanne d'Arc. Il
suffirait pour cela d'appliquer à ce docu-
m nt les règles d'une sérieuse critique
historique
5" — Le cinquième argument repose
sur le témoignage dejean Hordal, et ici il
nous suffit de rapporter chacun des trois
passages relatifs à cette question, écrits
successivement par lui à Charles du Lys
dans les trois lettres que nous conservons
encore actuellement, pour nous convain-
cre de la sincérité et de la compétence en
la matière, de Jean Hordal Charles du
Lys lui offrait le choix entre plusieurs au-
tres points d'attache à la famille de la Pu-
celle ; mais lui a voulu rester fidèle, mal-
gré tout à sa généalogie vraie et a fini par
la faire triompher au xyii"-" siècle malgré
la répugnance de Charles du Lys, répu-
gnance qu'il nous sera peut-être loisible
d expliquer ultérieurement .
Nous lisons dans la lettre du 19 juillet
1609.
« . . . .
« Qiiant au doute que faictes de h\ Jille
Je Pierre nomir.ce Ilauvy qui espoiisa Es
tienne Hordal (que Dieu absolve), duquel
suis descendu, c'est chose du tout vérifiée
par le tesmoignage de ceux qui l'ont
veue, il y a proche de 80 ans, a3'nsi qu'ils
l'ont dé[)osé après avoir preste le serment
en tel cas requis. F.t quand il n'y aurait
que le tesmoignage de Monsieur le grand
doyen de Toul. encore vivant, qui est
irréfragable, et onvii cxcepfioue niajus, je
ne pourrois estre induict à croire le con-
traire, iceluv disant et assurant se souve-
nir très bien de la dicte Hauvy, son
eyeulla, pour avoir esté porté par elle
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo août 1902
201
202
entre ses bras souventefois, et avoir
receu d'elle plusieurs pièces d'argent, et
qu'elle estoit fille de Pierre, troisième
frère de la dicte Pucelle. et par consé-
quent sa niepce, ce que feu Monsieur le
grand doyen et mon ayeul, son frère, et
fils de la dicte Hauvy.ont toujours main-
tenu avec plusieurs autres. Et ne sert de
dire que la dicte pucelle ayant eu une
sœur que la dicte Hauvy la pourroit avoir
esté, car il s'ensuyvroit que ceux qui ont
assuré et déposé avoir veu la dicte Hauvy
se seroient trompés et abusés, etauroient
soustenu chose faucecequi ne peut estre
(soub corrections). Et faire se pouroit
que la déposition du comte de Danois se
devrait entendre de la femme de quelques-
uns des frères de la dictePucelle, laquelle,
parlant d'une sœur, entendoit parler
d'une belle-sœur et femme d'un de ses
frères. Car il ne se lit ailleurs la dicte
Pucelle avoir eu une sœur germaine.
« Quant à l'arbre de généalogie qu'a-
vois dressé, je le trouve fort pertinent et
me persuade du tout, le dict Pierre, après
avoir eu Hauvy de sa première femme es-
pouse'e en Lorraine, elle estant morte, avoir
eu en France convolé en secondes nopces et
avoir par grâce et concession du Roy pris
le surnom du Lis. considéré qu'il portoit
le lis en ses armes et que de ce second
mariage, Messieurs du Lis sont descen-
dus : et de cest advis sont plusieurs qui
ont cognoissance de la dicte histoire »(i).
Dans sa lettre du 25 Mars 16 10, Jean
Hordal s'exprime en ces termes :
« Touchant le double que faictes de la
dicte Hauvy. ma bisayeuUe, je vous supplie
de croire qu'il est très bien vérifié, qu'elle
est fille de Pierre Darc, troisiesme frère
de la dicte Pucelle, et non de Jean Dire,
prévost de Vaucouleurs, et de ce vous en
jure en homme d'honneur. Et si, pour
preuve de ce. Monsieur le grand doyen
de Toul, mon cousin avelet de la dicte
Hauvy, m'a dict et asseuré qu'il mettroit,
si besoing estoit, sa teste sur un bloc
pour estre coupée, desquels termes il a
usé, et pour sa grande preudhoniie et
fidélité, fais autant d'estat d'un tel tes-
moing, qui est omni exceptione major, que
(1) E. de Bouteiller et G. de Braux, la
Famille de Jeanne d'Arc, p. 16.
si plusieurs autres en deposoient. Et sy le
dict sieur Doyen et autres m'ont assuré
le dict Pierre avoir esté marié en Lor-
raine, c'est à sçavoir en un villas^e proche
de Toul, appelé Bure ; de sorte qu'il faut
inférer nécessairement que, puisqu'il
appert qu'il a été résidant en France avec
femme et enfants, ou qu'il a mesné en
France la femme qu'il avoit prise en Lor-
raine, dont est sortie la dicte Hauvy qui
demeura en Lorraine et fut mariée au dict
feu Estienne Hordal, et que messieurs vos
défunts prédécesseurs en sont descendus,
ou bien que la mère de la dicte Hauvy
estant morte, le dict Pierre auroit con-
volé, en France, à de secondes noces, dont
messieurs vos prédécesseurs sont extraicts
seulement. D'une chose pouvons-nous
estre assurés, qu'estes descendus du dict
Pierre en ligne masculine, et nous en
ligne féminine, et crois en ma conscience
estre chose très véritable.
(0
Enfin Charles du Lys, hésitant encore,
la lettre du 2 avril 161 1 contient ces dé-
clarations répétées :
« Et d'autant que par vos pénultiesmes
me priés d'uzer mutuellement d'une li-
berté entière et sans cérémonies, je vous
diray que Monsieur le grand doyen de
l'Eglise de Toul, mon cousin, personnage
vénérable et véritable, aagé de 80 ans ou
environ, et trois autres miens cousins,
chanoines au dict Toul, et moy, sommes
grandement estonncs et extrêmement marrys
que révoquiés en doute que soyons sortis de
Hauvy, fille de Pi.rre d' Arc, troisiesme
frère de la dicte Pucelle : et laquelle
Hauvy fut mariée à Estienne Hordal, des-
quels sommes descendus, comme souvent
vous ay escry. Veu que ce est la mesme
vérité que cela et que vous en ay juré en
homme d'honneur par mes dernières. Une
fois pour toutes proteste devant Dieu,
que receus avanthier faisant mesPasques,
par sa saincte grâce et miséricorde, et
jure sur la damnation de mon âme que ce
que vous ay escry de nostre extraction de
la dicte Hauvy, fille de Pierre d'Arc, et
d'Estienne Hordal (que Dieu absolve),
dont nous sommes descendus en légitime
mariage, est selon ma conscience et la
tiadition que nous en avons eue. indubita-
(i) Ibid,-ç. 29.
N» 976.
L'INTERMEDIAIRE
203
204
blement de nos prédécesseurs, et comme
je prétends l'avoir vérifié par Venqueslc
qui en a esté faicte, lorsqu'obtins de feu
Son Altesse de Lorraine, d'iieureuse mé-
moire, déclaration d'ancienne noblesse,
avec permission de porter les armoiries
de la dicte Pucelle. Et n'eusse jamais
obtenu la dicte permission, si je n'eusse
faict paroistre les Hordalsestredu parenté
de ladicte Pucelle, c'est à sçavoir descen-
dus du y frère d'icelle, qui eut une fille
appelée Hauvy, mariée au dict Estienne
'Hordal, à biiré proche de Viincoidcnis.
« Et bien que le dict Pierre ayt esté en
France avec sa sœur, tant avant sa mort
qu'après, vous escrivis, et c'est la vérité,
ne s'ensuit pas qu'il n'aye pas esté marié
en Lorraine et qu'ayant eu ladicte Hauvy
qui auroit demeuré en Lorraine, il ne s'en
soit allé en France avec sa femme ; aussy
ne designés vous pas qu'il se soit marié
en France. Q.ue si il s'y est marié, la
mère de Hauvy estant morte, il faut con-
clure que Messieurs du Lis sont descen-
dus du second mariage du dict Pierre en
ligne masculine et les Hordal du premier
mariage en ligne féminine. En somme, il
conste que le dict Pierre a esté marié au
dict Buré, soit devant la mort de la Pu-
celle, soit après.
« Et de faict, entre la dicte mort et jus-
tification de la dicte Pucelle il y a eu 25
ans, pendant lesquels il auroit peu se ma-
rier en Lorraine ; car un mariage est
bientost faict et consommé. Et depuis, sa
première femme estant morte en Lor-
raine, en auroit espousé une autre en
France, dont estes descendus, comme je
vous ay escry en mes dernières. Etcomme
depuis quelques mois avois prié un mien
amy, homme d'honneur et d'authorité et
de grand sçavoir, de s'informer à Vau-
couleurs de la généalogie des frères de la
Pucelle et spécialement de Pierre, son 3"
frère, il luy fut rendu par plusieurs per-
sonnes qualifiées qu'il n'y avoit personne
en Lorraine qui en sceut plus que moy à
rayson de l'enqueste qui en avoit esté
faicte à ma poursuite et à mes frays.
« Et s'y vous asseure que depuis 4 ou
S mois un gentilhomme de ces quartiers,
mon amy, m'a envoyé une copie sembla-
ble aux trois que mave:( envoyées et m'es-
crivoit qu'il s'estonnoit que mus v cstious-
ohini^. Le mesme m'a esté dict par un
mien amy de robe longue et qu'il vous
en falloit advertir pour y remédier, iceux
estimants que ne vous en avois escry.
« Pour mon regard, il n'y a pas d'inté-
rest pour la Lorraine, a cause que suys
bien cogneu estre du parenté de la Pucelle
par le moyen de son 3° frère et de sa
niepse Hauvy, mariée à Estienne Hordal,
comme j'en aydes patentes expresses avec
le grand sceau de feue sa dicte Altesse de
Lorraine, mais eu esgard à Messieurs de
nostre parenté de Normandie qui esti-
meront qu'en Lorraine il n'y a d'au-
tres parents de la Pucelle que ceux
qui sont contenus en l'extraction qu'en
avés dressée et que leur avés envoyée,
comme il appert par les lettres que
Monsieur de Troismonts 5/ ce nest qu il
vous plaise y remédier, si tant estoit que
changiez quelque chose en ladicte extrac-
tion, y adjoutant ou diminuant.
«Ce que, s'il advenoit, pourries mettre
s'il vous plaist. et avec vérité et cons •
cience (car autrement je ne parleroy ny
escriroy jamais ; contra quant conscieiitiam
qui facit. œdificat ad gehennaui : cap. Iras
de rest. spol.) : \< que du mariage du dict
Piene d'Arc, contracté à Buré proche de
Vaucoulcurs, il y auroit eu une fille nom-
mée Hauvy qui auroit esté mariée à Estienne
Hordal, duquel mariage sont issus ceux
qui en Lorraine se s(jnt appelés Hordal.ou
sont extraits de femmes portant le nom
de Hordal.
^^ Ce que vous asseure sur les mesmes
protestations et serments que vous ay
escry cy dessus, que si cela estoit fauU
ne v'oudrois faire telle protestation et ser-
ment pour tous les empires et royaumes
qui sont au monde...
>^(>)
A ces extraits si nets, si positifs, il y a
lieu d'ajouter les témoignages recueillis
à la demande de Jean Hordal dans l'en-
quête du 7 juin 1596, les voici :
« DamoiseUe Françoise Dailly, veuve de
noble hommQ Jehan de Bonnaire, bourgco\s
de Vaucouleurs, sœur du sieur Daillv,
aagée de 60 ans, a dit que les Hordal
estaient qualifiés de parents par son
frère qui estoit chef de la famille de la
maison de la Pucelle.
ss DamoiseUe Barbe Dailly, veuve et re-
lictc de feu Mangtn Hériosnie, dict la
feuille, résidante à Domremy, a.igée de
(i) Ibtd. p. 38 et sq.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 août 1902
205
206
50 ans, et sœur du sieur Dailly, dit que le
grand doyen.... avoit fait empreindre
les armoiries de ladite Jelianne en l'église
de Toul, que les Hordal ont été par deux
fois en son logis du temps de BLiise Vin-
cent son premier mary et qu'ils ont esté
reçus en parents.
« Vénérable et discrète personne mes-
sire Hstiene Hoidal, doyen et chanoine de
Toul et chef du chapitre de cette église,
âo-é de 66 ans... dit qu'il a toujours ouy
dire de ses prédécesseurs et signamment de
feu JccDi Hordal, son père tid'Alix sa mère
et de feu mess. C/a»rfe Hordal.son oncle pa-
ternel et son prédécesseur au doyenné et
de Comtesse Hordal, femme de Mcnsuy
Boni ciiger, sœur germaine des dits Claude
et Jean Hordal, qu'ils estoient descen-
dants d'un nommé Estienne Hordal et
d'une nommée Hawy,sa femme, qui estoit
fille de Pierre Dav, fils de Jacques Day et
d'Isabeaii, sa femme, père et mère de
jehanne ta Pucelle lesquels, oultre la dite
Jehanne et Pierre auroient encore deux
autres enfans, sça.vo\r Jacqueinin et Jehan
qui sont ceux, ainsyquele déposant a
entendu de mess. Claude Hordal, son
oncle, cy dessus mentionné, lesquels
poursuivirent la justification d'icelle
Jehanne après sa mort. Et que oultre les-
dits mess. Claude, Jehan et comtesse les
Mordais, seroient issus dudit Etienne Hor-
dal, et de ladite Hawy un nommé Vau-
trin Hordal ayeul dudit M. Etienne Hor-
dal, lequel mourut du temps que le mar-
quis de Brandebourg amena des troupes
en son pays, entre les bras de luy dépo-
sant, au lieu de Nancy, où il faisait lors
sa résidence en une maison joignant les
Cordeliers. Tellement que les enfants issus
desdits Estienne Hordal et Hawy, sont du
nombre de quatre ; sçavoir les dits Mes-
sire Claude, Jehan, Vautrin et comtesse
Hordal. En raison de quoy seroit ledit
sieur N^. Jehan Hordal, suppliant, cousin
au déposant, fils à\i(X\i Jehan Hordal.
« Ajoute qu'il a vu les armes de la Pu-
celle mises sur une verrière dans la salle
de sa maison, que ces mêmes armes ont
toujours été usitées sur leurs cachets.
Qii' un cachet en or, portant ces mêmes
armes, a été donné par Haiiy elle-même
au grand doyen et qu'enfin ces armes
figurent sur la tombe duditgrand doyen,
au portail de Barisey et à la cathédrale
de Toul... (1).
Cette enquête a été visée par les lettres
de noblesse accordées à la famille Hordal
le 10 juillet 1596, où il est dit : «..
d'autant que par les preuves et témoings
administrés de la part dudit Hordal pour
vérification de sa généalogie à la ditte
Pucelle, suivant l'arbre qu'il en aurait
dressé et représenté en nostre dit conseil
avec les enquestes sur ce, diligeance de
sa part etreçeue par Baltazar Crocq, pour-
suivant d'armes à ce commis et député, il
y a apparance vray semblable qu'il est
issu de la parante de ladite Pucelle ..»(2)
je sais bien que M. l'oucher de Molan-
don parle avec un certain dédain du té-
moignage d'Hordal, ainsi que des enquê-
tes de 15SI, mais nos lecteurs jugeront,
je pense. comme moi, qu'ilyalà néanmoins
matière suffisante pour se faire une opinion
définitive sur ce débat
le n'ajoute qu'un mot sur la question
qui m'est personnelle — Je puis assurer
que les actes d'état-civil et le livre de fa-
mille des Macquart établissent la généa-
logie avec une certitude complète.
Le seul document à examiner de plus
près est le Mémoite des Preuves du baron
del^iillecourt. Personnellement je croisa
sa véracité entière ; mais étant donné
qu'il est constitué par des analyses de piè-
ces, et qu'il est rédigé au xviii^ siècle, je
le présente a la critique historique seule-
ment comme une base de probabilité et
cela jusqu'au jour où d'autres pièces vien-
dront corroborer ses dires. Toutefois j'en-
gage M. O. de Star à étudier lui-même ce
Mémoire des Preuves • il le trouvera à la
Bibliothèque nationale, à la continuation
de d'Hozier.
Quel que soit d'ailleurs le jugement qui
sera porté sur ce point tout personnel,
j'estime que l'existence d'une postérité
féminine de Pierre d'Arc est d'ores et
déjà démontrée. L'étude des documents
généalogiques concernant les familles qui
se réclament de cette parenté pourra donc
être poursuivie désormais sans se buter à
un regrettable a priori
Henri Debout.
r. XLV, col. 921, à la seconde avant-
dernière ligne lire 1504 et non 1502.
(1) Ibid. p 216.
(2) Ibid. p. 219.
N» 976
L'INTERMEDIAIRE
207
208
Folard (M. de). ambassadeur sous
Louis XV (XLV ; XLVI, 78). — V In-
termédiaire, sous la signature, Une de ses
arrière petites-filles, dit (10 juillet 1902)
que la fille aînée de M. de Folard épousa
le comte de Toureau Ne faut-il pas lire
Hareau au lieu de Toureau ?
D'autre part, faut il lire, pour le nom
de sa femme, Nantua ? Ne serait-ce pas
Nantica ?
Un lecteur avignonais.
Cela se peut : il nous a été impossible de
faire corriger la note par l'auteur dont l'écri-
ture ne nous était pas familière.
Marie Leczinska. — M. le comte
Fleury et M. de Nolhac (XLVI, 10,
146). — A mon humble avis, les torts
étaient partagés ; et puis il y avait entre
les deux époux cette incompatibilité d'hu-
meur qui amenait jadis tant de séparations
judiciaires et dont notre moderne divorcea
si rapidement raison.
Il ne faudrait pas croire cependant que
Marie Leczinska fût aussi nulle qu'on veut
bien le dire Les Mémoires du temps ne
la présentent certes pas sous un tel jour:
et le livre de M.Paul de Raynal est même
le plus chavaleresque des panégyriques
en faveur de Marie Leczinska. Alpha.
Tbéroigne de Méricourt (T. G.
87g ; XLV). — M. Albin Body, très ren-
seigné sur la célèbre héroïne révolution-
naire,en a parlé à différentes reprises dans
IVallonia.
Le véritable sexe du chevaUer
d'.ion (T. G. 317 ; XLIV ; XLV. — Les
lettres de la chevalière d'Eon (c'est ainsi
qu'elle a signé celles que j'ai et dont le
style est plutôt d'un dragon que d'une
femme) sont-elles rares et ont elles une
certaine valeur ? B. de C.
Savalettede T ange. — L'horame-
femme XLVI, 66. — L'Inteimédiairea
traité abondammentcelte question depuis
le tome XXXIV. Je ne vois pas qu'il soit
possible d'y revenir utilement, O.
Les Treize (XLV). — C'est par un
décret en date du 12 mars 1815, rendu
à Lyon où il était arrivé le 10 au soir,
que Napoléon accorda aux fonctionnaires
civils et militaires qui avaient favorisé la
Restauration, une amnistie pleine et en-
tière.
L'article 2 en exceptait treize person-
nages, qu'il énumérait:
Les sieurs Lynch, de la Roche-Jacquelin,
de Vitrolles, A'iexis de Noailieb, duc de Ra-
guse, Sosthène de la Rochefoucauld, Bour-
rienne, Bellart, prince de Bénévent, comte de
Beurnonville, comte de jancourt, duc de Dal-
berg, abbé de Monlesquiou.
Il disposait, en outre, à leur égard :
« Ils seront traduits devant les tribunaux
pour y être jugés conformément aux lois et
subir, en cas de condamnation, les peines
portées au Code pénal.
c( Le séquestre sera apposé sur leurs biens
meubles et immeubles par les officiers de l'en-
registrement, aussitôt la publication du pré-
sent décret. ))
M. César Birotteau trouvera le texte de
ce document, soit dans le Bulletin des lots
(6^ série, t. unique, n" 69), soit dans la
collection des lois etdécrets de Duvergier,
à la date indiquée (t. XIX, p. 375). Quant
aux raisons qui avaient dicté l'exclusion
des Treize d'une mesure générale de clé-
mence, il ne serait pas difficile de les dé-
terminer et on pourrait, pour chacun,
aisément les préciser.
R. DuPL.
Les papiers des Tuileries (XLV ;
XLVI, 19). — Sans répondre à point
nommé à la question posée, mais dési-
rant y contribuer partiellement, je con-
seillerai au lecteur de se référer à la Noie
préliminaire de huit pages, deM. L, Leces-
tre, k son ouvrage, Lettres inédites de iVa-
poléon I" {an Vm— i^i^) (Paris. Pion,
1897,2 volumes),au sujet des éliminations,
destructions et mutilations de la Corres-
pondance de Napoléon P'. E. LlMINON.
Les médecins qui ont fait volon-
tairement le sacrifice de leur vie
(XLV ; XLVI, 95). — II y a 25 ans, le D^
Mouton de Cutz fit un rapport à l'Acadé-
mie de médecine de Paris, sur le fait sui-
vant : s'étant fait au doigt une large ou-
verture, avec le bistouri qui lui servait à
faire la trachéotomie, dans un cas de
croup, il en déduisait que la maladie
n'était pas contagieuse ; sous prétexte
qu'il n'avait pas eu le temps de prendre
les précautions nécessaires en pareil cas
(faire saigner abondamment la blessure,
sucer la piqûre, etc). On sait aujourd'hui
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
209 210 —
ne disiez-vous
combien cette conclusion était prématu-
rée ! D' B.
En 183c, à Alexandrie (Egypte), M. Fer
dinand de Lesseps, étant consul, le D'' Clot-
Bey s'est inoculé de virus de la peste.
A. R.
Tybill.es (XLVI, 12. 1^7). — N'y au-
rait-il pas là une coquille administrative?
Et ne faut-il pas lire tout simplement ;
rue des Sybi lies"? Rip-Rap.
' Pissotts XLV ;XLVI,96).— ANoyon,
on appelle vulgairement le pisselot, la
fontaine magnésienne de l'Obélisque ;
parce que son jet d'eau est très mince.
D'un autre côté, ce mot a le sens de
chaumière, pissotte ; parce que nos an-
cêtres gaulois employaient cette expres-
sion, à tO'Ut bout de champ. Ainsi, par
exemple, pour dire une robe commune,
en etotïe vulgaire, on disait : une petite
robe pour aller pisser ! (nous l'avons en-
tendu, dans notre enfance, dans la bou-
che d'une vieille marquise !) De même ;
tel roi fit périr tous les assassins : il n'en
laissa pas même un seul pour pisser con-
tre la muraille ; mingcntem juxtà pai ietem,
dit saint Grégoire de Tours, dans son his-
toire des Francs ; — un évêque ! C'est ainsi
que pissotte désignait une cabane, bonne
tout au plus pour aller y faire ses besoins
contre les parois délabrées.
Et si ce n'est pas vrai, c'est du moins
vraisemblable ; nous en avons donné les
motifs. D' B
* ♦
Ajoutez à la liste d'endroits appelés
P/s5o/é le petit café situé à l'encoignure
des rues Beaujolais et Montpensier, à côté
du Palais-Royal et où ont défilé toutes les
célébrités de ce théâtre.
Eugène Héros.
*
Il existe à Saint- Maixent (Deux Sèvres)
un ruisseau relativement important appelé
le P'ssot, qui se jette dans la Sèvre (Nior-
taise) à l'endroit même où elle sort delà
ville de Saint-Maixent. V. A. T.
Ovale ; nouvelle acception (XLV).
— Ovale est sans doute ici pour gra-
cieuse.
Vous vouliez, Acis, me dire qu'il fait
froid ; que
s'écriait, jadis, La Bruyère.
L. N.
10 août 190a
il fait froid,
Machaut.
Le mot Arietes (^XLIV; XLV ; XLVI,
96). — De ce que brebis s'est dit berbis
en vieux français, il serait penl-clre témé-
laire d'affirmer que le vieux mot berbiz
ait toujours eu le sens de brebis ; d'autant
plus que ter a le sens de brillant en gau-
lois ; et que hi^. à la fin d'un mot surtout,
peut avoir aussi bien des sens difiérents.
Naturellement, nous n'affirmons rien ici;
c'est une simple objection, que nous
adressons à notre savant ophélète, M. de
la M. D' Bougon.
Il s'est amené — Cet objet est
identique à un autre (XLVI, 67). — Il
serait fort intéressant de citer des phrases,
avec leurs noms, du « grand nombre de
gens de lettres » qui écrivent s'amener
pour venir. Quand j'entends mes enfants
dire >< Dépêche toi d.; t'amener », pour :
empresss-toi d'arriver, je les reprends
vivement. Je croyais (errare bumaninn est)
que seuls les paysans disaient : « Tiens,
voilà le train qui s'amène ! » Oroel.
Vo'ume anonyme (XLVI, 17). —
Isidore S .. [Salles] et Herald de P...
[Page]. Qiiatrains. — Paris, fPau, Impr.
Garet], 1896, pet. in-8" carré de 327 p.
Isidore Salles est le poète landais bien
connu, l'auteur de Gasconnue. Le lieu
d'impression et le nom de l'imprimeur
sont au verso du faux titre.
Palensis,
* *
Le livre, introuvable en effet, des
Quatrains anonymes dont M. J. G. Wigg
recherche la paternité, est dû à l'ami-
cale collaboration de M. Isidore Salles
qui fut l'un des plus jeunes préfets
de feu l'Empire : il ne dut pas avoir
la main lourde à ses administrés, — et
du baron Herald de Pages, un éblouis-
sant causeur qui porte gaillardemment
ses quatre-vingt-sept ans et qui se trouve
avoir été par rencontre le père réel du
Petit Joitnial
L'un el l'autre, derniers survivants
de l'aimable bande des Emile Augier,
Latour Saint-Ybards, Lherminier, mar-
quis de Belloy. etc. J'en passe, mais je ne
saurais ajouter : des meilleurs.,.
N° 976.
L'INTERMEDIAIRE
211
212
Maintenant, par la fraternelle unité
des deux collaborateurs, auquel attribuer
tel ou tel de leurs quatrains, celui-ci par
exemple, dont ma mémoire doit trahir
indignement les deux premiers vers :
11 n'importe de savoir
De qui l'on a bien pu naître
Depuis que le verbe Avoir
A remplacé le verbe Etre
{Remplacé ou supplantée ...)
Et de cet autre, cocasse :
Chaque saison que Dieu nous donne
A son bon et mauvais côté :
Si mon hiver est monotone
Mon printemps ne l'a pas été.
N. — r.
*
Les deux premiers vers doivent se lire
ainsi :
On ne tient pas à savoir
De quel sang on a pu naître.
Inadvertances de divers auteurs
(T. G. 718 ; XXXV ; XXXVl ; XXXVII
XXXVlll : XXXIX ; XL ; XLI ; XLll
XLlll : XLIV ; XLV). — Ici. l'auteur
n'appartient pas à la littérature ; c'est
une société française de navigation.
Elle a mis sur chantier à Saint-Nazaire,
un navire qu'elle a nommé Maréchal Su-
chet.
Il suffit d'ouvrir un dictionnaire histo-
rique pour apprendre que le général Su-
chet, duc d'Abrantès, n'a jamais été ma-
réchal de France.
Napoléon a créé des ducs, militaires
qui, malgré ce titre, sont restés généraux
de division : Suchet est dans ce cas.
Si la Société de navigation ne change
pas le nom du bateau, les passagers,
en grande majorité, seront persuadés que
Suchet a été maréchal de l'Empire et
l'erreur tiendra bon comme toutes les
erreurs. X. X.
♦ *
On signalait dernièrement dans VJiiicr-
médiaire, des fautes de français d'Alfred
de Musset ; en voici une de Lamartine :
Ah ! qu'il pleure, celui dont les mains achai-
[nées
S'attachant comme un lierre aux débris des
i années.
Voit avec l'avenir s'écouler son espoir !
Voit n'a pas de sujet.
Ce qu'il y a d'enrageant, c'est que d'aussi
affreuses incorrections se rencontrent dans
des pièces magnifiques.
Les trois vers que je cite sont tirés de
la pièce intitulée : Le poète mourant (Ts^ou-
velles méditations). A-. F.
-vilitaires professionnels (XLV).
— On doit dire ; militaires professionnels,
et non professionnels militaires.
Militaires professionnels, c'est-à-dire
soldats de carrière, pour une longue du-
rée de service, ou rengagés et n'ayant
désormais plus d'autre profession en
vue.
On dit : mendiant professionnel, vo-
leur professionnel, mais je ne crois pas
qu'il s, it correct de dire : professionnel
mendiant, professionnel voleur. On dirait
mieux : professionnel de la mendicité,
professionnel du vol.
C'est pourquoi je ne pense pas que l'on
puisse dire indiffe'remjuent militaire pro-
fessionnel ou professionnel militaire.
Recta.
L'autruche citée dans la Bible
(XLVI, 65). — Le renseignement de-
mandé se trouve naturellement dans le
célèbre ouvrage de Samuel Bochart :
Hiéro:(oicon (ou des Animaux de l'Ecri-
ture Sainte) au mot Strut!:io. — Oiiod
de Struthione légère est Job 39, 17 undc est,
quod Ieremias.Thren, 4, 3, maires, iuwii-
scricordes confert cum struthionihus. Job,
39, 17. Hœc ova sua derelinqnit in teira.
etc. Nec cooitat fiitiirum. ut illa pes con-
terat, cl agri bestia comprimât. Durani se
exhibée erga puUos suos, ac si non estent
siti.
JÉRÉMiE. Thren 4.3, Filia populimeicru-
delisest. ut slruthiones deserti..
Ainsi l'autruche passait pour 'négliger
ses œufs et en couver d'autres que les
siens, Vieujeu.
* * '*'
La Biblecite l'autruche deux fois. «As-tu
donné aux paons le plumage qui est si
gai, où à l'autruche les ailes et les
plumes? » fjob XXXIX, v. 19).
(I Les épines croîtront dans ses palais,
les chardons et les buissons dans ses for-
teresses, et elle sera le repaire des dra-
gons et le pâturage des autruches. >- (Isaïe
XXXIV, V. 13).
A vrai dire, il n'y a rien dans ces pas-
sages qui soit un éloge ou une critique
de l'autruche. Et je ne connais pas d'autres
passages relatifs à ce volatile. V.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 août 1901
21
214
Le passage de la Bible auquel fait allu-
sion l'abbé Demigneux est sans doute
celui que voici, et qui se trouve au livre
de Job, chapitre XXXIX, versets 16 à 21 .
As-tu donné aux paons ce plumage qui est
sibiillant? ou à l'autruche les ailes et ici
plumes ?
Néanmoins elle abandonne ses œufs à terre,
et les fait échauffer sur la poussière, et elle
oublie que le pied les écrasera ou que les bêtes,
des champs les fouleront. Elle se montre
cruelle envers ses petits, comme s'ils n'étaient
pas à elle : et son travail est souvent inutile,
«t elle ne s'en soucie point. Car Dieu l'a privée
de sagesse et ne lui a point donné d'intelli-
gi^nce • a la première occasion elle se dresse
en haut, et se moque du cheval et .de celui
qui le monte. V. A. T,
Le passage visé appartient à l'admirable
poème qu'est le livre de Job(c. XXXIX,
V. 13-18) :
L'aile de l'autruche est semblable à celle
de la cigogne et de i'épervier. Lorsqu'elle
abandonne ses œufs sur la terre... elle
oublie que le pied du passant ou celui des
bêtes sauvages les écrasera peut-être. Elle
est dure et insensible à ses petits comme
s'ils n'étaient pas à elle... Car Dieu l'a
privée de sagesse et ne lui pas donné l'in-
telligence...
D'ailleurs, les formes bizarres et dis-
proportionnées de l'autruche, sa tête dé-
primée lui ont, de tout temps, attiré le
reproche de stupidité. Pline {Hist. nat.
L. X, c. i) est peut-être le premier à pré-
tendre que, lorsqu'elle est poursuivie par
le chasseur, elle croit se soustraire au
danger en dissimulant sa tête derrière
une pierre ou sous le plus petit buisson,
laissant à découvert le reste du corps.
F.BL.
*
♦ *
Même réponse.
Saint-Médard
* ♦
M.Piétrose convaincra aisément que
le bon curé dont il parle n'a pas tout à
fait tort. Cet oiseau est nommé à ma
connaissance, dix fois, dans le texte
hébreu de l'ancien testament, spéciale-
ment dans Job, et dans les Prophètes :
Isa'ie, Jr'réiiiie et Michée. Voici deux textes
d'Isaie chap. 43. v. 20. Glorificabit me
bestia agri ; dracones et struthiones ; ch.
13,. 21 Et habitatuni ibi (c.-à-d. dans les
pilosi
Filia,
L'au-
doute
luines de Babylone) strutbiofies et
saltabrtit ibi.
Et Jcrémie : Lamentations 4. 3.
populi met cindehs, quasi struthio.
truche est qualifiée de cruelle, sans
parce qu'une fois qu'elle a pondu ses œufs,
elle les abandonne sur le sable brûlant
du désert, qui suffit à les faire éclore.
Auguste Paradan.
* ¥
Le brave curé mis en cause par M.
Piétro, qui, dans un ouvrage, dit de l'au-
truche : « Cet animal est peu intelligent ;
« l'Ecriture n'en fait pas l'éloge, au con-
« traire elle en dit du mal », ce brave
curé, dis-je, fait allusion à plusieurs
textes de l'Ecriture qui lui donnent par-
faitement raison. Voyez job XXX, 29 ;
XXXIX. 13-18.— Isaïe, XIII, 21 ; XLIII,
20 : — Thrènes IV, 3 : — Michée 1, 8.
— Lévitique XI, 16. — Deutéronome
XIV, 15.
Qu'e>t l'autruche d'après ces textes ?
1° Un oiseau légalement impur, que
les enfants d'Israël ne devaient pas man-
ger. (Lév. et Deut. loc cit).
2'' Un oiseau vraiment inintelligent :
« car Dieu l'a privé de sagesse et ne lui
^< a point départi d'intelligence ». job
XXXIX. 17.
Un proverbe arabe dit : « stupide
comme une autruche », et cela pour de
multiples raisons développées dans le
Dictionnaire de-Bochart.
3° Un oiseau cruel,- le symbole même
de la cruauté, d'après Jérémie. Lamenta-
tions IV, 3|: « La fille de mon peuple est
« cruelle comme l'autruche dans le dé-
« sert». Le prophète, accusant les femmes
de Jérusalem d'abandonner leurs enfants
au lieu de les allaiter, les compare juste-
ment à l'autruche qui, si on en croit Job,
\< abandonne ses œufs dans le sable... et
« ne pense pas que le pied peut les fouler
ou que la bête sauvage peut les écraser
et les déyorer ; qui est tiure pour ses
petits comme s'ils n'étaient point à elle
et qui, si elle a travar^Jé en vain, n'en est
saisie d'aucune crainte, >* XXXIX, 14-16.
,'v Bufïon ne contredit point le saint homme
de la Bible. Hist. nat. LXX.
C'est l'oiseau impie, dit sentencieuse-
ment l'arabe.
Mais, en revanche, prodigieuse, triom-
phante est la course ailéede cette géante
du désert qui, « quand c'est le temps^
U' 97e
L'WTERMEDIAIRE
215
216
« (pousse un cri d'allégresse), prend son
« essor superbement, et se rit du cheval
«et de son cavalier. » Job, XXIX, 18.
Abbé )arry.
*
* «
L'abbé Demigneux avait certainement
en vue le chapitre XXIX du Livre
de Job, versets 13 à 18, et notamment
le verset 17 ainsi conçu : « Privavit
cnim eam (Struthionem) sapientia nec
dédit illi intelligentiam » Resterait à
savoir si « struthio » traduit bien l'hé-
breu <» Renanim >v La question semble
discutable. Voir Rochart dans l'Hïero-
zoïcon Lib. II, XVI et XVII. Il semble
être également fait mention de l'au-
truche dans les Prophètes sous le nom de
« Beth lâana ». El. Kantara.
Christ sans barbe (XLVI, 63). —
Monsieur Gendevert trouvera lesréponses
aux questions qu'il pose à M. de Mély,
au sujet du Christ sans barbe, dans le vo-
lume qui vient de paraître:
Le Saint- Suaire dj Turin est-il authen-
tique ? Lesrepiésentations du Christ à tra-
veis les âges. Paris, Poussielgue, 1902,
petit in-4°. F. Mély.
Les saints, guérisseurs et pro-
ducteurs de maladies (XLV). — Le
lecteur trouvera deux études très docu-
mentées sur ce sujet dans les ouvrages
que voici :
Alfr. Franklin. — La vie privée d' autre-
fois. Les Médecins (Paris, Pion, 1892)
3* P''. Les saints guérisseurs (219-253).
H. Gaidoz. — La rage et saint Hubert.
— (Paris, A. Picard, 1887) 224 pages.
D' Charbonier.
Occlusion des yeux après la
mort (XLII ; XLIII ; XLIV). — Voir dans
\q. Dictionnaire des Antiquités grecques et
romaines de Ch. Daremberg et Edm. Sa-
glio, tome II, fig. 3359, une scène de ce
genre d'après un vase funéraire trouvé à
Volatcrre et qui remonterait à la période
romaine de l'art étrusque.
F. BL.
Les moulins à hosties (XLV; XLVI,
107). — La « Bibliothèque historique »
au sujet de laquelle plusieurs collabora-
teurs de V Intermédiaire m'ont fourni des
réponses très complètes et très intéres-
santes, dont je les remercie cordialement
— contient à la page 3 18 du tome XI, le
récit suivant sur un député très en vue
sous la Restauration :
Les députés n'ont pas eu le courage d'enten-
dre M. de ; mais la Quotidienne
nous en a dédommagés en nous donnant son
discours. Ce discours nous montre à quel
point un honnête homme peut ressembler à
un énergumène, et comment la fureur peut
s'allier avec la piété. Ce n'est pas. du reste,
le seul contraste qu'ait présenté jusqu'ici la
conduite de M. de ; il a déjà prouvé
qu'il faisait marcher de front l'orgueil le
plus démesuré des titres et des parchemins
avec la pratique d'une religion qui prêche
l'humilité. Tout le monde sait que. dans la
paroisse dont il fut seigneur et qu'il habite
encore, il donne à ses ex-vassaux l'exemple
de la piété en communiant toutes les semai-
nes. Mais une communion vulgaire ne lui pa-
raissant pas digne d'un homme comme lui, il
a fait fabriquer des hosties à l'écusson de sa
maison, et, la veille du grand jour, il envoie
au Curé celle qui doit lui être présentée le
lendemain. Un jour, il avait oublié cette pré-
caution importante ; et le curé, croyant qu'il
voulait se remettre au régime ordinaire, s'ap-
prêtait à lui administrer une communion non
armoriée; mais, à l'aspect de l'hostie plé-
béienne, le communiant pâlit et recula invo-
lontairement. Cependant il était trop tard
pour y remédier. Monseigneur, lui dit le
curé, // faut pour aujourd'hui vous conten-
ter de la fortune du pot. Force lui fut de
suivre ce conseil ; mais puisque Dieu lui-
même ne lui paraît admissible que sous les
emblèmes de la féodalité, qui ne lui pardonne-
rait de vouloir rendre aux hommes ce" régime
qui est pour lui la perfection idéale ?
V. A. T.
Le gaz et l'éclairage des villes
(T. G. 380: XLIV). — L'Intermédiaire
peut enregistrer un nouveau succès. L'ar-
ticle qu'il a publié naguère (30 septembre
1899) sur Jean -Pierre Minkelers a déter-
miné en Belgique et aux Pays-Bas une
campagne de presse en faveur du « véri-
table inventeur de l'éclairage au gaz», et
sur l'initiative de l'administration com-
munale de Maestricht un comité vient de
se constituer dans la ville natale du sa-
vant belge pour élever un monument à
celui-ci. Ce comité a pour présidents
d'honneur MM. G.Ruysde Beerenbrouck,
commissaire de la Reine dans le Lim-
bourg hollandais, et V. de Stuers, mem-
bre de la Seconde Chambre des Etats-Gé-
néraux; pour président effectif, M. Bau-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 août i^oi.
217
218
(Juin, bourgmestre de Maestricht ; pour
trésorier, M. P. Loomans, de la même
ville — à qui les souscriptions doivent
être adressées.
Depuis la publication de ma notice dans
V Intermédiaire, j'ai retrouvé à la Bibliothè-
que royale de Belgique (Varia, 70712,
Aérostats, i), un exemplaire du Mcuioire
sur l'air inflammable de Minkelers, que
j'avais dû citer autrefois d'après Morren
et les historiens de l'ancienne Académie
de Bruxelles. Or, ceux-ci n'ont pas tou-
jours su lire exactement le texte qu'ils
avaient sous les yeux.
Ainsi, c'est le i" octobre 1783 — et
non le 1" octobre 1784 — qu'eut lieu,
à Louvain, l'expérience dans laquelle
Minkelers obtint pour la première fois du
gaz de houille. Il l'utilisa d'abord pour le
gonflement des aérostats, lesquels venaient
d'être inventés, et l'on trouvera d'intéres-
sants détails à ce sujet dans son Mémoire
et dans l'ouvrage de Faujas de Saint-Fond,
l'historiographe des frères Montgolfier.
Les résultats acquis furent communiqués
à l'Académie de Bruxelles dans ses séances
du 22 décembre 1783 etdu 8 janvier 1784,
et celle-ci les fit connaître officiellement à
l'Académie de Berlin, dont le directeur,
Achard, venait de demander « différens
éclaircissemens sur ce qui s'étoit fait dans
les Pays-Bas par rapport aux machines
aérostatiques ».
Minkelers connut
propriétés du gaz de
année, à l'Université
servait pour éclairer
fait a été attesté par Van Hulthem, le cé-
lèbre bibliophile^ qui devint son élève en
1783 ; et en 1872, M. Michel Smiets af-
firma, au XII* congrès néerlandais tenu à
Middelbourg,que deux autres anciens élè-
ves de Minkelers lui avaient, à lui-même,
raconté la chose.
11 est juste de rappeler, d'après le l^ieux-
A^^î// d'Edouard Fournier, qu'un médecin
français, Jean Tardin, et un révérend an-
glais, John Clayton, avaient, dès le xvn*
siècle, distillé du charbon de terre, obtenu
ainsi du ga{ inflammable, du spiritof coal.
Mais ces expériences restèrent absolument
stériles.
D'autre part, on sait que les premiers
essais d'éclairage au gaz de Philippe Le-
Ibon, en France, datent de 1786, et les
bientôt toutes les
houille, et chaque
de Louvain, il s'en
son auditoire : le
premiers essais de William Murdock, en
Angleterre, de 1792.
A. Boghaert-Vaché.
L'Arc de Triomphe et le 5 mal
(XLV). — Il est de toute évidence
que, sauf aux deux points extrêmes les
plus éloignés de son parcours, c'est-à-dire
les jours du solstice d'été et du solstice
d'hiver, le soleil se plonge, à l'horizon
du couchant, deux fois par an aux mêmes
points, compris entre ces deux points ex-
trêmes. 11 en résulte que, pour un obser-
vateur placé dans l'axe de l'Arc de
Triomphe.le soleil se couche sous cet Arc,
à deux époques de l'année, également
distantes par rapport aux solstices. Le
reste du temps, il se coucke soit un peu
plus au nord, soit plus au sud ; c'est-à-
dire soit à la droite soit à la gauche de
l'observateur, qui regarde cet arc triom-
phal.
Maintenant, il faut bien savoir comment
on doit se placer, pour assistera ce phé-
nomène météorologique, et nous croyons
que l'auteur se trompe, en parlant de la
terrasse des Tuileries : puisque l'Arc de
Triomphe est trop au nor ^-ouest, par rap-
port à cette direction, il est déboute néces-
sité- pour cela, que l'observateur ait l'Arc
de Triomphe au iwi-ouest. D"" Bougon.
* *
A en juger d'après les plans de Paris,
l'axe du monument ou la direction des
Champs-Elysées et de l'avenue de Neuilly
est N 64P 30' W.
Cela posé, le soleil se couchera dans la
direction de l'embrasure de l'Arc de
Triomphe les deux jours où il apparaîtra
ou disparaîtra a l'horizon à 64- 30' de la
direction N. S.
Soient D la déclinaison, L la latitude,
Z l'azimut du soleil I à l'horizon, ou l'an-
gle ION. Le plan du petit cercle décrit
i'ar le soleil dans les journées considérées
rencontre ON en un point A, situé à une
distance.
, Sin D
oA = • r^ •
cos L
lOA rectangle en A
Mais
donne
d'où
triangle
OA = 01 cos Z,
COS z = -, =
oA
ol"
Sin^D
cos l
N»976.
L'INTERMEDIAIRE
219
220
or, à Paris, L = 48°5o' en '1 doit avoir
pour valeur 64<'3o'. On a donc, pour dé-
terminer D, l'équation
Sin D = cos64''3o' cos 48°5o'
d'où
log sinD = logcos 64''3o'-[- logées 48''5o"
log cos 64°3o' = 1.6339844
log cos 48*30' = 1.8183919
Somme = 1. 4523763 = log
Sin D,
d'où
D — i6o27'44
ou, à cause de l'insuffisance des données,
D = i6«27'
Mais, d'après la Connahsance des Temps,
la déclinaison du soleil est de 16° 27' le 5
mai ou le 7 août.
Ainsi, pour un spectateur placé sur
l'axe des Champs Elysées, le soleil se cou-
che dans l'embrasure de l'Arc de 'iriom-
phe aux environs du 5 mai ou du 7 août.
Mais, comme à l'horizon, la réfraction
relevé le soleil de toute la hauteur de son
disque, on peut dire que le phéi-iomène
se trouve un peu avance en mai et un peu
retardé en août, ce qui nous parait devoir
le placer vers le 3 mai et le 9 laoût. Ces
jours-là, le soleil se couche à 7 h. 20 mi-
nutes.
Ces deux époques étant voisines de
deux anniversaires napoléoniens, on com-
prend que la coïncidence du coucher du
soleil dans la direction de l'avenue de la
Grande Armée ait ajouté quelque intérêt
astronomique aux pèlerinages du 3 mai
(mort de Napoléon, le =; mai 1821) ou du
15 août (fête de l'Empereur).
D'' Charboniêr,
La suscription des enveloppes
(XLVI, II 5). — Le mode de suscription
est, croyons-nous, d'origine slave. C'est
une habitude russe de mettre le nom du
pays en tête, puis la ville, la rue, et enfin
le nom du destinataire. Il est à désirer
que ce mode se répande, car la suscrip-
tion est évidemment plus rationnelle de
cette manière. A. Hamon.
*
* »
Je ne sais qui est le promoteur de cette
mode «nouvelle ».Ce que je puis assurer,
c'est que, à de très rares exceptions près,
j'ai de tout temps suivi, pour la suscrip-
tion de mes enveloppes, l'ordre ci-après •
Nom de la ville
Nom et n" de la rue
Nom du destinataire.
Et cela parce que la logique indiqueque
c'est bien dans cet ordre que le trieur et
le facteur doivent voir apparaître les indi-
cations qui leur sont nécessaires. De même
encore, et contrairement aux recomman-
dations premières de l'administration
des postes, je place le timbre d'atïranchis-
sement au coin supérieur droit de la let-
tre, parce que l'employé chargé de l'obli-
tération des timbres, saisit tout naturel-
lement la lettre par la main gauche et,
par la main droite, l'appareil à oblitérer,
qui se trouve de cette façon juste au des-
sus du timbre qu'il doit annuler.
E. T.
Chiffres romains (La disposition
des) (XLIV). — Le journal des Erudits
italiens donne sur cette matière la liste
des ouvrages les plus intéressants :
Dragoni : Ricerche sul metodo aritmé-
tico degli antichi romani. Cremona 181 1
B. Veratti : Ricerche e conghietlure in-
torno all'aritmetica degli antichi tomani.
Modena, 1865.
Rocco Bombelli : Dell antica numcra-
zione italica e dei relativi numeri simbo-
lici Studi archeologici critici. Rcma 1876.
Calcolo completo dei numeri romani
ossia mare délie matematiche ritrovato da
Stefano maria abb Silvestrelli dit Rosca-
nella, seconda edizione, arrichita di nuovc
illustrazioni ed aggiunte. Roma 1843, ^'"
pografia dei classici.
Die Zahlreichen und das Elementare
Rechnen der Griechen und Romer und
des chrislichen Abendlandes vom 7 bis
13 jahrhundert von D"" G. Friedlein, rec-
tor, Hofmit eilf Tafeln.Erlangen, 1869,8°.
Luigi Borchetti « SuU'aritmetica degli
antichi, inscrite nella u continuazione dei
periodo modenese « Memorie di religione,
morale e litteratura. tomo 111, anno 1834
Cantzler : De Grœcorum arithmetica.
Greifswalde 1831 .
Gyraldi Lilj Gregori : Dialogismus De
manus et digitorum nominibus deque nu-
merandi per cos antiquorum ratione »
Batavorum MDCXCVI, colonna 833.
Martin (T H ) Les signes numéraux et
l'arithmétique chez les peuples de l'anti-
quité. Roma, 1864.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 août 1902.
221
222 —
Giuseppe de Mathœis ; Sull'origine de'
numeri romani. Dissertazione. Roma ;
1818.
Schiassi (canonico professore Filippo)
Come gli antichi Romani usando délie
loro lettere ad indicare i numeri facessero
1 loro computi. » dissertazione letta il
giorno 17 nov. del 1836, nell' Academia
délie scieuze di Bologna. Modena 1838.
Ginamie francesco di Ravenna : Denu-
meralium notarum minuscularum ori-
gine. Dissertatio mathematico critica »
Venezia 1753.
Giraldi : De notis et fîguris numero-
rum, quibiîs antiqui latini ac grœci ute-
bantur.
Medici fra sisto : De Latinis numero-
rum notis :
Venetiis 1556 : (opuscule rare).
Comte DE BoNY de Lavergne.
Répertoire des sources histori-
ques du moyen-âge. — Topo-biblio-
graphie (XLVl. 16). — Ce précieux
ouvrage de l'abbé Ulysse Chevalier, indis-
pensable aux bibliothèques publiques et
même privées, a été couronné par l'Institut
(prix Brunec, de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres). 11 comprend :
I. Bio-Bibliographie. Paris. Bureaux
de la société bibliographique. Boulevard
Saint Germain, 195 ; 1877-1883, in-8° de
2370 col. — Ce premier volume se ter-
mine ainsi : Commence le 14 sept. iSj^,
achevé le 6 nov. iS8). Laits Deo.
II. ToPO-BiBLiOGRAPHiE. Montbéliard,
Société anonyme d'imprimerie Montbé-
liardaise 1894-1900, 4 fascicules de cette
seconde partie ont paru. A. Nogales.
Th. Courtaux.
Le premier fascicule(AB) parut en 1894,
le second (c d), en 1895. Mais l'éditeur
étant tombé en faillite, le savant chanoine
U. Chevalier dut faire patienter les sous-
cripteurs.
En 1899, parut le 3® fascicule (e-j), en
1900 le 4^ (k-nog), en 1901, le 5"= (nom-
saint-an). La Coussikre,
Socrate
l'ouvrage de
sculpteur (XLV). — Dans
M. Cl. Piat. Les grands
Philosophes, Socrate, (Paris, Alcan, 190O''
il est dit, p. 55 :
Un fait moins contestable, c'est que Socrate
était fils d'un sculpteur du nom de Sophro-
nisque et d'une sage-femme qui s'appelait
Phénarète.
Socrate au sortir de l'école et peut-être
pendant qu'il y allait encore, apprit le métier
de son père, et il l'exerça quelque temps. C'est
même de son ciseau que seraient sorties « les
trois Grâces vêtues de l'Acropole » si l'on en
croit une certaine tradition (Diogène Laerce.
Il, 19 ; Pausanias, 1, 22, 8 et IX, 35, 7. Edit.
Didot, 184=,). Mais la chose est plus que
douteuse. On n'en trouve nulle trace soit
dans Platon, soit dans Aristote. Or, elle y
serait sûrement mentionnée de quelque ma-
nière, si elle avait été vraie.
Je n'ai pas trouvé de confirmation de
cette assertion dans le recueil de M. S.
Reinach, intitulé : Répertoire de la Sta-
tuaire grecque et romaine. (Paris, E. Le-
roux, 1897-1898), mais je rencontre dans
l'ouvrage de JVl. iVlax Collignon : {^Mytho-
logie figurée de la Grcce (Paris, A. Qiian-
tin, 1883, 179-182) les indications sui-
vantes.
On sait que Socrate, fils du sculpteur So-
phroniskos, avait dans sa jeunesse exercé l'art
de son père ; il était l'auteur d'un groupe des
Kharites (les trois Grâces) vêtues placé à l'A-
cropole, derrière le piédestal d'Athéiia Hygieia.
M. Benndorf (die Chariten des Sokrates.
Archeol. Zeitung iSfty) a démontré récem-
ment, dans une ingénieuse étude, que nous
possédons les fragments mutilés du groupe
attribué à Socrate. Restitué dans son ensem-
ble, par comparaison avec une copie antique
conservée au musée Chiaramonti (Vatican) le
bas-relief original, dont les tragments ont été
trouvés à l'Acropole, accuse tous les caractè-
res du style sévère du v*' siècle ; les Kharites
sont représentées vêtues Je longues robes et
de ohitons, et se tiennent par la main, comme
un chœur de danseuses. Peut-on se flatter, en
toute sécurité, de retrouver dans ces fragments
le travail de la main de Socrate? 11 y aurait à
coup sûr quelque imprudence à le faire. 11 est
tout au moins vraisemblable que ces débris
sont ceux du bas-relief que les exégètes de
l'Acropole montraient aux visiteurs, comme
l'œuvre du philosophe. La copie du musée
Chiaramonti prouve qu'on en avait multiplié
les répliques, et on ne s'étonne pas que le
groupe de Socrate, consacré par la curiosité
publique, se trouve reproduit sur une mon-
naie d'Athènes, et sur un jeton de plomb, de
provenance athénienne.
Devignot.
H* 976.
L'INTERMEDIAIRE
4
223
224
Jlat^s, i^rouuailUs ^t dîuriosités
Le costume du chef de l'Etat,
— Dans la Revue Universelle du 15 juillet
de cette année, M. Georges Tausend a
publié un article « Revues et Défilés » au
cours duquel il s'exprime ainsi :
« 11 est possible que M. Félix Faure ait
songé aux lauriers du général Boulanger
lorsqu'il fit pressentir l'opinion sur l'ac-
cueil qu'elle pourrait réserver à son idée
de revêtir un uniforme les jours de céré-
monie. Ce président, très cocardier, très
fier d'être applaudi lorsqu'il montrait aux
promeneurs du Bois ses talents d'écuyer,
eût été heureux de caracoler en brillant
costume devant le front des troupes : les
caricaturistes ont tranché la question, et
c'est en habit noir, comme ses prédéces-
seurs civils, qu'il s'est montré aux revues
annuelles et qu'il a présenté à Nicolas II
les troupes qui avaient pris part aux ma-
nœuvres de 1896. »
Je ne serais pas autrement étonné que
M. Félix Faure qui était cocardier peut-
être et bon patriote certainement, se fût
demandé si, dans les cérémonies officielles
et notamment lorsque ces dernières
le mettaient en contact direct avec nos
troupes, il n'était pas préférable qu'il re-
vêtit une sorte de costume, d'uniforme
si vous voulez, qui lui permît de descen-
dre de voiture et de monter à cheval.
Cette préoccupation n'était point si
ridicule et M. Thiers l'avait eue avant lui.
Hyde de Neuville m'a raconté, il y a
quelques années, ce qui suit : « Un soir
de 1872, après-dîner, M. Barthélémy
Saint-Hilaire à peine installé dans le sa-
lon de la Préfecture de Versailles, avec
M™» Thiers et hV^" Dosne, vit. tout à
coup, entrer M. Thiers en uniforme de
général de division. La stupéfaction si-
lencieuse de ces trois personnes fut
si expressive que le chef du pouvoir
exécutif sortit sans dire un mot. Et M.
Barthélémy Saint-Hilaire, moins scanda-
lisé que M. Georges Tausend, se bornait
à ajouter : s< Mon Dieu, l'idée en elle-
même n'avait rien d'excessif, mais
Thiers,... il était si petit Le voyez-
vous en militaire ? »
Et la réflexion du très sensé traducteur
d'Aristote semblait bien indiquer que ce
n'était pas précisément le costume qu'
l'offusquait, mais la taille, l'âge, la chéti-
vité de l'homme qui l'avait revêtu.
Je conviens d'ailleurs qu'on peut fort
bien se passer de ces signes extérieurs de
la toute- puissance. M. Grévy, M. Carnot
n'en agitèrent jamais l'opportunité, et
même ce dernier préfet de la Seine-Infé-
rieure en 1871, commissaire de la Dé-
fense nationale, avec autorité sur trois dé-
partements, se contenta d'une écbarpe de
soie tricolore à torsade d'argent.
11 y a cependant du pour et du contre.
Victor jAcauEMONT du Donjon,
Murger provoqué en duel par les
étudiants. — Que Murger, maintenant
l'un des hôtes pensifs du Luxembourg,ait
pu, un jour, avoir à rendre raison de ses
actes, aux étudiants, les armes à la main,
voilà qui est tout à fait inattendu. Cepen-
dant, on n'en saurait douter, après la
lecture de la lettre suivante sans date, qu'il
adressa au comte Jacques Tolstoy, dont
il était le secrétaire.
Monsieur le comte.
Ce qui m'a empêché de venir aujourd'hui
comme d'habitude est une atTaire désagréa-
ble qui m'arrive avec les jeunes gens des
Ecoles de Paris, à propos d'un article de
moi dans le Cor^^/r^. Ce^ messieurs ont en-
voyé des délégués pour me demander une
rectification ou une réparation, j'ai ren-
dez-vous aujourd'hui pour arranger cette
affaire ; et pour mesure précautionnelle,
j'ai passé ma matinée à me procurer deux
témoins pour le cas où une rencontre
deviendrait nécessaire. Voilà, monsieur, ce
qui m'a retenu aujourd'hui, et j'ai été très
désolé de n'avoir pu venir en apprenant
que vous avez eu un courrier.
Recevez mes excuses et mes salutations
respectueuses.
Henry Mlirger,
La collection du Corsaire à la biblio-
thèqueNationale est incomplète. C'est sans
doute pourquoi nous n'avons pu y trou-
ver l'article qui a pu motiver celte levée
de boucliers. L'unique survivant de cette
époque, le toujours si alerte d'esprit Na-
dar, qui fut l'ami de Mur_;er en ces temps
lointains, n'a-t-il pas gardé le souvenir
de ce piquant incident ?
M.
Le Directeur-gérant : G. MONTORGUEIL.
Imp. Daniel-ghambon. St-Amand-Mont-Rond^
:XLVr Volume Paraissant ies lo, 20 et jo de chaque mois. 20 Août 1902.
38* Annéh
SI .""r. Victor Massé
^arsaiix : de2 è4heures
M intr'aidfy
■2,
O
o
N'977
31*^, r.Victoi-Massé
PARIS (IX»)
Bureaux: de JÀ 4 heure*
C3nt^rmedîaitc
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
Kondé en 1864
:jllKSTIONS KT RÉPONSES f.ITTÉUAIRKS, HISTORIQUES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES
TROIJVAIM.KS ET CURIOSITÉS
235 226
(âueelione
Personnages de tapisserie à iden-
tifier. — Il existe dans le Palais de Fon-
tainebleau une suite de tableaux des chas-
ses de Louis XV, que le peintre avait
composés pour les faire reproduire en
tapisserie par la manufacture des Gobe-
lins. Quelqu'un pourrait-il donner les
noms des divers personnages reproduits
sur ces toiles ? ou tout au moins sur deux
il'cntre elles, « Le rendez-vous >^ et « Le
bat l'eau », Le roi et M. de Dampierre,
grand veneur, le chapeau bas. y sont
représentés. Mais les autres personnages,
quels sont-ils ? La manufacture des
•Gobelins, qui aurait pu donner des ren
seignements à ce sujet, a eu ses archives
détruites par un incendie, de sorte que,
de ce côté, on ne peut obtenir aucune in-
dication. X.
Nosdrapeaux. — E t-ilvrai. comme
l'ont affirmé dernièrement plusieurs jour-
naux, que la plupart de nos drapeaux por-
tent des inscriptions de fantaisie '!
Un R\t.
Le premier musée d'artillerie à
Paris. — En 1694, le maréchal d'Hu-
mières, grand maître de l'artillerie. a\'ait
obtenu de Louis XIV l'autorisation d'éta-
blir à la Bastille une sorte de musée d'ar-
tillerie ; et le Meicure Galant de 1704 re-
îatela visite de l'envoyé de Tripoli à la sa! ie
d'armes organisée par Titon à la Bastille.
Cette fondation ne fit guère parler d'elle
pendant le reste du xviti= siècle : et je ne
vois pas que les vainqueurs du 14 juillet
aient fait main basse sur elle. Somme,
toute, quelles en furent les destinées ?
Paul Edmond.
Charte normande. — Dans les
lettres patentes et les mandements des
arrêts destribunaux de l'ancien régime, on
trouve souvent cette formule : « Nonobs-
tant clameur de haro, charte normande
et autres lettres à ce contraires », Qu'en
tend-on par charte normande ?
P. NlPSON.
Admission des protestants dans
les hôpitaux. — Dans le Temps du
'^ août, je vois une notice sur le Musée
de l'Assistance Publique. Parmi les objets
exposés figure « le registre des abjurations
sur lequel sont portés les noms de tous
les réformés qui, pour se faire soigner,
devaient avant d'entrer à l'hôpital, abju-
rer le protestantisme ».
A quelle époque les protestants ont-ils
été admis dans les hôpitaux ? Eumée.
Faleus (Jacques;, prêtre. — Le
chapelain de la Malidrerie de Saint-
Lazare de Moret fut, en 1373, un prêtre
du nom de Jacques Faleus. qui fut pendu
sur l'ordre du prévôt (?) de Moret.
Adhémar, arclievé.[ue de Sens, en
appela au Parlement de Paris, et la sen-
tence du Ucutenaiît Je Moret fut cassée.
XLVI-S
N* 977
L'INTER MEDIAIRE
227
228
Pourrait-on retrouver et communiquer
le texte complet de cet arrêt du Parlement
qui, sans doute, a consncré une coutume
d'alors qui voulait que tout prêtre ayant
mérité la peine de mon lut dégradé avant
d'être livré au bras séculier ?
Robert Géral.
Une accusation contre Château
ÎDriand à relever. — Dune récente vi-
site faite à M. le marquis des Roys, petit-
fils de Hoche, par ;M. Ernest Dauds-.t,
î'éminent historien rapporte un propos
de son interlocuteur, qui, s'il était reconnu
■exact, ternirait franchement la réputation
de galant homme de Chitcnubrinnd.
M. le marquis des i<03's aurait entendu
maintes fois raconter par sa grand'mère,
qu3 celle-ci aurait versé, sur l'avis de son
notaire, une somme de trente mille francs
à Chateaubriand, alors secrétaire de la léga-
tion de France à Rome.
Chateaubriand serait venu chercher
lui-même cet argent, destiné, à en croire
la veuve de Hoche, *< à payer le monu-
ment funéraire que, d'accord avec les
héritiers de madame de Beaumont, il
allait élever à celle-ci dans l'église Saint-
Louis des Français. »
Que pensent de cette allégation les
admirateurs de Chateaubriand et plus par-
ticulièrement M. Edmond Birk, l'érudit
annotateur des Mémoires d' Outre-Tombe ;
luiqui nous assure, dans une des notes qui
accompagnent cet ouvrage, que le tom-
beau de madame de Beaumont coûta neuf
mille francs et que son illustre ami dut
vendre tout ce qu'il possédait pour réu-
nir cette somme?
11 y a là, ce nous semble, un point
obscur à élucider, une calomnie peut-être
à ne pas laisser s'accréditer.
D' CABANi:s.
Armoiries à déterminer : d'ar-
gent à six merlettes de sable. —
D'argent, à si.\ merlettes de sable posées
en cercle ; sur le tout, d'azur,au lion issant
d'argent.
* *
Armoiries à déterminer : d'azur
au pin d'argent. — A qui appartien-
nent les armoiries suivantes :
D'azur au pin d'argent, au chef d'or à 2
«toiles d'azur.
Armoiries à déterminer : de
gueules à trois chevrons. — A qui
appartenaient les armoiries suivantes :
De gueules, à y chevronsd'argent.
A sénestre :
D'azur à 2 épées d'argent posées en
baiide, accompagnées d'une aigle éployée
d'argcni, sommée d'une étoile de même.
Armoiries à déterminer : d'azur
à la face d'or. — A qui appartiennent
les ai moi ries suivantes:
A dextrc :
D'azur, à la face d'or, accompagné de
trois roses d'argent, feuillées de même.
A sénestre :
D'ari;;ei't, :i la télé de cerf, de gueules...
oU cl.c
gent,rangées en fasce.
d'uzur chargé de trois étoiles d'ar-
* *
Armoiries à déterminer : Fascé
d'argent. — A qui .ppartiennent ces ar-
moiries :
Fsscé d'i/r^v-H/ à l'enfant... tenant à dextre
un lion demi-issant de même.
En bas :
De gueules au roi d'argent.
Couronne de vicomte.
Comtesse de la S.
Barème ou Barrême. — Ce non*
donné aux recueils de Comptes faits est
souvent écrit avec une seule lettre r. Il
vient pourtant du fameux calculateur,
arithméticien du roi, mort en 1703 ; ce
personnage n'écrivait-il pas son nom Bar-
rême ? X.
La Gcomciric servant à l'arpentage est
annoncée sous le nom àt Barrême aritméiicien
avec doux rr. C'est avec deux rr, que le célèbre
calculateur, dans le même ouvrage, signe sa
lettre aux « excellents architectes x>.
Marie Babin Grandmaison. —Ma-
rie Babin Grandmaison, guillotinée le 29
prairial an 11, à la suite de l'affaire des
Chemises rouges, maîtresse de l'insaisissa-
ble baron de Batz, est- elle la même que M"*^
Burette de la Comédie italienne (1782-
90) ? Je crois que l'on trouverait des ren-
seignements sur cette personne dans le
Tribmml révolutionna tre de Campardon,
t. 1. p. 344 et 497 . Mais je n'ai pas l'ou-
vrage ^•ous la main. H. Lyonnet.
Bertbelot de la Villeheurnois. —
.Bc:-ih;l ): de la V illeheurnois et M.
DÈ^ CHERCHEURS ET CURIEUX
20 août 1902.
229
230
l'abbé Berthelot sont sortis de la Concier-
gerie le II mai au matin (1777): {Coires-
po}idance secrète^ t. VI, p. 371).
Est ce le même personnage qui était
sous-intendant de Bayonne en 1787, d'a-
près le iMercure de l' Europe, du 6 août
1787 ? Et pour quelles raisons at-il été
mis, avec l'abbé de Berthelot (son frère?)
à la Conciergerie ?
* *
Victor de Trimond. — Il fut
nommé en 1783, à l'intendance de Mon-
tauban, condamné à mort par le Tribunal
révolutionnaire de Pa^-is en 1794. On
désirerait trouver des détails plus précis
sur cette personne.
*
♦ *
Fournier de La Chapelle. — Je
serais bien reconnaissant à ceux de mes
confrères qui voudraient bien me donner
quelques détails biographiques sur ce
fonctionnaire de l'ancienne France ; il
était intendant de la généralité d'Auch,
de 1784 à 1786.
* *
Charles Gravier, comte deVer-
gennes. — Fils du marquis de Ver-
gennes, ambassadeur de France en Por-
tugal, fut nommé intendant des finances
au contrôle général en 1784, et périt sur
l'échafaud en 1793. Où pourrais-je trou-
ver des renseignements biographiques
plus détaillés sur ce personnage ?
Paul Ard,
Les capitaines des côtes de Noi-
mandie aux XV« XVI' et XVÎP siè-
cles. — Pourrait-on m'indiquer des
sources imprimées ou manuscrites à con-
sulter, sur les capitaines des côtes nor-
mandes, aux époques indiquées ci-dessus?
C. DES' M.
Le successeur de Voltaire auprès
de Frédéric II. — Quel était et que de-
vint ce «chevalier Masson,»homme d'esprit
et de lecture qui remplaça Voltaire au[)ivS
du rui de Prusse et fut presque aussitôt
disgracié ?.
Alpha.
Paternité de Feufant d'une fille
sous l'ancien régime et la législa-
tion transitoire. — Dans jon Dicfion-
nairc de Diû,1 iioriiiavd, aux mots bille,
et GroiSéise, Houard mentionne l'édit du
roi Henri II de 1556 (et non 1566 comme
le dit Larousse) enjoignant de publier
l'état de grossesse des filles, de trois mois
en trois mois, aux prônes des messes
paroissiales, publication, dit-il, dont
Louis XIV comprit tellement la nécessité
qu'il l'excepta delà disposition de sa dé-
claration de décembre 1698, défendant
aux curés de rien publier de relatit aux
affaires profanes et corporelles en leurs
enlises
Les filles devaient donc, dès qu'elles
étaient enceintes, en faire la déclaration
au juge de leur domicile. Cela as'ait pour
but de permettre de « faire veiller sur !a
conduite de la mère, pour prévenir tout
accident capable de priver l'enfant de la
vie. »
On trouve de nombreux exemples de
ces sortes de déclarations. Pour ma part je
serais assez curieux de savoir si les maî-
tresses des prolifiques Henri IV, Louis XIV
et Louis XV se soumirent toujours exac-
tement à cette prescription. Mais tel n'est
pas l'objet de ma question.
Souvent, les déclarations dont il s'agit
ne se bornent pas à révéler l'état « inté-
ressant» de la fille; elles contiennent l'in-
dication du nom du père.
Or, je voudrais savoir ce que la légis-
latio-'. transilcirc de la Révolution avait
fait de cette mesure de prévoyance et quel
pouvait bien être, pendant notre premier
code civil, celui de la Révolution, l'effet
légal de l'indication du père.
Le cas qui me préoccupe est sans doute
peu connu. Un contre-révolutionnaire
meurt sur l'échafaud ;^cinq mois et demi
après, c'est à dire le 16 avril 1794, une
fille de 18 ans se déclare enceinte des
œuvres du guillotiné, devant un juge de
paix. Le surlendemain, elle accouche d'un
garçon. Le 21 du même mois, un autre
jeune homme reconnaît que c'est lui qui
est le père de l'enfant.
La mère fait elle-même le 30 avril,
devant le juge de paix, une rétractation de
sa déclaiai-ion du iq, et déclare que c'e;t
le jeune homme, signataire de la recon-
naissance du 21, qui est <•. le seul auteur
de sa grossesse »v
EnP.n. le 10 mai, elle déclare devant un
coniiié de siirvei! lance > di-oliitionnaii e, que
le guillotiné était réellement le père, et
qu'elle a mis l'enfant au bureau...
La régularité de ces diverses déclara^
N* 977
L'iKtÈRMÉOiÀJllë
232
tions, en la forme, est discutable. Mais si
on les admet inattaquables, à ce point de
vue, quel était le père légal de l'enfant ?
Hautenclef.
Duc de Sully sous la Révolution.
— Maximilien Gabriel-Louis de Béthune,
S""* duc de Sully, né le 2 juillet 1756,
mestre de camp en second d'un régiment
Royal-Etranger (cavalerie) depuis 1781,
vivait en 1790 et mourut avant 1806.
Sait-on la date exacte de sa mort, et quel
fut son rôle sous la Révolution ? Son fils
unique mourut âgé de 23 ans. en 1807,
au château de Monceaux (paroisse de Dra-
veil), près Corbeil, H. de W.
Les premiers occupants de la
butte Montroartre. — « \.^n pharmacien
audacieux^ écrit M.G.d'Avenel (1), s'avisa,
\ers le milieu de ce siècle, d'acheter pres-
que pour rien la majeure partie de la butte
Montmartre, dont les entrailles ouvertes
offraient alors l'aspect bouleversé d'une
succession de puits géants et de fosses
béantes.
»♦ Il y établit une décharge publique,
que sa proximité du centre mit aussitôt
en faveur. Dès 4 heures du matin en été,
il attendait les tombereaux, les faisait
basculer au bon endroit et, jusqu'au soir.
:iidé de quelques manœuvres, vêtu lui-
même d'une limousine, la demoiselle de
bois en main, il pilonnait, arrosait, bou
chait les fissures et nivelait son domaine
avec les rebuts des domaines d'autrui. il
i'cquit ainsi une grosse fortune ».
Sait-on de qui il est question, et y au-
rait-il indiscrétion à révéler le nom de cet
industriel industrieuxrCet émuledu baron
Haussmann mérite, ce nous semble, sa
part de notoriété posthume.
P. C. Cette qucstions'adresseàlatrèsins-
Iruite Société du Vieux Montmartre et a
son érudit présiJent le dislingue mont-
martrois J.-C. Viggishoff.
Littré est-il mort en chrétien? —
Certains prétt-ndont que .«a famille a
appelé un prèlre alors que le ^avant ocri-
\ain n"ii\ail plu.s conscience de ses actes.
!)'autres, ;!u CiJiitraire, affirment que c'e>t
.^ur sa dtmande .;uo 1 iilV.x' Huveîin a re^u
^1) Mcctinisme de la vie méJi-nie t, 111,^ p, 14*
sa confession et lui a prodigué les secours
de la religion. Que croire ?
Paul Pinson.
Le Zéphyre, — J'avais toujours cru
que le Zéphyre des Grecs, le Favonius des
Latins, le vent d'Ouest, si je ne metrompe,
pour l'appeler de son nom de prose, était
une brise légère, rafraîchissante et douce.
Eh bien, il parait que c'est une erreur ;
je rencontre en effet dans Sainte-Beuve,
Chateaubriand et son groupe littéraire t.
Il, p. 60, l'indication que l'auteur des
Martyrs y donne le Zéphyre comme un
vent plus redoutable que caressant. De
plus, Sainte-Beuve cite un vers concluant
de Catulle :
Horrificans Zephvrits proclivas concitat uh-
f<,-'.:.: .
Sainte-Beuve dit que l'auteur de la
transformation est Voiture, ou qu'elle re-
monte au temps de Voiture 11 y a là, ce
me semble, un petit problème littéraire
qui peut amuser un instant les collabora-
teurs et lecteurs de \' Intermédiaire.
Le vers de Catulle prouve que le Zé-
phyre ne paraissait pas aux Romains
moins redoutable qu'aux Grecs. Cepen-
dant est-ce que Favonius ne viendrait pas
de f avère ?
Enfin je croyais que le Zéphyre était le
vent d'ouest, arrivant amorti et sous
forme de brise agréable après avoir passé
sur l'Espagne et la Méditerranée. Cest
bien, en effet, ce que je trouve expliqué
dans le Dictionnaire de Littré et Beaujan.
Mais l'article de quelques lignes consacré
au mot Zèphire ou Ziphvre. est immédia-
tement suivi de cet autre que je donne
textuellement :
ZÉPHYRE, fils d'Eole et de l'Aurore.
Ce qui semblerait indiquer qu'il s'agit
d'un vent d'Est. H. C. M.
Ecrivains russes. — A quelle épo-
que M. Gorki, maintenant célèbre en
France, a-t-il été pour la première fois pré-
senté au public français ? Qiielle revue a
publié la première, une traduction de
(jorki ? A quelle date a paru le premier
volume de Gorki en France ?
A quelle époque, et comment
Tschecliow a-t-ileté pour la première foi.'^
présenté au j>ublic français? .\ quelle daîs
a paru en volume ia première traduction
française d'un ouvrage de Tschechow r
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 aaAt ttjrts
533
2)4
Le romancier russe Sibiriak a-t-il été
traduit au moins partiellement en fran-
çais ?
Le poète russe Nadson a-t-il eu quelques-
unes de ses poésies traduites en français ?
H. Rynen.
De suite ou tout de suite. (Voir
T. G. 858).
On entend dire couramment par des per-
sonnes qui prétendent avoir du monde : Je
viens de suite.
Autrefois, on disait : je viens tout de suite.
— Je viens de suite voulait à'\xt je viens à la
suite de quelqu'un ; et pas du tout je viens
rapidement, hst-ce que cette manière de par-
ler a été également modifiée ?
«
* «
La femme accompagnée. — Je
voudrais bien qu'il me fût permis de po-
ser encore deux questions à mes con-
frères au sujet des locutions extraordi-
naires, dont on fait usage aujourd'hui
dans le monde qui se prétend policé.
1° Je lis dans les journaux :
— Le comte Goluchowki, accompagné de
«a femme, née princesse Murât, est atteiuiu
incessamment à Vittel pour y faire sa cure
annuelle.
M. Waldeck-Rousseau, accompagné de
Mme Waldeck-Rousseau est ai rivé hier nu-
tin à 8 h. 30 par l'Express de Cologne venant
d'Allemagne.
M. Consttns, accompagné de Mme Cons-
tans, etc..
Autrefois, la galanterie française faisait
que les hommes tenaient à honneur d'ac-
compagner les femmes.
Voilà qu'ils se font accompagner par
elles maintenant ! Cela me choque, mais
c'est peut-être dans les mœurs actuelles?
Une brochure rarissime sur les
Burgraves. — Je rencontre, à la date
du 25 mars 1843, la mention des tro;s
cpigrammes suivantes :
Les Burgraves de l'ancieu temps
Volaient, battaient, pendaient les gens
Sans nul remords, les bons apôtres !
Rien n'est plus vrai. Mais aujourd'hui
Ceux de Victor Hugo nous font mourir
jd'ennui,
Ma foi ! j'aimerais mieux les. autres!
Hernani vaut-il les Burgraves ?
La question est des plus graves.
On peut la résoudre, je crois,
Par ce rapprochement lucide :
On voit dans le premier un seul vieillard
istupide.
Dans les autres on en voit trois,
Oue dites-vous, mon cher,derHugotrilogie?
— Qu'on devraitl'appeler l'Ostrogotrilogie.
Ces quatorze vers auraient été publiés
chez Garnier, à *< grand renfort de blancs,
de vignettes et de culs-de-lainpe » en
une brochure in-S» « assez épaisse ».
Qiiel est le titre de cette brochure dont je
ne trouve trace ni d ms la Bibliographie de
la France, ni à la Bibliothèque nationale,
ni dans l'excellent Manuel de V Amateuv
de livres du xix" siècle de M. Georges
Vicaire,
La dernière épigramme figure comme
épigraphe, sur le titre des Réflexions d'un
anti-irilogisie sur les Burgraves, par le
capitame Pierre Ledru (Paris, Garnier
frères, Pilout et C'», Dauvin et Fontaine,
1843, in-8 de 23 pp.), à propos des-
quelles M. Georges Vicaire donne le nom
véritable de l'auteur : Devère (et non De-
vèze), chef d'escadron au corps royal
d'Etat-major. décédé à la retraite à Ver-
sailles, en 1872. Ego.
Ouvrages sur madame de Main-
tenon — Un obligeant confrère vou-
drait-il me venir en aide et m'indiquer ou
je pourrais trouver les ouvrages suivants
égarés, de longue date, et vainement
cherchés :
Correspondance de madame de Mainte-
non et de madame des Ursins. — Paris —
Bossange,i826, 4 vol.
{Mémoires sur madame de Maintenon
yar les dames de St-Cvr — Paris, Fulgcnce
i846,d'Allemans. ' M. duL.
Booker Washington. — On a
parlé de Booker Washington dans les
journaux, il y a environ un an. Un des
collaborateurs de Ylntcuiiêdiaire pourrait-
il me dire s'il a été publié dans des revues
françaises des études sur ce nègre célèbre
et sur son œuvre ?
Je serais reconnaissant à qui me donne-
rait les indications bibliographiques con-
cernant ce qui a été publié sur B.Washing-
ton et son œuvre en volumes ou brochu-
res, ou dans des revues françaises.
Inutile de parler des quotidiens.
KORKMASSOFF.
N» 977'
L'INTERMEDIAIRE
255
230
Mizram ou Le Sage à la cour,
histoire égyptienne. — Neuchâtel,
1782, in-8. Le Dictionnaire des ouvrages
anonymes (Barbier) attribue cet ouvrage à
M.J.-A Perreau, et les Mémoires secrets.
dits de Bachaumont (t. XXII, 14 février
i783),l'attribuentàM.Le Pelletier de Mor-
lonlaine. Lequel des deux a raison ?
Paul Ard,
Ouvrages sur les émaux. — Ayant
à déterminer l'époque de plusieursémaux,
je désirerais savoir sur quelles marques
fixer mes recherches ?
duels sont les meilleurs ouvrages sur
ce sujet ?
Tableau de la Sainte Vierge. —
L'église de Saint-Thomas de La Flèche
possède, sans en connaître du reste l'ori-
gine, un tableau représentant une vierge
orientale avec l'entant Jésus danssesbras.
L'encadrement en bois sculpté est du
xv!!!*^ siècle. Et au bas de la toile se trouve
l'inscription suivante, que je rapporte
telle que j'ai cru la lire, car plusieurs, let-
, très sont tout à fait disparues :
2Q aust Notre-Dame des Estokouva (?)
Notre-Dame de Clermont à iS liens de Cra-
covie oii estime imaige faicte par saint Luc
envoyée h l'impératrice Pulchérie et mise par
elle en l'église de Notre-Dame de la guide pro-
che de Constantinople d'où elle fut tirée par
Léon duc de Russie et depuis par le duc d'A
pulie qui la voulant transporter en Apulie l'an
1380 il ne la put reuuier. Qiiand il fut arrivé
sur la montagne de Clermont c'est là qu'on y
bâtit une église pour laisser l'imaige.
Quelle est cette vierge ? Quel est ce
sanctuaire ? Quel est ce fait auquel on fait
allusion, et qui se serait passé en 1380?
Paui. dMny.
Macaron (Origine du). — Qiiel est
l'origine du petit four ou petit gâteau
appelé macaron. J'en ai mangé à Nancv,
à Amiens, à Monlmorillon, a Lussac et a
Poitiers, qui en font des spécialités. Ils
sont toujours très bons. D'où vient leur
nom ? J'ai connu à Nancy les vieilles
demoiselles Macaron qui, depuis an
siècle vendaient des macarons. D'un autre
coté, en Poitou on vend des sortes de
macarons que l'on tire dans les foires, et
qui me semblent remonter à l'époque
B. DE ROLLIÉRE.
gauloise ou romaine
Les commodités au XVIl" et au
XVIIP siècle. — 11 est impossible de
visiter le château de Versailles sans se
poser une question assez mal définie
jusqu'à ce jour : celle de savoir au juste
ce qui tenait lieu de water-closets, au
xvu'^ siècle, aussi bien qu'au xviii'= dans
les palais ou demeures .seigneuriales. Il
semble que les architectes de l'époque
aient complètement négligé cette partie
essentielle de l'habitation : on ne retrouve
aucune trace de ce genre de confort sous
l'ancien régime. Il serait intéressant de se
demander si l'apparition de la fameuse
chaise percée de Louis XIV s'était vulga-
risée au point de rentrer dans le domaine
commun.
Ce côté hygiénique nous paraît avoir
été ignoré pendant de longues années
de la cour : s'il faut conjecturer, d'après
les rares références que l'on a sur la ma-
tière qu'il était loisible aux habitants du
cliâteau de se servir des endroits solitaires,
voire des couloirs ou antichambres.
Un valet passait ensuite avec cette consi-
gne d'enlever à la pelle ce qui choquait la
propreté.
Qiiant aux gens de service, les abords
du château devaient être leur seul refuge,
s'il Giut se reporter à La Bruyère, citant ce
gentilhomme de province qui. pour copier
Versailles, avait fait infecter les alentours
de son castel
Quel est l'intcrmédiairiste compétent
qui voudra bien traiter dans le détail
cette question et nous éclairer sur les
usages du xvu'' siècle au point d.- vue
sanitan-e ?... japhet.
Maîtres mfiçons. — Tailleurs de
pierres. — Au milieu du xviii'= siècle
et avant, q'.iclle ét;iit la nature exacte des
occupations professionnelles des Maître^
maçons cl des Tai/lein.s Je pierres ?
Ces derniers, comme les maîtres maçons.
ou maîtres des œuvres de. maçonnerie,
n'avaient- ils pas un mr'tier on profession
se rapprochant de la profession des archi-
tectes, etc.. et des anciens Uilkiirs J'ima-
ces ? Cam,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
237
Eé{}on$e6
238
20 août 1902.
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
L'armoire des cœurs à Saint-
Denis(XLll,XLIIl). {Von également Cœur
de Louis XIV,XLU ; XLIII). — Il y a bien,
à Saint-Denis, une armoire des cœurs. On
croit généralement qu'on voit, dans cette
armoire, les cœurs de Marie de Médicis, de
Louis XIII, de Henri IV et de Louis XIV.
On montre aussi, à la Flèche, le cœur
de Henri IV. Ce qui ferait deux cœurs
de ce roi : l'un déposé à Saint-Denis et
l'autre déposé à la Flèche, c'est beaucoup
— même pour un roi qui de coeur se mon-
tra prodigue.
Essayons de mettre un peu de lumière
dans cette question ; nous aurons pour y
parvenir un collaborateur précieux dans
l'éruditabbéDuperron, actuellement vicaire
à Saint-Pierre du Gros-Caillou, à Paris, et
qui fut vicaire à Saint-Denis de l'Estr'ée.
C'est à l'abbé Duperron que la ville
de Saint-Denis devra, pour une large
part, le musée historique constitué par
les fouilles, très habilement conduites, sur
l'emplacement de l'ancienne paroisse des
Trois-Patrons.
Sur l'armoire des cœurs, Guilhermy a
donné une note reproduite en nos colon-
nes (XLllI 49). Il se trompe toutefois lors-
qu'il écrit que s< le cœur de Louis XIV »
est dans l'armoire.
Cette armoire, à laquelle on n'accède
que par le caveau où sont les tombeaux
des rois, n'est que rarement ouverte ; elle
le fut par ordre du président de la Répu-
blique pour le duc Paul, de Russie II en a
été fait une image fidèle tirée à petit
nombre ; on y voit nettement que l'armoire
contient sept socles, sur lesquels sont dé •
posés six boites, les unes en forme de cœur
qui contiennent des cœurs ; les autrus ron-
des et qui contiennent des débris humains
Ces boîtes sont déposées sur une seule
ligne. dans cette ordre :
I II m IV V VI VII
I Boîte ronde : restes de Marie de Médicis.
II Boîte en forme de cœur : cœur de
Louis XIII.
III Boite ronde : restes de Hem i IF.
IV Boite en forme de cœur : avec la
marque N. (qui avait fiut lire Napoléon);
c'est le cœur de N... d'Artois, un enfant
du duc de Berry qu: p.e vécut ijue quel-
ques heures et ne fut qu'ondoyé.
V Boite ronde : restes de Louis XIV.
VI Boîte en forme de cœur : cœur de
Louis X VILI.
VII Un socle sans ; kn dessus. On avait
projeté d'y mettre le cœur de Louis XVII,
mais, et peut-être faut-il voir là un effet des
controverses, M Maurice Pascal'l'a finale-
ment porté au duc de Madrid.
On remarquera que. dans la nomencla-
ture des cœurs, ne ligure pas celui de
Louis XIV, quoique dise Guilhermy, mais
seulement des restes de Louis XIV, dans
une boîte qui n'a [-as la forme d'un cœur.
M. M. Rochet e: Lambeau ont rappelé
(XLII, 58^ : XLIII, 50) que le cœur de
Louis XIV avait étéattribué aux Jésuites de
la rue Saint-Antoine, aujourd'hui, église
Louis ; ils le placèrent dans un riche mo-
Saint Paul Saint-nument exécuté par Cous-
tou. Un monument non moins riche. exé-
cuté par Sarrazin, renfermait le cœur de
Louis XIII. Lenoir fit transporter au mu-
sée des Petits-Augustins ces monuments.
Mais que fit-il des cœurs ? M . Petit-RadeL
qui avait été chargéde Tenlève ment de ces
monuments pendant la Révolution, déclara,
sous Louis XVill. avoir sauvé les deux vis-
cères royaux, et toucha de ce chef une ré-
conipense. Plus tard l\. de Hansy con-
testa l'authenticité de ces reliques ; les
vrais cœurs ayant été furtivement enter-
rés disait-il, au bas des marches de la porte
de l'église, où d'ailleurs, oi les fit recher-
cher sans succès.
Mais d'abord, est-ce bien ' un cœur de
Louis XIV qui est à Saint Denis ? est-ce
bien le cœur rapporté par M. Petit-Radel ?
Ce n'est point ce qui ressort de la mentio 1
que M. l'abbé Duperron a retrouvée sur
les registres de la basilique de Saint-Denis ;
il y est question du dépôt, dans les tom-
beaux, de quelques parcelles du corps de
Louis XIV sauvées de la profanation en
1793, par M. Manteau « actuellement
( i824),bibIiothécaire de la ville de Laon ».
Or. ce sont bien ces parcelles qui sont
scellées dans la boîte de l'armoire des
cœurs, boîte qui ne renferme donc pas le
N- 977,
L'INTERMEDIAIRE
239
240
cœur de Louis XIV ; et comme s'il était à
Saint-Denis, il ne pourrait qu'être là, le
cœur de Louis XIV n'est pas à Saint-De-
nis. Le cœur de ce roi, offert cinq ans après
celui de Louis XIII. ou n'a pas été accepté,
ou, une fois accepté, un doute est venu à
Louis XVIII qui n'a pas p rmis qu'on lui
donnât une sépulture royale.
Passons an cœur d' Henii /K.Qii'il y ait
un cœur d'Henri IV à Saint-Denis, et un
à La Flèche : c'est un malentendu qu'il
est facile de faire cesser. La boite ronde de
l'armoire des cœurs contient-elle le cœur
du Béarnais? M. l'ahbé Duperron, dont
l'obligeance nous aura été si précieuse,
nous signale ce passage que nous cro-
yons devoir reproduire intégralement et
qui est emprunté à V Hiffoire de V Ecole de
La Flèche, pAV M. Charles Boucher :
Le cœur de II iiri-le-Grand reposait
dans l'église du coll. ge, où il avait été dé-
posé d'après le testament de ce bon prince.
Cette église serv.ùt aux assemblées du
club. L'œil du représentant, dans une
séance, aperçut le monument. Le lende-
main, 7 vendémiaire an II, les ordres
furent donnés pour jeter au feu les restes
du cœur de ce héros. La troupe^ sous les
ordres du général, prit les armes ; des
ouvriers furent commandés pour détruire
ce monument, qui consistait dans une boîte
de chêne doré en forme de cœur. Elle fut
brisée et couvrait une autreboîte en plomb,
aussi eu forme de cceur, sur laquelle était
inscrit en lettres d'or : Cy-gtt le cœur lic
Hcnry-le-Grand. Celle-ci fermait à ca-
denas. La ciel n'y était pas, on l'ouvrit
avec un ciseau, La poussières des aromates
qui avaient servi à l'embaumement s'éleva,
et fit un petit nuage. On donna quelques
secousses à toute la boîte ; on vit et on en-
tendit un corps d'un brun noir, solide.
On marcha ensuite sur la place de la
Révolution ; on envoya chercher du menu
bois chez un boul.moer voisin ; le tcu hit
pris à la forge d'un serrurier. La flamuie
ayant éclaté, on fit sortir de sa boîte ce
cœur autrefois si magnanime, desséché
par le temps, et dans un instant il fut ré-
duit en cendres.
La troupe retirée, celui qui écrit ceci
s'approcha peu à peu du petit bûcher. 11 le
laissa s'éteindre, se promenant sur la place
d'un air indifférent ; puis jugeant que les
cendres étaient refroidies, et n'apercevant
plus que des enfants qui jouaient à l'ex-
trémité de la place, il jeta un mouchoir
sur l'emplacement, qui était couvert de
cendres et de charbons uoirs. Il rassembla
par ce mo3ren tout ce qui fut possible, et
l'emporta sous son vêtement.
Arrivé dans sa maison, il rassembla sa
femme, sa fille et son gendre ; il leur dit :
« Mes amis, tandis que les honnêtes gens se
sont renfermés chez eux pour ne pas être
témoins du sacrilège qui vient de se com-
mettre, niù par un sentiment d'amour et
de respect, j'ai voulu sauver les cendres
du cœur du bon Henri. Les voici ; elles
seront pour nous et nos enfants un objet
de vénération, et peut-être, un jour, elles
pourront être rendues à la vénération pu-
blique. Ces temps sont encore éloignés ;
ils ne revieiidront peut-être que sous une
autre génération ; pendant ce temps, nous
aurons tout à craindi e pour notre vie ; mais
j'espère que, du moins, le ciel veillera sur
celle de quelqu'un de nous quatre, qui sur-
vivra pour conserver ce monument pré-
cieux.
En conséquence, on mit les cendres
dans une bouteille, sans aucune inscrip-
tion qui put désigner la nature du dépôt,
de crainte qu'elles ne fussent découvertes
dans les fouilles auxquelles les maisons de
ceux appelées royalistes étaient exposées.
Le calme ayant succédé à l'orage, on
voulut jouir du plaisir de jeter, de temps
en temps un coup d'œil sur ces restes pré-
cieux. On imagina un tableau un peu pro-
fond sous verre, ;r la partie supérieure du--
quel la figure très naturelle du bon Kenri
a été placée. Au-dessous on lit :
Henricus nugniis Francos amavit,
Fic'xienses dilcxlt.
Au dessous de cette inscription, est un fla-
con transparent, contenant une partie des
cendres de ce gi'and homme ; l'autre par-
tie est restée dans la bouteille. Ce flacon
est entouré de l'inscription suivante :
Cineres cor dis Hchrtci Ma «ni pielate et
grata memorui, ob edticatumis prclium ser-
vait^ C. Boucher, chinirgtco.
Ce petit monument de famille, religieu-
sement conservé, resta ignoré du public
jusqu'à la Restauration.
Voici comme pièce complémentaire le
testament de M. Boucher:
« Je désire que ma fimille garde parmi
elle le petit monument que j'ai élevé au
cœur de Henri IV. Ma famille peut être
' ersuadée que j'ai très réellement recueilli
ce que j'ai pu des cendres du bûcher où le
cœur de ce grand et bon roi fut brûlé.
C'est une vérité que j'affirme sur tout ce
qui peut être attesté par un chrétien et
par un homme d'honneur ».
Le () juillet 1814, une portion des cen-
dres conservées dans une bouteille depuis
I7()3, fut mise immédiatement dans un
flacon de verre blanc dont l'ouverture fut
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 août 1902 .
— 24 1
242
scellée avec de la cire rouge, et l'on y atta-
cha cette inscription : Cendres du cœur
de Henri IV. Ce flacon fut aussitôt en-
fermé dans une boîte de plomb dorée
en forme de cœur, ainsi qu'une copie du
procès-verbal de la remise des cendres.
L'ouverture de cette 1 oîte fut scellée à sou-
dure. L'acte de dépôt porta les signatures
de MM. Rojou de la Bouillerie, rnaire de
Lucé et Georget, adjoint ; et pour le Pry-
tanée de MM. le général Duteil, Caire,
chef de bataillon, Raybaud, directeur des
études, Lelouvier, payeur, de Sourdon,
administrateur comptable.
Une seconde copie de l'acte fut remise
au maire pour la ville, et une troisième au
général Duteil pour l'établissement.
La boîte cordiforme en plomb doré fut
ensuite placée dans l'ancienne niche, au
haut de la grande tribune, du côté de
l'évangile.
11 parait certain, après cette lecture,
que ce qui reste du cœur d'Henri IV est
bien à la Flèche. L'armoire des cœurs de
Saint-Denis ne le dément pas ; les restes
qu'elle renferme proviennent du corps.
C'est ce qui ressort expressément des
lignes suivantes que veut bien nous com-
muniquer M, l'abbé Duperron qui, à notre
intention, les a relevées sur le registre
des procès-verbaux du chapitre de Saint-
Denis :
Ce jourd'hui 22 octobre 1824, en vertu de
l'autorisation et des ordres donnés par le roi
Louis XVIII à son grand aumônier, au mois
de juillet dernier, pour procéder au dépôt dans
les tombeaux de St-Denis de quelques parcel-
les des corps de la Reine de France Marie de
Mèdicis, de Henri IV &i de Louis XIV \ vu
le mémoire de M. Manteau, actuellement bi-
bliothécaire de la ville de Laon, lequel a eu le
bonheur et le courage de sauver ces précieux
restes de la profanation des tombeaux de St-
Denis, en 1793 ; vu les deux attestations join-
tes au mémoire du sieur Manteau et données
successivement, l'une par M. le marquis de Ni-
colaï, ancien préfet du département de l'Aisne,
l'autre par M. le comte de Floirac, préfet ac-
tuel dudit département, qui constatent la vé-
racité du sieur Manteau et l'authenticité de ces
illustres parcelles ; vue la lettre du Ministre de
la maison du roi en date du 28 juillet dernier
et celle de M. le baron de la Ferté, directeur
des têtes et des cérémonies du 29 du même
mois pour régler, de concert avec le grand au-
mônier de France, la manière de procéder au
dépôt des dites parcelles ; avons. Prince de
Croy, grand aumônier de France, en présence de
M. l'abbé de Grandchamp doyen du chapitre
royal de St-Denis et de M. l'abbé de Cugnac
dignitaire dudit chapitre et gardien des tom-
beaux, nommés par nous commissaires h cet
effet, et en présence de M. Cahier orfèvre du
roi et chargé de clore les boites qui renferme-
ront les dites parcelles, les avons déposées cha-
cune dans celle des boîtes à ce destinée et por-
tant l'inscription conforme aux précieux restes
qu'elles contiennent ; lesquelles boîtes ont
été closes et visséesen notre présence par ledit
sieur Cahier, pour être, de Paris, transportées
aux tombeaux de St-Denis, les jour et heure
qui auront été désignées. En foi de quoi nous
avons signé, avec les témoins, ci-dessus, ce pro-
cès-verbal qui ne sera clos que le jour du dé-
pôt fait dans les tombeaux de St-Denis.
Prince de Croy, gr"^ A'er de France— l'abbé
de Grandchamp doyen de St-Denis.
Le Bo" de Laferté — l'abbé de Cugnac Gdien
des tombeaux.
Conformément aux dispositions précédentes
le jour et l'heure de la déposition des trois
susdites boîtes ayant été fixés au jour même
de l'inhumation du corps de S. M. Louis
XVllI ; en présence de M. le Marquis de Brezé
grand maître des cérémonies, ce jourd'hui 25
octobre 1824, en présence de MM. les com-
missaires ci-dessus désignés et de M. le baron
de La ferté directeur des fêtes et cérémonies
de la cour, nous, grand aumônier de France
avons assisté à la déposition, dans les tom-
beaux de St-Denis, des trois boîtes contenant
des parcelles des corps de Marie de Médicis, de
Henri IV et de Louis XIV. En foi de quoi nous
avons signé et clos le dit procès-verbal, et ar-
rêté qu'une copie signée de nous en sera en-
voyée au sieur Manteau, tomme un témoi-
gnage authentique de son courageux respect
pour les cendres de nos rois et de l'accomplis-
sement de ses pieuses intentions; et ont signé
avec nous MM. les témoins ci-dessus nommés.
A St-Denis, le 25 octobre 1824.
prince de Croy gd aier de fce — l'abbé de
Grandchamp doyen de St-Denis.
Le Bon de La ferté — l'abbé de Cugnac, gdien
des tombeaux.
Ce sont ces trois boîtes rondes et non
cordiformes que renferme l'armoire.
On constate que le cœur d'Henri IV n'y
est point, en sorte que la Flèche reste fon-
dé à s'attribuer l'honneur de sa conser-
vation. On n'y voit point non plus le
cœur de Louis XIV, qu'un M. Petit-Radel,
aurait, dit-on, après celui de Louis XIII,
apporté à Louis XVIII.
Aurait-on reconnu que M. de Hausy di-
sait vrai, et que les viscères donnés
comme étant ceux des deux rois étaient le
fruit d'une supercherie, mais alors que
déjà le cœur de Louis XIII occupait sa
place d'honneur dans le caveau royal?
En tout ceci, quelques obscurités subsis-
N« 977 .
L'INTERMEDIAIRE
243
244
lent que nos collaborateurs tiendront peut-
être à honneur de dissiper.
* *
Je signalerai, comme curiosité littéraire,
deux w»'s latins qu'un élève des Jésuites
du collège de la Flèche, je crois, compo-
sa sur ce sujet qui leur avait été donné
[more solito). Henri IV fait cadeau de
son cœur au collège des Jésuites de la
Flèche, comme la ville de Dole leur a
offert le collège d'Arc. Le dit élève qui
s'appelait Dabo remit sa composition
AVQC ces deux vers latins (Distique) :
Arcum Dola dédit, regesque dedere Sagittam
La Flèche
At nobis funem quis dabit ? ! Ipse
Dabo.
Armoiries de provinces et de
l'Anjou XLV ; XLVI, 126) — Dans la
liste publiée par le Traiié de géographie
de 1886, il !y a quelques erreurs. Ainsi,
pour laSaintonge on indique: De gueules,
au pont cV argent chargé de 4 tours de mcriie,
au chef de France, qui sont à peu près les
armes de la ville de Saintes ; de Sain-
tonge : D^a{nr,à une mitre d'argent ^accom-
pagnée de trois fleurs de lys d'or ; d'Aunis :
De gueules à une perdrix d'or couronnée
de même
Voir la brochure de M.Louis Audiot:
Armoiries des villes de Saintonge et d'Aunis,
gravures et chromos, ou bien Revue de
Saintonge et d'Aunis, 1901. A.
» ♦
Le 21 novembre 1787, l'assemblée géné-
raledestrois provinces : Touraine, Anjou et
Maine, adopta un sceau ainsi f )rmé :
— Ecartelé au premier d au quatrième
d'apir, semé de fleurs de lys d'or, qui est
Anjou ; au deuxième et au troisième d'a:(ur,
semé de fleurs de lis d'or au lion d'' argent
en franc canton, et une bordure de même,
qui est Maine ; et sur le tout de gueules,au
château d'argent, et une boidure composée
de Jérusalem et de Naples, qui est Touraine.
II. — M. de Montzey, d'où je tire ces
renseignements (Histoire de la Flèche, t.
II, 261) attribue les ; rmoiries suivantes
aux susdites provinces depuis 1789.
Anjou — de gueules, à une barre d'ar-
gent , ecartelé d'argent à une bande de
gueules.
Maine — d'argent, à deux canons de sa-
b'u'.posés en sautoir et en chef d'a:^ur charge
d'une fleur de lis d'ot ,
Touraine — de gueules, à un château
d'argent, et une bordure composée de Jé-
rusalem et de Naples.
Je ne sais où Montzey a lu ces armoi-
ries ; mais en les faisant connaître au D''
Charbonier, si compétent en héraldique,
je suis sûr que nous aurons l'explication
de cette différence d'armoiries entre 1686
et 1789. Paul d'Iny.
Ce sont armoiries attribuées d'office aux di-
tes provinces par les scribes de V Armoriai gé-
néral et 1696. RÉD.
Armoiries à déterminer : d'azur
à deux lions couronnés (XLV; XLVI,
127). — Il faudrait que notre aimable cor-
respondant nous dise si ce sont des lions
léopardés, c'est-à-dire /).'JS5(7n/5, ou des léo-
pards lionnes, c'est-à-dire rampants. T.
Attribution d'armoiries: d'argent
à l'aigle déployée (XLVI,i 1,126, 18^2).
— Il serait peut-être encore plus régulier
de dire d'argent à l'aigle à deux têtes de...
ou bien comme les vieux armoriaux :
d'argent, à l'aigle de... au chef parti.
En effet, il arrive bien que même pour
une aigle à une seule tête on se sert du
terme éployé.
Le P. Ménétrier, un maître, nous dit
en parlant des Ronchivol : « Ronchivol
en Baujolais.d'or à l'aigle éplové de gueu-
les membre et bequé d'azur » ; et là il ne
s'agit que d'une aigle à une seule tête.
Cet exemple nous prouve aussi que le
P. Ménétrier se servait du masculin pour
le mot aigle.
Ailleurs, il dit encore: Du faing au Païs-
bas : d'or, à l'aigle au vol abaissé, langue
et membre de gueules.
Il est bien certain néanmoins que
l'usage du féminin est beaucoup plus
commun. T.
Je crois bien me rappeler que ce sont
les armoiries de la famille de Batz de
Castelmore. On trouvait à la Bibliothèque
nationale, salle des manuscrits, dans le
recueil d'armoiries ded'Hozier (Gascogne
ou Béarn), les armoiries de cette famille.
Elles contiennent certainement une aigle
éployée de sable, et je crois bien que le
champ est d'argent.
bi ces armes sont bien celles de la
famille de Batz, ce seraient celles du
fameux d'Artagnan des Trois mousque-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
245
246
20 août 1902
seigneur
iaires de Dumas, qui était un de Batz. On
l'appelait d'Artagnan à la cour, parce
qu'il avait succédé, comme lieutenant des
mousquetaires, à un Montesquiou d'Ar-
tagnan, et que le roi Louis XIV avait pris
l'habitude de rappeler d'Artagnan comme
son prédécesseur ; d'ailleurs sa mère était
une Montesquiou. D'Artagnan, qui mou-
rut au siège de Maëstricht, avait un fils
qui eut pour parrain le grand Dauphin.
]'ai vu quelque part un acte de baptême
d'un fils de ce baron de Batz,
de Castelmore, dit d'Artagnan.
J'ai lu aussi une brochure qu'on pour-
rait retrouver a la Bibliothèque et où
l'auteur à rétabli le véritable état civil de
d'Artagnan et des trois mousquetaires,
Athos, Porthos et Aramis, et aussi du
capitaine de Tréville, ou de Troixville,
qui était de la famille de Montréal.
Baron de S.
Armoiries à déterminer : de...
à trois croissants entrelacés de...
(XLVI, 59). — Les armoiries ci-dessus
ou simples ornements, se trouvent répétés
sur deux cartouches décorant les portes
d'entrée du château de Courtanvaux,
commune de Bessé-sur-Braye (Sarthe).
Cette porte flanquée de deux tours ronJes
est de la fin du xvi'^ siècle .
Ce château appartient à la famille de
Montesquiou. Les armes de cette famille
sont : d'or à deux iourteaux de gueules,!' un
sur Vautre. MartelliÈre.
Armoiries à un arbre de ,..(XLV;
XLVI, 21, 126). — Ces armoiries trou -
vées en Suisse me semblent appartenir à
la famille de la Live d'Epinay etdejuilly.
Cette famille porte : d'argent à Vaihre
arraché de sinople, accosté de deux étoiles
de gueules.
Outre la famille de Gerlache, citée,
d'autres familles belges ont l'arbre dans
leurs armes: de Cesve,du Bois de Schoon-
dorp, vanden Haute, etc. Angest.
Devises de canons (XLV). — La
plupart des canons à devises latines ont
disparu, soit retirés de l'armement, soit
transformés ou refondus.
On pourrait probablement retrouver
leurs noms et leurs devises sur les vieux
comptes de gestions des arsenaux d'artil-
lerie.
Voici toutefois une remarque assez in'
téressante à relever en passant. Je la ren-
contre dans l'ouvrage de Pajol déjà cité
ici, p. 147, où il et.t dit, t. Vlll, p. 165 :
« La devise Ulthna ratio regum figure sur
toutes les pièces de canon à partir du 3
octobre 1772 . »
E. LiMINON.
Poids ou jeton ? (XLV). — La pièce
décrite est un poids de changeur pour les
monnaies et dont la valeur doit se lire :
vit DENIERS XII GRAINS. Ces petits monu-
ments métalliques que l'on classe volon-
tiers à la suite des monnaies, ont une
forme assez simple ; le type décrit par
M, d'Agnel est le plus répandu ; j'en
possède cependant de l'époque de
Louis XIII portant l'effigie du roi ou l'écu
aux trois fleurs-de-lis couronné et accosté
de deux L couronnés. Les valeurs, et par
suite l'épaisseur du flan et le module, sont
très variables ; xi deniers i grain, x de-
niERS XH grains, m deniers xviii grains,
etc. D'autres portent en plus le nom de la
monnaie ; par exemple : teston vu d x
G. ou 2P1ST0LES DITALIE V D llll G. On n'a
pas encore songé, que je sache, à réunir
une suite nombreuse de ces petites pièces
que l'on trouve avec assez de facilité.
PlCAlLLON.
Cardinal Octave d'Aquaviva.
(XLVI, 1 16) — Les armes simples de la
maison d'Aciuaviva ou o'AcauAVivA sont
d'azur au lion d'or ; mais souvent on les
trouve formant les quartiers 2 et 3 d'un
écartelé où les quartiers i et 4 sont un
écartelé d'Aragon. de Wox\gr\e{aux fasces),
de France (ancien) et de Jérusalem.
Comte P. A, du Chastel.
♦ *
M. Robert Gérai trouvera tous les
renseignements qu'il désire (et à la
p. 80, la biographie du cardinal)dans l'ou-
vrage : Isioria délia famiglia Aquaviva
reale d'Aragona, par Ballhazar Storace
Rome, 1738, in-4".
A la p 79 se trouve la gravure d'une
médaille.
R/ le buste du pape Clément VIII.
V/ les armes du cardinal Octave
d'Aquaviva, légat, dans un cartouche
surmonté du bonnet de cardinal, en
exergue : ocT. car. d. AavAviVA. leg. a.
NV977
L'INTERMEDIAIRE
247
Il trouvera aussi la généalogie et les
armes dans l'ouvrage : DeJh famiglie
Nohili Napoletane par Scipion Ammirato
t. II, p. 14, in-f° Florence, 165 1.
Angest.
Ulmensis (XLV ; XLVI, 132). -Je
remercie beaucoup Vieujeu d'avoir bien
voulu s'occuper de ma question, mais je
suis obligé de lui dire que Uhnensisnt
saurait s'appliquer à Eaunes ; d'abord
parce que le nom de cette abbaye était de
Ulnis, ensuite, et surtout, parce que
Eaunes, monastère isolé et comme perdu
dans les bois au pied des collines qui
longent la rive droite de la Garonne, n'a
248
jamais — que je
d'un archiprêtré.
sache — été
le
A.
siège
R.
Ulmensis vient
Par conséquent,
* *
de
ulmus (ormeau).
Uliucnsh veut dire
r« orme ». S'il s'était agi d'écrire en latin
le nom de Philibert de l'Orme, on eût écrit
Philibertus Ulmensis.
Il existe en France diverses localités
qui portent le nom de l'Orme, notam-
ment Lormes, chef-lieu de canton du dé-
partement de la Nièvre. Je possède une
des thèses à images délivrées à mes
ascendants, avec cette mention : Ulmensis
pour de l'Orme. Arthur Heulhard.
Abbaye royale de bénédictines
de Villechasson-Moret. 1754-1784
(XLVI, 113). — Lire Moret au heu de
Morel. Robert GÉRAL.
Un prieuré de bénédictines existait au-
trefois à Villechasson, hameau de Chevry-
en-Sereine (arrondissement de Fontaine-
bleau), dépendant du couvent de Sainte-
Rose de Rozoy-le-Jeune, près Courtenay,
qui se trouva ruiné pendant les troubles
du xvi^ siècle. Les religieuses de Rozoy-
le-Jeune se retirèrent à Villechasson, qui
échangea son titre de prieuré contre celui
d'abba^'e.
En 1638 fut fondé aussi à Moret (et non
Morel) en Câlinais, un prieuré perpétuel
ditN.-D. des Anges, lequel devint à son
tour abbaye lorsque le cardinal de Luy-
nes, arclievêque de Sens, supprima en
janvier 1755 le couvent de Villechasson,
pour l'unir à celui de Moret, qui portait le
titre d'abbaye royale des Bénédictines de
Villechasson-Morct.
Par un brevet de Louis XVI, du 29 avril
1781, l'abbaye de Villechasson-Moret fut
elle-même supprimée et annexée à celle
de Champ-Benoît (Poigny) transférée dans
la ville de Provins depuis 1625.
Pendant la courte existence (27 ans) de
cette abbaye à Moret, elle n'eut en effet
que trois abbesses :
1 . Madame de Soulanges, nommée par
le roi en 17^5 pour succéder à madame de
Champigny, et qui a été aussi abbesse de
Royal-Lieu, près de Compiègne : c'était
une tante ! ?) de Augustin-Hilarion Paris
de Soulanges, vicaire général de Vannes
et abbé de Saint-Faron de Meaux.
2. Louise-Suzanne de Gouy d'Arsy, de
la congrégation de Compiègne, nommée
abbesse en 171^6, morte le 21 septembre
1780 ; de la même famille que Louis-Mar-
the de Gouy, marquis d'Arsy, grand
bailli de Melun et Moret, député aux Etats
généraux, maire de Moret. — Pour les
armoiries, voir XLV, 607.
3. Gabrielle de Mercy, nommée à Mo-
ret en 1781, qui prit possession de Champ-
Benoist en janvier 1782, — Armes :
d'a^ui^à trois fleurs de lys d'or, posées 2 et i .
11 est peu probable que leurs portraits
aient été publiés; à ma connaissance, il n'est
guère question très succinctement de ces
abbayes que dans l'histoire de Moret, par
M. 1 abbé Pougeois, et l'auteur a puisé ses
renseignements dans la notice sur l'ancien
couvent de Moret... par E. Sollier, mé-
moire à la Sorbonne en 1865 et (dont on
a un tirage à part (Paris, impr. Impériale
1866, in 8° de 17p.). T. L.
*
* *
La première abbesse, madame de Sou-
langes, devait appartenir à la vieille fa-
mille champenoise des Jacobé de Con-
court, de Naurois, de Soulanges, etc.,
dont les armes sont : D'a{ur., à une anille
d' argent, embrassée par deux épis d'or, les
tiges passées en sautoir et surmontée d'un
lambcl du même. Supports : deux lévriers.
Devise : tantum prodest, q.uantum
PROsuNT. M. A. de Mauroy a donné une
généalogie de cette famille dans la Tyevue
de Champagne et de Biie, (année 1896).
Pour les armes des Gouy d'Arsy, con-
sulter y Intermédiaire vol. XLV, col. 407.
La troisième abbesse appartient-elle à la
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo août 190Î
— 249
i^O
famille franc-comtoise de Merey ou Meyré,
dont les armes sont : J'a^nr, à la bande
ondée d argent, accompagnée en chef d'un
serpent au naturel, posé en bande ; ou
bien à la famille normande des Caruel de
Boran, de Merey et de Saint-Martin, qui
porte : EcarteU : aux i et ^ d'argent, à
trois lueilettcs de sable, à la bordure de
gueules (Caruel) ; aux 2 et -^ d'argent, à
l'aiole de sable (Aufreville). Devise :
Omnia nobis PROSPERA r
P. leJ.
Jean Briden (XLV). — Dans la note
signée Léda (colonne 520) lire, au lieu de
Notre-Dame : lire Nostradanuis.
*
* *
Voir dans le Bulletin du Bibliophile, 15
juillet 1902 l'étude de M. Louis Morin,
les Briden, imprimeurs et libraires à Troyes
et à Chanmont.
Votre distingué collaborateur M. Louis
Morin, très informé sur tout ce qui a trait
aux choses de l'imprimerie, au congrès
qui s'est tenu cette année à Troyes, a fait un
exposé de l'histoire de l'imprimerie dans
cette ville, qui a été fort goûté pour son
érudition si neuve et si complète. La ^oc/cït'
française d'archéologie a décerné à M.Louis
Morin, à la suite de cette communication,
une médaille d'argent.
Eernadotte et le poète Gilbert
(XLVL 1 18, 188). — Voir Iniermédiaite :
Gilbert et Bernadofte, XXXVI ; XXXVIl ;
XL; et Gilbert (Le leos du poète) en faveur
de Bernadotfe,XXXVm : XL. A. S. E.
I16 général de Verdière (XLV). —
Dans le Tableau politique, littéraire et
moral de la France et de l'Europe, journal
de Leclerc des Vosges, qui parut de flo-
réal, an V à floréal an VI, on lit (26 fruc-
tidor an V) ;
Le citoyen général Verdière, ancien r.ide-de-
camp du général Bonaparte, reçut l'ordre
d'arrêter la commission des inspecteurs ; pour
ce, il s'est transporté à la dite commission
avec une force suffisante pour éviter tout m-
convénient. Arrivé au milieu de leur séance,
il leur signifie l'ordre qu'il avait reçu de les
conduire dans la tour du Temple. Tous se
sont écriés qu'ils périraient plutôt que de
sortir, ce qu'ils ont dit en se découvrant la
poitrine et vomissant des injures... Le géné-
ral leur répondit : Citoyens, nous ne sommes
pas ici pour vous insulter, mais pour mettre à
exécution Tordre que je viens devons exhiber.
Ils persistèrent, en disant au général de por-
ter leur réponse à ceux qui l'avaient envoyé..,
Rovère, Bourdjn entrèrent en furie... Bour-
don voulut se jeter sur une arme, Willot
arracha l'habit d'un vétéran nommé Groler,
mais il céda aux représentations d'un de ses
collègues. ...et finalement tous furent mis dans
des voitures et conduits au Temple, où, en
entrant le peuple a crié à plusieurs reprises :
Vive la République, A bas les tyrans !
Saint-Marc Girardin (XLVL 66).—
Saint-Marc Girardin s'appelait en réalité
Marc Girardin, ainsi qu'en fait foison acte
de naissance, publié dans le Curieux, I,
175) ; il était né à Paris, rue de Bussy {sie)
N" 416 (sic). Nauroy.
* *
L'académicien qui a pris le surnom de
Saint-Marc s'appelait en réalité Girardin
et avait pour prénom Marc , il est né à
Paris le 21 février 1801. la vérification à
l'état-civil n'est pas difficile à faire.
Quant au classement rigoureux dans
une Biographie générale ou dans une
table alphabétique de noms, il sem-
ble qu'on doit placer l'académicien à la
lettre G : Girardin (Marc, dit Saint Marc-
Girardin. Alais comme il faut faciliter les
recherches et que le personnage est connu
sous son surnom, on ferait bien d'indi-
quer à la lettre S : Saint-Marc Girardin,
voir Girardin, de même pour Taillandier
(René) dit Saint-René-Taillandier. X.
Triste fin d'uniDetit-filsfde Chéru-
bini (XLV). — M-'' Cot, née Duret,
vient de mourir à Paris, 88. rue Bona-
parte, à cinquante ans. Nauroy.
Le marquis de Saint-Mars (XLV;
XLVL 30, 134, 186). — Joseph-César de
Saint-Mars, aide de camp de Bertrand et
de Lannes, puis colonel d'un régiment de
chasseurs à cheval, baron de l'Empire ;
fut créé vicomte, sur la demande, et
l'apostille de Macdonald et de Partounaux
vers 18 18. Dans sa demande, il se dit
parent du Saint-Mars du masque de fer.
il est mort en 1852 ; cest lui qui a été se-
crétaire général delà Légion d'honneur.
Il s'est partout fait remarquer comme aide
de camp de Lannes : Les Mémoires de
Marbot, Zéjus et Lejeune parlent beau-
coup de lui, — surtout relativement aux
sièges de Saragosse et de Vienne, 1809. —
N- 977
L'INTERMEDIAIRE
251
252
La Bibliothèque nationale possède plu-
sieurs lettres de lui.
Un Rat de BibliothÈ(1ue,
Famille Cabanellas (XLVI, 117).
— S'agit-il de la famille de l'ancien lieu-
tenant de vaisseau G. Cabanellas, le sa-
vant électricien, mort il y a une quinzaine
d'années ? Si oui, M. G.- aurait des ren
seignements en s'adressant au frère de ce
savant. 11 demeurait, il y a deux ans, à
Jouy près Conflans-Fin-d'Oise (Seine-et-
Oise). A. Hamon.
La couvre-feu (XLVI, 118). — La
Cloche-d' Argent^ une des plus anciennes
de France, jouit d'une réputation légen-
daire par le pays de Haute-Normandie.
Dès sa prime enfance, le rouennais a dans
Foreille la belle sonorité de son timbre ;
aussi bien, à neuf heures, chaque soir,
n'est-il pas bercé par les accer.ts du Cou-
vre-feu et, de temps immémorial, les
mamans n'attendent-elles pas sa sonnerie
pour coucher leurs bébés ? Encore un mo-
ment et les marmots dormiront tous en
ville!
En dehors des événements rouennais de
haute importance et des 650 coups frap-
pés journellement par son battant pour le
Couvre-feu, en conformité de l'Edit du
Duc Roi, «messieurs de la ville, dit Farin,
ne la font jamais sonner, que lorsqu'il y
a quelque réjouissance publique, où toute
la France est o.ligée de prendre inté-
rêt >».
Le Couvre-feu, dont la recherche des ori-
gines ramène au temps de la conquête d'An-
gleterre, met dans l'esprit l'impression de
mesures rigoureuses, édictées par Guil-
laume-Ze Conquérant, pour le maintien du
calme dans ses nouveaux Etats.
La cloche du soir ne rappelait pas seu-
lement à la stricte observance des règles
de police et à l'obligation de couvrir les
f.;ux, d'éteindre les lumières, à partir de
certaine heure ; elle donnait l'ordre de
regagner leurs demeures aux Anglo-
Saxons, en velléité de se rébellionner et
de tenir, la nuit, des conciliabules hosti-
les. Contrevenir à ces prescriptions expo-
sait aux pires rigueurs.
Avec adoucissement, cet usage, intro-
duit en Normandie, a souvent pris le nom
de Retraite. 11 disait au troupier do ren-
trer au quartier et marquait l'heure de la
fermeture des cabarets. Si, à la longue,
on ne souffla plus la lampe ; pour le moins,
les marmots continuèrent à s'endormir.
A ^- cette heure des bâillements tout
bon bourgeois, regardant ses oreillers
avec amour, s'enfonçait le chef dans
un casque qui, bien qu'à mèche, n'avait
rien de belliqueux : l'éteignoir s'apprêtait
à coiffer la chandelle ; les sommeils ron-
flants étaient proches.
Le respect de la tradition persiste dans
quelques paroisses normandes où, chaque
soir, sonne encore la cloche : on attend
son avertissement pour se séparer et, à
son invite, on va se coucher.
Gens de par ici
Rentrez au logis,
Au Bon-Dieu
Faites vos prières.
Eteignez vos feux
Et vos lumières.
Voilà qu'on sonne le couvre-feu !
C'est la fin de la journée, des beuveries
et des commérages ; du travail et du chant
des cloches. C'est l'heure de dormir !
Bonne nuit ! Bonne nuit !
Extraits de « Normannia >* du
Capitaine Paimblant du Rouil.
*
* *
Châtillon-sur-Seine a conservé l'usage du
couvre-feu. Dans cette paisible petite
ville, où l'on se couche tôt, il semble
étrange au voyageur d'entendre sonner
la cloche de la paroisse sur le coup de
dix heures. Est-ce une alerte? Non, c'est
le couvre-feu ; restant d'une vieille cou-
tume qui n'a plus guère sa raison d'être
aujourd'hui. D. des E.
Les desceadances princières
(XLV ; XLVI, 89). — Les explications
intéressantes de notre collègue Cam pour-
raient être utilement complétées par les
réponses à la question sur l'origine capé-
tienne des Holstein Gottorp (XLIII, 118
à I 20).
Il est certain que par suite des varia-
tions de fortune, survenues à toutes les
ép^'ques dans toutes les familles (surtout
si Ion considère non seulement la ligne
masculine, mais les lignes fcmininesj,
d'obscures familles descendent de souve-
rains et ceux-ci ontparmileursascendants
des personnes de basse extraction, mais
il n'en est pas moins vrai que les français
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
!o août 1902
253
254
qui descendent des premiers Capétiens et
même de Charlemagne, ne doivent pas
être aussi nombreux que le suppose notre
collègue Cam.
11 me semble exagéré de dire que 44
degrés nous séparent de nos ascendants
vivant du temps de Charlemagne Pour
une filiation suivie depuis cet empereur
jusqu'à nos jours, je ne compte que 37
degrés.
Le duc d'Orléans descend, au 10^ de-
gré, de Henri IV ; au 20^, de saint Louis ,
au 31*. de Robert le Fort, dans la ligne
masculine, il est vrai, dont les degrés
sont plus espacés que ceux de la ligne fé-
minine.
D'unautre côté, dans les petites villes et
surtout dans les villages, les alliances se
contractaient naguère encore, presque ex-
clusivement sur place, de sorte que les
ancêtres de leurs habitants sont fort peu
nombreux par suite des innombrables
mariages entre parents plus ou moins
éloignés.
Comme je l'indiquais dans une des
notes rappelées plus haut, les alliances
entre parents sont très fréquentes dans les
grandes familles et surtout les maisons
souveraines (Henri IV descendait plus de
100 fois de saint Louis). D'un autre côté,
les descendants de souverains s'allient
volontiers entre eux et avec les grandes
familles françaises et étrangères, de sorte
que la grande majorité des descendants
de saint Louis, par exemple, sont des
étrangers.
j'ajouterai que les nombreux recueils
généalogiques ne doivent être consultés
qu'avec circonspection et que la plupart
d'entre eux renferment des erreurs et des
contradictions qu'il est bien difficile de
rectifier, surtout si l'on veut remonter un
peu haut. A. E.
Les restes de Fouquet (XLV ;
XLVl, 145). — Voici ce que M. Edmond
Beaurepaire écrit dans sa monographie
du Louvre et des Tuileries, t. 1", p. 76,
note 2 :...
... Rien de plus incertain que ses der-
niers moments (de Fouquet). Gourville et
l;i comtesse de Vaux, belle-fille de Fouquet,
croyaient qu'il était sorti de Pignerol quel-
que temps avant sa mort. D'autre part,
M"'" Fouquet, à qui le corps du surinten-
dant aurait été remis, l'aurait fait inhumer
à Paris, le 28 mars 1681, en l'église du
couvent de la Visitation de Sainte-Marie, rue
Saint-Antoine, dans le tombeau de son
père, François Fouquet. Des fouilles faites
en 1840, n ont pas fait retrouver son cer-
cueil.
P. C. C. NOBODY.
L'eraplacement de la guillotine
en 1793 (T. G 408, XLV ; XLVl, 121).
— Suum cuique. L'article incriminé par
Erasmus aété copié depuis le premier mot:
Tout le monde écrit et répète, jusqu'au
dernier, dans le journal du TD'' Prosper Mè-
nière {Revue Hebdoin. n° 28, p 2^4 et s.) :
Qu'on veuille bien s'y reporter. Je ne suis
pas responsable des bévues de l'impri-
meur qui a employé deux sortes de carac-
tères, ce qui ferait croire que j'étais l'au-
teur de la première partie.
P. CORDIER.
Maison de santé de Belhomme
(XLVl, 62). — Je n'ai pas les documents
nécessaires pour juger Taccusation for-
mulée dans l'énoncé de la question mais
je ne puis m'empêcher d'observer que si
cette accusation était le moindrement
fondée, les familles des victimes n'auraient
pas manqué, sous les Bourbons, de mettre
en mouvement la justice.
Je trouve cette maison citée dans un
ouvrage de l'époque : V Orléanais, His-
toire des ducs et du duché d' Orléans, par
V Philipon de la Madelaine (Paris, Mallet
1845), où, (p. 446), il est dit :
La duchesse d'Orléans ne fut bientôt plus
en sûreté dans son château de Versailles etc.
On épargna sa vie, qu'une lente maladie
menaçait et on lui accorda la permission de
se retirer dans une sorte d'hospice appelé la
maison Belhomme où elle resta trois ans.
Après le décret de confiscation de ses biens,
elle partit pour l'Espagne, etc.
L.-N. Machaut.
*
* *
Dans sori très intéressant ouvrage
[Vieilles maisons, vieux papiers M. G.
Lenôtre fait allusion à cet établis-
sement au sujet du comte de Folmon. Ce
qu'il en dit semble donner raison au vi-
comte de Villebresme, à savoir que Bel-
homme ne conservait ses prisonniers
qu'autant qu'ils s'acquittaient, et que plus
d'une fois ceux-ci payèrent de leur tête.
NO 977
L'INTERMEDIAIRE
255
- . 236
en le quittant, une économie mal com-
prise ou une misère implaciîble.
Or, M. Lenôtre est, je crois, un des
historiens les mieux documentés sur les
dessous de la Révolution. L. Baillet.
La veuve de Philippe-Egalité
s'est-elle remariée ? (XXXVII ; XL ;
XLl ; XLll ; XLVI ; XLV). — l:xtrait
d'une lettre de madame la duchesse d'Or-
léans, alors réfugiée en Espagne (1807),
au sujet du mariage du marquis de la
Cropte de Chantérac. Le fidèle ami au-
quel il est fait allusion n'est autre que
Rouzet, comte de Folmon :
Ce que vous me dites de son établissement
repond bien à l'idée que le fidèle ami qui n'a
pas craint de suivre mon infortune m'avait
dit de la famille de Chantérac. 11 connaissait
l'Evesque d'Alet, lequel est mort ici, en Es-
pagne, en odeur de sainteté ; et offre, après
sa mort, le spectacle d'estre laissé dans le sanc-
tuaire, à la vénération des fidèles, qui allu-
ment des cierges autour de son cercueil
Signé :La duchesse d'ORLnANs.
P. C. C. A. S. E.
Heuillet, -'ambonr au pont de
Lodi. eu 1796 (XLV). — Heuillet,
Gabriel-Joseph, né le 12 septembre 1780,
à Sainte-Croix (Ariège).
Entré au service à 13 ans: tambour à
la 27*= \\2 brigade légère, le 13 novembre
1794.
Passé a la garde des consuls(chasseurs)
13 février 1802. Lieutenant dans la garde
impériale (chasseurs) 28 mars 1807. Ca-
pitaine (chef de bataillon) 8 avril 1813,
Admis aux chasseurs royaux r' juillet
18 14 •. au 2" régiment de chasseurs de la
garde, 1*' avril 1815 : en non activité en
1816.
Campagnes des Pyrénées, d'Italie, de
Rome et de Naples,de 1793 à 1802.
De 180s à 1814 à la Grande armée.
Fait prisonnier à Waterloo, rentré de
captivité en 1816, mort le 31 janvier 1837.
Un rat de b.
Un prétendu Louis XVII (XLVI,
14, 148). — Je suis en train de préparer
une réponse détaillée à la question qui
me fut en partie personnellement adressée
par notre correspondant Pila, mais pour
la rendre documcniée et complète, je suis
obligée de faire des recherches dans les
archives ; en outre, j'ai écrit
pour avoir des
en
renseignements
Russie
sur c^
personnage et j'attends des réponses, ce
qui fait que ma réponse ne pourra être
prête qu'au mois prochain. En attendant,
M. Robert Gérai, en répondant à cette
même question, indique l'article de la
Phtiiie que je connais et dans lequel ce
prétendant russe n'est seulement pas
mentionr.é dans la liste des faux Louis
XVIL et ajoute que ce prétendant pour-
rait être bien le maréchal Diebitsch.
Il me serait très précieux, pour la ré-
ponse que je prépare, de connaître la
corrélation qui existerait entre ces deux
personnages, et je prie par conséquent
avec instance M. Robert Gérai de vouloir
bien m'indiquer les raisons qui le lui
feraient supposer et le remercie d'avance
pour les renseignements qu'il aurait l'ama-
bilité de me fournir à ce sujet.
Duc Job. ,
Eckard, dans VtÂvanl- Propos d'une
petite brochure dont j'ai l'original sous
les yeux : L enlcvement et l'existence
actuelle de Louis XVIJ démontres chiméri-
ques, Paris, Ducollet, 1S31, s'exprime
ainsi ( p. 4 ) :
Il faut qu'un voile longtemps impénétrable
ait caché l'origine du comte Diebitsch Laba:!-
kanski, feld-niaréchal des armées russes, pu s-
que la politique a cru possible d'accréditer l'o-
pinion qu'il était Louis XVll ; croyance que
des gazettes étrangères ont répandue et que
des rêveurs en France ont accueillie. 11 était du
même âge que le prince, puisqu'il naquit le
(3 mai 1785, au village de Gross-Lews (Silé-
sie prussienne ), d'une des plus anciennes
familles de cette province.
Dans ses Mémoires d'un Royaliste, t. I.
p. 147, M. de Falloux, racontant un
voyage qu'il lit en Russie en 1836, écrit
ceci :
j'avais été chargé par quelques vieilles amies
angevines d'une singulière mission : c'était de
m'informer du plus ou moins de réalité de la
mort du feld maréchal Diebitsch, le vainqueur
des Polonais à Ostrolenka. Les bonnes dames
s'étaient imaginé, sur la foi de je ne sais quelle
prophétie, que Diebitsch n'était autre que Louis
XVll miraculeusement préservé et mystérieu-
sement conduit en Russie, au sortir du Tem-
ple. Leur obstination dans cette croyance
prouvait, une fois de plus, combien une crédu-
lité naïve cède avec peine à la raison. L'état-
major russe était encore plein des compagnons
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 août IQ02,
257
2=;8
de Diébitsch, et je fus en mesure de répondre
à celles qui en doutaient encore que personne
n'était plus certainement russe et plus certai-
nement mort que l'impitoyable maréchal. Ses
habitudes étaient soldatesques, son visage Kal-
mouk, et rien, ni dans sa personne, ni dans
son origine, ne se prêtait à l'étrange supposi-
tion qu'on avait faite à son sujet.
Ces deux citations ne semblent pas
s'appliquer, à première vue, au personna-
ge dont M. s< Pila » a entendu parler en
Russie. Y aurait-il eu dans ce pays deux
prétendus Louis XVII ? Car, pour moi,
qui suis convaincu de l'identité de Naun-
dorff avec le fils de Louis XVI. le gouver-
neur de la petite ville en question ne pou-
vait être le duc de Normandie. Peut-être,
d'ailleurs, l'ami de M. « Pila .>^ était-il
inexactement renseigné, quant aux détails
secondaires, et ne s'agissait-il là aussi
que du feld-maréchal Diébitsch ?
Albert Renard.
Louis-Philippe émigré (XLV). —
Voici quelques indications qui répondent
partiellement à la question.
Je les emprunte à l'ouvrage de V. Phi-
lipon de la Madelaine, intitulé : L'O/Z/a-
nais. Histoire des Ducs et du Duché d'Or-
léans. (Paris, Mallet, 1845).
Cet ouvrage renferme, p. 456-457, un
récit du séjour du duc de Chartres en
Suisse et une gravure le représentant fai-
sant la classe à des écoliers
Expulsé une première fois du territoire
suisse, il reprit, à quelque temps de là,
sa course errante au milieu des Alpes. II
eut à lutter contre la fatigue et la pau-
vreté. Entîn ses ressources étant épuisées,
il accepta une place de professeur au col-
lège de Reichenau.
Il subit avec distinction l'examen préli-
minaire et fut unanimementadmis,sous'jn
nom supposé, par les autres professeurs.
Pendant huit mois il enseigna la ç-éo-
graphie, l'histoire, les langues française
et anglaise et les mathématiques. Aimé
de ses élèves et de ses collègues, il garda
le plus strict incognito.
L.-N. Machaut.
*
* *
J'av.is entendu dire que le duc d'Orléans
aurait enseigné en Suisse, au cours de l'é-
migration, sous un nom supposé qui
pourrait être celui de Chabaud-Latour.
J'ai sous les yeux et depuis ma petite
enfance, une lithographie d'environ
40 c/ 30, représentant Louis-Philippe en
culottes collantes et bottes à l'écuyère,
costume contemporain en 1805-12, ensei-
gnant la géographie à divers groupes
d'enfants, dans une salle de classe d'un
collège de fantaisie, attendu le pittores-
que et le désordre des groupements d'élè-
ves. Le titre est le suivant : « Louis-Phi-
lippe d'Orléans au collège de Reichenau •>
Galerie du Palais royal, peint par Couder
(artiste réputé et connu) — Chrétien del.
J. P. Guenot direx. Lith. de C. Motte.
Ce n'est pas là une réponse topique à la
question posée, mais c'est du moins un
éclaircissement acheminant à sa solution.
Cz.
Subdélégués des Intendances en
1789 (XLV ; XLVL 39). — )'engage M.
T. L. à consulter les Inventaires-Sorrimai-
res des Archives des divers départements,
qui ont publié leur série C.
Par exemple, dans celui de la Gironde,
de C 224 à 694 il trouvera les correspon-
dances avec les subdélégués de Bordeaux,
La Réole, Agen, Nérac, Libourne, Bazas,
Lesparre, Sainte-Foy, Blaye, Sarlat, Thi-
viers, Périgueux, Bergerac, Nontron,Mar-
mande, Ribérac, Clairac, Villeneuve, Cas-
teljaloux, Montflanquin, Pauillac, Saint-
Sever, Cadillac, Condom,Tartas.Bayonne,
Tarbes, Dax, etc. Au n'' 694, il y a la
création des subdélégations.
La CoussiÈRE.
* »
Voici la listedessubdéléguésdeGuienne
en 1790 :
Heur iot, avocat au parlement, subdélé-
gué général.
Duchcsne de Beaumanoir pour Bordeaux,
Bourg, Saint-André et la Teste.
Lagarde pour Cadillac, Podensac et
Saint Macaire.
Souffrain pour Libourne.
Goniault pour Blaye.
Bourriot et Baiilos pour Bazas et Lan-
gon.
Dunoguès de Casseml pour la Réole.
Chalvet pour Castillonnès.
Ducasse pour Casteijaloux.
Colomhet pour Marmande, Monsegur et
Tonneins.
Sarrasin pour Agen, Puimirol, Valence,
Tournon, Aiguillon.
N*. 977.
L'INTERMÉDIAIRE
259
260
Pourteyron pour Riberac.
De Lacro^e pour Montpont.
Bclloc de Ganielle pour Clairac.
Metioire pour Villeneuve.
Leroii pour Montflanquin.
Brondeau pour Condom et Astaffort.
Mathhon pour Nérac.
De Biran pour Bergerac.
Bellet pour Sainte-Foy.
Eydeley pour Périgueux, Mussidan et
Bourdeilles
Ducasse pour Pauillac et Lesparre.
Dnhoffran pour Nontron.
David père et fils pour Saint-Palais.
Rochefort pour Thiviers.
Chegairay pour Bayonne.
/)^ Zd! Porterie pour Saint-Sever.
Darmana pour Dax, Tartas
Lefranc pour Mont-de-Marsan, Roque-
fort, Villeneuve. Pierre Meller.
Le Napoléon de la colonne à re-
trouver (XLU ; XLIII ; XLIV ; XLVI,
149). — La lettre de Launay au général
Bertrand est des plus intéressantes, mais
il est vraisemblable qu'après les cent-
jours, la statue a été fondue. Dans Napo
îéon et ses détracteurs, le prince Napoléon
dit que l'on n'en a sauvé que la statuette
de la Victoire que Napoléon 1" tenait
à la main, statuette qui a été remise sur
la statue de Dumont, actuellement en
place. Si l'on ajoute que Napoléon et ses
détracteurs a été fait avec la collaboration de
Frédéric Masson, on peut considérer l'af-
firmation de la destruction de la statue
originale de la colonne Vendôme comme
positive. Un rat de bibliothèq.ue.
On lit dans La vie parisienne au xix^
siècle, fascicule 1830 à 1834 (Pion éditeur)
page 75 :
Paris pendant l'année 1833 :
Juillet 21. La nouvelle statue de Napoléon
(parSeuire. avec la redin,i;ote et le petit cha-
peau) est placée sur la colonne de Vendôme.
(L a ncionie statue avait été Jondue pour faire
la statue d'Henri IV, au Pont-Neuf).
P. c. c. GrosMalo.
Maîtresses princières (XLVI, 62).
— le n'ai pas, pour le moment, sous la
main, de documents qui me permettent de
répondre, d'une manière complète, aux
questions de M. C. D. P Tout ce que je
puis lui dire, c'est que M'"" de Polastron,
maîtresse du comte d'Artois, mourut à
Londres, phthisique, le 27 mars 1804,
après avoir fait jurer au futur Charles X
qu'après elle il n'aimerait plus que Dieu.
Lamartine a consacré à cette mort un pa-
ragraphe de son Histoire de la Restaura-
tion (liv. XI, § X ; tome i ,p. 407).
Quant à M""" de Baibi, maîtresse du
comte de Provence, elle eut une existence
plus longue, traversée de vicissitudes
nombreuses, qu'il serait trop long d'indi-
quer ici ; elle mourut à Paris, à une date
que mes souvenirs ne me permettent pas
de préciser, mais qui se place dans les
premières années du règne de Louis-Phi-
lippe, 1832 ou, au plus tard, 1836.
Je crois que ni l'une ni l'autre de ces
maîtresses de rois ne laissa de descen-
dants. R. DuPL.
*
* *
Madame de Balbi est morte dans la
retraite, à Tours, le 3 avril 1842, âgée de
83 ans, sans laisser de postérité. Madame
de Polastron eut un fils, Louis, lieutenant
de cavalerie dans un régiment anglais,
qui mourut en 1802, à Gibraltar, de la
fièvre jaune. H. de W.
N o\r Les derniers Bourbons et le Curieux.
M""® de Polastron n'a pas laissé posté-
rité.
M™^ de Balhi est morte à Paris, rue de
Grenelle 105, hôtel de Caumont, sur l'em-
placement duquel se trouve actuellement
la cité Martignac, le 3 avril 1842. (Voir
son acte de décès dans le Curieux, 11,
190) ; elle a laissé une postérité illégitime
vivante, je ne saurais en dire davantage.
Nauroy.
Granvil Brown et Freemann
(XLVI ,6 1 ). — je signalerai les Mémoires des
autres par la comtesse Dash qui semblent
résoudre la question.
Les « Mémoires » écrits à cette époque
ont un accent de vérité qui ne trompe
pas.
Or, page 214 (chap. xvni) elle raconte
le I" mariage secret du duc de Berry, dont
deux filles, et ajoute, page 217 :
M"" Brown, triste et souffrante, nous regar-
dait danser., .elle avait eu de son premier
mariare un fils, qui était près d'elle. C'était
un fort beau garçon, bien anglais, dont la
mère pouvait être fière.
Ceci explique pourquoi il n'a pas été
201
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
262
20 août 1902
traité comme ses deux sœurs. Il n'était
pas le fils du duc de Berry.
La date exacte de sa naissance étant
connue, il serait bien facile, par l'extrait
de naissance, levé à l'étal civil, de con-
naître les noms des père et mère.
Quant à la seconde question, je trouve
le fragment généalogique suivant :
John Freeman, esquire épousa Sophie
Juliette-Frédérique de Blonay, née en
1823, décédée en 1898, fille de Jean-
Henri et de Juliette de Polier, dont deux
fils :
1° Geoffroy Freeman, mort aux Indes,
en 1871, sans enfants.
2° William Freeman épousa à Nice le
14 novembre 1898, Marie Janvière, com-
tesse de Rocca-Guglielmo née en 1870,
fille du prince Louis de Bourbon.
Il existe un Annuaire de la Noblesse de
France qui paraît tous les ans. Cette
dernière alliance y est renseignée, et la
solution de cette intéressante question
serait de son ressort. Angest.
Complices de l'attentat du prince
Napoléon à Strasbourg (XLVl, 15,
150). — Le colonel d'artillerie Vaudrey,
qui était originaire de la Côte-d'Or, de la
commune de Spoix^, canton d'Is-sur-Tîlle,
si je ne me trompe, vécut plusieurs
années à Dijon, après sa mise à la re-
traite, et occupait un modeste logement
au second étage d'une maison en face de
l'église Notre-Dame, sur la place de ce
nom. 11 vivait fort retiré, dans une
médiocrité fière ; mais à la révolution de
1848, il fut colonel élu à la garde natio-
nale de Dijon et il me souvient de lui
comme d'un homme de belle prestance
militaire, sans rien de vulgaire.
Lorsque le prince Louis devint prési-
dent de la République, il montra plus de
mémoire que ne font d'ordinaire les
princes restaurés, mémoire de réconnais-
sance et aussi de vengeance, ou, si l'on
yeut,de rancune. Ainsi, ce qui était bien,
il fit un beau sort à ses fidèles, mettons,
s: l'on veut, le mot sera exact, à ses
complices des temps mauvais , mais plus
tard, dès qu'il fut maître de toutes choses,
il signa le décret dictatorial confisquant
les biens de la famille d'Orléans, le plus
grand, le plus injustifiable attentat contre
la propriété qu'ait vu se consommer en
France le xix* siècle.
Pour en revenir à la période de prési-
dence légale et républicaine, le prince
Louis appela auprès de lui Vaudrey qui
donna sa démission de colonel de la garde
nationale le' 19 mars 1849, pour devenir,
si je ne me trompe, gouverneur militaire
de l'Elysée, puis, en 1852, des Tuileries.
Il fut fait aussi général de brigade et
mourut vers 1857, sans alliance, à ce que
je crois. J'imagine que le colonel Vau-
drey avait à peu près 58 ans en 1848.
H. C. M.
*
* *
Sept accusés comparurent : Vaudrey,
Laity,Gricourt sur lesquels on a répondu.
Les quatre autres étaient : de Bruc, Par-
quin de Querelles et M™' Gordon.
De Bruc, ancien chef d'escadron. A 17
ans. il avait chargé seul sur un escadron
de hulans dont il tua le colonel ; décoré
pour ce fait, il avait reçu une dizaine de
blessures. Sur Parquin il est inutile de
s'étendre, ses mémoires publiés souvent le
font suffisamment connaître. En tête de
la dernière édition illustrée avec grand
soin et parue chez Boussod et Valadon,
Frédéric Masson a fait une préface où il
raconte en détail la vie du commandant
Parquin depuis 1815. Il mourut avant
1848.
De Querelles, officier d'artillerie avait
épousé M"* de Beauharnais : il mourut en
1847 : il avait en garde le tableau de
l'impératrice Joséphine par Prudhon que
le prince L. Napoléon voulait vendre
pour continuer à servir des rentes à ses
compagnons. La veuve de Querelles épousa
Laity.
M"* Gordon mériterait une étude appro-
fondie ; née en 1808, elle suivit les cours
du Conservatoire de Paris et étudia en-
suite à la Scala, à Milan. Elle débuta à
Venise, chanta aux Italiens à Paris en
1831, donna des concerts à Londres et
parut dans les ealons de cette ville. C'est
dans l'un d'eux, qu'elle rencontra le prince
Louis-Napoléon. Elle épousa, vers 1833,
Gordon Archer, commissaire des guerres
à la légion franco-espagnole que comman-
dait Sir Evans notre futur com-
pagnon d'armes de l'Aima. Elle devint
veuve, je crois, avant 1836. Elle faisait
des armes, comme la chevalière d'Eon, et
y était de première force. Le juge d'ins-
truction prétendait que vingt femmes
N* 977
L'INTERMEDIAIRE
elle lui
263 -
eussent
264
fait perdre la
comme
tête.
Louis Blanc dit d'elle qu'elle fut l'âme
de la conspiration de Strasbourg. M°*
Gordon avait le culte de Napoléon W,
mais disait du prince Louis qu'il lui faisait
l'etTct d'une femme.
Elle dominait complètement le colonel
Vaudrey.
On trouve du reste, dans Larousse, une
biographie intéressante d'elle.
J'ignore qu'est devenue, depuis 1836,
M""" Gordon et quand elle est morte :
ce serait intéressant à retrouver, car La-
rousse ne le dit pas.
Le général Voirol est mort sous Louis-
Philippe, pair de France.
Le lieutenant-colonel Taillandier fut
l'objet de la protection de Louis-Napoléon
devenu président de la République et
empereur ; ce dernier le nomma général
de division et grand officier de la Légion
d'honneur. Du reste, Napoléon 111 affecta
d'accorder une protection particulière à
tous ceux qui avait fait échouer ses ten-
tatives de Strasbourg et de Boulogne,
NlHIL.
Camp du Nord (XLV ; XLVl, 151).
— Le camp du Nord n'a pas cessé d'exis-
ter en 1854; il a subsisté jusqu'au traité
de Paris : C'est surtoui à la fm de la
guerre en 1856, qu'il prit de l'impor-
tance. On lui désigna un nouveau chef
d'état-major et le maréchal Baraguey
d'Hilliers fut en fait remplacé par un géné-
ral plus jeune.
11 était question d'une expédition loin-
taine où devaient figurer les deux corps
d'armée du Nord et des détachements des
armées de diverses puissances européennes.
Il existe aux archives de la guerre une
dizaine de cartons sur l'arméeetles camps
du Nord. Un rat de BiBi.ioTHÈauE.
Le Moniteur officieldo Versailles
et du département de Seine-et-
Oi.sc. publié par les Allemands en
1870-71 (XLVl, 113). - 11 y avait
au lycée Charlemagne un professeur
d'allemand qui professait, en même temps,
À l'école militaire de Saint-Cyr. On m'a
raconté que cet homme avait été le rédac-
teur en chef, ou l'un des principaux rédac-
teurs du Moniteur o^cicl de yetsailles et
du département de S-et-O. On m'a raconté
encore que, lors de la réouverture des
classes ce même individu ayant eu l'im-
pudence de se présenter pour reprendre
son cours à Charlemagne, les élèves lui
firent une majestueuse conduite de Gre-
noble.
Ayant quitté le lycée en 1869 et n'étant
revenu à Paris qu'en 1876, j'ai perdu
toute relation avec mes anciens condisci-
ples et je n'ai pu m'assurer de la véra-
cité du fait. Toutefois, M. E. de M., mon
ancien chef d'institution, m'en a parlé bien
souvent, ainsi que M. H. C. professeur
de Faculté, qui, lui. est bien vivant et qui,
je l'espère, voudra bien apporter à V Inter-
médiaire son témoignage autorisé.
Au surplus, il doit bien se trouver
encore de nombreux Charlemagne, de ce
temps-là. MM. Cavaignac et Dupuy ne
sont pas sans connaître les faits auxquels
je fais allusion, et j'imagine que faire la
pleine lumière sur le rôle plus que sus-
pect de ce personnage, serait besogne
utile et pleine d'enseignements.
NOTHING.
* ♦
Le nom de ce journaliste a été publié
dans le Tableau de la guerre des /allemands
dans le département de Seine-et-Oise par
Gustave Desjardins, archiviste de Seine-
et-Oise (pages 70-71). Voici le passage :
M. de Brauchitsch [Préfet prussien de
Seine-et-Oisej alors, crée lui-même un
journal. Un certain docteur Lévisone, avant
la guerre correspondant, à Paris, d'un jour-
nal de Berlin, se trouva à Versailles, àpoint
nommé, pour lui servir de rédacteur.
ECOLU.
La mort de Rossel à Satory.
XLIII ; XLIV ; XLV). — Le Correspondant
tiu 10 juin 1901, donne le texte d'une
lettre adressée par Rossel, délégué à la
guerre, à Jourde, délégué aux finances ;
Paris, 3 mai 1871 .
j'ai l'honneur de vous informer que je viens
d'acheter aux Prussiens, mille chevaux au prix
de 400 francs. Dans deux jours probablemcHt,
nous aurons à payer tout ou partie de cette
dépense.
Le ç mai, Rossel écrit au Comité cen-
tral et l'informe de plusieurs milliers de
chevaux dont il aura sous peu la disposi-
tion.
Ces lettres sont aux archives de la
Guerre. Veritas.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
265
266
20 août 1902
Ecrivain principal (XLVI, 118). — f
La dénomination d'Ecrivain du Roi est
fort ancienne et remonte à l'ordonnance
du 29 mars 1631, point de départ du
commissariat de la marine. L'édit du
mois de mars 1650 vint ériger en « Titres
d'offices » les emplois d'écrivains, dont
les fonctions et attributions sont indi-
quées dans le règlement pour la police
générale des arsenaux de marine du 6
octobre 1674. (Titre Xlll) confirmées par
l'Ordonnance du 15 avril 1789. (Livre 1,
titre IX. L. VIII, T. VL L. Xll, T. VI).
Depuis cette époque jusqu'à nos jours,
les devoirs de ces employés auxiliaires des
officiers du commissariat, sont restés les
mêmes, malgré les remaniements fréquents
de l'organisation de l'administration
maritime.
Il y a eu des écrivains généraux, prin-
cipaux, ordinaires. Le titre d'écrivain de
la marine avait seul survécu et n'a dis-
paru que depuis peu d'années, au mo-
ment de la création du corps des agents
du commissariat. E. M.
Comment prononcer Et à la fin
d'un mot ? (XLV ; XLVI, 158). — M.
Lotus Sahib croit-il vraiment que ce soit
en mutilant la langue et en l'écrivant
comme nos cuisinières, que nous augmen-
terons notre influence et notre prestige à
l'étranger ? En supposant que nous arri-
vions à la rendre plus facile à apprendre,
cela ne nous rendra pas la force morale et
matérielle qui nous manquent pour l'im-
poser ; car ce n'est pas parce qu'on parle
sa langue à l'étranger qu'un peuple y est
influent ; c'est parce qu'il est influent
qu'on y parle sa langue.
Que sont devenues les influences espa-
gnoles et portugaises dans l'Amérique
du Sud, où cependant on parle exclusive-
ment espagnol et portugais ? Pourquoi
ces langues, aussi bien que l'italien, les
plus faciles de toutes à apprendre et à
parler, ne sont-elles pas en usage par-
tout, contrairement à l'anglais dont la
prononciation est si baroque et si difficile?
C'est parce que les peuples qui les parlent
ne sont ni conquérants, ni commerçants ;
c'est parce que l'étranger n'a pas besoin
d'eux, tandis qu'eux ont besoin de l'étran-
ger.
je ne m'oppose pas d'ailleurs à ce que
l'on fasse en orthographe des réformes
qui peuvent être utiles, mais à la condi-
tion qu'elles soient faites par un aréopage
de gens compétents, et qu'elles aient pour
but d'améliorer, de simplifier la langue,
et non de la détériorer. Il faudrait faire
un travail d'ensemble et ne pas se livrer,
comme on le fait. à des changements par-
tiels plus ou moins ridiculesdont le résul-
tat ebt de faire plus mal que ce qui exis-
tait.
Les principales difficultés de notre
langue sont dues à ce que beaucoup de
mots ne se prononcent pas comme ils
s'écrivent et à ce que certaines voyelles
et syllabes, se prononcent différemment
suivant les mots, mais c'est là un incon-
vénient qui lui est commun avec l'anglais,
elles sont dues aussi à ce que certaines
lettres ne se prononcent pas et à ce que
nos terminaisons en c, en eut, et en s ou
X. ne se prononcent pas ou se font sentir
seulement dans les liaisons II serait bien
difficile de les supprimer, à cause des plu-
riels dont la formation ne serait plus pos-
sible.
On prétend qu'il faut écrire comme on
prononce. C'est sous ce prétexte que Ton
a changé, par exemple, le nom de la
voyelle <? ; on ne le prononce plus, on le
vomit : eu 1 C'est plus démocratique. Ce
cliangement n'a sa raison d'être qu'à
l'égard des e muets et de la diphtongue
eu ; mais dans le mot temps, par exemple
e se pronce a, dans le mot vient, il se pro-
nonce i ; que devient alors la réforme .' 11
faudrait donc écrire taJi au lieu de temps,
et alors toute la langue se transformerait
en une collection de calembourgs.
Les changements que le temps et
l'usage apportent à la langue ne sont pas
toujours heureux, et il est nécessaire d'y
mettre un frein ; c'est pour cela, il me
semble, que l'on a créé l'Académie.
Tout changement n'est pas progrès ;
nous le voyons malheureusement trop
bien aujourd'hui ; comme la stagnation
à outrance, la manie de tout changer
conduit à la ruine, et c'est ce qui arrive
lorsque les institutions d'un grand peuple
subissent le sort d'une montre entre les
mains d'un enfant. Les changements qui
nous ont valu, par exemple, de voir
la rue des Jeux neufs s'appeler rue des
Jeîmeurs, la rue Gilles-le-queux, la rue
Gît~le-cœur, la rue aux Oues^rue aux Ours,
\q pas de l'ancié, le pas des lanciers, etc.,
* N* 977
L'INTERMEDIAIRE
267
268
sont-ils des progrès? Ils ont conduit à des
absurdités, que l'on ne devrait plus tolé-
rer. Voilà des réformes à faire.
Changeons, réformons, soit ; mais
soyons intelligents ; c'est le plus sûr
moyen d'être influents. O. D.
Préférer — Causer (XLV ; XLVl ;
96). — « On peut causer â quelqu'un de
l'ennui en causant avec lui quand il pré-
fère garder le silence plutôt que de bavar-
der.. . »
Cette phrase indique la nuance. Il
semble incorrect de dire: causer à quel-
qu'un, dans le sens de lui parler. On
cause avec quelqu'un. Le mot causer
exprime une idée d'échange de paroles.
de conversation.
« Plutôt que » relie logiquement et ré-
gulièrement la contre-partie de la préfé-
rence aflllrmée, du moins si l'on s'en
rapporte à cette phrase de Buflfon, citée
par Laveaux dans son 'Dictionnaire rai-
sonna des difficultés grammaticales et litté-
raires : « II préfère de périr avec eux
plutôt que de les abandonner.. . »
Notons au passage cet emploi de la
préposition « de » avec le verbe préférer^
dans certain cas. « Je préfère de manger
du poulet... »
Nous avouons n'avoir jamais entendu
parler ainsi et l'usage a sans doute pré-
valu de supprimer cette préposition.
Notons également que <» plutôt » suivi
delà conjonction que exige après celle-ci
la préposition de : « Plutôt que vivre... »
est un solécisme ; il faut dire : « Plutôt
que de vivre... » Gros Malo.
Amour féminin et masculin (XLVI,
"57). — Il n'y a rien de surprenant que
l'amour soit masculin et féminin. D'abord
c'est l'amour qui réunit le masculin avec
le féminin, ensuite c'est l'amour qui pro-
crée l'un et l'autre ; d'où il s'ensuit que
en tant qu'unité l'amour masculin est
singulier et que l'amour féminin est un
produit double, ce qui forme le pluriel.
E. RUDIT.
» »
Chers souvenirs de mon enfance 1 Cette
règle fameuse, apprise dans Noël etChap-
sal, ne me semble plus aussi formelle
aujourd'hui qu'alors.
KnclTet, Darmesteter etSudre, après
avoir constaté dans leur Grammaire histo-
rique c\\iq. amour était féminin dans le vieux
français et qu'il est devenu masculin,
comme en latin, au moyen âge, disent
qu'au pluriel il est maintenant des deux
genres, sauf au sens mythologique, et
qu'au singulier, // est plus habituellement
masculin, n'étant guère employé au fémi-
nin qu' en poésie et dans le sens élevé.
Dans leur xvi* siècle, Arsène Darmeste-
ter et Hatsfeld donnent àa^^jour une origine
féminine commune à tous les mois venus
des masculins latins en 0/ , oris. Au xvi^
siècle, disent-ils, le genre commence à
devenir incertain et le mot reste des deux
genres jusqu'à nos jours.
Enfin, la Grammaire des grammaires de
Girault-Duvivier admet que l'attribution
de l'un ou de l'autre genre est arbitraire
et livrée au goût, au tact, à la sensibilité
de l'écrivain. Elle appuie cette opinion de
nombreux renvois à nos meilleurs au-
teurs :
1° Ont fait amo?*r féminin au singulier,
Racine, Molière, Regnard, Voltaire ;
2° Ont employé amour masculin au
pluriel, Molière, Voltaire, Laharpe, De-
lille.
Cette règle est donc loin d'être abso-
lue.
Quant à l'époque où elle a été édictée,
je n'en trouve pas de trace positive. Rien
d'improbable à ce qu'elle ne .«oit due à
l'Académie laquelle, à ses débuts (après
1634) « faisait fort souvent des décisions
sur la langue dont ses registres sont pleins >».
Ainsi s'exprime Pelisson cité par M. F.
Brunot dans \' Histoire de la lanoue et de
la littérature française.
Malheureusement les registres dont parle
Pelisson n'existent plus.
Q.uoi qu'il en soit, en 1647, la règle, si
règle il y a, était déjà fixée, car Vaugelas,
dans la première édition de ses Remarques
classe amour avec aigle, épisode, épitha-
lame, foudre, fourmy etc., parmi les
hcrmaphi édites,
Si madame Lydie Martial a eu en vue
autre chose que l'élucidation d'un point
historique de notre langue et si elle dé-
sire se renseigner sur l'application actuelle
d'une règle peut-être surannée, je l'en-
gage à parcourir la liste annexée à l'arrêté
ministériel du 3 i juillet 1900 ; elle y trou-
vera parmi beaucoup d'autres choses cu-
rieuses que M. Georges Leygues lui per-
DES CHERCHEURS ET C iRIHUX
Ï69
ao fîoCit 190S
7(.i
met d'écrire amour et orgue -au genre qui
lui sera le plus sympathique toutes les
fois qu'elle aura à les employer au pluriel.
Reste à savoir quelle autorité possède
un ministre politique pour réj^ler d"-^
questions de ce genre et pendant que j'y
suis je demanderai à mes honorés con-
frères de Vlntcnncdiaire si ce fait extraor-
dinaire a eu des précédents. Hunot.
Orgues de Barbarie (T. G., 660;
XLIV; XLV). — je serais porté à voir,
dans cette locution, tout simplement une
des nombreuses déformations de la lan-
gue française, que signale, avec tant d'é-
rudition et de charme, M. Emile Descha-
nel, de l'Académie française, dans un vo-
lume paru en 1898, et qui a pour titre :
Déformations delà langue française. Je lis.
en effet, à la page 248 de ce livre, en note :
Presque tout le monde dit « Un orgue de
Barbarie » pour « Un orgue de Barberi »,
nom d'un artiste de Modène qui excella et se
rendit célèbre à fabriquer cet instrument.
Si cela est, la majuscule s'impose, d'ac-
cord avec le Dictionnaire de V Académie
française, sans qu'il faille en passer par
l'origine Barberie.
Q.ue de cas analogues il y aurait à citer,
et que de réformes il y aurait à faire, au
point de vue historique, dans bon nom-
bre de locutions françaises ! J.
Epitaph© de Descartes (XLVI,
116). — Voici l'épitaphe demandée par le
collaborateur Bibl. Mac. :
Descartes, douttuvois ici la sépulture
A. désillé les yeux des aveugles mortels,
Etgardant le respect que l'on doit aux aiit.'ls.
Leur a du mon de entier démontré la structure.
Son nom par mille écrits se rendit glorieux,
Son esprit mesurant, et la terre et les cieax
En pénétra l'abyme, en perçant les nuages,
Cependant comme un autre, il cède aux
llois du sort.
Lui qui vivroit autant que ses divins ou-
\^^^^^>
bi le sage pouvoit s'aliranchir de la mort.
Gaspard de Fieubet, seigneur de Lignv,
l'auteur de ^ette épitaphe, après avoir été
chancelier de la reine Marie-Thérèse
d'Autriche et étant conseiller d'Etat, se
retira en 1691 chez les Camaldules de
Grosbois près Boissy-Saint-Léger(Seine-et-
Oise), où il mourut le 10 septembre 1694.
On lui doit aussi l'épitaphe de Saint
Pavin qui ne manque pas de naturel :
Sous ce tombeau gît saint Pavin ;
Donne des larmes à sa fin.
Tu lus de ses amis peut-être ?
Pleure ton sort, pleure le sien
Tu n'en fus pas ? pleure le tien,
Pas.saiit d'avoir manqué d'en être.
Paul Pinson.
Livras à clfïf (T.G. 524 ; XLI ,• XLII;
XLIll; XLV; XLVI, 163). — Le roman
d'Edmond About, Tolla, esta clé ; voici
ce qu'en dit l'auteur, page 231, de Rome
contemporaine, 1861. in-8 :
Cette pauvre petite Tolla, ou Vittoria Savorel-
li,dont j'ai publié l'histcire il y a quelques an-
nées, n'était certes pas une âme vulgaire.
j'ai rencontré dernièrement son séducteur.
C'est un gros homme insignifiant. Ses re-
mords, s'il en a. ne l'ont pas maigri.
M. Savorelli père s'est jeté dans l'industrie,
il fabrique des bougies de stéarine et relève
ainsi tout doucement la fortune de sa mai-
son. Il a chez lui un beau buste de sa fille,
sculpté par un frère de Tolla.
Plus loin, page 279, About écrit :
Une f-mtaisie du hasard a réuni dans un
même coin (du cimetière des acatholiqii.es') le
fils de Gœthe et le fils de Charlotte, Auguste
Kestner, ministre de Hanovre, né en 1778,
mort le 5 mars 1853.
— Nauroy.
La Belle Maguelonne (XLV ;
XLVI, lOi). — L'Histoire du vaillant
Pierre de Provence et de la belle Maoue-
lonne fille du roi de Naplcs, contenant leur
chaste amour et mariage est un petit opus-
cule de 28 pages, imprimé (au xvni" siè-
cle, je crois), à Troyes, chez la veuve Le
Fèvre, imprimeur-libraire. Le nom de
l'éditeur qui doit être connu des biblio-
philes champenois, pourrait mettre sur
la trace de l'époque exacte de l'impres-
sion de l'ouvrage, orné en frontispice,
d'une gravure sur bois d'un dessin très
archaïque, représentant Pierre de Pro-
vence et la belle Maguelonne se tenant
embrassés.
Pourrait-on m'indiquer quel était le
poisson désigné sous le nom de Len. dans
le roman, et ce qu'on entend par l'ile de
C. deS'-M.
Saoona ']
o
* *
M. Frédéric Fabrège qui a publié, à ce
jour, les deux premiers volumes de son
histoire de Maguelonne : 1. La cité, les
évêques, les comtes, (1894) ; IL Les
évêques, les papes, les rois, (1900) ; con-
N'V77'
L'iNTERMEDIAlRH
37»
m de l'Introduction
212
a
pages
sacre le chapitre
la Belle Maguelonne et donne,
LXKV, Lxxvi, Lxxxvir, et Lxxxyin
une bibliographie détaillée des éditions
et traductions du roman Pierre de Provence
et la Belle Maguelonne, par Bernard de
Trévies. Cette nomenclature est trop lon-
gue pour trouver place ici ; j'en ai fait
une copie que je prends la liberté d'adres-
ser au bon confrère A. C. C.
L' Histoire de Pierre de Provence et de
ta Belle Maguelonne fait aussi partie d'un
volume : Bibliothèque bleue, publié par
Garnier frères, s. d. (1862), et comprend
1 16 pages de texte. La romance deman-
dée n'y figure pas. A. S., e.
Montyon (Un mémoire de) (XLVI,
17). — Je ne vois nulle part que le mé-
moire de M. de Montyon sur le xviii* siè-
cle, qui obtint en 1801 la médaille d'or de
l'Académie de Stockholm, ait été im-
primé. 11 n'existe pas à la Bibliothèque
nationale. M. Fernand Labour, dans son
livre sur M. de Montyon (1880), parle de
cet écrit, »< empreint du cachet d'impar-
tialité qui est le propre du talent de l'au-
teur ; pour lui, comme pour M"* de
Staël, dit-il, Thumanité grandit en spi-
rale, mais elle grandit »,
M. Labour avait donc lu le mémoire
couronné par l'Académie de Stockolm ?
Ou ? X.
Une phrase de Balzac (XLV ;
XLVi, 19). — Mais, de nos jours, cette
coutume n'est-elle pas encore en pleine
vigueur, sous une forme un peu diffé-
rente,il est vrai ? Ne lisons-nous pas sou-
vent, dans le compartiment des réclames
tiiéàtrales, qu'à « la demande générale >*
ou *< suivant le désir des abonnés », telle
pièce sera remise à la scène, ou prolon-
gée un certain laps de temps ?.
Sir ÙRArH.
Errata des grands dictionnaires
(T. G. 279 ; XXXV ; XXXVI ; XXXVII ;
XXXVIII ; XXXIX ; XL ; XLl ; XLIl ;
XLIII : XLIV : XLV ; XLVI, 16?). —J'en
propose un d'erratum au comité chargé
de dresser le nouveau catalogue des im
primes à la Bibliothèque nationale. )c
vois en cflct (tome IX) porté à l'actif
d'Edouard Roger de Beauvoir, le plus fer-
vent des romantiques, le livre des Disparus
publié pour la première fois à Paris en
1887. Or, il y avait plus de vingt ans
que le joyeux compagnon du père Du-
mas n'était plus de ce monde. C'est un
de ses fils, Henri, qui est l'auteur des Dii'
parus,
d'E.
* *
Je lis dans le Dictionnaire analogique
de Boissière :
Ignorantins (frères) fondés par saint Yon.
Et moi qui croyais, bonnement, que
les Frères des Ecoles chrétiennes, dits
Ignorantins — non à cause de leur sa-
voir, qui n'est pas mince, mais parce
qu'ils se consacraient à l'instruction des
ignorants, — devaient leur origine à
l'illustre rémois saint Jean-Baptiste de la
Salle et que le surnom de Frèresde Saint-
Yon, leur venait de la maison de Saint-
Yon, à Rouen, où fut établie une de leurs
premières écoles ?.... A. R.
Inadvertances de divers auteurs
(T. G, 718 : XXXV ; XXXVI ; XXXVll ;
XXXVIII; XXXIX; XL; XLI ; XLII;
XLIll ; XLIV : XLV ; XLVI, 211. — Dans
V Instrument de la revanche, études sur les
principaux collèges dire tiens, par Frédéric
Godefroy (Paris, Adrien Leclerc, 1872).
on lit ceci, à propos d.i séminaire de Saint-
Lô :
Nulle part l'on n'aime mieux les grands
joueurs qui sont généralement les grands tra-
vailleurs.
Les maîtres redisent souvent à leurs élèves
ce inot de Washington visitant les cours de
récréation des collèges, où il avait fait ses
études : Messieurs, c'est ici que j'ai gagné la
bataille de Waterloo.
J.-C WiGG.
Albums Sem (XLVI, \~/j.— M. Scm
étant de Périgueux, a commencé par pu-
blier des albums sur Périgueux.
Pour avoir la liste complète de ses
œuvres, on pourrait écrire à Périgueux, à
M. Goursat.qui a toutes raisons pour bien
renseigner à ce su)et. S'il ne le faisait pas,
on donnerait l'adresse de deux bibliophiles
de cette ville qui ont ses œuvres. L'un
d'eux est M. Villepelet, archiviste dépar-
temental. Oroel.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
so août 1902
273
274
Reliure en peau humaine (T. G.
761 ;XXXVI; XXXVII ; XLII). — On lit
dans la Galette médicale :
A propos d£ l'intéressante exposition
organisée au musée Galliera par M. Char-
les Forment:n, rappelons qu'il existe un
certain nombre de reliures — une douzaine
tout au plus — en peau humaine.
M. Camille Flammarion en possède une.
11 y en a une également, je crois, dans
la bibliothèque de M. Déandréis, sénateur
de l'Hérault. La plus célèbre est celle qui
fut faite avec un morceau de la peau du
poète Delille (Presse).
Cet entrefilet nous fit rechercher dans
nos notes bibliographiques les bibliothè-
ques qui possèdent des reliures de ce genre.
N'v trouvant aucune mention de celle de
iM.' le sénateur Déandréis, nous lui avons
demandé de bien vouloir nous fixer à ce
sujet, et il nous a répondu que * c'est par
une sorte de légende qu'on lui a attribué
la possession d'un livre relié en peau hu-
maine : le fait n'est point exact :*-. Ceile de
M. Camille Flammarion est bien connue :
Une comtesse phtisique adepte de la plu-
ralité des mondes, légua à M, Flamma-
rion la peau de ses épaules pour en
relier le premier exemplaire du premier
ouvrage qui serait publié après sa
mort par le célèbre astronome, (Z,« Terres
du Ciel), et ce volume se trouvait en 1898
dans la bibliothèque de l'Observatoire de
juvisv. M. le D'' Cabanes, dans la Chroni-
que médicale du i'' mars 1898, rapporte ce
fait, et a rassemblé les éléments de ce cata-
logue de reliures spéciales (1898, p. 132,
836, 334). 11 a vu ii la Bibliothèque Carna-
valet une Con5/;/«^(?« (Dijon, Causse, an II,
in-18), reliée en peau humaine et
acquise en 1889. A. Franklin {Les anciai-
nes bibliothèques de Paris, Paris, 1867, 1,
297, note) cite une note manuscrite de
Gayet de Sansale, le dernier bibliothécaire
de la Sorbonne avant la Révolution, qui
figure en tète du texte des Décrétales et
qui signale ce manuscrit comme écrit sur
peau humaine (Bibliothèque nationale, fonds
de la Sorbonne, n" 1629). Même mention,
mais moins affirmative^au sujet d'une Bible
latine du xiu'siecle (Bibl. nat., même fonds,
'1" '357)- ^" revanche^ Gaytt de Sansale
sisçnale comme écrite sur peau d'agneau
mort-né une Bible charmante, remarquable
par la blancheur et la tinesse du vélin
(même fonds, n" 1297), et que l'abby Kive
croyait écrite sur peau de femme.
ACincinnati, unriche négociant, M.'xVil''
liam G..., possède deux livres de Sterne
reliés en peau de femme : l'un, Le Voyage
sentimental^ est habillé d'nne peau de né-
gresse, et l'autre, Tristan S/iandy, du
derme d'une jeune Chinoise (CArow. mè,d.
et Revue encyc. loc. cit. , ).
Deux médecins anglais du xviii* siècle
firent relier en peau humaine des ouvrages
de médecine : Antoine Askew (1723-1773)
(cité parMouravit. Le livre et la petite bi~
bliothèque d'amateur. Paris (1870), p. 33^),
connu comme bibliophile et médecin,
un traité d'anatomie : le célèbre John Hun-
ter (1728-1794) eut, vers 1773, un procès
avec son relieur pour un traité des mala-
dies de la peau qu'il tenait absolument à
faire relier en peau humaine {Dictionn. de.
la Conversation, (Paris 1860, XV, 341, art.
Reliure (A. Cim ochowski), Une bibliothè-
que, Paris. 1Q02, p. 154-1 37)-
Le D"- Wit'kowski (Tetoniana. I. Anecdo-
tes historiques sur les seins et l'allaitement.
Paris, Maloine, 1898, p. 33), sous le titre
K Reliures singulières. ^ s'exprime ainsi:
Il y a des bibliomanes, érotomanes en
même temps, qui ont fait relier certains
livres « en peau de femme ^, et, cette peau
spécialement empruntée aux seins, de sorte
que les mamelons formaient sur le plat des
écussons caractéristiques. L'éditeur Isidore
Liseux affirmait avoir tenu entre ses mains
un exemplaire de la fameuse Justine, au
marquis de Sade, dans sa première édi-
tion, en un volume, 8% 1793, relié de cette
sorte.
Un passage du Journal des Concourt
(III, p. 49) confirme le fait ;
On me racontait que des internes
avaient été renvoyés de Clamart pour avoir
livré de la peau de seins de femmes à un
relieur du faubourg Saint-Honoré, dont la
spécialité est d'en faire des reliures de li-
vres obscènes.
Un bibliothécaire de la bibliothèque
Mazarine racontait il y a quelques années
— et le fait nous a été rapporté par un de
ses auditeurs — qu'un Anglais (peut-être
celui dont il est question dans la Chron.
méd., loc, cit.) — avait dans sa bibliothè-
que un rayon de ces ouvrages licencieux
avec les « écussons caractéristiques » dont
parle le D' Witkowski. A sa mort, sa
femme les fit tous brûler.
On peut encore citer les deux volumes
des Mystères de Paris, d'Eug. Sue, reliés
en peau de femme, que M. Chacornac, li-
braire à Paris, annonçait dans un catalogue
de 189S, au prix de 200 fr. 11 les revendit
depuis 130 fr. à un biblicpliile dont il ne
se rappelle plus (?) le nom.
Enfin M. le D'' Lacasagne qui, dans son
musée ee tatouages, conserve de nombreux
échantillons de la peau humaine, l'extrême
obligeance de nous informer, en réponse
aux renseignements que nous lui deman-
dions sur ce sujet, « qu'un de ses amis, —
i) lui est défendu dç dire son nom, — po5«
N- 077
L'INTERMEDIAIRH
^;
Î7O
relié
sède un volume de médecine légak
en peau humaine. »
Nous avons naturellement supprimé
dans cet intéressant article tous les em-
prunts faits à YluîermcJidire très courtoi-
sement rappelés. et pour la plupart dus à
la plume du D' Cabanes.
Ecclésiastiques maçons et archi-
tectes (XLIIl ; XLIV; XLVI,i67). —Jean
de Vendôme, bénédictin de l'abbaye de la
Trinité de cette ville, avait construit le re-
marquable clocher de cette abbaye. Ce
moine, Cernent arui'-', après avoir été en
pèlerinage à Jérusalem, au lieu de rega-
i^ner son cloître, se rendit au Mans au-
près du célèbre Hildebertde Lavardin qui
faisait reconstruire la cathédrale. L'abbé
(jcoffroy de Vendôme réclama son archi-
tecte 1 108. Hildebert refusa de le ren-
dre Geoffroy alors excommunia le moine
réfractaire, mais, sans souci de l'excom-
munication, ce dernier continua à cons-
truire la cathédrale, dont il preste la nef.
Le chœur est du xiii- siècle.
Ces détails se trouvent dans les lettres
de Geoffroy de Vendôme qui ont été con-
servées et publiées. La correspondance
de Geoffroy et d'Hildebert ne brille pas
par l'aménité. L'abbé, notamment, eît
d'une violence inouïe. Martellikkf,
Gâteaux sacrés (XLIV ; XLV ; XLVI,
50). — Dans un testament fait le 1 "î mai
1580. par le « frère Pierre Bourgeois »,
grand prieur de l'égliseet abbayede Saint-
Denis, en faveur de l'église des Trois-
Palrons, j'ai trouvé le paragraphe sui-
vant :
Pareillement seront les dictz niargi'.illiers
présens et advenir teiuiz fournir, quérir et li-
vrer à leurs dépens par cliacun an perp,-tuel-
Icmciît, à leurs despens dycelle égli-e, le
pain el vin pour cmuniuiiier lc{ paroissiens
Je ladicte paroisse Icdicl jour de Pasqv.es.
l'ai scrupuleusement copié le texte sur
le testament original.
Mon ancien professeur de Droit canon
de Saint-Sulpice à qui j'ai soumis le texte,
pense qu'on peut le prendre dans le sens
propre et y voir une coutume de la com-
munion sous les deux espèces pour les
fidèles au moins le jour de Pâques.
Je serais licurcux de savoir ce qu'en
pensent à leur tour les collaborateurs de
l'Inicniiâfi.iire, G, D.
Jeu de bouchon, jeu de galoches
(XLVI, 1 19). — Si Alphonse Daudet a dit
réeWcment quels jeu de bouchon avait été
introduit à Paris, pendant la guerre de
70, par les mobiles Bretofts, il a commis
uivj plaisante erreur. Je jouais au bou-
cliun en 1840, avec tous les gamins de
mon âge I Dès que les Parisiens ont eu
des bouchons et des gros sous, ils ont
joué à ce jeu que Daudet appelle je ne sais
pourquoi, yV?< de galoches ; et, par les mé-
moires du temps, nous savons qu'il étaitla
distraction favorite, avec les barres, des
prisonniers de Saint-Lazare et du Luxem-
bourg, sous la Terreur. Erasmus.
Dans le département d'Ille-et-Vilaine
et presque partout en Bretagne, on joue
« à la galoche ». On dit également ;
« jouer au piteau ».
La galoche ou le piteau désigne le
bouchon de liège ou de bois sur lequel en
place les mises, c'est à-dire les sous, et
que l'on abat avec des pièces, petits palets
de fer ou de fonte.
Les paysans bretons jouent à la galo-
che le dimanche, sur la place du village,
avant et après vêpres. Les marins y jouent
aussi quelquefois sur les quais.
A Saint-Malo, quand le piteau est ren-
versé et que les sous s'en trouvent plus
rapprochés que de la pièce du joueur, on
s'écrie : « a Peau ! » ou bien, peut-être :
« à l'os ! ». Pour gagner, le joueur,s'il lui
reste une pièce en main, cherche à %< dé-
gorrer » c'est à-dire à chasser le bouchon
en is riflant » sur la terre.
Ce même jeu porte aussi le nom de dru,
dans le pays de Rennes. Le dru ou la
drue est une petite colonne en bois
tourné, le plus souvent en buis, amincie
par le rftilieu, et qui sert de bouchon, de
galoche ou de piteau.
i f. Coulabin. Diciioimaire des locutions
populaires de Rennes en Bielagne (Rennes.
Caillière. 1801). Louis Fsquieu. Les jeux
p.-'pulaires de l'enfance à Rennes, (ibid,
u
)00).
(JROS M A 1.0.
*
* ♦
En Basse-Normandie, de mémoire
d'homme, le jeu de bouchons s'appelle la
GALOCHE, de même qu'à Paris il po:te le
nom de bouchon et qu'il y est connu dt"
toute éternité. . Sm (jr.\ph,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
277
278
20 août 1909
Dans le pays nantais et sur les bords de
la Loire, entre Angers et Nantes, on ne
disait pas, il y a vingt ans : jouer au bou-
chon, mais bien « jouer à la galoche ».
C'est donc une expression locale désignant
cequ'à Paris on appelle le jeu de bouchon.
Je crois que le nom de galoche vient des
palets dont on se sert dans le jeu ; il me
semble bien me souvenir que ces palets
sont appelés « galoches»>. An Den.
La suscription des enveloppes
{XLVI, 115,219).— îl y a environ dix ans
que j'ai trouvé plus logique d'écrire les
adresses de lettres en commençant par
ce qui pouvait être le mieux connu des
commis postiers du bureau me desser-
vant, pour terminer par la chose connue
. du facteur desservant mon correspon-
dant. Comte P. A. DU Chastel.
» *
En 1854 (je spécifie) l'usage s'était à
peu près généralement répandu de libeller
l'adresse de la lettre en commençant
par le nom du lieu de destination. On
renonça à cette manière de faire sur les
observations de l'administrationdes postes
que cette innovation troublait dans ses
habitudes, A. S. e.
Cartes postales illustrées tim-
brées (XLVI, 115). — L'administration
détruit les lettres tombées au rebut. Elles
sont livrées au Domaine qui les fait
mettre rigoureusement au pilon.
Si des marchands prétendent mettre en
vente des caites-postales illustrées revê-
tues du timbre à date de la poste, c'est
que ces cartes ont dû ètrji expédiées à
une adresse fictive par l'expéditeur qui,
lui, avait mentionné sa véritable adresse.
Ces cartes ont fait naturellement retour à
l'expéditeur sans transiter par le bureau
des rebuts.
Cette réponse nous a été donnée direc-
tement par l'administration.
Le salut à la femme dans la rue
(XLVI, 67). — Voici ce qu'enseigne M E.
Muller. dans son Traité de la politesse
française, Piijo, Paris 1 868 :
« i" p. 63 : Dans quelque lieu que l'on
soit, ne point se découvrir devant une
dame est inexcusable.
2" p. 64 : Quand on rencontre une
dame seule, ou au bras de quelqu'un
qu'on ne connaît pas, il est d'usage d'at-
tendre qu'elle vous ait prévenu par un
geste, un regard, de la permission qu'elle
vous donne de la saluer. »
De ces deux passages, qui me parais-
sent un peu bii-:i iotitrihfictoires, tirez la
conclusion qu'il vous plaira. - Pour ce
qui me concerne, je continuerai, (comme
beaucoup de gens fort bien élevés
d'ailleurs ), — de saluer les dames de ma
connaissance, seules ou accompagnées. Si
c'est moins se/ect que de passer sans voir
c'est plus simple, je crois, et plus stricte-
ment poli, il me semble surtout.
C» DE S.
Objets marqués d'un cœur (XLIV ;
XLV). — La marque des cœurs piqués
d'une épingle ou d'un couteau est bien
antérieure au moyen-àge ; c'était la mar-
que des anciennes cohortes de Germanie
qui pratiquaient la sorcellerie de l'envoû-
tement.
On appelait envoider un sortilège qui
consistait à piquer, lacérer ou brûler en
secret des figures de cire ou de terre
glaise représentant l'image de la per-
sonne à laquelle on voulait du mal. Les
personnes envoûtées devaient souffrir
immanquablement de la partie piquée.
Un coup porté dans le cœur les faisait mou-
rir à V instant. Cette espèce de malétîce
était connu des anciens ; on en trouve
même la description dans Horace. Il
n'y a donc rien d'étonnant que les an-
ciennes maisons marquées d'un cœur
dans les villages de la Mort, et de Volème
ou Voulêmes, villages situés sur les Mar-
ches du Poitou aux confins de l'Angou-
mois.en aient «jarde le souvenu".
Les
dont on
figures de cire ou de
se servait pour
terre
l'envoûtement
giaise
étaient appelées en France vol ou voul.
Autrefois, les anciens chefs des peuples
primitifs qui pratiquaient l'envoûtement,
se réunissaient en groupe pour énoncer
certaines paroles qui ne pouvaient être
prononcées eftkacement par tout le
monde.
La cérémonie était des plus simples,
ils prenaient un gâteau de cire vierge en
forme de cœur, qui devaient être dans
leur imagination le cœur de leurs enne-
mis et le perçaient de la poiiite d'une
épingle ou de la pointe de leur couteau
N- 977.
L'INTERMEDIAIRE
27c)
280
suivant qu'ils leur en voulaient plus ou
moins.
Ces pratiques superstitieuses très usi-
tées en Gaule etien Germanie du iV au viri*
siècle étaient très-défendues par l'église
qui les condamnait au rouet, au bûcher et
à la mort. Les chefs de ces superstitions,
que l'on appelait les Frères de la Mort,
étaient tatoués d'un cœur, et leurs mai-
sons elles-mêmes étaient marquées d'un
cœur à l'entrée de leur demeure.
A. JEAGEll.
Les médecins qui ont fait volon-
tairement le sacrifice de leur vie
à la science (XLV ; XLVI, 9=5,208). — Le
médecin Valli.né à Pistoia en 1762. a fait
des expériences courageuses sur lui-même
pour trouver des préservatifs contre la
rage, la fièvre jaune et la peste. 11 périt
de la fièvre jaune à la Havane, en 1816.
C'était une croyance de son temps que
la petite vérole se déclarant dans un pays
arrêtait les ravages de la peste. Vou-
lant éprouver si l'inoculation du virus va-
riolique ne serait pas propre à neutraliser
le contage pestilentiel, il se rendit à Cons-
tantinople et pratiqua sur lui même la
double inoculation ; mais il contracta la
peste, dont il eut beaucoup de peine à
guérir, et cette dangereuse expéri.-nce
n'eut pas d'autre résultat [Mémorial de
Chronologie).
Vers la même époque et ?ussi en Orient
se place le dévouc-ment héroïque du mé-
decin franyais Dcsgenettes pendant la
peste dejatï.1 (1798). Un jour, Bcrthollet
•venait de lui exposer ses spéculations sur
les voies que prend le miasme pestilentiel
pour pénétrer dans l'économie. Selon
Berthollet, la salive en est le premier
véhicule. Ce même jour, un pestiféré que
traitait Desgenettes et qui allait mourir.
le conjura de partager avec lui un reste
de la potion qui lui avait été prescrite.
Sans s'émouvoir et sans hésiter, Desge-
nettes prend le verre du malade et le
vide, action qui donna une lueur d'espoir
au pestiféré, mais qui fit pàUr et reculer
d'horreur tous les assistants. Seconde
inoculation plus redoutable que la pre-
mière, de laquelle Desgenettes semblait
lui-même tenir si peu décompte.
(Hifitoiti- lit's inemhres de l'Académie
royale de Médecine, par E. Pariset Pans,
Baillière, iS;o). D' Cuaruonibr.
pot^s, i^rauuaiUes «t dîurtosttés
&
La traite des blanches au X"VIII'
siècle. — On parle de la traite des
blanches. Un comité international vient
de se réunir à Paris, dans le louable but
de mettre un frein au plus éhonté des
trafics. La bonne volonté de ces hommes
éminents n'aura point de plus puissante
opposition que l'apathie des victimes...
Elles vont elles-mêmes à l'abîme d'un
pas délibéré.
Les rapports secrets de police en doi-
vent savoir long sur ce thème. Il n'est
encore venu à personne l'idée de les pu-
blier ; ils existent cependant et pourraient
tenter un amateur de documents humains.
Et quels documents ! Le hasard nous en
fait rencontrer un sur les quais, ces jours-
ci. C'est un rapport adressé par une
proxénète du siècle dernier, appelée Des-
tainville, au lieutenant de police. Le volet
dans sa curieuse simplicité :
Monsieur,
M™" Destainville a l'honneur de vous
assurer de ses respects et vous prévient
qu'elle n'a rien de nouveau chez Elle et
quelle y a toujours :
Mlles
Suzanne Fasquélle,
Victorine La Fargue,
Clara,
Caroline Sorlot.
Hortense, et m<l Olivier que je reçois le
soir. Elle demeure aux Caffé anglois sur le
boulevard.
Je n'ai rien de nouveau a vous mander,
recevant très peu de visite, et ayant beau-
coup de difficulté a scavoir leurs noms, et
leurs demeurents.
Croyez Monsieur que je ne négligerez
rien de tous ce qui m'est prescris.
Je reste avec considération
Votre très humble
Ce "î mars
Pour toute signature, un parafe ; point
de date. Mais on n'aurait pas grand'peinc
à retrouver ce que fut cette obéissante
personne, qui avait tant de difficultés à
savoir les noms des visiteurs qu'attiraient
les charmes des cinq ou six jolies filles,
dont elle faisait sa lucrative compagnie.
B.
Le Directeur-gérant : G. MONTORGUEIL.
Imp . DANiEL-CuAMBON.St- Amand-Mont-Rond.
XLYI* Yolume Paraissunt Us lo, 20 et ^o de chaque mots. 30 Août 1902»
38* Annéb
ai,"" r.Vlotor M a usé
"ïareaiu : le- al heures
I II s» faut
N'978
31*", r.VictorMa»s«
PARIS (IX»)
Kuretiii: de S a 4h«arM
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
fondé en 1864
^HÎKSTION.S KT KKI'ONSKS IjnKJJAIHKS. H
TR(M)VAU.I>;S
281 —
ISTOUKJUKS. SIIIKNTIKIQUKS Kl ARTlSTiCHlKft
KT CUHJOSITKS
.-™ — . 282
(Euceîione
L'abbè de Pomponne. — Existe-
t-il encore des membres de la famille de
Henry-Charles Arnauld de Pomponne,
connu sous le nom d'abbj de Pomponne,
qui fut abbé protonotaire de Saint-Médard
de Soissons, ambassadeur à Venise, et
membre de l'Académie Française, né en
1669 et mort en 1756. Où pourrait-on re-
trouver la chanson faite sur lui à l'époque
et dont le refrain était : 11 m'en souviendra
larira de l'abbé de Pomponne ? ». (1)
V^* DE Reiset.
Lingandes. - Dans l'un des para-
graphes du chapitre des Caractères intitulé :
De l'Homme, La Bruyère proclame d'abord
que « le sot ne meurt point >», et il ajoute
que « si cela lui arrive, selon notre ma-
nière de parler, il gagne à mourir, car du
jour où il est mort, il va d'égal avec les
grandes âmes ». Puis, comme exemple à
cette affirmation si paradoxale, et qu'on
ne peut expliquer que par une étrange
interprétation du dogme chrétien, il ter-
mine ainsi : <v L'àme d'Alain (par Alain
entendez ici un sot quelconque) ne se dé-
mêle plus d'avec celle du grand Coud:, de
Richelieu, de Pascal et de Lingendes ».
Le nom de Lingendes^ absolument in-
connu de la génération actuelle, figurant
dans la pensée de La Bruyère sur le même
(i) Le curé de Pomponne (Voir Vieilles
ehansons populaires. Paris, Laisné. 1864.
page 279.
plan que les noms immenses de Condé,
de Richelieu et de Pascal, a de quoi nous
intriguer.
Il ne peut y avoir là, de !a part de La
Bruyère, aucune ironie. C'est donc très
sérieusement qu'il rapproche le nom de
Lingendes des noms de Condé, de Riche-
lieu et de Pascal.
Or, il y eut, parait-il, trois Lingendes
au xvii" siècle : le premier, nommé Jean
de Lingendes, poète d'un certain mérite,
ami de d'Urfé et de CoUetet ; le second,
Claude de Lingendes, jésuite, prédicateur
réputé dans son temps ; le troisième, un
autre Jean de Lingendes qui fut successi-
vement évêque de Sarlat et de Màcon et
eut aussi de la réputation en tant que pré-
dicateur.
Duquel de ces trois Lingendes peut-iî
bien être question dans la pensée de La
Bruyère et quoi dans l'œuvre de ce Lin-
gendes peut justifier cette haute estime d'ua
grand écrivain si compétent pour juger dit
mérite des hommes ?
Edmond Thiaudière.
Les lucioles. — Voici une questiort
toute spéciale, mais fort intéressante.
Elle touche à la fois à l'histoire naturelle
et à l'histoire littéraire. Dans VAthenœmn,
l'autre jour, je lisais qu'il n'est absolument
pas question des lucioles dans aucun écrit de
r aniiqiitié . L'affirmation est-elle exacte?
je ne me souviens pas en effet que Théo-
crite ou Virgile aient, amoureux de la
nature, parlé de ces poétiques insectes.
Pourrait-on me répondre là-dessus ?
N- 978
L'INTERMEDIAIRE
285
284
Ahîsi M. Gaston îîoissier voulait pren-
dre la plume ! Ego.
Inscription celtique. — je reviens
de Saint-Germain, ou j'ai visité le très
intéressant musée des Antiquités nationa-
les.
J'y ai remarqué l'inscription en carac-
tères romains, où on lit le nom d'Alésia
Que veut dire le texte ? Depuis l'époque
de la découverte de cette pierre, il y a eu
bien des cours de littérature celtique de
professés, et bien des réunions de savants,
membres de l'Institut. Ils n'ont certes pas
manqué d'élucider la iiticslion. Akiis jj
ne sais à qui m'adresser pour être rensei-
j^né, et notre complaisant IntcnncJiaire
le fera sans doute et fera plaisir à d'au-
tres aussi. A. R.
Les privilèges de Chalo Saint-
Mard . — Les lettres patentes de
Louis Xlll en 163,, déclarant que le pri-
vilège de la LiGNÉH d'Eudks. châtelain
d'Etampes,serait restreint aux termes de
la première concession, (1085) sont-elles
reproduites in-extenso dans le Recueil
dfs ordoutiauces des rois de Fiance ? —
Dans quelle mesure ce privilège subsista-
t il sous Louis XIV et Louis XV? A quel
moment prit-il fin depuiç, et comment ?
*
• *
Famille d'Aveluys. — Avant
1499, Messiic Antoine d'AvcUiys^ cheva-
lier, avait épousé dame ^Inne de Béthime.
fille de Robert de Béthnne, seigneur de
MarcuiJ-c)i-brie et de dame Michellc
dEstontcvillc. — Fourrait-on me donner
quelques renseignements sur ces person-
nages, leur postérité et leur parenté au
commencement du xvi" siècle ?
Cam.
Le sieur de laHillière. — Le sieur
Denys de la Hillierc, seigneiu" de la Tre-
tonière, , gentilhomme ordinaire de la
chambre du Roi. a été gouverneur de
Bayonnedc 1:578 à 1,9^.
Serait-il possible de savoir :
Quelle était sa filiation ?
De quelle province il tirait son origine?
Quelles étaient ses armoiries ?
E. D.
Saint-Mars, le gardien du mas-
que de fer. Sa famille. — - De
\\< Abrégé cbrono/ogiquc cl traité de l'ori-
gine, du progrès et de l'Etat actuel de la
maison du Roi et de tontes les troupes de
France, tant d'infanterie que de cavalerie et
dragons, T. II », par M. Simon Lamoral
Le Pippre de Nœufville chanoine de la
collégiale de N.-D. à Huy, aumônier de
l'ordre de Saint-Michel de S. A. S. E. de
Cologne, et ci-devant conseiller ecclésias-
tique et aumônier de feu S. A. S. E. de
Cologne Joseph Clément. — A Liège,
chez Everard Kints, lib. imp. M. DCC,
XXXIV — j'ai extrait ce qui suit :
P. 404. (Joionologie de IX cornettes
devenus guidons : année 1700. André-
Antoine d'Auvergne, v^ de Saint-Mars^
grand bailli et gouverneur de la ville de
Sens, acheta de M. de la Vallière ce gui-
don ; y fut reçu le r' janvier 1700.
P. 533. Chronologie des sous-lieutenants
de la compagnie des gendarmes d'Anjou.
VI. André-Antoine d'Auvergne s' de
Saint-Mars, fils du sieur de Saint-Mars,
gouverneur de la Bastille, fut enseigne
des gendarmes de Berri en 1702, acheta
cette sous-lieulenance 90.000 livres, y fut
reçu le 22 mars de cette même année. II fut
tué l'année suivante à la bataille de
Spire.
Ses armes sont : </'<7{»r, à une croix de.,
cantonnée de ^ loups ou renards passants
de. . . A ndré-A ntoine d'A nvergne de Saint-
Mars avait été reçu enseigne de la compa-
gnie de gendarmes de Berri le 1" jan-
vier 1702.
Pourrait-on indiquer les émaux de la
croix et des loups ou renards des armoi-
ries ci-dessus ?
A-t on d'autres renseignements sur les
descendants du gardien du masque de fer
et sa famille ? D'où lui venait son nom de
Saint Mars, ajouté à celui de d'Auvergne 7
Cam,
Ballainvilliers. — Dans une lettre
du ministre Calonne a l'intendant de
Languedoc, M. de Ballainvilliers, du 7
octobre 1786 (conservée aux Archives na-
tionales, H. 1061), on lit : « La ville de
Nîmes avait pris une délibération pour
donner aux nouvelles places, cours et
rues qu'il s'agit de faire, les noms du roi,
de la reine, des princes et ministres. En
autorisant les diflcrentes dénominations
t)ËS CHERCHEURS ET CURiEUX
285
îo août 190a
2^6
proposées, l'arrêt en a changé quelques-
unes, et il a ajouté sous le n" 16 le nom
de cours et rue de Ballainvilliers que la
ville n'avait pu insérer lors de sa délibé-
ration qui est antérieure à votre nomina-
tion à l'intendance de Languedoc ; il a
paru juste d'y suppléer, puisque c'est
sous vos ordres que les ouvrages seront
exécutés »
Je serais curieux de savoir, si la ville
de Nîmes conserve toujours ce souvenir
du dernier intendant de Languedoc et
s'il existe toujours à Nimes le cours et la
rue portant son nom ? Pa ulArd,
Famille Petitot. — M'étant occupé
de reconstituer la généalogie de la famille
de mon ancêtre Jean Petitot, peintre en
émail de Charles !"■ et de Louis XIV. je
recevrai, avec reconnaissance tous les ren-
seignements que l'on pourrait me donner
sur les descendants de cet arliste qui se
sont fixés en Angleterre, car je ne possède
pour ce pays, que les simples renseigne-
ments que voici :
D'Argenville, dans son Supplément à
l'Abrégé de la vie des plus fameux peintres,
dit que la famille de Jean Petitot, fils aine
de l'artiste en question et émailleur comme
lui, était, de son temps, établie à Dublin.
Pourrait-on avoir des précisions sur cette
branche dont un membre vendit à la du-
cliesse de Portland un portrait de Petitot,
fait par lui-même?
D'un autre côté, on lit dans V Abeceda-
rio de Mariette :
Sans soitir de Londies, il (Walpole) aurait
trouvé dans cette ville des descendants de
Petitot qui lui auraient fourni des mémoires
comme ils m'en ont envoyé à moi-même » —
je serais bien aise d'avoir des renseigne-
nientssurlesditsdescendants et mémoires.
Walpole possédait un portrait en émail
de Charles 1'' dont il dit :
f • « Je possède une jolie tête de Charles l"
pour laquelle ce prince a probablement posé,
car il n'y ressemble à aucun de ceux que j'ai
vus de la main de Van Dyck... 11 me vient
d'un des fils —- d'un dss petits-fils veut-il dire
-— de Petitot qui était major au service de
l'Angleterre et qui mourut major-général à
North- Allerton en Yorkshire, à l'âge de 01 ans
le 19 juillet 1764,
Serait-il possible d'avoir des rensei-
gnements sur ce Petitot, ses frères ou
S(curs et sa descendance ? Quel était son
prénom ? Il était sans doute fils soit d*?
François Petitot qui testa en Irlande le
1er octobre 1753, soit de Etienne Petitot
qui faisait partie d'un régiment de dragons
au service de l'Angleterre, soit encore
de Jean, le fils aîné de l'émailleur, peintre
en émail aussi, qui habita Londres plu-
sieurs années.
Jean Petitot fut créé chevalier par
Charles I^'. Pourrait-on avoir une copie
de son brevet, l'indication de l'armoriai
où ses armes figurent et son blason ?
J'ai trouvé quelques autres Petitot et
serais bien aise de savoir s'ils se ratta-
chent — et comment — à la famille :
1° François Petitot, qui, en 1733, a
continué l'ouvrage de Pierre Palliot : Le
Parlement de Bourgogne, ses origines, quali-
tés, blasons.
2" Simon Petitot, cité par l'abbé de
Fontenai, dans le tome II de son Diction-
natte des Artistes, comme un célèbre mé-
canicien né à Dijon le 16 août 1682, qui,
atteint d'une paralysie, mourut à Mont-
pellier, en 1746, alors qu'il allait faire
une saison aux eaux de Balaruc-les-Bains
près Cette (Hérault).
3° Un Petitot dont il est question dans
l'article de Sainte-Beuve : « Le duc de la
Rochefoucauld » — dans l'ouvragé édité
par Blaisot et consacré à mon ancêtre :
Les émaux de Petitot du musée Impérial
du Louvre, page 12 :
J'indiquerai — dit-il — parmi ceux dont
j'ai dans la main les notices particulières,
Suard, Petitot, M. Vinet, tout récemment M.
Géruset ?.. »
4° Petitot, statuaire français, né à Lan-
gres (1751-1840).
3" Claude-Bernard Petitot, littérateur
français, né à Dijon (1772- 1825).
Enfin, d'une façon générale, je recevrai
avec reconnaissance toutes indications sur
des descendants de l'émailleur Jean Peti-
tot, autres que ceux mentionnés dans les
ouvrages suivants que je connais : La
mère Royaume et sa marmite ti Descendance
genevoise de la mère Royaume — tous
deux par Louis Dufour, archiviste d'Etat
de Genève — La France protestante, tomes
3 et 8 de la T" édition et i et 2 de la se-
conde, — L'Armoriai du Languedoc de
M. de La Roque. XVI B.
Gustave Benzelstierna, érudit
suédois. — Je possède un manuscrit
Irançais sur papier à ch«<ndelle, écriture
H' 97S.
L'INTERMELMAiRÈ
28-:
288
ij!i
du commencement du xix* siècle intitulé:
Généalogie de la reine Anne ('de Russie)
par Gustave Betf^ehtierna. L'éi-rivain de
ce manuscrit ne dit pas où il a puisé son
document. J'étais perplexe lorsque j'ai lu
dans la Giande Encvclopcdie, encours de
publication : Paris H. Lamiraut éditeur,
à la suite d'un artxle sur la reine de
France Anne de Russie : Bibliographie
G. fien^ehlifn/a : Genralooia aiviiV T^egina
Gallica'... c scriptoribus genuinis expli-
caia, ditns acta soc. IJpsala ij^o.
(J.ue sait-on sur cet historiographe? Cette
traduction d'une disse; tation très intéres-
sante a-t-ellc été imprimée ?
Le manuscrit n'est ni daté ni signé.
Le filignine du papier porte : F. fary,
et un losange.
V*' DF. Ch.
La famille du député Couppé de
Kervennou. — On voit sur plusieurs
annuaires à la (juadeloupe, le nom de
Couppé de Kervennou, et des colons de
cette ile déclarent que c'est Couppé de
Kermartie (sans doute plulôi Kermariin?)
Qiii a raison, et quelle est la parenté de
celte branche de la famille bretonne des
Couppé, avec celui qui fut député des
Cotes-du-Nord à l'époque de la grande
révolution ?
Dansce rameau, Charles FrançoisCouppé
de Kermartie ou Kermartie avait épousé
Marie-Cliarlotte Titéca dont Charles-Au-
guste Couppé de Kermartie dit de Kervi-
sion.
Le député a-t il laissé postérité? Il
avait pour proche parent un Hyacinthe
Couppé du Rest, capitaine d'infantv^rie au
Port Louis (Guadeloupe) en 173O, époux
de Marie-Anne Tiléca.
On désirerait avoir di-s renseigne
ment ; généalogiques détaillé"^, sur la pa-
renté de ce (A")U;">;'é du Resl avec le déiju'.é
et savoir où se iro.ivait la teri'e du Rcst
en Bretagne, a\nir enfin toute indication
biographique r>iir les parents ci après du
dcpulé et toute postérité d.' sa famille :
Ursule Couppé du Rest, mariée (vers
1768) à i^icrre-Louis Blanchct, morte sans
doute entre 1780 et iHoo (est fille des
pn-cédcnîs et naquit vers 1778) Leur
tille épousa M du Port-Blanc (sans doute
Couppé du Port-Blanc), on ignore tout
8ur eux, sauf que M'"' du Port-Blanc est
morte à Saint-Barthélémy (Antilles) le 1 5
janvier 1800.
A la Guadeloupe « la veuve Couppé de
risle ? née de Vipart » épousa Charles-
Pierre Blanchet. frère de Pierre-Louis ci-
dessus.
N'existait-il pas à Versailles avant la
Révolution un double de l'état-civil des
colonies ? Si oui. où sont ces documents
où se trouverait sans doute de quoi
éclairer la question ?
Baron Maximr Trigant de Latour.
Le deuxième ducd'Otrante. — Je lis
dans un article sur le fils aîné de Fouch?,
publié dixnsh Diclioni/airc Jïncyclopédiqite
de la France, par Philippe le Bas, mem-
bre de l'Institut (Paris, Didot, 1842, 12
volumes in-8", tome Vlll, page 250) :
L'héritier de son t.tre de duc d'Otrante a
rempli, après la révolution de juillet, les
fonctions de colonel detiitm jor de la g.irde
nationale de Pari'>, fonctions auxquelles il a
depuis été forcé de renoncer pour s'expatrier,
par suite de c:roonst;inces dont nous n'avons
pas à nous occuper ici, mais qui, s'il faut en
croire la rumeur publique, étaient de nature
à appeler sur lui toute la sévérité de nos lois
pénales.
Sait-on quelles sont les circonstances
qui l'amenèrent à s'expatrier '1 H. dk W_
Le commandant Favre en 1811.
— j'ai toujours entendu parler, dans ma
famille, d'un fait extraordinaire, qui doit
cacher quelque trait historique peu connu
ei qui mériterait d'être expliqué puis-
qu'il s'agit de l'histoire de France.
Vers la fin de la guerre d'Espagne
(1808-1814), un de mes grands oncles, le
commandant Favre, qui était ou avait
été attaché à l'état major du général
comte Rivaud de la Raffinière, son cou-
sin, reçut l'ordre (à Sarragosse. je crois,)
de porter à l'iinipcreur, à Paris, une mis-
sive urgente, et cela sans dé'orid.r. Le
commandant Favre partit donc au galop,
d'Hspaj
;ne a Pans, vovageant nuit et jour.
changeant de cheval à chaque relais de
poste. U arri\a à Paris dans un état tel
de lassitude et d'épuisement que, non seu-
lement on fut obligé de le descendre de
cheval pour le porter chez l'Empereur,
mais que dans la suite il fut obligé de
prendre sa retraite, je \oudrais bien sa-
voir à quel fait se rapportait cette histoire
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
fNflUiiiWiiiVanUXitli'-^rT— '"■■*■■"'"'■
289
^0 août 1901
290
et ce que contenait cette missive si im-
portante.
En reconnaissance de ce service, l'Em-
pereur Napoléon l'"" le créa chevalier de
l'Empire et le nomma entreposeur des
tabacs à Poitiers où il avait pris sa re-
traite et où il mourut en 1819. Marie-
Jacques Favre était né à Civray (Vienne),
en 1767. On serait bien curieux de con
naître les états de service de ce héros
poitevin peu connu.
B. DE ROLLIÈRE.
Famille Orban. — L Armonal gêné'
rai de Riestap cite une famille Orban de
Liège ayant pour armes : d'cr, à deux
lions affrontés de gueules.
Henri-Joseph Orban le grand industriel
liégeois, dont la fille épousa M. Frère, le
ministre, appartenait il à cette famille?
C. B.
Ballande. — Jean -Auguste -Hila-
rion, le créateur des matinées littéraires.
Où est-il né? Quelle est la date de sa
naissance ? Vapereau dit : Pombue (Lot-
et-Garonne) 1820. D'autres disent : Cu-
zorn, canton de Fuinel 'Lot-et Garonne).
Où est la vérité ? Décédé au chàreau de
Laffinon, près Bergerac, le 27 janvier
1887 ? Est-ce exact ? H. Lyonnkt.
Le château de Rober -le-Diable.
— Ne trouve-t-on pas, sur les bords de la
Seine, les ruines d'un château dit de Ro-
bert-le-Diab!e ? A quel endroit ?
C A.
Guerre des Sabots. — « Les ancê-
tres des habitants d'Anglards (Cantal),
lit-on dans le Dictionnaiie géographique
de Girault de Saint-Fargeau, prirent part
à la guerre des Sabots, en 163 s. ce qui
leur a valu le sobriquet de carabins (cara-
biniers). ■» Qii'est-ce que cette guerrede
laquelle Ludovic Lalanne ne dit mot ?
Lo.
Les derniers descendants de
Guillaume le Conquérant. — Je
t ouve dans un quotidien l'information
suivante qui me paraît au moins aventu-
rée :
Dans une petite rue de Trouville, à peu de
distance de la plage, une maison sollicite
I attention du passant par une enseigne bien
en vue, portant ces mots : « Le Conquérant,
Agence de location ».
Tout le monde à Trouville connaît la di-
rectrice de l'agence pour la voir tous les jours
trottiner, accompagnant de rue en rue les
étrangers en quête d'une villa.
Mais ce qu'on ignore, c'est que Mm» Guil-
laume Le Conquérant — elle n'est pas con-
nue sous un autre nom — est la propre
femme du dernier rejeton de cette lamillc
des ducs de Normandie, dont Guillaume
le Conquérant fut le plus illustre représen-
tant.
M. Le Conquérant est correcteur d'impri-
merie, et les deux époux gagnent assez large-
ment leur vie — en travaillant beaucoup. Ils
ont deux enfants : le fils s'appelle Guillaume
et la fille Ariette. II est, paraît-il, de tradi-
tion dans la famille de donner ces noms aux
aînés de chaque sexe.
La descendance de Rollon — ou celle
de Guillaume le Conquérant, ce qui est
tout un — ne s'est-elle pas éteinte avec
le fils de Robert Courte-Heuse? (Je parle,
bien entendu, de la descendance directe).
S'agirait-il de la descendance de IVla-
thilde, épouse du premier Plantagenet ?...
Mais alors nous sortons de la question.
Ne s'agit-il pas plus simplement d'un
canard?... Fu. B.
Louis XVI écrivain.— 11 a été pu-
blié à Paris, en 1800, une traduction
du Règne de Richard III ou doutes histo-
riques sur les crimes qui lui sont imputés,
par Horace Walpole. Ce volume porte :
<< Traduit de l'anglais par Louis XVI, im-
primé sur le manuscrit écrit en entier de
sa main » et, en épigraphe :
Du premier des Français, voiiàcequi nousreste 1
Louis XVI est-il vraiment l'auteur de
cette traduction ? Ego.
gliien
Peloton d'exécution du duc d'En-
- Qiiel est le nom de l'officier
qui commandait le peloton d'exécution du
duc d'Enghien ? Cam.
Ministre petit-fils d'épicier. —
En i8-,6, le Siècle^ que «.firigeait alors
l'avisé Léonor Havin, affirmait que le
grand-père de M de Falloux — l'homme
à la loi — avait été épicier. Evidemment,
il n'y a pas le moindre déshonneur à des-
cendre d'un épicier. Gambetta se recom-
mandait bien de cette origine. Mais l'as-
N*978.
L'INTERMEDIAIRE
291
2C)2
sertion du Siècle d'alors, que les petites
gazettes du temps appelaient le journal
des marchands de vin, était-elle rigoureu-
sement exacte ? Alpha.
Livres brûlés par la main du
bourreau. — En 1822, le Vtcaiie des
Ardciiiics, un roman de Balzac (alors H.
Sami-Aiibiu, bachelières /^//rt-s) fut brûlé,
comme immoral, par la main du bour-
reau. A quelle époque ces exécutions, si
fréquentes sous l'ancien régime, fursnt-
elles supprimées en France ?
Paul Edmond.
Mœsonium. — Tel est le titre d'un
poème latin de 472 vers, dédié à René de
Longueil, marquis de Maisons, président
à mortier au Parlement de Paris, par
Abraham Ravaud, dit Rémi, professeur
d'éloquence au Collège de France, mort
en 1676, dont le manuscrit autographe
signé est en ma possession.
Dans ce poème, dont les vers sont faciles
et élégants, l'auteur donne la description
du fameux château de Maisons bâti par
Mansard et fait connaître les beautés de
ses jardins.
Sait-on si ce poème a été imprimé sépa-
rément ou s'il se trouve dans un recueil
de poésies? Dans ce dernier cas, un colla-
borateur complaisant pourrait-il m'en faire
connaître le titre?
Paul Pinson.
""■ de Balbi et sur
Ou pourrait on
Ouvrages sur M
M*"' Du Cayla.
trouver des documents intéressants sur
madame de Balbi et sur madame Du
Cayla, les deux favorites de Louis XVIII?
Y a-t-il d'autres sources, que le livre de
J. Turquan,/« Ftivoriles de Louis XVIII ;
les Derniers Bourbons par Nauroy, et les
Mémoires d'une /e//iiiie de qiuilifé, n'ins'i que
ceux de M'»'' d'Abranlès? V"' dkReiset.
Voltoire. — Anciens proverbes kiuj nés
et gascons recueillis par Voltoire et remis
au jour par Ci.-K. ((iuslavc Brunct) (Paris
■ «4S).
Ce Voltoire, est-ce le grand .\rouct ?
A. G. C.
Rien de Voltaire ! C'est bien Voltoire qu'il
f>iut lire.
On trouve dans Litiératiirc française
contemporaine, par Bourquelot, 1857, 8'>
t. VI, p. 586 :
Voltoire. Anciens proverbes basques et
gascons recueillis par Voltoire, et remis
au jour par J. B. — Paris, Techener, 1845,
8" de 16 pages.
Tiré à 60 exemplaires.
(11 y a J. B. et non pas G. B.)
Héroïne d'un roman. — Dans la
série de Souvenirs de vacances que publie le
Gaulois, M. Hector Malot a fait un récit
fort curieux où il dépeint une petite fille
d'une rosserie peu sympathique, certes,
mais audacieuse et amusante. Il ajoute
que cette enfant devenue femme a joué un
rôle en évidence dans la haute vie pari-
sienne et qu'il l'a mise en scène dans un
de ses romans. L'œuvre de M. Malot est
fort nombreuse. Pourrais-je savoir quel
est le roman en question ? Et quelqu'un
saurait-il désigner par une initiale la per-
sonnalité mondaine que devint la petite
camarade du romancier ? A. F.
Mainmorte. — S'il faut en croire
Laurière et Secousse {Ordonnances des
rois de France) le mot de mainmorte vient
de ce qu'après la mort d'un chef de fa-
mille assujetti à ce droit, le seigneur ve-
nait prendre le plus beau meuble de sa
maison, ou, s'il n'y en avait pas, on lui
offrait la main droite du défunt, en signe
qu'il ne le servirait plus.
Voltaire [Siècle de Louis XIV , chapitre
xLu) avait adopté la même version.
D'après Littré. cette étymologie, provenant
peut-être de quelque légende, est fausse.
Selon lui, main veut dire ici droit de trans-
mettre ou d'aliéner, c'est le manus du droit
romain et du vieux droit français.
Qiiant au sens de mort en ce mot, il est
le même que dans le verbe amortir, et
signifie éteint, sans force Je serais heu-
reux de connaître l'opinion de nos colla-
borateurs au sujet de l'étymologie à ad-
mettre. E. M.
Locutions défectueuses. — Pour
laire suite aux questions déjà posées sur
les locutions défectueuses, je me permets
de soumettre les suivantes à mes collègues :
D'excellents auteurs écrivent :
1° Il est parti à 9 heures moins le / /^,
au lieu de moins nu //^, comme on disjit
autrefois.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 août 1902
293
294
2" Il a rempli le but ; or un but ne
peut pas être rempli, il peut être alicint.
3° Il est parti à Compiègne à 2 heures,
au lieu de il est parti poi-ir Compiègne à
2 heures de l'après-midi .
J'iii vu ces trois locutions, que je
pensais défectueuses, employées par des
académiciens. J. L.
Portrait de Eourricnae. — Où
trouver un portrait authentique de Bour-
rienne, le secrétaire de Napoléon ?
H. F.
Laval-Moîicmorency. — Existe-t-il
un portrait de Guy-Claude-Rolland, comte
Je Laval-Montmorency, né le ^nnovem-
bre 1677, mort le 14 novembre 1751,
fait maréchal de France en 1747 ?
Sa fille cadette épousa, en 1747, Bleic-
kardt Maximilien Augustin, comte de
HelmstiKit, baron du saint Empire, et
émigra en Allemagne avec celui-ci, pen-
dant la Révolution. Qu'est devenue cette
famille d'Helmstadt? Existe-t elle encore?
O. D.
Coutaau-préS'ntoir. — Parmi les
objets exposés au musée du Louvre dans
la collection Adolphe de Rothschild, figure
un très beau couteau-présentoir. Quel était
au juste l'usage de cet instrument? En
connait-on d'autres spécimens bien carac-
térisés ? Ce mot ne figure pas dans le
Dictionnare de Vauieublevicnt. de Henry
Havard où il est question de tranchoir,
mais non de prcseittoir .Est- u\r un couteau
liturgique, puisque la collection du Lou-
vre est une collection d'orfèvrerie reli-
gieuse} Hachel.
Le café des Aveugles au Palais-
Royal. — On désirerait avoir quelques
détails sur son emplacement, son genre de
spectacles — en passant par \'« Homme
sauv2ge»qui battait de plusieurs caisses
à la fois — son orchestre d'aveugles et
son public. Période comprise entre 1815
et 1860. H. IVIercier.
L'exhaussement du sol p^irision.
— De combien de pieds le sol de Paris
s'est-il remonté, dans le centre de cette
ville ? En d'autres termes, à combien de
pieds doit on creuser, dans la cité, pour
arrivera la couche d'humus primitive?
Ce qui nous fait poser cette question,
c'est que Notre-Dame avait jadis des
marches devant son perron, et n'a plus
auj urd'hui d'autre marche, ni d'autre
perron, que le modeste trottoir aune mar-
che, qui borde sa noble façade ; ce qui
prouve, — ce que tout le monde sait —
que le niveau du sol a été surélevé.
DrB.
Le boulet qui doit me tuer... -
A qui attribuer la phrase .suivante :
« Le boulet qui doit me tuer n'est pas
encore fondu », ? V.
Lord Ghesterfiold et raadamo de
Maintenon. — Lord Chesterfield, dans
une lettre écrite à son fils, le 28 septem-
bre 1752, parle d'une lettre authentique
de Fénelon à M"* de Maintenon, portant
le numéro 185.
Dans cette lettre, Fénelon engage
cette dernière à ne pas fatiguer le roi
d'avis et d'exhortations, à avoir la plus
parfaite soumission à sa volonté, il
ajoute que c'est la même qu'avait Sarah
pour Abraham, à laquelle isaac peut être
dut sa naissance. Chesterfield exprime
l'opinion que le mariage secret n'existait
pas à cette époque, car les scrupules de
M"" de Maintenon avec le roi ne s'expli-
queraient pas ; il qualifie sévèrement la
conduite de Fénelon et de sa pénitente.
Où se trouve cette lettre n"' 185 ? Est-elle
authentique ? Nous lavons vainement
cherchée dans la correspondance de Féne-
lon. FlRMlN.
Wlassacres de Sev-tenibre. — Ha-
Teau. — 1° Que sait-on de Joseph Râteau
prêtre bordelais, massacré ie 2 ou 3 sep-
'tembre 1792, à Paris, à l'Abbaye?
2° A quel âge est-il parti de Bordeaux,
sa ville natale ?
3° A quelle époque et dans quelle ville
a-t-il reçu le diaconat ou la prêtrise ?
4-' Où fut-il arrête en 1792 ?
5° Connaît-on quelques détails particu-
liers sur son trépas ?
Vital Carles,
N«978
L'INTERMÉDIAIRE
29^
296
Képonsco
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
Marie Babin Grandmaison(XLVI,
228). — Marie Grandmaison, ci-devant
Buret, née à Blois. (elle avait 27 ans en
1794) actrice de la comédie italienne. \<Elle
était issue d'une famille honnête de négo-
ciants : orpheline, elle fut recueillie chez
un parent aisé chez qui elle reçut une
éducation soignée qui fut tout son patri-
moine Un talent de premier ordre pour
le chant, beaucoup de raison, de sagesse
et d'économie lui ayant fait atteindre, de
bonne heure, une mode-te indépendance,
elle termina sa carrière d'artiste et se li-
vra au même instant à un goût passionné
pour la retraite »
Tels sont les renseignements donnés
par de Bitz lui-même sur sa maîtresse,
dans sa brochure — absolument introuva-
ble aujourd'hui — La conjuration de Bat{
on ta journée des soixante. La Bibliothèque
ne la possède pas : je n'en connais, pour
ma part, que deux exemplaires : l'un
appartient à M. Victorien Sardou, l'autre
à M. Foulon de Vaulx.
Pour en revenir à M'^"'' Grandmaison,
elle habitait en 1792, rue de Ménars n° 7,
au 3' étage, sur le même palier que le
baron de Bat/., elle devint sa maîtresse, et
cette liaison — particulièrement dange-
reuse — devait lui coûter la vie.
Elle avait un frère, I5abin de Grandmai-
son, qui était, au commencement de la
Révolution directeur des postes à Beauvais
et qui servit de prête-nom à de Batz dans
plusieurs de ses spéculations — entre autres
pour l'achat de cette fameuse maison de
Charonne. où se nouèrent tant d'intrigues
de contre-révolutionnaires.
La maison existe toujours et appartient
aujourd'hui à l'As istance publique, rue de
Baguolct n'-^ 1 .|8- 1 so. Marie Babin Grand-
maison fut arrêtée une première fois le 30
septembre 1793 ; mise en liberté en nivô-
se, elle fut reprise le 12 ventôse an II,
iransférce à Sainte-Pélagie le 13 floréal,
amenée à la Conciergerie le 27 prairial et
condamnée à mort le 29. ( Archives de la
préfecture de police.)
On trouvera des renseignements sur
M"^"^ Grandmaison dans le dossier F ^
4732 des Archives nationales.
G. Lenotre.
Personnages de tapisserie à
identifier fXLVl, 225). — Si ce rensei-
gnement peut aider X, j'en serai charmé :
la collection complète des 12 tapisse-
ries des chasses de Louis XV sont à
Florence, au Bargello. Les cartons de Ou-
dry sont dispersés, je peux en citer plu-
sieurs au château de Compiègne et d'au-
tres au musée de Toulouse.
Un Rat de BiBLioTHÈauE.
Un roman de Jules Vallès (XLIU) . —
La Nouvetle Rcvne(i^ août 1802) publie, à
ce sujet un article aussi éloquent que docu-
menté,de M. Edouard Achard : Un roman
inédit de Jules Vallès. Notre confrère veut
bien rappeler, avec infiniment de cour-
toisie et de bonne grâce, que c'est par
V Intermédiaire qu'il a pu être remis sur
la vraie piste de cette œuvre dont il fait
une si remarquable élude. Il rend parti-
culièrement hommage à M. le vicomte de
Spoelberch de Lovenjoul.qui lui a donné,
selon son habitude, une réponse nette,
brève et précise. L. R.
La traite des b anches au XVIIP
siècle (XLVI, 280). — Les /archives de la.
Bastille pourraient, à cet égard, suffire à
toutes les exigences Le Journal des Inspec-
teurs de M. de Sartine, publié par le re-
gretté Lorédan Larchey, les rapports de
police de Louis Marais que nous avons
retrouvés il y a quelque vingt ans aux
manuscrits de la Bibliothèque nationale,
sont en partie édifiés sur la correspon-
dance des collègues de la Detainville avec
les officiers de police.
D'après les papiers de Meusnier, le cé-
lèbre inspecteur dont nous avons publié
la biographie, ce policier homme de lettres
dut être le premier qui exigea des Paris,
des Montigny, et autres proxénètes fort
en vogue auprès des grands seigneurs,
des rapports détaillés sur leurs... denrées
occasionnelles, leurs habitués, et les
« mystères de ces temples de Vénus >*,
pour nous servir de l'expression de cet
hpnnêtc homme. C'est avec cette prose
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 août 1902
297
298
pimentée que le lieutenant de police
Berryer amusait l'éternel ennui de
Louis XV. d'E.
Devises héraldiques les plus
orgueilleuses (XLIV ; XLV ; XLVI,
21, 127). —
« Lichy de Lichy aussi noblequ'Henri »•
Ce serait Henri IV qui aurait écrit ces
paroles au bas d'un document concer-
nant les Lichy, qui en onl fait leur de-
vise.
(Ct. t. XLIV, 58, 292, 404).
, Nullicedo.
« Je ne le cède à nul autre »
Devise de la maison de Chabannes.
Ceriat uiajorihits astris .
Devise de la maison Hurault de Vi-
braye. T.
Sceau moyen âge à déterminer
(XLV ; XLVI, 20, 123, 182). — Mainte-
nant que tout le monde est d'accord sur
les mots S. Johnissinc terra militis; reste
à savoir si c'est le sceau de )ean sans
Terre, le chevalierhistorique,ou celuid'un
autre chevalier français, de la famille de
Guillaume sans Terre. Nos savants ophé-
lètes dans l'art du blason pourront évi-
demment trancher la ditficulté mieux que
personne. Toutefois, il y a trois choses
en faveur du prince anglais : i'^ Le nom ;
nous ne connaissons pas de Jean dans la
famille de Guillaume sans Terre. 2° L'en-
droit où le sceau a été trouvé ; nous sa-
vons que le prince anglais a parcouru les
châteaux des bords de la Loire, y Les
armes à devise, comme celles du sceau
qui se trouve sur ce cachet, tout à fait
dans la nature du prince anglais. Assu-
rément, il pourrait en être de même pour
un chevalier français hypothétique du
même nom. Mais, d'un coté, nous avons
une certitude que nous n'avons pas dans
le second cas. D"" Bougon.
Anguissola (XLIV). — V Armoriai
Général de Rietstap cite plusieurs familles
Anguissola à Plaisance et à Milan, dont
les armes, toutes différentes, sont trop
compliquées pour pouvoir être transcrites
ici. J'engage M. L. J. à s'adresser à M.
Geoffroy de CroUalanza, directeur de
V Annuaire de la Noblesse Italienne, 81
corso Vittorio Emanuele, à Bari (Italie),
qui est un homme aussi complaisant
qu'érudit. Il pourra dire si une généalo-
gie des Anguissola a été imprimée.
P. leJ.
Monthozon ou Monthosoa (XLIV ;
XLV). — Une petite observation au sujet
de la réponse de M. H. H. (XLV, 63),
concernant les armes des Durand, en
Bourgogne. Ces armes étaient bien la pro-
priété de cette famille et elles ne leur fu-
rent pas imposées; la preuve, c'est qu'elles
furent présentées également par trois
membres, à des dates différentes : i»
Antoine-Bénigne Durand, conseiller du
Roy, Trésorier de France au bureau des
finances de la généralité de Bourgo^Jne et
Bresse; 2° Anne Durand, femme de Jean
Léauté, écuyer, conseiller, secrétaire du
Roy, maison et couronne de France, con-
trôleur en la chancelierie de Bourgogne ;
3*^ Louise Durand, femme de Claude de
la Loge, écuyer.
Il est d'ailleurs i'-; juste d'attribuer aux
commis de d'Hozier les rébus des armoi-
ries imposées d'office ; d'Hozier était le
grand vérificateur et lesarmoiries n'étaient
enregistrées à V Armoriai général qu'au-
tant qu'elles répondaient aux règles hé-
raldiques. Les coupables étaient les com-
mis de M^ Adrien Vanier, chargé de l'exé-
cution fiscale de léditde 1696 et qui trop
souvent exercèrent leur verve malicieuse
auxdépens de la victime qu'ils imposaient,
mais il ne faut cependant pas leur prêter
plus qu'ils n'ont fait.
Palliot le Jeune,
Ex-libris à attribuer : B. B.
(XLVI, 171). — L'ex-libris B. B. entrela-
cés, avec la devise : Bonne foy, Bon droit^
que possède M Paul Pinson sur son
exemplaire du Théâtre des Antiqitite:( de
Pans est celui de M. Bonnafé, l'auteur
des Collectionneurs de V Ancienne Rome et
de r Ancienne France.
Victor Déséguse.
Substitution de nom et d'armes
(XLVI, 171)- — J'^ rappellerai à notre
honoré confrère M. Henri de Mazières,
ce qu'il sait peut-être déjà, mais comme
cas isolé et intéressant, que Michel de
Montaigne légua à son ami, Pierre Char-
ron l'auteur du Traité de la Sagesse, le
- droit de porter ses armoiries. Je demande-
N- 978
L'INTERMEDIAIRE
299
300
que.
S. E
Même réponse
: D' Charbonier
V.A.T.
*
rai à mon tour : de quel droit l'un pou-
vait il donner et l'autre recevoir? Mon-
taigne, on le sait, ne laissait qu'une fille,
mais il avait des frètes, et Charron était
prêtre. V"= de Ch.
Charte normande (XLVl, 226). —
On appelle ainsi une cliarte en 27 arti-
cles, portant règlement pour les privilè-
ges des habitants du duché de Norman-
die. Elle fut donnée à Vmcennes, le 29
mars 13 15. par Louis X, qui en donna
une seconde en 24 articles, aj mois de
juillet suivant. (Voyez le texte dans le
tome 111 du recueil d'Isambert).
Ludovic Lalanne : Diciionnahe hisiori-
et
Charte normande ou la Charte aux nor-
mands, dit le Dictui.nairc de Trévoux, est
un titre fort ancien contenant plusieurs
privilèges et concessions accordés aux
habitants de Normandie et confirmés par
les rois Jean, Philippe VI, Charles VI et
Vil. Louis XI les confirma en 1461, mais
le titre originaire et primitif est du 19
mars 1315 et fut accordé par Louis X le
Hutin. Ils furent aussi confirmés par
Henri III en avril 1^79. Les vidimus en
sont contenus à la fin du Coutumier de
Normandie. On met dans la plupart des
lettres de la Grande Chancellerie : nonobs-
tant clameur de haio, charte normande, etc.
quand il s'agit de faire quelques régie
ments qui intéressent la Normandie ou
que l'on veut déroger à la Charte aux
Normands.
On entendait par clameur de haro, le
cri ou clameur qu'on poussait enNorman-
die pour réclamer le secours de la justice.
Voir ma Géncalogie des yannicr, Paris,
1899. in 8", p. 26. Th. Couktaux.
Ghislaine (XLVI, 116). — M. Japhet
nous fait rougir, car nous ne sommes
qu'un modeste chercheur, sans idée pré-
conçue, prêt à abandonner une opinion
momentanée pour en choisir une meil-
leure. Ghislaine (i) est le féminin de
Ghislain Gislin ou Geslin, une des for-
(i) Guilaiiic est la protionciaiion fran-
Saise, comme on dit Guillaume ; taïuii
que Ghiiaiiie est la prononciation germa-
nique, comme on dit Guy et Gui.
mes du nom si répandu de Gisileau mas-
culin et Gisèle au féminin. Bref, Gislaine
ou Giseline est un diminutif de Gisèle,
Dieudonnée, don de Dieu, céleste don.
A ce propos, nous ferons observer
que Théodégisrle, Gisfrlade, Ne^tard,
Papfanilla, etc., etc., sont des fautes de
copistes, qui ont pris un / gothique pour
un c ; et que ces noms doivent être rem-
placés par Théodégis/le, Gis?lade, Ne/-
thard, Pap/anilla, etc. dont les sens nous
sont bien connus : don de Dieu à la na-
tion, le prospère Dieudonné ou céleste
don de prospérité, zélé et brave, gra-
cieuse et vénérable ou grâce auguste, etc.
D"' Bougon.
Viilard de Konnecourt (XLVI ,172).
— Pour les sources à consulter concer-
nant ce personnage, v. le Répertoire des
soin ces histor. du moyen doe (Bio-Biblio-
graphie) d'Ulysse Chevalier ; voir aussi :
Album de Vil laid de Honnecourt, ar-
chitecte du xiii« s., ms publié en fac-
similé, annoté par Aî^t'ed Darcel, in-
4° avec portrait et 64 pi. 1858.
J. C^icherat Notice sur l'album de Vil-
lars de Hoiinccoiirt, Paris, Leleu, 1849.
A Wilbcrt. Snbstruciions de la se-
conde église de VaiiccUes érigée au xiiP
siècle sur les plans et sous la direction
de Villars d Honnecourt, dans Mémoires
de la Société d' Emulation de Cambrai, t.
XXVIII, 2" partie, pp. 137-16;.
A Durieux. Lesartisies camhrcsiens au ix*",
xw" siècle. Ibid.,t. XXXII, 2"= partie, pp.
125 et suiv.
je possède ces deux derniers volumes
ainsi quQ le Camerûcum Christianum et,
si M. Léon 'Viilard habite Paris, il me
sera facile de les lui prêter.
De Mortagne.
* *
Voir C. Bouchai, Nouveau dictionnaire
des architectes français (Paris. A. Daly fils.
1887).
Vilard ou Viilard, de Honnecourt
fNord), fit, en 121 ^5, un projet pour le
chœur de la cathédrale de Reims, en
association avec son ami Pierre de Corbie;
mais leur projet ne fut pas accepté. En
1227, ces maîtres auraient commencé la
cathédrale de Cambrai sur les plans qu'ils
avaient présentés pour Reims, et auraient
dirigé les travaux du choeur, de 1227 à
DES CHbR<JihUKS li 1 CURIEUX
30 août iyo2
301
. 502
1251 (détruite). Appelé, en Hongrie, en
1244, Vilard y construisit plusieurs édifi-
ces, notamment les églises de Kassova ou
Kassovie et Sainte Elisabeth de Marbourg.
Il était de retour en France en 1247. On
lui attribue aussi le chevet de l'église de
Meaux et les plans de la collégiale de
Saint-Qiientin.
Vilard, mort vers 1260, a laissé plu-
sieurs notes, croquis et plans, parmi les-
quels le plan du chevet de l'église de Vau-
celles. E. Liminon.
L'album des dessins et croquis de
l'architecte Villard de Honnecourt a été
publié par A. Darcel vers 1859, et c'est un
livre de tout premier ordre pour l'histoire
de l'art au xiii^ siècle. Toutefois, notre
époque, éprise à bon droit du document
certain, ne se contenterait plus aujour-
d'hui de ces fac-similé où l'on peut tou-
jours craindre qu'il ne se glisse un peu
d'interprétation inconsciente ; au con-
traire, les nouveaux procédés dérivés de
la photographie permettent d'obtenir des
reproductions si rigoureusement exactes
que l'on pourrait les appeler des origi-
naux multipliés. Dans les tout premiers
volumes de l'excellente Ga{eUe des BeauX'
Arts, M. Léon Villard rencontrera deux
articles remarquables de Viollet-le-Duc
sur la publication d'Alfred Darcel. Ils
sont intitulés, je crois, Appariiion et
Nouvelle appel'' ition de Fillard de Hou ne-
court, je prie M. Villard de vouloir bien
excuser l'imprécision de ces renseigne-
ments, mais je suis à la campagne et
écris ceci de mémoire.
Je lui souhaite, étant donnée l'identité
du nom patronymique la chose est très
possible, d'avoir vraiment dans les veines
quelques gouttes du sang du très grand
architecte à qui l'on devait, si je ne me
trompe, l'immense et magnifique cathé-
drale de Cambrai, que le souvenir de
Fénelon n'a pu préserver du vandalisme
révolutionnaire.
Une observation maintenant : je ne
crois pas que Libergier ait été l'un des
architectes de Notre-Dame de Reims L'er-
reur vient sans doute de ce que sa tombe
dont l'inscription porte qu'il a construit
« ceste église ». s'y voit dressée dans le
transept, mais apportée d'ailleurs. C'est
la seule épave, en eifet, de l'église Saint-
Nicaise « lu perle de Reims », comme on
disait, œuvre admirable du xiu* siècle et
de Libergier, qui fut encore une des vic-
times du vandalisme révolutionnaire. Il
n'en reste pas pierre sur pierre, mais elle
nous est connue par une gravure du xvii*
siècle, où le Rémois de Son a montré
une intelligence, rare à cette époque, du
style médiéval.
Et quand je parle du vandalisme révo-
lutionnaire, j'entends surtout celui de la
période administrative qui suivit celle de
la violence populaire. Le vandalisme ré-
gularisé fut de beaucoup le plus destruc-
teur et l'on peut dire qu'il sévit encore.
Ainsi ce sont des actes administratifs du
pouvoir central qui, dans les premières
années du xix* siècle, ont consommé la
ruine de l'église abbatiale de Cluny, la
plus grande de la chrétienté après Saint-
Pierre de Rome, et le plus bel édifice de
l'époque romaine. Comme on lit partout
que ce sont les habitants de Cluny qui,
au mépris des injonctions réitérées du
gouvernement, se sont rués à la destruc-
tion de réalise, honneur et richesse de
leur ville, je saisis l'occasion, en la tirant
un peu par les cheveux, de rétablir la
vérité. Bien loin d'avoir détruit en aveu-
gles l'église de la plus noble des abbayes
françaises, les habitants ont fait tout pour
la conserver, et le vrai, le seul coupable
a été le gouvernement central.
je demande pardon pour cette courte
digression, mais il m'a toujours paru
qu'un peu de liberté dans la conversation
n'était pas un des moindres agréments
de la collaboration à Vlntenncdiaire.
H. C. M.
Le marquis as Saint-Mars (XLV ;
XLVI,3o,i34, 186,230). — A la Bibliothè-
que de Rouen, collection Martainville
(27:54-2761) (26). est conservé l'ouvrage
manuscrit intitulé : Dicfioinmire héraldi-
que comparé des pièces du blason, rédigé
svr les armoiries des principales familles no-
bles de la Fiance et d'un grand nombre de
familles nobiliaires de rEurope,{S vol. dont
2 tables).
On y trouve la mention suivante sur
une famille de Saint-Marc, page 418 :
Saint Marc. d'a:nr, à 5 besans d or,
2. 2. I. Hcarteié : d\iroent, à la fasce de
sable, surmontée de mouchetures d'hermine.
A quelle famille de Saint-Marc appar-
tiennent les armes ci-dessus ? Quelles fu-
résidence et ses
N' 978
303
rent : son origine, sa
alliances ?
A quelle époque fut contractée notam-
ment celle aveo la maison de Baille}!!
Saint MacJoii, à laquelle nous paraissent
appartenir les armoiries de \' écarteU qui
précède ? V* de Bl
Voltaire était-il franc maçon
(XLVl, 169). — Voltaire fut initié solen-
nellement le mardi 7 avril 177B. dans la
matinée. Cette initiation se lit dans l'an-
cien noviciat des jésuites, que le Grand-
Orient occupait depuis 1774. Lalande
présidait, assisté du comte de Strogonoff,
conseiller privé et chambellan de l'impé-
ratrice de Russie et du lieutenant-colonel
de Laroche.
LeChangeux et Court de Gébelin assis-
tèrent à cette cérémonie ainsi que tout
le personnel de la loge, les Neuf-Sœurs
et plus de deux cent cinquante visiteurs
parmi lesquels le marquis d'Arcambal, le
marquis de Saisseval.le colonel Bacon de la
Chevalerie, le maréchal de camp, vicomte
dcNoé, le chanoine Pingre de l'académie
des sciences. Benjamin Franklin, alors
ministre plénipotentiaire des Etats-Unis.
Ce fut l'abbé Cordier de Saint-Firmin, qui
présenta Voltaire à l'initiation, etc. (Voir
Une loge maçoiini:]ue d'avant
révérende loge des Neuf Sœurs
Amiable. Paris. Alcan,i897).
L'INTERMEDIAIRE
304
ch
jy8Çf la
par Louis
Ln.G.
Fournier de La Ghapelle (XLVI,
229). — S'adresser au principal représen-
tant actuel de cette famille, le comte Xa-
vier Fournier d-e Bcllevue, château du
Moulinroùl à Soudan (Loire-Inf.), qui,
j'en suis sûr, se fera un plaisir de répondre
à cette demande, car il est très obligeant
et très documenté.
Tu. COURTAUX.
Gringalet, acteur (T. G. J02 ;
XLVI, 4s). — J'ai publié, dans la Préface de
/w);/('»i /,'/-,;;i<' par A. Fraigneau, 1888,
une étudj très développée sur Gringalet :
Gringalet, le célèbre Gringalet, a peut-
être été parmi les paradistes et les acteurs
do petits tlicâtrc le ; ersonnage le plus po-
pulaire et le plus aime de toute la Ncnnan-
dic. Le nom de Gringalet était déj.î bien
connu dans les fastes de la parade avant
que le piti c rouunnais ne l'iliustiât.
Nocl du iaii, dans les Contes d'Eutrapel,
XXIX, a mis en scène un bon compa"
gnon du nom de Gringalet. Ce farceur»
compatriote et contemporain de Lierre Fai-
feu,dont Lourdigné nous a transmis la dro-
latique légende, faisait très probablement
partie de la bazoche d'Angers.
Un autre Gringalet compta au nombre
des farceurs de l'Hôtel de Bourgogne en
même temps que Guillot Gorju et que Go-
guelu. On a de ce Gringalet, un livret im-
primé à Troyes en 1682 : Débats et facé-
tieuses rencontres de Gringalet et Je Guillot
Gorju son maître. C'était donc pour le
pitre rouennais un nom de guerre, le nom
d'un type ancien repris pour son compte
C'était même le nom d'une fête grotesque
qui se passait à Dieppe vers le carnaval et
s'appelait la Gringalet .
Pour porter un sobriquet aussi significa-
tif, il fallait de toute nécessité otîrir le
physique de l'emploi. Aussi Gringalet était-
il très maigre et long, portant le chapeau
gris à cornes, la perruque rousse, l'habit
écarlate indispensable^ disait-il. Tel il est
représenté avec son nez très fort et ses
petits yeux, dans une lithographie datée de
1820, et signée d'Alphonse Cossard, un de
ses compagnons de théâtre.
Quoiqu'il devînt^ pendant une partie de
sa vi^, directeur et imprésario, Gringalet
lut surtout un pitre, l'un des derniers par-
mi les pitres amusants et originaux, lais-
sant bien loin derrière lui ses imitateurs
rouennais les Marquis de la Bourse Flatte,
les Vol au vent, les Frise beau poil, les
Frise Poulet. C'était un pitre lettré sachant
saisir au vol l'actualité, qu'il traduisait en
pochades narquoises et satiriques. Daubant
avec pleine licence sur les travers, les mo-
des, les usages et particuHèrement le pou-
voir avec une verve urossière, mais tou-
jours comique, il confectionne pour ainsi
dire sur les tréteaux, le feuilleton satirique
de lajournée, n'épargnant personne. S'il a
dans ses productions, le ton gausseur du
paradiste, s'il possède du banquiste les
coq-à-l'âne les grivoiseries, parfois les
bons mots obcènes, il aime aussi à faire
étalage de l'érudition qu'il a attrapée dans
cette demi-instruction que donne la vie des
rues . ..
Gringalet s'appelait, de son vrai nom,
Jean-Marie Brainmerel, il était né en 1789,
dans la Côte-d'Or. Lui-même dans une
lettre écrite au journal Le Censeur de Rouen
a donné d'intéressants détails sur les dé-
buts de sa vie. Nous croyons d'autant plus
devoir les publier que l'opuscule qui con-
tient cette lettre : Pleurez, pleure^, farceurs,
G rin^aLt n'est plus, ipixv Hyacinthe Leliè-
vre 1847, Rouen, chez Delaunay-Bloquet,
est devenu fort rare.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 août 1902.
3O7
306
« Le fabricant de mon chétif individu,
« écrit Gringalet, était un honnête et bon
« menuisier de la Cùte-d'Or ; il était re-
« nommé surtout pour la confection des
«cercueils^ aussi les morts du pays le firent
« ils vivre longtemps dans une douce
« aisance, ainsi que la bonne MargueriteVal-
« lat, ma mère, ce qui faisait parlois dire aux
« vignerons nos voisins, que notre com-
« merce de bières, valait mieux que notre
« commerce -ie vin. On voit qiià peine
« au Sortir de l'enfance, le calembourg avait
« fait élection de domicile chez moi 1 O
« calembourg, farouche et burlesque calem-
« bourg,quelle influence tu as exercé sur
« mes bizarres destinées et sur ma pauvre
« existence ».
Et Gringalet raconte ensuite qu'après
avoir eu la jaunisse enfant, il fut envoyé
comme apprenti fondeur à Paris, où il
contribua à l'érection de la Colonne Ven-
dôme. Dès lors il aimait à faire montre de
ses convictions patriotiques et libérales,
s'amusant à chatisonner vertement la ren-
trée des Bourbons:
Le blanc est la couleur que l'ainie
11 est l'emblème du bonheur.
De la beauté le bien suprême
11 peint la vertu, hi candeur.
Aussi l'on a vu dans la France
Arriver, depuis quelque temps ,
Avec la couleur d'iiinocence
La tamille des Innocents.
