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Full text of "L'Intermédiaire des chercheurs et curieux"

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L'INTERMEDIAIRE 


DES 


CHERCHEURS  ET   CURIEUX 


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L'INTERMÉDIAIRE 


DES 

Chercheurs  et  Curieux 

FONDÉ  EN  1864 

CORRESPONDANCE    LITTÉRAIRE.    HISTORiaUË    ET    ARTISTiaUE 
aUESTlCNS    ET    RÉPONSES,    LETTRES    ET    DOCUMENTS    INÉDITS 

trouvailles    et    curiosités,    nouvelles    de    la    litterature, 

d'art,  d'Érudition  et  d'histoire,  offres  et  demandes, 

échanges,  liste  et  compte  rendu  des  ventes  publiques,  acq.uisition 

et  mouvement  des  b1bl10thèq.ues,  des  archives, 

des  collections  et  des  musées 

COMMUNICATIONS  DIVERSES  A  L'USAGE  DE  TOUS 

LITTÉRATEURS   ET   GENS    DU    MONDE,  PROFESSEURS,  ARTISTES,    AMATEURS 
BIBLIOPHILES,    ÉRUDITS,    COLLECTIONNEURS,    ARCHÉOLOGUES,    GÉNÉALOGISTES,    NUMISNATES,    ETC. 


38^   ANNEE  -  1902 

DEUXiÈMF.    SEMESTRE 


PARIS 
VlNTEkMÉDUlRE  "DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 

^l  bis,   RUE  VICTOR   MASSÉ,    }l    his 


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ÎIVV    Volume     Paraissant  its  lo,  ao  et  ?o  de  chaque  tnotf.        10  Juillet  1905 


38*  Annéb 

31  .*»>r.  Victor  Massé 


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N'973 


PAKIS  (IV) 

Bureaux:  de2  à4heures 


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PARIS  (iX«) 

Bureaux:  deSà  4heurei 


C3ntcrîiuèiair^ 


DES   CHERCHEURS   ET   CURIEUX 

Fondé   en   1864 


QUESTIONS   KT   RÉl'ONSKS   LITTÉRAIRES,   HISTORIQUES.   SCIENTIFIQUES    ET   ARTISTIQUES 

TROUVAILLES    ET   CURIOSITÉS 
9  "    -' — — ~— •        10 — — — ~— 


(SHiieôtioitô 


Une  statue  de  la  Liberté.  —  Les 

Stephanopoli  de  retour  de  leur  voyage 
en  Grèce,  (1797-1798)  rapportèrent  de 
Sparte  une  statue  de  la  Liberté  qu'ils 
offrirent  au  général  Bonaparte.  Dans  la 
préface  du  récit  de  leur  voyage  publié 
l'an  VIII,  il  est  dit  que  cette  statue  ornait 
le  cabinet  d'histoire  naturelle  de  ce  géné- 
ral. 

Qu'est-elle  devenue  depuis  ? 

Clic. 

Le  plan  de  Paris  par  Vasserot. — 

On  lit  dans  un  opuscule  de  l'abbé  Valen- 
tin  Dufour  {les  Charniers  des  églises  de  Pa- 
ris, Saints éver in,  Paris,  1884,  in-8°,  p. 
12): 

....  le  plan  (des  charniers  de  Saint-Séverin) 
a  été  dressé  d'après  celui  de  Vasserot  dont  M. 
G.  Rohault  de    Fleury   possède  peut-être    le 
seul   exemplaire  complet,    l'ouvrage   n'ayant 
pas  été  achevé    d'imprimer. 

Je  désirerais  savoir  ce  qu'il  faut  penser 
de  l'opinion  de  M.  l'abbé  V.  Dufour  et, 
s'il  y  a  lieu,  où  se  trouve  cet  exemplaire 
unique  ;  enfin,  mais  subsidiairement,  je 
demande  quelques  renseignements  sur 
Vasserot  et  son  plan. 

M.  Edgar  Mareuse,  cet  amateur  aima- 
ble autant  qu'érudit,  qui  possède  la  plus 
belle  collection  de  plans  de  Paris  que  l'on 
connaisse,  pourra  très  probablement,  s'il 
le  veut  bien  (et  je  l'en  prie),  satisfaire 
ma  curiosité  qu'il  jugera  légitime,  je  l'es- 
père. NOBODY. 


Marie  Leczinska  —  M.  le  comte 
Fleury   et  M.  de  Nolhac.    —  M.  le 

comte  Fleury  et  M.  de  Nolhac  ont  écrit 
chacun  un  ouvrage  où  la  scission  entre 
Louis  XV  et  Marie  Leczinska  est  apppré- 
ciée  d'une  façon  toute  différente.  Selon 
M.  le  comte  Fleury,  les  torts  seraient  à  la 
reine;  selon  M.  de  Nolhac,  ils  seraient 
au  roi.  Il  est  vrai  que  l'ouvrage  de  l'un  est 
consacré  aux  maîtresses  du  roi  et  l'ou- 
vrage de  l'autre  à  l'épouse,  qui  n'ayant 
pas  l'étoffe  d'une  héroïne,  ne  pouvait 
guère  être  intéressante  si  celui  qui  la 
chantait,  n'en  faisait  pas  une  martyre. 

Enfin, M.  le  comte  Fleury  semble  avoir 
plutôt  écrit  pour  les  hommes  et  M.  de 
Nolhac  pour  les  femmes,  auxquelles  il 
faut  surtout  plaire,  sauf  à  être  historique 
ensuite  si  on  le  peut.  De  là  vient  peut- 
être  encore  la  contradiction  qu'on  trouve 
entre  les  deux  auteurs.  Quoiqu'il  en  soit, 
il  est  trois  faits  reconnus  par  !e  panégyriste 
de  la  reine  :  son  attitude  à  l'égard  du  car- 
dinal Fleury,  la  constance  du  roi  pendant 
plusieurs  années,  malgré  toutes  les  séduc- 
tions qui  l'entouraient  et  la  froideur  de 
Marie.  Voilà  une  reine  plus  âgée  que  son 
époux  de  plusieurs  années,  à  laquelle 
celui-ci  se  donne  sans  réserve  avec  tout 
l'enthousiasme  et  toute  la  fougue  de  la 
jeunesse,  elle  occupe  le  plus  beau  trône 
de  l'Europe.  Elle  connaît  l'affection  du  roi 
pour  son  ancien  précepteur,  l'un  des  ra- 
res honnêtes  gens  qui  aient  gouverné  pour 
leur  prince.  A  moins  d'être  absolument 
bornée,  elle  ne  peut  ignorer  quels  sont 
les  deux  coquins  dont  elle  fait  le  jeu,  et 
ses  sentiments  chrétiens    même  ne  lui  di- 

XLVM 


N«97î 


L'INTERMEDIAIRE 


i  1 


12 


sent  pas  qu'elle  doit  respecter  les  sj'mpa- 
tjes  légitimes  de  son  mari  !...  Elle  tient 
par  fausse  reconnaissance  pour  deux  mi- 
sérables. Elle  éconduit  le  cardinal,  elle 
fait  plus,  elle  rompt  en  visière  avec  lui  en 
refusant  de  le  recevoir  et  donne  la  me- 
sure d'une  maladresse  qui  l'éloignera  à 
jamais  du  pouvoir.  Le  roi  est  au  désespoir; 
nature  faible,  indécise,  elle  ne  sait  pas  le 
reconquérir. 

Passe  encore  au  point  de  vue  politique  ; 
M""*  de  Maintenon,  qui  a  possédé  pen- 
dant près  de  trente  ans  le  cœur  du  grand 
roi,  était  tenue  par  lui  à  l'écart  des  affai- 
res; il  est  vrai  que  lui  s'en  occupait.  Mais 
le  jeune  Louis  XV  présentait  cette  parti- 
cularité d'être  timide  avec  les  femmes,  il 
ne  tenait  qu'à  elle  de  le  conserver.  Sa  froi- 
deur n'est  pas  niable,..  Je  veux  bien  que 
lors  de  la  maladie  du  roi, elle  se  soit  mon- 
trée dévouée,  mais  cela  ne  suffisait  pas, 
le  monarque, n'avait  pas  plus  qu'un  autre 
homme,  entendu  épouser  une  sœur  de 
charité. 

Malgré  tout,  il  reste  fidèle  1  iue  de 
femmes  du  vulgaire  savent  s'en  tirer 
mieux  sans  avoir  autant  d'atouts  dans 
leur  jeu  !  Que  de  femmes  du  vulgaire  sont 
unanimement  blâmées  pour  n'avoir  pas 
su  se  tirer  de  pas  beaucoup  plus  difficiles! 
Elles  en  subissent  les  conséquences,  mais 
paraissent  moins  intéressantes  que  ceux 
qui  en  ressentent  le  contre-coup  :  enfants, 
famille, etc.  On  oublie  trop  facilement  que 
dans  l'espèce  c'est  la  France  qui  a  été 
atteinte,  et  si  gravement  atteinte,  qu'elle 
n'en  est  peut-être  pas  encore  relevée.  On 
ne  peut  certainement  pas  dire  quelle  eût 
été  l'influence  d'une  autre  reine  compre- 
nant mieux  son  rôle, mais  il  n'est  pas  pos- 
sible d'en  supposer  une  le  comprenant 
moins  bien.  Loin  de  moi  la  pensée  d'accu- 
ser autre  chose  que  la  nullité  de  cette 
pauvre  femme,  mais  ses  malheurs  dont 
elle  parait  être  la  cause  ne  sont  guère  in- 
téressants à  côté  de  ceux  que  son  incons- 
cience a  entraînés  pour  le  pays. 

QLi'en  pensent  nos  collaborateurs  ?  Qui 
a  raison  du  comte  Fleury  ou  de  M.  de 
Noljiac  ?  Paul  Argelès. 

Attributions  d'armoiries  :  D'ar- 
gent à  l'aigle  déployée.  -  A  quelle 
famille  peuvent  être  attribuées  les  armoi- 
ries ci -après  : 


D'argent  à  Vatgle  épioyée,  à  deux  têUs 
de  sahle  couronnées  de  même  ?  Cam. 

Pont  Daurat.  ~  Dans  la  liste  des 
commanderies  ou  maisons  Antoniennes 
appartenant  à  l'ordre  hospitalier  de  Saint- 
Antoine  de  Viennois,  notre  excellent  con- 
frère Victor  Advielle,  en  son  Histoire  de 
Tordre,  p.  loi,  cite  comme  appartenant 
au  Prieuré  de  Toulouse,  la  commanderie 
de  Pont  Daurat.  Qu'était-ce  que  Pont 
Daurat  ? 

Je  connais  passablement  la  région  dont 
Toulouse  est  le  centre  et  n'y  vois  point 
de  localité  de  ce  nom.  Il  y  a  bien  Croix 
Daurade  !  mais  ce  village  ne  me  paraît 
conserver  aucun  vestige  d'un  établisse- 
ment de  cette  importance,  dont  les  reve« 
nus  produisaient  net  7934  livres  13  sols, 
3  deniers.  11  faut  donc  chercher  ailleurs  ; 
mais  où  ?  La  parole  est  à  l'éminent  ar- 
chiviste   M.  Pasquier ,  s'il   veut  bien 

nous  répondre.  A,  S,  e. 

Saint  Angilbert  et  ses  frères.  — • 

Pourrait-on  nous  dire  de  qui  les  trois  frères 
Madhelgaud,  Richard  et  Saint  o^ngilbcrt, 
abbé  de  saint  Riquier,  étaient  fils  ?  Con- 
naît-on les  noms,  soit  de  leur  père,  soit 
de  leur  mère?  Cela  nous  rendrait  bien 
service.  D'  Bougon. 

Devises  d'horloges  publiques.  — 

Presque  tous  les  cadrans  solaires  ont  des 
devises  :  les  devises  d'horloges  publiques 
sont  plus  rares.  En  connaît-on  qu'on  vou- 
drait signaler?  ViERZON. 

Tybilles.  —  J'habite  à  Bellevue  ras 
des  TybiUes.  Il  y  a  une  yUla  des  Tyhiliec 
depuis  18  ou  20  ans.  Personne  dans  la  lo 
calité  n'a  pu  me  donner  l'origine  ou  la 
signification  du  mot  TybiUes  Même  M,  le 
maire  de  la  commune  de  Meudon-Belle- 
vue  parait  l'ignorer.  Qui  peut  m'éclaircr? 

H.  Welter. 

Delà    compétence  officielle  des 
notaire sen  matière  paléographique 

—  Dans  certaines  grandes  villes,  Paris  et 
Lyon,  parcxemple,  les  archives  notariales 
antérieures  à  1789,  ou  a  1800,  ont  été 
recueillies  et  déposées  en  vertu  d'uneloi(est- 
ceuneloi  ?)  ou  d'un  décreUkiministrecom- 
pètent,  dans  des  locaux  spéciaux.  Quand 
un  de  ces  officiers  publics  doit  délivrer  à 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo  juillet  190a 


_, 13 


14 


un  tiers,  une  expédition  de  documents, 
enlevés  à  son  étude,  mais  restés  étiquetés 
sous  son  nom  dans  ces  nécropoles  du  no- 
tariat, il  fait  la  copie  et  la  remet,  légali- 
sée, contre  un  prix  réglementaire.  Cette 
expédition  vaut  la  minute  elle-même. 

Mais  beaucoup  de  pièces  faisant  partie 
de  ces  archives,  remontent  aux  siècles 
passés,  voire  au  xni"  siècle  ;  dès  lors  est- 
il  exact  que  les  notaires  titulaires  de  ces 
archives  aient  le  droit  de  se  refuser  à  en 
délivrer  une  expédition-copie,  au  tiers 
autorisé  et  habile  à  obtenir  celte  expédi- 
tion,invoquant  à  l'appui  de  ce  refus,  leur 
incapacité  paléographique?  Dans  ce  cas, 
les  intéressés  ne  sont-ils  pas  fondés  à  met- 
trele  notaire  récalcitrant  par  ignorance, en 
demeure  de  faire  choix,  à  ses  frais,  d'un 
paléographe  juré,  qui  mettrait  la  traduc- 
tion à  même  d'être  lue  et  authentiquée 
par  le  notaire  titulaire  de  la  minute  ?  Je 
serais  heureux  d'être  renseigné  sur  cette 
question,  soit  par  un  professionnel,  soit 
par  un  légiste.  Il  ne  se  peut  faire  qu'il 
ne  se  trouve  pas  parmi  nous  un  obligeant 
confrère  pour  fixer  la  réponse  à  cette  ques- 
tion-là,qui  intéresse  une  large  classe  de 
chercheurs  et  de  curieux.  Cz. 

Famille  Delavigne.  —  Casimir 
Delavigne  est  né  au  Havre  en  1793,  son 
frère  aîné  Germain  est  né  à  Giverny 
(Eure)  en   1790. 

Or,  en  1802,  je  trouve  deux  Delavigne 
au  Havre  :  Anselme  et  François  Delavi- 
gne. L'un  d'eux  était-il  le  père  des  deux 
auteurs  dramatiques  cités  plus  haut?  En 
tout  cas,  ces  Delavigne  seraient-ils  tous 
de  la  même  famille  ?  C'est  assez  probable. 

C.  DE  LA  Benotjé. 

Mil"  Rosélia  Rousseil,  tragé- 
dienne, pensionnaire  de  la  Comé- 
die Française.  —  M.  Georges  Monval, 
dans  V Intermédiaire  du  15  mars  1900. 
col.  470,  indique  sa  naissance,  à  Niort,  le 
19  juillet  1S40,  et  son  entrée  au  Théâtre 
Français  en  1^63,  sociétaire  en  1873  ;  tan- 
dis que  M.  Gaston  Bonnefont,  dans  son 
livre  :  La  Comédie  Française  (1884)  porte 
sa  naissance  à  Niort,  au  18  juillet  18^1 , 
et  son  début  à  la  Comédie  Française  au 
4  juillet  1872,  qu'elle  quitta  le  i"  juin 
1874,  pour  aller  en  Egypte.  Qui  des  deux 
a  raison  ? 

On  doit  à  M"*  Rousseil  une  histoire  de 


sa  vie  :  La  fille  d'^un proscrit,  (Paris,  La- 
croix et  C,  1878),  avec  son  portrait  en 
marchande  d'oranges,  gravé  à  l'eau-forte, 
en  1877,  parHenri  Lefort. —  et  un  drame 
en  un  acte,  en  vers  :  Eisa,  représenté  sur 
la  scène  du  Vaudeville,  au  cours  d'une 
matinée  à  son  bénéfice.  Connaît-on  d'au- 
tres ouvrages  de  cette  tragédienne,  incon- 
testablement une  des  meilleures   de  notre 


époque 


Victor  Déséglise, 


Famille  AUain-Targé.  —  De  quelle 
partie  du  Poitou  cette  famille  est-elle  ori- 
ginaire ?  Dans  quelles  circonstances  le 
nom  de  Targé  s'est-il  adjoint  à  son  nom 
primitif?  R.  L. 

Lampertye    ou     Sampertye.   — 

Peut-on  donner  des  renseignements  sur 
le  porteur  de  l'un  ou  l'autre  de  ces  noms, 
célèbre  à  Nantes  par  un  procès  retentis- 
sant ?  A.  M. 

Un  oncle  de  Lafayelte.  —  Peut-on 
établir  la  date  exacte  de  la  mort  de  Jacques 
Roch  de  Lafayette,  né  le  11  mars  171 1, 
oncle  du  général  Lafayette  ?  Dans  les 
Mémoires  de  Lafayette,  (édition  Fournier, 
Paris,  1857,)  tome  1='  p.  10,  note,  le 
comte  de  Broglie  dit  à  Lafayette  : 

J'ai  vu  mourir  votre  oncle  dans  la  guerre 
d'Italie.  S'agit-il  de  la  campagne  de  1 734"  > 735 
pendant  la  guerre  de  succession  de  Pologne, 
comme  le  suppose  Charavay  {Le  général  La- 
fayette, p.  S52),ou  de  la  campagne  de  1744- 
1746,  pendant  la  guerre  de  la  succession 
d'Autriche,  comme  le  fait  supposer  une  lettre 
-de  la  comtesse  de  Lafayette,  citée  par  Chara- 
vay,idem  p.  554?  «  Son  aîné  tué  à  la  dernière 
campagne  d'Italie  » 

L'ouvrage  Participation  de  la  France  à 
rétablissement  des  Etats-Unis  est  muet 
sur  le  personnage.  Palensis. 

La  statue  de  Victor  Massé.  —  Il  y 

a  plusieurs  années, un  comité  s'était  formé 
pour  élever  une  statue  à  Victor  Massé, 
l'auteur  des  Noces  de  Jeannette.  Le  sculp- 
teur Franceschi  fut  même  chargé  de  faire 
la  statue. 

Qu'est  devenu  ce  projet? 

Qu'est  devenue  la  statue  de  Victor 
Massé  par  Franceschi  ?  M.  L. 


Un  prétendu  Lous  XVII. 

recevons  la  lettre  suivante  : 


Nous 


N.  973 


L'INTERMEDIAIRE 


Eép 


19  

onseo 


—  20 


7/  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

Une  phrase  de  Balzac  (XLV).  —Je 
retrouve  une  lettre  de  l'an  Douze,  qui  se 
rapporte  au  préjugé  signalé  par  Balzac,  et 
antérieur  au  décret  de  1806,  dont  M. 
Eug.  Grécourt  me  semble  avoir  exagéré 
les  conséquences 

Paris,  le  30  Messidor  an  xn . 

Messieurs  les  Comédiens  Français, 
Une  société  qui  d  ire  jouer  li  Belle  Fer- 
mière pour  son  a;;  usement,  désire  aussi 
cherclier  les  modelas  de  la  perfection. Elle  ne 
peut  les  trouver  qre  dans  la  réunion  de  vos 
talents.  Je  vous  prie,  Messieurs, de  vouloir 
bien  donner  sur  votre  théâtre  cette  pièce 
le  jour  de  la  semaine  prochaine  qui  vous 
conviendra,  excepté  lundi.  Je  vous  serai 
obligé  de  me  faire  connaître  le  jour,  afin 
que  je  fasse  louer  une  ou  deux  loges. 

Agréez, Messieu.-s  les  Comédiens  Français, 
l'hommage  particulier  de  la  haute  considé- 
ration avec  laquelle  j'ai  l'honneur  d'être 
votre  dévoué.  P.  M.  Joly. 

rue  du  fb    Martin  n"  44. 

Il  faut  bien  remarquer  que  Catherine  ou 
la  Belle  Fermière,  comédie  en  trois  actes 
en  prose,  de  M"'=  Julie  Simons  Candeille, 
représentée  pour  la  première  fois  sur  le 
théâtre  de  la  République  le  27  décembre 
1792,  n'avait  pas  quitté  le  répertoire  de- 
puis la  réunion  générale  de  1799.  On 
l'avait  donnée  le  30  tloréal  précédent  et 
les  Comédiens  purent  facilement  satisfaire 
la  «  société  »  de  M.  Joly  en  la  remettant 
sur  l'affiche  du  15  thermidor  an  xii.Ce  fut 
M'"*  Talma  qui  joua  le  rôle  de  Catherine^ 
créé  par  l'auteur.        Georges  Monval. 

Ij3s  papiers  de.s  Tuileries  (XLV). 
—  Cette  question  des  plus  intéressantes 
devrait  être  éclaircicà  fond  et  si  Vliitennè- 
diaiicïah  la  lumière  sur  le  sort  des  docu- 
ments qui  étaient  conservés  aux  Tuileries, 
il  rendra  un  service  signalé  aux  histo- 
riens. 

Pour  ce  qui  est  de  la  lettre  visée  par 
Francisque  Michel,  il  est  probable  qu'il 
s'agit   de    celle    que    Bonaparte    écrivit 


d'Egypte  à  son  frère  Joseph  pour  lui 
exprimer  le  profond  chagrin  où  le  plon- 
geait la  conduite  de  sa  femme  Jos  phine. 
Cette  lettre  prise  par  Nelson  a  été  ache- 
tée en  Angleterre  par  M.  de  Maisonneau, 
inspecteur  général  des  finances  et  exposée 
en  189^  dans  la  galerie  des  Champs-Ely- 
sées. —  Catalogue  de  TExposition  de  la 
Révolution  et  de  VEiupire,  par  Germain 
Bapst  no  320  bis.  —  Elle  a  été  publiée  in- 
extenso  par  M.  Maurice  Loir  dans  le 
Monde  illustré, eu  juin  1895. 

La  question  des  papiers  des  Tuileries 
est  plus  vaste. Q.ue  sont  devenues  les  lettres 
de  Napoléon  l*''  qui  appartenaient  à  Napo 
léon  III  ?  Parmi  ces  lettres,  il  en  est  qui 
sont  demeurées  inédites,  telle  celle  où 
Napoléon  écrivait  en  août  1812,  à  son 
frère  Jérôme,  qu'il  méritait  d'être   fusillé. 

A  côté  des  lettres  de  Napoléon  1",  il  y 
avait  tous  les  registres  de  correspondance 
du  roi  Louis  reliés  en  maroquin  vert,  et 
combien  d'autres  documents  ;  toute  la 
correspondance  privée  ou  politique  de 
Napoléon  III  avec  les  souverains  et  avec 
ses  agents  ocultes.  et  les  lettres  prove- 
nant du  cabinet  noir. 

L'Intermédiaire  pourrait  demander  à 
MM.  André  Lavertujon,  Camille  Pelle- 
tan  et  Jules  Claretie,  qui  furent  membres 
de  la  commission  des  papiers  des  Tuile- 
ries, à  édifier  les  érudits  sur  le  sort  des 
documents  qu'ils  ont  eus  entre  les  mains. 
Ont-ils  été  brûlés  pendant  la  Commune  ? 
J'en  doute.  Ont-ils  été  Versés  aux  archives 
nationales?  Dans  ce  cas, sous  quelles  cotes 
sont-ils  classés  ? 

Ou  bien  les  a-t-on  rendus  à  la  famille 
impériale  ?  Qiiand  et  comment? 

Sur  cette  dernière  question,  M.  Augus- 
tin Filon,  toujours  si  aimable  et  érudit 
consommé,  pourrait  peut-être  fixer  les 
intermédiairistes  ?  P.  S. 


Sceau  moyen-âge  à  déterminer 
(XLV).  —  A  mon  avis  l'exergue  de  ce 
sceau  doit  être  expliquée  ainsi  :  S. 
(sigiUum)  LOYIS  ou  LOHIS  SINE  TERRA 
MILITIS.  Sceau  de  Loys  de  Senneterre 
ou  Sansterre, chevalier.  Il  serait  intéressant 
de  connaître  les  armoiries  de  la  maison 
de    Senneterre. 

Vicomte  de  Ch. 


*  * 


S.  est  l'élision  de  sigillum,  qui   ne  veut 
pas  dire  5,  mais  sceau,  SOHIS,  c'est  l'an- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  juillet     1903 


21 


22 


glais  So/nt,  latinisé  en  Johnis  ou  Johis  par 
elision.  On  traduit  donc  :  sceau  de  Jean 
sans  terre,  chevalier.  Le  texte  entier  est 
donc  sigilluiiijohaïuits  sine  tcirâ  iii/litis. 
On  voit  que  c'est  bel  et  bien  le  sceau 
d'un  fils  de  roi  d'Angleterre,  qui  a  une 
valeur  réelle.  Cependant  on  a  conservé 
des  empreintes  de  sceaux  beaucoup  plus 
grands,  représentant  un  chevalier  armé 
de  toutes  pièces,  sur  un  cheval  lancé  à  un 
tel  galop  qu'il  sort  des  bords  mêmes  du 
sceau.  Cela.c'estun  véritable  trompe-l'œil. 
C'est  égal  ;  celui  qui  a  trouvé  ce  petit 
sceau-là  n'a  pas  perdu  sa  journée.  11  est 
telle  collection,  comme  celle  du  British 
Muséum,  qui  le  lui  achèterait  sans  mar- 
chander; surtout  si,  par  hasard,  elle  ne 
le  possédait  déjà.  D""  Bougon. 

Devises  héra'dique.'ï  les  plus  or- 
gueilleuses (XLIV  :  XLV).  —  Au  lieu 
de  O'Kourk  et  de  O'Konke  lisez  :  O' Rourke 
(colonne  909). 

Le  C'  P,  A.  DU  Chastel. 

Demi-cheval    (question    héraldi- 

que(XLV,  ç,-"))-  —  Je  ne  connais  pas 
d'exemple  d'un  animal  passant  qui  serait 
coupé  en  pal, ou  parti, sinon  de  l'un  en  l'au- 
tre —  et  le  cas, d'un  animal  héraldique  re 
présenté  par  sa  moitié  verticale,  est  aussi 
rare  qu'anormal. 

Au  contraire,  les  animaux  coupés,  che- 
val lion,  aigle,  etc.  sont  blasonnés  soit 
«  issus  du  coupé  »,  soit  par  moitié  hori- 
zontale, ce  qui  équivaut  à  la  mention  : 
demi. 

Un  «  demi  cheval  >>  me  semble  signi- 
fier dans  l'espèce  :  à'argcnf  au  cheval 
coupé,  de  gueules.  Mention  contraire 
n'étant  point  faite,  il  s'agit  de  la  moitié 
supérieure  d'un  cheval  passant.  S'il  est 
parti,  ou  si  c'est  la  partie  injcricnre,  qui 
est  représentée,  la  description  héraldique 
doit  en  faire  expressément  mention.  Voir, 
au  surplus,  le  Dictionnaire  des  figures 
héraldiques  (Renesse)  aux  mots  coupé  t\ 
parti.  Cz. 


Armoiries  :    à     un     arbre    de... 

(XLV).  —   Boisseau   ou  Boiceau,    pays  de 
Vaud  :  d'argent  à  uu  arbre  terrassé  de  sino- 
ple.  accompagné  en  chef  de  twis  étoiles  mal 
ordonnées  d'azur. 
T>e  Bone,Genevois  :  d'argent  à  un   arbre  de 


siuople  mouvant   de  la  pointe,  accompagné 
de  tiois  étoiles  tuai  ordonnées  d'or 

Je  crois  que  dans  le  cas  cité,  il  s'agit 
des  DE  BoNE.  Qiiant  au  second  écusson,  je  ' 
ne  connais  que  les  A  la  Truye,  de  Lille 
qui  le  portèrent  :  de  sinople  au  calice  d'or 
accompagné  de  deux  dauphins  affrontés  et 
hnvant  dans  le  dit  calice.  Le  champ  est 
parfois  d'a:^ur. 

11  existe  une  famille  Carminati  (et  non 
Carmina/i)  di  Brambilla,  mais  ses  armoi- 
ries ne  contiennent  pas  d'arbre. 

Le  C'*^  P .  A   DU  Chastel. 


*  * 


Carminati  di  Brambilla,  à  Milan, porte  : 
Coupé  :  au  i  parti  :  A .  d'or  à  l'aigle  de 
sable,  couronnée  du  champ  ;  B.  d'argent  au 
lion  contourné  de  gueules  mouvant  du  parti-, 
au  2  de  gueules  à  un  chariot  d'or.  Cimier  : 
une  tête  et  col  d'aigle  de  sable.  Devise  : 

SPERO. 

Les  armes  décrites  ne  me  sont  pas 
connues.  P.  le  J. 

Armoiries  du  chevalier  Claret 
da  Fieurieu  (XLV). —  La  question  n'est 
pas  très  claire.  On  parle  d'un  nouveau 
titte  sans  dire  lequel,  sans  en  avoir  écrit 
dans  les  lignes  antérieures.  Pourquoi  dit- 
on  chevalier  dans  l'intitulé,  alors  qu'il 
fut  créé  comte  par  lettres  patentes  du 
26  avril  1808  ?  Les  dites  lettres  mention- 
nent parfaitement  le  franc  quartier  des 
comtes  sénateurs. 

Ce  qui  est  certain, c'est  que  le  dit  comte 
de  l'Empire  n'eut  pas  d'enfants.  Pourrait- 
on  nous  expliquer  pourquoi  les  descen- 
dants de  son  frère. fils  d'un  prévôtdes  mar- 
chands de  Lyonet  qui  ne  fut  pas  anobli  sous 
l'Empire,  portent  actuellement  le  titre  de 
comte  ?  Les  armes  du  comte  de  l'Empire 
ont  été  abandonnées:  la  question  ledit 
ministre  de  Napoléon,  l'Armoriai  du  Pre- 
mier Empire  ne  lui  donne  pas  ce  titre. 

La  Coussière. 

Les  nouvelles  armoiries  d'Italie 

(XLIV  ;  XLV).  —  Alix  (ou  Adélaïde)  de 
Savoie  n'était  pas  la  fille  d'Humbert  l*^ 
dit  »  aux  Blanches  Mains  >*  (1033-1048), 
mais  la  fille  de  Humbert  11,  dit  «  le  Ren- 
forcé »  (1080-1 103). 

Cette  princesse  épousa,  en  n  1  ^,  Louis 
VI, dit  «  le  Gros  »,roi  de  France, et  fonda, 
en  1133,  l'î^bbaye  de  Montmartre.  Veuve 
de  Louis-le-Gros,  elle  épousa  Mathieu  de 


N*  973 , 


L'INTERMEDIAIRE 


'■} 


24 


Montmorency. Veuve  encore,  elle  se  retira 
dans  la  communauté  des  Bénédictines 
qu'elle  avait  fondée  et  y  fut  ensevelie  en 
1154. 

En  dehors  des  motifs  qui  ont  destiné  le 
bourdon  La  Savoyarde  à  la  nouvelle  basi- 
lique de  la  Butte  Montmartre,  le  chanoine 
Ducis,  autrefois  archiviste  de  la  Haute- 
Savoie,  a  rappelé  que  cette  localité  n'est 
point  étrangère  aux  souvenirs  historiques 
de  Savoie. 

En  1534,  Pierre  Favre,  de  Saint-Jean- 
de  Sixt,  dans  la  vallée  de  Thônes,  pre- 
mier prêtre  de  la  Compagnie  de  Jésus, sous 
le  nom  de  Lefèvre,  reçut,  dans  l'église  de 
Montmartre,  les  premiers  vœux  de  saint 
Ignace  de  Loyola  et  de  ses  compagnons. 

C'est  une  petite  déviation  du  sujet  prin- 
cipal, à  laquelle  un  humoriste  malicieux, 
mais  autorisé  des  architectes  et  des  ecclé- 
siastiques artistes,  pourrait  ajouter  que  le 
monument  ci-dessus  désigné  offre  une 
manifeste  ressemblance  avec  le  chef- 
d'œuvre  culinaire  qui  a  immortalisé  Jean 
de  Belleville,  cuisinier  du  chevaleresque 
Comte  Vert(Amédée  VI 1315-1383).  V In- 
termédiaire (Table  Générale),  a  consacré 
deux  articles  au  Gâteau  de  Savoie,  où  cet 
historique  doit  être  retracé,  d'après  Léon 
Menabrea  probablement. 

Sabaudus.  , 

Noms  véritables  des  communau- 
tés, congrégations  et  ordres  reli- 
gieux (XLV).  —  26.)  Filles  de  la  Charité 
de  Saint-Vincent-de-Paitl.  —  (Voyez  Cha- 
rité). 

27.)  Filles  bleues. —  Non  donné  aux  an- 
nonciades  célestes  (Voyez  ce  mot). 

28.)  Franciscaines.  —  Le  second  ordre 
de  saint  François  d'Assise  fondé  par  sainte 
Claire  d'Assise  en  12 12.  a  subi  de  nom- 
breuses transformations  (Voyez  Clarisses, 
Damianistes,  Urbanistes,  Capucines, etc.) 
Les  congrégations  qui  ont  emprunté  au 
grand  ordre  franciscain  le  nom  (parfois 
modifié)  et  un  peu  de  la  règle, sont  si  nom- 
breuses qu'elles  occupent  dans  le  «  Clergé 
Français  de  1901  »  presque  3  pages. 

29  )  G//s^s  (sœurs).  —  Nom  donné  aux 
filles  de  saint  Vincent  de  Paul  dans  VIJist. 
de  r Eglise  du  A'  Brûck  t.  11.  p,  252.  Nom 
donné  en  Vendée  aux  Filles  de  la  Sagesse 
fondées  en  1702  parle  Reux  L.  M.  Gri- 
gnon  de  Montfort.  au  diocèse  de   Luçon. 

}0  )  fc'suates. —  Ordre  fondé  par  saint 


Jean  Colombini  ;  seules  les  religieuse^ 
sont  demeurées.  Suivant  la  règle  de  sain^ 
Augustin,  sans  nom  spécial,  elles  prirent 
le  nom  de  jésuates  parce  que  leur  fondateur 
avait  sans  cesse  le  nom  de  Jésus  à  la  bou- 
che. Elles  ont  choisi  saint  Jérôme  pour 
patron  et  portent  le  nom  de  «  Jésuates  de 
saint  Jérôme  »  (1)  (XIV.  i). 

(Poesl.  Leben  des  sel.J.  Columbini. 
Ratisbonne.  1845), 

31.)  Maiianites.  —  Religieuses  delà 
Congrégation  de  Notre-Dame-de-Sainte- 
Croix  approuvées  en  18^8  et  fondées 
dans  la  Sarthe  par  le  R.P.Moreau  (Voyez 
Josephites)  en  1841. 

32.)  Noires  (Sœurs).  —  Ce  nom  a  été 
donné  à  plusieurs  congrégations  à  cos- 
tume noir  :  Ursulines,  Minimes,    etc. 

33.)  Nolasques.  —  Religieuses  de  Notre 
Dame  de  Camerit  — fondées  vers  1568  — 
Second  ordre  des  Nolasque  fondées  par 
saint  Pierre  Nolasque,  au  xiu*  siècle. 

(Louis  Botel.  F,  P.  —  Saint  Raymond 
de  Pennajort,  L\\\e,   1897, pp.  12  sq.) 

34.)  Nobertims.  —  Ordre  des  Prémon- 
trés (cf.  ce  mot)  Fondés  par  saint  Norbert 
au  xn*  siècle  et  qui  eurent  le  nom  de 
si  libres  chanoines  réguliers  ».  Leur  nom 
de  Premontrés  vient  d'un  lieu  «Prœmons- 
tratium  »  au  diocèse  de  Laon. 

(J.  Pagius.  Biblioth.  Prœm.  ord.  Paris, 
1633  —  Magdelaine.  Hist.  de  saint  Norbeit 

—  Lille  1886). 

35.)  Nevers  (Sœurs de).  —  Nom  donné 
aux  religieuses  de  la  Charité  et  de  l'Ins- 
truction chrétienne  dont  la  maison  mère 
est  à  Nevers. 

}6.)Notre'I)ame  (Religieuses  etsœursde) 

—  Leur  nombre  est  trop  grand  pour  que 
nous  citions  des  noms.  La  congrégation 
la  plus  connue  est  celle  qui  fut  fondée  par 
la  B«'i««  de  Lestonnac  et  dont  nous  avons 
parlé  au  mot  Ave. 

(cf.  P.  Mercier.  S.  J.  Vie  de  la  Vénér. 
Mère  de  Lestonnac.  Annales  de  l'ordre 
des  Filles  de  Notre-Dame, etc.) 

^'].)Notre-Danie  d'Afrique  (Sœurs  Mis- 
sionnaires de).  —  Maison  mère  à  Kouba, 
diocèse  d'Alger 

38.)  Oblates.  —  Sainte  Françoise  Ro- 
maine  fonda  l'Institut   des    Oblates  de  la 

(i)  Les  hommes  seuls  de  cet  ordre  ont  été 
appelés  aussi  «  Patri  dell  acquavite  »  parce 
qu'ils  s'occupaient  de  la  fabrication  des  li- 
queurs. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  Juillet  1902. 


25 


26  — 


Tour  des  miroirs,  ainsi  appelée  du  nom 
du  lieu  où  s'éleva  leur  second  monastère 
(1427- 1485)  ;  on  appela  encore  ces 
religieuses  CoUatines,  à  cause  du  quartier 
de  Rome  où  elles  furent  établies. 

(Bussière,  Fie  de  sainte  Françoise  fonda- 
trice des  Oblats  de  Torre  de  specchi.  Feller 
Bwg.  Univ.  I   V.  p.  242,  etc.) 

D'autres  congrégations  portent  le  même 
nom  ordinairement  adjoint  à  celui  d'un 
mystère,  de  la  Vierge,  ou  d'un  saint  : 

a)  Oblûtes  de  l' Assomption  (Sœurs). 

b) Franciscaines   oblates  du  cœur  de  Jésm. 

c)  Religieuses  oblates  de  Marie  Immaculée. 

d)  Oblates  régulières  de  V ordre  de  saint 
Benoit,  servantes  des  Pauvres  (Angers). 

e)  Sœurs  oblates  de  saint  François  de  Sales. 
39.)    Oratoire   (Religieuses  de   1')  de 

Bretagne. 

40.)  Oratoire  de  M.  I.  (Sœurs  de  1'), 
—  dites  Tetites  sœurs  des  Champs  fondées 
au  XIX'  siècle  par  le  curé  de  Gandalou  au 
diocèse  de  Montauban. 

41.)  Passionnistes  (Sœurs). —  Congréga- 
lion  féminine  de  l'Institut  de  saint  Paul 
de  la  Croix  (Intermédiaire     t.    XLV,  p. 

363). 

42.)    Picpus,    Picpitciennes  (Sœurs).  — 

Religieuses  des  Sacrés-Cœurs  de  Jésus  et 
de  Marie  et  de  TAdoration  perpétuelle, 
fondées  à  Poitiers  et  transportée  à  Paris  en 
1804,  rue  de  Picpus.  (d.  Intermédiaire 
XLV,  362). 

43  .  )  Pauvres  (Sœurs  des  ;  petites  sœurs 
des  ;  sœurs  gardes-malades   des) 

44.)  Philomènes  (sœurs).  —  Sœurs  de 
sainte  Philomène,  maison  mère  à  Saint- 
Marcellin. 

45.)  Présentation.  —  Ce  mystère  de  la 
Vie  de  la  sainte  Vierge  a  été  honoré  par 
les  congrégations  suivantes: 

a)  Sœurs  de  la  P.  (diocèse  de  saint 
Claude). 

h)N.  D.de  la  P.  (Sœurs  de).— (Digne). 

c)  Sœurs  de  saint  Joseph  de  la  P.,  bran- 
che des  sœurs  de  saint  Joseph  du  Puy, 
fondée  au  xix"  siècle  par  Mf  Rossât  év. 
de  Verdun  (cf  Semaines  Religieuses  du 
diocèse  de  Verdun). 

d)  Filles  de  sainte  Marie  de  la  P.  fon- 
dées en  1836,3  l'instigation  de  M.  Fleury, 
curé  de  Broons  (diocèse  de  Saint-Brieuc). 
cf.L^  clergé  Français,  p    788 

e)  Sœurs  de  la  Présentation  de  Marie  da- 
tent  de  1796  ;  fondatrice  ;  Vener.  Marie 
Rivier  du  diocèse  dû  Viviers  ;  cf.  sa  Vie,  \ 


f)  Sœurs  de  la  Prés,  de  N .  D.  fondée  en 
17515.  (cf.  la  Semaine  religieuse  du  diocèse 
d'Albi  et  quelques  numéros  du  Conserva- 
teur.) 

g)  Sœurs  de  la  Présentation  de  la  sainte 
Vierge,  forïdéts  en  1684,  à  Sainville,  au 
diocèse  de  Chartres,  transférées  près  de 
Tours  après  la  Révolution  ;  fondatrice  : 
Vener,  mère  Marie  Poussepin.  cf,  le  Jour- 
nal d'Indre-et-Loire,  passim. 

(/4  suivre).  L.  C.  de  la  M. 

Descendance  de  Christophe  Co- 
lomb (XLV).  —  Le  duc  de  Veragua  se 
nomme  Don  Christophe  Colon  (forme 
espagnole  de  Colomb)  de  la  Cerda,  duc 
de  Veragua,  marquis  de  la  Jamaïque  ;  il 
est  titré  amiral  et  gouverneur  majeur  des 
Indes. 

Voir  V Intermédiaire  (XII,  371). 

A,  S.E. 

Famille  d'UlIoa  ou  d'Illoa  (XLIV). 
—  L'Armoriai  Général  de  Rietstap  donne 
deux  familles  d'Ulloa  en  Espagne.  L'une 
d'elles  se  fixa  ou  projeta  un  rameau  en 
Brabant  et  fut  titrée  baron  de  Limale,  12 
juin  1633;  marquis,  23  janvier  1646; 
comtes  de  Rodes  St-Agatha,  1 1  mai 
165  I.  Ses  armes  sont  :  Echiqueté  de  gueu- 
les et  d' argent, de  cinq  tiies  chacune  de  trois 
ponts,  chaque  point  d'argent  chargé  de 
trois  fasces  de  gjieu les.  C\m'\ei  :  huit  plu- 
mes d'autruche,  alternativement  de  gueu- 
les et  d'argent.  Supports  :  deux  lions 
d'argent,  armés  et  lampasses  de  gueu- 
les. 

Les  mêmes  armes,  sans  cimier  ni  sup- 
ports, sont  données  à  Lopez  d'Ulloa  ; 
Lope;^  paraît  être  le  nom  patronymique. 

P.  leJ. 

Lœuillard  d'Avrigni  (XLV).  — 
Ce  n'est  pas  en  iSio.mais  le  4  mai  1819, 
que  la  Jeanne  d' Arc  à  Rouen  de  L.  d'Avri- 
gni, terminée  dès  1814,  sous  le  titre  de 
VHérdine  française, fut  représentée  pour  la 
première  fois  sur  la  scène  de  la  rue  de 
Richelieu. 

La  pièce  eut  24  représentations  en 
:  819, onze  l'année  suivante  et  resta  douze 
ans  au  répertoire. 

Elle  s'y  maintint  après  la  mort  de  l'au- 
teur (23  septembre  1823),  et  même  après 
la  retraite  de  la  principale  interprète, 
M"*  Duchesnois  (i'"'  novembre   1829).  Ce 


t'.\> 


N-  973. 


L'INTERMEDIAIRE 


27 


fut  M™*  Valmonzer  qui  reprit  le  rôle  en 
1830  et  183 1. 

Rachel  lui  préféra  \â  Jeanne  d'Arc  de 
Soumet  que  M"«  George  avait  créée  à 
rOdton  en  1825,  et  qui  passa  au  réper- 
toire du  premier  Théâtre  Français  en 
1846. 

Jeanne  d' Arc  à  'T^ouen  fut  d'ailleurs  la 
seule  pièce  de  d'Avrigni  représentée  rue 
Richelieu. 

Sa  veuve,  M"^  Renaut  l'aînée  (Marie- 
Josèphe-Reine),  sociétaire  et  première 
cantatrice  de  l'Opéra-Comique  à  la  salle 
Favart,  s'était  retirée  du  théâtre  en 
l'an  VII,  avec  pension  de  retraite, par  acte 
passé  chez  Pezet  de  Corvol,  notaire  à  Pa- 
ris, rue  N^s  Augustin. 

Le  fils  et  unique  héritier,  Adolphe- 
Emilien-Charles  Lœuillard  d'Avrigny, 
travaillait,  en  février  1830,  à  une  tragé- 
die en  cinq  actes  qui  n'a  jamais  vu  le 
jour  :  il  habitait  alors  le  n"  67  de  la  rue 
de  Provence. 

Un  G.  d'Avrigny  était,  en  1856-157, 
administrateur  du  journal  V^Âssemhlée 
Nationale.  J'ignore  s'il  appartenait  à  la 
même  famille.  Georges  Monval. 

*  * 
Cet    écrivain  qui   signait   D'Avrigni  et 

n'était  pas  sans  mérite  littéraire,  est  mort 
d'apoplexie  le  17  septembre  1823.  11  avait 
épousé  en  1790  Reine  Renaut,  l'aînée,  née 
en  1767,  cantatrice  au  concert  spirituel,  à 
la  Comédie  italienne  de  1785  à  1792,  puis 
à  rOpéra-Comique.  Leur  fils  —  Adolphe- 
Emilien-Charles, —  a  été  médecin  et  a  pu- 
blié quelques  écrits  (voir  Quérard,  la 
France  liitér.  I,  139). 

D'Avrigni,  le  père,  a  donné  des  opéras- 
comiques,  une  Xxz.gtd\ç.  dt  Jeanne  d' Arc  à 
Rouen,  représentée  aux  Français  le  4  mai 
18 19  et  imprimée  deux  fois  dans  le  cours 
de  cette  année  (Paris,  Ladvocat)  :  cette 
tragédie  est  son  meilleur  ouvrage.  Il  a 
chanté  tour  à  tour,  dans  des  vers  de  cir- 
constance, Barra  et  Viala,  les  campagnes 
de  Napoléon,  son  mariage  avec  iVlarie- 
Louise,  la  naissance  du  roi  de  Rome  et  la 
Restauration.  Une  partie  de  ces  poésies 
lyriques  a  été  réunie  par  l'auteur  sous  le 
titre  de  Poésies  nationales,  i  vol.  in-8° 
(Paris,  Le  Normant),  dont  la  3"=  édition 
est  datée  de  1812. 

Comme  prosateur,  il  a  écrit  un  tableau 
historique  du  progrès  de  la  puissance 
britannique  dans  les  Indes  orientales,  -  - 


28 


qu'on    trouve    inséré    dans    l'Histoire   de 
l'empire  de  Mysore,  par  Jos.  Michaud. 

En  janvier  1809,  D'Avrigni  avait  fait 
paraître  un  poème  de  la  Navigation  mo- 
derne ou  le  départ  de  La  Pérouse,  pré- 
cédé d'une  épitre  dédicatoire  au  ministre 
de  la  Marine  (Decrès).  L'auteur,  alors 
attaché  à  ce  ministère,  où  il  était  chef  du 
bureau  des  colonies,  demanda  àEsménard 
de  rendre  compte  de  sa  publication  dans 
le  Mercure, \&  priant  surtout  de  citer  son 
épître  dédicatoire. 

Son  ode  sur  la  naissance  du  roi  de 
Rome  fut  imprimée  en  avril  181 1  à  l'Im- 
primerie impériale,  à  titre  officiel. 

A  vingt  ans, D'Avrigni  avait  obtenu  une 
mention  honorable  de  l'Académie  fran- 
çaise, au  concours  de  poésie  de  1778. 
dont  le  sujet  était  La  l^rière  de  Patroch 
à  Achille.  Quarante  ans  plus  tard  il  se  mit 
à  plusieurs  reprises  sur  les  rangs  pour 
entrer  dans  cette  compagnie,  mais  ce  fut 
sans  succès.  Il  est  devenu  membre  de 
la  Légion  d'honneur  et  censeur,  —  fonc- 
tion qu'il  conserva  sous  la  Restauration, 
s'y  faisant  estimer  par  ses  façons  bien- 
veillantes, son  caractère  conciliant  et  mo- 
déré, —  ce  qui  ne  laisse  guère  supposer 
l'homme  violent  dont  a  parlé  l'académi- 
cien Arnault. 

Mais  il  ne  connut  pas 
fin  de  sa   carrière,  il   se 
dans  une    de    ses  pétitions, 
par  sa  femme,  et  que  je  regrette  de  n'avoir 
pas  à  ma  disposition  (elle  a  passé  dans  la 
collection  d'autographes  Violet  d'Epagny, 
vendue  le  16  ja  vier  1888),  étaient  expo 
ses  tout  au  long    non  seulement  ses  ser- 
vices, mais  aussi  ceux  de  Reine  Renaut. 

Celle-ci,  ainsi  qu'on  l'a  dit,  avait  deux 
sœurs,  comme  elle  actrices  et  cantatrices 
détalent.  Rose  Renaut,  la  cadette,  tou- 
chait en  1790  six  mille  livres  d'appoin- 
tement  au  Théâtre  italien, dont  elle  devint 
sociétaire.  Quant  à  la  3»  sœur,  Sophie  — 
le  duc  de  Richelieu  la  fit  emprisonner  à 
certain  moment  pour  sa  conduite  plus 
que  légère  ;  des  pièces  relatives  à  cette 
arrestation  ont  figuré  dans  la  vente  d'au- 
tographes du  cabinet  de  M.  H***,  en 
mars  i8!;4  (Lefebvre, libraire, rue  Colbert). 

Th.  L. 

Murville,      auteur      dramatique 

(XLIV).  —  On  ne  sait  guère  de  ce  gendre 
de  Sophie  Arnould,  que  ce  qu'en  dit  Qyé- 


la  fortune  ;  à  la 
fit  solliciteur,  et 


signée  aussi 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo  juillet  1902. 


rard  dans  la  France  littéraire.  Son  véri- 
table nom  était  Pierre-Nicolas-André  ; 
Murville  est  un  pseudonyme. 

Sa  femme,  Alexandrine  de  Brancas 
(fille  reconnue  du  comte  de  Lauragu^is). 
ayant  divorcé  se  retira  à  Luzarches,  où  sa 
mère  avait  acquis  l'ancien  presbytère 
vendu  comme  propriété  nationale  :  c'est 
là  que  la  femme  divorcée  d'André  dit  de 
Murville  a  épousé  le  fils  d'un  maître  de 
poste 

Lauraguais  avait  eu  d'autres  enfants  de 
Sophie  Arnould  ;  l'un  d'eux,  Constant 
Dioville  de  Brancas,  devenu  colonel  de 
cuirassiers,  périt  à  la  bataille  de  Wa- 
gram. 

Un  chroniqueur,  dont  j'ai  la  copie  ma- 
nuscrite qui  dut  être  inséréedans  un  jour- 
nal de  1813  (le  manuscrit  est  daté  du 
16  mars  1813,  la  Quinzaine paiisienne) 
raconte  que  Sophie  Arnould  disait  à  Mur- 
ville :  «  Sachez,  mon  gendre,  qu'une 
femme  comme  moi  et  un  homme  comme 
vous  doivent  faire  parler  d'eux,  de  ma- 
nière ou  d'autre  «.  Fidèle  au  conseil  de  sa 
belle-mère, —  continue  le  chroniqueur  — 
«  Murville  emploie  tous  les  moyens  pour 
faire  parler  de  lui,  et  si  ses  pièces  ne  lui 
procurent  pas  de  gloire,  il  est  assez  adroit 
pour  leur  faire  produire  quelque  argent. 
Le  3  de  ce  mois  il  a  fait  condamner  au 
tribunal  de  commerce  l'administrateur 
fermier  de  TOdéon,  Gobert  à  1200  fr.  de 
dommages  pour  n'avoir  pas  fait  afficher 
de  suite  et  sans  remise  la  continuation  de 
son  pitoyable  drame  d'Héloïse,  dont  il 
évalue  modestement  les  recettes  à 
5000  francs  chacune  ».  Th.  L. 

Dans  les  Mémoires  de  Bachaumont,  on 
lit, à  la  date  du  5  août  1780  «que  M.  de 
Murville,  toujours  assidu  courtisan  de 
M"**  Arnould,  ne  cesse  d'enfanter  des  ma- 
drigaux en  son  honneur.  »  Un  quatrain 
suit,  destiné  au  buste  de  cette  actrice  ; 
et  à  la  date  du  1 2  novembre  suivant, est  re- 
produit un  autre  quatrain  pour  le  portrait 
d'Alexandrine  de  Brancas,  que  l'auteur, 
en  publiant  plus  tard  le  recueil  de  ses 
poésies,  dit  avoir  été  composé  pour  M"^ 
de  Tourcheville. 

Bernardin  de  Saint-Pierre  o  i 
Saint-Pierre  (Bernardin  de)  (XLV). 
—  De  Saint«Pierre  l'auteur  de  Paul  et 
Virginie  portait  comme  noms  de  baptême 
Jacques-Henri-Bernardin. 


30 


Sa  famille  prétendait  descendre  d'Eusta- 
che  de  Saint  Pierre.  Son  nom  doit  donc 
être  enregistré  à  Saint-Pierre  et  non  à 
Bernardin,  Paul  Argelès. 


* 


C'est  L.  Lalanne  qui  a  raison,  Bernardin 
n'est  qu'un  prénom  :  On  peut  consulter 
Arvède  Barine,  Beinardin  de  Saint-Pierre 
Paris,  1891,  in-8  :  le  Curieux,  t.  i"", 
Paris  1885  5,  in-8°,  la  Gaiette  des  Ttibu- 
naux,  du  30  juin  i8t4,  et  aussi  Aimé 
Martin,  Mémoire  sur  la  vie  et  les  œuvres  de 
J .  H.  Bernardin  de  Saint-Pierre,  1820, 
in-S*».  NoTHiNG. 

*  * 
Certainement     Bernardin    n'est    qu'un 

prénom  —  comme  Jacques  et  Henri, 
que  portait  M.  de  Saint-Pierre,  l'au- 
teur de  Paul  et  Virginie.  Il  élait  fils 
de  Nicolas  de  Saint-Pierre  directeur  des 
messageries  de  la  ville  du  Hâvre-de-Gràce. 
Son  acte  de  baptême  (mairie  du  Havre, 
19  20  janvier  1737)  en  fait  foi. 

Il  signait  :  De  Saint-Pierre. 

Le  brevet  signé  par  Louis  XVI  le  i" 
juillet  1792,  l'an  IV  de  la  liberté,  pour 
nommer  Bernardin  Intendant  du  jardin 
des  plantes,  porte  ses  prénoms  et  son 
nom  dans  l'ordre  suivant  :  Jacques-Ber- 
nardin-Henri de  Saint-Pierre. 

L'acte  de  son  mariage  avec  Félicité 
Didot,  dressé  à  la  mairie  d'Essonnes  le 
6*  jour  du  2'  mois  de  l'an  II,  donne  ses 
prénoms  dans  le  même  ordre. 

C'est  d'ailleurs  à  la  lettre  S  qu'on 
trouve  son  nom  dans  presque  toutes  les 
biographies,  ainsi  que  dans  les  catalogues 
d'autographes  dressés  avec  soin,  comme 
on  sait,  par  MM.  Charavay.  T    L. 


Le  marquis  de  Saint-Mars  fXLV). 
—  C'est  avec  plaisir  que  j'enverrai  à  P  V. 
si  cela  peut  l'intéresser,  une  notice  sur  Jo- 
seph César,  vicomte  de  .Saint-Mars,  né  à 
Avesnes(Nord),  G.  O.  ';^, commandeur  de 
l'Ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
grand'croix  de  l'Ordre  de  Sainte-Anne  de 
Russie,  etc.,  maréchal  de  camp,  secré- 
taire général  de  la  chancellerie  de  la  Lé- 
gion d'honneur,  mort  dans  les  dernières 
années  du  régne  de  Louis-Philippe  (peut- 
être  même  plus  tard).  A.  S.  e. 

Famille  de  Vaux  (XLV).  —  L^ 
nom  de  Vaux  (vallée)  est  celui  d'un  grand 


N»973 


L'INTERMEDIAIRE 


32 


nombre  de  localités  et  de  très  nombreuses 
familles  diflérentes. 

Ily  atrenteans,il  yavaittrois  magistrats 
à  Paris  qui  portaient  ce  nom.  M.  Guérin 
de  Vaux, conseiller  ;  MM.  Carra  de  Vaux, 
et  Cadet  de  Vaux,  juges  au  tribunal  de  la 
Seine.  Le  premier,  dont  la  veuve  vit  en- 
core, rue  de  Rennes,  était  le  père  de 
M™*  Gras  femme  du  général  et  de  M"' 
Dumas  Primbault.  Son  frère  fut  le  père 
de  M.  Roland  de  Vaux  ancien  magistrat  tt 
le  grand-père  de  M.  Jacques  de  Vaux,  ins- 
pecteur des  finances.  Sa  sœur.  M"*  Vial, 
morte  il  y  a  peu  d'années,  fut  la  mère  de 
M.Paul  Vial,  ancien  magistrat  et  du  lieu- 
tenant colonel  Vial,  marié  à  sa  cousine 
germaine,  sœur  de  M.    Roland  de  Vaux. 

Le  grand-père  de  M.  Carra  de  Vaux 
dont  le  titre  de  baron  fut  confirmé  par 
Napoléon  111,  était  directeur  de  la  Mon- 
naie de  Lyon, au  milieu  de  xvni^  siècle.  Il 
eut  trois  fils  :  MM. Carra  de  Vaux, le  géné- 
ral comte  de  Carra  Sainl-Cyr.mort  sans 
postérité  et  M.  Carra  de  Rochenière  dont 
la  postérité  masculine  est  éteinte.  L'aîné  fut 
le  père  du  baron  de  Vaux  précité  dont  la 
mère  était  la  tante  de  Lamartine  et  qui 
épousa  la  fille  d'un  substitut  au  Parle- 
ment de  Paris.  Il  a  eu  trois  fils  :  1°  Albert, 
ancien  magistrat  père  du  baron  de  Vaux, 
ancien  élève  de  l'Ecole  Polytchnechique, 
professeur  d'arabe  à  l'Institut  catholique  ; 
2°  René  qui  a  relevé  le  titre  de  comte  de 
Saint-Cyr  ;    3°  Georges  qui  a  représenté 

la  France  à  Quito,  A.  E. 

* 

*  *  _ 
Le  journaliste  qui  signe  baron  de  Vaux 

est  actuellement  un  homme  d'unecinquan- 
taine  d'années.  Il  n'a  aucun  rapport  avec 
les  familles  de  Vaux, car  il  s'appelle  de  son 
vrai  nom  M.  Vauxbaron  et  fut  pendant 
longtemps  chargé  des  échos  du  Gil  Blas. 
Il  a  été  maréchal-des-logis  à  Saumur  et  a 
écrit  plusieurs  ouvrages  de  sport  hippi- 
que et  d'escrime.  Il  dirige  aujourd'hui 
une  petite  feuille  dont  j'ignore  le  nom. 

Le  baron  de  Vaux.qui  dirigea  les  s<  échos» 
du  Gil-Blas,  vit  toujours,  heureusement 
pour  ses  amis  ;  notre  collaborateur  trou- 
vera son  adresse  dans  le  Tout-Paris  ;  il 
est  d'ailleurs  rédacteur  en  chef  de  Y  Illustré 
parisien.  Nothing, 


i"  Laissons   de  côté    le  journaliste  Le 
baron  de  Vaux.  Son  véritable   nom   est 


tout  autre  :  de  Vaux  n'est  qu'un  pseu- 
donyme. 

20  II  y  eut  un  baron  de  Vaux  préfet  de 
l'Aude  qui  est   mort    rue   Mogador  vers 

1853. 

y  II  y  eut  un  autre  baron  de  Vaux 
secrétaire  des  commandements  du  Prince 
Eugène  :  il  a  survécu  à  ce  prince. 

R.  deE. 

Frédéric  Barré  (XLl).  —  Le  char- 
mant poète  étampois  qui  appartient  à  une 
famille  des  plus  honorables, est  atteint  d'une 
maladie  cérébrale  qui  a  obligé  sa  mère  à 
le  faire  interner  depuis  plusieurs  années 
dans  une  maison  de  santé.  Aux  deux  vo- 
lumes de  vers  cités  qu'il  a  publiés,  il 
faut  ajouter  le  suivant:  Chansons  de  vingt 
ans.  Paris,  Marpon,  1865,  in-i8. 

Un  ancien  cul  de  singe. 

Le      dessinateur    Abel     Faivre 

(XLV). —  Pour  monsieur  L.  M.  une  in- 
terview rapide  au  téléphone. 

...  —  Vous  avez  recule  n"  de  l'Inter- 
médiaire 

—  Oui  !..  oui  !,  moi,  médecin  !  Com- 
ment peut  on  supposer  !..  Enfin  !.  je  ne 
veux  pas  en  dire  de  mal.,  mon  père  et 
mon  frère  étaient  méeiecins. 

—  Mais  alors.,  où  vous  ètes-vous  docu- 
menté ? 

—  à  Lariboisière  et  chez  Pozzi.  (Coupez 
pas,  mademoiselle  !).... 

A.   ROUVEYRE. 

L'empire    chrétien  d'Abyssinie 

(XLIV).  —  L'ouvrage  les  Souveiains  du 
Monde,  la  Haye,  1722,4  vol.  in-12, donne 
une  notice  sur  l'origine  de  cette  monar- 
chie. A  la  fin  de  la  notice,  il  renvoie  à  un 
certain  nombre  d'ouvrages  en  latin  que 
le  demandeur  pourrait  consulter. 

D.   DES  E. 

♦  • 

Dans  ces  temps  derniers,  le  colonel 
Serge  Kozlow.  de  l'état  major  russe,  fut 
chargé  par  son  gouvernement  de  faire 
des  études  sur  l'empire  abyssin,  à  la  suite 
de  quoi  il  a  publié  sur  cette  question  un 
travail  excessivement  curieux,  qu'il  a  eu 
l'amabilité  de  m'envoyer.  Cet  ouvrage 
est  écrit  en  langue  russe,  mais  s'il  pou 
vait  convenir  «  au  citoyen  d'.Abdis-Ababa  » 
je  serais  fort  aise  de  le  lui  communiquer  La 
Russie^  et  surtout  le  gouvernement  russe, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


IG  juillet    1902. 


33     - 


34 


s'intéresse  beaucoup, pour  des  raisons  po- 
litiques, à  l'Abyssinie  ;  on  y  est  même 
arrivé  à  se  persuader  que, du  moment  que 
les  Abyssins  sont  chrétiens,  mais  qu'ils  ne 
vivent  pas  en  communauté  avec  Rome, ils 
doivent  être  orthodoxes. c'est-à-dire  core- 
ligionnaires des  russes,  ce  qui  est  absolu- 
ment faux.  Ces  Abyssins  ont  été  par  deux 
fois  catholiques  romains,  grâce  à  l'apos- 
tolat des  P.P  Jésuites  et  à  deux  reprises  ils 
-^nt  apostasie  —  revenant  à  leur  an- 
cienne religion  gnostique,  ou  plutôt 
monophysite.  ComniQ  signe  distinctif  — 
ils  ont  conservé  la  circoncision,  tout  en 
adoptant  le  baptême.  Duc  Job. 

Le  père  de  Gustave  IV  (XLV). 
—  Le  personnage  auquel  on  attribuait  la 
paternité  de  Gustave  IV  s'appelait  Adolf 
Fredrick,  comte  Munck  af  Fulkila. 

Cette  prétendue  paternité  n'était  qu'une 
invention  qui  pendant  tout  un  siècleavait 
cours  en  Suède  et  que  nous  entendîmes 
conter  maintes  fois, pendant  nos  fréquents 
séjours  dans  ce  pays  ;  seulement,  depuis, 
la  critique  historique,  puisée  aux  sources 
authentiques  et  basée  sur  des  documents 
irréfutables  et  non  sur  des  racontars  du 
public,  a  remplacé  cette  légende  et  à 
l'heure  qu'il  est, personne  en  Suède  n'a- 
joute plus  toi  à  cette  présumée  paternité, 
inventée  à  plaisir  et  enjolivée  de  détails 
fort  amusants  d'ailleurs.  On  a  trouvé  der- 
nièrement des  documents  et  des  corres- 
pondances qui  ont  mis  à  néant  cette  in- 
vention mensongère. 

Ainsi,  d'après  cette  légende,  on  avait 
prétendu  que  Gustave  111,  désespérant 
après  douze  années  de  mariage  stérile 
d'avoir  jamais  un  héritier,  car  il  éprou- 
vait, disait-on,  de  l'éloignement  pour 
toutes  les  femmes  et  surtout  pour  la 
sienne,  aurait  introduit  un  jour  (1777) 
lui  même  dans  la  chambre  de  la  reine,  le 
baron  Munck,  son  chambellan  favori  et 
son  ami  le  plus  intime, et  supplia  la  reine, 
en  vue  des  nécessités  dynastiques,  de  le 
prendre  pour  amant  ;  au  refus  de  la  reine, 
il  lui  en  intima  Tordre,  qui  fut  vraisem 
blablement  exécuté.  Cet  ordre  du  roi 
était,  croyons-nous,  exécutif,  et  la  prière, 
bien  qu'étrange  et  insolite,  aurait  suffi 
probablement. 

Comme  quoi,  toujours  d'après  la  même 
légende,  Gustave  IV  avait  connaissance 
de.  son  origine  illégitime, et  toutes  les  fois 


qu'il  rencontrait  le  comte  Munck,  il  lui 
prenait  la  main  et  la  lui  baisait  pour  qu'il 
soit  bien  établi  qu'il  le  savait  être  son 
père  véritable. 

On  disait  encore  que  Munck  racontait 
sa  liaison  avec  la  reine  à  qui  voulait  l'en- 
tendre,qu'il  se  disait  être  le  père  du  Prince 
royal,  et  que  le  roi  Gustave  111  l'affir- 
mait lui-même  quand  l'occasion  s'en  pré- 
sentait. 

Or,  ce  ne  sont  que  des  racontars  et  ils 
sont  absolument  faux  ;  le  roi  Gustave  III 
n'a  jamais  eu  le  moindre  doute  à  l'égard 
de  la  parfaite  légitimité  de  la  naissance 
de  son  fils,  il  l'aimait  tendrement  et  rele- 
vait sous  ses  yeux  avec  les  soins  que  la 
paternité  seule  pouvait  inspirer  ;  le  jeune 
prince  devint  dès  son  enfance  le  compa- 
gnon de  ses  voyages  et  même  de  ses 
expéditions  militaires  ;  l'entant  royal  pre- 
nait en  tout  ce  qu'il  faisait,  son  père  pour 
modèle  et  se  flattait  en  vain  de  recom- 
mencer le  règne  si  brillant,  et  lorsqu'en 
1809  il  fut  dépouillé  de  son  trône  et 
banni  de  son  royaume  il  prit  le  nom  de 
colonel  Gustafson,  c'est-à-dire  :  fils  de 
Gustave. 

Quant  à  Munck,  non  seulement  il  ne 
s'était  jamais  vanté  d'être  le  père  du  roi 
Gustave,  mais  encore,  dans  une  autobio- 
graphie qu'il  avait  écrite  étant  déjà  en 
exil,  il  démentit  cette  conjecture  de  la 
façon  la  plus  véhémente  en  y  ajoutant 
des  détails  probants,  que  nous  ne  pou- 
vons pas  reproduire  ici. 

Mais  alors, d'où  est  venue  cette  légende 
qui  pendant  un  siècle  presque,  avait  été 
prise  au  sérieux  ? 

Elle  avait  pris  naissance  tout  simple- 
ment dans  une  intrigue  politique,  menée 
par  la  reine  mère  Louise  Ulrique  de  Prusse 
sœur  de  Frédéric  le  Grand  et  veuve  du 
roi  Adolphe-Frédéric,  laquelle  haïssait  sa 
bru,  la  reine  Sophie-Madeleine  de  Dane- 
mark, femme  du  roi  Gustave  III  son  fils, 
et  par  Charles  duc  de  Sœdermanie,  son 
second  fils,  frère  puiné  de  Gustave  III, 
lequel  devait  un  jour, après  avoir  fomenté 
la  révolution  de  1809  qui  prononça  la  dé- 
chéance de  Gustave  IV,  monter  sur  letrône 
de   Suède,  sous  le  nom  de  Charles  XIII. 

Cette  intrigue  ourdie  et  machinée  par 
la  reine  mère  et  le  duc  de  Sœdermanie  et 
dont  la  source,  connue  actuellement  de 
tout  le  monde  en  affaiblit  singulièrement 


N»973 


L'INTERMEDIAIRE 


?5 


36 


l'effet,  a  un  intérêt  particulier  en  ce  sens, 
qu'elle  oftre  une  analogie  absolue  avec 
\ Affaire  du  collier  dont  elle  semble  être 
une  contrefaçon.  En  effet,  il  s'ag'ssait 
avant  tout  de  discréditer  la  reine  Sophie- 
Madeleine,  mettre  en  suspicion  la  légiti- 
mité de  la  naissance  du  prince  royal,  atin 
de  déblayer  et  préparer  le  terrain  au  duc 
de  Sœdermanie.  Les  événements  ulté- 
rieurs n'ont  que  trop  aidé  l'entreprise  ;  le 
roi  Gustave  III  fut  assassiné  en  1792  et  le 
duc  de  Sœdermanie  devint  régent  du 
royaume  pendant  la  minorité  de  son 
neveu  (1792-1796).  La  charpente  même 
et  la  mise  en  scène  de  cette  intrigue  sem- 
blent être  calquées  sur  celle  du  collier; 
rien  n'y  manque  en  effet,  ni  l'oncle  qui 
convoite  scrètement  la  succession  de  son 
neveu,  ni  même  les  bijoux,  car  au  cours 
des  événements  il  est  toujours  question 
d'un  certain  médaillon  orné  de  diamants, 
bijou  d'un  très  grand  prix,  qui  renfermait 
la  miniature  de  la  reine  Sophie-Madeleine, 
et  que  celle-ci  aurait,  dit  on,  donné  au 
comte  Munck. 

Gustave  III  n'ignorait  pas  l'intrigue 
menée  par  sa  mère,  aussi  eUt-il  soin,  dès 
1771,  de  la  tenir  à  l'écart.  Elle  en  conçut 
une  violente  colère  et  quand,  à  la  nais- 
sance d'un  héritier  de  la  couronne  '1778) 
le  bruit  s'était  répandu  que  celui-ci  n'était 
pas  le  fils  de  Gustave  III,  la  rupture  entre 
la  reine-mère  et  le  roi  éclata.  La  reine 
mère  fut  contrainte  d'aller  finir  ses  jours, 
loin  de  la  cour  brillante  de  Stockholm, 
dans  la  solitude  de  ses  douaires  de  Fri- 
drikshofetde  Svartsjo,  Elle  est  morte 
dans  cette  dernière  localité  le  lôjuilllet 
1782  et  n'a  pas  vécuassezlongtemps  pour 
assister  au  triomphe  de  ses  machinations. 
Un  second  enfant  du  couple  royal,  Char- 
les duc  de  Smaland,  est  né  déjà  après  la 
mort  de  la  reine  Louise  Ulrique,  le  2=5 
août  1782,  il  est  mort  le  23  mars  de  l'an- 
née suivante. 

Au  moment  de  la  mort  de  Gustave  III, 
Munck  se  trouvait  pourvu  de  nombreuses 
charges  et  qualités;  ces  divers  emplois 
lui  donnaient  une  voix  prépondérante  au 
conseil,  il  était  à  ce  moment  là  :  gouver- 
neur général  de  Stockholm,  gouverneur 
des  provinces  d'Ups  la  et  de  Svartsjo, 
gouverneurdes  châteaux  royaux  de  Drott- 
ningholm,  d'Ulriksdal  et  de  Haga,  prési- 
dent de  la  chambre  du  contrôle,  Grand 
maître  des    cérémonies    et   chevalier   de 


l'Ordre  des  Séraphins.  Le  régent,  ce  duc 
de  Sœdermanie, son  ennemi  mortel, trouva 
qu'il  était  nécessaire  et  urgent  de  s'en 
débarrasser  à  tout  prix. et  comme  il  était 
cependant  difficile  de  le  renvoyer  du  ser- 
vice, on  avait  imaginé  de  l'accuser  d'un 
crime.  Aussitôt  après  l'assassinat  du  roi, 
il  fut  accusé  d'avoir  fait  de  la  fausse- 
monnaie,  ou  plutôt  d'avoir  fabriqué  de 
faux  billets  de  banque;  on  fit  revivre  une 
affaire  de  faux  billets  intentée  jadis  à  un 
juif  nommé  Aron  Isak,  et  on  impliqua  le 
comte  Munck  dans  cette  affaire.  L'ins- 
truction fut  menée  avec  une  promptitude 
exceptionnelle,  et  bien  que  Munck  ne  fût 
ni  jugé,  ni  condamné  et  qu'il  continuât  à 
nier  d'y  avoir  participé  d'une  façon  quel- 
conque, on  prouva  néanmoins  qu'il  était 
coupable  du  crime  qu'on  lui  imputait  et 
l'on  exigea  de  lui  qu'il  se  démît  de  toutes 
ses  fonctions.  11  fut  dépossédé  de  tout, 
dépouillé  de  sa  fortune  et  finalement 
expulsé  de  la  Suède.  Il  se  retira  alors  en 
Italie  où  il  vécut  dans  un  état  voisin  de 
la  misère.  Deux  ans  plus  tard,  on  lui  fit 
savoir  que  le  tribunal  de  Stockholm  l'a- 
vait proclamé  civilement  mort  et  qu'il 
était  rayé  du  nombre  des  chevaliers  de 
l'ordre  des  Séraphins.  Il  fit  alors  de  vaines 
réclamations,  qu'il  faisait  parvenir  au 
gouvernement  par  l'entremise  de  M. 
Lagersverd^ministre  de  Suèdeen  Toscane, 
ou  de  M.  Piranesi,  ministre  de  Suède  à 
Rome,  mais  on  lui  répondait  invariable- 
ment :  Vos  7'écJaivations  sont  iinitilcs,  car 
vous  êtes  civilement  mort. 

Dès  que  Gustave  IV  était  parvenu  à  la 
majorité,  le  comte  Munck  adressa  au  roi 
une  réclamation  éloquente  datée  de  Massa 
le  24  janvier  1797  ;  il  disait  au  roi  entre 
autres  choses  : 

«  le  suis  Suédois,  et  sans  montrer  un 
«  fol  orgueil,  je  puis  dire  que  je  porte 
\<  un  nom  connu  en  Europe  ;  celui  qui  a 
«  été  l'objet  de  tant  de  distinctions  de  la 
«  part  du  roi  Gustave  III,  n'est  pas  un 
«  personnage  vulgaire.  Les  bienfaits  que 
«  ce  monarque  avait  répandus  sur  moi, 
«  sont  une  preu\'e  honorable  de  mes  scr- 
«  vices.  L'époque  de  sa  mort  fut  celle  de 
«  mes  malheurs  et  depuis  lors,  jusqu'à  ce 
N<  jour,  proscrit  sans  être  condamné,  ré- 
«  puté  coupable  quoique  innocent, malgré 
s<  mes  vives  instances  et  au  mépris  même 
«  de  nos  lois,  ne  pouvant  pas  être  admis 
*<  à   me  justifier,  j'ai    traîné    dans  l'exil 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


37 


38 


10  juillet    1902 


«  une  vie  obscure  et  infortunée,  mais 
«  sans  tache.  C'est  en  vain  que  V.  M.  a 
«juré  solennellement  le  maintien  des  lois 
«  en  Suède  :  coupable,  je  dois  être  pu- 
«  ni,  innocent,  une  justification  m'est 
«  due  ». 

Cette  réclamation  fut  bientôt  suivie 
d'une  seconde,  mais  toutes  les  deux  sont 
restées  sans  réponse,  ce  qui  nous  prouve 
une  fois  de  plus  que  Gustave  IV  ne  se 
crojait  guère  être  le  fils  de  Munck,  car 
dans  ce  cas,  il  lui  aurait  certainement  fait 
rendre  justice  Nous  pensons  cependant 
que  !e  roi  lui  fit  donner  une  petite  pen- 
sion, pour  lui  fournir  les  moyens  d'exis- 
tence. 

Ayant  perdu  tout  espoir  d'obtenir  sa 
justification,  il  changea  de  nationalité  et 
de  nom  ;  il  se  fit  naturaliser  dans  le  duché 
de  Parme  en  18 17,  sous  le  nom  de  comte 
Meiick  et  il  est  mort  dans  la  ville  de  Car- 
rare, dans  Le  Modenais  le  118  juillet  183  i, 
à  l'âge  de  82  ans. 

Ainsi  finit  cet  homme, qui  pendant  plus 
de  vingt  ans,  c'est-à  dire  pendant  tout  le 
règne  de  Gustave  111, fut  un  des  premiers 
personnages  du  royaume,  grâce  à  l'ami- 
tié et  lafl^'ection  fidèle  et  sincère  que  lui 
portait  le  roi. 

A  vrai  dire,  il  n'était  pas  aimé  par  la 
nation,  on  lui  reprochait  son  caractère 
hautain,  on  l'accusait  de  n'être  qu'un 
aventurier  et  un  parvenu,  ce  qui  est  vrai, 
car  il  n'était  pas  d'une  grande  naissance, 
ce  qui  à  cette  époque  encore  avait  une 
grande  signification  dans  l'aristocratique 
Suède.  Sa  famille,  originaire  de  la  Fin- 
lande, n'avait  été  anoblie  qu'en  1585  et 
immatriculée  dans  sa  noblesse  suédoise 
qu'en  1627.  11  était  né  le  28  avril  1749.  à 
Randekyla,  d'Andrès-Erick  Munck.  sim- 
ple officier  de  l'armée  et  de  Hedwig  Ju- 
liana  Wright.  Lui  même  fut  créé  baron  le 
27  décembre  1778,  et  puis  comte  le  4 
juillet  1789. 

Toujours  est-il,  qu'actuellement,  les 
nouveaux  historiens  de  la  Suède,  sur  la 
foi  des  documents  irrécusables,  rejettent 
d'une  façon  absolue  la  légende  dont  nous 
venons  de  parler  et  la  rapportent  aux 
intrigues  de  la  Cour,  qui  l'auront  fait 
naître.  Duc  Job. 

Supplico  du  sac  de  oui-  (XLllI  ; 
XLIV).  — 11  existe  dans  la  collection  Ron- 
donneau,  aux  Archives  Nationales  (A.   D). 


111,  Arrêts  et  jugements  criminels)  la 
note  suivante  rédigée  par  Gueulette 

2  août  1589.  Jugement  rendu  à  Saint- 
Cloud  par  Henri  111  sur  le  rapport  du  S'  de 
Richelieu,  grand  prévôt  de  France,  qui  con- 
damne frère  Jean  le  Roy  jacoliin  d'estre  mis 
dans  un  sacet  jette  à  l'eau  pour  avoirassassiné 
son  capitaine  à  Héricourt. 

Au  greffe  de  la  T.  de  l'hostel. 

A.  Lamoureux. 

L'on-spoisonneiTient     des    for.tai- 

nes  (XLV)  —  Nous  préparons,  en  ce  mo- 
ment, M.  le  D''  Nass  et  moi,  un  travail 
très  important  sur  Les  Poisons  dans  Vllis- 
loire,  que  nous  espérons  donner  à  l'im- 
pression dans  le  courant  de  cette  année. 
Un  chapitre  y  sera  consacré  aux  empoi- 
sonneurs des  fontaines.  C'est  tout  ce 
qu'il  nous  est  permis  d'en  dire  pour  l'ins- 
tant, ne  voulant  pas  déflorer  notre  ou- 
vrage avant  l'heure.  D'  Cabanes, 

*  * 
M.    A.    Lamoureux    pourra    consulter 

avec  fruit  :  Les  Empoisonneurs  de  fontaines 

dans    le    Maine,  i^po,  par    l'abbé  Ern    L. 

Dubois  (actuellement  évéque  de    Verdun) 

dans  La  Province   du  Maine,  t.    I.  (1893) 

pp.   310-315).  L.  C.  DE  LA  M. 

Siège  de  Savannah,  1779  (XLV). 
—  Je  ne  connais  pas  de  publication 
spéciale  sur  la  vie  du  comte  d'Estaing, 
mais  M  Cz.  trouverait  sins  doute  des 
renseignements  sur  le  fait  qui  l'intéresse 
dans  un  opuscule  anonyme,  publié  en 
1782,  sans  nom  de  lieu,  in-8"  de  93  pa- 
ges, sous  ce  titre  :  Extrait  du  journal 
d'un  officier  de  marine  de    l'escadre   de  M. 


le  comte  d' Estai n s;. 


T.  L. 


Fêtes  de  renfance  sous  la  Révo- 
lution (XLV).  —  Les  Souvenirs  et  jour- 
nal d'un  bourgeois  d'Evreux,  1740.  — 
iS^o.  Evreux,  Hérissey,  1850,  mention- 
nant, parmi  les  nombreuses  fêtes  civiques 
célébrées  dans  cette  ville  durant  les 
dernières  années  du  xviu*  siècle,  celle 
de  l'Adolescence,  le  lundi  28  juillet  1794 
(10  thermidor,  an  II)  jour  de  décade  : 

«  On  fit  prévenir  tous  les  jeunes  en 
fants  de  s'assembler  pour  aller  à  cette 
fête,  et  l'un  d'entre  eux  portait  une  ban- 
nière où  étaient  ces  mots  :  Barra  est  mort 
pour  sa  patrie  et  nous  imiterons  son  exem- 
ple.. Un  autre  portoit  aussi  une  bannière 
où  il  y  avoit  quelque  chose  de  semblable. 


N* 


973- 


L'INTERMEDIAIRE 


3Q    -- 


Ils  furent  conduits  à  la  montagne,  sur  la 
place  de  la  Révolution  et,  de  là,  recon- 
duits au  temple  de  l'Eternel.  » 

Il  ne  nous  a  malheureusement  été  con- 
servé que  le  premier  vers  d'un  hymne  de 
circonstance  composé  en  l'honneur  de 
deux  précoces  héros  de  la  République  : 

De  Bara,  de  Viala,  enfants,  suivez    l'exemple! 

Une  autre  fête  de  l'Adolescence  fut  cé- 
lébrée «en  1796,  le  mercredi  30  mars  (10 
germinal,  an  IV).  Le  22  mars  1798  (2 
germinal,  an  VI)  fut  la  fête  de  la  Jeunesse. 

F.  BL. 

Subdélégués  des  intendances  en 

1790  (XLV).  —  La  liste  des  subdélé- 
gués serait  longue,  car  les  sièges  d'é- 
lection étaient  nombreux  ;  mais  si  cha- 
cun recherchait  autour  de  soi,  on  pourrait 
dresser  cette  liste  assez  promptement. 

En  ce  qui  concerne  le  pays  dont  a  été 
formé  le  département  de  Seine-et-Marne, 
voici  les  noms  des  derniers  subdélégués  de 
l'intendance  delà  généralitéde  Paris  (Ber- 
tier  de  Sauvigny)  : 

Pour  l'élection  de  Coulommiers  :  Hu- 
vier  du  Mée  ; 

Pour  l'élection  de  Meaux  :    de  Vernon. 

Pour  l'élection  de  Melun  :  Guérin  de 
Sercilly  ; 

Pour  l'élection  de  Montereau  :  Beau- 
perrin  de  Villemont  , 

Pour  l'élection  de  Nemours  :  Prieur  de 
la  Comble  ; 

Pour  l'élection  de  Provins  :  Bureau  de 
la  Courouge  ; 

Pour  l'élection  de  Rozoy  :  Michel  Pi- 
cault.  T.  L. 

Baccara  (T.  G.,  77).  —  11  y  a  long- 
temps déjà,  et  à  plusieurs  reprises,  il  a  été 
demandé  quelle  était  l'origine  de  ce  mot. 
Boockworm  a  répondu  que  ce  mot,  sur 
lequel  Littré  ne  s'explique  pas,  pouvait 
venir  de  l'hébreu  haccarun  qui  veut  dire 
s<  élève  »  parce  qu'il  fut  inventé  par  un 
rabbin  qui  y  faisait  jouer  ses  élèves. 

Ne  saurait-on  trouver  une  autre  étymo- 
logie  t  Existe-t  il  une  bibliographie  du 
baccara,  surtout  au  point  de  vue   histori- 


40 


que 


R.  S. 


XTn  barbarisme  à  repousser  (XLV) 

—  Mais  je  ne  déteste  pas  l'expression  en- 
trer en  collision:  Coidi  me  rappelle  ma  rhé- 


torique etles  figures  qui  l'ont  embellie. Au 
milieu  de  notre  américanisme,  de  notre 
réalisme,  de  notre  tendance  à  tout  dessé- 
cher, à  tout  réduire  en  analyse  et  en 
poussière,  à  abuser  des  verbes  être  et 
avoir,  symboles  de  l'égoisme  et  de  la  pos- 
session ;  j'aime  assez  ces  expressions  qui 
donnent  de  la  vie  aux  choses.  Ce  sont, si  je 
ne  me  trompe,  ce  que  nous  appelions  au- 
trefois des  prosopopées,  le  nom  déparait 
et  déparera  toujours  l'idée.  Je  constate 
que  deux  navires  se  sont  abordés  ont  eu 
une  collision,  mais  je  m'attache  au  récit 
qui  me  les  montre  entrant  en  collision. 

La  toile  se  lève,  le  drame  va  se  dérou- 
ler, je  suis  tenté  de  m'extasier  comme  les 
Précieuses  sur  :  o  quoi  qu'on  die  ».  «  En- 
trer en  collision  »  !...  On  voit  les  navires 
se  diriger  l'un  vers  l'autre...,  s'éviteront- 
ils?...  ne  s'éviteront-ils  pas?...  Ils  cou- 
rent insconsciemment  à  leur  perte...  Ils 
s'en  aperçoivent...  Il  est  trop  tard... 

Vlan  ça  y  est  !  Avec  le  verbe  être  ou 
avoir,  le  sinistre  était  un  simple  fait  ma- 
thématique, je  comptais  un  malheur  de 
plus.  Avec  entrer  en  collision,  j'ai  parcouru 
tous  les  tons  de  la  gamme  de  mon  émo- 
tion, j'ai  craint,  j'ai  frémi,  j'ai  soupiré... 
j'ai  vécu.  Et  en  somme,  qu'est-ce  qu'un 
barbarisme  ? 

Un  mot  écorché  ou  une  construction  vi- 
cieuse, car  s'il  s'agissait  d'une  faute 
contre  la  grammaire,  ce  serait  un  solé- 
cisme. 

On  ne  saurait  donner  ce  nom  à  un 
néologisme  voulu  et  à  plus  forte  raison  à 
une  expression  plus  ou  moins  imagée. 
Qu'il  y  ait  barbarisme  dans  l'expression 
tomber  quelque  chose  pour  faire  tomber 
quelque  chose  ou  encore,  tomber  quelqu'un 
pourtomber  sur  quelqu'un  je  le  veux  bien 
etDieu  sait  ceque  d'expressions  de  ce  genre 
prennent  un  sens  particulier, passent  dans 
l'usage  et  sont  adoptées  par  l'Académie. 

Vous  n'arrêterez  pas  l'évolution  d'une 
langue  et  vous  n'empêcherez  pas  les  mau- 
vaises herbes  de  pousser  là  comme 
aill;urs.  Mais  dans  l'expression  qui  nous 
occupe,  je  ne  vois  pas  pourquoi  le  verbe 
entrer  ne  s'allierait  pas  au  mot  collision 
comme  à  un  autre.  On  entredans  les  idées 
de  quelqu'un,  on  entre  en  relations,  on 
entre  en  ménage...  Dès  lors, ne  semble-t-il 
pas  naturel  qu'on  puisse  entrer  en  colli- 
sion. ? 

Paul  Argelès, 


DfeS  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  juillet  1902 


41 


Le  préfixe  mocque  dans  les 
noras  de  lieux  (XLV).  —  Des  fermes, 
appelées  Moque-Souris,  existent  en  Ven- 
dée. Il  y  en  a  une,  en  particulier,  dans  le 
Marais  de  Mont,  près  du  Perrier.  La 
carte  d'Etat-major  donne  «  Moque-Sou- 
ris »,  ferme  citée  par  René  Bazin  dans  son 
roman  La  Terre  qui  meurt  doni  l'action  se 
passe  en  Vendée. 

Nous  possédons  un  acte  de  1764,  qui 
fait  allusion  à  une  chaussée  du  nom  de 
Mochouin  (Moque-chien  ?),  nom  certaine- 
ment très  ancien. 

Dans  cet  état  de  lieu,  le  mot  est  bien 
écrit  «  Mochouin  »  ;  mais  l'orthographe 
de  cet  état  est  très  défectueuse. 

Les  mots  «  souris  »  et  «  chien  »  se 
comprennent  seuls,  11  est  probable  que 
«  Moque  »  vient  du  sanscrit  «  Muka  »  : 
bouche,  qui  a  pu  signifie  «  trou  »  par 
extension.  D'où  les  noms  :  trou  à  chien, 
trou  à  souris.  A  noter  que  makk,  en  sans- 
crit, signifie  «  se  mouvoir,  aller  »  ;  et  que 
cette  seconde  étymologie  est  acceptable 
pour  Moque  chien  et   Moque 


également 
souris,  au  moins. 


Marcel  Baudouin. 
)  * 

Ce  nom  paraît  provenir  d'un  gentilice 
moccius  relevé  par  Holder  dans  différentes 
inscriptions.  Moccus  était  un  surnom  de 
Mercure  et  signifiait  le  cochon,  du  ct\W- 
que  ri loch, pourceau.  Reste  |à  savoir  si  les 
Mocqiiesouf  is  Mocpois  et  autres  lieux  tirent 
leur  nom  •  d'un  fundus  mocciacus,  d'un 
temple  de  Mercure  ou  tout  simplement 
d'un^o;<;. 

En  ce  qui  touche  le  surnomde  Mercure, 
le  corpus  inscriptionum  latinarum  indique 
au  pays  de  Langres  un  ex-voto  Deo  Mer- 
curio  Mocco  par  Masculus  et  Sedatia  Blan- 


dula. 


Paul  Argelès. 


Burgraves    à 

Je  crois  que   les 


Un  passage  des 
expliquer  (XLV).  — 
termes  réservés  d'armet  et  de  Bavière  si- 
gnifient: en  faisant  exception  de  l'armet 
et  de  la  bavière,  autrement  dit  :  sans  ar- 
met  ni  bavière. 

Dans  la  vieille  langue  française,  les 
mots  réservation  et  reservernent  voulaient 
dire  exception  ;  le  participe  passé  réservé 
s'employait  adverbialement  dans  le  sens 
d'excepté  et  nous  nous  servons  encore 
maintenant  des  expressions  à   la   réserve 


42 
de  et 


sans  reserve   = 


de  =  â  l'exception 
sans  exception. 

Dans  le  passage  des  Burgraves,  dont  il 
est  question,  le  terme  réservé  me  parait 
se  présenter  avec  cette  acception,  rare  et 
archaïque,  il  est  vrai,  mais  certaine.  Ce 
qui  constitue  la  singularité  de  l'expres- 
sion, c'est  qu'au  lieu  d'être  employé 
adverbialement,  comme  dans  le  vieux 
français,  ledit  participe  se  rapporte  à  un 
substantif,d'ailleurs  sous-entendu. J'ajoute 
que  le  contexte  me  semble  corroborer 
cette  interprétation  :  il  s'agit  d'une  lutte 
sans  merci,  pour  laquelle  Otbert  propose, 
tout  naturellement,  que  les  combattants 
renoncent  à  la  protection  de  l'armet 
(heaume)  et  de  la  bavière  (mentonnière), 

R.  DuPL. 


Bibliothèque  historique  (XLV).  — 
La  Bibliothèque  historique,  etc.,  finit  à  la 
deuxième  livraison  du  tome  XIV.  En  jan- 
vier 1820,  M.  Gossuin,  éditeur  de  ce  re- 
cueil, fut  traduit  devant  la  cour  d'assises 
du  département  de  la  Seine,  i)  pour  avoir 
attaqué  les  art.  5  et  9  de  la  Charte  consti- 
tutionnelle, et  2)  pour  avoir  outragé  la 
morale  publique  et  religieuse.  —  M.  Ha- 
tin,  dans  sa  Bibliographie  historique  et  cri' 
tique  de  la  presse,  p.  337,  indique  cinq 
opuscules  qui  complètent  le  quatorzième 
volume.  (Barbier,  Dictionnaire  des  ouvra- 
ges anonymes,  t.  I,  p.  418),     Paul  Ard. 

Une   manie  de    J.  J.    Rousseau 

(XLIV). — Avant  d'aborder  cette  question, 
je  crois  utile  de  prévenir  les  lecteurs  de 
l'Intermédiaire  qu'il  faut  abandonner  ce 
parti  pris  de  pudeur  mal  placée,  qui  a  si 
longtemps  éloigné  les  psychologues  et  les 
médecins  de  l'étude  de  certaines  dévia- 
tions morbides  de  l'instinct  sexuel.  <\  Com- 
bien d'auteurs,  dans  la  crainte  d'être  soup- 
çonnés d'inconvenance  scientifique,  se 
sont  répandus  avec  la  fougue  d'un  prédi- 
cateur, en  épithètes  variées  sur  un  vice 
qu'ils  ont  qualifié  d'abomination,  de 
monstruosité,  comme  si  le  caractère  véri- 
tablement extraordinaire  de  ces  faits  dans 
toutes  les  sociétés,  à  toutes  les  époques 
de  l'histoire,  ne  devait  pas  attirer  l'atten- 
tion du  psychologue  ».  Je  ne  conçois 
pas  du  reste  les  raisons  qui  nous  feraient 
apporter  plus  de  réserve  à  étudier  des 
phénomènes     morbides     que     l'illustre 


N*973. 


L'INTERMEDIAIRE 


43 


44 


auteur  des  Confessions  n'en  amis  lui-même 
à  nous  les  conter. 

Les  lecteurs  des  Confessions  se  souvien- 
nent de  l'étrange  aventure  de  |  -J.  Rous- 
seau avec  mademoiselle  Lambercier,  qui 
contient  le  pénible  aveu  de  la  passion  de 
l'enfant,  restée  intacte  chez  l'homme  mûr. 

x<  Mademoiselle  Lambercier  ne  man- 
quait pas  3u  besoin  de  sévérité  non  plus 
que  son  frère  :  mais  comme  cette  sévérité  , 
presque  toujours  juste,  n'était  jamais  em- 
portée, je  m'en  affligeai  et  ne  m'en  muti- 
nai point,  j'étais  plus  fâché  de  déplaire  que 
d'être  puni, et  le  signe  du  mécontentement 
m'était  plus  cruel  que  la  peine  affective. 
Il  est  embarrassant  de  m'expliquer  mieux, 
mais  cependant  il  le  faut  ..Comme  made- 
moiselle Lambercier  avait  pour  nous  l'af- 
fection d'une  mère,  elle  en  avait  aussi 
l'autorité,  et  la  portait  quelquefois  jusqu'à 
nous  infliger  la  punition  des  enfants 
quand  nous  l'avions  méritée.  Assez  long- 
temps, elle  s'en  tint  à  la  menace,  et  cette 
menace  d'un  châtiment  tout  nouveau 
pour  moi,  me  semblait  très  effrayante  ; 
mais  après  l'exécution,  je  la  trouvai  moins 
terrible  à  l'épreuve  que  l'attente  ne  l'avait 
été  ;  et  ce  qu'il  y  a  de  plus  bizarre,  c'est 
que  ce  châtiment  m'affectionna  davantage 
encore  à  celle  qui  me  l'avait  imposé.  Il 
fallait  même  toute  la  vérité  de  cette  affec- 
tion et  toute  ma  douceur  naturelle  pour 
m'empêcher  de  rechercher  le  retour  du 
même  traitement  en  le  méritant  ;  car  j'a- 
vais trouvé  dans  la  douleur,  dans  la 
honte  même,  un  mélange  de  sensualité  qui 
m'avait  laissé  plus  de  désir  que  de  crainte 
de  l'éprouver  de  rechef  par  la  même 
main.  Il  est  vrai  que,  comme  il  se  mêlait 
sans  doute  à  cela,  quelque  instinct  pré- 
coce du  sexe,  le  même  châtiment  reçu  de 
son  frère  de  m'eût  point  du  tout  paru  plai- 
sant     Cette    récidive  que   j'éloignais 

sans  la  craindre,  arriva  sans  qu'il  y  eût 
de  ma  faute,  c'est-à-dire  de  ma  volonté, 
et  j'en  profitai,  je  puis  le  dire,  en  sûreté 
de  conscience.  Mais  cette  seconde  fois  fut 
aussi  la  dernière  ;  car  mademoiselle  Lam- 
bercier s'étant  aperçue  à  quelques  signes 
que  ce  châtiment,  n'allait  pas  à  son  but, 
elle   déclara  qu'elle  y  renonçait...» 

Il  est  facile  de  discerner,  dans  l'aveu  de 
J.  J.  Rousseau,  la  manifestation  d'une 
sexualité  morbide,  parfaitement  connue 
du  reste, et  à  laquelle  on  adonné  le  nom 
de  masochisme  (nom  dérivé  du  romancier 


Galicien.de  Sacher  Masoch).  Il  faut  enten- 
dre par  là  le  désir  de  s'exposer  à  une  ap- 
parence de  cruauté  sexuelle.  Pour  mon- 
sieur M.  A.Raffalowich.qui  a  étudié  dans 
un  livre  intéressant  et  très  documenté, 
les  modalités  sexuelles,]  }.  Rousseau  est 
un  masochiste  historique  qui  désira  tou- 
jours être  fouetté  et  violenté  par  une 
femme. 

Il  me  semble  qu'une  étude  plus  péné- 
trante, plus  complète  de  cette  étrange 
psychopathie  a  été  faite  par  monsieur  Di- 
mitry  Stéfanowsky,  à  propos  de  l'auteur 
des  Confessions ,  et  sous  le  nom  de  passi- 
visme  «  Je  puis  définir  le  passivisme, 
écrit-il  (i),  comme  une  abdication  volon- 
taire de  la  volonté  faite  par  un  homme  au 
profit  d'une  femme,  avec  désir  immense 
d'être    abusé  et    maltraité    par   elle .  » 

L'auteur  distingue  un  passivisme  mo- 
ral,qui  consiste  surtout  en  humiliations 
et  avilissements  devant  une  femme,  et  un 
passivisme  physique, qui  réside  dans  les 
mauvais  traitements  infligés  par  la  femme 
aimée.  )e  ne  puis  entrer  ici  dans  de  longs 
développements  sur  les  caractères  et  sur 
la  fréquence  de  cette  anomalie  morale  qui 
a  inspiré  de  nombreuses  nouvelles  et 
même  des  tragédies.  La  scène  fameuse 
entre  Nanaetde  Muffat,  dans  le  roman  de 
M.  Zola,  n'est  pas  unique  en  littérature  : 
le  type  du  vieux  sénateur  Antonio  dans  la 
Venicc  preservcd  d'Otv/ay  correspond 
absolument  au  type  du  passiviste  décrit 
par  StefanowsI<y  Est-il  besoin  d'insister 
ici  sur  le  caractère  particulier|de  certaines 
manifestations  religieuses  qui  scandalisè- 
rent si  fort  les  ligueurs  sous  le  règne  de 
Henri  111  ?  Ce  monarque,  à  Paris  et  à 
Chartres,  figura  souvent  dans  des  proces- 
sions de  flagellants  où  hommes  et  femmes 
confondus  s'administraient  gaillardement 
des  coups  de  lanière.  De  nos  jours,  M.  de 
Sacher-Masoch  s'est  complu  à  décrire  dans 
ses  romans,  des  formes  variées  de  passi- 
visme :  la  Venus  en  fourrure  est  le  roman 
le  plus  célèbre  de  cet  écrivain.  Bien  des 
autobiographies  récentes  de  particuliers 
obscurs  ou  d'hommes  illustres  pourraient 
prouver  que  les  déplorables  habitudes  de 
J.  J.  Rousseau  ne  sont  pas  une  rareté. 
Mais  comme  il  l'écrit  fort  bien  lui-même, 
«  ce   n'est    pas  ce  qui  est   criminel    qui 

(i)  Archives  deVAntropologi»  criminelle^ 
tome  VII. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


ta  juilUt  tçoS 


45 


46 


coûte  le  plus  à  dire,  c'est  ce  qui  est  ridi- 
cule et  honteux.  » 

D'  A.  Lamoureu-x, 


*  ♦ 


Je  connaissais  la  citation  et  ne  me  suis 
jamais  étonné  outre  mesure  de  l'accusa- 
tion portée  par  Edmond  de  Concourt 
CG.itre  Rousseau.  Et  en  fait  de  témoigna- 
ges contemporains,  il  n'est  pas  besoin 
d'eninvoquerd'autresque  celui  des  Confes- 
sions elles-mêmes  ;  on  y  voit  en  plusieurs 
lieux,  que  dans  sa  jeunesse,  Rousseau 
était  atteint  de  cette  aberration  bien  con- 
nue des  médecins  qui  se  traduit  par  le 
goût  de  la  flagellation,  soit  active, soit  pas- 
sive. Or  de  telles  perversions  s'exacer- 
bent avec  l'âge  plutôt  qu'elles  ne  dispa- 
raissent. Je  ne  vois  d'ailleurs  aucun  inté- 
rêt, DJen  au  contraire,  à  ce  que  l'on  in- 
siste sur  ces  misères  humaines  dans  Vln- 
tennèàiaire.  H.  C.  M. 

Lacordaire  (XLV).  —  A  signaler  : 
Quelques  souvenirs  sur  le  P.  Lacordaire 
(i  portrait)  par  M.  A.  de  Malarce  ;  — 
très  intéressante  étude  anecdotique,  pu- 
bliée dans  le  n°  26,  11*  année  (31  mai 
1902)  de  la  Revue  Hebdomadaire . 

Gros  Malo. 

Gringalet  acteur  (T.  G.  402).  — 
Existe-t-il  une  histoire  de  cet  acteur  qui 
fut  célèbre  sous  la  Restauration  et  le  gou- 
vernement de  Juillet  à  Rouen  et  en  Haute- 
Normandie?  Luc. 

Alhaiza  (XLV). —  Malgré  le  caractère 
semi-oftkiel  du  rapport  d'Eugène  Moreau, 
consulter, outre  les  journaux  du  temps  et 
le  Dictionnaire  de  Burtal,  les  trois  bro- 
chures suivantes  : 

—  Le  Naufrage  de  V Evening  Siar  et  la 
colère  céleste  en  Amérique  —  8"   1866. 

—  T^elaiioii  du  voyage  de  V Evening 
Star. 

—  Voyage  et  naufrage  de  VEveniiig 
>SA7/',  par  F.  Strauss.   1867. 

Mais  rien  ne  vaudra  les  renseignements 
donnés  par  la  famille  même. 

Georges  Monval. 

Commissaires  de  police  littéra- 
teurs f T.  G.  217  ;  XLV).  —  Les  jour- 
naux parisiens  ont  annoncé,  il  y  a  quel- 
ques jours,  la  mort  de  M.  Simand,  com- 
missaire de  police  de  la  ville  de  Paris,  qui 


a  publié, ilya  quelques  années, un  volume 
de  vers  qui  9  obtenu  un  grand  succès. 

Paul  Pinson. 


La  romance  de  Galathée  (XLV).  — 
M.  Jean-Bernard  écrit  dans  le  Cil  Blas, 
en  réponse  à  la  question  de  Vlntermé- 
diaire,  un  courrier  de  Paris  consacré  à 
Gustave  Humbert,  qu'il  voyait  pen- 
dant les  vacances,  à  Beauzelles. 

Durant  les  vacances,  après  avoir  passé 
sa  journée  à  traduire  les  juristes  allemands, 
il  se  délassait  en  racontant  les  histoires 
gaies  de  sa  jeunesse  d'étudiant  pauvre, 
ayant  épousé  sans  dot  la  jeune  fille  qu'il 
aimait  et  qu'il  continuait  à  adorer,  les  che- 
veux blancs  venus.  Pour  les  tracasser, 
quand  ils  se  promenaient,  le  soir,  sur  la 
terrasse  du  petit  jardin  qui  dominait  la 
vallée  où  coulait  la  Garonne,  si  belle  par 
ses  couchers  de  soleil  de  septembre,  on  les 
appelait  «:  Estelle  et  Némorin  >. 

Ce  fut  donc  Gustave  Humbert  qui  me 
raconta  lui-même  que,  lorsqu'il  était  étu- 
diant, il  avait  composé  un  certain  nombre 
de  pièces  de  théâtre  dont  une  même  avait 
été  jouée  au  théâtre  de  Metz.  A  Paris,  il 
avait  connu  l'auteur  dramatique  Barbier, 
alors  à  ses  débuts,  avec  lequel  il  avait  colla- 
boré plus  ou  moins. 

—  Ainsi,  tenez^  nie  dit-il,  vous  connais- 
sez la  fameuse  romance  de  Galathée  : 

Ah  1  Verse,  verse,  verse  encore  I 

elle  est  de  moi.  La  pièce  fut  écrite  en  1847 
et  quand  on  la  joua  à  l'Opéra-Comique, 
j'avais  abandonné  mes  velléités  théâtrales 
pour  me  consacrer  au  droit  'i. 

Du  reste,  j'ai  raconté  ce  détail  anecdo- 
tique du  vivant  du  père  Humbert  :  quand 
il  fut  nommé  premier  président  de  la  Cour 
des  comptes,  j'écrivis  une  chronique  dans 
rEvènement,  où  l'anecdote  de  la  romance 
de  Galathée  se  trouve  tout  au  long.  Gus- 
tave Humbert  ne  démentit  pas  ;  cela  lui 
faisait  plaisir  au  fond  qu'on  rappelât  ces 
souvenirs  de  jeunesse  où  il  vivait  au  Quar- 
tier latin  avec  soixante  francs  par  mois. 

Dans  un  grenier, qu'on  est  bien  à  vingt  ans. 

aurait-il  chanté  Tolontiers  :  car,  à  soixante 
ans  passés,  le  premier  président  Gustave 
Humbert  chantait  encore  ;  il  avait  une  voix 
de  fort  ténor  qui  avait  dû  être  belle  et  il 
aimait  entonner  les  grands  airs  des  vieux 
opéra  . 

—  Ah!  si  vous  aviez  entendu  Duprez  et 
Mme  Damoreau-Cinti  I  disait-il  avec  un 
éclair  de  flamme  dans  ses  vieilles  pru- 
nelles. 


M' m- 


L'INTERMÉDIAIRE 


47 


4^^ 


Portrait  de  L.  A.  P.  de  Bourbon- 
Busset  (XLV).  —  Hélas  !  non.  Il 
n'existe  ni  portrait,  ni  gravure,  du  vi- 
comte Louis- Antoine  Paul  de  Bourbon- 
Busset.  Une  personne  tenant  de  très  près 
à  cette  famille,  a  bien  voulu  poser  cette 
question  iconographique  aux  premiers 
intéresses  à  sa  solution.  La  réponse  a  été 
négative,  et,  déchu  de  l'espoir  meilleur 
que  j'avais  conçu,  je  me  vois  obligé  de 
confesser  mon  regret.  Cz. 

Arbresde  Sully  (XL  ;XLI;  XLIV). 

—  L'enquête  sur  les  arbres  plantés  par 
ordre  de  Sully  ou  jugés  tels,  appelés  par- 
fois des  Rosny,  continue  sans  doute.  Y 
ai-je  pris  part  déjà  pour  signaler  le  gros 
ormeau  de  l'église  de  Verruyer  (Deux- 
Sèvres)? 

Quoi  qu'il  en  soit,  un  ormeau  non 
moins  remarquable,  — encore  un  ormeau 

—  bien  connu  des  Parisiens,  existe  sur 
un  petit  terrain  communal  au  hameau  de 
la  Villeneuve, près  Rambouillet. 

LÉDA. 

Connaît-on  des  cadres  sculptés  si- 
gnés (XLllI  ;  XLIV).  --  Dans  les  Lettres 
sur  les  salons,  (Mémoires  secrets,  tome 
XIII,  page  193),  il  est  parlé  d'un  cadre 
sculpté  qui  est  particulièrement  admiré 
au  salon  de  i"]"]^. 

11  s'agit  du  cadre  d'un  sculpteur  en  bois, 
nommé  Botitry,  représentant  des  armes  de 
France,  des  trophées,  des  guirlandes  de 
fleurs,  de  feuillage,  etc.  Ce  travail  exquis 
est  d'une  si  grande  beauté,  d'une  telle  dé- 
licatesse,qu'on  ne  l'a  point  doré  ni  vernissé 
et  quon  le  conservera  dans  toute  sa  simpli- 
cité. L'artiste  a  été  trois  mois  à  le  terminer. 
Il  appartient  à  S.  M.  qui  a  un  goût  particu- 
lier pour  ces  sortes  de  chefs-d'œuvre  et  s'y 
connaît  s'occuppant  elle-même  de  pareils 
travaux  dans  ses  délassements. 

Il  y  a  apparence  que  ce  cadre  était  si- 
gné pour  qu'on  nommât  l'auteur  avec 
tant  d'éloges,  dans  un  compte-rendu  cri- 
tique des  œuvres  du  Salon.  M. 

Les  tableaux  perdus  (XLIV  ;  XLV). 

—  Dans  V Intermédiaire  du  30  avril,  M. 
O.  Berggruen  dit  :     , 

Rien  de  plus  facile  d'abord  que  de  réunir 
les  catalogues  des  collections  publiques. 

Je  ne  puis  partager  cette  opinion  et 
pour  cause. 

Il  y  a  huit  ans  que  je  réside  en  Italie,  et 


dès  le  commencement,  j'ai  eu  l'idée  de 
collectionner  les  catalogues  des  musées 
italiens  ;  j'en  ai  un  certain  nombre,  mais 
je  suis  certain  de  ne  pas  les  avoir  tous, 

Et  cependant  je  m'y  applique. 

C'est  une  illusion  de  croire  qu'il  suffît 
de  donner  commission  à  un  libraire  ;  jl 
faut  s'en  occuper  soi-même  chaque  fois 
qu'on  arrive  dans  une  localité  où  il  y  a  un 
musée,  dont  le  catalogue  vous  fait  dé- 
faut. 

Hé  bien,  dans  mes  nombreux  voyages, 
j'ai  souvent  recueilli  des  catalogues  dont 
l'existence  n'est  mentionnée  dans  aucune 
bibliographie  et  qui  sont, par  conséquent, 
inconnus  aux  libraires  des  grandes  vil- 
les. 

Dernièrement,  par  exemple,  j'étais 
dans  une  cité  qui  possède  un  musée  inté- 
ressant, mais  peu  connu  ;  pas  de  catalo- 
gue; on  n'en  vendrait  pas  dix  par  an. 

En  feuilletant  une  sorte  de  Bottin  local, 
j'ai  trouvé  la  liste  des  tableaux  du  musée, 
à  la  suite  des  adresses  des  professions  et 
métiers  ! 