Ces couplets valurent à Gringalet et ^
sa Muse d'aller en correctionnelle, d'où un
jugenient l'envoya à la Force méditer sur
la variété des couleuis. « Etre condap.iné
pour avoir chanté le blanc, dit plaisamment
Gringalet qui ne désarmait point devant
les rigueurs de la justice, est-il rien de plus
noir ? »
hngagé d'abord comme peintre décora-
teur dans la troupe de Cossard artiste acro-
bate et mimique, il s'y révtia bientôt pitre
et arriva à Rouen vers 1820. La troupe s'ins-
talla tout d'abord àwTiiêâtre des Qjiatre-Co-
lonnes, situé sur le port, a peu près entre
les rues du Bac et de la Truite, théâtre po-
pulaire dont le public était composé de
mariniers et de soldats et d'une foule de
badauds qu'attiraient les lazzi de Gringa-
let, faisant la parade au balcon. On y
jouait le drame : La Vallée dit. Tornnl, le
Monstre et h? Magicien, \ictor ou V Entant
de ta Forêt. Parmi les artistes de la troupe on
citait le conn'que Coquart, le pèie Moisseron
dit Gilotin,qui jouait les contre-pitres de Giin-
galet. Une lithographie de Pigal leprésente
Gringalet à cette époque A.:\wi\itSatvre roucu-
nais avec de longs cheveux et coiffé du bon-
net phrygien. Gringalet parut dans cette pièce
locale en 1827 dans une représentation ■■'onné
au bénéfice des mcentliés de la ville de Sa-
lins, dans le Jura.
En 1H27, la petite troupe cmigra sur la
liLice Saiiit-Sever et le 5 novembre iS2oà
l'entrée du Cnurs la Reine, dans un petit
théâtre fi.xe, con.>truit par Gringalet, pouvant
contenir 700 personnes et qui porta successi-
vement le nom de Théâtre des Variétés amu-
santes et Tlicdire des Jeux comiques. Le
spectacle avait lieu tous les soirs à 6 heures
et le répei toire était des plus variés : drame
et vaudevilles. Parmi les artistes, il y avait le
père Dnmilieu qui excellait dans le genre pois-
sard, et dans le patois purin, patois popu-
laire tle Rouen. Il créa le rôle de Gros Bleu
débitant de cidre dans ta Folie à Saint-Stver
Il y avait aussi : lîiniie Josse, Félicien
jeune comique, M"" Pauline. Gringalet y
garda l'emploi de pitre et de bonisseur de
la parade, aux appointements de 2 Ir. so
par jour. Il y chantait ses chansons : « le
Taux par de Af"" Barbet Barbette, horlo-
gère sans mouvement, de la rue du Ca-
dran, fille de M. de Ton Cuir, fabricant de
parapluies pour la troupe », complainte
joviale et gaie composée par Gringalet
chez Bloquet ; puis une autre chanson fai-
sant allusion à l'arrêté pris par le maire de
Rouen enjoignant à tous les hrouettiers
d'avoir une sonnette à leurs brouettes.
C'est intitulé « le Carillon des brouettes
chanté en grande volée, par Gringalet,
ex-fondeur de cloches, rue Bcifroy et
apprenti sonneur à la cathé.irale de Sotte-
ville. » Le couplet satirique suivant devint
rapidement popuhùre :
Si les cocus que je connais en ville
Avaient chacun un' sonnette au menton
De Saint-Gervais au faubourg ^Lirtainville
On entendrait un fameux carillon.
Voici encore un couplet d'une chanson
que Gringalet, sous le titre de Haine aux
médecins, composa sur son lit d'hôpital :
Aux médecins j'ai confiance,
Car si l'on en croit leur discours ;
Ils o'ouvernent notue existence.
Ail
Nous vivons grâce a leur secours ;
S'ils sont les arbitres suprêmes
De nos jours, de notre santé,
Pourquoi n'ont-ils pas, pour eux-mêmes
Un secret d'immortalité?
Dans ses parades. Gringalet ne se mon-
trait pas moins spirituel et incisif, particu-
lièrement contre Louis XVIII et contre
Charles X qu'il criblait de traits fort vifs.
Après avoir été longtemps le triompha-
teur du Théâtre du Grand Cours, Gringa-
N- 978
L'INTERMEDIAIRE
307
308
let entra au Théâtre de la mère Lambert,
puis s'improvisa imprésario, soit à ^otte-
ville en 1830, soit à Rouen où il eut a subii
un procès onéreux avec le'directeur privi-
légié du Théâtre des Arts, qui faisait la
guerre aux Petits Théâtres concurrents.
En '.843, il ouvrit une nouvelle loge sur la
place Lafayette. On en lit une description
pittoresque dans les Mfslères de Rouen par
kathanaël (Octave Féré). C'est cette des-
cription qui amena Gringalet à écrire
VEpitre au Censeur datée du 14 janvier
1845, dont nous avons parlé.
Malade, souffrant, Gringalet, traqué par
de nombreux créanciers, finit par vendre
ses chansons sur la voie publique. Comme
homme privé, Gringalet était des plus esti-
mables. Bon, d'une humanité excessive
pour sa famille, pour sa femme, qui était la
veuve d'un ancien officier de l'armée, il
était la providence du quartier Martain-
ville qu'il habita longtemps, soit rue 1 out-
pas, 2, soit rue des Crottes, 16. Il aimait à
donner de nombreuses représentations au
profit des indigents, ou des œuvres de cha-
rité : il s'associa par une représentation
populaire à la souscription ouverte pour
élever une statue à Pierre Corneille. Cette
soirée rapporta 131 francs.
Depuis longtemps, par suite des vicissi-
tudes d'une vie agitée. Gringalet était
souffrant. A la suite d'une violente alterca-
tion avec des Anglais, dans un cabaret du
Clos Saint-Marc^ \\ tomba malade et une
lièvre violente se déclara. On dut le trans-
porter à l'Hôpital où il fut soigné par le
docteur Delzeuze, qui était un littérateur
distingué. Pendant les trois semaines que
dura sa maladie, G.'ingalet fit montre d'un
caractère stoïque. « L'hôpital, disait-il, à
« ces derniers moments, est un théâtre
*• comme un autre, mais je ne me croyais
« pas destiné à y jouer la tragédie ». Le
26 juin 1845, à midi, ayant conservé toute
sa connaissance, il expira à l'Hôtel-Dieu
dans les bras d'un ami. Son acte de décès
porte la mention suivante : Jean-Marie
Brammerel, dit Gringalet, 5b ans, ou\rier
peintre en décor, rue des Crottes, 16.
Tous les artistes, du plus petit au plus élevé,
accompagnèrent sa dépouille mortelle jus-
qu'au cimetière Saint-Maur où il fut
inhumé.
On trouvera également d'intéressants
détails sur Gringalet dans Rouen Roncn-
naisz\. •R^iicnneries^wn volume par Eugène
Noël. Rouen. Schneider, édit. 1S04,
p. 109 à 140 et dans Les PeiiU Specta-
cles, par J Noury, édité à Rouen, il y a
quelques années. Georghs Dubosc.
Prince de Rheina - Wolbeck
(XLVl, 175). — Le premier prince de
Rheina-Wolbeck, du nom de de Lannoy,
étant né le 1 I septembre 1807, n'a pu
être emprisonné à Paris à l'époque révo-
lutionnaire. Mais il existe encore, en
France, une branche de la même famille
dont le chef était à la fin du règne de
Louis XVL Ignace-Godefroid, comte de
Lannoy et de Beaurepaire, qui fut empri-
sonné et décapité à Arras par ordre de
Joseph Lebon. Cette branche est actuelle-
ment représentée par Léon-Alfied, comte
DE Lannoy, né à Lille le 9 avril 187:5,
employé de commerce, marié à Roubaix
le 7 août 1897. avec Marie-Cécile-Joseph
Thurette, née à Croix-lez-Landrecies le
22 juin 1873, fille de Henri Thurette,
entrepreneur de pavages, et de Cécile
Heniiiaux. C'est la plus proche parenté
qu'a dans la famille de Lannoy (aux trois
lions), le prince de Rheina-Wolbeck. On
peut consulter pour cette famillele Supplé-
ment à l'Histoire de la Maison de France et
des grands officiers de la Couronne du père
Anselme, par Pol Potier de Courcy ;
Y Annuaire de la Noblesse de Belgique,
année 1852, page 220 ; V Histoire de la vie
de Joseph Lebon par Paris, page 2Si. —
Pour la filiation du comte Léon-Alfred,
voici un court supplément à \' Annuaire de
la Noblesse de Belgique, page 217 de
l'année 1852, ligne 22 :
Adolphe- PhiUppe - Eugène, comte de
Lannoy, baptisé à Notre-Dame de Tournai
(Belgique), le lymai 17(^2, mourutà Paris en
1868, après avoir épousé à Houvin-Houvi-
gneul (Pas-de-Calais)Je 7 septembre 1825,
sa cousine germaine, Marie-Hortense-Fla-
vie de Hamel-Hcllenglise, morte à Boulo
gne-sur-Mer le 6 décembre 1842. Il fut
père de madame Jean Barat (lequel Barat
lut sous-directeur des chemins de 1er du
Nord-Espagne), et d'Allred-Gustave comte
de Lannoy, né à Kouvin-Houvigneul, le 7
novembre 1826, domicilié en dernier lieu
à Rœux (Pas-de-Calais), qui eut pour pre-
mière femme, Hélène-Louise-Aïuhroisine
Bouchez, et pour seconde femme, Adé-
laïde Santerne. Du premier lit, naquirent
les comtes Gustave et Henri de Lannoy,
tous deux mariés et viticulteurs en E pngne,
en 189?, et du second mariage, vinrent
le comte Léon-Alfred et la comtesse Aline.
Le comte P. A. du Chastel.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
509
30 août iyo2
10
Famiile Deîavigne (XLVI, 13,179).
— N'y aurait-il pas indiscrétion de ma
part à demander à madame E. Dela\igne
de vouloir bien me permettre de corres-
pondre avec elle au sujet de la question
posée par moi et à laquelle elle a bien
voulu répondre ? C. de la Benotte.
Droit seigneurial (XLIII ; XLIV ;
XLV). — Pour ceux que la question inté-
resse,voici une coupure faite dans un jour-
nal du mois de mai dernier :
D'après le Cri de P.wis. le droit de jam-
bage existe encore dans le grand duché de
Mecklembourg-Schwerin. .
C'est le JUS primœ ?ioctis. Un châtelain
mecklembourgeois l'a revendiqué récem-
ment. Il a fallu la croix et la bannière,
l'intervention du pasteur et les supplica-
tions des mariés pour éviter l'accident. La
chose a fait du bruit et !cs députés de la
Diète vont demander l'abrogation de cette
coutume moyennageuse...
Mais alors, elle serait donc toujours en
vigueur ? en rigueur ?...
Gros Malo.
Trahisons de la duchesse de
Bourgogne (XLVI, 61). —«Légende
calomnieuse qui, d'abord murmurée à
voix basse, grossit peu à peu après sa
mort, que les historiens étrangers ont
recueillie sans y ajouter foi, mais que nos
historiens nationaux, ou soi-disant tels,
se sont fait une joie d'accréditer. »
Ainsi s'exprime le comte d'Hausson-
ville, dans son magnifique ouvrage sur
la duchesse de Bourgogne, dont deux vo-
lumes ont déjà paru.
Dans les rapports de cette princesse
avec son père, Victor-Amédée, à l'époque
de la bataille de Turin, il lui est impos-
sible de voir rien qui sente la trahison, ni
qui soit indigne d'une princesse fran-
çaise.
^ Sa sœur MarieLouise-Gabrielle, reine
d'Espagne, dont le souvenir est encore
populaire, fut, elle aussi, un instant ca-
lomniée Les historiens espagnols n'ont
jamais cru à ces calomnies. La duchesse
de Bourgogne n'a point eu cette heureuse
fortune
Voltaire rejetait déjà cette légende :
Presque tous les historiens ont assuré que
le duc de la Feuillade ne voulait pas prendre
Turin : ils prétendent qu'il avait juré à ma-
dame la duchesse de Bourgogne de respecter
la capitale de son père, ils débitent que cette
princesse engagea M'" de Maintenon h faire
prendre toutes les mesures qui furent le saUit
de cette ville. Il est vrai que presque tous les
officiers de cette armée en ont été longtemps
persuadés ; mais c'était un de ces bruits popu-
laires que décréditent le jugement des nou-
vellistes, et qui déshonorent les histoires. 11
eût été d'ailleurs bien contradictoire que le
même gén^'ral eût voulu manquer Turin et
prendre le duc de Savoie.
Pas n'est besoin, pour expliquer le
désastre de Turin, d'avoir recours à la
trahison. 11 suffit de lire les nombreuses
relations françaises et étrangères du siège
et de la bataille, et surtout de feuilleter,
au dépôt de la guerre, les volumineuses
dépèches échangées entre Versailles et
l'armée. Elles y apparaissent clairement.
La Feuillade était présomptueux, autant
qu'incapable. 11 croyait n'avoir pas besoin
de Vauban, etc
Le général Pelet, qui a publié un grand
nombre de ces dépêches, porte sur la
princesse le jugement suivant :
La correspondance de l'armée et celle de la
Cour feront connaître encore plus particulière-
ment l'erreur d'un préjugé aussi dénué de
vraisemblance et qui a fait naître des idées,
aussi fausses qu'injurieuses, sur les sentiment^
et la conduite d'une princesse qui n'a pu
avoir aucune influence sur les opérations mili-
taires, ou, pour mieux dire, dans les fautes
qui ont produit les événements.
Pour le baron Manno, il n'est pas non
plus besoin d'avoir recours à ces explica -
tions de trahison qui sont l'habituelle
consolation des vaincus. II explique, avec
raison, l'échec des Français, devant Tu-
rin, par l'admirable constance et le cou-
rage incroyable des assiégés, et par les
marches et prodigiosi concelti du prince
Eugène et de Victor-Amédée,
En dehors des historiens qualifiés par
le comte d'Haussonville, cette légende de
trahison est perpétuée par les articles de
Diciionnaires, à' Encyclopédies, de Revues
et les romans. Le passage suivant se
trouve, en note, dans un article de la
Revue Bleue, par M Albert Malet :
La duchesse de Bourgogne est fortement
soupçonnée d'avoir fait passer à son père des
renseignements militaires. L'échec que les
armées françaises subirent, en 1706, sous les
murs de Turin, lui a été attribué en partie.
On trouve, dans les Mémoires inédits du
marquis d' Espinchal, l'anejdote suivante :
Un noble Piémontais faisait visiter à un
gentilhomme français l'église construite près
V. 978.
L'INTERMÉDIAIRE
I I
312
de Turin, en souvenir de In victoire de 1706.
Il lui montriit une statue de la Vierge —
l'église liii était vouée — Comment la trou-
vez-vous ? demanda le Piémontais.
— Très ressemblante ! répondit froidement
le visiteur.
Et comme son guide le regardait aluni :
Oui, reprit le gentilh^anme, je ne comiais pas
de meilleur portrait de la duchesse de Bour-
gogne. (Se non è vero )
L'anecdocte est piqu nte et curieuse.
C'est son excuse ici.
La rude princesse Palatine, peu bien-
veillante, d'ordinaire, pour la duchesse de
Bourgogne, écrivait en 1720 :
La Dauphiiie avait de la capacité , mais elle
faisait tout ce que voulait la vieille f^mme
(M"'" de Maiii(enon), afin de se mettre dans
les bonnes gr.âces du roi ; si le pauvre homme
avait encore pu vivre une couple d'années,
elle se serait délivrée de son esclavage et elle
n'aurait plus eu besoin de la vieille, car elle
aurait entièrement gagné le cœur du roi.
Comme pièce importante de réfu-
tation des accusations portées contre la
duchesse de Bourgogne, M. F. Combes a
publié une lettre de la princesse à sa
mère, Anne-Marie d'Orléans. Cette lettre
a été reproduite par M. Boselli. ancien
ministres des finances d'Italie, par M. le
comte d Haussonvilleet par Al. Gagnière.
M. Combes lui assigne la date du 3 mai
1705
M.
Gagniere.
celle du
3 mai
1711, en soulignant l'année. M. d'Haus-
sonville admet la date de 1706, comme
la plus probable, en raison de la double
allusion aux sièges cie Barcelone et de Tu-
rin :
Je n'ai point eu de vos lettres, cet ordinaire,
ma chère mère, j'espère pourtant qu'elles arri-
veront dans peu de jours. Nous avons eu de
fort bonnes nouvelles de Barcelone. Il nous en
est venu de tous côtés de fort agréables. Tout
ce qui se passe en Italie me fait faire bien des
réflexions et me donne beaucoup d'espérance.
J'avoue la vérité, ma ties chère mère, que ce
seroit le plus grand plaisir que je poinrois
avoir dans cette vie si je pouvois voir revenir
mon père à la raison. Je ne comprends point
comment il ne fait point quelque acomode-
ment, sur tout dans la malheureuse situation
ou il se trouve et sans aucune tsperence de
pouvoir estre secouru. Veut-il encore se lai-
ser prendie Turin ? Le bruit cour icy que l'on
ne sera pas longtemps sans en faire le siège.
Jugé, ma très chère mère, sensible comme je
la suis, sur tout ce qui vous regarde, de lestât
ou je dois estre. Je suis au dessespoir de lestât
ou se réduit mon père par sa faute. Est-il
posible qu'il croi que nous ne lui fissions pa^
un bon acomodement ? Je vous assure qu®
tout ce que le Roy souhaitteroit, ce seroit de
voir son royaume tranquille et celluy du roy
son petit-fils aussy. Il me semble que mon
père devroit désirer la mesme chose pour luy,
et, quand je songe qu'il en est le maître, je
suis toujours estonnée que cella ne soit point.
Je croy, ma très-chère mère, que vous me
trouvés fort estourdie de tout ce que je vous
man e, mais je ne puis plus me tenir pour le
dessespoir oi^i je suis de lestât ou ce trouve
mon père. Malgré tout ce qu'il fait, je sent
[qu'il] est mon père et un père que j'aime
fort tendrement. Ainsi, ma tiès-chère mère,
pardonnés-moi si je vous écrit trop librement
C'est l'envie que j'auroisque nous ne fussions
pas dans des interest différant qui méfait par-
ler connue je fais. Aimé-, moi toujours et ne
me sache point mauvais gré de tout cecy, car
voyez à quelle intention je parle et quel motif
me fait agir. Je vous envoie une lettre de ma
sœur, qui est aussy faschée que moy de tout
ce qui se passe.
Dans cette lettre, non publiée par la
comtesse Délia Rocca, qui, en femme du
monde, i-.e voulait probablement pas faire
de dissertation historique, on reconnaî-
tra, avec le comte d'Haussonville, qu'il
est impossible d'exprimer d une façon
plus touchante des sentiments plus natu-
rels, surtout à un moment où elle pou-
vait savoir que le Roi n'était pas éloigné
d'entrer en négociations avec ses enne-
mis et d'acheter la paix au prix de durs
sacrifices. Elle est au desespoir de l'état
où son père est réduit, mais ce qu'elle
souhaite, c'est un bon accommodement.
Elle n'aspire qu'à une chose : la paix, et,
dans toutes les lettres qu'elle écrit à sa
grand'mère, à sa mère, à son père lui-
même, jamais elle ne demandera, ni ne
conseillera autre chose. Qui pourrait le
lui reprocher ?
Victor Amédée demeura sourd aux
objurgations de la duchesse de Bourgo-
gne, comme à celles, non moins pathéti-
ques et non moins touchantes, que lui
adressait son autre fille la reine d'Espa-
gne, ce qui faisait dire avec raison à
iVl""= de Maintenon, dans une lettre à la
p: incesse des Ursins :
Monsieur le duc de Savoye est un grand
prince. 11 laisse aux bourgeois la tendresse
pour leurs filles. Convenons, ^Lldame,
que les siennes mériteroient d'autres sen-
tiinons.
La duchesse de Bourgogne avait déjà
écrit à sa grand'mère :
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 août 1902
313
314 -
Je suis enchantée de la prise de Barce-
lone, et maintenant, [en 1703], je me ré-
jouis de la victoire du duc de Bavière, allié
de la France : c'est que je suis bonne
Française, et je sais ce que vous m'avez
ordonné à l'égard du roi et de M'"" de
Maintenon, dont je suis les avis... Je sens
bien tout ce qui peut plaire au roi, auquel
je suis attachée autant que pouvez le dé-
sirer.
Elle montait sur leurs genoux ; elle
décachetait et lisait leurs lettres ; c'est
Saint-Simon qui nous le dit, et ils étaient
ravis. De là, à l'accusation de fitietage, il
n'y a qu'un pas.
Michelet reproche à Saint-Simon d'o-
mettre le fait le plus grave dans l'his-
toire de la duchesse de Bourgogne : la
secrète assistance qu'elle donna toujours à
son père, et là dessus, il part en campagne
en nous disant :
Duclos (très informé) dit durement que
la princesse nous trahissait, informait de
tout le duc de Savoie. On a peine à le
croire ; mais il est bien probable que, dans
une si terrible occasion, où il s'agissait de
sa vie, elle l'avertit. Tout au moins, elle
put chapitrer Marsin à son départ, lui faire
promettre qu'il ouvrirait l'avis le moins
dangereux pour son père...
C'est la direction qui part du seul Ver-
sailles. On croit lire des faits militaires.
Non, ce sont des événements de cour. ceux
du gouvernement féminin personnel. Les
dames y sont des Parques. De leur main
délicate, elles font la destinée. Ces galants
généraux, admirables pour être battus, des
ordres équivoques, cette demi-entente avec
l'ennemi, tout cela part du même lieu, de
la même influence.
Et il y a bien d'autres passages, d'autres
tirades de ce genre, où la famille de Savoie
n'est pas ménagée, le père et les filles.
L'auteur de la Sorcière est un admira-
ble écrivain, mais, comme le dit le D'
Drivonde Lyon, dans un écrit tout récent,
il faut se <létîer de la séduction du style
de l'homme qui a dit :
I/historien ne doit pas être impartial.
On se demande, avec M. Combes, pour-
quoi Michelet préfère l'autorité de Du-
clos (très-informé), à propos du fameux
mot : La petite coquine nous trompait, à
celle de Saint-Simon, qui ne dit rien de
ce grave propos, attribué à Louis XIV avec
M""i de Mantenon
M. Combes ne se fait aucune illusion
sur l'autorité de Duclos, de cet ami gron-
deur de M™= d'Epinay, si souvent incer-
tain quand Saint-Simon lui manque.
Le duc et la vicomtesse de Noailles, la
comtesse délia Rocca ne font aucune
mention de ce mot dans leurs publica-
tions
La lettre de la duchesse de Bourgogne,
à date incertaine, citée précédemment,
fournit à M. Gagnière l'occasion de trai-
ter cette question longtemps débattue et
qui, selon lui, ne pourra plus l'être après
la publication [complète] des lettres de
Marie-Adélaide de Savoie à sa famille, et il
écrit :
Duclos, d'un esprit beaucoup plus fin
que profond, a su tirer parti de .sa position
d'historiographe de France, pour publier
les Aicnmres secrets sur les règnes de
Louis XlV et de Louis XV, qui n'ont ja-
mais eu aucune valeur historique, et qui
ne se lisent même plus aujourd'hui. Duclos,
qui avait toujours passé pour un contemp-
teur de toutes choses, a calomnié indigne-
ment la mémoire de la duchesse de Bour-
gogne, et cela sans preuve aucune.
Ce philosophe sans souliers, avant qu'il
n'eût été nommé historiographe, grâce à
une favorite du roi, Duclos, étant né en
février 17 12, il est difficile qu'il ait pu sa-
voir ce qui se passait à la cour à cette épo-
que.Mais au moins cite-t-il le nom de l'au-
torité sur laquelle il s'est appuyé ? L'aflir-
mation de M. Duclos doit nous suffire.
Madame de Maintenon et le Roi auraient
trouvé dans une cassette ayant appartenu à
la duchesse de Bourgogne des papiers qui
arrachèrent au roi cette exclamation : «La
petite coquine nous trahissait ».
Nous trahissait I Alors qu'il fallait des
heures à la paqvre petite princesse pour
rédiger quelques lignes pénibles à sa fa-
mille, en ne parlant que de choses enfan-
tines, et, plus tard, de sujets intéressant la
Cour 111 faudrait donc admettre qu'elle re-
trouva tous les jours, comme par enchan-
tement, assez de lucidité d'esprit et de fa-
cilité d'écrire pour rédiger des nouvelles
aussi importantes. Ceci est inadmissible.
Marie-Adélaïde, au faîte des grandeurs,
était restée ce qu'elle a toujours été, la
Savois'icnnr . Jamais fille n'a voulu oublier
la famille et le pays natal. Elle parle cons-
tamment du sang auquel elle appartient.
Enfin, preuve décisive, elle n'a jamais caché
à Louis XIV, ni à M"'" de Maintenon,
l'affection sans bornes qu'elle avait conser-
vée pour les siens, ni les lettres qu'elle leur
écrivait pour les décider à la paix.
Allons plus loin, nous sommes convaincu
que les lettres de Marie-Adélaïde à son
père Victor-Amédée II et sa mère ont été
N" 978.
L'INTERMEDIAIRE
315
16
dictées par M"'^' de Maintenon. Non que
Marie-Adélaïde ne nourrît pas dans son
cœur les sentiments de paix et de con-
corde, mais elle était dans l'impossibilité
de les exp inier. Louis XIV, devant une
situation aussi grave, avait tout intérêt à
ramener à lui, non le plus puissant, mais
le plus influent de ses ennemis, celui qui
les reliait tous entre eux.
Et maintenant, terminons avec M. Cli.
de MazaJe :
Si la reine d'Espagne ne lût pas morte,
si la duchesse de Bourgog.e eût vécu en
France, et surtout si elle eût régné, la po-
litique eût changé peut-être ; un lien plus
étroit aurait pu réunir la France, l'Espagne
et le Piémont.
Voilà donc, à l'aide d'auteurs français,
« mieux informés », et de deux auteurs
piémontais, les accusations de trahison de
la duchesse de Bourgogne réduites à
néant, il me semble.
En historien consciencieux, le comte
d'Haussonville, entre autres, n'a rien
dissimulé de ce qui était à la charge de la
duchesse de Bourgogne. Nos collègues au-
ront tout profit et tout plaisir à connaître
et à suivre son œuvre remarquable et ré-
paratrice.
D'Haussonville (Le Comte) : La duchesse
de Bourvorrne et l'alliance Savoyarde sous
Loin s XIV. Paris, Calmann-Lévy, in-8,
tome 1"', 1898; tome II, 1901 et à suivre
Paru antérieurement dans la Revue des Deux
Mondes, \8<)6-ïgo2 et à suivre. Voir surtout
le n° du 1°' juillet lyoi : L/: Siège de Turin
et les accusations contre ici duchesse de
Bourgogne, p. 85-129.
A. GAGNiiiRE : Marie-Adélaïde de Savoie.
Lettres et Correspondances Paris, P.
Ollendorlî, 1^97, in-S, p. ',42-344.
F. Combes : Lonvois et Victor-Ainèdér II
La diicliesse de Bourgogne et Louis XIV ;
\n : Annales de la Faculté des Leitres de
Jiordcaux, mars 1879, p. 53 et in : I^eciiires
historiques à la Sorbonne et à Plnsttut,
il' a près liS Archives des pays étrangers
Paris, Fischbacher, 1883, in-4'\ tome 1, p.
7-32.
NcAiLLrs (Le duc de) : Ldlrcs inédites de
la duchesse de liourgognc (cité par M. F.
Combes).
NoAi;.LF.s (Vicomtesse de) : Lettres iné-
dites de Marie-Adel:iïde de Samir, du-
chesse de Bourgogne, précédées d'une no-
tice sur ?a vie. Paris, Crapelet, 1850, in-8" ;
et in : Mélm^res de littérature et d'histoire,
recueillis et pu/ 1. es par la Société des Bi-
bliophiles français, Paris, 1830, iu-8'% 4 vol.
tome i", p. 1-42.
Dei.la Rocca (Comtesse) : Correspondance
inédite de la duchesse de Bourgogne et dp.
la reine d'Espagne, petites-filles de Louis
XIV. Paris, Michel Lévy, 1S65, in-12.
PhLbT (le général J. J.) : Mémoires mili-
taires relatifs à la succession d'Espagne sous
Louis XIV. Paris 1835-1862, n vol. in-4.
D
p. 278 ; dans la Collclion des Documents
Relation
Paris. luipr.
DÔt de la Guene. Dépêches; tome VI,
' '■ de "
'inédits de l'Histoire de France.
Mengin (capitaine du Génie)
du Siège de Turin, en lyoô
Royale. 1832, in-4°.
SoTAR DE LA MARGUERITE (Le comte) : Jour-
nal historique du Siège de la ville et de la
citadelle de Turin, en ijoô. Turin, 1838,
in-4°.
Manno (Le baron A.) : Rclaiione e
Docunienti suW Assed'io di Torino net
iyo6, raccolti, pubhlicati, annotati, Torino
1878, in-8, et in : Miscellanea di Staria
Italiana, XVII, 1878, p. 359 593.
Rosni.Li (Paolo) : La Duche^sa di Bor ga-
gna e la hattagtia di Torino.Tonno, 1892,
in-8 ; et in : Àtti délia R. Accademia délie
Science di 7o;'/«o,XXViI,mars 1892.
MicHELET (J.) Louis XIV et le duc de
Bourgogne. Paris, Chamerot. 1862, in-S",
p. 267, 452. _ ^
Voltaire. Siècle de Louis XIV. Pans,
Didot, 1864, in-12, p. 214-118.
DucLos. Mémoires secrets sur les règnes
de Louis XIV et de Louis XV. Œuvres
complètes: 1806, 10 vol. in-8 et 1820, 9
vol. in 8 et 3 vol gr. in-8.
Correspondance complète
cesse Palatine. Traduction G
ris. Charpentier, 1S80, 2 vol.
233' 235. 31^-442; il- 2-19:
Malet (Albert) : Une reine d Lspagne :
Marie-Louise-Gabrielle de Savoie. Revue
Bleue, politique et littéraire. 16 janvier
1892, p. 8s. (Note).
Ch. de Mazadh : L'Italie et Is Italiens.
Nouveaux récits des guerres et des révolu-
tions italiennes. Le cardinil Alberoni et
une expédition m Sicile. Paris. M. -Lévy,
1864, in-12, p. 21 1 .
Saint-Simon : Mémoires. Edit. Chéruel,
1856-58, 20 vol. in-8 et Edit. A. de Bois-
liste, 1880 et suiv.
Sabaudus.
Lieu de naissaTice de M"'" da
Mainte on(XLVl. 172).— L'Inlernié-
diairc a déjà traité cette question sous la
rubrique : Oii est née A/'"» de Maintenon '!
XXXIX. 383. 669. Th g.
*
Dans les Mémoires de Saint-Siinon, édi-
tion Boislisle, t. I. (1879), p. 39, il est
de la prin-
Brunet, Pa-
in-12, tome I,
Des CHERCHHURS KT CURlfiUX
30 août 1902
317
318
dit, en note : née à Niort le 27 novembre
16315, morte le 15 avril 171c), à l'abbaye
de Saint-Cyr.
Dans la Grande Encyclopédie, on a in-
diqué 17 novembre (c'est peut-être une
faute d'impression). On ajoute : Petite-
fille du célèbre Agrippa d'Aubigné, elle
était fille de Constant, aventurier perdu
de débauches qui, enfermé au Château-
Trompette, réussit à épouser la fille du
gouverneur, Jeanne de Cardilhac (1627).
De nouveau incarcéré comme faux moii-
nayeur en 1632, sa femme le suit aux
prisons de Niort où nait Françoise (plus
tard M'"'' Scarron et M"'« de Maintenon).
ViEUJEU.
L'acte de baptême de Françoise d'Au-
bigné, plus tard marquise de Maintenon,
qu'on a publié, constate qu'elle naquit le
27 novembre 163s, à la conciergerie de
Niort, où son père était détenu.
E. m.
Elle est née le 27 novembre 163^, a la
conciergerie de Niort. i( L'extrait de bap-
tême a été publié aux pièces justificati-
ves à la suite de ses Mâiioires. t. VI, p
I, édition de 1756 » et aussi dans le'Dic-
iionnaire critique de jal.
Cf, Intermédiaire, XXXII, 5=50.
» *
Il semblait bien qu'une telle question
ne dût plus se poser après les publications
si documentées de Th. Lavallée et de M.
de Boislisle sur François d'Aubigné.
duelques écrivains, soit qu'ils aient
ignoré ces ouvrages, soit qu'ils n'aient
pas été convaincus, ont continué de la
taire naître en Amérique.
L'Intermédiaire des chercheurs et cu-
rieux a même cru devoir, en 1899, poser
cette question, et son numéro du 7 mai
contient les réponses de cinq correspon-
dants qui tous concluent ainsi : Françoise
d'Aubigné est née à Niort.
A'i'"« de Caylus, iVl"« d'Aumale, l'évê-
que Languet de Gergy, qui tous connu-
rent personnellement M'"^ de Maintenon,
sont d'accord pour dire qu'elle naquit à
Niort pendant que son père était prison-
nier à la Conciergerie de cette ville. Ce-
pendant divers auteurs du xvu'^ et du
xviii» siècle la font naître hors de France.
Saint-Simon a écrit qu'elle était née
«dans les Iles d'Amérique, où son père,
peut-être gentilhomme, était allé avec sa
mère chercher du pain... » Tallemant des
Réaux, après avoir raconté que Constant
d'Aubigné « alla aux Indes, ne sachant
que faire », ajoute qu'il pense que sa
<.< fille y était née ».René de Saint-Légier,
seigneur de Boisrond, gentilhomme sain-
tongeois, qui prétend avoir connu Fran-
çoise d'Aubigné dès sa jeunesse, affirme
la même chose dans ses mémoires.
Les historiens de noire siècle ont géné-
ralement adopté là version de M""^ de
Caylus, des Dames de Saint-Cyr et de La
Beaumelle. Les incertitudes ne portent
guère, dans leurs écrits, que sur la date
et des circonstances assez secondaires de
la naissance.
L'acte de baptême de Françoise d'Au-
bigné figure à ia date du 28 novembre
163 15, sur l'un des registres des baptêmes
de la paroisse de Notre-Dame de Niort,
conservés à la Bibliothèque publique de
cette ville, où il est loisible à chacun de
le consulter. 11 a été libellé en ces ter-
mes :
Le vingt huictiesme jour de novembre mil
six cent trente-cinq, fut baptizée Françoise,
fille de M'" Constant d'Aubigny, seigneur
d'Aubigny et de Suiremeau^ et de dame Jeanne
de Cardillac, conjoincts. Se n parrain fut
François de la Rochefoucault, fils de haut et
puissant W Benjamin de la Rochefoucault,
seigneur d'Estissac et de Maigné ; et sa mar-
raine, demoiselle Suzanne de Baudéan, fille
de haut et puissant Charles de Baudéan, sei-
gneur baron de Neuilhan, gouverneur pour
Sa Majesté de ceste ville et chasteau.
Suzanne de Baudéan
François de la Rochefoucauld
Constant d'Aubignv
F. Meaulme. (cuié)
LÉONCE Cathelineau.
Même réponse : Mercurio.
Marie Leczinska. — M. le coœtô
Fleury et ;M . de Kolhac (XLVI, 10,
146, 207). — M. Henri Gauthier-Villars,
qui s'est longuement occupé de la pieuse
polonaise dans son Mariage de Louis XV ,
(Pion, 1900), insinue que, si elle était
inintelligente, elle avait de qui tenir. Et à
l'appui de son dire, il cite des lettres de
Stanislas. inédites, qui désarment par leur
nullité Reste à savoir si le père de la
perverse et délicieuse Claudine n'est pas
historien quelque peu fantaisiste.
E. D. S,
NV978
L'INTERMEDIAIRE
319
320
T ouis-Philippe émigré (XLV;XLV1,
257). — Louis-Philippe étant encore
duc de Chartres, se trouva, après avoir
passé la frontière à la suite de Dumouriez,
dans une situation précaire. Il se rendit
en Suisse ou il s'occupa d'assurer l'exis-
tence de sa sœur, madame Adélaïde.
Après être parvenu à la mettre hors de
danger, il se trouvait sans aucune res-
source.
Le général de Montesquieu, son ami,
qui se trouvait en Suisse, avec lui, s'oc-
cupa de le sortir d'embarras Le général
était fort lié avec le capitaine Jost de
Saint-Georges, directeur du collège de
Reichenau : ayant appris qu'une place
de professeur était vacante dans cette
institution, par suite de l'absence d'un
émigré français nommé Chabaud-Latour,
(\e père du général du génie mort il y a
quinze ans) à qui elle était promise et qui
n'arrivait point, fit offrir au duc de Char-
tres de l'occuper à la place de l'absent.
Celui-ci, qui tenait absolument à con-
server l'incognito, subit les examens
nécessaires à son admission, et entra en
fonction, sous le nom de Chabaud-Latour
(en octobre 1793), aux appointements de
1400 fr. par an. Sauf le capitaine Jost,
personne ne connaissait son identité. Il
enseigna pendant huit mois le français,
l'anglais, l'histoire et les mathématiques,
c'est durant son professorat qu'il apprit
la mort de son père, Philippe-Egalité. Au
bout de 8 mois, muni de certificats de bons
services, il partit à pied, toujours sous le
nom de Chabaud-Latour, rejoindre le gé-
néral de Montesquiou chez qui il vécut
sous le nom de Corby jusqu'en 1795.
Un Rat de bibliothèq.uk.
Les Bourbons de Naple,^ (XLVI,
• 74). — L' tÂImanach de Gotha et V An-
nuaire delà noblesse de France du vicomte
Révérend (Paris, rue Fontaine, 2sj, donnent
tout ce qu'on peut désirer concernant
cette famille.
Dans la question posée, il faut lire
Ferdinand II et non François IL Celui-ci
n'a pas laissé postérité.
Le comte P. A. du Chastel.
Je sais qu'en 1874,
bert fit le voyage de
M. Denis Gui-
Naples pour y
recueillir les éléments d'une Histoire de la
chute des Bourbons de Naples. Cet ou-
vrage a t-il paru ? Nescio ! Quant aux
enfants de François II, je crois bien que
de son mariage avec l'admirable reine
Marie-Sophie, le roi n'eut qu'un fils mort
au berceau. A. S..E.
Le nouveau roi d'Albanie (XLVI,
I 170) — D'abord rectifions le nom : Ala-
dro Castrioto. — Toutes les énumérations
de M. Oroel se trouvent citée?, commen-
tées, amplifiées en plus de la biographie
de M. Aladro dans plusieurs journaux
sérieux politiques français de Paris parus
avant le 15 juin. On peut aussi citer dans
le New-Yorck Herald de Paris vers cette
époque, avec portrait dans le Ueraldo de
Madrid du 21 juillet, etc.
Les journaux de Paris étant le point de
départ de la nouvelle sensationnelle ;
c'est là que l'on pourrait être le mieux
renseigné.
La Épocade Madrid, du 15 août, parle de
M Aladro et de ses prétentionsà l'Albanie,
d'aprtsVdPolitischeCorrespondenidQWiennQ
qui, le 11 août, a publié un article à ce
sujet, dont le Times de Londres du 13
août parle longuement sous la rubrique
« Albania >^ Un journal d'Athènes a
reproduit, dit-il, le texte de la pétition
des comités albanais adressée au Sultan.
On se réfère aussi, dans le Times, a une
correspondance au Times datée de Vienne
le 7 avril dernier. Ky.
Impavide(XLV;XLVl, 157).— C'est la
traduction de la fameuse ode d'Horace dont
le premier couplet se termine par ces
vers :
Etiam si illaboratur,orbis,
linpavidnm ferlent vuinaï ?
que l'on traduisait jadis, dans les petits
journaux illustrés, par : Hein ! pas vu
d'homme ? (je ne) fais rien, (je suis)
ruinée ! (dans les propos de deux cocottes
le soir, sur les boulevards). Ah [jeunesse...
- D^ B.
Rabibocher (XLV). — je ne sais
à quel jeu de billes se rapporte ce
mot ; je l'ai toujours entendu dans le sens
de raccommodage. Ex.:X^/ Y qui étaient
fâches se sont rabibochés. J. C. Wigg.
» *
Ce mot qui signifie réparer, remettre à
jeu, me parait une altération de revivi-
DÈS CHERCHEURS Et CURIEUX
30 août 1902
321
22
fier, qui aura pu être prononcé ravivo-
cher, puis rabibocher.
On peut également lui comparer ra-
frakJib , rhabiller, raboheliner. rablobiner ,
rabobiner. L. N. Machaut.
Rabibocher n'est pas de l'argot, c'est
plutôt du patois, ce qui n'est pas tout à
fait la même chose. On le trouve en picard
à côté de rabobiner, qui veut dire rabâ-
cher, de rabnkcr qui veut dire frapper, de
rabistoker qui signifier accommoder. Ce mot
qui offre dans rabi une redondance (de
nouveau, deux fois) comme rabistoker, a
eu pour sens primitif une idée matérielle
comme tous les mots.
Son élément principal boche, qui a en
picard, en rouchi et en roman le sens de
bosse, indique qu'on rend sa forme primi-
tive à un objet qu'on redresse ou qu'on
aplanit, par exemple un chapeau mou, un
matelas, un vêtement, une feuille de zinc,
quelque chose de flexible, en un mot. en
substituant des bosses à des creux, ce qui
ramène à l'unité de surface, système
homéopathique siiiiilia sijjn'Iibns curauinr.
De ce sens réel, le mot est passé au sens
Paul Argei.ès.
figuré
*
L'expression, de prime-abord, fait son-
ger au verbe rhabiller qui, dans le style
familier, s'emploie avec le sens de racom-
moder, réparer, rajuster, justifier, etc. Ce
mot a été parfois écrit : rabiller, dont
labibocher pourrait être le fréquentatif.
Autre origine également probable. Vers
1855, M Edouard Le Héricher, dans un
important travail lexicogr-aphique sur
l'ancien langage normand et les patois
qui en dérivent, citait, sans aucun éclair-
cissement sur certaine locution qui nous
intéressait, une chanson enfantine de
l'Avranchin :
Croix de Dieu, à la biboche,
j'ai du pain dans ma calotte,
J'ai du vin dans mon baril
Bien assez pour me nourri
Mé et ma petit' souris.
De même en Picardie :
Crossette abilboquette
Not' mouête n'a point d'barette.
Si, comme l'assure M. Ln. G., le mot
rabibocher a tout d'abord été usité dans
les jeux d'enfants, nous arriverions à bilbo-
quet, d'où l'on aurait formé, à l'aide du
préfixe re ou ra, rabilboquer , et la forme
adoucie rabibocher. La signification primi-
tive aurait donc été celle-ci : recevoir, par
raccroc la bille ou boule qui, au premier
coup, avait été manquée.
Il va de soi que l'une et l'autre étymo-
logie sont données ici sous bénéfice d'in-
ventaire. F. Bl.
*
SelonToubin {Dictionnaire étymologique
Je la langueJ)ançaise)pQut-ètre le préfixe r,
ànouveau, et le sanscrit ba,dcux, en par-
lant de choses ou de personnes unies, et
vakk, aller, avec changements du v en b
et d'à en v Se rabibocher, c'est-à-dire
aller de nouveau à deux.
Cette étymologie d'un verbe populaire
me semble un peu bien savante, n'en dé-
plaise à Toubin .
Pourquoi ne pas voir dans rabibocher
un verbe formé sous l'influence de bec,
bécot. On s'embrasse en signe de récon-
ciliation. Gustave Fustier.
Le mot mâchicoulis ? (XLV ; XLVI,
155). — Le sens du mot mâchicoulis ou,
plus généralement et mieux, rnachecoitlis
permet, il me semble, de découvrir sans
grande difficulté son étymologie.
Ce terme désigne les meurtrières ver-
ticales pratiquées dans une galeriesaillante
au haut d'une tour, d'un rempartou d'une
porte, et par où on jetait sur les assié-
geants des projectiles divers.
C'est ce qu'indique nettement le mot
lui-même.
La première partie, mâche (bas-latin
massa) peut désigner, en effet, un objet
lourd, une masse — le terme était usité
en ce sens dans l'ancienne langue fran-
çaise — ou bien exprimer l'idée de meur-
trissure, de contusion : notre vieux lan-
gage disait macheler pour massacrer,
macheure et mâchoire pour meurtrissure,
machurc pour contusion, chair meurtrie;
machurer, pour meurtrir, etc
Quant à la seconde partie du terme
coulis, le sens en est également clair.
C'est un adjectif de l'ancienne langue,
qui signifiait activement qui glisse, et
passivement qui laisse glisser, qui est dis-
pose pour laisser glisser. Le féminin était
coulisse, devenu substantif.
L'adjectif coulis a conservé jusqu'à nos
jours son sens actif, tout au moins dans
l'expression vent-coulis, vent qui coule,
N°978.
L'INTERMHDiAlKE
323
324
c'est-à dire qui se glisse à travers les pe-
tites ouvertures, les fentes. C'est, au con-
traire, avec sa seconde acception qu'i est
pris dans le mot macliecoulis : ouvrage
qui est disposé pour laisser glisser des
masses pesantes, des objets lourds, dont
le choc causera à l'ennemi ou la mort ou
des blessures. R- Dupl.
+
* *■
Maxiila coUigata, mâchoire liée, réunie
(à l'édifice). La saillie et les crénelures ou
dentelures des mâchicoulis, les font
ressembler aune mâchoire.
O. D.
Mettre au violon (T. G., 931). —
A propos de cette question ancienne dont
différentes réponses contradictoires ont
été faites dans \' Inteiutédiaue, voici ce
qu'on lit dans la Libie pivoh du 1 1 août.
Un ériidit, M. Boniieville de Marsangy,
affirme que ce mot violon atteste l'antique
bienveillance des magistrats pour les prévenus
arrêtés. Selon lui. la geôle du bailliage de
Paris possédait jadis un violon, destiné à
charmer les loisirs des détenus. Un luthier,
établi dans les galeries du palais, était
chargé, par une stipulation particulière de son
bail, de fournir ce violon et de l'entretenir.
Ce serait par suite de cet usage, remontant
au temps de Louis XI, qu'on a appelé violon
la geôle temporaire annexée au prétoire des
bailliages et aux corps de garde cle la marc-
chaussée.
L'explication est ingénieuse, mais si elle
est exacte, elle fait honneur aux policiers du
temps de Louis XI. lis fournissaient l'iiarmo-
iiie aux gens qu'ils arrêtaient, ceux d'aujour-
d'hui fournissent le tnhac.
P. c. c. Paul Pinson.
Chariof. M^Jbroagh (XLllI ; XLVI,
154). - - s< D'après une tradition que nous
avons recueillie de la bouche de M. Seny,
curé d'Huppaie, dont les parents habi-
tent Ramillies, les grands chariots de
campagne, à larges roues, se nomment
des Malbrougs. parce que le général de ce
nom fit fabriquer des véhicules à roues
très larges et non ferrées pour retirer du
marais de la Visoule les canons français.»
— Tarlier et Wautf.rs, Géographie et
histoire de: eoiiiinu/ics belges : canton de
Jodoigne In-4"[irux. 1872. Page 351.
— O. COLSON.
Muscadins (T. G. ,620. — Barbaroux
dit, dans ses Mnnoiics, que l'épithète de
muscadin appliquée à ceux qui avaient du
linge blanc en comparaison des sans-
culottes, prit faveur aussitôt après l'ar
rivée des Marseillais ,
Selon A. Duchesne, les terroristes de
Lyon furent les premiers qui donnèrent
le nom de « muscadins » aux réquisition-
naires parvenus à se dérober aux le-
vées.
Enfin, Mercier de Saint-Léger a copieu-
sement disserté sur l'étymologie du mot
qui viendrait d'une friandise à l'ambre et
au musc, fort anciennement connue et
qu'on mangeait pour se parfumer l'ha-
leine .
A laquelle de ces explications doit- on
s'arrêter ? A. Cabanes.
Prenant, prenante. — (XLV).
— Beaucoup de néologismes sont en réa-
lité des expressions impropres, attestant
l'amnésie momentanée ou la précipitation
de l'écrivain qui les a lancés dans la cir-
culation.parce que, n'ayant pas trouvé tout
de suite le mot voulu, il a pris le premier
venu qui lui paraissait tant bien que mal
y suppléer. L. N. Machaut.
Il s'est amené — Cet objet est
identique à, un autre (XLVI, 67). —
Puisque les deux objets sont identiques, il
faut bien que le second soit identique au
premier, et l'on ne voit pas pourquoi on
ne le disait pas sans cesser de parler fran-
çais.
Gluant à la tournure de phrase : // s'est
amenée — c'est simplement de l'argot
X.
L'Atlantide (XLV ; XLVI, iqi). —
M . de Lapparent n'a pas publié un ouvrage
spécial sur l'Atlandide.Mais nous relevons
dans son Traite de géologie (4"= édition
1900, page 1638, Masson, éditeur) le pas-
sage suivant :
Nous avons précédemment insisté sur
ce tait qu'à l'époque tortonienne il devait
encore exis!er une ligne de rivage, ou tout
au moins une chaîne d'Iles, permettant
la migration des mollusques entre les An-
tilles et la Méditerranée. Nous savons de
plus qu'aucun dépôt marin du tertiaire
supérieur n'est connu dans les pays sep-
tentrionaux riverains de l'Atlantique. Donc,
la région nord de cet océan devait être, en
grande partie du moins, occupée par une
ou plusieurs terres... Ainsi, la fin du plio-
cène et la majeure partie du pleistocène
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
325
326
)o août 1903
ont été marquées par une suite d'effondre-
ments dont le résultat définitif a été d'ou-
vrir entre l'Europe et l'Amérique, la fosse
de l'Atlantique septentrional. De là, peut-
être, un vague souvenir qui se serait con-
servé dans la mémoire des premiers hom-
mes et aurait donné lieu, en s'altérant, à la
légende de l'Atlantide.
* *
J.P.
Voyez Les anciens habitants de l'Europe,
par d'Arbois de Jubainville, 2 éditions ;
la théorie de l'origine atlantide des Euro-
péens y est ingénieusement appuyée par
l'absence de preuves contraires.
A. R.
Menu d'un repas en bœuf (XLVI,
68, 162). — Ce menu a été publié tn-
extemo dans un ouvrage de M. Henri
Hachez sur la Cuisine à travers V histoire,
publié à Bruxelles, chez Scheppens, en
1900, (page 330). Une note qui précède
attribue, en effet, la paternité de ce chef-
d'œuvre culinaire au maréchal de Riche-
lieu. L'anecdote est rapportée par « un
historien des guerres du Hanovre y (on ne
dit pas lequel) dans les termes suivants :
Richelieu avait résolu un jour de rendre
la liberté à quelques prisonniers de mar-
que ; toutefois comme il désirait que ceux-ci
emportassent de son hospitalité un bon sou-
venir,avant de leur faire ses adieux, il décide
de leur offrir un repas ; dans cette intention
il manda son majordome et voulut savoir ce
qu'il avait en réserve dans sa cantine : rien,
absolument rien, répondit celui-ci, si ce n'est
un bœuf et quelques racines.
— Comment ! un bœuf, mais c'est plus
qu'il ne faut pour ordonner .le meilleur
festin du monde ! Et là-dessus, incontinent,
le maréchal ordonne à son officier de bou-
che de prendre note du menu que voici et
qu'il improvisa.
(Suit le menu en question que je ne
reproduis pas puisqu'on le possède. 11
commence bien par une ouille à la gar-
bure ; se divise en premier et second
service, avec quatre horsd'œuvre, un
relevé de potage, six entrées, quatre rôts
et six entremets).
Un curieux gourmet.
La collaboration de Réaumur
aux i< Lettres à un Américain »
(XLV). — Les Lettres à un américain étant
de l'abbé de Lignac, il sera intéressant
d'examiner s'il n'y a pas été fait allusion
dans les manuscrits 4^5-543, t. LXIV,
p. 9f>, de la collection Fonteneau (bibl.
de Poitiers) où se trouvent des notices
sur l'abbé de Lignac et sur Fercliaud de
Réaumur, par l'abbé de Beauregard.
Voir au même dossier d'autres lettres
de l'abbé de Lignac
*
» »
Réaumur physicien et naturaliste
français (T. G., 75, ;XLV). — Ne pou-
vant consulter les lettres publiées par
M. Muret, je me bornerai à signaler les
documents suivants dans la bibliothèque
de Poitiers.
Lettre autographe de Réaumur —
Affaire particulière. Sans adresse ni date
(mais de 17 16) (^ 23 du ms 454.
Mémoire instructif sta- les pépinières de
meuriers blancs, l'éducation des vers à soie
et les manufactures de soie, dont le conseil
a ordonné l'établissement dans le Poitou.
Nouvelle édition tirée des notes manus-
crites de M. de Réaumur faites sur la pre-
mière édition de cet ouvrage.
Papiers. 127 feuillets dont 29 intercalés
portant des notes manuscrites, (ms. 361).
Enfin le t. LXIV p. 96 des ms. 455-
543 : Notices sur Vabbé de Lignac et sur
Fci chaud de Réaumur, par l'abbé de Beau-
regard (Collection Fonteneau).
Voir aussi bibl. d'Avignon, collection
Requien. n"' 8187 et '8188 et bibl. de
Clermont-Ferrand, n"' 337-339. HI- fol.
25-141.
Note. — Dans ce dernier recueil, on
trouve aussi des autographes de Trem-
blay (fol. 450) et de M"" Tremblay (fol.
449, 450).
J'ignore si ces documents sont tous
inédits. — Recta.
Question sur George Sand.
(XLVI, 176). — Les sept couplets de La
soirée administrative, sur l'air d'un très
vieux noël bien connu, se trouvent dans
le tome I de la Conespondance de George
Sand, pp. 59-61, à la suite d'une lettre à
Caron, du 20 janvier 182c), dans laquelle
sont expliqués les incidents qui ont moti-
vé cette chanson satirique composée en
collaboration avec Duteil. Ce texte est
trop accessible pour qu'il soit nécessaire
de le reproduire ici.
Les lettres à M'"' Dorval doivent être
éparpillées depuis longtemps. Dès 1851,
Laverdet en mettait une en vente ; une
N' 97S.
L'INTERMEDIAIRE
327
328
autre figure dans la cinquième série du
célèbre cabinet Dubrunfaut ; une troisième
a été vendue, le 18 mars 1899, par M.
Noël Charavay. Mais M. C. Bouvier de-
mande qui possède les lettres inédites
adressées par la grande romancière à la
grande actrice ? En connaitrait-il qui ne
le soient plus ? Dans ce cas, il m'oblige-
rait beaucoup en disant exactement ou,
quand et par qui elles ont été publiées.
\\ sutTitde lire le troisième chapitre des
Souvenirs de M'" C. Jaubert ( Paris.
Hetzel 5. ^.),pour comprendre, par suite
de quelle intimité prolongée Alfred de
Musset avait été amené à mettre, entre
les mains de celle qu'il appelait sa « chère
iTiarraine », les lettres de G. Sand et son
journal.
Un vieux sandiste berrichon.
*
* •
L'article sur George Sand inséré au
tome 43* de la Nouvelle Bioc:;nipbie ^o^étic-
r.ile publiée par les frères Firmin Didot
sous la direction du docteur Hoefer, est
signé : p. feuilleret.
Sur la liste des collaborateurs de la
biographie en question le nom de Feuil
leret figure une seule fois et avec le pré-
nom de Henri, sans autre indication à la fin
du tome 46' publié en 1866.
M. Henri ou P. Feuilleret a dû corres-
pondre avec la librairie Didot ; c'est à la
porte de cette maison hospitalière qu'il
faudrait frapper pour avoir quelques
données sur cet écrivain.
C. H. G.
Cléomènedans Musset (XLVl.ijî).
— La question est toute résolue dans
l'édition Charpentier (1867), où il est dit,
en note : Cléomène sculpteur grec, à qui
l'on doit la Vénus,
C'est précisément ce qu'a supposé M.
E. Faguet. H. Liminon.
Volume anonyme (Xl.VI, 17. 2:0).
— La réponse de N — r nous rappelle que
nous avons oublié de dire (|u'Isiciore
Salles, l'auteur de Dehis gascoiiiis. (188,)
et G/j5ro»»/;i' (1893) est décédé le 2 i oclo-
brc 1900, dans sa maison natale, à Sainte-
Marie de Gosse. L'E^cole Gaston-Fèhus.
Rcctams de Biarn e Gascougne, lui a consa-
cré divers articles, notamment dans les
n«" de décembre 1900 et d'août i()02.
Palensis .
Leopold de BaufFremont (XLVl,
i 18). — 11 existe à la Bibliothèque natio-
nale un exemplaire de cet éloge funèbre,
qui a été donné, par la famille probable-
ment ; le nom de l'auteur (C. de la Tour
d'Auvergne) a été complété au crayon.
On trouvera, pages 63-70 des Brises
J'auionine. poésies par F. Modelon,
Orléans. Blanchard. in-i8, 1858, une tou-
chante Elégie sur laiiio't d' A. L. de Bauf-
/reiiionf-Coiirteimv, datée de décembre
1842, Séminaire de Paris. Le même volu-
me contient, p. 34 39, une très remar-
quable et saisissante traduction en vers
de la 1^'vue nochirne [ de Napoléon], bal-
lade de Sedlitz.
Les personnes qui s'intéressent à la
maison de BautTremont peuvent aussi con-
sulter l'introduction historique et les
notes qui accompagnent les Sonnets
francs-comtois inédits du commencement du
xvii' siècle que j'ai publiés en 1892.
Th. Courtaux.
Inadvertances de divers au-
teurs (T. G. 718 ; et du tome XXXF an
tome XLFI, 211). — Il fallait une mo-
rale à cette rubrique ; une communication
signée XX la lui donne, puisqu'elle prouve
que l'inadvertance est péché si véniel que
tel qui la reproche peut y succomber.
Notre collaborateur a reproche à la So-
ciété française de navigation d'avoir
baptisé un de ces nzvxrcs Maréchal Snchet,
Suchet étant, dit-il, duc d'Abrantès et
point maréchal.
Cette critique erronée est relevée par
MM. G. L. G. ; H C. M. ; ZZ. ; César
Birotteau ; C. de la Benotte; P, du Gué ;
Palensis; Désiré Lacroix ; G. O. B., qui
corrigent :
1° Suchet était maréchal de France ;
2" 11 était duc d'Albuféra et non duc
d'Abrantès, titre qui appartint au géné-
ral Junot ;
y La Société de navigation a justement
nommé un navire maréchal Suchet, « ce
nom rappelant celui d'Albuféra. lieu quasi
maritime où Suchet remporta fini portante
victoire qui lui ouvrit les portes de Va-
lence >>. Palensis.
*
Dans les trois vers de Musset cités col.
2 1 1 .celui me parait très clairement et très
correctement le sujet de voit .
P. DU Gué,
JisS CHERCHEURS ET CURIEUX
30 août 190a ,
■i^.rt-rt '.Y.'
329
330
Duperreux. peintre (XLVI, 177).
— 11 s'agit certainement de Alexandre
Louis-Robert Millin du Ferreux, peintre
de paysages historiques, né à Paris en
1764, élève de Hue et de Valenciennes,
chevalier de la Légion d'honneur, qui a
exposé de 1793 à 1822 et est mort en
1843. ^1 ^ ^^^^ d^ nombreuses vues de
Suisse, d'Italie et des Pyrénées. (Voir le
Die t. des artistes de Gh. Gabet, p. 490).
Th. L.
Reliure en peau humaine (T. G.,
761 ; XXXVI ; XXXVII ; XLII ; XLVI, 273).
— Comme complément aux renseigne-
ments tournis par la Galette médicale sur
les « reliures en peau humaine »>, voici ce
qu'on lit dans le Mémorial de la librairie
française, 8 mai 1902, p. 279 :
« Un bibliophile de Philadelphie, le
docteur Matthew Wood, possède dans sa
bibliothèque quelques livres d'une réelle
originalité. Ces livres sont, parait-il. re-
liés en peau humaine, et cette peau ne
serait autre que celle de leur précédent
propriétaire, un Allemand du nom d'Er-
nest Kauffmann. Les ouvrages ainsi reliés
sont une Histoire de Gil Blas, de Lesage ;
deux tomes de À Book about dociors (Un
livre sur les médecins), de 'aefïerson ; les
Episodes de la vie des insectes^ en trois vo
lûmes, et un ouvrage de Kauffmann lui-
même comprenant une série de gravures
sur bois, d'artistes allemands célèbres, et
qu'il a intitulé : Z)^MX cents hommes célè-
bres.
« Ces sept volumes seraient en demi-
reliure, et aucune particularité ne les fe-
rait distinguer aux profanes des autres ou-
vrages reliés.
« Ernest Kauffmann était poursuivi, dit-
on, de l'ambition de se faire une place
dans les lettres en produisant une œuvre
remarquable ; mais la maladie et une
mort prématurée ne lui en laissèrent pas
le temps. Il a cependant trouvé un moyen
peu commun de donner à son nom quel-
que notoriété. >*
Ajoutons, toujours d'après le Mémorial
de la Librairie française, 8 mai 1902, p.
279, que la noble dame qui a légué la
peau de ses épaules à l'astronome Camille
Flammarion pour en faire relier un livre,
est la comtesse de Saint-Ange.
Albert Cim.
La suscription des enveloppes
(XLVI, 115, 219,277). — Alphonse Karr,
les Guêpes, septembre 1840:
Il y a quelques années, il est venu d'An-
gleterre un usage ridicule qui consiste à
Illettré sur les lettres et sur les cartes de
visite le numéro avant le nom de la rue :
cet usage e.xiste encore.
Or, l'adresse qu'on met sur une lettre a
pour but de faciliter au facteur de la poste,
au domestique ou au commissionnaire qui
en est chargé, la recherche de la personne
à laquelle ou écrit. Il est évident qu'il
commence par chercher la rue, qu'une fois
danslarue il cherche le numéro et qu'arrivé
au numéro, il demande la personne.
J'ai cru ne pus devoir me soumettre à
cette innovation, et, conformément à Tor-
dre logique, j'ai mis la rue et le numéro
sur la première ligne de l'adresse et le
nom au-dessous. Cette forme d'adresse a
trouvé des imitateurs et elle deviendra gé-
nérale. Tout donne à penser que je n'au-
rai pas mis plus de dix ans à faire cette
révolution pacifique.
S. A.
*
* »
Il y a longtemps que je me suis amusé
quelquefois a établir ainsi la suscription
de mes enveloppes :
Ville
Rue
Destinataire
Mais je demanderai à nos estimables con-
frères H. Hamon et E. T. s'ils agiraient
ainsi en écrivant à un personnage pour
lequel ils auraient de la considération :
ministre, évêque, ambassadeur, prince ou
princesse ?
Il y a la manière, comme dit l'autre.
VdeCh.
Battu du diable (XLV). — Il me
semble que cela veut dire : n'ayant ni
repos ni trêve: agité du démon, ayant
le diable au corps ; faisant le diable à
quatre, enfin intriguant par tous les
moyens.
11 surtk de lire en entier les pp. î;2 à
78 {lûc. lit portraits de Tallard et d'Har-
court) pour recoanaitre qu'il s'agit d'arri-
vistes de marque.
D'ailleurs, on y lit : battit du diable par
son ambition .1 ses vues, ses menées, ses dé-
tours, et qui ne pensoit et ne respitoit autre
cbo.e .
je ne crois pas qu'il y ait le moindre
doute après cette explication,
ViEUJEU,
N» 97'=!
L^JNTERMEDIAIRE
17
332
Rideaux de théâtre (XLVI, 178).—
Le Panorama dramatique, sur lequel sir
Graph désire des renseignements, fut
fondé en 1821 par Anténor |oly, qui,
quinze ans plus tard, devait fonder le théâ-
tre de la Renaissance, de glorieuse mémoi-
re,grâce au /?zir 5/,75 de Victor Hugo. Mais
à peine en avait-il le privilège qu'il le
cédait à, je crois, Ferdinand de Ville-
neuve le vaudevilliste. Je dis : «je crois, >.^
parce que je suis en ce moment a 120
lieues de Paris, que je n'ai pas de docu-
ments sous la main et que j'écris de mé-
moire. Le Panorama fut construit, boule-
vard du Temple, sur l'emplacement de
l'ancien Ambigu incendié. Son existence
fut courte, par suite des conditions bètes
qui lui avaient été faites et qui étaient
chères aux tenants de l'ancien régime.
On lui avait, en eflet, permis de jouer le
drame et le vaudeville, mais sous cette
réserve qu'il ne pourrait jamais avoir en
scène plus de deux acteurs parlants. On
devine facilement la gène qui en pouvait
résulter pour les auteurs, et la difficulté
pour ceux-ci de donner de l'intérêt à
leurs œuvres. Au drame et au vaudeville,
le Panorama dramatique joignait aussi le
ballet pantomime. Cela ne contribua pas
puissamment à sa fortune, °t malgré
l'énorme activité dont il fit preuve, le
pauvre Panorama mourut de langueur
après deux années seulement d'une exis-
tence difficile et tourmentée. Il avait un
comité de lecture dont faisaient partie,
entre autres, le baron Taylor et Charles
Nodier. Quant à sa troupe, elle était sur-
tout composée de jeunes comédiens
encore peu connus. On y comptait ce-
pendant une vieille célébrité du boule-
vard. Tautin, auquel il faut joindre une
célébrité future, le grand BoulTé, qui pré-
luda là à ses triomphes du Gymnase. Au
reste, si sir Graph veut prendre la peine
de recourir à mon livre : Acteurs et actri-
ces d'autrefois, il y trouvera, je pense, de
quoi satisfaire plus amplement sa curio-
sité au sujet du Panorama dramatique.
Arthur PûUGiN.
Le couvre-feu (XLVI. 1 18,25 1).— O"
attribue à Guillaume le Conquérant la loi
du couvre-feu. qui remonte probablement
a une époque plus ancienne. La cloche du
t>elTroi sonnait le couvrcrfcu à sci>t. Iiuit
ou neuf heures du soir, selon les saisons.
Il était défendu de conserver chez soi du
feu et de la lumière après cette heure.
C'était à la fois une mesure de police pour
prévenir les incendies et une précaution
contre les conspirations nocturnes. Le
Dictionnaire de Trévoux signale une
ordonnance de Philippe VI de Valois par
laquelle il fut adjoint de sonnerie couvre-
feu soir et matin et ajoute que le couvre-
feu fut aboli par Henri II. Scribe et Meyer-
beer ont cependant placé une belle chan-
son de couvre-teu dans Les Huguenots
dont les scènes se passent au moment de
la Saint-Barthélémy (1S72). Dans quel-
ques villes de France, surtout dans le
nord, le guetteur veille toujours dans le
beffroi pour donner l'alarme en cas d'in-
cendie ; il répète, en frappant sur la cloche
du beffroi, les heures que sonne l'horloge
de la ville. En Gascogne, on appelait le
couvre-feu chasse-ribauds, parce qu'on le
sonnait pour avertir de se mettre à cou-
vert des débauchés et des voleurs de nuit.
Pasquier dit que de couvre-feu on a fait
cour/eu, car/ou, gare fou. (Chéruel, Dic-
iionnaire historique des anciennes institu-
tions de la France nux mots beffroi, couvte-
feu, police). Th. Courtaux.
* «
Dans une bourgade du département de
l'Aisne, Notre-Lame-de-Liesse, où nous
nous trouvons actuellement, la cloche du
couvre-feu continue à sonner tous les
soirs, à 9 heures : c'est un signal pour la
fermeture des cabarets. d'E
Curieuses académies provin-
ciales (XLlll ; XLIV ; XLVI, 103). -- 11
y a eu à ProN'ins, dans la seconde moitié
du xviii' siècle, une société dite des Lan-
terniers, composée d'un petit nombre de
bourgeois de la ville, quelques-uns spiri-
tuels et lettrés, qui s'assemblaient pour
lire des compositions fugitives ; à ces
réunions, on invitait parfois des dames,
et il est resté des compliments en vers
qui leur furent adressés, Celte société dura
peu. Les cotisations réunies à des dons
volontaires devaient servir à quelque œu-
vre locale ; elles furent empU-yées, en
1779, à l'achat de réverbères, et h' pre-
mière de ces lanternes fut posée sur la
place du Val, le i" janvier lySo : d'où k
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
33:
nom de Société des Lanterniers, qui fut
donné par raillerie.
Christophe Opoix, pharmacien, chi-
miste, historien de Provins, député de
Seine-et-Marne à la Convention, faisait
partie de cette société ; il a publié, en
1780 et 1781 , deux A hiianacbs de Provins
science et littérature, où il est question
des Lanterniers et où l'on a imprimé quel-
ques-uns des madrigaux aux dames.
Si cette publication n'a pas été conti-
nuée, dit un biographe d'Opoix, c'est que
des désagréments causés par la malveil-
lance en ont détourné l'auteur.
La petite ville de Coulommiers a eu
aussi au xviii" siècle une société joyeuse
et bachique, dite des Trincardins. On
trouve dans les manuscrits provenant de
Vabbé Ythier {Miscellanées)et conservés à
la Bibliothèque publique de Provins, un
« Brevet de Trincardin, délivré à Jean-
François Goury de Chamgrand, commis-
saire des guerres, parla Société toujours
joyeuse et altérée des frères de Coulom-
miers, légitimement assemblée en cha-
pitre général dans la maison du très cher
frère en Bacchus, Louis-Philippe Le Roy
des Bordes, censeur et annotateur des
délinquants... ». L.-R.
L'anesthésiqiie au moyen âge
^XLVI, 16,1 66j. — La CJi irurgie de Maître
Henri de Mondeville ch iriirgien de Philippe-
Îe-Bel, roi de France^ composée de 1306
à 1320 et conservée en manuscrit à la
Bibliothèque nationale, a été traduite et
publiée en 1893, par M. E. Nicaise et
forme un gros in-S" de 900 pages (Paris-
F. Alcan).
P. 566 il est dit :
Anesthèsle. — Il est étonnant que Moiide-
vîlle ne parle pas des procédés employés par
son maitie Theodoric pour essayer d'assoupir
le malade. Guy (de (Zhauliac) dit qu'on imbi-
bait une éponge neuve avec de l'opium, des
sucs de moreIle,jusquiame, mandragore, lierre
arborescent, ciguë, et hutue. On la faisait sé-
cher au soleil, puis au moment du besoin on
î'imbibait d'eau chaude et on la faisait respi-
rer au malade jusqu'à ce que le sommeil
vînt.
On le réveillait avec une autre éponge im-
bibée de vmaigre et placée sous le nez, ou bien
on lui mettait du jus de rue et de fenouil sous
ies narines et les oreilles.
,-,4
Qiielquefois on a essaye
30 août 1902.
le
d'endormir
malade en lui faisant prendre de l'opium.
Le lecteur désireux d'étudier cette ques-
tion fera bien de consulter le ms 1 48 1 6 de
la B. N. (anc. Suppl. fr.) Opuscula médi-
caux, i° 63 « Livre de Guidon (de Chau-
liac), où seront mises aucunes choses
moult neccessaires à tous surgiens».
* «
Pour compléter le renseignement donné
(col. 167) par M. A C, voir au Magasin
Pittoresque (t. XXHl, 185s, p. 37S-376)
l'article intitulé : Coinwent les voleurs d'au-
trefois s'cxcerçaieni à supporter la question.
L'article est tiré d'un ouvrage ; Les
Procès civil et criminel contenant la rné-
tbodique liaison du droit et de la pratiqua
Judiciaire civile et critnineïïe, par Claude
le Brun de la Rochelle, jurisconsulte
beaujolais. (Rouen, 1647).
Le Procès criminel Livre II, chapitre :
« Application du criminel à la question »,
p. 167.
L'auteur y rapporte une scène dont il
fut témoin en 1588. Recta.
Dans son Rapport au roy concernant ki
province du, Poitou (1664) — publié par
M. Dugast-Matifeu. — Ch. Colbert de
Croissy, au chap. de La juslice de Poitou,
signale, entre autres << abus particuliers
au siège de Poitiers » ce fait :
Comme la géhenne se donne d'abord avec
des brodequins, elle n'est pas si sure qu'elle
paraît sévère, parce que l'on a trouvé le moyen
d'engourdir les membres du patient par un
remède préparé à cet effet.
Mercurio.
* ♦
Les substances employées étaient des
narcotiques, des soporifiques ou stupé-
fiants tirés du règne végétal, mais non
des produits chimiques comme l'éther, le
chloroforme. On employait surtout la
mandragore^ solancc voisine de la bella-
done On lit dans rO///V//ir de Dorvault,
article Mandragoie :
Anciennement, au temps d'Albert le
Grand, par exemple, on produisait l'anes-
thésie par son moyen, dans le même but
qu'aujourd'hui on pratique l'éthérisation.
Chez les Chinois, elle est, dit-on, for*
usitée à cet effet.
Cette pratique dut être abandonnée
par la suite, à cause, tr^s probablement,
que la chirurgie fut séparée de la méde-
cine. Les médecins, qui seuls pouvaient
N* 978.
L'INTERMEDIAIRE
^.36
manier ces drogues, regardaient les chi-
rurgiens comme fort au-dessou<; d^eux. et
auraient cru déroger en se prêtant 3
l'exercice de leur art. Voilà pourquoi il y
a peu de chance de trouver l'emploi de
ces substances comme anesthésiques chez
quelque personnage historique. O. D,
Objets marqués d'un cœur (XLIV ;
XLV). — Au tombeau de sainte Radegon-
de construit à Poitiers vers l'an 5=50. les
pèlerins ont de tout temps apporté et
apportent encore des ex-voto en cire repré-
sentant des cœurs, des têtes, des bras et
des jambes, qu'ils épinglent au tombeau
ou au pied de la sainte.
H. Gaultier.
Il y a quelque 40 ans, je traversais les
environs de Melle.dans les Deux-Sèvres,
c'était un jour de fête ; dans la rue je
trouvai une épingle dorée je la ramassai
et l'offris à une jeune paysanne (une belle
tille, ma foi) qui passait près de moi : elle
lue la refusa avec dédain. Surpris, je
réitérai ma galanterie, elle me répondit:
Vous ne savez donc pas, Monsieur, que
Joniier xiuc épingle, ça pique le cœur':. ...
j'étais ahuri. Depuis, j'ai appris dans le
pays que d'oft'rir un couteau, une épingle
ou même une aiguille, fait des ennemis
chez tous ceux à qui vous avez fait un
pareil cadeau, car vous leur piquez le
cœur. A. Bernard.
Granville Brov/u et Freema'i
(XLVI, 61). — Le journal le Temps s'oc-
cupe en ce moment de la naissance de
CieorL;cs Brown, que ses rédacteurs
admettent sans preuves authentiques.
fils du duc de Berrv. De plus, l'un des
articles est intitulé: VAvaul Deruirr Bour-
bon. L'auteur ignore donc l'existence du
comte de la Roche, alerte vieillard qui
vit encore et qui est le fils du duc de
Berry et de mademoiselle Liroche, artiste
au Théâtre-Français sous la Restauration?
|c n'ai jamais trouvé trace de ce comte
de la Roche dans les livres de notre éru-
dit confrère .M. Nauroy. Aurait-il l'obli-
geance de nous renseigner à cet égard f
X.
le Directeur-gérant : G. MONTORGUEIL.
Jiiip. DANiiL-CHAMiON.St-Amand-Moiit-Rond,
gotes. i^reuuaiUes et (tyxnmih
Le titre de citoyen. — Il existe au
musée Carnavalet, une ancienne inscrip-
tion provenant d'un édifice public ; elle
est libellée delà sorte :
ON NE CONNAIT
ICI
dUE LA DÉNOMINATION
DE CITOYEN
C'était une formule impérative rappe-
lant aux assistants que le mot « mon-
sieur * était suspect, et qu'il leur serait
prudent de ne pas l'employer.
A la longue, cette attestation des sen-
timents révolutionnaires s'émoussa, on
en revint tout doucement à une expres-
sion plus vieux style ; l'autre rappelant
des souvenirs de la veille, à plus d'un
titre douloureux.
Le gouvernement, en 1799, fut obligé
de rappeler que la loi imposait l'appella-
tion révolutionnaire ; mais ce n'était
déjà plus un ordre, c'était une invitation.
Voici — extraite du cabinet Charavay
— la curieuse lettre inédite qui était
adressée le 19 pluviôse an 7, aux com-
missaires de police de Paris.
Paris le iç pim'iôs: an 7 de la République
française une et indivisible.
Bureau central du canton
commissaire de police de la division.
L'administration centrale du département
de la Seine vient de nous adresser, ci-
toyens, un ordre portant que :
Dans tons les édilices publics, specta-
cles, salles de bal, cafés et autres lieux de
rassemblement, il sera placé à la diligence
de ceux qui en ont la garde, la direction
ou la propriété, l'inscription suivante :
ICI ON s'honork du titre de citoyen.
Vous veillerez à l'exécution de cet ordre,
et vous rendrez compte, sans délai, des
mesures que vous aurez prises à cet eBet.
Salut et fraternité
Les alminififiuiteurs
En note, on lit :
Notifié le 22. Trouvé la division parfai-
tement en règle, excepté dans un endroit
qui ont promis de s'y soumettre dans 24
heures. J'en rendrai compte en cas d'inexac-
titude.
Cependant, cette appellation n'allait
pas tarder à disparaître. Andrieux pour-
rait dire aux applaudissements du public
de l'Institut:
Appelons-nous messieurs et soyons ci-
ftoyens t
M.
de Paris,^ au
ÏLVr Volume Paraissant Jes lo, 20 et )o de chaque mots. 10 SeptemLre 1903.
38* Année
tl,"" r. Victor Massé
QUiEQOB
PAltlS (IX«) Chtrctisi $t g ^Ûé^^^ § '' " ^'"*'
VOU* trourtrtt a ^)^^^SeEâÉ@ CQ tntr'atdir
— T.
Hareaux : de 2 à4 heures
N'979
3^''^ r.VictorilIaMHé
PAi(l8 (IX<>)
Bureaux: de 2 à 4hauret
C3ntcrîn^Ôfiair^
DES CHERCHEURS ET
Ponde en 1864
CURIEUX
QUESTIONS ET KÉPONSES LITTÉRAIRES, HISTORIQUES. SGlEiSTIFIQUES ET ARTISTIQUES
TROUVAILLES ET CURIOSITÉS
33:
338
(âuesiion^
Bossuet en poupée de cire. — Le
Menagiana nous apprend qu'en 167 5. M'"*
de Thiange offrit au duc du Maine un
jouet qui représentait une chambre gran-
de comme une table, appelée Chambre
du Sublime, dans laquelle des poupées de
cire représentaient le duc du Maine rece-
vant les hommages des écrivains, La Ro-
chefoucauld, Boileau, Lafontaine, Bossuet,
etc. Chacun d'eux avait fourni la confec-
tion de sa poupée, et en avait fait la dé-
pense. A-t-on quelque autre renseigne-
ment là-dessus? Où en est-il parlé encore?
Ce curieux joujou existe-t-il toujours, et
est-il conservé quelque part ? "Qui a vu la
poupée de Bossuet ? Léo Claretie.
La cornette des sœurs de Saint-
Vincent de PauL — A quelle date re-
monte la cornette des sœurs de Saint-
Vincent de Paul, dont le reste du cos-
tume ne semble pas avoir changé depuis
l'origine ? M. L. D. P.
Marie Leczinska. — Bibliogra-
phie sur la princesse palatine. —
Un de nos collègues se demande (3 18) si
« le père de Claudine ne serait pas histo-
rien quelque peu fantaisiste ». J'espère
que non. Le très érudit Boyer, de qui les
travaux sur les Leczinski font autorité, a
trouvé ma correspondance inédite de Sta-
nislas assez curieuse pour la vouloir con-
sulter ; M. de Nolhac est arrivé aux mê-
ménage de Marie Lec-
mes conclusions que moi touchant l'é-
pouse de Louis XV, et je n'en suis pas
médiocrement fier ; on peut étudier avec
quelque fantaisie Claudine en ménage, et
sans fantaisie le
zinska.
Pour le moment, c'est la Palatine qui
me passionne. Je possède, de la rude
princesse, quelques lettres inédites, et,
désireux de les « situer », je serais re-
connaissant aux savants collaborateurs
de V Intermédiaire, (notamment à M. Sa-
baudus qui vient de publier une si com-
plète bibliographie relative à la duchesse
de Bourgogne), de m'indiquer les auteurs
— moins connus que Sainte-Beuve, Bru-
net et jaeglé — qui se sont occupés de
cette Charlotte-Elisabeth d'Orléans, alle-
mande aux propos salés.
Henry Gauthier- Villars.
Metz en Lorraine. — Doit-on dire
Met^ en Lorraine ? Quelques estampes ou
vuei cavalières, représentant le panorama
de Metz, gravées au xvm'^ siècle, portent
cette légende.
Depuis que la plus grande partie du
départementde laMoselle, ainsi que les ar-
rondissements de Château-Salins et de
Sarrebourg détachés par le traité de
Francfort, du départementde la Meur-
the, constituent le Département de la
Lot raine (^Be:(irk Lothringen), avec Metz,
pour chef-lieu, cette légende est rede-
venue en honneur. Qu'une partie du
nouveau Département de la Lorraine ait
fait partie du duché héréditaire de Lorrai-
XLVI-7
N- 979
L'INTERMEDIAIRE
339 .-
ne, fondé par Gérard d'Alsace, au xi® siècle,
deux siècles après le démembrement de
l'empire carolingien, cela est vrai pour l'ar-
rondissement de Sarreguemines, celui de
Château- Salins et celui de Sarrebourg
jVlais^ pour Metz et sa banlieue {Pays
Messin), cela est faux, car quoiqu'ayant
fait partie au ix" siècle du royaume
de Lothaire II « Lotharii regmmi », le
Pars Messin, l'ancien Pagtis mosellensis,
dont le Pagns mcttcnsis semble n'avoir
constitué qu'une partie, fut détaché de la
Lorraine primitive parle traité de Meersen
{870), conclu entre Charles-le-Chauve et
Louis-le-Germanique.et passa à l'Empire,
en même temps que les Evêchés de Metz,
Toul et Verdun.
Du reste, qu'entendait-on par Lorraine
au IX' siècle ? La Lorraine, après le par-
tage d'Orbe (856) s'éfendait de l'Escaut
au Rhin, dans un sens, et du Rhône à
l'embouchure du Weser, dans l'autre,
c'est-à-dire de la Savoie à la Frise,
En ce cas, Cologne, Trêves, Strasbourg,
l'Alsace entière, Bâle, Besançon, Belley,
Lausanne, la vallée de Tarentaise, Aix-la-
Chapelle, (capitale du royaume de Lorraine)
Louvain, Liège, Namur, Bouillon, Cam-
brai, Valenciennes, seraient villes lorrai-
nes,au même titre que Metz, Toul et Ver-
dun.
Il ne faut donc pas confondre la Lorrai-
ne de Lothaire II et même celle de Louis-
le-Germanique et de Henri-l'Oiscleur (qui
ne comprenait, semble-t-il, que les terri-
toires francs, s'étendant entre le Rhin et
l'Escaut) avec celle du xui*^ siècle.
Le duciié héréditaire, bien avant cette
époque, conserva seul le nom de Lorraine.
Met/, et sa banlieue formèrent un pays
à part, sous Li suzeraineté nominative de
l'empereur, ayant son administration et
ses lois personnelles, sous le nom de Pays
Messin, comprenant 265 villages.
C'était une sorte de république autono-
me, administrée par un Maître-Echevin,
chef électif, choisi au sein des Paraiges,et
ayant des attributions à la fois politiques,
administratives et judiciaires.
Le Pays Messin avait une délimitation
précise, parfaitement indiquée dans un li-
vre publié à Amsterdam, en 1619 : Nova
lerriloiii nietensis Jescriplio, dans la
Carte dit pays Messin, publiée par Fabert,
en 1611. et plus tard, dans les cartes de
Cassini, Jaillot et Defer.
340 -^—
Il ne laut pas confondre le Pays Mcssi"-'
avec VEvéché de Metz, beaucoup plus
élendu, et surtout avec le Diocèse de Met^
dont plusieurs localités, appartenant au
duché héréditaire de Lorraine, faisaient
partie. Si Ton veut connaître les villages
composant le Pays Messin^ on n'a qu'à
lire : La liste des villages et ivaignages du
Pays Messin^ publiée par M. de Mardigny,
dans les Mémoires de l'Académie de
Metz, 1855, d'après un manuscrit qui se
trouve à la bibliothèque municipale de
Metz.
Ouvrez les Chroniques messines, éditées
pnr Hufiwenin. lisez Philippe de Vigneulles,
Jehan Aubnon, Jehan Bauchez et d'autres-
chroniqueurs messins, jamais ils ne quali-
fient les Messins de Lorrains, même en
temps de paix.
Le nom de Lorrains était devenu
odieux aux Messins, par suite des attaques
incessantes et des convoitises des ducs de
Lorraine,
Le Lorrain, pour le Messin, c'est l'enne-
mi, c'est le vautour rapace qui guette sa
proie : Sus aux Lorrains ! s'écrie le bou-
langer messin Harel, en abaissant la her-
se de la porte Serpenoise, le 5 avril 1473,
et coupant ainsi la retraite à Krantz la-
Grande-Barbe et aux 200 Lorrains entrés à
Metz par surprise, lors du siège de celte
ville par René II, duc de Lorraine.
F. DES Robert.
Série d'armoiries à détsrminer.
— A qui appartiennent ces armoiries :
a) De... à la croix trcflée de... accom-
pagnée de ^losanges ou macles de.,. 2 et /»
b) De..,, à ^ aigles éployées (à deux têtes)
de. . . 2 et I .
c) De., à 2 hâtons noueux en sautoir
de. . . accompagnés de 2 roses épanouies de...
à dextre et à sénestre avec, en chef, une fleur
de lis héraldique de... et en pointe une
pomme de pin renversée de...
d) De. .. à I étoile à 8 pointes de. . . ac-
compagnée dé j croissants de... les cornes
en haut 2 et i ,
e) De... à la croix treflée de. . .
L. C. DE LA M.
Armoiriesà déterminer : Coupé
d'or et de gueules. — Coupé d'or ci de
gueules, à la tortue d'argent, brochant sur
le tout. BOOKWORAÎ.
DÈS CHERCHEURS ET CURIEUX
■^— 341 ■
Chevalier de
l'Empire. —
Qu'était-ce qu'un chevalier de l'Empire ?
je relève dans un précédent numéro de
X Intermédiaire des chercheurs et curieux
que l'empereur Napoléon V"" voulant ré-
compenser le commandant Favre des ser-
vices qu'il lui avait rendus, le créa che-
valier de l'Empire. Qii'étaitce que ce titre
nobiliaire? Etait-il transniissible; com-
ment le brevet en était-il libellé ? Notez
qu'il n'y a pas lieu de confondre le che-
valier de rÊmpire avec le chevalier de la
Légion d'honneur, car M. Favre était déjà
chevalier de la Légion d'honneur quand
il fut créé chevalier de l'Empire.
Comte DE Saint-Abre.
Le prieuré de Relanges. — Pour-
rait-on me donner quelques renseigne-
ments sur le prieuré de Relanges (Vos-
ges).
Je sais que Hyacinthe de Fleury, prélat
romain, scripteur des suppliques aposto-
liques en cour de Rome, fut prieur de
Relanges vers 1699 et que son neveu
Louis de Fleury, déjà pourvu de l'ab'.aye
de Saint Clément de Metz, lui succéda en
1708 et conserva cette dignité pendant
50 ans.
Pourrait-on me donner quelques dé-
tails sur ces deux prieurs et me dire s'ils
étaient de la famille du cardinal, précep-
teur, puis ministre de Louis XV ?
* *
L'abbaye de l'Etanche. — Pourrait-
on me donner quelques détails sur l'ab-
baye de l'Etanche près Neufchateau (Vos-
ges) et m'indiquer où je pourrais trouver
les noms des dames faisant partie de cette
abbaye au xvni^ siècle ? F. P.
Prieuré perpétuel de Notre-Da-
me-des-Anges de Moret (1638-
1754). — Cordialement merci à nos
collaborateurs qui pourraient me docu-
mentera ce sujet, particulièrement sur ses
prieurés : sources où puii.er, unions, des-
cendances, armoiries, portraits, etc .
notamment sur ; Elisabeth Pidoux.Louise-
.\nne Martin, Renée de Goué, Anne
y.orant, Angélique, Edmée de Beuvron,
Anne-Thérèse de Mougcot, Marie-Angé-
lique de Peithuis, Marie- Marguerite Fri-
micourt, Robert Gérai.,
10 septembre 1902
342
Les dames de Saint-Charles de
Thionville. — Je désirerais avoir quel-
ques renseignements sur les dames de
Saint-Charles de Thionville et les noms
des supérieures et dames de cette mai-
son, au xvni^ siècle. F. P.
La RoUière. — Quels sont les
noms de familles et noms de lieu qui ont
porté le nom de Rollière ou de la Rollière
et quelle est l'origine, l'étymologie et la
date du plus ancien nom connu et armoi-
ries ?
Dans \ Intermédiaire du 20 mai 1902,
p. 746, on lit que Joséphine de Bruno de
Saint-Sévenon épousa, le 6 juin 1808,
Ferdinand Blanc Montbr un de la Rollière.
Qiiels sont ces la Rollière et peut-on en
avoir la filiation et les armoiries?
E. RUDIT.
La famille des Baïf. — Pourrait-on
me faire connaître l'origine de cette fa-
mille ?
M. S. de la Bouillerie, dans une bro-
chure sur Verron (Alamers, imprimerie
Fleury et Dangin 1893) donne 4 noms:
Antoine de Baïf qui, de sa femme Ysabeau
de Maugé, eut René. Celui-ci épousa Mar-
guerite de Chasteignier de la Roche-Posay
et en eut plusieurs enfants dont : François,
seigneur de Maugé, Lazare, (ci-dessousj
Madeleine épouse de Félix de Chources,
seigneur de Malicorne, et Marthe, dame
du Liège.
Lazare de Baïf, abbé de Charroux et
Grenetière, ambassadeur à Venise, naquit
à La Flèche au manoir des Pins. Il n'eut
qu'un fils naturel, le fameux poète de la
Pléïade -.Jean Antoine de Baïf, né à Venise
d"une dame vénitienne.
I. — Je serais très reconnaissant à qui
pourrait me dire :Quel était ce titre d'abbé
que portait Lazare ? Etait-il prêtre ? je ne
le crois pas ; il n'en est question nulle
part.
Où se trouvent Charroux et Grenetière
dont il était abbé ?
II. — N'a-t-on jamais su le nom de la
mère de Jean-Antoine ? Qu'est devenue la
belle vénitienne ? Son passage n'a jamais
été mentionné au manoir des Pins.
III. — D'où vient Antoine de Baïf?
Connait-on d'autres ascendants f
U'
979-
L'ÎNTERMÉDIAIÈÊ
343
344
frères et sœurs de
des en-
Que devinrent les
Lazare ?
Jean-Antoine de Baïf eut-il
fants ?
Qu'est devenue la postérité des Baïf?
IV. — EiiTui, à quelles sources peut-on
aller puiser des documents pour l'histoire
des Baïf ? Paul d'Iny.
Maussion (Etienne-Thomas de).
— Condamné à mort par le Tribunal ré-
volutionnaire de Paris, le 6 ventôse an II.
Sauf une notice bien succinte, inséré
dans le Diclionnaire des hommes marquants
lin Xyill'^ siècle, je n'en trouve mention
dans aucune des encyclopédies histori-
ques ou biographiques. La Biographie
inu'ih'i selle (Michaud) parle, il est \'rai,
d'un Maussion, mais c'est un autre, puis-
que ce dernier est mort en i8-;i. Où
pourra is-je trouver des renseignements
biographiques plus détaillés sur cette per-
sonne ?
* *
Foullon de Doué. — Fils du fameux
Foulon (la signature du fils porte par-
tout Foullon) massacré le 22 juillet 1789,
il était, à cette époque, intendant de la
généralité de Moulins. Qu'est-il devenu
après la Révolution? [e voudrais, en géné-
ral, avoir quelques détails biographiques
sur ce personnage. Tous les d'ctionnaires
et encyclopédies historiques ou biogra-
phiques (]ue j'ai consultés, sont absolu-
ment muets à son sujet.
* *
Moulins de la Porte f Jean-Bap-
tiste-François. — Intendant de justice,
police et finances en Lorraine, de 1778 à
1790. Où pourrais-je trouver quelques
renseignements biographiques sur ce per-
sonnage ? Paul Ard.
Famille Momerîz. — Un ancien
officier Joseph Gaspard, de cette famille.
né en 1788 à Liège, quitte l'armée en
1815. Son épouse est décédée en 1835, et
était veuve
Prière de faire connaître la date du dé-
cès de Joseph-Gaspard.
•
* «
Famillo Francolct. — Un ancien
officier de ce nom Joan-Joseph-François,
né en 1795, à Bruxelles, quitta l'armée
en 181 5. Prière de dire où il est décédé.
Colonel WlLBRENNINCk.
Les descendants de Crébillon,
leur devise. — Je voudrais savoir s'il
existe encore en France et particulière-
ment à Dijon, des descendants des deux
Crébillon ; quelle est leur devise s'ils en
ont une ? T. P. K.
Quels sont les représentants des
marquis de Gamaches ? — Cette fa-
mille, dont le nom patronymique était
/?o/w»//, s'allia, en iji'i, à la dernière
Arnauld, (ille du marquis de Pomponne.
Je désire donc savoir quels sont les des-
cendants actuels ?
Ambroise Tardieu.
Le maréchal de Médaly. — J'ai
vu dernièrement, chez un bouquiniste de
la rue de Rennes, une assez belle gravure
représentant un personnage en costume
du temps de Louis XV, avec cette légende:
M. de Méilaly, maréchal de France.
Pourrais je avoir quelques détails his-
toriques, chronologiques, généalogiques,
sur cet homme de guerre, dont je n'ai
trouvé le nom dans aucun des ouvrages
d'histoire ou dictionnaires biographiques
à ma disposition? V. A. T.
Mulsau de la Platière et le minis-
tre Roland. — M. Roland de la Pla-
tière, ministre de l'Intérieur sous Louis
XVI. était-il allié à M. Mulsau. à qui
Louis XV, avait donné la charge des gre-
niers à sels de Thizy (Rhône) et qui en
avait aussi reçu le titre de la Platière —
descendants existants. A. R.
De Sellon. '■ — Où trouver la généa-
logie de la famille de Sellon, originaire
du Piémont, seigneurs de la terre d'Alle-
man près Genève (que Voltaire voulut
acheter en 1765) et comtes du Saint-
Empire ? La mère de Cavour en était,
ainsi que sa sœur la marquise de la Tur-
bie, dame du palais de Pauli:-e Borghèse
qu'elle accompagna aux eaux d'Aix en
181 1, Madame d'Abrantès parle dans
ses Souwjiiis {\'\[. 523-^24) de madame
de la Turbie, qui fut depuis duchesse de
Clermont Tonnerre. H. pe W,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 septembi'd 1908
345
346
Mareuil-Caubert (Somme). —
duels ont été, au xvni* siècle, les sei-
gneurs de Mareuil-Caubert? C. B
La tour du Picadoré. — Entre
Moncoutan et Chantemerle {Deux-Sè-
vres) s'élève la curieuse tour du Picadoré,
ronde d'un côté et triangulaire de l'au-
tre.Qiielle explication donne-t-on de cette
singulière architecture et d'où vient ce
nom d'allure espagnole ? Alex.
Les papiers de Meusnier, inspec-
teur de police — Pourrait-on me dire
où ont été publiés la biographie et les pa-
piers de l'inspecteur Meusnier dont il a
été question dans V Intermédiaire du 30
août ? Eugène Grécourt.
Mlle de l'Isle de Fief . — Made-
moiselle de risle de Fief, qui vient de
mourir à Nantes, âgée de 10^ ans, avait
fait les guerres de la Vendée avec la du-
chesse de Berry qu'elle accompagnait.
Lorsque la duchesse de Berry vint se
cacher au petit village de Saint-Laurent-
sur-Mer (Calvados), dans la chaumière du
pécheur Armand Beauchet, elle avait près
d'elle une personne qui lui servait de se-
crétaire.
Les fugitives restèrent six semaines
dans cet asile, elles furent conduites dans
une barque par le pêcheur Beauchet sur
un navire au large. Elles emportaient avec
elles une valise contenant de nombreux
papiers.
Est-ce M"e de l'Isle de -Fief qui était
avec la duchesse ? Nous le pensons.
A-t-elle laissé des papiers ou mémoires
sur cette période ignorée de la vie de la
duchesse de Berry ?
Dans le n'^ de Vlntenuêdiaire du 30 oc-
tobre 1895. nous avons demandé des ren-
seignements sur le séjour de la duchesse
dans le village, il n'a pas été répondu à
notre demande, nous la faisons à nou-
veau. Madame V. Vincent.
Cablegramme, Cablogramme.
— Pourquoi ce nouveau vocable assez
mal sonnant qu'on cherche depuis quel-
ques années à introduire dans la langue
usuelle malgré le peu de succès qu'il ren-
contre ? Ne suffit-il pas du mot télé-
gramme àonWd^ signification, nette et pré-
cise, est universellement connue sans
qu'on ait à se préoccuper de la façon dont
le message est transmis ?
Cablegramme veut dire dépêche trans-
mise par un cable sous marin. Pourquoi
alors ne pas dire aussi Fil de fergramme
ou bronze phosphorauxgramme 7 L'un s'ex-
pliquerait autant que l'autre et tous se-
raient aussi harmonieux les uns que les
autres. E. T.
Etymologie du mot cochon. —
Pardon, excuse, comme dit c't'autre ! Se-
rait-il permis, révérence gardée, de de-
mander d'où vient le mot. français co-
chon ? Bien faire attention surtout à ne
jamais prononcer ce mot, devant un char-
cutier ; ce serait offenser grièvement ses
oreilles. Devant un charcutier, on doit
toujours dire un porc. Et encore ! c'est à
la condition expresse de ne pas prononcer
le c final, mais d'adoucir au contraire
cette finale le plus possible, en disant un
porre. Si jamais on avait le malheur de
dire un pork, on lui verrait faire une gri-
mace ; à rendre des points à la
moue d'un veneur, dont l'oreille délicate
aurait été offensée par le mot cerfff, avec
trois fr : on doit dire un cère. D'' B.
Les Elzévirs. — Les volumes des
Elzévirs ontils une valeur intrinsèque,
quel que soit l'ouvrage imprimé ?
Par exemple, que vaut un petit volume
daté de 1664 ex ojficina el^eviriana et
ayant pour titre :
Geographid generalis autore Bcinh. Va-
renio . G.
« Le cadet de CoUobrières ». —
Pourrait- on me dire quel est l'auteur du
roman portant le titre ci-dessus (n'est-ce
pas Eugène Sue) ? et où il a été édité ? Le
cadet de CoUobrières du roman élait-il
un descendant de Charles d'Anjou, frère
de saint Louis, — roi de Naples et sei-
gneur de Pierrcfeu. de CoUobrières et
autres lieux énumérés sur sa statue dans
le jardin public d'Hyères? V. A. T.
Journaux de langue française
à l'étranger. — Napoléon l^' pensait,
avec juste raison, que le théâtre et les
journaux étaient deux moyens excellents
de répandre les idées françaises à l'étran-
ger ; aussi favorisait-il les troupes de
comédiens allant donner des représenta-
N«,979
L'INTHRMHDIAIRB
347
348
tions dans les pays nouvellement conquis.
Pour les journaux, il était plus circons-
pect et désirait qu'ils fussent dirigés par
des hommes sûrs. C'est ainsi que Charles
Nodier, bibliothécaire à Laybach, y diri-
geait un journal franco-slave Le Télégra-
phe lUyrien.
Nos confrères connaîtraient-ils d'autres
journaux français paraissant à l'étranger
dans la première moitié du xviii "^siècle?
J. B.
Peintre de nature
possède une petite nature
une grande habileté de
d'un nom qu'on peut lire
morte. — Je
morte dénotant
main et signée
ainsi : « C. Ci-
leilis », ou encore « C. Cileins », ou « C.
Cilcis » ou enfin « C. Cileius ».
Quelque lecteur plus érudit pourrait-il
me dire qui est ce peintre et s'il a eu
quelque notoriété ? Al.
Le temps est un grand maître. —
Le Roux de Lincy, dans son ouvrage
Le Livre des proverbes français, n'indique
pas l'auteur de cet aJage. Le connait-on ?
— P. Ipsonn.
Sosies. — Le journal V Avenir de Trou-
ville, du 13 juillet 1902, donne, un
certain nombre de sosies connus ; il se-
rait intéressant de poursuivre cette re-
cherche.
Le sosie du roi Edward Vil serait un
mendiant de White chapel ; celui du tzar,
le prince de Galles actuel. Clemenceau.
Millevoye, Crozier ont des sosies connus.
11 y avait au Bois, il y a une dizaine
d'années, un garde qui ressemblait à Na-
poléon. BOOKWORM.
Merveilles florentines. — Des
voyageurs du xvui" siècle disent avoir vu
« dans la galerie du Grand Duc, à Flo
rence », une série « d'ouvrages en cire
représentant les progrès de la corruption
sur le corps humain après la mort. »
(tétaient autant de chefs-d'œuvre. Et,
conclut un de ces voyageurs, « il n'y a
point de sermon sur la mort qui fasse
une si profonde impression ». Ces mer-
veilles existent-elles encore ?
Paul Edmond.
Claude Cliastillon. — Un aimable
collègue qui fréquente la Bibliothèque
nationale, voudrait-il
le recueil de plans, vues de villes, etc, m-
titulé : Topographie Fi ançaise, ayant pour
auteur Claude Chastillon, et dont la Na-
tionale (section des estampes), possède
la collection complète ?
Existe - il un catalogue des vues ,
plans, etc, qui se trouvent dans cet ou-
vrage ?
Peut-on facilement obtenir une repro-
duction ^/.lo/o^rrt/)/;/^'»? oz^ autre d'une de
ces gravures
A. H
me renseigner
sur
Je viens de voir, rue Richelieu, la Notice
sur les Chastillon, ingénieurs des armées,
sur Claude Chastillon, topographe du Roi
et sur l'œuvre de cet artiste par le colonel
Augoyat ; extrait du Spectateur militaire
(15 août 1856). Paris, imprimerie de L.
Martinet, rue Mignon, 2. 1856, 8", de 21
pages (Yc 114).
Les pages 14 à 21 inclus, traitent uni-
quement de Claude (1389-1615).
Il existe trois éditions de la Topograpliie
française - — 1641, 1648, 1655. — Voici le
libellé du titre du volume que j'ai eu sous
les yeux :
« Topographie françoise ou Représenta-
tion de plusieurs villes, bourgs, pians,
chasteaux, maisons de plaisance, ruines et
vestiges d'antiquitez du royaume de
France, dessignez par defunct Claude
Chastillon et autres : Et mis en lumière
par lean BoissEAV,Enlumineurdu Roy pour
les cartes géographiques. MDCXLVIIl. »
Au verso de ce titre est la table alphabéti-
que des 448 gravures que le volume con-
tient. Cette table peut bien tenir lieu du
catalogue qui n'existe pas.
Quant à la reproduction photographique
d'une ou plusieurs de ces gravures, il suffit
d'adresser une demande à M. l'administra-
teur en désignant la ou les pièces à repro-
duire et donnant le nom et l'adresse du
photographe chargé du travail... S., e.
Desaix. — Une gravure anglaise.
— Pourrait-on me dire dans quel ouvrage
spécial, anglais, se trouve insérée une
planche hors texte, in-8",en hauteur, des-
sinée au trait, fort légèrement gravée sur
acier et. sur un fond ombré,représentanl
une statue de Desaix. en costume de gé-
néral, debout, débarquant d'un canot,
élevant, du bras droit, horizontalement,
une épée au-dessus de sa tète, et portant
cette légende :
\< Desaix. — Sculpture. — Engrav'd
by G. Cooke. — London, Publish'd by
Vernor, Hood et Sharpc, Poultry, 1807 ».
349
Le volume contient-il un texte im-
primé, se rapportant à cette même plan-
che ?
DES CHERCHEURS ET CURIEUX lo septembre ipoa
des achats d'ornements d église
fondeur à Paris ».
Ulric R.-D.
Le portrait de J.-J. Rousseau
gravé sur une pierre de la Bastille.
— Le catalogue du libraire Voisin du
mois d'août mentionne une pièce manus-
crite constatant l'envoi, par le citoyen
Palloy, à la commune de Montmorency,
d'une pierre de la Bastille sur laquelle
est gravé le portrait de }.-J. Rousseau.
Sait-on si cette pièce existe encore et où
elle se trouve ?
Un ancien Cul de singe.
De
xvir
qîii sont des tableaux du
siècle signés A. Q. F. — Sur
un tableau acheté il y a quelque temps se
trouvent les initiales suivantes en guise
de signature :
A. a F.
On désirerait connaître le peintre du
xvii" siècle qui signait ainsi ses princi-
pales œuvres. G. La Brèche.
Portrait au physionotrace de
M. Thabaud do Linetière, député
de l'Indre. — Existe-t-il des épreuves,
avec la lettre, portant le nom du person-
nage représenté, du rare petit médaillon,
buste de profil, tourné à gauche, de M. de
Linetière, dessiné et gtavépar Bouchardy,
successeur de Chrestien, inventeur du
physionotrace.
Le cuivre gravé de ce portrait est-il
encore aujourd'hui conservé dans la fa-
mille de M. de Linetière ? Ulric R.-D.
*
* *
Swebach (Jacques), peintre d'his-
toire, 1769-1823.— Sait- on dans quel
Musée se trouve aujourd'hui conservé son
tableau de la Bataille de Marengo ? En
connaît on d'autres reproductions que la
gravure publiée à Paris chez Bance, vers
1825. grand in-4°, en largeur, gravée à
l'eau-forte par Couché le fils, terminée
par Dequevarwillers ?.
Connaît-on un portrait, gravé ou litho-
graphie, de Jacques Sw^ebach ?
Ulric R.-D.
Dessole fondeur, à Paris. — Dans
plusieurs comptes du xvin" siècle, j'ai
trouve
faits chez « Dessole,
Qiiel était ce marchand, et quelle peut être
la valeur archéologique de ses œuvres ?
L. C. de la m,
Li9s Cïîôvaux ;J r Carrousel. —
Sait-on, dit le Peiit Journal, que Paris
possède un des plus curieux souvenirs de
la place Saint-Marc de Venise? — Ce sont
les chevaux qui surmontent l'arc de triom-
phe du Carrousel.
Lors de la campngne d'Italie, d où il
rapporta tant d œuvres d'art, Bonaparte
trouva magnifique le groupe décoratif de
Saint-Marc et le fit transporter à Paris.
Il y resta jusqu'en 181 5, époque où il
fut reproduit et restitue à l'Italie.
Mais avant ce voy l;2 en France, les
chevaux de Saint-Marc en avaient fait bivn
d'autres Ils provenaient, en effet, de Ba-
bylone,d'où ils ava cnt été transportés en
Grèce pour orner Tare de triomphe de
Persée. Paul Emile les transporta plus
tard à Rome, pour 1 Arc de Constantin.
Enfin, le pape Jules V en fit don à Venise
où ils restèrent jusqu'au passage de Bona-
parte d'où ils firent le voyage de Paris et
où ils revinrent finalement, après qu'on y
eût fait la réplique que nous admirons sur
l'arc de triomphe du Carrousel
Par quel artiste fut reproduit, en 181 5.
le groupe des chevaux d? Saint-Marc ?
Qiic sait-on du passé de cette œuvre ?
Connaît on le nom de son auteur Babj'îo-
nien, et (primitivement) à rornementa-
tion de quel monument le groupe éques-
tre avait été destiné? V"^deBl..
Trompe tes de ta re cuite pour
la chasse. — En 1403, le duc Louis
d Orléans fit acheter à Lyon, des irouipct-
ics de ferre cuite pour la chasse. Quelles
étaient : la forme de ces trompettes, la
nature de leiu' fabrication, leur taille ?
A-t-on conservé, dans nos musées, quel-
ques spécimens de ces instruments ? La
ville de Lyon a-t-elle continué à cuire et
produire des objets analogues ?
» *
Les ch.eras d' iseL — Pourrait on
me dire où je trouverais des renseigne-
ments ^m"?.s' sur les espèces, le dressage
et les capacités exi.i;,ées jadis, des chiens
d'Oisel, employés en fauconnerie ?
Cam.
N» 979
L'INTERMÉDIAIRE
3bi
lejjonôe^
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos carres: ondani s qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
DeriCendf-r.ce da duc ce Bsrry
(XXXIX). — Ce problème de la postérité
du duc de Berry, étudié depuis trente ans
dans Miitcrmédiaire, vient de brusque-
ment réclamer la lumière de la publicité
des grands quotidiens.
Un article sur les souvenirs du général
de Reiset parleV'' de Reiset a amené M.
Gaston Deschamps, dans sa critique du
r(?»?/)5, à s'intéresser à cette question de
la paternité du duc de Berry. Il reçut une
lettre qui posait le problème, il la publia,
s'imaginant sans doute que ce n'était là
qu'un simple brûlot, et voici qu'un
immense incendie est allumé : tout le
monde prend feu.
Il demandait surtout s'il était exact,
comme on le lui signalait, qu'un fils du
duc de Berry, réel ou supposé, ait vécu à
Mantes.
Nous eussions pu lui répondre, avec
tant de nos érudits collaborateurs en gé-
néral et avec M. Nauroy en particulier. Il
reçut une lettre de M. Grave, qui habite
Mantes, qui a connu Georges Brown. Le
Temps délégua près de lui V\x\ de ses plus
avisés collaborateurs, M. Gabion (23 août
1902).
M. Grave lui dit avoir connu Georges
Brown « d'une intelligence et d'une cul-
ture moyenne », occupé d'œuvres pieuses,
qui regardait silencieusement travailler
l'encadreur Durdant, lorsqu'il ne tournait
pas de petits objets, car il fabriquait. pour
son plaisir, des ronds de serviette.
Il lui conta ainsi l'histoire de sa dis-
grâce :
En 1823, George Biown assistait, avec sa
mère, au mariage religieux de I^Ule d'Issou-
diin, sa sœur, et du comte Ferdinand de Fau-
cigny-Lucinge, h la chapelle des Tuileries.
Les premiers rangs des chaises étaient occupés
par les grands personnngas de la cour. Le roi
était présent. Ou avait relégué Brown et sa
mère au fond de la nef. Le jeune homme,
indigné de ce manque d'égards, prit sa more.
par la main et l'avanja de plusieurs rangs.
Louis XVIII vit la scène et ne dit rien. Le
lendemain, un officier apportait au jeune
Brown l'ordre de se rendre sur le champ
auprès du roi de Naples. Il devint lieutenawt
aux grenadiers et ne rentra en France que
sous Louis-Philippe. Ce fut sa seule frasque,
elle décida de sa vie.
Puis M. Gabion vit ensuite une dame
Vavasseur, ancienne marchande de jour-
naux, qui fut la meilleure amie de Geor-
ges Brown.
Le journaliste lui demanda :
— Vous connaissiez le secret de sa nais-
sance ?
— Oui. Il évitait néanmoins d'en parler.
Un jour, nous passions ensemble avec lui et
mon mari devant le château de Rosny, an-
cienne demeure de Sully, puis de la duchesse
de Berry : « Voilà, dit iVl. Brown, où habitent
mes sœurs » Mmes de Lucinge et de Charette
y faisaient, en effet, de fréquents séjours.
Dans le pays, on les appelait « les Anglai-
ses ».
— Ne vous a-t-il jamais parlé de son frère,
le comte de Chambord ?
— Jamais comme on parle d'un frère. Pour-
tant il n'avait envers lui aucun sentiment de
jalousie. Au contraire il « l'estimait beau-
coup ». II en parlait comme d'un étranger
qu'on respecte. Une seule fois, il émit sur son
compte une critique bienveillante. C'était en
1848, alors que tous les légitimistes prépa-
raient leurs drapeaux. « Décidément, fit-il, le
comte de Chambord manque de hardiesse ».
Ce jour-là- seulement je compris un peu du
regret de ce prince inconnu. Il semblait dire :
« Moi, j'eusse éîé plus énergique ». Au reste,
ce ne fut qu'une impression fugitive. Quand
je voulus interroger Jil. Brown — ce qui
n'était pas facile, je vous assure — son visage
avait repris son impassibilité digne.
A cette question était-il riche, M""^
Vavasseur répondit qu'il vivait avec une
douzaine de mille francs par an que lui
donnait sa mère. Elle déclara qu'il n'avait
d'enfants, ni légitimes, ni autrement.
Mais le Temps du 25 août revint sur
cette question et découvrit à Georges
Brown une paternité.
Quand George Brown, à la suite de son
attitude au mariage de sa sœur, Mlle d'Issou-
dun, fut envoyé en disgrâce à la cour du roi
de Naples, il était .âgé de dix-huit ans, et cette
mesure brutale le surprit en pleine intrigue
amoureuse. Dix-huit ans, c'est l'âge des
promptes décisions. Il emmena avec lui son
amie, Mlle Julic-Anastasie L..., une jeune fille
de condition modeste. Le couple vécut heu-
reux, du moins je le suppose, sous le beau
ciel napolitain — comme dit la romance.
Le 6 août 1830, un enfant naquit de cette
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
353
union inégulière, une petite fille, à laquelle
on donna le prénom de Louise. Q.nant à son
nom de famille, ce fut celui de sa nièie.
Louise se maria à son tour en janvier 1852;
et j'ai l'acte de mariage sous les yeux. Elle
épousa un brave homme : M. Michel T....,
qui porte péniblement le poids de ses quatre-
vingt-cinq ans, et le couple devint concierge
du Conservatoire. Il dut cette place à la pro-
tection du baron d'Henneville, qui occupait
lui-même une fonction au Conservatoire et
était, en outre, chargé des menus plaisirs du
roi .
Les époux T. .. eurent deux enfants : un
fils, Henri, qui est célibataire et également
employé au Conservatoire, et une fille, M""=
R..., aujourd'hui mariée et mère de deux en-
fants : une fille et un fils. Cet arrière petit-
fils de M. Brown, sans doute pour ne pas
rompre la tradition, a reçu, comme son on-
cle, le prénom d'Henri, et, comme lui, est au
Conservatoire La famille T.. . vit unie, dans
une petite maison de la banlieue de Paris.
Le gendre de Georges Brown interrogé
fit cette réponse :
Je ne savais pas que ma femme était la fille
de Brown, pai conséquent la petite-fille du duc
de Berry. Elle voyait son père chez un ancien
valet de chambre du roi.
— Mais vous avez connu M. Brown ?
Le vieillard levé sur moi son œil vague. 11
essaye de clarifier ses idées. Après un instant,
il répond :
— Bien sûr, j'ai connu Brown. 11 a assisté
à mon mariage, et puis, il est venu ici.
— Alors, on ne vous a pas toujours caché
qu'il était le père de votre femme î
— Oh ! je l'ai su. D'ailleurs, ma femme
ne fut pas son unique enfant. 11 en a eu cinq
ou six.
— Les connaissez-vous ?
— Non. je ne sais pas où Us sont, s'ils
vivent ou non. 11 y avait un fils, dit-on. 11 a
disparu. Peut-être le trouverez-vous, lui,
l'autre...
— Donnez-moi des indications et je tâche-
rai de le retrouver,
— Je n'en ai pas. On m'a tout caché, vous
dis-je, et « ils » ont brûlé les papiers.
Le 26 août, dans le Temps, lettre très
spirituelle de Gyp. qui réfute les argu-
ments favorables à la thèse faisant de
Georges Brown le fils du duc de Berry.
Le 'îS août, riposte non moins spiri-
tuelle de M. Grave, qui explique sur
quelles présomptions il s'appuie et qui ré-
fute entre temps certaines critiques un peu
superficielles, échappées à la plume
railleuse de madame de Martel. Il ne
verse aucun document nouveau aux dé-
bats.
10 septembre 1902.
_ 354 ...^
Dans son n° suivant (29 août), le Temps
enregistre quelques observations qui ont
été faites, et s'étend sur l'ouvrage de M.
Nauro}'. Il signale dans cet article un au-
tre fils du duc de Berry dont nous par-
lons plus loin sous une autre rubrique,
(Granville Brown et Freeman).
Une lettre du marquis de Luppé (30
août) produit des fragments d'une cor-
respondance inédite du duc de Berry avec
le comte de Clermont Lodè e : Il parle de
ses filles, jamais de son fils. « Il paraît
donc raisonnable de conclure, dit M. de
Luppé, que c'est parce qu'il n'en avait
pas ».
Le Journal, de son côté, fait une enquête.
Le 30 août, il envoie auprès de la ser-
vante de feu Brown l'un de ses collabora-
teurs ; la vieille personne fait l'éloge du
ménage Brown où l'on parlait du comte
de Chambord avec respect. Ce fut à elle
que la princesse de Lucinge, le jour de la
vente des biens à Mantes, donna le por-
trait de ce prince qu'elle garde précieu-
sement.
Le rédacteur ô.u JoiirnalM 1" septembre
1902, était chez .l'abbé Meuley, aumônier
des Invalides, qui a, lui aussi, connu George
Brown, ce dernier s'est donné à lui comme
le frère aîné du comte de Chambord.
L'abbé Meuley eut, comme dame de
compagnie, une demoiselle Granville, née
d'une liaiso 1 de Georges Brown avec une
demoiselle Lebeau. de l'Opéra. Granville
était le nom que portait Georges Brown à
Naples, comme lieutenant à la cour. Sous
le nom de Granville, il eut deux filles.
L'une qui fut M™" Testu dont il a été parlé
plus haut ; l'autre qui ne se maria point,
obtint ses brevets, s'établit à Puteaux où
elle tint une pension déjeunes filles.
M'"^ Brown fit rompre ce mariage ou
cette liaison et épouser à son fils une de-
moiselle Brown, sa cousine.
Le Gaulois a pris égaleinent part à ce
voyage de découvertes^ avec, pour guide,
M. le vicomte de Reiset.(Z,(2 comte de Cbmn-
hord avait-il un frère ? Gaulois du 31 août
1802). L'autorité du vicomte de Reiset
comme historien des Bourbons est consi-
dérable et son avis devait être d'un grand
poids.
Le vicomte de Reiset nie qu'il y ait trace
du mariage Brown-Berry sur les registres
de la chapelle catholique de Kings Street ;
N*. 979.
L'INTERMÉDIAIRE
355
356
il nie qu'on puisse produire le soi-disant
bref pontifical qui annula ce mariage.
M. Gaston Deschamps, qui a allumé
cette querelle, se devait d'y revenir, ce
qu'il a fait dans le Temps du samedi
30 août : Le sang des rois, qui n'est qu'un
résumé des différentes opinions. 11 fsut
retenir toutefois celte observation de M.
de Reiset parlant des documents qu'il a
publiés sur cesuj t :
Le mystère et l'obscurité qui les entou-
rent peuvent assurément donner carrière
aux suppositions les plus différentes ; mais
il estbien certain qu'aucune preuve palpable
n'est venue nous apporter une certitude ;
et cette énigme, qu'on s'est efforcé peut-être
de rendre indéchiffrable, semble destinée
comme bien d'autres à ne jamais être
éclaircie dans l'avenir.
La difficulté de l'entreprise pourrait
bien tenter nos collaborateurs... L. R.
Granvil Brown et Freemann
(XLVl.ôi, 190, 260, 335. — A la suite
d'un indulgent article de M. Gaston
Deschamps, paru dans le Temps du 27
juillet, sur le dernier volume de Souve-
nirs que j'ai publiés sur mon aïeul le
général de Reiset, une polémique s'est
élevée dans les journaux au sujet de la
descendance du duc de Berry J'ai adressé
alors à M. G. Deschamps diverses com-
munications dont il a fait usage avec sa
courtoisie ordinaire, puis j'ai également
fait paraître une lettre dans VEcIair et
deux articles dans le Gaulois. Dans ces
publications j'ai parlé de John F... et de
sa descendance, mais par un scrupule
exagéré peut-être, je ne l'ai désigné que
par ses initiales Qiiant au fils vivant
encore du duc de Berry, le comte de la
R..., je n'y avais fait que des allusions
discrètes sans même prononcer son nom,
sachant personnellement son désir de
conîinuer à vivre à l'écart comme il a
toujours vécu et de se tenir en dehors de
toute polémique.
Vicomte de Reiset
Le Temps {2Ç) août 1002) a été avisé de
l'existence de ce fils du duc de Bu-ry. Il
a été reçu par lui, et M. Marius Gabion
fait de cette entrevue le récit suivant :
Nous avons été reçu par un vieillard ai-
mable et alerte qui. lui, sans conteste, « res-
semble étonnamment » au duc de Berry.
Le comte de la Roche est un ancien offi-
cier autrichien. Il habite Graz et n'est que
de passage à Paris. Son père ne l'a jamais
abandonné. Enfant, il allait à la messe aux
Tuileries et, toujours il a eu d'excellents
rapports avec la famille des Bourbons. J'ai
aperçu sur sur sa cheminée, plusieurs pho-
thographies avec des dédicaces cordiales.
L'une, d'Adelgonde de Bourbon et de Bra-
gance, adressée à son « cher comte de la
Roche »,une autre, de Béatrice de Bourbon.
Le comte de la Roche ne croit pas à
l'origine royale de Georges Brown, qu'il
a connu pourtant. Il prétend même être en
possession de papiers établissant que le
mariage religieux du duc de Berry et lady
Brown n'a jamais eu lieu.
La R.
* *
De juin à octobre i885, j'ai parlé dans
le Curieux du duc de Berry, de son pre-
mier mariage, de quatre de ses enfants
naturels (les deux enfants de Virginie,
Mademoiselle Saint-Ange et M. Dela-
roche). Voici ce qui concerne ce dernier :
On a vu que le duc de Berry avait eu
deux fils posthumes, le comte de Cham-
bord et le plus jeune des fils de Virginie ;
voici l'acte de naissance d'un troisième,
M. Delaroche.
Extrait du registre des actes de l'année
1820(1" arrondissement) :
Du premier avril mil huit cent vingt, à
deux heures et demie après midi.
Par devant nous, Frédéric Pierre Lecor-
dier, maire du premier arrondissement de
Paris, chevalier de l'ordre de Saint-Michel,
est comparu le sieur Augustin Benoît
Alexandre Asselineau, docteur en médecine,
accoucheur, âgé de quarante-sept ans, de-
meurant rue de Grenelle Saint-Honoré,
n° 215, lequel nous a présenté un enfant du
sexe masculin, qu'il nous a déclaré être né
rue Saint-Honoré, n" 3,5, le trente mars
dernier, à huit heures du soir, de demoi-
selle Marie-Sophie Delaroche, passemen-
tière, âgée de vingt-trois ans, native de
Bruxelles, demeure susdite, auquel enfant
il a donné les prénoms de Charles-Ferdi-
nand. La dite déclaration faite en présence
des sieurs Louis-Antoine-François Gué-
rard, journalier, âgé de quarante-trois ans,
rue du Rocher, n" 13, Géraud Alhinc, com-
missionnaire, âgé de trente-sept ans, rue
Saint-Nicolas, n» 62 et ont le déclarant et
les témoins signé avec nous après lec-
ture faite. (Signé) Asselineau, Guérard,
Giraud Alhine et Lecordier.
M. Delaroche a servi dans l'armée au-
trichienne, puis il s'est fait peintre ; il
figure à ce titre, avec l'adresse rue de
Chanaleilles 11, à Paris, dans le Die-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo septembre 190:
357
358
tionnaire général des artistes français
de Bellier de la Chavignerie (1871,1,387).
Il a exposé entre autres au Salon de i8s7
des portraits de l'empereur et de l'impé-
ratrice, ce qui est assez piquant, et au
Salon de 1861, le portrait de son fils Fer-
dinand.
Puis je trouve dans les Petites affiches
du 4 avril 1878, l'invitation suivante :
Produclions de titres :
Sont invités à produire leurs titres de
créance (les créanciers)
Du sieur de la Roche (Charles) mar-
chand de curiosités ayant demeuré à Paris,
rue Bonaparte 6 et puis rue de Monsieur 9
et demeurant actuellement même ville, rue
du Bac 116, entre les mains de M. Santton
rue Saint-André des Arts, }■}, syndic de la
faillite.
M. Delaroche a deux fils dont voici les
actes de naissance :
L'an mil huit cent quarante quatre, le
deux janvier, est né à Paris, dixième arron-
dissement, Charles-Ferdinand du sexe
masculin, fils de Charles-Ferdinand de la
Roche {sic) et de Julie-Sophie-Fidèle-Dolé,
son épouse.
Extrait du reoistre des actes de naissance
du 10" airondisseinent de Paris (ancien).
Acte de naissance du quatre avril mil
huit cent quarante neuf à midi.
Cejourd'hui nous a été présenté Charles
Ferdinand-Jul-'S du sexe masculin, né le
jour d'avant-hier, à quatre heures du ma-
tin, rue Casimir-Perrier, 2, fils de Charles-
Ferdinand De la Roche [sic) âgé de vingt-
neuf ans, employé au ministère de la
guerre, et de dame Julie-Sophie-Fidèle
Dolé, âgée de vingt-neuf ans, son épouse,
sans profession, tous demeurant même rue
et n" susdits. Constaté par nous maire du
dixième arrondissement de Paris faisant les
fonctions d'officier de l'état civil. Sur la
déclaration de M. Charles-Ferdinand De
la Roche, père de l'enfant et en présence
de M. Félix Clovis Fontaine, âgé de qua-
rante-deux ans, peintre en bâtiments de-
meurant à Limeil-Brevannes (Seine-et-
Oise) et M. Jean-Joseph De la Roche [sic)
âgé de soixante-cinq ans, fumiste demeu-
rant rue du Bac 107. Le déclarant et les
témoins ont signé avec nous après lecture
à eux faite de l'acte. Signé : Ch. de la Ro-
che, Fontaine, De la Roche, Peltier.
Les deux fils de M Delaroche sont
peintres; l'aîné demeurait en 1883 avec
son père, 1 16, rue du Bac ; le second de-
meurait en 1883 avenue Duquesne x\° 30.
Le Bottin de 1884 ne porte plus qu'un des
deux, rue Chateaubriand, n" 11.
Au service funèbre du 21 janvier 1882
pour l'anniversaire de la mort de
Louis XVI, X Union du 26 mentionne la
présence d'un ou deux Delaroche.
La famille Delaroche s'est ralliée aux
Blancs d'Esoagne (Figaro du 4 septembre
1884).
Le duc de Berry a eu d'autres enfants
naturels, témoins ces paroles de la du-
chesse de Berry à Ménière.en présence de
Deneux le 24 avril 1833 : « Monseigneur
{le duc de Berrv) a laissé son cachet dans
plusieurs maisons que connaît bien
M. Deneux » (Ménière, I, 311).
Nauroy.
Attributions d 'armoiries : d'ar-
gent à l'aigle déployée (XLVl. 11,126,
182, 244). — Les armes de la famille du
Guesclin ne sont pas exactement comme
l'indique M. P. le J.
Elles sont -.d'argent^ à Vaigle de sable,
cployée {à deux tètes) becquée et memTjvèe de
sneules, à une cotice du même brochant sur
le tout.
D'après l'opinion la plus vraisemblable,
la maison du Guesclin sortait de celle de
Dinan dont les armes étaient: de gueules. à
quatre fusées d' hermines , rangées en face,
accompagnées de 6 be^ans aussi d'hennines.
j en chef et ) en pointe.
Ce fut Salomon, seigneur de Guarplic,
cadet de cette maison qui le premier de sa
race prit le nom de Gléaquin, plus tard
Guesclin, avec les armes ci-dessus et qui
ne char^gèrent point (Voir du Chàtelet).
♦ *
Armoiries à aeierminer : d'ar-
gent à six rnerlettes da sable
(XLVI, 227), — D'argent, à six rnerlettes
de sablCyposées en cercle : sur le toiit,d'a:inr
ait lion issant d'argi'nt.
Cette description ne me paraît ni exacte
ni conforme à la langue du blason.
Ne serait-ce pas : d'aroeiit.àl'écu d'a^^ui ,
an lion issant d'argent. (Le lion est-il bien
issant? n'est-il pas en entier?) et six mer-
lettes de sable en orlc sur l'argent"^
*
Armoiries à détemiiaer : Fasce
d'argent (XLVl. 228). -- Il s'agit là
évidemment d'un écu coupé au /^^ fascé
de et d'argent, à l'enfant de.... tenant
de.... un lion issani de., et au 2 de gueu-
les au
N' 979
LiNTERMtiDiAiRE
359
360
Il n'y a pas de lion demi-issant mais des
lions issants, le lion issant est celui dont
il ne paraît que la tète avec bien peu de
corps.
* * .
à déterminer
Armoiries à déterminer : de
gueules, à trois chevrons (XLVI, 228).
— Il s'agit là sans doute de deux écus
accolés ou d'un écu parti,
La description du deuxième écu laisse
à désirer. Peut-être faudrait-il dire :
d'azur, à deux épces d'argent, posées en
bande et appointées en... accompagnées en
chef d'une aigle éployèe d'argent, surmontée
d'une étoile de même ?
*
4c if.
Araioiricsà déterminer : d'azur
à la face d'or (XLVI, 228). — Il sagit
de deux écus accolés ou d'un écu parti.
Ne faut-il pas dire: d'a^nr.à la /asce
d'or, accompagnée de trois roses tigees et
feutllces d'argent ? T.
La décornion -iu Lis (XLIl ; XLIII
XLIV ; XLV ; XLVI, 74). — Voièi un
exemple de décoration collective :
Paris, le 9 juin 18 14.
• Monsieur, Son Altesse royale M"' le duc de
Berry m"a autorisé h vous prévenir de la part
du Roi que toutes les personnes qui conipo
saient la commission administrative de la ville
de Vitry pouvaient porter la décoration du
Lys.
Recevez, Monsieur, l'assurance de ma con-
sidération distinguée.
I.E MARI-CHAL OuDlNOT .
A M. Corda.
Le 13 juin 1814, M. Corda père, mem-
bre de la commission administrative pro-
visoire de Vitry-lc- François, donnait
connaissance de la lettre qui précède à
ses collègues réunis en séance. On dressa,
séance tenante la liste des membres com-
posant la commission, pour délivrer à
chacun une copie certifiée de la pièce
originale déposée aux archives de la
ville, et il fut voté des remerciements au
roi Louis XVIU ainsi qu'au maréchal Ou-
dinot, duc de Reggio. X.
Cardinal Octave d'Aqu aviva
(XLVI, 116, 246). — J'ai sous les yeux
une lettre signée : Duc d'Acquaviva 20,
Co;irs-la-Rcine. i868.
Le papier à lettre est timbré des armes
suivantes '.parti Je... semé de... à une
étoile de... en chef, et de gueules à unecrotx
latine de... Légende : Honneur sans souci
nul. Couronne fermée. Supports : deux
anges portant une croix latine.
J.-C. WlGG.
1 7soript;on ce tique (XLVI, 283).
— Pour tout ce qui regarde l'ins-
cription celtique d'Alise, texte, traduc-
tion, bibliographie, glose, voir Paul
Lejay, Inscriptions antiques de la Côte-
d'Or, Paris, Em. Bouillon, 1889, pp. 17-
21. J. B. D.
*
* *
L'inscription qui porte le nom d'Alésia
écrit Alisiia, est traduite dans une savante
brochure de M. l'abbé Lejeay, Inscriptions
antiques de la Câfe-d'Or, mais l'interpré-
tation a été en partie constestée
H.C. M.
Prieuré du Val-des-Choux(XLlV).
— Dans les réponses précédentes, i! n'a
été question que des nombreuses filiales
du Val-des-Choux, dont la maison mère
mérite cependant d'attirer l'attention. Ce
chef d'ordre, dont dépendaient avant les
révolutions du calvinisme trente prieurés
tant en France qu'en Espagne, en Portu-
gal et jusqu'en Ecosse, était placé dans la
forêt de Châtillon, non loin de Villers-la
Forêt ou le-Duc, à proximité d'Essarois
(Côte-d'Or)
C'est au fond d'une vallée profonde et
étroite, sorte de précipice arrosé par les
cascades d'un petit ruisseau qui y prend
sa source, que l'on peut voir aujourd'hui
les ruines de ce grand prieuré dont les
religieux pratiquaient la règle austère des
chartreux et suivaient les observances si
sévères de Citeaux. En 1764, ce prieuré
fut uni, grâce aux démarches de l'évêque
de Langres, au monastère de Sept-Fonts
ou Notre Dame de Saint-Lieu, situé dans
le Bourbonnais. Mais la maison du Val-
des-Choux put conserver son nom. ses
prérogatives et ses armes, qui portaient :
semé de France à Vécu de 'Bourgogne
ancien, en ahyme .
Lors de la suppression des couvents en
1791, les religieux durent abandonner le
prieuré malgré les démarches qui furent
faites pour les conserver dans leur de-
meure, par les habitants du pays, le
comte de Chastenay en tête.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 septembre 1902
361
3^
)2
Voici, d'après un manuscrit conservé
dans une église du pays, la légende rela-
tive à la fondation du monastère :
u Le duc de Bourgogne Eudes III (1192)
étant à la chasse, avant son voyage de la
terre sainte, (quatrième croisade) dans la
forêt de Villiers, poursuivit seul un che-
vreuil à l'ouverture d'un vallon sous de
grandes roches, (roches que les moines
montraient encore dans l'enceinte de leur
vaste jardin en 1789 d'où sort la fontaine
du couvent).
La rentrée de ce chevreuil fit sortir un
homme du rocher. S'en étant approché le
duc l'interroge et cet individu lui répond
qu'il était Viard, frère convers de la char-
treuse de Lugny, qu'il s'était retiré sous ces
rochers pour y vivre ignoré comme les
premiers cénobites et lui réitère son vœu
de mourir dans ces lieux. Le duc édifié de
la résolution de cet homme lui dit que s 'il
réussissait dans le voyage qu'il allait entre-
prendre, à son retour il lui ferait bâtir un
csuvent. Le frère lui répond qu'il était
aussi certain qu'il réussirait qu'il allait sor-
tir un chou de dessous sou pied. A l'ins-
tant il frappe et le chou parait. Le duc de
retour, avant parfaitement réussi, fonda le
couvent du Val-des-Choux, duquel ce pieux
cénobite lut le chef en 1202.
E. M.
Liagendss (XLVI, 281). — Il n'y a
pas de doutes à avoir à cet égard : du
temps de la Bruyère vivaient trois person-
nages du nom de Lingendes poètes et
prédicateurs . Celui dont il s'agit est
Jean de Lingendes, fils naturel de Henri IV
et aumônier du roi Louis XIII (son frère).
— Issu de sang royal, il en profita pour
prêcher la vérité aux grands de la cour.
II n'emprunta pas l'art imposteur de la
flatterie, et ne craignit pas d'attaquer le
vice sous le dais comme sous la pourpre.
B, DE ROLLIÈRE.
*
C/aztJ^deLingendes.l'un despluscélèbres
prédicateurs du xvii^ siècle (dit l'abbé Lad-
vocat, professeur en Sorbonne), naquit à
Moulins en 1 591, et se fit jésuite à Lyon
en 1607. II enseigna quelque temps la
Rhétorique et les Belles-Lettres, et prê-
cha ensuite avec un applaudissement uni-
versel pendant 36 ans. Il fut recteur du
collège de Moulins, puis provincial, et
ensuite supérieur de la Maison professe
des Jésuites à Paris, où il mourut le 12
avril 1660, à 69 ans. Son principal ou-
vrage consiste en 2 volumes in-8" de Ser-
mons, qu'il composa en latin, quoiqu'il le
prononçât en français. On en a traduit
quelques uns en français sur l'original la-
tin, en profitant néanmoins des manus-
crits de plusieurs copistes qui avaient
écrit les sermons du père de Lingendes,
tandis qu'il prêchait. L'édition latine en 3
volumes in -4° est la plus complète. Les
autres ouvrages du père de Lingendes
sont : j" Conseils pour la conduite de la
vie. 2° yofivum m numefitum cb urhe Mo-
linensi Delpbino ohlatum, in-4''.
Jeau de Lingendes, son parent, aussi
natif de Moulins, était l'un des plus célè-
bres poètes français du temps de Henri
IV. La meilleure de ses pièces est son
Elégie sur Vexil d'Ovide, imitée de celle
d'Ange Politien.
// ne faut pas le confondie avec Jean de
Lingendes. natif de Moulins, de la même
famille, qui se distingua par ses prédica-
tions, et devint évêque de Sarlat en 1641,
puis de Mâcon en 1650. Il mourut en
1665. Il avait été précepteur du comte de
Moret, fils naturel de Henri IV. Un jour,
prêchant devant toute la cour sur les de-
voirs de la royauté, il adressa ces paro-
les à Louis XIV : \< Les rois ne voient et
<;< n'entendent que par les yeux et les
« oreilles d'autrui, parce qu'ils s'adonnent
« trop à leurs plaisirs, d où il arrive que
« tous ceux qui s'approchent de leurs per-
« sonnes, sans en excepter un seul, étant
« ou flatteurs, ou médisants, ou d'une
« prudence intéressée, ils ne savent jamais
« la vérité, ni le véritable état de leurs
« affaires. » V. A. T.
* »■
Au lieu de « comme exemple à cette
affirmation » lire : <^ comme exemple à
l'appui de cette affirmation». (XLVI, 281,
ligne 21).
"Victor de Trimond (XLVI, 229\
— Références généalogiques :
Généalogie dans Lachesnaye, tome 19
de la réimpression.
Généalogie dans d'Hozier, registre i" ;
dans Laisné, « Archives de la noblesse »
tome XI, de Trimond d'Aiglun en Provence,
général, manuscrit français 32046,
Il existe un ex-libris de Trimond d'Ai-
glun.
N- 979
L'INTERMEDIAIRE
363
*
* *
364
et sa des-
Références
Tourreil (Jacques de)
cendance (XLVI, 116).-
généalogiques :
Généalogie dans collection Lancelot,
manuscrit 86, et dans Borel d'Hauterive,
année 1889.
* *
Charles Gravie
gcDiv. s (XLVI, 229)
un volume à Paris en
comte de Ver-
— Il a été imprimé
1789, 8". intitulé :
Vie publique et privée de Charles Gravier
de Veigcnnes ministre d'Fiat, par M. de
Mayer.
Comte DE BoNY de Lavergne.,
Famille du Bois (XLIV) — Nous in-
sérons à nouveau cette question pour atti-
rer sur elle l'attention de nos lecteurs :
[Un ancien officier de la famille Dubois,
Augustinus. né en 1798 se maria à Bru-
ges à une dame Jossine Goigebuit Elle
est décédée le 1" janvier 1849, veuve du
sus-nommé. Prière de donner l^ date de
son décèsj.
Colonel WlLBRENNlNCK.
Le Eier.rdo laHiilièrefXLVI, 283).
— Ceci n'est point une réponse topique,
car le fief de la Tretonnière, que je ne
puis identifier, ne me parait pas appar-
tenir à la région du sud-ouest — mais
c'est peut-être une indication.
Je trouve dans d'Aubais (II. 109) Gilles
dcPoIastron de la Hillère, capitaine, qui
fut père de Louis Polastron, lieutenatt-
colonel du régiment de Piémont : d argent,
au lion de sable, lampassà de gueules.
Dans les « Resiovissances et magnificen-
ces frites àThoulouse parM de Montmo-
rancy » en 1619, à l'occasion du mariage
de Madame Christine de France, fille du feu
roi Henri IV, avec le« Prince de Piedmont»
auXi.uelles prirent part un grand nom-
bre de gentilshommes du langcedoc et de
la gascogne, figure un sieur de la YUère
dont « la devise était une chaussée qui
s'opposait à l'impétuosité d'un torrent dé-
bordé et ces mots : quien si me oppoiie
causa mi j iivdo <•>
Les Polastron sont originaires de l'As-
tarac. (Gers) A. S., e.
Ballainvillieis (XLVI, 284). — Il
existe à Clcniioiil-Ferrutid une rue de
Ballainvilliers. C'est la plus large rue de
la ville. Elle est toute droite, part de la
place du Taureau, au point où se dresse
une pyramide-fontaine élevée en l'hon-
neur de Desaix et vient, à son autre
extrémité, aboutir à la rue Saint-Esprit.
V. A. T.
* »
Le nom de Ballainvilliers, qui fut chan-
celier de l'ordre de Saint-Louis etintendant
d'.^uvergne, a été donné à l'une des plus
belles et plus larges rues de Clermont-
Ferrand. Cette rue, située sur la hauteur
de la ville et en pente du côté du levant,
offre à son extrémité, un admirable pano-
rama sur la montagnette que couronne
de ses ruines la haute tour de Mont-Ro-
gnon
Vers le milieu de la rue, sous le Con-
sulat, a été édifiée une fontaine en forme
de pyramide, à la mémoire du général
Desaix, l'un des illustres enfants de l'Au-
vergne. Ce monument compte autant
d'assises que comptait lui même d'an-
nées (trente-deux ans) le héros de Ma-
rcngo.
Il est à regretter, toutefois, que la
municipalité de Clermont, n'ait pas, sur
le soubassement, fait graver le nom de
Desaix : Personne, aujourd'hui, dans le
pays même. ne se souvientque cette pyra-
mide fut élevée là, en l'honneur du « Sul-
tan juste >>.
N. B. — La Nouvelle Biographie univer-
selle de Firmin Didot,i853 (tome IV, page
290), a, fautivement intitulé : Ballain-
vil/ers (sic), la notice qu'elle a consacrée
au baron de Ballainvilliers.
Ulric R.-D.
L'abbé de Pomponne (XLVI, 281).
— L'illustre famille des Arnauld, du Port
Roval et d'Andilly. est originaire de l'an-
cienne et petite ville d'Herment (Puy-de-
Dômej, aujourd'hui chef-lieu de canton
de ^00 habitants ; mais jadis capitale d'un
vaste baronnie j'ai publié, en 1866 un
beau volume in-4" donnant l'Histoire du
pavs, de la ville et de la baronnie d'Her-
meut ; et là, se trouve la généalogie com-
pli;tc de toutes les branches de la famille
Arnauld, depuis le xiii"' siècle. Moi-même
je descends par une alliance (du côté de
ma mère, d'une famille d'Herment), d'une
Arnauld. II n'existe plus de membres de
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
365
366
10 septembre 1902
la famille ou plutôt de la branche d'Hen-
ry-Charles Arnauldde Pomponne, ambas-
sadeur à Venise. Le dernier Nicolas-Si-
mon,marquis de Pomponne, mort en 1737,
eut une fille mariée, en 171 5,aumarquis de
Gamaches. Elle mourut, en 17415, la der-
nière de sa branche ; il s'agirait de savoir
qui, actuellement, représente les marquis
de Gamaches ? On trouverait, dans les
archives de ces représentants, des por-
traits et documents sur les Arnauld. Je
possède un beau portrait de Simon Ar-
nauld, marquis de Pomponne, père
d'Henry-Cliarles, porté ci-dessus. 11 existe
aussi un portrait gravé de Nicolas-Simon
Arnauld fils du précédent, rport en 1737.
Plusieurs familles ont la prétention, mal
fondée, d'appartenir à celle des illustres
Arnauld ; mais elles ne s'y rattachent
pas. 11 n'y a, absolument, de nos jours
que la branche des Arnauld. résidant à
Artonne (Puy-de-Dôme) qui peut prouver
une filiation remontant au xvi^ siècle, à
Riom,à un Arnauld, de la famille qui nous
occupe. C'était un cadet.
Ambroise Tardieu.
Comme il n'y a jamais eu d'abbaye de
Pomponne, la célèbre chanson du curé
(et non l'abbe) de Pomponne ne paraît pas
concerner Arnauld de Pomponne, mais
bien plutôt un curé de cette petite localité
près Lagny. César Birotteau.
Marie Babin Graadmaison (XLVI,
228,295). — Cette ancienne actrice de la
Comédie italienne, qui futguillotinée à Pa-
ris le 26 prairial an II, comme complice du
baron de Batz, ne peut être M"° Burette,
à moins qu'elle ait pris ce nom au théâtre.
En voici la raison : Lors de la visite faite à
Charonne le 30 septembre 1793, dans la
maison qu'elle occupait et où elle a été mise
en état d'arrestation avec huit personnes
qui s'y trouvaient, elle a déclaré au com
missaire de policj Vergne, dans l'interro-
gatoire qu'il lui a fait subir, que cette
maison dont elle était la locataire, appar-
tenait au citoyen Babin Grandmaison, son
frère, directeur de la poste aux lettres et
juge au tribunal du district d'Etampes,
déclaration qui était l'expression de la
vérité.
A la mort du citoyen Babin Grandmai-
son, qui eut lieu quelque temps après
l'exécution de sa sœur, sa femme le rem-
plaça comme directrice de la poste d'E-
tampes, emploi qu'elle occupait encore
en 1806, ainsi que le prouve une lettre
de M. de Montalivet, préfet de Seine-et-
Oise, que nous possédons, dans laquelle
on lui réclame la somme de 1464 francs,
dont elle était débitrice envers le tré-
sor.
Nous avons connu particulièrement son
fils, M. Auguste de Grandmaison, c'est-
à dire le neveu de l'actrice. Sorti de Saint-
Cyr à la fin de l'Empire, il fit la campa-
gne d Espagne en 1823, puis il entra dans
la Garde royale. En 1830, il repassa dans
la ligne et partit en Algérie Rentré en
France quelque temps après, il donna sa
démission et vint habiter Etampes.sa ville
natale. Il mourut à Versailles au mois
d'avril 187 1, laissant un fils qui était co-
lonel il y a quelques années et une fille
portant le prénom de Mélanie, auteur de
plusieurs volumes de poésies qui ont eu
du succès.
On doit à cet excellent homme, dont
la serviabilité était proverbiale et qui fut
adjoint au maire de la ville d'Etampes, la
conservation de la tour de Guinette qui a
été sauvée par ses soins du marteau des
démolisseurs. Ce débris du fameux châ-
teau construit par Robert-le-Pieux, classé
parmi les monuments historiques, rap-
pelle des souvenirs terribles à la popula-
tion étampoise, notamment les émouvan-
tes péripéties du siège de 1652, le dépeu-
plement de la ville par les maladies et la
profonde misère qui s'en suivit.
Paul Pinson.
* *
Campardon cite (page 504) l'interroga-
toire de Marie Babin Grandmaison : « in-
terrogée a dit être ancienne actrice à la
Comédie italienne, et demeurer 7 rue Me-
nars et avoir un frère, juge au district
d'Etampes et directeur des postes ».
H. Fortin.
*
* *
J'extrais du « [onrnaî d'un Bour-
geois de Popincourt » en cours de publi-
cation dans la Correspondance Histo-
rique^ les deux passages suivants relatifs
à cette actrice, ainsi que l'annotation de
ce fragment du manuscrit.
«Les demoiselles Burette, actrices, l'une
à l'Opéra, l'autre à la Comédie-Italienne,
avaient loué, l'été dernier, aux Prés-Saint-
N' 979.
367
Gervais une très belle maison de campa-
gne qu'elles ont subitement quittée sur la
nouvelle des recherches que faisoit de
toute part M. Doigny, l'un des adminis-
trateurs des postes, instruit des dépenses
considérables auxquelles se livroit pour
l'une d'elles son fils, connu pour être son
amant en titre, autrement pour le Fran-
çais son « milord pot an-fen » ; c'est la
demoiselle Burette la cadette, actrice du
Théâtre Italien, qui joue 'e rôle de sultane
favorite auprès du jeune M. Doigny, fils
de l'intendant des postes ; vieillard qui ne
prêche pas d'exemple puisqu'il a lui même
une maîtresse pour laquelle il fait une dé-
pense énorme et qui probablement finira,
tôt ou tard, par le ruiner de fond en com
ble, événement pour lequel il ne veut pas
que son fils contribue pour sa part ou
pour son compte. — I, 33 verso.
L'INTERMEDIAIRE
Une épèe de Charles-Edou-r^
(XXXIX ; XLIV ; XLV). — Le comte
Edouard Walsh. marié deux fois, est mort
le I" décîmbre 1869, sans laisser de pos-
térité. H. DE W.
*
(( Mademoiselle Burette l'ainée, avant
que d'entrer à l'Opéra, a, durant quel-
que temps, joué la comédie sur le théâtre
bourgeois de Popincourt, C'est là qu'elle
a fait connaissance du sieur Férousa,run
des associs (fils d'un riche particulier, in-
téressé dans l'exploitation des fours à plâ
tre situés au dessus de Bellevilleet deMé-
nilmontant), qui conçut dès lors pour elle
le plus violent amour, et qui prit un beau
jour la poste avec elle pour aller Tépou-
ser à Londres.
(( M"" Burette, la cadette, d'abord mem-
bre de la même société dramatique, est
aujourd'hui comédienne au théâtre Italien»
— I. 240.
(Jotinial d'un bourgeois de Popincouit.
{Méinoircsde Lefcbvre de iSa/rurar) publié
par H. Vial et G. Capon. Correspondance
hisiorique el aichéo/ogique 1 901- 1902.
Onlit dans Campardon, les Comédiens
de la il oupe du roi :
Marie Babin de Grandmaison, dite Bu-
rette, née à Blois vers 177Ô, de parents
aisés qui lui firent donner une bonne édu-
cation musicale. Elle se fit entendre la pre-
mière fois à Paris au Concert Spirituel. La
jeune actrice sut conquérir les suffrages de
son auditoire, et, peu après, elle obtint un
ordre de réception à la Comédie-Italienne
où elle débuta le 2 décembre 1782, parle
rôle de Marine dans la Colonie, comédie
en deux actes, traduite de l'italien par Fra-
mery, musique de Sacchini.
H. VlAL
Un marquis de Louvois (XLV). —
11 s'agit d'Auguste-Michel-Félicité Le Tel-
lier de Souvré, marquis de Louvois, der-
nier du nom, né à Paris, le 3 septembre
1783, mort le 3 avril 1844. Il fut sous-
lieutenant aux gardes du corps du roi
(1814) et pair de France (17 août 1815).
H. deW.
Origi.e (Ju nom de Chamberlain
(XLVl, 173). — M. E. T. trouvera de
nombreuses explications da^ns Jadis, publi-
cation belge, dans laquelle cette question
a été posée il y a environ deux ans.
Jean Suis.
Saint-Marc Girardin (XLVI, 66,
250). — M. Saint-Marc Girardin s'appelait
Girardin. Il avait pour prénom le nom de
Marc. Qiiand il était tout petit, on l'appe-
lait dans sa famille le petit Marc, le petit
Saint-Marc. Ce nom lui resta, et, quand
il commença à écrire, il le fit sien, le joi-
gnant à celui de Girardin. 11 signa donc :
Saint-Marc Giraidin On sait de quel
éclat il entoura ce nom.
En 187 1. M. Saint Marc Girardin, qui
habitait une maison de campagi^e dans
les environs de Corbeil. introduisit une
instance devant 'e tribunal de cet arron-
dissement, pour être autorisé à placer,
avant son nom patronymique de Girardin,
le nom de Siint-Marc.qu'û portait depuis
de très longues années, et à s'appeler léga-
lement Saini-Marc Girardin, nom sous
lequel il était connu, non seulement en
France, mais dans le monde tout entier.
Le tribunal s'empressa de faire droit,
par un jugement motivé. à cette légitime
requête. Il est facile de s'en assurer au
greffe du tribunal civil de Corbeil. C'est
donc très régulièrement que, depuis cette
époque, dont je n'a: pas la date précise
dans la mémoire, le remarquable écrivain,
son fils, et ses petits-fils, s'il en a. ont
porté et portent le nom de Saint-Marc
Girardin, comme nom patronymique.
A la même époque, son fils était sous-
préfet à Corbeil. J. L.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 septembre 1902.
369
Le t^amt-Suaire de Turin (XLV ;
XLVI, 84). — aue disait la Note lue
à l'Académie des sciences le 22 avril, point
de départ de toute cette discussion ?
A la suite des recherches nouvelles
dont nous allons parler, dit l'auteur, il est
scientifiquement démontré que le Suaire de
Turin est authen'ique.
Est-ce démontré ou non ?
C'est là précisément le point à élu
cider.
M. P.Vignon, préparateur dezoologie en
Sorbonne, a cru pouvoir prouver que
parmi les trente cinq à quarante linceuls
de Jésus autorisés, il en est un authen-
thique, qui serait celui de Turin, pro-
priété des rois d'Italie.
Cette démonstration est difficile.
N'est-il pas, en effet, à présumer que
tous sont inauthentiques, et que les os-
tensions n'o'^.t été en général concédées
qu en considération des possesseurs et
dans un but d'édification?
Spécialement, en ce qui concerne l'em-
preinte de Turin, n'est-il pas acquis qu'elle
a été longtemps considérée comme une
peinture? N'a t-on pas l'aveu du peintre,
des mandements et mémoires d evéques,
la bulle de Clément VII, d'Avignon, 1390,
ordonnant de rappeler à chaque ostension
que l'empreinte n'est qu'une peinture ?
De ce qu'en 1898, l'image développée
sur la plaque de verre d'une photogra-
phie, par l'effet de quelque procédé mal
connu ou mal expliqué, aurait été un po-
sitif (r), il ne peut être permis de con-
clure que la peinture a cessé d'être une
peinture.
Dans toute démonstration rationnelle
ou scientifique, il ne peut être question
de voir par les yeux de la foi , ou de s'at-
tribuer ;e don de double vue, mais de
prouver ce qu'on dit
— Qu'a donc prouvé l'expérimenta-
teur?
L'authenticité du linceul de Turin ?
En aucune façon.
L'authenticité supposant la résurrec-
tion du corps, il eût fallu prouver d'abord
la réalité historique du crucifiement et le
fait matériel de la résurrection, puis l'ap-
parit on des taches sur le linceul et la
conservation du linceul et des taches jus-
qu'à présent, et enfin l'idenUté de ce lin-
ceul et de celui qui est à Turin.
370
Qu'a prouvé M. Vignon ?
Simplement ceci :
Que des exhalaisons ammoniacales,
agissant, dans des conditions données,
sur un linge imprégné de myrrhe et
d'aloès peuvent y déterminer des taches
brunâtres .
Démonstration naturaliste, dont l'effet
doit être limité strictement au fait dé-
montré, et dont il Serait abusif de pré-
teiidre tirer d'autres conséquences.
M. Vignon confesse n'avoir pas vu
l'étoffe de Turin et n'en avoir eu à aucun
moment la moindre parcelle entre les
mains. 11 n'a pu par conséquent détermi-
ner la nature des taches. Il a jugé des
ressemblances sur descriptions et photo •
graphies.
Al. Vignon se contente d'affirmer que
son accord avec les récits évangéliques
sur les circonstances de l'ensevelissement
est « d'une précision inouïe ».
Ici encore il semble s'être fait illu-
sion.
Les dimensions de l'étoffe de Turin
(4 m. 10 sur I m. 40) et la disposition
des empreintes (deux corps rapprochés
par ies têtes s'opposant dans le sens de
la longueur, vus l'un de face et l'autre de
dos) ne peuvent aucunement s'accorder
avec l'enveloppement du corps tel qu'il
est indiqué dans les évangiles ;
— Ni avec le mouchoir de tête (le
suaire proprement dit), placé directe-
ment sur la face, d'après Jean, 20. v. 7 ;
— Ni avec l'emploi des bandelettes né-
cessaires pour maintenir le corps lié avec
des aromates, d'après le récit de Jean, 19,
V. 20 ;
— Ni avec l'absence d'aromates des
trois prem,iers évangiles, etc.
Y a t-il d'autres arguments allégués ?
Pas que je sache.
Quel est. en somme, l'intérêt pratique
de la tentative de démonstration dont il
s'agit.
Vise t-elle à convertir tout un chacun,
s< quelles que soient ses opinions reli-
gieuses », comme dit la Note du 22 avril,
au culte du prétendu Saint-Suaire de Tu-
rin?
Ou à faire interdire, Turin excepté,
toutes les dévotions précédemment auto-
risées aux suaires ou linceuls en diverses
églises?
On peut se le demander.
N»979-
L'INTERMEDIAIRE
371
Mais aucun de ces deux buts ne semble
avoir la moindre chance d'être atteint
d'ici longtemps.
II. Opinions d'autrefois (Extraits et Ré-
sumés.
1. — Misson était à Turin en i68i,
lorsqu'on achevait d'y bâtir à la cathé-
drale une chapelle «pour le Saint-Suaire. »
Il n'y aura, dit-il, que du marbre noir.
Ce marbre n'est pas d'un beau noir ni d'un
beau poli. On l'a choisi à cause de la mort
de J.-C.
Le prétendu Saint-Suaire de Turin en
est la plus importante relique. II s'est mul-
tiplié ou reproduit en sept ou huitendroits.
11 y en a trois à Rome, un à Cadoin en
Périgord, un à Besançon, un à Compiègne,
un à Milan, et un autre à Aix-la-Cha-
pelle.
Ils produisent tous leurs titres par
bulles de papes. Le Suaire de Cadoin est
le mieux établi de tous : il a été autorisé
par quatorze bulles. Celui de Turin n'en a
que quatre.
Il y a un autre fameux S. -Suaire à Lis-
bonne, dans l'Eglise de la Mère de Dieu.
Et combien y en a-t-il que nous ne con-
naissons pas?
M. Jean Reiske a écrit une disserta-
tion De Imaginibus Christi, léna, 1672.
On y trouvera plusieurs choses très cu-
rieuses sur le sujet de ce qu'on appelle le
Saint-Suaire. Il y prouve qu'on n'avait
jamais parlé de cette relique ; ni de quan-
tité d'autres, avant que le vénérable Bède,
au vin" siècle, se fût avisé de publier ses
rêveries dans son livre « De locis sanc-
tis »,
Nouveau voyage d'Italie, par Misson.
La Haye, 5* édition, 173 1, tome 3, p. 51,
52.
2. — Plusieurs Eglises se disputent
l'honneur d'avoir ce Suaire, ce qui doit
faire soupçonner qu'aucune ne le pos-
sède .
dictionnaire portalij de la Bible
(par l'abbé Baralle) Paris Musier, 1760.
3. — D'après l'abbé Bergier, le théolo-
gien de l'Fncyclopédie, des linges, con-
servés dans les églises, où était em-
preinte la figure de Jésus, étaient mon-
trés au peuple dans les mystères que l'on
jouait le jour de Pâques. 11 explique ainsi
les traditions contradictoires Larousse,
au mot Suaire. Olivier.
*
UArt et r Autel, articles de M. Charles-
Félix Bcllet qui tend à démontrer par les
textes sacrés, que Jésus a été enseveli
étant levé, ce
thèse scientifique de
372 -
qui est
M.
contraire
Vignon.
à la
*
♦ *
Je lis dans une lettre adresséede Besan-
çon, le 27 germinal an II, par Baron, dit
Challiez, administrateur, à ses frères, les
Sans Culottes de Mont Fermé :
Besançon où je suis arrivé le 24, est lent
à venir. La société y est bonne. Le fana-
tisme reçoit tous les jours des échecs. Le ci-
devant suaire a été dévoilé, et le peuple à
cet égard est parfaitement désabusé ; il est
déposé au district pour être envoyé à la
Convention...
(Histoire de la Révolution dans ï Ain;
t. VI, 16= époque. Chapitre VIII, p. 14).
Quel est le suaire dont il est ici parlé ?
L. G. DE LA M.
Notre collaborateur trouvera toutes les
références relatives à ce suaire dans le Lin-
ceul du Christ, étude scientifique, par Paul
Vignon (Masson, Paris 1902).
La bibliothèque de Besançon possède sur
ce suaire deux dissertations manuscrites,
l'une favorable à l'authenticité de cette re-
lique, l'autre hostile.
Voir aussi J. Gauthier — Notes iconogra-
phiques sur le Saint- Suaire de Besançon,
Acad de Besançon, 1883. pp. 288-320.
Ce suaire se rapproche en apparence de
celui de Turin ; il est reproduit dans d'an-
ciennes gravures ; il fut détruit pendant la
Révolution.
de
Le successeur de Voltaire auprès
Frédéric II (XLVl, 229). — _ Ce
successeur de Voltaire auprès de Frédé-
ric le Grand était indubitablement Char-
les-François Masson, un homme de beau-
coup d'esprit, fort instruit, rempli de ta-
lent, mais tant soit peu aventurier. Né en
1762, dans la principauté de Montbéliard,
il fut par conséquent sujet de Frédéric
Eugène, duc régnant de Wurtemberg et
comme celui-ci était marié a une nièce de
Frédéric le Grand, Masson alla chercher
fortune dans le pays Je sa souveraine.
Il alla donc à Berlin et fut aussitôt
placé, en qualité d'instituteur, dans une
grande famille prussienne. II eut bientôt
l'occasion d'être présenté au roi, qui l'ad-
mit parmi ses familiers, mais sa faveur
ne dura pas longtemps, il avait un franc
parler qui dut déplaire au roi. Entre temps,
son frère, qui avait pris du service en
Russie, l'engagea à venir le rejoindre. II
alla à Pétersbourg où il trouva uneprotec-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
io septembre 190a.
373 "
374
trice dans la personne de la femme du
grand duc Paul, née duchesse de Wur-
temberg, et fille de son souverain. Il fut
bientôt, grâce à cette protection, admis
par rimpératrice Catherine II au service
de la Russie, et pourvu d'un grade de
major au 2" régiment d'infanterie de
la garde. Nommé, quelque temps après,
instituteur du grand duc Alexandre,
celui qui devait être un jour l'empe-
reur Alexandre P"', il vécut depuis dans
l'intimité de la cour. Très remuant de sa
nature, il fut chargé de maintes missions
diplomatiques.
Il se maria, en 1795. à une d"^ de Ro-
sen,qui appartenait à une grande famille,
et il était en train de faire une brillante
carrière dans la diplomatie, lorsqu'un
jour, l'empereur Paul le fit expulser de
la Russie (1797), à cause de ses idées li-
bérales. Il s'en alla en Pologne, puis à
Anspach où il résida peu de temps, et
vint finalement se fixer en France, où il
obtint un emploi de secrétaire général du
département du Rhin-et-Moselle ; il est
mort à Coblentz en 1807.
Il a énormément écrit, mais de tous ses
ouvrages un seul lui a survécu : ses
Mémoires secrets sur la Russie fort inté-
ressants, et qui sont regardés comme
le miroir le plus fidèle des mœurs de l'épo-
que. DucJoB.
♦ *
Dieudonné Thiébault, dans ses Souvenirs
de vingt ans de séjour à Berlin, Paris, Fir-
min Didot frères, fils et C'", tome second,
chapitre 15, parle du chevalier Masson
qui, sur la recommandation de M. de
Gotter, ministre de la poste, fut attaché
auprès du roi de Prusse, vers 1753, peu
de temps après le départ définitif de Vol-
taire. Masson était un Franc-Comtois,
capitaine dans le régiment de Champagne
et chevalier de Saint-Louis, à qui Frédé-
ric Il fit offrir la clef de chambellan et
une pension de quatre mille francs, ce
qui fut accepté par Masson après qu'il
eut obtenu du gouvernement français un
congé motivé.
Le roi de Prusse ne tarda pas à recon-
naître que, sous tous les rapports, Masson
était beaucoup trop au-dessous de celui
dont il l'avait établi le successeur, et
que ce n'était pas à un gourmand re-
nommé,comme l'était M. de Gotter, qu'il
fallait s'en rapporter pour trouver un
remplaçant à Voltaire. Masson était savant
et homme d'esprit, mais son esprit était
plutôt singulier et original que juste et so-
lide, et sa science n'embrassait guère que
les auteurs classiques et les critiques esti-
més.
Un jour, le roi lui ayant demandé, après
le diner.quel était le plus grand capitaine
d'Alexandre, d'Annibal ou de César,
Masson repondit que pour lui le plus
grand capitaine, c'était Henri IV.
Une autre fois, dans un repas de céré-
monie donné en l'honneur de la princesse
Amélie, sœur du roi de Prusse, laquelle
avait eu une intrigue secrète avec le baron
de Trenck, Masson dit à la princesse
Amélie : « Madame, lorsque M. le duc
« d'Orléans, régent de France, donna
\< l'abbaye de Chelles à Mademoiselle
« d'Orléans, sa fille, il lui tint ce langage :
« Ma fille, vous ferez trois vœux : le vœu
« d'obéissance et vous commanderez ; le
« vœu de pauvreté et vous serez riche ;
« enfin le vœu de chasteté, et vous le gar-
« derez si vous le pouvez ». Ce propos
qui rappelait de trop cruels souvenirs à
la princesse Amélie, abbesse de Quedlin-
bourg, fit baisser les yeux à tout le monde
et amena un silence général.
Frédéric ne revit plus le chevalier Masson,
mais celui-ci continua pendant une ving-
taine d'années à émarger sur les états de
paiement du roi et comme il vivait seul,
au milieu de ses livres, ne dépensant pas
plus de dix sous par jour, il alla après la
radiation de sa pension, retrouver en
Franche-Comté ses économies qu'il en-
voyait régulièrement en France, économies
grossies de leurs intérêts composés, qui lui
procurèrent une rente bien supérieureà ses
appointements de Postdam. C'est en
Franche-Comté qu'il acheva sa carrière.
C. H. G.
Les restes de Fouqust (XLV ;
XLVl, 145, 253). — La mort de Fouquet
est ainsi annoncée dans la Ga:(eUe de
France du 6 avril 1680 :
On nous mande de Pignerol que le sieur
Fouquet y est mort d'apoplexie. Ilavoit esté
procureur général du parlement de Paris
et surintendant des finances .
Sa veuve, Madeleine de Castilhe, mou-
rut le 12 déc. 17 16, âgée de plus de 80
ans. (Même Galette, n° du 26 déc. 17 16).
J'ai pliblié d'importants documents sur
N.979
-" 37=5 -
Fouquet dans mon Histoire généalogique
de la maison de Laniivy, Paris, in-4", 1899.
Voir la table de ce volume à Fouquet.
Th. Courtaux.
La tomba de rt..oirinieau Masqu-b
de fer (XLV). — On lit dans le Figaro
du 18 avril 1902 :
Les démolisseurs viennent d'attaquer, rue
Beautreillis, 17, une maison des plus curieuses
qui soient. Le dédale de ses caves aboutit à
des passages souterrains conduisant, qui à la
Seine, qui à l'hôtel de la fameuse marquise de
Brinvilliers, qui à la Bastille : et elle a pour
jardin l'ancien cimetière de l'église Saint-
Paul.... C'est dans ce cimetière que doit se
trouver le cercueil de l'homme au Masque de
fer....
Je suis allé visiter la propriété dont le sol
doit nous livrer d'historiques secrets.... Dû-
ment autorise par le propriétaire, M. Mettetal,
je m'adresse au plus ancien locataire, M. Bou-
tet, qui veut bien me servir de guide... Tout
au fond de l'enclos, une sorte de monticule,
sur lequel s'élève un fût de colonne brisée, doit
recouvrir la tombe du Masque de ter.
— La maison appartint longtemps à M. le
comte de Flavigny, me dit mon cicérone —
Des documents authentiques prouvent que
l'homme au Masque de fer a, sous le nom de
Marchiali, été enterré au cimetière Saint-F^aul;
il ne peut être que sous ce tertre. La tradi-
tion n'a d'ailleurs jamais varié à cet égard ....
11 n'est pastéméraire de supposer de que les tra-
vaux de terrassement pourraient mettre à jou
les plus extraordinaires découvertes. ..
Marins Topin et tout dernièrement Funck-
Brentano prétendaient que l'homme au Mas-
que de fer fut un ceitain Mathioli. Mais le
Masque de fer est demeuré trente ans prison-
nier et son acte de décès lui donne quarante-
cinq ans environ. A quinze ans, pour Italien
qu'il fût, ce Mathioli ne pouvait être un bien
redoutable conspirateur. La seule supposition
admissible ferait alors du prisonnier un homme
que sa naissance seule eût rendu dangereux.
Qiielle naissance autre que celle du sang de
la Maison de France pouvait inquiéter Louis
XIV ? Ceci étant entendu, l'hypothèse du ba-
ron deGleichen devient presque vraisemblable.
Je sais qu'elle est gênée par les dates tout
comme l'hypothèse Mathioli, mais pas davan-
tage, et elle est plus séduisante. Si les restes
de l'homme au Masque de fer sont, non pas
ceux d'un homme de quarante-cinq, mais de
soixante ans environ, ce qu'il sera possible
d'établir en cas d'exhumation, le baron de
Gleichen aurait peut-être trouvé le mot de
l'énigme.
Ce baron prétend dans Ses Mémoires que le
fils d'Anne d'Autriche et de Louis Xlll fut
çvincc du t ône au profit d'un fils de la reine
L'INTERMEDIAIRE
et de Mazarin, Cet enfant aurait d'abord été
élevé en secret, et- Louis XIV ne serait venu
au mondequepostérieurement au filsadultérin.
Ala mortde Louis Xlll, Anne d'Autriche et Ma-
zarin auraient substitué leur propre enfant au
vrai Louis XIV, envoyé ce dernier quelque
part en province et plus tard en prison per-
pétuelle. Ainsi s'expliqueraient les extraordi-
naires précautions prises, les marques de pro-
fond respect de tous les geôliers, et enfin
l'étrange discrétion de nos rois lorsque leurs
maîtresses les plus coûteusement aimées les in-
interrogeaient sur l'homme au Masque.
La descendance de Mazarin aurait donc
illégalement régné sur la France. F. Ponsaud.
Nauroy.
*
Les fouilles ont été faites sur l'empla-
cement du cimetière Saint Paul. Il a été
trouvé une grande quantité de bières
bouleversées; les mieux conservées pro-
venant naturellement des inhumations
qui étaient encore faites au moment de la
désaffectation.
Dans ce cimetière très étroit, et où les
inhumations étaient nombreuses, on de
vait souvent relever les corps. D'où la
nécessité d'un ossuaire, d'un charnier, qui
a été retrouvé a.vec ses os encore rangés
symétriquement. Il était en contre bas du
sol, à l'endroit où la légende avait placé
le tombeau du Masque de fer. On avait
remarqué, en ce lieu, certaine disposition
en maçonnerie ; on en avait conclu qu'il
y avait là quelque souterrain mystérieux
où était enterre le prisonnier dont la dé
tention fut un si long mystère. Il n'en est
rien.
Tout le terrain occupé par ce cime-
tière n'a pu être fouillé, parce que la
moitié est toujours recouverte par des
constructions, mais dans la partie re-
muée, il n'a été fait aucune découverte di-
gne d'intérêt ; et ence qui concerne le Mas-
que de fer, comme on devait s'y attendre,
on n'a rien pu relever.
Si les os de ce personnage étaient dans
le charnier, confondus avec ceux de tant
d'autres trépassés, ils sont aujourd'hui
aux Catacombes, où tous les ossements
ont été transportés.
Ces renseignements nous sont donnés
par M. le docteur Capitan qui a été auto-
risé, comme professeur à l'Ecole d'an-
thropologie, à suivre les fouilles.
. La R.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
377
378
10 septembre 190a
? ouis XVI écrivain (XLVI, 290). —
Pour la traduction de l'œuvre de Horace
Walpole, voir Intenncdiaire, XXIII, 388,
717 et XLII, 535 Quant à Louis Xyi,
écrivain, voir t I, page S'? : Un volume
écrit de la main de Louis XVl et t X, 167,
2ig : Seplchcnes psendonynie de Louis
XF/,traduction de Gibbon, Histoire delà
décadence, etc. Le roi infortuné étant enco-
re dauphin fut aussi l'auteur de : Maximes
morales et politiques, tirées de Télémaque,
qu'il composa typographiquement et
imprima lui même, en 1766, à Versailles,
en son atelier dirigé par A. M. Lottin. Il
a été parlé de ce travail dans notre recueil,
mais je ne puis retrouver ni la date de la
publication, ni l'intitulé de la rubrique.
A S.. E.
Vn prétendu Louis XVII (XLVI,
14, 148, 255). — J'ai seulement répondu
à la question par une autre pouvant met-
tre M. <,< Pila » sur une piste ayant un
semblant de vérité par suite de nationa-
lité ; sa lettre n'indiquait aucun nom. Or,
j'avais lu dans la Plume (n<^= 249-250
des i^'"et 15 septembre 1899, page 552,
colonne 2):
Un être quelconque ayant eu des com-
mencements m3'stérieux, meurt-il, qu'aus-
sitôt dans les coins du monde où il a vécu
on voudrait, sur sa tombe, marquer le nom
de Louis XVIL Ainsi pour le maréchal
russe Diébitsch, pour le père Fulgence, etc.
(Henri Provins).
Notre érudit collaborateur le duc Job
m'excusera de lui avoir fait espérer invo-
lontairement une trouvaille ; ce n'est qu'un
imperceptible écho que j'apportais à la
grande consultation Louis XVIL
Robert Géral.
La veuve du Pbiiippe-Egaliîé
s'est-eIU> remariée ? (XXXVll ; XL ;
XLl ; XLII ; XLIV ; XLV ; XLVI. 255)
— Je rappelle à M. A. S E.que le nom du
fidèle ami s'écrivait Rozetet nonRouzet, et
ce d'après la signature authentique de ce
personnage. Fac-similé de cette signature
a été envoyé à l'Intermédiaire. T.
Complices de l'atteDtat du prince
Napoléon à Htra&bourg (XLVI, 15,
150, 201). — Madame Gordon est morte
à Paris, le 1 1 mars 1849. Voir la question
que j'ai posée il y a quatre ans environ
sous la rubrique qui porte son nom.
Nauroy.
Notes aux 1 épouses publiées, col. 261-
265
1. — Le colonel Vaudrey avait 18 ans
à son entrée à l'Ecole Polytechnique, en
1802. En 1848, il était donc âgé de 64
ans.
II — Il est dit que M"' Gordon faisait
des armes comme la chevalière d'Eon. Le
chevalier d'Eon est mort à Londres, le
21 mai 1810, mais la chevalière d'Eon a
la vie dure Elle est des morts qu'il faut
qu'on tue. L.-N. Machaut.
* *
Dans sa réponse à cette question, M.
H. G. M. aborde incidemment un sujet
quelque peu accessoire et discutable,
savoir « le décret dictatorial, confisquant
les biens de la famille d'Orléans >» ; M.
H. G. M. déclare que ce décret constitue
« le plus grand, le plus injustihable
attentat contre la propriété, qu'ait vu se
consommer en France le xix* siècle »,
G'est là une affirmation un peu h.asardée,
qui appelle nécessairement une réplique,
II y aurait beaucoup à dire sur la nou-
velle question soulevée par notre collè-
gue. Je me contenterai pour cette fois, de
lui présenter ces quelques observations :
1° Jules Favre avait déjà fait (en 1848)
une proposition, dans le sens d'un sé-
questre sur les biens des d'Orléans ;
Louis-Napoléon n'était donc pas seul, à
songer à une mesure de ce genre.
2° Le 10 avril 1832, Louis-Philippe
avait obligé les membres de la branche
aînée de Bourbon, à vendre leurs biens,
sauf Chambord, qu'il prétendait garder
pour lui ! N'est-ce pas un précédent ?
3* La fortune provenant du duc de
Bourbon avait une origine, que l'on peut
appeler tout au moins douteuse, et que le
public n'hésitait pas à considérer comme
criminelle....
4° Et enfin, les anciens apanages n'a-
vaient ils pas été supprimés ?
Le décret du 22 janvier 1852 n'est donc
point « injustifiable », et si M. H. G. M
désire que nous discutions ce sujet plus
complètement, je suis tout à ses ordres.
Marquis deGhauvelin.
N- 979.
L'INTERMEDIAIRE
379
38Ô
Le premier musée d'artillerie à
Paris (XLVI, 225). — Il y avait au
xviii*s. une salle de la Bastille où l'on con
servait quelques modèles d'armes dans
des vitrines. Lorsque Pierre le Grand vint
à Paris, il demanda à visiter la Bastille,
on l'y conduisit, mais on ne lui en mon-
tra que la salle d'armes Le gouverneur
avait été prévenu par lettre d'avoir à s'ar-
ranger pour qu'il ne pénétrât pas ailleurs
11 semble que lorsque Choiseul ordonna
en 176c) l'organisation « d'un dépôt de
modèles avec pièces explicatives » à
l'Arsenal, le long de la Seine, les objets
conservés à la Bastille durent y être trans-
portés.
Voici Cï qui m'amène à cette convic-
tion :
Le musée d'artillerie fut créé par arrêté
du Directoire du 23 brumaire an V : Les
archives ducomitéd'artillerieràSaint-Tho-
mas d'Aquin) contiennent tous les docu-
ments relatifs à sa constitution et à ses
augmentations successives. Or aucun pa-
pier n'indique l'arrivée des modèles de la
Bastille Avant la création de ce musée,
Régnier avait été chargé de recueillir tou^
les modèles dans les dépôts publics, et
dans aucun de ses papiers non plus il n'est
question des objets de la salle d'armes
de la Bastille.
Si les objets de la Bastille n'avaient
enchâssé dans le pommeau (V. l'édition
L. Clédat, Paris, 1887, p. 93).
jACaUES SOYER.
de
Impavide (XLV ; XLVI, 1 57,320). — Le
mot a été certainement employé avant le
21 mai 1901, puisque je l'ai trouvé dans
une mienne élude sur VEnfance vialhcii-
reuse, ouvrage de Paul Strauss parue le
20 juin 1896, dans le n° 32 de notre re-
vue La Critique. En donnant ce qualifica-
tif de TWt'/t; Impavide k l'assistance publi-
que,protectrice titulaire des enfants assis-
tés,j'ai peut être gratifié d'un néologisme,
très explicite d'ailleurs, notre vocabu-
laire Alcanter de Brahm.
*
* ♦
Au lieu d'iîlaboraiur, lisez : si fractus
illahatur orbis, du verbe illahor ; le
globe terrestre viendrait à se briser, que
ses fragments le frapperaient sans le faire
sourciller.
D^ B.
pas été versés avant sa destruction, étant [ Pyrale).
donné l'ordre admirable des papiersdeRe-
gnier, on en trouverait trace aux archi-
ves del'artiUerieà Saint-Thomas d'Aquin.
J'ajoute que j'ai vainement cherché aux
Archives nationales ou dans les divers dé-
pôts publics un inventaire de la salle
d'armes de la Bastille.
Un Rat de BiBuoTHÈauE.
Piraustre (XLVI, 178). — La réponse
à cette question résultera très simple-
ment de la réunion de différentes indica
tions tirées du Thésaurus de Henri Estienne
au mot TTUjOauT?/),-) de l'Histoire iiatiuelle
de Pline (XI, 36) et de V Entomologie ana'
lytique de G Dumeril {Mém. de 1 (Jlc.
des Se. t. XXXI, 1800, p. 1162, article
Il n'était pas dans la Bastille même,
mais au-dessus de la voûte d'entrée, rue
Saint-Antoine. 11 en existe une gravure
curieuse, qui représente toutes les armes
rangées de façon décorative, comme on le
fait encore aujourd'hui. Erasmus.
Etymologic-) des noms de Joyeuse
et Durandal (XLVI, 116). — L'auteur
de la Chanson de Roland raconte que l'é
pée de Charlcmagne a été appelée ycj'CMj^.'
en signe de grande joie, à cause du
fragment de la sainte Lance qui était
Et d'abord, il faut vraisemblablement
modifier et rectifier la désignation de
l'insecte. Je crois que le moi piraustre, s'il
n'est pas textuellement celui de saint
François de Sales, a du par la suite être
échangé en pyranste, car Vlntrodnetion à
la vie dévote a été revue e t mise en meilleur
françois (comme cela est arrivé en 1709,
par les soins du jésuite Jean Brignon).
Sous réserve de cette observation, il
est indubitable que piraustre désigne ici
l'insecte fabuleux qu'on a aussi parfois
appelé pyrale .
Lq nom. à.Q pyrale, quoique tout à fait
grec, vy-p'Aiç, était celui d'un oiseau, comme
ou peut le voir par le passage d'Aristote où
ce nom est employé, mais Pline s'en est
servi pour designer un insecte qui, dit-il,
provient du feu {iinde et nomen accipit\
C'est probablement pour faire droit à cette
fausse idée que Fabricius l'a adopté, car
les pyrales, comme tous les autres insectes
nocturnes, viennent souvent le soir, attirées
par l'éclat de la lumière, se jeter sur nus
DES CHERCHEURS BT CtiRIEUX
381
382
to septémktf i^dl
flambeaux et elles s y brûlent ou y trouvent
la mort » (C . Duméril).
Pline en effet, (XI, 36) s'exprime ainsi ;
Gionit aliqua et contrarinm natnrce ele-
meiiium (il s'agit ài\ feu).Siqitii.Uui i;i Cy
pri œrariis fornacibiis^ et medio igni majo-
ris musccv inagnitndinis volât pemtatum
quadnipes : appcUatiir pymlis a quibiis-
dam pyramta. Qjiaiiidiii est in igné, vivit,
qunm evasit longiore paulo volata, emori-
tuf .
Qiioi qu'en dise le bon Pline, c'est jus-
tement le contraire qui arrive.
Le (ou la ?) pyrauste a été mentionné
dans Zénodote, Eschyle, Elien ; mais
Aristote ne lui a pas donné de nom spé-
cial. Recta.
De suite ou tout de suite (XLVl,
233). — A Cherbourg, dans le langage
populaire, les mots tout de suite et tout à
l'heure sont employés dans un sens diffé-
rent de l'usage général. Pour celui ci,
tout de suite indique un futur immédiat,
et tout àl'henre un futur prochain. A Cher-
bourg, au contraire, /oi// de suite veut dire
immédiatement à la suite (de ce dont je
m'occupe en ce moment) et tout à l'heure
signifie : tout à fait, absolument, à l'heure
même où nous sommes, c'est-à-dire tou-
tes affaires cessantes, à l'instant même.
Il semble que cette manière de compren-
dre les deux expressions soit plus logique
que celle qui est généralenient adoptée.
V. A. T.
Locutions défectueuses • (XLVI,
292). — Je veux croire quej. L est un
ironiste plein de fantaisie et que sa foi en
la correction académique est de forme
pure. Ne sait-il pas que, pour ne citer que
ces exemples. Loti a osé écrire \< en pieds
de bas » par analogie sans doute avec
l'expression ns en bras de chemise », elle-
même très fautive; qu'Augier a dit « sous
le rapport de » dans le Fils de Giboyer
et « s'applaudir que » ; au lieu de « s'ap-
plaudir de »; queO. Feuillet a employé
N< stupéfait » ; comme la troisième per-
sonne d'un verbe stupéfaire (?) et que
l'Académie tout entière a inscrit dans
son Dictionnaire cette phrase, double-
ment regrettable «^ Curer ses oreilles y> et
alors que chacun sait qu'on doit écrire
s< Se curer les oreilles » et ne le point
taire.
Bij:i sûr « on ne remplit pas un but »,
on n.' part pas à Compiègne non plus
qu'^;z manœuvres, comme on l'a lu dans
un document fameux, et l'on dit quand
on parle le français plus ou moins, une
heure un quart ou moins un quart.
Q.11J ne doit-on pas reprendre dans les
écrivains modernes? Fa ut il faire la chasse
à tous les »> de façon à ce que y, s< con-
sentira ce que *, « invectiver quelqu'un »,
4< se di-;puter avec », «y voir clair » ; et
aux assemblages grotesques, tels que
n comme de juste y>, « à l'avance »,
comme tout »«en outre de cela »,»< amant
de cœur d pour amant du cœur i>,et autres
déviations, adultérations, déformations et
défigurations de la langue française ?
CuRiosus .
Le mot trouillot (XLVJ.
Tro liilot s. m. Petit trèfle, triolet tnofo-
lium m: nu s.
Trouillote s. f. Petite truie.
{Glossaire du patois de Chaussin, par
M"" Grosjean, institutrice et M. le D'' Briot,
conseillergénéraldu Jura. 1902).
Le mot trouillot ne serait-il pas em-
ployé dans certains pays comme masculin :
trouillot (petit cochon) ?
Monsieur le conseiller général du Jura,
Briot, auteur du glossaire cité ci-dessus,
aurait alors omis de mentionner cette si-
gnification par égard pour M. Georges
Trouillot, président du même conseil gé-
néral.
Quelque collaborateur pourrait-il don-
ner là-dessus des éclaircissements ?
U.
Comment écrire 1900 en chiffres
romain ^ (XL; XLl;XLll). — Lasociétéhis-
torique et archéologique de Corbeil-Etam-
pesa publié, en 1901, un magnifique volume
grand in-4° enrichi de 54 superbes plan-
ches en héliogravure, dont voici le titre :
J/'ilîerov, son passé, sa fabrique de porce-
laine, son état actuel. En bas du titre,
selon la coutume, figure la date ainsi im-
primée : MCMI.
Cela est très clair et fait très bien.
Comme renseignement utile, on peut
ajouter que, sur les 54 planches qui
ornent ce volume de grand luxe, 24 re-
produisent les plus beaux spécimens
connus de cette belle porcelaine de Ville-
N«979.
L'INTERMEDIAIRE
583
384
roy, si recherchée aujourd'hui. Quelques
exemplaires de cet admirable ouvrage ont
toutes les planches tirées en couleur.
Jean Cccluatrix.
Savants morts de faim (T.G.,8::3).
— Cette question déjà posée n'a pas eude
réponse : Est-il permis de demander à
nouveau : Y eut-il, au xix' siècle, des sa-
vants qui moururent de faim ou d'extrême
misère? S. I.
L'histoire dans les romans (XLIV ;
XLV) — Amesurequel'histoirese précisera
et se développera. les historiensrecherche-
ront de plus en plus les indications les
plus sûres., et une critique de plus en
plus exercée, fondée principalement sur
les rapports des arts et des sciences, pro-
duira des résultats dont nous n'avons pro-
bablement qu'une très vague idée. S'il
en est ainsi, les indications historiques
disséminées dans les romans ne seront-
elles pas de plus en plus suspectes, négli-
gées et même méprisées ? j'ai essayé
pour l'histoire des origines des arts et
des sciences, de tirer, à titre conjectural,
certains renseignements des plus ancien-
nes traditions et légendes de divers peu-
ples {Histoire nouvelle des arts et des scien-
ces, 1877, n'^' loS. Intermédiaire, XVII,
737 : Valeur historique des anciennes tra-
ditions),et j'ai rencontré beaucoup de scep-
ticisme. Je crois qu'il serait bien moins
utile et encore plus téméraire de chercher
des faits historiques dans les contes du
moyen âge et les romans des temps mo-
dernes. Comme Grimm l'a remarqué, il n'y
a certainement rien de si opposé que l'his-
toire et le roman — et, suivant un vieux
proverbe, le menteur fmit par ne plus
obtenir créance, même en di.'^ant vrai.
Alphonsk Renaud.
Barème ou Barréme : (XLVI, 228).
— Je crois que l'usage a prévalu d'écrire
Barcme pour les ouvrages d'imprimerie
de ce nom désignant les comptes-faits,
mais Je nom du mathématicien s'écrit
Bar r nue.
Le frontispice de l'ouvrage qu'il publia
en 1671 : Z.C livre nécessaire a tonte sorte de
conditions, composé par le sieur Barréme
aritmélicien a été reproduit, p, 57 de l'ou-
vrage de M. G. Maupin : Opinions et curio'
sites touchant la mathématique (Paris, G.
Carré et C. Naud, 1898). Recta,
♦
J ai sous les yeux une signature auto-
graphe de Barrême au bas d'un Avis au
public extrait d'une édition de ses Comp-
tes-Faits ; il s'y trouve bien deux r. A cette
époque, il demeurait « sur le quay de
Conty, à la première porte cochère après
la rue Guénégaud. » j C. Wigg.
Il n'est pas surprenant de voir ce nom
écrit de deux façons ditïérentes. Jadis
l'orthographe des noms de famille était
très variable ; Enghien s'écrivait aussi
Anguien. Je trouve dans les titres d'une
famille bourgeoise au xvui*^ siècle plusieurs
noms avec des orthographes différentes :
Ouarente et Quarante; Gré^ardttGrisard;
La Loy, de la Loy ti Delaloy . Montferrand,
de Montferrand et Demontferrand, La par-
ticule, à laquelle la vanité moderne
attache une si grande importance, n'en
avait aucune ; souvent on la confondait
avec le nom. Je possède une lettre auto-
graphe du chancelier de Maupeou signée
Demanpeou. M. L. D. P.
1
Les lucioles (XLVI, 282), — Voir C,
Duméril. Entomologie analytique, p. 455,
4t8. Genre Lampyre ou ver luisant.
D'après les indications de cet article et
aussi de celui du Ttjesaurus d'Henri
Estienne, 1! est impossible d'admettre
l'assertion de VAthenœum.
Le ver luisant, ou son insecte parfait
(lampyre) se trouve mentionné formelle-
ment dans Pline (XI, 34 et XVIII. 26),
Aristote, Suidas, Photius, Dioscoride et
ce ne sont pas les noms qui lui ont man-
qué :
en grec : /«//Tru/st?, T:uy'Av.ij.iSiç ;
en latin : noctiluca, nocticula, nitednla,
locula. /ucio, luciola. flamundcs, lucernula,
incedula, cicindela, laiiipyris.
Voici ce qu'en a rapporté Pline:
(XI, 34). .
Lucent tgnium modo noclu.latcrum et clu-
nium colore lampyridcs, nunc pemurnim
hiatu rcfulgentcs, nunc vero conipressu
obiimbralœ non an le tnalura pabtila, aut
posl desecta conspicucB.
(XVIII, 26).
Signum matiirita/is hordei luccntes vcs~
père, per arva cicindelœ : Ita, appellant rus-
DÈS CHERCHEURS ET CURIEUX
385
386
10 septembre 1903,
tici stellantes volalus ■ Grœa vero lampyti-
das, tncredibili bcnignitate naturœ.
Recta.
Une brochure rarissime sur les
Burgraves (XLVI, 233). — Le titre de
cette brochure est :
Trilogie sur les Burgraves
par le capitaine Pierre Ledru
Extrait d'un journal quotidien
Paris, Garnier frères, éditeurs. Palais-
Royal 1843.
Cette plaquette, de format grand in-8,
n'est pas « assez épaisse » : elle se com-
pose de quatre feuillets, avec de nom-
breux blanc et cinq bois n'ayant aucun
rapport avec les Burgraves ; le papier seul
est épais.
Le premier feuillet est consacré au titre
ci-dessus. La vignette de tète de la page i ,
qui représente une muse, la lyre en main,
assise au milieud'une demi douzaine d'au-
diteurs, (de Moraine Jf/. Mos. Williams
sculp.) précède une lettre de l'auteur en
date du 17 mars 1843. La fm de cette
épitre occupe la moitié de la page 2. dont
le cul-de-lampe représente un bibliophile,
en casquette et en pantalon à pieds, lisant
assis au milieu de son cabinet.
La page 3 comprend : le titre Trilogie
au centre d'un fleuron quadrillé, l'épi-
gramme n° i :
(( Les Burgraves de l'r.ncien temps »
et comme cul-de-lampe, un monument
gothique avec une statuette de Madone
et différents objets religieux.
A la page 4, autre tleuron quadrillé,
puis l'épigramme n° 2 :
'< Hernani vaut-il les Burgraves ? »
Le culde-lampe est une scène d'amour
dans un décor romantique qui fait songer
au duo de la Favorite. (G. B. del Ecosse
se.)
La page 5 contient les deux vers de la
3' épigramme, surmontés d'un fleuron
quadrillé et encadré d'abeilles ; le mot
Fin surmonte un cul-de-lampe représentant
l'Amour pleurant sur une urne funéraire
voilée de crêpe, dans un paysage de
cyprès. Au-dessous d'untiret, dans l'angle
de droite, on lit « de l'impiimerie d'Ad
Blondeau, rue Rameau. 7 ».
Je possède cette plaquette depuis une
trentaine d'années, et je remercie Ego
d'en avoir signalé la rareté, qui me fait
un devoir de l'offrir à la bibliothèque de
la Comédie Française, remise en ordre
avec tant de zèle et de soin par mon ami
Jules Coùet. Georges Monval.
Question sur George Sand
XLVI, 176, 236). — Dans la Revue archéo'
logique et historique du Bcrry, année 1895,
monsieur Duguet (sous le pseudonyme
de Pontaulais) a publié un article inti-
tulé : Un grand homme de la Châtre. C'est
la biographie et la bibliographie de Henri
Thabaud de Latouche, qui fut l'initiateur
de George Sand, puis son ennemi. On
peut trouver là de nombreux détails inté-
ressants sur George Sand.
Comte DE Bon Y de Lavergne.
Booker Washington (XLVI, 234),
— Je suis à peu près sûr que la revue
de quinzaine, Foi et Vie^ 8, (rue d'Al-
sace, Saint-Germain-en-Laye), a donné
une élude assez complète sur ce person-
nage, depuis le commencement de la pré-
sente année 1902. Mais il m'est impossi-
ble d'indiquer dans quel numéro,
V. A. T.
Voir L' HumaniténouveUe(rQvuQ) novem-
bre 1900.
Couteau-présentoir (XLVI, 293).
— Je crois que le couteau-présentoir était
un outil à lame fort large, sur lequel on
présentait au convive la portion de
mets choisie par lui sur le plat de ser -
vice. H. CM.
Tableau de la sainte Vierge (XLVI,
235). — Ne serait-ce pas N.-D. de Czens-
tohowo (en Pologne^ ? Voir pour le reste
sous ce nom. Ky.
Villard de Honnecourt (XLVI, 172,
300). — Sur cet architecte du xiu® siècle,
originaire de Honnecourt, à 5 lieues de
Cambrai, il faut lire la très curieuse étude
de Jules QLiicheiat : Notice sur l'album de
Vitlard de Ho/inecourtfd^n&cJvfé/angesd'ar^
chéologie et d'histoire, archéologie du moyen
âge, mémoires et fragments réunis par
Robert de Lasteyrie, Paris, 1886, p. 238.
Jacques Soyer.
L'architecte de l'église Sainte-
Waudru, à Mens (XLIV), — Au récent
Congrès archéologique de Bruges, M,
U* 979
L'iNfERMÉDIAIRÈ
387
— 388
Joseph Hubert, l'éminent restaurateur de
la collégiale de Mens, a fait, sur ce capti-
vant problème de l'histoire de l'art, une
nouvelle communication qui sera insérée
dans les comptes- rendus du Congrès
Puis-je, à ce propos, renouveler per-
sonnellement la question qui fut posée, il
y a plus d'un an, par X. Y. Z. dans
Vlntermédiaiie et qui est restée sans ré-
ponse :
Les plans dé l'église Sainte-Wautlru, à
Mons, ont été successivement attribués:
Par les anciens auteurs, à Jean de 'Jhiiin,
mort en 1556..., c'est-à-dire 106 ans après
le commencement des travaux ;
Par Schayes, Chalon, Alph. ^^'■auters,
Van Even, à Mathieu de Layons, le glo-
rieux architecte de l'hôtel de ville de Lou-
vain ;
Par Léopold Devillers, à ^lichel de Rains,
maître maçon de Valenciennes ;
Par Joseph Hubert, à Jean Huwcllin,
maître maçon du Hainaut ;
Par Louis Dethuin et A. Boghaert-Vaché,
à Jean Spyskin, un maître de haute répu-
tation attaché aux princes de la maison de
Bavière.
Qii'en pense-t-on à X'hiterTnédiuire...?
A. Boghaert-Vaché,
La statue de Victor Massé (XLVI,
14,151). — La maquette très poussée du
célèbre musicien par Franceschi fut vendue
à l'hôtel Drouotjily atrois ou quatre ans,
dans la vente des œuvres du sculpteur,
organisée par sa veuve, (M"''' Fleury, an-
cienne sociétaire de la Comédie Fran-
çaise).
La maquette achetée par un amateur
existe donc dans une coUeclion particu-
lière. C. D. P.
Chariot Malbrough (XLIII ; XLVI,
154, 323). — Avant la création des lignes
de chemins de fer dans le pays de Charle-
roi et notamment à Jumet, Lodelinsart
et Dampremy, on transportait les vti res
à vitres, les bouteilles et les charbons dans
d'énormes chariots à larges roues. Ces
chars s'appelaient
broiigh.
chariots a la Mal-
Jean de Heignk.
Les commodités au XViP et au
XVIII' siècle (XLVI 236). — M.
Japhet trouvera des renseignements dans
un livre de M. Franklin, intitulé : La vie
privée d'atitrefois. — V Hygiène. (Pion et
0\ 1890).
A la fin de ce livre très intéressant, se
trouve un appendice (p. 3 et suiv.) trai
tant cette question. Il trouvera également
dans l'Appendice d'un autre ouvrage de
M. Franklin (Z-a vie privée d'autrefois . —
Les soins de ioilei le) d^auivQs détails mon-
trant chez nos aïeux un laisser aller qui
révolterait notre société actuelle et qui
explique que les souverains, les grands sei-
gneursaientpu donner audience quand ils
étaient sur leur « chaise percée /> sans
froisser personne.
Il y a là des détails sur les retraicts,
latrines, privés, lieux secrets, chambre secrète
chambre courtoise, chambre basse, si bien
que Von disait aller aux chambres, comme
nous disons aujourd'hui, aller au cabinet.
Je n'ose ici résumer ces très intéressants
passages des deux livres de M. Franklin.
Ce dernier raconte que longtemps on
employait comme « serviette hygiénique »
des étoupes, du coton... on assure qu'il y
avait, auprès du souverain, \ office de poi te-
cotons. C'est surtout, {'Appendice du livre
intitulé \ Hygiène quej'engage M. J.à lire.
Michel Montaigne (£«^7/5. L. 3, chap. 13)
n'a pas dédaigné de traiter de cette ques-
tion... A. FOURNIER,
* ♦
Madame la duchesse d'Orléans, prin-
cesse palatine, mère du Régent, nous a do-
cumenté à ce sujet en ce qui concerne
Fontainebleau.
11 n'y a point de l'rotoir aux maisons du
côté de la forêt — tout l'univers est rempli
de... et les rues de Fontainebleau de...
Lettre à Madame l'Electrice de Hanovre
Fontainebleau 9 octobre 1794. Correspon-
dance complète de Madame, duchesse d' Or-
léans, etc. — Ed"" Charpentier. Paris
II, page 385). Robert Géral.
1855 t.
* *
lî est à croire que la chaise percée a été,
de tout temps, utilisée par les lois ; cu"
déjà au vii'^ siècle, mille ans auparavant,
nous la voyons en usage, sous le nom
de faldestoliiim en latin, faldestoïl en
français; qui a donné naissance à notre
mot lauteuil. Son sens exact est siège
pliant, siège à dossier se repliant sur lui !
pour couvrir le vase aux déjections, qui y
est contenu, afin de dissimuler ce qu;
DHS CHERCHEURS ET CURIEUX
10 septembre 1902 ,
389
;90
^'y trouve renfermé, et de masquer au-
tant que possible sa mauvaise odeur.
Qiiand les Barbares envahirent l'em-
pire romain, ce sont surtout ces raffine-
ments de la civilisation, qui parurent leur
faire le plus de plaisir. Ces faldestoïls se
trouvaient placés dans un berceau de
feuillage, en dehors des appartements
princiers, mais à portée. Aussi voyons-
nous un des rois lombards percé d'une
flèche, pendant qu'il était assis sur son
faldestoïl. On voit donc que l'origine de
ces chaises percées se perd dans la nuit
des temps ; puisque c'est un legs des em
pereurs romains, qui le tenaient eux-
mêmes de l'Orient très vraisemblable-
ment. D' Bougon.
* ♦
Voir le n" 22140 des Catalogues Saffroy
sur la construction de Trianon.
FOUILLASSON.
*
* *
original
Sur un plan origmal exécute par
Galand chargé de laconstruction de l'égli-
se royale et paroissiale de Saint-Louis et
de ses dépendances à Versailles, figure
un réduit derrière la- chapelle avec cette
mention : Lieux particuliers ; ils sont
placés sur la rue d'Anjou. L'architecte
spécifie dans le plan qu'il met sous les
yeux du roy, qui le signe ; « Passage pour
aller aux lieux ». 11 est vrai que nous
sommes déjà un peu plus qu'au milieu du
xviii" siècle. M.
* *
Aujourd'hui encore, cette lacune existe
en bien des pays d'Europe. J'ai vu, il y a
peu de temps, l'inscription « défense
de faire des ordures »,à tous les tournants
de l'escalier du dôme de Milan. J'ai ^•u
aussi dans les angles d'escaliers de mai-
sons pauvres de Livourne du guano
humain. A Rome, à Naples, à Syracuse
on se rend sur les toits.
Les maisons neuves de Naples et de
Rome ont des water-closets, mais le petit
peuple les transforme en chambre supplé-
mentaire ou en office, et continue à se
servir de vases qu'on vide le soir par la
fenêtre . Louis XIV a des successeurs et
Jes belles marquises du xvii^ siècle aussi.
O. S.
potes, i^rouuaiUes ^t CÇiirtcsité»
câ'
Lia traite des blanches au XVÎII»
siècle (XLVI, 280, 296). — Les corres-
pondants de V Intermédiaire me paraissent
établir une confusion entre la véritable
traite des blanches et le proxénétisme qui
est, en réalité, seul en cause dans les pré-
cédentes communications.
Le proxénétisme n'est qu'immonde. tan-
dis que la traite des blanches est crimi-
nelle.
Le proxénétisme, en effet, favorise la
prostitution de. . ..victimes qui, comme le
dit si bien le collaborateur B ,vont elles-
mêmes à l'abime d'un pas délibéré et qui,
ajouterai-je, se rendent souvent chez lt;s
proxénètes pour les supplier d'utiliser
leurs services.
Il n'en est pas de même de ce que l'on
est convenu d'appeler la traite des blan-
ches. Celle-ci consiste à attirer dans des
maisons de prostitution, des jeunes filles
ou des femmes auxquelles on fait espérer
un emploi honorable et rémunérateur.
Les malheureuses qui mordent à cet appât
grossier, sans s'être préalablement rensei-
gnées, ne s'aperçoivent de leur erreur que
lorsqu'elles sont dans la maison
Ce sont les lunanards étrangers qui bé-
néficient de ce trafic infâme. A î'aids de
racoleurs se disant pour la plupart cour-
tiers en chevaux et d'annoncesà la 4'-' page
des journaux, ils attirent les dupes
qui, une fois hors de leurs pays, sans
ressources, sans protection, sans autre
asile que la maison de prostitution, se ré-
signent à accepter le fait accompli.
Il s'agit donc là de véritables crimes
assimilables au viol et qui, quoi qu'on
dise, ne peuvent être commis en France
où les maisons de débauche sont étroite-
ment surveillées, où — à Paris surtout —
toute réclamation de tille est soigneuse-
ment examinée, rigoureusement contrôlée
et où il est, enfin, absolument impossible
qu'une femir.e, quelle qu'elle soit, puisse
rester séquestrée.
iVlais il est malheureusement certain
que le recrutement des femmes pour l'é-
tranger fait un grand nombre de victimes
dans notre pays. Les tristes individus qui
s'y livrent ne restant généralement en
France que pendant quelques jours et pre-
nant les plus grandes précautions pour
.N 979-
L'INTERMEDIAIRE
39'
masquer leur ignoble métier, ne peuvent
que difficilement et rarement être sur-
pris.
Il n'en est pas moins vrai qu'une sur-
• veillance des plus actives est constamment
exercée à ce point de vue. à Paris sur les
frontières, et dans les ports de mer.
La traite des blanches s'est, d'ailleurs,
exercée de tout temps et a des courtiers
dans tous les mondes. De tout temps
aussi, la Préfecture de Police n'a cessé de
multiplier les avertissements ; aujourd'hui
encore elle a soin de prévenir toute
femme qui lui demande un passeport pour
l'étranger des dangers auxquels elle s'ex-
pose.
Je donnerai une preuve de cette vigi-
lance constante en reproduisant ci-dessous
une circulaire inédite adressée, en 1838,
aux Directeurs des messageries, par le pré-
fet de police Delessert :
MpSSIEURS les directeurs IlE MESSAGERIES
Paris, le ; avril 1838
Messieurs,
La cupidité des femmes qui tiennent des
maisons de débauche est telle, qu'elles ne se
bornent pas à recevoir les malheureuses que
leurs dérèglements ont réduites à la prostitu-
tion publitiue.
Malgré la surveillance active dont elles sont
l'objet, elles recherchent surtout les jeunes
filles dont l'âge et l'inexpérience ont pour
elles le double avantage d'une séduction plus
facile et d'un lucre plus considérable.
C'est principalement des départements
populeux qu'elles font venir les victimes de
leurs pratiques criminelles, et [lorsqu'elles
n'ont pas d'affidés sur lesquels elles puissent
compter, elles s'adressent aux conducteurs
de voitures publiques pour faire des recrues et
les leur amener. Cette honteuse complicité a
été révélée par les déclararions d'un certain
nombre de jeunes filles qui, amenées à ma
Préfecture, ont fait connaître comment elles
étaient tombées dans le piège qu'on leur avait
tendu.
Les conducteurs, qui se livrent à un pareil
trafic, ignorent, peut-être, qu'ils s'exposent
;i des poursuites judiciaires, et que des peines
graves sont portées par la loi contre ceux qui
favorisent la débauche ou la corruption des
mineurs de l'un ou de l'autre sexe.
J'ai cru devoirvous faireconnaître, Messieurs,
ce iMii se passe à votre insu, afin que, dans
riiUérêt bien entendu de votre exploitation,
vous fassiez à vos préposés les recommanda-
tions convenables, en les prévenant qu'aucune
considération ne saurait soustraire à la sévérité
des lois ceux d'entr'eux qui se livreraient
293
dorénavant à des manœuvres que je suis bien
clecide a poursuivre sans ménagement.
Préfet de Police
Gabriel Delessert.
Je le repète, il est impossible, à Paris.
qu une femme entre ou reste, malgré elle!
dans une maison de débauche, car la Pré-
fecture de Police n y tolèreque la présence
de fem mes wa/f«/-^5, reconnues prostituées
professionnelles, et encore faut-il, qu'a-
près les conseils et les avertissements qui
lui sont donnés, cette femme manifeste
l'intention formelle de continuer à se
livrer à la débauche.
Ce n'est pas ici qu'il ya lieu de discuter
l'utilité ou les inconvénients des maisons
de tolérance. Je ferai simplement remar-
quer que certains adversaires de la
réglementation de la prostitution, qui ne
paraissent guère connaître à fond la ques-
tion et qui, ont bourré leurs ouvrages d'ar-
guments basés sur des calomnies ou sur
des infamies inventées pour les besoins de
leur cause, osent prétendre que la police
a toujours favorisé le recrutement de ces
maisons !
On voit, par ce qui précède, ce qu'il
faut penser de leur sincérité.
Eugène Grécourt.
<<Les Châtiments » Exemplair©
unique — On nous signale un curieux
exemplaire des Châtiments.
Imprimé à l'étranger en 1853, certains
passages sont remplacés par des points.
Le possesseur eut l'idée de prier le poète
de combler ces blancs par le texte. Au-
dessus de la préface, le poète a écrit :
Les quelques lignes qu'on va lire, préface
d'un livre mutilé contenaient l'engagement
de publier le livre complet. Cet engagement,,
nous le tenons aujourd'hui. V. H.
En ses instants de loisirs, Victor Hugo,
sur les lignes de points, écrivit le texte
absent. Il remplit ainsi les lacunes jus-
qu'à la pièce célèbre : le Manteau impé-
rial.
Le possesseur reprit le livre, qui de
main en main, tomba dans celles de la per-
sonne qui nous le signale et présentenient
habite ledépartement de l'Aisne.
Le Directeur-gératit : G. MONTORGUEIL.
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TROUVAILLES ET CURIOSITÉS
393
594
|[llHe0tton6
Le P. Lacordaire et l'ordre des
avocats. — Le 24 décembre 1830, l'abbé
Lacordaire écrivait de Paris à M" Mau-
guin, bâtonnier de 1 ordre des avocats de
Paris, l'éloquente et curieuse lettre sui-
vante :
Monsieur le bâtonnier.
Il y a huit ans, je commençai mon stage au
barreau de Paris ; je l'interrompis au bout de
dix-huit mois pour me consacrer à des études
religieuses qui me permirent plus tard d'en-
trer dans la hiérarchie catholique, et je suis
prêtre aujourd'hui. Les devoirs que ce titre
m'impose m'ont d'abord éloigné du barreau.
Mais des événements immenses ont changé la
position de l'Eglise dans le monde. C'est
pourquoi, dévoué plus que jamais h son ser-
vice, à ses lois, à son culte, je crois utilede me
rapprocher de mes concitoyens if«^0Mr5«îî;^?z/
ma carrière datts le barreau. J'ai l'honneur
me vous en prévenir, monsieur le bâtonnier,
quoique je ne puisse prévoir aucun obstacle
de la part des règlements de l'ordre. S'il en
existait, j'userais de toutes les voies légitimes
pour les aplanir.
Je suis avec respect, etc. H. Lacordaire.
Les journaux de l'époque et les biogra-
phies du célèbre dominicain ont-ils publié
la réponse de M" Mauguin qui, paraît-il,
se trouva fort embarrassé, le cas n'ayant
pas été prévu ? Comment se termina cette
affaire ? En d'autres termes, existe-t-il un
statut de l'ordre des avocats de Paris qui
interdit le cumul de la soutane et de la
toge, et pourrait-on nous en donner le
texte ? Th. Courtaux.
Les œuvres du général Léonard
Duphot. — Où trouver \Ode aux mânes
des héros morts pour la liberté, dont la
vogue a été considérable dans les armées
de la Révolution, qui passe pour être du
général Duphot? Où trouver d'autres œu-
vres de ce général, tué à Rome dans une
émeute le 29 décembre 1797 ? Où rencon-
trer sur lui des particularités intéressantes
et inédites ? Boulot.
Un plan de Paris en relief. — On
lit dans la yoix Nationale:
M. Gain, conservateur du musée Carnavalet,
a le projet d'exécuter en relief le plan de la
ville de Paris en l'état actuel. Toutefois, jus-
qu'ici, un seul plan, ou plutôt une seule par-
tie de ce plan, a été commandée à un jeune
artiste photographe, M. Gaston Renault ;
c'est le quartier de Saint-Julien-le-Pauvre,
c'est-à-dire tout le pâté de maisons compre-
nant, outre l'église Saint-Julien-le-Pauvre et
les anciens bâtiments de l'Hôtel-Dieu, les rues
Galande, Saint-Julien-le-Pauvre et du Petit-
Pont.
Ce plan, encore inachevé, est des plus cu-
rieux ; il est au i/ioo, ce qui permet de repro-
duire, jusque dans ses moindres détails, la
physionomie si originaledes antiques maisons
de ce quartier, dont plusieurs remontent au
seizième siècle.
On ne peut qu'applaudir au projet de
M. le directeur du musée Carnavalet,
mais combien il faut déplorer la dispari-
tion d'un premier plan en relief, celui-là
terminé en l'an VII,
Voici ce qu'on lit dans Le Nouveau Pci~
ris de Mercier :
XLVI-S
H* 980
L'INTERMEDIAIRE
395
396
La ville de Paris en relief.
(Monument qui se voit au Palais Egalité).
."
C'est une idée heureuse, neuve et hardie
que d'avoir conçu ce plan figuratif et, pour
ainsi dire, animé qui nous met sous les yeux
une immense capitale, nous en fait apercevoir
tous les contours et ne néglige aucun détail
— de sorte que l'œil se promène dans les
sinuosités des ruts les plus obscures, visite les
places, entre dans les promenades et reconnaît
dans 45 pieds de circonférence les maisons,
les édifices, les palais, les places et carrefours
dans une proportion rigoureu^ement géomé-
trique. — Ce monument bien que composé
de bois et de carton peut dans sa forme exi-
guë, se dérober à la faulx du temps et égaler
de même que les pyramiiesd'Egypte,la durée
Jes siècles.
Cet artiste se nomme le citoyen Arnaud;
il a fait au physique sur Paris ce que j'ai
tenté de faire au moral dans mon tableau et
j'ai cru que c'était à moi qu'il appartenait de
parler de cet ouvrage, unique en son genre.
Mercier. Le A^ouzeau Paris, chapitre cxx.
II est fort à craindre que ce monument
qui, dans l'opinion de Mercier, devait bra-
ver les siècles, n'existe plus depuis long-
temps; c'est dommage, grand dommage.
Q.uclque docte ur<fès-Parisis » pourrait-
il nous dire quelque chose du sort de
cette capitale de la République?
Un vieux rural.
Armoiries des villes de France. —
Au château de Versailles, on remarque des
tabourets recouverts de tapisseries repré-
sentant les armoiries des principales vil-
les de France : Toulouse, Bordeaux,
Rouen, etc., etc. Ces tapisseries ont l'air
anciennes, car elles sont fatiguées et, en
certains endroits, élimées ; chaque écu
est sommé d'une couronne murale.
Or, cette couronne n'est usitée (abusi-
vement d'ailleurs) dans les armoiries mu-
nicipales, que depuis une époque récente.
Je ne croispasqu'onenvoieantérieurement
au règne de Napoléon 1" De quand donc
seraient ces tapisseries et de quelle manu-
facture sortent-elles ? Lin.
Armoiries à déterminer : d'ar-
gent au chef de gueules. — Sur le
cadre d'un tableau que je possède se trou-
vent les armoiries suivantes :
D'argent, au chef de gueules, chargé de
sept UUettes d'or, rangées de fasce, quatre-
et trois.
Le tableau représente un officier de
l'époque de Louis-Philippe, prenant part
à un combat de la conquête de l'Algérie.
On désirerait connaître si possible : i" la
famille à laquelle ces armes appartiennent;
2<' le personnage qui a pu être représenté.
G. La Brèche..
Armoiries des familles Quintin
et Megret d'Etigny.— Quelles sont les
armoiries :
1° de la maison de Quintin alliance des
Laval, barons de Vitré (Bretagne) ?
2° de la famille Megret d'Etigny,
alliance des Q.uengo de Grenelle ?
T.
Armoiries à déterminer : d'azur
à trois cœur d'or. — Prière de vouloir
bien donner des renseignements sur la
famille qui portait :
D'azur, à 3 cœurs d'or ; supports : 2
lévriers assis.
couronne... devise...
Un vieux Ghercheur.
Phrase prêtée à Victor Hugo. —
Où Victor Hugo a t-il écrit cette phrase
que M. Camille Pelletan lui prête : « Les-
droits du père de famille, qu'est-ce que
c'est que ça ? Je ne connais que les de-
voirs du père de famille. »
La postérité de Crassous. — Le
député Crassous qui joua un rôle sous la
Révolution, at-il laissé des enfants vivant
encore? Qui avait-il épousé? Quand est
née et morte sa femme, quand sont nés
et morts ses enfants ?
Connaît-on quelque particularité sur
eux ? G,
Du Bousquet de Caubert, émi-
gré. — Dans un passage de ses intéres-
sants souvenirs relatif aux débuts de
l'émigration, le comte de Sémallé raconte
qu'il rencontra chez M.deTilly, à Gri-
vegnée, près de Liège, deux anciens offi-
ciers du régiment de Bretagne, MM.Caffa-
relli du Falga et du Bousquet de Caubert.
M. de Sémallé et ce dernier quittèrent
bientôt Grivegnée et gagnèrent ensemble
Dusseldorf.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 septembre 1902*
397
Plus loin, à propos des négociations
qui préparèrent la rentrée des Bourbons,
le comte de Sémallé parle, à plusieurs re-
prises, d'un M. du Bousquet qu'il chargea
d'une mission auprès du duc de Fitz-
James.
Est-ce la même personne que M. de
Sémallé appelle tantôt du Bousquet de
Caubert, tantôt du Bousquet seulement ?
En est-il parlé dans d'autres ouvrages,
mémoires, etc ? Où pourrai-je trouver des
renseignements sur la famille du Bousquet
de Caubert ?
Merci d'avance aux aimables correspon-
dants qui voudront bien m'aider à éluci-
der ces différents points qui m'intéres-
sent tout particulièrement. C. B.
La famille de M. Thiers. — Ma-
dame Thiers, née Dosne, dont la mère
était Sophie Leroux, avait pour cousine
et amie intime la marquise de Massa, de-
puis baronne Roger (Caroline Leroux),
qui était au dire d'Edmond About,la bonne
grâce et la bonté même. D'autre part,
la duchesse de Bauffremont (Laure Leroux)
— fille d'Eugène Leroux, de Lyon, audi-
teur au Conseil d'Etat, et d'Aurélie de
Bossi, depuis princesse de la Tour d'Au-
vergne — était cousine germaine de ma-
dame Thiers. Ces deux dames étaient-
elles soeurs ? H. de W.
Les papiers de Naundorff à Ber-
lin. — Le problème de la descendance
du duc de Berry est passionnant : l'est-il
plus que celui de la descendance de Louis
XVI?
Sans me prononcer sur 'le fonds de la
question, qu'il me soit permis de rappe-
ler que Naundorff a dit avoir remis, en
1810, au directeur de la police de Berlin,
M. Lecoq, des pièces de la plus haute im-
portance touchant son identité — et que
ce dossier a été aperçu vers 1835, dans
le cabinet d'un ministre.
Personne depuis n'a pu ou su découvrir
ces documents. Aujourd'hui que la ques-
tion a un caractère non dynastique, mais
historique simplement, m'est il défendu
de penser qu'une association d'érudits,
comme est la nôtre, à V Intermédiaire,
n'aurait pas raison de scrupules qui ont
fait la nuit sur ce dépôt ?
En tout état de cause, je pose la ques-
tion, elle s'adresse à ceux de nos confrè-
398
' res qui sont à Berlin et dont elle pour-
rait tenter l'intelligente et utile curio-
sité. B.
Un livre sur le Poitou. — Le P.
Le Long, Lacroix du Maine, Le P. Arcère
Dreux du Radier etc., mentionnent La
vraie et entière deicription du pays de Pot-
tou, n^ochelois et isle de Marennes avec une
partie du pays deXaintonge par Pierre Ro-
gier, sgr de Migné, conseiller du roi en
la sénéchaussée de Poitiers, vers 1584.
Ce livre n'existe dans aucune biblio-
thèque publique de Paris.
L'un de nos confrères de V Intermé-
diaire pourrait-il nous donner des indica-
tions précises sur cet ouvrage et surtout
nous dire où on pourrait le consulter ?
LÉDA.
Couez.
Du pays de France, ilz sont tous déboutez :
Il n'est plus mot de ces engloys couez.
Vers d'une chanson trouvée dans un
manuscrit du xV siècle. 11 est question
des Anglais, défaits à Formigny.
Que veut dire le mot coue^ ? Vient-il de
quietus, qui a donné coi, avec la significa-
tion de paisible ou d'immobile ? Déconfits,
battus, altérés, seraient mieux compré-
hensibles en la circonstance.
Capitaine Paimblant du Rouil.
Un imprimeur -libraire lyonnais*
— Un auteur du nom de Jean Bretog a
publié à Lyon, en 1571, une Tragédie fran-
çaise. L'imprimeur-libraire chez qui elle
se trouvait, se nommait, si nous en
croyons Brunet, [Manuel du libraire^ I.
i225)NoëlGRANSON.Techener, dans son
Catalogue 1858. (n" 10235) le nomme
GRANDRON. Le lib. Labitte, Catalogue
Tr... 1880, n° 371) le nomme GRAN-
DRON. Enfin, dans une revue publiée
récemment.je le vois nommé GRANRAU !
(11 n'a pas de chance, décidément 1) Ne
faudrait-il pas lire Granjon, auquel cas
il serait parent des graveurs, fondeurs et
imprimeurs Nicolas et Robert Granjon ?
J.-C. WlGG.
Chauvin romantique. — duel est
l'auteur de la facétie intitulée : Chauvin
romantique. Romance dédiée à M. Urbain
Canel, libraire romantique. — Paris, A.
Boulland (Boulland), 1830, plaquette in 8*
N* 980,
L'INTERMEDIAIRE
39Q
- 400
de 16 pages, avec une vignette représen-
tant Chauvin rêvant au clair de la lune ?
« Claire Couturier ». — Je possède
une petite brochure intitulée : Champ-
fieurv, Claire Couturier .^orX^ni len*^ 43 de
la série B {Romans populaires) de la Petite
Bibliothèque universelle qu'éditait M.
Edinger, 34, rue de la Montagne-Sainte-
Geneviève. Or, à la première page de
Claire Couturier, en bas, il y a cette note :
« Lire La fille du chiffonnier ». Cet autre
roman formait, lui, les trois numéros 26,
27, 28 de la même série B de la Biblio-
thèque. La maison Edinger n'existant
plus et ses productions ne se trouvant
presque jamais sur les quais, où pourrais-
je trouver La fille du chiffonnier ? A
t-elle été publiée dans une autre édition ?
Je ne la vois pas parmi les ouvrages de
Champffeury édités par la maison Michel
Lévy, et énumérés sur les couvertures
des autres ouvrages publiés par cette
maison.
Claire Couturier commence par un
chapitre intitulé : « Le roman d'Amando-
rine ». Cette Amandorine est une femme
auteur, riche et ridicule, dont les aven-
tures doivent être commencées dans La
fille du Chiffonnier .
— V. A. T.
L'inventaire de la feuille de
vigne? — Je sais que le vicomte de la
Rochefoucauld Doudeauville imposa, sous
la Restauration, la feuille delà vigne aux
statues du Louvre et des jardins publics,
mais je désire savoir s'il fut le premier à
l'employer à cet usage. Au cas où il ne
serait qu'un simple imitateur, à qui re-
vient l'honneur d'avoir le premier subs-
titué la feuille de la vigne à celle du
figuier édénique? Eumée
Une sculpture de la Provence, à
Florence. — Je connais à Florence un
groupe en bois sculpté et peint, représen-
tant, à moitié de la grandeur naturelle,
sainte Anne, la Vierge Marie et l'Enfant
)ésus.
Cet ouvrage n'est dans aucun des styles
florentins.
Une tradition assez vague, veut qu'il
soit originaire t/f //a Piovenia,àt la Pro-
vence,
En tous cas, ce groupe a figuré sur un
autel élevé après 1349, en l'honneur de
sainte Anne.
Les commerçants de Florence étaient
alors, et même avant cette date, en rela-
tions suivies avec la Provence.
N'ayant pu obtenir ici d'autres détails,
je m'adresse à mes confrères compétents
pour les prier de me donner des rensei-
gnements sur la sculpture en Provence
au XIV* siècle et le culte de sainte Anne.
Gerspach.
Archimède répété par Buffon.—
Tout le monde sait que pendant le siège
de Syracuse « Archimède couvrit les murs
de machines nouvelles qui lançaient au
loin d'énormes quartiers de roc. Si les
vaisseaux romains s'approchaient du rem-
part, une main de fer les saisissait,
les enlevait et les laissait retomber sur les
bas-fonds où il se brisaient ; s'ils se te-
naient au large, des miroirs habilement
disposés y portaient l'incendie ». (Duruy,
Histoire des Romains) ; et comme renvoi :
« Buftbn au siècle dernier a répété cette
expérience ».
Laissons les deux premiers fais que
l'on comprend, bien que dans les mêmes
conditions on serait bien embarrassé pour
les reproduire aujourd'hui.
11 reste le troisième qui semble invrai-
semblable car malgré tous les progrès de
la science on ne pourrait actuellement,
avec des miroirs et des lentilles, enflam-
mer, même à cent mètres de distance, un
bateau, fùt-il en amadou ; cependant, le
fait est historique. Archimède a donc
employé pour cela une force qui nous est
encore complètement inconnue.
Notre question n'est évidemment pas
de chercher à élucider ce fait, qui le sera
peut-être un jour ; actuellement nous vou-
drions simplement savoir de quelle façon
Butfon s'y est pris pour essayer de le re-
produire et à quels résultats il est arrivé.
Pila.
Orfèvres sous Louis XVI et Na-
poléon I". — Quels lurent les principaux
orfèvres du règne de Louis XVI et de celui
de Napoléon ? Leurs œuvres étaient -elles
signées ? Certains muses français ou étran-
gers possèdent-ils de ces ouvrages ?
M. £,
401
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
Mé!fiome^
402
20 septembre 1903,
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
Substitution de nom et d'armes
(XLVI, 171, 298). -- Les substitutions de
nom et d'armes se faisaient généralement
par contrat de mariage, particulièrement
quand la mariée était la dernière de sa race.
C'était ordinairement en faveur d'un des
fils puînés que cette substitution avait lieu :
c'est ainsi que par contrat de mariage du
6 février 1498 entre Françoise de Blan-
chefort fille unique et héritière de feu An-
toine de Blanchefort etc. et de Gabrielle
Jeanne de Laire et Jean P^ de Chabannes,
baron de Curton et de Rochefort etc., il
fut stipulé que l'aîné des fils qui provien-
drait de ce mariage continuerait la mai-
son de Chabannes et que le puiné pren-
drait le nom et les armes des Blanchefort
et les biens de sa mère. Mille exemples de
ce genre pourraient être cités. (Voir sur
la même question les P/cz/i/or^rsde Lemais-
tre, Paris 1657.) Le 27^ plaidoyer de cet
avocat, illustre en son temps, a pour objet
une autre substitution dans la même mai-
son de Chabannes. — En la maison d'Es-
touteville en Normandie, nul ne pouvait
prendre le titre delà principale seigneurie
sans en prendre le nom et lee armes. Dans
d'autres maisons, des seigneuries étaient
affectées à certains noms et surnoms.
Ainsi, Guy, comte de Laval, étant mort en
1545, sa nièce Jeanne de Rieux, fille de sa
sœur aînée lui succédant, s'appela Jeanne
de Rieux dite Guyonne de Laval. En la
maison de Saligny en Bourbonnais, nul ne
pouvait succéder sans prendre les nom
et surnom de Lonrdin de Saligny ; Marc
de Coligny dit Lonrdin de Saligny.
Sous l'ancien régime, les substitutions
de noms et d'armes avaient lieu sans au-
torisation légale. Elles résultaient des dis-
positions matrimoniales ou testamentaires
ou encore par suite d'hérédité.
Il n'en est plus de même aujourd'hui, il
faut un décret gouvernemental pour leur
donner un eflfet légal .
C'est ainsi que M. Maurice de Champs
qui avait pour mère une Bréchard, la der-
nière de sa race, dut, pour relever le nom
et les armes de cette maison, suivant le
vœu de sa mère, solliciter une ordon-
nance royale. C'est en vertu de celle-ci
en date du !'■• février 1844 que lui et les
siens ont pris le titre de comte de Bré-
chard. T.
Armoiries de provinces et de
l'Anjou (XLV ; XLVI, 126, 243). — En
puisant à un ouvrage qui me paraissait
bien informé, j'ai eu surtout pour but de
citer une autorité aussi ancienne que pos-
sible.
Je regrette vivement que l'exemplaire
de cet ouvrage soit privé de ses feuilles
de titres, ce qui m'a empêché de l'identi-
fier. En tout cas, ce document prouve
que l'attribution d'armoiries aux provin-
ces de la France remonte à une époque
déjà lointaine. 11 resterait à savoir si elle
a été faite avec toute la précision vou-
lue.
Quant au jugement trop flatteur que M.
Paul d'Iny a bien voulu porter sur ma
compétence en héraldique, je dois, en
toute sincérité et sans fausse modestie,
déclarer qu'il me restera beaucoup à faire
pour le mériter. D' Charbonier.
Sceau moyen âge à déterminer
(XLV ; XLVI, 20, 123, 182,297). —Je crois
que la légende du sceau ne peut s'appli-
quer à Jean sans Terre roi d'Angleterre,
par plusieurs raisons. Jean sans Terre vi-
vait vers la fin du xii= siècle. Les carac-
tères de la légende paraissent bien posté-
rieurs.
Sans Terre n'est pas un nom, mais un
surnom, comme Richard Cœur de Lion,
Philippe Auguste et tant d'autres, et nous
ne voyons jamais,pas plus sur les sceaux
que sur les monnaies, figurer les surnoms
si communs au moyen âge.
Avant d'affirmer que c'est le sceau du
prii^ce anglais, ne serait-il pas bon de
rechercher quelles étaient ses armoiries ?
Il est très probable que les savants anglais
doivent connaître les armoiries et les
sceaux de leurs souverains.
Martellière.
*
T j * *
Le sceau de bronze trouvé à Baugy
N. 980
L'INTERMEDIAIRE
405
404
près Orléans est très important, car si il
est authentique, c'est le sceau du che-
valier Jean sans Terre.
S. (Sigillum) lOHIS (Johannis; SINE-
TERRA MILITIS, ce qui signifie sceau de
Jean sans Terre chevalier. Mais voilà? Est-
il authentique?
Il ne ressemble guère aux autres
sceaux connus de Jean sans Terre, et de
plus on sait qu'au moyen âge on fabri-
quait clandestinement des chartes et des
sceaux. Ce sceau paraît ancien, mais la
forme des lettres et de l'écu me parais-
sent bien de la fin du xiu* siècle et non
du commencement. Comme Jean sans
Terre, roi d'Angleterre, vivait de 1 199 à
1317, ce cachet ne me paraît pas authen-
tique. Du reste, il faudrait le voir de près,
ou en avoir une empreinte de cire pour
en juger Ja valeur. B de Rollière.
* y
Dans un missel de Chauny du xiv* siè-
cle, nous trouvons aussi le nom de Jean,
Johannes, Johannis en latin, avec la même
abréviation, Johis, que sur ce sceau. C'est
ainsi que : Èvan^elium secimdum johan-
nem est écrit Scd'Iohem .
11 n'y a donc pas de doute possible sur
le nom de Jean. Or, le caractère de Jean
sans Terre est assez connu pour qu'il se
soit contenté du titre de chevalier, miles.
Qui peut plus,peut moins 1 D"" B.
Villardde Honnecourt(XLVI,i72,
300). — Colonne 302, ligne 22, lire ro-
mane et non romaine.
Chanoinesses du chapitre d'Alix
(XLV). — Alix, canton d'Anse, arr. de
Villefranche (Rhône). — Voir : Guigue.
— Les possessions du prieuré d'A lix en
Lyonnais (1410), document en langue
vulgaire de la campagnedeLyon. — Lyon
1883, in-S» 16 pages (d'après la Topo-
bibliographie d'Ulysse Clievalier).
Autre référence. — Bibliothèque d'Aix-
en-Provence. Manuscrit 81 5.— « St-Denis
d'Alix, chapitre de chanoinessesrégulières
au diocèie et provincedu Lyonnais>^. Liste
des chanoinesscsduxiv''auxviiie siècle avec
l'indication des armoiries de chacune.
Devignot.
Anguissola (XLIV ; XLVI, 297). —
Consulter sur les membres de cette fa-
mille qui s'adonnèrent à la pratique des
Beaux-arts : La famille Anguissola, par
M. Fournier Sarlovèze, l'aimable prési-
dent de la Société des amateurs.
Un Rat de Bibliothèclui,
Prince de Rheina-Wolbeok (XLVI,
173, 308). — }e remercie vivement le
comte du Chastel de son intéressante ré-
ponse au sujet du prince de Rheina-Wol-
beck, La date de naissance du premier
Launoy ayant porté ce titre montre en
effet qu'il n'a pu être emprisonné à Paris
pendant la période révolutionnaire. Mes
souvenirs étaient donc erronés sur ce
point. Mais je renouvelle ma question rela-
tivement à sa mère Clémentine de Looz-
Coswarem, qui épousa, en 1789, le
com.te de Launoy de Clervaux.
J'ose espérer que le comte du Chastel
voudra bien prendre encore la plume.
C. B.
Fitzwilliam (XLVI. 173). _ Il y a
en Angleterre une famille Wentworth,
seigneurs de Fitzwilliam, qui porte : lo-
sange d'argent et de gueules, arnioiriesqui
se rapprochent beaucoup de celles de la
question.
Comte DE Bony de Lavergne.
Famille de Vaux (XLV ; XLVI, 30,
79, 188). — Chez un brocanteur, j'ai
trouvé la copie suivante d'une charte,
extraite, dit le texte, des «Archives de la
Boissière ». Pourrait-on me donner
quelques renseignements sur les person-
nages et les terres qu'elle mentionne. Je
cite textuellement la copie :
Guill. des Roches... a tous., .salut. Sachent
que Théophanie la Marascote de Baugë, pour
Dieu et son salut et pour l'âme de Gai nier
Marascot, son époux, donne à l'abb. de l'ora-
toire (en surcharge on lit : Lorouy) et à l'ab-
baye de la Boissière, un pré, apud partem
Ogerii, qu'ils ont acquis du fief du seig' Hu-
gue d» Vaux (de Vallibus) .. (quelques m#ts
grattés) en présence du seig' Hamelin de
Roorto et àt plusieurs autres, à Baujé.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 septembre 1903
40";
406
Avant 1222.
Témoin, prieur dudit couvent
Girard de Auverce
Aimero de Chinze
Geoffroy d'Auverse
Huges de Sarcé
L. C. DE LA M.
* *
En Poitou, il y avait, pendant les
guerres de Vendée, une famille Billard
de Vaux qui s'est illustrée. Ses descen-
dants furent chevalier de Saint-Louis en
1820 et les petits-fils habitaient Paris en
1890 et Neuilly-sur-Seine en 1900.
Il y avait aussi en Périgord,aa moment
de la Révolution, une famille Brothier de
Vaux composée de 5 ou 6 frères qui
émigrèrent en Espagne, et dont on n'a
jamais eu de nouvelles. Ces de Vaux étaient
descendants d'anciens chevaliers habitant
la ville de Saintes au xu' siècle, qui plus
tard se jetèrent dans le parti huguenot à
La Rochelle. E. Reneau.
*
* ♦
En lisant les Révolutionnaires de no-
tre collaborateur Nauroy, je vois que
la fameuse Thérésa Cabarrus, alors
qu'elle était madame Tallien, eut une
fille morte en 1884 qui avait épousé, le
21 novembre 1822, A. F. Moisson de
Vaux. De cette union sont nés ; 1° Emma-
nuel Moisson de Vaux, mort en 1876;
2° Albert-Edmond, consul, né en 183 1,
marié en 1872, à Alphonsine Bernard des
Essarts ; 3" Edmond-Amédée. dit le baron
de Vaux, l'ancien rédacteur du Gil-Blas^
marié, en 1873, à Suzanne Corot La-
guiante, dont Raoul, né en 1875 ; 4° la
comtesse de Marguery ; 5" Madame Ho-
reau. D'après cela, le rédacteur du Gil-
Blas ne s'appellerait pas Vaux baron,
comme le dit le collègue X, et de Vaux ne
serait pas un pseudonyme, comme l'avance
R. de B. Pierre Meller.
*
♦ *
Les personnes portant ce nom de de
Vaux sont si nombreuses que des confu-
sions sont toujours possibles. Comme
dans la note de M. Pierre Meller, il était
fait allusion au baron de Vaux, ancien
rédacteur au Gil-Blas^ qui avait déclaré
naturel qu'on s'adressât à lui en ce qui le
concerne, nous lui avons transmis la note
ci-dessus. Il a bien voulu nous adresser
cette réponse :
Dieppe, ce 22 juillet 1902,
Monsieur et cher confrère,
Je vous retourne la note que vous avez
bien voulu me communiquer. Elle est
exacte comme généalogie, seulement votre
collaborateur fait erreur en faisant du baron
Amédée, mort il y a quelques années, le
rédacteur du Gil-Blas. Celui qui fut rédac-
teur du Gtl-Blas est le baron Charles-
Maurice qui appartenait à !a famille Cham-
plot de Vaux, dont Tarrière grand-père, le
baron Jean-Baptiste de Vaux, contrôleur
des guerres, avait épousé Louise-Cécile de
Grammont.
Veuillez agréez, monsieur et cher con-.
frère, l'expression de mes meilleurs senti-
ments.
Baron de Vaux.
Famille de Monval (XLVI, 172).
— Références généalogiques : Fressis de
Monval. CouxccWi^s, Dictionnaire de la no-
blesse, tome 3, Presse de Monval. Généalo-
gie dans Borel d'Hauterive, année 1863,
et Poplimont. tome VI, page 198.
Lobit de Monval, Généal. dans Revue
des Basses-Tyrénées^ 1886, p 64. Il y a
aussi une famille Le François de Monval.
Comte DE BoNY deLavergne.
Saulx-Tavannes (XLVI, 61 , 183). —
Les héritiers du duc Roger, qui se suicida
à Paris le 14 novembre 1845, sont les en-
fants de ses sœurs. L'aînée, la marquise
Duboigny n'en eut pas ; la deuxième, vi-
comtesse Digeon puis générale L'Heu-
re\ise, a laissé le vicomte Digeon, pair de
France, secrétaire d'ambassade, Charlotte
Bérengère comtesse Edouard de Barthé-
lémy, dont la vicomtesse de Brocas, etc.
(Voir Borel d'Hauterive année 1873
page 158-159). La troisième, femme du
comte Greppi, réintégrée le 4 juin 1853
dans sa qualité de Française, a laissé le
feu comte Greppi, propriétaire du château
de Saulx,la prmcessedeGonzague-Vixando
et Luiggia-Valentin Greppi, né à Milan en
1822. sans alliance (voir V Armoriai italien
1890 pages 420 à 423.)
H. deW.
Famille de Bourbon-Conty (XLV).
— Ces deux frères de Bourbon-Conty,
sont enterrés au cimetière Montparnasse
(3^ division, 2*= ligne du rond point, n° 4,
par l'Est) dans un assez beau tombeau,
que je suis allé voir, un de ces jours der-
N" 980
L'INTERMÉDIAIRE
407
408
niers, et bien que la question de ces fils
naturels de l'avant-dernier prince de
Conty soit suffisamment élucidée dans
V Intermédiaire, grâce surtout aux actes
de naissance et de décès, fournis par
M. Ch. Nauroy, notre érudit confrère, je
me permettrai cependant d'y revenir,
pour signaler deux particularités que j'ai
relevées dans l'inscription tumulaire et
qui m'ont paru intéressantes.
Sur le côté du monument faisant face
à l'avenue, on lit :
Hic jacet
In spcai resurrectionis
Franciscus. Ciaudius. Faustus.
Marchionensis
de Bourboii-Conty
defunctus Anno Doniini 1833. — -S^junio
Frater optimus, egregius amiciis
Lurent illj.n - rater-soror-et-amici.
Soror — donc il y avait une sœur —
puisqu'elle est mentionnée dans l'inscrip-
tion, et dont "H ignorait l'existence ;
cependant, comme cette inscription est
rédigée dans un latin de cuisine, je pen-
cherais à croire que cette sœur dont il est
question, ne serait (jue la belle-sœur, c'est-
à-dire : Hermine de Labrousse de Ver-
teillac, mariée, depaii le 17 avril 1S28,
au frère du définit. On a été vraisembla-
blement embarrassé Je trouver pour
belle-urnr h mot analogue latin ; — on a
mis Soroi , pour tourner la diflîculté.
et l'on a bien fait, car, à en juger par la
composition latine de l'inscription, on
était bien capable de traduire : belle-sœur
par : pnlchra soi or.
Sur le côté opposé, on lit :
Hic
Alta mens,
Hic
Cor egregium
Decus, honos et lutta fides
Praeclarae Stirpes
Heu 1 RecisuiTi et ultimuni
Luget sponsa — Jugent amici
Lugeaiit oinnes probi
Obit
Anno Domini M. D. C. C. C. X. L.
Die sexto junii .
Cette inscription, comme on voit, ne
porte pas l'indication du nom de la per-
sonne à laquelle elle se rapporte. C'est
fort étrange. Il est évident que cette omis-
sion n'est pas accidentelle et qu'elle a
été faite à dessein. Mais quelle pouvait
en être la raison ?
Sur les registres des inhumations, qui
m'ont été obligeamment communiqués
par la conservation du cimetière, ce norn
est naturellement indiqué et l'on y trouve
cette mention :
François-Félix, comte de Bdurbon-Conty
décédé dans sa 68" année.
Il est à remarquer que la sœur — soror —
de la première inscription, ne figure pas
dans la seconde. On y lit, par contre :
luo-et sponsa, car en effet, si elle était la
belle-sœur de François-Claude, elle était
/'r/'6;/5é' de François Félix, ce qui confir-
merait l'explication que je me suis faite.
Si cependant une vraie sœur avait
existé, elle serait décédée avant 1840,
c'est-à-dire avant la mort de François-
Félix.
Dans les actes de la conservation, re-
latifs à cette sépulture, on trouve en
plus une note ainsi libellée :
Marie-François-Félix, comte de Bour-
boii-Conty (rue St -Dominique - St-Ger-
main, n" ^4) acheta cette sépulture parti-
culière et perpétuelle de famille et en pre-
mier lieu de M. François-Claude-Fauste,
marquis de Bourbon-Conty, son frère, dé-
cédé le 8 juin 1833.
Paris, 2 mars, 1835.
L'omisbion du nom ne pouvait être
expliquée, à mon avis, que par les diffi-
cultés que Marie François-Félix avait
eues au sujet du litre de comte, qu'il por-
tait de son vivant, et auquel il n'avait
nul droit, comme il ressort d'une commu-
nication du ministre de la justice, datée
du 16 août 1879, rapportée par M. Ch.
Nauroy.
J3 soumets ces deux particularités à
nos érudits collaborateurs, dans l'espoir
qu'ils voudront peut-être débrouiller
cette énigme. Duc Job.
D'Aumont (XLV) — Je serais très
reconnaissant à notre savant collabora-
teur « Dont Care » de bien vouloir nous
dire ce qu'il connaît des circonstances
dans lesquelles s'est éteinte cette maison,
principalement de l'avant-dernier duc, de
la vie du dernier en France, avant son
établissement (vers 1876) au Caire, où il
mourut le ^ mars 1888. Sa sœur, la
comtesse Poullain de la Vincendière,
a-l-elle laissé postérité ? Les archives de
la maison d'Aumont, si en cour depuis
Louis XIV. seraient une mine bien pré-
cieuse de documents sur l'ancien régime.
H. DE W.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 septembre 1902
409
410
L'abbé de Pomponne (XLVl, 281.
364). — Certainement, confrère Wigg :
« Il n'y a jamais eu d'abbaye de Pom-
ponne, » mais cette localité a possédé un
prieuré du titre de Notre-Dame, dont la
fondation est antérieure au xu* siècle.
Pomponne avait aussi un couvent d'Au-
gustins réformés, dits de Bourges, fondé
en 1328, près du pont de Lagny. C'est de
ce monastère que la reine Marguerite (de
Valois) tira six pères et quatorze frères
qu'elle établit au faubourg Saint-Germain
(rue Bonaparte).
Mais tout ça ne répond pas à la ques-
tion de M. de Reiset ! A. S..E.
Laval-Montmorency (XLVI, 293).
— Oui, il existe un portrait de ce maré-
chal par Nattier : il appartenait à M. de
juigné ; il est passé en vente il y a quatre
ans. 11 a été acheté par M. Brame, Le por-
trait était agréable, il y avait une main
et un gant fort bien traités.
Un Rat de Bibliothèclue.
Le véritable sexe du chevaUer
d'Eon (T. G. ,3 17 ; XLV ; XLVI ,207)
— La vente des papiers du chevalier
d'Eon à Paris, a permis l'insertion dans
les catalogues des marchands d'au-
tographes de plusieurs articles qui ne
laissent aucun doute sur son sexe mâle —
déjà prouvé du reste — notamment un
passage curieux, lorsqu'il raconte ses fre-
daines avec les femmes, alors qu'il était au
service de la police de Marie-Antoinette.
Les pièces autographes et signées
abondent en ce moment, mais les lettres
autographes sont rares, elles valent de
i5 à 20 fr. suivant leur importance.
A. Sy.
Les autographes ne valent pas très
cher. 11 y a deux ans, il en est passé plu-
sieurs liasses dans une vente de livres ;
un lot de 250 à 300 s'est vendu à mille
francs. C'est d'ailleurs la même personne
qui a tout acquis. CuRiosus.
* *
Pour apprécier quelle valeur peuvent
avoir ces autographes, il suffit de consul-
ter la description qui en a été donnée par
M. H. Daragon, libraire, à Paris, 10, rue
N.-D. de Lorette, à l'occasion de la vente
delà bibliothèque du chevalier d'Eon, du
5 au 10 mars 1900, à la salle Silvestre.
Voir le Bibliophile parisien, n" 3 f mars
1 900) et n» 4 ( avril 1 900).
Un dossier relatif aux dix dernières
années d'Eon (mort le 21 mai 1810 à
Londres) a été adjugé à i4'5 Ir.
L.-N Machaut.
Mort de l'abbé Prévost (T. G.,
727). — Je trouve dans une Histoire de
Chantilly depuis le dixième siècle jusqu'à
nos jours (i) dont l'auteur était en mesure
d'ttre bien informé, le récit suivant diffé-
rant,par quelques détails seulement, des
récits parus dans Y Intermédiaire, en
1875 :
Dans une circonstance pénible où son cœur
était navré de douleur, il (Louis-Joseph de
Bourbon, prince de Condé) fut percé d'un
nouveau trait par la triste nouvelle d'un acci-
dent étrange et tragique ; c'était la mort du
célèbre abbé Prévost auquel il était attaché.
Au moment où attiré par la brillante réputa-
tion de Chantilly, cet écrivain se promenait
dans la forêt de ce riant séjoar, il fut frappé
d'une attaque d'apoplexie. Ce coup de foudre
surprend vivement tous les témoins, on s'em-
presse de le porter chez le curé du village le
plus voisin, à Saint-Firmin, selon la tradition,
sans espoir de le rappeler à la vie. La justice
en est à l'instant informée, et ne sachant à
quelle cause attribuer cette mort subite^ elle
fait procéder à l'ouverture du corps, pour
s'assurer si quelque poison subtil n'aurait pas
provoqué le lugubre accident. Le chirurgien
arrive, il plonge le scalpel dans les entrailles
de l'abbé que Ton croyait être véritablement
mort: un cii perçant, poussé par la victime,
glace d'effroi tous les spectateurs et fait con-
naître que cet infortuné vit encore ; on se
hâte de lui prodiguer tous les soins que de-
mande sa blessure, elle était mortelle, les pré-
cautions furent inutiles, il pensait sans doute,
dit le prince, à mettre dans un de ses livres
quelques catastrophes épouvantables ; mais à
coup sûr, il ne pouvait guère lui en venir à
l'idée de plus affreuses que celle qui a terminé
sa vie. Le prince se transporta sur le lieu
même où le coup fatal avait frappé l'abbé
Prévost, et il déclara qu'il y aurait fait élever
un monument s'il n'avait été retenu par cer-
taines considérations.