Si  pour  l'Italie  seulement,  un  chasseur 
à  l'affût  depuis  tant  d'années,  n'est  pas 
encore  arrivé  à  remplir  son  carnier,  que 
penser  de  la  chasse  qui  comprendrait 
l'Europe  et  l'Amérique? 

Avant  d'entreprendre  la  réunion  des 
catalogues  —  et  ce  n'est  pas  la  première 
fois  que  je  le  dis  —  il  faudrait  d'abord 
avoir  la  liste  exacte  des  musées  ;  or  cette 
liste  n'existe  pas. 

C'est  alors  seulement,  qu'en  écrivant 
aux  conservateurs,  on  pourrait  savoir  si  le 
musée  a  un  catalogue  imprimé  ou  non,  et 
si  on  a  de  la  patience  et  de  la  chance,  on  arri- 
vera peut-être,  après  pas  mal  d'années,  à 
réunir  une  suite  de  catalogues  et  encore 
on  ne  pourra  pas  affirmer  qu'elle  est  com- 
plète. 

Ce  serait  un  travail  long  et  pénible  et, 
il  faut  bien  le  dire,  nullement  rémunéra- 
teur pour  un  éditeur. 

J'en  ai  écrit  à  plusieurs,  en  me  char- 
geant de  l'Italie  gratuitement  ;  aucun  n'a 
accepté. 

Un  gouvernement  ou  une  société  des 
Beaux-Arts  riche,  pourraient  peut-être 
tenter  une  pareille  entreprise. 

Gerspach. 


t)ÈS  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  Juillet  1^2 


49 


^o 


Les  saints,  guérisseurs  et  produc- 
teurs de  maladies  (XLV).  —  A  Ven- 
dôme, une  Sainte-Larme  rapportait 
aux  moines  qui  la  possédaient  3  à 
4.000  livres  de  rente  ;  on  institua  une 
confrérie  de  la  Sainte-Larme  au  couvent 
des  jaco'">ins  de  Provins, en  1548. Un  demi- 
globe  en  cristal  fut  placé  au  sommet  du 
monument  de  Thibaut  VII  et  on  y  alla 
pour  guérir  les  maux  d'yeux. 

La  foi,  dit  M.  Félix  Bourquelot,  dans 
son  Histoire  de  Provins,  s'est  quelquefois 
payée  de  mauvais  jeux  de  mots.  On  invo- 
quait saint  Fort,  à  l'Hôtel-Dieu  de  cette 
ville, pour  les  malades  en  langueur, et  saint 
Clair  pour  les  yeux  ;  à  Savins  on  priait 
saint  Lyè  pour  les  enfants  noués  ;  saint 
LoupdeNaud  calmait  la  peur  des  enfants. 


et  à  Lourps,   saint  Menge 


gale. 


guérissait 
X. 


la 


Pithécantrope  (XLII).  —  Un  journal 
de  province  dit  que  certains  docteurs  en 
théologie  considèrent  la  descendance  si- 
miesque  de  l'homme  comme  un  dogme. 
Croyant  aux  vieux  dogmes,  nous  disons 
que  l'homme  ayant  voulu  pénétrer  la 
science  du  bien  et  du  mal  moral,  il  s'est 
porté  vers  le  mal.  Vitium  hominis,  natiira 
pecoris^  Ce  qui  est  péché  en  l'homme  est 
nature  en  l'animal  (saint  Augustin).  Le 
transformisme  de  Darwin  se  concilie  très 
bien  avec  la  philosophie  chrétienne  (con- 
férence de  M,  Brunetière  à  Lyon).  La 
science  matérialiste  moderne  sera  toujours 
dans  l'erreur  à  ce  sujet.  Au  risque  de 
passer  pour  trop  naïf,  ce  qui  nous  im- 
porte peu,  nous  laisserons  la  parole  à 
Aristote  et  à  Cicéron. 

Pythagore,  qui  tenait  ses  doctrines  de 
l'Orient,  professait  que  la  mer,  il  y  avait 
des  siècles,  en  se  retirant,  avait  laissé  en 
terre  des  ancres,  des  pièces  de  navire,  des 
squelettes.  Aristote  professe  la  même 
doctrine  et  dit  que  les  changements  de 
mers  en  terres, des  tremblements  déterre, 
des  guerres  d'extermin;ition  ont  fait  périr 
presque  tous  les  habitants  d'une  contrée; 
que  les  survivants  ont  mené  une  vie  plus 
ou  moins  sauvage  ;  que  les  descendants 
ont  retrouvé  les  arts  de  leurs  pères;  enfin, 
que  les  mêmes  opinions  sont  revenues  et  ont 
été  renouvelées  nue  infinité  de  fois. 

«  Socrate  prétend  avec  juste  raison, dit 
«  Cicéron,  qu'apprendre  c'est  seulement 
K  se  ressouvenir  —  «  Juge^-vpus^    dit 


«  Cicéron,  qu'il  ne  soit  entré  que  du  ter- 
«  restre,  du  corruptible  dans  la  compo- 
«  sition  de  cet  homme  qui  le  premier 
«  imposa  un  nom  à  chaque  chose  — 
«  Pythagore  trouvait  en  cela  la  Sagesse 
«  infinie.  —  Tous  les  premiers  hommes 
«  qui  inventèrent  les  arts  furent  de  grands 
«  hommes,  ainsi  que  d'autres  plus  anciens 
«  qui  enseignèrent  à  se  nourrir,  à  se 
«  vêtir,  à  se  défendre  contre  les  bêtes 
«  féroces  ;  c'est  par  eux  que  nous  fûmes 
«  civilisés  ». 

La  science  moderne  croit-elle  arriver  à 
perfectionner  un  pithèque  d'Afrique  ou 
un  pithécantrope  de  java  ?  X.  B.  Saintine 
s'est  trompé  ;  l'homme  noir  d'Afrique  est 
venu  d'Asie.  Pour  me  servir  des  paroles 
de  Cicéron,  avec  une  légère  modification: 
«  Les  paroles  de  l'éducateur,  ses  idées 
«  laisseront-elles  des  traces  dans  l'esprit 
«  des  enfants  de  ces  pithèques  perfec- 
«  tiennes  'l  » 

Gaétan  le  Soucheveur. 

Gâteaux  sacrés  XLIV  ;  XLV).  —hx\\i' 
net  {Dipnosoph.  lib.  111.  cap.  XXIX)  a 
cueilli  dans  le  poète  sicilien  Archestrate 
une  tradition  mythologique  relative  à  la 
ville  d'Erèse,  de  l'île  de  Lesbos.De  l'orge 
qui  croissait  dans  la  contrée  environnante 
on  tirait  une  farine  si  blanche  que  Mercure 
avait  soin  d'en  faire  provision  pour  le 
pain  destiné  à  la  table  des  dieux, 

F.  BL. 

Au  témoignage  de  Jérémie  (Vil,  18  et 
XLIV,  19),  les  Juifs  redevenus  idolâtres 
avaient  adopté  l'usage  des  offrandes  de 
gâteaux  à  la  déesse  Asthoreth  ou  Astarté 
que  l'on  représentait  avec  des  cornes  de 
taureau,  comme  l'Isis  égyptienne. 

F.  BL. 

*  « 
P.  S.  M.  L.  de  la  M.  oublie, ce  me  sem- 
ble, que  beaucoup  de  communications  tn- 
xoyéss  h  V Intermédiaire,  n'ayant  aucune- 
ment la  prétention  de  traiter  un  sujet  ex 
professo,  se  bornent  à  présenter  sans  or- 
dre, au  hasard  des  rencontres,  des  fiches 
qui  pourront  parfois  mettre  sur  la  voie 
des  renseignements  cherchés.  En  outre, 
il  est  bon  de  tenir  compte  des  réponses 
déjà  données.  Qii'il  veuille  bien  relire  ce 
que  j'avais  dit  précédemment  (XLV, 458) 
et  consulter  les  ouvrages  aux<juel3Je  ren;j 


-#'97^ 


L'INTERMÉDIAIRE 


5' 


52 


f^sSSa 


voyais,  il  verra  que  je  n'ignorais  pas, 
comme  il  l'imagine,  les  eulogies,  le  pain 
bénit,  etc.  compris  dans  l'énumération 
des  rites  <?c?^  C{?;ik«5  pour  qu'il  fût  utile 
d'y  insister. 

Mesure   à  la  porte   des   églises 

(XLIV  ;  XLV).  —  Dans  l'église  de  Cham- 
pagne, près  du  Mans,  se  voit  encore  une 
ancienne  mesure  en  pierre.  Elle  tient 
aujourd'hui  lieu  de  bénitier  à  l'usage  des 
fidèles.  L.  C.  de  la  M. 

Encre  de  seiches  (XLIV).  —  Sous 
la  dynastie  des  Weï  et  des  Tsin  (220  à 
419)  on  commença,  en  Chine,  à  fabri- 
quer l'encre  sous  la  forme  de  boules, 
avec  le  noir  de  fumée  obtenu  par  la  com- 
bustion incomplète  de  vernis  et  de  bran- 
ches de  pin.  Depuis  lors,  les  procédés  de 
fabrication, imparfaits  dans  le  principe,  se 
sont  perfectionnés  et  cette  branche  d'in- 
dustrie a  pris  une  grande  extension. 

La  qualité  de  l'encre  en  bâtons,  en 
usage  chez  les  Chinois  et  les  Japonais,  est 
très  variable  et  dépend  de  la  nature  des 
matières  premières  employées  et  des  soins 
apportés  à  la  fabrication. 

Les  produits  les  plus  estimés  sont  ceux 
qui  se  font  avec  le  noir  de  fumée  obtenu 
par  la  combustion  de  la  graisse  de  porc. 

}e  serais  entraîné  trop  loin  si  j'entrais 
dans  des  détails  sur  la  préparation  du 
noir  de  fumée.  Pour  ne  pas  m'écarter  de 
la  question,  je  me  contenterai  de  dire  que 
pour  former  avec  le  noir  de  fumée  une 
masse  compacte  et  résistante,  on  y  mêle 
une  espèce  particulière  de  colle  dont  la 
préparation  est  une  des  opérations  les 
plus  importantes  de  la  fabrication  de  l'en- 
cre de  Chine.  La  colle  la  plus  estimée  des 
Chinois  s'obtient  en  faisant  macérer,  sept 
à  8  huit  jours,  dans  de  l'eau  de  riz,  des 
bois  de  cerf  dont  on  a  enlevé  la  partie 
supérieure  et  que  l'on  soumet  ensuite  à 
une  longue  ébullition. 

On  ajoute  souvent  de  la  colle  faite  avec 
des  peaux  de  buftalos  et  de  la  colle  de 
poisson.  Cette  dernière  espèce  de  colle 
se  fabrique  avec  l'estomac  et  les  vessies 
natatoires  de  plusieurs  poissons  de  mer. 
Ces  matières  offrent  les  mêmes  propriétés 
que  la  vessie  de  Testurgeon  employée 
chez  nous  pour  la  préparation  de  la  colle 
dç  poisson,  E.  M. 


ilotes,  fvouuailUa    ^i  (èmimté^ 


Tremblement  de  terre  en  1799. 

—  A  propos  des  phénomènes  cosmiques 
qui  viennent  de  se  produire,  je  rencontre 
dans  un  vieux  manuscrit  la  note  sui- 
vante : 

Dans  la  nuit  du  6  pluviôse  an  VII  (23  jan- 
vier 1799),  sur  les  3  heures  314  du  matin,  on 
essuya  une  des  plus  terribles  secousses  de 
tremblement  de  terre,  que,  de  mémoire 
d'homme  on  eût  ressenties  à  Loge-Fouge- 
reuse  (en  Vendée).  Pendant  douze  secondes 
qu'il  dura,  on  éprouva  la  crainte  continue 
d'être  englouti.  Les  lits  où  on  était  couché, 
fnrent  secoués  avec  une  violence  extrême.  11 
est  survenu,  dans  le  même  moment,  un  coup 
de  tonnerre,  qui  dura  30  secondes,  quoique  le 
temps  fût  calme  et  sans  vent.  L'air  était  seule- 
ment couvert  d'une  épaisse  brume,  La  source 
de  ce  terrible  événement  paraissait,  à  l'oreille, 
venir  de  l'est  et  se  diriger  au  nord.  Il  doit 
avoir  été  plus  terrible  dans  la  partie  de  l'est. 

(Livre  de  compte  de  M.  des  lâches  de 
Chassais,  seigneur  de  la  Rabatelhrie. 

je  serais  curieux  de  savoir  si  ce  trem- 
blement de  terre  du  15  janvier  1799  a  été 
constaté  ailleurs  qu'en  Vendée  et  si  les 
journaux  de  l'époque  en  ont  fait  mention  ? 

L.  DE  LA    GODRIE. 

Napoléon  et  les  comètes,— /.É?//;-^i 

inédites  de  l'astronome  Paye.  Papiers  an 
baron  H.  Larrey. 

Le  doyen  de  l'académie  des  sciences, 
M.  Paye  :  l'éminent  astronome,  vient  de 
mourir. 

Au  moment  où  cette  nouvelle  nous 
parvenait,  nous  rédigions  une  petite  note, 
inspirée  par  la  publication  du  remarqua- 
ble livre  que  M.  Paul  Triaire  vient  de 
consacrer  la  gloire  de  Dominique  Larrey 
(chez  Mame,  à  Tours).  Mademoiselle  Jij- 
liette  Dodu,  exécutrice  testamentaire  du 
baron  Hippolyte  Larrey,  nous  avait  au- 
torisé à  glaner  dans  les  papiers  qu'elle  pos- 
sède et  garde  si  précieusement ,  nous  avions 
retenu  précisément  deux  lettres  de  M. 
Paye, que  l'on  tiouvera  plus  loin, qui  furent 
adressées  à  l'historien  de  la  mère  de  Na- 
poléon. 

Une  légende  veut  qu'une  comète  ait 
signalé  l'arrivée  de  Napoléon,  et  une  au- 
tre comète  son  départ.  A  Ce  sujet,  le  ba- 
ron Larrey  interrogea  son  collègue  à 
rinstjtut,M,  Paye, qui  lui  répondit  par  les 


Î>HS  <  HÎ.Kt  lIhURS  ET  CURIEUX 


5? 


54 


deux  lettres  suiviintes,  que  nous  trouvons 
dans  les  papiers  de  l'illustre    chirurgien. 

Sur  la  comète  de  1769. 

Le  5  oct.  87. 
Mon  cher  baron, 

La  fameuse  comète  de  1769  a  été  décou- 
-verte  à  Paris  par  Messier,  le  8  août.  Ce 
n'est  que  vers  la  fin  de  ce  mois  qu'elle  est 
devenue  visible  à  l'œil  nu.  En  septembre, 
elle  est  devenue  magnifique  ;  sa  queue 
atteignait  oo»  de  longueur  à  l'époque  où 
elle  disparut  dans  l'éclat  du  jour  à  cause 
de  sa  proximité  du  soleil.  Messier  n'a  pu 
lui  donner  le  nom  de  Napoléon,  attendu 
que  les  comètes  ne  portent  pas  de  nom 
propre.  On  dit  bien  la  comète  de  Halley, 
mais  ron  la  comète  Halley,  tandis  qu'on 
dit  la  planète  Vénus  ou  la  planète  Eugénie 
parce  que  l'usage  veut  qu'on  désigne  les 
planètes  par  des  noms  propres. 

Quant  à  la  légende,  vous  voyez  qu'elle 
n'est  pas  fondée.  La  comète  bien  loin  de 
briller  le  15  août  était  alors  invisible  à  l'œil 
nu  et  sa  queue  n'avait  encore  que  3  ou  6° 
de  longueur.  D'ailleurs,  elle  n'aurait  pas 
brillé  plus  particulièrement  au-dessus  de 
la  Corse,  car  une  comète  est  visible  de 
tout  un  hémisphère  à  la  fois. 

Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que  l'année 
1769  est  remarquable  par  la  grande  comète 
dont  vous  parlez  et  qu'elle  a  lait  son  appa- 
rition une  semaine  avant  la  naissance  de 
IMapoIéon  et  dans  le  même  mois. 

Agréez  Monsieur  le  Baron  et  cher  con- 
frère, l'assurance  de  mes  sentiments  bien 
dévoués. 


H.  Paye. 


Il  y  eut  bien  également  une  comète  en 
1821 .  Voici  la  réponse  de  Paye  interroge, 
par  le  baron  Larrey    sur  cet    astre. 

Paris,  le  6  août  87. 
Mon  cher  confrère, 

La  comète  de  182 1  a  été  découverte  le 
21  janvier,  à  Paris.  A  ce  moment  cet  astre 
ai'avait  rien  de  bien  remarquable.  Mais  en 
février,  il  devint  visible  à  l'œil  nu,  avt;c 
aine  queue  de  7  degrés  de  longueur.  Elle  a 
été  observée  en  Europe,  et  en  Amérique 
Tnéme,  du  i"  avril  au  31  mai, à  Valparaiso. 
Le  5  mai,  elle  devait  être  encore  visible 
avec  une  lunette  à  l'Ile  Ste-Hélène,  mais 
elle  s'éloignait  de  plus  en  plus  de  la 
Terre. 

Son  orbite  a  été  calculée  par  divers 
astronomes.  Ce  qu'elle  présente  de  remar- 
quable, c'est  une  forte  inclinaison  de  73** 
sur  l'écIiptique.Le  mouvement  était  rétro- 
grade. 

Je  désire  que  ces  renseignements  puis- 
sent vous  être    utiles.    Si  vous   en  dcs:rez 


10  juillet     190» 


bien 


de  plus  circonstanciés,  vous  voudrez 
nie  le  dire  lundi  prochain. 

Tout  à  vous,  mon  cher  confrère. 

H.  Paye. 

*  * 
Napoléon  et  les  astres  occupaient  décidé- 
ment l'historien  de  A/^^/aw^A/^'t.  Un  autre 
jour,  la  planète  qui  porte  le  nom  de  Lœtitia 
retient  son  attention.il  en  parle  autour  de 
!ui,  et  apprend  (de  quelle  source  ?)  que 
Lcverrier  avait  dit  que  les  américains 
n  iidmeltaicnt  point  qu'on  donnât  à  une 
j)lanète  le  nom  de  la  mère  de  l'empereur. 
!  c  savant  astronome  combat  cette  pré- 
tention, avec  preuves  à  l'appui  dans  le 
petit  billet  suivant  : 

Paris,  le  23  oct.  88.- 
Mon  cher  et  honoré  confrère. 

Je  m'empresse  de  répondre  à  votre  ques- 
tion que  la  3.  »  petite  planète  qui  porte  le 
nom  romain  de  Lœtitia  (par  un  as)  (pour 
honorer  sans  doute  le  nom  de  la  ^lère  de 
rihnpereur)  a  été  découverte  par  Chacor- 
nac  le  8  février  1856,  et  qu'à  ce  nom  per- 
sonne n'a  fait  de  difficultés,  pas  plus  en 
Amérique  qu'ailleurs.  Déjà,  en  1850, 
M.  Hind,  astronome  anglais,  avait  donné, 
dans  le  même  esprit  de  galanterie  astrono- 
mique envers  une  souveraine  vivante,  le 
nom  de  Victoria  à  une  autre  petite  planète. 
Les  Américains  n'avaient  fait  aucune  objec- 
tion ;  il  n'y  avait  donc  pas  à  craindre  qu'ils 
en  fissent  au  nom  de  Laetitia. 

D'ailleurs  l'année  suivante  1827,  Golds-. 
midt  ayant  aussi  trouvé  à  Paris  une  petite 
planète  lui  donna  le  nom  d'Eugénie  ;  per- 
sonne n'a  réclamé. 

Si  donc  Leverrier  a  écrit  au  Maréchal 
que  les  Américains  protesteraient  contre  le 
nom  de  Lœtitia,  il  se  trompait  complète- 
ment. Je  suis  persuadé  d'ailleurs  qu'il  s'est 
bien  gardé  de  publier  cette  lettre. 

Veuillez  agréer,  mon  cher  et  honoré 
confrère,  mes  sentiments  biens  dévoués, 

H.   Paye. 

Il  y  à  là  un  curieux  commerce  d'astre^ 
ec  d'illustrations,  d'apparitions  fabuleuse^ 
.sur  la  terre  et  au  ciel,  de  météores  qUi 
passent  —  de  Napoléons  qui  traversent  le 
monde.  Tout  cela  est  lait  pour  éblouir  un 
admirateur  passionné  de  la  légende  de 
l'aigle  comme  l'était  le  baron  Larrey.  Son 
correspondant  est  plus  froid.  11  voyage 
dans  l'espace  avec  les  compas  et  les  téles- 
copes, fait  des  calculs  rigoureux  et  ne  se 
prend  pas  à  la  poésies  de  ces  baptêmes  par 
où  l'homme  parvient  à  se  persuader  qu'il 
'infini.  G. 


règne 


sur  1 


N»973- 


L'INTEK 


55 


Le  lendemain  du  14  juillet  1789, 
on  songe  à  reconstruire  la  Bastille . 

—  L'histoire  du  14  juillet  comporte  un 
fait  peu  connu.  On  ne  sait  pas  que  les 
vainqueurs  de  la  Bastille,  l'ayant  quelque 
peu  détériorée  pendant  l'assaut,  son- 
gèrent à  la  reconsti  uire  ! 

La  Bastille  restaurée  et  reconstruite 
après  le  14  juillet  1789  :  voilà  qui  sem- 
ble paradoxale.  Nous  allons  prouver  la 
réalité  du  fait  par  un  document  inédit, 
authentique  et  indiscutable. 

La  Bastille  une  fois  prise,  il  fallut  son- 
ger à  la  garder.  On  confia  ce  soin,  le  14 
juillet, à  onze  heures  du  soir,  à  un  nommé 
Soulès,  qui  en  eut  le  commandement. 

Ce  fut  pour  cet  infortuné  une  source 
de  tribulations.  Il  les  a  racontées  dans 
une  brochure.  11  se  plaint  d'un  conflit 
qu'il  eut  avec  un  capitaine  du  district 
des  Cordeliers.  nommé  Danton,  qui  s'était 
présenté  à  la  Bastille,  dans  la  nuit  du  15 
au  16,  vers  trois  heures  du  matm,  et  qui 
le  fit  empoigner  parce  qu'il  s'opposait  à 
son  passage.  Danton  le  conduisit  même  à 
l'Hôtel  de  Ville,  dans  un  fiacre,  en  exci 
tant  la  foule  qui  faillit, en  route,  le  mettie 
à  la  lanterne, 

M.  Victor  Fournel,  dans  son  livre  La 
Hommes  du  i^  juillet,  reconnaît  dans  le 
Danton  de  cet  épisode,  le  futur  tribun  : 

Danton  encore  peu  connu,  écrit-il,  présidait 
déjà,  en  effet,  le  district  des  Cordeliers,  et 
c'est  sans  doute  parce  que  la  patrouille  était 
de  ce  district  et  que  Soulès  y  fut  conduit, 
qu'on  a  attribué  au  futur  tribun,  sans  preuve 
authentique,  cet  exploit  dont  sou  biographe 
M.  Bougeart,  ne  dit  mot.  Ajoutons  simple- 
ment que  Danton  devait  partir  le  17  pour 
l'Angleterre,  ce  qui,  sans  rendre  impossible  le 
fait  qu'on  lui  attribue,  le  rend  moins  vrai- 
semblable. 

Le  fait  est  cependant  vrai;  nous  Talions 
entendre  rapporter  dans  une  relation  ré- 
digée par  Paré,  ancien  clerc  de  Danton 
lorsque  celui-ci  était  procureur,  et  son 
camarade  d'enfance.  Cette  relation  ma- 
nuscrite est  entre  les  mains  de  M.  Geor- 
ges Cain,  et  fait  partie  de  ses  documents 
personnels. 

Paré  raconte  l'incident, et  nous  apprend 
que  si  Danton  a  fait  arrêter  Soulès,  c'est 
que  Soulès  lui  avait  déclaré  ^'«'î/yaZ/di/  se 
hâter  de  restaurer  la  Bastille. 

On  se  rappelle,  dit  Paré,  que  la  Bastille 
étant  prise,  tous  les  districts  de   Paris  vinreiit 


MHUIAIRE 

,6 

visiter  cette  for'eresse  du  despotisme.  Le  dis-» 
trict  des  Cordeliers  y  alla  comme  les  autres, 
et,  pour  cela,  il  se  forma  en  patrouille,  Dan- 
ton qui  s'était  fait  remarquer  par  son  zèle,  fut 
invite  à  la  commander.  La  patrouille  éprouva 
quelques  difficultés  pour  pénétrer  dans  l'inté- 
rieur. Danton  demanda  à  une  sentinelle  à 
parler  à  la  personne  qui  lui  avait  donné  sa 
consigne.  Alors  parut  le  citoyen  Soulès,  qui 
se  dit  gouverneur  de  la  Bastille  :  au  nom  des 
électeurs,  il  persista  dans  son  refus  sous  pré- 
texte que  déjà  on  avait  commis  beaucoup  Je 
déprédations  et  qu'il  en  coûterait  plus  Je 
cent  mille  francs  pour  les  réparer  I 

L'idée  de  réparer  la  B.nstide  irrita  Danton, 
il  saisit  le  nouve.ni  gouverneur  et  le  condui- 
sit à  l'Hôtel  de  Ville.  Là,  il  y  eut  une  e.x..4i- 
catiorï  très  vive  de  laquelle,  Danton  sortit 
trioinpliaut.  La  Bastille  fut  liviée  à  la  discré— 
ti  n  du  peuple.  Oji  ne  parLi  plus  de  la  ré- 
parer. Danton  à  l'Hôtel  de  Ville  lui  av.ist 
porté  le  coup  de  la  mort. 

Soulès  n'ayant  pu  réussir  à  remettre 
en  état  cette  Bastille  que  sa  victoire  avait 
déiéroriée,  au  bout  de  quelques  jours,  di- 
inissionna.  Cet  incident  ne  lui  porta  tou- 
tefois aucun  préjudice  ;  il  devint  commis- 
saire du  pouvoir  exécutif  ;  en  1795» 
adj(jint  à  la  commune  de  Paris,  il  était 
administrateur  de  la  police  Ses  fonctions 
alors,  sans  doute,  le  fortifiaient  dans  cette 
idée  première,  qu'il  était  urgent,  quand 
une  prison,  fût-ce  au  nom  de  la  libertsi. 
était  démolie,   d'aussitôt  la  reconstruire. 

La  perplexité  de  Victor  Fournel  eût 
cédé  devant  le  document  que  M.  Georges 
Cain  nous  permet  de  publier  aujourd'hui. 
11  lui  eût  assuré  que  Danton  accomplît 
bien  la  prouesse  dont  Soulès  parla  avec 
amertume  ;  en  mèaïc  temps  qu  il  lui  eût 
appris  ce  qu'il  a  ignoré,  comme  tous  les 
historiens  du  14  juillet,  que  le  15,  il  y 
avait  des  vainqueurs  de  la  Bastille  pour 
déplorer  ses  brèches  au  point  de  les  vou- 
loir réparer. 

Ils  étaient  logiques  :  en  réparant  l'an- 
cienne Bastille,  ils  eussent  évité  à  leurs 
successeurs  la  peine  d'en  aménager  de 
nouvelles .  M. 


Le  Directeur-gérant  :    G.    MOnTORGUEIL 
Imp.  nA.NiEL-cHA.M80M.  St-Amand-Mout-Rond. 


ILVr    Volume     Paraissant  ies  lo,  so  et  }o  de  chaque  mois.        20  Juillet  1902 


38*  Annéb 

31, '"•r.  Victor  »lA88é 


Bureaux  :  de 2  54 heures 


I>7 


QO£0CB 


PAItlS  (IX')  ChiroUex    «t  5 
vont  trouvtrtz         ^ 


»         //  s»  faut 

n         «ntt-'atdtr 
•z. 

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N'974 

31^,  r. Victor .Maa8« 
PAItlS  (iX<> 

Bureaux  :  de  â  a  4  heures 


m\\îx\\xih\mxî 


DES    CHERCHEURS    ET   CURIEUX 

Fondé  en   1864 


;^i;Kf;Ti<)NS    KT    KKi'(»NSKS    LITTÉIIAIÎIHS.    HISTORIQUES,   SCIENTIFIQUES    ET    ARTISTIQUES 

TROUVAILLES    ET    CURIOSITÉS 

58    


aaiî 


57  — 


Amour  féminin   et  masculiu.  — 

Madame  Lydie  Martial  nous  fait  l'honneui- 
de  nous  adresser  la  question  suivante  : 
Monsieur, 

Pourrait-on  savoir  à  quelle  époque  et 
pour  quelle  raison  Amour  fut  décrété 
masculin  au  singulier  et  féminin  au  pluriel  ? 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'expression  de 
ma  considération  distinguée. 

Lydie  Martial. 

Présidente  de  l'Union  de  la  Pensée  fémi- 
nine. 


L'avocat  Bruneau.  —  Cet  avocat 
au  Parlement,  mort  vers  1720,  avait  écrit 
sur  un  certain  nombre  de  volumes  de 
l'Almanach  historial,  le  journal  de  ce  qui 
s'était  passé  au  palais,  de  son  temps. 

Le  Ù^agasin  pittoresque  ('mars  1837)  en 
donne  un  extrait  curieux,  relatif  au  sup- 
plicede  quelques  malheureux  penduspour 
avoir  mis  en  vente  des  libelles  et  carica- 
tures sur  le  mariage  de  Louis  XIV  et  de 
M"*  de  Maintenon. 

Ce  journal  devait  s'étendre  de  i66i  à 
1703.  Sait-on  ce  qu'est  devenu  cet  ou- 
vrage et  ce  qu'il  contient  ?         Firmin. 

L'île  de  Man.  — L'île  de  Man.  dans 
la  mer  d'Irlande,  porte  la  dénomination 
de  Royaume  de  Man.  Elle  avait  jadis  son 
propre  roi,  qui  régnait  sur  17  villages. 
La  tradition  en  est  restée  et  le  titre  aussi. 
Je  crois  me  souvenir  que  dans  l'ancien 
cérémonial   des   couronnements  des  rois 


d'Angleterre,  lorsque  le  héraut  d'arme^ 
proclamait  tous  l^es  titres  du  souverain 
nouvellement  couionné,  il  ne  faisait  pas 
mention  du  titre  d'  roi  de  M.in,  et  alors  le 
député  de  l'ile  de  Man  se  levait  et  protes- 
tait contre  cette  omission.  On  lui  répon- 
dait que  l'omission  n'était  pas  volontaire, 
que  ce  n'était  qu'un  oubli  qui  seraitréparé^ 
je  voudrais  savoir  si  le  fait  est  vrai  et  sr 
le  roi  Edouard  Vil  d'Angleterre  porte  éga- 
lement le  titre  de  «  roi  de  Man  »\  C'est 
une  question  d'actualité  et  je  serais  fort 
reconnaissant,  si  quelque  aimable  collabo- 
rateur voulait  bien  éclairer  mon  ignorance. 
à  ce  sujet.  Duc  Job. 

La  réhabilitation  définitive  du 
général  Dupont.  —  La  conduite  de 
Dupont  à  Bavlen  est  ordinairement  jugée 
d'après  le  récit  de  M.  Thiers,  c'est-à-dire 
d'une  manière  défavorable  ;  ce  grand  évé- 
nement n'ayant  fait  l'objet  d'aucune  étude 
approfondie  depuis  VHistoiie  du  Consu- 
lat et  de  l  'Empire.  C'est  qu'en  effet  les 
archives  du  ministère  de  la  guerre  sont 
presque  muettes  (et  pour  cause)  sur  la 
campagne  d'Andalousie. 

Mais  on  annonce  aujourd'hui  la  publi- 
cation d'un  ouvrage  extrêmement  impor- 
tant (3  vol. 8", avec  cartes  et  photographies 
de  pièces), intitulé  Bavlen,  campagne  d' An- 
dalousie, (i)  par  M.  le  colonel  Titeux, 
lequel  aurait  découvert  un  dossier  secret 
de  ijoo  pièces  demeurées  inconnues  à 
Thiers  ainsi  qu'à  la  famille  même  de  Du- 

(•)  En  souscription  c'iez  Prieur  et  Dubois, 
éditeurs  à  Puteaux  (Seine). 


!«•  974. 


L'INTERMEDIAIRE 


59 


60 


pont  et  établissant  d'une  manière  lumi- 
neuse non  seulement  l'innocence  absolue, 
mais  la  conduite  admirable  du  vaincu  de 
Baylen  ! 

Renseignements  pris,  il  s'agit  du  dos- 
sier complet  de  la  procédure  du  juge- 
ment de  Dupont  par  la  Haute  Cour  spé 
cialement  instituée  pour  le  condamner. 
Ce  dossier,  qui  avait  été  versé,  comme 
tous  ceux  des  juridictions  d'exception, 
aux  archives  secrètes  du  ministère  de  la 
Justice, a  été  commiirAqué, pour  la  première 
fois,  sur  l'autori-aiion  formelle  de  l'un 
des  derniers  gardes  des  sceaux. 

Cette  découvert'-'  do  'a  A'érilé  r.près 
cent  ans  d'injustice  et  de  calomnie  est 
faite  pour  donner  à  réfiéchir,  une  fois  de 
plus, sur  les  dangers  décrire  l'histoire  trop 
iôt.]c  proposerais  volontiers  d'édicter  des 
peines  sévères(par  exemple  l'exclusion  per- 
pétuelle de  l'Académie)  contre  les  impru- 
dents qui  osent  aborder,  sous  la  forme 
d'histoire  définitive,  l'élude  des  faits  con- 
temporains. Quand  on  songe  que  l'His- 
toire de  V Alliance  Russe,  par  M.  Ernest 
Daudet, et  V Histoire  de  la  troisième  Républi- 
que, par  M.  E.  Zévort,  passeront  à  la  pos- 
térité... la  grande  honorabilité  de  ces  écri- 
vains n'est  assurément  point  en  cause, 
non  plus  que  celle  de  Thiers,  mais  ne 
faut-il  pas  déplorer  un  usage  prématuré 
de  leur  temps  et  de  leur  talent  ?  En  tout 
cas,  la  question  en  elle-même  mérite 
d'être  abordée  par  Ylntcrmcdiaire. 

Dont  Care. 

Armoiries  à  déterminer:  au  lion 
rampant  d'or.  —  D'azur  au  lion    ram- 
pant   d'or,    flanqué  à  droite    et   à  gauche 
d'une  flèche  de  même,  pointe  en  bas. 

Surmonté  d'un  cimier  de  face,  cou- 
ronne de  vicomte,  surmonté  d'un  bras 
armé  d'une  flèche  d'or. 

Supports  :  un  lion,  à  droite  un  léopard 
à  gauche. 

Devise  :  Fort /s  in  bel  h. 

Ces  armoiries  se  trouvent  sur  une 
assiette  porcelaine  des  Indes. 

Taffanel. 

Armoiries  à  déterminer  :  De 

à  trois  croissants    entrelacés  de... 

—  La  bibliothèque  publique  de  Dijon 
possède  un  Plante  in  folio,  imprimé  à 
Paris  par  Jean  Macé,  en  1576.  La  reliure 
en  maroquin  rouge  plein  est  fort  simple 


établi  que 


sur  les  plats,  mais  le  dos  sans  nerfs  et 
tout  uni,  est  de  la  plus  grande  richesse. 
Des  ri.Tceaux  délicats  et  stylisés  dans  le 
style  propre  à  Eve  et  à  Le  Gascon,  cou- 
wcvA  en  entier  la  peau  pourprée  ;  au  bas, 
avec  un  entourage  décoratif,  mais  sans 
caractère  héraldique  certain,  on  n'y  voit 
en  eîTct,  ni  timbre  ni  cimier,  ni  lambre- 
quins, est  un  écusson   portant  :   De...  à 

trois  croissants  entrelacés  de surmontés 

eu  chef  de  iiois  roses  de... 

11  i^.e  peut  être  question  ici  de  Diane  de 
Poitiers  ;  d'abord  il  faudrait  qu'il  fût  bien 
les  croissants  entrelacés  lui 
l'.ncnt  cxclusi\'cnier,t,  or  cela 
r/esl  pas.  En  tous  cas, elle  ne  les  a  jamais 
portés  dans  ses  armes  qui  étaient  tout 
autres  ;  enfin,  comme  elle  est  morte  en 
1566,  il  est  impossible  de  lui  attribuer 
une  reliure  exécutée  pour  un  livre  daté 
de  1S76.  Je  n'ai  rencontré  dans  Palliot, 
La  vraye  science  des  armoiries, aucun  exem- 
ple de  ces  trois  croissants  entrelacés,  qui- 
sont  cependant  assez  caractéristiques  pour 
être  signalés,  au  moins  comme  une  rareté 
héraldique. 

La  reliure  en  question,  qui  est  de  toute 
be  uté,  ne  peut  être  antérieure  au  règne 
de  Louis  Xllî.  Maintenant  l'écu  qu'elle 
porte  serait-il  une  fantaisie  décorative  ? 
j'ai  peine  à  le  croire  Je  fais  donc  appel  à 
la  science  de  mes  collaborateurs  à  l'Inter- 
médiaire, pour  éclaircir  un  problème  où 
j'avoue  ne  voir  goutte.  H.  C.  M. 

Nompar  de  Caumont,  —  Pourquoi 
ce  prénom  de  Nompar  est-il  devenu  nom 
patronymique  dans  la  famille  ducale  de 
Caumont  ?  La  liste  récente  des  admissibi- 
lités à  Saint-Cyr  nous  signale  en  effet 
plusieurs  Nompar  de-Caumont. 

Depuis  quand  est  éteint  le  titre  ducal 
de  de  la  Force  chez  les  Caumont  ?  Et 
même  est-il  éteint,  bien  que  ne  figurant 
pas  dans  V  Annuaire  de  la  Noblesse  par  le 
vicomte  Révérend  (sous  les  yeux  de  qui- 
on  aimerait  que  cet  article  tombât)  ? 

Quelles  sont  les  armoiries  que  portaient 
les  Caumont  concurremment  avec  celles  : 
d'a^itr  à    ?  léopards  d'or  ? 

La  Coussière. 

Claude  Gouffier.  —  Pourrait-on  me 
donner  les  autres  prénoms  de  ClaudeGouf- 
fier,fduc  de  Roanès,  marquis  de  Boissi, 
comte  de  Maulevrier.etc.  grand  écu3'er  de 


DÉS  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


61 


62 


20  Juillet  1902 


France,  mort  en  1750.  Moréri  ne  cite  que 
le  prénom  de  Claude,  il  est  peu  probable 
cependant  que  cet  important  personnage 
n'ait  eu  qu'un  prénom?      Bouzonville, 

Girardot  de  Préfonds.  —  En  dehors 
de  ce  qui  a  paru  sur  cet  amateur  dans 
Vt^nnon'a.'  du  Bibliophile  de  joannis  Gui- 
gard,  je  n'ai  trouvé  aucun  renseignement 
biographique  sur  Girardot  de  Préfonds. 

Je  serais  fort  obligé  si  quelque  érudit 
collaborateur  pouvait  m'indiquer  les  sour- 
ces auxquelles  je  pourrais  puiser  ? 

Bouzonville. 

Granvil  Brown  et  Freemann.  — 

Quelque  collègue  obligeant  peut-il  me 
renseigner  sur  la  naissance  de  ces  deux 
fils  de  miss  Brown  ?  Le  premier,  né  le 
20  avril  1805,  c'est-à-dire  un  an  avant  le 
soi-disant  mariage  de  miss  Brown  avec 
le  duc  de  Berry,  était-il  bien  le  fils  du 
duc  ?  Si  oui,  pourquoi  n'a-t-il  pas  été 
traité  comme  ses  deux  sœurs? 

Après  sa  liaison  avec  le  duc  de  Berry, 
miss  Brown  eut  un  enfant  qui  s'appela 
Freemann  De  qui  était-il  fils  ?  A-t-il 
lai:sé  une  postérité?  A. 

Saulx-Tavannes.  —  Le  dernier  duc 
de  ce  nom  est  mort,  si  je  ne  me  trompe, 
vers  1840.  N'ayant  pas  laissé  d'héritiers 
mâles,  quels  sont  aujourd'hui  ses  des- 
cendants les  plus  directs  ?  M. 

Trahisons  de  la  duchesse  de 
Bourgogne.  —  Est-il  prouvé  qu'elle 
trahissait  la  France,  au  profit  de  son  père, 
le  duc  de  Savoie,  devenu  notre  ennemi, 
en  lui  révélant  les  secrets  de  la  politique 
de  Louis  XIV  ou  les  mouvements  de  nos 
armées  ? 

Faut  il  croire,  avec  Duclos,  que  Louis 
XIV  eut  la  preuve  de  cette  perfidie  par  des 
lettres  qu'il  trouva  dans  la  cassette  de  la 
princesse  après  sa  mort  et  qu'il  dit  à 
M"»'  de  Maintenon  :  «  Cette  petite  coquine 
nous  trompait  >*  ?  Firmin. 

Les  têtes  de  Fîessolîiss  et  Launey . 
-  Le  17  juillet  1789,  les  têtes  décapitées 
deLauney.  gouverneur  delà  Bastille  et 
Flesselies,  prévôt  des  marchands,  après 
avoir  été  promenées  dans  Paris,  furent 
apportées  à  Saint-Roch  ;  elles  furent  des- 
cendues dans   les  caveaux  et  inhumées. 


Cette  inhumation  fut  elle  provisoire  ?  Où 
sont  les  sépultures  de  Flesselies  et  de 
Launey  ?  Les  têtes  ont-elles  rejoint  les 
corps  ?  L, 

Maîtresses  princières.  —  Dans  un 

volume  sur  l'émigration  publié  récem- 
ment, dans  les  Mémoires  du  comte  de  Mo- 
n'olles,  nous  lisons  (page  24),  que  Mon- 
sieur (plus  tard  Louis  XVlll),  avait  amené 
à  Coblentz  madame  deBalbi  sa  maîtresse. 
M.  le  comte  d'Artois  avait  aussi  amené 
la  sienne,  madame  de  Polastron. 

Pourrait-on  indiquer  où  sont  mortes 
ces  deux  favorites?.  Ont-elles  laissé  une 
descendance  ?  C.  D  .P. 

Maison   da  santé  de  Beihomme. 

—  Cette  maison  de  santé,  créée  en  1768, 
existe  toujours  au  n°  ibi  de  la  rue  de 
Charonne.  Une  inscription  qui  surmonte 
la  porte  d'entrée  atteste  que,  depuis  le 
xvm*  siècle,  elle  n'a  point  changé  de  dé- 
nomination, bien  qu'après  Beihomme 
père  et  fils,  elle  ait  été  dirigée  successive- 
ment par  iV.M.les  docteurs  Archambault, 
Mesnet  et  Motet.  Pendant  la  période  ré- 
volutionnaire, cet  établissement  devint 
une  annexe  des  prisons  de  Paris,  et  l'on 
sait  que, parmi  les  personnes  qui  y  furent 
enfermées,  il  y  eut  la  mère  de  Louis- 
Philippe  et  M"«  Lange,  de  la  Comédie 
Française.  Q.uel  fut  le  sort  des  détenus  de 
cette  maison  ?  Je  me  heurte,à  ce  propos,  à 
des  contradictions  vraiment  curieuses, 
mais  bien  difficiles  à  concilier  tant  elles 
sont  exclusives  l'une  de  l'autre. 

En  effet,  le  vicomte  de  Villebresme  dit: 
«  Ce  dernier  (Beihomme  père),  ami  de 
Robespierre,  obtint  d'y  recevoir,  moyen- 
nant finance,  quelques  prisonniers  de 
marque  ;  lorsque  leurs  ressources  étaient 
épuisées,  on  les  envoyait  àla  guillotine». 
[Ce  qui  reste  du  vieux  Paris,  1900,  p.  69), 
Et  d'autre  part,  on  lit  dans  une  Notice  sur 
l'origine,  le  développement,  les  améliorations 
et  les  nouvelles  constructions  de  l'établisse- 
ment du  D'  Beihomme,  pir  Beihomme 
jeune  (18^0,  p.  6)  :  «  Mon  père  fit  tout 
ce  qui  était  en  son  pouvoir  pour  soulager 
l'infortune  d'aussi  honorables  captifs,  et 
reçut  d'eux,  à  leur  retour  en  1814,  les 
témoignages  de   leur  reconnaissance  », 

je  demande  qui  a  raison,  de  Beihomme 
détendant  la  mémoire  de  son  père, ou  du 


n- 


974 


FJINtÈfeMÈDUÎ^è' 


63    ^. 


64 


vicomte  de  Villebresme  le  clouant  au  pi- 
lori de  l'histoire.  Adrien  Marcel. 

M.  Thiers  et  les  chemins  de  fer. 

—  J'ai  souvent  entendu  dire  qu'à  l'époque 
où  l'on  commença  à  construire  des  che- 
mins de  fer  en  France,  M.  Thiers  avait 
combattu  l'introduction  de  ce  système  de 
locomotion  et  de  transport  dans  notre 
pays.  On  parle  de  discours  prononcés  à 
la  Chambre,  mais  il  m'est  impossible  de 
savoir  ni  à  quelle  époque  ni  à  quelle  occa- 
sion. En  serait-il  Je  cette  assertion  cou- 
rante comme  de  tant  d'autres  qui  ne  repo- 
sent sur  aucune  donnée  certaine  ? 

Les  aimables  collègues  de  Vlniermé- 
diaire,  toujours  bien  informés  et  si  com- 
plaisants, m'obligeraient  beaucoup  en  me 
renseignant  sur  ce  point.  Hunot. 

Nous  croyons  qu'il  peut  être  utile  de 
revenir  sur  des  questions  déjà  posées. 
Jamais  un  sujet  historique  n'est  épuisé 
complètement  ;  mais  nous  devons  rappeler 
que  cette  question  a  été  traitée  dans  les 
tomes  IV  et  V.  fVoyez  T.  G.  200).  Les 
extraits  du  discours  deThiers  à  la  Chambre 
en  1840,  ne  montrent  pas  en  lui  un  ennemi 
mais  un  sceptique  :il  voulait,  disait-il,  lais- 
ser faire  à  nos  voisins  les  premières  expé- 
riences. 

Atrocités  commises  à   Olamecy 

en  1851.  —  On  lit,  à  la  page  238  du 
tome  i*""^  des  Mémoires  du  comte  de  Viel 
Castel  parus  en  1883,  le  récit  des  faits 
suivants  qui  se  seraient  passés  à  Clamecy, 
au  moment  du  coup  d'Etat  de  185  i: 

A  Ciamecy,  les  bandes  socialistes,  maîtres- 
ses de  la  ville,  se  sont  fait  servir  à  dîner  et 
elles  ont  contraint  trente-huit  des  plus  jolies 
et  des  plus  jeunes  femmes  ou  filles  de  la  lo- 
calité à  les  servir  dans  un  complet  état  de  nu- 
dité. Ces  malheureuses  ont  été  violées,  coram 
populo,  sur  la  place  publique.  Les  prêtres  liés 
à  des  poteaux,  assistaient  h  ces  saturnales  ; 
les  insurgés  se  relayaient  pour  violer,  et  cha  ■ 
que  femme  a  été  la  proie  de  plusieurs  bandits; 
à  la  fin  on  cherciiait  ceux  qui  pouvaient  jus- 
tifier d'une  maladie  vénérienne  pour  qu'ils 
la  communiquassent  aux  victimes  de  leur 
brutalité. 

Qu'y  a-t-il  de  vrai  dans  ce  récit  ?  Y  a- 
t-il  eu  procès  ?  Connaît-on  les  noms  des 
prêtres  désignés  comme  ayant  assisté  à 
ces  atrocités?  G.  B. 

Au  Palais  Bourbon.—  Autrefois, 
à  l'Assemblçe  de  Versailles  Jes  ijuesteiirs 


et  le  bureau  ne  cédèrent  pas  sans  résis- 
tance aux  réclamations  de  Victor  Hugo, 
et  de  Louis  Blanc,  qui  demandaient  l'ins- 
cription de  leurs  noms  sur  la  liste  alpha- 
bétique des  adresses,  à  la  lettre  de  leur 
prénom.  Aujourd'hui  les  députés  peu- 
vent, à  leur  gré,  modifier  leur  appella- 
tion, et  on  ne  refuse  jamais  le  classement 
au  prénom  qui  peut  cependant  égarer  les 
recherches.  Sur  la  liste  des  députés  pu- 
bliée en  juillet  1902,  nous  trouvons  dans 
l'ordre  des  prénoms  :  MM,  Abel  Ber- 
nard, Albert  Poulain,  Anthime  Ménard, 
Antoine  Gros,  Aristide  Briand,  Charles 
Benoist,  Charles  Bos,  Charles  Chabert, 
Emile  Chauvin,  Fabien  Cesbron,  Fernand 
Brun,  François  Fournier,  Gabriel  Denis, 
Jules  Jaluzot,  Jules  Legrand,  Maurice 
Faure,  Maurice  Spronck,  Paul  Meunier, 
Pierre  Richard,  René  Renoult,  Robert 
Surcouf,  Roger-Ballu.  La  plupart  de  ces 
honorables  sont  de  nouveaux  députés, 
Pour  quel  motif  ont-ils  modifié  l'aspect 
de  leur  état-civil?  On  remarquera  que 
d'assez  nombreux  homonymes  ont  résisté 
à  cette  fantaisie,  qui,  pour  eux,  eût  été 
explicable  dans  une  certaine  mesure,  en 
rendant  moins  facile  laconfusion  des  votes. 

Un  ancien  député. 

Vieilles  armures  et  vieux  ma- 
nuscrits. —  Dans  le  journal  du  docteur 
Prosper  Ménière.  que  publie  la  Revue 
hebdomadaire^  on  lit  (N"  du  21  juin   1902, 

page  355) :  . 

A  Constantinople,  en  182^,  lors  de  la  mort 
du  sultan  Mahmoud,  on  trouva  dans  les  ca- 
veaux de  la  vieille  église  de  Sainte-Irène  un 
grand  amas  d'armures,  de  cuirasses,  datant 
de  l'époque  des  croisades.  —  Ces  antiquités 
si  précieuses  furent  vendues  à  des  juifs  pour 
de»  armes  modernes,  et  ces  trésors  inappré- 
ciables furent  détruits  par  ces  brocanteurs. 
On  a  su  aussi  que  des  manusciits  anciens 
avaient  péri  de  la  même  manière,  grAce  h 
l'incurie  d'un  gouvernement  absurde.  11  est 
probable  qu'il  existe  encore  des  choses  de  ce 
genre  dans  de  vieux  monastères  de  l'Orient, 
surtout  dans  le  Maroc,  où  nous  ne  pouvons 
guère  pénétrer. 

A-t-on  des  renseignements  sur  cette 
curieuse  trouvaille  et  sur  celles  qui  ont  pu 
suivre  ?... 

Le  docteur  était  un  familier  du  chance- 
lier Pasquier  et  c'est  au  cours  d'un  diner 
chez  celui-ci,  le  11  mars  1859,  où  il 
avait,  dit-il,  «  écoutç   les  habiles»,  qu'il 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


65 


66 


30  Juillet  1902' 


recueillit  dans  la  conversation  le  fait  ci- 
dessus. 

Ce  journal  est  d'ailleurs  rempli  de  no- 
tes intéressantes  sur  les  petits  côtés  de 
l'histoire  et  sur  ceux  du  monde  littéraire  : 
on  y  reconnaît  le  coup  d'ceil  pénétrant 
d'un  médecin.  Gros  Malo. 

L'autruche  citée  dans  la  Bible.  — 

Je  lis  dans  la  Relation  de  mon  voyage  de 
Joncy  à  Rome,  par  l'abbé  Demigneux, 
Châlon-s-S.  1846,  la  phrase  suivante 
(on  parle  de  l'autruche)  : 

Cet  animal  est  peu  intelligent,  l'Ecriture 
n'en  fait  pas  l'éloge, au  contraire  elle  en  dit  du 
mal. 

A  quel  passage  de  la  Bible  peut  bien 
faire  allusion  ce  brave  curé  ?       Pietro. 

Christ  sans  barbe.  —  Sous  ce  titre, 
une  note  non  signée,  dans  la  Raison  du 
22  juin  igo2,  relate  une  communication 
à  l'Académie  des  Inscriptions  : 

M.  de  Mély  a  communiqué  toutes  les 
images  de  Jésus  «  qu'il  a  réunies  depuis 
les  premiers  âges  »  —  «  Grâce  à  des 
découvertes  absolument  récentes. une  sta- 
tue à  Constantinople,  une  fresque  dans  la 
Haute-Egypte,  il  a  pu,  dit-il,  déterminer 
avec  une  certitude  presque  absolue  que 
Jésus,  jusqu'en  325,  a  toujours  été  repré- 
senté imberbe  »  —  «  Il  rappelle, sans  vou- 
loir prendre  parti,  l'intéressante  théorie 
nouvelle  qui,  en  présence  de  ces  repré- 
sentations primitives,  suppose  Jésus  sup- 
plicié à  vingt  et  un  ans,  et  supprime  ainsi 
la  période  de  silence  de  dix  ans  qu'il  ne 
nous   est  pas  possible  d'approfondir  ». 

—  Serait-il  possible  de  savoir  sur  quoi 
M.  de  Mély  estime  que  Jésus  a  été  repré- 
senté sous  la  forme  humaine,  avant  les 
premiers  empereurs  chrétiens  ? 

L'horreur  incontestée  qu'avaient  les 
Juifs  et  les  Chrétiens  primitifs  de  tous 
simulacres  d'hommes  ou  d'animaux  n'est- 
elle  pas  un  argument  puissant  en  faveur 
de  l'opinion  contraire  ? 

Les  plus  anciennes  représentations  de 
Jésus, de  Marie  et  des  saintsne  pourraient- 
elles  pas  être  des  simulacres  païens  «  dé- 
saffectés »  en  vue  de  les  dérober  aux  ou- 
trages des  iconoclastes  judéo-chrétiens, 
peut-être  aussi  en  vue  d'une  pénétra- 
tion aussi  rapide  que  possible  du  paga- 
nisme dans  la  nouvelle  religion  domi- 
nante ? 


—  Sur  quoi  pourrait  alors  se  fonder  la 
théorie  nouvelle  qui  «  suppose  »  Jésus 
supplicié  à  vingt  et  un  ans  ? 

Gendevert. 

Saint-Marc  Girardin.  —  La  ques- 
tion posée  dernièrement  au  sujet  de  Ber- 
nardin de  Saint-Pierre  me  fournit  l'occa- 
sion d'une  enquête  du  même  genre  auprès 
de  mes  collègues  de  \' Intermédiaire  :  à 
quelle  lettre  classer  Saint-Marc  Girardin  ? 
S  ou  G? 

Saint-Marc  ne  serait,  dans  le  second 
cas,  que  le  prénom  du  critique,  donné 
conformément  à  un  usage  assez  curieux 
que  j'ai  eu  l'occasion  de  rencontrer  plu- 
sieurs fois  et  qui  consiste  à  gratifier  un 
enfant  des  noms  de  Saint-Jean,  Saint- 
Louis...  au  lieu  de  Jean,  Louis.,,  comme 
c'est  la  pratique  courante. 

Baron  J.  de  J.  L. 

Oraison' funèbres  de  Bossuet  at- 
tribuées à  Fléchier.  — Je  possède  un 
volume  in-24,  2  tomes  reliés  en  un,  inti- 
tulé :  Oraisons  funèbres  composées  par  M. 
Fléchier,  abbé  de  Saini-Séverin,de  V ^Acadé- 
mie française.  Paris, chez  Sébastien  Mabre- 
Cramoisy,  imprimeur  du  Roy,  rue  Saint- 
Jacques,  avec  privilège  de  S.  M.  1681 
seconde  édition. 

Le  tome  i*""  contient  les  Oraisons  funè- 
bres de  M™'  de  Montausier  1672,  de  M"" 
d'Aiguillon  1675,  de  Turenne  en  l'église 
Saint-Eustache  1675.  et  de  M.  de  Lamoi- 
gnon  1679, qui  sont  bien  de  Fléchier.  Mais 
le  second  donne,  sous  le  nom  du  même,  le 
panégyrique  de  Turenne,  au  Carmel  1675, 
lequel  est  de  Mascaron  ;et  ceux  de  la  reine 
d'Angleterre,  1669,  et  de  la  duchesse 
d'Orléans,  1670,  que  tout  le  monde  sait 
être  de  Bossuet.  Les  autres  Oraisons 
funèbres,  tant  de  Fléchier  que  de  Bossuet, 
sont  postérieures  à  l'impression  de  cet  ou- 
vraire.  Mais  la  confusion  entre  les  œu- 
vres  si  célèbres  de  ces  deux  grands  ora- 
teurs, et  faite  de  leur  vivant  dans  une 
seconde  édition,  est  assez  curieuse.  At-elle 
été  signalée  ?  D'  Vigen. 

Savalette  de  Lange. —  L'horame- 
femme.  —  Le  si  curieux  livre  que  vient 
de  puolier  M.  Georges  Moussoir  rappelle 
l'attention  sur  l'énigmatique  personnage 
qui  se  joua  si  longtemps  de  la  crédulité 
publique   et   passa  faussement  pour  une 


N- 


974 


L'INTERMEDIAIRE 


--     67 


68 


femme  jusqu'à  sa  mort  à  Versailles,  en 
1858.  M.  G.  Lenôtre  avait  naguère  pu- 
blié sur  Savalette  de  Lange  des  pages  plus 
curieuses  que  probantes  —  au  dire  de 
M.  Moussoir  —  sur  la  vie  mystérieuse 
de  la  fausse  femme.  M.  Bégis  et  d'autres 
érudits  se  sont  préoccupés  du  susdit 
individu  et  semblent  donner  raison  à  la 
version  —  d'ailleurs  appuyée  sur  des 
documents  authentiques  —  de  M.  G. 
Moussoir.  Il  serait  intéressant  de  recueillir 
par  le  canal  de  Vlntcrmédiaire  les  diffé- 
rentes opinions.  Le  Chercheur. 


Les  belles  femmes  de  Lyon.  — 

La  Bibliographie  de  la  France,  année  1839 
n°  4992,  a  enregistré  cet  ouvrage  comme 
suit  :  «  Les  belles  femmes  de  Lyon  par 
une  société  de  gens  de  lettres  et  d'artis- 
tes, r'  livraison,  in-8'  d'une  feuille, plus 
un  portrait.  Impr.  de  Boitel,  à  Lyon.  A 
Lyon,  rue  Mercière,  n"  58  ;  chez  tous  les 
libraires.  Prix  de  la  livraison  0,50.  L'ou- 
vrage aura  25  livraisons  >v 

Malgré  toutes  mes  recherches,  je  n'ai 
pu  parvenir  à  trouver  un  exemplaire  de 
cet  ouvrage.  A-t-il  paru  autre  chose  que 
cette  livraison  ? 

Nos  érudits  collaborateurs  lyonnais 
seraierit  bien  aimables  de  me  renseigner. 

Jules  Brivois. 


Il  s'est  amené.  —  Cet  objet  est 
identique  à  un  autre. —  Les  questions 
posées  dernièrement  à  l'occasion  des  mots 
ptéfèrer  et  causer  m'incitent  à  en  poser  de 
nouvelles  dans  le  même  genre  : 

je  voudrais  savoir  s'il  est  français  de 
dire  :  il  s'est  amené,  au  lieu  de  il  est  venu , 
et,  cet  objet  est  identique  à  un  aulie  objet, 
au  lieu  de  ces  objets  sont  idenllqurs. 

Autrefois,  on  ne  se  serait  jamais  servi 
des  deux  premières  tournures  de  phrases 
très  en  usage  aujourd'hui  parmi  un  grand 
nombre  de  gens  de  lettres.  j.  L. 

Le  salut  à  la  femme  dans  la  rue. 
—  L'Intermédiaire  n'est  pas  un  code  de 
civilité  puérik  et  honnête.  Cependant,  il 
est  permis  à  ses  collaborateurs  d'éprou- 
ver les  embarras  que  confesse  M,  Emile 
Fa  guet  : 

Faut  -  il     saluer     une    dame       que     l'on 


croise  dans  la  rue  ?  Cela  peut  être  horrible- 
ment indiscret.  D'un  autre  côté,  c'est  bien 
impoli  de  ne  pas  le  faire,  ou  plutôt  la  poli- 
tesse qu'il  ya  i  ne  pas  le  faire  peut  n'être 
pas  comprise.  Cela,  vous  savez,  c'a  été  la  tor- 
ture de  ma  jeunesse.  Je  n'en  suis  pas  mort  ; 
mais  je  m'en  étonne.  Si  vous  tenez  à  ce  que 
je  vous  dise  quelle  était  ma  pratique,  je  vous 
diiai  queii  principe  \t  ne  saluais  jamais.  Je 
ne  saluais  que  quand  un  signe,  un  rien  dans 
la  physionomie,  un  huitième  de  quart  de  sou- 
rire, un  regard  jeté  sur  moi,  m'autorisait  à  sa- 
luer, me  disait  :  Vous  ne  serez  nullement  in- 
discret en  me  reconnaissant,  »  C'est  vous 
dire  que  je  saluais  presque  toujours.  Mais 
enfin, en  principe, je  ne  saluais  jamais.  Mais 
encore  je  reconnais  que  la  question  est  terri- 
blement dilTicultueuse.  Je  n'ai  jamais  lu  une 
bonne  consultation  sur  ce  sujet.  J'aurais  été 
reconnaissant  à  l'auteur  du  Paris-Parisien 
s'il  m'en  avait  donné  une. 

Le  Paris-Parisien  est  un  livre  infiniment 
spirituel,un  peu  pince-sans  rire  qu'on  doit 
à  une  femme  de  beaucoup  de  talent, épouse 
d'un  écrivain  qui  est  parmi  les  premiers 
de  ce  temps.  Dans  son  futur  Paris-Parisien, 
l'auteur  répondra  peut-être. Est-ce  une  rai- 
son pour  que  nous  ne  posions  pas  la  ques- 
tion ?  On  pourrait  la  limiter  à  ce  qui  est 
écrit  à  ce  sujet. 

Quels  auteurs  ont  parlé  du  salut  à  la 
femme  ?  Qu'en  ont- ils  dit  ?  Y, 


Menu  d'un  repas  en  bœuf.    —  Je 

possède,  d'une  écriture  du  xvui'  siècle,  la 
copie  d'un  u  Menu  d'un  excellent  souper 
tout  en  bœuf».  Il  commence  ainsi  : 

Dormant  :  Le  grand  plateau  de  vermeil  avec 
la  figure  équestre  du  Roi.  Les  statues  de  Du 
Guesclin,  de  Dunois,de  Bayard  et  de  Turenne. 
—  Ma  vaisselle  de  vermeil  avec  les  armes  en 
relief  émaillé.  Premier  service  :  une  ouiile  .': 
la  garbure  gratinée  au  consommé  de  bœuf,etc. 

Après  une  liste  de  21  plats,  où  on  re- 
lève des  phrases  comme  celle-ci  : 

Culotte  de  bœuf  garnie  de  racines  au  jus. 
(Tournez  grotesquement  vos  racines  à  cause 
des  Allemands). 

Ce  menu  se  termine  ainsi  : 

Si  par  un  malheureux  hasard  ce  repas  n'était 
pas  très  bon,  je  ferais  rttenir  sur  les  gages  de 
Muret  et  de  Rouquelére  une  amende  de  cent 
pistolcs.  Allez  et  ne  douiez  plus.  —  Richelieu. 

je  crois  me  souvenir  que  ce  menu  est 
historique.  Où  (à  l'armée  ?  laquelle  ?)  et  à 
quelle  occasion  fui -il  fait  ?  Emane-t-il  du 
maréchal  de  Richelieu?     La  Coussœre. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


69 


30  juillet  190a 


70 


Eépouôee 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d''un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

Armoiries  du  chevalier  Claret 
de  Fleurieu  (XLV  ;  XLVI,  22).  —  Le 
titre  original  remis  au  chevalier  de  Fleu- 
rieu en  lui  donnant  de  nouvelles  armoi- 
ries, contient  en  effet  l'erreur  signalée 
par  votre  correspondant,  le  blason  colo- 
rié n'est  pas  conforme  à  la  description,  il 
y  a  un  franc  quartier  de  plus,  et  un  chan- 
gement dans  l'un  des  émaux 

(.'est  certainement  par  un  oubli  de  co- 
piste que  le  franc  quartier  ne  se  trouve 
pas  mentionné  sur  le  texte  ainsi  qu'il 
appert  de  l'armoriai  général  de  l'empire, 
de  Henry  Simon  qui  blasonne  ainsi  ces 
armes  : 

Coupé  d'aj^ur  et  de  sinople  ;  sur  l'azur, 
soleil  d'or,  lune  d'argent  ;  sur  le  sinople, 
compas  d'argent  la  pointe  tournée  vers 
le  centre  des  astres  :  franc  qtiartier  de 
comte  sénateur. 

Ce  franc  quartier  étant  d'azur  à  un 
miroir  d'or  en  pal  après  lequel  se  tortille 
et  se  mire  un  serpent  d'argent,  le  pein- 
tre sur  le  brevet  original  a  placé  con- 
trairement au  texte  le  soleil  d'or  sur 
champ  de  gueule  pour  éviter  la  juxtapo- 
sition de  deux  émaux  semblables, 

La  livrée  blanc,  rouge  et  vert  semble 
indiquer  que  c'est  lui  qui  est  dans  le 
vrai. 

Du  reste  le  chevalier  de  Fleurieu  ne 
parait  pas  avoir  utilisé  ces  armoiries,  et 
ses  ex-libris  ont  toujours  été  ornés  du 
vieux  blason  de  la  famille  :  d'argent  à  la 
bande  d'a:(ur  chargée  d'un  soleil  d'or. 

C*  A.  DE  Fleurieu. 

L'Emilie  de  Demoustier  (XLIV  ; 
XLVV  —  Dans  le  Journal,  M.  Jules  Clare- 
tie  apporte  une  nouvelle  version.  Emilie 
serait  bien  M''-^  Leroux-Laville,  mais  elle 
serait  devenue  non  M"'  Benoist,  mais 
madame  Sue,  femme  du  docteur  Sue, 
père  du  romancier.  Il  dit  : 

La  veille  même  de  cette  fête  de  Villers- 
Cotterets,  j'achetais  une  édition  des  Lettres  à 


Emilie,  où  je  trouvais  le  secret  du  ve'ritabie 
nom  de  cette  Emilie  idéale,  à  laquelle  De- 
moustier adressait  ses  cpitres  sur  les  nymphes 
et  les  dieux. 

L'exemplaire,  daté  de  i8oi,  —  l'année 
même  de  la  moit  du  poète,  —  publié  par 
Renouard  et  admirablenu  nt  relié,  porte  cette 
dé  .icace  :  «  A  Adèle,  de  la  part  de  Demous- 
tier. »  Or,  cette  Adèle, c'est  l'Emilie  du  poète, 
—  c'est  Mlle  i-ero.ix-Laville,  qui  épousa  le 
docteur  Sue,  père  d'Eugène  Sue. 

Et,  le  7  ventôse,  au  IX,  Demoustier  écri- 
vait de  Villers-Cottertts  «  à  Madame  Sue,  rue 
Notre-Dame-des  Victoires,  vis-à-vis  la  rue 
des  Filles-Saint-Thomas.  »,  la  lettre  exquise 
que  voici,  lettre  jointe  h  cet  exemplaire,  et 
qui  est  comme  le  P.  P.  C.  d'un  soupirant 
résigné  au  grand  départ  : 
«  Mon  aimable  amie, 

»  Embrassez  pour  mui  nos  chers  conjurés 
et  dites-leur  que  c'est  le  premier  témoignage 
d'amitié  et  de  reconnaissance  que  je  donne 
aux  êtres  que  j'aini'.  depuis  mon  cinquième 
retour  à  la  lumière. 

»  Vous  ne  concevez  pas  ce  que  j'ai  souffert 
depuis  deux  mois,  et  la  médecine  n'y  sent  et 
n'y  voit  rien.  Il  faut  attendre  tout  du  temps, 
de  la  patience  et  de  la  nature.  Mais  mes  for- 
ces sont  à  bout. 

»  L'ouvrage  de  Baour-Lormian  a-t-i!  du 
succès  ?  Dois-je  m'en  pourvoir  ?  On  m'a  lu 
dix  fois  les  Femmes.  Adieu  !  Je  ne  puis  ni 
parler  ni  écrire  ;  mais  je  peux  toujours  vous 
aimer. 

»  Demoustier.  » 
Mme  Sue  recevait   cette  lettre  le  7  ventôse. 
Demoustier  mourait  quatre  jours   après,  le  11, 
h  quatre  heures.    11  avait  quarante   ans. 

Pour  que  Demoustier  eût  son  heure  pos- 
thume, il  lui  a  manqué.  —  avant  le  buste 
que  vient  de  lui  offrir  Villers-Cotterets,  — 
que  Sainte-Beuve  lui  donnât  une  niche  en 
son  Panthéon,  comme  à  Evariste  Parny.  Mais 
n'est-il  pas  curieux  de  constater  que  l'Emilie 
des  lettres  mythologiques  est  la  mère  du  ro- 
mancier des  Mystères  de  Pans,  si  bien  que 
M.  Ernest  Legouvé,  parent  d'Eugène  Sue,  se 
trouve,  lui,  le  fils  de  l'auteur  du  Mérite  des 
Femmes,  lié  ainsi  avec  l'auteur  des  Lettres  à 
Emilie  sur  la  mvlJiologie  ! 

M.  Legouvé  !  Notre  Doyen  des  gens  de 
lettres.  Celui-là  aura  son  cent  naire  et,  plus 
heureux  que  Dumas,  il  y  sera. 

JuLts  Claretie. 

P.  S,  Je  sais  fort  bien  que  M,  Michaux, l'éru- 
dit  historien  de  Villers-Cotterets,  donne  dans 
sa  biographie  de  Demoustier  ce  renseigne- 
ment: l'Emilie  du  poète  devint  Mme  Benoist. 
Mme  Benoist  épousa-t-elle  M.  Sue  en  secondes 
noces  ?  Toujours  est-il  que  la  lettre  autogra- 
phe de  Demoustier  h  Mme  Sue  et  sa  dédicace 


N*974. 


L'INTERMEDIAIRE 


71 


à  Amélie  méritaient  que  le  point  d'interroga- 
tion fût  posé.  C'est  intéressant. 

,  J.  C. 
M.  Jules  Claretie  qui,  à  la  réflexion,  a 
senti  sa  conviction  ébranlée,  a  cherché  à 
mettre  d'accord  ia  version  de  l'Emilie 
devenue  madame  Benoist  et  de  l'Eiiiilie 
devenue  madame  E.  Sue  II  se  demande 
si  madame  Benoist  n'aurait  pas  épousé 
M.  Sue  en  secondes  noces. Ni  en  secondes 
noces  ni  en  premières  noces.  Mlle  Leroux- 
Laville  (qui  ne  se  prénommait  pas  Adèle) 
était  déjà  Mme  Benoist  en  1796.  (Voir  le 
livret  du  Salon)  :  elle  mourut  en  1826  — 
deux  ans  avant  son  mari  et  vingt-quatre 
ans  après  Demoustier.  Le  V. 


catalogue   de  librairie 


Je  lis    dans   un 
(Belin)  : 

Demoustiers.  Lettres  à  Emilie  sur  la  Mi- 
thologie,  par  C.  A.  Demoustier.  Paris,  Rc- 
notiarJ,  IX- 1806  ;  6  parties  en  3  vol.  in-8, 
veau  écaille,  dos  orné,  dent,  tr.  d'or.  {Rel. 
anc .  ) 

Portrait  par  Gaucher  et  36  figures  de 
!Monnet. 

Précieux  exeniplaii-e  portant  un  envoi 
autographe  de  Demoustier  à  Madame 
Adèle  Sue,  mère  du  célèbre  romancier  Eu- 
gène Sue.  Cette  dame  serait,  dit-on, TEmi- 
lie  des  Lettres  sur  la  J\Tythologie. 

On  y  a  joint  une  lettre  autographe  si- 
gnée, écrite  par  Demoustier,  le  7  ventô>e 
an  IX,  quatre  jours  avant  sa  mort, et  adres- 
sée à  M"'  Sue  ;  un  second  état  du  portrait 
de  l'auteur  gravé  par  Gaucher;  le  portrait 
d'Emilie  gravé  par  Tassaert. 

Il  y  a  dans  cette  notice  une  faute  d'im- 
pression :  il  faut  lire  1801  au  lieu  de 
1806. 

M.  Jules  Claretie  a  probablement  eu 
connaissance  de  ce  volume,  de  la  note 
qui  l'accompagne  et  de  la  lettre  autogra- 
phe qu'il  renferme,  et  c'est  ce  qui  a  pu 
induire  en  erreur  ce  brillant  et  si  rensei- 
gné chroniqueur,  dont  la  production 
littéraire  sera  une  si  vivante  contribution 
à  l'histoire  des  mœurs  et  des  lettres  de 
son  temps. 

Les  témoignages  des  contemporains 
reconnaissent  dans  l'Emilie  des  Lettres, 
Mlle  Leroulx-Laville,  devenue  M'"»  Be- 
noist ;  celui  de  M""'  Vigée-Lebrun  qui 
l'eut  comme  élève  à  son  atelier,  est  parti- 
culièrement significatif. 

L'r:cte  de  naissance  d'Eu;^ène  Sue  ne 
dirait-il  pas  le  nom  de   la  mère  ?  Je  l'ai 


72        

cherché  et  j'ai  été  assez  heureux  pour  le 
trouver  aux  Archives  de  la  Seine,  cette 
mine  trop  inexplorée  et  oti  l'accueil  est  si 
empressé  et  si  cordial.  Il  s'y  rencontre, 
non  directement  en  original,  mais  en 
copie  originale.  C'est  un  extrait  des 
registres  des  actes  de  naissance  de  l'an 
12.  que  voici  : 

Du  huit  pluviôse  an  douze  de  ia  république 
française  à  onze  heures  du    matin. 

Acte  de  naissance  de  Marie-Joseph,  né  le 
cinq  du  courant  à  sept  heures  du  soir,  rue 
Neuve  de  Luxembourg  n"  160.  division  de 
la  place  Vendôme,  Fils  de  jean-joseph  Sue. 
médecin  en  chef  de  la  garde  des  consuls,  <1gé 
de  quarante  trois  ans,  et  de  Marie  Sophie 
Derilly,  demeurant  sus  dite  rue  Neuve  de 
Luxembourg  et  mariés  à  Paris  au  troisième 
arrondissement. 

Le  sexe  de  l'enfanta  été  reconnu  être  mas- 
culin 

Prender  témoin,  Jean-Baptiste-François  Le 
gros,  vérificateur  en  chef  du  trésor  public,  âgé 
de  cinquante-sept  ans,  demeurant  à  Paris,  rue 
du  Croissant  n°  8.  troisième  arrondissement, 
beau  père  de  ia  mère  du  dit  enfant. 

Second  témoin,  Eugène  Beauharnais,  colo- 
nel commandant  les  chasseurs  à  cheval  de  ia 
Garde  des  consuls,  âgé  de  près  de  vingt-trois 
ans,  demeurant  à  Paris  vue  de  Lille  n"  344, 
'o°  arrondissement. 

Sur  la  déclaration  à  nous  faite  par  ledit  Jean- 
Joseph  Sue,  père  du  dit  enfant  en  présence  de 
Dame  Marie-Rose-Josèphe  Tascher  Lapagerie, 
épouse  du  citoyen  Napoléon  Bonaparte,  pre- 
mier consul  de  la  République  française.  Et 
ont,  le  père  dudit  enfant,  les  témoins  sus 
nommés  et  ladite  dame  sus  nommée,  signé 
avec  nous  après  lecture.  Signé:  Legros,  Sue, 
Joséphine   Bonaparte.  E.   Beauharnais. 

Constaté  par    moi,  Charles  Huguet   Monta- 
ran,  maire  du  i"''  arrondissement  de  Paris. 
Signé  :  Huguet  Montaran. 

Pour  copie  conforme,  Paris  le  23  septembre 
1S27, 

Le  Maire, 
Lecordier. 

On  savait  déjà  que  limpératrice  José- 
phine et.  le  prince  Eugène  avaient  été 
marraine  et  parrain  de  Marie-Joseph  Sue 
et  que,  pour  cette  raison,  il  avait  pris  le 
prénom  de  son  parrain, Eugène.  Savait-on 
que  le  prince  Eugène  avait  été  l'un  des 
témoins  dans  la  déclaration  de  naissance, 
accompagné, à  la  mairie,  sans  nécessité, 
mais  sans  doute  pour  l'honneur  quelle 
voulait  faire  au  père,  par  celle  qui,  à 
quelques  jours  de  là,  serait  impératrice 
des  Français  ? 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20   juillet    190 


73 


74 


La  mère  d'Eugène  Sue  se  nommait  donc 
Derilly,  ou,  comme  on  le  verra  plus  loin, 
Tison  de  Reilly. 

Le  docteur  Sue  s'est  marié  trois  fois. 

Aux  archives  de  la  Seine  on  trouve  en- 
core cet  acte,  reconstitué  en  1871.  qui 
nous  révèle  cette  particularité  et  nous 
donne  l'orthographe  exacte  du  nom  de 
la  mère  du  romancier. 

PREMIER  ARRONDISSEMENT  DE  PARIS 

Anru'e  1820 

L'an  mil  huit  cent  six,  le  vingt  décembre 
à  la  mairie  du  premier  arrondissement  de 
Paris. 

Aclc  de  mariage  de  Jean-Joseph  Siie,  doc- 
teur en  médecine  demeurant  rue  du  Che- 
min du  Rempart,  n"  3,  veuf  en  secondes 
noces  de  Marie-Sophie  Tison  de  Reillys, 
fils  de  Jean-Joseph  Sue  et  de  Jeanne-Angé- 
lique Martin  de  Saint-Martin  son  épouse, 
tous  deux  décédés. 

Et  de  Marie-Françoise  Rosellas  Milhau 
demeurant  rue  de  Miroménil.  n°  21,  veuve 
en  premières  noces  de  Michel  Adalid,  fille 
de  Michel  Milhau  et  de  Elisabeth-Justine 
Degrénon,  son  épouse  tous  deux    décédés. 

Ainsi,  en  1820,  le  père  d'Eugène  Sue 
—  celui  ci  étant  né  depuis  seize  ans  épou- 
sait M""=  Milhau,  sa  troisième  femme. 

Il  était  veuf  en  secondes  noces  de  Marie- 
Sophie  Tison  de  Reilly,  sa  seeonde  femme. 

Quelle  avait  été  sa  première  femme, 
celle  que  Dumoustier,  mort  en  1 801, avait 
pu  connaître  ? 

Le  22  juin  1800,  le  docteur  Sue  di- 
vorçait d'avec  une  jeune  femme  de  17]  ans 
Elisabeth-Adélaïde  Sauvan,  qui  épousait, 
le  4  février  1803,  Legouvé,  l'auteur  du 
Mérite  des  femmes  et  devenait  ainsi  la 
mère  du  doyen  de  nos  immortels,  M. 
Ernest  Legouvé  (A.  Jal). 

La  lettre  adressée  en  1801  à  Madame 
ÂdHe  Sue,  était  donc  pour  M'^''  Elisabeth 
Adélaïde  Sauvan,  à  ce  moment,  libre  de 
son  jeune  cœur  par  son  divorce,  et  qui 
pouvait  accepter, sans  faire  tort  à  quicon- 
que, les  hommages  enflammés  de  l'auteur 
des  lettres  à  Emilie. 

Mais  elle  n'avait  pu  être  l'Emilie  des  Let- 
tres; elle  n'était  âgée  que  de  trois  ou  quatre 
ans  quand  la  première  édition  en  fut  pu- 
bliée. 

Elle  n'avait  pu  être  davantage  la  mère 
d'Eugène  Sue, puisque  que  le  romancier  ne 
naquit  qu'un  an  après  qu'elle  eut  épousé 
Legouvé. 


Le  docteur  Sue  épousa  donc  successive- 
ment :  Adélaïde  Sauvan,  Sophie  Tison  de 
Reilly  et  Françoise  Rosellas  Milhau. 

Aucune  des  trois  n'est  une  demoiselle 
Laville-Leroux  et  pour  tous  les  contem- 
porains de  Demoustier,  c'était  ainsi  que  se 
nommait  la  jeune  fille  qui  inspira  le  ga- 
lant avocat,  et  que  tous  surent  par  la 
suite,  être  devenue  Madame  Benoist. 

Mais  Dumoustier  avait  pu  voir  que  ses 
madrigaux  étaient  sans  effet  sur  sa  première 
Emilie  ;  rien  ne  l'empêchait  donc  de  s'en 
choisir  une  seconde,  dans  l'épouse  divor- 
cée du  docteur  Sue  qui  reçut,  avec  l'un 
des  premiers  exemplaires  de  la  belle  édi- 
tion de  1801 ,  la  dernière  pensée  que  traça 
la  main  défaillante  du  poète.  M. 

La  décoration  du  Lis  (XLII  ;  XLIII  ; 
XLIV  ;  XLV).—  Rouzet  de  Folmon  (Jean- 
Marie),  professeur  de  droit,  procureur- 
syndic  du  district  de  Toulouse,  élu  député 
à  la  Convention  par  le  département  de  la 
Haute-Garonne,  et  qui  prit  la  défense  de 
Louis  XVI  dans  cette  assemblée,  était  né 
à  Toulouse,  le  23  mai  1743,  et  marié  (de- 
puis le  6  février  1774)  à  Marie  Hébrard. 
Il  siégea  aux  Cinq-Cents,  suivit  en  exil  la 
duchesse  douairière  d'Orléans  et  fut,  à  la 
Restauration,  le  président  du  conseil  de 
cette  princesse.  —  Voir  pour  le  nom  de 
Rouzet:  la  biogiaphie  des  hommes  vivants 
(1817,  t.  111),  les  Conventionnels, listes, etc. 
publiées  par  Jules  Guiff"rey  (1889,  in  8°), 
d'après  des  documents  originaux. 

T.L. 

La    famille    de    la    Baume      de 

Montrevel  (XLIV  ;  XLV).—  Je  viens 
un  peu  tard  donner  mon  avis  sur  cette 
question.  Les  seules  armes  connues  de 
cette  ancienne  et  illustre  famille  de  Bresse 
sont  celles  qui  ont  déjà  été  données  : 
D'or  à  la  bande  vivréc  d'azur.  Mais  rien 
ne  s'oppose  à  ce  qu'antérieurement  elle 
ait  porté  une  baume  ou  grotte. 

Ce  ne  serait  d'ailleurs  pas  la  seule.  On 
trouve  à  YArmoral  général  de  1696, 
généralité  de  Bourgogne  :  Balme,  André, 
lieutenant  général  au  bailliage  de  Bugey, 
qui  porte  :  Coupé  :  au  i  de  gueules  au 
lion  léopardé  d'or,  recoupé  d'a{ur  à  une 
gerbe  d'or,  liée  de  sable  ;  au  2  de  sable  à 
un  rocher  d'argent  enfoncé  ou  percé  au  mi- 
lieu de  sable. 


N-  974 


L'INTERMEDIAIRE 


15 


76 


L'Armoriai  gravé  de  Chevillard  donne 
les  mêmes  armes  un  peu  modifiées  dans 
leurs  dispositions, à  Balme  de  Saint-IuUien, 
Belley  :  Coupé  :  au  1  de  gueules  an  lion 
léopardé  d'or  ;  an  2  d'azur  à  une  gerbe 
(faroeul,  recoupé  de  sable  à  un  rocher 
iVargent  percé  au  luil/eii  de  sable. 

Enfin  Kietstap  donne  à  Balme  de  Sainte- 
Julie,  en  Dauphiné  :  Ecartelé  :  aux  i  et  ^ 
coupé  :  A.  de  gueules  à  un  lion  léopardé 
d'or  ;  B.  d'azur  d  la  gerbe  d'or  ;  aux  2  et  ^ 
de  sable  à  un  rocher  ou  balme  d'argent. 

Tous  ces  Balme  ont  évidemment  une 
même  parenté  et  leurs  armes  sont  par- 
lantes. Peut-être,  après  tout,  descendent- 
ils  dos  anciens  seigneurs  de  la  B  unie 
dont  ils  auraient  conservé  partie  des  fir- 
mes. P.  LE  J. 

î:-aint  Liesne  (XLV)  —  Saint  Lienne, 
Liesne,     Leonius    est     honoré     dans    la 
Vienne,  la  Vendée,  les  Deux-Sèvres  et  en 
Seine-et-Marne.    Il    fut    disciple  de  saint 
Hilaire   le   Grand  en   367,  et  mourut  en 
380.  Une  prose  nous  apprend  : 
Ad  fidem  miiltos 
Perdiixit  doctrina  Leonii 
Qui  valde  Pictavos 
Rexit  post  niortem  Hiiarii. 

Le  culte  de  ce  bienheureux,  que  M.  A. 
Giry  ne  mentionne  pas  dans  son  catalo- 
gue des  saints,  (Ma;;M^'/  de  Diplomatique. 
Paris  1894),  se  comprend  dans  toute  la 
région  évangélisée  par  le  grand  évêque  de 
Poitiers.  A  Melun,  on  a  très  probable- 
ment dû  l'honorer  après  la  venue  des 
Normands.  Les  moines  du  prieuré  de 
saint  Lienne,  à  la  Roche-su r-Yon,  qui 
avaient  reçu  des  moines  poitevins  la 
garde  des  précieux  restes  du  bienheureux, 
les  auront,  comme  tant  d'autres  de  cette 
époque,  transportés  en  un  lieu  sûr  et  la 
date  du  12  novembre  ('jour  de  fête  de 
saint  Lienne,  à  Melun)  doit  être  celle  de 
la  translation  de  ses  reliques.  Il  nous 
reste  plus  d'un  exemple  de  semblable 
transposition  des  fêtes. 

M.  A.  S  pourra,  dans  un  nis  de  la  bi- 
bliothèque lie  Poitiers  fms  307)  trouver 
la  légende  de  ce  bienheureux,  insérée  en 
entier  dans  l'office  en  usage  au  vu"  siècle 
en  l'abbaye  de  Saint-Hiiaire  de  la  Celle, à 
Poitiers.  Il  pourra  surtout  consulter  avec 
fruit  le  petit  volume  qu'a  publié  en  1898, 
notre  savant  ami.  M,  l'abbé  L.  Rousseau  : 
Saint  Lienne  et  son  prieuré^  in-i 2   de  134 


pages,  La  Roche-sur-Yon,  librairie  Yvon- 
net.  L'auteur  y  a  condensé  tout  ce  qu'il  a 
pu  recueillir  sur  saint  Lienne  et  son  culte 
spécial  à  la  Roche-sur-Yon. L'église  Saint- 
Louis  de  cette  ville  a  récemment  restauré 
son  culte.  Avec  l'approbatioti  épiscopale 
une  chapelle  latérale  lui  a  été  consacrée 
et  M.  V.  Fulconis  a  sculpté  pour  cette 
chapelle  une  magnifique  statue. 

L.  C.  DELA   M. 

J'ai  dit  à  tort  que  saint  Liesne,  confes- 
seur, honoré  à  Melun,  serait  mort  au  xii^ 
siècle.  C'est  vi«  siècle  qu'il  fallait  dire, 
mais  Rouillard  parle  d'une  relation  de  la 
vieet  des  miracles  de  ce  saint, composée  au 
xii"  siècle,  —  vers  1  136  —  par  un  Galtère 

(Gaultier)  abbé  de  Saint-Père  de  Melun, 

* 

*  * 
Le  manuscrit  de  dom   Gaultier    aurait 

encore  été  consulté  par  le  savant  Mabil- 
lon,  m.iis  de  nos  jours  on  en  a  perdu  la 
trace,  comme  le  déclarait  Duchalais,  en 
184s,  dans  sa  dissertation  sur  les  vicom- 
tes de  Melun.  X. 

Mirambeau(Chareate-Inférieur8 
(XLV).  —  Renseignements  d'après   P.  D. 
Rainguet  :     Etudes     historique.<i   sur    lar- 
ronciii'si;::'  t   tfc  Jon^ac,  1864. 

Est  appelé  dans  les  Rôles  gascons  Mi- 
rambellum,  et  aussi  Mirambel  L'Artauld, 
du  nom  de  ses  anciens  seigneurs  au  xi** 
et  xu*  siècle. 

La  seigneurie  passa  ensuite  aux  vicom- 
tes d'Aunay,  aux  Harpedane  de  Belleville 
en  141^,  et  de  ceux-ci  par  suite  d'alliance 
aux  sires  de  Pons.  L'un  d'eux,  François 
de  Pons,  baron  de  Mirambeau,  joua  un 
rôle  très  actif,  comme  chef  réformé  dans 
les  guerres  de  religion. 

Sa  petite-fille  épousa  vers  1620  Armand 
d'Escodecade  Boisse,  baron  de  Pardaillan, 
sur  les  descendants  duquel,  en  1707, 
cette  terre  fut  saisie  et  vendue  à  Charles  de 
Lorraine,  comte  de  Marsan,  prince  de 
Pons  et  de  Mortagne 

En  1787  madame  de  La  Tour  de  Bouil- 
lon et  d'Auvergne,  née  princesse  de  Lor- 
raine,vendit  Mirambeau  au  marquisdeCau- 
penne  qui  le  céda  en  181 3  au  comte  Du- 
chàtel  dont  la  famille   le   possède  encore. 

Qviant  aux  armes,  il  faudrait  reprendre 
le  blason  de  la  série  des  anciens  posses- 
seurs de  cette  importante  baronnie.  Celui 
qui  conviendrait  peut-être  le  mieux  se- 
rait l'un  des  sires  de  Pons  :  d'argent  à  la 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


îo  juillet    1903 


77 


78 


fascebandée  d'oreide  gueuhsqm  ontpossédé 
Mirambef  u  le  plus  longtemps,  et  en  ont 
porté  le  nom.  D'  Vigen. 


* 


Ce  Mirambeau,  qu'il  faut  bien  se  gar- 
der de  confondre,  comme  certains  l'ont 
fait,  avec  Mirambeau,  du  Comminges, 
(Haute-Garonne)  é<  lit  une  baronnie  appar- 
tenant à  la  très  ancienne  famille  de  Pons, 
qui  portait  :  d'argent,  à  une  fasce  bandée 
dti  SIX  pièces  d'or  et  de  gueules. 

Pour  l'origine  de  ce  bourg  dont  les 
armoiries  municipales  nous  sont  incon- 
nues, Bex  trouvera  sans  doute  à  se  ren- 
seigner en  consultant    V Histoire   de  Sain- 

ionge  par   A.  Maichin.  A.  S... 

* 

*  * 
La  famille  Escodeca  de  Mirambeau,  en 

Gascogne  et  Saintonge,  porte  :    De  gueules 

à  trois  lévriers  courants  d'argent  diffames 

Vun  sur  l'autre.  P    leJ. 

Le   plan  de  Paris  par  Vasserot 

(XLVI,  9). —  Voici  le  titre  de  ce  plan  : 
Plan  détaillé  de  la  ville  de  Paris  dressé 
géométriquement  à  l'échelle  de  unniillimctie 
pour  mètre  par  Ph.  Vasserot  et  j.-H. 
Bellanger  architectes,  et  comprenant  la 
division  de  toutes  les  propriétés  avec  le  nu- 
méro que  porte  chacune  d'elles,  la  distribu- 
tion des  bâtiments  et  des  cours  dans  les  mai- 
sons particulières  elle  détail  des  monuments 
et  ètablisseutents  publics  ou  remarquables. 

Sur  les  48  quartiers  de  Paris  de  l'épo- 
que (1827-1836),  onze  n'ont  pas  été  faits 
qui  sont  les  faubourgs  extérieurs.  Les  37 
qui  ont  paru  comptent  155  feuilles  et 
donnent  tout  le  centre  de  Paris,  m.oinsles 
quartiers  deSaint-Martin  des  Champs  et  du 
Temple  :  c'est  donc  presque  toute  la  ville 
de  Paris  de  1830. 

Ce  plan  n'a  jamais  été  terminé. 

Comte  d'Aucourt. 

Béatrix  ou  Béatrice  (XLV).—  En 
France,  on  a  commencé  par  écrire  avec 
l'x  finale,  comme  en  Italie.  C'est  plus 
tard  seulement  qu'on  a  écrit  Béatrice, 
en  français.  Aussi,  retrou  ve-t-on  les 
deux  orthographes,  à  des  époques  suc- 
cessives, avant  de  les  trouver  admises 
indifféremment  comme  aujourd'hui.  Il 
en  est  de  même  du  nom  d'Alice,  que  l'on 
écrivit  d'abord  Alix,  comme  dérivant 
de  Aalix,  élision  d'un  mot  plus  long,  que 
nous    décrirons  ailleurs.  D""  B. 


Descendance  de  Christophe  Co~ 
lomb  (XLV  ;  XLVI, 26).  —  Le  nom  patro- 
nymiquedu  duc  de  Veragua  est  D.  Cristoba^ 
Colon  de  la  Cerda,  marquis  de  la  jamaica. 
Le  titre  de  duc  de  Veragua  1537  ^st  porté 
parle  titulaire  actuel  depuis  1867.     Ky. 

Folard  (M. de),  ambassadeur  sous 
Louis  XV  (XLV).  —  La  baronne  de 
Bruno  était  la  plus  jeune  fille  de  M.  de 
Folard, ambassadeur  de  Louis  XV,  près  de 
l'empereur  Charles  VII,  d'abord  Electeur 
de  Bavière. 

Hubert  de  Folard,  neveu  du  célèbre 
chevalier  de  Folard,  mestre  de  camp, 
gouverneur  des  ville  et  citadelle  de 
Bourbourg  en  Flandre  et  l'ami  de 
Charles  XII,  du  maréchal  de  Saxe,  etc. 
avait  épousé  la  fille  du  baron  de  Nantua, 
chambellan  et  ami  de  l'Electeur,  aussi 
tous  les  princes  et  princesses  allemands, y 
compris  la  Dauphine  de  France  et  l'Impé- 
ratrice, voulurent  ils  être  parrain  et  mar- 
raine des  enfants  de  M.  de  Folard. 

L'aînée,  Joséphine,  filleule  de  Maric- 
joséphine  de  Saxe,  dauphine  de  France, 
belle-fille  de  Louis  XV,  épousa  le  comte 
de  Toureau. 

Frédéric,  filleul  de  Frédéric,  duc  de 
Deux-Ponts,  mourut  à  q  ans. 

Marianne,  filleule  de  Marianne,  élec- 
trice  douairière  de  Bavière,  fille  d'Au- 
guste III,  roi  de  Pologne,  épousa  le  mar- 
quis de  Vernety. 

Clément,  filleul  de  l'Electeur, archevêque 
de  Trêves,  mourut  a  2  ans. 

Amélie. filleule  de  l'Impératrice  Amélie 
d'Autriche,  épousa  le  baron    d'Arcy  . 

Cunégonde  filleule  de  laprincesseCuné- 
gonde  de  Saxe, fille  d'Auguste  III  de  Polo- 
gne, épousa  le  marquis  de  Boubers. 

Adélaïde,  filleule  de  la  comtesse  de 
Mongelas,  morte  sans  être  mariée,  cha- 
noinesse. 

Marie-foseph  épousa  le  marquis  de 
Cramayel. 

jacinthe,  filleule  de  la  princesse  Porcia 
et  du  prince  Chimsée  de  Munich,  épousa 
le  général  baron  de  Bruno  de  Molaret, alors 
capitaine  aux  hussards  de  Berchini.  11  fut 
grand  écuyer  du  roi  de  Hollande.  11  était 
né  à  Pondichéry.  Son  père,  qui  signait 
ses  nombreux  ouvrages,  Louis  de  Bruno, 
né  sur  les  rives  du  Gange,  introducteur 
des  ambassadeurs  près  de  Monsieur  frère 
du  roi  (Louis  XVIII),  était  fils   du   gou- 


N»  974 


L'INTERMEDIAIRE 


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80 


verneur  de  Chandernagor.  De  son  ma- 
riage avec  jacinthe  de  Folard,  le  général 
Bru    o  eut  trois  enfants  : 

Le  général  baron  de  Bruno,  qui  eut 
deux  fillcs  :  Mmes  de  Villequetout  et  de 
Serry. 

Ferdinand,  baron  de  Bruno  de  Molard, 
inspecteur  général  des  finances  marié  à 
Fanny  de  Bassoncourt,  mort  sansenfants. 

Adrienne  mariée  au  chevalier  le  Moyne 
ministre  plénipotentiaire, dont  les  enfants 
sont  : 

1°  Hyacinthe,  marié  à  la  duchesse  de 
Persigny,  née  de  la  Moskova,  mort  sans 
enfants. 

2°  Augusta, mariée  au  petit-fils  du  géné- 
ral baron  Rey,  qui  se  distingua  pendant 
les  guerres  de  l'Empire.  Ils  ont  un  fils 
non  marié  et  une  fille,  la  baronne  Ernest 
du  Houlley. 

30  Béatrix  mariée  au  vicomte  Christian 
de  Failly. 

Les  Folard  habitant  Saint  Orner  étaient 
des  parents  éloignés,  mais  non  des  des- 
cendants de  l'ambassadeur  de  Louis  XV. 
Une  de  ses  arrière  petites-filles, 

Famille  de  Vaux  (XLV,  XLVI,3o). 
—  Dans  la  province  de  Luxembourg  (Bel- 
gique), il  existe  encore  une  famille  de  ce 
nom  à  Petite-Somme.  (Septon).  je  trouve, 
en  effet,  dans  la  liste  de  délivrance  des 
permis  de  chasse,  les  noms  ci-aprés  : 
Comte  Charles  Jourda  de  Vaux  et  comte 
René  Jourda  de  Vaux,  propriétaires.  Le 
collaborateur  A  pourrait  diriger  ses  re- 
cherches dans  ce  sens.  E.  T. 
* 
*  * 

Il  est  bien  difficile  de  trouver  la  famille 
de  Vaux  cherchée  si  l'on  n'indique  pas 
un  nom  patronymique  ;  comme  curiosité 
je  vais  donner  la  liste  de  7  |  familles  qui 
ont  eu  un  fief  ou  une  terre  du  nom  de 
Vaux  et  sur  lesquelles  j'ai  des  références 
généalogiques  plus  ou  moins  complètes  : 

Ce  sont  les  familles  :  Akakia,  Amat, 
Arthuys.  Aubeterre,  Balavoine,  de  la 
Barre,  Baudot,  Beaudeduit,  Bermont,  de 
Bernage,  Bernard,  Bernières,  Bervezeix, 
Billard,  Bodart,  Bodin,  Boudeville,  du 
Boulay,  Bouquetot,  Bourcier,  Braux,  Cara 
ou  Carra,  de  Castres,  des  Champs,  Cha- 
potin,  Charpentier,  Charpy,  Chastelard, 
La  Chastre,  Chaton,  Chauvel,  Chertemps, 
Le  Clerc,  de  Cogny,  du  Crest,  Despinoy, 
Drouart,   Durand,     Edouard,    d'Espinoy, 


Estienne,  Evrard,  Failly,  Fouquet,  Four- 
net,  Fraguier,  Fremière,  Gaultier,  Le 
Goux,  Goyon,  Grant,  Graville,  Guyon, 
de  la  Haye,  Hermerel,  du  Hommeel, 
Jourda,  Langlade,  Lotin,  Le  Maistre,  du 
Mesnil,  Moisson,  Montalembert,  Le  Noir, 
Pasquet,  de  la  Porte,  du  Puy,  Remignac, 
Rosières.  Savignac,  Scaron,  Veillet,  Wal- 
ton,  Zeddes. 

11  y  a  eu   de  plus  des  : 

de  Vaux  d'Achy  ; 

de  Vaux  de  Boisbrault  (Maine)  ; 

d«  Vaux  du  Boulay,    Loresse  (Maine)  ; 

de  Vaux  de  la  Coudre  (Bretagne^  ; 

de  Vaux  d'Hocquincourt  ; 

de  Vaux  de  Pallanin; 

de  Vaux  de  Tassillon. 

Comte  de  Lavergne. 


* 
*  * 


Beaucoup  de  localités  en  France  por- 
tent le  nom  de  Vaux  ;  il  n'est  donc  pas 
étonnant  qu'un  certain  nombre  de  fa- 
milles l'aient  ajouté  à  leur  nom  patrony- 
mique comme  nom  de  terre  ou  de  fief. 
Mais  avec  l'usage  de  plus  en  plus  répandu 
de  laisser  de  côté  le  nom  patronymique, il 
est  assez  difficile  de  s'y  reconnaître. 

Sans  parler  des  familles  de  Vaulx,  de 
Vault,  de  Veaux,  dont  le  nom  s'ortogra- 
phie  d'une  façon  différente,  il  existe  plu- 
sieurs familles  du  nom  de  Vaux  n'ayant 
entre  elles  aucun  lien  de  parenté,  notam- 
ment los  trois  suivantes  que  cite  le  corres- 
pondant A.  de  l'Intermédiaire  : 

Carra  de  Vaux,  dont  un  conseiller  à  la 
cour  de  Paris,  décédé  il  y  a  quelques 
années,  et  son  petit-fils  professeur  d'arabe 
à  l'Institut  catholique  de  Paris. 

Jourda  de  Vaux,  dont  un  maréchal  de 
France,  mort  en  1783,  Plusieurs  officiers 
de  cette  famille  figurent  dans  l'armée. 

Le  Grand  de  Vaux,  famille  du  parle- 
ment de  Paris.  C'est  à  elle  qu'appartient 
M.   Almir  de  Vaux. 

On  peut  citer  encore  ks  familles  Cadet 
de  Vaux,  Guérin  de  Vaux,  Le  Porquier 
de  Vaux,  du  Fournet  de  Vaux. 

G.  O.  B. 


*  * 


Noël  Jourda,  comte  de  Vaux,  maréchal 
de  France  en  1783,  est  né  au  château  de 
Vaux,  près  d'Yssengeaux, diocèse  du  Puy 
en  Velay  en  1705  ;  comme  baron  de 
Roche,  il  avait  entrée  aux  Etats  de  la  pro- 
vince de  Velay. Entré  au  service  en  1724, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  juillet  1902 


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82 


il  est  connu  surtout  par  l'expédition  de 
Corse  dont  il  eut  le  commandement  en 
1769  et  qui  eut  pour  résultat  la  pacifica- 
tion et  la  réunion  à  la  France  de  cette 
ile.  Il  mourut  à  Grenoble  le  14  septembre 
1788,  gouverneur  du  Dauphiné,  et  fut 
inhumé  à  Retournac,  en  Velay.  Son  cœur 
fut  transporté  au  château  de  Paray,  près 
de  Lonjumeau,  habité  par  la  marquise  de 
Vauborel.  sa  fille  aînée  et  placé,  dans  un 
monument  en  forme  d'obélisque  qui  se 
voit  encore  près  de  la  route  de  Paris  à 
Fontainebleau 

Le  maréchal  de  Vaux  n'a  pas  laissé  de 
descendants  mâles  ;  par  la  demande  de  sa 
fille  et  son  héritière,  la  marquise  de  Vau- 
borel, Louis  XVIII  conféra  à  MM.  Joseph 
de  Vaux  d'une  autre  branche  de  la 
famille,  celle  des  Folletier,  le  titre  héré 
ditaire  de  vicomte,  tant  en  récompense  de 
leurs  services  personnels  qu'en  mémoire 
de  ceux  du  maréchal  de  Vaux.  C'est  cette 
branche  qui  représente  aujourd'hui  la 
descendance  dans  la  Haute-Loire  de  la 
famille  de  Vaux,  une  des  plus  anciennes 
de  la  noblesse  du  Gévaudan,  établie 
ensuite  depuis  plusieurs  siècles  dans  le 
Velay.  ^  E.  V. 

*  41 
M. le  baron  de  Vaux  qui  avait  pu  juger, 

par  la  variété  des  réponses  publiées  dans 
nos  colonnes,  de  l'impartialité  de  nos 
collaborateurs, nous  fait  l'honneur  de  nous 
adresser  la  lettre  suivante  : 

Dieppe  le    15  juillet    1902. 
Monsieur, 

On  me  communique  ici,  où  je  suis  de- 
puis quelque  temps,  votre  journal  qui  con- 
tient plusieurs  notes  me  concernant.  Vos 
correspondants,  qui  n'ont  pas  signé  leurs 
communications,  afin  de  leur  donner,  sans 
doute,  une  filas  grande  aut]icnticitt\  ont 
voulu  s'amuser  à  vos  dépens. 

Ils  me  connaissent  ou  ils  ne  me  con- 
naissent pas  ;  s'ils  me  c.uTnaissent  ils  savent 
que  je  suis  né  Charles-Maurice  de  Vaux  ; 
s'ils  ne  me  connaissent  pas  comment  peu- 
vent-ils vous  parler  de  choses  que  for  é- 
ment  ils  ignorent? 

Avant  de  se  faire  le  trucheman  d'auteurs 
anonymes  un  journal  sérieux  se  serait  ren- 
seigné ;  la  chose  eût  été  facile  car  je  suis 
assez  connu  dans  la  presse  parisienne  pour  sa- 
voir où  me  trouver,  d'autant  plus  que  ma  si- 
gnature ,  il  y  a  trois  mois  encore  paraissait 
régulièrement  zi\  Figaro. 

Maintenant  si  vous  tenez  h  être  fixé  sur  ma 
peisonnalité     d'une    manière    moins    vague, 


entrez  à  la  Bibliothèque  nationale,  demandez 
mon  livre  :  Les  hommes  Je  cheval,  vous  y 
trouverez  une  lettre  préface  du  général  L'Hotte 
qui  fut  mon  écuyer  en  chef  à  Saumur  et  plus 
tard  le  colonel  de  mon  régiment,  qui  vous 
fixera. 

Pour  ma  famille,  consultez  les  registres  de 
l'étnf-civil  de  Neuilly  et  le  chapitre  que 
d'Hozier  consacre  à  la  noblesse  du  Périgord, 
vous  aurez  tous  les  renseignements  que  vous 
désirez. 

En  vous  demandant  de  publier  cette  lettre, 
je  vous  prie,  monsieur,  d'agréer  mes  saluta- 
tions empressée'';. 

Baron  de  Vaux. 

Pour  votre  gouverne,  il  existe  onze  ou 
douze  familles  de  Vaux,  voici  les  plus 
connues  : 

Les  Bertin  de  Vaux,  les  Billard  de  Vaux, 
les  Basseterre  de  Vaux,  les  Champlol  de  Vaux, 
les  Forestier  de  Vaux,  les  Foulon  de  Vaux; 
lesjourda  de  Vaux,  les  Lemoigne  de  Vaux, 
les  Moismont  de  Vaux,  les  Vauquelin  de 
Vaux. 

Quant  au  préfet,  il  n'est  pas  mort  rue  Mo- 
gador,  il  s'est  suicidé  boulevard  Beauséjour, 
où  il  demeurait.  11  était  alors  inspecteur  de  la 
librairie  au  ministère  de  l'Intérieur,  et  n'avait 
jamais  été  préfet  de  l'Aube,  mais  sous-prétet 
à  Lunéville. 

*  * 
Qiie  notre  distingué  confrère  nous  per- 
mette de  lui  dire  qu'à  V Intermédiaire, 
c'est  en  toute  sincérité  et  avec  une  entière 
bonne  foi  que  s'échangent  les  propos, 
quelquefois  contradictoires,  qui  ne  ten- 
dent qu'à  la  reclierche  de  la  vérité  :  il 
veut  bien  nous  y  aider  :  notre  but  est 
atteint.  Nous  ajouterons  qu'une  initiale 
ou  un  pseudonyme  a  valeur  de  signature  : 
en  douterait-il  que  nous  prierions  le  baron 
de  Vaux  d'en  appeler  au   Diable  Boiteux. 

M. 


Famille  de  Sers  (XLV).  —  En  1854. 
le  6"  escadron  du 7'  régiment  de  hussards 
qui  venait  d'être  formé  à  Montpellier  pour 
se-rendre  en  Algérie  et  dont  j'étais  le 
fourrier,  était  commandé  par  i>'..  de  Sers, 
marquis  ou  comte.  Au  mois  de  janvier 
1856,  il  fut  décoré  pour  la  belle  con- 
duite de  son  escadron  dans  différentes 
affaires  qui  eurent  lieu  en  Kabylie,  no- 
tamment à  Tizy-Ouzou  et  chez  les  Beni- 
Ratten. 

Si  ma  mémoire  est  fidèle,  le  capitaine 
de  Sers  a  du  donner  sa  démission  en 
1860  et  fut  plus   tard  député  de  Loir-et- 


N-  974. 


L'INTERMEDIAIRE 


83 


84 


Cher  ;  mais  je  ne  saurais  être  affirmatif 
sur  ce  dernier  point. 

Un  ancien  Cul  de  singe. 

*  * 
Le  marquis  de  Sers,  ancien  capitaine  de 

hussards,  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur ancien  député,  est  actuellement  veuf 
de  M"'=  de  Paraza,  dont  il  n'a  eu  qu'une 
fille,  mariée  au  vicomte  Edmond  de  Mar- 
say  (et  non  Marsan),  alors  lieutenant  d'ar- 
tillerie, et  démissionnaire  depuis  quelques 
années.  Les  adresses  données  par  notre 
confrère  sont  exactes. 

Le  comte  de  Sers,  cousin  du  marquis, 
ancien  officier  au  6^  hussards,  n'a  pas 
d'enfants.  C. 

Les  frères  d'Etienne  Geoffroy 
S?int-Hilaire  (XLV).  —  Etienne  Geof- 
froy Saint-Hilaire  eut  un  fils  et  deux  filles 
(non  une  seulement)  jumelles,  nées  vers 
1814  ou  1815.  L'une  d'elles  ne  vécut 
guère  que  seize  à  dix-sept  ans.  Voici  quel- 
ques vers  inédits  bien  touchants  et  bien 
exacts  qui  méritent  d'être  connus.  Ils  sont 
de  M.  Joudot,  professeur  à  l'Ecole  de 
Droit  : 

Sur  la  mort  d'une  des  filles  jumelles  de 
A^me  Geoffroy  Saint-Hilaire: 

Pour  toujours!...   et  si    tôt  1    quoi!    l'éternel 

(adieu  ? 
Ne  plus  jamais  la  voir,  lui  parler!  Sur  la  terre 
N'avoir  plus  que  son  nom  et  sa  tombe  !0  mon 

Dieu, 
Mon  Dieu  !  que  ta  main  est  sévère  ! 

Séparer   ces   deux  sœurs  !,..    du   ciel   double 

présent  ! 
Le  même  jour  ouvrir  leurs  yeux  à  la  lumière  ; 
Leurs  cœurs  étaient  jumeaux  :  c'était  un    seul 

[enfant, 
Un  seul,  aimant  deux   fois  sa  mère  I 

Ne  devaient-elles  pas,  se  tenant  par  la  main, 
Marcher  à  pas  égaux  jusqu'à  la  dernière  heure? 
Mais  non  :  l'une  s'endort,  tombe   au   tiers  du 

[chemin  ; 
L'autre  à  genoux  s'arrête  et  pleure. 

laquelle   est   plus   à    plaindre?    et   par   l'Etre 

Eternel 
Est  la  douce  victime,  hélas  !  vraiment  choisie  ? 
L'une,  loin    de    sa   sœur,    peut-elle   aimer  le 

[ciel  ? 
L'autre  peut-elle  aimer  la  vie  ? 