P. c. c. A. S. .E.
(i) Par M. l'abbé Fauquembrez, ex-vicaire
de Chantilly et aumônier de l'hôpital. Senlis,
1840, in 8°.
N' 980.
L'INTERMEDIAIRE
411
— 4 1 2
Papiers militaires du maréchal
Sébasiiani, des généraux Guilie-
minot, Kellertaan, Palet (XLV). —
La comtesse de Reculot, née Kellermann
de Valmy, doit descendre d'un des deux
fils aines de Thérèse Guadi. Elle habite
Nice ; sa fille Edmée a épousé, le i^' avril
1890, M. de Saint-Martin. H de W.
Princeteau et Princetot (XLV). —
Le nom est Princeteau. Le général de di-
vision Princeteau, grand croix de la Légion
d'honneur, était le fils de Maria-Zélia De-
cazes (sœur du grand ministre de Louis
XVIII), et de son mari Théodore Prince-
teau.
Je compte publier la vie de madame
Princeteau, de son mari, et de leurs en-
fants, on trouvera déjà sur eux des détails
dans mon livre : La ve'rùê sur le père et la
famille du favori de Louis XVI II, la Jeu-
nesse du duc Décades; a Paris, chez Emile
Paul, 100, faubourg Saint-Honoré ; il s'en
rencontrera encore dans une suite actuel-
le ment i l'impression : Le duc Deca:^es au
G baud. Je ne puis donc ici que rectifier
qu^elques erreurs : Madame Princeteau n'a
pas été la maîtresse de Louis XVIII ; c'est
une chose qui n'a jamais été dite que par
des auteurs peu scrupuleux, dans un but
politique, ou dans celui de plaire au lec-
teur en lui donnant l'anecdote scanda-
leuse et malsaine.
M. Nauroy, après avoir dit que la fa-
mille Princeteau existe encore, ajoute que
les lettres de Louis XVIII sont actuelle-
ment dans la famille. Ces phrases pour-
raient faire croire que les Princeteau exis-
tants descendent de Maria-Zélia Decazes,
il n'en est rien ; Et que les lettres signées
(( Louis » sont en la possession des Prin-
ceteau, alors que ces lettres adressées non
pas à madame Princeteau, mais au minis-
tre Elie Decazes, son frère, que Louis
XVIII appelait « mon cher fils » ne sont
jamais sorties des archives du château fa-
milial de leur destinataire : La Grave (Gi-
ronde), aujourd'hui propriété du troisième
duc Decazes, le petit-fils du ministre Elie
auquel elles étaient adressées.
Madame Princeteau n'apparaît que dans
quelques-unes des lettres, aux phrases fi-
nales, elle vint à Paris, Elie Decazes, alors
veuf, étant ministre, pour tenir sa mai-
son. De même les objets aux armes roya-
les étaient pour le duc Decazes.
je dirai à mon ami M. Pierre Meller»
que Charles-Edouard Princeteau n'étai^
pas un militaire brillant, ni très fort, mal-
gré sa direction de l'artillerie de Saint-
Thomas d'Aquin, et bien qu'il fût sorti de
l'Ecole polytechnique.
Mais Princeteau était rangé, très tran-
quille ; il faisait un service sans éclat et
tout... automatique, l'avancement fut
aussi automatique, grâce à ce qu'il était
bien apparenté.
La belle réponse du collaborateur H. de
W est l'expression exacte de la vérité.
Baron Maxime Trigant de Latour.
Gaspard Hauser a-t-il existé ?
(T. G., 415).
Le grand-duché de Bade a à peine un
souvenir dynastique depuis le margrave
LouiSj le héros de Belgrade ; le rapide
accroissement de cette petite principauté
sous la protection française dans la Confé-
dération du Rhin, la vie de cour d^s der-
niers princes de l'ancienne lignée, l'alUance
matrimoniale avec la famille Beauharnais,
Vaffaire de Kaspar Haiiscr (sic), les événe-
ments révolutionnaires de 1832, l'expulsion
du grand-duc Léopold, cet ami de la bour-
geoisie, l'expulsion de la maison régnante
en 1849, rien n'a pu briser dans le pays la
chaîne de la soumission docile à la dynas-
tie...
{Pensées et souvenirs, par le prince de
Bismark, 2" édition, 1899, I, 367).
Nauroy.
Duels à Lille au sujet de Talma
(XLIII ; XLV). — L'Intermédiaire a
précisé les renseignements fixant au 24
avril 18 17, la date des représentations
données par Talma au théâtre de Lille.
Il est incontestable qu'elles furent trou-
blées par des incidents regrettables, et la
politique fut la seule cause des désordres
qui amenèrent des duels entre civils et
officiers de la garnison.
Talma s'occupait de politique, c'était
son droit, et les comédiens jouissent des
mêmes prérogatives que les autres élec-
teurs.
Il y a plus de dangers pour eux que
pour les autres de descendre dans l'arène
politique, ce qui n'empêche que. les acteurs
politiciens ont été très nombreux.
Les plus célèbres furent Trial, Dor-
feuille Grammont,Collot d'Herbois.et l'on
peut citer encore Bataille qui fut sous-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 septembre 1902
413
414
préfet d'Ancenis, et candidat à la députa-
tion en 1871.
Les femmes de théâtre, après avoir
quitté les planches, se confinent au fond
d'un petit trou où elles font l'édification
de la paroisse. Je connais plusieurs curés
qui se félicitent d'en avoir comme châte-
laines. Elles sont très généreuses pour les
œuvres, et les bonnes âmes se joignent à
M. le curé pour les élever aux nues.
Les dames ne manquent point de doigté
et savent se tenir à l'écart de la politique
qui est le sujet qui divise le plus les ha-
bitants des petits endroits.
La grande tragédienne, M"' Mars,
manquait de tact sous ce rapport, et affi-
chait des opinions bonapartistes dans un
temps où elles n'étaient plus de saison.
En 1817, cet entêtement faisait le dé-
sespoir de son directeur, qui, chaque soir,
craignait qu'il y eût du boucan au théâtre
où Mars osait monter sans fleurs de lis.
Un soir, les gardes du corps se per-
mirent.non seulement de siffler la grande
actrice, mais de la traiter de g .. etc.,
Ces épithètes étaient plus grossières que
méritées, car sans être une vestale et une
ingénue, Mars observait toujours la dé-
cence.
« Qiiand la vertu s'en est allée, il doi*
« rester encore la pudeur », disait-elle à
ses jeunes camarades faisant leurs débuts
dans la galanterie.
En 18 17, elle frisait la quarantaine,
mais n'avait point pris rang dans le régi-
ment des vieilles gardes.
Mars avait des adorateurs,-et très dis-
posés à mettre flamberge au vent pour
défendre sa beauté, son talent, et même
ses opinions politiques. Ces dernières
étaient cependant si difficiles à défendre
que ses plus chauds partisans lui déclarè-
rent qu'elle devait quitter Paris momenta-
nément, et faire une tournée en province.
Ce fut dans ces circonstances que Mars
vint à Nantes
La presse loca'e est pleine du récit de
ses triomphes, et ne parle d'aucun inci-
dent semblable à ceux qui troublèrent le
calme de la bonne ville de Lille.
Les manifestations contre Talma avaient
peut-être été provoquées par la police
C'eût été un procédé maladroit pour
donner aux opinions la blancheur qu'elles
commençaient a perdre.
Ce qui est certain, c'est que les légiti-
mistes ardents raillaient Mars et Talma.
Les royalistes devaient garder leur admi-
ration pour madame Dorval qui pensait
bien.
Une satire politique fait allusion à cet
état des esprits en s'exprimant comme
suit :
Apres Mars
Des mélodrames la séquelle
Placent Dorval un cran plus bas.
Mais que ne pardonne-t-on pas
Pour et pour Adèle.
JOSEPH TrÉMAUDAN,
La statue de Victor Massé (XLVl
14, 151, 387). — Le hasard m'a fait
acheter cette maquette à la vente Fran-
ceschi et c'est une œuvre d'art curieuse.
L'auteur des Noces de Jeannette est assis sur
son fauteuil ; on devine que le sculpteur
l'avait modelé avec une sorte de prédi-
lection. Jean Bernard.
M"' Didier (XLIV). -- Ne s'agirait-il
pasdelaveuve de l'homme politique, suisse
de naissance, Henri Didier, qui a écrit,
notamment : Une visite au comte de Chant-
bord? Pâûs, 1848. A S., e.
Saint Angilbert et ses frères
(XLVl, 12). — Nous venons de découvrir
la filiation de saint Angilbert dans le
Père Malebranche; .< de Morinis » liv. Il,
chap. 24.
C'était l'arrière-petit-fils du comte du
Ponthieu Dortrich (1) dont le fils épousa
sa cousine-germaine, fille d'Othuel
De ce mariage naquit un fils, qui épousa
une fille de Charles-Martel et donna le
jour à Angilbert et à ses deux frères aînés,
Madhelgaud et Richard.
11 ne nous manque plus que les noms
en blanc de ces divers personnages. (Du
reste, ces noms nous semblent légen-
daires).
Il est fort peu probable que le nombre
des filles qui se laissèrent séduire, ait été
supérieur à deux ou trois peut-être. En
effet, il ne manque pas de filles provenant
des concubines de Charlemagne ; mais
(i) Un nom comme Dortrich conviendrait
mieux à un comte germanique d'une épo-
que moins reculée.
N» 980
L INTbRMKL>lAlRE
415
416
elles avaient toutes au dessous de 13 ans,
car celui-ci avait perdu sa dernière femme
légitime à la veille de l'an 800, et il mou-
rut au début de l'année 814. Restait
Théoderade, l'aînée des filles de la reine
Bertrade, qui avait 20 ans et était la plus
exposée de toutes ; mais l'histoire est
muette sur son compte, à ce sujet.
L'histoire de Berthe, qui avait alors
une quarantaine d'années, avait donné
lieu à un véritable roman écrit par
Hariulfe, vers 789, c'est-à-dire 25 ans
auparavant. Malheureusement les deux
chapitres 3 et 5 ont été volontairement
détruits ; or ce dernier chapitre nous dé-
crivait précisément son mariage avec An-
gilbert, dont elle eut deux fils, Harnide et
Nithard ; noms formés des mêmes radi-
caux renversés, intrépide seigneur, in-
trépide et brave. Nous avons retrouvé ces
titres, à la table des matières du manus-
crit, qui a été conservée.
L'auteur de cette mutilation n'a pu que
vouloir éviter la révélation de détails,
plus ou moins authentiques, compromet-
tants pour les deux conjoints ; cela est
de toute évidence. Quoi qu'en ait dit un
antiquaire de Picardie, ce n'était pas un
faussaire ; car il a eu bien soin de rempla-
cer les deux chapitres détruits par une
interpolation, de tous points conforme aux
données de la table des matières, en
indiquant le mariage de Berthe, sans les
accessoires qu'il jugeait peu convenables.
D'B.
Les privilèges de Chalo-Saint-
Mard (XLVI, 283). — Le privilège de
Chalo-Saint-Mard accordant aux descen-
dants d'Eudes Le Maire tant par les fem-
mes que par les hommes, la noblesse et
l'affranchissement des impôts, fut la plus
grande mystification du moyen âge, qui
a duré jusqu'au milieu du xviii' siècle.
Le savant historien. M. Nocl Valois, a pu-
blié sur ce sujet deux intéressantes disser-
tations auxquelles nous renvoyons le
questionneur : l'une en 1887 et l'autre en
1897. Qiiant aux prétendues lettres pa-
tentes de Louis XIII en 1635, déclarant
que le privilège de la lignée d'Eudes
Le Maire, serait restreint aux termes de
la première concession du mois de mars
1085 et non 1083, comme il est indiqué,
'1 déclare qu'il les a vainement cherchées
dans les registres du Parlement et dans
ceux de la cour des aides.
Voici ce que rapporte M . Valois au
sujet de la fin du privilège :
Si nous ignorons dans quelle mesure le pri-
vilège subsista sous les règnes de Louis XIV
et de Louis XV, nous pouvons du moins fixer
vers 1752 la date du dernier coup qui lui fut
porté. La charge de juge d'armes créée par édil
de juin 1615, était alors aux mains de Louis-
Pierre d'Hozier, qui, concevant des doutes
sur l'authenticité de la charte de Chalo-Saint-
Mard, dont il ne con aissait que les textes
imprimés, voulut obtenir communication de
la copie conservée, suivant Fleureau,- dans les
archives de l'hôtel-de-ville d'Etampes. II écri-
vit une première fois au maire sans obtenir
de réponse, une seconde fois à un chanoine de
la ville, qui garda le<même silence ; sa con-
viction fut faite. « Que craignent donc ces
messieurs? s'écriait son fils Antoine-Marie
d'Hozier. Que des yeux plus clairvoyants que
ceux du temps passé ne s'aperçoivent que leur
privilège n'étoit appLiyé que sur un fonde-
ment ruineux? Eh ! qui en doute aujour-
d'hui ? Il n'est pas besoin de consulter le
vidimus original pour ne s'y pas mépren-
dre : le juge d'armes le prouvera suffisamment
sans cela. » 11 l'a effectivement prouvé. Sa
démonstration atteint son but, bien qu'elle
pèche par plus d'un point ; nous en avons si-
gnalé chemin faisant les défauts. Toutefois,
signée d'Hozier, insérée dans V Armoriai géné-
ral de France, elle devait porter un coup
mortel au privilège de Chalo-Saint-Mard.
Paul Pinson.
Les descendances princières
(XLV;XLVI, 89, 252) — Le confrère
Cam juge, avec raison, intéressant de con-
naître quelles sont toutes les familles in-
contestablement issues par les femmes du
roi saint Louis, et qui, par suite, ont pu pro-
curer à dauires cette illustre ascendance.
Voici une liste que je crois à peu près
complète des familles bretonnes qui se
trouvaient dans ce cas avant l'an 1500 :
RoHAN, depuis 1377.
Mautauban, depuis 141 1,
RiEux, depuis 1414.
EspiNAY, depuis 1435.
Du Pont ou dh Pont l'Adbé, depuis
I ç6o (environ).
Chateaubriand (branche de Beaufort)^
depuis 1470 (environ).
Malestroit (branche de Kaër), depuis
1490 (environ).
DU Chastellier (de Pommerit), depuis
1490 (environ/
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
^
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417
418
DU Chastel (branche aînée), depuis
1492. P. DU Gué,
Le château de Robert le-Diablo
(XLVI, 289). — Les ruines de ce château
sont à Mouhneaux, aux environs de
Rouen. Nordmand.
♦
* *
Est situé entre La Bouille et Moulineaux
en Normandie. Saint- Médard.
•*
* *
C'est à la Bouille, près de Rouen, que
se trouvent les ruines de ce château.
C'est une des plus belles pinces de la pro-
vince. Vous découvrez, tout au loin, le plus
vaste paysage ; la Seine ressemble à la mer :
elle est bruyante comme l'Océan, et, comme
l'Océan, elle est chargée de voiles. A votre
droite, la vieille cité normande cache ses touis
superbes dans les cieux;hvotre gauche s'élève,
toute chargée de coudriers, de vieux lierres
et de petites tleurs des champs, la montagne
de Robert le Diable. Prenez garde de fouler
d'un pied imprudent cette herbe rare et des-
séchée, car c'est l'herbe qui égare, et le voya-
geur qui l'a touchée ne retrouvera pas son
chemin, dùt-il marcher toute la nuit jusqu'au
point du jour. Du vieux château, plus rien ne
reste, sinon quelques pieires informes et de
vagues souvenirs. Là, dit-on, furent enterrées
les maîtresses de Robert le Diable ; là il a fait
pénitence jusqu'à la mort. Dans ces ruines, où
se lamente le vent du soir, le Diable revient
à l'heure de minuit : vous pouvez entendre
ses cris plaintifs. (Za Normandie, par J.
Janin, p. 49).
La vieille édition du Guide itinéraire de
Paris an Havre, par Eugène Chapus, d'où
j'extrais cette citation, contient une vue des
ruines. de Mortagne.
♦ *
Le nom de Robert le Diable, épouvan-
tai! sinistre, attaché à quelques restes féo-
daux, demeure accolé aussi à des terreurs
superstitieuses tenaces : tels le château des
Moulineaux, au canton de Grand'Couronne,
près Rouen et les horribles légendes qui
y sont liées
Là, pendant la nuit, on voit un loup
efflanqué, au poil grisonnant et terne :
c est l'ombre de Robert le Diable 1 Cette
apparition est le signal de quelque cala-
mité. 11 ne reste des murailles que des
pierres branlantes ; la pusillanimité des
habitants d'alentour, elle, demeure solide. Il
y a aussi des souterrams, réceptables d'é-
pouvantables horreurs, qui vont, dit on,
jusqu'à la Seine. Même, dans le riant gazon
et le lierre, qui habillent ces ruines, s^
cache Vberbe qui égare. Pauvre impru-
dent qui, à l'heure des ténèbres mystérieu-
ses, risque son innocente rêverie autour
du château de Robert le Diable; sans pou-
voir sortir des méandres de la forêt, il
demeurera, jusqu'aux clartés du matin,
à la merci des mauvais esprits et des Epi-
nes-fées, qui le déchireront cruellement.
Sur l'emplacement du château de Thu-
ringue, où s'écoula l'efTroyable jeunesse
de Robert, s'élève la chapelle de Bon-Se-
cours, d'où l'œil embrasse le magnifique
panorama de Rouen, de son port, des
forêts et de la vallée de la Seine.
A Falaise. on visite toujours le château,
où, des amours de Robert et d'Ariette la
belle lavandière, naquit Guillaume qui,
changeant le surnom de Bâtard en celui
plus noble de Conquérant ,dtvz\t coiffer la
double couronne de Normandie et d'An-
gleterre. Avant le départ de Robert pour
la Terre-Sainte et la naissance du futur
Duc-Roi. les glorieuses destinées de celui-
ci avaient été prédites à sa mère dans un
songe merveilleux.
Capitaine'PAiMBLANT du Rouil.
Les capitaines des côtes de Nor-
maiidie aux X¥% XVP jet XVIP
siècles (XLVI, 229), - On trouvera
quelques indications à ce sujet dans le
manuscrit 2243(591) collection Montbret
de la bibliothèque deRouen: f " 1 1 . Notes
sur les capitaineries garde-côtes du
royaume. 1" octobre 1731.
Voir aussi : bibliothèque d'Amiens ;
manuscrit 886 ; Papiers du général de
Vault, directeur du dépôt de la Guerre :
t. VI, f" 17, Basse et Haute-Normandie,
Capitaineries.
Ce document se rapporte, à en juger
d'après d'autres pièces du même recueil,
à l'année 1756.
D'' Charbonier.
M. deFolard, ambassadeur sous
Louis XV (XLV ; XLVI, 78. 207). — Le
chevalier Hubert de Folard étant ministre
de France à Munich en 1767, a eu, avec le
duc de Choiseul, ministre des affaires
étrangères, une correspondance ayant
pour objet de procurer à la manufacture
royale de Sèvres, les moyens de fabri-
quer la porcelaine dure, moyens dont
N» 980.
L'INTERMEDIAIRE
419
elle ne disposait pas à l'époque où Folard
s'occupa de la question.
On trouvera les lettres de Folard, celles
de Clioiseul et diverses pièces sur l'affaire
dans les Documents sur les anciennes faïen-
ceries françaises et la manufacture de Sè-
vres par Gerspach (Paris, Laurens 1883).
A.
* *
11 faut en effet lire Maniica (Agnès de)
pour le nom de la femme de l'ambassa-
deur. Famille romaine inscrite au livre du
Patriciat romain, et qui 3 fourni un car-
dinal en 1802.
La fille aînée de M. de Folard épousa
bien M. de Tourreau. Leslie.
Lord Chesterfield et madame de
Maintenon;(XLVl,294).— Lord Chester-
field s'est trompé : il a attribué r. Fénelon
une lettre qui est de Godet des Marais,
évêque de Chartres, directeur de madame
de Maintenon depuis la mort de l'abbé
Gobelin, son premier directeur, qui mou-
rut en i6c)i.
Le mariage de madame de Maintenon
avec Louis XIV étant de 1684 ou 1685,
cette lettre estdonc postérieure au mariage.
Chesterfield l'aura luedans La Beaumelle
Celui-ci l'a empruntée à un mémoire de
mademoiselle d'Aumale qui était encore
inédit, mais qui vient d'être récemment
publié par MM. le comte d'Haussonville
etHanotaux (Calmann-Lévy).
La lettre, ou plutôt le fragment de la
lettre en question, se trouve p. 87 et 88.
Fêtes de l'enfance sous la Révo-
lution (XLV ; XLVl, 38) — Si, comme
je le crois, il s'agit des fêtes de la jeu-
nesse, on en trouvera l'historique et un
résumé dans la Réimpression de l'ancien
Moniteur (Paris, H. Pion, 1873) :
T. XXVll, p. 667, arrêté du 19 ventôse
an IV (() mars} 1796) pour sa célébration;
T. XX VIII p. 1 17. Article de Trouvé re-
latant la fête de la jeunesse célébrée le
10 germinal an IV (30 mars 1796) ;
T. XXIX p. 636. Mention de l'hymne
pour la fête de la jeunesse, par le citoyen
Parny.
Dans son livre : Le Champ de Mars,
(Paris, Baschet, 1889) M. E. Maindron a
dit (p. 121) :
On ne l'oublie pas, nous n'avons souci
dans cet ouvrage que des événements accom-
420
plis dans l'enceinte du Champ de Mars. L^
fête de la jeunesse, celle des époux et celle des
vieillards. p<ir suite de leurs caractère, ont eu
lieu au sein de la ville. Elles pourraient ne pas
trouver place ici, cependant nous voulons en
dire quelques mots, ne serait-ce que pour
mémoire.
VlEUJEU.
Le décret du 18 floréal an 11 instituant
les fêtes décadaires, avait prévu des fêtes
à l'Etre suprême, au genre humain, et il
y en avait aussi à l'enfance, à la jeunes-
se, etc.
La fête de la jeunesse coïncidait avec
l'époque ordinaire de la distribution des
prix. Dans les villages, la plus grande dis-
traction qu'on offrait aux enfants était de
les mener chanter des hymnes autour de
l'arbre de la liberté...
Les fêtes décadaires finirent par être
délaissées ; on obligea les instituteurs à y
conduire leurs élèves pour faire nombre.
Des arrêtés furent pris à cet effet dans
tous les départements ; l'arrêté de l'Aube,
décembre 1798 porte en son article 12 :
Les instituteurs et institutrices d'écoles,
soit publiques, soit particulières, sont tenus
de conduire leurs élèves, chaque jour de
décadi ou de fête nationale, au lieu de la
réunion des citoyens. Les instituteurs et
institutrices publics qui ne se conformeront
pas à ces dispositions seront destitués.
Le boulet qui doit me tuer...
(XLVL 294). — Le propos en question
est cité par Norvins comme ayant été
tenu par Napoléon à la bataille de Mon-
tereau, le i8 février 1814. V. A. T.
La fameuse phrase en question, comnie
tous les mots historiques, parait avoir été
faite après coup : mais elle parait se rap-
porter à un mot de Napoléon aux artil-
leurs de la garde à la bataille de Monte-
reau. Napoléon pointait une pièce, les
artilleurs voulaient l'éloigner en lui disant
qu'il allait être tué. Lui leur aurait ré-
pondu : « Le boulet etc.. ». Telle est du
moins la légende. Voir à ce sujet les
lithographies et dessins de Raffet et Bel-
langé. Un Rat de Bibliothèq.ue.
*
Le général Philippe de Segur, racon-
tant dans ses Mémoires, (t VI, p. 372), la
bataille de Montereau,dit ce qui suit :
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 septembre 1902
421
422
C'était l'Empereur lui-même qui dirigeait
ces feux, et, comme l'inexpérience des canon-
niers les exposaif',il leur indiquait la manière.
On le vit même descendre de cheval, et poin-
ter plusieurs fois des pièces ! Il fit taire celles
de l'ennemi, qui tiraient encore de l'autre ri-
ve. Nos artilleurs avaient d'abord murmuré du
danger auquel il s'exposait : ils l'avaient con-
juré de s'éloigner.
Mais lui : « Allez, mes amis, leur avait-il ré-
pondu gaiement, ne craignez rien! Le boulet
qui me tuera est encore loin d'être fondu !»
P. C. C. DE MORTAGNE.
*
Le 18 février, 18 14, le maréchal Victor
avait reçu l'ordre d'occuper le pont de
Montereau, pour empêcher la jonction de
Blùcher et de Schwarzemberg, entre les-
quels l'armée française manœuvrait Mais
s'étant laissé gagner de vitesse par les
Wurtembergeois, qui avaient occupé le
pont pendant toute la nuit. Victor faisait
de vains efforts pour les en débusquer.
Cependant le général Gérard arrive à
temps pour soutenir le combat, bientôt
après, Napoléon survient pour décider la
victoire. Napoléon pointe lui-même les
pièces et commande les décharges ; l'en-
nemi fait de vains efforts pour démonter
nos batteries, ses boulets sifflent autour
des artilleurs et bon nombre de canonniers
sont tués sur leurs pièces à côté de Napo-
léon, qui conserve son calme et continue
de prodiguer les encouragements et les
ordres. Ses soldats auxquels il est mêlé,
murmurent de le voir exposer ainsi sa
vie. C'est dans cette circonstance que
l'empereur leur dit gaîment : -A lle^, mes
enfant'., ne craigne:^ rien, le boulet qui me
tuera n'est pas encore fondu .
Le général comte Charles Pajol, fils du
célèbre général de cavalerie, qui, par une
charge brillante enleva le pont de Monte-
reau et décida la retraite des Wurtember-
geois, a perpétué le souvenir de la bataille
du 18 février, par une statue équestre de
Napoléon érigée en 1867, au confluent de
la Seine et de l'Yonne ; sur l'un des bas-
reliefs Napoléon est représenté pointant
des pièces de canon : et je crois bien que
les paroles qu'il a prononcées sont inscri-
tes sur le bas -relief.
DÉSIRÉ Lacroix.
*
» *
J'ai toujours entendu attribuer cette
phrase à Napoléon P*" - lors de la
bataille de Montereau. Emile Augier —
dans /^5^/ro>«/<^5,jecrois,oudans la Con-
tagion, a placé dans I9 bouche d'une
cfirontée qui ne craint pas l'indigestion
cette parodie: «Le poulet qui doit me tuer
n'est pas encore pondu. » A. S., e.
Louis-Philippe émigré (XLV ;
XLVl,257,3i9). — Les notes intéressantes
que V Intermédiaire publie en ce moment
sur « Louis-Philippe émigré » me re-
mettent en mémoire ce qui nous a été
dit, il y a une vingtaine d'années, en pas-
sant à Nyborg près de Vadso, au fond du
Varanger fiord sur les côtes norvégiennes
de l'océan glacial.
Le futur roi de France visitant le pays
à la fin du xviu^ siècle, y aurait laissé un
fils qui devint plus tard marchand et vi-
vait encore vers 1860. Sa maison de com-
merce était dans le Tana fiord ou le
Varenger fiord. peut être à Niborg même
11 serait mort sans postérité.
Est-ce une légende?
Lot Y.
Echauffourrée de Boulogne (XLV)
— On demande si, ce jour-là (6 août 1840)
leducd'Orléansse trouvait àParis. Cela se
pourrait parfaitement, car, après l'enlève-
ment du col de la Mouzaïa, (12 mai 1840)
le duc d'Orléans quitta de nouveau l'Al-
gérie le 27 mai pour n'y plus revenir.
Il est donc fort possible que le duc
d'Orléans se soit trouvé à Paris le 6 août
suivant. L.-N. Machaut.
Complices de l'attentat du prince
Louis-NapoléonàStrasbourg(XLVI,
15,150,261,377). — Puisque M. le marquis
de Chauvelin m'invite à une discussion
sur le décret du 22 janvier 1852, je vais
exposer les motifs de l'affirmation expri-
mée par moi dans V Intermédiaire ; mais
étant à la campagne et privé d'instru-
ments de travail, il y aura forcément de
l'imprécision dans ce qui va suivre ; j'es-
père cependant que le fond sera exact.
Prévoyant que la couronne lui p -urrait
échoir à la suite d'une révolution que ne
demandait pas la Franceetque je n'hésite
pas à déclarer funeste, le duc d'Orléans
fit à ses enfants, dans les premiers jours
d'août, une donation de tous ses biens en
se réservant l'usufruit. Cette donation
faite dans les formes légales avait certai-
nement pour but d'éviter l'incorporation
de ces biens au domaine de la couronne ;
NVcjSo
L'INTERMEDIAIRE
423
424
le principe que les royaumes ou princi-
pautés possédées à titre particulier par le
roi de France au moment de son avène-
ment étaient réunis à la couronne, s'éten-
dait, en effet, à ses biens prives, et en
France le roi ne possédait rien que la
royauté. Or, Louis-Philippe n'avaitaucune
confiance dans la solidité d'un trône
élevé sur les barricades de Juillet ; d'autre
part, et je ne le blâme pas, il ne voulait
pas dépouiller sa nombreuse famille.
La donation était-elle inattaquable ?
Je veux bien admettre que non. .Mais alors
c'était au Domaine à agir et à saisir les
tribunaux ; c'est seulement au cinquième
acte de Tartuffe que l'on a jamais vu une
donation brisée par un acte du souverain.
L'acte par lequel le prince-président tran-
cha une question de propriété peut donc
être justement, selon moi, qualifié d'arbi-
traire et de dictatorial.
Maintenant si Jules Favre a fait une pro-
position de mise sous séquestre des biens
de la famille déchue, je ferai remarquer
d'abord qu'un séquestre n'est pas une
confiscation, mais une mesure provisoire,
ensuite qu'il s'agissait d'un acte législatif;
enfin, et cela a son importance, que la
proposition n'eut pas de suite. La Répu-
blique de i8^8 s'honora en ne touchant
pas à la propriété privée au moment où le
principe mêmede celle-ci étaitviolemment
attaqué.
Je ne sais si Louis-Philippe a vraiment
eu l'intention de prendre Chambord pour
lui, maisce que je sais, c'est qu'il ne l'a
pas fait. Pour ce qui est de la vente de
leurs biens imposée aux membres de la
branche ainée, je ne suis pas documenté
pour répondre à l'affirmation de mon con-
tradicteur, mais il me semble que les hé-
ritiers du duc de Berry, Madame la du-
chesse de Parme et Monsieur le comte de
Chambord continuèrent d'être propriétai-
res en France. Ils y possédaient des biens
considéral'les provenant d'un échange très
anciennement fait avec l'Htat ; leurs au-
teurs, en effet, avaieni cédé les forges de
Buflle, je crois, et reçu des forêts impor-
tantes. Le domaine attaqua l'échange pour
vice de forme et réclama aux héritiers du
duc de Berry une somme énorme pour la
consolidation entre leurs mains de lu pro-
priété en litige. Le procès dura de lon-
gues années et finalement, en 1857, vint
devant la cour de Dijon ; l'audience fut
présidée par M. Muteau, premier prési-
dent, M Dagallier, premier avocat géné-
ral, siégeant comme ministère public,
Berryer plaidant pour les héritiers appe-
lant d'un jugement du tribunal de Vassy,
et Chaix d'Est-Ange pour le domaine. Je
faisais alors ma troisième année de droit
et ne manquais pas une audience ; j'avais
déjà entendu Beryer, mais cette fois il se
surpassa lui-même, et sa péroraison — je
suis fâché d'employer ce terme de rhéto-
rique pour qualifier de tels accents — fut
ce que j'ai jamais entendu de plus beau,
de plus noble, de plus émouvant. « L'au-
dience est levée au milieu d'une inexpri-
mable émotion » portait le lendemain le
compte-rendu des journaux.
L'avocat général conclut en faveur du
Domaine, mais l'arrêt solidement fondé
sur une fin de non recevoir trouvée par un
jurisconsulte de premier ordre. M Serri-
gny, professeur de droit administratif à
la faculté de Dijon, donna raison aux
héritiers. On a dit alors que l'empereur ne
voulut pas que le Domaine se pourvût en
cassation Ainsi donc, en 1857, les héri-
tiers du duc de Berry étaient et depuis
longues années, propriétaires et sans dis-
continuité de grands biens territoriaux sis
en France.
J'ai eu l'honneur d'être l'élève de M.
Serrigny, un jurisconsulte très coté en
France, plus encore en Allemagne, et suis
demeuré son ami après l'école. Eh bien, il
n'a jamais varié sur la qualificatioi à
donner au décret du 22 janvier, et, à vrai
dire.je n'ai jamais rencontré de juriste qui
pensât autrement.
Il me semble que l'origine de la fortune
de Monsieur le duc d'Aumale n'a rien à
faire ici, il y a sur ce point des décisions
judiciaires ayant force de chose jugée
rendues sur les plaidoiries contradictoires
de Philippe Dupin et de Hennequin. Je
ne puis donc reconnaître au pouvoir dic-
tatorial le droit de briser ce qu'a fait le
pouvoir judiciaire ; s'il le fait, c'est du
droit delà force. Maintenant je dirai, mais
en passant, et sans avoir le moindre désir
de rouvrir un débat éternel que, histori-
quement, je considère comme prouvé le
suicide du dernier Condé.
La fortune de Louis-Philippe lui venait
non de l'ancien apanage de sa famille,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 septembre 1902
425
426
mais de la succession de ses père et mère ;
il réunissait ainsi les grands biens patri-
moniaux des d'Orléans et ceux du duc
de Penthièvre, le dernier descendant des
princes légitimés fils de Louis XIV. Qiiant
à l'ancien apanage d'Orléans, il consti-
tuait un ensemble non de possessions
territoriales, mais de droits féodaux, hono-
rifiques ou utiles ; la Révolution avait
aboli tous les apanages et le droit nouveau
n'en fit renaître aucun, je ne sais au juste
quel était le droit de la famille d'Orléans
sur le Palais-Royal, il me semble cepen-
dant qu'elle le possédait pour la part de
Philippe duc d'Orléans, Monsieur, dans
la succession de son père Louis XIII, à qui
il avait été légué par le cardinal de Riche-
lieu.
En résumé, je ne puis considérer que
comme un acte de confiscation un décret
qui a réuni au domaine de l'Etat des biens
appartenant à titre privé à des particuliers.
D'ailleurs, autant qu'il m'en souvienne, le
président ne se faisait pas faute d'invoquer
la raison d'Etat qui s'opposait à ce que la
famille exilée fût propriétaire de cent mil-
lions de biens en France. Le décret, d'ail-
leurs,ne confisquait pas l'héritage du duc
de Bourbon ni celui de Madame Adélaïde,
seulement il imposait aux princes l'obli-
gation de vendre. Pour moi, toute con-
fiscation est un acte odieux, même quand
elle est prononcée en vertu de la loi exis-
tante, mais elle devient un véritable atten-
tat, je suis bien forcé de maintenir le mot
comme exprimant ma pensée, lorsqu'elle
résulte d'un acte dictatorial.-
L'assemblée nationale de 1871 me paraît
donc avoir fait justice en annulant le dé-
cret du 22 janvier 1852 ; seulement, et
j'en loue les deux parties, la restitution n'a
porté que sur les biens demeurés libres
et non affectés à des services publics ou
incorporés au domaine de l'Etat je crois
que les princes n'ont ainsi reçu que la
moitié environ de ce qui leur avait été
enlevé dix-neuf ans auparavant. Sur le prin-
cipe et les conditions de la restitution, la
très grande majorité des légitimistes et des
républicains, je ne parle pas des bonapar-
tistes, quantité alors négligeable, fut
d'accord avec les orléanistes.
C'était fort bien . seulement il en résulta
pour la famille d'Orléans une certaine et
durable impopularité ; rien à mon sens
de plus injuste, mais, surtout dans les dé
mocraties, on est populaire ou impopu-
laire sans que la justice et la raison aient
à y voir. H. G. M.
Nos drapeaux (XLVI, 225). - Les
inscriptions sur les drapeaux militaires
furent faites à la hâte et l'établissement
(en partie postérieur) des Historiques des
corps de troupes, prescrit par le général
de Cissey, ministre de la Guerre, fit res-
sortir de nombreuses erreurs. Notamment
le drapeau du 131^ de ligne rappelle, sur
la soie de ses trois couleurs, le mémora-
ble passage de la Bérésina, auquel le ré-
giment n'assistait pas. Gelui-ci — ancien
iValcheren — pendant la retraite de Rus-
sie, appartenait au corps d'armée de Ré-
gnier, qui opérait ailleurs.
Gapitaine Paimblant du Rouil.
Les jaunes (XLV) — Voici ce que je
lis dans un discours de M. Paul Lanoir,
secrétaire de Y Union fédérative . (fédéra-
tion des syndicats jaunes), directeur de
VUiiion ouvrière (moniteur des syndicats
jaunes).
Ce discours a été prononcé à l'inaugu-
ration officielle de la Bourse indépendante
du Travail de Belfort (Bourse des jaunes)
le 3 août et je l'extrais de VUnion ou-
vrière n° 70, 9 16 août 1902 :
Voyons comment les syndicats jaunes ont
pris naissance. Vous avez tous encore pré-
sente à l'esprit cette grève de Montceau-les-
Mines où 0.^00 syndiqués rouges avaient in-
terrompu le travail. Pendant 114 longs jours,
cette grève à fait peser le deuil et la misère
sur ce malheureux pays. Plus d'argent à la
maison, plu^ de crédit chez le négociant pour
apaiser la faim de la femme et des enfants qui
pleuraient. 500 braves gens se sont réunis, et
en face des 9.500 rouges, malgré leurs mena-
ces et leurs brigandages, résolurent de s'unir
pour résister. Ils décidèrent de continuer le
travail pour assurer l'existence de leurs fa-
milles. Les rouges assiégèrent le local de
leurs réunions. Toutes les vitres furent brisées,
et, la misère ne permettant pas de faire les
frais de leur remplacement, les fenêtres furent
garnies du papier que l'on eut sous la main.
Le hasard voulut que ce papier fût jaune et
c'est là l'origine de cette appellation des jau-
nes que l'on a voulu leur donner comme un
cachet d'ignominie.
ils l'acceptent, cette appellation, et ils en
sont fiers: « Vivent les jaunes » est désormais
le cri de ralliement de ces hommes de volonté,
de cette armée de l'ordre qui veut marcher au
relèvement du travail national, sous les plis
N» 980
L'INTERMEDIAIRE
427
428
du drapeau tricolore qu'elle oppose aux loques
rouo-es ou noires de l'armée des bandits, qui
depuis trop longtemps désorganisent le tra-
vail français au profit de l'étranger.
L'explication vient de personnes trop
bien informées pour ne pas être tenue
pour exacte. Eumée.
Les grands événements par les
petites causes (XLIII ; XLIV). — j'ai la
certitude d'avoir lu, dans un roman de
Joseph Méry, h Bonnet vert, la phrase sui-
vante : « On sait que les Turcs furent battus
à Peterwaradin parce qu'un fakir se bai-
gnant dans le Gange mit le pied gauche
dans l'eau avant le pied droit ». La façon
dont la chose est dite prouve que l'auteur se
rapportait à une légende ou à une anecdote
cormue.
Je serais reconnaissant à celui qui pour-
rait me mettre sur la trace de la légende
en question. Homunculus.
Ulmensis (XLV ; XLVl 132,247). —
M.A.R. m'a objecté avec raison que le la-
tin Ulmensis doit se traduire en français
par Orme et non par ^ulne.
Si j'ai proposé, sous réserve, le nom
d'Eaunes, c'est que le Didionnahe de sta-
tistique religieuse de M. X. (de Mas La-
trie) (Paris, P. Migne, 1851) me parais-
sait l'autoriser. J'y trouve en effet :
Ulmœ. — Eaunes. (Toulouse).
Ulmdiim. — Eaumet (Arles) ; Saint-
Rumold (Malines) et Saint-Jean (Châlons-
s. -.Marne).
Eu égard aux indications de l'énoncé
(XLV, 112), j'ai crudevoir écarter les trois
derniers emplacements, non situés dans
la région de Gimont (Gers)^ Vielmur
(Tarn), Villemur (Haute-Garonne et Hau-
tes-Pyrénées) Lézat (Ariège). C'est pour-
quoi j'avais pensé qu'il s'agissait — pro-
bablement - d'Eaunes, canton de Muret,
diocèse de Toulouse. Comme il y a d'au-
tres exemples d'altérations de noms topo-
graphiques, la solution proposée ne me
parait pas absolument impossible. Cepen-
dant, si par hasard la solution exacte est
Eaumet (Arles) elle ne pourra donner
prise à l'objection soulevée par ma pre-
mière réponse. Vieujeu.
*
* *
M. Arthur Heulhard, d'origine lormoise
(Ulmensis), est par suite tout à fait quali-
fié pour parler de ce mot. Je ne crois pas
cependant que l'on dût traduire en latin
le nom de Philibert de l'Orme par Phili-
bertus Ulmensis, mais bien par Philiber-
tus Je Ulmo. La première forme indique-
rait seulement qu'il était originaire d'un
endroit du nom de l'Orme.
L'Orme, qui s'est écrit ensuite Lorme
et s'écrit actuellement mais très à tort
Loxmes, est une petite ville du Nivernais
désignée dans les anciens titres qui la
concernent, et particulièrement dans un
pouillé du diocèse d'Autun, sous le nom
latin de Uhniis. Parochia ex U^>''0. Je
possède aussi un fragment d'imprimé
donnant l'analyse de thèses de philosophie
soutenues au petit séminaire d'Autun, par
plusieurs élèves de cet établissement au
nombre desquels figure Cœsar Lefiot de
Lavault, Ulmensis.
11 n'y avait pas d'archiprètre à Lorme,
cette paroisse dépendait de l'archipretré
de Corbigny. Mais, avant la Révolution,
le titre d'un archiprêtre n'était pas atta-
ché à une paroisse en particulier : ce titre
était personnel et c'est ainsi que plusieurs
curés de Lorme, entre autres Guillaume
Verdeau qui vivait en 1535, furent archi-
prêtres de Corbigny. T.
Béatrix ou Béatrice ?(XLV; XLVI,
yy)_ _ Le mot n'a jamais été écrit par
un X en Italie, pour l'excellente raison
que cette lettre n'existe pas dans l'alpha-
bet italien. ^•^•
Impavide (XLV ; XLVI, 1 57,320,380).
— Horace, Odes, Livre 3 Carmen 3.
.. Sifractus illahatur orbis.
Impavnium ferient ruinœ
La traduction à laquelle mon honora-
ble confrère fait allusion date de l'Exposi-
tion de 1868. célèbre par son immense
vélum. On disait aussi que ces dames s'y
rendaient pour le vélum (lever l'homme) ;
quant à la traduction, elle tourne par trop
à l'euphémisme, il suffit d'épeler pour s'en
convaincre. Leda.
Piraustre(XLVl, 178, 380). - C'est
très probablement l'hyménoptère appelé
maintenant Pélopèe. Cet insecte suspend
volontiers son nid fait de terre humide à
l'intérieur des larges cheminée» campa-
gnardes. Quand sa besogne est commen-
cée, ni la chaleur extrême, ni la fumée
la plus épaisse, ni la buée des marmites
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
429
ne l'empêchent de la poursuivre. Rien
ne l'arrête ; et Fabre soupçonne qu'il est
capable pour aller à son travail de traver-
ser un léger rideau de flamme.
C'était la croyance des anciens qui l'a-
vaient entrevu, mais non observé. Ce que
dit Pline s'applique évidemment au Pé-
lopée : «Dans les forges de Chypre, on
voit voler au milieu des flammes une grosse
mouche à quatre pieds. On l'appelle py-
rale ; d'autres la nomment pyrauste... »
Hist. Nat., livre XXXVl.
R. DE GOURMONT.
Les lucioles (XLVI, 282, 384). — Les
anciens ont parlé des lucioles Les grecs
les nommaient, et nous leur avons pris le
mot, lampyres ; les latins aussi, mais ils
possédaient pour ces bestioles un nom
purement latin : cicindela.On lit dans Pline
(livre XVIII, 26) : Lticenies vesperœ per
arva cicmdelœ. Dans un autre passage
(L. XI, 28), il est très explicite : « Les
lampyrides (lucioles) brillent la nuit,
com.me des feux, par la couleur éclatante
de leurs flancs et de leur croupe, étince-
lants lorsqu'ils déploient leurs ailes, ca-
chés dans l'ombre lorsqu'ils les ferment.
On ne les voit ni avant que les fourrages
soientmùrs, ni après qu'onlesa fauchés».
(Trad. de Guéroult.)
Festus donne pour étymolopie à cian-
dela dans sa De Significatioiie verborum,
le mot candor.
Isidore de Séville nomme cet insecte ci-
cendiila. 11 donne à cicindela le sens de
lampe ou de chandelle. Il 'est 'permis de
voir dans l'une et l'autre forme la contrac-
tion de candda et de cicciim (pellicule,
zeste) eu de ciccus (autre petit insecte,
sorte de sauterelle, dansPlaute).
On peut ramener à deux les sortes
d'insectes phosphorescents d'Europe :
i" Les lucioles (Europe méridionale)
dont le mâle et la femelle également
pourvus d'ailes sont également phos-
phorescents On les voit voler comme des
points lumineux ;
2° Les lampyres ou vers luisants, dont
la femelle seule, dépourvue d'ailes, est
phosphorescente. C'est la variété com-
mune en France . Cependant le mâle du
rare Lampyris splendidula brille dans l'air
pendant que sa femelle illumine l'herbe.
20 septembre 190a.
Athénée (L. XIII) cite une courtisane
d'Athènes surnommée le Vei luisant^Actp.-
TTupioa. .
Une précédente réponse a cité une
dizaine de noms que les Latins auraient
donnés à la luciole ; trois de ces noms
semblent très exacts : Lucernula, Nitedula
et Nocfiliica. Les autres auraient,pensons-
nous, besoin d'être vérifiés. R. G.
Pissotte (XLV ; XLVI. 96, 209). — Ce
nom donné dans la Brie à plusieurs lieux-
dits, — comme celui de Pisserotte porté
par deux petits hameaux (à Saint-Augustin
et à Sainte Colombe, Seine-et-Marne) —
vient de maigres fontaines alimentées par
les eaux d'écoulement des terres qui lais-
sent souvent la conduite à sec.
On donne aussi le nom de Pissotte à un
bouchon de paille qu'on adapte au trou
ménagé dans le fond du cuvier à lessive.
Le nom de la Pisserotte est porté par
une fontaine, au territoire de Montfey
(Aube); comme on l'a fait déjà fait obser-
ver, ce mot signifiait, dans l'ancien fran-
çais, petit ruisseau, rigole. Avec la même
signification, il y avait au xvu* siècle (il
y a peut-être encore) dans la commune de
Pantin un lieu dit la Pissottière. qui est
mentionné dans l'inscription d'une dalle
commémorative de l'église paroissiale.
Dans le Poitou,je connais : 1° le Pissot,
ancien village détruit sous les guerres
des Anglais à La Roche-Posay, vers
1370 ;
2° Les Pissotières, ferme de la commune
de Senillé (Vienne)connue depuis 1550 ;
3" II y a également dans la Vienne le
hameau de Pisseloup, commune de
PouzioUX. B. DE ROLLIÈRE.
Noues (XLIV). — Jusqu'au xvi= siècle
on appelait la Noue ou la Petite Seine le
fossé qui, de l'abbaye Saint-Germain-des-
Prés jusqu'à la Seine, bordait à l'est les
vastes terrains de la reine Marguerite,
où elle installa les Petits-Augustins.
C'est actuellement la partie de la rue
Bonaparte comprise entre la rue Jacob et
le quai de Malaquais. Pietro.
Militaires professionnels (XLV ;
XLVI, 212^. — Avant la publication, en
novembre 1893, de notre livre Psychologie
N° 980.
L'INTERMEDIAIRE
431
43-
du Militaire professionnel , ]e ne pense pas
que cette expression ait été employée par-
fois. Peut-être la trouverait-on dans quel-
ques-une des œuvres de Corre ; mais je
n'en suis point certain. Q.uant à moi, je
l'ai employée dans des études publiées en
juillet, septembre, et octobre 1893 dansles
revues : Société Nouvelle, Mercure de
France, Art Social. Nous croyons que
c'est à l'afFaire Dreyfus que nous devons
la banalité de cette expression et particu-
lièrement à son vulgarisateur M. Urbain
Gohier. A. Hamon.
I ques. Le cantique en question occupe
dans le Recueil le n° 39. L' Intermédiaire
a donné le premier couplet, voici le se-
cond :
Dans un jardin solitaire
11 sent de rudes combats ;
Il prie, il craint, il espère ;
Son cœur veut et ne veut pas.
Tantôt la crainte est plus forte
Et tantôt l'amour plus fort,
Mais enfin l'amour l'emporte,
L'origine d'une scie (XLV ; XLVl,
105). — Le cantique « Au sang qu'un
Dieu va répandre... » est bien de Féne-
lon. Je possède un volume, du xvui* siècle,
de Cantiques de la Paroisse Saint-Sulpice.
C'est un recueil des cantiques en usage,
quelques-uns depuis longtemps, à l'église
de Saint-Sulpice. Certains portent, d'une
vieille écriture, l'indication du nom de
l'auteur. Le cantique « Au sang qu'un
« Dieu va répandre... » est indiqué s< par
M. de Fénelon >-«.
Lorsque j'appris ainsi que le cantique
était dij à Fénelon, je fus moins étonné
de l'air sur lequel il est composé et que
j'ouïs, un jour, avec stupéfaction, à Saint-
Eustache. Cet air n'est autre que celui
de la complainte, de l'enterrement de Car-
naval qui se chante en Caorsin et dans
les autres provinces méridionales :
Adiù, paubre ; adiù paubre ;
Adiù, paubre Cariiabal...
Fénelon dut certainement l'entendre
chanter dans le Caorsin d'où il était. Il
retint l'air pleurard et mélancolique de
cette complainte, et c'est sur cet air qu'il
composa les paroles de son cantique :
vVu sang qu'un Dieu va répandre...
B.-F.
* if
M. le baron J. de J. L., dans le n»
du 20 juillet, demande si le cantique
Au sang qu'un Dieu va répandre... n'a
pas été attribué à Fénelon ; le 30 juin
dernier, M. Martellière pensait que ce
cantique n'était pas antérieur à la Restau-
ration. Il figure en effet dans le Recueil de
cantiques à C usage des missions de France,
publié en 1823, par Aubanel, imprimeur-
libraire de l'archevêché à Avignon. Au-
banel avait acquis du supérieur des mis-
sions de France la propriété de ces canti-
Et lui fait choisir la mort, etc..
etc.
Il y a 13 couplets dans ce genre.
Le n° j.o du même Recueil est un can-
tique qui semble être revenu d'actualité
ces temps derniers ; en voici le refrain :
Vive Jésus, vive sa croix ;
Chrétiens, chantons à haute voix :
Vive Jésus, vive sa croix.
1 Paul Chevreux.
Le mot Trouillot(XLV; XLVL 382).
— Larousse fait du mot trouille une aphé-
rèse de citrouille et prétend que c'est un
terme de mépris appliqué par les gens du
peuple aux femmes qui ont beaucoup
d'embonpoint. Peut-être faudrait-il rap-
porter à cette origine le mot trouillote,
petite truie de M. le D' Briot et de notre
collègue U... — En argot, néanmoins, on
emploie souvent le mot trouille comme
synonyme de. . . voyons comment dire ?. . .
àQ frousse, de trac, . .. mais trac ti frousse
accompagnés, aggravés de manifesta-
tions... intestinales et cholériformes.
Suffit : je me comprends. — Et c'est
aussi, je suppose, dans le même sens que
M. Léon Daudet a interprété ce radical,
lorsque critiquant, en un article récent,
je ne sais plus quel gouvernement d'Eu-
rope, arrogant ettyrannique à l'intérieur,
mais trop coulant, pensait il, devant
l'étranger, il écrivit, si j'ai mémoire :
« M. Trouillot, dont le nom seul est un
programme... »
Pour moi,quinefais point de politique,
je ne saurais approuver que l'on cherche
dans l'inélégance d'un nom (qui n'a pas
été choisi par le titulaire) l'indication
d'un programme de cabinet ou même
d'un tempérament physiologique, et je
prétends que l'on devrait au contraire
admirer plus que tous autres les grands
hommes qui, par une supériorité de bon
aloi, illustrent un nom vulgaire ou décon-
certant, G. DE FONTENAY.
DHS CHERCHEURS ET CURIEUX
20 septembre 1902
433
434
*
En thèse générale, analogue à celle de
treuil (par torculum bas latin, de tor-
quere ?).
En Périgord, le verbe irouillar signifie
fouler le raisin dans la cuve ou la barri-
que avec les pieds — par extension irouillar
signifie aussi presser le raisin avec l'appa-
reil dit pressoir
En bas Poitou on nomme trouilletle,
le tourniquet, qui à l'entrée d'une rue,
d'une voie étroite arrête le passage des
animaux. 11 servait autrefois à la percep-
tion d'un droit de péage, pour les pié-
tons, comme on le fait encore à l'entrée
des expositions .
De là, à Saint -Maixent. (Deux-Sèvres), le
nom de boulevard de la Trouillette donné
à une promenade de la ville. La truie
nommée tro:iilIoile, en patois du Chaus-
sain, est peut-être désignée ainsi, parce
qu'elle se roule dans la fange, et en fait
sortir des bulles de gaz, comme le ven-
dangeur qui foule le raisin avec ses pieds.
Albéric de Béter.
Curieuses académies provincia-
les (XLllI; XLIV ; XLVI, 103, 332). —
Vieil abonné de Vlniermédiaiie, je me
rappelle, sans pouvoir préciser dans quel
numéro, car je suis absent de Paris en ce
moment, qu'il y a bien longtemps un de
nos collaborateurs faisait allusion à une
académie provinciale de Francs - Pé-
teurs — qu'on nous passe le mot — qui
tenait ses assises dans une ville de l'Ouest
]'ai trouvé l'idée amusante, sans doute ;
mais à quoi rimait-elle? Quelque inter-
médiairiste pourrait-il me renseigner sur
les statuts de cette académie de province,
me dire à quelles conditions on y était
admis. quelles furent ses dates d'origine et
de décès — car je pense qu'elle n'est plus —
et si l'on connaît les noms de ses plus
illustres membres ? G.
*
* ♦
Il existe à Langres une curieuse porte
de ville dite Porte des Moulins, édifiée
vers ib47 et comprise plus tard dans
l'ensemble de la fortification construite
au sud de la ville par Vauban. C'est un
bâtiment carré dont la façade est agréa-
blement décorée de casques, de faisceaux
d'armes et de cariatides soutenant un
écusson. Il est surmonté d'un dôme
avec campanile.
Cette porte fut réparée en 1788 et la
grande salle, depuis longtemps inutile,
fut remise à neuf, par les soins du maire
d'alors, M. Guyot de Saint-Michel.
Peu après, une société littéraire de
joyeuse mémoire, composée d'avocats et
de gais compères, choisit cette salle pour
heu de ses réunions.
Elle prit le nom d'Académie des Mou-
lins, On l'appela aussi malicieusement
Académie des Nonliquet en mémoire
d'une discussion au cours de laquelle,
nous dit M. Brocard dans Une visite à la
ville et au Musée de Langres, un des
Immortels Langrois aurait prononcé la
phrase latine non liqiiet d'une manière un
peu trop française . Combien de temps
durèrent ces réunions et à quels travaux
se livrèrent nos joyeux compatriotes ?Je
ne saurais le dire, mais ce souvenir me
semble devoir être conservé.
F. PlNGENET.
Inadvertances de divers auteurs
(T.G.,718; et du tome XXXV au t. XLVI,
211, 272. 328). — On peut lire dans la
Coirespondance de Roger de Rabutin, comte
de Bussy, édit. Ludovic Lalanne, Paris,
Charpentier, 1858, tome 111, p. 298 :
BussY AU P. Rapin
... Quoique vous me mandiez que je
ne suis pas dans le nombre des vingt per-
sonnes que le roi a nommées sur la feuille
du P. de la Chaise, je ne laisse pas de le
juger. Il faut prendre patience, mon Révé-
rend Père, et ne pas se rebuter : et violenti
rapiiint illud.
L'inadvertance, un peu forte pour un
tel éditeur, est dans la note sur ce texte
latin, note ainsi conçue :
Et ils V enlèvent à r audacieux. Je ne sais
d'où est tirée cette citation.
La citation est tirée de l'Evangile :
Regniim cœlorum vimpalittir et violente ra-
piunt illud (Matth. XI, 12), où Violenti ne
joue aucunement le rôle de datif.
J. B. D.
Mœsonium (XLVI ,291). — Ce poème
a été imprimé. En voici le titre : iMœso-
niuin illustrissim : vi^i Renati de Longueil
senatus pariensis prœsidis amplissimi Lu-
tetiœ, apud Ant. Vitray, 1643, in-fol. de
18 pag.
Un exemplaire en existe à la grande
bibliothèque de la ville de Lyon, où au
moyen de la table alphabétique il sera fa-
N*. 980.
L'INTERMÉDIAIRE
435
456
cile de le retrouver sous le nom de A,
Rémi.
Dans cet imprimé, le poème a 500
es. P. L.
Ouvrages sur M""" de Balbi et sur
M"" du Cayla (XLVI, 291). — En jan-
vier 1887, j'ai donné dans le Curieux. II,
188, un supplément à mes 'Derniers Bour-
bons sur Les Favoiites de Louis XVIII.
Expédition du contrat de mariage de
M""' de Balbi (50 pages in-folio) a passé à
la vente Leydontès(4 avril 1899) ^^'te par
Eugène Charavay sous le N» 140.
Nauroy.
Les livres snr Théodora (XLV,
— M. L. de Leiris nous signale le
livre de Henri Houssaye, publié en
1890, chez Caïman Lévy, ayant titre :
Aspasie, Clcopàtre et Théodora.
Cette remarquable étude, due à la
plume du jeune écrivain-académicien, a
été ensuite spendidement publiée par «La
Société des Amis des Livres » dont l'au-
teur est un des deux vice-présidents.
En voici la description :
Aspasie, Clcopàtre et Théodora, par
Henri Houssaye, de l'Académie française.
Illustrations en héliogravure de Giral-
don, 1 vol. gr. in-8°, 1899. Imprimé à
Paris sur les presses de Chamerot et Re-
nouard. Tirage à 100 exemplaires numé-
rotés.
Les clichés des gravures, teintées à trois
couleurs, ont été exécutés, par MM. Du-
courtiaux et Huillard surles bois de Ques-
nel. Publié par les soins de MM. Paillet
et Billard. Victor Déséglise.
La Belle Maguelonne (XLV ; XLVI,
101,27®). — Je possède un petit volume
imprimé sur papier à chancelles, contenant
(i" partie) l'Histoire Je Jean de Paris,
Roi de France, tn 44 pages. Le frontispice
représente la statue équestre de Louis XV
couronné par un ange.
(2"" partie) Histoire de Pierre de Pro-
vence et de la Belle Mafruelonne, en 46
pages, gravures sur bois, La permission
du Roi (28 lignes) qui la précède est si-
gnée : Par le Roi en son conseil, Noblet.
«Registre surle registre Vil delà cham-
bre Royale des libraires et imprimeurs de
Paris, n° 178, folio 152, conformément
aux anciens règlements, confirmés par
celui du 23 février 1723.
A Paris, le 9 juillet 1728.
G. Martin, syndic ».
La F^ page représente la belle Mague-
lonne offrant une fleur à Pierre de Pro-
vence. Au dessous : « A Troyes,chez Jean-
Ant. Garnier, imprimeur-libraire, rue du
Temple, avecpermission»,(danscetteper-
mission Garnier est le seul éditeur pour
tout le Royaume).
2™* gravure. Comme quoi le comte et la
comtesse donnèrent congé à Pierre leur
fils d'aller voir le monde.
38 gravure. Comme quoi le Roi convia
Pierre à dîner avec lui dans son Palais.
(C'est dans cette gravure que Pierre et la
belle Maguelonne, assis, se tiennent em-
brassés).
4« gravure. Comme quoi Messire Ferrier
de la Couronne partit de Normandie {sic)
pour venir à Naples faire plusieurs joutes
pour l'amour delà belle Maguelonne.
Paul Hédouin.
L'âme de la femme (XLV). — Après
ce qui en a été déclaré (XLV, 587 et 701),
il me parait intéressant de signaler aux
amateurs d'inédit un document de la
Bibliothèque de Rouen (manuscrit 3086
de la collection Leber) qui semble digne
d'attention :
« L'âme des femmes » Dissertation sur
l'âme des femmes, où l'on prouve qu'elle
n'est point immortelle comme celle des
hommes .
XV1118 siècle. Papier, 46 pages.
L.-N. Machaut.
Romanciers de la vallée du T.oir
(XLVI, 117). — je puis citer, pour ma
part, Ancrèle Verneuil^ par M. André
Foulon de Vaulx, roman paru il y a quel-
ques années chez l'éditeur M. Alphonse
Lemerre,dont l'action se passe à Vendôme,
et qui esl un des jolis récits de ce char-
mant écrivain. G.
Ouvrages sur les émaux (XLVI,
23^). — Dictionnaire des cmailleiirs depuis
le moyen-âge jusqu'à la fin du XyiII" siè-
cle, ouvrage accompagné de 67 marques
et monogrammes, par Emile Molinier ;
Paris Jules Rouam 1885. P. 93-104, Essa^
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 septembre ipoa*
437
43
d'une bibliographie relative à l'histoire des
émaux. XXXX.
*
A. W. Zwenigordoskoi, Histoire de
lématl byzantin cloisonné, Francfort s/ M.
i8q2, en allemand. Il y a, je crois, une
édition française, publiée à 200 ex.,splen-
dide édition non dans le commerce ; elle
fut offerte aux souverains, chefs d'Etat et
Universités; très cher, 900-1300 fr. par
occasion. Ky.
* ♦
Au sujet des émaux et de la bibliogra-
phie désirée, voir l'article ^w<î//dansla
Grande Encyclopédie, pur M. F. de Mély
pour 'la céramique et par M. C. Girard
pour la chimie industrielle.
Je signalerai, parmi les ouvrages :
Jacquemart. — Histoire de la cérami-
que ; émaux cloisonnés sur potcelaine. Pa-
ris, 187 3.
E. Molinier. — Dictionnaire des émail-
leurs. Paris, 1885.
Nicard. — Connaissance des émaux
cbe:( les anciens (B. des Antiq. de France,
t. XXVII, 1862 et t. XLIII,i882).
Viollet-le-Duc; Bulliot ; F. de Mély.etc.
Note. — Je crois devoir insister sur
l'ouvrage intitulé : Guide de l'amateur de
faïences et de porcelaines,., émaux sur mé-
taux, etc. par Aug. Demmin (Paris, Re-
nouard. 1873). D' Charbonier..
Le temps est un grand maître
(XLVI, 347).
Le temps est un grande maître, il règle bien
[des choies.
CoKm\i.Lh,Sertorius II, 4.
L.
Rideaux de théâtre (XLVI, 178.
331). — Sir Graph pourra sans doute
trouver le renseignement demandé dans
le livre qu'a publié récemment M. Henry
Lecomte, sur le théâtre du Panorama dra
matique, car il serait bien surprenant
qu'ayant consacré tout un volume à l'his-
toire de ce théâtre éphémère, ce scrupu-
leux auteur n'ait pas fait mention du ri-
deau. Et puisqu'il est question de rideaux
de théâtre, je me permettrai de rappeler
qu'il en existe encore quelques-uns de fort
curieux, tels celui du théâtre Alfiéri, à
Turin, représentant tous les personnages
d«s tragédies de cet auteur, les uns se
tuant, les autres s* empoisonnant, les
autres se tordant à terre dans des convul-
sions suprêmes ; on encore celui du théâ-
tre Gerbino, dans la même ville, repré-
sentant une antique foire en Piémont du
temps de Louis XIII, avec une foule de
persoinages, de saltimbanques, de carros-
ses, etc. 11 y en aurait bien d'autres à ci-
ter. H, Lyonnet.
Ecclésiastiques maçons et archi-
tectes (XLUI; XLIV ; XLVI, 167, 275).
— Mgr HaflFreingue, curé-archiprêtre de
Boulogne-sur-Mer, a fait reconstruire,
d'après ses plans, sur l'emplacement de
l'ancienpe cathédrale et à l'aide de sous-
criptions privées, l'église paroissiale
Notre-Dame (ville haute).
Cette reconstruction fut commencée eri
1827 ; la consécration de l'église eut lieu
en 1866. A. S. E.
*
J'ignore si V Intermédiaire a cité Jehan de
Solesmes. Eugène Gourbeillon était né à
Chaumont, au diocèse d'Angers, le 8
août 1814. En 1837, il vint à Solesmes
demander l'habit monastique à Dom Gué-
ranger. Après de nombreuses pérégrina-
tions, il s'éteignit à Ligugé le i*' mars
1895. On lui doit de nombreuses statues:
les neuf statuettes qui ornent la chapelle
deN.-D. du Chevet à la cathédrale du
Mans, une Madeleine à Solesmes, etc.
Toutes ces œuvres sont signées: Johannes
Solesmensîs.
Bibliogt . Johan. de Solesmes, par M. }
Chappée. Ligugé (Vienne) imprimerie
Saint-Martin, 1897 ; in-8° de 12 pages.
La Province du Maine t. VI (1898) p. 32.
L. C. DELA M.
*
Au xiii* siècle, \'*Arte, la corporation
correspondante, comprenait déjà à Flo-
rence sous le nom général de maestri, les
maîtres maçons et charpentiers, les archi-
tectes et les sculpteurs sur pierre et mar-
bre. Gerspach.
Tableau de la Sainte Vierge
(XVLI, 235,386). — Il faut lire N.-D. de
Sbinstohoioa ou Crestochovie, L'original de
cette sainte image fort célèbre en Pologne
et portant deux cicatrices à la joue droite,
appartiendrait au monastère de JasnaGora
(Clairmont),prèsde la petite viliedeSchins-
N' 980.
L'INTERMEDIAIRE
439
440
tohowa.à environ 36 verstesde Cracovie.
11 en existait plusieurs copies, une entre
autres à l'église Saint-Roch, de Paris, et
de nombreuses reproductions gravées.
Voir en tête du Précis historique sur le
tableau miraculeux de la sainte-Vierge de
Cratochowa (sic), Paris, 1848. in 12, et
dans V Atlas Marianus, de Gumppenberg,
tome II.
A la Bibliothèque nationale (dép. des
Estampes), des pièces de différents formats
représentent cette même Vierge. Une des
plus remarquables est accompagnée d'un
texte latm où reparaît la légendaire attri-
bution à saint Luc : Imago heatce Mariœ
Virginis Clarimontis Crestochoviensis in
regno Polonice depicta a S"'" Luca,
F. Bl.
Les moulins à hosties (XLV ; XLVI,
107,2.5). — Voir, à propos du Pressoir
mystique, une peinture sur verre de Linard
Gonthier dans la cathédrale de Troyes.
A Saint-Denis, dans l'une des verrières
de son église abbatiale, Suger avait fait
exécuter une composition non moins singu-
lière.* Elle représente, dit-il, l'apôtre Paul
occupé à tourner la meule d'un moulin
et les Prophètes apportant des sacs de blé
pour le réduire en farine. » (Félibien,
Histoire de l'abbaye de Saint-Denis. Pièces
justificatives, 2""= partie, p. clxxxvi et
suiv.)
Deux distiques en vers léonins en don-
naient l'interprétation :
Tollis agendo molam de furfme^ Paule,
farinant ;
Mosàicœ Legis intima nota facis.
Fit de tôt granisverus sine furfure panis
Perpetunsque cibus nosier et angelicus.
On voit que l'allégorie du moulin a reçu
parfois, dans le symbolisme médiéval, une
application toute différente. F. Bl.
L'armoire des cœurs à Saint-De-
nis (XLII; XLIII ; XLVI, 237). —L'armoire
de Saint-Denis ne peut contenir ni le
cœur de Henri IV ni le cœur de Marie de
Médicis. Car, à moins de supposer une
supercherie, ce qui est inadmissible, il
faut bien croire le récit que le Mercure
Français (année i6io, page 467 et seq.)
nous fait sur la translation du cœur de
Henri IV à La Flèche .
Ce récit n'est pas utiique ; on le re-
trouve :
Dans les Documents inédits du P. Ca-
rayon S. J. Die. xxiii Translation du
cœur de Henri le Grand à son collège
de la Flèche p. 443 448.
Dans une brochure de 1610, Paris,
François Rezé « Le Convcy du cceur de
très auguste, très clément et très victorieux
Henri le Grand, Illï" de nom, très chré-
tien roi de France et de Navarre., depuis la
ville de Paris jusques au collège royal de
La Flèche.
A la Bibliothèque nationale, Cabinet des
Estampes (1610-1614), on trouvera de
curieux documents sur les décorations à
Saint Thomas de La Flèche et à la cha-
pelle du Collège pour les funérailles roya-
les vendredi, 4 juin 1610. LeP.deRo-
chemonteix, Un collège de Jésuites aux
xvii= et xviii* siècles — T 1. p. 140 et
seq. cite en particulier les devises du
portail de l'Eglise, et une, entre autres,
qui portait un cœur rayonnant et riche-
ment couronné.
On retrouve les mêmes détails dans le
Tableau raccourci de ce qui s'est fait par
la Compagnie de Jésus durant son premier
siècle composé en latin par le P. Jac-
ques Damiens, et traduit en français par
le P. Fr. Lahier S. J. Tournay — Adrien
Quinqué, 1642.
Enfin les historiens modernes de la
Flèche : Burbure, J. Clère, Ch. de Mont-
zey, baron du Casse, racontent tous cette
translation du cœur de Henri IV, en y
ajoutant maints détails sur les cérémo-
nies qui se renouvelèrent à chaque anni-
versaire du 4 juin.
Si je ne craignais d'importuner les bien-
veillants lecteurs de V Intermédiaire, je
me permettrais même, à ce propos, de
demander s'il serait possible de retrou-
ver toutes les oraisons funèbres qui ont
été prononcées chaque année à La Flèche,
le 4 juin Le P. de Rochemonteix a pu en
réunir quelques unes seulement.
Il n'est pas moins indiscutable que le
collège de La Flèche ait possédé le cœur
de Marie de Médicis.
LeR de Rochemonteix {op. cit.) I. 177)
et doc. n°XII p. 288) cite un vieux ma-
nuscrit sans nom d'auteur portant ce
titre : Réception du cœur de Marie de
Médicis à La Flèche. Récit véritable de ce
qui s'est passé en la ville et collège de La
Flèche à la réception de U défunte reine
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 septembre I90î«
441
442
Marie de Médicis, mèrt du Roy
MDCXUII ».
Ces funérailles eurent lieu en eflfet à La
Flèche le 12 avril 1643.
Il demeure donc bien acquis que le
collège de La Flèche posséda réellement
les cœurs de Henri IV et de Marie de Mé-
dicis. Tous deux avaient été les fonda-
teurs et bienfaiteurs de ce collège, pour
lequel le bon roi, la veille de sa mort,
13 mai 1610, demandait encore quelque
faveur à Rome, par l'intermédiaire de son
ambassadeur, M. de Brèves: « ... pour
mon collège de La Flèche...» disait-il.
{Lettres missives de Henri IV).
Quant à la profanation de ces deux
cœurs, la ville de La Flèche comblée des
faveurs royales, et fidèle au souvenir du
bon roi Henri, se défend d'y avoir partici-
pé.C'est le représentantdu peupleThirion,
qui doit seul en porter la responsabilité.
Il arriva à La Flèche le 3 vendémiaire
an II (24 septembre 1793), et dès le 7 ven-
démiaire, il ordonnait la profanation
susdite. La troupe qui assistait n'était
autre que le bataillon des citoyens du
Mans levé pour combattre les Vendéens,
« Leur général s'appelait Fabrefond, dit
Moustache, le frère de Fabre d'Eglantine,
qui commandait à Saumur », (de Mont-
zey, Hist. de La Flèche, III, 69).
Paul d'Iny.
♦ *
A côté de la question ; Depuis le décès,
survenu en 1891 à Paris, de mon oncle le
comte Arthur D. ,je suisdevenu possesseur
du célèbre reliquaire gothique du baron
Vivant-Denon, l'ancien directeur général
des Beaux-Arts, reliquaire provenant, en
dernier lieu, de la vente de la galerie du
comte de Pourtalès-Gorgier en 1865, et
dans lequel se voit, entre autres pré-
cieuses reliques historiques qu'y re-
cueillit de ses propres mains et succès -
sivement, Denon, durant sa longue car-
rière administrative: une Paiiie de la
moustache de Henri IV (moustache qui
avait été trouvée tout entière, dit le Cata-
logue Denon, lors de l'exhumation des
corps des Rois à Saint-Denis, en 1793).
Ce fragment, formé d'une petite touffe,
retenue vers le milieu par un fil de soie
verte, est composé de dix à douze poils
de couleur brun-foncé, un peu gros d'as-
pect et assez hérissés. Chacun d'eux re-
yenant sur lui-même peut avoir environ
de trois à quatre centimètres de longueur.
Ce qu'ils offrent de plus particulier est
que presque tous, à leur base, portent la
trace, bien visible, du petit renflement
du bulbe de leur racine. Ce qui prouve,
assez clairement, qu'ils ont été arrachés de
la lèvre royale et non point coupés, comme
avec moins d'attention, on pourrait le
croire.
Denon, vraisemblablement, les tenait du
soldat même qui, suivant la légende, s'en
était emparé lors de la violation de la
tombe du roi Henri, en 1793.
Ulric R.-D.
*
* *
Puisque V Intermédiaire vient de citer,
à titre de curiosité littéraire, le distique
relatif aux collèges de l'Arc à Dôle et de
La Flèche, vous me permettrez de vous
en signaler une variante. Je l'avais tou-
jours, mais à tort peut-être, entendu ci-
ter sous cette forme :
Arcum Uola dédit Patribus : dédit Aima
\Sagittam.
Gallia ; quxsfunevi, quem meruere, dabit ?
Dabo.
H. ROCHET.
Puits dans les églises (XLIV ; XLV).
— L'église Saint-Eutrope à Saintes, bâtie
au xii' siècle et même avant, s'élève sur
un coteau qu'on appelait le puy Saint-
Eutrope podium sancti Entropie. Construite
sur le roc, sans aucunes fondations, elle
possède un puits de cent pieds de profon-
deur où il y a soixante pieds d'eau.
Ce puits a sa margelle dans la chapelle
du Saint-Esprit, c'est là qu'on puisait l'eau
pour le baptême de nos chrétiens. Près de
là était une large cuve baptismale de l'é-
poque romaine. Elle est unie intérieure-
ment, et extérieurement ornée de moulu-
res peu saillantes : d'un diamètre de i
mètre 10, elle aune profondeur de 18 à
25 centimètres; elle était jadis supportée
par un seul pied. Elleaété dessinée dans
le volume de la Société française d'archéo-
logie, congrès de 1844. Après avoir été
longtemps reléguée dans un coin, elle
vient d être assez maladroitement issée
sur un piédestal : de sorte qu'elle reposait
sur le sol et l'on pouvait aisément prati-
quer le baptême par aspersion ; il fau-
drait maintenant une échelle. Le puits
a sa légende qu'il faut lire dans les Bollan-.
distes au 30 avril, fête de saint Eutrope,»
N- 980
L'INTERMEDIAIRE
443
444
C'est ce puits, cette vasque, cette chapelle
de Saint-Esprit qui ont fait dire à certains
archéologues que cette crypte contenant
le corps du saint, était un baptistaire. Voir
à ce sujet page 266, l'ouvrage de M. Louis
Audiat : Saint Eutrope dans l'histoiie, la
légende et l'archéologie. L...
Détail des anciens prix des den-
rées et marchandises (T, G. 270 ;
XLI; XLII ; XLIV). — Il serait très inléres-
santde savoir si les prix de 1585 signalés
(XLIV, 773) par notre collaborateur,
M. Tausserat, sont tirés d'un seul docu-
ment ou de divers documents de 1585,
afin d'apprécier dans quelle mesure ils
sont comparables entre eux. D'autre
part, les comparaisons offrent infiniment
plus de sûreté pour les objets qui sont
parfaitement déterminés, comme les pi-
geons, les sabots, au besoin les roues de
charrette, que pour les porcs gras (dont
le poids varie beaucoup, ai^^^ une moyenne
quia augmente depuis le xvi* siècle), les
logements d'ouvriers (qui sont diverse-
ment spacieux, situés et garantis), et sur-
tout les terres (dont le prix change tota-
lement suivant la nature du sol et l'état
de culture). Or, pour les roues de char-
rette, le texte de V Intermédiaire indique,
probablement par suite d'une erreur
d'impression, trois nombres qui ne parais-
sent pas concorder entre eux (18, 180 et
26). Faut-il lire 10 au lieu de 26 ?
Alphonse Renaud.
Dans la revue V Université de Bru-
xelles. 7"= année 19011902, juillet,
page 750, un article de M. G. Desmarez
est consacré à ce sujet : Notice critique
pour servir à l'histoire des prix.
Le café des Aveugles au Palais-
Royal (XLVI, 293). — Il était situé au
péristyle Beaujolais, en sous-sol, à l'angle
à droite, en venant de la rue de Beaujolais.
L'escalier existe encore. G O. B.
♦
M. H. Mercier trouvera une gravure
représentant le café des Aveugles, (costu-
mes du Directoire) dans le Dictionnaire du
Théâtre de notre érudit collaborateur M.
A. Pougin, p. 131.
Voici ce que l'on lit dans les Lettres
4e Parii ^1806 à 1807);
Le café des Aveugles, non loin de celui du
Sauvage, est installé de même sous terre. Son
nom lui vient de l'orchestre complet, composé
exclusivement d'aveugles formés aux Quinze-
Vingts, qui y sont tous les soirs. 11 y a parmi
eux une femme aveugle qui chante des airs de
bravoure, mais dont la voix est fausse et aigre.
Ce café est divisé en vingt petits caveaux joli-
ment décorés. Le flux et leflux continuel ne
cesse que vers minuit. Des gens de toutes les
classes et conditions sortent et entrent sans
discontinuer.
Le café des Aveugles subsista au moins
pendant les trois quarts du xix» siècle.
L'on m'y conduisit vers 1860, et voici les
souvenirs d'enfance que j'en ai gardés. Ce
café, situé dans le sous-sol, avait son en-
trée sous le péristyle nord-est du Palais-
Royal, (c'est-à dire du côté du passage
Radziwill), et à droite du café de la Ro-
tonde en venant du jardin, pour aller rue
Vivienne.Le péristyle opposé, à gauche,
est celui où se trouve le théâtre du Palais-
Royal.
En entrant sous ce péristyle nord-est,
on trouvait donc, à droite, un marchand
de café renommé, appelé Corcelet. A gau-
che, presque en face, une porte étroite, et
un escalier en colimaçon par lequel on
accédait au sous-sol. En bas, de petites
tables, des gens assis, et un nuage de fu-
mée de tabac. Au fond de la salle, sur une
petite estrade, je crois, des aveugles
jouant du violon et un homme habillé en
sauvage qui tapait avec des baguettes sur
des timbales.
Je ne me rappelle pas autre chose, étant
fort jeune alors ; mais le souvenir d'une
tabagie est celui qui est demeuré le plus
vivace. C'est avec une véritable satisfac-
tion que l'on regagnait le jardin ou la
rue.
Vers 1875 ou 1880 — ceci est très va-
gue — le café des Aveugles disparut, et
les journaux de l'époque publièrent des
articles pour raconter son histoire.
Dans mon Dictionnaire des Comédiens
français (ceux d'hier) j'ai écrit à propos
de Blondelet, l'acteur des Variétés : « Le
père de Blondelet, ex-tambour de la gar-
de impériale, occupait depuis plusieurs
années l'emploi du Sauvage au café des
Aveugles. Etant venu à mourir, son fils,
Charles Blondelet, qui ne pouvait jouer
alors au théâtre Comte qu'à condition de
vendre des sucres d'orge dans les
entr'actes, son fils endossa le maillot, la
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
445
«otte et la coiffure à plumes du défunt. Il
composa des scènes dialoguées, inventa
des /a^^i et des calembours, frappa sur la
caisse et s'attira la faveur du public. Trois
ans après, ilétait engagé au théâtre Lazari,
comme acteur et auteur, puis passa aux
Délassements comiques en 1852, etc.
Henri Lyonnet.
" Origine du macaron (XVLl, 235)
— Les célèbres macarons de Nancy étaient
jadis confectionnés par des sœurs d'un
ordre religieux qui a disparu il y a plus
de cent ans, et on les appelait, pour ce
motif, les sœurs Macaron. Lors de leur
départ, les religieuses cédèrent leur re-
cette à un pâtissier, que l'on continuait à
appeler les sœurs Macaron. Ce sont sans
doute ses filles ou héritières qui étaient
les vieilles demoiselles Macaron dont parle
M. de Rollière.
A Saint-Emilion (Gironde) on vend
aussi des macarons très connus dans tout
le département, lesquels ont tout à fait
le goût et l 'apparence de ceux de Nancy.
Ils étaient vendus, il y a une soixantaine
d'années, par M"= Boutin, qui avait hérité
de la recette provenantd'une communauté
religieuse, sans doute du même ordre que
les « sœurs Macaron » de Nancy.
* V A T
L mvention des macarons est nettement
attribuée à des sœurs du Saint-Sacrement
chassés de leur couvent de Nancy, le 5
avril 1792, à la suppression de toutes les
congrégations religieuses. Ce mets déli-
cat fut inventé pour l'usage de la fonda-
trice, Catherine de Lorraine, fille de
Charles III.
Je n'ai trouvé nulle part de trace de la
rivalité des villes de Montmorillon et de
Lussac-les-Châteaux à se disputer l'inven-
tion des macarons, à moins qu'il ne s'a-
gisse d'une variété méridionale de cette
friandise.
Pour l'origine des macarons, voir.-
P. de Boureulles. — Histoire des sœurs
Macarons {B.dc la Soc. Phtlom. Vosgienne,
t. IX. 1883-1884, p. 34-35).
J. Renauld. — L'office du roi de Polo-
gne et les mets nationaux lorrains. Les sœurs
macarons fp. 30-34) chapitre extrait d'un
ouvrage intitulé : Les Hosteliers et taver-
nters de Nancy.essais sur les mœurs épu-
laires de la Lorraine (Mem. de la Soc.
d'arcbêol. lorraine. 1875. Devignot.
446-
20 septembre 190a
L'anesthésique au moyen âge
(XL VI, 1 6, 1 66, 333). — On trouve ces vers
dans Du Bartas (La iS^wa/M^, Sixième jour):
Comme le me'decin qui désire trancher
Quelque membre incurable, avant que d'ap-
[procher
Les glaives impiteux de la part offensée,
Endort le patient d'une boisson glace'e.
Puis sans nulle doiileiir, guidé d'usage et d'art,
Pour sauver l'homme entier, il en coupe une part.
- B.-F.
Une industrie andelyslenne
(XVLI; 178). — Le projet qu'aurait formé
le maréchal de Belle-lsle d'introduire aux
Andelys l'élevage du ver-à-soie, n'a laissé
aucune trace. Les historiens locaux n'en
rappellent même pas le souvenir. Aussi,
serait-il difficile de voir autre chose
qu'une coïncidence toute fortuite entre la
tentative industrielle dont parlent les
Mémoires de Luynes et la création de l'im-
portante moulinerie de soie que fonda, en
1829, dans sa ville natale, M.jean-Bapstite
Hamelin. Un Ex-Andélien.
Le couvre-feu (XLVl, 1 18, 251). —
Le couvre-feu sonnait encore, en 187 1, à
Rocheford (Charente-Inférieure), tous les
soirs, sans interruption, de 10 à 10 h.
114 précises. Il a été supprimé peu d'an-
nées après, par la radiation au budget
municipal, de la subvention allouée pour
cetle sonnerie, laquelle était exécutée par
la cloche principale de l'église Saint-Louis.
* V A T
A Rouen, les sonneries de la C/iasse-Rt-
bauds et du Convre-Jevi ne se confondaient
pas ; même, elles mettaient en branle des
cloches différentes.
La Cloche d'Argent, pour le Couvre-feu,
frappait du battant les 650 coups quoti-
diens, prescrits par l'édit du duc-roi,
Guillaume.
La Cache- Ribaud, sa compagne dans le
beffroi du Gros-Horloge (1), près la porte
Massacre, chassait (2) par ses tintements
les ribauds et les malandrins des tavernes
et annonçait le commencement et la fin
du travail, pour les artisans. Elle se con-
tente, aujourd'hui, de sonner les heures.
Dès 1 158, il est fait mention de cette clo-
che dans les statuts des Eperonniers.
Capitaine Paimblant du Rouil.
(i) Suivant l'usage normand d'employer
le masculin.
(2) Cachait en vieux normand.
tio^so.
L'INTERMEDIAIRE
447'
448
glatis, l^rouuattUs ^i (Çuriaaitis
' Une enveloppe historique : la
mort du Père Duchesne. — La sus-
cription des enveloppes est à la mode, ainsi
que la vente des lettres au rebut. Nous en
avons une sous les yeux qui est caracté-
ristique.
C'est un court billet, adressé de Brest,
le !*"■ germinal, l'an second, à Hébert,
l'auteur du Père Duchesne :
Républicain,
Fais-moi passer ta feuille intitulée la
Grande colère du Père Duchesne : tu trou-
veras cyjoint sept livres dix sols pour trois
mois.
Ton citoyen,
Lacroix.
Je suis notaire public sur lepontde Terre
à Brest.
Le citoyen Lacroix compte éprouver
une sensation délicieuse enlisant les plai-
santeries dont est coutumier le cruel
pamphlétaire ; il espère applaudir, du
coin de sa radieuse province, aux guil-
lotinades, dont Hébert parle avec tant de
délicatesse : « Va mettre la tête à la fenê-
tre ; va éternuer dans le panier ! »
Par malheur pour le marchand de jour-
naux, la situation s'est retournée et c'est
lui, Hébert, que son ami Robespierre, b...
en colère, a envoyé éternuer dans le pa-
nier à son tour. L'exécution du Père Du-
chesne a eu lieu quand le citoyen Lacroix
lui demande unabonnementde trois mois.
La lettre parvient à Paris, elle est ren-
voyée à son auteuravec cette simple men-
tion : // est mort.
Nous avons le plaisir de pouvoir mettre
le fac-similé de l'enveloppe même sous
les yeux de nos lecteurs — grâce à l'obli-
geance de M. Georges Gain qui Ta déta-
chée de sa remarquable collection privée.
Z^c-
^/^-^-^.^.iVl-^y-^CgAg: rfi-r'jx^
y
t^c X-~JC-X^.^ 14.
_t_ — cl,£<^ — ^^ar'Z <r^.
<2„-fe«r^^î_^ ^
•js. — ^«nr.
"^^"->^T3- 3ç,.|^,
k/î^l^ ^c.,^
■ 2
(L^
llesi mort : trois mots, tout un poème.
C'est plus qu'Hébert qui vient de mourir,
c'est la Terreur qui s'est frappée en lui,
et qui bientôt, à son tour, avec les terroris-
tes, les délateurs, les porteurs de carma-
gnole et les haïssables violents qui font
l'air de France irrespirable, vontaller éter-
nuer dans ce panier de Sanson qui a bu
tant de sang. M.
Le Direcleur-gcrant : G. MONTORGUEIL.
Imp. DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond»
SLVr Volume Paraissant les lo, 20 et )o de chaque mots, 30 Septembre 1902.
38* Année
SI,"' r. Victor Massé
PAidS (IX<>) Chtrehtz «(
<
u
vaut trouvtrts œ
2
Sureaux : de2 à4heures
►7
N* 981
SI»", r. Victor massé
PARIS (IX'J
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H $ntr'aidir
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o Bureaux: deS à 4 heures
etîiî^atiiire
DES CHERCHEURS ET CUBIEOX
Fondé en 1864
- ■ »«»>»
QUESTIONS lîT RÉl'ONSRS LITTÉRAIRES, HISTORIQUES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUKK
TROUVAILLES ET CURIOSITÉS
~ 449
(k
' 450
officiel.
L'impératrice Joséphine est-elle
née en pays anglais ? — Des jour-
naux anglais et notamment la Saint-James
Galette, prétendent que l'impératrice
Joséphine est née, non aux Trois-llets,
mais à Sainte-Lucie, petite île depuis
devenue anglaise De ce qu'il n'est pas
difficile de démontrer la flagrante inexac-
titude de cette assertion, ce n'est pas
une raison pour négliger de le faire.
Y.
Le baptême maçonnique. — On
parle beaucoup de baptême ces temps-ci,
baptême de navire ou tout autre. On
parle même de baptême maçonnique. A
quand remonte l'usage de • baptiser en
loge ? Est--il impossible de connaître les
pratiques exactes de cette cérémonie?
Pour le baptisé, quelle trace matérielle
en reste-t-il ? Le V.
L'organisation du culte dans
l'Empire romain. — Où pourrait-on
trouver un exposé général, ou des vues
d'ensemble, sur \' Organisation du culte
dans V Empire romain et particulièrement
en Gaule ? Comment se recrutait et était
constitué et hiérarchisé le personnel
affecté au culte ? Recevait-il une instruc-
tion spéciale ? Y avait-il quelque chose
qui ressemblât à une caste sacerdotale ?
Y avait-il une certaine unité de rituel, de
croyances dans un culte officiel ? et, à
côté de ce culte officiel, d'autres cultes
ayant, sinon une orthodoxie, tout au
moins une solidarité d'organisation, une
conformité de croyances, une solidarité
religieuse ? Comment avait survécu le
druidisme? le culte des divinités locales ?
En quoi consistaient les cérémonies du
culte? A t-oa quelque idée du rituel de cer-
taines cérémonies? Qui payaitle culte?Ou-
treles contributions volontaires, y avait -il
des contributions obligatoires? des impo-
sitions spéciales ? un casuel tarifé ? une
sorte de traitement? des fondations pieuses
inahénables l Au moment de la victoire
du christianisme, comment s'effectua la
substitution de l'ancien culte au nouveau?
Personnel? Edifices du culte? Fondations?
]e ne demande pas l'indication de sources
ou de compilation de matériaux : je n'ai
pas le temps défaire un travail, c'est le
travail tout fait que je voudrais qu'on me
signalât. Eumée.
Armoiries à déterminer: d'argent
à une quinte feuille — Je serai très
obligé à un aimable intermédiairiste de
médire à qui appartiennent ces armes:
d'argent^ à une quinte-feuille de gueules^
Cette famille est alliée aux Quengo (de
Bretagne), T.
Armoiries à déterminer : de..>
au chevron de... — De.., au chevrots.
de — abaissé sous une divise de..., ait-
chef de... chargé d'une fleur de lis de...
adexirée de la lettre R, sénestrée du monO"
gramme P. L. de... Comtesse de la S.
XL\ri-9
n- 981
L'INTERMEDIAIRE
451 -.-
452
Fer de reliure à identifier. — De
. à trois bilîettes de... posées deux el une,
au chef de. . . chargées de trois étoiles de. ...
rangées en fasce. Supports : deux aigles.
Couronne de marquis. Le tout dans un lîlet
ovale H. 43 ■"/ L. 35 ■»/"> J. C. Wigg
Ex-libris du quai d'Erdre. — 11
«xiste une petite marque de bibliothèque
rarissime ainsi libellée :
CE LIVRE
appartient à la société
Dv auAi d'erdre
maison Gnesdou.
i8u.
n» 376.
je demande dans quelle ville estcequai,
«tce que l'on sait de cette société ?
A. Saffroy.
Un ex-libris de M'" Agathe Du-
prat. — Sur la garde d'un petit Recueil
de fac-similé de toutes espèces d'écritures,
Strasbourg, Lithogr. Levrault, in-8°,
1832, je lis, tracé à l'encre noire, d'une
jolie écriture de femme, cet Ex-libris,
ou cette Dédicace : A Mademoiselle ^Agathe
Duprat.
Le volume étant rendu intéressant par
les fac-similé d'autographes de célébrités
qu'il renferme, je désirerais savoir si le
premier possesseur de cet exemplaire,
M"* A, Duprat, n'était pas la fille ou la
sœur de l'érudit libraire, Benjamin Du-
prat, qui fut, en sa demeure, 7, rue du
Cloître-Saint- Benoit, sous la direction du
regretté Carie de Rash, en 1864, le pre-
mier éditeur de Y Intermédiaire ?
Ulric R.-D.
Un bouton d'uniforme ? — Ce bou-
ton porte un écusson tni-parti an i" écar-
lelé de France et de Dauphinê^ (\Jx\ dau-
phin.) au 28 de... à 2 vaches de gueules qui
est je crois, Béarn, au chef dVjermines.
Serait-ce le bouton d'uniforme de quel-
que régiment, soit Béarn, soit Royal, soit
Dauphin ? Leslie.
Taxe des archevêchés, abbayes,
©te. — Dans les almanachs royaux qui
ont précédé la Révolution, on trouve
naturellement la liste des archevêques,
évêques et abbés de France, avec le chiffre
de leurs revenus et celui de leur taxe en
cour de Rome; celui ci est toujours expri-
mé en florins. Quelle était la valeur de ce
florin romain ? César Birotteau.
Le général Dupuch. — J'ai en ma
possession, le cuivre original, très bien
conservé (75 millimètres, hauteur, sur
615, largeur) du petit portrait, gravé au
physionotrace, de « Dupuch, Maréchal de
Camp », (sic). Buste de profil, tête nue,
en costume de général, analogue, tant par
la coiffure que par la forme de l'habit
avec celles des portraits les plus connus
du général Dumouriez.
Pourrait-on me dire s'il existe, de ce
même Dupuch, des portraits autres que
cette petite gravure au physionotrace et
aussi, me donner, sommairement, le re-
levé des états de service de ce général
que je ne trouve pas mentionné dans les
divers Dictionnaires spéciaux sur les Gé-
néraux, de C. MuUié, du chevalier de
Courcelles, du comte de Chesnel, de
Châteauneuf et de Babié et Beaumont?
UiRic R.-D.
Juliot ou Julliot. — V Intermédiaire
pourrait-il me donner quelques renseigne-
ments sur ce personnage qui vivait un peu
avant la Révolution et exerçait même des
fonctions publiques ? On le croit origi-
naire des environs de La Châtaigneraie
(Vendée); il a dû jouer un certain rôle au«
début de l'insurrection vendéenne...
L. DE LA G0DRIE.
Le roman de Dugommier. — Le
Carnet de la Sabretacbe publie, dans son
numéro du 31 août 1902, un article très
documenté sous ce titre : Dugommier
diaprés sa correspondance, durant ses dw
mois de commandement à l'arméf des Pyré-
nées-Orientales. L'auteur de cet article
qui aura une suite, M. V. Fanet,a retrouvé
de ce général, aux archives de la Guerre,
quatre registres de lettres d'un exception-
nel intérêt.
Cet article nous révèle des particulari-
tés peu connues de la vie de ce brillant
officier, qui, ancien soldat devenu colon,
était retraité à la Martinique qui eti fit son
représentant à la Convention; il jnéféra
le champ de bataille à la tribune. 11 s'ap-
pelait en réalité Coquille. Dugommier est
un surnom pris d'une habitation qu'il
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 septembre i9»et
-- 453
454
possédait aux colonies : le Gommier. A sa
mort, il laissait sa femme aux colonies
dans une affreuse détresse, ses biens étant
tombés au pouvoir des Anglais, une fille
sans ressources à Marseille et deux fils
adjudants généraux.
Le comité de salut public négligea de
payer la dette qu'avait contractée la
patrie envers le général qui l'avait sauvée
de l'invasion ; le Directoire ne lui fut pas
plus reconnaissant, cependant la Conven-
tion s'était engagée, à la lecture de la let-
tre annonçant la mort de Dugommier, à
secourir ses enfants.
M. Fanet écrit à ce propos :
Dans cette lettre, lue en pleine se'ance de la
Convention, l'indiscret adjudant général révèle
même une particularité peu connue de l'exis-
tence de Dugommier. « Outre les quatre enfants
ci-dessus — écrit-il — le général Dugommier
avait encore un fils et une fille naturels, il
prit soin de leur enfance, il avait placé l'un
dans une maison d'éducation à Belleville, près
Faris,et l'autre près de sa fille à Marseille ».
Que sont devenus ces deux enfants et quel
est le roman inédit auquel est due leur nais-
sance ? Belles questions à faire poser par l'In-
termédiaire des chercheurs.
A tout hasard, voilà qui est fait.
Bardou. — Plusieurs artistes dramati-
ques ont porté ce nom. Je demande quel
rapport de famille existait entre :
\° Bardou aîné, Oscar-François, selon les
uns, Noël -Ed uard, selon Vapereau —
né à Montpellier en 1804, selon les uns,
ou le 25 décembre 1808, selon Vapereau,
artiste du Vaudeville en 1835, mort à
Neuilly en août 1863.
2" Bardou jeune, César-François, Varié-
tés, 1849-50, Russie, 1852-54 ; Belgique,
1854-58 ; Marseille. 1859 î Lyon. 1861-63,
et dont j^ perds les traces à Alger en
1869.
3* ^ar^oM, Jules-Louis, Lisbonne 1859-
60, Rouen, 1861-65, et dont je perds les
traces dans cette ville en 1876.
4» 5jr^ow, Auguste-César, Lyon 1861,
Algérie 186265, Hollande 1872, mort à
Paris avant 1882. H. Lyonnet.
Lieu de naissance de la reine
Frédéjionde. — Les historiens et les
biographes ne sont pas d'accord sur le
ieu de naissance de cette reine exécrée
par ses crimes, Les uns la font naître à
Honnecourt près Cambrai ^Nord), patrie
du fameux architecte Villard. D'autres
prétendent qu'elle est née à Montdidier
(Somme). Est-on parvenu à résoudre ce
problème historique d'une manière défini
tive ? P. Ipsonn.
Le monument de Castillon. —
En février 1888, fut inauguré à Castillon
un monument en mémoire de la bataille
livrée en cet endroit en 1453, ^^ ^"* ^^l'"
vra la Guienne de la domination anglaise.
Cette bataille eut lieu le 17 juillet, entre
la Lidoire et la Dordogne, dans une
plaine appelée la Colle. Les Français
étaient commandés notamment par Jean
Bureau, trésorier de France, grand-maî-
tre de l'artillerie.
Quels étaient les autres généraux et
officiers, tant du côté Anglais que Fran-
çais ? — Existe-t-il un ouvrage donnant
les noms des principaux personnages,
morts en ce jour mémorable?
C. DE St-M.
Pillage du Palais d'été. — Ce pilla-
ge eut lieu en octobre 1860. Je serais très
aise de connaître les principaux ouvrages,
articles de journaux et revues, consacrés
à cet événement, tant en France qu'à
l'étranger Spécialement, le gouverne-
ment chinois a-t-il publié un rapport d'en-
semble sur ce pillage, exceptionnellement
important ? V. A,
Statues équestres maoédoniennet
— On lit dans Velleius Paierculm^Ywrt I,
paragraphe 1 1 :
Metellus le Mucédonique est celui qui
construisit des portiques autour de ces deux
temples sans inscriptions qu'enferment au-
jourd'hui (au commencement de l'ère chré-
tienne) les portiques d'Octavie. Ce fut lui
qui fit transporter de Macédoine cet esca-
dron de statues équestres placées en face
des deux temples, et qui en font aujour-
d'hui I9 plus bel ornement. Voici, suivant
la tradition, l'origine de cet escadron.
Alexandre le Grand chargea le célèbre
sculpteur Lysippe de reproduire exactement
sous leurs traits ceux de ses cavaliers qui
avaient été tués au passage du Granique,
et de le représenter lui-mérne au milieu
d'eux.
Sait-on ce que sont devenues ces sta-
tues ? P. D,
N*98i.
L'INTERMEDIAIRE
455
456
Critiques sur le Salon de l'an X
(1802) — Sait-on quel est l'auteur du
rare tout petit volume, anonyme, suivant:
Revue du Salon de Van X, ou examen cri-
tique de tous les tableaux qui ont été expo-
ses au Muséum. A Paris, chez Surosne,
xii-205 pages, petit in- 12, avec un fron-
tispice gravé. Ces malicieuses petites cri-
tiques, rédigées en prose et en vers, ne
sont mentionnées ni dans Barbier, ni dans
De Manne. • Uu R.-D.
Le melon et Bernardin de Saint
Pierre. — Je cherche (et je ne trouve
pas) dans les Harmonies de la Nature, la
fameuse phrase attribuée à l'auteur de
Paul et Virginie : « La nature a donné
des côtes au melon pour lui permettre
d'être mangé en famille. >:> Gustave Flau-
bert s'en amusait beaucoup. L'a-t il citée
dans les pièces justificatives de Bouvard et
Pécuchet ? Ego.
Quel est l'auteur d'une traduction
de r « Art d'aimer ». — J'ai dans ma
bibliothèque une édition des Œuvres
galantes et amoureuses d'Ovide datant de
1770.
En première page, une gravure repré-
sentant un amour, et, au dessous, les
deux vers de Voltaire :
Qui que tu sois voici ton maître
II l'est, le fut ou le doit être
Avant le livre II, autre gravure repré-
sentant :
« Vénus, déesse de la galanterie, pré-
sente ici le portrait d'Ovide son favori,
prince illustre dans l'empire de l'amour».
Les 2 gravures sont de Daniel. Edition
imprimée à Amsterdam « du fonds des
Elvé/.irs ».
C'est une traduction en vers sans le nom
du traducteur Quelque intermédiairiste
pourrait-il me l'indiquer ?
Il y a dans cette édition un «Supplé-
ment aux (huvres galantes et amoureuses
d'Ovide », où l'on peut lire des vers de
Colardeau, un poème sur le patriotisme
entre autres. F .Z. M.
^v Deux Jeunes Filles » roman
d'Emile Péhant. — Le roman d'Emile
Péhant : Deux Jeunes Filles a-t-il été publié
en volume ; et, dans ce cas, serait-il pos-
sible d'avoir quelques renseignements
bibliographiques ?
M. Léon Séché, dans son très intéres-
sant ouvrage intitulé : Alfred de Vigny tt
son temps, dit à propos de cet ouvrage :
« Ce qu'était le roman des Deux jeunti
filles, je suis bien empêché de le dire, mes
recherches pour en retrouver un exem-
plaire étant demeurées infructueuses, et
Péhant, comme s'il avait renié son pre-
mier ouvrage, ayant omis de le compren-
dre parmi ceux de sa jeunesse et de son
âge mûr. ». J. D.
Machines à friser. -- Un chercheur
pourrait-il m'indiquer à quelle époque
remonte l'invention des machines à friser
et ratiner les étoffes de laine, que Duha-
mel du Monceau {Description des Arts et
Métiers, t. VI) et Y Encyclopédie (Ma-
nufacture, t. I, 2^ partie, p. 29) décri-
vent sans en faire connaître l'origine ?
J'ai des raisons de penser qu'on trouve-
rait plutôt la réponse dans la région tou-
lousaine, vers le milieu du xvii*^ siècle.
Louis MORlN.
Chercbeur de trésors. — Il y eut
un moment, en France, des chercheurs de
trésor. — La dernière personne profes-
sant cette industrie fut une madame
Cailhava. Ce commerce n'a-t-il plus de
représentants ? de St-A.
Date du décès du peintre Guil-
laume Descamps. — En quel lieu et
en quelle année mourut le peintre d'his-
toire et de portraits, Guillaume-Désiré-
Joseph Descamps, né à Lille en 1781, qui
remporta le 2" grand prix en l'an XI, le
prix de Rome et de nombreuses médailles
aux Salons de son temps, — et de qui je
possède un fort beau portrait, peint, signé
par l'artiste, du général Desaix, de
Marengo, buste, de grandeur naturelle.
— Ce portrait, qui a toujours appartenu
à la famille Desaix, sans avoir jamais,
que je sache, passé dans aucune vente pu-
blique,ni par les mains d'aucun marchand,
fit partie, en 1895, de la grande Exposi-
tion Napoléonienne, de l'Avenue des
Champs-Elysées, à Paris.
Connaitrait-on et pourrait-on m'indi-
quer un portrait personnel du peintre
Guillaume Descamps? (n.b. Prière de ne
pas confondre son nom avec celui de son
homonyme : Alexandre-Gabriel Decamps),
Uuic R. -D.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
457
458
30 c«ptcmbre ipoji
lépanse^
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
Descendance du duc de Berry
(XXXIX ;XLVI, 351). —Il faut bien re-
connaître que dans ce débat d'été rou-
vert par le Temps, le Gaulois, V Eclair et le
Journal, aucun érudit, aucun journaliste
n'a apporté le moindre fait nouveau digne
d'intérêt. Sauf les curieuses lettres du
marquis de Luppé, nul argument décisif
ni d'un côté, ni de l'autre. Bien au con-
traire, on a semblé mêler tous les fils de
cet écheveau. Je n'ai pas la prétention de
les démêler, mais je me permets de pré-
senter quelques observations aux divers
chercheurs dont j'admire le travail et le
talent.
A M. Nauroy. — i° Le comte de la
Roche, qui vit encore, est né à la fin de
1817. Ne voulant pas servir Louis-Phi-
lippe, il est resté douze ans dans l'armée
autrichienne, puis, assez tard, il a épousé
M"* de Cordon (d'une famille savoyarde)
dont il n'eut pas d'enfants. Il n'a jamais
habité que Gratz, en Styrie,et l'hôtel Lar-
tésien, à Paris.
Bien qu'il s'appelle Charles-Ferdinand,
comme le duc de Berry, c'est son frère
cadet, dont l'acte de nais.sance a été
publié dans Y Intermédiaire du 10 septem-
bre, et c'est lui qui était peintre. La mère
des deux la Roche est morte en 1884. —
2" Granville Brown a parfaitement été
élève à Saint-Cyr. Il est entré à l'Ecole
le 6 novembre 1823, est parti en congé
le 18 novembre 1824 et rayé le 23 août
1825, puis placé comme maréchal-des-
logisaux Chasseurs du Morbihan. i4%par
décision ministérielle du 8 juillet 1825.
A M. h vicomte de Reiset. — Cliarles
Oreiller, le fils de Virginie, est morï, je
crois, assez jeune, et je ne sais sous quel
nom, mais il n'a aucun rapport avec le
chevalier de Carrière. Celui-ci n'était
autre que le vieux médecin de Frohs-
dorf ; tout l'entourage du comte de
Chambord l'a connu et se le rappelle. II
n'ajamdiseu la moindre prétention d'avoir
du sang des Bourbons dans les veines. —
M. Nauroy donne deux enfants à Virginie
Oreiller, M. le vicomte de Reiset ne lui
en accorde qu'un. Il faudrait s'entendre.
A M. Grave. — Sur quel document
s'est appuyé M. l'archiviste de Mantes
pour raconter la petite scène qui, au ma-
riage de la comtesse d'Issoudun, aurait
amené la disgrâce de l'audacieux Gran-
ville Brown ? Ne serait-ce pas simplement
dans son imagination ? La comtesse
d'Issoudun s'est mariée le 8 octobre 1823,
et un mois après, Granville Brown par-
tait pour Saint-Cyr et non pour la
cour de Naples. (Voir plus haut ses états
de service que M. Grave peut se pr©cu-
rer à l'Ecole Spéciale Militaire).
A M. Léon Parsons — Les témoignages
présentés dans le Journal en faveur du
mariage Berry-Brown, ont la valeur des
autres. Le premier, c'est que Brown se
disait lui même le fils du duc de Berry?
Parbleu ! Demandez à un bon bourgeois
de choisir comme père entre un pasteur
et un prince royal, il choisira probable-
ment ce dernier. Alors si Brown s'était
dit fils de Napoléon I"', on devrait comp-
ter cette affirmation pour article de foi ?
Le second, c'est l'envoi de Brown à la
cour de Naples. J'y ai répondu plus haut.
— Le troisième, c'est que la princesse de
Lucinge et la baronne de Charette sen-
taient à l'endroit de Brown l'entraîne-
ment du sang. Parbleu ! Si elles n'étaient
pas ses sœurs, personne ne peut nier
qu'elles étaient ses demi-sœurs. — Le
quatrième.c'est que le prince de Lucinge,
qui est actuellement près du prince Victor
Napoléon, a dit à M. l'abb^é xMeulcy, au-
mônier des Invalides, qu'il considérait
comme incontestable la filiation de
sa mère et de son oncle avec la famille
des Bourbons. Parbleu! Tous les Lucinge
et tous les Charette doivent être du
même avis ! Entre parenthèses, je ferai
remarquer à M. l'abbé Meuley que le
chevalier d'honneur du prince Victor, le
prince Aymon de Lucinge qu'il a beaucoup
connu, n'est pas le fils de la comtesse
d'Issoudun, il n'est que l'un de ses six
petits-fils.
Dans l'affaire Berry-Brown, toutes les
dissertations forment une pyramide dont
on a oublié la base. Voici, en efïet, ce
que déclarent à priori les partisans du ma-
riage et de la naissance illu.stre de Brown;
N«. 9«i
459
Le mariage eut lieu en 1806, à la cha-
pelle catholique de King-Street, à Lon-
dres. Pas la moindre preuve.
Le mariage eut des témoins. On n'a
jamais pu en citer un seul.
Granville Brown est né à Londres le
20 avril 1805. Pas de preuve. Etc., etc.
En histoire, les affirmations ne valent
rien sans documents probants.
En somme, la polémique actuelle est
demeurée stérile en résultats et la ques-
tion n'est pas plus avancée aujourd'hui
qu'elle ne l'était il y a vingt ans, lorsque
l'érudit M. Nauroy publia son Secret des
Bourbons. Tous les articles parus sont la
paraphrase de cet ouvrage, le seul qui
jusqu'ici résume ce qu'on a trouyé et
peut-être ce qu'on trouvera sur ce mys-
tère. La RÉsiE.
P. S. La nièce d'Amy Brown, la com-
tesse de Poisvert, ne se nommait-elle pas
plutôt la comtesse Pow^ers ?
Chevalier de l'Empire (XLVl. 341).
Statut du i" mars 1808. Article ii. Les
membres de la légion d'honneur et ceux qui,
à l'avenir, obtiendront cette distinction, por-
teront le titre de Chevalier. Ce titre sera
transmissible à la descendance directe et légi-
rime, naturelle ou adoptive de mâle en mâle et
par ordre de primogéniture, de celui qui en
aura été revêtu en se présentant devant l'ar-
chi chancelier de l'Empire afin d'obtenir à cet
effet des lettres patentes et en justifiant d'un
revenu net de 3000 fr. au moins.
On voit donc qu'il ne s'agit pas là du
titre de chevalier de la Légion d'honneur,
mais bien de celui de Chevalier de l'Em-
pire. Décret du ^ mars 181 o, titre V,
article 31 Chevalier de l' Empire. Ce titre
pourra êtrt accorde à ceux qui auront bien
mérité de l'Etat et de l'Empereur.
Tous les chevaliers de l'Empire portent
dans leurs armes, le signe de la Légion
d'honneur ou celui de l'ordre de la Réu-
nion, sur une des pièces dites « hono-
rables » en blason : bande, barre, fasce,
sautoir, chevron, pal, etc.
Le signe des Chevaliers de l'empire
qui sont chevaliers de la Légion
d'honneur est une croix d'honneur d'ar-
gent à cinq doubles branches, sans ruban ni
couronne placée sur une des pièces hono-
rables ci-dessus, laquelle est toujours de
gueules (couleur du ruban de la Légion
d'honneur).
Lc« Chevaliers de l'Empire non légion-
L*INtERMÈDlAIRB
portent, au lieu
de la
croix, un
naires
simple anneau d'argent.
Les Chevaliers de l'Empire (chevaliers
de l'ordre de la Réunion) portent dans
leurs armoiries une étoile à douze rais
d'or placée sur une pièce honorable qui
est toujours d'azur (couleur du ruban de
l'ordre de la Réunion).
M. le commandant Favre. qui était déjà
chevalier de la Légion d'hcn-icur, a donc
dû être créé chevalier de lliiiipire, suivant
le décret du 3 mars 1810, pour services
rendus à l'Etat ou à l'empereur.
*
* *
Comme chacun sait, Napoléon 1" avait
créé une noblesse qui comportait des prin-
ces,des ducs, des comtes, des barons, des
chevaliers.
Par décrets du !"■ mars 1808 et 12
mars 181 3, l'Empereur avait décidé que
les membres de la Légion d'honneur et
ceux de l'ordre de la Réunion, justifiant
d'un revenu de 3000 fr. recevraient le
titre de Chevaliers de l'Empire. Ces titres
ne devenaient transmissibles qu'après
confirmation impériale pendant trois géné-
rations successives.
Pour répondre à la question de M. le
comte de Saint-Abre au sujet du libellé
du brevet, je ne crois pouvoir mieux faire
que de copier, tout au long, le brevet
reçu par mon père en 1810 :
« Napoléon, par la grâce de Dieu et les
Constitutions de l'Etat, Empereur des Fran-
çais, Roi d'Italie, Protecteur de la Confédé-
ration du Rhin, Médiateur de la Confédé-
ration Suisse, à tous présents et à venir,
Salut. Notre amé le sieur Jouan, membre
de la Légion d'Honneur, désirant jouir de
la faveur que nous avons voulu accorder
aux membres de cette Légion par notre
Statut du I"" mars 1808, s'est retiré devant
notre cousin le Prince Archi-Chancelier de
l'Empire, lequel, après avoir fait vérifier en
sa présence par le Conseil du Sceau des
titres que,par n®tre décret du 14 avril 1807,
nous avons nommé le dit sieur Jouan mem-
bre de la Légion d'Honneur, et qu'il pos-
sède le revenu exigé par nos Statuts, nous
a présenté l'avis de notre dit Conseil et les
conclusions du Procureur général, sur quoi
nous avons, par les présentes signées de
notre main, autorisé le dit sieur Jacques-
Casimir Jouan, chef de bataillon au 96*
régiment de ligne, né à Saint-Christophe-
du-Focq, département de la Manche, le -4
mars 1767, à se dire et se qualifier Cheva-
lier en tous actes et contrats, tant en juge-
ment que dehors. Voulonsqu'ilsoit reconnu
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
461
partout en la dite qualité et jouisse des
honneurs attachés à ce titre, après qu'il
aura prêté le serment prescrit par l'art. 37
de notre second Statut du i*^'' mars i8o8,
devant celui ou ceux qui seront par nous
délégués à cet eflfet. Voulons que le titre de
Chevalier soit transmis à sa descendance
masculine directe, légitime, naturelle ou
adoptive, après toutefois, que les trois pre-
miers appelés à recueillir le dit titre auront
successivement obtenu nos lettres de confir-
mation, conformément à notre décret du 3
mars 1810. Permettons au dit sieur Jouan,
et à ceux de ses descendants qui recueille-
ront le titre de Chevalier, de porter en
tous lieux les armoiries telles qu'elles sont
figurées aux présentes, et qui sont d'or au
cheval arrêté de sable, surmonté d'une
gerbe de bled de sinople et soutenu d'une
Champagne de gueules du tiers de l'écu au
signe des chevaliers (i); pour livrées, les
couleurs de l'écu, le vert en bordure seule-
ment. Chargeons notre Cousin le Prince
Archi-Chancelier de l'Empire de donner
communication des présentes au Sénat et
de les faire transcrire sur ses registres, car
tel est Notre plaisir. Et afin que ce soit
ferme et stable à toujours, notre cousin le
Prince Archi-Chancelier de l'Empire y a
fait apposer par nos ordres notre Grand
Sceau en présence du Conseil du Sceau
des titres. Donné en notre palais de Saint-
Cloud, le 18" jour du mois d'aoûtde l'an de
grâce 1810. Napoléon.
Scellé le 24 août 18 10. Le Prince Archi-
Chancelier de l'Empire : Cambacérès.
Enregistré au Conseil du Sceau des titres ;
R. CH. i° 125 : Baron Dudon.
Transcrit sur les Registres du Sénat, le
28 août i8io. Le Chancelier du Sénat :
Laplace. »
A ce brevet, sur très beau parchemin,
était suspendu, par un ruban-, un sceau,
un cachet en cire rouge de 12 à 15 c/m.
de diamètre. Henri Jouan.
M. Jules Brivois nous communique un
même brevet décerné en 181 1 .
Charte normande (XLVI, 226,299).
— La Charte aux Normands ou Charte
normande, fut donnée, en 131=5, par
Louib le Hutin, pour le maintien des droits
et privilèges dont la noblesse et province
de Normandie avaient joui du temps des
ducs. Cette ordonnance fut confirmée en
1339, 1380, 1458, 1461, 1485 et 1579, et
ces vidiinus sont relatés à la fin du Cou-
tumier de Normandie. Quoique, depuis la
fm du xvi^ siècle, elle eût à peu près cessé
(i) L'Etoile de la Légion d'honneur.
30 septembre 190»
d'être en vigueur, les lettres de la grande
chancellerie conservèrent jusqu'en 1789,
l'antique formule : Nonobstant clameur
de haro, charte normande, etc.
Ouvrages à consulter : Ordonnances
des rois de France Jj la iroisièmc race,
recueillies par MM. Laurière, Secousse,
Villevaut et Brequigny ; — La Charte aux
Norniajids avec SCS con:}nna1 ions, Caen, Le
Roy, 1788, in S. — Froland, Recueil
d'arrests notables le il tes patentes, ordon-
nances, èdits,iîèclarations et arrcsts du Con-
seil concernant partie ttlicreinent la Normati-
£//>, Rouen, Jore, 1740, in-4°. Le chapitre VI
traite de la clameur de Haro, les chapitres
VII et Vlll de la Charte du roi Philippe et
de la Charte aux Normands. F. Bl.
Inscriptioa celtique (XLVI, 283,
360). — Merci bien, mes chers confrères
de V Intermédiaire, je craignais d'être ren-
voyé aux gros volumes incompréhensibles,
que notre budget bénévole nous accorde de
temps à autre ; et, dans lesquels, sauf
quelques traductions et adaptations de
l'allemand ou de l'anglais, on ne trouve
jamais rien. Ah ! la science officielle
j'aime mieux celle de notre cher et spi-
rituel Intermédiaire. A. R.
L'abbaye de i'Etanche (XLVI 341).
Létanches [sic) doit le jour à une abbaye de
filles de l'ordre de Citeaux, érigée en 1 148,
par le duc Mathieu I''' et par sa femme
Berthe de Souabe. Son nom lui vient
denombreux étangs qui l'avoisinaient.
L'abbesse y exerçait la haute justice.
La princesse Adélaïde, sœur de l'empe-
reur Lothaire, voulut y finir ses jours et
lut inhumée dans l'église abbatiale. Fermé
à la révolution, le monastère de Létanches
fut d'abord converti en papeterie et plus
tard en maison de campagne.
Les Vosges pittoresques et historiques, par
Ch. Charton. Mirecourt, 1876, page 371.
P. c. c. A. S.. E.
Mirambeau (Charente Inférieure)
(XLV ; XLVI, 76, 131). — Les armes pri-
mitives de la famille de Pons ou mieux
Ponts étaient: d' argent ,à une Jasce de gueu-
les.avec deux léopards pour supports et pour
cimier un aigle à deux /f/^5 f Voir sceaux de
la Bibliothèque nationale 1302. 1331 bis,
1374, 1447). Renaud IV ayant épousé
Marguerite, héritière de Turenne (^12^1),
N»98i
L'INTERMEDIAIRE
463
464
partit ses armes de l'écu coticé de cette
dernière. Les cotices furent ensuite trans-
portées sur la fasce (avant 1338). En 1371
ces cotices furent réduites à six et depuis
lors l'écu des Pons hit d'argent, à la fasce
bandée d'or et de gueules de 6 pièces.
Jacques de Ponts, 1*' baron de Miram-
beau par sa femme Harpedane de Belle-
ville, était le frère puiné de François I*^
père d'Antoine, dernier sire de Pons. Il
avait pour armes un écu écartelé aux i"" et
/f d'argent, à la fasce bandée d'or et de gueu
les • au 2 de... à ^ fasces de (Coétivy) ^/
au ^ de France avec un filet en barre (armes
de Marguerite, fille illégitime de Charles
VII qui l'avait autorisée à prendre le nom
de Valois en barrant l'écu de famille ainsi
qu'enfants naturels ont accoutumé de le
porter (Massion) Hist. de Sahitonge.
François, fils naturel de Jacques de Ponts
ainsi que nous la', ons dit dans une pré-
cédente note, avait les mêmeb armes que
son père, sauf que la bande de Técu des
Pons était h.uiée au lieu d'être bandée.
D'après le P. Ménétrier, la famille
Escodeca en Périgord avait pour armes :
de gueules, à quatre chiens d'argent ^courants
et dilfamés surposés. T.
Le marôcbîil de Médavy (i)(XLVl,
344) — Le portrait en question doit cer-
tainement être celui du maréchal de Mé-
davy, tranformé en Médaly, par erreur
d'impression.
Jacques - Léonor Rouxel de Médavy-
Grancey, connu sous le nom de comte de
Médavy, avant d'être maréchal de France,
naquit au château de Chalencey, en Bour-
gogne, le 31 mai 1655, de Pierre II,
comte de Grancey, et d'Henriette de La
Palu Bouligneux, sa première femme.
Cadet des gardes du corps en 1673, il
reçut la commission de colonel en 1675.
brigadier en 1688. maréchal de camp en
1693, maréchal de France en 1724. Il eut
en 1713 le gouvernement du Nivernais et
en 1719-1720 celui de Thionville et Se-
dan.
Il épousa en premières noces Marie-
Thérèse Colbert de Maulévrier, et en
secondes noces, sa propre nièce, Elisa-
beth-Victoire Rouxel de Médavy, fille du
marquis de Grancey, et mourut le 6 no-
vembre 1725.
(i) Orthographe rectifiée.
Le maréchal de Médavy, dit Lautoui-Mont-
fort, était de moyenne stature, mais très bien
fait dans sa taille, il avait de grands yeux, les
sourcils fort hauts, le nez aquilin et les lèvres
tiès vermeilles, ce qui lui donnait une repré-
sentation agréable et majestueuse tout à la
fois. Il était fort adroit et léger dans les exer-
cices, et particulièrement dans ceux du cheval,
où il excellait.
Le maréchal était grand, libéial, doux, affa-
ble et humain envers tout le monde... Sou
grand art de commander le faisait souhaiter de
tous les officiers de l'armée.
Une belle gravure se trouve à la Biblio-
tlièque nationale, le représentant en gé-
néral d'armée, le bâton de commande-
ment à la main, sur un champ de bataille.
Son portrait par Mauzaisse est dans la
galerie des maréchaux à Versailles.
Le château de Médavy, aujourd'hui au
fils du général de Maussion, est dans
l'Orne, arr. d'Argentan.
(Consulter {'Elude litst. et gén. sur les
Rouxel de Médavy-Grancey, par M. V.des
Diguères, 1870). H. Tournouer.
Mêmes réponses : A. de Rochas.
S..E. J.-C. WiGG. Un Rat de B. Cz.
La famille des Baïf(XLVI, 342). —
Si notre honorable confrère, M. Paul
d'Iny. est à Paris, il trou\era à la Biblio-
thèque nationale la Généalogie de la mai-
son des Chastcigners, etc . par'André Du-
chesne, et à la page 192, il trouvera la
mention du mariage de Marguerite Chas-
teigner de la Roche Posay avec René de
Baïf et des détails sur la famille des Baïf. —
Je lui signalerai aussi un article de M.
Léon Séché, dans la Revue Bleue^ à pro-
pos du manoir de Lire. Si notre collègue
n'est pas en situation de consulter André
Duchcsne, je m'offre bien volontiers à lui
donner copie du passage que je lui si-
gnale.
Je pense aussi qu'il pourra consulter
Moreri. Rochepozay.
*
* »
M. le D^ Guignard, à Mayet (Sarthe), a
publié, il y a quelques années, dans la
Revue illustrée des provinces de V Ouest, et
en tirage à jjart, une excellente notice sur
la famille des Baïf. M. Paul d'Iny y trou-
vera la réponse à plusieurs de ses ques-
tions. F.UZURRAU.
Directeur de W^nfou Hislorique.
*
* *
Charroux, chef-lieu de canton de l'ar-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
465
466
30 septembre 1902
rondissementde Givrai (Vienne). Il y exis-
tait une abbaye de l'ordre de Saint-Be-
noît dite « Saint-Sauveur de Charroux »,
fondée vers l'an 769, par Roger ou Ro-
Ihar, comte de Limoges, et Euphrasie sa
femme, qui la dotèrent richement. Cf.
Gallia chrisiiana (II, 1278) et Mémoires
de la Société des Antiquaires de l'Ouest,
tome I, année 1835.
Grenetière (La) commune de Saint-
Michel-Mont-Mercure (Vendée). Abbaye
Notre-Dame, de l'ordre de Saint-Benoît,
fondée, vers 11 30, par Ghislebert de
Case. Fut gratifiée d'une charte d'im-
munité par le roi Charles VII qui, l'an
1420, la prit sous sa protection. Cf. Gallia
Christiana (II, 1429). A. S., e.
Lazare de Baïf fut un abbé commenda-
taire, ce qui n'implique nullement la prê-
trise.
La Grainetière est en Vendée, vers le
N E. Lith. eauK-fortes, photograv. dans
Monuments relig. milit. et civils du Poi-
tou ; Poitou et Vendée; tt Paysages et monu-
ments du Poitou. Eglise presque entière-
ment démolie, mais cloître roman encore
à peu près intact.
Charroux appartient à la Vienne. On
n'en a plus que la tour romane du clocher.
ThioUet a donné la vue la plus complète
de cette belle ruine, son album pourrait
être retrouvé à la Nationale.
Madeleine, sœur de Lazare, ép. de Félix
de Chourses, en eut :
1° Jean de Chourses, sgr de Malicorne,
gouverneur du Poitou de 1585 à 1603,
mort en 1609, au château de Malicorne,
sans enfants, bien qu'il se fût marié deux
fois.
2^ Marguerite, épouse de Charles de
Beaumanoir seigneur de Lavardin.mere de
Jean de Beaumanoir maréchal de France,
créé marquis de Lavardin en 1601.
3° Catherine, abbcsse du Pré au Mans,
morte à Malicorne en 1607.
4* Jeanne mariée 1° à Gilbraliat-Lo\i'is
de Bailleul, seigneur Longpont ; 2° à
Claude du Breuil, maître des requêtes.
*
* »
A cette époque, pour avoir un titre
abbatial, il suffisait d'être tonsuré et ce pre-
mier degré de la cléricature n'empêchait
pas le mariage ultérieur,
I. La Grenetière était une abbaye béné-
dictine, sise dans la paroisse d'Ardelay
(Vendée). Elle dut sa création à Gilbert
de la Chaise en 1 130 et disparut pendant
la Révolution. Le Pouillé de Luem donne
la liste des abbés depuis l'époque de la
fondation, jusqu'à 1793.
2. Charroux est une abbaye jadistrès cé-
lèbre dans le diocèse de Poitiers: son nom
vient de caro rubta (chair rouge) parce
qu'on y apporta un morceau de la chair de
N S J-C. enlevé au jour delà circoncision.
Cette première relique, qui avait disparu
avec beaucoup d'autres, fut retrouvée en
1856. Une commission diocésaine fut
alors instituée pour en étudier l'authenti-
cité et Mgr Pie, évêque de Poitiers, en pro-
mulgua la récognition officielle le 14 juin
1859 ^^ garde de ces reliques est
confiée aujourd'hui aux dames Orsulines
de Jésus, dites de Chavagne.
L'abbaye de Charroux avait été fondée
en 785, par l'empereur Charlemagne.
L. DE LA GODRIE.
Nompar de Caumont (XLVl, 60,
184). — Je crois bien que Nompar était
réellement le nom patronymique et non
un prénom, — comme Nompère était le
nom des Champagny, Barrin celui des
La Galissonnière, etc.
Je ne connais pas d'autres armoiries
des Nompar-Caumont (de Guyenne), qui
ont porté le titre de duc de La Force, que
le blf son tiercé en bande, or, gueules et
a^ur. C'est une autre famille que les Cau-
mont, de l'Agénois, portant : d'a:^ur, à
trois léopards d'or, couronnés, armés et
lampassés de gueules.^ posés l'un sur Vau-
tre. X.
* *
Le titre de duc de la Force, rétabli en
1787)1 P'i'" brevet vérifié en parlement (Po-
tier de Courcy, tome IX, 2» partie, page
372) devait passer à la postérité de l'im-
pétrant, mais celui-ci étant mort sans en-
fants, le 22 octobre 1838, son frère, le
comte de Caumont-la-Force, fut appelé à
la pairie, le 7 mars 1839, par Louis-Phi-
lippe. 11 prit alors le titre ducal avec le
consentement tacite du roi, mais par abus,
car ce titre ne fut jamais régularisé, Borel
d'Hauterive {Annuaire pour 1870 page
129) dit en parlant du père du chef actuel
de la famille: « Il a pris, à la mort de son
neveu, le titre de duc sous lequel il est
porté dans V Annuaire impérial quoiqu'il
n'y ait eu aucune confirmation ni régula-
N*98i.
L'INTERMEDIAIRE
467
468
risation quelconque. » Quant à l'étymolo-
gie du nom de Nompar, voyez les « Notes
sur les duchés-pairies » de Saint-Simon,
tome III, pages 301-302 :
« Le nom de Nompar qui n'est ni nom
propre ni nom de baptême, est inconnu
dans la branche delà Force avant le pre-
mier duc,sipnen excepte un seul, qui testa
en 1400 et qui s'appelait tout court Nom-
par de Caumont. Pour la branche de Lau-
sun,il n'en est aucun qui ne l'aitporté...»
H. DE W.
Famille d'A.veluys(XLlV, 283). —
Il serait intéressant de savoir sur quelle
pièce authentique M. Cam s'appuie pour
donner à Robert de Béthune et à Michelle
d'Estouteville, une fille prénommée Anne
et mariée à Antoine d'Aveluys.
Le Père Anselme (IV), qui a donné une
si excellente généalogie de Béthune, est
muet sur ce sujet. Il ne signale qu'une
fille de Robert, Catherine, mariée à Aubert
de Margival, puis à Jean du Pin.
La CoussiÈRE,
Foullon de Doué (XLVI 343). —
Joseph-François, contrôleur général des
finances et ministre d'Etat, qui périt le
22 juillet 1789, victime de la fureur po-
pulaire, était né à Saumur, le 25 juin
Son fils, Joseph-Pierre-François-Xavier,
baron de Doué, intendant de la généralité
de Moulins-en-Bourbonnais et conseiller
d'Etat, épousa en 1774, Isabelle-Joséphine-
Jacquelinc Le Pestre, qui lui apporta en
dot le marquisat de la Tournelle (com-
mune d'Arleuf, Nièvre) il émigra pendant
la terreur ; son château fut pillé et ses
archives brûlées à Arleuf Ses biens furent
vendus nationalement, mais les forêts
turent rendues à ses six enfants (i) qui
(i) Les six enfants furent : 1° Isabelle-
Joséphine, mariée à François comte de
Toustain-Viray ; 2" Joseph-Julien, créé
vicomte en 1820, dont nous avons parlé ;
3" Louis-Joseph, céHbataire ; 4" Adélaïde-
Charlotte, mariée à Melchior Chartier,
baron de Coussay, conseiller au parlement
de Paris, dont la fille unique a épousé le
marquis de la Rochejacquelein ; 5» Amélie-
Joséphine, mariée à Jacques-Marie-Françosi,
en firent le partage en 1828.
Joseph-Julien, son fils aîné, général de
brigade, commandeur de la Légion d'hon-
neur, chevalier de Saint-Ferdinand d'Es-
pagne, avait racheté le château : il est
mort en 1 861, sans laisser de postérité
de son mariage avec Zénobie-Marie-Louise
de Doncquer de T'serroelofifs, décédée il y
a peu d'années. Ln. G.
Cardinal Octave d'Aquaviva
(XLVI, 1 16, 246, 359). — II n'y a aucune
parenté entre le Cardinal et l'aimable duc
d'Acquaviva, qui est mort, après la
guerre, en son hôtel du Cours-la-Reine. Je
l'ai beaucoup fréquenté et cette même dé-
claration, il me l'a faite plusieurs fois. 11
était né de famille Israélite ; il se conver-
tit au catholicisme, et c'est cette circons-
tance qui lui permit d'obtenir du Saint-
Siège un titre de Duc. Il représenta pen-
dant plusieurs années, auprès du gouver-
nement français, la République de Saint-
Marin et la Principauté de Monaco. Ses
neveux habitent Nice, sous le nom d'Ac-
quaviva. V. Adv.
♦ *
Col. 360, il faut lire : Honneur sauf
souci nul, et non pas Honneur sam souci.
C'est, je m'en aperçois, la devise de la
famille Avigdor, avec laquelle, je crois,
ce duc d'Acquaviva était apparenté.
J.-C. WlGG.
Le commandant Favre en 1811
(XLVI, 288). — Les détails que donne
M. Brothier de Rollière sur son grand
oncle, sont contredits par ceux que le vi-
comte Révérend a inscrits dans son Aniio-
)ial du Premier Empire (I, 155). On y lit
que Benoit-Pierre Favre, major de dra-
gons, naquit à Paris le 31 décembre 1768
et non àCivrayen 1767, qu'il fut créé
chevalier de l'Empire le 9 septembre 1810
ayant reçu une donation de 2000 fr.de
rente dès le 19 mars 1808. Nous sommes
loin de 181 1. La Coussière.
de Réviers, comte de Mauny; 6" Appolline"
Fortunée, mariée à Louis-Marie Lévesque»
comte de La Perrière, lieutenant-général»
grand-croix de Saint-Louis et de la Légion
d'honneur.
469
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 septembre 1902
Ministre petit-fils d'épicier (XLVI,
290). — L'illustre auteur de la loi de
1850 appartenait à une famille angevine
incontestablement noble, et il serait fa-
cile de suivre son ascendance pendant
plusieurs siècles.
Les Falloiix du Lys et du Condray
comptaient d'honorables services, notam-
ment à la Chambre des comptes de Bre-
tagne et à la mairie d'Angers. Une place
de cette ville portait leur nom.
Rien donc d' épicier de ce côté.
Encore moins certainement ducôté ma-
ternel,la mère du ministre de 1849 ^^ant
née le Pelletierde Sousy. P. du Gué.
Claude Chastillon (XLVI, 347). —
Il existe un catalogue de son œuvre au
tome 111 et dernier du Bulletin des Beaux-
Arts, p. 72-80. Cette publication a paru
de 1884a 1887. G. O. B.
De SelloD (XLVI, 344). — M. H. de
W. trouvera la généalogie de cette fa-
mille dans les Notices généalogiques de
Galifife, qui donne Nîmes comme origine
et non le Piémont.
Le catalogue des familles de Y Armoriai
Genevois mentionne la réception à la
Bourgeoisie de Genève, le 31 janvier 1699.
— l'origine de Nimes, — Jean de Sellon,
163 I, — un de Sellon, membre du Con-
seil des Deux-Cents, 1758, — un minis-
tre près la Cour de France, 1749, et la
date de 1786 pour le diplôme impérial
(Comtes du Saint-Empire).
V Armerista, du comte A. Franchi -
Verney. concernant les familles de l'an-
cienne monarchie de Savoie: Piémont, etc,
ne fait aucune mention du nom de Sel-
lon.
La mère de l'illustre Cavour était, en
effet, de cette famille. MM. William de
La Rive et Ch. de Mazade donnent des
détails d'alliance et de biographie.
Les armes sont : d'argent, à une aigle
de profil de sable, niembice et becquée de
gueules, le vol ouvert et abaissé, la patte
dextie levée, posée sur une terrasse desinople.
Supports: deux lions regardant d'or. Va-
riante : Selon Naville, le champ est d'or.
Galiffe (J. a. et J. B.c.). Notices généa-
lopques 'sur les familles genevoises depuis
les premiers temps jusqu'à nos jours. Tomes
1-V ; — Genève, Jullien, 1829-1884,^10-8.
470
Continuation par Louis Dufour-Vernes, Eug.
Ritter, etc. Tome VU, 1895.
Armorial Genevois, par J. B, G. Galiffe,
Adolphe Gautier et Aymon Galiffe. — Nou-
velle Edition, Genève, Georg et Cieji896, in-
4 ; planche 31 et pages 29, 124
A. Franchi-Verney, Armerista délie Jami-
glie nobili c titolate délia Monar.hia di
Savoia. — Turin, Bocca frères, 1873, P^tit
in-fol,
Naville : Notice et Armoriai des familles
qui ont existé à Genève et qui y existent
actuellement, 1794. Manuscrit. (Propriété de
M. Albert Killiet, de Genève).
W- de la Rive : Le comte de Cavour. Récits
et Souvenirs. — Paris, Hetzel, 1862, in-8.
Ch. de Mazade : Le comte de Cavour. —
Paris, Pion et Cie, 1877, in-8,
Sabaudus.
M. H. de W. trouvera la généalogie très
complète de la famille de Sellon dans les
Notices généalogiques d es fannlles genevoises ,
par J -B.-G. Galiffe, tome IV, page 352 à
3178 Genève.Julien, édit. 18^7.
L'ouvrage en question étant épuisé et
rare, je suis prêt à fournir à M. H. de W.
les renseignements qu'il pourrait désirer.
Le château d'Allamand près Genève,
appartient aujourd'hui à M"* Hortense de
Sellon qui y possède une très belle gale-
rie de portraits de famille.
M. T.
Famille Petitot (XLVI, 285). —Je
puis indiquer à XVI B. un descendant de
Jean Petitot, l'émailleur, c'est M. Petitot,
l'aimable et dévoué chef du secrétariat du
Conseil municipal de Lyon, à qui XVI B.
peut s'adresser, certain de recevoir l'ac-
cueil le plus obligeant.
Berlot-Francdouairi;.
Lfls maris de madame de Païva
(XLlll ; XLIV). — Le vicomte de
Païva, hidalgo (pair) de Portugal, ex-mi-
nistre plénipotentiaire de France, né en
1823, est mort à Berlin le 26 décembre
1868.
Blanche- Pauline -Thérèse Lachmann,
veuve de Païva, née à Moscou le 7 mai
1826, morte à Neudeck, le 21 janvier
1884, se remaria à Paris, le 28 octobre
1871 , àGuido-Georges-Frédéric Admann-
Henri-Aldebert graf Henchel von Don
nersmarck, né à Berlin le 10 août 1830,
N» 981.
L'INTERMEDIAIRE
47 ï
^réé prince de Donnersmarck le 4 janvier
iQoi. Voir le Gotha de 1902, n» 3015 .
H. DE W.
Demoiselle Compoint f XLIV ;
XLV). — Sous ce titre les Bi/rgiaves de
Saint-Ouen, les journaux ont publiés il y
a quelques années, un article sur la
famille Compoint dont le principal passa-
ge a été reproduit dans la Ga^eiiâ anec-
dotiquc (15 mai, 1890) :
Les Compoint, c'est leur nom, donnent
depuis cent ans dans cette localité (Saint-Ouen)
l'exemple du travail, de l'ordre, de l'économie
et de toutes les vertus familiales dont l'exerci-
ce continu les a amenés à un grand degré de
richesse et de prospérité. Au moment de la Ré
volution, quelques-uns desjleurs étaient fer-
miers au service des seigneurs de Saint-Ouen ;
leurs maîtres émigrèrent, et nul n'en entendit
plus parler depuis.
Les Compoint, pendant la tourmente révo-
lutionnaire, continuèrent à faire valoir les
biens qui leur étaient confiés, en mettant scru-
puleusement de côté les revenus jusqu'au der-
nier sou pour les rendre aux légitimes proprié-
taires. Ni ceux-ci, ni leurs héritiers, n'ayant
jamais donné signe d'existence, au bout de
longues années les fermiers devinrent proprié-
taires eux-mêmes. Ils ne changèrent presque
rien à leur genre d'existence, continuant à tra-
vailler comme par le passé, ne dépensant pres-
que rien, mais arrondissant continuellement
leurs propriétés par de nouvelles acquisitions.
A l'heure actuelle, sur quatre-vingts d'entre
eux qui habitent Saint-Ouen, une dizaine sont
millionnaires.
Faisant quelques concessions au goût moder-
ne, ils se sont fait construire d'élégantes villas,
ont chevaux et voitures pour se promener|le
dimanche en habit de gala. Mais, en semaine,
ils continuent comme leurs pères à se lever dès
l'aube pour cultiver leurs champs, aller aux
halles porter leurs marchandises, etc. vêtus de
la blouse et des sabots traditionnels. Dans un
coin de leurs confortables demeures, presque
tous ont encore une petite chambrette. carre-
lée, meublée d'un lit en fer et d'une chaise de
paille, où ils se tiennent de préférence. Ils gar-
dent le régime sobre de leurs pères et leurs
goûts hospitaliers, traitant magnifiquement
leurs invités et se nourrissant frugalement
eux-mêmes.
Ils forment à l'heure actuelle une véritable
tribu, ne mariant leurs enfants qu'entre eux
et reconnaissant l'aulorité d'un doyen. Celui-
ci, en respect des traditions de la famille, est
chargé de trancher tous les différends qui peu-
vent s'élever entre les parents. Depuis cent
ans, cette autorité n'a jamais été contestée, et
les procès entre Compoint ont été ainsi évités.
Lorsqu'il est question de mariage dans la
famille, le doyen réui it tous les richards du
clan, et leur tient à peu près ce langage :
« Voilà deux enfants qui me conviennent, il
faut les établir ; moi je leur donne telle pièce
de terre, et toi, Jean-Pierre? »
S'adressant ainsi à tour de rôle à chacun des
assistants, il détermine la valeur des présents
de noce que chacun doit faire au jeune ména-
ge. Le jour des noces, il va sans dire que le
doyen tient la première place partout. Pen-
dant le repas et le bal, il règle même la mar-
che de la cérémonie à l'aide d'un petit sifflet
d'argent, aux sons duquel les membres de la
famille obéissent avec une discipline parfaite.
Enfin, au Champagne, il . est d'usage qu'il
adresse une allocution aux jeunes époux.
Après avoir recommandé au mari le travail et
l'économie, il se tourne vers la fiancée et lui
dit : « Tu épouses un beau gars, c'est solide,
c'est bien portant : conduis-toi avec lui comme
ta sainte et digne femme de mère a fait pour
son époux, et donnez-nous des enfants qui
nous ressemblent. »
*
¥■ *
Louise Compoint, dame d'honneur de
Joséphine de Beauharnais, fille de Jacques
Compoint, de Montmartre, est entrée au
service de Joséphine, en qualité de demoi-
selle de compagnie, en brumaire, l'an IV.
EU: a fait, avec Joséphine, le voyage
d'Italie.
M"'^ Louise Compoint avait l'entière
confiance de Joséphine qui l'aimait beau-
coup. Cependant, une brouille survint plus
tard entre les deux femmes, et une sépa-
ration eut lieu.
Ajoutons que deux de nos confrères
sont alliés à la famille Compoint. Le poè-
te révolutionnaire jean-Baptiste Clément
est fils d'une Compoint. et M. Victor Joze,
romancier et actuellement rédacteur en
chef d'un journal politique, est marié avec
M""= Jeanne Compoint, fille de feu Laurent
Compoint et nièce de M. Guillaume Com-
point, de Saint-Ouen. Rappelons à nos
lecteurs que ce dernier est le promoteur
de la culture moderne dans les environs
de Paris. Ses jardins, ses champs d'asper-
ge-, ses serres sont de véritables mer-
veilles. M. Guillaume Compoint, qui est
fournisseur de l'Elysée et de la cour de
Russie, est officier du Mérite Agricole.
— X. X.
^ -a cornette des sœurs 'le Saint-
Vincent de Paul (XLVI, 337). — Voir
T. G. 239, Cornette des religieuses. Son ori-
gine. Quant aux sœurs de Saint-Vincent de
I
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
473
Paul, la réponse se trouve XVIII, ni. L'in
vention de leur cornette est attribuée à
Louis XIV. A. S.. E.
• *
Pour prolonger l'action des femmes du
monde, inclinées au soulagement des
infortunes — malades, abandonnés, galé-
riens, enfants des pauvres... — en 1633,
Vincent de P^ul organisa les filles de la
Charité ; institution tout de suite maîtresse
de l'unanime adiniration.
Simples auxiliaires d'abord, bientôt
elles se substituèrent aux trop grandes
dames, empêchées par les obligations
mondaines de se consacrer au service des
pauvres, avec une régularité convenable.
Au sujet du vêtement des servantes des
malheureux, voici ce qu'a dit Mgr Bou-
gaud :
Le costume était celui des femmes du
peuple des environs de Paris : robe de
couleur grise, laissant voir les man-
ches de la chemise attachée au poignet,
une petite coiffe ou serre-tête de toile
blanche, qui cachait les cheveux, et, sur le
serre-téte, une large coiffure de toile blan-
che aussi, nommée cornette. Quelques-uns
auraient voulu que ces bonnes filles, desti-
nées à traverser les rues et à rester près du
lit des malades, eussent au moins un voile
qui couvrit leur visage ; « ce b in monsieur
Vincent » répondit cette parole d'une har-
diesse adorable : Elles auront leur modestie
pour voile ),'>. Histoire de Saint Vincent de
Paul — Liv. m ; Chap. m).
Capitaine Paimblant du Rouil.
*
La cornette des sœurs de Saint-Vincent
de Paul, ainsi d ailleurs que le reste de
leur costume, leur a été donnée par leur
fondateur.
Ce n'est pas une coiffure portée à l'épo-
que de leur fondation, elle fut imaginée
par saint Vincent de Paul lui-même.
La tradition des filles de la Charité rap-
porte que leur fondateur ne sachant trop
quelle coiffure leur assigner, jeta un jour
la serviette qu'il tenait à la main sur la
tête de Tune des religieuses et qu'en re-
tombant elle affecta à peu près la forme
que nous voyons à leur cornette. Qi.ioi
qu'il en soit de cette tradition, la cornette
des filUs de la Charité n'est en réalité
qu'une serviette que l'on enroule autour
de la coiffe. Elle se pose sur le bonnet,
vient s'attacher en dessous de la coiffe
derrière la tète, et sur le devant est légè-
rement relevée.
^o septembre 1902
Primitivement les deux extrémités de
cette sorte de serviette, au lieu de flotter
au vent comme aujourd'hui, retombaient
sur les épaules un peu en arrière. Ce n'est
que vers la fin du xviii^ siècle, par suite
de l'empesage qu'on lui a fait subir, que
la cornette des sœurs de Saint-Vincent de
Paul affecta la forme que nous lui voyons
de nos jours.
Madame Legras, qui avec saint Vin-
cent de Paul fonda cette congrégation,
est la seule qui n'ait pas porté cette coif-
fure.
Sujette à de fréquents maux de tête,
elle en fut dispensée et continua de porter
son voile de sœur.
G. DE LA Brèche.
*
* ♦
Voiciceqiiepublie, comme réponse àcette
question, la ^(evite du Bien dans la Vie et
dans l'Art, que dirige M. Marc Legrand :
La volumineuse cornette des sœurs de
Saint -Vincent de Paul françaises est, paraît-
il, due à Louis XIV.
Voici ce que raconte la légende à ce
sujet :
Une jeune religieuse d'une merveilleuse
beauté ayant approché le Roi-Soleil, au
moment où il se mettait à table, afin de lui
demander une aumône pour ses pauvres,
des courtisans entourèrent aussitôt la sœur
et la resrardèrent avec une curiosité indis-
crête. Aussitôt elle se troubla, s'intimida et
ne put que balbutier sa requête. Louis XIV
l'écouta néanmoins avec bonté, et prenant
sa serviette qui était, paraît-il, fort empe-
sée, il la lui posa sur la tète, pour la déro-
ber aux reoards Le moindre geste du roi
était applaudi. On trouva l'invention char-
mante, et depuis, les sœurs de l'ordre de
Saint-Vincent de Paul, portent l'étrange
coiiïure qui de loin ressemble à un grand
oiseau blanc.
Lieu de naissance de M"* de Main-
tenon (XLVl, 172, 316). — Il n'est pas
douteux que Françoise d'Aubigné, la fu-
ture M'"^ de Maintenon, naquit à Niort,
en 1635. Mais on ne peut préciser exacte-
ment en quel endroit de cette villeni àquel
jour. Toutefois, il paraît infiniment pro-
bable que ce ne fut pas dans la prison où
son père seul était enfermé, sa mère habi-
tant au dehors, « dans la cour du palais »
écrivait-elle à M"* de Villette, sa belle-
sœur. Quant à la date précise de la nais-
sance de Françoise d'Aubigné, on l'ignore
également : on ne connaît que celle de
son baptême (28 novembre 1635). L'acte
N- 981
L'INTERMEDIAIRE
475
476
qui le constate a déjà été publié dans cette
revue : je ne le reproduis donc pas ; j'indi-
que seulement, à titre de renseignement
complémentaire, qu'il a été dressé par
F. Meaulme, curé de Notre-Dame deNiort,
et inscrit sur le registre paroissial entre
ceux de Françoise Laydet et de Catherine
Giraud, filles d'obscurs artisans ou de
quelconques bourgeois.
Au surplus, je renvoie les intermédiai-
ristes qui désireraient des renseignements
plus complets sur cette double question
du lieu et de la date exacts de la naissance
de Françoise d'Aubigné à une étude, con-
venablement documentée, de M. H. Ge-
lin, publiée dans une revue de décentrali-
sation littéraire qui était éditée à Niort
(chez Clouzot), le Mercure poîtevin,x\°^ de
novembre et de décembre 1898.
R. DuPL.
Voltaire était-il franc - maçon
(XLVI, 169, 303). — Dans un manuscrit
autographe de Lalande, que je possède, je
trouve cette indication: «j'ai reçu Voltaire
franc-maçon. 7 avril 1778 ». V. A.
Le successeur de Voltaire auprès
de Frédéric II (XLVI, 229, 372). —
Colonne 372, ligne 36, au lieu de indubi-
îahlanent, prière de Urevraiseinblabiemeni.
* ♦
11 n'est pas possible d'admettre que Vol-
taire qui se sépara en 1753 du grand
Frédéric, ait eu pour successeur immé-
diat auprès de ce souverain Charles-Fran-
çois-Philibert Masson, plus tard major
des grenadiers du grand duc Alexandre
de Russie et né en 1762 seulement. La
succession de Voltaire, le duc Job en con-
viendra, serait restée vingt-sept ans au
moins en déshérence à la cour de Berlin,
avec ce successeur.
Or, on lit dans les Souvenirs de Thié-
bault, 2* vol. page 353, cette phrase ca-
ractéristique qui repond bien à la ques-
tion posée par Alpha:
Je parlerai ailleurs d'un « chevalier Mas-
son » que Frédéric prit à son service vers la
même époque (1753, année du retour de
Voltaire en France), parce qu'on lui assura
qu'il avait des connaissances bien plus
étendues et autant d'esprit que Voltaire ;
épreuve assez triste et qui prouva à ce roi
politique et philosophe y« '//;)' <î des hommes
qu'on ne remplace jamais.
Et, en effet, les pages 428 à 435 des
Souvenirs de vingt ans de séjour a Berlin
par Dieudonné Thiébault, sont consacrées
à la biographie et aux mésaventures à la
cour de Prusse du « chevalier Masson»,
lequel n'avait rien de commun avec le
major CF. P. Masson, si non le nom patro-
nymique et la province d'origine.
C. H. G.
renseignement
(XLVI, 290.
oublié
Louis XVI écrivain
377). — Voilà le
par notre confrère A. S., e.
Maximes morales et politiques tirées de
Téléuiaqtic, iiiipriniées par Louis-^iigusle
Dauphin. Versailles, de l'imprimerie de
Mï'' le Dauphin, dirigée par A. M. Lottin,
1766, in-i2° (Tiré à 25 exemplaires, dit-
on^. Î.-C. WlGG.
*
♦ *
Mœsonium(XLVI, 291,434). — Col.
434, ligne 49.au lieu de illustrissimi vi:(i
lire illusirissimi viri.
La montagne Pelée et la déesse
Pelée (XLV ; XLVI, 179). — On cherche
l'étymologiede « Pelé ». On peut,je crois
l'établir aisément. En ouvrant le Diction-
naire Littré, on peut lire : t. 3, p. 1035
Pelé... 2° Fig. II se dit de sommets de co-
teaux dépourvus d'arbres et de verdure. « II
est ridicule de croire que Romulus ait célé-
bré des jeux dans un misérable hameau,
entre trois montagnes pelées. » Voltaire.
Peler . Etyniologie Provenc. et espag.
pelar, \ta\. pelare, du latin pitare, ôterle
poil, de pilus poil.
Le mot v< Pelé » ne provenait il pas de
la langue caraïbe ? j'ai vainement cher-
ché ce terme dans les dictionnaires ca-
raïbes etgalibis.
Les chroniqueurs et les historiens qui
ont écrit sur la Martinique depuis le xvn^
siècle jusqu'à ce jour, avancent que
l'épithète de Pelée, s'applique à juste ti-
tre à la montagne qui domine Saint-Pierre,
parce que la cime est ravagée et dénudée.
Le général Romanet, au commencement
du xix= siècle, l'alTirmait de nouveau dans
des termes fort explicites.
La montagne Pelée dont j'ai tenté l'as-
cension il y a quelques années, était cou-
verte d'une luxuriante végétation sur ses
flancs. Mais quand 01 parvenait à une
certaine hauteur, et en particulier au ni-
veau de VP^taiig désséche\\es arbres étaient
rares et rabougris ; la terre fendue en cer-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 septembre 1902 ,
tains endroits était dénudée et, somme
toute, la montagne méritait bien son nom.
La végétation de la montagne Pelée
contrastait singulièrement avec celle du
morne « la Calebasse » situé dans le même,
massif et recouvert d'arbres énormes et
de forêts très denses. Le silence de ces
grands bois n'était interrompu que par
les deux notes prolongées, graves et mé-
lancoliques du Siffleur des Montagnes,
oiseau que le cyclone qui a ravagé la
Martinique en 1891 a fait presque entiè-
rement disparaître.
Le père Labat, l'historiographe popu-
laire de la Martinique, raconte une maca-
bre et plaisante aventure arrivée sur la
Montagne Pellce. Ce moine avait la vue
perçante, la plume facile, et l'imagina-
tion bien vive. Que le lecteur curieux se
donne la peine de parcourir notre vieux
chroniqueur ! Il passera d'agréables mo-
ments et il ne perdra pas ses loisirs.
R. PlCHEVlN.
Locutions défectueuses (XLVI,292,
381). — Je suis d'accord avec M. J. L.
on doit dire : « il a atteint (et non pas
rempli) le but » et : %< il est parti pour (et
non pas à)Compiègne à 2 heures. » Q.uant
à l'expression « 9 heures moins le quart »,
je la trouve moins rigoureusement cor-
recte peut-être que ^< 9 heures moins un
quart » ; mais je ne la condamnerais pas
d'une façon aussi formelle que les deux
autres : le quart dont il s'agit est évidem-
ment celui qui précède immédiatement
9 heures, et il se trouve ainsi suffisam-
ment déterminé pour qu'on pifisse le faire
précéder de l'article Je aussi bien que de
l'adjectif numéral lui. R. Dupl.
Il est évident que l'on ne doit pas
écrire, même si l'on est académicien :
// est parti à p Ijeures moins te quart ; il a
I empli le but ; il est parti à Compicgne , à
2 heures de l'après-midi. Mais il est d'au-
tres expressions qu'il est regrettable de
voir employées par des écrivains de va-
leur.
Ainsi, vous lisez tous les jours :
,< Qiiand on s'est conduit de la sorte, on
mérite le bagne ». De quelle sorte ? Il
serait bon de le savoir. Il serait si simple
de mettre : « de cette sorte ».
Il est encore une faute qui devient clas-
478
sique, et c'est dommage. Afin de dire
qu'un général, un diplomate, un financier
sont des hommes supérieurs, on leur
applique le qualificatif énu'rite.^ ce qui
n'est pas flatteur pour leurs talents actuels
puisqu'alors on les traite de bons à rien*
En effet, les C7»i?/i/z romains, d'où vient le
mot français émérite, étaient des soldats
qui avaient bien mérité de la patrie, qui
s'étaient bravement battus, et que leur
âge ou leurs blessures condamnaient au
repos, qui ne pouvaient plus faire de ser-
vice.C'étaient nos /Ht'a//(f^s, tels que nous
les avons connus sous Louis-Philippe, la
Deuxième République et le Second Empire.
A propos de ces mots deuxième, second,
que de gens, même de lettres, écrivent :
Premier, second, troisième, au lieu de ^}v-
mier., deuxième, troisième le mot second ne
devant être employé que s'il n'y a pas
troisième., quatrième, etc., à la suite.
Certes, il est des règles de grammaire
absurdes, que chacun est libre d'enfreindre
— par exemple le ne explétif — mais il en
existe d'autres sans lesquelles il n')^ aurait
plus de langue française.
Alfred Duq,uet.
Etymologie du mot coohon
(XLVl, 346). — Le cochon, ce respecta-
ble membre de la grande famille de nos
habillés de soie, ainsi qu'on dit chez nous,
me paraît devoir son nom à ce qu'il a
subi l'opération du cochage, c'est-à-dire à
ce qu'il a été coché ou châtré.
Le petit porc qui a été coché devient un
Cochet et prend le nom de cochon quand
il commence à arriver au respectacle em-
bonpoint qui en fera un Lard bon à met-
tre au saloir. Ln.G.
Littré fait venir ce mot de coche, s. f.
désignant la femelle de l'animal.
ETYM. Wallon, cosé; mmuxoh, couse, pe-
tit cochon ; dialecte d'Aix-la-Chapelle kiisch,
cochon ; espagnol, cocliino, cochastro, co-
chamhrc. Diez suppose que coche a signifié
primitivement l'animal châtré, et alors il le
tire de coche, entaille, comme l'espagnol ccir-
nero, mouton, vient de crena, entaille, par
métathèse ; mais rien ne montre que coche ait
eu ce sens de châtré ; on ne le trouve qu'avec
le sens de truie, et cochon avec celui de jeune
porc. Diez rejette bien loin la dérivation celti-
que : kymri,hzvch ; bas breton, houch ; Cor-
nouailles, hoch, d'où l'anglais hog ; mais le
N. 98'
L'INTERMEDIAIRE
479
480 --^
changement de l'A aspirée en c dur n'est pas
impossible ici. „
V. A. T.
ce
Diez tire le mot de coche, entaille,
qui lui donnerait le sens de châtré.
D'autres le font venir du celtique ou
l'on trouve en effet en gallois cach. en
comique caiigh, en breton cauch, avec le
sens de fiente parce que l'animal aime-
rait à s'y rouler. C'est ce qu'on peut appe-
ler avoir l'étymologie facile, aussi Hatz-
feld et Darmesteter se contentent-ils d'in-
diquer l'origine comme inconnue. C'est
non moins facile, mais plus consciencieux.
Et pourtant n'est-on pas frappé du rap-
port qu'il y a entre la seconde syllabe du
mot : chon et l'allemand schvvein et ne
doit-on pas se demander si ce nom sans
origine littéraire n'aurait pas été apporté
avec l'invasion germanique et n'aurait pas
séjourné longtemps dans le langage vul-
gaire, sans être adopté dans la langue
écrite ?
L'ancien et le moyen haut allemand
avaient svvhi devenu schvvein dans l'alle-
mand moderne, et le préfixe ga devenu
^i?dans ce même allemand moderne avec
marque de réunion, d'assemblage, de ren-
forcement, en dehors de la propriété d'ac
compagner les participes passés ou pas-
sifs. Nous avons quelque chose de cela
dans certains mots français et dans le
dialecte picard, par exemple dans cahutie
pour hutte, c^ior^/z^ pour horgwt, camoisi,
calii, etc., pour moisi, lit, etc.
Dans l'allemand moderne, pour ne pas
abuser de l'ancien et du moyen, nous
trouvons geschvvisier pour dire le frère et
la sœur, à côté de schvvcster signifiant
sœur, gevvilter orage, à côté de vvetter,
temps, etc., etc. Il serait loisible défor-
mer le mot geschvvein pour signifier ou
un couple ou un assemblage de cochons ;
ont peut donc admettre dans l'ancien et
le moyen haut allemand le mot gasvvin
ou kasvvin dans des langues dont les dic-
tionnaires portent indifféremment les deux
explosives, kagan pour gaunn, kafag
pour gafag, etc, en un mot ka pour p^n. Il
n'y a qu'à ouvrir le dictionnaire de Schade
pour trouver des formations semblables
On comprendra alors, en tenant compte
du chuintement germanique qui donne
à sprcchcn la prononciation de schprecheu.
par exemple, que kaschwin ait pu don-
ner cochon, d'autant plus que le gotique
donne, de son côté, svcin, ce qui prouve
le peu d'importance qu'il faut attacher à
l'état variable de la voyelle, les autres
éléments du mot restant identiques.
Au surplus, n'avons-nous pas comme
contrôle, dans le dialecte d'Aix-la-Cha-
pelle, le mot hische pour désigner le hé-
ros de cette étude, et ne serait-ce pas
par cette porte que le vocable aurait fait
son entrée chez nous, amené par les in-
vasions franques ? Quoi qu'il en soit, le
schvvein allemand comme le 5M5 latin et le
sus grec et le snkara sanscrit, auraient
leur origine dans la racine sîi (long) en-
fanter, engendrer, qui a donné au sans-
crit le mot sûnu fils l'engendré, facile à
rapprocher de l'allemand et de l'anglais.
Le porc serait l'engendreur par excel-
lence ! Qui donc disait qu'il ne faisait du
bien qu'après sa mort ?
Paul Argelès.
Proverbes français (XLV ; XLVI,
104). — je voudrais ajouter : et étran-
gers, caria question posée les vise.
Le P. Cahier a publié sur les proverbes
chez les diverses nations, un recueil inti-
tulé : Qiielqne six mille proverbes (Paris,
Lanier, 1856).
Mention esta faire aussi de la Biblio-
graphie parémiologiqne dt Duplessis (Paris,
Potier, 1847). Devignot.
» *
Le Roux de Lincy a publié deux
éditions du Livre des proverbes français.
La première chez Paulin, en 1842, 2 vol.
grand in- 18 (format Charpentier), con-
tient un Essai sur la philosophie de San-
cho Pança, par Ferdinand Denis, qui n'a
pas été reproduit dans la seconde édition.
Cette seconde édition, dont il a été tiré
des exemplaires sur papier de Hollande, a
paru chez Delahays, en 1859. 2 vol. du
même format que la première.
Elles sont toutes deux intéressantes à
consulter. La bibliographie des Proverbes
qui a demandé à l'auteur de longues et
patientes recherches, occupe les pages
547 à 1596 du tome second de cette
deuxième édition. Jules Brivois.
Proverbes en rimes ou Rimes en proveibes,
par Jean Leduc,(i6b5, 2 vol. in- 12) conte-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 septembre 1903,
481
482
nant environ 6000 proverbes par ordre
alphabétique. Il y a tels dictons popu-
laires que l'on ne rencontre que là.
Un exemple de cette littérature :
Femme se plaint et femme se deult
Femme est malade quand elle veut
Et par madame sainte Marie
Quand elle veut femme est guérie,
Femme, racine et mauvais grain
Prudemment faut y mettre la main.
Femme qui sait tant de nouvelles
Parle de tous et tous parlent d'elle.
C'est un recueil assez curieux et qui est
aujourd'hui bien ignoré. G.
Prix des autographes. La valeur
du manuscrit de la « Nouvelle Hé-
loïse » il y a un siècls (XLV). — Nous
ne pouvons que nous applaudir d'avoir
soulevé cette question, elle a provoqué
un très intéressant débat. A ce sujet, voici
la lettre qu'a reçue M. Raoul Bonnet,
à \ Amateur d'autographes 15 juillet
1902) :
Paris, I'' juin 1902.
Dans votre intéressant article sur un ma-
nuscrit de la Nouvelle Héloise (V Amateur
d'autographes an 15 mai), vous reprodui-
sez, d'après V Intermédiaire des chercheurs,
une lettre de Capperonnier du 20 frimaire
an XI, disant qu'un citoyen Rivière avait
acquis un manuscrit de la Nouvelle Héloise,
en deux volumes, à la vente du convention-
nel Hérault de Séchelles, pour la somme
de 700 francs.
Cette assertion de Capperonnier me pa-
raît difficilement conciliable avec le passage
suivant des procès-verbaux du Comité
d'instruction publique de Ja Convention,
séance du i^'' floréal an II :
« Un membre observe que feu Hérault,
représentant du peuple, était possesseur
des manuscrits de V Emile et àeV Héloise de
J.-J. Rousseau, écrits de la main de cet
écrivain célèbre, et qu'il serait intéressant de
veiller à leur conservation ; il propose qu'il
soit arrêté que la Commission des arts se
transportera chez feu Hérault pour recueil-
lir les dits manuscrits, ainsi que le portrait
de M"* de Warens, et les transporter à la
Bibliothèque nationale et en tirer récépissé.
Cette proposition est adoptée »
D'autre part, le procès-verbal de la
séance de la Commission des arts du 5
prairial an II constate que la Commission,
après avoir recueilli les deux manuscrits et
le portrait de 1^1™® de Warens, les trans-
porta, non à la Bibliothèque nationale,
mais à la bibliothèque du Comité d'instruc-
tion publique .
On ne voit pas comment Rivière aurait
pu devenir acquéreur, à la vente de Hé-
rault de Séchelles, et détenteur d'un ma-
nuscrit qui avait été retiré de chez Hérault
■parla Commission des arts et déposé par
elle à la bibliothèque du Comité d'instruc-
tion publique en attendant le dépôt à la
Bibliothèque nationale qu'avait ordonné le
Comité et qui ne fut pas effectué. Par con-
tre, ceci nous révèle la provenance du ma-
nuscrit en deux volumes reliés en maro-
quin rouge, qui se trouve, comme vous le
dites, à la bibliothèque de la Chambre des
députés. Ce manuscrit est évidemment
celui qui avait été déposé à la bibliothèque
du Comité d'instruction publique, et qui
dut être considéré, après la fin de la session
de la Convention nationale, comme la
propriété du Corps législatif.
Le procès-verbal de la Convention,
séance du 15 fructidor an II, parle en ces
termes d'un autre manuscrit de la Nouvelle
Héloise qui fut offert à la Convention :
« Le représentant du peuple Lejeune,qui
a été en commission dans le département
du Jura, remet sur le bureau le manuscrit
de J.-J. Rousseau des lettres de la Nouvelle
Héloise, qu'il a recueilli dans ce départe-
ment. La Convention le renvoie à son
Comité d'instruction publique. »
Immédiatement après ce paragraphe
A^ient, par une distraction du secrétaire qui
ne s'est pas aperçu du double emploi, une
seconde rédaction de cet alinéa, dans la-
quelle est mentionné un renseignement
supplémentaire. La voici :
« Un membre offre, au nom du citoyen
Girard, salpêtrier de la République à Mi-
gnovillard, district d'Arbois, le manuscrit
original des lettres de la Nouvelle Héloise.
Mention honorable, insertion au Bulletin
et renvoi du manuscrit au Comité d'ins-
truction publique ».
Ce second manuscrit ne peut être qu'un
des trois que possède la bibliothèque de la
Chambre, celui que vous décrivez ainsi :
« Un recueil débrouillons, couvert de ra-
tures, qui donne, avec beaucoup de lacu-
nes, le texte primitif ». Ainsi que le cons-
tate le procès-verbal de la Convention,
c'est là le manuscrit « original » ; les deux
volumes reliés en maroquin rouge, et les
six volumes provenant de M™* de Luxem-
bourg ne sont que des copies. On trouve
dans les Confessions, livre X, des détails
intéressants sur cet exemplaire manuscrit
de V Héloise que voulut avoir M™° de Lu-
xembourg, et auquel Rousseau désira
« donner quelque avantage marqué qui le
distinguât de tout autre » : il y inséra un
extrait des aventures de Milord Edouard.
Je veux mentionner encore un décret de
la Convention du 22 vendémiaire an III,
N- 981
L'INTERMEDIAIRE
483
dans le
484
procès-verbal de
q ue je copie
l'assemblée :
« Un membre (c'est Boissy d'Anglas)
expose que les manuscrits qui ont servi à
la dernière édition des œuvres de J.-J.
Rousseau sont entre les mains de l'un des
éditeurs ( i), qui a été chargé par ses co-
associés de les déposer, après l'impression
dans les bibliothèques d'une nation libre :
il demande que le Comité d'instruction
publique soit chargé de prendre toutes les
mesures convenablespour les faire déposer
à la Bibliothèque nationale ».
Cette proposition est décrétée (2).
Ce décret fut-il exécuté, et le Comité
d'instruction publique entra-t-il en négo-
ciations avec Du Peyrou ?et, si ces négo-
ciations eurent lieu, pourquoi n'aboutirent -
elles pas ? Je l'ignore. J. Guillaume.
Question sur George Sand(XLVI,
176, 326, 386). — Je crois que M. le vi-
comte de Spoelberch de Lovenjoul a pos-
sédé les lettres de George Sand à M"*
Dorval. Je ne sais pas qui les a mainte
nant.
Le vieux Sandiste berrichon pourra les
lire dans un volume qui paraîtra à la fin
de septembre ou au commencement d'oc-
tobre* et dont je lui dirai le titre et le nom
de l'auteur, s'il veut bien me donner son
adresse à V Intermédiaire G. Bouvier.
Ouvrages sur M'"* de Balbi et sur
M"""= Du Gayla(XLVÎ, 291, 435). — En
réponse à la demande faite par M. le
vicomte de Reiset daiis Y Intcvmcdiaire au
sujet des ouvrages sur IVl'""^ Du Cayla, je
puis lui dire qu'en 1894, j'ai communiqué
à Al. Delisle, Téminent conservateur delà
Bibliothèque nationale, un cahier manus-
crit, sorte de *< copie de lettres » authen-
tique de Ni"^^ Du Cayla, bourré de rensei-
gnements et de documents très curieux.
J'avais longuement ^\vA\y<,è,dAX\s\' Express
de Lyon, les correspondances concernant
Lyon ; puis, sur l'offre de M. Delisle, l'ou-
vrage a été acquis par la Bibliothèque
nationale, où il doit se trouver,
Berlot-Francdouaire.
(i) Cet éditeur habitait Neuchâtel, en
Suisse, dit le Monitcnr. C'est Du Peyrou.
On sait que Du Peyrou a légué les manus-
crits qui se trouvaient entre ses mains à la
bibliothèque de Neuchâtel, où ils sont en-
core.
(2) Procès-verbal de la Convention t.
XL, p. 141 .
Journaux de langue française à
l'étranger (XLVl, 346). — A propos
du Télégraphe illyrien, comment se fait-il
qu'on en ait confié la direction à Ch. No-
dier, l'auteur de la NapoJéone, que la
police impériale avait traqué pendant une
dizaine d'années ? César Birotteau.
Chanson du solitaire (XLIll ; XLIV ;
XLV). — je lis dans le Figaro du 9 jan-
vier 1827 :
Coups de lancette. — De la chambre du
Roi, M. Darlincouit {:ic) le vicomte, nommé
vient d'être gentilhomme ordinaire ; de son
européen talent, les admirateurs compliment
lui en font. — Les amis de M. Darlincourt
disent qu'il est fort bon gentilhomme; mais
les personnes qui ont connu son père, M.
Prévôt-Darlincourt, fermier général, assurent
au contrairer'qu'il n'est et ne peut être qu'un
fort ge7itil bonhomme.
I.D.
Edgar Poe (XLl ; XLIII ; XLIV ; XLV).
— Dans une étude sur Edgar Pof, publiée
l'année dernière par M. R. de Gourmont
dans une revue italienne, Flegrea, on
lit:
The Miirders of the rue Morgue furent
publiés par Poe en avril 1841 dans le
Graham's Mtïga^iiie. En 1846 une adaptation
de ce conte, mais donnée comme une produc-
tion originale, quoique non signée, parut dans
la Quotidii-nne, sous le titre de YOrang-
Oiitano. Peu de temps après, le Commerce
publiait, en lui rendant son vrai titre, une tra-
duction intégrale du même conte : ce traduc-
teur, qui avait signé Old-Nick, était E. D.
Forgues, qui devait, le 15 octobre suivant, faire
connaître Edgar Poe par une étude donnée à
la Revue des Deux-Mondes. 11 y eut procès,
ou du moins querelle, entie les deux Journaux,
et le nom de Poe fut écrit pour la première fois
en France. Poe eut une assez vague connais-
sance de cette histoire (il croit avoir été
démarqué par le Charivari {MarginaUa\ ;
comme il ne pouvait songer, vu l'état de la
législation littéraire, à retirer aucun profit de
la traduction de ses œuvres, il dut se borner à
goûter les joies pures de la renommée. On dit
qu'en apprenant qu'on avait donné ce conte
en français sans y mettre son nom, il avait eu
un moment d'indignation. Ce fut cependant
le commencement de sa gloire européenne : il y
a presque toujours au début des grandes
renommées littéraires, même les mieux justi-
fiées, un scandale, un procès, un bruit exté-
rieur à l'œuvre. C'est pourquoi on peut retenir
avec indulgence et même avec reconnaissance
le nom du premier traducteur ou arrangeur
.d'Edgar Poe. C'était une dame Isabelle Meu-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
485
486
3o"septembre 1902-
nier, femme d'un publiciste scientifique
nommé Amédée-Victor Meunier, né en 1817.
Madame Meunier devait donc être toute jeune
lorsqu'elle eut l'heureuse idée de traduire le
Double Assassinat. Elle coniinua, en divers
journaux, notamment dans la Démocratie Paci-
fique, à faire connaître à un public, d'ailleurs
peu enthousiaste, les plus curieux contes de
Poe, jusqu'au moment où Baudelaire s'empara
du grand écrivain dont il devait être le colla-
borateur autant que le traducteur.
Beaudelaire qui n'avait pu lire VOrang-
Oiitang sans ressentir « une commotion sin-
gulière » {Lettre à Armand Fraisse), suivit
le procès et, dès qu'il connut le nom de Poe,
s'enquit de ses œuvres. On a dit qu'elles n'a-
vaient pas encore été en volumes, qu'elles gi-
saient éparses dans les collections de plusieurs
journaux et magasines américains, Graha]/i's,
Southern Lilerary Messenger, the Sun, etc.,
toutes publications fort difficiles à se procurer
en France. C'est une erreur manifeste, puisque
les Taies of the Grotesque and the Arabesque,
matière des deux premiers volumes de la tra-
duction Baudelaire, avaient paru en 1839 ,
pour les volumes suivants, Baudelaire puisa
dars l'édition des œuvres posthumes publiée
par Rufus Griswold. C'est en juillet 1848, un
an avant la mort de Poe, qu'il donna, dans la
Liberté de penser, sa première traduction.
Révélation magnétique . 11 est absolument
faux qu'il ait appris l'anglais exprès ; comme
le fait remarquer M. Crépet {Œuvres Posthu-
mes de Baudelaifc) ; il avait appris l'anglais,
tout enfant, de sa mère.
Resterait, ce qui est facile, à préciser
les dates, à donner les quantièmes, si l'on
y tient. R. de Bury.
Pagination bizarre (XLV). — Le
Dictionnaire des artistes de V école fran-
çaise an xix= siècle,Y>^r Ch. Gabet. imprimé
à Paris, chez Marchand du Breuil,en 1831
(libr. Vergne, place de l'Odéon), contient
en tête et au bas de chaque page un fleu-
ron gravé par Deschamps.
Dans le fleuron du haut de la page est
l'indication alphabétique, et la pagination
se trouve dans le fleuron du bas.
L-R.
Je possède un opuscule intitulé : Ta-
blean historique, topographique et statistique
de la Normandie et résumé de l'histoire gé-
nérale de la France, par M. L. Maire, Pa-
ris, Ledoyen, 1834, in. fol. de 34 pages.
Cet opuscule n'est pas paginé, mais il
existe dans le bas et à droite les signatures
typographiques. Peut-on citer d'autres
exemples d'une semblable pagination ?
*
* *
Dans ma collection délivres sur le dépar-
tement de Seine-et-Oise se trouve un vo-
lume dont la pagination est des plus
extravagantes; il est intitulé : Extraits des
anciens titres de propriété du ci-devant fief
de Bclleplace à "Villeneuve Saint-Georges
et d'une propriété contigiic ci- devant dite
maison de la Grille qui lui a été réunie en
7752, (par E. Bouriat). Corbeil, typogra-
phie Crété, 1867. in-40 (tiré à 100 exem-
plaires numérotés). Ce volume rare et cu-
rieux se compose de 143 feuillets, y com-
pris le faux-titre et le titre. Les huit pre-
mières pages qui servent d'avertissement
et de table sont paginées en chiffres ro-
mains et celles qui suivent le sont en
chiff'res arabes. Le recto de la première de
celles-ci n'est pas numéroté. Toutes les
autres jusqu'au chiff"re 100 sont paginées
de la manière suivante : Ainsi la page 14
est au verso de la page 13 et le même
chiffre est reproduit au recto de la page
15, le texte suit cette pagination extraor-
dinaire qui met le lecteur dans le plus
grand embarras. A partir de la page 100
jusqu'à 138 inclusivement le verso de
chaque feuillet est blanc.
Pourrait-on citer un autre exemple
d'une pareille bizarrerie typographique ?
Paul Pinson.
Ouvrages sur les émaux (XLVI,
235, 436.) — 11 a paru dans la Galette
Anecdotique de l'an dernier une Etude en
2 numéros sur les Emaux . Si l'on désire
en prendre connaissance, s'adresser, à
partir du 26 septembre, aux bureau de
la Galette : 21 bis Boulevard de Port-
Royal, Paris. Les numéros en question
s'y trouvent. M. C.
Un répertoire national (XLVI, 120).
— L'exécution de ce programme paraît
bien difficile, et je ne vois pas clairement
la possibilité de sa réalisation à bref dé-
lai.
En attendant qu'on l'entreprenne, je
crois qu'il sera bon de résumer les tables
analytiques, publiées ou en préparation,
des catalogues des manuscrits conservés
dans les bibliothèques de Paris et des dé-
partements.
Il conviendra d'intéresser à cette œuvre
N»98i.
L'INTERMEDIAIRE
487
488
les sociétés académiques de province,
ainsi que les administrations ; mais il
faudra exiger beaucoup pour, en somme,
obtenir peu. Vieujeu.
*
♦ *
Le projet de M. J. C. Wigg est | très
intéressant, et mérite d'être pris en consi-
dération pour le plus grand avantage de
tous les historiens.
Je pensais depuis longtemps faire un
travail semblable pour _le seul Pays Fié-
chois, et j'espère pouvoir réaliser mes
désirs en publiant, sous ce titre : Galeries
des célébrités fléchoises, une ou deux bio-
graphies dans chaque numéro d'une Revue
mensuelle qui doit paraître prochaine-
ment.
Ce travail peut se répéter en chaque
département, pour être ensuite très faci-
lement centralisé par les soins de l'Etat.
Paul d'Iny.
*
L'idée est heureuse, excellente, j'y
applaudis de tout cœur. Voici 40 ans et
plus que je m'occupe de l'histoire de l'Au-
vergne. )'ai été peiné de constater com-
bien d'hommes distingués sont oubliés
après leur mort. On n'en sait absolument
rien. C'est la nuit complète sur leur mé-
moire. C'est navrant I II me semble, en
effet, que le gouvernement devrait s'occu-
per de faire faire des fiches sur chaque
notabilité contemporaine (lettres, sciences,
art, politique, industrie, etc.) 11 trouverait
des collaborateurs provinciaux, intelli-
gents, sûrement ; et leur donner les pal-
mes académiques ou les qualifier du titre
de correspondant du ministère de l'Ins-
truction publique serait, certes, peu de
chose, vu le travail accompli. Seulement,
il faut delà volonté, de l'énergie pour arri-
ver à une heureuse solution. Espérons que
cette idée n'en restera pas là. Q_uant aux
sociétés savantes, je crois qu'il faut peu y
compter. L'initiative individuelle est pré-
férable. Ambroise Tardieu.
Le café des Aveugles au Palais-
Royal (XLVI, 273 443). — Un de nos ho-
norables confrèresdésirerait avoir des ren-
seignements sur le Café des Aveugles, cet
appendice de l'ancien Palais-Royal. C'est
un peu comme s'il demandait à M"'* Dieu-
lafoy des impressions de voyage sur Suze
ou sur Persépolis. je ne sais si, en
fouillant au fond de mes souvenirs, je par-
viendrai à satisfaire sa curiosité. Rebrousser
chemin vers le passé jusqu'à trois quarts
de siècle en arrière, on conviendra que ce
n'est pas ce qu'il y a de plus facile, et la
mémoire du sage Nestor, si riche dans ses
jaillissements, broncherait certainement
sur la chronologie et sur le spectacle de
ce point d'histoire. On ne manquerait pas
d'excuser le roi de Pylos. Un simple chro-
niqueur réclame le même privilège pour le
cas où il se trouverait une lacune ou un
peu d'inexactitude dans son rapport.
En 1836, quand je suis arrivé de ma
province à Paris, le Café des Aveugles
existait encore, mais il était visible qu'il
courait à sa décadence. Au surplus,
comme sept ans avant, dans la dernière
année du règne de Charles X, on avait
chassé les filles de la Galerie d'Orléans
et du jardin ; comme aussi tout récem-
ment, sur une motion d'Eusèbe Salverte,
un député libéral, on venait de supprimer
les Maisons de jeux, celles que le grand
H. de Balzac a si bien décrites dans la
Peau de chagrin, le Palais-Royal tout en-
tier touchait à l'heure de son déclin. Sans
doute, l'âme de la grande ville y palpi-
tait encore. Si le vice sous ses formes les
plus violentes y avait ses grandes entrées,
l'art, la pensée et le plaisir s'y manifes-
taient aussi avec éclat et vivifiaient plei-
nement tout le laborieux quartier d'alen-
tour. Trois théâtres, celui de Séraphin
compris, (les ombres chinoises), tous
trois servis par des artistes en renom, y
attiraient tous les jours et tous les soirs,
une élite composée d'auteurs dramati-
ques, de journalistes et de gens du mon-
de. Les éditeurs en vogue avaient par là
leurs étalages, où les duchesses venaient
en carosse se fournir de nouveautés litté-
raires, et deux kiosques étaient le seul en-
droit en plein vent où l'on achetât des
journaux, f La presse vendue au numéro
n'est devenue un objet de commerce qu'au
lendemain du 24 février 1848.) Qiiatre
grand cafés, qui étaient autant de clubs
de bon ton, ne désemplissaient pas d'une
clientèle élégante. La même remarque
serait à faire pour une dizaine de restau-
rants,établissements gastronomiques,célé-
bres dans le monde entier, car on y ve-
nait même du pays des Esquimaux. Par
là aussi se voyait la première boutique
où l'on trouvait à acheter des fleurs.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 septembre 190s
489
490
Il me serait facile de prolonger cette
nomenclature des merveilles qu'enserrait
ce parallélogramme du Palais- Egalité,
mais j'ai hâte d'arriver à l'objet de cette
Notice et, conséquemment, je saute par-
dessus bien des détails. Toutefois je ne
puis me défendre de noter, qu'en raison
de tant d'attraits, cette zone voyait tou-
jours se promener, en discourant, des phi-
losophes péripatéticiens, probablement les
rejetons de ceux dont parle Diderot, dans
le Neveu de Rameau. Entre autres, j'y ai
rencontré souvent, faisant son tour sous
les arcades, le royaliste Chaudruc-Duclos,
si fier, si noble sous ^es guenilles, un se-
conJ. Diogène., et aussi, de quatre à cinq
heures, Charles Fourier, le prince des
utopistes, lequel venait voir s'il aurait
enfin la bonne fortune de voir venir à lui le
capitaliste inconnu auquel, il avait donné
rendez-vous avec l'espoir de trouver en
lui un disciple qui l'aiderait à construire
le premier Phalanstère.
En voilà assez, j'espère, pour donner une
idée de ce- qu'était ce coin de la capitale,
aujourd'hui transformé en une solitude
presque funéraire. Ce que je n'ai pas dit,
ce qu'on aura probablement deviné,
c'était le joyeux mouvement des masses,
l'incessant va-et-vient de milliers de visi-
teurs, la curieuse variété des âges, des
petites industries et des costumes, mais
par dessus tout l'indescriptible murmure
qui, du matin au soir, s'échappait de tous
ces g>-oupes. Un étrange murmure, assu-
rément bien fait pour taire tourner la tête
aux passants, mais, si grand qu'il fût, il
était parfois, assez souvent même, inter-
rompu par un fort roulement de tambour.
« — D'où vient ce bruit? se disait l'étran-
ger de passage. — Monsieur, c'est du
Café des Aveugles».
Le Café des Aveugles était un sous-sol
pratiqué sous la colonnade qui fait face à
l'étalage de Corcellet. le fameux mar-
chand de comestibles et il était aussi
dans le voisinage des restaurants Véry et
Véfour. On y descendait par un escalier
de cinq marches. L'établissement, assez
mesquinement éclairé, consistait en une
salle avec tables de marbre, banquettes et
tabourets où s'asseyait le public, mais à
l'époque dont je parle, on n'y con-
sommait presque plus rien, si ce n'est de
la musique et de la plus incorrecte de tou-
tes. Sur une estrade assez simple prenaient
place avec leurs instruments, presque tous
des flûtes, des clarinettes et des hautbois
quinze exécutants, qu on disait être des
pensionnaires loués à l'hospice des Qiiinze-
Vingts. j'ignore s'ils venaient de là ou
d'ailleurs.
Tout au-dessous de l'estrade, on avait
annexé à cet orchestre, déjà si bizarre, un
artiste de l'allure la plus grotesque. Ima-
ginez un grand gaillard de six pieds neuf
pouces, (vieux style), habillé d'oripeaux
et coiffé d'un tour formé par quinze plu-
mes de couleurs variées, le tout à fin de
faire accroire au public bénévole que
c'était un sauvage venu d'Amérique. Oui,
un sauvage à la manière des Incas de Mar-
montel. A la portée de ses bras, quinze
tambours semblables à ceux de nos régi-
ments, quinze caisses avaient été atta-
chées l'une a l'autre. Tout en courant et
en faisant force contorsions, le prétendu
mohican frappait de ses baguettes sur cha-
cune de ces peaux d'ânes, et ce jeu puéril
amusait grandement le public d'alors.
En réalité, ce tambourinaire n'était
qu'un hors-d'œuvre ; le morceau de résis-
tance, ce qui intéressait le plus, c'était ce
bouquet de quinze aveugles. Ces malheu-
reux qui jouaient de mémoire, sans guide-
âne et sans chef d'orchestre, puisqu'ils n'y
voyaient pas, arrivaient pourtant à se
mettre d'accord, mais on peut bien pen-
ser que jamais oreille musicale ne s'est
aventurée jusqu'à aller les entendre. Mais
pourquoi avait-on choisi des aveugles
plutôt que d'autres ? Gérard de Nerval
dit là-dessus son mot dans la Bohême
calante, page 190 : « C'e'st que, vers la
« fondation qui remonte à l'époque révo-
« lutionnaire, il se passait là des choses
« qui eussent révolté la pudeur d'un
« orchestre. Aujourd'hui tout est calme
« et décent. Et même la galerie sombre
« du Caveau est placée sous l'œil vigilant
« d'un sergent de ville ». — Cette inter-
prétation est-elle la bonne ?
Le Café des Aveugles a cessé d'être
sous le règne de Louis-Philippe.
Philibert Audebrand.
Même réponse : V. A. T. A. S. et Léda.
Puits dans les églises (XLIV ; XLV;
XLVI442. — 11 existe dans l'église Notre-
Dame d'Etampes plusieurs puits qui sont
cachés sous les dalles. Un est situé, à gau-
che,vers le chœur, entre deux piliers. Un
N»9«i
L'/NTERMÉDIAIRE
49'
4Q2
autre dans la nef principale, à droite,
devant la chaire, il servit en 1843 lors-
qu'on fit les voûtes de cette nef. Enfin un
troisième, à gauche, où est la nef laté-
rale, à l'entrée de l'église. Tous ces puits
n'ont pas une grande profondeur, le ni-
veau de l'eau étant très élevé. P. P.
*
* *
Dans les églises de Prahecq, de Pèrigrvé
(Deux-Sèvres), xii= siècle, il existe des
puits dont l'eau a servi longtemps aux
usages du culte. C. de S' Marc.
Christ sans barbe (XLVI, 65. 21s).
— Grégoire de Tours croyait que Jésus
avait été crucifié à l'âge de dix-huit
ans.
« Dans la quarante-troisième année du
règne d'Auguste, Notre Seigneur Jésus-
Christ naquit selon la chair de la Vierge
Marie >/, liv. I, ch. 18,
(An 13 de notre ère).
« La Passion de N. S. J.-C. est de la
dix-septième année du règne de Tibère»,
liv. I, ch. 22.
(An 31 de notre ère).
Traduction Guadet et Taranne. Paris,
Renouard, 1836.
Un manuscrit, celui de Corbie, au ch.
18, fait naître Jésus en l'an 40* du règne
d'Auguste, trois ans plus tôt par consé-
quent.
Cela concorderait tout à fait avec la
théorie nouvelle indiquée.
— Autres opinions du célèbre chroni-
queur ecclésiastique du vi" siècle :
« 11 n'est point douteux que ce pre-
mier homme, Adam, n'eût avant son
péché les traits du Seigneur notre Rédemp-
teur, » liv. I, ch. 1.
« Dieu conserva seulement dans l'ar-
che, pour renouveler le genre humain,
Noé, qui n'avait cessé de le servir fidèle-
ment et qui reproduisait son image», liv.
I, ch. 4.
<* Joseph, à l'âge de seize ans, image
du Rédempteur, eut des songes qu'il ra-
conta à ses frères », liv. 1, ch. 9.
Cette sorte d'obsession du
que n'est-elle pas curieuse ?
grand évê-
Gâteaux sacrés (XLIV :
50, 27^). — Ce que M. G
est assez fréquent avant le xvii"= s. J'en
OlivIer,
XLV ; XLVI,
D. a trouvé
avais déjà dit un mot dans \'Inleimédi.iire
(XLV, 657, 836-837). Puisque la question
est agitée, on me permettra de compléter
mes notes précédentes, Voici donc ce qui
autrefois était observé dans le diocèse du
Mans :
En 1459, l'évêque du Mans reconnaît
devoir une certaine somme de vin à la sa-
cristie de Saint-Julien pour la communion
pascale des paroissiens du Crucifix {Livre
Rouge fo 287 v°).
En 1448, Jean du Plessis-Châtillon et
Jeanne des Aubiers, sa femme, font une
fondation perpétuelle de 1 5 pots de vin,
mesure de Mayenne, en faveur de la sa-
cristie de Châtillon-sur-Colmont, pour le
même jour de Pâques, (Cf. Dom Piolin,
Hist. de V église du zMaiis, t. V, p. 202).
«Dès avant 1463, M^ Pierre Leroux prê-
tre légua une rente de 12 pintes de vin
« pour estre distribuées aux habitants de
la paroisse de laGuerche après avoir reçu
le sainct sacrement de l'autel au temps de
Pasques « {Province du Maine, 4" année
(1848), p. 47)-
A Assé-le-Boisne, l'Usage existe aussi à
cette époque. Les héritiers de Guillaume
Laguignée doivent, au jour de Pâques, à
la fabrique. « deux buyees et demie » de
vin (14(36), et le procureur de la fabrique,
dans ses comptes, mentionne la recette
« du vin deu au jour de Pasques » (1466).
Cf. Monographie d'^sse-le-Boisne par M.
Moulard, pp. 20, 349.
Dans les comptes de fabrique de Sou-
vigné-sur-Mesme. je lis :
Item comptent les d. procureurs avoii baillé
iii j sous pour le vin lequel a esté distribué
au peuple au iour de Pasques (1471).
Dans ceux de la Quinte (1452 145 3):
Item pour vin acheté pour accomunier aud
jour de Pasques.... vi s. m d.
Le prieur de Torcé est plus explicite ; il
nous apprend qu'il fournit chaque année
le jour des grandes Pâques « de vin et
pain à bénir à tous les paroissiens dudit
lieu qui recevront le corps de Jésus-Christ
pour prendre et user iceulx vin honnes-
tement après qu'ils auront esté accomu-
n'\é» (Arch.de la Sarihe —-^- doss., 3.
Ils seraient nombreux les exemples que
nous aurions à citer encore ; c'est la fa-
brique de Sougé-le-Ganelon chargée « de
pourvoir de pain et de vin pour l'admi-
nistration et utilité du peuple au jour de
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 septembre 190a
493
494
Pâques chacun an et aux jours de jubilé »
(1573) ; c'est M» Guichard qui dans son
testament du 15 avril 1589 fait « dona-
tion d'un écu de rente pour le fournisse-
ment du vin à accommunier. » {Semaine
du Fidèle du diocèse du Mans l, 40.
p. 16) ; ailleurs c'est une terre
nouvellement achetée grevée «....d'un
demi-pot de petit vin le jour de Pasques
pour servir aux communiants... » (8 juin
1620) ; c'est encore deux sous payés à un
hôte pour une pinte de vin qu'il a fournie
« pour servir la communion de quelques
habitants ... pour du vin fourni tant au
jour des Rameaux, la Notre Dame de Mars
qu'à Pâques... » (Comptes de janvier
1625). Et enfin en 1628 un procureur dé-
pense une certaine somme « pour le vin
qui auroit esté departy aux communiants
à la feste de Noël et durant les jours du
jubilé...., 18 deniers pour un demyon de
vin auxcommuniants à la fête de l'An-
nonciation. »
Je ne m'étonne point que M. G. D. ait
trouvé le texte qu'il insère le 20 août der-
nier. Dans les comptes du collège du
Mîtns à Paris, je lis en effet :
Item pour avoii fourny de pain et de vin a
accommunier et à dire la messe...
Ce dernier texte m'amène à conclure
qu'il y a une distinction à faire entre le
vin de messe et le vin à « accommunier »
Il est un fait certain que l'usage de distri-
buer aux fidèles après la communion, du
vin non consacré demeura jusqu'au xvii*
siècle ; des abus, peut-être aussi — nous
avons rencontré des textes en notre fa-
veur — la propreté du lieu saint exigè-
rent l'abolition de cet usage qui, comme
je le disais en mai dernier, existe encore
dans le diocèse du Mans et chez les Béné-
dictins de Solesmes. Existe-t-il ailleurs?
Je l'ignore. Peut-être que d'aimables in-
termédiairistes pourraient me renseigner .
S. M. G. D. désire plus amples détails
sur la distinction du vin de messe et du
vin de communion, je pourrai lui en-
voyer directement quelques notes. Il se-
rait trop long d'apporter ici une série tou-
jours inépuisable de textes.
L. C. DE LA M.
Pierre Hennier ( -|- 1510), en son Ma-
nualeadusumecclesiœCenomdnensii,Koutx\,
Morin, 1501, mentionne aussi cctusagcde
donner du vin à boire à tous ceux qu'
ont fait la communion pascale.
Les chevaux du Carrousel (XLVI,
350J. — Lorsqu'en 1806 on construisit
l'arc de triomphe du Carrousel, on le fit
surmonter par les chevaux dits de Co-
rinthe. que Napoléon avait pris à Venise.
On y ajouta un char conduit par la Vic-
toire et la Paix, en plomb doré, œuvre
de Lemot. La statue de Napoléon devait
être placée sur ce char, mais les événe-
ments de 181 ç, non seulement arrêtèrent
ce projet, mais firent disparaître les che-
vaux, que les alliés rendirent à Venise en
même temps que le fameux lion de Satni-
Marc qui ornait l'esplanade des Invali-
des.
Quant au char et aux deux déesses, ils
suivirent naturellement les chevaux
«. emportés ». Toujours est-il qu'en 1828
le sommet du monument resté vide fut
occupé par un nouveau char et quatre
chevaux, en bronze cette fois, qui sont
l'œuvre de Bosio, et non pas, croyons-
nous, une réplique du groupe précé-
dent. J -C. WlGG.
* *
Je suis très surpris de lire que les che-
vaux de Venise proviennent de Babylone
et auraient ensuite passé en Grèce pour
orner un arc de triomphe élevé au roi de
Macédoine, Persée, puis à Rome, trans-
portés par Paul-Emile en 167 avant J.-C.
Ces données sont contraires à ce que l'on
peut lire partout sur ce quadrige fameux
qui a conservé encore un peu de sa dorure
tant de fois séculaire. On sait d'une
manière plus certaine qu'ils ont été en-
levés à Constantinople, en 1204, par le
doge Dandolo; en tous cas ils n'ont pu être
donnés à Venise parle pape Jules V, par
la raison très simple qu'il y a eu seulement
deux papes du nom de Jules ; Jules I mort
en 352, et Jules II, qui gouverna l'Eglise
de 1503 à 15 13. On tient généralement
pour probable, mais la vérité est qu'il n'y
a aucune certitude, qu'ils sont du i*' siècle
après J.C. et traînaient un char où était
la statue de Néron déifié.
On les nomme aussi les chevaux de
Corinthe, en ce cas ils auraient fait partie
du butin en œuvres d'art rapporté par
Mummius après la prise de cette ville, an
146 avant J.-C, mais ce serait trop
beau.
N* 98*
L'INTERMEDIAIRE
495
496
Quant au quadrige qui surmonte ac-
tuellement l'arc du Carrousel, je crois
qu'il est de Bosio, 1768-184^ ; c'est du
reste une simple imitation du quadrige
vénitien, non une reproduction exacte
faite d'après un moulage. Je ne crois pas
qu'en 1815 on pensât à faire mouler les
originaux que la conquête avait donnés à
la France et que lui reprenait la conquête.
H. C. M.
Couteau- présentoir (XLVI, 293,
386). — On lit dans le Glossaire français
du moyen ige... de M. le M.L.de Laborde,
à l'article Cousteaux.
... Ces cousteaux e'taient mis au nombre de
trois dans une gaîne. D'abord, un grand cou-
teau très large à son extrémité, coupant des
deux côtés, et qui servait à découper, mais
plus particulièrement à prendre le morceau dé-
coupé, comme avec une pelle, et à le placer
sur les tranchoirs ou à le présenter ainsi aux
convives...
N'est-ce pas là l'explication du mot
couteaa-pr ésen toir .
De Mortagne.
* *
Au moyen âge, on se sert d'un couteau
comme symbole de possession. Qiiand
Rollo, duc de Normandie, donnait à
l'église de Notre-Dame de Chartres son
château de Malmaison, il lui présentait
aussi un couteau en témoignage du don.
Saint-Médard.
Trompettes de terre cuite pour
la chasse (XLVI, 3^0). — A Saint-
AtTriquc (Aveyron) on vendait tous les
ans, au retour de la semaine-sainte, des
cornets de terre cuite ayant la forme d'une
trompe d'environ 12 centimètres de dia-
mètre— que l'on appelait des cornes.
Ces cornes servaient aux enfants à faire
du tapage aux Ténèbres. Cet instrument
n'avait rien de mélodieux. On en fabrique
peut-être encore.
A. S.. E.
On fabrique encore à Chirens (Isère),
où il y a beaucoup de potiers, des trom-
pettes en terre pour l'amusement des
enfants. A. R.
La traite des blanches au XVIII'
siècle (XLVI. 280, 296, 390). — Les
papiers de Meusnier et Marais faisant ' onces, etc
partie des archives de la Bastille et con-
cernant les mœurs secrètes du xvni* siè-
cle, m'ont servi pour documenter mon
ouvrage : Les petites maisons galantes de
Paris au xviu* siècle^ 1902, in-8°. (Dara-
gon éditeur, 30, rue Duperré, Paris). En
ce moment, je corrige les épreuves d'un
second volume qui aura pour titre : Les
Maisons closes et les Courtiers d'amour au
xviu'= siècle, qui paraîtra chez le même
éditeur et puisé dans les mêmes sources.
Le titre est suffisamment clair pour
que je n'entre pas ici dans le détail de
son contenu où l'on pourra savourer les
rapports des tenancières et le trafic des
proxénètes qui florissaient sous le règne
de Louis XV. Gaston Capon.
Dans l'article consacré à la traite
des blanches par le distingué érudit M.
Eugène Grécourt (voir Vlnterme'diaire
du 10 septembre dernier, col. 293), je
lis cette phrase :
« Il est impossible, à Paris, qu'une
femme entre ou reste, malgré elle, dans
une maison de débauche, car la Préfecture
de Police n'y tolère que la présence de
femmes majeures, reconnues prostituées
professionnelles. »
M, Eugène Grécourt ne commet-il pas
là une petite erreur matérielle ? En effet,
parmi les prostituées professionnelles,
c'est-à-dire inscrites sur les registres de
la préfecture, on rencontre souvent des
filles de dix-huit ans, dix-sept ans, sinon
de seize ans. Comment expliquer cela ?
Est ce par la production à la police de
fausses pièces d'état-civil ? Ou bien la
préfecture inscrit-elle d'office sur le
registre de l'infamie les filles mineures
arrêtées dans une rafle, qui manifestent,
comme dit M. Grécourt, « l'intention for-
melle de continuer à se livrer à la dé-
bauche » et qui ne sont pas réclamées
par leur famille? D'une façon ou d'une
autre, il y a là un point obscur qui mé-
rite d'être éclairé.
Saint-George.
Un louis (pour vingt francs) (XLVI
172). — S'il y a une loi dont l'application
s'impose, c'est bien celle du 4 juillet 1837
puisqu'aujourd'hui nous comptons encore
par sous et louis, setiers. chopines, livres,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 septembre 190;
497
6 sont cependant bien
498
Les art. 5 et
clairs et précis.
Art. 5. — A partir du i"" janvier 1840,
toutes autres dénominations de poids et
mesures autres que celles portées dans le
tableau annexé à la présente loi, et établies
18
gerniiiial an
:>i
sont inter-
par la loi du ^
dites dans les actes publics ainsi que dans
les alTiches et les annonces. Elles sont éga-
lement interdites dans les actes sous seing-
privé, les registres de commerce et autres
écritures privées produits en justice. Les
officiers publics contrevenants seront pas-
sibles d'une amende de 20 francs, qui sera
recouvrée sur contrainte comme en matière
l'enregistrement. L'amende sera de 10 fr.
pour les autres contrevenants :elle sera per-
çue pour chaque acte ou écriture sous si-
gnature privée : quant aux registres de
commerce ils ne donneront lieu qu'à une
seule amende pour chaque contravention
dans laquelle ils seront produits.
Art. 6. — Il est défendu aux juges et ar-
bitres de rendre aucun jugement ou déci-
sion en faveur des particuliers sur des
actes, registres ou écrits dans lesquels les
dénominations interdites par l'article pré-
cédent auraient été insérées avant que les
amendes encourues aux termes du dit arti-
cle aient été payées.
Le tableau annexé s'exprime ainsi en ce
qui concerne les monnaies : Franc, cinq
grammes d'argent au titre de neuf dixièmes
de ï\Xi. Décime, dixième du franc. Cé«//w^,
centième du franc.
Les gens de cercles et de courses sont
soumis aux lois comme tous les autres et
ils savent à quoi il s'exposent s'ils se ser-
vent des anciennes appellations, dans des
affiches, annonces ou autres écrits. Quant
à la rigueur avec laquelle les tribunaux
vont appliquer la loi, je me demande
comment ils pourraient augmenter ou
diminuer la peine. L'amende est fixe,
(c'est 20 fi. ou 10 fr. suivant qu'on est
officier public ou simple particulier) ;elle
ne peut être modifiée puisque la loi n'a
pas prévu l'admission de circonstances
atténuantes.
11 n'y a donc pas à rendre les tribu-
naux responsables de prétendues rigueurs
auxquelles ils ne peuvent soustraire per-
sonne et à rejeter sur eux des responsa-
bilités qui ne peuvent incomber qu'aux
agents chargés d'assurer la constatation
des contraventions et de veiller à leur ré
pression. C'est à ces derniers qu'il peut
appartenir de se montrer plus ou
moins rigoureux, lorsqu'ils voient s'étaler
sur des affiches, par exemple :
Truffes à unlouis la livre. Vin à empor-
ter à quatre sous la chopine — Au lieu de
Truffes à 20 francs le demi-kilogramme
— Vin à emporter à vingt centimes le
demi-litre.
Les officiers ministériels se sont sou-
mis à la loi de 1837 et n'insèrent plus dans
leurs actes que des mesures décimales ;
pourquoi les simples particuliers n en
feraient- ils pas autant ?
Quand on sera débarrassé des ancien-
nes appellations, il n'y aura plus que le
système métrique à appliquer et si par
hasard Guousse ou Polyte mettaient à la
mode l'usage de compter par thunes et
linvés, le législateur n'aurait qu'à repren-
dre le texte de la loi de 1837 et à le mo-
difier en l'appliquant cette fois aux nou-
velles appellations. YsEM.
le crois que l'inobservation du système
métrique dans les transactions commer-
ciales est un délit qui tombe sous l'applica-
tion de la loi, mais il sera bien difficile
d'extirper une pratique invétérée.
Plusieurs industries et métiers opposent
encore une certaine résistance à l'adoption
définitive du système métrique. La raison
en est dans la survivance de vieilles tra«
ditions, et aussi dans le désir très vivace
de ne point parler comme tout le monde.
Ces formules surannées servent de rem-
part à leur infaillibilité vis-à-vis du pro-
fane.
Le monde officiel lui-même paraît don-
ner prise à semblable critique. N'est-il pas
question en effet d'établir sur le revenu
un impôt progressifau marc-le-franc ?
Quoi qu'il en soit, nous aurons encore
pour quelque temps à entendre parler de
carat chez les bijoutiers, de nœud et de
mille chez les marins, de ligne chez les
pêcheurs de poisson, les horlogers, les
lampistes ; d'once, délivre, de sou, chez
les épiciers ; de point chez les chapeliers,
les gantiers, les cordonniers, les impri-
meurs ; de pouce chez les fontainiers;etc.
Mais c'est chez les débitants de boissons
que semblent s'être réfugiées les dernières
mesures non légales, car on n'y parle que
par barrique, tonneau, muid, demi-muid,
verre, tasse, demi-verre, demi-tasse, ca-
rafon, canon, chopine, demi-setier, etc.
Enfin, certaines unités conventionnelles
U'.9^i
L'INTERMËDIÀIftH
499
;oo
sont consacrées par une longue expé-
rience, témoin les divisions du temps et
de la circonférence, et les divisions des
diverses parties de chaque ordre d'archi-
tecture. Le système décimal ^'y intro
duira,là comme ailleurs ; toutefois ce ne
sera qu'après assez longtemps en.core.
L.-N. Machaut.
Les oiseleurs à Paris (XXXIX). —
D'après la reine Christine de Suède, au
sacre de chaque roi de France, ordre
était autrefois donné aux marchandes
d'oiseaux établies sur les quais de la
Seine d'en lâcher à la fois ^oo douzaines,
qui tout d'un coup rciuplissaieni les airs
de leurs mélodies de joie, de bonheur et
de liberté {Textes manuscrits des Collec-
tions du progrès de la Bibliotiièque de
l'Arsenal, M. 171-11). Monteil dit qu'au
xiV siècle les cierc^ de l'église de Rouen
lâchaient, aux jours solennels, pendant
le Gloria in excelsis.des oiseaux aux pattes
desquels étaient attachées de légères pâ-
tisseries (M 183-56).
Alphonse Renaud.
Le couvre-feu (XLVl, 118,251,331,
446). — A Chartres, il y a peu d années,
un veilleur de nuit se tenait du coucher
du soleil au jour dans une loge du clo-
cher neuf, ettoutes les heures criait dans
un porte-voix « Repos ». Il avait pour
fonction de signaler les incendies alors
si fréquents en Beauce. A cetefF^.U il était
muni d'une carte et d'une lunette d'appro-
che,et s'il voyait le feu au loin i! sonnait
le tocsin et criait dans son porte-voix le
nom de la localité où se trouvait l'incen-
die. Cet usage a été supprimé il y a une
trentaine d'années. Martei.mère.
♦
* *
Merci aux aimables collaborateurs de
V Intermédiaire qui ont bien voulu nous
donner d'intéressants détails sur lecouvre-
feu. j'ose insister encore, comptant sur
leur bienveillance et leur érudition.
<f Si la recherche des origines du cou-
vre-feu ramené au temps de la conquête
d'Angleterre », cela peut être vrai pour la
Normandie, pour le Maine, l'Anjou, la
Touraine, à cause de Henri Plantagenet,
roi d'Angleterre, qui était en même temps
comte d'Anjou, de Toiiraine, du Maine, et
par là seigneur de La Flèche où il vint
avec Thomas Becket. Peut être introdui-
sit-il alors les mesures édictées par Guil-
laume-le-Conquérant. Mais pour le> au-
tres provinces, quelle peut-être l'origine
dç cette sonnerie tardive ?
Enfin y a-t-il d'autres villes qui aient
conservé cet usage et peut-on nommer
les paroisses normandes où la cloche
vient ainsi souhaiter la bonne nuit?
L. C. DE LA M. ei Paul d'Iny.
Les commodités au XVII' et au
XVIIP siècle (XLVI, 236. 387).—
Mon Dieu, elles brillaient le plus souvent
par leur absence ; et, non seulement la
Palatine, mais depuis, M. Loiseleur (^i) et
avant lui le comte de Laborde, ont donné
sur le sans-gêne de l'époque à ce point de
vue, des déta Is on ne peut plus précis.
C'est ainsi que la galerie aboutissant au
château d'Amboise, à la porte ou Char-
les Vlll vint se fracasser la tête, « était,
au dire de Commines, le plus déshonnéte
lieu du château : chacun y faisait libre-
ment ses nécessités ».
Et M. Loiseleur d'ajouter :
Si l'on s'étonne de voir une cour déjà
élégante traverser un lieu si infect et se te-
nir tout près de là pendant plusieurs heu-
res, nous dirons que les courtisans et les
dames de cette époque n'avaient pas, à
beaucoup près, des nerfs aussi délicats ni
des habitudes de propreté aussi raffinées
que le plus humble bourgeois de notre
époque. Les choses n'étaient pas beaucoup
plus avancées sous Louis Xlll. Le Palais
Ma^arin, ouvrage de M. le comte de La-
borde, contient à ce sujet de curieuses révé-
lations. Les courtisarLs, les familiers de Ri-
chelieu, les dames même qui l'allaient vi;ii-
ter, satisfaisaient sans façon certaine néces-
sité dans l'antichambre qui précédait le sa-
lon du ministre ; les dames se contentant
de dire à leurs cavaliers : Tournez un mo-
ment la tète.
M. Loiseleur fait ici allusion à l'aven-
ture de M"* de Caroye avec l'abbé Testa
textuellement citée par M. de Laborde,
d'après l'anecdote de Tallemant des
Réaux, madame de Choisyne faisaitguère
plus de façons, si elle n'avait pas le geste
aussi libre que madame de Caroye, elle
(i) Les résidences royales de la Loire par
Jules Loi eleur, bibliothécaire de la ville
d'Orléans, Paris, H. Dentu, 1863, in-12.
501
DÈS CHERCHEURS ET CURIEUX
avait le mot plus libre, le mot tel que
nous avons accoutumé de l'employer en-
tre hommes et que certaines n'ignorent
point assez, à en croire quelques trop dé-
licats amants.
Dédaigneusesdeseuphémismes aimables
et des périphrases habiles, elles n'ont
d'ailleurs qu'à demi tort le génie de la
langue milite en leur faveur ; et pas plus
que la Palatine ou que Laurence Sterne,
ce n'était l'euphémisme, ou le mot en-
fantin, qu'employait madame de Choisy.
Claudine pouvait, à l'école, en son cher
iMontigny, avoir trouvé autre chose. A
son noble père de nous le faire savoir.
C'est le moins qu'il puisse faire.
Pierre Dufay.
*
* *
A consulter, à ce sujet, telle anecdote
un peu indiscrète de Brantôme où sont
en scène le Vert-Galant, quelques bons
compagnons et les filles d'honneur de la
reine ; et, en trois ou quatre passages,
— contradictoires, il le faut reconnaître,
car dans l'un au moins, il est question
ée prives, — l'Histoire comique de Francion.
* «
|e merappelle avoir remarqué en consul-
tant le fac-simile d'un ancien monument
romain (?) au palais de Tunisie, à l'Exposi-
tion de 1900, un lieu plus ou moins se-
cret où on remarquait un siège construit
comme ceux de nos jours. A. Sy.
* *
Sur un plan de l'Hôtel des Invalides
daté de 1705. je \\s: Lieux communs — Cui-
sine du gouverneur, sa dépence. son office et
ses lieux. W.- Mairex
Melz en Lorraine (XLVI, 338). —
Tous les officiers supérieurs du génie et
de l'artillerie, qui ont passé par l'école
d'application de Metz, ont entendu dire
couramment dans l'armée à Metz : « Metz
«n Lorraine, Tours en Tourrainc. »
M. des Robert connaît certainement
la thèse de mon regretté professeur d'his-
toire au collège de Metz, Henri Klippfel,
JLes paraiges messins ; il sait mieux que
moi que Metz a été une république, qu'elle
a été annexée à la France, comme Toul
€t Verdun, bien avant le duché de Lor-
raine ; il sait, aussi bien que moi, qu'à
Metz, ville de guerre, à dix heures son-
nant, la retraite battait, les ponts-levis
30 septembre 190a.
502 .
des portes étaient levés et nul ne pouvait
plus entrer dans la place. Tout cela a
donné, en effet, aux habitants de Metz un
caractère entier qui les différencie de l'aO'
cien duché de Lorraine. Mais j'en atteste
le sang français versé en 1870 dans la
campagne de Metz, ce n'était pas de l'an-
tipathie. Nauroy.
Pierre tumulaire de curé (XLVI,
172). — Je crois qu'il ne faut pas prendre
à la lettre la phrase de Lamartine sur les
pierres tumulaires de curé :
Une pierre sans nom marque sa place au
cimetière.
C'est une phrase de poète qui faisait
bien dans le paysage pour donner le der-
nier trait de la vie humble et cachée d'un
curé de campagne.
Au contraire, partout le nom du curé
est inscrit sur sa tombe, souvent avec un
calice ou une étole, et très souvent une
croix avec épitaphe, à la place d'honneur
du cimetière, marque la place où il re-
pose. Leslie.
Comment écrire 1900 en chiffres
romains (XL ; XLl : XLII ; XLVI, 382).
— Pourquoi chercher à écrire 1900 en
chiffres romains? Ces chiffres exigent un
certain travail pour être lus, et beaucoup
de personnes sont peu au courant de
cette chinoiserie. Ne serait-il pas beau-
coup plus simple d'écrire en chiffres ara-
bes qui se lisent d'un seul coup d'oeil. Un
grand nombre d'ouvrages modernes por-
tent leur date en chiffres connus, l'aspect
typographique n'y perd rien et le lecteur
n'est pas obligé de deviner un rébus.
Espérons que le xx* siècle adoptera cette
réforme si logique. Martellière.
De suite ou tout de suite (XLVL
233, 381). — A ce que, si je ne me trom-
pe, enseignent les grammairiens, de suite
signifie d'une manière continue, sans in-
terruption ; par exemple, « ils ont marché
plusieurs jours de suite». On ne peut donc,
sans incorrection, dire : je viens de suite,
pour : je viens sans retard, à l'instant,
immédiatement ; c'est l'expression tout
de suite qu'il convient d'employer en ce
sens.
N» 981.
L'INTERMEDIAIRE
503
504
Une manifestation de femmes
sous la Révolution. — Les dames
chrétiennes de Paris qui ont manifesté
récemment sur la place de la Concorde,
pour la liberté de l'enseignement, ont eu
des devancières sous la Révolution. On en
jugera par l'adresse suivante qui est iné-
dite et que nous avons sous les yeux en
original.
Les dames citoyennes de Paris font
une démonstration, toute pacifique. Nul
ne songe encore à les violenter dans leurs
sentiments, et leur désir se borne à faire
savoir, avec toute l'autorité d'un féminis-
me naissant, qu'elles aussi, font les lois
puisqu'elles font les hommes par qui les
lois sont faites.
Adresse
DES Dames citoyennes de Paris
ET des Provinces
A L'AsSEMBLiih NATIONALE
Messieurs,
Mous venons au nom de plusieurs ci-
toyennes de cette capitale et des provin-
ces, vous exposer les avantages qui résul-
teraient d'une confédération des Dames
françaises pour le rétablissement des
mœurs. Le mémoire que je vais avoir
l'honneur de lire en peu de mots,
convaincra de l'importance de cette réu-
nion de vues qui ne paraît pas telle au pre-
mier coup d'œil, mais qui, étant mûrement
réfléchie, annonce de grands desseins pour
le bonheur public. Cette confédération se-
rait célébrée huit jours après le pacte fédé-
ratif des hommes, celle-ci serait l'octave
de l'autre. Daignez en entendre la lecture
dignes Pères de la Patrie,vous y verrez des
intentions pures qui ne tendent qu'à se-
conder vos sublimes travaux.
Plan de CoNFHDtRATioN DES Dames
FRANÇAISES
Moyens de rétablir promptement et cons-
tamment les mœurs pour seconder les su-
blimes travaux de rAssemblée nationale.
Proposés par Mad" Mouret, auteur des
Annales de l'Education du Sexe, directrice
du Musée des Dames et des Demoiselles, au-
teur du Catèchismedu citoyen pour l'éduca-
tion de la jeunesse conformément à la
nouvelle constitution.
Tous ouvrages que cette descendante de
La Fontaine a eu l'honneur de voir approu-
vés par l'auguste assemblée.
Pénétré de cette maxime que si les hom-
mes font les lois ce sont les femmes qui
font les mœurs surtout dans un état où le
sexe a beaucoup d'inlluencc.
Mad' Mouret propose un moyen de
transmettre promptement à la jeunesse,
son goût, son amour pour les bonnes
mœurs et son respect pour les décrets de
l'assemblée nationale.
Comme la première éducation des enfans
appartient aux Dames et que le succès de
l'institution dépend de leurs soins, elle dé-
sirerait que toutes les dames de Paris (au
moins un certain nombre par députation)
voulussent s'assembler avec elles dans le
champ de Mars à l'octave du pacte fédéra-
tif des hommes pour y jurer solennelle-
ment qu'elles élèveront toutes, leurs en-
fants, de l'un et de l'autre sexe dans les
bonnes mœurs, dansdes sentiments de pa-
triotisme et dans l'attachementresp-ctueux
dû à la nation assemblée, à la loi et au
roi
Q_uoique l'auteur de ce projet ait en vue
l'économie, cependant elle prévient qu'il y
aura quelques dépenses à faire, une légère
taxe qu'il conviendrait que les dames con-
fédérées déposassent chez un notaire choisi
par l'Assemblée nationale.
La souscription ne sera que de 24 fr.
cette modique somme sera employée aux
frais dvi celte fête consacrée à la gloire de
la Patrie et des dames françaises.
Les notes universitaires de Re-
nan. — Au moment où l'on songe à éri-
ger à Tréguier, une statue à Renan, les
deux notes suivantes sont d'actualité. Elles
ont été relevées aux Archives nationales,
dossier de la Faculté des Lettres de Paris,
1846. (Cote F. 17. 4848.58)
Lettre de M. Renan, répétiteur à Paris, qui
demande l'autorisation de se présenter à l'exa-
men de licence « Je puis ajouter qu'ayant
terminé depuis longtemps mes études classi-
ques, et n'ayant cessé, depuis, de m'occuper
d'études littéraires, ma préparation au moins
éloignée ne date pas seulement de l'époque où
j'ai pu commencer à prendre mes inscrip-
tions.*
Signé : E. Renan, rue des Deux Eglises, 8.
Furent reçus licenciés ès-lettres : MM.
Bonnefont,!'"" ; Clémencet, 2' ; l'abbé Fou-
lon, 3"; Renan, 4«.
La note qui suit cts nominations est
assez piquante:
...Aucun des candidats ne s'est distingué par
l'éclat du succès.
Le Directeur-gérant : G. MONTORGUEIL.
Imp. DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond.
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TROUVAILLES ET CURIOSITÉS
#iîe$îiou6
Modifications dans le nom. — Je
■me nomme, je suppose, Dufond; j'ai des
sœurs, cousins, oncles et tantes qui por-
tent le même nom de famille : Dufond.
Pour des raisons personnelles ou fan-
taisistes, il me plairait d'ajouter à ce
nom, celui d'une grand'mère dont le mari
aurait omis ou n'aurait pas voulu joindre
au sien le nom de sa femme, comme cela
a lieu d'habitude. Je fais, en conséquence,
une demande d'autorisation au garde des
sceaux et la publication est faite dans la
localité habitée par tous ces oncles, tantes
et sœurs.
Ces derniers ont-ils le droit de refuser
ou d'empêcher, sans motifs autres que le
dépit et la jalousie, l'exécution de mon
projet ?
En supposant que cette autorisation
puisse m'être accordée par le garde des
sceaux, toute ma famille de même nom
peut-elle s'adjuger du fait de ma demande
personnelle le droit de modifier identique-
ment le leur, ou est-elle obligée d'adresser
une demande collective dans les mêmes
conditions que la mienne ? — Monsieur Eu-
gène Grécourt, qui, à la col. 976 du n°
972, Ifîiermédiaire du 30 juin 1902, a ré-
pondu à une question de ce genre et qui
semble très compétent, voudra t-il me
renseigner ou au besoin me faire connaî-
tre son adresse par la « Petite corres-
pondance » ?
Un étranger abonné.
M. Eugène Grécourt à qui nous avons, en
épreuves, transmis ces questions, veut bien
nous adresser les réponses suivantes:
1° Toute demande d'addition ou de
modification de nom, devant être sérieuse-
ment motivée (et non basée sur des raisons
fantaisistes), il est évident qu'il en est
de même des oppositions et que celles-ci
ne sont prises en considération que si elles
sont justifiées.
2° Les demandes de cette nature sont
personnelles. Les autres membres de la
famille ne peuvent modifier leur nom
qu'autant qu'ils y sont eux-mêmes auto-
risés.
Il est bien entendu que si, par exemple,
des enfants viennent à naître après l'au-
torisation accordée au père, ils sont na-
turellement déclarés sous le nouveau nom
de celui-ci.
Pour renseignements plus complets et
plus certains, s'adresser aux référendaires,
au sceau de France, plus spécialement
chargés de ces sortes d'affaires.
E. Grécourt,
Lesnoms propres et laRévolution.
— Les noms patronymiques, m'est-il dit,
subirent vers l'an 1792 des modifications
de même nature que les noms de lieux.
Ainsi la famille des Leroi devint Lanation,
Laloi... ; Celles des Lecomte, desLemoine
etc, furent transformées au goût du jour.
J'avoue que cette affirmation, est toute
nouvelle pour moi. Aussi prends-je la
liberté de recourir à l'omniscience de nos
chers collaborateurs, les priant de vouloir
nous citer quelques-uns de ces change-
XLVl-10
N- 982
L'INTERMEDIAIRE
507
508
ments. Cela servirait de point de"; départ
à un intéressant et curieux répertoire.
Ger.
Pièca d'or vénitienne. — J'ai
rapporté de Milan en 18^9, avec plusieurs
médailles plus ou moins authentiques,
un lot selon moi beaucoup plus intéres-
sant de monnaies modernes, de la répu-
blique romaine de 1849, de Venise sous
le gouvernement du magnanime Manin.
Parmi les pièces d'or, toutes assez rares,
se trouve une pièce de 20 francs qui mé-
rite une mention particulière :
Avers : Buste de l'Italie casquée et
laurée — autour cette inscription :
Vlialie délivrée â Mareugo. — Revers :
dans un cercle de feuilles de laurier :
20 francs Van p. Autour de la couronne :
Liberté* Egalité* — au-dessous : Erida-
nia.
La pièce est à fleur de coin. — Je vou-
drais bien savoir ce qu'elle vaut :
1° Comme rareté curieuse ; 2° comme
valeur marchande à Paris, A Milan, elle
m'a coûté assez cher.
Jean de Mazillf.
La famille du cardinal Dubois. —
Sait-on ce qu'elle est devenue? Dix ans
après la mort du cardinal, on parlait en-
core à Paris de son neveu « le riche abbé
Dubois ». d'E.
Gay et Doncà. — je me permets
d'attirer spécialement l'attention de mes
confrères de V Interviédiaire sur cette
question. Je prépare un travail sur la li-
brairie en Belgique pour une revue im-
portanteet je serais heureux de citer Y Inter-
médiaire parmi ceux qui m'auraient aidé
dans ma tâche, je serais donc reconnais-
sant à mes collègues, s'ils pouvaient me
dire:
1" Les dates de naissance et de mort
des éditeurs Gay, père et fils, et Douce;
2" Quand leur maison fut fondée et
quand elle sombra ;
5° Comment il se fait que, la librairie
n'existant plus, j'ai vu des ouvrages da-
tés de 1899 portant sa marque ;
4° Où se trouvait à Bruxelles cette li-
brairie ;
5° Si Jean Gay, membre de l'Institut
national de Genève et éditeur d'un Ba-
chaunioiit que j'ai sous la main , était pa-
rent de Jules Gay qui écrivait sous le
pseudonyme de comte d'I*** ;
6° Enfin, en dernier lieu, si ces éditeurs
avaient des auteurs attitrés qui travail-
laient pour eux et sous quels noms ? Ea
dehors des réimpressions d'ouvrages li-
bertins du xviii» siècle, ils ont fait paraî-
tre des ouvrages inédits, modernes, qui
n'ont jamais été signés, et pour cause !
Ils s'appellent : Les cousines de la colonelle;
Les amours de Camille ; Gentleman et fillette'.
Les Emotions de Sii{ettc ; L'abbé en belle bit-
meur, etc. D'autres sont signés d'initiales
ou de pseudonymes : Jeux innocents ou
souvenirs de la quinzième année par Tomy ;
Une nuit à Saint-Pierre-Mat Unique, par
Efife Géache ; (les initiales de l'auteur sans
doute : F. G. H.) Amours de garnison, ^^r
Henri deCluny; Théâtre Naturaliste, par
E. D. etc.. je m'arrête. Connait-on les
noms de quelques-uns de ces auteurs ? Je
demanderais alors leurs dates de naissance
et de mort. Je crois que Gustave Droz a fait
éditer des livr. s chez Gay-Doucé, mais ils
portent sa signature, du'est-ce-que ; Val
d'Andorre ? F. Henry ?
je prie les confrères de VLitermédiafre
de vouloir bien me répondre. Je sais bien
que j'ai l'air de chercher à me renseigner
sur des matières délicates ; mais ce que
je demande ici est d'ordre sérieux, et je
ne suis en quête que de détails biographi-
ques et bibliographiques. Je ne suis plus
à l'âge où ce genre de livres pique la cu-
riosité. Ce n'est pas un collégien qui
parle, c'est un vieil et poussiéreux paléo-
graphe qui sera fort obligé à ses con-
frères des notes qu'ils prendront la peine
de lui envoyer. G.
Le comédien Faure. — Quel était
cet acteurqui, en 1840, signait « Faure,
doyen de la Comédie Française ? ».
H. QyiNET.
Le hussard de Louis XV. — Je lis.
dans un ouvrage, que Louis XV avait
dans son enfance « un hussard » qu'on
punissait quand le roi n'avait pas bien
dit sa leçon. CLuel était ce hussard ? Soa
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 octobre 1902.
509
510
nom ? Ses dates de naissance et de mort ?
Sa descendance ? Chaque roi eut-il ainsi
son « hussard »? Peut-on me citer quel-
ques noms de « hussards » du roi ?
Quand commença, quand finit cette
bizarre coutume et à quoi répondait-elle ?
Ainsi, quand un enfant ne sait pas sa
leçon, c'est un autre qu'il faut punir pour
l'apprendre au premier ? Je ne comprends
pas ! G.
Mariage du duc d Enghien. —
Quelles sont les preuves du mariage
du duc d'Enghien avec sa cousine la prin-
cesse Charlotte de Rohan ? A. E.
Le député Bignon et le procès
du maréchal Ney. — M. Bignon,
député, dit, à la séance du 30 décembre
1830, qu'à titre de témoin cité par Berryer
père, il devait faire une déclaration im-
portante au sujet du procès du maréchal
Ney. — Mais lorsqu'il arriva auprès de ce
dernier, M. Berryer lui dit que la discus-
sion était terminée et que la Cour était
en délibération.
Pourrait-on savoir quelle était cette
déclaration? H. Fortin.
Refus de charger. — Le colonel
Ch. Martin, commandant à Beaumont le
5* cuirassiers, répondit par un refus for-
mel à l'ordre de charger qui lui fut donné
par le général de Failly.
Où trouver le récit de cet incident ?
Le colonel Martin a-t-il publié quel-
que part un mémoire justificatif.?
Les bibliographies de la guerre ne men-
tionnent rien sur ce sujet. H. G.
Bibliographie des recueils de
vers et de prose du XVIIP siècle.
— Je travaille en ce moment à une Biblio-
graphie de recueils collectifs de poésies ou
mélangés de prose et de vers publiés de
1597 à 1700, soit pendant tout le cours
du xvn^ siècle. Le premier volume (i'597-
i635)aparu cette année, lesecond (lt)35-
I6ôl) paraîtra dans les premiers mois de
1903, mais je suis arrêté pour le troisième,
certains recueils collectifs ne figurant pas
sur le catalogue de nos grandes bibliothè-
ques publiques : la Nationale, l'Arsenal.
De plus, malgré toutes mes recherches, il
m'a été impossible de trouver ces derniers
cliez les libraires parisiens. Serai-jeplus
heureux. a\'ec les lecteurs de \ Intermé-
diaire ?
Voici la liste de ces recueils :
Nouveau recueil des plus beaux ain de
cour contenant plusieurs gavottes, gigues,
vilanelles, courantes, sarabandes, menuets,
entrées de ballet, et autres chansons nou-
velles du temps, de dijférens auteurs. Paris,
Estienne Loyson. 1666. 2 vol. in- 12.
Ce recueil est cité dans l'éd. des Poésies
de Charleval, éd. Saint-Marc, 1759.
Le Cabinet de la fine galanterie du Temps
par le sieur Favre ou Faure. Parisjean
Ribou. 1666. in-i2.
Ce volume a figuré sur un catalogue de
la librairie Voisin.
Recueil de pièces galantes de Mad. de la
Su{e et de M. Pelisson. Paris. Gabriel Q.ui-
net. 1680,4 ^'ol. in-12.
Première édition de la IV partie
(T. IV).
Nouveau recueil des plus beaux vers
mis en chant, et de plusieurs grands récits
et couplets de la comtesse de la Su:(e. Paris,
Guillaume de Luyne, 1680. in-i 2.
Ce recueil figure sur le Cat. La Vallière
Nyon, mais n'est pas à la Bibl. de l'Arse-
nal.
Payot de Linières. Un livre per-
du à retrouver. — Le Catalogue
Filheul (Chardin) 1763, mentionne une
plaquette de Linières : Poésies diverses ou
dialogues, en forme de 5,3'/v;'^, du docteur
Métaphraste et du seigneur Albert, sur le
fait du mariage, in-12 de 46 pages, avec
cette note : « Très rare, peut-être uni-
que.»
M. Gustave Brunet a placé cet ouvrage
parmi les livres perdus, et cependant les
Archives du Bibliophile (Claudin) t. II
1859, p. 4 18, en citent un exemplaire ('avec
le titre manuscrit) qui était coté 3. 50.
Qi-i'est devenu cet exemplaire ? Serait-il
dans la main d'un lecteur de Y Intermé-
diaire^. Si oui, je serais heureux d'appren-
dre que ce livre « perdu » est « retrouvé».
Lach.
Une Lettre de M"^' de Sévigné.
Parmi les lettres perdues de M""= de Sévi-
gné, il en est une qui fut adm.irée de son
temps et dans laquelle il était question
d'un cheval.
Quelque correspondant pourrait- il don-'
N» 982,
L'INTERMEDIAIRà
511
512
ner d'autres détails sur cette lettre et
en connait-on le sens général ?
D'autre part, H. de Balzac n'en aurait-
il pas retrouvé une copie, sinon l'origi-
nal f — Ne pourrait on chercher dans ses
papiers
Desmartys.
M""* la vicomtesse de Saint-Luc.
— Je trouve mentionné sur un catalogue
de livres anciens un recueil (de poésies
sans doute, à en juger par le titre) Li-
queurs et Parfums par M"' la vicomtesse
de Saint-Luc. Pourrais-je savoir les dates
et œuvres principales de cette contempo-
raine de la comtesse de Ségur, de la com-
tesse de Bassanville et de la comtesse de
Flavigny, qui florissaient voilà un demi-
siècle ?
* ♦
Le Nismois. — Je lis sur un catalogue
de pièces de tliéàtre : « Une nuit ein-
hrouillée, vaudeville en un acte par Le
Nismois ». Le libraire a ajouté entre pa-
renthèses : Auteur estimé. ]t n'avais jamais
ouï parler de ce dramaturge ! Je de-
mande ses dates de naissance et de décès
et quelques titres de ses pièces ?
* *
Madame Guyot. — Sur un catalo-
gue de libraire que je viens de recevoir,
je lis : Amélie de Saint-Far, oit La Fatale
erreur, par l'auteur de Julie (M™' Guyot)
je serais fort obligé aux confrères qui
me donneraient des renseignements bio-
bibliographiques sur cette émule de M"""
Tastu, Ségalas et Colet. G.
Une tragédie à retrouver. —
Quelle était cette tragédie de collège attri-
buée à l'abbé Geoffroy, plus tard critique
des Débats, tragédie où se trouvait ce
vers fréquemment cité :
Le ministre sacré, non d'un Dieu, mais d'un
[homme.
Sir Graph.
Berryer. — Je trouve dans une his-
toire abrégée des littératures, qu'on aurait
dit de Berryer : <i C'est le seul homme qui
sache lire ». Je croyais au contraire que le
grand orateur savait seule i ent parler et
qu'il aurait dit, lors de son élection à l'Aca-
démie française : Je ne sais ni lire ni
«crire
R.
Les assiettes peintes de Robert
Hubert. — Robert Hubert a peint, parait-
il, à Paris, sous la Révolution, des assiet-
tes maintenant très recherchées. Com-
ment les reconnait-on ? Sont-elles signées
et de quelle fabrique proviennent-elles ?
B. DE C.
Portrait du général Pierre De-
vaux. — Existe-t-il un portrait authenti-
que, peint, dessiné, gravé ou lithogra-
phie de ce général, né à Vierzon-sur-Cher,
en 1762, mort à Paris en 1818? — 11 ne
s'en trouve pas, dans les deux séries de
portraits de généraux, in-8°, gravés par
Ambroise Tardieu pour les Victoires et
Conquêtes de Panckoucke.
Dans ces dernières années, un portrait
du général Devaux fut bien annoncé, sous
ce nom, dans l'un des catalogues à cou-
vertures illustrées, rédigés et distribués
avec les prix marqués par un marchand
spécial de portraits bien connu, mais,
vérification faite, ce soi-disant portrait de
Pierre Devaux, bien que dessiné et peint
à la sépiasur une belle feuille de peau de
vélin in-4'>, par Baudet-Bauderval, n'était
qu'une simple reproduction, soigneuse-
ment exécutée d'ailleurs, d'une lithogra-
phie connue de F. Grenier, 1820, don-
nant le portrait en buste de Henri De-
vaux (1759- 1838), frère aîné du général,
lequel fut Représentant de l'Indre au Con-
seil des Cinq-Cents, puis, de 1818 à 1837,
Député du Cher, membre du Conseil
d'htat, et dont le tombeau, portant son
simple nom « : Devaux, du Cher », se
voit au Père La Chaize, à Paris.
Le portrait du général Devaux reste
donc encore à rechercher.
Ulric R.-D.
Un médaillon sculpté de Dietrich
de Strasbourg. — Quels sont donc la
date de la création et le nom de l'auteur
d'un petit médaillon ancien, anonyme, de
forme ronde, sculpté en relief, de 126
millimètres de diamètre, buste, de profil,
tète nue regardant à gauclie, et portant
en exergue, cette légende : « Philippe-
Frédéric Dietrich, i'^"' Maire de Stras-
bourg ». ?
Ce médaillon me semble bien avoir été
exécuté, à l'époque même, d'après la petite
gravure de Christophe Guérin, de Stras-
Bourg (même pose, mêmes traits, même
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
M octobre 1902.
513
- 514
costume), petit médaillon ovale de 76 mil-
limètres, largeur, sur 90, hauteur, gra-
vure au pointillé imprimée en_ bistre.
<i Dessin, et grav, par C. Guérin. Pli.
Fréd. Dietricli, élu Maire de Strasbourg,
le 18 mars 1790. Se vend, à Paris, cliez
Fiesinger, etc., et à Strasbourg cliez l'Au-
teur, à la IVlonnaie >v
11 existe, de cette même petite planche,
des épreuves imprimées en noir, mais d'un
second tirage, inférieur au premier. La
légende en est aussi diflférente.
Ulric R.-D.
Un portrait de Napoléon . — Quel-
qu'un des aimables confrères de V Intermé-
diaire pourrait-il me renseigner sur un
grand portrait de Napoléon, qui aurait
été peint à Saint-Hélène vers 1829 ? A t-
il été gravé, et quand ? Où est-il actuelle-
ment ? }. D.
Dentelles d'or et d'argent, Molton
d'Espagne, Boutons de Pinse-Bec.
— Qu'entendait-on par là au milieu du
xvin' siècle, où des vêtements avaient
des noms bizarres, tels que : scnipitleiisc,
respectueuse, à l'aise ? Je serais charmé
d'être renseigné à ce sujet.
Oroel.
Salons de peinture de Parip. de
1828 à 1842. — Quels journaux ou
périodiques de cette époque faut- il con-
sulter sur ces salons parisiens? Quels
étaient les grands critiques d'art de ce
temps et dans quels journaux -écrivaient-
ils ? Vital-Carles.
Ciseleur de bronze. — Je trouve sur
certains bronzes dorés, ornant des meu-
bles composant une chambre à coucher
datant de l'époque du premier Empire, ou
commencement de la Restauration, les ini-
tiales L.P.et sur d'autres parties du même
mobilier les initiales (L M /^).
Prière à mes confrères de m'indiquer
les ciseleurs qui, à cette époque, signaient
ainsi leurs œuvres. L. de L.
Placets au pape. — A quelle auto-
rité ecclésiastique les fidèles doivent-ils
s'adresser à Rome, et sous quelles for-
mes, pour faire parvenir sûrement les
placets, demandes de grâces et faveurs per»
sonnelles, au Saint-Père ?
Vicomte de Bl.
Châtiments corporels de Saint-
Cyr. — Je trouve dans un résumé des
Maximes sur l'éducation pariVl^'de Mainte-
non, le passage suivant qui s'adresse aux
Dames de Saint-Louis qui dirigeaient l'ins-
titution de Saint-Cyr :
Donner de grandes et solides idées de re-
ligion aux demoiselles qui sont capables de
les concevoir. .. Il ne faut rien promettre qu'on
ne leur tienne, soit récompense, soit châti-
ment ; ne les point corriger mollement, mais
user rarement du fouet : et quand on le
donne, le faire craindre pour toujours afin
qu'on ne recommence pas, ce qui doit être
onéreux ■•.
J'avais cependant lu, je ne sais où, que
les châtiments corporels (celui-là, partant,
qui était à peu près le seul employé à
l'époque) n'étaient point en usage à Saint-
( yr.
Existe-t-il quelque document qui puisse
trancher la question dans un sens ou
dans l'autre?.. Jasmin.
Les charivaris. — Dans \ Histoire
des Religions du inonde par Jovet, cha-
noine de Laon et prieur de Plainchatel,
(A Paris chez Montalant 1724), je vois
qu'au concile d'Angers tenu en 1269,
« on dressa 17 canons pour la discipline
ecclésiastique et pour ôter les abus, entre
lesquels on met ce bruit qui se fait aux
secondes noces, que le vulgaire appelle
charivaris. »
D'oj vient cette coutume d'un goût
douteux et à quelle époque commença-t-
on à donner des charivaris ?
Desmartys,
Livre et famille à retrouver. —
Pourrait-on retrouver un livre d'environ
200 pages, en anglais, paru vers 1877 et
intitulé : Matériaux pour la généalogie des
nobles familles de Hen^ey, Thiétrv et
Thv^ack ?
Pourrait-on également donner trace, en
Angleterre, des descendants de ces familles
de Hennezel, de Thiétry et de Thysac,
qui s'y livrèrent pendant plusieurs siècles
à l'industrie verrière?
V DE Hennezel d'Ormois.
N' 982,
L'INTERMEDIAIRE
515
ïlépcrnees
- 516
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
Bossuet en poupée de cire (XLVI,
337). — La question a été posée dans le
Bulletin d'Histoire de littérature et d'art
religieux de Dijon, n" de décembre 1900,
sans recevoir de réponse.
Il n'y a pas de raison, sans doute, pour
que le souvenir du jouet princier se soit
conservé dans la ville natale de Bossuet
plutôt qu'ailleurs ; mais quelle bonne for-
tune ne serait-ce point, pour le Musée
Bossuet installé depuis trois ans à l'Evêché
de cette ville par Mgr Le Nordez, que
l'acquisition du Bossuet en cire fourni
pour la chambre du Sublime par le mo-
dèle lui-même.
Le conservateur du musée Bossuet.
La mort de l'abbé Prévost (T. G.,
727 ; XLVI, 410). — L'abbé Prévost est
mort de la rupture d'un anévrisme,et tout
ce que l'on a conté de la maladresse du
chirurgien qui l'aurait disséqué vivant est
absolument faux ! C'est une légende in-
ventée dix-neuf ans après sa mort, comme
l'a fort bien démontré M. Harisse dans son
savant ouvrage sur La vie et les œuvres de
l'abbé Prévost. Elle ne mérite pas plus
créance que ses prétendus faux et l'assas-
sinat de son père, qu'il aurait tué, en
le jetant du haut d'un escalier, « pour
avoir détaché un coup de pied dans le
ventre de sa maîtresse, grosse de trois
mois ! » — Autant de fables fabriquées et
colportées par la canaille littéraire,
jalouse de son talent et de ses succès.
Erasmus.
* *
Des liens de parenté, que le temps a
rendus bien légers, m'autorisent à rele-
ver, une fois de plus, mais d'ailleurs
sans espoir de la redresser, l'erreur répan-
due de la mort de l'abbé Prévost, par
l'intervention trop hâtive d'un frater de
village.
Bien qu'il fût obligeant et bon — il faut
le croire, puisque J.-J. Rousseau qui n'é-
tait pas l'indulgence en personne et qui
l'avait connu, le dépeint dans ses Con-
fessions comme un homme ires aimable,
très simple.— Prévost d'Exilés a été le sujet
d'un tas de contes saugrenus. Voici les
deux plus importants ; ils le prennent au
début et l'accompagnent à la fm de sa
vie :
A dix-huit ans, dans un moment de co-
lère, il aurait, (au dire de Collé dans son
Journal) jeté au bas d'un escalier et tué
son père qui, au vrai, est mort dans un
âge fort respectable.
Frappé de congestion dans la forêt de
Chantilly, il aurait été percé par le scal-
pel d'un barbier ignorant procédant à une
autopsie précipitée. Qui a inventé cette
fin tragique ? Celui-là ne s'en est pas van-
té, mais on ne peut lui contester un
magnifique succès. Parents, amis, contem-
porains, critiques ont eu beau démentir
cette légende, elle subsiste toujours et il
semble qu'on serait désolé d'y renoncer.
Ce sentiment s'est fait jour de la façon
la plus amusante dans une circonstance
où on ne l'attendait guère.
Le 1:3 octobre 1843, ^^ ^'1^^ d'Hesdin
consacrait un buste au plus glorieux de
ses enfants ; le premier adjoint de la char-
mante petite cité, M. Dauvin, prononçait
un discours au cours duquel il s'exprimait
ainsi :
Il existe, sur la fin de l'abbé Prévost, une
histoire lugubre que l'on rencontre imprimée
partout. On rapporte que, trouvé sur un grand
chemin, dans un état de mort apparente, il
aurait été, de son vivant, soumis à l'autopsie
et n'aurait rouvert les yeux que pour voir le
misérable état où il se trouvait.
Nous sommes heureux pour l'honneur de la
morale et des lettres de pouvoir affirmer qu'il
n'y a rien de vrai dans cette histoire. Nous
devons ce renseignement à une communication
de sa famille, qui ne peut laisser subsister
aucun doute.
A peine l'orateur s'était-il tu que ré-
sonnaient les cuivres de la fanfare muni-
cipale, et la société orphéonique locale
entonnait une cantate d'où il convient de
distraire avec soin la strophe que voici :
Pleurez, pleurez ! dans son sein, la vie
S'était, au choc, seulement endormie :
Une train sage, habile, eût pu l'y réveiller..
Imprudente !.. .elle y plonge \ir\ homicide
I acier .
Pleurez, pleurez ! car dans son sein la vie
S'était hélas ! seulement endormie.
DES CHERCHHURS ET CURIEUX
10 octobre 1902.
517
518
N'est-ce pas admirable après ce qui
venait d'être dit, en présence de MM.
Houzel et Prévost, tous deux descendants
de l'illustre abbé! Ils n'ont point sourcillé
et ils ont bien fait ; c'eût été parfaitement
inutile. Moi-même, je ne me fais aucune
illusion et je rencontrerai encore plus
d'une fois le pauvre Prévost poussant un
grand cri, le chirurgien consterné, les
assistants épou\'anté.-, etc. etc. ; il faut en
prendre son parti.
Victor Jacciuemont du Donjon.
Armoiries de? Templiers (XLIV,
XLV). — Un savant érudit a publié
l'année dernière, dans V Jntenncdiaire, que
le gonfalon des chevaliers du Tem-
ple portait : d'apir, au chef couiponc
d'argent et de sable, lia demandé enmême
temps, ce que signifiaient ces armoiries.