Le  Saint  Suaire  de  Turin  (XLV). 
—  Quelques  observations  importantes 
d'un  exégète  : 


Qu'on  le  veuille  ou  non,  il  reste  encore 
trois  difficultés  à  élucider  avant  d'admettre 
comme  probante  la  démonstration  de 
M.  Vignon  :  la  première  se  rapporte  à  la 
tradition  ecclésiastique,  la  seconde  est  une 
question  d'exégèse,  la  troisième  est  d'ordre 
expérimental.  Je  laisse  de  côté  la  partie  his- 
torique épuisée  par  M.  Chevalier  et  je 
ni'expliqu  e  : 

1"  Le  Nouveau  Testament  et  la  Patrolo- 
gie  tout  entière  sont  muets  sur  une  em- 
preinte que  le  Christ  mort  aurait  laissée  sur 
le  linceul  dans  lequel  il  fut  enseveli.  Com- 
ment expliquer  ce  silence  ?Ne  doit-on  plus 
exiger  que  «  l'authenticité  d'une  relique 
de  premier  ordre,  solennellement  offerte  à 
la  vénération  des  fidèles,  soit  établie  par 
une  chaîne  non  interrompue  de  témoigna- 
ges écrits,  recueillant  directement  l'héri- 
tage de  la  tradition  des  temps  apostoliques, 
pour  nous  la  transmettre  sans  lacune  ?  2. 
(Comte  Riant). 

2°  Si  l'on  admet  que  l'emploi  des  aro- 
mates, ajourné  au  surlendemain,  n'eut  pas 
lieu,  comme  semblent  l'indiquer  saint 
Marc(XVL  i)  et  saint  Luc  (XXIV.  i),  ou 
que  le  corps  du  Christ  fut  entouré  de  ban- 
delettes, comme  le  veut  le  quatrième  évan- 
gile (XIX,  40),  la  thèse  de  M.  Vignon  est 
ruinée  par  la  base.  Cette  thèse  suppose, 
en  effet  :  et  l'emploi  des  aromates  dès  le 
vendredi  soir  —  point  sur  lequel  il  faudra 
expliquer  les  Synoptiques  et  saint  Jean  — 
et,  surtout,  que  le  suaire  était  posé  à  plat, 
comme  un  écran,  au-dessus  et  au-dessous 
du  corps,  de  façon  à  recevoir  une  em- 
preinte régulière  non  déformée,  disposi- 
tion que  ne  permet  guère  le  texte  du  4° 
évangile. 

3"  Seul,  l'examen  direct  du  Saint  Suaire 
permettrait  d'affirmer  si  l'image  est  une 
peinture  ou  une  impression  d'ordre  spé- 
cial. 

Cette  vérification  expérimentale  de  na- 
ture chimique,  demandée  à  la  suite  de  la 
communication  de  M.  Chevalier  à  l'Aca- 
démie des  inscriptions  et  de  nouveau  à  la 
suite  de  celle  de  M.  Delage  à  l'Académie 
des  sciences,  i/a  pas  été  bien  accueillie  : 
elle  a  même  été  sévèrement  jugée  par  des 
publicistes  catholiques.  Je  la  trouve  cepen- 
dant dans  une  revue,  les  Ehides,des  RR.PP. 
Jésuites,  et  sous  une  plume,  celle  du  R.  P. 
Brucker,  revue  et  plume  auxquelles  on  ne 
saurait  reprocher  d'être  téméraires.  Comme 
elle  est  précédée  de  réserves  analogues  à 
celles  qu'on  vient  délire,  on  me  permettra 
de  citer  le  passage  en  question  : 

<«:  . .  ..  Nous  confessons  que  certains 
points  de    la  démonstration    nous    laissent 

perplexe 11  est  vrai  que  les  évangélis- 

tes  ne  disent  pas  que  le  corps  de  Notre-Sei- 
gneur  ait  été  lavé  ou  oint  avant  l'ensevelis- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


ao  juillet  190: 


85 


86 


sèment..  .;  mais  l'évangéliste  saint  Jean, 
qui  fut  témoin  oculaire,  dit  expressément 
que  le  corps  fut  lié  de  linges  avec  les  aro- 
mates :  ce  qui  semble  bien  signifier  que 
les  aromates  furent  appliqués  et  serrés  sur 
le  corps  à  l'aide  de  bandelettes.  L'action 
physique  dont  parle  M.  Vignon  n'aurait 
donc  pu  se  produire Peut  être  (les  dé- 
couvertes de  iM.  Vignon)  détermineront- 
elles  ceux  à  qui  il  appartient  à  leur  donner 
un  complément  ultérieur,  qui  pourrait  être 
décisif,  à  savoir  l'examen  chimique  de  la 
sainte  étotïe  elle-même.  C'est  un  vœu  qui  a 
déjà  été  exprimé  ici,  et  l'on  ne  voit  pas 
pourquoi  il  ne  pourrait  être  satisfait.  On 
a  bien  fait  quelque  chose  de  semblable 
pour  la  Sainte  Robe  de  Trêves.    »  (^Etudes, 

5  mai  1Q02). 

Abel  Fabre. 


*  * 


M.  Léopold  Delisle,  le  savant  adminis- 
trateur de  la  Bibliothèque  nationale,  a 
présenté  à  l'Académie  des  Inscriptions  et 
Belles-Lettres,  le  4  juillet,  un  travail  de 
M .  de  Mély  ayant  pour  titre  :  «  Le  Saint 
Suan-e  de  Turin  est-il  authentique  ?  » 

L'auteur  se  range  dans  cette  étude  à 
l'opinion  que  M.  le  chanoine  Ulysse  Che- 
valier a  exprimée  sur  le  caractère  de  cette 
relique,  opinion  qu'il  a  bien  voulu  expo- 
ser longuement  dans  les  colonnes  de  Y  In- 
termédiaire (XLV,  963). 

M.  de  Mély  discute  les  arguments  qui 
ont  été  développés  en  sens  contraire  «  par 
des  physiciens  plutôt  que  par  des  histo- 
riens» . 


M.  ].  Bouvier  {La  Ojiini^aine,  \"  juillet 
1902, p.  20)  consacre  un  article  à  la  thèse 
de  M.  Vignon.  Cet  article  sympathique  à 
l'auteur,  expose  cependant  les  doutes  que 
cette  thèse  suscite.  «  Quelle  que  doive  être 
la  solution  définitive,  dit  l'écrivain,  c'est 
dès  aujourd'hui  l'honneur  de  M.  Vignon 
de  l'avoir  imposée  à  l'attention  publique  ». 

La  Revue  universelle  {i'^  juillet  1902) 
sous  la  signature  du  D--  Ph.  Poirrier, com- 
bat la  thèse  de  M.  Vignon. 

On  a  fait  remarquer  que  pour  se  taire 
une  opinion  vraiment  scientifique, il  serait 
nécessaire  d'avoir  sous  les  yeux  et  à  por- 
tée de  la  main,  mieux  que  des  photogra- 
phies du  suaire,  mais  le  suaire  même. 

Je  puis  affirmer  un  fait  peu  connu. 
Alors  qu'il  était  président  du  Conseil, 
M.  Waldeck-Rousseau,  accompagné  de 
Ni"""  Waldeck-Rousseau     se  rendit    à    la 


Sorbonne.oùM.  Vignon  le  reçut. dansle  la- 
boratoire où  étaient  exposés  les  documents 
de  ses  observations.  Il  lui  fit  une  démons- 
tration de  sa  théorie  avec  tant  de  clarté 
et  de  méthode  que  le  président  du  Con- 
seil se  déclara  profondément  troublé. 
M.  Vignon  lui  exposa  la  nécessité  de 
compléter  cette  étude  par  l'observation 
directe  de  la  relique.  Mais  il  faut  décider 
le  roi  d'Italie  qui  a  la  clef  du  coffre  où 
cette  relique  est  gardée,  et  qui  seul  en 
dispose.  M.  V/aldeck-Rousseau  lui  promit 
alors  de  mettre  en  mouvement  notre  am- 
bassadeur à  Rome  pour  obtenir  cette  auto- 
risation. L-  V. 

Nomsvéritables  des  Communau- 
tés, Congrégations  et  ordres  reli- 
gieux (XLV;  XLVl,  23).  —Un  ordre 
n'a  pas  encore  figuré  dansle  catalogue  que 
dresse  M.  C.  de  la  M  :  celui  Ats  Jésuites. on 
pour  parler  plus  exactement  des  Clercs 
Réouliers  de  la  Compagnie  de  Jésus, Clerici 
Rcgiilares  Societatisjesu,  t'itvt  officiel  qui 
leur  fut  donnéau  Concile  deTrente(  1563). 

Il  importe,  ce  me  semble,  de  combler 
cette  lacune  (1).  La  célèbre  Société  ayant 
été  la  plus  marquante  des  associations 
religieuses  atteintes  par  la  loi  du  1" 
juillet  1901  et  n'ayant  plus  d'existence 
légale  en  France,  il  ne  sera  pas  inutile  de 
consigner  dans  l'Intermédiaire  des  rensei- 
gnements précis,  exacts,  et  impartiaux 
sur  cet  0/ï/yr  célèbre.  Et  puisque  le  mot 
d'0/ï/jvvient  sous  ma  plume,  je  ferai  re- 
marquer que  cette  expression,  dans  le 
langage  ecclésiastique,  n'est  point  syno- 
nyme de  Congrégation.  Les  Ordres  reli- 
gieux proprement  dits,  surtout  s'il  s'agit 
d'hommes  vivant  sous  une  règle  com- 
mune, sont  des  religieuses  associations 
approuvées  par  les  papes  d'une  manière 
solennelle,  par  les  documents  appelés 
Bulles  Pontificales  Leurs  membres 
émettent  des  vœux  solennels  et  autrefois 
publics,  tous  ou  presque  tous  sont  exempts 
de  la  juridiction  ordinaire  et  de  l'obé- 
dience des  évêqu' s  diocésains  et  dépen- 
dent directement  du  Saint-Siège,  par 
l'intermédiaire  de  leurs  supérieurs  géné- 
raux ;  résidant  à  Rome  (sauf  pour  les 
Chartreux   dont     le     général    réside    en 


(i)  Le  travail  de  notre  collaborateur  C. 
de  L.  M.  n'est  qu'en  cours  de   publication. 


N'  974. 


L'INTERMEDIAIRE 


87 


88 


France).  Remarquons  toutefois  que  pour 
exercer  de  fait  le  ministère  de  la  prédica- 
tion et  entendre  les  confessions  des  fidèles, 
les  membres  de  ces  Ordres  religieux, 
même  exempts,  doivent  obtenir  l'autori- 
sation des  évcqiies  diocésains. 

L'ordre  des  Jésuites  fut  fondé  en  1 540 
par  un  espagnol,  saint  Ignace  de  Loyola 
qui  s'était  adjoint,  tandis  qu'il  étudiait  la 
théologie  à  l'Université  de  Paris,  sept 
autres  compagnons  :  saint  François- 
Xavier,  Jacques  Laynez,  Jean  Salmcron, 
Nicolas  Bobadilla,  Simon  Rodriguez,  es- 
pagnols, outre  Pierre  Lefèvre,  Savoisien  et 
Jean  CaJure,  français.  La  nouvelle  Société 
aprèsl'examen  de  sesrègles,  futapprouvée, 
par  le  Pape  Paul  111  (  1540)  en  vertu  de  la 
bulle  Pastoralis  SoUicihido.  Après  lui 
nombre  de  se?  successeurs  confirmèrent 
cette  approbation  et  accordèrent  des  pri- 
vilèges importants  et  faveurs  spirituelles 
à  l'ordre  nouveau,  dont  l'accroissement 
fut  très  rapide,  dans  l'Europe  restée  catho- 
lique, dans  l'Amérique  espagnole  et  en 
Extrême-Orient,  aux  Indes  et  au  Japon 
(de  1340  à  1600).  Rappelons,  pour  mé- 
moire, que  la  Société  supprimée  le  17  août 
1774,  par  le  pape  Clément  XIV  en  vertu 
de  la  bulle  Dominas  ac  Redemptor  conti- 
nua de  subsister  avec  Vapprohation  tacite 
de  Pie  VI  et  de  Pie  VII  ;  en  Prusse  et  en 
Russie  où  deux  souverains,  l'un  luthé- 
rien (Frédéric  le  Grand),  l'autre  schisma- 
tique  (Catherine  II),  les  avaient  formelle- 
ment maintenus  dans  leurs  collèges  et  ré- 
sidences. Ces  maisons  étaient  dans  les 
provinces  de  la  Pologne  annexée. 

Rétablis  officiellement  en  1814  par  le 
Pape  Pie  VII  dans  la  bulle 'T^^o /;;///;/  Mili- 
tantis  Ecciesiœ,  les  Jésuites  furent  à  nou- 
veau investis  par  les  papes  de  tous  les 
privilèges  accordés  aux  membres  de  l'an- 
cienne société  proscrite  par  les  gouverne- 
ments catholiques  de  l'Europe. 

Leur  développement  durant  la  dernière 
moitié  du  xix®  siècle  fut  rapide  et  se  main- 
tint d'une  manière  constante  ;  mais  cepen- 
dant moins  considérable  que  le  vulgaire, 
amis  ou  ennemis,  le  suppose.  La  raison 
en  est  que  l'admission  dans  l'ordre  est 
peu  aisée  à  obtenir  ;  les  épreuves  sont  lon- 
gues et  variées  ;  et  la  persévérance  d'un  bon 
tiers  environ  d'admis  ne  se  maintient  pas, 
même  après  plusieurs  années. 

Les  supérieurs  conservent  le  droit  de 
renvoyer  à  n'importe  quel  âge  et  quels  que 


soient  les  services  rendus,  ceux  des  mem" 
bres  de  la  société  qui  auraient  pu  manquer 
gravement  à  leur  règle  ou  enfin  ceux  qui 
ne  seraient  plus  utiles  ou  en  état  de  ren- 
dre service.  En  outre,  la  démission  est 
accordée  à  ceux  qui,  volontairement,  la 
sollicitent  pour  des  motifs,  dont  le  supé- 
rienr  général  reste  le  seul  juge. 

Au  mois  de  janvier  de  la  présente  an- 
née 1902.  le  nombre  total  des  Jésuites 
(  prêtres  étudiants  ou  simples  frères  ser- 
vants, était  de  i^  îoo  (qnatoi:^e  mille 
cinq  cents  )  dont  près  de  hiiif  mille  prêtres. 
Us  vivent  soit  en  Europe,  soit  dans  les 
missions  étrangères. 

Si  l'on  y  réfléchit,  ce  nombre  est  rela- 
tivement considérable  et  dépasse  notable- 
ment celui  de  chacun  des  grands  Ordres 
religieux  proprement  dits  :  Bénédictins, 
Augustins, Dominicains,  Franciscains, Car- 
mes.Les  Frères  des  écoles  chrétiennes,  au 
nombre  d'environ  20  à  22  mille,  bien 
que  plus  répandus  encore,  ne  constituent 
pas  cependant /m  ordre  religieux,  mais  une 
congrégation  approuvée 

La  Société  est  gouvernée  par  un  supé- 
rieur général,  qui  est  élu  à  vie,  par  les 
provinciaux  de  l'ordre  et  les  quarante 
plus  anciens  profés.  Le  pouvoir  du  géné- 
ral, pourvu  qu'il  se  maintienne  dans  les 
règles,  est  absolu,  et  n'a  d'autre  con- 
trôle que  celui  des  cinq  assistants  géné- 
raux ou  conseillers  supérieurs  qui  sont 
ceux  de  France,  d'Italie,  d'Espagne,  d'Alle- 
magne et  d'Angleterre.  Les  provinciaux, 
au  nombre  de  22  si  nous  sommes  bien 
informés,  gouvernent  les  religieux  direc- 
tement soumis  à  leur  autorité  et  nomment 
aux  divers  emplois  locaux  et  d'ordre  in- 
férieur. Mais  chaque  membre  de  l'Ordre  a 
toujours  le  droit  de  faire  appel  au  supé- 
rieur général,  directement  et  par  lettre 
fermée,  que,  sous  peine  d'excomnninica- 
tion  ipso  facto  le  supérieur  immédiat 
ne  peut  ni  lire  ni  à  plus  forte  raison 
arrêter. 

Jusqu'à  présent,  depuis  bientôt  quatre 
siècles  qu'elle  existe, la  célèbre  Société  n'a 
vu  aucun  de  ses  supérieurs  généraux  ni 
démissionner,  ni  être  déposé  pour  une 
cause  quelconque,  tant  les  choix  ont  été 
faits  avec  discernement,  sans  brigue  ni 
intrigue  et  sans  aucune  préoccupation  des 
influences  politiques  extérieures. Bien  que, 
à  toutes  les  époques,  la  France  ait  fourni 
à   l'ordre    un    nombre    considérable    de 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  jinllet    1902 


89       •- 

sujets,  actuellement  il  y  a  plus  de 
5  mille  jésuites  fiançais  influents  à  divers 
titres  et  très  méritants,  on  peut  relever 
ce  fait,  assez  singutier,  qu'auciin  des  24 
ou  25  supérieurs  généraux  élus  n'a  été 
un  Français.  Laplupariont  été  des  Espa- 
gnols ou  des  Italiens.  Actuellement,  c'est 
un  Espagnol.le  P.  Martin,  qui  gouverne 
l'ordre,  Il  a  succédé  à  un  Autrichien  ■.  le 
P.  Anderlédy.  qui  avait  eu  pour  prédé- 
cesseurs, un  Belge  le  P.  Becks  et  avant 
celui-ci  un  Hollandais,  le  P.  Roothaan- 

Un  détail  peu  connu  :  la  langue  officielle 
des  Jésuites  est  le  latin  que  tous  les  étu- 
diants, quelle  que  soit  leur  nationalité, 
doivent  parler  couramment  et  écrire 
correctement. 

C'est  dans  cette  langue  que  le  général 
correspond  avec  les  supérieurs  de  n'im- 
porte quelle  nationalité  et  reçoit  d'eux 
les  rapports  trimestriels  ou  semestriels 
sur  la  situation  des  diverses  œuvres  et  sur 
le  personnel. 

On  conçoit  que  Richelieu,  après  avoir 
pris  connaissance  des  règles  des  Jésuites, 
à  la  fois  très  précises,  très  sévères  et  très 
strictes  dans  leur  ensemble,  très  souples 
dans  leur  application  selon  les  temps  les 
lieux  et  les  circonstances, ait  pu  àÀxf.Avec 
ce^  rèoles,  je  me  charge  de  gouverner  le 
monde. 

L'Informé  A.  P. 


90 


Les     descendances      princières 

(XLV  )   —  Ceux  qui  ne   cherchent   dans 
la  généalogie  d'une  lamille,   que  la  des- 
cendance directe  d'un  individu  existant  à 
une  époque  plus  ou  moins  reculée,  et    la 
perpétuation    d'un    nom    plus  ou     moins 
illustre,  ne    se  rendent   compte  que    très 
superficiellement  des  conséquences    inat- 
tendues résultant  des  alliances    à  chaque 
degré.    —    En    désignant  habituellement 
sous     le    nom    de    généalooie,    la    suite 
des   descendants  d'un    personnage    quel- 
conque,   on   emploie   un    terme    impro- 
pre    La   vraie  généalogie,  en    effet,  c'est 
le  dénombrement  des  ancêtres   de  quelqu'un. 
C'est    par  un  tableau  dit  :    Arhiede   con- 
sanguinité destiné  à  inscrire  le  descendant 
d'une  race,   ses  père  et   mère,  ses   aïeux 
et   J^ïeu!es   paternels  et    maternelles,  ses 
bisaïeux  et  bisaïeules  dans  les  deux  lignes, 
etc.,  que  doit  se  constituer  la  généalogie 


d'un  individu  et  son  ascendance  régulier^ 
jusqu'au  degré  où  l'on  veut  pousser  les 
recherches. 

Cet  arbre  de  consanguinité,  si  je  le 
pousse  par  exemple  jusqu'au  4*=  degré 
constituera  ma  généalogie,  et  établira  ma 
descendance  de  8  bisaïeux  et  8  bisaïeules, 
(soit  les  lôquartiers  dontcertainschapitres 
nobles  exigaient  jadis  la  preuve)  —  les 
dits  aïeux  et  aïeules  appartenant  à  16  fa- 
milles de  noms  différents,  originaires  de 
diverses  provinces,  et  très  probablement, 
pour  ne  pas  dire  à  coup  sûr,  inconnus 
les  uns  des  autres  au  moment  où  ils  vi- 
vaient c'est-à-dire  vers  le  milieu  du 
xvii"  siècle. 

Si  l'on  tient  compte  de  la  progression 
arithmétique  qui   double  le  nombre  d'an- 
cêtres à  chaque  génération,  au  6'  degré 
par  exemple,  on   se  trouve  issu  de  64  as- 
cendants appartenant  à  64  familles  diffé- 
rentes,  sauf  le  cas    infiniment   probable 
pourtant,  où  plusieurs  de  ces  familles  se 
seraient    déjà    alliées    entre    elles,    dans 
l'intervalle    de    deux     siècles     environ. 
Que  dire  des  recherches  poussées,  si   la 
chose    est   possible,   jusqu'au    vingtième 
degré,  où  le  nombre  des  ascendants  est 
d'un  million,  voire  jusqu'après  le  quaran- 
tième, où  le  nombre,  à  ce  dernier  chiffre, 
dépasse  mille  milliards?  —  Or,selon  toute 
probabilité,  dit  un  généalogiste  distingué, 
à   la    fin  du    viii"=   siècle,   c'est-à-dire  au 
temps  de  Charlemagne,  époque  à  laquelle 
correspondrait  à    pc-u   près   le  quarante- 
quatrième  degré  (1),  par    rapport  à  l'un 
de  nos  contemporains,   la    France  comp- 
tait à  peine    dix-huit  millions  d'habitants 
des  deux  sexes,  nobles  ou  roturiers,  dont 
plus  de  la  moitié  n'a  jamais  eu  d'enfants. 
En  réduisant  à  trois  millions  à  peu  près 
(et  l'on  assure  que  ce  chiiïre  est  beaucoup 
trop  élevé)   le   nombre    de  ces   individus 
dont  la  postérité    existe  encore   en  ligne 
masculine  ou   féminine,    nous  nous  trou- 
ons en  présence  :  de  la  totalité  des  aïeux 


V( 


et  aïeules,  au  44e  degré, dechaque  fra  çais 
vivant  de  nos  jours,  et,  par  conséquent, 


(i)  On  peut  compter  la  génération  par  siècle 
en  moyenne,  ce  qui  est  rationnel  quand  on 
parle  de  générations  féminines,  —  U  y  en  a 
eu  parfois  jusqu'à  0. 


N*974 


L'INTERMEDIAIRE 


91 


92 


de  tous  les  aïeux  et  aïeules,  nobles  et  ro- 
turiers de  chacun  de  nous  (1). 

En  résumé,  la  consanguinité  incontes- 
table entre  tous  les  français  du  xx*  siècle 
et  ceux  du  viii^  qui  ont  eu  postérité,  est 
le  résultat  du  mélange  à  doses  mille  et 
mille  fois  répétées  du  sang  noble  et  du 
sang  roturier.  Si  donc  on  se  reporte  aux 
chiffres  précités,  n'est-il  pas  évident  qucs'il 
avait  été  possible  à  un  vilain  du  viii^ 
siècle,  de  produire  une  filiation  légitime 
dans  les  conditions  où  la  produisait  un 
gentilhomme,  son  arbre  de  consanguinité 
aurait  montré  tôt  ou  tard,  à  un  degré 
plus  ou  moins  éloigné,  plusieurs  person- 
nages de  l'un  ou  de  l'autre  sexe,  apparte- 
nant à  l'ordre  privilégié.  Et  dès  lors,  en 
remontant  parla  pensée  le  cours  des  siècles, 
la  généalogie  de  ce  vilain  n'eùt-elle  pas,  à 
partir  d'un  moment  quelconque,  men- 
tionné à  l'infini  le  nom  des  familles  les 
plus  illustres,  comme  aussi  la  généalogie 
du  gentilhomme  eût  mis  inévitablement 
en  évidence,  le  nom  des  familles  les  plus 
infimes  ! 

A  très  peu  d'exceptions  près,  la  durée 
d'une  famille  noble,  bourgeoise  ou  du 
commun,  était  et  est  actuellement  rela- 
tivement assez  courte.  Je  ne  m'arrêterai 
pas  à  reproduire  ici  le  calcul  des  probabi- 
lités qui  fournit  la  preuve  de  leur  extinc- 
tion prématurée,  car,  sans  parler  des 
unions  stériles,  ou  n'ayant  produit  que 
des  filles,  des  célibataires  endurcis,  des 
enfants  morts  jeunes  et  des  gens  d'église 
des  deux  sexes  qui  contribuaient  Jadis 
plus  qu'aujourd'hui,  à  accélérer  ce  résul- 
tat, trop  souvent  des  revers  de  fortune 
amenaient  la  décadence  d'une  famille  ou 
de  quelques-unes  de  ses  branches,  et  fai- 
saient glisser  tôt  ou  tard  ses  rejetons  dans 
la  roture,  soit  par  celui  des  lois  sur  la 
dérogeance  à  la  suite  de  l'exercice  du 
commerce  en  détail  ou  d'une  profession 
manuelle,  autre  que  l'agriculture. 

(2)  De  la  comparaison  des  chiffres  ci-dessus 
il  résulte  qu'au  nombre  de  mdle  milliards 
d'aïeux  et  d'aïeules  que  la  science  arithméti- 
que assigne  à  tout  individu  isolé  à  la  qua- 
rantième génératior,  chaque  français  du  viii'-' 
siècle  dont  la  postérité  existait  encore  au  xvu' 
figurerait  au  moins  33^,333  foiSj  conséquence 
naturelle  et  inévitable  des  innombrables 
unions  contractées  entre  familles  de  toutordre 
et  de  toutes  classes,  déjà  -allices  entre  elles  à 
l'infini,  à  travers  les  âges. 


D'autre  part,  il  n'est  pas  douteux  que, 
depuis  six  ou  sept  siècles,  l'anoblisse- 
ment d'un  grand  nombre  de  personnages 
issus  de  familles  roturières,  tendait  à  ré- 
tablir l'équilibre,  et  c'est  pourquoi  le 
«vieil  adage  :  «Cent  ans  bannière, cent  ans 
civière  »,  me  semble  applicable  à  bon 
droit  à  la  plupart  des  familles  de  tout 
ordre  et  de  tout  temps,  envisagées  au 
point  de  vue  de  leur    longévité      relative. 

11  est  moins  difficile  qu'on  ne  le  croit 
généralement  d'arriverà  connaître  les  races 
réputées  illustres  dont  la  majorité  des 
Français  actuellement  vivants,  peuvent  se 
dire  indubitablement  issus.  Il  suffit  à  la 
famille  de  la  condition  la  plus  modeste, 
qui  possède  des  actes  filiatifs  en  nombre 
suffisant,  c'est-à-dire,  remontant  au  plus 
a  la  sixième  génération, de  parcourir  avec 
intelligence  les  grands  dictionnaires  généa- 
logiques publiés  dans  les  deux  avant- 
derniers  siècles  et  dans  le  siècle  actuel. 
Neuf  fois  sur  dix,  avant  la  sixième  géné- 
ration, elle  rencontrera  une  ou  plusieurs 
aïeules  paternelles  ou  maternelles  appar- 
tenant à  des  races  dont  la  généalogie  aura 
figuré  dans  les  livres  relatifs  à  l'histoire 
de  la  noblesse,  et  qui  lui  permettront  plus 
souvent  de  se  rattacher  à  une  origine 
princière. 

Par  suite  de  ces  principes,  on  peut  donc 
conclure  que  tout  contemporain  d'origine 
purement  française,  à  quelque  rang  de  la 
société  qu'il  appartienne,  pourrait,  sans 
crainte  d'être  démenti,  affirmer,  ]-)ar 
exemple,  sa  descendance  de  Charlemagne. 
Je  ne  niechargerai  pas,  bien  entendu,  do 
retrouver  les  intermédiaires  ;  mais  il  est 
incontestable  que  chaque  Français  du  sexe 
masculin  avant  vécu  au  viii'^  siècleet  dont 
la  postérité  subsiste  encore,  étant  compris 
dans  le  nomb;e  de  cinq  cent  milliards 
d'aïeux  de  ce  sexe  que  l'arithmétique 
assigne,  je  crois  bien,  à  tout  individu  au 
quarantième  degré,  Charlemagne  qui 
vivait  à  cette  époque,  et  dont  la  postérité 
subsiste  encore,  est  au  vioius  le  quaran- 
tième aïeul  du  grand-pere  de  ce  contempc* 
rain. 

Voilà  la  vérité  immédiate  sur  toutes  les 
généalogies  ! 

Si  la  théorie  qui  précède  est  exacte  (je 
n'en  suis  pas  l'inventeur),  il  n'en  est  pas 
moins  vrai, ainsi  que  le  dit  notre  confrère 
le  V'-'  de  Ch  . ,  que  parmi  les  nombreuses 
familles    nobles  ou  bourgeoises    pouvant 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  Juillet  1902. 


93 


94 


égitimement  prétendre  à  une  descendance 
royale  ou  princière,  par  les  femmes,  très 
peu  d'entre  elles  seraient  en  mesure  d'éta- 
blir leurs  prétentions,  sur  documents  au- 
thentiques, bien  que  de  nos  jours,  les  re- 
cherches généalogiques  soient  cependant 
beaucoup  plus  faciles  que  jadis.  Aussi, s  il 
peut  se  trouver  en  France  quatre  ou  cinq 
mille  personnes  se  faisant  descendre  de 
Louis  le  Gros  ou  de  tout  autre  roi,  la  diffi- 
culté de  la  preuve  absolue  du  fait  est  de 
nature  à  rendre  des  plus  intéressantes, une 
liste  de  noms  présentant  les  probabilités 
suffisantes,  d'un  droit  et  d'un  honneur, 
difficiles  à  justifier. 

Il  existe  encore  d'ailleurs,  des  maisons 
de  la  noblesse  française,  ou  leurs  repré- 
sentants, dont  l'origine  royale  ne  saurait 
être  contestée.  De  ce  nombre, il  me  suffira 
de  citer  les  Béthune,  les  Clermont-Ton- 
nerre,  les  d'Estouteville,  les  d'Harcourt, 
Montmorency,  etc.  Si  donc,  nous  nous 
bornions  pour  l'instant  à  rechercher 
quelles  sont  les  familles  de  notre  époque 
qui  en  sont  venues  par  alliances,  leur  en- 
semble nous  donnerait  l'état  présent  de 
nos  contemporains  pouvant  se  dire  issus 
de  saint  Louis.  Et,  s'il  n'y  a  pas  lieu  de 
s'étonner  que  de  nombreuses  colonnes  de 
V Intel mcdiaire  aient  été  consacrées  à  en- 
registrer les  documents  intéressant  la  des- 
cendance de  Jeanne  d'Arc,  pourrait-on  dé- 
daigner les  notes  servant  à  établir  la 
preuve  d'un  fait  tout  historique  qui  n'a 
rien  que  de  très  honorable  ?  Si  le  but  de 
cette  étude  ne  peut  tendre  qu'à  procurer 
une  distraction  passagère  aux  érudits,  ce 
sera  très  certainement  un  résultat  utile 
que  nous  serons  heureux  de  voir  réaliser. 

Cam. 


L'amour  et  la  colonne  Vendôme 

(XLII  ;  XLIII  ;  XLIV  ;  XLV).  — 
Dans  la  collection  de  mes  médailles  sur 
Napoléon  i  '"'■  en  figurent  deux, frappées  par 
la  Monnaie  et  consacrées  à  la  colonne. 

La  première  porte  à  l'avers  :  Napoléon 
emp.  et  roi.  Buste  de  profila  droite,  col 
nu,  couronné  de  laurier  ;  sur  le  bord  du 
cou  :  Andrieu  f.  ;  et  au  revers  :  Colonne 
de  la  Grande  armée.  Exergue  :  Campa- 
gne de  MDCCCV.  Au  bas  à  gauche  :  Bre- 
net  f.  Denond.  Vue  delà  colonne,  sur- 
montée de  la  statue  de  Napoléon  en  em- 
pereur romain,  tenant  la  main  de  justice 


et  le  sceptre.  De  chaque  côté,  sont  des 
maisons  de  la  place  Vendôme. 

La  seconde  porte  à  l'avers  :  Erigée  sur 
la  colonne  de  la  place  Vendôme  en 
août  18 10,  descendue  en  avril  1814.  Dans 
lechampà  gauche  :  Napoléon,  età  droite  : 
empereur.  Au  bas  à  droite  :  Brenet.  An- 
cienne statue  de  Napoléon  en  empereur 
romain,  debout  de  face,  tenant  d'une 
main  une  statuette  delà  Victoire,  appuyé 
de  l'autre  sur  son  glaive  au  fourreau.  Au 
revers  :  Napoléon  replacé  sur  la  colonne 
en  juillet  1833  sous  le  règne  de  Louis- 
Philippe  1.  Au  bas,  à  gauche  :  Brenet.  La 
nouvelle  statue,  en  uniforme,  tenant  d'une 
main  une  lorgnette,  l'autre  passée  dans 
son  gilet  sur  la  poitrine.  Dans  le  champ 
à  gauche  un  flambeau  renversé  enroulé 
de  laurier  et  à  droite  la  Victoire,  debout 
sur  un  globe,  tendant  une  couronne 
vers  la  statue.  Nauroy. 

Sénateur  à  déterminer  (XLV).  — 
Le  nom  n'est  pas  difficile  à  trouver.  —  Il 
s'agit  de  Constantin-François  Chassebeuf, 
d\X  Volney  —  sénateur  après  le  18  bru- 
maire et  comte  en  1808  —  dont  le  nom 
a  remplacé  celui  de  Saint-Arnaud  sur  les 
plaques  municipales  de  la  voie  qui  joint 
la  rue  des  Capucines  à  la  rueDaunou. 

A  l'époque  où  elle  fut  ouverte  (1855) 
cette  rue  avait  été  baptisée  de  l'Aima. 

A.  S.  E. 

Même  réponse:  J.-C.  Wigg. 

*  * 

Il  s'agit  de  Volney.Taine    raconte  le  fait 

(^Régime  tnoderne  1  p.  54)  d'après  les 
Souvenirs  d'un  nonagénaire,  de  Bes- 
nard  : 

«  C'était  vers  l'époque  du  Concordat, 
Napoléon  dit  au  sénateur  Volney  :  La 
France  veut  une  religion  Volney,  sèche- 
ment etlibrement,  lui  riposta  «  La  France 
veut  les  Bourbons». SurquoiillançaàVol- 
ney  un  tel  coup  de  pied  dans  le  ventre  que 
celui-ci  tomba  sans  connaissance  ». 

La  scène  qui  paraît  bien  invraisembla- 
ble, ainsi  que  la  réplique  de  Volney,  en 
1801  (il  était  déjà  sénateur)  — est  battue 
en  brèche  avec  preuves  par  A.  Lévy —  ; 
Napoléon  intime,  p.  346.  D''  Vigen. 

* 

*  * 

Celui  que  l'auteur  cité  traite  de  pleutre, 
sans  donner  les  raisons  qui  lui  peuvent 
valoir  cette  injure,  était  un  savant  orien- 


N'974. 


L'INTERMEDIAIRE 


95 


96 


taliste,  membre  de  l'Institut  dès  sa  fonda- 
tion, historien,  philosophe  et  (c'est  pro- 
pablement  là  son  crime)  libre-penseur.  11 
ne  fit  guère  de  politique  active,  bien  qu'il 
ait  appartenu  à  nos  principales  assem- 
blées. 

On  ne  peut  en  dire  autant  de  Saint- 
Arnaud,  et  les  Parisiens  s'en  sont  souve- 
nus en  débaptisant  la  rue  qui  portait  son 
nom . 

Quant  au  coup  de  pied  qui  réjouit  si 
fort  nos  historiens  actuels,  ce  racontage 
provient  de  sources  prétendues  sérieuses, 
pas  assez  cependant  pour  éclaircir  un 
point  de  détail  :  est-ce  à  Napoléon  I'^''  ou 
bien  à  Bonaparte  qu'il  faut  attribuer  cette 
brutalité?   Voir   V  Intermédiaire -voX.    xx, 

p.    247.  PlETRO. 


Le  regretté  M. 


* 
»  * 


Célestin  Port  dont  l'é- 
rudition égalait  la  haute  conscience,  a 
publié  les  Souvenirs  d'un  nonagénaire 
F.  Y.  Besnard,  d'après  un  manuscrit  : 
l'anecdote  s'y  trouve  avec  des  commen- 
taires sagaces.  A.  B.  X. 

Les  médecins  qui  ont  fait  volon- 
tairement le  sacrifice  de  leur  vie  à 
la  science  (XLV).  —  Je  puis  citer  au 
moins  deux  faits  de  ce  genre,  que  j'ai 
lieu  de  croire  authentiques,  bien  que  je 
ne  puisse  indiquer  ni  les  textes  ni  les 
dates.  Alors  qu'il  était  interne  ou  chef  de 
clinique,  le  professeur  Peter  déposa  sur 
ses  amygdales  des  fausses  membranes 
prises  dans  la  gorge  d'un  enfant  atteint 
de    diphthérie    (croup). 

Plus  tard, le  D'  Bochefontaine  avala  des 
pilules  dans  lesquelles  il  avait  incorporé 
des  fragments  de  selles  diarrhéiques  pro- 
venant d'un  cholérique.  Chez  ces  deux 
savants  la  courageuse  expérience  demeura 
inoffensive.  J'avoue  humblement  que  de 
pareilles  expériences  me  paraissent  pro- 
fondément regrettables  :  car,  si  elles  réus- 
sissent, elles  tuent,  ou  risquent  de  tuer, un 
homme  dont  la  valeur  scientifique  est 
réelle  et  dont  la  valeur  morale  —  son  ex- 
périence même  le  prouve  — est  plus  con- 
sidérable encore  ;  et  si  elles  échouent, 
elles  ne  sont  pas  rigoureusement  démons- 
tratives, puisqu'on  peut  toujours  invo- 
quer l'état  de  non  réceptivité  de  l'expéri- 
mentateur, au  moment  de  l'expérience,  à 
l'égard  du  virus  ou  du  microbe  qu'il  a 
introduit  dans  son  organisme.  Ces  consi- 


dérations ne  diminuent  en  rien  la  haute 
et  profonde  admiration  que  l'on  doit  aux 
hommes  assez  froidement  intrépides  pour 
faire  au  pur  intérêt  de  la  science  le  sa- 
crifice réfléchi  de  leur  existence. 

Charles  Yalc. 

Bûchers  des  suppliciés  (XLV).  — 
Voir  La  France  à  vol  d' oiseau,  an  moyen-àge^ 
par  Augustin  Challamel,  Paris  1887, 
chez  Delagrave,  page  302.  O.  D. 

L'empoisonnement  des  fontaines 

(XLV  ;  XLVI.  38).  -  On  y  jetait  tout 
simplement  des  cadavres  d'animaux  en 
décomposition,  de  toute  espèce  ;  et  entre 
autres  des  poissons  pourris.  D''  B. 

Le  mot  «  Arietes  »  (XLIV  ;  XLV). 
—  Dans  \' Intermédiaire  du  30  mai  1902, 
col  816,  il  y  â«Pei  la  berbi{  »,  La  lettre 
«  b  »  est  un  peu  altérée  ;  elle  existe  bel 
et  bien  dans  le  texte  cité  que  j'ai  sous  les 
yeux 

«  Devinea  juxta  Pei  la  berbi:^  »  ce  pas- 
sage est  même  souligné  dans  notre  Car- 
tulaîre.  L.  C.  de  la  M. 

Préférar.  —  Causer  (XLV).  — 
Comment  admettre  un  instant  que  cette 
phrase  soit  française  :  J'avais  besoin  de 
lui  causer  ?  Si  on  dit  :  les  embarras  qu'il 
lui  causa,  cela  signifiera  toujours  :  qu'il 
lui  créa,  et  non  pas  :  dont  il  l'entretint. 
Dans  ce  dernier  cas  on  mettrait  :  les  em- 
barras dont  il  lui  causa  (c.-à-d.  dont  il 
lui  parla),  et  encore  ce  serait  du  médio- 
cre français.  Oroel. 

Petosse  (XLV).  —  Pedaticus  paraît 
venir  de  Pedatus  qui  signifie  ramé,  écha- 
lassé  {pedamen,  pedamentum,  échalas)  et 
vouloir  dire  :  lieu  garni  d'échalas.  Peda- 
ticus a.  dû  {a\rc  pedausse.  puis  par  corrup- 
t\on,petosse. 

Ferrer  les  chats  doit  probablement  s'é- 
crire Ferrer  les  chas,  et  chas  être  une  cor- 
ruption d'échalas.  O.  D. 

Pissotto  (XLV).  —  M.  L.  Tesson 
est  en  bonne  compagnie  quand  il  assure 
ne  pas  savoir  ce  que  signifie  le  mot  Pis- 
sot/e.  Notre  vieux  Sauvai, en  effet,  n'était 
pas  plus  avancé  que  lui  lorsqu'il  écrivit 
dans  son  court  article  sur  les  Pissottes 
(t.    I,  p.  79)  les  lignes  suivantes  : 


DES  CHERCHEURS  HT  CURIEUX 


97 


98 


20  juillet  1902 


Jusqu'à  présent  je  n'ai  pu  savoir  ce  que 
signifie  le  mot  de  Pissotte,  ni  ce  que  ce 
peut  être. 

Et  il  énumère  les  diverses  Pissottes  re- 
levées dans  son  ouvrage, à  savoir,  la  Pis- 
sotte  Saint-Martin  qui  était,  dit-il,  une 
courtiUe  située  derrière  le  Temple  ;  le 
village  de  la  Pissotte,  au  bois  de  Vin- 
cennes  ;  l'hôtel  de  la  Pissotte,  compris 
dans  l'hôtel  Saint-Paul  et  devenu  hôtel  de 
la  Reine.  Il  indique  également  qu'au 
cours  de  ses  travaux  il  a  rencontré  dans 
quelques  cartulaires  plusieurs  autres  Pis- 
sottes  dispersées  ça  et  là  dans  les  coultures 
et  dont  il  confesse  le  regret  de  n'avoir  pas 
conservé  les  noms. 

Il  s'agit  fort  probablement  de  maisons 
champêtres  comme  le  fut  l'hôtel  de  la  Pis- 
sotte de  la  rue  Saint-Antoine,  que  Char- 
les V  incorpora  à  son  hôtel  des  «  grans 
esbattemens  »  et  qui  était  sans  doute  une 
ancienne  habitation  des  champs  enfouie 
dans  les  verdures  de  la  culture  Saint 
Eloi. 

L'abbé  Lebeuf.  d'ailleurs,  semble  bien 
être  de  cet  avis  quand  il  prétend  que  le 
mot  Pissotte  veut  dire,  d'après  le  Glos- 
saire de  du  Gange,  chauiiiicre,  maison  de 
charnue  on    de    branchage  (t.   I,  page  312). 

Lucien  Lambeau. 

»  * 
Un     des    bâtiments     qui   composaient 

l'hôtel  de  Saint-Paul  portait  le  nom  de 
La  Pissotte,  probablement  à  cause  de  l'u- 
sage auquel  il  était  ou  avait  été  sfFecté. 

Quant  aux  autres  //éw;c  cités  par  notre 
ami  et  confrère  Tesson,  i!s  doivent  peut- 
être  leurs  noms  à  de   petites   sources. 

J.-G.  WlGG. 

* 
♦  * 

Pissote  ou  Pissot  sont  des  noms  de 
lieux  indiquant  la  présence  d'une  petite 
source,  qui  pisse  de  l'eau.  Le  terme 
Pissotte  est  cité  par  Littré  avec  la  signi- 
fication de  petite  cannelle  qui  s'adapte  à 
un  cuvier  à  lessive. 

Dans  l'ancien  français,  Pissotte  veut  dire 
cannelle,  champelure.  Il  n'est  donc  pas 
étonnant  que  ces  termes  signifient  fon- 
taine. Dans  le  langage  populaire,  pisser 
s'emploie  pour  couler:  cette  fontaine  pisse 
gros  comme  le  bras  ;  ce  terrain  pisse 
l'eau. 

Je  connais  plusieurs  localités  nommées 
le  Pissot,  il  s'agit  de  sources  captées  d'où 
Peau  s'écoule  par  un  orifice  ou  un  tuyau. 


Pissott  a  le  même  sens  que  Pissotte.  Ge 
sens  est  confirmé  par  un  des  exemples 
cités  par  M.  Tesson  Martellière. 


* 

*  * 


Contrairement  à  l'opinion  de  M.  L. 
Tesson, l'appellation  de  «  Pissotte  »  donnée 
à  certains  lieux  dits  était  très  commune 
au  moyen-âge.  Sauvai  s'est  préoccupé  de 
l'étymologie  de  ce  nom,  mais  sans  en 
découvrir  l'origine.  L'abbé  Le  Beuf  a  es- 
timé qu'il  dérivait  du  mot  «  Pista  >*  qui 
signifiait  une  chaumière,  un  mauvais  lieu. 
Cet  auteur  cite  un  certain  nombre  de 
«  Pissote  »  : 

Il  y  avait  derrière  le  Temple, la  Pissote 
Saint-Martin.  Un  hôtel  de  la  paroisse  Saint- 
Paul,  rue  Saint-Antoine,  qui  fut  appelé, en 
dernier  lieu,  l'hôtel  de  la  Reine,  était 
nommé  auparavant  la  Pissote  de  la  Reine. 
Les  cartulaires  de  LEvêque  de  Paris  font 
mention,  en  l'an  1474,  d'un  Guillemus  de 
Pissota.Un  canton  de  vignes  de  la  paroisse 
deChàtenai,près  de  Sceaux, est  désigné  par 
cette  expression  :  ad  Pissotam,  dans  le 
nécrologe  de  l'église  de  Paris.  Le  cen- 
sier  de  l'église  de  .Versailles  place  une 
Pissote  à  Mcudon,  vers  l'an  1400.  11  y  a 
près  de  Montfort-l'Amaury,  la  Pissote  de 
Beines.  (  Le  Beuf  Histoire  du  diocèse  de 
Paris,  t.  V.  part  II. page  94). 

MilHn.  dans  ses  Antiquités  nationales 
dit  au  sujet  de  la  Pissote   de  'Vincennes  : 

«  La  Pissotte  peut  n'avoir  commencé 
que  par  une  simple  chaumière  des  gardes 
du  bois  de  Vincennes  ;  elle  sera  devenue 
une  auberge  pour  les  passans,  et  ce  lieu, 
après  s'être  agrandi,  en  aura  conservé  le 
nom  ». 

Les  habitants  de  ce  hameau  sont  cités 
pour  la  première  fois  dans--une  charte  du 
roi  Jean,  de  Mars  1360.  —  Dans  une  épi- 
taphe  des  charniers  de  Saint-Paul,  Jean 
Turquan,  bourgeois  de  Paris,  était  men- 
tionné comme  seigneur  de  la  Pissote  et 
de  Montreuil,  (15  septembre  1439). 

Ivan  d'Assof. 

»  * 
Nous    connaissons,    en     Vendée,     au 

moins  trois  Pissottes  ;  mais  il  doit  y  en 
avoir  d'autres.  L'un,  écrit  souvent  Pissot, 
correspond  à  une  bourgade,  située  sur  la 
route  de  Saint-Gilles  sur-Vie  à  Saint-Jean 
de  Mont,  en  un  point  qui  correspond  à  la 
limite  du  Marais  de  Mont,  et  qui  fut  au- 
trefois un  rivage:  cela  peut-être  même  au 
début  du  moyen  âge.    L'autre    est   situé 


N»  974. 


L'INTERMEDIAIRE 


99 


100 


également  dans  un  autre  marais,  dans  le 
marais  poitevin,  correspondant  à  la  par- 
tie aujourd'hui  comblée  d'un  sinus  de  la 
carte  de  Peutinger,   le  golfe  du    Poitou. 

Le  troisième  Pissot  est  à  Saint-Cyr  des 
Talmondais. 

Le  lieu-dit  Pissotte  doit  être  moins  rare 
que  le  pense  M.  L.  Tesson.  11  a  pour 
origine  évidemment  le  même  mot  que 
pissottière  :  allusion  sans  doute  à  ce  fait 
qu'on  s'arrêtait  dans  ces  lieux  pour  boire 
et....  I 

Toutefois  B.  Fillon  prétend  que  Py sotte 
s'est  écrit  PyssauU  en  1499,  et  que  par 
suite  ce  Pysault  [Pissote  de  S'-Cyr)  vient 
de  podium  saltus,  étymologie  qui  peut  se 
défendre.  Marcel  Baudouin. 


♦  * 


11  existe  en  Vendée,  arrondissement  du 
canton  de  Fontenay-le-Comte,  une  com- 
mune dénommée  Pissotte. 

Voici  quelles  en  étaient  les  anciennes 
dénominations, d'après  le  Pouillé  de  l'Evê- 
ché  de  Luçon  par  l'Abbé  Aillery  : 

(^•]6. Pixotte  villa  (yïgntnts  du  Poitou). 

Le  nom  primitif  aurait  été  Podium 
saltus  (Puysault)  ;  et  au  xu*  siècle  on 
écrivait  Pysautt. 

N'y  aurait-il  pas  lieu  de  rechercher  les 
anciennes  appellations  du  Pissote  breton  ? 

D^  M. 


On  lit  dans  le  IDictionnait  e  rouchi-fran- 
çais,  par  Hécart  : 

Pissotte.  Nom  d'une  rue  de  Valenciennes 
qu'on  a  changé  en  rue  de  Pans.  Le  premier 
de  ces  noms  lui  avait  été  donné  à  cause  des 
marais  inondés  qui  couvraient  le  voisinage, 
et  qui  ont  formé  depuis  les  belles  blanchisse- 
ries de  batiste.  Ce  nom  désignait  la  position 
de  la  rue  à  l'ouest  de  la  ville,  d'oiî  nous 
vient  la  pluie  dont  l'eau  s'écoulait  dans  l'Es- 
caut par  un  canal  qui  longe  cette  rue  qui  est 
en  pente.  On  a  encore  un  proverbe  local  qui 
dit,  lorsque  le  temps  est  a  la  pluie  :  L'vent 
est  à  Vrue  Pissotte. 

I.  Lt. 


Une  commune  de  ce  nom  est  voisine  de 
Fontenay-le-Comte  (Vendée).  On  donne 
communément  l'étymologie  suivante:  Po- 
dium Saltus  (Colline  boisée,  —  ce  qui  est 
fort  bien  justifié  par  la  disposition  des 
lieux),  d'où  on  a  tiré  Puysault,  puis  Pissot 
et  enfin  Pissotte.  —  Cette  origine  est  d'au- 
tant plus  plausible  que  notre  vieux  mot  puy 
(py)est  resté  en  usage  dans  certaines  con- 


trées pour  désigner  un  coteau,    une   émi- 
nence  de  terrain  quelconque.         Bucc. 


* 


Le  nom  de  Pissotte  est, à  ma  connaissance, 
porté,  à  l'heure  actuelle,  dans  le  monde 
géographique,  par  une  commune  de  la 
Vendée, canton  de  Fontenay-le-Comte, par 
un  hameau  de  Seine-et-Oise,  canton  de 
Montfort-l'Amaury,  et,  sur  une  partie 
seulement  de  son  cours,  par  une  rivière, 
ou  plutôt  un  ruisseau,  du  département 
de  .'Vleurthe-et-.Moselle.  Un  terme  très 
voisin,  qui  semble  être  le  masculin  de  la 
dénomination  qui  nous  occupe,  Pissot,  le 
Pissot,  désigne  également,  dans  plusieurs 
départements,  des  hameaux,  des  fermes 
ou  des  lieux. 

Je  ferais  volontiers  dériver  ces  diver- 
ses appellations  et,  en  particulier,Pmo//<r, 
du  verbe,  aujourd'hui  plutôt  familier  ou 
trivial,  pissoter,  uriner  fréquemment,  mais 
peu  à  la  fois.  C'est  en  vertu  d'une  analo- 
gie malicieuse  que  l'esprit  populaire,  qui 
se  complaît,  d'ailleurs,  aux  plaisanteries 
de  cette  sorte,  aura  donné  ce  nom  à  des 
localités  dune  minime  importance,  aux 
maisons  clairsemées  et  rares  comme  les 
gouttes  d'une  mixtion  laborieuse.  Peut- 
être  aussi,  dans  quelques  cas,  le  voisi- 
nage d'un  maigre  ruisseau,  d'une  mare 
ou  d'un  étang  quasi  desséché,  d'une  fon- 
taine parcimonieuse,  aura-t  il,  par  suite 
de  la  même  analogie  moqueuse,  suscité 
la  même  appellation  :  ce  pourrait  bien 
être,  en  particulier. le  cas  de  cette  Pissotte 
de  l'ancien  Paris  dont  parle  M.  Tesson, 
qui  était  la  région  au  milieu  de  laquelle 
se  trouve  la  rue  des  Fontaines,  dans  le 
quartier  du  Temple.  Je  signale,  à  ce  pro- 
pos, que  le  français  moderne  ou,  plus 
exactement,  récent,  désigne  par  le  terme 
de  pissote  (avec  un  seul  t)  la  petite  canule 
de  bois  qui  se  place  au  bas  d'un  cuvier  de 
lessive. 

J'ajoute  que  d'autres  lieux  ou  hameaux 
portent  des  noms  de  même  sorte  :  Pissou, 
le  Pissou  ;  Pi<seiotte,la  Pisseiotte,  les  Pisse- 
rot  tes  {\l  y  a  même,  à  Nevers,  une  rue 
de  la  Pisserotte),  qui  me  paraissent  avoir 
une  origine  voisine  et  dériver  du  verbe 
dont  pissoter  est  le  fréquentatif.  C'est 
vraisembablement  pour  une  raison  ana- 
logue à  celle  que  je  viens  d'indiquer 
qu'ils  leur  auront  été  donnés.  En  ce  qui 
concerne  le  terme  dt  pisserotte,  il  signi- 
fiait,   d'ailleurs,   dans   l'ancienne  langue 


DBS  (Chercheurs  et  curieux 


'^o  juillet  1902, 


lOI 


102 


française,  petit  ruisseau,  petit  conduit, 
rigole.  R.  Dupl. 

Une     manie     de    Jean-Jacques 

Rousseau  (XLV  ;  XLV1,42J.  —  Un  cer- 
tain nombre  de  personnages  du  xvni*  siècle 
la  partageaient.  Voilà  longtemps  que  je 
l'avais  constaté  dans  le  cours  de  mes  recher- 
ches parmiles  papiers  delà  Bastille.  Ainsi 
l'inspecteur  Meusnicr, dont  j'ai  déjà  publié 
divers  documents,  signalait  Helvétius,  le 
philosophe,  comme  un  algophile,  suivant 
l'expression  de  nos  physiologistes  mo- 
dernes. 11  se  faisait  fouetter,  lui  aussi, 
mais  à  un  tarif  beaucoup  plus  élevé,  et 
dans  certaines  conditions  qu'il  serait  diffi- 
cile d'indiquer  même  en  latin.  d'E. 

Ceintures  de  chasteté  (XLl  ;  XLII  : 

XLIV).—  A  l'exposition  dts,  Arts  féminins 
dans  les  serres  du  Cours  la  Reine,  trois 
ceintures  sont  exposées,  qui  sont  de  véri- 
tables instruments  de  torture,  et  qui  pa- 
raissent avoir  été  longtemps  portées.  Est- 
on  parvenu  à  dresser  un  inventaire  à 
peu  près  complet  de  ces  objets  figurant 
dans  les  collections  publiques  ou  con- 
nues ?  O.  S. 

M.  C.  de  Boissieu  (XLIV,  429)  a  an- 
noncé qu'il  préparait  cet  inventaire  don- 
nant l'indication  des  exemplaires  les  plus 
connus. 

La  Belle  Maoruelonne  (XLV).  — 
Qiioique  monsieur  A.  S.  ait  eu  la  si 
grande  obligeance  de  me  faire  parvenir 
l'opuscule  Délia  Bella  Maghelona,  pour 
lequel  je  lui  offre  tous  mes  remerciements 
reconnaissants,  je  désire  en  outre  avoir 
les  couplets  de  la  chanson  qui  se  chante 
encore  en  Provence,  et  la  connaissance  du 
vieux  roman  poétique  du  même  nom 
(édité  par  qui  et  où  et  quand  ?)  La 
Belle  Maguelonne.  Quelque  intermédiai- 
riste  peut-il  bien  m'aider?        A.  C.  C. 

Anecdotes     sur    George     Sand 

(XLV).  —  V.  Frédéric  Chopin,  sa  vie  et 
ses  œuvres,  par  Mme  A.  Audley.  Pion  et 
Cie,  1880.  O.  D. 

Les  cliansons  d'Auguste  Romiou 

(XLV)    —   M.   Philibert  Audebrand  rap 
porte  dans  sa  réponse  à  propos  des  chan-. 
sons  de  Romieu,  le  passage  suivant  : 
'^ Le  souverain  pontife  qui  n'aime 


»<  pas  notre  pays,  joue  sur  les  mots  et 
s'écrie    «  Gallus  Canfat  ». 

s>  To'ut  aussitôt,  donnant  la  réplique,  le 
»»  prélat  riposte  en  rappelant  ironique- 
ment {une  scène  de  la  Passion  et  un  texte 
de  V Evangile)  Utinam  usque  ad  cantum 
galli  Petrus  desiperet 

Monsieur  Ph.  Audebrand  serait  b  en 
aimable  de  vouloir  bien  nous  indiquer  &ii 
on  pourrait  trouver  dans  les  Evangiles  le 
texte  de  cette  citation  ?  E.  G. 


*  * 


N'ayant  pas  eu  le  temps  de  répondre 
immédiatement  à  M.  Philibert  Audebrand, 
j'ai  lu  avec  plaisir,  dans  \' Intermédiaire 
du  30  juin,  les  excellentes  observations 
de  notre  confrère  H.  C.  M. 

Pour  aujourd'hui,  je  me  contenterai  de 
demander  à  mon  distingué  contradicteur 
les  noms  des  papes  qui,  selon  lui,  ont  été 
scandaleux  dans  leur  vie  privée  ?  Bien 
que  ce  soit  à  l'accusateur,  en  bonne  logi- 
que, à  justifier  ses  dires,  je  dispense  très 
volontiers  M.  Audebrand  de  nous  déve- 
lopper ses  preuves. 

Encore  une  fois,  je  ne  réclame  que  des 
noms.  Nous  sortirons  ainsi  des  vagues 
généralités  et  des  confusions  d'époques. 

Albert  Renard. 


En  relisant  la  note  envoyée  par 
moi  en  réponse  à  M.  Philibert  Audebrand, 
je  m'aperçois  que  sur  un  point  d'une  cer- 
taine importance,  j'ai  mal  exprimé  ma 
pensée.  On  pourrait  conclure,  en  effet, 
des  termes  de  ma  communication,  que 
Daniel  de  Volterre  a  habillé  de  haut  en 
bas  tontes  les  grappes  humaines  du  Juge- 
ment dernier.  Or,  il  n'en  est  rien  ;  les  vé  - 
tements  jetés  par  lui  sur  les  nudités  mi- 
chélangcsques  sont  assez  clairsemés  à 
tout  prendre  et  le  groupe  des  damnés 
où  est  l'homme  dévoré, non  par  un  renard, 
comme  le  dit  M.  Audebrand,  mais  par  un 
serpent,  sont  demeurés  absolument  nus, 
tels  que  les  a  conçus  et  tracés  Michel- 
Ange,  M.  Audebrand  pourrait  trouver 
sans  peine,  dans  d'autres  images  du  Juge- 
ment dernier,  des  personnages  d'église 
happés  par  la  gueule  béante  de  l'enfer,  il 
n'y  a  rien  de  semblable  dans  la  fresque 
de  la  Sixtine.  H.  C.  M. 


N'.  974. 


L'INTERMEDIAIRE 


103 


104 


Ouvrages  sérieux  mis  en  vers 
(T.  G.  665  ;  XXXV  ;  XXXVI  ;  XXXVII  ; 
XXXVIU;  XXXIX;  XL  ;  XL!  ,  XLII; 
XUV  ;  XLV).  —  Bien  que  cette  biblio- 
graphie entreprise  par  V Intermédiaire  ait 
déjà  pris  une  extension  assez  grande,  il 
faudra  encore  bien  des  années  pour  la 
rendre  aussi  complète  que  possible.  Or, 
comme  nous  avons  déjà  apporté  plusieurs 
pierres  à  l'édifice  commun,  nous  croyons 
bien  faire  en  continuant  notre  collabora- 
tion à  cette  œuvre  bibliographique  très 
curieuse.  Voici  quelques  ouvrages  que 
nous  pensons  n'avoir  pas  été  cités  : 

Traité  de  l'origine,  excellence  et  effets 
des  mathématiques  (poème)  par  Germain 
Forget, avocat  au  siège  présidial  d'Evreux. 
Paris,  1608,  pet.  in-8°. 

Code  des  mariages  et  divorces  en  Vaude- 
villes, par  L.  G.  Durosiers,  Paris,  an  VIII, 
in- 18.  La  Constitution  de  l'an  VIII  en 
Vaudevilles,  Paris, Gauthier, an  VIIl,in-i8. 
La  Constitution  française  en  Vaudevilles, 
par  un  législateur  de  boudoirs.  A  Berlin 
et  à  Paris,  an  VIIl,in-i8.  Constitution  de 
la  République  Française  en  Vaudevilles, 
par  Ramel  Pichenot,  Paris,  an  Vlll,in-i8. 
La  nouvelle  cowtitution  des  amours,  avec 
la  déclaration  des  droits  de  chaque  sexe, 
ptise  afticle  par  article  sur  la  nouvelle 
déclaration  des  droits  de  Vhomme  et  du 
citoyen,  par  G.  L.  R.  D.  G.  Paris,  imp,  de 
Cussac,  s.  d.  in- 18.  Paul  Pinson, 


* 
*  * 


La  Constitution  française  en  vaudeville, 
Paris, 1792,  in-i8. 

Folies  nationales,  pour  servir  de  mile  à  la 
Constitution  en  vaudeville,  par  Marchant  ; 
Paris,  chez  les  libraires  royalistes,  1792, 
in-i8,  frontispice  gravé. 

La  Constitution  en 
posthume  d'un  homme  qui  nest  pas  mort, 
publiée  par  lui-même  et  dédiée  à  M""Buo- 
naparte  ;  Paris,  an  VllI,  in-32,  frontispice 
grave. 


vaudeville,  œuvre 


* 
*  * 


Voir  le  journal  la  Liberté,  n"  du  10  juin 
1902.  GustaveFustier. 

Curieuses  académies  provin 
claies  (XLIII  ;  XLIV).  —  On  trouvera 
peut-être  des  indications  dans  l'ouvrage 
d'Arthur  Dinaux  :  Les  Sociétés  badines,  ba- 
chiques, chantantes  et  littéraires,  leur  histoire 
et  leurs  travaux.  Paris,  BachelinDcflo- 
renne,  1867,  2  vol.   in-8.       Sabaudus. 


Un  Plutarqae  (XLIII  ;  XLV).  — 
Voici,  je  suppose,  l'ouvrage  demandé  : 

Le  Plutarque  français  —  Vies  des  hommes 
et  femmes  illusires  de  la  France, avec  leurs 
portraits  en  pied,  publié  par  Ed.  Mene- 
chet.  Paris  de  l'imprimerie  de  Crapelet, 
rue  de  Vaugirard,  n°  9.  1835-36.  4  vo- 
lumes in-4".  A.  S.  E. 

L'Académie  des  ignorants  (XLV). 
—  Il  a  été  dit  un  mot  de  cette  académie 
et  de  son  fondateur  dans  l'Intermédiaire 
(VI,  197,  273).  Le  chevalier  B.-F.-A,  de 
Fonvielle,  royaliste  exalté,  auteur  de  tra- 
gédies et  d'un  ouvrage  intitulé  :  Théorie 
des  Factieux,  né  à  Toulouse  en  1759,  fut 
le  grand-père  de  MM.  Wilfrid,  Arthur  et 
Ulric  de  Fonvielle.  A.  S.  e. 

Bibliothèque  historique  (XLV  ; 
XLVl,  42).  —  Les  auteurs  sont  :  P.  M  Che- 
valier, L.  A.  F.  Gauchois-Lemaire, A. V.Be- 
noit,P. Raynaud  et  autres. Paris, Dclaunay, 
mars  1818  —  avril  1820  :  14  vol. in-8.  En 
janvier  1820,  M.  Gossum,  éditeur  de  cette 
Bibliothèque,  fut  traduit  devant  la  cour 
d'assises  de  la  Seine,  1°  pour  avoir  atta- 
qué les  articles  5  et  9  de  la  Charte  cons- 
titutionnelle ;  2"  pour  avoir  outragé  la 
morale  publique  et  religieuse.  La  Biblio- 
thèque historique  finit  à  la  2*  livraison  du 
tome  XIV,  ((Dictionnaire  des  ouvrages 
anonymes^  de  Barbier).  J.  Lt. 


* 


Cette  publication, due  à  Chevalier,  Ray- 
naud, Cauchois-Lemaire  et  autres,  a 
paru  à  partir  du  i"  décembre  1817,  par 
cahiers  in-S"  ;  elle  a  cessé  de  paraître 
avec  son  titre,  —  la  censure  aidant,  — 
au  2*  cahier  du  14*  volume  (avril  1820). 
Deschiens,  qui  la  mentionne  dans  sa 
Bibliographie  des  journaux,  ajoute  que 
pour  compléter  les  6  cahiers  du  14'  vo- 
lume,il  faut  y  joindre  : 

i»  Documents  historiques  (8  avril), 
2"  Aperçus  historiques  (19  avril), 
3°  Variétés  historiques  (4  mai), 
4"  Fragments     de    l'histoire    contempo- 
raine (27  mai  1820). 

Le  2=  cahier  du  tome  14  est  très  rare 
et  manque  ordinairement  aux  collections. 

T.  L. 

Proverbes  français  (XLV).  — 
Il  y  a  plusieurs  ouvrages  sur  les  prover- 
bes français.    Il  y    a   un  Dicl.   des  Prov. 


DES  CHERCHEURS  Èf  CURIÉUJC 


iojuilfet    tçoi 


m'^îm  ^. 


lo:; 


106 


franc.  2  vol,  in-12,  par  Rochefort?Je 
crois  me  rappeler  que  M.  Guizot  s'est 
occupé  de  la  «  sagesse  des  nations  »,  en 
ce  qui  concerne  la  France.  Mais  l'ouvrage 
classique  et  capital  est  celui  de  Leroux 
de  Lincy.  Les  Proverbes  français,  édité  il 
V  a  20  ou  30  ans.  Trop  loin  de  ma  bi- 
bliothèque, je  ne  puis  donner  que  des 
indications  insuffisantes.  Cz. 


*  * 


J'ai  à  peine  besoin  d'indiquer  le  Livre 
des  proverbes  français  de  Le  Roux  de  Lin- 
cy (Delahays,  1859,  2  vol.  in-12),  qui 
est  évidemment  l'a  première  source  à 
consulter  dans  cet  ordre  d'idées.  Mais  je 
puis  mentionner  un  autre  ouvrage,  plus 
difficile  à  rencontrer  et  qui  n'est  pas  sans 
intérêt.  Celui-ci  est  anonyme  et  a  été 
publié  en  Belgique,  il  y  un  demi-siècle. 
En  voici  le  titre  :  Dictionnaire  étymologi- 
que, historique  et  anerdoiiqtte  desprovnbcs 
et  des  locutions  proverbiales  de  la  langue 
française^  en  rapport  avec  des  proverbes  des 
autres  langues  (Bruxelles,  Deprez-Parent, 
1850,  in-i6,  avec  gravures  sur  bois  tirées 
à  part).  Arthur  PouciN. 

L'origine  d'une  scie  (XLV).  — 
Dans  son  article  du  30  juin  dernier.  M. 
Martellière  pense  que  le  cantique  :  Au 
sang  qu'un  Dieu  va  répandre...  ne  serait 
pas  antérieur  à  la  Restauration. 

N'a-t-il  pas  été  au  contraire,  attribué  à 
Fénelon  ?  Voilà  certes  une  tentative  poé- 
tique qui  n'ajouterait  rien  à  la  gloire 
littéraire  de  l'illustre  archevêque  de  Cam- 
brai. Il  serait   toutefois  intéressant  d'être 

fixé  sur  ce  point.         Baron  J.  deJ.  L. 

« 

*  * 
J'ai  toujours  entendu  chanter  le  «Tu  t'en 

vaset  tu  nous  quittes...  »,  sur  un  air  qui 
est  attribué  à  Pergolèse.  La  chanson  Qjie 
ne  SUIS' je  la  fougère,  figure  dans  l'ou- 
vrage publié  il  y  a  une  soixantaine 
d'années  chez  Dclloye,  Chants  populaires 
de  la  France,  et  qui  est  fort  recherché 
surtout  pour  les  belles  eaux-fortes  de 
Daubigny  et  les  vignettes  d'après  Meis- 
sonier.  L'air  de  Pergolèse  aurait  été  plus 
tard  appliqué  à  des  cantiques. 

—  H.  C.  M. 

Le  graveur  Nicoletto  Rosex  di 
moderni  (XLV). —11  existait  à  Lyon, 
dans  la  rue  Mercière,  près  Notre-Dame  de 
Confort,  de  1530  à  1542,  un  imprimeur- 
libraire    nommé    Jacques   Moderne    dit 


«le  Grand-Jacques  »,  dont  le  véritable 
nom  était  Modeini,  de  Pinguento.  11  avait 
pour  marque  la  fleur  de  lys  florentine, 
bien  que  son  lieu  de  naissance,  Pinguento, 
appartînt  à  la  république  de  Venise. 

J.  C.  WlGG. 

Modèles  d'artistes  (XLIV).  —Je 
crois,  en  effet,  que  le  comte  de  Lezay- 
Marnésia  a  posé  dans  les  Romains  de 
la  décadence  de  Couture  ;  mais  je 
tiens  d'Anatole  Dauvergne,  artiste  fré- 
quentant aussi  l'atelier  de  Couture,  qu'il 
a  lui-n^ême  posé  pour  un  des  deux  phi- 
losophes. 

Dauvergne,  né  à  Coulommiers  le  28 
septembre  1812,  peintre,  élève  de  Léon 
Coignet,  archéologue,  membre  non  rési- 
dant du  Comité  des  travaux  historiques, 
est  mort  le  13  avril  1870.  11  a  dirigé,  en 
1849,  la  Revue  de  VArt  en  province  et 
était  chevalier  delà  Légion  d'honneur. 

On  a  de  lui  un  portrait  lithographie, 
in-f°,  dessiné  par  Couture,  d'après  son 
tableau.  L.  R. 

Artistes  sous  Louis  XVI  (XLIV). 
—  Alexis  Châtaignier,  ]ean-Dominique- 
Etienne  Canu  et  Jacques  Leroy  étaient 
des  dessinateurs-graveurs. 

Châtaignier,  élève  de  Queverdo,  né 
à  Nantes  en  1772,  est  mort  à  Paris 
en  1817.  Cet  artiste  gravait  bien  à  l'eau- 
forte  ;  il  a  produit  des  pièces  de  eircons- 
tance  peu  après  la  révolution  sur  lesquelles 
on  trouve  son  adresse  :  rue  Jacques,  n»  54, 
C'est  lui  qui  a  gravé  les  costumes  officiels, 
membres  du  Directoire,  représentants  du 
peuple,  consuls,  ministres,  conseillers 
d'htat,  préfets,  sous-préfets.  On  lui  doit 
aussi  d'autres  petites  planches,  des  costu- 
mes de  théâtre, et  une  partie  des  gravures 
du  musée  Filhol. 

Sa  fille  Amélie,  qui  était  son  élève,  a 
épousé  }.  I.  Coinv. 

(Voir  Renouvier,  X  Art  pendant  larévo' 
lut  ion). 

Canu.  élève  de  Delaunay,  était  né  en 
1768  et  habitait  aussi  à  Paris,  rue  Saint- 
{acques.  A  l'époque  de  la  révolution,  il  a 
gravé  des  portraits  comme  Bonneville, 
Vérité,  etc.  ;  dans  la  suite  il  s'adonna 
aux  sujets  d'histoire  naturelle  et  collabora 
ainsi  à  d'importants  ouvrages. 

Il  est  cité  dans  le  Dictionnaire  des  afm 
iisies,  de  Ch.  Gabet, 


^"^/A. 


L'INTERMEDIAIRE 


107 


108 


Leroy,  né  à  Paris  en  1739,  a 


grave 


des 
vignettes  d'après  Gravelot,  Marillier  et 
autres  dessinateurs  de  talent,  pour  illus- 
trer nombre  d'ouvrages.  A  la  révolution, 
il  a  produit  des  pièces  de  circonstance, 
qui  se  vendaient  chez  Laurent  Guyot, 
son  confrère,  marchand  d'estampes, 
rue  Saint-Jacques  ;  on  connaît  notam- 
ment :  Les  Droits  de  l'homme,  les  Com- 
mandements de  la  République,  Marie-An- 
toinette à  la  conciergerie,  etc.       T.  L. 

Pour     l'arciiitecture      gothique 

(XLV).  — Ne  serait-il  pas  curieux  de  faire 
connaître  ceux  dont  la  voix  s'est  élevée 
en  faveur  du  gothique  durant  la  longue 
réaction  dont  notre  unique  architecture 
nationale  fut  l'objet,  des  temps  de  la 
Renaissance    à  l'époque   romantique  ? 

A  la  fin  du  xvni'  siècle,  Mercier  dit  sa- 
gement dans  le  Tableau  de  Taris, 
DCCLXXXIV  : 

J'aime  infiniment  mieux  l'architecture  go- 
thique, elle  est  svelte,  hardie,  elle  m'étontie. 
Quel  plus  beau  monument  que  la  flèche  de 
Strasbourg  !  Qiielle  audace  I  quelle  légèreté  ! 
Par  quelle  savante  gradation  l'homme  s'est-il 
élevé  dans  les  airs  en  dominant  la  plus  vaste  et 
la  plus  riche  des  plaines?  Les  plus  fortes  sensa- 
tions sont  dues  à  cette  architecture  qui  frappe 
l'imagination. 

Mais  que  le  génie  de  nos  architectes  est 
monotone  !  Comme  ils  vivent  de  copies,  de 
répétitions  éternelles  !  Us  ne  savent  plus  cons- 
truire le  plus  petit  édifice  sans  colonnes,  tou- 
jours des  colonnes,  de  sorte  que  les  monu- 
ments n'ont  plus  de  caractères  distinctifs  ;  ils 
ressemblent  tous  plus  ou  moins  à  des  tem- 
ples. 

Hn  voyant  ces  colonnes  ruineuses  et  la 
mesquinerie  forcée  dans  les  détails,  on  répète 
ce  proverbe  si  applicable  à  la  nation  française  : 
habit  doré,  ventre  de  son. 

Ne  sont-ils  donc  pas  à  bannir  ces  architectes 
qui  bâtissent /(?Mr  les  hirondelles  ti  non  pour 
les  hommes? 

Un  particulier  met  des  colonnes  à  sa  maison, 
de  sorte  que  tel  paysan  s'imagine  que  c'est  un 
temple  ;  déjà  il  s'agenouille  et  cherche  à  la 
porte  le  hcnitier. 

LÉDA. 

Les  moulins  â  hosties  (XLV)  — 
J'engage  M.  H.  G.  M.  à  se  procurer  une 
brochure  de  M.  l'abbé  Marsaux,  Repré- 
sentations aJl(\s;oriqiies  de  la  sainte  Bîicha- 
n5//>,Bar-le-Duc,imp.(if  rd'uvrc  de  Saint- 


chapitre  Pressoir  mystique,  l'auteur  mon- 
tre ce  symbole  apparaissant  dans  la  Bi- 
ble, les  Pères  de  l'Eglise,  la  liturgie  et 
les  poètes  sacrés  avant  de  devenir,  du 
xiv*^  au  xva^  siècle,  et  même  de  nos  jours, 
un  tlième  iconographique  dont  les  ma- 
nuscrits à  miniatures, la  peinture, la  sculp- 
ture, les  vitraux  et  la  gravure  offrent 
d'assez  nombreux  exeniples.  M.  Marsaux 
ne  parle  pas  des  moulins  eucharistiques, 
autre  sujet  qui  a  été  beaucoup  plus  rare- 
ment traité  par  les  artistes  du  moyen 
âge  et  de  la  Renaissance. 

F.  EL. 


Data  dô  la  renommée  du  vin  da 
Bordeaux  (XLV),  —«Le  vin,  la  plus 
x<  aimable  des  boissons,  soit  qu'on  la 
«  doive  àNoé,  qui  planta  la  vigne,  soit 
^<  qu'on  la  doive  à  Bacchus  qui  exprima  le 
«  jus  du  raisin,  date  de  l'enfance  du 
«  monde  (Brillât-Savarin). 

Toutefois  nous  partageons  complète- 
ment l'avis  de  notre  collaborateur  Bra- 
queraye  qu'il  ne  faut  pas  faire  remonter 
la  réputation  du  vin  de  Bordeaux  à  une 
époque  antérieure  à  1600. 

Au  milieu  du  xvii'  siècle,  dans  la  ré- 
gion du  Médoc,  on  commença  à  prati- 
quer la  mise  en  bouteilles  des  vins,  et  par 
ce  procédé  on  développa  leur  bouquet. 
Les  vins  de  Bordeaux  furent  trouvés 
excellents  et  servis  aux  tables  princières. 
«  Ils  coulèrent  en  Bretagne  comme 
«  l'eau  sous  les  ponts,  dit  M'"®  de  Sévi- 
((  gné,  et  les  riches  de  ce  pays  se  ruinè- 
«  rent  en  dépenses  de  table  qui  ne  mè- 
«  nent  à  rien,  » 

En  1661,  le  célèbre  médecin  Fagon 
attribua  à  la  nocivité  du  vin  de  Bordeaux, 
la  mort  de  plusieurs  personnes  de  distinc- 
tion décédées  dans  le  courant  de  1660. 

«  Les  goinfres  et  les  ivrognes  se  sont 
a  réclamés  d'Anacréon  et  d'Epicure, 
«  mais  se  sont  placés  sous  leur  invoca- 
«  tions   sans   les  consulter.  «   Anacréon, 


faul,    i88c,.   Aux 


^xiges 


0-18,    dans  le 


«  dans  ses  vers,  recommande  très  sou- 
«  vent  de  mettre  de  l'eau  dans  le  vin 
(Alph.  Karr)». 

L'auteur  des  Guêpes  ajoute  très  spiri- 
tuellement que  les  marchands  de  vins 
mettent  trop  en  pratique  les  conseils 
d'Anacréon. 

Si  dans  le  Cf'mmerce  c'est  nécessaire, 
dans  les  dinei s  il  est  souvent  bon  de  fai»$ 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  Juillet  1902. 


le  mélansce    de 


109     — 
l'eau  et 


1 10 


àa   vin. 


Fagon 


les   mémoires 

le   Chablis,   le 

crus  de    Tou- 


nous  donne  ce  conseil. 

On  constata  que  le  Bordeaux,  excitant 
et  sourd,  supportait  mal  l'eau  de  Seine 
réputée  en  ce  temps- là  excellente. 

Dans  ces  conditions,  pouvait-il  être  un 
vin  à  faire  fête? 

La  faculté  rendit  son  arrêt  que  le  Mé- 
doc  et  le  Cadillac  usurpaient  fort  injuste- 
ment les  faveurs  de  la  table  aux  dîners 
princiers. 

A  cette  nouvelle,' disent 
du  temps,  le  Champagne, 
Bergerac,  les  plus  petits 
raine,  d'Anjou  et  du  comté  Nantais  se 
disputèrent  1  honneur  de  supplanter  les 
vins  de  Gascogne.  11  n'y  eut  pas  un 
tonneau,  un  baril,  une  bouteille  qui  ne 
s'enguirlandât  de  suppliques  et  de  re- 
quêtes, qui  ne  proclamât  sa  vertu  mé- 
connue, son  bouquet  injustement  dédai- 
gné. 

Au  cours  d'un  voyage  important  aux 
destinées  de  l'état  le  roi  soleil  fut  obligé 
de  faire  halte  à  Serrant  pour  déguster  le 
meilleur  cru  de  l'Anjou. 

Il  subit  une  mésaventure  qui  le  mit  en 
mauvaise  humeur,  et  le  vin  i^e  la  fameuse 
coulée  de  Serrant  fut  proclamé  détes- 
table. 

Dans  le  méchant  bois  qui  Serrant  environne 
Maison  digne  du  maître, aussi  belle  que  bonne 
Dans    un    vieux  chemin  creux,    un    maladroit 

[cocher 
Qui  ne  doutait  de  rien,  nous  fit  tous  embour- 

[ber 
Accident  qui   pouvait   devenir  très  nuisible 
Si  monsieur  d'Ariagnan  avec  son  air    terrible, 
N'eut  pas  heureusement  arrêté  l'étourdi. 
Mais  versa-t-on  ?  Les  uns  disent  non, d'autres, 

[oui. 
Et  ce   ne  fut  pas   sans  des  maux  infinis 
Que  l'on    aborda    la   petite    ville   d'Ancenis. 
(Journal  du  nv""  de  St-Aignan). 

Et  pour  se  réconforter, .  le  monarque  et 
sa  suite  se  firent  servir  le  plus  excellent 
vin  de  Gascogne  qu'on  put  se  procurer  à 
l'Hôtellerie  de  la  croix  de  Lorraine. 

Fagon  et  toute  la  faculté  ne  purent 
réussir  à  affaiblir  la  renommée  du  vin  de 
Bordeaux  en  décriant  ses  vertus. 

11  fallut  cependant  s'incliner  devant  les 
prescriptions  de  l'hygiène  qui  n'a  jamais 
été  la  compagne  du  plaisir,  le  Champagne 
remplaça  le  Bordeaux  au  dessert  et  fut 
réputé  plus  digestif. 

Joseph  deTrémaudan. 


pot^s,  ©rûHuaillcjj    (^i  ^xmmU^ 


â' 


L'ôchafaud  sous  l'Empira  —  Le 
révei'  du  condamné  —  document 
inédit.  —  Alors  que  la  guillotine  fait  à 
nouveau  parler  d'elle,  on  lira  avec  curio- 
sité, le  rapport  ci-dessous.  Il  a  été  rédigé 
par  M.  Claude,  chef  de  la  sûreté  sous 
l'Empire,  et  se  trouve  dans  les  papiers 
que  M.  Maxime  Du  Camp  a  légués  à  la 
Bibliothèque  de  la  ville  de  Paris.  Ce  docu- 
ment est  inédit.  I!  établit  qu'à  cette  épo- 
que, si  l'on  ne  songeait  pas  encore  à  sup- 
primer la  peine  de  mort  on  se  préoccu- 
pait du  moins  d'en  adoucir  les  prépara- 
tifs. 

Paris,  le  27  juin  1870. 

Conformément  aux  instructions  de  M.  le 
chef  de  la  1'''=  division,  je  me  suis  rendu 
aujourd'hui  au  Dépôt  des  condamnés,  rue 
de  la  Roquette,  où  j'ai  trouvé  le  sieur  Hein- 
drick,  exécuteur  des  hautes  œuvres,  qui, 
de  son  côté,  s'y  était  rendu  sur  mon  invi- 
tation :  il  s'asissait  de  se  concerter  au  su- 
jet  des  réformes  qu'il  serait  possible  d'in- 
troduire en  faveur  des  condamnés  à  mort, 
dans  les'derniers  apprêts  de^leur  supplice, 
afin  d'abréger  d'autant  la  durée  de  leurs 
souffrances  morales. 

Voici  d'abord  comment  on  procède  à  cet 
égard  lors  de  chaque  exécution. 

On  entre  dans  la  cellule  trente  minutes 
avant  l'heure  fixée  pour  l'exécution  tou- 
jours très  matinale  quelle  que  soit  la  sai- 
son, temps  iugé  nécessaire  pour  l'iiccom— 
plissement  des  préparatifs  ;  le  condamné, 
généralement  encore  couché,  est  informé 
du  but  de  la  visite  et  reçoit  l'ordre  de  se 
lever,  ce  que  les  gardiens  l'aideni  à  faire. 
On  lui  retire  !r,  ^M'iiifole  dont  il  est  cou- 
vert, puis  sa  ci;-,.:;-..-  que  l'on  remplace 
par  une  autre,  on  lui  passe  ensuite  son 
pantalon,  après  quoi  on  lui  fait  endosser 
à  nouveau  la  cai)U:.M.>!e  qu'il  vient  de  quit- 
ter. 

Cela  fait,  après  l'avoir  laissé  pendant 
une  minute  ou  deux  à  part  avec  l'aumô- 
nier dans  l'un  des  angles  de  la  pièce,  on  le 
conduit  dans  l'avant  greffe, en  passant  par 
un  escalier  en  spirale,  sombre,  étroit,  d'un 
accès  très  difficile, et  par  de  longs  couloirs, 
uniquement,  dit-on,  pour  éviter  de  tra- 
verser les  cours  où  le  cortège  pourrait  être 
aperçu  des  autres  détenus  encore  couchés 
dans  les  dortoirs  situés  au  premier  étage, 
tous  éclairés  sur  les  dites  cours  par  des 
fenêtres  garnies  de  fortes  grilles  en  fer. 

Parvenus  dans  une  pièce  appelée  le  gui- 
chet, voisine  de  la  cour  d'entrée  où  l'atten- 
dent l'exécuteur  et  ses   aides,  le  condamné 


N»  974 


L'INTERMÉDIAIRE 


1 1  I 


I  12 


est  remis  entre  les  mains  de  ceux-ci  qui 
procèdent  aussitôt  à  la  dernière  toilette. 
On  lui  retire  la  camisole  qui  lui  a  déjà  été 
retirée  et  remise  quelques  instants  aupa- 
ravant ;  on  lui  attache  les  poignets  par 
derrière  avec  une  corde  ;  on  coupe  égale- 
ment le  col  de  sa  chemise  dont  on  réunit 
les  deux  bouts  à  l'aide  d'une  épingle,  de 
manière  a  laisser  le  cou  et  même  les  épau- 
les à  nu,  après  quoi  on  le  conduit  au  lieu 
du  supplice  devant  la  prison,  soutenu  par 
les  aides  et  accompagné  jusqu'au  pied  de 
l'échafaud  par  l'aumônier  qui  n'a  pas  cessé 
un  seul  instant  de  l'exhorter,  même  pen- 
dant tout  le  temps  des  derniers  apprêts. 

Ces  différents  préparatifs  durent  30  mi- 
nutes environ  et  douze  personnes  dont  la 
présence  est  indispensable  3'  assistent,  sa- 
voir : 

Le  directeur  de  la  prison  poui'  l'intro- 
duction auprès  du  condamné  ; 

Q^uatre  gardiens  poin-  le  lever,  l'habille- 
raent  et  la  conduite  de  ce  dernier  comme 
aussi  pour  le  cas  de  syncope  ou  de  rébel- 
lion de  sa  part  ; 

L'aumônier  peur  les  secours  de  la  reli- 
gion, le  greffier  de  la  cuur  pour  la  consta- 
tation légale  ; 

Le  chef  de  service  de  sûreté  et  son  se- 
crétaire pour  le  cas  de  révélation  ; 

Enfin  l'exécuteur  et  ses  deux  aides. 


Voici  maintenant,  d'accord  avec  l'exé- 
cuteur, comment  on  pourrait  procéder  à 
l'avenir  en  pareille  circonstance. 

A  son  arrivée  à  la  prison  de  la  Roquette, 
le  condamné  serait  soumis  à  la  mesure  gé- 
nérale, c'est-à  dire  qu'on  lui  couperait  les 
cheveux  et  qu'on  les  entretiendrait  ainsi, 
comme  cela  se  fait  à  l'égard  des  autres 
détenus.  Vienne  le  jour  de  l'exécution,  et 
pour  le  cas  où  la  camisole  de  force  ne  se- 
rait passupprimée  eu  principe,  car  elle  est 
surabondante  avec  la  surveillance  spéciale 
et  permanente  dont  les  condamnés  à  mort 
sont  l'objet,  on  n'aurait  qu'à  la  lui  retirer 
le  matin  au  réveil  sans  la  lui  remettre  au 
départ  pour  la  retirer  encore  au  guichet, 
lors  des  derniers  apprêts,  puis  au  lieu  de 
lui  passer  une  chemise  dont  l'exécuteur 
coupe  ensuite  le  col,  l'administration  de  la 
prison  en  fournirait  une  ainsi  préparée  à 
l'avance.  Enfin  au  lieu  de  gravir  l'escalier 
en  spirale  et  de  parcourir  les  longs  couloirs 
intérieurs  dont  il  a  déjà  été  parlé,  pour  se 
rendre  de  la  cellule  du  condamné  au  gui- 
chet, ce  qui,  outre  les  inconvénients  signa- 
lés occasionne  un  certain  détour,  on  tra- 
verserait la  grande  cour  de  la  prison  et 
l'on  parviendrait  ainsi  directement  au 
guichet  où  se  fait  la  dernière  toilette  par 
les  soins  de  l'exécuteur. 


Au  moyen  des  différentes  modifications 
proposées,  or.  arriverait  incontestablement 
à  abréger  de  moitié,  c'est-à-dire  de  15  mi- 
nutes la  durée  du  temps  que  la  routine 
seule  a  consacré  jusqu'à  présent  aux  der- 
niers apprêts,  et  l'on  épargnerait  au  con- 
damné une  partie  des  souffrances  morales 
qu'il  endure  en  attendant  le   châtiment  fixé 

par  la  loi. 

* 

La  guillotine  sous  la  Commune. 

—  La  guillotine  aurait  été  brûlée  en  1871 
si  l'on  s'en  rapporte  au  document  ci- 
après  que  publia  le  Journal  officiel  Je  la 
ConinmneXt  10  avril  1871. 

On  avait  répandu  le  bruit  que  le  gou- 
vernement de  Versailles  avait  donné 
l'ordre  d'exécuter  une  guillotine  perfec- 
tionnée. Pour  répondre  à  ce  projet  —  dont 
on  ne  trouverait  sans  doute  pas  trace 
ailleurs  que  dans  l'imagination  des  affolés 

—  le  sous-comité  du  XI  arrondissement, 
arrondissement  détenteur  des  bois  de 
justice,  fit  afficherce  placard  : 

Citoyens, 

Informé  qu'il  se  faisait  en  ce  moment 
une  nouvelle  guillotine  payée  et  comman- 
dée par  l'odieux  gouvernement  déchu 
(guillotine  plus  portative  et  accélératrice), 
le  sous-comité  du  XI"  arrondissement  à  fait 
saisir  cet  instrument  servil  de  la  domina- 
tion monarchique  et  en  a  voté  la  destruc- 
tion pour  toujours. 

En  conséquence,  la  combustion  va  en 
être  faite,  sur  la  place  de  la  Mairie,  pour  la 
purification  de  l'arrondissement  et  la  con- 
sécration delà  nouvelle  liberté  à  dix  heures, 
le  6  avril  1871. 

Les  membres  du  stus-comité  en  exercice  sous- 
signés  : 

David,  Capellaro,  André  Idjiez,  Dorgal, 
C.  Favre,  Périer  Collin. 

Pour  copie  conforme, 
Victor  Idjiez. 

Bibliothécaire    directeur    à    la    mairie. 
Ce  9  avril  1871  . 

On  pourrait  peut-être  penser  qu'il  est 
excessif  de  désigner  comme  un  «  instru- 
ment servile  de  la  domination  monarchi- 
que >*  la  guillotine  inventée  par  la  Révolu-- 
tion  et  surtout  exploitée  par  la  Terreur. 
Mais  passons  — pour  demander  si  cet 
autodafé  eut  réellement  lieu. 


Le  Directeur-gérant  :    G.    MONTORGUEIL. 
Imp.  DANiEL-CHAMBON.  St-Amaud-Mont-Rond. 


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%  3nUtméb  iaite 


DES  CHERCHEURS  ET 

Ponde   en   1364 


CURIEUX 


AjtJKSTlONS    KT   KKl'ONSKS    LITTKlUiKKS,    (Il 

TROUVAII.i.KS 


STOIUQCES.    S(;lK^TIKI<j{JI<:S    Kl    ARTISTH^K» 
KT    CUUIOSITKS 


•'3 


(ïiiuc6tion6 


Abbaye  royale  de  bénédictines 
de  VillechassoD  -  Moral  1754- 
1781.  —  Ayant  à  me  documenter  sur 
ses  trois  abbesses  :  Madame  de  Soulan- 
ges,  madame  Gouy  d'Arcy,  madame  Ga- 
brielle  de  Merey,  je  fais  appela  nos  con- 
frères bibliographes,  les  priant  de  vouloir 
bien  m'indiquer  les  sources  où  puiser. 

Existe-t-il  des  portraits  de  ces  dames  ? 
Unions,  descendances, armoiries,  etc.. 

Robert  Geral. 

M""^  Arnould  Plessy.  —  Icono- 
graphie. —  Quels  sont  les  portraits  les 
plus  connus  ou  les  plus  typiques  de  M"* 
Arnould-Plessy  ? 

H.  Lyonnet. 

Le  Moniteur  officiel  de  Versail- 
les et  du  département  de  Seine-eî- 
Oise,  publié  par  les  Allemands  en 

1870-71.  —  Cette  publication,  dont  le 
premier  numéro  est  daté  du  i  ç  octobre 
1870,  et  le  dernier  du  5  mars  1871.  a  été 
réimprimée  par  M.  Georges  d'Heylli  en 
1872.  M.  Wilfrid  de  Fon vielle,  dans  une 
-conférence  faite  à  Luzarches  le  lojuin  1894, 
et  publiée  dans  letomeXVlIIdes  Mémoires 
de  h  Société  historique  et  archéologique  de 
Vmrondissement  de  Pantoise  et  du  yexin, 
dit,  page  109,  note,  «  que  ce  journalétait 
rédigé  par  un  publiciste  allemand  qu'il 
avait  eu  l'occasion  de  rencontrer  souvent, 
avant  la  guerre,  dans  le  journalisme  pari- 
sien », 


114    


Le  nom  de  ce  journaliste  a-t-il  été  pu- 
blié quelque  part?  11  serait  intéressant  de 
pouvoir  connaître  l'auteur  de  cette  feuille 
qui  était  répandue  à  profusion  à  Ver- 
sailles et  dans  les  départements  occu- 
i  pés  et  qui  est  si  difficile  à  rencontrer  au- 
!   jourd'luii.  Gomboust. 

i  " 

Le  droit  de  bon  conseil.   —  Les 
archives  départementales  des  Bouches-du- 
Rhône  contiennent  un  acte,  en   date  du 
14  décembre   1443,  par  lequel  René,  roi 
de  Jérusalem  et  de  Sicile,  duc  d'Anjou,  de 
Bar  et  de  Lorraine,  comte  de  Provence  et 
de  Forcalquier,    vend    à   noble    homme 
Jean  de  Rochas,   coseigneur  du  château- 
.fort  (castrum)  d'Aiglun  dans  le   bailliage 
de  Digne,  pour  lui,  ses  héritiers  et  succes- 
seurs,   la    souveraineté    absolue  (merum 
imperiuui)    et  la  haute   juridiction    dans 
tout   led  it  châteaufort  ainsi  que  dans  le 
territoire  et  le  district  qui  en  dépendent, 
avec  le   droit   d'y  avoir  un  bailli   et  des 
ofîkiers  pour  exercer  la  justice  tant  sur 
les  habitants  d'Aiglun  que  sur   tous  les 
étrangers    de   passage,  d'y  ériger  des  gi- 
bets [fiercas)   un  pilori  (peyronum)  et   les 
autres  signes  du  droit  de  vie  et  de  mort  ; 
réserve  expresse  étant  faite  de  l'hommage 
lui  roi  René  et  à  ses  successeurs  dans  les 
difs  comtés  de   Provence  et   de    Forcal- 
quier. 

Un  autre  acte  des  mêmes  archives  à  la 
date  du  9  décembre  1474,  donne  m  exten^O' 
i'hommagerendupar  nobles  hommes  Elzéar 
îean  et  Louis  de  Rochas,  f>our  la  cosei- 
gneurie  d'Aiglun,  devant  les   portes  de 

xm-3 


N«975 


L'INTERMEDIAIRE 


115 

l'église  Sainte-Marthe  à  Tarascon  — 
Chacun  d'eux  jure  fidéUté  et  soumission 
au  comte  de  Provence,  promet  de  ne 
jamais  révéler  le  secretde  ses  contide.ces 
et  s'engaf?je  à  lui  donner  un  bon  et  utile 
conseil  quand  le  très  haut  le  iui- inspirera 
[liubil  boniirii  ci  utile  consiliiuii  prout  sibi 
altissimus  admin  istrahit) . 

Je  serai  reconnaissant  à  mes  érudits 
confrères  de  me  dire  s'ils  ont  vu  ailleurs 
cette  belle  formule  qui  caractérise  si  bien 
les  rapports  existant,  à  l'époque  fcodak-, 
entre  le  suzerain  et  les  vassaux  i^eiuils- 
lîommes,  Aka. 

Légion  d'honneur  (Le&  effectifs 
•de  ia).  —  Je  désirerais  connaître,  de 
source  sûre,  les  effectifs  actuels  de  la 
Légion  d'honneur. 

J'ai  trouvé,  dans  des  publications  di- 
verses, que  j  avais  pourtant  lieu  de  croire 
bien  informées,  des  différences  tellement 
effarantes  queje  n'espère  plus  qu'en  notre 
Intennédiatre. 

Merci  d'avance  aux  obligeants  collè- 
gues qui  voudront  bien  me  répondre. 

L.  Baillet. 

Armoiries  à  déterminer  :  d'nzur 
l\  la  coupe  d'or.  —  Fourrait-on  dire  à 
qui  appartenaient  les  armoiries  suivantes  : 
d'a:(ur  à  la  coupe  (ou  cal/ce)  a  or,  accoui- 
pagni'e  en  chef  de  deux  étoiles  et  eu  pointe 
d'tine  roue  ;  le  tout  du  même  ? 

D'où  était  originaire  la  famille  en  ques- 
tion ?  —  En  existe-t-il  une  généalogie, 
et  où  ?  Brondineuf. 

La  suscription  des  enveloppes. 

• —  On  commence  à  adopter  une  nouvelle 
mode  de  suscription  comme  plus  ration- 
nelle :  le  nom  du  pays  est  en  tête  et 
celui  du  destinataire  en  queue.  Sait-on  si 
cette  mode  se  répand  et  qui  en  est  le  pro 
moteur  ?  B. 

Cartes  postales  illustrées  tim- 
brées. —  On  sait  queles  collectionneurs 
de  cartes  postales  recherchent  surtout 
celles  qui  portent  des  timbres  de  la  poste. 
Depuis  quelque  temps  les  marchands  de 
cartes  postales  en  vendent  de  grandes 
quantités  qu'ils  prétendent  tombées  en 
rebut  à  la  poste.  La  poste  vend-elle  les 
cartes    illutrées  tombées  en   rebut  ?    ou 


--      116 


bien,  plutôt,  les  marchands  n'y  appli- 
quent ils  pas  des  timbres  faux  ? 

CÉSAR   BlROTTEAU. 

Etymoîo.'ùe  des  noms  do  Joyeuse 
et  Durandale.  — D'où  vientJoyeur,e, nom 
de  l'épée  des  preux  de  Charlemagne,avec 
Durandale.  Nous  connaissons  le  sens  de 
i)urandal,  castellitin  et  virtus  mea  Dens  :  de 
dur-and-al  Mais  quel  est  le  sens  de 
Joyeuse  ?  Ne  serait-ce  pas  le  même  que 
celui  de  Montjoye  Saint-Denis  !  A/on  yo 
die.  Mon  Dieu  aide,  Dcvs  in  adjuiorium 
isijun:  inla.uc  (en  vieux  fran.çais  :  Monjo 
aïx  !).  D'  Bougon. 

Ghislaine.  —  Encore  un  prénom 
féminin  mal  défini  dans  son  orthographe 
et  même  dans  sa  prononciation,  j'ai  vu 
écrire  Ghislaine,  G\vslaine,  Guillaine, 
et  entendu  prononcer  y/y  et  Gui — 

Je  serai  curieux  de  connaître  la  leçon  la 
plus  rationnelle,  question  que  je  pose  aux 
intermédiairistes  informés,  en  particulier 
à  M.  le  D'  Bougon  qui  s'est  fait  une 
savante  spécialité  de  l'étude  des  noms 
propres  —  Japhet. 

Cardinal  Octave  d'Aquaviva.  — 
Je  désirerais  connaître  les  armes  de  ce 
lé^-at  du  pape  Clément  Vill. 

Robert  Geral. 

Epitapbe  de  Descartes. —  Pourrait- 
on  me  donner  le  texte  de  l'épitaphe  de 
Descartes  en  vers  français  par  M.  de 
Fieubet  ?  Bibl.  Mac. 

Jacques  de  Tourreil  tt  sa  descen- 

dance.  —  Le  traducteur  Jacques  de 
Tourreil,  l'un  des  Quarante,  né  en  1656, 
mort  en  171Ç,  a-t-il  laissé  une  descen- 
dance, et  quelle  est-elle?  Le  nom  est-il 
encore  porté  ? 

Un  M.  de  Tourreil,  qui  a  fait  imprimer 
à  Tours,  il  y  3  quelques  années,  un  ou- 
vrage sur  la  religion  fusioniènne,  appar- 
tiendrait-!! à  la  famille?         Bibl.  Mac. 


A.Dumas  fils  et 

—  Dans  un  article  qu 
faiblesses  des  grands 
i"'  juillet  1902),  le 
gnault  écrit  :  «...  Ain 
drc  Dumas  fils,  -Goun 
produisirent  des  chefs 
tie  des  asiles.  » 


Gounod  internés 
i  a  pour  titre  :  Les 
hommes  {La  Revue, 
docteur  Félix  Re- 
si  le  Tasse,  Alexan- 
od.  Auguste  Comte 
-d'œuvre  à  leur  sor- 


bES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  Juillei  iQOi. 


117 


118 


Le  cas  d'Auguste  Comte  est  connu  de 
tout  le  monde.  Mais  Dumas  fils  et  Gou- 
noJ  ? 

Ne  pourraît-on  pas,  sans  nuire  à  la 
mémoire  de  ces  génies  et  sans  froisser 
leurs  descendants,  souhaiter  quelques 
détails  sur  le  lieu,  l'époque  et  les  causes 
de  leur  internement  ? 

L.  Baili.et. 

Famille  Cabanellas.  —  Je  serais 
heureux  de  savoir  quel  a  été  le  berceau 
de  cette  famille  et  d'où  elle  est  originaire, 
quelles  alliances  elle  a  contractées  récem- 
ment et  par  qui  elle  est  aujourd'hui  repré- 
sentée. J'ai  connu  vers  1885  un  Caba- 
nellas qui  doit,  si  je  suis  bien  informé, 
vivre  encore. 

11  avait  une  fille  dont  j'ai  oublié  le 
nom,  mariée  et  mère  alors  de  trois  filles, 
je  serais  obligé  au  confrère  en  intermé- 
diairismo  qui  me  dirait  qui  elles  ont 
épousé  et  où  en  est  présentement  cette 
famille.  11  va  sans  dire  que  je  ne  demande 
ici  que  des  noms  et  des  dates  et  que  l'en- 
quête que  je  poursuis  n'a  qu'un  but  :  celui 
de  compléter  quelques  notes  que  j'ai 
rassemblées  pour  consacrer  à  cette  famille 
une  notice  dans  un  dictionnaire  que  je 
prépare.  G. 

Une  aventure  du  chancelier  Du- 
prat.  —  Mercier,  dans  son  Tableau  de 
Paris  rappelle  une  nocturne  aventure 
du  futur  chancelier  Duprat  qui,  d'après 
lui,  expliquerait  son  élévation  rapide 
mieux  encore  que  son  titre  d'ancien  gou- 
verneur du  duc  d'Angoulème. 

Rencontrant  son  élève  se  dirigeant  su- 
brepticement vers  la  chambre  de  lajeune 
reine,  il  l'aurait  retenu  par  ces  belles  pa- 
roles :  Malheureux  !  vous  allie i  vous  dé- 
trôner, allusion  à  une  grossesse  que  le 
vieux  roi  ne  pouvait  obtenir. 

Cette  anecdote  ne  déparerait  point 
l'histoire  de  François  i"",  et  Marie  d'An- 
gleterre ne  s'est  pas  toujours  montrée 
inabordable.  Se  non  è  vero..  . 

Mais  où  Mercier  a-t-il  rencontré  ce 
plaisant  récit  de  nous  inconnu  jusqu'à 
ce  jour  ■?  Lkda. 

Romanciers  de  la  vallée  du  Loir. 

'--   duels  sont  les  romans  et   nouvelles 
étjiits  au  x!x«'  siècle  dont  la  scène  se  passe 


dans  la  vallée  du  Loir  ?  Plusieurs 
tels  que  Rouget  le  Braconnier ,  La  petite 
Duchesse,  nous  sont  connus.  Pourrait-on 
en  citer  d'autres  ? 

L.  C.  de  la  M. 

Le  couvre-feu.  —  Dans  plusieurs 
villes,  à  St-Malo,  à  la  Flèche,  le  couvre- 
feu  existe  encore  ;  son  origine  est-elle  bien 
établie  !  D'autres  villes  ont-elles  conservé 
cet  usage  du  ^  bon  vieux  temps  »  ? 

L.  C.  de  la  M. 


Gil- 


Bernadette  et  le  poète 
bert.  -—  Une  légende  propagée  par 
les  Souvenirs  (^d'ailleurs  apocryphes)  de 
la  marquise  de  Créqui.  représente  Berna- 
dotte  comme  ayant  été  l'ami  et  le  léga- 
taire du  poète  Gilbert  mort  en  1780.  Q.u'y 
a-til  de  vrai  ?  C.  D.  P.  ' 

Sous  la  tyrannie.  —  Si  le  roman 
d'Augustin  Filon  qui  porte  ce  titre  est  un 
livre  a  clef,  un  de  nos  aimables  collabo- 
rateurs peut-il  me  dire  quels  sont  les  per- 
sonnages visés  ? 

Théophile  Gonse. 

Bibliographie  et  Iconographie 
de  l'affaire  Dreyfus.  —  Existe-t-il  une 
bibliographie  des  nombreuses  publications 
faites  pour  et  contre  le  trop  célèbre  capi- 
taine ?  A-t-on  relevé  également  la 
liste  des  portraits,  scènes  et  caricatures 
concernant  la  même  aftaire  ? 

P.  PONSIN. 

Ecrivain    principal.    —  Dans   les 
Etats  de  la  Marine  pour  les  années    1783 
à  1790,  dans  lesquels  je   faisais   dernière- 
ment quelques  recherches,  j'ai   rencontré 
plusieurs  fois  cette  qualification   : 
«  Ecrivain  de  la  marine...» 
«  Ecrivain  principal  de  la  marine...  >» 
Quelle  était  cette  charge  ?   Pourrait-on 
me  dire  à  quoi   elle  répond  aujourd'hui  ? 
Tous  autres  renseignements  seront  reçus 
avec  reconnaissance.         Bouzonville. 


Léopold  de  BaulUemont.  —  Nous 
possédons  un  opuscule,  intitulé  Eloge  fu- 
nèbre de  Paul  Antoine  Léopold  de  Bauf' 
freivoiif  Courtenav,  par  C*  de  la  2*  O'  A*, 
élève  de  rhétorique  au  séminaire  de  Saint* 
Stanislas, 


N'97= 


L'Intermédiaire 


1  IÇ) 


120 


Cet  éloge  fut  imprimé  en  1843,  le 
jeune  Léopold  de  Bauffremont  était  mort 
à  Bastia  en  1841. 

Qiiel  est  l'auteur  de  cet  éloge  ? 

FlRMIN. 

Au   musée   du    Louvre.  —  Il  y  a 

quelques  mois,  un  de  nos  amis  signalait 
au  Mmisîre  et  au  directeur  des  Beaux- 
Arts  l'incurie  dont  avaient  fait  preuve  les 
organisateurs  du  Musée  du  mobilier  en 
plaçant  des  vases  et  des  statues, plusieurs 
avec  un  socle  en  bronze  et  d'un  poids 
considérable,  au  beau  milieu  du  marbre, 
de  consoles  ou  de  tables  anciennes,  déli- 
cats chefs-d'œuvre  de  Boulle  et  de  ses 
rivaux.  Jamais  un  amateur  n'oserait 
mettre  un  socle  pesant  sur  un  marbre  an- 
cien, sans  interposer  un  carré  de  velours. 
Au  Louvre,  on  ne  se  gène  pas.  On  se 
gène  si  peu  que  nous  avons  repassé  au 
iMusée  du  mobilier  le  .er  juillet  et  que 
malgré  les  avis  de  MM.  Leygues  et  Rou- 
jon,  rien  n'a  été  cb.angé.Les  socles  conti- 
nuent à  rayer  les  marbres  précieux  et 
les  incomparables  marqueteries. 

Puisque  nous  sommes  au  Louvre,  dans 
ce  merveilleux  Musée  qu'on  n'apprécie 
dignement  qu'en  revenant  de  visiter  les 
musées  étrangers,  pourquoi  la  toile  de 
Jacob  jordaens,  n°  2016,  le  portrait  de 
l'amiral  Ruyter,  porte-t-elle  l'indication 
banale  de  «  portrait  d'homme  ?  » 

M.  P. 

Le  jeu  de  boucbon,  jeu  de  galo- 
ches. —  Pourquoi  Alphonse  Daudet 
iiomme-t-il  le  jeu  de  bouchons,  jeu  de 
galoches.  Alphonse  Daudet  emploie  indif 
leiemment  les  deux  expressions  et  il  dit 
que  ce  jeu  a  éle  importé  à  Paris  pendant 
la  guerre  par  les  mobiles  bretonsPfe  serai 
bien  reconnaissant  à  qui  pourra  éclairer  la 
question . 

F.  A. 

Un  crayon  d'Ingre?.  —  L'un  des 
meilleurs  groupes  au  crayon  d'iiigri.? 
est  sans  contredit  la  famille  Stamaty  lait 
à  Rome  en  18 18.  Ce  crayon  est  actuelle- 
ment dans  la  coîleciion  artistique  du  pein- 
tre Bonnat, 

Un  confrère  artiste  voudrait-il  me  re- 
tracer l'historique  de  cette  œuvre  et 
dite  ce  qu'en  a  pensé  la  critique  ? 

Spyridon, 


Baron  beaf.  --  Dans  les  grands 
banquets  officiels  en  Angleterre  on  voit 
souvent  figurer  une  énorme  pièce  de 
Bai  on  Beaf.  Depuis  quelque  temps,  sur 
les  menus  du  continent,  on  rencontre  fré- 
quemment aussi  la  mention  :  Bai  on  de 
veau.,  baron  d'aoncau.  Quelleest  la  partie 
de  l'animal  à  laquelle  l'on  donne  ce  nom  ? 

Et  quelle  estl'originedecettedénomina- 
tion  ?  E.  T. 

Un  répertoire  national.  —  Ne  se- 
rait-il pas  bon  et  excessivement  utile  de 
créer  un  répertoire  général  des  noms  de 
tous  les  Français,  et  des  étrangers  a}'ant 
habité  la  France,  qui  ont  laissé,  à  un  ti- 
tre quelconque,  une  trace  dans  l'histoire 
nationale,  provinciale  ou  communale, 
dans  celle  des  sciences,  des  arts  et  mé- 
tiers, des  tribunaux,  etc.,  etc. 