Je me suis livré à de longues et pénibles
recherches dont voici le résultat :
Le champ est l'objet principal de l'Ecu,
c'est son état d'âme. A l'origine des
armoiries, les couleurs n'étaient pas prises
au hasard, elles avaient leur significa-
tion.
Champ d'Azur. — Les templiers prirent
dans leurs armes, le champ d'azur qui
était alors la couleur de l'oriflamme natio-
nal et dont voici l'origine. En l'an 507, à
la bataille de Vouillé,près Poitiers, gagnée
par Clovis contre Alaric,la chape de saint
Martin, qui était en étoffe bleue, consacrée
par la victoire, devint le drapeau de la
fondation monarchique de la nation fran-
çaise.
Depuis lors, c'est-à-dire depuis Clovis,
507, jusqu'à Louis le Gros, 1 130, en pas-
sant par les victoires de Charles Martel à
Poitiers, en 732, le grand règne de
Charlemagne, en 808, la couleur bleue
fut conservée et une bannière de cette
couleur devint pour les expéditions du
ban et de l'arrière-ban la seule bannière
nationale.
Au moment des croisades, l'azur devint
la couleur symbolique des croisés latins,
car à cette époque le bleu était la couleur
préférée des croyants. Qiiand Godefroy de
Bouillon partit pour la première croisade
de 1096, il prit la couleur de la bannière
bleue de saint Martin et en décora le
champ de son écu, qui porte simplement
« d'azur ».ce qui veut dire : <<' Je crois >''.
Chef. — Le chef est la partie noble de
l'Ecu, c'est la pièce d'honneur des armoi-
ries du chevalier, qui place en cet endroit
un souvenir personnel d'uneaction d'éclat
digne d'être conservé dans les traditions
d'une famille.
Conipon d'argent et de sable. — Com-
poné, c'est-à-dire, divisé ou mieux com-
posé de divisions blanches et noires.
Qu'indique le compon ? Qii'indique leur
nombre ? une marque ? un signe de rallie-
ment, un classement d'ordre des gonfa-
nons dans les maisons des Templiers
d'Aquitaine, de France, d'Angleterre, etc.
Certains avaient 4, 6, 8 compons, tou-
jours alternés comme couleur, c'est-à-
dire que les couleurs commençaient d'ar-
gent, et finissaient de sable.
Maintenant, quant aux couleurs des
compons d'argent et de sable, remontons
à l'origine de leur fondation et voyons
quel en est le symbolisme.
En 1128, le pape Honorius II dans le
concile de Troyes en Champagne donne
aux templiers Thabit blanc, (symbole de
la papauté et de la lumière contre l'obs-
curantisme.)
En héraldique, les mots : d'argent et de
sable, signifient : blanc et noir, les cou-
leurs opposées, la lutte du bien contre le
mal. La lutte des chrétiens, contre les
infidèles. Le blanc et le noir ; c'est le jour
qui éclaire, et la nuit qui obscurcit ; c'est
aussi le symbole de l'aurore de la chré-
tienté qui luit et le crépuscule du paga-
nisme ; c'est Dieu qui éclaire le monde,
contre l'esprit du mal qui l'obscurcit.
Bref, le blanc contient toutes les lumiè-
res, le noir est l'absence de toute lumière,
il n'en contient aucune d'où les gonfanons
ou fanons blancs et noirs.
Qiiant aux templiers, il y a une remar-
que intéressante à faire et qui jusqu'ici
n'a pas été faite : C'est que toutes les
familles anciennes qui ont porté des
couleurs alternées de plusieurs pièces,
sont des familles qui ont eu des chevaliers
du Temple, dans leurs ancêtres : Exemple :
d'/^mboise : paie d'or et de gueules à six
pièces ; de Pons : à la fasce bandée d'or et
de gueules de six pièces, tic. , etc. Du reste,
toutes les armoiries, barrées, bandées,
palées, fascées, d'un métal à un émail ou
inversement et à plusieurs pièces, sortent
du Temple. Autrement dit, en parlant
plus vulgairement : toutes les armoiries
N" 98-
L'INTERMEDIAIRE
519
520
anciennes en deux couleurs, qui sont
rayées de 6 à 8 raies, blanc et noir ou
rouge et jaune ou autre sont celles des
templiers, qui ont conservé le souvenir
du gonfalon ou drapeau de leur ordre.
C. RÉGARD, archiviste.
Armoiries à déterminer : d'szvir
à trois cœurs d'or (XLVI, ^96). —
Les familles de la Cour et de La Croix
en Normandie, portaient ces armoiries.
La Coussière.
Ces armoiries doivent appartenir a la
famille de la Cour de Balleroy, titrée
marquis en décembre 1704 et encore au-
jourd'hui représentée. Sa devise est :
HONEUR Y GIST. P. LE ].
Même réponse : Comte P. A. du Chas-
tel.
Série d'armoii'ies à déterminer
(XLVI, 340). — b) Les familles suivan-
tes portent trois aigles éployées sur
champ plein : Ampleman de la Cresson-
nière, en Picardie , les marquis de Moges,
en Picardie et en Bretagne ; Rolland de
Roscoat, en Bretagne; du Tertre d'Es-
culïon, en Picardie, Soissonnais, Boulon-
nais et Artois.
e) Parmi les familles portant une croix
trèflée sur champ plein, on peut citer :
Coudan ; la Cua, en Bresse ; Grosbuy,
en Bresse ; la Haye-jousselin, en Breta-
gne ; Sjint-fjobert, Saint-Trivier, en
Dombes, Bresse et Bugey. P. leJ.
( —
Armoiries à déterminer : d'ar-
gent, au chef de gueules (XLVI, 39^).
— Les armoiries en question appartien-
nent à la famille bretonne du Liscoët ; je
le crois du moins, bien que le Diction-
naiie héraldique de Grandmaison, d'où je
tire l'indication, dise les billettes d'argent
et non d'or. La Coussière.
* *
Ces armes sont celles de la famille
Vaucelles, en Touraine, en Poitou et au
Maine ;Rietstap les blasonne telles qu'elles
figurent sur le tableau possédé par le de-
mandeur. U Armoriai Géiicral de V Anjou
donne : un chef Je gueules, semé de btllettcs
/or, avec celte devise : semper deo fidelis,
HONORl, REGI HT VIRTUTE VAI.ENS. Pierre
Palliot donne également un semé de
Z?///é//« à une famille Vauchelle en Nor-
mandie. P' LE J.
Armoiries des familles Quintin
etMégret d'Etigny (XLVI, 396). —
DE QuiNTiN : d'argent, au chef de gueules.
MÉGRET d'Etigny : Parti : au i d'azur,
à tiois hesants d'argent ; au chef d'or,
chargé d'une têtede lion arrachée de gueules;
au 2 d'atgent, à la bande d'azur, chargée de
trois étoiles à six rais d'or.
Le comte P. A. du Chastel.
*
Trois familles du nom de Quintin, en
Bretagne, figurent à V Armoriai général
de Rietstap, avec des armoiries diffé-
rentes.
La famille Mégret, originaire de Picar-
die, fut anoblie en avril 1408 ; ses armes
primitives sont : d'a:^;ur, à tiois lésants
d'argent ; au chef d'or, chargé d'une tête de
lion arrachée de gueules. La branche de
Devise, restée dans sa province d'origiiie,
porte : parti : au. i d'azur, au chevron d''or,
accompagné de iiois étoiles renversées du
même ; au 2 de Méoret, comme ci dessus
Une autre branche se fixa dans le bail-
liage de Sens ; elle posséda les titres de
seigneurs de Serilly et d'Estigny ou Eti-
gny, barons de Theil, seigneurs de Pont-
sur-Vanne, de Passy, de Vaumort, de Noé
et de Màlay-le Roi. Ses armes sont : Parti :
au j de Méoret ; au 2 d'argent, à la bande
d'azur, chargé de trois étoiles d'or.
Les branches de Devise et d'Etigny sont
encore existantes. P. le J.
*
Qiiintin était un ancien comte de Bre-
tagne, qui fut érigé, en 1690, en duché,
en faveur du maréchal de Durfort-Lorge.
11 a appartenu à plusieurs familles. Au
xiv* siècle et auxv*, il était aux du Périer
Tristan du Périer, comte de Qitinlin, n'eut
qu'une fille, Jeanne, dame d'honneur de
la duchesse de Bretagne en 1480. Elle se
maria deux fois ; la première (et la ques-
tion doit se rapporter à elle) avec Jean de
Laval, fils de Guy XIV, et d'Isabelle de
Bretagne.
Elle en eut Guy XV, comte de Laval,
de Quintin, amiral de Bretagne, marié à
la princesse de Tarente, fille du roi d Ara-
gon et de Sicile, père de filles mariées
dans les maisons de La Trémoille et de
Montmorency (d'où le titre de prince de
Jarenie porté par les La Trémoille). —
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo octobre 1902.
521
522
Armes des du Périer: d'a:(ur,à 10 hilleifes
d'or 4, ^, 2, I.
Les Mégret d'Etigny, famille des finan-
ces au XVIII* siècle, portaient à cette
époque : d'a:(ur, à ? hesans d'argent, an
chef d'or, chargé d'une tête de lion arrachée
de gueules. Depuis quelques années, MM.
Mégret de Sérilly d'Etigny portent, en
Yi^^xXw d'argent À la bande d'a:^iir .chargée
de ^ étoit&s d'or. La Coussière.
Substitution de nom et d'armes
(XLVl, 171,298,401). — M. T. après avoir
dit qu'il fallait aujourd'hui .un décret
pour donner un effet légal aux substitu-
tions de nom et d'armes, ajoute que M.
Maurice de Champs, qui avait pour mère
une Bréchard, la dernière de sa race, dut,
pour relever le nom et les armes de cette
maison, suivant le vœu de sa mère, sollici-
ter une ordonnance royale. C'est en vertu
de celle-ci, en date du i"' février 1844,
que lui et les siens ont pris le titre de
comte de Bréchard . — Depuis longtemps
je cherche et n'ai pas encore trouvé quoi
que ce soit concernant M. Maurice de
Champs.
Le Bulletin des Lois contient le rensei-
gnement suivant :
Décret royal qui permet aux sieuis François-
Jean-Marie et Jean-Guillaume Dechamps
d'ajouter à leur nom celui de Bréchard. Au
château des Tuileries, le 20 mai 1814, Louis,
par la Grâce de Dieu, Roi de France et de Na-
varre ; sur le rapport de notre chancelier; sur
ce qui nous a été exposé que les sieurs Fran-
çois-Jean-Marie Dechamps et Jean-Guillaume
Dechamps qu ils désirent d'ajouter à leur
nom celui de Bréchard, pour se conformer
à la disposition testamentaire de» feu Louis-
François Bréchard qui leur a légué une partie
de ses biens à cette condition, vu le titre 11
de la loi du i 1 germinal an XI ; notre conseil
d'Etat entendu, nous avons décrété et décré-
tons ce qui suit :
Art. 1. 11 est permis aux sieurs François-Jean-
Marie et Jean-Guillaume Dechamps d'ajouter à
leur nom celui de Bréchard.
Art. II. A l'expiration du délai fixé par les
art. 6 et 8 de la loi du 11 germinal an XI, les
impétrants se pourvoiront, s'il y a iieu, de-
vant letribunal compétent, pour faire faire les
changements convenables sur les registres de
l'Etat civil du lieu de leur naissance.
Art. 111. Notre chancelier est chargé de l'exé-
cution du présent décret qui sera inséré au
Bulletin des Lois. Signé : Louis. — Par le Roi,
le chancelier de France, signé Dambray,
Il n'est donc ici parlé ni de Maurice de
Champs, ni de sa mère qui était peut-être
Marie-Augu^tine-Henriette de Bréchard,
femme de Jacques-Louis Dechamps de
Saint-Léger. Louis-François de Bréchard
est dit, en 1789, seigneur de Champcourt,
d'Achun, de Pouilly, etc. Obtint-il le titre
de comte ?
L'ordonnance royale du i''' février 1844
porte que M. François-de-Salle-Marie De-
champs est autorisé à s'appeler Dechamps
de Bréchard. Elle ne parle pas de Maurice
Dechamps.
M. T... serait bien aimable de me faire
connaître la généalogie des Dechamps et
celle des de Bréchard, en remontant seu-
lement à une vingtaine d'années avant la
Révolution, et de me donner la date du
décret ou de l'ordonnance qui a permis à
MM. Dechamps de joindre au nom de Bré-
chard le titre de comte. Ln. G.
Mareuil-Gaubort (Somme) (XLVI,
345), — Notre collaborateur, M. Alcius
Ledieu, conservateur de la Bibliothèque
et des Musées d'Abbeville, est l'auteur
d'une monographie inédite de cette loca-
lité. Il a pu reconstituer la suite ininter-
rompue des seigneurs du x\f siècle à
1789. X.
Le prieuré de Relanges (XLVI, 34 1 ).
Le village de Relanges, dont les Tem-
pliers avaient construit l'ancienne église,
avait un prieuré de bénédictins de l'ordre
de Cluny, fondé en 1049 P^'' Ricuin, sei-
grreur de Darney et sa femme, Lancède.
Les religieux de ce prieuré étaient chargés,
par leurs lettres de fondation, de distribuer
trois fois la semaine des secours aux indi-
gents et aux voyageurs. Mais ils faisaient
mieux encore : souvent ils les logeaient et
les soignaient dans leurs vastes bâtiments.
Cette noble conduite les avait recommandés
à l'estime et à la bienveillance de la no-
blesse lorraine qui s'associait fréquemment
à leurs œuvres par ses dons et ses largesses.
Leur église renfermait le corps de Thierry
d'Enfer, fils de Ferry de Bitche, l'un de
leurs plus dévoués protecteurs.
Les Vosges piTTOREsauEs et historiq.ues
par Ch. Charton. Mirecourt, 1876, page
286. P. c. c. A. S.. E.
La tour du Picadoré (XLVI, 345).
— Ce château se nommait Puigadoret,
Puy Cadoret,auxvr siècle.
Cadoré est aussi le nom d'un village
N. 98^
L1NTERMED1A1RE
52:
524
des Deux-Sèvres, communes de Breloux
et d'Azai-le-Brûlé, près Saint-Maixent.
Une famille Cadoret, originaire de
l'Aunis, vient de s'éteindre en Poitou.
Picadoré, c'est évidemment le Puy de
Cadoré, et malgré l'apparence, ce mot ne
doit éveiller aucun souvenir espagnol,
témoin Cadoret, le fameux brioleur Bre-
ton, si connu à Paris. Leda.
Saulx-Tavannes (XLVI, 61, 183,
406). — Je demande à M. H. de W. la
permission de faire deux légères obser-
vations au sujet de sa communication
insérée col. 406, dans le n" du 20 septem-
bre 1902.
La première est relative à l'orthographe
du nom : je crois que dans les documents
anciens, titres ou imprimés, on le ren-
contre invariablement écrit Tavanes,
sans lettre redoublée. Ensuite depuis long-
temps le château patrimonial des Saulx-
Tavanes est Lux — prononcer Lusse —
commune du canton d'Issur-Tille. arron-
dissement de Dijon, (Côte-d'Or). Ce châ-
teau qui remonte au xvi® siècle est fort
simple et n'a ni l'ampleur de celui de
Sully (Saône-et-Loire), ni la richesse dé-
corative, je parle de l'extérieur, de celui
du Pailly (Haute-Marne), bâtis l'un et l'au-
tre pour le maréchal Gaspard de Saulx-
Tavanes. Dans ses dimensions restreintes
le Pailly est un chef-d'œuvre trop peu
connu ,
Celui de Lux ne se compose que d'un
corps de logis à un étage, à comble aigu
et terminé aux extrémités par deux pa-
villons faisant léger retour. L'etisemble
n'en a pas moins grand air ; les anciens
plans indiquent des fossés depuis long-
temps combles ; l'intérieur était fort riche
en œuvres d'art, meubles, armures, ta-
bleaux, mais des ventes successives le
dégarnirent. Toutefois, j'y ai vu encore
de belles choses qui doivent avoir été dis-
persées il y a une quarantaine d'années.
A l'ouest s'étend un parc tracé
à l'anglaise, avec de beaux arbres et
traversé par la rivièri^, la Tille ; la cha-
pelle, assez petite, s'élève séparée et à
une vingtaine de mètres du château,
auquel clic est réunie par une galerie à
arcades vitrées de construction toute mo-
derne ; j'ai vu construire cette annexe, qui
avait pour but de permettre à la duchesse,
née Choiseul-GoufTier et alors fort vieille.
de se rendre aux offices, de sa chambre si-
tuée au rez-de-chaussée. Je crois que ce
travail fut exécuté peu après la mort du
duc Roger, qui doit être enterré dans la
chapelle.
Après de longues années, j'ai revu, en
1898, le parc et le château, ce dernier, du
dehors seulement. L'un et l'autre parais-
saient un peu abandonnés.
On disait que la chambre de la duchesse
où n'étaient pas admis les visiteurs, ren-
fermait une précieuse et riche tenture en
jais, rapportée de son ambassade à Cons-
tantinople par M. de Choiseul-Gouffier.
L'auteur des Souvenirs de M™' de Cré-
qui raconte sur le château de Lux des
histoires qui semblent empruntées aux
romans à mystères d'Anne Ratcliffe, et
où il n'y a ni vérité ni vraisemblance.
H. CM.
La Rollière (XLVI, 342). — Il y a
dans le département de la Drôme, trois
lieux qui portent ce nom : le i®"" dans la
commune de Livron, le 2= dans la com-
mune de Montvendre et le }" dans la
commune de Volvent.
Celui qui est dans la commune de Li-
vron est une ancienne maison forte que
les évêques de Valence érigèrent en fief
pour les Lancelin et dont ceux-ci étaient
encore seigneurs à la Révolution . La
propriété passa ensuite entre les mains de
M. BIanc-Montbrun,dont il a été question
dans l'Intermédiaire.
Nicolas Lancelin, sieur de la Rollière,
lieutenant au gouvernement de la ville et
de la citadelle de Valence, fut anobli au
mois d'août i =591 .
Cette maison fut représentée aux Etats
généraux en 1788 (Election de Valence)
parle marquis et le chevalier de la Rol-
lière. Elle s'est éteinteà Valence en 1863,
en la personne de Magdeleine-Jacqueline
de Lancelin de la Rollière, veuve du baron
de Vachon. Elle portait pour armes: de
guetileSjà irois croissants d' argent.
Albert de Rochas.
Les quatre chiens du roi fXXXV ;
XXXVI). — On me pardonnera de reve-
nir sur cette question, bien qu'elle re-
monte déjà à cinq années ; mais des cir-
constances particulières me mettent à
même de donner quelques renseignements
qui^ sans répondre absolument à la de-
4
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
525
526
10 octobre 1902.
mande de notre collaborateur C. L.,
pourront au moins déblayer le terrain, en
ce qui concerne une des familles visées,
celle des Brossard. Les gentilshommes
de ce nom cités par M. J. M. Navoit^dans
le n" 768 de V Intermédiaire (col. 74). n'ont
absolument rien à voir avec « les Quatre
chiens du Roi » ; il en est de même des
Brossard mentionnés par M. Nauroy dans
le même volume (col. 3=51), d'après l'ar-
ticle publié dans son Curieux (tome II,
p. 217, numéro de mars 1887), article
intitulé : Les enfants naturels du père ae
PInlippe-EgaJité .
Ce que dit M. Nauroy dans cet article,
est, comme tout ce qui bort de la plume
de notre érudit confrère, d'une exactitude
rigoureuse, mais ne s'applique qu'aux
dernières générations de la famille de
Brossard, établie depuis plus de quatre
siècles à Condé-sur Noireau et aux Isles-
Bardel, et qui, pas plus que les Brossard
de Maisoncelle et autres descendants de
Charles de Valois et d'Hélène de Bros-
sard, n'a rien de commun avec les gen-
tilshommes verriers du même nom, de
la forêt de Lyons,dont plusieurs rameaux
existent encore dans le Vexin-Normand,
le comté d'Eu, le Vimeu et la Picardie, et
sur lesquels le comte le Couteulx de Can-
teleu a fourni une note si intéressante
(loc. cit. col, 351 à 353). Il est probable
que ces gentilshommes verriers sont la
souche des Brossard de Beauchesne(Beau-
vaisis), des Brossard de Launay (Tou-
raine et Bretagne) peut-être aussi des B.
de Bazinval (Champagne), des B. de
Chaffaux (Bourgogne), des B. de Corbi-
gny (Bèauce), des B. de la Tocardière
(Bretagne), etc.
Aux Brossard, descendants de Charles
de Valois, se rattachent probablement les
Brossard de Maisoncelle, de la Gautre,des
Erables et de la Chapelle (Normandie),
les B. de Montremy (Champagne) et les
Brossard de la Rochefontaine (Anjou), qui
tous portent dans leur blason les fleurs
de lis, souvenir de leur royale descen-
dance.
Quant aux Brossard dont parle M
Nauroy, à propos de l'alliance d'un des
leurs avec une fille du duc d'Orléans,
grand-père du roi Louis-Philippe, ils ont
été ou sont encore représentés en Nor-
mandie par les Brossard des Isles-Bardel,
de Brevaux, de Saint-Martin, etc., et en
Picardie par les Brossard de GromesniL
de Béquigny, de Montrue, de Bois la
Pierre, de Prouville, etc.
Mais cette dernière maison de Brossard,
pas plus que la précédente, ne peut être
de même estoc que celles des gentilshom-
mes verriers anoblis au xvi* siècle, puis-
qu'elle est issue, par titres authentiques,
de Gaucher Brossard, chevalier, seigneur
de l'Etang, près Guise en Thiérache, dont
le fils, Gautier Brossard, né en 1389, ven-
dit en 1437 son fief de l'Etang pour venir
s'établir en Normandie, dans la vallée de
l'Orne, où sa descendance obtint, par
héritages ou acquisitions successives, les
fiefs de Saint-Denis de Condé-sur-Non-eau
(an. i4'52), de Haute et Basse Louvetière
(an. 1463), de Saint-Martin-Brévaux, de
la Mausonnière, enfin des Isles-Bardel
(1629), où l'un de ses descendants directs
réside encore.
On peut voir dans La Chesnaye des
Bois la généalogie incomplète de cette
famille et de celle du même nom issue
d'Hélène d; Brossard et de Charles de
Valois. Les deux maisons eurent, à diver-
ses reprises, à faire leurs preuves, Gilles
de Brossard, seigneur de Brévaux, obtint
notamment, le 17 février 1598, des let-
tres patentes de Henri IV le confirmant
dans sa noblesse héréditaire et rappelant
les titres de ses auteurs jusqu'à fean de
Brossard, seigneur de la Louvetière, son
bisaïeul. Or dans cette pièce, pas plus
que dans aucune autre concernant la
même famille, il n'est nullement question
de gentilshommes verrieis non plus que
du château de Charleval ou de la forêt de
Lyons où les Brossard de l'Orne n'avaient
jamais mis les pieds, pas plus, d'ailleurs,
que les Brossard issus de Charles de Va-
lois.
Il me parait donc bien établi que c'est
à d'autres maisons du même nom. d'ail-
leurs d'excellente noblesse, que se réfère
la question posée par notre confrère C.
L. sur les <,< Q_uatre chiens du roi >^ !
Le BhsaciEr.
La famille desBaïf(XLVl, 342, 464).
— Dans une brochure publiée par M. J.Ed.
Boisserie de Masmontet et intitulée :
Une lettre inédite de Fénelon — (Journal
d'un voyage du Périgord à Paris en 1685).
(Lille, imprimerie Lefebvre-Ducrocq, 1902)
se trouve le passage suivant, (p. 9) :
N" 982.
L'INTERMEDIAIRE
527
528
Après Manot, se présente Charroux, vieille
abaiye dont les masures ont une majesté qui
étonne et ceci est pi us sérieux que ce que j'ai
dit de Manot. On y voit un reste de tour sem-
blable à celle de Saint-Denis avec un portail
de même, une haute enceinte qui renferme-
rait une grande ville et qui n'est que pour
l'abbaye ; une multitude de dômes et de clo-
chers. Tout y plùre, tout y menace ruine.
Tout y porte le deuil de son ancienne gloire.
M. de Masmontet, annotateur de la
lettre dont je viens de citer un passage,
fait suivre le mot « Charroux v» de la note
suivante (p. 12, note 3) :
— Charroux (Carrofum), aujourd'hui chef-
lieu de canton du département de la Vienne,
arrondissement et à 1 1 kilomètres de Civray.
Les ruines de cette superbe abbaye fondée
vers l'an 769 subsistent encore. Possédée au
moyen-âge par les bénédictins, quatre conciles
y furent tenus. Le piemier, qui fut présidé
par Gombaud, archevêque de Bordeaux fut
tenu l'an 989. — Le second fut célébré l'an
1028, par les évêques et les abbés à la sollici-
tation de Guillaume comte d'Aquitaine, afin
de confondre les Manichéens. Les chroniques du
monastère de Maillezais parlent du troisième
concile tenu en 1082 et font en même temps
mention d'un certain moine de Cormeri,
nommé Litier, qui. durant dix ans ne but ni
vin ni eau sinon à la messe. Enfin un qua-
trième concile fut tenu à Charroux, l'an 1 186,
par Henry, légat du Saint-Siège du temps
d'Urbain II. les actes en sont reproduits dans
les recueils de l'abbé de Harduin •?: de Coliti et
de Mansi ».
Deux autres notes de la même bro-
chure concernent des abbés de Charroux.
L'une (p. 14, note 19) est relative à Fré-
déric Guilhaume de la Trémoille, prince
de Talmont. abbé de Charroux, chanoine
de Strasbourg (commencement du xviu*
siècle).
L'autre (p. 15, note 20) est relative à
Louis-Maurice de la Trémoille, comte de
Laval, abhé de Charroux et de Talmont,
mort le 25 janvier 1681 .
Je possède moi-même, dans mes collec-
tions, une très belle empreinte d'un sceau
de René de Daillon, abbé de Charroux.
S-Renati-de-daillon-abbatis-carrofensis.
Desmartys.
Maussion (Etienne -Thomas de)
(XLVI, 343). — Monsieur de Maussion,
mort en 1831, était d'une autre branche
que l'intendant dont je parlerai plus bas.
Officier de marine sous Louis XVI, il fut
plus tard membre de l'Université et pré-
fet de Bar-le-Duc (?) sous la Restauration.
Ce fut lui qui, avec M. de Benoist, retrouva
le testament de Marie -Antoinette. Comme
lui, sa femme s'occupait beaucoup de lit-
térature ; elle publia une traduction esti-
mée des œuvres de Cicéron : de senectute
et de amicitta. Un seul arrière petit-fils
de leur nom représente actuellement leur
nombreuse postérité.
Etienne-Thomas Maussion de la Cour-
tauzie. né à Paris en 17^2, marié en 1774
à Perrine de Cypierre, fille de l'intendant
d'Orléans, fut condamné à mort et exécuté
à Paris en 1794.
On trouvera dans La Révolution de
Taine (I, p. 84) le détail des événements
arrivés à Rouen, où il était intendant.
Toutefois, voici quelques détails inédits,
recueillis par la famille et qui complètent
ceux de, Taine.
Homme énergique, l'intendant dç Maus-
sion sut imprimer à sa province un mou-
vement contre-révolutionnaire. Il fit arrê-
ter et emprisonner les émissaires envoyés
à Rouen par les chefs de la Révolution
latente Le principal meneur était un
nommé Bordier, acteur qui avait une cer-
taine réputation à Paris. Pour plus de
sûreté, Maussion de laCourtauzielegarda
prisonnier dans l'hôtel même de l'inten-
dance. Les collègues de Bordier ameutè-
rent le peuple et vinrent assiéger l'hôtel,
qui résista plusieurs heures. Lorsque la
résistance fut devenue impossible, l'inten-
dant fit pendre Bordier dans sa cour, où
la populace le trouva sans vie quand elle
fut parvenue à enfoncer les portes.
M. de Maussion put fuir, mais, repris plus
tard, il fut guillotiné Son fils aîné fut fait
comte sous la Restauration ; le vicomte
Révérend qui édite un remarquable ouvrage
sur les titres et anoblissements concédés
à cette époque, pourrait renseigner sur
lui. Ni ce Maussion, ni son frère cadet
n'ont de postérité mâle à l'heure qu'il est.
D'eux descendent MM. Laurent de Waru.
Une de leurs filles ou petites filles avait
épousé le sculpteur Maroutti.
L'un des deux fils de l'intendant (ou
mieux un petit fils) fut préfet du Palais
sous le second Em ire. 11 était la grande
ressource de l'impératrice pour savoir ce
qui était d'étiquette ou non. Sa femme
avait publié des contes pour les enfants,
vers 1848. La Coussière.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo octobre iqo2.
Prince de Rheina - Wolbsck
(XL VI, 173, 308, 404). — Clc)iicntiiie
Joscphinc-Fraiiçoise-Thci'cse de Corswarem,
dite de Looz, née le 29 juin 1764, morte
le 4 juin 1820, avait pour quartiers :
Corswarem, Anglure ; Aix, Nassau.
Elle était fille de Guillaume -Joseph-
Aîexandie Je Corsioarem, dit le comte de
Looz-Corswarem, sire et baron de Lande-
lies, etc., (qui prit le titre de duc de Looz-
Corswarem en 1792, lors de la mort de
son cousin le duc Charles-Alexandre) et de
Marie- EniinaniicUe-Josl'pbe dtLÂix.
Elle épousa, en 1789, Floretit-Stanislas-
Amoiir, comte de Lannoy et de Clervaux,
chevalier de Malte, ofllcier de cavalerie
au régiment royal allemand, au service
de Sa Majesté Très-Chrétienne, fils
à.' Adrien Jean-Baptiste comte de Lannoy
ET DE Clervaux, ctc, et de Constauce-
Polyxène- Reine-Stanislas de Wignacourt
DE Vleteren.
Voilà la généalogie delà mère du prince
Napoléon de Rheina-Wolbeck, comte de
Lannoy et de Clervaux, mais nous ne sa-
vons rien des événements de sa vie.
Le C'^ P. A. DU Chastel_
Claude Chastillon (XLVl, 347, 469).
— La bibliothèque Sainte-Geneviève pas-
sait autrefois pour posséder la collection la
plus complète des vues de la Topooraph/e
française ; quant aux éditions, le Manuel
du libraire de J.-C Brunet. verbo lean
Boisseau., n'indique point celle de 1655,
mais il en donne une autre en 1647.
Toutes ces dates pourraient -bien n'avoir
pas grande importance. On sait qu'en
librairie la réfection de la première page
est souvent une supercherie très fréquente
pour activer la vente en simulant une édi-
tion nouvelle.
En somme, le précieux album de Chas-
tillon devient de plus en plus rare, les
bouquinistes ayant plus de profit à ven-
dre les planches séparées que le volume
dans son entier. Léda.
Marie BabinGrandmaison (XLVI,
228, 29^5, 36^). — Auguste-Narcisse a
eu quatre enfants :
1° Henri, entré à Saint-Cyr en 181^5,
passé ensuite à l'école d'Etat-major figure
encore sur l'Annuaire comme colonel de
réserve ;
2° Marie ne s'est pas mariée ;
-~ 53'
3" Adèle a épousé un sous-intendant
militaire ;
.jo Albert, entré à Saint-Cyr en 1860,
sorti dans l'infanterie et devenu officier
sunérieur,
1
M"" Mélanie de Grandmaison, dont
parle M. Paul Pinson, n'est pas fille
d'Auguste dont il est question.
Est-ce sa petite fille Pje l'ignore, ayant
perdu de vue la famille fort liée avec la
mienne pendant les soixante premières
années du siècle dernier.
M. de Grandmaison avait une sœur
aînée devenue madame Couturat.
Un vieil Etampois.
L'abbé Herluison (XLV) — Le tes-
tament de l'abbé Dosne est aux Archives
de la Seine. Outre un legs à l'abbé Her-
luison, il renferme les dispositions sui-
vantes :
Aux pauvres de la paroisse St-Eustache (de
Paris) 1200 livres ; à M. Lasseray, 1200 liv. ;
à M. Cadas, prêtre du diocèse de Troyes,
1500 liv. ; à M. l'abbé Baillet, prêtre du
même diocèse, 1500 liv. ; à M. Ramier, 1500
liv. ; à M. Ramier l'aîné, 2000 liv. ; à Margue-
rite Valois. 500 liv. ; aux d""' Mouquy,
sœurs, usufruit de 3000 liv. à partager par
moitié, le capital devant revenir à leurs nièces
du même nom ; à dame Breville, 1000 liv. "
à Antoine Fabre à\i Joiiiville, 1000 liv. ; au
même et au sieur Ramier, chacun 135 liv.
de rente viagèie ; à la dame Cadas, mère.
100 liv. ; à l'abbé Petit, soo liv. ; à M. Ha-
mont. avocat 4000 liv. ; les ouvrages de M.
Armand (?) et les vies de dame Barthélémy des
Martyrs, de St Bernard, de St Thomas d'Aquin
de St Athanase de St Basile, etc. ; à Thérèse
Vautrin, fille mineure 1500 liv. ;àjean, Anne
et Barbe Vautrin, frère et sœurs, chacun pour
tiers, tous les meubles meublant eteffets mobi-
lier, argenterie, montres, pendules, etc., Je
sa succession .
V. A.
Priola (XLV;. Aux intermédiai-
ristes qui se sont intéressés à M"* Priola,
je puis donner des renseignements sur
cette artiste,comme aussi de sa belle-sœur.
Cette dernière possède des documents
intéressants, notamment sur la fin tragi-
que de l'artiste. G. Désavis,
Le château de Robert-le-33iable
(XLVl, 289, 417).— N'y a-t-il pas une
plante connue en botanique qui a la répu-
tation d'être l'herbe qui égare ?
Saint-Médard.
N" 983
L'INTERMEDIAIRE
531
532
Joutes solerxnelles entre bour-
geois au XIV* siècla (XLV). — Un
extrait de la Chronique parisienne ano-
nyme citée dans l'énoncé de la question a
été donné dans l'ouvrage de M. Ch.
d'Héricault : Histoire anecdotique de la
France. Le moyen-âge. (Paris, Bloud et
Barrai, s. d.) p. 40^ 40().:Jeiix chevale-
tesqiies des boitigeois ('1330).
Ce document, dit l'auteur, explique les
éléments de révolte qu'Etienne Marcel
sut trouver et utiliser.
Les joutes eurent lieu près Paris, en un
champ nommé la culture Saint-Martin
près de l'Hôtel du Temple. Elles furent
organisées par une cavalcade représentant
le roi Priam et ses 35 fils, combattant
contre des bourgeois invités de différentes
villes du royaume.
La description se termine par ce ren-
seignement intéressant que 215 ans au-
paravant, des joutes semblables avaient
été données en la place de Grève.
Note. — 11 est à présumer que des re-
cherches faites dans les manuscrits des
bibliothèques des villes mentionnées dans
la question ne pourront manquer de faire
retrouver d'autres témoignages de ces
fêtes. ViEujEu.
Les capitaines des côtes de Nor-
mandie aux XV°, XVP et XVIP
siècles (XLVI, 229, 418). ■ — Si cela
peut intéresser l'auteur de la question, j'ai
dans mon anccsierie un capitaine qui joua
un rôle dans la défense des côtes norman-
des,au milieu du xvi« siècle. — Voir, à son
sujet : Le capitaine Breil de Bieiagne^haron
des hJoniineaux , goiiveineitr d'Abbeville, de
Saint-Quentin et de Granville,! ^o^-i^Sj,
par le comte de Palys. Rennes, Plihon et
Hervé, 1887.
Vicomte du Breil de Pontbriand.
Descendance du duc de Berry
(XXXIX; XLVI, 551,457). —Les efforts
faits pour démêler la vérité sur la
légitimité des enfants d'Amy Brovv'n,
sont curieux à suivre. La loyauté
des premières polémiques s'affirme évi-
dente. Plus récemment, cependant, on a
pu entrevoir des intervenants, désireux
de solutionner le débat, non pas unique-
ment au profit de l'histoire, mais en te-
nant compte trop largement d'intérêts
immédiats de famille. C'est du moins
l'impression qui m'est restée après la
lecture de l'article : La Vérité sur le ma-
riage du duc de Berry, paru dans le Fi-
garo.
Qiielque lecteur de V Intermédiaire a-t-il
pensé que les XXX apportaient des pièces
nouvelles au débat ? Je crois plutôt que
nos confrères auront compris qu'il n'y
avait là qu'un double plaidoyer, en faveur
des blasons des Charette et des Lucinge.
Les XXX ne veulent pas qu'ils aient été
ternis par une alliance avec des filles na-
turelles. Ils ne veulent pas davantage,
d'ailleurs, que le comte de Chambord ait
pu être un cadet, on pourrait dire aussi
un fils putatif. Mais, plaider n'est pas
prouver.
Nous continuons donc à demander la
production :
1°. — De l'acte du premier mariage
d'Amy Brov^n avec son ténébreux parent
Granville Brown ;
2". — De l'acte de décès de M. Gran-
ville Brown ;
3°. — De l'acte du second mariage
d'Amy Brown avec le duc de Berry ;
4". — De l'acte de naissance de chacun
de ses fils ;
5°. — De l'acte de décès de John Brown,
fils aîné de Granville Brown et d'Amy ;
6°. — D'une protestation quelconque,
entre 1804 et 18 14 ou même au lende-
main de la Restauration, du comte d'Ar-
tois ou du comte de Provence, contre le
mariage de leur fils et neveu ;
7°. — De l'ordonnance de Louis XVIII,
ou de l'arrêt d'une Cour de justice, qui
ne pouvaient pas ne pas être rendus,
annulant le mariage ;
8". — Du bref pontifical d'annulation
de mariage.
Tant que ces documents ne nous auront
pas été fournis, toutes les hypothèses
peuvent être admises.
l'avais préparé, il y a dix ans, une
étude sur la situation spéciale de VEnfant
du miracle.
Je concluais :
i". — Au mariage régulier du duc de
Berry avec Amy Brown, laquelle est
d'ailleurs qualifiée, dans son acte de décès
de veuve de Charles-Ferdinand, et à la
naissance probable de Georges, au cours
des correspondances avec le comte d'Ar-
tois et le comte de Provence, en vue de
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo octobre 190a.
533
ce mariage et, peut-être même, tout à fait
à la veille de ce mariage.
1804, ne l'oublions pas, est l'année de
l'effondrement des derniers rêves des
Bourbons, au sujet d'une Restauration.
En février, la conspiration de Cadoudal a
avorté ; en mars, c'est la réponse san-
glante du Premier Consul à ce complot
par l'enlèvement du duc d'Enghien ; en
mai, c'est l'élévation de Napoléon, par
le Tribunat et le Sénat, au titre d'empe-
reur héréditaire et la ratification de cette
élévation par la Nation entière C'est,
l'année suivante, Austerlitz. qui faisait de
l'empereur le maître incontesté de l'Eu-
rope. Qui donc, au cours de ces derniers
événements, eût même osé entrevoir,
dans les temps les plus éloignés, un re-
tour possible, sur le trône, des frères de
Louis XVI ? Le duc de Berry, sans crain-
dre les retours de la destinée, pouvait
donc n'écouter que son cœur.
2°. — A la régularité de ce mariage,
au point de vue du droit ecclésiastique et,
en tant que de besoin, au point de vue du
, droit civil.
L'union civile ne se 'pratiquait pas, à
cette époque, en Angleterre. En se limi-
tant torcément au mariage religieux, les
époux accomplissaient rigoureusement
leur devoir. Ils se conformaient pleine-
ment à la loi du pays où ils habitaient.
On ne saurait opposer au duc de Berry
d'avoir omis de réclamer l'inscription de
l'acte religieux sur le registre du Consu-
lat français. La famille des Bourbons ne
voulait rien connaître des institutions que
la France s'était données. A la suite de la
rupture de la paix d'Amiens, les Agences
Consulaires anglaises ne fonctionnèrent
d'ailleurs plus. Mais, en admettant que
les deux pays fussent demeurées à l'état
régulier, on peut se demander si Amy
Brown, ignorante des lois françaises,
aurait saisi la portée d'une omission de
cette nature ? En pareille occurrence, la
question de bonne foi domine toutes 'es
autres considérations. A peine est-il be-
soin d'affirmer que la bonne foi d'Amy
était évidente. Quant au duc de Berry,
faut-il lui faire l'injure d'imaginer qu'à ce
moment précis, aimant par dessus tout
cette femme, qu'il aima d'ailleurs jusqu'à
son dernier jour, il berçait sa pensée de
réserves et songeait au moment où les
-- 534
lui auraient permis de
circonstances
l'abandonner ?
Louis XVIIl a t-il pu valablement, à
l'époque, s'opposer à un pareil mariage,
ou l'annuler dans la suite ? La question a
été examinée par M. l'abbé Dupuy. dans
une étude intitulée : Le comte de Cham-
bord devant Vhistoire et devant h droit. Il
observe qu'il n'existe rien dans notre an-
cienne législation, constatant le pouvoir
absolu des souverains de dissoudre les
alliances contractées sans leur consente-
ment. Les auteurs parlent d'un usage qui
s'était établi ; il n'est dit nulle part qu'un
mariage contracté pouvait être annulé.
On peut lire, à ce sujet, un mémoire très
affirmatif de Plassart. Mais laissons lui
la parole :
Les rois de France pouvaient obliger
les princes de leur maison à faire approu-
ver par eux leur futur mariage ; mais, de-
vant un acte consommé, leur refus de le
reconnaître ne pouvait désunir ce que Dieu
avait uni. Enseigner le contraire, ce serait
attribuer aux rois un pouvoir que les pa-
pes n'ontjamais invoqué pour eux-mêmes.
Les Souverains Pontifes ne font, en effet,
qu'établir l'existence d'un empêchement ;
mais, ils n'ont jamais voulu dissoudre un
mariage validement contracté. Lorsque
Louis XIII prétendit casser le mariage que
son frère Gaston, duc d'Orléans, contracta
sans son agrément, avec Marguerite de
Lorraine, son ambassadeur à Rome, le duc
de Créqui, en sollicita vainement l'annula-
tion auprès d'Urbain VIII. Ce pontife ne
voulut pas l'accorder et il ne reconnut ja-
mais aux rois de France ce prétendu droit
sur le mariage des princes. C'est ce qui
résulte des dépêches du duc de Créqui, de
celles du Greffier, chargé d'affaires, et des
papiers d'Etat du duc de Richelieu.
Ailleurs, il avait dit :
Les orateurs français an Concile de
Trente, ceux du roi surtout, firent l'impos-
sible pour faire admettre defcctus consensus
parentîim, au nombre des empêchements
dirimants ; le Concile ne voulut jamais
accéder à leurs instances. L'Eglise ne re-
connaîtra jamais aux cours souveraines le
droit que, parfois, elles ont voulu s'attri-
buer. L'histoire est là pour attester que,
lorsque les souverains se sont permis de
toucher à l'indissolubilité du lien conjugal,
les Pontifes romains ont répondu souvent
par des sentences d'excommunication.
Ainsi fit Innocent III, pour Philippe-
Auguste, à la suite de sa répudiation
d'Ingeburge de Danemarck et de son ma-
1 riage avec Agnès de Méranie.
N" 98;
L'INTERMEDIAIRE
Les historiens qui croient à la survie
de Louis XVU, au delà de la Tour du Tem-
ple, pourraient observer que, si le comte
de Provence ne s'était pas opposé, en
1804 ou 1805, au mariage de son neveu,
c'est qu il savait, à n'en pas douter, qu'il
n'était pas à cette époque le chef de la
maison de France. Si Louis XVII était
vivant encore à la Restauration, cette si-
tuation ne s'était pas modifiée. En rele-
vant la Monarchie, son oncle n'avait pas
relevé la Légitimité. Peut-être, pour la
même raison que Louis XVIII ne crut pas
pouvoir se faire couronner, n'annule-t-il
pas le mariage de sou neveu ? Ne l'ou-
blions pas, la formule du couronnement
impliquait la reconnaissance certaine de
la capacité de la personne ; l'annulation
impliquait, au surplus, la nécessité d'une
ordonnance ou d'un arrêté du Parlement.
Clément VlU ayant, en 15 159, déclaré nul
le mariage d'Henri IV avec Marguerite
de France, un arrêt du Parlement sanc-
tionna cette décision.
Si les Parlements prêtaient leur auto-
rité, pour casser des mariages entachés
de nullité, t. plus forte raison devaient-
ils s'en servir, quand il s'agissait des
alliances qui n'avaient d'autre tort que de
déplaire à Sa Majesté. La sanction est
toujours nécessaire, pour donner à un
fait la valeur ou l'apparence de la chose
jugée. Ainsi, en 1634, le Parlement, sans
égard pour l'opposition d'Urbain VIII,
annula-t-il le mariage de Gaston d'Or-
léans avec Marguerite de Lorraine. Rien
ne dispense donc les rois de rendre une
ordonnance, ou d'obtenir l'arrêt d'une
cour de Justice, quand ils veulent s'arro-
ger le droit d'annuler des mariages dans
leur famille, sous peine de laisser croire
qu'ils n'ont rien annulé.
Louis XVllI pouvait-il se résigner à
rendre une ordonnance ? Evidemment
non. Elle eût apiiris à la France l'existence
d'un véritable mariage, et ouvert la dis-
cussion sur la situation lép'ale de l'aîné
des enfants, Georges. Elle eût fixé l'Eglise
sur la réalité des choses. Tout prêtre, sou-
cieux de sa dignité, se serait trouvé, dès
lors, sans ordres formels venus de Rome,
dans l'impossibilité de bénir l'union du
duc de Berry avec Caroline de Nanlos.
Les XXX afTirment que le pape Pic VII
a rendu un bref, annulant le mariage,
mais déclarant les filles, issues de ce ma-
— -- ~- 53<
riage, légitimes. Ils citent, comme exem"
pie, la sentence rendue par la Cour d^
Rome pour le prince de Monaco Le^
espèces sont-elles identiques, les motifs
de cassation pareils? Ce n'est îà, d'ailleurs,
qu'une présomption, nullement une
preuve. L'affaire aurait été négociée par
un diplomate « dont le fils occupe un
mandat électif au Parlement français ».
Et l'une ou l'autre des pièces probantes,
non pas d'une négociation quelconque,
cauteleuse et ambiguë, mais nette et pré-
cise, pourquoi ne la donne-t-6n pas ?
M. l'abbé Dupuy, sur les rapports
d'amis qu'il dit bien informés, affirme,
au contraire « qu'on trouve encore à
Rome, aux archives de la Pénitencerie ou
de la Daterie les minutes des lettres de
Pie Vil à Louis XVIII, et les réponses au-
tographes de ce prince. Dans sa corres-
pondance. Pie VII protestait contre le ma-
riage du duc de Berry avec Caroline de
Naples ».
Jusqu'au jour où un bref de Pie VII,
annulant le mariage d'Amy Brown, aura
été produit, on peut donc conclure à des
dessous inavouables.
Réfléchissez que, dans l'entourage
d'exil du duc de Berry, chacun con-
naissait l'union avec Amy Brown ; que
la grande dame qui, sous la Restauration
et sans même en excepter Madame Du
Cayla, connut le mieux les dessous de la
politique, dit dans ses Mémoires, à propos
des liaisons du duc de Berry : <<, L'une
d'elles avait été plus sérieuse : on avait
môme parlé d'un mariage non avoué ».
Et, ailleurs : « le duc de Berry fit ce ma-
riage ou cette liaison, comme on voudra
l'appeler par politesse pour Madame la
duchesse de Berry ». Tenez compte de
l'anoblissement par Louis XVIII des filles
du duc de Berry, avec des noms de
villes : Vierzon et Issoudun, pris dans
l'ancien duché de Berry ; que leurs armes
sont de France, à brisures de gueules,
sans barre d'illégitimité ; réfléchissez
à l'incontestable ressemblance de Georges
avec le duc de Berry ; puis, aussi, au mot
d'ordre que le roi fait prévaloir, au mo-
ment où il songe à l'union de son neveu
avec Caroline de Naples : « Amy a été
la maîtresse de mon neveu, elle n'a ja-
mais été sa femme ». Vous vous deman-
derez justement, alors, si cette turpitude
ne cache pas l'existence d'un fils, légitime
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 octobre 1902
537
538
auxyeuxdela famille royale de France
légitime aux yeux de l'Eglise, et si, comme
conséquence, l'union avec Caroline de
Naples n'était pas appelée à être viciée au
point de vue ecclésiastique et viciée au
point de vue civil ?
30 — A l'existence, chez ce parfait
honnête homme qu'était le comte de
Chambord, d'un état d'esprit spécial.
<< Hérite-ton, seigneur, de ceux qu'on
assassine ? >> Ce point d'interrogation qui,
dès le début de la Révolution, plana sur
les menées du comte de Provence, ne fit
que grandir, que s'irradier, au fur et à
mesure que, de la fuite vers Mons à la
Restauration, se précipitèrent les événe-
ments. Au milieu des tiraillements, dans
lesquels le dernier fils du duc de Berry
passa les dernières années de sa vie, peut-
être agenouillé sur son prie-Dieu, implo-
ra-t-il souvent de Là Haut, non pas seu-
lement une orientation, mais une désigna-
tion formelle, irrécusable. Personnemieux
que lui, dans ce siècle tourmenté, n'avait
incarné la grandeur m.onarchique. Prêta
saisir le trône, peut-être souhaitât il plus
encore ? Il faut croire que cette désigna-
tion ne vint pas. Henri Provins.
M"" de risle de Fief (XLVI. 345).
— Une enquête, commencée dans le
village même de Saint-Laurent-sur-Mer,
demeure sans résultat, jusqu'à présent.
Les anciens du pays, consultés, n'ont
souvenance ni de M"e de l'Isle de Fief, ni
du pêcheur, Armand Beauchet, qui au-
rait donné l'hospitalité, dan? sa chau-
mière, à la duchesse de Berry. Le nom
de Beauchet, tout à fait inconnu, n'éveille
aucun souvenir.
Quand même, les recherches conti-
nuent, tournées vers les familles, qui
avaient des attaches avec la chouannerie
du Bessin. On espère en la solution dési-
rée. Capitaine Paimblant du Rouil.
Cofloplices de l'attentai: du prince
Louis Napoléoï) à Strasbourg (XLVI,
15, I7O, 261, 377. 422). — Les biens
de la famille d'Orléans. — Je
suis heureux que notre collègue veuille
bien discuter le décret de 1852, car il y a
là une question de droit historique inté-
ressante à élucider. Il est malheureuse-
ment impossible de le faire, sans toucher
à des points qui, pour appartenir à l'his-
[ toire, n'en sont pas moins fort près de la
politique... !
C'est ainsi qu'une remarque s'impose
tout d'abord : la révolution de 1830,
que M. H. C. M tient pour « funeste »,
— et je n'ai pas besoin de dire que nous
sommes absolument d'accord à cet égard,
— avait été bien aisément prévue par
Louis-Philippe, dont la part dans cet évé-
nement ne saurait être contestée, n'est-
ce pas ?
Il importe de noter ce point de départ,
qui explique la sollicitude et les précau-
tions du prince, et qui démontre surtout
à quel point les résultats de cette révolu-
tion, aussi bien que la révolution elle-
même, étaient connus de lui à l'avance.
Mais passons sur ce sujet...
Le principe de l'incorporation au Do-
maine des biens du souverain avait été
suivi jusque-là, et notre collègue admet
que la dérogation à ce principe pouvait
être attaquée : premier point qu'il est in-
téressant de remarquer. En effet, si l'acte
de donation, fait par Louis-Philippe en
faveur de ses enfants, n'était pas valable,
et s'il constituait une fraude aux dépens
de la fortune delà couronne, peu importe,
il me semble, en droit public, de savoir
à qui incombait le droit de poursuite. En
pareille matière, on ne saurait admettre
que la forme emporte le fonds.
Je dirai encore, pour en finir de suite
avec les détails accessoires du sujet, que
dans notre discussion d'il y a deux ans,
— à propos du « Berceau et de la voitu-
rette du roi de Rome », — j'ai expliqué
dans le n° du 22 novembre 1900, com-
ment Louis-Philippe avait saisi le do-
maine de Chambord en 1832, et viaintenu
cette saisie à Venconlre d'une ordonnance
de référé du président du tribunal civil de
Blois. Le procès ne fut terminé qu'en
1841, par la cour de Cassation. Si donc
notre collègue « ignore » ces tentatives
de Louis-Philippe pour s'emparer de
Chambord, il me permettra de lui indi-
quer de nouveau la brochure de M. Ro-
binet de Cléry : La question du domaine
de Chambord au point de vue^ du droit ,
Paris, Palmé, 1886.
Et quant à rori;j;ine de la fortune du
ducd'Aumale, puisque M. H. C M. \< con-
sidère comme prouvé le suicide du der-
nier Condé », pourquoi n'a-t-il pas ré-
pondu à l'article de M . Philibert Aude-
N*.982
L'INTERMEDIAIRE
539
540
brand, paru dans le n° du 28 février 1901,
sous la rubrique de Chamhrier, col. 356?
Ainsi donc, la donation faite par Louis-
Philippe, avec une prévoyance vraiment
surprenante, était attaquable ; ce prince
a fait son possible pour s'emparer de
Chambord, et agi dans ce but en dehors
de toute légalité ; enfin la conviction de
M. H. C. M. sur le suicide du duc de
Bourbon ne semble pas très partagée...
Mais il importe surtout d'examiner
quelle était l'origine des biens du duc
d'Orléans, au moment de la révolution
de 1830 ; c'est ici que se trouve le nœud,
et selon moi la solution, de notre petite
polémique.
Les biens composant la fortune du duc
d'Orléans, le 7 août 1830, lors de la do-
nation qu'il en fit à ses enfants, prove-
naient des apanages de la maison d'Or-
léans et de ceux du duc du Maine et du
comte de Toulouse.
Les premiers comprenaient les biens
donnés par Louis XIV à son frère, en
mars i66i,et avril 1672. Plus tard s'y
ajoutèrent le Palais-Royal en 1692, et di-
verses libéralités de Louis XV, en 1740,
1751 et 1766.
Quant aux autres apanages, il serait
trop long d'en établir la création, et d'en
suivre la filière jusqu'aux d'Orléans.
La fortune de Philippe-Egalité et de sa
femme se composait donc de hiens d'apa-
nages. Or la loi de 1790 supprima les
apanages, et les remplaça par des rentes
dites « apanagères ».
En 1814, la loi de 1790 ne fut point
abolie, mais le roi rendit, par ordonnance
des 16 et 20 mai, 17 septembre et 20
octobre 1814, au duc d'Orléans et à sa
sœur, tous les biens dont avait joui Phi-
lippe-Egalité. Et par ordonnance du 20
août 1814, I^ ro' rendait également à la
duchesse d'Orléans les biens provenant
du duc du Maine et du comte de Tou-
louse.
Cette dernière ordonnance était for-
mellement contraire à celle de Charles IX,
du 9 février 1566, et aux Edits de mars
1661 et mai 171 1, d'après lesquels un
apanage ne pouvait tomber en que-
nouille.
Et tous ces actes du roi étaient accom-
plis en violation de la loi de 1790, non
abrogée I
Nous ne parlons pas des dettes de Phi-
lippe-Egalité, payées en partie par l'Etat,
en 1792, et en partie par Louis XVlll en
18 14. Mais il faut noter, ce qui paraît un
comble, ce nouvel acte de faveur, qui
faisait accorder à Louis-Philippe, auquel
on avait préalablement rendu ses biens,
plus de 17 millions sur le milliard des
émigrés !
La fortune des d'Orléans se composait
donc, en 1852, et sans parler de l'héritage
du duc de Bourbon (!), de biens enlevés
une première fois au domaine de l'Etat
par la faveur royale, contrairement aux
lois en vigueur, et soustraits une
deuxième fois, par la donation des 6 et 7
août, à ce même domaine, auquel ils de-
vaient faire retour. . ,
Quant aux précédents, contestés par M.
H. C. M., je ne puis que le renvoyer au
texte du décret de 1852, qui les énumère :
1816 et 1832.
A nos collègues de dire s'ils trouvent
la question suffisamment élucidée ; il est
aisé de leur donner plus de détails...
Marquis de Chauvelin.
*
* *
Notre collaborateur H. C. M. dit
qu'historiquement, il considère comme
prouvé le suicide da prince de Condé,
Résidant depuis plus de 60 ans dans ce
pays qu'habitait depuis longtemps ma fa-
mille, je puis affirmer que tous les habi-
tants ont toujours considéré la fin du
prince de Condé comme n'étant pas le
résultat d'un suicide...
E. G. Taverny,
Col. 423,1. 49
lire Ruelle,
Au lieu de Buelle,
* *
C. M.
Bien que M. H. C. M. ait répondu à
M. de Chauvelin au sujet du caractère du
décret du 22 janvier 1852, je crois qu'il
n'est pas inutile de compléter sa réponse
sur quelques points.
Tout d'abord, j'émettrais le vœu que
quand une question dévie, comme celle-
ci, elle fasse l'objet d'une nouvelle rubri-
que pour ne pas rendre impraticables les
recherches dans les tables de \' Intermé-
diaire.
M. de Chauvelin me parait confondre
les deux décrets portant la date du 22
janvier 18^2. Si le plus célèbre a décrété
la confiscation des biens que Louis-Phi-
lippe possédait avant de monter sur le
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 octobre içoi
541
— 542
trône, le second s'est contenté d'imposer
aux princes d'Orléans la vente des biens
qu'ils possédaient, provenant d'une autre
source (héritages de M'"* Adélaïde et du
duc de Bourbon, etc).
Cette seconde mesure, bien moins
grave que la première, se basait sur le
précédent de la loi du 10 avril 1832,
émanant, non du gouvernement de Louis-
Philippe, mais de l'initiative parlemen-
taire.
En ce qui concerne le séquestre des
biens des d'Orléans, il fut prononcé par
un décret du 26 février 1848 et levé le
31 juillet 18^0, après la fin de la liquida-
tion de la liste civile et du domaine privé.
Quanta l'apanage d'Orléans, constitué
par Louis XIV et comprenant le Palais-
Royal, il avait été réuni à la couronne dès
1830.
Les biens du domaine privé prove-
naient non de dons faits par des souve-
rains, mais comme toute propriété incon-
testable, d'héritages, achats ou échanges.
Une grande partie de ces biens avaient été
confisqués sur le connétable de Bourbon,
rendus à sa sœur, la duchesse de Mont-
pensier, et légué par sa descendante, la
Grande Mademoiselle, au frère et aux en-
fants légitimés de Louis XIV, dont Louis-
Philippe était l'héritier.
Le regretté M. de Bray de Valfresne,
un des plus distingués fonctionnaires du
Ministère des Finances, a fourni sur ce
point les renseignements les plus précis
dans un article inséré, autant qu'il m'en
souvienne, dans le Dictionnaire des Fi-
nances de Léon Say.
Les Etudes sur la liste civile (Pion, 1882)
de M. Gautier, ancien secrétaire général
de la maison de l'Empereur et qui précé-
demment avait été attaché à l'adminis-
tration, puis à la liquidation de la liste
civile de Louis-Philippe, fournit des ren-
seignements très précis sur les listes civi-
les et les domaines privés des divers sou-
verains qui se sont succédé en France
depuis 1790. Il rectifie, avec une compé-
tence exceptionnelle, beaucoupd'opinions
erronées sur des questions qui ont fait
l'objet de discussions aussi passionnées
que peu éclairées.
Bien que ces études aient été rédigées
pour le prince impérial, M. Gautier fait
ressortir, à plusieurs reprises, le caractère
odieux de la confiscation de 1852, qui
faisait revivre rétroactivement le prin-
cipe de dévolution, qui est corrélatif de
la confusion des biens d'un souverain
absolu avec ceux de l'Etat et que n'avait
pas reconnu Napoléon 1"=''.
Pour la fortune du duc de Bourbon,
elle a été attribuée juridiquement au duc
d'Aumale. D'ailleurs, je crois que les d'Or-
léans étaient, avec les Rohan, les héri-
tiers légitimes du prince. Enfin on ne doit
pas oublier que la valeur du legs fait à
l'Institut représente, peut être même au
delà, celle de l'héritage recueilli par le
duc d'Aumale dont le revenu était évalué,
il y a 60 ans, à moins d'un million.
Tout cela s'éloigne beaucoup de l'atten-
tat de Strasbourg. A. E.
Nos drapeaux (XLVI, 225. 426). —
Lorsque l'on décida de dresser la liste des
victoires à inscrire sur chaque drapeau, il
V avait alors un vieux sous-chef de bureau
aux archives du ministère de la guerre,
dont la , seule occupation était d'empê-
cher les historiens de travailler, en leur
refusant les documents qu'ils deman-
daient. Il touchait 6.000 fr. pour cela ;
il a été retraité, il y a quelque 10 ans,
et il est mort maintenant. Aujour-
d'hui, le service des archives de la guerre
est confié à trois érudits, hommes de
valeur, d'une complaisance et d'un dé-
vouement à toute épreuve, et je crois que
tous les historiens qui ont recours à leurs
bons offices, depuis M. Houssaye jusqu'à
MM. de Ségur, Boislisle ou Chuquet,
n'ont qu'à se féliciter de leurs bons offi-
ces.
Ce sont ces messieurs : Brun, l'auteur
du catalogue des Archives historiques de
la guerre, M. Martinien, le statiticien des
morts de nos guerres et M. Tuetey,
l'historien du maréchal Serurrier. Ils rec-
tifient les inscriptions erronées de M,
l'ancien sous-chef. Ce n'est pas chose fa-
cile, tant les erreurs sont nombreuses. La
moitié des régiments portaient sur leur
drapeau le nom de victoires aux quelles ils
n'avaient pas assisté. Ainsi le 23^ d'ar-
tillerie, sur 4 noms, en avait 3 faux !
Déjà beaucoup de drapeaux ont été
changés, mais il en reste encore d'an-
ciens : peu à peu on les remplacera et,
grâce au travail des trois archivistes de la,
N'. 982.
L'SNïHRMEDIAIRE
543
'544
guerre, nos régiments posséderont désor-
mais un livre d'or exact.
Un Rat de Bibliothèciue.
Le Cadf't de Collobrières (XLVl.
546). _ Ce roman est de M""" Char-
les Reybaud. Paru d'abord en 1845-
1846 dans la Revitc' des Deux -Mon-
des, où il faisait partie d'une série
d'œuvres réunies sous le titre général de:
Les anciens couvents de Paris, cet ouvrage
fut, en 1848, réimprim.é à part ; en 2V0I.
in-8". Depuis lors, la maison Hachette
l'a fait reparaître, en format in-12, dans
la série de ses publications qui porte le
titre de : Bibliothèque des chemins de fer.
Charles de Lovenjoul.
Ce roman forme le premier récit des
anciens couvents de Paris, dont le second
récita pour titre «Félise »et le troisième :
« Clémentine ».
Madame Charles Reybaud (Etiennette-
Fanny Arnaud) née à Aix le 13 décem-
bre 1802, décédée le 1^' janvier 1871, a
publié Le Cadet de Colohières, véritable
orthographe du titre, dans la Revue des
Deux-Mondes, n°' des 15 novembre, le-- et
1845,
, er
et is janvier
15 décembre
1846.
Féhse a paru dans la même Revue le
115 octobre 1846 et Clémentine^ les i*"' et
15 février, i et 15 mars 1848.
Le tout forme 6 volumes publiés, en
1848 et 1850, dans le format in-8'\
Un choix des meilleurs romans de
M'"* Charles Reybaud a été réédité par la
maison Hachette, dans la Bibliothèque des
chemins de fer .
Emile Montégut a analysé les œuvres
de madame Charles Reybaud, dans la
Revue des Deux Mondes du is octobre
1861. C. H. G.
*
La seigneurie de Colobrières est située
à une petite lieue des anciennes frontières
de la France, vers l'endroit où le Var
sépare la Provence du comté de Nice .La
souche paternelle du dit cadet « remon-
tait îce qu'on pourrait- appeler les temps
fabuleux du nobiliaire provençal ».
Voilà tout ce que dit l'auteur au sujet
des origines de son héros, A. S..E.
Livres perdus introuvables, ou
dont on ne connaît qu'un exem-
plaire unique (XLIV ; XLV). — Ce qui
confirme mon opinion relativement à
l'ouvrage : Marie-Amélie de Bourbon, c'est
que j'en ai retiré un exemplaire d'une case
à dix centimes, des quais, ces jours-ci. Et
sur grand papier ! La différence entre les
exemplaires en grand papier et les exem-
plaires ordinaires consiste d'abord dans le
format, naturellement, puis en ce que le
grand papier est satiné, alors que le petit
se rapproche un peu du « papier à chan-
delles » ; enfin dans les grands exem-
plaires le portrait sur acier et sur chine,
par Rebel, d'après Winterhalter, mesure
174 sur 122, alors que pour tous les pe-
tits exemplaires on s'est contente de dé-
couper, dans ce même portrait, un ovale
de 126 sur 82, qu'on a collé au verso du
feuillet de garde, ce qui laisse ignorer les
noms du peintre et du graveur.
J-C WlGG.
Marie Leczinska. — Bibliogra-
phie sur la princesse Palatine
(XLVI, 337) — Tout en faisant des
vœux pour le succès de l'œuvrj que se
propose M. Henry Gauthier-Villars,
œuvre dont l'intérêt ne sera pas médio-
cre, étant donnés le caractère qu'était la
« rude et franche Allemande » et le ta-
lent de l'auteur, je ne puis lui apporter
qu'une bien faible contribution.
En dehors des traités généraux
d'histoire, des Mémoires (Saint-Simon,
Dangeau, marquis de Sourches,etc.,etc...),
des sources et répertoires de bio-biblio-
graphie, nécessaires à consulter, et des
auteurs déjà connus : Sainte-Beuve, Gus-
tave Brunet et jaeglé, je ne trouve dans
mes notes que les ouvrages suivants :
Fraoments de Lettres originales de Ma-
dame Charlotte- Eli{aheth de Bavière, veuve
de Monsieur, frère unique de Louis XIV,
écrites à S. A. S. Monseigneur le duc
Antoine-Ulric de B*** W*** (Brunswick-
Wolfenbuttel) et à S. A. R. madame la
Princesse de Galles, Caroline, née prin-
cesse d'Anspach, de 1715 à 1720, — tra-
duits de l'allemand par J. de Maimieux.
— Hambourg et Paris ; Maradan, 1788,
2 tomes en i vol. in-12. (Première édi-
tion de la Correspondance de la princesse
Palatine, réimprimée en 1823, sous le
titre suivant) ;
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
545
546
10 octobre 1902.
inédites de la Priii-
Rolland. — Paris,
Madame, Princesse
Mémoires sur la cour de Louis XI f^ et
sur la Régence, extraits de la Correspon-
dance allemande de Madame .Elisabeth-Char-
lotte, duchesse d'Orléans, précédés d'une
notice et accompagné<; de noies, — Paris,
1823, in-8.
Mémoires, fragments historiques et corres-
pondance de Madame la duchesse d'Or-
léans, Princesse Palatine, mère du Régent,
précédés d'une notice par M. Piiilippe Bu-
soni. — Paris, Paulin, 1832, in 8, (Véri-
fier s'il n'y aurait pas confusion avec le
précédent ?).
Lettres nouvelles et
cesse Ta la tine p a r A .
Hetzel, s. d., in-12.
Correspondance de
Palatine, publiée par le D' Edouard Bo-
deman. — Hanovre, 1891, 2 volumes.
(Ces deux volumes contiennent un cer-
tain nombre de lettres qui n'ont jamais
été traduites en français. — Ouvrage cité
par le comte d'Haussonville : La duchesse
de Bourgogne, etc. Paris, 1901, in-8, tome
II, et Revue des Deiix-Mondes, i^'' mars
1899, page 90 en note).
La Princesse Palatine, par Guillaume
Depping : — Revue Bleue, politique et lit-
téraire. Année 1896 (?), à vérifier pour
cause de lacune dans une coupure,
pages... à-j-ji.
Elisabeth-Charlotte de Bavière, seconde
femme de Monsieur , frère de Louis XIV .
Mélanges historiques, anecdotiques et
critiques sur la fin du règne de Louis XIV
et le commencement du régne de
Lquis XV. (Note à vérifier et à complé-
ter pour titre, lieu, date, etc).
Toute indulgence réclamée • pour lacu-
cunes, erreurs ou double emploi.
L' Etude historique de Frédéric Sclopis,
sur Marie- Louise-Gabrielle de Savoie, Reine
d'Espagne. — Turin et Paris, 1866,
in-4», contient un ou deux passages rela-
tifs à la princesse Palatine, sans grand
intérêt, peut-être, pour notre aimable
collègue. Cette princesse qui, on le sait,
recherchait une situation effacée à la cour
de Louis XIV, avait élevé Anne-Marie
d'Orléans (fille d'Henriette d'Angleterre,
première femme de Monsieur), duchesse
de Savoie, mère de la jeune et vaillante
reine d'Espagne et de la duchesse de
Bourgogne. Marie-Louise, reconnaissante
des soins protecteurs prodigués autrefois
à sa mère, témoignait de l'affection à la
Palatine et correspondait parfois avec elle
pour s'aider de ses conseils.
S'il y a lieu, je tiens l'ouvrage ou une
copie des passages à la disposition de
M. Henry Gauthier-Villars.
Sabaudus.
*
Comment, Wiily, votre Claudine, qui
a fait notre joie à tous, ne vous suffit plus
et voici que vous vous intéressez à la
Palatine, cette très grande, honneste,
très libre et fort amusante princesse?
Eh bien, soit ; et pour mieux la connaître
reportez-vous à la Revue historique ; 1894,
tome 2, p. 308, tome 3 p. 49; 1895,
tome 2, p. 2.92 et tome 3, p. 293, où
vous trouverez toute une étude de M. G.
Depping, sur Madame, mère du 'T^égent et
sa tante, V é lectrice Sophie deHanovie — Nou-
velles lettres de la princesse Palatine ; —
et ces nouvelles lettres, je vous prie de le
croire, n'ont rien à envier comme propos
salés à celles qui les ont précédées
Pierre Dufay.
Errata des grands dictionnaires
(T. G. 279 ; XXXV ; XXXVI ; XXXVII ;
XXXVIII; XXXIX; XL; XLI ; XLII;
XL1II;XL1V; XLV ; XLVI, 163,271).
— Depuis plus de trente ans les journaux,
les revues et les livres nous répètent à
satiété que Bismarck a dit ; « La force
prime le droit » ; le bon Vapereau, qui
n'y entend pas malice, fait chorus. C'est
une erreur.
Ouvrons la publication peu connue en
France et intitulée : Les discours de M. le
comte (puis M. le prince) de Bismarck
avec sommaires et notes. Berlin, 1870-
1878, 7 vol. in-8, traduction française
parfois incorrecte, mais très exacte, et
nous lirons ceci :
Tome I, page 26, le 27 janvier 1861 à la
Chambre des députés de Prusse, « le
comte de Schwerin ayant déclaré que le
discours du ministre-président reposait sur
la maxime : La force prime le droit, le mi-
nistre - président de Bismarck rectifia,
comme il suit, cette interprétation :
« D'après ce que j'entends, l'orateur
m'aurait compris comme si j'eusse dit :
La force prime le droit !
« Je ne me souviens pas d'avoir em-
ployé de pareilles expressions, et, malgré
les marques d'incrédulité avec lesquelles
vous accueillez ma rectification, j'en ap-
pelle à votre mémoire ; si elle est aussi
^•982
L'INTERMÉDIAIRE
547
548
sûre que la mienne même,
avril 1870, au Reichstag (II,
avril 1871, au Reichstag (III,
elle vous dira
que i'ai simplement exprimé ce qui suit :
j'ai conseillé un compromis, parce que
sans cela doivent se produire des conflits,
que ces conflits sont des questions de puis-
sance, et que la vie de l'Etat ne pouvant
subir de temps d'arrêt, celui qui se trouve
en possession du pouvoir, se voit dans la
nécessité d'en user.
« Je n'ai point lait entendre que ce fût là
un avantage. »
Bismarck a renouvelé ce démenti :
1° Le i^"" février 1868, à la chambre
des députés prussiens (II, 97) ;
2° Le 12 mars 1869, au Reichstag (II,
226-7) ;
30 Le
383);
4° Le
^3);
5° Le 14 avril 1875, a la Chambre des
députés prussiens (VI, 107).
Naijroy.
Béatrix ou Béatrice ? (XLV ; XLVI,
77, 428). — II me semble que XX a
momentanément oublié que l'italien n'est
pas la seule langue qu'on ait parlée en
Italie. 11 v avait du moins le latin, et dans
son alphabet figurait l'x, que — comme
je l'ai lu — Quintilien appelait ullimanostra-
riim. Saint-Médard.
Couez (XLVI, 398). — Le Dictionnaire
de Trévoux tire d'indécision ; voir tome
II, p. 956-957 :
Coué, adj . vieux terme de chasse, se dit
des animaux à qui on n'a point ôté la queue.
On appelle les Anglais colley, parce qu'en 599,
ceux de Dorchester attachèrent, par dérision,
des grenouilles au derrière de celui que le pape
Grégoire avait envoyé pour leurprccher l'Evan-
gile : en punition de quoi, comme on le
conte, ceux de cette province naissent avec une
queue au bas du dos ; ce qui les tait appeler
n g lois Coucs.
Les vers, relevés dans un manuscrit du
xv" siècle, célèbrent la déconfiture des
Anglais, à Formigny : Formigny, triom-
phante riposte au désastre d"Azincourt ;
triomphante terminaison de la Guerre de
Cent ans !
Du pays de France, ilz sont tous déboutez :
11 n'est plus mot de ces Engloys couez
Ce qualificatif méprisant continue la
série de ceux adressés à l'envahisseur,
que les Normands — vaincus non domes-
tiqués— baptisaient desurnoms emprun-
tés au vocabulaire d'Olivier Basselin :
les Anglais étaient alors d'odieux court-vêtus
dzs godons ou goddams détestes et la haine
des opprimés les gratifiait même d'un
appendice caudal ridicule.
inutile d'aller chercher les fameux
hommes à queue en quelque tribu de
l'Afrique mal connue : on risquerait de
revenir bredouille. Dans sa traversée du
Continent noir, Marchand, lui-même, ne
les a pas rencontrés.
Souvent, on va quérir au loin ce qu'on
a sous la main : tel cherche des lunettes,
qu'il a sur le nez. Les hommes à queue,
c'est à Dorchester, dans notre vieille
Europe, qu'ils sont ; du moins, un véné-
rable dictionnaire l'affirme.
Capitaine Paimblant du Rouil.
Uimensis (XLV ; XLVI, 132,247,427).
— Le Dictionnaire de Statistique religieuse
porte bien Ulinœ, col. 745, mais col. 679,
il adonné^Z/z^t'.et cette leçon est la bonne,
étant celle du Galha Christiana, XIII, 125.
A. S,.E,
* *
N'en déplaise à l'érudit correspondant
nivernais, tenez pour certain qu'un bon
latiniste de la Renaissance eût écrit, pour
Philibert de l'Orme, Uimensis (et non ah
Ulmo qui est une forme médiévale) ou
peut-être Ultncus, comme je crois bien
l'avoir vu dans Plante. Toutes les fois que
le nom patronymique a un sens, on le
traduit par l'adjectif latin correspondant.
On laisse Ab Ulmo ou « A Prato » aux la-
tinistes culinaires, infestés de Grégoire
de Tours. Aucun des imitateurs de Cicé-
ron, élèves de Budé, de Toussaint, de Lon-
gueil, de Danès, du cardinal du Bellay,
comme étaient presque tous les lettrés
contemporains de maître Philibert, qui ne
se fût cru souillé par « Ab ulmo >>. fen
appelle à l'école lyonnaise tout entière, à
Dolet, aux deux Scève, à Voulté, à Suzan-
neau.à Nicolas Bourbon, à Gilbert Ducher,à
tous ceux qui fréquentaient chez Gryphe,
dont la boutique était voisine de la mai-
son où naquit «l'ingénieux disciple de
Vitruvc » que Rabelais a célébré dans une
phrase. Donc Uimensis au lieu de Ab
Ulmo, Pratcnsis (Du Prat) au lieu de A
Prato, tels sont les tours romains que la
latinité renaissante substitua toujours aux
inélégantes expressions des temps goths.
Arthur Heulhard.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 octobre 1901.
<iMigti<tiàl«^.«M...
349
550 -
Charbonnier est maître chez soi
(XLVj. — L'inviolabilité du domicile fut
proclamée dans le pays de Liège, par ce
qu'on y appelle la Paix de Fexhe, en
1316 ; charte où ce principe de liberté est
admirablement exprimé par ce dicton :
Pauvre homme en sa maison est ror, maxime
juridique invoquée depuis, à chaque vio
lation commise par l'évêque Prince Sou-
verain, ou par ses officiers.
Albin Body.
Poser un lapin (XLVI, 177). — Je
ne crois pas qu'il y ait lieu de rechercher
dans les langues mortes ou étrangères
l'origine de locutions de cette nature.
Cette origine, selon moi, doit être aussi
banale et aussi triviale que l'expression
elle-même.
Ainsi, en ce qui concerne la locution
visée par notre érudit confrère Fustier,
j'adopterais plutôt l'explication suivante:
Depuis quelques années, les teneurs de
jeux offrent au gagnant un petit lapin
vivant qui, en réalité, n'est là que pour la
parade.
Cependant, à une certaine époque, les
demi-mondaines se promenaient dans les
fêtes foraines et dans les établissements
de plaisir, portant un joli petit lapin
offert par quelque soupirant qui l'avait
acheté et non gagné.
De là à dire qu'un galant oubliant de
payer les faveurs d'une courtisane, lui
offre ou lui « pose un lapin », il n'}' avait
qu'un pas et ce pas a été vite franchi.
Eugène Grécourt.
Maîtres maçons, taillaurs de
pierres (XLVI. 236). Voir le Livre des
Métiers d'Etienne Boileau, publié par G,
B. Depping, (Paris, Crapelet, 1837).
Titre XL VIII. Des Maçons, des Tailleurs
depierre,des Plastriers et des Morteliers (p.
107-1 12).
Le siège de la juridiction de la maçon-
nerie de Paris continua d'être dans l'en-
clos du Palais. Ce furent les maîtres géné-
raux des Bâtiments du Roi qui la con-
servèrent jusqu'au dernier siècle. Cepen-
dant les statuts des maçons ne furent
jamais renouvelés, et ce furent toujours
les règlements du temps de Louis IX et
d'Etienne Boileau (prévôt de Paris sous
ce règne) qui servirent de fondement aux
règles de cette corporation.
D'après une tradition populaire et re-
montant à Charles Martel, les prud-
hommes de la corporation des tailleurs
de pierre étaient exemptés de guet.
Il paraît probable que Charles Martel
avait accordé un privilège aux ouvriers
de Paris qui taisaient du marteau leur
outil principal.
Plus loin, E Boileau fait mention :
Titre LXl : Des Ymagiers Tailleurs de
Paris, et de ceux qui taillent criichefis à
Paris (i^^-i^j).
Titre LXII : T>ts Paintres et Taillières
Yniagieis de Paris, (i'y-]-i^g).
Sans pouvoir me prononcer catégori-
quement au sujet de l'assimilation des
maçons et des tailleurs de pierre, je crois
pouvoir affirmer qu'ils ne différaient pas
des métiers actuels, et qu'ils n'avaient
aucun point de contact avec les imagiers
qui formaient des catégories d'artistes,
possédant des aptitudes dont n'avaient
pas besoin les ouvriers du bâtiment.
Recta,
Orfèvres sous Louis XVI et Na-
poléon V (XLVI, 400). — Je suppose
d'abord que l'on ne veut parler que des orfè-
vres parisiens ; ensuite la question ne dit pas
sur quel point de vue on désire être fixé.
En gros, voici ce que l'on peut répondre :
Il y avait à Paris, en 1789, 600 orfèvres
ouvrant et reconnus maîtres par arrêt de
la Cour des monnaies.
Celui qui faisait le plus d'affaires était
Auguste, orfèvre du Roi. Etait-ce lui qui
était le plus habile ? Lehendrick semble
avoir été un artiste plus fin qu'Auguste,
témoin ce petit service à thé que possède
M. Chabrières-Arlès,de Lyon.
Oui, toutes les pièces d'orfèvrerie
étaient piquées du poinçon de leur au-
teur.
Si l'on veut être édifié sur le nom des
600 orfèvres, et sur l'importance de leurs
affaires, que l'on consulte les papiers con-
servés à la chambre syndicale de la joail-
lerie et de l'orfèvrerie. Si mes renseigne-
ments sont exacts, M.Germain Bapst qui.
en collaboration avec le baron Pichon,
avait préparé une histoire de l'orfèvrerie
française, a donné tous les documents
réunis par lui sur cette industrie à sa
chambre syndicale.
Quant aux orfèvres du temps de Napo-
léon, deux maisons accaparaient les com-
N' 983
L'INTERMEDIAIRE
551
552
mandes impériales : Biennais et Odiot ;
on peut voir à ce sujet : « Maze-Sencier.
Les fournisseurs de Napoléon. M. Maze-
Sencier a fouillé à fond les Archives natio-
nales, Série 1902, et on ne peut guère
trouver d'autres renseignements sur les
orfèvres de la cour de l'empereur.
Un Rat de BmLioTHÈauE.
De qui sont des tableaux du
XVIV siècle signés A. Q. F. (XLVI,
349). — Le tableau en question est, selon
toute probabilité, d'Augustin Quesnel,
peintre de portraits, fils de Jacques Ques-
nel, ce dernier mort en 1629. A. Q.. F.
peut être lu Augustin Quesnel fecit.
J'avais d'abord songé à Arthur Quelli-
nus ou Quellin, habile sculpteur, qui fio-
rissait vers le milieu du xvu* siècle ; il
était frère d'Erasme et de Hubert Quellin.
On voit ces lettres A Q. , A. Q. inv. et
f. sur ses ouvrages en sculpture et sur
des eaux-fortes ?gravées d'après lui par son
frère Hubert, mais ce sculpteur ne parait
pas avoir cultivé la peinture. (Voir Siret,
Dictionnaire des peintres, et Brulliot, Dic-
tionnaire des monogrammes, 2* partie, p.
17, n° 133, et 3* partie, p. 20, n" 1 13).
Th. Courtaux,
Merveilles florentines fXLVI, 347)
— Les ouvrages de cire en question exis-
tent toujours à Florence. Ils se trouvent
au Musée «a.'/ona/, installé au Bargcllo.
Je retrouve dans mes notes de voyage
le passage suivant relatif à ces mer-
veilles :
D'un inconnu, quelque chose de terri-
fiantdans des dimensions exiguës : Des ca-
davres péle-mêle, à tous les degrés de la
décomposition, depuis le corps presque
intact, à peine verdi, jusqu'au squelette ;
des pourritures macérant dans des liquides
innomables : des rats tirant les entrailles
des ventres éclatés ; tout cela en cire colo-
rée, d'une précieuse exécution. C'est à
donner le cauchemar. Je me figure que
l'auteur de cette œuvre extraordinaire a dû
devenir fou, après l'avoir terminée. Domi-
nant ce charnier, une femmcest assise, pen-
sive, sur un tombeau. Dans un coin, le
Temps brandit sa faux.
H. C. L.
Date du décès du peintre Guil-
laume Descamps (XLVI, 456). —
Guillaume-Désirc-Joseph Descamps, ne à 1
Lille le 15 juillet 1779 et non en 1781,
est mort à Paris le 2^5 décembre 1858.
On peut consulter sur ce peintre le
Dictionnaire des Artistes de V Ecole Fran-
çaise,par Bellier de La Chavignerie.
G. M.X.
*
* *
Pour les renseignements généalogiques,
s'adressera M. Maxime Descamps place
de la gare, Lille.
Quant au portrait personnel du peintre
tracé de sa main devant une glace, il se
trouve probablement dans l'hôtel de M.
Anatole Descamps, boulevard delaLiberté,
Lille. X.
Rideaux de théâtre (XLVI, 178,33 1 ,
437). — Beaucoup de villes d'Italie pos-
sèdent des rideaux de théâtre qui sont de
véritables tableaux. Outre Turin, je puis
citer Milan dont le grand théâtre d'opé-
ra, la Scala, est doté d'un rideau repré-
sentant les fêtes Apellanes, qui est l'œu-
vre d'un des meilleurs peintres de l'Italie
moderne, M. Guiseppe Bertini, mort il y
a quelques années.
Le même artiste fit aussi le rideau du
théâtre Manzoni, tableau allégorique où,
sous un portique, sont groupés Plaute,
Térence, Alfieri et Goldoni dans les cos-
tumes de leur époque. Hunot.
Un plan de Paris en relief (XLVI,
394). — En 1876, on exhibait, rue Tait-
bout, au rez-de-chaussée d'un hôtel
qu'occupa l'année suivante la Banque de
Prêts à l'Industrie, création du défunt
sénateur Pâlotte, où se trouve aujour-
d'hui le cercle de l'Escrime, un vaste
plan en relief de Paris qui me parut
alors très bien fait. J'ignore ce qu'il a pu
devenir. A. S..E.
Les mouillettes de noces (XLIV ;
XLV), — Un vieil auteur, aujourd'hui
bien démodé et dont certains opuscules
sont devenus rares, expliquant les céré-
monies du mariage, entre dans des détails
qui donneront toute satisfaction à notre
co-intermédiairiste Y. Dans le but de lui
être agréable, je transcris cette page :
A^^ reste-t-il pas de cèrcmonte à faire
avant que sortir de V Eglise ^
Autresfois, on bénissoit, après la messe, du
pain et du vin que l'on distribuoit aux nou-
veaux mariez, lesquels on faisoit boire dans
bES CHERCHEURS ET CURIEUX
'o octobre 190SI ,
553
554
une mesme couppe,ce qui se fait encore en cer-
tains lieux.
D'où vient cette cérémonie ?
Elle peut avoir pris son origine des Hé-
breux, car il est rapporté dans leur
Bréviaire {sic) que : Quiprceest benediciioni
sitmit calice m vini et bis verbis benedicit :
Benedictus es Domine Deus noster, rex sœ-
culi, qui créas fructiim vitis, benedictus es
Domine Deus noster, rex sœculi, qui sanctos
reddidisti nos prœceptis tuis^ et benedictus
es Domine qui sanctum ejficis Israelcm per
ihalamum conjugalem et consecratwnes con-
jugales. Hoc recitato, gustat, deinde porri-
git sponso et sponsœ.
Ità servatiir apud Angles • sponsa enim,
postquàm benedixerit sacerdos in templo,
incipit bibere, sponso et reliquis astantibus
idem mox facientibus. Polyd. Virgil. lib. 1,
De invent, rerum.
Que signifie cette cérémonie ?
1. L'union extrême qu'ils doivent avoir en-
tré eux représentée par l'union des divers
grains de bled et de raisiq pour faireun njesme
pain ou un mesme breuvage.
2 . La communauté des biens temporels figu-
rée encore par le pain et le vin qui sont les
principaux soustiens de la vie.
3. Les plaisirs et les desplaisirs, lesjoyes et
les tristesses, les consolations et les fascheries,
représentées par la couppe dans laquelle ils
boivent ensemble, qui leur sont communes.
{Instruction sur lelManuet., par forme de
demandes et responses familières, par M.
Matthieu Beuvelet,prestre du séminaire de
Saint-Nicolas du Chardonnet ; Paris,
Georges Josse, 1659; r^ partie, p. 365-
367.) F. Bl.
Les commodités au XVII' et au
XVIII« siècle (XLVl, 236, 387, 500). —
Les architectes de cette époque étaient trop
férus de grand ait pour se préoccuper de
détails aussi vulgaires. Pourtant ceux de
l'antiquité, dont ils prétendaient s'inspi-
rer, ne les dédaignaient pas. Les grands
édifices publics, notamment les thermes,
étaient pourvus de lieux d'aisance. On
retrouve dans les vestiges des thermes de
Timgad un hémicycle divisé en stalles de
pierre percées de trous c'ontla disposition
ne laisse aucun doute sur l'usage auquel
elles étaient afTectées. Les architectes du
moyen âge — il est vrai que ce n'était
pas l'époque du grand art ! — n'avaient
pas négligé ces détails, et il est reconnu
qu'un certain nombre de fosses, qu'on a
prises pour des oubliettes, n'étaient que
des fosses d'aisance.
Voici d'ailleurs, sur ce sujet, ce que dit
Viollet-le-Duc dans son Dictionnaire de
r Architecture Française :
Cette négligence à satisfaire aux exigen-
ces de notre nature physique était poussée
très loin dans le temps où l'on songeait sur-
tout à faire de l'architecture noble. Non
seulement le château de Versailles, où rési-
dait la Cour pendant le xvin'' siècle, ne ren-
fermait qu'un nombre tellement restreint
de privés, que tous les personnages de la
cour devaient avoir des chaises percées
dans leurs garde-robes ; mais des palais
beaucoup moins vastes n'en possédaient
point. 11 n'y a pas fort longtemps que tous
les appartements des Tuileries étaient dé-
pourvus de cabine>ts, si bien qu'il fallait,
chaque matin, faire une vidange générale
par un personnel ad hoc. Nous nous souve-
nons de l'odeur qui était répandue, du
temps du roiLouisXVIII,dans les corridors
de baint-Cloud,car les traditions de Ver-
sailles s'y étaient conservées scrupuleuse-
ment. Ce fait relatif à Versailles n'est point
exagéré. Un jour que nous visitions, étant
très jeune, ce palais avec une respectable
dame de la cour de Louis XV, passant dans
un couloir empesté, elle ne put retenir
cette exclamation de regret : « Cette odeur
me rappelle un bien beau temps ».
d'Agnel.
Puisque l'on agite la question, qu'il me
soit permis de renouveler avec insistance
le vœu que l'on dote de cet indispensable
nos Archives départementales, nos Biblio-
thèques publiques de Paris et des dépar-
tements, et tous autres établissements
d'instruction qui en sont encore dépourvus.
V. A.
La traite des blanches au XVIIP
siècle (XLVI, 280, 296, 390,495). — J'a-
voue ne rien comprendre à la traite des
blanches, puisque je l'ai vue fonctionner
de près, sous forme d'envoi de femmes de
chambre et d'institutrices en Russie, en
Bohême, en Hongrie, en Roumanie, en
Serbie. Dans ces pays de mœurs faciles, il
me semble qu'on apportait, comme on dit,
de l'eau à la mer. Tout au plus, compren-
drais-je cette « traite » pour les pays où la
population i-St nègre ou fortement métisée,
dans les ports de mer de l'Amérique du Sud
ou de l'Inde. Mais il me semble que les mai-
sons closes de nos ports d'Europe suffi-
raient largement à assurer, en écoulant leur
N- 9S2.
L'iNTERMEDlAIRE
=555
556
rebut, ce genre d'exportation. Dans
l'Amérique du Nord et l'Amérique centrale
il existe une combinaison mixte.
11 y a les maisons closes, qui ne sont
pas closes du tout, maisons meublées
spéciales où l'on reçoit les dames légères,
moyennant une forte pension. Celles-ci
sont libres comme l'air, sortent en voi-
ture, payent seulement leur chambre et
leur nourriture, environ 500 fr. par mois
et touchent une prime sur le Champagne
que consomment leurs visiteurs. Les
blanches un peu jolies, françaises, amé-
ricaines ou italiennes, y font de bonnes
affaires, et réalisent facilement un bénéfice
annuel de 20.000 francs. O. S.
Le couvre-feu (XLVI, 118,251, 331,
446,499). — letrouve dans mes notes prises
il y a bien longtemps à Bordeaux, dans
le Bulletin polymaibique ^7fM/«^'//;«, publi-
cation du premier quart du xix^ siècle, les
lignes suivantes :
Jusqu'à l'époque de la révolution, la clo-
che de l'Hôtel-de-Ville sonnait tOuS les
soirs la retraite qu'on appelle le couvre-feu.
C'était à 9 heures en hiver et à 10 heures
en été. Les patrouilles commençaient alors
leurs rondes. Nous trouvons dans un ma-
nuscrit du xvu' siècle qu'à Vheiire de la
retraite tous les Bordelais doivent être ren-
trés dans leurs maisons, oii le père defumille
commençait la prière en commun, après
laquelle les enfavts recevaient à genoux sa
bénédiction. Les temps ont bien changé
depuis...
{Bulletin polym., t. IV, p. 187.)
J'ajouterai ceci, qui me semble intéres-
sant, de la même source :
.... Elles ont, (les tours de l'Hôtel-de-
Ville) environ 80 ni. de hauteur, au milieu
s'élève la cloche de l'Hôtel-de-Ville, et
au-dessus de l'horloge, le dôme est sur-
monté d'une girouette de cuivre en forme
de lion (Le léopard d'Aquitaine). Comme
la prison où étaient enfermés les fils de
famille était dans une de ces tours, on l'ap-
pelait communément : l'Auberge du lion
d'or.
[Bull, pol vin. t. IV, p. 189.)
je ne sais ce qui se passe aujourd'hui,
mais sous Louis-Philippe tous les tam-
bours de la garnison se réunissaient à la
tombée de la nuit sur lesalléesdeTourny.
A sept heures en hiver, à huit heures en
été, un roulement général se faisait en-
tendre, puis, partant du pied gauche, la
battait la retraite en suivant les grandes
artères, accompagnée jusqu'au bout par
une troupe de gamins et de jeunes gens.
Il y a même là-dessus une chanson
populaire très bien accompagnée par le
rythme de la batterie bien connue ; la
voici :
Allons, enfants, qu'à rentrer l'on s'apprête,
C'est la retraite ;
Pas moyen de se faire prier,
Car la loi veut que le guerrier farouche
A huit heures se couche;
Et, vous au pas, les gamins du quartier.
ROCHEPOZAY .
Jusqu'en 1880, la grosse cloche de
Notre-Dame de Niort sonnait, chaque
soir à dix heures, le couvre-feu. C'était
le signal attendu par les promeneurs
dispersés sur les routes ou dans les jar-
dins publics, qui, aussitôt le premier
coup ne manquaient pas de s'aborder en
disant : « Dix heures! l'heure où les hon-
nêtes gens se couchent ! » puis rentraient,
en cadençant leurs pas sur lé rythme lent
de la cloche. Une indemnité annuelle de
50 fr. était allouée au sacristain de Notre-
Dame pour cette sonnerie. En 1880, la
municipalité supprima le crédit et le sa-
cristain cessa de sonner le couvre-feu.
A Moncoutant, chef-lieu de canton de
l'arrondissement de Parthenay, la cloche
du couvre-feu continue à sonner tous les
soirs, à 10 heures: c'est un signal pour
la fermeture des cabarets.
L. DE Seurin.
*
* *
Merci aux distingués collaborateurs de
l'Intermédiaire (MM. le capitaine Paimblant
duRouil ; D.des E. ; Th.Courtaux ; D'E. ;
V. A. T.) qui ont si aimablement répondu
à la question que M. L. C. de L. M. avait
posée pour moi. Mais si je ne craignais
d'être indiscret, je demanderais volontiers
à l'auteur de Normannia , communication
complète de son œuvre. Les extraits qu'il
en donne sont si intéressants que je crois
le tout d'une lecture très agréable et très
utile. Pauld'Ynv.
L'art dentaire sous le premier
empire (XXXVI ; XXXVll). — Les
fausses dents remontent à l'antiquité
égyptienne, grecque et romaine (Voir a la
troupe' conduite par son tambour-major V bibliothèque de l'Arsenal les Textes ma
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo octobre 1902.
557
558
niiscrits des Collections du progrès :
M. 1013-14). Alphonse Renaud.
Arcîiiœède répété par Baffon
(XLVI, 400). — Extrait d'un rapport pré-
sentéjpar M. A. Storck, ingénieur, sur l'utili-
sation de la chaleur solaire.
(S'* des Sciences industrielles, Lyon
1877) :
Buffon voulant reproduire l'expérience
d'Archimède fit construire un miroir lonné de
360 glaces, portées par un châssis rectangu-
laire de 2.27 sur 12.60.
Chaque glace avait 16 sur 22 centim. et
était mobile en tous sens. On pouvait donc
converger sur un même point les 360 rétlexions
de lumière et de chaleur solaire.
128 glaces, disposées tout d'abord mirent
le feu à une planche de sapin plane à 150
pieds du miroir. L'inflammation fut subite sur
toute la largeur du foyer.
Buffon enflamma du bois jusqu'à 68
mètres de distance et fondit tous les métaux
à 13 mètres de l'appareil.
Roger Bacon, au xiu^ siècle, avait
fabriqué des miroirs ardents; Kircher,
au xvn% était allée à Syracuse faire des
expériences de même ordre, et un opti-
cien de Lyon, Villette, avait, à la même
époque, fondu des métaux et fait bouillir
de l'eau au moyen de miroirs, etc., etc.
Voir Salomon de Caus : Raisons des
forces mouvantes.
Mouchot : Utilisation de la chaleur
.solaire.
*
* *
le résultat des
expériences de
miroirs ardents qu'il
à l'imitation d'Archi-
Voici
Buffon avec les
avait construits
mède.
Le 5 avril 1747, à trois heures après
midi, par un soleil pâle et couvert de va-
peurs, on a enflammé, à 49 mètres de
distance, à l'aide d'un miroir composé
de 54 petites glaces mobiles, des copeaux
de sapin en moins d'une mnnute et
demie.
Le 10 avril 1747, un peu après midi,
28 glaces mirent le feu à une planche de
sapin goudronnée, à la distance de 49
mètres ; l'inflammation fut très subite et
elle eut lieu dans toute l'étendue du foyer.
Le même jour à deux heures et demie
avec 148 glaces et à la même distance, on
met le feu à une planche de hêtres gou-
dronnée et couverte en quelques endroits
de laine hachée. L'inflammation se fit
très promptement, et le feu fut si violent
qu'il fallut, pour l'éteindre, plonger la
planche dans l'eau.
Par un beau soleil d'été on parvint
même, un jour, à enflammer du bois à
68 mètres de distance.
M. Pila pourra, du reste, consulter une
étude historique et théorique sur les mi-
roirs ardents, dans mon livre intitulé :
Les origines delà science(pp . 185 à 195),
publié chez IMasson dans la Bibliothèque
de la Nature.
Colonel DE Pv.ocHAS.
Même réponse de M. Desmartys citant
la notice sur Buffon de Cuvier.
Savants morts dafaim (T. G.. 823;
XLVI, 38}).— Vers 1868-1869, j'ai en-
tendu, dans l'entourage de Sainte-Beuve,
attribuer à la misère la mort de deux célè-
bres publicistes et savants du xix^ siè-
cle.
L'un, Elias Regnault, l'auteur de \ His-
toire de huit ans, le continuateur de Vaula-
belle et de Louis Blanc, était tombé dans
une telle pénurie qu'il n'osait plus quit-
ter son galetas, tant ses vêtements étaient
en lambeaux et ses chaussures en piètre
état. 11 ne vivait, selon l'ironique locution,
que de privations, et ses jours furent cer-
tainement abrégés par ce dénùment, que
le dictionnaire de Larousse n'a d'ailleurs
pas omis de mentionner.
L'autre, — et celui-ci, c'est le puissant
écrivain socialiste Proudhon. — dont
l'état de santé réclamait, selon les ordon-
nances des médecins, des vins fortifiants
et une nourriture de choix, trop pauvre
pour s'approvisionner de bordeaux et
s'alimenter trop fréquemment de poulet
rôti, de côtelettes ou de filets de première
qualité, est mort, lui aussi, en réalité, de
privations et de misère.
Albert Cim.
Devises d'horloges publiques
(XLVI, 12, 127), — Hippolyte Lucas,
dans une visite à Hugo, à Guerseney,
releva cette inscription sur une horloge :
Toutes laissent leur trace au corps comme
[à l'esprit
Toutes blessent, hélas 1 La dernière guérit
C'est la paraphrase de cette célèbre
devise :
Toutes blessent, la dernière tue.
N'982.
L'INTERMEDIAIRE
559
560
La plus ancienne théorie des
volcans et des tremblements de
terre. — Les premières secousses
de la terre. — La terre, comme l'a
tcrit Fuchs, est dans un état perpétuel
d'ébranlement sur un point ou sur un
autre de sa surface, Dans la seule période
écoulée entre 1865 et 1873, on n'a pas
enregistré moins de 1184 tremblements
de terre. Pas un seul jour ne s'est passé
sans une secousse plus ou moins percep-
tible,mais réelle.
Le nombre des théories imaginées pour
expliquer les mouvements simiques et les
éruptions volcaniques est considérable. 11
en est une,d'origine biblique, qui a l'avan-
tage d'être facile à saisir et de mettre tous
les savants d'accord. On trouve en effet
dans le psaume CIV les deux versets sui-
vants :
«31. Que la gloire de l'Eternel soit cé-
lébrée à jamais : que l'Eternel se réjouisse
de ses œuvres.
« 32. C'est lui qui regarde la terre et
elle tremble, qui touche les montagnes et
elles fument ».
C'est simple et moins difficile à expli-
quer que les théories thermo-dynami-
ques.
Dans les premiers âges, le globe terres-
tre subit-il de violentes secousses ?
Les premiers habitants de notre planète
sentirent-ils remuer le sol sous leurs
pieds? c'est probable, mais le premier
tremblement qui a été consigné dans les
annales de l'humanité date de 3.500 ans.
Quand Moïse délivra les tables de la Loi
sur le mont Sinaï,en l'an 1606 avant Jésus-
Christ, la terre fut secouée et accompa-
gnée de tonnerres et d'éclairs.
La seconde secousse qu'on trouve relatée
eut lieu en 1604 et 1586. Coré, lévite
Israélite, avec la complicité de Dathan,
Abiron et One s'était insurgé contre l'au-
torité de Moïse et d'Aaron. Au moment
où ils se dirigaient vers l'autel pour offrir
comme Moïse, l'encens au Seigneur, la
terre s'entrouvrit et engloutit les rebelles,
La troisième secousse renversa Jéricho.
Tels sont, d'après Robert Mallet, le
fondateur de la Sismologie, les premiers
tremblements de terre. 11 y a peut-être
quelques observations à faire sur ces faits
et sur l'interprétation qui en est donnée-
11 n'en est pas moins certain que la terre
a dû être secouée avant même qu'apparût
sur les continents une vague traînante.
R. PiCHEVIN.
Une circulaire électorale en
1870. — Au moment où la Chambre va
à nouveau discuter avec passion les procé-
dés électoraux, il nous tombe sous les yeux
une circulaire électorale, autographiée par
l'imprimeur Harmant, 88, rue Saint-
Martin à Paris, laquelle fut adressée
en août 1870, par M. Fromage à ses élec-
teurs de Juvisy. Elle est d'une naïveté
assez piquante et constitue un modeste
document qui s'ajoutera au dossier des
pièces électorales :
M.
Monsieur Fromage, propriétaire et apiculteur
de Juvisy, donne connaissance à MM. les
Hlecteurs de la commune, que pendant 10
années ayant rempli les fonctions de conseiller
sans avoir fait aucunes sottises à la commune
que des générosités, seulement ayant changé
des Entrepreneurs qui m'avaient trompé, ne
voulant plus qu'ils profitent du bon marché de
mes produits.
* Ne m'ayant pas trouvé assez capable pour
me nommer conseiller municipal cette année
et moi je me trouve très capable de les four-
nir de ma récolte de miel, cidre, poires, pommes
et chasselas, mais je me ferais un plaisir d'être
utile à tous mes amis, aux femmes, veuves et
indigensde la commune,
Veuillez agréer, M.... mes sincères saluta-
tions.
Fromage.
Juvisy le 9 août 1870.
^^j: NÉCROLOGIE
Nous avons le très vif 'regret d'appren-
dre le décès de notre distingué collabora-
teur M. le baron de Heeckeren, biblio-
phile de haut goût et lettré délicat.
Fils du chevalier garde de l'empereur
Nicolas, qui eut le malheur de tuer en
duel Pouckine, il servit au Mexique, dans
la légion étrangère, et se distingua héroï-
quement dans la guerre franco-allemande.
Le Dtveclcur-gèrant : G. MONTORGUEIL.
Imp. DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond..
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DES CHERCHEURS ET CURIEUX
Fondé en 1 864
QUESTIONS KT KRt-ONSKS LITTKKAIRES, FIISTOIUQUES, SCIKN TIFIQUES ET ARTISilQDKS
TROUVAILLES ET CURIOSITÉS
561 _ —
(fiHue^tiouô
562
Meubles héraldiques. — Un aima-
ble héraldiste pourrait-il me dire quels
sont les meubles suivants cités dans V Ar-
moriai Je Rietstap et dont il m'est impossi-
ble de trouver la signification : — Meunier
( est-ce un oiseau ?) bouton, faux écu, sor-
ceau, hutte, ballotte, gralieux, clergeon,
clabier, chillon, pavis, verdière (est-ce un
oiseau ? ) cornette, (petit fanion ?)
Comte DE Masny.
Le bâton rompu dans le Mariage
de la Vierge.
Monsieur l'administrateur,
Sur le tableau du Musée de Milan : le Maria-
ge delà Vierge, par Raphaël, figure, à gau-
che, un personnage qui rompt un bâton con-
tre l'un de ses genoux au moment où le grand-
père unit les époux.
On désirerait savoir ce que signifie ce sym-
bole dont pas même Larousse ne parle dans
son Encyclopédie, bien qu'il donne la gravure
de ce tableau et, à la rubrique : « mariage chez
les juifs » ne parle que d'un verre de vin qui
est présenté aux époux.
Veuillez agréez. Monsieur l'administrateur,
l'expression de mes sentiments les plus distin-
gués.
Le Secrétaire perpétuel de l'académie Royale
de Belgique.
Chevalier Marchai.
Les manuscrits et les nouvelles
acquisitions du cabinet des Estam-
pes. — Le cabinet des Estampes de la
Bibliothèque nationale possède un certain
nombre de manuscrits tels que les pa-
piers de la famille de Cotte, une partie de
ceux de P.-J. Mariette, le Joutnal de J.-G.
Wille, divers ouvrages de Jules Renou-
vier, etc, mais jusqu'à présent aucun in-
ventaire de ces richesses, si sommaire
qu'il soit, n'a été publié. Les travailleurs
auraient cependant grand intérêt à con-
naître exactement la nature et l'étendue
de documents dont la plupart d'entre
eux ne peuvent parler que par ouï-dire
et il serait conforme à l'esprit actuel qui
règne au cabinet des estampes de com-
bler une si regrettable lacune. Chaque
année, ou peu s'en faut, voit éclore une
portion des catalogues entrepris par M.
Bouchot et ses collègues ; celui que je
réclame ne serait probablement pas le
plus long ni le plus difficile à rédiger.
Précieux parce qu'il révélerait auxcher-
cheurs, un inventaire de cette nature au-
rait encore un autre avantage, il provo-
querait certainement des dons qui aug-
menteraient un fonds dont beaucoup de
personnes en France età l'Etranger igno-
rent jusqu'à l'existence. Les bons exem-
ples sont parfois contagieux et le cabinet
des estampes en fournit la preuve par
ailleurs. Depuis quelques années, les libé-
ralités des artistes, des imprimeurs, litho-
graphes ou en taille-douce et des simples
curieux ont afflué dans ses portefeuilles ;
mais de ces contributions volontaires et
parfois fort importantes aucune trace du-
rable ne subsiste. Quelques-unes d'entre
elles sont, il est vrai, annoncées par les
journaux quotidiens, signalées par deux ou
trois feuilles spéciales et promptement
oubliées. La Bibliothèque publie bien un
XLVI-11
^•983
L'INTERMEDIAIRE
563
564
Bulletin mensuel de ses acquisitions fran-
çaises et étrangères, mais ce bulletin,
dont la publicité est des plus restreintes
(et qui n'est point pourvu de tables
annuelles !) n'a jamais enregistré les
accroissements du cabinet des Estampes.
A défaut d"un autre mode de publicité
plus effectif, le Bulhiin ne devrait-il pas
ouvrir ses colonnes à des mentions qui
seraient d'un tout autre intérêt que celles
des réimpressions d'ouvrages courants
déversés par le dépôt légal et destinés à
encombrer les séries auxquelles elles se
rattachent ?
Comme dans le cas présent, poser
la question n'est pas du tout la résoudre,
je demande à M. Henri Bouchot de bien
vouloir nous donner son avis personnel
sur les deux points que je soumets au-
jourd'hui aux lecteurs de V Intermédiaire.
Maurice Tourneux.
Armoiries à déterminer sur
un cachet-breloque en argent du
XVIIl* siècle. — Deux écus accolés:
Le 7*'' d'a:^ur,ûj tranghs d or .chacune sou-
tenant un lion lèoparde d'argent, Jampassé
de gueules, qui est : du Jay de Rosoy.
Le 2^ écartelé d'or et de sable, à un che-
vron accompagné d'un tourteau et d'un
hesant en chef et en pointe d'un besant tour-
teau, le tout de l'un en l'autre.
C'est ce second écu que l'on voudrait
déterminer. — Il est décrit et dessiné par
Vulson de la Collombière, dans sa Science
héroïque en 1644, page 129, numéro 28 ;
mais l'illustre héraldiste ne l'attribue à
aucune famille.
V"^ DE Hennezel d'Ormois.
Armoiries de la fcimille de Ro-
chambeau. — Quelque obligeant cor-
respondant de X Intermédiaire pourrait-il
donner les armes du comte de Rocham-
beau,run des héros de la guerre de l'In-
dépendance et auquel les Etats-Unis
viennent d'élever une statue ?
d'Agnel.
« Clara in fides luces ».— Dans les
Notes de Michel La lande, recteur de Si-
ran (1605-1712) publiées par l'érudit et
consciencieux M. Joseph Sahuc,de Saint-
Pons, je lis, page 29 :
Un calice avec sa patène de vermeil doré
{sic) gravé en son pie de l'image du sauveur
du monde, de saint François d'un côté, cfe
saint Anne fsicj de l'autre avec des armes
derrière entourées de cette devise : « Clara in
fide luces ». . .
A quelle famille appartient cette devise ?
Qiielle en est la traduction ? Ro.
«Tendrillette », tragédie. — Je pos-
sède une petite brochure qui porte le ti-
tre : Tendrilleîte, tragédie en trois actes
et en vaudevilles. A Londres, 1753.
La première page est ornée d'un petit
bois en tête de page signé Papillon, et
qui, au lieu d'être quelconque, comme
d'habitude, renferme les armes suivantes:
Je gueules, à quaiie carreaux de... posés
en losanges et rangés en fasce accompagnés
en chef d'un croissant de... les pointes en
haut .Couronne de comte. Supports: deux
cerfs ailés. Cimier : un écureuil. Dew'ise:
Loyale devoir. Sont-ce les armes de l'au-
teur anonyme? Quel est cet auteur?
J.-C. WlGG.
FrotOEOtaires apostoliques. — Ya-
t-il ou y a t-il eu une fonction, ou est-ce un
vain titre ?Je sais que ces prélats se divisent
en participants, surnuméraîres ou ad ins-
tar participant ium,ti en titulaires. Je sais
aussi que les protonotaires ad instar ont
droit à la mitre de lin à fanons frangés de
rouge. Mais quelles sont les limites qu'a
imposées Pie IX aux pouvoirs de ces der-
niers en 1872 ? Les protonotaires français
se mettent-ils parfois en violet et portent-
ils la mitre ?
Est-ce aussi pour se mitrer et se violet-
ter que de nombreux cadets de famille se
faisaient nommer au xvi= siècle protono-
taires? Pourquoi ce titre devient-il très
rare aux siècles suivants ?
La CoussiÈRE.
Evêques. — La question que je vais
poser pourra intéresser des lecteurs de
notre périodique, mais je crois que seul
un intermédiairiste, membre du clergé,
pourra y répondre.
Quand unévêqueestpréconisé,lePape lui
assigne-t-il bien un siège, réel s'il doit l'oc-
cuper,ou bien dont il n'est que titulaire, si
ce siège est en pays non catholique? Cette
dernière sorte d'évêque se nommait in
partibus infideliiim jusqu'à ces dernières
années et se nomme actuellement titu-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20
ocfoi)
re 1903.
565
566
laires, c'est-à-dire n'en ayant que le titre;
les autres sont dits résidentiels.
Je pense qu'il ne peut y avoir d'évêque
nullius, ou sans siège ; or quelle est la
situation d'un évêque, démissionnaire
par exemple,et qui n'est pas créé titulaire
d'un autre siège ? De quelle ville étaient
évêques les chanoines de \'^ classe de
Saint-Denis, jusqu'à la suppression de ce
chapitre ? Quelles furent, au Concordat, la
situation des évêques de l'ancien-régime,
qui ne furent pas replacés et dont les siè-
ges furent maintenus ? Bref, peut-on être
évêque tout court sans être évêque de X
ou d'F? La CoussiÈRE.
L. Watteau, professeur à l'aca-
démie de Lille en 1785, — Quel
était le degré de parenté de cet artiste
avec le célèbre peintre Antoine Watteau?
CÉSAR BlROTTEAU.
Famille Le Pestre. — L'Intermé-
diaire nous apprenait dernièrement, à
propos de Foullon de Doué, que Joseph-
Xavier Foullon, baron de Doué, intendant
de Moulins, épousa en 1774 Isabelle-Jac-
queline Le Pestre, dame du marquisat de
la Tournelle. Que saurait-on sur l'ascen-
dance tant paternelle que maternelle
de cette marquise ? La Tournelle est
dans la Nièvre, commune d'Arleuf.
La CoussiÈRE.
Mademoiselle Lescot, actrice de
la Comédie italienne. — Bourg,
sous le pseudonyme de Sairit-Edme, dans
Amours et galanteries de'; rois de France,
rapporte que M"" Lescot, actrice de la
Comédie italienne, fille de Clairval, célè-
bre acteur du même théâtre, n'avait que
onze ans quand elle alla pour la première
fois à Versailles, et Louis XV l'ayant re-
marquée, elle fut admise dans les orgies
du Parc-aux-Cerfs.
Y a t-il du vrai dans cette assertion ?
Quelle était la mère de cette actrice ?
Clairval était un homme à bonnes fortu-
nes et avait eu de nombreuses maîtresses,
même parmi les plus grandes dames de
la cour. Je recevrai avec reconnaissance
tous les renseignements qu'on pourra me
fournir sur cet acteur et sur sa fille.
Paul Pinson.
L'abbé Miolan et Jannet aéro-
nautes, en 1784. — Pourrait-on avoir
quelques renseignements sommaires sur
ces aéronautes qui paraissent avoir fait
des tentatives malheureuses à Paris en
juillet 1784? L'abbé Miolan a-t-il quelque
parenté avec les artistes du même nom
connus de nos jours au théâtre ? Janinet
est-il le même que le graveur qui de-
meurait à l'époque sur la place Maubert?
j.-C. WlGG.
M™" Bazire. — La mère des «fils de
Talma » et la compagne des quinze der-
nières années du tragédien, fut-elle au
théâtre ? Est-ce la même que M"* Florine
Bazire qui débuta à la Comédie française
le 24 août 1808 ? Est-ce la même que
M""" Hélène Bazire qui jouait les mères
nobles à Bruxelles en 1845 ^ Sait-on quel-
quechose sur sa personnalité PNousavions
toujours cru qu'elle s'appelait Caroline
Bazire et qu'elle n'avait jamais appartenu
au théâtre. La découverte des deux dames
Bazire citées plus haut nous fait douter.
H. Lyonnet.
Famille Le Prestre de Château-
giron. — Hippolyte de Châteaugiron,
aide de camp de Tillustre Marceau, mort
consul de France à Nice, avait deux
sœurs. L'aînée, Agathe, était fiancée au
général Marceau, quand celui-ci fut mor-
tellement blessé. Elle se maria, en bru-
maire an IX, à M. Dodun et mourut peu
de temps après, en couches, à Vienne, où
son mari était secrétaire d'ambassade.
La sœur cadette épousa un officier,
nommé général de division en mars 1808.
En même temps qu'il était promu, il
reçut l'ordre de se rendre à Burgos rejoin-
dre l'armée d'Espagne. Sa femme, qui
l'attendait à Pau, s'enfuit, fin décembre
1808 ou commencement de janvier 1809,
avec un aide de camp de son mari. Les
deux coupables se rendirent en Bretagne,
puis s'embarquèrent, le i6 janvier 1809,
pour l'Angleterre.
Ces divers renseignements sont tirés
d'un dossier de lettres originales du mar-
quis de Châteaugiron en ma possession.
Je désire savoir :
1° La date exacte de M"" Dodun (Aga^*
the Le Prestre de Châteaugiron) ;
2° Le nom du général, beau-frère dU
marquis de Châteaugiron.
fi\9^}.
L'INTERMÉDIAIRE
567
568
Les renseignements secondaires seront
également les bienvenus. R. B.
La famille de Baudelaire. —
D'où est originaire cette famille ? Dans
l'obituaire de la paroisse d'Ames en Bou
lonnois, au xvi"^ siècle, que vient de pu-
blier mon ami Roger Rodière, je relève
ceci à janvier : « Obit. Jehenne Baude-
laire ». V. A.
M»' Antonia Mélinos-Lafitte. —
Il a été publié, en 1841, un album poéti-
que et musical de M""" Mêlitws-Lafitte, in-
4°, avec lithographies de Célestin Naii-
teuil, Devéria,]. David, etc.
Pourrait on me donner quelques ren-
seignements sur cette dame, qui a dû
avoir une certaine renommée dans les sa-
lons de l'époque romantique ? N'est elle
pas la fille du peintre Louis LafiUe, qui
obtint, en 1791, le dernier prix de Rome
du xvui' siècle? Connaît-on d'ellequelques
ouvrages autres que l'album susdit ?
Victor Déséglise.
Croizette. — Existe-t-il quelques
l'apport de famille entre :
1 . IM"* La Croisette ou Croizette qui
débuta à la Comédie française le 12 juin
1777 ;
2. Armand Croisette. régisseur au Vau-
deville en 1825 ;
3. M"" Croisette, actrice du Cirque
Olympique, 1825-26;
4. M™' Louise Carbowna Croizette,
première danseuse en Russie, mère de :
5. M'^'" Sophie-Alexandrine Croizette,
sociétaire de la Comédie française, femme
Stem (1847-1901) .'' H. Lyonnet.
Nom patronymique de M. France,
libraire. — Q].iel est le motifqui aengagé
le savant M. France^libraire à Paris, père
de l'académicien, à changer son nom
patronymique de Thibault qui n'a rien
de ridicule en celui de France ?
Paul Pinson.
Madame du Gast. — Madame du
Gast est une personnalité si parisienne
qu'il n'est pas indiscret de demander —
surtout après le bruit fait autour de la
Pcinmc an masque — sfson nom est un
pseudonyme ? Cette élégante personne,
d'après ce que les procès nous ont fait
connaître, est née Camille Desinge ; elle
est veuve de M. Crespin, fils de Crespin
(de Vidouville) le grand négociant, créa-
teur du Crédit populaire.
Peut être consentira-t-elle à répondre
elle-même à la question d'un curieux de
l'histoire intime des temps présents qui a
fait à sa personnalité si en dehors, une
place spéciale en son musée.
T. t. H.
Chapelle Saint-Pierre Fourier.
— On trouve dans le Bottin :
L'abbé Sobaux, curé de Saint-Pierre de
Montmartre, rue du Mont-Cenis,2, (domi-
cile de l'église).
Et plus loin :
L'abbé Saubeaux, desservant de la cha-
pelle Saint-Pierre Fourier, passage de
l'Elysée des Beaux-Arts, 14.
Malgré la différence d'orthographe, ce
nom semble se rapporter à la même per-
sonne. Mais qu'est-ce que la chapelle
Saint-Pierre Fourier ?
CÉSAR BiROTTEAU.
Un paradoxe de Michelet. — Le
collaborateur Sabaudus,dans sa très inté-
ressante et savante réponse sur les soi-
disant trahisons de la duchesse de Bour-
gogne,cite ces mots de Michelet : « L'his-
torien ne doit pas être impartial ». Où,
quand et à-t-il quel sujet Michelet a-t-il
écrit cette monstruosité ? Paul Pinson
Le régiment Royal-Lorraine. —
Ce régiment est devenu i6" régiment de
cavalerie à la réorganisation de 1791 J'ai,
de cette époque, le beau portrait d'un
sous-lieutenant de l'arme qui ressemblait
à s'y méprendre à Lafayette, à tel point
qu'un marchand ou collectionneur écrit
au dos de la toile : « Portrait ûe Lafayette,
par P. -P. Prudhon ». Habit bleu, bou-
tons blancs timbrés du n» 16. Les Mes
tre de camp et Colonels du temps furent :
de Pusignieu, de Rouault, de Castcllane,
de Tliumery, de Laroque Travanet. La
tradition des descendants de ces familles
leur a-t-ellc appris le nom de ce person-
nage
V. A.
Conte du sucrier. — Dans le cata-
logue de la collection d'autographes de
M. de Refuge, on trouye, sous le n° 194,
^nie pièce, une lettre de Voltaire à la corn-
569
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 octobre 1902,
570
tesse de Forcalquier. Voici l'analyse de
la pièce :
« Il (Voltaire) se défend d'avoir fait à
Madame du Cliastellet le conte du sucrier.
Il lui est attaché depuis longtemps avec
l'amitié inviolable et la plus vive, mais il
ne lui dit jamais ce qu'on lui a défendu de
dire. »
Qu'est-ce que le conte du sucrier ? Y
a-t-il un rapport entre ce conte et l'expres-
sion populaire casser du sucre, laquelle
signifie commettre une indiscrétion ou
plus exactement révéler un secret ?
B. (de Ch).
Les droits d'auteur do«Patrie».—
On répète de divers côtés, et je trouve le
fait rapporté dans un article de Gil Blas,
à propos de la mort d'Emile Zola, que M.
Victorien Sardou a fait don des droits
d'auteur de Patrie à la caisse de retraite
de la Société des Gens de Lettres.
Le f?it est-il exact?
Si oui, connait-on des précédents de ce
beau geste de millionnaire montrant un
si bel exemple de solidarité confraternelle?
G. D. P.
Un almanach allemand du Con-
grès de Rastadt, 1799. — Ge petit
volume, in-i6, carré, intitulé : i?.75/^i/^r
Congres:^ taschenhucb fiir Ijçç. Mit s il-
houetten. CarJsruhe und Rastatt, in Mack-
lots, etc, comprend: 1° — Onze feuillets
non chiffrés, pour le Titre, la Dédicace
et l'Almanach ; — 2'' Un Avant-propos
(Borbericht) chiffré de i à iv; — 3° le
texte du volume, 308 pages ; — et, de
plus : 4° Quinze portraits de Membres du
Gongrès, imprimés hors texte, bustes, de
profil, en noir, dessinés à la silhouette
sur un fond gravé au pointillé, dans de
petits cadres ovales surmontés d'un nœud
Louis XVI.
Ges portraits, tous anonymes, portent,
chacun, le nom du personnage qu'il re-
présente.
Mon petit volume, qui ne comporte pas
de Table ni d'indication du mot Fin, est-
il, ainsi, bien complet, avec 308 pages de
texte et quinze portraits ?
Ulric R.-D.
Un quatrain... hardi. — Est-il
vrai que, dans une pièce devers adressée,
il y aura tantôt trente ans, à Gustave
Lambert, par M. Doncieux, depuis préfet
de Vaucluse, figurait le quatrain suivant :
Et, posant tes lèvres sur l'onde,
O Titan qui sais tout oser,
Sur l'immense nombril du monde.
Tu mets un nuptial baiser ?
Gette métaphore, quelque peu hardie,
fit place, paraît-il, à cette autre image :
Amant épris de l'impossible,
Cœur bouillant de virilité,
Sois fier, le pôle inaccessible
Te livre sa virginité.
En tout cas, la pièce de vers de M. Don-
cieux |fut-elle jamais imprimée et parut-
elle dans un recueil de poésies ?
Rip-Rap.
Notre-Dame est-elle bâtie sur
pilotis ? — Je lis dans plusieurs jour-
naux, à propos d'un accident arrivé au
Grand Palais, que l'architecte du Petit
Palais, M. Girault.a répondu à plusieurs
personnes qui le questionnaient: « Mais
Notre-Dame aussi a été bâtie sur pilotis » .
Or, d'après Piganiol de la Force, Jaillot,
Auguste Maquet, (Paris sous Louis XIF),
je croyais que la légende des pilotis de
Notre-Dame devait être absolument écar-
tée : l'un d'eux ne dit-il pas même, qu'a-
près les fouilles opérées en 1669, il aurait
été constaté que Notre-Dame était cons-
truite sur un gravier très consistant ?
D'autre part, l'architecte du Petit Palais
affirmant le contraire,' que faut-il croire?
P. TONNEL.
Le vin de la Faye-Monjault
(Deux-Sèvres). — Le vin de la Paye,
vanté par Rabelais, était-il connu et appré-
cié avant le xvi" siècle ? Documents éta-
blissant sa réputation antérieure ?
G. DE S'-M.
A propos d'un raid. — Je lis dans
un journal du Directoire, \c Bien-Informe, a
la date du 8 avril 1798, les lignes sui-
vantes :
Le citoyen Constant, déjà connu par ses
triomphes dans les courses à cheval des fêtes
nationales, a parié ces jours-ci 12.000 francs
suivant les uns, 9.600 suivant les autres, qu'il
irait à Versailles et en reviendrait avec le
même cheval en So minutes. Il a plus que
gagné son pari, car il n'a employé que 70 mi-
nutes à l'aller et au retour.
Gonnait-on d'autres proue-^ses sportives
du même genre, accomplies aux xvii« et
xviii' siècles ? Jean Lhomer.
N* 9^S.
L'INTERMEDIAIRE
571
• ^>.
572
%épmeB
Il sera répondu directement par lettre
' h ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
ionnel.
Armoiries à déterminer : d'ar-
gent à une quintefeuille (XLVI,
450).
Co'étquelfen en Bretagne, porte : d'ar-
gent, à une quintefeuille de sable.
Devise : Be\a e Peocli (être en paix).
(Rietstap — Vulson de la CoUombière
page 218).
— La quintefeuille de gueules ne se-
rait-elle pas une sorte de brisure adoptée
par un cadet peur se distinguer ?
V" DE Hennezel d'Ormois.
*
Ces armoiries sont celles de la maison
de Btuc, mais mal dessinées. Voyez la
généalogie succinte des du Qiiengo dans
l'Annuaire de la Noblesse de^France pour
1901. Le O^ P.-A. DU Chastel.
Les Bréauté de Hotot en Anjou, les
Camprond en Normandie, les Renouard
en Saintonge portaient : d'argent, à la
quintefeuille de gueules.
La CoussiÈRE.
Armoiries des familles Quintin
etMégretd'Etigny(XLVI, 396, 520).
— Quintin, seigneur de Kergadiou, en
Bretagne, porte : d'argent, au lion morné
de sable, accompagné de trois molettes d'épe-
ron de même. Desmartys.
* *
duintin, issue de la maison d'Avau-
gour, qui procède elle-même d'un puîné
de Bretagne, porte : d'aigent, an c/jcj de
gueules. Une branche charge le chef d'un
lambel d'or comme brisure,
Megret,dont un président à mortier,
s' de laCourchapeaux en Bourbonnais, et
qui est peut-être la même que Megret
d'Etigny, porte : d'azur, à trois besants d'ar-
gent,au chef d'or, chargé d'une tête dt lion
arrachée de gueules.
Armoiries à déterminer : Coupé
d'or et de gueules (XLVI, 340).— Cou-
pé d^or et de gueules, à la tortue d'argent,
brochant sur le tout ^ ce sont les arme»
des Tardiveau, originaires du pays de
Retz, en la généralité de Poitiers, et dont
il existe encore, croyons-nous, des repré-
sentants directs.
Leur premier auteur connu est noble
homme François Tardiveau, s. du Rocher
et de la Bonnelière, avocat fiscal, receveur
du duché de Retz, au département de
Machecoul. Le blason de ses armes
figure à V Armoriai Général de 1696.
Son arrière-petit-fils, François-Alexan-
dre, avocat, député de Rennes à l'Assem-
blée législative, en fut nommé Président
en mai 1792. Une des filles du président
est la mère du général Jamont, ancien
général d'armée.
Patry de Chources.
Mac Nab (XL). — Voici les armoiries
— que nous n'avions pas su nous procu-
rer en 1899 ~ ^^ 1^ famille Mac Nab:
d'aptr^ au château d'argent, accosté de
deux peupliers de sinople, sur une terrasse
du même, au chef d'or, chargé d'une mer-
lette de sable. A. S,. E.
Fer de reliure à identifier (XLVI,
4=;i). — Ce fer est celui de Vincent-
Etienne-Nicolas Roujault, reçu président
à la quatrième chambre des enquêtes au
Parlement le 24 avril 1722. 11 portait en
armoiries : d'or, à ^ billet tes de gueules,
2 et I , au chef d'argent, chargé de ^ étoiles
de même rangées en fasce.
La Bibliothèque nationale possède un
Almanach royal de 1770 portant cette mar-
25,
que 8° Le —
18 A. L.
Ex-libris du quai d'Erdre (XLVI,
451) — L'Erdrerivière qui se jette dans
la Loire à Nantes (c'est la seule rime
connue à perdre). Je possède l'ex-libris en
question, et j'ai cherché, sans succès, des
renseignemenls sur cette société du quai
d'Erdre. C'était cvidenmient une chambre
de lecture comme il y eu avait beaucoup
à Nantes à la fin du xviir et au commen-
cement du XIX* siècle.
Arth. Young,dans son écrit la Bretagne
et la ville de Nantes en i']S8,\-)ar\t de ces
sociétés assez semblables, dit-il, « à ce
que nous appellerions en Angleterre un
club. » Penguillon.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
50 octc'.tre 1902.
573
574
MM Léda et Eli indiquent également
ce quai à Nantes.
Décoration du Lis (XLll ; XLIII ;
XLIV ;XLV ; XLVI,74, 259). — Ceux qui
s'intéressentà l'histoire delà décoration du
Lis, et qui y verraient un pseudo-titre de
noblesse, n'ont qu'à lire le 18 1^-18 ii^, de
Henri Houssaye, et IVaierloo de Erkman
et Chatrian. Ils y verront que la fleur de
lis, en décoration, fleurissait sous les pas
de l'invasion allemande, russe et anglaise
et qu'on la distribuait à profusion, ainsi
que le démontrent les lettres déjà publiées,
à tous ceux qui la demandaient ou même
qui consentaient à l'accepter sans l'avoir
demandée.
E. ROCHEVERRE.
Chevalier de l'Empire (XLVI, 34 1 ,
459)- — Dans une librairie ancienne de la
rive gauche, à Paris, on voit actuelle
ment un très beau brevet de chevalier de
VEmpite, exposé en montre. C'est le
même que ceux mentionnés dans V Inter-
médiaire (col. 4b I^ . PlETRO.
Devises héraldiques les plus
orgueilleuses (XLIV ; XLV ; XLVI,
21, 127, 297). — Je ne le cède à nul au-
tre (devise de la banche cadette des Cha-
bannes):
Cette devise, dit le comte Henry de Cha-
bannes eu son histoire de sa maison, t. I.
p. 6, assez fière et prétentieuse au premier
abord, peut s'expliquer ainsi : Jacques II,
de Chabannes, maréchal de France, fait
prisonnier à Pavie par un nonimé Castaldo,
fut lâchement assassiné, sur le champ de
bataille même, par un capitaine espagnol,
nommé Buzarto, en présence du refus fait
par Castaldo de partager avec lui le pro-
duit d'une pareille prise. Ces paroles : « Je
nele cède à nul autre », mises dans la bou-
che de Castaldo, auraient donc, à notre
avis, été adoptées comme devise pour per-
pétuer dans la maison de Chabannes le sou-
venir de ce forfait, et la perte du plus célè-
bre des siens.
P.c.c. l'Historiographe.
*
» *
En visite, il y a bien longtemps, au
château de la Brède appartenant encore
à la famille de Montesquieu, l'aimable
propriétaire d'alors avait épousé une de-
moiselle de Piis de Pins, — maison origi-
naire d'Espagne. Il me fit remarquer la
devise des armoiries de sa femme : Des-
piies de Dios, la casa de Pinos : /}près Dieu
la maison de Pins. Autant qu'il m'en sou-
vient, l'écusson portait des pins ou des
pommes de pins.
La maison étant toujours très hospita-
lière, le fait serait facile à vérifier.
ROCHEPOZAY.
p. s. II doit aussi en être question dans
le Nobiliaire de Giiieiiitc du comte de Bour-
rousse de Laflbre.
Inscriptionceltique (XLVI, 283, 360,
462). — Permettez à un de vos anciens
collaborateurs de reprendre la parole,
quoiqu'il ait bien peu de chose à dire.
Tout ce qui concerne les antiquités d'Alise
a été très bien élucidé par les archéolo-
gues, gens habiles comme vous le savez.
Mais pour ce qui regarde l'inscription,
nos philologues continuent à ne rien
nous en dire depuis douze ans. Depuis
cette époque, ils se sont déjugés si sou-
vent qu'il ne faut pas s'étonner d'enten-
dre regretter l'excessive faiblesse actuelle
de cette branche des études historiques.
Le mirage oriental lui faisant défaut, tou-
tes ses images semblent reflotter dans le
vague. C. R.
Les noms propres et la Révolu-
tion (XLVI, 50t)). — Les changements de
noms n'étaient pas rares alors. A Cher-
bourg, un homme de bien, directeur de la
Poste, fonction qu'il devait au sulTrage
de ses concitoyens, patriote ardent, jean-
Nicolas Leroy, avait, à l'avènement de la
République, changé son nom de Leroy
pour celui de Moulin ; cela ne l'empêcha
pas d'être envoyé au Tribunal révolution-
naire à la suite d'une dénonciation d'un
misérable qui, disait-on, briguait sa place
et d'être condamné à mort, le 23 mars
1794, et exécuté, bien qu'on n'eût relevé
rien de sérieux à sa charge et qu'il pré-
sentât les meilleurs certificats de civisme
républicain. Henri Jouan.
Prieuré de Laval (XLIII). —Sauf
erreur, ie crois bien que le prieuré dont
fut titulaire la première victime des inté-
ressants Camisards, devait être Notre-
Dame de Laval en Vivarais, dont je trouve
mention dans le Dictionnaire des Pèleri-
nages :
Cette église, y est-il dit, était fort visitée,
N- 983 .
L'INTERMEDIAIRE
575
576
afin d'obtenir des pluies pour !a conserva-
tion des biens de la terre.
Abbaye de Gercarap-sur-CaEche
(Pas-de-CaUxis) (XLV). — Voici, d'à
près M. Ulysse Chevallier, l'état présent
de la bibliographie : — Abbaye de Cister-
ciens, fondée le 10 nov. 1 141.
Adolphe de Cardevacque. — Hisl. Je
Vabb. de C. Amiens, 1878.
A. janvier. Mcin. Soc, aidiq. Picardie
1876. V. 68-72.
Description archJol. de Tanc. abb. de
C. près Frévent ; B'.ili. couim antiq . Pas-
de-Calais. 1875, IV. Ga II ia christ. IV, 224,
et X, 1836-41.
Janaushek. Orig. Cisler. 1877. I. 56.
Molinier. Obil./r. 1890,202.
Ro^Qt, Bibl hisl. Picard. 1844. 39-47.
V'isch. Bibl. Cisicrc. 1649.
j<^ole. — Lereiv. i;:neinent désiré paraît
donc devo'r setroiiver dans ['Obil.fr. de
M, Molinier. Devignot.
LesdoscendancesprincièrGS (XLV ;
XL1V,89, 2 52,416). — La question posée par
notre collaborateur Cym est excessive-
ment intéressante, et elle le serait encore
davantage si l'on pouvait y répondre et
surtout donner à la réponse le développe-
ment nécessaire. Malheureusement, cela
n'est pas possible, tout s'y oppose, sur
tout le cadre de \ Intennédiaite.
Dans la noblesse de tous les pays, voire
même dans la bourgeoisie, on trouve un
nombre infini de familles qui, d'une façon
ou d'une autre, descendent des dynasties
existantes ou éteintes, ou bien s'y ratta-
chent par quelque alliance ; leur nombre
est absolument incalculable; en faire une
simple nomenclature, en y ajoutant des
détails généalogiques même fort succints,
nous amènerait fatalement à une publica-
tion qui représenterait un très gros vo-
lume.En faisant abstraction de la descen-
dance bâtarde, soit même morganatique
comme la question posée parait le dési-
gner, et en limitant nos recherches à la
descendance absolument légitime, direct
et authentique des maisons souveraines,
soit par la ligne masculine, soit par les
femmes, on arriverait à un nombre for-
midable, qui dépasserait de beaucoup les
limites de Ylntenncdiaire
Ainsi; rien qu'une simple nomencla-
ture, avec les indications qu'elle com-
porte, des familles princières existantes
en Russie, je veux dire de celles dont les
titres n'ont pas été conférés, mais qui
sont pour ainsi dire ; « princes par la
grâce de Dieu » et qui, en majeure partie,
descendent directement de Rurik, le fon-
dateur de la dynastie moscovite, nous
donnerait un nombre excessivement con-
sidérable ; d'autres families princières en
Russie, tirent leur origine de la dynas-
tie des Jaguellons, grands ducs de
Lithuanie, qui d'ailleurs ne sont pas
nombreuses, elles ne sont que quatre,
savoir : les princes Galitzin.Troubetskoy,
Khov/anski et Kourakin ; d'autres encore
descendent d'anciens souverains des pays
du Caucase et dont le nombre est de
huit cents, dit-on, et qui ont pour ori-
gine ou se rattachent à d'anciennes dynas-
ties caucasiennes plus ou moins éteintes,
mais dont l'antiquité ne cède en rien à
d'autres plus illustres, car, par exemple,
s'il faut en croire une tradition pieuse-
ment conservée dans la famille princière
des Bîigration, le mont Ararat aurait
appartenu aux Bagratides, au temps du
dél;!ge.
Ce qui a été dit par rapport aux princes
de la Russie, se produit également en
Pologne et en Lithuanie : les nombreuses
familles princières de ces pays descendent
authentiquement de l'ancienne dynastie
[aguellonne, et d'autres sont des rameaux
de la dynastie russe de Rurik qui se sont
établis- en Lithuanie, au moyen âge et au
XVI* siècle.
Et Byzance ? Nous rencontrons de nos
jours des Comnène, des Paléologue, des
Lascaris. des Cantacuzène, dont les an-
cêtres étaient empereurs d'Orient En
Espagne, les Lara, à Naples et en Sicile,
les nombreux rameaux d'Aragon, pour ne
nommer que ceux-là, descendent des an-
ciens souverains. En Italie, les Sforza, les
Médicis. les Gonzague et tant d'autres
existent parfaitement de nos jours, et il
est bien avéré et établi qu'ils sont des
descendants absolument authentiques des
dynasties qui ont régné jadis. En Angle-
terre et plus spécialement en Ecosse et en
Irlande, toute la haute noblesse descend
ou prétend descendre d'anciens rois, qui
ont régné sur ces pays.
En Allemagne et en Autriche, c'est en-
core plus grave, car Ja descendance s'y
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 octobre 1902,
577
578
complique d'un droit, et d'un droit im-
prescriptible, vu que les familles de la
haute noblesse, que l'on appelle mainte-
nant : la noblesse médiatisée et qui jadis
était bien plus nombreuse, avaient le
droit de s'allier aux maisons souveraines;
étant quasiment souveraines elles-mêmes;
ce droit leur a été garanti par les trai-
tés, et qu'elles ont conservé jusqu'à nos
jours, dont il ressort que toutes ces famil-
les sont alliées aux maisons souveraines et
en descendent par les femmes.
Par conséquent, si l'on admettait po;ir
l'ensemble du travail, le principe de la
descendance par les femmes, des dynas-
ties régnantes ou de celles qui ont régné,
le nombre de ces familles serait absolu-
ment incalculable et occasionnerait un
travail qui demanderait de longues
années.
J'arrive donc à cette conclusion que
donnera \' Intermédiait c même une sim-
ple nomenclature des familles qui descen-
draient des maisons souveraines d'une
façon quelconque, mais légitime et au-
thentique, en y apportant des développe-
ments nécessaires, nous paraît absolu-
ment impossible.
Mais, il y aurait peut-être autre chose
à faire dans le même ordre d'idées, et qui
tout en n'ayant pas la portée statistique
dont parle la question posée, pourrait en
quelque sorte devenir une rubrique cu-
rieuse et pleine de révélations inattendues.
Je veux parler de certaines familles
actuellement existantes et dont la descen-
dance des dynasties souveraines, que l'on
croit être absolument éteintes, ne souffre
aucun doute, mais que l'on ignore géné-
ralement, ces familles étant descendues,
avec la marche du temps, au rang de
simples gentilhommes. D'autre part, il
existe des familles qui se targuent d'une
prétendue descendance d'une maison sou-
veraine et dont les prétentions sont abso-
lument erronées.
Si nos érudits collaborateurs voulaient
bien donner le récit des faits de cette
nature, surtout des faits peu ou mal
connus et qui sont cependant à leur con-
naissance, celte série pourrait devenir fort
intéressante.
Pour bien indiquer ce que j'entends
par là, je veux donner aujourd'hui,
comme indication et pour commencer
cette série, la relation de deux faits.
l'une sur l'existence en Angleterre, d'une
branche des Habsbourg, absolument au-
thentique,et l'autre sur celle d'un rameau-
de la maison de Nassau-Orange, existant
également en Angleterre, et qui est abso-
lument controuvé,
Habsbourg. — On croit généralement
que l'antique race des Habsbourg s'est
éteinte dans les mâles, en la personne
de l'empereur Charles VI, en 1740. C'est
absolument faux : la famille de Habs-
bourg n'est pas éteinte dans sa descen-
dance masculine, car une branche de cette
famille, absolument légitime et authenti-
que, est représentée de nos jours par la
famille de Fielding en Angleterre. Ce ra-
meau s'était détaché, bien entendu, du
tronc principal, bien avant que cette
famille ne fût parvenue à la couronne
impériale, car, autrement, la Pragmati-
que Sanction n'aurait pas de sens et de
raison d'être.
Voici la filiation directe de ce rameau
de la maison de Habsbourg :
Le nom de Habsbourg, en tant _que
nom de famille, date de 1026. Radboîon,
landgrave de Klekgau, petit-fils de Gon-
tran-le Riche, comte de Brisgau, reçut,
comme part de l'héritage paternel, le châ-
teau de Habsbourg, sur l'Aar, canton de
Berne, et en prit le nom ; il se qualifia
dès lors : comte de Habsbourg et land-
grave de Klekgau. Ses descendants, de-
venus landgraves d'Alsace, continuèrent
à porter le nom de comtes de Habsbourg.
Au xiii*' siècle, un descendant direct de
ce Radboton, nommé Rodolphe II, comte
de Habsbourg et landgrave d'Alsace,mort
en 1232, laissa deux fils : Adalbert et
Rodolphe.
L'aîné, Adalbert IV, comte de Habs-
bourg et landgrave d'Alsace, de son ma-
riage avec Heilwige de Kyburg. eut un
fils Rodolphe, lequel devint le grand
Rodolphe de Habsbourg, empereur et
fondateur de la dynastie impériale de
Habsbourg.
Le puîné des fils de Rodolphe II et frère
d'Adalbert IV, comte de Habsbourg,
nommé également Rodolphe (111), comte
de Habsbourg, fonda une ligne spéciale
appelée Habsbourg - Lauffenbourg - Ky-
burg.
Son petit-fils à lui, appelée Gottfried,
(Godefroi ou Geftery en anglais) s'en alla
* chercher fortune en Angleterre, à la cour
N» 983.
L'INTERMEDIAIRE
bl9
580
du roi Henry III, et prit le nom de Fiel-
deng qui, avec le temps, se transforma
en Feilding et Fielding. Ce nom n'est
qu'une corruption du nom de Rheinfel-
den, une des propriétés de son père et
dont il avait vraisemblablement hérité,
que l'on orthographiait en anglais :
« Rinfilding ». Le roi Henry III le pour-
vut d'emplois et lui donna des propriétés
fort considérables dans le pays de Galles.
Rodolphe de Habsbourg. devenu Fielding,
s'y établit et fonda une famille qui existe
de nos jours.
Un de ses descendants, sir William
Feidling vel Fielding Kn', un fidèle ser-
viteur de Charles P"", fut créé baron
Feidling et vicomte Feidling dans la pai-
rie d'Angleterre, le 30 décembre 1620,
et Earl of Denbigh, dans la pairie
d'Ecosse, le 14 septembre 1622, et fut
tué dans une mêlée près de Birmingham,
en 1643. Ce premier Earl of Denbigh re-
prit l'usage du nom de Habsbourg que
l'on orthographiait Hapsburgh, et se fit
appeler William Hapsburgh - Fielding
Earl of Denbigh.
Ses descendants oiit obtenu, dans la
suite, de l'enipereur d'Allemagne, la re-
connaissance de leur descendance de la
famille de Habsbourg.
L'empereur leur accorda le titre de
comte du Saint-Empire romain, sous le
nom de Habsbourg, et leur octroya les
armoiries de la maison de Habsbourg,
plaquées sur l'aigle impériale de la maison
Habsbourg-Autriche.
Cette famille, redevenue catholique,
occupe une situation fort distinguée dans
la pairie d'Angleterre et d'Ecosse, où elle
est pourvue de plusieurs sièges, cette fa-
mille s'étant ramifiée. Nous avons eu l'oc-
casion de connaître à Rome lord Rodolphe
William Hapsburgh-Fielding. 8« Earl of
Denbigh, et nous pouvons certifier perti-
nemment qu'il a été toujours reçu à la
cour d'Autriche avec la plus grande dis-
tinction, regardé comme un Habsbourg
authentique et qualifié de cousin par
l'empereur d'Autriclie.
La gloire de cette maison est d'avoir
produit Henry Fielding, le célèbre au-
teur de Tom Jones.
Nassau-Cowper. — La famille Cowper,
une des plus illustres de l'Angleterre,
porte le nom de Nassau-Cowper, et
dit être un rameau détaché de la maison
de Nassau-Orange.
Du temps de la minorité de la reine
Wilhelmine, il m'était arrivé quelquefois
de lire, dans la presse anglaise, cette
mention, que, dans le cas admissible
d'une extinction absolue de la maison de
Nassau-Orange, dans ses deux branches
actuellement existantes, c'est la famille
de Nassau-Cowper, qui est désignée
d'avance comme héritière de cette maison
souveraine. Je savais bien que Georges
Nassau-Cowper, 3""* Earl of Cowper et
vicomte de Fordwich, fut créé par l'em-
pereur Joseph II, d'abord comte du Saint-
Empire, le 12 janvier 1779, et puis prince
du Saint-Empire, le 31 janvier 1788.
sous la dénomination de prince de Nassau-
Cowper, avec cette mention que ce titre
lui était conféré en raison de sa descen-
dance de la maison d'Orange. Cependant,
je ne parvenais pas à établir la filiation !
Ma curiosité fut éveillée au point qu'un
jour, profitant d'une occasion qui s'était
offerte, j'ai demandé à ce sujet des rensei-
gaements à lady Cowper, qui habitait
Paris et qui est morte depuis ; cette dame,
très fière du titre princier du Saint-Em-
pire, possédé par la .maison Cowper,
m'affirma que la famille Cowper était une
branche de la maison d'Orange, dont le
chef était bien l'héritier putatif, en cas de
son extinction.
Mais ma conviction à ce sujet n'était
pas faite et j'ai fini par découvrir la vé-
rité.
Or, rien n'est plus faux que cette des-
cendance de la faufile Cowper de la mai
son d'Orange, et par conséquent, ses
prétendus droits à l'héritage de cette
illustre dynastie sont absolument erro-
nés.
Le fait est que le père de Georges
Nassau-Cowper, 3™" Earl of Cowper et
premier prince de Nassau-Cowper, Wil-
liam, 2™' Earl of Cowper, f 1764, fut
marié, en 1732, à lady Henriette Nassau
d'Auverquerque, fille de lord Henry
Nassau, comte d'Auverquerque, mort en
1708, lequel fut le 3'"<= fils de Louis, comte
de Nassau. Louis, comte de Nassau, lui,
fut un fils bâtard du célèbre Maurice
d'Orange.
Maurice d'Orange, comte de Nassau-
Dillenburg, stathouder et capitaine géné-
ral, mort en 1625, n'a jamais été marié.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
2/> octobre 1909.
581
582 —
mais il eut des fils naturels, connus dans
l'histoire sous le nom de bâtards de
Nassau, de GuiUelmine van Mecheln de
Bewerwert, vel Beverforde, dite madame
de Mecheln, fille d'honneur de la prin-
cesse d'Orange, mère de Maurice.
L'aîné de ces deux fils, Louis, bâtard
de Nassau, seigneur de Leck, Beverwert,
Odyck, général hollandais, mort en i66ç,
fut marié à Elisabeth, comtesse de Horn,
dont il laissa trois fils, lesquels furent
créés, tous les trois, par l'empereur
Léopold i"d. d. Vienne, 24 avril 1679,
comtes du Saint-Empire, sous la dénomi-
nation de comtes de Nassau.
Henry, comte de Nassau, le cadet de
ces trois frères, sire d'Auverquerque
(Overkerke), feld- maréchal général hol-
landais en 1704, tué le 18 octobre 1708,
devant Ryssel, fut marié à Isabelle Aer-
sens van Sommerdyck, dont il laissa une
très nombreuse postérité.
Un de ses fils, Henry, comte de Nassau,
f 1754, créé le]24du quel mois ? 1698 Earl
of Grantham, dans la pairie d'Angleterre,
laissa, de Henriette Buttler,sa femme, une
fille, Henriette, qui fut mariée, en 1732, à
William Cowper, 2d Earl of Cowper, et
mère de Georges Cowper, qui ajouta le
nom de sa mère au sien, et devint prince
de Nassau-Cowper, comme nous l'avons
dit plus haut.
C'est sur cette descendance, par les
femmes, d' itn bâtai d de M^^'uùce d'Orange,
que la famille Cowper aurait voulu éta-
blir ses fallacieuses prétentions à l'héri-
tage de la maison d'Orange et par consé-
quent au trône des Pays-Bas.
Cela n'est pas sérieux, comme on voit_
Duc }OB.
H. Grote. Stammtafeln, Leipzig. 1877.
Tab. 86, p. 467.
Const ; von Wurzbach. Biogrciphisches
Lexicon. Vol. 6. Tab C-D.
Leslie Stephen. Dictionary of National
Biof^raphv .
Hiibr.ei. Gcneaidgischc Tabellcn.
Siebmacher-Griîz'.er, Die Fùrsten d.h. rom;
Reichs, Vol II, p. 181.
Hiibner. Genealogische Taffeln. T. 256.
Herckenrode. Nobiliaire des Pays-Bas, i 1,
p. 408.
Kleinschmidt. Ziiy Gescliichte des Adels,
p. 242.
Kamille v. Behr. Gène al ; Taf : 104.
Anguissola (XLIV ; XLVI, 297,404.)
— Régnier Pot, le grand-père de Philippe
Pot, qui furent l'un et l'autre chevaliers
de la Toison d'Or, avait épousé Marguerite
d'AnguissoIa, ou Anguisciola, d'une
famille de Vicence, dit-on. D'après le rang
des écus suspendus au bras des deuillants
dans le tombeau de Philippe, au musée
du Louvre, Marguerite d'AnguissoIa aurait
porté, 3" écu de droite : emanché de
gueules et d'or, de quatre pièces. C'est du
moins le blason donné dans un dessin
colorié du Fonds Gaignières à la Bibliothè-
que nationale, 3933, 3934. Mais Y Inter-
médiaire compte parmi ses collaborateurs
un érudit beaucoup mieux documenté que
moi sur tout ce qui touche à Philippe Pot.
H. C. M.
La famille des Ba'if (XLVI, 342,
464, 526;. — La Grainetière (et non la
Grenetière) n'est pas de la commune de
Saint-Michel Mont-Mercure, comme le
dit A. S...E, mais bien de celle d'Arde-
lay, commune du canton des Herbiers
(Vendée). — Voir A. de la Villégille ;
Notice historique et archéologique sur la
paroi<ise de Chavagnes en Paillei s (Vendée),
32 pp. in-8° ; et Bull. Soc. Antiq. de
X Ouest. 1842] sur une découverte artis-
tique faite dans cette abbaye.
Marcel Baudouin.
Cardinal Octave d'Aqaaviva
(XLVI, 1 15,246, 359, 468). — Le chargé
d'affaires, duc d'Acquaviva, était un
Avigdor J'ai conservé, à titre de souve-
nir, un des grands blasons qui ornaient
ses appartements. V. A.
Les frères d'Etienne Geoffroy-
SaiBt-Hilaire'(XLV ; XLVI, 83. 135).—
Isidore-Simon Brière de Mondétour, né à
Saint-Chéron, en 1753, mort en 1810, se
faisait gloire de descendre d'Alain Chartier
l'historien dont il citait souvent les œuvres.
C'était l'un des familiers du roi Louis XVI
et au commencement du siècle il fut mai-
re du II'' arrondissement de Paris et dé-
puté de la Seine au corps législatif. Mais
ce qui est surtout intéressant et digne de
remarque, c'est qu'il était le beau-père de
l'illustre Etienne Geoffroy-Saint Hilaire.
Rappelons ici que le collège de Boissy,
qui existait autrefois à Paris, eut pour fon-
N- 983
L'INTERMEDIAIRE
583
584
dateur, en l'année 1358, Godefroy Char-
tier, seigneur de Boissy-le-Sec, et >on ne-
veu Etienne Chartier, natifs tous deux de
ce village situé près d'Etampes. Ils étaient
lignagers de Eudes, sgr de Chalo-Saint-
Mars, châtelain d'Etampes, chambellan
et commensal de Philippe i^', qui, en
1083, lui octroya une charte de privilèges,
particulièrement honorable, pour le ré-
compenser de ses services, à l'occasion
d'un pèlerinage accompli à Jérusalem.
Etienne et Godefroy Chartier descendaient
en effet, du fiscalin Alain Chartier et
de Thiphaine de Chalo-Saint-Mars, l'une
des filles du chambellan de Philippe 1*'.
En outre, Etienne Chartier était le père
d'un autre Alain Chartier, qui fut histo-
rien et secrétaire des rois Charles VI et
Charles VII.
11 résulte de ces faits qu'on peut joindre
à la lignée de Chalo-Saint-Mars : Isidore
Geofifroy-Saint-Hilaire, fils d'Etienne,
M. d'Andrecy son gendre, son petit-fils
Albert et tous leurs descendants. (Voir à
ce sujet l'intéressante brochure de M.
Léon Marquis, sur Chalo-Saint-zMars,
éditée à Etampes en 1897). — Voyez aussi
ce qui a été dit précédemment XLV, dans
l'Intermédiaire, au sujet de la famille Ojar-
lier.
Il paraît qu'il existe un projet A'asso-
cation familiale, pour réunir en société,
les très nombreux descendants du sire de
Chalo. VdeBl.
Juliot ou Juîliot (XLVI, 452). —
Cette famille appartient, en effet, à la
portion du Bas-Poitou qui a formé le dé-
partement de la Vendée.
A la fin du xvii" siècle, Pierre julliot,
sieur de Ligonière, épousa Suzanne
Draud fille de Louis Draud, sieur de la
Croisinière.
Suzanne Draud testa en 1718 en faveur
de Marie- Aimée Julliot, ifl/)^///^^?//^, créant
en sa faveur un léger avantage au détri-
ment de ses petits-fils, frcresde la légataire.
La famille Julliot était donc représentée
en 17 18, par plusieurs garçons sans doute
en bas âge, car Marie-Aimée n'avait que
seize mois.
Je les crois tous issus de Louis Julliot,
sieur de Brelet et de Catherine Des-
mel qui seraient alors fils et gendre de
Pierre Julliot-Draud.
Ces renseignements sont extraits de
mes papiers de famille et méritent toute
confiance.C'està tort qu'on lit dans le Du-
iiontiairc Beauchet-Filleau, vt\-\:}oT>rciiâ.
que Pierre Julliot n'eut pas d'enfants, car
il laissa, comme je Tai dit, très certaine-
ment un fils.
Pierre julliot, s^eur de Ligonière,
s'était-il marié deux fois ? Toujours est-il
que l'on trouve après la révocation de
l'Edit de Nantes, un Pierre Juliot marié à
Louise Deladouespe, fille de Daniel Dela-
douespe, sieur de Boislumeau et de
Marguerite Majou, dont un fils, Salomon,
alla mourir à Londres.
Antoine Juliot et d'autres membres de
cette famille, des environs de Thouarsais-
Bouildroux, émigrèrent aussi en Angle-
terre à la fin du xvii* siècle.
En i68ç. un Juliot, des Chabossières,
proposant, se convertit à la suite de vio-
lences exercées contre lui.
Cf. Aug. Lièvre. Histoire des protestants
du Poitou, t. III, 96.
Les Draud furent aussi des réformés.
L'Armoriai de d'Hozier donne Pierre
Julliot, greffier des rôles de la paroisse
de Cezais, 1701, élection de Fontenay.
René julliot, marchand bourgeois de Poi-
tiers, 1701. LÉDA.
FouUon de Doué (XLVI, 343, 467).
— 11 existe de lui un ex-libris, on devra
le retrouver à la Bibliothèque nationale.
11 est à regretter que cet établissement
ait cessé de continuer cette collection qui
était destinée à rendre beaucoup de ser-
vices. A. Sy.
Priîica de Rheina - Wolbeck
(XLVI, 173,308, 404,529). -Adrien-y^'(7M-
Baptiste, comte 'de Lannoy (pas La?^noy)
[fils d'Adrien-Damien-Gérard-Ernest de
Lannoy, héritier de son oncle, fut comte
de Chrvaux et du Saint-Empire, seigneur
de Ham, de Bouland, de Trembleur etc.,
de l'état noble de Namur,et d'Aldegonde-
Louise-Françoise de Warrant, fille et héri-
tière du baron de Warrant et d'Anne-
Florence d'Oultremont] était mariéàCons-
tance-Polyxène-Reine-Stanislas de IVigna-
court^ qu'il épousa par contrat du 17 août
1783.
De ce m riage, 3 enfants :
i^ Félix-Balthazar-Pierre-Adrien. comte
de Lannoy-Clervaux, né en 1757 à Liège,
mort en 1827 ;
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
■ 20 octobre IQ02.
=585
586
2° Adrien Florent, comte de Lannoy,
chanoine de Saint-Lambert;
3" Florent-Stanislas-. -.mour, comte de
Lannoy-Clervaux, mort en 1836, étant
veuf depuis 1827, de Clémentine-}osé-
phine-Tliérése de Looz-Corswarem, née
en 1764. De ce mariage sont issus les
comtes de Lannoy-Clervaux, princes de
Rheina-Wolbeck. Clémentine de Looz-
Corswarem était la fille de Balthazar
Pierre Félix de iVigiiacoittt, comte de
Vleteren,grand-b.;dlli de Cassel,etdeCons-
tance-Charlotte tie Gbisidles-Saint-FIoris.
(Voir : Nobiliaire des Pays-Bas et du
comté de Bourgogne, pages 1 190-1 191 ).
Ermyn.
D'Auaiont(XLV; XLVI, 408). -^ Le
dernier duc d'Aumont habitait, les quel-
ques mois de l'été, le château de Semur
(Sarthe), qu'il a légué, je crois, à M.
Gabilleau. Peut-être ce dernier, (compa-
gnon de vo3-age du duc) pourrait il don-
ner les renseignements demandés par M.
H. de \V. Paul d'îny.
*
* *
Louis- Mm ie-^ugnsiin, duc d'Aumont,
né en 1709, mort en 1782, pair de Fran-
ce, x"' gentilhomme ordinaire de la
chambre, lieutenant général, chevalier
des ordres du roi, gouverneur du Bou-
lonnais, de Chauny, etc., célèbre col-
lectionneur et bibliophile, et l'un des
plus riches seigneurs de France, avait
épousé Victoire - Félicité de Durtort-
Duras — dont une fille mariée au dernier
duc de Vilieroy (guillotiné sous la Ter-
reur) et deux fils, ci-après : .
L'aîné, Jacques (alias Louis - z?4arie-Guv)
duc d'Aumont, duc de Mazarin et de la
Meilleraye, duc de Mayenne, etc, né en
1732, mort en 1799. était pair de France
et lieutenant général quand éclala la Fié-
volution
C'était un grotesque, mais un brave
homme, qui sut se rendre populaire et le
resta jusqu'à la fin de l'orage. 11 était, en
1789, général en chef de la garde natio-
nale parisienne dont il remit le comman-
dement à Lafayette pour aller médiocre-
ment gouverner la place de Lille. En
1792, il prit sa retraite pour ancienneté
de services, et ne fut nullement inquiété
jusqu'à sa mort. Il avait épousé sa cou-
sine Louise - Jeanne de Durfort - Duras,
dont une fille, Louise-Féliciié-Victoire^viit
en 1759. Celle-ci, mariée à 18 ans au
prince de Monaco, fut aussi célèbre par
ses amours que par sa beauté. La Révolu-
tion lui donna l'occasion de divorcer
(1793) et de continuer sans entraves une
vie facile. Elle eut alors plusieurs enfants
naturels, parmi lesquels Araclie-Célesîe-
Eiodore. née en 1794, et mariée en 1814
à Al. Musnier de Mauroy Enfin, en 1801,
elle épousa à nouveau François Tiraud
des Arcis, pour divorcer à nouveau en
1803. Elle mourut en 1826...
Le second, Louis-Alexaiîdre-Ccleste,
duc de Villcquier, etc, né en 1736, était
lieutenant général et gouverneur du Bou-
lonnais au moment de la Révolution.
Député à la Constituante, il émigra dès
1789, pour ne rentrer en France qu'en
1814 et y mourir presque aussitôt. II
avait épousé en i'"''* noces, en 1759, Louise
LeTellierde Courtanvauxet.en 2*"** noces,
en 177 1, .Antoinette de Mazade. Il avait
hérité des fort beaux débris de la fortune
de son frère. Son fils Loiiis-Marie-CéJeste,
duc de Piennes, puis duc d'Aumont en
1814, dévora noblement cet héritage.
C'est le sportsman, inventeur -^.e l'attelage
qui a gardé son nom. et l'un des plus
grands, écervelés de son temps. Né en
1762, il était à 15 ans officier au régi-
ment du Roi, qu'il étonnait déjà par ses
fantaisies. A la Révolution il émigra en
Espagne, puis en Suède, où il eut toute
sorte d'aventures. La Restauration en fit
un lieutenant général, paya une partie de
ses dettes e;. il reconmiença à se signaler
comme un prodigue excentrique. Nommé
commissaire royal en Normandie au dé-
but des Cent jours, il y joua un rôle
héroï-comique qui ne fut cependant pas
inutile aux Bourbons. Il avait épousé, en
1761, Hélène de Rochechouart, et, devenu
veuf, il s'était remarié en 1792 à Pauline
de Chauvigny, veuve du comte de Re-
villy, femme aimable et charmante qu'il
rendit aussi malheureuse que possible. II
mourut en 1831. presque ruiné. Il avait
eu, du premier lit, un fils Adolphe-Henri-
Aymeri^ duc d'Aumont, né en 1785, marié
en 1808 à Alarie de Chertemps et qui
mourut en 1849 sans avoir fait beaucoup
parler de lui, et laissant deux enfants :
Lonis-Mane-JosepJj né e-'! 1809, mort au
Caire en 1888, et Mêlanie née en 1810,
mariée à M. Poullain de la Vincendière.
Je ne suis pas renseigné sur les des-
N» 983.
L'INTERMEDIAIRE
587
588
cendants de la dernière héritière des
d'Aumont, mais je doute fort qu'elle leur
ait laissé des archives. Le peu de papiers
des d'Aumont qui ait été épargné doit
être conservé aux Archives privées du
prince régnant de Monaco.
Dont Care.
Le marquis de Létorière (XLV).
— Feu l'abbé Drochon, desservant de
l'Absie en Gàtinc,sïegede l'antique abbaye
de ce nom et centre actuel de l' ex-paroisse
de la Chapeîle-Segnin.dtvenut: la commune
de l'Absie, à la Révolution, avait cru re-
trouver la Létorière du beau marquis au
territoire de la Chapelle-Séguin et pour
ce qui est de l'ami fidèle du roi Louis XV,
il était issu d'après lui, si mes souvenirs
sont fidèles, des Viaiilt, seigneurs de la
dite Létorière.
L'abbé Benoni Drochon a laissé une
Histoire de Clmteau-Larchet .dans la Vienne,
un Journal de Paul de Vendée, capitaine
huguenot, trouvé par lui dans les archi-
ves du château du Eois-Chapeleau (Deux-
Sèvres). Je ne crois pas qu'il ait publié
la moindre note sur le marquis qui nous
occupe, mais c'était très sûrement un
travailleur et un chercheur, et son opi-
nion doit être prise en considération, il
serait intéressant de savoir si elle est
confirmée par M. L. T. Tider qui faisant
naître le héros du roman d'Eugène Sue
d'une d'Olbreuse, doit, sans doute, avoir
connu son nom de famille.
Tout ce que je puis dire, c'est que
d'après la seconde édition du Dict. des fa-
milles du Poitou, 3^ vol. p. 98, col. 2.
Marie-Hélène Desmier, fille de Jean-Bap-
tiste chev. seigneur de Vaure, Chillac,
Rochefort et de Marie-Madeleine-Gabrielle
Déalis, épousa à une époque qui n'est pas
indiquàeLouis Viault écuyer, seigneur des
Clervaudières, dont la noblesse apparte-
nait à l'échevinage de Niort
Le maritige des auteurs de Marie-Ma-
deleine-Gabrielle (dont elle était le second
enfant), en 1737, doit faire approximative-
ment fixer le sien vers 1760. On peut
même observer qu'une sœur qui la suit
dans la filiation, est dite mariée en 1770.
Tout cela concorderait bien avec la
date probable de la naissance du marquis
de Létorière, la question reste réservée
cependant en l'absence d'un acte authen-
tique.
Rien ne prouve, en effet, que les
Viault issus de l'échevinage de Niort,
aient jamais possédé la terre de Létorière.
Beaucoup de Poitevins croient à l'exis-
tence de deux familles Viault, l'une Nior-
taise, l'autre sortie de la Gâtine poitevine.
D'après le Diei. Topogr. des Deux S. du
regretté Bélisaire Ledain, l'Etorière n'est
plus qu'un village de la commune de
l'Absie et toute trace de château en a
apparemment disparu puisqu'il n'en est
rien dit. C'est d'ailleurs le seul point ainsi
dénommé dans toute la région. Ne pas
confondre Létorière avec LestorTière.
A la Gâtine du même B. Ledain, nous
empruntons textuellement ce qui suit (p.
303):
L'Estorière, en la Chapelle-Seguin, possédée
en 1408-142'i par JeanViault écuyer, en 1462-
1479 P^"" J''>cques Viault éc.,en 1505 par
Jacques Viault fils de Jacques et de Marie
Beliuteau. Les tombeaux des Viault étaient
dans l'église de la Chapelle-Seguin.
Ces Viault de Létorière étaient donc
écuyers bien longtemps avant que Louis XI
n'eût concédé la noblesse à l'échevinage
de Niort et cela nous paraît une preuve
bien évidente que les Viault de cette ville
ne sont pas venus du fond de la Gâtine,
car déjà titrés, ils se fussent dits anciens
nobles et non sortis de la cloche, ce qui
passait pour moins honorable.
Par contre, nous croyons que les Viault
de la Chapelle-Seguin et les Viault mar-
quis du Breuillac (château du Petit-Chêne
paroisse de Mazières en Gâtine) sont de la
même famille.
Resterait à traiter la question d'armoi-
ries, mais elle ne laisse pas d'être asse^
compliquée en l'absence du blason du mar-
quis de Létorière et cet article est déjà
bien long.
René Viault, seigneur de Breuillac, porte,
d'après le texte des Barentines (Arch.
historiques du Poitou XXI1I,472) : d'argent
au chef de gueules, à 5 coquilles de sable,
2 et I (1667) et telles elles paraissent bien
avoir été car on retrouvait les :? coquilles
2 et I sur sonépitapheà l'église N.-D. à
Niort(i738.)
Ce ne sont pourtant point, tant s'en
faut, les armoiries consignées au Cat.
alpbah. des uobles de la généralité de Poi-
tiers, pub. par Antoine Mesnier en 1667,
année qui coïncide avec la date des Ba-
rentines :
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
i.o octobre 190a.
. ^89
d'aigent, aie chef de gueules, à trois ban-
des de nicnic.
D'ailleurs, dans ces circonstances si di-
verses, ledit René Viault se distingue des
autres personnages de ce nom donnés
comme issus de l'échevinage de Niort, par
l'absence de toute mention semblable.
D'Hozier,|en 1700, dans son Armoriai
général, consigne pour René Viault éc.
sieur de la Clervaudière ; de l'échevi-
nage de Niort : de sable, au lion d'or.
LÉDA.
La RoUière (XLVl, 342, 5 24). — La
famille Blanc-Montbrun de la Rolière (et
non Rollièrej, en Dauphiné et Vivarais,
porte : Ecartclé : aux i et 4 d'a{ur, semé
de fers de pique d'or (Blanc) ; aux 2 et ^
d'a:^ur. à une tête et col de lièvre coupée
d'argent (Bruno). Supports : deux lions
d'or. Devise : l'honneur guide mes pas.
Le château de la Rolière se trouve dans
la commune de Livron (Drôme).
Le surnom de Rollière est actuellement
porté par la famille Brothier de Rollière,
P. leJ.
originaire du Poitou
Le véritable sexe du cbevaUer
d'Eon (T. G., 317 ; XLV ; XLVI,
207, 409). - — Des factures de coutelle-
rie et d'armes, datées de Londres, 1768-
1776, sont ainsi libellées:
For the chevalier d'Eon atLondon...
Monsieur le chevalier d'Eon...
Mons' chevalier d'Eon
P. c. c. Saffroy.
Du Bousquet de Caubert, émigré
(XLVl, 396).— Notre collaborateur C. B.
trouverait sans doute ce qu'il cherche en
s'adressant à une vieille dame fort aimable
que j'ai connue il y a bien des années et
qui doit vivre encore.
Elle s'appelait M"'<= du Bousquet et
habitait 91, boulevard Port-Royal. Elle
écrivit naguère sous le pseudonyme de
Noël Bazan des poésies et des nouvelles
dans le goût de M'"'= Anaïs Ségalas et de
M"!'' Louise Colet dont elle était à peu
près la contemporaine. Elle avait des
enfants, qui sont à présent, eux, d'un certain
âge et qui ont également des enfants.
C'est dire à notre confrère C. B. que s'il
ne trouve plus M"' du Bousquet, il sera
.-.^ — 590 •
au moins renseigné par ses petits-enfants,
qui portent, je crois, le nom de Fuster.
Lucien A.
Claude Chastillon (XLVI, 347, 469,
529). — Nombre de vues de cet ingénieur
sont difficiles ou impossibles à identifier,
parce que les noms sont souvent d'une
mauvaise orthographe ou qu'ils manquent
totalement à nombre de pièces. Les n°'
des légendes ou renvois indiqués sur ces
vues sont devenus inutiles par le défaut
de ces légendes ou d'une table qui auront
été perdus par les héritiers de Claude
ou par l'Etat.
Le Bulletin des Beaux-arts comble-t-il
ces lacunes qui existent partout, même à
la Bibliothèque nationale, où on ne trouve
que quelques noms manuscrits sur les
blancs? — A. Sy.
Le général Bupuch (XLVI, 4^2). —
11 pourrait bien s'agir du général Morand-
Dupuch, qui appartenait à une honorable
famille du Périgord, encore représentée
sinon de nos jours, du moins il y a quel-
ques années. Si même ces lignes tombent
sous les yeux de quelqu'un la connaissant,
je lui serais fort reconnaissant de me
donner son état actuel.
Pierre Morand du Puch naquit à Eymet
(Dordogne) le 16 juin 1742; il fut colo-
nel en 1792, général de brigade en 1793,
et comme il ne mourut qu'en mars 1822,
à Amiens, rien d'étonnant a ce que : 1° il
soit représenté en habit de général répu-
blicain ; 2° il soit qualifié de maréchal de
camp, titre qu'on donnait sous la Restau-
ration aux généraux de brigade. 11 fut
chevalier de l'Empire, officier de la Légion
d'honneur et chevalier de Saint-Louis.
Comte DE Saint-Saud .
La Roche Chalais (Dordogne).
Le commandant Favre en 1811
(XLVl, 288,468). — Une faut pasconfondre
autour avec alentour, mon brave La Cous-
sière ? Il ne s'agit pas de Benoit-Pierre
Favre, néà Paris en 1768, mais bien de Jac-
ques-Marie Favre né a Civray (Vienne), le
21 juillet 1764, fils de Jean-Baptiste-Pierre
Favre procureur du roi et de Louise
Vigant. Sur son acte de l'état-civil de
mariage passé à Poitiers le 3 mai 181 1 il
est dit :.. ont comparu « Monsieur Jac-
« ques-Marie Favre, chef d'escadrons et
N- 983.
S.'INTERrAEQIAIRE
59"
592
« chevalier de l'Empire demeurant à
« Ci vray, Vienne, âgé de 44 ans >".
Il n'y a donc ni confusion ni contradic-
tion,et c'est parce que le vicoaite Révérend
a oublié ce nom dans son Annoiial du
premier empire que je m'adresse a l'éru-
dition des Intermédiairistes pour retrou-
ver la trace du brevet et des armoiries
que je désirerais bien connaître.
B. DE ROLLIÈRE.
La postérité de Crassous (XLVI,
596). — Joseph-Augustin Crassous de
Médeuil, procureur du Roi en la sénéchaus-
sée, siège présidial et bureau des finances
de La Rochelle en 1780- 1783, puis mem-
bre du district de cette ville, nommé dé-
puté suppléant à la Convention, le 8 sep-
tembre 1792. opta pour la Martinique et
fut admis le 8 octobre 1793 ; il est mort
le 26 octobre 1829. II était fils de Joseph
Crassous de Médeuil, conseiller du Roi,
notaire, garde du scel et procureur au
siège présidial de La Rochelle, et de Ma-
rie-Louise-Catherine Denis ; il était né et
avaitétébaptiséenla paroisse Saint-Barthé-
lémy de cette ville, le 20 juin 175^. Il
épousa, par contrat passé devant Roy,
notaire de La P.ochelle, et religieusement
en la même paroisse, le7 septembre 1780,
Anne-Brigitte Caiignon, âgée de 24 ans
et de La Rochelle, fille de Jean-Jacques
Catignon, négociant, et de feue Madeleine-
Suzanne Gariteau.De ce mariage sont nés,
à ma connaissance, deux enfants.
1° AugustinCrassous,né à La Rochelle,
le 29 mars 1783, baptisé le surlendemain
en la dite paroisse ; il eut pour parrain
Jérôme Marsaald, négociant, représenté
par maître Michel-Charles Crassous de Mé-
de'.iil, conseiller du Roi, notaire garde du
scel à La Rochelle oncle paternel de l'en-
fant, et pour marraine Marie-Catherine-
Olive Crassous, épouse de maître Pierre-
julien Plessis, procureur du Roi au siège
présidial de la même ville. Augustin Cras-
sous mourut le 5 décembre 1783 et fut
inhumé le lendemain dans le cimetière de
cette ville;
2" Une fille dont il est question dans la
première des deux lettres suivantes adres-
sées à la Convention par Anne-Brigitte
Catignon et relatives à son mari qui avait
été décrété d'accusation le 16 germinal an
III (5 avril i79t) et conduit au Mont
Saint-Michel. avec deux de ses collègues,
Granet et Lecointre.
Paris, 20 germinal l'an 3 de la République
(9 avril 1795).
Citoyens, mon devoir est d'accompagner
en tous lieux mon mari, de vivre ou de mou-
rir aupris de lui, et c'est aussi le veus de mon
cœur. Je désire vivement connaître le lieu de
sa prison ; veuillez me l'apprendre et me per-
mettre de m'y rendre avec ma fille et de nous
constituer prisonières avec lui ; abrégez mes
souffrances, citoyens, en me réunissant à ce
que j'ai de plus cher, et recevez mes saluts
fraternels.
C. Crassous.
Paris, Il floréal l'an 3 de la République (30
avril 1795).
Citoyen président, je te prie de me faire
déclarer copie de la lettre que tu as écritte au
commendent du Mont Michel, par laquelle, tu
permés de voir le détenu Snlut et fraternité.
C. Crassous.
Le secrétaire de correspondance fera expédier
copie de la lettre demandée et la fera passer
à la citoyenne Crassous. Mon'mayou (i).
(Autographes Arch. nat. F. 7 459!).
Madame Crassous demeura, avec sa
fille, auprès de son mari, jusqu'au mo-
ment où il fut mis en liberté par un arrêté
du comité de salut public du 3 brumaire
an IV (25 oct. 1795).
La famille Crassous est actuellement
représentée par M. Henry Crassous de
Médeuil négociant à New-Yor'K.
Théodore Courtaux.
Date du décès du psintra Guil-
iaum-j Descamps (XLVI, 4^6, y-,i). —
Voici la copie de l'acte de décès du peintre
Descamps. demandé par M. Ulric R.-D
ErN. COYECdUE.-
Préfecture du département de la Seine.
Acte de décès rétabli en vertu de
la loi du 12 février 1873.
1°'' arrondissement de Paris. Année iSs8.
L'an mil huit cent cinquante-huit, le vingt
cinq décembre, est décédé. à Paris, rue Lord
Byron, n" 16, premier arrondissement, Guil-
laume-D'-siré-Joseph Descamps, artiste pein-
tre, âgé de soixante dix-neuf ans, né à Lille
(Nord), fils de Jean-Désiré-joseph Descamps
et de Claire-Françoise Snlengre.
Le membre de la Commission.
Dalligny.
Lieu de naissance de la reine
Frédégonde (XLVI, 4^3). — Je ne
(1) Représentant du peuple, membre du
Comité de Sûreté Générale.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 octobre 1902
595
594 —
sais si l'on parviendra jamais à détermi-
ner le lieu de naissance de cette reine san-
guinaire, mais ce que l'on peut affirmer
sans crainte d'être démenti, c'est qu'elle
n'a point vu le jour à Montdidier, par la
raison toute simple que cette ville n'exis-
tait pas alors.
Certains auteurs la disent originaire
d'Avencoiirt en Picardie ; on a cru voir
dans ce nom de lieu Davenescourt, gros
village du canton de Montdidier. Un litté-
rateur picard en a fait Ayencourt, petit
viUaga du même canton, et, depuis, les
historiens locaux affirment bravement que
Frédégonde est née à Ayencourt-le-Mon-
chel près de Montdidier. C'est une légen-
de dont j'ai essayé ailleurs de faire justice.
Alcius Ledieu.
*
* *
Si l'on en croit les habitants de la région
sud-est du canton de Liancourt, Frédégonde
est née et a été élevée dans une métairie
de la petite vallée de Ca fosse située entre
les communes d'Angicourt et de Rieux
— station de la ligne du Nord — et à
quelques centaines de mètres de la rivière
de l'Oise.
Depuis des siècles, la tradition s'est
établie, et se transmet d'une génération à
l'autre, que sa statue en or massif — gran
deur natur^elle (?) — serait enfouie dans
les flancs de la montagne qui domine
cette vallée.
Il y a quelques années, un fermier de
Rieux a mis à jour, à l'extrémité de la
colline, un certain nombre de pièces de
bronze de l'époque gallo-romaine, des
Antonins pour la plupart, et pluS récem-
ment encore, en creusant les fondations
du sanatorium, on a découvert un réci-
pient contenant plus de huit mille pièces
de monnaie remontant aux premiers âges
de notre ère. Il serait intéressant de pra-
tiquer des fouilles dans cette vallée, no-
tamment au Clocher du bois, emplace-
ment d'une abbaye anéantie de fond en
comble dans un incendie. Dois-je ajouter
que les rois de la i'^ et de la 2* race affec-
tionnaient les rives de l'Oise où ils possé
daient de nombreuses métairies ? et que
Charlcmagne signa les Capitulairesà yer-
èm^à quelques lieues en amont de Rieux,
cequi donne une certaine créance à cette
légende ?
Avis aux chercheurs de trésors !
Paul Hédouin.
Metz en Lorraine (XLIV, 338,501)-
— M. Nauroy plaisante, mais il ne ré'
pond pas à ma question et ne réfute pas
mes arguments,
Que les élèves de l'Ecole d'application
de Metz aient entendu dire couramment :
Meij( en Lan aine, cela ne prouve rien. Ils
avaient bien autre chose à faire que d'étu-
dier Ihistoire locale et s'en tenaient aux
préjugés courants. Il faut en excepter tou-
tefois MM. de Saulcy, Robert et de Bou-
teiller qui seraient de mon avis, car ils
étaient des numismates et des historiens
sérieux de notre Pays messin.
Si les Messins, comme le prétend M.
Nauroy, ont le caractère entier, bercés
qu'ils étaient, dès leur enfance, par le
bruit du canon et du tambour, ce n'est
pas par là que la vieille république mes-
sine se différenciait du duché liéréditaire
de Lorraine. ^
Son passé, sa constitution, ses aspira-
tions n'étaient pas les mêmes avant et
après son occupation par l'armée fran-
çaise. Puisque vous invoquez la mémoire
de M.Kîippfel, relisez ses P araires messins
dont vous me parlez, honorable contra-
dicteur, et Vous partagerez mon avis. Lisez
les Légendes messines de M. Auguste Prost
m.on compatriote et mon ami, et vous
serez pleinement édifié (Introduction, p."
28 et chapitre vu, pp. 420 et 424).
Mais que vient faire dans la question
posée par moi : Met:( en Lorraine, le sang
versé dans la campagne de MetZjCniSyo ?
Que combattait-on alors? Ce ne sont pas
assurément les Lorrains. On croit rêver
en relisant la phrase de M . Nauro}'' : « Ce
sang versé n'était pas de l'antipathie ».
Qu'est-ce à-dire ? De quelle antipathie s'a-
git-il ?
Il ne s'agissait, à cette heure, en fait de
haine, que celle que nous avions vouée à
l'envahisseur Que M. Nauroy s'explique.
Nous n'avons voulu parler, dans notre
dernier article, que de l'antipathie des
Messins d'antan et non des Messins actuels
contre les Lorrains.
Metz est dans les fers. Nancy, comme
le reste de la France, la plaint et voudrait
sécher ses larmes.
En posant ma question: Met:^ en Lan aine,
je n'ai voulu parler que comme historien
nourri de i'étude attentive de l'histoire
de Metz et du Pays messin et celle du du-
ché de Lorraine,
N» 983
L'INTERMEDIAIRE
595
596
Si j'ai un conseil à donner à M.Nauroy,
qui est un érudit de premier ordre, c'est
de m'imiter et de lire nos clironiques lo-
cales sans s'en rapporter aux dictons po-
pulaires.
Non, Metz, avant et après l'occupation
française de I5'52, n'a rien de commun
avec le duché héréditaire de Lorraine, sur-
tout depuis le xiu* siècle, et la Lorraine
carolingienne n'est pas celle du moyen
âge et de la Renaissance.
Voilà ce que m'écrivait dernièrement un
de mes amis, né, comme moi à Metz, d'une
vieille famille française et militaire. « Sous
l'empire des gouvernements parisiens on
a perdu le sens national, on a oublié le
nom et l'histoire du Pays messin. Ce doit
être le progrès-recul de la fausse civilisa-
tion. »
Comme Barrés, j'estime que le patrio-
tisme local. la reconstitution des provinces
pourront seuls régénérer la France. Le
régime centralisateur a anémié, obscurci
les esprits. L'enseignement de l'histoire
est basé sur un programme venant de
Paris. Les habitants du Languedoc en
savent autant, ou plutôt, ne savent ni plus
ni moins, sur l'histoire de Lorraine et du
Pays messin, que ceux de la Lorraine, car
l'enseignement est le même dans les col-
lèges des deux pays si différents par les
mœurs et les traditions.
Constatons cependant un progrès sen-
sible dans l'enseignement de l'iiistoire,
par nos Universités provinciales, depuis
qu'elles ont essayé de se créer une cer-
taine autonomie. Mais le mot d'ordre vient
toujours de Paris et l'œuvre centralisa-
trice de Napoléon n'a pas cessé d'être né-
faste à la culture des esprits qu'on vou-
drait soumettre à la même méthode, sans
songer aux différences de races, de goûts
et d'aptitudes. F. des Robert.
♦ *
Erratum. — Dans l'article de M. Nau-
roy, col. 1501. ligne 46, au lieu de Met:{
a été une république, lire une quasi-répn-
bJiqne.
Le monument, do Gastillon (XLVI,
454). - - Tout d'abord, je dirai qu'on a
élevé ce monument non à Castillon,
mais à côté, sur une route de la Gironde
qui n'est qu'en face du champ de ba-
taille ; celui-ci est dans la Dordogne, car
cette grande victoire (pas assez connue,
pas assez célébrée) détermina l'expulsion
définitive de France des Anglais.
Partout on trouvera des détails sur
cette bataille, où le vieux chef anglais,
Talbot, trouva la mort. Il y fut tué par un
Pontbriant ; l'emplacement dit <<. tertre
de Talbot » appartient à la commune de
la Mothe-Montravel, sur le territoire de
laquelle il est situé.
Le champ de bataille est assez loin de
Castillon. La Mothe-Montravel s'est laissé
usurper une gloire, que le monument
dont il s'agit, consacrera davantage, si
on ne proteste contre cette quasi-usurpa-
tion. La CoussiÈRE.
Lieu de naissance da M"!" de
Maintenon (XLVI, 172, 316,474). —
Il n'y a aucun doute : M'"^ de Maintenon
est née à Niort le 28 novembre 1635. Je
possède la photographie de son acte de
baptême quelque part dans ma biblio-
thèque de Paris ou de Poitiers. Je possède
ésfalement dans mes archives l'acte de
baptême de M™° de Montespan également
née en Poitou, à la disposition des inter-
médiairistes. B. de Rollière.
Louis XVJ. écrivain (XLVI, 290,
377, 476,). — Eurêka ! Pour les Maximes
morales et politiques tiiécs de Telémcique,
imprimées par le Dauphin, depuis
Louis XVI, alor5 âgé de douze ans ; voir
Intermédiaiie du 30 septembre 1898, à la
Petite Correspondance. A. S.. E.
L'impératrice Joséphine est-elle
née en pays anglais? (XLVI, 449) —
Le Corse aux cheveux plats était-il fran-
çais ?Lesdétracteursde Napoléon affirment
le contraire. L'histoire démontre que Napo-
léon Bonaparte naquit à Ajaccio le i^ août
1769 et qu'à cette date le traité du 15
mai 1767 qui donnait la Corse à la France,
avait reçu toute sa force d'exécution par
l'édit de réunion du 17 mai 1767, et par
la prise effective de possession, en
1768.
Ce fut le tour de l'impératrice Joséphine
qu'on accusa d'être quelque peu anglaise.
Elle était née, disait-on, sous la domina-
tion étrangère, à la Martinique, après la
prise de cette ile par les forces britanni-
ques.
Joséphine est-elle Marie -Joseph - Rose
Tascher de la Pagerie née le 23 février
DES CHERCHEURS ET CURIEUX 20 octobre 1903.
therine-Désirée en 1764 et Marie-Françoise
en 1766.
Ces naissances furent consignées sur
le Registre des actes de naissance des
Trois-Ilets.
Les originaux de ces actes que l'on con-
servait à iaâ'lartiniqi,ie,ont subi l'usure du
temps et le ravage des insectes. Les ac-
tes ont été reconstitués sur les registres
mêmes de l'état-civil des Trois-Ilets. Les
copies authentiques sont déposées au
greffe du tribunal de Fort -de-France
(Martinique). A maintes reprises on en a
relevé des extraits. Deux fois, j'en ai fait
prendre le texte intégral.
D'ailleurs, le double des minutes origi-
nales de ces actes est déposé aux archi-
ves du ministère des Colonies où j'ai eu le
loisir de les consulter il n'y a pas long-
temps. Il n'y a donc pas l'ombre d'un
doute : Joséphine est née à la Martinique,
aux Trois-Ilets. Sainte-Lucie, Lucie-la Fi-
dèle, comme elle s'intitulait en 17Q3,
alors qu'elle était encore française, peut,
à bon droit, revendiquer quelques rayons
de la gloire qui jadis faisait resplendir
nos armes dans la mer des Antilles. Elle
n'a jamais donné naissance ni à une reine
ni à une impératrice. La Martinique reste
Vile des souveraines et hélas ! des cata-
clvsnies. R. Pichevin,
1763 ou Marie-Françoise Tascher de la
Pagerie née en 1766? La question importe
peu en l'espèce. Quelques contempteurs
de la mémoire de Joséphine ont supposé
qu'elle était la fille aînée de M. de Tas-
cher et qu'elle avait vu le jour en juin
1763. Or, la Martinique tombée au pou-
voir des Anglais en 1762 était redevenue
française quand naquit, aux Trois llets,
Marie-Joseph-Rose. Si Joséphine est la
dernière des filles de M. de Tascher, l'ile
avait fait retour à la France depuis trois
ans, quand madame de Tascher mit au
monde Marie-Françoise. Dans les deux
hypothèses, Joséphine - Marie - Rose ou
Marie-Françoise est issue de père et de
mère français et dans une ile bien et du-
rement française.
Le problème semblait être résolu. Mais
il était dit que la vie de cette pauvre Jo-
séphine serait l'objet d'une perpétuelle
discussion, du jour de sa naissance jusqu'à
sa mort.
Quelques journaux anglais, le St James
Ga:(etie, La Vocce de St-Lucia ont récem-
ment avancé que l'illustre créole naquit à
Sainte-Lucie, petite île anglaise située à
quelques milles au sud de la Martinique.
D'après ces journaux, M. de Tascher de
la Pagerie avait quitté la Martinique en
1763 pour habiter Sainte-Lucie jusqu'en
177 1. Comme la naissance de Joséphine
se trouve forcément entre ces deux dates
extrêmes, on en conclut que l'épouse de
Napoléon I''' est venue au monde à Sainte-
Lucie. Sans 'doute cette île, l'auteur de
l'article veut bien le reconnaître, était
française de 1763 à 1771, mais elle est
devenue anglaise. C'est une illustration
qu'il faut ravir à l'île voisine restée
française. Il y a lieu d'étouffer une lé-
gende qui ne repose sur aucune base sé-
rieuse.
M. de Tascher, le père de la future
impératrice, avait des intérêts à Sainte-
Lucie. Il y faisait de fréquents séjours Des
lettres particulières, des pièces officielles
déposées aux archives des Colonies le dé-
montrent surabondamment. M. de Tascher
avait même été élu capitaine des dragons
des milices de Sainte-Lucie. Néanmoins,
le domicile de M. de Tascher était à la
Martinique et madame de Tascher, née de
Sanois, demeurait à la Martinique, aux
Trois-Ilets, sur sa propriété. C'est là que
naquirent Marie Joseph-Rose, en 1763, Ca-
Descendance du duc de Berry
(XXXIX; XLVI, 351, 457, ^31). — Voir
également 61, 190, 260. 335, 355. — Je
ne sais s'il a existé à Frohsdorf un vieux
médecin répondant au nom de Carières,
que je suib trop jeune pour avoir connu.
Mais je puis citer la source où j'ai puisé
mon renseignement lorsque j'ai raconté
dans le Gaulois et la l^evite de Paris que
le fils de la belle Virginie avait été anobli
par Louis XVIII sous le nom de chevalier
de Carières. C'est le comte de la Roche
lui-même, le fils posthume du duc de
Berry, qui a bien voulu me donner ce
détail. M. de la Roche était un des fami-
liers de Frohsdorf et a toujours vécu dans
l'intimité de la famille de Bourbon ; il
avait donc connu ou tout au moins vu le
personnage en question et je serais sur-
pris qu'il eût fait une confusion aussi
inexplicable.
J'ignore la date de la mort de ce fils de
Virginie, mais il n'est pas vraisemblable
qu'il soit mort bienjeune, comme le croit
N». 983
L'INTERMËDIAIRK
599
600
M. La Résie, puisqu'il a eu le temps de
mener l'existence la plus agitée et
d'essayer successivement de tous les mé-
tiers.
Quant au nombre des enfants de Vir-
ginie, M. La Résie se trompe également
en croyant que je ne lui en ai attribué
qu'un seul ; j'en ai cité deux, puisque j'ai
parlé du fils qu'elle a eu du duc de Berr}'
et de la fille née de son mariage avec
M. Touchard. J'ignore si elle a eu d'au-
tres enfants de ce mariage, mais cela me
paraît n'avoir plus aucun rapport avec la
descendance du duc de Berry.
Vicomte de Reiset.
♦ *
Le Carnet publie un intéressant article
sur ce sujet. M. le comte Fleury a demandé
des renseignements à une personne qu'il
ne nomme pas. Elle lui a dit savoir que
Georges 3rov/n était le fils du comte de la
Ferronnays, qui précéda le duc de Berry,
dans les bonnes grâces d'Amy Brown.
En 18 14, le comte de la Ferronnays
remit à M''^ Brown la feuille arrachée du
registre paroissial et celle-ci livra cette
pièce à la duchesse de Berry peu de temps
après l'assassinat du prince.
M"^' de X ajoute :
Les descendants des fiHes du duc de Berry
gardent le silence sur les détails du passé. La
feuille du registre paroissial remise à la du-
chesse de Berry existe certainement dans les
archives du duc de Parme, héritier du comte
de Chambord.
Le Carnet, sept. 1902; p. p. 421-423.
La garde nationale du VP arron-
c-issemeat pendant le siège (XLV).
— Voici, au courant de la plume, les sou-
venirs qu'un fidèle intermédiairiste peut
fournir sur la garde nationale du VI'' arron-
dissement pendant le siège de Paris, et
plus particulièrement sur la 17' du
19*. Cette compagnie était assez origi-
nale. En outre, de braves et fidèles com-
merçants du quartier : Morel, boucher,
rue de Fleurus ; jamtelme, fruitier, rue
de Madame : le boulanger, à l'angle des
rues Madame et de Fleurus ; elle se com-
posait d'artistes, dont plusieurs habitaient
cette fameuse maison du 3O de la rue de
l'Ouest (actuellement 68, rue d'Assas)
appartenant soit à monsieur le curé (Ha-
mon), soit à la cure de Saint-Sulpice, et
que Daudet illustra en y plaçant une scène
d'un de s s romans. Il y avait à la 7"^ du
i^""", Falguiére, Achille Sirouy, Delaplan-
che, Robert-Paul Huet. (tous, 36, rue de
l'Ouest) ; Abel Lurat, graveur ; Henri
Chapu, rue N -D. des Champs; Hiolle
sculptei;r ; du Bousquet, employé de
Banque, rue de l'Ouest on Niolle, 36 ;
Ranvier, peintre; le peintre militaire
Philippoteaux et son fils ; Chaza!, peintre
rue N.-D. des Champs, sans oublier Thon-
nète Muklimann, tapissier des fêtes reli-
gieuses, aussi 36rue de l'Ouest ; le brillant
Carolus Duran, rue N.-D. des Champs,
Rémy, papetier, rue de Vaugirard, et
d'autres encore.
Le commandant du bataillon fut à un
moment Germa.
Le sergent-major était M. Gérardin,
professeur de sciences, 78, rue d'Assas :
le capitaine : de Méricourt, ^3. rue de
Vaugirard, depuis maire du VP arrondis-
sement ; le sous-lieutenant : Charles Lauth,
depuis directeur de la manufacture de
Sèvres.
Plusieurs des gardes étaient exempts
de service, soit comme prix de Rome :
Falguiére, Chapu, etc ; ou fils de femme
veuve. Sirouy, René-Paul Huet ; tous
avaient tenu à se ranger sous les drapeaux
et faisaient leur service avec entrain et
patriotisme. Plusieurs étaient décorés et
sur leurs vareuses civiques le ruban se
détachait.
On montait la garde deux fois par se-
maine et l'on passait deux nuits au bas-
tion, près du Bardo (palais du Bey de
Tunis). Le lieu de réunion était k l'angle
des rues Vavin et de l'Ouest, contre la
grille du Luxembourg.
Le 21 décembre (20 degrés au-dessous)
la compagnie était de garde et les prix de
Rome modelaient en neige des statues qui
firent courir tout Paris et que le Monde
Illustré (ou V Univers Illustré) reproduisi-
rent.
11 y avait : La France, regardant si la
province venait au secours de la capitale,
et La Résistance. Chapu toujours modeste
et bon camarade, brouettait de la neige
et parfois modelait, de cette main qui
devait plus tard sculpter « La )eanne
d'Arc à genoux >^ et cette exquise Jv«;!^5S<?
tendant à Henri Regnault, un des martyrs
du siège, la palme de l'immortalité.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
. . 60 1
moment dans le
20 octobre
- 602
190:
Ranvier passa à un
service de « l'assistance patriotique du VP
aux familles des gardes nationaux néces-
siteuses ». Il s'y trouvait avec M. Vialav.
le docteurHubert Valleroux etc., etc. Cette
assistance fut bien utile. Il y avait, disait-
on, 6000 familles assistées. Mais per-
sonne, au moins dans l'arrondissement ne
souffrit trop de ce dur hiver et de ces quo
tidiennes privations. L'assistance avait
'son siège aux Carmes, rue de Vau^irard
dans les locaux de l'Ecole Bossuet prêtés
par le directeur M. l'abbé Thenon. C. B.
Béatrix ou Béatrice (XLV ; XLVl,
77, 428, 547). — Voici la vérité : autre-
fois, au moyen âge, on écrivit d'abord
Avec une x tinale les noms d'Alice et de
Béatrice ; et c'est seulement plus tard,
que l'orthographe moderne de ces noms
a été adoptée. Aujourd'hui, suivant les
goûts, chacun écrit ces noms à. sa façon,
D'' Bougon.
Armigor. Scutarius. Scutifer
. (XLV). — Sans se préoccuper d'ailleurs
de la différence étymologique, on traduit
uniformément ces deux mots par éciiyer .
Mais n'existait-il pas quelque supériorité
hiérarchique au profit du scutifer par
rapport à Yaninger ?
Dans sa charte du 4 juin 134b (et non
1343), ]ean Malet, chevalier, seigneur de
Graville, énonce que les témoins de sa
donation au profit du prieuré du lieu sont
messeigneurs Thomas de Cramesnil et
Richard d'Yvetot, chevaliers, Guillaume
Malet, scutifer^ Guillaume Malet, clerc,
et Jean Malet, aniiiger, ces trois derniers
ses fils (Cartulaire de Graville, f" 5 recto.
De même, en août 13 16, le dimanche
avant la Saint-Laurent, une opposition
sur patronage d'église est faite par Pierre
Maquerel, aniiiger. comme serviteur ou
sergent (scrviciis) de noble homme Robert
d'Estouteville, sciiiifer (Arch, S.-Inf. G.
4245)-
Ces qualifications distinctes, dans l'un
et l'autre cas, sont évidemment employées
avec intention. A. E. H. T.
Couez (XLVI, 398, 547). — L'expres-
sion « ces englois couez » signifie,je crois,
ces anglais intimidés. Le lièvre qui est
toujours craintif, fut nommé Cuweart,
dans l'épopée zoologique du moyen
âge, Gedicht van den vos Rcinaerde ; et
maintenant encore, en Angleterre 'on
se sert de cowed, dans le sens de décou-
ragé ; coward y signifie poltron.
Saint-Mkdard
^ De suite oa tout de suite (T. G
^5B;XLVI, 233,381, 502)— L'inter-
prétation donnée par M J. L. (233) à ces
locutions est-elle bien exacte ?. .
En voici une puisée à bonne source,
dans !e Dictionnaire raisonné des difficultés
gramiiiaticah's et littéraires de la langue
française, de Laveaux, ouvrage bien utile à
consulter :
Suite, subst f. On dit tout de suite et
de suite. Ce sont dei'x expressions adver-
biales qu'il ne faut pas confondre. De suite
signifie l'un après l'autre, sans interrup-
tion .• «II a marché dehx jours de suite : Il
ne saurait dire deux mots de suite. » — Il se
dit aussi de l'ordre dans lequel les choses
doivent être rangées : « Ces livres, ces mé-
dailles ne sont pas ^6' suite.»
« De suite, précédé de l'adverbe tout^
signifie incontinent, sur l'heure: « II faut que
les enfants obéissent Lout de suite, il faut
envoyer chercher tout de suite le médecin.
Allez-y tout de suite. »Touteiois l'académie
fait remarquer que tout de suite signifie,
datis certains cas, sans interruption : « Il
but trois rasades tout de suite, il a couru
vingt postes tout de suite. »
(Observons, en passant, que cet exem-
ple <s courir vingt postes » indique bien
son ancienneté.)
11 est donc incorrect de dire : « je viens
de suite » dans le sens de : s< je viens tout
de suite. »
Il faut aussi se garder d'employer,
comme cela se fait en certaines localités,
l'expression tout à l'heure avec la signifi-
cation de tout de suite. Cette dernière for-
mule marque une action instantanée qui
ne souffre pas de délai. Un maître appelle
son domestique : «Jean, venez me parler.
— Tout à l'heure, monsieur. — Ce n'est
pas tout à l'heure, c'est tout de suite ! »
Cette expression « tout à l'heure » est
usitée couramment en Normandie, d'une
singulière façon. Un jour, à Vire, je de-
mandai dans un magasin un objet quel-
conque. Il n'en restait plus : « Ah I mon-
sieur, me dit le commis, je regrette beau-
coup, mais nous en manquons tout à
l'heure... »
Depuis, je l'ai entendu souvent répéter
N. 9h
L'INTERMEDIAIRE
603
™ 604
ce « tout à l'heure » équivalent de « pour
le moment ».
Quoi qu'il en soit, le purisme absolu
dan-^ le langage habituel, même quand on
a du monde, frise de près le pédantisme.
Il est généralement admis d'employer des
formes abréviatives,à la conditionqu'elles
ne choquent ni le goût ni l'oreille. Il y a
quelque chose de plus leste, de plus vi-
vant, à répondre à un appel : ^< Je viens
de suite ! » alors qu'on écrirait : « Je suis
venu tout de suite v. Gros Malo.
*
♦ *
Puisqu'on a commencéà répondre à côté
de laquestionje puiscompléter l'indication
donnée parV. A. T. (col. 38 i).Non seule-
ment à Cherbourg, mais surtout à Caen et
daiis le pays avoisinant.on emploie l'ex-
pression tout de suite dans un sens absolu-
ment spécial, et tel, qu'il m'a souvent
servi à reconnaître à coup sûr les person-
nes originaires de cette région. C'est là
que l'on entend dire par exemple : « Je
suis indisposé tout de suite », ou bien
« J'ai assez attendu tout de suite ». Je ne
connais pas d'autre partie de la France
où cette expression soit usitée dans le
sens de pour l instant. Pietro.
Pissote (XLV ; XLVI,96, 209,430). —
Dans le pays wallon, nom de lieudit
qu'on trouve assez fréquemment sous
cette forme ; pixherotte., piherotte. 11 s'ap-
plique d'ordinaire et par analogie, à un
ravin où coule un torrent qui, en été, ré-
duit à un filet d'eau, ne fait plus entendre
qu'un léger bruit semblable à celui pro-
duit par un être évacuant son urine. Celle-
ci se dit en wallon pihotte. Le mot pic h e-
rotte, comme désignation de lieu, figure
dans un document de 1565.
Albin Body.
» *
Le lieu de Pissotière s'explique parfaite-
ment à Pantin, surtout qu'avant la Révo-
lution, le hameau du Pré-Saint-Gervais
était de cette paroisse, avec ses nombreu-
ses sources petites et plus grandes, inter-
mitentes et continuelles, sources qui seu-
les pendant plusieurs siècles alimentèrent
médiocrement et insuffisamment Paris.
A. Sy.
* •
Il existe aux environs de Saint-Cast,
magnifique station balnéaire des Côtes-
du-Nord, deux petites plages situées
l'une entre le hameau de la Ville-Norme
et risle Saint-Cast, la seconde à proximité
de ia pointe de la Garde, qui portent cha-
cune le nom de la Pissotte.
Ces deux plages ravissantes et pittores-
ques doivent être bien connues d'un de
nos confrères, M. le vicomte de Pont-
briand, dont le château est situé dans la
contrée.
Je recommande particulièrement le
séjour de cette localité aux amateurs de
tranquillité et de beaux sites.
Eugène Grécourt.
Imprimeur-libraira lyonnais
(XLVI, 398) — Je voudrais satisfaire
notre collaborateur J. C Wigg. au sujet
du nom exact de cet imprimeur. Je ne
puis que lui donner le renseignement sui-
vant. La « tragédie française » dont il
parle, fut imprimée non en 1571, mais en
I 561 . C'est expressément à cette date que
la place, dans ses Recherches sur les théâ-
tres de France, Beauchamps, qui procédait
chronologiquement. Voici sa note à ce
sujet:
Jean Breton de S. -Sauveur de Dyne.
Tragédie françoise, à huit personnages,
traitant de l'amour d'un serviteur envers sa
maîtresse, et de ce qui en advint, in-S".
Lyon, 1561. Noël Grandon. Du Verdier dit
que quoique cette pièce contienne une his-
toire arrivée, elle est plutôt une moralité
qu'une tragédie, parce que les règles n'y
sont point observées.
On voit qu'ici le nom de l'auteur est
Breton et non Brelog, et celui de l'impri-
meur Grandon et non Granson, Grandrau
ou Granrau. Le livre de Beauchamps
parut en 1735. Duduit de IVlézières, qui
publiait ses Muses françaises en 1764,
transforme le nom de Breton en Hretog et
n'hésite pas à donner un titre à sa pièce
et à la faire représenter « aux François »,
ce que ne dit nullement Beauchamps ; il
imprime ceci : — « Jean Bretog de Saint-
Sauveur vivoit en 1561. Aux François,
V Amour d'un serviteur envers sa nuiUresse,
et ce qui en advint, tragédie à 8 personna-
ges, à Lyon, in-8", 1561. » Pas de nom
d'imprimeur. 11 ne s'en trouve pas davan-
tage dans la mention que de Léris fait de
cette pièce dans son Dictionnaire des théâ-
tres (1763) : — L'Amour d'uti serviteur
envers sa maitresse, et ce qu'il en advint,
tragéd. françoise à huit personnages, par
Jean Bretog, imprimée en 1561 . Un mar"
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 octobre 1902
605
606
surprend son valet avec sa femme ; il le
conduit au prévôt et meurt pendant qu'on
fait l'interrogatoire de son domestique,
lequel est pendu ensuite sur le théâtre.
Voilà le sujet de cette pièce, qui peut
donner une idée de celles de ce tems-là. »
Et de Léris mentionne ensuite l'auteur en
ces termes : — « Bretog (Jean), sieur de
Saint-Sauveur. On ne sait rien de cet au-
teur, sinon qu'il étoit de Digne, et qu'il a
fait, en 1561, une pièce intitulée VÀtiiour
d'un serviteur envers sa maUiesse, etc. »
Qiiant à l'abbé de La Porte, il se contente,
dans ses tÂnecdotes dravmtiqnes (177 5), de
copier de Léris, sans donner, lui non plus,
le nom de l'imprimeur de la pièce de
Bretog, qui me parait bien devoir être
plutôt Breton. A. P.
L'organisation du culte d;ms l'Em-
pire romain (XLV1,449).— L'ouvrage
le plus complet qui ait été publié sur l'or-
ganisation du culte dans l'Empire romain,
est dû au savant historien allemand JVlo-
minsen : tomes 12 et 13 de son Manuel
d'antiquités romaines traduits en français
par Brissaud (Paris, Fontemoing, édi-
teur). J. Lhomer.
* *
On peut consulter l'ouvrage : Manuel
des Antiquités romaines, par Th.Mommsen
et Joachim Marquardt. traduction de
Humbert, t. 12 et i^. Le culte che^ les
Romains, par J. Marquardt, traduit par
M. Brissaud.
Paris Em. Thorin, éditeur- 1889, 1890,
2 vol. in-S". G. M. X.
La valeur du manuscrit de la Nou-
velle-Héloïse (XLV ; XLVI,48i). — M.
M. Bailly de Lalonde, dans son ouvrage le
Léman, ou Voyage pittoresque, histo-
rique et littéraire à Genève et dans te
canton de Vaud, publié en 1842, donne,
vol. 1, page 429 et suivantes, une liste dé-
taillée des manuscrits, lettres et autogra-
phes de J.}. Rousseau déposés dans les
bibliothèques publiques de Genève, Neu-
fhâtel et Paris, ou appartenant à des par-
ticuliers.
Le manuscrit original de VEmile, écrit
en entier de la main de l'auteur, était
estimé, en 1842,3 fr. 10.000 par son pro-
priétaire M, Coindetjde Genève.
D". MORGEAUD.
Ouvrages sur les émaux fXLVI,
235,436 486). — 11 faut aussi signaler le
très remarquable ouvrage de M. Pvupin,
président de la Société archéologique de
Brive, intitulé : L'Œuvre de Limoges,
volume in-4°, accompagné de tjoo magni-
fiques gravures, édité en 1890, chez Pi-
card, rue Bonaparte. La Coussière.
*
Consulter aussi : Les inffiiences celtiques
avant et après Colomhan, petit 8° carré bi-
bliophile avec 8 planches. Paris 1902,
par Charles Rœssler.
L'auteur y suit l'industrie de l'émaille-
rie dès les temps celtiques jusqu'à son
imitation en miniatures dans les écoles
mérovingienne et carlovingienne.
J. V.
* *
Le Bulletin de la Société archéologique
du Limousin, fier fascicule de 1902) pu-
blie, p. 114, un travail intitulé: La Re-
naissance de l' E maille rie peinte à Limo-
ges^ par Alfred Leroux. Oroel.
Fauconnerie (XL ; XLI ; XLll ; XLIV ;
XLV). — Dans le Recueil de la commission
des arts et monuments historiques de la Cha-
rente Inférieure et Société archéologique de
Saintes. 4^ série, t. 111,4" livraison, t. XIII,
delà col'ection (octobre 1895), M. l'abbé
Nogué, curé de Dampierre-sur-Boutonne,
a publié un fort intéressant article intitulé :
Ecurie et fauconnerie des rois d'Espagne et
de Portugal.
Les no' 10, II, 12, 13, 14, de la Revue
de Paris, 7» année, 15 mai, i*"" juin, 15
juin, 1 6'' et 15 juillet 1900, donnent de
précieux renseignements sur l'art de Fau-
connerie, dans le travail intitulé : Les •
sports de V ancienne France, par M. J. }.
Jusserand.
Dans V Illustration du 28 octobre 1899,
deux beaux dessins coloriés reproduisent
des scènes de Chasse au faucon. Cam.
Romantiques (XXXIX). — Dans son
discours de réception à l'Académie fran-
çaise (29 janvier 184b), Alfred de Vigny
disait du romantisme :
« Le nom qui lui fut donné était depuis
longtemps français, et puisé dans les ori-
gines de notre langue Romane ; il avait
toujours exprimé le sentiment mélancoli-
que produit dans l'âme par les aspects de
N«985
L'INTERMÉDIAIRE
607
~ 608
la nature et des grandes ruines, par la
majesté des horizons et les bruits indéfi-
nissables des belles solitudes ».
Nauroy.
Un répertoire national (XLVl,
120, 486). — Tous ceux que la question
intéresse n'ont qu'à aller visiter les collec-
tions de fiches de Tlnstitut de Bibliogra-
phie de Paris ; ils verront que cet éta-
blissement a résolu le problème d'une
façon complète depuis iSientôt dix ans.
Mais les Français ignorent souvent ce qui,
à Paris, est unique au monde I Ell.
Le portrait de J. J. Rousseau
gravé sur une pierre de la Bas-
tille (XLVI, 349)- — Dans une étude sur
Jean-Jacques Rousseau , musicien ,^Ç)\^b\\é'i. par
moi dans le journal le Ménestrel, j'ai
donné ce portrait, dont j'avais emprunté
le cliché très curieux à M. Juven, direc-
teur de la Vie illusirée, qui l'avait lui-
même publié dans ce dernier journal pour
illustrer un article sur le philosophe de
Genève. Ce cliché, très exact, reprodui-
sait le portrait avec les diverses inscrip-
tions qu'il portait. En tête : Ceite pierre
vient des cachots de la Bastille ; au-dessus
même de la figure : Jean-Jacques Rousseau;
et au-dessous Donné aux Amis de la Consti-
tution du canton de Montmorencj' par Pal-
loy, patriote^ l'an 2 de la Liberté. Je ne
saurais indiquer exactement le n" de la
Vie illustrée où a paru ce portrait, mais
c'est peu de mois avant que je l'aie repro-
duit moi-même dans le Ménestrel du 21
janvier 1900. Arthur PouciN.
SAA^^ebach (Jacques), peintre d'his-
toire. 1769-1823 (XLVI, 349). —
Je crois que la bataille de Marengo de
Swebach est chez M. Joseph Bardac, à
Paris.
Je dis je crois, car il est impossible de
dire que le tableau en question représente
Rivoli ou toute autre bataille en Italie.
Un Rat de Bibliothèq.ue.
* *
Ican-Jacques- Joseph Szveebach, dit Dès-
fontaines, est né à iVletz, le 19 mars 1769,
mort à Paris, le 19 décembre 1823. je
puis indiquer à M. Ulrich. R.-D. les deux
portraits suivants :
I" — Dessiné et lithographie par Jules
Boillr, en 1823, pièce in-4'' à claire-voie
qui peut s'ajouter à la suite de l'impor"
tante iconographie qu'il nous a donnée
des membres de l'Institut, de 1814 a
1825 dont les portraits ont été traités
d'après nature et d'une parfaite ressem-
blance.
2° L'eau-forte de Milius — publiée
dansL'/^r/ — in-4'', carré — d'après le
tableau de Louis Boilly « Etude pour un
tableau représentant l'intérieur del'atelier
à'Isahey » (au Musée de Lille).
Je tiens ces deux portraits à la disposi-
tion de M. Ulrich R.-D. s'il désire les ve^
nir voir, de même qu'un dessin, attribué
à Szveebach. in-4° oblong, traité au lavis
d'encre de chine, avec rehauts blancs —
« Episode de l'armée du Rhin en 1797 » :
Au passage du Rhin, le gén rai Dcsaix
parvient, l'un des premiers, à la rive droite
et au moment où avec un petit nombre de
soldats il arrête, désarme ou renverse les
Autrichiens, un coup de fusil, qu'il a vu
ajuster, vient lui percer la cuisse, et le
blesser grièvement. 11 a encore la force
d'aller jusqu'au soldat autrichien qui a tiré
le coup, et de le déclarer son prisonnier,
pour lui sauver la vie. Ce n'est qu'alors
qu'il fait connaître sa blessure.
La tète du général dans ce dessin est
réappliquée sur une pièce de papier (re-
pentir), ou l'artiste donne une ressem-
blance très exacte de Desaix.
Ce dessin a dû être gravé, mais en
vain j'en ai cherché une épreuve.
M. Ulrich R. D la posséderait-il dans
son importante collection des souvenirs
de sa famille ? Victor Déséglise.
Objets marqués d'un cœur (XLIV;
XLV; XLVI, 278, 33O. — Il e.xiste à
Rennes (Bretagne) dans l'église Saint-
Germain, un autel consacré au Sacré-
Cœur. Les murs sont ornés de rangées
d'ex-voto. Ce sont des cœurs en plâtre
• 'oré tous de la même hauteur, environ
2t centimètres. Chacun d'eux porte la
même inscription, l'année seule varie :
i.E 2 F''='' 1822
Le plus haut et le plus ancien porte la
date que je reproduis ici : 1822. La cou-
tume se perpétue toujours, chaque année
voit le nombre des cœurs augmenter, et
plusieurs portent la date 1902.
Le 2 février est. comme chacun le sait,
le jour dit de la Purification.
Yves Sébillot.
DÈS CHERCHEURS Eï CURlIiUX
20 octobre 1902.
609
610
Une coutume constante et ancienne
dans l'ouest de la France et principale-
ment dans le département de la Vienne,
e^t de placer des croix de pierre ou de
bois aux croisées des chemins. Chaque
fidèle contribue à l'érection de la croix,
quant aux croix de missions qui sont en
bois, chaque bienfaiteur donne en souve-
nir un ex-voto, un petit cœur en plomb
qu'il pique avec un clou sur la croix. J'ai
vu des quantités de croix, complètement
recouvertes de cœurs sur la face princi-
pale. C. Raymond.
*
Peut-être est-il bon de signaler que
depuis un temps immémorial les habi-
tants de Vic-Exemplet (Indre) réunis en
cœur au moment des enterrements, vont
piquer une sorte de poignard en bois au
pied de toutes les croix qu'ils rencontrent
sur le passage du mort que l'on mène au
cimetière.
Il y a aussi de très anciennes commu-
nautés religieuses qui ont pour insigne
une croix piquée dans un cœur.
D. Baron.
Happechairs et menottes (XLV).
— Le happe-chair avait iltoujoursla forme
que lui attribue l'ophélète E. M., confir-
mée par Pietro ? Il est vraisemblable qu'il
pouvait aussi ètreconstitué par deux bran-
ches à coudes multiples articulés, entre-
croisées et articulées entre ellesaux points
desuperposition.La figure_2 XXXXXX ""
rend compte de cette construction ; l'une
des extrémités sert de poignées, l'autre
fonctionne comme pince.
Au deuxième étage du château de Pau,
se trouve une série de belles tapisseries
des Flandres, de l'époque de la Renais-
sance, représentant les mois grotesques.
Dans la tapisserie consacrée à l'hiver se
voit, dans le médaillon qui est en bas et
à droite, un individu qui prend un héron
par le col, à l'aide d'un tel instrument.
ÎSKATEL.
*
Littré donne : Happe chair « Personne:
d'une excessive avidité » ; au pluriel, des
Happe chair. L'étymologie étant la même
pour l'instrument décrit parE.M : happer,
chair, le dit instrument ne doit pas r.on
plus prendre la marque du pluriel. Donc
la rubrique devrait être Happechair et
rmnotics, A. S..E,
Un plan de Paris en relief (XLVI,
394,552). — Je ne puis malheureusement
que répéter ce que j'ai déjà dit précédem-
ment (V. XVII, 95). Voir aussi une note,
signée tin lecteur.^ parue dans le même
volume, page 205. Gomboust.
* *
Ce plan a fait l'objet des recherches de
M. Mareuse, le plus qualifié en la ma-
tière Toutes ces recherches sont jusqu'à
ce jour rester vaines.
L'hôtel de Rohan et son archi-
tecte (XLV). — Dans le Nouveau diction'
naire des architectes français, (Paris, A.
Daly 1887) M. Ch. Bauchal ne fait aucune
allusion à la construction de l'hôtel de
Rohan par Delamaire, mais dans la liste
des monuments, il mentionne à Paris
l'hôtel de Rohan-Chabot(rue deVarennesj
construit par J.-B, Leroux (mort en 1746)
et l'hôtel de Rohan (rue de l'Université)
construit par Louis II Levau (mort en
1670).
Note, — Dans l'ouvrage de M. Bau-
chal, il est dit que Delamaire construisit
de 1697 à 1706. le bâtiment de l'hôtel de
Soubise qui fait face à la rue du Paradis,
ainsi que la cour principale et le portique
de la cour d'honneur. C'est l'hôtel occu-
pé aujourd'hui par les Archives natio-
nales. E. LlMINON.
Le café des Aveugles au Palais-
Royal (XLVI, 293, 443, 487). — Le café
des Aveugles n'a pas été fermé sous Louis-
Philippe. J'ai séjourné à Paris, pour mes
études, de la fin de 1856, à 1865 et je
suis allé passer une soirée au café des
Aveugles. La fermeture peut donc tout au
plus remonter à 1856 et encore...
LÉDA.
♦
♦ *
J'ai lu avec un extrême plaisir la no-
tice, pleine d'esprit et écrite du meilleur
st3'le, que ce fin lettré de Philibert Aude-
brand a consacrée au café des Aveugles.
Je n'ai pour mon compte rien à y ajouter.
l'y apporterai seulement une toute petite
rectification qui n'est pas inutile.
Audebrand croit que le café des Aveu-
gles a cesse d'être sous le règne de Louis-
Philippe.
C'est une erreur. Je puis lui garantir'
qu'il durait encore sous le règne dg
Napoléon III.
N- 983
L'INTERMEDIAIRE
611
612
Il existait certainement en 1855 et pro-
bablement au delà de 1860.
J'ai en effet gardé le souvenir d'y avoir
passé une soirée, sans qu'il me soit possi-
ble de préciser si c'est en 1855, durant
l'Exposition universelle, ou après 18159,
époque à laquelle je suis venu habiter
Paris.
A la vérité, ce singulier café était alors
déchu de son ancienne splendeur. Par
exemple, les quinze musiciens dont parle
Audebrand, étaient réduits à cinq ou six.
Quant au pseudo-sauvage d'Amérique,
je jurerais presque l'avoir vu à son poste
de tambour, car, depuis plus de quarante
ans, j'ai gardé fidèlement la mémoire de
ce phénomène, mais il se peut toutefois
que je ne le connaisse que par ouï-dire.
Edmond Thiaudière.
Couvre-feu (XLVI, 118, 251, 531,
446, 499,555). — Au commencement du
xix» siècle, se sonnait tous les soirs à
Nimègue le couvre feu (peut-être se
sonne-t-il encore) auquel on donnait le
singulier nom de « souper de Charlema-
gne ». G. La Brèche.
La femme accompagnée (XLVI,
233). — le ne saurais voir un crime ou
simplement un délit de lèse-galanterie
dans l'emploi des locutions que relève
M.J. L.
Si les journaux écrivent que le comte
Goluchovi'ski, M. Waldeck-Rousseau, M.
Constans ou tel autre personnage en vue
est arrivé en quelque endroit, accompa-
gné de sa femme (et non pas l'accompa-
gnant), c'est qu'ils s'occupent, avant tout,
de ces messieurs, de leurs faits et gestes,
déplacements, etc., pour cette bonne rai-
son que c'est à eux que s'intéresse, en
première ligne, le lecteur ; ils détache-
ront donc au premier plan leur personna-
lité et feront graviter autour d'elle tous
les renseignements
qui
les concernent.
On s'explique, dès lois, pourquoi, dans
ce cas spécial, les femmes sont reléi^uc.^s
au second rang et pourquoi leur présence
n'est signalée qu'accessoirement, comme
un simple détail ou comme un complé
ment de l'information relative aux maris.
Que SI, au contraire, il s'agissait d'une
femme en vue, dont le mari n'aurait de
notoriété que celle que lui conférerait
vette qualité, c'est la règle inverse qui
serait suivie. Les prescriptions de la ga-
lanterie orthodoxe s'accorderaient alors
avec les exigences de l'information, et on
dirait que M™' X... (ici, tel nom d'artiste,
d'écrivain ou de reine qu'il plaira à M. J.
L.)est arrivée en telle ville, accompagnée
de son mari. R. Dupl.
Devises d'horloges publiques
(XLVI, 12, 127, 558). — Au dessous du
cadran de l'horloge du beffroi delà ville
d'Auxerre, (monument de la fin du xv*
siècle) du côté de l'hôtel de ville,se trouve
gravé ce distique latin :
Dum moriormoreris.zMorienstamen, hora,
[renascor.
Nascere sic cœlo dum inoriere solo. i6-j2.
Pendant que je meurs, tu meurs ; mais
cependant, heure, en mourant je renais.
Puisses-tu naître pour le ciel, quand tu
mourras sur la terre !)
De l'autre côté du cadran, sur la rue
de l'Horloge, a été gravé cet autre disti-
que, maintenant presque effacé et qu'il
serait facile de rétablir :
Me prinium viotat cœliim . Mea régula, cœ-
[him est :
Et tua sitcœJum régula, tutus abis ,
(Le ciel est le principe de mon mouve-
ment ; le ciel est ma règle. Si le ciel est
ta règle, tu dois quitter la vie sans dan-
ger).
Ces deux distiques ont été traduits en
vers français, de la façon suivante, par
un auteur ancien et inconnu:
Je deviens comme toi victime de la mort^
Mais en mourant, heure, on me voit renaître.
Que ta naissance aussi te conduise à bon port
Lorsque de cette terre, il faudra disparaître!
*
H' *
C^est moi que le premier le soleil met en mar-
[che
C est moi qui suis sa règle, et rien ne tnen
[détache.
Toi. si tu fais du ciel la règle de tes pas,
Ton sort est assuré^ sois sans crainte ici-bas
Détails empruntés à V An/maire statisti-
que et historique de l' Yonne, 3* partie,
1841, p. 72 et 3* partie. 188^, p. 11,
Th. Courtaux.
Jeu de bouchon, jeu de galoche
(XLV). — A .\rlon et dans les environs,
ie jeu de b aichon et le jeu de galocrie
constituent deux jeux bi^n différents.
Le jeu de bouchon est fort connu ; on
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
613
614
20 octobre i902_
met sur un bouchon planté verticalement
quelques sous qui forment l'enjeu ; puis,
à tour de rôle, chaque joueur placé à une
distance convenue, vise avec une grosse
pièce de monnaie le bouchon qu'il cher-
che à renverser. 11 devient propriétaire
des sous tombés les plus proches de la
pièce de monnaie avec laquelle il a atteint
le but. Les autres sous sont 'replacés sur
le bouchon et le jeu continue.
Au jeu de galoche, voici comment on
procède. Une grosse pierre est placée au
centre d'un terrain dégarni ; sur cette
pierre est disposée une pierre beaucoup
plus petite, de la grosseur d'un poing en-
viron, à la garde de laquelle est commis
un des joueurs. Chaque joueur, à tour de
rôle, cherche, à l'aide d'une pierre, à faire
tomber la pierre dont je viens de parler.
S'il parvient à la chasser de son support
il s'élance vers son propre projectile sur
lequel il met le pied et se sauve avant que
le gardien ait replacé le but sur son pié-
destal. Si le gardien réussit à le toucher
après que le petit édifice est reconstitué,
c'est lui qui devient gardien à son
tour.
— Un autre jeu de galoche, qu'on
appelle aussi jeu de crosse consiste à chas-
ser, à l'aide d'un bâton à un b(!)ut re
courbé, une pierre en dehors d'une en-
ceinte déterminée. C'est une sorte de cro-
quet.
Il existe ici aussi, et dans le Luxem-
bourg grand'ducal, un jeu qu'on cherche
à faire disparaître en raison des dangers
qu'il présente et qu'on nommé, à Luxem-
bourg, Guichema}^ et, à Arlon, Tine-
cadet.
11 se joue à l'aide de deux bâtons ; un
petit bâton rond, de quinze centimètres
environ de longueur et épointé aux deux
extrémités, de la forme de ces instru-
ments en cuir dont on se sert pour des-
siner au fusain ; on le place sur le sol.
Les deux joueurs ont en main chacun
un bâton, long de 40 à 50 centimètres.
Un des joueurs frappe avec son bâton une
des extrémités du bâton épointé qui bas-
cule et s'élève et que le joueur chasse
aussi loin que possible ; le partner, avec
son bâton, doit chercher à le renvoyer
vers son point de départ avant qu'il ait
touché terre.
On comprend le danger de ce jeu qui
suite duquel on a constaté des blessures
assez sérieuses, voire même des yeux
crevés.
Ce jeuest-i! connu ailleurs et sous quel
nom ? E. T.
¥ *
développe une grande animation et à la ' de ce musicien
Moi aussi j'ai joué au bouchon un peu
partout, même en Espagne aux environs
de Madrid, et si je me permets de porter ce
fait intéressant à la connaissance des cher-
cheurs et des curieux, c'est que dans
une des dernières réponses j'ai remarqué
le mot pileau, que l'on cite comme usité
en Bretagne pour désigner ce jeu, qui
précisément est également appelépito en
Espagne.
Le mot pitoen espagnol veut dire sifflet
ou petit morceau de bois creux, mais là-
bas, au lieu de bouchon, on se sert de pré-
férence d'un morceau de roseau ou de
bambou qui remplit le même but.
Aux étymologistes à nous dire d'où
vient le mot •piteau employé en Bretagne.
PlETRO.
L'applaudissement (XLV.) — 11
semble bien que battre des mains pour
applaudir n'était pas une mode si nou-
velle sous Louis XVI, — du moins au
théâtre, où Voltaire interpella un jour un
spectateur parce qu'il avait les mains
dans son manchon au lieu d'applaudir.
La claque n'était-elle pas une entreprise,
— souvent dirigée par des maîtres chan-
teurs ?
Il y a plus. Dès le temps de Néron, la
claque était organisée fortement, et les
applaudissements se divisaient en trois
classes : bombtis, bruit sourd et continu :
teslœ, le claquement des mains : j'mbitces,
le tonnerre d'applaudissements. Des his-
toriens ont dit même que, lorsque Néron
daignait se montrer sur la scène, tous les
spectateurs devaient applaudir sous peine
de mort !
L'usage de battre des mains pour
applaudir au passage du roi, le i*'' sep-
tembre 1774, était donc une nouveauté
déjà bien vieille, X,
Les Recollets ou le fond de la
besace (T. G., 756; XXXIX) —
La musique de Un jour ]e bon frère £ tienne
est le seul fragment de Lulli qui se soit
conservé jusqu'à nous car il n'est pas
certain que l'air : Au clair de la \lune soit
N* 983 .
L'INTERMEDIAIRE
615
616
^ot^s, irotiuailles ^t (ÎJuriositéB
Une solliciteuse : la petite fille
de Racine. — Notre collaborateur
M. ô'Kelly de Galway a dépouillé intégra-
lement aux archives Nationales, les papiers
de l'administration des Lettres et des
Beaux-Arts, pour la période de la Restau-
ration. Il y a découvert deux curieux do-
cuments qui se rattachent à la famille du
grand Racine.
C'est une lettre de demande de se-
cours d'une arrière- petite-fille du poète,
une dame d'Hariague, avec le rapport qui
y est annexé.
Le fils de Racine — Louis Racine de
Lionval, écuyer, l'un des quarante de
l'Académie royale des inscriptions et
belles-lettres, né le 2 novembre 1692,
avait épousé, en 1728, Marie de Presle.
11 en eut un fils Jean qui mourut dans
le tremblement de terre de Cadix, en 1755 ;
et deux filles : i» Anne qui épousa, le 21
janvier 1746, à Paris, Mirleau de Neu-
ville, fils d'un fermier général ; 2" Marie -
Anne qui devint la femme de Bernard
d'Hariague.
La solliciteuse qui avait pu savoir avec
quel enthousiasme la Comédie française
avait fêté un petit neveu du grand Cor-
neille, et voir avec quelle libéralité Napo-
léon avait doté deux obscurs descendants
de l'immortel tragique, s'enhardit à son
tour et, en souvenir de l'aïeule, eut part
aux générosités royales.
M. ô'Kelly de Galway vient de retrou-
ver la lettre suivante (Archives natio-
nales, carton 03 . 1309).
A
fouc.Tuld
le vicomte de La Roche-
Directeur général des Beaux-Arts,
Monseigneur
Monseigneur, ma position que j'ai eu l'hon-
neur d'exposer à Votre Excellence, il y a trois
semaines, devient chaque jour plus inquiétan-
te pour moi. C'est dans huit jours que je chan-
ge de logement n'ayant pu le conserver à rai-
son de la forte augmentation de loyer qu'on
m'imposait. Je quitte le quartier, et je ne le
puis sans acquitter quelques dettes que la né-
cessité m'a fait contracter. Monseigneur, je ne
vis à force d'uiquiétude, n'abandonnés pas la
petite-fiUe de Racine. Etendez sur elle votre
main secourable, et qu'elle doive à Votre
Excellence le calme qu'elle a perdu.
J'ai l'honneur d'être avec respect de votre
Excellence, Monseigneur,
La très humble servante,
d'Hariague, petite-fille de Racine.
Paris, le 23 juin i«26, rue Thérèse, n* 11.
Le rapport annexé à cette lettre nous
.ipprendque l'on s'était déjà occupé de
cette dame à différentes reprises et que la
répétition de ces demandes menaçait de
lasser la générosité de ses bienfaiteurs.
Rapport.
Maiso:^ du Roi.
— La petite-fille de Racine
DÉPARTEMENT Mme d'Hariague, tient de la
DES Beaux-Arts. sollicitude du Gouvernement
— une pension de mille francs.
Cette somme, unique ressource de cette dame,
n'a pu suffire à son existence et à celle d'une
fille mariée récemment, mais qui, jusqu'alors,
était à sa charge.
Le Ministre de la Maison du Roi, informé
de la position peu fortunée de celle dont
l'aïeul s'est acquis, par son génie, des titres
de gloire impérissables, et connaissant en
outre les bons principes qui l'animent, a dai-
gné lui accorder, savoir :
Le 6 avril, 1824, 500 francs.
Le 17 février, 1825, 200
Le 21 mars, 1825, 100
Et le i'^' août, 1825, 500
Aujourd'hui, Mme d'Hariague, renouvelhnt
auprès du Ministre, ses demandes de secours,
SoH Excellence qui n'a pas jugé à propos d'y
faire droit, a transmis purement et simple-
ment sa lettre au Département des Beaux-
Arts.
D'après cet exposé, on prie Monsieur le
vicomte de faire connaître ses intentions à
l'égard de Mme d'Hariague.
Dans le cas où un secours serait accordé,
on l'imputerait sur le fonds général de réserve
pour 1826.
/ ço francs
Approuvé
L. R.
On lui avait probablement fait sentir,
en lui remettant les 150 fr., que c'était
pour la dernière fois, car la petite fille
de Racine, — si l'on en peut tirer cette
conclusion du silence des archives — ne
sollicita plus rien.
Le Directeur-gérant : G. MONTORGUEIL.
Imp. DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond.
ILVI* Volume Paraissant ies lo, 20 et }o de chaque mois. 30 Octobre 1902.
38* Année
31,"' r. Victor Massé
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Sureaux : de2 à4heures
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N*984
31"". r. Victor Massé
PARIS (IX«)
Sureaux: de 2 à 4 heures
axxt
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
Fondé e.a 1864
QUESTIONS KT RKl'ONSKS I.ITTEBAIRKS, H
TROUVAILLES
617
ISTORIQUES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES
ET CURIOSITÉS
618 '
uesîions
Ordre de la Toison d'or. — Fut
îlle instituée en 1429 en l'honneur de
Marie de Crumbugge, maîtresse de Phi-
lippe-le-Bon, ou en 1450 a l'occasion du
mariage de ce duc de Bourgogne avec
Elisabeth de Portugal ?
Les chevaliers d'abord au nombre de
24 en 1429 ont-ils été créés en mémoire
des 24 maîtresses du duc ? Ale.m.
Armes de îa famille Machelart.
— Pourrait-on retrouver les armes de la
famille Machelart^ dont plusieurs mem-
bres étaient maîtres de forges et de ver-
reries à Anor, Trélon et Wallers en Hai-
naut, au xviu= siècle. L'un des derniers
représentants de cette .famille était
écuyer, c*'' du roi, maison couronne de
France, seigneur haut justicier d'Iviers ;
il eut deux fils morts sans postérité, je
crois ; l'aîné, appelé : Machelart de Sar-
taiix était banquier à Bruxelles sous le
le*" empire, le second appelé : Machelart
de Cuissyfat officier aurégiment de Colo-
nel général hussard, et épousa une de-
moiselle de Montozon, en 1789, à Auben-
ton, Aisne.
Vicomte de Hennezel d'Ormois
Armes à retrouver. — Famille de
la Pagetie, dont était Anne de la Pagerie,
femme de François d'Aigremont, vers
1630, en Lorraine.
Famille de Donneval, en Lorraine,
dont était Joseph-Nicolas de Donneval,
écuyer, qui prouva sa noblesse devant
la Chambre des comptes de Lorraine le
1'='' avril 1734. — Peut-on indiquer en
outre un ouvrage qui donnerait la généa-
logie de cette famille qui possédait les
seigneuries de Villers-Saint-.'Vlarcellin,
Bousseraucourt, Ormoy en partie?
Famille de GMyo/îw/Z^jdont était Jeanne
de Guyonvelle mariée vers 1480 à Pierre
de Raincourt, écuyer, seigneur dudit
lieu en Bourgogne.
Famille de Fourreaux, dont était Fran-
çoise de Fourreaux mariée, vers 1735, ^
Franche- Comté, à Jean-Baptiste de Tho-
massin, ch*'' seigneur d'Ambly, Danne-
vaux,etc...
Famille de Mandrevilk, dont étaient Ro-
bert de Mandreville, chevalier, seigneur
et baron de Richecourt, mariée vers 1690
â Charlotte de Hennezel ; et Joachim de
Mandreville, seigneur de Wattine marié
vers 1720 à Catherine-Nicole Naudin. —
Ces personnages résidaient en Thiérache.
Jehan.
Armes d'Orléans singulières. —
Je possède deux petits portraits gravés
de Louis-Philippe dans chacun desquels
la figure du roi se trouve au milieu d'un
cadre de l'époque surmonté des armes
d'Orléans. Dans l'un, signé Hopwoodsc,
ces armes sont bien de France au lam-
bel d'argent de trois pendanîs\àdiX\s l'autre
signé Hopwood et Bigant, les émaux ne
sont pas figurés, l'écu surmonté de la
couronne royale est de.., à trois haches
de. . . posées deux et une, la. lame à sènestre^
N» 984
L'INTERMEDIAIRE
619
620
accompagnées en clef d'un lamhel de., à
trois pendants. Pourquoi ces trois haches?
— J.-C. WlGG
Vignettes de généravîx devenues
ex-libris. — Ces vignettes ont-elles été
employées ainsi ? D'après un article paru
dans la Curiosiic universelle, il y a quel-
ques années, sous la signature Théophile
Devaux, et suivant un autre article du D""
Bouland publié en juillet dernier dans les
Al cimes des collectionneurs d'Ex-Ubris, la
négative est soutenue
Ce n'est pas mon opinion.
On a trouvé environ douze volumes
portant sur les gardes la belle vignette
du génér.il Gavobunu ; ces livres sans va-
leur se vendirent au poids du papier ; on
laissa les couvertures nvec les gravures ;
tous 1 s principaux collectionneurs enri-
chirent leurs recueils de cette pièce
reconnue parfaitement authentique. Je ne
nomme ici que l'un d'eux : M. Cruel, l'é-
minent relieur de beaux livres.
L'an dernier, passait en vente, par les
soins de la maison Emile Paul et Guille-
min, un livre provenant du général
Ernouf et portant, en ex-libris, une superbe
vignette révolutionnaire.
Un collectionneur bien connu me de-
manda mon avis, puis il me chargea de
l'acheter, ce qui fut fait, moyennant un
prix rondelet, mais sans exagération
On a nié le caractère de cette pièce.
Qu'il me soit permis de publier la lettre
suivante, qu'à ma sollicitation a bien vou-
lu m'adresser le baron Ernouf.
Diiiard, lile-et-Vilainc.
17 octobre, 1 902.
Monsieur,
Mon aieul, le genéinl Ernouf, n'a pas eu,
à ma connaissance, de vignette ex-libris.
Cependant, sur certains ouvrages auxquels
il tenait, sans doute plus particulièrement, il
avait appod une tête de lettre, comme en
possédaient les généraux de l'époque : « géné-
ral Ernouf chef d'Etat major général de l'armée
de Sambre-Meuse. . . » etc.
Je vous parle de mémoire étant actuelle-
ment en voyage.
Recevez, etc.
B"" Ernouf-Bignon
N'est-ce pas la preuve que des généraux
ont pu faire, des vignettes de leur papier
militaire, les ex-libris de leur collec-
tion ?
Qiiel est sur ce point l'avis des colla-
borateurs ? Saffroy.
Famille de Paîmas. — Je désire-
rais connaître les armes, l'origine et la
descendance de la famille de Palmas,
dont était Louis-Alexar.dre de Palmas
capitaine de grenadieib au régiment de
Pondichéry en 1792, démissionnaire en
1793, chevalier de Saint-Louis en. 1816.
Il aurait eu une sœur mariée en 1784, à
Pondichéry, à un M. de Beau fort, lieute-
nant ingénieur des colonies ; une autre
sœur mariée tn Languedoc à un comte
de Dc'donde enfin une troisième mariée
dans la n;ême province à un comte de
Morelland. Le grand-père de ce Louis-
Alexandre était chevalier de Saint-Louis
en 1724 et ingénieur en chef du canal
royal à Toulouse ? Jehan.
Famille d'Antin. — Il existe de nos
jours deux familles d'Antin, les marquis
d'Antin, de Saint-Pée et les barons d'An-
tin de Sauveterre. Je voudrais savoir s'il
existe une communauté d'origine entre
ces deux familles ; si elles descendent des
anciens barons d'Antin qui remontaient
au xvu" siècle, sénéchaux de Bigorre, et
qui se sont fondus dans les Pardaillan,
devenus duc d'Antin en 171 1 ?
Pierre I^^eller.
Lombard de Roquefort. — Origi-
naires d'Italie et fixés à Antibes, en Pro-
vence, dès les premières années du xvi'
siècle, les Lombard de Roquefort se sont
alliés aux familles Guide, Vachieri de
Château neuf, de Boycr de Choisy, de
Bayon, de Malespine, etc.
Bernard Chérin, généalogiste et histo-
riographe des Ordres du Roi, dressa leur
généalogie en 1782, mais sans indication
d'armoiries. On dit qu'ils sont éteints
aujourd'hui. Un obligeant confrère pour-
rait-il nous donner la description des ar-
moiries des Lombard de Roquefort et
quelques indications sur les derniers re-
présentants de cette famille ?
SCOHIER.
Robert Schumann. — La biblio-
graphie de ce célèbre et merveilleux com-
l-ositeur semble bien maigre. On n'a
écrit, en français, sur Schumann que
de courtes notules, des articles de
revue, des plaquettes sans importance, à
moins que l'existence d'un livre sur mon
musicien favori me soit encore inconnue.
bES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 octobre 190^
021
622
Quelqu'un est-il à même de me renseigner
à ce sujet et de me signaler le meilleur
ouvrage écrit en allemand surSchumann?
Japhet.
Corporation ou principauté co-
mique. — Dans les registres parois-
siaux de l'église de Saint-Macaire (can-
ton de la Gironde) on relève les bizarres
dénominations suivantes, sur lesquelles
j'aimerais à être renseigné, désireux de
savoir si cela existe dans d'autres villes :
2 mai 1582 Baptême de Pierre Daurat:
parrain « Pey Castaing, prince de la no-
blesse des enfants du port, accompaigné
des princes de la lune et de Noé, avecques
tout la noblesse tant de la lune, Noé, que
du port ».
26 avril 1587. Baptême en présence de
Geoffre Aubrin « prince, ensemble de la
noblesse » signé « Dumas, Tressourier
général ; Aubrin prince du soleil, Bris-
son gentilhomme de la chambre du
prince ; Dulugat, mignon ; Gerronde,
gentilhomme servant ; Dereynaut, pre-
mier sergent ; Deaulx grand maistre de
la Coutellerie ».
2 mai 1587. Baptême en présence
d' •*< Aubrin, prince de Sainct-Macaire;
Servat, cappittame du prince ; de Flous,
cappittaine lieutenant des gardes fran-
çoises »,
3 mai. Baptême en présence d'une par-
tie des précédents et de «. Léglise, porte-
manteau de M. le Prince. »
1593. Est prince de la présente année
« Monseigneur le prince de Rinault ».
Les Aubrin étaient des conseillers du
roi, des jurats de Saint-iVlacaire.
Oroel.
Les Ursulines de Nice et la du-
chesse da Bfcsrry. — Sur la colline de
Carabacel, àNice, existe un couvent d'Ur-
sulines que les « Guides manuels », dési-
gnent comme « l'ancien refuge de la du-
chesse de Berry. » A quelle époque Marie-
Caroline se réfugia-t-elle dans ce monas-
tère ? Est-ce après sa sortie du fort de
Blaye ? Ellic.
Mac! me da Mainterxon et Ninon.
— Ninon de Lenclos écrivait à Saint-
Evremond, en parlant de M"" de Mainte-
non : « je lui ai prêté souvent ma cham-
bre jaune à elle et a ViUarceaux ».
Cette lettre n'est connue que par un
fragment donné dans ses «Causeries d'un
curieux »,par Feuillet de Conches.qui en
possédait l'original autographe.
Qii'est devenue cette pièce ?Est-elle au-
thentique ? due contenaient les parties
non publiées ? Firmin.
Formule anglaise. — Il y a cent
ans, à Londres. les condamnations à mort
étaient prononcées en ces termes :
« Vous serez conduit au lieu de votre
supplice pour y être pendu par le cou
jusqu'à ce que mort s'ensuive ; et votte
coips sera ensuite disséqué et anatomisé con-
fonnciiient à la loi ».
Depiiis quelle époque ce dernier mem-
bre de phrase - - une aggravation de
peine, diraient les juristes — a-t-il dis-
paru des sentences Je mort ?
Paul Edmond.
Portrait de M™" de Maintenon
nue. - Feuillet de Conches assure qu'il
existait encore, de son temps, à ViUar-
ceaux, un portrait de M"*^ de Maintenon,
que ViUarceaux, avait fait peindre, tota-
lement nue, à un léger voile ;près, assise
sur un lit de repos, ayant à sa droite un
amour armé d'une flèche, et aux pieds du
lit un épagneul.
Où se trouve ce portrait ? Est-il au-
thentique ?
Le dessin exécuté par Camille Chazal
le peintre, pour Feuillet de Conches, a-t-il
été reproduit et publié ? Qu'est-il de-
venu ? Firmin.
Portrait à identifier. — Une litho-
graphie de Villain, signée Moulnier F. Un
homme en buste, assez jeune, coiffé d'un
tricorne, avec un habit Louis XV, à ga-
lons représentant des lions. Au bas :
« Ro{an, né à Nantes » Quel était ce
Rozan ? Ce me semble un acteur.
Leslie.
Sculptures
siècle. — Les
en albâtre du XVI«
artistes Italiens ont ex-
cellé pendant le xvi= siècle, à composer
des scènes religieuses, en employant la
piene, le marbre et l'albâtre, j'ai entre
les mains la représentation de la Cnte
qui est bien traitée, et c'est l'albâtre qui
a été choisi comme matière.
On prétend que les amateurs ne rc-
N*q84
L'INTERMEDIAIRE
623
cherchent plus ce genre, il me semble
qu'il serait plus logique de faire abstrac-
tion,dans une certaine mesure, de la ma-
tière employée, lorsqu'il s'agit d'art, et
de rechercher surtout le travail de l'ar-
tiste. Quelle est l'opinion des lecteurs de
Vin terme dia ire ? H .-H .
Rois du jour. — Leurs noms. —
Pourrait-on établir la liste complète des
rois de la finance américaine : rois de
l'acier, du pétrole, des railways, du café,
de la glace, de l'or ? Beaucoup nous
sont connus., mais les autres ? Alem.
L'Ecole normale.— Un collabora-
teur pourrait-il me dire quels furent les
hommes les plus marquants de la pro-
motion entrée en 1840 à 1" Ecole normale
supérieure? H. C. M.
Un ouvrage illustré à retrouver.
— Je possède des croquis très sommaires
datant peut-être de 1820 a 182^ environ,
représentant des scènes familières desti-
nées à accompagner un texte. A ces des-
sins est joint une espèce de scénario qui
donne des explications sur la manière de
traiter ces sujets : tout cela évidemment
de la même main.
Quelqu'un de nos aimables collabora-
teurs connaîtrait il un ouvrage illustré de
cette époque, ou plutôt une suite de gra-
vures ou lithographies représentant les
scènes dont voici Ténumération : 1° Les
vendanges de Suresnes ; 2° Le Cirque
olympique; 3° La malle-poste; 4" Le fia-
cre au galop ; 5° La partie d'ânes ; 6° Le
pèlerinage; 7» Les maquignons.
Voici quelques-unes des explications
jointes aux croquis pour donner une idée
de la chose.
1° Les venJaiif!:es de Suresnes: \\ y a
une jolie comédie sous ce titre. On en
tirera quelques traits pour le tcxiede la
gravure. On pourrait mêler aux vendan-
ges un aperçu du couronnement de la ro-
sière.
2° Le Clique olympique : On pourrait
prendre le moment ou l'aîné des Franconi
tire un coup de pistolet entre les bois du
cerf Coco. Ce détail peut permettre d'en
déterminer la date.
5" La partie d'ânes : Des élégantes,
montées sur des ânes, sont accompagnées
par des petits-maîtres éperonnés.
624 — - — —
N.-B. 11 y a, mais en caricatures, une
« partie d'ânes >> d'Henry Monnier, je
crois. Leslie.
Prise da Palikao. — 11 existe à l'hô-
tel des Invalides, un tableau représentant
la prise de Palikao. Je désire connaître :
1° le nom de l'auteur de ce tableau ; 2" si
ce tableau a été gravé ou lithographie, et
par quels artistes? A. B. R.
Une caricature à expliquer. —
C'est une lithographie de G. Engelmann,
coloriée, et signée Buguet. Elle repré-
sente une enceinte fortitiée, entourant un
bois, où se jouent deux renards. Un petit
homme habillé de rouge, monté à une
échelle, semble vouloir offrir quelque
chose aux renards. En bas, un voyageur
en tunique violette. Au i" plan un per-
sonnage habillé d'une houppelande rouge
bordée d'hermine, et coiffé d'une barette
semble donner une bénédiction dans le
vague.
Au bas, ces mots : « La ville des Belges
devenue déserte est repeuplée » . Que
signifient ces paroles, et à quel événe-
ment se rapporte cette estampe ?
Leslie .
Vues de France. — Je possède une
planche, signée JacoUet et représentant
les « Restes du château de la Flèche. »
Elle porte le n° 17 et doit faire partie
d'une collection intitulée « Vues de Fran-
ce » publiée â la lithographie Lemercier,
Au bas de la planche,je lis : « â Paris chez
]V\me Vv: Jurgis, r. Saint-Jacques n" 16 »
et à Toulouse, r. Saint Rome n° 36. »
Les aimables confrères de Y Intermé-
diaire pourraient ils me dire ce qu'est
cet album et si je le trouverais encore
aux adresses indiquées?
Paul d'Iny.
Sources de l'opérette. — Les opé-
rettes sont agrémentées de chansonnettes
et romances qui, le plus souvent, n'ont
rien à voir avec le fond de la pièce, mais
dont quelques unes ont une allure archaï-
que. On peut donc penser qu'elles ont été
■ empruntées plus ou moins fidèlement à
nos vieux chansonniers. Pourrait-on citer
des faits à l'appui de cette opinion ?
ISKATEL.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 octobre 1 90Î .
625
626
Une inscription latine à traduire.
— Comment traduit-on, en français, ces
mots latins gravés sur les murs de l'an-
cien château de Saint-André près de Nice :
Arma tuent ur, paxfucit lœfos ?
Alex.
Portrait en miniature. — due con-
naît-on d'un miniaturiste qui signait A.
de Rillelille,i836?
je possède un portrait exquis d'un
oriental richement vêtu . Dimensions
(0.048x0.040). L. Digues,
Les richesses d'art de la Ca-
margo. — Quelque amateur de recher-
ches artistiques pourrait il nous appren-
dre ce que sont devenus les curieux pas-
tels de Lancret qui ornaient l'apparte-
ment occupé à la fin de sa vie par la cé-
lèbre danseuse Marie-Anne Cupis de' Ca-
margo, née à Bruxelles en 17 10, morte à
Paris le 28 avril 1770 ?
Marie-Anne deCupisde Camargo, d'ori-
gine noble, et d'une beauté remarquable,
débuta à l'Opéra de Paris en 1734, après
s'être essayée sur le théâtre qu'avait
construit, au Parc de Bruxelles, l'archi-
tecte Montoyer, puis au théâtre de la
Monnaie, dans la même ville.
La princesse de Ligne, mère de
l'illustre et spirituel écrivain, se plaisait
à l'appeler la fil h des fées, tant étaient
merveilleuses sa grâce et son éclatante
beauté.
Aussi, l'apparition sur la grande scène
française de la ravissante danseuse pro-
duisit-elle un véritable événement.
Pater, Vanloo, Lancret surtout, le
peintre des fêtes galantes, reproduisirent
à l'envi les traits de la charmante balle-
rine, qui devint le type favori des artistes
de l'époque, tant peintres que sculp-
teurs.
Le vieux Voltaire lui dédia le madrig^al
admiratif que chacun connaît, et, plus
tard Alfred de Musset introduisit la Ca-
margo dans son charmant proverbe !cs
Marrons du feu.
Pendant plusieurs années, les plus
hauts personnages, le duc de Richelieu,
Duclos, toute la brillante pléiade des
beaux esprits du temps briguèrent ses
faveurs.
Cédant enfin aux sages exhorta-
tions d'une tante, sa marraine, — dont
la pierre tombale se voyait, il y a peu
d'années encore, dans l'église de Baisy,
gros village du Brabant méridional, —
la Camargo quitta la scène en 175 1.
L'appartement où elle se retira, rue
Saint-Thomas du Louvre, offrait, d'après
les contemporains, un singulier assem-
blage de reliques pieuses et de souvenirs
profanes retraçant en quelque sorte l'his-
toire de sa vie de plaisir et de dévotion,
comme les mœurs flamandes en ont con-
servé la coutume des Espagnols.
A côté de nombreux pastels et de
peintures qui représentaient la noble ac-
trice dans ses principaux rôles de dan-
seuse, des crucifix chargés de buis bénit
et des madones affublées de trophées de
théâtre formaient un contraste bizarre,
mais consolant ; — le pardon à côté de
la faute ; la rédemption relevant le
pécheur.
Il serait intéressant de savoir quel a
été le sort de ces œuvres légères,dont plus
d'une sans doute fut amoureusement tracée
par la main des élégants maîtres qui flo-
rissaient à l'époque de la séduisante
ballerine et, si elles n'ont pas été dé-
truites, où elles se trouvent actuelle-
ment.
Les de Cupis de Camargo, de race his-
pano-italienne, furent reconnus barons
en Flandres, en 1620, et comptent encore
aujourd'hui des descendants à Baisy,
chef-lieu de canton du Brabant Belge, où
naquit, vers la fin du xi' siècle, Godefroy
de Bouillon, le premier roi de Jérusalem.
Aucun des souvenirs 'ie la « diva » du
siècle sralant n'est malheureusement
resté dans la famille.
D*" V. D. CORPUT.
Les raines des Tuileries. — Il y a,
dans le Figaro du 8 octobre 1902, un
article court et intéressant, sur les rares
possesseurs de quelques débris des ruines
du palais des Tuileries, incendié, comme on
sait, par la Commune. Or, il serait eu
rieux de connaître les propriétaires de ces
ruines, disséminées, forcément, dans toute
la France, et je pose la question qui a
pour but de les indiquer avec les objets
qu'ils ont conservés Je signale, déjà, aux
curieux qu'à Pérignat-lès-Sarlières (Puy-
de-Dôme j, M. Emile Thibaud, archéolo-
gue, artiste et homme de goût, mort en
1896, a fait placer dans son vaste salon,
N. 984
L'INTERMEDIAIRE
627
628
un magnifique parquet qui provient des
ruines des Tuileries et qui est très ancien,
Ambroise Tardieu.
Horlogers de Paris. — Je deman-
derai à nos collaborateurs de vouloir
bien me donner quelques renseignements
sur des horlogers qui ont eu dans les
siècles derniers une certaine notoriété à
Paris. Je trouve le nom de Gribelin sur
un cadran ; est-ce le même que l'horloger
du roi Louis XIII qui est orthographié
Grébelin ? Sur une autre horloge, je lis
G. I, Champion, et le nom de Jean Coqne-
relle se trouve sur une pendule religieuse
ornée de peintures et qui est de l'époque
Louis XIV. Une montre ancienne d'un
travail fini et dont le mouvement est re-
marquablement travaillé, porte l'indica-
tion de Gloria à Rouen. Enfin je cite pour
finir Balihaiar Martinotl
H. HussoN.
Expositions séculaires. — Les
Parisiens sont friands d'expositions. A
défaut d'expositions universelles, les-
quelles causent surtout des fatigues et des
ruines, ils préfèrent les expositions an-
nuelles, où ils sont plus chez eux et dans
lesquelles on leur montre tantôt la pierre
et le fer, tantôt le bois, le papier, etc. Ne
serait-il pas possible, pour varier encore
plus, d'organiser des expositions d'objets de
toutes espèces se rapportant à un seul siè-
cle et de faire, une année l'exposition du
xvi®siècle,plus tard celle du xvu ,etc ,etc.
CÉSAR BiROTTEAU.
Danse des tirailleurs algériens.
— Les soldats de nos régiments de tirail-
leurs algériens exécutent, dans certaines
circonstances qu'il serait utile de préciser,
une danse pour laquelle ils font usage de
sabres ou d'épées. Pourrait-on avoir des
renseignements sur cette danse, et autant
que possible, des photographies ? Les indi-
gènes qui ^'y livrent proviennent-ils d'une
région particulière de l'Algérie f
ISKATEL.
Le« De profundis>^ aux repas des
funérailles. — S'il faut en croire Walter
Scott (La jolie fille de Pertb.ch^p. xxviii)
à la fin du repas qui suivait les funérailles,
les highlanders entonnaient un requiem
avant de se séparer. J'ignore si cette cou-
tume s'est maintenue jusqu'à nos jours en
Ecosse. Mais je puis affirmer que dans
certains villages de Bourgogne, les assis-
tants,au moment des toasts, chantent un
De profondis en chœur, alors qu'il ne se
trouve aucun ecclésiastique dans l'assis-
tance.
Cet usage existe-t-il dans d'autres pro-
vinces ? E. M.
p. P.C. — De quelle époque date cette
formule inscrite sur les cartes de visite
pour prendre conac ? Alpha ,
Les Errata dans les Tables géné-
rales de r « Intermédiaire ». — Ne
pourrait-on, dans l'intérêt général, ouvrir
une nouvelle question, celle des erreurs
ou omissions à signaler dans les « Tables
générales de l'Iuiertncdiaire'î »
A tous, il a pu nous arriver de recher-
cher dans notre excellent journal une
question ancienne sans en trouver aucune
trace dans les tables publiées en 1892 et
1897. Si chacun voulait dès lors signaler
cette omission aux autres chercheurs, ce
serait quelquefois leur rendre un véritable
service, et on provoquerait souvent un
renseignement ou une rectification.
PlETRO.
Faizan, paysagiste suisse [vers
18 14 ou 1820]. — l'ai sous les yeux
deux grandes Vues de Suisse, gravées et
imprimées en couleur : La ville de Genève
et son lac ; — la ville de Neuchàtel et
son lac, de 0,68 centimètres de largeur,
cliacune,sur 0.48 centimètres de hauteur,
sans les marges. — Epreuves, avant la
lettre, simplement signées, à la pointe,
dans leur marge inférieure, à droite, de
ce nom : « Faizan »>, tracé en très menues
lettres cursives.
Ces deux anciennes gravures, que j'ai
toujours connues dans l'ancien salon-
Empire de ma grand'mère, aujourd'liui
devenu le mien, n'ont elles donc jamais
été publiées avec la lettre avec l'indica-
tion du titre, du nom de l'éditeur et de
la date de leur publication ?
Pourrait-on me donner quelques détails
sur la vie et les œuvres de leur auteur,
« Faizan », sur lequel je ne trouve rien,
dans les nombreux Dictionnaires biogra-
phiques ou artistiques qui sont en ma
possession ? Ulric R.-D.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
629 -
630
30 octobre 190a.
%é\)ûme^
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
ionnel.
Les rianuscrits et les nouvelles
acqu'sitious du Cabinet des Estam-
pes (XLVI, ^61) — M. Maurice Tour-
neux me deniande trop aimablement une
réponse pour que je la lui fasse attendre.
Certes le département des Estampes pos-
sède des manuscrits en nombre ; la plu-
part ont une mention sommaire dans le
livre intitulé : Le Cabinet des Estampes,
Catalogue génétal etfaisonné des collée
tioHS (Paris, Dentu in-S") ; d'autres ont été
inventoriés dans des catalogues spéciaux.
Je reconnais cependant qu'un groupement
de ces pièces s'impose. Mais nous avons
dû aller au plus pressé, et dans un cabinet
d'Estampes le plus pressé ce sont les
Estampes.Nous avons été obligés de satis-
faire aux besoins nouveaux du public, de
nous fournir de pièces modernes, de pro-
voquer des dons, en réservant pour un
peu plus tard la révision générale de nos
richesses. Toutefois, le principe de l'in-
ventaire de nos manuscrits est retenu
depuis longtemps, j'ai même préparé près
de mille numéros de ce catalogue.
M. Tourneux souhaiterait, de plus, que
les nouvelles acquisitions du cabinet des
Estampes fussent mentionnées périodi-
quement. 11 a parfaitement raison. J'ai
pu jusqu'à ce jour, grâce à l'amabilité de
nos confrères des journaux quotidiens,
annoncer nos enrichissements de consé-
quence, il nous manque la périodicité d'un
bulletin. Le cabinet a été trop longtemps
oublié, nous pouvons l'élever d'un coup
aux grandes destinées ; ce dépôt qui est
le premier du monde entier, est le dernier
des quatre départements de la Bibliothè-
que nationale en importance. Son budget,
son personnel sont inférieurs à ceux des
trois autres sections ; le Bulletin est plus
spécialement consacré aux imprimés.
Tout ce que demande M. Tourneux se
fera, mais il faut nous tenir compte de
ceci : en 1880, le cabinet avait le même
nombre de fonctionnaires et ne publiait
que de rares catalogues ; le nombre des
lecteursétaitdevingtparjour,et lenombre
des volumes communiqués, de 40 ou 50.
Aujourd'hui avec le même personnel, sans
un homme déplus — avec un en moins —
nous recevons quotidiennement 60 ou 80
lecteurs, nous déplaçons 200 vol. dont le
poids matériel est considérable, et nous
publions dans l'année un ou deux, quel-
quefois trois catalogues. M Maurice
Tourneux, dont la parole est très écoutée,
aurait une bien belle tâche à remplir, ce
serait de montrer que notre personnel est
insuffisant, d'obtenir son augmentation ;
le catalogue des manuscrits serait bien
vite terminé. Henri Bouchot.
Armoiries à déterminer : d'azur
à trois cœurs d'or (XLVI, 396, 519).
— Ces armes peuvent être celles de la fa-
mille La Cour de Maltot, M'' de Basleroy,
à Caen, dont un président à Paris, et une
des plus anciennes familles de la noblesse
normande. d'Agnel.
Le véritable sexa du chevalier
d'Eon (T G., 317; XLV; XLVI, 207,
409, 589). — je possède deux mémoires
d'apothicaire et un mémoire de chirur-
gien, datés de 1782 et 1783, et relatifs
à des médicaments fournis ou à des
soins donnés, soit à cet énigmatique per-
sonnage, soit à des gens à son ser-
vice Tous les trois sont au nom de
« Mademoiselle la chevalière d'Eon ».
Je me propose de présenter prochaine-
ment ces documents à la Société française
d'histoire de la médecine^ récemment fon-
dée et pour laquelle ils sont d'un incon-
testable intérêt. D' R. Blanchard.
Les assiettes peintes de Robert
Hubert (XLVI, 512).— Ce n'est pas
comme paraît le croire M. B. de C. pour
une fabrique de faïence ou de porcelaine
que Hubert Robert peignait des assiettes
sous la Révolution C'est pour sa dis-
traction que, sous la Terreur, dans sa pri-
son de Sainte-Pélagie, puis de Saint-
Lazare, il a peint des scènes de mœurs
et des paysages sur des plats et assiettes
d'étain aujourd'hui très rares,
Erasmus.
N» 984.
L'INTERMEDIAIRE
631
632
Armoiries da la famille de Ro-
chambeau (XLVI, 563).
Vimeur de Rochamhe.iu, Sgr d'Arrbloy.
Rochambeau, Villieis, Thoré. Maison ancienne
en Vendomois, titrée Marquis. Elle a donné
un gouverneur et bailli du Vendomois au xvin"
siècle, et elle fut illustrée par le général de ce
nom sous la République.
Armes : d'azur, nu chevron d'or, accompa-
gné de trois molettes d'éperon d' argent, deux
et une. Le nom et les armes de Rochambeau
ont été substitués, en 1863, à M. Achille La-
croix, par le dernier représentant de la fa-
mille.
Armoriai du yendomois par M. A. de
Mande.
La devise des Rochambeau était : Vivre
en preux, y mourir. Jehan.
Même réponse : P. D.
Cbavalier de l'Empire (XLVI, 341,
4159, 573). — Premier statut du i*''mars
1808:
Article 11. Les membres de la Légion
d'honneur et ceux qui, à l'avenir obtiendront
cette distinction, porteront ce titre de cheva-
lier. — Article 12 : ce titre sera transmissible
à la descendance directe en se présentant
devant l'archi-chancelier et en justifiant
d'un revenu net de 3000 fr. au moins.
Décret du 3 mars 1810: Article 21. Des
Chevaliers de TEmpire. Ce titre pourra être
accordé à ceux ayant bien mérité de l'Etat ou
l'empereur.
Quand on concédait des arii^oiries à un
clievalier de l'Empire, on chargeait une
pièce honorable de gueules de ses armes,
d'une croix de la Légion d'honneur d'ar-
gent,s'il appartenait à l'Ordre et s'il n'en
était pas, d'un anneau d'argent.
La CoussiÈRE
*
* *
L'institution de la noblesse supprimée par
décret de l'assemblée constituante du igjum
i790,futrétablie par Napoléon PMe 30 mars
1806. Mais, pour éviter toute confusion
avec l'ancienne, il l'organisa sur de nou-
velles bases(Décret du i*'" mars 1808). —
Outre le droit que s'était réservé l'empe-
reur d'anoblir à son gré ceux qu'il en ju-
gerait dignes, un certain nombre de fonc-
tions conféraient par elles-mêmes le droit
de porter à vie un titre proportionné à
l'importance de la situation.
C'est ainsi que les membres de la Légion
d'honneur et de l'ordre impérial de la
Réunion portaient le titre de Chevalier de
l'Empire et avaient la faculté de rendre
leur titre transmissible à leurs des-
cendants en justifiant d'un revenu de
3000 francs et en se faisant délivrer des
lettres patentes. C'était par conséquent le
moins élevé des titres dans l'ordre hiérar-
chique, mais il conférait la noblesse et
donnait le droit de porter des armoiries
dont la composition était fixée f)ar le
prince archi-chancelier, et surmontées
d'une toque ornée d'une aigrette. Les
particules et les couronnes restaient sup-
primées, et les membres des anciennes fa-
milles ayant déjà des armoiries auxquels
l'empereur accorda cette distinction en
reçurent de nouvelles. — Ce fut ce qui
arriva à mon grand-père. J'ai donné le
libellé des lettres patentes de chevalier
qui lui furent octroyées en iScç, dans le
i""" tome des Souvenirs du lieutenant géné-
ral de Reiset{c\ut j'ai publiés chez Calmann
Lévy). On y trouve également, pages 315
à 323, des détails sur l'organisation de la
noblesse impériale. — La Restauration re-
connut les titres concédés par l'Empire,
mais les anciennes familles nobles aban-
donnèrent généralement leurs nouvelles
armoiries pour reprendre leur ancien bla-
son. . Vicomte de Reiset.
Les privilèges de CiipJo Saint-
Mard (XLVI, 283. 415). — Après
messieurs Noël Valois, Besnard et Léon
Marquis, il serait inutile de parler de
Chalo Saint-Mard, si l'histoire de ce per-
sonnage, par sa descendance masculine
et féminine, n'avait pas ainsi conservé un
attrait de curiosité actuel et toujours vi-
vant, pour tous ceux qui s'intéressent
aux anciennes traditions de notre chère
patrie. Cet intérêt est accru de nos jours,
par l'obscurité non encore dissipée, qui
entoure certains points de la chronique
du célèbre pèlerin.
La preuve de l'attrait qui s'attache à la
question, se retrouve dans le soin que les
membres de la lignée, ont pris à toutes
les époques, de faire reconnaître et procla-
mer leur origine, soit pour en tirer un
profit résultant des privilèges de leur
extraction, soit par devoir pieux et légi-
time fierté de revendiquer comme leur
ancêtre, un homme d'un grand courage,
d'une abnégation admirable et d'un dé-
vouement dont le caractère est aussi
exceptionnel que digne de respect.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
633
634
30 octobre lyoa
Si, jusqu'à ce jour, l'histoire de ce
personnage a semblé,pour beaucoup, tenir
de la légende par rapport à l'époque
éloignée où il vivait et au motif de sa
célébrité, les plus récents documents per-
mettent maintenant d'établir la réalité des
événements qui le concernent, son ori-
gine et ses descendances masculine et
féminine.
Avant renonciation des preuves relati-
ves à ces différents points, qu'il nous soit
permis, tout d'abord, comme suite à l'ar-
ticle de \ Intermédiaire du 20 septembre,
de rappeler succinctement ici l'histoire
vrai 1 ent extraordinaire du maire de
Chalo. Cette aventure d'ailleurs est igno-
rée du plus grand nombre, dans ses dé-
tails et dans ses suites.
Parmi les serviteurs et familiers de sa
maison royale, Philippe 1" comptait au
nombre des plus dévoués, son fidèle
chambellan (disent les uns), Eudes,
homme libre, petit noble fieffé, origi-
naire du village de Saint-Mard,près Dam-
martin, ainsi que nous le démontrerons
dans la suite. — Il lui avait confié, comme
ma/r^, l'administration de son domaine de
Chalo, avec, prétendent l'histoire ou la
légende, le titre de châtelain d'Eiainpes.
Le roi, dit M. Léon Marquis (1), avait
fait le vœu d'aller, armé de toutes pièces,
visiter le tombeau du Christ à Jérusalem,
de suspendre ses armes dans le Temple
et de l'enrichir de ses dons ; mais les
prélats et les seigneurs du royaume, pré-
voyant les dangers qu'occasionnerait son
absence, s'efforcèrent de le retenir.
Alors, son serviteur Eudes offrit d'en-
treprendre lui-même le voyage à la place
du roi. Il partit à pied, armé de toutes pièces,
comme dans un jour de bataille, et por-
tant dans la main un cierge qu'il allumait
en certaines occasions. Il alla en cet équi-
page, jusqu'à )érusalem, sans dépouil-
ler ni ôter sa cotte de maille et son
casque. Il employa, dit-on, deux ans à
accomplir le pèlerinage, tant pour la lon-
gueur et la difficulté des chemins, qu'à
cause de la pesanteur de son armure, qu'il
(i) Chalo-Saint-Mard, poème, suivi de
l'histoire du pèlerin Eudes-Ie-Maire,dit Chalo
Saint-Màrd avec notes historiques et généalo-
giques sur sa postérité, par M. Léon Marquis,
Etampes 1897, chez L. Humbert Drot, lib.
éd.
laissa suspendue dans le Temple du Saint
Sépulcre, où, plusieurs siècles après, on
la voyait encore, ainsi qu'un tableau d'ai-
rain, mémorial de son vœu.
Le noble pèlerin, qui 1 un des premiers,
fit ce long voyage vers les lieux saints,
avait laissé sa femme, son fils Ansoldc ou
Lancelot, et ses cinq filles sous la garde
du roi. Son retour tians sa patrie fut le
signal des honneurs dont le prince se;
plut à le combler.
En témoignage d'estime et de satisfac-
tion pour le service signalé qui lui était
rendu, Philippe V , par une charte d^itée
d'Etampes,selonlesunsdemars 1083, selon
les autres de mars 1085. lui accorda, ainsi
qu'à ses six enfants et à tous leurs des-
cendants tant en ligne masculine que
féminine, de très beaux privilèges, dont
le plus remarquable était que tout fisca-
lin, ou serf du roi, qui épouserait une des
filles de Eudes de Saint-Mard, maire de
Chalo, serait affranchi de toute servitude ;
ce qui a fait dire, mais peut-être à tort,
ajoute M. L. Marquis, que les filles de
cette famille anoblissaient leurs maris.
Non seulement- ces descendants étaient
libres, mais ils étaient exempts de la
plupart des impôts et droits quelconques
perçus dans le royaume pour le compte
du roi ou de ses vassaux, tant par terre
que par eau, et notamment de tous les
droits énumérés dans les lettres de Com-
mittitmis délivrées par les Maîtres des
requêtes de l'Hôtel, et dont voici la liste
exacte d'après dom Fleureau : péages,
barrages, ports, passages, placéages. en-
trée de vin, huitième, douzième, vingtième,
taille, taillon, fortifications, criées em-
prunts, travers, coutumes, boues, chan-
delles, gardes, droits d'entrée, gabelles ;
de tous autres droits, charges de tutelle,
curatelle, commissions et autres charges
et servitudes quelconques.
Ils étaient encore exempts d'autres cor-
vées, notamment du guet dans la ville de
Paris, pendant une certaine période du
xvi« siècle.
Si la franchise et les exemptions ne
procuraient pas la noblesse, du moins,
elles assimilaient en quelque sorte les
liguugers aux nobles, qui étaient exempts
de la taille ; et de fait, ils purent s'allier
aux plus anciennes et aux 'plus illustres
familles nobles, comme nous le verrons
N" 984
L'INTERMEDIAIRE
635
636
ci-apres .
D'après Favyn. historien delà Navarre
— « les plus riches marchands des villes
« frontières du royaume recherchaient en
« mariage les filles du sire de Chalo, afin
« de pouvoir en toute liberté trafiquer
« francs et quittes de tous droits, - ce
« qui faisait marier, dit-il, les filles
« d'Etampes et des environs, sans bourse
« délier. » — Ce fait a donné lieu au pro-
verbe : « Facile à marier comme les filles
d'Etampes. y
L'original de la charte célèbre n'e t
pas parvenue jusqu'à nous, il est vrai,
mais, en 1248, sa réfection eut lieu, et
cette pièce légalement authentique, servit
à faire confirmer le privilège, dont l'exis-
tence certaine est prouvée par un grand
nombre d'ordon' ances et d'édiis.
Un règlement de saint Louis, de 1229,
exempta du guet de Paris, toutes les per-
sonnes de la lignée de Eudes de Chalo.
Saint-Mard, dont \z femme, y est-il dit,
affranchit le mari et dont il y avait, dès
cette époque, plus de 3.000 individus.
Les rois ses successeurs, après de nou-
velles vérifications par les Maîtres des
Requêtes de l'Hôtel, confirmèrent cons-
tamment la teneur des lettres de 1083
ou 108^ jusqu'en 1598, époque à laquelle
Henri IV, à h suite d'une assemblée des
notables tenue à R()uen, abrogea entière-
ment le privilège. L'Edit ne fut cependant
pas vérifié,
La Franchise résista n/anmoins, encore
jusqu'au 3 juillet 1602, époque à laquellele
parlement l'abrogea de nouv eau, cédant a ii.
très exprès commandement du roi.
En 1622 et en 1635, cependant, des
sentences des Tvlaitres des Requêtes de
l'Hôtel, des lettres de Louis XIII confirma-
tives de partie des exemptions revendi-
quées en vertu des termes de la première
concession, viennent allester jusqu'à quel
point allait l'obstination des descendants
d'Eudes de Saint-Mard. Si donc, d'après ce
qui précède, le privilège revendiqué a été
confirmé pendant plus de sept siècles, il
faut reconnaître, que, s'il y a eu mystifica-
tion, on a reconnu un peu tard, qu'une
charte authentiquement vérifiée sous saint
Louis, n'avait pas la valeur désirable.
en partie contestée par d'Hozier. La perspi-
cacité tardive du juge d'armes de Louis XIV,
ferait ainsi peu d'honneuraudiscernement
d'une longue suite de princes et à celui des
nombreux jurisconsultes qui se sont occu-
pés de la question, de l'époque de saint
Louis à celle du Roi Soleil.
Les privilégiés bien que disséminés
dans toute la France, se retrouvaient
surtout dans la Beauce, le Gâtinais, et
notamment dans les villes de Paris, Orléans,
Chartres, Dourdan, Monthléry, Toury,
Nemours, Puisaux, Creil, etc. Six cents
des enfants des privilégiés vinrent à
Etampes aux obsèques de la reine Anne.
D'après Fav}'n, leur nombre atteignait
trente mille au xvi' siècle, d'autres disent
cinquante mille et même soixante dix
mille .
Il existe très certainement de nos jours,
un nombre assez considérable de descen-
dants de ces privilégiés ; mais, comme le
dit très justement M. Léon Marquis, la
difficulté est de trouver les preuves et les
généalogies par suite des changements de
noms produits par des alliances. On peut
cependant en citer un certain nombre.
La plupart deceux qui se disent descen-
dants du pèlerin, par les femmes, sont
issus d'une famille Chartier, tirant son
origine d'Alain Cbartier, fiscalin de Phi-
lippe i''' qui avait épousé Tiphainc de Chalo,
l'une des cinq filles d'Eudes, et sœur
d'Ansohîe ou Lancelot de Saint-Mard, qui,
lui aussi, comme la preuve en est facile, a
laissé postérité.
Par leur alliance avec les Cbartier sei-
gneurs d'AJainville,un grand nombre de
familles sont devenues lignagères de Chah
et même des plus nobles et illustres.
Citons notamment, comme ayant fait
partie de la lignée ou comme en descen-
dant en ligne directe, les branches de familles
dont les noms suivent :
D'Aguesseau, des Acres, d'Andccy,
Baron, Brière de Valign3^ de Barville, de
Belleforière.de Soyecourt,de Béranger, de
la Bigne, deBizemont, de laBoissière Bou-
guier, de Boullene de Crèvecœur, Boutet,
Brachet,de Bragelongne,Bredet, de Brière ,
deMondétour,deChassebras,Choppind'Ar-
nouville, Dubois deCourval, de la Meung,
Geoffroy Saint-Hilaire, Gréau d'Haute-
roche, Hémard, Hennequin, de Jeux, de
Launoy, Le Chartier de la Hinière, Le
Chartier de Scdouy du Mesnil, Le
Chartier de la Varignière, de Laumoy,
Le Coigneux, de Ledoux de Melleville,
Le Gendre de Lucay,Le Prévost du Lis
de Longueil, de Luynes, de Mesgrigny,
DES CHERCHKUR.S ET CURIEUX
637 ~
deMesrnes,Molé,de Montesquiou-Fézensac
de Montholon, de Morogues.de Noailles,
d'Ormesson, Petiton, de Poilloue de Saint
Mars, de Primelé,de Rochefort.de Saintes,
de Ségur, de Sèves, Teste, de Tronçon
du Coudray ,de Villeneuve de Vence.
Beaucoup de représentants de ces fa-
milles qui se sont autrefois illustrées,
soit dans l'armée, soit dans la magistra-
ture sont toujours existants ; ils restent
comme le témoignage vivant des princi-
paux épisodes de l'histoire nationale.
— Cam.
Substitution do nom et d'armes
(XLVI, 171,298,401,521) — Voici ceque
j'ai trouvé dans : le Mémoire historique
sur les seigneurs de Ba:(eiitin, de zMon-
faiiban, de Herviïly, de Malapert, d'après
'P. d'Ho{ier (p. XI de l'Introduction),
publié à Anvers chez Henri Manceaux, en
1860:
Cession des droits de noblesse du cri et
des armes de Bazentin en faveur de Jean de
Heivilly, dit Malapert.
A tous ceux qui ces présente lettres verront
ou oiront Robert, Seigneur de Herviïly Che-
valier Chambellan du Koy notre Sire (Charles
VI), Salut. Sachent tous que comme à moy
soint et appartiennent d'y plain droit et
comme chief les plaines armes de Bazentin en
Arthois à moi venues et descendues par la
succession et trespas de feu Monsieur Renaud
jadis et dernièrement Sr du dit Bazentin les-
quelles armes sont d'azur, h fleui^ de lis d'ar-
gent et cry Montauban — je nay ni suis do-
rénavant halliez d'avoir aulcuns enfants ni
hoirs de mon corps. Pourquoi elles pourraient
être deschues... Pour la bonne amour et
affection naturelle que iai . A }e Han de Har*
villi dit Malapert escuiez mon nepveu et par
l'advis conseil accort et consentement dit sur
ce à plusieurs de mes amis charnels et autres
personnes notables à ce appelés... je ay donné
cédé, délaissé et transporté-au dit-pour luy
et ses hoirs successeurs. — les dites armes et
cry de Bazentin... avec tout el droit domina-
tion et seigneurie . , pour les avoir et porter
plainement et entièrement., dès maintenant et
à toujours perpétuelement et héréditablement
comme ses propres armes et cry sauf tant que
en icelles armes aura un cartier d'or au chief
devant par manière de différence.
En témoignage de ce ay selle ses présentes
lettres de mon propre scel qui furent faites
et données l'an de grâce mil quatre cent et
trois le '.2 jour du mois de juillet
...Estait escrit dessous et signé. ..
j'ai remplacé par des points (. .) nom-
bre de passages qui auraient trop allongé
30 octobre 1902
638 '■
cette lettre ; mais je suis tout disposé à
donner le texte complet sur la demande
d'un ophélète.
A. Corde.
Evoques (XLVI ; 564) — Quand un
évêque est préconisé, le pape lui assigne
toujours un siège, titulaire ou résiden-
tiel. Quand un évêque démissionne, il
est créé titulaire d'un autre siège. Pour
les évêques de l'ancien régime qui ne
furent pas replacés au Concordat, la si-
tuation est bien différente : ils furent dé-
posés par Pie VII, qui par la Bulle Qiii
Chrisii Doinini déclara leurs sièges <* li-
bres et vacants ». Il ne faut pas oublier,
en effet, que ces prélats étaient en révolte
ouverte contre le Saint-Siège, qui leur
avait demandé, pour le bien de la paix, la
démission volontaire de leurs évéchés.
F. UZUREAU.
*
* *
Le .Souverain Pontife assigne toujours
un titre à tous les ecclésiastiques qu'il
promeut à l'épiscopat, et cela est établi
ainsi depuis une trèshaute antiquité.
Les prélats, qui doivent administrer
un diocèse existant et constitué, reçoi-
vent le titre de leur ville épiscopale et
sont appelés résidentiels.
Les autres prélats sont dits titulaires et
reçoivent en titre le nom d'une ancienne
ville épiscopale dont le diocèse est ac-
tuellement supprimé. Les archevêques ou
évêques titulaires sont: 1° — Les person-
nages élevés aux honneurs épiscopaux à
cause des hautes fonctions qu'ils ont à
remplir, tels les nonces, les délégués
apostoliques, etc.; 2° — Les administra-
teurs d'importantes chrétientés établies
en pays de missions, mais non encore
érigées en diocèses : ces évêques mis-
sionnaires sont nommés actuellement Vi-
caires apostoliques ; 30 — D'anciens évê-
ques résidentiels ayant quitté leur siège
et avant reçu du Saint-Siège, un titre ho-
noraire par manière de compensation ou
de récompense.
Notons toutefois qu'un évêque résiden-
tiel, se retirant par voie de démission ou
autrement, ne reçoit pas nécessairement
l'attribution d'un évèché titulaire, et que,
lerecevant, il n'est pas obligé non plus
de l'accepter. Dans les deux cas, cet évê-
que conserve le titre de l'évêché qu'il
N» 984.
L'INTERMEDIAIRE
639
640
abandonne, mais le fait précéder de
l'adjectif ancien.
La page 343 de Y Annuaire Pontifical
catholique de Mgr Battandier (année 1902J
contient la liste des Dignitaires ecclésiasti-
ques qui ont occupé des sièges résidentiels ou
titulaires. On y lit vingt-deux nomsparmi
lesquels je relève ceux de deux français :
le cardinal Mathieu, ancien archevêque
de Toulouse et monseigneur Pagis, an-
cien évèque de Verdun. Tous les autres
évêques français qui vivent actuellement
retirés de leur siège, sont évêques titu-
laires.
Les chanoines de première classe de
Saint-Denis devaient.jepense, comme tous
les anciens évêques, avoir presque tous le
titre d'un archevêché ou évêché titulaire ;
mais je ne vois aucune raison pour que
l'on n'ait pas pu compter dans leur nom-
bre d'anciens évêques dépourvus d'un
évêché titulaire. 11 faudrait avoir sous les
yeux, leur liste complète pour contrôler
le fait. Un des derniers d'entre eux, mon-
seigneur Maret, primicier du célèbre
chapitre, était évêque titulaire de Sura.
Les évêques, déposés à l'époque du
Concordat, devenaient par le fait même
simplement anciens évêques de leur
siège. Ils eurent des sorts différents, que
nous ne pourrions déterminer qu'en pas-
sant la revue de leurs noms, l'histoire en
mains. On trouverait parmi eux, si mes
souvenirs sont exacts, des évêques rési ■
dentiels, pourvus de nouveaux sièges
après le Concordat, des évêques titu-
laires et des anciens évêques sans nou-
veau titre. Henri Debout.
* ♦
1° Le pape assigne toujours et a tou-
jours assigné un titre ou unsicge à chaque
évêque, un siège quand l'ëvêché existe
encore, un titre quand l'évêché n'est
plus qu'un souvenir. Entre l'évêque rési
dentiel et l'évêque titulaire il n'y a que
la difTércnce de la résidence obligatoire
pour le premier.
C'est un décret du 3 mars 1882, rendu
par la propagande.qm a supprimé l'appel-
lation d'évèque in partibiis pour adopter
celle d'évcque titulaire.
Il y a quatre sortes d'évêques titulaires :
I" Les anciens évêques résidentiels qui
donnent leur démission. D'habitude, le
Pape les crée archevêques de quelque titre
ancien :
Mgr Carmené, ancien évêque de la Mar-
tinique est archevêque d'Hieropolis ;
Mgr Larue, ancien évêque de Langres,
est archevêque de Péluse .
(Notez qu'il n'est pas nécessaire qu'un
ancien évêque résidentiel reçoive un
titre. Ainsi Mgr Pagis, ancien évêque de
Verdun, n'en a pas.)
2° Les nonces : Mgr Lorenzelli, nonce à
Paris est archevêque de Sardes;
3° Les vicaires apostoliques des mis-
sions ;
4" Les coadjuteurs des évêques résiden-
tiels (le gouvernement français n'en ad-
met plus).
Les chanoines de reclasse de Saint-
Denis étaient ou d'anciens évêques (sans
plus) ou des archevêques titulaires. Le
fameux Mgr Maret, primicier, était arche-
vêque de Sura.
Pour répondre au dernier paragraphe,
on ne peut pas être nommé évêque tout
court.
Mais on peut, si on a été évêque rési-
dentiel,être ancien évêque tout court.
Jean de Bonnefon.
Protonotaires apostoliques (XLVI,
564). — Les protonotaires apostoliques
qui résident en France, se mettent par-
fois en violet et portent la mitre ; ils ont
un anneau et des armes, mais ne portent
point la crosse. F. U.
♦
Mon aimable confrère La Coussière
trouvera tous les renseignements qu'il
désire sur les Protonotaires apostoliques
dans « le Costume et les usages ecclésias-
tiques selon la tradition Romaine, par Mgr
Barbier deMontault. 2 volumes in-octavo
paru chez Letouzey, éditeur, 17 rue du
Vieux-Colombier ».
Je regrette de n'avoir pas ces deux
volumes sous la main pour répondre
d'une façon précise à la demande qui est
faite, mais ces ouvrages sont aujourd'hui
en vente chez M. l'Abbé Girou, curé de
Hommes (Indre-et-Loire j chargé de la
vente de toutes les œuvres de Mgr Bar-
bier de Montault. B. de Rollière.
Pièce d'or vénitienne (XLVI,
507;. — Sans être très rare, la pièce de
20 francs <^ l'Italie délivrée à Marengo »
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 octobre 1902.
641
642
est assez recherchée.
de 25 à 30 francs.
Elle vaut, à Paris,
G. G.
Dames védianliennfS (XL). — Les
védinntiens, peuple de race ligure, étaient
établis dans la vallée du Var et les can-
tons limitrophes. Cimiez, Cemeneîuni, —
dont Auguste fit la cité de plaisance de
riches Romains qui venaient y rétablir
leur santé, — était leur capitale.
A Tourette, à l'intérieur de la chapelle
Saint-Sébastien, parfaifemént disiincie de
r église paroissiah\tsi l'inscription deman-
dée qui rappelle, sans doute, la fin de
quelques matrones de Cimiez :
MATRONIS VEDIANTIBUS
P. ENISTALIUS. P. F. CL.
CEMENEL. OPTIO AD ORD.
LEG. XI. PRIMIGENI^
•CXM FIDELIS.L. M. P.
11 doit être parle de ce monument épi-
graphique dans l'œuvre récente du savant
M. Henri Moris sur le département des
Alpe.«;-Maritimes, mais n'ayant pu donner
le titre exact de l'ouvrage, il ne m'a pas
été possible de le consulter à la Biblio-
thèque nationale. A. S., e.
Henii Moris. Au pays bleu (Alpes-Maritimes).
Paris 1901, gr. in-4°(L*K. 2694). 11 n'y est
aucunement traité de l'inscription ci-dessus.
La famille desBaïf (XLVl, 342,464,
526, 582). — La province estloin de Paris
et par conséquent loin dessources et de
toute sérieuse documentation. Mes aima-
bles confrères de \' Intennédiaire l'ont com-
pris et je leur adresse un sincère merci.
Cependant, si l'on veut bien se reporter
aux questions on verra que la première
seule a reçu de très intéressantes ré
ponses La 2'' aurait dû, je crois, tenter les
chercheurs et j'ose espérer encore. Enfin
j'ajoute une 4^ question : Je désirerais con-
naître toutes les études sur les Baïf : livres,
articles de revues ou de journaux. C'est
beaucoup demander, mais avec Vlnter-
Dicdiaire rien n'est impossible.
Paul d'Iny.
Le général Dupucli (XLVl, 4,2,
590). — Pierre Morand Dupuch ou du
Puch, maréchal de camp, devint seigneur
d'Ignaucourt en Picardie (aujourd'hui
canton de Moreuil, Somme) quelque temps
avant la Révolution par suite de son ma-
riage avec la fille unique de Ménelé-
Hyacinthe de Bonnaire, chevalier, sei-
gneur d'Ignaucourt, et de Namps-au-Mont.
Après la mort de son mari, M™* Dupuch
vendit le château d'Ignaucourt et ses dé-
pendances en 1834. (Voir l'ouvrage de
notre collaborateur M. Alcius Ledieu,
Notices et choix de documents inédits pour
servira l'histoire de la Picardie, Paris, A.
Picard, 1893, t. I, p. 172). K.
VEtat militaire de 1789 porte quatre
officiers de ce nom :
1° Dupuch (de), chef de brigade (major)
dans Metz-Artillerie ; 2^ Dupuch, capi-
taine commandant de grenadiers dansEn-
ghien-Infanterie ; 3° Chevalier Dupuch,
capitaine en second de chasseurs, même
régiment ; 4" Morand Dupuch, lieutenant
en second, même régiment. Ci joints les
états de service, assez incomplets, des
deux premiers, qui parvinrent au grade
d'officier général dans les premières
années de la Révolution.
i" Pierre Morand du Piich de Gran-
genetive, élève d'artillerie à la Père. 1753
— - sous lieutenant, 1757 — capitaine,
1766 — chef de brigade (major), 1782
— devenu lieutenant-colonel au 7'"' d'ar-
tillerie (ci-devant Toul) à la formation
de 1791 — légèrement blessé au bras à la
défaite de duiévrain, (29-30 avril 1792).
— Biron le déclarait alors « officier d'ar-
tillerie de la plus grande distinction >^ —
devenu colonel du 7™* d'artillerie, 3 juin
1792 — général de brigade, 8 mars
•793 — général de division, 15 mai
1793 — le 12 juillet 1793 remplaça mo-
mentanémenl Kilmaine dans le comman-
dement de l'armée des Ardennes — dis-
paraît des cadres la même année. {Etats
de l'artillerie — - Susam — Moniteur —
Historique du 10^ Dragons).
2° Pierre Morand Dupuch. né le 1 6 juin
1742, à Eymet, en Périgord — enseigne
dans Enghien, i7'^8 — en 177 1 : « très
intelligent ; de la meilleure conduite » —
major dans Conti, 1789 - en janvier
1790, M. de la Tour du Pin louait
« les soins intelligents >^ apportés par
M. Dupuch au maintien de la discipline
et du bon ordre dans Conti, en février
1790, M. Dupuch. major commandant le
régiment de Conti. et les officiers de ce
régiment en garnison à Amiens, étaient
nommés citoyens de cette ville : devenu
second lieutenant-colonel du Si*" régi-
NV 984
L'INTERMEDIAIRE
643
644
ment (ci-devant Conti) à la formation de
1791, colonel de ce régiment, 27 mai
1792, général de brigade, 8 mars 1793.
Le ■)'' .Jacques Morand ^chevaWev Dupitch ,
né le 7 septembre 1775 a Razac d'Eymet,
en Péngord, capitaine en second dans
Enghien en 1784, abandonna en 1791,
émigraet servit à l'armée de Condé comme
chasseur noble à la Cie n" 10 (composé
des officiers des régiments de Bresse et
Enghien) ; nommé chevalier de Saint-
Louis en août 1795.
Je n'ai rien sur le quatrième.
Ces états de service incomplets sont
sujets à révision. Quelque confrère inter-
médiairiste pourrait-il les compléter et
aussi fournir quelques détails sur la
famille Morand du Puch ?
S. Churchill.
La postérité de Crassous (XLVI.
396, 591). — Errata ; col 592, ligne iq,
délivrer copie, au lieu de déclarer copie,
col. 592, ligne 26, F"^ 459I , au lieu de
F7. 4591.
J'ai cru devoir m'étendre sur le conven-
tionnel Crassous parce qu'il n'avait été
jusqu'à présent l'objet d'aucun article im-
portant. La Biographie Michaud lui donne
par erreur le prénom de Paulin. En 1794,
il était commissaire en Seine-et-Oise et à
Paris ; en 1796, juge civil au tribunal du
département de la Dyle. J'ignore les cau-
ses de sa détention ; il n'a pu être accusé
de modérantisme puisqu'il fut l'ami de
Billaud-Varennes auquel il dénonça les
modérés Rochelais. Le 2 brumaire an 4
(24 oct. 1795J, du ^ont Michel, il adressa
au Comité de Salut public, la Conven-
tion ayant terminé sa session, une longue
lettre pour protester contre son incarcé-
ration et supplier qu'on ne le laisse pas
mourir de froid et de misère dans sa prison.
J'extrais de cette lettre le passage sui-
vant dans lequel Crassous parle de sa
femme et de sa fille :
Je suis placé au milieu de la mer, logé au
i8e étage, exposé à tous les vents qui sont
toujours de la plus grande violence : les mau-
vais temps qui régnent depuis deux décades
m'ont donné les fièvres ; il n'y a ni chirurgien,
ni secours qu'à plus de deux lieues ; on ne
peut avoir du bois par aucun moyen, et les
autres choses ne s'achètent plus qu'avec du
numéraire ; non seulement je n'en ai pas, mais
mon indemnité finit avec la session, elle ne
suffisait même pas pour ma dépense, et j'ai
une femme et une fille à faire subsister. D'ail-
leurs, si je dois être jugé, ce n'est pas dans le
département de la Manche ; ainsi les motifs
les plus pressants de justice et d'humanité
se réunissent pour faire ordonner qu'en atten-
dant un jugement, je sois transféré dans mon
domicile à Paris, et c'est ce que je demande.
(Signé) A. Crassous. (Archives nationales.
F7 459"!. Autographe).
Théodore Court aux.
Quels so.it les représentants des
marquis de Gamaches ? (XLVI, 344).
Joachim-Valery-Thérèse-Louis Rouault, mar-
quis de Gamaches, grand d'Espagne du
chef de sa mère, (Jeanne-Gabrielle de la
Mothe-Houdancourt), né le 11 mai 1753,
capitaine de cavalerie, dernier rejeton du
nom, mourut le 29 septembre 1819. 11
avait épousé Marie-Catherine-Hyacinthe de
Choiseul-Beaupré, décédée le 22 novembre
1836, dont il n'eut qu'une fille, Félicité-
Madeleine-Honorée-Gabrielle de Rouault
de Gamaches, née le 20 avril 1781, mariée,
le 19 avril 1800, à Jacques-Philinpe-Achille-
L ou is-Auguste-Barthélemy- Franc ois, comte
d'Héricy, décédée le 13 juillet 1819 au
château de Favet, laissant deux filles : 1° la
marquise deWalsh Serrant ; 2° la marquise
de la Tour du Pin Montauban.
Armes : de sable, à deux léopards d'or,
posés l'un sur l'autre, armés et lampassès de
gueules (Borel d'Hauterive. Annu a iv t ,i^'io).
La marquise de Walsh Serrant, mariée
le 26 mars 1824, décédée en..., n'a laissé
qu'une fille unique, Alix Marie Walsh de
Serrant, mariée le 6 (alias 28) mai 1859,
au comte Aimé-^7//;«5-Maurice-Timoléon
de Cossé-Bnssac — qui fut chambellan de
l'impératrice Eugénie dont deux filles,
l'une desquelles a épousé, 27 juin 1883,
le comte Renaud de Moustier.
Zoé-Henriette d Héricy a laissé aussi
une fille, mariée en 1854 à Louis-Hippo-
lyte-René Guigues de Moreton, comte de
Chabrillan, décédé en 1869. A. S..E.
Cardinal Oc ave d'Aquaviva
(XLVI, 116, 246,359,458,^82). — Voici
le texte intégral dubillet mortuaire du duc
d'Acquaviva :
Vous êtes prié d'assister aux convoi, service
et enterrement de Son Excellence M'' Henry-
Serge, comte Avigdor, Duc d'Acqua viva (sic :
/l^^//^»/r(7). Ministre plénipotentiaire des Léga-
tions de Monaco et de Saint-Maiin, Comman-
deur de la Légion d'honneur. Grand Croix des
Ordres de Monaco et de Saint-Marin. Came-
riere dispada et cappade Sa Sainteté, etc., etc.,
décédé muni des Sacrements de l'Eglise, le 21
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
645
646
30 octobre 1902.
décembre 1871,611 son domicile à Paris, Course
la-Reine, n" 20, qui auront lieu le Dimanche
24 du courant à 11 heures 1/2 très précises,
en TEglise de Saint-Pierre de Chaillot, sa pa-
roisse. . .
De la part de M. le Chevalier Albert Avig-
dor. Consul de Saint-Marin, à Nice, de M""
Albert Avigdor, Duchesse de Faëtano, sa femme,
de Miles Henriette, Odette et Isabeau-Regina
de Faëtano, ses neveu, nièce et petites nièces.
Acquavi va et Faëtano soni deux localités
du territoire de la République de Saint-
Marin.
L'auteur de la question connaît sans
nul doute les Histoires de la Famille
ù'Aquaviva, royale d"Arragon,par Storace
{Rome,\'j^S)c\. [Aoïén3.s {Avignon 1744).
V. A.
Demoiselle Compoint (XLIV; XLV;
XLVI,47i). — Nous recevons de notre
distingué confrère, M Victor Joze, rédac-
teur en chef de la Journée, ]a lettre sui-
vante :
Mon cher Directeur,
L'Intermédiaire du 30 septembre dernier
a reproduit un article de la Ga:{ette anecdo-
tique sur la famille Compoint, intitulé les
Bur graves de Saint-Oiten.
Cet article est plein de bonnes intentions ;
il contient, cependant, quelques inexactitudes
que je tiens à rectifiei :
i°ll est vrai qu'une partie des biens que les
Compoint possèdent à Saint-Ouen avaient
appartenu jadis à des émigrés, mais les pro-
priétaires actuels des dits biens les ont achetés
légalement à l'Etat qui, après s'en être em-
paré, les avait mis en vente. Ils les ont payés
avec leurs propres deniers, pioduit de leur
travail et de leurs économies^ et, continuant à
travailler ferme, malgré ce commencement de
fortune, ils ont pu acquérir d'autres terres, à
Saint-Ouen et ailleurs, et devenir ce qu'ils
sont aujourd'hui.
2* Les Compoint ont abandonné, depuis
longtemps, leur particularisme familial qui
les poussait à ne se marier qu'entre eux : les
jeunes filles appartenant à celte famille épou-
sent aujourd'hui des hommes de leur choix,
sans faire attention à leur profession. Quel-
ques unes se marient avec des cultivateurs :
d'autres épousent des commerçants, des in-
dustriels, des fonctionnaires. .. et même des
hommes de lettres.
3° J'ai assisté à pas mal de mariages de
membres de cette famille et je vous assure que
je n'ai jamais vu ni entendu le petit sifflet
d'' argent à l'aide duquel le doyen de la fa-
mille règle la marche de ta cérémonie pen-
dant le repas et le bal. La vérité est que les
noces des Compoint ressemblent à toutes les
■ -noces de la bourgeoisie aise'e. Le « sifflet d'ar-
gent 2- y jetterait certainement une note
originale et gaie ; malheureusement, il
n'existe que dans l'imagination du rédacteur
de la Galette anecdotiquc.
Le reste de l'article est exact.
Bien cordialementà vous,
Victor Joze.
Madame de Tbuisy (XLV). —
La comtesse de Sabran écrit àBoufiJers de
Plombières, le 29 août 1788 : « 11 y a
aussi (ici) le commandeur de Thuisy qui
est fort à la mode, à qui l'on fait des
chansons, qui y répond gaîment et qui
est d'une humeur très sociable *.Ce com-
mandeur était sans doute un parent de la
dame en question.
Le Cil Blas a annoncé, à la date du 14
octobre 1887, que JVl"* de Thuisy épou-
sait le comte de La Bourdonnays. Cette
demoiselle était sans doute de la même
famille. G.
L'abaissement des côtes de
France (XLV). — J'ignore s'il existe des
preuves d'un abaissement des côtes de
France, et en attendant une affirmation
appuyée à des faits précis, je constate que
ce sujet d'études n'est pas indiqué dans
l'ouvrage pourtant si complet de M. de
Margerie, intitulé: Catalogue des Biblio-
graphies oéologiques. D'' C!harbonier,
*
* *
Le phénomène d'abaissement des côtes
de France, au moins en certaines
régions de notre littoral, est admis
par tous les géologues et par la
plupart des ingénieurs des po..ts et
chaussées. iVlais je ne veux aujour-
d'hui parler ici que de., côtes de Vendée,
renvoyant pour les autres aux traités clas-
siques, car, dans ce département, cer-
tains rivages s' exhaussent , tandis que d'au-
tres s'affaissenî.
L'affaissement est admis par l'ingénieur
Dou, qui a exécuté les trav.ux du havre
de la Gachère, obstrué précisément par
le phénomène de subsidence ; par le
savant naturaliste P"" Viaud-Grand-Marais
(de Nantes) ; par le regretté architecte
Charrier-Fillon ; par tous les préhisto-
riciens locaux, dont nous sommes, etc.
C'est même, en nous basant sur cet abais-
sement, très important en Vendée, que
nous avons pu étudier et comprendre les
mégalithes submergés de cette côte, et y
N» 984.
L'INTERMEDIAIRE
647
648
retrouver l'emplacement probable du fa-
meux Portas Sccor des Romains (Préhis-
ioiie sous-marine).
Mais, par contre, les régions corres
pondant aux marais actuel (Marais Poite-
vin,Marais de l'Ile Vertine(/'or///5 Seœr})
Marais de Mont, etc.), qui étaient autre-
fois des baies et des golfes, s' exhaussent
depuis le moyen âge, comme l'ont prouvé
nos recherches personnelles (Mission
officielle de 1901). On ne peut pas, en
effet, expliquer le début de leur forma-
tion, qui remonte à l'époque gallo-ro-
maine, par des simples dépôts marins et
fluviatiles (i).
Des phénomènes analogues se passent
de façon aussi marquée, sur les bords de
là mer du Morbihan, à l'embouchure de
la Loire, etc.; mais en aucun point ils ne
semblent aussi nets que dans la baie de
Bourgneuf (Vendée) et les environs. La
preuve, c'est que le fait géologique y est
exploité mdustriellemtnt, par la Société
des Polders de l'Océan !
D' Marcel Baudouin.
Un paradoxe dd Michelet (XLVI,
568). — La phrase de Michelet n'est nul-
lement paradoxale et elle est tout le con-
traire d'une « monstruosité ». Voici cette
phrase, cette très belle profession de foi,
qui se trouve dans V Histoire de France,
tome XII, p. 352 (Paris, Marpon et Flam-
marion, 1879, — in-i8) :
Je le déclare, cette hiitoire n'est pas impar-
tiale. Elle ne garde pas un sage et prudent
équilibre entre le bien et le mal. Au contraire,
elle est parliale, faiichement et vigoureuse-
ment, pour le droit et la vérité L'histoire,
qui est le juge du monde, a pour premier
devoir de perdre le respect... etc
Albert Gim.
A.dmission des protestants dans
les hôpitaux, (XLVI, 226). — Il faut
envisager la question sous deux points de
vue ai^solument distincts : 1° admission
dans les hôpitaux ; 2° admission dans
les hospices (maisons de retraites pour les
vieillards et infirmes).
En ce qui concerne les hôpitaux propre-
ment dits, le registre des abjurations lut
fi) Au mont Saint-Michel, il ne paraît pas
y avoir d'abaissement à l'époque actuelle ; il
y aurait plutôt exhaussement.
ouvert à la suite de la révocation de l'é'
dit de Nantes, car il n'y avait plus alors
qu'une seule religion reconnue en France,
mais le fait même que les protestants si-
gnaient les formules d'abjuration à l'arti-
cle de la mort, prouve que l'entrée de
l'Hôtel-Dieu ne leur avait pas été refusée
auparavant.
Cette opinion est, d'ailleurs, appuyée
par des textes : En 1669, l'Hôtel-Dieu se
trouvant trop à l'étroit dans son enceinte,
demanda la confiscation des biens de deux
petits hôpitaux que les réformés avaient
fondés. Il insistait sur son caractère d'hô-
pital universel, ouvert à tous, sans dis-
tinction de nationalité, et dans son mé-
moire au Parlement, disait que « sa tra-
dition était d'ouvrir ses bras, comme ceux
de la Providence, à quiconque frappait à
sa porte ».
L'arrêt du 15 janvier 1683 ordonnant
la confiscation des biens des consistoires
fit largement profiter l'Hôtel-Dieu de ces
biens, mais cela ne l'empêcha pas de faire
appel à la bienfaisance des particuliers en
disant que bien qu'on y reçût tous les ma-
lades, sans distinction de croyance^ il n é-
tait jamais arrive qu'un juif ou un hérétique
V mourut sans avoir abjuré ses erreurs
tant le Ciel, ajoute-t-tl, bénit visiblenwnt une
si sainte maison.
Ainsi donc, il est établi que les protes-
tants ont toujours été admis dans les hô-
pitaux, mais ils abjuraient ensuite leur re-
ligion sans qu'on sache quels étaient les
moyens employés pour obtenir ces con-
versions.
En ce qui concerne les hospices ou
maisons de retraites, la règle était diffé-
rente. On n'y pouvait entrer que sur la
présentation d'un billet de confession et
d'ailleurs, les indigents n'étaient secou-
rus que s'ils faisaient profession de foi
catholique.
(Nous devons ces intéressants rensei-
gnements à l'amabilité de l'érudit archi-
viste de l'Assistance Publique, M, Manger)
Eugène Grécourt.
Le monument de Castillon (XLVI,
454, 59^^) — Parmi les capitaines français
qui assistèrent à la bataille de Castillon, il
faut citer les maréchaux de Lohéac et de
Jallonges ; }acques de Chabannes, baron
de Curton, grand maître d'hôtel du roi ;
le seigneur de Boiiil, amiral de France ;
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
649
30 octobre 1902.
650 — -
Louis de Beaumont, sénéchal de Poitou ;
le duc de Penthièvre avec de nombreux
bretons :Jean Bureau, grand-maîtrede l'ar-
tillerie et maire de Bordeaux: le comte d'Es-
tampes ; messire Ferry de Grancy ; Louis
du Puch, sénéchal de la Marche ; Guillau-
me de Lussac ; Jean de Messignac; le sei-
gneur de la Menaudaye ; le sire de Mon-
tauban : Gaspard Bureau.
Du côté des Anglais :Talbotetson fils ;
Thomas Aurigan, son neveu ; le sieur de
Puyguilhem ; le sire de Moulins ; Jean de
Foix, vicomte de Castillon ; Bertrand, ba-
ron de Montferrand ; le seigneur d'An-
glade ; Bernard Angevin, seigneur de
Rauyan. Pierre Meller.
Le hussard de Louis XV (XLVI,
i^oS"^ — Le collaborateur G., qui de-
mande des renseignements au sujet « du
hussard de Louis XV » qu'on punissait
quand le roi n'avait pas bien dit sa leçon,
peut se rappeler deux passages du Crom-
well, de V. Hugo.
Acte II, scène xi : Sir William Murray
s'écrie :
Je suis noble écossais. De faveurs sans éga-
jles
J'ai joui, tout enfant, près du prince de
iGalleî.
Chaque fois que, cédant à quelque esprit
|mauvais,
Son Altesse royale avait failli, j'avais
Le privilège unique, et qui n'était pas
[mince,
De recevoir le fouet que méritait le prince.
Et plus loin, (Acte IV, scène iv) :
Ne me tutoyez pas.
L'ami, nous ne pouvons marcher du même
ipas.
Savez-vous que je porte un loup sur mon
jcimier ?
J'avais de plus, mon cher, sous feu Jacques
ipremier.
L'honneur d'être fouetté pour le prince de
jGalles.
Ce William Murray, ajoute le poète
dans une note, gentilhomme de la cham-
bre, qui avait été dans son enfance appelé
à la cour pour recevoir le fouet toutes les
fois que le prince de Galles (Charles I) le
méritait, était frère de sir Robert Murray,
colonel au service de France, sous Riche-
lieu, homme de tête et de courage. Il y a
souvent de ces extrêmes qui se touchent
dans les familles. Paul Chevreux,
Chansons sur l'Angleterre «t les
Anglais (XLII ; XLIII : XLIV ; XLV).
— Un petit volume assez inepte,
mais précieux pour le bas langage, ayant
pour titre : les Méditations d'un hussard
OH Yoiing travesti, (Paris, 1809) contient
p. 1 34, des Couplets au sujet d'un pré-
tendu débat qiienient des Anglais, sur le
territoire de la Fiance. Cela se chantait
sur l'air de : Manon, veiix-tu v'nir avec
moi.
Voici ces couplets :
Il faut qu'les Anglais soient bien fous, fbis)
S'ils ont l'dessein d'venir cheux nous ;(bis)
Car s'ils mettaient l'pied dans la France,
On pourrait leur f...tre une fièr'danse (bis)
M faut qu'ils soient de grands nigauds
S'ils voulontnous tomber su'l'dos.
Avant d'ètr'sur not'territoire.
On leur cassera la mâchoire.
J'voudrais ben qu'on put m'avertir
Par quel chemin ils devont v'nir ;
Car s'ils arrivent par l'Espagne
On leur fera voir comme on s'magne.
S'ils venont par leRoussillon,
On leur fich'ra du carillon ;
Et s'ils arrivent par l'Alsace,
On leur frottera la carcasse.
Messieurs les Anglais, croyez-moi,
On est toujours ben fort chez soi.
Pour vot'bonheur, ie vous conseille
De n'pas nous échauffer l'oreille.
Pensez ben qu'si vous nous cherchez,
Par ma foi ! vous nous trouverez.
Vous feriez mieux d'rester tranquilles
Dans vos villag's et dans vos villes.
Si vous faites trop les malins
Vraiment d'avance je vous plains ;
Car nous avons de vieux moustaches
Q.u'aim'nt pas qu'on fasse les bravaches.
Ainsi donc, sans fair'tant d'fracas
D'meurez chez vous, n'en bougez pas.
V'nir de si loin, ça s'rait ben bête
Pour vous faire casser la tète.
P . c. c. Gustave Fustier.
* *
Dans un livre tiré des cours qu'il a pro-
fessés à la Sorbonne en 1870, livre publié
sous ce titre : La poésie patriotique en
France au moyen âge (Paris, Hachette,
1891, in-i6, 49g p., 3 fr. 50), M. Ch.
Lenient a donné cinq chapitres sur les
poèmes et les écrits patriotiques inspirés
par la guerre de Cent ans. L'un d'eux est
N- 984.
651
L'INTERMEDIAIRE
652
tout entier consacré à la littérature poéti-
que qui se réfère à Jeanne d'Arc.
0. DE SrrAR.
Le député Bignon et ie procès du
maréchal Ney (XLVI,so9) — Le baron
Bignon. qui avait été un des commissaires
chargés de négocier la capitulation de
Paris, était assigné comme témoin au
procès de Ney. Eloigné de Paris et très
gravement malade, il avait rédigé sa
déclaration devant le juge de paix, quand
se rappelant un incident qu'il avait omis
dans cette déclaration, il partit en toute
hâte pour Paris. Il arriva à la Chambre des
Pairs au moment où l'arrêt venait d'être
rendu. Voici la déclaration qu'il aurait
faite : <,<0n sait que malgré l'avantage de la
convention de Paris pour le Roi, ses mi-
nistres déclarèrent que cette convention
lui était étrangère, car elle avait été
conclue par des rebelles : c'était un moyen
commode de nier l'article 12 de cette
convention, article qui s'opposait a des
mesures de rigueur. — Or, quand les
Prussiens voulurent faire sauter le pont
d'Iéna, Talleyrand invoqua cette conven-
tion au nomduRci,dansunenote au baron
de Goltz ; c'était reconnaître ofilcielle-
ment la validité de la convention de
Paris. >*
Voilà ce qu'aurait lit M Bignon. N'ayant
pu le faire en temps utile il alla trouver
l'avocat du maréchal, Berrver.etjusqu'à sa
mort survenue en 1841 ne parla à per-
sonne de cette déclaration qui piquait la
curiosité du public et qu'on appelait le
secret de M. Bignon.
Cet argument, qui n'aurait probable-
ment pas sauvé le maréchal Ney, ne fut
connu qu'après la mort de Bignon.
Cf. pour plus de détails l'ouvrage de
Welschinger : Le procès du maréchal Ney.
Jean Lhomer.
Descendance
(XLVl,
y^
477'
du
r3i
duc de
S98).
Berry
M. la
Résie se trompe en écrivant que le Secret
des Bourbons, de Charles Nauroy, est <:< le
seul ouvrage qui jusqu'ici résume ce qu'on
a trouvé et peut-être ce qu'on trou-
vera sur ce mystère » du mariage Berry-
Brown. En 1882 parut aussi, chez Auguste
Ghio.à Paris, une Elude historique, Le comte
de Chainhord devant l'Ijistoire et devant le
Droit, par unAmidela Véi itè{M. l'abbé Henri
Dupuy). Je trouve dans cette dernière
brochure (p. 33) le document suivant,
que /e Seciet des Bourbons ne renferme
pas :
Diocèse Eglise paroissiale de Saint-
ET Louis d'Antin.
Ville de Paris. E.xlrait des actes de ma-
riage.
Le premier du mois d'octobre mil huit cent
vingt-trois. Vu le certificat de l'officier de l'é-
tat civil du... arrondissement, en date du...
Je soussigné, ai reçu en cette église lemutuel
consentement que se sont donné pour le ma-
riage Ferdinand, comte de Faucigny-Lucinge,
officier, fils majeur de feu Charles-Amédée de
Faucigny-Lucinge et dejudith-Pauline-Esprit-
Zoé Bernard de Lassenay, sa veuve, demeu-
rant rue du Bac, 27, d'une part ;
Et Charlotte-Marie-Augustine d'issoudun,
fille mineure de feu Charhs-Ferdinnui et
d'Amy Brown, rue Neuve-des-Mathurins, 14,
d'autre part ;
Et leur ai donné la bénédiction nuptiale en
présence des témoins.
Certifié le présent extrait conforme au
registre.
Paris, ce 14 septembre 18S0.
chargé des mariages :j. Petit,
Vicaire
vicaire. (1)
« Cette formule : Fille mineure de feu
Charles-Fei dinand , fait observer VtAmi
de la Vérité.^ est réservée aux enfants légi-
times. Si la comtesse d'issoudun n'avait
été qu'une fille illégitime, on se fût abs-
tenu de désigner son père et on eût dit :
l'ille mineure d' A mv Brown ».
Les opuscules de MM. Nauroy et Dupuy
donnent tous les deux les actes civils de
mariage qualifiant également M'"' d'issou-
dun et de Viorzon de filles mineures de
feu Monsieur Charles - Ferdinand et de
Madame Amv Brown ^ présente et consen-
tante. Ils publient l'acte de décès d'Amy
Brown. en date du 7 mai 1876, où la
défunte est dénommée veuve de Charles-
Ferdinand \ mais ils n'ont pu repioduire
celui de Georges Brown, mort l'année
même de leur publication. Le voici in-
extenso.lQl que je le relève dans une lettre
adressée à M. Drumont et reproduite par
la Légitimité du 19 juin 1892 : (2)
Du quatre juillet mil huit ccntquatre-vingt-
deux, à dix heures du matin. — Acte de
décès de Georges Granvill Brown, propriétaire,
(i) Mariage célébré dans la Chambre des
députés.
(2) Le Temps a publié également cet acte de
décès.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 octobre 1902
653
^gé de soixante-dix-sept ans, né à Londres
(Angleterre), décédé à Mantes, hier, trois juil-
let, à deux heures du soir, en son domicile,
rue Saint-Pierre, n° 7, fils de Gcon^es Brown
et d'Atny Brown, décédés, et époux de Cliar-
lotie-Louise Brown, domiciliée à Mantes.
Le présent acte dressé par nous, Joseph
Hèvre, maire de la ville de Mantes, après véri-
fication du décès, sur la déclaration et
en présence de Messieurs René-Louis de
Faucigny-Lucinge, propriétaire, âgé de qua-
rante ans, demeurant à Turin ( Italie), neveu
du décédé, et Urbain de Charette, proprié-
taire, âgé de quarante-trois ans, demeurant
à Couffé f Loire-Inférieure), aussi neveu du
décédé, lesquels témoins ont signé avec nous
Maire, après lecture faite.
Signé au Registre : René-Louis de F:;uci-
gny-Lucinge, Urbain de Charette, Hèvre.
Ainsi, d'après cet acte, le père, la mère
et la femme du mystérieux décédé étaient
tous des Brown.. tous cousins etcousines .!
N'est-ce pas étrange ?
Albert Renard.
émigré (XLV
11
à
est exact
Reichenau
Louis-Philippe,
XLVI, 257, 319, 422)
que Louis-Philippe a été
(Suisse) ; j'ai pu y voir sa chambre. On y
trouve son portrait, des livres, des ca-
dres renfermant des lettres. Dans l'une,
datée de 184^, l'intendant général de la
liste civile, M. de Montalivet, écrit que
« le roi n'a jamais oublié l'accueil qu'il
reçut en 1793 au collège de Reichenau »
et que, en souvenir, il envoie son por-
trait, à deux époques de sa vie, en 1793
et en 1845. |e publierai prochainement,
dans VÂmi des Monuments et -des Arts, la
photographie que j'ai faite de cette cham-
bre et une note plus détaillée.
Charles Normand.
Complices du prince Louis Napo-
léon à Strasbourg (XLVI, 15, 150,261,
377. 422,
d' Orléans
537) — Les biens de la famille
Notre confrère M. A. E. trouve
que la réponse de M. H. C. M. avait besoin
« d'être complétée sur quelques points ».
J'espère qu'il sera confirmé dans cette opi
nion par mon second article, et que lui-
même voudra bien donner quelques dé-
tails sur les faits qu'il avance.
Il y a eu en effet deux actes successifs,
et je n'ai parle que du décret le plus im-
portant; afin d'abréger la discussion.
554
C'est pour le même motif, que je n'ai pas
insisté sur l'origine apanagiste des biens
provenant du duc du Maine et du comte
de Toulouse. Mais puisque M. A E. pa-
raît le désirer, voici en deux mots quelle
est cette origine :
L'apanage du duc du Maine, en raison
de la mort sans postérité du prince de
Dombes et du comte d'Eu, fut réuni à
celui du comte de Toulouse. Ce prince ne
laissa qu'un fils, le duc de Penthièvre, et
celui-ci n'eut également qu'un seul fils, le
prince de Lamballe, mort sans enfants, et
une fille, Marie-Louise-Adélaïde, mariée à
Philippe -Egalité.
A la mort du duc de Penthièvre, en
1793, ces biens devaient faire retour à la
couronne, pour deu.K motifs :
1° L'ordonnance de Charles IX, du 9
février 1566. confirmée par les édits de
mars 166 1, et de mai 171 1, et déclarant
que le domaine de la Couronne, aliéné
pour l'apanage des puînés mâles de la
maison de Bourbon^ fait retour à la Cou-
ronne par leur décès sans héritiers mâles;
2° La loi de 1790, citée tout au long
dans mon dernier article.
Tous les biens de la maison d'Orléans
provenaient donc d'apanages, et la loi de
1790, toujours en vigueur, avait été ab-
solument violée par la restitution de ces
biens sous la Restauration. Quant à l'hé-
ritage du duc de Bourbon, et au legs fait
à l'Institut, M. A. E. oublie que certaines
c\^\.\SQS(\n testament du prince n'avaient
pas été exécutées. Peut-être eût-il mieux
valu se conformer aux dernières volontés
du testateur, que de faire plus tard cette
fastueuse donation à l'Institut.. .
Enfin, notre confrère affirme que « l'apa-
nage d'Orléans, constitué par Louis XIV...
avait été réuni à la couronyie dès i8jO. »
C'est la première foisque j'entends parler
de ce fait, et je serais heureux que M. A.
E. voulût bien le confirmer, avec preuves
à l'appui. Sur quoi donc portait la fa-
meuse donation de Louis-Philippe, et à
quoi servait-elle ?
Sous un titre ou sous un autre, je de-
mande instamment que cette assertion
toute nouvelle soit discutée .. et vérifiée!
Marquis de Chauvelin.
*
Je ferai une réponse, la dernière proba-
blement à M. le marquis de Chauvelin;
N- 984
L'INTERMEDIAIRE
655
656
la vérité est que j'ai à peu près dit tout ce
que j'avais à dire, et mon habitude n'est
pas de prolonger inutilement, par une
sorte de point d'honneur, mes polémiques
dans le journal.
D'abord, je dois déclarer pour préciser
ma pensée, et je suis parfaitement certain
que cela va rompre l'accord fugitif exis-
tant sur ce point entre moi et M. de
Chauvelm, que dans la « funeste » révo-
lution de 1830,1e coupable est Charles X.
Oh ! avec toutes les atténuations que l'on
voudra, le plus profond respect pour le
roi et l'homme, le regret sincère de la dy-
nastie disparue, mais enfin, au risque à
peu près certain de provoquer d'ardentes
contradictions, j'exprime ici ce qui est
pour moi non une vérité de parti, mais la
vérité historique. Et j'ajoute de même que
le duc d'Orléans n'est en rien responsa-
ble des trois journées.
Cela dit, j'en reviens au point maître
du débat, la donation faite par Louis-
Philippe à ses enfants. J'ai dit qu'elle pou-
vait être attaquée parce qu'on peut tou-
jours attaquer un acte quelconque. Mais
c'était au Domaine à agir devant les tri
bunaux, et certes l'indépendance de la
magistrature était assez certaine pour
que le dernier mot appartînt à la justice.
Du reste, je ne vois pas sur quels argu-
ments juridiques on aurait pu fonder une
action en nullité d'un acte parfaitement
régulier.
Au sujet de Chambord, j'ai dû avouer
qu'étant à la campagne, privé d'instru-
ments de travail et écrivant d'après des
souvenirs évoqués par une vieille, très
vieille mémoire je me trouve en état d'in-
fériorité, comme on dit en matière de
duel. Je ne puis donc que remercier mon
contradicteur de m'avoir fourni un argu-
ment en faveur de ma thèse.
Est-ce le gouvernement, — dans une
monarchie constitutionnellec'estainii qu'il
faut dire, et non le roi — est-ce le Parle-
ment qui prit l'initiative de la mesure re-
lative à Chambord? peu m'importe,
mais il est certain que le dernier mot
appartint au pouvoir judiciaire, non à
l'action gouvernementale.
Si je n'ai pas répondu à M. Philibert
Audebrand, c'est que je ne voulais pas
rouvrir un débat inutile, et sans la moin-
dre chance ou d'apporter des faits nou-
veaux ou de convaincre personne. Il en '
est de la mort du dernier Condé comme
de la survie de Louis XVll, à laquelle
pour le dire en passantje n'ai jamais cru,
ce sont des questions dans lesquelles je
n'aime pas à intervenir. Et je n'estime
pas que les souvenirs du spirituel et ai-
mable vieillard qu'est M. Philibert Aude-
brand, soient de nature à me faire chan-
ger d'opinion sur l'événement tragique,
mais, à mon sens, très peu mystérieux
du mois d'août 1830. Je me suis formé
une opinion d'après la lecture attentive
des débats où parurent deux grands avo-
cats, Hennequin, pour les Rohan, deman-
deurs, Philippe Dupin pour le légataire
universel ; j'ai trouvé plus tard d'autres
preuves dans des ouvrages historiques sé-
rieux, et m'en tiens là. C'est d'ailleurs
sans aucun parti-pris ; je suis trop vieux,
j'ai vu trop de choses de mes yeux, j'en
ai trop lu dans les livres et les documents
d'archives pour croire que l'on puisse dé-
montrer la vérité en histoire ; je parle
bien entendu, de cette certitude mathéma-
tique qui ne peut laisser aucune place à
la négation. Mais un élément de connais-
sance que je repousserai toujours, c'est
la croyance populaire ; le mystère a trop
d'attraits pour la foule telle que l'a faite
la lecture intensive des journaux et des
romans à crimes, pour que la clameur de
l'opinion publique ait quelque valeur à
mes yeux.
Je remercie M. A. E. d'avoir insisté sur
un point déjà indiqué par moi, et qu'il
touche avec précision. 11 me parait évi-
dent en effet, que M. le marquis de Chau-
velina confondu deux choses, l'apanage
et les biens patrimoniaux ; le premier
n'existait plus, les seconds étaient venus
à Louis-Philippe par successions légitimes,
achats ou échange, et sa fortune n'avait
pas une autre origine que celle d'un pro-
priétaire quelconque. Nous en revenons
donc toujours au point de départ, le décret
du 22 janvier fut un acte arbitraire parce
qu'il eut pour effet de briser une dona-
tion revêtue de toutes les formes substan-
tielles, et de confisquer une propriété lé-
gitime. C'est par là que j'ai commencé et
que je finirai.
Je serais fort reconnaissant à M. A. E.
s'il voulait bien revenir sur la question
du Palais-Royal. Etait-il vraiment bien
apanager ou bien patrimonial comme
Saint-Cloud, avant que le domaine, châ-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
657 — 658
}o octobre 1902
teau et parc, eût été acheté par la couronne
sous Louis XVI? H. C. M.
Refus de charger (XLVI. 309). —
Ce n'est pas le colonel du 5"" cuirassier
fcolonel de Contenson) qui refusa de
charger à la bataille de Beaumont, mais
celui du 6'"' régiment de cuirassier.
Voici ce que raconte à ce sujet le colo
nel Rousset dans son Histoire de la
Guerre Franco- Allemande (t, 2. p. 2^1) :
«Le 6™'' cuirassier formait brigade avec
le 5"*. Le général de Failly donna 1 ordre
au colonel du régiment le plus rapproché
de lui, qui était le 5"" cuirassier, de char-
ger.* Mais ce colonel réponditqu'ilnes'en-
gagerait que sur un ordre de son chef
direct, lequel n'était pas là en ce moment.
Immédiatement, et sans nouvelle injonc-
tion, le colonel de Contenson, du 5"**
cuirassier, se mit à la tète de ses esca-
drons et les jeta à toute bride, avec une
audace magnifique, sur le flanc gauche de
l'ennemi. »
Dans cette charge héroïque, le colonel
de Contenson fut tué ainsi que son lieu-
tenant colonel, M . Assaut.
De son côté, voici ce que dit du colonel
du 6"^* cuirassier le général du Barail, dans
ses Souve?nrs (t. 3 p. 53) : « En 1870,
Martin était colonel du 6™'= de cuirassiers.
Son régiment resté à Paris, ne fut mis en
route que vers le 20 août pour le camp
de Chàlons, après nos premiers désastres,
Le 30,ilassistaità labataille de Beaumont,
mais pendant que le 5"*^ de cuirassiers, qui
faisait brigade avec son régiment, était
abimé dans une charge de clévouement,
le 5™* tenu en réserve, restait intact, et
deux jours plus tard, à Sedan, partageait
le sort de l'armée sans avoir fait de pertes
notables ». A. Fournier.
Ulmensis (XLV ; XLVI, 132,247, 427,
548). — Eh bien ! non, M Arthur
Heulhard, auteur et éditeur de choses
exquises (htculeitta) ne me convainc pas
du tout qu'il faille traduire en latin le
nom de Philibert Delorme par Philibertus
Ulmensis, pâs plus que Duprat par Praten-
sis. M. Arthur Heulhard nous cite un
grand nombre d'auteurs de l'époque de la
Renaissance ou de celle qui a suivi (ce
qui fait honneur à son érudition) comme
incapables de tfaduire ces noms par ab
Uhno et à Prato, expressions que seuls
des latinistes culinaires infestés de Grégoire
de Tours peuvent employer. Mais je me
permets tout d'abord de lui faire observer
que je n'ai point dit que l'on dût traduire
le nom de Philibert Delorme par P/iiliber-
ti/s ab Uhno mais par PJiiJibertus de Uhno,
puis de lui dire que quelques exemples où
la forme ensis aurait été employée par les
auteurs qu'il cite, seraient plus probants
que sa simple affirmation.
Les noms de ville ou de pays devenus
adjectifs avec la terminaison ensis, je
crois pouvoir le répéter, ont toujours
voulu dire aussi bien du temps de Cicéron
d'Horace, de César, etc., que plus tard et
même à l'époque de la Renaissanse, otigi-
naire de tel pays, habitant de telle ville,
qui est de. etc. Ainsi Parmensis, Massi-
liensis, Divionensis, Atheniensis, Cartha-
geniensis, etc. Mais ces mots et leurs
similaires n'ont jamais été employés pour
des noms propres d'hommes.Je dois ajou-
ter que dans tous les documents latins où
le chancelier Duprat, contemporain de
Budé. secrétaire du roi François I", est
nommé, son nom est écrit de Prato et
non Pratensis, comme le voudrait mon
honorable contradicteur. 1 Voir Biblioth.
nat. m'% fonds français, vol. 2967). Main-
tenant, si cela peut faire plaisir à M.
Heulhard, comme Philibert de Lorme ne
tirait pas son nom de tel ou tel endroit,
peut être pourrait-on traduire ce nom
par Philibertus L^/wîî. Mais je ne dirais pas
Ulmensis Plante a bienditUlmeœ Virgœ,
mais ne s'estjamais servi d'Ulmensisdans
le sens indiqué par M. A. Heulhard.
T.
Origine du mot chic (T. G. 204;
XLV). — L'origine de cette expression ne
peut provenir de l'atelier de David pour
cette excellente raison qu'elle était con-
nue depuis longtemps déjà.
Edouard Fournier, s'appuyant sur les
Nouvelles archives historiques des Pays-
Bas affirme que chic n'est qu'un dimi-
nutif de chicane, et que cette abrévia-
tion était en usage dans les prétoires avant
de descendre dans la rue.
Il en donne, comme preuve, que Du
Lorens, en sa douzième satire, fait dire à
un plaideur du temps de Louis XIII :
N» 984
L'INTERMÉDIAIRE
659
660
J'use des mots del'artje mets en marge hic
J'espère avec le temps que j'entendrai le chic
Il cite également ces deux vers de la
Henriade travestie.
La discorde qui sait le chic
En fait faire un décret public.
Eugène Grécourt.
Impavide (XLV ; XLVI, 1 57, 320.380,
428). — hn réalité, ce mot, nouveau venu
dans notre langue, est il plus fort que
son aine « impassible » ? Est-il plus
expressif pour qualifier l'homme imper-
turbable qui ne laisse paraître aucune
trace d'émotion, qui ne bronche pas?..
Mon vieux Quicherat me renseigne sur
l'étymologie à! iiiipavidus : {in privatif et
pavidiis, craintif ). Tacite a dit : ad omnes
suspiciones pavidus, tremblant au moindre
soupçon. — Sénèque le tragique : pavidus
leii, qui redoute la mort.
Après la traduction imagée et symboli-
que rappelée par nos honorables confrè-
res, il peut être curieux de comparer di-
verses traductions sérieuses du fameux
passage d'Horace. On sait que le poète,
sous forme de conseils à César-Auguste,
dépeint l'homme fort, résolu, que rien
n'ébranle, pas même le bras foudroyant
de Jupiter. Viennent alors ces deux
vers :
Si fractus iilabatur oibis
Impavidum ferlent ruinœ.
M. Chevriau (collection Nisard) traduit
ainsi tout simplement : « Qiie le monde
brisé s'écroule, sjs ruines le frapperont
sans l'émouvoir. »
Leconte de Lisle : « Si le monde s'é-
croulait brisé, ses ruines le frapperaient
sans l'effrayer. . »
Enfin. Jules fanin, si épris de son cher
Horace : « Que le monde s'écroule, .sous
les ruines du monde, il serait encore le
juste et le fort !....» Hum ! c'est un peu
large ! le hachot eût-il ratifié ?...
Que l'on juge et que l'on choisisse.
Aucune de ces versions ne rend l'énergie
du poète. Nul n'osa franciser Vinipavidum.
Quelque Delille romantique ne pouvait-il
risquer ce distique:
Qiie fracassé le globe éclate dans le vide,
Sous le choc des débris il demeure impavide !
A moins qu'un disciple de Bruant ne le
confectionne ainsi :
Que la planète s'écrabouille,
Ce lapin-là n'a pas la trouille !
Comment se fait-il que Charles Baude-
laire, le plus impavide, certes, de tous les
ironistes, ait précisément dénaturé le vers
d'Horace ? Au-dessus d'un portrait, dédié
à son éditeur et ami. Poulet-Malassis
(coco mal perché), il inscrivait de sa
main : n^identem ferient ruince. Et, chose
bizarre, c'est une de ses images où il se
montre le plus renfrogné. On peut la voir
en tête de ses Œuvres posthumes et corres-
poyidance, publiées par Eug.Crépet ! Quan-
tin, 1887). Gros Malo.
Fauconnerie (XL ; XLI ; XLIl ; XLIV ;
XLV ; XLVI, 606). — L'article signalé
comme publié dans le Recueil des Arts et
Monuments de la Charente-Inférieure est
non de M. l'abbé Noguès, mais de M.
Georges Musset.
Madame la vicomtesse de Saint-
Luc (XLVI, 511). — Je ne puis répon-
dre à la quatrième question de Sir Graph,
mais les trois premières font honneur à
la chasteté de ses lectures. Les comtesses
de Ségur, de Bassanville et de Flavigny
seraient assurément peu flattées de voir
leur nom en pareille compagnie.
Pour tout dire en un mot Liqueurs et
paifnms et la Nuit evibiouillée ne se ren-
contrentque dans !'« Enfer » des bibliothè-
ques privées et publiques . — Amélie de
Saint-Far n'est que sur les frontières de
l'Enfer : c'est un ouvrage galant, pour
ne pas dire libre. Charles Yalc.
Gay et Douce (XLVI, 507). — M. G.
connait-il un recueil ainsi intitulé : Ana-
lectes du Bibliophile^ recueil trimestriel,
directeur, Jules Gay, de l'Institut Natio-
nal de Genève ? Il y a trois volumes ; le
premier donne : Turin, chef Jean Gay,
libraire-éditeur, 6, corso del Re, 1876;
le second, Bruxelles, chef Jean Gay, li-
braire-éditeur^, ^. place de la Monnaie,
1876 ; le troisième, Bruxelles, chef Jean
Gay, libraire-éditeur et à Paris, chez
P. Daffis, libraire-éditeur. 1876.
Cette indication bibliographique paraît
démontrer les relations, des deux Gay,
sinon leur parenté. L. Bigot.
. * *
je puis fournir quelques détails à mon
confrère de V Intermédiaire sur ces éditeurs
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 octobre 1909
661
662
de Bruxelles qui publièrent tant de livres 1 rue Saint-Jacques, à la Toysan d'or.
léecers et badins et pour lesquels Rops M DC.XXXV. Avec privilège du Roy.
Suivent six feuillets non chiffrés; cin-
quante pa2;es du poème et deux pages
non chitTrées pour l'approbation des doc-
légers et badins et pour lesquels Rops
avait fait une fittue polissonne avec cette
légende « à la blague » comme il les ai-
mait : Gai et doux c'est.
Le père Jules Gay, qui n'écrivit guère
et qui ne fut que le prête-nom de Poulet-
Malassis pour les publications signées le
comte d'I*** mourut aux environs de 1 88 1 ,
si je m'en souviens bien, à Bruxelles. —
Il n'était à aucun degré que je sache, pa-
rent de Jean Gay de l'Institut.
Son tils, qui était un grand blond fa-
dasse, à mine de benêt ahuri, bégayant,
pâle, étiolé, évoquant le type de Chariot
s'amuse de Bonnetain, continua le com-
merce paternel, ou plutôt l'aggrava. Vers
1883 ou 1884, il s'adjoignit une demoi-
selle Douce, Henriette Douce et c'est sous
la raison sociale de ces deux complices
que parurent tant de livres dont M. G.
nous donne les titres principaux.
Gay fils s'éteignit vers la quarantaine
et M"^ Douce, après la liquidation du
fond de la librairie, vint s'établir à Paris.
Elle ouvrit boutique rue Drouot, édita
quelques livres, afficha de grands projets
et disparut un beau matin après de déplo-
rabk'S affaires. J'ignore ce qu'elle est de-
venue.
Le fonds Gay de Bruxelles fut dispersé.
Les frontispices, je crois m'en souvenir,
devinrent la propriété d'un avocat belge,
M* Stocqusrd qui s'établit à Paris. Cet
avocat doit être fort renseigné sur les Gay
père et fils et il conviendrait de le con-
sulter.
D'ailleurs on trouverait aisément à
Bruxelles tous les renseignements voulus
sur ces éditeurs « sous le manteau ».
Ed. Denan.Kistemackers et quelques autres
pourraient renseigner avec plus de préci-
sion M. G. — Les Gay sont encore à fleur
de contemporaineté pour les recherches ;
il ne s'agit que de gratter la curiosité et le
souvenir de quelques éroto-bibliomanes
parisiens. Il en existe encore et de très
avertis. Octave Uzanne.
Ouvrages sérieux mis en vers
(T. G., 665 ; XXXV ; XXXVI ; XXXVIl ;
XXXVIII ; XXXIX ; XL ; XLII ; XLIV ;
XLV;XLV1, 103).
I. Poème .sur la vie de Jesus-Christ. froi-
siesme édition, à Paris, che^Jean Camnsat,
teurs et l'extrait du privilège du roi. A
la dernière page : acijevé d'imprimer pour
Idpîeinière fois le 18 iour de mars 16^4.
Petit volume in-32 ; reliure parchemin.
A la première page vignette sur cuivre :
Jason et la toison d'or avec cette devise :
Tegit et qiios tangit inaura t.
De notre bibliothèque.
II Pétri d'Orville.iurisconsulti.poemata !
Amstelœdaiiii^apud t^drianum IVor.etHœ-
redes s.ear di onder de Linden. MDCCXL.
18 pages non chiffrées. 292 pages de
texte : Poèmes divers élégiaques et di-
dactiques. Diverses gravures signées A.
van der Laan. 1740,— d'assez bon goût.
In-8°, reliure forte du xviii* siècle.
De notre bibliothèque.
m. Ch. Trillon de la Bigottière. La
légende des poulardes du Mans. Mamers,
G. Fleury et Dangin. Paris iPouget-Cou-
lon et Roblot. 1901, petit in-8° de xu.
50 pages, broché.
L. C. DE LA M.
*
* *
Ouvrages à' ajouter aux listes précé-
dentes : VOdontotechnie, on l'art du den-
tiste, poëme dédié aux dames, par ]. Mar-
mont. Paris, 1825, in- 12, front, lithogra-
phie.
Les Droits et les devoirs de l'homme et du
citoyen, poëme philanthropique et politi-
que, d'après la Déclarati n des Droits et
devoirs de l'homme et du citoyen qui
précède la Constitution de l'an III, par
j. Laurent-Chaumont, imprimerie Ava-
niol, 1901, in-8° de 16 pages.
Paul Pinson.
Les droits d'auteur de « Patrie »
(XLVI, 569) — La Presse associée publie à
ce sujet cette brève réponse :« Cette infor-
mation du GilBlas est erronée ».
Ouvragesur les émaux(XLVI,235,
436, 486,606). — Très reconnaissant des
indications données par V Intermédiaire
et ses savants collaborateurs, j'insiste
N* 9^4.
L'INTERMEDIAIRE
663
664
encore auprès de M. le D' Charbonier
pour savoir où je pourrais trouver le
Guide de l'amateur des faïences et porc el ai
nés. J'ai demandé à l'adresse indiquée,
on m'a répondu l'exaspérant « épuisé ».
Paul d'Iny.
Payot de Linières : Un livre
perdu à retrouver (XLVI, 510). — A
peine ai-je posé cette question aux lec-
teurs de V Intermédiaire qu'un hasard heu-
reux me permet d'y répondre : En par-
courant un volume in- 12 de 1671 : Les
Horreurs sans horreur, poème comique
tiré des Visions de Dom F. de Q.uevedo,
avec plusieurs satyres et pièces galantes,
par M. Jaulnay — je trouve, à la suite de
ce poème comique qui occupe les p. 1 à
65, un feuillet portant Poisies (sic) diver-
ses, puis 46 p. numérotées i à 46, conte-
nant : A Monsieur de L... Satyre I ou
Dialogue du docteur Métaphraste, et du
Seigneur Albert sur le fait du Mariage ;
A Mademoiselle de N. Satyre II ; et 19
pièces diverses : stances, élégies, sonnets,
quatrains, etc.
La petite plaquette que le Cat. Filheul
(Chardin) attribuait à Payot de Linjères
n'est donc qu'une fraction du volume de
Jaulnay : Les Horreurs sans horreur (2*
éd. du poème V Enfer burlesque, la i'* éd.
est de 1668 in-12) et l'exemplaire cité par
les « Archives du Bibliophile » avait cer-
tainement cette origine.
Conclusion : Il faut retirer à Payot de
Linières le Dialogue du docteur Méta-
phraste et rayer cette plaquette de
l'Essai de M. Gustave Brunet sur les Li-
vres perdus ou introuvables. Lach.
Madame Guyot (XLVI, ^w). —
Pigoreau, qui ne cite pas cette feinme
auteur, dans sa Bibliographie romancière^
met le roman d' Amélie de Saint-Far au
nombre des ouvrages prohibés, ainsi que
Julie ou J'ai sauvé ma rose.
J.-C. WlGG
Bibliographie des recueils de
vers et de prose du XVIII' siècle
(XLVI, 509).
Airs de Cour comprenans le trésor de:
trésors, la fleur des fleurs et eslite des chan-
sons amoureuses extraictes des œuvres non
encore cy devant mises en lumières des plus
fameux et renommez poètes de ce siècle, à
Poictiers par Pierre Brossard MDCVII.
(Anatole Loquin. Notes et notules sur
nos ?nélodijs populaires. Melusine t. II
(1885) col. 348, et passé en vente chez
Durel. passage du Commerce, il y a deux
ou trois ans. Leda.
Booker "Washington (XLVI, 234,
586). — M'"' Marie Mali a publié, en mai^
1900, une très belle étude, dans \ Humanité
Nouvelle, sous le titre « Booker Washing-
ton et les Nègres aux Etats-Unis >•>.
An Den.
L. Watteau, professeur à l'aca-
démie de Lille en 1785 (XLVI, 565}.
— Louis-Ioseph Watteau est né le loavril
1731 à Valenciennes fils de Noël -Joseph et
de Marie-Charles de Noyelles. Watteau,
Noél-Joseph, né en 1689 et marié i* avec
Fouiniez, 2" avec Denoyelle, était le frère
de Jean- Antoine Watteau
L. Watteau, professeur à l'Académie de
peinture de Lille en 1785, était donc le
neveu du célèbre peintreAntoine Watteau.
Un jeune Archiviste.
Personnages de tapisserie à
identifier (XLVI, 225,296). — La suite:
Les chasses de Louis XF d'après Oudry
n'est pas de douze pièces, mais de neuf. Ce
qui a pu prêter à confusion, ce sont des
dénominations différentes données à un
même sujet.
La suite a été exécutée aux Gobelins à
partir de 1736. dans les ateliers Audran et
Monmerqué et reprise en 1742 par les mè-
mes,sauf la C«r<?equiest de l'atelier Cozette.
La tenture de Florence est aux armes
des Bourbons de Parme tissées dans la
bordure liorizontale supérieure.
Elle n'est plus au Musée national dit
Bargello ; on l'a enlevée pour être placée
dans l'un des grands corridors de la galerie
royale des Offices.
Ces corridors seront entièrement ten-
dus de tapisseries et plusieurs suites fran-
çaises y figureront.
Gerspach.
(Florence).
L'inventeur (et non l'inventaire)
de la feuille de vigne ? (XLVI, 399^
— C'est, fait assez inattendu, à l'antiquité
romaine, tout au moins, qu'il faut faire
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 octobre 1902,
665
666
remonter l'usage de la feuille de vigne
dans la statuaire humaine. On en trouve
ia preuve dans le précieux Répertoire de la
Staluaite grecque et lomaine de M. Salo-
mon Reinach, t. II, p. 786.
D'' A. T. Vercoutre.
Puits dans les églises (XLIV ;
XLV; XLVI, 442, 49o)- — ^^ ^^'^^^
dans l'église Notre-Dame de Poissy
(Seine-et-Oise), un puits situé dans le bas
de la nef, côté droit : il a 8'°,oo de pro-
fondeur et est alimenté par une source
d'eau très pure, la pierre fermant son
orifice est apparente dans le dallage.
Le diamètre de ce puits est de o'" 60 et
sa construction semble être du xi* siècle.
Emmanuel Cassier.
L'exhaussement du sol parisien
(XLVI, 293). — Le D^ B. rappelle que
Notre-Dame avait jadis des marches de-
vant son perron.
S'il faut en croire les nombreux érudits
qui ont étudié la question, il s'agirait là
d'une simple légende.
En effet, la plate-forme, existant autre-
fois devant la façade et appelée Parvis
était au niveau du pavé de Vèglis^i.
Le Parvis, clos de barrières, s'élevait de
deux métrés environ au-dessus du sol voi-
sin et des berges de la Seine.
Il existait, il est vrai, un escalier de 13
marches pour permettre d'accéder à l'é-
glise du côté de la rivière, mais cet esca-
lier, qui a disparu dans le courant du xvii^
siècle, était situé vis-à-vis de la rivière,
et non devant la façade de l'église.
Le sol environnant s'étant élevé peu à
peu. le parvis disparut, et ne se distingua
plus que par sa clôture, qui fut elle-même
supprimée au xviu* siècle.
11 ne faut pas oublier que lors des
fouilles faites en 1847, on eut l'intention
d'abaisser le sol de la place pour déga-
ger la façade, mais on se trouva immé-
diatement en présence de constructions
romaines s'étendant sous l'église.
Eugène Grécourt.
Toutes rues furent haussées
Dans toute la Cité,
Car quatorze montées
11 lalloit pour entrer
Dedans la cathédrale.
Z.' Origine des antiquités de Paris, par Poi-
rier dit Buteux, Ce poète de rue vivait
à la fin du xviii' siècle.
Notre-Dame est elle bâtie sur
pilotis (XLVI. 570). — Le collaborateur
Tonnel a absolument raison, selon moi,
de croire que la légende des pilotis de
Notre-Dame devrait être écartée depuis
longtemps.
En effet, tous les auteurs sont à peu
près d'accord pour reconnaître que, sous
le pavé de l'église, existent des construc-
tions romaines dépendant d'un vaste édi-
fice.
Ce fait a, d'ailleurs, été établi lors des
dernières fouilles effectuées en 1847,
ainsi que je le rappelle dans ma réponseau
sujet de l'exhaussement du sol parisien,
et d'une autre légende relative aux mar-
ches qui auraient existé devant la façade
de Notre-Dame (XLVI, 293).
*
* *
Les chevaux du Carrousel (XLVI,
350, 494). — D'après Gabriel Guillemot,
les chevaux de bronze, attelés au char de
triomphe surmontant l'arc du Carrousel,
appartenaient primitivement au temple
du Soleil à Corinthe ; de Ir., Théodose les
fit transporter à Constantinople où le
doge Dandolo les prit pour les emporter
à Venise ; de Venise, Bonaparte les envoya
à Paris où ils restèrent jusqu'en 18 15.
La plate-forme de l'arc de triomphe
resta découronnée jusqu'en 1828, époque
à laquelle on y installa un char traîné par
quatre chevaux et portant une statue de
femme, le tout en bronze, d'après les des-
sins de Bosio.
La statue représentait la Restaurât ion. Le
gouvernement de Louis-Philippe consen-
tit à la conserver, en 1830, à la condi-
tion qu'elle représenterait luCharte.
Qu'a-t-elle représenté depuis ? Que re-
présente -t-elle aujourd'hui ? C'est une
question que chacun peut résoudre sui-
vant ses affections ou ses opinions; de
cette façon la statue peut plaire à tous
les partis et n'en gêner aucun.
Eugène Grécourt.
♦
Lire à ce sujet l'article Chevaux de Ve-
nise {Magasin Pittoresque 1840, page 37)
finissant ainsi :
C'est maintenant un dicton populaire en
Italie que ce qu'ils offrent de plus remarqua-
I^- 984
L'INTERMEDIAIRE
ble. c'est d'avoir
667
668
successivement de
., .>... .. c,^.. voyage
Chio à Constantinople, de Const.mtinople à
Venise, de Venise à Paris et enfin de Paris à
Venise.
(XLIV
_ P/
Alem.
XLV
et vni di
Gâteaux sacrés
XLVl, 50, 275, 491).— fain
communion. L'usage que signale L. C. de
la M, existait aussi en Lorraine. On
trouve sur le département de la Meurthe
les détails suivants :
A Regniéville, une pièce de terre, dite
la Tenue, était anciennement chargée de la
double redevance annuelle d'une certaine
quantité de blé et d'un pot de vin ;
A Réménoville, la pièce de terre le
Grand Puits ; à Xirccourt, le canton de la
terre En-Sensart ; à Serrières, autre can-
ton dit Sur-la-Ville, devaient chacun un
pot de vin ;
A Vilcey-sur-Trey, cette redevance
était d'une chopine et demie à prendre
sur la Vigne Barbotte ;
Le tout pour être distribué à Pâques
aux communiants. H. Li^page.
Trompette ds terre cuite pour la
chasse (XLVI, 350, 495). — Il y a
quelques années, aux fêtes de la Chande-
leur et du mardi gras, les gamins de
Paris assourdissaient les passants par ces
instruments grossiers, achetés dans les
bazars. A. Sy.
*
* *
Est-il bien certain que les faïenciers de
Paris ne vendent plus de trompes ou cor-
nets en grès à l'époque du carnaval '^
Leur bruit peu harmonieux a retenti dans
les rues au moins jusqu'à la suppression
de la promenade du bœuf gras rétablie en
ces dernières années. Léda.
Le .Y usée de Cluny possède une belle
trompe de chasse en faïence émaillée.
A S.. E.
Les commodités aa XVÏP et au
XVÏIP Siècle (XLVI, 236, ^7, soo,
5531. — V^lnlcrmédiaire a déj.i public
bien des notes sm- cette question. 11
parait probable que les architectes des
siècles derniers ne se préoccupaient pas
de réserver dans les maisons elles-mêmes
une place pour les cabinets d'aisance ;
mais il ne résulte pas de là que l'usage
de ces commodités ait été peu répandu :
on les installait généralement dans les
jardins qui entouraient les maisons ou
dans les cours, en dehors des habitations;
cela se passe encore ainsi dans nombre
de petites villes de province : dans la
plupart des vieilles maisons, il faut sor-
tir du bâtiment, malgré le froid, la pluie
ou la neige, pour se rendre au local en
question, et les vieux habitants considè-
rent souvent comme un inconvénient
l'établissement des cabinets dans l'appar-
tement.
Au xvui' siècle, j'ai rencontré plusieurs
fois la preuve de l'existence de ces cabi-
nets dans les plus petites villes En voici
un exemple :
A Neufchàteau, (chef-lieu d'arrondisse-
ment des Vosges), le maire royal était
chargé de l'administration d'une fond?.-
tion faite en 16 16 par un ancien curé de
la paroisse, Dominici. Dans les biens de
cette fondation se trouvaient deux mai-
sons contiguës, une grande et une petite.
Or, les baux de location de cette dernière
au xvin^ siècle sont ainsi conçus :
Je soussigné..... maire royal, adminis-
trateur de la fondation Dominici, loue à
X...une petite maison située rue du Han,
pour la dite petite maison composée
d'une chambre basse et d'une chambre
haute avec son grenier — ledit X (le p. e
neur) « devant avoir pied levé dans le
jardin delà grande maison de ladite fonda-
tion pour aller aux latrines, ^\ns\ que pour
tirer de l'eau dans la citerne pour son
usage seulement ... x-
Paul Chevreux.
♦ »
kilomètres
A quelques kilomètres de Nevers
se trouve le vieux château des Bor-
des, bien déchu de son ancienne splen-
deur. Après avoir appartenu à des sei-
gneurs du même nom, il passa aux la
Platière d'Anssienville, la Grange d'Al-
quian, Béthune-Pologne, la Tour du
Pin, etc. Dans la curieuse notice que lui
a consacrée M. Bonvalet se trouve citée
une lettre fort spirituelle de l'abbé de
Chaulieu, secrétaire du M'» de Béthune.
J'en extrais ce qui suit, d'un intérêt tout
particulier pour la question dont il s'agit:
1676 Enfin après de si grands hasards,
nous étions arrivés ici il y a quatre jours : et
jamais isvaeiite, après les déserts d'Arabie,
n'avait trouvé la terre de promission avec
DKS CHERCHEURS ET CURIEUX
30 octobre 1902.
669
670
tant de joie que nous avions fait les Bordes
On y mange quatre fois par jour, on y doit
vingt heures et il n'y a point de lit que le
sommeil n'ait fait de ses propres mains. Que
ie vous ai souhaitée pour satisjaire votre
rage des chaises perdes ! Chaque chambre a
l.i sienne de velours avec des crépines et zm
bassin de porcelaine et son guéridon pour lire.
Le marquis a fait apporter la sienne près
de la mienne et nous passons les jours dans
ce lieu de délices. Il n'y a point de constipé
à qui une chaise comme cela ne donnât de
diarrhée et dût le Rolet. ennemi déclaré de
la chaise percée, et que foi entindu une
fois apjuyer son opinion d'une dispute fort
aigre contre nous, en enrager, feu aurai
nnc dès que je serai de retour. Je ne sache
que Montaigne et moi qui. ayons traité le
chapitre d'une chaise percée aussi longtemps ;
mais de bonne foi la force de la vérité m'em-
porte !
Les oharivar's (XLVI, ^14). — Fes-
tus rapporte qu'aux fêtes de Cérès on
jetait des noix, 7:»c/--uk, aux enfants qui se
les disputaient à grand bruit.
L'un des plus anciens commentateurs
de Virgile, "laurus Servius Honoratus.
obser^ a une semblable coutume en un
certain moment de la noce romaine, afin
que grâce au tapage on n'entendit pas
vofeni pnelhv vir giuHatem deponeniis .Aussi,
dit du Cange Caiia signifia bientôt tu-
multe et sédition et telle est pour lui l'ori-
gine de notre mot Charivari.
On croit que le tumulte des secondes
noces ne fut tout d'abord appliqué — par
dérision pure - qu'au mariage des veu-
ves très certaiin-mi-nt peu en faveur à
l'origine des sociétés antiques. Dans
l'Inde, eile.-^ devaient se précipiter dans le
bûcher de leur époux. Chez les juifs, si
leur sort ne tourne plus au tragique, la
loi fait au nouveau mari un sort ridicule
dans le but évident d'empêcher ces sortes
d'unions. En Grèce enfin^, d'après Natalie
Comes, les veuves ne se remarièrent pas
dans le principe. Le charivari, mêm.e
actuellement en Russie, semblerait s'appli-
quer plus spécialement au second mariage
des femmes puisque d'après JVl. de Gu-
bernatis. il apprend au nouvel époux que
le sort du premier mari lui est réservé,
c'est-à-dire qu'il sera à son tour enterré
par la dame.
En somme, cette parodie du mariage
romain doit être un souvenir de la con-
«luête. LÉDA
gote^s, i'roui-ailU's qt O^uviosttéB
Un bail de 403 ans. — J'ai décou-
vert,il y a quelques jours, chez un paysan
de mon village, nommé Legrain, la copie
d'un acte très curieux, dont voici la re-
production intégrale :
Extrait de la traduction (en style de nos
jours) de la copie en Espagnole {sic) de
l'acte de session faite par dom Magis En-
glebert Legrain (Logrono) comte, etc.. en
laveur de Philippe de Bourgogne.
Aujourd'hui, 30 juillet 1455, ^ été lait
par moi, et juré sur le St-Evangile, afin
qu'il n'y ait pas entre mes descendants et
ceux de mon noble ennemi de contesta-
tions, l'acte suivant, signé par ma main,
qui a su si longtemps tenir l'épée pour dé-
fendre loyalement la cause sacrée de son
seigneur et maître, Alfonse V. roi d'Espa-
gne.
Etant tombé sous le fer de mon noble
ennemi, et étant fait prisonnier à la délaite
de Bouvignes, par Allans, garde du corps
de monseigneur Philippe de Bourgogne,
étant retenu au château fort de Poil-
Vach signé contrat pour ma rançon, une
grande partie de mes biens pour avoir la
vie sauve.
Par la grâce de Dieu, dom Magis Engle-
bert Logrono {Legrain) comte de Burgos et
de Baly, seigneur de Molina et capitaine
général des armées, alliées de leurs majes-
tés, le Roi de France et de son Altesse ré-
vérendissime Louis de Bourbon, prince évê-
que et seigneur de la principauté de Liège,
qui me font l'honneur de me servir de té-
moins dans l'acte que je fais en faveur de
Philippe de Bourgogne, àuc de Luxembourg,
comte de Flandre, d'Artois, de Hollande,
de Zélande etc.. Lequel déclare céder pour
paiement de rançon, la jouissance d'une
grande partie de mes liens pour le terme de
quatre siècles, dont, plans et titres ci-joints
sous les conditions suivantes :
1° Qu'à l'époque fixée, mes biens seront
restitués à mes descendants, héritiers
(sans frais, ni procès) ayant reçu cette ga-
rantie je jure sur le Saint Evangile que je
suis seul possesseur seigneur et maître de
tous ces biens et vasseaux, qui sont situés
dans le comté de Logrono, VArdenne, les
Vosges, la Lorraine ; comprenant toutes
ces seigneuries qui se composent de 6 cas-
tels avec terres dépendantes ainsi que 34
censés avec dépendances, et 2000 bonniers
terres labourables, plus 1000 bonniers prai-
ries et pâtures situées sur le littoral des
Pays-bas et 1000 bonniers en bois et domai-
nes seigneuriaux en Ardennes, eu grande
partie longeai;t la Meuse, dont le plan
N*. 984.
L'INTERMEDIAIRE
671
672
avec indications se trouvent ci-joint. —
déclare devant Dieu donner jouissance de
l'usufruit de tous ces biens pour le terme de
jf.00 ans à Monseigneur Philippe de Bour-
gogne, duc de Luxembourg, etc .. ainsi
qu'à tous ses descendants, pour avoir la vie
sauve, à condition que si cette noble fa-
mille n'avait pas d'héritiers^ tous mes des-
cendants pourraient et auraient le droit de
réclamer les dits biens, au noble Seigneur
qui deviendrait l'héritier présomptif de la
fortune et des titres des ducs de Bourgo-
Considérant que la jouissance des dits
biens est fixée à 400 ans et que par consé-
quent l'époque de la restitution par les
descendants de monseigneur Philippe de
Bourgogne, duc de Luxembourg etc.. est
le ^ juillet de Van de grâce 18^'^, il est
accordé sur sa demande, exposant que à
cette date, la récolte est encore sur la terre,
celle-ci appartenant de plein droit à l'ense-
raençeur le terme n'étant pas expiré, accorte
après ratification, trois mois de surplus,
l'échéance sera le 30 novembre, jour de la
Saint-André sans délai ; les terres à cette
époque étant libres de toutes dépouilles.
Tous mes descendants, héritiers repren-
dront leurs biens ainsi qu'il est mentionné
dans l'acte fait à cet effet, et signé par leurs
majestés messeigneurs et maîtres qui les
prennes^ sur leurs loyables protections, afin
de faire exécuter ces conventions par les
armes.
La restitution se fera le jour indiqué ci-
dessus par les descendants de Monseigneur
le duc de Bourgogne etc... et les miens
comme il est stipulé dans l'acte de cession
que nous faisons loyalement et signé par
chacunes des parties et scellé de ses armes
ainsi qu'approuvé par nos très honorables
témoins raesseioneurs et maîtres : sa ma-
jesté Louis, roi de France et reverendissime
Evêque Louis de Bourbon prince eveque et
seigneur de la principauté de Liège, et
mi-ssire Jean Fni'içois Dandelot, seigneur
de Hore et de Lescalatine, de L'O baron
de Lignes, et le comte Jean Cniffaux, sei-
gneur de Moureau, de Neuville et de Lam-
bersant, chevalier de l'ordre, envoyés tous
deux pour représenter monseigneur le duc
de Bourgogne de Luxembourg, et ayant
envoyé son Altesse royale prince et évè-
que, Messire Georges de Bas fa, comte du
Saint-Empire et de Suite, seigneur d'Ever-
bech et de Marselde, pour représentants.
Ces deux derniers qui ont loyalement
traité cette alTiiire à bonne fin et dont ils
ont obtenu ratification de monseigneur
Philippe duc de Bourgogne, etc... Lequel
a juré sur la foi du serment et sur le Christ
«^u'il obligeait d'agir loyalement tous ses
descendants sous peine d'exclusion envers
ceux de Dom Magis Englebert Logron»
(Legrain) comte de Burgos et de Balsy,etc..
seigneur de Molina et capitaine général
des armées alliées, son prisonnier de
guerre qui lui cède ses biens pour le terme
de quatre siècles.
Reconnais toutes ces conditions loyale-
ment et l'époque fixée par le présent acte,
et impose à tous ses descendants les con-
ditions suivantes :
De ne jamais vendre, ni aliéner les biens
qui leur sont concédés pour 400 ans, ré-
pondant sur leur honneur et leur foi de
gentilshommes, que toutes ces conditions
seront respectées par tous leurs héritiers,
descendants, et faisant à cet elTet servir de
témoin son fils bien aimé, Charles duc de
Bourgogne, etc... son seul et unique héri-
tier de tous ses titres et fortunes, afin qu'il
les transmette à tous les siens, ceci est ma
volonté et déclare exclus celui qui ne sui-
vra pas ce traité.
Fait et signé en trois expéditions par les
parties contractantes composées de :
r Messire le comte Jean-François Dan-
delot, seigneur de Hore, et de Lescala-
tive, de L'O baron de Lignes.
2" Le comte Jean Rujjaux, seigneur de
Neuville de Moureaux et de Lambersant,
chevalier de l'ordre.
y Son altesse et reverendissime Louis
de Bourbon, prince, évèque et seigneur de
la principauté de Liège.
4* Messire de liasta comte du Saint-
Empire et de Suite, seigneur d'Everbèche
de Welde et de Morselde ces deux der-
niers nobles qui ont signé cet acte et
scellé de leurs armes ainsi que sa >Lijesté
le roi de France qui signe et approuve afim
de faire respecter ce traité.
Cette copie semble avoir été faite, il y
a une soixantaine d'années, par le père
du paysan chez lequel je l'ai découverte.
Elle est suivie de la filiation directe de la
famille Legrain depuis ce Dom Magis
Englebert, né à Madrid, le 24 août 1409
et marié à Anne Wools de Trieche (sic)
jusqu'au père du paysan actuel né le 24
août 1804. Ce document a un véritable
intérêt historique s'il est authentique ;
quelle peut être sa valeur ? Est-il déjà
connu ? où serait l'original? en 1855 à
l'échéance de cette sorte de bail, des
membres de cette famille ne tentèrent-ils
pas de ressaisir les biens cédés par leur
ancêtre quatre siècles auparavant ?
V"= DE Hennezel d'Ormois.
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TROUVAILLES
671
ISTORIQUES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES
ET CURIOSITÉS
672 II
(BHiieôtionô
Louis XIII au Mans, en 1614.
— Une pieuse légende accréditée par
M. l'abbé Lochet dans sa Notice historique
sur le pèlerinage de Notre-Dame de Torcé
(p. 56) veut que Louis XllI, se rendant au
Mans avec Marie de Médicis, ait séjourné
quelques heures à Torcé, le 8 septembre
1614. On nous a si bien renseigné sur ce
que fit ce même roi en décembre 161 5,
pourrait-on le faire pour cette date anté-
rieure, assez discutée, au reste, par les
auteurs locaux ? L. C. de la M.
Le comte de Nantouillet. — Quel-
que collègue obligeant pourrait-il me dire
quel est actuellement le descendant le
plus direct de cet intime du duc de Berry?
j'ai plusieurs raisons pour croire que c'est
un diplomate espagnol, mais j'ignore son
nom. La Résie.
Coucession royale à Marly-le-
Roi. — Louis XIV a fait une concession
de 6 pouces d'eau (60 mètres cubes), à la
commune de Marly-le-Roi, concession
dont jouit encore actuellement cette com-
mune. On a consulté sans résultat l'ad-
ministration des Eaux à Versailles, à la
Machine, les Archives de Seine-et-Oise.
Pourrait-on me rendre le service de me
procurer la date exacte de cette conces-
sion, d'autant plus que ce document se-
rait de la plus grande utilité pour la com-
mune de Marly ? Piton.
P. Miirin Mersenne. — Où trouver
des notes sur cet ami de Descartes ?
Existe-t-il des biographies complètes ?
Est il indiscret de demander aux amis de
V Intermédiaire ce qu'ils savent de ce fa-
meux mathématicien ? Prière instante de
se rappeler que le questionneur est loin
de toute documentation possible, et ne
peut compter que sur ses aimables con-
frères. Paul d'Iny.
LepoiDçon de l'orfèvre Lehen-
drinck. — Prière de me donner la des-
cription exacte du poinçon de maître, de
l'orfèvre Lehendrinck(règnede Louis XVI).
Les pièces faites par cet orfèvre por-
taient-elles d'autres poinçons pour indi-
quer l'année de leur fabrication ? N'ayant
pu me procurer de bonnes pièces exécu-
tées par ce fabricant, je désirerais savoir
si, outre le ou les poinçons, certaines
pièces ne portaient pas en toutes lettres
la mention : Lehendrinck orfèvre-joailler
du Roy ? MiKAEL,
Armoiries à déterminer : de
gueules au sautoir d'or. — Sur un
plat d'argent du xviii» siècle, se trouvent
deux écus accolés sous une couronne de
comte. Le premier porte : de gueules, au
sautoir d^ or .accompagné en chef et en pointe
de deux molettes de même, et accosté de 2 ai-
glettes aussi de même ; le second : d'a:(ury
à la fasce d'or, accompagnée de deux étoiles
de même en chef ei d'un croissant aussi de
même en pointe.
XLVI'-2f
N». 985.
L'INTERMEDIAIRE
673
674
J'ai trouvé que ce dernier pouvait être
attribuée à la famille Hamel (Norman-
die^ et l'autre aux Le'Féron.
Y a-t-il eu alliance entre ces deux fa-
milles ou d'autres maisons portent-elles
les mêmes armes ? Je serais reconnaissante
aux aimables collaborateurs de l'Intermé-
diaire de me renseigner à ce sujet.
Sedaniana.
Pièce d'or espagnole. — Je possède
une pièce d'or espagnole à l'effigie de Fer-
dinand VII équivalent à une de nos pièces
de cent francs. Le fait que cette pièce
porte la date de 1810 ne la rend-il pas par-
ticulièrement intéressante ? Est-elle rare ?
Cruelle peut en être la valeur ?
De Mortagne.
Prieuré des Koquillats . — Où se
trouvait ce prieuré, voisin de Saint-Malo?
Charlec.
Faux documents dans les dépôts
publics. — - Que fait-on lorsque, dans un
dépôt public, on vient à reconnaître qu'un
document est faux?
Une telle pièce continue-t-elle d'être
communiquée ? Probablement elle est
tout de même conservée ? — Mentionne-
t-on sur le document que c'est un faux ?
— Enfin, en délivre-t-on encore des co-
pies ; et dans ce cas, ces transcriptions
portent-elles l'avis qu'elles ne sont que la
copie d'un faux ?
Dans les cas qui précèdent, la mention
de faux serait-elle mise de façon à ne
pouvoir être enlevée?
Et en droit, si on ne délivre pas de co-
pie d'un document reconnu supposé, un
particulier dont la famille ou l'ascendance
serait citée dans cet acte, pourrait-il, en
raison de ce motif,en obtenir copie ? — Si
oui, mentionnerait-on que l'original est
faux ?
L'idée de cette question est venue de ce
fait qu'une personne a émis un doute sur
l'authenticité d'un document publié au
numéro II (août 1900) de mon Recueil
d'actes notariés d' état-civil, pièces authen-
tiques inédites et tn extenso sur les familles.
— Cette publication était la reproduc-
tion d'une copie délivrée par un dépôt
public, comme la transcription d'un acte
original qu'il possédait (lequel original
est authentique d'ailleurs).
Baron Maxime Trigant de Latour.
L'acte de baptême de Clusius. —
Cet acte n'existe pas à Arras, où Charles
de l'Escluse est né en 1526, le plus ancien
registre de paroisse ne remontant qu'à
1564. Sans cette pièce, il est impossible
de donner la date de sa naissance, qu'on
fixe au 18 février (Valère André) ou au
19 mars fMelchior Adam et autres). N'y-
a-t-il point dans les dépôts publics de
l'étranger, où Clusius a résidé, Leyde,
Vienne, Prague, une expédition authen-
tique de cet acte ou au moins un docu-
ment officiel qui puisse nous renseigner à
cet égard ? V. A.
Famille Estourneau. — Je fais appel
à la science de V Intermédiaire pour avoir
des détails complets sur les représentants
les plus connus de cette famille. Jacques
Mathieu Estourneau, né à La Flèche vers
i486, fut architecte. Où et quand mourut-
il ?
Son fils Mathieu Germain aurait vécu
de 1511 à 1 598 et fut jurisconsulte ; il eut
pour fils Mathurin qui fut architecte
comme son grand-pére ; il est né vers
1579. J'ignore ^^ date de sa mort.
Paul d'Iny.
Prélats académiciens. — Lieu et
date de naissance. — Il serait bien
étonnant que quelque ecclésiastique des
pays intéressés n'ait pas recherché — et
trouvé — le lieu et la date précise de
naissance des prélats académiciens dont
les noms suivent. Ces renseignements,
qui font défaut dans les Biographies
générales, les vaillants chercheurs qui
les auraient recueillis et peut-être publiés
dans des ouvrages spéciaux, seraient bien
aimables de me les communiquer.
Montazet.néle 17 août 1713. Malvin de
Montazet, archevêque de Lyon, né au
château de Quissac en 17 12.
Poncet de la Rivière (Michel), évêque
d'Angers, né à... vers 1672.
L'abbé de Radonvilliers, né au diocèse
de Nevers en 1709.
Chamillart (Jean-François), évêque de
Senlis, né à. . le...
UËS CHERCHHURS ET CURIEUX
675
676
10 novembre 1902*
Clermont-Tonnerre (François de), évê-
que-comtedeNoyon, né à... en lOag.
Estrées (Jean d'), archevêque de Cam-
brai, né à... en 1666. T. L.
Pierre Le Vacher, — Est-il possi
ble d'avoir quelques détails biographiques
sur ce missionnaire mort à Alger en 1683,
de la mort atroce que l'on connaît ?
Paul d'Iny.
Mathurin Jousse, serrurier flé-
chois. — Pourrait-on medonner sur ce maî-
tre serrurier du xvii* siècle des renseigne-
ments biographiques et bibliographiques,
sans trop, toutefois, me renvoyer à des
compilations que je n'ai pas à ma dispo-
sition en ce moment ?
* *
Joseph Sauveur, savant du XVir
siècle. — Je pose sur ce savant la même
question et remercie d'avance les aima-
bles intermédiairistes qui répondront.
L. C. DE LA M.
L'abbé Sonnet. — Un aimable col-
lègue pourrait-il me donner quelques ren-
seignements sur unabbt^ de cour, nommé
Sonnet qui signait Sonnet de la Milou-
sière ou Sonnet-Milousière, du nom d'une
propriété voisine de Vire, sa ville natale.
Cet abbé qui est mort, âgé de 80 ans, à
Paris, vers 1850, avait émigré et serait
devenu précepteur des fils du roi de Prusse,
en particulier de celui qui devint Guillaume
l"*'. Revenu en France, il aurait été l'inter-
prète de Napoléon dans sa première en-
trevue avec Marie-Louise. Il fut l'un des
premiers membres de la Légion d'hon-
neur, reçut un cadeau de l'empereur qui
lui aurait même offert l'archevêché de
Paris ; il le refusa, dit-on, parce qu'il
voulait être tranquille. Ses héritiers ont
eu de lui de très beaux objets, dont plu-
sieurs sont réputés avoir été acquis par
l'abbé Sonnet après le pillage de l'appar-
tement de la princesse de Lamballe, plus
une superbe bonbonnière cei'clée d'or por-
tant en miniature un très joli portrait de
l'abbé, œuvre, d'après ces héritiers qui le
tenaient de lui-même, de la princesse de
Metternich. Quatre ou cinq portraits de
l'abbé Sonnet existant à Vire le représen-
tent sous des traits fins, même jolis, et
avec des yeux très-spirituels. 13. H
Porcon de la Barbinais. — L'acte
héroïque attribué à ce vaillant corsaire
surnommé « le Régulus Malouin » est-il
historique ou faut-il le ranger, dans le do-
maine de la légende ? Dans le premier
cas, je désirerais des documents ; dans le
second, j'aimerais à connaître l'origine de
la légende. Charlec.
Edouard Gorge. — Je désirerais
quelques renseignements sur ce pamphlé-
taire breton écrivant aux environs de 1830.
CiN,
César Franck. — Je serais recon •
naissant de connaître l'indication de tous
documents, articles, anecdotes, etc., sur
César Franck. M. D. C.
Renan et l'Allemagne en 1870-
1871. — Est-il vrai, comme plusieurs
l'affirment, que l'auteur de la Vie de Jésus
ait encensé les Allemands pendant la
guerre de 1 870-1 871 ? P. Nipson.
Termes employés dans un inven-
taire de 1793. — Pourrait-on m'éclai-
rer sur le sens des mots suivants relevés
dans un inventaire de 1793 : BRAVASSE
(lin en) cloche de MÉTAILE == DIC =
POLEAU = PLAT A SERIE = POULOU-
SIER=: TIERSON = VANAILLES. Ces
termes sont inconnus dans le patois du
pays breton, où ils furent employés à
l'époque dite. Ils ne figurent d'autre part
ni dans Lacombe ni dans Roquefort ni
dansjaubert. Un peu de lumière S. V. P.
M. Armoric.
Echelle précise des cartes de
Cassini. — Sur des cartes que je possède,
paraissant réimprimées à la Restauration,
l'échelle semble être de 228 millim. pouf
20 kil. ce qui reviendrait à 1/87,719.
duelle est au juste la mesure adoptée
pour ces cartes si précieuses ? Et connaît-
on la date à laquelle chacune des feuilles
a été composée et tirée ?
D'' ViGEN.
Dormir à la belle étoile. — )e lis
d^ns\ts Leciares pour tons dç. mars 1900
que : »,< l'expression courante Coucher à la
belle étoile vient de l'enseigne commune
jadis de « la Belle étoile »
Est-ce exact ? Cm,
N»985
L'INTERMEDIAIRE
677
678
Portraits Amiénois non signés.
— J'ai : i°le portrait, crayon et estompe,
légèrement teinté, de M"' de Gallien de
Chabons, évêque d'Amiens en 1822,
mort en 1838 ; 2° le portrait peint
du chanoine Clabault. son Secrétaire Gé-
néral. A quels artistes pourrait-on attri-
buer ces portraits ? Quels peintres
d'Amiens ont eu plus spécialement la
clientèle du clergé, de 1820 à 1840 ? Ces
portraits n'ont pas été gravés. La Bibl.
nat. d'ailleurs, n'a pas de portrait de ces
deux personnages. V. A.
Plaques de ceinturon. — Je pos-
sède deux plaques de ceinturon dont je
voudrais découvrir la provenance.
, La I'"' toute en cuivre, de forme
rectangulaire, mesurant 9 cent, ip sur
b cent, ip, est ornée en son milieu
d'une grosse fleur de lis en relief, rap-
portée. On lit cette inscription grossière-
ment gravée au dessus de la fleur de
lis :
POUR MON DIEU
et au-dessous :
MON ROI ET MA PATRIE
La 2' plaque aussi en cuivre, mesu-
rant II cent. \\2 sur 8 cent., est ornée
en haut et en bas d'une simple canne-
lure Au milieu et en relief se trouve un
écusson d'acier de forme triangulaire
courbé ; il est rayé verticalement (de
gueules) et chargé d'un C en cuivre or-
nementé. La pointe centrale du sommet
de cet écu s'engage sous une couronne
de prince du Saint-Empire, telle que
Rietstap la dessine.
J'ajoute, pour aider l'obligeant inter-
médiairiste qui voudrait bien me rensei-
seigner, que j'ai eu un bisaïeul officier au
régiment de Condé-Infanterie, et un autre
à l'armée de Condé pendant l'émigration.
Ce dernier servit ensuite quelque temps
dans le régiment de la Tour Infanterie
au service" de l'Angleterre, puis il fut
capitaine dans la milice du grand duché
de Francfort sur-le Mein jusqu'à la Res-
tauration. Jehan.
Portrait de Jean Toubeau, niaî-
tre-inoprimeur de Bourges [1628-
1685]. — Existe-t-il un portrait authen-
tique, peint, dessiné ou gravé, de cet
érudit libraire-imprimeur, arrière-petit-
fils du célèbre imprimeur - artiste Geof-
froy Tory, ancien prévost des marchands»
ancien échevin de la ville de Bourges, au-
teur des Instiliiies du Droit consulaire,
plusieurs fois réimprimées, et dont Hip-
polyte Boyer, dans son Histoire des Im-
primeurs et Libraires de Bourges (in-S",
1854). a pu dire, à bon droit: « Jean
Toubeau est une illustration typographi-
que pour le pays » ?
La première édition des Institutes
(Bourges, 1682,751 pages, petitin-quarto,
avec S uppléments), fut dédiée, par son
auteur, au grand Colbert, marquis de
Chasteau-Neuf, ministre et secrétaire d'E-
tat, etc.
Nous possédons, de ce précieux et rare
ouvrage, l'exemplaire, admirablement
conservé, imprimé sur grand papier, de
Colbert même, volume relié en maroquin
rouge ancien du Levant, avec filets, den-
telles,tranches doréeset ornédesarmoiries
à la Couleuvre tortillée du grand Ministre,
largement frappées en or sur les plats.
Nous voudrions bien y pouvoir joindre
un portrait de l'auteur,
Ulric R,-D,
Société philotfechnique. — Qui
était, en 1825, secrétaire de la Société
philotechnique à Paris ?
Existe-t-il un historique de la Société
depuis sa fondation? En quelle année
a t-elle été constituée ? Ermyn.
Carnets de blanchissage. — Pour
certaines études sur le prix de la vie,
j'aurais besoin de savoir où me procurer
d'anciens carnets de blanchissage. B.
Pied gaucho et main droite. —
Pourquoi part-on du pied gauche et sa-
lue-t-on de la main droite ? Cette cou-
tume existe-t-elle chez tous les peuples ?
Quelles sont les causes physiolo-
giques, instinctives, ou les raisons soit
morales, intellectuelles ou sociales, soit
simplement conventionnelles qui peuvent
avoir déterminé cette habitude, et, dans
le dernier cas, encore, pourquoi ?
D^C.
La houille blanche. — A qui faut-
il attribuer la paternité du mot ?
Paul Edmond.
DES CHERCHEURS BT CURIEUX
10 novembre 1902.
:^.f>*-— ^-'
679
~ 680
Méponees
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
Armoiries de Victor Hugo (XLV).
Les HugodeLorraine, anoblis(i 535-1 ,37.
en la personne de Georges Hugo, fils de
Jean Hugo, capitaine dans les troupes de
René H, duc de Lorraine, et demeurant
à Rouvrois-sur- Meuse, par lecardinaljean
de Lorraine, archevêque de Reims et
Narbonne, etc. (d'Hozier, registre IV
Hugo I) portaient :
D'aïur, au chef d'argent, chargé de deux
merlette^ de sable.
Ces armes, Victor Hugo, trouvant
sans doute, comme pair de France, que
celles de l'empire qui lui appartenaient,
manquaient de noblesse se les attribua.
Ce sont celles qui, dans V Armoriai his-
torique de la noblesse de France (Paris.
Amyot, s. d. in-8°) figurent au-dessous
de ses nom et titres.
Par la suite, dictant ou inspirant : (oh!
combien nombreux biographes et biogra-
phies !), ce fut aux Hugo de Lorraine que
voulut, avant que d'abdiquer ses titres
sur l'autel de la patrie et de la démocra-
tie, se rattacher le poète.
Les merlettes de sable lui tenaient au
cœur.
Cependant, les armes auxquelles il
avait droit, et dont il scellait, en 1823,
ses lettres, avec un cachet, appartenant,
il est vrai, à son père, ne comportaient
pas de merlettes.
Au lieu des belles armes très simples
du xvi" siècle des Hu,^o de Lorraine, plus
haut décrites, que l'on se figure, en effet,
l'enchevêtrement, la confusion et l'écar-
tèlementd'un blason de l'empire, ayant
passé par la chancellerie du roi |oseph.
11 se peut lire et ila été décrit, ici, ainsi :
Ecartelc, au i d'azur, à l' épce en pal
d'argent, la pointe en bas montée d'or., et
accompagnée en cl:efde trois (1) étoiles d'ar-
gent, mal ordonnées • au 2°, de gueules au
pont de trois arches d'argent, maçonné de
(i) Pour moi, je n'en vois que deux et très
bien ordonnées.
sable, soutenu d'une rivière d'argent, tt
brochant sur une forêt de même ; au y . d«
gueules, à la couronne murale d'argent,
crénelée de quatre pièces ; au ^', cCaïur au
cheval libre et cabré d'cr .
Je n'aurais point donné aux lecteurs
de \' Intermédiaire l'ennui de la lecture
plutôt longue et fastidieuse de ces armes,
évidemment dépourvues de simplicité, si
le cachet même dont se servait Victor
Hugo, pour timbrer les lettres intimes
adressées à son père, n'avait lui-même son
histoire.
Elle est simple, d'ailleurs. Le géné-
ral Hugo, retiré à Blois, avait chargé
son fils, le débutant des Odei et
Ballades, cherchant alors par son crédit
auprès de son « illustre ami » M. de
Chateaubriand, à faire obtenir au général,
un poste de lieutenant général de la Res-
tauration — parfaitement ! — de com-
mander ce cachet.
11 ne suffisait pas que la confusion des
armes du comte de Siguensa y fût rendue
le plus clairement possible.
Encore fallait-il que ce fûtà bon compte.
Le père semblait aussi peu enclin àla prodi-
galité que le fils.
D'où, au cours des lettres autographes
de Victor Hugo à son père, appartenant
à la bibliothèque de Blois, que j'ai sous
les yeux, les explications nécessaires qui
vont suivre.
Le 17 septembre 1823, Victor Hugo
scellait pour la première fois une lettre,
dont sa femme avait fait, épistolairement
les deux tiers des frais, de son cachet
comtal. Il devait s'en servir fréquem-
ment par la suite. Mais, jamais, peut-
être l'empreinte ne devait venir aussi
nette.
Le soin attaché par Victor Hugo à obte-
nir une bonne empreinte de leur jeune
blason se comprend, d'ailleurs, aisément.
Non seulement, c'était la première fois
qu'il en faisait usage, mais, c'était la pre-
mière fois également, que le général allait
en avoir connaissance.
Aussi, sur h partie repliée du verso,
tenant lieu d'enveloppe, ce post-scriptum
de Victor Hugo à la lettre de sa femme :
Le cachet de cuivre dont tu verras l'em-
preinte sur cette lettre, est termine, il est
fort beau, celui d'acier qui demande plus de
tems, me sera bientôt remis par le graveur,
11 ne veut pas faire l'écusson colorie à moins de
2 fr. J'attends tes intentions à cet égard.
M' 985.
L'INTERMEDIAIRE
681
- 682
Marque-moi de même par quelle voie il faudra
t'envoyer le cachet d'acier. Adieu encore, bon
et cher papa !
La mort du petit Léopold, le premier
enfant de Victor Hugo et d'Adèle Foucher
mis en nourrice et mort à Blois, sur ces
entrefaites, en dépit des soins dont il avait
été l'objet, ne coupa pas court à cette
préoccupation d'ordre moindre ; et par
l'intermédiaire d'un voyageur ami, le
poète adressait, le 16 octobre 1823, le
fameux cachet à son père.
M. Lemaire te remettra avec cette lettre, les 2
bouteilles de fleur d'oiange le cachet d'acier
qui a excité ici l'admiration de tout le monde
par la beauté de son fini et l'écusson colorié.
Il est vrai que l'écusson colorié avait
subi une petite augmentation ; mais si
légère, que le général semble l'avoir sup-
portée sans protester :
L'écusson colorié a coûté 14 fr. au lieu de
12 à cause d'un passe-partout qui le rend
maintenant tout à faitdigne d'être encadré.
Hum ! voilà qui semble d'un goût
plutôt douteux ; mais qu'importe.
En 1823, donc seulement, le général
Hugo se décidait à faire dessiner et graver
les armes à lui accordées par le roi Joseph
11 en fut de même de son titre de comte.
Jusque-là, les lettres de Victor étaient
simplement adressées au Général Hugo ; à
dater de janvier 1824, elles le furent au
Général O" Hugo.
Puis, plus tard encore, lorsque par
r << illustre ami » on aura obtenu pour le
défenseur de Thionville, le titre depuis si
longtemps ambitionné; une fois encore, la
suscription variera.
Ce ne sera plus au Général O" Hugo
ni même au Général O" Hugo (février
1825), mais bien à Monsieur le Lieutenant
Général Comte Hugo{\C)']u\n 182 5) qu'écrira
le futur pair de France.
Pierre Dufay.
Armoiries à déterminer : D'ar-
gent à une quintefeuille (XLVI,
450, 57 i). — Pourquoi M. le comte V. A.
du Chastel pense-t-il que ces armoiries
seraient mal dessinées ? T.
Armoiries des familles Quintinet
Megretd'Eligny (XLVI, 596, 520,571).
Je remercie MM. le comte P,A. du Chas-
renseignements
tel et La Coussière des
qu'ils ont bien voulu me communiquer
par Vlnieimédiaire âu sujet de la famile
de Quintin et de ses armoiries, seulement
ils ne sont pas d'accord. D'après le pre-
mier, les armes de cette famille seraient
celles de la famille d'Avaugour : d'argent
au chef de gueules, et les Quintin seraient
une branche de cette maison. D'après le
second, Jeanne, comtesse et héritière de
Quintin, épouse de Jean de Laval, était
la fille unique de Tri5t:-,n du Périer,
comte de Quintin, dont les armes étaient :
d'azur, à lobillette-s d'or. 4. j- 2. et i .
Or, d'après un tableau généalogique que
j'ai sous les yeux et qui concerne la fa-
mille de Qyengo et ses a II lances, maïs
dont les blasons en couleurs ont pas mal
souffert de l'action du temps et de l'hu-
midité, Jean comte de Laval et baron de
Vitré, fils de Guy et d'Isabelle de Breta-
gne,aurait bien épousé Jane comtesse et hé-
ritière de Quintin, comme le dit M. La
Coussière, seulement les armes qui lui
sont attribuées sont d'argent au chef de
gueules, chargé d'un lambel à j pendants
aussi d'argent. — Dans ces conditions, il
faudrait admettre que si Jeanne était bien
la fille de Tristan du Périer, les auteurs
de ce dernier, en héritant du nom de
Quintin, en avaient pris le nom et les
armes. 11 n'y aurait du reste rien de sur-
prenant à cet égard puisque Guy, XIV'
comte de Laval, père de Jean, XV' comte
de Laval, était lui-même fils de Jean de
Montfort, Xllb comte de Laval dont il
abandonna le nom et les armes pour pren-
dre ceux de sa mère Jeanne de Laval, hé-
ritière de Laval et de Vitré. Les armes
des Montfort étaient -.d'argent , à la croix
ancrée de gueules et gringolée d'or, et celles
des Laval, branche des Montmorency,
d'argent, à la croix de gueules, chargée, de
5 coquilles aussi d'ai gent, et cantonnée de
16 alérions d'azur. Tout cela d'après
mon tableau.
D'après ce même tableau, Jean, XV*
comte de Laval et Jeanne comtesse de
Quintin, eurent pour fils Gui, X1V« comte
de Laval, baron de Vitré, époux de Anne
de Montmorency dont Marguerite femme
de de Rohan, prince de Guemené,
seigneur de Montbazon. Qu'en pense
M. La Coussière ? Les chiffres romains
doivent concerner la suite des comtes de
Laval et non le prénom porté par chacun
d'eux.
DES CHERCHEURS ET CURIE X
685
— - 684
10 novembre 1902
Le tableau généalogique sur lequel je
m'appuie fut dressé pour René de Quengo,
comte du Rochay et de Tonquedec, époux
de 1" Simone de Péréfixe, 2" de Silvie
d'Epinay, et fut produit par devant les
commissaires établis en 1569 par le Roy
pour la réformation de la noblesse de
Bretagne.
Deux additions lui furent faites posté-
rieurement. Elleè concernent Joseph de
Quengo, fils du 2'=mariage, époux de Julie
de Quengo, et Joseph II de Quengo,
comte de Cresnolle, époux de Thérèse de
Beauvau.
La famille de Qiiengo est-elle encore
représentée ? Aurait-on l'obHgeance de
me dire où l'on peut trouver 1'^^»-
niiaire delà Noblesse de France pour 1901 ?
T.
Ordre de ia Toison d'or (XLVI,
617). — Ce fut à Bruges, le 10 jan-
vier 14^0, que Philippe-le-Bon institua
l'ordre de la Toison d'or, en l'honneur
de la vierge Marie et de l'apôtre saint
André à l'occasion de son troisième ma-
riage avec l'infante Isabelle de Portugal.
Voilà ce que dit l'histoire. Le reste est de
la légende et du roman.
Voir Jean-Jacques ChifFlet. Insign.
Equit. vdl. Aurei.'Lt Mire, Ordin. Fqui'st.
îib. I cap. I. Favin, Théâtre d'honneur et
de chevalerie, etc.
(Certains placent la date du mariage au
18 février 1429). S... e.
Vignettes de généraux devenues
ex-libris (XLVI, 619), — -Les Archives
de la Société des collectionneurs d' ex-libris,
octobre 1902, page 148 article de M.
Lucien de Mazières. 11 soutient cette thè-
se : que le général Ernoufa pu placer cette
vignette dans un livre lui appartenant ;
mais pour qu'elle soit son ex-libris, il fau-
drait démontrer, dit-il, qu'elle a été exé-
cutée spécialement pour lui et dans ce
but, alors qu'on trouve, au contraire,
qu'elle a été employée par d'autres que lui
et pour un autre usage, c'est-à-dire
comme entête de lettres.
Pièce d'or vénitienne (XLVI, 507,
640). — La pièce en question n'est pas
vénitienne, mais lombarde.
J'en ai possédé une que j'ai achetée en
Italie, 40 francs. Elle a à peu près la forme '
et le poids d'une pièce de 20 francs ac-
tuelle.
Je n'ai aucune connaissance en numis-
matique. Un jour, je me suis trouvé par
hasard, dans un village de l'Apennin haut
placé entre Pratoet la plaine de Bologne,
il y avait là un marché de bestiaux très
important. J'entendais les paysans pro-
noncer les mots Marengo, Marenghi.
Ce mot Marengo sonne toujours glo-
rieusement aux oreilles d'un Français.
]e pris quelques informations, un des
paysans me montra un marengo attaché à
sa chaîne de montre et m'expliqua que
le marengo, sans n'avoir plus depuis
longtemps de cours légal, était toujours
resté une monnaie de compte.
En France, il en est de même pour le
louis, l'écu et la pistole employés même
à Paris au marché aux chevaux.
En italien, le mot t'r/^i7no s'applique à
une constellation et au fleuve Pô.
Depuis plusieurs années, je cherche à
remplacer la pièce dont j'ai fait cadeau,
sans m'appliquer beaucoup, cependant ;
je n'en ai pas trouvé, mais le hasard me
servira, je l'espère. Gerspach.
Florence
Placets au pape (XLVI, 513). — Il
est inutile de mettre une suscription quel-
conque sur les missives envoyées au
pape.
Le Vatican recevant environ 10,000
lettres par jour, un service est organisé
pour dépouiller la correspondance et la
renvoyer aux services compétents.
G.
Protonotaires apostoliques (XLVI,
^64,640). — Je possède un opuscule de 16
pages grand in-8°, intitulé Dom de la
Roque d! Aven a Notaire apostolique st Pro-
notaire honoraire en i6j8, par Mgr Bar-
bier de Montault qui me l'adressa, il y a
quelques années, sous forme de tirage à
part, l'ignore où et quand il a été pu-
blié ; je sais seulement que l'original du
diplôme lui avait été donné par M. Aze-
mar, de Montauban, pour être soumis à
la Société archéologique de Tarn-et-Ga-
ronne.
Dans ce travail, très complet, M. La
Coussière trouvera tous les renseigne-
ments qu'il désire, sur les protonotaires
N- 985
L'INTERMEDIAIRE
- 685
686
apostoliques ; l'ouvrage est curieux et
original, je le tiens à la disposition de
notre savant collaborateur.
En dernier ressort, je trouve une autre
note, qui me dit que ce tirage à part a
été imprimé le 4 janvier 1899 chez
Lafolye, à Vannes (Morbihan).
B. DE ROLLIÈRE.
Château delà Rouerie (XXXV). —
M. Hubert Smith lira avec intérêt un vo-
lume paru dernièrement chez MM. Plihon
et Hervé, à Rennes : Charles Tafjin
de la Rouerie (généalogie, notes, docu-
ments et papiers inédits), par M. P Dela-
rue d'Antrain. Ce volume est orné de su-
perbes vues, plans et cartes.
Charlec.
Taxe des archevêchés, abbayes
(XLVl, 45 1). — La réponse à la
question n'est pas facile du tout.
D'abord il faudrait préciser en indi-
quant les années des almanachs royaux.
Puis, alors même qu'on connaîtra le
poids des monnaies pontificales, il fau-
dra déterminer l'affaiblissement de leur
puissance d'achat depuis leur frappe jus-
qu'à nos jours.
Sur ce dernier point, les économistes
ne sont nullement d'accord. X.
Famille d'Aveluys (XLVl, 283,
467). — Pour répondre à l'objection du
collègue M. La Coussière, je m'empresse
de reproduire ici les renseignements
suivants, qui, en réparant un oubli des
généalogistes du Cbesne et le Père An-
selme, établissent d'une manière certaine
et authentique, la filiation d'Anne de Bé-
thune.
Parmi les nombreux privilèges de la
vicomte de Blosseville, en Normandie,
nous rappellerons ici les deux suivants :
i" Le droit à un millier de harengs sur
chaque bateau de pêche du Havre au
port de Saint-Nicolas-de-Veules, et droit
de pêche dans la rivière ; 2° le droit
d'exemption du guet de la mer, quoique
la paroisse de Blosseville n'en soit qu'à
une demi-lieue
Le millier de harengs est longuement
mentionné dans le compte-rendu pré-
senté le 8 mai 1486, par Raimbourg,
receveur de la seigneurie, relativement à
l'administration de la fortune de feu
le vicomte Jehan de Saint-Mard, « de-
vant le haut et puissant seigneur Jehan
d'Estouteville, chevalier de l'ordre, sei-
gneur de Torcy, et devant nobles et
puissantes personnes, M. Antoine d'Ave-
luys, chevalier, seigneur de la Londe et
du Médent, et madame Anne de Béthune,
sa femme, mariée en premières noces au
vicomte Jehan de Saint-Mard, et nièce du
seigneur d'Estouteville ».
Ce compte reçut l'approbation du haut
et puiss;',nt seigneur de Torcy, grand
oncle paternel des mineurs Jehan et
Margueiite de Saint Mard, de noble et
puissant seigneur de la Londe et de Mé-
dent,et de madame Anne de Béthune, son
épouse, tutrice de ses enfants mineurs.
En 1489, Raimbourg présente un nou-
veau compte-rendu de tutelle, et un troi-
sième en 1492. (Voyez l'article de M. le
docteur Le Loutre ; Blosseville-sur-Mer,
dans la Normandie, Revue Mensuelle, hist.
arch. littéraire, etc Février i897,p,53.
Toutes les pièces citées font partie du
Fonds de Blosseville, aux archives de la
Seine-Inférieure, où chacun peut les con-
sulter. Il en existe des copies authenti-
ques au château de Blosseville, apparte-
nant actuellement a la famille de la Croix
deChevrières de Sayve.
Parmi les manuscrits conservés à la
bibliothèque de Rouen, on trouve enfin
le précieux renseignement ci-après, /'o«(i5
Martainville, Registres du Tabellionnage
du pays de Caux, Y. 5, T. 5. (mss.^.
(Manuscrits Bégot) :
{En T ani 4gg)\ « M" Jehande Saint-Mard,
chevallier sieur du lieu et viscomte hérédi-
tal de Blosseville, et dame Anne de Béthune
sa femme, fille de M'" Robert de Béthune,
sieur de Mareuil-en-Brie et de dame Mi-
chelle d'Estouteville ; la dite dame Anne
de Béthune fut vefve et se remaria à mon-
sieur Anthoine Daveluys chevallier sieur
du lieu. Elle estoit niepce de M""' Jean
d'Estouteville chevallier de l'ordre du roy,
sieur de Torcy et de Blainville, grand-
maître des arbalestriers de France et lieu-
tenant général du roy à Amiens et en par-
tyes denviron, qui donna en faveur du
mariage de sa dite niepce avec le dict de
Saint-Mard, les fiefs, terres et sieuries de
Gonneville,Esteville et le Bosc durant et en
cas que ses héritiers empeschassent et
contredissent la d. donation qui n'excedoit
et n'approohoit le tiers de ses héritages,
donna à la dicte niepce et à ses hoirs,
400 livres de rentes à prendre annuelle-
687
DES CHERCHEURS ET CURIEUX lo novembre 1901.
688
ment sur tous ses biens. Après la mort
du dit sieur, y eut procès et depuis ac-
cord entre les héritiers dudit seigneur,
savoir : noble et puissant seigneur Jean
de Pereon seigneur de Bonne Fontayne
et Bracmont, noble et puissant sieur M"
Jacques de Moy chevalier sieur et baron
du lieu, et noble et puissant sieur M.
Jean Blosset sieur de Torcy et du Plessis ;
iceux 3 seigneurs cohéritiers au droict des
dames leurs femmes, du dit feu sieur de
Torcy d'une part, et noble homme Jean
de Bavent licencié en loix, sieur du lieu et
d'Ineauville. procureur de la dicte dame
Anne de Béthune ; — par lequel accord la
dicte donation de 400 livres de rente fut ré-
duite 3300 livres de rente eu égard à la proxi-
mité et alliance d'entre eux. Depuis, (c'est-
à-dire avant le 8 mai i486), la dite dame
se remaria à M. Anthoine d'Aveluys, che-
valier, et, estant veuve, elle vendit 100 1.
de rente du nombre de 300 1. à Estienne
de Manneville escuier demeurant à Dieppe
du consentement de noble et puissant sieur
M" Jean de Saint-Mard, son fils, cheva-
lier,seigneur et viscomte hérédital de Blos-
seville.
Des documents qui précèdent et ont
une authenticité très positive, il résulte
donc que : Anne de Béthune, (oubliée par
les généalogistes, — ils en commettent bien
d'autres 1), était la fille de Robert de Bé-
thune et de Michelle d'Estouteville, fille
de Guillaume, grand-maître des eaux et
lorêts de France, frère de Jean d'Estoute-
ville, grand maître des arbalétriers, dont
il vient d'être question. L'aïeule d'Anne
de Béthune, Isabeau d'Estouteville, épouse
de Jean II de Béthune, dit de Locres, tué
à AzincoLTt, était fille de Robert, et de
Marguerite de Montmorency. ' (Voy. les
généalogistes cités).
Jesuisheureux quela note de M. LaCous-
sière m'ait fourni l'occasion d'établir ainsi
d'une manière certaine et probante,je crois,
un point de généalogie historique négligé.
J'espère que cette trop longue réponse,
présentée cependant sans commentaires
inutiles, pourra apporter la conviction dans
les esprits, sur la vérité du fait indiqué et
examiné.
Que sait-on sur la descendance d'An-
toine d'Aveluys et d'Anne de Béthune ?
Cam.
Sur la Brinvilliers (XLV). — Je
ne connais pas le Calepin d'amour publié
par la Brinvilliers, mais il serait impor-
tant, à mon avis, de connaître la filiation
de sesenfants, qui étaient marquis de Brin-
villiers et dont le nom patronymiqueétait
Daubrée ou d'Aubrée La famille Daubrée
est originaire delaLorraine,dont une bran-
che vint se fixer à l-'ans au xvn^ siècle.
Marie-Marguerite d'Aubrai, née en 1634.
était fille de d'Aubrai, lieutenant civil de
Paris. Mariée en 1651 à Gohelin, marquis
de Brinvilliers. Elle mourut à Paris, le 17
juillet 1676. Je tiendrais surtout à avoir
les origines de cette famille d'Aubrai et les
ascendants du lieutenant civil de Paris.
B. DE ROLLIÈRE.
Les descendants de Crébillon,
leur devise (XLVl, 344) — Il n'y a
pas de descendants : le tragique avait eu
deux fils, il perdit d'abord le second ;
l'aîné — l'auteur du Sopha, — n'eut qu'un
garçon, qui était déjà mort en 1761, d'a-
près une lettre de Crébillon le tragique,
reproduite par Amantonen 1835.
Quant à une devise, on n'en connaît
pas. On a écrit autrefois que la famille
Jolyot de Crébillon portait : d'a:(ur, aune
aigle d'or, tenant en son bec un lis au na-
turel, feuille et soutenu d'argent. Ce bla-
son, dit encore Amanton, « était peut-
être atïecté au petit fiefde Crébillon, sinon
un cachet de fantaisie comme on en voyait
tant, sans que cela tirât à conséquence ».
X.
Mademoiselle Lescot, actrice de
la Comédie italienne (XLVl, 565) —
M"'^ Lescot débuta à la Comédie italienne
le 17 janvier 1780 ; elle joua successive-
ment pour ses débuts le rôle de Bélinde
dans la Colonie, ceux de Clémentine du
Magnifique, de Rosière, de Sophie de Tom-
Jones, de Zéinire, et de la Belle- Arsène.
Elle demeura successivement ; rue de la
Grande-Truanderie, 1781 ; rue Verderet,
1782 ; rue Taitbout, 1785-84 ; ruePavart,
i785-89;ruede la Tour d'Auvergne 1790;
Boulevard de Richelieu au coin de la rue
Favart, 1791. Elle fit partie de la Comédie
italienne de 1780 a 1792.
Clairval, dont il est également ques-
tion, commença sa carrière à l'Opéra-
Comiqueoù il remplissait, comme on di-
sait alors, les rôles « d'amants» — 1758-
1 76 1 , Il demeurait, en 1 76 1 , rue des Qua-
tre-Vents. — Lorsque ce spectacle fut
réuni à la Comédie italienne, Clairval fut
conservé et incorporé dans cette troupe
N» 985.
L'INTERMEDIAIRE
689
"■ 600
(1762). On lui reconnaissait du goût et de
'intelligence.
« Au mois de janvier (1762), les sieurs
La Ruette, Audinot, Clairval, et les de-
moiselles Deschamps et Neissel, ci-devant
acteurs à l'Opéra-Comique, ont été asso-
ciés aux comédiens italiens. La demoiselle
Neissel est morte depuis, et le sieur Au-
dinot s'est retiré. »> I^Ahnanach des specta-
cles,i'j6'^. Clairval fit partie de la Comé-
die italienne de 1762 à 1792. Il en devint
le doyen en 1784. 11 demeura rue Mon-
torgueil, 1764 ; rue Comtesse d'Artois,
1765-83 ; rue Cliantereine, 1784-93.
Le Journal des inspecteurs de M. de Sar-
tine, publié par M. Lorédan Larchey en
1863, rapporte que Clairval eut pour mai.
tresse la marquise de l'Hôpital, et l'édi-
teur ajoute en note qu'il afficha plus tard
M"° de Stainvilk' qui fut, par ordre du
roi, exilée à Nancy. H . Lyonnet.
*
Françoise-Adélaïde Guignard de Clairval
qui se produisit au théâtre sous le nom
de M"*Lescot. était bien la fille de l'ad-
mirable comédien que fut Clairval, qui,
après avoir commencé à l'Opéra-Comique
de la Foire, fut pendant trente ans la
gloire de la Comédie italienne. )'ignore
le nom de la mère de M''" Lescot. Qiiant
à sa présence aux orgies du Parc-aux-
Cerfs, je n'en saurais rien dire. Mais je
puis donner quelques détails sur sa car-
rière artistique. Elle l'avait commencée
en province lorsqu'elle vint débuter à la
Comédie italienne, le 17 janvier 1780,
dans le rôle de Bélinde de la Colonie,
opéra de Sacchini. Ce rôle, d'une ex-
trême importance au point de vue mu-
sical, lui valut un succès éclatant, suc-
cès qui ne se démentit pas lorsqu'elle joua
ensuite le Magnifique^ Toni Joiies^ Zéiuire
et /4:(or et la Belle Arshie, si bien que
dès le i'' février elle était reçue socié-
taire à quart de part. Sa voix ronde,
puissante et très étendue, était, parait-il,
superbe, surtout dans les cordes graves,
ce qui indique un contralto. Il parait
qu'un embonpoint précoce et excessif la
força de bonne heure à abandonner u ne
carrière qui aurait pu être brillante. Ce
qui est certain, c'est qu'elle quitta la Co-
médie italienne au bout de dix années,
en 1790, et que depuis lors on n'enten-
dit plus parler d'elle.
Mademoiselle Lescot était fort jolie.
C'est sa beauté qui inspira à un amateur ce
couplet du genre polisson, qui rappelle
celui qu'on avait fait précédemment sur
madame Dugazon ;
En prenant des bains dans un fleuve
Mon mal de nerfs doit s'affaiblir ;
Je brûle de tenter l'épreuve,
Mais quel fleuve dois-je choisir î
L'eau du Rhin n'est pas assez pure.
Le Danube a trop de froidure,
Le Sénégal serait trop chaud ;
Je vois que le mal que j'endure
Ne peut guérir que dans l'Escaut.
J'ai de nombreuses notes sur Clairval,
dont depuis longtemps je songe à m'oc-
cuper, mais je ne saurais les résumer ici.
Je les communiquerai volontiers, s'il le
désire, à M. Paul Pinson.
Arthur Pougin.
Généalogie de M"* de Genlis
(T. G., 382). — Répondant aune ques-
tion de r/«/«;«.?t/mî>^, M. le comte Beu-
gnot dit (T. XXX, col. 47) que M-"" de
Genlis eut deux filles, mariées, l'ainée en
iy86
la cadette a
à M. de Lawœstyne,
M. de Valence, en 1789.
Ces dates sont en désaccord avec les
Mémoires de M™" de Genlis, d'après les-
quels elle avait 33 ans quand elle ma-
ria Caroline, sa fille aînée, à M. de La-
wœstyne.
La gouvernante des enfants du duc de
Chartres étant née en janvier 1746, il s'en-
suit que le mariage aurait été célébré en
1779; or, des renseignements particuliers
me donnent lieu de croire qu'il ne le fut
qu'en 1780. Quelle est la vérité ?
Un collaborateur de Y Intermédiaire
pourrait peut-être fournir la date exacte
de cette union, et celle du mariage de la
la seconde fille, Pulchérie, qui épousa, à
17 ans, le futur général de Valence.
ZYX.
La mort de l'abbé Prévost (T. G.,
727; XLVl, 410, 515). — La sagacité
habituelle d'Erasmus n'est pas en défaut
et le parent de l'abbé Prévost a grande-
ment raison ; tous deux liront avec plai-
sir le livre intéressant de V. Schrœder,
professeur au lycée Carnot, Un rofuan-
cier français au XVIIP siècle. L'abbé Pré-
vost. Sa vie. Ses romans, 1898, in-i8-
Hachette, xiii et 365 pages ; ils y trouve,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
691
692
10 novembre i902«
ront, pages 120, 124, 127, l'acte de décès
de l'abbé, plus circonstancié que ne le
sont les actes d'alors et d'aujourd'hui,
une lettre sur sa mort de son frère, l'abbé
de Blanchelande, et le témoignage du D""
Houzel, petit-fils d'une nièce de l'abbé
Prévost ; le tout concluant dans leur
sens.
Sur la famille de l'abbé Prévost, voir
le Curieux, 1, 366. Nauroy.
Famille Le Prestre de Château-
giron (XLVl. s^6). — Le 6 mars 1808,
le général de brigade Bernard- Georges-
François, comte Frère, fut promu division-
naire, 11 n'y a pas d'autre promotion de
divisionnaire entre le 2 février 1808 et le
13 juillet de la même année. En 1808 il
prit part à la campagne d'Espagne, prit
Ségovie (8 juin 1808) et assista au siège
de Saragosse en qualité de chef d'état
major du maréchal Lannes. Il paraît donc
probable que c'est lui qui est désigné dans
la lettre du marquis de Châteaugiron.
B. (de Ch.)
Le commandant Favre en 1811
(XLVI, 288, 468, ^90). — Il n'y a ni omis-
sion, ni confusion au sujet du chevalier de
l'empire, nommé Fabre et né à Paris en
1768 ; c'est le seul titulaire de ce nom
qui figure sur les registres officiels comme
ayant reçu des lettres-patentes de cheva-
lier.
Quant au Favre, né à Civray, qui fut
entreposeur des tabacs à Poitiers, il ne
figure même pas comme chevalier de la
Légion d honneur, sur la liste de ces fonc-
tionnaires de 1813 a 1819; ce qui exclu-
rait, àdéfaut d'autres preuves, toute chance
d'avoir jamais pu être nommé chevalier
de l'empire, car la première des condi-
tions était d'appartenir à l'ordre de la
Légion d'honneur ou à celui de la Réu-
nion.
Avant de baser une opinion sur un
acte d'état-civil qui peut-être entaché de
fausse déclaration, comme tant d'autres,
hélas I M. B. de Rollière aurait dû nous
donner les états de service à la guerre, de
son grand-oncle qu'il pouvait facilement
obtenir et qui certainement feront men-
tion des décorations et titre qu'il a pu
recevoir. Révérend.
Cardinal Octave d'A.quaviva
(XLVI, 116, 246, 359, 458, 582, 644).—
Un mot pour confirmer les déclarations
très précises de notre collaborateur V.
Adv. au sujet de la non-parenté entre le
cardinal et le duc d'Acquaviva. Celui-ci,
d'origine israélite, était fils d'Isaac-Samuel
Avidgor, de Nice et de Pauline Raba, de
Bordeaux. Il épousa une anglaise. M"»
Goldsmid dont il eut trois fils et une fille,
tous quatre mariés en Angleterre. C'est à
l'un de ses petits-fils, .M. Èlim d'Avigdor,
qu'échurent, il y a cinq ou six ans, l'im-
mense fortune et le majorât de Sir Julian
Goldsmid Bar'. M. P. qui mourut, laissant
huit filles et sans descendance masculine
directe. R, de Nessille.
Metz en Lorraine XLVI, 338, 501,
594). — Erratum. Dernière ligne : Lire :
Au lieu de : Lors du siège de Met^ par
René II, duc de Lorraine, lors du siège de
Metz par le duc Nicolas de Calabre.
Que monsieur Nauroy étudie l'histoire
de Metz et du Pays messin et il ne sera
plus étonné qu'après trois siècles de luttes
meurtrières entre Messins et Lorrains, les
Messins aient répudié le nom de Lorrains.
Si l'on veut se rendre compte de l'histoi-
re d'une nation, aussi petite qu'elle soit,
il faut étudier le caractère et les mœurs
de ses habitants, et ce qui les différencie
de leurs voisms.
N'est-ce pas, lors du siège de Metz, par
René d'Anjou, duc de Lorraine, et Charles
Vil, roi de France, après la prise de l'é-
glise fortifiée d'Ancy, facilitée par la trahi-
son,que prit naissance le proverbe messin :
Lorrain vilain, traître à Dieu et à son
prochain ':
Les Messins appelaient les Lorrains les
Ecorcheurs et les Lorrains appelaient les
Alessins les Ctiquelins (de CruqMeg*>on^
vase en terre pour le vin). Il a fallu deux
trahisons, celle du cardinal de Lenon-
court, un Lorrain, en 1552, et celle d'un
autre Lorrain, en 1870, pour détruire un
des gages de la paix européenne.
Henri IV n'avait-il pas rêvé de recons-
tituer l'ancienne Austrasie comme Etat-
tampon entre la France et l'Allemagne ?
Lisez le Grand dessein, de Sully. Quoi
qu'il en soit, Metz se rallia à la France,
malgré la perte de son autonomie.grâce à
la politique habile de nos rois. Mais le
N0985.
L'INTERMEDIAIRE
693
694
gouvernement français fit la conspiration
du silence sur le passé de la vieille répu-
blique messine dont l'histoire est aussi
émouvante que celle de la République de
Florence.
Metz et le Pays messin furent englobés
dans les Trois Evêchés, ensuite dans le
département de Metz, pour tomber ensui-
te en Préfecture, dernière expression de
la décadence moderne. L"Etat démolisseur
sans droit et ne pouvant remplacer les
ruines....
Maintenant, hélas ! le descendant du
Hohenzollern.qui offrit Metz à Henri 11 lors
de son entrevue avec ce roi, au château
deChambord, en 1552, se croyant l'héri-
tier de Charlemagne etdeHenri-l'Oiseleur,
a voulu reconstituer une nouvelle Lorrai-
ne avec Metz pour capitale, et les Pari-
siens ignorants, en allant se promener à
Metz, n'ayant plus sous les yeux ces rem-
parts que les obus lorrains et prussiens
avaient laissés immaculés, voyant toutes
les enseignes des magasins en allemand,
qualifieront les compatriotes de Fabert
(qui, sous Weimar et La Valette ravagea
la Lorraine), de Lorrains, ou de Prussiens I
Metz, quoique se qualifiant, avant 1552,
le rempart de VtÂllemagne, n'a jamais
fourni de soldats à l'Empire, ni avant ni
après 1552, n'imitant pas en cela la
Lorraine alliée à l'Empire et à l'Espagne
pendant les guerres de Trente ans, de Dè-
volutten et de la Succession d' Espagne.
Quoique regrettant son autonomie sé-
culaire, Metz s'était donnée de tout cœur
à la France jusqu'à ce que la France Tait
laissée tomber entre des mains étrangè-
res. Que fera-t-elle plus tard pour elle ?
F. DES Robert,
Un bail de 400 ans (XLVI, 670). —
Notre collaborateur, le V'* de Hen-
nezel d'Ormois, a été trompé après tant
d'autres par cette pièce, dont il semble
bien avoir lui-même suspecté la sincérité.
Félicitons-nous qu'il ait porté la ques-
tion devant X Intermédiaire et que ce nous
soit l'occasion d'enterrer une légende
grossière : ce document est apocryphe.
D^L.
Cet acte singulier est un faux qui prouve
la crasse ignorance de celui qui l'a com-
mis. Daté du 30juillet 14155, il parle d'un
Alphonse V, roi d'Espagne ; or, à cette
date, il y avait bien deux Alphonse V,
mais l'un régnait en Portugal, alors que
le second, jadis roi d'Aragon, était de-
venu le roi de Naples, Alphonse I. Quant
au roi de ce qu'on dénommait alors Espa-
gne (c'est-à-dire la Castille et le Léon), il
se nommait Henri IV et n'avait pas
encore eu pour compétiteur, son frère, le
premier AlfonseXlIl. Alors aussi, le roi
de France, qui ne s'était pas encore laissé
mourir de faim à Mehun-sur-Yèvre,
comme il le fit le 22 juillet 1461, avait
nom Charles VII, le Victorieux II va sans
dire que l'empereur Rodolphe II, arrière
petit-fils de Jeanne-la-Folle, n'était pas
encore né et n'avait pu élever la famille
Basta à la dignité comtale du Saint Em-
pire romain ; que le chef de la maison
d'Andelot n'ayant pas encore épousé (ce
qui arriva au xvi') l'héritière de Hoves et
de TEsclatière, n'avait pu transmettre ces
terres à son sous-arrière petit-fils, Jean
François d'Andelot, seigneur de Hoves et
de l'Esclatière, vicomte de Looz et (par
mariage) baron de Licques (en 1660) ;
que mon ancêtre à moi, soussigné ,
Jehan Ruffault. né en 1471, étant le pre-
mier chevalier de sa famille et le premier
de son nom comme seigneur de Mou-
veaux, de Neuville et de Lambersart, et
qui ne fut jamais comte ni chevalier de
Vordte, ne pouvait rien être en 1455 (i).
La famille V/oot de Trixhe dont la généa-
logie commence au milieu du xv" siècle,
eût été fort heureuse d'une alliance avec
la noble maison de Logrono y Burgos y
."Vlolina ; mais, hélas ! cette grande dis-
tinction lui manque.
O' P. A. DU Chastel de la
HOWARDERIE.
*
♦ *
Le faussaire qui a fabriqué ce document
n'était réellement pas fort. « Sa majesté
Louis, roi de France » sous la date de
1455 est une perle, et pour ne parler que
de celui-là, le témoin Jean Ruffaux ne
peut avoir signé un acte à cette époque
pour la bonne raison qu'il n'était pas
encore de ce monde.
Comment l'aurait-il fait puisqu'il n'était pas
[né !
(1) M. Henri Frémaux de Lille, a publié
une excellente généalogie des Ruffault dans
lesSouvenirs de la Flandre wallonne, 2e série,
t. V, Douai, L. Crépin, 1885, in-S".
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
695
!0 novembre 1902,
Jean Ruffault, chevalier, seigneur de
Frelin, de Neuville en Ferain, de Mou-
veaux, de Lambersart (près Lille), etc.,
naquit en etïet en 147 1 et ne lut jamais
comte; mais après avoir servi ses princes
à la chambre des comptes de Lille dès
l'an 1489, « en tous les estatz d'icelle
successivement l'ung après l'autre depuis
le plus petit jusques au plus grant l'es-
pace de vingt-six ans », fut nommé con-
seiller et trésorier général des finances de
Charles-Quint par lettres patentes de ce
monarque données le 26 mars I5iç,et
ensuite anobli et créé chevalier en 1522.
Ce n'est que vers 15 16 qu'il acheta la
seigneurie de Neuville en Ferain, et en
1^28 celles de Lambersart et de Mou-
veaux.
Telle qu'elle est, cette pièce a été jadis
prise au sérieux, ainsi que le prouve l'ar-
ticle suivant qui m'a été donné par un
paysan du nom de Legrain et que je
transcris ici parce qu'il répond aux ques-
tions posées par M. le vicomte de Henne-
zel d'Ormois :
Ncs lecteurs n'ont pas oublié, sans
doute, l'histoire de la fameuse succession
Dubois, si biu\r.minent remise sur le tapis,
il y a tout j--.-' un an, et devenue la
source de tant v'.o démarches de la part des
innombrables intéressés ou soi-disant tels,
éparpillés en Belgique, en France et même
en Allemagne. L'affaire, il est vrai, valait
bien la peine que l'on y fît attention, puis-
qu'il ne s'agissait de rien moins que d'un
héritage de quarante millions.
Voici le pendant, plus curieux peut-être
encore au point de vue de la question
d'oriofine, de cette mémorable aventure
dont, soit dit en passant, bon nombre de
fidèles n'ont pas encore renoncé à pour-
suivre le dernier mot.
Un des plus riches seigneurs du marqui-
sat de Namur, au temps du règne de Phi-
lippe-le-Bon, le chevalier Legrain, étant
devenu, lors du siège de la petite ville de
Bouvignes (14^7), prisonnier du duc de
Beaufort, (sic) consentit à abandonner à
son vainqueur, à titre de rançon, les biens
considérables qu'il possédait dans la pro-
vince, à la conditi m, toutefois, que ces
biens retourneraient à ses héritiers natu-
rels, au bout de quatre cents ans. Des
chartes, constatant cette cession de quatre
siècles, existent dans les archives de la
province de Namur, et ont servi à guider
d'âge en âge, la lignée multiple des héri-
tiers plus ou moins présomptifs de cette
tardive succession.
L'expiration des quatre siècles stipulés
696
ayant pour terme d'échéance 1855, tous
les prétendants à l'héritage du chevalier
Legrain, formant aujourd'hui des légions
de descendants et de collatéraux, viennent
d'entamer une instance tendante à les
réintégrer dans la possession des biens et
domaines de leur ancêtre, passés, depuis
quatre siècles. Dieu sait en quelles mains..
Cluoi qu'il en puisse être de leurs préten-
tions, ce que nous pouvons donner dès à
présent comme certain, c'est que les char-
tes établissant le fait de la cession tempo-
raire et déterminée existent réellement, à
la date de 1455, qu'un descendant Legrain
possède une généalogie justifiant de sa qua-
lité d'héritier direct — qu'enfin l'adminis-
tration est saisie de plusieurs réclamations
ayant pour but la revendication de l'héri-
tage quatre fois séculaire.
L'Economie, Journal de V arrondissement
de Tournai (Mercredi, 31 octobre 18^5).
De Mortagne.
Complices de l'attentat du prince
Louis-ÎN apoléon.àStrasbourg (XLVL
15, 150, 261,377,422, 537.653), —
Les biens de la famille d' Orléans.
Je ne comprends pas très bien la répon-
se de M. H. C. M. et il me semble que
notre collègue oppose de simples affirma-
mations, aux faits très précis que je lui ai
signalés
En résumé, M. H. C M. soutient:
1°. Que Louis Philippe n'est en rien
responsable de la révolution de 1830 ;
2°. Qiie les biens de ce prince ne pro-
venaient pas d'apanages ;
5". Q.ue la donation de 1830 était légi-
time .
De son côté, M. A. E. nous a déclaré
que l'apanage d -rléans — avait été réuni
à la couronne d'i \ iS^o.
Ces messieur:> sont d'accord sur le
fond, mais leurs arguments divergent
quelque peu 1 Je serais en tout cas fort heu-
reux d'apprendre sur quels motifs M. H.
C. M. base les trois affirmations que je
viens de relever, et sur quelle découverte
historique M. A. E. peut appuyer le fait
qu'il énonce ?
Il y a là une fort intéressante question,
ou plutôt quatre questions, bien dignes
des recherches des intermédiairistes ,.
Marquis de Chauvelin.
Couez (XLVl, 398. 647, 601). ~
Une chanson normande (voir Chansons
normandes du XV" siècle, par Armand
Gasté. Caen 1866) commence ainsi :
w. 985
L'INTERMEDIAIRE
697
698
mzz
Et cuidez vous que je me joue
Et que je voulsisse ailer
En Engleterie demeurer ?
Us ont une trop longue coue.
(Cheveux noués en queue, ce que
Normands trouvaient fort ridicule).
B. H
les
Ramentevoir (XLII : XLIII). — Il
semble que ce mot était d'un usage cou-
rant, et admis, au temps de Vaugelas ;
car, dans ses «Remarques sur la langue
françoise », t. Il, p. 223 de l'édition de
1690,3 l'article: « D'une heure à l'autre »,
il cite« un de nos plus célèbres autheurs »
qui a écrit : « Il se la faut ramentevoir
d'une heure à l'autre v>. H ne blâme point
ce mot, et Corneille, dans la note qui
suit, ne le rejette point.
Je ne l'ai néanmoins pas trouvé dans le
Dictionnaire de l'Académie de 1694.
Le Dictionnaire de Richelet, 17 10, dit ;
V. actil ; vieux mot.
Le Dictionnairede l'Académie, 1778 ;
Le Dictionnaire de l'Académie 1789;
Le Dictionnaire de Galtel, 1813 ; di-
sent : v, actif et réciproque.
A. Cordes.
Haricots et «fayots» (XLV). — Il me
semble que fayots est tout simplement la
traduction française de phaseohts, haricot
en latin. Au surplus, dans la marine, les
haricots sont officiellement désignés
fayols. Je ne crois pas qu'il y ait lieu
de chercher plus loin. A. Mytav.
•
* *
M. le docteur Bougon nous apprend
qu'il croit tenir l'étymologiede /<7ro/,mais
avant de la communiquer, il désire con-
naître celle que lui attribuent ses collabo-
rateurs de V Intennédiaire, ce qui paraît
témoigner qu'il n'est pas très sûr de la
sienne. Quoi qu'il en soit, nous répon-
drons volontiers, quant à nous, au désir
de notre confrère, et nous ferons même
plus qu'il ne demande. 11 ne souhaite sa-
voir, en effet, que l'origine de favot et
nous allons lui donner les étymologies
des autres noms que porte ce légume, à
savoir celles de haricot, de faséole, dt fla-
geolet et de monjette. Ce dernier nom est
usité dans la Saintonge,dans la Bigorre et
le Béarn.dans le haut Languedoc, et, peut"
être, dans d'autres endroits.
Commmençons par le nom le plus ré-
pandu, par haticot. Ménage, que M. le
docteur Bougon vénère, pour sa bonho-
mie, sans doute, et non pour ses étymo-
logies, Ménage, dérive haricot de faba.de
cette manière : « Faba — faharius,faha-
rictis jfabaricotus ,faricotus ,= haricot ». Ce
procédé de fabrication étymologique est,
certes, fort commode ; aussi l'emploie-
t-il souvent. Il tire, par exemple, le verbe
manger de manducare, en trois temps:
« Manducare — mandere ,mandi:are , nian:
giare = manger » ; et hessons de bis, en
cinq temps : « Bis — bisus, bissus, bisso,
bissonis^ bissones^ = bessons ». Quelque
baroques que soient ces étymologies, leur
étrangeté doit, pourtant, nous étonner
moins que l'adoption des deux dernières
par Littré.
Mais, assez de préambule. Qu'est-ce que
ce vocable /;^;-;Vo/? C'est un mot purement
grec. On doit le remarquer, nous avons
presque toujours recours au grec, quand
nous voulons donner un état civil à un
vocable de notre langue. Le grec, c'est
notre mine ; aux connaisseurs à juger, si
ce que nous en extrayons est de la pierre
ou de l'or. Haricot se disait en grec halu-
cos ou halicos ; et comme l'I permute avec
l'r, et l's avec le t, halicos est le même
qutharicot . Ce légume, dit un texte qu'on
trouve dans Henri Etienne, sous la rubri-
que alex,tsi\t meilleur qu'on puisse man-
ger avec du poulet ou de l'agneau. Nous
avons mis une h a halicos pour représen-
ter l'esprit rude qui est dans aliicos.
Mais haricot ne signifie pas seulement
légume ; il a encore le sens de ragoût de
mouton. Littré peine beaucoup pour sa-
voir si haricot, légume, tire son nom de
haricot, ragoût de mouton, ou vice-versâ.
Il est surprenant qu'il ait pu s'arrêter une
minute b un tel examen. Est-ce que deux
mots qui n'ont rien de commun que le
son peuvent dériver l'un de l'autre ? Ha-
ricot, dans cette acception, est le grec
ba/iicosou haricot .qiù signifie salé, piquant;
il est de la famille qui a donné encore au
français salmis, salmigondis, saumure, sau-
muré. L's initiale de ces mots ne fait pas
partie de leur racine ; c'est une s pros-
thétique, comme disent les grammairiens.
Fascole vient, d'après Littré, du latin
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
699
10 novembre 1903.
700
fâseolus ; mais faseolus n'est que le grec
phaseolos, écrit en caractères romains,
comme l'ont justement remarqué saint
Isidore de Séville et Freund. Notre faséole
est donc le grec phaseolos.
Flageolet estle grec phas!oIos,espQce de
haricot. L's médiane est tombée et Ti a
été prononcé j, d'où phajolos ou fajolet .
L'I qui suit l'f aété ajoutée par l'usage;
elle ne se trouve dans aucun patois ; ils
ont tous fajolei.
Favot est encore phaiolos, parla chute
de l's médiane et de la finale os. Et qu'on
n'objecte pas qu'on dit fayot et non pas
fayot, car fayol est aussi usité que fayot ;
Littré a même la forme fayot et non pas
fayot. D'ailleurs, aucun linguiste n'ignore
que ri prend souvent le son du t. Est-ce
qu'on ne disait pas autrefois cel homme,
ceUe femme, et l'on dit aujourd'hui cet
homme, cette femme?
Reste monjette. Pour l'explication éty-
mologique de ce mot, il est nécessaire
d'avertir le lecteur que dans le Midi on
appelle ordinairement les moines monjes,
qui est le grec monios, qu'on peut pronon-
cer monjos ; or, comme les moines, sui-
vant les ordres auxquels ils appartien-
nent, ont des costumes divers, les uns
blancs, les autres noirs, les autres gris ;
le peuple appela, d'abord, par amuse-
ment, les haricots bigarrés monjos, c'est-à-
dire moines, et cette appellation s'étendit,
ensuite des haricots bigarrés à toutes sor-
tes de haricots. C'est par une métaphore
semblable, que les imprimeurs appellent
moines, (qui est la même chose que mon-
jes), les feuilles mal imprimées dont une
partie est blanche et l'autre noire, comme
les costumes des moines. Monjette, on le
voit, n'est que le diminutif de monje, et
dans la Saintonge on dit inojes et monjes.
Afin d'épuiser ce sujet, nous dirons en-
core que dans les temps primitifs, avant
qu'on n'eût appris, dans la Grèce, à semer
le froment et à faire du pain, on s'y nour-
rissait principalement de fèves et de hari-
cots et que ces légumes s'appelaient
puana. On célébrait même, au mois d'oc-
tobre, une fête, appelée puanepsùi, où le
mets obligé était, ce jour-la, une bouillie de
fèves et de haricots. Le sens de pjianaprlt
insensiblement une grande extension et
finit par signifier non seulement toutes
sortes de légumes, mais encore toutes
ortes d'aliments. Mais, plus d'un lecteur
se demande ici, peut-être, pourquoi nous
mentionnons tout cela ; nous le mention-
nons, parce que puana signifie, comme
nous l'avons dit, fève et haricot, et qu'il
a donné à notre langue le mot viande. En
effet, puana, qu'on peut prononcer piana
ou biana, est devenu hianda ou vianda,
par l'intercalation de la lettre d, comms
lane et brane sont devenus, par la même
intercalation, lande et brande.
I Dans l'ancienne langue et dans les
vieux patois, viande signifiait donc légu-
mes ou nourriture grossière, et en voici
quelques preuves : On lit dans la chroni-
que de Saint-Denis, « Les chevaults leur
falloient du long travail et par la faute
des viandes », et dans le Béarn, on disait
autrefois, en forme de proverbe : j4co n'ey*
pas biande, cela n'est pas de la viande,
pour faire entendre d'un mets qu'il était
très bon, très' délicat. Au xvii'=siècle,tiM«i<r
était encore usité dans le sens antique,
c'est-à-dire dansle sens de légume, comme
en témoigne cette lettre de madame de
Sévigné, écrite à sa fille le 9 août 1689:
« Un ragoût, une salade de concombres ,
des cerneaux et autres sortes de viandes ».
Ménage tire viande du latin vivenda et
l'école néo-latine suit Ménage ; mais vi-
venda,dans le sens de vivres, est inconnu
dans la langue latine, et la signification
particulière qu'avait ce mot dans notre
vieille langue serait inexplicable avec
cetj:e étymologie. L'italien vivanda, écrit
avec un a, n'est que le mot vianda avec
l'intercalation d'un v, entre l'i et l'a. Il y
a, dans toutes les langues, mille exemples
de mots raccourcis ou allongés par une
prononciation particulière. Au reste
viande est déjà dans notre langue du xii*
siècle, et on ne trouve, nulle part, la
moindre trace de sa descendance latine.
Daron.
Happechair et menottes (XLV ;
XLVl, 609). — Je crois que ces instru-
ments sont les mêmes outils que ceux
appelés en Angleterre la^y-tongs ; qui
signifie pincettes pour les indolents. Elles
étaient utiles quand une tricoteuse lâchait
le peloton. Saint-Médard.
Ecrivaitîs russes (XLVI, 232). — -
A ma connaissance, la première revue qui
ait publié une traduction, de Gorki est
N- 985
L'INTERMÉDIAIRE
701
702 —
Y Humanité Nouvelle qui a donné de cet
écrivain une nouvelle « Le Vagabond »
en juin, juillet et août 1899.
Une nouvelle de Sibiriak « Les Dé-
classés » a été publiée en français dans
V Humanité Nouvelle d'août, de septem-
bre, d'octobre, de novembre et de décem-
bre 1897.
Les poésies suivantes de S. Nadson :
« Crois, disent-ils, — L'Idéal, — Le Miche-
min » ont été publiées dans V Humanité
Nouvelle dç. juillet et d'avril 1899.
Quanta Tschechow (Anton), une nou-
velle de lui,« Les Rêves >'> a paru en janvier
1901 dans V Humanité Nouvelle, je crois
que le premier volume français de ce ro-
mancier a été édité en 1902. Le premier
volume de Gorki, si ma mémoire ne me
trompe pas, a paru ou en 1901 ou tout à
fait à la fin de 1900. A. Hamon.
Les belles femmes de Paris (T. G.
341 ; XL ; XLV). — Les belles femmes
de Paris ont un pendant : Les femmes cé-
lèbres contemporaines françaises, par mes-
dames la duchesse d'Abrantès, la comtesse
de Bradi, Amable-Tastu, UUiac-Tréma-
deure. Desbordes-Valmore, Elisa Voiart,
etc.. etc., MM. Aimé Martin, Ballanche,
Bouilly, Emile Deschamps, Charles No-
dier, Constant Berrier, de Pon^erville,
Sainte-Beuve, etc., etc., 1843, ii^-^. Le
Bailly, libraire rue Dauphine, 24, imp.
Félix Locquin, bois sur le titre signé
Elvs'all représentant une femme avec des
rosés dans les cheveux coiffés à coques,
X et 41;^ Pîig^s et I non chiffrée. On trouve
là la biographie, avec analyse des actes
de naissance, de la duchesse d'Abrintès,
M-'s de Bawr, M"'" de Genlis, M""
Guizot, la première (par Sainte-Beuve),
M-"' Guizot. la seconde (par M'"" Tastu),
M"" Mennessjer-Nodier (par Ballanche),
George Sand,(par julesjanin), M""" Tastu
(par M™® Anaïs Segalas). Plusieurs de ces
dames. M"' A Dupin, l'homonyme de
George Sand, ont fait elles-mêmes l'éloge
de leurs petites personnes. Rarissime
Nauroy.
« Mizram ou la Srage à la cour, »
histoire égyptienne (XLVl, 235). — Le
second supplément à la France littéraire,
de Jean-Samuël Ersch (Hambourg, 1806)
donne formellement pour auteur de ce
livre (intitulé Mi^rim et non Mizram,
Neufchâtel, 1782, in-8°) : J. A. Perreau,
né à Nemours en 1749.
Cet ouvrage, qui paraît bien être de
Jean-André Perreau, a été réimprimé en
i789,.sous ce titre : Le bon politique, m-^".
X.
Livres brûlés par la main du
bourreau (XLVl, 291). — Est-il vrai-
semblable que le Vicaire des tÂrdenncs,CQ
roman en 4 vol. in- 12, publié chez Pollet
en 1822, par Horace de Saint-Aubin —
c'est-à-dire par Honoré de Balzac, — ait
été brûlé par le bourreau ?
Ce genre de suppression d'ouvrages
condamnés n'a-t il pas disparu à la révo-
lution ?
En tout cas, le Vicaire des Ardennes a
été réimprimé en 1836 dans les romans
de jeunesse de l'auteur, publiés de 1836 à
1840, en 16 volumes in-8°, sous le titre
d'« Œuvres complètes d'Horace de Saint-
Aubin >> (Paris, Hipp. Souverain) ; il se
trouve dans les tomes V et VI de cette
édition. X.
Les sept péchés capitaux. — Leur
bibliographie (XLV; XLVl, 162). — La
division devenue célèbre par laquelle tous
les péchés sont ramenés à sept principaux
chefs {capita) qu'on nomme péchés capi-
taux est due au pape Grégoire le Grand
(Moral , lib. XXI, cap. 17). Comme il
l'avait fait, les vieux maîtres de théolo-
gie, notamment saint Thomas d'Aquin
(ia 2-ee, q. 84, a. 5), en portèrent même le
nombre à huit, la « superbe » étant pro-
clamée reine des sept autres vices dont le
premier fut alors la « vaine gloire ».
Longue serait la liste des ouvrages qui,
directement ou imlirectement, se ratta-
chent à la question, depuis les huit traités
de Cassien jusqu'à la collection des sept
romans d'Eugène Sue. Je me borne à
.ippeler l'attention de M. Cz. sur quel-
ques pièces rares ou singulières, impri-
mées ou manuscrites, relatives aux sept
péchés capitaux que l'on confond vulgai-
rement — absolument à tort — avec les
péchés mortels.
Un ms. du xni' siècle dont a parlé la
Revue de l'Art chrétien, 187s, p. 84,
(Biblioth. nationale, loi I, 35). Les Vices
y sont personnifiés par des cavaliers
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 novembre 190a,
703
704
ayant pour monture divers animaux sym-
boliques et tenant, en guise d'attribut,
des oiseaux de poing.
Un autre ms. du xvi* siècle conservé
au Musée de Climy sous le n° 1815 11
est dédié à Louise de Savoie et commence
ainsi : En ce petit livre sont sept rondeaux
des Merlus contre les Péchés mortels .. En
regard de chaque rondeau a été figurée,
sous les traits de la mère du roi Fran-
çois I", une Vertu foulant aux pieds le
Vice qui lui est opposé.
Les emblesmes sacre^ tire:^ de l'Escritiire
sainte et des T'ères, invente:^ et explique:^ en
français, avec une hriève méditation sur le
mesme sujet, par R. P. Berthod, relig. de
l'Observance de Saint François ; Paris,
Estienne Loyson 1665; p. 67-1 16 et fig.
X à XVI.
La bibliographie des péchés capitaux
serait, on le voit, agréablement com-
plétée par leur iconographie. Un essai
de celle-ci se trouve dans le Larousse
(Xll, p. 480), mais ne contient pas les in-
dications ci-dessus, non plus que celles
d'œuvres pourtant très connues, la fres-
que de Bernard Orcagna, au Campo
Santo de Pise, un vitrail de Saint-Nizier,
à Troyes, où parait le monstre, assez
semblable à la bête de l'Apocalypc, aux
sept têtes nimbées d'animaux symboli-
sant parfois les Péchés capitaux, les Ver-
tus terrassant les Vices, suite de sept gra-
vures dans les Heures de Simon Vostre,
etc. F. EL.
*
* *
Dans l'ordre d'idées que. j'ai indiqué,
voici de nouvelles références bibliogra-
phiques,sans doute encore inédites :
Jacobi de Thesanlo (sic) Consolatio pec-
catorum^ms 65 1 de la B. d'Arras, xvi" siè-
cle.
De septem psahnis pœnitentiof, ms 426 de
la B. d'Arras, xvi' siècle.
Pœnitentiale seu excerpîa ex variis patti-
htis de pœnitentia, ms 137 de la B. de
l'Ecole de Médecine de Montpellier, f° 17.
Remédia contra peccata.
Recueil 146 de la B. de Laon, f" 16.
Vers français sur les sept péchés capitaux,
XV* siècle.
Recueil 630 de la B. de Troyes, f" 4.
Petit traitié de péché mortel et véniel, etc
xv° siècle. Voir aussi le f° 3 du Recueil
1465, et dans le même,f° 9, petit traité en
forme d'examen de conscience sur les sept
péchés capitaux, xv' siècle.
Recueil 1890 de la B. de Troyes, f" 5.
De septenspeccatis 7nortalibu\et confessione)
xiv' siècle.
Recueil 1530 de la B. de Troyes, f» 2.
Tractât us moralis in vu viciis capitalibus,
xui« siècle.
On étendrait aisément ce relevé.
Parmi les monuments figurés, je dois
signaler les bas-reliefs de l'abbaye de
Moissac (Tarn-et-Garonne) représentant
les vices (Voir la France pittotesque d'Abel
Hugo). ViEUJEU.
Madame la vicomtesse de Saint-
Luc (XLV, 511, 660) — M. Charles
Yalc avait adressé une seconde réponse
qui n'a pas été insérée et qui aurait dû
l'être au lieu de la première, qu'elle corri-
geait sur certains points. Il rendait à G.
la paternité de trois questions qu'il attri-
buait à sir Graph. Il disait :
« Le Nismois n'est point un drama-
turge, mais un auteur estimé dans la lit-
térature pornographique seulement. »
Maîtres-maçons. — Tailleurs de
pierres (XLV1,236, 549^. —«Au moyen
âge, a écrit M Charles Lucas dans la
Grande Encyclopédie, l'architecte tel que
l'avait connu l'antiquité grecque et tel que
le connut la Renaissance, n'existe guère.
Le mot même avait disparu, et quand,
sorti des cloîtres, l'art de l'architecture
devint un art laïque, ses premiers adeptes
civils portèrent différentes désignations
telles que maistre masson, maistre tailleur
de pierres, maistre de l'ouvrage, maistre
de l'œuvre, maistre des œuvres du roy.
Qu'ils eussent à construire des églises ou
des bâtiments royaux, qu'ils fussent em-
ployés par les communes à élever des
hôtels de ville ou à certains autres tra-
vaux publics relatifs à la voirie ou au ser-
vice des eaux, leur rôle était des plus com-
plexes ; et pour ce qui regarde la sur-
veillance des travaux, cette surveillance
était rendue au moins aussi ardue que de
nos jours par suite de l'absence de l'en-
trepreneur, cet intermédiaire placé dans
l'antiquité, et existant de nos jours, entre
l'architecte et les ouvriers. L'absence de
tout entrepreneur forçait le maistre de
l'œuvre à entrer en rapport plus direc
N» 985.
L'INTERMEDIAIRE
705
706
avec l'ouvrier, à acheter, pour les lui
fournir, les matériaux à mettre en œuvre,
à tracer toutes les épures de l'ouvrage et
enfin à établir tous les comptes. Mais les
communautés ou les municipalités qui
faisaient construire ne se désintéressaient
pas du soin d'exercer un contrôle vigilant
sur les travaux pendant leur exécution,
et aussi d'apporter certaines précautions
dans leur réception. Les archives des cathé-
drales et de quelques hôtels de ville nous
ont conservé les noms de constructeurs,
célèbres à leur époque, appelés d'un
endroit parfois éloigné pour contrôler et
recevoir des travaux ; et en cas [ de
difficultés ou d'indécision au sujet du
parti à prendre pour la continuation ou
la reprise des travaux d'un édifice, on
voit des chapitres de chanoines ou des
collèges d'échevins taire appel à plusieurs
maistres d'oeuvre lesquels donnent, avec
un certain cérémonial, des avis motivés
sur les questions qui leur sont posées».
Le beau Dictionnaire des architectes
français d'Adolphe Lance fournit des
détails complémentaires très nombreux et
très intéressants sur ces maîtres d'au-
trefois. Il nous les montre logés aux frais
des princes et des communautés qui les
font travailler, gratifiés annuellement
d'une robe, présidant aux fêtes par les-
quelles on célèbre la pose de la première
pierre ou l'achèvement de leurs édifices,
besognant de leurs mains quand il le faut,
ainsi qu'ils l'ont promis en prêtant ser-
ment lors de leur entrée en charge.
Alphonse Wauters a publié {Messager
des sciences historiques de Belgique, 1841,
p. 230) la traduction du serment de Jean
Van Ruysbroeck,^< maître des maçonneries»
— meester van den steeniverke — de la
tour de l'hôtel de ville de Bruxelles, cons-
truit dans la première moitié; du xv''
siècle :
Je certifie, promets et jure que doréna"
vant et à jamais je serai et resterai bon et
fidèle à la ville de Bruxelles ; qu'aussi long-
temps que je serai revêtu de la charge
dont m'ont investi les receveurs de'la ville,
à leur demande et requête, pour le travail
de la tour de la maison du Conseil de la
ville sur le Marché, et pour toutes les
autres grandes maçonneries, pour le dessin,
la coupe des pierres, la sculpture et pareille-
ment le placement des pierres, soit par
journées, soit par tâches, et pour tout ce qui
j y rapporte, je le ferai ouvertement et sans
fraude et de la manière la plus profitable
pour la ville ; je ne laisserai placer aucun
ouvrage en pierre sans qu'il soit reçu et
évalué par moi, et je ne recevrai rien ni ne
laisserai rien passer sinon ce qui sera tra-
vaillé d'une manière convenable, comme l'ex-
pliqueront les conditions qui seront faites
par les receveurs ; et pour observer fidèle-
ment ces choses et être toujours prêt, sans
épargner aucun travail, je résiderai cons-
tamment dans la ville pendant que je serai
en charge, et je ne m'en absenterai jamais
plus d'une nuit et un jour sans la permis-
sion et le consentement des receveurs de la
ville ou du moins de deux d'entre eux.
Tous ces points et chacun d'eux, je les
tiendrai et garderai bien et fidèlement, et
je n'y attenterai jamais, soit par amour,
amitié, faveur, gain ou profit, soit par tort
ou perte, qui pût arriver à moi ou à quel-
que autre. Ainsi m'aident Dieu et tous ses
saints 1
M. Léopold Devillers, de son côté, nous
a fait connaître {Annales du Cercle archéo-
logique de Mons, tome XVI, 1880, p.
456) les conditions auxquelles souscrivit,
le 22 février 1442, par le « serment ac-
coustumé » prêté devant les échevins,
Jean le Fèvre, de Mons, choisi le 17 du
même mois comme maistre machon de
cette ville, en remplacement de Colart
Varlet, et qui conserva ces fonctions jus-
qu'à sa mort, survenue en mai 14158:
C'est assavoir que, pour ses gaiges, il
aroit chacun an aie ditte ville, avecques ce
que il seroit en l'office de cerquemanaige,
le somme de XII 1. t. et se cotte en le ma-
nière que avoit le maistre machon darrain
trespassé ; item, pour chacune journée
plaine qu'il ouveroit de le main à la dicte
ville, X s. t. Et ou casque point n'ouveroit
de le main, ainsi que dit est, et que il met-
teroit ouvriers mâchons souffisans à le dite
ville jusques à l'appaisement du massart ,
ou du maistre des ouvraiges jusques au
nombre de troix truelles, avoir devera, pour
visitacion et iceulx mettre en œuvre, V
sous pour jour et non autrement.
Item, et moyennant ce, doit et sera tenu
ledit Jehan de à ses despens taillier tous
molles, donner traix et escantillons, et faire
devises par escripture, toutes fois qu'il
appertenra et que besoing sera.
Item, doivent et devront demourer au
prouifit de le ville tous chintres, fourmeil-
lages, estantures, hourdaiges, bos, cordes,
cloyes, fustailles et toutes autres estotles
que le ville livera, servans aux ouvraigest
d'icelle sans ce que ledit Jehan y puis
riens clamer ne avoir.
Item, lui fut mis en terme que se leditte
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 novembre 1902.
707
ville avoit affaire pour grans ouvraiges, sur
lesquelz il fust besoing de estre journelle-
ment, que on lui teroit savoir à l'entrée du
temps, sans maise ocquison ; et pour ce
que il ne pouroit ne deveroit prenre,
partir ne avoir autres ouvraiges autre part
en leditte année, ne aussi livrer estofïes.
on lui ordonneroit en fourme de grâce,
avecque ses dis gaiges et sallaires, cer-
taine somme raisonnable, sans maise ocqui-
sion. Mais ou cas que ainsi ne lui seroit
fait savoir, il puet et pourra en leditte ville,
et non dehors, prenre et avoir ouvraiges
pour lui soustenir honnestement, faisant
tousiours son devoir de visitacion à leditte
ville ou ouvraiges de se main en le ma-
nière devant ditte.
Et au sourplusjlui fut accordé que, pour
le Pasque prochaine, on lui bailleroit avec-
ques les autres maistres ouvriers à le ville
les draps telz qu'il est accoustumé .
Mais j ai la bonne fortune de pouvoir
apporter à cette enquête des documents
trouvés aux archives départementales du
Nord, à Lille au cours de mes recherches
sur les origines de l'église Sainte-Waudru,
de Mons, et qui seront publiés ici, pour
la première fois, intégralement. Us éma-
nent de Jean Spyskin, qui fut, selon moi,
le véritable architecte de cette église, et
de Jean Hulin, à qui M. Joseph Hubert
attribue ce titre. Un d'eux cite en outre
Michel de Rains, considéré par M. Léo-
pold Devillers comme l'auteur des plans
de la superbe collégiale. 11 est curieux de
constater que les trois h}'pothèses les plus
en faveur actuellement à propos de Sainte-
Waudru (cf. Y Intermédiaire, XLIV, 229)
sont ainsi évoquées par cette série de piè-
ces qui ne s'y rapportent pas autrement.
I
Jou Jehan Spissekin.machon,congnoy avoir
eu et receu de Jehan Maselant, chastelain dou
Quesnoy, pour sys journées que au command
de feue très puissant princhesse madame Mar-
gheritte de Bourgongne, ducesse de Baivière,
comtesse de Haynnau, Hollande et Zellande,
avoie esté en besongniè en la ville du Ques-
noy, tant à faire devise d'une trésorie que ma
ditte feue dame voloit avoir deseure son ora-
tore en sa chappielle de Sainte-Margheritte
comme à marchanderas ouvriers des estoffes
livrer et de la pierre taillier et ossi à faire les
molles servans à la ditte œuvre, ensamble
pour chascun jour quinze sols tournois mon-
noie de Haynnau, sont quattre libvres dix
sols. Et avoecq ce cheitefie à tous que pour
les despens de moy et mon cheval ledit cas-
telain paya lors sixante dys wyt soûls tour-
nois. De lequeile somme de quattre livres dix
sois je me tiens contens et bien payés et en
708
et quitte ledit
ay quitte et quitte ledit chastelain et tous
aultres à cuy quitt mce en appertient à faire.
Tesmoing ces lettres séellées de mon séel.
Donné le premier jour du mois de juing
l'an quattre cent quarante ung.
(Archives départementales, du Nord, a
LiLLK. — Chambre des comptes, art. B. 1974,
portefeuille.)
il
Jou Jehan Spissekin, machon, commis et
chargié à deviser et prendre regard sour les
ouvraiges que feue très puissant princhesse
madame la ducesse de Baivière, comtesse de
Haynnau et de Hollande dont Dieux ait l'âme,
voloit avoir fais en sa chappelle de Sainte-
Margheritte estant en la chimentiére du Ques-
noy, chertefie à tous que en l'ivier darain
passé l'an quattre cens quarante elle charga à
Jehan Maselant, son chastelain doudit Ques-
noy à faire en l'oratore de sa ditte chappielle
quattre piliers dedens les quattre anghelées
et sur ce une crois d'ogive viestie de four-
meres et faisant vossure, et laddite crois et
fourmeres faire et estoffer de griés, pour en
deseure faire et ordonner une trésorie servant
à garder les biens et aournemens de iaditte
chappelle. Pour lequeile chose acomplir il
marchanda en ma présenche à ung appelle
Jehan Mausergant, briseur de pières, de faire
et livrer touttes estoffes de griés proppisces à
la ditte œvre. Si comme les premiers menbres
de la ditte croix d'ogive faisant reprises et
estodescarche pour wyt sols le pièche ; les
pieres faisant thumée sour lesdis estodescar-
che et le clef pour seze sols le pièche ; les pieres
des bras de l'ogive pour troix sols le pièche ;
les pières faisans fourmeres et les quinds pour
les piliers pour deux sols tournois le pièche ;
les asselers pour dix-Vv'yt deniers le pièche ; et
les pieres faisans marche de le montée à vis
pour seze sols le pièche. Et avoecq ce mar-
chanda il ossi à ung autre appelle Jehan Bos-
quillon, tailleur de griés, de taillier et mettre
à point touttes les estoffes devant dittes selon
ia devise et les molles que lors luy fis et déli-
vray. Se deult avoir pour chascun piet de
taille servant à la ditte crois d'ogive et as
fourmeres douse sols tournois, entendu de
compter deux pies de fourmeres pour ung
d'ogive, item pour chascun quind servant as
piliers quattre sols tournois et pour chascune
marche de le montée ad vis seze sois tour-
nois. Desquels ouvraiges de taille la plus
grant partie estoit faifte au jour dou trespas
de ma ditte dame. Et ensi pour vérité, le
chertefie à tous. Tesmoing ces lettrez séellées
de mon séel le premier jour dou mois de juing
l'an quattre cens et quarante ung.
(Archives départementales, du Nord, a
Lille. — Chambre des comptes, art. B. 1974,
portefeuille.)
III
Jou Jehans Sptyskin, machon, congnoi^
N* 985
L'INTERMEDIAIRE
709
710
avoir euv et recheu de feue très puissant
princesse ma très redoubtée dame la dus
ceise de Bavière, contesse de Haynnau,
par lez mains de Jehan de Mons^ alors
castellain et receveur du Quesnoit, les par-
ties d'argent qui s'ensieult : Si comme pour
acasser aissielles de blanc bos employés à
faire molles az fourmoiriez de pièce d'Es-
caussinez, chincquante deux solz tournois.
Item, pour par quarante chuincq journées
que j'ay estet par pluiseurs fois audit Ques-
noit faire lez moUez, deviser les ouvrages
que madite dame volloit avoir fais en se
cappelle scituée enle chimentière del'église
parochial du Quesnoit, y estre présens as
marchandises, faire lesdis ouvrages soliciter
pour soingner et recevoir affait que achief-
vet estoient, à quinze solz pour jour, pour
mes soUaires et leuwier de cheval trente-
troix libvrez quinze solz et pour lez frais
de my et men cheval par le terme desditez
quarante chuincq journiez à douze solz
pour jour, vingt-siept libvres. Desquelles
parties et de chascune d'ellez, je me tieng
comptens et bien payés et en quitte miwe-
ment lez les biens, hoirs et remanans de
madite très redoubtée dame, ledit Jehan de
Mons et tous aultres à oui quittance en
appartient. Tiesmoing cez lettrez séelléez
de men séel. Donné le sesime jour du
mois d'aoust l'an mil quatre cens quarante
et ung.
(Archives départementales du Nord a LIlle.
— Chambre des comptes, art. B, 1974,
portefeuille. Sceau conservé,)
IV
Jou Jehan Spyskin, machon, fay savoir
à tous et chertefie pour vérité que au com-
mand de exellente princesse ma très re-
doubtée dame la ducesse de Baivière, com-
tesse de Haynnau et de Hollande cui Dieux
pardoinst,j'ai deviset et fait molles de plui-
seurs ouvrages de machonnerie que madite
très redoubtée dame faisoit faire en se cap-
pelle fondée en le chimentière del église
parochial dou Quesnoit. Si comme pour les
souillies et listes de quattre grandes^ phe-
niestres dont marchandé fu en ma présence
par Jehan de Mons à ce jour castelain dou
Quesnoit à Grart Ghontart, briseur, pour
les estoffes de griez livrer sur le quarière à
vingt siept livres tournois. Et à Jehan Le-
febvre, machon, demorans à Mons, pour
ycelles souUies et liste taillier, mâchonner
avoecq assir les quatre fourmoiriesd'Escaus,
sines et touttes les jointures jecter à ploncq
dont marchandet fu en me présence et sur
me devise à sixante douse livres. Et pour
les deffautes qui estoient en le taille de
griez, lui fu taxet par maistre Micquiel de
Rains(i) et my à le somme de chuinc quante
six livres tournois. Et depuis fu remis à
point par Jehan Erfïrier par le command
de maditte dame et cousta en soUaire de
l'ouvrier sixante solz. Item pour deux pil-
iers de griez qui sont assis entre le cuer de
le grande église et leditte cappielle, l'un
portant à ung costet le pheiiiestre où est le
représentation de monseigneur le Daul-
phin, etc, et à l'autre costet une arcure
ordonnée pour avoir veuwe de le ditte
cappielle ou cuer de le grant église sur
l'autel et l'autre piller qui est plus petit
rechoipt le ditte arcure dont marchandet fu
par ledit Jehan de Mons en ma présence
et sur me devise audit Grart Ghontart, bri-
seur, pour les estoffes de griez livrez sur le
quarière plus grans que cuingh, à quattre
solz six deniers le pièce, cuings et aisselers
à deux solz le pièce, deux longhes pieres
de chuincq à six piez de loncq chascune à
quatorse solz le pièce et deux pieres de
quattre piez demy dou loncq à dix solz le
pièce. Se fu d'icelles estoffes taillier, assii-
et mâchonner sur les molles et devise que
j'en ballay, avoecq détourner les bossures
et reloyer le noef au biez jusques à plattes.
Marchandé à Jehan Bosquillon, machon,
par ledit Jehan de Mons à le somme de
sixante onse livres tournois pour l'œvre de
le main. Et pour une huisserie devisée ou
pan du clocquier de le grant église, pour
aller de le ditte église en leditte cappielle,
fut marchandet par ledit Jehan de Mons en
me présence audit Grart Ghontart, pour
les estoffes livrer sur le quarière, rebas,
bo'igons, escoinchons et bolsoirs à quattre
solz le pièce, et deux longhes pieres de
griez de six piez de loncq, cascune, à trente
solz le pièce pour faire le soel et l'appas.
Et pour ces estoffes taillier sur les molles
et devises que je en fis, fu marchandet par
ledit Jehan de Mons audit Bosquillon par
leuwier à dix solz tournois pour jour et se
forge. Toutes lesquelles œvres et marchan-
dises, je comme requierquiez par maditte
très redoubtée dame, ay à plusieurs fois
visettées, soUichitées et rechuptes à fait
que parfaittes étoient, Tiesmoing ces let-
trez asquelles j'ay mis et appendu men
(i) Les mentions relatives à Michel de
Rains, plus tard « maistre machon de Va-
lenchiennes > (Comptes de l'église Sainte-
Waudru, 1440), sont extrêmement rares;
je les ai cherchées en vain dans les archi-
ves et les bibliothèques du Nord de la
France, En 143 1, il travaillait aux fortifica-
tions de Béthune d'après Al, de la Fons-
Mélicocq, les Artistes et les Ouvriers du
Nord de la France et du Midi de la Belgi-
que aux XIV% XV" et XVP siècle, Béihune
1848, p. 204.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo novembre 190a.
711
712
proppre séel en singne de vérité. Données
l'an mil quatre cens et quarante et ung, le
quatorzime jour dou mois d'aoust.
(Archives départementales du Nord, a Lille.
— Chambre des comptes, art. B. 1974, por-
tefeuille.)
V
Nous, Jehan Huelin, (1) maistre machon, et
Jehan Meurant, maistre charpentier de mon-
seigneur le duc de Bourgogne en son pays de
Haynnau, confessons avoir receu de
Guillemme du Cardin, conseiller de nostredit
seigneur et son receveur générai dudit
Haynnau, par les mains de son commis à l'ad-
ministration des maisons de Haces et Estoquis
en la forest de Mourmail Colart Beaume, la
somme de soixante-quatte solz tournois qui
deue nous estoit pour les Ville et IX' jours de
novembre mil llll^ quarante sept avoir esté
avec ledit commis esdites maisons et en celle
de Regnaulfolie appaitenans à icelui nostredit
seigneur, veoir et visiter se les fermiers qui
les tiennent lez avoient retenuez et mainte-
nues ainsi que à loïal censé appartient et que
faire dévoient, pour les y constraindre en cas
du contraire, sur ce que icelles maisons
estoient escheuez à rebailler à nouvel fermier,
et ce pour iesdits il jours à XVI solz pour cha-
cun de nous par jour montent à ladite somme
de LXlIll solz tournois. De laquelle nous
sommes content et en quitons ledit receveur
général et tous aultres. Tesmoing ces lettres
séelléez de nos seaux. Le IHl" jour de février
mil lUlc XLVll.
(Archives départementales, du Nord, a
Lille. — Chambre des comptes, B. 1999.)
VI
Je, Jehan Hulin, maistre des euvres de ma-
chonnerie de monseigneur le duc de Bourgo-
gne en son pays de Haynnau, confesse avoir
eu et receu de Jehan Aubert, conseiller de
mondit seigneur et son receveur général dudit
pays, la somme de trente livres blans, pour
mes gaiges, desservis dudit office, pour ung
an entier, commençant le premier jour d'oc-
tobre l'an mil 1111= LIX et fenissant au derrain
jour de septembre derrain passé. De laquelle
somme de XXX livres blans je me tieng pour
content et bien paie et en quitte mondit sei-
gneur, sondit receveur générai et tous autres.
(i) Sur Jean Hulin ou Huwellin (la pre-
mière forme est la meilleure), un des mai-
tres convoqués en 1449 P^i" l^s chanoines-
ses de Sainte-Waudru, désireuses de rem-
placer leur église romane par une église
nouvelle, voyez la notice de M, Devillers
dans la Biographie nationale publiée par
l'Académie royale de Belgique, tome IX,
Bruxelles 1886-1887, col. 735-726.
Tesmoing mon seel cy mis, le VllI^ jour de
novembre, l'an mil Illl" et soixante.
(Archives départementales du Nord, a Lille.
— Chambre des comptes, B. 2044. — La-
horde, qui résumait de façon si sommaire les
pièces d'archives, a reproduit celle-ci à peu
près complètement dans sts Ducs de Bourgo-
gne.)
Il est certes inutile d'insister sur l'im-
portance que présentent ces documents
pour l'histoire de l'art — et. aussi pour
l'histoire des prix.
A. Boghaert-Vaché.
Portrait de M^'^ de Maintenon
nue (XLVI, 622). — Le .portrait existe
toujours à Villarceaux. Il est placé dans
les restes d'un ancien petit château, dit le
château de Ninon, et situé dans le parc de
Villarceaux, si merveilleusement entre-
tenu dans le goût du temps et le respect
du passé par ses propriétaires actuels le
marquis et la marquise de Villefranche.
L. C. D. l. h.
Le bâton rompu dans le Maringe
de la Vierge (XLVI, 561). — 11 est
bien probable que le bâton que l'on
rompt sur le « Sposalizio » de Raphaël
signifie l'espérance échouée^ car le jeune
homme qui le rompt est dans un groupe
de gens qu'on s'imagine être les amants
prétendus. Giotto a représenté le même
incident à Padovie.Dans l'évangile apocry-
phe,«Za Naissance de Marie » ,\' d.vc\\\^ïQ\.XQ
commanda à tousceuxqui voulaient épou-
ser la fille gracieuse de présenter leurs
baguettes dans le Temple, et dit que la
baguette fleurirait de celui qui aurait la
Vierge en mariage. Saint Joseph se jugeait
trop vieux et cachait sa baguette, mais
l'archiprêtre l'envoyait chercher et, la ba-
guette fut la seule à fleurir, et la seule sur
laquelle descendit la colombe divine. On
peut voir cette baguette ou ce bâton,
dans la main de saint )oseph, sur la toile
de Raphaël Saint-Médard.
♦
je crois qu'il ne s'agit pas ici d'un rite,
mais d'un simple épisode consacré par
l'usage dans la représentation du mariage
de la Vierge. Il ne faut pas oublier que
les scènes de l'Ancien et du Nouveau Tes-
tament sont ou étaient soumises au point
de vue de l'iconographie et de la compo-
N»98 5
L'INTERMÉDIAIRE
713
7M
sition à des règles à peu près invariables.
Voici ce que me suggèrent mes souvenirs
à ce sujet :
D'après les récits parallèles aux Evan-
giles,mais non canoniques, et les tradi-
tions, il y avait de nombreux prétendants
à la main de la fille de saint Joachim et
de sainte Anne ; tous,àunjour fixé, furent
convoqués dans le parvis du Temple, ils
tenaient à la main une verge de bois
mort et un avertissement céleste avait fait
connaître au grand prêtre que l'élu de
Dieu verrait sa baguette fleurir. C'est ce
qui arriva à saint Joseph.
Dans la scène du mariage, on représenta
donc les prétendants tenant droites leurs
baguettes stériles, et peut-être pour varier
les mouvements prit-on l'habitude de
montrer l'un des jeunes gens, qui de
dépit, sans doute, brise la sienne sur son
genou. On retrouve ce personnage et ce
geste dans le tableau de Perugin.au musée
de Caen, qui est le prototype assez vul-
gaire, d'ailleurs, du tableau exquis du
musée Brera. Cet épisode était si sacra-
mentel dans la scène du mariage, qu'il
figure dans les tapisseries de la Vie de la
sainte Vierge à l'église Notre-Dame de
Beaune, qui, datées de 1500, sont encore
toutes gothiques. Cette tenture admirable
a figuré à l'Exposition universelle de 1900,
mais présentée aussi mal que possible.
H. C. M.
Il suffit de se reporter au texte du proto-
évangile de Jacques le Mineur qui a inspiré
la plupart des peintres du mariage de la
Vierge, les Mosaïstes de Kadrié-Djami, le
Giotto pour sa fresque de l'Arena, aussi
bien que le Pérugin, Raphaël etc.. pour
comprendre le sens de la rupture du bâton
dans le tableau de Milan :
Un ange apparaît au prince des prêtres,et lui
dit : Zacliarie, Zachaiie,sors et convoque ceux
qui sont veufs parmi le peuple, et qu'ils appor
tent chacun une baguette ; car l'on devait
donner la Vierge en mariage à celui dont la
baguette produirait une fleur et au sommet de
laquelle l'Esprit du Seigneur se reposerait sous
la forme d'une colombe.
Le grand-prêtre prit lesbaguettes de chacun,
entra dans le temple, y pria, et sortit ensuite
pour rendre à chacun des prétendants la ba-
guette qu'il avait apportée.
Or, dans le tableau de Brera, l'on voit.
à gauche des trois personnages princi-
paux, le grand prêtre, la Vierge et saint
Joseph, un groupe de femmes ; celles-ci
sont les compagnes de Marie, ses demoi-
selles d'honneur, comme on dirait aujour-
d'hui. De l'autre côté^ saint Joseph, qui
porte la baguette fleurie, est suivi d'un
groupe de cinq personnes de son sexe ;
quatre d'entre elles tiennent en main la
baguette stérile et leurs physionomies
expriment la surprise, la douleur, le dé-
pit ; la cinquième, située au premier plan,
se laisse entraîner par la colère à briser
sur son genou la baguette inutile et ma-
lencontreuse.
A mon tour, une question. Pourquoi le
texte de l'Evangile apocryphe, dont je
n'ai qu'une traduction sous les yeux, dit-
il : « Convoque ceux qui sont veufs par-
mi le peuple » ? La Vierge devait-elle
épouser un homme qui avait déjà été ma-
rié, ou a-t-on donné au terme ^<veuf v> la
signification plus étendue de non-marié ?
HuNOT-
Un portrait de Napoléon (XLVI,
513). — D'après des informations, que je
crois exactes, ce portrait aurait été peint
en pied et en uniforme, en 1821, par
Benjamin R. Haydon; on le montre chez
un particulier à Kingston-on-Thames.
C. R.
Pierre tumulaire de curé fXLVI ,
172, 502). — Certainement, toutes les
pierres funéraires de nos églises qui re-.
couvrent la sépulture d'un prêtre d'autre-
fois portent son nom et son épitaphe ; il
en est de même aujourd'hui dans les ci-
metières. .
Lorsque, par hasard, on rencontre dans
certaines églises une dalle sans nom, sans
épitaphe, où est simplement tracée une
grande croix latine, c'est ordinairement
sur la sépulture d'un chevalier du Tem-
ple ou de Malte.
A Saint-Loup-de-Naud, près Provins,
on voit dans le côté droit du transept une
dalle où sont 'figurés une croix trilobée
de la fin du xii* siècle, un marteau et une
équerre ; rien de plus. Cette tombe paraît
être celle d'un religieux bénédictin, archi-
tecte ou maître de l'œuvre ayant colla-
boré à la construction de l'église.
T.L.
DES CHERCHEURS
71s
Merveilles florentines (XLVI, 347.
551) — Le mot est bien gros pour une
ville qui possède tant de chefs d'œuvre
d'art.
Le cabinet anatomique existe toujours,
via Romana n° ig, il n'a jamais fait par-
tie du musée national installé dans l'an-
cien palais du Podestat, dit le Bargello.
L'auteur des pièces hideuses, montrant
la décomposition des cadavres, est un
nommé Zumbo, sicilien, au service du
grand duc Cosimo 111, qui a régné de 1670
à 1723. X. X.
Salons de peinture de Paris de
1823 à 1842 r^LVl, ^13). — Avoir:
«Esquisses, croquis, pochades, ou tout ce
qu'on voudra sur le Salon de 1827, » pat
Jal; Paris, 1828, in 8".
« Le Musée, revue du Salon de 1834, »
par Alexandre D... ; in 4''
« Salon de 1839, '* P^*" ^- Barbier ;
Paris, 1839, in-i8.
« Salon de 1849, ^ P^*" Laurent-J. San ;
Paris, 1839, m 4.
Ces plaquettes se trouvent à la Bibl. de
l'Ecole des Beaux-Arts. X.
* «
M. Vital-Caries trouvera, en 'partie du
moins, les renseignements qu'il recher-
che dans Le livret de V exposition faite en
164^ dans la cour du Palais-T^oyal, réim-
primé avec des notes par M. Anatole de
MontaigJon, et suivi d'un essai de hiblio'
graphie des livrets et des critiques de Salons
depuis i6j^ jusqii" en 18^1. Paris, Dumou
lin, 1851. Un volume in- 12 -de 87 pp.
Ch. Rev.
Bossuet en poupée de cire (XLVI,
337' 515)- — La présente réponse ne se
rapporte pas à la figure de Bossuet en
cire, mais à un portrait de Bossuet.
Peut-être aura-t elle quelque intérêt
pour le conservateur du musée Bossuet.
Dans la salle française de la Galerie des
Offices de Florence, il y a un portrait de
Bossuet. par H. Rigaud.
La maison Alinari de Florence en a fait
la photographie.
Le portrait provient de la \\\\3.del Pog-
gio Impériale.
La villa, située hors la porta Romana
de Florence, est un ancien palais des Ba-
roncelli. Elle fut achetée, en 1620, par
ET CURIEUX 10 novembre 190*
^j5
Marie Madeleine d'Autriche, femme du
grand duc Cosimo II ; la princesse la fit
rebâtir presque entièrement ; de là le nom
de Poggio-lmperiale. C-.^ fut la résidence
préférée des grandes duchesses de Tos-
cane.
En 1S64, la \illa fut affectée à un pen-
sionnat de l'Etat, VAnnun^iata, où les
jeunes filles reçoivent une éducation très
distinguée.
Plusieurs des objets d'art qu'elle possé-
dait furentdéposés dans les musées royaux;
c'est ainsi que le portrait de Bossuet est
entré à la Galerie des Offices.
(Florence! Gerspach.
Le château de Robert-le-Diable
(XLVI, 289, 417, 530).— 11 existait —
dans l'imagination de nos aïeux — une
herbe qui égare. Voici ce qu'en dit CoUin
de Plancy dans son Dictionnaire infernal
(t. 3. mot : Herbe qui égare) :
Il y a. dit-on^ une certaine herbe qu'on ne
peut fouler sar.s s'égarer ensuite de manière à
ne plus retrouver son chemin. Cette herbe qui
n'est pas connue stUowv2\t abondamment aux
environsdu fameux château de Lusignan, bâti
par Mélusine ; ceux qui marchaient dessus er-
raient dans deIongscircuits,s'effor(,-aienten vain
de s'éloigner et se retrouvaient dans l'enceinte
redoutée, jusqu'à ce qu'un guide préservé de
l'enchantement les remît dans la bonne voie.
A. FOURNIER.
* *
Herbe qui égare ; en Poitou : Herbe à la
détourne.
La plr.nte à laquelle la tradition popu-
laire attribue cette vertu malfaisante se-
rait le spiranihes autumnalis (orchidées)
d'après le Gloss. du Poitou, de la Xge et
de TAunis de L. Favre. Niort 1868.
LÉDA.
L'herbe qui égare, n'est-ce pas l'herbe
de Saint Etienne {Circœa Lufetiana)?
Cette plante croît en Europe, dans les bois,
aux lieux ombragés et humides. On l'a nom-
mée Circée ou herbe des magiciennes, ou
herbe enchanteresse, parce qu'elle s'attache
fortement aux habits, au point d'arrêter les
hommes de même que la Circée de la fable les
attirait par ses enchantements.
Valmont Bomaie. Dict. d'histoire natu-
relle. Ch. Rev.
Objets marqués d'un cœur (XLIV ;
XLV:XLV1, 278,335,608). —M. Geor-
ges Montorgueil publie, dans le journa
NV 9è|
L'INTERMEDIAIRE
717
VEclair,du 11 octobre 1902. un fort inté-
ressant article sur les graphites qu'il a
découverts sur les murs des prisons et
des oubliettes du château féodal de Pierre -
fonds qui renferma tant de prisonniers
sous les guerres de religion.
Entre les dessins de hallebardes, de
christs, de potences et d'armoiries, etc ,
se trouve le curieux dessin d'une main
droite appliquée contre la muraille, les
doigts ouverts ; dans le creuxde la main,
se voit un tatouage représentant un cœur
percé d'une épingle, signe de reconnais-
sance des Huguenots.
L'auteur semble voir un cœur percé
d'une flèche amoureuse. Cela est une
grave erreur, la dite flèche, n'ayant ni
pointe, ni barbe et ressemble même beau-
coup plus à une aiguille qu'à une épingle;
il n'y a donc aucun doute à ce sujet. Pour
moi, le soldat portant cet insigne a dû être
pendu, pour avoir affirmé ses opinions
politiques, suivant l'habitude du temps.
B. DE ROLLIÈRE.
Châtiments corporels de Saint-
Cyr (XLVl, 514J. — Notre collaborateur
Jasmin demande un docinnent permettant
de trancher la question. Mi"* de Caylus
raconte, dans ses Souvenir-, qn'elle se con-
vertit au catholicisme sous condition
« qu'on la garantirait du fouet ». Ceci ne
veut pas dire qu'elle l'ait reçu, car elle ne
dit pas, comme l'a prétendu notre con-
frère E. T. dans un article paru ici même,
qu'elle demandait à ne plus le recevoir ;
mais à ne pas le recevoir, ce qui est tout
différent. Il est permis de conclure de ce
document qu'elle n'eut jamais ce ciniti-
ment, puisqu'elle se fit catholique. Mais,
puisqu'elle en parle et qu'il lui vient à
l'idée de s'en « garantir >>, c'est donc que
ce mode de répression était en usage.
D'autre part, — second thcnwent —
Madame, mère du Régent, écrit, dans ses
Lettres, édition Jœglé en 3 vol. (tome i,
p. 168) qu'on « fouetta une élève jusqu'au
sang, puis on lui rasa la tête et on 1 en-
voya à Paris, au refuge ». Quelle était
cette élève? Mystère. Mais ce fut M""^ de
Maintenon qui ordonna la punition. Quand
M"»* de Maintenon vient donc mielleuse-
ment conseiller la douceur à ses éduca-
trices de Saint-Cyr.elle rejoint Tartuffe et
elle écrit pour la posièrttè, afin de laisser
718
une réputation de mansuétude et de misé-
ricorde, c'est-à-dire qu'elle pratique dans
toute son horreur cette pire des vilenies:
l'hypocrisie. G.
Le couvre-feu (XLVl, 1 18, 251, ^31,
446, 4Ç)9, t;i;i;,6i i). — Guillaume le Con-
quérant, après avoir soumis l'Angleterre,
craignant les réunions nocturnes et les
insurrections, ordonna qu'on sonnât tous
les soirs, à une certaine heure, qui variait
suivant la saison, une cloche au son de
laquelle chacun devait éteindre son feu et
ses lumières. C'est ce qu'on appelait le
« cur-few », par corruption du mot fran-
çais couvre-feu.
La liste serait longue de toutes les villes
de France où l'usage de la cloche de dix
heures ou couvre-feu s'est toujours main-
tenu ; parmi elles je me bornerai à citer
Douai, Dunkerque et Lorient. E. M.
*
Le couvre-feu a existé à Niort (Deux-
Sèvres) depuis 1835 jusqu'à une époque
assez rapprochée de nous.
Il n'avait point, dans notre vieille ville,
été institué par Guillaume de Norman-
die, mais tout simplement sur l'initiative
d'un tailleur, du nom de Surlemont, alors
membre du conseil municipal.
A dix heures précises du soir, la cloche
de Notre-Dame, sa cathédrale, sonnait à
à toutes volées et les bourgeois en veillées
les uns chez les autres regagnaient leurs
logis. On appelait cette sonnerie la messe
à Surlemont.
Vers 1880, un esprit fort fit supprimer
cette coutume entachée d'un parfum mo-
narchique ; elle fut très regrettée par
la population.
P. V. ET DE Saint-Marc.
* ♦
La coutume du Couvre-feu persiste
dans maintes paroisses de Normandie.
A le sonner, il n'y a pas que la
Cloche J'Aroent^ dans la tour ^« Gros-
Horloge, à Rouen. Pareille sonnerie invite
à dormir les bons habitants de Pont l'E-
vêque, et l'auteur de cette note se rappelle
qu'écolier il attendait que les battements
de la cloche tardive aient retenti dans la
flèche de Saint-Pierre. Alors, ses livres
rangés et le point final mis à ses devoirs,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 novemore
1902,
..:.^._ ^ __. 719
il allait se coucher. D'autres clochers nor-
mands — à Vouilly, proche d'isigny ; à
Notre-Dame de Saint-Lô, avec la cloche
dite la Carentenaise d'argent ; ailleurs
encore — le Couvre- feu continue à s'envo-
ler, sur les coups de neuf heures de nuit.
En Lorraine, à l'église de Briey, on
sonne toujours le Couvre-feu.
Renseignements procurés par le sa-
vant secrétaire général honoraire de la
Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres à.Q
Bayeux, M. l'abbé Lelièvre :
^Le couvre-feu s'est aussi appelé le Can-
fou, Garfouoxx Gare-feu. En 1608, Guil-
XdiUxnt-le-Conq^uérant le rendit obligatoire;
en 1100, Henri II, d'Angleterre, l'abolit.
Les factions des Bourguignons et des
Armagnacs le firent établir, à Paris, dit
le président Pasquier, bien qu'en 1367,
une charte de Charles V ait obligé les
sergents du guet « d'aller faire leur de-
voir parla ville jusqu'à l'heure du cou-
vre-feu Nostre-Datne... » En Languedoc,
le couvre-feu s'appelait h Cbasse-ribauds.
Qm\\3^\xmç.-le- Co nquérant n'est pasl'inven-
teur de cette coutume ; dxns les commu-
nautés religieuses, le réglementaire —
ou sonneur des exercices communs — à
une heure assez rapprochée de la rentrée
aux cellules, pour le repos de la nuit,
doit donner quelques coups de cloche :
on éteint les lumières et les veilleurs
passent leur ronde, pour surprendre les
délinquants. Le couvre-feu est donc d'ori-
gine ecclésiastique .
Anecdote plaisante, à propos de la dite
ronde :
Le veilleur voyant glisser de la lumière
sous la porte d'un séminariste :
— M, l'abbé, faut souffler vot' can-
delle.
Pas de réponse, l'abbé dort ; l'abbé
ronfle.
— M. l'abbé, M. l'abbé, j'vas l'aire à
M. le supérieur.
Et, comme la lueur continue, le sur-
veillant qui ouvre brusquement la porte
du doreur, a l'explication de la lumière
intempstive :
— Mais c'iiest la leune !... Mon Dieu I
Ch'est la leune !
La lune, en effet, lançait un blanc rayon
dans la chambrette du ronfleur.
A Abbeville,il n'y a pas longtemps ,
■20
depuis le soir, jusqu'au matin, un veil-
leur se tenait en observation dans la lo-
gette des tours de Saint-Vulfran. Tran-
quille, sa trompe disait aux Abbevillois
de dormir en paix ; mais si les modula-
tions du cuivre prenaient une allureapeu-
rée, c'est que le leu venait d'éclater en
ville ou aux alentours, La façon de son-
ner indiquait dans quelle direction flam-
bait l'incendie.
Capitaine PaImblant du Rouil.
Antérieur à la conquête de Guillaume
de Normandie, le couvre-feu fut-il tou-
jours distinct de l'Angelus du soir et de
la sonnerie qui suivait autrefois Compiles ?
Peut-on retrouver, soit dans les comptes
de fabrique, soit dans les délibérations des
hôtels de ville une mention quelconque
de cette sonnerie ? Récemment. l'abbé Bou-
dinhon ; dans la Revue du clergé français
du i''"juin 1902, a bien touché un peu
cette question, nous désirerions approfon-
dir davantage. L. C. de la M.
Jeu de bouchon, jeu de galoche
(XLVl, 119, 276,612). — M. Pietro de
mande le rapport entre le mot espagnol
pito et le mot hvtion piteau, qui désignent
le jeu du bouchon dans ces différents pays.
C'est le même mot. En effet, en Bretagne,
non seulement il y a des usages espagnols
conservés spécialement dans les ports (tels
que balayages de rues à certains jours au
profit des hospices), mais aussi des mots
de pur castillan toujours usités chez le
peuple On vous parlera de real^ de reaies,
tout comme en Espagne, pour tout groupe
de monnaie formant cinq sous. Si on écrit
piteau, c'est une faute, il faut conserver
la forme pito. Oroel.
* *
Se nomme à Vire le jeu de hille. La
bille est un petit cylindre de bols, par-
fois tourné, qui remplace le bouchon. La
manière déjouer est la même.
Jeu de pirlit. Ce jeu, dans le Bocage
normand, a de la ressemblance avec le
jeu de Time-Cadët. 11 se joue au moyen
d'un bâton de o m. 50 environ et d'un
beaucoup plus court(i2 à 1 5 centlm.ètres).
Celui-ci est placé au-dessus d'une petite
fosse oblonjjue ou de deux pierres laissant
entre elles un espace vide. Mettant le long
bâton le bout près de terre dans cet espacf
U- 985.
L'INTERMEDIAIRE
721
722
c'est-à-dire sous et au milieu du petit, on
lance ce dernier le plus loin qu'on peut.
Le secon joueur essaie d'arrêter le pirlit
et après l'avoir saisi soit en l'air soit à
terre, il vise le long bâton que son parte-
naire a mis en travers de la fosse ou des
pierres sur lesquelles était d'abord le bois
le plus court. S'il touche directement le
grand bois, il prend la place de celui qui
le tenait; s'il ne touche pas, le joueur prin-
cipal mesure les longueurs du long bâton
del'endroit où est tombé le petit jusqu'au
but. Chaque longueur forme un point. Si
ce joueur a paré le coup quand le pirlit a
été renvoyé au but, il coir.pte uu autre
point, s'il a paré par deux coups, il compte
deux points et il recompte comme autant
de points les longueurs de bâton depuis
l'endroit où est tombé le pirlit jusqu'à la
fosse ou but.
Parfois, au lieu de coucher le pirlit sur
un vide pour le lancer, on le met en équi-
libre sur une pierre et en le frappant for-
tement sur le bout qui est dans le vide,
on le lance le plus loin possible. Je l'ai vu
lancer encore en le Irappant posé debout
sur terre comme un bouchon, mais ces
deux façons ne sont pas celles qui se pra-
tiquent d'habitude. B. H.
Un curieux emploi des lettres
de l'alphabet (T. G. 35 ; XLV). —
La pièce dent Gros Malo cite trois qua-
trains a paru en 1878, avec la signature
Navarrenz, dans V Office de Publicité, le
journal malheureusement dispiru au-
jourd'hui, qu'avait fondé à Bruxelles, en
1857, Alphonse Lebègue, un Fiançais
dont l'hospitalière maison s'ouvrit à tous
es proscrits.
Elle est très spirituellement tournée,
cette pièce, et mérite certes d'être repro-
duite tout entière, je la copie dans le
superbe « numéro historique >*, vendu
au profit des crèches de l'agglomération
bruxelloise, qui vint clore, le jeudi 24
novembre 1892. la collection de V Office
de Publicité :
ORiCINe DHS LETTRF.S Dr l'aLPHARET.
A
Par une chance sans égale,
L'A doit sa naissance à l'atnour :
Car chacun sait que certain jour
Hercule /// l'A près d'Oniphale.
B
Du B pour expliquer la clef.
En de très galantes histoires,
La Putiphar, dans ses mémoiies,
Nous dit : « Le .6 naU de Joseph I »
G
Pour le G. pas besoin qu'on beugle
Quelque conte mal inventé ;
Le premier cas de C cilé
Appartient au premier aveugle.
D
Un navigateur le premier ■
Trouva le D, la chose est sûre ;
Gar un marin ne s'aventure
Jamais sur la mer sans son D.
E
Un potier, dans son humeur brusque.
Brisant un vase mal tourné.
S'écria : « Ge vieux pot Jaii l'E ! »
L'Enous vient donc d'un vase étrusque.
F
jusqu'aux paladins, tant chantés,
De l'F remonte l'origine :
On vit en pleine Palestine
L'F naître .xu milieu des croisés.
G
Le G n'est pas blanc, ça s'explique :
Le soleil lui grilla la peau :
S'il a le teint d'un moricaud,
G'est qu'on trouva l'G en Afrique.
H
L'H, ça ne fait plus question,
Dans le Rhône a plus d'une attache,
Puisque l'on appelle Père H,
Son laubourg natal à Lvon.
1
duand la vache lo, grasse et blonde,
A Jupiter donna son lait,
Dans l'Olympe alors apparaît
La première /^//r^? /au monde.
J
Le J, on ne m'en a rien dit ;
Mais il dut paraître sur terre
Sur une pierre tumulaire :
'v ar c'est là qu'on trouva six J.
K
K précéda le maquillage :
Prenez un très vilain vieillard,
Faites-le jouer au billard.
Vous verrez que K rend beau l'âge.
L
D'être fille d'un criminel,
La lettre L n'est point accusée :
Les filous, chose bien prouvée,
N'ont point besoin J' L pour voler !
iM
De l'Egypte, c'est authentique,
L'M nous vient, du temps où là-bas
Les anciens adoraient les chats :
L'M V n.iit... la chose est logique.
N
On m'assure que l'N a pris
Naissance dans u!ie bataille':
Pourtant, cent lois, .sous la mitraille
En déroute on vit les A"^ mis.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo novembre 1909^
.723
O
724
C'est rO qui préside au programme
De maint journal partout vanté :
Car rO fils de Publicité
Y fait l'annonce et la réclame,
P
Dangereuse est la lettre P
Et d'un maniement difficile :
Car qui se sert, dit l'Evangile,
Des P périra par les P.
Q
Cette lettre sans doute antique
Dut naître chez un monnayeur,
Puisque aujourd'hui chaque changeur
Des Q, d'or orne sa boutique.
R
Sur l'R nos illustres savants
Etaient d'accord, on peut le croire,
Car c'est Jean de Meung, dit l'histoire,
Qui dut inventer VR au Mans.
S
Homère, ce dieu de la Grèce,
Errant aveugle et sans soutien,
Afin de mieux suivre son chien,
Le premier se servit de l'S.
T
Depuis Paris jusqu'au Thibet,
Du Champ de Mars à Constantine,
Chacun doit savoir que la Chine
La première importa le T.
U
Cette lettre, le fait est rare,
A cent mille papas. . . et plus,
Puisqu'on déclare />^r^5 d'U
Tous les objets que l'on égare.
V
C'est un antique cuisinier
(Si ma mémoire n'est point courte)
Qui prit poui en faire une tourte
De là pâte et en fit le V.
X
Un nommé Culpa, d'aventure;
Trouva l'X, le fait est certain.
Si vous lisez saint Augustin :
Fait l'X Culpa,dit l'Ecriture.
Y
Pour abriter plumes et bec,
11 naît au pays des Hellènes:
Car une hirondelle d'Athènes
Doit se loger dans un Y.
Z
Pour appliquer tous ses remèdes,
Un docteur de la Faculté,
Par tant de travaux éreinté.
Un beau jour inventa les Z.
Le prétendu Navarrenz était un des
maîtres du journalisme, le rédacteur en
chef de l'Office de Publicité, Louis
Hymans (1829 -1884). — père du député
belge. A. Boghaert-Vaché.
M. Maurice C. Perler a répondu dans
le même sens.
^at^B, i^rauuailles ^t OJuriosUés
Poème inconnu de Jules de Gon-
court, sur la mort d'Hégésippe Mo-
reau. — Une question posée dans nos
colonnes, une réponse de M. Eugène
Baillet, c'en fut assez pour que l'attention,
revînt au monument d'Hégésippe Moreau
promis depuis cinquante ans, et qui enfin,
va être réalisé.
Ce monument, dû à la généreuse piété
des typographes parisiens, et toul entier
édifié avec l'obole du travail, sera érigé
sur le tombeau du poète, à Montparnasse.
Il se composera d'une stèle surmontée
d'un buste, d'après le moulage mortuaire
heuieusement retrouvé. L'architecte M.
Henri Guillaume a ménagé deux petites
corbeilles de marbre qui seront toujours
fleuries de myosotis.
Le souvenir du poète, à la faveur de
cette commémoration, s'est réveillé, et
les échos de toute la presse ont>redlt et
son œuvre et son nom.
Mais ce que l'on n'a pas dit, c'est
qu'Hégéslppe Moreau fut chanté en vers.
Et par qui ? Par le frère aîné de l'écrivain
qui instituera, en haine des poètes, une
académie de prosateurs : Jules de Con-
court.
lia seize ans, le 15 août 1849, Il écrit
à un ami de son âge qui passe son bacca-
lauréat, et qui lui a conseillé de lire les
poètes et notamment Hégéslppe Moreau.
il a trouvé à la bibliothèque de Dijon, où
il passe ses vacances, des œuvres de l'au-
teur du Myosotis. Elles l'ont enthousiasmé
jusqu'à lui Inspirer des vers.
Regarde, dit-il à son ami, comme je suis
obéissant ; cette lecture m'a même inspiré
(l'expression est flatteuse) quelques vers
que je t'envoie puisque c'est toi qui m'as
provoqué à cette lecture. Je me venge.
Attention.
La pièce qu'iltranscrltest Intitulée : Une
salle de V Hôtel-Dieu.
On nous saura gré de la reproduire
dans son étendue :
Une salle de l'Hotel-DIeu.
Lit n» 12. Une sœur au pied du Ht.
HÉGÉSIPfK MOREAD
Ma sœur, il n'est venu personne encor t
La sgeur
Personne...
HÉGÉsippB Moreau
Ah! ce mot, dans le cœur, lugubrement résonn*.
Oui. c'est vrai, j'a»ais tort de compter sar cela.
«•g85
L'INTERMEDIAIRE
725
726
J'étais lou, pour mourir, d'espérer quelqu'un là...