L'Etat  ne  pourrait-il  faire  établir  un 
fichier  général,  lequel  ne  nécessiterait  pas 
un  local  trop  considérable,  pour  contenir 
des  fiches,  établies  par  ses  soins  dans  un 
modèle  uniforme,  lesquelles  ne  contien- 
dra ent  qu'un  nom, une  date  et  unesource 
à  consulter.  Un  petit  bulletin  mensuel 
serait  suffisant  pour  faire  connaître  aux 
nombreuses  personnes  qui  s'occupent  mo- 
destement, à  Paris  et  en  province,  de 
travaux  d'érudition, les  travaux  encours; 
et  pour  empêcher  ceux  qui  se  feraient  un 
plaisir  et  un  devoir  de  contribuer  gratui- 
tement à  la  confection  de  ce  répertoire, 
de  travailler  sur  le  même  objet.  Ceux-là 
seraient  nombreux,  et  comme  toute  peine 
mérite  salaire  on  pourrait  délivrer  à  ceux 
dont  la  collaboration  aurait  éié  impor- 
tante et  constante,  le  titre  de  correspon- 
dants du  ministère  de  l'instruction  publi- 
que. Peut-être  même  en  pourrait-on 
nommer  quelques-uns  officiers  d'académie; 
tantdegenslesont  pourbienmoinsquecela! 

De  nos  jours,  les  ouvrages  historiques 
sont  généralement  pourvus  d'une  table 
des  noms  cités  ;  pour  ceux-là.  la  besogne 
est  aux  trois  quarts  faite,  pour  les  ouvra.- 
g- s  anciens,  il  y  aurait  à  en  faire  le  dé- 
pouillement ;  puis  celui  des  dictionnaires, 
des  mémoires,  des  travaux  des  sociétés 
savantes,  des  annuaires,  des  archives. etc. 

N'est  ce  pas  là  un  projet  qui  pourrait 
intéresser  les  sociétés  savantes  et  tout 
particulièrement  le  comité  des  travaux 
historiques  ?  Q.u*en  pensent  nos  confrères 
intermédiairistes  ?  J.-C.  Wigg, 


DBS  CHERCHEURS  Et  CURIEUX 


50  juillet  1909 


«*«tà>»y^»*<wV_«»->v,-yw'.ta^j*cii'»Jt-»         I  2  i 


122       •*'■ "  - 


îléponôes 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  infonnations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

L'emplacement  de  la  guillotine 
en  1793  (T.  G.,  408;  XLV)  —  «  Tout 
le  monde  >*  n'écrit  pas  et  ne  répète  pas, 
comme  le  dit  M.  Cordier  :  que  l'exécution 
de  Louis  XVI  a  eu  lieu  au  centre  de  la 
place  de  la  Révolution,  actuellement  de 
la  Concorde. 

Toute  personne  ayant  eu  la  curiosité 
de  ces  détails  révolutionnaires  sait  qu'il 
n'en  est  rien  et  que  M.  Cordier  commei 
lui-même  une  erreur,  quand  il  nous  mon- 
tre la  guillotine  dressée  pour  le  supplice 
du  Roi,  à  la  seule  place  possible,  entre  les 
deux  groupes  de  Marly. 

Il  y  avait  si  bien  place  pour  l'échafaud 
partout  ailleurs,  qu'il  n'a  jamais  été  là. 
Après  avoir  fonctionné  à  la  place  du  Car- 
rousel pour  les  crimes,  ou  soi-disant 
tels  politiques,  et  à  la  place  de  Grève, 
pour  les  crimes  de  droit  commun,  le  21 
janvier,  pour  la  première  fois,  la  guillo- 
tine fut  transportée  à  la  pUice  de  la  Révo- 
lution, non  pas, comme  ledit  M.  Cordier, 
entre  les  groupes  vulgairement  appelés  : 
si  —  de  Marly  —  >-  —  c'est-à-dire  ceux 
de  Coustou,  par  l'excellente  raison  qu'à 
cette  date  ils  étaient  encore  à  l'abreu- 
voir de  Marly,  d'où  ils  ne  furent  trans- 
portés à  l'entrée  des  Champs-Elysées 
que  sous  le  Directoire  :  mais  entre 
cette  avenue,  alors  plus  étroite,  et  le  pié- 
destal de  la  statue  de  la  Liberté,  qui  avait 
remplacé  celle  de  Louis  XV  au  centre  de 
la  Place  ;  et  beaucoup  plus  près  de  ce  pié- 
destal que  de  l'entrée  des  Champs  Elysées, 
pour  ne  pas  gêner  la  circulation. 

C'est  là  que  fut  exécuté  Louis  XVI. 
,  Après  celte  exécution,  la  guillotine  re- 
tournaplace  du  Carrousel  jusqu'en  mai  93, 
où  la  Convention,  installée  aux  Tuileries, 
se  déroba  à  ce  fâcheux  voisinage  en  l'ex- 
pédiant à  la  place  de  la  Révolution. 

Là.  elle  fut  successivement  établie  en- 
tre la  statue  de  la  Liberté  et  le  débouché 
de  la  rue  Rox'ale.  —  Puis,  ai  nord  de  la 
place,  du  côté  de  la  rue  de  la  bonne  Morue 


(présentement  Boissy  d'Anglas).  —  Puis 
à  l'est,  du  côté  de  la  rue  Saint-Florentin- 
Le  sol  trempé  de  sang,  malgré  le  sable 
qu'on  y  versait  après  chaque  exécution, 
exigeant  un  déplacement  fréquent 

Enfin  on  l'installa  entre  la  statue  de  la 
Liberté  et  le  Pont  tournant  des  Tuileries. 
C'est  là  que  furent  exécutés,  la  Reine 
d'abord,  puis  tous  les  condamnés,  jus- 
qu'à la  fête  de  l'Etre  suprême,  pour  la- 
quelle l'échafaud  supprimé  place  de  la  Ré- 
volution fut  transporté  à  la  place  de  la 
Bastille,  puis  à  la  barrière  du  Trône-ren- 
versé. Il  ne  fut  rétabli  en  face  des  Tuile- 
ries que  pour  l'exécution  de  Robespierre 
et  des  vaincus  de  Thermidor. 

M.  Cordier,  pour  le  supplice  du  Roi  et 
de  la  Reine,  n'a  qu'à  jeter  un  coup  d'oeil 
sur  les  gravures  très  exactes  de  Monnet, 
il  y  verra  pour  l'exécution  de  Marie-An- 
toinette deux  groupes  de  Marly.  non  pas 
à  l'entrée  des  Champs-Elysées,  mais  à 
celle  des  Tuileries. 

Ce  sont  les  chevaux  ailés  de  Coyzevox 
qui,  sous  Louis  XIV,  dominaient  l'abreu- 
voir de  Marly.  Lors  de  l'établissement  de 
la  place  Louis  XV,  ils  furent  transportés 
au  Pont  tournant  des  Tuileries,  où  ils 
sont  encore  et  remplacés  à  Marly  par  ceux 
de  Coustou. 

De  sorte  qu'il  n'y  a  pas  deux  chevaux 
de  Marly,  place  de  la  Concorde,  mais 
quatre.  Erasmus. 


Dans  son  ouvrage.  La  Guillotine  pen- 
dant la  Révolution, d'après  des  documents 
inédits  tirés  des  archives  de  l'Etat,  M  G. 
Lenôtre  consacre  aux  Emplacements  dj 
V cchafaud,  un  chapitre  qui  pourrait  être 
complété. 

Il  me  souvient  (si  je  n'étais  à  la  cam- 
pagne, je  le  vérifierais)  qu'on  a  recueilli  à 
Carnavalet, il  y  a  une  dizaine  d'années,  un 
plan  de  la  place  de  la  Révolution,  le  jour 
de  Texécution  de  Louis  XVI  —  plan  natu- 
rellement contemporain  et  manuscrit  — 
qui  indique  exactement  l'endroit  où  la 
Guillotine  se  trouvait  ce  jour-là; car  ce  fut 
un  instrument  excessivement  nomade. 

Sur  la  guillotine  qui  trancha  la  tète  de 
Lo:-.is  XVI  -—  qu'on  me  permette  cette 
parenthèse  —  M.  G.  Lenôtre  émet  cette 
opinion,  d'ailleurs  non  appu3'éo,  il  en 
convient,  sur  des  références  sérieuses, 
qu'elle  serait  à  la  Guyane, et  qu'elle  fonc- 


N*  975. 


L'iNTBRMBOIAIRg 


15) 


124 


tionnerait  encore.  C'est  bien  difficile  à 
prouver.  D'autre  part,  on  a  dit  quelle 
était  au  musée  Tussaud. 

J'ai  écrit  en  1893  à  ce  musée  et  j'ai  reçu 
la  réponse  suivante  : 

Madame  Tussaud  ft  sons  limited 
The  exhibition 
Marylebone  Road    N.  W. 
London 
25   ad    november    1893 
Dear  Sir, 

The  knife,  lunette  and  chopper  me  hâve  in 
the  Exhibition  are  wilhout  the  slightcbt 
doubt  the  genuine  ones  used  at  the  exécution 
of  Louis  the  i6th,  Marie-Antoinette,  princess 
EIizabeth,etc. 

I,  Will  ty  and  abtain  for  you  the  date  of 
their  purchase  and  ail  the  particulars  I  can 
relative  to  them. 

I  am,    yours    truly,  John    Tussaud. 

Ainsi,  le  musée  Tussaud  affirme  qu'il 
n'y  a  pas  de  doute  :  que  le  couteau,  la 
lunette,  le  billot,  qu'il  possède  ont  servi 
aux  exécutions  du  roi, de  la  reine,  etc. 

Je  n'ai  pas  reçu  les  renseignements 
plus  précis  qui  m'étaient  promis,  et  j'i- 
gtiore  ce  que  mon  correspondant  enten- 
dait par  billot.  G. 

Sceau  moyen  âge   à  déterminer 

(XLV  ;  XLVl,  20).  —  Santerre  ou  Senne- 
terre  ne  se  disent  pas  si«^terra  mais  sana- 
terr^,  en  latin  du  moyen  âge  ;  de  sorte 
que  si  c'était  Santerre  ou  Senneterre,  ce 
serait  sanœterrœ  au  génitif,  et  non  sine 
terra  à  l'ablatif. 

De  plus,  il  ne  s'agit  pas  de  Lohis,  mais 
de  Johis.  En  effet  la  lettre  L  de  mi/itis 
nous  fait  voir  que  le  jambage  du  bas  de 
cette  lettre  est  beaucoup  plus  allongé  ;  de 
plus,  la  lettre  J  ici  n'est  pas  douteuse,  car 
on  écrivait  le  J  de  diverses  manières,  à 
cette  époque,  où  on  le  remplaçait  même 
parfois  par  la  lettre  1.  Tout  au  plus  pour- 
rait-on dire  que  c'est  un]  à  queue  ren- 
versée ;  mais  il  faut  remarquer  que  c'est 
un  sceau  anglais,  et  par  suite  un  J  anglais 
qui  peut  se  faire  ainsi. 

Nous  profiterons  de  la  circonstance, 
pour  relever  une  petite  coquille  du  typo- 
graphe. Au  lieu  de  lire  «  Sohis,  c'est  l'an- 
glais Sohn  »,  il  faut  lire  :  Johis,  c'est 
l'anglais  John.  11  n'y  a    pas   Tombre  d'un 

doute.  D'  Bougon. 

* 

Ce  sceau  peut  être  décrit  de  la  façon 
suivante  :  de...   à    deux    bars    oit  paissons 


affrontés  de...,  accompagnés  de  trois  ann*' 
Jets  de...,  posés  deux  et  un.  Légende  :  Si- 
gilliim  Johannis  Sine  Terra.  11  est  certaine- 
ment postérieur  au  xiii*  siècle  et  ne  peut 
être  par  conséquent  celui  de  Jean  sans 
Terre,  roi  d'Angleterre,  qui  régnait  de 
1 199  à  1216.  Il  n'est  pas  non  plus  celui 
de  la  famille  de  Senneterre  ou  Saint  Nec- 
taire dont  les  armes  sont  d'apir  à  cinq  fu- 
sées accolées  d'argent,  en  Jasce.  Il  est  évi- 
demment antérieur  aux  compagnies  d'or- 
donnances instituées  par  Charles  Vil,  de 
l'époque  où  la  chevalerie  était  encore  en 
honneur,  c'est-à-dire  de  la  fin  du  xiv'  siè- 
cle ou  plutôt,  si  je  ne  me  trompe,  du  com- 
mencement du  XV'.  11  appartient  selon 
toute  probabilité  à  une  famille  de  Cham- 
pagne et  de  Bourbonnais,  qui  a  dû  s'étein- 
dre au  xV  siècle  et  sur  laquelle  j'ai  trouvé 
les  documents  suivants  : 

1 004. Bertrandus  Sine  Terra  figure  par  mi  les 
témoins  d'une  charte  de  Hugues,  comte  dé 
Troyes,  en  faveur  du  prieuré  de  N.-D.  de 
Sermaise. 

(Arch.  Nat.  Y.  201.  n°  61). 

Teulet,  dans  ses  Layettes  du  Trésor  des 
chartes,  I,  p.  30-31,  met  en  doute, avec  preu- 
ves à  l'appui, l'authenticité  de  cette  charte 
dont  il  donne  le  texte.  Cependant  en  1108, 
Bertrand  Sans  Terre,  le  même  probable- 
ment que  le  précédent,  souscrivit  la  ciiarte 
par  laquelle  le  comte  Thibaut,  fils  du  comte 
Etienne,  confirma  à  l'abbaye  de  Molesmc 
la  donation  de  Rumilly  faite  par  son  oncle 
Hugues,  comte  de  Champagne,  fils  du 
comte  Thibaut. 

{Archives  de  V abbaye  de  Molesme.  Dom 
Villevieille,  Trésor  généalogique.  Bib.  Nat. 
mst  français  31965,  fol  46verso.) 

Guillaume  et  Hugues  Sans  Terre  (Sine 
Terra),  damoiseaux  rendent  aveu  au  duc  de 
fïourbon,  le  premier  en  1350,  pour  la  mai- 
son des  granges  de  Veure  ou  Vévre,  do- 
maine, bois,  garenne,  cens,  acquis  delà 
dame  de  Veure  ou  Vévre  ;  le  second,  eu 
n=io,  1357,  pour  l'hôtel,  domaine,  cens  et 
tailles  de  la    Colombe. 

(Béthencourt.  Noms  Féodaux,  au  mot 
sans  Terre).  Les  originaux  de  ces  docu- 
ments indiqués  par  Béthencourt  se  trou- 
vent aux  Archives  Nationales,  dans  la 
série  P. 

Le  mardi  de  la  fête  de  Saint-Vincent 
1360,  Guillaume  Sans  Terre  (5/«^  Terra),ï\\s 
de  feu  Hugonin  Sans  Terre,  damoiseau, 
vend  à  Hugonin  Bonafou,  fils  de  feu 
Etienne  Bonafou,  damoiseau,  seigneur  de 
rEspine,un3  pièce  de  terre  située  à  Agonge 
en  Bovjrbonnais. 


^^•  975. 


125 


L'INTERMÉDIAIRE 


126 


(Bibl.  Nat.  Carrés  de  d'Ho:^ier  57,  2  fol. 
160). 

Méry  SansTerre  est  inscrit  commeécuyer 
sur  le  rôle  de  la  montre  de  Mathieu  de  Ma- 
nbourc,  écuyer,  et  de  13  autres  écuyers  de 
sa  compagnie,  passée  à  Villeneuve-les-Avi- 
gnon,  le  29  avril  1420. 

Bibl  Nat.  Coll.  Clairambault,  70,  p. 
5468).  Th.  Courtaux. 


* 


Ainsi  que  je  l'ai  fait  savoir  précé- 
demment, sans  que  V Intermédiaire  l'ait 
mentionné,  il  me  parait  que  la  légende  de 
ce  sceau  S,  lOBIS.  SINE  TERRA.  MILITIS 
est  pour  SIGILLVM  lACOBlS.  SINE. 
TERRA.  MILITIS. 

Soit  en  français  :  sceau  de  Jacques  San- 
terre  ou  de  Senneterre  chevalier. 

Jacques,  il  est  vrai,  doit  être  traduit  en 
latin  par  Jacobus  dont  le  génitif  est  par 
suite  Jacobi  et  nonjacobis,  mais  les  gra- 
veurs de  cette  époque  ont  fait  plus  d'une 
incorrection  de  ce  genre. 

Il  est  de  toute  évidence  qu'on  ne  peut 
lire  ni  LOYIS  ni  LOHIS  et  encore  moins 
SOHIS 

Maintenant,  il  est  de  la  dernière  invrai- 
semblance de  vouloir  faire  de  celui  pour 
qui  ce  sceau  a  été  gravé  un  fils  de  roi 
d'Angleterre.  Ni  la  légende  ni  les  armes 
ne  se  prêtent  à  cette  interprétation  émi- 
nemment fantaisiste.  Ce  Jacques  Santerre 
ou  de  Senneterre,  appartenait  sans  doute 
à  la  même  famille  que  Jacques  de  Senne- 
terre, chevalier  de  l'ordre  du  Roi, 
seigneur  de  Groslièrcs,  St-Victor,  Bri- 
non,  Sancergues  et  Roche,  qui,  en  1598, 
rend  hommage  au  duc  de  Nevers  pour  la 
seigneurie  de  la  Marche  dépendant  de 
cellede  Roche.  (Inv.  de  l'abbé  de  Ma- 
rolles).  T. 

* 

Tout  d'abord  je  me  demande  comment 
on  peut  lire  sohis  ou  lohis  :  il  y  a  S  (6"/- 
gillum)  lOHis  (Jo/iannis). 

Ce  sceau  appartient  vraisemblablement 
à  un  chevalier  desmaisonsde  Sainte-Terre, 
ou  Sennecterre.  Les  Sennecterre  portaient 
bien  :  d'azur  à  j fusées  d'argent,  maison 
sait  que  dans  le  moyen  âge  des  cadets 
mettaient  sur  leurs  écus  parfois  des  armes 
autres  que  celles  de  leurs  aînés. 

Oroel. 


Armoiries  à  un  arbre  de.,   (XLV  ; 

XLVI,  21).  —  La  famille  belge  de 
GERLACHE  porte  :  parti  an  i  d'argent  à 
l'arbre  de  sinople  ;  an  2  d'argent  à  V aigle  de 
sable  becquée^  languée  et  menibrée  de  gueu- 
les ;  empièbant  un  bâton  olésc  de  gueules . 

E.  T. 

Attribution  d'armo'ries  :  d'argent 
àraigle  déployé:?  (XLVI,  1 1). —  Notre 
honorable  confrère  Caivi  dit  bien  dans  sa 
question  :  d'aroeni  à  /'aigle  éployée,  mais 
il  ajoute  :  à  deux  têles  ;  ce  qui,  en  blason 
est  un  pléonasme. 

L'aigle  àdeux  têtes, c'est  l'aigle  éployée, 
les  ailes  étendues. 

Quand  il  n'y  a  qu'une  tête,  on  dit  sim- 
plement :  à  l'aigle  de...  et  toujours  sous- 
entendu  les  ailes  étendiiL's  ;  quand  les  ailes 
sont  abaissées,  on  dit  :  an  vol  abaisse  de... 

Ajoutons,  ce  qui  est  inutile  ici, mais  sou- 
vent oublié,  qu'en  héraldique,  l'aigle  est 
toujours  au  féminin. 

Tu  te  rappelleras  futur   Césnr    romain 
Que  je  t'ai  vu  petit    et    cliétif  dans  ma    main 
Et  que  si  je  pressais    cette    main    trop    loyale 
j'écraserais  dans  l'œuf  ton  aigle  impérinle. 

(Hernani). 
Victor  Hugo,  qui  avait   des  prétentions 
nobiliaires,  avait  étudié  son  blason. 

V'''  DE  Ch. 

Armoiries  de  provinces  et  de 
r  Ar^jou  (XLV).  ~  Les  voici  d'après  un 
Tr.nté  de  Géographie  paru  vers  1686  et 
dont  j'ignore  l'auteur. 

Normandie. —  De  gueules  à  deux  léo- 
pards d^or,  armés  et  lampassés   da^nr. 

Maine.  —  Semé  de  France  â  la  bordure 
de  gueules  brisé  au  franc  canton  de  pourpre 
au  lion  d'argent 

Touiaine.  —  De  gueules  à  trois  tours  cré- 
nelées d'argent,  au  chef  de  France. 

Poitou.  —  De  gueules  à  cinq  touis  d'or 
en  sautoir  maçonnées  de  sable . 

Angoumois.  De    France,    brisé  d'un 

bâton  d'or péry  en  bande . 

Samtonge.  —  De  gueules  au  pont  d'ar- 
gent: chargé  de  quatre  tours  de  racme  au  chef 
de  France. 

Anjou.  —  De  France  à  la  bordure  de 
gueules. 

Languedoc.  —    De 
vuidée  et  pommelée  d'or. 


gueules  à 


la  croix 


U  Charbonnier. 


DES  CHERCHEURS  E  f  CURIEUX 


30  juillet  1902 


127    — 


1  28 


Armoiries  à  déterminer  :  d'azur  à 
deux  lions  couronnés  (XLV).  —  Je 
remercie  beaucoup  l'aimable  collaborateur 
Oroel  de  sa  réponse. 

Les  armoiries  étant  sur  un  plat  de 
Moustier,  il  est  assez  difficile  d'en  déter- 
miner les  métaux.  Il  se  peut  même  que 
les  lions  soient  des  léopards  armés  et 
lampassés;leur  têteeatde  face;  mais  sûre- 
ment la  couronne  est  ducale. 

Je  serais  bien  reconnaissante  d'avoir 
d'autres  renseignements.  B.  de  C. 

Devises  héraldiques  les  plus  or- 
gueilleuses (XLIV;  XLV;  XLVI,  21)- 
—  «  Le  roi  me  nomme  de  GERLA  CHE  » 

E.  T. 

Inscription  des  cadrans  solaires 
(T.  G.,  158).  —  Incription  du  cadran 
solaire  placé  aud--us  de  la  porte  d'en- 
trée de  l'hôpital  de  La  Rochefoucauld 
(Charente),  fondé  en  1685  par  Hérault  de 
Gourville,  secrétaire  du  célèbre  auteur 
dits  Maximes. çX  desservi  par  les  religieuses 
de  Sainte-Marthe: 

Solis  fervor  extra,  caiicatis  intra. 

D^  VlGEN. 

Devises    d'horloges      publiques 

(XLVI,  12)  —  Il  me  semble  presque  su- 
perflu de  signaler  celle  de  l'horloge  du 
Palais  de  Justice  à  Paris  : 

Machina  qiiœ  tain  juste  hissex  dividit  ho- 
ras[Jiisticiam  servaretnonet,  legesque  tiieri. 

A.  Cordes. 

De  la  compétence  officielle  des 
notaires  en  matière  p  léogra- 
phique  (XLVI,  12  ).  — Je  crains  que  M. 
Cz.  ne  fasse  erreur  en  disant  qu'un  notai- 
re ayant  à  «  délivrer  à  un  tiers  une  expé- 
dition de  documents  enlevés  à  son  étude, 
fait  la  copie  et  la  remet  légalisée  ».  Il  s'a- 
git de  documents  déposés  aux  archives 
départementales.  Les  copies  de  documents 
déposés  en  ces  lieux  ne  peuvent  être  déli- 
vrés que  par  les  archivistes,  contre  un 
prix  réglementaire, etc  . 

En  revanche,  j'ai  entendu  affirmer  que 
les  archivistes  paléographes,  préposés  au 
Département  des  manuscrits  à  la  Bibliothè- 
que nationale,  n'avaient  pas  le  droit  de 
délivrer  des  copies,  que  seuls  les  notaires 
de  Paris  avaient  pouvoir  de  faire  et  le  droit 


de  prendre     des  copies  authentiques  des 
manuscrits  déposés  dans  ce  local. 

La  Coussière. 


La  question  posée  par  l'honorable  cor- 
respondant de  \  Intermèdiaiie  comporte  à 
la  fois  une  réponse  et  une  remarque. 

Voici  d'abord  la  réponse.  Les  notaires 
n'ont  jamais  besoin,  il  est  même  impossi- 
ble qu'ils  aient  besoin,  pour  la  rédaction 
de  leurs  actes  ou  la  gestion  des  intérêts  de 
leurs  clients,  de  se  reporter  aux  minutes 
ayant  plus  d'un  siècle  de  date  ;  à  part  les 
contrats  de  vente,  presque  tous  les  actes 
notariés  sont  indépendants  de  tous  autres 
actes  antérieurs  ;pour  les  ventes, l'établis- 
sement d'origine  de  propriété  relie  bien 
l'acte  le  plus  récent  à  l'acte  le  plus 
ancien  ;  mais  cette  origine  s'établit  sur 
le  contrat  immédiatement  antérieur,  sans 
que  jamais  on  se  reporte  aux  minutes 
même,  procédé  dont  j'ai,  d'ailleurs, autre- 
fois montré  les  inconvénients  La  preuve 
de  l'inutilité  pour  les  notaires  de  leurs 
vieilles  archives  est  fournie  par  l'état 
matériel,  plutôt  défectueux,  dans  lequel 
se  trouvent  les  minutiers  ;  si  l'on  avait 
couramment  et  pratiquement  besoin  des 
anciennes  minutes,  on  ne  pourrait  les 
loger  comme  on  fait  aujourd'hui  ;  il  fau- 
drait également  prendre  tous  les  réper- 
toires, refaire  ceux  qui  ont  disparu  et  en 
rédiger  pour  la  portion  du  minutier  pour 
laquelle  il  n'en  a  jamais  existé. 

Si  toutefois,  par  hasard,  il  faut  recourir 
à  un  très  ancien  acte, —  et  si,  par  bonheur, 
on  le  retrouve  —  on  fait  appel,  pour  en 
faire  une  copie,  à  la  compétence  d'un 
archiviste  diplômé  du  gouvernement 

A  défaut  des  notaires,  des  particuliers 
peuvent  désirer  une  expédition  d  acte 
ancien  ;  divers  cas  peuvent  se  produire, 
qu'il  convient  de  distinguer.  S'agit-il  d'un 
«  ayant  droit  »,  à  l'occasion  d'une  u  affaire 
en  cours  »  ?  on  rentre  dans  le  cas  précé- 
dent, recherche  de  l'acte  et  intervention 
d'un  archiviste  ;  mais  le  fait  est  des  plus 
rares  ;  la  presque  totalité  des  demandes  a 
pour  objet  une  documentation  à  titre  per- 
sonnel ou  dans  un  but  historique  ;  ici  une 
expédition  ne  peut  être  délivrée  qu'aux 
personnes  établissant  qu'elles  représentent 
l'une  des  parties  intervenant  dans  l'acte  ; 
cette  justification  fournie  on  rentre  encore 
dans  le  premier  cas  ;  dans  l'hypothèse  con- 
trairCj  le  demandeur  se  trouve  dans  l'ai- 


IN   97=i 


L'iNTERMHDiAlKb 


129 


130 


ternative  suivante  :  ou  le  notaire  auquel 
il  est  amené  à  s'adresser,  est  un  homme 
dont  la  largeur  de  vues  lui  permet  de 
franchir  les  limites  du  domaine  stricte- 
ment professionnel  et  dont  le  sens  com- 
mercial lui^fait  entrevoir  dans  le  solliciteur 
d'aujourd'hui  ,  un  client  éventuel  de 
demain,  et  la  communication  est  accordée, 
le  demandeur  faisant  son  affaire  person- 
nelle de  la  lecture  et  de  la  copie  du  docu- 
ment ;  ou  bien  on  rencontre  un  notaire 
qui  entend  se  retrancher  rigoureusement 
derrière  les  présentions  de  la  loi  de  ven- 
tôse en  XI,  et  l'on  essuie  un  refus  ;  il  est 
juste  de  reconnaître  que  les  fins  de  non- 
recevoir  se  produisent  très  rarement  ; 
encore,  le  cas  échéant,  ne  sont-elles  pas, 
comme  il  semblerait,  la  manifestation 
d'une  intelligence  bornée  ou  celle  d'une 
complaisance  épuisée  ;  elles  constituent 
au  contraire,  du  moins  dans  l'esprit  du 
notaire  intéressé,  la  suprême  habileté 
qui  permet  de  dissimuler  l'état  lamenta- 
ble du  minutier  et  ses  lacunes  plus  ou 
moins  importantes. 

La  remarque  qu'appelle  la  question  po- 
sée, est  qu'il  n'existe  pas  à  Paris  de  dépôt 
central  des  vieilles  archives  des  notaires 
de  la  Seine,  comme  le  croit  le  correspon- 
dant de  Y  Intermédiaire. 

La  faute  en  incombe — je  ne  dis  pas 
aux  notaires  parisiens,  — mais  à  la  cham- 
bre des  notaires,  ce  qui,  en  l'espèce,  est 
tout  différent  ;  celle-ci,  en  effet,  il  y  a  peu 
de  temps  encore,  a  repoussé  l'offre  qui 
lui  était  faite  de  créer  ce  dépôt  central  ; 
vainement  avait-on  entouré  cette  offre  de 
toutes  les  garanties  imaginables,  s'effor- 
çant  d'aller  au-devant  de  tous  les  désirs, 
de  toutes  les  objections,  de  toutes  les 
appréhensions  comme  de  tous  les  préju- 
gés ;  on  se  heurta  à  un  parti-pris  irreduc 
tible  de  n'apporter  aucune  amélioration  à 
la  situation  actuelle.  La  tentative,  pour- 
tant, je  l'ai  dit  déjà, n'aura  pas  été  inutile  ; 
jusqu'alors,  la  chambre  des  notaires  pou- 
vait prétendre  que  ses  membres  n'avaient 
pas  les  moyens  de  conserver  convenable- 
ment leurs  vieilles  archives,  n'ayant  ni 
local  suffisant,  ni  personnel  compétent  ; 
depuis  qu'on  lui  a  offert  l'un  et  l'autre 
et  qu'elle  n'a  voulu  accepter  ni  l'un  ni 
l'autre,  la  question  a  pris  un  autre  aspect 
et  s'est  précisée  ;  la  déraisonnable 
obstination  de  l'honorable  compagnie  a 
prouvé  l'inéluctable   nécessité    d'une  loi 


qui  désaisisse  les  notaires  de  la  portion 
de  leurs  archives  antérieure  à  1790,  et 
qui  proclame  le  principe  de  la  communi- 
cation de  ces  archives,  au  titre  historique, 
dans  les  formes  et  sous  les  conditions  pré- 
vues par  les  règlements  déjà  en  vigueur 
concernant  les  dépôts  d'archives  publi- 
ques. Il  est  actuellement  au  Sénat  un  pro- 
jet de  loi,  dû  à  l'initiative  parlementaire, 
précisément  relatif  aux  vieilles  minutes 
des  notaires,  et  qui  a  déjà  bénéficié  de 
la  prise  en  considération  ;  je  persiste  à 
croire  que  les  auteurs  de  ce  projet  ont 
commis  une  erreur  en  n'inscrivant  pas 
dans  leur  texte  l'obligation  du  désaisisse- 
ment et  en  se  bornant  à  en  donner  aux 
notaires  la  simple  faculté  ;  ils  ont,  en  outre, 
omis  de  proclamer  le  principe  de  la 
communication  au  titre  historique  ;  il  est 
du  devoir  du  gouvernement  de  s'intéres- 
ser  à  ce  projet,  de  prêter  à  ses  auteurs  un 
concours  loyal  et  d'inviter  le  Parlement 
à  adopter  une  mesure  plus  efficace  que 
celle  qui  lui  est  actuellement  proposée. 

11  y  a  là  une  œuvre  digne  de  tenter  un 
garde  des  sceaux  désireux  de  laisser  une 
trace  de  son  passage  à  la  chancellerie  ; 
mais  pour  aboutir,  le  ministre  devrait  se 
garder  de  subir  l'influence  de  ses  bureaux, 
où  l'on  cultive  la  plaisanterie  au-delà  des 
limites  permises  ;  il  devrait, d'autre  part, 
demander  l'avis  du  Conseil  d'Etat  sur  la 
question  suivante  :  le  notariat  de  l'ancien 
régime  a-t-il  été  compris  au  nombre  des 
institutions  supprimées  par  les  lois  révo- 
lutionnaires ?les  archives  des  institutions 
supprimées  sont-elles  devenues  propriété 
nationale  ?  les  archives  antérieures  à  1790 
existant  dans  les  études  de  notaire  sont- 
elles, par  suite,  la  propriété  de  l'Etat  ?  Com- 
ment expliquer  autrement  la  présence  d'ar- 
chives notariales  en  dehors  des  études, 
dans  les  archives  départementales  et, a  Paris 
aux  Archives  nationales  ?  Une  réponse 
affirmative  du  Conseil  d'Etat  simplifierait 
beaucoup  la  question. 

Il  conviendrait,  en  outre,  de  suivre  la 
chambre  des  notaires  de  la  Seine  sur  le 
terrain  de  discussion  et  de  résistance 
qu'elle  a  elle-même  choisi  ;  il  est  excellent, 
la  chambre  prétend  s'en  tenir  aux  dispo- 
sitions de  la  loi  de  ventôse  an  XI  ;  c'est 
prétendre  qu'elle  en  observe  les  prescrip- 
tions ;  elle  aurait  dès  lors  mauvaise  grâce 
à  protester  si  le  ministre  de  la  justice 
manifestait    la    curiosité    de    se    rendre 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  juillet   190a. 


,3, 

compte  de  la  situation  réelle  des  minutiers, 
au  point  de  vue  du  local,  d;  l'état  maté- 
riel des  documents,  de  leur  classement, 
de  leur  numérotage,  des  répertoires,  etc; 
des  archivistes,  prêtés  au  ministre  de  la 
justice  par  son  collègue  de  l'Instruction 
publique,  inspecteraient  chaque  minutier, 
(ce  qui  n'implique  la  lecture  d'aucune 
minute,  il  convient  de  le  bien  noter  )  et 
rédigeraient  un  rapport  qui,  inséré  à 
V Officiel,  mettrait  à  la  disposition  de  tous 
le  document  indispensable  pour  passer  du 
domaine  des  divagations  théoriques  dans 
celui  des  résolutions  pratiques. 

Le  garde  des  sceaux  actuel,  l'honora- 
ble M.  Vallé,  qui  a  peut-être  personnel- 
lement quelque  raison  de  penser  que  le 
notariat  n'est  ni  à  l'abri  de  toute  critique, 
ni  au-dessus  de  toute  réforme,  a  là  une 
belle  occasion  de  rendre  un  signalé  servi 
ce  à  l'érudition  française  ;  qu'il  sache 
bien  que  la  situation  des  archives  nota- 
riales est  identique  à  celle  des  archives  du 
ministère  de  la  marine  lorsque  Flammer- 
mont  entreprit,  pour  les  sauver,  une 
campagne  restée  fameuse,  et  dont  le 
succès  vint  malencontreusement  tarir  l'une 
des  sources  les  plus  appréciées  du  com- 
merce des  autographes. 

ErN.  CoYECdUE. 


Mirambeau  (Charente-Inférieure) 
(XLV  ;  XLVIjô).—  Sur  lVlirambeau,chet- 
lieu  de  canton  de  la  Charente-Inférieure, 
on  consultera  le  livre  de  Va\ngutt,Blîi(^es 
historiques  sur  l'arrondissement  de  Jon:^ac 
(Jonzac  Ollier.  1864-8°).  L'église  est 
mentionnée  dans  une  charte  (xi'=  siècle) 
de  l'abbaye  de  Savign\-,  près  de  Lyon 
(1062).  Ilyavaitunchâteau-ibrt,  remplacé 
par  une  agréable  maison  de  plaisance, dans 
un  site  magnifique,  d'où  l'on  a  une  vue 
admirable  sur  les  bords  de  Gironde. 
Ce  château  fut  acheté  par  le  comte  Du- 
châtel,  pair  de  France,  dont  le  fils 
M.Tanneguy-Duchâtel,  député, a  transfor- 
mé cette  spiendide  habitation  en  un  asile 
pour  les  vieillards.  Les  anciens  seigneurs 
de  Mirambeau  ont  été  les  vicomtes  d'Au- 
noy,  puis  les  Harpedanne,  de  Belle-ville, 
enfin  une  branche  de  la  famille  de  Pons, 
les  Pons-Mirambeau  ;  la  terre  passaensuite, 
au  prince  de  Lorraine,  comte  de  Maran 
sire  de  Pons;  voir  aussi  Nicolas  Alain  :  De 
Sanlorum  regione    et    illusiribus  Jarniliis. 


Les  armes  de  Mirambeau  sont  celles  des 
familles  qui  l'ont  possédé.  L.  A. 


♦  * 


Cette  seigneurie,  qui  avait  titre  de  ba- 
ronnie,  appartenait  à  la  fin  du  xvi^  siècle, 
à  Jacques  de  Pons,  surnommé  Calopse  par 
d'Aubigné  en  son  Fœneste  (Calopse  était 
le  synonyme  de  Mirambeau,  venant  de 
xk;,>;  beau  ojj«?  apparence.  On  l'appelait  le 
baron  de  Mirambeau.  D'Aubigné  raconte 
la  triste  aventure  qui  aurait  permis  à  ce 
don  Quichotte  saintongeois  de  pénétrer 
dans  le  harem  d'un  sultan  sans  exciter  la 
jalousie  de  ce  dernier. 

Ce  Jacques  baron  de  Mirambeau,  était 
le  fils  de  François,  aussi  seigneur  de  Mi- 
rambeau, enfant  illégitime  de  Jacques  I'"'' 
de  Pons,  premier  seigneur  de  Mirambeau 
par  sa  femme  Harpedane  Belleville. 

D'après  les  sceaux  existant  à  la  Biblio- 
thèque nationale,  vol.  188,  73'75.  Fran- 
çois, père  de  Jacques  II,  avait  pour  armes  : 
Ecartelé  '.mi  i^'et  ^  de... à  une  fasce  barrée 
de  six  pièces  et  un  lanibel  pour  le  /*''  quar- 
tier ;  au  2  de...  à  "^  fasces  de...  ("Coëtivy) 
et  au  ^  d'a:(ur  de  5  fleurs  de  lys  d'or  avec 
un  filet  en  barre  (pour  Valois).  Les  armes 
de  Jacques  l"  étaient  :  d'argent  à  la  fasce 
bandée  d'or  et  de  gueules,  avec  un  lambel 
comme  puîné  :  il  appartenait  à  la  bran- 
che des  Pons  dont  descendirent  les  Pons 
la  Case, d'origine  bâtarde. Son  fils,  Fran- 
çois dut,  comme  bâtard,  barrer^Xdi  fasce  de 
ses  armes. 

Jacques  II,  fait  gentilhomme  ordinaire 
par  Henri  III  en  1576,  fut  marié  2  fois  : 
il  ne  laissa  que  des  filles.  Sa  première 
femme  fut  Marie  de  la  Porte  et  la  2= 
Jeailne  Bouchard  Madeleine,  l'une  de  ses 
filles,  héritière  de  Mirambeau  épousa  i" 
Gabriel  de  Saint-Georges, 2°  Armand  d'Es- 
codéca  auquel  advint  en  donation  la  dite 
terre  de  Mirambeau.  T. 

Ulmensis  (XLV).  —  Il  s'agit  proba- 
blement d'Eaunes,  canton  de  Muret,  dio- 
cèse de  Toulouse.  Vieujeu. 

PontDaurat  (XLVl,  2).  —  Pondau- 
rat  est  une  commune  de  l'arrondissement 
de  Bazas  (Gironde)  située  sur  le  ruisseau 
de  la  Bassane  ;  elle  compte  près  de  600 
habitants. 

Les  Antonins  vinrent  y  fonder  un  cou- 
vent au  moyen  âge,  le  fortifièrent   et  en 


N-   975 


L'INTERMEDIAIRE 


133 


-    134 


firent  une  commanderie  ;  on  en  retrouve 
les  traces  depuis  le  xiii^  siècle  ;  il  était 
vaste  et  bien  situé  ;  les  moines  y  vécu- 
rent tranquilles  jusqu'au  moment  des 
guerres  de  religions  ;  à  cette  époque,  le 
terrible  Fabas  vint  y  mettre  le  feu.  Le 
couvent  fut  reconstruit  quelques  années 
après  par  le  P.  Tliomé  ;  il  fit  refaire  sur 
la  Bassane  un  pont  en  pierres  avec  une 
inscription  dorée,  probablement  tel  qu'il 
existait  auparavant.  En  effet,  dans  les 
rôles  gascons  de  1284,  on  trouve  que 
cette  commune  était  appelée  «  Sanctus 
Antonius  de  Ponte  Deaurato  »  Saint- 
Antoine  du  Pont  doré.  En  1776,  le  pape 
donna  le  couvent  aux  chevaliers  de  Malte. 
Après  la  Révolution  une  partie  devint  le 
presbytère  et  l'église  ;  l'autre  devint  une 
propriété  bourgeoise  ;  en  1897  elle  apjiar- 
tenait  à  M.  Becquet  ;  c'est  un  édifice  de 
forme  carrée  qui  ressemble  à  une  forte- 
resse, la  Bassane  coule  au  pied  des  murs. 
11  est  possible  que  cette  commanderie 
appartînt  au  prieuré  de  Toulouse,  mais 
elle  en  était  bien  éloignée 

Pierre  Meller. 

La  mode  dans  les  noms  de  bap- 
tême (XLIV  ;  XLV).  — J'ai  entendu  citer 
le  nom  de  —  Aménophie  —  comme  ayant 
été  porté  dans  le  département  de  l'Aube 
—  Dans  la  commune  de  Sainte-Seine- 
r Abbaye  (Côte-d'Or),  le  nom  de  Seine 
était  fort  porté  autrefois  et  l'est    encore, 


mais  l'usage  s'en  perd. 


H.  C.  M. 


D'après  M.  Caise,  le  registre  baptis- 
taire  de  Saint-Vallier,  (Drôme)  cite  parmi 
les  prénomscelui  da  Savoyant  (dcSavolt). 

{Bulletin  de  la  Société  d' Archéologie  de  la 
Diôme,  i892.N°  103  et  Revue  Savoisienne, 
XXXIIl,  1892,  p.  261.  Sab. 

Descendance  do  Christophe  Co- 
lomb (XLV  ;  XLVl,  26).  —  Don  Fer- 
nando Colomb,  le  fondateur  de  la  Biblio- 
thèque colombine  de  Séville, était  le  fiLs 
naturel  du  grand  navigateur  Ce  fut  aussi 
son  biographe,  et  jusqu'en  1827,  époque 
à  lr.qu-.lle  Washington  Irving  entreprit 
d'écrire  une  Fie  de  Colomb,  on  ne  connut 
guère  d  autre  histoii^  de  l'amiral.  Mais 
le  fils,  volontairement  ou  non,  avait  omis 
cinquante-six  ans  de  la  vie  de  s  n  père. 
Me  trouvant  à  Séville,  j'ai  fait  quelques 
recherches  sur  ces  points  obscurs,  et  j'ai 


grande 


publié  le  résultat  de  mes  découvertes  dans 
le  journal  le  Temps  en  août  1892,  au  mo 
ment  du  4«  centenaire  de  la   découverte 
de  l'Amérique. 

Pour  en  revenir  à  la  desc  ndance  de 
Colomb,  on  peut  se  demander  si  Don  Fer- 
nando, en  se  taisant  sur  les  cinquante- 
six  premières  années  de  la  vie  deson  père, 
ne  voulait  pas  jeter  un  voile  sur  la  fuite 
de  Portugal,  ou  encore  garder  le  silence 
sur  le  mariage  de  Colomb  en  ce  pays, 
sur  son  veuvage,  et  dissimuler  ainsi  sa 
naissance  à  lui,  à  Cordoue,  fruit  d'une 
aventure  amoureuse  avec  une 
dame  de  la  cour. 

En  1484,  lorsque  Colomb  vient  se  ré- 
fugiera la  Rabida,  il  est  veuf,  avec  un 
enfant  de  six  ans,  le  petit  Diego.  11  est  à 
la  recherche  d'un  beau-frère  qui  doit  ha- 
biter Huelva,  et  à  qui  il  veut  sans  doute 
confier  l'enfant. 

La  descendance  de  Colomb  peut  donc 
être  de  deux  sortes  :  légitime,  c'est-à- 
dire  du  côté  de  Diego  ;  illégitime  c'est- 
à-dire  du  côté  de  Fernando.  Mais  le  seul 
fils  de  Colomb  dont  on  se  soit  préoccupé, 
à  ma  connaissance,  c'est  Fernando,  dont 
on  peut  voir  encore  la  curieuse  sépulture 
dans  la  cathédrale  de  Séville,  et  la  longue 
épitaphe  où  l'on  rappelle  ses  voyages  à  la 
suite  de  la  cour,  et  la  formation  de  sa 
bibliothèque  dont  il  fit  don    au   chapitre. 

H.  Lyonnet. 

Colin  de  Contrisson  (XLV).  —  Les 
renseignements  que  désire  M.  A.  B.  sont 
donnés  in-cxtenso  dans  la  Monographie  de 
la  commune  de  Contrisson,  par  M.  Pru- 
dhomme,  insérée  au  t.  V  (3'=  série) 
189b  des  Mémoires  de  la  Soc.  des  Let.  Se. 
et  Arts  de  BarleDuc  pp.  369-372  ;  famille 
Colin. 

L'acte  de  décès  et  l'épitaphe  de  Colin, 
évêque  des  Thermopyles,  mentionnent 
qu'il  fut  abbé  commanditaire  de  l'abbaye 
de  Sultzebronn.  Devignot. 

Le  m.arquis  de  Saint-Mars  (XLV  ; 
XLVI,  30)." —  Le  colonel  Michault  de 
Saint-Mars  (pour  lequel  Saint-Mars  n'est 
qu'un  nom  de  terre»,  reçut  le  titre  de 
baron  de  l'Empire  et  une  dotation,  mais 
non  un  majorât.  Il  fut  créé  vicomte  sous 
la  Restauration.  Au  tome  XWdtVArmoiial 
du  premier  Empire,  par  le  vicomte  A.  Ré- 
vérend, on  trouve  un  article   qui  le  con 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


135 


136 


cerne  lui  et  sa  postérité.  Son  frère  puîné 
fut  créé  baron  personnel  sous  la  Restau- 
ration. J'ignore  la  date  de  sa  mort  et  sa 
descendance. 

Un  vicomte  de  Saint- Marc  était  maré- 
chal de  camp,  secrétaire  général  de  la 
Légion  d'honneur  en  1819. 

Y  a-t-il  identité  de  personnes  des  ci- 
dessus  avec  Joseph  César,  vicomte  de  Sai)it- 
Mars,  mentionné  par  M.  A.  S.  E?  Sont- 
ils  tous  de  familles  différentes  ? 

Les  deux  derniers  ont-ils  un  autre 
nom  patronymique  ? 

A  quelle  famille  appartient  dame  Pau- 
line de  Saint-Mars,  marquise  Hippolyte 
de  Bruc,  de  Montplaisir,  au  château  de 
Bruc,  par  Guéméné-Penfao  (Loire-Infé- 
rieure) ?  —  Quelles  sont  les  armes  de  sa 
famille? 

Même  question  pour  celles  de  : 

1°  Vicomte  de  Saint-Marc,  maréchal 
de  camp  ; 

2°  Joseph  César,  vicomte  de  Saint- 
Mars?  Cam. 


* 
♦  * 


En  1848,  le  vicomte  de  Saint-Mars, 
secrétaire  général  de  la  Légion  d'hon- 
neur, grand  officier  de  l'ordre,  est  encore 
indiqué  comme  résidant  quai  d'Orsay, 
n'^  3.    Le    marquis    demeurait     10,    rue 


Royale  Saint-Honoré. 


J.-C.  WlGG. 


Les  frères  d'Etienne  Geoffroy 
Saint-Hilaire  (XLV,  XLVl,  83).  —  Les 
vers  publiés  sont  non  de  M.  joudot  —  mais 
de  M.  Oudot. 

L'avocat  Bruneau  (XLVI,  57).  — 
Wo'ir  Intermédiaire  (T.  G.  p.  149  et  prin- 
cipalement XXI,237).  P.  CORDIER. 

Famille  de  Sers  (XLVI.82).— Voici 
quelques  notes  pour  aider  à  établir  la  gé- 
néalogie moderne  de  cette  famille 

LouisMelchior-Armand,  marquis  de 
Sers,  décéda  le  13  août  1865,  au  château 
dePalays,  à  l'âge  de  77  ans.  Il  fut  marié 
deux  fois  et  entre  autres  enfants   laissa  : 

1°  Henri-Léopold-Charles.  qui  suit; 

2°  Henri,  comte  de  Sers,  capitaine 
commandant  au  7'  hussards,  chevalier  de 
la  Légion  d'honneur  en  1856; 

3°  N.  qui  épousa  Pagèze  de  Lavernède 
et  mourut  en  décembre  1891. 

Henri-Léopold-Charles, marquis  de  Sers, 
député^de  Loir-et-Cher  en    1871,  mourut 


30  juillet  1902. 


t 


avant  sa  femme,  après  1892.  Il  avai 
épousé  N.  Jougla  de  Paraza, fille  du  baron 
de  Paraza  et  de  la  baronne  née  d'Etche- 
goyen.  Elle  mourut  le  19  juillet  1895,  à 
l'âge  de  66  ans,  ne  laissant  qu'une  fille 
mariée  au  vicomte  René  de  Marsay  (et 
non  de  Marsan). 

Le  titre  de  marquis  est  donc  passé  dans 
une  autre  branche  :  je  possède  en  effet  la 
lettre  de  part  du  décès  de  la  marquise  de 
Sers,  née  de  Sers,  décédée  à  Toulouse,  le 
5  avril  1896,  â  l'âge  de  69  ans  ;  elle  était 
sœur  du  comte  de  Sers  et  de  la  baronne 
de  la  Page,  et  tante  du  marquis  de  Sers. 
L'insuffisance  de  mes  notes  ne  me  permet 
pas  de  rattacher  cette  branche  à  la  précé- 
dente. DucLos  DES  Erables. 

Famille  Allain-Targé  (XLVI,  14). 
—  La  mort  de  l'ancien  ministre  Allain- 
Targé,  au  château  de  Targé,  par  Monso- 
reau (Maine-et-Loire)  répond  en  partie  à 
la  question.  Le  père  du  ministre,  procu- 
reur général,  s'appelait  également  Allain- 
Targé.  Il  est  probable  que  cette  famille  a 
porté  le  nom  de  de  Targé  et  a  supprimé 
sa  particule  à  l'époque  de  la  Révolution. 

CÉSAR  BlROTTEAU. 

* 

*  * 

Plusieurs  Allain  reçurent  le  jour  à 
Saumur.  Le  premier  qui  joignit  à  son  nom 
celui  de  Targé  fut  René Françoisnèk  Sau- 
mur Je  20  février  1770,  mort  à  Saumur  le 
15  octobre  1835. 

Le  nom  de  Targé  est  celui  d'un  château 
situé  commune  de  Parnay,  près  Saumur, 
et  relevant  autrefois  de  Montsoreau  René 
François  épousa  une  demoiselle  Gigault, 
dont  le  père  possédait  le  château  de 
Targé. 

Gigault-Targé  figure  sur  la  liste  des 
membres  de  la  société  populaire  et  révolu- 
tionnaire de  Saumur,  le  10  germinal  de 
l'an  deux.  O.  N. 


M"e  RoseliaRousseil, tragédienne, 
pensionnaire  de  la  Comédie-Fran- 
çaise (XLVI,  13). —  Extrait  du  regis- 
tre des  naissancesdela  communedeNiort, 
pour  1840  : 

Le  28  juillet  184O,  François  Rousseil, 
corroyeur,  âgé  de  30  ans,  déclare  la 
naisi^ance  de  sa  fille,  Marie-Suzanne  Rose- 
lia,  née  de  lui  et  de  Suzanne  Laurent,  la 
veille,  27  juillet. 


N'975- 


L'INTERMEDIAIRE 


137   - 


138 


Les  témoins  sont  :  Dillé  Urbain  cliar- 
cutiei ,  Besson  Jean-Baptiste,  couvreur. 

Et  ont  signé  au  registre,  Rousseil,  Bes- 
son, Faucher. 

Ce  dernier, officier  de  l'état-civil. 

Donc,  aucun  doute  :  Koselia  Rousseil 
est  bien  née  le  27  juillet  1840. 

P.  V.  ET  DE  Saint-Marc. 

Noms  véritables  des  commu- 
nautés, congrégations  et  ordres 
religieux  (XLV  ;  XLVl,  23,  86).  - 
46.)  Providence  (Filles,  sœurs  et  religieu- 
ses de  la  ) 

Plus  de  23  congrégations  de  ce  nom  ; 
d'autres  ont  ajouté  au  mot  Providence  des 
noms  de  mystère,  de  saint  ou  de  lieu.  11 
serait  trop  long  de  les  énumérer. 

47.)  Refuge (Sc&ms  du). — Intermédiaire 
XLV,  585.  etc 

48.)  Réparatrices  (Religieuses),  sont  ap- 
pelées de  ce  nom  : 

a)  Religieuses Rep.de  N.  D.  de  la  Salette 
fondées  par  Ms""  Ginouillac  en  1869.  (An- 
nales de  N.  'D.  de  la  Salette). 

b)  Religieuses  de  Marie  Réparatrice 
d'origine  italienne  ;  cette  congrégation  a 
depuis  iS^ôjUne  maison  mère  à  Nantes 

{Le  Clergé  français  p.  563) 

c)  Sœurs  de  V Adoiatiou  Rèp.  1848,  fon- 
dait. :  M"^  Dubouche,  (mère  Marie-Thé- 
rèse). 

d)  Sœurs  de  la  Réparation. 

e)  Sœurs  de  N.  D.  de  la  Rép.  i873,dioc. 
de  Lyon. 

49.)  Retraite  (Dames,  sœurs,  religieu- 
ses de  la). 

De  toutes  ces  congrégations, la  plus  im- 
portante est  celle  des  Religieuses  de  la 
Retraite  du  S.C.  de  Jésus  fondée  en  1678 
par  Mlle  de  Kermeno  ;  ses  membres  ont 
pris  divers  noms  ;  des  branches  spéciales 
indépendantes  ont  été  fondées  à  Saint- 
Brieuc.à  Vannes, etc.  Elles  suivent  la  règle 
de  saint  Ignace  (cf  Sem.  Relig.  du  dioc  . 
de  Ouimper  et  de  Léon). 

50.)  Sacramentines  (religieuses)  — 
Nom  donné  aux  relig.de  l'Adoration  per- 
pét.  du  Saint-Sacrement,  de  Marseille  et 
aux  religieuses  sacramentines  de  Marie 
Auxiliatrice 

51.)  Sacté-Cœur.  —  De  nombreuses 
congrégations  ont  attaché  à  leur  nom  ce- 
lui du  Sacré-Cœur  de  Jésus.  Les  énumérer 
toutes  serait  peine  perdue.  On  nous  en 
voudrait  cependant  de    passer    sous    si- 


lence la  plus  célèbre  de  toutes:  celle  des 
daines  du  Sacré  Cœur  Primitivement  asso- 
ciation pieuse  d'Autriche  (société  du  Sa- 
cré Cœur)  elle  devint  à  Paris  V  Association 
du  Cœur  de  Jésus  sous  l'impulsion  de  la 
vénér.  mère  Barat  et  de  l'abbé  Varia 
(1802).  Cette  congrégation  a  été  approu- 
vée par  Napoléon  I"  en  1807  et  en  dernier 
lieu  par  Napoléon  III  en  1853.  ('^f-  ^""^ 
Baunard,  Vie  de  la  Vénérable  sœur  Barat  et 
fondatrice  de  V association  du  cœur  de  lésais. 

52  ]  5rt^«5t' (Filles  de  la)  cf. Sœurs  Grises 

53.)  Salésiennes.  —  Intermédiaire,  XLV, 
362,  586,  mots  :  Salésiens,Dom  Bosco. 

^4.)  Senanque  (Sœurs  de).  —  Sœurs 
Cisterciennes,  abbaye  de  N.  D.  des  Prés, 
fondée  en  1827. 

55.)  Servantes.  —  Elles  sont  nombreu- 
ses les  congrégations  qui  ont  fait  précéder 
du  nom  de  servantes,  les  nom.s  de  saints, 
de  mystères,  ou  de  miséreux. 

56.)  Servites  (Religieuses,  sœurs  du  T. 
O.  des  servites  de  Marie).  —  Commu- 
nauté du  Raincy  qui  eut  sa  part  dans  le 
fameux  incendie  du  bazar  de  la  Charité. 
—  Le  Tiers  ordre  fut  fondé  par  saint  Phi- 
lippe Benité. 

Religieuses  Servites  ou  de  VA  ve  Maria 
fondées  au  xiii^  siècle  par  sept  nobles  de 
Florence  (D^  Bruck,  Hist.  del'Egl.,  t.  IL 
p.  20). 

57  )  Swn  (Dames  de),  —  Sœurs  de  N.- 
D.  de  Sion. 

Solitaires  (Sœurs),  branche  indépen- 
dante quoique  unie  des  sœurs  de  la  Sainte 
Famille  dont  la  maison  mère  est  à  Bor- 
deaux. 

L'abbé  P.-B.  Nouailles  fonda  en  1820 
à  Bordeaux,  l'association  de  la  Sainte  Fa- 
mille qui  possède  aujourd'hui  200  établis- 
sements en  France  et  de  nombreux  à 
l'étranger  et  aux  missions.  Une  dans  son 
organisation,  quoique  multiple  dans  sa 
forme. l'association  offre  à  toutes  lésâmes 
les  moyens  de  se  développer  selon  leurs 
aptitudes  dans  les  congrégations  suivan- 
tes : 

a)  Sœurs  de  saint  Joseph. 

b)  Dames  de  V Immaculée-Conception,  di- 
tes de  Lorette. 

c)  Sœurs  de  V Imm. -Conception . 

d)  Sœurs  agricoles.  (Intermédiaire,  XLV, 

5833")-  .     . 

e)  Sœurs  solitaires. 

f)  Sœurs  de  Sainte-Marthe. 
cf.)  Le  Clergé  Français  190J. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  juillet  1908 


139 


140 


59.  —  Tra/)/)«//;7f5  ("Cisterciennes  réfor- 
mées de  N.-D.  de  la  Trappe  dites  1. 

Ce  nom  est  moderne.  Les  religieuses 
Trappistes  qui  ont  précédé  la  Révolution 
portaientle  nom  de  cisterciennes. On  saiten 
effet  que  le  nom  de  Trappiste  vient  du  cé- 
lèbre couvent  que  dirigea  au  xvn^  siècle 
l'abbé  de  Rancé. 

Les  Trappistines  suivent  la  règle  que 
leur  ont  léguée  Dom  Augustin  de  Les- 
trange  (trappiste  du  Perche)  et  M'i'*  de 
Chabannes. 

(cf.  Gaillardin,  les  Trappistes Paris 

1844,  Dubois.  Hist.  de  ïabhJ de  Rancé,  2 
vol, Paris  i866,etc;. 

60.)  Triniiaires.  —  Nous  avions  omis  ce 
nom  dans  notre  premier  article  du  i  o  mars 
dernier. 

h' Ordre  de  la  Très  Sainte  Trinité  pour  la 
rédemption  des  captifs  fut  fondé  au  xii^  siè- 
cle par  les  saints  Jean  de  Matha  et  Félix  de 
Valois.  En  France  on  les  a  quelquefois  ap- 
pelés Mathuiiiis,  du  nom  de  leur  premier 
couvent  de  Paris,  situé  à  côté  de  l'église 
Saint-Mathurin. 

Les  religieuses  Trinitaires  d'Espagne 
remontent  au  xiii"  siècle  tout  au  moins. 
Une  maison  fut  établie  à  Lyon^  en  16150, 
par  M.  de  Morange,  puis  à  Valence,  1685. 
Une  autre  maison  est  établie  au  diocèse  de 
Coutances  (cf.  Hurter.  Papst.  Innocent,  III 

4^    vol,    215.    Annales    desTrinistaires. 
Rome.     1685,  in    f".    D"" 
VEgl.  II.  pp.  21-22.    Le 
p.  925, etc.) 

Une  branche  spéciale 
Déchaussées  dites  de  Sainte  Marthe  (du 
nom  de  leur  maison  mère  près  Marseille) 
fondée,  en  184^  par  le  curé  de  Sainte- 
Marthe, a  été  incorporée  en  1847  à  l'ordre 
de  la  T. Sainte  Trinité. 

(cf.  L'Echo  de  N.  D.  de  laGarde). 

61  .)  Urbanistes, rtWgwusQS  clarisses  qui 
suivent  la  règle  mitigée  donnée  par  Ur- 
bain IX,  furent  fondées  au  xiu^  siècle  par 
Isabelle  de  France  à  Long-Champs,  près 
Paris.  {VdWtr. Biogr .Univers  t.  111  p. 468). 

62  )  Ursuliui's.  Ordre  de  sainte  Ur- 
sule fondé  en  is3^  par  sainte  Angèle  de 
Mcrici  fut  réformé  par  h\^^  de  Sainte- 
Beuve  et  M'i"  Acarie  au  xviT  siècle.  De 
nombreuses  sociétés  se  sont  greffées  sur 
Cet  ordre,  toutes  indépendantes. 

(cf.  Sintzel.  Lcben  der  hl.AngeJa.  K^Wsh. 
1842.  —  Vie  de  sainte  Angèle,  i  vol.  in- 12 
s.  d    ibid. —  Bresse  1600,   in-4°,    Feller. 


Brùck   Hist.  de 
Clergé   français 

les   Trinitaires 


Biogr.  Univers,  t.  I  et  XII.  —  Le  Clergé 
Françai^,p.\6.tic). 

63.)  Visitandines.  —  Ordre  de  la  Vi- 
sitation Sainte-Marie  fondé  par  saint  Fran- 
çois de  Sales  et  la  baronne  de  Chantai,  au 
XVII'  siècle.  — (cf.  Lettres  de  sainte  Chan- 
tai 1660  in-4°  —  Marsolh'er  :  Vie  de  sainte 
Chantai.  2  vol.  In  12, Paris,  1779. —  Dau- 
bignac.  Sainte-Jeanne-Franc.de  Chantai, 
Paris  i8ç8,  et  les  nombreux  ouvrages  de 
saint  François  de  Sales). 

64.)  IVatelottes  (Soeurs  &  filles  de 
la  Doctrine  chrétienne  dites). —  Maison 
mère  à  Nancy,  fondées  au  xviii'  siècle. 

L.  C.  DE  LA  M. 

Diane  et  saint  Hubert  (XLV). — 
Voir  :  Gaidoz.  —  La  rage  et  saint  Hubert 
(Paris.  A.  Picard,  1887)  où  p.  15,  il  est 
dit  : 

Artémis (Diane), la  de'esse  de  la  chasse, devait 
tout  naturellement  être  invoquée  dans  les  cas 
de  rage.  Nous  n'avons  pourtant  qu'un  exem- 
ple du  fait  :  à  Rocca,  dans  l'île  de  Crête,  elle 
avait  un  temple  où  l'on  menait  les  chiens 
enragés  ;  un  auteur  (Elien.  Animaux,  xii-22) 
assure  même  que  les  chiens  qui  ne  pouvaient 
se  guérir  s'y  jetaient  d'eux-mêmes  dans  la 
mer  du  haut  d'un  promontoire. 

Voir  aussi  p.  18  [Elien.  XIV,  20). 

D'   Charbonier. 

L'empoisonnement  des  fontaines 

(XLV  ;  XLVI,  38.  96). 

En  Guienne  ou  ils  (les  ladres)  étaient  plus 
nombreux  qu'ailleurs,  au  xiv^  siècle,  on  les 
accusa  de  s'être  concertés  avec  les  Juifs  pour 
empoisonner  les  fontaines.  Sur  ce  vague  et 
absurde  soupçon,  le  roi  Philippe-Ie-Long  en 
fit  arrêter  un  certain  nombre  qui  expièrent 
sur  le  bûcher  le  crime  d'être  nés  en  un  temps 
d'ignorance  et  de  barbarie. 

(V.  de  Rochas  :  Les  Parias  de  France 
et  d'Espagne,  Hachette  1876, p.  22). 

P.  c.  c.  :  Gustave  Fustier. 


P.t'Ocès  auxanimaux(XLIlI  ;  XLIV; 
XLV).  —  La  Voix  du  Peuple  de  Rennes 
demande,  par  le  canal  de  Y Inteinn'diaire.sx 
la  chair  des  animaux  suppliciés  était  con- 
sommée ;  si  l'on  mangeait  du  boudin  de 
cochon  pendu  par  jugement. 

Notre  confrère  s'en  convaincrait,  s'il  li- 
sait dans  les  Chroniques,  légendes,  curio- 
sités et  biogiaphies  beauceronnes,  par  Ad. 
Lecoq,   chartrain,    (Chartres,  imprimerie 


N*  975, 


L'INTERMEDIAIRE 


141 


142 


Garnier,  sans  date),   l'histoire   véridique 
du    coclion  de  Jelian  Delalande. 

L'an  i498,Jeiian  Delalande,  vigneron  à 
Longsault,  paroisse  de  Saint-Lazare  de 
Lèves,  près  Chartres,  avait  pris  en  nour- 
rice, un  enfant  de  dix-huit  mois  qui  fut 
confié  aux  soins  de  sa  femme.  Un  jeudi 
22  novembre,  Delalande  travaillait  à  ses 
vignes,  sa  femme  bavardait  avec  des 
commères.  Elle  avait  laissé  l'enfant  a 
terre,  dans  son  berceau;  survint  un 
porc  qui  mangea  du  petit  être  les  mains 
et  les  lèvres.  La  victime  mourut.  Le  Pro- 
cureur fiscal  saisi  de  l'affaire,  assisté  de 
greffiers, le  24  novembre  se  transporta  au 
domiciledu  vigneron  où  ils  interrogèrent  la 
femme  et,  où  «  ils  firent  prendre  un  jeune 
pourceau  de  l'âge  de  trois  mois,  taché  de 
noir  en  aucunes  parties  de  l'œil,  puis  la 
teste  et  le  surplus  blanc,  lequel  pourceau 
et  ladite  femme,  ils  ont  constitués  et 
menés  prisonniers  és-prisons  de  l'ab 
baye  ». 

On  procéda  à  une  instruction  longue  et 
minutieuse.  Le  pourceau  étaitgardé  à  vue 
et  bien  nourri,  dans  la  basse-courde  l'ab- 
batial, par  les  soins  du  sergent  Jehan 
Brugères,  sergent  de  la  justice  de  Josa- 
phat  qui  avait  ordre  de  veiller  sur  le  cri- 
minel Le  procès  s'ouvrit  le  jeudi  18  avril 
1499,  devant  les  bourgeois  de  Chartres 
accourus  pour  entendre  les  plaidoiries  de 
M«  Guillaume  Courtier  licencié  et  avo- 
cat, chargé  de  la  défense  de  Delalande  et 
de  sa  femme,  et  M'  Macé-Loyseux,  avo- 
cat au  Parlement,  jurisconsulte  distingué, 
nommé  avocat  d'office  du  porc. 

Chacun,  dit  l'historien  —  et  ceci  nous 
ramène  à  la  question  posée  —  était  dési- 
reux de  savoir  de  quels  moyens  le  défen- 
seur du  porc  coupable  userait  pour  solli- 
citer la  clémence  des  juges,  en  faveur  de 
son  client,  et  l'arracher  à  une  mort  igno- 
minieuse ;  pour  ce  dernier,  l'état  de  cor- 
pulence prodigieuse  qu'il  avait  acquise 
depuis  son  méfait,  et  sa  longue  détention, 
devait  offrir  à  la  défense  une  question 
assez  intéressante  pour  qu'il  se  résumât  à 
savoir  si  sa  chair  nourrirait  la  famille  De- 
lalande ou  si  son  lard  serait  vendu  par  le 
bourreau  de  Chartres  au  poids  de  l'or  aux 
gens  atteints  de  douleurs  rhumatismales. 
L'auteur  ajoute  en  note  :  «  On  pourrait 
croire  que  la  renommée  médicamenteuse 
attribuée  à  la  graisse  de  pendu,  et  qui 
était  vendue  au  public  par  les  exécuteurs 


des  arrêts  criminels,  n'eut  pas  d'autre  ori- 
gine que  l'axonge  des  porcs  qui  étaient 
alors  fréquemment  exécutés  par  pendai- 
son ».  Voyez  Empiriques,  Somnambules  et 
Rebouieurs  beaucerons,  p.  46,  (Chartres, 
Petrot-Garnier,  1862). 

L'audience  fut  ouverte  à  deux  heures 
de  relevée,  et  présidée  par  M»  Simon 
Cognet,  bailli  de  josaphat  au  nom  de 
frère  Jehan  Pinait.abbé  de  la  dite  abbaye, 
lequel  était  assisté  de  maistres  Michel 
Chantault  et  Jehan  Babour  licenciés  et 
avocats.  Abrégeons. L'avocat  du  porc, pré- 
sent à  l'audience,  fut  brillant  et  s'appuya 
sur  un  texte  de  la  Bible  qu'il  tortura  pour 
démontrer  que  ne  sauraient  être  coupa- 
bles de  meurtre  que  le  bœuf  et  le  tau- 
reau. Le  porc  était  un  animal  grossier  et 
inepte  qu'on  ne  supplicierait  point  sans 
lui  faire  trop  d'honneur.  L'avocat  des 
époux  Delalande  demanda  que  l'animal 
leur  fût  au  moins  rendu  vivant,  en  com- 
pensation de  la  détention  qu'ils  avaient 
subie. Le  bailli  rendit  la  sentence  suivante  : 

Veu  le  procès  criminel  faict  pardevant  nous 
à  la  requeste  du  procureur,  de  messieurs  les 
Religieux,  abbé  et  couvent  de  Josaphat,  à 
rencontre  de  Jehan  Delalande  et  sa  femme, 
prisonniers  es  prisons  de  céans,  pour  la  rai- 
son de  la  mort  advenue  à  la  personne  d'une 
jeune  enfant  nommée  Gilon,  aagée  de  an  et 
demi  ou  environ  laquelle  enfant  leur  avait 
esté  baillée  à  nourrice  par  sa  mère,  le  dict 
meurtre  advenu  et  commis  par  un  pourceau, de 
l'aage  de  trois  mois  ou  environ  aulx  dicts  Dela- 
lande et  sa  femme  appartenant  :  les  confes- 
sions du  dict  D.lalande  et  sa  femme  ;  les  in- 
formations par  nous  et  le  greffier  de  la  dicte 
jurisdiction,  faictes  à  !a  requête  du  dict  procu- 
reur; le  tout  veu,  et  eu  ce  conseil  aulxsaiges 
maistres  Michel  Chantault  et  Jehan  Babour 
licenciés-ès-loix  et  advocats  en  Parlement  le 
dict  Jehan  Delalande  et  sa  femme  avons  con- 
dampné  et  condampnons  :  en  l'amende  en- 
vers justice,  de  dix-huit  franz  pour  les  fraiz, 
qu'il  a  convenu  pour  ce  faire  telz  que  de  rai- 
son, et  à  tenu  prison,  jusqu'à  plein  paye- 
ment et  satisfaction  d'iceuix,à  tout  le  moms. 
qu'ils  auroient  baillé  bonne  et  seure  caution 
d'iceulx. 

El  en  tant  que  touche  le  dict  pourceau, pour 
les  causes  contenues  et  establies  au  dict  pro- 
cès, nous  le  avons  condampne  et  condamp- 
nons à  être  pendu  et  exécuté,  par  justice  en 
la  jurisdiction  de  mes  dict^  scigneuts,  par 
nostre  sentence  définitive  et  â  droit. 

Le  lieu  d'exécution  était  à  un  endroit 
appelé  Pimillery,  mais  les  fourches  pati- 
bulaires étaient  détruites,  et  par  suite  des 


uns  CHKRCHcURS  ET  CURIEUX 


30  juillet  1902 


143 


144 


guerres  n'avaient  pas  été  relevées  ;  la 
sentence  fut  exécutée  à  Generville  où  les 
religieux  de  Josaphat  avaient  poteau  et 
justice  levée.  L'exécution  eut  lieu  le  25 
avril.  Le  procureur  donna  ordre  à  Jacques 
Despaignes  dit  Soiippetard,  exécuteur  de 
la  justice  du  bailliage  de  Chartres,  d'avoir 
à  prendre  ses  dispositions.  Cette  nouvelle 
causa  une  grande  rumeur  :  à  plusieurs 
lieues  à  la  ronde,  elle  excita  une  profonde 
curiosité. 

Le  matin  du  fameux  jour,  le  greffier 
donna  au  porc  lecture  de  sa  sentence  ;  on 
le  monta  dans  unecharette  attelée  dedeux 
chevaux,  en  raison  du  mauvais  état  des 
chemins  à  parcourir  ;  et  accompagné  de 
l'exécuteur,  de  son  valet  et  de  quatre  ser- 
gents de  l'abbaye,  et  d'environ  200  per- 
sonnes des  campagnes  environnantes,  le 
cortège  se  mit  en  marche  sur  les  neuf 
heures  du  matin. 

Les  curieux  attendaient  sur  le  lieu  du 
supplice.  La  charette  arriva  enfin.  Sur 
l'heure  de  midi,  le  porc  fut  hissé  et  passa 
de  vie  à  trépas,  non  sans  faire  entendre 
des  cris  assourdissants.  Ensuite  M«  Brice 
dressa  l'acte  de  son  exécution.  La  foule 
applaudit  au  supplice  d'un  animal  im- 
monde qui  avait  occis  un  chrétien. 

Le  supplicié  resta  suspendu  jusqu'à  dix 
heures  du  soir,  heure  à  laquelle  il  fut  re- 
mis sur  la  charette  II  fut  ramené  à  Char- 
tres à  la  nuit  tombante  :  on  l'introduisit 
dans  la  maison  de  l'exécuteur  située  près 
de  la  rue  aux  Anes,  vis-à-vis  le  Pilori. 

L'historien  ajoute  et  voilà  la  réponse 
demandée  : 

v<  11  n'est  nullement  douteux  qu'une 
partie  de  son  corps  n'ait  servi  de  nourri- 
ture à  Despaignes  (le  bourreau)  et  de  sa 
famille,  et  que  l'autre  fut  débitée  comme 
graisse  salutaire  et  bienfaisante  pour  la 
guérisondes  personnes  affligées  de  dou- 
leurs et  de  rhumatismes». 

La  brochure  d'où  est  tiré  ce  résumé  est 
rare  :  elle  est  admirablement  faite,  etje  .ne 
crois  pas  que  l'on  trouve  ailleurs  un  ex- 
posé de  cette  procédure  spéciale  aussi  fi- 
dèle et  aussi  complet. 

Une  truie  fut  pendue  également  en 
1 1544,  devant  la  porte  de  Saint-Lubin  d  Is- 
signy,  actuellement  réuni  à  la  commune 
de  Marboué  (Eure-et-Loir)  :  elle  avait  dé- 
voré un  enfant  au  berceau.  Une  ânesse 
fut  exécutée  par  justice  en  i  560,  à  Loigny 
en    Beauce  ;    une    chienne  fut   pendue    à 


Chartres  en  1606,  sur  le  marché  aux  che- 
vaux, par  jugement  du  maire  de  Loëns, 
juge  temporel  au  chapitre  de  Chartres.  La 
truie  exécutéeà  Falaise, eut  par  sentencîdu 
juge,  la  tête  et  les  pattes  déchirées  et  fut 
ensuite  pendue  par  le  bourreau.  Lorsque 
l'animal  fut  mené  sur  le  lieu  du  supplice, 
il  portait  des  vêtements  d'homme,  une 
veste, des  hauts-de-chausses,et  des  gants: 
un  masque  à  figure  humaine  lui  cachait 
la  hure.  Une  quittance  passée  devant 
Guiot  de  Montfort, tabellion,  constate  que 
l'exécuteur  reçut  dix  sols  dix  deniers  pour 
son  salaire,  et  dix  sols  pour  le  prix  d'un 
gant  neuf  qu'il  employa  pour  remplir  ses 
fonctions. Une  fresque  peinte  dans  l'église 
de  la  Trinité,  encore  visible  au  commen- 
cement du  dix-neuvième  siècle, représen- 
tait cette  parodie  de  la  justice,  qui  devint 
la  plus  célèbre  de  toutes. 

Uneobservationintéressanteetqui  pour- 
rait aiguiller  cette  question  dans  une 
fructueusevoie  :  on  rencontre  dansles  cen- 
siers  féodaux,  des  appellations  de  terroir 
ou  noms  de  lieux  qui  ne  doivent  pas  avoir 
une  autre  origine  que  ce  genre  d'exécu- 
tion sanglante  appliquée  à  des  animaux  : 
par  exemple  le  chaniptier  de  la  Potence  à 
Robin,  à  l'extrémité  du  faubourg  St-Jean  à 
Chartres,  ou  Chèvrc-pcndue,  dans  le  ha- 
meau de  la  commune  de  Laadelles  (Eure- 
et-Loir).  En  sait-on   d'autres?       M.  L. 


* 


11  ne  faudrait  pas  trop  se  hâter  de  con- 
clure, parce  que  l'on  trouve  le  mot  Truie 
ajouté  à  un  nom  de  lieu,  que  ce  mot  s'ap- 
plique nJcessairement  à  l'animal  de  ce 
nom  .  Dans  le  vieux  français,  T/'w/t;  signi- 
fie une  Tour  (V.  Rabelais,  Pantagruel, 
livre  IV,  chap.  XL),  du  latin  Turris.  Ce 
mot  servait  aussi  à  désigner  ces  machines 
mobiles  construites  en  bois,  à  l'aide  des- 
quelles on  se  mettait  à  l'abri  pour 
pouvoir  approcher  l'ennemi  et  lancer  sur 
lui,  à  l'aide  de  cordes,  poulies  et  leviers, 
des  engins  de  toute  nature. 

C'est  probablement  de  ce  côté  qu'il 
faut  chercher  l'étymologie  de  l'expression 
1 1  uie  qui  file. ■Assez  répandue  jadis  comme 
nom  de  rue  ;  il  en  existe  encore  au  Mans 
une  de  ce  nom,  et  il  yen  avait  une  à  Pa- 
ris dans  le  quartier  des  Halles.  Ces  ma- 
chines devaient  faire,  en  fonctionnant,  un 
bruit  imitantcelui  d'un  rouet  et  on  devait 
dire  d'elles  :  la  Truie  qui  file,  comme  on 
disait  et  comme  on  dit  encore  un  Chatqu 


N'975 


l.'ïNTERMEDlAlRt 


M5 


146 


/î/^,  lorsque  cet  animal  ronronne  en  dor- 
mant.En  Allemagne  on  avait  de  ces  machi  • 
nés  de  guerre  appelées  /T^î/^m (chats),  qui 
probablement  tiraient  leur  nom  de  cette 
circonstance. 

Plus  tard,  des  boutiquiers  de  ces  rues 
ont  pu,  en  altérant  la  signification  pre- 
mière de  cette  expression, s'en  servir  pour 
faire  des  enseignes  représentant  une  truie 
filant  au  fuseau.  Qiiant  aux  rues  portant 
ce  nom  elles  devaient  conduire  vers  l'em- 
placement où  l'on  remisait  ces  engins, 
qui  pouvaient  d'ailleurs  être  aussi  à  poste 
fixe. 

Ce  qui  précède  n'implique  nullement 
que  l'on  ne  fit  pas  de  procès  à  certains 
animaux,  comme  la  truie,  et  qu'on  ne  les 
suppliciât  pas  ;  mais  il  est  assez  singulier 
de  voir  que  c'est  toujours  le  mot  Truie 
qui  se  trouve  accolé  au  mot  gihet,  et 
jamais  celui  de  porc  ou  de  tout  autre  ani- 
mal, alors  que  certainement  on  a  pendu 
d'autres  animaux.  O.  D. 

Grâce  accordée  par  Louis  XIII  à 

Dourdan(XLV).  —  Le  collaborateur  A. 
Lamoureux  a  confondu  Chartres  avec 
Chastres  (aujourd'hui  Arpajon),  ville 
située  à  20  kilomètres  de  Dourdan.  C'est 
par  arrêt  de  la  Cour  du  Parlement  de 
Paris  et  non  par  le  présidial  de  Chartres 
que  la  veuve  Regnault  Cochet  fut  con- 
damnée et  envoyée  à  Chastres  pour  être 
exécutée,  ainsi  que  cela  est  imprimé  dans 
l'ouvrage  de  Jacques  Delescornay,   page 

190. 

M.  Joseph  uuyot.dans  sa  savante  Chro- 
nique de  Dourdan,  publiée  en  1869,  re- 
produit simplement  la  version  de  Deles- 
cornay au  sujet  de  cette  affaire.  Or. comme 
Louis' Xlll  se  trouvait  en  villégiature  à 
Dourdan  en  1623  et  que  le  livre  de  Deles- 
cornay a  vu  le  jour  en  1624,  il  y  a  lieu 
de  croire  que  les  lettres  de  grâce  furent 
octroyées  l'année  qui  a  précédé  la  publi- 


cation de  l'ouvrage 
Dourdan. 


de  l'avocat  du  roi 
Paul  Pinson. 


Les  restes  de  Fouquet  (XLV).  — 
Je  ne  crois  pas  qu'il  y  ait  de  doute  à  leur 
sujet,  car  je  trouve  ceci  dans  l'ouvrage  de 
M.  A.  Chéruel  :  Mémoires  sur  la  vie  puhli 
que  et  privée  de  Fouquet  (Paris.  Charpen- 
tier, 1862,  t.  II.  p.  463-464). 

Le  corps  de  Fouquet  fut  déposé  provisoi- 
rement dans  les  caveaux  de  l'église  Sainte- 


Claire  à  Pignerol,  mais  l'année  suivante, 
madame  Fouquet  obtint  l'autorisation  de  le 
faire  transférer  dans  l'église  du  couvent  de 
la  Visitation  ,  rue  du  Fg.  Saint-Antoine, 
où  sa  famille  avait  sa  sépulture.  11  y  fut 
inhumé  le  28  mars  1681,  comme  l'atteste 
l'extrait  suivant  des  registres  mortuaires  de 
cette  église.  {\oir  lac.  cit.J. 

Recta. 


Marie  Leczinska  —  M.  le  comte 
Fleury  et  11.  de  f'îolhac  (XLVl,  10). 
—  Ayant  à  présenter  un  portrait  opti- 
miste de  son  héroïne, notre  éminent  confrè- 
re M. P. de  Nolhac  a  forcément  atténué  les 
jugements  de  certains  contemporains 
pour  garder  avant  tout  intacte  l'opinion 
très  favorable  du  duc  de  Luynes  sur  la 
reine, résignée  en  apparence,  qui  supporta 
sans  se  plaindre  ouvertement  la  conduite 
plus  que  blâmable  de  son  époux.  Quant  à 
moi.  après  avoir  détaillé  si  minutieuse- 
ment les  caprices  et  les  sensualités  d'uri 
monarque  parfaitement  immoral,  je  n'ai 
guère  le  droit  de  plaider  coupable  pour 
celle  qui  fut  la  plus  grande  victime  de 
l'état  de  choses. 

Deux  points  pourraient  être  discutés 
selon  moi.  Je  suis  bien  prèsd'être  de  l'avis 
de  M.  Paul  Argelès  en  ce  qui  concerne  les 
résultats  de  l'indifférence  conjugale  de  la 
reine  ;  il  lui  eût  été  très  facile  de  reprendre 
le  roi,  d'une  faiblesse  de  caractère  sans 
égale,  et  cela  en  bien  des  occasions,  dont  la 
première  d^Xtà' avant  \a<.<  déclaration)^  de 
madame  de  Mailly  et  dont  la  dernière  se 
trouve   placée    après   les   événements  de 

Metz et  la  reine  se  déroba..  ..    Une 

femme  qui  a  possédé  dix  ans  sans  partage 
le  cœur  de  son  mari  et  lui  a  donné  neuf 
enfants,  n'est  pas  sans  connaître  les  moyens 
de  le  reconquérir  à  un  moment  donné  ! 

Le  second  point  est  l'attitude  mala- 
droite de  Marie  Leczinska  à  l'égard  de 
l'évêque  de  Fréjus,  par  faiblesse  pour  la 
marquise  de  Prie  qui  l'avait  mariée.  Cette 
attitude  excuserait  dans  une  certaine  me- 
sure la  guerre  de  représailles  intentée  par 
le  vieux  précepteur  et  sa  tacite  conni- 
vence dans  l'affaire  Mailly.  De  ce  premier 
pas  —  qu'on  pouvait  empêcher  —  découle 
toute  la  théorie  des  adultères  éclatants 
terminés  en  vulgaire  débauche  qui  ont 
terni  le  nom  de  Louis  XV  et  causé  de  si 
grands  préjudices  à  la  monarchie. 

Comte  Fleury. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  juillet   1902 


147 


148 


La  reddition  d'Arenberg/s/Ruhr 

(XLV).  —  Voir  Pajol  ;  Les  guerres  sons 
Louis  Xl^.  Guerre  de  sept  ans.  (Paris.  F. 
Didot.  iSSi^jt.  V.  p.  325-326. 

Le  prince  héréditaire  (de  Brunswick) 
avait  effectivement  marché  sur  la  Roer  et 
investi  Arnsberg  avec  un  corps  dont  les 
uns  portaient  la  force  à  12.000  hommes, 
et  les  autres  à  20.000. 

M.  de  Vogué  dirigea  20  bataillons  d'in- 
fanterie et  2  régiments  de  cavalerie  sur 
Elberfeld  pour  secourir  Arnsberg, mais  ils 
n'arrivèrent  qu'après  la  chute  de  cette 
place.  Le  19  avril  1762,  la  garnison  du 
château  avait  capitulé,  chassée  par  l'in- 
cendie. 

Cette  résistance  du  château  d'Arnsberg 
fut,  dit  Pajol,  un  des  épisodes  héroïques 
de  cette  campagne. 

Voici  le  rapport  qu'en  a  fait  M.  de  Mu- 
ret, commandant  des  troupes  assiégées  : 

le  19  (avril  1762)  à  5  h.  du  matin,  les 
batteries  commencèrent  à  tirer,  celles  du 
château  avec  succès,  les  ennemis  firent  en 
même  temps  un  feu  d'une  violence  extrême  ; 
à  I  h.  de  l'apr.  midi  le  prince  héréditaire  (de 
Brunswick)  fit  rappeler  et  me  proposa  par  un 
écrit  que  j'ai  en  mon  pouvoir,  de  m'accorder 
les  honneurs  de  la  guerre  ;  la  liberté  de  toute 
la  garnison,  et  tout  ce  que  j'avais  demandé  la 
veille,  excepté  les  effets  du  roi.  Je  lui  répon- 
dis que  ce  que  j'avais  offert  auparavant  était 
pour  garantir  le  palais  électoral  et  qu'il  n'était 
plus  temps,  puisqu'il  était  déjà  abîmé  et  que 
j'étais  résolu  à  me  défendre  jusqu'à  la  dernière 
extrémité.  Les  ennemis  avaient  déjà  tiré  plus 
de  2.030  coups  de  canon  et  jeté  environ 
1300  bombes  ou  obus,  et  nous  étions  parve- 
nus jusqu'à  cette  heure  d'arrêter  les  progrès 
de  l'incendie. 

M.  le  prince  héréditaire  donna  ordre,  après 
ce  dernier  pourparler,  de  tirera  boulets  rouges 
et  de  faire  usage  de  l'artifice  ;  le  feu  continua 
pendant  deux  heures  avec  une  vivacité  dont  je 
ne  connais  point  d'exemple.  Tous  les  offlciers 
furent  occupés  à  éteindre  le  feu  ,  mais  à  3 
heures  après-midi,  une  grande  partie  de  la 
ville  et  du  château  fut  embrasée  au  point  de  ne 
pouvoir  tenir  dans  les  voûtes  qui  étaient 
déjà  crevées  en  beaucoup   d'endroits. 

M.  le  prince  hérédiiaire  surpris  de  notre 
obstination,  vint  à  la  barrière  avec  tambours  ; 
il  fit  rappeler  et  me  fit  dire  qu'il  ne  voulait 
pas  qu'une  si  brave  garnison  périsse  dans  l'em- 
brasement ;  dans  le  même  instant  un  tour- 
billon de  flammes  l'enveloppa  et  lui  brûla  les 
cheveux.  11  fut  obligé  de  se  retirer  sans  atten- 
dre ma  réponse  ;  dans  ce  temps  là  je  donnais 
ordre  à  tout  mon  monde  d'aller  dans  les  ou- 
vrages pour  se    défendre   jusqu'à    la  dernière 


extrémité  ,  mais  la  chaleur  y  fut  si  insuppor- 
table, toutes  les  fascines  en  feu  et  la  flamme 
du  château  poussée  par  un  vent  du  sud-ouest 
couvrait  toute  la  fortification,  [e  fis  pour  lors 
ouvrir  la  poterne, la  troupe  sortitavec  lesarmes 
et  se  rangea  en  bataille  en  avant  des  fortifica- 
sions.  Plusieurs  bataillons  ennemis,  qui  soute- 
naient les  batteries,  se  formèrent  vis-à-vis  de 
nous,  et  M.  le  prince  héréditaire  fit  crier  qu'il 
m'offrait  la  capitulation etque  les  soldats  con- 
serveraient les  bagages, 

{Arch.diiDipôt  de  la  Guerre.  3608.154) 
Plus  loin,  il  est  dit  qu'à  la  date  du  24,  le 
prince  héréditaire  ne  laissa  aucune  garde 
à  Arnsberg, 

Tout  avait  été  la  proie  des  flammes  et  cette 
belle  habitation  de  l'électeur  de  Cologne 
n'offrait  plus  qu'une  ruine. 

Si  l'on  connaît  l'importance  que  ce  point 
pouvait  avoir  pour  les  ennemis  avec  la  cruelle 
façon  dont  il  a  été  traité,  on  ne  peut  que 
déplorer  une  telle  rage  de    destruction. 

E.    LlMINON. 


Le  père  de  Gustave  IV (XLVI,  33). 
—  Volume  XLVI,  col.  33,  ligne  50,  au 
lieu  de  executif,  lire  excessif. 

Col.  35,lig  52, au  lieu  de  f//)';  la,  lire 
Upsala.  Duc  Job. 

Un  prétendu  Louis  XVII  (XLVI, 
14),  —  La  question  Louis  XVII  a  été 
longuement  traitée  en  un  numéro  excep- 
tionnel de  La  Plume  [année  1899,  n"^ 
247  3251]  avec  comme  conclusion  que 
s<  Le  Dauphin  Louis  XVll  n'est  pas  mort 
au  Temple  ;  preuves  irrécusables  de  son 
identité  avec  NaundorfT  »,  rédacteur  en 
chef  de  ce  numéro  M.  Otto  Friedrichs. 

Le  prétendant  russe  dont  il  est  question 
ne  serait  il  pas  le  maréchal  Diébitsch  ? 

Robert  Geral. 

Una  maîtresse  du  général  Bona- 
parte (XLV). —  Je  remercie  le  collabo- 
rateur G.  Lacroix  des  renseignements 
qu'il  a  bien  voulu  me  donner.  Mais  je  dois 
lui  faire  savoir  que  lorsque  j'ai  posé  la 
question,je  savais  que  Bonaparte  avait  eu 
pour  maîtresse  en  Egypte, Pauline  Clément 
Belle-Isle,  épouse  de  jean-Noéil  Foiirès, 
lieutenant  au  22*  chasseurs,  dont  les  infor- 
tunes conjugales  sont  rapportées  tout  au 
long  par  Saint-Edme  dans  :  Amours  et  ga- 
lanteries des  rois  de  France. 

Or,  comme  la  lettre  d'Etienne  Geoffroy 
Saint-Hilaire-à-M.  L.  Raybaud  parle  d'une 


K« 


975 


L'INTERMEDIAIRE 


149   

dame  Torry,  j'ai  cru  que  Bonaparte  avait 
eu  une  autre  maîtresse  portant  ce  nom. 
Le  célèbre  naturaliste  a  donc  commis  un 
lapsus  calami  qui  ne  s'explique  guère, 
attendu  qu'il  fréquentait  Bonaparte  pen- 
dant son  séjour  en  Egypte. 

Paul  Pinson. 

Le  Napoléon  de  la  colonne  à  re- 
trouver (XLIl  ;  XLIII  ;  XLIV).  —  L'Ama- 
teur d'autographes  (l'y  juillet  1902)  publie 
une  lettre  retrouvée  par  M.  Paul  Bonne- 
fon,  à  la  bibliothèque  de  Bordeaux.  Elle 
est  adressée,  en  mars  1815,  au  comte 
Bertrand,  par  «  Launay,  fondeur,  place 
de  la  Fidélité,  n°  6,  »  qui  avait  été  chargé 
de  descendre  la  statue  en  1814. 

Il  dit  que  chargé  de  la  détruire,  il 
s'opposa  à  cet  ordre  de  la  manière  sui- 
vante : 

J'opposai  à  ces  prétentions  un  acte  par  lequel 
son  Excellence  le  ministre  de  l'Intérieur  re- 
connaissait me  devou'  une  somme  de  cent 
treize  mille  francs  pour  la  fonte  du  monu- 
ment, et  j'obtins  en  conséquence  que  la  sta- 
tue me  servirait  de  garantie  jusqu'au  parfait 
payement  et  qu'elle  serait  déposée  dans  nos 
ateliers.  Cette  mesure  la  fit  oublier  aux  puis- 
sances étrangèrts  jusqu'à  ce  qu'enfin  le  minis- 
tre de  l'Intérieur  me  fît  signifier  un  ordre 
signé  Barbier,  de  livrer  la  statue  pour  la 
mettre  dans  la  fonderie  du  gouvernement. 
J'avais  tout  lieu  de  craindre  qu'elle  n'éprou- 
vât le  sort  de  la  statue  de  Desaix  :  je  refusai 
de  la  livrer,  en  opposant  mes  droits,  dont  je 
donnai  copie  au  ministre  de  la  police  qui  était 
chargé  d'en  faire  l'enlèvement... 

...  Ce  ne  sont  pas  les  seuls  pièges  qui 
m'aient  été  tendus  pour  la  soustraire  à  ma 
garde.  J'ignore  si  c'est  dans  l'intention  de  me 
corrompre  ou  si  c'est  comme  admirateui  delà 
statue  que  des  personnes,  que  je  pourrais 
nommer,  sont  venus  m'en  offrir  une  somme 
de  80.000  francs,  que  l'on  aurait  dépassé,  si 
j'avais  voulu  traiter...  quelque  considérable 
que  fût  l'appât,  rien  n'a  pu  me  l'ôter  jus- 
qu'ici. 

Launay  termine  sa  lettre  en  offrant  la 
statue  au  souverain  ;  il  ne  demande  que 
trois  jours  pour  la  remettre  en  place. 

Y. 


Les  généraux  Duval   et  Monnet 

(XLV).  —  Merci  de  l'obligeant  concours 
du  «  Rat  de  Bibliothèque  v>.  Selon  son 
désir,  je  précise  mes  questions  : 

Y  a-t  il  dans  les  documents  que  connaît 
notre  collaborateur  quelque  allusion  : 


150 


1"  Aux  ascendants  du  général  Duval 
et  à  son  éducation  ; 

2"  A  ses  campagnes  d'Amérique  (1778- 
1783);  à  l'armée  du  Nord  (1792-1793),  — 
d'Anvers  (18 10)  ; 

y  A  son  séjour  à  Turin,  (181 1)  à  Porto 
Ferrajo(i8i  1-1814)  ; 

La  lettre  publiée  m'a  déjà  renseigné 
quelque  peu  sur  ce  point  : 

4"  Aux  Gai  des  Nationales  de  la  4®  divi- 
sion qu'il  commanda  durant  les  Cent 
jours 

Ces  points  éclaircis,  nous  aurons  une 
biographie  complète  de  Duval  qui  se  dis- 
tingua particulièrement  à  l'Armée  de 
l'Ouest  (1793- 1798);  nous  possédons  sur 
ce  sujet  et   sur  ses   descendants  tous  les 


renseignements  désirables. 


Rai-Louis. 


Un  sénateur  académicienà  déter- 
miner (XLV;  XLVI,  94).  —  Le  sénateur 
dont  il  s'agit  est  bien  connu  et  a  eu 
son  heure  de  célébrité.  C'est  Volney  .11  se 
signala  par  son  opposition  au  projet  du 
Concordat.  11  vota  contre  la  substitution 
deladignité  impériale  conférée  par  sénatus 
consulte  à  celle  de  consul  et  donna  même 
sa  démission  de  sénateur,  mais  elle  fut 
refusée,  ce  qui  semble  prouver  qu'il  n'a- 
vait pas  sollicité  cette  dignité.  M.  Masson 
et  H.  Taine  dans  son  étude  sur  Bonaparte, 
prétendent  même  que  l'irascible  Napoléon 
se  vengea  des  paroles  trop  indépendantes 
de  l'académicien  en  lui  lançant  un  terri- 
ble coup  de  pied  dans  le  ventre,  qui 
causa  l'évanouissement  de  la  victime.  En 
présence  des  spectateurs  terrifiés,  Bona- 
parte se  contenta  d'ouvrir  la  porte  du 
salon  en  appelant  les  domestiques.  Qu'on 
fasse  avancer  la  voiture  de  M.  Volney  :  il 
tient  de  se  trouver  mal.  On  voit  que  le  ter- 
rible despote  savait,  quand  il  le  voulait 
et  le  jugeait  utile  à  son  intérêt,  garder 
un  imperturbable  sang-froid.  A.  P. 

Complices  de  l'attentot  du  prince 
Louis   Napoléon  à    Strasbourg 

(XLVI.  1:;).  —  Vaudrey,  Laity  et  de  Gry- 
court  sont  devenus  sénateurs  sous  le 
second  Empire,  en  reconnaissance  de  leur 
concours  dans  l'échauffourée  de  1836. 

CÉSAR  BiROTTEAU. 
*  • 

L'échauffourée     de      Strasbourg      eut 
lieu  le  30  octobre  1836  (et  non  le  29). 


Des  chercheurs  et  curieux 


30   juillet    19O2 


151     -- 


152 


Le  colonel  Vaudrey,  retraité  en  1837, 
était,  en  185c,  général  de  brigade  hono- 
raire et  sénateur. 

Le  lieutenant  Laity,  démissionnaire  en 
1837,  promu  ensuite  capitaine  au  7"-  ré- 
giment d'infanterie  légère,  démissionna 
en  1852.  11  fut  nommé  en  1854  préfet 
des  Basses-Pyrénées. 

L.  N.  Machaut. 


Camp  du  Nord.  1854  (XLV).  — 
Le  renseignement  demandé  se  trouve 
dans  l'Histoire  du  second  Empire  (déc. 
:S^\  —  sept.  1870).  T.  1,  p.  255  et  suiv. 
de  M.  E.  Hamel  (Paris  1893). 

Au  moment  (i^juin  1854)  où  le  Corps 
lésislatif  achevait  cette  session  si  laborieuse 
et  si  consciencieuse,  comme  on  a  pu  en 
juger,  l'empereur  (Napoléon  III)  décida 
que  deux  camps  seraient  formés,  l'un  dans 
le  Nord,  composé  de  trois  corps  d'armée 
dont  il  se  réserva  le  commandement  supé- 
rieur, et  l'autre  dans  le  Midi,  à  la  tète  du- 
quel fut  placé  le  général  d'Hautpoul.  Cette 
mesure  semblait  indiquer  qu'on  s'attendait 
à  de  graves  complications  en  Europe. 

(Le  départ  des  premières  troupes  de 
l'armée  d'Orient  avait  eu  lieu  vers  la  fin 
de  mars  1854). 

p.  262,  il  est  dit  que  le  camp  était  ins- 
tallé à  Montreuil. 

Le  13  juillet,  l'empereur  se  rendit  à 
Boulogne  où  il  passa  en  revue  le  corps 
expéditionnaire  qui  était  à  la  veille  de 
s'embarquer  (ce  furent  les  troupes  qui 
prirent  Bomarsund  en  août  1854). 

p.  265.  En  septembre,  nouvelle  visite 
de  l'empereur  à  Boulogne,  où  il  reçut  le 
prince  Albert,  mari  de  la  reine  Victoria. 

Le  i"'"  octobre,  l'empereur  passa  une 
revue  d'adieu.  Ce  même  jour,  la  France 
apprenait  la  victoire  de  l'Aima  (rempor- 
tée le  20  septembre  1854). 

E.    LlMlNON. 

La  statue  de  Victor  Massé  (XLVl, 
14).  —  Je  ne  trouve  pas  en  ce  moment 
les  notes  très  détaillées  que  je  possède 
sur  ce  sujet,  je  puis  cependant  satisfaire 
la  curiosité  de  notre  collaborateur  M.  L. 
11  y  a  longtemps  que  le  projet  de  la  statue 
à  élever  à  Félix-Marie  (dit  Victor)  Massé 
a  été  exécuté. 

Cette  statue,  œuvre  non  de  Falguière, 
mais  de  M.  Antonin  Mercié,  a  été  inau- 
gurée le4septembre  1887,3.  Lorient, ville 
p.acale  de  l'aimable  compositeur,  où,  si  je 
ne  me  trompe,  elle  est   placée  devant  le 


théâtre  même.  L'auteur  des  Noces  de 
Jeannette  n'a  pas  à  se  plaindre  d'ailleurs 
de  la  postérité.  C'est  l'éminent  architecte 
de  l'Opéra,  Charles  Garnier,  son  confrère 
à  l'Institut,  qui  s'est  chargé  d'ériger  son 
tombeau.  La  ville  de  Lorient  ne  s'est  pas 
bornée  à  lui  élever  une  statue  :  elle  a  fait 
placer  une  plaque  commémorative  sur  la 
façade  de  la  maison  où  il  est  né,  au  nu- 
méro 17  de  la  rue  du  Marché.  Enfin  la 
ville  de  Paris  a  donné  son  nom  à  une  rue, 
celle  où  se  trouvent  précisément  les  bu- 
reaux de  Vlnteimédiatre  et  qui  s'appelait 
alors  rue  de  Laval.  Et  ceci  ne  fut  pas  sans 
peine,  car  on  se  rappelle  les  protestations 
des  commerçants  de  cette  rue,  qui  ne 
voulaient  absolument  pas  en  voir  changer 
le  nom,  et  qui, durant  plusieurs  mois. en- 
tretinrent à  ce  sujet  une  véritable  agita- 
tion. Ils  ont  fini  par  en  prendre  leur  parti, 
et  la  rue  Victor  Massé  a  retrouvé  la  tran- 
quillité de  feu  la  rue  de  Laval. 

Arthur  Pougin. 


*  * 


L'inauguration  a  eu  lieu  à  Lorient  le 
4  septembre  1887.  Léo  Delibes  a  parlé 
au  nom  de  l'Institut. 

Le  discours  de  )ules  Simon  a  été  entiè- 
rement reproduit  par  le  Temps  (^  sep- 
tembre) au  banquet  toasts  de  Massenet, 
Vitu,  Léon  Séché,  etc. 

Le  tableau  des  partis  (XLV).  —  Un 
tableau  des  partis  politiques  actuels  serait 
bien  vite  dressé  et  la  lecture  des  journaux 
suffit,  il  semble,  pour  cataloguer  rapide- 
ment les  diverses  nuances  représentées 
dans  le  pays.  Au  lendemain  des  dernières 
élections  législatives,  quelques  feuilles,  le 
jou7'nal  notamment,  ont  publié  une  carte 
de  la  France  électorale  dont  les  indica- 
tions étaient  généralement  précises.  En  ce 
qui  concerne  les  épithètes  officielles,  il 
n'y  a  qu'à  consulter  les  statistiques  du 
ministère  de  l'Intérieur  données,  après  le 
scrutin  du  28  mai,  par  les  gazettes  gou- 
vernementales. Depuis  1875,  les  partis 
politiques  ont  souvent  varié  leur  dénomi- 
nation. C'est  ainsi  que  les  anciens  bou- 
langistes  sont  devenus  des  nationalistes  ; 
les  royalistes  et  les  bonapartistes  sont 
simplement  englobés  sous  le  nom  de  con- 
servateurs. La  gamme  des  républicains 
devient  par  contre  plus  complexe  et  nous 
avons  même  un  groupe  de  socialistes 
chrétiens.  Tout  cela  est  de  notoriété  ba- 


N-  975 


L'INTERMEDIAIRE 


153    ^ 


nale.  S'il  fallait,  en  un  mot,  établir  une 
liste  des  représentations  politiques  du 
jour,  la  chose  serait  sans  difficulté  avec 
les  annuaires  de  la  Chambre,  VOfjicieL  et 
les  brochures  populaires  de  Grenier  \nW- 
tulées  Nos  Dr'pittés —   Nos  Sénateurs  —. 

Japhet. 

*  * 
Le  tableau  dts  partis  en   France:  quel 

arc-en-ciel! —  mais  il  s'en  faut  qu'il 
annonce  le  soleil  après  l'orage. 

Officiellement,  il  est  établi  par  desépi- 
thètes  dont,  toutefois  les  circonstances 
modifient  les  valeurs  :  nous  apprendrait- 
il  vraiment  quelque  chose  que  ne  sachions 
déjà?  D^  L. 

Bicêtro  (Or'gine  de  ce  nom) 
(T.  G.  ;Voir  1 15  Granocs-aux-Quenes,  396, 
XLV).  — Je  trouve  cette  explication  dans 
un  travail  anglais  : 

Bicêtve,  anciennement  Bissestre,  corruption 
de  Vinccsire,  corruption  de  Winchester. 

John,  évêque  de  Winchester  (Angleteire) 
aurait  construit  le  château  primitif  de  Bicêtre 
et  l'a  certainement  habité  pendar<t  les  pre- 
mières années  du  xui'  siècle.  Détruit  dans 
l'une  des  démonstrations  populaires  si  fré- 
quentes au  commencement  du  xv°  siècle,  il 
fut  reconstruit  —  sauf  les  fondations  qui 
seules  restaient  —  par  le  duc  de  Berri  et  fut 
par  lui,  en  14! 6,  offert  à  un  ordre  religieux. 
Le  château  de  Bicêtre  fut  l'une  des  premières 
demeures  embellies  avec  îles  fenêtres  en 
verre,  grand  et  rare  luxe  à  cette  époque. 

Invicta. 

*  * 
Louis  XI  avait  fait  éleverlaou  se  trouve 

l'hospice  actuel,  un  couvent  de  char- 
treux que  Jean,  évèque  de  Winchester, 
acheta.  On  prononçait  IVinchestre  et  le 
peuple,  parcorruption,  fit  Bicestre  ou  Bicê- 
tre; c'est  du  moins  l'opinion  commune. 

Le  plus  récent  travail  sur  cet  établisse- 
ment est  celui  de  M .  Paul  Bru  {Histoire 
de  Bicêtre.  Lecrosnier  et  Babé, Paris  1890. 

L'auteur  n'aborde  que  timidement  la 
question  étymologique.  11  reconnaît,  avec 
tout  le  monde,  que  sur  la  Grangc-aux- 
Oueuîx  ou  la  Grange  -  aux  -  Gueux. 
Louis  XI  dota  les  chartreux  d'un  cloître, 
que  Jean  de  Pontoise,  évêque  de  Winches- 
ter, acquit. 

Nous  hissons  aux  étymologistes,  dit  M.Paul 
Biu,  le  soin  de  savoir  si,  par  corruption  de  ce 
mot,  Winchester  est  devenu  successivement 
Wincestre,  Wicestre,  Bicestre,  ou  si  ce  n'est 
pas  simplement  de  ^iberis  castra,  château  de 


154 

la  Bièvre,  que  vient  le  nom  de  Bicêtre,  porté 
actuellement  par  l'hospice. 

Cette  incertitude  s'applique  à  l'appella- 
tion du  terrain  :  Disait-on  la  Grange-aux- 
Gueux,  parce  que  les  gueux  y  pullu- 
laient ?  ou  la  Grange-aux  queutx,  c'est-à- 
dire  aux  cuisiniers,  parce  que  le  terrain 
avait  appartenu  à  un  sieur  Bertrand 
Melh.oë,  maître-queulx  ou  premier  cuisi- 
nier de  Louis  VllI  ? 

Sur  ce  dernier  point  le  doute  est  per- 
mis ;  il  l'est  moins  sur  le  premier.  11 
semble  bien,  à  défaut  de  texte  précis,  que 
le  nom  de  Bicêtre  est  la  corruption  de 
Winchester.  A.  B.  X. 


Chariot  Malbrough(XLlll).  —Mer- 
cier dans  son  Tableau  de  Paris  (1788), 
fournit  une  nouvelle  preuve  de  l'origine 
britannique  des  larges  roues  : 

Les  jantes  de  toutes  les  voitures  roulant 
fardeaux  sont  trois  fois  plus  larges  qu'elles 
ne  l'étoient  ci-devant;  et  ce  large  bandage  que 
nous  avons  imité  enfin  des  Anglais,  au  lieu 
de  sillonner  et  de  détruire  les  chemins,  les 
consolide  et  les  affermit  ,mais  il  a  fallu  pour 
parvenir  à  cet  heureux  changement,  le  bras 
impératif  de  l'administration  :  jamais  les  voi- 
turiers  n'y  seroient   venus  d'eux-mêmes. 

LÉDA. 

Fils  d'archevêques  (XLV).  —  Ce 
vocable  désigne  les  fils  à  papa, c'est-à-dire 
les  intrigants  usant  de  leurs  relations 
avec  des  personnages  influents  pour  obte 
nir  très  facilement  les  avantages  ou  les 
situations  qu'ils  désirent. 

Wo'ir  au  journal  officiel  le  discours  de 
M.  Le  Hérissé  à  la  Chambre  des  députés, 
(séance  du  25  janvier  1898). 

M.  le  général  Billot,  disait-il,  est  allé 
chercher  dans  les  armes  spéciales,  dans 
la  cavalerie  surtout,  toute  une  série  d'of- 
ficiers qui  n'ont  pas  passé  par  l'école  de 
guerre,  et  il  les  a  portésau  titre  de  l'état- 
major,  non  parce  qu'ils  rendent  des  ser- 
vices d'état  major,  mais  parce  que  fils, 
ou  gendres,  ou  neveux  de  généraux,  ils 
sont  arrivés  à  pouvoir  s'embusquer  dans 
un  état-major. 

M.  Bachimont.  -  Ce  sont  les  fils  d'ar- 
chevêques (On  tit). 

M.  Le  Hérissé.  —  Cette  appellation, 
mon  cher  collègue,  on  l'avait  jusqu'ici 
réservée  à  ceux  qui,  au  ministère  de  la 
marine,     bénéficient     d'un     avancement 


DÈS  CHERCHEURS  Et  CURIEUX 


155 


156    -^- 


30  juillet    190a 


scandaleux.  Les  mœurs  de  la  rue  Royale 
se  sont,  paraît-il,  transportées  rue  Saint- 
Dominique. 

L.  N.  Machaut. 


Fils  de  la  Veuve  (XLIII).  —  Pour- 
quoi  donne-t-on  ce  nom  aux  francs-ma- 
çons ?  Parce  qu'ils  le  prennent  eux-mêmes. 
Ouvrez  le  catéchisme  des  v<  Maîtres  », 
vous  y  lirez  textuellement  ceci  : 

D.  Que  ferlez-vous  si  vous  étiez  en  quelque 
danger? 

R.  Je  ferais  le  signe  de  secours,  en  disant  : 
A  moi,  les  Enfants  de  la  Veuve! 

D.  Pourquoi  dites-vo..s  les  enfants  de  la 
Veuve  ? 

R. C'est  qu'après  la  mort  denotre  respectable 
Maître,  les  Maçons  prirent  soin  de  sa  mère, 
qui  était  veuve,  et  dont  ils  se  dirent  les  en- 
fants, Adonhiram  les  ayant  toujours  regardés 
comme  ses  frères. 

On  sait  que  le  meurtre  d'Hiram,  ou 
Adonhiram,  l'architecte  tyrien  qui  tra- 
vailla à  la  construction  du  temple  de  Jé- 
rusalem et  ne  doit  pas  être  confondu  avec 
son  contemporain  et  homonyme  le  roi  de 
Tyr,  ami  de  Salomon,  tient  une  large 
place  dans  la  légende   maçonnique. 

Quant  au  «  signe  de  détresse  »,  le  fré- 
quent usage  que  M.  Henri  Brisson  en  au- 
rait fait,  durant  ces  dernières  années,  à  la 
Chambre  des  députés,  lui  a  valu,  dans  la 
presse,  une  certaine  célébrité. 

QUARTEBLANCHE. 

Le  mot  mâchicoulis  (XLV).  —  Ce 
mot  s'est  dit  aussi  macbecolie  ou  machico- 
lie. 

D'après  Littré,  il  vient  du  bas  latin 
inachicollamentum,  déversement  de  subs- 
tances brûlantes  sur  les  assiégeants  qui 
montent  à  l'assaut. 

Coulis  rappelle  coulisse,  dispositif  des- 
tiné à  faire  glisser  ;  mais  l'étymologie  de 
machi  est  ignorée. 

Note.  —  Je  proposerai  de  comparer 
machi  avec  l'italien  me{:[o,  xnoytn.  Mâchi- 
coulis serait  alors  :  moyen  de  projection  (?) 

ViEUJEU, 

»  * 

D'après  Trévoux,   mache-coulis  ;  d'a- 
près Felibien.marchecoulis  ;  on  dit  aussi 
mussecoulis,  parapet  en  saillie,   fortifica-, 
tion,  «  l'espace  des  courbeaux  de  pierre  1 
étant  à  jour,  on  pouvait  jeter  des  pierres-  I 


et  autres  choses  pour  empêcher  d'appro- 
cher du  pied  de  la  muraille  ». 

BOOKWORM. 


* 
*  * 


Lq  Petit  dictionnaire  de  Larive  et  Fleury 
donne  comme  étymologie  de  mâchicou- 
lis le  mot  du  bas  latin  :  machicoUamentum. 

P.  Y.  S. 

4 

Littre.  —  Terme  de  fortification,gale- 
ries  saillantes  placées  sur  le  haut  des  mu- 
railles ou  portes  des  forteresses,  d'où  on 
jetait  des  pierres  et  de  l'eau  bouillante  sur 
ceux  qui  attaquaient  le  pied  des  murailles. 

La  première  partie  du  mot  mâche  et 
machis  est  ignorée.  Quant  à  la  seconde, 
coulis  —  action  de  couler, 

Ducange.  — Basse  latinité.  —  mâcha  col- 
ladura.  — Pergula  spéaes  in  super ioti  Tu- 
rum parti, unde  in  oppugnatores  lapides  alias 
que  projeciébanturcarta  ann.  1-^,82.  Mâcha, 
en  basse  latinité  voulait  dire,  masse,  des 
massues  — Ce  mot  est  probablement  l'ori- 
gine de  machi.  —  Colis  exprimant  l'ac- 
tion de  faire  tomber  des  objets  lourds  — 
des  massues,  sur  la  tête   des  assaillants. 

La  Curne  de  Sainte  Palaye  Dictionnaire 
historique  de  l'ancien  langage  français.  — 
IMachecolie  de  MassaruniColeis ,Qx\dro\\.  par 
où  on  \z.\sst  couler  des  pierres,  des  masses 
de  matériaux  divers. 

Les  mâchicoulis  ont  porté  autrefois  le 
nom  arabe  de  moucharaby. 

P.  V.  DE  Saint-Marc, 

Mâchicoulis  est  pour  mâchecoulis  par 
suite  d'assimilation.  On  a  trouvé  pour 
étymologie  nmchine-coulis,  magna  gula. 
Tout  cela  n'est  pas  sérieux.  Le  mâchicou- 
lis était  une  galerie  saillante  établie  au 
sommet  d'un  mur.  Entre  les  consoles  qui 
la  soutenaient, on  ménageait  des  vides  par 
lesquels  on  lançait  des  matières  sur  les 
assaillants  pour  défendre  le  pied  des  mu- 
railles. Ces  matières  étaient  généralement 
de  la  poix  bouillante  ou  du  plomb  fondu. 
Des  étymologistes  ont  cherché  à  expliquer 
la  dernière  partie  du  mot  :  coulis  par  cou- 
loir,\es  uns  en  ont  fait  un  couloir  par  lequel 
on  mâchait  les  assaillants,  les  autres  un 
couloir  par  lequel  on  leur  jetait  des  subs- 
tances mâchées.  Coulis,  coleis,  en  ancien 
français,  est  bien  pris  dans  le  sens  de  cou- 
lisse, mais  il  est  pris  aussi  dans  d'autres 
sens,  notamment  celui  de  chose   coulante. 

On  lit  dans  le  Ménagier  • 


N'9?5. 


L'iNTERMBDiAiP.E 


157  " 


^  1^8 


La  tierce  manière  si  est  de  gauffres  cou- 
leisses  et  sont  dictes  couleisses  pour  seulement 
que  la  paste  est  plus  clère  et  est  comme  boulie 
clère. 

On  trouve  dans  le  Chevalier  au   cygne, 

cité  par  Godefroy  : 

Le  Turc  jètent  poit  caude  et  le  plomb  coleis 

D'un  autre  côté,  l'usage  français  n'est 
pas  dans  les  mots  composés  de  mettre 
le  déterminant  avant  le  déterminé  comme 
dans  d'autres  langues,  on  dit  chef-d'œuvre 
et  non  œuvre-chef,  cerf-volant  et  non  vo- 
tant-cerf,  alors  qu'en  allemand  on  dira 
finger-ibuf  et  non  /;?f/-finger,  etc. 

11  est  donc  assez  naturel  de  penser  que 
le  couloir  à  jeter  des  matières  mâchées  se 
serait  appelé  coulis-viache  ou  quelque 
chose  d'anologue.  Mâche  en  vieux  français 
avait  aussi  le  sens  de  masse,  amas,  etc. 
(Voir  le  vocabulaire  de  D.  Carpentier  ex- 
trait de  Du  Gange). 

Dès  lors, quoi  de  plus  simple  que  d'ad- 
mettre que  màcheconlis  signifie  masse  cou- 
lante. Gette  hypothèse  satisfait  la  logique 
avec  la  vraisemblance.  La  chose  employée 
a  donné  son  nom  à  l'objet  ou  construction 
qui  ;i  servi  à  l'employer.  C'est  ainsi  qu'on 
appelle  un  litre  la  bouteille  qui  contient 
cette  mesure, îot  poids  ce  qui  donne  \e  poids 
d'une  chose.  G'est,si  je  ne  metrompe,une 
métonymie.  L'expression  anglaise  ma- 
chicolation  provenant  évidemment  de  l'an- 
cien français,  semble  le  confirmer  puis- 
qu'elle indique  le  fait  de  verser  les  subs- 
tances et  non  celui  de  construire  la  gale- 
rie nécessaire  à  l'opération.  En  consé- 
quence de  ce  qui  précède,  je  serais  assez 
d'avis, contrairement  à  l'opinion  générale, 
que  tnàchefer  signifie,  non  pas  fer  mâché, 
mzxsmasse  de  fer  trouvée  comme  résidu. 

Paul  Argeles, 

Tybilles  (XLVL  12).  —  11  y  avait  un 
jeu  des  tiblettes  ;  voir  le  mot  tibia,  dans 
le  glossaire  de  Ducange.  Tybille  pourrait 
provenir  de  typille,  du  grec  zuwi  maillet  ; 
de  TUTiTu  frapper.  D'  B. 

Impavide  (XLV).  —  Ce  mot  est  d'un 
emploi  fréquent  parmi  les  littérateurs  qui 
étaient  jeunes  il  y  a  15  ans.  Je  l'ai  moi- 
même  employé  dans  mes  livres  L'agonie 
d'une  Société  C1889).  ^^  France  Sociale  et 
Politique)  1891  et  1892, etc. 

A.   HAiMON. 


Comment  prononcer  Et  à  la  fin 
d'un  mot  (XLV).—  Partageant  l'avis  de 
la  plupart  des  collaborateurs  de  \' Inter- 
médîaire,  je  crois  que  la  prononciation 
exclusivement  parisienne  n'est  pas  la  meil- 
leure; et  je  me  fie,  pour  une  plus  régu- 
lière, au  dictionnaire  des  rimes. 

Or,  dans  Napoléon  Landais,  aux  rimes 
en  ail  et  aid,  qui  représentent  le  son  de  è 
ouvert, sont  mentionnés  entre  autres,  lait, 
fait,  stupéfait,  attrait,  laid,  etc.  et  il 
ajoute  :  s<i  Joignez-y  la  y  personne  sin- 
«  gulier  de  tous  les  imparf.  de  l'indicat. 
«  aimait, finissait, etc,  mais  obsetve^  que  la 
«  rime  n'est  riche  entre  de  pareilles  consoyi- 
«  nancrsquc  soutenue  de  la  lettre  d'appui. 
«  Les  3"'  personnes  singulier  des  condi- 
«  tionnels  riment  richement  en  rait,  ainsi 
n  que  les  pluriel  raient,  etc. 

«  Voyez  encore  les  rimes  en  et  dont  les 
«  terminaisons  les  plus  longues,  secret, 
«  concret  riment  avec  celles-ci,  surtout 
«  avec  la  lettre  d'appui  et  au  pluriel,  y 

Donc  les  rimes  en  et  et  en  ait  ne  sont 
que  tolérées,  mais  ne  sont  pas  riches,  à 
cause  de  l'accent  qui  n'est  pas  suffisam- 
ment ouvert  dans  les  rimes  en  et. 

De  plus,  pour  ce  qui  est  dit  de  relatif  à 
Molière  et  aux  classiques,  leur  recherche 
de  la  rime  riche  était  loin  d'être  aussi 
parfaite  qu'a:  jourd'hui,  et  ils  ont  énormé- 
ment de  rimes  assonnantes,  telles  que 
celles  qu'on  a  citées. 

Je  partage  l'avis  de  M.  Martellière ainsi 
que  de  MM.  du  Gué  et  L.  de  G. 

Mais  je  demande  à  ce  dernier  s'il  a  ja- 
mais essayé  de  rimer  des  alexandrins  :  il 
aurait  l'explication  de  la  rime  :  couplets 
avec  voulais  du  poète  Soumet,  qui  n'a 
point  commis  là  de  rime  riche,  tout  de 
Castelnaudary  qu'il  puisse  être. 

En  somme,  les  mots  en  et  sont  brefs, 
cest-à-dire  fermés  ;  ceux  en  ait  et  en  et 
sont  longs  et  ouverts. 

Valet  ne  rimera  que  fort  peu  avec  ac- 
quêt, benêt,  forêt,  nait,  il  est,  connaît. 

L.  Roos. 

+ 

*  * 
M  L.  de  G.  demande,  parce  que  Mo- 
lière a  fait  rimer  ensemble  secret  et  fait, 
s'il  prononçait  5^fr«  et /^  ;  si  Sébastien 
Zamet  ou  Guillaume  GoUetet  se  faisaient 
appeler  Zame  et  Colleté.  Mais  pourquoi 
pas  ?  l'ai  sous  les  veux  un  dictionnaire  de 
rimes  de  L.  Ph.  de  la  Madeleine,  imprime 
à  Paris,  chez  Capelle  et  Renaud  en  1806, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


1S9 


i6o 


30    Juillet  190Î 


dans  lequel  la  rime  et  est  dite  brève,  et 
long  se  rapportant  seulement  aux  termi- 
naisons et  avec  accent  circonflexe,  au 
verbe  est,  et  aux  terminaisons  en  ait,  qui 
portent  un  accent  circonflexe  sur  Vi. 

Si  et  bref  rime  avec  ait  sans  accent  cir- 
conflexe, c'est  que  cet  ait  est  bref  aussi. 
En  tous  les  cas,  les  exemples  tirés  de  Mo- 
lière, de  Colletet  et  de  Loret,  qui  faisaient 
rimer  et  avec  ait,  ne  prouvent  qu'une 
chose,  c'est  qu'ils  prononçaient  et  et  ait 
de  la  même  façon  ;  mais  cela  ne  prouve 
pas  qu'ils  les  prononçassent  long.  Il  est 
même  probable  qu'ils  les  prononçaient 
bref,  puisque  les  anciens  dictionnaires  de 
rimes  indiquent  que  et  est  bref  Si  d'ail- 
leurs et  et  ait  étaient  longs,  on  aurait 
pourvu  e  d'un  accent  grave  ou  d'un 
accent  circonflexe  et  î  d'un  accent  circon- 
flexe. 

Si  Bofleau  faisait  rimer  entre  eux  les 
mots  volet,  pistolet,  collet,  cornet,  secret, 
sept,  valet,  cela  prouve  seulement  qu'il 
prononçait  de  même  leur  syllabe  finale, 
mais  nullement  que  Ve  fût  long. 

Le  poète  Soumet  fde  Castelnaudary)  a 
pu  faire  rimer  couplets  avec  voulais,  bien 
que  la  rime  ne  soit  pas  riche,  parce  qu'en 
effet  dans  beaucoup  de  mots  terminés  en 
et,  le  pluriel  se  prononce  généralement 
long,  comme  dans  le  mot  sujet,  cité  par 
M.  P.  du  Gué,  mot  qui,  d'après  mes 
observations  personnelles,  se  prononce 
bref  au  singulier  et  plus  long  au  pluriel  ; 
mais  cette  citation  n'est  pas  applicable 
ici,  parce  que  j'ai  posé  ma  question  sur 
et  au  singulier  et  non  sur  ets. 

Au  point  de  vue  de  la  fabrication  des 
boutons  de  guêtres  et  du  dévidage  des 
cocons,  la  question  a  sans  doute  peu 
d'importance  ;  au  point  de  vue  du  lan- 
gage et  de  l'instructioa  publique,  elle  en 
a  sans  doute  davantage, puisque  plusieurs 
aimables  correspondants  ont  pris  la  peine 
d'y  répondre.  Mais  Gavroche,  qui  s'en- 
tend 1res  bien  à  faire  rire  son  auditoire 
aux  dépens  d'autrui,  n'est  pas  compé- 
tent en  la  circonstance.  Il  dit,  il  est  vrai  : 
Loubè,  des  navets;  mais  il  tire  aussi  des 
carottes,  vend  des  preugrames,  boit  des 
heucks,  et  va  aux  curses,  ce  qui  lui  a  com- 
plètement   aliéné  les  amateurs  de  beau 

langage.  O.  D. 

• 

¥     * 

Dans  la  réponse  communiquée  par  M. 
O.  D,  nous  relevons  CCS  mots  :  ♦>....  Sous 


le  prétexte  que  c'est  plus  commode  ainsi 
pour  le  maître  et  pour  l'élève  ?  //  n'est  pas 
toujours  bon  de  supprimer  ce  qui  gêne,  car 
supprimer  ou  changer  équivalent  souvent 
à  détériorer  »  page  937. 

Il  est  un  fait  de  haute  gravité,  c'est  que 
le  français  perd  de  son  influence  dans  le 
monde  ;  il  en  résulte  que  l'influence  fran- 
çaise est  elle-même  en  décroissance. 
Certes  nos  revers  y  sont  pour  quelque 
chose  ;  mais  la  complication  de  notre 
grammaire,  de  notre  orthographe  de 
notre  prononciation,  y  est  pour  la  plus 
grosse  part 

Je  corresponds  en  Espéranta  avec  un 
grand  nombre  d'étrangers  :  Russes,  Sué- 
dois, Moraves,  Bohèmes,  Bulgares, etc. 
Tous  ou  ont  renoncé  à  apprendre  le  fran- 
çais, ou  s'y  escriment  en  se  déso- 
lant de  ses  difficultés.  Notre  conjugaison 
surtout  est  le  principal  obstacle  qui 
s'oppose  à  la  diff"usion  de  notre  langue.  Se 
refuser  à  simplifier  la  langue,  c'est  renon- 
cer à  ce  que  la  langue  française  main- 
tienne —  non  sa  suprématie,  elle  l'a  per- 
due, —  mais  sa  légitime  part  d'influence 
dans  le  monde  et  dans  les  relations  inter- 
nationales ;  c'est  se  résigner  à  voir  décroi- 
tre  encore  et  constamment  le  nombre  de 
ceux  qui  la  parlent  ou  l'apprennent...  et 
cela  est  d'assez  grande  importance  pour 
la  France  !  —  on  ne  saurait  l'admettre 
d'un  cœur  léger  !  Les  langues  vivantes 
sont  des  organismes  vivants,  par  suite 
elles  se  transforment  sans  cesse  comme 
tout  ce  qui  a  vie,  en  s'adaptant  au  milieu 
dans  lequel  elles  se  trouvent.  Se  refuser 
aux  transformations  nécessitées  par  le 
milieu,  se  refuser  à  adapter  la  langue  à 
son  époque,  à  ses  besoins,  c'est  vouloir 
la  cristalliser,  aboutir  à  en  faire  une  lan- 
gue délaissée,  puis  une  langue  morte, 
d'abord  en  dehors  de  son  pays  d'origine, 
puis  dans  ce  pays  même.  Le  français  de 
Rabelais  avait  son  charme  ;  était-ce  une 
raison  pour  se  refuser  à  en  faire  celui  du 
grand  Roi  ?  Celui-ci  avait  sa  splendeur  : 
est  ce  une  raison  pour  renoncer  à  en  faire 
la  langue  du  xx'  siècle,  de  la  vie^  hâtive, 
affairée,  de  la  science,  du  commerce  et  de 
l'industrie  ?  Si  nous  en  étions  restés  aux 
chaises  de  poste  de  Louis  XIV,  les  étran- 
gers ne  viendraient  pas  chez  nous.  Si 
nous  refusons  d'adapter  notre  langue  aux 
besoins  de  l'époque  moderne,  le  mouve- 
ment moderne  se  fera  en  dehors  de  nous  ; 


fi'  97^ 


L  1 


nTERMEDIAIRH 


i6i 


162 


^^^...^iimiL 


notre  industrie,  notre  commerce  péricli- 
teront de  plus  en  plus  ;  avec  eux  nos 
finances,  et  avec  les  finances  l'armée,  faute 
de  pouvoir  suffireà ses  énormes  dépenseset 
nous  passerons  la  main  sur  tous  ces  points 
aux  races  germaniques  et  anglo-saxonnes. 
L'arf.poHfl'art, c'est  fort  beau,trèslouable 
et  très  désintéressé  ;  mais  cela  mène  à  la 
ruine  ! 

Il  est  temps  de  réagir.  Certes  le  coche 
était  plus  poétique,  plus  agrémenté  d'im- 
prévu, mais  nous  prenons  le  train.  Un 
bel  attelage  est  autrement  gracieux  que 
l'automobile  ;  allons  au  bois  dans  une 
voiture  bien  attelée  ;  mais,  pour  nos 
affaires,  adoptons  le  tciif-tenf.  La  langue 
de  Louis  XIV  convenait  à  Racine  et  à 
Boileau,  mais  sans  adopter  le  petit  sabir, 
sachons  plier  notre  langue  aux  nécessités 
de  l'expansion  coloniale,  de  l'extension 
de  nos  affaires,  ou  tout  au  moins  de  leur 
maintien.  Qui  n'avance  pas  recule  et  ne 
tarde  pas  à  être  délaissé  et  perdu  de  vue 
par  ceux  qui  marchent  ou  courent. 

Sans  bouleverser  notre  vieille  langue, 
n'hésitons  pas  à  la  transformer  selon  le 
progrès.  Son  existence  et  la  nôtre  en  dé- 
pendent ;  on  peut  le  déplorer,  il  faut  s'y 
soumettre  ou  se  démettre. 

Lotus-Sahib. 

Comment  doit-on  prononcer  le 

mot  «rail»(XLV).  — Il  est,jecrois,régu- 
lier  de  prononcer  un  mot  étranger  comme 
on  le  prononce  dans  le  pays  d'origine, 
tandis  que  les  dérivés,  les  mots  qui  en 
sont  formés,  prennent  la  prononciation 
française,  —  parce  que  créés  en  France, 
ils  doivent  procéder  du  génie  de  notre 
langue.  Exemple  :  au  Théâtre-Français 
on  prononce  iVlachiavel  fch  dur)  comme 
à  Florence  et  machiavélique  (ch  chuin- 
tant) comme  à  Paris. 

C'est  pourquoi  je  persisterai  à  pronon- 
cer ;r/  et  dérailler.  A.  S...E. 

A  l'origine  de  toutes  les  grandes 
fortunes,  il  y  a  des  choses  qui  font 
frémir  (XLIV  ;  XLV).  —  A  signaler,  à 
propos  de  cette  discussion  sur  le  sermon 
de  Bourdaloue,  la  très  importante  trou- 
vaille faite  par  M.  Henri  Chérot.  Il  a  dé 
couvert  chez  un  bouquiniste  le  texte  pri- 
mitif de  l'Oraison  funèbre  de  Condé,  avec 
corrections  autographes  de  Bourdaloue. 
Ces  corrections  sont  au  nombre  de  dix. 

Qij  dit-i);d3ns  la  Revue  Bourdaloue  quand 


on  se  rappelle  que.  de  ses  cent  trente  ou  cent 
quarante  sermons,  l'on  ne  possède  pas  une 
seule  ligne  tracée  de  sa  propre  main,  retrouver 
un  exemplaire  d'épreuves  d'il  y  a  deux  cent 
quinze  ans,  un  exemplaire  retouché  par  lui 
un  exemplaire  conforme  sans  doute  au  dis- 
cours prononcé  par  lui,  quel  sujet  d'admira- 
tion en  trois  points  ! 

Les  sept  péchés  capitaux.  — 
Leur  bibliographie  (XLV).  —  M. 
Henry  Detouche,  le  peintre  et  littérateur 
bien  connu,  nous  adresse  une  lettre  dont 
nous  extrayons  le  passage  suivant  : 

J'ai  publié  en  iS  .9,  chez  l'éditeur  Boudet, 
un  album  de   neuf  eaux-fortes    originales,    et 
en  couleurs  composées  et  gravées  par   moi  et 
précédées   d'une    préface  par   moi   également 
intitulée  les  Péchés  capitaux. 

De  plus,  sept  ornementations  de  pages  qui 
contiennent  des  poésies  d'Edmond  Haraucourt, 
Emile  Verhaeren,  Henri  de  Régnier,  André 
Fontaines,  Jules  de  Marthold, Francis  de  Crois- 
set  et  Marc  Legrand.  Henky  Detouche. 

C'est  une  publication  de  grand  luxe 
qui  fait  honneur  au  goût  délicat  de  IVl. 
Boudet  son  éditeur,  et  qui  ferait  aimer  le 
péché  au  moins  pour  les  œuvres  d'art 
qu'on  lui  doit. 

*  ♦ 

Consulter  :  Bouvier  :  La  Diaconales  ; 
—  Bauny  :  Examen  de  certains  péchés  ;  — 
Debreyne  :  Mœchialogie . 

Gustave  Fustier. 

*  * 

Une  bibliographie  encore  inédite  se 
composerait  de  nombreuses  pièces  lati- 
nes et  de  quelques  pièces  françaises  exis- 
tant dans  les  manuscrits  des  diverses 
bibliothèques  de  Paris  {Nationale,  Ma^a- 
rine.  Arsenal,  etc.)  et  aussi  de  province. 
.    Je  mentionnerai  seulement  : 

Avignon.  713,  f«»  53.  Remédia  contra 
septem  peccata  (Incomplet  à  la  fin). 

Avignon.  225Ô  f"  iio,  de  M.  de  Mo- 
dène, Sonnet  sur  les  sept  péchés  mortels. 

Chartres, 248, f"  48  Vers  mnémoniques 
sur  les  pcches  dont  l'absolution  était  ré- 
servée aux  évêques  ou  au  pape. 

—  ViEUJEU. 

Menu  d'un  repas  en  bœuf  (XLVI, 
68).  —  Le  menu  dont  il  s'agit  est  donné 
tout  au  long  dans  les  Souvenirs  de  la  mar- 
quise de  Cicqiti.  Cette  curiosité  gastrono- 
mique est  probablement  un  des  rares  do- 
cuments ayant  un  caractère  d'authenti- 
cité, qui  se  rencontrent  dans  ces  prétendus 
mémoires,  simple  spéculation  de  librairie 


ÙÉ^  CHERCHEURS  ET   CURlEUi< 


163 


164    — 


>o  juillet  i^oi. 


dont  Sainte-Beuve  a  depuis  longtemps  fait 
justice.  J'ajoute  que  l'on  peut  considérer 
l'œuvre  du  prétendu  marquis  de  Cour- 
champ  comme  un  pamphlet  anti  orléa- 
niste ;  l'intention  de  bafouer  la  famille 
d'Orléans  y  apparaît  a  chaque  page.  Le 
livre  est  du  reste  spirituel, amusant  et  très 
supérieur  à  tous  les  faux  mémoires  qui  se 
sont  succédé  depuis.  Mais  me  voilà  bien 
loin  du  menu  du  bœuf.  H.  C.  M. 

Livres  à  clef  (T.  G.  524  :  XLI  : 
XLll;  XLlll  ;  XLV).—  ^V/fo/'.deG.Ethe, 
est  un  roman  à  clef.  Charlotte,  c'est  Char- 
lotte Buff,  depuis  madame  Kœstner  d'où 
descendent  mesdames  Charras,  Charles 
Floquet.  |ules  Ferry, Charles  Risler  et  Mar- 
cellin  Pellet.  Werther,  c'est  Goethe  lui- 
même,  qui  a  prêté  à  son  héros  ses  propres 
sentiments,  tout  comme  Rousseau  a  prêté 
les  siens  à  l'amant  de  la  Nouvelle  HéJoïse, 
ainsi  qu'il  le  raconte  dans  ses  Confessions: 

Gcethe,  ciaiis  ses  Mémoires,  s'est  attaché 
avec  un  soin  minutieux  à  expliquer  comment 
il  fit  Werther  avec  sa  propre  vie,  avec  ses 
amours,  avec  ses  douleurs,  avec  son  sang, pour 
ainsi  dire.  On  dirait,  tant  il  sentait  que  toute 
son  œuvre  était  là  en  germe,  qu'il  n'a  :~ongé 
à  écrire  se.s  Mémoires  que  pour  cette  explica- 
tion, par  laquelle  il  termine  une  confession 
qu'il  n'a  jamais  continuée  au  delà. 

(Pierre  Leroux. page  XXII  de  sa  traduc- 
tion de  Werther,  1839.  Charpentier  ;  voir 
Armand  Baschet,  Les  origines  de  IVcriher, 
1855,  in  i8j. 

On  sait  que  Werther  se  tue  à  l.)  fin  ; 
voici  ce  que  dit  à  ce  sujet  le  comte  Henri 
de  La  Bédoyère  dans  su  rarissime  traduc- 
tion anonyme,  ornée  de  trois  figures  de 
Moreau  le  jeune.  1809,  in-8,  de  l'impri- 
merie de  P.  Didot  l'ainé  : 

Une  aventure  tragique  arrivée  h  Wetzlar,  en 
1772,  a  servi  de  fondement  à  Werther.  Goe- 
the n'a  tait  que  changer  les  noms  des  acteurs. 
Celui  du  véritable  héros  de  cette  tragédie  est 
Jérusalem.  11  était  fils  d'un  célèbre  prédicateur 
de  Brunswick  ;  il  devint  éperdument  amou- 
reux d'une  jeune  personne  dont  le  mariage 
était  arrêté  lorsqu'il  la  connut,  et  ne  pouvant 
s'unir  à  elle,  il  se  tua  de  désespoir. 

Naurov. 


Errata  dos  grands  dictionnaires. 
--(T.  G.,  279;  XXXV  :  X.XXVl  ;  XXX VII  ; 
XXXVllI;  XL  ;  XLI  ;  XLll  :  XXXllI  ; 
Xl-lV  ;  XLV),  —  On  Ut   dans  le  Diilion- 


naire  de  Bouillet,  édité  par  Hachette,  en 
1893  : 

Le  duc  d'Orléans  avait  épousé  M"'  de 
Blois,  fille  légitimée  de  Louis  XIV  et  de 
iW"°  de  la  Vallière. 

File  était  la  fille  de  M*"'  de  Montespan. 

FlRMlN. 

La  propriété  des  traits  humains 

(XLlll  ;  XLIV). —  Bien  que  V Intermédiaire 
ne  soit  pas  un  recueil  de  jurisprudence,  je 
crois  devoir  signaler  un  jugement  du  Tri- 
bunal de  première  instance  de  la  Seine 
qui  complète  et  confirme  ma  réponse  à 
une  question  pesée  par  M.  Villeroy. 

Sur  Ia"plainte  d'une  artiste  connue, dont 
le  portrait  était  exhibé  et  vendu  publi 
quement  à  Paris,  le  Tribunal  vient  d'or- 
donner la  destruction  des  clichés  et  d'ac- 
corder à  la  plaignante  100  fr.  de  domma- 
ges-intérêts. 

A  propos  du  droit  des  photographes,  le 
jugement  dit  ceci  : 

«  Attendu  qu'il  est  de  principe  que 
«  l'image  d'une  personne  ou  son  portrait, 
«  obtenu  d'une  manière  quelconque,  ne 
«  peut  être  classé  parmi  les  choses  qui 
si  sont  dans  le  commerce,  et  qu'il  ne  sau- 
Ki  rait  être  permis  d'en  trafiquer  sans 
«  l'autorisation  préalable,  expresse  ou  au 
«  moins  tacite  de  l'intéressé,  et  à  la  con- 
^<  dition  formelle  de  ne  pas  sortir  des 
«  strictes  limites  dans  lesquelles  son  con- 
H-.  sentement  a  été  accordé  ; 

«  Que  si  les  artistes  photographes  de- 
v^  meurent  détenteurs  de  leurs  clichés. 
^\  suivant  les  habitudes  de  leur  profession, 
«  ils  ne  sauraient  cependant  être  autorisés 
«  à  en  faire  usage  pour  reproduire  en 
«  nombre  plus  ou  moins  considérable,  au 
«  profit  des  tiers,  les  portraits  qu'iU  ont 
^<  été  chargés  d'exécuter  ou  qu'ils  ont  pu 
\<.  reconstituer,  à  moins  toutefois,  ainsi 
«  que  le  commandent  les  exigences  de 
«  l'actualité  ou  de  l'information  moderne, 
<>  qu'il  ne  s'agisse  de  l'image  de  person- 
«  nés  qui,  par  leurs  fonctions  ou  leurs 
\<  professions,  l'éclat  de  leurs  exercices, 
«  leur  notoriété  présente  ou  passée  au 
«  poini  de  vue  de  l'histoire, de  l'intérêt  ou 
<i  de  la  curiosité  publiques,  sont  entrées 
«  dans  le  domaine  de  la  publicité  ou  de  la 
»<  critique  et  appartiennent  à  l'art,  sou.^ 
«  réserve  néanmoins  de  leurs  droits  au 
«  cas  où  cette  publicité  s'accompagnerait 
1»  de  circonstance?,  gui  seraient  de  nj^tyr^ 


W.-97S. 


L'INTHRMÊDIAIRE 


165 


166 


«  à  porter   atteinte  à  leurs  intérêts  maté- 
«  rîels  ou  à  leur  considération  >*. 

Eugène  Grécourt. 

Pc rtrnit,  de  L  A.  P.  deBourbon- 
Buspet  (XLV  ;  XLVI,  47).  —  Merci  à 
mon  aimable  correspondant  Cz  de  s'être 
occupé  de  la  recherche  de  ce  portrait. 
Je  saN'ais  bien,  pour  m'en  être  entretenu 
avec  eux,  que  ni  les  Bourbons-Lignières, 
descendantsdirectsde  Louis  Antoine-Paul, 
ni  les  Bourbons  de  la  branche  ainée  des 
BvissL-t,  ne  ccnnaissaier.t  de  portiaits  de 
ce  personnage.  Mais  je  ne  voudrais  pas  en 
-conclure  qu'il  n'en  a  jamais  existé. 

Le  vicomte  de  Bourbon-Bussct  était  un 
personnage  trop  considérable,  non  seule- 
ment par  la  naissance, mais  encore  par  les 
fonctions  qu'il  a  remplies  et  le  rôle  très 
important  qu'il  a  joué  jusqu'à  la  mort  de 
Louis  XVI,  peur  que  le  contraire  ne  soit 
pas  vraisemblable.  Comme  élu  général  de 
la  noblesse  des  Etats  de  Bourgogne. ilavait 
fait  adopter  les  réformes  les  plus  sérieuses 
et  les  plus  pratiques  pour  l'administration 
<Je  cette  province,  et  comme  commandant 
en  chef  de  cette  même  province  où  son 
rôle  d'administrateur  lui  avait  valu  une 
grande  popularité,  il  put  au  commence- 
ment de  la  Révolution  sauver  bien  des 
victimes  et  atténuer  bien  des  excès.  Aussi 
je  continue  mes  recherches.  T. 


Les  œuvre.c  de  L avilie  de  Mir" 
in  ont  (XLV).  —  j'ai  sous  les  yeux  plu 
sieurs  autographes  de  cet  auteur  dramati" 
que  ;  ils  sont  signés  :  de  la  Ville.  Dans 
une  de  ses  lettres,  du  2  mars  1816,  il 
parle  des  preuves  de  dévouement  qu'il  a 
données  au  roi  ;  d'une  p'ace  de  1800  fr. 
qu'il  occupait  et  qu'il  a  sacrifiée,  malgré 
la  perte  totale  de  sa  fortune,  pour  servir  le 
roi  et  fonder  un  journal  qui  n'a  pas  été 
sans  utilité.  11  sollicite  une  place  de  bi- 
bliothécaire à  Bordeaux.  Celte  lettre  est  si- 
gnée :  Alexandre  de  la  Ville. 

Dans  une  autre  lettre,  il  rappelle  la  mé- 
moire de  son  grand-oncle  l'abbé  de  la 
Ville, (l'académicien)  employé  pendant  35 
ans  comme  ambassadeur  et  comme  direc- 
teur des  affaires  étrangères  ;  celle  de  son 
père  qui  périt  victime  de  la  Révoh  tion.  Il 
signe  cette  fois  :  «  de  la  Ville,  auteur  du 
Folliculaire^  du  Roman,  à'Artaxerce,  de 
Charles  VI,  etc.  ».  T.  L. 


Quels  sont  les  moments  de  la 
joui  née  les  plus  convenables  pour 
ia  lecture  (XLVI,  16).  —  La  question 
me  parait  impossible  à  résoudre  par  un 
principe,  étant.,  donné  que  le  moment  le 
plus  convenable  pour  la  lecture  est  tout 
ci'abord  fixé  pour  chaque  individu  suivant 
ses  goûts  et  ta  nature  physique.  Tel  lec- 
teur aimera  lire  avec  profit  aux  premières 
lueurs  du  jour,  tel  autre  demandera 
l'heure  propice  au  calme  de  la  nuit  ;  il 
doit  aussi  varier  avec  la  nature  même  des 
lectures, comme  avec  la  situatioii  géogra- 
phique, la  température  et  le  cadre  des 
lieux  où  se  trouve  le  lecteur.  Il  t-st  un 
seul  moment  c'ji  i  ne  soit  pas  hygiénique- 
ment  jiropice  :  c'est  aussitôt  après  les 
repas, alors  que  la  digestion  s'opère. Tous 
les  autres  instants  du  jour  et  de  la  nuit 
peuvent  être  convenables. 

Robert  Geral. 

Possibilité  physique  de  îa  résur- 
rection (XLV).  —  Ce  petit  ouvrage. dit 
Barbier,  n'est  nullement  traduit  de  l'an- 
glais ;  il  a  été  composé  en  français  à 
Rotterdam,  par  un  réfugié  français  (Jean 
Bion)  et  mis  en  l'état  quant  au  style,  par 
\\n  de  ses  amis  (Pr.  Marchand; 

Recta. 

L'anesthèsique     au     moyen  âge 

(XLVI.  lO).  — je  ne  suis  pas  en  mesure  de 
répondre  complètement  à  la  question, mais 
je  veux  signaler  un  témoignage  d'Abclard 
mentionné  dans  les  tsoiiccs  àesManiiscviis, 
t.  XXXI,  2  p-'"  i88ô,p.  125  :NolicG  sur  le 
n"  1725  I  des  mss  latins  de  la  Bibliothè- 
que nationale,  par  M.  Hauréau  (117-147): 

Kon  hiincsopoictn  consuetui.u!  iiiiiuralem 
dormit iùJieni  hcminis  credo  sed  talon  quo 
rcdderet  hoiiiiiuiii  ipsinn  inscrisibiJaii  ut  ah 
extractione  costœ  nuUam  doloiis  nicurreret 
passioneui,  sien!  et  medici  nonnnqnani 
facere  soient  his  qvos  inciderc  volmii. 

M.  Hauréau  cite  ensuite  Ambroise 
Paré  {Œuvres,  liv.  XXI,  ch.  XLIII)  et 
Thécdoric  {Theodorici  Chirwgia,  it;6, 
IV,  cap.  VIII)  comme  ayant  affirmé  que 
les  chirurgiens  du  moyen  âge  ont  endormi 
leurs  malades  avan;  de  les  opérer,  mais 
le  rapport  d'Abclard,  digne  assurément 
de  toute  confiance,  donne  la  certitude  que 
les  chirurgiens  du  xii*  siècle  ont  employé 
des  ânes  thés  iq  lies.  Recta. 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


167 


168 


30  Juillet  1902s 


Je  me  rappelle  avoir  lu  dans  le  Magasin 
pittoresque,  il  y  a  au  moins  40  ans,  que 
les  accusés,  avant  de  subir  la  torture, 
mangeaient  du  savon,  et  que  les  juges 
étaient  surpris  de  leur  indifférence  à  la 
douleur,  jusgu'au  moment  ou|ils  décou- 
vraient la  précaution  prise. 

Je  n'ai  pas  souvenir  d'avoir  vu  men- 
tionnée ailleurs  la  propriété  anesthésique 
du  savon.  A.  Cordes. 

Ecclésiastiques,  maçons  et  ar- 
chitectes (XLIII.XLIV).  —  Un  chanoine 
de  Troyes,  Simon  Royer,  qui  vivait  au 
xv«  siècle,  a  été  maître  de  rœu\re  de  la 
cathédrale  de  cette  ville.  L'architecte, 
peintre  et  sculpteur  Eustache  Restout. 
mort  le  i"  novembre  1745, était  religieux 
prémontré. 

L'un  des  religieux  architectes  les  plus 
réputés  est  certainement  le  frère  François 
Romain  (de  Gand),  qui  fut  architecte  du 
roi  à  Paris  et  dirigea  les  travaux  du  Pont- 
Royal  avec  Mansart  et  Gabriel. 

Je  crois  que  la  liste  des  moines  et  prê- 
tres qui  ont  fait  œuvre  d'architecte  serait 
longue,  si  on  prenait  simplement  la  peine 
de  relever  leurs  noms  dans  le  Dict.  des 
architecies fiançais,  de  Ch.Bauchal  (1887). 

X. 

*  * 
Dans  la  Sarthe,  nous  avons  eu    l'abbé 

Tournesac  qui  s'est  distingué  comme  ar- 
chitecte au  XIX'  siècle  et  eut  plusieurs  élè- 
ves (les  architectes   Leboucher,  Tessier). 

L'abbé  Magloire-Stanislas-Adrien  Toiir- 
nesac,  né  à  Saint-Mars  d'Outillé  (Sarthe) 
le  14  septembre  i8oî,  fut  d'abord  cordon- 
nier chez  son  père,  apprit  le  latin  et  fut 
ordonné  prêtre  en  1S33,  après  avoir  été 
nommé  prctre-sacrislain  d'une  grande 
paroisse  du  Mans,  chanoine  honoraire,  il 
entra  dans  la  Compagnie  de  Jésus  et  mou- 
rut au  Mans  le  3  janvier  187s.  On  lui 
doit  la  chapelle  du  collège  de  Sainte- 
Croix  au  Mans  et  les  transepts  de  la 
cathédrale  de  Laval  ;  11  aida  l'architecte 
diocésain.  M.  Delarue,  dans  les  embellis- 
sements de  la  cathédrale  du  Mans.  L'abbé 
Tournesac  inaugura  le  cours  d'archéolo- 
gie au  séminaire  du  Mans. 

II.  Le  P.  Arthur  Martin,  jésuite,  donna 

les  plans  de  l'autel  de  N.  D.  du  Chevetau 

Mans.  Cf  abbé  Pichon.f.v.ia/  sur  les  tyav.uix 

faits  à  la    cathédrale  du   Mans  pcnJaut   h 

XI X" siècle,  passim.     L.   C.    w.  la  M. 


Itot^B,  §rauuaillcs    tï  ^wxmxih 


Les  sœurs  de  charité,  par  Alfred 
de  Musset.  —  Dans  cette  question  des 
sœurs  de  charité,  qui  fait  tant  de  bruit,  ce 
n'est  pas  envenimer  les  polémiques  que 
de  donner  les  vers  suivants  d'Alfred  de 
Musset  qui  ne  se  rencontrent  pas  dans 
ses  œuvres.  M.  Paul  de  Musset  les  possé- 
dait dans  ses  reliques  de  famille. 

Cette  poésie  est  adressée  à  une  religieuse 
qui  était  en  religion  sœur  Marceline. 

J'étais  couché,  pâle  et   sans  vie, 
Dans  un  linceul  de    sang  glacé 
Où  la  douleur  et  l'insomiue 
Pendant  trois  jours  m'avaient  bercé. 

Pauvre  fille,  tu  n"es  pas  belle  ; 
A  force  de  veiller  sur  elle, 
La  mort  t'a  laissé  sa  pâleur  ; 
En  soignant  la  misère  humaine» 
Ta  main  s'est  durcie  à  la  peine 
Comme  celle  du  laboureur. 


Mais  la  fatigue  et  le  courage 
Font  briller  ce  pâle  visage 
Au  chevet  de  l'agonisant  ; 
Elle  est  douce,  ta  main  grossière 
Au  pauvre  blessé  qui  la  serre 
Pleine    de  larmes  et  de  sang, 


Mais  de  la  route  solitaire 
Nul  ne  sait  le  but  et  le  lieu  ; 
Dès  que  tu  marches  sur  la  terre, 
C'est  vers  ton  œuvre  et  vers  ton  Dieu, 

Nous  disons  que  le  mal  existe. 
Et  nous  y  croyons  pluj  qu'à  Dieu  ; 
Toi,  dont  la  priidcnce  consiste 
A  le  fuir  sans  cesse  et:  tout  lieu. 

Tu  n'y  crois  pas,  toi  dont  la  vie 
Avec  lui  n'est  qu'un  long  combat. 
Et  ta  conscience  le  nie 
Quand  ta  main   le  touche  et  l'abat. 

Que  pourrait  être  la  souffrance, 
Du  moment  que  la  mort  n'est  rien  ! 
De  plus,  si  la  mort  est  un  bien, 
La  douleur  est  une  espérance. 

Alfrio)    de    Musset. 


Le  Directeur-gérant  :   G.    MOnTORGUEIL. 

Imp.  Dambl-chambon.  St-Amand-.Mont-Rond. 


îLVr    Volume     Paraissant  ies  lo.  20  et  jo  de  chaque  mois.  10  Août  1902» 


38*  Année 

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N'976 

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PARIS  (lX«j 

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C3nteriîudiair^ 

DES    CHERCHEURS    ET   CURIEUX 


Fondé   en    1864 


.^lUKSTlOINs    KT    llKl'ONSKS    I.ITTKRAIRKS,    H 

TKOUVAll.l.KS 


ISTORIQUIÎS.    SCIK^TIFIQUES    El'    ARTISTIQUES 
KT    CURIOSITKS 


169 


(Éueôiione 


Malesherbes  et  les  lettres  de 
cachet.  —  Le  fameux  rapport  que  le 
ministre  iV.alesherbes  avait  présenté  à 
Louis  XVI  au  sujet  des  lettres  de  cachet, 
a-t-il  jamais  été  imprimé  ?  Et  où  se 
trouve  actuellement  l'original  de  ce  rap- 
port? PaulArd. 

Voltaire  était-il  franc-maçon?  — 

A  une  époque  où  la  franc- maçonnerie  se 
distinguait  surtout  par  sa  haine  de  l'into- 
lérance et  du  fanatisme.  Condorcet  écri- 
vait que  Voltaire  avait  reçu  «  la  lumière  >■> 
en  Angleterre,  pendant  le  séjour  qu'il  v 
fit  en  1728.  Les  Mémoires  secrets,  dit  de 
Bachaumont,  affirment  pareillement 
que  Voltaire  était  franc-maçon  ;  mais  Wa- 
gnière.son  dernier  secrétaire,  le  nie  abso- 
lument ;  et  la  réception  triomphale  du 
patriarche  de  Ferney  à  la  Loge  des  Neuf- 
Sœurs  quelques  semaines  avant  sa  mort 
semble  donner  gain  de  cause  aux  asser- 
tions de  Wagnière. 

En  somme,  à  qui  taut  il  croire  ? 

D'E. 

Les  papiers  des  de  Goncourt.  — 

L'Echo   de  Paris,    dans   son   numéro    du 

19  juillet  i896,contenait    l'entrefilet   sui- 
vant : 

La  servante  Pélagie,  suivant  les  recomman- 
dations de  son  maître,  a  porté  hier  chez  le 
notaire,  des  papiers  faisant  un  gros  paquet. 
Ces  papiers  contiennent  :  i'  Le  manuscrit  du 
drame  de  IzFattstin  que  la  nouvelle  direction 


[70 


de  l'Odéon  comptait  donner  l'hiver  prochain  ; 
2°  une  fantaisie  en  argot  ,  3*  La  partie  du 
Journal  restante  publier... 

Qu'est  devenue  cette  fantaisie  écrite  en 


argot  ? 


Gustave  Fustier. 


Le  nouveau  roi  d'Albanie.  —  Est- 
il  exact  qu'un   Espagnol,  Juan-Pedro  Gla- 
dro    Castriola,  ait   été  proclamé,  il    y   a 
quelques  mois,  roi  d'Albanie   par  des  in- 
surgés? Est-il  exact  qu'il  ait  en   Albanie 
cent   mille  hommes    de  troupes  prêtes  à 
marcher  contre  les  Turcs,  mais  qu'il  soit 
loin  des  Balkans,  prêt  à  visiter  les  cours 
d'Europe  pour  les  intéresser  à  son   sort  ? 
Je  tiens  ces  détails  d"un  de  ses  parents  de 
Jerez-de-la-Frontera,  ville   où  il    possède 
une  maison,  mais  où    il    n'habite   guère, 
demeurant  presque  toujours  à  Paris. 

Oroel, 

Le  terroriste  Lechevalier  en. 
Bretagne.  —  Nous  remarquons  dans, 
des  souvenirs  manuscrits  rédigés  par  un 
gentilhomme  qui  prit  une  part  active  aux 
soulèvements  royalistes  de  l'Ouest,  qu'il 
y  est  question  d'un  sieur  Lechevalier,^ 
ancien  procureur,  qui  devint  accusateur 
public  en  Bretagne  et  se  signala  par  soa 
zèle  sanguinaire  en  traquant  sans  pitié  les 
prêtres  et  les  nobles  de  sa  province. 

Les  souvenirs  en  question  ajoutent  que 
cet  émule  de  Fouquier-Tinville,  tout  en 
servant  la  cause  de  la  Révolution,  ne  né- 
gligea pas  ses  propres  intérêts,  qu'il 
acquit  à  bon  compte  les  biens  les  meil- 
leurs de  ses  victimes  et  se  constitua  ainsi 
une  grosse  fortune.  Nous  avons  cherché  à. 

XLVI-4 


N»  976 


L'INTERMÉDIAIRE 


171 


172 


savoir  ce  qull  y  a  de  vrai  dans  ce  récit 
en  questionnant  plusieurs  Bretons  que 
nous  connaissons,  et  tous  nous  en  ont 
affermi  la  véracité,  ajoutant  que  le  souvenir 
de  Lechevalier  est  toujours  si  vivace 
dans  les  nombreuses  familles  dont  les 
membres  ont  péri  grâce  à  lui  sur  l'écha- 
faud,  que  les  descendants  de  ce  triste  per- 
sonnage, qui  habitaient  encore  la  Breta- 
gne il  y  a  20  ans,  n'ont  pas  hésité  à  y 
vendre  leurs  propriétés  pour  fuir  cette 
province  où  leur  séjour  n'était  plus  toléra- 
ble. 

Nous  serions  heureux  d'avoir  des  dé- 
tails précis  sur  Lechevalier,  de  savoir 
dans  quelle  ville  de  Bretagne  il  exerça 
ses  redoutables  fonctions,  comment  il  a 
fini  sa  triste  carrière.  Montmorel. 

Substitution  de  nom  et  d'armes. 

—  J'ai  entrepris  depuis  quelque  temps 
déjà  une  étude  sur  substitution  de  nom  et 
d'armes  en  droit  féodal  et  des  transforma- 
lions  jusqu'à  nos  jours.  Je  serai  très  re- 
connaissant aux  intermédiaristts  qui  me 
donneront  des  indications  de  sources  à  ce 
sujet.  Il  y  a  bien  des  articles  et  cas  isolés 
intéressants,  ils  complètent  et  corrigent 
parfois  les  règles  générales,  si  variables 
du  reste  suivant  les  époques  et  les  pays. 
Merci  d'avance.  Henri  de  Mazières. 

Armoiriss  de  Gérone.  —  Gerona, 
ville  de  Catalogne,  (qu'on  traduit  sou- 
vent par  G/roMÉ', mais  à  tort)  porte  d'' Ara- 
gon-Catalogne chargé  en  cœur  de  Rvche- 
chouart  :  c'est-à-dire  :  d'or  à  4  pals  de 
gueules, ch^ï^Q  d'unécu/ascé,oiidé,  cndentè 
d'argent  et  de  gueules  de  six  pièces,  qui  est 
de  Rochechouart.  Pourquoi  cet  écusson 
d'une  famille  française  pour  former  avec 
celui  de  la  province  celui  d'une  ville 
d'Espagne  ?  La  Coussière. 

Ex-libris  à  attribuer  :  B.  B.  — J'ai 
acquis,  il  y  a  quelques  années,  chez  le 
îibraire  Emile  Rondeau, un  tiès  bel  exem- 
plaire relié  en  maroquin,  du  Théâtre  des 
^ntiquile:^  de  Paiis,  par  le  P.  Dubreuil. 

Ce  volume  qui  a  appartenu  à  un  ama- 
teur délicat,  porte  à  l'intérieur  un  petit 
•ex-libris  moderne  gravé,  de  forme  carrée, 
avec  cette  devise  :  Bonne  foy,  bon  droit, 
•qui  entoure  les  initiales  BB  entrelacées. 

Quel  est  le  nom  de  cet  amateur  ? 

Paul  Pinson. 


La  Légion  d'honneur  et  les  ser- 
vices rendus.  —  Je  vois  dans  les  der- 
nières nominations  de  la  Légion  d'hon- 
neur qu'un  directeur  d'une  maison  de 
banque  vient  d'être  nommé  chevalier, 
avec  la  mention  vingt-cinq  ans  de  services. 
je  croyais  que  cette  mention  ne  s'appli- 
quait   qu'aux    services   rendus  à  l'État.. 

Me  suis-je  trompé  ?  J.  C.  Wigg. 

* 

Un  louis  (pour  vingt  francs).  — 

Un  journal  nous  dit  que  les  tribunaux 
vont  appliquer  avec  rigueur  la  loi  qui  dé- 
fend de  se  servir  des  appellations  des 
anciens  poids  et  mesures  ;  les  gens  de 
cercles  et  de  courses,  qui  se  servent  jour- 
nellement du  mot  iouis  pour  désigner  la 
valeur  de  vingt  francs,  seront-ils  repréhen- 

sibles  ?  CÉSAR  BlROTTEAU. 

Pierre  tumulair e    de  curé.  —  En 

1831,  \&  Journal  des  connaissances  utiles  z 
publié  un  article  de  Lamartine  sur  les 
Devoirs  civils  ducuré.Wtrs  la  fin,  on  y 
lit...  «  Une  pierre  sans  nom  marque  sa 
place  au  cimetière,  près  de  la  porte  de 
son  église  ». 

En  quelles  régions  de  la  France  et  à 
quelle  époque  était- il  donc  d'usage  de  ne 
pas  mettre  de  nom  sur  les  tombes  des 
curés?  Hautenclef. 

Villard    de    Honnecourt.  —  Un 

des  lecteurs  de  l'Intermédiaire  pourrait-il 
me  donner  quelques  renseignements  bio- 
graphiques sur  Villard  de  Honnecourt,. 
architecte  qui  vivait  au  xui^  siècle,  et  dont 
le  nom  se  trouve  gravé  sur  le  Trocadéro 
a  côté  de  celui  de  Libergier  (un  des  archi- 
tectes de  la  cathédrale  de  Reims). 

Un  de  ces  mêmes  lecteurs    possède-t-iL 
le  Cameracum  Christiamim  du  D"^  Le  Glay, 
(Lille)  ?  et  dans  ce  cas  voudrait-il  avoir 
l'obligeance  de  le  mettre  à  ma  disposition 
pour  quelques  jours  ? 

LÉON   Villard. 

Famille  de  Monval.  —  Quelles 
étaient  ses  armoiries  ? 

Existe-t-il  encore  des  descendants  de  ce 
nom,  dont  l'un  d'eux  habitait  Pont-Aude- 
mer  ou  ses  environs  vers  la  fin  du  xvii* 
siècle  ?  X,. 

Lieu  de  naissance  de  M"'  de 
Maintenon.  —  Dans  Louis  XIF  et  sa 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  août  1902 


173 


174 


ccnir,  portraits,  jugements  et  anecdotes 
extraits  des  mémoiics  authentiques  du  din- 
de Saint-Simon  (1694-1715)  (Hachette), 
1853,  on  lit,  au  chapitre  III,  madame  de 
Maintenon,  p.  86  :  «  née  dans  les  îles  de 
l'Amérique,  où  son  père,  peut-être  gen- 
tilhomme, était  allé  avec  sa  mère  cher- 
cher du  pain...  »  —  Et  d'un  autre  côté, 
je  lis  ceci  dans  le  «  Dictionnaire  de  la 
conversation  (Edition  1827)  tome  36, 
page  377:  «Madame  de  Maintenon  na- 
quit en  16315  dans  les  prisons  de  la  Con- 
ciergerie de  Niort,  où  son  père,  Constant 
d'Aubigné,  était  détenu  ». L'auteur  du  dit 
article  est  Foncières.  Quel  est  le  véritable 
lieu  de  naissance  de  madame  de  Mainte- 
non ?  JACQ.UES  Bilan. 

Fitzwilliam. —  J'ai  trouvé  un  ex-li- 
bris  portant  -.fuselé d'argent  et  de  gueule 
avec  la  devise  «  Deo  Jiivante  »,  au-des- 
sous le  nom  de  Fitzwilliam.  Les  armes  et 
la  devise  se  rapportent  aux  Grimaldi. 
Comment  alors  expliquer  ce  nom  de  Fitz- 
william ?  C.  B. 


Prince  fîeRheuK-'Wobeck —  Les 
journaux  annonçaient  récemment  le  ma- 
riagedu  comtedeLannoy,princede  Rheina- 
Wolbeck.  Les  L&nnoy  sont  belges,  mais 
pendant  la  Révolution  il  y  avait  déjà,  à 
Paris, une  dame  de  Lannoy  et  son  fils  qui 
devint  plus  tard  prince  de  Rheina-Wol- 
beck.  Ils  furent  emprisonnés  pendant  la 
Terreur.  Je  serais  très  heureux  de  savoir  : 
dans  quelle  prison,  ce  qu'ils  devinrent 
ensuite,  leur  parenté  avec  le  prince  de 
Wolbeck  actuel.  C.  B. 


Origine  du  nom    Chamberlain- 

—  On  a  agité,  il  y  a  quelque  temps,  dan^ 
les  journaux, la  question  de  l'origine  de 
ce  nom ,  Voici  une  explication  que  je  trouve 
dans  Kenilworth,  de  Walter  Scott  ; 

On  appelait  alors  au  xvi"  siècle,  Cham- 
bellan,Chamberlain,  le  valet  de  Chambre. 

!:  n  F.cosse,  le  même  titre  signifiait  l'in- 
pendant  du  seigneur,  du  lord. 

Connait-on  d'autres  explications  ? 

E.  T. 

Président  de  la  cour  de  cassation 
en  1812.  —  Dans  une  lettre  datée  de 
i8i2,je  lis  ; 

M.  Daru,beau  père  du  président  au  tri- 


bunal de  cassation  etc.  Or,  dans  V  Ahna- 
nach  impérial  ]e  trouve  : 

M.  le  comte  Muraire,  premier  prési- 
dent, etc. 

M.  Henrionde  Pensey, président,  etc. 

M.  Barris,  président,  etc. 

Lequel  des  trois  avait  pour  «  beau- 
père  »  M.  Daru  ?       C.  de  la  Benotte. 

Les  Bourbon  de  Naples.  —  Quels 
sont  les  meilleurs  ouvrages  à  consulter 
sur  les  derniers  Bourbon  de  Naples  et  la 
chute  du  royaume  en  1860?  Que  sont 
devenus  les  nombreux  enfants  de  Fran- 
çois 11  ?  X. 

Fêtes  aux  Tuileries  sous  le  pre- 
mier Empire.  —  Qui  pourra  m'expli- 
quer  de  quelle  façon  les  personnes  qui  ne 
faisaient  pas  partie  de  la  cour,  mais  qui  y 
étaient  invitées,  assistaient  aux  fêtes  des 
Tuileries,  sous  le  premier  Empire  ? 

je  copie  dans  une  lettre,  datée  de  fé- 
vrier 1812,  les  détails  suivants  :  il  s'agit 
d'un  M.  X.  qui  est  de  passage  à  Paris  et 
qui  a  ob  enu  une  invitation  pour  assister 
au  quadrille  des  Heures  dansé  par  les  prin- 
cesses impériales. 

«  Passé  dans  l'après-midi  aux  Tuileries 
pour  connaître  l'escalier  des  Enfants  de 
France.  Le  soir,  mon  ami  d'A.  me  prête 
une  paire  de  bas  pour  mettre  sur  les 
miens  et  mes  souliers  ;  ma  voiture  ne 
pouvant  pas  passer  la  grille  où  je  devais 
me  rendre  à  pied. 

«J'arrivai,  je  m'enveloppai  de  mon  car- 
rick  et  j'enveloppai  également  deux  belles 
dames  couvertes  de  diamants  qui  grelot- 
taient à  la  porte  où  nous  attendîmes  jus- 
qu'à 9  h.  1/2  qu'on  permit  d'entrer. 

«  l'entrai  enfin  dans  la  plus  belle  salle  du 
monde,  un  temple  de  fées,  éclairé  par 
cinquante-trois  lustres  et  rempli  de  tout 
ce  qu'on  peut  voir  de  plus  riche  et  de 
plus  magnifique, 

«Les  personnes  présentées  étaient  dans 
la  salle  en  bas,  et  nous  dans  la  galerie 
et  les  loges.  On  donna  en  abondance  de 
toutes  sortes  de  glaces  et  de  rafraîchisse- 
ments dans  les  galeries  où  se  trouvaient 
plus  de  3,000  personnes,  c'était  beau- 
coup trop  nombreux.  » 

Etait-ce  dans  la  salle  des  Maréchaux 
que  se  trouvaient  cette   galerie  et  ces  lo- 


ges 


?  ou  bien  toutes  les  salles  de  fêtes  en 


étaient-elles  pourvues  ?  Ce  que  je  ne  corn- 


N*.  976, 


L'INTERMÉDIAIRE 


175 


176 


prends  pas  surtout,  c'est  cette  manière  de 
se  rendre  à  la  fête.  |e  conçois  que  les 
hommes  descendent  de  voiture  pour  évi 
ter  de  «  faire  queue  »  trop  longtemps, 
mais  comment  des  femmes  en  toilettes  de 
bal  pouvaient  elles  faire  cette  promenade 
en  plein  air,  à  pied,  par  le  froid  et  le 
mauvais  temps  ?..  Le  trajet  était-il  long  :■ 
A  quelle  grille  s'arrêtaient  les  voitures? 
Où  était  situé  l'escalier  des  Enfants  de 
France  ? 

Quelques  jours  plus  tard,  M.X.  se  rend 
de  nouveau  aux  Tuileries  pour  un  bal 
masqué.  Il  écrit  :  «.  Nous  sommes  partis 
six  dans  la  voiture,  nous  y  avons  joué  au 
corbillon  et  à  des  charades  en  attendant 
que  l'on  ouvrît.  » 

C.  DE  LA  BeNOTTE. 

Descartes,  dramaturge.  —  Au  dire 
de  M.  Rebière  {Les  Femmes  dans  les  scien- 
ces, p.  346),  l'illustre  philosophe  s\  ne 
crut  pas  trop  déroger  en  composant  des 
vers  à  l'occasion  d'un  bal  ;  on  a  même 
retrouvé  dans  ses  papiers  le  manuscrit 
à.'\xr\t  pièce  de  théâtre  dont  il  voulait  faire 
hommage  à  la  reine  Christine  de  Suède  ». 

A-t-on  mis  au  jour  cette  production  et 
quelle  est  sa  valeur  littéraire  ? 

Pont-Calé. 

Le  poète  au  siècle.  — Tel  est  le  ti- 
tre d'une  pièce  de  190  vers  autographiée, 
signée  A.  Baron.  En  tête  de  mon  exem- 
plaire, on  lit  cet  envoi  de  l'auteur  âgé  de 
16  ans  :  Kc>/;v  respectueux  serviteur,  A. 
Baron,  élève  de  rélhorique  au  lycée  Bona- 
parte. Juillet  lS=j,ç. 

Dans  ces  vers  satiriques  dont  quelques- 
uns  sont  incorrects,  le  jeune  lycéen  ne 
manque  pas  de  verve,  mais  les  coups 
qu'il  croit  porter  n'atteignent  pas  le  but 
qu'il  s'est  proposé  On  voit  qu'on  a  affaire 
à  un  débutant  inexpérimenté  dont  le  bras 
n'a  pas  encore  toute  la  vigueur  voulue 
pour  manier  avec  dextérité  le  fouet  ven- 
geur dont  s'est  servi  Juvénal  pour  flageller 
ses  contemporains. 

Que  sait-on  sur  ce  jeune  versificateur  ? 
A-t-il  publié  plus  tard  d'autres  écrits  ? 

P.   NONSPI. 

Cléomène  dans  Musset.  —  Il  est 
présompteux  d'espérer  savoir  ce  qu'en 
littérature,  M.  Emile  Faguet  ignore,  mais 


puisque  c'est  lui  même  qui  nous  adresse 
courtoisement  une  gracieuse  invite,  nous 
aurions  mauvaise  grâce  à  nous  dérober. 
Dans  son  feuilleton  des  Débats  du  4  août 
1902,  M.  Emile  Faguet  cite  ces  vers  de 
Musset  ÇNamouna). 

Manon,  sphinx  étonnant,  véritable  sirène, 
Cœur  trois  fois  féminin,  Cléopâtre  en  pa- 

jniers, 
Quoi   qu'on  dise,    ou  qu'on    fasse,  et  bien 

[qu'à  Sainte-Hélène 
On  ait  trouvé  ton  livre  écrit  pour  des  por- 

[tiers, 
Tu  n'en    es    pas  moins    vraie,  infâme  ;  et 

[Cléomène 
N'est  pas  digne,  à  mon  sens,  de    te  baiser 

[les  pieds. 
11  ajoute  : 

J'ai  toujours  ignoré  qui  était  ce  Cléo- 
mène ou  cette  Cléomène.  A  moi  mes 
correspondants  !  A  moi  V Intermédiaire  des 
chercheurs  et  des  curieux  t  S'agirait-il  de  ce 
Cléomène,  sculpteur  athénien,  à  qui  l'on 
attribue  la  «  Vénus  de  Médicis  »,  de  Flo- 
rence ?  Il  est  possible. 


George  Sand  (Questions  sur).  — 

Quel  est  le  texte  de  la  chanson  qu'écrivit, 
en  1829.  Aurore  Dudevant,  chanson  où 
elle  raillait  la  «  haute  société  de  La  Châ- 
tre »  ? 

\J Intermédiaire  ne  pourrait-il  découvrir 
le  nom  de  s<,  l'auteur  inconnu  »,  qui,  dans 
dans  la  Nouvelle  biographie  générale,  dit  de 
George  Sand  :  «  Ses  entrées  en  matière 
sont  adorables  et  dignes  des  plus  beaux 
débuts  de  Walter  Scott  ». 

QLii  possède  les  lettres  inédites  de 
George  Sand  à  Marie  Dorval  ?  Et  celles 
que  Latouche  écrivait  à  l'auteur  de  Lélia? 

Quel  est  le  roman  de  Latouche  dans 
lequel  il  parle  avec  éloge  de  George  Sand  ? 

Dans  son  très  beau  livre  sur  George 
Sand,  /Vi"*  Karénine  dit  que  Musset  avait 
mis  les  lettres  et  le  journal  intime  de 
George  Sand  entre  les  mains  de  M""'  Jau- 
bert. 

Pourquoi  Musset  avait-il  choisi  M"' 
jaubert  ?  C.  Bouvier. 

Australie.  —  Qiiels  sont  les  ou- 
vrages tant  français  qu'étrangers  à  con- 
sulter au  sujet  de  la  nouvelle  constitution 
australienne? 

2°  Où  pourrais-je  trouver  des  renseigne- 
ments et  à  qui  m'adresser?  C.  S, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


177     - 


178 


10  âoût  1902 


«Equality»,de  Bellamy.— Ce  beau 
livre  de  l'auteur  américain  Bellamy,  a-t-il 
été  traduit  et  publié  en  français,  soit  en 
volume,  soit  en  des  revues  ou  journaux  ? 

A.  Hamon. 

«L'amateur  chez  l'artiste» —  Pour- 
rait-on indiquer  où  se  trouve  le  tableau 
de  «  L'amateur  chez  l'artiste  »  de  Mieris 
le  vieux.  (Ecole  Hollandaise). 

Taffanel. 

Le  peintre  Hersent.  -—  Qui  repré- 
sente aujourd'hui  la  descendance  du  pein- 
tre Hersent  ?  A  défaut*  de  descendance, 
qui  a  hérité  de  lui  et  qui  détient  ses  pa- 
piers? V.  A. 

L'horloger  Miller, de  Fribourg. — 

Je  connais  une  petite  horloge,  en  argent, 
du  xvMi*  siècle, signée;  L.  Miller.  Que  sait- 
on  de  lui  ?  V.  A. 

Duperreux, peintre. — Je  copie  dans 
une  lettre  datée  de  18 12,  dont  l'écriture 
est  à  peu  près  illisible  :  «  J'ai  vu  M.  Du- 
perreux, fils  d'un  fermier  général  qui  a 
été  guillotiné  sous  la  Terreur  ;  il  vit  comme 
artiste  peintre.  11  m'a  emmené  chez  lui, 
j'ai  admiré  son  magnifique  atelier  où 
étaient  exposées  des  l^ues  des  Pyrénées, 
plusieurs  artistes  travaillaient  sous  sa  di- 
rection, entre  autres  M.  Crouseil...  » 

Est-ce  bien  Duperreux  qu'il  faut  lire  ? 
Ce  peintre  est-il  connu  ?  En  ce  cas,pour- 
raît-on  me  citer  ses   œuvres   principales? 

Et  Crouseil?  Est-ce  que  j'ai  bien  lu  ce 
nom  ?  Si  oui,  que  sait-on  sur  lui  ? 

G.  DE  LA  BeNOTTE. 

Poser  un  lapin.  —  Dans  le  Courrier 
de  Vaugelas  (3"'"  année,  n"  10,  p.  74). 
M.  Martin  dit  que  les  Anglais  appelaient 
un  menteur  a  coiinicatcher ,  c'est-à-dire  un 
attrapeur  de  lapins. 

Si  le  fait  est  exact,  nous  aurions  vrai- 
semblablement là  l'explication  de  la  lo- 
cution triviale  et  si  répandue  :  poser  un  la- 
pin dont  on  n'a  jusqu'ici  donné  que  des 
explications  plus  ou  moins  vraisemblables, 
pour  ne  pas  dire  saugrenues. 

Qu'en  pensent  les  collaborateurs  de 
V Intermédiaire  et  ceux  des  Notes  and  Que- 
ries  ?  ,,v-   Gustave  Fustipr, 


Rideaux  de  théâtre.  —  Dans  un 
théâtre  parisien,  fondé  en  1821,  sous  le 
nom  de  Panorama  dramatique,  le  rideau 
d'avant-scène  était  formé  de  miroirs  où  se 
reflétait  toute  la  salle.  Quel  fut  le  sort  du 
théâtre  et  du  rideau  ?  Et  pourrait-on  citer 
d'autres  toiles  d'aspect  aussi  original  ? 

Sir  Graph, 

Piraustre.  —  Que  sait-on  de  cet  in- 
secte (probablement  fabuleux)  qui,  au 
dire  de  saint  François  de  Sales,  Introduc- 
tîon  à  la  vie  dévote  «  vit  dedans  les 
flammes  sans  brusler  ses  ailes  »  ? 

Alex. 

Les  femmes  pauvres.    —  Le    i*' 

juin  185 1,  par  acte  déposé  chez  M*  Dela- 
grevol,  notaire  à  Paris,  l'abbé  Roux 
formait  une  Société  sous  le  titre  de  Société 
de  prévoyance  des  fe))imes  pauvres.  La  So- 
ciété était  fondée au'capital  de  10  millions, 
divisé  en  un  million  d'actions  de  dix  francs. 
Pourrait-on  retrouver  les  traces  de 
cette  Société  ?  .■\-t-elle  fonctionné  ?  Qyel 
a  été  le  résultat  ?  C.  D.  P. 

ÎJnepièca  anglaise  à  rechercher, 

— Je  lis  dans  le  Rôdeur,  de  décembre  1 78g, 
une  de  ces  feuilles  éphémères  que  vit 
éclore  par  centaines  l'ère  nouvelle  : 

Les  Anglais  se  sont  permis  de  jouer  l'Assem- 
blée Nationale  au  théâtre  d'Hay-Market.  Ils  la 
représentent  très  bruyante  ;  et  le  Président 
fait  aller  sans  cesse  une  grosse  cloche  qui  fait 
un  tintamarre  épouvantable.  Tout  cela  serait 
fort  bon  si  la  Chambre  des  Communes  et  celle 
des  Pairs  n'étaient  encore  plus  bruyantes  que 
notre  Assemblée  Nationale. Douze  cents  Fran- 
çais, agitant  les  hautes  destinées  de  la  Nation, 
ne  peuvent  le  faire  sans  bruit,  à  moins  de  le 
faire  sans  intérêt,  ce  qui  serait  le  pire  de  tous 
les  maux. 

Qiie'.le  était  cette  pièce  ?  Qiiel  était  son 
titre  ?  Eut-elle  du  succès  et  fut-elle  impri- 


mée 


H.  QyiNNET. 


Un'^    industrie    andelysienne.  — 

Les  mémoires  de  Luynes  rapportent  que 
le  maréchal  de  Belle-Isle  entreprit  l'éleva- 
ge du  ver-à-soie  aux  Andelys  —  Or, 
aujourd'hui,  dans  cette  même  ville,  existe 
une  fllerie  de  soie,  industrie  fort  rare,  pa- 
raît-il, en  France.  Est-ce  une  filiale à 

cent  cinquante  ans  de  distance,  de  la  créa- 
tion réalisée  par  le  maréchal  de  Belle-lsle. 

Rip-Rap. 


N*97^ 


L'INTERMEDIAIRE 


179 


180 


ÎH  éponges 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

Famille  Delavigne  (XLVI,   13)  — 
Nous  recevons  la  lettre  suivante  que  nous 
insérons  avec  empressement  : 
Monsieur, 

En  léponse  à  votre  petit  article  du  10  juil- 
let, sur  la  familleDelavigne,  je  m'empresse  de 
vous  faire  savoir  qu'Anselme  Delavigne  était 
bien  le  père  de  Casimir  et  de  Germain  Delavi- 
gne, tous  deux  auteurs  dramatiques. 

Recevez,  monsieur,  mes  salutations  distin- 
guées. E.   Dl-LAVIGNE. 

belle-fiUe  de  Germain  Delavigne. 

La  montagne  Pelée  et  la  déesse 
Pelée  (XLV).  —  La  corvette  anglaise 
la  Blonde,  commandée  par  lord  Byron, 
neveu  du  célèbre  poète,  fut  envoyée  à 
File  d'Hawai  (de  l'archipel  des  Sandwich"» 
pour  rapporter  les  restes  d'un  roi  et  de  sa 
femme,  décédés  en  Angleterre.  L'équi- 
page, arrivé  en  juin  1825,  visita  l'île  et 
le  volcan.  Dans  le  récit  d'une  éruption 
dont  il  fut  témoin,  le  missionnaire 
Stewart  ajoute  :  «  Les  indigènes  d'Hawaï 
placent  dans  leur  volcan  une  divinité 
qu'ils  nomment  Pelé  ou  Pailai,  tantôt 
bienfaisante,  et  tantôt  cruelle  dans  ses 
vengeances.  Son  culte,  fondé  sur  l'espé- 
rance et  sur  la  terreur,  était  une  partie 
de  la  religion  des  insulaires,  etc.  ». 

Antérieurement,  d'ailleurs,  le  capitaine 
anglais  Vancouver  rapporte  que  les  vio- 
lentes et  fréquentes  éruptions  d'Havaï 
causent  tant  de  frayeur  aux  habitants, 
qu'ils  ont  institué,  dans  le  but  d'obtenir 
le  repos  des  volcans,  un  ordre  religieux 
d'individus,  qui  doivent  célébrer  certains 
rites,  et  offrir  au  démon  divers  sacrifices 
des  productions  variées  du  pays,  pour 
apaiser  sa  rage. 

Il  n'y  a,  on  le  voit,  qu'une  similitude 
fortuite  de  nom  entre  la  déesse  Pailai  et 
la  montagne  Pelée.         D-"  Charbonier. 

Atrocités  commises  à  Clamecy 
en  1851  (XLVI,  63;.  —  Le  maréchal 
Canrobert  fut  chargé  d'une  mission    dans 


l'arrondissement  de  Clamecy,  après  le  2 
décembre  Voici  un  extrait  de  l'une  des 
lettres  qu'il  écrivit  alors  (4  avril   1852): 

Que  les  incrédules  viennent  dans  la  Nièvre; 
qu'ils  voient  ce  que  ce  département  étaitavant 
le  2  décembre, ce  qu'il  est  encore  aujourd'hui; 
qu'ils  compulsent  les  dossiers  des  579  indivi- 
dus de  Clamecy,  condamnés  soit  par  le  con- 
seil de  guerre,  soit  par  la  commission  dépar- 
tementale, et  quelle  que  soit  leur  résolution 
de  fermer  les  yeux,  ils  seront  contraints  de 
les  ouvrir  et  d'avouer  que  l'acte  du  2  décem- 
bre a  sauvé  la  société. 

De  cet  extrait,  il  y  a  à  retenir  qu'il  a 
examiné  579  dossiers.  Où  sont  ces  dos- 
siers? Aux  archives  Nationales  série   F  7. 

Je  sais  très  bien  que  si  l'on  demande 
ces  documents,  l'administration  répondra 
qu'elle  ne  les  possède  pas.  C'est  une  ma- 
nière adoptée  pour  ne  pas  répondre  par 
un  refus  brutal.  J'espère  toutefois  que  M  . 
Dejean,  depuis  son  arrivée,  a  changé  ces 
errements. 

Il  est  cependant  futile  de  refuser  des 
documents  historiques  remontant  350 
ans,  surtout  lorsque  ceux  qui  les  deman- 
dent présentent  des  garanties.  Si  l'on  ne 
réservait  pas  des  documents  officiels,  on 
laisserait  moins  longtemps  les  légendes 
fausses,  les  calomnies  et  les  injustices, 
dont  se  plaint  le  collaborateur  Dont  Care, 
à  propos  du  général  Dupont  à  Baylen, 
s'accréditer  et  s'invétérer. 

Germain  Bapst. 


* 


On  trouvera  une  réponse  péremptoire 
aux  accusations  portées  par  M.  de  Vieil- 
Castel  :  1°  dans  VHInJe  hisioiiqiie  sur  le 
coup  d'Etat  par  E.  Tcnot  (Paris),  Armand 
le  Chevalier.  1861.  p.  42.  En  ce  qui  con- 
cerne les  femmes  violées,  elle  est  ainsi 
conçue  : 

11  n'y  a  pas  eu  de  femmes  violées — le  sous- 
Préfet  n'était  pas  marié  —  les  filles  du  rece- 
veur étaient  absentes  de  Clamecy  pendant  les 
troubles  ;  elles  étaient  en  pension  à  Auxerre, 
croyons-nous  —  quant  à  la  servante  du  pré- 
sident du  tribunal  elle  a  toujours  répondu 
qu'elle  ne  savait  pas  de  quoi  on  lui  parlait. 
L'histoire  de  l'enfant  de  n  ans  égorgé  dan?  les 
bras  de  sa  mère  est  une  odieuse  invention 
dont  riionneur  revient  au  Journal  de  la 
AUèvrc-f  qui  l'a  racont^-e  le  premier  dans  son 
numéro  du  13  décembre. 
2°  Voir  en  outre  : 
sur  h's  évhtemcnfs  de 
adressées  à  M.  Eugène 


Noies  rétrospectives 
Clamecy  en  iSji. 
Ténot   par  Numa 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


i8i 


\o  août  1902. 


182     -^ 


Millelot,    Paris.     Armand  le    Chevalier, 
1869. 

^"Histoire  des  conseils  de  guerre  de  i8y2. 
Paris,  Décembre- Alonnier,  1869,  pages 
250  et  suivantes.  Pas  un  mot  dans  les 
conseils  de  guerre  sur  les  femmes  vio- 
lées. 

M.  Alapetite  (père  du  préfet  actuel  du 
Rhône)  alors  avocat  à  Clamecy,  défendit 
l'un  des  accusés,  et  jamais  il  n'a  été 
parlé  des  femmes  violées. 

4°  /brutales  de  Chi'iiecj'  jusqu'en  18^2, 
par  Edme  Courot.  ancien  notaire  à  Cla- 
mecy —  Auxerre,  1901.  Rien  absolument 
dans  cet  ouvrage  fait  par  un  témoin  des 
événements  de  1851,  au  sujet  des  femmes 
violées. 

Nous  avions  nous-mème  l'honneur 
d'appartenir  alors,  ce  qui  ne  nous  rajeu- 
nit pas,  au  régiment  dont  un  escadron 
commandé  par  M.  le  capitaine  Sajou  fut 
envoyé  à  Clamecy  à  l'occasion  des  trou- 
bles, et  rien  ne  nous  a  été  raconté  par  les 
camarades  au  sujet  de  ce  fait  qui  nous 
paraît  avoir  été  forgé  de  toutes  pièces. 

Ln.  g. 

Armoiries  à  déterminer  :  au  lion 
rampant  d'or  (XLVl,  =59).  —  Ce>  armes 
sont  celles  de  la  famille  de  Cantillon  de 
Lacoutin-e,  originaire  d'Irlande  et  venue 
en  France  avec  Jacques  V'.  Une  branche 
de  cette  famille  est  actuellement  établie 
en  Provence.  Ses  armes  doivent  se  blason- 
ner  :  d'c^ur  an  lion  d'or  accosté  de  deux 
flèches  tombantes  de  même ^  empennées  d'ar- 
gent. 

Cimier  :  un  dextrocbère  tenant  une  flèche 
d'or  empennée  d'argent. 

Devise  :  Fortis  in  bello. 

d'Agnel. 


*  * 


La  famille  Cantillon  de  La  Couture,  de 
rUe-de-France,  portait  la  devise  :  Fortis 
in  bello.  J'ignore  s'il  s'agit  d'elle  ;  elle 
n'est  ni  dans  le  P.  Anselme, ni  dans  d'Ho- 
zier,  Saint-Allais  et  la  Chesnaye,  que  je 
viens  de  consulter.  Oroel. 


* 
*  * 


Ces  armes  sont  celles  de  la  famille  Can- 
tillon, d'origine  normande. qui  passa  en  An- 
gleterre à  la  suite  de  Guillaume  le  Conqué- 
rant ;  elle  se  fixa  ensuite  en  Irlande  et  fut 
titrée  baron  de  Ballyhigue.  Une  branche 
cadette  émigra  en  France  vers  la  fin  du 


xvi^  siècle  et  forma  les  rameaux  de  La- 
couture  et  de  Tramont. 

La  devise  :  Fortis  in  bello  fut  donnée 
par  Guillaume  le  Conquérant,  à  Henri 
Cantillon,  après  la  bataille  d'Hastings,en 
1066.  P.  i.eJ. 

Attributions  d'armoiries  :  d'ar- 
gent à  rai,ç-,lo  év'loyée,  à  drux 
têtos    de    sable     couronnées     àe 

même  fXLVI,  11,  126). —  Les  armoiries 
ci-dessus  sont  ainsi  blasonnées  dans 
l'Armoriai  général  de  d'Hozier,  comme 
écartele  ou  armes  d'alliances.  —  Je  n'ai 
donc  fait  que  copier  et  je  serais  reconnais- 
sant au  confrère, le  vicomte  de  Ch.  de  me 
faire  connaître,  si  possible,  le  nom  de  la 
famille  à  qi;i  elles  appartiennent. 

Cam. 


* 


Les  familles  du  Guesclin  et  Boisguéhen- 
neuc  en  Bretagne.  Vaugiraud  au  Maine, 
portent  :  d'argent  à  V aigle  éployce  de 
sable,  couronnée  du  même,  et  sans  doute  il 
y  en  a  d'autres  encore.  Cette  indication 
est  insuffisante  pour  arriver  à  l'identifica- 
tion. P.  LE  J. 

Sceau  moyen   âge  à  déterminer 

(XLV;XLVI,20, 123)  —  Jemesuisévidem- 
ment  trompé  dans  ma  supposition  que  ce 
sceaupouvait  être  attribuéàun  Senneterre; 
les  armes  de  cette  famille  Saint-Nectaire 
ou  Senneterre  étant  :  d'a:(ur  à  5  fuséa 
d'argent   posées  en  fasce. 

D'autre  part,  cet  écusson  :  de. . ,  à  trois 
anneaux  de...  poses  2  et  i ,  plus  deux  pois- 
sons de...  affrontés  au  centre  de  Vécu,  ne 
peut  s'appliquer  à  Jean  Sansterre  qui 
n'était  pas  un  simple  miles,  chevalier 
combattant,  mais  roi  d'Angleterre  et, 
comme  tel,  portait  :  de  gueules  à  trois  léo- 
pards d'or  posés  l'un  sur  l'autre.  Il  faut 
chercher  ailleurs.  V'^  de  Ch. 

Ex-iibris  à  attribuer  (Armoiries) 
(XLV).  —  I"  Une  famille  Vicq,  à  Bruges, 
porte:  De  sable  à  six  besants  d'or.  Devise 
inconnue, 

20  Une  famille  Cornet,  en  Brabant,  qui 
a  eu  de  nombreuses  branches,  portait  : 
De  gueules  au  chevron  d'or  accompagné  de 
trois  cors-de-chasse  du  même,  viroles  et  en- 
guiches  du  champ . 

Le  n"  4  appartient  à  la  famille  Baert 
de  Berentrode,  à  Malines,  qui  porte  :    De 


IN     976 


L'INTERMEDIAIRE 


183 


184 


gueules  au  chevron  d'argent,  accompagné  de 
il  ois  étoiles  d'or\  aît.  chef  du  même,  charge 
d'un  lion  Uopardé  d'a:(ur,  armé  et  lampassé 
du  champ.  P.  lk  J. 

Descendance  de  Christophe  To- 
lomb  (XLV  ;XLV1,  26.  78,  133).  —Je 
remercie  les  aimables  collègues  qui  ont 
bien  voulu  répondre  à  ma  question  en 
indiquant  le  titulaire  actuel  de  la  gran- 
desse  de  la  famille  de  Christophe  Colomb, 
qui  porte  les  mêmes  nom  et  prénom 
que  ce  dernier.  Je  leur  serais  obligé  de 
compléter  ce  renseigr.ement  par  les  indi- 
cations suivantes  : 

9"  Quelle  est  la  filiation  des  ducs  de 
Veragua  ?  Le  titre  me  paraît  avoir  passé 
de  la  famille  de  Christophe  Colomb 
à  celle  de  Portugal  Cardaval,  de  cette 
dernière  aux  ducs  de  Berwick  par  suite 
du  mariage  du  fils  du  maréchal  avec 
l'héritière  du  titre,  enfin  des  ducs  de 
Berwick  à  la  famille  du  titulaire   actuel. 

2°  Quel  est  le  nom  primitif  de  la  fa- 
mille de  ce  dernier  :  le  nom  de  Colomb 
ne  lui  a  été  transmis  que  par  les  femmes. 

A.  E. 

Saulx-Tavannes  (XLVI,  61).  —  Les 
descendants  des  Saulx  Tavannes  ks  plus 
directs  sont  les  Choiseul  et  les  de  Bar- 
thélémy. A.  S.  Y. 

» 

Les  héritières  du  dernier  duc  de  Saulx- 
Tavannes  mort  en  1845,  ont  été  ses 
sœurs  :  1°  la  marquise  d'Aloigny,  morte 
sans  postérité  en  1866  ;  2°  la  vicomtesse 
Digeon,  remariée  au  général  L'Heureux, 
l.iquelle  a  laissé  deux  enfants,  le  vicomte 
Digeon.  pair  de  France  et  Mlle  l'Heu- 
reux, épouse  de  Edouard  de  Barthélémy  ; 
3°  la  comtesse  Greppi,  mère  d'un  fils  et 
de  la  princesse   de   Gonzague-Vescovado. 

A.  E. 

*  * 

Roger-Gaspard  Sidoine,  duc  de  Saulx- 
Tavannes  mort  le  14  novembre  1845, 
sans  avoir  été  marié, avait  eu  trois  sœurs: 
1°  Emmeline  morte  sans  enfants  le 
8  mars  1866,  du  marquis  d'Aloigny. 
2°  Clémentine  qui  suit.  3°  Isaure,  mariée 
à  Alexandre-Paul,  comte  Greppi  (je  ne 
sais  si  elle  a  laissé  des  enfants). 

Clémentine  de  Saulx-Tavannes,  morte 
le  17   décembre   1855,   avait   épousé    en 


premières  noces  le  vicomte  Digeon,  mi- 
nistre de  la  guerre,  pair  de  France  ;  en 
deuxièmes  noces, Eugène  Lheureux, général 
de  brigade.  Du  premier  lit  :  1°  Armand 
vicomte  Digeon.  Du  deuxième  lit  :  Béran- 
gère-Charlotte  Lheureux,  mariée,  le  2  mai 
1854,  au  comte  Edouard  de  Barthélémy, 
dont  une  fille  unique  mariée  au  comte 
de  Brocas  de  la  Nauzc,  en  1879,  dont  un 
fils  au  moins. 

Le   vicomte    Digeon    a-t-il    laissé    des 

enfants?  Pierre  AIeller. 

* 

*  * 

L'ancienne  et  illustre  maison  de  Bourgo- 
gne, qui  a  fourni  de  grands  généraux  à  la 
France  et  de  hauts  dignitaires  à  l'Eglise, 
(dit  Bouillet),  tire  son  double  nom  du 
château  de  Saulx  en  Bourgogne,  qu'elle 
possédait  dès  le  xu''  siècle,  et  de  Margue- 
rite de  Tavannes,  sœur  et  héritière  de 
Jean  de  Tavannes  (gentihomme  allemand, 
du  comte  de  Ferrette,  au  service  de  la 
France), que  Jean  de  Saulx,  seigneur  d"Au- 
\  in,  épousa  en  i  S04.  Cette  maison  a 
formé  plusieurs  branches,  toutes  éteintes, 
paraît-il.  Son  dernier  représentant,  M.  le 
duc  de  Saulx-Tavannes,  pair  de  France, 
s'est  tué  en  184^.  Nous  ignorons  quels 
sont  ses  descendants  les  plu  .  directs,  — 
à  qui  appartient  le  titre  de  duc  de  Saulx- 
Ta vannes  ? 

11  descendait  de  Charles-François-Casi- 
mir, marquis,  puis  duc  de  Saulx-Tavan- 
nes, né  en  1729.  Emigré,  dernier  baron 
d'Aunay  sur-Odon  (Calvados). 

Cette  seigneurie  lui  venait  de  sa  mère. 
Marie-Françoise-Casimir  de  Tessé, baronne 
d'Aunay,  petite-fille  de  Marie-Françoise 
Aubert,  mariée  en  1674,  à  René  de  Frou- 
lay-Tessé,  maréchal  de  France,   -]-    172,. 

Marie-Françoise  Aubert  descendait,  au 
5'  degré,  de  Loyse  de  Saint  Mard, baronne 
d'Aunay,  en  1479.  épouse  de  Jean  des 
Essars,  s""  de  Canteleu,  mort  en  1501.  La 
dite  Loyse  de  Saint  Mard,  fille  elle-même 
de  Jean  de  Saint-Mard,  chevalier,  vicomte 
héréditaire  de  Blosseville,  sBr  d'Avremes- 
nil,du  fief  Montmorency,  conseiller, cham- 
bellan etmaître d'hôtel  du  roi  LouisXl,etc, 
et  de  demoiselle  Jeanne  de  Sémilly,  ba- 
ronne d'Aunay,  morte  avant  1478. 

P  V.ET  DE  Saint-Marc. 

Nomparde  Caumont(XLVI,  60).— 
Je  ne  crois  pas,  vépondrai-je  à  mon  excel- 
lent ami  la   Coussière,  que  le  prénom  de 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


185 


10    août    1902 


186 


Nompar  soit  devenu  le  nom  patronymi- 
que ;  je  suppose  qu'il  est  porté  encore  par 
les  membres  de  la  famille  de  Caumont  et 
peut-être,  dans  les  actes  de  naissance,  mis 
le  dernier  des  prénoms.  Voilà  d'où  vient 
l'erreur  de  ceux  qui  ont  publié  la  liste  de 
Saint  Cyr  ne  connaissant  pas  ce  prénom, 
si  peu  usité  de  nos  jours,  ils  l'ont  pris 
pour  un  nom  patronymique.  Les  Caumont 
la  Force  descendent  d'un  Begon,  seigneur 
de  Caumont  près  Marmande,  qui  vivait 
en  121 1.  A  la  même  époque  et  dans  le 
même  pays  vivait  un  Nompar  de  Cau- 
mont qu'on  croit  être  frère  de  Begon  ; 
c'est  de  Nompar  que  sont  issus  les  Cau- 
mont de  Lauzun.  Ce  qui  faisait  supposer 
que  ces  deux  Caumont  étaient  très  pro- 
ches parents,  c'est  que  dans  les  deux 
familles,  le  prénom  de  Nompar  a  été  fré- 
quemment porté,  mais  toujours  comme 
prénom. 

Pendant  bien  longtemps  1  même  erreur 
s'est  produite  pour  les  âîontmorency 
qu'on  disait  s'appeler  Bouchard,  parce 
qu  ils  descendaient  d'un  Bouchard,  sei- 
gneur de  Montmorency,  vivant  au  x"  siè- 
cle, et  que  ce  prénom  avait  été  porté  par 
plusieurs  rejetons  de  cette  illustre  mai- 
son. 

Avec  Hugues  Nompar  de  Caumont  s'est 
éteint,  en  1755,  le  titre  héréditaire  de  duc 
de  la  Force.  En  1787,  le  chevalier  de 
Caumont,  de  la  branche  de  Beauvilla. 
(dont  la  jonction  n'est  pas  absolument 
prouvée)  obtint  le  titre  à  brevet  de  duc 
de  la  Force  et  mourut  sans  postérité  ;  son 
frère,  pair  de  France,  se  crut  autorisé  à 
pouvoir  le  relever.  Je  ferai  remarquer  à 
mon  aimable  collègue  la  Coussière,  que 
le  titre  ducal  est  encore  porté  et  qu'il  est 
mentionné  dans  l'Annuaire  de  la  Noblesse 
1902,  page  83. 

Les  Caumont  de  Beauvilla  portaient 
anciennement  :  d'argent,  au  lévrier  de 
sable,  colleté  d'or,  au  chef  de  gueules, 
chargé  des  molettes  d' éperon  d'or.  Les 
Caumont  de  Lauzun  éteints  en  1723,  por- 
taient :  tiercé,  en  bande  d'or,  de  gueules  et 
d'a{ur.  Pierre  Meller. 


* 

*  * 


M.  La  Coussière  a  tort  de  confondre  les 
Nompar  de  Caumont  avec  les  Caumont. 
Ce  sont  deux  familles  complètement  dis- 
tinctes. Le  nom  patronymique  des  pre- 
miers était  bien   Nompar.  Ils   avaient   la 


prétention  de  descendre  des  anciens  rois 
d'Ecosse.  Mais,  comme  le  dit  la  grande 
Mademoiselle  dans  ses  mémoires,  cette 
prétention  n'était  qu'une  chimère.  Ils 
étaient  en  réalité  originaires  de  la 
Guyenne  et  avaient  pour  armes  un  tiercé 
en  bande,  d'or,  de  gueules  et  d'a:(ur.  L'au- 
tre famille  de  Caumont,  dont  le  nom  pa- 
tronymique était  bien  Caumont,  sort  de 
l'Agenois  et  a  pour  armes  :  d'aj^ur  à  trois 
léopards  d'or,  armés,  lampassés  et  couron- 
nés l'un  sur  l'autre. 

(V.  les   Mémoires  de  la  Grande  Made- 
moiselle et  le  P.  Ménétrier). 

T. 


* 
*  * 


Victor-Caumont,  disant  avoir  droit  de 
porter  le  nom  de  la  For  ce, courtier  en  café, 
habitait  les  Embruns  route  de  la  Hève 
1  Saint-Adresse  (Seine-Inférieure). 

A  la  suite  de  revers  de  fortune,  il  s'est 
tué  d'un  coup  de  revolver,  voici  trois  ans, 
à  son  bureau  du  Havre. 

Sa  fille,  Victoria  Caumont,  charmante, 
a  disparu  quelques  mois  après. 


*  * 


Le  duché-pairie  de  la  Force,  créé  en 
1637,  s'est  éteint  en  1755. 

Le  duché  fut  recréé  sans  pairie  en 
1787,  pour  Louis  Joseph-Nompar  de 
Caumont,  dont  le  père  avait  été  reconnu 
comme  agnat  du  dernier  duc  et  pair,  et 
qui  mourut  en  1838,  sans  enfant. 

Le  titre  fut  relevé,  sans  collation  ré- 
gulière, par  son  frère,  pair  en  1839,  et 
son  neveu,  sénateur.  A.  E. 

Le  marquis  de  Saint-Mars  (XLV  ; 
XLVI,  30,  134';.  —  Le  marquis  de  Saint- 
.Y.ars,  demeurant  10,  rue  Royale  Saint- 
Honoré,  était-il  de  la  même  famille  que  le 
vicomte  de  Saint-Mars,  de  la  Légion 
d'honneur  en  1848  ;  et  ce  dernier 
doit  il  être  identifié  avec  le  colonel 
Michault  de  Saint-Mars  ?  M.  J.-C.  Wigg 
connait-il  l'état-civil  du  marquis  de  Saint- 
Mars  ?  Cam. 

Claude  Gouffier  (XLVI,  60).  — 
C'est  une  faute  d'impression  qui  fait  mou- 
rir Claude  Gouffier  en  1750  ;  il  y  a  eu 
transposition  :  il  est  mort  en  1570. 

Je  ne  trouve  nulle  part  que  Claude 
Gouffier  ait  reyu  d'autres  prénoms  :  ce  qui 


N*  976 


L'INTERMÉDIAIRE 


187 


188 


n'a   pas  lieu    de   surprendre,    d'ailleurs, 
l'usage  des  prénoms  multiples  n'existant 

guère  à  cette  époque.  A.  L. 

» 

,*  * 
Claude  Goufjier  était  fils  d'tÂrtns  et  de 

Hélène  de  Hangesl.  —  Cette  dernière  dé- 
cédée à  son  château  d'Orson,  (Deux-Sè- 
vres), le  26  janvier  1^37.  Sa  dépouille 
mortelle  y  fut  déposée  près  de  celle  de  son 
mari.  Le  domaine  d'Ojron  passa  ensuite 
aux  mains  de  Claude,  qui  le  posséda  de 
I  7  19,  à  sa  mort,  arrivée  en  i  572.  La  for- 
fortune  des  Gouffier  venait  de  la  confis- 
cation des  biens  de  Jean  de  Xaincoing, 
trésorier  de  France  sous  Charles  Vil. 

Le  dernier  des  Gouffier  est  mort  sous 
Louis  XIII,  dans  la  maison  de  l'Oratoire,  à 
Paris. 

L'abbé  L.  A.  Bossebœuf,  dans  son  très 
intéressant  travail  :  Excursion  de  la  société 
archéologique  à  Loudun  et  Oiron  le  i^ 
mai  iSà'8.  —  (Bull,  de  la  soc  arch.  de 
Touraine,t.  VII,  3"  et  4=  trimestres  1888) 
—  fait  l'histoire  la  plus  complète  delà  fa- 
mille des  Gouffier.  —  Claude  n'y  est  dé- 
signé que  par  ce  seul  prénom. 

C.  DES'  M. 

Pelet-Narbonne  et  Narbonne- 
Pelet  (XLII  ;  XLIV  ;  XLV).  —  Dans  un 
article  paru  dans  la  Revue  des  Revues  du 
!'='■  février  1900,  La  giiorc  du  Tiansvaal 
ci  s^5/)rcit/r;//«,  l'auteur  Jean  de  Bloch  cite 
le  rapport  publié  par  le  général  Pelet  Von 
Narbonne,  sur  les  progrès  militaires  de- 
puis 25  ans,  ouvrage  édité  par  l'état 
major  général  prussien. 

Le  général  Pelet  Von  Narbonne  est-il 
de  la  famille  française  des  Narbonne-Pe- 
let?  M'"e  V.  Vincent. 

Directeur  du  Jardin  des  Plantes 
(XLIIl).  —  M.  de  Fourcroy,  le  chimiste, 
conseiller  d'Etat  sous  le  premier  Empire, 
a-t-il  laissé  un  ou  plusieurs  fils  ?  En  ce 
cas,  cet  officier  de  marine,  dont  je  cher- 
che le  nom  depuis  si  longtemps,  pourrait 
bien  être  son  fils. 

En  1809,  année  de  sa  mort,  Fourcroy 
était  logé  au  jardin  des  Plantes  ;  en  181 1 
son  fils  pouvait  demeurer  rue  des  Maçons 
n"  1 1.  Qui  succéda  à  Fourcroy  à  la  chaire 
de  chimie  ? 

Sait-on  si  M.  Flahaut  de  la  Billarderie 
eut  un  autre  fils  que  celui  qui  fut  aide  de 
camp  de  Murât,  etc.  ?  Il  se  pourrait  aussi 


alors  que  mon  officier    de  marine  fut  fils 
de  ce  directeur  du  jardin  des  Plantes. 

Je  serai  très  reconnaissant  à  ceux  de 
mes  confrères  qui  voudront  bien  m'aider 
à  élucider  la  question. 

C.   DE  LA  BeNOTTE. 

Famille  de  Sers(XLVi,  82.155).  - 
N'en  déplaise  à  M.  Duclos  des  Erables,  le 
marquis  de  Sers,  ancien  député  de  Loir- 
et-Cher,  n'est  point  mort.  Il  est  veut,  et 
habite  avec  sa  fille  au  château  de  Madan. 

C. 

L'Emilie  de  Demoustier  (XLIV  ; 
XLV  ;  XLVl,  69).  —  L'acte  de  naissance 
d'Eugène  Sue  n'est  pas  inédit  ;  il  a  été 
publié  dans  \t  Curieux,  qw  1885,  I,  336, 
articles  intitulés  :  Les  familles  Legonvé  et 
5/u'.  J'ai  déjà  expliqué  ici,  plusieurs  fois, 
que  sur  nombre  de  points  j'avais  continué 
aux  archives  de  l'état  civil  de  Paris  les 
recherches  de  Jal  :  il  ne  faudrait  donc  pas 
présenter  comme  des  découvertes  ce  que 
j'ai  découvert  depuis  longtemps,  (i) 

Nauroy. 

Bernadette   et  le  poète    Glbert 

(XLVI,     118).        -     Voir     V  Intermédiaire 
XXXVI,    525  ;  XXXVII,    342  ;  XXXVIII, 

389  ;  XL,   534.  P.  CORDIER. 

Famille  de  Vaux  (XLV  ;XLVI,  30, 
79) .  —  La  question  des  familles  de  Vaux 
est  excessivement  compliquée;  déjà  sous  le 
premier  Empire  la  sûreté  générale  ne 
réussissait  pas  à  distinguer  les  trois 
Devaux,  barons  de  l'Empire, alors  existant, 
ainsi  qu'en  fait  foi  un  document  des  Archi- 
ves nationales. 

J'ai  été  amené  à  m'en  occuper,  à  propos 
de  madame  Tallien,  qui  avait  eu  pour 
filles  naturelles  deux  dames  Devaux  ou  de 
Vaux  ;  pour  la  plus  jeune,  j'ai  réussi  à 
établir  sa  postérité  dans  le  Curieux  et  dans 
Révolutionnaires   ;      son     mari     était    un 

(1)  Notre  distingué  collaborateur  nous 
permettra  de  lui  dire  que  ce  n'est  que  de  la 
faute  de  son  éditeur,  si  le  Curieux,  tiré  k 
trop  petit  nombre  et  si  recherché,  n'est 
pas  d'une  fréquentation  facile.  C'est  bien 
aux  archives  qu'on  a  découvert  l'acte  de 
naissance  d'Eugène  Sue,  et  l'on  n'y  a  eu 
d'ailleurs  fort  peu  de  mérite  :  pour  trouver 
un  acte  aux  archives  de  la  Seine,  il  n'y  a 
qu'à  le  demander  :  la  bienveillance  des 
archivistes  fait  le  reste. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  août  19O2 


189    ■ 

Devaux    ;    le 


190 


Moisson  Devaux  ;  le  baron  Amédée- 
AntoineArthur-Raoulde  Vaux,  né  à  Paris 
le  2q  janvier  1875,  demeurant  rue  Royale 
n"  8,  compromis  dans  le  procès  de  la 
haute  cour  de  1899,  en  descend.  M;iis 
pour  l'aînée,  il  a  été  beaucoup  plus  diffi- 
cile de  découvrir  \c  nom  patronymique  de 
son  mari  ;  devenue  veuve,  elle  est  morte 
supérieure  des  dames  de  Saint  Louis  à 
Juilly,  en  1884,  En  1891.  quand  j'ai  pu- 
blié T^évolittïonnaires,  je  n'avais  pas  encore 
réussi  à  découvrir  si  son  mari  était  purent 
au  mari  de  sa  sœur  ;  alors  seulement  j'ai 
reçu  une  lettre  d'une  amie  de  la  famille, 
m'informant  que  la  question  avait  été  po- 
sée par  elle  à  la  supérieure  de  Juilly,  alors 
vivante,  et  qu'elle  avait  répondu  que  son 
mari  était  un  Legrand  de  Vaux,  et  n'avait 
aucun  lien  de  parenté  avec  le  mari  de  sa 
sœur,  né  Moisson  de  Vaux. 

Quant  aux  autres  de  Vaux,  je  les  ai  sou- 
vent rencontrés  sur  ma  route,  mais  j'avais 
eu  trop  de  peine  avec  les  deux  autres  pour 
être  bien  chassant  après  eux.   Nauroy. 

}e  commence  par  dire  à  M.  le  baron  de 
Vaux  que  je  n'ai  pas  répondu  à  la  ques- 
tion, bien  que  possédant  des  notes  sur  une 
famille  de  Vaux  du  Périgord.  Je  lui  serais 
fort  reconnaissant  de  me  dire  ce  qu'il  en- 
tend par  «  le  chapitre  que  d'Hozier  consa- 
cre au  Périgord.  »  Ce  chapitre  m'est 
inconnu.  Comme  je  fais  des  recherches 
sur  la  noblesse  de  cette  province,  je  dési- 
rerais que  M.  de  Vaux  voulût  bien  préci- 
ser, je  connais  au  Périgord  deux, ou  peut- 
être  trois  familles  de  Vaux.  L'une  d'elles 
possédait  le  fief  du  Trenchart.  A  partir  du 
xviu',  je  n'ai  plus  trace  d'elle.  Elle  ne  figu- 
re ni  aux  Recherches  de  la  noblesse, 
ordonnées  par  Louis  XIV,  ni  aux  Bans, 
ni  aux  rôles  de  la  Capitatioii,  ni  au  vote 
de  1789,  ni  à  V^niioi  ial  du  Pèi  igoi  d  Une 
famille  Devaux,  de  Montignac,  fut  ano- 
blie en  1819. 

Je  remercie  d'avance  M. le  baron  de  Vaux 
des  renseignements  qu'il  voudra  bien  me 
communiquer  sur  sa  famille,  puisqu'il  en 
connaît  la  généalogie. 

Comte  DE  Saint-Saud. 

P.  S.  \J Aruioiial,  imprimé  de  d'Ho:^ier, 
est  muet  sur  Vaux,  Veaux,  Devaux. 


Voir     Coiiuiinucs 
Tandel,  Tomes  I, 


Luxembourgeoises  de 

11,  m,  IV,  V,  VI.  Il 


serait  trop  long  ici  d'énumérer  les  pages 


où  il  est  fait  mention  de  cette  famille 
qui  a  eu  de  nombreux  représentants  dans 
le  Luxembourg  belge.  E.  T. 

Les  chansons  d'Auguste  Romieu 
(XLV  ;  XLVI.  101).  —  Un  proverbe  de 
nos  pères  dit  qu'il  ne  faut  pas  toucher 
aux  vases  sacrés.  J'ai  à  reconnaître  haute- 
ment la  sagesse  de  cet  adage.  Sur  les 
prières  réitérées  d'autrui,  il  m'est  arrivé 
d'exhumer  une  chanson  irrévérencieuse 
d'un  ultra-conservateur  sur  un  pape  et 
d'y  coudre  un  peu  de  scholie.  Pour  cette 
coulpe,  presque  involontaire  et,  dans  tous 
les  cas,  bien  vénielle,  j'ai  été  mis  trois 
fois  sur  la  sellette  et  soumis  à  des  inter- 
rogatoires formulés,  sans  doute,  avec 
une  excessive  politesse,  mais,  pourtant, 
comminatoires  dans  le  fond.  Voici  que  les 
accusations  recommencent  et  toujours  sur 
le  même  texte,  ce  qui  amènerait  de  moi 
les  mêmes  réponses.  Qu'on  souffre  que  je 
lâche  pied.  Recommencer  cette  polémi- 
que, non,  pour  sûr.  je  ne  le  ferai  pas. 
J'aime  mieux  me  tenir  pour  battu,  mais 
pour  battu  à  plates  coutures.  11  y  a  mieux  : 
si  nous  étions  encore  au  beau  temps  des 
expiations  publiques,  si  regrettées  de  la 
théocratie,  je  ferais  acheter  par  ma  ser- 
vante un  cierge  de  six  pieds  et,  nu-tête, 
pieds  nus.  en  chemise  soufrée,  j'irais  dé- 
votement le  brûler  à  labasilique  du  Sacré- 
Cœur  dont  je  suis  le  voisin.  Et  ce  ne  se- 
rait peut-être  pas  assez  pour  opérer  le 
rachat  de  mon  crime.  En  tout  cas,  je  jure 
qu'on  ne  m'y  reprendra  plus. 

Philibert  Audebrand. 

Granville  Brown    et  Frseinann 

(XLVI,  61).  — Sur  Granville  Brown,  voir 
mes  Secrets  Jcs  Boni  bons  ei.  \a  série,  pa- 
rue ici  même,  sous  le  titre  :  Bigamie  du 
duc  (le  Bel IV. 

Sur  Freemann,  voir  la  question  que  j'ai 
posée  ici,  il  y  a  quelques  années,  sous  le 
titre  :  Un  fils  du  duc  de  Beiry.  J'ignore 
le  nom  de  sa  mère,  qui  n'était  certaine- 
ment pas  Amy  Brown  Nauroy. 


* 
*  * 


La  question  des  enfants  du  ducdeBerry 
et  d'Amy  Brown,  a  été  traitée  par  notre 
savant  et  érudit  confrère,  M.  Charles 
Nauroy.  dans  le  Secret  des  Bourbons  et 
dans  le  Curieux  —  on  y  trouve  tout  ce 
qui  a    trait  à    cette  question. 

Georges  Granville  Brown,  né  en  1805, 


N«976. 


L'INTERMEDIAIRE 


191    - 
H.    R. 


192 


est  cité  par  H.  R.  Hiort-Lorenzen. 
dans  son  Livre  d'or  des  Souverains  p.  =592, 
à  l'égal  de  ses  deux  sœurs,  comme 
étant  le  fils  du  duc  de  Berry  et  de  miss 
Amy  Brown,  il  a  été  marié  à  sa  cousine 
Charlotte  Brown,  il  est  mort  à  Mantes  en 
1882  et  enterré  au  château  de  la  Con- 
terie,  dans  le  tombeau  de  sa  mère. 

Quanta  Freemann,  je  me  suis  laissé 
dire,  si  je  ne  me  trompe  pas,  qu'il  était 
bien  un  fils  naturel  reconnu  de  Georges 
Brown  et  non  pas  d'Amy  Brown.  Un 
M.  William  Freemann  s'est  marié  en  1898 
à  Marie-Janvière  (née  le  10  janvier  1870) 
fille  du  prince  Louis-Marie-Ferdinand  de 
Bourbon  (Deux-Siciles),  fils  du  comte 
d'Aquila  (né  le  12  juillet  1845),  issue  du 
mariage  du  prince  Louis  avec  Marie-Amé- 
lie de  Hamel  (née  le  i9Juin  1847, mariée 
le  22  mars  1869  et  titrée  comtesse  de 
Rocca  Guiglielmo.  Mais,  ce  M.  William 
Freemann  serait-il  le  fils  ou  le  petit-fils 
de  Georges  Brown  ou  d'Amy  Brown? 
je  l'ignore.  11  appartient  certainement 
à  la  famille  Brown,  d'une  façon  quel- 
conque, et  l'on  pourrait  connaître  le  lien 
et  le  degré  de  parenté  par  son  acte   de 

mariage.  Duc  Job. 

* 

*  * 
Un  fils  de  M"^  Brown,je  ne  sais  lequel, 

était  àMantes,il  y  aquelques  années,  où  il 

menait  une  vie  retirée. 

Personne  ne  doutait  qu'il  ne  fût  le  fils 
du  duc  de  Berry,  on  lui  trouvait  le  type 
des  Bourbons. 