Et je devais gravir sans être aidé d'un Irère
Jusqu'au bout, le chemin épineux du calvaire.
(U71 sile7ice).
Ils font, c'est à penser, sans doute, une partie.
Quelque joyeux souper chez Hermance ou Julie,
Ils n'auront plus pfnsé que je les attendais
Que c'était pour ce soir et que j'agonisais
... Insoucieux garçons, peut-être ilnns leur fête.
Ils chanteront ses vers, ils boiront au poète
Les dames diront ; Tiens.Moreau que f.iii-il donc ?
Ils parleront alors, car ils se souviendront.
Je ne leur en veux pas. C'est triste, une agonie ;
Ah mieux vaut les baisers d'une femme chérie.
Quelle heure esl-ii ma sœur ?
La soëvr
Cinq heures.
HÉGÉSIPPS MoREAU
Oh ! tant mieux.
Je m'éteindrai ce soir. Tout sera triste aux cieux.
Jl neige, n'est-ce pas, maintenant ?
La soeur
Oui, mon frère.
Le jour semble voilé d'un crêpe noir. La terre
Revêt un blanc linceul et la nuit va venir
HÉGÉSIPPE MOKEAO
L'hiver, c'est dur sans pain.. Qu'il est temps de
[mourir.
... Ce ruisseau si charmant aux bords pleins de
[verdure
L'entendez vous bondir sur son lit qui murmure ?
Le voyez-vous glisser, là près, tout près d'ici ?
Je l'aime, c'est mon fri^re ; il m'aime bien aussi.
Il me berce et m'endort lorsque je me réveille
... Les bleus myosotis... Ce beau bouquet d'azur
Se mira.t, le coquet, dans ce miroir si pur,
Ah jo suis bien heun-ux...Aux bords de la Voulzie
Au matin, tout enfant combien douce est la vie
. . Une lemme, un sourire. . .oh ce fut enchanteur
Un ange m» fit là, l'aumône de son cceur ;
C'est elle, je la vois.. .Aimeuioi.qui t'adore.
Ma bouche à tes baisers veut se suspendre encore
Vile un baiser... J'étouffe...
La soeur
Il délire. .. Son Iront
Brûle... Pauvre jeune homme, il semblait doux et
[bon
Prions pour lui...
HÉGÉSIPPE MOREAU
La faim tenaille mes entrailles.
J'y sens comme un couteau y faire des entailles,
« Monsieur, vous êtes riche., une miette de pain »
Ils m'ont tous fait chasser par leurs gens comme un
[chien
U leur importe bien qu'un autre Gilbert crève
Et livre son Iront pâle au scalpel de l'élève.
Je souffre... La mort tarde... il me semble faiblir
{Montrant son cœur)
Le grand ressort de U commence à s'engourdir.
La mémoire s'en va, par moment de mon âme
Cette salle, ces lits, ces rideaux, cette femme
En noir, à mon chevet, que je vois prier là...
{Ai'ec un rire {risso7inant).
l'esl donc ua rêve. .Où suis-je? Un rêve effrayant.
[Ah!
Je anis à l'hôpital l...
La soeur
Songez à Dieu, mon frère,
HÉGÉSIPPE MoREAU
Pour blasphémer, alors ? Pour d'autres, il est père,
11 fut bourreau pour moi. J'ai pleuré tout le jour.
J'ai plié sous la vie... Ah I c'est un fardeau lourd
Et suis heureux d'être au soir oii je succombe^
A qui fut sans berceau doit survivre la tombe
Oh c'est ma place ici... L'hôpital c'est le port
Où la misère aborde... Une fois qu'on est mort.
On n'a plus froid ni faim... On s'endort et l'on rêve
Louise... Ah !
Jl meurt. La dçmie sonne
La sorvr kn pbière
De profundis clamavi
Un infirmier. Des amis de Moreau
L'iNFIllMIErt
C'est le nommé Moreau, dites-vous ?...
La soeur
Oui
L'infirmier
Le lit
Numéro douze ?
La sokur
Mort quand sonnait la demie.
Entrent les amis
Un ami.
Manquer un rendez-vous donné par l'agonie,
Un autre
Malheur! il n'est point mort la main dans notre
[main
{Tous s'agenoiiillent et prient)
Un ami
Il avait Ju génie
La soeur
Il lui manquait du pain !
Ce poème n'a point la forme artiste de
l'écriture des Concourt qui étaient de bons
ouvriers de la prose ; c'est pourquoi il était
resté ignoré jusqu'à ce jour, enfoui
dans cette lettre à un ami, qui passa
sous nos yeux, et aujourd'hui nous ne sa-
vons en quelles mains. Nous l'avons vue
annoncée par M.Noël Charavay,dans une
vente publique : si le secret profession-
nel ne le retient pas, il pourrait dire, sans
doute, à qui elle appartient.
Elle constitue un document curieux
pour l'histoire des lettres. La mort
d'Hégésippe Moreau chantée en vers par
Jules de Concourt, c'est une aimable sur-
prise que nous a procurée le respect des
autographes. M.
Le Directeur-gérant : G. MONTORGUEIL.
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TROUVAILLES ET CURIOSITÉS
727 728 -
(âueettone
Un autographe d'Adam Mickie-
"wicz à retrouver. — Dans le catalo-
gue des lettres autographes composant la
collection de M. Alfred Bovet et dont la
vente a eu lieu par les soins de M. Cha-
ravay, en 1887, je lis, sous le n° 1319,
pag/483 :
Adatii Mickiewicz : Pièce de vers autogra-
phe signée. 3/4 de p. in 8°. Jolie pièce faite
pour un amateur ; page superbe et remarqua-
ble poésie, dans laquelle Adam Mickiewicz
remet en scène un guerrier lithuanien, à l'as-
pect duquel tremblent les Allemands parce
que le cheval est de Lithuanie.
Le possesseur de cet autographe ne
consentirait-il pas à se faire connaître et
k. laisser prendre copie de cette pièce?
Ladislas Mickiewicz.
Archives de Malte. — Les archives
de Tordre hospitalier de Saint-Jean de
Jérusalem sont-elles encore conservées à
Malte ? Parmi les documents précieux
qui doivent s'y trouver, figurent les pro-
cès-verbaux des preuves de noblesse faites
par les chevaliers de Malte. Ces procès-
verbaux existent-ils actuellement ? Est-il
possible d'obtenir copie de ceux qui vous
intéressent et à qui faut-il s'adresser
pour cela ? Brondineuf.
Un portrait de «l'Inconnue ». —
Existet-il un portrait authentique, peint,
dessiné ou sculpté, exécuté d'après natu-
re et durant l'époque de sa jeunesse, de
madame Julie Cavaignac, née de Coran-
cez, mère du général Eugène Cavai-
gnac, ancien chef du pouvoir exécutif,
grand'mère de M. Godefroy Cavaignac,
ancien ministre de la Guerre, et l'auteur
des « Mémoires d'une Incomnie » publiés,
sur le manuscrit original, 1780 1816,
et avec le succès que l'on sait, chez l'é-
diteur Eug. Pion, en 1894?
— Ul -R. D.
L'enfant du cercueil et la mar-
quise d'Aligre. — On lit dans le Gau-
lois :
Au cours des travaux de démolition de
l'hôpital Trousseau, on vient de faire »ne
curieuse découverte, ignorée, et qui pas-
sionnera les esprits amoureux de mystère.
Le 4 juin 1902, M. le vicomte Gaston de
Pomereu d'Aligre faisait exhumer les
restes de son ancêtre, la chancelière d'Ali-
gre, bienfaitrice de l'hôpital Trousseau,
enterrée dans la chapelle de cet établisse-
ment le 10 février 1685.
Le cercueil, qui contenait les restes de
la chancelière d'Aligre, était en plomb et
entr'ouvert, la Révolution ayant sans doute
violé cette sépulture.
Mais on trouva encore dans ce cercueil
le squelette d'un petit enfant, âgé de six à
sept ans. Quel était cet enfant ? Des-
cendait-il de l'illustre famille d'Aligre, ou
n'était-ce qu'un pauvre abandonné auquel
la chancelière avait voué une affection ma-
ternelle ?
Le mystère sera difficile à éclaircir; mais
par une attention touchante, M. le vicomte
Pomereu d'Aligre n'a pas voulu séparer
ceux que la mort avait réunis, et le corps
du petit enfant repose encore à côté de sa
XLYP-li
, \
N-986.
L'INTERMEDIAIRE
729
bienfaitrice dans la chapelle d'Aligre, fondé
^ Levés, près Chartres, par le marquis
d'Aligre, pair de France.
La presse quotidienne n'a pas trouvé la
clef de ce mystère, Y Intermédiaire sera-
t-il plus heureux ?
Armoiries à déterminer : 2 fois
trois léopards. — On connaît les ar-
mes de l'Angleterre : un écusson partagé
en quatre carrés, qui montrent, savoir :
celui en haut à gauche, 3 léopards ; celui
en haut à droite, un lion rampant ; celui
en bas à gauche, une harpe ; celui en
bas à droite 3 léopards.
Or, Vempreinte d'un ancien et minus-
cule cachet présente, sous une couronne
qui semble royale, les mêmes armoiries,
mais avec les différences suivantes :
Le carré situé en haut et à gauche
montre, non point 3 léopards, mais, dis-
posés en 4 cases, 2 fois 3 fleurs de lis et 2
fois 3 léopards ; et il en est exactement
de même du carré situé en bas et à
droite.
En outre, l'écusson est accosté, à gau-
che, de la lettre M et à droite, de la
lettre R.
A qui ont appartenu ces intéressantes
730
armoiries
D"^ A. T. Vercoutre.
Les armes de L'Hôpital Saint-
Mesme. — Prière d'indiquer, si possible,
les armes des L'Hôpital Sa int-Mesme.
T.
Additions de noms aux noms
patronymiques. — Depuis quelques
années, on voit le Tout-Paris, Y Annuaire
des châteaux, les Annuaires hcialdiqiies
universels, le Livre d'or des salons et le
Gotha fiançais publier une quantité de
noms patronymiques suivis d'anciens
noms à particule nobiliaire. Afin de pou-
voir discerner le bon grain de l'ivraie, je
serais infiniment reconnaissant aux colla-
borateurs de \ Intermédiaire de donner
un relevé des personnes qui ont été auto-
risées par décrets présidentiels, depuis
1870, à ajouter à leurs noms patronymi-
ques des noms à particule nobiliaire.
Cette liste serait un excellent contrôle,
au point de vue de la loi du xi Germinal
an XI. Thomières.
Le prieuré de Plainchâtel. — Le
bon confrère Desmartys voudrait-il avoir
l'amabilité de nous apprendre où se trou-
vait ce prieuré dont je ne trouve nulle
trace dans les ouvrages spéciaux que j'ai
pu consulter ? 11 m'obligerait infiniment.
Lin.
Spindlen. — Prière à mes confrères
de Vlntennédiaiie de me renseigner sur
ce nom que je trouve inscrit vers 1770.
Est-ce un nom de ville, de résidence ou
d'un personnage de cette époque, peut-
être en Suéde ou en Angleterre ?
H. H. G.
Soisy au Loge en 1553. —Je
serais très obligé que l'on voulût bien me
dire où se trouve une localité dénommée,
en i^^}, Soisy an Loge. T.
Alyscamps. — Alescbans. — On
demande si une corrélation quelconque
existe entre ces deux noms d'allures si-
milaires : Alyscamps ou Champs-Elysées,
nécropole d'Arles-sur-Rhône, et Ales-
chans. nom du champ de bataille où le
comte de Garcassonne, Guillaume, fut, au
viu" siècle, vaincu par les Sarrazins après-
une lutte héroïque ?
L'auteur des Recherches historiques sur
la ville d'Alet et son ancien diocèse, M.
l'abbé Lasserre, pense que la rencontre
ayant eu lieu entre Garcassonne et Alet,
Àlescans pourrait signifier chanaps d'Alet
et croit que, en ce cas, la position se
retrouverait dans la plaine de Brasse sur
les bords de l'Aude, au-dessus de Limoux.
Y a-t-il là autre chose qu'une simple con-
jecture basée sur la construction du mot?
Et, par ailleurs, quelle serait l'étymolo-
gie des Alyscamps arlésiens ?
HODGE.
Etywologie delà Breuilhe. — Il
y a dans le département de la Creuse. un
lieu dit de la Breuilhe ou la Breuille. Là,
se trouvait, jadis, un beau château féodal.
Mais ce nom de la Breuilhe est, je crois,
assez répandu en France. Q.uelle en est
l'étymologie? A.mbroise Tardiuu.
Aloplie de l'Hôpital. — A quille
famille de V Hôpital appartenait Alophe de
Lhopital, époux de dame Louise de Poy-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 novembre 1902.
731
sieux.dont la fille Anne épousa Saladin de
Montmorillon, fils d'autre Saladin de Mont-
morillon et de dame Jacqueline de Vesi-
gneux, par contrat du 3 février 1553 ?
— T.
Froulay-Tessé. — Qiiels sont les
descendants, actuellement existants, de
René de Froulay-Tessé, maréchal de
France, mort en 1725 ? — Résidence ?
— Cam.
Famille dô lu Rothièra. — Notre
savant confrère Madel dit, colonne 850
dtVhitennédiaire.ûu 10 décembre 190 1,
que Louise de la l^othière épousa Jean
d'Arnoult, écuyer, seigneur de Fleury, le-
quel produisit ses titres de noblesse de-
vant le bailly d'Epernay, en Champagne,
le 17 janvier 1485. Quelle est l'origine de
la famille de la Rothière, le lieu où elle
vivait ; ses armoiries et sa généalogie ?
Merci d'avance pour mes collections ori-
732
ginales.
E. RUDIT.
lopèra AnselniQ. — Quel était le
nom de famille du savant Père Anselme^
l'auteur de l'Histoire ^énéaloqiqne de la
maison de France ; et sa famille existe-
t-elle encore ? Le portrait de cet érudit,qui
honore grandement la vieille France,
est-il conservé quelque part ?
Ambroise Tardieu.
Pierre de Guibouis, en religion P. Anselme
de Sainte-Marie. R.
B'Abbadie. — D'Abbadie fit fonc-
tion de gouverneur en Louisiane, de 1763
à 1765 (date de sa mort).
A quelle famille appartenait-il, entre
celles qui portent le même" nom ?
D'après son cachet, ses armes étaient /
d'a{ui\ à trois tours de *** au chef de *''*
chargé de trois étoiles.
Son père servait dans le contrôle de la
marine à Rochefort.
A-t-il laissé des descendants qui possé-
deraient quelque portrait de lui ?
— V. T.
Laussat. — Je désirerais avoir quel-
ques renseignements sur ce préfet colo-
nial : lieux et dates de sa naissance et de
sa mort.
Q.u'était-il avant d'être nommé à la
Nouvelle-Orléans, (1803) ? que devint-il
après ? (Il fut préfet à la Martinique,
mais à quelle époque ?)
des
détails sur son
Inutile de donner
séjour en Louisiane.
Connait-on quelque portrait de lui ?
V. T.
Cf. Inlermédiaire XXXIII, 23.
Siettede la Rousselièi'e. — On dé-
sirerait avoir tous les renseignements con-
cernant l'historique de cette famille, que
l'on croit originaire de Nantes ; la liste
des ouvrages qui la citeraient ou surtout
en donneraient la généalogie. — Et no-
tamm.ent savoir tout ce qui a rapporta
Jacques S. de la R marié à Marie-Elisa-
beth Boisson et qui se rendit à l'ile Bour-
bon vers 1756. On cherche d'abord le lieu
et la date de sa naissance, sa famille
ascendante principalement ; il est mort à
Bourbon vers 1773, officier des troupes
nationales de cette île, et ayant plusieurs
enfants, D"- Henry du Phélan.
Girardot. — C'était le prom.oteur de
la culture de la pêche en espalier. Où
trouverait on des renseignements sur lui?
Pellion.
Passage de la mer Rouge à pieds
secs. — Dans le Mémorial de Sainte-
Hélène, on lit ce qui suit : (t. i*', ch.
I-) :
Dans un moment de loisir et d'inspection
du pays, le général en chef, (Bonaparte) pro-
fitant de la marée basse, traversa la mer Rouge
à pieds secs, et gagna la rive opposée. Au
retour, il fut 'urpris par la nuit, et s'égara
au milieu de la mer montante ; il courut le
plus grand danger et faillit périr de la même
manière que Pharaon ; ce qui n'eût pas man-
qué, disait gaiement Napoléon, de fournir à
tous les prédicateurs de la chrétienté un texte
magniilque contre moi.
Si ce fait s'est produit pendant la cam-
pagne d'Egypte, il doit se produire encore
aujourd'hui. Est-ce vrai ?
ROCHEPOZAY.
PJlate. — L'histoire nous apprend que
Pilate, après sa disgrâce, se retira à
Vienne (en Dauphiné), où il mourut.
Un aimable Intermédiairiste pourrait-il
nous donner des détails précis sur les
dernières années de la vie de l'ancien
gouverneur de Judée, quelle fut la cause
de sa fin, et à quel âge mourut-il ?
Vicomte de Bl.
N» 986.
L'INTERMEDIAIRE
733
734
La duchesse de Bourgogne. —
Dans le n" de la Revue Bleue du 23 août
1902, je lis ceci, à la p. 245, col. i"
article deM.J. Ernest-Charles, — un nou-
veau venu qui est en train de se faire une
bonne place dans la critique — : « Combien
y en a-t-il donc ? (de sexes) demanderez-
vous à Jean Lorrain. Mais la suite, vous
pouvez la lire dans le Wvïq. {Le vice errant,
par Jean Lorrain) page 139. C'est assez
dégoûtant. Il est vrai que la duchesse de
Bourgogne. .. »
Que veut dire cette insinuation suspen-
due|? On a prêté des galanteries à la
duchesse, sans grandes preuves d'ailleurs;
enfin Saint-Simon raconte qu'elle se fai-
sait donner des lavements en cachette
jusque dans l'appartement du roi, ce qui
est un peu gros. Mais ce qui l'est davan-
tage, c'est de mêler ainsi son nom à tou-
tes les fanges complaisamment étalées,
paraît-il, je ne l'ai pas lu, dans le livre de
M. Jean Lorrain. Je demande donc à M.
}. Ernest-Charles de vouloir bien achever
la phrase suspendue. H, C, M.
Voyage du duc de Penthièvre à
Naples. — Je désirerais savoir qu'elle
date fixer à un voyage que fit en Italie le
duc de Penthièvre et principalement au
séjour qu'il fit à Naples. 11 logeait dans
cette ville, avec'une suite très nombreuse,
chez le marquis d'Ossun. Le voyage au-
quel je fais allusion doit se placer entre
les années 1749 et 1756. Brondineuf.
Où fut arrêté Cartouche ? — C'est
une question que se pose le Petit Journal.
Est-ce au cabaret des Deux Pistolets à
Ménilmontant, ou comme le dit, en son
journal. Jean Buvat, au cabaret dit « la
Grande Motte », à la Haute-Borne, à la
Courtille ?
Des cliques et des claques. — Pré-
parant en ce moment un lexique des
expressions d'argot, et arrivé au mot cli-
que, je désirerais obtenir de Vlntermé-
diaire un précieux renseignement. Jus-
qu'ici je connaissais cette locution de
« clique » comme synonyme de coterie,
réunion de gens méprisables, engeance mi-
sérable, etc. Or, dans le journal le Gaulois
qui a demandé, l'été dernier, des Souvenirs
de vacances a des artistes et personnages
en vue, je lis, sous la signature de M"»»
Héglon, la cantatrice de l'Opéra, notre
belle et applaudie Dalila, qu'étant enfant,
pour avoir abimé une robe neuve, elle
« reçut des cliques et n'eut pas de tarte. »
Le mot cliques est ici synonyme de
gifles, soufflets.
Je serais heureux si M""* Héglon voulait
bien dire, dans l'Intermédiaire, de quel
pays elle est, et dans quelle région de
la province française on dit, en patois, des
cliques pour des soufflets En même temps
qu'elle me rendrait service, elle éclaire-
rait, j'en suis sûr, par un joli billet, l'ho-
rizon quelquefois maussade et abrupt de
notre Intermédiaire, et nul, chez nous ne
s'en plaindrait. On dit prendre ses cliques
et ses claques pour s'en aller à la hâte, se
sauver ; mais Je cherche en vain le rap-
port... ? Je sais bien qu'il y a le clic-clac
du postillon et qu'on pourrait par là
expliquer cette expression ; mais il fau-
drait alors écrire, sous peine d'illogisme:
prendre ses clics et ses clacs. G.
Peintres de Metz. — En 1700 et
171 1, un habitant de Metz, nommé Hus-
50», correspondait avec son frère, M. Hus-
son peintre de Son A. E. de Bavière, à Pa-
ris. D'après ses lettres, cette famille Hus-
son devait être originaire de Metz, et si
nous avons des confrères dans cette ville,
peut-être auraient-ils l'amabilité de recher-
cher dans l'état-civil, vers les premières
années du xvm^ siècle, si cette famille
Husson a laissé quelques traces à Metz?
H. H. C.
Emaux de plice, plique ou plite.
— Quel est le véritable sens de ce terme
qui se rencontre souvent dans les Inven-
taires du xiV siècle ? On a proposé plu-
sieurs explications, mais aucune jusqu'ici
n'est entièrement satisfaisante. Quelqu'un
de nos si complaisants et érudits collègues
serait-il plus heureux? Hachel.
Casser sa pipe. — Q.uelle est l'orl-
ginede l'expression, populaire casser sa
pipé ?
B.
D'où vient l'expression « Un beau
brin de fille » ? Charlec.
Curés bienfaiteurs de leur pays.
— 11 doit y en avoir beaucoup, et la liste
serait intéressante si chaque nom était
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 novembre 1903,
735
- 736
accompagné d'une note sur la nature et
l'importance des bienfaits. Dans un seul
arrondissement de France, celui deLimoux
(Aude), il a existé deux de ces prêtres
dont les noms méritent d'être connus de
tous : Félix Armand et Jean dEsperon-
nat. Le premier, né en 1742, à Quillan,
fut appelé à la paroisse de Saint-Martin-
Lys, enfouie dans les sombres montagnes
des ' Corbières, contreforts des Pyrénées
Orientales, et dommée par le Quirbajou,
que les habitants devaient franchir, au
milieu de mille périls, pour communiquer
avec le reste des humains. Sans études
spéciales, sans autres ressources que celles
fournies par la charité, l'abbe Armand
résolut de doter ses ouailles d'une route
supprimant la longueur et les périls de la
traversée du Quirbajou.
Après des efforts inouïs, — dont il faut
lire le récit dans la biographie que M.
L. Amiel a consacrée au curé de Saint-
Martin, — etbienque les travaux eussent
été interrompus pendant la Terreur, l'abbé
Armand vint à bout de sa gigantesque
entreprise. En novembre 1814, le che-
min se déroulait « en pente douce, le long
des abîmes, sur les flancs domptés du
terrible Quirbajou ». Il avait fallu qua-
rante années pour atteindre ce résultat!
Entre temps, Napoléon avait écrit de sa
propre main à l'humble desservant, en
lui envoyant un bon sur sa cassette, et
le roi Louis XVIU accompagnait une lettre
de félicitations d'un secours considéra-
ble vPeu d'années après, le chemin était
classé parmi les routes départementales
et, en 1820, un délégué du gouverne-
ment remit à l'abbé Armand, sur son lit
de mort, la croix de la Légion d'hon-
neur.
L'autre prêtre, Jean d'Esperonnat, était
curé d'Escouloubre, triste paroisse du
Razès, dont les malheureux habitants
n'avaient d'autre ressource que d'aller
au loin demander à la charité de quoi
subvenir aux besoins de leur famille.
L'abbé d'Esperonnat eut la géniale inspi-
ration de donner le bien-être à ses parois-
siens en rendant fécond ce territoire aride.
Il résolut d'ouvrir, sur les flancs grani-
tiques des monts brûlés par le soleil, un
canal d'irrigation qui, apporterait la fraî-
cheur et la vie Entraînant à sa suite la
population électriséepar son enthousiasme
ce prêtre devenu ingénieur par amour
de son prochain, monta à plusieurs lieues
au-dessus du village et donna le premier
coup de pioche dans le sol. Depuis, les
travaux, auxquels prit sans cesse part le
bon curé, se continuèrent sans interrup-
tion jusqu'à la mort de M. d'Esperonnat.
qui s'il n'eut paslajoie de voir son œuvre
parfaite, emporta du moins la satisfaction
d'avoir doté le pays d'un canal qui, com-
plètement terminé, mesurera 21.500 m.
de longueur, fournissant dix hectolitres
d'eau par seconde pour l'irrigation de
mille hectares de terres arides, désormais
mises en valeur. D'après les évaluations
des ingénieurs des Ponts et chaussées,
les résultats pécuniaires seront 1.4 15. 000
francs de valeur nouvelle des terrains,
donnant un revenu annuel de 67.000
francs...
Voilà ce que j'avais à dire sur la ques-
tion des curés bienfaiteurs... heureux si
nos excellents confrères voulaient bien
apporter leurs contributions sur cet inté-
ressant sujet. Effem.
Défense de fumer. — En 1855 à
était défendu de fumer dans la rue il
Boston, C'est du moins Ampère qui l'af-
firme. Un policeman l'avait invité à
jeter son cigare. Quand cette interdic-
tion tomba-telle en désuétude, si tant
est qu'elle ait jamais existé ?
Rip-Rap
Documentation sur Gérard de
NervaL — J'étudie particulièrement
Gérard de Nerval, et à ce sujet, je serais
fort obligé de toutes les communications
qu'on voudrait bien me faire^documents,
lettres, autographes, etc).
Edouard Champion.
M. Edouard Champion, (11 quai Vol-
taire), qui apporte à la littérature la con-
tribution d'un jeune et noble talent d'une
très haute conscience, est le fils de l'édi-
teur bien connu qui a toujours moins con-
sidéré, dans l'œuvre à éditer, l'intérêt
qu'il en pourrait retirer que le service
qu'il pourrait rendre aux idées et à l'his-
toire. ^'
N- q86
L'INTERMEDIAIRE
IMMM*«M.««<^
737
73^
t^omes
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
Un9 accusation contra Cliâteau-
briand à relever (XLVI, 227). — A la
réponse posée par notre collaborateur,
le D*" Cabanes, sur le prix du tombeau de
madame de Beaumont, qui n'aurait coûté
que neuf mille francs à Chateaubriand
qui pour cet objet en avait touché trente
mille, M. Pailhès nous fait l'honneur de
nous adresser la note suivante. Nous
l'en reniercions ainsi que M. Edmond Biré
qui a bien voulu être près de lui notre
heureux interprète :
* *
Bordeaux^ le 7 novembre 1902.
Monsieur le Directeur,
Je reçois à l'instant une lettre, datée du
5 novembre, où M. de Biré me demande
de répondre, si cela m'est possible, à la
question posée dans Vliiterincdiaire du
20 août 1902, et relative à Chateaubriand.
La réponse est facile.
Chateaubriand, à la mort de M'"" de
Beaumont, avait tenu à garder à son ser-
vice les serviteurs de la pauvre morte,
M. et Madame Saint-Germain. Madame
de Beaumont avait légué par testament à
ces braves gens lO.ooo fr. que les héritiers,
MM.de La Luzerne furent dans l'obligation
de verser.
Les intéressés auront-ils prié leur nou-
veau maître, M. de Chateaubriand, d'aller
recevoir cette sonrme en leur nom et pour
eux? C'est possible, et cela expliquerait la
confusion qui se produisit avec les années
dans les souvenirs de la grand'mère de
M. le marquis des Roys.
duant à l'argent destiné à payer le mo-
nument que, SANS accord avec la famille de
La Luzerne, Chateaubriand élevait à la
mémoire de Mad . de Beaumont, le grand
écrivain ne le dut qu'à son travail ; il ne
put s'acquitter que peu a vm envers le
sculpteur, M. Marin.
La lettre suivante en fait foi et ne permet
aucun doute : l'original est sous mes yeux.
« A M. Marin, sculpteur français,
« place de la Concorde, au coin de la rue
« Concorde.
« Mon dessein, mon cher monsieur, est
« d'honorer la mémoire de Madame de
Beaumont et de sa famille par le monu-
ment que vous avez achevé. Je ne tiens
point aux inscriptions. Faites pour le
mieux; je serai toujours content, pourvu
que le monument soit placé le plus tôt
possible.
« La chicane qu'on vous a faite est ridi-
cule ; mais il s'agissait de moi et je de-
vais m'y attendre. C'est dans l'ordre.
Encore une fois, je remets le tout à
votre jugement. Vous verrez, par le
billet ci-inclus, que je me suis conformé
à vos désirs. J'ai payé entre les mains
de votre ami de petites sommes. Dans les
jours de ma prospérité, je m'étais engagé
avec M. d'Agincourt à porter le prix de
votre travail à 400 piastres. J'en viens de
payer 100, outre le complément des
frais. Je vous en dois donc encore 300,
ce qui fera pour le monument la totalité
de 878 piastres.
« Je tâcherai de m'acquilter envers vous
le plus tôt possible. A mesure qu'il me
rentrera quelque chose des éditions du
Géme du Chnstitmismc, ce sera pour
vous. Vofye travail est inestimable, et, si
fêtais riche, je saurais ce que, f aurais à
faire ; mais vous savez que j'ai embrassé
le parti de la pauvreté. Ne me regardez
plus que comme une espèce d'artiste,
votre confrère, qui n'a pas malheureuse-
ment comme vous l'art d'ardmer le mar-
bre et de faire parler la pierre.
« Je n'attends pas la paix pour passer
en Grèce , et certainement, je prendrai
ma route par l'Italie. Je verrai alors
votre bel ouvrage dont MM. de Laborde
et Forbin m'ont fait un récit merveilleux.
Vous avez à Rome maintenant une amie
intime de Madame de Beaumont, ma-
dame de Staël. C'est aussi mon amie.
Si vous la voyez, rappelez-moi à son
souvenir, et dites-lui que je suis bien
fâché de ne pas me trouver à Rome en
même temps qu'elle, et que je lui recom-
mande la cendre de notre commune
amie.
« Dites aussi à M. d'Agincourt que ma
vénération pour lui va toujours croissant,
que je ne passe guère de jour sans pen-
ser à sa petite maison, à ses travaux, à
son noble caractère ; que je ne mourrai
pas content si je ne puis l'embrasser
encore une fois dans ma vie. Ne négli-
gez pas ces deux commissions pour M'""
de Staël et pour M. d'Agincourt.
« Pour vous, cher Monsieur, recevez
tous mes remercîments et croyez que
vous avez dans votre serviteur un ami
sincère et tout dévoué.
« Di; Chateaubriand.
« i'aris 25 mars 1S05. »
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 novembre 190s.
739
740
La lettre n'est-elle pas d'un parfait galant
homme, à tous les points de vue? J'ai pu-
blié aussi, dans un volume intitulé Du nou-
veau sur Jouberi (i), pp. 522 et suivantes,
l'Inventaire et proces-verbal des papiers,
effets et argent trouvés che\ Madame de
Beaumont née Montmorin, après son décès ;
aiiploi des fonds et disposition des effets
inventoriés (original autographe).
On voit bien aussi, dans ce premier do-
cument, avec quelle délicatesse Chateau-
briand a traité cette question d'argent et
d'intérêt qnelconque.
11 n'a rien reçu. Il a tout donné. Et avec
quelle spontanéité 1
Veuillez agréer. Monsieur le Directeur,
mes bien respectueux hommages.
G. Pailhès.
Les noms propres et la Révolu-
tion (XLVI, 506. ^74). — Au moment de
la terrible ébuUition révolutionnaire de
93. la manie de discuter les affaires pu-
bliques avait fait invasion jusque chez les
militaires ; il était fréquent de voir un
simple soldat dénoncer son chef dans une
société populaire. Pendant le mois d'avril
1794, le 5* bataillon des Volontaires de
l'Oise était à Maroilles, pour coopérer à
reprendre la place de Landrecies, Des
clubs s'étaient organisés à Maroilles, et le
président d'un de ces clubs était Talon,
capitaine des Volontaires de VOise, ancien
curé d'Audivillers (Oise). Des questions
de civisme étaient souvent mises à l'or-
dre du jour. Le commandant du 5' ba-
taillon de l'Oise s'appelait Horoy\commt
il ne fréquentait pas le club, il fut signalé
d'abord ; puis on fit remarquer qu'il avait
servi en qualité de sergent dans les Gardes-
Françaises.
Bientôt on formula une espèce d'accu-
sation, et le capitaine Talon, qui avait fait
ses études latines, trouva que le nom de
Horoy était un nom //«-foya/Zi/^, puisqu'il
n'avait d'autre signification que celle ci :
homme du Roi. f/o;»o régis. 11 expliqua que
lors de l'affranchissement des serfs et des
communes par les rois de France, il y
avait eu nécessité de créer, contre les
attaques et les tracasseries continuelles de
la noblesse, des défenseurs qui furent
appelés, primitivement, du nom géné-
rique hommes du roi. Il pensait, disait-il,
que la famille Horoy tirait de là son ori-
(i) Chez Garnier.
gine, et expliquait, jusqu'à un certain
point, l'entrée de Louis Horoy au service
dans les Gardes-Françaises par suite des
relations de sa famille avec le prince de
Conti.Il conclut qu'il n'y avait rien de sur-
prenant que le commandant Horoy eût
des idées royalistes.
Il fut décidé que le commandant Horoy
serait cité à la barreel invité à changer son
nom. Une tint pascomptede cetteciîation ;
aussi, à la séance suivante, fut-il résolu
que le citoyen Horoy serait signalé comme
royaliste aux représentants du peuple Les
amis de Louis Horoy l'engagèrent à chan-
ger de nom pour donner une espèce de
satisfaction aux dénonciateurs qui étaient
fort dangereux ; alors, Horoy prit le nom
de Montagne,ce qui semblait devoir écar-
ter tout soupçon de royalisme, et il lui
fut enjoint par le ministre de la guerre de
signer ainsi tous actes d'administration.
Horcy dit Montagne resta quand même à
la tête de ses Volontaires de l'Oise amal-
gamés dans la 49" demi-brigade, puis
ensuite dans la I3^ Les volontaires et
Horoy prirent part aux campagnes dltalie
sous Bonaparte ; avec le vainqueur d'Ar-
cole,ils allèrent en Egypte et c'est là que
le suspicionné du fameux Talon trouva
une mort glorieuse à l'assaut du 8 mai
1799, à Saint-Jean d'Acre. Horoy était
alors chef de brigade et il allait être promu
général . Désiré Lacroix.
*
* *
Un exemple entre mille : Pierre-Nicolas-
Louis le Roy de Montnobert,né à Coulom-
miers le 21 mars !743, maire de cette
ville en 1791-1792, devint membre du
tribunal révolutionnaire de Paris et prit le
nom de Dix août pour remplacer celui de
Le Roy. ce qui ne l'empêcha pas d'être
condamné à mort en même temps que
Fouquier-Tinville T. L.
Saint-Nicolas-de-la-Chesnaie, à la porte
de Bayeux, était invoqué par les filles en
désir d'époux:
- Patron des filles, saint Kicolas,
Mariez-nous ; ne tardez pas !
Bienheureux Nicolas,
Baillez-nous un biau gas ;
J'vous baill'rons un biau Cierge,
Tout comme à la sainte vierge :
Tant p'us tôt,
Tant p'us gros !
Le saintj compatissant à l'amour ter-
N* 986
L'INTERMEDIAIRE
741
742
rcstre, devint, en 1793, un patron de la
Liberté, majestueux et inattendu. Dans
son portrait au costume épiscopal, la
mitre et la crosse furent remplacés — la
mitre, par un bonnei phrygien ; la
crosse, par une hache de licteur.
Dans l'ég'ise du monastère des Pré-
montrés, à Juaye-Mandaye,pour protéger
un tableau de la vierge contre les fureurs
iconoclastes, le ci-devant moine, maire
élu de la commune, affubla d'une toque
rouge, peinte à l'eau, Marie qui, dès lors,
fut une déesse Raison, fort acceptable. La
Terreur passée, un coup d'épongé humide
rétablit la primitive coiffure aux seuls
beaux cheveux blonds.
Au château de Balleroy,sur un portrait
de Louis XIV, enfant, le sceptre de la
royauté fit place à une lance républicaine
et le grand Condé vit son bâton de maré-
chal remplacé par un gourdin de pay-
san.
Balleroy a voit été maquillé aussi ; la
commune s'appelait Balle-s.-Drôme (i) ;
on avait coupé la syllabe de la fin, trop
royale pour la mode du moment : guil-
lotinade tout de même plus anodine qu!
celle de Louis XVI !
Capitaine Paimblant du Rouil.
Décoration du lis (XLII; XLIII: XLIV;
XLV ; XLVl, 74, 259, '573). — C'est moi
qui ai soulevé la questi-on et je remercie
notre honorable confrère Rocheverre
des indications qu'il nous donne ; j'en
ferai mon piofit. Je me permettrai de
lui dire d'abord qu'aucun des décorés du
lis n'y a vu un pseudo-titre de noblesse,
mais seulement une distinction. Ensuite,
que cette distinction ait fini par être un
peu trop répandue, mon Dieu, c'est ce
que nous vovons encore de nos jours
pour les nombreuses distinctions du ré-
gime actuel.
En somme, à part la croix de Saint-
Louis réservée aux militaires et la Légion
d'honneur qui n'était pas encore trop pro-
diguée, la Restauration n'avait pour ré-
compenser ou réchauffer le zèle de se;
fidèles que les décorations du Lis et de la
Fidi'ïité. Le régime actuel en a un peu
plus.Je possède un petit opuscule intitulé :
Décorations françaises et des protectorats
(1) La rivière la Drôme passe à Balle-
roy. 1
par Arthur Daguin. Paris, A. L. Guyot
éditeur, rue Paul Lelong, prix o fr 50.
je trouve à la table des matières: Légion
d'honneur. — Médaille militaire. — Mé-
dailles des campagnes: Crimée — Italie,
Mexique — Tonkin — Madagascar —
Dahomey — Coloniale. Décorations univer-
sitaires - Instruction publique — Aca-
démie — Mérite agricole — Médailles de
sauvetage — des Sociétés de secours
mutuels — des Postes et télégraphes —
des Forestiers — des Epidémies — du
Travail — de l'Enseignement primaire —
des Douanes — de l'Administration péni-
tentiaire — des Contributions indirectes
— des Travaux publics — des Etablisse-
ments pénitentiaires coloniaux — des
Ouvriers de l'Exposition universelle de
1900 — des Sapeurs pompiers — des Ou-
vriers des Halles et marchés.
Nous avons encore à notre disposition
les protectorats :
L'Etoile d'Anjouan, le Dragon d'An-
nam, — l'O. R du Cambodge, -
l'Etoile noire de Portonovo, — leNichan-
el-Anouar de Tadjoura. — j'en passe. —
En Tunisie, Nichan Iftikar, — Nichan-
el-Dem, — Nichan-el-Ahed-el-Aman.
11 en manque une ; mais elle est impli-
citement dans toutes les ;:utres : c'est la
MÉDAILLE ÉLECTORALE.
(Quelques années après i830,j'ai encore
vu les factionnaires présenter les armes
au ruban rouge de mon père en civil.
Il y a bel âge que la consigne est levée :
ils sont trop ! V" de Ch.
Ordre de la Toison d'or (XLVl, 61 7,
683). — L'ordre ifu Thoison d'or, comme
on disait autrefois, fut institué le dixième
jour de janvier de l'année quatorze cent
vingt neuf (quatorze cent-trente nouveau
style) par le duc de Bourgogne. Philippe III,
dit le Bon, à l'occasion de son mariage
avec dona Isabella de Portugal.
Quant aux billevesées relatives à Maria
van Crombrugge et aux vingt-quatre maî-
tresses que le duc avait eues ou devait
avoir (car il en eut avant et après 1429-
30), les gens sérieux et peu crédules ne
s'en préoccupent jamais.
Le comte P. A. du Chastel de la Ho-
WARDERll.
Voir V Intermédiaire XXVIl, 6.i.
R.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 novembre 190*,
743
Meubles héraldiques (XLVI, 561).
— Meunier, poisson qui a la tête grosse
et grande, la bouche édentée et quatre
oùies de chaque côté de la tête.
Bouton, morceau de cuir à peu près
rond, boucle de cuir au travers de la-
quelle passent les rênes et qui sert à les
resserrer.
Faux écu. Ne serait ce pas fausse
équerre ? La fausse équerre est un instru-
ment qui sert à mesurer et à tracer les
angles irréguliers.
Sorceau me parait être une pièce d'ar-
mure.
« A Maîstre Jack de Lauwe, un fort Kamail
« d'achier, une délié cotte de fier, uns sorisos
<( et un wantelais. »
Testament de Hues dou. Maries.
Archives de Tournai, année 1362.
Hutte, cabane, guérite
Hallottc, pour hallot, halot, saule tê-
tard sec, ou en général tout arbre sec.
Si c'était Hulotte, alors ce serait une
sorte de chouette.
Gralieux pour Gtallus, râle de genêt,
roi des cailles. Dans certains dialectes fran-
çais, G;ïî ///on signifie la chouëttechevêche.
Cleygeon, rossignol de muraille, (5//-
via phœnicurus).
Clapier, peut être pour crabier, sorte de
héron du genre aigrette, ou aussi pour
clapier, lapin domestique.
Je riais de le voir, avec sa mine étique,
En lapins de garenne ériger nos clapiers,
Et nos pigeons cauchois en succulents ra-
jmiers.
(Boileau Despréaux, sat. 3).
Chillon, chelon, oreiller qui est au-
dessus la petite colonne d'une catapulte.
Pavis ou Pavie, sorte de pêche qui ne
se fend pas [Persicum duraciniini).
Là des rojges pavis le duvet délicat,
Ici le jaune ambré du roussâtre muscat.
Verdiere, bruant jaune, (Bn!beii:^acitrînel
la) qu'il ne faut pas confondre avec le
verdier (fririgilla chloris).
Cornette (terme de fauconnerie),
houppe ou tiroir qui surmonte le chape-
ron du faucon.
Le comte P. A. du Chastel de la Howar-
DERIE.
Chevalier
341, 459; 573.
de l'Empire (XLVl,
631), — Je me permets
744
de faire observer à M. de Reiset que son
assertion au sujet des armoiries des an-
ciennes familles ralliées au premier empire,
n'est pas absolument fondée : Les Tallev-
rand, Montesquieu, Caulaincourt, Ségur,
Cossé-Brissac. La Tour-Maubourg,Belloy,
Castellane, Grouchy, Beauvau-Craon,
Las Cases, Nicolai, Béarn, Choiscul,
Lostanges, Forbin, la Bourdonnaic, Sé-
guier, Broglie, dont l'origine n'est pas
douteuse, conservèrent les armes qu'ils
tenaient de leurs aieux. Voir Paulet du
Parroy : Nouveau Manuel complet du,
blason, qui reproduit en grande partie
l'armoriai de Simon. A. S. e.
Devises héraldiques les plus
orgueilleuses (XLIV ; XLV ; XLVI,
21, 127, 297, =573)- — Devise de la
maison de Narbonne-Lara : Non descen-
demos de reyes.sino los reyes de nos (Nous
ne descendons pas des rois [de Castille
puis d'Espagne], mais les rois descen-
dent de nous.
L'Historiographe.
* *
La devise citée par monsieur Rochepo-
zay appartenant, en effet, à la maison de
Pinos, est aussi attribuée à la famille de
Guiroz grands d'Espagne, ducs et pairs,
et me rappelle le mot célèbre d'un espa-
gnol qui désignant ses cheveux du doigt
affirmait d'un air hautain : « asta aqui
yo, y arriba solo dios y Maria Santissi-
ma », traduit littéralement : Jusqu'ici
moi, et au-dessus Dieu seul, et la sainte
Vierge.
Les Clermont-Tonnerre doivent avoir
quelque chose d'un fier exquis dans leur
devise, car au xviii* siècle, on leur fit ce
quatrain :
On dit qu'entrant au paradis
Il fut reçu vaille que vaille,
Mais il en sortit par mépris
N'y trouvant que de la canaille.
Mais nous croyons que le record des
devises orgueilleuses est tenu par la fa-
mille irlandaise des princes O'Neill de
Tyrone (comtes de Tyrone en France)
aujourd'hui représentée par une famille
portugaise.
Par le grand nombre de saints, de
rois, de héros et de conquérants, il y a
plus de quatre siècles qu'elle porte la
devise de : Cœlo, Solo^ Salo Potenîes
N* 986.
L'INTERMEDIAIRE
745
746
(Puissants aux cieux, sur terre et sur
mer.) Comte Charles.
Armoiries du chevalier Clar»*tde
Fleurieu (XLV ; XLVl, 22, 69). —
Fleurieu a été ministre de la marine, mais
sous Louis XVI. du 24 octobre 1790 au
15 mai 1791. Il avait déjà un titre nobi-
liaire avant la révolution et portait : d'ar-
gent, à la bande d'azur, chargée d'un so-
leil d'or. Plus tard, quand il devint inten-
dant de la maison de Napoléon, gouver-
neur des Tuileries, il fut fait comte de
l'Empire: on luidonnade nouvellesarmes
pluscompliquées,dont-il nefitguère u^age.
Claret deFleurieu s'étaitmarié.en 1792,
à Aglaé Deslacs d'Arcambal, laquelle,
restée veuve en 1810, épousa, deux ans
après, Eusèbe Baconnière-Salverte,qui fut
député, publiciste, membre libre de l'Aca-
démie des mscriptions. X.
*
«1 *
Madame la marquise des Réaulx, l'uni-
que petite-fille du gouverneur de Louis
XVll, possède la plus grande partie des ma-
nuscrits de M. de Fleurieu et tous lessouve-
nirsde famille. EUea l'horloge marine faite
par le chevalier, en collaboration avec
Ferdinand Berthoud etle bustecommandé
pour le Panthéon, où l'on n'a placé qu'une
image apocryphe. Cette dame possède
des notes écrites ou dictées par sa mère,
madame de Saint-Ouen, née de Fleurieu,
«Il y est dit, nousécrit fort obligeamment
M. le comte de Fleurieu, que mon grand-
oncle donnait le bras à la reine Marie-
Antoinette pour la ramener à sa chambre,
quand, au 10 août, le premier coup de
canon fut tiré contre Versailles ».
Un de nos collaborateurs a cherché
à connaître le sort de l'un des livres ma-
nuscrits de M. Fleurieu. 11 s'agit soit de
l'Histoire de la Navigation des peuples
soit des Découvertes maritimes.
M. le comte de Fleurieu nous écrit à ce
sujet :
« Les Découveric:s maritimes sont un
grand in-40, manuscrit de 92 pages.
II contient :
I* Une table alphabétique des décou-
vertes ,
2° Une table chronologique des décou-
vertes d'un voyage autour du monde.
L'Histoire de la Navigation des peuples
devait être un livre des plus complets,
mais les 125 feuilles écrites au recto et au
verso par M. de Fleurieu ne forment que
le commencement de l'ouvrage.»
Juliot ou JuUiot (XLVI. 452,983) —
Je signale une famille Juliot répandue en
Périgord, et en Bordelais, convoquée au
ban de la noblesse en 1557, maintenue
en 1677 et qualifiée barons de Cazillac,
seigneurs de la Laclaverie, Lalande, le
Rozier, la Devise, la Valade, Marsillac,
la Mothe, la Plante, Lestang et autres
lieux. Elle s'est alliée aux maisons de Sc-
gur (1684), Piquet (16 .), de Montaigne
(168. )de Seiches de Caseaux, de Roques,
Dealis de Saujean (1723), de la Combe
(17 10), de Cursol (1711). etc, etc., Ar-
mes : de gueules, à trois fleurs de lis d'or,
deux en chef et une en pointe^ et un bâton
raccourci péri en bande et posé en abîme de
même. Pierre Meller,
L'abbé dePomponne(XLVI, 28 1 . 364
409). — Charles-Henri Arnauld de Pom-
ponne,abbé de Saint-Médard de Soissons,a
étédoyen du Conseil d'Etat, mais n'a jamais
élé de l'Académie française. Il apparte-
nait à la famille du grand Arnauld, qui a
possédé la seigneurie de Pomponne, près
Lagny, érigée en marquisat en 1682.
En 1744, l'abbé Arnauld de Pomponne
faisait décorer de boiseries l'église du
village qui était un prieuré cure, et il
mourait deux ans après. La terre appar-
tenait à sa nièce, mariée au marquis J. j.
de Rouault de Gamaches ; à la suite d'une
liquidation (1759), elle fut vendue au
marquis Feydeau de Brou.
Les Arnauld ont ainsi disparu de la Brie,
sans laisser de descendance de leur nom.
Q.uant à la chanson bien connue du Curé
de Pomponne, elle n'avait pas trait à l'ab-
bé de Saint-Médard de Soissons ; l'auteur
d'ailleurs semble bien avoir pris ce nom
de village par pure fantaisie : aucune tra-
dition n'a survécu dans le pays sur un
curé du village dont la chanson veut
qu'on se souvienne. X.
Cordier de Lauuay (XLV). — Cet
intendant de la généralité de Caen à la
chute de l'ancien régime, n'était-il pas un
fils du dernier seigneur de Blennes en
Gâtinais ?
Le seigneur de Blennes qu'on appelait
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
747
748
20 novembre 190*
Cordier de Launay ou Cordier de Mon-
treuil (parce qu'il possédait aussi la terre
de Montreuil) était prénommé Claude-
René ; il a été parrain d'une cloche à
Blennes (auj. arr. de Fontainebleau) en
1791.11 était ancien président à la Cour
des aides et marié, depuis 1740 à Marie-
Madeleine Masson de Plissay.
Claude-René Cordier de Lauriay, fils de
Jacques-René, trésorier de l'extraordinaire
des guerres, se trouvait être beau-frère
du baron de Chamousset.le philanthrope,
(marié à Elisabeth-Marie Masson de
Plissay), et du comte de Toulongeon, sei-
gneur de Diant, (marié à Anne-Prospère
Cordier de Launay). Il avait lui-même
marié sa fille Renée-Pélagie Cordier de
Launay et de Montreuil, au triste marquis
de Sade, l'auteur àt Justine .
Armes ; d'azur au chevron d^or, accom-
pagné de iwis croissants d'argent, a en chef,
I en pointe. — V. T.
La duchesse do Falaris (XLI ;
XLII ; XLllI ; XLIV). — Un portrait de
cette dame, née d'Haraucourt, a figuré en
1878 à 1 Exposition des portraits natio-
naux organisée au Trocadéro. C'est une
toile de forme ronde, (o 88) peinte par
François de Troy et qui appartenait alors
à M. le baron Seillière.
D'après le catalogue de cette exposi-
tion, dressé par M. Henry Jouin, la du-
chesse serait morte en 1782. Elle est re-
présentée à mi corps, assise et vue de
face, vêtue d'une robe blanche, avec
écharpe de soie jaune ; la main gauche
est posée sur une urne renversée. L. R.
* *
La mort du logent, article de M. le
comte de Toulgouet. Revue des questions
héraldiques, août et sept. 1902.
La famille des Baïf (XLVI, 342,
464,1526, 582 641). — La:(arede Ba'if, par
Lucien Pinvert (Paris, Fontemoing, 1900).
Verron, notes et documents par S. de la
Bouillerie {Revue historique et Archéologi-
que du ^Aaine. 189";).
Lazare et An'oiiie de Bayf par Paul
Bellœuvre {Revue de V Anjou et de Maine-
et-Loire, i8s3).
Les de Baif par Ch. Guignard (Laval.
1899).
Gallorum doctrina illusirium.., Elogia
auctore Scœvoîâ Sammarthano (Poitiers,
1602).
Recherches historiques surAubigné et Ver-
neil par Legeay (Paris, 181 7)
Voir Du Verdier, La Croix du Maine,
Moreri, Nicéron, Gouget, Jal.
Histoire littéraire du Maine par Hau-
réau (Paris, 1870-7 1)-
yitce Pétri y^rodii... et Guillelmi Me-
naoii... scriptore /Egidio Menagio (Paris,
167 s).
Généalogies des Matstres des l^equestes
ordinaires de V Hosiel du Roy par Blan-
chard (Paris, 1670).
Histoire généalooique de la maison des Chas-
teis^ners par A. du Chesne (Paris, 1634),
Revue illustrée des pi ovinces de l'Ouest,
passim.
Revue de la Renaissance, passim.
Lespoi traits des hommes illustres de la
province du Maine par Blondeau(Le Mans,
1666).
Biographie du Maine et du département
de la Sarlhepav Pesche (Le Mans, 1828}.
Dictionnaire biographique de Maine et-
Loire par Port (Angers, 1878).
D. Erasmi Roterodami opéra omnia
(Leyde, 1 703-1 706J. F. Uzureau.
Famille d'Antin (XLVL 620) —
La généalogie des d'Antin de Saint-Pée
et de Sauveterre est non seulement dans
le Nobiliaire des Landes par Cauna, mais
dans le tome I du Nobiliaire de Guyenne,
par O'Gilvy.
Ces deux familles ne se sont séparées
qu'au commencement du xvii^ siècle, et
descendent des anciens sénéchaux de
Bigorre, disent ces deux ouvrages. Je dé-
sire que la question soit reprise et traitée
p ir d'autres, avec documents pour ou
contre M. Meller doit avoir ses motifs
pour l'avoir posée. La Coussière.
La famille du cardinal Dubois(XLVI,
507) — L'histoire de la famille du cardi-
nal Dubois e^t racontée, je crois, tout au
long, dans les mémoires de Saint-Simon.
Les descendants existent encore à Limoges
où on pourrait se renseigner parmi les éru-
dits,et dansla famille Martin trèsancienne
famille de ce pays. Une de mes grand'
tantes M"* Madeleine Martin de Naviéres
qui épousa en 1803 M. Roc Brothier du
Roc, an;ien avocat au parlement, se pré-
tendait descendre ou alliée du cardinal Du-
bois. B. DE ROLLIÈRE.
NV 986
L'INTERMEDIAIRE
749
750
Famille Le Pestre (XLVI, 565). —
Ily aeu.à Saint-Merd-la-Breuille(Creuse).
une famille bourgeoise, très ancienne, du
nom de LeTeytre, ou Le Paytre et Le Pes-
tre. Les anciens registres paroissiaux de
ce petit chef-lieu de commune, donne-
raient des détails utiles sur ce nom. Le
savant curé de Siint Merd-la-Breuille se
Iferait sûrement un plaisir de transmettre
es relevés faits dans ces registres ; car il
s'occupe de l'histoire de sa paroisse.
Ambroise Tardieu.
Famille de Vaux (XLV ; XLVI,
30, 79, 188, 404). — Rentrant à Paris
après quelques mois d'absence, j'ai plaisir
à lire les numéros d'été de notre cher
recueil. Mais, grand ami de Y Intermcdiave,
je n'y puis voir sans souffrance des inexac-
titudes ou des obscurités.
Dans la lettre de M. le baron de Vaux
publiée dans nos colonnes le 20 septembre
dernier, notre distingué confrère écrit :
« La note (signée Pierre Meller) est
exacte comme généalogie. >* Or deux ou
trois lignes plus loin il laisse entendre
qu'il n'est pas de cette famille.
De deux choses l'une : ou M. le baron
de Vaux n'est pas de la famille dont parle
M. Meller et alors comment peut-il dire
que la note de ce dernier est exacte ? —
ou il est bien réellement de cette famille
et alors la note de M. Meller, qui ne le cite
pas, n'est pas exacte, car elle ne nous
renseigne pas sur le baron Charles-Mau-
rice, ne nous dit pas où et quand il est né,
qui il a épousé et quelle est sa postérité. M.
le baron de Vaux, je l'espère, voudra bien
nous excuser de l'ennuyer ainsi et puisque
très aimablement il a déjà rectifié une pre-
mière erreur de Y Intermédiaire, souhai-
tons qu'il veuille bien, par une dernière
lettre, compléter ces quelques renseigne-
ments. Descend il ou ne descend-il pas de
M"' Tallien ? De quelle à quelle époque
a-t-il écrit au Gil-Blas?
Lucien A.
Le marquis de Saint-Mars (XLV ;
XLVI, 50, 134, 186,250, 302). — En 1786,
M. Antoine-Louis Saint-Mars, écuyer de
Pont Saint-Mars (Aisne) comparaît dans
un acte de la dite année, du s juin. —
Un intermédiairiste pourrait-il donner
des renseignements sur sa famille ? —
Même question au sujet (M Antoine de Saint-
Mars.^ procureur au parlement de Dijon,
qui, en 1696, fit enregistrer ses armoi-
ries : d'a:(ur, an lion ailé et couché d'or. —
Le frère de ce dernier portait des armes
différentes
Que sait-on sur cette famille et sa des-
cendance? Cam.
Saint-Mars, le gardien du mas-
que de fer. Sa famille (XLVI, 284). —
Dans Y Armoriai général de Rietstap,Cam
trouvera les armoiries des d'Auvergne de
Coudran, en Bretagne, qui devaient être
proches parents des d'Auvergne de Saint-
Mars ; elles sont : de sahle^ à lacwix d'ar-
gent, cantonnée de quatre têtes de loup du
même, lampassées de gueules. Le champ est
de sable au lieu d'azur.
Il y a des Saint-Mars dans la Sarthe et
dans la Vendée ; cette famille devait pro-
bablement tirer son nom de terre de l'une
ou de l'autre de ces localités. P. le J.
Saulx Tavannes (XLVI, 61, 183,
406. 523). — Comment les Choiseul des-
cendent-ils des Saulx-Tavannes ?
Pourrait-on nous indiquer les postéri-
tés :
1° D'Armand, vicomte Digeon?
2° Du comte de Broca de la Nau;(e?
3" De la comtesse Greppi ?
Noms, prénoms et résidences actuelles :
Des Choiseul ,\ssus des Saulx-Tavannes ?
Des Dioeon, des Greppi, du prince et de
la princesse de Gonzague-Vescovado ?
— Cam.
Bsrême ou Barrême (XLVI, 228,
383). — Certainement, François Barrême
signait avec deux r ; on peut le voir au i'*'
feuillet des exemplaires de plusieurs de ses
publications.
Sa veuve se retira à Brie-Comte-Robert,
où elle est morte au commencement d'oc-
tobre 1710. 11 est vrai que l'acte d'inhu-
mation, daté du 5 octobre, porte : «Jeanne
Beautheach, veuve de défunt François Ba-
resme. arithméticien ordinaire du Roy,
âgée de 72 ans. » Mais le curé de Brie
n'avait pas la prétention de fixer l'ortho-
graphe de ce nom, et Gabriel Barrême si-
gnait comme son père avec deux r.
Il semble même que cette famille pou-
vait prétendre à quelque noblesse. Lors du
mariage de François avec Jeanne Beau-
theach à Saint-Germain-l'Auxerrois de
Paris, le 25 avril 1662, l'époux est nom
mé et qualifié François de Barré me
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 novembre 1902
7^1
752
escuyer, fils de feu François de Barrême,
escuyer, juge de la ville de Tarascon, et
l'épouse Jeanne de Beauthea, fille de Pierre
de Beautéa, écuyer.
L'Anvonal de Provence donne aux
Barrême un blason de sahic à Jeux trian-
gles vides, entrelacés d'argent enfermant
une violette d'or.
Au xviii'^ siècle la particule avait dispa-
ru. — mais non les deux r que les descen
dants n'abandonnèrent pas. T. L.
Le gé:;éral D:îpuch (XLVU 4,2,
590,641). — Pierre Morand Dupuch.cadet
au régiment d'Enghien. 8 août 1758.
Lieutenant 2S mai ij^Ç- Aide major 25
août 1765 Capitaine 23 juin 1773. Capit.
de grenadiers 28 avril 1778. Major 17 mai
1789. Colonel 27 mai 1792. Maréchal de
camp 8 mars 1793. Suspendu 30 juillet
1793. En retraite 25 messidor an 3. Com-
mandant d'armes à Genève 30 juin 1801.
A la retraite 28 avril 1812. Mort 25 mars
1822.
A épousé Marie-Angélique de Bon-
naire.
Le 19 octobre 1792,1e général Keller-
mann confia à Dupuch le commandement
de la place de Verdun avec le grade de
maréchal de camp provisoire.
Ce fut donc à partir de cette date que
Dupuch se gratifia de ce grade, quoiqu'il
ne lui fut conféré régulièrement que le 8
mars 1793.
*
* *
Le commandant Favre en 1811
(XLVl, 288, 468, 590, 691). — Jaaincs-
Marie Favre né le 31 juillet à Civray.
Capitaine au 2" bataillon de la Vienne
5 septembre 1792 ; adjoint à l'état-major
du généial Duquesnoy 13 octobre 1793 ;
aide de camp du général Rivaud 4 nivôse
an VU; chef d'escadrons aide de camp
26 floréal an 10; retraité 9 ventôse an
n.
Campagnes du Nord :- 792-3 ; Vendée
an 2 ; Alpes an 3 ; Italie ans 4 et ç ; An-
gleterre an 6 : Belgique an 7. Réserve
(Marengo)an 8. Portugal, an 9. Hanovre
ans II, 12. 13
Blessé d'un coup de baïonnette au dé-
blocus de Maubeuge, 14 octobre 1793.
La cuisse gauche traversée d'une balle à
Marengo. Cette dernière blessure le rend
impropre au service.
* *
Du Bousquet de Caubert.émigré.
(XLVl, 396, 589). — Capitaine, rue Saint-
Honoré 506, proposé pour chevalier de la
Légion d'honneur le 31 décembre 1816,
a servi dans l'état-major de l'armée autri-
chienne, a donné ainsi au Roi une preuve
de dévouement absolu ; demande en con-
séquence qu'on lui donne la croix pour
laquelle il a été inscrit au 11'= tableau
n" 37-
Un Rat de BiBLiofHEauE.
Maussion (Etienne-Thomas de)
(XLVl, 343, 527;. — Il existe un petit-
fils du même, le colonel de Maussion,
commandeur de la Légion d'honneur (sans
parenté). Eiiennc-Thomas de Maussion
reçut le titre de comte à Bar-le-Duc, en
18 14, de Frédéric-Guillaume, roi de
Prusse pour avoir facilité et adouci les
rapports entre la population fort surexci-
tée et les troupes alliées. Maussion.
Mademoiselle do l'Isle de Fief
(XLVl, 345, 537)- — En 1895, j'étais en
villégiature à Saint-Laurent (Calvados), au
hameau des Moulins, dont les maisons
bordent la mer. .'écoutais les récits des
habitants ; dont un surtout me frappa.
La duchesse de Berry était venue, di-
sait-on, lors des guerres de la Vendée, se
cacher précisément dans la villa quej'ha-
b tais. Curieuse d'éclaircir ce fait resté
inconnu de la vie de la duchesse, j*ai
fait une enquête minutieuse, et le résultat
fut la note parue dans le n° de V Inter-
médiaire du 30 octobre 1895.
duelques réponses turent données, sans
éclaircir la question, qui depuis est restée
sans solution.
Au mois de septembre dernier, les
journaux ont annoncé, la mort à Nantes
de M"^ de l'Isle de Fief, âgée de 103 ans,
qui avait accompagné la duchesse de
Berry dans sa campagne en Vendée. Re-
prenant la question, j'ai demandé le
10 septembre, si Mlle de l'Isle était la
personne, venue avec la duchesse de
Berry à Saint-Laurent.
Pour répondre à la note de notre érudit
collègue M. le capitaine Paimblant du
N»986
L'INTERMEDIAIRE
753
754
Rouil les renseignements surle séjour de la
duchesse m'ont été donnés par M. Laine,
ancien maire à Saint-Laurent, mort très
âgé, il y a quelques années, et confirmés
par M""" Thorel, qui habitait à côté de la
chaumière où la duchesse se cachait M"°
Thorel, se rappelait avoir vu la duchesse
de Berry lorsqu elle vint au château de
Mosles, qui se trouve à i6 kilomètres.
Mme Furon. née au hameau des Mou-
lins, qu'elle habite toujours, se rappelle
fort bien avoir entendu parler dans sa jeu-
nesse du séjour de la duchesse à Saint-
Laurent sur-Mer.
Le pêcheur Périou qui conduisit la
duchesse au large fut récompensé géné-
reusement, ses descendants sont encore
dans le village.
La chaumière d'Armand Beauchet, qui
servit de refuge à la duchesse, est trans-
formée aujourd'hui, et porte le nom de
« Villa Marie Caroline ».
Mme V. Vincent.
Le comédien Faure (XLVI, 508),
Laurent Faure débuta à la Comédie fran-
çaise et fut reçu comme pensionnaire en
1809. Il était déjà connu à Paris où il
avait créé, dix ans auparavant, le rôle de
Paul dans les Ruses déjouées, de Duma-
niant. En 1793, il y avait aussi un Faute
au Th. Montansier, lequel demeurait aux
Invalides, chez M. de la Pommeraye. Lau-
rent Faure parut au théâtre de la Cité et
dansa même dans les pantomimes. Puis il
partit pour Amsterdam . En 1808, il re-
vint à Paris, se présenta à LOdéon puis à
la Comédie française où il fut reçu comme
pensionnaire. Il y resta 32 ans.
Voici ce qu'en dit V Opinion du Pat-
terre au moment de ses débuts (1809- 10) :
« Sa physionomie a de la mobilité, de
l'expression ; sa gaieté est franche, com-
municative ; ses gestes sont faciles, mais
son organe est dur et sa prononciation
demande plus de soin. 11 possède beau-
coup d'habitude de la scène : son emploi
actuel comprend les seconds comiques,
quoique dans la province il jouât les pre-
miers. Il double Thénard. . »
Le même ouvrage lui consacre un long
article l'anu'^e suivante (181 1). Nous en
citerons seulement quelques passages
pour faire voir que cet artiste n'était réelle-
ment pas sans mérites : <* Chaque jour
mieux accueilli du public, qui favorise
toujours le zèle et la bonne volonté-
Faure peut prétendre actuellement à des
succès véritables et s'affermir dans la
place qu'il occupe. S'il dépendait de lui
d'assouplir son organe naturellement re-
belle, d'en adoucn- les intonations trop ru-
des, il semble qu'il lui manquerait peu de
chose pour satisfaire les connaisseurs. Il a
de l'intelligence, du feu, de l'effronterie,
de la gaieté, de l'aplomb, une grande ha-
bitude delà scène, et, ce qui ne doit pas
être compté pour rien, une mémoire à
toute épreuve... »
Faure excellait dans les rôles de l'Olive
du Giondeur ,ds.ns\di scène à\.\maître à dan.'
ser et faisait valoir ses talents chorégra-
phiques. Dans M. de Crac, il donnait une
physionomie fort plaisante au gascon pa-
rasite, et se faisait applaudir dans l'In-
timé des Plaideurs.
On trouvera encore des articles sur
Faure dans V Opinion du Parterre t. IX, p.
130. et 189. En 1813, il fut mis au maxi-
mum comme pensionnaire. Mais il n'ob-
tint jamais le sociétariat. La réception de
Monrose le rélégua dans les utilités. On
le nomma régisseur.
Le samedi saint, 18 avril 1840, eut
lieu sa représentation de retraite sur la
scène de l'Odéon. On donna Baja:(et avec
Rachel et Beauvallet, et Valérie avec Re
gnier, Volnys, M""*^' Mante et Plessy. La
recette s'éleva à 5600 francs.
« Faure, conclut Eug. Laugier dans son
compte-rendu des événements survenus à
la Comédie française (1830 44), avait eu
du talent, et était encore une de ces utili-
tés dont le public ne tient pas compte, et
qui n'en ont vraiment que plus de mérite
réel. » Henri Lyonnet,
* *
Il y a eu en effet un acteur de ce nom
aux Français, qui jouait les valets avec
succès. 11 avait débuté le 7 mai 1809 par les
rôles de Pasquin dans l'Homme à bonnes
fortunes, et de Dubois dans les Fausses
confidences. Il fut, en 181 3, un des 21 pre-
miers sujets qui suivirent Napoléon pen-
dant le voyage de Dresde; M. de Rému-
sat l'avait même nommé semainier per-
pétuel pour la durée de ce voyage, avec
ordre de ne donner aucun relâche.
je trouve Faure, pensionnaire en re-
traite, retiré à Nemours en 1840-1843,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
et c'est là probablement qu'il finit ses
jours.
J'ai sous la main cette lettre qu'il adres-
sait de Nemours, le 8 février 1843, ^
Auguste Dancé, costumier en chef de la
Comédie française :
Mon cher Auguste, j'ai reçu votre lettre et
votre ami. Soyez persuadé que je ferai tout ce
qui dépendra de moi pour vous être agré.ible;
mais notre Nemours est le pays des écono-
mies. Le luxe est très pauvre. Pour mon
compte j'ai à peu près ce qu'il me faut ; c'est
mon prédécesseur qui m*a vendu casquette et
chapeau de paille. Sur 365 jours de l'année,
je suis 350 jours en habit et sabots de jardi-
nier ; voilà ma vie.
Je vous prie d'avoir la complaisance de
remettre vous-même le petit mot ci-joint à
mon bien bon ami Régnier. Mes amitiés à
mon bon Marquet, à M. Dupont et en géné-
ral k tous les employés qui étaient sous mes
ordres, que j'aimais et estimais beaucoup, —
comme je suis certain qu'ils étaient de même
poui moi.
Croyez moi tout à vous d'amitié.
T. G. Faure.
Eardou (XLVI, 453). — Bardou aîné
(Noël-Edouard) qui a tenu les i''^ rôles
de comédie-vaudeville et de drame au
Vaudeville etaux Variétés de 1835 à 1850,
était né en 1808. En 1826 (octobre), il
jouait à Bayeux. Dans une vente d'auto-
graphes d'acteurs faite à Paris, le 2 mars
1854, par le libraire Lefebvre. il y avait
deux lettres de Bardou, aîné et 18 por-
traits, charges, costumes, etc.
Son frère César, également acteur des
Variétés en 1847, avait dirigé le théâtre
de Lille en 1844.
Les autres Bardou mentionnés par M.
Lyonnet pourraient bien être les fils de
l'un des deux premiers.
La famille de Baudelaire (XLVI,
567)-
Le poète, qui a donné, dans son œuvre,
une si large place h la vie des grandes villes,
était le petit-fils d'un paysan champenois.
Une copie de nombreux papiers de famille,
que j'ai été admis à consulter, m'a fait décou-
vrir les origines, jusqu'à ce jour inconnues,
de ses ancêtres. Ils habitaient, sous le règne
de Louis XV, la commune de la Neuville-au-
I ont (canton de Sainte-Menehould, départe-
ment de la Marne).
Les registres de la paroisse de ce bourg,
dont la population excédait, à cette époque, le
chiffre de quinze cents habitants, m'ont per-
756
20 novembre 1902,
mis de remonter jusqu'aux grands-parents du
poète.
D'après un extrait de leur acte de mariage,
Marie-Charlotte Dieu, née le 23 mai 17 17, à
la Neuville-au-Pont, épousa, en secondes
noces, le lo février 1758, Claude Beaudelaire
(sic), domicilié dans la même commune.
Charles Baudelaire. Œuvres posthumes
et correspondances inédites, précédées
d'une étude biographique, par Eugène
Crépet. Paris, Quantin, 1887, in-S», p. ix.
P. C. C. P. DUFAY.
Talma (XLl ; XLll ; XLIIl).— « Qyand
Talma eut rendu le dernier soupir, dit
Jal, M. Biet, son médecin, fit appeler M.
Robert Fleury pour faire le portrait de
l'artiste éminent que n'avait pu sauver la
médecine. M, Fleury fit un dessin de la
scène qu'il avait sous les yeux et tra-
duisit plus tard cette esquisse en un ta
bleau,qui appartint à son beau-frère, M.
le docteur Pétros. v>
Les personnages de ce tableau sont,
avec Talma étendu sur son lit, M. A.-V.
Arnault, l'auteur de {Marins et de Germa-
nicus, M. Jouy, l'auteur de Syîla, M.
Beti, M. Bréchet, qui fit l'autopsie et, si
je m"en souviens bien, une femm>: et un
enfant. M. Fleury répéta son tableau et
offrit cet ouvrage à la Comédie française .
L'original avait été exposé au Salon de
1827. Nauroy.
Robert Schamann (XLVI, 620). —
Voici la bibliographie française de Schu-
mann : Ecrits de Robert Schiimaim sur la
musique et les musiciens^ traduits par Henri
de Curzon (Paris. Fischbacher, 2 vol. in-
12, 1894-98) ; — Robert Schiimann, avec
les conseils aux jeunes musjciens,pzr Aymar
de Nessiry (id., id . in- 12. 1900) ; Les
Mendelssohn-Bartholdy et Robert Schu-
niann, par Ernest David (Calmann-Lévy,
1886, in -12) ; Autour dune sonate. Etude
sur Robert Schumann. par Jean Hubert
(Fischbacher, 1898, in-8) ; Un successeur
de Beethoven, Etude sur Robert Schumann,
par Léonce IVlesnard (Durand et Schœne-
werk, 1876, in-8) Plus une étude très
substantielle du baron Ernouf: Robert
Schumann, sa vie et ses œuvres, parue
dans la Revue contemporaine du 31 janvier
1864 et réunie depuis, avec plusieurs au-
tres notices musicales, dans un volume
publié à la Librairie académique Didier
N- 986.
L'INTERMÉDIAIRE
757
(Perrin), et dont je ne me rappelle pas le
titre.
Quant au meilleur ouvrage allemand
publié sur Schumann. c'est celui de J.
Wasielewski : Robert Schumann s Biogra-
phie (1858). dont la troisième édition a
paru en 1880. Le même écrivain a donné
un volume intitulé Srhuiihifinia (18S4). 11
existe deux autres biographies importantes
de Schumann, l'une de M.Auguste Reiss-
mann (1865), dont la 3' édition a paru
en 1879, l'autre de M. Hugo Riemann
(1887). Enfin la veuve du compositeur,
M'"^ Clara Schumann, a publié elle-même
un livre intitulé Robert Schumatins Jugend-
brie/e (iSS^). Arthur Pougin.
758
* *
Les ouvrages allemands sur Schumann
sont nombreux. Voici les principaux :
Sein Lehen iind sein,: IVerke par Reissmann
(Berlin 1865. Guttentag), ^me biographie
par Waschwuski, (Dresde, Kintze, 1858 et
Leipsiz 1887, Mtisikcr-Biographien. Schii-
mann par Battia (Reklam à Le'\pz\g).Sain-
mlung musikalischer Vortiagc fascicules
4, 13, 37, 38, (Leipzig. Breitkopf et
Hartel, Robert Schumanns Paradies und
Péri par le D'" Graf Laurencin. (Leipzig
Matthes 1859) et les Œuvres complètes de
R. Schumann, 3 volumes de la collection
Reklam à 0.25 c. La correspondance {2 vol.
in-8° Breitkopf et Hartel).
M.D-C.
Le Saint Suairo de Tarin (XLV ;
XLVl, 84.369). — Depuis 1898,1a question
de l'authenticité du Saint-Suaire ou Lin-
ceul du Christ, vénéré actuellement à
Turin, a passionné la presse, non seule
ment en France, mais même dans les
deux mondes. Les colonnes de Ylntermc-
diaire nous en fournissent la preuve. Les
adversaires l'attaquaient au nom de la cri-
tique historique ; ses partisans la défen-
daient au nom de l'archéologie et de la
science physique La solution définitive de
ce problème paraissait impossible.
Dom Chamard, prieur de l'abbaye de
Saint Martin de Ligugé, dans son Etude
critiquent historique parue chez Oudin,
avec un sens critique remarquable et une
profonde érudition, est parvenu, croyons-
nous, à découvrir la vérité qui se dérobait
sous une difficulté qui semblait inextrica-
ble 11 répond d'abord, par une exposition
simple et lumineuse, à Lobjection tirée
du silence des Evangélistes et des Pères
de l'Eglise, puis abordant de front la
question du linceul du Christ, il en ra-
conte l'histoire, depuis son invention au
vn' siècle jusqu'à sa disparition du trésor
impérial de Constantinople en 1204.
Le savant bénédictin confirme ensuite,
par des données historiques qui paraissent
incontestables,la tradition de l'église de
Besançon, d'après laquelle cette insigne
relique aurait été envoyée de Constanti-
nople par Othon de la Roche, l'un des
principaux chefs bourguignons de la Croi-
sade de 1203. Dérobée au trésor de
l'église métropolitaine de Besançon pen-
dant l'incendie qui détruisit les reliques
de cette basilique en 1349, elle reparut
sous un faux nom. en 1357, dans la collé-
giale de Lirey, en Champagne, fondée
quatre ans auparavant par Geoffroy de
Charny.
L'auteur de ce larcin est Geoffroy de
Charny lui-même ou peut-être plus pro-
bablement sa femme, Jeanne de Vergy,
issue de la puissante famille de ce nom.
Pour mieux cacher leur jeu, les Charny
avaient restitué à l'église de Besançon
une copie, aussi fidèle qu'il était possible
de le faire à cette époque, de l'original dé-
robé. Mais la référence équivoque qu'ils
produisaient sur l'origine de la relique
proposée par eux à la vénération des
fidèles, provoqua une opposition persis-
tante de la part de l'autorité ecclésiasti-
que, jusqu'au jour où, sous la protection
des ducs de Savoie, cette opposition se
changea en vénération incontestée
Cette histoire si simple du Saint-Suaire
de Turin résulte non seulement des faits
historiques, mais de la constatation scien-
tifique et esthétique faite par M. Paul
Vignon, qui démontre que le Suaire de
Turin est le prototype de celui qui a été
honoré à Besançon de 13^7 à 1794. Si le
nouveau suaire de Besançon n'était
qu'une copie de celui de Lirey, à Turin,
nous sommes donc en présence de l'an-
cien Suaire vénéré à Jérusalem et à Cons-
tantinople du vil* au xiii' siècle. Toutes
les difficultés historiques alléguées jus-
qu'ici à rencontre de cette insigne relique,
s'évanouissent dès lors complètement.
Nous possédons en faveur de son authen-
ticité une tradition historique d'une auto-
rité respectable et tout au moins égale à
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 novembre 1903,
759
760
celle qui nous permet de vénérer la sainte
couronne d'épines.
De plus, la science moderne est venue
nous offrir une démonstration nouvelle
et inattendue, La photographie a prouvé
que l'image reproduite sur le linceul n'est
point une œuvre picturale, mais une im-
pression provenant, sinon du contact
immédiat du corps meurtri et ensanglanté
du Sauveur, du moins d'une émanation
mystérieuse des vapeurs causées par sa
douloureuse passion et des mat ères qui
ont servi à son ensevelissement.
Telle est, en substance, la thèse dévelop-
pée avec autant de talent que de force et
de modération parle R. P. Dom Chamard.
La cause de l'authenticité du suaire de
Turin, présentée ainsi sous un jour tout
nouveau, donne une juste satisfaction à la
critique historique et à la science physico-
chimique : en sorte que, pour tout esprit
impartial, elle sera considérée comme dé-
finitivement jugée.
Un partisan de la vérité HlSTORiaUE.
Nouveaux catholiques (XLV). —
Ce nom a été donné aux protestants qui,
au cours des guerres de religion, se sont
convertis au catholicisme pour en finir avec
les persécutions. Ils ont été vraisemblable-
ment soumis à de nouvelles taxes.
D'après l'énoncé de la question, le livre
de raison dont il est ici parlé, devait appar-
tenir à un de ces nouveaux catholiques.
Au surplus, on trouvera quelques indi-
cations plus précises dans les mss.de la B.
N. Ane. petits fonds fr. collection Nie.
Delamare. Dossier 2i62->,. Nouveaux catho-
liques (1671-1747). On remarque: les
noms de ceux ou de celles qui ont fait
abjuration au pays d'Aunis, '680-1683;
— Etat des pauvres Nouveaux convertis
du faubourg Saint-Marcel, 1685 ; — Dé-
claration du Roi en faveur d'orfèvres ^NOU-
veaux convertis. 1686. — Lettres de plu-
sieurs religieuses des Nouvelles Catholi-
ques. - Lettre à MM. les Nouveaux Réunis
à la Religion catholique, par le s' Cotherel,
ministre converti, in-4° (impr.).
Ces documents devaient tout aussi bien
s'adresser aux Nouveaux catholiques
d'Uzès. ViEujEU.
Le monument de Castillon (XLVI,
454, 595, 648). — Le maréchal de Lohéac
et Jacques de Chabannes, signalés par le
collaborateur Pierre Meller, parmi les ca-
pitaines de France, vainqueurs de l'An-
glais, à Castillon, assistaient déjà à la fa-
meuse bataille de Formigny : Orléans,
Reims, Formigny, Castillon, \ictorieuses
étapes de la revanche, après les revers de la
Guerre de Centans !
Formigny (Calvados) verra s'élever, l'an
prochain, le beau monument commémora-
tif delà délivrance de la Normandie, par le
sculpteur normand Le Duc. Cette érection
sera due aux efforts delà Société des Scien-
ces, Arts et Belles-Lettres de Bayeux, qui a
fait appel au patriotisme reconnaissant, en
vue d'une commémoration, digne des
vaillances de 1450.
Au-dessus du socle, agrémenté du bas
relief de la bataille, le motif, déjà achevé,
s'élève, couronné par une France triom-
phante : c'est le connétable de Riche-
mont, remettant à son neveu, le comte
de Clermont, qu'il a vu si bien « beso-
gner >- et qu'il vient d'armer chevalier,
l'honneur de garder le champ de lutte.
La victoire des français à Castillon
(14153), mit fin à l'occupation anglaise.
« Leurs défaites abattirent tellement la
force des Anglais, en donnant le repos à la
France que, depuis, aucun d'eux n'osa re-
paraître sur son territoire ; ils furent telle-
ment épuisés par cette guerre, tellement
ruinés de fond en comble, que toute leur
jeunesse fut détruite et qu'il ne resta plus
un homme pour guerroyer. » {Rob. Ccna-
lis, i^^^).
A Formigny, le groupe sculptural de
Le Duc remplacera la borne commémora-
tive, prématurément effritée parle temps,
qu'Arcisse de Caumont érigea en 1834,
avec l'inscription :
Ici fut livrée
la bataille de Formigny,
le 75 avril I^')0
sous le règne
de Charles Vil.
Capitaine Paimblant du Rouil.
♦
♦ *
M. C. de S'-M. trouverais d.'tails les
plus complets sur la bataille; de Castil-
lon dans l'Histoire de la Maison de Cha-
bannes, par le comte Henri de Chabannes,
avec l'indication de toutes les sources où
l'on a puisé pour en faire le récit.
j'y trouve en note ce qui suit, à propos
du monument de Castillon :
N' 986.
L'INTERMEDIAIRE
761
76a
Le 2 septembre 1888 avait lieu à Cas-
tillon l'inauguration d'un monument com-
mémoratif de la bataille du 17 juillet 1453:
ce monument se compose d'un obélisque
sur lequel est sculptée une épée, la pointe
en l'air, et sur le piédestal des inscriptions
commémoratives donnant comme com-
mandants de l'armée française y^i-7« Bureau,
trésorier de France, gr,itid -maître d'artille-
rie et le comte de Peiithièvre, chef des com-
pagnies d'ordonnance.
Six jours après, le 8 septembre 1888,
par une lettre datée du château de Mo-
rainville, et insérée dans le n" de la Ga-
:(elte de France du mardi 1 1 septembre,
le marquis de Beaucourt, président de la
Société bibliographique et auteur du re-
marquable ouvrage sur Charles VII, rec-
tifiait cette grosse erreur :
CLuant à la seconde inscription, dit-il,
(celle citée ci-dessus) elle contient presque
autant d'erreurs que de mots. On connaît
à merveille les détails de la bataille.
Le chroniqueur officiel Jean Chartier, le
héraut d'armes Berry, Mathieu d'Escouchy,
pour ne citer que les principaux, ont laissé
des relations qui sontdans toutesles mains:
on possède une lettre en date du i9juillet,
deux jours ..près la bataille, qui raconte les
faits, et j'ai sous les yeux une relation iné-
dite de Charles VII, adressée à la ville de
Lyon, que je me propose de publier. Or,
il estavéré que,à proprement parler, l'armée
n'avait point de chef. En l'absence du
comte de Clermont, gendre du roi, nommé
par lui lieutenant général qui était à la tête
du corps d'armée, destiné à opérer dans le
Médoc, les capitaines les plus notables
étaient les maréchaux de Lohéac et de
Jaloignes (il n'est même pas certain que
celui-ci fût présent lors de la bataille) l'a-
miral de Bueil, le grand maître de France,
Jacques de Chabannes. Quant à Jean Bu-
reau, il dirigeait l'artilleiie de concert avec
son frère Gaspard qui seul portait le titre
de maître de l'artillerie.
M. de Beaucourt ajoute qu'il y eut une
vive contestation entre l'amiral de Bueil
et Jacques de Chabannes chacun s'altri-
buant l'honneur de la journée.
Jacques de Chabannes envoya au roi la
gorgerette ou hausse-col de Talbot. Ce
fut le frère de Jacques, Antoine, comte de
Dammartin, qui présenta à Charles VII
cette partie de l'armure de Talbot. Jac-
ques garda en sa possession l'épée du cé-
lèbre chef anglais, et, après sa mort, elle
fut envoyée à son château de Madic où
elle resta suspendue au-dessus de la porte
d'entrée jusqu'à la Révolution.
(Voir le Récit de la bataille de Castillan^
pages 153, i'54, 15^, 156, içy.etc.Tome
i" de y Histoire, petit in 4", de la maison
(Je Chabannes). T,
P. S. Comme l'ouvrage en question, qui
comprend 9 volumes, n'a été tiré qu'à 72
exemplaires et que je possède l'un de ces
exemplaires, je me mets très volontiers à
la disposition de M. C. de S'-M. s'il désire
de plus amples détails que je pourrais lui
adresser directement.
Les violations du sooret des let-
tres et la Gabiaet no r (T. G, 150;
XLII , XLIV; XLV) — Voici enfin un do-
cument certain et authentique sur le cabi-
net noir : Thibaudeau député de la Vienne,
dit dans ses mémoires, tome II p. 195 : 6
Vendémiaire an III, Instructions sur la ma-
nière d'ouvrir lei lettres (le la poste adres-
sées aux personnes suspectes.
Extrait d'un ouvrage intitulé : Mes
souvenirs sur la révolution dans h dépar-
tement de la Vienne, par Thibaudeau
publié par Th. Ducroq, in-8°. Poitiers,
imprimerie Biais 1895.
B. DE ROLLIÈRE.
Descendanos du duc do Berry
(XXXIX ;XLV1, 351. 4S7, S31. 598. 651).
— i°M le vicomte de Reiset, si docu-
menté sur la Restauration, veut il me per-
mettre de maintenir ce que j'ai dit ? Dans
y Intermédiaire du 30 septembre, je lui
faisais observer qu'il donnait un seul en-
fant à Virginie Oreille, alor ■ que M. Nau-
roy lui en donnait deux. J'entendais, natu-
rellement, les enfants qu'elle eut du duc
de Berry car son mariage avec M. Tou-
chard sort de la question. Or, dans ses
articles du Gaulois An 31 août et du 7
septembre, M. de Reiset ne parle que
d'wn fils du duc et de Virginie, nommé
Charles Oreille et que Louis XVIII aurait
anobli sous le nom de chevalier de Car-
rière, en 1820, De son côté, M. Nauroy,
dans le Curieux de ']\\\x\ 1886, constate que
Virginie a eu de son noble amant deux
fils :
!• Charles-Louis-Auguste Oreille, né à
Paris le 4 mars 181 5 ;
2» Ferdinand, né à Paris le 10 octobre
1820. 11 donne même, dans le Curieux de
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
763
764
20 novembre 1902
juillet, l'acte de naissance de ce dernier.
Ces frères entrèrent dans l'armée autri-
chienne, puis \c second prit du service en
France où il devint capitaine de cavalerie
et fut retraité le 10 mars i8b6. L'aîné est
mort à Passy en 1858 et son acte de dé
ces, cité par M. Nauroy.le nomme simple-
mcTit Ch -L-A. Oreille
D'où provient ce titre de chevalier de
Carrière, avancé par M. le vicomte de
Reiset ? Je l'ignore ! Nulle mention n'en
est faite sous la Restauration dans les ou-
vrages d'anoblissement. 11 y avait bien un
sous-préfet de Carcassonne portant ce
nom, mais c'était en 1815. Pourtant
M. Nauroy produit l'acte de mariage, en
date du 16 septembre 1876, du petit-fils
de Virginie dans lequel il est appelé Casi-
mir Oreille de Carrière, artiste lyrique,
fils de Charles-Louis-Auguste Oreille de
Carrière A quelle époque et comment
est arrivée cette addition de nom ? M. de
Reiset pourra peut-être le découvrir.
3° — Notre collègue, M. Angest, a
donné, dans V Intermédiaire du 20' août,
un extrait généalogique concernant John
et William Freeman. Ce dernier se serait
marié à Nice le 14 novembre 1898 ; or on
ne trouve rien à ce sujet à l'état civil de
ladite ville L'acte de mariage n'a-t-il été
passé que devant un consul ? Quant à
John Freeman, je serais heureux de sa-
voir la date et le lieu de sa mort. M. An-
gest aurait-il l'obligeance, si possible, de
me renseigner?
3° — Je remercie M. Albert Renard de
sa dernière communication. Je connais le
livre de l'abbé Dupuy, mais je le trouve
bien peu documenté sur la question Berry-
Brown, en comparaison de l'ouvrage de
M. Nauroy. La Résie.
M. Grave, qui a pris une si large part
dans ce débat, résume ce qui a été écrit
très nettement. Sa brochure est intitulée :
Georges Brown^ l avant-dernier Bourbon,
Imprimerie du Petit Maniais, Mantes.
* »
Le dossier de Virginie Oreille (et non
Oreiller) article publié dans le Carnet his-
torique et littéraire j octobre 1902, page
131.
Complices de l'attentalduprince
Louis-Napoléon à Strasbourg(XLVL
15, 150, 261, 377. 422, 537, 653, 696).
Les biens de la famille d'Orléans. Je suis
complètement d'accord avec M le mar-
quis de Chauvelin sur le principe que
les domaines apanagers font retour, de
droit, à la couronne, en cas d'accession à
la couronne. Mais il s'agit de préciser
quels étaient les biens de Louis-Philippe
qui provenaient d'apanages et ceux qui
avaient une autre origine.
Le principeprécité (Voir Dalloz. Domaine
apanager) a d'ailleurs été appliqué par
l'art. 2 de la loi du 2 mars 1832 qui a
compris dans la dotation de la couronne
les biens de toute nature composant l'a-
panage d'Orléans.
Ces biens comprenaient notamment le
Palais-Royal, mais des maisons achetées
ou des bâtiments construits depuis 1814
y avaient été réunis et formaient un en-
semble en quelque sorte indivisible. De là
la nécessité d'un règlement prévu par
l'art. 4 de la loi précitée, règlement qui
n'a été effectué que partiellement.
En ce qui concerne Chambord, le Do-
maine en avait revendiqué la propriété
sous Louis-Philippe parce qu'il avait été
acheté par une souscription publique pour
l'olïrir à titre d'apanage au duc de Bor-
deaux et que la donation en avait été
acceptée à ce titre par Charles X, La Cour
de cassation donna tort au Domaine,
attendu que la législation apanagère ne
s'appliquait qu'aux apanages constitués
par le souverain avec des biens de l'E-
tat.
Les seuls apanages constitués par les
Bourbons le furent en faveur de Gaston,
duc d'Orléans, frère de Louis XIII, de
Philippe, duc d'Orléans, frère de Louis
XIV, de Charles, duc de Berry , petit-fils de
Louis XIV et des comtes de Provence et
d'Artois, depuis Louis XVIII et Char-
les X.
Le duc du Maine et le comte de Tou-
louse n'ont jamais reçu d'apanages. Leur
fortune, comme le domaine privé des
d'Orléans, provenait en majeure partie,
ainsi que je l'ai déjà dit, de la Grande
Mademoiselle.
Il est donc essentiel de séparer nette-
ment la question des apanages de celle
de la transmission de la fortune privée de
Louis-Philippe qui était soumise au droit
N'jSo
L'INTERMÉDIAIRE
765
766
discours politiques de Manoel Severim
commun, comme l'a constaté la loi du 2
mars 1832.
J'espère que ces quelques indications
permettront de clore la question spéciale
soulevée. 11 est facile de les compléter par
les renseignements détaillés fournis par
l'article précité de Dalloz, par celui de
M. de Bray, dans le «Dictionnaire des
finances », sur les biens des d'Orléans, et
par l'ouvrage de M. Gautier sur la liste
civile, A. E.
Les premiers occupants de la
butte Montmartre (XLVl, 231). —
M. Eugène Lesenne, vice-président de la
«Société le vieux Montmartre »qui a bien
voulu faire des recherches, nous adresse
la lettre suivante:
Marly-le-Roi (S.-et-O.)
23 septembre 1902.
Mon cher collègue,
J« viens vous soumettre le résultat des recher-
ches auxquelles je me suis livré pour essayer
de résoudre le problème montmartrois que
pose V Intermédiaire, et sur lequel vous avez
appelé mes faibles lumières.
Après avoir vainement compulsé les his-
toires et écrits spéciaux, annuaires, journaux,
je suis allé aux Archives de la Seine, où notre
ami et collègue Lazard m'a obligeamment
communiqué les papiers de la collection des
frères Lazare, et voici ce que j'ai trouvé au
tome VI, page ou numéro 1314 :
« En 1842, M. Adolphe Dufour, ancien pro-
priétaire de la Compagnie des Eaux de la
Seine (rive droite), de concert avec MM. Ser-
gent et Houllier, mit en exploitation la car-
rière Houllier qui s'étendait de la rue d'Orsel
au Calvaire de Montmartre, et joignait le
terrain qui appartenait alors à M. Lambin et
qui appartient aujourd'hui à la ville de Paris.
« Le marché, la. place Saint-Pierre, le jardin
public et le coteau devant l'église du Sacré-
Cœur se trouvent situés sur cet emplace-
ment. »
Ce 26 novembre 78.
Le pharmacien audacieux n'était ni M,
Dufour, ni M. Houllier. Serait-ce M. Sergent?
Un des descendants de ce dernier est actuelle-
ment chef du 2" bureau à l'hôtel de ville de
Paris.
E. Lesenne.
La garde nationale du VI* arron-
dissement pendant le siège (XLV;
XLVI , 599) — La République, de la
manière la plus aimable, ce dont lui nous
«xprimons notre plus vive gratitude, dit
qu'il serait à souhaiter de faire pour tous
les bataillons de la Garde nationale, la
petite enquête qui a été faite en nos co-
lonnes, pour celui du VI* arrondissement.
Il serait à souhaiter, dit notre excellent con-
frère, que V Intermédiaire fît, pour tous les
bataillons de !a Garde nationale, les mêmes
recherches qu'il a faites pour le 19e. Car on
trouverait dans chacun d'eux, sous forme de
groupement homoj,ène, la synthèse et comme
la quintessence de chacun des quartiers de
Paris.
Si, dans cette grandiose épopée du siège de
Paris, la Garde nationale n'a qu'une page
vraiment glorieuse (mais qui peut suffire à
son juste orgueil, car elle est tachée de son
sang le plus pur : Buzenval). ce ne fut point
de sa faute. Combien de Regnault n'y avait-il
pas parmi ces soldats de hasard, mais brûlés
du plus ardent patriotisme, animés du plus
noble esprit de sacrifi'ie, qui souhaitaient de
toute leur âme 1' « occasion » sanglante et
qui se désespéraient qu'on ne voulût pas la
leur offrir? C'est faire oeuvre de justice que de
les tirer de l'ombre. Et il faut espérer que
V Intermédiaire des chercheurs ne s'arrêtera
pas en si bon chemin.
Corporation ou principauté co-
mique (XLVl, 621). — Le premier des
registres paroissiaux de Challaux (près
Montlieu, Charente-Inférieure), qui re-
monte à 1625, contient cette mention,
d'une écriture autre et plus ancienne que
celle du curé :
Extast de la confrérie de Saint Vinsant
de Challaux pour l'an mil six cens neuf.
Premièrement a esté mis pour la Roiaulté
des confrères de ladite confrairie Jehan
Ferret à une livre.
Le mignon du roy par Jacques»
Lucq.
Taste (rost ?) du Roy par Jac-j
ques Laugeay. / chacun
Connétable par François Ga-f a demie
lypeau. / livre
Premier gentilhomme par Al.l
Hillayret, |
Grand archer par Charles Ga- (
lipeau. /
Fait à sa guize par Jehan Guybert. ung
cart de livre.
Le pronotaire a esté Jehan Brelureau.
Deuxiesmement Extat des offissiers de la
Resne.
Pour la resne Marie Ferret, une livre.
La mignonne de la resne, Marie Pa-
pault, demie livre.
Les noms mentionnés ci-dessus sont
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 novembre 1902.
767
768
ceux de la petite bourgeoisie de cette pa-
roisse rurale.
Comme conclusion, je pense qu'il y a
là une sorte d'imitation ou de parodie des
confréries de la Ligue ; (les modes de la
province sont toujours en retard sur celles
de la capitale
j'ai recueilli, provenant presque de la
même source, une critique, fort ingé-
nieuse, de la guerre de la Ligue d'Augs-
bourg dont elle était contemporaine. Les
puissances de l'Europe y sont représentées
comme jouant à l'hombre, autrement à la
beste, et l'attitude des cabinets européens
est comparée à celle que des partenaires
pourraient prendre à cet ancien jeu de
cartes. D"" Vigen.
Etymoîogie du nom de "aris
(XLIV ; XLV). — Il est curieux de voir que
les professeurs, qui enseignent le latin et
le grec, cherchent toujours à ramener nos
mots français à des radicaux tirés de ces
deux langues, au lieu de rechercher au
contraire les radicaux gaulois, d'où ils
dérivent le plus souvent. Ainsi Paris ne
vient pas plus du grec Paris (le héros de
Troie) que de Bxpn, barque, mais du nom
du peuple gaulois, les Parises, que César
a combattus sous le nom latin de Parisii.
Maintenant, d'où vient le nom de cette
peuplade gauloise? 11 ne peut venir que
du gaulois, c'est-à-dire du celtique et au-
tres langues primitives parlées au centre
de notre pays Les Parises habitaient sur
les bords de la Seine, notamment la région
des confluents de l'Oise et de la Marne
avec ce fleuve. Or, l'Oise se disait Isa en
gaulois; et rivière de l'Oise. Isara. Quand
on sait avec cela que par veut dire région,
on en déduit Par ise, région de l'Oise.
Ouant au mot Isara, rivière des Ises, ou
de l'Oise, il paraît avoir le sens de rivière
des oiseaux, notamment des grues, des
oies, des hirondelles, des oiseaux de pas-
sage, sisara en hébreu. C'est évidemment
en cherchant dans cette direction (dans
nos origines gauloises, et non grecques),
que l'on aura la chance de remonter à la
véritable étymologie di nos noms français
anciens. D' Bougon.
M. Daron a une singulière façon d'établir
lesgénéalogies.et son système deviendrait
vraiment dangereux si au lieu de mots, il
s'agissait de personnes. Sa règle est celle-
ci : « je te ressemble, donc tu es mon
père ».
Quant à l'état civil, il le bâtit après
coup.
Nous disons, nous, que les Romains ont
été maîtres de nos contrées auxquelles ils
ont imposé leur langue. Que l'on peut
suivre la dégénérescence du latin dans la
moyenne et la basse latmité, puis sa
transformation progressive en langues
appelées communément romanes. 11 me
semble que voilà une filiation. Nous con-
sultons l'histoire et nous confirmons les
faits qu'elle nous enseigne par les textes
successifs dont nous tirons les lois de la
phonétique. M. Daron, lui, applique d'a-
bord sa fameuse loi de ressemblance, et
comme l'histoire lui est contraire il tran-
che la difficulté en lui substituant des
affirmations purement gratuites...
Par exemple : « Le français ressemble
« au grec, donc il vient du grec. L'his-
« toire ne permettant pas d'établir com-
« ment les Grecs l'auraient apporté en
« Gaule, c'est qu'il y a toujours été, donc
s< les Celtes sont des Grecs ou des Pélas-
« ges, et la preuve, ce sont les monu-
« ments mégalithiques qui ne sont que
« des monuments pélasgiques ».
Et cependant M. Daron met de l'eau
dans son vin, ce dont nous devons lui
savoir gré 11 veut bien accorder à M.
Bougon que les Celtes sont une branche
de la famille pélasgique et que ce qu'il
appelle le néo-latinisme renferme une part
de vérité. Nous finirons bientôt par nous
eritendre, mais pourquoi voulez-vous, M.
Daron, que les Celtes soient issus d'une
tribu pélasgique ?
Le celtique, pas plus que le français, le
latin et l'allemand, ne viennent du grec
ou du pélasgique comme vous voudrez
l'appeler, mais ils viennent d'une mère
commune, ce qui leur donne les ressem-
blances qui vous trompent ; ce sont des
langues soeurs ; voilà tout En ce qui tou-
che les monuments mégalithiques, ouvrez
dix traités de géologie, de paléontolo-
gie, etc., et vous y verrezqu'ils remontent
à l'âge de pierre et n'ont rien à voir avec
les druides, les Celtes ou les Pélasges
qu'ils ont précédé de plusieurs . izainesde
siècles
Quant au passage portugais et latin à
la fois,que je vous ai cité,il est extrait des
l-I. 986
L'INTERMEDIAIRE
769
de Faria, imprimés à Evora en 1640. Je
pourrais vous en citer d'autres, mais sauf
aux aveugles qui ne veulent pas voir, pré-
sentez un passage italien, espagnol ou
portugais au premier venu qui connaît un
peu le latin et point ou presque pas le
grec (c'est le cas général), tout le monde
sera frappé de sa ressemblance avec la
première de ces langues.
Et à 1 égard de mon passage à la fois
latin et portugais, où avez-vous vu qu'on
puisse écrire couramment ainsi dans
deux langues qui ne renfermeraient que
quelques mots communs et ne seraient pas
de la même essence ?
Maintenant, en quoi avons-nous besoin
du grec pour expliquer ^a/)^/, marnai, iio;
le latin a papa, marna, thius ; irmao se
prononce innaoun, c'est le hermano espa-
gnol avec une simple nuance dans l'asso-
nance nasale, du latin germanus. Senhor
vient du latin senior ; cata visage existe
en latin. Que le latin aitempruntédes mots
au grec, personne ne le nie, mais est-ce
une raison pour dire que le latin vient du
grec ? etc. Qiii a jamais nié qu'il y eût des
mots grecs en franç.iis, en portugais, etc.
Il s'agit du fonds de la langue
Quant aux mots en g du lexique por-
tugais, retranchez tout ce qui est latin^
arabe, basque, français, noms propres ou
dérivés, mots techniques ou de création
savante, il ne vous reste pas un dixième
de mots grecs. M. Daron soutient-il que
toutes les langues indo-européenne vien-
nent du grec ? L'allemand, par exemple?
Ce serait aussi plausible que pour le fran-
çais et l'on pourrait soutenir son système
en substituant le sanscrit au grec On peut
dire, par exemple, que Scbajfcn ombre
vient de xtotos, schaffen de îxktttw, IVarm
de Otp/xoi, etc., et on peut lui remplacer
ses étymologies grecques par des étymo-
logies sanscrites en restant comme lui
dans la fantaisie. Et qu'est-ce que tout
cela prouve ? Que toutes ces langues
ayant une origine commune se ressem-
blent et qu'il faut constituer aux mots
une filiation sérieuse avec histoire et do
cuments à l'appui, ce que n'ont jamais
fait M. Daron ni son école, (i).
Paul Argelès.
(i) Un post-scriptum rappelant que cet arti-
cle,quiest une réponse déjà ancienne, a été omis,
par erreur de mise en page.
770
Couez (XLVI, 398,547, 601, 696). — La
même expression, exactement, se lit dans
les Tromperies, comédie de Pierre de La-
rivey, Champenois, scène vi", à Troyes,
Pierre Chevillot, petit in- 12, lettres-ron-
des, ibi 1 :
je sçay que je suis monstre au doigt par
les rues depuis que je chargeay si bien ces
Anglois couez qui descendoient et prenoient
terre à Dieppe.
L'auteur du Glossaire [M. Pierre jan-
net, l'éditeur même de la Collection],
tome X* de l'Ancien Théâtre françoii, de
de la Bibliothèque El^évirienne, dit ceci,
au sujet de cette même citation :
j'ignore d'où vient ce préjugé, que les
Anglois avoient une prolongation de la co-
lonne vertébrale qui formoit une sorte de
queue, mais il étoit très répandu.
Tous les anciens Dictionnaires de
vieux français que j'ai sous la main :
Nicot, le P. Philibert Monet, Borel, La-
combe, etc., donnent à ce mot couez, ce
même sens de *\ ayant queue. »
Le Diction, univers, de Furetière,
grande édition corrigée et augmentée, 4
volumes in-folio, La Haye, 1727, et,
après lui, le Diction, de Trévoux, qui l'a
copié, édit. de Paris, 1771, 8 vol in-
folio, sont plus explicites : « CouÉ, ée
adject. Vieux terme de Chasse qui se dit
des animaux à qui on n'a point ôté la
queue. Son composé et contraire est
Ecoué . — On appelle << Anglois Com^'^- »,
ceux de Dorchester, par ce qu'on raconte
qu'en 599, ils attachèrent des grenouilles
par dérision au derrière de celui que le
Pape Grégoire leur avoit envoyé pour
leur prêcher l'Evangile : en punition de
quoy, sel<!)n la tradition fabuleuse, ceux
de cette Province naissent avec une
queue par derrière ; ce qui les a fait appe-
ler : « Anglois coue:{. » Ulric R.-D.
Pissotte (XLV ; XLVL 96, 209, 430,
603). — Pissot est le nom d'un des trois
libraires de Paris chez qui, vers le milieu
du xviu« siècle, on trouvait le Mercure de
France. Il demeurait quai de Conty, à la
descente du Pont-Neuf. V. A.
Est dans le Bocage normand, le nom
de différents lieux et villages où il y a de
petites fontaines. Ce nom vient évidem-
ment des sources, qui sont les /mo/i.
B. H.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 novembre 190a
?7I
772
Romantiques (XXXIX ; XLVI, 606). —
je réclame la qualité de « premier romanti-
que » pour mon bisaïeul Edmond Gé
raud, le gracieux poète de l'Empire et de
la Restauration/l'auteur de trois roniances
qui eurent un immense succès à cette
époque et qui furent répétées dans toute
la France: U EimUe deSainU-A^velle, mise
en musique, par Louis Balochi ; L'Espoir
des Matelois, mise en musique, par
Pauline, Duchambge et Hennosa, mise en
musique par Casse!.
Dès 1800, il écrivait dans son journal
(Voir Un homme de kttressons Ve?n'pire et
la restauration, par Maurice Albert) que
le bon vieux temps avait eu pour lui un
attrait inexprimable ; il ambitionnait de
retracer les mœurs du xv* siècle « ce
mélange de galanterie, d'héroïsme et de
supers'tition » qui « offre de grands sujets
au théâtre ainsi qu'au roman ». C'est
Sainte-Beuve qui le qualifia de premier
romantique ; ce dernier écrivait ; « }e l'ai
répété souvent à Hugo : ce n'est pas
vous qui êtes le premier romantique.
c'est Géraud. ' C'est un plaisir de dilet-
tante que de lire ses vers, purs, élégants,
poétiques ou piquants, mais toujours
clairs et irrépréhensibles. »
Pierre Meller.
Héroïne d'un roman (XLVI, 292).
— Vous demandez dans lequel des ro-
mans de M. Hector Malot est mise en
scène la jeune fille dont il a tracé der-
nièrement une curieuse esquisse. Ce
roman est la Duchesse d'Arvernes qui fait
partie de la série de la Bohême 'tapageuse.
Vous demandez auss' si l'on pourrait
désigner par des initiales la personnalité
mondaine qu'est devenue cette jeune fille;
cela est plus difficile et plus délicat, il
semble bien cependant que c'est la du-
chesse de P. Mais pour plus de précision
là-dessus, on peut chercher dans le Ro-
man de mes romans, qui est le recueil des
notices que M. Hector Malot a écrites
pour chacun de ses romans.
Question sur George Sand (XLVI,
176,326,386,483). — Dans ses Souvenirs de
jeunesse (tomejL ch. xii), Arsène Houssaye
raconte l'histoire d'une petite bonne de G.
Sand, Eléoiiore, familièrement nommée No-
nore,(\in subtilise un billet de mille francs,
pour acheter un homme à son amoureux
Jean-Louis, pris par la conscription... On
y voit la bonté touchante et généreuse de
la grande romancière qui ne se contente
pas de pardonner à la petite misérable,
mais encore la fait marier avec son com-
plice involontaire et se charge en plus de
trouver parrain et marraine à leur progé-
niture.
11 doit y avoir pas mal de traits du
même e:enre dans la vie de la bonne Dame
de Nohant.
Gros Malo.
Lingsndes (XLVI. 281,360- — Voir
Intermédiaire^, 360, 446 : — Stances du
sieur de] Lin g end es.
Le poète Jean de Lingendes est l'auteur
de ces deux vers souvent cités :
La faute en est aux dieux
Qiii la firent si belle.
R.
Curieuses académies provincia-
les (XLIll ; XLIV; XLVI, 103, 332,433).
— L'Académie des francs-p (ne pas
lire picards). fut créée à la suite d'un dîner
plantureux et indigeste. Deux convives se
levèrent et se livrèrent à un duel bruyant.
Le pluscurieux était de voir les efforts comi-
ques que faisaient les deux champions
pour ne pas rester à court se frappant les
flancs à coups redoublés et vidant l'ou-
tre. D^B.
*
♦ *
La réponse à la question posée par le
collaborateur G. est particulièrement déli-
cate et peut compromettre la gravité des
colonnes de V Intermédiaire.
Je me bornerai donc à dire que la So-
ciété des Francs P. existait à Caen, au
siècle dernier.
On trouvera des détails sur l'origine
de la Société, les statuts, les épreuves
imposées aux "candidats, etc., dans une
brochure attribuée à Corvoisier et intitu-
lée : L'Esclavage rompu, Pordo-Polis,
1756
Arthur Dinaux parle également de cette
Société dans son ouvrage sur les Socié-
tés badines. Eugène Grécourt.
A Sospel, aujourd'hui chef-lieu de can-
ton de l'arrondissement de Nice, mais qui
fut siège d'évêché « pendant le grand
schisme d'Occident » et où les évêques de
Vintimille résidaient souvent, dès l'an
N« 986.
L'INTERMEDIAIRE
— 773
existait deux
cellt
1370, il existait deux académies
des Occnpati ti celle des Incidti.
Il est vrai que cette localité de 3.500
habitants environ, possédait, fin xviii"= siè-
cle, un collège de chanoines, 17 confré-
ries et 14 églises ou chapelles ! A. S..E.
Madame Guyot (XLVI, 511, 663).—
Voir Intertnédtaiie, 111, 70, 156 •.Julie et
Amélie de Saint-Phm . R.
Une caricature à expliquer
(XLVI, 624). — Cette gravure (coloriée
après coup) est extraite du troisième vo-
lume de Y Histoire de Hainaut par Jacques
de Guyse, traduite en français avec le texte
latin en regard (Paris 1827, in-8<*),où elle
se trouve placée entre les pages 394 et 395 .
L'éditeur, le marquis de Fortia, dit
dans une note placée à la fin du volume
(p. 483):
. . En tête du cinquième livre est la
ville de Tournai, qui, devenue déserte, est
repeuplée par Galba. On voit toujours
dans ces dessins le costume du quinzième
siècle.
Ce n'est autre chose, en effet, que la re-
production d'une miniature du manuscrit
des Annales histoiie ilhistriuni princi-
pHin Hannonie de Jacques de Guyse que
possède la Bibliothèque nationale (Ms la-
tin 5975 A, f° 78) Seulement, le dessina-
teur n'a pas reproduit strictement son
modèle ; il a mis deux renards là où il y
a deux lapins et une sorte de renard.
DÉ MORTAGNE.
Objets marqués d'un cœur (XLIV ;
XLV ; XLVI, 278, 335, 608,716).— Les
cœurs qui ornent un autel de l'église Saint-
Germain, à Rennes, dont parle M. Sébil-
lot, sont, je crois, en métal et non en
plâtre, et renferment les noms des enfants
de la première communion de chaque
année, je crois que le premier en date
doit être, non de 1822, mais de 1814 ou
i8i5.0nen ajoute par conséquent un
chaque année. Leslie
Horlogers de Paris (^XLVI, 627). —
Une personne de ma connaissance possède
deux montres en or du xviii'= siècle, pro-
venant d'une famille où je compte des
ascendants.
L'une porte : «Julien Le Roy inventé en
1740 ».
774
L'autre, « F" Berthoud, Paris».
Or ce François Berthoud a composé en
1759: l'Art de conduire et de régler les
pendules et les montres, in- 18, ouvrage
porté au dernier catalogue de Henne-
quin ; et, en 1773 un Traité sur les ma-
chines géodesiqu. s, faisant suite à son £5-
saisur l'horlogerie marine (catalogue Gi ■
bert).
Je possède moi-même une montre
signée Dreyss, que je crois plus récente,
ayant appartenu à un arrière grand-oncle,
reçu procureur au Parlement de Paris en
1787- Dr VlGEN.
L'inventeur de la feuille de vi-
gne (XLVI, 399. 664). — Voir Intermé-
diaire IX ; X '; XI : Les premières feuilles
de vigne dans la statuaire. R.
Pièce d'or vénitienne (XLVI, 507,
640,683). — J'ai cette pièce, datée del'an 9 ;
van Peteghem. alors qu'il était marchandée
médailles et monnaies au quai des Grands-
Augustins, me la fit payer vingt-un
francs., en me disant qu'elle avait été dis-
tribuée à tous les soldats qui prirent part
à la bataille de Marengo, — ce qui est à
vérifier. C'est une belle pièce, intéressante,
un peu plus grande que le Napoléon de
vingt francs et qui mérite d'être recueillie.
La même existe pour l'an 10. V. A.
Sculptures en albâtre du XVP
siècle (XLI,622). — Elles sont bien recher-
chées et payées, si ce sont des documents
Uh.s artistiques, maison préfère en général
les albâtres du xv* siècle. R. F.
Les ruines des Tuileries (XLVI,
626). — M. Tardieu a raison de vouloir
établir la liste des possesseurs des débris
des Tuileries ; j'ai eu cette même pensée
en 18S4. Sur ma demande, M. Charles
Garnier, mêlé de près aux affaires de la
démolition des Tuileries, voulut bien me
remettre une note que j'ai publiée, dans le
tome premier (p. iç).du Bulletin de la
Société des Amis des Monuments parisiens ;
il s'agit des fragments portés à l'Ecole
des Ponts et chaussées, au fond du jardin
des Tuileries, au Musée du Louvre. La
note que m'avait promise M. Ollendorff,
frère de l'éditeur, et que j'annonçais, ne
m'est jamais parvenue. J'ai publié en
DES CHERCHEURS Et CURIEUX
775
annexe, la curieuse lettre du « commu-
nard » Elisée Reclus sur l'incendie des
Tuileries.
La ruine des Tuileries fut cause de la
fondation de la « Société des Amis des
monuments parisiens ».
Lorsque l'on décida la destruction du
palais, je tentai un ultime effort pour
sauver les admirables colonnes « fran-
çoyses»de Philibert de l'Orme, j'étais
élève à l'Ecole des Beaux-Arts et provo-
quai une pétition de mes camarades d'ate-
liers en vue d'obtenir la conservation d'un
monument utile à l'instruction artisti-
que, j'échouai. Je conçus alors l'idée de
grouper des artistes et des érudits pou-
vant donner un avis autorisé, avec des
publicistes disposés à. les faire connaître,
et avec des conseillers municipaux et des
hommes politiques assez puissants pour
réaliser les desiderata. Ainsi naquit des
ruines des Tuileries, la Société des amis
des monuments parisiens puis, l'impulsion
étant donnée, on vit naître les Sociétés
d'arrondissement, la Commission munici-
pale du Vieux-Paris, les Sociétés d'amis
de monuments de l'étranger.
Un inspecteur général, M. Ruprich-
Robert, a publié à la p. 40, du même pre-
mier bulletin, une lettre suggestive ; je
l'ai fait suivre du texte de la pétition que
j'avais rédigée pour l'Ecole des Beaux-
Arts.
je crois que M. le comte Pozzo di Borgo
aurait porté en Corse de nombreuses
caisses de fragments des Tuileries. Il fau-
drait vérifier cet on-dit. J'ai souvenir
d'avoir vu, au cours d'un de mes voyages
en Suisse, des morceaux placés dans un
jardin entre la voie ferrée et la rive sep-
tentrionale du lac de Genève. Mais je ne
puis retrouver cette note dans mes car-
nets, l'ayant peut-être inscrite seulement
dans ma mémoire.
* *
Dans mon volume. Villégiatures d'ar-
tistes, paru chez Flammarion en 1897,
il y a, au chapitre de Marly-le-Roi, chez
Victorien Sardou, cette phrase :
« Une colonne des Tuileries, merveille de
conservation où les fleurs de lis sont in-
tactes, décore un terre-plein ».
Il y en a également dans le jardin de
la villa des Palmiers, à Bordighera ; dans
celle de feu Pozzo di Borgo, en Corse ; au
20 novembre 190a,
776
château de Ferrières et au parc Mon-
ceau, etc. Maurice Guillemot.
. * *
Deux pièces capitales de l'ancien palais
des Tuileries ont été adaptées tant bien
que mal — moins mal qu'on ne pourrait
croire — à un petit château d'Anjou (la
Caillotière, près Condé, propriété de la
comtesse de Noblet. née Marchand de
Vernouillet). Ce sont le perron du pavil-
lon central et le balcon de la pièce dite
salle des Maréchaux. P. du Gué,
Procès aux animaux (XLIII ; XLIV ;
XLV ; XLVI, 140). — Dans le Journal
d'un Bourgeois de Paris{éiX\i. du Panthéon
Littéraire, (p, 622) je lis pour l'année
1423 :
Item, en ce temps venoientà Paris les loups
toutes les nuits, et en prenoit-on souvent trois
ou quatre en une fois ; et esioient portés parmy
Paris pendus par le'i pieds de derrière, et
leur Jonnoit-ori de l'argent grande foison.
*
* *
Les moulins à hosties (XLV ; XLVI,
107,215,439). — Consultez : La Repré-
sentation allégorique du Moulin et du Pres-
soir dans l'art chrétien, par L. Lindet. Pa-
ris, Leroux 1900 (Ext.de \a Revue Archéo-
Ionique) 1890-91.
Abbé Bouillet. L'Eglise et le tiésor de
Conques. Revue de l Art chrétien, 1893,
p. 163.
Article de Mei" Barbier de Montault,
même Revue t. XXXll, p 412. Articles de
M. l'abbé Marsaux, même Revue, 1889,
p. 381 ; 1890. p. 228. Représentations de
la Sainte Eucharistie, par le même. Bar-
le-Duc, 1889,
Etude sur la Fontaine de vie, par le
même. Paris, Merset, 1892.
Ci. Antiquaires de France, 1878, p. 82.
L, C. DE LA M.
L'applaudissement (XLV ; XLVI,
614). — Dans l'énoncé, il est dit que le
!•■■ septembre 1774, au passage du roi, à
Paris, « on a beaucoup battu des mains ;
c'est la nouvelle mode d'applaudir».
Ceci me paraît pouvoir signifier que,
jusqu'alors, on recevait le roi par des
acclamations, car, pour la coutume d'ap-
plaudir en battant des mains, elle était
certainement pratiquée auparavant,
N*. 986 .
L'INTERMÉDIAIRE
777
778
On trouve, par exemple, dans les mé-
moires de Collé, le récit suivant :
Voltaire se présentait à toutes les re-
présentations (d'Or^5/^— la première avait
eu lieu le 12 janvier 1750) animant ses
partisans, distribuant ses fanatiques et ses
applaudisseurs soudoyés . Tantôt, dans le
foyer, il jurait que c'était la tragédie de
Sophocle, et non la sienne, à laquelle on
refusait de justes louanges; tantôt, dans
l'amphithéâtre et plongeant sur le parterre,
il s'écriait : Ah ! les barbares, ils n'enten-
dent pas la beauté de ceci ! et se retournant
du côté de ses gens, il leur disait : Battons
des mains, mes chers amis ! applaudissons,
mes chers Athéniens l et il claquait sa pièce
de toutes ses forces.
|e suis porté a croire, d'après cela, que
dans la phrase : « c'est la nouvelle mode
d'applaudir », le mot applaudir a le sens
d'acclamer. Devignot.
Les commodités au X^IV et au
XVïïï« sièc'e (XLVl, 236, 387, soo.
553,667). — On a remarqué, avec juste rai-
son, que jadis — et à présent encore en
province — les lieux d'aisances étaient
toujours situés hors des appartements,
dans la cour, au fond d'un jardin. Mais on
n'a pas, je crois, noté cette chose très
curieuse, à savoir que ces cabinets anti-
ques ressemblent souvent à de vastes
salons !
Or, pourquoi les faisait-on si atnples, et
surtout à sièges multiples (Dans notre
maison de Vendée, les latrines ont trois
orifices pour adultes et un pour enfant) ?
Les anciens que nous avons interrogés
à ce sujet, nous ont répondu ce qui suit :
« Les sièges étaient multiples parce que,
dans les réunions familiales de jadis, lors
des foires, par exemple, étant donné qu'on
y mangeait et buvait de façon véritable-
ment pantagruélique, il arrivait fréquem-
ment que plusieurs personnes éprouvassent
en même temps le même besoin.D'ailleurs
encore à l'époque actuelle, hommes et
femmes, dans les campagnes, vont en-
semble aux latrines, sicelaest nécessaire ».
Il faut ajouter aussi cette autre raison
qu'en province, où les occupations ne
sont pas nombreuses;, beaucoup de per-
sonnes lisent pendant leur séjour aux ca-
binets et par suite y restent très long-
emps. (Nous connaissons des exemples
modernes). 11 est vrai qu'autrefois on y
causait, dit-on ! Marcel Baudouin.
Recherches sur rancienneté du
papier (XLV) — J'engagerai l'auteur
de la question à consulter, si ce n'est fait
déjà ;
1° L'article Papier dans la Grande Ency-
clopédie ;
2° L'étude de M. G. M. Briquet : Re-
cherches sur les premiers papiers em-
ployés en Occident et en Orient du x'' au
xiv^ siècle {Mém de la Soc. nat. des An-
tiquaires de France. 5" série t. VI, p. 133-
205 : 1885. I pi.)
3° L'étude très documentée, au mot
Papier dans \ç. Mémorial portatif de chrono-
logie (Paris. Verdière, 1829 ouvra:2:e non
signée, mais de Laubespin et Batelle)
pp. 517-524, où sont rapportées des
assertions de Phne, Hérodote, Tite-Live.
D'' Charbonier.
Po-ser uu lapin (XLVl, 177, 549).
— Il y a quelque trente ou quarante ans,
un Parisien, très connu dans le monde de
la fête, rencontre, un soir, au bal, une
femme irrégulière dont il avait obtenu les
bonnes grâces quelques jours auparavant.
Cette dame l'accueille fraîchement. 11 en
marque de l'étonnement. Elle lui rappelle
alors qu'elle n'a pas reçu la rémunéra-
tion à laquelle ont droit, selon elle, ses
bons et loyaux services :
— De quoi te plains-tu? réplique notre
viveur, je t'ai envoyé du gibier de ma
chasse.
— Est-ce qu'on paie en lapins ? riposte
la dame indignée.
Le lendemain, l'histoire se redisait dans
tous les endroits où l'on soupe. On se
montrait la femme qui aurait été liquidée
en lapins, à laquelle on avait placé des
lapins. Le mot courut, se répéta, fit
fortune plus rapidement probablement
que la donzellc, héroïne de l'aventure.
Encore une fois, voilà l'exacte vérité !
Elle peut être saugrenue, comme le dit,
d'autres explications, votre correspon-
dant,mais c'est de l'histoire, comme disait
DupuiSjdans les Sonnettes,
Un Abonné.
*
♦ »
11 y a une quarantaine d'années, le mot
avait cours à Paris, dans un sens assez
difficile à expliquer. On avait, par exem-
ple, laissé espérer à quelqu'un, une rétri-
bution de quelque valeur ; au lieu d'un
UfcS CHbKCHEUKS hl CUKIbUX
iT.bie looa
779
bijou ou d'un billet de banque, la per-
sonne recevait une bourriche bourrée de
lapins ; s'en plaignant elle disait : On
m'a posé un lapin.
Par suite, l'usage s'est introduit de
dire : il m'a posé un lapin, chaque fois
que la personne voyait ses espérances
déçues. Z.
Chronogramme (XLV). — Un chro-
îiogramme très peu connu et encore indé-
terminé est celui qui se rapporte au per-
sonnage énigmatique de l'astrologue
Sacro Bosco :
M Xristi bis C quarto deno quater anno
De Sacrobosco discrevit tempora raptus
Gratia cui nomen dederat divina Joannis,
On a voulu y trouver 1256, date présu-
mée de sa mort, mais on croit pouvoir le
lire aussi 1244. date de l'achèvement d'un
de ses ouvrages, le Compulus.
Note — Dans la 6" édition du Didion-
«azV^ de Napoléon Landais (1842) ce jeu
de lettres est appelé anagramme numé-
rique, mais le nom de chronogramme est
infiniment plus précis, et l'anagramme
numérique me paraît se rapporter à tout
autre chose.
Les chronogrammes ont fait jadis fu-
reur. On en a forgé des milliers.
La Grande Eiicvclopèdie rapporte que
M. Hilton a rassemblé et publié plus de
dix mille chronogrammes dans son Book
of Chronograms (London. 1882- 188 5, 2
vol. in-4°). D' Charbonier.
Quels sont les moments de la
journéelesplusconvenablespourla
lecture (XLVI, i. 6, 166). — Dans son
■excellent ouv âge Une Bihliothcque, l'Art
d'acheter les livres, de les e hisser, de les con-
server et des'en servir. M. rWh'ivt Cim donne.
d'après le bibliographe américain H.-irold
Klett, les recoivimandations î-uivanfes:
Tous les médecins sont d':.'CCord pour décla-
rer que lire en mangeant est une pernicicLise
habitude; et ce n'est pas d'hier que la remar-
que est faite.
« Quand, après le repas, les chapelains de
saint Louis lui offraient de lui lire quelqu'un
de ses livres favoris : « Non, disait-il avec un
« sourire, il n'est si bon livre qui vaille après
« manger une causerie.»
Nous sommes tous porte's, quand nous
sommes seuls, dit l'Hygiène moderne, à Ure
en mangeant, soit que nous déjeunions, soit
que nous dînions, et c'est là une habitude
780
extrêmement mauvaise et qui doit être con-
damnée, surtout si, pour ne pas perdre de
temps, on continue à table une étude ou un
travail commencé,
« Si vous lisez, que ce soit quelque chose
d'amus; nt.
« L'habitude commune de lire à déjeu-
ner le journal du matin n'est pas absolument
préjudiciable ; elle fournit des sujets de con-
versation et ne fatigue pas trop le cerveau ;
mais si l'on nous demandait notre avis, nous
conseillerions de ne rien lire du tout pendant
les repas.
« La digestion se fait toujours mieux quand
l'esprit est libre de toute préoccupation, et que
le processus naturel s'accomplit sans être
entravé parle travail de la pensée.
« Il est extrêmement sain de dîner en com-
pagnie de personnes gaies. Le stimulant qui est
ainsi donné à l'activité nerveuse agit puissam-
ment et efficacement sur la digestion.
« Tout au contraiie, une personne qui est
ennuyée, fatiguée ou excitée, ne peut digérer
d'une façon satisfaisante.
Jean Darche, dans son Essai sur la lecture,
estime, d'une façon générale, que le temps le
plus favorable pour lire, c'est le matin, en se
levant, et le soir avant de se coucher. Tel
était aussi l'avis d'Erasme.
Quant 11 la lecture au lit, si elle est dange-
reuse pour les livres, qu'on ne peut, en
effet, dans la position horizontale, tenir aisé-
ment ouverts et qu'on risque d'endommager,
elle n'est qu'incommode pour les lecteurs et
ne les menace d'aucun péril direct. Outre les
paresseux à qui elle peut convenir, elle est
d'un grand secours pour les malades, et ne
mérite pas l'ostracisme impitoyable prononcé
contre elle par Harold Klett, en tête de ses
Don't.
Néanmoins, suivant les conseils l'e plusieurs
médecins spécialist's, on ne doit pas lire con-
tinûment des heures entières, et il est bon
d'interrompre fiéqueininent ses lectures pour
regarder au loin à travers la fenêtre, ou, si la
vue est bornée par un mur très rapproché,
porter les yeux en haut vers le ciel (le meilleur
moyen de reposer les yeux, c'est de regarder
au loin). Il est bon également de quitter son
livre pour prendre des notes, pour réfléchir,
ou mieu;: encore, pour se lever cle son siège,
marcher et circuler quelque peu dans l'appar-
tement ou la pièce.
Détail des anciens prix des den-
rées et marchandi.ses (T. G., 270 ;
XLl ; XLII ; XLIV : XLVI, 443). — La
Revue hebdomadaire, 11 oct. 1902, pu-
blie une rem:irquable étude du livre de
raison du sire de Gouberville.parM. Louis
Batifol, intéressante au sujet du prix de
la vie au xvi* siècle.
N« q86
L'INTERMEDIAIRE
:8i
782
ot^H, i^rauuciilUH ^t (ÇurtoHilea
Lettre et certificat d'un chasseur
de l'armée des Pyrénées-Orienta-
les. — Ce ne sont 'pas là des documents
de grande histoire : c'est la lettre naïve
d'un conscrit à ceux qui sont restés au
pays. Des événements dont il est le héros,
il ne voit pas grand chose. Unité in-
consciente dans la main des stratèges, sa
foi en eux est robuste, il parle des lende-
mains victorieux avec une admirable séré-
nité.
Le post-scriptum de sa missive est tou-
chant : il dépeint la scène : des pays, au
bataillon, le venant prier d'ajouter un mot
à la lettre, écrite sous la tente, au rebord
des fossés, entre deux prises d'armes.
Du camp près la Jonquierres ce 6 _ thermi-
dor l'an 2" de la République française.
Mou très cher père et ma très chère mère
Je vous écrit ces deux mots pour vous de-
mander des nouvelles de votre santé et
vous dire que la mienne est fort bonne grâce
ùDieu. . , -,
Je vous diray que je suis plus au battail-
lon : ge me suis mi dans la compagnie de
chasse^ur du même bataillon qui est dans le
5'"« bataillon de chasseur. Je vous diray que
je sommes 5 de Saint-Laurent dans la com-
pagnie: il y a Michel Monier, Chaulandi,
ioseph Vincent et Drivet. Les deux Pu-
jades sonttoujour au bataillon. Pour ce qui
conserne les afaires de la guerres il ny a
rien de nouveau si ce n'est que de temps
en temps nos grenadier vont faire des dé-
couvertes presque sous les murs deFigueres
et Belle"arde est toujours bloqué ; nous
atendons°à ce que l'on dit un renfort de
trente mille hommes pour donner une
ataque généralle et dans cette ataque nous
tacherons de prendre le camp despouilles
et le fort de Rose et si nous avons ce fort
nous bloquerons Figuieres et puis l'on fera
partir 20 bataillon pour une autre armée car
celle-cy est trop forte.
Je vous ay envoyé mon certificat
je ne
say
si vous l'avès reçu.
Lorsque vous mecrirès faites moy le plai-
sir de me donner de nouvelles du pays.
Faites bien de compliments à mes sœur, à
mon beau-frere, à tous mes parents, amis et
à tous ceux qui vous demanderont de mes
nouvelles; je finis en vous embrassant et
vous priant de me croire
Votre très soumis fils
Joseph PoNTAUT, chasseur dans la 2»
compagnie du 5= balaillon de chasseur au
camp de la Jonquierres. .
Le C«" Chaulandy vous prie de taire
mille compliment de sa part a sa mère et la
prier de maintenir toujour sa santé et que
si elle a besoin d'un certificat il le lui en-
verra.
Le C'" Joseph Vincent de même que Bre-
vet vous prient de faire de compliment à
leur parens et lui demander s'il a reçu soa
certificat
Le C"" Michel Monier vous prie de de...
à la citoyenne Marguerite Monier savoir si
elle a retiré les efetqui sont chez le c°' Mar-
tin e quelle lui dise dans la première lettre
quelle lui rcrira tout ce quelle a retiré et
quelle lui donne de nouvelle de sa santé le
plus tôt possible et sils {sic") vous prie ea
même temps de faire mille compliment de
même tous ses parens et qu'il lui donne de
nouvelle de son frère Joseph.
Le certificat annoncé est parvenu : Le
voici dans sa pittoresque teneur, tel que
veut bien nous le communiquer M . L. G,
Pélissier.
Au ciloyen au citoyen Jean Pontaull^
Saint-Laurent des arbres district Pont du
Rhonne dép. du Gard.
Liberté Egalité
Armée >
Dcpircnce
Oriantales
Vive Lamontagnie Périsse létiran de lé trilie
Nous sousignié manbre du concel d'ad-
ministration dudit bataillon sertifion que
le sitoyen Josaphe Pontos fusillié dans la
compagnie 11° 2 natif de Sain Lauran dé
Harbre distric de Sidevan sain esprit dé—
parteman du Gar se comporte an vrait re—
publiqain sans cullotte anfoi de qoi nou lui
avon délivrai le presan sertificat pour lui
servir et optenir ce que la nasion acorde
aux père et aux mère de ceux qui lion dé
anfan aux servise de la république fait a
Sain Lauran de la mongue le 13» prérial
deux année republiqaine.
Faiq_ commandant. Borain père s.
nant.
Girard Sobke
RouLETE caporal Ieancaybt caporal
N. Reinard
Sergent major
CD" capitaine
Vu par moi commissaire des
iRiiNE Sarrau
Fraternité
^me bataillon
dé pi renée
oriantale
lieute—
Un grand nombre de numéros du 10 no-
vembre étant parvenus sans la première ef
la dernière feuille, nous joignons ces feuilles,
indistinctement à l'envoi d'aujourd'hui.
Le Directeur-gérant : G. «ONTORGUEIL.
Imp. DANiEL-CHAMBOW.St-Amand-Mont-Rond
XLVr Volume Paraissant 2es lo, 20 et }0 de chaqut mois. 30 Novembre 1902
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Fondé an 1864
»<«i I — - —
QUESTIONS ET KF.l'ONSKS LITTÉRAIRES. IlISIOaiQUlCS. SCIKNTII'IQUES ET ARTISTIQUES
TROUVAILLKS ET CURIOSITÉS
783
- 784
i'elis
uie^mni^
Ros3 Pompoîi. — Je retrouve — et je
les Souvenirs de I^ose Pompon. Ils
datent de 1887. Qj-ii les a écrits ? Rose
Pompon elle-même ? La préface est signée
Ryno. Qiii est Ryno ?
Rose Pompon nous af'prend,dans ce li-
vre,qu'elle s'est retirée à la jonchère. La
Jonchère n'a pas beaucoup d'habitants. On
doit l'y connaître. Vit-elle toujours ?
Et Pomaré ? Et Maria ? El les autres
célébrités chorégraphiques ? Mogador,
c'est toujours elle. Mais Rose Pompon ?
Ego.
Famille Beauné, Beaunès ou
Beauuais. — Je désire connaître le lieu
d'origine, au xvii^ siècle, de cette ta-
mille, à laquelle appartenait Perrine
Beauné, femme de Jacques Meslay ; leurs
enfants naissent à Laval en 1683 et années
suivantes. Th. Courtaux.
M'" Duthé. — Le Dictionnaire de La-
rousse et l'Encyclopédie de Ladmirault
sont d'accord pour faire naître M""" Duthé
en 1752 et pour la faire mourir en 1820.
iMichaudet Lalanne, chacun de leur côté,
'lui donnent 1750 comme date de naissance
et 1831 com.me date de décès. Ces deux
dernières dates ont été adoptées par le
baron Seillière qui, possédant un portrait
de M"* Duthé par Lié-Louis Périn, les a
fait graver sur le cartel de ce portrait.
D'autre part, Edmond de Concourt, dans
i son livre : Ui maison d'un artiste, (iom^ 1 1
page 52, note 2 ) écrit: « LaDuthé mourut
en France en 1826 »
Désireux, pour des raisons qu'il serait
importun de donner da.ns Vlnteimédiaire,
de connaître la date exacte de la mort
de M"* Duthé, je me suis adressé aux:
Archives de la Seine où l'on m'a com-
muniqué l'acte suivant :
Extrait du registre des actes de décès du
premier arrond/sseinatt (année 1830).
Du vingt-sept septembre mil huit cent
trente, à di.x heuies du matin. Acte de décès
de Catherine-Rosalie Gérard, rentière, céli-
bataire, âgée dj quatre-vingt-deux ans, née à
Versailles (Seine-et-Oise), décédée rue Basse-
du-Rempart, n' ^6, le vingt-cinq à onze
heures du soir.
Constaté par nous, Charles Gabillot, adjoint
au maire du premier arrondissement de Paris,
sur la déclaration des sieurs Pierre-Marie
Ménager de Souville, régisseur général des
biens de Monseigneur le duc d'Aiimale, âgé
de 68 ans, demeurant rue Basse-du-Rempart
n" 36, et Marie-Philippe .Métrot, dessinateur,
âgé de 43 ans, demeurant rue de la Bientai-
sance, n" 2 .
A peine avais-je reçu cette copie que je
mettais en doute sa véracité, je dirai pour-
quoi tout à l'heure. J'écrivis aussitôtà Ver-
sailles, afin qu'on m'expiédiàt l'acte de
naissance delà personne dont je possédais
l'acte de décès, et on me fit aussitôt par-
venir le document ci-après :
Extrait du registre des Actes de Baptêmes
de la Ville de Versailles pour Vannée 1748.
Paroisse Saint-Louis.
Acte de naissance de Catherine-Rosalie
Gérard, née à Versailles,le vingt-trois novem-
XLVI«-1*
N»q87
L'INTERMEDIAIRE
785
786
bre mil sept cent quarante-huit, fille de Jean-
Baptiste Gérard, officier du Roy et de Louise-'
Rosalie Caumont, son épouse, domiciliés à
Versailles.
Certifié conforme etc.
ainsi, c'est
Que les deux actes que je viens de trans-
crire ici aient trait à la même femme, cela
est trop clair pour qu'il soit nécessaire d'y
insister. IVlaisces deux actesconcernent-ils
M"" Duthé ? C'est une autre atïaire ; et
pour ma part, je ne le crois pas. Le nom
de « Rosalie Gérard » a du être porté plus
d'une fois ; et bien que la personne men-
tionnée plus haut fût une contemporaine
de la Rosalie Gérnrd qui est célèbre sou«;
le nom de M''^ Dutlié, ii me semble qu'il
ne faut pas l'identifier avec elle
Ce qui m'incline à penser
cet autre acte de baptême que je possédais
pour l'avoir copié ici \nème(IiiUiwcdiaire,
tome VIII, page 172) et que j'avais tou-
jours regardé comme se rapportant à
M"° Duthé, sans en être d'ailleurs absolu-
ment sûr :
Le 13" jour de juin de l'année 1751, a été
baptisée Rosalie née la veille, fille naturelle
et légitime de Pierre-Vincent Gérard, gagne-
deniers et de Marie-Anne Rossel, son
épouse, .... etc.
(Registres de la Paroisse de Saint-Etienne
du Mont).
C'est pourquoi je comparais à la barre
de V Intermédiaire et je demande, en re-
merciant d'avance ceux qui voudront bien
me répondre : <* Savantissimi doc tores qm
Inc asscmllati esfis quand est née et
morte M"" Duthé? »
André Foulon de Vaulx.
Bossuet et le vin. — En racontant
dans son Jcsiis-Christ (page 236) le mira-
cle de Cana, le Père Didon s'exprime
ainsi : — « Un incident troubla la fin du
repas. Il n'y avait plus de vin, — le vin,
dit Bossuet, que les délicats appellent
l'âme des banquets ».
Je serais curieux de savoir où Bossuet a
fait, par ce mot, si imprévu de sa part, et
qu'on attribuerait plus volontiers à
Brillât-Savarin, une telle apologie du vin.
Et, pour en récompenser d'avance celui
qui me l'apprendra, je vais lui conter une
anecdote concernant justement Bossuet.
Au café Tabourey, où, en 1859 et 1860,
je passais régulièrement mes soirées en
compagnie de Barbey d'Aurevilly, j'ai en"
tendu bien des fois l'auteur de V Ensorcelé^
s'écrier de sa voix cliantante ou plutô^
déclamante : — Gar...çon, don... nez
moi... oi..oi un Bos...su. — et 11 I
Il s'agissait tout simplement d'un petit
verre de cassis, mais de cassis originaire
de Dijon, comme l'illustre évêque.. . Et les
garçons du café Tabourey, avertis une
bonne fois, ne s'y trompaient pas.
Edmond Thiaudière.
La date exacte de la mort de
Casanova. — Jacques Casanova dé-
clare, lui-nicme, dans ses Mémoires, être
né à Venise, le 2 avril 1725, des justes
noces de Gaëtan-joseph Jacques Casa-
nova, et de Zanetta Ferusi, qu'il avait
épousée, après avoir rompu avec la Fra-
goletta (i).
Parmi les fidèles de Y Intermédiaire —
et nous sommes quelques-uns à être fé-
rus du merveilleux aventurier que fut
Giacomo — en est-il, qui puisse m'expli-
quer comment un écrivain de la valeur
d'Armand Baschet, a pu faire, dans le
Livre, mourir Casanova en 1798, âgé de
soixante-dix-huit ans. (2)
Il serait un peu long de compter sur
ses doigts ; une simple addition suffit et
permet, si effectivement Casanova est
mort à l'âge fort honorable de 78 ans, de
placer en 1803, ainsi que l'ont fait nom-
bre de biographes, la dste de son décès.
Comment admettre au surplus cette
date de 1798 ?
N'était-ce pas l'époque même où Casa-
nova, s'il ne les composait pas — et le
commencement de leur rédaction semble,
d'après M. Charles Henry, remonter à
1791 {■^) — mettait au net ses Mémoires.
« Al'âgedesoixante-douze ans, en 1717,
lorsque je puis dire vixi. quoique je vive
encore, il me serait difficile de me créer
un agrément plus agréable que celui de
m'entretenir de mes propres affaires, et
de fournir un beau sujet de rire à la
( 1 ) Mémoires de Jacques Casanova de
Seinf;all (Edition Rozez, Bruxelles, 1863)
tome I. p. 17.
(2) Preuves curieuses de T authenticité des
Mémoires de Jacques Casanova de Seingalt
— Le Livre, 18S1, p. 325.
(3) Jacques Casanova de Se.'ii'^aJl et la
critique historique — Revue liis torique
1889, tome 3, p. 322.
DES CUHRCHl-URS ET CURIEUX
30 novembre 1903
787
788
bonne compagnie, qui i/i'a toujours
donné des preuves d'amitié et que j'ai
toujours fréquentée '^ '.
Et, l'année suivante, Casanova semble
avoir si peu envie do mourir, qu'ainsi
salue t-i! dans ses Mémoires, le i"^"' janvier
.79S:
«J'ai sous les yeux la copie exacte de
l'original écrit à Augsbourg au mois de
mai 1767, et nous sommes aujourd'hui
au premier de l'an 1798. » (2).
Sur quels documents s'appuyer pour
faire mourir Jacques Casanova de Sein-
galt en 1798 ?
Brockaus indique, il est vrai, 1798
comme date mortuaire de Casanova. Mais
faudrait-il, au moins, que son dire s'étayât
sur un acte authentique.
S'il a eu sous les yeux, comme le croit
Armand Baschet, l'acte de décès de Casa-
nova, « sur les registres mortu i .s du
bourg d'ûberlestendorf, diocèse de Lei-
rneritz, d'où dépendent la seigneurie, châ-
teau et domaine de Dux », il a dû en
prendre copie. C'est cette copie qu'il se-
rait intéressant de produire et qui ferait
foi.
M. Octave Uzanne serait, par les pa-
piers qu'il possède, plus que quiconque,
sans doute, à même de trancher ce point
de religion. Qii'il me soit permis de faire
un pressant appel à son érudition et à sa
bienveillance jamais démentie.
Mais, à défaut d'un acte ou document,
comment admettre que cinq mois aient
suffi à Casanova pour mener à son teririe
la révision de ses Mémoires?, Et, fût-il
mort en 1798 — j'en demande pardon à
l'ombre d'Armand Baschet, qui ne fut, il
est vrai, jamais grand clerc en arithmé-
tique, — Casanova eût été alors âgé, non
de soixante dix- huit, mais de soixante-
treize ans. Pierre Dofay.
Noblesse cliicoise. — Depuis quel-
que temps, nous voyonsles journaux appe-
ler des Chinois, « M. le marquis un tel ».
Dernièrement, l'épouse d'un fonctionnaire
chinois était qualifiée « lady ». Qu'est-
(i) Mémoires de Casanova. (Edition
Rozez), tome i*^', préface, p, 5.
(4) Mémoires de Casanova (Edit. Gar-
nier, Paris, s. d.)
ce que tout cela veut dire et pourquoi ces
appellations ne sont-elles usitées que
depuis peu ? César Birotteau.
Ex-libvia à déterminer. — Deux
C enlacés dans une jarretière portant
l'inscription Bihliolbèquc de Saint-Germain.
Au dessus, couronne de comte. H, 33. L,
21. Timbre humide. J. C. Wigg.
Lg Notariat da Paris. — Les étu-
des des notaires de Paris, au nombre de
122, étaient installées au commencement
de la présente année de la manière sui-
vante dans 19 de ses 20 arrondissements;
quant au douzième il en était totalement
dépourvu.
Le huitième arrondissement comptait
25 études ; le neuvième, 21 ; le premier.
20 ; le deuxième, 14 ; le septième, 9 ; le
dixième, 8 ; le troisième et le sixième,
5 chacun ; le quatrième, 3 ; le cinquième
et le dix-septième, 2 chacun ; cntin les
onzième, treizième, quatorzième, quin-
zième, seizième, dix-huitième, dix-neu-
vième et vingtième, ne possédaient cha-
cun qu'une étude.
Nous avons employé l'imparfait parce
que quelques changements de domiciles
ont pu se produire dans le courant de
1902.
A supposer que l'état des choses sub-
siste, nous nous permettons de demander
à nos honorables co-abonnés si cette ré-
partition, d'ailleurs légalement régulière,
répond exactement aux convenances et
aux besoins des habitantsdes vingt arron-
dissements de Paris, alors surtout que la
moyenne mathémathique donnerait au
moins six offices par arrondissement ?
C. H. G.
La communauté de Saint-Chau-
mont. — D'après un contrat de mariage
du 22 mars 1732, que j'ai sous les yeux,
il y avait alors, rue Saint-Denis, paroisse
Saint-Laurent, une maison de commu-
nauté de femmes, dite de Saint-Chau-
mont.
Je désirerais vivement avoir des ren-
seignements sur cet établissement et no-
tamment connaître l'ordre religieux qui
l'occupait.
Kecevait-il, comme j'ai lieu de le pré-
sumer, des dames et des demoiselles pen-
sionnaires ? E. M.
N-çSy.
L'INTERMEDIAIRE
789 -«
790
Rue de llle de Corse, à Nancy. —
Il existe, à Nancy, une rue portant le nom
de : Rue de l'Ile de Corse. On désire savoir
à quelle occasion la municipalité de Nancy
a cru à propos de donner ce nom à l'une
de ces rues. Villanova.
Famille Blanchet. — le désire tous
renseignements sur la famille Blanchet.
— Blanchet de N..., est orignaire de
Bretagne, d'après une tradition que cette
famille conserve. — Pierre-Louis Blan-
chet serait celui qui serait passé de Bre-
tagne à la Guadeloupe, où il serait mort
vers 1804; ce sont ses ascendants et
collatéraux que je cherche, ainsi que ce
qui se rapporte à lui-même ou à ses
enfaots ; la descendance de ses deux fils
m'est entièrement connue.
De son mariage je sais : 1° Charles-
Pierre;2" Hyacinthe-Nicolas du Rest Blan-
chet ; 3° une fille.
Charles-Pierre est né en 1769 à la Gua-
deloupe, a quitté cette île avec sa famille
le 6 mai 1817 pour Libourne, s'est établi
ensuite près de Vayres (Gironde). — La
même tradition d'origine dit : en étran-
ger, et n'y connaissant personne de son
nom dans la contrée.
Je demande plus particulièrement indi-
cation -. des actes de naissance, mariage
(et du contrat) et décès, de Pierre Louis
Blanchet, déjà cité,habitantau Petit-Canal,
(Guadeloupe), en 1801 ; probablement
mort entre 1801 ou 1804, dans cette
colonie ; peut-être marié aux environs du
Port-Louis vers 1768. —Celles : de l'acte
de naissance de son fils cité, Hyacinthe-
Nicolas, né à la Guadeloupe le 8 décem-
\)YQ 1771. — Celles des actes de naissan-
ces et mariages (et contrats) des autres
enfants du précédent. — Charles-Pierre,
déjà, nommé, né à la Guadeloupe en
1769, s'y maria vers 1795 avec la veuve
Couppé de l'Isle,née de Vipart. — Et, sa
fille, N... mariée vers 1793 ou 1799 à M.
Duportblanc ; elle était née à l'île entre
1767 et 1770, et mourut le 15 janvier
i8oo,à Saint-Barthélémy (Antilles).
D"' Henri duR.Phélan.
Famille Nau. — j'ai rencontré ré-
cemment, dans un catalogue d'occasion,
une « généalogie de la famille Nau »
imprimée à Paris en 1900 ou 1901.—
Elle était vendue quand je me suis pré-
senté, et je n'ai pu obtenir aucun ren-
seignement sur son auteur ni son éditeur.
Serai-je plus heureux en m'adressant à
V Intermédiaire ? Nolliac.
Famille de Navif ville de Villeroy.
— L'illustre famille de Neu/ville. qui a
donné les ducs de FiUeroy,ses\. éteinte,
je crois, à la fin du xviii'' siècle. Pourrait-
on me dire comment elle s'est éteinte et,
par suite, qui la représente actuellement ?
Ambroise Tardieu.
Famille Prevenier. — Un membre
de cette famille, né à Lackem, Hollande, en
1788, servait dans l'armée française de
1809 à 1814. Plus tard entré dans l'ar-
mée hollandaise, il quittait celle ci, comme
capitaine en 1817, et se fixait en France.
Un bienveillant lecteur pourrait peut-
être me renseigner sur lui.
Colonel WlLBRENNINCK,
Ssseny de Fonteny. — D'où est
originaire la famille de ce nom, quelles
sont ses armoiries, et a-t-on quelques dé-
tails sur un de ses membres, J. B. d'Es-
seny de Fonteny, dont le nom se trouve,
avec la date de 1788, sur une médaille
qu'un de mes amis a eue dernièrement
entre les mains ? Albert Renard.
La descendance de Lekain, —
Charles Maurice, le trop fameux critique,
écrivait en 1817, que le fils de l'illustre
comédien « jouaitla tragédie en société
bourgeoise», mais sans grand succès,
paraît-il.
Est-ce exact ? Et dans ce cas, le fils de
Lekain a-t-ileu des descendants?
Sir Graph.
Le baron d'Asfeld. —Pierre Bidal,
baron d'Asfeld, fut ministre de la reine
Christine de Suède, en France, en Italie
et en Espagne. Qiiel est le titre des ouvra-
ges, étrangers et français, qui lui entêté
consacrés, articles de revues et de jour-
naux? Par qui sa descendance est-elle
aujourd'hui représentée ?
— T. L. H.
Le lieutenant-général Wittingofî
— Le livre de M. C.-A. Dauban, Paris en
iyc)4 et ijp^, p. 37, donne le texte d'une
i
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 novembre 1902
~- - 791 "^ — — —
lettre ou plutôt d'une dénonciation du
prince Charles de Hesse, du 16 nivôse an
Il (s janvier 1794) où se trouvent ces
passages :
... Mais il reste encore un de leurs compli-
ces et aussi criminel, c'est le traitre Wittin-
goff, commandant de la maison du tyran le
10 août [cela dit tout). — Wittingoff doit
être à Tours et sa famille est à Strasbourg ;
je prouverai tous ses crimes et tous ses com-
plices...
N'est-ce pas le même que Witinghof,
lieutenant-2;énéral d'orio-jne courlandaise,
qui aurait été guillotiné en 1793, d'après
la Tahle des OHofiies de la France content-
poraine, par Taine ?
Ce nom ne figure pas dans la liste des
personnes guillotinées pendant la Terreur,
donnée par M. Wallon, à la fin du dernier
volume de son Histoire du Tribunal révo-
lutionnaire.
Voudrait-on avoir la complaisance de
m'indiquer où j'aurais des renseignements
biographiques sur Wittinghof. qui avait
été emprisonné en Normandie, sous la
Terreur, sur son origine, sa famille et son
sort pendant la Révolution?
Hautenclef.
Gardes de îa Porte du Roi. — En
1790, alors que ce corps était dissous, un
de ses anciens officiers fit faire son por-
trait, en costume, par le peintre Doncre,
d'Arras ; et la même année, cet artiste en
fit une réduction limitée à la tète et au
buste, pour une demoiselle Papillon, à
laquelle il donna quittance, au dos du
tableau, à Arras, du prix touché. Sur ces
seules indications, puis-je espérer qu'un
de nos confrères me découvrira le nom de
cet ofllcierqui,en 1790, était âgé, avait le
nez allongé descendant vers la bouche, et
portait la croix de Saint-Louis?
V. A.
« Le SJtc blanc ». — Tel est le titre
d'un ouvrage publié à Paris en 1820, 2
vol. in 12", et qui contient de nombreuses
lettres tendant à la' justification de la
reine Caroline, épouse de Georges IV, et
victime du fou Georges II ; cet ouvrage
peut-il être consulté en toute sécurité? La
Biographie des contemporains., de Rabbe
ctc, le met au nombre de ceux qui ont le
plus de mérite sur cette affaire scanda-
79:
leuse.duel est l'avis de ceux qui connais-
sent bien la question ?
CÉSAR BlROTTEAU.
Eroch^jre à retrouver. — Ne pour-
rait-on fournir quelques renseignements
au sujet de la brochure concernant les bi-
joux égyptiens antiques, volés au Louvre
le 29 juillet 1830, pendant l'assaut. Pro-
bablement elle avait pour titre :
Liste des bijoux égyptiens volés au Lou-
vre,(etc.)
Cette liste fut immédiatement en-
voyée aux gouvernements étrangers. II
paraît qu'elle est, actuellement, introuva-
ble à Paris. H. H.
Vers de V. Hugo. — Dans les cu-
rieuses lettres de Victor Hugo au secré-
taire perpétuel de l'Académiedes Jeux Flo-
raux, il est question de plusieurs pièces de
vers que je ne trouve pas dans les Odes
et Ballades : Les Derniers Bardes, La Ca-
nadienne, l'idylle des Deux Ages.
Ces vers n'ont-ils jamais été publiés
ou bien ont- ils paru sous d'autres titres ?
A.F.
Chants... nationaux en 1871,
pendant la Commune. — Y en a-t-il
eu de spéciaux, en dehors de \a.Marseillaise,
que l'on continuait, je crois, à chanter,
au moins aux funérailles? L, R.
A. la Monaco ! — Un aimable inter-
médiairiste voudrait-il me faire connaître
la suite de ce couplet qui se chantait sur
un air de contredanse :
A la Monaco ! Ton chasse et l'on déchasse,
A la Monaco. Von chasse comme il Jatit\
Dans ses impressions de voyage, Alexan-
dre Dumas père, d'un naturel très cu-
rieux, étant de passage dans la princi-
pauté, raconte qu'il chercha à connaître
l'origine et la signification de cette
vieille chanson, mais les monégasques se
renfermèrent dans le plus complet mu-
tisme.
Dumas s'exprime ainsi :
Je profitai de ce contre-temps pour
approfondir un point de science chorégra-
phique que je m'étais toujours proposé de
tirer au clair à la première occasion; il
s'agissait de la Monaco, où, comme chacun
sait, l'on chasse et l'on déchasse. Je fis, en
conséquence, pour la troisième fois depuis
N- 987.
L'INTERMEDIAIRE
793
794 -
que j'avais quitté la frontière, toutes les
questions possibles sur cette contredanse si
populaire par toute l'Europe ; mais là,
comme ailleurs, je n'obtins que des répon-
ses évasives qui redoublèrent ma curiosité,
car elles me confirmèrent dans ma première
opinion, àsavoir que quelque grand secret,
où l'honneur du prince et de la principauté
se trouvait compromis, se rattachait à celte
respectable gigue. Il me fallut donc sortir
des états du prince aussi ignorant que j'y
étais entré et perdant à jamais l'espoir de
découvrir un my.stère que je n'avais pu
éclaircir sur les lieux.
En faisant appel aux nombreux colla-
borateurs de Y Intermédiaire, serai-je plus
heureux que notre grand romancier?
Paul Hi£Doum.
Soles à La Orly. — Le journal le
Gaulois, du 13 novembre 1902, adonné
le menu du déjeuner ofîert par le duc de
Chartres au roi de Portugal. On y voit
les fiJets de soles à la Orly.
Quel souvenir historique ou gastrono-
mique ce nom de Orly veut-il rappeler?
Je connais Orly, commune du dép. de
la Seine. 11 existe en France deux autres
localités de ce nom : Orly sur Morin, en
Seine-et-Marne, et le hameau d'Orl}^,
commune d'Albens en Savoie.
Carisathîs.
Origine du mot rapiat. — Ce mot,
qui n'existe pas dans le Dictionnaire de
Littré, est souvent employé dans le lan-
gage familier pour désigner un homme
cupide et indifférent à tout sentiment de
générosité, Qr.and cette expression a-telle
été mise en circulation ? Quelle en est
l'origine?
Paul Pinson.
Ce midi. — \J Intermédiaire s'est ré-
cemment occupé de locutions propres à la
Normandie. En voici une autre. On dit
couramnient dans cette province : ce
midi, — comme on dit partout : es. ma-
tin, ce soir, cette nuit. Le normandisme
est peut-être moins dans l'adjectif que
dans l'emploi de ce midi, au sens de cet
(ou cette) après-midi. Qiioi qu'il en soit,
je voudrais savoir quelle est l'autorité
littéraire de cette expression. Littré ne
semble pas Lavoir connue. La trouve-
t-on dans les écrivains français, soit de
l'âge classique, soit des âges précédents
ou suivants? Je soutiens la négative, jus-
qu'à preuve contraire. J. B. D.
Question ds navigation potilevéo
par un tableau du Louvre. ~ Un
tableau du Louvre, provenant de la col-
lection La Cazc, placé dans la salle 34 de
l'école hollandaise, avec le \\° 2597, et
attribué à Van der Heîst ( -j-iôyoj, re-
présente deux personnages qui seraient in-
connus d'après l'inscription : un homme,
avec un grand cordon orangé en écharpe,
montrant un bac à 2 gouvernails et 2
pavillons, avec des cavaliers montés et un
cordage ascendant vers l'arrière, et une
dame tenant un dessin de pont de ba-
teaux. 11 s'agit vraisemblablement d'une
expérience de navigation d'un certain in-
térêt.
Le fond du tableau parait représenter
l'embouchure d'un fleuve avec des cons-
tructions étagécs sur une colline et un
moulin à vent sur une tour.
Quelle est la décoration ? Quel est le
pays ? Qii.el est le jiersonnage masculin ?
De quel systènie de navigation s'agit-il ?
Alphonse Renaud.
La musique des Chausous de
Pierre Dupent. — Charles Baudelaire
a dit, à la suite de sa Notice sur Pierre Du-
pont :
L'édition à laquelle cette notice est
annexée contient, avec chaque chanson, la
musique qui est presque toujours du poète
lui-même, mélodies sinioles et d'un carac-
tère libre et franc, mais cjui demandent un
certain art pour bien être exécutées.
Baudelaire était mal informé. Très
exactement renseigné à cet égard depuis
plus de quarante ans, je déclare, pour le
savoir pertinemment, que c est'un ingénieur
des Ponts et chaussées, qui nota et mit au
point la [lupavt des airs que Pierre Du-
pont lui fredonnait d'insjiiralion. Seul,
Dupont, que j'ai connu ainsi que l'ingé-
nieur, eût été impuissant à adapter con-
venablement un air à ses chansons. De
leur collaboration amicale, intime, faite
sans bruit sont nés les airs que nous avons
tous entendus ou chantés, et qui convien-
nent si bien aux paroles.
Dans les papiers de Pierre Dupont qui
ont pu être conservés, se trouve-t-il des
cahiers de feuillets de musique écrits de
sa main ? J'aimerais les voir. V. A.
DES CHERCHHURS ET CURIEUX
30 novembre 1902
795
796
ses
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
Los papiers de Meusnier, inspec-
teur de police (XLVl, 54'^). — Con-
sulter la Reviiii Rétrospective du i*^' octo-
bre 1892, et la Revue des Revues de 1896
ou 1897 (je n'ai pas la date précise).
Au moment du supplice de Damiens,en
1757, Meusnier disparut subitement Son
collègue et successeur, Louis Marais,
affirma que l'inspecteur de police avait
été assassiné, en 1757, alors qu'il condui-
sait un prisonnier au château d'If. Or.
nous retrouvantes huit ans après, Meusnier
agent d'émigration, sur les bords du
Rhin, pour le compte de l'impératrice de
Russie. Il signait alors Meusnier de Pré-
court. Mais, à partir de 1766, nous per-
dons complètement ses traces.
QLiant à Louis Marais, l'ami et le con-
seiller des princes (voir \a Revue desRevues
desi^'' et 15 juillet 1900)11 suivit les erre-
ments et continua les traditions de Meus-
nier pendant toute la durée du règne de
Louis XV. Mais le nouveau souverain
ayant peu de goût pour la gazette scanda-
leuse qui faisait le régal de son aïeul,
Marais espaça d'abord ses rapports sur la
galanterie parisienne, puis les cessa com-
plètement. Put-il doubler sans naufrage
le cap des tempêtes révolutionnaires ?
Nous l'ignoronî ; car il n'a pas laissé plus
de traces que son prédécesseur Meusnier.
C'est regrettable ; ces deux hommes étaient
des types achevés du parfait policier sous
l'ancien régime. d'E.
Maussion (Etienne-Thomas de)
(XLVl, 343, 527). — Notre distingué con-
frère La Coussière nous donne, à propos
du mouvement révolutionnaire de Rouen
au mois d'août 1789, des renseignements
inédits sur lesquels nous lui demandons
la permission d'insister, parce qu'ils sont
en contradiction formelle avec les jour-
naux, mémoires et factums du temps.
Personne n'ignore qu'à l'occasion du
renchérissement des subsistances à Rouen,
la population, ou plutôt la populace, s'était
soulevée et que, sous ce prétexte, l'acteur
Bordier et son acolyte Jourdan l'avaient
menée à l'assaut de l'hôtel de l'Inten-
dance.
L'habitation de M. de Maussion fut
livrée au pillage et saccagée. Les assail-
lants n'en sortirent que les mains plei-
nes. Aussi, Bordier et Jourdan. arrêtes le
jour même, furent-ils jugés, condamnés
et suppliciés dans les vingt quatre heures.
M. La Coussière nous apprend, d'après
des documents inédits, que Bordier fut
en quelque 5orte pendu à huis clos, dans
la cour même de l'hôtel de l'Intendance.
Or, des contemporains, dans les huit
jours qui suivirent l'exécution, dirent
qu'elle eut pour témoin toute la popula-
tion de Rouen. Voici, par exemple, la
version de La m-rt subite du sieur Bordier
des Variétés, d'ailleurs peu favorable à la
mémoire des deux suppliciés :
23 août... II est sorti vendredi à cinq
heures du soir cies prisons. Son associé Jour-
dain était sur là charrette avec lui. Ils n'ont
point voulu qu'on la découvrît, ils se sont
montrés aux yeux de tout le peuple. Enfin,
que vous dirais-je ? Arrivés au lieu de leur
destination, ils sont descendus, et se sont em-
brassés trois lois ; le s' Bordier a été pendu le
premier.
Us ont vu arriver la mort d'un œil tran-
quille et philosophique et sont morts sans
confession. Après avoir entendu la lecture de
la sentence prév«5talc qui le condamnait à
mort, le sieur Boidier dit adieu à son ami et
demanda au bourreau un dernier service qui
était de ne pas le faire souffrir en le faisant
mourir le plus promptement possible. On
prétend qu'ils ont avoué bien des choses.
Par contre, un ami et camarade de
Boriier, l'auteur dramatique- Dumaniant,
écrivait dans une réponse qui portait sa
signature et prenait, par interA'alles, les
allures d'un panégyrique enthousiaste:
On l'a exécuté avec un appareil formidable
(on avait porté des canods sur les deux routes
de Paris : on craignait qu'on ne vînt le déli-
vrer).
... 11 a reçu son arrêt sans pâlir, avec la
fermeté de l'innocence : il a marché au sup-
plice d'un air ouvert et tranquille. Il a salué
en passant les comédiens de sa connaissance.
Il a embrassé Jourdain en lui disant : Tu causes
ma mort et je te le pardonne. Jourdain a
voulu répliquer : Ce n'est point le moment des
explications, a-t-il dit ; il faut mourir sans
faiblesse. Citoyens, a-t-il crié, Je meurs pour
N» 987.
L'INTERMEDIAIRE
797
798
vous, je meurs innocent, je meurs pour la pa-
trie.
Les spectateurs ont fondu en larmes.
Au reste, tous les auteurs qui ont relaté
la mort de Bordier, s'accordent à~ recon-
naître que l'acteur étonna la foule par son
calme et par son sang- froid. Le vaude-
villiste Brazier en donne pour preuve cette
anecdote :
(( A l'heure fatale, Bordier se souvint
d'un oassaore du Prince ramoneur, une
farce populaire, où sur le point de grim-
per à une échelle. il se demandait : «Mon-
terai-je ou ne monterai je pas ? >v Et, avec
un esprit d'à-propos vraiment extraordi-
naire en un tel moment, il s'arrête au
pied de la potence pour répéter à l'exécu-
teur la phrase qui soulevait jadis les rires
de toute une salle »,
La participation de Bordier aux actes de
vandalisme et de brigandage qui désho-
norèrent l'émeute de Rouen est restée
inexplicable. Ce comédien avait, paraît-il,
une fortune de cinquante mille écus et ga-
gnait dix mille livres par an aux Variétés,
il était de plus fort beau garçon et l'en-
fant chéri des dames. Mais, peu scrupu-
leux (ainsi le voulait la morale facile de
l'époque) il les volait effrontément.
Sa mémoire fut réhabilitée en 1794 ; et
le Conseil général de Rouen, qui s'associa
àcette prétendue réparation, crut justifier
l'étrangeté de sa conduite, en émettant
cette singulière théorie, qu'il ne fallait pas
se préoccuper de telles peccadilles chez
un bon révolutionnaire et un vrai répu-
blicain de la trempe de Bordier.
SiR Graph.
Ordre de la Toison d'or (XLVI,
617, 683). — J'ai eu l'heureuse chance
d'acquérir un exemplaire : Les ordonnan-
ces de Tordre de la Toison d'or, donné en
nosfre ville de Lille le 2']'^ jour de novembre
l'an de grâces 14^1. S. L. N. D. (Planlin
d'envers) in-^*^ de 84 p. orné de 2 fig.
Exemplaire sur velin. Belle impression
de la fin du xvii* siècle.
C'est dans ce volume que je trouve la
preuve ique Philippe le-Bon a institué
l'ordre de la Toison d'or en l'honneur de
son épouse Isabelle de Portugal.
Voici le commencement de l'acte de
fondation :
Philippe par la grâce de Dieu, duc de
Bourgoingne, de Lothier, de Brabant et de
Lembourg : conte de Flandres, d'Arthois, de
Bourgoingne Palatin du Haynnault, de Hol-
lande, de Zélande et de Namur. Marquis du
Sainct Empire ; Seigneur de Frise, de Salins
et de Malines: Scavoir faisons à tous présens
et avenir, que pour la très grande et parfaicte
amoLir qu'avons au noble Etat et Ordre de
Chevalerie ; dont le très ardent et singulière
alîtection désirons l'honneur et accroissement,
par quoi la Vraye Foy Catholique, Testât de
nostre Mère Saincte Eglise, et la tranquillité
et prospérité de la chose publicque, soyent
comme estre peuvent défendues, gardées, et
maintenues ; Nous, à la gloire et louenge du
Tout puissant nostre Créateur et Rédempteur,
en révérence de la glorieuse Vierge Marie, et
à l'honneur de Monseigneur Sainct Andrieu
glorieux Apostre et Martyr, à l'exaltation de
la Foy et de Saincte Eglise et excitation de
Vertus et bonnes meurs, le dixiesme jour du
mois de janvier, l'an de Nostre Seigneur mil
quatre cent vingt et neuf, qui fust le jour de
la soiemnization du mariage de Nous, et de
nostie très chère et très aymée compaigne
Elisabeth en nostre ville de Bruges ; avons
prins, créé et ordonné, et par ces présentes
prénoms, créons et ordonnons, un ordre et
Fraternité de Chevalerie, ou amiable compai-
gnie de certain nombre de chevaliers, que
nous voulons estre appellée, l'Ordre de la
Toison d'Or, soubs la forme, conditions.
statuts, manières,
vent, etc ;
et articles
qui s en suy-
Philippe-le-Bon était épris de son
épouse, puisqu'il adopta lors de son ma-
riage avec Isabelle de Portugal : Aultre
n'auray, pour devise.
L. QuARRÉ Reybourbon.
*
Consulter l'ouvrage : Le blason des
armoiries de tous les chevaliers de l'ordre
delà Toison il' Or depuis la première insti-
Intion jnsques à présent, par J-B'* Maurice,
héraut et roy d'armes.
La Haye et Bruxelles, 1667, petit in-
folio, en tète duquel se trouvent les let-
tres de fondation de cet ordre.
G. M. X.
Armoiries à déterminer : d'azur
à trois cœurs d'or (XLVI, 396, 519,
630J. — Nicolas Cœur, Irère du célèbre
argentier de Charles VIL fut élu évèque
de Luçon, en Poitou, en 1441 ; il portait :
d'ù:(ur à ^ cœurs de gueules 2 et i .
Son neveu, Jacques Cœur, fils de l'ar-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
' gentier, fut doyen de l'église de Poitiers,
puis, en 1446, doyen de la Métropole de
800
30 novembre]Ji902.
Bourges.
B. DE ROLLIÈRE.
Armoiries de sinople au com-
pas (0 de... (XLV). — Les armoiries de
l'époque Louis XV '.■parti an chef cTai^ur
chargé de deux étoiles d'or en chef et d'un
croissant de même en pointe, sont celles de
Charles Brostier sieur de la RouUière,
secrétaire du Roy en 1698 ; elles sont
décrites par d'Hozier, dans le nobilir.ire
du Lyonnais. Cette famille originaire de
rAna,oumois s'allia à toutes les guerres
de religion vers 1560 au Lancelin, dont
elle prit les armes qui furent plus tard
modifiées avec le temps.
Les Brostier de la RouUière passèrent,
à l'époque de la Révolution, en Dauphiné
et en Savoie, où se trouvaient déjà établies,
plusieurs branches anciennes de leur
famille. C" de Benest.
Le privilège de Ciialo Saint-
Mard (XLVI, 283,415,632).— Si le colla-
borateur Cam avait lu attentivement les
deux savantes dissertations de M . Noël
Vallois sur le Privilège de Chalo-Saint-
Mars, il ne pourrait rester dans son esprit
le plus léger doute sur la fausseté du
certificat sans date(vers 1244 à 1254) re-
produisant Ife soi-disant diplôme de 1085,
accordant certains privilèges aux descen-
dants d'Eudes Le Maire, né à Etampes et
non à Saint-Mard près Dammartin, comme
il l'avance à tort.
Après avoir étudié avec la conscience
la plus scrupuleuse les nombreux docu-
ments qu'il a compulsés, M. Valois, ac-
corde à M. Léon Marquis qu'il a copié, et
ayant passé au crible de la critique la notice
des trois abbés que M. Cam considère
comme authentique (il faut avoir une foi
robuste pour être convaincu), les ordon-
nances des rois et tous les textes imprimés
et manuscrits, le savant paléographe dé-
montre surabondamment, avec pièces
justificatives à l'appui, que ce prétendu
privilège n'a été qu'une immense mysti-
fication qui a profité pendant plusieurs
siècles à un grand nombre de familles
composées principalement de commer-
çants. Quant à celles qui, de nos jours
se prévalent avec orgueil de descendre de
cette fameuse lignée, nous pensons qu'il
n'y a pas lieu pour elles de s'en faire un
si grand titre de gloire.
Un ancien Cul de Singe.
Vignettes de généraux devenus
ex-îibriy (XLVI, 6 1 9,683). — 11 me senible
que cette question porte en elle-même sa
réponse,
i" Du moment qu'il est reconnu préa-
lablement que la composition de Garneray
est un en-tète de lettres, ce n'est donc pas
un ex-libris.
2° Le fait qu'un en-tête de lettres a pu
être collé dans quelques volumes (une
douzaine, pour Garobuau) suffit-il pour
tranformer d'emblée cette vignette en un
ex-libris ? On ne saurait l'admettre ; car,
si l'on entrait dans cette voie, on ne sait ce
qu'on arriverait à découvrir de choses,
dans les livres, vieux ou non, qui, d'après
ces précédents, seraient présentées comme
des ex-libris, J.-C. Wigg,
Noms anciens (XLIIl). — Noms du
vii« siècle, relevés dans des chartes :
Bladard, Baldetramn, Gerfride, Gisle-
fride le Centenier, Constantin, Ermenfride,
Bruno, Dodan, Crasmar,Blitmar, Warulf,
Séguin, Erschanfride, Hilderamn, Ango-
bert, Auriane, fille du noble Amalfride,
Poilène (pour Pauline), Vulfahald, Hu-
nulfe, Gennon, Mauronte, Agou, Dau-
phin, Rustique, Paschaise, Godelbert,
Agiac, Frédic, Ambroise. Wolbert, Ma-
car. Pétrin, Arède, Pieire, Walot, Vua-
lane, Landelhelm, Stéphane, Alloin,
Eodin (Eude^, Iggonard, Néon, Bosolin,
Probatien, Hunvald, Bertran, Sicarube,
Frotice, Belbon, Bertall, Bertinar, Draco-
lin (de la lignée du dragon) Autric, Al-
mar (Alomer), Sicand,Théodoric, Gonde-
bert, Bertohinde, Harmar, Hilduin, Léo-
cade, Amalgisil, Gandon, Caldemar, Ber-
ghise.
(Tous ces noms sont du temps de la mort
d"Ebroïn, autour delà date 681, à trois
ans près).
Ces noms sont pris au hasard, dans
des listes de témoins, sans en omettre
un seul, pour donner une idée très
exacte des noms de cette époque barbare.
D"' Bougon.
N- 987
L'INTERMKDIAIRE
801
802
Noms bizarres des rues dans cer-
taines villes de France (T. G., 794;
XXXV ; XXXVI ; XXXVll ; XXXVIII ;
XXXIX ; XL ; XLI ; XLIV). — A Valen-
ciennes : Rue du Profond Sens, Allée des
jardins Cacheux. Allée des bons vouloirs.
Rue de l'Artre Sainte-Gertrude. Rue Can-
ton Carcailloux. Rue des Meriicans Rue
des iVlulquiniers. Rue Percepain. Cour du
Tambour battant. Impasse Vert Soufflet.
E. T.
Bictionnairâ d;i langage popu-
laire de Paris (XLV). — Je regrette de
n'apporter ici qu'un renseignement né-
gatif, c'est l'absence de cet ouvrage au
catalogue des imprimés de la Bibliothè-
que nationale parmi les autres publica-
tions du même auteur, Emile Agncl,
parues de 1839 à 1887. jusqu'à preuve
contraire, cette indication donnera donc
à penser que l'ouvrage est demeuré in-
complet et n'a pas eu d'édition définitive.
(Quelques feuilles auront été livrées au
commerce, avec espoir, sans doute, de
livraisons prochaines, mais l'auteur se
sera vu forcé d'ajourner sa publication.
D"" Charbonier.
Prélats -académiciens. Lieu et
date de naissance (XLVI, 674). —
1° Antoine Malvin de Montazet né en
17 12, dans l'Agenais, nommé évêque
d'Autun, fut sacré le 25 août 1748 et
transféré le 16 mars 1758 à Lyon. {['His-
toire de V Eglise d' Aidurij par un cha-
noine, I vol. in 80 Autun 1774); et mou-
rut à Paris le 2 mai 1788 à 76 ans et
après 40 ans de sacerdoce (f. A. Jean.
Les évèques et archevêques de France depuis
1682 jusqu'à iSoi — in-8". pages 214-19).
2°) Michel Poucet de la Rivière, né en
1672 — à Eventardle 2 août i730.1Vlathias
Poncet de la Rivière, doyen de l'Eglise du
Mans de 1740 à 1742, évêque deTroyes en
1842, et cousin de Michel, naquit à Paris
en 1708. C'est peut-être aussi le lieu
d'origine de Michel, (d. Dom Piolin.
Hist. de l'Eglise du Mans, t. VI, p. 489.
Cauvin. Essai sur l'armoriai dn diocèse
du Mans, p., 185, A. Jean, 0/). cit. p.
278, etc.)
4°) Jean François de Chamillart, né à
Paris en 16=57, ''^^^'^^ <-^e Fontgombault en
1687, évêque de Dol en 1692, sacré le
30 novembre, transféré à Senlis en 1702
(16 avril, 3 juillet), mort à Paris le 16 avril
1714 a 57 ans, et dont 16 de sacerdoce (A.
Jean op. cit. pp. 338, 435).
5) François de Clermont-Tonnerre, né
en 1 629. évêque de Noyon 1660, mort le 15
février 170.. (h. Jean, op. cil. p, 326).
b") Jean d'Estrées.
Les deux d'Estrées. qui, vers la même
époque, furent évêques, naquirent à Paris ;
l'un, César, cardinal d'Estrées, naquit à
Paris le s février 1628. Celui-là futen 1657,
académicien et mourut le 19 déc. 1714, à
Saint-Germain-des-Prés. Le second, )ean
d'Estrées, neveu du précédent et son suc-
cesseur à Laon, naquit à Paris en 165 1.
Comme ce dernier, Jean d'Estrées, nommé
par le régent à Cambrai, en 1716, était
neveu du cardinal d'Estrées (A. Jean, op.
cit.. pp. 166, 322, 323).
L. C, DE LA M.
*
* ♦
Vlgr Poncet de la Rivière, évêque
d'Angers, membre de l'Académie Fran-
çaise, naquit en Alsace (1672). O.i n'a
pu jusqu'ici préciser davantage,
F. U.
Famille da Falce et van der Sic-
kelen (XLllI). — S'il n'a pas été ré-
pondu à la question relative à l'existence
enNormandie, qui parait douteuse, d'une
famille de la Faucille, on peut du moins
lui signaler Guion de la Faucille, ex-ser-
vant devant Couches i 37 1 , et devant Saint-
Sauveur-le-Vicomte 1374. (Sceaux de la
collection Clairambault, 3500 et s. Docu-
ments inédits).
En 1562, Jehan Faucil était sergent de
Godeneval, à Dampierre-sur-Avre, dont
dépendait la sergenterie de Nonancourt,
vendue par Nicolas Faucil en 1758.
G. B.
Familial du Maine du Coudray.
Ses armoiries (XLIII).— Les du Maine
du Coudray sontsortis d'Adrien duMaine,
anobli en décembre 1654, qui portait:
d'azur au chevron d'argent, accompagné de
9 étoiles d'or, 2 en chef et 1 en pointe, celle-
ci soutenant un croissant d'argent.
G. B.
Famille de Bourbon-Conti (XLV ;
XLVI, 406). — D'après les renseigne-
ments consignés dans le n° du 29 juin
1902, V avant-dernier prince de Conti
8o3
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
Louis-François, mort en 1776) aurait eu
pour maîtresse Coraline Véronèze, actrice
des Italiens, morte en 1782, marquise de
Silly. De cette actrice sont nés deux fils,
dont un — connu d'abord sous le nom
de Silly, puis sous celui de chevalier de
Vauréal — est mort à Melun en 1785,
chevalier de Malte.
Est-ce bien Tavant-dernier prince de
Conti ou le dernier (Louis-François-Joseph
de Bourbon, mort en 1807) qui eut pour
maîtresse l'actrice Coraline et fut le père
des deux fils ?
En tout cas, il parait certain que le che-
valier de Vauréal était bien fils naturel de
Louis-François-Joseph, prince de Conti.
C'est énoncé en ces termes mêmes dans
l'acte d'inhumation de Vauréal qui existe
à la mairie de Melun (registres de la pa-
roisse Saint-Ambroise de cette ville). Louis
François, chevalier de Vauréal, mestre de
camp du régiment des dragons de Conti,
mort à Melun le 3 août 1785, à 24 ans 1/2
fut enterré le lendemain au cimetière
Saint-Ambroise. L'emplacement de ce
cimetière est aujourd'hui englobé dans les
dépendances de la caserne de cavalerie,
où des fouilles ont amené la découverte,
il y a 2^ ans, de l'épitaphe qui recou-
vrait la sépulture du défunt, et qui a été
transportée dans le cimetière actuel de la
paroisse N. -D.de Melun. On y lit aussi que
le chevalier de Vauréal était fils naturel de
Louis-François Joseph de Bourbon, prince
de Conti ; que l'inscription a été posée le
3 août 1785 par le P. Ferréol Bardez, au-
mônier du régiment.
Il y a plu5 ; c'est qu'il a existé deux
inscriptions funéraires à la mémoire du
jeune officier, La seconde, dont j'ai re-
trouvé trace ces années dernières, se trou-
vait dans l'église Saint-Ambroise, détruite
après 1790, et on y lisait ce qui suit :
Dans le cimetière de cette paroisse
Repose le corps
de très illustre et noble
François-Louis de Vauréal,
■ frère militaire de justice de l'ordre
de St-Jean de Jérusalem,
fils naturel de très haut et très puissant
et très excellent prince
Louis-François-Joseph de Bourbon,
prince de Conti,
prince du sang, pair de France,
Mestre de camp en second du régiment
des dragons de son Altess: sérénissime
Lequel est décédé en cette ville
30 novembre rçoa
— 804 —
}oj"'° jour du mois d'août 1785,
à l'âge de vingt-quatre ans et demi.
Il tcnoit i.oiil du sang qui lui donna lo jour,
11 eut (ail nosirc j;loire, il psloit no?tro"aniour
Les officiers du Régiment
ont fait poser ce marbre pour estre
un monument éternel de leur douleur
et de leurs regrets,
ht fondé une messe à perpétuité
dans ladite église,
par acte passé par devant Chambluin
notaire à Melun, le 4 juillet 1786,
pour le repos de son âme.
Requicscai in pnce.
Au bas de celte inscription, dont on a
recueilli tout récemment un fragment
chez un marbrier, étaient gravées deux
branches de cyprès (?) avec une croix de
Malte. Th. L.
La fatnille du député Couppé do
Kervennoti (XLVI, 287). - Cette
question m'intéresse aussi beaucoup, et
je vais plutôt la préciser qu'y faire une
réponse.
J'ignore aussi s'il existait autrefois, à
Versailles, un double des archives des
colonies, et c'est une chose à élucider, car
elle intéresse tous les chercheurs ; de
nombreux intermédiairistes peuvent cer-
tainement répondre à ce point de la ques-
tion.
Qiiant à la terre du ilest. des Couppé,
c'est évidemment le Rest a Bnhulien ou
le Rest a Ploubezre (carte de FEtat-major
1-80.000, feuille 41, Lannion)si tant
est que les terres n'aient pas été toutes
deux à cette famille.
Hyacinthe-Gabriel Couppé du Rest est
né dans la parois- e de Saint-|ean duBaly,
à Lannion, mais j'ignore la date qui reste
à trouver, c'est vers 1708 ; il était filleul
de son oncle Hyacinthe-Gabriel Couppé,
écuyer, sieur de Kuennon, qui fut, par la
suite, son subrogé-tuteur ; je ne sais s'il
est mort en France ou à la Guadeloupe,
ni de date. Mais a t-il bien été capitaine
d'infanterie au Port-Louis en 1736 ?
En réalité, ce qu'if'est important d'avoir,
c'est un succint aperçu généalogi-
que permettant de relier entre eux les
Couppé, ancêtres et collatéraux du député ;
les chercheurs en Bretagne peuvent évi-
demment résoudre celte question, et
compléter ainsi ce que donne Kerviier
dans sa bio-bibliographie bretonne.
N- 987
LMNTERMEDIAIRE
8o"5
806
A la Bibliothèque nationale (^nouveau
d'Hozier 107), se trouvent les preuves de
la noblesse de Joseph-François Couppé de
Kermené et de son frère pour l'Ecole mi-
litaire. — Quelle est la parenté de ces
Couppé avec le député ? lis doivent avoir
une origine commune ; ils portent d'après
la pièce que nous venons de citer : D'ar-
gent à six mouchetures d'hermine de sable
posées j. 2. I — D'ailleursJ'auteur de la
question connaissait aussi bien que moi
ces pièces puisqu'il a reproduit le dessin
armorié qui s'y trouve dans son encyclo-
pédie universelle illustrée de biographie et
d'histoire Cette branche est alliée aux
Halna,Quengo,Huard,etc. Or, au rameau
du député paraît appartenir non seule-
ment C. du Rest plus haut cité, mais en-
core, le suivant qui déclare ainsi ses
armes à l'armoriai de 1696 : « Hiacinthe
Couppé, s' de Kervennou, conseiller du
Roy, receveur des octroys de Lannion :
Z)'a:(urà trois molettes d'argent 2 et i , et
une quintcfeuille de même posée en abîme
Creg. Bretagne, i^"" p. 951). — Et voilà
que le député meurt à Tonquedec, qui
devait être à la famille du Qjiengo ; pour-
tant je ne puis croire que la branche de
Kervennou et celle de Essarts-Kermené
soient très proches parentes entre elles.
D'' Henri du R. Phélan.
Quels sont les représentants des
marquis deGamaches? (XLVI, 344,
644). — Joachim-Valery-Thérèse Louis
Rouault, marquis de Gamaches, grand
d'Espagne du chef de sa mère, né le 11
mai 1753, capitaine de cavalerie, dernier
rejeton du nom, mourut le 29 septembre
18 19. Il avait épousé Marie-Catherine-
Hyacinthe de Choiseul-Beaupré, décédée
le 21 novembre 1836, dont il n'eut qu'une
fille, Félicité-Madeleine-Honorée-Gabrielle
de Rouault de Gamaches, née le 20 avril
1781. mariée le 19 avril 1800 à Jacques-
Philippe- Achille -Louis -Auguste- Barthé-
lémy-François, comte d'Héricy, décédée
le 13 juillet 1819 au château de Fayet,
laissant deux filles : i" la marquise de
Walsh-Serrant ; 2° la marquise de la
Tour du Pin-Montauban {Borel d'Haute-
rive, 1880). P. c. c. D. des E.
Porcon de la Barbinais (XLVI,
676). — yow l'Intermédiaire, XL. 358.
R.
Pierre le Vacher (XLVI, 675). —
Voir le Magasin pittoresque, t. X, 1842, p.
130-132, où il est donné, sinon la bio-
graphie de Pierre Le Vacher, du moins
certains détails et une gravure au sujet de
sa mort.
La tradition rapporte que, voulant ré-
pondre au bombardement de l'amiral Du-
quesne (1683) et user de représailles, les
Algériens lancèrent le corps de P. Le
Vacher au moyen d'un canon de 8 mètres
de longueur. Cette énorme pièce fut appe-
lée depuis la Coiisulaire, en souvenir de
P. Le Vacher, consul et missionnaire à
Alger en 1683.
La marine française a retiré ce canon
d'Alger en 1830, pour le transporter à
Brest. L.-N. Machaut.
Cl. de Beaune (XXXVll). — Je puis
fournir sur cet auteur du Traité de la
CJi ambre des comptes de Paris, (volume
in- 12, paru en 1647, ^ Paris, chez Michel
Bobin) quelques détails peu connus.
Claude de Beaune est également l'au-
teur d'un volume intitulé : Le vray et par.
fait instructif de la ihconque et pratique
générale des notariés de Paris, dont une
édition (car il en a eu plusieurs) a été
donnée par P. Rocolet, imprimeur et li-
braire ordinaire du Roy, au Palais, aux
armes du Rov et de la ville de Paris, in-
12, 1660. L'ouvrage porte le nom de
« Maistre C. de Beaune, praticien, natif
de Montfort-l'Amaury. » Dans la dédi-
cace « à Monsieur de La Moignon, sei-
gneur de Basville et autres lieux, con-
seiller du Roy en sa Cour de Parle-
ment de Paris. >> Cl. de Beaune se dit
l'élève de « feu Monsieur Haguenyer, »
notaire à Paris « pendant trente ans et
plus. » « un des plus habilles et les plus
employez et autant homme de bien qu'il
s'en trouve dans cette honorable commu-
nauté >v 11 paraît avoir eu de fréquentes
relations avec M. de Lamoignon, client
de son « Maistre ».
11 existait, en effet, depuis longtemps, à
Alontfort-l'Amaury, près Rambouillet
(Seine-et-Oise), une famille du nom de
Beaune. qui y était i ncore représentée en
1793, car dans la liste des émigrés de
cette époque figure un certain « Baune »
de Montfort-l'Amaury. C'était visible-
ment un parent, sinon un descendant de
8o7
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 novembre 1902.
808
Claude. Dam le t. Vil des Lettres de Pei~
resc, publiées par M. Tamisey de Larro-
que, p ^ç8, on trouve une lettre adressée
en 1633 par cet érudit d'Aix en Pro-
vence, le 28 mars 1633,3 un M. de Beau-
ne, qualifié de conseiller et secrétaire du
Roi, à Paris, en réalité, ce correspondant
de Peiresc qui lui écrivait encore le 3 oc-
bre 1634 et le 25 juin ,1635 était le prin-
cipal secrétaire du garde des sceaux,
Pierre Séguier. Faut-il le confondre avec
Claude de Beaune ? Je ne le pense pas ;
mais il semble probable qu'il appartenait
à sa famille.
Dans le privilège accordé le 10 décem-
bre 1646 au libraire de la Théorique et
pratique des notaires, il est dit que la
veuve de Claude de Beaune céda ce pri-
vilège à Michel Bobin. Claude était donc
mort à cette date.
Il a existé et il existe encore en France
plusieurs familles du même nom, et qui
n'ont entre elles aucun lien de parenté.
Sans parler de la plus célèbre, celle des
Beaune de Semblançay. originaire de
Touraine et qui portait d'abord le nom de
Fournier, à laquelle appartenait Jacques,
surintendant des finances, qui périt au
gibet de Montfaucon, le 10 août 1=527,
victime de la haine de la duchesse d'An-
goulême, mère du roi François I"', et
dont le petit-fils, archevêque de Bourges,
reçut l'abjuration d'Henri IV en 1593, on
peut citer la maison des vicomtes de
Beaune, originaire d'Auvergne, qui se
fondit dans celle de Montagut- Bouzols,
dont elle prit les armes : /îaiiqué d'argent
et de gueules.
y.AXS il y en eut d'autres encore qui ont
emprunté leur nom patronymique à leur
berceau, notamment à la ville de Beaune
en Bourgogne, telle la famille des vi-
comtes de Beaune, descendue d'un fils
naturel du duc de Bourgogne, frère
d'Hugues Capet, et qui apparaît dans
rhistoiredèslex*siècle(V. Histoire à es ducs
de Bourgogne d'André Du Chesne, preu-
ves, p 23J. Une beaucoup moins illus-
tre, mais é j-alement fort ancienne, descend
de Pierre Biaune, maire de la ville de
Beaune en 1220, 1221 et 1225, dont un
fils, Guillernvis Beaune, figure dans le
martyrologe de l'insigne collégiale de
Beaune sous la date de 1252. Sa postérité
subsista partie dans cette cité où on la
rencontre sur les registres des feux jus-
qu'au xvii= siècle, partie dans le village
de Bligny-sur Ouche (même arrondisse-
ment) jusqu'à la fin du xviii", époque à
laquelle elle se divisa en deux branches,
l'une établie à Sully (Saône-et-Loire) et
l'autre dans la petite ville de Vitteaux
(Côte-d'Or). A la première appartenait
Claude Beaune qui sauva les biens de la
famille de Mac-Mahon et surtout le châ-
teau historique de Sully, bâti par le ma-
réchal de Tavannes, à l'heure où les pro-
priétés nobles étaient menacées de confis-
cation par les lois révolutionnaires. De la
seconde viennent Ph. Beaune, l'un des
premiers organisateurs du musée gallo-
romain de Saint-Germain cn-Laye, et
H. Beaune, ancien procureur général,
connu par ses nombreux travaux litté-
raires et historiques.
Le Bulletin historique et philologique du
Comité des Sociétés savantes, Sinnée. 1891,
p. 272, a publié des lettres de confirma-
tion de noblesse, accordées par Henri IV
en novembre 1603, à un certain Claude
Beaulne ou de Beaulne, « escuier, natif de
Champagne en Valromey, capitaine'
d'une compagnie de 50 harquebusiers à
cheval, >^ déjà anobli par le duc de Sa-
voie,le 1" avril 1:598, à raison de ses ser-
vices militaires. Ces lettres ont été enre-
gistrées au parlement de Dijon le 30 mars
1604. J'ignore si ce Claude Beaulne se
rattache à la famille qui précède.
L'iNTERMÉDIAIRISTE DE l'EsT.
?.'Iurviîle, auteur dramatique
(XLIV ; XLVI, 28). — Pierre-Nicolas
André, dit de Murville, gendre de Sophie
Arnould, était né en 17^54, fils de Nicolas-
Charles André, qui fut directeur des four-
rages dans le Haut et le Bas-Rhin. André
père est mort à Paris, rue Saint-lacques,
le 25 novembre 17715. Le fils, qu'on trouve
qualifiébachelierendroit.estmorteni8i5;
il a fait représenter des pièces de théâtre,
— quelques-unes à la Comédie-Française,
comme Lanval et Viviane, jouée pour la
I* fois le 13 septembre 1788, et que
Grimm dit froide et ennuyeuse, malgré
quelques jolis vers. On connaît de lui d'au-
tres publications, bien oubliées, même
les poésies couronnées en leur temps par
l'Académie française.
.N*. 987.
L'INTERMÉDIAIRE
809
810
Parmi ses compositions qui ont été
miprimées, on peut citer :
Epitrc sur les avantages des femmes de jo
ans, 1775, in-80.
Lfs adieux d'Hector et d'Andiomaque
(avec M. Gruet) 1776, in-8° (prix de
l'Académie).
L'amant de Julie d'Etange, 1776, in-8°.
E pitre à Voltaire, 1779, in-8° (accessit
de l'Académie).
Le rcnde:(-voiis au mari ou Le mari à la
mode, comédie en un acte, en vers ; 1782,
(a été traduit en allemand par K. G.
Claudius, 1784).
Melcour et Ver seuil, comédie, un
acte, en vers, 1785, in-8°.
Lanval et Viviane, comédie héroï-
féerie en 5 actes, envers, 1788, grand
in-8".
tÂdela^is etZuleima, tragédie en 15 actes,
envers; 1791, in-8''. T. L.
M""Antonia Molinos-Lafitte (XLVl
567). — Le nom de cette dame est Mo-
linos, et non Mélinos. Voici la petite no-
tice que lui consacre Fétis : — « Fille de
Boursault, ancien entrepreneur des jeux
de Paris, elle est née en cette ville vers
1798. Elève de Zimmermann pour le
piano, elle a brillé comme amateur pen-
dant plusieurs années. On a gravé de sa
composition : Variations pour le piano sur
le pas de Zéphir. Cette dame a épousé M.
Molinos, architecte à Paris ».
Le Boursault que Fétis qualifie simple-
ment de fermier des jeux, ce qui est
d'ailleurs exact, était un comédien qui
portait le nom de Boursault-Malherbe et
qui fut l'une des figures les plus curieuses
de son temps. Hlu député suppléant à la
Convention, il fonda en 1791 rue baint-
Martin, dans l'ancien passage des Nour-
rices, un théâtre qu'il appela Théâtre Mo-
lière et dont il fit une scène archi-révolu-
tionnaire (11 n'y a pas plus de quinze ans
que la salle de ce théâtre, depuis long-
temps transformée, servait à un bal ap-
pelé le Bal Molière. C"est ce souvenir qui
fait que l'ancien passage des Nourrices
porte aujourd'hui le nom de passage Mo-
lière).
Le théâtre changea plusieurs fois de
titre, et il portait celui de Variétés natio-
nales et étrangères lorsque, avec tant d'an-
tres, il fut supprimé par le décret brutal
de 1807, qui replaçait tous les spectacles
sous le régime des privilèges et de l'au-
torisation. Homme d'affaires avant tout,
Boursault soumissionna plus tard l'entre-
prise des boues de Paris, puis la ferme
des jeux, où il gagna une fortune colos-
sale. Mais le théâtre le tenait toujours.
C'est lui qui, aux environs de 1830 de-
venu directeur de l'Opéra-Comique, fit
construire pour lui cette adorable salle
Ventadour, aujourd'hui détruite, où nous
avons vu naguère le Théâtre Italien,
Cette fois il se trompa, et l'affaire fut
désastreuse. Après divers procès avec
l'Etat au sujet de cette salle, après une
saison lamentable à l'Opéra-Comique, il
se voyait à moitié ruiné. Il trancha dans
le vif et fit un sacrifice de plusieurs cen-
taines de mille francs pour liquider sa si-
tuation. Puis il fit détruire les admirables
serres qu'il avait fait élever dans sa pro-
priété de la rue Blanche et fit ouvrir sur
leur emplacement une rue qui portait
encore, il n'y a pas vingt ans, le nom de
rue Boursault.
Me voici loin de M"'^Molinos-Lafitte,j'y
reviens. Son mari, , architecte détalent,
fut associé à son confrère Legrand pour
différents travaux. Legrand et Molinos
construisirent ensemble l'ancienne Halleaiu
blé et l'ancien théâtre Feydeau, qu'il ne
faut pas confondre avec le théâtre de
l'Opéra-Comique. Molinos resta l'archi •
tecte de l'Opéra-Comique jusque vers
1830, époque de sa mort. Peut-être, de-
venue veuve, M"'' Molinos épousa-t-elle
en secondes noces un nommé Lafitte,dont
elle prit naturellement le nom, tout en
conservant celui de son premier mari,
sous lequel elle s'était fait connaître. C'est
ce qui me semble au moins présumable.
Elle avait publié déjà un certain nom-
bre de romances lorsqu'en 1839 elle
lança un premier Album poétique et mu-
sical, ainsi intitulé parcf*. qu'elle écrivait
elle-même les paroles de ses mélodies et
se faisait son propre poète. Ce premier
Album portait un joli fronstipice en style
gothique, contenant, en lettres gothiques
aussi et en forme de préface, le huitaln
suivant :
Rêves de mes nuits étoilées
Qui consoliez mes mauvais jours,
Allez, timides et voilées.
Mes douces chansons, mes amours,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
8ll
Ah ! puisse quelque voix amie
Vous recueillir comme des sœurs...
Douces chansons, je vous confie
Et mes sourires et mes pleurs.
C'était le temps de la grande vogue des
albums annuels de romances. Composi-
teurs et... composilrkes en inondaient le
marché musical. C'était, d'une part Fré-
déric Bérat, Masini, Clapisson ; de l'autre
Loïsa Puget, M™*" Pauline Duchambge,
M"" Victoria Arago... M'"'= Molinos-La-
fitte vint augmenter ce petit bataillon de
romancistes. Ses vers valaient peut-être
mieux que ses mélodies, qui n'étaient
point désagréables, mais qui péchaient
parfois un peu par la distinction et sur-
tout par le sentiment de l'harmonie.
C'était de la musique de bon amateur,
mais enfin de la musique d'amateur. Je
crois qu'elle publia son dernier Album en
1842. Du moins, n'en connais-je point
après cette date.
Arthur Pougin.
Généalogie de M""* de Genlis
(T. G., 382, XLVl, 690). — Le Journal
de Paris annonce, dans son numéro du
20 avril 1780, le mariage célébré l'avant-
veille de ce jour par l'archevêque de
Toulouse, en la chapelle du Palais Royal
de Charlotte (Caroline) Jeanne Boulard
(lisez Bridart), comtesse de Genlis, avec
Charles -Guilain - Antoine- François[-'Paul -
Amand de la Wœstyne, marquis de la
Wœstyne et de Becelaer,
Le comte Beugnot a donc fait erreur,
en ce^ui concerne la fille aînée de M"'
de Genlis. Quant à la seconde, Pulchérie,
elle devait être mariée aussi en mai 1787,
si l'on en croit la Correspondance secrète
de M. de Lescure qui donne les deux
sœurs pour mariées à cette date.
Z.Y.X.
Le roman de Dugommier (XLVI,
452). — M. Fanet trouvera peut-être
réponse à la question qui a été posée
en son nom, dans le livre nouvellement
paru à la librairie Charles Lavauzelle, 4.
rue Danton, Ditgoiuinier,savje, sa corres-
pondance par le capitaine Pineau. R.
*
* *
h2i Nouvelle Revue Rétrospective, 10 no-
vembre 1902, répond à la question, avec
des détails extrêmement curieux, sous ce
30 novembre 190a.
~. 812
titre : Un fils du général Dugommier.
César Franck (XLVl. 676). — On
trouvera sur ce maître une étude assez
complète, suivie du catalogue de ses œu-
vres, dans le livre suivant : La Musique
Française Moderne par Georges Serviè-
res. (Paris. Havard. Ed. 1897.)
Guy Blotois.
*
* *
Question déjà amplement traitée par
M. Alfred Ernst dans la Grande Ency •
clopédie. t. XVII, p. i ly =^-i lyy,
E. LlMlNON.
11 sera répondu directement à M. D. C.
L. C.
Le comte de Nantouillet (XLVI,
671). — Le diplomate espagnol auquel il
est fait allusion est le marquis de Prat de
Nantouillet, ancien ministre d'Espagne à
Athènes et à Stockholm, actuellement
ministre d'Espagne au Mexique, où il doit
se trouver. Ky.
Amiral Du Plessis de Richelieu
(XLV). — Si l'on en croit Y Intransigeant
du 1 1 novembre, ce personnage fantas-
tique ne serait autre qu'un financier du
nom de Richels qui aurait trouvé bon
de s'affubler de ce grand nom.
CÉSAR BlROTTEAU.
Sosies (XLVI, 347). — L'un des plus
frappants cas de 5C)s/7w/H^que j'aie connus,
est celui-ci. 11 date, pour moi, du temps
de ma toute jeunesse : Vers 1858 ou
1860, au Quartier-Latin, (ce n'est point
un conte que je vais vous dire), il y avait
une fort jolie fille, élégante sans tapage,
bien tournée, distinguée de manières, et
avec cela, l'air honnête, une blonde aux
yeux bleus, mais d'un bleu spécial, à la
fois légèrement foncé et transparent au
possible, quand elle vous regardait en
belle lumière.
Au pays-Latin, et, non certes, par rail-
lerie, comme une sorte d'hommage plu-
tôt, quand elle passait, tous les jeunes
d'alors la désignaient sous le nom de
«Louise l'Impératrice», et souvent, à sa
rencontre, bien des têtes de bonnes gens
se retournaient, tellement, elle avait en
effet, dans sa personne, avec la souveraine,
N» 987
L'INTERMÉDIAIRE
813
814
S. M. l'Impératrice Eugénie, d'extraordi-
naires rapports de ressemblance.
Dame nature, aussi, pour grouper en
elle un tel ensemble de similitudes, avait
bien fait les choses. Jugez-en : taille,
figure, chevelure, port, démarche, tour-
nure, aisance de maintien, tout y était !
Et ce n'était point une noceuse, une
A-tout-le-m,onde que « l'Impératrice >\
mais une étudiante, bonne fille, bien de
la jeunesse de ce temps-là. vivant et sor-
tant avec « son ami », un fort joli homme
d'ailleurs, bon travailleur, fils aisé
d'excellents propriétaires du Berry, et
avec lui ou ses camarades, ne se gênant
guères d'aller « piquer son quadrille )) à
la Closerie, par les beaux soirs d'été.
On n'était point encore, alors. « col
raide », comme aujourd'hui.
Tout dernièrement, son aimable sou-
venir m'est revenu dans l'esprit, en
apprenant, par les iournaux, le brus-
que décès de son ami de ce temps,
M. le docteur R.-D. , un voisin et
ami des Sand,mort récemment près deLa
Châtre.
Autrefois, assez souvent je la rencon-
trais, vers le haut de la rue de Seine, aux
alentours du Grand Condé, un magasin
de nouveautés depuis longtemps disparu,
non loin duquel elle demeurait.
Louise, puisque Louise il y avait, sem-
blait assez fière du surnom qui lui avait
été si unanimement donné. On sentait
qu'elle cherchait, d'instinct, mais bien
naturellement toutefois, à le mériter : se
coiffant d'habitude et s'habillant (les dia-
mants exceptés), comme son modèle, et
avec sa grâce juvénile, prenant de son
séduisant sosie couronné, jusques aux
poses qui chez celui-ci, étaient le plus
habituelles.
La réputation de beauté de « Louise
l'Impératrice » devint si grande et son
surnom, rapidement, si bien partout connu,
qu'un jour l'impératrice — la vraie, — en
prit de l'ombrage. Elle voulut, mais abso-
lument, la voir, je ne sais comment elle
s'y prit. (Ce que femme veut !.. ), elle
la vit, — plus jeune qu'elle, — et son
dépit de reine offensée ne fit que s'en
accroître davantage . Il fut même ,
un instant, question d'éloigner de Paris
et de son empire... latin, la bonne
Louise, qui, toute la première en riait.
J'appris le fait, à l'époque même, du
général Le P. et du comte Dav., deux fa-
miliers des Tuileries et des amis à nous,
(je cite mes auteurs), qui le racontèrent,
moi présent, sous le manteau, dans ma
famille.
Pour moi, qui jamais, à proprement
parler, n'habitai le « Quartier », où je
n'allais que pour mes études, — oh 1
mais bien pour mes seules études ! —
(je demeurais près des Champs-Elysées),
je n'ai jamais su ce que devint, par la
suite, « Louise l'Impératrice », ni même,
exactement, comment, de son vrai nom,
elle s'appelait.
Son souvenir seul et celui de ses beaux
yeux bleus, si lumineux quani ils sou-
riaient.sont restés gravés en moi, comme
un joli rayon du printemps de ma jeu-
nesse. Truth.
L'aV^aissement des côtes de
France iXLV ; XLVI. 646). — Le phé-
nomène géologique — à' exhaussement ^oux
certains rivages ; d'affaissement pour
d'autres — signalé par le collaborateur
D"" Marcel Baudoin, se constate sous les
deux formes, au fond du golfe deNorman-
die. La côte du Calvados, — rive droite
de l'Orne, jusqu'à Honfieur, — semble
gagner sur la mer. Pour la rive droite,
de Houistreham àGrandcamp, le contraire
se produit : l'eau mord peu à peu sur les
plages ; mange, aujourd'hui, un morceau
de falaise ; démolit, chaque année, un
bout des digues opposées à son envahis-
sement. Le 20 octobre iqoi, la petite
Demoiselle de Ivîangny s'effondrait — et,
peu après — le 26 avril 1902 sa grande
sœur. la Demoiselle de Fontenailles allait la
rejoindre dans le néant. Ainsi ont dis-
paru pour les touristes des buts d'excur-
sion pittoresque.
D'après la légende, les flots, qui le
couvrent aujourd'hui, s'arrêtaient autre-
fois au pied du rocher du Calvados, cou-
ronné d'une terre fertile, que dominaient
aussi des maisons nombreuses. Qiioi qu'il
en soit du fondement de cette tradition, des
bancs de tourbe noire, dans la plage,
devant Saint Cosme-de-Fresné et Asnelles,
décèlent l'antérieure existence de plantes
et d'arbres terrestres. C'était la forêt de
Quintefeuille, dont les chênes séculaires
servirent, en partie, à construire la flotte
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
813
30 novembre 190»,
816
qui porta, en Angleterre,le duc Guillaume
et ses Normands.
Le château des anciens seigneurs d'Ar-
romanches, qu'au début du xvuie siècle,
on voyait, touchant le rivage, s'est en-
foncé sous les eaux et l'envahissement de
la mer persiste. Lente mais continue, sa
marche en avant est visible. Malgré les
digues protectrices du littoral, malgré la
constance des réparations, on ne sait pas
bien à qui sera la \'ictoire définitive.
Capitaine Paimblant du Rouil.
Un bail de 400 ans (XLVl 670,693),
— La pièce en question est absolument
fausse et ne peut être l'œuvre qued'un far-
ceur, digne émule de Renier Chalon. J'en
donne pour preuveces deux assertions qui
dénotent chez son auteur, un manque com-
plet de connaissance de l'histoire locale.
1° Bouvignes, ville du comté de Namur
(achetée en 142 1 par Philippe le Bon), fut
assiégée en 1450 par Jean de Heisberg,
prince évêque de Liège ; et non en 74,5
par Louis de Bourbon, élu seulement
évêque le 13 juillet 1456, à l'âge de 19
ans.
2» Lors de la guerfe de 1430 entre les
Liégeois et les Namurois. le château de
Poilvache fut presque complètement dé-
truit par l'évèque Jean de Heinsberg, si
bien que le père de celui-ci, Jean venu
d'Allemagne avec ses troupes pour secon-
der son fils, indigné des actes de vanda-
lisme commis par l'armée liégeoise après
la destruction de Poilvache, quitta l'évè-
que et n'assista pas au siège de Bouvignes
ou les Liégeois furent défaits. Voilà la vé-
rité historique. Il résulte donc de ceci que
Logrono (alias Legrain) n'a pas été fait pri-
sonnier fn 14^ y À la défaite de Bouvignes , SOUS
Louis de Boiiihon et qui! a été retenu pri-
sonnier au château fort de Btl-Wack, atten-
du que cette ville a été assiégée en 1430
par Jean de Heidsberg, prince évêque de
Liège qui dut abandonner le siège, lequel
avait duré du 28 juillet au 28 août, et que
Poilvache était détruit à cette époque
A. H.
*
* *
Cette question n'est point nouvelle,
puisque le catalogue de la bibliothèque de
feu iM. Félix Goëthals (légué à l'Etat
belge) im.primé à Bruxelles en 1876, men-
tionne sous le 1455 de la Section des
livres, *< Deux pièces manuscrites modernes
« concernant la revendication des biens
« du duc de Beaufort par les héritiers du
« chevalier Legrain, suivant une con-
K< vention datant de la bataille de Bouvi-
gnes en 1455 » Ces documents sont
joints à un ouvrage intitulé : Chronologie
Ijistorique des Seigneurs de Florennes de-
puis te dixième siècle jusqu'en 1806, re-
cueillie de l'histoire et des archives, par
L. Aug. Yernaux, Namur, sans date,
in-80.
Les curieux peuvent avoir communica-
tion de ces deux documents à la Biblio-
thèque Royale à Bruxelles.
O'kelly de Galway.
.Les capitaines aes côtes de Nor-
mandie aux XV«, XVP et XVIle siè-
cles (XLVI, 229, 418). — Voir encore.
Bibliothèque d'Amiens, manuscrits 881-
893 : Papiers du général de Vault. Ces
papiers, notamiment le t. XII, renferment
de nombreux documents sur les capitai-
neries garde-côtes et les milices et régi-
ments de garde-côtes de tout le littoral
français (Manche, Océan, Méditerranée).
Bibliothèque de Nantes, ms. 2201. Notes
diverses sur les capitaineries de Saint-
Nazaire, de la Roche-Bernard, de Pornic,
(vers 1720).
Bibliothèque nationale. — Nouvelles
acquisitions françaises, ms 386. Mémoire
historique et militaire sur l'Isle de Bel-
leisle, avec le détail du siège fait par les
Ans^lais en
1761
Fait par M. de Taille,
capitaine général des garde-côtes de Bel-
leisle, 1767, D'" Charbonier.
Louis XIÎÏ au D/îans, en 1614
(XLVI, 671). — La réponse complète et
péremptoire à cette question devrait être
donnée par le Journal de Jean Héroard
de Vaugrigneuse, manuscrit de sept gros
volumes in-folio, qui est à la bibliothèque
Nationale. L'auteur, médecin de Louis
XlIl,raconte,jour par jour les faits et ges-
tes, non politiques, de son royal client,
notant avec soin chacun de ses déplace-
ments, tout ce qu'il a mangé et
rendu, etc., etc.
Il a été publié de cet ouvrage, une ana-
lyse en 2 vol. in-8" par Eud. Soulié et
Ed de Barthélemv, chez Firmin Didot
1868. L'itinéraire de la Cour, en septem-
bre 1614, ne parait pas mentionner une
L'INTERMEDIAIRE
N» 987
; 817
échappée à Torcé, que l'historiographe
aurait certainement reUtée.
C'est ainsi que la Cour, venant de La
Flèche et Malicorne, arrive au Mans le 5
septembre au soir. Le 6, excursion aux
abbayes de Saint-Vincent et de Beaulieu.
Le dimanche 7, messe à l'abbaye de La
Coulure, sermon à Saint-Julien, et vêpres
à Notre-Dame-des-Prés. Le 8, messe à
Saint-Julien, et vêpres aux Augustins ;
narré d'un rêve royal, assez agité, sur les
poissons volants. Le 9, départ du Mans,
à cheval, par Connerré et La FertéBer-
nard.
Que dit la légende accréditée par l'abbé
Lochet, d'après l'exposé de la question ?
11 existe, au sujet d'un voyage de la Reine
à la fin de 161 5, une histoire de fonda-
tion d'une chapelle à Bédenac (près Mont-
lieu, Charente-Inférieure) laquelle ne
peut concorder avec l'itinéraire exact de
Louis XllI et de sa mère, ou de sa nou-
velle femme,Anne d'Autriche.
D' VlGEN,
Descendance du duc de Berry
(XXXIX ;XLVI. 3^1, 457, ^31. 598,651).
— On lit dans le Curieux de juin 1886,
tome II, 81 :
Les enfants naturels du duc de Berry (i)
Depuis le jour où un arrêté ministériel (25
septembre 1834) ordonna la démolition des
constructions élevées sur l'emplacement de
l'ancien Opéra destinées à perpétuer le souvenir
du crime de Louvel, le nom du duc de Berry
est souvent revenu sous la plume des histo-
riens.je vienscontinuer ici des révélations com-
mencées ailleurs.
Avant de parler de l'homme privé, j'ai quel-
ques indications à donner sur l'homme politi-
que. Les documents des Archives nationales
(F. 624b) m'apprennent que, dans la corres-
pondance anglaise, saisie à Grenelle et à Calais
en l'an 9, le duc de Berry figure aux pages 3,
6, 58, 59, 94, 96, 108, sous le nom de Bour-
sier ; il correspond avec les conspirateurs de
France pour prendre Brest par surprise, où il
doit se rendre avec son père le comte
d'Artois,
Treize ans après, je trouve de lui la pro-
clamation d'avril 1814 conservée aux
/archives nationales (F. a. 3601).
(1) Sur les enfants des deux mariages du
duc de Berry, voir mes deux volumes sur
les Bourbons et ma Duchesse de Berry, (Emile
Bouillon, 1889, in 18), et le Curieux, II,
149, 163.
818
Proclamation de son Altesse Royale Monsei-
gneur le duc de Berry
Français !
Le voilà donc arrivé ce jour de bonheur et
de gloire, si longtemps désiré 1
De tous côtés, des points de ralliement sont
offeits à votre courage et un appui à vos
malheurs ; votre bon ro'i est proclamé dans sa
capitale ! Le drapeau blanc flotte à Paris et
dans plus de la moitié du royaume ! Je viens
le déployer dans ces provinces dont le nom et
l'héroïque fidélité illustreront à jamais les fas-
tes de la monarchie. C'est un Bourbon \ C'est
le neveu de votre roi ! qui vient se joindre
à vous et vous invite à briser vos fers.
Braves habitants des provinces de l'Ouest !
que votre dévouement, toujours à l'épreuve
des revers, se ranime aujourd'hui par l'espé-
rance.
De toutes paris la tyrannie succombe ! De
toutes parts, les enfants de saint Louis vien-
nent réclamer ses droits, dont le premier et le
plus cher fut toujours celui de vous rendre
heureux.
Je vous annonce l'arrivée de votre roi ! Je
viens être l'organe de ses promesses.
Plus de guerre ! plus de conscription ! plus
d'impôts arbitr.iircs !!!
Français /Telles sont les intentions de
votre roi. C'est un père qui vient retrouver ses
enfants ; V avenir qu'il vous destine est un
avenir de bonheur, le retour de la paix ! la
stabilité des lois et la douceur d'un gouverne-
ment légitime et paternel.
Vive le roi !/!
Charles Ferdinand,
[A Caen,chez G. Le Roy, imprimeur du
roi.]
)'arrive à l'homme privé.
Ecoutons d'abord les contemporains.
Voici ce que dit la duchesse de Contant
(Souvenirs aufoorapbics, page 173)-
Dans sa première jeunesse et comme le bon
Henri IV, il aima une noble Corisande de
Grammont, qu'il eût fort désiré épouser. Louis
XVIll s'y opposa, il fallut l'oublier. Ceci se
passait en Allemagne. Q]_ielques années après,
le duc et la duchesse de Guiche vinrent s'éta-
blir à Londres avec leurs enfants ; Mlle Cori-
sande de Grammont épousa lord Ulseston,
depuis comte de Tankervil.
Le Journal de l'Empire, {les Débats) du
23 mai 181^ dit que a le duc de Berry
s'est livré pendant son séjour en Angle-
terre, à d'incroyables désordres. »
Enfin, un émigré, le comte Alexandre
de Puymaigre,nous montre dans ses Sou-
venirs. 1884, p. s 3) le duc de Berry « peu
délicat dans le choix de ses affections. »
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 novembre 1902 .
^- 819
820
Puis.je trouve un écho des contempo-
rains dans Nestor Roqueplan (Regain,
1857, page 80:
Un prince du sang, que des raisons de con-
venance nous permettent seulement de dési-
gner, mais dont personne n'ignore le nom. s'y
distingua {{/ans les coulisses) un des pre-
miers. 11 dépensait gaiement les derniers ins-
tants d'une vie. . ; ses conquêtes furent nom-
breuses, rapides, bruyantes. On en parla beau-
coup, on en parle encore, car il existe de ses
passions plus d'un témoignage vivant.
)e n'ai pas l'intention de revenir sur ce
que j'ai dit ailleurs touchant Amy
Brown, dont VitroUes a d\t : (Mémoires,
1884, t. 198) : « Une anglaise digne des
sentiments qu'elle avait inspirés (au duc
de Berrr) avait captivé son cœur et son
imagination. >^
Cependant je noterai ici : i" que la
maison de « la rue Neuve-des-Mathurins
n* 21 appartenait à la dame Brown, » (Le
livre noir de MM. Delavaii et Franchet,
1829, II, 404, à la date du 27 juillet
1825).
2° que la maison de la rue Blanche, n"
15 du temps d' Amy, n" 19 depuis, a été
achetée par la ville de Paris par jugement
du tribunal de la Seine du 18 mars 1863
(Petites affiches du 12 juin).
3° qu'Amy a encore demeuré rue Basse
du Rempart, n» 16 « M. Héron en dispo-
sait sous Louis XVIII, (Lefeuve,Z.« ancien-
nes maisons de Paris sous Napoléon III,
1873.1, 36).
Les rapports de la sûreté générale (Ar-
chives nationales) fournissent quelques indi-
cations sur les mœurs du duc de Berry en
1814 ; malheureusement, ces documents
sont très incomplets pour les années sui-
vantes. Les voici cependant tels quels :
15 juillet 1814.
On parle beaucoup, dans les faubourgs
Saint-Antoine et Saint-Marceau de S.A.R.
M. le duc de Berry. Le peuple sait déjà
qu'il entretient une fille de T'Opéra et qu'il
va lui faire meubler magnifiquement une
petite mais on.
La personne du roi est vénérée dans ces
quartiers, mais les princes de sa maison ne
partagent pas cette faveur populaire.
Le 14 au soir, des personnes disaient chez
Tortoni qu'il était inconvenantque, dansles
mêmes journaux où se lit le rapport de la
situation désolante de la France, l'on se
permît de donner des détails sur une partie
de chasse de M. le duc de Berry, à Baga-
elle, et du repas qu'il z eu la galanterie
d'offrir aux personnes qui l'accompa-
gnaient.
2 aoijt 1814.
Le voyage que S. A. R. M. le duc de
Berry a proposé de faire en Angleterre,
donne lieu aux conjectures les plus absur-
des.
5 août 1814,
On dit que M. le duc de Berry, parti
pour Londres, va demander la main de la
princesse Charlotte, fille du prince Ré-
gent.
16 août 1814,
Avant hier 10, vers 5]heures après midi,
c'est-à-dire aussitôt son arrivée à Londres.
M. le duc de Berry a eu une audience du
prince Régent à Carlton-House.
On assure que le duc de Berry ne doit
rester que 8 jours ici. (Journaux anglais,
Courrier du 12).
18 août 18 14,
Un particulier disait hier : n'est-ce pas
d'une extrême inconvenance qu'un fils de
France, le duc de Berry, se soit promené
publiquement àLilleavec une actrice nom-
mée Résico Lebreton,dont il aura certaine-
ment un enfant; et cependant il en a déjà ^
(trois) d:'une Anglaise (sic) : les enfants
royaux coûtent fort cher.
19 août 1814.
On doit être convaincu que le parti
opposé à l'ordre actuel de choses sait tout
ce qu'on fait à la cour. Aucune démarche
ne lui échappe, aucun motif de ces démar-
ches n'est ignoré de lui.
Il savait que M. le duc de Berry allait de-
mander :
1 . Des explications sur l'envoi des trou-
pes que fait le gouvernement anglais dans
la Belgique ;
2. Q_ue Bonaparte soit surveillé plus que
jamais dans son île d'Elbe ;
3. Tâcher de rompre cette liaison politi-
que entre l'Angleterre et la cour de Vienne
qui prend un accroissement tel que nous
devons en concevoir de l'inquiétude.
30 août 18 14,
La demoiselle Virginie, danseuse de l'O-
péra, est décidément enceinte de trois
mois, du fait, dit-on, de M. le duc de B...
6 septembre 1814.
Des malveillans, fâchés de la popularité
militaire qu'obtient M. le duc de Berry, se
plaisent à décrier ses mœurs et s'attachent
à les mettre en parallèle avec celles qu'on
reprochait ily a 25 ans à M . le comte d'Ar-
tois et M. le duc d'Orléans.
15 septembre 1814.
On a répandu le bruit dans Paris, qu'a—
vant-hier la dite Virginie, danseuse de
l'Opéra, s'était promenée dans une calèche
ayant à ses côtés M. le duc de Berry, et
N' 987.
L'INTERMEDIAIRE
— 821
822
que la veille, cette même personne avait été
vue au bois de Boulogne, escortée par aes
gardes du corps de S. A. R, Monsieur
irère du Roi.
24 septembre 1814.
On cite la nomination dans les consulats
d'un sieur Sourdot qui a dissipé les fonds
d'une recette qu'il avait. Cette nomination
a été faite sur la recommandation par écrit
de M. le duc de Berry. Ce prince termine
sa lettre par cette phrase : « Son épouse est
charmante ; elle a les plus beaux yeux du
monde. » La lettre a été lue par tous les
employés du ministère de M. 'Y2\\..[Talley-
rand).
On dit que le duc de B... entretient
moyennant quinze cents francs par mois la
fille d'un perruquier et qu'on voit ce prince
se rendre tous les soirs chez elle.
6 octobre 1814.
La Gazette de Munich dit que la femme
de S. A. R. M. le duc de Berry (miss
GrandjeanJ (sic) a été, elle et ses enfants,
à Paris pendant plusieurs semaines et
qu'elle n'en est partie «[ue par ordre. Elle
demeurait rua Blanche n" 1 .
28 octobre 1814.
On rapporte que M. Hennequin, caissier
à la Trésorerie, a dit qu'j le 25 de ce mois
il avait payé aune fe .me entretenue par
M. le duc de Berry une somme de
45 .000 francs.
29 octobre 1814.
On parle toujours du mariage de S.A.R.
le duc de Berry avec une sœur d'Alexandre.
On parle aussi d'une liaison très particu-
lière de S. A. R, avec une dame anglaise,
chez laquelle on le voit quelquefois se ren-
dre le soir et qui en a, dit-on, déjà deux
grandes filles.
Quelqu'un faisait cette réflexion sous le
péristyle même du château : « M. le duc
de B... fait des dépenses inouïes pour une
actrice de l'Opéra. Oh ! celui-là mène les
affaires grand train. 11 va bien, pourvu
que cela dure. »
31 octobre 1814.
On dit quele public a remarqué, à la re-
présentation par ordre au théâtre Feydeau,
où M. le d... de B... assistait que la Dlle
Virginie, ci-devant danseuse à l'Opéra,
était avec son père et sa mère dans une
loge en face de la loge R...
On fait à cet égard la réflexion suivante :
qu'il serait à désirer que, dans des circons-
tances politiques aussi importantes que
celles qui existent, un P... français montrât
un caractère plus réservé et plus impo-
sant.
3 novembre 1S14.
S. A. R. le duc de Berryattire les regards
sur elle par ses relations trop publiques
avec une actrice de l'Opéra.
9 novembre 1814.
Quelqu'un témoignait dans une maison
particulière son étonnement de ce que M. le
duc de B... ne se mariait point. Une per-
sonne répondit que ce prime avait épousé en
Angleterre la nièce de lord Wellington et
qu il avait deux enfants de ce mariage.
12 novembre 1814.
lise vend, dit-on, sous le manteau, une
brochure très indécente contre S. A. R. le
duc dp Berry. Elle est intitulée Les amours
de Paul et Virginie, et l'on devine qu'elle
en est l'allusion. Cette brochure, adressée
au duc d'Orléans, contient, dit-on encore,
une vie privée du duc de Berr)-, où on lui
impute les vices les plus honteux. On fera
faire des recherches.
13 janvier 1815.
S. A. R. Mgr. le duc de Berry n'est
point épargné. Ainsi on raconte qu'il est
souvent en course nocturne ; que dans le»
voitures de place, qu'il emploie alors, il
oublie souvent ses cordons, sa redin-
gote, etc.
21 avril 1816.
Dans tous les théâtres, on répète une
pièce pour célébrer le mariage de S. A. R.
Mgr le duc de Berry,
3-4 mai 1816,
Les malveillants répandent toute sorte
de bruits. S.A.R. Mgr. le duc de Berry
aurait dans le temps, contracté un mariage
en Angleterre /sic).
(A suivre)
Nauroy.
Complices de l'attentat du prince
Louis-NapoléonàStr3sbou:g!XLVI,
15, 150, 261, 377, 422,537,653,696). —
Les biens de la famille d' Orléans. En inter-
venant, encore une fois, et un peu malgré
moi, dans le débat, mon intention n'est
pas- de me livrer à une dissertation histo-
rique sur les causes de la révolution de
1830. L'Intermédiaire me parait ouvert
aux discussions sur des points de fait et de
détail, plutôt qu'à des polémiques les évé-
nements du passé. Il faut plutôt laisser
celles-ci aux journaux, aux revues et aux
livres. C'est pourquoi je me bornerai à
dire sans phrases :
Que la révolution de 1830, révolution
très funeste à la grandeur de la France et
que ne demandait pas le pays, est due, se-
lon moi, à Ciiarles X et à ses conseillers.
Qiie Louis-Philippe n'est responsable
ni de la politique qui a préparé la révolu-
tion, ni de la prise d'armes qui l'a con-
sommée.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
823
824
30 novembre 190a.
Oue la France a été bien heureuse de
le trouver pour remplacer la dynastie qui
s'était renversée elle-même.
Ces manières de voir, sauf en ce qui est
relatif aux conséquences désastreuses de
la révolution, ne sont évidemment pas
pour plaire à M. de Chauvelin, mais elles
ne le surprendront pas. Je n"ai pas, en
effet, la prétention de les avoir inventées,
et elles ont cours chez des historiens con-
sidérables. J'ajoute que ce sont chez moi
des jugements historiques, non des opi-
nions de parti.
Pour en revenir maintenant au point
spécial du débat, je dirai tout d'abord que
quand j'ai l'honneur d'écrire dans V Inter-
médiaire, j'y vais pour mon compte et ne
réponds nullement de ce qui peut-être dit
par d'autres sur la même question, voir
même dans le même sens.
Sur les faits très précis cités par M. de
Chauvelin, je n'ai qu'une chose à dire ou
plutôt à redire, c'est que mon contradic-
teur persiste à confondre les biens apana-
gers avec les biens de droit commun. Les
premiers consistaient en un ensemble de
droits utiles et honorifiques établis sur
une portion du territoire et constituant
non une propriété pure et simple, mais
un domaine féodal, seigneurial, si l'on
aime mieux. Ainsi les ducs d'Orléans
avaient le duché d'Orléans non en pro-
priété, mais en apanage.
Celui-ci n'est pas dans le commerce ;
mais sauf les cas de substitutions, les
biens princiers pouvaient être acquis,
donnés, légués ou vendus- comme tous
autres. Et, pour montrer que telles étaient
l'origine et les conditions des biens de la
famille d'Orléans, je me bornerai à cette
preuve. La plus grande partie provenait
du duc de Penthièvre, le dernier descen-
dant des légitimés, fils de Louis X!V, et
plus anciennement de la grande Made-
moiselle, Louise-Marie-Anne de Montpen-
sier.qui les assura de son vivant au duc du
Maine. Et M. de Chauvelin sait aussi bien
que moi tous les détails de cette affaire,
alors que Louis XIV vendit à Mademoi-
selle et à Lauzun la liberté de celui-ci,
moyennant l'abandon de ces gros mor-
ceaux, la principauté de Dombes, le du-
ché d'Aumale, le comté d'Eu, etc. Rien ne
prouve mieux que c'étaient là des biens
ordinaires, non apanagers et soumis à tou-
tes les vicissitudes des contrats^ S'il s'é-
tait agi d'apanages, le roi n'aurait pas eu
besoin de faire chanter sa cousine, (qu'on
me passe le mot qui rend ma pensée).
Je n'ignore pas du reste que la princi-
pauté de Dombes fut réunie à la couronne
en 1762, mais par l'effet d'un accord, non
par un acte de réversion émanant de la
royauté seule
M. de Chauvelin constate que je me
borne à cette simple affirmation que la
donation de 1830 était légitime ; légale
serait mieux, mais J'accepte les deux ter-
mes. Je trouve légitime de la part d'un
père de famille le souci qu'a eu Louis-
Philippe de conserver sa fortune à ses
entants. Mais quand il s'agit d'un acte
notarié, l'intention légitime ne suffit pas,
il faut encore que toutes les formes léga-
les soient observées
Or. 'c'est à ceux qui attaquent la vali-
dité d'un acte à faire la preuve ; ce n'est
donc pas à moi d'établir que la donation
d'août 1830 est régulière, mais à mon con-
tradicteur à prouver qu'elle ne l'est pas. Ne
mêlons donc pas deux choses distinctes, le
jugement sur les motifs de cet acte et sa
validité. Si la donation de 1830 pouvait
être attaquée, je ne connais et ne recon-
nais en pareille matière, que des argu-
ments de droit et repousse toutes raisons
politiques, celles ci se réduisant toujours à
ceci, le droit de la force ; une consulta-
tion juridique sur la légalité du décret du
22 janvier n'est pas pour m'inquiéter.
Les lecteurs de Vlntennédiaire doivent
être plutôt las d'un débat qui s'éternisera
en laissant chacun sur ses positions; je
souhaite très sincèrement que de part et
d'autre l'on en reste là. Un mot encore, ce-
pendant : Napoléon 111 aimait la justice et
étf it très bon, toute opinion impartiale
l'admet sans peine aujourd'hui. Mais
l'acte du 22 janvier montre précisément
où la toute puissance, la prétendue laison
d'Etat et la rancune peuvent conduire un
esprit naturellement modéré et sage.
H. CM.
*
Au sujet de la donation du 7 août 1830,
faite par Louis-Philippe à ses enfants, et
au décret du 22 janvier 1852, qui font
l'objet de différentes réponses dans V Inter-
médiaire, on trouvera de curieux détails
dans une brochure de M.Louis de la Roque,
publiée chez Dentu, en X852, intitulée :
N^ 987.
L'INTERMEDIAIRE
825
826
Trois pages de l'histoire de Louis-Philippe,
où l'auteur fait bonne justice des moyens
employés par le roi citoyen pour justifier
sa conduite dans l'acte qu'il a accompli.
P. SONPIN,
La garde nationale du VI^ arron-
dissement pendant le siège (XLV ;
XLVI, 599). — je désirerais savoir si le
Germa qui fut commandant du 19^ (?)
bataillon de la garde nationale, était le
poète Maurice Germa, auteur de la Légende
d'amour, plus connu dans la presse et no'
tamment dans les feuilles *s musicales »
sous le pseudonyme de Maurice Cristal ?
A. S.. E.
Tendrillette,tragédie (XLVI, =564).
— Le Dictionnaire portatif des théâtres
deLéris, imprimé en 1754 par G. A. Jom-
bert, indique bien Tendrillette comme une
tragédie burlesque (p. 55b) en 3 actes, en
vaudevilles, imprimée en i753(page 319);
mais il n'en fait pas connaître l'auteur.
X.
Aima mater (XLII). — Ecce
iterum ! Aima mater reparaît à tout mo-
ment. Et en bon lieu. Toujours au sujet
de l'Université. Toujours sous la plume
des universitaires. Cependant, Messieurs,
où prenez-vous votre exemple ? Est-ce
dans la grammaire ? On n'y trouve que
Maiet hona. Citez-vous Virgile? Alors, ne
touchez pas à cet alma parens que les dé-
licats adorent depuis deux mille ans.
Laissez immaculée la gracieuse appari-
tion de Vénus à son fils :
« etpura per noctem in hice refuhit
<k Aima pauns, confessa dearn... »
(Enéide, liv. II, vers 591).
C. P. V.
Inadvertances de divers au-
teurs (T. G.,7 18 ; XXXV ; XLV ; XLVI,
211, 272,328,434). — Sous cette rubrique,
j'ai relevé dans V Intermédiaire de simples
inadvertances ou de grosses erreurs maté-
rielles commises sur l'Italie par quelques
écrivains français et allemands.
Je continue par un volume édité par
Firmin Didot : Florence historique, artisti-
que, monumentale, par M. Marcel Niké,et
dans cet ouvrage je ne retiendrai, pour
le moment, que les erreurs les plus évi-
dentes et les plus indiscutables.
L'auteur établit un tableau généalogi-
que des Médicis.
Il qualifie Alexandre de premier grand
duc, jamais Alexandre n'a eu ce titre ;
le premier grand-duc est Cosimo I*^
Dans son tableau, M. Niké ne mentionne
que deux grands ducs ayant portéle nom
de Cosimo ; cependant il y en a trois :
Cosimo i''"', Cosimo 2""' et Cosimo 3"^.
Dans ses visites à travers les musées,
M. Niké a fait des erreurs stupéfiantes.
A Pitti, il mentionne naturellement la
Madone du Grand Duc, de Raphaël : il
dit en toutes lettres (page 317 «ce petit
« chef-d'œuvre exécuté pour le grand duc
« Ferdinand, fut conservé, comme une
« sorte de palladium dans la famille Mé-
«dicis, de là lui vient son surnom de
« Vierge du Grand Duc ».
Le tableau est de 1 i^o^^ ; Raphaël est
mort en I 520 ; le grand duc qui le pre-
mier a porté le nom de Ferdinand, a régné
de 1587 a 1609 et le grand duc qui a
acheté le tableau en 1799, est Ferdinand
III de la maison de Lorraine ; c'est bien le
cas de dire autant de mots, autant d'er-
reurs.
Et ici ce n'est pas un simple lapsus ou
une erreur de date, puisque l'auteur entre
dans des explications.
Au musée national du Bargello,M.Niké
commet des erreurs dont voici les plus
frappantes :
Il écrit qu'au rez-de-chaussée, dans les
collections d'armes, il y a •« à l'extrémité
« de la salle, une rondache et un casque,
« œuvres de Benvenuto Cellini. exécutées
« pour François i'''',roi de France ».
A Florence comme dans les autres cités
d'ltalie;,onest très fier des célébrités loca-
les; si le Bargello possédait une rondache
etuncasque par Cellini, Florence en tirerait
honneur, mais malheureusement ni au
Bargello ni ailleurs, il n'y a rondache
ni casque de cet artiste.
Au premier étage, dans la salle consa-
crée à Donatcllo, M. Niké appelle l'atten-
tion sur les bas-reliefs exécutés de 1433 à
1440, par Donatello, pour l'une des tri-
bunesd'orgues de Sainte-Marie de la Fleur.
Il y a plus de dix ans que cet ouvrage
est au musée de l'Opéra du Dôme.
Au second étage, l'auteur signale huit
portraits peints à fresque par Andréa del
Castagno en 1430, pour la villa Carducci.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
827
30 novembre 1.^02
828
Ces portraits sont depuis 1901 au cena-
colo Saint Appolonia, via Vont Aprili.
M.Niké signale dans latour.unesuite de
(( tapisseries allégoriques des Gobelins,
s^ représentant les cinq parties du monde
(( d'après Leonardo Bernini », Jamais les
Gobelir>s n'ont fait de tapisseries d'après
Bernini : la suite en qn.estion est de la
manufacture de Florence
11 y a, dans le volume, d'autres inexac
titudes, mais celles que je viens de citer
suffisent pour montrer ce que vaut le
travail de M Niivé.
Le livre ne porte pas de date. Le li-
braire chez lequel je l'ai acheté m'a dit
qu'il l'avait reçu, cet été, parmi les nou-
veautés de Paris.
11 est possible qu'il ait été imprimé
en 1902, mais il est incontestable que
certaines notes qui ont servi à sa rédac-
tion remontent à plus de dix ans.
C'est peut-être une nouveauté comme
typographie, mais assui"ément ce n'est
pas un GîiiJe à recommander pour les
musées de Florence, au contraire.
— GEi^SPACH.
Une inscription latine à traduii'ô :
(XLV1,625).
Arma tuenfur, pax facit lœtos
traduction :
Les armes le défendra,
La paix rend joyeux ses habitans.
L. QuARRÉ Reybourbon.
Ces mots me
:j.\\\-
semblent à peup;c::
valent de l'adage:
Si vis paiein para beUuin
Je crois qu'on peut les traduire :
La paix fait le bonh:^ur des peuples, les
armes seules en assurent la durée.
P, DU Gué.
Poingoadô l'orfèvre Lûhendrick.
(XLVi, 672) — Louis-Joseph Lehen-
drick entr:; en apprentissage chez Tho-
mas Germain le 13 août 1738 (Archives
nationales z.39), il y resta neuf ans. Il
fut nommé maître orfèvre par priviiège
des galeries du Louvre en '1737» (Arch.
nat. K 1042) Buron, Charles Spire et
Lehendriclc furent les meilleurs élèves de
Thomas Germain.
Parmi les œuvres encore existantes de
Lchendric: i au de
la colicctioii i.ua^ cl le service a thé de
M. Chabrièrcs-Arlès (Le flambeau est re-
produit dans les Etudes d' or fevrevie fran-
çaise de Germain Bapst). Lehendrich avait
commepoinçon.LL ;au centre une colonne.
Je n'ai jamais vu de pièce signée de son
nom en tout.^s lettres
Un Rat de BiijuoTKÈauE .
Lia Ion 3 d.-; p3iîita.re (XLVI, 715). —
Lire 1673 et non 16.^3.
Un plan de Paris en rslief (XLVL
394, 552). — Ces sortes de curiosités
étaient alors fort à la mode. Je vois' qu'en
messidor, an X, «quai Voltaire, maison
Labriffe », on pouvait « moyennant trois
livres par personne », admirer, \< la Suisse
représentée en relief ec les costumes de
ses habitants », sur << w^t surface de 15
pied:; et v.wt largeur de 4a 6 >">. C'était, di-
sait l'annonce, « la plus grande carte en
relief qui ait été exécutée ». Avis aux
vaillants guerriers rentrés dans leurs foyers
qui seraient désireux de revoir le théâtre
de leurs récents exploits. Dans une pièce
voisine, « 112 tableaux peints à l'huile»
rappelaient les costumes du pays.
Alpha.
ïaventioTi de la brouett© (T. G.
148). — En la chapelle Sainte-Claire, à
Vernanson (Alpes-Maritimes), sont des
fresques exécutées vers 1400. « On y re-
marque un saint porté sur brouette plus
de deux cents ans avant Pascal » (Henri
Moris : Au pays bleu). A. S., e.
?7
t>B coa vi-e feu (XLVI, 118, 231,
1,446, 499, 555. 611,718). — La loi sur
l'organisation municipale actuellement en
vigueur, règle les droits respectifs du
maire et du curé eu matière de sonneries
de cloches. Le maire peut être autorisé
par l'adi-ninistration départementale à
faire sonner le convre-fcu dans sa com-
mune. Mais il parait que 1 heure n'en est
pas fixée par- les textes. Ausii les vigne-
rons d'Auxey (arrondissement de Bcaune,
Côte-d'Or) ne voulant pas faire réparer
l'horloge de leur clocher, mais voulant
cependant être prévenus de l'heure du
déjeuner, (bien plus importante que
celle de l'extinction des feux), ont-ils
tr au préfet
l'autorisaiioa de faire :^o::ncr ic convre-fcu
à midi. Le fait daterait de quelques mois
N» 987
L'INTERMEDIAIRE
--^ 829
830
seulement et je le tiens d'un conseiller
municipal. Mais je ne connais pas la ré-
ponse de l'administration. Nolliac.
On cite la ville d'Abbeville au nombre
de celles où cet usage a été conservé le
plus longtemps.
Il est certain qu'en Bretagne, il est
aboli depuis plus d'un siècle.
C'était à Nantes et à Sainl-Malo, seule-
ment, que les ordonnances de la police
prescrivaient de le sonner dans des cir-
constances déterminées.
Ainsi, elle donnait le signal aux gens
paisibles pour les inviter à rentrer chez
eux, et à ne pas s''attarder dans les rues
mal éclairées, où ils pouvaient faire de
mauvaises rencontres .
A Saint-Malo, les gens attardés, qui
circulaient dans les rues après le couvre-
feu étaient presque sûrs d'être dévorés.
La garde de la ville était confiée à cin-
quante mendiants que les officiers muni-
cipaux choisissaient parmi les indigents
les plus dignes d'intérêt.
Pendant la nuit, ils étaient nourris,
vêtus et chauffés l'hiver aux frais des
habitants et ils considéraient leurs fonc-
tions de veilleurs comme une sinécure,
mais on lâchait après le couvre-feu un
certain nombre de dogues et les honnêtes
gens dormaient tranquilles ; c'était tant
pis pour les voyageurs qui ne connais-
saient ni les habitudes de la police locale,
ni la chanson.
Ah ! bonsoir M. du Mollet,
A Saint-Malo, débarquez sans naufrage,
A Nantes, le célèbre beffroi du château
du Bouffay sonnait le couvre-feu, mais
seulement les jours où les fêtes attiraient
dans la plus grande ville de l'Ouest un
grand nombre d'étrangers. On savait
qu'il y avait imprudence à ne pas être
rentré chez soi, avant que le beffroi eût
fini son carilU)n. La police était impuis-
sante à assurer la séciu"ité des rues et des
places, et une foule de gens sans aveu se
livraient à mille désordres d'où l'origine
d'un vieux dicton qu'on disait souvent au
xviir siècle : «je m'en moque et de la
police de Nantes ».
Joseph de Trémaudan.
♦
* ♦
Au nombre des usages utiles supprimés
parla Révolution,estlecouvre-feu,qui s'est
du reste conservé dans beaucoup de villes
de province, tant en France qu'en Angle-
terre. C'est dans un grand concile tenu
à Lisieux, vers le milieu du xf siècle, en
présence du duc Guillaume et des légats
du pape Victor II, que fut décrété, pour
la première fois, l'usage du couvre-feu
{ioniti'.iin), avec injonction à un chacun
d'éteindre le feu de son foyer et la lu-
mière de sa lampe, et de clore sa porte
au son de la cloche. R.
Les ruines des Tuileriss (XLVI,
626) — Me trouvant à Paris en mars 1885,
je suis allé place du Carrousel, où se trou-
vait le chantier conten-.int les pierres
provenant des Tuileries.
Le désir me vint d'en posséder une,
ce qui n'a pas été facile. L'entrepreneur
du chantier disait avoir vendu le tout à un
propriétaire de la Corse.
Après bien des pourparlers, des supplica-
tions et de rargent,mon désir fut satisfait.
Une pierre sculptée de C^S) de hauteur
sur 0^58 de largeur et o'"34 d'épaisseur
me fut expédiée à Lille ; son poids avec la
caisse était de 250 kilog.
l'ai fait placer cette ruine sur un petit
tertre dans mon jardin, après y avoir fait
poser une plaque en marbre blanc avec
cette inscription : Fragment provenant des
Tiu'h-riei. façade des appartements deVImpé-
ralrice^coté place du Carioiisel. Mars 188^.
Ce petit monument entouré de lierre et
d'aulrcs plantes, produit très bon effet.
Les amateurs peuvent venir le voir à
Lilk.hoidevarddela Libette, n° 70.
L. QuARRÉ Retbourbon.
Parmi les rares possesseurs des débris
des ruines des Tuileries, dont vous parlez
dans votre n" du 30 octobre écoulé, il faut
citer la famille de l'ambassadeur Pozzo
di Borgo qui a acheté, lors de la vente,
tout un pavillon — les pierres — qui a
été ex[)édié en Corse, et avec lesquelles
pierres on a bâti la demeure seigneuriale
du château de la Punta qui domine le golfe
d'Ajaccio. /^ Villanova.