Ce  personnage  ne  s'est  jamais  marié  et 
vivait,  dit-on,  d'une  pension.  Il  est  mort 
à  Mantes,  il  y  a  au  moins  dix  ans,  et  j'ai 
entendu  dire  qu'un  prince  de  Lussinge 
était  venu  à  l'enterrement. 

Notre  confrère  aurait  à  Mantes  des 
renseignements  plus  précis.    V.  G.  R. 

L'Atlantide  (XLV). —  En  ce  qui  me 
concerne,  je  ne  puis  dire  si  M.  de  Lappa- 
rent  a  publié  un  ouvrage  sur  l'Atlantide. 
Mais,  dans  tous  les  cas,  M.  Clet  pourrait 
lire  avec  fruit  et  intérêt,  deux  articles  sur 
cette  question,  publiés  par  un  M.  X  (quel 
est  cet  X  ?).  Ces  deux  articles  ayant  pour 
titre  l'un  «  l'Atlandide  »,  l'autre  «  la  Ci- 
vilisation des  Atlantes  »  ont  paru  dans  la 
Revue   Hebdomadaire  des    21    juin  et    19 

juillet   1902.  jACdUES    BiLA'N. 

* 

Je  ne  puis  consulter  pour  l'instant  l'ou- 


vrage de  M.  de  Lapparent,  mais  je  crois 
que  l'intérêt  de  cette  question  consiste 
dans  le  degré  de  vraisemblance  des  expli- 
cations que  l'on  a  proposées  de  l'Atlantide 
de  Platon. 

11  en  existe  une  bibliographie  déjà 
étendue  que  je  pourrai  résumer  ultérieu- 
rement, en  rappelant  à  l'occasion  une 
hypothèse  très  ingénieuse  rapportée  par 
Louis  Figuier  et  qui  rattache  l'Atlantide  à 
des  phénomènes  volcaniques  dont  les  iles 
de  l'Archipel  auraient  été  anciennement 
le  théâtre. 

La  récente  exégèse  de  l'Odyssée  par 
M.  Victor  Bérard,  donnerait  à  cette  com- 
munication un  regain  d'actualité. 

Voir  :  Louis  Figuier,  La  Terre  et  les  Mers 
(Paris.  Hachette,  1883),  p.  1509-515,  avec 
le  paragraphe  complet  du  Timée  de  Pla- 
ton. D""  CharbgnieRc 

Carthaginoi'^:  (Lesj  (XLV).  —  En 
1800,  Népomucène  Lemercier  ayant  en- 
voyé à  Bonaparte,  consul,  un  exemplaire 
de  son  poème  sur  Homère  et  Alexandre, 
reçut  en  retour  une  invitation  à  dîner  à  la 
Malmaison.  Le  repas  fut  suivi  d'une  lon- 
gue conversation  sur  les  grands  hommes 
de  guerre.  On  parla  d'abord  d'Alexandre 
et  puis  ensuite  de  Thémistocle,  d'Ulysse, 
de  César,  de  Scipion,  d'Annibal,  de  tous 
les  guerriers  anciens  et  modernes  dont 
Lemercier  avait  présenté  un  tableau  d'en- 
semble . 

«  (^ui  de  ces  grands  hommes  vous  pa- 
raît le  plus  grand  dans  l'antiquité,  de- 
manda Bonaparte  ?  —  Annibal,  répondit 
son  interlocuteur.  —  Je  suis  du  même 
avis.  11  vous  a  fallu  les  conirepeser  avec 
soin  pour  écrire  un  tel  ouvrage  ;  m.ais  je 
pensais  que  vous  m'alliez  désigner  Cé- 
sar. .  César,  c'est  le  héros  des  poètes 

Vous  avez  bien  jugé  militairement,  vous 
qui  n'êtes  pas  du  métier,  Annibal  ;  Anni- 
bal est  le  plus  grand  capitaine  du  monde! 
Votre  morceau  sur  lui  est  magnifique  !... 
Mais  en  quoi,  par  quoi  vous  a-t-il  paru  le 
plus  remarquable,  à  vous?  —  Parce  que, 
abandonné,  trahi  de  Carthage  qu'il  ser- 
vait il  s'est  maintenu  toujours  en  pays 
ennemi  par  ses  propres  ressources,  et 
qu'il  sut  se  faire  des  troupes  nouvelles  de 
tous  les  peuples  étrangers  qu'il  rencontra 
sur  son  passage.  Une  note  de  ce  poème 
vous  prouvera  que  je  n'ai  même  pas 
adopté  l'opinion  qui  lui  reprocha  les  déli 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


--.    193 


10  août 
iq4 -—- 


19011 


ces  de  Capoiie.  —  Je  l'avais  remarqué  et 
je  vous  approuve.  Les  bavards  d'histo- 
riens décident  trop  à  leur  aise  de  nos 
affiires  dans  leur  cabinet    >* 

Voilà  quelle  était  l'opinion  de  Bona- 
parte sur  le  mérite  de  certains  vainqueurs 
et  sur  la  supériorité  d'un  illustre  vaincu. 
Elle  valait  la  peine  d'être  rappelée  dans  la 
question,  et  c'est  en  bonne  lumière  que 
nous  venons  de  la  voir  présentée  par  un 
charmant  conteur,  M.  E.  Legouvé,  de 
l'Académie  française,  en  ses  Soixanh  ans 
de  Souvenirs,  t     i ,  p.  106-108. 

Lemercier  fut  le  seul  de  son  temps, 
paraît-il,  qui  ait  placé  Annibal  à  ce  haut 
rang,  car  les  délices  Je  Caponc  étaient 
devenues  un  lieu  commun,  un  proxerbe. 
Témoin  en  est  cette  courte  poésie  latine 
sur  les  grands  conquérants,  que  nous 
trouvons  sous  la  plume  de  J  B  Herlui- 
son,  savant  professeur  au  collège  de 
Troyes,  à  l'époque  du  premier  empire  : 

Vicit  Alexander  populos  ad  prœlia  molles  ; 
Pugnaces  domuit,  sed  longo  tenipore,  Cœsar  ; 
Annibal  aimipotens  fortuna  nesciit  uti  ; 
Scipiadis  placuit  victos  abolere;  Scit  unus 
Napoleo  gentes  subito  expugnare  féroces 
Et  rapere  oblatos  casus  et  paicere  victis. 

(Paîris-Dubreuil.  Notice  sur  l'abbé  Her- 
Juison,  bibliolhi'caire  de  la  ville  de  Troyes, 
p.  16.  Orléans.  Herluison  1868). 

O.  DE  Star. 


* 


Le  romande  SalambÔ^de  Gustave  Flau- 
bert, ne  saurait  servir  de  témoignage  déci- 
sif en  faveur  des  Carthaginois  :mais  il  ren- 
ferme des  tableaux  d'une  précision  histori- 
que si  grande  qu'il  serait  injuste  de  le  tenir 
à  l'écart  sous  prétexte  que  ce  n'est  qu'un 
roman,  je  conseillerai  donc  de  s'y  référer 
pour  l'objet  de  la  présente  question. 

Recta. 

Un  petit  neveu  de  la  Pucelle  (T. 

G.  737  ;  XLIII  ;  XLIV  ;  XLV).  —  Mon 
premier  mot  ne  peut  être  qu'un  hommage 
rendu  à  la  bonne  foi,  à  l'impartialité  et  à 
la  courtoisie  de  AI.  O.  de  Star.  On  sent 
en  lui  un  savant  épris  de  la  vérité  histo- 
rique qui  ne  souhaite  qu'une  chose  :  la 
trouver  et  la  faire  connaître  et  qui,  pour 
atteindre  ce  but,  ne  recule  devant  aucun 
sacrifice.  ...Il  a  dû  en  effet  lui  en  coûter 
de  reconnaître  que  la  Ihèse  si  chère  à  M. 
Boucher  de  Molandon  n'était  pas  établie 
par  les  documents  publiés  par  ce  savant 
Orléanais. 


La  science  a  donc  encore  le  champ  li- 
bre pour  résoudre  ce  fameux  problème  de 
la  descen  lance  de  [-"ierre  d'Arc. 

Cette  solution,  j'espère,  Dieu  aidant,  la 
fournir,  et  c'est  pourquoi  j'insiste  sur  les 
pensées  exposées  dans  mon  premier  arti- 
cle et  me  permets  aujourd'hui  de  répon- 
dre à  la  réplique  de  M.  O.  de  Star. 

Tout  d'abord,  je  constate  que  la  con- 
cession faite  par  mon  iionor  ble  contra- 
dicteur (à  savoir  qu'aucun  texte  connu, 
notamment  tout  ce  que  cite  M  Boucher 
de  Molandon,  ne  s'oppose  à  ce  que  Pierre 
d'Arc  ait  laissé  une  postérité),  remet  la 
question  au  point  où  elle  était  avant  l'ou- 
vrage de  M.  Boucher  de  Molandon.  Or,  k 
cette  époque,  l'opinion  unanimement 
admise  était  qu'une  descendance  féminine 
de  Pierre  d'Arc  lui  survivait,  j'évoque 
donc  tout  d'abord  en  ma  faveur  la  tradi- 
tion constante  et  ininterrompue,  puis  afin 
d'achever  de  prouver  scientifiquement 
cette  thèse,  je  reprends  chacun  des  cinq 
arguments  indiqués  dans  mon  premier 
article,  répondant  en  passant  aux  difficul- 
tés soulevées  par  M.  O.  de  Star. 

1°  L'argument  général  de  tradition 
n'est  pas,  je  le  veux  bien,  le  plus  fort  de 
ceux  que  j'ai  apportés,  mais  il  a  pourtant 
une  force  probante  et  constitue  une  sé- 
rieuse confirmation  des  autres  arguments. 

Tout  d'abord  il  n'y  a  pas  de  parité  à 
établir  entre  les  témoins  des  enquêtes  de 
1551  et  la  population  d'Orléans, au  moins 
pour  ceux  de  ses  habitants  que  la  ques- 
tion intéressait 

La  grande  majorité  des  témoins  de 
1551  (enquête  de  'Vaucouleurs)  se  com- 
pose de  gens  honorables,  mais  peu  let- 
trés, ne  s'occupant  pas  de  questions  gé- 
néalogiques et  rappelant  bonnement  ce 
qui  leur  est  venu  de  leurs  ancêtres  par 
des  conversations  sensiblement  altérées 
en  passant  de  bouche  en  bouche  ;  les 
quelques  personnages  que  l'on  retrouve 
parmi  eux,  ayant  suivi  une  carrière  libé- 
rale, parlent  également  de  mémoire, 
n'ayant  sur  le  sujet  ni  documents,  ni  no- 
tes manuscrites. 

A  Orléans,  au  contraire,  se  trouvaient, 
au  commencement  du  xvii'  siècle, nombre 
d'érudits  et  de  beaux  esprits  dont  la  cu- 
riosité et  la  verve  étaient  éveillées  par  le 
livre  de  Charles  du  Lys.  Ces  curieux  ou 
intéressés  pouvaient  consulter  les  papiers 
publics  ou  privés  d'Orléans,  registres  du 


N-  976. 


L'INTERMEDIAIRE 


195 


196 


duché,  de  la  prévôté,  du  chapitre,  de  la 
municipalité,  actes  notariés,  notes  de 
propriété,  livres  de  famille,  et  il  y  avait 
grande  chance  de  retrouver,  dans  tant  de 
documents,  des  preuves  authentiques  de 
la  situation  vraie  de  la  famille  de  Pierre 
d'Arc  ;  ajoutez  à  cela  les  pièces  du  procès 
de  succession  de  [ehan  du  Lys,  dit  la  Pu- 
celle.  D'autant  plus  encore  que  le  xvi'^ 
siècle  ne  s'était  pas  passé  sur  ces  événe- 
ments sans  que  l'enquête  de  1551  ne  vînt 
juste  au  milieu  de  ce  siècle  raviver  ces 
souvenirs  et  les  consacrer  en  quelque  fa- 
çon, (i) 

je  conclus  que  Charles  du  Lys  ne  pou- 
vait dans  son  livre  donner  de  toutes  piè- 
ces une  postérité  à  Pierre  d'Arc,  sans 
trouvera  Orléans  des  contradicteurs  pour 
le  cas  où  Jehan  du  Lys  eût  été  vraiment 
son  fils  unique  éteint,  au  su  de  tous,  sans 
descendance.  Cela  ne  veut  pas  dire  que 
Charles  du  Lys  ait  donné  la  vraie  liste 
des  descendants  de  Pierre  d'Arc  ;  je  ne  le 
crois  pas,  au  contraire,  mais  qu'il  lui  en 
ait  attribué  d'autres  à  la  place  de  ceux 
qui  lui  restaient  vraiment,  s'appuyant 
d'une  façon  générale  sur  la  tradition  con- 
servée dans  Orléans  que  Pierre  d'Arc 
avait  laissé  une  postérité. 

2"  —  La  preuve  tirée  des  lettres  du  29 
juillet  1443  doit  être  maintenue  dans 
toute  sa  force  —  Oui,  l'enquête  de  1502 
prouve  péremptoirement  que  Pierre  d'Arc 
et  Jeanne  Baudot  n'eurent  qu'un  enfant. 
Le  but  de  cette  enquête  est  en  effet  d'éta- 
blir les  droits  des  Tallevart  à  la  succession 
de  défunt  Jean  du  Lys  pour  le  côté  mater- 
nel. Si  Jehan  du  Lys  avait  eu  autrefois  des 
frères  ou  des  sœurs,  il  appartenait  aux 
témoins  de  l'enquête  de  signaler  leur  dé- 
cès antérieur  à  1502.  pour  établir  les 
droits  des  Tallevart.  —  Or  trois  témoins, 
trois  conte  porains,  sont  unanimes  pour 
affirmer  que  Pierre  du  Lys  et  Jeanne 
Baudot  eurent  un  fils  et  ne  parlent  pas 
d'autres  enfants,  alors  qu'il  est  capital 
pour  l'enquête  de  connaître  tous  les  en- 
fants procréés  par  Pierre  du  Lys  et  Jeanne 
Baudot  et  le  sort  qu'ils  ont  eu. 

{ï)  Cela  est  si  vrai,  qu'on  peut  se  deman- 
der,non  sans  une  certaine  apparence  de  raison, 
si  les  enciuêtes  d'Orléans  et  de  Blois  n'ont  pas 
disparu,  piécisément  parce  qu'elles  étaient  trop 
nettes  et  trop  explicites  sur  la  descendance 
du  premier  mariage  de  Pierre  d'Arc. 


Le  quatrième  témoin  rapporte  un  pro- 
pos plus  explicite  encore  de  Jean  du  Lys, 
pré\'ôt  de  Vaucouleurs  frère  de  Pierre 
d'Arc  :  «  et  a  oy  dire  audict  Jean  du  Lys 
«  que  la  dicte  Catherine  et  dame  Jehanne 
«  étoient  sœurs  ;  et  que  le  dict  sire  Pierre 
ss  et  dame  fehanne  n'avaient  synon  ung 
«  fils  nommé  Petit-Jehan  du  L',s,qui  estoit 
«  peu  de  chose  et  que  s'il  alloit  de  vie  à 
v<  trépas,  la  femme  duditJofFroy  Tallevart 
«  serait  héritière  de  la  dame  Jehanne  sa 
s\  sœur  (i)  ».  On  ne  peut  rien  dire  de 
plus  net  puisque,  je  le  répète,  en  suppo- 
sant la  naissance  d'autres  enfants  de 
Jeanne  Baudot,  il  appartenait  au  but  des 
enquêteurs  de  nous  renseigner  sur  leur 
sort. 

Si  dans  ces  conditions,  l'enquête  de 
1  502  n'établit  pas  que  Pierre  d'Arc  n'eut 
de  Jeanne  Baudot  que  le  seul  Jehan  du 
Lys,  je  ne  sais  plus  ce  qu'on  pourra  con- 
clure jamais  d'une  enquête,  car  rien  ne 
semble  plus  clair.  —  Or  si  Jehan  est  le  fils 
unique  de  sa  mère  et  si  Pierre  d  Arc  a 
plusieurs  enfants  en  1443,  la  conclusion 
s'impose,  je  le  répète,  c'est  que  Pierre 
d'Arc  avait  un  ou  des  enfants  d'un  pre- 
mier mariage  et  que  Jehanne  Baudot 
n'était  que  sa  seconde  femme. 

Qiiant  à  l'interprétation  du  mot  les  hé- 
ritages de  sa  femme,  je  n'insiste  pas,  car  ce 
débat  n'a  pas  de  conclusion  possible, 
c'est  une  idée  que  je  soumets  aux  archéo- 
logues pour  ce  qu'elle  vaut  et  rien  de 
plus. 

f  —  L'histoire  de  la  succession  de 
Jean  du  Lys  1501  1502  me  trouve  en 
complète  harmonie  de  pensée  avec  M. 
O.  de  Star,  à  tel  point  qu'il  veut  bien  en- 
core renforcer  mes  arguments  avec  une 
compétence  extrême  et  une  connaissance 
profonde  de  l'histoire  locale  d'Orléans, 

Je  me  permets  toutefois  d'insister  sur 
une  remarque  importante  de  mon  premier 
article  et  qui  semble  avoir  échappé  à 
M  O.  de  Star.  Pourquoi  le  magistrat 
d'Orléans  aurait-il  saisi  la  succession  de 
jclian  du  Lys,  s'il  n'avait  pas  eu  d'héritier 
p'.us  proche  que  sa  cousine  germaine  et 
voisine,  Marguerite  de  Brunet  ?  Pourquoi 
cette  dernière  aurait-elle  attendu  si  long- 
temps  pour  demander  que  l'héritage 
(c'est-à-dire,  en  cette  hypothèse,  sonpro- 


(  i)  Boucher  de   N^o\znào\\,  La  Famille    de 
Jeanne  d'Arc,  p.  63. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


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pre  bien)  lui  soit  livré  et  pour  se  déclarer 
lapins  pjûcbe  bétih'èie,  ce  que  le  tribu- 
nal d'ailleurs  se  refuse  à  reconnaître. 

Quant  à  l'enquête  de  Domrémy  en 
1502,  elle  est  muette  sur  le  premier  ma- 
riage qui  était  en  dehors  de  son  obiet  ; 
mais  elle  permet  deux  observations  qui 
méritent  d'être  faites  :  l.t  première  déjà 
signalée  dans  mon  premier  article,  c'est 
que  les  recommandations  de  la  femme 
de  Pierre  d'Arc,  Jeanne  Baudot,  en  faveur 
de  sa  sœur  semblent  indiquer  qu'elle  se 
défiait  d'autres  héritiers.  Or  de  qui  aurait 
elle  pu  se  défier  davantage  dans  l'espèce 
que  d'enfants  du  premier  lit.  La  seconde 
observation  est  celle  ci:  le  témoin  Claude 
du  Lys  qui  était  certainement  au  courant 
des  deux  mariages  de  son  oncle  Pierre  du 
Lys,  puisque  sa  jeunesse  s'est  passée  en 
partie  chez  lui  à  Orléans,  semble  éviter 
de  parler  de  cette  question,  car  il  ne  men- 
tionne ni  le  second  mariage,  ni  le  fils  du 
second  maiiage,qui  était  pourtant  l'objet 
de  l'enquête.  En  ne  disant  rien  du 
second  mariage,  il  peut  taire  le  premier, 
sans  déplaire  en  rien  à  la  descendance  qui 
en  survit  et  qui,  nous  le  savons  par  l'en- 
quête de  1551,  est  demeurée  en  relations 
de  famille  avec  lui. 

4°  j'en  arrive  à  un  argument  auquel 
M.  O.  de  Star  n'a  rien  répondu,  pas  plus 
qu'au  suivant  d'ailleurs  ;  et  pourtant  tous 
deux  appartiennent  g  la  partie  positive  de 
la  démonstration  et,  à  mon  avis,  l'éta- 
blissent à  eux  seuls  d'une  façon  péremp- 
toire.  Ce  quatrième  argument  s'appuie 
sur  l'enquête  de  Vaucouleurs  en  15^1  et 
prouve  par  elle  le  double  mari;^ge  de 
Pierre  d'Arc. 

Comme  façon  de  préambule,je  fais  cette 
remarque  que  Ton  s'est  trop  ému  et,  à 
tort, à  mo  1  avis,  des  inexactitudes  de  l'en- 
quête de  1551.  bes  confusions  portent 
surtout  sur  les  prénoms  des  frères  de 
Jeanne  d'Arc  et  sur  la  qualité  de  l'un 
d'eux,  prévôt  de  Vaucouleurs,  qui  amène 
les  témoins  à  qualifier  l'autre  de  prévôt 
d'Orléans  ;  mais  l'on  oublie  que  le  fils 
du  second  mariage  de  Pierre  s'appelait 
Jean,  comme  son  oncle  de  Vaucouleurs, 
et  que, s'il  n'était  pas  prévôt  .l'Orléans,  il 
3'  occupait  comme  neveu  de  la  Pucelle 
une  situation  privilégiée;  elle  le  faisait  in- 
viter, tout  comme  un  prévôt,  aux  fêtes 
officielles,  aux  festins  de  la  municipalité. 
On  oublie  aussi  que  le  petit-fils  de  Jacque- 


min  d'Arc  résida  longtemps  à  Orléans 
chez  son  grand-oncle  Pierre,  qu'il  y  fut 
comme  l'enfant  de  la  maison  et  le  traita 
souvent  en  père,  etc.  Toutes  ces  confu- 
sions et  quelques  autres  encore,  après  50 
à  80  ans,  s'expliquent  donc  facilement 
si  on  compare  les  dires  des  témoins  entre 
eux.  La  seule  notion  vraiment  troublée  et 
même  souvent  absente  de  l'enquête  de 
I  5  5  I ,  est  celle  du  temps  et  des  dates  ;  c'est 
la  notion  en  effet  qui  s'altère  le  plus  rapi- 
dement quand  on  n'a  pour  l'apprécier  que 
sa  mémoire  personnelle  ou  des  récits 
d'aïeux.  Mais, ces  réserves  faites,  on  peut 
sans  crainte  d'erreur  se  laisser  guider, 
pour  la  matérialité  des  événements,  par 
les  dépositions  des  témoins  de  l'enquête 
de  Vaucouleurs,  quand  il  s'agit  de  faits 
notables  dont  ils  sont  les  témoins  oculai- 
res ou  qu'ils  ont  appris  par  le  récit  de 
témoins  oculaires. 

Ces  principes  posés,  je  dis  qu'il  suffit 
de  lire  attentivement  les  dépositions  de 
Didon  et  d'Anne  du  Lys,  toutes  deux  filles 
de  Claude  du  Lys,  pour  se  convaincre  que 
Pierre  du  Lys  s'est  bien  marié  deux  fois 
et  qu'il  a  laissé  de  son  premier  mariage 
une  descendance  dont  au  moins  deux 
filles  ont  vécu  et  ont  eu  postérité. 

Remarquons  d'abord  que  Claude  du 
Lys,  le  père  de  Didon  et  d'Anne,  a  sé- 
journé une  longue  partie  de  son  enfance 
chez  son  grand-oncle  Pierre,  un  temps 
assez  long  même  pour  qu'on  puisse  dire 
qu'il  a  été  élevé  par  lui.  —  Ce  fait  que 
Didon  nous  avait  appris  dans  sa  déposi- 
tion, a  été  confirmé  d'une  façon  péremp- 
toire  quanl  M.  Boucher  de  Molandon  a 
mis  au  jour  l'enquête  de  1502.  —  Or 
cette  même  Didon  qui  nous  atteste  ainsi 
fidèlement  le  séjour  de  son  père  chez  son 
grand  oncle  Pierre,  qu'elle  nomme  Jean, 
par  une  erreur  facile  à  rectifier,  nous  ra- 
conte en  même  temps  que:  <v  pendant 
lesquels  dix  ans  décéda  la  femme  dudict 
JeanDaly  pré\ost  et  fut  ledict  }ean  Daly 
convolant  en  secondes  nopces  avec  une 
gentille  femme  de  bonne  maison,  n'est 
recorde  elle  déposante  du  nom  de  ladicte 
maison.  Duquel  mariage,  comme  disait 
ledict  Claude  Daly  son  père,  isso}'oient  et 
descendoient  plusieurs  filles  et  enfants. 
Lesquels  \enus  en  aage  auroient  esté  ma- 
riés et  allyés  en  bonnes  maisons  et  dont, 
à  ce  qu'on  peut  entendre  elle  déposante, 
par  les  propoz  qu'elle  a  ouys  tenir  audict 


N"    976 


L'INTERMEDIAIRE 


IQ9 


200 


deffunct  son  père,  lequel  depuis  qu'il  s'en 
retourna  en  pays  par  delà,  du  service  du- 
dict  Jean  Daly,  prévost  d'Orléans,  avoit 
plusieurs  fois  esté  le  visiter  et  luy  avoit 
ouyréciterla  maisonou  estoitallé(i)ledict 
Jean  Daly,  prévost,  et  qu'il  avoit  une  sei 
gneurie  nommé  Baigneaulx  près  Orléans 
où  souvent  il  se  tenoit y>  (2) 

Ce  témoignage  me  parait  péremptoire 
sur  la  question  du  double  mariage  d; 
Pierre  d'Arc  et  les  erreurs  de  détail  qu'il 
contient  ne  font  que  mettre  en  relief  la 
bonne  foi  de  la  déposante  ;elle  ne  fait  que 
rapporter  ses  souvenirs  sans  art  et  sans 
préparation. 

La  confusion  de  prénoms  ici  surtout 
s'explique  facilement  :  c'est  chez  Pierre 
d'Arc  du  Lys  que  Claude  du  L}^s  avait  été 
élevé  ;  mais  ce  dernier  étant  mort,  Claude 
retournait  à  Orléans,  et  y  trouvait  le  cou- 
sin germain  de  sa  mère,  Jean  du  Lys, 
qui  le  recevait  ;  au  retour  il  parlait  à  ses 
enfants  de  son  hôte  Jean  du  Lys  que  ceux- 
ci  confondent  ensuite  dans  leur  mémoire 
avec  son  père  lui-même,  Pierre  d'Arc  du 
Lys. 

Didon  croit  que  son  père  est  resté  dix 
ans  à  Orléans,  quand  son  séjour  y  a  été 
de  cinq  ans  seulement  ;  elle  croit  que  le 
second  mariage  a  eu  lieu  durant  ce  laps 
de  temps,  alors  qu'il  y  est  de  beaucoup 
antérieur,  elle  pense  que  Pierre  d'Arc  a 
épousé  en  secondes  noces  une  gentille 
femme  de  bonne  maison,  alors  qu'il  a 
épousé  Jeanne  Baudot  deDomremv  —  Tout 
cela  s'explique  par  une  confusion  de  sou- 
venirs facile  à  retrouver  :  Didon  avait  en- 
tendu deux  récits  de  la  bouche  de  son 
père  :  le  premier  disait  que  Pierre  d'Arc 
avait  eu  deux  femmes  et  laissé  un  certain 
nombre  d'enHmts  :  le  second, que  le  fils 
de  Pierre  d'Arc,  Jean,  cousin  dudit  Claude 
du  Lys,  avaitépousé  une  jeune  fille  noble, 
et  cela  bien  vraisemblablement,  durant 
le  séjour  de  Claude  du  Lys  à  Orléans  — 
Le  souvenir  mêlé  de  ces  deux  événements 
a  amené  la  confusion  de  prénoms  et  de 
dates  que  nous  constatons,  mais  ne  nuit 
en  rien  à  l'affirmation  positive  d'un  dou- 
ble mariage  de  Pierre  d'Arc  et  dune  pos- 
térité laissée  p;ir  lui. 


(  i)  Lisez  iiliié. 

(2)  E.  de  Bouteiiler  et  G.  de  Braux,  A^'ou- 
velles  lechercJirs  sur  la  jarnille  de  Jeanne 
d'Arc,  Enquêtes  inédites^  p.  44. 


Anne  du    Lys,   sœur  de  la   précédente, 

déclare   avoir  «    entendu  de    son    dict 

père,  que  dudict    Daly     prévost   seroient 

yssus  deux  filles »  Cette  affirmation 

vient  renforcer  la  précédente, et  si  ensuite, 
utilisant  ses  appréciations  personnelles. 
Anne  du  Lys  confond  la  généalogie  de 
ces  deux  filles,  cela  ne  détruit  certaine- 
ment pas  la  valeur  du  témoignage  quant 
à  la  certitude  de  leur  existence. 

)'ose  dire,  en  terminant,  mon  étonne- 
ment  que  les  archéologues  n'aient  pas  en- 
core étudié  de  très  près  cette  enquête  de 
Vaucouleurs  publiée  avec  tant  d'à-pro 
pos  et  de  science  par  MM.  de  Bouteiiler 
et  de  Braux.J'est.me  qu'ils  y  trouveraient 
des  renseignements  aussi  utiles  que  peu 
connus  sur  la  parenté  de  Jeanne  d'Arc.  Il 
suffirait  pour  cela  d'appliquer  à  ce  docu- 
m  nt  les  règles  d'une  sérieuse  critique 
historique 

5"  —  Le  cinquième  argument  repose 
sur  le  témoignage  dejean  Hordal,  et  ici  il 
nous  suffit  de  rapporter  chacun  des  trois 
passages  relatifs  à  cette  question,  écrits 
successivement  par  lui  à  Charles  du  Lys 
dans  les  trois  lettres  que  nous  conservons 
encore  actuellement,  pour  nous  convain- 
cre de  la  sincérité  et  de  la  compétence  en 
la  matière,  de  Jean  Hordal  Charles  du 
Lys  lui  offrait  le  choix  entre  plusieurs  au- 
tres points  d'attache  à  la  famille  de  la  Pu- 
celle  ;  mais  lui  a  voulu  rester  fidèle,  mal- 
gré tout  à  sa  généalogie  vraie  et  a  fini  par 
la  faire  triompher  au  xyii"-"  siècle  malgré 
la  répugnance  de  Charles  du  Lys,  répu- 
gnance qu'il  nous  sera  peut-être  loisible 
d  expliquer  ultérieurement . 

Nous  lisons  dans  la  lettre  du  19  juillet 
1609. 
«      .      .      .     .  

«  Qiiant  au  doute  que  faictes  de  h\  Jille 
Je  Pierre  nomir.ce  Ilauvy  qui  espoiisa  Es 
tienne  Hordal  (que  Dieu  absolve),  duquel 
suis  descendu,  c'est  chose  du  tout  vérifiée 
par  le  tesmoignage  de  ceux  qui  l'ont 
veue,  il  y  a  proche  de  80  ans,  a3'nsi  qu'ils 
l'ont  dé[)osé  après  avoir  preste  le  serment 
en  tel  cas  requis.  F.t  quand  il  n'y  aurait 
que  le  tesmoignage  de  Monsieur  le  grand 
doyen  de  Toul.  encore  vivant,  qui  est 
irréfragable,  et  onvii  cxcepfioue niajus,  je 
ne  pourrois  estre  induict  à  croire  le  con- 
traire, iceluv  disant  et  assurant  se  souve- 
nir très  bien  de  la  dicte  Hauvy,  son 
eyeulla,  pour  avoir  esté    porté    par  elle 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo    août  1902 


201 


202 


entre  ses  bras  souventefois,  et  avoir 
receu  d'elle  plusieurs  pièces  d'argent,  et 
qu'elle  estoit  fille  de  Pierre,  troisième 
frère  de  la  dicte  Pucelle.  et  par  consé- 
quent sa  niepce,  ce  que  feu  Monsieur  le 
grand  doyen  et  mon  ayeul,  son  frère,  et 
fils  de  la  dicte  Hauvy.ont  toujours  main- 
tenu avec  plusieurs  autres.  Et  ne  sert  de 
dire  que  la  dicte  pucelle  ayant  eu  une 
sœur  que  la  dicte  Hauvy  la  pourroit  avoir 
esté,  car  il  s'ensuyvroit  que  ceux  qui  ont 
assuré  et  déposé  avoir  veu  la  dicte  Hauvy 
se  seroient  trompés  et  abusés,  etauroient 
soustenu  chose  faucecequi  ne  peut  estre 
(soub  corrections).  Et  faire  se  pouroit 
que  la  déposition  du  comte  de  Danois  se 
devrait  entendre  de  la  femme  de  quelques- 
uns  des  frères  de  la  dictePucelle, laquelle, 
parlant  d'une  sœur,  entendoit  parler 
d'une  belle-sœur  et  femme  d'un  de  ses 
frères.  Car  il  ne  se  lit  ailleurs  la  dicte 
Pucelle  avoir  eu  une  sœur  germaine. 

«  Quant  à  l'arbre  de  généalogie  qu'a- 
vois  dressé,  je  le  trouve  fort  pertinent  et 
me  persuade  du  tout,  le  dict  Pierre,  après 
avoir  eu  Hauvy  de  sa  première  femme  es- 
pouse'e  en  Lorraine, elle  estant  morte,  avoir 
eu  en  France  convolé  en  secondes  nopces  et 
avoir  par  grâce  et  concession  du  Roy  pris 
le  surnom  du  Lis.  considéré  qu'il  portoit 
le  lis  en  ses  armes  et  que  de  ce  second 
mariage,  Messieurs  du  Lis  sont  descen- 
dus :  et  de  cest  advis  sont  plusieurs  qui 
ont  cognoissance  de  la  dicte  histoire  »(i). 

Dans  sa  lettre  du  25  Mars  16 10,  Jean 
Hordal  s'exprime  en  ces  termes  : 

«  Touchant  le  double  que  faictes  de  la 
dicte  Hauvy. ma  bisayeuUe,  je  vous  supplie 
de  croire  qu'il  est  très  bien  vérifié,  qu'elle 
est  fille  de  Pierre  Darc,  troisiesme  frère 
de  la  dicte  Pucelle,  et  non  de  Jean  Dire, 
prévost  de  Vaucouleurs,  et  de  ce  vous  en 
jure  en  homme  d'honneur.  Et  si,  pour 
preuve  de  ce.  Monsieur  le  grand  doyen 
de  Toul,  mon  cousin  avelet  de  la  dicte 
Hauvy,  m'a  dict  et  asseuré  qu'il  mettroit, 
si  besoing  estoit,  sa  teste  sur  un  bloc 
pour  estre  coupée,  desquels  termes  il  a 
usé,  et  pour  sa  grande  preudhoniie  et 
fidélité,  fais  autant  d'estat  d'un  tel  tes- 
moing,  qui  est  omni  exceptione  major,  que 


(1)  E.    de   Bouteiller    et    G.    de    Braux,  la 
Famille  de  Jeanne  d'Arc,  p.  16. 


si  plusieurs  autres  en  deposoient.  Et  sy  le 
dict  sieur  Doyen  et  autres  m'ont  assuré 
le  dict  Pierre  avoir  esté  marié  en  Lor- 
raine, c'est  à  sçavoir  en  un  villas^e  proche 
de  Toul,  appelé  Bure  ;  de  sorte  qu'il  faut 
inférer  nécessairement  que,  puisqu'il 
appert  qu'il  a  été  résidant  en  France  avec 
femme  et  enfants,  ou  qu'il  a  mesné  en 
France  la  femme  qu'il  avoit  prise  en  Lor- 
raine, dont  est  sortie  la  dicte  Hauvy  qui 
demeura  en  Lorraine  et  fut  mariée  au  dict 
feu  Estienne  Hordal, et  que  messieurs  vos 
défunts  prédécesseurs  en  sont  descendus, 
ou  bien  que  la  mère  de  la  dicte  Hauvy 
estant  morte,  le  dict  Pierre  auroit  con- 
volé, en  France, à  de  secondes  noces, dont 
messieurs  vos  prédécesseurs  sont  extraicts 
seulement.  D'une  chose  pouvons-nous 
estre  assurés,  qu'estes  descendus  du  dict 
Pierre  en  ligne  masculine,  et  nous  en 
ligne  féminine,  et  crois  en  ma  conscience 
estre  chose  très  véritable. 

(0 

Enfin  Charles  du  Lys,  hésitant  encore, 
la  lettre  du  2  avril  161 1  contient  ces  dé- 
clarations répétées  : 

«  Et  d'autant  que  par  vos  pénultiesmes 
me  priés  d'uzer  mutuellement  d'une  li- 
berté entière  et  sans  cérémonies,  je  vous 
diray  que  Monsieur  le  grand  doyen  de 
l'Eglise  de  Toul,  mon  cousin,  personnage 
vénérable  et  véritable,  aagé  de  80  ans  ou 
environ,  et  trois  autres  miens  cousins, 
chanoines  au  dict  Toul,  et  moy,  sommes 
grandement  estonncs  et  extrêmement  marrys 
que  révoquiés  en  doute  que  soyons  sortis  de 
Hauvy,  fille  de  Pi.rre  d' Arc,  troisiesme 
frère  de  la  dicte  Pucelle  :  et  laquelle 
Hauvy  fut  mariée  à  Estienne  Hordal,  des- 
quels sommes  descendus,  comme  souvent 
vous  ay  escry.  Veu  que  ce  est  la  mesme 
vérité  que  cela  et  que  vous  en  ay  juré  en 
homme  d'honneur  par  mes  dernières. Une 
fois  pour  toutes  proteste  devant  Dieu, 
que  receus  avanthier  faisant  mesPasques, 
par  sa  saincte  grâce  et  miséricorde,  et 
jure  sur  la  damnation  de  mon  âme  que  ce 
que  vous  ay  escry  de  nostre  extraction  de 
la  dicte  Hauvy,  fille  de  Pierre  d'Arc,  et 
d'Estienne  Hordal  (que  Dieu  absolve), 
dont  nous  sommes  descendus  en  légitime 
mariage,  est  selon  ma  conscience  et  la 
tiadition  que  nous  en  avons  eue.    indubita- 

(i)  Ibid,-ç.  29. 


N»  976. 


L'INTERMEDIAIRE 


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blement  de  nos  prédécesseurs,  et  comme 
je  prétends  l'avoir  vérifié  par  Venqueslc 
qui  en  a  esté  faicte,  lorsqu'obtins  de  feu 
Son  Altesse  de  Lorraine,  d'iieureuse  mé- 
moire, déclaration  d'ancienne  noblesse, 
avec  permission  de  porter  les  armoiries 
de  la  dicte  Pucelle.  Et  n'eusse  jamais 
obtenu  la  dicte  permission,  si  je  n'eusse 
faict  paroistre  les  Hordalsestredu  parenté 
de  ladicte  Pucelle,  c'est  à  sçavoir  descen- 
dus du  y  frère  d'icelle,  qui  eut  une  fille 
appelée  Hauvy,  mariée  au  dict  Estienne 
'Hordal,  à  biiré  proche  de  Viincoidcnis. 

«  Et  bien  que  le  dict  Pierre  ayt  esté  en 
France  avec  sa  sœur,  tant  avant  sa  mort 
qu'après,  vous  escrivis,  et  c'est  la  vérité, 
ne  s'ensuit  pas  qu'il  n'aye  pas  esté  marié 
en  Lorraine  et  qu'ayant  eu  ladicte  Hauvy 
qui  auroit  demeuré  en  Lorraine, il  ne  s'en 
soit  allé  en  France  avec  sa  femme  ;  aussy 
ne  designés  vous  pas  qu'il  se  soit  marié 
en  France.  Q.ue  si  il  s'y  est  marié,  la 
mère  de  Hauvy  estant  morte,  il  faut  con- 
clure que  Messieurs  du  Lis  sont  descen- 
dus du  second  mariage  du  dict  Pierre  en 
ligne  masculine  et  les  Hordal  du  premier 
mariage  en  ligne  féminine.  En  somme,  il 
conste  que  le  dict  Pierre  a  esté  marié  au 
dict  Buré,  soit  devant  la  mort  de  la  Pu- 
celle, soit  après. 

«  Et  de  faict,  entre  la  dicte  mort  et  jus- 
tification de  la  dicte  Pucelle  il  y  a  eu  25 
ans,  pendant  lesquels  il  auroit  peu  se  ma- 
rier en  Lorraine  ;  car  un  mariage  est 
bientost  faict  et  consommé.  Et  depuis,  sa 
première  femme  estant  morte  en  Lor- 
raine, en  auroit  espousé  une  autre  en 
France,  dont  estes  descendus,  comme  je 
vous  ay  escry  en  mes  dernières. Etcomme 
depuis  quelques  mois  avois  prié  un  mien 
amy,  homme  d'honneur  et  d'authorité  et 
de  grand  sçavoir,  de  s'informer  à  Vau- 
couleurs  de  la  généalogie  des  frères  de  la 
Pucelle  et  spécialement  de  Pierre,  son  3" 
frère,  il  luy  fut  rendu  par  plusieurs  per- 
sonnes qualifiées  qu'il  n'y  avoit  personne 
en  Lorraine  qui  en  sceut  plus  que  moy  à 
rayson  de  l'enqueste  qui  en  avoit  esté 
faicte  à  ma  poursuite  et  à  mes  frays. 

«  Et  s'y  vous  asseure  que  depuis  4  ou 
S  mois  un  gentilhomme  de  ces  quartiers, 
mon  amy,  m'a  envoyé  une  copie  sembla- 
ble aux  trois  que  mave:(  envoyées  et  m'es- 
crivoit  qu'il  s'estonnoit  que  mus  v  cstious- 
ohini^.  Le  mesme  m'a  esté  dict  par  un 
mien  amy   de  robe  longue   et  qu'il  vous 


en  falloit  advertir  pour  y  remédier,  iceux 
estimants  que  ne  vous  en  avois  escry. 

«  Pour  mon  regard,  il  n'y  a  pas  d'inté- 
rest  pour  la  Lorraine,  a  cause  que  suys 
bien  cogneu  estre  du  parenté  de  la  Pucelle 
par  le  moyen  de  son  3°  frère  et  de  sa 
niepse  Hauvy,  mariée  à  Estienne  Hordal, 
comme  j'en  aydes  patentes  expresses  avec 
le  grand  sceau  de  feue  sa  dicte  Altesse  de 
Lorraine,  mais  eu  esgard  à  Messieurs  de 
nostre  parenté  de  Normandie  qui  esti- 
meront qu'en  Lorraine  il  n'y  a  d'au- 
tres parents  de  la  Pucelle  que  ceux 
qui  sont  contenus  en  l'extraction  qu'en 
avés  dressée  et  que  leur  avés  envoyée, 
comme  il  appert  par  les  lettres  que 
Monsieur  de  Troismonts  5/  ce  nest  qu  il 
vous  plaise  y  remédier,  si  tant  estoit  que 
changiez  quelque  chose  en  ladicte  extrac- 
tion, y  adjoutant  ou  diminuant. 

«Ce  que,  s'il  advenoit,  pourries  mettre 
s'il  vous  plaist.  et  avec  vérité  et  cons  • 
cience  (car  autrement  je  ne  parleroy  ny 
escriroy  jamais  ;  contra  quant  conscieiitiam 
qui  facit.  œdificat  ad  gehennaui  :  cap.  Iras 
de  rest.  spol.)  :  \<  que  du  mariage  du  dict 
Piene  d'Arc,  contracté  à  Buré  proche  de 
Vaucoulcurs,  il  y  auroit  eu  une  fille  nom- 
mée Hauvy  qui  auroit  esté  mariée  à  Estienne 
Hordal,  duquel  mariage  sont  issus  ceux 
qui  en  Lorraine  se  s(jnt  appelés  Hordal.ou 
sont  extraits  de  femmes  portant  le  nom 
de  Hordal. 

^^  Ce  que  vous  asseure  sur  les  mesmes 
protestations  et  serments  que  vous  ay 
escry  cy  dessus,  que  si  cela  estoit  fauU 
ne  v'oudrois  faire  telle  protestation  et  ser- 
ment pour  tous  les  empires  et  royaumes 
qui  sont  au  monde... 

>^(>) 

A  ces  extraits  si  nets,  si  positifs,  il  y  a 
lieu  d'ajouter  les  témoignages  recueillis 
à  la  demande  de  Jean  Hordal  dans  l'en- 
quête du  7  juin  1596,  les  voici  : 

«  DamoiseUe  Françoise  Dailly,  veuve  de 
noble  hommQ  Jehan  de  Bonnaire, bourgco\s 
de  Vaucouleurs,  sœur  du  sieur  Daillv, 
aagée  de  60  ans,  a  dit  que  les  Hordal 
estaient  qualifiés  de  parents  par  son 
frère  qui  estoit  chef  de  la  famille  de  la 
maison  de  la  Pucelle. 

ss  DamoiseUe  Barbe  Dailly,  veuve  et  re- 
lictc  de  feu  Mangtn  Hériosnie,  dict  la 
feuille,  résidante   à   Domremy,  a.igée  de 


(i)  Ibtd.    p.  38  et  sq. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  août  1902 


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50  ans,  et  sœur  du  sieur  Dailly,  dit  que  le 
grand  doyen....  avoit  fait  empreindre 
les  armoiries  de  ladite  Jelianne  en  l'église 
de  Toul,  que  les  Hordal  ont  été  par  deux 
fois  en  son  logis  du  temps  de  BLiise  Vin- 
cent son  premier  mary  et  qu'ils  ont  esté 
reçus  en  parents. 

«  Vénérable    et  discrète  personne  mes- 
sire  Hstiene  Hoidal,  doyen  et  chanoine  de 
Toul  et  chef  du  chapitre  de  cette  église, 
âo-é  de  66  ans...  dit  qu'il  a   toujours  ouy 
dire  de  ses  prédécesseurs  et  signamment  de 
feu  JccDi  Hordal, son  père  tid'Alix  sa  mère 
et  de  feu  mess.  C/a»rfe  Hordal.son  oncle  pa- 
ternel et   son  prédécesseur  au  doyenné  et 
de    Comtesse  Hordal,  femme   de   Mcnsuy 
Boni ciiger,  sœur  germaine  des  dits  Claude 
et  Jean   Hordal,   qu'ils   estoient    descen- 
dants   d'un  nommé  Estienne    Hordal  et 
d'une  nommée  Hawy,sa  femme, qui  estoit 
fille  de  Pierre  Dav,  fils  de  Jacques  Day  et 
d'Isabeaii,    sa   femme,    père    et    mère    de 
jehanne  ta  Pucelle  lesquels,    oultre  la  dite 
Jehanne  et  Pierre  auroient  encore    deux 
autres  enfans,    sça.vo\r  Jacqueinin  et  Jehan 
qui  sont  ceux,    ainsyquele  déposant  a 
entendu    de    mess.  Claude    Hordal,    son 
oncle,     cy    dessus    mentionné,    lesquels 
poursuivirent     la     justification    d'icelle 
Jehanne  après  sa  mort.  Et  que  oultre  les- 
dits   mess.  Claude,   Jehan  et    comtesse   les 
Mordais,  seroient  issus  dudit  Etienne  Hor- 
dal, et  de  ladite  Hawy   un  nommé  Vau- 
trin Hordal  ayeul   dudit  M.   Etienne  Hor- 
dal, lequel  mourut  du  temps  que  le  mar- 
quis de  Brandebourg   amena  des  troupes 
en  son  pays,  entre  les    bras  de  luy  dépo- 
sant, au  lieu  de   Nancy,  où  il  faisait  lors 
sa  résidence  en  une  maison  joignant   les 
Cordeliers. Tellement  que  les  enfants  issus 
desdits  Estienne  Hordal  et   Hawy,  sont  du 
nombre  de  quatre  ;  sçavoir  les  dits  Mes- 
sire    Claude,  Jehan,    Vautrin    et   comtesse 
Hordal.   En  raison    de  quoy  seroit   ledit 
sieur  N^.  Jehan   Hordal,  suppliant,  cousin 
au  déposant,  fils  à\i(X\i  Jehan  Hordal. 

«  Ajoute  qu'il  a  vu  les  armes  de  la  Pu- 
celle mises  sur  une  verrière  dans  la  salle 
de  sa  maison,  que  ces  mêmes  armes  ont 
toujours  été  usitées  sur  leurs  cachets. 
Qii' un  cachet  en  or,  portant  ces  mêmes 
armes,  a  été  donné  par  Haiiy  elle-même 
au  grand  doyen  et  qu'enfin  ces  armes 
figurent  sur  la  tombe  duditgrand  doyen, 


au  portail  de   Barisey  et   à  la   cathédrale 
de  Toul...  (1). 

Cette  enquête  a  été  visée  par    les  lettres 
de  noblesse  accordées  à  la  famille  Hordal 
le  10  juillet    1596,    où    il    est    dit  :  «.. 
d'autant  que  par  les  preuves  et   témoings 
administrés  de  la  part  dudit   Hordal  pour 
vérification    de   sa   généalogie   à  la    ditte 
Pucelle,    suivant    l'arbre   qu'il   en    aurait 
dressé  et  représenté  en   nostre  dit  conseil 
avec  les  enquestes  sur  ce,    diligeance    de 
sa  part  etreçeue  par  Baltazar  Crocq, pour- 
suivant d'armes  à  ce  commis  et  député,  il 
y  a  apparance  vray    semblable  qu'il    est 
issu  de  la  parante  de  ladite  Pucelle  ..»(2) 
je  sais  bien  que  M.  l'oucher  de    Molan- 
don  parle  avec  un    certain  dédain  du  té- 
moignage d'Hordal,  ainsi  que  des    enquê- 
tes de  15SI,  mais  nos   lecteurs   jugeront, 
je  pense. comme  moi, qu'ilyalà  néanmoins 
matière  suffisante  pour  se  faire  une  opinion 
définitive  sur  ce  débat 

le  n'ajoute  qu'un  mot  sur  la  question 
qui  m'est  personnelle — Je  puis  assurer 
que  les  actes  d'état-civil  et  le  livre  de  fa- 
mille des  Macquart  établissent  la  généa- 
logie avec  une  certitude  complète. 

Le  seul  document  à  examiner  de  plus 
près  est  le  Mémoite  des  Preuves  du  baron 
del^iillecourt.  Personnellement  je  croisa 
sa  véracité  entière  ;  mais  étant  donné 
qu'il  est  constitué  par  des  analyses  de  piè- 
ces, et  qu'il  est  rédigé  au  xviii^  siècle,  je 
le  présente  a  la  critique  historique  seule- 
ment comme  une  base  de  probabilité  et 
cela  jusqu'au  jour  où  d'autres  pièces  vien- 
dront corroborer  ses  dires.  Toutefois  j'en- 
gage M.  O.  de  Star  à  étudier  lui-même  ce 
Mémoire  des  Preuves  •  il  le  trouvera  à  la 
Bibliothèque  nationale,  à  la  continuation 
de  d'Hozier. 

Quel  que  soit  d'ailleurs  le  jugement  qui 
sera  porté  sur  ce  point  tout  personnel, 
j'estime  que  l'existence  d'une  postérité 
féminine  de  Pierre  d'Arc  est  d'ores  et 
déjà  démontrée.  L'étude  des  documents 
généalogiques  concernant  les  familles  qui 
se  réclament  de  cette  parenté  pourra  donc 
être  poursuivie  désormais  sans  se  buter  à 
un  regrettable  a  priori 

Henri  Debout. 
r.  XLV,   col.  921,  à  la  seconde  avant- 
dernière  ligne  lire  1504  et  non  1502. 

(1)  Ibid.  p    216. 

(2)  Ibid.  p.  219. 


N»  976 


L'INTERMEDIAIRE 


207 


208 


Folard  (M.  de). ambassadeur  sous 
Louis  XV  (XLV  ;  XLVI,  78).  —  V In- 
termédiaire, sous  la  signature,  Une  de  ses 
arrière  petites-filles,  dit  (10  juillet  1902) 
que  la  fille  aînée  de  M.  de  Folard  épousa 
le  comte  de  Toureau  Ne  faut-il  pas  lire 
Hareau  au  lieu  de  Toureau  ? 

D'autre  part,  faut  il  lire,  pour  le  nom 
de  sa  femme,  Nantua  ?  Ne  serait-ce  pas 
Nantica  ? 

Un  lecteur  avignonais. 

Cela  se  peut  :  il  nous  a  été  impossible  de 
faire  corriger  la  note  par  l'auteur  dont  l'écri- 
ture ne  nous  était  pas  familière. 

Marie  Leczinska.  —  M.  le  comte 
Fleury  et  M.  de  Nolhac  (XLVI,  10, 
146).  —  A  mon  humble  avis,  les  torts 
étaient  partagés  ;  et  puis  il  y  avait  entre 
les  deux  époux  cette  incompatibilité  d'hu- 
meur qui  amenait  jadis  tant  de  séparations 
judiciaires  et  dont  notre  moderne  divorcea 
si  rapidement  raison. 

Il  ne  faudrait  pas  croire  cependant  que 
Marie  Leczinska  fût  aussi  nulle  qu'on  veut 
bien  le  dire  Les  Mémoires  du  temps  ne 
la  présentent  certes  pas  sous  un  tel  jour: 
et  le  livre  de  M.Paul  de  Raynal  est  même 
le  plus  chavaleresque  des  panégyriques 
en  faveur  de  Marie  Leczinska.     Alpha. 

Tbéroigne  de  Méricourt    (T.    G. 

87g  ;  XLV).  —  M.  Albin  Body,  très  ren- 
seigné sur  la  célèbre  héroïne  révolution- 
naire,en  a  parlé  à  différentes  reprises  dans 
IVallonia. 

Le  véritable  sexe  du  chevaUer 
d'.ion  (T.  G.  317  ;  XLIV  ;  XLV.  —  Les 
lettres  de  la  chevalière  d'Eon  (c'est  ainsi 
qu'elle  a  signé  celles  que  j'ai  et  dont  le 
style  est  plutôt  d'un  dragon  que  d'une 
femme)  sont-elles  rares  et  ont  elles  une 
certaine  valeur  ?  B.  de  C. 

Savalettede  T  ange.  —  L'horame- 
femme  XLVI,  66.  —  L'Inteimédiairea 
traité  abondammentcelte  question  depuis 
le  tome  XXXIV.  Je  ne  vois  pas  qu'il  soit 
possible  d'y  revenir  utilement,  O. 

Les  Treize  (XLV).  —  C'est  par  un 
décret  en  date  du  12  mars  1815,  rendu 
à  Lyon  où  il  était  arrivé  le  10  au  soir, 
que  Napoléon  accorda  aux  fonctionnaires 
civils  et  militaires  qui  avaient  favorisé  la 


Restauration,   une  amnistie  pleine  et  en- 
tière. 

L'article  2  en  exceptait  treize  person- 
nages, qu'il  énumérait: 

Les  sieurs  Lynch,  de  la  Roche-Jacquelin, 
de  Vitrolles,  A'iexis  de  Noailieb,  duc  de  Ra- 
guse,  Sosthène  de  la  Rochefoucauld,  Bour- 
rienne,  Bellart,  prince  de  Bénévent,  comte  de 
Beurnonville,  comte  de  jancourt,  duc  de  Dal- 
berg,   abbé    de   Monlesquiou. 

Il  disposait,  en  outre,  à  leur  égard  : 

«  Ils  seront  traduits  devant  les  tribunaux 
pour  y  être  jugés  conformément  aux  lois  et 
subir,  en  cas  de  condamnation,  les  peines 
portées  au  Code  pénal. 

c(  Le  séquestre  sera  apposé  sur  leurs  biens 
meubles  et  immeubles  par  les  officiers  de  l'en- 
registrement, aussitôt  la  publication  du  pré- 
sent décret.  )) 

M.  César  Birotteau  trouvera  le  texte  de 
ce  document,  soit  dans  le  Bulletin  des  lots 
(6^  série,  t.  unique,  n"  69),  soit  dans  la 
collection  des  lois  etdécrets  de  Duvergier, 
à  la  date  indiquée  (t.  XIX,  p.  375).  Quant 
aux  raisons  qui  avaient  dicté  l'exclusion 
des  Treize  d'une  mesure  générale  de  clé- 
mence, il  ne  serait  pas  difficile  de  les  dé- 
terminer et  on  pourrait,  pour  chacun, 
aisément  les  préciser. 

R.  DuPL. 

Les  papiers  des  Tuileries  (XLV  ; 
XLVI,  19).  —  Sans  répondre  à  point 
nommé  à  la  question  posée,  mais  dési- 
rant y  contribuer  partiellement,  je  con- 
seillerai au  lecteur  de  se  référer  à  la  Noie 
préliminaire  de  huit  pages, deM.  L,  Leces- 
tre,  k  son  ouvrage,  Lettres  inédites  de  iVa- 
poléon  I"  {an  Vm—  i^i^)  (Paris.  Pion, 
1897,2  volumes),au  sujet  des  éliminations, 
destructions  et  mutilations  de  la  Corres- 
pondance de  Napoléon  P'.      E.    LlMINON. 

Les  médecins  qui  ont  fait  volon- 
tairement le  sacrifice  de  leur  vie 
(XLV  ;  XLVI,  95).  —  II  y  a  25  ans,  le  D^ 
Mouton  de  Cutz  fit  un  rapport  à  l'Acadé- 
mie de  médecine  de  Paris,  sur  le  fait  sui- 
vant :  s'étant  fait  au  doigt  une  large  ou- 
verture, avec  le  bistouri  qui  lui  servait  à 
faire  la  trachéotomie,  dans  un  cas  de 
croup,  il  en  déduisait  que  la  maladie 
n'était  pas  contagieuse  ;  sous  prétexte 
qu'il  n'avait  pas  eu  le  temps  de  prendre 
les  précautions  nécessaires  en  pareil  cas 
(faire  saigner  abondamment  la  blessure, 
sucer  la  piqûre,  etc).  On  sait  aujourd'hui 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 

209 210     — 

ne  disiez-vous 


combien  cette  conclusion    était   prématu- 
rée !  D' B. 

En  183c,  à  Alexandrie  (Egypte),  M. Fer 
dinand  de  Lesseps, étant  consul, le  D'' Clot- 
Bey   s'est  inoculé  de  virus  de  la  peste. 

A.    R. 

Tybill.es  (XLVI,  12.  1^7).  —  N'y  au- 
rait-il pas  là  une  coquille  administrative? 
Et  ne  faut-il  pas  lire  tout  simplement  ; 
rue  des  Sybi  lies"?  Rip-Rap. 

'  Pissotts  XLV  ;XLVI,96).—  ANoyon, 
on  appelle  vulgairement  le  pisselot,  la 
fontaine  magnésienne  de  l'Obélisque  ; 
parce  que  son  jet  d'eau  est  très  mince. 

D'un  autre  côté,  ce  mot  a  le  sens  de 
chaumière,  pissotte  ;  parce  que  nos  an- 
cêtres gaulois  employaient  cette  expres- 
sion, à  tO'Ut  bout  de  champ.  Ainsi,  par 
exemple,  pour  dire  une  robe  commune, 
en  etotïe  vulgaire,  on  disait  :  une  petite 
robe  pour  aller  pisser  !  (nous  l'avons  en- 
tendu, dans  notre  enfance,  dans  la  bou- 
che d'une  vieille  marquise  !)  De  même  ; 
tel  roi  fit  périr  tous  les  assassins  :  il  n'en 
laissa  pas  même  un  seul  pour  pisser  con- 
tre la  muraille  ;  mingcntem juxtà pai  ietem, 
dit  saint  Grégoire  de  Tours,  dans  son  his- 
toire des  Francs  ;  —  un  évêque  !  C'est  ainsi 
que  pissotte  désignait  une  cabane,  bonne 
tout  au  plus  pour  aller  y  faire  ses  besoins 
contre  les  parois  délabrées. 

Et  si  ce  n'est  pas  vrai,  c'est  du  moins 
vraisemblable  ;  nous  en  avons  donné  les 
motifs.  D' B 


*  ♦ 


Ajoutez  à  la  liste  d'endroits  appelés 
P/s5o/é  le  petit  café  situé  à  l'encoignure 
des  rues  Beaujolais  et  Montpensier,  à  côté 
du  Palais-Royal  et  où  ont  défilé  toutes  les 
célébrités  de  ce  théâtre. 

Eugène  Héros. 


* 


Il  existe  à  Saint- Maixent  (Deux  Sèvres) 
un  ruisseau  relativement  important  appelé 
le  P'ssot,  qui  se  jette  dans  la  Sèvre  (Nior- 
taise)  à  l'endroit  même  où  elle  sort  delà 
ville  de  Saint-Maixent.  V.  A.  T. 

Ovale  ;  nouvelle  acception  (XLV). 

—    Ovale   est    sans    doute    ici    pour  gra- 
cieuse. 

Vous  vouliez,  Acis,  me  dire   qu'il  fait 


froid  ;   que 
s'écriait,  jadis,  La  Bruyère. 

L.  N. 


10  août  190a 

il   fait  froid, 
Machaut. 


Le  mot  Arietes  (^XLIV;  XLV  ;  XLVI, 
96).  —  De  ce  que  brebis  s'est  dit  berbis 
en  vieux  français,  il  serait  penl-clre  témé- 
laire  d'affirmer  que  le  vieux  mot  berbiz 
ait  toujours  eu  le  sens  de  brebis  ;  d'autant 
plus  que  ter  a  le  sens  de  brillant  en  gau- 
lois ;  et  que  hi^.  à  la  fin  d'un  mot  surtout, 
peut  avoir  aussi  bien  des  sens  difiérents. 
Naturellement,  nous  n'affirmons  rien  ici; 
c'est  une  simple  objection,  que  nous 
adressons  à  notre  savant  ophélète,  M.  de 
la   M.  D'  Bougon. 

Il  s'est  amené  —  Cet  objet  est 
identique  à  un  autre  (XLVI,  67).  —  Il 
serait  fort  intéressant  de  citer  des  phrases, 
avec  leurs  noms,  du  «  grand  nombre  de 
gens  de  lettres  »  qui  écrivent  s'amener 
pour  venir.  Quand  j'entends  mes  enfants 
dire  ><  Dépêche  toi  d.;  t'amener  »,  pour  : 
empresss-toi  d'arriver,  je  les  reprends 
vivement.  Je  croyais  (errare  bumaninn  est) 
que  seuls  les  paysans  disaient  :  «  Tiens, 
voilà  le  train  qui  s'amène  !  »      Oroel. 

Vo'ume  anonyme  (XLVI,  17).  — 
Isidore  S  ..  [Salles]  et  Herald  de  P... 
[Page].  Qiiatrains.  —  Paris,  fPau,  Impr. 
Garet],  1896,    pet.  in-8"  carré  de  327  p. 

Isidore  Salles  est  le  poète  landais  bien 
connu,  l'auteur  de  Gasconnue.  Le  lieu 
d'impression  et  le  nom  de  l'imprimeur 
sont  au  verso  du  faux  titre. 

Palensis, 

*  * 
Le    livre,     introuvable    en    effet,    des 

Quatrains  anonymes  dont  M.  J.  G.  Wigg 
recherche  la  paternité,  est  dû  à  l'ami- 
cale collaboration  de  M.  Isidore  Salles 
qui  fut  l'un  des  plus  jeunes  préfets 
de  feu  l'Empire  :  il  ne  dut  pas  avoir 
la  main  lourde  à  ses  administrés,  —  et 
du  baron  Herald  de  Pages,  un  éblouis- 
sant causeur  qui  porte  gaillardemment 
ses  quatre-vingt-sept  ans  et  qui  se  trouve 
avoir  été  par  rencontre  le  père  réel  du 
Petit  Joitnial 

L'un  el  l'autre,  derniers  survivants 
de  l'aimable  bande  des  Emile  Augier, 
Latour  Saint-Ybards,  Lherminier,  mar- 
quis de  Belloy.  etc.  J'en  passe,  mais  je  ne 
saurais  ajouter  :  des  meilleurs.,. 


N°  976. 


L'INTERMEDIAIRE 


211 


212 


Maintenant,    par     la   fraternelle   unité 
des  deux  collaborateurs,  auquel   attribuer 
tel  ou  tel  de  leurs  quatrains,   celui-ci    par 
exemple,    dont  ma   mémoire    doit  trahir 
indignement  les  deux  premiers  vers  : 
11  n'importe  de  savoir 
De  qui  l'on  a  bien  pu  naître 
Depuis  que  le    verbe  Avoir 
A  remplacé  le  verbe  Etre 
{Remplacé    ou  supplantée ...) 
Et  de  cet  autre,  cocasse  : 

Chaque  saison  que  Dieu     nous   donne 
A  son  bon  et  mauvais  côté  : 
Si  mon  hiver  est  monotone 
Mon  printemps  ne  l'a  pas  été. 

N.  —  r. 

* 

Les  deux  premiers  vers  doivent  se  lire 
ainsi  : 

On  ne  tient  pas  à  savoir 
De  quel  sang  on  a  pu  naître. 

Inadvertances  de  divers  auteurs 
(T.  G.  718  ;  XXXV  ;  XXXVl  ;  XXXVII 
XXXVlll  :  XXXIX  ;  XL  ;  XLI  ;  XLll 
XLlll  :  XLIV  ;  XLV).  —  Ici.  l'auteur 
n'appartient  pas  à  la  littérature  ;  c'est 
une  société  française  de  navigation. 

Elle  a  mis  sur  chantier  à  Saint-Nazaire, 
un  navire  qu'elle  a  nommé  Maréchal  Su- 
chet. 

Il  suffit  d'ouvrir  un  dictionnaire  histo- 
rique pour  apprendre  que  le  général  Su- 
chet,  duc  d'Abrantès,  n'a  jamais  été  ma- 
réchal de  France. 

Napoléon  a  créé  des  ducs,  militaires 
qui,  malgré  ce  titre,  sont  restés  généraux 
de  division  :  Suchet  est  dans  ce  cas. 

Si  la  Société  de  navigation  ne  change 
pas  le  nom  du  bateau,  les  passagers, 
en  grande  majorité,  seront  persuadés  que 
Suchet  a  été  maréchal  de  l'Empire  et 
l'erreur  tiendra  bon  comme  toutes  les 
erreurs.  X.  X. 

♦  * 
On  signalait  dernièrement  dans  VJiiicr- 

médiaire,  des  fautes  de  français  d'Alfred 
de  Musset  ;  en  voici  une  de  Lamartine  : 
Ah  !  qu'il  pleure,  celui  dont  les  mains  achai- 

[nées 
S'attachant    comme    un  lierre    aux  débris  des 

i  années. 
Voit  avec  l'avenir  s'écouler  son  espoir  ! 

Voit  n'a  pas  de  sujet. 

Ce  qu'il  y  a  d'enrageant, c'est  que  d'aussi 
affreuses  incorrections  se  rencontrent  dans 
des  pièces  magnifiques. 

Les  trois  vers  que  je  cite  sont  tirés  de 


la  pièce  intitulée  :  Le  poète  mourant  (Ts^ou- 
velles  méditations).  A-.  F. 

-vilitaires  professionnels  (XLV). 
—  On  doit  dire  ;  militaires  professionnels, 
et  non  professionnels  militaires. 

Militaires  professionnels,  c'est-à-dire 
soldats  de  carrière,  pour  une  longue  du- 
rée de  service,  ou  rengagés  et  n'ayant 
désormais  plus  d'autre  profession  en 
vue. 

On  dit  :  mendiant  professionnel,  vo- 
leur professionnel,  mais  je  ne  crois  pas 
qu'il  s,  it  correct  de  dire  :  professionnel 
mendiant,  professionnel  voleur.  On  dirait 
mieux  :  professionnel  de  la  mendicité, 
professionnel  du  vol. 

C'est  pourquoi  je  ne  pense  pas  que  l'on 
puisse  dire  indiffe'remjuent  militaire  pro- 
fessionnel ou  professionnel  militaire. 

Recta. 

L'autruche  citée  dans  la  Bible 
(XLVI,  65).  —  Le  renseignement  de- 
mandé se  trouve  naturellement  dans  le 
célèbre  ouvrage  de  Samuel  Bochart  : 
Hiéro:(oicon  (ou  des  Animaux  de  l'Ecri- 
ture Sainte)  au  mot  Strut!:io.  —  Oiiod 
de  Struthione  légère  est  Job  39,  17  undc  est, 
quod  Ieremias.Thren,  4,  3,  maires,  iuwii- 
scricordes  confert  cum  struthionihus.  Job, 
39,  17.  Hœc  ova  sua  derelinqnit  in  teira. 
etc.  Nec  cooitat  fiitiirum.  ut  illa  pes  con- 
terat,  cl  agri  bestia  comprimât.  Durani  se 
exhibée  erga  puUos  suos,  ac  si  non  estent 
siti. 

JÉRÉMiE.  Thren  4.3,  Filia  populimeicru- 
delisest.  ut  slruthiones  deserti.. 

Ainsi  l'autruche  passait  pour 'négliger 
ses  œufs  et  en  couver  d'autres  que  les 
siens,  Vieujeu. 

*  *  '*' 

La  Biblecite l'autruche  deux  fois.  «As-tu 
donné  aux  paons  le  plumage  qui  est  si 
gai,  où  à  l'autruche  les  ailes  et  les 
plumes?  »  fjob  XXXIX,  v.  19). 

(I  Les  épines  croîtront  dans  ses  palais, 
les  chardons  et  les  buissons  dans  ses  for- 
teresses, et  elle  sera  le  repaire  des  dra- 
gons et  le  pâturage  des  autruches. >-  (Isaïe 
XXXIV,  V.  13). 

A  vrai  dire,  il  n'y  a  rien  dans  ces  pas- 
sages qui  soit  un  éloge  ou  une  critique 
de  l'autruche.  Et  je  ne  connais  pas  d'autres 
passages  relatifs  à  ce  volatile.  V. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  août    1901 


21 


214     


Le  passage  de  la  Bible  auquel  fait  allu- 
sion l'abbé  Demigneux  est  sans  doute 
celui  que  voici,  et  qui  se  trouve  au  livre 
de  Job,  chapitre  XXXIX,  versets  16  à  21 . 

As-tu  donné  aux  paons  ce  plumage  qui  est 
sibiillant?  ou  à  l'autruche  les  ailes  et  ici 
plumes  ? 

Néanmoins  elle  abandonne  ses  œufs  à  terre, 
et  les  fait  échauffer  sur  la  poussière,  et  elle 
oublie  que  le  pied  les  écrasera  ou  que  les  bêtes, 
des  champs  les  fouleront.  Elle  se  montre 
cruelle  envers  ses  petits,  comme  s'ils  n'étaient 
pas  à  elle  :  et  son  travail  est  souvent  inutile, 
«t  elle  ne  s'en  soucie  point. Car  Dieu  l'a  privée 
de  sagesse  et  ne  lui  a  point  donné  d'intelli- 
gi^nce  •  a  la  première  occasion  elle  se  dresse 
en  haut,  et  se  moque  du  cheval  et  .de  celui 
qui  le  monte.  V.  A.  T, 


Le  passage  visé  appartient  à  l'admirable 
poème  qu'est  le  livre  de  Job(c.  XXXIX, 
V.  13-18)  : 

L'aile  de  l'autruche  est  semblable  à  celle 
de  la  cigogne  et  de  i'épervier.  Lorsqu'elle 
abandonne  ses  œufs  sur  la  terre...  elle 
oublie  que  le  pied  du  passant  ou  celui  des 
bêtes  sauvages  les  écrasera  peut-être.  Elle 
est  dure  et  insensible  à  ses  petits  comme 
s'ils  n'étaient  pas  à  elle...  Car  Dieu  l'a 
privée  de  sagesse  et  ne  lui  pas  donné  l'in- 
telligence... 

D'ailleurs,  les  formes  bizarres  et  dis- 
proportionnées de  l'autruche,  sa  tête  dé- 
primée lui  ont,  de  tout  temps,  attiré  le 
reproche  de  stupidité.  Pline  {Hist.  nat. 
L.  X,  c.  i)  est  peut-être  le  premier  à  pré- 
tendre que,  lorsqu'elle  est  poursuivie  par 
le  chasseur,  elle  croit  se  soustraire  au 
danger  en  dissimulant  sa  tête  derrière 
une  pierre  ou  sous  le  plus  petit  buisson, 
laissant  à  découvert  le  reste  du  corps. 

F.BL. 


* 
♦  * 


Même  réponse. 


Saint-Médard 


*  ♦ 
M.Piétrose  convaincra  aisément  que 
le  bon  curé  dont  il  parle  n'a  pas  tout  à 
fait  tort.  Cet  oiseau  est  nommé  à  ma 
connaissance,  dix  fois,  dans  le  texte 
hébreu  de  l'ancien  testament,  spéciale- 
ment dans  Job,  et  dans  les  Prophètes  : 
Isa'ie,  Jr'réiiiie  et  Michée.  Voici  deux  textes 
d'Isaie  chap.  43.  v.  20.  Glorificabit  me 
bestia  agri  ;  dracones  et  struthiones  ;  ch. 
13,.  21  Et  habitatuni  ibi  (c.-à-d.  dans  les 


pilosi 


Filia, 
L'au- 
doute 


luines    de  Babylone)  strutbiofies   et 
saltabrtit  ibi. 

Et  Jcrémie  :    Lamentations    4.  3. 
populi  met   cindehs,  quasi  struthio. 
truche  est  qualifiée  de  cruelle,  sans 
parce  qu'une  fois  qu'elle  a  pondu  ses  œufs, 
elle    les  abandonne   sur  le   sable   brûlant 
du  désert,  qui  suffit  à  les  faire  éclore. 
Auguste  Paradan. 

*     ¥ 

Le  brave  curé  mis  en  cause  par  M. 
Piétro,  qui,  dans  un  ouvrage,  dit  de  l'au- 
truche :  «  Cet  animal  est  peu  intelligent  ; 
«  l'Ecriture  n'en  fait  pas  l'éloge,  au  con- 
«  traire  elle  en  dit  du  mal  »,  ce  brave 
curé,  dis-je,  fait  allusion  à  plusieurs 
textes  de  l'Ecriture  qui  lui  donnent  par- 
faitement raison.  Voyez  job  XXX,  29  ; 
XXXIX.  13-18.—  Isaïe,  XIII,  21  ;  XLIII, 
20  :  —  Thrènes  IV,  3  :  —  Michée  1,  8. 
—  Lévitique  XI,  16.  —  Deutéronome 
XIV,  15. 

Qu'e>t  l'autruche  d'après  ces  textes  ? 

1°  Un  oiseau  légalement  impur,  que 
les  enfants  d'Israël  ne  devaient  pas  man- 
ger. (Lév.  et  Deut.  loc    cit). 

2''  Un  oiseau  vraiment  inintelligent  : 
«  car  Dieu  l'a  privé  de  sagesse  et  ne  lui 
^<  a  point  départi  d'intelligence  ».  job 
XXXIX.  17. 

Un  proverbe  arabe  dit  :  «  stupide 
comme  une  autruche  »,  et  cela  pour  de 
multiples  raisons  développées  dans  le 
Dictionnaire  de-Bochart. 

3°  Un  oiseau  cruel,-  le  symbole  même 
de  la  cruauté,  d'après  Jérémie.  Lamenta- 
tions IV,  3|:  «  La  fille  de  mon  peuple  est 
«  cruelle  comme  l'autruche  dans  le  dé- 
«  sert».  Le  prophète,  accusant  les  femmes 
de  Jérusalem  d'abandonner  leurs  enfants 
au  lieu  de  les  allaiter,  les  compare  juste- 
ment à  l'autruche  qui,  si  on  en  croit  Job, 
\<  abandonne  ses  œufs  dans  le  sable...  et 
«  ne  pense  pas  que  le  pied  peut  les  fouler 
ou  que  la  bête  sauvage  peut  les  écraser 
et  les  déyorer  ;  qui  est  tiure  pour  ses 
petits  comme  s'ils  n'étaient  point  à  elle 
et  qui,  si  elle  a  travar^Jé  en  vain,  n'en  est 
saisie  d'aucune  crainte,  >*  XXXIX,  14-16. 
,'v  Bufïon  ne  contredit  point  le  saint  homme 
de  la  Bible.  Hist.  nat.  LXX. 

C'est  l'oiseau  impie,  dit  sentencieuse- 
ment l'arabe. 

Mais,  en  revanche,  prodigieuse,  triom- 
phante est  la  course  ailéede  cette  géante 
du   désert    qui,    «  quand   c'est  le  temps^ 


U'  97e 


L'WTERMEDIAIRE 


215 


216 


«  (pousse  un  cri  d'allégresse),  prend  son 
«  essor  superbement,  et  se  rit  du  cheval 
«et  de  son  cavalier.  »  Job, XXIX,  18. 

Abbé  )arry. 


* 
*  « 


L'abbé  Demigneux  avait  certainement 
en  vue  le  chapitre  XXIX  du  Livre 
de  Job,  versets  13  à  18,  et  notamment 
le  verset  17  ainsi  conçu  :  «  Privavit 
cnim  eam  (Struthionem)  sapientia  nec 
dédit  illi  intelligentiam  »  Resterait  à 
savoir  si  «  struthio  »  traduit  bien  l'hé- 
breu <»  Renanim  >v  La  question  semble 
discutable.  Voir  Rochart  dans  l'Hïero- 
zoïcon  Lib.  II,  XVI  et  XVII.  Il  semble 
être  également  fait  mention  de  l'au- 
truche dans  les  Prophètes  sous  le  nom  de 
«  Beth  lâana  ».  El.  Kantara. 

Christ  sans  barbe  (XLVI,  63).  — 
Monsieur  Gendevert  trouvera  lesréponses 
aux  questions  qu'il  pose  à  M.  de  Mély, 
au  sujet  du  Christ  sans  barbe,  dans  le  vo- 
lume qui  vient  de  paraître: 

Le  Saint- Suaire  dj  Turin  est-il  authen- 
tique ?  Lesrepiésentations  du  Christ  à  tra- 
veis  les  âges.  Paris,  Poussielgue,  1902, 
petit  in-4°.  F.  Mély. 

Les  saints,  guérisseurs  et  pro- 
ducteurs de  maladies  (XLV).  —  Le 
lecteur  trouvera  deux  études  très  docu- 
mentées sur  ce  sujet  dans  les  ouvrages 
que  voici  : 

Alfr.  Franklin.  —  La  vie  privée  d' autre- 
fois.   Les  Médecins  (Paris,     Pion,     1892) 
3*  P''.  Les  saints  guérisseurs  (219-253). 

H.  Gaidoz.  —  La  rage  et  saint  Hubert. 
—  (Paris,  A.  Picard,  1887)  224  pages. 

D'  Charbonier. 

Occlusion  des  yeux  après  la 
mort  (XLII  ;  XLIII  ;  XLIV).  —  Voir  dans 
\q.  Dictionnaire  des  Antiquités  grecques  et 
romaines  de  Ch.  Daremberg  et  Edm.  Sa- 
glio,  tome  II,  fig.  3359,  une  scène  de  ce 
genre  d'après  un  vase  funéraire  trouvé  à 
Volatcrre  et  qui  remonterait  à  la  période 
romaine  de  l'art  étrusque. 

F.  BL. 

Les  moulins  à  hosties  (XLV;  XLVI, 
107).  —  La  «  Bibliothèque  historique  » 
au  sujet  de  laquelle  plusieurs  collabora- 
teurs de  V Intermédiaire  m'ont  fourni  des 
réponses  très  complètes  et  très    intéres- 


santes, dont  je  les  remercie  cordialement 
—  contient  à  la  page  3 18  du  tome  XI,  le 
récit  suivant  sur  un  député  très  en  vue 
sous  la  Restauration  : 

Les  députés  n'ont  pas  eu  le  courage  d'enten- 
dre   M.  de   ;  mais  la   Quotidienne 

nous  en  a  dédommagés  en  nous  donnant  son 
discours.  Ce  discours  nous  montre  à  quel 
point  un  honnête  homme  peut  ressembler  à 
un  énergumène,  et  comment  la  fureur  peut 
s'allier  avec  la  piété.  Ce  n'est  pas.  du  reste, 
le  seul  contraste  qu'ait    présenté   jusqu'ici   la 

conduite  de  M.  de  ;  il  a  déjà    prouvé 

qu'il  faisait  marcher  de  front  l'orgueil  le 
plus  démesuré  des  titres  et  des  parchemins 
avec  la  pratique  d'une  religion  qui  prêche 
l'humilité.  Tout  le  monde  sait  que.  dans  la 
paroisse  dont  il  fut  seigneur  et  qu'il  habite 
encore,  il  donne  à  ses  ex-vassaux  l'exemple 
de  la  piété  en  communiant  toutes  les  semai- 
nes. Mais  une  communion  vulgaire  ne  lui  pa- 
raissant pas  digne  d'un  homme  comme  lui,  il 
a  fait  fabriquer  des  hosties  à  l'écusson  de  sa 
maison,  et,  la  veille  du  grand  jour,  il  envoie 
au  Curé  celle  qui  doit  lui  être  présentée  le 
lendemain.  Un  jour,  il  avait  oublié  cette  pré- 
caution importante  ;  et  le  curé,  croyant  qu'il 
voulait  se  remettre  au  régime  ordinaire,  s'ap- 
prêtait à  lui  administrer  une  communion  non 
armoriée;  mais,  à  l'aspect  de  l'hostie  plé- 
béienne, le  communiant  pâlit  et  recula  invo- 
lontairement. Cependant  il  était  trop  tard 
pour  y  remédier.  Monseigneur,  lui  dit  le 
curé,  //  faut  pour  aujourd'hui  vous  conten- 
ter de  la  fortune  du  pot.  Force  lui  fut  de 
suivre  ce  conseil  ;  mais  puisque  Dieu  lui- 
même  ne  lui  paraît  admissible  que  sous  les 
emblèmes  de  la  féodalité,  qui  ne  lui  pardonne- 
rait de  vouloir  rendre  aux  hommes  ce"  régime 
qui  est  pour  lui  la  perfection  idéale  ? 

V.  A.  T. 

Le  gaz  et  l'éclairage  des  villes 
(T.  G.  380:  XLIV).  —  L'Intermédiaire 
peut  enregistrer  un  nouveau  succès.  L'ar- 
ticle qu'il  a  publié  naguère  (30  septembre 
1899)  sur  Jean -Pierre  Minkelers  a  déter- 
miné en  Belgique  et  aux  Pays-Bas  une 
campagne  de  presse  en  faveur  du  «  véri- 
table inventeur  de  l'éclairage  au  gaz»,  et 
sur  l'initiative  de  l'administration  com- 
munale de  Maestricht  un  comité  vient  de 
se  constituer  dans  la  ville  natale  du  sa- 
vant belge  pour  élever  un  monument  à 
celui-ci.  Ce  comité  a  pour  présidents 
d'honneur  MM.  G.Ruysde  Beerenbrouck, 
commissaire  de  la  Reine  dans  le  Lim- 
bourg  hollandais,  et  V.  de  Stuers,  mem- 
bre de  la  Seconde  Chambre  des  Etats-Gé- 
néraux; pour  président   effectif,  M.  Bau- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  août  i^oi. 


217 


218 


(Juin,  bourgmestre  de  Maestricht  ;  pour 
trésorier,  M.  P.  Loomans,  de  la  même 
ville  —  à  qui  les  souscriptions  doivent 
être  adressées. 

Depuis  la  publication  de  ma  notice  dans 
V Intermédiaire,  j'ai  retrouvé  à  la  Bibliothè- 
que royale  de  Belgique  (Varia,  70712, 
Aérostats,  i),  un  exemplaire  du  Mcuioire 
sur  l'air  inflammable  de  Minkelers,  que 
j'avais  dû  citer  autrefois  d'après  Morren 
et  les  historiens  de  l'ancienne  Académie 
de  Bruxelles.  Or,  ceux-ci  n'ont  pas  tou- 
jours su  lire  exactement  le  texte  qu'ils 
avaient  sous  les  yeux. 

Ainsi,  c'est  le  i"  octobre  1783  — et 
non  le  1"  octobre  1784  —  qu'eut  lieu, 
à  Louvain,  l'expérience  dans  laquelle 
Minkelers  obtint  pour  la  première  fois  du 
gaz  de  houille.  Il  l'utilisa  d'abord  pour  le 
gonflement  des  aérostats, lesquels  venaient 
d'être  inventés,  et  l'on  trouvera  d'intéres- 
sants détails  à  ce  sujet  dans  son  Mémoire 
et  dans  l'ouvrage  de  Faujas  de  Saint-Fond, 
l'historiographe  des  frères  Montgolfier. 
Les  résultats  acquis  furent  communiqués 
à  l'Académie  de  Bruxelles  dans  ses  séances 
du  22  décembre  1783  etdu  8  janvier  1784, 
et  celle-ci  les  fit  connaître  officiellement  à 
l'Académie  de  Berlin,  dont  le  directeur, 
Achard,  venait  de  demander  «  différens 
éclaircissemens  sur  ce  qui  s'étoit  fait  dans 
les  Pays-Bas  par  rapport  aux  machines 
aérostatiques  ». 

Minkelers  connut 
propriétés  du  gaz  de 
année,  à  l'Université 
servait  pour  éclairer 
fait  a  été  attesté  par  Van  Hulthem,  le  cé- 
lèbre bibliophile^  qui  devint  son  élève  en 
1783  ;  et  en  1872,  M.  Michel  Smiets  af- 
firma, au  XII*  congrès  néerlandais  tenu  à 
Middelbourg,que  deux  autres  anciens  élè- 
ves de  Minkelers  lui  avaient,  à  lui-même, 
raconté  la  chose. 

11  est  juste  de  rappeler, d'après  le  l^ieux- 
A^^î// d'Edouard  Fournier,  qu'un  médecin 
français,  Jean  Tardin,  et  un  révérend  an- 
glais, John  Clayton,  avaient,  dès  le  xvn* 
siècle, distillé  du  charbon  de  terre,  obtenu 
ainsi  du  ga{  inflammable, du  spiritof  coal. 
Mais  ces  expériences  restèrent  absolument 
stériles. 

D'autre  part,  on  sait  que  les  premiers 
essais  d'éclairage  au  gaz  de  Philippe  Le- 
Ibon,  en  France,  datent  de   1786,  et  les 


bientôt  toutes  les 
houille,  et  chaque 
de  Louvain,  il  s'en 
son    auditoire  :  le 


premiers  essais  de  William  Murdock,  en 
Angleterre,  de  1792. 

A.  Boghaert-Vaché. 

L'Arc  de  Triomphe   et  le  5  mal 

(XLV).  —  Il  est  de  toute  évidence 
que,  sauf  aux  deux  points  extrêmes  les 
plus  éloignés  de  son  parcours,  c'est-à-dire 
les  jours  du  solstice  d'été  et  du  solstice 
d'hiver,  le  soleil  se  plonge,  à  l'horizon 
du  couchant,  deux  fois  par  an  aux  mêmes 
points,  compris  entre  ces  deux  points  ex- 
trêmes. 11  en  résulte  que,  pour  un  obser- 
vateur placé  dans  l'axe  de  l'Arc  de 
Triomphe.le  soleil  se  couche  sous  cet  Arc, 
à  deux  époques  de  l'année,  également 
distantes  par  rapport  aux  solstices.  Le 
reste  du  temps,  il  se  coucke  soit  un  peu 
plus  au  nord,  soit  plus  au  sud  ;  c'est-à- 
dire  soit  à  la  droite  soit  à  la  gauche  de 
l'observateur,  qui  regarde  cet  arc  triom- 
phal. 

Maintenant,  il  faut  bien  savoir  comment 
on  doit  se  placer,  pour  assistera  ce  phé- 
nomène météorologique,  et  nous  croyons 
que  l'auteur  se  trompe,  en  parlant  de  la 
terrasse  des  Tuileries  :  puisque  l'Arc  de 
Triomphe  est  trop  au  nor ^-ouest,  par  rap- 
port à  cette  direction, il  est  déboute  néces- 
sité- pour  cela,  que  l'observateur  ait  l'Arc 
de  Triomphe  au  iwi-ouest.    D""  Bougon. 

*  * 
A  en  juger  d'après  les  plans  de  Paris, 

l'axe  du  monument  ou    la   direction  des 

Champs-Elysées  et  de  l'avenue  de  Neuilly 

est  N  64P  30'  W. 

Cela  posé,  le  soleil  se  couchera  dans  la 
direction  de  l'embrasure  de  l'Arc  de 
Triomphe  les  deux  jours  où  il  apparaîtra 
ou  disparaîtra  a  l'horizon  à  64-  30'  de  la 
direction  N.  S. 

Soient  D  la  déclinaison,  L  la  latitude, 
Z  l'azimut  du  soleil  I  à  l'horizon,  ou  l'an- 
gle ION.  Le  plan  du  petit  cercle  décrit 
i'ar  le  soleil  dans  les  journées  considérées 
rencontre  ON  en  un  point  A,  situé  à  une 
distance. 

,         Sin  D 

oA  =  • r^  • 

cos  L 

lOA   rectangle  en  A 


Mais 
donne 

d'où 


triangle 


OA  =  01  cos  Z, 


COS  z  =  -,   = 


oA 
ol" 


Sin^D 
cos  l 


N»976. 


L'INTERMEDIAIRE 


219 


220 


or,  à  Paris,  L  =  48°5o'  en  '1  doit  avoir 
pour  valeur  64<'3o'.  On  a  donc,  pour  dé- 
terminer D,  l'équation 

Sin  D  =  cos64''3o'  cos  48°5o' 
d'où 

log  sinD  =  logcos  64''3o'-[- logées  48''5o" 
log  cos  64°3o'  =  1.6339844 
log  cos  48*30'  =  1.8183919 

Somme         =  1. 4523763  =  log 
Sin  D, 
d'où 

D  —  i6o27'44 

ou,  à  cause  de  l'insuffisance  des  données, 

D  =  i6«27' 

Mais, d'après  la  Connahsance  des  Temps, 
la  déclinaison  du  soleil  est  de  16°  27'  le  5 
mai  ou  le  7  août. 

Ainsi,  pour  un  spectateur  placé  sur 
l'axe  des  Champs  Elysées,  le  soleil  se  cou- 
che dans  l'embrasure  de  l'Arc  de  'iriom- 
phe  aux  environs  du  5  mai  ou  du  7  août. 
Mais,  comme  à  l'horizon,  la  réfraction 
relevé  le  soleil  de  toute  la  hauteur  de  son 
disque,  on  peut  dire  que  le  phéi-iomène 
se  trouve  un  peu  avance  en  mai  et  un  peu 
retardé  en  août,  ce  qui  nous  parait  devoir 
le  placer  vers  le  3  mai  et  le  9  laoût.  Ces 
jours-là,  le  soleil  se  couche  à  7  h.  20  mi- 
nutes. 

Ces  deux  époques  étant  voisines  de 
deux  anniversaires  napoléoniens,  on  com- 
prend que  la  coïncidence  du  coucher  du 
soleil  dans  la  direction  de  l'avenue  de  la 
Grande  Armée  ait  ajouté  quelque  intérêt 
astronomique  aux  pèlerinages  du  3  mai 
(mort  de  Napoléon,  le  =;  mai  1821)  ou  du 
15  août  (fête  de  l'Empereur). 

D''  Charboniêr, 

La   suscription    des   enveloppes 

(XLVI,  II 5).  —  Le  mode  de  suscription 
est,  croyons-nous,  d'origine  slave.  C'est 
une  habitude  russe  de  mettre  le  nom  du 
pays  en  tête,  puis  la  ville,  la  rue, et  enfin 
le  nom  du  destinataire.  Il  est  à  désirer 
que  ce  mode  se  répande,  car  la  suscrip- 
tion est   évidemment    plus  rationnelle  de 

cette  manière.  A.  Hamon. 

* 

*  » 
Je  ne  sais  qui  est  le  promoteur  de  cette 

mode  «nouvelle  ».Ce  que  je  puis  assurer, 

c'est  que,  à  de  très  rares  exceptions  près, 

j'ai  de  tout  temps  suivi,  pour  la  suscrip- 


tion de  mes  enveloppes,  l'ordre  ci-après  • 

Nom  de  la  ville 

Nom  et  n"  de  la  rue 

Nom  du  destinataire. 
Et  cela  parce  que  la  logique  indiqueque 
c'est  bien  dans  cet  ordre  que  le  trieur  et 
le  facteur  doivent  voir  apparaître  les  indi- 
cations qui  leur  sont  nécessaires. De  même 
encore,  et  contrairement  aux  recomman- 
dations premières  de  l'administration 
des  postes,  je  place  le  timbre  d'atïranchis- 
sement  au  coin  supérieur  droit  de  la  let- 
tre, parce  que  l'employé  chargé  de  l'obli- 
tération des  timbres,  saisit  tout  naturel- 
lement la  lettre  par  la  main  gauche  et, 
par  la  main  droite, l'appareil  à  oblitérer, 
qui  se  trouve  de  cette  façon  juste  au  des- 
sus du  timbre  qu'il  doit  annuler. 

E.  T. 

Chiffres  romains  (La  disposition 
des)  (XLIV).  — Le  journal  des  Erudits 
italiens  donne  sur  cette  matière  la  liste 
des  ouvrages  les  plus  intéressants  : 

Dragoni  :  Ricerche  sul  metodo  aritmé- 
tico  degli  antichi  romani.  Cremona  181 1 

B.  Veratti  :  Ricerche  e  conghietlure  in- 
torno  all'aritmetica  degli  antichi  tomani. 
Modena,  1865. 

Rocco  Bombelli  :  Dell  antica  numcra- 
zione  italica  e  dei  relativi  numeri  simbo- 
lici  Studi  archeologici  critici.  Rcma  1876. 

Calcolo  completo  dei  numeri  romani 
ossia  mare  délie  matematiche  ritrovato  da 
Stefano  maria  abb  Silvestrelli  dit  Rosca- 
nella,  seconda  edizione,  arrichita  di  nuovc 
illustrazioni  ed  aggiunte.  Roma  1843,  ^'" 
pografia  dei  classici. 

Die  Zahlreichen  und  das  Elementare 
Rechnen  der  Griechen  und  Romer  und 
des  chrislichen  Abendlandes  vom  7  bis 
13  jahrhundert  von  D""  G.  Friedlein,  rec- 
tor,  Hofmit  eilf  Tafeln.Erlangen,  1869,8°. 

Luigi  Borchetti  «  SuU'aritmetica  degli 
antichi,  inscrite  nella  u  continuazione  dei 
periodo  modenese  «  Memorie  di  religione, 
morale  e  litteratura.  tomo  111,  anno  1834 

Cantzler  :  De  Grœcorum  arithmetica. 
Greifswalde  1831 . 

Gyraldi  Lilj  Gregori  :  Dialogismus  De 
manus  et  digitorum  nominibus  deque  nu- 
merandi  per  cos  antiquorum  ratione  » 
Batavorum  MDCXCVI,  colonna  833. 

Martin  (T  H  )  Les  signes  numéraux  et 
l'arithmétique  chez  les  peuples  de  l'anti- 
quité. Roma,  1864. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  août  1902. 


221 


222    — 


Giuseppe  de  Mathœis  ;  Sull'origine  de' 
numeri  romani.  Dissertazione.  Roma  ; 
1818. 

Schiassi  (canonico  professore   Filippo) 

Come  gli  antichi  Romani  usando  délie 
loro  lettere  ad  indicare  i  numeri  facessero 
1  loro  computi.  »  dissertazione  letta  il 
giorno  17  nov.  del  1836,  nell'  Academia 
délie  scieuze  di  Bologna.  Modena  1838. 
Ginamie  francesco  di  Ravenna  :  Denu- 
meralium  notarum  minuscularum  ori- 
gine. Dissertatio  mathematico  critica  » 
Venezia  1753. 

Giraldi  :  De  notis  et  fîguris  numero- 
rum,  quibiîs  antiqui  latini  ac  grœci  ute- 
bantur. 

Medici  fra  sisto  :  De  Latinis  numero- 
rum  notis  : 

Venetiis  1556  :    (opuscule   rare). 

Comte  DE  BoNY  de  Lavergne. 


Répertoire  des  sources  histori- 
ques du  moyen-âge. — Topo-biblio- 
graphie (XLVl.  16).  —  Ce  précieux 
ouvrage  de  l'abbé  Ulysse  Chevalier,  indis- 
pensable aux  bibliothèques  publiques  et 
même  privées, a  été  couronné  par  l'Institut 
(prix  Brunec,  de  l'Académie  des  Inscrip- 
tions   et  Belles-Lettres).  11  comprend  : 

I.  Bio-Bibliographie.  Paris.  Bureaux 
de  la  société  bibliographique.  Boulevard 
Saint  Germain,  195  ;  1877-1883,  in-8°  de 
2370  col.  —  Ce  premier  volume  se  ter- 
mine ainsi  :  Commence  le  14  sept.  iSj^, 
achevé  le  6  nov.  iS8).  Laits  Deo. 

II.  ToPO-BiBLiOGRAPHiE.  Montbéliard, 
Société  anonyme  d'imprimerie  Montbé- 
liardaise  1894-1900,  4  fascicules  de  cette 
seconde  partie  ont  paru.  A.  Nogales. 

Th.  Courtaux. 

Le  premier  fascicule(AB)  parut  en  1894, 
le  second  (c  d),  en  1895.  Mais  l'éditeur 
étant  tombé  en  faillite,  le  savant  chanoine 
U.  Chevalier  dut  faire  patienter  les  sous- 
cripteurs. 

En  1899,  parut  le  3®  fascicule  (e-j),  en 
1900  le  4^  (k-nog),  en  1901,  le  5"=  (nom- 
saint-an).  La  Coussikre, 


Socrate 

l'ouvrage   de 


sculpteur  (XLV).  —  Dans 
M.    Cl.    Piat.   Les  grands 


Philosophes,  Socrate,  (Paris,  Alcan,   190O'' 
il  est  dit,  p.  55  : 

Un  fait  moins  contestable,  c'est  que  Socrate 
était  fils  d'un  sculpteur  du  nom  de  Sophro- 
nisque  et  d'une  sage-femme  qui  s'appelait 
Phénarète. 

Socrate  au  sortir  de  l'école  et  peut-être 
pendant  qu'il  y  allait  encore,  apprit  le  métier 
de  son  père,  et  il  l'exerça  quelque  temps.  C'est 
même  de  son  ciseau  que  seraient  sorties  «  les 
trois  Grâces  vêtues  de  l'Acropole  »  si  l'on  en 
croit  une  certaine  tradition  (Diogène  Laerce. 
Il,  19  ;  Pausanias,  1,  22,  8  et  IX,  35,  7.  Edit. 
Didot,  184=,).  Mais  la  chose  est  plus  que 
douteuse.  On  n'en  trouve  nulle  trace  soit 
dans  Platon,  soit  dans  Aristote.  Or,  elle  y 
serait  sûrement  mentionnée  de  quelque  ma- 
nière, si  elle  avait  été  vraie. 

Je  n'ai  pas  trouvé  de  confirmation  de 
cette  assertion  dans  le  recueil  de  M.  S. 
Reinach,  intitulé  :  Répertoire  de  la  Sta- 
tuaire grecque  et  romaine.  (Paris,  E.  Le- 
roux, 1897-1898),  mais  je  rencontre  dans 
l'ouvrage  de  JVl.  iVlax  Collignon  :  {^Mytho- 
logie figurée  de  la  Grcce  (Paris,  A.  Qiian- 
tin,  1883,  179-182)  les  indications  sui- 
vantes. 

On  sait  que  Socrate,  fils  du  sculpteur  So- 
phroniskos,  avait  dans  sa  jeunesse  exercé  l'art 
de  son  père  ;  il  était  l'auteur  d'un  groupe  des 
Kharites  (les  trois  Grâces)  vêtues  placé  à  l'A- 
cropole, derrière  le  piédestal  d'Athéiia  Hygieia. 
M.  Benndorf  (die  Chariten  des  Sokrates. 
Archeol.  Zeitung  iSfty)  a  démontré  récem- 
ment, dans  une  ingénieuse  étude,  que  nous 
possédons  les  fragments  mutilés  du  groupe 
attribué  à  Socrate.  Restitué  dans  son  ensem- 
ble, par  comparaison  avec  une  copie  antique 
conservée  au  musée  Chiaramonti  (Vatican)  le 
bas-relief  original,  dont  les  tragments  ont  été 
trouvés  à  l'Acropole,  accuse  tous  les  caractè- 
res du  style  sévère  du  v*'  siècle  ;  les  Kharites 
sont  représentées  vêtues  Je  longues  robes  et 
de  ohitons,  et  se  tiennent  par  la  main,  comme 
un  chœur  de  danseuses.  Peut-on  se  flatter,  en 
toute  sécurité,  de  retrouver  dans  ces  fragments 
le  travail  de  la  main  de  Socrate?  11  y  aurait  à 
coup  sûr  quelque  imprudence  à  le  faire.  11  est 
tout  au  moins  vraisemblable  que  ces  débris 
sont  ceux  du  bas-relief  que  les  exégètes  de 
l'Acropole  montraient  aux  visiteurs,  comme 
l'œuvre  du  philosophe.  La  copie  du  musée 
Chiaramonti  prouve  qu'on  en  avait  multiplié 
les  répliques,  et  on  ne  s'étonne  pas  que  le 
groupe  de  Socrate,  consacré  par  la  curiosité 
publique,  se  trouve  reproduit  sur  une  mon- 
naie d'Athènes,  et  sur  un  jeton  de  plomb,  de 
provenance  athénienne. 

Devignot. 


H*  976. 


L'INTERMEDIAIRE 


4 


223 


224 


Jlat^s,  i^rouuailUs    ^t  dîuriosités 


Le  costume  du  chef    de  l'Etat, 

—  Dans  la  Revue  Universelle  du  15  juillet 
de  cette  année,  M.  Georges  Tausend  a 
publié  un  article  «  Revues  et  Défilés  »  au 
cours  duquel  il  s'exprime  ainsi  : 

«  11  est  possible  que  M.  Félix  Faure  ait 
songé  aux  lauriers  du  général  Boulanger 
lorsqu'il  fit  pressentir  l'opinion  sur  l'ac- 
cueil qu'elle  pourrait  réserver  à  son  idée 
de  revêtir  un  uniforme  les  jours  de  céré- 
monie. Ce  président,  très  cocardier,  très 
fier  d'être  applaudi  lorsqu'il  montrait  aux 
promeneurs  du  Bois  ses  talents  d'écuyer, 
eût  été  heureux  de  caracoler  en  brillant 
costume  devant  le  front  des  troupes  :  les 
caricaturistes  ont  tranché  la  question,  et 
c'est  en  habit  noir,  comme  ses  prédéces- 
seurs civils,  qu'il  s'est  montré  aux  revues 
annuelles  et  qu'il  a  présenté  à  Nicolas  II 
les  troupes  qui  avaient  pris  part  aux  ma- 
nœuvres de  1896.  » 

Je  ne  serais  pas  autrement  étonné  que 
M.  Félix  Faure  qui  était  cocardier  peut- 
être  et  bon  patriote  certainement,  se  fût 
demandé  si,  dans  les  cérémonies  officielles 
et  notamment  lorsque  ces  dernières 
le  mettaient  en  contact  direct  avec  nos 
troupes,  il  n'était  pas  préférable  qu'il  re- 
vêtit une  sorte  de  costume,  d'uniforme 
si  vous  voulez,  qui  lui  permît  de  descen- 
dre de  voiture  et  de  monter  à  cheval. 

Cette  préoccupation  n'était  point  si 
ridicule  et  M.  Thiers  l'avait  eue  avant  lui. 
Hyde  de  Neuville  m'a  raconté,  il  y  a 
quelques  années,  ce  qui  suit  :  «  Un  soir 
de  1872,  après-dîner,  M.  Barthélémy 
Saint-Hilaire  à  peine  installé  dans  le  sa- 
lon de  la  Préfecture  de  Versailles,  avec 
M™»  Thiers  et  hV^"  Dosne,  vit.  tout  à 
coup,  entrer  M.  Thiers  en  uniforme  de 
général  de  division.  La  stupéfaction  si- 
lencieuse de  ces  trois  personnes  fut 
si  expressive  que  le  chef  du  pouvoir 
exécutif  sortit  sans  dire  un  mot.  Et  M. 
Barthélémy  Saint-Hilaire,  moins  scanda- 
lisé que  M.  Georges  Tausend,  se  bornait 
à  ajouter  :  s<  Mon  Dieu,  l'idée  en  elle- 
même  n'avait  rien  d'excessif,  mais 
Thiers,...  il  était  si  petit Le  voyez- 
vous  en  militaire  ?  » 

Et  la  réflexion  du  très  sensé  traducteur 
d'Aristote  semblait  bien   indiquer  que  ce 


n'était  pas  précisément  le  costume  qu' 
l'offusquait,  mais  la  taille,  l'âge,  la  chéti- 
vité  de  l'homme  qui  l'avait  revêtu. 

Je  conviens  d'ailleurs  qu'on  peut  fort 
bien  se  passer  de  ces  signes  extérieurs  de 
la  toute- puissance.  M.  Grévy,  M.  Carnot 
n'en  agitèrent  jamais  l'opportunité,  et 
même  ce  dernier  préfet  de  la  Seine-Infé- 
rieure en  1871,  commissaire  de  la  Dé- 
fense nationale, avec  autorité  sur  trois  dé- 
partements, se  contenta  d'une  écbarpe  de 
soie  tricolore  à  torsade  d'argent. 

11  y  a  cependant  du  pour  et  du  contre. 
Victor  jAcauEMONT  du  Donjon, 

Murger  provoqué  en  duel  par  les 
étudiants.  —  Que  Murger,  maintenant 
l'un  des  hôtes  pensifs  du  Luxembourg,ait 
pu,  un  jour,  avoir  à  rendre  raison  de  ses 
actes,  aux  étudiants,  les  armes  à  la  main, 
voilà  qui  est  tout  à  fait  inattendu.  Cepen- 
dant, on  n'en  saurait  douter,  après  la 
lecture  de  la  lettre  suivante  sans  date, qu'il 
adressa  au  comte  Jacques  Tolstoy,  dont 
il  était  le  secrétaire. 

Monsieur  le  comte. 

Ce  qui  m'a  empêché  de  venir  aujourd'hui 
comme  d'habitude  est  une  atTaire  désagréa- 
ble qui  m'arrive  avec  les  jeunes  gens  des 
Ecoles  de  Paris,  à  propos  d'un  article  de 
moi  dans  le  Cor^^/r^.  Ce^  messieurs  ont  en- 
voyé des  délégués  pour  me  demander  une 
rectification  ou  une  réparation,  j'ai  ren- 
dez-vous aujourd'hui  pour  arranger  cette 
affaire  ;  et  pour  mesure  précautionnelle, 
j'ai  passé  ma  matinée  à  me  procurer  deux 
témoins  pour  le  cas  où  une  rencontre 
deviendrait  nécessaire.  Voilà,  monsieur,  ce 
qui  m'a  retenu  aujourd'hui,  et  j'ai  été  très 
désolé  de  n'avoir  pu  venir  en  apprenant 
que  vous  avez  eu  un  courrier. 

Recevez  mes  excuses  et  mes  salutations 
respectueuses. 

Henry  Mlirger, 

La  collection  du  Corsaire  à  la  biblio- 
thèqueNationale  est  incomplète. C'est  sans 
doute  pourquoi  nous  n'avons  pu  y  trou- 
ver l'article  qui  a  pu  motiver  celte  levée 
de  boucliers.  L'unique  survivant  de  cette 
époque,  le  toujours  si  alerte  d'esprit  Na- 
dar,  qui  fut  l'ami  de  Mur_;er  en  ces  temps 
lointains,  n'a-t-il  pas   gardé  le  souvenir 


de  ce  piquant  incident  ? 


M. 


Le  Directeur-gérant  :    G.    MONTORGUEIL. 
Imp.  Daniel-ghambon.  St-Amand-Mont-Rond^ 


:XLVr    Volume     Paraissant  ies  lo,  20  et  jo  de  chaque  mois.  20  Août  1902. 


38*  Annéh 


SI  .""r.  Victor  Massé 


^arsaiix  :  de2  è4heures 


M  intr'aidfy 

■2, 

O 

o 


N'977 

31*^,  r.Victoi-Massé 
PARIS  (IX») 

Bureaux:  de  JÀ  4 heure* 


C3nt^rmedîaitc 


DES    CHERCHEURS    ET   CURIEUX 

Kondé   en   1864 


:jllKSTIONS   KT   RÉPONSES   f.ITTÉUAIRKS,    HISTORIQUES,   SCIENTIFIQUES    ET   ARTISTIQUES 

TROIJVAIM.KS    ET   CURIOSITÉS 

235 226     


(âueelione 


Personnages  de  tapisserie  à  iden- 
tifier. —  Il  existe  dans  le  Palais  de  Fon- 
tainebleau une  suite  de  tableaux  des  chas- 
ses de  Louis  XV,  que  le  peintre  avait 
composés  pour  les  faire  reproduire  en 
tapisserie  par  la  manufacture  des  Gobe- 
lins.  Quelqu'un  pourrait-il  donner  les 
noms  des  divers  personnages  reproduits 
sur  ces  toiles  ?  ou  tout  au  moins  sur  deux 
il'cntre  elles,  «  Le  rendez-vous  >^  et  «  Le 
bat  l'eau  »,  Le  roi  et  M.  de  Dampierre, 
grand  veneur,  le  chapeau  bas.  y  sont 
représentés.  Mais  les  autres  personnages, 
quels  sont-ils  ?  La  manufacture  des 
•Gobelins,  qui  aurait  pu  donner  des  ren 
seignements  à  ce  sujet,  a  eu  ses  archives 
détruites  par  un  incendie,  de  sorte  que, 
de  ce  côté,  on  ne  peut  obtenir  aucune  in- 
dication. X. 

Nosdrapeaux.  — E  t-ilvrai. comme 
l'ont  affirmé  dernièrement  plusieurs  jour- 
naux, que  la  plupart  de  nos  drapeaux  por- 
tent des  inscriptions  de   fantaisie  '! 

Un  R\t. 

Le  premier  musée  d'artillerie  à 
Paris.  —  En  1694,  le  maréchal  d'Hu- 
mières,  grand  maître  de  l'artillerie.  a\'ait 
obtenu  de  Louis  XIV  l'autorisation  d'éta- 
blir à  la  Bastille  une  sorte  de  musée  d'ar- 
tillerie ;  et  le  Meicure  Galant  de  1704  re- 
îatela  visite  de  l'envoyé  de  Tripoli  à  la  sa!  ie 


d'armes  organisée  par  Titon  à  la  Bastille. 
Cette  fondation  ne  fit  guère  parler  d'elle 
pendant  le  reste  du  xviti=  siècle  :  et  je  ne 
vois  pas  que  les  vainqueurs  du  14  juillet 
aient  fait  main  basse  sur  elle.  Somme, 
toute,  quelles  en  furent  les  destinées  ? 

Paul  Edmond. 

Charte  normande.  —  Dans  les 
lettres  patentes  et  les  mandements  des 
arrêts  destribunaux  de  l'ancien  régime, on 
trouve  souvent  cette  formule  :  «  Nonobs- 
tant clameur  de  haro,  charte  normande 
et  autres  lettres  à  ce  contraires  », Qu'en 
tend-on  par  charte  normande   ? 

P.  NlPSON. 

Admission  des  protestants  dans 
les  hôpitaux.  —  Dans  le  Temps  du 
'^  août,  je  vois  une  notice  sur  le  Musée 
de  l'Assistance  Publique.  Parmi  les  objets 
exposés  figure  «  le  registre  des  abjurations 
sur  lequel  sont  portés  les  noms  de  tous 
les  réformés  qui,  pour  se  faire  soigner, 
devaient  avant  d'entrer  à  l'hôpital,  abju- 
rer le  protestantisme  ». 

A  quelle  époque  les  protestants  ont-ils 
été  admis  dans  les  hôpitaux  ?      Eumée. 

Faleus  (Jacques;,  prêtre.  —  Le 
chapelain  de  la  Malidrerie  de  Saint- 
Lazare  de  Moret  fut,  en  1373,  un  prêtre 
du  nom  de  Jacques  Faleus.  qui  fut  pendu 
sur  l'ordre  du  prévôt  (?)  de  Moret. 

Adhémar,  arclievé.[ue  de  Sens,  en 
appela  au  Parlement  de  Paris,  et  la  sen- 
tence du    Ucutenaiît  Je  Moret  fut  cassée. 

XLVI-S 


N*  977 


L'INTER  MEDIAIRE 


227 


228 


Pourrait-on  retrouver  et  communiquer 
le  texte  complet  de  cet  arrêt  du  Parlement 
qui,  sans  doute,  a  consncré  une  coutume 
d'alors  qui  voulait  que  tout  prêtre  ayant 
mérité  la  peine  de  mon  lut  dégradé  avant 
d'être  livré  au  bras  séculier  ? 

Robert  Géral. 


Une  accusation  contre  Château 
ÎDriand  à  relever.  —  Dune  récente  vi- 
site faite  à  M.  le  marquis  des  Roys,  petit- 
fils  de  Hoche,  par  ;M.  Ernest  Dauds-.t, 
î'éminent  historien  rapporte  un  propos 
de  son  interlocuteur, qui, s'il  était  reconnu 
■exact,  ternirait  franchement  la  réputation 
de  galant  homme  de  Chitcnubrinnd. 

M.  le  marquis  des  i<03's  aurait  entendu 
maintes  fois  raconter  par  sa  grand'mère, 
qu3  celle-ci  aurait  versé,  sur  l'avis  de  son 
notaire,  une  somme  de  trente  mille  francs 
à  Chateaubriand, alors  secrétaire  de  la  léga- 
tion de  France  à  Rome. 

Chateaubriand  serait  venu  chercher 
lui-même  cet  argent,  destiné,  à  en  croire 
la  veuve  de  Hoche,  *<  à  payer  le  monu- 
ment funéraire  que,  d'accord  avec  les 
héritiers  de  madame  de  Beaumont,  il 
allait  élever  à  celle-ci  dans  l'église  Saint- 
Louis  des  Français.  » 

Que  pensent  de  cette  allégation  les 
admirateurs  de  Chateaubriand  et  plus  par- 
ticulièrement M.  Edmond  Birk,  l'érudit 
annotateur  des  Mémoires  d' Outre-Tombe  ; 
luiqui  nous  assure, dans  une  des  notes  qui 
accompagnent  cet  ouvrage,  que  le  tom- 
beau de  madame  de  Beaumont  coûta  neuf 
mille  francs  et  que  son  illustre  ami  dut 
vendre  tout  ce  qu'il  possédait  pour  réu- 
nir cette  somme? 

11  y  a  là,  ce  nous  semble,  un  point 
obscur  à  élucider,  une  calomnie  peut-être 
à  ne  pas  laisser  s'accréditer. 

D'  CABANi:s. 

Armoiries  à  déterminer  :  d'ar- 
gent à  six  merlettes  de  sable.  — 

D'argent,  à  si.\  merlettes  de  sable  posées 
en  cercle  ;  sur  le  tout,  d'azur,au  lion  issant 
d'argent. 

*  * 

Armoiries  à  déterminer  :  d'azur 
au  pin  d'argent.  —  A  qui  appartien- 
nent les  armoiries  suivantes  : 

D'azur  au  pin  d'argent,  au  chef  d'or  à  2 
«toiles  d'azur. 


Armoiries  à  déterminer  :  de 
gueules  à  trois  chevrons. —  A   qui 

appartenaient  les  armoiries  suivantes  : 
De  gueules,  à  y  chevronsd'argent. 
A  sénestre  : 

D'azur  à  2  épées  d'argent  posées  en 
baiide,  accompagnées  d'une  aigle  éployée 
d'argcni,  sommée  d'une  étoile  de  même. 

Armoiries  à  déterminer  :  d'azur 
à  la  face  d'or.  —  A  qui  appartiennent 
les  ai  moi  ries  suivantes: 

A  dextrc  : 

D'azur,  à  la  face  d'or,  accompagné  de 
trois   roses  d'argent,  feuillées  de  même. 

A  sénestre  : 

D'ari;;ei't,  :i  la  télé  de  cerf,  de  gueules... 
oU  cl.c 
gent,rangées  en  fasce. 


d'uzur  chargé  de  trois  étoiles  d'ar- 


*  * 


Armoiries  à  déterminer  :  Fascé 
d'argent.  —  A  qui  .ppartiennent  ces  ar- 
moiries : 

Fsscé  d'i/r^v-H/ à  l'enfant...  tenant  à  dextre 
un  lion  demi-issant  de  même. 

En  bas  : 

De  gueules  au  roi  d'argent. 

Couronne  de  vicomte. 

Comtesse  de  la  S. 

Barème  ou  Barrême.  —  Ce  non* 
donné  aux  recueils  de  Comptes  faits  est 
souvent  écrit  avec  une  seule  lettre  r.  Il 
vient  pourtant  du  fameux  calculateur, 
arithméticien  du  roi,  mort  en  1703  ;  ce 
personnage  n'écrivait-il  pas  son  nom  Bar- 
rême ?  X. 

La    Gcomciric   servant  à   l'arpentage  est 

annoncée  sous  le  nom  àt  Barrême  aritméiicien 

avec  doux  rr.  C'est  avec  deux  rr,  que  le  célèbre 

calculateur,  dans  le  même  ouvrage,  signe  sa 

lettre  aux  «  excellents  architectes  x>. 

Marie  Babin  Grandmaison.  —Ma- 
rie Babin  Grandmaison,  guillotinée  le  29 
prairial  an  11,  à  la  suite  de  l'affaire  des 
Chemises  rouges,  maîtresse  de  l'insaisissa- 
ble baron  de  Batz, est- elle  la  même  que  M"*^ 
Burette  de  la  Comédie  italienne  (1782- 
90)  ?  Je  crois  que  l'on  trouverait  des  ren- 
seignements sur  cette  personne  dans  le 
Tribmml  révolutionna tre  de  Campardon, 
t.  1.  p.  344  et  497 .  Mais  je  n'ai  pas  l'ou- 
vrage ^•ous  la    main.  H.  Lyonnet. 

Bertbelot  de  la  Villeheurnois.  — 

.Bc:-ih;l  ):  de    la  V      illeheurnois  et  M. 


DÈ^  CHERCHEURS  ET   CURIEUX 


20  août  1902. 


229 


230 


l'abbé  Berthelot  sont  sortis  de  la  Concier- 
gerie le  II  mai  au  matin  (1777):  {Coires- 
po}idance  secrète^   t.  VI,  p.  371). 

Est  ce  le  même  personnage  qui  était 
sous-intendant  de  Bayonne  en  1787,  d'a- 
près le  iMercure  de  l' Europe,  du  6  août 
1787  ?  Et  pour  quelles  raisons  at-il  été 
mis,  avec  l'abbé  de  Berthelot  (son  frère?) 
à  la  Conciergerie  ? 


*  * 


Victor    de    Trimond.     —    Il    fut 

nommé  en  1783,  à  l'intendance  de  Mon- 
tauban,  condamné  à  mort  par  le  Tribunal 
révolutionnaire  de  Pa^-is  en  1794.  On 
désirerait  trouver  des  détails  plus  précis 
sur  cette  personne. 

* 

♦  * 

Fournier  de  La   Chapelle.   — Je 

serais  bien  reconnaissant  à  ceux  de  mes 
confrères  qui  voudraient  bien  me  donner 
quelques  détails  biographiques  sur  ce 
fonctionnaire  de  l'ancienne  France  ;  il 
était  intendant  de  la  généralité  d'Auch, 
de  1784  à  1786. 

*  * 

Charles  Gravier,  comte  deVer- 
gennes.  —  Fils  du  marquis  de  Ver- 
gennes,  ambassadeur  de  France  en  Por- 
tugal, fut  nommé  intendant  des  finances 
au  contrôle  général  en  1784,  et  périt  sur 
l'échafaud  en  1793.  Où  pourrais-je  trou- 
ver des  renseignements  biographiques 
plus  détaillés  sur  ce  personnage  ? 

Paul  Ard, 

Les  capitaines  des  côtes  de  Noi- 
mandie  aux  XV«  XVI'  et  XVÎP  siè- 
cles. —  Pourrait-on  m'indiquer  des 
sources  imprimées  ou  manuscrites  à  con- 
sulter, sur  les  capitaines  des  côtes  nor- 
mandes, aux  époques  indiquées  ci-dessus? 

C.   DES'  M. 

Le  successeur  de  Voltaire  auprès 
de  Frédéric  II. —  Quel  était  et  que  de- 
vint ce  «chevalier  Masson,»homme  d'esprit 
et  de  lecture  qui  remplaça  Voltaire  au[)ivS 
du  rui  de    Prusse    et  fut    presque  aussitôt 


disgracié  ?. 


Alpha. 


Paternité  de  Feufant  d'une  fille 
sous  l'ancien  régime  et  la  législa- 
tion transitoire.  —  Dans  jon  Dicfion- 
nairc  de  Diû,1  iioriiiavd,  aux  mots  bille, 
et  GroiSéise,  Houard  mentionne   l'édit  du 


roi  Henri  II  de  1556  (et  non  1566  comme 
le  dit  Larousse)  enjoignant  de  publier 
l'état  de  grossesse  des  filles,  de  trois  mois 
en  trois  mois,  aux  prônes  des  messes 
paroissiales,  publication,  dit-il,  dont 
Louis  XIV  comprit  tellement  la  nécessité 
qu'il  l'excepta  delà  disposition  de  sa  dé- 
claration de  décembre  1698,  défendant 
aux  curés  de  rien  publier  de  relatit  aux 
affaires  profanes  et   corporelles  en  leurs 


enlises 


Les  filles  devaient  donc,  dès  qu'elles 
étaient  enceintes,  en  faire  la  déclaration 
au  juge  de  leur  domicile.  Cela  as'ait  pour 
but  de  permettre  de  «  faire  veiller  sur  !a 
conduite  de  la  mère,  pour  prévenir  tout 
accident  capable  de  priver  l'enfant  de  la 
vie.  » 

On  trouve  de  nombreux  exemples  de 
ces  sortes  de  déclarations. Pour  ma  part  je 
serais  assez  curieux  de  savoir  si  les  maî- 
tresses des  prolifiques  Henri  IV,  Louis  XIV 
et  Louis  XV  se  soumirent  toujours  exac- 
tement à  cette  prescription.  Mais  tel  n'est 
pas  l'objet  de  ma  question. 

Souvent,  les  déclarations  dont  il  s'agit 
ne  se  bornent  pas  à  révéler  l'état  «  inté- 
ressant» de  la  fille;  elles  contiennent  l'in- 
dication du  nom  du  père. 

Or,  je  voudrais  savoir  ce  que  la  légis- 
latio-'.  transilcirc  de  la  Révolution  avait 
fait  de  cette  mesure  de  prévoyance  et  quel 
pouvait  bien  être,  pendant  notre  premier 
code  civil,  celui  de  la  Révolution,  l'effet 
légal  de  l'indication  du  père. 

Le  cas  qui  me  préoccupe  est  sans  doute 
peu  connu.  Un  contre-révolutionnaire 
meurt  sur  l'échafaud  ;^cinq  mois  et  demi 
après,  c'est  à  dire  le  16  avril  1794,  une 
fille  de  18  ans  se  déclare  enceinte  des 
œuvres  du  guillotiné,  devant  un  juge  de 
paix.  Le  surlendemain, elle  accouche  d'un 
garçon.  Le  21  du  même  mois,  un  autre 
jeune  homme  reconnaît  que  c'est  lui  qui 
est  le  père  de  l'enfant. 

La  mère  fait  elle-même  le  30  avril, 
devant  le  juge  de  paix,  une  rétractation  de 
sa  déclaiai-ion  du  iq,  et  déclare  que  c'e;t 
le  jeune  homme,  signataire  de  la  recon- 
naissance  du  21,  qui  est  <•.  le  seul  auteur 
de  sa  grossesse  »v 

EnP.n.  le  10  mai,  elle  déclare  devant  un 
coniiié  de  siirvei! lance  >  di-oliitionnaii  e,  que 
le  guillotiné  était  réellement  le  père,  et 
qu'elle  a  mis  l'enfant  au  bureau... 

La  régularité  de  ces  diverses  déclara^ 


N*  977 


L'iKtÈRMÉOiÀJllë 


232 


tions,  en  la  forme,  est  discutable.  Mais  si 
on  les  admet  inattaquables,  à  ce  point  de 
vue,  quel  était  le  père  légal  de  l'enfant  ? 

Hautenclef. 

Duc  de  Sully  sous  la  Révolution. 

—  Maximilien  Gabriel-Louis  de  Béthune, 
S""*  duc  de  Sully,  né  le  2  juillet  1756, 
mestre  de  camp  en  second  d'un  régiment 
Royal-Etranger  (cavalerie)  depuis  1781, 
vivait  en  1790  et  mourut  avant  1806. 
Sait-on  la  date  exacte  de  sa  mort,  et  quel 
fut  son  rôle  sous  la  Révolution  ?  Son  fils 
unique  mourut  âgé  de  23  ans.  en  1807, 
au  château  de  Monceaux  (paroisse  de  Dra- 
veil),  près  Corbeil,  H.  de  W. 

Les  premiers  occupants  de  la 
butte  Montroartre. —  «  \.^n  pharmacien 
audacieux^  écrit  M.G.d'Avenel  (1), s'avisa, 
\ers  le  milieu  de  ce  siècle,  d'acheter  pres- 
que pour  rien  la  majeure  partie  de  la  butte 
Montmartre,  dont  les  entrailles  ouvertes 
offraient  alors  l'aspect  bouleversé  d'une 
succession  de  puits  géants  et  de  fosses 
béantes. 

»♦  Il  y  établit  une  décharge  publique, 
que  sa  proximité  du  centre  mit  aussitôt 
en  faveur.  Dès  4  heures  du  matin  en  été, 
il  attendait  les  tombereaux,  les  faisait 
basculer  au  bon  endroit  et,  jusqu'au  soir. 
:iidé  de  quelques  manœuvres,  vêtu  lui- 
même  d'une  limousine,  la  demoiselle  de 
bois  en  main,  il  pilonnait,  arrosait,  bou 
chait  les  fissures  et  nivelait  son  domaine 
avec  les  rebuts  des  domaines  d'autrui.  il 
i'cquit  ainsi  une  grosse  fortune  ». 

Sait-on  de  qui  il  est  question,  et  y  au- 
rait-il indiscrétion  à  révéler  le  nom  de  cet 
industriel  industrieuxrCet émuledu  baron 
Haussmann  mérite,  ce  nous  semble,  sa 
part  de  notoriété  posthume. 

P.  C.  Cette  qucstions'adresseàlatrèsins- 
Iruite  Société  du  Vieux  Montmartre  et  a 
son  érudit  présiJent  le  dislingue  mont- 
martrois J.-C.  Viggishoff. 

Littré  est-il  mort  en  chrétien?  — 

Certains  prétt-ndont  que  .«a  famille  a 
appelé  un  prèlre  alors  que  le  ^avant  ocri- 
\ain  n"ii\ail  plu.s  conscience  de  ses  actes. 
!)'autres,  ;!u  CiJiitraire,  affirment  que  c'e>t 
.^ur  sa  dtmande  .;uo  1  iilV.x'  Huveîin  a  re^u 


^1)  Mcctinisme  de  la  vie  méJi-nie  t,  111,^  p,  14* 


sa  confession  et  lui  a  prodigué  les  secours 
de  la  religion.  Que  croire  ? 

Paul  Pinson. 

Le  Zéphyre,  — J'avais  toujours  cru 
que  le  Zéphyre  des  Grecs,  le  Favonius  des 
Latins, le  vent  d'Ouest, si  je  ne  metrompe, 
pour  l'appeler  de  son  nom  de  prose,  était 
une  brise  légère,  rafraîchissante  et  douce. 

Eh  bien,  il  parait  que  c'est  une  erreur  ; 
je  rencontre  en  effet  dans  Sainte-Beuve, 
Chateaubriand  et  son  groupe  littéraire  t. 
Il,  p.  60,  l'indication  que  l'auteur  des 
Martyrs  y  donne  le  Zéphyre  comme  un 
vent  plus  redoutable  que  caressant.  De 
plus,  Sainte-Beuve  cite  un  vers  concluant 
de  Catulle  : 

Horrificans  Zephvrits  proclivas  concitat  uh- 

f<,-'.:.: . 

Sainte-Beuve  dit  que  l'auteur  de  la 
transformation  est  Voiture,  ou  qu'elle  re- 
monte au  temps  de  Voiture  11  y  a  là,  ce 
me  semble,  un  petit  problème  littéraire 
qui  peut  amuser  un  instant  les  collabora- 
teurs et  lecteurs  de  \' Intermédiaire. 

Le  vers  de  Catulle  prouve  que  le  Zé- 
phyre ne  paraissait  pas  aux  Romains 
moins  redoutable  qu'aux  Grecs.  Cepen- 
dant est-ce  que  Favonius  ne  viendrait  pas 
de  f avère  ? 

Enfin  je  croyais  que  le  Zéphyre  était  le 
vent  d'ouest,  arrivant  amorti  et  sous 
forme  de  brise  agréable  après  avoir  passé 
sur  l'Espagne  et  la  Méditerranée.  Cest 
bien,  en  effet,  ce  que  je  trouve  expliqué 
dans  le  Dictionnaire  de  Littré  et  Beaujan. 
Mais  l'article  de  quelques  lignes  consacré 
au  mot  Zèphire  ou  Ziphvre.  est  immédia- 
tement suivi  de  cet  autre  que  je  donne 
textuellement  : 

ZÉPHYRE,  fils  d'Eole  et  de  l'Aurore. 

Ce  qui  semblerait  indiquer  qu'il  s'agit 
d'un  vent  d'Est.  H.  C.  M. 

Ecrivains  russes.  —  A  quelle  épo- 
que M.  Gorki,  maintenant  célèbre  en 
France,  a-t-il  été  pour  la  première  fois  pré- 
senté au  public  français  ?  Qiielle  revue  a 
publié  la  première,  une  traduction  de 
(jorki  ?  A  quelle  date  a  paru  le  premier 
volume  de  Gorki  en  France  ? 

A  quelle  époque,  et  comment 
Tschecliow  a-t-ileté  pour  la  première  foi.'^ 
présenté  au  j>ublic  français?  .\  quelle  daîs 
a  paru  en  volume  ia  première  traduction 
française  d'un  ouvrage  de  Tschechow  r 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  aaAt  ttjrts 


533 


2)4 


Le  romancier  russe  Sibiriak  a-t-il  été 
traduit  au  moins  partiellement  en  fran- 
çais ? 

Le  poète  russe  Nadson  a-t-il  eu  quelques- 
unes  de  ses  poésies  traduites  en  français  ? 

H.  Rynen. 

De  suite  ou  tout  de  suite.  (Voir 
T.  G.  858). 

On  entend  dire  couramment  par  des  per- 
sonnes qui  prétendent  avoir  du  monde  :  Je 
viens  de  suite. 

Autrefois, on  disait  :  je  viens  tout  de  suite. 
—  Je  viens  de  suite  voulait  à'\xt  je  viens  à  la 
suite  de  quelqu'un  ;  et  pas  du  tout  je  viens 
rapidement,  hst-ce  que  cette  manière  de  par- 
ler a  été  également  modifiée  ? 

« 
*  « 

La  femme  accompagnée.  —  Je 

voudrais  bien  qu'il  me  fût  permis  de  po- 
ser encore  deux  questions  à  mes  con- 
frères au  sujet  des  locutions  extraordi- 
naires, dont  on  fait  usage  aujourd'hui 
dans  le  monde  qui  se  prétend  policé. 
1°  Je  lis  dans  les  journaux  : 

—  Le  comte  Goluchowki,  accompagné  de 
«a  femme,  née  princesse  Murât,  est  atteiuiu 
incessamment  à  Vittel  pour  y  faire  sa  cure 
annuelle. 

M.  Waldeck-Rousseau,  accompagné  de 
Mme  Waldeck-Rousseau  est  ai  rivé  hier  nu- 
tin  à  8  h.  30  par  l'Express  de  Cologne  venant 
d'Allemagne. 

M.  Consttns,  accompagné  de  Mme  Cons- 
tans,  etc.. 

Autrefois,  la  galanterie  française  faisait 
que  les  hommes  tenaient  à  honneur  d'ac- 
compagner les  femmes. 

Voilà  qu'ils  se  font  accompagner  par 
elles  maintenant  !  Cela  me  choque,  mais 
c'est  peut-être  dans  les  mœurs  actuelles? 

Une  brochure  rarissime  sur  les 
Burgraves.  —  Je  rencontre,  à  la  date 
du  25  mars  1843,  la  mention  des  tro;s 
cpigrammes  suivantes  : 

Les  Burgraves  de  l'ancieu  temps 
Volaient,  battaient,  pendaient  les  gens 
Sans  nul  remords,  les  bons  apôtres  ! 
Rien  n'est  plus  vrai.  Mais  aujourd'hui 
Ceux  de    Victor    Hugo   nous    font  mourir 

jd'ennui, 
Ma  foi  !  j'aimerais  mieux  les.  autres! 

Hernani  vaut-il  les  Burgraves  ? 
La  question  est  des  plus  graves. 
On  peut  la  résoudre,  je  crois, 


Par  ce  rapprochement  lucide  : 
On  voit  dans  le  premier    un  seul    vieillard 

istupide. 

Dans  les  autres  on  en  voit  trois, 
Oue  dites-vous,  mon  cher,derHugotrilogie? 
—  Qu'on  devraitl'appeler  l'Ostrogotrilogie. 

Ces  quatorze  vers  auraient  été  publiés 
chez  Garnier,  à  *<  grand  renfort  de  blancs, 
de  vignettes  et  de  culs-de-lainpe  »  en 
une  brochure  in-S»  «  assez  épaisse  ». 
Qiiel  est  le  titre  de  cette  brochure  dont  je 
ne  trouve  trace  ni  d  ms  la  Bibliographie  de 
la  France,  ni  à  la  Bibliothèque  nationale, 
ni  dans  l'excellent  Manuel  de  V Amateuv 
de  livres  du  xix"  siècle  de  M.  Georges 
Vicaire, 

La  dernière  épigramme  figure  comme 
épigraphe,  sur  le  titre  des  Réflexions  d'un 
anti-irilogisie  sur  les  Burgraves,  par  le 
capitame  Pierre  Ledru  (Paris,  Garnier 
frères,  Pilout  et  C'»,  Dauvin  et  Fontaine, 
1843,  in-8  de  23  pp.),  à  propos  des- 
quelles M.  Georges  Vicaire  donne  le  nom 
véritable  de  l'auteur  :  Devère  (et  non  De- 
vèze),  chef  d'escadron  au  corps  royal 
d'Etat-major.  décédé  à  la  retraite  à  Ver- 
sailles, en  1872.  Ego. 

Ouvrages  sur  madame  de  Main- 
tenon  —  Un  obligeant  confrère  vou- 
drait-il me  venir  en  aide  et  m'indiquer  ou 
je  pourrais  trouver  les  ouvrages  suivants 
égarés,  de  longue  date,  et  vainement 
cherchés  : 

Correspondance  de  madame  de  Mainte- 
non  et  de  madame  des  Ursins.  —  Paris  — 
Bossange,i826,  4  vol. 

{Mémoires  sur  madame  de  Maintenon 
yar  les  dames  de  St-Cvr  — Paris, Fulgcnce 
i846,d'Allemans.       '  M.  duL. 


Booker  Washington.  —  On  a 
parlé  de  Booker  Washington  dans  les 
journaux,  il  y  a  environ  un  an.  Un  des 
collaborateurs  de  Ylntcuiiêdiaire  pourrait- 
il  me  dire  s'il  a  été  publié  dans  des  revues 
françaises  des  études  sur  ce  nègre  célèbre 
et  sur  son  œuvre  ? 

Je  serais  reconnaissant  à  qui  me  donne- 
rait les  indications  bibliographiques  con- 
cernant ce  qui  a  été  publié  sur  B.Washing- 
ton et  son  œuvre  en  volumes  ou  brochu- 
res, ou  dans  des  revues  françaises. 

Inutile  de  parler  des  quotidiens. 

KORKMASSOFF. 


N»  977' 


L'INTERMEDIAIRE 


255 


230 


Mizram  ou  Le  Sage  à  la  cour, 
histoire  égyptienne.  —  Neuchâtel, 
1782,  in-8.  Le  Dictionnaire  des  ouvrages 
anonymes  (Barbier)  attribue  cet  ouvrage  à 
M.J.-A  Perreau,  et  les  Mémoires  secrets. 
dits  de  Bachaumont  (t.  XXII,  14  février 
i783),l'attribuentàM.Le  Pelletier  de  Mor- 
lonlaine.  Lequel  des  deux  a  raison  ? 

Paul  Ard, 

Ouvrages  sur  les  émaux. —  Ayant 
à  déterminer  l'époque  de  plusieursémaux, 
je  désirerais  savoir  sur  quelles  marques 
fixer  mes  recherches  ? 

duels  sont  les  meilleurs  ouvrages  sur 
ce  sujet  ? 

Tableau  de  la  Sainte  Vierge.  — 

L'église  de  Saint-Thomas  de  La  Flèche 
possède,  sans  en  connaître  du  reste  l'ori- 
gine, un  tableau  représentant  une  vierge 
orientale  avec  l'entant  Jésus  danssesbras. 
L'encadrement  en  bois  sculpté  est  du 
xv!!!*^  siècle. Et  au  bas  de  la  toile  se  trouve 
l'inscription  suivante,  que  je  rapporte 
telle  que  j'ai  cru  la  lire,  car  plusieurs,  let- 
,  très  sont  tout  à  fait  disparues  : 

2Q  aust  Notre-Dame  des  Estokouva  (?) 
Notre-Dame  de  Clermont  à  iS  liens  de  Cra- 
covie  oii  estime  imaige  faicte  par  saint  Luc 
envoyée  h  l'impératrice  Pulchérie  et  mise  par 
elle  en  l'église  de  Notre-Dame  de  la  guide  pro- 
che de  Constantinople  d'où  elle  fut  tirée  par 
Léon  duc  de  Russie  et  depuis  par  le  duc  d'A 
pulie  qui  la  voulant  transporter  en  Apulie  l'an 
1380  il  ne  la  put  reuuier.  Qiiand  il  fut  arrivé 
sur  la  montagne  de  Clermont  c'est  là  qu'on  y 
bâtit  une  église  pour  laisser  l'imaige. 

Quelle  est  cette  vierge  ?  Quel  est  ce 
sanctuaire  ?  Quel  est  ce  fait  auquel  on  fait 
allusion,  et  qui  se  serait   passé  en    1380? 

Paui.  dMny. 


Macaron  (Origine  du).  —  Qiiel  est 
l'origine  du  petit  four  ou  petit  gâteau 
appelé  macaron.  J'en  ai  mangé  à  Nancv, 
à  Amiens,  à  Monlmorillon,  a  Lussac  et  a 
Poitiers,  qui  en  font  des  spécialités.  Ils 
sont  toujours  très  bons.  D'où  vient  leur 
nom  ?  J'ai  connu  à  Nancy  les  vieilles 
demoiselles  Macaron  qui,  depuis  an 
siècle  vendaient  des  macarons.  D'un  autre 
coté,  en  Poitou  on  vend  des  sortes  de 
macarons  que  l'on  tire  dans  les  foires,  et 


qui   me   semblent  remonter   à    l'époque 

B.   DE  ROLLIÉRE. 


gauloise  ou  romaine 


Les  commodités  au  XVIl"  et  au 
XVIIP  siècle.  —  11  est  impossible  de 
visiter  le  château  de  Versailles  sans  se 
poser  une  question  assez  mal  définie 
jusqu'à  ce  jour  :  celle  de  savoir  au  juste 
ce  qui  tenait  lieu  de  water-closets,  au 
xvu'^  siècle,  aussi  bien  qu'au  xviii'=  dans 
les  palais  ou  demeures  .seigneuriales.  Il 
semble  que  les  architectes  de  l'époque 
aient  complètement  négligé  cette  partie 
essentielle  de  l'habitation  :  on  ne  retrouve 
aucune  trace  de  ce  genre  de  confort  sous 
l'ancien  régime.  Il  serait  intéressant  de  se 
demander  si  l'apparition  de  la  fameuse 
chaise  percée  de  Louis  XIV  s'était  vulga- 
risée au  point  de  rentrer  dans  le  domaine 
commun. 

Ce  côté  hygiénique  nous  paraît  avoir 
été  ignoré  pendant  de  longues  années 
de  la  cour  :  s'il  faut  conjecturer,  d'après 
les  rares  références  que  l'on  a  sur  la  ma- 
tière qu'il  était  loisible  aux  habitants  du 
cliâteau  de  se  servir  des  endroits  solitaires, 
voire  des  couloirs  ou  antichambres. 
Un  valet  passait  ensuite  avec  cette  consi- 
gne d'enlever  à  la  pelle  ce  qui  choquait  la 
propreté. 

Qiiant  aux  gens  de  service,  les  abords 
du  château  devaient  être  leur  seul  refuge, 
s'il  Giut  se  reporter  à  La  Bruyère,  citant  ce 
gentilhomme  de  province  qui.  pour  copier 
Versailles,  avait  fait  infecter  les  alentours 
de  son  castel 

Quel  est  l'intcrmédiairiste  compétent 
qui  voudra  bien  traiter  dans  le  détail 
cette  question  et  nous  éclairer  sur  les 
usages  du  xvu''  siècle  au  point  d.-  vue 
sanitan-e  ?...  japhet. 


Maîtres  mfiçons. — Tailleurs  de 
pierres.  —  Au  milieu  du  xviii'=  siècle 
et  avant,  q'.iclle  ét;iit  la  nature  exacte  des 
occupations  professionnelles  des  Maître^ 
maçons  cl  des  Tai/lein.s  Je  pierres  ? 

Ces  derniers, comme  les  maîtres  maçons. 
ou  maîtres  des  œuvres  de.  maçonnerie, 
n'avaient- ils  pas  un  mr'tier  on  profession 
se  rapprochant  de  la  profession  des  archi- 
tectes, etc..  et  des  anciens  Uilkiirs  J'ima- 
ces  ?  Cam, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


237 


Eé{}on$e6 


238 


20  août  1902. 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

L'armoire    des    cœurs    à    Saint- 

Denis(XLll,XLIIl).  {Von  également  Cœur 
de  Louis  XIV,XLU  ;  XLIII).  — Il  y  a  bien, 
à  Saint-Denis,  une  armoire  des  cœurs.  On 
croit  généralement  qu'on  voit,  dans  cette 
armoire,  les  cœurs  de  Marie  de  Médicis,  de 
Louis  XIII,  de  Henri  IV  et  de  Louis  XIV. 

On  montre  aussi,  à  la  Flèche,  le  cœur 
de  Henri  IV.  Ce  qui  ferait  deux  cœurs 
de  ce  roi  :  l'un  déposé  à  Saint-Denis  et 
l'autre  déposé  à  la  Flèche,  c'est  beaucoup 
—  même  pour  un  roi  qui  de  coeur  se  mon- 
tra prodigue. 

Essayons  de  mettre  un  peu  de  lumière 
dans  cette  question  ;  nous  aurons  pour  y 
parvenir  un  collaborateur  précieux  dans 
l'éruditabbéDuperron, actuellement  vicaire 
à  Saint-Pierre  du  Gros-Caillou,  à  Paris,  et 
qui  fut  vicaire  à  Saint-Denis  de  l'Estr'ée. 
C'est  à  l'abbé  Duperron  que  la  ville 
de  Saint-Denis  devra,  pour  une  large 
part,  le  musée  historique  constitué  par 
les  fouilles,  très  habilement  conduites, sur 
l'emplacement  de  l'ancienne  paroisse  des 
Trois-Patrons. 

Sur  l'armoire  des  cœurs,  Guilhermy  a 
donné  une  note  reproduite  en  nos  colon- 
nes (XLllI  49).  Il  se  trompe  toutefois  lors- 
qu'il écrit  que  s<  le  cœur  de  Louis  XIV  » 
est  dans  l'armoire. 

Cette  armoire,  à  laquelle  on  n'accède 
que  par  le  caveau  où  sont  les  tombeaux 
des  rois,  n'est  que  rarement  ouverte  ;  elle 
le  fut  par  ordre  du  président  de  la  Répu- 
blique pour  le  duc  Paul,  de  Russie  II  en  a 
été  fait  une  image  fidèle  tirée  à  petit 
nombre  ;  on  y  voit  nettement  que  l'armoire 
contient  sept  socles,  sur  lesquels  sont  dé  • 
posés  six  boites,  les  unes  en  forme  de  cœur 
qui  contiennent  des  cœurs  ;  les  autrus  ron- 
des et  qui  contiennent  des  débris  humains 

Ces  boîtes  sont  déposées  sur  une  seule 
ligne. dans  cette  ordre  : 

I     II     m     IV     V     VI     VII 

I  Boîte  ronde  :  restes  de  Marie  de  Médicis. 


II  Boîte  en  forme  de  cœur  :  cœur  de 
Louis  XIII. 

III  Boite  ronde  :  restes  de  Hem  i  IF. 

IV  Boite  en  forme  de  cœur  :  avec  la 
marque  N.  (qui  avait  fiut  lire  Napoléon); 
c'est  le  cœur  de  N...  d'Artois,  un  enfant 
du  duc  de  Berry  qu:  p.e  vécut  ijue  quel- 
ques heures  et  ne  fut  qu'ondoyé. 

V  Boite  ronde  :  restes  de  Louis  XIV. 

VI  Boîte  en  forme  de  cœur  :  cœur  de 
Louis  X  VILI. 

VII  Un  socle  sans  ;  kn  dessus.  On  avait 
projeté  d'y  mettre  le  cœur  de  Louis  XVII, 
mais, et  peut-être  faut-il  voir  là  un  effet  des 
controverses, M  Maurice  Pascal'l'a  finale- 
ment porté  au  duc  de  Madrid. 

On  remarquera  que.  dans  la  nomencla- 
ture des  cœurs,  ne  ligure  pas  celui  de 
Louis  XIV, quoique  dise  Guilhermy,  mais 
seulement  des  restes  de  Louis  XIV,  dans 
une  boîte  qui  n'a  [-as  la  forme  d'un  cœur. 

M.  M.  Rochet  e:  Lambeau  ont  rappelé 
(XLII,  58^  :  XLIII,  50)  que  le  cœur  de 
Louis  XIV  avait  étéattribué  aux  Jésuites  de 
la  rue  Saint-Antoine,  aujourd'hui,  église 
Louis  ;  ils  le  placèrent  dans  un  riche  mo- 
Saint  Paul  Saint-nument  exécuté  par  Cous- 
tou.  Un  monument  non  moins  riche. exé- 
cuté par  Sarrazin,  renfermait  le  cœur  de 
Louis  XIII.  Lenoir  fit  transporter  au  mu- 
sée des  Petits-Augustins  ces  monuments. 
Mais  que  fit-il  des  cœurs  ?  M  .  Petit-RadeL 
qui  avait  été  chargéde  Tenlève  ment  de  ces 
monuments  pendant  la  Révolution, déclara, 
sous  Louis  XVill. avoir  sauvé  les  deux  vis- 
cères royaux,  et  toucha  de  ce  chef  une  ré- 
conipense.  Plus  tard  l\.  de  Hansy  con- 
testa l'authenticité  de  ces  reliques  ;  les 
vrais  cœurs  ayant  été  furtivement  enter- 
rés disait-il, au  bas  des  marches  de  la  porte 
de  l'église,  où  d'ailleurs, oi  les  fit  recher- 
cher sans  succès. 

Mais  d'abord,  est-ce  bien  '  un  cœur  de 
Louis  XIV  qui  est  à  Saint  Denis  ?  est-ce 
bien  le  cœur  rapporté  par  M.  Petit-Radel  ? 
Ce  n'est  point  ce  qui  ressort  de  la  mentio  1 
que  M.  l'abbé  Duperron  a  retrouvée  sur 
les  registres  de  la  basilique  de  Saint-Denis  ; 
il  y  est  question  du  dépôt,  dans  les  tom- 
beaux, de  quelques  parcelles  du  corps  de 
Louis  XIV  sauvées  de  la  profanation  en 
1793,  par  M.  Manteau  «  actuellement 
(  i824),bibIiothécaire  de  la  ville  de  Laon  ». 
Or.  ce  sont  bien  ces  parcelles  qui  sont 
scellées  dans  la  boîte  de  l'armoire  des 
cœurs,  boîte  qui  ne  renferme  donc  pas  le 


N-  977, 


L'INTERMEDIAIRE 


239 


240 


cœur  de  Louis  XIV  ;  et  comme  s'il  était  à 
Saint-Denis,  il  ne  pourrait  qu'être  là,  le 
cœur  de  Louis  XIV  n'est  pas  à  Saint-De- 
nis. Le  cœur  de  ce  roi, offert  cinq  ans  après 
celui  de  Louis  XIII. ou  n'a  pas  été  accepté, 
ou,  une  fois  accepté,  un  doute  est  venu  à 
Louis  XVIII  qui  n'a  pas  p  rmis  qu'on  lui 
donnât  une  sépulture  royale. 

Passons  an  cœur  d' Henii  /K.Qii'il  y  ait 
un  cœur  d'Henri  IV  à  Saint-Denis,  et  un 
à  La  Flèche  :  c'est  un  malentendu  qu'il 
est  facile  de  faire  cesser. La  boite  ronde  de 
l'armoire  des  cœurs  contient-elle  le  cœur 
du  Béarnais?  M.  l'ahbé  Duperron,  dont 
l'obligeance  nous  aura  été  si  précieuse, 
nous  signale  ce  passage  que  nous  cro- 
yons devoir  reproduire  intégralement  et 
qui  est  emprunté  à  V Hiffoire  de  V Ecole  de 
La  Flèche, pAV  M.  Charles  Boucher  : 

Le  cœur  de  II  iiri-le-Grand  reposait 
dans  l'église  du  coll.  ge,  où  il  avait  été  dé- 
posé d'après  le  testament  de  ce  bon  prince. 
Cette  église  serv.ùt  aux  assemblées  du 
club.  L'œil  du  représentant,  dans  une 
séance,  aperçut  le  monument.  Le  lende- 
main, 7  vendémiaire  an  II,  les  ordres 
furent  donnés  pour  jeter  au  feu  les  restes 
du  cœur  de  ce  héros.  La  troupe^  sous  les 
ordres  du  général,  prit  les  armes  ;  des 
ouvriers  furent  commandés  pour  détruire 
ce  monument,  qui  consistait  dans  une  boîte 
de  chêne  doré  en  forme  de  cœur.  Elle  fut 
brisée  et  couvrait  une  autreboîte  en  plomb, 
aussi  eu  forme  de  cceur,  sur  laquelle  était 
inscrit  en  lettres  d'or  :  Cy-gtt  le  cœur  lic 
Hcnry-le-Grand.  Celle-ci  fermait  à  ca- 
denas. La  ciel  n'y  était  pas,  on  l'ouvrit 
avec  un  ciseau,  La  poussières  des  aromates 
qui  avaient  servi  à  l'embaumement  s'éleva, 
et  fit  un  petit  nuage.  On  donna  quelques 
secousses  à  toute  la  boîte  ;  on  vit  et  on  en- 
tendit un  corps  d'un  brun  noir,  solide. 

On  marcha  ensuite  sur  la  place  de  la 
Révolution  ;  on  envoya  chercher  du  menu 
bois  chez  un  boul.moer  voisin  ;  le  tcu  hit 
pris  à  la  forge  d'un  serrurier.  La  flamuie 
ayant  éclaté,  on  fit  sortir  de  sa  boîte  ce 
cœur  autrefois  si  magnanime,  desséché 
par  le  temps,  et  dans  un  instant  il  fut  ré- 
duit en  cendres. 

La  troupe  retirée,  celui  qui  écrit  ceci 
s'approcha  peu  à  peu  du  petit  bûcher.  11  le 
laissa  s'éteindre,  se  promenant  sur  la  place 
d'un  air  indifférent  ;  puis  jugeant  que  les 
cendres  étaient  refroidies,  et  n'apercevant 
plus  que  des  enfants  qui  jouaient  à  l'ex- 
trémité de  la  place,  il  jeta  un  mouchoir 
sur  l'emplacement,  qui  était  couvert  de 
cendres  et  de  charbons  uoirs.  Il  rassembla 


par  ce  mo3ren   tout  ce  qui  fut  possible,  et 
l'emporta  sous  son  vêtement. 

Arrivé  dans  sa  maison,  il  rassembla  sa 
femme,  sa  fille  et  son  gendre  ;  il  leur  dit  : 
«  Mes  amis, tandis  que  les  honnêtes  gens  se 
sont  renfermés  chez  eux  pour  ne  pas  être 
témoins  du  sacrilège  qui  vient  de  se  com- 
mettre, niù  par  un  sentiment  d'amour  et 
de  respect,  j'ai  voulu  sauver  les  cendres 
du  cœur  du  bon  Henri.  Les  voici  ;  elles 
seront  pour  nous  et  nos  enfants  un  objet 
de  vénération,  et  peut-être,  un  jour,  elles 
pourront  être  rendues  à  la  vénération  pu- 
blique. Ces  temps  sont  encore  éloignés  ; 
ils  ne  revieiidront  peut-être  que  sous  une 
autre  génération  ;  pendant  ce  temps,  nous 
aurons  tout  à  craindi  e  pour  notre  vie  ;  mais 
j'espère  que,  du  moins,  le  ciel  veillera  sur 
celle  de  quelqu'un  de  nous  quatre,  qui  sur- 
vivra pour  conserver  ce  monument  pré- 
cieux. 

En  conséquence,  on  mit  les  cendres 
dans  une  bouteille,  sans  aucune  inscrip- 
tion qui  put  désigner  la  nature  du  dépôt, 
de  crainte  qu'elles  ne  fussent  découvertes 
dans  les  fouilles  auxquelles  les  maisons  de 
ceux  appelées  royalistes  étaient  exposées. 

Le  calme  ayant  succédé  à  l'orage,  on 
voulut  jouir  du  plaisir  de  jeter,  de  temps 
en  temps  un  coup  d'œil  sur  ces  restes  pré- 
cieux. On  imagina  un  tableau  un  peu  pro- 
fond sous  verre,  ;r  la  partie  supérieure  du-- 
quel  la  figure  très  naturelle  du  bon  Kenri 
a  été  placée.  Au-dessous  on  lit  : 

Henricus  nugniis  Francos  amavit, 
Fic'xienses  dilcxlt. 
Au  dessous  de  cette  inscription,  est  un  fla- 
con transparent,  contenant   une  partie  des 
cendres  de    ce  gi'and  homme  ;  l'autre   par- 
tie est  restée   dans  la   bouteille.  Ce    flacon 
est  entouré  de  l'inscription  suivante  : 
Cineres  cor  dis    Hchrtci  Ma  «ni  pielate    et 
grata  memorui,  ob  edticatumis  prclium  ser- 
vait^ C.  Boucher,  chinirgtco. 
Ce  petit   monument  de  famille,  religieu- 
sement  conservé,    resta    ignoré  du   public 
jusqu'à  la  Restauration. 

Voici  comme  pièce  complémentaire  le 
testament  de  M.  Boucher: 

«  Je  désire  que  ma  fimille  garde  parmi 
elle  le  petit  monument  que  j'ai  élevé  au 
cœur  de  Henri  IV.  Ma  famille  peut  être 
'  ersuadée  que  j'ai  très  réellement  recueilli 
ce  que  j'ai  pu  des  cendres  du  bûcher  où  le 
cœur  de  ce  grand  et  bon  roi  fut  brûlé. 
C'est  une  vérité  que  j'affirme  sur  tout  ce 
qui  peut  être  attesté  par  un  chrétien  et 
par  un  homme  d'honneur  ». 

Le  ()  juillet  1814,  une  portion  des  cen- 
dres conservées  dans  une  bouteille  depuis 
I7()3,  fut  mise  immédiatement  dans  un 
flacon  de  verre   blanc  dont    l'ouverture  fut 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  août   1902 . 


—     24 1 


242 


scellée  avec  de  la  cire  rouge,  et  l'on  y  atta- 
cha cette  inscription  :  Cendres  du  cœur 
de  Henri  IV.  Ce  flacon  fut  aussitôt  en- 
fermé dans  une  boîte  de  plomb  dorée 
en  forme  de  cœur,  ainsi  qu'une  copie  du 
procès-verbal  de  la  remise  des  cendres. 
L'ouverture  de  cette  1  oîte  fut  scellée  à  sou- 
dure. L'acte  de  dépôt  porta  les  signatures 
de  MM.  Rojou  de  la  Bouillerie,  rnaire  de 
Lucé  et  Georget,  adjoint  ;  et  pour  le  Pry- 
tanée  de  MM.  le  général  Duteil,  Caire, 
chef  de  bataillon,  Raybaud,  directeur  des 
études,  Lelouvier,  payeur,  de  Sourdon, 
administrateur  comptable. 

Une  seconde  copie  de  l'acte  fut  remise 
au  maire  pour  la  ville,  et  une  troisième  au 
général  Duteil  pour  l'établissement. 

La  boîte  cordiforme  en  plomb  doré  fut 
ensuite  placée  dans  l'ancienne  niche,  au 
haut  de  la  grande  tribune,  du  côté  de 
l'évangile. 

11  parait  certain,  après  cette  lecture, 
que  ce  qui  reste  du  cœur  d'Henri  IV  est 
bien  à  la  Flèche.  L'armoire  des  cœurs  de 
Saint-Denis  ne  le  dément  pas  ;  les  restes 
qu'elle  renferme  proviennent  du  corps. 
C'est  ce  qui  ressort  expressément  des 
lignes  suivantes  que  veut  bien  nous  com- 
muniquer M,  l'abbé  Duperron  qui, à  notre 
intention,  les  a  relevées  sur  le  registre 
des  procès-verbaux  du  chapitre  de  Saint- 
Denis  : 

Ce  jourd'hui   22  octobre  1824,  en   vertu  de 
l'autorisation  et  des  ordres    donnés   par  le  roi 
Louis  XVIII  à  son    grand  aumônier,  au    mois 
de  juillet  dernier,  pour  procéder  au  dépôt  dans 
les  tombeaux  de  St-Denis  de  quelques  parcel- 
les des  corps  de  la  Reine  de   France  Marie  de 
Mèdicis,  de  Henri  IV  &i  de  Louis   XIV  \  vu 
le  mémoire  de  M.    Manteau,  actuellement  bi- 
bliothécaire de  la  ville  de  Laon,  lequel  a  eu  le 
bonheur  et  le  courage  de  sauver  ces    précieux 
restes  de    la  profanation  des   tombeaux  de  St- 
Denis,  en  1793  ;  vu  les  deux  attestations  join- 
tes au  mémoire  du  sieur   Manteau  et  données 
successivement, l'une  par  M.  le  marquis  de  Ni- 
colaï, ancien  préfet  du  département  de  l'Aisne, 
l'autre  par  M.  le  comte  de   Floirac,  préfet  ac- 
tuel dudit  département,  qui  constatent  la  vé- 
racité du  sieur  Manteau  et  l'authenticité  de  ces 
illustres  parcelles  ;  vue  la  lettre  du  Ministre  de 
la  maison  du  roi  en  date  du  28  juillet  dernier 
et  celle  de  M.  le    baron  de  la    Ferté,  directeur 
des  têtes  et   des    cérémonies  du  29  du    même 
mois  pour  régler,  de  concert  avec  le  grand  au- 
mônier de   France,  la  manière  de    procéder  au 
dépôt  des    dites   parcelles  ;    avons.  Prince  de 
Croy,  grand  aumônier  de  France,  en  présence  de 
M.  l'abbé  de  Grandchamp  doyen  du  chapitre 
royal  de  St-Denis  et  de  M.    l'abbé  de    Cugnac 
dignitaire   dudit  chapitre  et  gardien  des  tom- 


beaux, nommés  par  nous  commissaires  h  cet 
effet,  et  en  présence  de  M.  Cahier  orfèvre  du 
roi  et  chargé  de  clore  les  boites  qui  renferme- 
ront les  dites  parcelles, les  avons  déposées  cha- 
cune dans  celle  des  boîtes  à  ce  destinée  et  por- 
tant l'inscription  conforme  aux  précieux  restes 
qu'elles  contiennent  ;  lesquelles  boîtes  ont 
été  closes  et  visséesen  notre  présence  par  ledit 
sieur  Cahier,  pour  être, de  Paris,  transportées 
aux  tombeaux  de  St-Denis,  les  jour  et  heure 
qui  auront  été  désignées.  En  foi  de  quoi  nous 
avons  signé, avec  les  témoins, ci-dessus, ce  pro- 
cès-verbal qui  ne  sera  clos  que  le  jour  du  dé- 
pôt fait  dans  les  tombeaux  de  St-Denis. 

Prince  de  Croy,  gr"^  A'er  de  France—  l'abbé 
de  Grandchamp    doyen  de  St-Denis. 

Le  Bo"  de  Laferté  —  l'abbé  de  Cugnac  Gdien 
des  tombeaux. 

Conformément  aux  dispositions  précédentes 
le  jour  et  l'heure  de  la  déposition  des  trois 
susdites  boîtes  ayant  été  fixés  au  jour  même 
de  l'inhumation  du  corps  de  S.  M.  Louis 
XVllI  ;  en  présence  de  M.  le  Marquis  de  Brezé 
grand  maître  des  cérémonies,  ce  jourd'hui  25 
octobre  1824,  en  présence  de  MM.  les  com- 
missaires ci-dessus  désignés  et  de  M.  le  baron 
de  La  ferté  directeur  des  fêtes  et  cérémonies 
de  la  cour,  nous,  grand  aumônier  de  France 
avons  assisté  à  la  déposition,  dans  les  tom- 
beaux de  St-Denis,  des  trois  boîtes  contenant 
des  parcelles  des  corps  de  Marie  de  Médicis,  de 
Henri  IV  et  de  Louis  XIV.  En  foi  de  quoi  nous 
avons  signé  et  clos  le  dit  procès-verbal,  et  ar- 
rêté qu'une  copie  signée  de  nous  en  sera  en- 
voyée au  sieur  Manteau,  tomme  un  témoi- 
gnage authentique  de  son  courageux  respect 
pour  les  cendres  de  nos  rois  et  de  l'accomplis- 
sement de  ses  pieuses  intentions;  et  ont  signé 
avec  nous  MM.  les  témoins  ci-dessus  nommés. 
A  St-Denis,  le  25  octobre  1824. 
prince  de  Croy  gd  aier  de  fce  —  l'abbé  de 
Grandchamp  doyen  de  St-Denis. 

Le  Bon  de  La  ferté  —  l'abbé  de  Cugnac,  gdien 
des  tombeaux. 

Ce  sont  ces  trois  boîtes  rondes  et  non 
cordiformes  que  renferme  l'armoire. 

On  constate  que  le  cœur  d'Henri  IV n'y 
est  point, en  sorte  que  la  Flèche  reste  fon- 
dé à  s'attribuer  l'honneur  de  sa  conser- 
vation. On  n'y  voit  point  non  plus  le 
cœur  de  Louis  XIV,  qu'un  M.  Petit-Radel, 
aurait,  dit-on,  après  celui  de  Louis  XIII, 
apporté  à  Louis  XVIII. 

Aurait-on  reconnu  que  M.  de  Hausy  di- 
sait vrai,  et  que  les  viscères  donnés 
comme  étant  ceux  des  deux  rois  étaient  le 
fruit  d'une  supercherie,  mais  alors  que 
déjà  le  cœur  de  Louis  XIII  occupait  sa 
place  d'honneur  dans  le  caveau  royal? 
En  tout  ceci, quelques  obscurités  subsis- 


N«  977 . 


L'INTERMEDIAIRE 


243 


244 


lent  que  nos  collaborateurs  tiendront  peut- 
être  à  honneur  de  dissiper. 

*  * 
Je  signalerai,  comme  curiosité  littéraire, 

deux  w»'s  latins  qu'un  élève  des  Jésuites 
du  collège  de  la  Flèche,  je  crois,  compo- 
sa sur  ce  sujet  qui  leur  avait  été  donné 
[more  solito).  Henri  IV  fait  cadeau  de 
son  cœur  au  collège  des  Jésuites  de  la 
Flèche,  comme  la  ville  de  Dole  leur  a 
offert  le  collège  d'Arc.  Le  dit  élève  qui 
s'appelait  Dabo  remit  sa  composition 
AVQC  ces  deux  vers  latins  (Distique)  : 
Arcum  Dola  dédit,    regesque  dedere  Sagittam 

La  Flèche 
At  nobis  funem  quis  dabit  ?   !  Ipse 

Dabo. 

Armoiries  de  provinces  et  de 
l'Anjou  XLV  ;  XLVI,  126)  —  Dans  la 
liste  publiée  par  le  Traiié  de  géographie 
de  1886,  il  !y  a  quelques  erreurs.  Ainsi, 
pour  laSaintonge  on  indique:  De  gueules, 
au  pont  cV argent  chargé  de  4  tours  de  mcriie, 
au  chef  de  France,  qui  sont  à  peu  près  les 
armes  de  la  ville  de  Saintes  ;  de  Sain- 
tonge  :  D^a{nr,à  une  mitre  d'argent  ^accom- 
pagnée de  trois  fleurs  de  lys  d'or  ;  d'Aunis  : 
De  gueules  à  une  perdrix  d'or  couronnée 
de  même 

Voir  la  brochure  de  M.Louis  Audiot: 
Armoiries  des  villes  de  Saintonge  et  d'Aunis, 
gravures  et  chromos,  ou  bien  Revue  de 
Saintonge  et  d'Aunis,  1901.  A. 

»  ♦ 
Le  21  novembre  1787, l'assemblée géné- 

raledestrois  provinces  :  Touraine, Anjou  et 

Maine,  adopta  un  sceau  ainsi  f  )rmé  : 

—  Ecartelé  au  premier  d  au  quatrième 
d'apir,  semé  de  fleurs  de  lys  d'or,  qui  est 
Anjou  ;  au  deuxième  et  au  troisième  d'a:(ur, 
semé  de  fleurs  de  lis  d'or  au  lion  d'' argent 
en  franc  canton,  et  une  bordure  de  même, 
qui  est  Maine  ;  et  sur  le  tout  de  gueules,au 
château  d'argent,  et  une  boidure  composée 
de  Jérusalem  et  de  Naples,  qui  est  Touraine. 

II.  —  M.  de  Montzey,  d'où  je  tire  ces 
renseignements  (Histoire  de  la  Flèche,  t. 
II,  261)  attribue  les  ;  rmoiries  suivantes 
aux  susdites  provinces  depuis  1789. 

Anjou  —  de  gueules,  à  une  barre  d'ar- 
gent ,  ecartelé  d'argent  à  une  bande  de 
gueules. 

Maine  —  d'argent, à  deux  canons  de  sa- 
b'u'.posés  en  sautoir  et  en  chef  d'a:^ur  charge 
d'une  fleur  de  lis  d'ot , 


Touraine  —  de  gueules,  à  un  château 
d'argent,  et  une  bordure  composée  de  Jé- 
rusalem et  de  Naples. 

Je  ne  sais  où  Montzey  a  lu  ces  armoi- 
ries ;  mais  en  les  faisant  connaître  au  D'' 
Charbonier,  si  compétent  en  héraldique, 
je  suis  sûr  que  nous  aurons  l'explication 
de  cette  différence  d'armoiries  entre  1686 
et  1789.  Paul  d'Iny. 

Ce  sont  armoiries  attribuées  d'office  aux  di- 
tes provinces  par  les  scribes  de  V Armoriai  gé- 
néral et  1696.  RÉD. 

Armoiries  à  déterminer  :  d'azur 
à  deux  lions  couronnés  (XLV;  XLVI, 
127).  — Il  faudrait  que  notre  aimable  cor- 
respondant nous  dise  si  ce  sont  des  lions 
léopardés,  c'est-à-dire /).'JS5(7n/5, ou  des  léo- 
pards lionnes, c'est-à-dire  rampants.     T. 

Attribution  d'armoiries:  d'argent 
à  l'aigle  déployée  (XLVI,i  1,126, 18^2). 
—  Il  serait  peut-être  encore  plus  régulier 
de  dire  d'argent  à  l'aigle  à  deux  têtes  de... 
ou  bien  comme  les  vieux  armoriaux  : 
d'argent, à  l'aigle  de...  au  chef  parti. 

En  effet,  il  arrive  bien  que  même  pour 
une  aigle  à  une  seule  tête  on  se  sert  du 
terme  éployé. 

Le  P.  Ménétrier,  un  maître,  nous  dit 
en  parlant  des  Ronchivol  :  «  Ronchivol 
en  Baujolais.d'or  à  l'aigle  éplové  de  gueu- 
les membre  et  bequé  d'azur  »  ;  et  là  il  ne 
s'agit  que  d'une  aigle  à  une  seule  tête. 

Cet  exemple  nous  prouve  aussi  que  le 
P.  Ménétrier  se  servait  du  masculin  pour 
le  mot  aigle. 

Ailleurs, il  dit  encore:  Du  faing  au  Païs- 
bas  :  d'or,  à  l'aigle  au  vol  abaissé,  langue 
et  membre  de  gueules. 

Il  est  bien  certain  néanmoins  que 
l'usage  du  féminin  est  beaucoup  plus 
commun.  T. 

Je  crois  bien  me  rappeler  que  ce  sont 
les  armoiries  de  la  famille  de  Batz  de 
Castelmore.  On  trouvait  à  la  Bibliothèque 
nationale,  salle  des  manuscrits,  dans  le 
recueil  d'armoiries  ded'Hozier  (Gascogne 
ou  Béarn),  les  armoiries  de  cette  famille. 
Elles  contiennent  certainement  une  aigle 
éployée  de  sable,  et  je  crois  bien  que  le 
champ  est  d'argent. 

bi  ces  armes  sont  bien  celles  de  la 
famille  de  Batz,  ce  seraient  celles  du 
fameux    d'Artagnan  des   Trois  mousque- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


245 


246 


20  août  1902 


seigneur 


iaires  de  Dumas,  qui  était  un  de  Batz.  On 
l'appelait  d'Artagnan  à  la  cour,  parce 
qu'il  avait  succédé,  comme  lieutenant  des 
mousquetaires,  à  un  Montesquiou  d'Ar- 
tagnan,  et  que  le  roi  Louis  XIV  avait  pris 
l'habitude  de  rappeler  d'Artagnan  comme 
son  prédécesseur  ;  d'ailleurs  sa  mère  était 
une  Montesquiou.  D'Artagnan,  qui  mou- 
rut au  siège  de  Maëstricht,  avait  un  fils 
qui  eut  pour  parrain  le  grand  Dauphin. 
]'ai  vu  quelque  part  un  acte  de  baptême 
d'un  fils  de  ce  baron  de  Batz, 
de  Castelmore,  dit  d'Artagnan. 

J'ai  lu  aussi  une  brochure  qu'on  pour- 
rait retrouver  a  la  Bibliothèque  et  où 
l'auteur  à  rétabli  le  véritable  état  civil  de 
d'Artagnan  et  des  trois  mousquetaires, 
Athos,  Porthos  et  Aramis,  et  aussi  du 
capitaine  de  Tréville,  ou  de  Troixville, 
qui  était  de  la  famille  de  Montréal. 

Baron  de  S. 

Armoiries  à  déterminer  :  de... 
à  trois  croissants  entrelacés   de... 

(XLVI,  59).  —  Les  armoiries  ci-dessus 
ou  simples  ornements,  se  trouvent  répétés 
sur  deux  cartouches  décorant  les  portes 
d'entrée  du  château  de  Courtanvaux, 
commune  de  Bessé-sur-Braye  (Sarthe). 
Cette  porte  flanquée  de  deux  tours  ronJes 
est  de  la  fin  du  xvi'^  siècle . 

Ce  château  appartient  à  la  famille  de 
Montesquiou.  Les  armes  de  cette  famille 
sont  :  d'or  à  deux  iourteaux  de  gueules,!' un 
sur  Vautre.  MartelliÈre. 

Armoiries  à  un  arbre  de  ,..(XLV; 
XLVI,  21,  126).  —  Ces  armoiries  trou - 
vées  en  Suisse  me  semblent  appartenir  à 
la  famille  de  la  Live  d'Epinay  etdejuilly. 
Cette  famille  porte  :  d'argent  à  Vaihre 
arraché  de  sinople,  accosté  de  deux  étoiles 
de  gueules. 

Outre  la  famille  de  Gerlache,  citée, 
d'autres  familles  belges  ont  l'arbre  dans 
leurs  armes:  de  Cesve,du  Bois  de  Schoon- 
dorp,  vanden  Haute,  etc.  Angest. 

Devises  de  canons  (XLV).  —  La 
plupart  des  canons  à  devises  latines  ont 
disparu,  soit  retirés  de  l'armement,  soit 
transformés  ou  refondus. 

On  pourrait  probablement  retrouver 
leurs  noms  et  leurs  devises  sur  les  vieux 
comptes  de  gestions  des  arsenaux  d'artil- 
lerie. 


Voici  toutefois  une  remarque  assez  in' 
téressante  à  relever  en  passant.  Je  la  ren- 
contre dans  l'ouvrage  de  Pajol  déjà  cité 
ici,  p.  147,  où  il  et.t  dit,  t.  Vlll,  p.  165  : 
«  La  devise  Ulthna  ratio  regum  figure  sur 
toutes  les  pièces  de  canon  à  partir  du  3 
octobre  1772 .  » 

E.   LiMINON. 

Poids  ou  jeton  ?  (XLV).  —  La  pièce 
décrite  est  un  poids  de  changeur  pour  les 
monnaies  et  dont  la  valeur  doit  se  lire  : 
vit  DENIERS  XII  GRAINS.  Ces  petits  monu- 
ments métalliques  que  l'on  classe  volon- 
tiers à  la  suite  des  monnaies,  ont  une 
forme  assez  simple  ;  le  type  décrit  par 
M,  d'Agnel  est  le  plus  répandu  ;  j'en 
possède  cependant  de  l'époque  de 
Louis  XIII  portant  l'effigie  du  roi  ou  l'écu 
aux  trois  fleurs-de-lis  couronné  et  accosté 
de  deux  L  couronnés.  Les  valeurs,  et  par 
suite  l'épaisseur  du  flan  et  le  module,  sont 
très  variables  ;  xi  deniers  i  grain,  x  de- 
niERS  XH  grains,  m  deniers  xviii  grains, 
etc.  D'autres  portent  en  plus  le  nom  de  la 
monnaie  ;  par  exemple  :  teston   vu   d   x 

G.     ou  2P1ST0LES  DITALIE  V  D    llll  G.   On  n'a 

pas  encore  songé,  que  je  sache,  à  réunir 
une  suite  nombreuse  de  ces  petites  pièces 
que  l'on  trouve  avec  assez  de  facilité. 

PlCAlLLON. 

Cardinal     Octave     d'Aquaviva. 

(XLVI,  1 16)  — Les  armes  simples  de  la 
maison  d'Aciuaviva  ou  o'AcauAVivA  sont 
d'azur  au  lion  d'or  ;  mais  souvent  on  les 
trouve  formant  les  quartiers  2  et  3  d'un 
écartelé  où  les  quartiers  i  et  4  sont  un 
écartelé d'Aragon. de  Wox\gr\e{aux  fasces), 
de  France  (ancien)  et  de  Jérusalem. 

Comte  P.  A,  du  Chastel. 

♦  * 

M.  Robert  Gérai  trouvera  tous  les 
renseignements  qu'il  désire  (et  à  la 
p.  80, la  biographie  du  cardinal)dans  l'ou- 
vrage :  Isioria  délia  famiglia  Aquaviva 
reale  d'Aragona,  par  Ballhazar  Storace 
Rome,  1738,  in-4". 

A  la  p  79  se  trouve  la  gravure  d'une 
médaille. 

R/  le  buste  du  pape  Clément  VIII. 

V/  les  armes  du  cardinal  Octave 
d'Aquaviva,  légat,  dans  un  cartouche 
surmonté  du  bonnet  de  cardinal,  en 
exergue  :   ocT.  car.  d.  AavAviVA.  leg.  a. 


NV977 


L'INTERMEDIAIRE 


247    

Il  trouvera  aussi  la  généalogie  et  les 
armes  dans  l'ouvrage  :  DeJh  famiglie 
Nohili  Napoletane  par  Scipion  Ammirato 
t.  II,  p.  14,  in-f°  Florence,  165 1. 

Angest. 


Ulmensis  (XLV  ;  XLVI,  132).  -Je 
remercie  beaucoup  Vieujeu  d'avoir  bien 
voulu  s'occuper  de  ma  question,  mais  je 
suis  obligé  de  lui  dire  que  Uhnensisnt 
saurait  s'appliquer  à  Eaunes  ;  d'abord 
parce  que  le  nom  de  cette  abbaye  était  de 
Ulnis,  ensuite,  et  surtout,  parce  que 
Eaunes,  monastère  isolé  et  comme  perdu 
dans  les  bois  au  pied  des  collines  qui 
longent  la  rive  droite  de  la  Garonne,  n'a 


248 


jamais  —   que  je 
d'un  archiprêtré. 


sache  —  été 


le 
A. 


siège 
R. 


Ulmensis   vient 
Par    conséquent, 


*  * 
de 


ulmus  (ormeau). 
Uliucnsh  veut  dire 
r«  orme  ».  S'il  s'était  agi  d'écrire  en  latin 
le  nom  de  Philibert  de  l'Orme, on  eût  écrit 
Philibertus  Ulmensis. 

Il  existe  en  France  diverses  localités 
qui  portent  le  nom  de  l'Orme,  notam- 
ment Lormes,  chef-lieu  de  canton  du  dé- 
partement de  la  Nièvre.  Je  possède  une 
des  thèses  à  images  délivrées  à  mes 
ascendants,  avec  cette  mention  :  Ulmensis 
pour  de  l'Orme.        Arthur  Heulhard. 

Abbaye  royale  de  bénédictines 
de  Villechasson-Moret.  1754-1784 
(XLVI,  113). —  Lire  Moret  au  heu  de 
Morel.  Robert  GÉRAL. 


Un  prieuré  de  bénédictines  existait  au- 
trefois à  Villechasson,  hameau  de  Chevry- 
en-Sereine  (arrondissement  de  Fontaine- 
bleau), dépendant  du  couvent  de  Sainte- 
Rose  de  Rozoy-le-Jeune,  près  Courtenay, 
qui  se  trouva  ruiné  pendant  les  troubles 
du  xvi^  siècle.  Les  religieuses  de  Rozoy- 
le-Jeune  se  retirèrent  à  Villechasson,  qui 
échangea  son  titre  de  prieuré  contre  celui 
d'abba^'e. 

En  1638  fut  fondé  aussi  à  Moret  (et  non 
Morel)  en  Câlinais,  un  prieuré  perpétuel 
ditN.-D.  des  Anges,  lequel  devint  à  son 
tour  abbaye  lorsque  le  cardinal  de  Luy- 
nes,  arclievêque  de  Sens,  supprima  en 
janvier  1755  le  couvent  de  Villechasson, 
pour  l'unir  à  celui  de  Moret,  qui  portait  le 


titre  d'abbaye  royale  des  Bénédictines  de 
Villechasson-Morct. 

Par  un  brevet  de  Louis  XVI,  du  29  avril 
1781,  l'abbaye  de  Villechasson-Moret  fut 
elle-même  supprimée  et  annexée  à  celle 
de  Champ-Benoît  (Poigny) transférée  dans 
la  ville  de  Provins  depuis  1625. 

Pendant  la  courte  existence  (27  ans)  de 
cette  abbaye  à  Moret,  elle  n'eut  en  effet 
que  trois  abbesses  : 

1 .  Madame  de  Soulanges,  nommée  par 
le  roi  en  17^5  pour  succéder  à  madame  de 
Champigny,  et  qui  a  été  aussi  abbesse  de 
Royal-Lieu,  près  de  Compiègne  :  c'était 
une  tante  !  ?)  de  Augustin-Hilarion  Paris 
de  Soulanges,  vicaire  général  de  Vannes 
et  abbé  de  Saint-Faron  de  Meaux. 

2.  Louise-Suzanne  de  Gouy  d'Arsy,  de 
la  congrégation  de  Compiègne,  nommée 
abbesse  en  171^6,  morte  le  21  septembre 
1780  ;  de  la  même  famille  que  Louis-Mar- 
the de  Gouy,  marquis  d'Arsy,  grand 
bailli  de  Melun  et  Moret,  député  aux  Etats 
généraux,  maire  de  Moret.  —  Pour  les 
armoiries,  voir  XLV,  607. 

3.  Gabrielle  de  Mercy,  nommée  à  Mo- 
ret en  1781,  qui  prit  possession  de  Champ- 
Benoist  en  janvier  1782,  —  Armes  : 
d'a^ui^à  trois  fleurs  de  lys  d'or, posées  2  et  i . 

11  est  peu  probable  que  leurs  portraits 
aient  été  publiés;  à  ma  connaissance, il  n'est 
guère  question  très  succinctement  de  ces 
abbayes  que  dans  l'histoire  de  Moret,  par 
M.  1  abbé  Pougeois,  et  l'auteur  a  puisé  ses 
renseignements  dans  la  notice  sur  l'ancien 
couvent  de  Moret...  par  E.  Sollier,  mé- 
moire à  la  Sorbonne  en  1865  et  (dont  on 
a  un  tirage  à  part  (Paris,  impr.  Impériale 
1866,  in  8°  de   17p.).  T.  L. 

* 
*  * 

La  première  abbesse,  madame  de  Sou- 
langes, devait  appartenir  à  la  vieille  fa- 
mille champenoise  des  Jacobé  de  Con- 
court, de  Naurois,  de  Soulanges,  etc., 
dont  les  armes  sont  :  D'a{ur.,  à  une  anille 
d' argent,  embrassée  par  deux  épis  d'or,  les 
tiges  passées  en  sautoir  et  surmontée  d'un 
lambcl  du  même.  Supports  :  deux  lévriers. 
Devise  :  tantum  prodest,  q.uantum 
PROsuNT.  M.  A.  de  Mauroy  a  donné  une 
généalogie  de  cette  famille  dans  la  Tyevue 
de  Champagne  et  de  Biie,  (année  1896). 

Pour  les  armes  des  Gouy  d'Arsy,  con- 
sulter y  Intermédiaire   vol.  XLV,  col.  407. 

La  troisième  abbesse  appartient-elle  à  la 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo   août     190Î 


—    249 


i^O 


famille  franc-comtoise  de  Merey  ou  Meyré, 
dont  les  armes  sont  :  J'a^nr,  à  la  bande 
ondée  d argent,  accompagnée  en  chef  d'un 
serpent  au  naturel,  posé  en  bande  ;  ou 
bien  à  la  famille  normande  des  Caruel  de 
Boran,  de  Merey  et  de  Saint-Martin,  qui 
porte  :  EcarteU  :  aux  i  et  ^  d'argent,  à 
trois  lueilettcs  de  sable,  à  la  bordure  de 
gueules  (Caruel)  ;  aux  2  et  -^  d'argent,  à 
l'aiole   de     sable   (Aufreville).     Devise   : 


Omnia  nobis  PROSPERA  r 


P.  leJ. 


Jean  Briden  (XLV).  —  Dans  la  note 
signée  Léda  (colonne  520)  lire,  au  lieu  de 

Notre-Dame  :  lire  Nostradanuis. 

* 

*  * 
Voir  dans  le  Bulletin  du  Bibliophile,  15 

juillet  1902    l'étude   de  M.  Louis   Morin, 

les  Briden,  imprimeurs  et  libraires  à  Troyes 

et  à  Chanmont. 

Votre  distingué  collaborateur  M.   Louis 

Morin,  très  informé  sur  tout  ce  qui  a  trait 

aux  choses  de    l'imprimerie,    au  congrès 

qui  s'est  tenu  cette  année  à  Troyes, a  fait  un 

exposé  de  l'histoire  de   l'imprimerie  dans 

cette  ville,  qui  a  été  fort  goûté  pour  son 

érudition  si  neuve  et  si  complète. La  ^oc/cït' 

française  d'archéologie  a  décerné  à  M.Louis 

Morin,  à  la  suite  de  cette  communication, 

une  médaille  d'argent. 

Eernadotte    et  le   poète   Gilbert 

(XLVL  1 18,  188).  —  Voir  Iniermédiaite  : 
Gilbert  et  Bernadofte,  XXXVI  ;  XXXVIl  ; 
XL;  et  Gilbert  (Le  leos  du  poète)  en  faveur 
de  Bernadotfe,XXXVm  :  XL.        A.  S.  E. 

I16  général  de  Verdière  (XLV).  — 
Dans  le  Tableau  politique,  littéraire  et 
moral  de  la  France  et  de  l'Europe,  journal 
de  Leclerc  des  Vosges,  qui  parut  de  flo- 
réal, an  V  à  floréal  an  VI,  on  lit  (26  fruc- 
tidor an  V)  ; 

Le  citoyen  général  Verdière,  ancien  r.ide-de- 
camp  du  général  Bonaparte,  reçut  l'ordre 
d'arrêter  la  commission  des  inspecteurs  ;  pour 
ce,  il  s'est  transporté  à  la  dite  commission 
avec  une  force  suffisante  pour  éviter  tout  m- 
convénient.  Arrivé  au  milieu  de  leur  séance, 
il  leur  signifie  l'ordre  qu'il  avait  reçu  de  les 
conduire  dans  la  tour  du  Temple.  Tous  se 
sont  écriés  qu'ils  périraient  plutôt  que  de 
sortir,  ce  qu'ils  ont  dit  en  se  découvrant  la 
poitrine  et  vomissant  des  injures...  Le  géné- 
ral leur  répondit  :  Citoyens,  nous  ne  sommes 
pas  ici  pour  vous  insulter,  mais  pour  mettre  à 
exécution  Tordre  que  je  viens  devons  exhiber. 


Ils  persistèrent,  en  disant  au  général  de  por- 
ter leur  réponse  à  ceux  qui  l'avaient  envoyé.., 
Rovère,  Bourdjn  entrèrent  en  furie...  Bour- 
don voulut  se  jeter  sur  une  arme,  Willot 
arracha  l'habit  d'un  vétéran  nommé  Groler, 
mais  il  céda  aux  représentations  d'un  de  ses 
collègues. ...et  finalement  tous  furent  mis  dans 
des  voitures  et  conduits  au  Temple,  où,  en 
entrant  le  peuple  a  crié  à  plusieurs  reprises  : 
Vive  la  République,  A  bas  les  tyrans  ! 

Saint-Marc  Girardin  (XLVL  66).— 
Saint-Marc  Girardin  s'appelait  en  réalité 
Marc  Girardin,  ainsi  qu'en  fait  foison  acte 
de  naissance,  publié  dans  le  Curieux,  I, 
175)  ;  il  était  né  à  Paris, rue  de  Bussy  {sie) 
N"  416  (sic).  Nauroy. 

*  * 
L'académicien  qui  a  pris  le  surnom  de 

Saint-Marc  s'appelait  en  réalité  Girardin 
et  avait  pour  prénom  Marc  ,  il  est  né  à 
Paris  le  21  février  1801.  la  vérification  à 
l'état-civil  n'est  pas   difficile  à   faire. 

Quant  au  classement  rigoureux  dans 
une  Biographie  générale  ou  dans  une 
table  alphabétique  de  noms,  il  sem- 
ble qu'on  doit  placer  l'académicien  à  la 
lettre  G  :  Girardin  (Marc,  dit  Saint  Marc- 
Girardin.  Alais  comme  il  faut  faciliter  les 
recherches  et  que  le  personnage  est  connu 
sous  son  surnom,  on  ferait  bien  d'indi- 
quer à  la  lettre  S  :  Saint-Marc  Girardin, 
voir  Girardin,  de  même  pour  Taillandier 
(René)  dit  Saint-René-Taillandier.      X. 

Triste  fin  d'uniDetit-filsfde  Chéru- 
bini  (XLV).  —  M-''  Cot,  née  Duret, 
vient  de  mourir  à  Paris,  88.  rue  Bona- 
parte, à  cinquante  ans.  Nauroy. 

Le  marquis  de  Saint-Mars  (XLV; 
XLVL  30,  134,  186).  —  Joseph-César  de 
Saint-Mars,  aide  de  camp  de  Bertrand  et 
de  Lannes,  puis  colonel  d'un  régiment  de 
chasseurs  à  cheval,  baron  de  l'Empire  ; 
fut  créé  vicomte,  sur  la  demande,  et 
l'apostille  de  Macdonald  et  de  Partounaux 
vers  18 18.  Dans  sa  demande,  il  se  dit 
parent  du  Saint-Mars  du  masque  de  fer. 
il  est  mort  en  1852  ;  cest  lui  qui  a  été  se- 
crétaire général  delà  Légion  d'honneur. 
Il  s'est  partout  fait  remarquer  comme  aide 
de  camp  de  Lannes  :  Les  Mémoires  de 
Marbot,  Zéjus  et  Lejeune  parlent  beau- 
coup de  lui, —  surtout  relativement  aux 
sièges  de  Saragosse  et  de  Vienne,  1809.  — 


N-  977 


L'INTERMEDIAIRE 


251 


252 


La   Bibliothèque   nationale   possède    plu- 
sieurs lettres  de  lui. 

Un  Rat  de  BibliothÈ(1ue, 

Famille  Cabanellas  (XLVI,  117). 
—  S'agit-il  de  la  famille  de  l'ancien  lieu- 
tenant de  vaisseau  G.  Cabanellas,  le  sa- 
vant électricien,  mort  il  y  a  une  quinzaine 
d'années  ?  Si  oui,  M.  G.-  aurait  des  ren 
seignements  en  s'adressant  au  frère  de  ce 
savant.  11  demeurait,  il  y  a  deux  ans,  à 
Jouy  près  Conflans-Fin-d'Oise  (Seine-et- 
Oise).  A.  Hamon. 

La  couvre-feu  (XLVI,  118).  —  La 
Cloche-d' Argent^  une  des  plus  anciennes 
de  France,  jouit  d'une  réputation  légen- 
daire par  le  pays  de  Haute-Normandie. 
Dès  sa  prime  enfance,  le  rouennais  a  dans 
Foreille  la  belle  sonorité  de  son  timbre  ; 
aussi  bien,  à  neuf  heures,  chaque  soir, 
n'est-il  pas  bercé  par  les  accer.ts  du  Cou- 
vre-feu et,  de  temps  immémorial,  les 
mamans  n'attendent-elles  pas  sa  sonnerie 
pour  coucher  leurs  bébés  ?  Encore  un  mo- 
ment et  les  marmots  dormiront   tous  en 

ville! 

En  dehors  des  événements  rouennais  de 
haute  importance  et  des  650  coups  frap- 
pés journellement  par  son  battant  pour  le 
Couvre-feu,  en  conformité  de  l'Edit  du 
Duc  Roi,  «messieurs  de  la  ville, dit  Farin, 
ne  la  font  jamais  sonner,  que  lorsqu'il  y 
a  quelque  réjouissance  publique,  où  toute 
la  France  est  o.ligée  de  prendre  inté- 
rêt >». 

Le  Couvre-feu,  dont  la  recherche  des  ori- 
gines ramène  au  temps  de  la  conquête  d'An- 
gleterre, met  dans  l'esprit  l'impression  de 
mesures  rigoureuses,  édictées  par  Guil- 
laume-Ze  Conquérant,  pour  le  maintien  du 
calme  dans  ses  nouveaux  Etats. 

La  cloche  du  soir  ne  rappelait  pas  seu- 
lement à  la  stricte  observance  des  règles 
de  police  et  à  l'obligation  de  couvrir  les 
f.;ux,  d'éteindre  les  lumières,  à  partir  de 
certaine  heure  ;  elle  donnait  l'ordre  de 
regagner  leurs  demeures  aux  Anglo- 
Saxons,  en  velléité  de  se  rébellionner  et 
de  tenir,  la  nuit,  des  conciliabules  hosti- 
les. Contrevenir  à  ces  prescriptions  expo- 
sait aux  pires  rigueurs. 

Avec  adoucissement,  cet  usage,  intro- 
duit en  Normandie,  a  souvent  pris  le  nom 
de  Retraite.  11  disait  au  troupier  do  ren- 


trer au  quartier  et  marquait  l'heure  de  la 
fermeture  des  cabarets.  Si,  à  la  longue, 
on  ne  souffla  plus  la  lampe  ;  pour  le  moins, 
les  marmots  continuèrent  à  s'endormir. 
A  ^- cette  heure  des  bâillements  tout 
bon  bourgeois,  regardant  ses  oreillers 
avec  amour,  s'enfonçait  le  chef  dans 
un  casque  qui,  bien  qu'à  mèche,  n'avait 
rien  de  belliqueux  :  l'éteignoir  s'apprêtait 
à  coiffer  la  chandelle  ;  les  sommeils  ron- 
flants étaient  proches. 

Le  respect  de  la  tradition  persiste  dans 
quelques  paroisses  normandes  où,  chaque 
soir,  sonne  encore  la  cloche  :  on  attend 
son  avertissement  pour  se  séparer  et,  à 
son  invite,  on  va  se  coucher. 

Gens  de  par  ici 

Rentrez  au  logis, 

Au  Bon-Dieu 

Faites  vos  prières. 

Eteignez  vos  feux 

Et  vos  lumières. 
Voilà  qu'on  sonne  le   couvre-feu  ! 
C'est  la  fin  de  la  journée,  des  beuveries 
et  des  commérages  ;  du  travail  et  du  chant 
des  cloches.    C'est   l'heure  de    dormir    ! 
Bonne  nuit  !  Bonne  nuit  ! 
Extraits  de  «  Normannia  >*  du 

Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 


* 
*  * 


Châtillon-sur-Seine  a  conservé  l'usage  du 
couvre-feu.  Dans  cette  paisible  petite 
ville,  où  l'on  se  couche  tôt,  il  semble 
étrange  au  voyageur  d'entendre  sonner 
la  cloche  de  la  paroisse  sur  le  coup  de 
dix  heures.  Est-ce  une  alerte?  Non,  c'est 
le  couvre-feu  ;  restant  d'une  vieille  cou- 
tume qui  n'a  plus  guère  sa  raison  d'être 
aujourd'hui.  D.  des  E. 

Les      desceadances      princières 

(XLV  ;  XLVI,  89).  —  Les  explications 
intéressantes  de  notre  collègue  Cam  pour- 
raient être  utilement  complétées  par  les 
réponses  à  la  question  sur  l'origine  capé- 
tienne des  Holstein  Gottorp  (XLIII,  118 
à  I  20). 

Il  est  certain  que  par  suite  des  varia- 
tions de  fortune,  survenues  à  toutes  les 
ép^'ques  dans  toutes  les  familles  (surtout 
si  Ion  considère  non  seulement  la  ligne 
masculine,  mais  les  lignes  fcmininesj, 
d'obscures  familles  descendent  de  souve- 
rains et  ceux-ci  ontparmileursascendants 
des  personnes  de  basse  extraction,  mais 
il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  les   français 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


!o  août  1902 


253 


254 


qui  descendent  des  premiers  Capétiens  et 
même  de  Charlemagne,  ne  doivent  pas 
être  aussi  nombreux  que  le  suppose  notre 
collègue  Cam. 

11  me  semble  exagéré  de  dire  que  44 
degrés  nous  séparent  de  nos  ascendants 
vivant  du  temps  de  Charlemagne  Pour 
une  filiation  suivie  depuis  cet  empereur 
jusqu'à  nos  jours,  je  ne  compte  que  37 
degrés. 

Le  duc  d'Orléans  descend,  au  10^  de- 
gré, de  Henri  IV  ;  au  20^,  de  saint  Louis  , 
au  31*.  de  Robert  le  Fort,  dans  la  ligne 
masculine,  il  est  vrai,  dont  les  degrés 
sont  plus  espacés  que  ceux  de  la  ligne  fé- 
minine. 

D'unautre  côté, dans  les  petites  villes  et 
surtout  dans  les  villages,  les  alliances  se 
contractaient  naguère  encore,  presque  ex- 
clusivement sur  place,  de  sorte  que  les 
ancêtres  de  leurs  habitants  sont  fort  peu 
nombreux  par  suite  des  innombrables 
mariages  entre  parents  plus  ou  moins 
éloignés. 

Comme  je  l'indiquais  dans  une  des 
notes  rappelées  plus  haut,  les  alliances 
entre  parents  sont  très  fréquentes  dans  les 
grandes  familles  et  surtout  les  maisons 
souveraines  (Henri  IV  descendait  plus  de 
100  fois  de  saint  Louis).  D'un  autre  côté, 
les  descendants  de  souverains  s'allient 
volontiers  entre  eux  et  avec  les  grandes 
familles  françaises  et  étrangères,  de  sorte 
que  la  grande  majorité  des  descendants 
de  saint  Louis,  par  exemple,  sont  des 
étrangers. 

j'ajouterai  que  les  nombreux  recueils 
généalogiques  ne  doivent  être  consultés 
qu'avec  circonspection  et  que  la  plupart 
d'entre  eux  renferment  des  erreurs  et  des 
contradictions  qu'il  est  bien  difficile  de 
rectifier,  surtout  si  l'on  veut  remonter  un 
peu   haut.  A.  E. 

Les  restes  de  Fouquet  (XLV  ; 
XLVl,  145).  — Voici  ce  que  M.  Edmond 
Beaurepaire  écrit  dans  sa  monographie 
du  Louvre  et  des  Tuileries,  t.  1",  p.  76, 
note  2  :... 

...  Rien  de  plus  incertain  que  ses  der- 
niers moments  (de  Fouquet).  Gourville  et 
l;i  comtesse  de  Vaux,  belle-fille  de  Fouquet, 
croyaient  qu'il  était  sorti  de  Pignerol  quel- 
que temps  avant  sa  mort.  D'autre  part, 
M"'"  Fouquet,  à  qui  le  corps  du  surinten- 
dant aurait  été  remis,  l'aurait   fait  inhumer 


à  Paris,  le  28  mars  1681,  en  l'église  du 
couvent  de  la  Visitation  de  Sainte-Marie, rue 
Saint-Antoine,  dans  le  tombeau  de  son 
père,  François  Fouquet.  Des  fouilles  faites 
en  1840,  n  ont  pas  fait  retrouver  son  cer- 
cueil. 

P.  C.  C.  NOBODY. 


L'eraplacement  de  la  guillotine 
en  1793  (T.  G  408,  XLV  ;  XLVl,  121). 
—  Suum  cuique.  L'article  incriminé  par 
Erasmus  aété  copié  depuis  le  premier  mot: 
Tout  le  monde  écrit  et  répète,  jusqu'au 
dernier, dans  le  journal  du  TD''  Prosper  Mè- 
nière  {Revue  Hebdoin.  n°  28,  p  2^4  et  s.)  : 
Qu'on  veuille  bien  s'y  reporter.  Je  ne  suis 
pas  responsable  des  bévues  de  l'impri- 
meur qui  a  employé  deux  sortes  de  carac- 
tères, ce  qui  ferait  croire  que  j'étais  l'au- 
teur de  la  première  partie. 

P.  CORDIER. 


Maison  de  santé    de   Belhomme 

(XLVl,  62).  — Je  n'ai  pas  les  documents 
nécessaires  pour  juger  Taccusation  for- 
mulée dans  l'énoncé  de  la  question  mais 
je  ne  puis  m'empêcher  d'observer  que  si 
cette  accusation  était  le  moindrement 
fondée, les  familles  des  victimes  n'auraient 
pas  manqué,  sous  les  Bourbons, de  mettre 
en  mouvement  la  justice. 

Je  trouve  cette  maison  citée  dans  un 
ouvrage  de  l'époque  :  V Orléanais,  His- 
toire des  ducs  et  du  duché  d' Orléans,  par 
V  Philipon  de  la  Madelaine  (Paris, Mallet 
1845),  où,  (p.  446),  il  est  dit  : 

La  duchesse  d'Orléans  ne  fut  bientôt  plus 
en  sûreté  dans  son  château  de  Versailles  etc. 
On  épargna  sa  vie,  qu'une  lente  maladie 
menaçait  et  on  lui  accorda  la  permission  de 
se  retirer  dans  une  sorte  d'hospice  appelé  la 
maison  Belhomme  où  elle  resta  trois  ans. 
Après  le  décret  de  confiscation  de  ses  biens, 
elle  partit  pour  l'Espagne,  etc. 

L.-N.  Machaut. 


* 
*  * 


Dans  sori  très  intéressant  ouvrage 
[Vieilles  maisons,  vieux  papiers  M.  G. 
Lenôtre  fait  allusion  à  cet  établis- 
sement au  sujet  du  comte  de  Folmon.  Ce 
qu'il  en  dit  semble  donner  raison  au  vi- 
comte de  Villebresme,  à  savoir  que  Bel- 
homme  ne  conservait  ses  prisonniers 
qu'autant  qu'ils  s'acquittaient,  et  que  plus 
d'une  fois  ceux-ci  payèrent   de  leur  tête. 


NO  977 


L'INTERMEDIAIRE 


255 


- .  236 


en  le  quittant,  une  économie  mal  com- 
prise ou  une  misère  implaciîble. 

Or,  M.  Lenôtre  est,  je  crois,  un  des 
historiens  les  mieux  documentés  sur  les 
dessous  de  la  Révolution.     L.  Baillet. 

La  veuve  de  Philippe-Egalité 
s'est-elle  remariée  ?  (XXXVII  ;  XL  ; 
XLl  ;  XLll  ;  XLVI  ;  XLV).  —  l:xtrait 
d'une  lettre  de  madame  la  duchesse  d'Or- 
léans, alors  réfugiée  en  Espagne  (1807), 
au  sujet  du  mariage  du  marquis  de  la 
Cropte  de  Chantérac.  Le  fidèle  ami  au- 
quel il  est  fait  allusion  n'est  autre  que 
Rouzet,  comte  de  Folmon  : 

Ce  que  vous  me  dites  de  son  établissement 
repond  bien  à  l'idée  que  le  fidèle  ami  qui  n'a 
pas  craint  de  suivre  mon  infortune  m'avait 
dit  de  la  famille  de  Chantérac.  11  connaissait 
l'Evesque  d'Alet,  lequel  est  mort  ici,  en  Es- 
pagne, en  odeur  de  sainteté  ;  et  offre,  après 
sa  mort,  le  spectacle  d'estre  laissé  dans  le  sanc- 
tuaire, à  la  vénération  des  fidèles,  qui  allu- 
ment des  cierges  autour  de  son  cercueil 

Signé  :La  duchesse  d'ORLnANs. 

P.   C.   C.    A.  S.   E. 


Heuillet,  -'ambonr  au  pont  de 
Lodi.  eu  1796  (XLV).  —  Heuillet, 
Gabriel-Joseph,  né  le  12  septembre  1780, 
à  Sainte-Croix  (Ariège). 

Entré  au  service  à  13  ans:  tambour  à 
la  27*=  \\2  brigade  légère,  le  13  novembre 
1794. 

Passé  a  la  garde  des  consuls(chasseurs) 
13  février  1802.  Lieutenant  dans  la  garde 
impériale  (chasseurs)  28  mars  1807.  Ca- 
pitaine (chef  de  bataillon)  8  avril  1813, 
Admis  aux  chasseurs  royaux  r'  juillet 
18 14  •.  au  2"  régiment  de  chasseurs  de  la 
garde,  1*'  avril  1815  :  en  non  activité  en 
1816. 

Campagnes  des  Pyrénées,  d'Italie,  de 
Rome  et  de  Naples,de  1793  à  1802. 

De  180s  à  1814  à  la  Grande  armée. 

Fait  prisonnier  à  Waterloo,  rentré  de 
captivité  en  1816, mort  le  31  janvier  1837. 

Un  rat  de  b. 


Un  prétendu  Louis  XVII  (XLVI, 
14,  148).  —  Je  suis  en  train  de  préparer 
une  réponse  détaillée  à  la  question  qui 
me  fut  en  partie  personnellement  adressée 
par  notre  correspondant  Pila,  mais  pour 
la  rendre  documcniée  et  complète,  je  suis 
obligée  de  faire  des    recherches   dans  les 


archives  ;  en  outre,  j'ai    écrit 
pour  avoir    des 


en 


renseignements 


Russie 
sur  c^ 
personnage  et  j'attends  des  réponses,  ce 
qui  fait  que  ma  réponse  ne  pourra  être 
prête  qu'au  mois  prochain.  En  attendant, 
M.  Robert  Gérai,  en  répondant  à  cette 
même  question,  indique  l'article  de  la 
Phtiiie  que  je  connais  et  dans  lequel  ce 
prétendant  russe  n'est  seulement  pas 
mentionr.é  dans  la  liste  des  faux  Louis 
XVIL  et  ajoute  que  ce  prétendant  pour- 
rait être  bien  le  maréchal  Diebitsch. 

Il  me  serait  très  précieux,  pour  la  ré- 
ponse que  je  prépare,  de  connaître  la 
corrélation  qui  existerait  entre  ces  deux 
personnages,  et  je  prie  par  conséquent 
avec  instance  M.  Robert  Gérai  de  vouloir 
bien  m'indiquer  les  raisons  qui  le  lui 
feraient  supposer  et  le  remercie  d'avance 
pour  les  renseignements  qu'il  aurait  l'ama- 
bilité de  me  fournir  à  ce  sujet. 

Duc  Job.    , 


Eckard,     dans   VtÂvanl- Propos    d'une 

petite  brochure  dont  j'ai  l'original  sous 
les  yeux  :  L enlcvement  et  l'existence 
actuelle  de  Louis  XVIJ  démontres  chiméri- 
ques, Paris,  Ducollet,  1S31,  s'exprime 
ainsi  (  p.  4  )  : 

Il  faut  qu'un  voile  longtemps  impénétrable 
ait  caché  l'origine  du  comte  Diebitsch  Laba:!- 
kanski,  feld-niaréchal  des  armées  russes,  pu  s- 
que  la  politique  a  cru  possible  d'accréditer  l'o- 
pinion qu'il  était  Louis  XVll  ;  croyance  que 
des  gazettes  étrangères  ont  répandue  et  que 
des  rêveurs  en  France  ont  accueillie.  11  était  du 
même  âge  que  le  prince,  puisqu'il  naquit  le 
(3  mai  1785,  au  village  de  Gross-Lews  (Silé- 
sie  prussienne  ),  d'une  des  plus  anciennes 
familles  de  cette  province. 

Dans  ses  Mémoires  d'un  Royaliste,  t.  I. 
p.  147,  M.  de  Falloux,  racontant  un 
voyage  qu'il  lit  en  Russie  en  1836,  écrit 
ceci  : 

j'avais  été  chargé  par  quelques  vieilles  amies 
angevines  d'une  singulière  mission  :  c'était  de 
m'informer  du  plus  ou  moins  de  réalité  de  la 
mort  du  feld  maréchal  Diebitsch,  le  vainqueur 
des  Polonais  à  Ostrolenka.  Les  bonnes  dames 
s'étaient  imaginé,  sur  la  foi  de  je  ne  sais  quelle 
prophétie, que  Diebitsch  n'était  autre  que  Louis 
XVll  miraculeusement  préservé  et  mystérieu- 
sement conduit  en  Russie,  au  sortir  du  Tem- 
ple. Leur  obstination  dans  cette  croyance 
prouvait,  une  fois  de  plus, combien  une  crédu- 
lité naïve  cède  avec  peine  à  la  raison.  L'état- 
major  russe  était  encore  plein  des  compagnons 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  août   IQ02, 


257 


2=;8 


de  Diébitsch,  et  je  fus  en  mesure  de  répondre 
à  celles  qui  en  doutaient  encore  que  personne 
n'était  plus  certainement  russe  et  plus  certai- 
nement mort  que  l'impitoyable  maréchal.  Ses 
habitudes  étaient  soldatesques,  son  visage  Kal- 
mouk,  et  rien,  ni  dans  sa  personne,  ni  dans 
son  origine,  ne  se  prêtait  à  l'étrange  supposi- 
tion qu'on  avait  faite  à  son  sujet. 

Ces  deux  citations  ne  semblent  pas 
s'appliquer,  à  première  vue,  au  personna- 
ge dont  M.  s<  Pila  »  a  entendu  parler  en 
Russie.  Y  aurait-il  eu  dans  ce  pays  deux 
prétendus  Louis  XVII  ?  Car,  pour  moi, 
qui  suis  convaincu  de  l'identité  de  Naun- 
dorff  avec  le  fils  de  Louis  XVI. le  gouver- 
neur de  la  petite  ville  en  question  ne  pou- 
vait être  le  duc  de  Normandie.  Peut-être, 
d'ailleurs,  l'ami  de  M.  «  Pila  .>^  était-il 
inexactement  renseigné,  quant  aux  détails 
secondaires,  et  ne  s'agissait-il  là  aussi 
que  du  feld-maréchal   Diébitsch  ? 

Albert  Renard. 

Louis-Philippe  émigré  (XLV).  — 
Voici  quelques  indications  qui  répondent 
partiellement  à  la  question. 

Je  les  emprunte  à  l'ouvrage  de  V.  Phi- 
lipon  de  la  Madelaine,  intitulé  :  L'O/Z/a- 
nais.  Histoire  des  Ducs  et  du  Duché  d'Or- 
léans. (Paris,  Mallet,  1845). 

Cet  ouvrage  renferme,  p.  456-457,  un 
récit  du  séjour  du  duc  de  Chartres  en 
Suisse  et  une  gravure  le  représentant  fai- 
sant la  classe  à  des  écoliers 

Expulsé  une  première  fois  du  territoire 
suisse,  il  reprit,  à  quelque  temps  de  là, 
sa  course  errante  au  milieu  des  Alpes.  II 
eut  à  lutter  contre  la  fatigue  et  la  pau- 
vreté. Entîn  ses  ressources  étant  épuisées, 
il  accepta  une  place  de  professeur  au  col- 
lège de  Reichenau. 

Il  subit  avec  distinction  l'examen  préli- 
minaire et  fut  unanimementadmis,sous'jn 
nom  supposé,  par  les  autres  professeurs. 

Pendant  huit  mois  il  enseigna  la  ç-éo- 
graphie,  l'histoire,  les  langues  française 
et  anglaise  et  les  mathématiques.  Aimé 
de  ses  élèves  et  de  ses  collègues,  il  garda 
le  plus  strict  incognito. 


L.-N.  Machaut. 


* 
*  * 


J'av.is  entendu  dire  que  le  duc  d'Orléans 
aurait  enseigné  en  Suisse,  au  cours  de  l'é- 
migration, sous  un  nom  supposé  qui 
pourrait  être  celui  de  Chabaud-Latour. 

J'ai  sous  les  yeux  et   depuis   ma  petite 


enfance,  une  lithographie  d'environ 
40  c/ 30,  représentant  Louis-Philippe  en 
culottes  collantes  et  bottes  à  l'écuyère, 
costume  contemporain  en  1805-12,  ensei- 
gnant la  géographie  à  divers  groupes 
d'enfants,  dans  une  salle  de  classe  d'un 
collège  de  fantaisie,  attendu  le  pittores- 
que et  le  désordre  des  groupements  d'élè- 
ves. Le  titre  est  le  suivant  :  «  Louis-Phi- 
lippe d'Orléans  au  collège  de  Reichenau  •> 
Galerie  du  Palais  royal,  peint  par  Couder 
(artiste  réputé  et  connu)  —  Chrétien  del. 
J.  P.  Guenot  direx.  Lith.  de  C.  Motte. 
Ce  n'est  pas  là  une  réponse  topique  à  la 
question  posée,  mais  c'est  du  moins  un 
éclaircissement  acheminant  à  sa  solution. 

Cz. 

Subdélégués  des  Intendances  en 

1789  (XLV  ;  XLVL  39).  —  )'engage  M. 
T.  L.  à  consulter  les  Inventaires-Sorrimai- 
res  des  Archives  des  divers  départements, 
qui  ont  publié  leur  série  C. 

Par  exemple,  dans  celui  de  la  Gironde, 
de  C  224  à  694  il  trouvera  les  correspon- 
dances avec  les  subdélégués  de  Bordeaux, 
La  Réole,  Agen,  Nérac,  Libourne,  Bazas, 
Lesparre,  Sainte-Foy,  Blaye,  Sarlat,  Thi- 
viers,  Périgueux,  Bergerac,  Nontron,Mar- 
mande,  Ribérac,  Clairac,  Villeneuve,  Cas- 
teljaloux,  Montflanquin,  Pauillac,  Saint- 
Sever,  Cadillac, Condom,Tartas.Bayonne, 
Tarbes,  Dax,  etc.  Au  n''  694,  il  y  a  la 
création  des  subdélégations. 

La  CoussiÈRE. 


*  » 


Voici  la  listedessubdéléguésdeGuienne 
en  1790  : 

Heur iot, avocat  au  parlement,  subdélé- 
gué général. 

Duchcsne  de  Beaumanoir  pour  Bordeaux, 
Bourg,  Saint-André  et  la  Teste. 

Lagarde  pour  Cadillac,  Podensac  et 
Saint  Macaire. 

Souffrain  pour  Libourne. 

Goniault  pour  Blaye. 

Bourriot  et  Baiilos  pour  Bazas  et  Lan- 
gon. 

Dunoguès  de  Casseml  pour  la  Réole. 

Chalvet  pour  Castillonnès. 

Ducasse  pour  Casteijaloux. 

Colomhet  pour  Marmande,  Monsegur  et 
Tonneins. 

Sarrasin  pour  Agen,  Puimirol, Valence, 
Tournon,  Aiguillon. 


N*.  977. 


L'INTERMÉDIAIRE 


259 


260 


Pourteyron  pour  Riberac. 

De  Lacro^e  pour  Montpont. 

Bclloc  de  Ganielle  pour  Clairac. 

Metioire  pour  Villeneuve. 

Leroii  pour  Montflanquin. 

Brondeau  pour  Condom  et  Astaffort. 

Mathhon  pour  Nérac. 

De  Biran  pour  Bergerac. 

Bellet  pour  Sainte-Foy. 

Eydeley  pour  Périgueux,  Mussidan  et 
Bourdeilles 

Ducasse  pour  Pauillac  et  Lesparre. 

Dnhoffran  pour  Nontron. 

David  père  et  fils  pour  Saint-Palais. 

Rochefort  pour  Thiviers. 

Chegairay  pour  Bayonne. 

/)^  Zd!  Porterie  pour  Saint-Sever. 

Darmana  pour  Dax,  Tartas 

Lefranc  pour  Mont-de-Marsan,  Roque- 
fort, Villeneuve.  Pierre  Meller. 

Le  Napoléon  de  la  colonne  à  re- 
trouver (XLU  ;  XLIII  ;  XLIV  ;  XLVI, 
149).  —  La  lettre  de  Launay  au  général 
Bertrand  est  des  plus  intéressantes,  mais 
il  est  vraisemblable  qu'après  les  cent- 
jours,  la  statue  a  été  fondue.  Dans  Napo 
îéon  et  ses  détracteurs,  le  prince  Napoléon 
dit  que  l'on  n'en  a  sauvé  que  la  statuette 
de  la  Victoire  que  Napoléon  1"  tenait 
à  la  main,  statuette  qui  a  été  remise  sur 
la  statue  de  Dumont,  actuellement  en 
place.  Si  l'on  ajoute  que  Napoléon  et  ses 
détracteurs  a  été  fait  avec  la  collaboration  de 
Frédéric  Masson,  on  peut  considérer  l'af- 
firmation de  la  destruction  de  la  statue 
originale  de  la  colonne  Vendôme  comme 
positive.         Un   rat  de   bibliothèq.ue. 

On  lit  dans  La  vie  parisienne  au  xix^ 
siècle,  fascicule  1830  à  1834  (Pion  éditeur) 
page  75  : 

Paris  pendant  l'année  1833  : 

Juillet  21.  La  nouvelle  statue  de  Napoléon 
(parSeuire.  avec  la  redin,i;ote  et  le  petit  cha- 
peau) est  placée  sur  la  colonne  de  Vendôme. 
(L  a  ncionie  statue  avait  été  Jondue  pour  faire 
la  statue  d'Henri  IV,  au  Pont-Neuf). 

P.  c.  c.      GrosMalo. 


Maîtresses  princières  (XLVI,  62). 
—  le  n'ai  pas,  pour  le  moment,  sous  la 
main, de  documents  qui  me  permettent  de 
répondre,  d'une  manière  complète,  aux 
questions  de  M.  C.  D.  P  Tout  ce  que  je 
puis  lui  dire,  c'est  que  M'""  de  Polastron, 


maîtresse  du  comte  d'Artois,  mourut  à 
Londres,  phthisique,  le  27  mars  1804, 
après  avoir  fait  jurer  au  futur  Charles  X 
qu'après  elle  il  n'aimerait  plus  que  Dieu. 
Lamartine  a  consacré  à  cette  mort  un  pa- 
ragraphe de  son  Histoire  de  la  Restaura- 
tion (liv.  XI,  §  X  ;  tome  i  ,p.  407). 

Quant  à  M"""  de  Baibi,  maîtresse  du 
comte  de  Provence, elle  eut  une  existence 
plus  longue,  traversée  de  vicissitudes 
nombreuses,  qu'il  serait  trop  long  d'indi- 
quer ici  ;  elle  mourut  à  Paris,  à  une  date 
que  mes  souvenirs  ne  me  permettent  pas 
de  préciser,  mais  qui  se  place  dans  les 
premières  années  du  règne  de  Louis-Phi- 
lippe, 1832  ou,  au  plus  tard,  1836. 

Je  crois  que  ni    l'une  ni  l'autre  de  ces 
maîtresses  de    rois    ne  laissa    de  descen- 
dants. R.  DuPL. 
* 
*  * 

Madame   de  Balbi  est   morte    dans  la 

retraite,  à  Tours,  le  3  avril  1842,  âgée  de 
83  ans,  sans  laisser  de  postérité.  Madame 
de  Polastron  eut  un  fils,  Louis,  lieutenant 
de  cavalerie  dans  un  régiment  anglais, 
qui  mourut  en  1802,  à  Gibraltar,  de  la 
fièvre  jaune.  H.  de  W. 

N o\r  Les  derniers  Bourbons  et  le  Curieux. 

M""®  de  Polastron  n'a  pas  laissé  posté- 
rité. 

M™^  de  Balhi  est  morte  à  Paris,  rue  de 
Grenelle  105,  hôtel  de  Caumont,  sur  l'em- 
placement duquel  se  trouve  actuellement 
la  cité  Martignac,  le  3  avril  1842.  (Voir 
son  acte  de  décès  dans  le  Curieux,  11, 
190)  ;  elle  a  laissé  une  postérité  illégitime 
vivante,  je  ne  saurais  en  dire   davantage. 

Nauroy. 

Granvil  Brown  et  Freemann 
(XLVI  ,6 1  ). — je  signalerai  les  Mémoires  des 
autres  par  la  comtesse  Dash  qui  semblent 
résoudre  la  question. 

Les  «  Mémoires  »  écrits  à  cette  époque 
ont  un  accent  de  vérité  qui  ne  trompe 
pas. 

Or,  page  214  (chap.  xvni)  elle  raconte 
le  I"  mariage  secret  du  duc  de  Berry,  dont 
deux  filles,  et  ajoute,  page  217  : 

M""  Brown,  triste  et  souffrante,  nous  regar- 
dait danser.,  .elle  avait  eu  de  son  premier 
mariare  un  fils,  qui  était  près  d'elle.  C'était 
un  fort  beau  garçon,  bien  anglais,  dont  la 
mère  pouvait  être    fière. 

Ceci  explique  pourquoi  il  n'a    pas   été 


201 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


262 


20  août  1902 


traité  comme  ses   deux  sœurs.  Il  n'était 
pas  le  fils  du  duc  de  Berry. 

La  date  exacte  de  sa  naissance  étant 
connue,  il  serait  bien  facile,  par  l'extrait 
de  naissance,  levé  à  l'étal  civil,  de  con- 
naître les  noms  des  père  et   mère. 

Quant  à  la  seconde  question,  je  trouve 
le  fragment  généalogique    suivant  : 

John  Freeman,  esquire  épousa  Sophie 
Juliette-Frédérique  de  Blonay,  née  en 
1823,  décédée  en  1898,  fille  de  Jean- 
Henri  et  de  Juliette  de  Polier,  dont  deux 
fils  : 

1°  Geoffroy  Freeman,  mort  aux  Indes, 
en  1871,  sans  enfants. 

2°  William  Freeman  épousa  à  Nice  le 
14  novembre  1898,  Marie  Janvière,  com- 
tesse de  Rocca-Guglielmo  née  en  1870, 
fille  du  prince  Louis  de  Bourbon. 

Il  existe  un  Annuaire  de  la  Noblesse  de 
France  qui  paraît  tous  les  ans.  Cette 
dernière  alliance  y  est  renseignée,  et  la 
solution  de  cette  intéressante  question 
serait  de  son  ressort.  Angest. 

Complices  de  l'attentat  du  prince 
Napoléon  à  Strasbourg  (XLVl,  15, 
150).  —  Le  colonel  d'artillerie  Vaudrey, 
qui  était  originaire  de  la  Côte-d'Or,  de  la 
commune  de  Spoix^,  canton  d'Is-sur-Tîlle, 
si  je  ne  me  trompe,  vécut  plusieurs 
années  à  Dijon,  après  sa  mise  à  la  re- 
traite, et  occupait  un  modeste  logement 
au  second  étage  d'une  maison  en  face  de 
l'église  Notre-Dame,  sur  la  place  de  ce 
nom.  11  vivait  fort  retiré,  dans  une 
médiocrité  fière  ;  mais  à  la  révolution  de 
1848,  il  fut  colonel  élu  à  la  garde  natio- 
nale de  Dijon  et  il  me  souvient  de  lui 
comme  d'un  homme  de  belle  prestance 
militaire,  sans  rien  de  vulgaire. 

Lorsque  le  prince  Louis  devint  prési- 
dent de  la  République,  il  montra  plus  de 
mémoire  que  ne  font  d'ordinaire  les 
princes  restaurés,  mémoire  de  réconnais- 
sance et  aussi  de  vengeance,  ou,  si  l'on 
yeut,de  rancune.  Ainsi,  ce  qui  était  bien, 
il  fit  un  beau  sort  à  ses  fidèles,  mettons, 
s:  l'on  veut,  le  mot  sera  exact,  à  ses 
complices  des  temps  mauvais  ,  mais  plus 
tard, dès  qu'il  fut  maître  de  toutes  choses, 
il  signa  le  décret  dictatorial  confisquant 
les  biens  de  la  famille  d'Orléans,  le  plus 
grand,  le  plus  injustifiable  attentat  contre 
la  propriété  qu'ait  vu  se  consommer  en 
France  le  xix*  siècle. 


Pour  en  revenir  à  la  période  de  prési- 
dence légale  et  républicaine,  le  prince 
Louis  appela  auprès  de  lui  Vaudrey  qui 
donna  sa  démission  de  colonel  de  la  garde 
nationale  le' 19  mars  1849,  pour  devenir, 
si  je  ne  me  trompe,  gouverneur  militaire 
de  l'Elysée,  puis,  en  1852,  des  Tuileries. 
Il  fut  fait  aussi  général  de  brigade  et 
mourut  vers  1857,  sans  alliance,  à  ce  que 
je  crois.  J'imagine  que  le  colonel  Vau- 
drey avait  à  peu  près  58  ans  en  1848. 

H.  C.  M. 


* 
*  * 


Sept  accusés  comparurent  :  Vaudrey, 
Laity,Gricourt  sur  lesquels  on  a  répondu. 
Les  quatre  autres  étaient  :  de  Bruc,  Par- 
quin   de     Querelles  et  M™'  Gordon. 