Feu M, Sédille, architecte, avait acheté
une partie des ruines ; il en a tait une
sorte de pylône dans le jardin de sa villa,
située dans les environs de Sceaux.
XX.
♦ *
L'article, colonne 774-775, devait être
signé Charles Normand.
831
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
Société philotechnique (XLVI,
678). — Cette société a été fondée à Paris
en 179s et reconnue comme établisse-
ment d'utilité publique le 11 mai 1861.
Le siège est aujourd'hui rue de la Ban-
que, 8, (11= arr.). En s'y adressant, on
obtiendra probablement les détails histo-
riques désirés. Devignot.
Houille blanche (XLVI, 678). — Le
nom de houille blanche a été donné à
l'eau, considérée comme puissance méca-
nique, par l'ingénieur Berges, sans doute
parce qu'il croyait que l'on peut souvent
remplacer la houille comme moteur.
A, Cordes.
Germination après X siècles (XLIV)
— Des graines conservées pendant plu-
sieurs siècles peuvent-elles germer ? Oui
d'après De Candolle {La Paix, 20 juin
1900) et M. l'abbé Vigouroux (fntcnné-
diaire,XLW,4C)2). Non, d'après M. Edmond
Gain (La Pairie, 16 juin 1900) et M.Henri
de Parville (Journal des Débais, 21 juin
1900).
Des expériences négatives, quelque
nombreuses qu'elles soient, ne peuvent
pas prouver qu'un fait est impossible :
toute l'histoire du progrès des arts et des
sciences l'atteste, il suffit parfois d'une
très petite circonstance pour changer
complètement le résultat, et il est aisé de
comprendre que l'état et la valeur de
produits végétaux peuvent dépendre
absolument des conditions dans lesquelles
ils ont été conservés. D'autre part, il
a été constaté, dans de grands travaux de
terrassement, que l'apparition de certaines
plantes provenait de graines qui, depuis
des siècles, avaient conservé leurs facul-
tés germinatives (Texies manuscrits des
Collections du Progrès de la Bibliothèque
de l'Arsenal ; M. 473-3 3J- On peut donc
adopter l'affirmative sans contester aucu-
nement les expériences négatives qui ont
eu lieu Alphonse Renaud.
Jeu de bouchon — jeu de galo-
che (XLVI, 119, 276, 612, 720/ — A
Bourges même, et au Creusot (Saône-et-
Loire) j'ai joué au baculot et à la bigarelle,
même jeu, sous deux nomsdifférents,mais
analogue à celui que M. E. T. appelle ti-
necadet et guichemay.
852
30 novembre 190*.
11 est toutefois moins dangereux chez
nous, et ne risque guère qu'à crever les
carreaux des habitations.
Voici comme on le joue.
On trace un grand cercle par terre où
se met U joueur armé d'une palette. Cha-
que partenaire, environ trois ou quatre,
a en mains un baculot ou bigarreau, ce
petit double cône taillé en plein bois'. Le
possesseur de la palette les prend succes-
sivement, et les envoie d'un seul coup
le plus loin possible de son empire, le
cercle ; alors le gamin cherche à le
réintégrer du point où il réside au milieu
du cercle dont le palettier cherche à
l'écarter du mieux qu'il peut avec son ins-
trument de défense. Tous les bigarreaux
sont des ennemis qui veulent envahir le
centre. Si l'un d'eux vient dans la circon-
férence, il est vainqueur, et le palettier
lui remet ses insignes et sa dignité ; sinon
il a trois coups sur le baculot pour l'en-
voyer encore le plus loin possible. Gare à
lui, s'il manque les trois coups, car l'a-
dresse du partenaire a vite fait de lui en-
lever la place. L. Roos.
♦ »
11 est parlé (XLVI, 613) d'un jeu ancien
pratiqué dans le Luxembourg, qui consiste
à faire basculer vivement un bâton de la
for me d'une estompe (c'est-à-dire effilé aux
deux extrémités)avec un autre bâton plus
long, et à envoyer le petit bâton à un au-
tre joueur, qui, à son tour, le renvoie au
premier joueur. Ce jeu, qui a à peu près
disparu maintenant du pays Narbonnais,
se pratiquait beaucoup il y a quelques
années ; les accidents étaient nombreux et
les carreaux cassés ne se comptaient
plus, au grand désespoir des ménagères,
qui ne pouvaient s'en prendre à per-
sonne.
On appelait ce jeu, faire au cristinoli ;
c'était sans doute un mot corrompu qui
ne dépeint en rien, ni l'action du jeu, ni
les instruments employés. Taf.
La tvaite des blanches au XVIII'
siècle (XLVI, 280 296, 496). — Le
collaborateur
Saint-George
m'oblige à
aborder plus nettement un sujet qui ne
rentre guère dans le cadre des questions
auxquelles s'intéressent habituellement
nos confrères de \' Intermédiaire.
11 m'est difficile, cependant,de ne pas
ih 987
L'INTERMEDIAIRE
833
834
lui donner les explications complémen-
taires qu'il sollicite avec une courtoisie
dont je ne saurais trop le remercier.
Je maintiens, tout d'abord, intégrale-
ment, ce quej'ai écrit sur l'impossibilité
absolue, pour une tenancière de maison de
débauche, à Paris, d'avoir actuellement,
con:me pensionnaires, des prostituées
mineures, et cela parce que, comme je l'ai
dit, la Préfecture de Police, s'y opposant
formellement, n'hésiterait pas à ordonner
la fermeture immédiate d'une inaison
dans laquelle on donnerait asile à des
mineures.
D'autre part, il ne faut pas ou'olier
qu'il existe un article 334 du Code pénal
punissant sévèrement l'excitation habi-
tuelle de mineures à la débauche ; alors
même que la Préfecture de Police n'in-
terviendrait pas, le Procureur de la Répu-
blique peut toujours requérir l'application
de cet article aux tenancières de maisons
de tolérance, comme à toute autre pro.xé-
nète.
Je n'ignore pas quecertainsadversaires
de la prostitution réglementée affirment
que la police tolèrela présence demineures
dans les maisons de prostitution ; ils
ajoiitent même qu'elle les y enrôle, au
besoin, contre leur gré.
11 est toujours facile de prêter un rôle
odieux à la police, cela flatte les passions
de la foule, plaît aux lecteurs et contribue
à la vente du livre. Il est plus difficile de
prouver, à l'aide de documents authenti-
ques ou de faits précis et indéniables, les
inepties, les calomnies et les ignominies
que l'on se plaît à accumuler sur les fonc-
tionnaires d'une administration ayant la
charge de la santé, de la tranquillité et de
la sécurité des citoyens.
Ceux qui disent rencontrer aujourd'hui
des mineures dans les maisons de tolé-
rance se laissent duper ou sont de mau-
vaise foi.
Tout le monde sait, en effet, que dans
plusieurs de ces maisons, les amateurs
de « fruit vert » trouvent à leur disposi-
tion, des femmes ayant l'apparence de
fillettes, mais ayant, en réalité, plus de
21 ans, et jouant leur rôle avec une habi-
leté d'autant plus grande qu'elles ont une
expérience consommée.
11 est possible, néanmoins, qu'une mi-
neure s'y introduise par hasard, grâce à
la production d'un acte de naissance falsifié
ou ne lui appartenant pas, mais on peut
être certain que c'est à l'insu de la police,
et même de la matrone qui ne voudrait
nullement s'exposer aux conséquences
qu'entraînerait la découverte de la super-
cherie.
Toutefois, c'est là un cas isolé et fort
rare que la Préfecture de Police ne peut
prévenir. Il prouve d'ailleurs, que la mi-
neure emp!o3'ant de pareils subterfuges
pour .être admise dans un mauvais lieu,
n'est pas la malheureuse victime i>ur
laquelle quelques âmes trop charitables
versent des larmes d'attendrissement.
Je crois avoir suffisamment élucidé la
question relative à l'emploi des mineures
dans les lupanars ; j'arrive maintenant
à l'inscription sur les contrôles de la pros-
titution.
Ici, il s'agit non plus de filles du mai-
son, mais bien, pour employer le langage
usuel, de filles i-olêes, c'est-à-dire de tilles
se prostituant librement pour leur seul
profit personnel ou, le plus souvent,
pour celui de leurs souteneurs.
La Préfecture de Police inscrit ces filles
dès l'âge de 18 ans si elles sont saines, et
à 17 aussi elles sontatteintes de maladies
contagieuses, mais contrairement à ce
que suppose le collaborateur Saint-George,
jamais on ne procède à V inscviplion d'une
fille n^ayant pas ij ans révolus ; ce qui
n'empêche, d'ailleurs, pas nombre de
gamines de 16, 15 et môme 14 ans, de se
livrer à la prostitution clandestine.
Avant de justifier celte mesure prise à
l'égard d'une catégorie de mineures, il me
parait nécessaire de dissiper l'équivoque à
l'aide de laquelle on a établi la légende
de la prostitution soi-disant bai entée ou
plutôt officielle.
En quoi consiste, en effet, l'inscription
ou ce qu'on appelle vulgairement la mise
en carte ? Est-ce, comme on le croit géné-
ralement, une autorisation délivrée par la
Préfecture de Police ?
Nullement. Une femme, quelle qu'elle
soit, n'a pas besoin d'une semblable au-
torisation pour se prostituer , pour cette
excellente raison qu'aucune loi ne l'em-
pêche de disposer de son corps ; mais
s'il lui plaît de choisir une profession
consistant à se vendre ou à se louer publi-
quement, elle tombe sous le coup des
règlements de police comme tous les
marchands qui font appel au public.
DES CHERCHEURS ET CURlhUX
- 835 ■-•■
836
30 novembre 190
En un mot, lorsqu'après de nombreux
faits de racolage et de prostitution, la
Préfecture de Police est réduite à procéder
à l'inscription d'une femme, elle ne l'au-
torise pas à exercer le métier de prostituée
elle lui dit simplement : « Vous trafiquez
publiquement de votre corps, je n'ai pas
le droit de m'y opposer, mais tant que
vous exercerez ce métier que je ne qua-
lifie pas et que personne ne vous oblige à
choisir, vous aurez à vous faire examiner
afin que je puisse vous empêcher, tout au
moins, de transmettre à vos clients de
hasard les maladies contagieuses dont
vous serez fatalement atteinte, tôt ou
tard,
«Cette obligation est-elle trop pénible
pour vous ? modifiez votre genre d'exis-
tence, ayez une profession ou des ressour-
ces avouables, et dèsque vous aurez cessé
de vous prostituer, vous serez rayée des
contrôles des visites sanitaires. »
Cela est si vrai que. dans les salles du
Dispensaire, des avis placardés rappellent
aux filles les conditions ci-dessus dans
lesquelles elles sont inscrites, et auxquelles
elles peuvent être rayées. Onvoit qu'il y a
loin de là à Vesclavage moderne dont par-
lent si souvent les écrivains mal rensei-
gnés, trop passionnés ou intéressés per-
sonnellement à travestir les actes de la
police.
C'est précisément cette théorie, que je
viens d'exposer qui explique pourquoi
en pareille matière, l'homme est indemne
de toute tracasserie administrative ;
l'homme n'est, en feflet, en l'espèce, qu'un
acheteur et ne se transforme pas, comme
la femme, en instrument de plaisir public.
C'est la théorie exprimée dernièrement
dans une séance de la Société de prophy-
laxie, par réminent sénateur, M. Béren-
ger, qui s'exprimait ainsi :
((Voilà une femme qui veut exercer la
profession de vivre de son corps, de sa
débauche ; elle fait là un choix dangereux
pour la morale, pour la santé publique ;
encore une fois, la femme qui fait métier
de la prostitution doit être réglementée ;
« Et dans ce cas, je ne veux pas parler
que des femmes, s'il y a des hommes
prostitues projessiovnels^ imposez-leur la
réglementation.
« A eux comme aux femmes qui font
métier de vendre leur corps, je dirai :
Si tu veux exercer ton horrible métier, tu
liais renoncer à ta liberté ; tu appartien-
dras désormais à la police. »
C'est en vertu de cette théorie que des
filles mineures sont inscrites dans les con-
ditions que je vais indiciuer.
Si la police peut, en effet, interdire la
présence de mineures dans un lupanar,
elle ne peut s'opposer à leur prosiitution
au dehors.
11 est à remarquer que c'^^st chez les
mineures que la débauche est la plus fré-
quente, et il est assez rare qu'une femme
ait attendu l'âge de 21 ans pour s'y iivrer.
Dans ces conditions, la Prélecture de
Police n'a t-elle pas le devoir d'intervenir
Son indifférence ne lui serait elle pas
reprochée par ceux-là mêmes qui protes-
tent contre les règlements actuels ?
Quand une mineure est arrêtée, non
dans une simple rafle, — comme le dit
M. Saint-George — mais bien après une
longue surveillance et la constatation fla-
grante de faits de racolage et de prostitu-
tion, la Préfecture de Police commence
d'abord par user de tous les moyens en
son pouvoir pour la ramener au bien.
Les parentsoules tuteurs sont prévenus
et engagés à mieux surveiller leur fille ;
s'ils résident en province, la jeune fille
est renvoyée dans son pa3's ; si enfin, la
famille n'existe plus ou ne répond pas
aux lettres qui lui sont adressées, la Pré-
fecture de police a recours aux Sociétés
de patronage qui s'occupent de la réha-
bilitation des femmes par le travail.
Voilà ce qui se passe lors de la pre-
mière arrestation qui, hélas, n'est géné-
ralement pas la dernière ; le plus sou-
v.nt, on se trouve en présence d'une fille
complètement pervertie ; celle-ci, bien que
ne manquant de rien dans sa famille ou
dans la société à laquelle elle a été confiée
abandonne bientôt cet asile pour retourner
sur le trottoir cù elle est attirée par la
paresse, la coquetterie et l'appât du luxe
dans lequel vivent les courtisanes haut
cotées.
Elle se fait, naturellement, arrêter de
nouveau, et cela jusqu'à ce que la famille
écœurée ne veuille plus ni la recevoir, ni
s'en occuper, à moins que ce soit cette
famille, qui encourage son inconduite.
Voilà donc une mineure à laquelle la
loi interdit de disposer d'elle-même, de
NV987
L'INTERMEDIAIRE
837
838
se marier sans le consentement de ses
parents, etc. qui peut, librement, s'enga-
ger dans une vie infâme et semer la
honte parmi les siens en se vendant au
premier venu.
S'il était possible de l'enfermer dans
unemaison de correction ou autre jusqu'à
sa majorité. ce serait le véritable remède, et
la Préfecture de Police serait débarrassée
d'une lourde responsabilité : mais puisque
la prostitution n'est pas un délit, les tri-
bunaux ne peuvent prononcer cette mise
en correction que sur la demande des
parents que l'appareil judiciaire etlraie
toujours et qui préfèrent abandonner
leur enîant aux triste sort qu'elle se
réserve.
A défaut de l'internement, croit-on
qu'il soit possible de laisser circuler, sans
contrôle sur la vo:e publique. ces véritables
causes d'infection et de scandaleque sont
les prostituées mineures ?
Certains préfets de police : Delavau,
Dcbelleyme et autres, n'avaient pas cru
devoir ordonner l'inscription des filles
au-dessous de 21 ans, mais l'expérience a
dér.-.ontré, depuis longtemps que cette
mesure, si regrettable qu'elle soit, est à
défaut de mieux une nécessité devant la-
quelle on doit s'incliner.
C'est pourquoi la Préfecture de Police
inscrit les prostituées, à partir de 17 ans
si elles sont contaminées, à partir de 18
ans si elles sont saines, et cela seulement
quand tous les moyens de sauvetage ont
été épuisés, quand il est bien établi que
ces jeunes prostituées ont la ferme volonté
de ne pas s'amender.
L'inscription est d'ailleurs, entourée
de f^aianties;elle n'est prononcée que sur
l'avis d'une commission spéciale, sorte
de tribunal composé de commissaires de
police et présidé par un délégué du préfet.
Il est bon d'ajouter que les filles qui compa-
raissent devant cette commission, y font
généi aiement étalage d'unodieuxcynisme,
et s'-'i-nent leur déchéance morale sans
aucune honte, quelquefois même avec des
éclats de rire.
Quant aux mineures n'ayant pas 17
•ans, il en est qui se font arrêter un nom-
bre incalculable de fois et contre lesquelles
l'administration, tenant compte de leur
jeunesse et du préjugé relatif à l'inscrip-
tion, reste impuissante. C'est parmi elles
que l'on rencontre quelques vierges sur
les pratiques immondes desquelles il est
inutile d'insister, et ce sont ces vierges
dépravées, parfois m;îlades, qui servent
d'argument à certains auteurs pours'in-
digner contre les « erreurs » manifestes !
commises par la police.
Je m'aperçois, un peu tard peut-être,
que je m'étends trop longuement sur un
sujet passablement scabreux ; je m'en
excuse auprès de mes confrères deV Inter-
médiaire, rejetant la faute sur le collabo-
rateur Saint-George qui m'a entraîné à
rétablir un peu la vérité sur une question
assez mal connue.
La prostitution, vieillecomme le monde
est la source de tous les crimes ; elle
ne peut, quoi qu'on fasse, être supprimée ;
il faut donc s'efforcer de l'enrayer, de la
canaliser, d'en diminuer les conséquences
désastreuses pour la santé, la morale, la
sécurité publiques, et aussi pour l'avenir
de notre race.
}e crois pouvoir affirmer que les
fonctionnaires de la Préfecture de Police
ont, quoiqu'on dise, le sentiment des res-
ponsabilités qui leur incombent à ce point
de vue, et on peut être convaincu que,
connaissant, par expérience professionnelle
tous les dessous des faiblesses humaines,
ils savent concilier ces responsabilités
avec les devoirs impérieux que leur im-
posent la justice et l'humanité.
Eugène Grécourt.
Casser sa pipe (XL'VI, 754). —
C'était au temps où l'acteur Mercier
régnait à la Gaité. 11 jouait le rôle de
jean-Bart, pipe à la bouche, en bon ma-
rin . La pièce eut du succès, si bien qu'a-
près nombre de représentations, la pipe,
une fort belle pipe, fut culottée. Les
titis de la salle en étaient enthousiastes.
Le malheur voulut qu'un soir, en
pleine représentation, la pipe lui tomba
des lèvres. Et l'acteur s'évanouit. On
s'empressa de toutes parts autour de lui ;
il était mort. Le lendemain, les titis
s'abordèrent en disant : « Tu sais, Mer-
^;ier. . — Eh bien ! — Il a cassé sa pipe
hier, pour de bon. »
ht le mot resta. Rabaroust.
Le Directeur-gérant : G. MONTORGUEIL.
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TROUVAILLES ET CURIOSITÉS
839 — — — 840
ARTISTIQUES
Le drame de Meyerîing. — Dans
Minerva (25 novembre), M. Adolphe
Aderer publie un très émouvant et très
littéraire récit du drame de Meyerîing où
l'archiduc Rodolphe trouva la mort. Il va
de soi que la version est nouvelle : le
prince aurait été tué par Botaggi,le fiancé
de M"'' de Vetsera,qui assistait à ce repas,
et ce serait en voulant frapper le prince
qui la violentait, que, par une déviation
de l'arme.la fiancée se serait tuée. Ce sontlà
de ces drames qu'entoure la nuit de la
raison d'Etat, et nous ne pourrons con-
naître la vérité que de l'un des témoins,
libres enfin de parler. Mais M. Aderer se
pose plusieurs questions, qu'en effet, il
conviendrait,au préalable, de résoudre.
Qu'est devenue la baronne de Vetsera?
Qu'est devenue sa seconde fille, Hannie?
Qu'est devenu le jeune Botaggi, cousin
de Marie, son fiancé, et — d'après M. Ade-
rer. le meurtrier de Rodolphe ?
Qu'est devenu Bratfisch, le cocher,
témoin de la scène ? On le dit mort fou
en Amérique.
Il y aurait eu là deux autres témoins, le
comte Hayos et le comte Woldstein : leur
piste n'est pas perdue, mais leur silence
est de commande. M.
Les manuscrits de Lakanal. —
Un lecteur de V Intermédiaiie est-il en
mesure d'indiquer des possesseurs de
manuscrits de Lakanal ou de l'ouvrage
imprimé du conventionnel intitulé :i Vingt-
deux ans de séjour aux Etats-Unis ?
On souhaiterait de pouvoir, à l'aide de
renseignements puisés dans ces écrits,
commenter des pièces autographes de
Lakanal d'une rédaction mystérieuse.
Henry Jouin.
Un poème de Vermesch. — En
mai ou en juin 187 1, les journaux réac-
tionnaires publièrent un petit poème
étrange qui eut un succès d'horreur. C'é-
tait une chanson intitulée : Le diapeaii
rouge, qu'on prétendait avoir été trouvée
parmi les papiers d'Eugène Vermesch, di-
recteur du Pèfe Diicbcne, après sa fuite
précipitée de Paris.
En voici quelques vers :
Ta couleur, ô drapeau symbole.
C'est la couleur du sang vermeil,
La couleur du feu, quand t'éclaire
Un rayon d'or du grand soleil !
Le refrain était :
Vive la Commune qui soûle
Ses braves bougres, de vin bleu !
Sinistre et immonde, ce chant n'était
pas cependant sans mérite littéraire, et il
a aussi sa valeur historique.
Ne serait-il pas intéressant de savoir qui
en est l'auteur ?
Est-il de Vermesch ?
Albert Fermé.
Armoiries à déterminer : coupé
d'hermine au chef de gueule. — Je
possède un service complet en porcelaine
de l'Inde, offert jadis à l'un de mes
XLVI-16
NVy88
L'LNTERMEDÎAIRE
841
842
les
grands-pères, sur lequel se trouvent
armoiries suivantes :
Coupé d'hermines au chef de gueules
chargé d'un lamhel d'or à cinq pendants.
L'écu en forme de bouclier est soutenu
par deux rameaux de laurier et d'olivier.
Il est surmonté d'une couronne murale et
le cimier est formé de cinq flèches de
gueules et de sable issant d'un bâtonnet
aux mêmes couleurs.
Serait-il possible de retrouver d'où
proviennent ces armoiries ?
Vicomte de Reiset.
Devise des Jouvenel des Ursins.
— Quelle était la devise de la famille
Jouvenel ou Juvénal des Ursins ?Je déchiffre
sur un ancien tombeau de cette maison,
au-dessus de son écu, les mots :
« Faictes vous.... ». Jehan.
Do vise sur une tapisserie. —
AVREA MEDIOCRITAS.
KEPa2-AM.\A®EI(^S
A]VIVA®EI/^S-KePAS
Ces expressions se trouvent sur une ta-
pisserie française de 1500 à 1520 sur des
banderoles et entre deux mains qui tien-
nent des cornes d'abondance remplies de
fruits.
Ces devises permettent-elles d'identi-
fier la tapisserie.
D"" R. Forrer.
(La corne d'Amaltliée désigne le sujet ; il
n'y a là sans doute que la légende d'un
dessin).
Famille de Lacour;audièi*e. — Je
désire connaître si quelqu'ouvrage con-
tient un aperçu généalogique sur cette
famille, et à défaut le titre de tout ouvrage
en parlant ; ainsi qu'avoir quelques ren-
seignements sur elle. — Je sais que Char-
les de Lacourtaudière, commissaire des
colonies, était fils de François de Lacour-
taudière, intendant ou commissaire géné-
ral de la marine ; originaire, je crois, de
Rayonne, et de Charlotte d'Arracq, et
qu'il épousa, à l'Ile de France, Louise-
Françoise-Joséphine Raux. fille d'André-
Antoine Raux, commandant des troupes
nationales à l'Ile de France (avant 1789).
— Je serais heureux de connaître notam-
ment, les proches collatéraux, et les ascen-
dants des Lacourtaudière ci-dessus, ains
que les armoiries de cette famille.
D'' Henri du R. Phélan.
Famille de Xhenemont.— Je serais
très heureux d'avoir quelques renseigne-
ments sur la famille de Xhenemont. Cette
ancienne famille de la Hasbaye porte :
d'azur à la bande d'or accompagnée de 6
merleîtes du même, rangées enorle.
Les livres consultés à la Bibliothèque
nationale ne m'ont pas permis de remon-
ter plus haut que François-Joseph de
Xhenemont qui épousa, en 1775, Mar-
guerite-Claire Zolet. C. B.
Famille de Faventine. — Peut on
donner les armoiries et quelques sources
de renseignements sur cette famille dont
était, en 1790. M. de Faventine, fermier
général, rue d'Antin, à Paris ; et Agathe
de Faventine, mariée en 1752 à Jean-
Louis Fabre de Montvaillant ?
Jehan.
Familles Pioche de la Vergne,
Beaugé, du Parc, des Perian. —
Je serais mille fois obligé que l'on voulût
bien me dire : 1° Si la famille Pioche de
la Vergne à laquelle appartenait Marie-
Madeleine, femme de François de la
Fayette, avait la même origine que les
Pioche, sires d'Osnay en Nivernais, et
quelles étaient les armes de cette famille
Pioche de la Vergne ?
2" Quelles étaient les armes de la fa-
mille de Beaugé (Bretagne) à laquelle
appartenait Guillaume de Beaugé, ss-" de
Beaugé et de Vaudequy, époux de Fran-
çoise de Tehillac.
y des du Parc ss'* de Launay et de
Crenolle.
Perien s»"^ de Boisteillac, dont
de Perien époux de Louise de
T.
4° des
Toussaim
Quengo.
Boisguéhenneuc. — Un obligeant
collègue de l'Intermédiaire pourrait-il
m'indiquer :
1» A quelles familles se sont alliées les
filles de la maison de Boisguéhenneuc, au
xvii^ siècle et fin du xvi' ?
2° Les sources autorisées à consulter
sur la question ?
3" S'il existe un travail généalogique
récent sur les Boisguéhenneuc, et quel
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
843
844
10 décembre 190*.
•st leur lieu d'origine ? Situation des fiefs
possédés ? Représentants actuels ?
Cam.
Quièvremont de la Motte. — Le
lieu de la naissance et celui de la mort de
Quièvremont de la Motte, médecin, cor-
respondant de Danton, mentionné à
diverses reprises dans les Origines Je la
France contemporaine, de Taine, et dans
l'Etat de Paris en ijSç, de M. Monin,
sont-ils connus, et a-t-on publié ailleurs
des détails biographiques le concernant?
Quel était le nom de sa femme ?
Hautenclef.
Delattre. — Augustin Henri, peintre
animalier, né en iBoi, et Billy, Léon, né
en 1B27, ont exposé à de nombreux Sa-
lons ; le premier, de 1824 à 1875 ; le se-
cond, de 1853 à 1877. En quels lieux et
à quelles dates sont morts ces deux artis-
tes?... Merci, d'avance, au collègue qui
voudra bien donner les renseignements
demandés. Ch. Rev.
A propos de Gassendi. — Je re-
mercie d'avance le ou les collègues qui
pourraient me dire où était située la de-
meure de Gassendi, le maître dont l'in-
fluence fut si grande sur l'esprit de Mo-
lière. 11 serait intéressant de savoir où le
philosophe épicurien réunissait ses élèves :
Molière, Chapelle, Bernier, Cyrano de
Bergerac... Et si, par hasard, quelque ves-
tige subsiste encore (?) de cette maison,
quel est le moliériste qui n'y ferait pas un
pieux pèlerinage ? L. Baillet.
Manifeste du prince de Gondé. —
Il a été publié et distribué, en 1799, un
imprimé portant en tête : Louis Joseph de
BoHibon,p> ince de Condé, aux Français.
— Je ne le trouve cité dans aucune des
biographies que j'ai lues de ce prince de
Condé, ni même dans Thiers (Histoire de
la République française), ni dans des ou-
vrages sur l'émigration, entre autres celui
de Forneron, ni dans Taine. — Pourrait-
on m'indiquer où je le verrai cité, et où
j'en aurai le texte ?Je parle de celui de 1799
et non de celui de 1790. Hautenclef:
Le masque de Robespierre. —
Lady Morgan écrit, dans son Voyage en
France, que le baron Denon conservait,
dans sa collection, le masque de Robes"
pierre, pris sur la tête coupée du célèbr»
conventionnel, avant « la lividité de 1*
mort ».
Quelle foi peut-on ajouter à cette
assertion ? Comme si, après l'exécution
de Robespierre, il s'était trouvé là un pra-
ticien quelconque pour modeler le masque
du guillotiné. Rip-Rap.
Compagnons de Jéhu ou de
Jésus. — Il paraît qu'il n'y a jamais eu,
après thermidor, de Compagnons de
Jéhu, mais bien des Compagnons dt Jésus.
On sait que des jugements assez nom-
breux sont intervenus contre ces Compa-
gnons, notamment à Autun, à Issingeaux
et à Roanne. Pourrait-on me dire :
1° Si, d'après quelques-uns de ces ju-
gements ou d'autres documents bien au-
thentiques du temps, lesdits Compa-
gnons étaient qualifiés de Jèhu ou de
Jésus ?
2° Pour quels motifs ces compagnons
avaient adopté l'une ou l'autre de ces qua-
lifications ?
y-' Si cette association, dont, à coup sûr,
les membres poursuivaient des vengean-
ces contre les terroristes renversés, se
composait seulement de royalistes ou
de gens de tous partis et de toutes opi-
nions, religieuses et autres ?
E.-C. Gaudot.
Boulangers disciples de saint
Nicolas. — Je trouve la note suivante
dans le journal Y Echo de Civray, du 6
nov. 1902,
Mardi 4 nov. dernier, les boulangers de la
ville deCivray ont été désagréablement surpris
en recevant la visite de la gendarmerie. Cette
démarche avait pour but de s'assurer que les
disciples de saint Nicolas vendaient bien du
pain pesant le poids voulu ; le résultat était
de taire comprendre aux boulangers qu'ils ne
doivent pas fabriquer des pains aux petits
poids.
je voudrais bien savoir ce que le bon
saint Nicolas vient faire dans cette galère
et comment les mitrons ont pris, en Poi-
tou, saint Nicolaspour patron ? Ce qui ne
manquerait pas d'être intéressant à Ci vray
à Morthemer et dans beaucoup de locali-
tés du Poitou où le culte de saint Nicolas
était très populaire.
B. DE ROLLIÈRB.
N*q88
L'INTERMEDIAIRE
845
846
Le peintre Mégret. — je possède
plusieurs tableaux de famille, au dos des-
quels on lit : Mégret, piitxit 1770.
Ce peintre était-il connu ? cette ins-
cription, qui fut faite à l'époque, peut-
elle être considérée comme une signa-
ture ? Jehan.
Le portrait du général Monnet.
— Pourrait-on dire où se trouve le pre-
mier tableau du général Monnet, peint
par P. Gaal, après le 17 août ibop ?
Comtesse de la S.
Portrait de la mère Louise-Angé-
lique de La Fayette. — Dans la vie de
Louise-Angélique de la Fayette (fille
d'honneur de la reine Anne d'Autriche,
puis religieuse visitandine) par l'abbé
Adolphe Sorin, on lit ce qui suit, à propos
de la princesse Louise, fille de Frédéric V,
électeur palatin, gendre de Jacques ï^',
roi d'Angleterre, qui, voulant se conver-
tir à la religion catholique, s'était réfugié
à Paris, au monastère de la Visitation de
Chaillot :
Elle désira suivre tout de suite les exer-
cices de la Communauté étant toujours la
première rendue au chœur Elle don-
nait le reste de son temps à la peinture et
cette maison de Chaillot a conservé pré-
cieusement une douzaine de tableaux qu'elle
a faits entre lesquels est celui de la mère
Louise-Angélique de la Fayette sous la
figure d'une Notre-Dame de Pitié, qui est
parfaitement bien faite, quoiqu'il lui fallut
user de beaucoup de stratagèmes pour que
cette humble mère qui n'avait point voulu
permettre qu'on la peignît, ne s'en aperçut
pas. (Tiré du Manuscrit de Chaillot).
Quelqu'un de nos collaborateurs pour-
rait-il nous dire ce qu'est devenu ce ta-
bleau ; et, s'il existe encore, où il se trouve?
Je lui en saurais grand gré, T.
Prémian. — Nos savants étymolo-
gistes seraient vraiment bien aimables,
et nous leur en serions infiniment obligé,
s'il leur plaisait de nous donner l'étymo-
logie du nom de ce village, Prémian, un
des plus agréables de la fraîche vallée du
Jaur, dans l'Hérault.
D'après Thomas : Dict. topog. Prémian
aurait porté les noms de Purinianum,
I135, et Premiano,ii82.
Le Dictionnaire des Postes ne contient
pas d'autre localité du non de Prémian.
F.
Plaute. — Dans une des éditions de
Gil Blas, on trouve, en note, la phrase
suivante :
Plaute, ruiné par des spéculations com-
merciales, fut obligé de se vendre à son
boulanger, et de travailler à tourner la
meule d'un moulin à bras.
Gil Blas. Livre 7, chapitre 73. — Qu'y
ion ?
VlERZON.
a-t il de vrai dans cette allégation ?
Lef? livres de la Bibliothèque de
Euffon. — Parmi ceux de mes livres
que m'a légués mon vieil ami le docteur
Cachet, d'îssoudun (un ancien de V Inter-
médiaire) se trouve un volume de XI-208
pages, petit in-S", avec figures gravées,
relié en veau plein granité et que rend
précieux une illustre provenance : Mar-
tini Lister Exercitatio Anaiomica. In
qua de Cochleis, zMaxiniè Terrestribiis et
Limacibus, agitiir. Omnium, Dissectiones
Tabiilts œneis. ad ipsas res affaire i/icisis,
llliistrantiir. Londini : Siimptibus Sam.
Smith et Benj. Walford, 1694.
Ce petit volume porte, inscrites verti-
calement, dans la marge intérieure de
son titre, la signature autographe de
Buffon. suivie
cées à l'encre
feuille de garde, cette indication de
talogue : « N" 285, in-i2. », écrite
même main et de la même encre.
J'ai comparé, avec soin, lettre par let-
tre, les caractères de cette signature, de
cette date et de cette annotation, avec
ceux du fac-similé de l'autographe de
Buftbn de la grande Isographie des hommes
célèbres, Paris, Th. Delarue, grand-in-4'',
1843, tome ?■■ : ils sont d'une identité
absolue.
Pourrait-on me dire: i°Si le Catalogue
original des livres de la Bibliothèque de
Buffon a été conservé ; — 2° Si ce cata-
logue porte, au n° 285, l'indication du
titre de l'ouvrage ci-dessus mentionné ;
— 30 Si Butfbn avait pour habitude
d'apposer, transversalement, sa signa-
ture, dans la marge intérieure de tousses
livres? Ulric R.-D.
signature
de cette date: 1743, tra-
noire, et, de plus, sur sa
ca-
de la
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
847
10 déctmbre 1902
848
GraîBmaire du patois picard. —
Un américain, M. Loggie ou Logie, a pu-
blié une Grammaire du palois picard de
Cachy. Pourrait-on me dire où je puis
ouvrage
me procurer cet
me signaler d'autres
même genre ?
? Voudrait-on
du
grammaires
G. B
Les étapes de Jean Valjean. —
En parcourant le Périgord, j'ai traversé
un village nommé la Ghapelle Gonaguet,
etjemesuis souvenu que Victor Hugo,
dans les Misérables, fait signaler par la
police le passage de Jean Valjean près de
ce Heu.
Victor Hugo estd'une'précision bien sin-
gulière ; il dit « les Brunies, canton de la
Chapelle Gonaguet, ». Cette commune
n'est pas un chef-lieu de canton et les
Brunies ne sont qu'un hameau, loin des
routes, dans des bois à truffes creusés de
ravins secs. Eloignées de tout chemin
carrossable aujourd'hui encore, les Bru-
nies ne devaient pas avoir alors le bon
chemin qui passe à 1500 mètres de là et
réunit Périgueux à Lisle ; Périgueux est
à deux lieues.
Quelqu'un pourrait-il me dire comment \
ce nom des Brunies vint sous la plume
de Victor Hugo; eut-il là quelque ami, y
vint-il jamais ou découvrit-il simplement
ce nom en feuilletant le Diciionnaitc des
postes ? Ardouin Dumazet.
D'où vient ki mot bouquin, appli-
qué aux vieux iivres, bucli ? —
Est-ce parce qu'ils étaient primitivement
reliés en peau de bouc ? est-ce pour une
autre raison ? Qr g^
« Rfaximes générallas du droict
fiMîiçois ». — A quelle date parut cet
ouvrage qui a pour auteur le berrichon
Delommeau ? Gustave Fustier.
Uiae poésie du docteur Ricord.
— Le célèbre docteur Ricord a publié un
bijou de poésie, d'environ douze vers, se
désolant de l'envahissement de la matière
sur l'esprit et se réjouissant de voir bien-
tôt son âme débarrassée de sa matérielle
enveloppe. Voilà le fond de sa poésie.
Elle a dû être publiée, il y a 10 ou 15
ans, par un journal français.
Où la retrouverons-nous ? M.
Les sots depuis Adam sont en
majorité. — Quel est l'auteur de ce
vers .'' P. NipsoN.
Savonner. — Qu'est-ce qu'on en-
tend par savonner, en argot musical ?
Gustave Fustier,
Chandelle. — Q.uel est le nom scien-
tifique de la chandelle, cette boule blan-
che floconneuse dont chaque graine
éclate en formant un petit plumet et que
jeunes garçons et fillettes consultent
comme un oracle ?
Gu.stave Fustier,
Cocagne. — L'origine de ce mot n'est
pas connue. IVlais peut-on m'indiquer où
sont discutées les théories de sa dériva-
tion ? A. G. C.
L'agrandissement de la Biblio-
thèque de l'Arsenal. — 11 avait été
question, eniBSi d'utiliser la façade du
palais belge de l'Exposition de 1878 pour
la Bibliothèque de l'Arsenal, dégagée des
masures qui la déshonorent, agrandie
et mise à l'alignement du boulevard
Henri IV.
Que sont devenus ces beaux projets ?
— Alpha.
Instrument de musique (Facteur
d'). — ((Jean HyancintRotterbùrgh, ancien
faiseur des flûttes hauboiset bassons, fecit
à Bruxelles 1748». C'est ainsi qu'est signée
une basse qui est dans ma famille depuis
près de cent ans, vernis jaune clair. Prière
à mes confrères de me dire si ce facteur
est connu et qpelle peut être la valeur de
cet instrument. L. de L.
Journal des ventes. — Existe-t-il
un journal périodique donnant la liste des
ventes publiques, ou particulières, d'es-
tampes, ou gravures, en France et à l'É-
tranger, et lequel ? Je ne parle pas du jour-
nal des ventes de l'Hôtel Drouot qui est
connu. D"" M.
Kacs, travaux du XIIÎ' siècle. —
Quel était le genre de travaux, vulgaire-
ment appelés Kacs^ au xiii« siècle, pour
réparer les voies publiques surélevées
dans les vallées, et consolider leurs
assises au voisinage des Ponts ? Ne se-
raient ce pas des caissons de bois remplis
de mortier ? D"" Bougon.
N»988
L'INTERMEDIAIRE
849
850
Eép0nôe$
lissera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
Portrait de Jean Toubeau, maître
imprimeur à Bourges, 1628-1685
(XLVI, 677). — Il existe deux portraits
authentiques deJeanToubeau, à Bourges ;
l'un à la mairie, dans la salle des délibé-
rations du conseil municipal, parmi les
portraits des maires et échevins ; l'autre
au musée. Ils paraissent être tous deux
du xvn* siècle et d'années différentes, si
l'on s'en rapporte à l'âge du modèle qui
n'est pas le même pour chacun d'eux.
L.G.
Rose Pompon (XLVI, 783). —L'é-
mule de Rigolboche, la danseuse Rose
Pompon, est morte, en sa villa de Bougi-
val, en mars 1895.
Fille d'ouvriers, elle avait été mariée à
un maçon qui s'appelait Bonzé. Elle ne
lui fut pas très fidèle. Elle aimait le bal ;
elle y devint la compagne de Pomaré,
reine de Mabille. La fraîcheur de son teint
la fit baptiser Rose Pompon par Nestor
Roqueplan.
Lancée dans le monde du plaisir, elle
fut distinguée et élue par un authentique
hospodar, Jean Cantacuzène,qui l'emmena
dans ses châteaux des Balkans. Ce prince
se tua. Elle fila en Russie où elle eut une
nouvelle aventure. Elle revint en France,
lestée de nombreux écus. Elle s'installa à
Bougival — un nom qui sonnaitagréable-
mcnt à ses oreilles les souvenirs de jadis.
Là, sous le nom de M"^ Félinet, dans la
société d'un fidèle compagnon, elle acheva
sa vie aventureuse. C'était une petite
vieille, potelée, alerte et malicieuse, qui,
volontiers et sans bégueulerie, se racon-
tait.
Elle écrivit elle-même ses mémoires,
en ce sens qu'elle mit en notes les princi-
paux épisodes de sa vie. M"'" "Manoel de
Grandfort lui prêta, pour les rendre pré-
sentables, l'appui de son talent.
Y.
On a corrigé l'erreur d'impression. Ego avait
écrit : « Mogador znt toujouis ». Elle vit
toujours, en effet, retirée aux environs de
Paris ; sa vieillesse est douloureuse.
Descendance du duc de Berry
(XXXIX ; XLVI, 351. 457. 531. 598.651,
762, 817). — je fais ici un point d'orgue
pour verser au débat quelques documents
intéressants.
On sait aujourd'hui, par les Mémoires
du général de Reiset, que le duc de Coi-
gny alla chercher les filles d'Amy Brown
et du duc de Berry la nuit du 13 février
1820 pour que leur père pût les voir avant
de mourir. D'autre part, les Mémoires de
la duchesse de Gontaut nous avaient ap-
pris que la plus jeune des filles (M"'' de
Charette) eut pour marraine la duchesse
de Coigny, qui fut « discrète » et la rece-
vait chez elle. J'ai donc été amené en
1881 à rechercher la postérité du duc et
de la duchesse de Coigny et j'appris que
le duc avait eu de la duchesse deux filles:
1° Jeanne Henriette Louise, née en
1824, mariée en 1847 au vicomte John
Dalrymple Hamilton,son cousin ;
1° Georgina, née en 1826, mariée en
1850 à lord Newark Alanvers.
Je m'adressai à cette dernière qui m'a
honoré de la lettre suivante :
6 Tilney Street, Parle Lane (London),
10 juillet 18S1 .
Monsieur,
En accusant réception de votre lettre du
8 juillet je regrette infiniment qu'il me soit
impossible de vous offrir les renseigne-
ments que vous désirez, attendu que je ne
possède aucune lettre ou portrait de la pre-
mière femme de M. le duc de Berry (sic). Mon
père le duc de Coigny n'a conservé que
peu de lettres à l'exception de celles de sa
mère.
Recevez, Monsieur, l'assurance de mes
compliments distingués, ainsi que mes
regrets de ne vous pourvoir venir en aide
pour l'intéressante histoirequi vous occupe.
Georgina Manvers.
Nauroy.
» ♦
Sur le second lils de Virginie Oreille,
je puis (ionner les détails suivants :
Né à Paris le 10 octobre 1820 et mort
à Neuilly, rue duRouvray n" 10, en 1876.
11 s'engagea au 9"= hussards le 24 novem-
bre 1840. Etant au corps, il se prépara à
Saint-Cyr, où il entra le i6 novembre
851
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
1842.11 en sortit sous-lieutenant dans l'in-
fanterie de marine en 1844, et permuta
pi'esqu'aussitôt avec un officier du ly
chasseurs achevai; il passa aux lanciers de
la garde, comme capitaine, en 1856; il fit
en cette qualité la campagne d'Italie en
1859. En 1864, un conseil d'enquête pré-
sidé par le général du Barail autorisa sa
mise à la retraite qu'il demandait. Il avait
épousé une demoiselle Ancelle, fille d'un
ancien maire de Neuilly. Il mourut, le
27 décembre 1876 ; il avait eu une pe-
tite fille qui vivait en 1866.
iMahitenant, puis-je demander à notre
confrère La Résie un renseignement ? Il
veut bien nous apprendre que l'ainé des
Oreille servit dans l'armée autrichienne.
Y était-il encore en 1889, et se battit-il
contre son frère, capitaine dans la garde
impériale française ? Pourrai-je encore
demander à M. La Résie si M. le Comte
de La Roche^ qui servit également dans
l'armée autrichienne, ne fit pas la campa-
gne de 1859, et s'il ne se trouvait
pas également d'autres Français dans les
rangs des impériaux ? Par exemple,
MM. de Podenas et de Lucinge n'y fi/ju-
raient-il pas? Un Rat de Bibliothèclue.
+
tout ce que je puis affirmer, comme
le tenant de feu mon grand-père Charles,
Poinsinet de Sivry, ancien notaire à
Mantes, qui, jusqu'en 1860, vécut dans
cette ville,engrande intimité avec Georges
Brown, c'est que celui-ci, malgré sa ré-
serve bien connue, .se déclarait formelle-
ment le fils du duc de Berry, et que la
chose était généralement admise en ville
comme vérité indiscutée.
Delamustière.
* *
Je retrouve, dans d'anciens papiers de
famille, de l'époque même de la Restau-
ration, sur les amours du duc de Berry
avec Virginie Oreille, ce Huitain, d'une
large écriture un peu jaunie, et que j'ai
tout lieu de croire resté inédit :
Le bon Duc fut des plus féconds.
11 était pour la bagatelle :
C'était là son unique fonds.
La Cour s'en formalisa-t-elle,
Quand vint ce petit prince-là ?
« Pour le coup, voilà la merveille,
Dit Louis Dix-huit à Du Cayla :
Nos enfants sont faits par VOreille ! »
852
10 décembre 1903
♦ ¥
Pour copie conforme
Truth.
Il existe, de la seconde des filles du duc
de Berry et d'Amy Brown, M™' Louise-
Marie-Charlotîe, comtesse de Vierzon.
baronne Athanase de Charette, née en
1809, un gentil peiit portrait lithographie
signé «Carrière 1S33 ». — «Dessiné
d'après le tableau original. Lithog. de
Delaunois. A. Paris, ch.ez Boblet.quai des
Augustins. 29 >>.
Dans ce portrait, de 11 cent, de haut., sur
10 de large., tiré sur une feuille grand in-4",
la toute jeune baronne, qui a plutôt l'air
d'une fillette que d'une femme, est repré-
sentée en buste,vue de face, souriant légère-
ment des yeux, le corps un peu tourné à
gauche, la tète nue avec la coiffure à mar-
teaux et à coques de 1830, la robe décol-
letée, froncée sur la poitrine, les manches
courtes à gros ballons sur les épaules,
et les bras nus.
Par suite d'une erreur du graveur en
lettres, la légende, fautivement, donne à
la jeune baronne le titre de « Comtesse
Louise d'Issoudun », au lieu de celui de
Comtesse de Vierzon qui était, officielle-
ment,le sien.
Le nom de « Comtesse d'Issoudun »
appartenait à sa sœur ainée. M""" Char-
lotte-Marie-Augustine, née en i8o8, qui
devint comtesse de Faucigny-Lucinge.
J'ignore s'il existe également, de cette
dernière, un portrait lithographie.
Si, par un hasard, le petit portrait que
je signale est rare et ne se trouve pas au
Cabinetdes Estampes, je me ferai un plai-
sir de confier mon exemplaire à un pho-
tographe d Issoudun, M. Guillon, rue de
l'Horloge, qui le reproduira pour ceux
de nos confrères qui en pourront désirer
des épreuves, du format de la lithographie
originale. Ulric R.-D.
Armoiries de la famille Joulet
de Ghatiilon (XLIll). — La réponse don-
née à ma question et dont je remercie
P. lej (XLIII, 358) se rapporte à une fa-
mille jouley, delà Bresse. La famille Jou-
let qui m'intéresse, originaire de Picar-
die, où jusqu'à la fin du xv* siècle, elle
possède les seigneuries de Belival, de
Beaurain et de Beaureinel lez Guessard,
vint s'établir au xvi^ siècle dans le Man-
tois, près de Rosny, où elle fit l'acquisi-
w. 988
L'INTERMEDIAIRE
853
854
tion de la terre de Chàtillon dont elle
prit le nom. Un de ses membres l'abbé
François Joulet, aumônier et prédicateur
du roi Henri IV, chanoine, chantre, puis
doyen du chapitre d'Evreux, coadjuteur
de Nicolas de Briroy.évêque deJCoutances,
fut \cvé>itablc fondateur de Thospice des
Incurables de Paris, je cherche les armoi-
ries de cette famille ;je suis certain qu'elle
en posséda. Je les ai vainement cherchées
à la Nationale où cette famille a son dossier
(dossiers Bleus) à Mantes, à Evreux, à
Saint-Lô. Avec les détails cités plus haut,
peut-être serai-je plus heureux, si ma
question a la chance de tomber '-'-•;" les
yeux d'un intermédiairiste ou d'uri . '.'•
distc picard. H. de G.
Armoiries à déterminer : de
gueules au sautoir d'or (XLVl, 672).
— Le premier écu porte bien les armes
des Le Féron, etje ne crois pas qu'une
autre famille en possède d'assez sembla-
bles pour qu'il y ait doute sur ce point.
Pour le second écu, le livre de généa-
logie de cette famille ne donne nulle men-
tion d'alliance avec les Hamel, mais on y
voit des armoiries absolument semblables
à celles dont il est question. Ce sont celles
de Maiguen'te Gallard, épouse de Hic-
rosine le Féron, écuyer, seigneur d'Or-
ville, et de Louvre en Parisi, conseiller
du roi en ses conseils d'Etat et prive, pré-
sident des enquêtes au Parlement et pré-
vôt 4es marchands de Paris. -■- La dite
Demoiselle Gallard fut plus tard remariée
à Claude du Prat, chevalier seigneur de
Planville. « Elle fut inhumée le 20 décem ■
bre 1702, en l'église du couvent des P.P.
« RécoUets du Faubourg Saint-Laurent, en
« la chapelle dédiée à sainte Marguerite,
« au dessus de laquelle chapelle sont ses
« armes en accolade de celles dudit feu
« sieur le Féron son premier mari. »
Cette dernière phrase est copiée mot à
mot dans la généalogie (1770).
La vie de Marguerite Gallard et celle de
son mari Hiérosme le l'éron sont très cu-
rieuses : M. le Féron d'Eterpigny (66, rue
d'Abbe ville. Compiègne) fournirait très
volontiers tous les détails possibles, à la
personne qui s'intéresse à cette question.
V'* DE Hennezel d'Ormois.
Armoiries à dé erminer : d'ar-
gent àutn quiiitefeuillo (XLVL 450.
571, 681). — Les armoiries de Bruc, qui
sont d'urgent à la rose de six feuilles de
gueules boutonnées d'or, sontrml dessinées
lorsque l'écu ne contient qu'une quinte-
feuille de gueules (i).
Le comte P. A. du Chastel.
* *
— La famille Renouard de Sainte- Croix,
en Franche-Comté, Bourgogne, etc..
porte.: d'argent à une quinte/eu ille de gueu-
les ; il reste à savoir si elle s'est alliée aux
CHiengo de Bretagne P. le J .
Armes à retrouver (XLVL 617).
— A part la famille Tascher.dont le sur-
nom est bien connu, je trouve dans mes
fiches de fiefs deux familles du i*oitou qui
firent enregistrer leurs armes à Y Armoriai
Général de 1696, savoir : Brisson de la
Pagerie : D'azur à i rois fusées d'argent;
Chauvière de la Pagerie : Parli au : i d'or
à trois roses de gueules; au 2 d'a:(ur au
chevron, surmonté de trots étoiles et accom-
pagné en pointe d'une linotte, le tout d'ar-
gent.
La famille de Guyonvelle, en Franche-
Comté, dont le nom patronymique est Le
Bœuf, portait : De gueules au lion d'ar-
gent. P. le ).
Tiixe des archevêché.s, abbayes,
eîc.(XLVI,45i,685).— Ily alieu de croire
que, pour la taxe perçue en cour de Rome,
au milieu du xvih= siècle, le florin avait
la valeur du florin de Hollande, qui repré-
sentait 2 fr. 03 c. de notre monnaie
actuelle. X.
Charte normande (XLVL 226. 299
461). — nonobstant clameur de haro,
chartre normande, etc., formule fréquente
dans le Coutumier de Normandie.
Rollon — lednc Rou — au ix* siècle,
adapta aux Coutumes de Normandie la
forme de clameur suspensive, qui a gardé
son nom en Angleterre.
Gn'\\\B.umt-lc -Conquérant — premier
Duc Roi — en éprouva les effets, au mo-
ment d'être mis au tombeau. Alors que,
parti en guerre contre Paris, il venait d'en-
lever Mantes-/t7-yo//t', il tomba si mal à
bas de cheval, qu'il alla rendre l'àme à
(1) L'Annuaire de la Noblesse de France
pour 1901 se trouve à Paris, quai Voltaire, 9,
chez M. Honoré Champion, et rue de Fon-
taine 25, au bureau du dit Annuaire:
DBS CHERCliEURS ET CURIEUX
85=;
856
10 décembre 1902.
Rouen. Ensuite, ramené, à Caen, on des-
cendait son corps, dans une fosse, au mi-
lieu duchœur del'église Saint-Etienne, édi-
fiée peu auparavant par ses soins, quand,
s'ajoutant aux voix liturgiques, retentit,
volente, la fameuse clameur ; Haro ! Haro !
Haio !
L'assistance bousculée : « Clercs et
évêques, s'écria un bourgeois, qui se pré-
cipitait, ce terrain est à moi. Mgr Guil-
laume m'en a dépossédé de force, pour
bâtir l'église. Je réclame au nom de Dieu :
Haro ! Haro ! Haio ! »
Grand émoi ! les chants funèbres se
taisent et la rumeur publique, appuyant
le dire d'Asselin, les évêques, avant de
continuer les prières, lui comptent soixante
sous, en paiement de la place de la tombe
et font promesse d'indemnité, pour le
reste de ses revendications. A ce prix seul,
le Conquérant put goûter le repos su-
prême.
Houard, le jurisconsulte normand, dé-
finit ainsi cette clameur, puissante assez,
pour faire échec, jusque dans le sanctuaire
au pouvoir de l'Eglise, maîtresse souve-
raine : « Le Haro est une voie introduite
pour arrêter l'accomplissement de ce qui
porte atteinte à la liberté de nos per-
sonnes ou cause dommage à nos biens,
lorsqu'il y a péril dans le délai ».
Cette coutume, sans effet, maintenant,
en Normandie, ou le lé/éré la remplace, a
toujours force de loi, dans les iles anglo-
normandes.
En 1872, un tenancier, d'une paroisse
de Jersey, s'estima lésé, par l'ouverture
d'une route publique à travers sa pro-
priété. S'étant rendu sur le lieu visé, il se
mit à genoux et les bras en croix, s'écria :
« Ah 1 RoWon, mon duc et mon prince,
on me fait violence ! je demande justice :
Haro ! Haro ! Haro ! »
A ce cri, les terrassiers, cessant tout
travail, déposèrent leurs outils. Prévenu,
le connétable de la paroisse courut, à
Saint-Hélier, qu;rir en hâte les membres
de la cour et, peu après, les seize magis-
trats, perruques à marteaux en tète, re-
vêtus de leurs robes rouges, arrivèrent en
voiture, avec le bailli et le procureur gé-
néral. Le tenancier avait mis toute la jus-
tice en mouvement précipité, allure essouf-
flante pour une vieille dame — boiteuse,
souvent; d'une sage lenteur, toujours. La
-ause, entendue sur place, les juges déli-
bérèrent sans désemparerctdonnèrent gain
de cause au plaignant qui, s'il avait suc-
combé, aurait encouru une peine exces-
sive.
et ç aurait été justice !
Cela se passait, en effet, sur les coups
de midi, où l'on ne dérange pas impuné-
ment d'honnêtes appétits, qui vont se
mettre à table, sollicités par la bonne
odeur des plats.
Capitaine Paimblant du Rouil.
Pièce d'or espa;:?noie (XLVI, 673).
— Cette pièce d'or n'est pas rare ; elle
s'appelle on^a. Sa valeur intrinsèque, en
or, est de 80 francs. Mais Ls Espagnols
la paient 82 fr. Les on^as de Carlos III et
Carlos IV sont un peu plus recherchées
et valent 84 francs. Oroel.
Pièce d'or vénitieane (XLVI,
507 640, 685. 774). — j'ai depuis long-
temps cette pièce montée en épingle de
cravate, elle m'a coûté 35 francs, à Milan.
C'est la plus ancienne pièce de 20 francs
connue, un peu antérieure à celle de Bo-
naparte premier consul
La face porte un buste de Minerve cas-
quée, profil à gauche, lauré, rappelant
l'avers d'unjeton en bronze pour l'échange
des assignats que l'on peut trouver dans
l'Atlas de Millin (planche XVI, ^5). En
exergue ; I'Italie délivrée a Marengo,
d'où le nom de Marenghe qu'on donne
encore en Toscane aux pièces de 20 francs
Au dessous du buste, les initiales du gra-
veur. A. L. Au revers, au milieu d'une
couronne, on lit en très gros caractères :
20 francs. Uan IX. En exergue : Liberté.
Egalité, et au revers : Eridania, C'est la
pièce de 20 francs de la République Cisal-
pine. Elle a le même poids que la nôtre,
mais est un peu plus mince et plus grande.
Marcellin Pellet.
Vignettes révolutionnaires deve-
niïes ex-libris (XLVI, 619, 683,800).
— On a de nombreuxexemplesde vignet-
tes diverses employées d'abord, pour leur
usage spécial et usagées ensuite, comme
marques de propriétés de livres.
Au xv" siècle, Bertrand de la Tourblan-
che employait ainsi une vignette d'illus-
tration d'un livre, suivant que l'a démon-
tré le travail de M. Delisle sur ce docte
personnage.
No 988.
857
L'INTERMEDIAIRE
858
On connaît du même usage, des mar-
ques d'imprimeurs, des armoiries de
mandements ou de lettres d'évêques, des
portraits, des cachets de cire et à pâte, des
têtes de lettres diverses, des frontispices
de livres, etc.
Une vignette révolutionnaire a pu faire
double service. Ces pièces étaient telle-
ment dans l'usage et dans l'esprit de l'é-
poque que plusieurs célébrités s'en sont
fait graver spécialement pour leurs livres,
ainsi qu'on a pu le voir, à l'exposition de
1900, à la vitrine de M. Gruel. Ceci dit,
on comprend aisément qu'un général
d'armée pouvait, par esprit d'économie,
se servir d'une vignette qu'il avait déjà
payée cher,fùt-elle collective comme celle
entre le général Ernouf et le comité de
Salut public. Biblio.
Foulîon de Doué (XLVI, 343, 467,
584). — J ignore si Tex-libris de FouUon
de^Doué existe à la Bibliothèque nationale,
mais l'un de mes amis possède un ex-
libris dont il m'autorise à donner la des-
cription :
Cet ex-libris, de l'époque Loi-is XVI,
porte, au-dessus du blason, en caractères
manuscrits de l'époque : « Foullon d'Eco-
tier ». Les armes sont :
De gueules à la croix (de Cnlvaire)
d'argent accostée de deux léopards aj'Jron-
iés d'or sur une motte de... (argent pro-
bablement?)
Ecotier, commune de Louresse (Maine-
et-Loire) était un fief relevant de la baron-
nie de Doué.
Etait-ce l'ex-libris de la Bibliothèque de
Joseph-François Foullon qui fut la pre-
mière victime de la Révolution ? C'est
probable.
La gravure est bien exécutée et le fond
de la plaque avait été buriné de façon à
ce que l'ensemble du cartouche gravé eût
l'air de sortir d'un fond nuageux dé-
gradé.
D'autre part, V Aruwrial général de
l'Anjou, de Dcnais (Tome II, page 55),
porte :
1°) Foullon de la Croix — de Doué — des
Basses Minières... dont Joseph, intendant
des finances en 177 1, pendu par les
révolutionnaires : d'argent à trois chapeaux
de sahlg posés 2 et i , accostés d'or et un
chapeau desinople. (Manuscrit, page 1280).
2") Foulon :
de gueules, à la croix (de calvaire) d'argent
accostée de deux léopard affrontés dor.
(d'Hozier, mss 993)
On voit par ces deux citations qu'il
n'est pas question de la motte sur laquelle
reposent les pièces de l'écu et cependant
elle csi très bien figurée sur l'ex-libris.
Daniel Proust.
Les descendances Pii^-cières
fXLV ; XLVI, 89. 2^2, 416. 575). ~
La famille du Qiastel de la Hov/a rdeie
descend légitimement de saint Louis de-
puis 1615, Voici la filiation:
Blanche de France, fille de saint Louis,
épousa, en 1266, Fernand d'Espagne, dit
de la Cerda, prince royal de Castille et
de Léon
Leur fils, Fernand, épousa Juana Nugne^
de Lara.
Leur fille, Marie d'Espagne, dite de la
Cerda. épousa, en 1336, Charles II de
Fîance-V'alois, comte d'Alençon et du
Perche, autre descendant de saint Louis
par Philippe III le Flardi
Elle fut mère de Pierre IL comte
d'Alençon et du Perche, créé duc d'Alen-
çon, mort en 1404. après avoir épousé, le
20 octobre 1 361 , Marie de Chamaiilart,
vicomtesse de Be:iumonî-au-Maine.
Leur fille, Marie de France-Walois, dite
d'Alençon, née en 1373, dame de Mayenne
et d'Elbceuf, épousa, en 1389, Jean VII,
comte d Harcourt et d'Aumale, vicomte
de Châlellerault.
Leur fille, Marie d' Harcourt, comtesse
dudit lieu et d'Aumale.dame de Mayenne
et • d'Elbceuf, d'Aerschot et Bierbeke,
épousa Antoine de Lorraine, comte de
Vaudemont et de Guise, sire et baron de
Joinville.
Leur fille, Marguerite de Loi raine,
dame d'Herschot, Bierbeke, Héverlé,etc.,
épousa, le 5 octobre 1432, Antoine de
Cray, sire de Croy et d'Airaines. etc.
Leur fils, Jean de Croy, chevalier sire
du Rrculx (Hainaut) épousa Jeanne de
Crecqucs (ou Cresecques, à Louches. Ar-
tois) dame dudit lieu et de Clarcquos-lez-
Thérouanne.
Leur fils, Jean de Croy-, chevalier, sire
de Grecques, de Clarcques, etc., épousa
Eléonore de Thiennes, dame de Lombise.
Rebccq, etc.
Leur fils, Eustache de Croy, chevalier,
1 seigneur de Grecques, Clarcques, Rebecq,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 décembre 190
. . 8s9
épousa Anne de Northoud, dame et ba
ronne de Bayenghem, etc.
Leur fille, Jeaniie-Lamberte de Croy,
épousa, par contrat passé au château du
Rœulx, le 26 octobre 16 14, Antouie du
Chaste! de la Howarderie, chevalier, vi-
comte de Haubourdin et d'Emmerin,
baron d'Espierres et de Petit-Eyne. sS''
de la Howarderie, etc.
Leiu- fils, Robert-François, né au châ-
teau de la Howarderie, le 8 septembre
161 5, auteur de toute la famille actuelle.
Le C p. a. du Chastel.
Famille de Monteiîles (XLIV), —
1724. Philippe de Monteilles, cheva-
lier de l'ordre, à Lisores (canton d'Orbec).
1760 Louis - François -de Monteilles,
venvl la fietlerme et plein fief de Lisores,
dit quartier aux Anglais.
1680. Mariage de Louis-François Jac-
ques de Monteilles, demeurant à Lisores.
avec Marie-Catherine Perinne. G B.
Famille d'AntinpLVL 620.748).—
Ma cousine, la comtesse douairière d'An-
tin, quand je lui ai demandé, il y a plu-
sieurs années, si les d'Antir. de sa famille,
étaient des d'Antin ducs et pairs de France,
m'a écrit seulement, qu'ellesavait par les
pa;)iers qu'elle possédait, que son mari était
descendant de Messire Henry, marquis
d'Antin, seigneur de Sain!-Pé et de Hon,
né le 21 janvier 1719 chevalier de Saint-
Louis, maréchal des camps et armées du
roi, son lieutenant des ville et château
de Brest. — Il épousa, le 31 mai 1740,
Elisabeth de Sablé ; d'où :
I. Bertrand, marquis d'Antin, chevalier
seigneur de Saint Pé et de Hon, chevalier
de l'ordre roval et militaire de Saint
Louis, major des vaisseaux, habitant en
son château de Hon, paroisse de Gamarde,
(Landes), marié le 9 décembre 1734, à
Elisabeth- Angélique de Mondenard de
Roquelaure.
Ils eurent ceux qui suivent plus bas :
!I. Marthe, mariée à M, de Lomné, le
25 juillet 1781 .
A G.ullaame, marquis d'Antin, fils de
Bertrand, né le 12 novembre 1785, marié
à Jeanne de F^sca, d'où :
Pierre Henri d'Antin, mort en 1887
sans alliance, et de Emilie d'Antin, ma-
riée à M. Perrotte, officier d'infanterie.
860
B. Victorine, née le 10 mai 1787, morte
en bas âge.
C Pierre-François-Emile, comte d'An-
tin. qi'.i continue la descendance. né en
1793, marié à Marie-. Mathilde Flore, che-
valier de Fontainemarie, eut : (a) Guil-
laume-Adolphe, marquisd'Antin, marié à
Louise Feuilk-rade, d'où : Emile, marquis
d'Antin, chef actuel de la maison de Hon
de Saint-Pé,né le 25 février 18=55, épousa,
le 12 avril 1884, Suzanne Pouydcbat;
d'où : Marie Louise, née le 28 juin 1885,
et Marcel né en janvier 1886, mort 1891.
(b) Emilie mariée en 1856. à Léon Mon-
touroy. (c) Ignace-Marcel Déodat, comte
d'Antin, père d'André, (futur marquis),
Marie-Anne et Fabienne d'Antin ; ces trois
dernières personnes existent ainsi que
leur mère.
Pour répo]idre entièrement à la ques-
tion de mon aimable collègue M. Pierre
Meller, il reste à trouver l'origine du pre-
mier ancêtre que j'ai nommé, des ci-des-
sus ; mais je ne sais rien de plus.
Baron .'vÎAxi.MiiTRiGANT de Latour.
•■•icrreLeVaclie.r(XLVI,675 806) —
Ce missionnaire, établi à Alger, y était le
vicaire apostolique de la congrégation de
Saint-Lazare qui remontait, dans cette
ville, à saint Vmcent de Paule, lequel y
avait subi les rigueurs d'une dure captivité,
ayant été pris sur mer par des corsaires.
En 1683, lors du bomliardement d'Alger
par l'illustre du Quesne, il fut mis en
représailles barbares et par l'ordre du pa-
cha d'Alger. Meze-Motto, à l'embouchure
d'un énorme canon laii se trouvait sur ]e
Mole et qui avait été fondu, en 1542, par
un vénitien. Ce canon monstre avait près
de 7 mètres de long ; sa portée étaii de
2500 toises, ce qui était beaucoup pour
l'époque On l'appelait B.iba Merzoug.
Lors de l'entrée des Français, à Alger, en
1830, il a été transporté* à Brest et érigé
en colonne, le 27 juillet 1852 (On l'y voit
toujours).
On trouve des détails sur le père Le
Vacher, dans ce curieux et rare ouvrage
in- 12, page 125) : Voyage pour la rédemp-
tion des captifs aux royaumes d'Alger
et d-' Tunis, fait en 1720 par les Pères
François Comelin, Phiiémon de la Alotte
et Joseph Bernard de l'Ordre de la Sainte-
Trinité, dits Mathurins, Paris, 172 1. Qu'i
N» 988.
L'INTERMEDIAIRE
861
862
me soit permis d'ajouter en passant que
présidant, les hivers, à Alger depuis i886
je recueille avec patience tous les anciens
documents concernant cette capitale(plans,
vues, curiosités, portraits, etc.). Mais je
crains bien que tout ce que j'ai collectionné
avec soin reste inédit et, peut-être, perdu
un jour ! Il est regrettable de le dire ; mais
publier un bel ouvrage d'érudition sur
Alger serait, probablement, perdre son
temps et son argent. Cette ville, si inté-
ressante est bondée d'une population
cosmopolite qui, forcément, ne s'intéresse
guère aux choses de l'érudition ; aussi,
le bel Alger n'a-t-il aucune publication
d'art et d'archéologie réellement digne de
lui ! AiMBROisE Tardieu.
*
V *
Ce consul-missionnaire d'Alger, qui fut
tué en 1683. 3-t-il quelques liens de
parenté avec Jean-Artoine le Vachet,
prêtre de la ville de Roman, en Dauphiné,
^< Instituteur » du Séminaire de l'Union
Chrétienne, décédé à Paris, le 6 février
ibSi, à l'âge de 78 ans ?
L. DE LA GODRIE.
Existe-t-il des descendants de la.
famille de Montaigne (XLIV). — Je
crois pouvoir affirmer que M. Gustave
Saige, d'origine girondine, conservateur
des Archives, bibliothèques et musées de
la principauté de Monaco, est de l'estoc
du célèbre auteur des Essais. Il possède
même en son palazzetto de la rue du Tri-
bunal un ancien portrait de ce philoso-
phe A. S.
Tuberculeux et phtisiques célè-
bres (XLV). — Molière parait avoir
succombé à la suite d'une hémoptysie
symptomatique d'unetuberculose pulmo-
naire. Voici ce qu'on lit dans le Registre
de La Grange, à ia date du vendredy 17»
février 1673 :
Le même jour, après ia comédie, sur les
dix heures du soir, monsieur de Molière
mourut dans sa mai-on,rue de Richelieu, ayant
joué le rôle dudit Malade imavinaire, fort
incommodé d'un rhume et fliixion sur la
poitrine qui lui causait une grande toux, de
sorte que dans les efforts qu'il fit pour cracher.
il se rompit une veine dans le corps, et ne
vécut pas demi-heure ou trois quarts d'heure
après la dite veine rompue.
Jean Bernier, médecin de la duchesse
d'Orléans, se faisant l'interprète de l'allé-
gresse du corps médical auquel cette mort
parut un châtiment céleste, souhaitait
plaisamment que Molière « eût moins
échauffé son imagination et sa petite
poitrine ».
Molière était malade et il se sentait
mourir quand il écrivit le Malade imagi-
naire. « Vous n'avez qu'à considérer cette
tristesse, ces yeux rouges et hagards, ce
corps menu, grêle, noir.. » Hélas ! c'était
Molière, et lui-même faisait son portrait.
Michelet, 1. VIll. ch. IX.
N'est-ce point à une forme chronique
de la tuberculose que succomba le poète
Léopardi ? Certains passages de sa corres-
pondance le laisseraient croire, et cette
opinion semble corroborée par diverses
indications tirées de l'Introduction remar-
quable de M. Eugène Carré aux Œuvres
de Giacomo Léopardi.
A Lamoureux.
» ♦
Sur la Malibran, voir Le Curieux, 1,46,
317)-
Sur Millevoye, consulter le joli volume
intitulé : Poésies de Mtllevoye,avec nue no-
tice par M. de Pongerville, de V Académie
française, 1843, in- 18, Charpentier, 29,
rue de Seine.
Millevo3'-e a eu un fils qui a eu deux
fils ; l'un des deux est bien connu, c'est
M. Lucien Millevoye, député.
Nauroy.
Joseph Sauveur, savant du XVIle
siècle (XLVl, 675). — Voir Didot Hœ-
fer ou la Grande Encyclopédie. — Joseph
Sauveur, né à La Flèche le 24 mars 1653,
mort à Paris le 9 juillet 1716. Sourd-
muet jusqu'à l'âge de sept ans. Venu à
pied en 1670, à Paris où il donna des
leçons de mécanique et de mathémati-
ques.
Ses nombreux et importants mémoires
de physique ont fixé la théorie des batte-
ments et de l'acoustique musicale
Voir : Fontenelle. Eloge de Sauteur,
1 7 1 6. — Montucla . Histoire des mathéma-
tiques.
Bibliothèque Nationale. Manuscrits.
Nouvellesacquisiîions françaises. — Traité
de la théorie de la musique, par M. Sau-
veur. 1697. (n" 4674).
Ancien supplément français. — Elémens
de géométrie^ par M. Sauveur, professeur
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
863 —
de mathématiques de
864
10 décembre 19081
royal, maître
Mgrs les ducs de Bourgogne, d'Anjou et
de Berry, 14737-
Gàojiiét rie pratique, parle même. 14.738.
Ahrr'gé de Méchaniqne, par M. Sauveur,
professeur royal, maître de Mathémati-
ques de MM. les ducs de Bourgogne,
d'Anjou et de Berry, 14.752.
Bibliothèque de l'Arsenal. Manuscrits
de Joseph Sauveur. — 2. 527. Traité d'arith-
métique.
2.528, Même ouvrage.
2.532. Elémens de Géométrie à l'usage
des enfans de France.
2.533. Géométrie pratique.
2.534. Même ouvrage que le n" 2.532.
2.535. Géométrie pratique.
2.536. Mêmeouvrage.
ViEUJEU .
* ♦
Un article assez long sur ce savant se
trouve dans le Nouveau dictionnaire his-
torique et portatif par une Société de
gens de lettres, tome IV, Amsterdam
chez Marc-Michel Rey, libraire, 1769. Je
puis en envoyer copie à M. L. G.
delà M., s"il le désire
O. D.
L9 marquis de Létorière (XLV ;
XLVI, 587). — Voici ce que nous apprend
le chevalier de Courcelles. T. ÎV de son
Histoire nènéalogique et Jjéraldique des
Pairs de France et des gra:'.ds dignitaires
de la couronne, des principales familles
nobles du royaume, MDCCC. XXIV.
pp. 4 et 5 de la généaologie des Prévost,
seigneurs puis comtes de Gagemon et
d'Olbreuse, en Poitou et au Pays
d'Aunis.
René Prévost, écuyer, se"gneur de la
Roche, de Brulain. de Prahecq (Deux-Sè-
vr.'s). de Grand Viron, de Ligny, de la
Forest-Naideau, etc. épousa, le 26 octobre
1563. Françoise Vigier, fille de feu noble
homme Olivier Vigier, seigneur de Feisses,
et de Jeanne Gombauld de Plassac. De ce
mariage sont provenus :
1" Théophile Prévost, chevaher. sei-
gneur de la Roche, de Brulain. de Grand
Viron et de la Vallée, châtelain de la Chà-
tellenie, terre et seigneurie de Prahecq. Il
continua la branche aînée des Prévost,
connue depuis sous la dénomination des
seigneurs et marquis de l'Etorière. Elle
s'est éteinte dans la personne de Messire
Louis-Armand Prévost, chevalier, seigneur
et Marquis de l'Etorière. connu sous le
nom de beau (Marquis de VEtorihe, colo-
nel au régnnent des gardes françaises, che-
valier de l'ordre de Saint-Louis, mort de la
petite vérole, sans avoir été marié. à Ver-
sailles, n'ayant pas voulu abandonner
la cour, lorsque le roi Louis XV fut atteint
de cette cruelle maladie.
2° Charles qui continua la postérité.
Le petit-fils de ce dernier, Louis Pré-
vost,seigneur de Gagemon et autres lieux,
était le proche parent de la comtesse de
Reuss, (Eléonore Desmier, épouse du duc
de Brunswick), Louis Prévost était le
grand oncle du marquis de l'Etorière ;
mais ce dernier, appartenant à la branche
aînée de la famille, ne descendait nulle-
ment, à ma connaissance, des d'Olbreuse,
alliés seulement à la branche cadette. —
Je serai heureux si ce renseignement peut
compléter l'intéressante communication
du confrère Léda. G. De St-IV1.
Rap:)rlier (XLIV ; XLV). — Pourrait-
on me donner quelques renseignements sur
/wZ/V-Louise-Josèphe Raparlier .manét avec
Charles-yln/077/r-Léopold de Béthune de
tiers, lequel décéda, à Béthune, le 7 mai
1786. On recherche principalement le nom
des parents de Julie Raparlier.
Dans un document de famille, on a
retrouvé la relation d'un acte concernant
Georges Raparlier, et Antoine Raparlier,
tous deux étant au service de la France.
Le premier épousa une demoiselle Bour-
don, et ]e second une du Coin. On trouve
ces deux frères en 1701,3 Ath. cnHainaut.
Q^jelque aimable lecteur pourrait-il me
donner la plus pe'^ite indication concer-
nant ces deux frères, certains auteurs les
ayant signalés comme étant vaillants ser-
viteurs de la France ?
On cite encore un Raparlier comme
conseillera l'ancien parlement de Flan-
dre. Merci à l'obligeant lecteur qui me
renseignera. A. Leclercq..
Froalay-Tess3 (XLVI, 731. — Je
lis dans le Dictionnaire statistique de la
Sarihe, par Pesche, article Lavardin, que
René Mans VI de Froullai, comte de
Tessé, marquis de Lavardin. etc., décédé
après son retour de l'émigration, n'a pas
N» 988
L'INTERMÉDIAIRE
86s
866 -
laissé d'enfants de son mariage avec
Adrienne-Catherine de Noailles. O. D.
Du Bousquet de Caubert ém'gré
(XLVI 396,589,752).— Je remercie vive-
ment « On ratde bibliothèque » de son in-
téressante réponse. Je lui serais très re-
connaissant s'il voulait bien la complé-
ter en me donnant quelques renseigne-
ments sur la famille de ce du Bousquet
de Caubert. C. B
Le comte de Nantouillet (XLVI,
671,812). — Desonmariageavecunedemoi-
selle de Damas, le 0= de Nantouillet eut
une fille mariée au C" de Montsoreau (de
la maison de Sauches, frère du M''* de
Fourzel) dont est issue la O""'^ de La
Ferronnays. La famille de La Ferronnays
descend donc en directe ligne du C^= de
Nantouillet. • L. C. D. L. H.
♦ ♦
Le personnage connu sous ce nom, à la
Restauration, s'appelait Lallemant. Une
pièce de 1791 porte sa signature : «Alexan-
dre-Marie Louis-Charles Lallemant, cy-
devant comte de Nantouillet >\ Des lettres
sont signées en 1817 : « leC" de Nantouil-
let, lieutenant général ».
C'est donc au nom Lallemant qu'il fau-
drait rechercher les descendants directs,
— s'il en existe aujourd'hui. X,
Robert Schumann (XL'VI, 620). —
Sans doute M Raymond DuvaLqui vient
de publier une traduction de mélodie de
Schumann, pourrait renseigner M Japhet.
IVl. Duval demeure 25, quai Voltaire.
A Hamon.
* +
Consulter la Bibliographie qui se trouve
à la fin de l'article sur ce compositeur,
dans la Grande Bncyclopédie.
G. MX.
Le de.ssinateur AbelFaivre (XLV:
XLVI, 32). — Delà CJironiquc Mèdijale {\^
juin 1902), sous la signature du docteur
Gay :
Le spirituel dessinnteur Abel Faivre est
b'en né à Lyon, et même, je crois, y com-
mença ses études médicales : ce serait donc
aussi un évadé II est fils, non pas du docteur
Joseph Faivre, mais bien de Faivre, doct ur
es sciences et doyen de l.n Faculté des Scien-
ce».
Album Sem (XLVI, 32,), — La Revue
illustrée (15 novembre 1903) a publié
sur Sem, un article très documenté de
M. C. de Néronde. Après un croquis
de l'atelier sommairement meublé, de
la rue Cambon, c'est une déclaration de
l'artiste sur ses orig nés :
— De père en fils, dans la famille Cour-
sât, on est épicier à Périgdeux, depuis plu-
sieurs générations, et vous ai-je dit que
M. Goursat est mon nom patronymique.
A la mort de mon père, étant l'aîné de
mes huit frères et sœurs, du moins l'aîné
des garçons, je me suis trouvé, par la force
des choses, à la tète de l'épicerie. Ce n'était
pas d'ailleurs le seul héritage de mon père,
nous nous sommes partagé plus d'un mil-
lion et demi. Je venais de terminer mes
études ; bachelier ès-lettres et ès-scienccs.
je n'avais pas de répugnance pour le com-
merce, mais je tenais à mon indépendance.
Pendant dix ans, je me suis occupé vail-
lamment delà maison qui est, — vous l'ai-je
dit ?— une maison de gros. Depuis, pour di-
minuer mes tracas, j'ai successivement asso-
cié huit einp!o3'és. Je reste en commun avec
l'un d'eux, le plus en vue, mais mon béné-
fice est insignifiant. Ma vocation de dessi-
nateur était si bien déterminée dès l'époque
de mon entrée dans les affaires que je cou-
vrais de croquis, les factures, les lettres,
les papiers de commerce; cela faisait le dé-
sespoir de mon associé.
— Vous n'avez pas toujours habité Péri-
gueux avant de vous fixer à Paris ?
— Non, je me suis installé d'abord à
Bordeaux, puis à Marseille. Vous supposez
bien que j'ai fait dans ces cités, à commen-
cer par Périgueux, mes preuves comme
caricaturiste.
Les premiers albums de Sem eurent un
grand succès local, mais des pourtraicturés
se fâchèrent de la gaminerie cruelle de ce
crayon. Sem riposta. 11 faut relever la
riposte ; sa manière s'y avoue :
Si au lieu de percer les défauts saillants
de voire performance, je m'appliquais seu-
lement à l'étude de vos avantages, vous n.;
verriez aucun inconvénient à tigurer dans
la vitrine. Peut-être me prieriez-vous de
mettre au . as de la feuille vos noms et pré-
noms, afin qu'on vous reconnaisse facile-
ment. Vous ne me foriez pas un procès en
embellissement. Mais, cher Monsieur, je
ne su's qu'un caricaturiste, c'est-à-dire un
exagérateur malicieux c|ui voit un trou où
il n'y a qu'un creux et une montagne où i!
n'y a qu'une bosse.
Si je vous enlaidis un peu, vos galantes
relations n'en souffriront pas, le temps seul
est le plus eruel des caricaturistes. Ht puisa
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
867
868
quelque chose malheur est bon ; si l'image
n'est pas flatteuse, vous y reconnaîtrez vos
faux amis à ce signe : qu'ils sont les pre-
miers à la trouver ressemblante.
10 décembre 190a.
sur
*
L'un des premier:, albums de Sem a été
édité à Bordeaux, en 189=^, sous ce titre:
Tournv-No'cl, et sous la diction de M.
Edmond Depas, frère de l'artiste de ce
nom. Sem n'apasencore, à cette époque,
dégagé sa formule : ce trait de caricature
vigoureux et synthétique ; on trouve
même, dans cet album, une planche d'une
conception mystique : les anges s'élèvent
de la cathédrale, la nuit de Noël, pour
planer sur la ville.
Sa formule est complètement modifiée
dans un second album, daté de 1897. avec
la collaboration littéraire de MM, SchoU,
Georges Montorgueil. Léo Clarelie, Tou-
chstone. Paul Gavault, Tristan Bernard,
Ernest Toulouze, Paul Berthelot, et qui, à
coté des dessins de Caran d'Ache, montre
surtout, et pour la première fois, un Sem
dégagé, déjà maître de son crayon.
Corporations ou principautés co-
miques (XLVI, 62 1 , 766). — Sous la Ré-
publique de Florence et même après. sous
les Grands ducs, il existait à Florence et
dans les environs, des associations nom-
mées Potence, ayant pour but de fêter le
carnaval. Elles élisaient des chefs qui pre-
naient les noms de : Empereur du Chau-
dron, duc du Brouillard, marquis de la
Vache, princes du Diamant du Purgatoire
et autres titres comiques Les Poicn^e
avaient leurs costumes, sceaux, gonfalons,
armes factices qui étaient souvent chan-
gées en armes véritables. Il y avait
des Poienie respectables, mais d'autres
se recrutaient dans la lie du peuple.
A la suite de batailles dans les rues,
de pillages de boutiques et d'actes licen-
cieux, les Pofenie furent supprimés en
1629 Gerspach.
Le cMteau de Robert-lo-Diable
(XVI, 289, 417, =i30, 716). — L'herbe qui
égare. Ce château n'existe plus qu'à l'état
de ruines, sur une colline dominant la
Sel.ae,au village de Moulineaux,près Rouen ,
à la lisière de la forêt de la Londe. sur un
triègeappeléactuellemenlLe-Gros-Rcnard.
Bien que dérasés, ses murs et ses quatre
tours d'angle apparaissent encore
l'une, on a élevé un petit belvédère
Ce château occupait une position stra-
tégique de premier ordre, parce qu'il était
placé sur la ligne qui ferme la gorge de
la presqu'île formée parla Seine en avant
de Rouen. 11 se reliait par la vallée des
Longs yaUùiis au château d'Orival. et
forrnait ainsi une ligne de défense com-
plète couvrant la capitale noi mande, con-
tre les agressions venant de l'Ouest.
De petites proportions, ce château était
construit sur un carré long dont le côté
le plus étendu mesure 65 mètres et les
petits côtés 2^ mètres, avec fossés très
larges entourant le tout, dominés par
six tours placées par trois sur les fronts les
plus restreints. Le donjon, d'après un
plan des ruines dressé au xviii' siècle
par Rondeaux de Sétry, était à l'angle du
front sud-ouest, dans la direction de La
Bouille : il apparaît comme étant carré —
comme la plupart des donjons normands.
D'après différents comptes de 13=54 et
13(0=; publiés par M Charles de Beau-
repaire, il apparaît qu'il existait au châ-
teau de Moulineaux, un puits, des celliers,
des étables et de nombreuses galeries
souterraines, existant encore et donnant
accès sur les fossés, par de nombreux ra-
meaux, taillés dans le roc. 11 existait aussi
une chapelle sous le nom de « chambre
au prêtre ».
D'où vient le nom de château de Ro-
bert-le-Diable ? On l'ignore, comme on
ignore du reste la personnalité réelle du
héros légendaire rendu célèbre par la
musique de Meyerbeer. On y a vu succes-
sivement Robert-le-Magnifique. Robert-
le-Pieux.Robert-Courte-Heuse.A vraiment
dire, le château de Moulineaux n'appa-
raît que dans les comptes des Grands
Rôles, en 1195-1196, à l'époque de Ri-
chard Cœur de Lion, qui fait faire à cette
petite forteresse de nombreuses répara-
tions. Jean sans Terre le met également
en défense et y fait de longs séjours, en
1202 et 1203, y méditant le meurtre de
son neveu. Arthur de Bretagne. Dans sa
Phiîippide, Guillaume Le Breton nous le
montre accablé par le remords, se ca-
chant dans les retraites ombreuses de Mou-
lineaux. Umbrosis latifans MolinclU iu val-
lihus.
Jean sans Terre, après la prise du Châ-
teau-Gaillard, démolit le château de Mou-
N* 988.
L'INTERMEDIAIRE
869
870
lineaux mais Philippe-Auguste le recons-
truit et il y joue un rôle important dans
les guerres de la seconde moitié du xiv*
siècle. Il est pris par les bandes anglaises
et navarraises de Charles le Mauvais'gràce
à l'intrépidité d'un montagnard pyré-
néen, Pierre du Sault, qui y pénètre par
surprise, en échcllant. les murs.
Installés dans cette forteresse, les Navar-
rais y restèrent longtemps, malgré les
sièges qu'ils eurent à subir et ce n'est
qu'après le traité de Cocherel, en 1365
qu'il fut rendu. Encore fallut-il le rache-
ter un demi-million
Depuis, l'histoire du château nerenferme
point de faits très intéressants. Froissart
mentionne toutefois le siège mis devant
ses murailles, par Duguesclin en 1378,
mais le fait est contesté. La garnison était,
du reste, alors très restreinte: 10 arba-
létriers et 10 archers. Voici les noms de
ces capitaines :
Hélie de Compicgne et Henry d'Issay
1217 — Etienne de Gàny 1311 — Raoul
Le Prévost — Nicolas de la Vente 1337 —
Louis d'Harcourt 1358 — Jean de Bellen-
gues 1559 — Robert d'Yvetot 1365 —
Aymar Bourgeoise 1367 — Guillaume-Ie-
Bigot
1^70 — Jean, le Sénéchal d'Eu! 1374
— Guillaume-aux-Epaules 1375 — Jour
dain de Dampierre 1396 — Jean de Tour-
nebu 1415.
Il est à penser que vers 1418, le châ-
teau était complètement détruit. En 1403,
le donjon et les tours étaient « toutes
desmolues et destruites >>. Il fit ensuite
partie du domaine royal, puis fut aliéné.
Au xviii' siècle, il appartenait à la fa-
mille d'Etampes, qui le conserva jusqu'en
1832. époque à laquelle il fut vendu à
M"'* Bryant-WarcU, qui le laissa par héri
tage à M-"» de Beaufort. née d'Ecampcs.
Misen vente en 1855, il devint la pro-
priété de M. Marin, puis de son gendre
M. CuUié. M. Cul lie fils vient de le ven-
dre, il y a quelques jours, à M. Cosserat.
d'Amiens, déjà propriétaire du château ;'e
la Vacherie, à Moulineaux. illustré par le
séjour de M'"" du Bocage. M. Cosserat
se proposerait de rééditler l'ancien châ
teau de Robert le Diable.
Pendant la guerre de 1870-71, le châ-
teau Robert, position de premier ordre,
fut le lieu de toute une série de combats
sanghint-^ entre les troupes allemandes et
françaises. Le 31 déc. 1870, les 2, 3 et 4
janvier 1871, il fut pris et repris parles
troupes françaises, mobiles et mobilisés,
de l'Eure, de l'Ardèche, des Landes, du
Calvados. Un moiument commémoratif
a été élevé à ces soldats, à la « Maison
Brûlée », hameau voisin : il porte une
statue de mobile, par Aimé Millet. Un au-
tre monument a été élevé à Moulineaux
même, à quelques pas des ruines du
Château-Robert, l'an dernier, sur l'initia-
tive de M. E. Martin, maire de Mouli-
neaux. Le monument original, œuvre de
l'architecte Eugène Fauquet et du sculp-
teur Auguste Foucher, représente un
mobile défendant une des vieilles tou-
relles de l'ancien château Robert-le-
Diable. Un mascaron grotesque sur le
côté de ce monument a été sculpté par le
comédien Albert Lambert père, qui habite,
l'été, le « manoir du Nid » à la Bouille
près Mouiineaux.
Sur le château de Moulineaux, consul-
ter l'ouvrage publié par M. Charles
j Bréard.qui contient un plan de terre du
château ; les notes publiées par M. Char-
les de Beaurepaire dans ses Mélanges his-
toriques et archéologiques. Rouen. Gy.
'^97-
La Géographie de la Seine-Ittfénenie par
les abbés Tougard et Bunet; Moulineaux
et son histoire, gr. in-oct. 1874, par les
abbés Tougard et Coypet ; une monogra-
phie sur Moulineaux par H. de Saint-De-
nis et P. Duchemin ; Moulineaux par le D""
Laurent. Pour les combats de 1870 : La
Guerre dans l'Ouest parle commandant
Rollin — Une maquette en plâtre, resti-
tuant l'aspect de l'ancien château de Ro-
bert le Diable, a été faite en 1901 par
M. J.-B. Foucher, sculpteur à Rouen.
Georges Dubosc.
*
* *
Dans la partie de l'Anjou qui touche à
la Vendée, il existe une tradition popu-
laire qui attribue à une herbe appelée
« moîène » la propriété singulière, de
faire égarer ceux qui ont le malheur de
marcher sur cette herbe, qui croît dans
les terres incultes. Il y a une vingtaine
d'années, je fis un séjour en Anjou, une
vieille parente me disait avoir marché sur
cette herbe, et tourner autour de sa mai-
son pendant un temps fort long sans pou-
voir trouver son chemin
On dut aller requérir le sorcier du
pavs pour la faire entrer chez elle.
Cette croyance en la « molène » est
DES CHERCHEURS
encore très ancrée chez les personnes
âgées qui croient aux sorciers jeteurs de
sorts. Madame V. Vincent.
OÙ fut arrêté Cartouche ? (XLVI,
733). — Dans la 47« livraison des Causes
célèbres de tous les peuples, par Armand
Fouquier, (recueil publié chez Lebrun, rue
des SaintS'Pcres, en 1858 et années
suivantes) à la page 23 du fascicule con-
sacré à Cartouche, se trouve inséré m
extenso le rapport de Jean Courtade de
Bernac, sergent d'affaires (sergent four-
rier) aux gardes françaises, lequel, :!CCom-
pagné de quarante hommes choisis par
lui-même, arrêta Cartouche au Cabaret
du Pistolet, tenu par Germain Savard et
sa femme, à la Courtille, près la Haute
Borne, le 14 octobre 1721,3 9 heures du
matin. V, A. T.
*
. * *
Je possède un petit volume intitulé : « Les
amours de Cartouche ou aventures singu-
lières et palantes de cet homme fameux,
d'après un manuscrit trouve dam un des
cabanons de Bicêtre après la mort du nommé
Duchàtelet son complice et son délateur. A
Paris chez les marchands de nouveauté.
An IX ». 11 y est dit que Cartouche, ayant
résolu de se retirer à l'étranger, avait
choisi pour lui succéder dans le comman-
dement de sa troupe, un de ses compa-
gnons, nommé Saint-Etienne : un autre,
nommé Duchàtelet. jaloux de ce choix,
dénonça et fit capturer Cartouche dans
le cabaret du Pistolet, entre Belleville et
Ménilmontant, au moment où il se repo-
sait sur son lit. O. D.
1/ affaire du collier (T. G., 222).
ï>' Escroquerie du cardinal cle
Rolian. — M. de Soudaka publié dans
le Temps, du i*"' avril, sous ■ ce titre « Un
procès à réviser », un article dan^ lequel
il reproche assez vertement à M. Funci<:-
Brentano de ne rien a\oir apporté de
nouveau dans l'étude de cette question
historique, ajoutant que M. Campardon
avait, bien avant lui, (en 1863) démontré
et beaucoup plus solidement l'innocence
de la Reine. Pour M. de Soudack « il se-
« rait temps d'aborder l'étude du célèbre
« procès sans autre préoccupation que la
« stricte vérité historique, en se dégageant
surtout de certains jugements tout faits,
que les historiens les plus consciencieux
ET CURIEUX
10 décembre 1902
872
« se passent distraitement les uns aux
« autres et qui iinissent par constituer
« cette implacable tradition dont trop
souvent les arrêts sont sans appel. » M.
de Soudakcite sur la question un ouvrage
de Chaix d'Est-Ange que je n'ai pu trou-
ver et que je serais bien aise qu'on me
procurât. J'ai donc dû recourir aux docu-
ments et en m'appuyant exclusivement
sur ceux publiés par Campardon lui-même
qui considère la bonne foi du cardinal
comme indéniable., je crois pouvoir jus-
tifier, au contraire, qu'il n'a pas été dupe
et qu'on peut dire de M'"* de Lamotte et
de lui : « A coquine coquin et demi ».
Je conseille v'vemcnt à ceux qui liront
ces lignes de se reporter à l'article de M.
de Sondak, ils y trouveront le côté moral
et extérieur de l'alïaire.
11 me semble facile, du reste, en laissant
de côté les dépositions de M""= de Larnotte,
d'être convaincu de \' escroquerie du cardi-
nal par ses propres dépositions.
Au surplus, lisez l'ouvrage de Campar-
don, en ne tenant cornpte que des docu-
ments cités et en laissant de côté son opi-
nion favorable au cardinal. et vous abouti-
rez aux mêmes conclusions que moi.
■ Le cardinal était criblé de dettes et ab-
solument aux abois, ceci n'est contesté par
personne.
M™' de Lamotte lui est recommandée,
il s'intéresse à elle, il lui corrige les sup-
pliques qu'elle adresse à la Reine, et dans
lesquelles elle ne réussit pas.
Puis tout à coup, cette protégée qu'il a
pu apprendre à connaître, puisqu'il n'est
pas un sot, de l'avis de panégyristes, se dé-
clare la confidente intime de cette reine.
11 ne trouve rien de plus naiurel !
Elle lui déclare que c'est lui a qui celle-
ci a montré son antipathie de longue date,
qu'elle a choisi pour une mi.-=sion plus que
délicate, scabreuse au plushaut degré. II
trouve cela naturel ! On lui montre des let-
tres et des écrits en lui disant qu'ils sont de
la reine. Il ne contrôle pasl'authenticité de
l'écriture et il te/w^era de le faire jusqu'au
dernier mom.ent, ne consentant à la com-
paraison que lorsque l'intrigue menée à
fmjil aura intérêt à dire qu'il a été trompé:
Et de quelle mission se charge-t-il?
D'acheter. lui cardinal, pour la reine, un
collier qu'elle a refusé au roi. Mais si ce
collier devait être acheté en cachette,
quest-ce que*la reine pouvait en faire ? Ce
N- 988
L'INTERMEDIAIRE
873
'74
qui ne l'empêche pas de manifester son
étonnement de ce que la reine ne le porte
pas en public. On va d'énormitcs en
énormités. Mais alors pourquoi le faire
acheter par le cardinal ? Si c'était pour
l'avuir à meilleur marché, passe, mais il
est acheté pour le compte de la reine dont
on montre la prétendue signa' ure. Que
les joaillers et M de Saint-James ne se
soient pas étonnés-de tout cela (une des
mauvaises raisons du cardinal) rien d'ex-
traordinaire ; au surplus leur étonnement
qu'ils ont pu ne pas exprimer par respect
pour le haut intermédiaire, a pu se dissi-
per devant la personnalité de celui-ci.
Mais telle n'était pas la situation du car
dinal vis avis de l'aventurière, et sa bonne
foi est inadmissible.
Cagliostro, Rétaux de Villette ont dé-
claré que quant à eux ils n'auraient jamais
admis que Vapproii-vê tt la signature du
marché fussent de la reine.
Du reste, il se garde bien de laisser le
marché de peur qu'on ne l'examine de
trop près, mais il saura le sortir un jour
pour sa défense.
Le cardinal, comme l'a dit Louis XVI,
« connaissant trop bien les usages de la
« cour et n'était pas assez imbécile pour
« avoir cru M""= de Lamotte admise au-
« prèsde la reine et chargée d'une sembla-
« ble commission ».
Ajoutons qu'il ne pouvait pas non plus
être assez imbécile pour croire la rtine
capable de se compromettre vis à vis de
M"" de Lamotte et de lui même, au point
de lui remettre une rose, elle-même, dans
le parc, le soir. Qii'il ait été par curiosité
au rendez-vous, fort bien, mais qu'il ait
pu croire avoir affaire à la reine dans les
conditions où s'est passée cette grotesque
aventure, il faut que M™^ de Lamotte ait
été encore bien naïve pour se figurer qu'il
donnait dans son panneau. C'était elle, la
malheureuse, coquine de plus d'entrain
que d'expérience, qui f;iisait le jeu du
cardinal, maître en rouerie. Encouragée
par la naïveté jouée de Rohan, elle abu-
sait de sa prétendue dupe dans des pro-
portions que les calculs seuls de celle-ci
permettaient d'atteindre. Que répond le
cardinal aux charges écrasantes qui pè-
sent sur lui ? Qiie certainement tout cela
est effrayant et invraiseiahlahlt', mais
s'explique par son avenglcmeut ç.X\:x recon-
naissance de M"" de Lamotte sur laquelle
il cro3'^ait pouvoir compter. Il va même
jusqu'à ajouter que quelle que soit l'invrai-
semblance de l'illusion qu'il a pu se faire,
elle n'égale pas linvraisemblance de sup-
poser un prince de l'Eglise capable des
faits qu'on lui impute 1... Le collier est
livré et le prix n'est pas versé, M™* de
Lamotte annonce à Bassenge qu'il est
trompé par la signature du marché.
Le cardinal prévenu le rassure sans
aucune émotion... parbleu ! il sait bien à
quoi s'en tenir. 11 affirme à Saint-J;Mnes
qu'il a vu sept c nt mille francs entre les
mains de la Reine destinés à payer le
collier ; il a dit à Bassenge qu'il avait
traité directement du collier avec la reine,
il refuse de contrôler l'écriture attribuée à
celle-ci avec des pièces de comparaison
qu'il saura bien trouver plus tard.
Qiiand on lui reproche ces propos, il
épilogue (lire ses explications embarras
séesj, il prétend que Bassenge n'a pas
toujours tenu le même langage. Remar-
quons que Bassenge qui a reçu une délé-
gation annuelle de trois cent mille francs
sur l'abbaye de Saint-Waast n':i|pas intérêt
aie charger et qu'il est plus croyable que le
cardinal. En ce qui touche les propos te-
nus à Saint-James, sa réponse amphigou-
rique se termine par ce chef-d'œuvre :
que c'est sa conviction qui a pu le rendre
aussi affirmatif. Ainsi, on vo ;s prend la
main dans la poche de votre voisin, la dé
sinvolture avec laquelle vous l'y avez
fourrée prouve votre bonne foi, puisque
c'est dans votre propre poche que vous
croyiez opérer !.., Le cardinal n'a donc pu,
en quoi que ce fûtjjustifier sa conduite. Il
n'a pas répondu au reproche que lui a
fait le conseiller enquêteur d'avoir cher-
ché à tromper Bohmer et Bassenge en
employant le nom de la reine, et Louis XVI
ne s'est pas trompé, lui, quand après
l'arrêt il a dit : « C'est un enfant de famille
« aux abois .. il a cru qu'il donnerait
« d'assez forts paiements à Bohmer pour
acquitter, avec dutemps.leprixdu collier»,
Le plan était bien simple : se faire re-
mettre le collier en faisant semblant d'être
dupedeM"" de Lunotte qu'il connais-
sait et avait su amorcer. M'"'' de Lamotte,
de son côté, se couvrait en faisant écrire
Rétaux de Villette, Le résultat désiré
étant obtenu, il fallut bien que le cardi-
nal dévoilât son jeu M""' de La Motte
veut dégager sa responsabilité, elle pré-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lo décemb 190a,
87:
876
vient Bassenge que l'écriture est fausse .
Elle détruit la correspondance du cardi-
nal, le cardinal détruit la prétendue cor-
respondance de la reine. Qiiant à la remise
du collier par le cardinal pour la reine,
elle n'est pas prouvée. Le siji^nalement
donné ne répond pas à celui de Rétaux
de Villette. Le cardinal et les époux de
Lamotte devenus de connivence î-e sont-
ils entendus, trompés, etc? peu importe !
Mais !e cardinal n'a pas établi la remise
du collier devant lui à un individu qu'il
aurait pris pour un envoyé de la reine.
Quant àM'"^ de Lamotte elle a eu devant
le juge, um attitude très crâne que pou-
vait seule expliquer sa conviction de la
complicité du cardinal ; elle a refusé de
passer à l'étranger d'abord et malgré les
observations de Rétaux de Villette, vendu
aux amis du cardinal, qui lui laissait en-
trevoir un adoucissementà sonchâtiment,
elle a déclaré attendre de uiiio-froid son
jugement, ne doutant pas que son sort ne
fût lié à celui du prélat dont elle n'avait
été que l'agent. Cette misérable était plus
honnête que ses juges. Elle tut condam-
née et Rohan acquitté. Rétaux de Villette,
dont les dépositions d'abord négatives
ont abouti à des aveux, a été évidemment
payé pour parler ; il s'agissait de charger
M*"" de Lamotte à la décharge du cardinal.
On sent la préparation du système dans
son avant-dernière déposition, c'est tout
à fait le style et les moyens de Rohan et
de Target, son conseil. Il développe cette
thèse : que mettre le nom d'une personne
au bas d'un écrit, si on ne cherche pas à
imiter sa signature, ne constitue pas un
faux. On sait quelles peines étaient réser-
vées aux faussaires. De cette façon, on
faisait retomber le crime sur M'"^ de La-
motte, et Rétaux de Villette était simple-
ment banni. Quelle peine pour ce cheva-
lier d'industrie ! On lui confisquait ses
biens ! II n'en avait pas. Ainsi on achetait
son concours. Mais, dira-t-on.on pouvait
lui faire dire alors qu'il avait joué le rôle
d'envoyé de la reine venant prendre livrai-
son du collier .. Que non pas !... 11 de-
venait complice de l'escroquerie et on était
obligé de le condamner. 11 n'a eu garde
de commettre ce mensonge qui l'aurait
perdu.
Examinez aussi l'incident Bette d'Etien-
ville ; là encore on pouvait voir le cardi-
nal impliqué dans un tripotage, le silence
finit par s'obtenir.
Et les seize cent mille francs du collier,
a-t-on pu les reconstituer? Qu'est devenu
ce qu'on n'a pas prouvé avoir été ou né-
gocié ou conservé par les de Lamotte?
W -Ay-AVii ^'S^s Irois cenis pagci's. iiia dis-
position, je n'ai pu discuter pièce par pièce,
et point par point, les questions que sou-
lève ce célèbre procès. Je n'ai pu que syn-
thétiser ce qui ressort de la lecture des
documents.
Il suffira à toute personne non préve-
nue de lire le livre de Campardon Marie-
Antoinette et le Procès du collier, pour
arrivera des conclusions absolument con-
traires à celle de l'auteur en ce qui tou-
che le cardinal.
Si nous renvoyons à Campardon, c'est
parce que son livre est composé pour les
deux tiers des pièces mêmes du procès. Mais
en raison de l'opinion connue de cet au-
teur, il ne faudra pas s'en rapporter aux
notes qu'il fournit à l'appui de cette opi-
nion favorable au cardinal, il faudra vé-
rifier si les dépositions ou confrontations
invoquées ont toujours bien la portée qui
leur est attribuée. Paul Argelès.
M"^ de i'Isle de Fief (XLVI, 345,
537,7^2) — Les recherches persistent sur
la trace de la duchesse de Berry et de M"°
de risle de Fief.
Extrait d'une obligeante lettre du maî-
tre statuaire Le Duc qui habite le château
d'Asnières, entre Saint-Laurent-s Mer et
Formigny :
La duchesse de Berry s'est réfugiée à Asniè-
les, où il y a une cachette, que je connais.
Elle y fut amenée par un jeune homme long-
temps au service de M. Couillard, comme jar-
dinier. Si vous pouvez le retrouver, il vous
donnera des renseignements précis : entre au-
tres, comment ils évitèrent La Cambe, où la
garde nationale faisait l'exercice. On dit qu'a-
près Asnières, la duchesse alla au château de
Vierville, où déjà s'était caché l'abbé Edge-
worth, le suprême confesseur de Louis XVL
Mais comment découvrir ce vieux
jeune homme? Est- il encore de ce monde?
Cherchons !
Capitaine Paimblant du Rouil.
Refus de charger tXLVI. 509,657).
— Les citations du lieutenant-colonel
Rousset et du général du Barrail fournies
par M. Fournier, constatent le fait, mais
N° 988.
L'INTERMEDIAIRE
877
878
n'élucident pas la question. Nous ne som-
mes évidemment pas ici en présence d'un
refus pur et simple de se battre. Le colo-
nel du 6° cuirassiers a bien invoqué quel-
que raison : évidemment, il ne peut être
soupçonné de lâcheté. Quels sont donc les
motifs derrière lesquels le colonel Martin
a abrité son refus ? Rentré dans la vie
privée, le colonel Martin est devenu con-
seiller municipal de Paris (XIV'^ ? 11 est
plus que probable que, dans les polémi-
ques électorales, on lui a reprochésa con-
duite à Beaumont. Comment s'est-il dis-
culpé? — Voilà le Doint intéressant.
H. C.
— Le colonel Martin, du 6^ cuirassiers.
qui a refusé de charger à la bataille de
Beaumont, est il le même que celui qui
écrivait dans le journal le Siècle, il va une
vingtaine d'années, des articles contre
l'armée et les généraux du second Empi-
re ?
P. Ipsonn.
L'Ecole Normale (XLVI, 623). —
Presque tous les élèves qui appartiennent
à la promotion de 1846 furent des hom-
mes éminents ; l'un d'eux parvint à la
notoriété.
Citons par ordre alphabétique :
Challemel-Lacour, écrivain, homme
politique et ambassadeur ; Chassang, l'au^
teur de grammaires et de dictionnaires
grecs, qui écrivit une histoire du roman
dans l'antiquité grecque ; Marcou dont la
thèse sur Pellisson ne fait pas oublier
qu'il signa un des meilleurs recueils de
Morceaux choisis ; Mastier, qui étudia
Turgot en un livre que celui de Foncin
n'a pas infirmé ; Poyard, le traducteur
d'Aristophane ; Réaume à qui l'on doit de
magistrales études sur Agrippa d'Aubi-
gné et enfui Eugène Véron.qui fut direc-
teur de Y Art. M. D.
La promotion de 1846 à l'Ecole nor-
male supérieure comprenait les élèves
suivants :
Dans la section des lettres :
MM. Audouy, E. Boudhors, J. Boutan,
]. Cahen, Ed. Cartault, Challemel-La-
cour, Chassang, Chevillard, Dansm.
Dédual. D'Hugues, Celle, Alexandre
Harant, J. Lechat. Lorrain, G. Marchand,
F. Marcou, Mastier, Poyard, Réaume,
Romilly, Thouvenin, Eug. Véron,Vierne.
Dans la section des sciences :
MM. Deslais, Donoux, Fargues de
Taschereau, Fuihrer, Carlin - Soulan-
dre, Garnault, j. Lefebvre, Marguet,
Maridort. Pécout, Planes, Ricart, Rou-
lier, P. Sirguey, Touraille, C. Violette.
(i6).
Parmi ces élèves, je citerai Challemel-
Lacour qui fut président du Sénat et
membre de l'Académie française ; l'ins-
pecteur général de l'Enseignement secon-
daire Alexis ( hassang ; l'éminent latiniste
Harant ; le philosophe Mastier, père du
préfet actuel des Bouches-du -Rhône et
l'écrivain d'art Eugène Véron.
C. H. G.
La duchessa de Bourgogne (XLVI
133). — J'ai fait allusion au passage sui-
vant du l^ice £rrant, par Jean Lorrain,
page 139 :
Parfois, au milieu du souper, le prince
se levait, s'engouffrait derrière les rideaux
d'une fenêtre, son valet de chambre lui
passait une aiguière d'argent et dans le
silence inquiet de l'assitance on entendait
le bruit d'une petite source. Debout , der-
rière les rideaux, le prince se soulageait
comme feu la duchesse de Bourgogne en
pleine cour de Versailles...
Il est probable que M. Jean Lorrain a
emprunté de Saint-Simon un renseigne-
ment... un peu spécial. Mais que de pa-
reils faits puissent être imputés à la du-
chesse de Bourgogne, dans des romans
contemporains, nous avons à le regretter
autant que la duchesse elle-même
J Ernest-Charles.
Sclaelle précise des cartes de
Ciissi-ii (XLVI, 676). — En feuilletant
un Cours de topographie de l'Ecole spéciale
militaire 1879-80, rédigé par le comman-
dant Roudaire (celui-là même qui propo-
sait de créer une mer artificielle de Tuni-
sie^ je lis que la carte de Cassini a été
dressée à l'échelle exacte de ag—Q soit
une ligne par cent toises. En reportant
sur la carte une règle graduée composée
d'un pied divisé en pouces et subdivisé en
lignes, on obtenait sur le champ l'inter-
valle réel de deux points, exprimé en
centaines de toises.
De même dans la carte du service vici-
nal, il suffit de mesurer sur le papier, au
DES CHERCHEUR SET CURIEUX
879.
880
10 décembre 190;
moyen du double décimètre, une distance
quelconque en millimcire: pour obtenir
sans calcul la distance sur le terrain en
hectoiiièires.
C« A. DE Saportas.
La mesure, ou pour mieux dire l'é-
chelle trouvée par le docteur Vigen, doit
être bien proche de la vérité. Un officier
du génie, chargé d'une des caites de
France, m'a dit que l'échelle anormale du
1/80.000", adoptée pour notre première
carte, dite d'état-major, et dont le vrai
nom est : carte du Dépôt-de-la-Guerre.
vient de ce qu'on voulut se rapprocher le
plus possible de celle de la carte de Cas-
sini.
J'étends la question et je pose la sui-
vante demande : Quelle est l'échelle de
l'intéressante carte de la Guyenne, dite de
Belleyme ?
Je connais de cette dernière deux états,
avec des différences notables dans le
figuré du terrain et l'orthographe des
noms. Le premier état, ou supposé tel,
donne des limites de châtellenies.
Cassini ne s'est-il pas beaucoup servi
du Belleyme pour sa carte ?
La CoussiÈRE.
*
* *
L'échelle était de 1/86.400.
86.400 représente le nombre de secondes
du jour de 24 heures.
D'' Charbonier,
Le poisiçoîî de i'orfèvre Leîien-
drick (XLVl, 672, 827). — Ce poinçon du
maitre orfèvre Louis Thomas Lehendrick,
vers i 764, est ainsi reproduit dans le
Dictionnaire des poinçons, symboles,
signes figuratifs, marques et monogrammes
des orfèvies. par Ris-Paquot : une colonne
entre deux LL, au-Jessous d'une fleur
de lys accompagnée de deux anne-
lets; le tout surmonté d'une couronne.
11 est encore un autre poinçon : une co-
lonne et les deux LL de chaque côté. Ce
dernier poinçon antérieure, sans doute, à
celui que Lehendrick adopta comme or
fèvre joaillier du Rov.
Ch. Rev.
Portraits amiénois non signés
(XLVI, 677). — On connaît un portrait de
l'évêque d'Amiens, Gallien comte de Cha-
bour, aumônier de la duchesse de Berry.
Il a été dessiné et lithographie par Fusil-
lier ; la lithographie est in-folio et signée.
Qiiel est cet artiste ?
Le dessin signalé par M. V. A. ne
serait-il pas de Fusillier ? Peut-être aussi
est-il de quelque professeur de l'école
gratuite de dessin qu'on avait fondée à
Amiens en 1820 ?
X.
isographie de l'Académie Fran-
çais'-. (Bibliographie. — Couverture du
n*^ 985 de V Intermédiaire). — Je signale-
rai à M, Tii. Lhuillier une grande feuille
volante, lithograpiiiée (de 0.59 hauteur
sur 0,45, VàY^tur): Supplément au Jour-
nal le Voleur, n" 3, 1831. Lithogr. de
Frey, rue du Croissant, n° 20. contenant,
(depuis l'origine même de l'Académie
jusqu'à nos jours) un fort grand nombre
de fac-similés d'autographes de signatu-
res (reproduites avec beaucoup de soin)
de Protecteurs de V Académie et d'Acadé-
miciens.
A la première ligne des autographes de
ces derniers, je remarque le fac-similé de
la signature de Habert de Alontmor, que
recherche M. Th. Lhuillier.
Ulric R.-D.
Ruines des Tuileries (XLVl, 626,
774;.J'ai divers objets venant des Tuileries,
objets métalliques qui ont été vendus avec
les vieux plombs lors de l'incendie ;
notamment une belle guirlande en bronze,
malheureusement cassée, qui devait appar-
tenir à un balcon. A. Hamon.
♦
* ♦
De très nombreux objets et matériaux
provenant du palais des Tuileries ont
été transportés en Corse, et utilisés par
M. Pozzo di Borgo pour la construction
du beau palais qu'il possède dans les
environs d'Ajaccio. Cet édifice a été en
partie détruit par un incendie, il y a peu
d'années. Lorsque j'ai pu le visiter, il y a
une dizaine d'années, on y voyait égale-
ment une grille provenant du château
de Saint-Cloud et une fontaine en marbre
qui, avant 1870, se trouvait dans l'une
des cours de l'Hôtel de Ville, à Paris.
E. M.
* »
Il y a q' elques années, l'horloge des
Tuileries était appliquée sur un hangar
du chantier de démolitions de M. Picard.
M'. 988.
L'INTERMÉDIAIRE
881
882
situé place de la Nation (côté gauche en
venant du faubourg Saint Antoine).
Le dit cliantier et ses constructions ont
été démolis il y a peu de temps. J'ignore
ce qu'est devenue l'horloge des Tuileries.
Le Ripelet.
*
* »
Les grilles du château des Tuileries
furent vendues après 1870, et achetées, je
crois, 8, 000, fr. par le prince Slirbey.qui les
fit placer à son château de Bécon,à Cour-
bevoie.où elles sont encore.
Madame V. Vincent.
* *
« )'ai souvenir d'avoir vu, au ^cours
d'un de mes voyages en Suisse, des mor-
ceaux placés dans un jardin... mais
je ne puis retrouver cette note... »
Les colonnes, provenant de la démolition
des Tuileries, vues par notre confrère, se
trouvent dans un jardin, en bordure de la
route, près de Montreux (route Clarence-
Montreux-Territet.) H. Lyonnet.
*
* *
11 y a à Maison-LafFitte, dans une pro-
priété située dans le parc (j'ignore le
nom du propriétaire, mais il serait facile
de se renseigner sur place) une qiiantilé
considérable de colonnes, de chapiteaux,
de soubassements, etc., provenant des
Tuileries et disposés à même le sol.
G. DE ].
je crois avoir vu une grille des Tuile-
ries employée dans une usine de tissage
de soie à Arre (GardJ. O. S.
Péquia (XLV). — Dans une lettre
adressée par le général Belliard à Bris-
son, sous-préfet du Caire, datée de Gir-
geh, 2 pluviôse an VII. il est question du
«soulèvement de 5 à 6000 péquinsà pied
qui ont été dispersés par la cavalerie ;
malgré la perte de 1000 à 1200 hom-
mes, ils sont revenus à la charge, et l'on
a dû piller leurs villages. » (Vente d'auto-
graphes faite le 18 avril 1891 par Eugène
Charavay ; n" 193 du Catalogue). X.
Quels sont les moments de la
journée les plus favorables pour la
IbCture ? (XLVl, 16, 166, 779). —Du
yélo (i" décembre 1902).
Je tiens à indiquer à V Intermédiaire une
circonstance de la vie où la lecture est trè«
agréable, sinon à laportéedetoutle monde'.
c'est à bicyclette. Pour peu que vous sa-
chiez vous tenir en parfait équilibre sur
une légère bécane, la lecture du jour-
nal, dans les avenues du bois de Boulogne,
le matin à la fraîche, par un beau soleil
d'été, paraît être tout indiquée.
il y a beaux jours que le Vélo signalait
dans ses colonnes le cycliste qui, le premier,
parut dans la vie, pédalant en douceur, et
de ses deux mains tenant grand ouvert le
Vélo, tout petit encore et d'un format qui
nous ferait sourire aujourd'hui.
Si la lecture à bicyclette n'est pas, encore
une fois, à la portée de tout le monde, je
la signale à notre confrère de Vlnlennè-
diaue comme détenant le record de l'orio-i-
nahte.
C'est, en etîet, une idée peu banale que
celle qui consiste à parcourir un livre en
bicyclette. On la recommande aux lec-
teurs pressés d'arriver au dénouement.
Do suite ou tout de suite (XLVI,
233 381, 502,602). — Bien que l'em-
ploi de l'expression de suite dans le sens
d' iinmediiiieinent ait été unanimement con-
damnée par les autorités, je puis citer
quelques exemples de cette très grave
faute, empruntés à des auteurs chez qui je
ne m'attendais guère à la rencontrer :
1° BALLANCHE L' Hov.ijiw saiis uotu, im-
primé à la suite d'Aniigone^ Delloye,
18,41, in-i2, p. 217, ligne 14. (L'auteur,
errant dans un village désolé, fait la ren-
contre d'un jeune homme.)
« Au profond salut qu'il me fit, je
conçus DE SUITE la meilleure opinion du
caractère et des mœurs des bonnes gens
qui habitaient ce village ».
2" THiERS. Révolution française : 3'"'
éd., Lecointe et Pougin, 1832.
Tome I", chap. VI, p. 299, 1. (i i à pro-
pos d'une loi à faire) :
« Les autres exigent qu'il soit déclaré
DE SUITE qu'on n'en fera pas.>>
3° MIGNET. Révolution française, 1833,
t 11, p. 282 :
<N Le gouvernement s'installa de
SUITE ».
4° et 50 Ernest Renan. Vie de Jésus,
1863, in-8^,p. 190 :
« La maison où descend un étranger
devient DE suite un lieu public ».
P. 373, 1. 5 du bas :
« Le trésorier avide (Judas) calcula de
SUITE. . . »
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
10 dJcembre 1902.
883
884
Je crois inutile de rappeler que ces qua-
tre écrivains ont été membres de l'Acadé-
mie française. Roger Alexandre.
Termes emplo3rôs dans un inven-
taire de 1793 (XLVI, 676) — Nous
n'avons pas trouvé les mots exactement
écrits tels qu'ils sont portés dans la ques-
tion ; mais nous pensons néanmoins que
les définitions pourraient être les suivan-
tes :
(en lin) Brayasse : mot altéré de braies,
larges braies ou vieux pantalons en lin.
(cloche de) Métaile : cloche d'airain ou
de fer.
Die : altéré de dig.qui à son tour pour-
rait bien signifier jambier, lequel est un
morceau de bois servant à suspendre le
porc pour le disséquer.
Poleau : poire à poudre.
Plat à serte : plat à frire.
Poulousier : grosse ficelle à faire des
filets ; cordelle ; mue peut-être.
Tierson : tiers de mesure ; petit ton-
neau contenant le tiers d"un tonneau ou
peut-être caisse de sapin pour mettre le
savon.
Vanailles : gros crible, tarare.
Voir avec avantage Le Dictionnaire pro-
vençal, par Mistral, et autres dictionnaires
des provinces méridionales : tels que Bou-
coiran, etc. Elie Gil.
Brayasse (lin en), signifie du lin broyé,
écrasé (de Brayer, Broyer)
Cloche de métaile pour cloche de métal.
Plat à sei te, "ÇiXzi tniourè d'un feston,
d'une guirlande (5tV'/MM2, guirlande, cou-
ronne de fleurs, feston).
T'/érso/î, mesure pouf liquide, contenant
le tiers d'une mesure entière.
Vanailles, céréales vannées (résidus
de). O. D.
♦ *
Le lin en brayasse est le lin non encore
filé, mais qui n'est plus en gerbes et a
été battu ; la brayoire était la batte qui
servait à cette opération ; aujourd'hui elle
se fait à la mécanique ; ces mots vien-
nent du verbe breier. On trouve en ce sens
dans la basse latinité le mot braya.
Métaile est l'ancienne forme de métal.
On trouve encore dans Bossuet (Polit X,
VI, 7) « Dieux de bois et de métail »
Série est un vieux mot qui signifiait
strvice et nous a été conservé dans le
mot ^t-55^//t', action de desservir. 6Vj^/a/ à
serte était donc un plat à service.
Tierson ou Tierçon signifiait en vieux
français une mesure de blé, en bas latin
tertiolnni.
On trouve cependant dans la coutume
d'A uvergne (i 5 loj ce mot avec le sens de
bête de la 3* portée «... est qu'un Tierçon
s< doublonné ou tierçonné de jument pour
« deux testes : un tierçon ou tierçonné de
« vache pour une teste »
Vanailles vient-il de vanelliis indiqué
par Du Cange comme mensiiramm spe-
cies, ou faut-il y voir une forme dialec-
tale de vanée qui signifiait autrefois botte
de paille ? Vancl signifiait aussi en
ancien français une tuile triangulaire
destinée à rejeter l'eau des murs sur les
toits. Le contexte de l'inventaire où ces
mots sont employés pourrait seul nous
édifier.
Qiiant à Poleau et Poulousier, \\ faut les
rapprocher de Pol et Ponl qui signifiaient
coq avec, comme diminutifs, pouiUon,
poillot poillo:( et notamment poullonciel
appliqués aux petits de tous les volatiles.
Je donne ces indications sous les plus
expresses réserves, car les mots peuvent
être mal écn'ts, avoir un sens spécial dans
le pays et je, le répète, il faudrait voir le
contexte. Paul Argelès.
*
* ♦
Le terme de « lin en brayasse (prononcer
«bréiasse») signifiedulin qu'on est entrain
de brayer,ou qui vient d'être brayé. Ce
mot d'ancien français qui se prononce
« bréier » et s'écrit aussi bréyer, n'est
autre que le français actuel broyer, qui
dans les campagnes du centre de la
France se prononce encore bréyer. Brayer
du lin ou du chanvre, c'est le travailler
dans un instrument qui brise les chaumes
en petits fragments avant le cardage qui
a pour but de séparer la filasse des chène-
vottes,
Métaile. Métail est un mot du vieux
français qui veut dire métal, il s'agit
donc d'une cloche de métal. Le mot
métail était plus spécialement employé
pour alliage, bronze.
Il y a fort peu de temps un paysan
offrait de me vendre des chenets antiques
enfer, avec des ornements et des boules
de métail.
Quant aux autres mots cités, il serait
bon, pour les comprendre plus facilement.
N» 988.
L'INTERMEDIAIRE
885
886
^e voir, je ne dirai pas l'inventaire com
plet, mais les phrases où sont employés
les termes, ou même l'indication du lieu
où ils sont décrits. Si par exemple le
iierson se trouve dans une écurie, on
pourra dire qu'il s'agit d'un tierçon, en
vieux français la bête de la 3' portée de
la mère.
Si la vanaille est décrite dans une
grange, ce terme ne peut-il désigner les
résidus du vannage, menus grains ou
menues pailles, la terminaison .lille
étant péjorative, valet-aille, gren-aille.
Si au contraire cet objet se trouve dans
un salon, j'avoue qu'il est difficile de le
reconnaître. xMartei.lière.
Haricots et fayots (XLV ; XLVI,
697). — M. Daron, parlant des synony-
mes du mot haricot, cite celui de Mon-
jette (c'est Mougette que les Vendéens
disent), et ajoute : « Ce dernier nom est
usité dans la Saintonge, dans le Bigorre
et le Béarn, dans le haut Languedoc, et,
peut-être, dans d'autres endroits. » Ce
n'est pas « peut-être >> qu'il eut fallut
dire, mais « sûrement » !
Kn effet — et je l'ai signalé récemment
à \' Intermédiaire Nantais — , la Vendée
est le pays par excellence de la « Mou-
gette », si bien que le diner annuel de
V Union fraternelle des Vendée}is de Paris
porte le nom de Diner de la Mougette.
Le célèbre artiste M. Boutet, originaire
de Saint-Hermine i^ Vendée), a d'ailleurs
composé, pour le repas où ce légume a
tous les honneurs — avec nos fameux
choux-veris — un menu très original,
dont la principale figure est une Ven-
déenne en costume !
Qiiant à l'étymologie du mot « mou-
jette », celle donnée par M. Daron est
admissible si l'on doit écrire <;< mon-
gette ». Mais quia raison? Sont-ce les
Saintongeois avec c'Mongetie, maujes et
monjes ; ou les Vendéens avec « Mou-
gettes » ? Bien fin qui le prouvera !
Marcel Baudouin.
Origine du Macaron (XLVI, 255,
445). — L'usage s'était établi de fabri-
quer des macarons, au xviii» siècle, dans
certains couvents de femmes. Les Visi-
ta ndi nés de Melun en fabriquaient et y
joignaient d'autres friandises, appréciées,
paraît-il, dans la contrée. On voit, dans
des comptes municipaux, qu'en 1748, la
cour étant à Fontainebleau, le dauphin et
la dauphine vinrent visiter le monastère
de la Visitation Sainte Marie, à Melun ;
qu'à la porte de Bière le cortège fut
harangué par le maire, qui présenta aux
visiteurs le vin d'honneur avec une cor-
beille de biscuits, de macarons, sucre tord
et autres friandises. L. de C.
Le couvre feu (XLVI, 118,251,331,
446, 429, 555,61 1,718,828). — Cette cou-
tume persiste encore dans la ville de
Rethel (Ardennes). Chaque soir, à dix
heures, une cloche de l'église paroissiale
Saint-Nicolas sonne le couvre-feu. A Mé-
zières (Ardennes), un veilleur se tient
toute la nuit dans le clocher de la cathé-
drale, et « pique » chaque heure cinq mi-
nutes après que l'horloge a sonné.
Hachel.
Le « De profimdis » aux repas dos
funérailles (XLVI, 627). — A Lille et
dans toute la Flandre, il est d'usage de
dire le De profimdis à la fin du repas qui
suit les funérailles, et même après les
réunions de familles occasionnées par les
obits célébrés après les funérailles et les
obits anniversaires.
Le De profanais n'est pas chanté, mais
récité debout, par un ecclésiastique, s'il
s'en trouve à la table, ou par un parent
du défunt. Quarré-Reybourdon.
Laîiouille blaoche (XLVI, 677, 851).
— je crois que le mot est de M. Beugès
fabricant de papier à Lancez, qui a capté
dès lors dans le massif de Belledonne en
Dauphine, pour le service de son usine
et l'éclairage de la vallée du Gra sivaudan.
J'ai signalé cette expression dès 1896
comme utilisée par les industriels dau-
phinois. ArDOUIN DUMAZET.
La première personne par qui j'ai entendu
employer cette expression est M. Aris-
tide Berges fabricant de papiers à Lancey
(Isère). Il s'occupait alors d'amener à son
usine, comme force motrice, l'eau prove-
nant de la fonte des glaciers du massif
de Belledonne. Cela remonte à une tren-
taine d'années.
Albert de Rochas.
XLVI, 631, ligne 5, au lieu de l'on peut,
lire l'eau peut.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
887
Un bateau contra le mal de mer
(XLIV). — Voir Vllliistration du 2 jan-
vier 1875 : Le nouveau bateau Besseiner
supprimant lesejfets du roulis. Texte des
gravures (coupe du navire par le travers
du grand salon). Alphonse Renaud.
10 décembre 190a.
-888
lequel Farraud Guillard»
octobre 1587
Marché par
cordonnier, s'engage le 5
(Rousseau 21), envers François de la Va-
Détail des anciens prix des
denrées et marcliandise.s (T. G ,
270 ; XLl ; XLII; XLIV; XLVI, 443, 780).
Les orixde 1585 que j'a\ signales en 1901
(XLIV, 773) ont été relevés sur mes dé-
pouillements des actes de notaires de Vièr-
zon et sont absolument authentiques :
sans doute il m'eût été facile d'entrer dans
des détails intéressants, de donner la date
des actes, le nom du notaire, mais ne vou-
lant pas encombrer les colonnes de \'In-
Urmédiaire pour un sujet relativement
secondaire, j'ai dû condenser mes articles
dans un tableau assez étroit pour que cha-
cun d'eux ne prît qu'une ligne de texte. En
me servant de mes dépouillements.je pou-
vais donner les développements suivants :
Pension bourgeoise :
Marie de Boniiault, fille de noble Guil-
laume de Bonnault, seigneur de Méry, se
met en pension pour être nourrie selon que
sa qualité appartient en l'hôtel et maison
de noble Claude de Rolland, écuyer sei-
gneur de NizeroUes qui s'est obligé icelle
nourrir, loger et esberger bien et dûment
jusqu'à un an moyennant 48 livres.
Rousseau, 14 mai (15815-22)
Coloriibages et sahots.
Vente par Jean Godillon, fendeur de
bois, à prudent homme Guillaume Corbin,
marchand à Vierzon, de cent toises de
columbages, de grosseur de 6 pouces sur
4, pour le prix de 5 écus 50 sols ; plus dix
grosses de sabots de bois de chêne, à huit
vingt paires par chaque grosse, pour la
somme de 2 écus 2/3 dix sols par grosse.
(Rousseau 8 février 1585-14).
C'est par erreur que le tableau de 1901
indique le prix de \^ façon àts 100 toises
de colombages, il s'agit de la vente.
Pour les sabots, je possède d'autres
points de comparaison :
1601 (Rousseau) vente de 3 grosses de
sabots à 8 vingt paires par chaque grosse,
tremble et boulât 24 livres
1602 (Rousseau) vente d'une grosse de
sabots à Catherine Bourdaloue 8 livres 10 s.
Chaussures
Le prix des marchés pour chaussures
varie suivant les occupations plus ou
moins sédentaires des clients :
renne, m"^ . à Vierzon, à le fournir et entre-
tenir bien et dûment de chaussures et sou-
liers le temps et espace d'un an moyennant
4 écus et le 24 avril 1588 (ibid. 21). envers
W- Antoine Alapierre, prêtre, demeurant
à Vierzon, aie fournir et entretenir de
chaussures, souliers et pantoufles, bien et
honnêtement selon et comme sa dignité et
qualité appartient, durant le temps d'un an,
moyennant 3 écus.
Gages de domestiques.
Mathurin Alaly, du pays de la^ Marche,
s'est aqueilly et loué pour un an à compter
de ce jour (^25 juin 1599 Rousseau) à Jean
Giron, fendeur de bois, moyennant 16 li-
vres, une aulne de drap bure ou quatre li-
vres, un chapeau à son usage avec son cor-
don, une chausse aussi à son usage, et des
chaussures de sabots.
En évaluant le prix total de 25 livres, et
le prix actuel d'un domestique à 600 fr.
on trouverait que le service d'une année a
augmenté de 24 fois.
(Mon article de 190 me concernait que
des engagements à la journée, ce qui pré-
sente une grande différence.)
Je puis citer : Etude Petit :
prix actuels
1341. Vente de 2 aulnes de
50 s.
8fr.
1000
40 s.
3«
ir.
s. 6 d. 8 fr.
300
drap gris,
Vente de 4 bœufs
arrables 30 livres
I 549. Vente d'un mille
de tuiles
1564. Vente de 50
charretées de bois à
un cheval
1567. Vente d'un
muid de seigle
(144 boisseaux) 24 1.
(en 14 12 le muid ne
valait que 4 1. 16 s.)
1602. Vente de 48
peaux de bœufs et
de vaches 168
1602. Cheptel de 2
vaches et leurs veaux 8 1.
1594. Vente de 2 i
poinçons d'ocre
jaune 50 1.
(le poinçon conte-
nant 2 hectolitres).
1586. Façon de 12
quartiers de vigne
(la main d'œuvre
fortes proportions : renseignements pris
la façon du quartier est de 40 fr.
1586. Vente de cordages pour la conduite
des chalands les cent livres, 5 écus.
1.
960 fr.
50 fr.
I.
480 fr.
augmenté dans de
N- 988
L'INTERMEDIAIRE
889
890
Quant à la comparaison de prix pour
les ventes d'immeubles, j'adresse à 17»-
teimédiaiie une feuille détachée des Chro-
niques de Liiry qui peut permettre d'étu-
dier d'après le nombre considérable de
parcelles vendues, le morcellement
incroyable du sol au xvii'' siècle et les
prix d'aliénation, en faisant observer que
la boisselée contient 5 ares^ la septerée
50 ares, le quartier deppré 12 ares, l'ar-
pent 50 ares ; et que le prix actuel et
moyen des immeubles à Lury est de
2400 fr. pour l'hectare de terre et de
4000 fr. pour l'hectare de pré.
M. Rameau de Saint-Père s'est servi de
ce tableau pour présenter au congrès des
sociétés savantes à la sorbonne :
i°en 1885, son histoire delà propriété
foncière ;
2° en 1895, son mémoire sur les char-
tes censives du xi' siècle.
M. le vicomte d'Avenel {Revue des Deux
Mondez ly avril 1893, page 801), dans
son histoire de la propriété foncière, a
fourni quelques détails provenant de la
même source (Chro/uqiies de Lmy, page
26).
l'ai relevé dans mes dépouillements de
Petit, année 1^73, les ventes .e parcelles
de terre consenties devant lui pendant les
mois de mars et avril, ces mutations sont
extrêmement nombreuses etjust
;n.
ntabso-
Rameau
lument les conclusions de xViM
de Saint-Père et d'Avenel.
Pour les roues de charrettes, il faut lire
évidemment 18 — 180 — 10: le prix
d'une paire de roues de charrette qui était
de 30 fr. il y a quelques années, est monté
à 50 fr.
Quant aux logements, j'ai relevé de
1587 à 1598 14 locations de maisons dont
la plus grande partie comprend maison
avec jardin ou cour, je n'ai trouvé
qu'une moyenne de 3 écus sol par an
et d'après la description de ces immeu-
bles,ces locaux sont pour la plupart supé-
rieurs à des chambres d'ouvriers.
E. Tausserat
Jeucle boucîion, jeu de galoclies
(XLVl, 1 19 276, 612, 720, 83 1) — Le jeu
des deux bâtonnets se pratiquait autre-
fois dans la Haute Marne, sous le nom de
jeu de téné.
Su.
Les saints, guérisseurs et pro-
ducteurs de maladies (XLV ; XLVl, 49.
215). — A la lin du xiv*" siècle, on avait
le plus grand soin des chiens composant
la meute du prince Louis d'Orléans et
destinés à son amusement. Non seule-
ment leur nourriture était des plus
exquises, nous apprend ChampoUion-
Figeac ; mais encore on les recomman-
dait aux saints du paradis en les en-
voyant en pèlerinage et en faisant dire
des messes à leur intention. C'est ce que
nous apprend le passage suivant d'un
document original.
« Argent donné à.... pour avoir fait me-
ner les chiens courans, limiers et lévriers
tous ensemble en pèlerinage au lieu de
Saint-Mesmer pour doubte du mal de rage
et illec faire chiinter une messe, avect
offrande de cire et d'argent devant le die
saint )).
— Quelle est la légende de ce bienheu-
reux ? Et où est située la localité qui
porte son nom ? Quel peut bien être ce
saint Mesmer? Conw^H-on d'autres saints
invoqués pour la guérison de la rage ?
Dans tout le midi de la France, les
animaux domestiques, chevaux, chieub,
porcs, boeufs, moutons, chèvres, etc.,
sont amenés, le jour de Saint-Roch. dans
un lieu public où ils sont bénis par le curé
du lieu, afin d'être préservés des mala-
dies contagieuses. 11 y a aussi un jour de
l'année où on fait de l'eau bénite, dont
on asperge les choux pour les garantir
des chenilles.
Au mois de juillet de chaque année, le
pèlerinage de Sainte- M acrine, près Niort,
est très suivi. Outre de nombreux pro-
meneurs et curieux, on y voit accourir
une foule de boiteux, malingreux et infir-
mes de toutes sortes, qui viennent de-
mander guérison à la sainte. Près de b
chapelle qui lui est dédiée et où sont
exposés de nombreux ex-voto se trouve
une petite fontaine bien souvent tarie, et
où cependant les dévots viennent faire
leurs ablutions les plus variées. Non
loin du temple enfin est une pièce de terre
dénommée : Le champ des Idoles, {Souvenir
des temps antérieurs au christianisme').
Me bornant à rappeler ici la réputation
miraculeuse bien connue de sainte Rade-
gonde, je mentionnerai encore une gloire
de la légende dorée poitevine, saint
Thibault (Sanctus Theobaldus) diacre des
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
891
10 décembre 1902.
892
premiers siècles du christianisme mort de f ^q\^^ grOUUaiUeK ^t Cuviosltés
la fièvre au Dorât (Vienne), sur un dur ht ^ ^ . ^^,^
de cendres, et en odeur de sainteté.
La petite église de Fleuré, près de Poi
tiers, possède une relique de saint Thi
bault, enchâssée dans un reliquaire an-
cien ayant la forme d'une main et de
Tavant-bras.
Saint Thibault a la réputation de gué-
rir de la fièvre, maladie dont il est mort
lui-même, victime de son sévère ascé-
tisme.
A signaler, près de là, à l'Ile-Jourdain,
la coutume ci-après : Lorsqu'un enfant
« necisse de pleurer», on le porte sur le pont
au dessus de la Vienne, et pour sa
guérison, on invoque le saint de la
débraillé^ bienheureux « mcon/iw au calen-
drier ». — 11 y a sans doute là une vieille
habitude continuée, d'invocation antique
à quelque divinité gauloise, une trace du
culte des éléments, des rivières et des
fontaines.
C. DE Saint-Marc.
L'anesthésique au moyen-âg©
(XLVl,i6,i66,333,446). — Après lesindi-
cations que j'ai données, je considère qu'il
serait du plus haut intérêt scientifique
de faire une investigation attentive des
manuscrits inédits relatifs à la chirurgie
au moyen âge. Il en signale un qui méri-
terait peut-être un examen sérieux.
Cambrai, ms. 916. f" 2. Incipit cyrur-
gia magistu Bruni Logohurgcnsis ex dictis
sapientum veterum hr éviter et lucide com-
pilât us.
Daté de Padoue, janvier 1252.
Il serait bien à désirer de trouver par
ailleurs la confirmation du précieux té-
moignage d'Abélard.
Recta.
* * ■
On rapporte que le 30 novembre 1 5 30,
à Malines, — les médecins ayant voulu
épargner à Marguerite d'Autriche la
douleur d'une amputation par une prise
d'opium, l'effet en fut considérable qu'elle
s'endormit pour toujours. Voir Martin-
Bottier, Brou, 1879, p. 47).
Alphonse Renaud,
Epitaphe de Voiture par Mesnar-
dière
In obitum Vetturii
Dum te delicias Pindi, venerumqtie parentem
{Heu fati crimen !) cultior Aula gémit,
Ecquis crit qui vos, Vénères, Elegantia,LusuSy
Et te, dulcis a m 01 , dixcrii esse Deos ?
Menarderius.
L'auteur de ces deux distiques, Hippo-
lyte Jules Pillet de la Mesnardière, auteur
de deux tragédies, traducteur de Pline
le Jeune , était médecin, et avait soutenu
contre l'Ecossais Duncan la réalité de la
possession des religieuses deLoudun, sa
ville natale. D'où sa faveur auprès de Ri-
chelieu, dont il fut nommé médecin ordi-
naire : il fut ensuite inaitre d'hôtel et
lecteur du roi, et académicien en 1655.
Né en 1610. il mourut en 1663, à Paris.
Ses ouvrages sont un Traite de la Mélan-
colie, une Poétique, un recueil de poésies
in-folio — Le tout d'assez faible valeur,
au jugement de Boileau, qui a écrit, dans
son Art poétique :
On ne lit guère plus Rampale et JMesnardière
Que Magnon, du Souhait, Corbia et La Morliôre.
V. A. T.
La police de la voie publique en
1792. — La circulaire suivante adressée
aux commissaires de police de Paris, par
leprocureur de la commune Manuel mé-
rite d'être connue. Elle est intéressante à
plus d'un titre et m'a paru digne d"être
mise sous les yeux des lecteurs de Vlntet-
médiaire.
10 avril 1 792^
Vous vous plaignez. Monsieur, et avec
raison de ce que vous n'avez plus les
mêmes droits, c'est-à-dire les mêmes de-
voirs à remplir ; il est du moins un moyen
de vous en consoler, c'est de faire mieuxque
ce que vous avez toujours à faire. A votre
place, je m'appliquerais à rendre les rues
commodes et propres ; il vous en saurait
gré ce peuple qui, toujours dans les boues,
ne se doute pas encore en marchant qu'il
est libre : n'est-ce pas déjà trop de rencon-
trer partout des chevaux qui lui disputent le
pavc'i II s'était pourtant flatté que si jamais
des magistrats allaient à pied // s'aperce-
vrait que c'est pour lui surtout que les rues
sont faites. Comment les cito3'ens, dans
chaque quartier, ne s'entendent-ils pas
pour faire repousser tous les jours, à une
heure fixe, cette fange qui salit jusquà
N° 988
LiNTERMEDlAIRE
893
894
leurs maisons et qui, sous le soleil même
de l'été, les force aux tristes couleurs de
l'hiver.
Serait-il vrai, Monsieur, que, quand
c'est la loi qui vous charge de disposer,
tous les matins, la voie publique, si vous
cherchez des témoins pour constater un
délit qui nuit à tous, vous ne trouvez par-
tout que des voisins, des parents, des amis,
qui craignent de se surveiller, comme si une
dénonciation même n'était pas une vertu. Eh
bien, Monsieur, appelez des patriotes, il y
en a beaucoup dans toutes les sections ;
s'il le faut, des officiers municipaux vous
accompagneront, le procureur de la Com-
mune lui-même. Il n'y a pas si loin d'un
chaperon à une ècliarpe . Toutes nos fonc-
tions nous viennent du peuple, elles nous
honorent toutes.
Pourquoi des pierres devant nos portes
semblent-elles attendre qu'un Amphion les
enlève ? Il y a une loi bonne à garder,
quoique f:iite sousdesrois,qui vousordonne
de les faire transporter auxdépens de ceux
qui les oublient, quand elles embarrassent
les villes, jusque dans la solitude des cam-
pagnes.
Ne pourriez-vous pas encore préparer
par des procès-verbaux, ce tardif règlement
sous lequel la police doit enfin ranger tous
ces carosses [sic), échappés à l'œil tutélaire
d'un inspecteur, où les femmes tremblent
devant des cochers, quelquefois ivres sou-
vent brutaux, et qui, la nuit, peut -être,
recèlent le vice et le crime.
Mais je vous dois. Monsieur, un hom-
mage public. Grâce à vous, le commerce
ne se cache plus le dimanche dans ses obs-
curs comptoirs ; vous avez senti que les
commandements de l'église ne sont plus
des lois La nation, qui bientôt sans
doute, nous donnera, pour nous délaisser
de nos travaux, des hommes et des actions
à célébrer, aura seule le droit de fermer
les boutiques. Les religions n'ont de police
à exercer que dans les temples.
Courage, Monsieur, faisons toujours mar-
cher ensemble la liberté et la raison : l'une
ne peut jamais aller sans l'autre.
P, Manuel. Procureur de la Commune.
due penserait aujourd'hui le procureur
Manuel s'il voyait les bicyclettes, les
tramways, les automobiles, les trolleys et
les plots, etc., faire concurrence aux che-
vaux pour disputer le pavé au peuple
libre.
Et cette conception dis la police qui va
jusqu'à considérer la dénonciation comme
une vertu, n'est-elle pas étrange de la part
de révolutionnaires, qui, depuis, ont con-
sidéré la Préfecture de Police comme un
mstrument de tyrannie.
Et c'est l'auteur de la Police Dévoilée
qui i; osé signer cette phrase !
Il iui avait suffi de détenir le pouvoir
pour trouver parfait ce qu'il critiquait
la veille. Eugène Grécourt.
Les Rattazzi et les Tuileries. —
La mort de Madame Rattazzi n'est pas si
loin que la lettre qu'on va lire n'ait un
certain caractère d'actualité.
Mais surtout elle est piquante en ce
sensqu'ellenousfaitconnaître l'attitude de
l'Empereur envers cette cousine qu'il ne
traitait pas en Bonaparte. Lorsqu'elle
eut épousé le ministre italien, Rattazzi, la
situation devint délicate et donna lieu,
dans la coulisse, à des négociations, dont
la lettre suivante, adressée par l'Impéra-
trice à M. Frémy, nous révèle les des-
sous
Cette lettre fait partie de la remarqua-
ble collection d'autographes que M. Noël
Charavay va disperser le 13 de ce mois à
l'Hôtel Drouot, et dont il nous a permis
très gracieusement de prendre connais-
sance.
Je viens de recevoir, mon cher monsieur
Frémy, votre lettre que j'ai communiquée
à l'Empereur ; voici sa réponse :
La lettre a un caractère privé ; elle est
aux initiales de la souveraine ; elle ne
porte pas de date.
Quand M. Ratazzi est miiaistre, nos
agents diplomatiques ont l'ordre d'agir en-
vers lui et sa femme comme envers tous les
autres ministres et leurs femmes. Dans
la vie privée, ils se conduiront comme ils
l'entendent, l'Empereur ne peut leur impo-
ser personne.
Tachez, je vous prie, d'éviter les deman-
des d'audience, car je ne co!inais pas
M""^ Ratazzi et sa demande m'embarrasse-
rait sans qu'elle puisse être d'aucune utilité
pour elle.
Croyez, mon cher monsieur Frémy, à
tous mes remerciements affectueux,
Eugénie.
11 n'y a pas à dire : la sympathie n'y
était pas.
Le Directeur-gérant : G. MONTORGUEIL.
Imp. DANiEL-CnAMBpN.St-Amand-Mont-Rond
ÎLVr Volume Paraissant ies jo, 20 et ^o de chaque mois. 20 Décembre 1903
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DES CHERCHEURS ET CURIEUX
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«««»«
QUESTIONS KT HKl'ONSlîS LITTÉRAIRES. H
TROUVAILLES
895
ISTORIQUES. SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES
ET CURIOSITÉS
896
ueislion^
Demoiselles de Saint - Cyr. —
A-ton conservé les noms des élèves de
Saint-Cyr qui créèrent les rôles des tra-
gédies de Racine (Esther et Athalie) ?
De Mortagne.
Ladernière signature de Molière.
— La dernière signature de Molière, à
notre connaissance, est celle que Jal
trouva sur les registres de la paroisse de
Saint-Sauveur à la date du 1 1 février 1673,
six jours avant la mort du poète. Molière
avait tenu sur les fonts baptismaux,
avec M"* Beauval, l'enfant d'un sieur Beau-
champ. Je demande quel était ce Beau-
champ ?
Samuel Chappuzeau nous signale (1674)
un de Beauchamp, comédien de la troupe
française entretenue par le duc de Savoie,
Charles-Emmanuel, et le place à la tête
des acteurs qui jouaient à Turin pendant
les hivers.
Jal nous déclare que la filleule de Mo-
lière s'appelait Jeanne Uscet, fille de Jean
Uscet de Beauchamps comédien, et de
Claudine Mallet sa femme.
M, G. Monval, dans sa Chronologie mo-
liéresque, inscrit à cette date : Baptême
d'une fille de 5. Biet de Beauchamp et de
Claudine Mallet.
Ht personne ne parle de Beauchamps,
maître de ballet et danseur de la troupe
du Palais Royal, qui composa notam-
Tnent les divertissements du Malade ima-
ginaire (lo février 1673, veille du bap-
tême).
Pourrait-on m'éclairer sur la person-
nalité de ces Beauchamp ou Beau-
champs? H. Lyonnet.
Un prétendu mot de Voltaire. —
Dans une entrevue de M.Larroumet inter-
rogé sur Emile Zola, publiée dans VEclair
du 30 septembre 1902, je lis ceci :
Un mot de Voltaire — un mot expressif en-
tre tous — est à citer. On disait : « L'art doit
montrer tout ce qui est dans la nature ! » Et
Voltaire répondait: « Mais mon derrière est
dans la nature, et je ne le montre pas ! »
Le mot est joli, et pour moi il est juste;
mais cela me paraît un anachronisme de
l'attribuer à Voltaire ; car de son temps
la question du réalisme dans la littéra-
ture ne s'était pas encore posée ; et le
mot réalisme n'avait pas encore lui-même
cette acception. G. Servandy.
Ua quatrain inédit de Victor
Hugo. — Connaît-on l'origine et l'his-
toire de ce quatrain écrit par Victor Hugo
au pied d'un saule rapporté du tombeau
de Napoléon I"" à Sainte-Hélène ?
Au saule impérial qui pleure à Sainte-Hélène,
Ce rejeton fut pris. Passant, viens le bénir.
Une pieuse main, près de cette fontaine,
L'a planté. L'eau s'enfuit, et non le souvenir.
Victor Hugo.
A quelle occasion, et quand, et pour
qui ces vers furent-ils composés ?
LÉO Claretie.
XLVl-47
N' 989.
L'INTERMEDIAIRE
897
898
Armoiries à déterminer : "bandé
de gueules et d'or de six pièces. —
Ces armoiries se trouvent sur un très
beau plat en faïence, vieux Rouen.
L'écu surmonté d'une couronne de mar-
quis est : bandé de gueules et d'or, de six
pièces, au chef d'aptr, chargé de trois vio-
lettes d'éperons d'aroent.
A qui peuvent-elles être attribuées ? Je
serais reconnaissant aux aimables colla-
borateurs de V Intermédiaire de me ren-
seigner à ce sujet.
YSEM.
Ex-libris : mihi tantum. — A qui
appartient l'ex-libris, dont la devise mihi
iantum est répétée sur les deux feuillets
d'un livre ouvert, signé G. Huot oj Nuot ?
BOOKWORM.
là où est mon soleil. — A qui
appartient cette devise :
« Là où est mon soleil ».
Elle est placée sous un ange marchant,
le bras droit dirigé vers le soleil, qu'il
montre. Taf.
Evêque d'Olympia. — Je possède
une image sur le recto de laquelle se lit :
« Priez pour les missions de Ceylan et de
rOrégon — Rome, 1862. f J. Etienne,
Evêque d'Olympia Vie. Ap''<^iue >^_ Quel
est cet evêque ? L. G, de la M.
Alliage de monnaie. — i^ Y a t-il
eu, sous le règne de Louis-Philippe et sous
celui de Napoléon III, des pièces d'or, or
rouge et or jaune ?
2° Quel est l'alliage exact que l'on
mettait ? Guivre ; combien de grammes
par kilog? Argent: combien de grammes
par kilog ? Steeple.
Chapelle castralle. — Je possède
un acte sur parchemin daté du 26 dé-
cembre 1618, portant la signature auto-
graphe de Gharles, comte d'Egmont,
prince de Gavre, gouverneur et capitaine
général du pays et comté de Namur, par
lequel il confère à messire Jean de Girez
la collation de la chapelle castralle de
Notre-Dame de son château de Sotten-
ghicn.
Qu'entendon par chapelle castrale?Où
est situé le château de Sottenghien ?
Paul Pinson.
L'abbaye de Pseaume ouSeaume
— Nous lisons dans Vlnfcimcdia/re (XVII,
459) que cette abbaye de religieuses de
l'ordre de saint Bernard existait, dans une
vallée, à cinq lieues ouest du Puy. Un
bon confrère vellavien serait-il assez ai-
mable pour nous apprendre où, sur le
territoire de quelle commune actuelle,
s'élevait ce monastère et à quelle époque
et pour quelle cause il cessa d'exister ?
Alex.
Ascendance vraie des rois de
France. — Je comprends l'intérêt qui
s'attache à tous les faits capables d'appor-
ter quelque lumière à la grande question
de l'hérédité.
Pour l'amour d'elle, il faut encourager
et aider, s'il se peut, la curiosité des cher-
cheurs. Mais ce qui me parait puéril, c'est
l'importance que quelques-uns semblent
attacher exclusivement à la descendance de
personnages, royaux ou princiers, fort mé-
diocres par eux-mêmes. On s'est donné la
peine d'écrire des volumes sur les bâtards
de Louis XV, on en écrit d'autres sur les
bâtards du duc de Berry : soit. Mais pour-
quoi ne pas s'occuper aussi de Vasceudance
véritable de ces deux paillards — question
non traitée, et pour cause, par les généa-
logistes officiels ?
On nous prouve, sans difficulté, que le
sang royal s'est fort répandu dans le peu-
ple. Il ne serait peut-être pas très difficile
de prouver aussi que le sang royal est
venu, en grande partie, du peuple.
Est-ce la galanterie française qui défend
de suspecter la vertu des reines et prin-
cesses, ou de rappeler leurs faiblesses ?
Je veux encore l'admettre pour ne blesser
aucun fétichisme. Mais il n'en est pas
moins certain que celles-ci n'ont pas tou-
tes apporté à la race de leur époux de gran-
des qualités héréditaires, ni même une ab-
solue pureté d'origine, au sens nobiliaire
du mot. Le prétendant actuel au trône
royal de France n'a-t-il point, parmi ses
auteurs, des Hotman. petits bourgeois alle-
mands, des Grangier, des Bouhier et des
Boyer, simples paysans français ? Ges
noms me reviennent d'abord en mémoire,
mais combien de plus humbles encore ne
pourrait-on pas citer sans mentir ?
Le jour où l'on aura scientifiouement
démontré l'axiome de La Bruyère sur la
noblesse, au moyen d'un recueil de généa-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
899
20 décembre 190a.
900
logies exactes, auxquelles V Intermédiaire
pourrait collaborer puissamment, on aura
fait un pas sérieux vers la destruction du
préjugé des caste?, qui, cent ans après la
Révolution, continue à entretenir tant de
haines en France. C'est donc une œuvre
qui vaut d'être tentée. Dont Gare.
Famille van der Barch. — Je dési-
rerais savoir à quel membre de ia famille
van der Burch ont appartenu d'anciennes
pièces d'argenterie portantdeux écus acco-
lés, le premier aux armes de cette famille
(^d'hermines, à trois élriltes de gueules) et le
second aux armes des deBerlaimont(/à5c<?
de vair et de gueules) ; le tout surmonté
d'une couronne de comte.
De Mortagne.
Famille du Prel. — Le baron Karl
du Prel, un des philosophes les plus dis-
tingues
de
l'Allemagne, qui vient de
mourir récemment, appartenait, disent
les biographes, à une famille originaire de
Bourgogne., qui passa de là dans le
Luxembourg, et dont l'une des branches
s'était fixée depuis plusieurs générations
en Bavière. M'oecupant de publier une
traduction française des œuvres princi-
pales de ce savant, je désirerais avoir quel-
ques détails sur sa famille avant qu'elle ne
fût fixée à Munich.
Albert de Rochas.
Boiss-'eux.
de J. B. Boissieux,
cureur impérial à
Qi-ielle était la famille
ou de Boissieux, pro-
Lyon, né à Lyon en
.;43, mort en 1831 ? Qiielle a été sa
carrière? A-t-il laissé des descendants ?
11 ne semble pas appartenir aux fa-
milles de ce nom dont il est question dans
les divers armoriaux de la province ou de
celle du Dauphiné. Nolhac.
Comte Golowkin. — Le duc de
Noailles, émigré depuis novembre 1792,
en Suisse, et fixé à La Gardane, s'y re-
maria vers 1800 à la comtesse de Go-
lowkin, morte à Rolle, en 1823, veuve
du comte (Théodore ?) et mère du comte
Georges, ambassadeur de Russie en Suisse.
Je désirerais avoir des détails généalogi-
ques plus précis sur cette personne et sa
famille. Le comte Iwan Golowkin, fils
- îné et secrétaire du ministre de Russie
à la Haye, servait, en 1758, d'espion du
gouvernement français en Angleterre.
H. DE W.
Madame Juliette, d'Arles, l'une
des femmes d'Abd-el-Kader[1844].
— A la fin de la notice consacrée au
célèbre Emir et composée de 16 colon-
nes compactes de texte, dans la 'Biblio-
graphie des Célébrités militaires de C. iVUil-
lié. Paris, Poignavant (sans date), 2 vol.
grand in-8'', je lis ce passage :
« Parmi les femmes (de la suite d'Abd-
el-Kader) se trouvai r une jeune française
nommée Juliette, née à Arles, qui avait
été faite prisonnière avec sa mère ».
Sait-on, exactement, quelles étaient ces
deux dames et ce que, ))ar la suite, elles
devinrent, notamment pendant le long
internement de l'cmir, au château d'Am-
boise ?
Leurs corps
ceux dont les
se trouveraient-ils parmi
restes reposent dans les
tombes arabes qu'on voit encore , aujour-
d'hui, conservées, dans Lun des coins des
jardins en terrasse du château, et dont
les hauts murs de soutènement dominent la
Loire ? Truth.
Lettre à vérifier. — Voici un billet
sans date, sans signature, mais non sans
intérêt pour l'histoire de Paris. 11 sera
probablement facile à l'un de nos con-
frères d'y mettre un quantième et de vé-
rifier les assertions y contenues. C'est ma
(juestion. Merci d'avance aux réponses.
Ces mots se trouvent manuscrits au re-
vers du titre d'un Mqndemctit de Mgr
\ archevêque de Paris au sujet d'un incendie
de V Hôtel-Dieu. Paris, Simon, imprimeur ;
1773 :
11 est bon de vous observer que dans le pré-
sent Mandement on lit que la nuit du 29 au
30 décembre dernier, l'Hôtel-Dieu de Paris a
éprouvé un incendie, que plusieurs bâtiments
considérables ont été consumés avec les effets
mobiliers et les provisions de toute nature
Cela n'est que trop vrai. Je l'ay vu et je le
vis chique jour de mes propres yeux. Mais
on n'y trouve point combien de jours cet
embrasement a duré, ni si les malades renfer-
més dans ces bâtiments ont eu le temps
d'échapper aux flammes. Je suis témoin ocu-
laire de ce terrible désastre. Voici comment le
tout s'est passé. Le 29 décembre vers les 6
heures du soir, les domestiques faisant fondre
des suifs^ pressés de sommeil, s'endormirent.
N»989.
L'INTERMEDIAIRE
901
Les chaudières bouillant à grosses ondes, dé-
bordèrent. Sur le champ, tout fut embrasé. Les
endormis ne se réveillèrent plus. Non seule-
ment tous les malades d'un côté de la Seine
voisinant avec l'archevêché et l'église métropo-
litaine furent consumés, mais encore quantité
de pompiers, de militaires et de moines qui
étaient accourus pour secourir. La gasette ne
fera jamais mention de ceci ; Paris est fort
secret. L'embrasement a duré dix jours en-
tiers. Plus de 1200 personnes ont été réduites
en cendres dans ce feu dévorant .
L'auteur de ces lignes est, fort proba-
blement, J.-Marc de Royère, dernier
évêque de Castres, par conséquent un
correspondant des plus sérieux. Mais peut-
on vérifier ses chiffres ? 11 est certain que
depuis la création du monde on n'a ja-
mais connu exactement le nombre des
morts dans les graves accidents, pas plus
que dans les grandes batailles.
— C. P. V.
Un duel en 1663. — Où peut-on
trouver des renseignements complets sur
le duel célèbre qui eut lieu en 1663, entre
les deux frères La Frette, Pierre de Bau-
villiers, le sire d'Argenlieu d'une part et
le prince de Chalais, le sire de Noirmou-
tiers, Henri de Pardaillan de Gondrin et
de Grossoles Flammarens d'autre part ;
sur l'arrêt rendu par défaut contre les
duellistes et l'ensemble de la procédure ?
A. Lamoureux.
Luseauter., — Ce mot, rencontré ré-
cemment dans une correspondance, pa-
raît être employé dans le sens de muser,
flâner, et particulièrement flâner niaise-
ment sans but, sans raison. Quelques dic-
tionnaires mentionnent seulement lu-
seau ; mais ce mot ne paraît avoir aucun
rapprochement avec le verbe luseauter
que je n'ai trouvé nulle part.
Merci d'avance au collègue qui voudra
bien donner son avis. Ch. Rev.
L'expression Franc zois. — Dans
un livre manuscrit, datant de 1496, livre
traitant d'alchimie et de la pierre philoso-
phai, à la fin d'un chapitre, après une
malédiction octroyée à celui qui révéle-
rait le secret, on lit ces mots :
A. Silures légal snys
Benedicamiis dno
Deo dicamus gias
Ftanc:(ois Suys et seroy
Toute ma vie
— ' 902
Ail Franc:(ois suys
L. Ryuaiili (pu RynaiiU) de la villa
Nova .
Franczois ? Quest-ce que c'est ? Dans
le texte de ce livre on rencontre fréquem-
ment les mots : amigos, frères, etc.
Merci à qui pourrait me renseigner.
^ J. C.
Ouvrage sur les nièces de Maza-
rin. — Y a-t-il quelque ouvrage sur Marie
de Mancini et en général les nièces de
Mazarin?
N.T. S.
Ouvrages sur la famille desMédi-
cis. — Y a-t il quelque ouvrage sur la fa-
mille des Médicis? — Je n'entends pas des
monographies de Laurent de Médicis, ou
de Jean des Bandes Noires, que je connais,
mais un ouvrage qui prendrait la famille
à ses débuts pour la suivre jusques et y
compris les grands ducs de Toscane ?
N. T. S.
Les mémoires de madame de
Gavapestre. — Je lis dans un catalogue
de livres à prix marqués : Mémoirds de
Madame de Campestre- Paris, chez l'éditeur
Antenor de Campestre, ex-lieutenant
d'infanterie, 1847, ^ ^o^- '"-8. Cet ou-
vrage ne doit pas être commun , car il
n'est pas indiqué dans la France littéraire
de Quérard.
Quelle était cette dame de Campestre ?
Quel rôle a-t-elle joué dans la société
pour avoir écrit des mémoires?
Paul Pinson.
La batailla de Damvillers.— [Paris
Ch. Delagrave 1883.] De qui ce livre pro-
venant de la vente Sarccy, non catalo-
gué ? BOOKWORM.
Les ouvrages de Louis Cousin. —
Les ouvrages de Louis Cousin « le Prési-
dentCousin>» sont-ils très raresà trouver ?
Je cherche depuis longtemps un exem-
plaire de « l'Histoire de Constantinople
depuis le règne de l'ancien Justin jusqu'à
la fin de l'Empire ». N. T. S.
Prosodie. — D'usage général en
versifiant^ on nombre dissyllabiques les
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
• 903
terminaisons : ion, ien, ter.,., comme s'il
existait un tréma sur l'i.
Mais, cet usage est-il une règle ?
Subsidiairementjla règle est-elle abso-
lue ?
En d'autres termes, lorsque l'euphonie
le voudrait, est il facultatif de faire mono-
syllabiques les terminaisons dont il s'agit?
Ou bien obligatoirement, invinciblement,
doit-on baragouiner en vers; autrement
que l'on prononce en prose, et faut-il
toujours scander ! déception, évociiïon,
Scip'ion ... ?
Si oui, c'est tant pis pour l'harmonie,
trop souvent sacrifiée au triomphe de la
correction. A. G.
Vieille chanson. — Est-il possible
de retrouver une vieille chanson nor-
mande, dont voici quelques mots que je
me rappelle avoir entendu chanter par
ma grand'mère ?
En Basse Normandie,
Dou pays que j'étions,
Y avait trois gentilshommes,
Tous amoureux de mé.
Et le refrain sans doute :
Voup, youp, youp et youp ma fé.
Ah ! Ah ! qu'il a d'amcur pour mé
Indar, indar et youp,. . etc. etc.
Je remercie d'avance l'aimable ophélète
qui pourra ou me la procurer, ou me dire
où je pourrais la trouver, au besoin avec
la musique. A. Prêchas.
Cf. Intermédiaire., XVllI, 496.
Décoration &'ar un port-rait. — Un
portrait d'homme, daté de 1740, et dont
l'habit n'est pas militaire, porte en écharpe
de droite à gauche un ruban lie de vin, et
sur le côté gauche une plaque en croix à
huit pointes avec quatre fleurs de lis aux
angles. Quelle peut être cette décoration ?
L. G.
Monogramme depeintrs à àèteû-
miner. — De quel peintre est un tableau
du début du xvme ou fin xvii^ siècle, pro-
blement de l'école flamande représen-
tant un perroquet rougeâtre.dans l'ombre,
surveillant une coupe de verre remplie de
fruits, pêches, ananas, raisins bleus et
blancs, figue entr'ou verte ; le tout repo-
sant et débordant sur une table de mar-
bre de couleur sombre ? Monogramme
dans l'angle gauche sur la peinture. Lar-
gement et chaudement peint ; fruits suc-
20 de'cembreijo .
. 904
culents. Le monogramme affecte la forme
d'un j. et d'un S confoiidus. B.
Le peintre Lattinville. — Le
peintre Lattinville, qui, dans la seconde
moitié du xviii« siècle, fit le portrait de
Pichault de la Martinière, chirurgien du
prince de Lorraine et plus tard, 1'^ chi-
rurgien de Louis XV, est-il connu ? Où
trouver sur lui des renseignements ?
J. M. A.
Bue de la Paroisse. — Dans le
n*77 Au Moniteur ,\i^gQ. 31 i,on lit que, dans
la séance du 15 frimaire an 11 (5 décembre
1793), le président de la Gonvention na-
tionale, Laloi, soumit à cette assemblée
une lettre de félicitations qu'il avait été
chargé d'écrire à un certain citoyen Mo-
rel et à sa femme, demeurant à Paris,
rue de la Paroisse, section de l'Unité.
Cette missive fut approuvée et insérée
par décret au bulletin des séances. Mais
qu'était-ce que la rue de la Paroisse ? Avec
quelle voie publique actuelle du Vl'^ arron-
dissement peut-on l'identifier ? Les plans
de l'époque de la Révolution que j'ai pu
consulter sont muets. Le quartier de
l'Unité, on le sait, était limité au nord
par le quai Gonti et le quai Malaquais ; à
l'est, par la rue Dauphine et la rue de
l'Ancienne Gomédie ; au sud, par la rue
des Boucheries-Saint-Germain^ la rue du
Four et le commencement de la rue de
Grenelle ; et à l'ouest, par la rue des
Saints-Pères. G'est donc dans l'intérieur
de ce périmètre que doit nécessairement
se trouver cette rue énigmatique. Voilà,
je pense, un petit problème topogra-
phique parisien que nos érudits collabo-
rateurs de l'Intermédiaire ne seront pas
embarrassés de résoudre.
Henri Masson.
La papier Lafosse. — Je lis dans
un des ouvrages du marquis de Luchet,
ce polygraphe dont s'occupait dernière-
ment l'Intermédiaire :
Un artiste a découvert la manière de faire
du papier qui ressemble au vélin ; il n'a point
de raies et a un velouté inconnu même aux
papetiers de Hollande. C'est au célèbre La-
fosse qu'on doit en partie cette découverte.
Qiiel était ce Lafosse ; et son invention
a-t-elle survécu à l'oubli qui s'est fait, ce
me semble, autour de son nom ?,
Sir Graph.
N*989
L'INTERMEDIAIRE
905
906
Sépon^fô
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
Un autographe d'Adam Mickia-
■wicz à retrouver (XLVI, 727). — Al.
LadislasMickiewiczaété directementavisé
de l'endroit où se trouve l'autographe de
la poésie de son illustre père dont il dési-
rait avoir une copie. G. M.
La date exacte de la mort de Ca-
sanova (XLVI, 786). — En réponse à
l'appel que veut bien me faire M. Pierre
Dufay, relativement à la date exacte de la
mort de Casanova, je crois m'être assuré
naguère de cette année lyçS, qui semble
inadmissible au chercheur érudit de Vln-
termédiaire.
Je n'ai malheureusement point le loisir
de renverser sur mes tapis les 2000 ou 3000
feuillets manuscrits que je possède de
Casanova et dont je me réserve l'analyse
pour mes vieux jours de retraite.
Toutefois, il me semble presque certain
que le divin Giacomo Casanova naquit à
Venise en avril 1720. Dans ses mémoires,
l'aimable aventurier, qui montra jusqu'à
sa dernièreheure des coquetteries devicille
fille, prit toujours un malin plaisir à se
rajeunir de cinq années. ne se préoccupant
point du démenti donné à son état-civil
ni de l'embarras causé à ses futurs bio-
graphes.
Dans ses derniers papiers, écrits au
château de Dux en 1797 et au début de 98,
le vieil érotomane avoue qu'il sera bientôt
im octogénaire. Cela serait concluant.
Le mieux pour nous est de penser qu'il
tricha sur la date de sa naissance et qu'il
se rajeunit d'un lustre, trouvant qu'il en
avait déjà suffisamment aux yeux des
femmes qui ne cessèrent de l'aimer jusques
au dernier moment.
Ne cherchons pas autre chose. Aux
archives de Venise, l'ancien conservateur
M. Stéfani, me parla, autrefois, de cette
année de 1720, comme date précise de la
venue au monde du plus grand virtuose
de la galanterie qui se soit jamais rencon-
tré ici-bas. Octave Uzanne.
L3 Saint-Suaire de Turin (XLV ;
XLIV, 84, 369. 757). — j'en demande
bien pardon à ce collaborateur inconnu
qui signe : Un partisan de la vérité histo-
rique, ce q'ie nous sommes tous à ï Inter-
médiaire, mais sa conclusion est des plus
contestables. Non, la question n'est pas
« définitivement jugée pour tout esprit im-
partial », et même si l'opinion se pro-
nonce avec plus de force dans un sens,
c'est plutôt dans celui de la négative.
Rien, en etïet, jusqu'aujourd'hui, ne me
paraît prévaloir contre les objections for-
mulées par l'érudition, l'exégèse évangé-
lique et la science. Je n'ai nullement,
d'ailleurs, l'intention d'intervenir de nou-
veau dans un débat où j'ai dit ce que
j'avais à dire.
En tous cas et à mettre les choses au
mieux, j'estime qu'il est téméraire de
considérer l'aiïirmative comme victorieu-
sement établie, et,je le répète, si une opi-
nion prend faveur dans le monde supé-
rieur et désintéressé de l'érudition et de
la science, c'est plutôt la négative.
H.C. M.
* *
M. le chanoine Ulysse Chevalier vou-
dra bien me permettre de lui présenter
une courte observation sur sa thèse con-
cernant la non authenticité du Saint-
Suaire de Turin.
Dans son article de V Intermédiaire du
30 juin dernier, il nous dit : « On a
s< fini d'ailleurs par obtenir la confession
« du peintre qui avait artistement con-
« fectionné le suaire. »
Cet aveu est-il réel et la pièce qui le
contient est-elle authentique ?
L'écrit qui contient ce prétendu aveu
serait un mémoire adressé par l'évêque
de Troyes, Pierre d'Arcis, au pape d'Avi-
gnon^ Clément Vil.
De ce mémoire, M. Chevalier nous
présente plusieurs copies faites soit au
xv'' soit au XVI® siècle.
M. Chevalier, a-l-il découvert le mé-
moire original ? 11 répond oui et cite une
copie faisant partie de la collection de
Champagne V. 154 ff» 138 (Bibliothèque
natioiude). Cette pièce ne porte ni date
ni si ^-.ature, rien en un mot qui puisse
gar;.:itir son authenticité ; M. Chevalier,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 décembre 190a'
907
908
lui donne la date de 1389, à considérer
l'écriture, on pourrait avec autant de
vraisemblance la dater de 1420 ou 1450.
Si vraiment cette pièce était la minute
originale, pourquoi trouverait-on écrit de
la même main (l'écriture et l'encre sont
identiques) au dos de la pièce cette men-
tion, que M Chevalier lui-même a remar-
ia quée : « Copia litterarum domino nos-
« tro jiapœ per episcopum Trecensem
« transmissarum, super facto sudarii de
« Lireyo » ?
QLie nous dit la pièce elle-même ? Elle
raconte que l'évèque de Troyes, Henri de
Poitiers, réunit 34 ans auparavant une
commission de théologiens afin d'exa
miner la question du suaire de Lirey
et de décider de son authenticité. Cette
commission aurait décidé la non ^aithenti-
cité du suaire sur cette simple raison : que
les évangélistes ne parlent pas de l'em-
preinte du Sauveur sur le suaire dans lequel
il a été enseveli, qu'ils n'auraient pas
manqué de mentionner ce fait s'il s'était
produit. Raison plutôt insuffisante de la
part d'aussi doctes personnages
Multis theologis et aliis prudentibus
viris asserentibus quod hoc rêvera doinini-
cum sudariuni esse non poterat, quod
ipsius effigiem habebat impressam, cuin
de hujusmodi impressionne sanctum evaii-
gelium nullam faciat nientioneni, cuin
tamen, si verum esset non est verisimile
quod fuisset per sanctos evangelistas taci-
tum vel obaiissuiii. »
C'est alors que l'on s'empresse d'ajou-
ter : on finit d'ailleurs par obtenir l'aveu
du peintre qui avait arîistement confec-
tionné le suaire.
Et tandem solerti diligentia précédente
et inlormatione super hac fac'a, flnaliter
reperit fraudem et quomodo pannus ille
artificialiter depictus fuerat, et probatuni
fuit etiam per artificem qui illum depinxe-
rat, ipsum humanâ ope iactum, non mira-
culose confectum ve! concessum .
N'est-il pas étrange qu'une pareille com-
mission se soit réunie, ait fait une décou-
verte de cette importance et n'en ait dressé
aucun procès-verbal ; qu'elle ne se soit
pas inquiétée de laisser à la postérité le
nom et les qualités du peintre et les cir-
constances qui ont amené la découverte de
cette fraude, qu'elle n'ait pas pris soin de
réunir tousles documents afin d'empêcher
l'imposture dese reproduire à l'avenir ?
Ce n est que 34 ans plus tard qu'on y
aurait songé, si tant est que le document
produit par M le chanoine Chevalier
soit authentique. Ce qu'il faudrait dé-
montrer ; démonstration que nous atten-
dons de l'amabilité de M. Chevalier.
G. La Brède.
Archives do l'ordro do Malte
XLVI, 727). — L'Ordre de Malle était
divisé, pour la France, en divers grands
piieiiii's qui avaient, chacun, un local
pour leurs archives. Là. précisément,
étaient conservées les preuves de noblesse
des chevaliers. J'ai consulté, il y a plu-
sieurs années, les preuves de noblesse
des chevaliers du grand .prieuré d'Auver-
gne, aux archives départementales du
Rhône, où elles ont été déposées lors de
la Révolution française. Ces preuves for-
ment un fonds précieux Elles consistent
en nombreux volumes in folio avec des
tableaux généalogie] ues donnant les huit
quartiers de chaque chevalier, peints
avec soin. Une foule de familKs nobles
d'Auvergne trouver.t là leur filiation. Je
ne sais s'il a été public un inventaire
analytique de ces preuves ; ce qui serait
fort utile. On peut s'en assurer en véri-
fiant les inventaires imprimés des archi-
ves du Rhône, Pour obtenir copie de ces
preuves de noblesse, il faudrait faire une
demande à l'archiviste départemental,
sans doute ; et je crois qu'il y a un tarif
pour chaque page de copie. Seulement,
faut-il encore que messieurs les archivis-
tes aient le temps de donn^- ces copies
qui exigent une le:ture difficile dans des
manuscrits des xvir et xvi!i= siècles. Je
crois que les épreuves de noblesse de
Malte, des Archives du Rhône, ne remon-
tent pas au-delà du xvu^ siècle. 11 y a. à
la Bibliothèque Nationale, à Paris, aux
manuscrits, des listes du xvi'" siècle de
chevaliers de Malte, avec la date de leur
réception, leurs armoiries. Je me permets
de signaler notre savant confrère, M.
Courtaux, qui est très au courant sur ces
question--. Ambroîse Tardieu.
* *
Les archives de l'ordre de Malte se
trouvent à Rome, au siège de l'Ordre
Souverain. Palazzo di Malta, via Con-
dotti. Elles y ont été transportées en
1834, lors de la reconsUtution de l'Ordre
et son établissement définitif à Rome.
N- 989
L'INTERMEDIAIRE
909
910
Elles y sont conservées dans un ordre
parfait ; chaque membre de l'Ordre a son
dossier spécial, qui comprend tous les
actes relatifs à su promotion dans l'Ordre,
et par conséquent les procès-verbaux des
preuves, cependant je ne saurais affirmer
si ces procès-verbaux remontent jus-
qu'aux siècles reculés Pour obtenir les
renseignements désirés, il suffirait, je
pense, d'en adresser la demande à la
chancellerie de l'Ordre qui les fournirait
probablement, mais il faudrait que la
demande fût justifiée. Cependant, le
mieux serait de faire cette demande, par
l'entremise du comte Fernand de Rohan-
Chabot, bailli d'honneur de l'Ordre et
président de l'Association des membres
français de l'Ordre (1. rue François i^^S
Paris). Duc Job.
*
» *
Après le siège de Malte, les archives
de l'ordre furent transportées, par les
soins du général Bonaparte, à Marseille
où elles se trouvent déposées à la Préfec-
ture des Bouches-du-Rhône. En s' adres-
sant à l'archiviste du Département, on
peut obtenir communication des dossiers
et vraisemblablement en prendre copie.
A. P.
Chevaliers de l'empire (XLVl, 34 1 ,
459- 573.631, 743)- — Q-Uoique je ne
puisse consulter à la campagne V Armo-
riai de l'emplie du vicomte Révérend
ou le Manuel du blason de Pautet du
Parroy, je ne conteste pas un seul instant
que,comme le dit M. A. S..E. quelques fa-
milles illustres, en recevant un nouveau
titre de Napoléon, aient pu obtenir de con-
server.sous l'Empire, les armes qu'elles te-
naient de leurs aïeux. Mais le petit nom-
bre des noms cités par mon érudit cor-
respondant prouve surabondamment que
ce n'était qu'une rare exception à la
règle .
Sous l'Empire, en effet, toutes les fois
qu'un titre, depuis celui de prince jusqu'à
celui de chevalier, fut conféré, il y eut
lieu à un règlement d'armoiries, et pres-
que toujours, pour ne pas dire plus, ce fu-
rent des armoiries nouvelles qui furent
attribuées. On en pourrait citer des exem-
ples par centaines. — Napoléon ne recon-
naissait pns d'autre noblesse que celle
portés, puisque la révolution avait suppri-
mé « l'ordre de la noblesse » et « interdit
d'en porter les qualités distinctives ».
Les familles cités par M. A. S., e,
avaient donc toutes reçu un titre nouveau
dont elles se sont servies pendant toute
la durée de l'Empire.
Il est bien certain, en outre, que pour
éviter toute confusion sur l'origine de ces
titres, la chancellerie impériale évitait de
donner à une famille celui qu'elle portait
sous l'ancien régime. Les dérogations à
cet usage furent si rares, que lorsque le
ci-devant comte de Brissac, cité par M.
A. S.. E. fut pourvu (en 1812, je crois),
du même titre par Napoléon, on ne l'ap-
pela plus, dans tout Paris, que le comte
refait. Le plus piquant de la chose est
qu'il était bossu. Si ces confirmations de
titres eussent été fréquentes, nul n'eût
songé à les remarquer.
Vicomte de Reiset,
Armoiries épiscopales (XL; XLI).
Armoiries du Clergé de France
(XLlll). — En réponse à ces deux ques-
tions, je signale à leurs auteurs : Armo-
riai de VEpiscopat français ou recueil des
Armoiries des Archevêques et Evèques de
France, par Taupin d'Auge, accompagné
de notices biographiques sur chacun de
ces prélats par un comité d'ecclésiasti-
ques et d'hommes de lettres, sous la pré-
sidence de M. l'abbé A. Deny», curé de
Saint-Eloi, à Paris, publié sous la direc-
tion de Georges Bertrand. — Paris.
Je possède onze séries de cette publica-
tion (qui a dû rester inachevée) renfer-
mant 56 notices avec blasons, que j"ai
trouvées dans la bibliothèque d'un de
mes parents, collaborateur à cet ouvrage
publié par souscription vers 1865 et 1866.
je suis trèsdésireuÀ de savoir si je possède
tout ce qui a été imprimé de cet armoriai.
Un intermédiairistecOiuplaisant pourra-
t-il à son tour me renseigner a ce sujet ?
H. DE G.
Arœesde l'Hôpital Sainte Mesme
(XLVI, 729) — Les armes sont identi-
ques pour tous ceux de la lignée de
l'Hôpital ou Hospital : seigneurs de Soi-
sy-aux-Loges(i). de Nogenfen-Brie. de
qu'il avait créée, el: pendant son règne, les (1
titres qu'il avait conférés ont pu seuls être I sure
) Il a été posé une question (XLVl, 730'
cette seigneurie
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
91 1
Vitry, de Sainte-Mesme (et non Saint-
Mesme) etc : De gueules, au coq d'argent,
crêié, vieiiibrc, hecqiià d'or, ayant au col.
un ccHsson d'a{ii>\, chargé d'une fleur
de lis d'or. (P. Anselme, VII.) A. S..E.
Armoix-ies àdéterminer : doux fois
trois léopards ("XLVI, 729). — Comme
le dit M. le docteur Vercoutre, les armes
d'Angleterre, ou plutôt de la Grande-Bre-
tagne, sont un écartelé aux i et ^ d'An-
gleterre-Anjou ([ts léopards), au 2 d'Ecosse
(le lion), au 3 d'Irlande (\a harpe) j, mais
on sait que, depuis le traité de Troyes, les
rois d'Angleterre ont gardé, pendant des
siècles, des prétentions — devenues très
platoniques, il est vrai, — sur notre pays.
Ils s'intitulaient rois de France et d'An-
gleterre et écartelaient les léopards des
Plantagenet avec les fleurs de lys de
France.
C'est là tout le secret de l'écusson dont
il s'agit.
Notre confrère demande à qui a pu ap-
partenir le cachet qu'il décrit. Les deux
lettres M. R pourraient faire penser à la
reine Marie Tudor (Maria Regi'na), mais la
supposition est trop peu appuyée pour ne
pas rester très vague.
P. DU Gué.
* *
Les armoiries susdites sont celles qui
ont été portées par la reine Marie d'An-
gleierre, fille de Henri VIII et sœur d'Eli-
sabeth. Le même écusson fut attribué à
touslessouverainsdu pays,depuisHenriIV,
jusqu'à Elisabeth. Les armoiries royales
d'aujourd'hui furent fixées en 1837.
Saint-Médard.
Armoiris!? à déterminer : i le gueu-
les au sautoir d'or (XLVI, 672,853). —
Il existe cinq familles portant : d'apir,à la
fasce d'or, accompagnée de deux étoiles de
même en chef, et d'un croissant aussi de
même, en pointe.
'Elles se nomment Bonaert de Brniialu
et Nieuwenhove, Hamel, Hédelin, Villau-
min et van Zweene.
Seule, la généalogie des le Féron d'E-
terpigny pourra préciser lequel de ces cinq
noms est le bon pour le cas cité.
Le comte P. A. du Chastel
Les privilèges deChalo Saint- ?/Iard
(XLVI, 283, 415, 632, 799). — Le 2= pa-
912
20 décembre 1902,
ragrapheest tronqué et incompréhensible;
rétablir la première phraseainsi qu'il suit :
Apivs avoir étudié avec la conscience la plus
scrupuleuse les nombreux documents qu'il a
compulsés, M. Valois, avec une autorité beau-
coup plus grande que celle que M.Cam accorde
à M., Léon Marquis qu'il a copié, et ayant
passé, etc.
Un ancien Cul de Singe.
L: ne iiisci-iptioa latine à traduire
(XLVI, 625. 827) — «Ilsn'ont d'armes
que pour se défendre ; mais leur plus
grand bonheur est encore d'avoir la paix ».
En échange, je demanderai deux cho-
ses : 10 Y a t-il beaucoup de distiques
pouvant se lire à l'envers aussi bien qu'à
l'endroit, comme le suivant ; et 2" quel
est son sens exact '.'
Koma tibi subito motibus ibit amor,
Sole medere pede ede perede melos.
D^ B.
C. f. Intermédiaire, XLll, 552.
Alophe d<î l'Hôpital fXLVI, 730).
— Le père d'Aloph, Adrian de l'Hospi-
tal. seigneur de Choisy, avait été un des
officiers favoris du roi Charles VIII ; il
avait commandé l'avant-garde à la ba-
taille de Saint-Aubin du Cormier (1488),
et s'était signalé à la conquête du royau-
me de Naples et à la bataille de Fornoue,
ou il combattait près du roi. II mourut
en 1503.
Les l'Hospital descendaient du frère de
saint Louis, Charles d'Anjou, dont le pe-
tit-fils, Philippe d'Anjou, prince de Ta-
rente, avait marié sa fille à Monseigneur
Frédéric, comte de l'Hospital, fils d'Al-
phonse de l'Hospital et d'une fille de Ga-
léas, duc de Milan.
Aloph de l'Hospital eut trois fils et cinq
filles.
Le second fils, René, laissant à son
aîné le titre de l'Hospital-Choisy et à son
oncle celui de l'Hospital-Vitry. transmit
aux siens le titre de l'Hospital Sainte-Mes-
me. Louise de.Poisieux, femme d'Aloph,
était fille de messire Claude de Poisieux,
baron de Montigny, seigneur de Sainte-
Mesme. et de Anne Lucas, sa femme,
issue de la maison de Tonnerre.
Ces renseignements sont tirés du re-
marquable ouvrage de M. JosephGuyot :
Chronique d'une ancienne ville Royalle.
C. B.
N» 989.
L'INTERMEDIAIRE
~— • 913
914
Famille Estcurneau (XLVI, 1 674). —
Je possède une traduction de VOdysséep^r
M"* Dacier, 177 1, en 3 volumes, sur cha-
cun desquels est écrit à la. main: cx-li-
bris Gcrmani Eslounicaii Flcxicnsis fcrfio
ordine, 1776. O. D.
D'Aumoiiî (XLV ; XLVI, 408, 585).
— Un correspondant de V Intermédiaire
demande ce que sont devenues les archi-
ves de la famille d'Aumont, qu'il serait
si utile de consulter pour les études sur
l'Ancien Régime ?
On a parlé du château de bemur (Sar-
the) quele dernier descendant de la lignée
habitait pendant l'été On a aussi parlé
du comte de la Vincendière et songé
peut-être à faire une enquête au Caire.
Le plus logique était de se rapprocher
de la postérité de la branche aiisée et on
a émis l'avis que les papiers des d'Au-
mont, en partie du moins, devaient re-
poser dans les archives privées du prince
régnant, Albert i"''de Monaco. C'était la
bonne piste.
M. le D'' E.-T. Hamy, membre de l'Ins-
titut, a eu la bonne fortune de pouvoir
les consulter ; il en a dressé un inventaire
sommaire fort instriictif, qu'il a publié
dans le Bulletin de la Société tJlcadcinique
de Boulù^ne-sm-Mer (V" vol. 2" fascicule,
1901). Ces documents précieux ont trait
principalement au maréchal Antoine II
d'Aumont (1001-1669), premier titulaire
du duché de ce nom ; mais un certain
nombre de pièces concernent ses succes-
seurs. Il y a là surtout un dossier qui ne
contient pas moins de 78 lettres du car-
dinal Mazarin ; 26 de Le Tellier ; 19 de
Gaston d'Orléans; 5 deLouvois; 2 d'Anne
d'Autriche et i de Cromwell qui verront
bientôt le jour dans la Collection des do-
cunienh inédits^ à la grande satisfaction
des historiens. Le Chercheur de B.
Le P. Marin Mersenne(XLVL672).
— On trouve un article assez complet sur
lui dans le Nouveau dictionnaire historique
portatifs par une Société de gens de lettres,
tome III, Amsterdam, chez Marc Michel
Rey, libraire, 1769. )e puis en envoyer
copie à M. Paul d'iny, s'il le désire.
II existe aussi miQ biographie du P.
Marin Alersenne, par son confrère le^P.
Hilarion de Coste.
Voir aussi le Dictionnaire statistique de
la Sarihe par Pesche, article Oi^é.
O. D.
*
* *
La XVl" année du Magasin pittoresque
(1848) donne, aux pages 103 et 104,
des détails assez complets sur Merserine,
accompagnés d'un portrait de ce savant
religieux. Voir également le Dictionnaire
historique portai it de Ladvocat (1760).
V. A T.
*
* ♦
La biographie du célèbre minime est
aussi bien documentée que possible. On
la trouvera dans les répertoires spéciaux
(Larousse, Didot et Hœfer, Michaud,
Grande Encyclopédie, etc.)
Marin Mersenne, né le 8 septembre
1588 à la Soultière près d'Oizé (^Sarthe)
mort à Paris, le i'-'"' septembre 1648. Voir
l'article de M . B. Hauréau dans la Nou-
velle biographie générale de Didot Hœfer.
Le P. Mersenne a eu un biographe, le
P. Hilarion de Coste, qui a pieusement
recueilli sa correspondance, aujourd'hui
déposée à la Bibliothèque nationale où
elle forme trois gros recueils n°^ 6204-
6205-6206 des Nouvelles acquisitions
françaises.
Les biographes modernes ont fait res-
sortir l'heureuse intluence que Mersenne
exerça sur la philosophie de Descartes en
la couvrant d une protection qui lui fut
des plus utiles, à un moment où toute
innovation philosophique était déclarée
dangereuse par les théologiens.
Descartes et Mersenne échangèrent une
correspondance active, que l'on retrou-
vera dans les lettres de Descartes (édi-
tion en cours dont quatre volumes ont
paru publiés par C. Adam et P. Tannery,
Paris, Cerf, rue Sainte-Anne) mais une
biographie nouvelle serait à désirer, ainsi
que l'édition complète de ses lettres.
Il sera donc intéressant de réunir au
moins les indications relatives aux ma-
nuscrits de Mersenne, mais pour ne pas
abuser de la permission, nous donnerons
seulement les numéros des recueils à
consulter. En voici la liste, publiée,
croyons-nous, pour la première fois :
Douai, 728.
Chartres, 609, f° 223,
Carpentras, 1655, f" 94. — 1821. f°
362.
Aix, 201-215.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 décembre 190a.
9IS
116
Mazarine, Paris, 1857 f" i^.
B. N. Paris, Ane. fonds, 2531. Ane.
suppl. fr. 9531-12357 8.
Ane. p. fonds fr. 24714, P 73.
Nouv. acq. fr. s 1(30-5 161-5 163, 5174,
5176. — 6204-6205-6205 ; Q544.
Voir aussi : Constantyn Huygens,
M orne n ta desu Itoria .
P. Tannery. — La correspondance de
Descartes dans les inédits du fonds Libri
étudiée pour l'iiistoire des Mathémati-
ques. (Paris, 1893).
Le P. Mersenne, a traduit les Nouvelles
Pensées de Galilée (Paris, H. Gamon
1639}.
Pour ses divers ouvrages scientifiques,
voir aux Notices biographiques.
D"" Charbonier.
*
M'étant intéressé à l'histoire des scien-
ces, et notamment à l'astronomie au xvn''
siècle, i'ai souvent eu l'occasion de voir
citer le P. Mersenne par les cosmographes
de cette époque.
Dans son énorme Ahnagatmn novum,
ouvrage moins judicieux que conscien-
cieux et complet, le P. Jésuite RiccioU
cite notamment Mersenne comme astro-
nome, en rapportant, il est vrai, plutôt
ses opinions qiie ses observations. Comme
Riccioli, Mersenne a été l'un des derniers
anticoperniciens connus ; il ne partageait
point les idées de Galilée et vous n'igno-
rez sans doute pas que Descartes lui-même
évita toujours de se prononcer pour ou
contre le système de Copcnic.
L' Alinaoatiiin novum n'est pasbien rare;
il est écrit dans un latin peu difficile à tra-
duire.
Sauf erreur de ma part, car je n'ai en ce
moment aucun texte sous les yeux, Mer-
senne a le premier signalé la médiocrité
relative de la vitesse du son (exemple
classique du bûcheron qui abat un arbre
à coups de hache ; on entend le bruit bien
après avoir vu frapper le coup). Je crois
même qu'il a fourni des chiffres appro-
chés pour la vitesse de propagation.
En somme, il s'est occupé d'astronomie
et d'acoustique. Maximilien Marie, dans
sa récente Histoire des .mathématiques, 12
vol. in-S", Gauthier-Villars, consacre
quelques lignes à Mersenne.
On trouverait peut-être aussi quelques
détails dans les Histoires des mathémati-
ques de Montucla et de Bossut,dansr///5-
toires de VtÂstronomie de Lalande et dans
celle, enfin, de Bailly.
C'« A. DE Saporta.
La mort de l'abbé Prévost (T. G.
727 ; XLVl, 410, 515, 690). —J'ai retenu
de mes conversations avec un membre
de la famille Didot, que dans cette famille
on conservait des lettres de l'abbé Pré-
vost, et des documents relatifs à sa mort.
J'ai tenté vainement d'être fixé à cet
égard. Les lettres de l'abbé Prévost sont
rares, je me souviens d'un temps où on
les vendait 500 fr. pièce.
V. A.
La duchesse deFalaris(XLI ;XLII;
XLllI ; XLIV ; XLVI, 747). —Je possède un
écrit non signé, portant la date de 1736
et ayant pour titre : Histoire ahiégée
de M. Gorge S" Dauîregues, père de M.
de Rovse, ro«5'"'" à la grand chambre,
M. le duc de Fallary, et de yV/'"" la duchesse
de Béikune. ' B. P.
Maussion (Etienne - Thomas de)
(XLV1,343, 527, 752, 795). — Delà part de
M'^'^de X..., née de Maussion, je réponds
ceci à la note signée iV.aussion dans le n"
du 20 novembre : « Cette note n'est pas
compréhensible, à moins que sans parenté
se change en sans postenté ^ sans alliance
serait plus exact. J'offre à l'auteur decette
note la partie de la généalogie de notre
famille, nécessaire pour lui prouver qu'il
fait erreur en faisant du colonel de Maus-
sion, Thomas-François-Antoine, un petit-
fils de l'Intendant de Rouen 11 est fils de
Gaétan de Maussion, mort en 1881, et
d'Antoinette de Rulhières,morteà 91 ans,
il y a six ou sept ans ».
C'= DE Saint-Saud.
II y avait une erreur typographique : c'était
bien sans postérité qu'il fallait lire.
Sarah Bernhardt est-elle fran-
çaise? (T. G. 106).— Le voyage de
iVl'"* Sarah Bernhardt à Berlin, a remis
sur le tapis la q-.îestion de sa naissance.
Pour tenir à jour ia rubrique ouverte
dans nos colonnjs, il y a dix ans, enre-
listrons les résultats d'une enquête qui,
cette fois, a été universelle.
Les Staatshurger ont dit :
Un vieil habitant de Francfort-sur-l'Oder
N 989.
L'INTERMÉDIAIRE
917
~ 918
raconte avoir connu Sarah Rernhardt enfant.
Son père était un nommé Fichel Bernhavdt,
maquignon.
M""" Sarah Bernhardt a protesté contre
cette assertion par plusieurs dépêches.
L'une adressée à M.Henri Rochefort est
ainsi conçue :
Cologne, 7 novembre.
Cher ami,
Je suis surprise que dans votre journal on
semble vouloir admettre le stupide canard
d'une feuille de scandale éditée a Berlin, d'après
laquelle j'aurais affirmé que j'étais juive alle-
mande et que j'avais passé toute la première
partie de ma jeunesse à Francfort-sur-Oder,
ville de ma naissance.
Je suis chrétienne et française, et la pre-
mière partie de ma jeunesse s'est passée au
couvent de Grandchamp, à Versailles. Votre
journal semble l'ignorer et je m'adresse à vo-
tre amitié et à votre courtoisie qui ne m'a ja-
mais fait défaut, même quand nos opinions
étaient contraires.
Mille mercis et amitiés,
Sarah Bernhardt.
Dans une lettre au Figaro 9 novembre
1902, M'"^ Sarah Bernhardt proteste à
nouveau : «je suis française, française
de naissance, de cœur, d'esprit, d'art et
d'amour. »
Dans une dépêche adressée à une dame
étrangère, elle précise :
Madame, vous avez été induite en erreur
par une feuille à scandales : je suis née à
Paris, rue St-Honoré ; ma mère était hollan-
daise, mais mon père était français. Vous êtes
enfant d'un grand pays, l'Allemagne ; je
suis^ moi, l'enfant d'un grand pays, la France.
Sarah Bernhardt.
Un journal allemand, d'autre part, dit
avoir reçu de l'impressario de 1 illustre
comédienne, la confidence qu'elle était
née au Havre, d'une mère allemande de
Francfort.
Pour établir le lieu exact de la nais-
sance de M""= Sarah Bernhardt, on a ou-
vert un peu partout une enquête qui n'a
pas abouti à un résultat probant. Il n'a
été retrouvé d'actes authentiques que
pour ses sœurs aînées, — deux jumelles —
et sa jeune sœur.
Acte de naissance des jumelles, au
Havre (1843).
Du samedi, vingt-deuxième jour d'avril
1843, à midi, acte de naissance d'une enfant
première jumelle, qui a été présentée et re-
connue être du sexe féminin, née à ce jour,
6 h. du matin, fille de Julie Bernardt, artiste
musicienne âgée de vingt et un ans, née à
Berlin, Prusse, demeurant au Havre, rue
Saint-Honoré 47, laquelle est fille de Maurice
Bernardt, médecin oculiste et de feu Jeanne
Hart.
Ainsi déclarée, laquelle enfant, a reçu le
nom de Rosalie, sur la réquisition à nous
faite par Marie-Mudeleine Harlon, veuve
Pouffon, sage-femme jurée, âgée de 60 ans,
demeurant au Havre, ayant assisté à l'accou-
chement de la mère de la nouvelle née, en
présence du premier témoin, Edouard Gi-
gnon, âgé de 22 ans, et du second témoin
Jean Ménard, âgé de 30 ans, tous deux menui-
siers, demeurant au Havre.
Palfroy. adjoint.
Cette enfant est décédée à l'hôpital d'In-
gouville, le 8 mai 1843 '> ^^ sœur était
morte le 2 mai précédent.
En 18^1, à Paris, une autre sœur nais-
sait à Sarah Bernhardt, qui fut Jeanne
Berhnardt, bien connue au théâtre.
L'an mil huit cent cinquante et un, le vingt
deux mars, est née à Paris, rue du marché
St-Honoré, n" 32, deuxième arrondissement,
Jeanne-Rosine du sexe féminin, fille de ju .-
dith-Julie Bernardt, rentière, demeurant rue
de Provence, n" 64... etc.
Le 32 de la rue du Marché-Saint-Ho-
noré était l'adresse de madame Surville,
sage-femme, qui présida à la naissance.
On aurait quelque scrupule à insister
sur des faits d'ordre aussi intime, si
M'"'' Sarah Berhnardt ne s'était déjà racon-
tée dans des mémoires, en des pages
délicieuses, sur sa jeunesse au couvent,
publiées dans le Gaulois.
Les documents authentiques qui précè-
dent n'ont pas encore établi l'endroit pré-
cis où madame Sarah Bernhardt est née.
Mais on sait que sa mère, une berlinoise
Israélite, vint au Havre, y fit la connais-
sance d'un français catholique qui exigea
cette religion pour ses enfants. C'était un
homme de loi d'après la tradition. Sa
fille, Sarah, en parle avec émotion et
respect, et la légende, au Havre, veut qu'il
soit mort dramatiquement. Decetteliaison,
)u!ie-Judith Bernardt (sans h), niiisicicnne,
(plus tard elle sera modiste), a deux en-
fants qui meurent dans les premiers
temps de leur naissance. Elle vient à Pa-
ris, où naîtra plus tard sa quatrième fille,
Jeanne, et où a dû naître, sitôt son arri-
vée, sa troisième fille, Rosine, dite Sarah.
Sur cette naissance, nous avons les
déclarations réitérées de la comédienne,
qui ne précise point, et par distraction,
sans doute, se contredit même. Comme
document authentique, nous n'avons que
DES CHERCHEURS
919
la déclaration faite au Conservatoire, par
elle-même ; c'est la base de ses biogra-
phies et la substance de la réponse insé-
rée dans V Intenncdiaire, il y a dix ans.
« Rosine Bernardt, dite Sarah, née rue
de l'Ecole de Médecine, n° 5, le 22 octo-
bre 1844, fille de Julie Bernardt modiste,
native de Berlin, demeurant à Paris, rue
de la Michodière, n" 22. »
Il n'y a point d'acte de naissance à
l'appui de cette déclaration ; il n'y a point
davantage d'acte de naissance de la comé-
dienne aux Archives municipales de la
Seine ; on a négligé de le reconstituer en
1872.
C'est pourquoi, considérant qu'il était
bon de fixer une fois pour toutes ce point
controversé, il a été adressé à madame
Sarah Bernhardt, la lettre suivante qui
établit que ces recherches ne sont pas
guidées par une curiosité frivole et incon-
venante :
Madame,
C'est un parisien jaloux des lauriers de Pa-
ris qui vient vous supplier de l'aider à résou-
dre un petit problème dont tout l'univers
s'occupe. Tant il est vrai que rien de votre
personne n'est à personne indifférent,
11 vous supplie, dans l'intérêt de l'histoire
de Paris, à laquelle il est particulièrement
attaché, de trancher d'un mot le débat confus
qui s'est élevé et de dire, vous-même, à quel
endroit vous êtes née, dans Paris qui vou-
dra, dans l'avenir, à cet endroit même, fixer
un témoignage.
Je m'excuse de cette insistance peut-être
importune, madame, et me dis votre très
humble admirateur.
A cette lettre, madame Sarah Ber-
nhardt n'a pas répondu.
Notre suprême recours est M. Victorien
Sardou qui l'approche, qui a sa con-
fiance, qui a l'amour des faits historiques,
qui sait le prix d'un renseignement cer-
tain, et qui peut obtenir, d'elle, lui l'auteur
de ses plus grands triomphes, les trois
mots qui cloraient enfin cette universelle
enquête, — Y.
Sosies (XLVI, 347, 812). — Elle est
fort intéressante la réponse de notre con-
frère Trusth ! me permettra-t-il de la com-
pléter ?
Lette personne qu'il a connue au quar-
tier Latin, sous le nom d'Eugénie, s'était
d'abord appelée Rigolette. Sa ressem-
blance avec l'Impératrice lui mérita l'au-
tre surnom. Les frondeurs du régime lui
ET ^URIEUX 20 décembre 1909.
- - 920 ' ■
en donnaient un troisième : ils l'appelaient
Badinguette. La légende de sa ressem-
blance avait inquiété jusqu'au préfet de
police Piétri, qui la voulut obliger à se
teindre en brun. Heureusement qu'un di-
plomate survint, si épris de la beauté de
la souveraine que, jusque dans la grisctte,
il l'adora et en ht, de la main gauche, la
comtesse Matignon.
Cette passion dura jusqu'à la guerre.
Sous le poids des deuils, l'épouse de Na-
poléon 111 cessa d'être cette beauté lumi-
neuse et blonde que l'univers avait
admirée, environnée de l'éclat du trône: elle
fut l'affligée sévère et sombre, et la légère
amoureuse du Qiiartier Latin ne lui res-
sembla plus.
Le diplomate se désaflfectionna de la
trop vulgaire copie, et la comtesse de
Matignon redevint Rigolette comme de-
vant — mais flétrie et sans rien de sa
grâce d'autrefois. La chute fut rapide et
profonde. Elle glissa du meublé au garni,
du garni à la rue. Il y a sept ou huit
ans, un jour de septembre, on trouva la
comtesse Matignon, cette rivale en beauté
de l'ex-souveraine, sur les fortifs^ parmi
les trognons de choux et les tessons de
bouteilles... morte. D"" L.
On a connu dans le quartier du Sen-
tier à Paris, un Sosiedu Président Carnot.
11 avait adopté sa coupe de barbe : il
s'étudiait à donner son coup de chapeau.
11 se contentait d'un à-peu-près insuffi-
sant : il n'eut jamais son sourire indul-
gent et fin. La mort du Président lui
porta un coup terrible ; le poignard de
l'assassin l'atteignit en pleine vanité, sa
tête, sa tête si noblement faite, devint un
anachronisme. Il en sentit toute l'amer-
tume, et de ce jour, il fut le monsieur
nui, redevenu lui même, ne ressembla à
• Y
rien. » •
Nos Drapeaux (XLVI, 225,426, 542),
— Ce dernier automne, par un beau
soleil, me trouvant de passage près des
Invalides, j'entrai dans l'église.
Ce jour "là, précisément, était un di-
manche, jour férié. Autour du tombeau
de l'Empereur se serrait une foule aussi
nombreuse que recueillie.
J'y fus témoin du fait suivant qui ne
laissa pas que de m'impressionner.
Un étranger ou que du moins, je pris
l-I. 989
L'INTERMEDIAIRE
921
922 -
pour tel à son accent, immobile et comme
absorbé dans ses pensées, accoudé près
de moi, sur le petit mur circubire qui
protège la grande baie ouverte sur la
crypte, tout a coup se redressa, entr'ou-
vrit son portefeuille, y prit de l'or et,
s'approchant d'un invalide, de faction
près de là, lui dit avec une politesse
extrême : « Vodritz-vous me céder un
tout petit morceau de ce drapeau. Là
voyez-vous : hlou-pâle, sur la droite du
tombeau, bloii-pàle? »
Le grognard, un vieux médaillé à l'air
très digne, un peu surpris d'abord, finit
par répondre à l'indiscret amateur de dra-
peaux :
« Pardon, monsieur, je suis ici pour
les garder. Pas pour les vendre. »
Une femme du peuple, ouvrière des
faubourgs en bonnet rond, auditeur comme
moi de cette petite scène, eut cette repar-
tie approbative : « Ah ben ! si on les
vendait comme ça : i' n' nous en reste-
rait p'us, à nous aut'es ! »
Ce « à nous aut'es » n'était-il pas bien,
là, le cri du cœur d'une vraie française ?
Certes non ! elle ne voulait rien en
voir distraire de ces trophées de gloire
nationale, nobles et chères dépouilles
qu'elle se contentait d'admirer, elle pau-
vresse, mais que, dans sa pensée peut-
être, quelqu'un des siens pouvait avoir,
aussi lui, payées de sa part de sang.
Ulric Richard-Desaix.
Lestâtes de saint- Jean-Baptisto
(T. G. 806.) — Plusieurs églises d'Eu-
rope se glorifient de posséder depuis plu-
sieurs siècles, une relique désignée sous
le nom de Chef de saint Jean-Baplisle.
Or, dit Ms'' Gerbet, <* ceux qui deman-
dent si saint Jean avait eu deux ou trois
têles ne font preuve que d'ignorance :
Ils ne savent pas que, dans le langage
des diplômes et des catalogues du moyen
âge, on désignait toute portion considé-
rable de la tcte sous le nom de chef. Kn
cette matière, comme en beaucoup d'au-
tres, les progrès des recherches histo-
riques, et, en particulier, l'étude des
vieux dociunenls, font tomber des objec-
lions et de.; critiv)ucs qr.i avaient la pré-
tention d'être plausibles et qui n'étaient
aue supe ficielles » Pour ce qui tou-
che le chef de samt Jean-Baptiste, il pa-
ait bien qu'on en avait fait trois parts :
l'une pour Rome, une autre pour Amien^
et la troisième pour Gênes. Le cardina
"Wiseman avait reconnu l'occiput, en exa'
minant attentivement la relique si véné'
rable conservée à Rome dans l'église de
Saint-Sylvestre in capite. A Amiens on
possède \e faciès. A Gènes, on doit avoir
quelque autre partie notable de la tête.
P.C. c. A. S.. E.
Noms véritables des communau-
tés, congrégations et ordres reli-
gieux (XLV ; XLVl, 23, 86, 137).—
A la longue liste déjà donnée, nous nous
permettrons d'ajouter les noms qui sui-
vent :
I . Congrégations d'hommes.
1°) Acœmctes, religieux d'Orient, célè-
bres par leurs veilles et par leur couvent,
le stiidiiiii! de Constantinople.
2°) Antonins, religieux de l'ordre de
saint Antoine, fondés dans le 'Viennois
par 'Wast, gentilhomme du Dauphiné au
xi^ siècle, approuvés par Urbain II en
1095. organisés par Boniface VIII en
1297 et réunis aux religieux de Malte par
Pie VI en 1777. Cf. Brïick. Hist. de
l'Eglise t. II, pp. 20-21. Feller. Biogr .
Univers.t. V, p. 363.
3^^) Ave Maria (Frères de V) appelés
aussi frères de la Passion de fésiis-Christ
fondés en 1233 par 7 nobles de Florence.
On les appelle encore servites (cf. Inter-
niéd. du 30 juillet 1902, col. 138).
4°) Caulisies (Frères) Cf. Interméd.XLV,
col. 361. Leur nom vient de valiis can-
Imni.
5°) Cclestins. a) Fondé par Pierre Angé-
leriez, plus tard Célestin V, en 1251,
l'ordre des Célestins reçut d'abord le
nom à' Ermites de Saint-Damien. A l'avè-
nement de leur fondateur au trône ponti-
fical,ces religieux prirent le nom de Céles-
tins. Les Célestins français furent sécula-
risés au xvin' siècle (Cf. Briick. op. cit.
11. p. 18. — Nouveau Larousse illustré,
t. H, p 1598, le P. Beuriez. Hist. du mo-
nastère du couvent des pères célestins de
Paris. Paris 1634).
b) Une fraction de franciscains a porté
le nom de pauvres ermites céhslins.
6°) Ceintes. 'J^eligieux de l'ordre de saint
Alexis aussi appelés alexieus fondés au
xvi^ s. Ils se répandirent surtout en Bel-
gique et dans la Basse-Allemagne. (Cf.
Auteurs cités au n° 5).
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 décembre 1902.
923
70) Chanoines de la vie commune « cle-
rici et fratres vitœ communis », fondés
au XIV* siècle par Gérard Grôot de De-
venter. Cf. Gruber, Gerbardt Groot u. s.
Stiftiingeii (Gœrres-Gesellesch) Cologne,
1883.
cf) Conventiteh « fratres conventuales »
branche franciscaine qui n'a pas accepté la
réforme des observantins et qui possède
des revenus.
10") Doctrinaires, Pères de la Doctrine
chrétienne fondés par César de Bus au
xvi= siècle, approuvés en \^<^']- Une con
grégation de femmes, fondée par le même,
porte le nom de filles de la Doctrine chré-
tienne.
1 10 Ecoles pies (Père des) ou piaristes
fondés par Joseph Calasanzio au xvn* siè-
cle.
12°) Ermites de saint Augustin. Nom
porté aussi par les Célestins.
Plusieurs associations religieuses ont
porté ce nom. Alexandre IV les réunit en
1256. On connaît encore les cJjanoines
Augustins. Tous suivent la règle du saint
évêque d'Hippone qui porte son nom,
bien qu'il ne l'ait pas écrite, du moins
telle que nous la possédons aujourd'hui.
(Cf. Henrion Fehr Hist. ecclés. depuis la
création jusqu'au pontificat Je Pie IX.
Paris, Mi;4ne 1852, 1. 379)
130 Fontevrault {Ordre de). Fondé près
d'Angers au xi« s par Robert d'Arbrisscl,
l'ordre de Fontevrault << fons Ebraldi »
qui comprenait des couvents d'hommes et
de femmes, observa la règle de saint Au-
gustin, puis celle de saint Benoit.
14°) Guilletmistes. branche des reh-
gieux ermites de saint Augustin, fondée
par Guillaume d'Aquitaine au xn' siècle
(cf. 12^).
iSo) Hirsau [Conoi égation de). Congré-
gation allemande fondée sur le modèle de
celle de Cluny au xi' siècle. Hefele. Conc.
Genêt . IV, 24 et sq.
15"^ Hospitaliers. Hospitaliers de la cha-
rité chrétienne de Notre-Dame fondés par
Gui de Montpellier ; ils suivirent dans la
suite la règle de saint Augustin. L'hôpi-
tal du Saint-Esprit à Rome est tenu par
eux (xii" siècle).
16° Humiliés (Oïdie (to), ordre com-
posé de laïques que réorganisa saint Jean
de Méda au xu" s 11 fut supprimé au
xvi^riècle, à la suite de nombreux dé-
sordres.
924
i']"') Jean de Dieu {Frères de saint). Les
frères de la charité furent fondés par
saint Jean de Dieu qui ne leur laissa pour
règle que son exemple au xvi° siècle.
Pie V, en 1^72, et Paul V, en 1617, les
approuvèrent et leur donnèrent la règle
de saint Augustin. Cf Fellcr, Biogr.
Univer. t. V, p. ^19-520. Briick,»/). <:»/.
p. 2^2.
18) Jésuites. Clercs réguliers de la
Compagnie de Jésus. Cf Interméd. du 20
juillet 1902, col 86. L'Informé A. P.
nous permettra d'ajouter quelques notes
bibliographiques que nous avions prépa-
rées depuis longtemps :
Vie de saint Ignace dans les BoUandistes
mois de Juillet VU, 420 et s. (éd. Paris,
1868) Ribadeneira Vita Ignatii. Naples
i^"] 2. Nouvel les Biographies par Bouhours,
Genelli, Inspr. 1848 etc. Institution Soc.
Jcsu. Prag. 1757 ; Orlandini Hist. Soc.
Jesu (jusqu'en 1625) 7 vol. Anvers 17 15-
50. Carayon Documents Hisior. crit.,apo-
loo. de la Conip. de Jésu<;. Paris 1863 et s.
Bartoli Histoire de l'ordre des Jésuites. —
Cretineau-joly Hist. de la compagnie de
Jésus. - Busz. Gesch. der GescUoch. Jesu.
Mayence 1853 — R- P. du L^c. Jésuites.
Paris 1901, etc.
\(f) Milice du Christ « ordo militiae
christi ». Tiers ordre de saint Dominique
dont les membres portèrent, après la
mort de leur fondateur, le nom de « fra-
tres de pœnitentite B. Dominici ». Les re-
ligieux enseignants de saint Dominique
suivent la règle de ces tertiaires (Cf. Klei-
nermanns T>et tritte Orden von der Busse
dcshl. Donnnicus. DuXmeu 1884. Intermé-
diaire, XLV, col. ^86).
20"^) Mineurs {Frè} es) , nom donné par
saint François à ses disciples.
b) Clercs réguliers mineurs fondés par
Jean Auguste Adorno au xvi<: siècle.
21°) Minimes — « fratres minimi »,
nom donné aux religieux de saint Fran-
çois de Paule qui les fonda au xv^ Ils
furent approuvés en 1474. Cf. Dabert,
Hist. de saint François de Faute
Paris, 1875.
22°) Miséricorde {Frères de la), nom
qu'on a donné aux religieux de saint Jean
de Dieu.
22 bis) Nolasques. Cf. Interméd. 10
juillet 1902, col. 24.
23'') Observance. Diverses branches
N" 989.
L'INTERMEDIAIRE
ont
92s -
porté
926
les noms sui-
franciscaines
vants :
a) Frères de l'Observance fondés en 1 368
par Paoletto de Foligno.
b) Frères de la stricte observance fondés
par Jean de la Puebla en 1489 — d'autres
de ce nom fondés par saint Pierre d'Al-
cantara en 1496.
c) Fratres regularis observantiœ .
24") Paulins. Nom quelquefois donné
aux Minimes.
25°) Pauvres catholiques {Association
des) fondée avec l'approbation papale
(Innocent III) dans le but de convertir les
Cathares et les Albigeois (Cf. Hurter II,
283 et seq.
26°) Piaristes. Nom donné aux pères
des Ecoles pies.
27") Se)vites. Voyez Frères de l'Ave
Maria.
28°) Triniiaires. Cf. Interméd. 30 juil-
let 1902, col. 139.
29") V aUombreuse [Ordre de) fondé
par saint Jean Gualbert au xi= siècle.
Henrion-Fehry^//^-. Gesch, der Mœnchsor-
den. 1. 66 et sq.
II. Congrégations de femmes.
i") Adoration [Sœurs de V) fondées par
Catherine de Bar au xvii'^ siècle. D-"
Bruck. Hist. de l'Église, t. Il, p. 252.
2") Angéliques fondées par Louise
Torelli, comtesse de Guastalla et approu-
vées en 1534 par Paul III.
30) Ceintes, religieuses non cloîtrées,
répandues dans la Belgique, Cf. ce mot
aux Congre gâtions d'hommes
congrégation
4°) Dames anglaises,
aprouvée par Benoit XIV. Cf. Côleridge,
s. s. Life of mary Ward. Schels, die reli-
gioes en Frauen Gcnos senschaften. SchafT.
1857. pp. 79 et sq. -- Leitner. Gesch.
derengl. Frl. Ratisb. 1869.
^o)Bcoles chre'tiennes {Sœurs des). Sœurs
des Ecoles Chrétiennes de l' Enfant Jésus
fondées par Nicolas Barré, auxvi*' siècle.
6") Notre Dame de la IMerci {Religieuses
de) appelées Nolasques. Interméd. 10
juillet 1902, col. 24.
70) Rcdcmptorites {Religieuses) Cf. Bri-
gittines. Interméd. XLV, col. =^85.
8") Saint Charles. Epiphane - Louis
d'Estival, abbé de Citeaux. donna, en
i6ç2. leur règle aux sœurs de saint Char-
les Borromée. Clém. ^xç-ni^no vie Barmh.
Schwestern, etc. Coblentz 1831.
b) Sœurs de saint Charles, fondées en
1624 au Puy.
c) Congrégation de saint Charles fondée
à Nancy en 1651, par Joseph Chevenel.
d) Sœurs de saint Charles, fondées à
Lyon en 1680, par l'abbé Démia.
e) Sœurs de saint Charles fondées en
1741, à Angers par Anne Jallot. (Cf. Le
Clergé français passim.)
L. C. DE LA M.
Joutôs solennelles entre bour-
geois au XÎV-^ siècle (XLV ; XLVI,
531). — Comme le présume le colla-
borateur Vieujeu, vieux jeux aussi, ces
joutes persistèrent dans la suite ; un mo-
ment, délaissées, elles sont remises en
très grand honneur, aujourd'hui, et l'on
voit des concours de tir, de force, d'en-
durance et de gymnastique, sous toutes
les formes, satisfaire aux goûts des fran-
çais pour les sports !
Le roi-gentilhomme, amoureux de la
mise en scène brillante des tournois et ap-
préciateur de 1a supériorité militaire, due
par ses chevaliers à leur habileté dans ces
exercices, voulut étendre, en partie, aux
bourgeois du royaume, des avantages,
précieux pour la force des armées de
France.
François 1" octroya, aux habitants de
sa bonne ville de Bayeux, la permission
de jouter d'adresse aux jeux de l'arbalète,
de l'arc et de l'arquebuse.
Qi-ielle que fût leur noblesse, les gen-
tilshommes qui n'avaient participé à
aucun tournoi, n'avaient pas d'armoi-
ries. De même, les bourgeois, inhabiles
dans les concours de papegai (i), ne pou-
vaient prétendre qu'à un rang effacé dans
la milice.
Comme les tournois et les carrousels,
les tirs au papegai furent de véritables
écoles de guerre. Dans les tournois, on
combattait ;à armes courtoises, c'est-à-
dire avec des lances à pointe émoussée et
des épées à taillant rabattu. Aux séances
de papegai aussi, le but, proposé à l'adresse
des tireurs, ne faisait couler le sang d'au-
cuns. C'était un oiseau de bois ou de car-
ton, orné de plumes voyantes, qu'on
attachait au bout d'une perche, fichée en
terre.
(i) De l'italien />^/)a^^/^, perroquet.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
■•:*—- ^sJt*
927
Les concurrents préludaient à la joute
par des évolutions militaires, aussi profi-
tables aux hommes inexpérimentés,
qu'aux chevaux, mal dressés pour la ma-
nœuvre.
Un grand tumulte se faisait entendre
tout à coup et les seigneurs, en bel appa-
reil, s'avançaient, juges dans le combat
d'adresse, qui se préparait, et aussi les
dames et jolies bourgeoises, qui devaient
couronner les plus adroits. Et tambours
de rouler, trompettes de cuivrer, accla-
mations de retentir !
Puis, le silence renaissant, les compéti-
teurs se rangeaient à la distance convenue
Le vainqueur de tous gagnait le titre envié
de Punticr, indicateur de son habile supé-
riorité.
On critiquait k tournure, l'aisance ou
l'air embarrassé de chaque jouteur qui, nar
son plus ou moins d'adresse, excitait la
risée ou les applaudissements des specta
teurs et, quand le perroquet tombait,
l'enthousiasme se manifestait par des cla-
meurs joyeuses. Ensuite, ceux qui avaient
touché le but devaient jouter entre eux,
jusqu'à ce que l'un des rivaux eût obtenu
une supériorité complète. Alors, le vain-
queur — fier et cramoisi de contente-
ment — proclamé par le plus grand sei-
gneur, recevait la couronne ou chapeUet
d'honneur, dont une dame de l'assistance
ornait son chaperon. Le tireur appartenait
dès lors aux félicitations de la foule.
C'était une belle cavalcade pour le re-
tour : d'abord les seigneurs, avec le vain-
queur au milieu d'eux, puis les concur-
rents armés et tout le peuple de Bayeux,
venu, à pied ou à cheval, pour assister à
la fête. On redescendait la pente du mont
Phaunus, depuis l'avenue de Saint-Vigor,
où le tir avait eu lieu. On passait à Saint-
Floxel, on suivait la rue du Champ flenti
(i), ornée de guirlandes, et l'on arrivait en
ville, par le pont Saint-Martin, sous la
voûte à tourelles duquel retentissaient
les fanfares bruyantes et le grondement
des tambours.
Quelle superbe entrée !
Outre tant d'inestimables avantages, il
y avait, pour le vainqueur, l'œillade em-
{\\ Rue actuelle de la Cave, autrefois du
Champ fleuri, en mémoire de l'évêque Saint-
Gerbold qui, au milieu de l'hiver, venant de
Crépon, faisait naître les fleurs sous ses pas.
928
20 décembre 1909.
brasée de sa belle, heureuse de lui. lors-
qu'il p.issait sous sa fenêtre.
Ainsi que chante le Poème sur le Pape-
gai (i), après la promenade triomphale, à
travers les rues, ruelles et places, l'adroit
Punticr recevait des échevins un brevet et
le droit de débiter ou de faire débiter une
futaille de vin et une autre de cidre, sans
payer aucuns droits :
Le privilège d'an en an
De vendre vin et sidre en ville
Sans payer croix ne pille,
Dequatrième ni d'octrois,
S"entend pour un seul à la fois,
Qiii, par bonheur ou par adresse.
L'oiseau mettait à la renverse.
Mais la faveur de cette réjouissance
s'usa à la longue : l'adresse si admirée,
au temps de François P", fut reléguée
dans les souvenirs et dans les histoires du
grand-père, contées, le soir, sous le man-
teau de la cheminée. Tant fut oubliée
cette habileté que, le 1*' novembre 1744,
aux fêtes, à l'occasion de la convalescence
de Louis XV, parmi les bourgeois, peu
familiarisés au maniement des armes, qui
firent des décharges, autour d'un feu de
joie, en face du château, d'aucuns char-
gèrent leurs fusils à balle, d'autres ou-
blièrent les baguettes dans les canons et
il y eut deux personnes, tuées sur place
et douze blessées grièvement.
Aujourd'hui,auxconcoursdetirdeSamt-
Exupère, l'émulation des tireurs bayeu-
sains et les résultats obtenus rassurent,
quant au renouvellement possible des
maladresses d'autrefois ; ils donnent aussi
des gages tranquillisants pour la Défense
nationale à venir. Le retour du stand re-
porte la pensée vers les rentrées triom-
phantes des jouteurs du tir au papegai ;
mais le cortège s'est modernisé : musique
municipale, capitaine de gendarmerie,
officiers des réserves, corps des sapeurs-
pompiers accompagnent à la salle Saint-
Laurent — lieu de la distribution des ré-
compenses — les vainqueurs réunis, en-
suite, dans un banquet, à l'Hôtel-de-
Ville. Tout de même, les jolies bayeusai-
nes d'à-présent devraient bien remplacer
les puissantes dames et gentes bourgeoi-
ses, qui rehaussaient si gracieusement la
cérémonie de jadis !
Capitaine Paimblant du Rouil.
(i) Publié à Caen, en 1687, in-4* de 11
pages .
No 989.
L'INTERMEDIAIRE
929
930
Complices de l'attentat du prince 1 transmis par les femmes"^ Les possessions
Louis Napoléon à Strasbour
(XLVI. 15, 150, 261, 377, 422, ^37,
655, 696, 764, 822). — Les biens de la
famille d'Orléans. — Je suis heureux
d'être d'accord avec M. A. E. sur ce
principe que « les domaines apanages font
de droit retour à la couronne, en cas
d'accession au trône » Mais je prétends,
^^^/n5, que depuis la loi de 1790. non
abrogée sous la Restauration, aucun
prince ne devait être resté, ou être mis
— fût-ce par le Roi — en possession
d'apanages.
Il reste également trois points, qui ne
me paraissent pas élucidés :
1. Et tout d'abord la loi de 1832, qui
aurait « compris dans la dotation de la
couronne les biens de toute nature com-
posant l'apanage d'Orléans ». Je n'ai ja-
mais entendu parler de cette réunion au
domaine, mais seulement de l'acte par
lequel, avant d'accepter la couronne, —
d'aucuns disent par un acte anti-date —
Louis -Philippe avait donné tous ses biens
à ses enfants. Je serais donc heureux que
M. A. E voulût bien nous dire quelle
était la désignation des biens réunis à la
couronne.
Il semble, d'après le texte de la ré-
ponse, que lap.mage d'Orléans ne se com-
posât plus que du Palais-Royal et de ses
dépendances; je crois qu'il devait y avoir
un peu plus, en réalité.
L'apanage comprenait les duchés d'Or-
léans, de Chartres et de Valois, et, d'a-
près le Moniteur du 15 août 1790, le re-
venu était alors de 4.100.000 livres. Il
serait donc intéressant de connaître quels
fureni ceux de ces biens qui retournèrent
à la couronne en 1832 ..
2. Le duc du Maine et le comte de
Toulouse avaient été légitimés, par or-
donnances de décembre 1673 et novem-
bre 1681. Or, tous les fils de France
avaient des apanages, et je me demande
pourquoi il a été f^ait exception à la règle
suivie d'ordinaire, justement à rencontre
de ces enfants chéris du grand Roi ? Je
ne puis toutefois insister sur ce point,
n'ayant pu retrouver, dans ma biblio-
thèque fort modeste, les ordonnances
d'érection de ces apanages.
Mais il resterait en tout cas à savoir
comment ces biens, s'ils étaient simple-
ment tenus en duchés-pairies, ont pu cire
de ce genre ne pouvaient sortir de la li-
gne masculine, que par une déiogation
spéciale et formelle, et je n'en trouve de
trace que pour le duché-pairie d'Aumale,
appartenant au duc du Maine
3. Si l'apanage d'Orléans a été réuni
à la couronne, et si cette réunion repré-
sentait bien toîit ce que devait céder Louis -
Philippe, quelle était donc l'utilité de
l'acte de donation de ce prince à ses en-
fants ...?
M"' DE Chauvelin.
Un enfant naturel de Napoléon III
(XLIIÎ). — Marguerite Bellanger
(XXXVII ; XI. ; XL lï ; XLV). —
Le collaborateur Le V. a vu une lettre de
l'impératrice Eugénie, s'inquiétant de ce
qu'une femme se disait mère d'un enfant
engendré par Napoléon 111 ; la souveraine
croit qu'il y a là une manœuvre, et de-
mande à des jurisconsultes de l'aider à la
conjurer. Une seconde lettre la montre
plus rassurée : «Je viens de donner des
preuves, elles ont été très bien reçues ;
mais au nom de Virginie, il (l'empereur),
m'a interrompu pour me dire que c'était
une très mauvaise femme. >■> Le prénom cité
dans la lettre a égaré les recherches. C'est
là simplement une des phases de l'aven-
ture amoureuse bien connue dont l'hé-
roïne fut Marguerite Bellanger.
Un homme, qui s'est imposé le devoir
de jeter sur tout ce passé un voile pieux,
et qui garde très dignement le secret de
sa naissance, a donné lui-même le mot
de l'énigme en retirant ces lettres qui,
désormais, ne courront plus le monde.
Maison continuera à se demander ce que
vient faire là ce prénom de «Virginie »>.
quand on sait formellement que Julie
Lebœuf, depuis, M'"" Kulbach, se faisait
appeler Marguerite. M.
La drame do Meyorling (XLVI,
839). — La Liberté (11 décembre 1902)
commente la version de M. Aderer, la
réfute sur certains points, dit également
qu'il n'y eut pas double suicide, mais
assassinat du prince par le comte Walds-
tein, qui aimaii. Mary de Vetsera. Il aurait
suivi les amants à la piste, accompagné
de Botaggi, les aurait surpris dans la
chambre. Emporté par la fureur, il aurait
. fait feu sur Mary de Vetsera; le prince
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 décembre 1902.
931
932
aurait riposté de son revolver et aurait
mortellement blessé Waldstein et Botaggi ;
mais Waldstein aurait eu la force, avant
de mourir, de briser le front de l'archiduc
d'un coup de bouteille de Champagne.
Waldstein serait mort au bout de quel-
ques instants et Botaggi, quatre mois plus
tard.
Une dépêche du 9 décembre, publiée
par quelques journaux, disait que le
comte Alexandre de Bombelles, aide-de-
camp de l'archiduc Rodolphe et un des
témoins du drame, hanté depuis cette
époque par des idées smistres, venait
d'être interné. Y.
Grands événements par les peti-
tes causes (XLllI; XLIV ; XLVI. 427).
Le Brachmanc. — Je suis, par exemple,
une des causes principales de la mort déplo-
rable de votre bon roi Henri IV, et vous m'en
voyez encore affligé.
Le Jésuite. — Votre Révérence veut rire
apparemment. Vous, la cause de l'assassinat
de Henri IV !
Le Braclnnane. — Hélas ! oui. C'était en
l'an neuf cent quatre-vingt-trois mille de la
révolution de Saturne qui revient à l'an 1350
de votre ère. J'étais jeune et étourdi. Je m'a-
visai de commencer une petite promenade
du pied gauche, au lieu du pied droit, sur la
côte de Malabar, et de là suivit exactement la
mort de Henri IV.
Le Jésuite. — Comment cela, je vous sup-
plie ? Car nous, qu'on accusait de nous être
tournés de tous côtés dans cette affaire, nous
n'y avons aucune part.
Le Brachmane. — Voici comment la des-
tinée arrangea la chose. En. avançant le pied
gauche, comme j'ai l'honneur devons le dire,
je fis tomber malheureusement dans l'eau mon
ami Eriban, marchand grec, qui se noya, etc.
Voltaire, Dialogue sur la nécessité et
V enchaînement des choses.
P. ce. HUNOT.
La guerre (XXXVIII ; XXXIX ; XL ;
XL! ; XLll ; XLIV) — Dans le discours
qu'il prononça le 2 mai 187 1 au Reichs-
tag {Discours, 111, 44), Bismarck raconta
un entretien qu'il eut pendant la guerre
de Crimée avec le roi de Wurtemberg
Guillaume qui lui disait :
« Donnez-nous Strasbourg et nous se-
rons unis pour toutes les éventualités ;
mais tant que Strasbourg est la porte d'où
peut sortir pour nous attaquer une puis-
sance toujours armée, je dois craindre...
Le nœud de la question est à Strasbourg,
car cette ville, tant qu'elle n'est pas alle-
mande,forme toujours l'obstacle qui em-
pêche l'Allemagne du Sud d'adiiérer sans
réserve à l'unité allemande... »
En 18515, « M. de Moustier avait dis-
cute avec M. de Bismarck, qui lui avait
fait une visite à Berlin, l'attitude de la
Prusse dans la question d'Orient, et lui
avait dit : Celle politique va vous conduire
à léna. A quoi M. de Bismarck répliqua :
Pourquoi pas à Leipzig oit à Waterloo ? »
{Conespondancc diplomatique de M. de Bis-
marck, 1863, II, 2).
En 1869, la même correspondance
mentionne « les élucubrations en prose
et en vers qui réclament le retour de
l'Alsace et de la Lorraine à l'Allemagne».
(11,417)-
« Le 6 août 1866, il m'est arrivé, dit
Bismarck, de voir l'ambassadeur de
France venir chez moi me poser en quel-
ques mots cet ultimatum : que nous de-
vions céder Mayence à la France ou nous
attendre à une déclaration de guerre im-
médiate... je répondis: Eh bien ! alors
la guerre ! L'ambassadeur partit pour
Paris avec cette réponse; à Paris, quelques
jours après, on se ravisa et l'on me donna
à entendre que ces instructions avaient
été arrachées à l'empereur Napoléon pen-
dant une maladie ».
(Discours du 2 mai 1871 au Reichstag;
Discours, III, 46).
Nauroy.
Echeile précise des cartes de
C.;ssini (XLVI, 676, 878). — L'échelle
était de 1/86400.
Cette mesure correspond, sur les cartes
même, à une ligne pour cent toises, soit
à dix lignes pour mille toises, ou à 22""n.
55 pour 1949 mètres.
Le rapport de la ligne à la toise est
1/864.
Note. — Le nombre 86400 est aussi
celui des secondes de temps dans les
vingt-quatre heures du jour.
D'Charbonier.
Cette réponse aurait dû passer à la place de
celle qui a été insérée, qu'elle complète et
corrige.
Dames "\?"édiantiennes (XL ; XLVI,
641), — L'inscription aux (patronnes
Fédiantiennes, signalée dans le n° de Vin-
N- 989
L'INTERMEDIAIRE
933 ' •
tcrmédiaire, du 30 octobre dernier, est
mentionné dans l'ouvrage de M. Moris :
Au pays bleu, contrairement à l'affirma-
tion de l'auteur delà note qui suit ladite
mscription. (V. page 194 et 218).
Cet ouvrage renvoie le lecteur à V Epi-
graphie antique des Alpes-Maritimes, pu-
bliée par M. E. Blanc dans les Annales de
la Société des lettres, sciences et arts des A.
M ■ , tome VI, page 234.
On y trouvera la description de ce mo-
nument épigraphique, conservé actuelle-
ment, non dans la chapelle Saint-Sébas-
tien, mais dans un jardin de Tourrettes-
Levens. X.
Vers de Victor Hugo (XLVI, 792).
— Le 'Dernier Barde ainsi que la Cana-
dienne ontété imprimés dans le tome pre-
mier de « Victor Hugo raconté par un té-
moin de sa vie » (Paris, 1864), pages
284-288 et pages 292-294.
La première pièce est composée de 105
vers, la seconde, plus courte, n'en com-
prend que 57.
Dans ce même volume se trouve en-
core : Regrets (82 vers] ; Idylle (41 vers) ;
traduction d'un fragment de YEnéide
(134 vers) ; l'Avarice et l'Envie., conte
(49 vers), des impromptus, des madri-
gaux, plusieurs fragments et un mélo-
drame : Inès de Castro, trois actes en
prose. Tous ces essais appartiennent au
chapitre des« Bêtises que M.Victor Hugo
faisait avant sa naissance ». Henri M.
Un livre à retrouver (XXXIII). - -
J'ai par hasard découvert le livre que je re-
cherchais, je réponds donc moi-même à
ma question vague et erronnée et pour
cette raison sans doute restée sans solu-
tion ; il s'agit des So/ivenirs de garnison,
on ^o ans de vie militaire du chef de
bataillon de Jouenne d'Esgrigny d'Her-
ville (Dumaine 1872).
Baron Maxime Trigant de Latour,
Gay et Douce (XLVI, 507, b6o). —
Ayant eu des relations avec Gay et
Douce, je peux fournir à M. G..., quel-
ques renseignements sur ces éditeurs
Jean Gay, fils de Jules Gay, s'était asso-
ciéavec M"'= Henriette Douce, en 1878,
et non en 1883 ou 1884, comme le dit
par erreur M. O. Uzanne.
Leur librairie se trouvait à Bruxelles,
— 934
galerie du Roi, 8 (passage Saint-Hubert).
L'association fut dissoute en 1882. par
le départ de M"* Douce, Jean Gay, resté
seul, continua à éditer quelques livres et
mourut, en 1883, vers le mois de sep-
tembre.
11 était né à Paris en 1837, d'après le
Dictionnaire de Larousse.
Jean Gay %< membre de l'Institut natio-
nal de Genève v> n'était autre que ce Gay
fils qui nous occupe.
Quant à M""" Douce, elle vint s'établir
à Paris, rue Drouot. puis, après s'être
associée avec Lalouette, libraire, rue de
Tournon, elle s'irstalla avec lui dans le
passage Jouffroy. Lalouette mourut, et
elle-même alla s'éteindre à Londres, vers
1895 ou 1896.
Gay et Douce n'ont guère édité d'œu-
vres d'auteurs modernes. Parmi les ouvra-
ges cités par M. G..., on ne peut attri-
buer à ces éditeurs que : Les cousines de la
Colonnellc et L'Abbé en belle humeur.
Les Cousines de la Colonnelle sont un
roman moderne, dont Lauteur, d'après
quelques catalogues, serait un écrivain
célèbre, mais ces sortes d'attributions,
faites souvent dans un but de réclame,
sont trop fantaisistes pour qu'on s'en
puisse faire l'écho.
L'Abbé en belle humeur n'est pas un ou-
vrage moderne. C'est une réimpression
d'une nouvelle du xvin' siècle, par Macé.
F. Henry n'est pas un pseudonymemq-
derne, c'est l'auteur d'une autre nouvelle
du xviii= siècle, le Diable dupé par les
femmes, que Gay et Douce ont réimpri-
mée avec un frontispice de F. Rops.
Les autres élucubrations, même celle
qui porte la mention chez Gay et Douce,
paraissent provenir des nombreuses offici-
nes installées alors à Amsterdam et au
sujet desquelles M. G., pourra consul-
ter avec profit l'article « Les cousines de
la Colonnelle » dans la 4^ édition de la
Bibliographie Gay, par Lemonnyer.
Qiiant à Jules Gay, le père, dont les
é'iitions sont bien plus dignes des recher-
ches des collectionneurs que celles de ses
successeurs, il est né à Paris en 1807,
d'après Larousse.
Il commença ses éditions à Paris en
1861. Sa librairie était située quai des
Grands Augustins. d'abord au n" 25, puis
au n" 41 Quelques-unes de ses réimpres-
sions ayant paru trop hardies, des con-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
20 décembre 190a.
935
936
damnations correctionnelles furent pro- «
noncées contre lui le 22 mai 1863 et le |
2 juin 1865. 11 se rendit alors à Bruxelles;
puis à Genève en 1867, à Turin en 18(39 ; 1
à Nice en 1872 et à San Renio en 1873. Il
revint à Bruxelles vers 1876.
Son fils Jean Gay fit quelques éditions
à Turin en 1876, puis à Bruxelles en 1877.
Sa librairie se trouvait alors place de la
Monnaie, S- H s'associa ensuite avec
M"^ Douce, ainsi que nous l'avons dit
plus haut. Louis Barbey.
Pagination bizarrô (XLV ; XLVI,
485). — L'observation de M. Louis Bigot
(XLV, 437) se trouve de plus en plus jus-
tifiée. A Bruxelles encore, M. Becquart-
Arien imprime en ce moment, une série
de catalogues illustrés pour les machines
typographiques, presses... des établisse-
ments H.Jullien à Bruxelles. Ces catalo-
gues sont paginés par le bas au milieu.
Un album d'autographes et de dessins
édité à l'occasion des fêtes données à Spa
du 3 au 6 août 1901, imprimé à Liège, est
aussi paginé au bas des pages à l'angle
extérieur. Il convient donc de se ranger à
l'avis de M. A. Hamon (XLV, 648), ce
genre de pagination n'est pas aussi rare
que nos collègues semblent le croire.
Ch. Rev.
Origine du rr.ot rapiat (XLVI, 793).
— 11 y a quelque temps, dans la revue
Méhisine, (t. X, col. 68), "V:. Gaidoz a
expliqué ce mot par le verbe auvergnat
rapia venu du latin rapere, et il remar-
quait que le t final n'avait pas de valeur
étymologique. II ajoutait : « le mot a été
sûrement tiré de l'auvergnat pour être
adressé aux Auvergnats eux-mêmes, con-
nus par leur esprit d'économie, et sou-
vent à Paris acheteurs de vieux habits et
de bric-à-brac, métier que font les Juifs
en Allemagne v>. G. Servandy
Haricots et « fayots >* (XLV ; XLVI,
697, 835). — Certainement, haricot vient
du grec, mais peut-être pas de la manière
décrite par M. Daron. Ça n'a aucun rap-
port avec alicos, maritime, ni avec alu-
cos salé, à moins qu'on ne prétende que
les haricots étant un mets de marin,
viennent de ces mots grecs. On pourrait
aussi dire que ça vient de alise, alicos,
sorte de bouillie.
La véritable explication parait avoir été
définitivement donnée par Le Heriché,
Les B iyniolog les difficiles, A\- Tanches 1886.
Cet auteur fait remarquer que haricot
est un terme relativement moderne qui
n'était pas employé avant le xvii« siècle.
En effet, autrefois on disait des fèves et des
pois. Dans ma jeunesse, j'ai couramment
entendu dire des pois blancs,des pois rou-
ges.des pois verts, pois de Soissons.
Le Heriché dit que haricot est un mot
d'origine savante, importé par les bota-
nistes. Ch. iVlentzel, index, noms, plant.
Berolini 1682, désigne le phaseolus par
arachus, aracus, du grec aracos, pois,
gesse. De Candolle remarque qu'en
1725 le faséol était écrit aricot par le
père Feuillée.
Le père Feuillée avait raison de ne pas
mettre d'h, car dans le peuple on dit
avec raison des z'aricots ; le mot aracos
n'ayant qu'un esprit doux, on a eu tort
d'écrire avec une h aspirée.
Je me borne à résumer l'article de Le
Heriché, un peu trop long pour être cité
en entier.
Quant à Monjette et Monjeon, s'ils
viennent de uionje, moine, pourquoi ne
pas dire tout simplement qu'on leur a
donné ce nom parce qu'ils forment la
base de la nourriture des moines?
Parlons maintenant du haricot de mou-
ton. Prenons un auteur qui écrivait en
1856, Génin (Récréations philologiques).
Génin, me direz-vous, est un peu perru-
que, cependant il avait du bon. D'après
lui, le haricot de mouton vient du vieux
français, harigoter, haligoter, mettre en
menus morceaux, dépecer. Dans le cen-
tre de la France, on dit encore haricoter
au figuré pour disputer sur des atTaires
peu importantes, marchandailler. Un ha-
ricoteur est un petit maquignon, qui fait
de très petites affaires qui, au besoin,
couperait des liards en quatre.
Cette étymologie ne vaut-elle pas celle
de M. Daron, alucos, salé, ce qui n'em-
pêche pas de saler le ragoût si on l'aime
épicé. Martellière.
*
* *
Je ne vois guère que Mongetie puisse
venir de moine, d'abord parce que,
dans le sud-ouest, mongette ne désigne
pas la sorte bigarrée, mais tous les hari-
cots. — En Saintonge, on appelle ceux
de forme ronde, généralement rouges,des
N'. 989 .
L'INTERMEDIAIRE
937
938
mongettes
les blancs, de Tarbes ou de
Soissons, sont des mongettes plates ;
quelques espèces sont appelées mon-
geons.
Phaséolus devenu haricot se prouve
comme domus devient maison; -- Génin
l'a conduit, voir sa philologie, et aussi
son histoire amusante du savant ayant
retrouvé le Phaséolus Gomphlagus Ro-
main !
Quant à « haricot de mouton », Génin,
toujours, le tire de « halicot », petit mor-
ceau ; d'où « halicoter », ^< haligote > ;
avec exemples à l'appui ; cette étymolo-
gie ne semble n'avoir rien que de très
probable. Villefregon.
. . * *
Ce que les cuisiniers appellent aujour-
d'hui liaricot de mouton ne serait-il pas
tout bonnement, aliquots de nioiiton, c'est-
à-dire mouton divisé, coupé en mor-
ceaux ?
Ai/quoi, partie ou morceau, sera devenu
alicot, et tout naturellement haricot dans
le monde culinaire.
Alicot est donc le latin aliqiiot pro-
noncé à la française. Mouton aliquoié, ou
divisé en parties aliquo'es ou en mor-
ceaux, en alicots.
Cette explication, qui m'a été donnée de-
puis longtemps, a pour moi le mérite de
suivre un chemin droit, et non le sentier
tortueux qui va la chercher bien loin dans
le grec.
Puisque nous sommes à l'office, ne le
quittons pas sans avoir formulé une ques-
tion :
Le mot &/(ioc/;^, substantif féminin, dési-
gnant une mauvaise nourriture, ou viande
immangeable, ne serait-il pas, à son tour,
une altération de bianda ? Qui sait les
étapes d'une transformation ?
L,-N. Machaut.
+
♦ *
Pour nous, puisque notre aimable
correspondant désire avoir le fond de
notre pensée, fayot, faine, fagus (hêtre),
faguê ou f'jLx-n (lentille) ne sont que des
dérivés du grec fx/uv manger. En cela,
nous sommes tout à fait de l'avis de
M. Daron, qui aime tant à tirer les mots
français du grec ! Le seul point sur lequel
nous différons d'avec ce savant étymolo-
giste,c'est que souvent deux mots sembla-
bles dérivent, non pas Tun de l'autre, mais
ont un même radical commun, celtique
oriental ou pélasgique Bref, ils sont frères
ou cousins, au lieu d'être parents de père à
fils. La différence, insigniliante à priori,
est essentielle au fond.
D^B.
Etymologia du mot cochon CXLVI
346.478) — J'extrais de mon recueil
Siisana les notes suivantes copiées dans
les l^echerches sur les origines celtiques,
par Bacon-Tacon, an VI.
Cochon est un vieux mot celtique,
synonyme de apei, sanglier ; celui-ci
dérive de aperire, ouvrir, de même que
le premier vient de coche, ouverture et
de on, tout, en vieuxgaulois, parce que cet
animal se fraie partout passage.
D'après le même auteur, la pierre pré-
cieuse hyacinthe vient du cochon, en grec
hys, Ijyos, qui l'a découverte.
La marcassite aurait la même origine,
du toscan marc, porc. Sus.
*
* *
J'ai dit et répété, dans V Iniermédiairc,
que les langues occidentales étaient d'ori-
gine grecque, et j'en ai donné, je crois,
des preuves nombreuses. L'étymologiedu
mot cocboneX celles de quelques-uns de ses
synonymes peuvent encore appuyer cette
thèse.
Tous les êtres ont reçu des appellations
qui leur conviennent; aucune ne leur a été
donnée arbitrairement et comme au ha-
sard. Les animaux, par exemple, tirèrent
leurs noms de quelque chose de saillant
qu'on remarqua dans leurs corps, leurs
habitudes ou leur caractère. Ainsi, le
rhinocéros dut son appellation à la corne
plantée sur son nez, le putois à l'odeur
fétide qu'il répand, la marie à sa faculté
de grimper sur les arbres, le singe à son
nez camus ; mais il en est malheureuse-
ment un grand nombre dont la significa-
tion échappe et ne peut pas même être
soupçonnée. Quel est lesens réel desmots
lion, vache, cheval ? La signification du
terme cochon, est plus abordable On
trouve, en effet, dans le grec archaïque,
le mot cochos avec le sens d'écoulement
et cochos prend en français la forme de
coche : mais coche est précisément le
nom du cochon, dans notre vieille langue.
Comment peut-on expliquer cette appella-
tion ? Quelle analogie ya-t-il entre cochon
et écoulement, qui est le sens premier de
cochos ? Buflbn va nous l'apprendre :
« La coche est en chaleur, pour ainsi djj-e
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
!0 décembre 190a
939
en tout temps ; elle recherche les appro-
ches du mâle, quoiqu'elle soit pleine, ce
qui peut passer pour un excès parmi les
animnux, dont la femelle, dans presque
toutvis les espèces, refuse le mâle aussitôt
qu'elle a conçu. Cette chaleur de la truie
qui est presque continuelle se marque
cependant par des accès, et elle répand
alors une liqueur blanche assez épaisse
et assez abondante ». C'est, sans aucun
doute, cet écoulement presque continuel,
ce cochos, qu'on remarque dans la truie,
qui lui fit donner ce nom de coche, nom
d'abord appliqué indistinctement au mâle
■-t à la femelle. Ce n'est que plus tard
qu'on appela le mâle cochon, comme on
nomma le mâle de la dinde dindon, et
qu'on fit, de gars,^ï7r5^ et ^t7r56)n.
Que si l'on demande maintenant pour-
quoi ce sens de truie n'a pas été relevé
sans les lexiques grecs qui mentionnent
cochos, on peut répondre que cette accep-
tion était tombée dans l'oubli. Ampère et
Chateaubriand n'ont-ils pas trouvé dans
uneîlede l'Archipel le mot «(rro, signifiant
eau, et J^éro n'a jamais été mentionné, en ce
sens, dans aucun écrivain grec d'aucune
époque. C'est que ce mot vénérable est
une relique de l'antiquité la plus reculée.
11 remonte au vieux Nérée, père des
Néréides. Au reste, cet oubli du sens
ancien de certains mots se rencontre dans
toutes les langues. Q.u'on parcoure le
Dictionnaire de V ancienne langue française
par Frédéric Godefroy, et l'on y trouvera
une infinité de mots dont le. sens n'est
pas déterminé. Y a-t-il beaucoup de lettrés
qui soient en état de donner la significa-
tion des mots suivants de notre vieille
langue: acrainiche, athène,appayne, iastun,
morguine:( ? Nous ferons remarquer aussi
que les formes hoch, de Cornouailles, et
hog, de l'anglais reproduisent notre éty-
mologie coch-os ; car la finale os ne se
compte pas et ch prend quelquefois le son
de 1'^ aspirée. Ne trouve-ton pas henti,
\)Ouv chenu, dans le vieux français, et helo,
je hèle, n'est-il pas le même que le grec
archaïque helo? Quant au bas breton
houch, c'est le même mot que le grec hous
ou us, cochon
Voici maintenant d'autres noms portés
parle cochon en différents endroits. Ils sont
tous d'origine grecque.
1° Porc. — 11 est plus usité que cochon
dans notre vieux français. Il se trouve
940
nombre
dans un grand nombre de dialectes »
mais un peu déformé dans celui d'Agde,
où l'on d\ipoucel, au lieu de ^o/rrcrf/. Fort
bien, dira-t-on, mais prétendez-vous que
porc ne dérive pas du latin porcus? N'est-
ce pas l'évidence même ? Ncnni ; l'évi-
dence, au contraire, est pour l'origine
grecque /)t)/roi. Comment les Italiens, les
Gallaiques, les Portugais appellent-ils le
cochon ? Porco, et les Espagnols le nom-
ment ^m^jto. Or, ^orco reproduit la forme
grecque et non pas la latine, comme on
le voit. D'ailleurs, tous les autres noms
dej^, cet animal étant grecs, dans notre
langue et dans nos patois, pourquoi
celui-ci serait-il latin ?
2° Goron ou goret. — L'étymologie de
gcron est le grec choron,(\u\ est le même
que choiron, cochon, La forme goret dérive
du nominatif i:/;o;o5. Goret se trouve men-
tionné dans les dictionnaires de Ménage,
de Trévoux et de Boiste ; et il est usité
encore dans l'argot de Paris et dans le
dialecte de la Réole; mais à la Réole on
prononce ce mot gourret , qui ne diffère
que par la première lettre de hoiirret,
usité dans l'Aveyron. Tous les linguistes
savent que les consonnes b et g permu-
tent ; aussi les Doriens appelaient-ils A rbos
la ville d'/irgos, et aujourd'hui encore on
dit negout, neveu, pour nebouf, dans toute
la Chalosse.
30 Tesson. — Dans le dialecte de Sarlat,
le cochon est nommé tesson, qui est le
grec ptdsson signifiant qui se blottit, qui
se cache ; mais comme le blaireau est
appelé aussi /é'550u, et qu'une de ses espèces
porte le nom de hlaireau-porchin ou de
hiaireau-cochon, on peut conjecturer que
le blaireau avait été confondu primitive-
ment avec le sanglier, parce que l'un et
l'autre creusent et fouillent la terre et se
cachent dans les fourrés. On peut consul-
ter la Vénerie de Jacques Fouilloux sur
cette question.
4° Gagnoux. — Dans le dialecte de
Saint-Yrieix, dans la Haute-Vienne, le
cochon a le nom de gagnoux, qui est le
grec ganos, dont le sens est cochon et
truie. Ce vieux mot ne se rencontre, je
crois, que dans le lexique d'Hésychius.
5" Cavon. — Dans la Drôme, à Valence,
on a aussi pour le cochon une appellation
particulière, on le nomme cayon. Mais
que signifie cayon ? Il n'y a qu'à ouvrir le
Thésaurus d'Henri Etienne, et l'on trouvera
N«98 9
L'INTERMÉDIAIRE
941
que caion a le sens de bon, d'excellent,
Or, tout le monde sait qu'il n'y a pas des
parties de rebut dans le porc, tout en est
bon, tout se mange. Aussi Cotgrave
écrit-il crûment : « Lq porc a tout bon en
soi fors que la ».
6° Cotau. — Dans l'arrondissement
de Châlons-sur-Marne, a Courtisol, le co-
chon se nomme coiau,qm est le grec goia,
prononcé gotau. Dans notre ancienne
langue, a prenait souvent le son de au ;
ainsi^on disait Afrique et Atifriqiie ; afri-
cain et aufyicain\ avec et auvec. etc. On a
dû dire de même goia et gotau. Ce mot
gota dans le sens de cochon, se trouve
dans Hesychius avec ces trois formes ;
goûta, goutan, gota», et cette dernière
forme est l'accusatif de^o/a. Leshabitants
de Courtisol ont un langage tout particu-
lier, dans la Marne, parce qu'ils descen-
dent d'une colonie Suisse établie là, vers
la fin du xvii* siècle.
Je pourrais relever encore d'autres
synonymes de cochon, et en donner les
étymologies, toutes prises dans la langue
grecque, ma\s il faut se borner.
Daron.
D'où vient l'expression : « Un beau
brin de fille ? » (XLVI, 734) — Se dit
d'une fille grande et bien faite, par assi-
milation avec la tige des plantes et des
arbres que l'on nomme brin quand elle est
droite. O. 0.
L'exhaussement du sol parisien
(XLVI, 293,665).— 11 me paraît fort diffi-
cile,pour ne pas dire impossible, de déter-
miner la différence de niveau moyen entre
le sol primitif de la Cité et celui de cette
partie du Paris actuel : il faudrait, pour
s'en rendre un compte exact, comparer
l'altitude présente des principaux points
de la zone dont s'agit avec celle des mê-
mes points il y a douze ou quinze siècles,
et nous n'avons pas, que je sache, ces
dernières indications, au moins en nom-
bre suffisant.
Quant à moi, je ne connais — par Vic-
tor Hugo — de renseignements de ce
genre que ceux qui concernent le terrain
sur lequel est bâtie Notre-Dame. Voici,
en effet, ce qu'on lit, à ce sujet, dans
Noire-Dame dt Paris (livr. III, chap. i ):
Trois choses importantes manquent «u-
ourd'hui à cette façade : d'abord le degré de
J
942
onze marches qui l'exhaussait jadis au-dessus
du sol...
Le degré, c'est le temps qui l'a fait dispa-
raître en élevant d'un progrès irrésistible et
lent le niveau du sol de la Cité ; mais tout en
faisant dévorer une à une, par cette marée
montante du pavé de Paris, les onze marches
qui ajoutaient à la hauteur majestueuse de
l'édifice, le temps a rendu à l'église plus peut-
être qu'il ne lui a ôté...
En d'autres endroits du même ouvrage,
V. Hugo parle encore des onze marches
qui constituaient le degré de Notre-Dame
au temps de Louis XI. Mais peut-être, à
ce moment déjà, l'exhaussement du sol
avait-il diminué la hauteur primitive du
perron ; V. Hugo ne le dit pas.
En remontant aux sources où le poète
a puisé, M. le ï)'' B. trouverait peut-être,
à propos de Notre-Dame et même du
reste de la Cité, des renseignements plus
précis et complets qui lui permettraient
de répondre, dans la mesure du possible,
à la question qu'il a lui-même posée
R. DuPL.
Il faut fouiller de plusieurs mètres pour
retrouver, en maints endroits, le sol
romain à Paris. A cet égard, rien de bien
précis. M. Charles Magne, de la Soc.
hist, du W" arr., est tout indiqué pour
répondre de main de maître à cette ques-
tion. V. A.
Sculptures en albâtre du XV I^
siècle (XLVI, 622, 774). — Je crois qu'il
faudrait plaindre les amateurs qui ne pri-
seraient pas une œuvre d'art parce
qu'elle a été exécutée en albâtre. Nos mu-
sées possèdent des chefs d'oeuvre sculptés
en pierre de liais, en pierre lithographi-
que, en albâtre. C'est de cette matière
que Laurent de Mugiano a tiré la statue
de Louis XII, que, Jean Cousin a tiré
celle de l'amiral de Chabot ; Germain Pi-
lon, les bustes de Henri II et Henri III, ce
qui ne les empêche pas d'être admirés.
CÉSAR BiROTTEAU,
Ecclésiastiques m:içons et ai*-
cbitectes (XLIII ; XLIV ; XLVI, 167,275,
438). — Le nouveau bâtiment abbatial
de Solesmes, ample et belle construction
du style médiéval le plus pur, a été cons-
truit sur les plans d'un bénédictin du
lieu, Dom Mellet, un ancien élève très
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
— 943
30 déeembre 1902
distingué de l'école des Beaux-Arts de
Paris.
Et puisqu'il a été question de l'église
Notre-Dame de Boulogne, je dirai fran-
chement que d'après les photographies
que j'ai vues, la coupole me parait
assez malheureuse de proportions et de
forme. H. C. M.
*
A citer dans le Maine messire Simon
Hayeneufve que Geoffroy Tory qua-
lifie « grand painctre et architecteur »
Dabord curé de Saint-Pater, il se retira en
1500, à l'abbaye de Saint-Vincent du
Mans où il mourut en 1546.
M. Hanréau lui a consacré une notice
dans l'Histoire littéraire dti Maine et
M. Paul Mantouchet a soutenu, en 1890,
une thèse sur Simon Hayeneuve et la
Renaissance dans le Maine, que je ne suis
jamais parvenu à trouver dans le com-
merce, malgré mes recherches. Sus.
Les commodités aux XVII" et
XVÏIP siècle (XLVI, 236, 387, 500,
553. 663, 777). — A Pompéi, on en voit
un grand nombre, c'est un petit siège en
bois, très bas, adossé au mur, toujours
placé dans les cuisines. On ne se gênait
donc pas devantles esclaves. Bien d'au-
tres conséquences sont à tirer de ce fait.
Le Dictionnaire d'Antony Rich cite ce-
pendant des cabinets fermés par une
porte, fig. 9. Il me semble que j'ai déjà
dit tout cela. Léda.
A propos d'un raid (XLVI, 570). —
Un des raids, le plus fort qu'Hun homme
ait fait, est celui du chef de bataillon
Jacques-Marie Favre, vers 181 1. 11 partit
de Madrid, sans bride délier, pour Paris,
où il arriva plusieurs jours après, por-
teur de dépêches importantes pour Napo-
léon I•^ Que contenaient ces dépêches,
intéressantes pour l'histoire de la guerre
d'Espagne? J'ai déjà posé la question sans
solution. Un intermédiairiste travaillant
aux archives du ministère de la guerre,
pourrait répondre à ce sujet, car ce raid
historique en vaut la peine et bien des
historiens seraient heureux de le connaî-
tre. B, DE ROLLIÈRE.
Voir ci-dessus coj. 288,
Inscriptions des cadrans solai-
res (T. G., 158 ; XVI, 127). — A Tour-
944 —
rettes-de-Vence, sur le mur de la vieille
eghse, est un cadran solaire au bas du-
quel on lit :
CE
n'est pas
AUX cadrans humains Q.UE SONNE
l'heure de la justice
Je cite aussi, pour mémoire, l'inscrip-
tion latine archi-connue :
VULNERANT 0MNES, ULTIMA NECAT
au fond du cloître des capucins de Saint-
Barthélémy près de Nice.
A. S..E.
Devises d'horloges publiques
(XLVI, 12, 127, 558, 612). — La cathé-
drale de Clermont-Ferrand possède, aune
tour très élevée, l'horloge publique de la
ville qui remonte aux i^'es années du xv*
siècle. On y plaça un Jacquemart, en l'an
1606. Ce Jacquemart n'existe plus ; mais
le timbre de l'horloge, qui consiste en
une très grosse cloche, à son grave, la-
quelle s'entend de fort loin, possède une
devise de 1606, composée par le célèbre
Jean Savaron, savant magistrat et histo-
rien. J'ai donné cette devise dans mon
Histoire de Clermont-Ferrand (tome I"),
qui se trouve à la Bibliothèque nationale,'
à Paris. Cette devise n'est pas tout entière
inscrite dans ma mémoire ; mais voici
comment elle commence :
Clam tacitiqiie dies feriunt et multa fe-
luntur
Ambroise Tardîeu.
♦
Me"" Barbier de Montault a noté les sui-
vantes :
Bour ges ,2i\x-àtssus du Christ, xvii» s.
Christus ubi (paret ?)
Protinus vmbra fugit
Durtal (Maine-et-Loire), xvn' s.
A soLis ORTV usque ad occasvm lavdabile
nomen Domini.
Florence (Santa Maria Novella).
Sicfluit occulte sic multos decipit sic tas
venit ad finem quidquid in orbe manet.
Heu heu prœteritum non est revocabile tem-
[pus.
Heu proprius tacito mors venit ipsa pede.
Foggia fCathédrale) Deux-Sîciles.
Eiapsas signât horas
T^éz^éTS (Cathédrale) 1781.
Vigilate nescilis qua hori Math. 34,
Luminis aspectu radametur luminis autor.
U* 987
L'INTERMEDIAIRE
945
946
Padoue (Cathédrale).
Septies in die laudem dixi tibi. Psal; 118
Saint-Eustache de Paris fxvii" s.)
Properate fugit.
L. C. DE LA M.
*
* *
Au dessous du cadran de l'horloge du
beffroi de la ville d'Auxerre, (nîonument
de la fin du xv^ siècle), du côté de l'Hôtel-
de-Ville, se trouve gravé ce distique latin .
Dum morior moreris.Moriens iamen, hora,
[lenascor.
Nascere sic cœlo dum moriere solo. i6y2.
(Pendant que je meurs, tu meurs ; mais
cependant, heure, en mourant je renais.
Puisses-tu naitre pour le ciel, quand tu
mourras sur la terre !)
De l'autre côté du cadran, sur la rue
de l'Horloge, a été gravé cet autre disti-
que, maintenant presque effacé et qu'il
serait facile de rétablir:
Me primum motat cœlum. Mea régula cœ-
[liim est :
Si tua sit cœlwn régula, tutus abis .
(Le ciel est le principe de mon m*ouve-
ment ; le ciel est ma règle. Si le ciel est ta
règle, tu dois quitter la vie sans danger).
Ces deux distiques ont été traduits en
vers français, de la façon suivante, par
un auteur ancien et inconnu.
Je deviens comme toi victime de la 7nort,
Mais en mourant, heure, on me voit renaître.
Que ta naissance aussi te conduise à bon port
Lorsque de cette terre il faudra disparaître l
»
Cest moi que le premier le soleil met en mar-
iche.
C'est inoi qui suis sa règle,et rien ne ni en
[détache .
Toi. si tu fais du ciel la règle de tes pas,
Ton sort est assuré,sois sans crainte ici-bas.
Détails empruntés à V Annuaire statisti-
que et historique de V Yonne, 3* partie,
1841, p. 72 et 3* partie, 1883, p. 1 1.
Th. Courtaux.
Pied gauche ©t maiadroite(XLVI,
678), — Les membres du côté droit sont
plus forts et plus habiles que ceuxdu côté
gauche, chez les droitiers du moins. C'est
pourquoi on salue de préférence de la
main droite : mais on part du pied gau-
che, parce que le membre inférieur droit
est plus apte à supporter à lui seul le
poids du corps, avant que l'élan soit
donné, O. D.
Les patentes en 1792. — Une croi-
sade a été organisée depuis quelque temps
en faveur du refus del'impôt.Uest peut-être
curieux, à ce sujet, de rappeler qu'en 1792,
on afiichait publiquement les noms des
contribuables récalcitrants.
La circulaire suivante adressée par
Rœderer, procureur-général syndic de Pa-
ns,est fort intéressante à ce point de vue
et soulève notamment une question fort
discutée depuis : la patente des médecins.
Paris le 4 Mars 1792,
Je préviens ceux de MM. les médecins,
banquiers, négociants, qui n'ont pas pris leurs
patentes, que j'ai sous les yeux la liste de
leurs noms et que s'ils ne se mettent in-
cessamment en règle pour le passé et pour
l'avenir, je les poursuivrai devant les tribu-
naux et devant le public, je sais fort bien que
les listes de redevables attirent à celui qui a
le courage de les publier, des ennemis, des
injures, des calomnies : mais je sais aussi
qu'elles font arriver les contributions au trésor
public. J'avertis en conséquence, que les inju-
res, les calomnies ne vaudront pas quittance
des patentes : qu'on ne se débarrasse pas de
mes poursuites à pareil prix. Je prends à té-
moin de mes opiniâtretés les redevables des
vingtièmes dont je n'ai cessé d'imprimer les
listes, que parce qu'ils se sont, pour la plu-
part, rangés à la loi.
Je suis instruit que plusieurs médecins pré-
tendent ne pas devoir la patente. C'est une
erreur. Je les prie de s'adresser à M. Guillo-
tin, leur confrère, et membre de l'Assemlée
constituante, l'un des coopérateurs de la loi ;
il les détrompera, j'en suis certain. Ce n'est
pas qu'il ait pris une patente, mais il a pré-
sents à la mémoire les débats qui eurent lieu
quand la loi fut décrétée.
Les salaires qu'un médecin pourrait exiger
étant taxés par des gens qui se portent bien,
ne vaudraient pas les salaires qu'ils se laiss:nt
donner par des gens qu'ils viennent de gué-
rir.
C'est donc un très bon calcul dans leur pro-
fession que d'attendre son paiement de la re-
connaissance plutôt que de l'exiger de la jus-
tice ; la gratitude excite là libéralité bien plus
souvent que l'avarice ne retient la gratitude;
dans la gratitude, là pauvreté même se trouve
(i) Le docteur Guillotin est le parrain
de la guillotine : il est assez piquant de
voir son nom choisi comme une menace
pour les récalcitrants.
DES CHERCHEU
947
plus souvent solvable et même opulente que
la richesse n'est calculante et lésineuse.
Qirimpoite donc que l'honoraire soit de-
mandé s'il est ordinairement offert? Qu'im-
porie qu'il ne soit pas taxé, si ordinairement
il est plus fort que ne léserait la taxe? Que
veut-on donc dire avec cette différence du
salaire et àt l'honoraire . Ce moi à' honoraire
n'est-il pas un déguisement introduit par la
vieille vanité de nos mœurs passées pour sé-
parer le médecin du marchand. Parce que dans
ce mot d'honoraire l'idée de lucre et de profit
est empâtée, on ne sait comment, avec celle
d'honneur, l'idée de lucre y reste-t-eJIe moins
pour s'offrir à la patente qui le poursuit ?
Toute peine vaut salaire ; toute peine qui a
un but important, qui, pour être fructueuse
doit être aidée de grands talents, de vastes
connaissances et même de quelques vertus, mé-
rite un salaire proportionné à la rareté d'une
réunion complète d'avantages si éminents.
Ainsi le bon médecin doit être payé, gran-
dement payé, payé comme il l'est, il doit donc
avouer qu'il l'est, s'honorer de l'être, et sur-
tout s'en honorer en apportant au trésor pu-
blic un tribut proportionné à ses profits.
Voilà ce qui a été dit ou senti à l'Assemblée
constituante sur le fond de la question.
Un incident s'éleva encore. On demanda
comment lé magistrat pourrait distinguer le
médecin purement charitable du médecin
profitant ?
Je répondis en proposent l'art. XXI de la
loi du 17 mars 1791, qui charge les procu-
reurs des communes et les procureurs-géné-
raux des départements, de faire à la conscience,
à Vhoniieur des hommes soupçonnés de rece-
voir des honorai r es, uwQ sommation de déclarer
publiquement au tribunal, audience tenante,
s'ils retirent ou non, un profit de leur travail
pour être, en conséquence, taxés ou renvoyés.
Ainsi, par e:'.emple, c'ans le css où un mé-
decin du roi ou de la reine n'aurait pas payé
sa patente, je pourrai le citer au tribunal de
son district, et le prier de déclarer s'il exerce
la médecine profitable, ou seulement la méde-
cine charitable, pour être condamné ou ho-
noré suivant sa réponse.
Je répète ma proposition ; c'est qu'incessam-
ment, je poursuivrai devant les tribunaux et
l e pJibhc^les méiJecins, h3.x\qu\txs et négo-
ciants qui n'ont pas pris leurs patentes.
Rœderer,
Procureur général syndic du dép. de Paris,
P. S. J'observe que le roi a pris une pa-
tente pour la porcelaine de Sèvres, que MM.
les prêtres de tous les cultes, non fonction-
naires publics et non payés par le trésor pu-
blic, doivent aussi la patente à raison de la
rétribution qu'ils peuvent recevoir pour
exercer leur culte. 11 est bon que MM. les
médecins sachent que la patente ne déshonore
RS ETg;CURlEUX 20 décembre 1902.
948
personne, afin qu'ils s'empressent d'honorer
la patente.
P- c. c. Eugène Grégourt.
L'assassinat de Jean sans Peur.
— Les ossements de Jean sans Peur in-
humés dans la cathédrale de Dijon, en
1841, viennent d'être brusquement remis
à jour, au cours de travaux faits dans
cet édifice.
Sur la scène du meurtre, on trouve d.'s
détails très copieux dans la déposition du
secrétaire de l'assassiné, Jean Seguinot,
L'original, en parchemin, est déposé aux
archives de la Côte-d'Or et de l'ancienne
province de Bourgogne, section de la
chambre des comptes de Dijon, archives
ducales layette n° 78.
Ce document n'est pas ignoré, mais est-
ce une raison pour ne pas le rappeler
quand les circonstances nous y invitent ?
D'ailleurs il peut être une réponse à
une question posée dans nos colonnes le
2t mai 1890, (XXIII, 293), et restée sans
écho.
La déposition de Jean Seguinot est
longue et prend les choses d'un peu haut;
arrivons à la scène du crime, la peinture
en est vivante :
Quant mondit seigneur fut à la barrière
sur le pont dudit ^lonstereau, accompa-
gné des diz dix; c'est assavoir Charles de
Eourhon, le sire de Nouhailles, monsieur
de Saint-George, rnessire Anthoine de
Vergy, monsieur d'Autrey, monsieur de
jNîontagu, Jehan de Fribourg, le sire de
Talemen, messirë Charles de Lens, rnes-
sire Pierre de Gyac ; un nommé messire
Pierre de Beauvaul vint au devant de
luy qui prinst et reçeut le serment de mon-
dit seigneur et des dix dessus diz qu'il me-
noit en sa compaignie, qu'ils tendroyent
seurs sans nieff.ure ne souffrir meffaire l'un
l'autre, car pareillement l'avoit fait ledit
daulphin et lesdiz dix de sa compaignie
avec eulx luy qui parle passèrent et entrè-
rent dedans la barrière du dit daulphin et
aussitôt qu'ils furent dedans, ledit Tanguy
tira luy qui parle par la manche dedans les
dites barrières pour plus hastivement fermer
le guichet d'icelles ; et tantost que mondit
feu seigneur apperceust ledit daulphin qui
estoit près de la porte de devers la ville
sur le dit pont à l'endroit d'un petit retrait
fait de haiz du costé de l'eaue, mondit leu
seigneur s'en ala devers luy et osta son au-
musse qui estoit de velour noir et se in-
clina devant luy d'un genouil jusques à
terre en le saluant moult humblement en
N" 989
L'INTERMEDIAIRE
949
950
luy disant en effet les paroles qui s'en sui-
vent. C'est assavoir que après Dieu, il n'a-
voit à servir ne obéir que au Roy et à luy
et en leur service à la conservation du
royaume offrit à mettre et employer corps,
biens, amis, allies et bienveillans et se on
luy avoit fait aucuns rapports à sa charge
luy pria qu'il ne les vouloist croire et pour
plus grant seureté s'il sembloit audit daul-
phin que ou traictiés de la paix ou alliances
faittes entre eulx fussent aucunes choses à
adjouster qu'il estoit prest de le faire au
dit de luy et de ses gens illec présens en
disant pour feu mondit seigneur au daul-
phin et à ses gens : « Monseigneur et entre
vous messieurs dy je bien ? /> Et ces paro-
les dictes le dit daulphin luy dist :
«Beau cousin, vous dittes sy bien que Ion
ne pourroit mieux, levez vous et vous cou-
vrez : » en le tenant par la main. Le dit
président de Provence vint derrière ledit
daulphin et parla à lui bien bas à l'oreille,
ne scet luy qui parle qu'il luy dist ; mais il
apperceust bien que les dits daulphin et
président firent signe de l'œil en regardant
ledit Tanguy. Lequel Tanguy incontinent
bouta feu mondit seigneur d'une orrant
hache de guerre qu'il tenoit en la poussant
entre deux espaules en luy disant : «: Mon-
sieur de Bourgoingne entre léans, » lequel
feu mondit seigneur, se retourna de costé
et pot voir mondit seigneur, si comme il
semble à luy qui parle ung grand homme
brun, le nom duquel, luy qui parle ne scet
qui tenoit une grant espée taillant toute
nue. Et en ce mouvement encommencè-
rent à crier les gens dudit daulphin : «Tuez!
tuez ! » et ce grand homme commença à
frapper feu mondit seigneurde ladite espée
nu la teste en descendant au lonerduvisaige
du cote destre et leu mondit seigneur pour
cuic'er éviter le cop getta le bras auiievant
dont il fut blecié très vilainement car il ne
pot tant abvier que le cop ne luy cheust
sur le visage et ot dudit cop le bras emprez
la main presque coppé, duquel cop il ne
cheut point et estoit ledit Barbazan au plus
près de celuy qui donna ledit cop.
Maistantost ledit Tanguy frappa mondct feu
seigneur de ladite hache iju'il tenoit si grand
cop sur la teste qu'il chez à terre sur le
costé sénestre du visaige de devers le dit
daulphin qui y estoit présent et vit luy qui
parle que le seigneur deNouhailles et mes-
sire Jehan de Vergey seigneurs d'autres qui
se mirent audevant de mondit seigneur
pour empeschier les cops que on luy don-
noit furent bléciez et dez sitost que ledit
cri de iuei! tue^ ! fut fait, ceux qui estoient
en la compaignie du ditdaulphin prindrent
et em,irisonnerent les dicts seigneurs qui
estoient entrez avec luy ; excepté messire
mon ait seigneur
par ung dont il ne
Jehan de Neufchastel qui se eschappa et
luy qui parle regardoit tousjours mondit
feu seigneur en grant crainte et doubte de
sa vie. Ce fait vit un homme tenant une
espée nue en sa main qui se agenouilla et
bouta sa dite espée par dessous ou corps
de feu mondit seigneur et lors mondit feu
seigneur se commença a estendre les rains
en rendant ung soupir et sembla à luy qui
parle que a icelle heure il renditl'esprit que
Dieu par sa grâce vueille avoir en sa sainte
gloire et vist oster a feu mon dit
les anneaux des doigts j,„.
scet le nom; mais depuis il oy dire que
c'estoit ung des gens du sire de Guitry et
luy qui parle incontinent fut prins par Ba-
tailler et de par ledit daulphin baillé en
garde à maistre Robert Maillé, secrétaire
dudit daulphin quilegarda au lieude Mons-
tereau et à Moret quatre jours entieis au
derrier des quelx quatre jours que le dit
maistre Robert dist à luy qui parle ainsi
qu'il se recommandoit à luy pour la déli-
vrance qu'il n'y pouvoit entendre, mais le
convenoit hastivement retourner audit
Monstereau pour la distribution des biens
meubles de feu mondit seigneur que ledit
daulphin avoit donnez aux diz de sa com-
paignie qui avoient esté avec luy dedans la
barrière.
Ce fut le 22 juillet 1841 que la recon-
naissance officielle de ces restes fut faite
à Dijon, par la commission des antiquités.
Le cercueil avait été violé en 1793; on
avait retrouvé les ossements épars ; on
les remit dans un cercueil de plomb en -
veloppé de chêne et sur une plaque,
on grava ces mots : « Ossements trouvés
près de Seurre, du duc Jean-Sans-Peur,
I 84 I . »
On avait relevé sur le crâne la trace
des coups portés par Tanneguy-Duchàtel
et ses complices.
La corrélation entre le récit du témoin
qu'on vient de lire, et la marque des
blessures du crâne est absolue. C'est un
point d'histoire qui, d'ailleurs, n'est pas
controversé. Toutefois, peu de tableaux
d'un caractère aussi tragique nous sont
tracés avec une fidélité aussi minutieuse.
Le reportage contemporain, comme
« scène d'assassinat », malgré le luxe et
les détails dont il est coutumier, n'a ja-
mais fait mieux, ni plus vivant.
D^C.
Le Directeur-gérant : G. MONTORGUEIL.
Imp .Daniel-Chambon. St-Amand-Mont-Rond
SLVr Voinme Faratssant Us to, 20 et )0 de (haque mu-ts.
30 Décembre 1902
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9ES CHERGHEUaS ET CURIEUX
Fondé ea 1864
<^UKSiiOiN8 H)! Ktît'OiNSKS I.ITTÉH.MHHS, H
TROUV'AILLKS
951
<ê,m^i\om
La portrait du roi de Rome. —
Où est le portrait du roi de Rome, fiis
de Napoléon I", peint par Gérard?
V. G- R.
Les originaux des lettres de Guy
Patin à Falconet. — Quelqu'un pour-
rait-il donner des renseignements sur le
sort du manuscrit des lettres de Guy
Patin à Falconet, médecin à Lyon?
On sait, en effet, que pendant que les
originaux des lettres du célèbre doyen de
la Faculté de médecine de Paris à ses
correspondants Spon et Brlin, sont con-
servés à la Nationale, ceux des lettres à
Falconet manquent et ont été jusqu'à pré-
sent introuvables. D'' P. Triaire.
Poème d'Alfred de Musset sur
l'Absinthe. — Connait-on un dithy-
rambe de Musset à l'Absinthe :
Salut, verte liqueur, Némésis de l'orgie !
Je l'ai sous les yeux, en manuscrit : il
a sept strophes de six vers. A-t-il été i)u-
blié ? A-t-on des renseignements sur son
origine et sa date ?
LÉO CLARETiE.
Le sceau de Hugues de Roffîgnac.
— Je désirerais savoir quel était le sceau
de Hugues de Roffignac, évèque de Rieux
(Haute-Garonne) 1426- 1460. J'ai un sceau
de cet évèque, mais il est incomplet. Un
de nos érudits collaborateurs n'aurait-il
iSTOmQCHS. SC.lîîNTlKiyUKS K T AHIIS II'^IIKS
KT CURIO.SITI'S
952
pas connaissance d'une empreinte en-
tière? — V. G. R.
Vincent-Philippe, sieur de Farcy.
— Je serais mille fois obligé que l'on
voulût bien m'indiquer où Je pourrais
trouver des renseignements sur Vir.cent-
Philippe, sieur de Farcy, propriétaire à
Paris au commencement du xvu* siècle et
sur sa descendance. Nobody.
Le cardinal Petrucci. — Serait-il
possible d'obtenir quelques détails sur
une conspiration tramée contre la vie du
pape Léon X, et à la tête de laquelle se
trouvait le cardinal Petrucci ? Je n'ai pu
trouver à ce sujet que quelques lignes
donnéesparle Conversations Lexicon (Leip-
zig, F. -A. Brockhaus, 1819) à l'article
Léon X, et dont voici la traduction :
Cette même année (1517) une conspira-
tion menaça les joui^s du Pape; elle lut
heureusement découverte et sévèrement
châtiée. Malgré un sauf-conduit qui lui
avait été accordé, le cardinal Petrucci, con-
sidéré comme l'instigateur, fut étranglé :
d'autres, dont la culpabilité fut moins clai-
rement démontrée furent torturés, destitués
de leurs dignités, bannis. La conduite du
pape dans cette occasion ne fait honneur
ni à sa magnanimité ni à sa mansuétude.
- VA. T.
Acteurs morts sur le théâtre. —
Je désirerais en avoir la liste aussi com-
plète que possible. Alem.
Benvenuto Cellini et l'artillerie
agricole. — Est-il exact de croire, avec
la Chronique médicale, que le célèbre ci-
XLVl-18
N» 989
L'INTERMEDIAIRE
933
954
seleur florentin est le premier qui ait dé-
couvert et appliqué des pièces à feu pour
détourner les désastres occasionnés par
la grêle ? Depuis plusieurs années, l'ar-
tillerie agricole a pris en France, notam-
ment dans les départements de l'Est, un
grand développement et rend les services
les plus utiles. E. M.
Armoiries de la famille Gourdin
de Drinckam. — Peut-être y aura-t-il
un obligeant correspondant de V Intermé-
diaire qui voudra bien me donner le bla-
son des armoiries des Gourdin de Drinc-
khaui, famille de la Flandre française.
Le comte P. A. du Chastel.
Armoiri:-s des évêqwes consti-
tutior.nels sous 1^ Révolution. —
Quelles étaient les armoiries des évêques
constitutionnels sous la Révolution de
1791 à 1802 et sous l'Empire à la réorga-
nisation du culte en i8o2.jusqu'àlaforma-
tion de la noblesse impériale en 1808 ?
A cette époque, 1791, les aimoiries
avaient été abolies depuis plusieurs an-
nées dans les nuits d'août 1789, par quoi
les a-t-on remplacées ?Je tiendrais surtout
à savoir les armoiries ou le cachet de
Ms"" de Montault, évêque de Poitiers de
1791 à 1798, et où ils se trouvent.
Avant la Révolution, Ms'' de Montault
portait les armoiries des de Montault,
ducs de Navailles dont il avait le brevet
signé du roi. 11 quitta la particule en 179 1 ,
fut créé baron par l'empereur en 1808,
reprit ses armes et couronne de duc sous
la Restauration et les garda officiellement
usqu'à sa mort arrivée en 1839.
B. DE ROLLIÈRE.
Armoi i?s à déterminer : d'azur,
au sautoir d'or. — D^û:(ur, au sautoir
d'or, accompagné de /}tours de uinm, cou-
ronne de marquis, crosse à sénestre et
mitre à dextre. Le tout encadré sous un
chapeau d'archevêque et des cordons à 10
houppes.
(Ces armoiries sont sur un bois d'im-
primerie)
Arraoiries à déterminer : d'azur,
à trois têtiis de cerf. — D'a{ur, à trois
têtes de cerf de.... posées 2 et i , couronne
de marquis, (supports deux lions ram-
pants).
(Ces armoiries sont sur un plat en faïence
de Moustiers).
Armoiries sur une fontaine en
cuivre. — De... à la barre de.... i fleur
de lys au coin dextre du haut, 1 fleur de lys
au coin sénestre du bas.
Taf.
Jean- Baptiste Schmon (1738-
1801). — Quel était ce personnage qui
fit son propre portrait au mois de sep-
tembre 1801 et se représente dans l'atti-
tude d'un géomètre faisant une démons-
tration au tableau ? Il a soin de se dire
né le 12 avril ij:^) dans l'inscription
relatée sur la toile, mais il oublie de faire
connaître son lieu de naissance. La pein-
ture, sans être d'ordre supérieur, ne man-
que pas d'originalité, le dessin est bon.
Si Jean-Baptiste Schmon n'était pas pein-
tre de profession, il était du moins ama-
teur estimable. De quelle nationalité pou-
vait-il bien être ? HussoN.
Pierre Scar'on, évêqae d-a Gre-
noble en 1641. — Le cul de jatte Scar-
ron, mari de M'"" de Maintcnon, était-il
parent avec cet évêque? P. Ipsonn.
Familles de Neufville ou de Neu-
ville et fieî de Neufvialle — Peut-
on citer, en tous pays, des familles de ce
nom avec l'orthographe différente? Quel;
en serait le pays d'origine ? On trouve
souvent ce nom, mais assurément la sou-
che de ces diverses familles doit être-
française... Toutefois, on en trouve en
Belgique, et même à ce propos, il est
curieux d'apprendre que dans la plaine
de Waterloo, la ferme d'Hougomont,
laissée en ruines..., ruines respectées,
comme témoins sacrés de la grande ba-
taille, a appartenu à un comte de Neu-
ville,
En cff'et, dans le livre illustré La
Belgique, par Camille Lemonnier (page
72), on lit ce qui suit :
Hougomont, en 1S15, était li.ibité par un
comte de Neuville et se composait d'une
agglomération de bâtiments de ferme et de
château appartenant à la femme du comte.
Dos l'approche des troupes, tout le monde
avait déserté; le comte etla comtesse s'étaient
réfugiés en 1 rance et la domesticité avait ga-
gné les villages voisins. Quand les serviteurs
DES CHERCHEURS ET CURIEUX 3o décembre 1902
- 955
956
revinrent, ils trouvèrent la maison incendiée
à l'exception de l'habitation du jardinier et
d'une partie des communs ; mais aucun des
deux époux ne revit le funeste séjour ; trois
jours après la bataille, le comte mourut à
Paris, un an se passa, et puis la propriété fut
vendue.
Il existe en Auvergne, une propriété
appelée de Neufvialle, au milieu de la-
quelle sont une métairie et un castel en-
touré d'un petit parc. Cette demeure fut
commencée au moment de la Révolution
française ; mais terrorisé par les événe-
ments, le propriétaire d'alors, appelé de
Neufville, fut pris de folie et mourut en
laissant inachevée sa maison, qui fut ha-
bitée pendant plus dun siècle par le mé-
tayer ; le propriétaire actuel a achevé
cette maison, en a fait une belle habita-
tion de campagne.
Ainsi, voila deux familles qui ont laissé
des souvenirs à de bien grandes distances.
Ce fief de Neufvialle en Auvergne est-il
le seul de ce nom en France r Son his-
toire serait intéressante a connaître avec
les diverses mutations de propriétaires
qu'il a dû subir jusqu'à ce jour.
Maurice Hervé.
Lecoq de Boisbaudran. — Je dé-
sirerais avoir des détails sur l'excellent
Lecoq de Boisbaudran ; j'entends sur sa
vie et ses travaux. On sait que Lecoq
était professeur de dessin a l'tcole impé-
riale de dessin et de mathématiques,
aujourd'hui l'Ecole nationale des Arts
décoratifs ; il y avait crée un cours de
dessin de mémoire qui se tenait les après-
midi du jeudi, il fut suivi par quelques
jeunes gens qui devinrent plus lard des
artistes connus, notamment Régamey,
Fantin-Latour, etc. ^- ^^
Le sculpteur aveugle Vidal. —
Occupé en ce moment à une étude sur
Vidai, le sculpteur aveugle bien connu,
je m'aperçois que beaucoup de détails me
manquent, je serai donc très reconnaissant
auxlecteurs et collaborateurs de l'Intermé-
diaire de me faire connaitrecequ'ils sauront
sur un homme de talent qui, frappé très
jeune par un terrible malheur, a su four-
nir une longue carrière de travail et d'ho-
orabilité. ^' ^•
n
Le respect des autographes. —
« La mort d'Hégésippc Moreau, chantée
en vers par Jules de Concourt, c'est une
aimable surprise que nous a procurée le
respect des autographes ».
Cette phrase de M. M. m'a remis en mé-
moire les obscrvationsd'un ami me faisant
lire deux lettres inédites de George Sand:
Je voulais les publier et les publier avec
la lettre cause des réponses de G. Sand.
Un vieil huissier écrivait à la célèbre ber-
richonne au sujet de ses intérêts, puis lon-
guement lui donnait des conseils sur ses
lectures, lui reprochant de lire tel ou tel
roman. Pas banal, ce cas. Mon ami me
pria d'attendre, objectant que la femme
de l'huissier n'était pas morte.
Je pose la question suivante :
Où commence, où finit le respect des
autographes ? Docteur Lesueur.
Théâtre de la Porte Saint-
Antoine. — C'était le premier nom du
théâtre Beaumarchais, situé boulevard
Beaumarchais côté impair, entre la place
de la Bastille et l'ancienne rue du Pas de
la Mule. Il fut ouvert vers 1835. Pourrait-
on savoir quel était le programme d'ou-
verture, le nom des artistes, et notam-
ment celui de l'artiste qui récita le prolo-
gue ? H. Lyonnet.
Les portes eu bronza. — Il existe
à Florence deux remarquables portes con-
nues sous le nom de portes du baptistère.
A. — Connait-on l'existence actuelle, ou
certains auteurs des derniers siècles ont-ils
cité, en Italie ou ailleurs, dans les mu
sées, les palais ou chez des particuliers
une ou des portes conçues dans un goût
semblable, même avec des sujets complè-
tement différents ?
B. _ A quelle époque remontent ces
portes ? Je ne parle pas de celles du bap-
tistère, mais bien des portes du même
genre que l'on pourrait connaître. Est-il
possible de leur attribuer une valeur ?
C. — Quels furent les patriciens tos-
cans, lombards, vénitiens, siciliens, etc,
etc. qui commandèrent de telles œuvres
d'art ? Ont-elles été inspirées par celles
du baptistère ?
D Pe t-on m'indiquer le nom des
artistes qui exécutèrent des portes dans le
genre de celles du baptistère.
Un CRiTidUE d'art.
U. 989.
L'INTERMEDIAIRE
957
958
Marchand d'est&mpas à L^on. —
Sur une planche de cuivre qui représente
l'Ange Gardien, se trouve, au bas d'une
longue inscription, la mention : A Lyon
chez Gardon, rue de l'Annonciade, n" 2.
A quelle époque vivait cet éditeur ? La
planche n'indiquepas le peintre ou le des-
sinateur qui a traité le sujet, mais elle
est d'une exécution très Unie.
iJ^^^&iMJ HUSSON.
Les collections du château d'Eu.
— Depuis quelque temps le château
d'Eu n'était plus ouvert au public. On
disait, il est vrai, que son importante ga-
lerie de portraits avait été transportée en
Angleterre. Existe-t-il un catalogue des
richesses artistiques qu'il a contenues,
quels sont les dommages que l'incendie
leur a fait éprouver ? Léda.
« Virginie et d'Orfeuil ». — Quelle
est la dame du commencement du xix'=
siècle qui est l'auteur de ce roman dont
le titre sent si bien son époque ?
Cz.
Portrait de Gabriel Laviron. —
J'ai dans mon cabinet, une petite mine-de-
plomb originale, très enlevée d'exécution,
du peintre Jean Grigoux, représentant le
buste de profil, tourné à droite et la tête
nue, dessiné d'après nature, de son ami
etcamarade de jeunesse Gabriel Laviron
(haut, 9 cent,, sur 8, larg.) l'auteur des
Salons de 18^^ et de 18^^, in-8" l'un et
l'autre illustrés et devenus fort rares et
dont a parlé précédemment Ylnieiiné-
diaire {Vid. t. IV, col. 352 et 398).
J'ai, de ce même dessin, une petite
eau-forte, très habilement gravée en fac-
siaiile, et dans les mêmes exactes dimen
sions et dispositions, épreuve d'artiste,
sans aucun nom de graveur ni d'impri-
meur, tirée sur grand papier vergé,
d'Arches, in-4".
Pourrait-on me dire le nom du graveur
auteur de cette petite repiod^iction et le
nom du recueil dans lequel elle fut pu-
bliée ? Ulric R. -D.
La ceinture de chasteté dôCar-
navalet. — En a ton bien parlé dans
la dernière enquête ? Elle m'a été signalée
par notre collègue M. de Bo... rencontré
à l'Exposition des Arts féminins où figu-
raient plusieurs de ces appareils ridicules.
Elle est perdue au milieu d'une sorte
de panoplie formée avec des ferrements
provenant de la Bastille, placée à l'exté-
rieur de la paroi gauche de la cheminée,
dans la salle du premier, consacrée à no-
tre ancienne prison d'Etat et il n'est
point commode de l'y découvrir quand
on n'est pas informé. D'où vient cette
dissimulation dont je ne vois d'autre
exemple qu'à Poitiers pour une pièce d'un
bien plus grand intérêt encore ?
En l'absence d'un catalogue de Carna-
valet, il est assez difficile de savoir si
cette ceinture provient réellement de la
Bastille, mais cela parait probable, vu le
milieu où elle est exposée. Que pourrait-
on m'en dire ? Léda.
Docteur en hermétisme. — Dans
un article des plus spirituels, publié
dans le Jïfatin, au mois de septem-
bre 1901, M. J. Bois nous fait connaître
qu'il y a,rue Saint-Jean, à Douai, un labo-
ratoire où deux jeunes avocats, sous la
haute direction de M. Jolivet Castelot,
travaillent à la recherche de la pieri e phi-
losophale. J'ai sous les yeux un ouvrage
où M. Jolivet prend le titre de docteur
en hermétisme.
Pourrait-on me faire connaître la Fa-
culté qui a délivré ce diplôme à cet alchi-
miste du xxe siècle? P. Nipson.
Moines rouges et Curés-Blancs ?
— A Saint-Michel de Conex 'Isère) exis-
tait un prieuré datant du xi« siècle appelé
couvent des Moines Rouges : aux Chéris
(Manche) est un ancien édifice désigné
par le nom de la Maison des Curés-Blancs.
Les Moines Rouges étaie:it peut-être des
Templiers ; mais les Curés-Blancs?
A. S . E.
Lampes à modérateur. — Au début
du xix*" siècle, Carcel fit un grand clian-
gement dans 1 usage des lampes, mais le
système dit à modcralenr ne vint que
plus tard. Je désire être fixé sur la date
réelle de l'invention, était-ce sous la Res-
tauration ou le règne de Louis-Philippe?
H. H.
DES CHERCHEURS ET CURIHtJX
ÎO décembre içoa,.
959
060
ïlépon$e6
Il sera répondu directement par lettre
à ceux de nos correspondants qui deman-
dent des informations sur des questions
de famille ou d'un intérêt purement per-
sonnel.
La date exacte de la mort de
Casanova (XLVI, 786, 905). — Voici
qui mettra fin aux controverses, c'est la
substance de l'acte de décès d'après les
registres que veut bien nous envoyer M. le
curé doyen de Dux.
Bestatigung
dass lautSterbematrikel Dux tome \\\^ page 10
Herr Jakob Casanova [ein Venezianer]
Am 4Juni 1798 (neunzig acht).
Im Syjahre in Dux Anl f l.gestorben ist
Dekanalamt Dux
den 14 décernber 1902.
H- Fribdland.
Dekahtj
Copie traduite de V allemand.
Certificat ;
que d'après les matricules des décès. Dux,
tome III, pag. 10.
M. Jacques Casanova, (un Vénitien)
estmort !e4juin 1798. (quatre-vingt-dix huit)
dans sa 87° année à Dux Anl. I.
(signé) Office du doyenné de Dux
le 14 décembre 1902.
le Curé doyen : H. Friedland.
Sarah Bernbardt est-elle fran-
çaise ?(T. G. 106 ; XLVI, 916) — Des
divers documents publiés jusqu'à ce jour
par Vlntermédiaire se dégagent pour un
juriste, les conséquences suivantes : si
M™' Sarali Bernbardt est la fille reconnue
de M'" Julie Bernbardt, elle suit la natio-
nalité de sa mère, quelle que soit la natio-
nalité de son père, légalement inconnu.
Il s'agit donc, tout d'abord, desavoir à
quel pays appartient M"^ Julie Bernbardt,
qu'on nous dit être née à Berlin, mais qui
peut être néanmoins hollandaise, ainsi que
le déclare M™' Sarah Bernbardt dans une
dépêche adressée par elle, en novembre
1902, à une dame étrangère ; tout le
monde sait, en effet, que, pour les enfants
dont la filiation est légalement établie, le
lieu de leur naissance n'influe pas, en gé-
néral, sur leur nationalité et qu'ils ont,
même nés à l'étranger, celle de leurs pa-
rents.
De l'acte de naissance de 1843 qui pa-
raît se rapporter à une sœur aînée de
M"* Sarah Bernbardt il résulte que M"*
Julie Bernbardt, sa mère, est fille d'un
oculiste. M. Maurice Bernbardt. et de feu
Jeanne Hart. Quelle était la nationalité de
ce médecin ? C'est là, manifestement et
en dernière analyse, celle de sa petite-
fille, M-»' Sarah Bernbardt.
La question de droit strict n'a, d'ail-
leurs, rien à voir avec les questions
de religion, d'éducation en France et de
sympathies : tous les Français sont heu-
reux de considérer la grande artiste
comme une compatriote d'adoption, en-
core qu'elle ne le fût peut-être pas de
naissance, Paul,
*
♦ *
Non ! elle ne l'est pas puisque son
père est /;!fo»î«z/ (officiellement), et que sa
mère est ou Allemande ou Hollandaise.
Veut-on savoir où et quand elle est née ?
QLi'on recherche son acte de mariage.
Elle n'a pu se marier sans produire son
acte de naissance, c'est absotiiment obligé.
Alors on sera forcément fixé. Oroel,
*
M"^ Sarah Bernbard a é*é admise
comme élève au Conservatoire de musi-
que et de déclamation, par décision du
comité du 29 novembre 18=59, ^^ placée
dans la classe de déclamation de Provost.
En demandant son admission elle a pro-
duit une expédition authentique de son
acte de naissnnce, c'est sur cette expédi-
tion régulière qu'ont été copiés fidèle-
ment les renseignements publiés dans le
n° de V Infcrmcdiaire du 10 novembre 1891 .
Cette expédition a été restituée, suivant
l'usage, à M™' Sarah Bernbard, qui a dû
la conserver. D'après l'article 9 du code
civil, M^"^ Sarah Bernbard née d'une
étrangère de Berlin, est étrangère et
Prussienne, sa nationalité d'origine n'a
pu être modifiée, que si elle a récla-
mé la qualité de Française dans l'an-
née qui a suivi l'époque de sa majorité,
sinon, elle est restée Prussienne.
A, B.
Chevalier de l'Empire (XLVI,
341, 459> 573' 63». 743' 909) — ^i M.
le vicomte de Reiset avait parcouru les
N* 990.
L INTERMEDIAIRE
961
962
armoiries du premier Empire, son juge-
ment se serait peut-être modifié et il aurait
été alors convaincu que la règle était de
demander simplement aux nouveaux
titulaires de l'Empire de fournir le des-
sin des armoiries qu'ils désiraient adopter
pour vérifier si elles ne renfermaient pas
des emblèmes défendus où réservées, c'est-
à-dire les fleurs de lys, qui devaient être
remplacées par des fers de piques ; les
aigles, qui étaient réservés pour les ar-
moiries de la maison impériale et que les
impétrants devaient découper pour n'en
plus porter que les membres séparés, et
les abeilles, attributs du chef des armoi-
ries des princes dignitaires de l'empire et
des bonnes villes. A part ces quelques
exceptions, toutes les familles de l'an-
cienne noblesse : Arenberg, Bauff'remont,
Gontaut - Biron, Montmorency, Mon-
tesquieu, Lannoy, La Rochefoucauld,
Noailles, Rohan, Talleyrand et tant d'au-
tres, ont exactement conservé leurs armes
en les chargeant simplement du signe
nouveau de leur situation dans la noblesse
impériale. Révérend.
Meubles héraldiques (XLVl, t;6i,
743). — Afin de pouvoir répondre d'une
façon exacte à la question posée, je prie
le demandeur d'indiquer les noms des per-
sonnes qui portent dans leur écu des meu-
bles héraldiques très peu usités et men-
tionnés, col. 561. SCOHIER.
Ordre de la Toison d'or ('XLVI,
617, 683, 742, 797). — M. L. Qiiarré-
Reybourdon, dans le n» de l'Intermé-
diaire du 20 nov. dernier, relève que
l'ordre de la Toison d'or fut institué en
1429 à Bruges, par Philippe-le-Bon, en
l'honneur de son épouse Isabelle de Por-
tugal. Mais il omet de nous dire par
quelle particularité piquante la Toison
d'or se rattachait à l'aimable et « très
aymée compaigne » à l'opulente cheve-
lure d'or qu'adorait cet excellent duc de
Bourgoigne, comte de Flandre, etc.
La discrétion ou le respect des mœurs
aurait-il engagé notre honorable corres-
pondant à ne pas soulever à certain en-
droit le voile de l'histoire ?
L'ordre illustre de la Toison d'or, voi-
sin de celui de la « Jarretière » créé ea
1349 par Edouard III, roi d'Angleterre,
supporterait peut-être moins bien qu« ce
dernier la devise fameuse Honny soit qui
mal y pense. Un Curieux.
Armoiries à déterminer : deux
fois trois 1-opards (XLVI, 72Q, 91 1>.
— Les armoiries, décrites par le D'' A. T.
Vercoutre, sont celles de la maison royale
d'Angleterre à l'époque encore assez ré-
cente où les souverains de ce pays pre-
naient le titre de roi? de France et ajou-
taient dans leurs armes les fleurs de lis de
France aux léopards de l'Angleterre.
Georges 111 fut couronné en 1761, com-
me roi de la Grande-Bretagne, de France
et d'Irlande.
Nous croyons que son fils, Georges IV,
fut le premier qui, à son accession en
1820. renonça au titre de roi de France.
C'est à cet époque que l'écusson de France
a dû cesser d'être écartelé avec celui
d'Angleterre.
M. R. doit être pris pour Maria Regina.
Le cachet serait donc celui de la reine
Marie II, épouse du célèbre Guillaume
d'Orange; on se souviendra qu'elle détrô-
na son père Jacques II et régna de 1689 à
1695. S. Churchill.
* *
Les armes des rois d'Angleterre étaient
primitivement ; de gueules, à 5 léopards d'or,
l'un sur l'antre. À la suite de leurs pré-
tentions au trône de France, ils écartelè-
rent leurs armes de celles du royaume de
France : d'a:(ur, à 7 fle7irs de lis d'or, et
n'abandonnèrent ces dernières armes et
le titre de roi de France qu'il y a une cen-
taine d'années.
Lors de la réunion du royaume
d'Ecosse à celui d'Ansjleterre, les armoi-
ries de l'Ecosse et de l'Irlande furent com-
prises dans l'écusson royal, qui put être
ainsi blasonné : écarteié, i et ^ contre-
écarte/è d'^noJeferre et de France ; an 2
d'Ecosse, au 9 d'' Irlande. Qiiant aux lettres
M et R, elles doivent être les initiales du
nom latin de Maria Regina et appartien-
nent probablement à la reine Marie
Stuart. fille de Jacques II et femme de
Guillaume III. A. E.
*
Sans aucun doute, le cachet a appartenu
à un prince du sang d'Angleterre ; ce
sont en effet les armoiries anglaises d'a-
vant la Révolution, les fleurs de lis de
France y figurent comme armes de pré-
963 —
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
tention. Jusqu'au règne de Georges III,
les monnaies portaient en légende : mas^.
br. fra. et hib. nx, c'est-à-dire roi de
Grande-Bretagne, de France et d'Irlande.
PlCAILLON.
— 964
30 décembre 1909,
*
* *
Je ne connais pas exactement l'histo-
rique des armes d'Angleterre, mais il me
paraîtrait bien anormal que les rois d'An-
gleterre aient écartelé leurs armes de
celles d'Ecosse avant l'avènement de
Jacques i*"'. Dans ces conditions, les ini-
tiales M. R. me paraissent ne pouvoir
s'appli.^uer qu'à la reine Marie, femme de
Guillaume 111 et fille de Jacques II qui a
régné personnellement en même temps
que son msri.
A. E.
Le commandant F avre en 1811
(XLV1,288, 468,590,691,751). -Décidé-
ment, c'est à en perdre son latin, le comte
Révérend prétend qu'il n'y a ni omission
ni confusion au sujet du chevalier de
l'empire, Favre, que le commandant Favre,
né à Civray et entreposeur des tabacs à
Poitiers, n'était même pas de la Légion
d'honneur en 18 19, et que la déclaration
faite à l'Etat-civil de son mariage à Poi-
tiers, le 3 mai 181 i, de chevalier de l'em-
pire, peut être entaché d'une fausse décla-
ration. '
Or, que croire, si on ne croit pas aux
actes authentiques, et, quoi-qu'en dise le
comte Révérend, ^'oi^' ceque je trouve à :
i" — Etat civil de Poitiers du 27 fé-
vrier 1812. Naissance de Marie Favre. fille
de M.Jacques-Marie Favre, âgé de 45 ans,
membre delà Légion d'honneur , entreposeur
particulier des tabacs à Poitiers.
2° — 20 novembre 1815. Etat civil de
Poitiers. Mariage de Barbier-Drouet de
Surville, en présence de Jacques Favre,
chevalier de l'empire.
y — 5 janvier 1814. Etat civil Poitiers.
Jacques Favre, chevalier de V empire, com-
paraît comme témoin.
40 — 19 février 1814. Etat civil Poi-
tiers. Naissance de Louise, fille de Jacques
Favre, membre de la Légion d'honneur.
5° — 29 juin i8i6,idem.Jacques Favre,
chevalier de l'ordre royal de la Légion d'hon-
neur.
6° — 23 septembre 181Q. M. Favre,
meurt au château de la Planche.
7' —7 mars 1829. Pièce notariée. Cu-
ratelle des enfants de M'"" Favre, veuve de
M.jacquesFavre, chef d'escadrons, cheva-
lier de l'ordre toyal de la Légion d'honneur,
et entreposeur général des tabacs à Poi-
tiers.
8° — Testament d'" monsieur Favre,
écrit de sa main, dans lequel il dit qu'il
est chevalier de l'ord'e royal et militaire
delà Légion ^'/j(;n»^«r,pensionné de l'Etat,
entreposeur des tabacs et des poudres et
receveur central des contributions indi-
rectes. 11 déclare en outre que sa veuve,
née Barbier, perd au moins 7000 livres
de rente, à sa mort.
9" On lit dans le manuscrit de M. Bar-
bier, avocat à Poitiers :
Jacques-Marie Favre, originaire de Ci-
vray, chevalier de !a Légion d'honneur, chef
d'escadrons d'Etat major, aide de camp du
général comte Rivaud de !a RalTinière, //
obtînt les lettres patentes de chevalier de
l'Empire, et mourut au château de la
Planche, commune de Vivonne. (Vienne)
le 23 septembre 1819.
Enfin, voilà neuf documents authenti-
ques en complet désaccord avec le comte
Révérend, à la note qu'il a fait paraître
dans le n° 985 de l'Intermédiaire. Que
croire? {e suis fort embarrassé. M. Favre
était-il, oui ou non, menibre de la Légion
d'honneur et chevalier de l'Empire ?
La question est toujours à résoudre !
B. DE ROLLIÈRE.
Evêques (XLVl, 564, 63S). — Trois
collègues ont répondu d'une manière
exacte et complète à la question posée
par M. La Coussière. Je crois cependant
devoir y ajouter les renseignements sui-
vants :
Lorsqu'un évêque titulaire devient car-
dinal prêtre^ il reçoit un titre cardinalice
et rien dans ses titres ne révèle qu'il a le
caractère épiscopal, sinon la mention de
son nom dans la liste des dignitaires
ecclésiastiques qui ont occupé des sièges
résidentiels ou titulaires publiés par la
Gerarchia catholica et l'Annuaire pontifi-
cal de Mfi"' Battandier.
Les chanoines évêques n'ont pas né-
cessairement le caractère épiscopal, ils
peuvent n'avoir seulement que l'usage des
pontificaux comme Ms'' de Ségur, cha-
noine de 1'" classe de Saint-Denis, le
N» 990
L'INTERMEDIAIRE
965
C)6b
seul, je crois, de ces chanoines qui n'ait
pas été sacré évêque. A. E.
La communauté de Saint-Chau-
mont (XLVl, 788). — La vénérable mè-
re Marie de Lumagne, veuve de François
Pollalion, déjà fondatrice (1643) des Filles
delà Providence, dont Vincent de Paul
avait rédigé les statuts, conçut (1661) le
projet de l'Union chrétienne, pour l'ins-
truction des Nouvelles converties et des
jeunes personnes sans fortune et sans
appui. Plusie .rs dames se joignirent à la
vénérable mère et l'une d'elles, madame
de Croze, donna pour cet établissement
sa maison de Charonne.
En 1683, les sœurs de l'Union chré-
tienne acquirent, par contrat du 30 août,
l'hôtel bâti en 1630, pour le marquis de
Saint-Chaumond, rue Saint-Denis. Elles
s'y transportèrent en 1685. bâtirent une
chapelle sous l'invocation de saint Jo-
seph, et furent depuis connues sous le
nom de filles de vSaint-Chaumond. Aux
termes de l'autorisation donnée par Louis
XIV, ces filles n'étaient point admises à
faire des vœux religieux ; elles devaient
être toujours « en état de séculières sous
la direction de l'archevêque de Paris >•>.
Selon Giraultde Saint Fargeau, la maison
( j'entends l'immeuble !) subsistait encore
en 1850 et la chapelle, au coin des rues de
Saint Denis et de Tracy, servait de maga-
sin de nouveautés sous l'enseigne : A
Marie Sttiart.
Un établissement, dit le Petit Saint-
Chaumond, ou la Petite Union chrétienne,
fut fondé, sur le modèle du précédent,
rue de la Lune.
11 existe plusieurs Fie de M™= Je Luma-
gne ; la plus estimée est celle publiée par
l'abbé Collin, 1774, in-12. A. S., e.
* ♦
Près la Porte Saint-Denis, et sur le côté
droit de la rue du même nom, était la
Communauté des Filles de l'Union chrc-
tienne^ autrement dite de Saint-Chaumond .
Elle avait été fondée en 1661, par d""
Anne de Croze, d'une famille noble et
ancienne, pour l'instruction des nouvelles
catholiques et des jeunes filles qui man-
quaient de secours temporels, et de pro-
tecteurs qui pussent les leur procurer.
L'association des Filles de la Providence,
formée par madame de Pollallion, servit
de modèle à la nouvelle institution.
Il y avait également le Petit Saint-
Chaumond, tenu par les Filles de la Pe-
tite Union Chrétienne, qui faisait partie
du premier, fondé par Louis de NoaiUes,
évêque de Châlons, qui, témoin des dan-
gers et des embarras auxquels étaient
exposées des personnes persécutées par
leurs parents, pour avoir embrassé la foi
catholique, des extrémités auxquelles
étaient réduites des jeunes filles qui, cher-
chant à se mettre en condition, man-
quaient de toutes les ressources de la vie
et même d'asile, persuada à plusieurs per-
sonnes pieuses de leur procurer une re-
traite et les secours nécessaires. Ils s'ins-
tallèrent rue de la Lune. Ceci se passa
en 1682.
Voir : Saint-Victor, Tableau hist. et
pittor. de Paris, tome 2, 2^ partie, pages
518 et 525. P. CORDIER.
Abbaye royale de Bénédictines
de Viliecha.sson-Mor--.-t. 1754-1784
(XLVI, 113, 247). — Madame Françoise
Paris de Soulanges, que notre collabora-
teur T. L. indique comme ayant été
nommée en 175^ abbesse de Moret, pou-
vait-elle être, en même temps, abbesse de
Royal-Lieu-lez-Compiègne ? Elle succéda,
en effet, dans cette dernière abbaye, dès
Tannée 1754, à Jeanne-Marie-Gabrielle
Grimaldi de Monaco, niorte le 29 janvier
de cette même année, à l'âge de 91 ans.
La nouvelle abbesse de RoyaLLieu était
fille de Claude de Paris, chevalier, sei-
gneur de Soulanges, de la Viéville,
de la Rigiudière, des Loumeaux, Bour-
chosse, etc., et de Françoise de Gati-
naire. Augustin-Hilarion de Paris de
Soulanges, abbé de Saint-Faron de
Meaux. n'était pas son neveu, mais son
frère. Elle avait un autre frère, Auguste-
François, mousquetaire gris de la garde
du Roi. Un de ses neveux, Claude-René
de Paris, comte de Soulanges, lieutenant
des vaisseaux du Roi et chevalier de
Saint-Louis, épousa, en 1755, Hyacinthe-
Gabriclle de Cornouailles (ou de Cos-
nouai) de Saint-Georges, dame d'hon-
neur de la princesse Louise de France,
et nièce de la baronne de Montmorency;
il en eut une fille.
Françoise de Soulanges était aussi ap-
parentée, je ne sais de quelle façon, à Au-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
967
968
30 décembre 190a
gustin-René-Christophe, chevalier, comte
de Chevigné, colonel du Régiment de
Colmar, seigneur de Tascautdes, et aussi
propriétaire, par sa femme, M"' Titon de
Villegenou, de la terre d'Ognon entre
Senlis et Verberie. C'est par suite de
cette parenté que je possède deux reliques,
de Tabbesse de Royal-Lieu : un portrait
au pastel, fort grossier d'ailleurs, en
costume religieux, portrait que je pour-
rais communiquer à M. Robert Gérai,
s'il le désirait ; et une petite écuelle à
couvercle, en porcelaine dure de Sèvres,
ornée de ses armoiries qui me donnent
l'occasion de rectifier l'hypothèse de
notre savant confrère Palliot le Jeune,
lequel suppose que notre abbesse de
Soulanges appartient à la famille cham-
penoise des Jacobé dont M. de Nauroy
a donné la généalogie. Ces armoiries
sont, en effet, blasonnées : d'argent, à la
croix ih gueules^ canioiince de qiialie lions
rampants affrontés de même, tandis que les
Jacobé de Soulanges portent, si je ne me
trompe : d'aptr, aune anille d'argent^ en
chef, et deux épis feuilles d'or^ en pointe
passés en sautoir. La Chesnaye des Bois
blasonne les armes des Paris : d'argent, à
la croix de gueules, cantonnée de ^ lion-
ceaux affrontés de même.
M. Arthur Bazin, dans son intéressant
travail sur 'iC Les Abbesses... de Royal-
Lieu » donne la reproduction d'un des-
sin des armes de madame Françoise de
Soulanges, dans lequel la croix est ab-
sente et les lions passants, au lieu d'être
rampants, comme sur mon écuelle. je
n'ai pas à chercher ici l'explication de
cette variante.
Françoise de Paris de Soulanges fut la
quarantième et dernière abbesse des Bé-
nédictines de Saint-Jean-au-Bois transpor-
tées à Royal-Lieu depuis l'an 1634. Le
14 avril 1790, l'abbaye fut sécularisée
et l'abbesse prit le titre de supérieure.
Le 4 octobre suivant, madame de Sou-
langes fut mise, nous ne savons pour
quel motif, en état d'arrestation, puis peu
après relâchée. Enfin, le 17 août 1792,
l'Assemblée Nationale ayant rendu un
décret ordonnant l'évacuation et la
mise en vente de toutes les maisons re-
ligieuses, les vinat-neuf Bénédictines de
Royal-Lieu se dispersèrent et nous ne sa-
vons ce que devint alors madame de
Soulanges dont je perds absolument toute
trace depuis ce moment.
V" DE Caix de S' Aymour.
Famille du Prel (XLVI, 899). — Le
baron K.du Prel, que j'ai connu à Munich,
descendait de Jean-Baptiste, baron du P.
seigneur d'Erpeldange, au duché de
Luxembourg, chambellan de l'Electeur de
Bavière et conseiller aulique de la régence
d'Amberg, mort en 180^.
L'aïeul de ce dernier, Gérard, baron du
P., lieutenant général au service de
France, vint s'établir, vers 1690, dans le
Luxembourg, y acquit la seigneurie
d'Erpeldange et épousa Marie-Madeleine
de Failly, dame en partie de Lommerange,
Malavilliers, Halanzy. etc. (Lorraine).
Cette famille du Prel, anoblie en 1457,
était originaire de Franche Comté.
Le château d'Erpeldange appartenant
aujourd'hui au député M. L. Thilges, frère
de mon cousin, renferme encore des sou-
venirs de cette famille.
D'autres renseignements généalogiques
plus détaillés sont à la disposition de M.
Albert de Rochas. I. Florange.
Il a été transmis directement à M. de
Rochas, une réponse de M. Pfeifïenschneider.
Famille de Monval (XLVI, 172,
406). — Il faudrait s'entendre. De quelle
famille Monval ou de Monval veut-on
parler ? En 1816, de Monval a publié, à
Grenoble, en un \ol. in-8, 142 pp, un
« Coup d'oeil sur la position de Grenoble,
tant en ce qui concerne la partie militaire
que la partie civile ^v Un M. de Monval
collaborait, ces années-ci, aux publica-
tions des religieux de l'Assomption.
J'ai connu, après 1870, un M. Monval,
fils de professeur de l'Université, qui di-
sait s'appeler Presse de Monval ; il fut
pendant une couple d'années \t factotum
du duc de Bruc, chargé d'atîaires de la
République de Saint-Marin, à Paris ; il
est mort depuis dans la misère et n'était
point marié. V.A.
Famille de Neuf ill« de Vill»roy
(XLVI, 790). — Louis-Nicolas, 3' duc
deVilleroy (né en 16Ô3, mort en 1734) eut
de son mariage avec Marguerite de Lou-
vois quatre enfants :
N* 990
969
L'INTERMEDIAIRE
i''F/a«f(3/5-Z.0Mw(i 695-1 765), 4« duc de
Villeroy, marié en 17 16 à Renée de
Montmorency-Luxembourg, sans posté-
rité.
2° et 3» Deux filU<>, devenues l'une
duchesse d'Harcourt. l'autre duchesse de
Boufflers, puis maréchale de Luxembourg.
4° François Camille (1698-1732), duc
d'Alincourt, marié àN. de Boufflers, dont
un fils, Gabriel-François- Louis, <y^ et der-
nier duc de Villeroy.
Celui-ci, né en 1731, était dès l'âge de
trois ans Lieutenant général du gouverne-
ment de Lyonnais. Engagé à 15 ans dans
la Compagni d es Gardes du corps de
Villeroy, il fit avec la Maison du Roi la
campagne de 1747, ^^ retour de laquelle
il épousa la fille du duc d'Aumont, à
peine plus âgée que lui. Capitaine de ca-
valerie en 1748, colonel du régiment de
Lyonnais en 1749, capitainede la 1" com-
pagnie française des Gardes du Corps en
1758, brigadier en 1761, maréchal de
camp en 1763, gouverneur de Lyon la
même année et enfin lieutenant général
en 1781. A cette époque, il ne quittait
guère plus son gouvernement de Lyon
«où il était considéré, respecté et craint».
Cette raison poussa le gouvernement
royal à le placer à la tête des Gardes
nationales lyonnaises, à la suite des
émeutes survenues dans cette ville en
octobre et novembre 1789. Mais il eut la
faiblesse de se dérober à ce devoir. Le
19 décembre suivant, il donna sa démis-
sion de la charge de capitaine des Gardes
du corps, et alla se retirer dans ses terres,
pendant que grondait, à Paris, la tour-
mente révolutionnaire.
Le 19 juin 1790, il n'y eut plus de duc
de Villt'roy ; ie 20 février 1791, le gou-
vernement du Lyonnais était supprimé ;
enfin le 21 janvier 1793 le roi monta sur
l'échafaud. Alors le dernier des Villeroy,
tremblant, se ralliant aux idées nouvelles
pour sauver sa tête, chercha d'abord à se
faire oublier. Puis, se voyant de plus en
970 — -
Monaco) et son neveu de l'autre branche,
le duc d'Aumont.
Les débris de cette grande fortune se
sont effrités avec celle des d'Aumont et
je n'ai jamais pu remettre la main sur les
archives des Villeroy.
11 n'existe sur l'histoire de cette mai-
son, que quelques brochures, peu docu-
mentées, dues à MM- Vingtrinier et Mo-
rin-Pons, de Lyon, et à M. Aimé Dar-
blay. Dont Care.
* *
Le dernier duc de Villeroy (Gabriel-
Louis-François de Neufvillc) périt sur
l'échafaud révolutionnaire le 28 avril
1794. 11 était petit-fils du maréchal. Les
différentes personnes qui le mentionnent
dans les mémoires du xviii" siècle (Dufort,
de Cheverny, Tilly, Lafayette) le repré-
sentent comme un assez piteux person-
nage. Il soutint cette réputation devant le
tribunal révolutionnaire où il déclara
qu'à la cour « il était mal vu par le cy-
devant... et qu'il n'en partageait aucune-
ment les sentiments », Ce langage de la
part d'un duc et pair, lieutenant-général
des armées, cordon bleu, et capitaine
d'une des quatre compagnies des gardes
du corps du roi, manquait, on en con-
viendra, de noblesse.
D'ailleurs il n'avait point conspiré ni
émigré et avait toujours vécu, disait-il,
« calme et paisible au sein de sa section ».
On le guillotina néanmoins parce qu'il
était puissamment riche.
11 fut le dernier duc de ce nom ; mais
nous ignorons si la maison de Neufville a
laissé d'autres descendants, masculins ou
féminins. S. Cnurchil.
plus compromis par son nom, sa nais-
sance et sa fortune, il se proclama et se
crut sans-culotte. Ce fut en vain, et il
périt à son tour, le 28 avril 1794, «avec la
tranquillité d'un gentilhomme ».
Sa veuve mourut seulement en 181 6,
laissant pour héritiers naturels sa nièce
M™"» Tiraud des Arcis (ex-princesse de 1
Alophe de l'Hôpital (XLVI, 730,
912). - La maison de Montmorillon. dont
tous les fils aînés portaient le prénom de
Saladin, était originaire du Poitou et on
la trouve fixée en Bourgogne dès le com-
mencement du XV' siècle. Soudan-Sala-
din, chef de la branche aînée, baron de
Saint-Martin-du-Puits, n'eut de son ma
riage avec Anne de l'Hôpital- Choisy
qu'une fiilc, Louise, qui porta ses biens
dans la maison de Bourbon-Busset au
commencement du xvii' siècle {^La No-
blesse aux Etats de Bourgogne ).
Cette famille bourguignonne de l'Hôpi-
tal, sur laquelle je manque de renseigne-
I
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
50 décembre 1902
971
972
ments, était encore représentée à la fin
du xvu* siècle, et l'un de ses membres
fit inscrire ses armes à \' Armoriai géné-
ral de i6c)6. bailliage de Charolles :
d'aim\à trois bandes d'or. Ces armes, qui
rappellent celles des ducs de Bourgo-
gne de la première race, indiqueraient
l'ancienneté et le haut rang de cette mai-
son. DucLos DES Erables.
Descfirtes dramaturge (XLVI,i7s)
— En attendant le renseignement désiré,
je crois qu'il y est fait allusion dans une
lettre du 14 mars 1644, de Constantin
Huygens à Descartes(voir Correspondance
de Descaries, Ed C. Adam et F. Tannery,
Paris, Cerf. t. IV, 1901, p. 102):
La Haye, 14 mars 1644.
Monsieur,
Puisque vous m'avez osé advoiier d'avoir
faict des vers autre-; fois, encore que de-
puis vous soyez monté si hault que, comme
un homme dans la lune, vous avez perdu
de veue les cousteaux du Parnasse, obli-
gez-moi d'un civil semel insanniintts omnes .
Ça esté la colique de mon cerveuu ceste
nuict, et voicy le rid culiis vnis quo
Insonnere cavœ gemitiimqiie dedere caveriij:.
Et me voicy,
Monsieur, etc.
Notes l. Constantin Huygens ( i ^^O^)-
1687), père de l'illustre savant Christian
Huygens ( 1629-169^) , a laissé un volume
de poésies latines, intitulé Momenta de
siiltoria (et non Monwnento. comme on
l'a imprimé dans la Grande Eiicyclopédie).
11. Dans la lettre ci-dessus, cousteaux
désigne coteaux ou hauteurs.
D'' Charbonier.
Marquis de Saint Mars (XLV ;
XLVI, 30, 134, 186, 250, 302, 749), — Le
marquis Poilloue de Saint-Mars ancien
propriétaire du château de Champbau-
doin, ancien conseiller général du Loiret,
avait pour armes : d'argent, à trois che-
vrons, parti de sinople et de saille
11 tenait son château de la marquise de
Saint-Mars sa mère, née Rolland d'Erce-
ville. Après des revers de fortune, le
marquis, d'un caractère faible exploité par
des hommes d'affaires véreux, dupé par
des créanciers, fut obligé de vendre son
château de Champbaudoin et se retira à
Paris où il vécut presque misérablement.
Le vicomte Poilow de Saint-Mars, mari
de la comtesse Dash (voyez : T^onianciers
de la vallée du Loir 794), était il de la
famille des Poiloue de Saint-Mars. L'ortho-
graphe Poilow adoptée par les rédac-
teurs du Larousse est-elle exacte ?
Martelliere,
Pelf^t - Narbonne et Narbonne
PeleKXL; XLI, XLII :XLIV;XLV;
XLVI. 187) — M le comte de Bernis-
t ahière nous adresse la lettre suivante :
Monsieur,
On me com m unique le numéro de votre re-
vue«rintcrmcdiaire des Chercheurs», por-
tant la dato du 10 janvier dernier, où vous
avez publié, page 18, quelques lign- s inexac-
tes et malveillantes concernant ma famille.
Votre correspondant, Monsieur S., ne
craint pas d'.iffirmer, avec une lét.';èreté
qui, ie l'espère, vous rendra désormais son
témoionage suspect, que Pierre Pelet, baron
de Saïgas, propriétaire du château de Saï-
gas, fut envoyé aux galères pendant la
guerre des Camisards, parce que les Ber-
nis avaient envie de ses biens, et il ajoute:
les Bernis ont eicore Saïgas. Cette se-
onde allpir^tion est exacle. '^'■l'<: '• •>■••-
niière n'esi qu'une odieu-e c.do
effet, ce château de Saïgas est entré dans
ma famille par l'effet d'une alliance, et
non autrement.
Le 8 septembre 1728, longtemps après
la révolte des Camisards, Hélène-Françoise
de Pierre de Bernis. sœur du cardinal de
Bernis, épousa Claude de Narbonne-Pelet,
baron de Saïgas. Leur fille, devenue mar-
quise du Puy-Montbrun, hérita du châ-
teau de Saïgas et le laissa à sa fdle Sophie
du Puy-Montbrun, qui épousa Pons-Simon,
marquis de Pierre de Bernis, mon trisaïeul.
Voilà très simplement comment le châ-
teau de Saïgas est advenu h la famille de
Bernis Si quelqu'un de vos lecteurs, ami
de la vérité historique, désire contrôler ces
renseignements, j'en tiens les justifications
authentiques à sa disposition.
Je vous prie. Monsieur, d'insérer, con-
formément à la loi, cette réponse dans vo-
tre prochain numéro, et de croire à mes
sentiments distingués.
Comte DE Bernis-Calvière.
La descendance de Lekaîn
(XLVL 790). — Il v a, en ce moment, dans
le corps de ballet de l'Opéra une jeune
ballerine. M"* Lequien, qui passe pour
être une descendante du grand comédien.
Je n'ai pu vérifier encore cette assertion.
Albert Blavinhac,
N» 990.
L'INTERMEDIAIRE
Q73
974
Girardot (XLVI, 732). — Consulter
l'ouvrage Moninnil-aux-Prches, par E.A.
Carrière. Paris, Librairie de la maison
rustique (vers 1890). On y trouvera
(pages 29. 127, is6) les renseignements
probablement les plus exacts.
Girardot a peu fait par lui-même pour
la culture du pêcher, mais beaucoup pour
faire connaître le fruit admirable, tel qu'on
l'obtient à Montreuil.
On peut voir également la petite bro-
chure : Les Fasies de Montreuil-l es- P cches ,
épitre en vers, par Eloi Johanneau, 1825
(Blois. imprimerie de Groubental).
PlETRO.
Metz en Lorraine (XLVI, 338, 501,
594 692). — L'histoire de Metz et du Pays
Messin est peu connue, même par les
érudits, et mériterait d'être étudiée avec
soin, car elle prouve à quelle force de ré-
sistance peut arriver un petit peuple,
lorsqu'il est animé du souffle du patrio-
tisme le plus ardent, et de l'amour de l'in-
dépendance, et qu'il est doué du
sens politique qui lui fait sacrifier ses in-
térêts particuliers à l'intérêt commun.
Tel était l'état d'âme des Messins qui
persista même après leur annexion i^o/o»-
laire et spontanée à la France.
Metz et le Pays Messin formèrent une
République modèle, qui. quoique fonciè-
rement catholique, secoua le joug de ses
évêques dès le xui* siècle, et traita avec
l'empereur, son suzerain, de puissance à
puissance, en refusant à plusieurs repri-
ses de contribuer aux charges de l'Em-
pire, en réclamant des délais et en ne
payant qu'à la dernière extrémité. U était
défendu à Metz, d'en appeler à la Cham-
bre impériale de Spire des sentences des
jugements du Maitre-Echevin, assisté
de son Conseil et de la Justice des Treize,
tribunal local.
Les Messins ne recevaient l'empereur
dans leurs murs qu'avec les plus grandes
précautions, et les magistrats messins ne
lui prêtaient serment que sous réserve
des franchises, privilèges, exemptions et
immunités qui leur avaient été accor-
dés depuis le xiv^ siècle.
Metz était donc, comme le dit avec es-
prit M. Léon Gautier dans la préface de
la Gucric de Met^, avant l'entrée de
Henri H dans ses murs (1553), une cité
du Saint-Empire qui parlait français à
plein gosier et se donnait la joie d'être
républicaine au nez de l'empereur, sans
jamais lui manquer de respect. Le rôle
assigné par la Providence à la Répu-
blique messine consistait, non seulement
à être le boulevard de l'Allemagne,
comme elle s'en vantait, mais encore à
servir de boulevard à la France, car elle
interposait entre elle et l'Allemagne une
langue de terre indépendante.
Le Pays Messin formait un Etat im-
médiat.
Metz est la mère de franchise ;
Qui ceu ne croit, il se dessoit.
Elle ne doit ne taille ne prise
Ne droiture, quel qu'elle soit ;
Or, viengne avant qui lesressoit
Et si me monstroice en quelqve guise,
Je paiera que que ceu soit.
(La guerre de Metz en 1324).
Charles VII, roi de France, avait
échoué devant Metz.
Henri II fut plus heureux, grâce à la
complicité de Maurice de Saxe et d'Adal-
bert de Brandebourg, révoltés contre
Charles-Quint, mais bientôt réconciliés
avec lui.
Le traité de Chambord. confirmé par
celui de Fontainebleau, donnait à Henri II,
en qualité de Protecteur et de ficaire du
Saint-Empire (le Maitre-Echevin de
Metz avait porté ce titre) les villes impé-
riales n'étant pas de langue germanique,
telles que Cambrai, Metz, Toul, Ver-
dun et autres semblables.
L'ambition de Henri II ne se contenta
pas de cette offre des Princes protestants.
Il essaya, mais en vain, de s'emparer de
Strasbourg, de Haguenau et de Spire.
Le don de Metz fait par les Princes
protestants était assurément de grande
valeur pour la France, vu la position
stratégique de cette place, mais ne leur
coûtait guère, puisque Metz n'avait ja-
mais fourni un homme à l'Empire et re-
fusait de lui payer tout tribut. C'était de-
vancer en générosité Bismarck qui, à
Biarritz, offrit à Napoléon III la Belgique,
terre neutre.
Le serment prêté par les magistrats de
Metz à Henri II ne lui fut prête, comme
cela s'était fait, lors des visites des em-
pereurs à cette cité, qu'à condition qu'il
promettait de respecter les privilèges se-
DES CHERCHEURS
97^
ET CURIEUX
Gulaires de la République messine. Cette
promesse fut maintes fois renouvelée par
ses successeurs.
Metz et le Pays Messin, jusqu'au traité
de Westphalie, restèrent Etat immédiat, et
les rois de France n'en furent que les Pro-
iecteurs, au titre de Vicaires du Saint-Em-
pire. Ce n'est qu'en usant du droit immé-
morial que la ville de Metz possédait de
faire la guerre et de conclure la paix
avec ses voisins, qu'elle contracta un
pacte d'alliance avec la France, mais à
certaines conditions. Ses habitants ne
furent jamais soumis à la taille, et. s'ils
furent souvent en butte aux exactions des
gouverneurs français et de leurs soldats,
les rois de Fraiice firent toujours droit à
leurs remontrances. Henri II cassa aux
gages M. de Gonnor qui avait opprimé
les Messins et nomma à sa place, au gou-
vernement de Metz, M de Vieilleville,
homme bienveillant, qui punit des peines
les plus sévères les officiers et les sol-
dats coupables et fit rentrer au poulailler
les gentes dames et damoiselles de Metz,
voire même vingt-quatre chanoinesses lor-
raines, que les officiers de la garnison de
Metz avaient introduites dans leurs logis,
après les avoir enlevées à leurs époux,
à leurs pères ou à leurs couvents !
Henri IV fut le roi le plus aimé par les
Messins. Il rendit, à plusieurs reprises,
visite à « ses très chers et bien amés ».
Son séjour à Metz, en 1603, ne fut qu'un
long triomphe. Après avoir confirmé
aux Messins leurs privilèges, il leur as-
sura la liberté commerciale avec les étran-
gers, garantit l'existence des Paraiges,
la sûreté des personnes, la propriété de
leurs biens, les droits des seigneurs du
Pays Messin et le droit, pour toutcitoyen,
de n'avoir à en référer, au sujet de leurs
intérêts généraux ou particuliers, qu'au
Maître-Echevin et à son Conseil.
Il ordonna, en outre, que les Messins
fussent remboursés d'une partie des
avances faites par eux à la garnison de
Metz, pendant les troubles de la Ligue,
au cours desquels ils lui avaient montré
lepliis grand dévouement. Il promit l'éloi-
gnement de M. de Batilly, commandant
de la garnison de Metz, et réprima les
abus de pouvoir commis par M. de So-
bole, gouverneur de cette ville.
Ce ne fut que sous Louis XIII, en 1633,
976
30 décembre 1902 .
que furent supprimés, à Metz, la Justice
des Treize, et le recours en appel au
Maitre-Echevin et au grand Conseil. Un
Parlement fut installé à Metz et l'cdit
qui en promulgue la création a tous les
caractères d'un contrat synallagmati-
que.
La Protection, accordée jusque-là aux
Messins par les successeurs de H-inri II,
se chi<ngeait en Soiivetaiuete, et cela du
consentement des Messins, eux-mêmes,
qui avaient demandé déjà à Henri IV la
création d'un Parlement, dans leur ville,
ne se trouvant plus suffisamment proté-
gés contre leurs voisins par leurs tribu-
naux autonomes
Le traitéde Westphalie, par lequell'Em-
pereur abandonna les Trois-Evêchés à
Louis XIV, ne fit que confirmer l'état
de choses créé par Louis XllI, au début
de ses démêlés avec Charles IV, ce der-
nier défenseur de l'autonomie lorraine.
Il ne restait plus à la France, qu'à récu-
pérer les pays, tels que l'Alsace, la Fran-
che-Comté et le duché de Lorraine, pour
reconstituer l'ancienne Lotharingie. Cette
gloire était réservée à Louis XIV et à
Louis XV. A nos fils de réparer nos dé-
sastres et à effacer la honte de la dé-
faite. Ferdinand des Robert.
Les capitaines des côtes de Nor-
Bsandiô aux XV% XVP et XVII«
siècles (XLVl. 229, 418. 531,816). —
Les papiers de V Amirauté de Calais sont
entres en 1900 aux Archives départemen-
tales du Pas-de-Calais ; on y trouve les
nominations d'officiers gardes côtes. C'est
donc un fonds qui pourrait être utile à
consulter. V. A.
Pilale (XLVI, 732). — En dehors du
ré.:it des Evangélistes, nous ne connais-
sons Ponce Pilate que par ce que nous en
dit Flavius Joseph. Histoire des Juifs ou
Antiquités Judaïques, Livre xviil, ch 4 et
5. C'était probablement un bon adminis-
\ trateur comme, même sous les pires empe-
reurs, l'étaient les gouverneurs de provin-
ces, mais il avait la main dure et peu de
respect pour cette Loi étroite qui enserrait
la vie a un tel point qu'elle rendait à peu
près impossible toute amélioration. Aussi
fut-il très impopulaire enjudée pendant les
dix années qu'il y passa comme procura-
N*. 990,
L'INTERMEDIAIRE
977
teur ; et finalement Vitellius, gouverneur
de Syrie, le père de l'empereur, l'expédia à
Rome pour y répondre, devant César,
des accusations portées contre lui.
Mais, quand il y arriva, Tibère venait de
mourir, mars 37. On peut donc compter
que Pilate commença de gouverner la Ju-
dée en l'an 27.
Il est bien certain que la mort 'u Christ
ne fut nullement une des causes de son
rappel. L'événement avait passé inaperçu
dans le monde romain, et sans croire que
Ponce Pilate l'eût aussi complètement ou-
blié que le 'cut bien dire M Anatole
France dans un de ses agréables contes,
le souvenir ne lui en pesait guère.
Qu'était la vie d'un homme, d'un Galiléen,
aux yeux dece Romain qui considérait sans
doute ses administrés comme une race
inférieure dont le sang vil ne comptait pas?
La vérité est que Ponce Pilate fut sa-
crifié par la politique impériale qui, après
avoir tenté les voies de la sévérité sans
rien gagner sur l'esprit d'un peuple in-
domptable, essaya de la douceur et ne
réussit pas mieux.
On donne comme origine au surnom
de Pilate, Pilatus, un javelot d'honneur,
pîluin, dont le procurateur ou un de ses
ancêtres aurait été décoré.
Les derniers mots du ch . V,l. XVIII de
Flavius )oseph sont aussi les derniers de
l'histoire sur Ponce Pilate. A coup sûr, il
ne retourna pas en fudée, mais eut-il un
autre emploi, quelle fut sa vie, où et
comment mourut-il ? Nous l'ignorons, et
sauf le cas où une découverte épigraphi-
que — il y faudrait regarder de près —
nous apporterait une révélation positive,
nous ne saurons rien sur celui par qui
put se consommer le grand crime du 14
deNisan, 3 avril 33. H. C. M.
Compagnons de Jéhu ou de Jésus
(XLVL844).
Jéhu était un roi d'Israël sacré par Elisée
pour l'extermination de la maison d'Achab.
pAisée, c'était Louis XVill ; Jchu^ c'était
Cadoudal ; la maison d'Achab, c'était la
Révolution. Voilà pourt]uoi les détrous-
seurs de diligences qui pillaient l'argent du
geuvernement pour entretenir la guerre de
\i. Vendée, s'appelaient les compagnons de
Jéhu.
Alexandre Dumas, Les compagnons de
Jéhu, p. xxvii.
978 ;
L'assassinat de Fualdès (XL >
XLl). — Avant de répondre aux ques-
tions qui me sont posées, j'aurais besoin
de savoir s'il existe encore des représen-
tants des familles Bastide et Jausion,
et quels sont-ils. Quelqu'un de la famille
Bastide n'aurait-il point publié, depuis
1870, une sorte de mémoire justificatif ;
et. dans ce cas, voudrait on se mettre en
relations directes avec moi, pour échan-
ger nos appréciations sur certains points
des débats judiciaires?
V. Advielle.
Descexidapce du duc de Berry
(XXXIX; XLVI, 351,4:57, 53I. 598. 651,
762, 817, 850J. — je dois d'abord des
excuses aux lecteurs de V Intermédiaire, car
je m'aperçois aujourd'hui d'une erreur
que, par suite de confusion, j'ai commise
dans le numéro du 30 septembre dernier.
Le comte de la Roche, qui vit encore, a
épousé M"' de Bachet, d'une famille de
l'Ain, et non M"" de Cordon, comme je
l'ai dit à tort.
Le « Rat de Bibliothèque » me fait de
l'honneur en me croyant tant renseigné,
mais j'espère pouvoir répondre en partie
à sa question. L'aîné des Oreille est mort
à Passy, le 30 août 1858 ; le comte de la
Roche resta longtemps cadet en Autriche,
ne fut officier que deux ou trois ans et
quitta le service vers 1848 ; le prince
Charles de Lucinge avait déjà abandonné
l'armée autrichienne lorsqu'il se maria, le
1" août 1859. l^onc aucun de ces trois
descendants du duc de Berry n'a pu faire
la guerre d'Italie. Les trois autres Lucinge
de cette génération, les princes Louis,
Henri et René ont servi seulement dans
l'armée piémontaise. La Résie.
M'"^ de l'Isle-de-Fief (XLVI, 345,
537, 752. 876 — En quête de détails sur la
fuite de la duchesse de Berry. Le fameux ch ry-
santhémiste, fils de M. Couillard, signalé
par le sculpteur Le Duc, est trouvé Mais
l'ex-jeune homme, qui fut au service du
père, est plus que vi°ux, maintenant : il
est mort ! Depuis tantôt dix ans, le jardi-
nier d'alors cultive les fleurs, du côté de
la racine.
Résumé, des souvenirs de M. Couillard
fils :
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 décembre 190a,
979
980
Un jour, le châtelain d'Asniércs (i),
M. de Baudre, ayant appelé l'apprenti
jardinier Philippe (2), qui était un gas de
confiance :
— Tu vas aller chez M'"' Le Petit, à
Longueville, et, de ma part, tu lui de-
manderas sa bonne bidelte.
— Oui, monsieur.
— Tu iras ensuite, à Isigny, au pres-
bytère, prendre une dame, que tu amè-
neras, ici.
— Oui. monsieur.
— Tu seras bien poli, bien prudent.
Le long de la route, tu ne causeras à per-
sonne. . . personne. Tu as compris ?
— Oui, monsieur.
— Je compte sur toi. Pars et mets ta
langue dans ta poche.
Et Philippe fit. comme il lui était dit.
La dame devait avoir une compagne.
(Peut-être 1^"*= de l'Isle de Fief).
On cheminait en silence, les fugitives
s'absorbaient en de graves pensées.
Aux approches de La Cambe, voilà des
roulements de tambour : les gardes na-
tionaux étaient sous les armes. Emotion
des voyageuses !
— Oh 1 j'ai peur, j'ai peur, fit la plus
âgée, n'allons pas par là !
Philippe détourna la bidette ; on pour-
suivit par un sentier de traverse et, bien-
tôt, le château d'Asnières fut atteint, sans
encombre. La duchesse de Berryy trouva
sûr asile, pendant quelque temps. Tout
de même, craignant des indiscrétions, elle
dut aller se cacher dans la chambre
basse du clocher de l'église d'où, bien-
tôt, elle partit pour le château de Vier-
ville et pour s'embarquer, ensuite.
A cette époque, Philippe Couespel
devait avoir une quinzaine d'années ; il
cumulait le jardinage et les fonctions de
maître des cérémonies des enfants de
chœur, à l'église d'Asnières.
Les investigations continuent, pour
trouver vestige du passage à Saint-Lau-
rent-sur-Mer.
M"^ de la Villeurnoy a épousé M. d'Ai
gneaux. Leur tîls, comte Guillaume d'Ai-
gneaux (au château de l'Ile-Marie, à
Pont- l'Abbé- Picauville, Manche), est
peut-être à même d'édifier sur le compte
(i) Ou son gendre M. de la Villeurnoy.
(2) De son nom de famille : Couespel,
natif d'Asnières, décédé à Mandeville.
de la deuxième voyageuse. Au château
d'Asnières, où l'on savait la personna-
lité de l'accompagnée, on devait connaî-
tre aussi celle de sa compagne.
Sera interrogé, si possible, l'ancien
intendant de M. d'Aigneaux père, lequel
intendant, très vieux, doit vivre encore,
à Bayeux.
Capitaine Paimulant du Rouii. .
P. S. 24 décembre 1902. Tentatives et
Recherches infructueuses jusqu'aujour-
d'hui, à Saint-Laurent-sur-Mer, et auprès
du comte G""-' d'Aigneaux.
Haricots et « fayots » (XLV ; XLVI,
697. 885, 93"-,) — f''<-\yot, Fijvol.— Après
avoir fourni l'étymologie de cette forme
du mot haricot, il serait intéressant de
dire d'où les personnes portant ce nom,
répandu, dans le centre de la France, ont
pu le tirer ?
Il existe, d'autre part, dans la Dordo-
gne , une commune nommée FayoUe ;
quelle peut être l'origine de ce nom
appelé décidément à faire un certain bruit
dans le monde? L. F.
Etymologie delaBreuilhe (XLVI,
730). — La Bieuille ou la Breuilhe doit
être la même chose que le Biciiil ou le
Breil, et signifie un bois taillis ou buisson
entouré de haies, qui servait de retraite
au gros gibier. O. D.
* *
Breuil signifie bois giboyeux. Il
vient de brogiliis, parc à gibier. Brogi-
lus, lui-même, est formé des mots celti-
ques brog, clos et gil, forêt. C. P. V.
Breuilhe, ou Breuil dans le Nord, est
l'élision de Béreuil et vient du gaulois
Béroil, qui veut dire bois brillant, Bro-
glium, Broglie, que l'on prononce Broïl.
On le traduit par petit bois, par opposi-
tion à Breteuil grand bois ; mais c'est une
faute, on peut même ajouter que Breuil
dérive du celtique et a le même sens que
Breteuil, qui dérive du gaulois Brightoïl,
et se prononce braïtoil, en voulant dire
également bois brillant ; comme on dit
clair-bois, clairmont. clairvaux ou Cler-
mont, Clervaux, Clérambourg.
D"' Bougon.
u. 990
L'INTERMEDIAIRE
■"■-■- ...— ~.-.-....n..^, C)8 I — .~—
. *^
Voici ce que je lis dans un dictionnaire
de 1827, par C. M. Gattel :
Bieuil, s, m. t. d'Eaux et Forêts ; Bois
taillis ou buisson fermé de haies, où les bêtes
se retirent.
Breuille, s. f. t. de Pèche : entrailles de
poisson.
Alem.
*
* *
Pour le seul département de l'Indre, ce
mot de Bieuil, et ses dérivés : Bi'cuil-anx-
Gitons, Brciiil-Bouchard, Le Breuillot,
Breuillomart, Breux. La Brew:(atière, etc.
se trouvent avoir été donnés à plus de
cinquante-six localités (Vid. Eug. Hu-
bert Dict. hist. et géogr. de \' hidre. Châ-
teauroux, i889).On le retrouve de même,
également usité comme nom de lieu, dans
un grand nombre d'autresprovinces(K/Vf.
Duclos, Diction. des yHles, Bourgs, Villa-
ges et Fermes de France, Limo.'es, 1855,
et Girault de Saint-Fargeau, D/^://(;n. des
Communes de France , Pa r i s , 1 844 , etc . ) .
Dans le Bas Berry (où je réside), ce
mot est aussi assez répandu. comme nom
propre : Bre, Breuil, Dehreuil, Dvhreiiil,
Dubreuille, Breux , Breugny, Breu:(ard,Des
Breux, Breuillaud, Breillaf , (znc\tn\m^v\-
meur d'Issoudun), Bveillon, etc. (pour
Dithois).
On le trouve cité dans presque tous les
anciens Dictionnaires de vieux français :
Borel, B. de Roquefort, Ménage, Fure-
tière, Trévoux, etc., et toujours avec ce
même sens de bois, broussailles, lieux
broussailleux.
Ce mot, dit Furetière, grande édit. de
1727, vient de la basse-latinité : Broihiui,
ou Brioliniii, ou Broliuui, ou Brogihtni,su\-
vant Luitprand. On dit, aussi Breil et
hroillot et hruilkt, hrulllot, des petits
bois ou broussailles qu'on avoit accou-
tumé de brûler afin de les défricher. »
Dans le Cher, non loin de Charost, se
voit le village et le beau château de
Breuilhamcnon, entourés de bûi> (aujour-
d'hui deCastelnau) — Brolinm hemenonis,
à Hémenon, premier seigneur connu
d'Issoudun, au x"= siècle (Buhot de Ker-
sers.)
jaubert. Glossaire du Centre, édit. grd
in-4°, 1864, au mot 5/-^/<i7. nous apprend
que dans la Haute-Auvergne, on dit Breur,
Buelh ou Breuil, dans ce même sens de
bois, broussailles.
982
Littré.édit de 1863, fait venir Breuil du
Provençal Bruclh et Brnoil. et lui donne
ce sens précis : « Terme d'Eaux et forêts.
Bois taillis ou buissons fermés de haies,
servant de retraite aux animaux ».
B. de Roquefort (édit. de 1829), dit
que son savant ami M. Hase a dérivé ce
mot Breuil du grec du moyen âge, Peri-
bol/on, pour désigner un verger, mot que
les Grecs modernes prononcent Brivolion,
rapporté en Europe par les Croisés et qui
a donné naissance à la basse-latinité :
Brodiiin, Broihis pour Brooikim, d'où
l'italien Broglio, et, par suite le nom pro-
pre de Broglie(qu\SQ prononce de Braille).
Ménage (Dict. étyiuol. éd\t. de 1694 et
1750), a retrouvé ces mots latins, jusque
dans les Capifulaires de Charlemagne et
de Charles- le-Cbduve, puis leurs dérivés,
dans des poèmes français des xi' et xii%
siècles : La Chanson de Roland, \e Poème de
T^oncevaux, les Chansons de Raoul de
Cvncy et dans une foule d'autres écrits,
qu'il cite, d'auteurs anciens de ce même
temps: Ne sont-ce pas là, pour un mot,
même devenu vieux, de véritables titres
de noblesse ? UlricR.-D.
lOi'où vient le mot bouquin appli-
qué aux vieux livras, buch ? (XVI,
847). — Gencse, le i^ Dec. igo2. Origine
de bouquin. Littré et Darmesteter dans
leurs Dictionnaire? français donnent le
« flamand, hocckiii » petit livre. Scheler
dit : ^^ Ancien néerlandais hoeclùn . » La
même racine se trouve dans huch, alle-
mand, et booh, anglais.
Littré rejette l'étymologie de Genèse,
boue à cause de la mauvaise odeur.
A Cordes.
*
* ♦
Voici la réponse. Vers l'année 1840, un
officier d'artillerie découvrit la loi suivan-
te : chaque fois qu'un mot allemand vou-
lut pénétrer dans la langue française,
celle-ci résista énergiquement ; or, une
quinzaine de mots seulement ayant réussi
à forcer la porte, la langue française, con-
trainte de les accepter, les prit^n mauvai-
se part : ainsi, larid, pays, devint lande,
terre stérile ; kochin, cuisinière, devint co-
quine ; ross, coursier, devint rosse, mau-
vaise monture ; gaslhauc, restaurant, de-
vint gâte-sauce ; etc. et biich, livre, de-
vint bouquin, vieux livre poudreux.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
985
984
30 décembre 1901.
Par le même système péjoratif, la lan-
gue française s'est encore défendLie contre
l'invasion des mots espagnols : hahlar^
parler, devenu hâbleur ; ganivete, cou-
teau, devenu canif, minuscule couteau ;
etc., et aussi, semble-t il, contre la langue
italienne.
En revanche, elle a toujours accepté,
sans ombre de résistance, tous les mots
anglais qui lui ont demandé l'hospitalité,
et, certes, ils sont nombreux (redingote,
boulingrin, beafteack, tramway, etc).
De ces faits indiscutables, il y aurait
d'intéressantes conclusions à tirer
D' A. T. Vercoutre.
Au xvi^ siècle, le mot Bouquin n'é-
tait pas encore usité dans le sens où
on l'employa à la fin du xviii'^ siècle. On
entendait par Bouquin un vieux galantin
atteint de satyriasis et dont les ardeurs
lubriques rappelaient les chevauchées
mythologiques des faunes. Dans ses Ber-
geries, Racan flagellant un céladon trop
vert pour son âge, s'écriait :
AlleZj bouquin punnt, faire l'amour aux chèvres !
Ce fut au commencement de notre
grand commerce de librairie avec les
Flandres et la Hollande que fut importé
en France ce mot si typique qui évoque à
notre odorat comme un vague relent de
boue ou de vieux veau fauve. Les Hollan-
dais se servaient du mot : boekin qui
signifiait petit livre et qui était dérivé du
mot allemand, buch, lequel provenait lui-
même, dit-on, du sanscrit paç qui signi-
fiait lié ou relié.
Le mot boekin si souvent prononcé par
les Hollandais qui imprimèrent unsi grand
nombre de nos ouvrages dans la seconde
moitié du xvni* siècle, devint aisément le
mot bouquin. Il n'y a pas à rechercher
d'autre origine à ce synonyme du mot
livre. Octave Uzanne.
Origine du mot rapiat (XLVI, 793,
935). — Le mot rapiat ou rapia n- figure
pas, il est vrai, dans le corps du /)/c/.' unairc
de Littré, mais il a son article au Supplé-
ment qui le donne comme venant de
rapere, et rien n'est en effet plus plau-
sible P. DU Gué.
*
* *
S'il ne se trouve point dans le Diction-
naire de Littré, le mot rapiat figure dan*
le Supplément à ce Dictionnaire.
Il est facile de voir dans rapiat le latin
rapcre. Nous avions dans l'ancien français
rapia II, rapace, mot qui se trouve dans le
Roman du Renard (v. 20797) ^^ patois
provençal a rapatcou, qui enlève tout ;
dans le patoischampcnois faire rapiamus,
c'est rafler. Dans l'arrondissement de
Bayeux, un rapin, pour les paysans, est
un homme qui enlève tout ce qu'il peut
dans les champs.
Il est à remarquer qu'en argot rapiat
désigne aussi parfois, l'Auvergnat, le
Savoyard dont les habitudes d'ordre,
d'économie et souvent d'avarice, sont
bien connues. Toujours en argot, le
rapiau. c'est la fouille, et rapiautcr, c'est
fouiller.
Dans la Gaiette des tribunaux (n«> du 26
octobre 1832) se trouve le compte-
rendu d'un procès où des Auvergnats sont
injuriés de la façon suivante :
Rapiats, racines à voleur,
Auverpiiis de malheur...
Gustave Fustier.
*
On trouve dans QoAdroyrapial et rapal,
pluriel rapaulx et rapiaux.
A l'aide de plusieurs loups rapaulx.
Tels loups rapiaux valent pis que gabelle.
Dans le sens de féroce, tavisseur, de
rapere, ravir, prendre.
On trouve aussi dans le Roman du
Renard, rapax, avec une version, rapiax.
P aster d'âmes doussig estre
Mes vos êtes le plus rapax (rapiax)
Qiii fet à tôt sonpooir niax.
Dans la basse latinité, rapiarius signi-
fiait une collection de fragments litté-
raires pris (rapta) à droite et à gauche.
On trouve dans une lettre de rémission
de 141 2 : s< après ce qu'ils orent joué cer-
« taine espace de temps advint qu'il y at
« rappeau qui montrait trois sols quatre
« deniers sur lequel rappeau ils jouè-
« rentv>. Le jeu s'appelait la rafle. Une
autre lettre de rémission de 1478 porte
« il y eut rapeau et lors mirent tous
« chacun ung denier au jeu pour le dit
« rapeau ». C'est toujours la même idée.
Le rapiat est celui qui « tond sur un
œuf». Au surplus, la terminaison a un
sens péjoratif ; on la retrouve dans gala-
No 990,
L'INTERMÉDIAIRE
985
986
piat pour galopin et salapia pour saligot,
que j'ai entendus en Picardie.
Paul Argelès.
A la Monaco ! (XLVI, 792) — J'ai
entendu maintes fois ma grand'mère fre-
donner ces deux vers, mais avec la va-
riante suivante :
A la Monaco, l'on chasse et l'on déchasse,
A la Monaco, l'on chasse etl'on se tourne l'dos .
Quant à la suite du couplet, je ne me
la rappelle plus. Tout ce que je puis
affirmer, c'est qu'elle avait beaucoup
aimé la dan^e en son jeune âge et que
fréquemment elle racontait que dans son
pays, en Bourgogne, vers 18 1^ ou 1820,
elle avait dansé la Monaco ainsi que d'au-
tres contredanses, la Boulangère . la Varso-
vienne, etc.,. 11 semble résulter des termes
de ce couplet que le pas de cette danse
devait se composer de chassés, chassés-
ooisés, jetés, etc ; tous pas de danse ou-
bliés aujourd'hui. Ysem.
*
* *
A la Monaco^ l'on chasse et Von dèchasse,
A la Monaco, Von chasse comme il faut .
Les denwisell's qui ne savent pas danser
On leur fait faire la chaîne ang'aise.
Chasser et déchasser sont des mouve-
ments de danse: la chahte anglaise est une
figure où l'on tient d'une main la main
semblable de son voisin ou de sa voisine,
comme dans la farandole, dans certaines
figures du quadrille Oroel.
♦ *
Vers 18^5, l'on chantait, en dansant
au son du violon, ce vieux refrain :
A la Monaco 1 Touchasse et l'on déchasse :
A la Monaco ! l'on chasse comme il faut,
Si votre dame ne veut pas balancer,
Faites-lui faire la chaîne anglaise.
Si votre dame ne veut pas balancer
Faites-lui faire le moulinet.
A la Monaco !. . .
— Alem.
Noms bizarres drs rues dans
certaines villes de France : (T. G
794; XXXV; XXVI ; XXXVll ; XXXVIII ;
XXXIX ,• XL ; XLl ; XLIV ; XLVI. 801).
— A Tours : Rue du Serpent Volant,
rue du Singe Vert, rue de la Grange à
Martin.
Au Lude (Sarthe) Rue des Chats-Ren-
versés. R. M.
par M. Raharoust, tirée du Dicitonnaire
des Coulisses dejoachim Duflot,deux autres
explications ont été fournies, l'une par
Francisque Michel, l'autre par Lucien
Rigaud.
Dans l'origine, dit Michel {Etudes de
Philologie comparée sur l'argot), cette
expression a dû signifier se casser le cou,
pipe ayant autrefois le sens de gorge,
gosier. C'est ingénieux, maistrop cherché.
Qiiant à Rigaud {Dictionnaire d'argot
moderne), il pense que cette expression a
sans doute étéconsacrée par le peuple qui
a voulu faire une vulgaire allusion au
cérémonial des funérailles des évèques.
D'après ce cérémonial, la crosse d'un évè-
que mort est brisée et figure, placée sur
un coussin, dans le cortège funèbre.
C'est inadmissible.
Le peuple, lui, n'a point été chercher
midi à quatorze heures ; il s'est tout sim-
plement servi de cette locution parce (]ue
la pipe lui est un objet familier et qu'une
comparaison toute naturelle s'est établie
dans son esprit entre la pipe cassée, qui
n'est plus bonne à rien, et le mort, être
inutile, qui ne peut plus fumer.
Gustave Fustier.
Oavragt'ssôrienx mis en vi'rs(T.
G.66s;XXXV:XXXVl;XXXVII ; XXXVIII;
XXXIX : XL ; XLll ; XLIV ; XLV; XLVI,
105, 661). — François Marchant (de
Cambrai) a publié en 17891a Constitution
en vaudeville:' , su /vie des Droits de l'homme
et de la femme ; ; une autre édition a été
donnée à Paris en 1792, in-32, et l'on a
réimprimé encore ce petit livre vers 1821,
in -8".
Le même écrivain faisait paraître en
1789- 1790 la Chronique du Manège, jour-
nal in-8°, en vers et en prose, dans le
genre des Actes des Apôtres; ce journal
eut 24 numéros. L'entête portait : par
Marchant,, auteur de la Constitution en
vaudevilles.
Il a été publié aussi, en 1790, un Jour-
nal en vaudevilles des débats et décrets de
V^ylssemblée nationale, lequel eut \2 nu-
méros, suivant l'indication fournie par la
Bibliographie des journaux, de Deschiens
(p. 274), qui reproduit la pièce de vers
la plus sérieuse de cette feuille, ordinni-
Casser sa pipe (XLVI. 754,838). — / rement tournée vers la plaisanterie. On
lépendamment de l'anecdote rapportée ^ retrouve là Noël et les voyages de la
ndépe
987
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
988
50 décembre 190 a.
Constitution, la parodie de l'adresse de
l'évêque d'Autun aux Français, etc.
X.
* *
Extrait du Journal (S juin 1902),
Le Code civil en vers,
La riche bibliothèque de l'Ordre des Avo-
cats vient de s'enrichir de plusieurs ouvrages,
qui appartenaient à la succession de M. Nuitter,
l'archiviste de l'Opéra, décédé l'an dernier.
Au nombre des volumes que M« Beaume,
avocat à la Cour et exécuteur testamentaire
de M. Nuitter, a fait parvenir, ces jours-ci, à
M. Boucher, l'excellent bibliothécaire du bar-
reau, se trouve un livre précieux et rare, édité
en 181 1 : Le Code Napoléon mh en vers
français.
En effet, les 2,281 articles du Code y sont
chantés en vers alexandrins, et voici notam-
ment, à titre de spécimen, comment le maitre
poétise le chapitre afférent, aux droits et de-
voirs des époux pendant le mariage :
Article 212
Epoux, vous vous devez, pendant votre alliance
Fidélité, secours, mutuelle assistance.
Article 2 13
Mari ! la femme a droit à ta protection.
Femme ! Il faut la payer de ta soumission.
Article 214
La femme habitera le marital asile.
Et s'il plaitau mari, changeant de domicile.
De porter sa demeure en différents séjou's,
La femme est obligée à l'y suivre toujours.
La femme doit, par lui, toujours être accueillie:
Pour les divers besoins qui concernent la vie,
Il doit tout lui fournir avec discrétion.
Selon ses facultés et sa condition.
Et ainsi de suite.
Inadvertances de divers auteurs
(T G., 718 ; XXXV ; XXXVI ; XXXVII ;
XXXVIIl ; XXXIX : XL ; XLl ; XLII ;
XLIII; XLIV; XLV ; XLVI, 211, 272,
328, 434, 835). — 11 a paru en 1844,
sous la direction de Louis Lurine, une
histoire anecdotique des Rues de Paris,
où l'on trouve de singulières choses, en-
tre autres, celle-ci : Dans le chapitre con-
sacré à la place Saint-Sulpice, l'auteur,
nommé Franq de Lienhart, parle du célè-
bre curé Languet de Gergy, qui em-
ployait de si singuliers moyens pour
parfaire la construction de son église,
mais, par erreur, il l'appelle Linguet, et
il ajoute qu'<.< il était le fils du journa-
liste Linguet de Gergy qui passa 22 ans à
la Bastille pour avoir maltraité le duc de
Duras, etc». Voilà de singulières inadver-
ances.
1° L'avocat-journaliste ne s'appelait
pas Linguet de Gergy, mais Linguet tout
court ;
2" 11 n'a pas été 22 ans à la Bastille,
mais seulement deux années qui lui ont
paru probablement assez longues ;
50 Le curé de Saint-Sulpice ne s'appe-
lait pas Ln/guet, mais bien Linguet de
Gerg\'^ ;
4° Ce curé ne pouvait être le fils du
journaliste, pour la bonne raison qu'il est
néen 16715, alors que le journaliste est
né seulement en 1736. Voilà comment il
faut se méfier des histoires anecdotiques,
genre fini, d'ailleurs. J. C. Wigg.
*
« *
J'ai eu entre les mains un manus-
crit de Jules Janin, retouché par le cor-
recteur d'imprimerie, où se trouvait la
fleur suivante :
Le homard, ce cardinal des mers
L Tesson,
*
* »
J'ai entendu un erudit, doué d'une
excellente mémoire, soutenir 1" que dans
ses ïambes ou une autre poésie, Barbier
avait fait mourir Brutus à Pharsale au lieu
de Philippes ;
2° Que dans la Vie de Nelson, Lamartine
a fait gagner par César, au lieu d'Octave,
la bataille d'Actium.
Un collaborateur pourrait-il préciser
les passages où deux auteurs célèbres ont
commis ces bizarres lapsus ? O. S.
Sab'-e au clair (T. G. 798 ; XXXV ;
XXXVII). — Voici une nouvelle preuve
que l'expression n'est pas moderne. Je lis
dans le Pèlerinage d'un paysan picard à
Saint Jacques de Compostelle, an commen-
cement du xvui' siècle publié par le ba-
ron de Bonnault d'Houet. Montdidier,
1890, in-S", f)age 13^ :
«..au bas du Christ est la sainte Vierge
avec une >< épée claire » dans son sein ».
A. S..E.
Rois du jour. Leurs noms (XLVI,
623). — Depuis cinq ans, j'ai relevé, de
ci, de là, les noms des rois de la finance
américaine. Nous verrons, par le chiffre
de 140 adhérents qui ont assisté à ce cé-
lèbre festin de2,40ofrancs par tète, donné
en l'honneur du prince Henri de Prusse,
qu'il y aurait à relever les noms de ces
N- 990
L'INTERMEDIAIRE
989
privilégiés. Cela intéresserait quelques
philosophes ; mais leur attirerait, peut-être,
plus de haine et d'envie que d'admira-
tion ! Voici quelques noms agencés en
forme de dictionnaire :
Âsfor. C'est le premier en date des
milliardaires américains. Il fit sa fortune
dans le commerce des fourrures et l'acheva
en achetant une partie des terrains sur les-
quels est, maintenant, bâti New-York.
Ses descendants sont les rois des immeu-
bles. Ils ont fait construire des hôtels
gigantesques qui portent leur nom. Joh-
Jacob Astor a légué à la ville de New-
York 400.000 dollars pour une bibliothè-
que. Son fils a ajouté 200.000 dollars.
Cette bibliothèque a 150.000 volumes.
Benett. Fcossais. Pauvre homme au
début. Fondateur du New- York Herald,
ce rival du Times, à Londres, M. Gordon-
Benett est devenu le plus parisien des
parisiens.
Bransford Emery (Susanna). La reine de
l'or. Elle est jeune, fort jolie et, en 1898,
avait été demandée 138 fois en mariage.
Carnegie {Andrew). Lt roi de l'acier;
rival de M. Frick. Tous deux organisè-
rent une société, au capital d'un milliard.
Il a 300 millions de dollars. Agé de 65
ans. A écrit des livres. Père naturel de la
littérature américaine, son plus grand
plaisir consiste à donner des bibliothèques.
A légué, en se retirant des affaires 20
millions de francs pour la création de la
caisse de retraites des vieux employés et des
invali'ies du travail « pour payer, dit le
donateur, la dette immense que je dois
aux ouvriers qui ont si grandement con-
tribué à mon succès». Il a donné un
million de dollars pour 3 bibliothèques.
Collis-Hutington. A fait une fortune
énorme dans les chemins de fer.
Coiiiino (M'""), née Goyerechea. Qui a
la plus grande fortune d'Amérique et du
monde entier. Elle possède des mines
d'argent, de cuivre et de charbon, une
flotte et toute la ville de Lota sur la côte
chilienne.
Depew. Q.ui a fait une grande fortune
dans les chemins de fer.
Dillon (Sidney). Dont la fortune vient
des chemins de fer.
Frick. Le rival d'Andrew Carnegie (le
roi de l'acier), avec lequel il a organisé
une société au capital d'un milliard.
^C)0
Gould. lay dit Gonld, qui est décédé,
était le roi de l'or. Il avait fait son
immense fortune dans les chemins de fer.
Ce surnom de Go;//^/lui vient de ce qu'un
jour il paya, en or, 400 millions, dans
un moment où le bruit courait qu'il allait
être en faillite. Il est mort ayant 700
millions. Une de ses filles a épousé le
comte Boni de Castellane, un français «de
vieille roche ^^. Georges Jay Gould, le
fils du richissime défunt a 300 millions de
dollars, 44 ans et une santé de paysan.
Franck Jay Gould, fils dudit Georges,
s'est fiancé en septembre 1899 à miss
Zulu Shépard, simple choriste d'une
troupe anglaise à New-York. Sa détermi-
nation de répous».r a plongé sa famille
dans le désespoir.
Havemeyer [Henri), le roi du sucre, et
son frère Théodore, fondèrent, en 1888,
le Sagrur Priest. Il a 1200 millions.
Leiter (Joseph). Organisa, en 1897, le
trust du blé et gagna 25 millions. Il avait
essayé d'accaparer les blés du monde en-
tier. Lady Curzon, sa sœur, est vice-reine
des Indes. 11 est mort en février 1902,
milliardaire.
zMackaj'. Propriétaire de mines d'ar-
gent. Fort riche, M""" Mackay, on lésait,
a longtemps habité Paris, où elle était
très goùlée de la haute société.
Menell Sayre. Il a 24 ans seulement.
11 y a 6 ans, il a commencé à spéculer à
la bourse, n'ayant pour toute fortune que
40.000 dollars. 11 possède, maintenant,
315 millions de dollars.
Moies Taylor. Q.ui a gagné énormé-
ment d'argent dans les chemins de fer.
Newcomb (Victor). A fait une grande
fortune dans les chemins de fer.
Pierpoiit Morgan (J.) Fortune : 100
millions de dollars. Il est directeur-pro-
priétaire d'un chemin de fer ayant
140.000 kilomètres de voie ferrée. Il a
63 ans et une santé de taureau. Il achète
des objets d'art facilement. Récemment,
il a acquis un magnifique tableau de Ra-
phaël, 2 millions cinq cent mille francs,
dont le journal-revue les Arts a donné
une belle photogravure.
Pillsburg (Cljarle^), roi des farines. Il
est décédé. Il avait les plus grandes mino-
teries du monde Tous les cultivateurs du
N. O (la plus fertile région des Etats-
Unis) étaient ses tributaires. Ses coups
99"
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 décembre 190a
de Bourse sont devenus légendaires et lui
ont valu une réputation universelle
Potter-Pahner (M™'^), née Bertbe Honot é
(famille française). Epousa, en 1891. «le
gargottier » Potter-Palmer, à Chicago, où
il a un immense hôtel, sur le lac. Ce der-
nier a fait bâtir aussi un autre
hôtel plus beau à New-York On a surnom-
mé cette riche dame la gai gotiièi-c.
Pitlit^ei . Qui a fait une grande fortune
avec le journal le IVorhi.
Richard King (Miss), la reine du bétail.
Elle vend 300.000 têtes de bétail par
an.
Rockfel/er (JoImS.) De New-York. Le
roi du pétrole. Possède un milliard et
demi. Agé de 63 ans, il est affligé d'une
tête lisse comme une bille de billar.d. On
dit qu'il a 200 steamers. 70.000 wagons.
25.000 ouvriers. Chaque matin, il se ré-
veUle avec 220.000 francs de plus. On
affirme qu'il est le plus riche américain.
Il a donné 50 millions à l'Université de
Chicago, qui est l'une des plus riches
institutions du monde C'est un homme
très simple, sans luxe, sans ostentation,
et^ce qui est, surtout, à son honneur, très
généreux en tout.
Biissel Ss.gc. Fortune 100 millions de
dollars, 86 ans. Père de l'économie. Adore
gagner de l'argent et le garder pour
lui.
Stcwart. Irlandais. D'abord maître
d'école, puis marchand de nouveautés.
Possédait en 1885, les plus Vastes maga-
sins d'Amérique, imposés sur une somme
de 150.000 francs chaque année. li était
taxé sur le revenu de cette somme décla-
rée.
Smith (James-Henri). Occupe le 7"= rang
parmi les ploutocrates américains. C'est
le neveu et l'héritier du Chiclaoo, comme
on l'appelait à Londres, celui\uquel le
chancelier de l'Echiquier, Michel Hicks
Blach, a. fait allusion dans un discours en
parlant d'une perception de droits de
succession se montant à 23 millions de
francs.
Vandcrbilt [Le commodor Cornélius).
Mort en 1877 milliardaires. D'une famille
hollandaise réfugiée en Amérique. A
laissé à son frère aîné qu'il a institue
légataire universel, 500 millions. 11 a
donné, par testament, 150 000 francs à
son médecin ; 100.000 francs à ses con-
fesseurs; 350.000 francs à ses serviteurs.
992
Il a fondé, de son vivant, une université
qui porte son nom. Elle a coûté 3.500.000
francs. Voici ce qu'on raconte de lui • son
père était fermier de l'ile .Staten, à coté
de New-York. Il confia a son fils (le jeune
Cornélius, âgé de 16 ans et ne possédant
que 100 dollars donnés par sa mère) les
légumes de leur propriété. Cornélius
acheta une embarcation avec les 100
dollars de sa mère ; gagna de l'argent et
entreprit la construction des bateaux à
vapeur à l'origine, où la vapeur était une
chose récente. 11 créa l'une des premières
lignes transatlantiques entre le Havre et
New-York. 11 posséda, depuis, ou dirigea
un réseau de chemins de fer représentant
750 millionsde francs. On l'appelle le roi
des chemins de fer. Cornélius Vander-
bilt a laissé William K. Vanderbilt (vi-
vant), qui, en 1899, avait 500 millions
de francs et qui était le plus riche des
héritiers de son père.
IVIjitney {William). Richissime ; a
fait fortune dans les chemins de fer. Il
habite New-York. Il a fait faire une salle
de bains tout en mosaïque, le plafond
peint par l'un des premiers artistes ita-
liens, qui acoûté 250.000 francs à lui
seul. Les robinets et accessoires de toi-
lette de cette salle sont en or. Le tout
coûte 1.200 mille francs !
Un roi de l'industrie sucrière à New-
York a fait construire également une salle
de bains, avec des émaux émaillés d'or.
La baignoire et les étuves sont d"argent
massif montés en pierres précieuses. Le
tout a coûté 2 millions.
On a lu, il y a peu de temps, les dé-
tails du somptueux dîner offert par les
milliardaires américains au prince Henri
de Prusse: 340 mille francs, tel est le
prix auquel on estime ce repas, qui dé-
passe ceux de LucuUus, de Cléopàtre et
d'Antoine. Ils étaient 140 à ce dîner ;ce
qui le porte à un peu plus de 2400 francs
par personne.
Bien que la France ait peu d'immenses
fortunes, cependant on a dit qu'à la
Banque de France on s'amusa à énumé-
rer récemment 40 personnes possédant
chacune plus de 100 millions, je ne sais
s'il serait bon de faire connaître leurs
noms dans ces temps où la fortune peut
devenir un danger...
Ambroise Tardieu,
li'gqo .
L'INTERMEDIAIRE
993
du patois picard
994
Grammaire
(XLVI, 847). — Voici le titre exact cher
ché:
Phonology of the Patois of Cachy (Som-
me), by Thomas Logie, Ph. D. A thesis
présentée! for the degree of doctor of philo-
sophy. Johns Hopkins university.
Baltimore, in 8, 73 pages, fort papier.
Le titre de départ porte en plus :
Deprinted from? the Puhlications^ of the
MoDhRN LaNGUAGE ASSOCIATION OF AmBRICA.
Vol. VII. n" 4, 1892.
On trouve cette pièce dans des recueils
de thèses (8° Hoopk, ph. 1) qui sont en-
trées à la Bihl. nat. de Paris, par voie
d'échanges internationaux. V. A.
La musiquo de Lulli (XLV). ~ A
en juger d'après les titres, on devra en.
retrouver dans les recueils manuscrits ci-
après désignés :
/}miens. — n'-» 743. Isis, tragédie lyri-
que. Paroles de Qiiinault, musique de
LuUy, représentée en 1677.
Chartres. — n" 797. Airs de Lully et
autres.
N° 798. Le Carnaval, mascarade. Ballet
en neuf entrées avec prologue par diffé-
rents auteurs, musique de Lully, 1675.
N" 799. Recueil général des ballets de
M. de Lully avec la table annuelle de
leurs exécution (sic).
N" 800. Ballets de Lully, dansés en pré-
sence du Roi ou par le Roi .
Portrait en pied de Lully par Bonnart.
N" 812. I. Amadis. tragédie de Qiii-
nault, avec la musique de Lully, 1684,
IL Armide {Idem). 1686.
IIL Thésée [Idem). 16715.
IV. Persée {Idem). 1682
V. Psyché, tragédie de Fontenelle, mu-
sique de Lulli. 1678.
Nantes. — n° 550. kc'v:. ctGalatée.
Rennes. — n" 211, Armide.
N" 212. Isis.
N" 213. Psyché. Vieujeu,
Ouvrage sur les nièces de Maz arin
(XLVI, 902). — Consulter : Amédée
Renée : Les nièces de Maiarin. Paris,
Didot, 1856, in-8. G. Fustier.
Romanciers de la vallée du
Loir (XLVI, 117, 43-6). — Avec beau-
coup de bonne volonté, on pourrait,
parmi ces romanciers, comprendre Balzac,
qui fut élevé au collège de Vendôme. La
scène d'un de ses romans {La grande Bre-
tèche) se passe à Vendôme.
Mais contentons-nous de citer la com-
tesse Dash. Gabrielle-Anne Cisternes, et
non c/t' Cisternes comme ledit Larouss.-,
s'était mariée fort jeune à un officier, M,
Poilow de Saint-Mars, devenu plus tard
gênerai, toujours d'après Larousse. II pa-
rait que le ménage ne fut pas heureux,
car les époux vécurent séparés. Pour
vivre, la femme qui avait un certain
talent se lança dans la littérature, et pu-'
blia avec succès un grand nombre de
romans bien oubliés aujourd'hui, ainsi
que leur auteur qui se faisait appeler
comtesse Dash. Ses romans avaient un
certain mérite, étaient écrits dans une
bonne langue, et elle eut son heure de
célébrité.
Madame Dash habitait Paris, mais elle
venait passer une grande partie de l'année
chez son frère le commandant Cisternes.
J'ignore s'il avait été réellement com-
mandant ou si on lui donnait ce titre parce
qu'il commandait la garde nationale de
Vendôme.
C'est dans la petite maison de cam-
pagne de son frère, située à Courtiras,
hameau de Vendôme, entre le Loir et la
forêt, que madame Dash écrivit la plu-
part de ses romans et études prétendues
historiques. Madame Dash est morte à
Paris en 1872. Martellière.
« Le sac blanc» (XLVI, 791). —
Georges 11 était bisaïeul de Georges IV, et
Caroline de Brunswick n'était pas sa vic-
time. Il ne faut lui accorder que son
dû. La femme de Georges 11 était ('aro-
line d'Anspach : placens uxor.
Saint-Médard.
La musique des chansons de
Pierre Dupont (XLVI, 794). ~ Serait-
il indiscret de demander à monsieur V.A.
le nom de l'ingénieur des Ponts et Chaus-
sées qui a noté etmis au point les airs ^es
chansons de Pierre Dupont ?
Penguillou.
Vers de V.Hugo (XLVI, 792,933).—
Les Deniers bardes et Les deux âges, en-
vois du jeune poète à l'Académie des jeux
lloraux en 1 819 et 1820, ont été publiés
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
995
996
30 décembre içot
toiit d'abord en 1830 dans le Conserva-
teur littéraire, puis dans la première édi-
tion des odes, parue en 1822 sous le
titre : Odes et poésies diverses. Enfin, dans
Victor Hugo raconté par un témoin de sa
vie (1863), on retrouvera les Derniers Bat-
des, mais avec 125 vers seulement, tandis
que la pièce comportait 196 vers dans
l'édition des odes (1822) et 298 dans la
version du Conservateur littéiaiie qui est
ainsi la plus complète.
Quant à la Canadienne suspendant au
palmier le tombeau de son nouveau-né ,ct\XQ
élégie, dans laquelle Victor Hugo, après
Millevoye et Alex. Soumet, a imité une
page charmante à'Atala, a paru en 1819
dans le Lycée français et n'a été repro-
duite qu'en 1863, dans Victor Hugo raconté
par un témoin de sa vie.
J'extrais ces renseignements de l'ou-
vrage de M.Biré: Victor Hugo avant 18^0.
— Penguîllon.
Pillage du Palaisd'été (XLVI, 454)
— La relation de l'expédition de Chine en
1860, rédigée an dépôt de la guerre d'après
les documents officiels sous le ministère de
S. E. le maréchal comte Randon, dont une
deuxième édition a été publiée par l'Im-
primerie nationale àl'occasion des événe-
ments de Chine de 1900, est très sobre
de détails sur ce point important Le
général Montauban raconte la visite qu'il
fit au palais d'été et le soin qu'il prit de
faire placer des sentinelles sous la sur-
veillance des deux capitaines d'artillerie
Schœlcher et de Bnves et . il ajoute :
« aucun objet ne fut détourné tant que
dura leur surveillance ; il n'en futmal-
heureusement pas de même par la suite ».
A l'arrivée des Anglais à Yuen-Min-Yuen,
une commission internationale fut dési-
gnée pour recueillir les curiosités les plus
précieuses et en faire le partage entre les
deux armées. Cette répartition eut lieu le
soir même du 7 octobre entre les chefs
alliés, et le général français « fit mettre
de côté un choix des objets les plusremar-
quables qui devaient être offerts à Leurs
Majestés l'empereur et l'impératrice et au
prince impérial. »
A. Lamoureux.
Les colonnes entourant la statua
de Louis XÎV (XLV). — Ces colonnes
ont vraisemblablement été détruites en
même temps que le monument et la sta-
tue pendant les journées d'août 1792.
Quelque temps avant on avait enlevé
les figures des nations vaincues qui déco-
raient le piédestal et on les avait trans-
portées à l'Hôtel des Invalides pour en
orner la façade.
Un arrêté de la Commune prescrivit le
remplacement du monument par une
pyramide rappelant la journée du 10
août et sur laquelle on inscrivit les noms
des citoyens tués pendant cette journée.
En 1800, la pyramide fut abattue à
son tour et on éleva sur l'emplacement
une statue de Desaix, complètement nue
qui, en 1814, fut détruite comme les pré-
cédentes pour faire place à la statue ac-
tuelle. Eugène Grûcourt.
Notre-Dame est-elle bâtie sur
pilotis ?(XLVI, 570, 666). —Je possède
une gravure de Van Merlen datant du
milieu du xvii' siècle, et représentant l'é-
glise Nostre-Dame. <* Mastic sous le régne
de Philippe Auguste dit l'auteur, qui
ajoute : Tout cet édifice est fondé sur _ Pi-
lotis et creux par dessous en plusieurs
endroits.
Il n'y a pas sur cette gravure, très dé-
taillée, la moindre trace de marches de-
vant la façade. Seule, la plate-forme dont
parle M Grécourt (XLVI, 665), est nette-
ment visible. On devait y accéder par
une pente douce (sur la face sud proba-
blement), car un carrosse et plusieurs ca-
valiers y sont représentés. Un petit édi-
cule, dont la destination m'est inconnue
existait à l'angle sud-ouest de cette plate-
forme faisant face à la cathédrale.
VlATOR.
*
Le Bon vivant, périodique illustré, a
publié au commencement du mois de no-
vembre de cette année, l'information sui-
vante :
Nous .ivons relaté le faux bruit que des
alarmistes avaient fait courir sur la solidité de
Notre-Dame de Paris. Ajoutons que l'église
métropolitaine peut longtemps encore défier
les siècles ; elle repose, en effet, sur un lit de
caillasse et de béton qui n'a pas moins de 7
mètres d'épaisseur et qui est d'une résistance
à toute épr^nive.
Voici, d'ailleurs, de quoi nous édifiei à ce
sujet. ^ . .
L'année dernière, on avait décide d ins-
K»99o
L'INTERMÉDIAIRE
- 997
998 -
tallerun calorifère dans les sous-sols.. Rien
ne paraissait plus simple que l'exécution de
ce projet. Mais, afin de procéder à la pose de
l'appareil, il fallut d'abord exécuter quelques
travaux préliminaires, et notamment entamer
ce que l'architecte diocésain ne croyait être
qu'une couche de maçonnerie, et qui était, en
réalité, le lit de béton dont nous parlons plus
haut.
Pendant deux mois, cinq ouvriers furent
occupés à entamer le béton. Ils durent tra-
vailler au ciseau, et, à eux tous, en besognant
sans arrêt toute la journée, ils ne parvenaient
à enlevei' qu'une épaisseur de dix centimètres
par douze heures de travail. C'est assez dire
si le lit sur lequel reposent les fondations de
Notre-Dame est solide.
P. c. c, A. Lamoureux.
Germination après A"" siècles
(XLIV ; XLVl, 831). — Il n'est pas scien-
tifique d'affirmer que des graines peuvent
OH non germer après des siècles.
La seule chose admissible en théorie,
c'est que la germination serait possible si
certaines conditions données étaient rem-
plies.
Toute la question est donc de savoir si
ces conditions se sont rencontrées et c'est
une question de fait. Comme le dit fort
bien M. Poincaré dans son ouvrage
Science et Hypothèse.^ de ce qu'un fait se
produit dans des circonstances données,
nous tirons une loi, mais qui nous dit que
nous retrou \'erons exactement les mêmes
circonstances rentrant dans notre généra-
lisation peut-être prématurée ? Quant à
M Maspero notre illustre égyptologue, il
a fait récemment justice du préjugé de la
germination des graines trouvées dans les
hypogées égyptiens «les graines achetées
«aux fellahs germent, mais celles trouvées
« dans les tombeaux ne germent pas. »
Quelle valeur peuvent donc avoir les
textes manuscrits de la bibliothèque de
l'Arsenal aflTirmant « qu'il a été constaté,
« dans de grands travaux de terrassement,
« que l'apparition de certaines plantes
« provenait de graines qui depuis des siè-
« clés, avaient conservé leurs facultés
« gcrminatives » ? Comment l'apparition
d'une plante peut-elle permettre d'établir
l'âge de la graine dont elle est directement
issue? Comment, à l'inspection d'un indi-
vidu, pouvez-vous déterminer l'âge qu'a-
vait son père quand il l'a procréé ?
Paul Argelès.
Les commodités au XVII« et au
XVIIP siècle (XLVI, 236, 387, 500
s 5 3, 667, 777, 943). — Sur une gravure
in-folio de 1790 ou 1 791 .qui a pour titre :
« Camp de deux escadrons (de chasseurs) ;
tentes du nouveau modèle », on lit en
haut et en bas :
Latrines pour les cavaliers,
Latrines pour les officiers.
Le tout protégé de trois côtés par une
haie.
Ces jours-ci, un des collaborateurs de
V Intermédiaire, M Fromageot, nous com-
muniqua (à la Soc. hist. du VI* arr.) un
curieux rapport du conseil d'hygiène de la
Seine, signalant l'état de malpropreté
extrême où se trouvait, en 1828, le quai
des Grands-Augustins, et réclamant d'ur-
gence l'installation de latrines publiques.
Dans l'édition du De /lbbavillâ,de Nico-
las Rum et, que vient de publier notre sa-
vant confrère et ami, M. Ernest Prarond,
on lit, p. xxxu, cet extrait des actes
municipaux :
Sy vous ordonnons faire nettoyer les
grandes et principales rues de la ville... et
de porter les immondices sur les remparts es
lieux plus convenables pour la fortiffication
d'icelles.
En beaucoup de villes de France, on
était encore grossier et malpropre à la fin
du dix-huitième siècle. V. A.
Défense de fumer fXLVI, 736). —
Il n'y avait rien de singulier dans cette
interdiction. Elle était simplement une
précaution contre l'incendie si fréquent
alors que les maisons étaient principale-
ment de bois. A Meiningen, en Suisse,
la défense de fumer dans les rues, est
toujours en vigueur, quand souffle le
vent qui s'appelle le « John •>>. Parmi les
ordonnances paroissiales de Winttrin-
gham (village en Lincolnshire, Angleterre)
existaient, en i68ç, celles qui suivent:
Item, personne ne peut brûler ou cuire
au feu pendant les heures interdites de la
nuit, sous peine de payer 3s ^d.
Item, personne ne peut sécher de chan-
vre ou de lin devant le feu, sous peine de
payer 3s 4d.
Item, personne ne peut fumer le tabac
dans les rues, sous peine de payer 2* pour
chaque transgression.
Il est, maintenant, plus dangereux à
fumer dans les maisons que dehors.
Saint-Médard.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
999
Le zéphyre (XLVl, 232). — Désirant
ne traiter la question qu'au point de vue
scientifique, il me semble que sa solution
décisive devra être empruntée à la compa-
raison des nomenclatures maritimes. Au
lecteur à en tirer les conclusions qu'il ju-
gera.
Voir/, Kepler i astronomi opéra omnia,
edit. D' Ghr. Frisch ; t. VI, p, 207 : Epi-
tomes Asironomiœ lib .W.Deveniorum plagis.
Kepler attribue aux Allemands l'idée
d'avoir donné aux directions des vents
des désignations formées de la combinai-
son des noms des quatre points cardinaux,
tels que Nord, nord-est, sud, sud
ouest, etc.
Dès la plus haute antiquité, dit-il, les
hommes ont connu les quatre quadrants de
l'horizon, et ont désigné les vents d'après les
quatre points cardinaux. Homère ne men-
tionne pas plus de quatre vents : l'Eurus,
venant de l'Orient ; le Zéphyre, de l'Occident ;
le Borée, du Septentrion, et le Notas, du -Midi.
Mais, dans la suite, les Grecs, devenus plus
habiles dans l'art de la navigation, divisè-
rent l'horizon en parties plus petites ; ainsi,
ils distinguèrent à l'Orient et à l'Occident, un
point solsticial ou étésien,équinoxialet d'hiver
où brumeux, ce quieut pourconséquencedetri-
pler les points de division du nord et du midi ;
ainsi que le nombre des vtnts, qu'en raison
de la situation de leur mer, étroitement en-
caissée entre les continents, ils désignèrent
par les régions d'où ils venaient. De là, le
Phoenix, l'Africus, le Lips, le Thrascias,
l'Hellespontius, l'Olympias. le Stiymonia, le
Japyx.
« Vltruve double encore ce nombre, ce qui
donne 24 directions.
« Mais bientôt la navigation sillonna les
mers en tous sens ; les bases de division qui
se rapportaient à une petite région cessèrent
d'être exactes, les désignations qui convenaient
à un seul peuple ne s'appliquèrent plus à tou-
tes les régions, et leur grand nombre ne per-
mit plus de les graver dans la mémoire. C'est
alois que les Allemands eurent l'idée de les
désigner par la combinaison des quatre points
cardinaux. Les noms qu'ils leur ont donnés
ont été adoptés par les autres nations : Ita-
liens, Français, Espagnols.
« Ces noms se retrouvent sur les boussoles
marines, où ils désignent les rhuinbs, de vent
(Suit une description de la boussole, telle
qu'elle est encore disposée par la marine, sous
le nom de compas).
« Ces noms sont les suivants ; ost, (est),
iud, Kcst, (ouest) et nord.
30 décembre 190B
1000
Voici leurs désignations comparatives :
Ali.em. Italien
Uil Levaoïe
Sud Ostro
West Poncnlc
Nurd TrninuiilaDa
Latin
Subsolaaus
Ausler
Favunius
Scpleutrio
Les premiers intermédiaires
suivants :
Ghec
Apeliolcs
Nolus
Ztfphyrus
Aiiarclias
sont les
N-E Greco
&upeiDas
S-E Sirocco
Borrhape-
[liutes
Arclape-
[liules
Kolape-
{liotes
Eurono-
[lus
Lips
^utoze-
ipliyrus
»
Oiym-
Ipias
Voilà donc huit directions désignées
par autant de noms chez les Italiens.
« Puis viennent encore huit directions ;
SW
N-W
Garbino
»
Maestro
»
Euroauster
Africus
Nololybus
Corus
Ltesice
NNE Tramontana Greco Aquilo
» (jallicus
NiNVV Tramontana Maestro Circius
SSE Oslro Sirocco
SSW Ostro Garbino
ENE Levante Greco
ESE Levante Sirocco
»
WxNWi'oEentc Muiàtro
WSW Ponente Garbino
Eurouulus
Austroafricus
Cœcias
Carbas
Vuiturnus
»
Corus
Caurus
Al'ncus
lioreas
»
Thras-
icias
PhœQi-
icius
»
Libono-
pus
Helles-
ipontius
«
Eurus
»
Argesles
>»
Lipshy-
iphesperos
« Subvesperus »
et de même les directions intermédiaires
que, en raison de leur multiplicité et de
leur peu d'intérêt, nous ne croyons pas
devoir spécifier. Un en trouve le détail
dans Kepler {loc. cit).
Voici maintenant pour terminer,
l'étymologie cies quatre désignations
d'Homère.
Eurus, dit Kepler, rappelle l'humidité et la
corruption ; Auster, la dessicalion [auein) ;
Nûtus, les brumes ou iiuagjs {iwtiUes) ; Bo-
leas, la voracité, que sa fraîcheur communi-
que aux corps ; Zephyrus, la chaleur {{ein).
D'autres tout venir Eurus et Zephyrus des
noms de leurs directions, s'appuyant sur ce
passage d'Homère yOdyssèc, X) où il est dit
que Zepliuros vient de Zophios, qui désigne
le couchant, ci eurus ai eô rein.
N 990.
L'INTÉRMEDIAIKË
lOOI
1002 —
Notes. I — Ce passage de Kepler est
important à signaler parce qu'il montre
la nécessité qui s'imposa de modifier par-
fois la signification de la nomenclature
primitive grecque lorsqu'elle s'introdui-
sit dans la pratique des navigateurs latins.
II. — La nomenclature des vents a été
donnée à très peu près dans les mêmes
termes par Philippe Clavier. :
PhiltppiC hiver i Inlroduclionis m f^ni-
versam Geographiam tam veterem quam
Novam Libii VI Amstelod. (1)1) (XXIX
(1629).
N Tramùlana S Oblro
NNK Greco Trauiontaaa SSW Ostro-Garbino
Greco tsW Garbino
Greco Levante WSW Puucale Garbiiu
Levante W Ponenle
Sirocco Levante WiS'VV i'onaute Maestro
Sirocco INW Mueslroj
Ostro Sirocco N.\W Maestro iramuntana
D"" Charbonier.
NE
ENE
E
ESE
SE
SSE
Syndicats agricoles (Le créateur
des) XLIl ; XLlVj. — Voici qui résout
la question. C'est un extrait du »s Dis-
cours de M. E. Deusy, Président de l'U-
nion du Centre, aux Syndicats Agricoles
de France », prononcé a Lyon, le 22 août
1894, au Congrès national des syndicats
agricoles de France : ^
Nous voyant si nombreux, retrouvant ici
ceux qui furent nos maîtres et les soutiens
de nos premiers elïoris, Messieurs Le Tré-
sor de la Rocque, Sénart, Kergail, Gréa,
de Fontgalland, Milcent, Maurin et tant
d'autres qu'il faudrait nommer, ma pensée
se reporte à la naissance des Syndicats
agricoles, à cette fameuse séance du 14
février 1885, où le mot syndicat — qui
paraissait réservé à un monde bien diffé-
rent du nôtre — retentit pour la première
fois dans l'assemblée des Agriculteurs de
France. Vous rappelez-vous, Messieurs,
vous qui étiez présents, avec quelle réserve
furent accueillies nos paroles. Ce fut d'a-
bord une surprise : puis la crainte de se
précipiter dans l'inconnu, l'ennui qu'on
éprouve toujours à rompre avec la routine,
la répulsion naturelle pour ce qui est nou-
veau, l'hostilité peut-être des pouvoirs pu-
blics, tout semblait commander l'abstention.
Les hésitations cependant s'évanouirent...
Quel chemin parcou/u, depuis dix ans, en
dépit des obstacles !... L'impulsion est
donnée, le mouvement ne s'arrêtera plus
La grande part de la création des Syn-
dicats agricoles revient donc à M. Deusy,
ancien député, ancien conseiller général,
ncien maire d'Arras, mort ces années-ci,
presque de chagrin d'avoir été abandonné
par ses électeurs. — V. A.
Les Tableaux et statuesreprésen-
tant. sous un nom légendaire, des
personnages contemporains (T. G.
865). — A Saint-Germain des Prés, à Paris,
la plupart des figures peintes par Hippo-
lyte Flandrin sont des portraits d'amis ou
de collaborateurs. De même, à Nîmes,
église Saint-Paul (voir Intermédiaire, vol.
IV. col. 371).
Dans le « Triomphe de Clovis », frise
du Panthéon par Blanc, on voit plusieurs
personnages connus : Gamhetta en tète,
Clemenceau au premier plan et Coque lin
aine, dans le fond.
Dans le tableau de Hamon « les Bords
du Styx » on voit son portrait ainsi que
ceux des peintres Baron et Français.
La tête de saint Jean-Baptiste, sur un
plat, dans le tableau de Henner, est le
portrait de M. Charles Hayem, riche ama-
teur, mort récemment.
Le triton moustachu des deux fontaines
de la place de la Concorde, à Paris, c'est
Jules Viel, qui fut l'architecte du Palais de
l'Industrie, démoli il y a trois ans.
Deux architectes encore, Charles Garnier
et Daviûud, figurent sur les vitraux de
Saint-Séverin.
Place de l'Odéon : le masque qui flanque
le monument d'Emile Augier, c'est le por-
trait bien connu de l'excellent acteur Go/.
Un peu plus loin, dans le jardin du
Luxembourg, le petit marchand de mas-
ques (par le statuaire Astruc, je crois)
nous montre une série très intéres-
sante de figures contemporaines. Je crois
y reconnaître, pour ma part : le père
Corot, Eugène Delacroix, G. Doré, Barbey
d'Aurevilly, Alexandre Dumas fils, Gounod,
Théodore de Banville, etc., etc; et je compte
bien qu'on nous donnera ici la liste com-
plète ou rectifiée.
Depuis la question que j'avais posée
l'année dernière sur les « Modèles d'Ar-
tistes » à laquelle on a, du reste, fort peu ré-
pondu,j'ai découvert que la même question
avait déjà figuré deux fois à Y Intermé-
diaire sous deux titres ditïérents, dans le
vol. III d'abord, puis dans le vol. XXV.
C'est le deuxième titre, beaucoup plus
clair que le mien, que je rappelle aujour-
d'hui en proposant moi même quelques
réponses. Le sujet est loin d'être épuisé,
PlETRO,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
30 décembre 1902.
1003
1004
Une lettre de sainte Chantai.
— Far les soins de M. Noël Charavay, a
passé en vente, ces jours derniers, une
lettre, à tous les points de vue admi-
rable, en ce qu'elle montre jusqu'où
peut conduire l'abnégation chez une âme
profondément chrétienne.
Cette lettre est de sainte Chantai, fonda-
trice de la Visitation, grand'mère de ma-
dame de Sévigné. Elle répond à M de
Coulanges qui lui annonce la mort de
son fils, Celse-Bénigne, baron de Chan-
tai, époux de Mirie de Coulanges, tué à
l'île de Ré le 22 juillet 1627. 11 est peu
d exemples de la soumission avec laquelle
cette âme sereine et forte, détachée dj la
terre, apprend l'affreuse nouvelle, et
trouve sa consolation dans la pensée que
son enfant est mort en chrétien.
Vive Jésus
Monsieur mon très cher frère,
L'on médit le jour de notre dame le trespas
de notre tressaimé filz et quil setoit préparé
crestiennement a se passage, je bénis et adore
le decrest de mon dieu et my soubmeis de
tout mon cœur remersiant sa bonté de la mi-
séricorde qui lafette a se cher filz qui metait
unique, car étant été prévenu de la grasse de
Dieu par la réception dîs sacremens, ainsy que
l'on masure nous avons en cela montres cher
frère un solide sugect de consolation prenons
kdonq.an cela mon très cher frère et assette
volonté divine qui n'a pas voulu que nous
ayons joui plus lonjtanps d'une vue qui nous
etoit sy chère.
J'avois commancé cette lettre quent je resu
la vôtre. Je confesse ma foiblesse. Elle m'a
un peu attendrie, mais non pas certe divertie
de l'invariable résolution que Dieu m'a don-
née d'enbrasser amoureusement tous les éyé-
nemens que sa douce Providence permettra
arivet. La vie de l'homme et toutes les choses
de celte vie passe comme l'ombie ; puisqu'il
a plu à Dieu que mon fils ait fiai la sienne sy
heureusement me voilà contente.
je vous conjure de lestre ausy et madame
ma trei chère sœur a qui je vous suplie de
rendre cette lettre commune ayent si peu de
loisir elle mescusera sy lui plait, lesperance de
vous voir tous vous tous et ma pauvre très
cher fille avec notre petite (1) me feit espérer
une commune consolation, car je vous pro-
teste mon très cher frère, que le trespas de
(i) Marie de Rabutin-Chantal, la future
madame de Sévigné.
mon bon filz ne dissout nullement notre
alliance car outre le petit et très aimable bien
qu'il nous en a laissé, je me sans plus que
jairais étroitement conjointe et unie avec ma
fille et avec vous et toute votre honorable fa-
mille que je prie Dieu remplir de toute béné-
diction et d'une telle surabondance quaprès
les avo ir possédée en settc vie nous jouisiions
tous ansemble de lelernelle sosiélé qui est
toute la douceur des douceurs désirables, je
suis sans fin et dune afcction inconparable a
vous et a ma très chère sœur.
Monsieur mon très honoré frère,
Votre très humble et très afectionné sœur
et servante en j .-G.
S' Fremijot
de la V. de S'" M. , Dieu soit bétii.
12 Août.
UA acaémie des menteurs (1).
On fait en politique et au Parlement, de
puis quelque temps, un tel^ usage de l'épi-
thète de menteur que les intéressés seront sans
doute fort heureux d'apprendre que l'acadé-
mie où on les honore vient d'être réinstituée.
Nous donnons la parole à notre collabora-
teur La Coussière qui nous communique les
statuts de cette importante institution :
* *
Je commence par dire que Moncra-
beau est une grosse localité du Lot-et-
Garonne, peu éloignée de Nérac. On est
en Gascogne ; il n'y a donc rien d'éton-
nant à ce qu'on y ait installé une académie
de blagueurs.
Je copie textuellement ce qui suit sur
une double feuille imprimée, de format
in-4', ornée d'un joli encadrement. Les
blancs sont pour être remplis à la plume.
La diète génrrale de Moncrabeau
A noire bien aimé... Salut
Nos Officiers et Commissaires au dépar-
tement de... nous ayant faitsavoir que de-
puis longtemps vous vous étiez exercé dans
le noble art de maltraiter toutes sortes de
vérités, à amplifier les récits, en augmen-
tant et diminuant aux faits qui arrivent en
ce monde terrestre et que, par des succès
heureux, fruit d'une imagination féconde et
brillante, vous étiez parvenu à inventer des
vérités qui n'ont jamais existé, à créer des
histoires qui, sans vous (immatriculé par
principes de naissance à dégobiUer des
méthodes de la craque), auraient reste cter-
(1) Peut se rattacher à la question : Curieu-
ses académies provinciales XLlll; XLIV; XLV;
XLVl, et à celle : Brevets des hâbleurs de
Moncrabe u . T. G 601 .
N' 990
L'INTERMEDIAIRE
1005
1006
néllement dans l'oubli, et qu'enfin après
une multiplicité d'expériences, répétée plu-
sieurs fois par jour, vous vous étiez acquis
en ce genre de littérature un nom des plus
illustres ;
Nous, toujours zélés à mainteniret accroî-
tre la haute réputation de notre Ordre, eu
le remplissant de bons et idoines sujets ;
parfaitement convaincus des talents rares
que la nature vous a si libéralement prodi-
gués en toute sorte de menteries, sans en
être requis ni priés, avons jugé à propos de
vous incorporer dans notre Diète, et vous
recevoir en frère bien-aimé, comme il pa-
raît plus amplement par les lettres paten-
tes, que nous vous envoyons, en vous
exhortant à persévérer toujours dans une si
noble occupation, à faire même des pro-
grès rapides, et à nous instruire, dans l'oc-
casion, des sujets qui comme vous pour-
raient faire honneur à notre Ordre, afin de
les y incorporer, s'ils le méritent.
Fait et passé dans notre Diète générale
tenue à Moncrabeau sur le fort de Riqué
(1) ce. .. jour du mois de. . . 19...
Pji' Aos%eignt'urs les Officiers généraux
de la Diète.
Le secrétaire
LeTTKïS patentes de la très VÉRIDIQUE COUR
DE Moncrabeau.
En forme de privilège
Nous Grand-archichancei.iek de la diète
GÉNÉRALE DE MoNCRABEnU, et en Cette qualité
Seigneur Haut-Justicier de la ville et fau-
bourg de Cracovie ; Contrôleur-Général de
toutes les Vérités qui se disent en ce bas-
monde ; Chef fondé de tous les Hâbleurs,
Menteurs, Nouvellistes, Bourgeois sans occu-
pations, et autres personnes désœuvrées
qui s'exercent dans le bel art de mentir
finement, sans porter préjudice à autres
qu'à la Vérité, dont nouj faisons profession
d'être ennemis jurés : A tous ceux qui ces
présentes lettres verront, Salut et Joie,
surtout Haine pour la lêrité !
Avons |reçu les très humbles supplica-
tions de plusieurs de nos Chevaliers et
Ofiiciers de la Diète, qui nous ont souvent
exposé que le Sieur..., habitant da... dési-
rant d'être agrégé dans la Diète, s'exerçait
depuis longtemps dans la noble profession
de x^ïenteur, et qu'il avait fait de si rapides
progrès, que dans peu il mériterait la répu-
tation de modèle parfait en ce genre.
A CES CAUSES, enquête scrupuleusement
faite des dispositions heureuses, des rares
talents, des brillants succès dudit Sieur
voulant fonder le pieux désir qu'il a de
beau.
Promenade des oisifs da Moncra-
pouvoir mentir avec autorité, lui avons
accordé et octroyé, et par ces présentes lui
accordons et octroyons, dès à présent, la
charge de Grand-Correcteur de toutes les
vérités qui se diront dans toute l'étendue
de notre République ; le recevons en frère
et Chevalier de l'Ordre des Vérités alté-
rées ; lui donnons, de plus, plein pouvoir
d'y agréger, aprèj un examen suffisant,
toute personne qui se présentera à lui, et
par intérim lui fara expédier les lettres si-
gnées de sa main, et sceliéesdu petit-sceau,
à la charge par lui d'en envoyer un État à
notre Bureau, et de se servir, pour son
Greffier, du Sieur..., dont la capacité nous
est connue, pour qu'après un fidèle rap-
port, nos lettres du Grand-Sceau lui soient
expédiées.
Ce faisant, lui avons donné et lui don-
nons plein pouvoir de mentir impunément
dans... et sa juridiction ; dans les provin-
ces de Languedoc, Guyenne, Bigorre;dans
le Périgord, Limousin, Angoumois ; dans
les contrées d'Armagnac, Marsan, Astar-
rac, Lomagne, Condoiiois, Agenais,
Bazadais, Pays des Landes, et générale-
ment dans tous autres lieux deçà et delà
les mers_ où il se trouvera dépendant de
notre République. Et pour l'effet de l'exé-
cution de nos ordres nous enjoignons à
tous nos sujets de le publier et reconnaître
pour tel, afin qu'on n'en prétende cause
d'ignorance, à peine contre les contreve-
nants d'être punis sévèrement, suivant les
lois de la Diète: Car tel est notre bon plai-
sir.
Donné à Moncrabeau, en pleine Diète
sous le contre-scel de notre Archi-Chance-
lier le... jour du mois de... 190...
Signe Le i^Iarquis des Hâbleurs
Par mon dit Seigneur Archi-Chancelier
Secrétaire.
Cette Diète porte dans le pays le nom
(X Académie des Menteurs. Elle rentre un
peu dans les Princtpaiités comiques, dont
parlait \' Intermèdiaiie ces derniers temps;
elle fonctionne toujours ; du reste j'ai
copié ce qui précède sur la formule réim-
primée récemment, comme le prouvent
les chitïres 190... C'est probablement
l'adaptation d'une formule plus ancienne.
La CoussiÈRE.
Le Directeur-gérant
Imp .Daniel-Chambon
• G. MONTORGUEIL.
St-Amand-Mont-Rond
lEoble îles ilîlûtièrcs
W.-B. — * Ce signe indique des réponses à des questions posées d:ins les volumes pré-
cédents.
** Ce signe indique les articles insérés sous les rubriques : L Itrcs et documftils
inédits, Trouvailles, Curiosiics et Bibliograpliie .
Les iiutres titres sont des questions posées dans ce volume, (belles qui sont sui-
vies d'//« scxil chiffre de renvoi n'ont pas encore icçu de réponse.
* Abaissement des côtes de France. 646, S14.
Abbadie (d'). 751.
* Abbaye de Cercamp-sur-Canche (Pas-de-Ca-
lais), sys.
Abbaye d'Etancbcs. 341, 462.
Abbaye (L') de Pseaume ou Seaume. 898.
Abbaye roy<. le de bénédictines de Villschas-
son-Moiet [17=14- 1781]. 113, 247, 966.
Abd-el-Kader (M"'° Juliette d'Arles, l'une des
femmes d'). 900.
Absinthe. Voir Poème d'Alfred de Musset.
Abyssinie (L'Empire chrétien d'). 32.
Académiciens (Prélats). Lieu et date de nais-
sance. 674, Soi.
Académie française (Isographie de 1'). 880.
* Académie (L') des ignorants. 104.
** Académie (L') des menteurs. 1004.
* Académies(Curieuses)provinciales. 103, 332^
433, 77-, '004.
Accusation (Une) contre Chateaubriand à re-
lever. 227, 737.
Acte (L') de baptême de Clusius. 674.
Acteurs morts sur le théâtre. 952.
Addition.-- de noms aux noms patronymiques.
739. ^ _
Admission des protestants dans les hôpitaux.
226, 647.
Aéronautesen 1784 (L'abbé Miolan et Janinet).
S 66.
* Affaire (L') du Collier. 871.
Agrandissement (L') de la bibliothèque de
l'Arsenal. 848.
« A la Monaco 1 ». 792, 985,
Albanie (Le nouveau roi d'). 170, 320.
Albâtre. Voir Sculptures en albâtre.
Albums Sem . 17, 272, S66.
* Alhaiza. 4=,.
Aligre (L'enfant du cercueil de la marquise
d'). 738.
Alix (Chanoinesses du chapitre d ). 403.
Allain-Targé (Famille). 14, 136.
Alliage de monnaie. 897.
* Aima mater. 825 .
Almanach (Un) allemand du Congrès de Ras-
tadt. 1799. S69.
* « A l'origine de toutes les grandes fortunes,
il y a des choses qui font frémir. » 161.
* Alphabet (Un curieux emploi des lettres de
1'). Vers finissant par les lettres de l'alpha-
bet. 721.
Alyscamps-Aleschans. 730.
* Ame (L') de la femme. 436.
Amené (II s'est). Cet oi'jet est identique à un
autre. 67, 2 10, 324.
Amiral (L*) du Plessis deRichelieu. 812.
Amour (Le mot) féminin et masculin. 37, 267.
Amour (L') et la colonne Vendôme. 93.
Ardelys. — Une industrie andelysiciine. 178,
44<3.^
Aneslhésique (L') au moyen âge. 16, 166,
333. 446. 891.
Angilbert (Saint) et ses fitrss. 12,414.
=■' Angleterre (Chansons sur F) et les Anglais.
650.
* Anguissola. 297, 401, 382.
Anselme (Le père). 731.
Antin (Famille d'). 620, 748, 859.
* Applaudissement (L'j. 614, 770.
A propos de Gassendi. 843.
A propos d'un raid. 570, 943.
A. Q. F. peintre. 349, 351.
Aquaviva (Cardinal Octave d'). uo, 246,
359, 458, 582, 044. 692. '
Arbres de Sully. 47.
* Arc (L')de triomphe et le ^ mai. 218.
Archimède répété par Buffon. 400, 537.
* Architecte (L') de l'église Sainte Vaudru, à
Mons. 386.
Architecture (Pour F) gothique. 107.
Archives de l'ordre de Malte. 727, 908.
* « Arietes » (Le mot). 96, 210.
Arlincourt (d'). 484.
Armand (L'abbé), bienfaiteur de son pays.
7H-
Armes à retrouver. 617, 854.
Armes de la famille Machelart. 617.
Armes de l'Hôpital-Sainte-Mesme. 729, 910.
Armes d'Orléans singulières. 6uS.
* Armiger. Scutarius. Scutifer. 601.
Armoire (L') des cœurs à Saint-Denis. 237,
439.
Armoiries. Voir Attributions d'Armoiries. De-
mi cheval. Ex-Iibris à attribuer. Meubles
héraldiques.
* Armoiries épiscopales. 910.
Armoiries (Série d') à déterminer. 340, 519.
Armoiries à déterminer :
Au lion rampant d'or. ^9, 181.
Bandé de gueules et d'or de six pièces. 897.
Coupé d'hermine-, au chef de gueules. 840.
Coupé d'or et de gueules. 340, 571.
D'argent, à six merlettes de sable. 227, 358.
D'argent, au chef de gueules. 395, 519.
D'argent, à l'aigle déployée. 11, 126, 182,
244,358.
XLVI-19
L'INTERMEDIAIRE
1 009
lOIO
D'argent, à unequintefeuille. 450, 571, 681,
853.
* D'azur, à deux lions couronnés... 127,244.
D'azur, à la coupe d'or. 115.
D'azur, à la fasce d'or. 228, 359.
D'azur,à trois cœurs d'or. 396, 519,630, 798.
D'azur, à trois têtes de cerf. 953.
D'azur, au pin d'argent. 227.
D'azur, au sautoir d or. 953.
De gueules, à trois chevrons. 228, 359.
De gueules, au sautoird'or. 072,853,911.
De... à trois croissants entrelacés de... 59,
245.
De... au chevron de... 450.
* Deux étoiles en chef. 799.
Deux fois trois léopards. 729, 911^ 962.
Fascé d'argent. 228, 358.
Sur un cachet-breloque en argent du xvm''
siècle. 563.
* Armoiries à un arbre de... 21, 126, 245.
Armoiries de Géro le. 171.
Armoiries de la famille Gourdin de Drinckam.
953-
Armoiries de la faniille Joulet de Chastillon.
852.
Armoiries de la famille de Rochanibeau. 563,
631.
Armoiries des familles Quintin et Mégret
d'Etigny. 396, 520, 571, 681.
* Armoiries de provinces et de l'Anjou. 126,
243, 402.
* Armoiries de sinople, au compas (?) de.,.
799-
Armoiries des évoques constitutionnels sous
la Révolution. 953.
Armoiries des Templiers, s 17.
Armoiries [en tapisserie] des villes de France,
395-.
Armoiries sur r.ne fontaine de cuivre. 954.
Armoiries (Attribution d'). D'argent, à l'aigle
déployée. 11, 126, 182, 244, 358.
* Armoiries du chevalier Claret de Fleurieu.
22, 69, 745.
* Armoiries f^Les nouvelles) d'Italie. 22.
Armoiries (Description d') :
Acquaviva. 240,359. A la Truye. 22. Am
boise. 518. Ampleman de la Cressonnière.
519. Angoumois. 126. Anguissola. 5S2.
Anjou. 126, 243. Aufreville. 249. Auver-
gne de Saint-Mars. 750. Avaugour. 571,
682.
Baert de Berentrode. 182. Balme (La) d*.-
Sainte-Julie et la Balme de Saint-julien.
75. Barrême. 751. La Baume de Montre
vel. 74. Bazentin. 637. Boisguéhenneuc.
182. Boisseau. 21. Bone (de). 21.
Breauté de Hotot. ^71. Brisson de la Pa-
gerie. 854. Brostier de la Roullière. 709.
Bruc. 571, 854.
Carminati de Brambilla. 22. Cantillon de
la Couture. iSi.Caruel de BorandeMerey
et de Saint-Martin, 249. Cainprond. 571.
Caumont. [86,466.C-iumont (Nomparde).
466. C.de Beauvilla et C. de Lauzun.
185. Chauvière de la Pagerie. 854. Claret
de Fleurieu. 69, 74=;. Coëtivy. 132. Coët-
quelfen. 571. Cœur. 798. Cordier de
1 aunay. 747. Cornet. 182. Coudan, 519.
Couppé de Kermenéet Couppé de Kerve-
mont. 805. Cour ;La). Cour f'La) de
Balleroy. 519. Cour (La) de Maltot, mar-
quis de Barleroy. 650. Crébillon. 088.
Croix (La). 519. Cua(La). 519.
Dinan. 258. Du Faing. 244. Du Guesclin.
182, 358. Du Périer. 521.
Escodeca de Mirambeau. 77, 403. Etigny
(Megret d') . 520.
Feron. 672, S53. Fitzwilliam. 173, 404.
Fleurieu (Claret de). 69, 745. Foullon de
Doué, d'Ecotier, de la Croix, des Basses-
Minières. 857 .
Gallard. 853. Concourt. 248. Grande-Bre-
tagne. 962. Grosbuy. 519, Guyonvelle.
854.
Haniel. 672. Haye-Jousselin (La). 519.
Hugo. 679. Hospital (L'). 971.
lUoa, 26.
Jacobé de Concourt, de Naurois, de Soulan-
ges. 248, 967. Jay de Rosoy. 563.
Kergadiou (Quentin de). 571.
Languedoc. 126. Laval. 682. Liscoët. 519.
La Live d'Epinay et de Juilly. 245.
Mac Nab. S72. Maine. 126, 243 Maine
du Coiidrey. 802. Megret. 520, 571. Me-
giet de Devise, d'Etigny, de Sérilly. 520,
521. Mercy. 248. Merey ou Meyré. 249.
Moges. 510. Âlontesquiou. 245. Mont-
fort. 6S2. Montmorency-Laval. 682.
Naurois. 248. Nomparde Caumont. 60, 460.
Normandie 126.
Orban. 289. Orléans. 618.
Pagerie (La). 854. Paris. 967. Poitou. 126.
Polastron, 365. Pons, 76, 77, 132, 462,
s 18.
Qj,iintin. 520, 571, 082.
Renouard. 571. Renouard de Sainto-Croix.
854. Rochambeau. 631. Rolland de Ros-
coat. 519. Ronchivol. 244. Roujault. 572.
Saintes. 243. Saint-Gobert. 510». Saint-Marc,
•502. Saint-Mars(Poiloue de). 972. Saint-
Martin, 249. Saint-Nectaire. 182, Saint-
Trivier. 519. Saintonge. 126. 243. Sellon
(de). 469. Senneterre ou Saint-Nectaire.
182. Serilly (Megret de), S2i, Soulanges.
248, 967.
Tardiveau. 572. Tertie (du) d'Escuffon.
519. Tourraine. 126, 245,244.
Ulloa. 26.
Vaucelles. 519. Vauchelle. 520. Vaugirard.
182. Viault. 588, 589. Vicq. 182.
Xl.enemont. 824.
* Armoriai du clergé de France. 910.
Arnould-Plessy (M"'^) Iconographie. 113.
Arnsberg sur-Ruhr (Reddition d') 147.
« Art d'aimer» [Une traduction de 1'). 455.
* Art (L') dentaire sous le i«' Empire. 556.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lOI I
1U12
Artillerie (Le premier musée d') à Paris. 225,
379.
Artillerie agricole (^Benvenuto Ccllini et 1'].
952
Ascendance vraie des rois de France. 898.
Asfeld (Le baron d'j. 790.
■•"^ Assassinat de Jean sans Peur. 948.
Assiettes (Les) peintes de Robert Hubert.
512,630.
*Atlantide (L'). 191, 324.
Attributions d'armoiries : d'argent, à l'aigle
déployée. 11, 126, 182, 244, 358.
Atrocités commises à Claniecy en 1851, 63,
'79-
Aubray (Brinvilliers d'). 688.
■■' Aumont (d'). 408, 585, 913.
Au musée du Louvre. 119.
Au Palais-Bourbon. 63.
Australie. 176.
Auteur (Quiel est 1') d'une traduction de
r « Art d'aimer » ? 455.
Autographe (Un) d'Adam Mickiewicz. 727,
90? •
Autographes (Le respect des). 956.
=''• Autographes (Prix des). La valeur du ma-
nuscrit de « la Nouvelle Héloïse » il y a un
siècle. 481, 605.
Autruche (L') citée dans la Bible. 65, 212.
Aveluys (Famille d'i. 283, 467, 68s.
Aventure (Une) du chancelier Duprat. 117.
Aveugles (Le Café des) au Palais-Royal. 293,
443, 487, 610.
Avigdor, duc d'Acquaviva. 692.
Avrigny (Lœillard d'). 26.
Babin Grandraaison (Marie). 228, 295, 365,
* Baccara. 39.
Baïf (La famille des). 342, 464, 526, 582, 641,
747-
** Bail (Un) de 400 ans. 670, 693, 815,
Balbi (Ouvrages sur Mme de). 291, 435, 483.
Baibi (Mme de) Voir Maîtresses princières.
Ballainvilhers. 284, )6^.
Ballande. 289.
* Balzac (Une phrase de) 19, 271,
Balzac. Vou- Livres brûlés par la main du
bourreau.
Baptême (Le) maçonnique. 449.
* Barbarisme (Un) à repousser. 30.
Barberi, inventeur des orgues de Barbarie.
269.
Barbinais (Porcon de la). 676, 805.
Bardou. 453, 755.
Barème ou Barrème ?228, 383, 7S0.
Baron, auteur de « Le poète au oiècle » 175.
Baron beaf. 120.
* Barré (Frédéric). 32.
** Bastille (Le lendemain du 14 juillet 1789,
on songe à reconstruire la). 55.
Bataille (La) de Damvillers. 902.
* Bateau (Un) contre le mal de mer. 887.
Bâton (Le) rompu dans le Mariage de la Vierge.
561,712.
* Battu du diable. 330.
Baudelaire (La famille de). 567, 755.
Bauffremont (Léopold de). 118, 328.
"" Baume de Montrevel (La l'amille de la). 74.
Bazire (Mme). 506.
B. B. (Ex libris à attribuer:) 171, 298.
* Béatrix ou Béatrice? 77, 428, =147, 601.
« Beau brin de tille». (D'où vient l'expression
Uni. 734, 941.
* Beaune (Cl. de). 806.
Bcauné, Beaunès ou Beaunais (Famille). 783 .
Belhomme (Maison de santé de). 63, 254.
Bellamy. Voir « Lquality ».
* Bellanger (Margueiite). 930.
Belle étoile (Dormir à la). 676.
* « Belle (La) Maguelonno. loi, 270, 435.
« Belles femmes (Les) de Lyon ». 67.
* « Belles temmes(Les) de Paris». 701.
Benzelstierna ( Gustave ), écrivain suédois.
286.
Bernadolte et le poète Gilbert, i 18, 188, 249.
==' Bernardin de Saint-Pierie ou Saint-Pierre
(Bernardin de) Î29.
* Bernhardt (Sarah) est-elle française ? 916,
959-
* Berry (Descendance du duc de). 351, 457,
531, 598, 651, 762, S17, 850. 978.
Berry (Les Ursulines de Nice et la duchesse
de). 62.
Berryer. 511.
Berthelot de la Villeheurnois. 228.
Bibliographie des recueils de vers et de prose
du xvuie siècle. 509, 663.
Bibliographie et iconographie de l'affaiie
Dreyfus. 118.
Bibliothèque de Buffon (Les livres de la). 846.
Bibliothèque de l'Arsenal (L'agrandissement
de la). 848.
* Bibliothèque historique. 42, 104.
* Bicêtre (Origine de ce nom). 153.
Biens (Les) de la famille d'Orléans. 378,
422, 537, 653. ^^96, 764, 822, 929. ^
Bignon (Le député) et le procès du maréchal
Ney. 509, 65 I.
Blanchet (Famille). 789.
Bœuf (Menu d'un repas en). 68, 162,325.
* Bois (Famille du). 363.
Boisbaudran (Lecoq de). 955.
Boisguéhenneuc. 842.
Boissieux. 899.
* Bonaparte (Une maîtresse du général). 14S.
Bon Conseil (Le droit de). 114.
Bonnafé. Voir Ex-libris à attribuer: B. B. 171,
298.
Booker Washington. 234,386,664.
* Bordeaux (Date de la renommée du vin de),
108.
Bossuet en poupée de cire. 337, 515,715.
Bossuet et le vin. 785.
Bossuet (Oraisons funèbres de) attribuées à
Fléchier. 66.
L'INTERMEDIAIRE
toi3
1014
Bouchon (Jeu de). Jeu de galoches. 119, 270,
612, 720, 831, 889.
Boulangers disciples de saint Nicolas. 844,
Boulet (Le) qui doit me ttier... 294, 420.
* Boulogne (Echauffouiée de). 422.
Bouquin (D'où vient le mot) appliqué aux
vieux livres, buch ? 847, 982.
* Bourbon-Busset (Portrait de L. A. P. de).
47. '6s.
* Bourbon-Conty (Famille de). 406, 802.
Bourbons (Les) de Naples. 174, 319.
Bourd.iloue. Voir « A l'origine de toutes les
grandes fortunes ».
Bourgogne (La duchesse de). 733, 878.
Bourgogne (Trahisons de la duchesse del. 61,
309.
Bourrienne (Portrait dei. 293.
Bousquet (du) de Caubert émigré. 396, 589,
752,865.
Bouton de Pinse-Bec (Dentelles d'or et d'ar-
gent. Molton d'Espagne). 513.
Bouton (Un) d'uniforme 't 451.
Bretog ou Breton. Voir Un imprimeur libraire
lyonnais .
Breuilhe (Etymologie de la). 730, 9S0.
* Briden (Jean) imprimeur. 249.
Brochure à retrouver. 792.
Brochure (Une) rarissime sur les Burgraves.
233, 3^5-
* Brouette (Invention de la^. 828.
Brou'n (Granvil) et Freemann. 61, 190,260,
^35,355-
* Bruneau (L'avocat). 57, 135.
* Bûchers des suppliciés. 96.
Buffon (Les livres de la bibliothèque ^e). 846.
Buffon (Archimède répété par). 400 557.
* Burgraves (Un passage des) à expliquer. 41.
Burgraves (Une brochure rarissime sur les).
Cabanellas (Famille). 117, 251.
Cabinet des estampes (Les manuscrits et les
nouvelles acquisitions du). 561, 629.
* Cabinet noir (Les violations du secret des
lettres et le). 762 .
Cablegramme, cablogramme. 345.
Cadrans solaires (Inscriptions des). 127
*Cadres sculptés signés (Connaît-on des)
Cafî (Le) des Aveugles au Palais-Royal.
443, 487, 610.
Cafarelli. Voir Bousquet (du).
Cailhava (Mme). Voir Chercheurs de trésors.
Camargo (Richesses d'art de la). 625.
* Camp du Nord, 1854. 151, 263.
Campestre (Mémoires de Mme de). 902.
Canu. Voir Artistes sous Louis XVI.
Capitaines (Les) des côtes de Normandie aux
XV*, XVI* et xvu" siècles. 229, 418, 531,816,
976.
Cardinal (Le) Petrucci. 953.
943-
?47-
2 93>
957.
666.
277.
786,
676,
648,
957-
agricole.
Caricature (Une) à expliquer. 624, 773.
Carièrës (Le chevalier de) fils de Virginie
Oreille. 598.
Carnavalet (La ceinture de chasteté de).
Carnets de blanchissage. 67S.
Carrière (Le docteur). 4^7, 598.
Carrousel (Les chevaux du). 3S0, 494,
Cartes postales illustrées timbrées. 115,
* Carthaginois (Les). 192,
Cartouche (Où fut arrêté) ? 733, 871 .
Casanova (La date exacte de la mort de).
905, 959.
Casser sa pipe. 734, 838, 985.
Cassini (Echelle précise des cartes de).
878,932.
Castillon (Le monument de). 454, 595,
759-
Caubert (Bousquet de) émigré. 396, 589, 752,
865.
Caumont. Voir Nompar.
Causer. Voir Préférer.
Cavaignnc (Mme) née de Corancez. Voir « In-
connue » (Un portrait de 1').
* Ceinture de chasteté. 10 1.
Ceinture de chasteté de Carnavalet.
Ceinturon (Plaques de). 677.
Cellini (Benvenuto) et l'artillerie
952.
Ce midi. 793.
Cercamp sur Canche. Voir Abbaye.
Chalo Saint-Mard (Les privilèges de). 285,
,415, ('32, 799. 9"-
Champfleury. Voir Claire Couturier.
Chandelle. 848.
'^'' Chanoinesses du chapitre d'Alix. 403.
Ciianson (Vieille). 903
* Chansons (Les) d'Auguste Romieu. 101, igo.
Chansons de Pierre Dupont (La musique des).
794. 994-
Chansons sur l'Angleterre et les Anglais. 650,
*''' Chantai (Une lettre de sainte). 1003.
Chants... nationaux en 1871, pendant la Com-
mune. 792 .
Chapelle castrale. 807.
Chapelle Saint-Pierre Fourier. 568.
* Charbonnier est maître chez soi. 549.
* Chariot Malbrough. 154, 323,387.
Charivaris (Les) . s 14, 669.
Charte normande. 226, 299, 461, 854.
Chastillon (Claude). 347, 469, S29, 590.
Châtaignier. Voir Artistes sous Louis XVI.
Château (Le) de Robert le Diable, 289, 417,
530, 716, 867.
Chateaubriand (Une accusation contre) à
relever. 227, 737.
Chàtelet (M°" du). Voir Conte du sucrier.
** « Châtiments » (Les). Exemplaire unique.
, 293.
Châtiments corporels deSaint-Cyr. 514, 717.
Chauvin romantique. 398.
Chemins de fer (M. Thiers et les). 63,
Chercheur de trésors. 456,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
ioi!5
1016
* Cherubini (Triste fin d'un petit-fils de
250.
Cliesterfield (Lord)et Mme de Maintenon. 194,
419.
Chevalier de l'Empire. 341, 459,573,6^1,
743. 909, 960.
Chevaux (Les) du Carrousel. 350, 494, 606,
* Chic (Origine du mot). 658.
Chiens (Les) d'Oisel . 350.
* Chiens (Les quatre) du 10 i . 524.
* Chiffres romains (La disposition des). 220.
Christ sans barbe. 05, 215, 491.
''' Chronogramme. 779.
Cileilis, Cileins, Cilcis ou Cilcius (C). Voir
Peintre de nature morte.
** Circulaire (Une) électorale en 1870. 560.
Ciseleur de bionze. 513.
*"^ Citoyen (Le titre de). 536.
Clabaud (Le chanoine) Voir Portraits amic-
nois.
« Claire Couturier ». 399.
Clairval (Guignard de). 689.
Clamecy en 1M51 (Atrocités commises à). 63.
179.
Claques (Des cliques et des). 733.
« Clara in tides luces». 563.
Claret de Fleurieu. Voir Armoiries.
Cléomène dans Musset. 175, 327.
Cliques (Des) et des claques. 733.
Clusius (Acte de baptême de). 674.
Cocagne. 848.
Cochon (Etymologie du mot). 346, 478.938.
Cœur (Objets marqués d'uii'. 278, 3^5, 008,
7!<'.773-
* Colin de Contrisson. 134.
Collections (Les) du château d'Eu. 957.
Collier (L'Affaire du). 871.
Colomb (Descendance de Christophe). 26, 78,
'33' i'^3-
* Colonnes (Les) entourant la statue de
Louis XIV. 995.
Colonne Vendôme (L'Amour et). 93.
Comédiens. Voir Bardou. Faure.
Comment écrire 1900. Voir 1900.
Commissaires de police littérateurs. 45.
Commodités (Les) au xvii'' et au xviii' siècles,!.
= 36, 3S7, 500. 5=13, 667, 777, 943, Q9S.
Communauté (La) de Saint-Chaumont. 788.
* Communautés, congrégations et ordres reli-
gieux (Noms véritables des). 23, 86, 137,
922.
Commune (Chants... nationaux en 1871 pen-
dant la). 792.
Compagnons dejéiiu ou de Jésus. 844, 977.
Complices de l'attentat du prince Louis-
Napoléon à Strasbourg. 15, 150. 261,577,
422. 5^7, 6^^, 696,764,822, 929.
* Compoint (Demoiselle). 471, 645.
Concession roy;;le à Marly-le-Roi. 671.
Condé (Manifestedu prince de). 843.
Congrégations et ordres religieux (Noms vé-
ritables des). 23, 86, 137, 922.
Conquérant (Les derniers descendants de
Guillaume le). 289.
Conte du sucrier. 568.
Contrisson (Colin de). 134.
Coquille — Nom patronymique du général
Dugommier. 452.
'■^ Cordier de Launay. 746.
Cornette (La) des sœurs de Saint-Vincent de
Paul. 337, 47--
Corporation ou principauté comique. 621 . 766,
867, 1006.
'■'''^ Costume (Le^ du chef de l'Etat. 223.
Côtes de France (L'abaissement des). 640,814.
Couez. 398, 547,601,096, 770.
Couppé 'de Kervennou (La famille du député).
287, 804.
Cour de Cassation 1 Président de la) en 1812.
'73-
Cousin (Le président Louis', ses ouvrages.
902,
Couteau-présentoir. 293, 386, 495.
Couvre-feu (Le). 118, 251,351, 446, 499,
555, 611, 7'8, 828, 886.
Crassous (La postérité de). 396, 391, 643.
Cri-billon (Les descendants de), leur devise.
344, 688.
Critiques sur le Salon de l'an X (1802). 455.
Croizette. S67 .
Culte (L'organisation du) dans l'Empire ro-
main. 449, 605.
Curés bienfaiteurs de leur pays. 734.
Curés blancs (Moines rouges et). 958.
* Dames védii.ntiennes. 641, 932.
Dnmviller> l.a bataille de). 902.
Danse des tirailleuis algériens 627.
Daru. Voir Président de la cour de Cassation,
Daubrée (Brinvilliers) t)88.
Dauvergne (Anatole). Voir Modèles d'artistes.
Decazes. Voir Princeteau.
Décès (Date du) du peintre Guillaume Des-
camps. 456, 551, S92.
Décoration sur un portrait. 905.
Décoration. Voir Lis.
Défense de fumer. 730. 098.
De la compétence officielle des notaires en
matière de paléographie. 1 2, 127.
D.^lattre (peintre|. 84"!.
Delavigne (Famille), n, 179. 309^
Delommenu. Voir « Maximes généralles du
droicl françois ».
='^ Demi-cheval (Qiiestion héraldique). 21.
Demoiselles de Saint-Cyr. 895.
Dentelles d'or et d'argent. Molton d'Espagne.
Boutons de Pinse-Bec. 513.
* Denrées et marchandises (Détail des anciens
prix des). 443, 780, 887.
« De profundis» (Le) aux repas de< funérailles.
627, 886.
Desaix (Le général). 608.
Desaix. Une gravure anglaise. 348.
Descamps (Guillaume). Voir Décès,
L'INTERMÉDIAIRE
1017
1018
Descartes, dramaturge. 17s. 97 1-
Descartes (Epitaphe de). 1 16, 269.
* Descendance de Christophe Colomb. 20,
78, 133, 183.
Descendance. Voir Berry. Lekain. Tour-
reil.
* Descendances (Les) princières. 89, 252,
416, 575, 858.
Descendants de Crébillon, leur devise. 344,
688.
Descendants (Les derniers) de Guillaume
le Conquérant. 289. ^
* Dessinateur (Le) Abel Faivre. 32, 865.
Dessole, fondeur à Paris. 349.
De suite ou tout de suite. 233,381, 502,602,
882.
« Deux jeunes filles », roman d'Emile
Péhant. 455.
Devaux (^Portrait du général Pierre), s 12.
Devise : « Là ou est mon soleil ». 897.
Devise des Jouvenel des Ursins. 841.
Devise sur une tapisserie, 841.
* Devises de canons. 245.
Devises d'horloges publiques. 12, 127, ^^8,
612, 944.
* Devises héraldiques les plus orgueilleu-
ses. 21, 127, 297, 573, 744.
Diable (Battu du). 330. .
* Diane et saint Hubert. 140.
* « Dictionnaire du langage populaire de
Pans, comparé dans ses rapports avec
l'ancienne langue française ».8oi.
* Dictionnaires (Les Errata des grands).
163, 271, S46.
* Didier (Mme). 414.
Dietrich (Un méoaillon sculpté de) de
Strasbourg. 512
Docteur en hermétisme. 958.
Documentation sur Gérard de Nerval.
736.
Donneval. Voir Armes à retrouver.
Dormir à la belle étoile. 676.
Dosne. Voir Thiers.
Douce (Gay et Mlle). 507, 660, 935.
Dourdan (Grâce accordée par Louis XIII à).
145.
Drame (Le) de Meyerling. 839, 930.
Drapeaux (Nos). 22s, 426. 542, 920.
Dreyfus (Bibliographie et iconographie de
l'affaire). 118.
Droit (Le) de bon conseil. 114.
Droits (Les) d'auteur de « Patrie ». 569,
662.
* Droit seigneurial dénoncé dans la nuit
du 4 août. 309.
Dubois (La famille du cardinal). =^07, 748.
Du Cayla (Ouvrages sur Mme). 291, 435,
483.
Duel (Un) en 1665. 901
Duels à Lille au sujet de Talma. 412.
Du Gast (Mme). 367.
Dugommier (Le général). Voir Romande
Dugommier.
Du Maine du Coudrey (Famille). Ses ar-
moiries. 802 .
Dumas (A.) fils et Gounod internes. 116.
Duperreux, pe;ntre, 177, 329.
Duphot (Les œuvres du général Léonard).
394-
Dupont (La réhabilitation définitive du gé-
néral). 58.
Duprat (Une aventure du chancelier). 117.
Duprat (Un ex-libris de Mlle Agathe). 451.
Dupuch (Le général). 432, 390, 641, 731.
Durandal (Etyniologie de). 116, 379.
Duthé (Mlle). 783.
Duval. Voir Généraux.
E
* Ecclésiastiques maçons et architectes.
167, 273, 438, 942.
** Echaiaud (L') sous l'Empire. — Le ré-
veil du condamné. Document inédit.
1 10.
* Echauffourée de Boulogne. 422.
Echelle précise des cartes de Cassini. 676,
878, 932.
Ecole (L') normale. 623, 877.
Ecrivain principal. 118, 265.
Ecrivains russes. 232, 700.
Eglise (L') Notre-Dame est-elle bâtie sur
pilotis. 570, 666, 996.
Eglises (Mesures h la porte des). 51.
Elzévirs (Les). 346.
Emaux de plice, plique ou plite. 734.
Emaux (Ouvrages sur les). 23Î, 436, 486,
606, 662.
* Emilie (L') de Demoustier. 69, 188.
* Empire (L') chrétien d'Abyssinie. 32.
* Empoisonnement des fontaines. ^S, 96,
140.
Enfance (Fêtes de 1') sous la Révolution. 38,
Entant (L') du cercueil et la marquise d'Ali-
gre. 728.
* Enfant (Un) naturel de Napoléon III.
930.
Enfant d'une fille (Paternité de 1') sous
l'ancien régime. .. . 229.
Enghien. Voir ^iariage. Peloton d'exécu-
tion.
** Enveloppe (Une) historique : La mort
du père Duchêne. 447. •
Enveloppes de lettres ^La suscription des).
115, 219, 277,330.
* Eon (Le véritable sexe du chevalier d'j .
207. 409, 389, 630.
* Epée (Une) de Charles-Edouard. 368.
Epitaphe de Descartes. 1 16, 269.
'''■* Epitaphe de Voiture par Mesnardiére.
892.
<' Equality » de l'ellamy. 177.
Erdre (Ex-libris du quai d'). 451, 572.
Errata (Les) dans les Tables générales de
V Intermédiaire. 628,
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
lOK
t020
Errata (Les) des grands Dictionnaires. 16-5,
271, 546.
Esseny de Fonteny. 790.
Esperonnat (L'abbé d') curé bienfaiteur de
son pays. 734.
Estampes (Marchand d') à Lyon. 9^7.
Estourneai^(Famille). Ô74, 913.
* Et (Comment prononcer) à la fin d'un
mot ? isS, 263.
Etanche (L'abbaye d'). 341. 4Ô2.
Etapes (Les) de Jean Valjean. 847,
Etymologie des noms de Joyeuse et de
Durandal. 1 16, 379.
Etvmologies : Breuilhe. Cochon. Paris.
Eu (Les collections du château d'). 9S7.
* Evénements (Les grands) par les petites
causes. 427, 93 ' •
Evéque d'Olympia. 897.
Evèques. 564, b^S, 904.
Evéques constitutionnels (Armoiries des)
sous la Révolution. 953.
Exhaussement (L') du sol parisien. 293,66^,
941.
* Ex-libris à attribuer (Armoiries). 182.
Ex-libris à attribuer : B.B. 171, 298.
Ex-libris à déterminer. 788.
Ex-libris (Un) de Mlle Agathe Duprat.451.
Ex-libris du quai d'Erdre 451, 572.
Ex-libris : Mihi tantum. 897.
Ex-libris (Vignettes de généraux devenues).
619, 6S3, 800, 856.
Expositions séculaires. 627.
Expression (D'où vient 1') « Un beau brin
de fille » ? 734, 941.
Expression (L'I Franczoïs. 901.
Faivre (Le dessinateur Abel\ 32, 86s,
Fai.zan, paysagiste suisse. [Vers 18 14 ou
I«20
628.
* Falaris (La duchesse deV"747, 916.
* Falce et van der Sickelen t Famille de).
802.
Falconnet (Lettres de Gui Patin à), 95!.
Falcus (Jacques), prêtre. 226.
Falloux (de). Voir Ministre petit-fils d'épi-
cier.
Familles : Voir. Allain-Targé. Antin. Ave-
luys. Baïf. Baudelaire . Baume (La) de
Montrevel. de Beaugé. S43. Beauné,
Beaunès. Beaunais. 783. Blanchet. 789.
Bois (du). Bourbon-Conty. Cabanellas.
Châteaugiron. 566. Couppé de Kerve-
nou. Des Périen. 842. Donneval. 617.
Dubois (Cardinal). Du Parc. 842. Estour-
neau. Falce (de) et Van der Sicklen. Fa-
A'entine ide). 842. Francolet. 343. Four-
reaux. 6 1?<. Gourdin de Drinckam.Guyon-
velle. 618. Helmstadt. 193. llloa. Voir
UUoa. Lacourtaudière. 841. Machelart.
617. Maine du Coudrey (du). 802. Man-
dreville. 618. Médicis. 902. Momertz.
Monthozon ou Monthoson. Ivlonval. Nau.
7S(). Neufville ou de Neuville. Neuville de
Villeroy. 790. Orban. Orléans (d'). Pal-
mas. Parc (du). 842.Perien des .843. Pes-
tre (Le). Petitot. 285, 470. du Prei. 899.
Prevenier. 790. Rochambeau. Rothière
(de la . Sers (de). Thiers. Ulloa ou llloa.
Van der Burcli. 899. Vaux (dei. Villeroy
(Neufville de). Xhenemont. 842 .
Farcy (Vincent Philippe sieur dei. 952.
* Fauconnerie. 006, 660.
Faure (Le comédien). so8, 753.
Faux documents dans les dépôts publics.
Faventine (ramille de). 842.
Favre (Le commandant) en 181 1. 288, 468,
390, 691, 75'; 963.
Fayette (Portrait de la mère Louise-Angé-
lique de lai. 84s.
"< Fayots x- (Haricots et). 697, 883, 935.
Femme accompagnée. 233, 6n.
Femme (L'âme de la). 436.
Femme (Salut à la) dans la rue. 67, 277.
Femmes (Les) pauvres. 178.
Femmes. Voir Belles Femmes.
Fer de reliure à identifier. 451, 372.
Fêtes aux Tuileries sous le premier Em-
pire. 174.
=== Fêtes de l'Enfance sous la Révolution. 38,
419.
Feuille de vigne (Inventeur de la). 399,
664, 774.
■^ Fils d'Archevêques. 1^4.
■'■' Fils de la veuve. 1S5.
Fitzwilliam. 173, 404.
Flèche (Collège de la). 239, 439.
Fléchier (Oraisons funèbres de Bossuet
attribuées à). 66.
Flesselles (Les têtes de) et Launey. 61.
Florin. Voir Taxe des Archevêchés.
* Folard (î^L de) ambassadeur sous Louis
XV. 78, 207, 418.
Fontaines (Empoisonnement des). 38, 96,
140.
Formule anglaise. 622.
Fouet. Voir Manie de Jean- Jacques Rous-
seau.
FouUon de Doué. 343, 467, 5S4, 857.
Fouquet (Les restes de). 14";, 233,374.
Fourcroy. Voir Jardin des plantes.
Fourès (Mme). 148.
Fourier (Chapelle Saint-Pierre). 568.
Fournier de La Chapellp. 229, 303.
Fourreaux. Voir Armes à retrouver.
Fiance, libraire(Kom patronymique de M.).
567.
Franck (César). 676, 812.
François P'. Une aventure du chancelier
Duprat. 1 17.
Francolet (Famille). 343.
Francs P..... Voir Académies (Curieuses).
Franczois (L'expression). 901.
Frédégonde(Lieu de naissancede la reine).
453, 592-
L'INTERMEDIAIRE
I02I
I022
Frédégonde. Sa statue en or massif. 593,
Frédéric II (Le successeur de Voltaire au-
prèsde). 229, 372, 475.
Freemann (Graiivii Brown et). 61, 190,
260, 33=,, 3S5.
Froulay-Tessé. 731, 864.
* Fualdès (Assassinat de). 978.
G
Galathée (La Romance de). 46.
Gallien de Chambons (Mg'' de). Voir Por-
traits amiénois non signés).
Galoches (Jeu de bouchon. Jeu de). 119,
276, 612, 720, 831, 889.
Gamaches (Quels sont les représentants du
marquis de). 344, 644, 80^;.
* Garde nationale (La) du VI" arrondisse-
ment pendant le siège. 599, 765, 825.
Gardes de la porte du roi. 791.
Gaspard Hauser a-t-il existé. 412.
Gassendi (A propos de). 843.
* Gâteaux sacrés. 30, 275. 491, 667.
Gay et Douce. 507, 660, 933.
* Gaz (Le) et l'éclairage des villes. 216.
* Généraux Duval et Monnet. 149.
* Genlis (Généalogie de Mme de). 690,
811.
GeotTroy. Voir Tragédie à retrouver.
* Geoffroy-Saint-Hilaire (Les frères de).
83, 135, 582.
Gérard de Nerval (Documentation sur).
* Germination après X siècles. 831, 997.
Ghislaine, i 16, 299.
Gilbert (Bernadotte et le poète). 118, 188,
249.
Girardin (Saint-Marc). 60, 250, 368.
Girardot. 732, 97:3.
Girardot de Préfonds. 61.
Golowkin (Comte). 899.
Goncourt (Papiers des). 169.
** Goncourt (Poème inconnu de Jules de).
724.
Gorge (Edouard). 676.
Gouffier (Claude). 60, 186.
Gounod (A.Dumas, fils etHnternés. 116.
Gourdin de Drinckam (Armoiries de la
famille). 953.
* Grâce accordée par Louis XIII, à Dour-
dan. 145.
Grammaire du patois picard. 847, 993.
Grandmaison (Alarie Babin). 228, 295, 365,
Grandon, imprimeur - libraire lyonnais.
^ 398, 604.^
Grands événements (Les) par les petites
causes. 427, 93 1 .
Gianvil Brown et Freemann. 61, iqo, 260,
335» 555-
* Graveur (Le) Nicoletto Rosex di Modeni.
105.
Gravier, comte de Vergennes (Charles).
22;, }(>}•
Gravure anglaise. Voir Desaix.
* Gringalet, acteur. 45, 303.
* Guerre (La). 93 1 .
Guerre des Sabots. 289.
Guignard de Clairval. 688, 689.
** Guillotine (La) sous la Comnuine. 112.
* Guillotine (L'emplacement de la) en
1793. i2r. 254.
* Gustave IV (Le père de). }), 148.
Guyonvelle. Voir Armes à retrouver.
Guyot (Mme). =; 1 1 , 663, 773.
H
* Happechair et menottes. 007, 700.
* Haricots et « fayots*. 697, 885, 935, 980,
* Hauser 1 Gaspard) a-t-il existé. 412.
Heeckeren (Le baron de). Voir Nécrologie.
Héraldique (Question). Voir Demi-Cheval.
Herbe (L') qui égare. 867.
* Herluison (L'abbéi. =,30.
Hermétisme (Docteur en). 958.
Héroïne d'un roman. 292, 771.
Hersent (Le peintre). 177.
* Heuillet, tambour au pont de Lodi, en
1796. 235.
Hillière (Le sieur de la). 2S3, 363.
* Histoire (L') dans les romans. 382.
* Homme-femme (L'j [dévoilé]. 60.
Honnecourt (Villard de). 172, 300, 386,
403.
Hôpital (Alophe deri.730, 912, 970.
Hôpitaux (Admission des protestants dans
les). 226, 647.
Horloges publiques (Devise d'). 12, 127,
558, 612, 944.
Horloger (L') Miller de Fribourg. '.77.
Horlogers de Paris. 627, 773.
Hospital Sainte-Mesme (Armes de 1'). 730,
912.
Hosties (Les moulins à). 107, 2 3, 439, 776.
* Hôtel (L') de Rohan. Son architecte. 010.
Houille (La) blanche. 678, 831, 886.
Hubert (Diane et saint). 140.
Hubert (Les assiettes peintes de Robert).
312, 630.
Hugo, Voir Les étapes de Jean Valjean.
847.
Hugo (Phrase prêtée à Victor). 396.
Hugo (Un quatrain inédit de Victor). 896.
* Hugo (Les armoiries de Victor). 679.
Hugo (Vers de Victor). 792, 933, 994.
Humbert (Gustave). Voir Romance de
Galathée.
Hussard (Le) de Louis XV. so8, 649.
Identique h... Voir 11 s'est amené.
Ignorants (Académie des). 104.
Ile de Corse (Rue de I') à Nancy. 789.
Ile (L') de Man. 37,
llloa. Voir Ulloa.
Il s'est amené. — Cet objet est identique à un
autre. 67, 210, 324.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
1023
1 024
* Impavide. 157, 320, 380, 428, 659.
Imprimeur-libraire (Un! lyonnais. 398, 604.
* Inadvertances de divers auteurs. 211, 272,
328, 434, 825, 987.
Incendie de l'Hôtel-Dieu en 1772. 900.
Inciilti. Voir Académies (Ciirieusesi . 772.
Industrie (Unei andelysienne. 178, 446.
V Inconnue » (Un portrait de !'). 727.
Ingres (Un crayon d"). 1 19.
Inscription celtique. 283. 360, 462^ 574.
Inscription (Unei latine à traduire. 625, 827,
912,
* Inscriptions des cadrans solaires. 127, 943.
Instruments de musique 1 Facteur d'>. 848.
nterniédiaire (Errata dans les Tables généra-
les de 1') 628.
Inventaire de 1793 (Termes employés dans).
676, 883.
Inventeur (L') de la feuille de' vigne. 399,664,
774.
Isle de Fief (Mlle de I'). 345, 337, 752, 876,
97^^-
Isographie de l'Académie française. 8S0.
"^ Italie (Les nouvelles armoiries de 1'). 32.
Janinet (L'abbé Miolan et) aréonautes en
1784. 566.
* Jardin des Plantes (Directeur du). 187.
* Jaunes (Les). 426.
•"Jean-Baptiste (Les têtes de saint). 921.
Jean sans Peur (L'assassinat de). 948.
Jean Valjean (Les étapes de). 847.
Jéhu (Compagnons de) ou de Jésus. 844.
Jeu de bouchon. Jeu de galoches. 119, 27O,
612, 720, 831, 889.
Joséphine (L'impératrice) est-elle née en pays
anglais? 449, 596.
* Joulet de Chastillon (Armoiries de la famille).
852.
« Journal des Ventes ». 84S.
Journaux de langue française à l'étranger. 346,
484.
jousse (Mathurin) serrurier flechois. 675.
* Joutes solennelles entre bourgeois au xvie siè-
cle. 531, 926.
Jouvenel des Ursins (Devise des) 841.
Joyeuse (Etymologie des noms de) et de Du-
randal . 1 16, 379.
Juliette (Mme)d'Arles, l'une des femmesd'Abd-
el-Kader [1844]. 900.
Juliot ou Julliot. 452, 583, 746.
Juvenal des Ursins. Voir Jouvenel.
K
Kacs, travaux du xiii° siècle. 848.
La Chapelle (Fournier de la) 229, 303.
* Lacordaire. 4s .
Lacordaire (Le P) et l'ordre des avocats. 393.
Lacourtaudière (Hamille de). 841.
Lafayette (Un oncle de), 14.
Lafayette (Portrait de la mère Lo'.ii>e- Angéli-
que de) 84s.
Lafosse (Le papier de). 904.
Lakanal (Les manuscrits de). 839.
« L'amateur chez l'artiste». 177.
Lampertye ou Sampertye. 14.
Lampes à modérateur. 958,
Lanoir (Paul) - Les Jaunes. 426.
Lanterniers, à Provins. Voir Académies (Cu-
rieuses. 332.
Là où est mon soleil (Devise) 897.
Lapin (Poser un). 177, 549, 778,
La RolHère. 342, S24, ')89.
Lattinville fLe peintre). 904.
Launay (Cordier de!. 746.
Launey (Les têtes de Flesselles et). 61.
Laussat (Préfet) . 731.
* Laval (Le prieuré de). 374.
Laval-Montmorency. 293, 409.
* Laville de Mirmont(Les œuvres de). 163.
Laviron (Portrait de Gabriel). 937-
« Le cadet de CoUobrières ». 346, 343.
Lecoq de Boisbaudran. (;Sï.
Lechevalier (Le terroriste) en Bretagne. 170.
Lecture (Quels sont les moments de la journée
les plus convenables pour la). 16, 166,
779.881.
Leczinska. Voir Marie Leczinska.
Le Fond de la besace (Les Kecollets ou). O14.
Légion d'honneur (Les eflectifs de la) 1 13.
Légion d'honneur (La) et les services rendus,
172.
Legrain. Voir Bail de 400 ans.
Lehendrick (Le poinçon de l'orfèvre). 673,
827. 879.
Lekain (La descendance de). 790, 972.
Le Pestre (Famille). 36=;, 749.
« Le poète au siècle ». 175.
Le Prestre de Châteaugiron (Famille). 566, 691.
Leroux. Voir Thiers.
Leroy. Voir Artistes sous Louis XVI.
« Le sac blanc ». 791, 994.
Lescot (Mlle) Actrice de la Comédie italienne.
563, 088.
« Les sots depuis Adam sont en majorité » 848.
**« Les Sœurs de charité » poésie, par Alfied
de Musset. 168.
Létnnches. VoirEtanche.
* Létorière (Le marquis de). 387, 863.
Lettre à vérifier. ()oo.
** Lettre et certificat d'un chasseur de l'armée
des Pyrénées-Orientales. 781.
Lettre (Une) de Mme de Sévigné. 510.
Lettres (Les originaux des) de Gui Patin à
Falconnet. 931 .
K Lettres à un Américain ». Voir Réaumur.
Lettres de cachet (Malesherbes et les). 169.
Le Vacher (Pierre). 675, 800, 860.
Lezay-Marnésia (Le comte de). Voir Modèle
d'artistes.
* Liesne (Saint). 73.
Lieu de naissance de la reine Frédégonde.
453, 592-
L'INTERMEDIAIRE
1025
1026
Lieu de naissance de Mme de Maintenon. 172,
316, 474, 596.
Linetière (Thabaud de). Portrait au physiono-
trace. 349.
Lingendes. 281, 361, 772.
Linières (Payot de). 510, 663.
* Lis (La décoration du). 74, 259, 573, 741.
« Liste des bijoux égyptiens volés au Louvre »
Brociiure à retrouver. 792.
Littré est-il mort en chrétien ? 23 i .
Livre de famille à retrouver. 514.
* Livre (Un) à reti cuver. 933.
Livre perdu à retrouver. Payot de Linières.
510, 6Ô3.
Livre (Un) sur le Poitou. 398.
* Livres à clef. 163, 270.
Livres brûlés par la main du bourreau. 291,
702.
Livres (Les) de la bibliothèque de Buffon. 846.
* Livres perdus, introuvables ou dont on ne
connaît qu'un e.xemplaire unique. 344.
* Livres sur Théodora. 435.
Locutions défectueuses. 292, 381, 477.
* Lœillard d'Avrigny. 26.
Loir (Romanciers de la vallée du). 117, 436,
993-
Lombard de Roquefort. 620.
Louis XUl au Mans, en 1614. 671, 816.
Louis XIll (Grâce accordée par) à Dourdan
145.
Louis XIV (Colonnes entourant la statue de).
995-
* Louis XIV (Le cœur de) 237.
Louis XV (Le hussard de). 508, 649.
Louis XVI écrivain. 290, 377, 476, 596.
* Louis XVI (Artistes sous). 106.
Louis XVI (Orfèvres sous) et Napoléon 1".
400, 550.
Louis XVll(Un prétendu). 14, 148, 255,377.
Louis-Napoléon. Voir (Complices de l'attentat
du prince).
* Louis-Philippe, émigré. 257, 319, 422,
Louis (Un) pour vingt francs. 172, 496.
Louvois (Un marquis dej. 368.
Louvre (Au musée du). 119.
Lucioles (Les). 282, 384, 429.
* Lulli (La musique de). 993.
Luseauter. 901 .
M
Macaron (Origine du). 235, 445,885.
* Mâchicoulis (Le mot. 155, 322.
Machelart (Armes de la famille). 617.
Machines à friser. 4^6.
* Mac Nab. 572.
Maçons (Maîtres) -Tailleurs de pierres. 236,
549i 704.
Maguelonne (La Belle). loi, 270,435.
* Maine du Coudrey (Famille du). Ses ar-
moiries. 802.
Main droite (Pied gauche et). 678, 945,
Mainmorte. 292.
Maintenon (Lord ChesterfreU et Mme de)
294, 419.
Maintenon (Lieu de naissance de Mme de).
172,316,474, 5q6.
Maintenon (Ouvrages sur Mme de). 234.
Maintenon (Portrait de Mme de) nue. 622,
712.
Maintenon (Mme de) et Ninon. 621.
Maison de santé de Belhomme. 62, 2S4.
Maisons (Marquis de). Voir Mœsonium.
Maîtres maçons - Tailleurs de pierres. 236,
549, 704-
* Maltresse (Une) du général Bonaparte.
148.
î^'îaltresses princières. 62, 259.
Maladies (Saints guérisseurs et producteurs
de). 49, 215, S90.
iMalbrough (Chariot). 154, 323,387.
Mal de Mer (Un bateau contre le). 887.
Malesherbes et les lettres de cachet. 169.
Malet de Graville. 605.
Malot (Hector). Héroïne d'un roman. 293,
771.
Malte (Archives de l'Ordre de). 727,908.
Man (L'ile de). 57.
j\landreville. Voir Armes à retrouver.
Manie (Une) de Jean-Jacques Rousseau.
42, lOI.
** Manifestation (Une) de femmes sous la
Révolution. 503.
Manifeste du prince de Condé en 179.. 843.
Manuscrits (Les) de Lakanal. 839.
Manuscrits (Vieilles armures et vieux). 64.
Manuscrits (Les) et les nouvelles acquisi-
tions du Cabinet des estampes. 561,629.
Marchand d'estampes à Lyon. 957.
Mareuil-Caubert (Somme). 345, 522.
Marguerite Bellanger. 930.
Mariage de la Vierge. Voir Bâton rompu.
î^îariage du duc d'Enghien. 509.
Marie Leczinska. M. le comte Fleury et
M. de Nolhac. 10, 146, 207, 318.
Marie Leczinska. Bibliographie sur la prin-
cesse Palatine. 337, 544.
* Marquis (Un) de Louvois. 368.
Martin (Le colonel). Refus de charger. 509,
657, 876.
Masque de Fer (Saint-Mars le gardien du).
Sa famille. 284, 750,
* Masque de Fer (La tombe de l'homme
au). 375.
Masque (Le) de Robespierre. 843.
Massacres de Septembre. - Râteau. 294.
Massé (La statue de Victor). 14, 151. 3S7,
414.
Masson (Le chevalier). Voir Successeur de
Voltaire.
Maussion (Etienne-Thomas de). 343, 327,
75=, 795. 9'^^- „ , , . ^
« Maximes géneralles du droict françois ».
847.
Mazarin (Ouvrage sur les pièces de). 902,
993-
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
1027
1028
Médaillon(Un) sculpté de Dietrich de Stras-
bourg. 512.
jNIédavy (Le maréchal de). 344, 463.
Médecin. Voir Quièvremont de la Motte.
* Médecins (Les) qui ont fait volontaire-
ment le sacrifice de leur vie à la science.
95, ?o8, 279.
Médicis (Ouvrages sur la famille des). 902.
Mégret (Le peintre). 84s.
Mélmos-Lafitte. Voir Molinos.
JSIelon (Le) et Bernardin de Saint-Pierre.
455;
Mémoires (Les) de Mme de Campestre. 902.
^ienottes (Happechair et). 009, 700.
Menteurs (Académie des). 1004.
Menu d'un repas en bœuf. 68, 162,32=;.
Méricourt (Théroigne de). 207.
Mer Rouge (Passage de la) à pieds secs.
7.^2.
Mersenne (Le P. Marin). 672, 913.
Merveilles florentines. 347, 531, 715.
Mesnardière (Epitaphe de Voiture par).
892.
* Mesures à la porte des églises. '^ï.
jNietz en Lorraine. 338,501, 594, 692, 973.
Metz (Peintres de). 734.
Meubles héraldiques. 561, 743, 961.
Meusnier (Les papiers de) inspecteur de
police. 345, 795.
Meyerling (Le drame de). 839, 930.
Michelet (Un paradoxe de). 568, 647.
Mickiewicz (Un autographe d'Adam). 727,
905.
Mihi tantum (Ex-libris). 897.
* Militaires professionnels. 212, 430.
Miller (L'horloger) de Fribourg. 177 .
Ministre petit-fils d'épicier. 290, 469.
Miolan (L'abbé) et Janinet, aéronautes en
1784. 566.
* Mirambeau (Charente - Inférieure). 76,
131, 462.
« Mizram ou le sage à la Cour » Histoire
égyptienne. 235,701.
* Mocque (Le préfixe) dans les noms de
lieux. 41.
* Mode (La) dans les noms de baptême.
133
''" Jvlodèles d'artistes. 106.
Modifications dans le nom. 505.
Mœsonium. 291, 434, 476.
Moines rouges et Cures blancs ? 958.
Molière (La dernière signature de). 895.
Molinos-Lafitte (Mme Anfonia). 567, 809.
Molton d'Espagne. Voir Dentelles d'or et
d'argent.
Momertz (Famille). 343.
Monaco I (A la). 792.
Moncrabeau (Brevets des hâbleurs de).
1004.
« Moniteur (Le) officiel de Versailles et du
département de Seine-et-Oise » publié
parles Allemands en 1870-71, 113, 263.
Monnaie (Alliage de). 897.
Monnet t Généraux Duval et). 141^
Monogramme de peintre à déterminer.
903.
Mons (L'architecte de l'église Sainte-Vau-
dru a). 386,
* Montaigne (Existe-t-il des descendants
de la famille de). 86 1.
* Monteiiles (Famille de). 839.
* Monthozon ou Montlioson (F.TMiille <\e\
298.
Montmartre (Premiers occupants de la
butte t. 231, 765.
Montyon (Les manuscrits de). 17.
Montyon (Un mémoire de). 17, 271.
Monval (Famille de). 172, 406, 968.
Moreau (Hégésippe). Poëme inconnu, par
J. de Concourt. 724.
Moret (Prieuré perpétuel de Notre-Dame
des Anges à) (1638-1754). 341.
Moret (Villechasson). Voir Abbaye.
* Mouillettes (Les) de noces. 552.
Moulins de la Porte (Jean-Baptiste-Fran-
cols). 34^.
■•= Moulins tLes) à hosties. 107,215,439,776.
Mulsau de la Platière et le ministre Ro-
land. 344.
Muret (Une édition de) et notes bibliogra-
phiques. 18.
** Murger provoqué en duel par les étu-
' diants. 224.
■-•■ Murville, auteur dramatique. 28, 808.
* Muscadins. 325 .
Musée (Le premier) d'Artillerie à Paris. 225,
379-
Musicien. Voir Robert Schumann.
Musique (La) des chansons de Pierre Du-
pont. 794, 994.
Musset (A. de). Voir Cleomene. Poème
sur l'Absinthe, Sœurs de charité.
N
Nantouillet (Le comte de). 671, 812,865.
** Napoléon et les comètes. 52.
* Napoléon (Le) de la colonne à retrouver.
'49, 259-
Napoléon. Passage de la mer Kouge a
pieds secs. 732.
Napoléon 1"". Voir Orfèvres. Portrait.
* Napoléon III (Un enfant naturel de).
930.
Narbonne-Pelet. Voir Pelet-Narbonne.
Nau (Famille). 7S9.
Naundorff (Les papiers de) a Berlin. y)~.
Navigation (Question de) soulevée par un
tableau du Louvre. 794
Nécrologie : le baron de Heeckeren. 560.
Neufville de Villeroy (Famille de). 790, 968.
Neufville ou de Neufville (Familles de) et
fief de Neufvialie. 954.
Ney (Le maréchal). Voir Bignon.
Nicolas (Boulangers disciples de saint). 844.
Ninon. Voir Maintenon (Mme de),
Nismois (Le). 511.
L'INTERMEDIAIRE
1029
Noailles.Voir Golowkin (Comte).
Noblesse chinoise. 787.
Noces (Mouillettes dei. 552.
Nom patronymique de M. France, libraire.
S67.
Nompar de Caumont, 60, 184, 466.
* Noms arciens. 800.
Noms de baptéme(La mode dans les), i^^.
Nom et armes. Voir Substitution.
Noms patronymiques (Additions de noms
aux). 72g.
Nonliquet. Voir Académies(Curieuses). 434.
Noms (Les) propres et la Révolution. 500,
574, 739-
Nos drapeaux. 225, 426, 542, 920.
Notaires : De leur compétence officielle en
matière de paléographie. 12. 127.
Notariat (Le) à Pans. 788.
** Notes universitaires de Renan. 504.
Notre-Dame de Paris est-elle bâtie sur
lotis. 570, 666, 996.
Notre-Dame des Anges. Voir Moret.
* Noues. 430.
Nouveau (Le) roi d'Albanie.
* Nouveaux catholiques. 739.
« Nouvelle Héloïse ». Voir
(Prix des).
1030
pi-
170, 320.
Autographes
* Objets marqués d'un cœur. 278, 335, 608,
71^, 773-
* Occlusion des yeux après la iiiort. 215.
Occupât!. Voir Académies (Curieusesl. 772.
Oisel (Les chiens d'). 350.
* Oiseleurs (Les) à Paris. 499,
Olympia (Evêque d'). 897.
Oraisons funèbres de Bossuet attribuées à
Fléchier. 66.
Orban (Famille). 289.
Ordre de la Toison d'or. 617, 683, 742,797,
q6i.
Ordres religieux (Noms véritables des commu-
nautés, congrégations et). 23, 86, 137,922.
Orfèvres sous Louis XVI et Napoléon 1". 400,
550-
■'•= Orgues de Barbai ie. 269.
Origine du mot rapiat. 793, 93s, 983.
Origine du nom Chamberlain. 173, 368.
* Origine fL') d'une scie. 105, 431.
Orléans (Les biens de la famille d'). 37S,
422. 537, 653, 696, 704, 822.
Orly (Soles à la). 793.
Otrante (Le deuxième duc d'). 288.
Ouvrage (Un) illustré à retrouver. 623.
Ouvrage sur les nièces de Mazarin. 902, 993.
* Ouvrages sérieux mis en vers. lo;, 661,
986.
Ouvrages (Les) de Louis Cousin. 902.
Ouvrages sur la famille des Médicis. 902,
Ouvrages sur les émaux. 235, 436, 486, 606,
662.
Ouvrages sur Mme de Balbi et sur Mme Du
Cayla. 291, 435, 483.
Ouvrages sur Mme de Maintenon. 234.
* Ovale, nouvelle acception. 209.
* Pagination bizarre. 485, 935.
'" Païva (Les maris de Mme de). 470.
Palais-Bourbon |Au). 63.
Palais d'été (Pillage du). 454, 993.
Palais-Royal (Café des Aveugles au">. 293,
443, 487. 610.
Paléographie (De la compétence officielle des
notanes en matière de). 12,127.
Palikao (Prise de). 624.
Palmas (Famille dei. 620.
Papier (Le) de Lafosse. 004.
Papier (Recherches sur l'ancienneté du). 77S.
Papiers (Les) de Meunier, inspecteur de police
3'5, 795-
Papiers (Les) des de Concourt. 169.
* Papiers (Les^ des Tuileries. 19, 208.
* Papiers militaires du maréchal Sébastiani,
des généraux Guilleminot, Kellermann,
Pelet. 411.
Paradoxe (Un) de Michelet. 568, 647.
* Paris (Etymologie du nom dei. 767.
Paris. Voir Plan de Paris.
Paroisse (Kue de la) à Paris. 904.
Partis (Le tableau des). 132.
Passage de la mer Rouge à pieds secs, 732.
■'^* Patentes (Les) en 1792. 946.
Paternité de l'enfant d'une fille sous l'ancien
régime et la législation transitoire. 229.
Patin (Lettres de Gui) à Falconnet. 951.
« Patrie ». Voir Droits d'auteur.
Payot de Linières. Un livre perdu à retrou-
ver, s 10, 663.
Péchés capitaux (Les sept). i62_ 702
Péhant (Emile) Voir « Deux Jeunes Filles».
Peintre de nnture morte. 347
Peintres de Metz. 734.
Peintres : A. CL. F. Voir Tableaux du xvii" siè-
cle. Delattre. Descamps (Guillaume). 531,
s;92. Duperreux Faizan. Hersent. Hubert
(Robert). =>i2, 030. Ingres. Lattinville.
Laviron. Mégret. Mieris le Vieux. 177.
Monogramme. Nattier. 409. Rillelille. 025.
Swebach dit Desfontaines. Watteau (L.).
Peinture (Salons de) de Paris de 1828 a 1842.
513, 715. ^-^■
* Pelée (La montagne) et la déesse Pelée. 179,
470.
""■" Pelet-Narbonne et Narbonne-Pelet . 1X7,
972.
Peletan (Camille). Voir Phrase prêtée à Victor
Hugo.
Peloton d'exécution du duc d'Enghien. 290.
Penthièvre (Voyage du duc de) à Naples. 733.
* Péquin. 881.
Personnages de tapisserie à identifier. 22=;,
296, 664.
Père Duchène. Voir Enveloppe historique.
103
DES CHERCHEURS El CURIEUX
Physionotrace. VoiiThabaud de Linetière.
Pierre Fourier (Chapelle de Saint-) 568,
Pelitot (Famille). 28s, 470.
* Petosse. 96.
Petiucci (Le cardinal). 952.
* Philippe-Egalité (La veuve de) s'est-elle re-
mariée ? 255, 377.
Phrase prêtée à Victor Hugo. 396.
Picadoré (La tour du). 345, 522.
Pièce (Une) de théâtre anglaise à rechercher.
1032
.78,
Pièce d'or espagnole. 673, 855.
Pièce d'or vénitienne. 507, 640, 683, 774,
856.
Pied gauche et main droite. 678. 945.
Pierre Fourier (Saint.) Voir Chapelle.
Pierre tumulaire de curé. 172, 502, 714.
Pilate. 732, 976.
Pillage du Palais d'été. 454, 995.
Pioche de la Vergne, de Beaugé, du Parc, des
Périen. (Familles). 842.
Piraustre. 178, 380, 428.
* Pissotte. 90, 209, 430. 603, 770.
* Pithécantrope (Le). 49.
Placets au pape. 513, 684.
Plainchàtel (Le prieuré de). 730.
Plan (Le) de Paris par Vasserot. 9. 77.
Plan (Un) de Paris en relief. 394, 552, 610.
828.
Plaques de ceinturon. 677.
Plante. 846.
Plice, plique ou plite (Emaux de). 734.
* Plutarque (Un). 104.
*Poe (Edgar). 484.
Poème d'Alfred de Musset sur l'Absinthe. 95 i .
Poème (Un) de Vermersch. 840.
** Poème inconnu de Jules de Concourt, sur la
mort d'Hégésippe Moreau. 724.
Poésie (Une) du docteur Ricord. 847.
* Poids ou jeton ? 246.
Poitou (Un livre sur le). 398.
Polastron (Mme de). Voir Maîtresses princières.
** Police (La^ d e la voi publique en 1702.
892.
Pompon (Rose). 783.
Pomponne (L'abbé de). 281, 364, 409, 746.
Pont Daurat. 12, 132.
Pont de Lodi (Heuillet, tambour au) en
1796. 255
Porcon de la Barbinais. 676, 805.
Porte Saint-Antoine (Théâtre de la). 956.
Portes (Les) en bronze. 956.
Portrait à identifier. 622.
Portrait (Décoration sur un). 903.
* Portrait de L.A.P. de Bourbon-Busset. 47,
165 .
Portrait de la mère Louise-Angélique de la
Fayette. 845.
Portrait du général Monnet. 845.
Portrait du général Pierre Devaux. 512.
Portrait du Roi de Rome. 951.
Portrait en miniature. 625.
.Portrait (Un) de Napoléon. 513, 714.
Portraits amiénois non signés. 677, 879.
Portraits : Voir Bourienne. Inconnue (L') 393.
Mainlenon (Mme de). Rousseau. 349. 667.
Thabaud de Linetière. Toubeau (Jean).
Poser un lapin. 177, S4Q, 778.
* Possibilité physique de la Résurrection. 160.
P. P.C. 028.
* Préférer. Causer. 96, 207.
Préfonds (Girardot de). 61.
Prel (Famille du). 899,908.
Prélats académiciens. - Lieu et date de nais-
sance. 674, 801.
Prémian. 84s.
Premiers occupants de la butte Montmartre.
23', l^b-
* Prenant, prenante. 324.
Président de la cour de Cassation en 1812.
!73-
Prétendu (Un) mot de Voltaire. 896.
Prévenier (Famille). 790.
Prévost (Mort de l'abbé). 410, 515, 690, 916.
Prieurés. Voir : Laval. Létancheâ. Moret.
Plainchàiel, Relanges. Roquillats. Val des
Choux.
Prince de kheina Wolbeck. 173,308,404, 529,
584.
Princesse palatine. Voir Marie Leczinska.
''' Princeteau etPrincetot. 411.
* Priola. 530.
Prise de Palikao. 624.
Privilèges (Les) de Chalo Saint-Maid. 283,
41=,, 632, 799, 911.
* Procès aux animaux. 140, 776.
* Propriété (La) des traits humains. 164.
Prosodie. 902.
Protonotaires apostoliques. 564, 640, 684.
Protestants (Admission des) dans les hôpi •
taux 226, 647.
* Proverbes fran»,-ais. 104, 480.
Pseaume ou Seaume (L'abbaye de). 898.
*Pucelle (Un petit neveu de la). 194.
* Puits dans les églises. 442, 490, 665.
Q
Qiiatrain (Un)... hardi. 569.
Quatrain (Un) inédit de Victor Hugo 896.
Quatre (Les) chiens du roi. 524.
Quels sont les moments de la journée les
plus convenables pour la lecture? 16, 166,
770,881.
Question de navigation soulevée par un ta-
bleau du Louvre. 794.
Quièvremont de la Motte. 843.
R
* Rabibocher. 320.
Racine (Une solliciteuse, petite-fille de). 61s.
Raid (A propos d'un). 570, 943.
*« Rail » (Comment doit-on prononcer le
mot) ? 161.
* Ramentevoir. 697.
* Raparlier. 864.
Rapiat (Origine du mot). 793, 935, 983.
L'INTERMEDIAIRE
-. ,033
Rastadt (Un almanach allemand du Congrès
de). 1799, 569-
Râteau (Massacres de septembre). 294.
** Ratazzi (Les) et les Tuileries. 894.
''■■ Réaumur (La collaboration de) aux « Lettres
à un amiricain ». 325.
* Réaumur physicien et naturaliste français.
326.
* Recherches sur l'ancienneté du papier. 778.
* RecûUets (Les) ou Le Fond de la besace. 614.
Recueils de vers et de prose du xviiii" siècle.
Voir Bibliographie.
Reculot (Comtesse de) née Kellermann de
Valmy. 411.
* Reddition d'Arnsberg-sur-Ruhr. 147.
Refus de charger. S09, 657, 876.
Régiment (Le) Royal-Lorraine. 568.
Réhabilitation (La) définitive du général Du-
pont. 58.
Relanges (Le prieuré de). 341, 522.
'"Reliure en peau humaine. 273, 329.
Renan (Notes universitaires de). 504.
Renan et l'Allemagne en 1870-71. 676.
Répertoire des sources historiques du moyen-
âge. Topo-bibliographie. 16, 221.
Répertoire (Un) national). 120, 486, 007.
* Restes (Les) de Fouquet. 145, 253, 374.
Résurrection (Possibilité physique de la).
166.
Révolution. Voir Manifestations de femmes.
Noms propres. Sully.
Rheina Wolbeck (Prince de). 173, 308,
404, 529, 584-
Richesses d'art de la Camargo. 62s.
* Richelieu {L'amiral du Plessis de). 812.
Ricord (Une poésie du D'). 847.
Rideaux de théâtre. 178, 331, 437, 552.
Robert le Diable (Château de). 289, 417,
530, 7'6, 867.
Robespierre (Le masque de). 843.
Roche (Le comte de la) fils du duc de
Berry. 598.
Rolfignac ou Rouffignac (Sceau de Hugues
de). 951.
Rohan (L'hôtel de). Son architecte. 610.
Rohan (L'escroquerie du cardinal de). 871.
Roi de Rome (Le portrait du). 951.
Rois de France. (Ascendance vraie des).
898.
Rois du jour! — Leurs noms. 623, 988.
Roland (Le ministre). Voir Mulseau.
Rollière (La). 342, 524, 589.
Roman (Le) de Dugommier. 452, 811.
* Romance (La) de Galathée. 40.
Romanciers de la vallée du Loir. 117, 436,
993-
* Romantiques. 606, 771.
Romieu (Chansons d'Auguste). loi, 190.
Roquefort (Lombard de). 620.
Roquillats ''Prieure des). 673,
Rose Pompon. 783, 849.
Rosex di Modeni (Le graveur Nicoletto).
105.
1034 _
* Rossel (La mort de) à Satory. 264.
Rothiere (Famille de la). 731.
* Rouerie (Château de la). 085.
'^' Rousseau (Une maniede J.J.). 42, 101.
Rousseau (J.-J.) Voir Autographes (Prix
des).
Rousseau (Le portrait de J.-J.) gravé sur
une pierre de la Bastille. 349, 007.
Rousseil (Mlle Rosélia) tragédienne, pen-
sionnaire de la Comédie française. 13, 136.
Rousselière (Siette de la). 739.
Rouzet de Folmon. Voir Décoration du
Lis. La veuve de Philippe-Egalité.
Royal Lorraine (Le régiment de). 568.
Rozan. Voir Portrait à identifier. 622.
Rue de la Paroisse, à Paris. 904.
Rue de l'Ile de Corse, à Nancy. 789.
■' Rues (Noms bizarres des) dans certaines
villes de France. 801,985.
Ruines (Les)des Tuileries. 626, 774, 830, 880.
Sabot? (Guerre des). 289.
* Sabre au clair. 988.
« Sac (Le) blanc ». 791.
* Sac de cuir (Supplice du). 37.
Saint-Chaumont (La communauté de). 788.
Saint-Charles (Dames de). Voir Thionville.
Saint-Cyr (Demoiselles de). 895.
Saint-Cyr. Voir Châtiments corporels.
* Saint-Denis (L'armoire des cœurs à). 237,
^ 439-
Saint-Luc (Mme la vicomtesse de). 511,660,
, 704-
Saint-?^Iarc Girardin. 66, 250, 368.
Saint-Mard. Voir Famille d'Aveluys. 685.
* Saint-Mars (Le marquis de). 30, 134, 186,
250, 302, 749 971.
Saint-Mars, le gardien du Masque de fer.
Sa famille. 284, 750.
Saint-Pierre (Bernardin de). 20.
Saint-Pierre (Le melon et Bernardinde).45=5.
* Saint-Suaire (Ley de Turin. 84, 369,
, 757, 906.
Sainte-Vaudru. Voir Architecte de l'ér lise.
* Saints (Les) guérisseurs et producteurs
de maladies. 49, 215, 890.
Salles de Gosse (Isidore). Volume anonyme.
210,
327.
Salon (Critiques sur le) de l'an X(i8o2).
455-
Salons de peinture de Paris de 1828 à 1842.
513, 715, «28.
Salut (Le) à la lemme dans la rue. 67, 277.
Sampertye (Lampertye ou). 14
* Sand (Anecdotes sur George). loi.
Sand (Question sur George). 176, 326,386,
,, 485, 77 >• ' .
Sardou. Les droits d'auteur de « Patrie ».
569, 662,
Saulx-Tavannes. 61, 183, 406, 533, 750.
Sauveur (Joseph), savant du xvu" siècle.
675, 862.
DES CHERCHEURS ET CURIEUX
1035-
Savalette de Lange. — L'homnie-feninie.
66, 207.
Savannah (Siège de). 1779. 38.
* Savants morts de faim. 383, 538.
Savonner. 8.18.
Scarron (Pierre), évéque de Grenoble en
1641. 954.
* Sceau moyen âge à déterminer. 20, 123,
182, 297, 402.
Sceau de Hugues de Roffignac. 951 .
Schaionn (Jean-Baptiste) [17^3-1801]. 954.
Schumann (Robert). 620, 756, 865.
Sculpteur aveugle (Vidal le). 955.
Sculpture (Une) de la Provence à Flo-
rence. 399.
Sculptures en albâtre du xvi" siècle. 622,
774, 942;
Scutifier. Voir Armiger.
Seaume (L'abbaye de Pseaume ou). 89S.
Secousses de la terre (Les premières).
559- ^ ,
Secret des lettres (Les violations du). 7O2.
* Seiches (Encre de). 51.
Sellon (de). 344, 469.
Sem (Albums). 17, 272, 866.
Semalé. Voir Bousquet (du).
* Sénateur à déterminer. 94, 150.
* Sept (Les) péchés capitaux. Leur biblio-
graphie. 162, 702 .
Septembre (Massacres de) — Râteau. 294.
* Sers (Famille de). 82, 135, 188.
Sévigné (Une lettre de Mme de). 510.
* Siège de Savannah, 1779. 38,
Siette de la Rousselière. 732.
Signature (La dernière) de Molière. 89'>.
Siguensa (Comte de) titre nobiliaire espa-
gnol du général Hugo, père de Victor.
680.
Simand commissaire de police poète. 43.
Société philotechnique. 678, 831.
* Socrate sculpteur, 221.
Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul (La cor-
nette des). 337, 472.
« Sœurs (Les) de charité » poésie, par Al-
fred de Musset. 168.
Soisy-au-Loge, en 1553. 730.
Sol parisien (Exhaussement du). 293, 663,
94.'-
Soleil (Là où est mon). Devise. 897,
Soles à la Orly. 793.
* Solitaire (Chanson du). 484.
** Solliciteuse (Une) : la petite fille de Ra-
cine. 615 .
Sonnet /'L'abbé). 675,
Sosies. 347, 812, 919.
Sottenghieu (Château de). Voir Chapelle
castrale.
Sources de l'opérette. 624.
« Sous la tyrannie ». 118,
Spindien. 730.
Statue (La) de Victor Massé. 14, 151, 3S7,
414.
Statue (Une) de la Liberté. 9,
1036
Statues équestres macédoniennes. 434-
Strasbourg, Voir (Complices de l'attentat
du prince Louis-Napoléon).
* Subdélégués des intendances, en 1789 ^q
2S8.
Substitution de nom et d'armes 171, 398,
401, 321, 037.
Successeur (Le) de Voltaire auprès de
Frédéric 11. 221;, 372, 47^
Sue (Eugène). Voir L'Emilie de Demous-
tier.
* Suite (De) ou tout de suite. 233, 381,
502, 002, S82.
* Sully (Arbres de). 47.
Sully (Duc du) sous la Révolution. 231.
* Sur la Brinvilliers. 687.
Suscription (La) des enveloppes (de
lettres). 113, 219, 277, 330.
Swebach (Jacques) peintre d'histoire, (1769-
1823). 349, 007.
* Syndicats agricoles (Le créateur des).
1001 .
* Tableau (Le) des partis. 132.
Tableau de la sainte Vierge. 335, 386, 438.
Tableau du xvn« siècle (De qui sont des) si-
gnés A. Q^ F. 349, 351.
Tableaux (Les) et statues représentant, sous un
nom légendaire, des personnages contempo-
rains. 1002.
* Tableaux (Les) perdus. 47.
Tableaux : Mariage de la Vierge. 361, 712.
L'amateur chez l'artiste. Prise de Palikao.
Tailleurs de pierre (Maîtres maçons). 236,
549» 704.
''' Talma. 756.
Talma. Voir Bazire (Mme).
* Talma ( Duels à Lille au sujet de). 412.
Tapisserie (Devise sur une). 841.
Tavannes (Saulx-). 61, 183, 406, 323, 750.
Taxe des archevêchés, abbayes, ... 45 1 , 683,
834.
Temps (Le) est un grand maître. 347, 437.
« TendriUette » tragédie, 564, 825.
Termes employés dans un Inventaire de 1703.
676.883.
Terroriste (Le) Lechevalier, en Bretagne. 170,
Têtes (Les) de Flesselles et Launey. 61 .
Thabaud de Linetière (Portrait au physiono-
trace de M.) député de l'Indre. 349.
Théâtre (Acteurs morts sur le). 952,
'i'héâtre de la Porte Saint-Antoine. 956,
* Théodora (Les livres sur). 433.
** Théorie (La plus ancienne) des volcans et
des tremblements de terre. Les premières
secousses de la terre. 539.
* Théroigne de Méricourt. 207,
Thiers (La famille de M.). 397.
Thiers (M.) et les chemins de fer. 63.
Thionville (Les dames de Saint-Charles à),
342
* Thuisy (Mme de). 646.
L'INTERMEDIAIRE
1037
1038
** Titre (Le) de citoyen 336.
Tirailleurs algériens. (Danse des) 627.
Toison d'or (Ordre de la), 617, 683, 742,
797, 961.
Torry (M™''). Voir Maîtresse (Une) du général
Bonaparte. 148 .
Toubeau (Portrait de Jean) maître-imprimeur
de Bourges [1628-1083]. 677, 849.
Tourreil (Jacques de) et sa descendance, iio,
363.
'1 ragédie (Une) à retrouver. =511.
Trahisons de la duchesse de Bourgogne. 61,
309.
** Traite (La) des blanches au xviir' siècle.
280, 296, 390, 495, 5,54, 832.
* Treize (Les). 207.
** Tremblement de terr^- en 1799. 52.
Tremblements de terre (Théorie des). 5^9.
Trimond (Victor de). 229, 362.
Trincardins, à Coulommiers. Voir Académies
(Curieuses).
Trompettes de terre cuite pour la chasse, 350,
495, 067.
* Trouillot (Le mot). 382, 432.
* Tuberculeux et phthisiques célèbres. 861.
Tuileries. Fêtes sous le i" Empire. Papiers.
Ratazzi. Ruines.
Tu t'en vas et tu nous quittes. Voir Origines
d'une scie.
Tybilles, 12, 157, 209,
u
*Ulloa ou d'Illoa (Famille d'). 26.
* Ulmensis 132, 247, 427, 548,657.
Ursulines (Les) de Nice et la duchesse de
Berry. 621,
* Val-des-Choux (Prieuré du). )6o.
* Vallès (Un roman de Jules). 296.
Van der Burch (Famille). 899.
Vasserot (Plan de Paris par). 9, 77.
"''Vaux ("Familles de). 30, 79, 188, 404, 749.
Védiantiennes (Dames). 641, 932.
* Verdiere (Le général de). 249.
Vergennes (Charles Gravier, comte de). 229,
^63.
Vergue (Familles Pioche de la) de Beaugé, du
Parc, des Périen. 842.
Vermersch (Un poème de). 840,
« Vicaire (Le) des Ardennes ». Voir Livres
brûlés.
Vidal (Le sculpteur aveugle) . 955.
Vieille chanson. 903.
Vieilles armures et vieux manuscrits. 64.
Vierge (Tableau de la sainte). 235, 386,438.
Vieux livres (D'où vient le mot de bouquin
appliqué aux). 847.
Vieux manuscrits (Vieilles armures et). 64.
Vignettes de généraux devenues ex-]ibris.6i9,
083, 800, 856.
Viilarceau. Voir Maintenon (Mme de) et Ni-
non. Maintenon (Mme de), portrait. '
Villard de Honnecourt. 172, 300, 386, 403,
Villechasson-Moret. Voir Abbaye.
Villeheurnois (Berthelot de la). 228.
Villeroy (Famille de Neufville de). 790, 968.
* Vin de Bordeaux (Date de la renommée du).
108.
Vin (Le) de la Faye-Monjault (Deux-Sèvres).
570.
* Violon (Mettre au). 323.
« Virginie et d'Orfeuil » roman. 957.
Virginie Oreille, maîtresse du duc de Beiry.
457; 598-
** Voie publique en 1792 fLa police de la).
892.
Voiture (Epitaphe de) par Mesnardière. 892.
Volcans (La plus ancienne théorie des). 559.
Volney. Voir Sénateur à déterminer.
Voltaire. Conte du Sucrier. 508.
Voltaire (Un prétendu mot de). 896.
Voltaire était-il franc-maçon? 169, 303, 475.
Voltaire (Le successeur de) auprès de Frédé-
ric 11. 29,372,475.
Voltoire. 291 ,
Volume anonyme. 17, 210, 327.
Voyage du duc de Penthîèvre à Naples . 733.
Vues de France. 624.
■w
Walsh. Voir Epée (Une) de Charles-Edouard.
368.
Watteau (L.) professeur à l'académie de Lille.
565, 604.
Wittingoff (Le lieutenant général). 790.
X
Xhenemont (Famille de). 842.
Y
Yeux ("Occlusion des) après la mort. 215.
Z
Zéphire (Le). 232, 999.
Zumbo (artiste sicilien). Voir Merveilles flo-
rentines.
** 14 Juillet 1789 (Le lendemain du) on
songe à reconstruire la Basiille. 55.
* 1900 (Comment écrire) en chiffres romains.
382, 502.
Samt-Amand (Cher). — Imprimerie DANIEL-CHAMBON.
^^ L'Intermédiaire des chercheurs
309 et curieux
156
V.46
PLEASE DO NOT REMOVE
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