De  Bruc,  ancien  chef  d'escadron.  A  17 
ans.  il  avait  chargé  seul  sur  un  escadron 
de  hulans  dont  il  tua  le  colonel  ;  décoré 
pour  ce  fait,  il  avait  reçu  une  dizaine  de 
blessures.  Sur  Parquin  il  est  inutile  de 
s'étendre, ses  mémoires  publiés  souvent  le 
font  suffisamment  connaître.  En  tête  de 
la  dernière  édition  illustrée  avec  grand 
soin  et  parue  chez  Boussod  et  Valadon, 
Frédéric  Masson  a  fait  une  préface  où  il 
raconte  en  détail  la  vie  du  commandant 
Parquin  depuis  1815.  Il  mourut  avant 
1848. 

De  Querelles,  officier  d'artillerie  avait 
épousé  M"*  de  Beauharnais  :  il  mourut  en 
1847  :  il  avait  en  garde  le  tableau  de 
l'impératrice  Joséphine  par  Prudhon  que 
le  prince  L.  Napoléon  voulait  vendre 
pour  continuer  à  servir  des  rentes  à  ses 
compagnons. La  veuve  de  Querelles  épousa 
Laity. 

M"*  Gordon  mériterait  une  étude  appro- 
fondie ;  née  en  1808,  elle  suivit  les  cours 
du  Conservatoire  de  Paris  et  étudia  en- 
suite à  la  Scala,  à  Milan.  Elle  débuta  à 
Venise,  chanta  aux  Italiens  à  Paris  en 
1831,  donna  des  concerts  à  Londres  et 
parut  dans  les  ealons  de  cette  ville.  C'est 
dans  l'un  d'eux, qu'elle  rencontra  le  prince 
Louis-Napoléon.  Elle  épousa,  vers  1833, 
Gordon  Archer,  commissaire  des  guerres 
à  la  légion  franco-espagnole  que  comman- 
dait Sir  Evans  notre  futur  com- 
pagnon d'armes  de  l'Aima.  Elle  devint 
veuve,  je  crois,  avant  1836.  Elle  faisait 
des  armes,  comme  la  chevalière  d'Eon,  et 
y  était  de  première  force.  Le  juge  d'ins- 
truction   prétendait  que    vingt    femmes 


N*  977 


L'INTERMEDIAIRE 


elle    lui 


263    - 

eussent 


264 


fait    perdre    la 


comme 
tête. 

Louis  Blanc  dit  d'elle  qu'elle  fut  l'âme 
de  la  conspiration  de  Strasbourg.  M°* 
Gordon  avait  le  culte  de  Napoléon  W, 
mais  disait  du  prince  Louis  qu'il  lui  faisait 
l'etTct  d'une  femme. 

Elle  dominait  complètement  le  colonel 
Vaudrey. 

On  trouve  du  reste,  dans  Larousse,  une 
biographie  intéressante  d'elle. 

J'ignore  qu'est  devenue,  depuis  1836, 
M"""  Gordon  et  quand  elle  est  morte  : 
ce  serait  intéressant  à  retrouver,  car  La- 
rousse ne  le  dit  pas. 

Le  général  Voirol  est  mort  sous  Louis- 
Philippe, pair  de  France. 

Le  lieutenant-colonel  Taillandier  fut 
l'objet  de  la  protection  de  Louis-Napoléon 
devenu  président  de  la  République  et 
empereur  ;  ce  dernier  le  nomma  général 
de  division  et  grand  officier  de  la  Légion 
d'honneur.  Du  reste,  Napoléon  111  affecta 
d'accorder  une  protection  particulière  à 
tous  ceux  qui  avait  fait  échouer  ses  ten- 
tatives de  Strasbourg  et  de  Boulogne, 

NlHIL. 

Camp  du  Nord  (XLV  ;  XLVl,  151). 
—  Le  camp  du  Nord  n'a  pas  cessé  d'exis- 
ter en  1854;  il  a  subsisté  jusqu'au  traité 
de  Paris  :  C'est  surtoui  à  la  fm  de  la 
guerre  en  1856,  qu'il  prit  de  l'impor- 
tance. On  lui  désigna  un  nouveau  chef 
d'état-major  et  le  maréchal  Baraguey 
d'Hilliers  fut  en  fait  remplacé  par  un  géné- 
ral plus  jeune. 

11  était  question  d'une  expédition  loin- 
taine où  devaient  figurer  les  deux  corps 
d'armée  du  Nord  et  des  détachements  des 
armées  de  diverses  puissances  européennes. 

Il  existe  aux  archives  de  la  guerre  une 
dizaine  de  cartons  sur  l'arméeetles  camps 
du  Nord.  Un  rat  de  BiBi.ioTHÈauE. 

Le  Moniteur officieldo Versailles 
et  du  département  de  Seine-et- 
Oi.sc.  publié  par  les  Allemands  en 
1870-71  (XLVl,  113).  -  11  y  avait 
au  lycée  Charlemagne  un  professeur 
d'allemand  qui  professait, en  même  temps, 
À  l'école  militaire  de  Saint-Cyr.  On  m'a 
raconté  que  cet  homme  avait  été  le  rédac- 
teur en  chef,  ou  l'un  des  principaux  rédac- 
teurs du  Moniteur  o^cicl  de  yetsailles  et 


du  département  de  S-et-O.  On  m'a  raconté 
encore  que,  lors  de  la  réouverture  des 
classes  ce  même  individu  ayant  eu  l'im- 
pudence de  se  présenter  pour  reprendre 
son  cours  à  Charlemagne,  les  élèves  lui 
firent  une  majestueuse  conduite  de  Gre- 
noble. 

Ayant  quitté  le  lycée  en  1869  et  n'étant 
revenu  à  Paris  qu'en  1876,  j'ai  perdu 
toute  relation  avec  mes  anciens  condisci- 
ples et  je  n'ai  pu  m'assurer  de  la  véra- 
cité du  fait.  Toutefois,  M.  E.  de  M.,  mon 
ancien  chef  d'institution,  m'en  a  parlé  bien 
souvent,  ainsi  que  M.  H.  C.  professeur 
de  Faculté,  qui,  lui. est  bien  vivant  et  qui, 
je  l'espère,  voudra  bien  apporter  à  V Inter- 
médiaire son  témoignage  autorisé. 

Au  surplus,  il  doit  bien  se  trouver 
encore  de  nombreux  Charlemagne,  de  ce 
temps-là.  MM.  Cavaignac  et  Dupuy  ne 
sont  pas  sans  connaître  les  faits  auxquels 
je  fais  allusion,  et  j'imagine  que  faire  la 
pleine  lumière  sur  le  rôle  plus  que  sus- 
pect de  ce  personnage,  serait  besogne 
utile  et  pleine  d'enseignements. 

NOTHING. 

*  ♦ 

Le  nom  de  ce  journaliste  a  été  publié 
dans  le  Tableau  de  la  guerre  des  /allemands 
dans  le  département  de  Seine-et-Oise  par 
Gustave  Desjardins,  archiviste  de  Seine- 
et-Oise  (pages  70-71).  Voici  le  passage  : 

M.  de  Brauchitsch  [Préfet  prussien  de 
Seine-et-Oisej  alors,  crée  lui-même  un 
journal.  Un  certain  docteur  Lévisone, avant 
la  guerre  correspondant,  à  Paris,  d'un  jour- 
nal de  Berlin,  se  trouva  à  Versailles,  àpoint 
nommé,  pour  lui  servir  de  rédacteur. 

ECOLU. 

La     mort    de   Rossel  à  Satory. 

XLIII  ;  XLIV  ;  XLV).  —  Le  Correspondant 
tiu   10  juin    1901,  donne  le   texte   d'une 
lettre  adressée  par    Rossel,  délégué   à    la 
guerre,  à  Jourde,  délégué  aux  finances  ; 
Paris, 3  mai   1871 . 

j'ai  l'honneur  de  vous  informer  que  je  viens 
d'acheter  aux  Prussiens,  mille  chevaux  au  prix 
de  400  francs.  Dans  deux  jours  probablemcHt, 
nous  aurons  à  payer  tout  ou  partie  de  cette 
dépense. 

Le  ç  mai,  Rossel  écrit  au  Comité  cen- 
tral et  l'informe  de  plusieurs  milliers  de 
chevaux  dont  il  aura  sous  peu  la  disposi- 
tion. 

Ces  lettres  sont  aux  archives  de  la 
Guerre.  Veritas. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


265 


266 


20   août    1902 


Ecrivain  principal  (XLVI,  118).  —  f 
La  dénomination  d'Ecrivain  du  Roi  est 
fort  ancienne  et  remonte  à  l'ordonnance 
du  29  mars  1631,  point  de  départ  du 
commissariat  de  la  marine.  L'édit  du 
mois  de  mars  1650  vint  ériger  en  «  Titres 
d'offices  »  les  emplois  d'écrivains,  dont 
les  fonctions  et  attributions  sont  indi- 
quées dans  le  règlement  pour  la  police 
générale  des  arsenaux  de  marine  du  6 
octobre  1674.  (Titre  Xlll)  confirmées  par 
l'Ordonnance  du  15  avril  1789.  (Livre  1, 
titre  IX.  L.  VIII,  T.  VL  L.  Xll,  T.  VI). 

Depuis  cette  époque  jusqu'à  nos  jours, 
les  devoirs  de  ces  employés  auxiliaires  des 
officiers  du  commissariat,  sont  restés  les 
mêmes, malgré  les  remaniements  fréquents 
de  l'organisation  de  l'administration 
maritime. 

Il  y  a  eu  des  écrivains  généraux,  prin- 
cipaux, ordinaires.  Le  titre  d'écrivain  de 
la  marine  avait  seul  survécu  et  n'a  dis- 
paru que  depuis  peu  d'années,  au  mo- 
ment de  la  création  du  corps  des  agents 
du  commissariat.  E.  M. 

Comment  prononcer  Et  à  la  fin 
d'un  mot  ?  (XLV  ;  XLVI,  158).  —  M. 
Lotus  Sahib  croit-il  vraiment  que  ce  soit 
en  mutilant  la  langue  et  en  l'écrivant 
comme  nos  cuisinières, que  nous  augmen- 
terons notre  influence  et  notre  prestige  à 
l'étranger  ?  En  supposant  que  nous  arri- 
vions à  la  rendre  plus  facile  à  apprendre, 
cela  ne  nous  rendra  pas  la  force  morale  et 
matérielle  qui  nous  manquent  pour  l'im- 
poser ;  car  ce  n'est  pas  parce  qu'on  parle 
sa  langue  à  l'étranger  qu'un  peuple  y  est 
influent  ;  c'est  parce  qu'il  est  influent 
qu'on  y  parle  sa  langue. 

Que  sont  devenues  les  influences  espa- 
gnoles et  portugaises  dans  l'Amérique 
du  Sud,  où  cependant  on  parle  exclusive- 
ment espagnol  et  portugais  ?  Pourquoi 
ces  langues,  aussi  bien  que  l'italien,  les 
plus  faciles  de  toutes  à  apprendre  et  à 
parler,  ne  sont-elles  pas  en  usage  par- 
tout, contrairement  à  l'anglais  dont  la 
prononciation  est  si  baroque  et  si  difficile? 
C'est  parce  que  les  peuples  qui  les  parlent 
ne  sont  ni  conquérants,  ni  commerçants  ; 
c'est  parce  que  l'étranger  n'a  pas  besoin 
d'eux, tandis  qu'eux  ont  besoin  de  l'étran- 
ger. 

je  ne  m'oppose  pas  d'ailleurs  à  ce  que 
l'on  fasse  en    orthographe    des    réformes 


qui  peuvent  être  utiles,  mais  à  la  condi- 
tion qu'elles  soient  faites  par  un  aréopage 
de  gens  compétents,  et  qu'elles  aient  pour 
but  d'améliorer,  de  simplifier  la  langue, 
et  non  de  la  détériorer.  Il  faudrait  faire 
un  travail  d'ensemble  et  ne  pas  se  livrer, 
comme  on  le  fait. à  des  changements  par- 
tiels plus  ou  moins  ridiculesdont  le  résul- 
tat ebt  de  faire  plus  mal  que  ce  qui  exis- 
tait. 

Les  principales  difficultés  de  notre 
langue  sont  dues  à  ce  que  beaucoup  de 
mots  ne  se  prononcent  pas  comme  ils 
s'écrivent  et  à  ce  que  certaines  voyelles 
et  syllabes,  se  prononcent  différemment 
suivant  les  mots,  mais  c'est  là  un  incon- 
vénient qui  lui  est  commun  avec  l'anglais, 
elles  sont  dues  aussi  à  ce  que  certaines 
lettres  ne  se  prononcent  pas  et  à  ce  que 
nos  terminaisons  en  c,  en  eut,  et  en  s  ou 
X.  ne  se  prononcent  pas  ou  se  font  sentir 
seulement  dans  les  liaisons  II  serait  bien 
difficile  de  les  supprimer, à  cause  des  plu- 
riels dont  la  formation  ne  serait  plus  pos- 
sible. 

On  prétend  qu'il  faut  écrire  comme  on 
prononce.  C'est  sous  ce  prétexte  que  Ton 
a  changé,  par  exemple,  le  nom  de  la 
voyelle  <?  ;  on  ne  le  prononce  plus,  on  le 
vomit  :  eu  1  C'est  plus  démocratique.  Ce 
cliangement  n'a  sa  raison  d'être  qu'à 
l'égard  des  e  muets  et  de  la  diphtongue 
eu  ;  mais  dans  le  mot  temps,  par  exemple 
e  se  pronce  a,  dans  le  mot  vient,  il  se  pro- 
nonce i  ;  que  devient  alors  la  réforme  .'  11 
faudrait  donc  écrire  taJi  au  lieu  de  temps, 
et  alors  toute  la  langue  se  transformerait 
en  une  collection  de  calembourgs. 

Les  changements  que  le  temps  et 
l'usage  apportent  à  la  langue  ne  sont  pas 
toujours  heureux,  et  il  est  nécessaire  d'y 
mettre  un  frein  ;  c'est  pour  cela,  il  me 
semble,  que  l'on  a  créé  l'Académie. 

Tout  changement  n'est  pas  progrès  ; 
nous  le  voyons  malheureusement  trop 
bien  aujourd'hui  ;  comme  la  stagnation 
à  outrance,  la  manie  de  tout  changer 
conduit  à  la  ruine,  et  c'est  ce  qui  arrive 
lorsque  les  institutions  d'un  grand  peuple 
subissent  le  sort  d'une  montre  entre  les 
mains  d'un  enfant.  Les  changements  qui 
nous  ont  valu,  par  exemple,  de  voir 
la  rue  des  Jeux  neufs  s'appeler  rue  des 
Jeîmeurs,  la  rue  Gilles-le-queux,  la  rue 
Gît~le-cœur,  la  rue  aux  Oues^rue  aux  Ours, 
\q pas  de  l'ancié,  le  pas  des   lanciers,  etc., 


*  N*  977 


L'INTERMEDIAIRE 


267 


268 


sont-ils  des  progrès?  Ils  ont  conduit  à  des 
absurdités,  que  l'on  ne  devrait  plus  tolé- 
rer. Voilà  des  réformes  à  faire. 

Changeons,  réformons,  soit  ;  mais 
soyons  intelligents  ;  c'est  le  plus  sûr 
moyen  d'être  influents.  O.  D. 

Préférer  —  Causer  (XLV  ;  XLVl  ; 
96).  —  «  On  peut  causer  â  quelqu'un  de 
l'ennui  en  causant  avec  lui  quand  il  pré- 
fère garder  le  silence  plutôt  que  de  bavar- 
der.. .  » 

Cette  phrase  indique  la  nuance.  Il 
semble  incorrect  de  dire:  causer  à  quel- 
qu'un, dans  le  sens  de  lui  parler.  On 
cause  avec  quelqu'un.  Le  mot  causer 
exprime  une  idée  d'échange  de  paroles. 
de  conversation. 

«  Plutôt  que  »  relie  logiquement  et  ré- 
gulièrement la  contre-partie  de  la  préfé- 
rence aflllrmée,  du  moins  si  l'on  s'en 
rapporte  à  cette  phrase  de  Buflfon,  citée 
par  Laveaux  dans  son  'Dictionnaire  rai- 
sonna des  difficultés  grammaticales  et  litté- 
raires :  «  II  préfère  de  périr  avec  eux 
plutôt  que  de  les  abandonner.. .  » 

Notons  au  passage  cet  emploi  de  la 
préposition  «  de  »  avec  le  verbe  préférer^ 
dans  certain  cas.  «  Je  préfère  de  manger 
du  poulet...  » 

Nous  avouons  n'avoir  jamais  entendu 
parler  ainsi  et  l'usage  a  sans  doute  pré- 
valu de  supprimer  cette  préposition. 

Notons  également  que  <»  plutôt  »  suivi 
delà  conjonction  que  exige  après  celle-ci 
la  préposition  de  :  «  Plutôt  que  vivre...  » 
est  un  solécisme  ;  il  faut  dire  :  «  Plutôt 
que  de  vivre...  »  Gros  Malo. 

Amour  féminin  et  masculin  (XLVI, 

"57).  —  Il  n'y  a  rien  de  surprenant  que 
l'amour  soit  masculin  et  féminin.  D'abord 
c'est  l'amour  qui  réunit  le  masculin  avec 
le  féminin,  ensuite  c'est  l'amour  qui  pro- 
crée l'un  et  l'autre  ;  d'où  il  s'ensuit  que 
en  tant  qu'unité  l'amour  masculin  est 
singulier  et  que  l'amour  féminin  est  un 
produit  double,  ce  qui  forme  le  pluriel. 

E.  RUDIT. 

»  » 

Chers  souvenirs  de  mon  enfance  1  Cette 
règle  fameuse,  apprise  dans  Noël  etChap- 
sal,  ne  me  semble  plus  aussi  formelle 
aujourd'hui  qu'alors. 

KnclTet,  Darmesteter  etSudre,    après 


avoir  constaté  dans  leur  Grammaire  histo- 
rique c\\iq.  amour  était  féminin  dans  le  vieux 
français  et  qu'il  est  devenu  masculin, 
comme  en  latin,  au  moyen  âge,  disent 
qu'au  pluriel  il  est  maintenant  des  deux 
genres,  sauf  au  sens  mythologique,  et 
qu'au  singulier,  //  est  plus  habituellement 
masculin,  n'étant  guère  employé  au  fémi- 
nin qu'  en  poésie  et  dans  le  sens  élevé. 

Dans  leur  xvi*  siècle,  Arsène  Darmeste- 
ter et  Hatsfeld  donnent  àa^^jour  une  origine 
féminine  commune  à  tous  les  mois  venus 
des  masculins  latins  en  0/ ,  oris.  Au  xvi^ 
siècle,  disent-ils,  le  genre  commence  à 
devenir  incertain  et  le  mot  reste  des  deux 
genres  jusqu'à  nos  jours. 

Enfin,  la  Grammaire  des  grammaires  de 
Girault-Duvivier  admet  que  l'attribution 
de  l'un  ou  de  l'autre  genre  est  arbitraire 
et  livrée  au  goût,  au  tact,  à  la  sensibilité 
de  l'écrivain.  Elle  appuie  cette  opinion  de 
nombreux  renvois  à  nos  meilleurs  au- 
teurs : 

1°  Ont  fait  amo?*r  féminin  au  singulier, 
Racine,  Molière,  Regnard,  Voltaire  ; 

2°  Ont  employé  amour  masculin  au 
pluriel,  Molière,  Voltaire,  Laharpe,  De- 
lille. 

Cette  règle  est  donc  loin  d'être  abso- 
lue. 

Quant  à  l'époque  où  elle  a  été  édictée, 
je  n'en  trouve  pas  de  trace  positive.  Rien 
d'improbable  à  ce  qu'elle  ne  .«oit  due  à 
l'Académie  laquelle,  à  ses  débuts  (après 
1634)  «  faisait  fort  souvent  des  décisions 
sur  la  langue  dont  ses  registres  sont  pleins  >». 
Ainsi  s'exprime  Pelisson  cité  par  M.  F. 
Brunot  dans  \' Histoire  de  la  lanoue  et  de 
la   littérature  française. 

Malheureusement  les  registres  dont  parle 
Pelisson  n'existent  plus. 

Q.uoi  qu'il  en  soit,  en  1647,  la  règle,  si 
règle  il  y  a,  était  déjà  fixée, car  Vaugelas, 
dans  la  première  édition  de  ses  Remarques 
classe  amour  avec  aigle,  épisode,  épitha- 
lame,  foudre,  fourmy  etc.,  parmi  les 
hcrmaphi  édites, 

Si  madame  Lydie  Martial  a  eu  en  vue 
autre  chose  que  l'élucidation  d'un  point 
historique  de  notre  langue  et  si  elle  dé- 
sire se  renseigner  sur  l'application  actuelle 
d'une  règle  peut-être  surannée,  je  l'en- 
gage à  parcourir  la  liste  annexée  à  l'arrêté 
ministériel  du  3  i  juillet  1900  ;  elle  y  trou- 
vera parmi  beaucoup  d'autres  choses  cu- 
rieuses que  M.   Georges  Leygues  lui  per- 


DES  CHERCHEURS  ET  C  iRIHUX 


Ï69 


ao  fîoCit  190S 


7(.i 


met  d'écrire  amour  et  orgue -au  genre  qui 
lui  sera  le  plus  sympathique  toutes  les 
fois  qu'elle  aura  à  les  employer  au  pluriel. 
Reste  à  savoir  quelle  autorité  possède 
un  ministre  politique  pour  réj^ler  d"-^ 
questions  de  ce  genre  et  pendant  que  j'y 
suis  je  demanderai  à  mes  honorés  con- 
frères de  Vlntcnncdiaire  si  ce  fait  extraor- 
dinaire a  eu  des  précédents.       Hunot. 

Orgues  de  Barbarie  (T.  G.,  660; 
XLIV;  XLV).  —  je  serais  porté  à  voir, 
dans  cette  locution,  tout  simplement  une 
des  nombreuses  déformations  de  la  lan- 
gue française,  que  signale,  avec  tant  d'é- 
rudition et  de  charme,  M.  Emile  Descha- 
nel,  de  l'Académie  française,  dans  un  vo- 
lume paru  en  1898,  et  qui  a  pour  titre  : 
Déformations  delà  langue  française.  Je  lis. 
en  effet, à  la  page  248  de  ce  livre, en  note  : 

Presque  tout  le  monde  dit  «  Un  orgue  de 
Barbarie  »  pour  «  Un  orgue  de  Barberi  », 
nom  d'un  artiste  de  Modène  qui  excella  et  se 
rendit  célèbre  à  fabriquer  cet  instrument. 

Si  cela  est,  la  majuscule  s'impose,  d'ac- 
cord avec  le  Dictionnaire  de  V Académie 
française,  sans  qu'il  faille  en  passer  par 
l'origine  Barberie. 

Q.ue  de  cas  analogues  il  y  aurait  à  citer, 
et  que  de  réformes  il  y  aurait  à  faire,  au 
point  de  vue  historique,  dans  bon  nom- 
bre de  locutions  françaises  !  J. 

Epitaph©    de    Descartes    (XLVI, 
116).  —  Voici  l'épitaphe  demandée  par  le 
collaborateur  Bibl.  Mac.  : 
Descartes,  douttuvois  ici  la  sépulture 
A.  désillé  les  yeux  des  aveugles  mortels, 
Etgardant  le  respect  que  l'on  doit  aux  aiit.'ls. 
Leur  a  du  mon  de  entier  démontré  la  structure. 
Son  nom  par  mille  écrits  se  rendit  glorieux, 
Son  esprit  mesurant,  et  la  terre  et  les  cieax 
En  pénétra  l'abyme,  en  perçant  les  nuages, 
Cependant  comme    un    autre,  il    cède  aux 

llois  du  sort. 
Lui  qui  vivroit  autant    que    ses    divins    ou- 

\^^^^^> 
bi  le  sage  pouvoit     s'aliranchir  de  la  mort. 

Gaspard  de  Fieubet,  seigneur  de  Lignv, 
l'auteur  de  ^ette  épitaphe,  après  avoir  été 
chancelier  de  la  reine  Marie-Thérèse 
d'Autriche  et  étant  conseiller  d'Etat,  se 
retira  en  1691  chez  les  Camaldules  de 
Grosbois  près  Boissy-Saint-Léger(Seine-et- 
Oise),  où  il  mourut  le  10  septembre  1694. 

On  lui  doit  aussi   l'épitaphe   de   Saint 
Pavin   qui    ne  manque    pas   de    naturel   : 


Sous  ce  tombeau  gît    saint  Pavin  ; 
Donne  des  larmes  à  sa  fin. 
Tu  lus  de  ses  amis  peut-être  ? 
Pleure  ton  sort,  pleure  le  sien 
Tu  n'en  fus  pas  ?  pleure  le  tien, 
Pas.saiit  d'avoir  manqué  d'en  être. 

Paul  Pinson. 

Livras  à  clfïf  (T.G.  524  ;  XLI  ,•  XLII; 
XLIll;  XLV;  XLVI,  163).  —  Le  roman 
d'Edmond  About,  Tolla,  esta  clé  ;  voici 
ce  qu'en  dit  l'auteur,  page  231,  de  Rome 
contemporaine,  1861.  in-8  : 

Cette  pauvre  petite Tolla, ou  Vittoria  Savorel- 
li,dont  j'ai  publié  l'histcire  il  y  a  quelques  an- 
nées, n'était  certes  pas  une  âme  vulgaire. 

j'ai  rencontré  dernièrement  son  séducteur. 
C'est  un  gros  homme  insignifiant.  Ses  re- 
mords, s'il  en  a.  ne  l'ont  pas  maigri. 

M.  Savorelli  père  s'est  jeté  dans  l'industrie, 
il  fabrique  des  bougies  de  stéarine  et  relève 
ainsi  tout  doucement  la  fortune  de  sa  mai- 
son. Il  a  chez  lui  un  beau  buste  de  sa  fille, 
sculpté  par  un  frère  de  Tolla. 

Plus  loin,  page  279,  About  écrit  : 

Une  f-mtaisie  du  hasard  a  réuni  dans  un 
même  coin  (du  cimetière  des  acatholiqii.es')  le 
fils  de  Gœthe  et  le  fils  de  Charlotte,  Auguste 
Kestner,  ministre  de  Hanovre,  né  en  1778, 
mort  le  5  mars  1853. 

—  Nauroy. 

La  Belle  Maguelonne  (XLV  ; 
XLVI,  lOi).  —  L'Histoire  du  vaillant 
Pierre  de  Provence  et  de  la  belle  Maoue- 
lonne  fille  du  roi  de  Naplcs,  contenant  leur 
chaste  amour  et  mariage  est  un  petit  opus- 
cule de  28  pages,  imprimé  (au  xvni"  siè- 
cle, je  crois),  à  Troyes,  chez  la  veuve  Le 
Fèvre,  imprimeur-libraire.  Le  nom  de 
l'éditeur  qui  doit  être  connu  des  biblio- 
philes champenois,  pourrait  mettre  sur 
la  trace  de  l'époque  exacte  de  l'impres- 
sion de  l'ouvrage,  orné  en  frontispice, 
d'une  gravure  sur  bois  d'un  dessin  très 
archaïque,  représentant  Pierre  de  Pro- 
vence et  la  belle  Maguelonne  se  tenant 
embrassés. 

Pourrait-on  m'indiquer  quel  était  le 
poisson  désigné  sous  le  nom  de  Len.  dans 
le  roman,  et  ce  qu'on  entend  par   l'ile  de 

C.  deS'-M. 


Saoona  '] 

o 


*  * 


M.  Frédéric  Fabrège  qui  a  publié,  à  ce 
jour,  les  deux  premiers  volumes  de  son 
histoire  de  Maguelonne  :  1.  La  cité,  les 
évêques,  les  comtes,  (1894)  ;  IL  Les 
évêques,  les  papes,  les  rois,  (1900)  ;  con- 


N'V77' 


L'iNTERMEDIAlRH 


37» 

m    de   l'Introduction 


212 


a 
pages 


sacre  le  chapitre 
la  Belle  Maguelonne  et  donne, 
LXKV,  Lxxvi,  Lxxxvir,  et  Lxxxyin 
une  bibliographie  détaillée  des  éditions 
et  traductions  du  roman  Pierre  de  Provence 
et  la  Belle  Maguelonne,  par  Bernard  de 
Trévies.  Cette  nomenclature  est  trop  lon- 
gue pour  trouver  place  ici  ;  j'en  ai  fait 
une  copie  que  je  prends  la  liberté  d'adres- 
ser au  bon  confrère  A.  C.  C. 

L' Histoire  de  Pierre  de  Provence  et  de 
ta  Belle  Maguelonne  fait  aussi  partie  d'un 
volume  :  Bibliothèque  bleue,  publié  par 
Garnier  frères,  s.  d.  (1862),  et  comprend 
1 16  pages  de  texte.  La  romance  deman- 
dée n'y  figure  pas.  A.  S.,  e. 


Montyon  (Un  mémoire  de)  (XLVI, 
17).  — Je  ne  vois  nulle  part  que  le  mé- 
moire de  M.  de  Montyon  sur  le  xviii*  siè- 
cle, qui  obtint  en  1801  la  médaille  d'or  de 
l'Académie  de  Stockholm,  ait  été  im- 
primé. 11  n'existe  pas  à  la  Bibliothèque 
nationale.  M.  Fernand  Labour,  dans  son 
livre  sur  M.  de  Montyon  (1880),  parle  de 
cet  écrit,  »<  empreint  du  cachet  d'impar- 
tialité qui  est  le  propre  du  talent  de  l'au- 
teur ;  pour  lui,  comme  pour  M"*  de 
Staël,  dit-il,  Thumanité  grandit  en  spi- 
rale, mais  elle  grandit  », 

M.  Labour  avait  donc  lu  le  mémoire 
couronné  par  l'Académie  de  Stockolm  ? 
Ou  ?  X. 

Une  phrase  de  Balzac  (XLV  ; 
XLVi,  19).  —  Mais,  de  nos  jours,  cette 
coutume  n'est-elle  pas  encore  en  pleine 
vigueur,  sous  une  forme  un  peu  diffé- 
rente,il  est  vrai  ?  Ne  lisons-nous  pas  sou- 
vent, dans  le  compartiment  des  réclames 
tiiéàtrales,  qu'à  «  la  demande  générale  >* 
ou  *<  suivant  le  désir  des  abonnés  »,  telle 
pièce  sera  remise  à  la  scène,  ou  prolon- 
gée un  certain  laps  de  temps  ?. 

Sir  ÙRArH. 

Errata  des  grands  dictionnaires 

(T.  G.  279  ;  XXXV  ;  XXXVI  ;  XXXVII  ; 
XXXVIII  ;  XXXIX  ;  XL  ;  XLl  ;  XLIl  ; 
XLIII  :  XLIV  :  XLV  ;  XLVI,  16?).  —J'en 
propose  un  d'erratum  au  comité  chargé 
de  dresser  le  nouveau  catalogue  des  im 
primes  à  la  Bibliothèque  nationale.  )c 
vois   en    cflct  (tome   IX)  porté  à    l'actif 


d'Edouard  Roger  de  Beauvoir,  le  plus  fer- 
vent des  romantiques,  le  livre  des  Disparus 
publié  pour  la  première  fois  à  Paris  en 
1887.  Or,  il  y  avait  plus  de  vingt  ans 
que  le  joyeux  compagnon  du  père  Du- 
mas n'était  plus  de  ce  monde.  C'est  un 
de  ses  fils,  Henri,  qui  est  l'auteur  des  Dii' 
parus, 

d'E. 


*  * 


Je  lis  dans  le  Dictionnaire  analogique 
de   Boissière  : 

Ignorantins  (frères)  fondés  par  saint  Yon. 

Et  moi  qui  croyais,  bonnement,  que 
les  Frères  des  Ecoles  chrétiennes,  dits 
Ignorantins  —  non  à  cause  de  leur  sa- 
voir, qui  n'est  pas  mince,  mais  parce 
qu'ils  se  consacraient  à  l'instruction  des 
ignorants,  —  devaient  leur  origine  à 
l'illustre  rémois  saint  Jean-Baptiste  de  la 
Salle  et  que  le  surnom  de  Frèresde  Saint- 
Yon,  leur  venait  de  la  maison  de  Saint- 
Yon,  à  Rouen,  où  fut  établie  une  de  leurs 
premières  écoles  ?....  A.  R. 

Inadvertances  de  divers  auteurs 
(T.  G,  718  :  XXXV  ;  XXXVI  ;  XXXVll  ; 
XXXVIII;  XXXIX;  XL;  XLI  ;  XLII; 
XLIll  ;  XLIV  :  XLV  ;  XLVI,  211.  —  Dans 
V Instrument  de  la  revanche,  études  sur  les 
principaux  collèges  dire  tiens,  par  Frédéric 
Godefroy  (Paris,  Adrien  Leclerc,  1872). 
on  lit  ceci, à  propos  d.i  séminaire  de  Saint- 
Lô  : 

Nulle  part  l'on  n'aime  mieux  les  grands 
joueurs  qui  sont  généralement  les  grands  tra- 
vailleurs. 

Les  maîtres  redisent  souvent  à  leurs  élèves 
ce  inot  de  Washington  visitant  les  cours  de 
récréation  des  collèges,  où  il  avait  fait  ses 
études  :  Messieurs,  c'est  ici  que  j'ai  gagné  la 
bataille  de  Waterloo. 

J.-C    WiGG. 

Albums  Sem  (XLVI,  \~/j.—  M.  Scm 
étant  de  Périgueux,  a  commencé  par  pu- 
blier des  albums  sur  Périgueux. 

Pour  avoir  la  liste  complète  de  ses 
œuvres,  on  pourrait  écrire  à  Périgueux,  à 
M.  Goursat.qui  a  toutes  raisons  pour  bien 
renseigner  à  ce  su)et.  S'il  ne  le  faisait  pas, 
on  donnerait  l'adresse  de  deux  bibliophiles 
de  cette  ville  qui  ont  ses  œuvres.  L'un 
d'eux  est  M.  Villepelet,  archiviste  dépar- 
temental. Oroel. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


so    août  1902 


273 


274 


Reliure    en  peau  humaine  (T.  G. 

761  ;XXXVI;  XXXVII  ;  XLII).  —  On  lit 
dans  la  Galette   médicale  : 

A  propos  d£  l'intéressante  exposition 
organisée  au  musée  Galliera  par  M.  Char- 
les Forment:n,  rappelons  qu'il  existe  un 
certain  nombre  de  reliures —  une  douzaine 
tout  au  plus  —  en  peau  humaine. 

M.  Camille  Flammarion  en  possède  une. 

11  y  en  a  une  également,  je  crois,  dans 
la  bibliothèque  de  M.  Déandréis,  sénateur 
de  l'Hérault.  La  plus  célèbre  est  celle  qui 
fut  faite  avec  un  morceau  de  la  peau  du 
poète  Delille  (Presse). 

Cet   entrefilet    nous  fit    rechercher   dans 
nos    notes   bibliographiques  les    bibliothè- 
ques qui  possèdent  des  reliures  de  ce  genre. 
N'v  trouvant  aucune  mention    de  celle  de 
iM.' le  sénateur  Déandréis,     nous   lui   avons 
demandé  de    bien  vouloir    nous   fixer  à  ce 
sujet,  et  il  nous  a  répondu  que  *  c'est    par 
une  sorte   de  légende    qu'on  lui  a   attribué 
la  possession  d'un    livre   relié   en  peau  hu- 
maine :  le  fait  n'est  point  exact    :*-.  Ceile  de 
M.  Camille  Flammarion  est   bien  connue  : 
Une  comtesse  phtisique    adepte    de  la  plu- 
ralité  des    mondes,    légua  à  M,    Flamma- 
rion  la    peau     de    ses    épaules     pour     en 
relier  le    premier    exemplaire    du   premier 
ouvrage       qui     serait     publié       après      sa 
mort  par  le  célèbre  astronome,  (Z,«    Terres 
du  Ciel),  et  ce  volume  se  trouvait  en    1898 
dans  la  bibliothèque   de    l'Observatoire  de 
juvisv.  M.  le  D''  Cabanes,   dans  la  Chroni- 
que médicale  du  i''  mars    1898,  rapporte  ce 
fait,  et  a  rassemblé  les  éléments  de  ce  cata- 
logue de  reliures    spéciales   (1898,    p.  132, 
836,  334).  11  a  vu  ii  la  Bibliothèque  Carna- 
valet une  Con5/;/«^(?« (Dijon,  Causse,  an  II, 
in-18),       reliée      en       peau      humaine     et 
acquise  en  1889.  A.  Franklin  {Les  anciai- 
nes  bibliothèques  de    Paris,     Paris,  1867,  1, 
297,   note)    cite   une    note    manuscrite     de 
Gayet  de  Sansale,  le  dernier  bibliothécaire 
de  la    Sorbonne   avant  la     Révolution,  qui 
figure    en  tète  du    texte  des    Décrétales  et 
qui  signale  ce    manuscrit    comme  écrit  sur 
peau  humaine  (Bibliothèque  nationale, fonds 
de  la  Sorbonne,  n"   1629).    Même  mention, 
mais  moins  affirmative^au  sujet  d'une  Bible 
latine  du  xiu'siecle  (Bibl.  nat.,  même  fonds, 
'1"  '357)-   ^"    revanche^    Gaytt  de   Sansale 
sisçnale    comme    écrite    sur  peau    d'agneau 
mort-né  une  Bible  charmante,  remarquable 
par    la    blancheur  et    la    tinesse    du    vélin 
(même  fonds,  n"  1297),  et  que    l'abby   Kive 
croyait  écrite  sur  peau  de  femme. 

ACincinnati,  unriche  négociant,  M.'xVil'' 
liam  G...,  possède  deux  livres  de  Sterne 
reliés  en  peau  de  femme  :  l'un,  Le  Voyage 
sentimental^  est  habillé  d'nne  peau  de  né- 
gresse, et     l'autre,     Tristan    S/iandy,    du 


derme  d'une  jeune  Chinoise  (CArow.    mè,d. 
et  Revue  encyc.  loc.  cit. ,  ). 

Deux  médecins  anglais  du  xviii*  siècle 
firent  relier  en  peau  humaine  des  ouvrages 
de  médecine  :  Antoine  Askew  (1723-1773) 
(cité  parMouravit.  Le  livre  et  la  petite  bi~ 
bliothèque  d'amateur.  Paris  (1870),  p.  33^), 
connu  comme  bibliophile  et  médecin, 
un  traité  d'anatomie  :  le  célèbre  John  Hun- 
ter  (1728-1794)  eut,  vers  1773,  un  procès 
avec  son  relieur  pour  un  traité  des  mala- 
dies de  la  peau  qu'il  tenait  absolument  à 
faire  relier  en  peau  humaine  {Dictionn.  de. 
la  Conversation,  (Paris  1860,  XV,  341,  art. 
Reliure  (A.  Cim  ochowski),  Une  bibliothè- 
que, Paris.  1Q02,  p.     154-1  37)- 

Le  D"-  Wit'kowski  (Tetoniana.  I.  Anecdo- 
tes historiques  sur  les  seins  et  l'allaitement. 
Paris,  Maloine,  1898,  p.  33),  sous  le  titre 
K  Reliures  singulières.  ^  s'exprime  ainsi: 

Il  y  a  des  bibliomanes,  érotomanes  en 
même  temps,  qui  ont  fait  relier  certains 
livres  «  en  peau  de  femme  ^,  et,  cette  peau 
spécialement  empruntée  aux  seins,  de  sorte 
que  les  mamelons  formaient  sur  le  plat  des 
écussons  caractéristiques.  L'éditeur  Isidore 
Liseux  affirmait  avoir  tenu  entre  ses  mains 
un  exemplaire  de  la  fameuse  Justine,  au 
marquis  de  Sade,  dans  sa  première  édi- 
tion, en  un  volume,  8%  1793,  relié  de  cette 
sorte. 

Un  passage  du  Journal  des  Concourt 
(III, p.    49)  confirme  le  fait  ; 

On  me  racontait  que  des  internes 
avaient  été  renvoyés  de  Clamart  pour  avoir 
livré  de  la  peau  de  seins  de  femmes  à  un 
relieur  du  faubourg  Saint-Honoré,  dont  la 
spécialité  est  d'en  faire  des  reliures  de  li- 
vres obscènes. 

Un  bibliothécaire  de  la  bibliothèque 
Mazarine  racontait  il  y  a  quelques  années 
—  et  le  fait  nous  a  été  rapporté  par  un  de 
ses  auditeurs  —  qu'un  Anglais  (peut-être 
celui  dont  il  est  question  dans  la  Chron. 
méd.,  loc,  cit.)  — avait  dans  sa  bibliothè- 
que un  rayon  de  ces  ouvrages  licencieux 
avec  les  «  écussons  caractéristiques  »  dont 
parle  le  D'  Witkowski.  A  sa  mort,  sa 
femme  les  fit  tous  brûler. 

On  peut  encore  citer  les  deux  volumes 
des  Mystères  de  Paris,  d'Eug.  Sue,  reliés 
en  peau  de  femme,  que  M.  Chacornac,  li- 
braire à  Paris,  annonçait  dans  un  catalogue 
de  189S,  au  prix  de  200  fr.  11  les  revendit 
depuis  130  fr.  à  un  biblicpliile  dont  il  ne 
se  rappelle  plus  (?)  le  nom. 

Enfin  M.  le  D''  Lacasagne  qui,  dans  son 
musée  ee  tatouages,  conserve  de  nombreux 
échantillons  de  la  peau  humaine,  l'extrême 
obligeance  de  nous  informer,  en  réponse 
aux  renseignements  que  nous  lui  deman- 
dions sur  ce  sujet,  «  qu'un  de  ses  amis,  — 
i)  lui  est  défendu  dç  dire  son  nom,  —  po5« 


N-  077 


L'INTERMEDIAIRH 


^; 


Î7O 


relié 


sède  un  volume  de  médecine  légak 
en  peau  humaine.  » 

Nous  avons  naturellement  supprimé 
dans  cet  intéressant  article  tous  les  em- 
prunts faits  à  YluîermcJidire  très  courtoi- 
sement rappelés. et  pour  la  plupart  dus  à 
la  plume  du  D'  Cabanes. 

Ecclésiastiques  maçons  et  archi- 
tectes (XLIIl  ;  XLIV;  XLVI,i67).  —Jean 
de  Vendôme,  bénédictin  de  l'abbaye  de  la 
Trinité  de  cette  ville, avait  construit  le  re- 
marquable clocher  de  cette  abbaye.  Ce 
moine,  Cernent arui'-',  après  avoir  été  en 
pèlerinage  à  Jérusalem,  au  lieu  de  rega- 
i^ner  son  cloître,  se  rendit  au  Mans  au- 
près  du  célèbre  Hildebertde  Lavardin  qui 
faisait  reconstruire  la  cathédrale.  L'abbé 
(jcoffroy  de  Vendôme  réclama  son  archi- 
tecte 1 108.  Hildebert  refusa  de  le  ren- 
dre Geoffroy  alors  excommunia  le  moine 
réfractaire,  mais,  sans  souci  de  l'excom- 
munication, ce  dernier  continua  à  cons- 
truire la  cathédrale,  dont  il  preste  la  nef. 
Le  chœur  est  du  xiii-  siècle. 

Ces  détails  se  trouvent  dans  les  lettres 
de  Geoffroy  de  Vendôme  qui  ont  été  con- 
servées et  publiées.  La  correspondance 
de  Geoffroy  et  d'Hildebert  ne  brille  pas 
par  l'aménité.  L'abbé,  notamment,  eît 
d'une  violence  inouïe.       Martellikkf, 

Gâteaux  sacrés  (XLIV  ;  XLV  ;  XLVI, 
50).  —  Dans  un  testament  fait  le  1  "î  mai 
1580.  par  le  «  frère  Pierre  Bourgeois  », 
grand  prieur  de  l'égliseet  abbayede  Saint- 
Denis,  en  faveur  de  l'église  des  Trois- 
Palrons,  j'ai  trouvé  le  paragraphe  sui- 
vant : 

Pareillement  seront  les  dictz  niargi'.illiers 
présens  et  advenir  teiuiz  fournir,  quérir  et  li- 
vrer à  leurs  dépens  par  cliacun  an  perp,-tuel- 
Icmciît,  à  leurs  despens  dycelle  égli-e,  le 
pain  el  vin  pour  cmuniuiiier  lc{  paroissiens 
Je  ladicte  paroisse  Icdicl  jour  de  Pasqv.es. 

l'ai  scrupuleusement  copié  le  texte  sur 
le  testament  original. 

Mon  ancien  professeur  de  Droit  canon 
de  Saint-Sulpice  à  qui  j'ai  soumis  le  texte, 
pense  qu'on  peut  le  prendre  dans  le  sens 
propre  et  y  voir  une  coutume  de  la  com- 
munion sous  les  deux  espèces  pour  les 
fidèles  au  moins  le  jour  de  Pâques. 

Je  serais  licurcux  de  savoir  ce  qu'en 
pensent  à  leur  tour  les  collaborateurs  de 
l'Inicniiâfi.iire,  G,  D. 


Jeu  de  bouchon,  jeu  de  galoches 

(XLVI,  1 19).  — Si  Alphonse  Daudet  a  dit 
réeWcment  quels  jeu  de  bouchon  avait  été 
introduit  à  Paris,  pendant  la  guerre  de 
70,  par  les  mobiles  Bretofts,  il  a  commis 
uivj  plaisante  erreur.  Je  jouais  au  bou- 
cliun  en  1840,  avec  tous  les  gamins  de 
mon  âge  I  Dès  que  les  Parisiens  ont  eu 
des  bouchons  et  des  gros  sous,  ils  ont 
joué  à  ce  jeu  que  Daudet  appelle  je  ne  sais 
pourquoi,  yV?<  de  galoches  ;  et, par  les  mé- 
moires du  temps,  nous  savons  qu'il  étaitla 
distraction  favorite,  avec  les  barres,  des 
prisonniers  de  Saint-Lazare  et  du  Luxem- 
bourg, sous  la  Terreur.  Erasmus. 


Dans  le  département  d'Ille-et-Vilaine 
et  presque  partout  en  Bretagne,  on  joue 
«  à  la  galoche  ».  On  dit  également  ; 
«  jouer  au  piteau  ». 

La  galoche  ou  le  piteau  désigne  le 
bouchon  de  liège  ou  de  bois  sur  lequel  en 
place  les  mises,  c'est  à-dire  les  sous,  et 
que  l'on  abat  avec  des  pièces,  petits  palets 
de  fer  ou  de  fonte. 

Les  paysans  bretons  jouent  à  la  galo- 
che le  dimanche,  sur  la  place  du  village, 
avant  et  après  vêpres. Les  marins  y  jouent 
aussi  quelquefois  sur  les  quais. 

A  Saint-Malo,  quand  le  piteau  est  ren- 
versé et  que  les  sous  s'en  trouvent  plus 
rapprochés  que  de  la  pièce  du  joueur,  on 
s'écrie  :  «  a  Peau  !  »  ou  bien,  peut-être  : 
«  à  l'os  !  ».  Pour  gagner,  le  joueur,s'il  lui 
reste  une  pièce  en  main,  cherche  à  %<  dé- 
gorrer  »  c'est  à-dire  à  chasser  le  bouchon 
en  is  riflant  »  sur  la  terre. 

Ce  même  jeu  porte  aussi  le  nom  de  dru, 
dans  le  pays  de  Rennes.  Le  dru  ou  la 
drue  est  une  petite  colonne  en  bois 
tourné,  le  plus  souvent  en  buis,  amincie 
par  le  rftilieu,  et  qui  sert  de  bouchon,  de 
galoche  ou  de  piteau. 

i  f.  Coulabin.  Diciioimaire  des  locutions 
populaires  de  Rennes  en  Bielagne  (Rennes. 
Caillière.  1801).  Louis  Fsquieu.  Les  jeux 
p.-'pulaires  de   l'enfance   à    Rennes,    (ibid, 


u 


)00). 


(JROS  M  A  1.0. 


* 
*  ♦ 


En  Basse-Normandie,  de  mémoire 
d'homme,  le  jeu  de  bouchons  s'appelle  la 
GALOCHE,  de  même  qu'à  Paris  il  po:te  le 
nom  de  bouchon  et  qu'il  y  est  connu  dt" 
toute  éternité.  .    Sm  (jr.\ph, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


277 


278 


20  août    1909 


Dans  le  pays  nantais  et  sur  les  bords  de 
la  Loire,  entre  Angers  et  Nantes,  on  ne 
disait  pas,  il  y  a  vingt  ans  :  jouer  au  bou- 
chon, mais  bien  «  jouer  à  la  galoche  ». 
C'est  donc  une  expression  locale  désignant 
cequ'à  Paris  on  appelle  le  jeu  de  bouchon. 
Je  crois  que  le  nom  de  galoche  vient  des 
palets  dont  on  se  sert  dans  le  jeu  ;  il  me 
semble  bien  me  souvenir  que  ces  palets 
sont  appelés  «  galoches»>.  An  Den. 

La  suscription  des  enveloppes 
{XLVI,  115,219).—  îl  y  a  environ  dix  ans 
que  j'ai  trouvé  plus  logique  d'écrire  les 
adresses  de  lettres  en  commençant  par 
ce  qui  pouvait  être  le  mieux  connu  des 
commis  postiers  du  bureau  me  desser- 
vant, pour  terminer  par  la  chose  connue 
.  du  facteur  desservant  mon  correspon- 
dant. Comte  P.  A.  DU  Chastel. 

»  * 
En  1854  (je  spécifie)  l'usage  s'était  à 
peu  près  généralement  répandu  de  libeller 
l'adresse  de  la  lettre  en  commençant 
par  le  nom  du  lieu  de  destination.  On 
renonça  à  cette  manière  de  faire  sur  les 
observations  de  l'administrationdes  postes 
que  cette  innovation  troublait  dans  ses 
habitudes,  A.  S.  e. 


Cartes  postales  illustrées  tim- 
brées (XLVI,  115).  —  L'administration 
détruit  les  lettres  tombées  au  rebut.  Elles 
sont  livrées  au  Domaine  qui  les  fait 
mettre  rigoureusement  au  pilon. 

Si  des  marchands  prétendent  mettre  en 
vente  des  caites-postales  illustrées  revê- 
tues du  timbre  à  date  de  la  poste,  c'est 
que  ces  cartes  ont  dû  ètrji  expédiées  à 
une  adresse  fictive  par  l'expéditeur  qui, 
lui,  avait  mentionné  sa  véritable  adresse. 
Ces  cartes  ont  fait  naturellement  retour  à 
l'expéditeur  sans  transiter  par  le  bureau 
des  rebuts. 

Cette  réponse  nous  a  été  donnée  direc- 
tement par  l'administration. 

Le  salut  à  la  femme  dans  la  rue 

(XLVI,  67).  —  Voici  ce  qu'enseigne  M  E. 
Muller.  dans  son  Traité  de  la  politesse 
française,  Piijo,  Paris  1 868  : 

«  i"  p.  63  :  Dans  quelque  lieu  que  l'on 
soit,  ne  point  se  découvrir  devant  une 
dame  est  inexcusable. 

2"  p.  64  :    Quand    on    rencontre    une 


dame  seule,  ou  au  bras  de  quelqu'un 
qu'on  ne  connaît  pas,  il  est  d'usage  d'at- 
tendre qu'elle  vous  ait  prévenu  par  un 
geste,  un  regard, de  la  permission  qu'elle 
vous  donne  de  la  saluer.  » 

De  ces  deux  passages,  qui  me  parais- 
sent un  peu  bii-:i  iotitrihfictoires,  tirez  la 
conclusion  qu'il  vous  plaira.  -  Pour  ce 
qui  me  concerne,  je  continuerai,  (comme 
beaucoup  de  gens  fort  bien  élevés 
d'ailleurs  ),  —  de  saluer  les  dames  de  ma 
connaissance,  seules  ou  accompagnées.  Si 
c'est  moins  se/ect  que  de  passer  sans  voir 
c'est  plus  simple,  je  crois,  et  plus  stricte- 
ment poli,  il  me  semble  surtout. 

C»  DE  S. 

Objets  marqués  d'un  cœur  (XLIV  ; 
XLV).  —  La  marque  des  cœurs  piqués 
d'une  épingle  ou  d'un  couteau  est  bien 
antérieure  au  moyen-àge  ;  c'était  la  mar- 
que des  anciennes  cohortes  de  Germanie 
qui  pratiquaient  la  sorcellerie  de  l'envoû- 
tement. 

On  appelait  envoider  un  sortilège  qui 
consistait  à  piquer,  lacérer  ou  brûler  en 
secret  des  figures  de  cire  ou  de  terre 
glaise  représentant  l'image  de  la  per- 
sonne à  laquelle  on  voulait  du  mal.  Les 
personnes  envoûtées  devaient  souffrir 
immanquablement  de  la  partie  piquée. 
Un  coup  porté  dans  le  cœur  les  faisait  mou- 
rir à  V instant.  Cette  espèce  de  malétîce 
était  connu  des  anciens  ;  on  en  trouve 
même  la  description  dans  Horace.  Il 
n'y  a  donc  rien  d'étonnant  que  les  an- 
ciennes maisons  marquées  d'un  cœur 
dans  les  villages  de  la  Mort,  et  de  Volème 
ou  Voulêmes,  villages  situés  sur  les  Mar- 
ches du    Poitou   aux  confins  de  l'Angou- 


mois.en  aient  «jarde  le  souvenu". 


Les 
dont  on 


figures  de  cire  ou  de 


se    servait   pour 


terre 
l'envoûtement 


giaise 


étaient  appelées  en  France  vol  ou  voul. 
Autrefois,  les  anciens  chefs  des  peuples 
primitifs  qui  pratiquaient  l'envoûtement, 
se  réunissaient  en  groupe  pour  énoncer 
certaines  paroles  qui  ne  pouvaient  être 
prononcées  eftkacement  par  tout  le 
monde. 

La  cérémonie  était  des  plus  simples, 
ils  prenaient  un  gâteau  de  cire  vierge  en 
forme  de  cœur,  qui  devaient  être  dans 
leur  imagination  le  cœur  de  leurs  enne- 
mis et  le  perçaient  de  la  poiiite  d'une 
épingle  ou  de  la  pointe   de   leur   couteau 


N-  977. 


L'INTERMEDIAIRE 


27c) 


280 


suivant  qu'ils  leur  en    voulaient   plus  ou 
moins. 

Ces  pratiques  superstitieuses  très  usi- 
tées en  Gaule  etien  Germanie  du  iV  au  viri* 
siècle  étaient  très-défendues  par  l'église 
qui  les  condamnait  au  rouet, au  bûcher  et 
à  la  mort.  Les  chefs  de  ces  superstitions, 
que  l'on  appelait  les  Frères  de  la  Mort, 
étaient  tatoués  d'un  cœur,  et  leurs  mai- 
sons elles-mêmes  étaient  marquées  d'un 
cœur  à  l'entrée  de  leur  demeure. 

A.  JEAGEll. 

Les  médecins  qui  ont  fait  volon- 
tairement le  sacrifice  de  leur  vie 
à  la  science  (XLV  ;  XLVI,  9=5,208).  —  Le 
médecin  Valli.né  à  Pistoia  en  1762.  a  fait 
des  expériences  courageuses  sur  lui-même 
pour  trouver  des  préservatifs  contre  la 
rage,  la  fièvre  jaune  et  la  peste.  11  périt 
de  la  fièvre  jaune  à  la  Havane,   en    1816. 

C'était  une  croyance  de  son  temps  que 
la  petite  vérole  se  déclarant  dans  un  pays 
arrêtait  les  ravages  de  la  peste.  Vou- 
lant éprouver  si  l'inoculation  du  virus  va- 
riolique  ne  serait  pas  propre  à  neutraliser 
le  contage  pestilentiel,  il  se  rendit  à  Cons- 
tantinople  et  pratiqua  sur  lui  même  la 
double  inoculation  ;  mais  il  contracta  la 
peste,  dont  il  eut  beaucoup  de  peine  à 
guérir,  et  cette  dangereuse  expéri.-nce 
n'eut  pas  d'autre  résultat  [Mémorial  de 
Chronologie). 

Vers  la  même  époque  et  ?ussi  en  Orient 
se  place  le  dévouc-ment  héroïque  du  mé- 
decin franyais  Dcsgenettes  pendant  la 
peste  dejatï.1  (1798).  Un  jour,  Bcrthollet 
•venait  de  lui  exposer  ses  spéculations  sur 
les  voies  que  prend  le  miasme  pestilentiel 
pour  pénétrer  dans  l'économie.  Selon 
Berthollet,  la  salive  en  est  le  premier 
véhicule.  Ce  même  jour,  un  pestiféré  que 
traitait  Desgenettes  et  qui  allait  mourir. 
le  conjura  de  partager  avec  lui  un  reste 
de  la  potion  qui  lui  avait  été  prescrite. 
Sans  s'émouvoir  et  sans  hésiter,  Desge- 
nettes prend  le  verre  du  malade  et  le 
vide,  action  qui  donna  une  lueur  d'espoir 
au  pestiféré,  mais  qui  fit  pàUr  et  reculer 
d'horreur  tous  les  assistants.  Seconde 
inoculation  plus  redoutable  que  la  pre- 
mière, de  laquelle  Desgenettes  semblait 
lui-même  tenir  si  peu  décompte. 

(Hifitoiti-  lit's  inemhres  de  l'Académie 
royale  de  Médecine,  par  E.  Pariset  Pans, 
Baillière,    iS;o).  D' Cuaruonibr. 


pot^s,  i^rauuaiUes    «t  dîurtosttés 


& 


La  traite  des  blanches  au  X"VIII' 
siècle.  —  On  parle  de  la  traite  des 
blanches.  Un  comité  international  vient 
de  se  réunir  à  Paris,  dans  le  louable  but 
de  mettre  un  frein  au  plus  éhonté  des 
trafics.  La  bonne  volonté  de  ces  hommes 
éminents  n'aura  point  de  plus  puissante 
opposition  que  l'apathie  des  victimes... 
Elles  vont  elles-mêmes  à  l'abîme  d'un 
pas  délibéré. 

Les  rapports  secrets  de  police  en  doi- 
vent savoir  long  sur  ce  thème.  Il  n'est 
encore  venu  à  personne  l'idée  de  les  pu- 
blier ;  ils  existent  cependant  et  pourraient 
tenter  un  amateur  de  documents  humains. 
Et  quels  documents  !  Le  hasard  nous  en 
fait  rencontrer  un  sur  les  quais,  ces  jours- 
ci.  C'est  un  rapport  adressé  par  une 
proxénète  du  siècle  dernier,  appelée  Des- 
tainville,  au  lieutenant  de  police.  Le  volet 
dans  sa  curieuse  simplicité  : 

Monsieur, 

M™"    Destainville    a   l'honneur    de    vous 
assurer  de    ses    respects  et    vous    prévient 
qu'elle  n'a    rien    de    nouveau    chez  Elle   et 
quelle  y  a  toujours  : 
Mlles 

Suzanne  Fasquélle, 

Victorine  La  Fargue, 

Clara, 

Caroline  Sorlot. 

Hortense,  et  m<l  Olivier  que  je  reçois  le 
soir.  Elle  demeure  aux  Caffé  anglois  sur  le 
boulevard. 

Je  n'ai  rien  de  nouveau  a  vous  mander, 
recevant  très  peu  de  visite,  et  ayant  beau- 
coup de  difficulté  a  scavoir  leurs  noms,  et 
leurs  demeurents. 

Croyez  Monsieur  que  je  ne  négligerez 
rien  de  tous  ce  qui  m'est  prescris. 

Je  reste  avec  considération 

Votre  très  humble 

Ce  "î  mars 

Pour  toute  signature,  un  parafe  ;  point 
de  date.  Mais  on  n'aurait  pas  grand'peinc 
à  retrouver  ce  que  fut  cette  obéissante 
personne,  qui  avait  tant  de  difficultés  à 
savoir  les  noms  des  visiteurs  qu'attiraient 
les  charmes  des  cinq  ou  six  jolies  filles, 
dont  elle  faisait  sa  lucrative  compagnie. 

B. 


Le  Directeur-gérant  :    G.    MONTORGUEIL. 
Imp .  DANiEL-CuAMBON.St- Amand-Mont-Rond. 


XLYI*   Yolume     Paraissunt  Us  lo,  20  et  ^o  de  chaque  mots.  30  Août  1902» 


38*  Annéb 


ai,""  r.Vlotor  M  a  usé 


"ïareaiu  :  le-  al  heures 


I  II   s»  faut 


N'978 

31*",  r.VictorMa»s« 
PARIS  (IX») 

Kuretiii:  de  S  a  4h«arM 


DES    CHERCHEURS    ET   CURIEUX 

fondé   en   1864 


^HÎKSTION.S    KT   KKI'ONSKS    IjnKJJAIHKS.    H 

TR(M)VAU.I>;S 


281    — 


ISTOUKJUKS.    SIIIKNTIKIQUKS    Kl    ARTlSTiCHlKft 
KT    CUHJOSITKS 

.-™ — . 282 


(Euceîione 


L'abbè  de  Pomponne.  —  Existe- 
t-il  encore  des  membres  de  la  famille  de 
Henry-Charles  Arnauld  de  Pomponne, 
connu  sous  le  nom  d'abbj  de  Pomponne, 
qui  fut  abbé  protonotaire  de  Saint-Médard 
de  Soissons,  ambassadeur  à  Venise,  et 
membre  de  l'Académie  Française,  né  en 
1669  et  mort  en  1756.  Où  pourrait-on  re- 
trouver la  chanson  faite  sur  lui  à  l'époque 
et  dont  le  refrain  était  :  11  m'en  souviendra 
larira  de  l'abbé  de  Pomponne  ?  ».  (1) 

V^*  DE  Reiset. 

Lingandes.  -  Dans  l'un  des  para- 
graphes du  chapitre  des  Caractères  intitulé  : 
De  l'Homme,  La  Bruyère  proclame  d'abord 
que  «  le  sot  ne  meurt  point  >»,  et  il  ajoute 
que  «  si  cela  lui  arrive,  selon  notre  ma- 
nière de  parler,  il  gagne  à  mourir,  car  du 
jour  où  il  est  mort,  il  va  d'égal  avec  les 
grandes  âmes  ».  Puis,  comme  exemple  à 
cette  affirmation  si  paradoxale,  et  qu'on 
ne  peut  expliquer  que  par  une  étrange 
interprétation  du  dogme  chrétien,  il  ter- 
mine ainsi  :  <v  L'àme  d'Alain  (par  Alain 
entendez  ici  un  sot  quelconque)  ne  se  dé- 
mêle plus  d'avec  celle  du  grand  Coud:,  de 
Richelieu,  de  Pascal  et  de  Lingendes  ». 

Le  nom  de  Lingendes^  absolument  in- 
connu de  la  génération  actuelle,  figurant 
dans  la  pensée  de  La  Bruyère  sur  le  même 


(i)  Le  curé  de  Pomponne  (Voir  Vieilles 
ehansons  populaires.  Paris,  Laisné.  1864. 
page  279. 


plan  que  les  noms  immenses  de  Condé, 
de  Richelieu  et  de  Pascal,  a  de  quoi  nous 
intriguer. 

Il  ne  peut  y  avoir  là,  de  !a  part  de  La 
Bruyère,  aucune  ironie.  C'est  donc  très 
sérieusement  qu'il  rapproche  le  nom  de 
Lingendes  des  noms  de  Condé,  de  Riche- 
lieu et  de  Pascal. 

Or,  il  y  eut,  parait-il,  trois  Lingendes 
au  xvii"  siècle  :  le  premier,  nommé  Jean 
de  Lingendes,  poète  d'un  certain  mérite, 
ami  de  d'Urfé  et  de  CoUetet  ;  le  second, 
Claude  de  Lingendes,  jésuite,  prédicateur 
réputé  dans  son  temps  ;  le  troisième,  un 
autre  Jean  de  Lingendes  qui  fut  successi- 
vement évêque  de  Sarlat  et  de  Màcon  et 
eut  aussi  de  la  réputation  en  tant  que  pré- 
dicateur. 

Duquel  de  ces  trois  Lingendes  peut-iî 
bien  être  question  dans  la  pensée  de  La 
Bruyère  et  quoi  dans  l'œuvre  de  ce  Lin- 
gendes peut  justifier  cette  haute  estime  d'ua 
grand  écrivain  si  compétent  pour  juger  dit 
mérite  des  hommes  ? 

Edmond  Thiaudière. 


Les  lucioles.  —  Voici  une  questiort 
toute  spéciale,  mais  fort  intéressante. 
Elle  touche  à  la  fois  à  l'histoire  naturelle 
et  à  l'histoire  littéraire.  Dans  VAthenœmn, 
l'autre  jour,  je  lisais  qu'il  n'est  absolument 
pas  question  des  lucioles  dans  aucun  écrit  de 
r aniiqiitié .  L'affirmation  est-elle  exacte? 
je  ne  me  souviens  pas  en  effet  que  Théo- 
crite  ou  Virgile  aient,  amoureux  de  la 
nature,  parlé  de  ces  poétiques  insectes. 
Pourrait-on  me  répondre  là-dessus  ? 


N-  978 


L'INTERMEDIAIRE 


285 


284 


Ahîsi  M.  Gaston  îîoissier  voulait  pren- 
dre la  plume  !  Ego. 

Inscription  celtique.  — je  reviens 
de  Saint-Germain,  ou  j'ai  visité  le  très 
intéressant  musée  des  Antiquités  nationa- 
les. 

J'y  ai  remarqué  l'inscription  en  carac- 
tères romains,  où  on  lit  le  nom  d'Alésia 
Que  veut  dire  le  texte  ?  Depuis  l'époque 
de  la  découverte  de  cette  pierre,  il  y  a  eu 
bien  des  cours  de  littérature  celtique  de 
professés, et  bien  des  réunions  de  savants, 
membres  de  l'Institut. Ils  n'ont  certes  pas 
manqué  d'élucider  la  iiticslion.  Akiis  jj 
ne  sais  à  qui  m'adresser  pour  être  rensei- 
j^né,  et  notre  complaisant  IntcnncJiaire 
le  fera  sans  doute  et  fera  plaisir  à  d'au- 
tres aussi.  A.  R. 

Les  privilèges  de  Chalo  Saint- 
Mard .  —  Les  lettres  patentes  de 
Louis  Xlll  en  163,,  déclarant  que  le  pri- 
vilège de  la  LiGNÉH  d'Eudks.  châtelain 
d'Etampes,serait  restreint  aux  termes  de 
la  première  concession,  (1085)  sont-elles 
reproduites  in-extenso  dans  le  Recueil 
dfs  ordoutiauces  des  rois  de  Fiance  ?  — 
Dans  quelle  mesure  ce  privilège  subsista- 
t  il  sous  Louis  XIV  et  Louis  XV?  A  quel 
moment  prit-il  fin  depuiç,  et   comment  ? 


* 
•  * 


Famille  d'Aveluys.  —  Avant 
1499,  Messiic  Antoine  d'AvcUiys^  cheva- 
lier, avait  épousé  dame  ^Inne  de  Béthime. 
fille  de  Robert  de  Béthnne,  seigneur  de 
MarcuiJ-c)i-brie  et  de  dame  Michellc 
dEstontcvillc.  —  Fourrait-on  me  donner 
quelques  renseignements  sur  ces  person- 
nages, leur  postérité  et  leur  parenté  au 
commencement  du  xvi"  siècle  ? 

Cam. 

Le  sieur  de  laHillière.  —  Le  sieur 
Denys  de  la  Hillierc,  seigneiu"  de  la  Tre- 
tonière,  ,  gentilhomme  ordinaire  de  la 
chambre  du  Roi.  a  été  gouverneur  de 
Bayonnedc  1:578  à  1,9^. 

Serait-il  possible  de  savoir  : 

Quelle  était  sa  filiation  ? 

De  quelle  province  il  tirait  son  origine? 

Quelles  étaient  ses  armoiries  ? 

E.  D. 


Saint-Mars,  le  gardien  du  mas- 
que   de     fer.    Sa    famille.    — -     De 

\\<  Abrégé  cbrono/ogiquc  cl  traité  de  l'ori- 
gine, du  progrès  et  de  l'Etat  actuel  de  la 
maison  du  Roi  et  de  tontes  les  troupes  de 
France,  tant  d'infanterie  que  de  cavalerie  et 
dragons,  T.  II  »,  par  M.  Simon  Lamoral 
Le  Pippre  de  Nœufville  chanoine  de  la 
collégiale  de  N.-D.  à  Huy,  aumônier  de 
l'ordre  de  Saint-Michel  de  S.  A.  S.  E.  de 
Cologne,  et  ci-devant  conseiller  ecclésias- 
tique et  aumônier  de  feu  S.  A.  S.  E.  de 
Cologne  Joseph  Clément.  —  A  Liège, 
chez  Everard  Kints,  lib.  imp.  M.  DCC, 
XXXIV  —  j'ai  extrait  ce  qui  suit  : 

P.  404.  (Joionologie  de  IX  cornettes 
devenus  guidons  :  année  1700.  André- 
Antoine  d'Auvergne,  v^  de  Saint-Mars^ 
grand  bailli  et  gouverneur  de  la  ville  de 
Sens,  acheta  de  M.  de  la  Vallière  ce  gui- 
don ;  y  fut  reçu  le  r'  janvier  1700. 

P.  533.  Chronologie  des  sous-lieutenants 
de  la  compagnie  des  gendarmes  d'Anjou. 

VI.  André-Antoine  d'Auvergne  s'  de 
Saint-Mars,  fils  du  sieur  de  Saint-Mars, 
gouverneur  de  la  Bastille,  fut  enseigne 
des  gendarmes  de  Berri  en  1702,  acheta 
cette  sous-lieulenance  90.000  livres, y  fut 
reçu  le  22  mars  de  cette  même  année. II  fut 
tué  l'année  suivante  à  la  bataille  de 
Spire. 

Ses  armes  sont  :  </'<7{»r,  à  une  croix  de., 
cantonnée  de  ^  loups  ou  renards  passants 
de. . .  A  ndré-A  ntoine  d'A  nvergne  de  Saint- 
Mars  avait  été  reçu  enseigne  de  la  compa- 
gnie de  gendarmes  de  Berri  le  1"  jan- 
vier 1702. 

Pourrait-on  indiquer  les  émaux  de  la 
croix  et  des  loups  ou  renards  des  armoi- 
ries ci-dessus  ? 

A-t  on  d'autres  renseignements  sur  les 
descendants  du  gardien  du  masque  de  fer 
et  sa  famille  ?  D'où  lui  venait  son  nom  de 
Saint  Mars,  ajouté  à  celui  de  d'Auvergne  7 

Cam, 

Ballainvilliers.  —  Dans  une  lettre 
du  ministre  Calonne  a  l'intendant  de 
Languedoc,  M.  de  Ballainvilliers,  du  7 
octobre  1786  (conservée  aux  Archives  na- 
tionales, H.  1061),  on  lit  :  «  La  ville  de 
Nîmes  avait  pris  une  délibération  pour 
donner  aux  nouvelles  places,  cours  et 
rues  qu'il  s'agit  de  faire,  les  noms  du  roi, 
de  la  reine,  des  princes  et  ministres.  En 
autorisant  les  diflcrentes    dénominations 


t)ËS  CHERCHEURS  ET  CURiEUX 


285 


îo  août    190a 


2^6 


proposées,  l'arrêt  en  a  changé  quelques- 
unes,  et  il  a  ajouté  sous  le  n"  16  le  nom 
de  cours  et  rue  de  Ballainvilliers  que  la 
ville  n'avait  pu  insérer  lors  de  sa  délibé- 
ration qui  est  antérieure  à  votre  nomina- 
tion à  l'intendance  de  Languedoc  ;  il  a 
paru  juste  d'y  suppléer,  puisque  c'est 
sous  vos  ordres  que  les  ouvrages  seront 
exécutés  » 

Je  serais  curieux  de  savoir,  si  la  ville 
de  Nîmes  conserve  toujours  ce  souvenir 
du  dernier  intendant  de  Languedoc  et 
s'il  existe  toujours  à  Nimes  le  cours  et  la 
rue  portant  son  nom  ?         Pa  ulArd, 

Famille  Petitot.  —  M'étant  occupé 
de  reconstituer  la  généalogie  de  la  famille 
de  mon  ancêtre  Jean  Petitot,  peintre  en 
émail  de  Charles  !"■  et  de  Louis  XIV.  je 
recevrai, avec  reconnaissance  tous  les  ren- 
seignements que  l'on  pourrait  me  donner 
sur  les  descendants  de  cet  arliste  qui  se 
sont  fixés  en  Angleterre, car  je  ne  possède 
pour  ce  pays,  que  les  simples  renseigne- 
ments que  voici  : 

D'Argenville,  dans  son  Supplément  à 
l'Abrégé  de  la  vie  des  plus  fameux  peintres, 
dit  que  la  famille  de  Jean  Petitot,  fils  aine 
de  l'artiste  en  question  et  émailleur  comme 
lui,  était,  de  son  temps,  établie  à  Dublin. 
Pourrait-on  avoir  des  précisions  sur  cette 
branche  dont  un  membre  vendit  à  la  du- 
cliesse  de  Portland  un  portrait  de  Petitot, 
fait  par  lui-même? 

D'un  autre  côté,  on  lit  dans  V  Abeceda- 
rio  de  Mariette  : 

Sans  soitir  de  Londies,  il  (Walpole)  aurait 
trouvé  dans  cette  ville  des  descendants  de 
Petitot  qui  lui  auraient  fourni  des  mémoires 
comme  ils  m'en  ont  envoyé  à  moi-même  »  — 

je  serais  bien  aise  d'avoir  des  renseigne- 
nientssurlesditsdescendants  et  mémoires. 

Walpole  possédait  un  portrait  en  émail 
de  Charles  1''  dont  il  dit  : 
f  •  «  Je  possède  une  jolie  tête  de  Charles  l" 
pour  laquelle  ce  prince  a  probablement  posé, 
car  il  n'y  ressemble  à  aucun  de  ceux  que  j'ai 
vus  de  la  main  de  Van  Dyck...  11  me  vient 
d'un  des  fils  —-  d'un  dss petits-fils  veut-il  dire 
-—  de  Petitot  qui  était  major  au  service  de 
l'Angleterre  et  qui  mourut  major-général  à 
North- Allerton  en  Yorkshire,  à  l'âge  de  01  ans 
le  19  juillet  1764, 

Serait-il  possible  d'avoir  des  rensei- 
gnements sur  ce  Petitot,  ses  frères  ou 
S(curs  et  sa  descendance  ?  Quel  était  son 
prénom  ?  Il  était  sans  doute  fils  soit  d*? 


François  Petitot  qui  testa  en  Irlande  le 
1er  octobre  1753,  soit  de  Etienne  Petitot 
qui  faisait  partie  d'un  régiment  de  dragons 
au  service  de  l'Angleterre,  soit  encore 
de  Jean,  le  fils  aîné  de  l'émailleur,  peintre 
en  émail  aussi,  qui  habita  Londres  plu- 
sieurs années. 

Jean  Petitot  fut  créé  chevalier  par 
Charles  I^'.  Pourrait-on  avoir  une  copie 
de  son  brevet,  l'indication  de  l'armoriai 
où  ses  armes  figurent  et  son  blason  ? 

J'ai  trouvé  quelques  autres  Petitot  et 
serais  bien  aise  de  savoir  s'ils  se  ratta- 
chent —  et  comment  —  à  la  famille  : 

1°  François  Petitot,  qui,  en  1733,  a 
continué  l'ouvrage  de  Pierre  Palliot  :  Le 
Parlement  de  Bourgogne,  ses  origines,  quali- 
tés, blasons. 

2"  Simon  Petitot,  cité  par  l'abbé  de 
Fontenai,  dans  le  tome  II  de  son  Diction- 
natte  des  Artistes,  comme  un  célèbre  mé- 
canicien né  à  Dijon  le  16  août  1682,  qui, 
atteint  d'une  paralysie,  mourut  à  Mont- 
pellier, en  1746,  alors  qu'il  allait  faire 
une  saison  aux  eaux  de  Balaruc-les-Bains 
près  Cette  (Hérault). 

3°  Un  Petitot  dont  il  est  question  dans 
l'article  de  Sainte-Beuve  :  «  Le  duc  de  la 
Rochefoucauld  »  —  dans  l'ouvragé  édité 
par  Blaisot  et  consacré  à  mon  ancêtre  : 
Les  émaux  de  Petitot  du  musée  Impérial 
du  Louvre,   page  12  : 

J'indiquerai  —  dit-il  —  parmi  ceux  dont 
j'ai  dans  la  main  les  notices  particulières, 
Suard,  Petitot,  M.  Vinet,  tout  récemment  M. 
Géruset  ?..  » 

4°  Petitot,  statuaire  français,  né  à  Lan- 
gres  (1751-1840). 

3"  Claude-Bernard  Petitot,  littérateur 
français,  né  à  Dijon  (1772- 1825). 

Enfin,  d'une  façon  générale,  je  recevrai 
avec  reconnaissance  toutes  indications  sur 
des  descendants  de  l'émailleur  Jean  Peti- 
tot, autres  que  ceux  mentionnés  dans  les 
ouvrages  suivants  que  je  connais  :  La 
mère  Royaume  et  sa  marmite  ti  Descendance 
genevoise  de  la  mère  Royaume  —  tous 
deux  par  Louis  Dufour,  archiviste  d'Etat 
de  Genève  —  La  France  protestante, tomes 
3  et  8  de  la  T"  édition  et  i  et  2  de  la  se- 
conde, —  L'Armoriai  du  Languedoc  de 
M.  de  La  Roque.  XVI  B. 

Gustave  Benzelstierna,  érudit 
suédois.  —  Je  possède  un  manuscrit 
Irançais  sur  papier  à  ch«<ndelle,  écriture 


H'  97S. 


L'INTERMELMAiRÈ 


28-: 


288 


ij!i 


du  commencement  du  xix*  siècle  intitulé: 
Généalogie  de  la  reine  Anne  ('de  Russie) 
par  Gustave  Betf^ehtierna.  L'éi-rivain  de 
ce  manuscrit  ne  dit  pas  où  il  a  puisé  son 
document.  J'étais  perplexe  lorsque  j'ai  lu 
dans  la  Giande  Encvclopcdie,  encours  de 
publication  :  Paris  H.  Lamiraut  éditeur, 
à  la  suite  d'un  artxle  sur  la  reine  de 
France  Anne  de  Russie  :  Bibliographie 
G.  fien^ehlifn/a  :  Genralooia  aiviiV  T^egina 
Gallica'...  c  scriptoribus  genuinis  expli- 
caia,  ditns  acta  soc.  IJpsala  ij^o. 

(J.ue  sait-on  sur  cet  historiographe?  Cette 
traduction  d'une  disse; tation  très  intéres- 
sante a-t-ellc  été  imprimée  ? 

Le  manuscrit  n'est  ni  daté  ni  signé. 

Le  filignine  du  papier  porte  :  F.  fary, 
et  un  losange. 

V*'  DF.  Ch. 


La  famille  du  député  Couppé  de 
Kervennou.  —  On  voit  sur  plusieurs 
annuaires  à  la  (juadeloupe,  le  nom  de 
Couppé  de  Kervennou,  et  des  colons  de 
cette  ile  déclarent  que  c'est  Couppé  de 
Kermartie  (sans  doute  plulôi  Kermariin?) 
Qiii  a  raison,  et  quelle  est  la  parenté  de 
celte  branche  de  la  famille  bretonne  des 
Couppé,  avec  celui  qui  fut  député  des 
Cotes-du-Nord  à  l'époque  de  la  grande 
révolution  ? 

Dansce rameau, Charles  FrançoisCouppé 
de  Kermartie  ou  Kermartie  avait  épousé 
Marie-Cliarlotte  Titéca  dont  Charles-Au- 
guste Couppé  de  Kermartie  dit  de  Kervi- 
sion. 

Le  député  a-t  il  laissé  postérité?  Il 
avait  pour  proche  parent  un  Hyacinthe 
Couppé  du  Rest,  capitaine  d'infantv^rie  au 
Port  Louis  (Guadeloupe)  en  173O,  époux 
de  Marie-Anne Tiléca. 

On  désirerait  avoir  di-s  renseigne 
ment  ;  généalogiques  détaillé"^,  sur  la  pa- 
renté de  ce  (A")U;">;'é  du  Resl  avec  le  déiju'.é 
et  savoir  où  se  iro.ivait  la  teri'e  du  Rcst 
en  Bretagne,  a\nir  enfin  toute  indication 
biographique  r>iir  les  parents  ci  après  du 
dcpulé  et  toute  postérité  d.'  sa    famille  : 

Ursule  Couppé  du  Rest,  mariée  (vers 
1768)  à  i^icrre-Louis  Blanchct, morte  sans 
doute  entre  1780  et  iHoo  (est  fille  des 
pn-cédcnîs  et  naquit  vers  1778)  Leur 
tille  épousa  M  du  Port-Blanc  (sans  doute 
Couppé  du  Port-Blanc),  on  ignore  tout 
8ur  eux,  sauf  que  M'"'  du   Port-Blanc  est 


morte  à  Saint-Barthélémy  (Antilles)  le  1 5 
janvier  1800. 

A  la  Guadeloupe  «  la  veuve  Couppé  de 
risle  ?  née  de  Vipart  »  épousa  Charles- 
Pierre  Blanchet.  frère  de  Pierre-Louis  ci- 
dessus. 

N'existait-il  pas  à  Versailles  avant  la 
Révolution  un  double  de  l'état-civil  des 
colonies  ?  Si  oui.  où  sont  ces  documents 
où  se  trouverait  sans  doute  de  quoi 
éclairer  la  question  ? 

Baron  Maximr  Trigant   de  Latour. 

Le  deuxième  ducd'Otrante. — Je  lis 

dans  un  article  sur  le  fils  aîné  de  Fouch?, 
publié  dixnsh Diclioni/airc  Jïncyclopédiqite 
de  la  France,  par  Philippe  le  Bas,  mem- 
bre de  l'Institut  (Paris,  Didot,  1842,  12 
volumes   in-8",    tome    Vlll,  page   250)  : 

L'héritier  de  son  t.tre  de  duc  d'Otrante  a 
rempli,  après  la  révolution  de  juillet,  les 
fonctions  de  colonel  detiitm  jor  de  la  g.irde 
nationale  de  Pari'>,  fonctions  auxquelles  il  a 
depuis  été  forcé  de  renoncer  pour  s'expatrier, 
par  suite  de  c:roonst;inces  dont  nous  n'avons 
pas  à  nous  occuper  ici,  mais  qui,  s'il  faut  en 
croire  la  rumeur  publique,  étaient  de  nature 
à  appeler  sur  lui  toute  la  sévérité  de  nos  lois 
pénales. 

Sait-on  quelles  sont  les  circonstances 
qui  l'amenèrent  à  s'expatrier  '1     H.  dk  W_ 

Le  commandant  Favre  en  1811. 

—  j'ai  toujours  entendu  parler,  dans  ma 
famille,  d'un  fait  extraordinaire,  qui  doit 
cacher  quelque  trait  historique  peu  connu 
ei  qui  mériterait  d'être  expliqué  puis- 
qu'il s'agit  de  l'histoire  de  France. 

Vers  la  fin  de  la  guerre  d'Espagne 
(1808-1814),  un  de  mes  grands  oncles,  le 
commandant  Favre,  qui  était  ou  avait 
été  attaché  à  l'état  major  du  général 
comte  Rivaud  de  la  Raffinière,  son  cou- 
sin, reçut  l'ordre  (à  Sarragosse.  je  crois,) 
de  porter  à  l'iinipcreur,  à  Paris,  une  mis- 
sive urgente,  et  cela  sans  dé'orid.r.  Le 
commandant  Favre  partit  donc  au  galop, 


d'Hspaj 


;ne  a  Pans,  vovageant  nuit  et  jour. 


changeant  de  cheval  à  chaque  relais  de 
poste.  U  arri\a  à  Paris  dans  un  état  tel 
de  lassitude  et  d'épuisement  que,  non  seu- 
lement on  fut  obligé  de  le  descendre  de 
cheval  pour  le  porter  chez  l'Empereur, 
mais  que  dans  la  suite  il  fut  obligé  de 
prendre  sa  retraite,  je  \oudrais  bien  sa- 
voir à  quel  fait  se  rapportait  cette  histoire 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


fNflUiiiWiiiVanUXitli'-^rT— '"■■*■■"'"'■ 


289 


^0  août  1901 


290 


et  ce  que  contenait  cette  missive  si  im- 
portante. 

En  reconnaissance  de  ce  service,  l'Em- 
pereur Napoléon  l'""  le  créa  chevalier  de 
l'Empire  et  le  nomma  entreposeur  des 
tabacs  à  Poitiers  où  il  avait  pris  sa  re- 
traite et  où  il  mourut  en  1819.  Marie- 
Jacques  Favre  était  né  à  Civray  (Vienne), 
en  1767.  On  serait  bien  curieux  de  con 
naître  les  états  de  service  de  ce  héros 
poitevin  peu  connu. 

B.   DE  ROLLIÈRE. 

Famille  Orban.  —  L Armonal  gêné' 
rai  de  Riestap  cite  une  famille  Orban  de 
Liège  ayant  pour  armes  :  d'cr,  à  deux 
lions  affrontés  de  gueules. 

Henri-Joseph  Orban  le  grand  industriel 
liégeois,  dont  la  fille  épousa  M.  Frère,  le 
ministre,  appartenait  il  à  cette  famille? 

C.  B. 

Ballande.  —  Jean -Auguste -Hila- 
rion,  le  créateur  des  matinées  littéraires. 
Où  est-il  né?  Quelle  est  la  date  de  sa 
naissance  ?  Vapereau  dit  :  Pombue  (Lot- 
et-Garonne)  1820.  D'autres  disent  :  Cu- 
zorn,  canton  de  Fuinel 'Lot-et  Garonne). 
Où  est  la  vérité  ?  Décédé  au  chàreau  de 
Laffinon,  près  Bergerac,  le  27  janvier 
1887  ?  Est-ce  exact  ?  H.  Lyonnkt. 

Le  château  de  Rober -le-Diable. 

—  Ne  trouve-t-on  pas,  sur  les  bords  de  la 
Seine,  les  ruines  d'un  château  dit  de  Ro- 
bert-le-Diab!e  ?  A  quel  endroit  ? 

C   A. 

Guerre  des  Sabots.  —  «  Les  ancê- 
tres des  habitants  d'Anglards  (Cantal), 
lit-on  dans  le  Dictionnaiie  géographique 
de  Girault  de  Saint-Fargeau,  prirent  part 
à  la  guerre  des  Sabots,  en  163 s.  ce  qui 
leur  a  valu  le  sobriquet  de  carabins  (cara- 
biniers). ■»  Qii'est-ce  que  cette  guerrede 
laquelle  Ludovic  Lalanne  ne  dit  mot  ? 

Lo. 

Les  derniers  descendants  de 
Guillaume  le  Conquérant.  —  Je 
t  ouve  dans  un  quotidien  l'information 
suivante  qui  me  paraît  au  moins  aventu- 
rée : 

Dans  une  petite  rue  de  Trouville,  à  peu  de 
distance  de  la  plage,  une  maison  sollicite 
I  attention  du  passant  par    une  enseigne  bien 


en  vue,  portant  ces  mots  :   «  Le    Conquérant, 
Agence  de  location  ». 

Tout  le  monde  à  Trouville  connaît  la  di- 
rectrice de  l'agence  pour  la  voir  tous  les  jours 
trottiner,  accompagnant  de  rue  en  rue  les 
étrangers  en  quête  d'une  villa. 

Mais  ce  qu'on  ignore,  c'est  que  Mm»  Guil- 
laume Le  Conquérant  —  elle  n'est  pas  con- 
nue sous  un  autre  nom  —  est  la  propre 
femme  du  dernier  rejeton  de  cette  lamillc 
des  ducs  de  Normandie,  dont  Guillaume 
le  Conquérant  fut  le  plus  illustre  représen- 
tant. 

M.  Le  Conquérant  est  correcteur  d'impri- 
merie, et  les  deux  époux  gagnent  assez  large- 
ment leur  vie  —  en  travaillant  beaucoup.  Ils 
ont  deux  enfants  :  le  fils  s'appelle  Guillaume 
et  la  fille  Ariette.  II  est,  paraît-il,  de  tradi- 
tion dans  la  famille  de  donner  ces  noms  aux 
aînés  de  chaque  sexe. 

La  descendance  de  Rollon  —  ou  celle 
de  Guillaume  le  Conquérant,  ce  qui  est 
tout  un  —  ne  s'est-elle  pas  éteinte  avec 
le  fils  de  Robert  Courte-Heuse?  (Je  parle, 
bien  entendu,  de  la  descendance  directe). 

S'agirait-il  de  la  descendance  de  IVla- 
thilde, épouse  du  premier  Plantagenet  ?... 
Mais  alors  nous  sortons  de  la  question. 

Ne  s'agit-il  pas  plus  simplement  d'un 
canard?...  Fu.  B. 


Louis  XVI  écrivain.—  11  a  été  pu- 
blié à  Paris,  en  1800,  une  traduction 
du  Règne  de  Richard  III  ou  doutes  histo- 
riques sur  les  crimes  qui  lui  sont  imputés, 
par  Horace  Walpole.  Ce  volume  porte  : 
<<  Traduit  de  l'anglais  par  Louis  XVI,  im- 
primé sur  le  manuscrit  écrit  en  entier  de 
sa  main  »  et,  en  épigraphe  : 
Du  premier  des  Français,  voiiàcequi  nousreste  1 

Louis  XVI  est-il   vraiment   l'auteur  de 
cette  traduction  ?  Ego. 


gliien 


Peloton  d'exécution  du  duc  d'En- 

-  Qiiel  est  le  nom  de  l'officier 
qui  commandait  le  peloton  d'exécution  du 
duc  d'Enghien  ?  Cam. 

Ministre   petit-fils    d'épicier.  — 

En  i8-,6,  le  Siècle^  que  «.firigeait  alors 
l'avisé  Léonor  Havin,  affirmait  que  le 
grand-père  de  M  de  Falloux  —  l'homme 
à  la  loi  —  avait  été  épicier.  Evidemment, 
il  n'y  a  pas  le  moindre  déshonneur  à  des- 
cendre d'un  épicier.  Gambetta  se  recom- 
mandait bien  de  cette  origine.    Mais  l'as- 


N*978. 


L'INTERMEDIAIRE 


291 


2C)2 


sertion  du  Siècle  d'alors,  que  les  petites 
gazettes  du  temps  appelaient  le  journal 
des  marchands  de  vin,  était-elle  rigoureu- 
sement exacte  ?  Alpha. 

Livres  brûlés  par  la  main  du 
bourreau.  —  En  1822,  le  Vtcaiie  des 
Ardciiiics,  un  roman  de  Balzac  (alors  H. 
Sami-Aiibiu,  bachelières  /^//rt-s)  fut  brûlé, 
comme  immoral,  par  la  main  du  bour- 
reau. A  quelle  époque  ces  exécutions,  si 
fréquentes  sous  l'ancien  régime,  fursnt- 
elles  supprimées  en  France  ? 

Paul  Edmond. 

Mœsonium.  —  Tel  est  le  titre  d'un 
poème  latin  de  472  vers,  dédié  à  René  de 
Longueil,  marquis  de  Maisons,  président 
à  mortier  au  Parlement  de  Paris,  par 
Abraham  Ravaud,  dit  Rémi,  professeur 
d'éloquence  au  Collège  de  France,  mort 
en  1676,  dont  le  manuscrit  autographe 
signé  est  en  ma  possession. 

Dans  ce  poème,  dont  les  vers  sont  faciles 
et  élégants,  l'auteur  donne  la  description 
du  fameux  château  de  Maisons  bâti  par 
Mansard  et  fait  connaître  les  beautés  de 
ses  jardins. 

Sait-on  si  ce  poème  a  été  imprimé  sépa- 
rément ou  s'il  se  trouve  dans  un  recueil 
de  poésies?  Dans  ce  dernier  cas,  un  colla- 
borateur complaisant  pourrait-il  m'en  faire 
connaître  le  titre? 

Paul  Pinson. 


""■  de  Balbi  et  sur 

Ou    pourrait  on 


Ouvrages  sur  M 
M*"'    Du    Cayla. 

trouver  des  documents  intéressants  sur 
madame  de  Balbi  et  sur  madame  Du 
Cayla,  les  deux  favorites  de  Louis  XVIII? 
Y  a-t-il  d'autres  sources,  que  le  livre  de 
J.  Turquan,/«  Ftivoriles  de  Louis  XVIII  ; 
les  Derniers  Bourbons  par  Nauroy,  et  les 
Mémoires  d'une  /e//iiiie  de  qiuilifé, n'ins'i  que 
ceux  de  M'»''  d'Abranlès?     V"'  dkReiset. 

Voltoire.    —  Anciens  proverbes  kiuj nés 
et  gascons  recueillis  par  Voltoire  et  remis 
au  jour  par  Ci.-K.  ((iuslavc  Brunct)  (Paris 
■  «4S). 
Ce  Voltoire, est-ce  le  grand  .\rouct  ? 

A.  G.  C. 

Rien  de  Voltaire  !  C'est  bien  Voltoire  qu'il 
f>iut  lire. 

On    trouve    dans     Litiératiirc    française 


contemporaine,  par  Bourquelot,  1857,  8'> 
t.  VI,  p.  586  : 

Voltoire.  Anciens  proverbes  basques  et 
gascons  recueillis  par  Voltoire,  et  remis 
au  jour  par  J.  B.  —  Paris,  Techener,  1845, 
8"  de  16  pages. 

Tiré  à  60  exemplaires. 

(11  y  a  J.  B.  et  non  pas  G.  B.) 

Héroïne  d'un  roman.  —  Dans  la 
série  de  Souvenirs  de  vacances  que  publie  le 
Gaulois,  M.  Hector  Malot  a  fait  un  récit 
fort  curieux  où  il  dépeint  une  petite  fille 
d'une  rosserie  peu  sympathique,  certes, 
mais  audacieuse  et  amusante.  Il  ajoute 
que  cette  enfant  devenue  femme  a  joué  un 
rôle  en  évidence  dans  la  haute  vie  pari- 
sienne et  qu'il  l'a  mise  en  scène  dans  un 
de  ses  romans.  L'œuvre  de  M.  Malot  est 
fort  nombreuse.  Pourrais-je  savoir  quel 
est  le  roman  en  question  ?  Et  quelqu'un 
saurait-il  désigner  par  une  initiale  la  per- 
sonnalité mondaine  que  devint  la  petite 
camarade  du  romancier  ?  A.  F. 

Mainmorte.  —  S'il  faut  en  croire 
Laurière  et  Secousse  {Ordonnances  des 
rois  de  France)  le  mot  de  mainmorte  vient 
de  ce  qu'après  la  mort  d'un  chef  de  fa- 
mille assujetti  à  ce  droit,  le  seigneur  ve- 
nait prendre  le  plus  beau  meuble  de  sa 
maison,  ou,  s'il  n'y  en  avait  pas,  on  lui 
offrait  la  main  droite  du  défunt,  en  signe 
qu'il  ne  le  servirait  plus. 

Voltaire  [Siècle  de  Louis  XIV ,  chapitre 
xLu)  avait  adopté  la  même  version. 
D'après  Littré. cette  étymologie, provenant 
peut-être  de  quelque  légende,  est  fausse. 
Selon  lui, main  veut  dire  ici  droit  de  trans- 
mettre ou  d'aliéner, c'est  le  manus  du  droit 
romain  et  du  vieux  droit  français. 

Qiiant  au  sens  de  mort  en  ce  mot,  il  est 
le  même  que  dans  le  verbe  amortir,  et 
signifie  éteint,  sans  force  Je  serais  heu- 
reux de  connaître  l'opinion  de  nos  colla- 
borateurs au  sujet  de  l'étymologie  à  ad- 
mettre. E.  M. 

Locutions  défectueuses.  —  Pour 
laire  suite  aux  questions  déjà  posées  sur 
les  locutions  défectueuses,  je  me  permets 
de  soumettre  les  suivantes  à  mes  collègues  : 
D'excellents  auteurs  écrivent  : 
1°  Il  est  parti  à  9  heures  moins  le  / /^, 
au  lieu  de  moins  nu  //^,  comme  on  disjit 
autrefois. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  août  1902 


293 


294    


2"  Il  a  rempli  le  but  ;  or  un  but  ne 
peut  pas  être  rempli,  il    peut  être  alicint. 

3°  Il  est  parti  à  Compiègne  à  2  heures, 
au  lieu  de  il  est  parti  poi-ir  Compiègne  à 
2  heures  de  l'après-midi . 

J'iii  vu  ces  trois  locutions,  que  je 
pensais  défectueuses,  employées  par  des 
académiciens.  J.  L. 

Portrait  de  Eourricnae.  —  Où 
trouver  un  portrait  authentique  de  Bour- 
rienne,  le  secrétaire  de  Napoléon  ? 

H.  F. 


Laval-Moîicmorency.  —  Existe-t-il 
un  portrait  de  Guy-Claude-Rolland, comte 
Je  Laval-Montmorency,  né  le  ^nnovem- 
bre  1677,  mort  le  14  novembre  1751, 
fait  maréchal  de  France  en  1747  ? 

Sa  fille  cadette  épousa,  en  1747,  Bleic- 
kardt  Maximilien  Augustin,  comte  de 
HelmstiKit,  baron  du  saint  Empire,  et 
émigra  en  Allemagne  avec  celui-ci,  pen- 
dant la  Révolution.  Qu'est  devenue  cette 
famille  d'Helmstadt?  Existe-t  elle  encore? 

O.  D. 

Coutaau-préS'ntoir.  —  Parmi  les 
objets  exposés  au  musée  du  Louvre  dans 
la  collection  Adolphe  de  Rothschild, figure 
un  très  beau  couteau-présentoir.  Quel  était 
au  juste  l'usage  de  cet  instrument?  En 
connait-on  d'autres  spécimens  bien  carac- 
térisés ?  Ce  mot  ne  figure  pas  dans  le 
Dictionnare  de  Vauieublevicnt.  de  Henry 
Havard  où  il  est  question  de  tranchoir, 
mais  non  de  prcseittoir .Est- u\r  un  couteau 
liturgique,  puisque  la  collection  du  Lou- 
vre est  une  collection  d'orfèvrerie  reli- 
gieuse} Hachel. 

Le  café  des  Aveugles  au  Palais- 
Royal.  —  On  désirerait  avoir  quelques 
détails  sur  son  emplacement,  son  genre  de 
spectacles  —  en  passant  par  \'«  Homme 
sauv2ge»qui  battait  de  plusieurs  caisses 
à  la  fois  —  son  orchestre  d'aveugles  et 
son  public.  Période  comprise  entre  1815 
et  1860.  H.  IVIercier. 

L'exhaussement  du  sol  p^irision. 
—  De  combien  de  pieds  le  sol  de  Paris 
s'est-il  remonté,  dans  le  centre  de  cette 


ville  ?  En  d'autres  termes,  à  combien  de 
pieds  doit  on  creuser,  dans  la  cité,  pour 
arrivera  la  couche  d'humus  primitive? 
Ce  qui  nous  fait  poser  cette  question, 
c'est  que  Notre-Dame  avait  jadis  des 
marches  devant  son  perron,  et  n'a  plus 
auj  urd'hui  d'autre  marche,  ni  d'autre 
perron, que  le  modeste  trottoir  aune  mar- 
che, qui  borde  sa  noble  façade  ;  ce  qui 
prouve,  —  ce  que  tout  le  monde  sait  — 
que  le  niveau  du  sol  a  été  surélevé. 

DrB. 


Le  boulet  qui  doit  me  tuer...    - 

A  qui  attribuer  la  phrase  .suivante  : 
«  Le  boulet  qui  doit  me  tuer  n'est  pas 
encore  fondu  »,  ?  V. 


Lord  Ghesterfiold  et  raadamo  de 
Maintenon.  —  Lord  Chesterfield,  dans 
une  lettre  écrite  à  son  fils,  le  28  septem- 
bre 1752,  parle  d'une  lettre  authentique 
de  Fénelon  à  M"*  de  Maintenon,  portant 
le  numéro  185. 

Dans  cette  lettre,  Fénelon  engage 
cette  dernière  à  ne  pas  fatiguer  le  roi 
d'avis  et  d'exhortations,  à  avoir  la  plus 
parfaite  soumission  à  sa  volonté,  il 
ajoute  que  c'est  la  même  qu'avait  Sarah 
pour  Abraham,  à  laquelle  isaac  peut  être 
dut  sa  naissance.  Chesterfield  exprime 
l'opinion  que  le  mariage  secret  n'existait 
pas  à  cette  époque,  car  les  scrupules  de 
M""  de  Maintenon  avec  le  roi  ne  s'expli- 
queraient pas  ;  il  qualifie  sévèrement  la 
conduite  de  Fénelon  et  de  sa  pénitente. 
Où  se  trouve  cette  lettre  n"'  185  ?  Est-elle 
authentique  ?  Nous  lavons  vainement 
cherchée  dans  la  correspondance  de  Féne- 
lon. FlRMlN. 


Wlassacres  de  Sev-tenibre.  —  Ha- 
Teau.  —  1°  Que  sait-on  de  Joseph  Râteau 
prêtre  bordelais,  massacré  ie  2    ou  3  sep- 
'tembre  1792,  à  Paris,  à  l'Abbaye? 

2°  A  quel  âge  est-il  parti   de  Bordeaux, 
sa  ville  natale  ? 

3°  A  quelle  époque  et  dans  quelle  ville 
a-t-il  reçu  le  diaconat  ou  la  prêtrise  ? 

4-'  Où  fut-il  arrête  en  1792  ? 

5°  Connaît-on  quelques  détails  particu- 
liers sur  son  trépas  ? 

Vital  Carles, 


N«978 


L'INTERMÉDIAIRE 


29^ 


296 


Képonsco 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

Marie  Babin  Grandmaison(XLVI, 
228).  —  Marie  Grandmaison,  ci-devant 
Buret,  née  à  Blois.  (elle  avait  27  ans  en 
1794)  actrice  de  la  comédie  italienne.  \<Elle 
était  issue  d'une  famille  honnête  de  négo- 
ciants :  orpheline,  elle  fut  recueillie  chez 
un  parent  aisé  chez  qui  elle  reçut  une 
éducation  soignée  qui  fut  tout  son  patri- 
moine Un  talent  de  premier  ordre  pour 
le  chant,  beaucoup  de  raison,  de  sagesse 
et  d'économie  lui  ayant  fait  atteindre,  de 
bonne  heure,  une  mode-te  indépendance, 
elle  termina  sa  carrière  d'artiste  et  se  li- 
vra au  même  instant  à  un  goût  passionné 
pour  la  retraite   » 

Tels  sont  les  renseignements  donnés 
par  de  Bitz  lui-même  sur  sa  maîtresse, 
dans  sa  brochure  — absolument  introuva- 
ble aujourd'hui  —  La  conjuration  de  Bat{ 
on  ta  journée  des  soixante.  La  Bibliothèque 
ne  la  possède  pas  :  je  n'en  connais,  pour 
ma  part,  que  deux  exemplaires  :  l'un 
appartient  à  M.  Victorien  Sardou,  l'autre 
à  M.  Foulon  de  Vaulx. 

Pour  en  revenir  à  M'^"''  Grandmaison, 
elle  habitait  en  1792,  rue  de  Ménars  n°  7, 
au  3'  étage,  sur  le  même  palier  que  le 
baron  de  Bat/.,  elle  devint  sa  maîtresse,  et 
cette  liaison  —  particulièrement  dange- 
reuse —  devait  lui  coûter  la  vie. 

Elle  avait  un  frère,  I5abin  de  Grandmai- 
son, qui  était,  au  commencement  de  la 
Révolution  directeur  des  postes  à  Beauvais 
et  qui  servit  de  prête-nom  à  de  Batz  dans 
plusieurs  de  ses  spéculations — entre  autres 
pour  l'achat  de  cette  fameuse  maison  de 
Charonne.  où  se  nouèrent  tant  d'intrigues 
de  contre-révolutionnaires. 

La  maison  existe  toujours  et  appartient 
aujourd'hui  à  l'As  istance  publique, rue  de 
Baguolct  n'-^  1  .|8- 1  so.  Marie  Babin  Grand- 
maison  fut  arrêtée  une  première  fois  le  30 
septembre  1793  ;  mise  en  liberté  en  nivô- 
se, elle  fut  reprise  le  12  ventôse  an  II, 
iransférce  à  Sainte-Pélagie  le  13  floréal, 
amenée  à  la  Conciergerie  le  27  prairial  et 


condamnée  à  mort  le  29.  (  Archives  de  la 
préfecture  de  police.) 

On  trouvera  des  renseignements  sur 
M"^"^  Grandmaison  dans  le  dossier  F  ^ 
4732  des  Archives  nationales. 

G.  Lenotre. 

Personnages  de  tapisserie  à 
identifier  fXLVl,  225).  —  Si  ce  rensei- 
gnement peut  aider  X,  j'en  serai  charmé  : 
la  collection  complète  des  12  tapisse- 
ries des  chasses  de  Louis  XV  sont  à 
Florence,  au  Bargello.  Les  cartons  de  Ou- 
dry  sont  dispersés,  je  peux  en  citer  plu- 
sieurs au  château  de  Compiègne  et  d'au- 
tres au  musée  de  Toulouse. 

Un  Rat  de  BiBLioTHÈauE. 

Un  roman  de  Jules  Vallès  (XLIU) .  — 
La  Nouvetle  Rcvne(i^  août  1802)  publie, à 
ce  sujet  un  article  aussi  éloquent  que  docu- 
menté,de  M.  Edouard  Achard  :  Un  roman 
inédit  de  Jules  Vallès.  Notre  confrère  veut 
bien  rappeler,  avec  infiniment  de  cour- 
toisie et  de  bonne  grâce,  que  c'est  par 
V Intermédiaire  qu'il  a  pu  être  remis  sur 
la  vraie  piste  de  cette  œuvre  dont  il  fait 
une  si  remarquable  élude.  Il  rend  parti- 
culièrement hommage  à  M.  le  vicomte  de 
Spoelberch  de  Lovenjoul.qui  lui  a  donné, 
selon  son  habitude,  une  réponse  nette, 
brève  et  précise.  L.  R. 

La  traite  des  b  anches  au  XVIIP 
siècle  (XLVI,  280).  —  Les  /archives  de  la. 
Bastille  pourraient,  à  cet  égard,  suffire  à 
toutes  les  exigences  Le  Journal  des  Inspec- 
teurs de  M.  de  Sartine,  publié  par  le  re- 
gretté Lorédan  Larchey,  les  rapports  de 
police  de  Louis  Marais  que  nous  avons 
retrouvés  il  y  a  quelque  vingt  ans  aux 
manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale, 
sont  en  partie  édifiés  sur  la  correspon- 
dance des  collègues  de  la  Detainville  avec 
les  officiers  de  police. 

D'après  les  papiers  de  Meusnier,  le  cé- 
lèbre inspecteur  dont  nous  avons  publié 
la  biographie, ce  policier  homme  de  lettres 
dut  être  le  premier  qui  exigea  des  Paris, 
des  Montigny,  et  autres  proxénètes  fort 
en  vogue  auprès  des  grands  seigneurs, 
des  rapports  détaillés  sur  leurs...  denrées 
occasionnelles,  leurs  habitués,  et  les 
«  mystères  de  ces  temples  de  Vénus  >*, 
pour  nous  servir  de  l'expression  de  cet 
hpnnêtc  homme.    C'est   avec  cette  prose 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30    août  1902 


297 


298 


pimentée  que  le  lieutenant  de  police 
Berryer  amusait  l'éternel  ennui  de 
Louis  XV.  d'E. 

Devises  héraldiques  les  plus 
orgueilleuses  (XLIV  ;  XLV  ;  XLVI, 
21,  127).  — 

«  Lichy  de  Lichy  aussi noblequ'Henri  »• 
Ce  serait  Henri  IV  qui   aurait   écrit  ces 
paroles   au    bas   d'un  document  concer- 
nant les  Lichy,  qui    en  onl  fait  leur  de- 
vise. 

(Ct.  t.  XLIV,  58,  292,  404). 
,   Nullicedo. 
«  Je  ne  le  cède  à  nul  autre  » 
Devise  de  la  maison  de  Chabannes. 

Ceriat  uiajorihits  astris  . 
Devise   de  la    maison    Hurault  de  Vi- 
braye.  T. 

Sceau  moyen  âge  à  déterminer 
(XLV  ;  XLVI,  20,  123,  182).  —  Mainte- 
nant que  tout  le  monde  est  d'accord  sur 
les  mots  S.  Johnissinc  terra  militis;  reste 
à  savoir  si  c'est  le  sceau  de  )ean  sans 
Terre,  le  chevalierhistorique,ou  celuid'un 
autre  chevalier  français,  de  la  famille  de 
Guillaume  sans  Terre.  Nos  savants  ophé- 
lètes  dans  l'art  du  blason  pourront  évi- 
demment trancher  la  ditficulté  mieux  que 
personne.  Toutefois,  il  y  a  trois  choses 
en  faveur  du  prince  anglais  :  i'^  Le  nom  ; 
nous  ne  connaissons  pas  de  Jean  dans  la 
famille  de  Guillaume  sans  Terre.  2°  L'en- 
droit où  le  sceau  a  été  trouvé  ;  nous  sa- 
vons que  le  prince  anglais  a  parcouru  les 
châteaux  des  bords  de  la  Loire,  y  Les 
armes  à  devise,  comme  celles  du  sceau 
qui  se  trouve  sur  ce  cachet,  tout  à  fait 
dans  la  nature  du  prince  anglais.  Assu- 
rément, il  pourrait  en  être  de  même  pour 
un  chevalier  français  hypothétique  du 
même  nom.  Mais,  d'un  coté,  nous  avons 
une  certitude  que  nous  n'avons  pas  dans 
le  second  cas.  D""  Bougon. 

Anguissola  (XLIV).  —  V Armoriai 
Général  de  Rietstap  cite  plusieurs  familles 
Anguissola  à  Plaisance  et  à  Milan,  dont 
les  armes,  toutes  différentes,  sont  trop 
compliquées  pour  pouvoir  être  transcrites 
ici.  J'engage  M.  L.  J.  à  s'adresser  à  M. 
Geoffroy  de  CroUalanza,  directeur  de 
V Annuaire  de  la  Noblesse  Italienne,  81 
corso  Vittorio  Emanuele,  à  Bari  (Italie), 
qui    est    un    homme  aussi    complaisant 


qu'érudit.  Il    pourra  dire  si  une  généalo- 
gie des  Anguissola  a  été  imprimée. 

P.  leJ. 

Monthozon  ou  Monthosoa  (XLIV  ; 
XLV).  —  Une  petite  observation  au  sujet 
de  la  réponse  de  M.  H.  H.  (XLV,  63), 
concernant  les  armes  des  Durand,  en 
Bourgogne.  Ces  armes  étaient  bien  la  pro- 
priété de  cette  famille  et  elles  ne  leur  fu- 
rent pas  imposées;  la  preuve, c'est  qu'elles 
furent  présentées  également  par  trois 
membres,  à  des  dates  différentes  :  i» 
Antoine-Bénigne  Durand,  conseiller  du 
Roy,  Trésorier  de  France  au  bureau  des 
finances  de  la  généralité  de  Bourgo^Jne  et 
Bresse;  2°  Anne  Durand,  femme  de  Jean 
Léauté,  écuyer,  conseiller,  secrétaire  du 
Roy,  maison  et  couronne  de  France,  con- 
trôleur en  la  chancelierie  de  Bourgogne  ; 
3*^  Louise  Durand,  femme  de  Claude  de 
la  Loge,  écuyer. 

Il  est  d'ailleurs  i'-; juste  d'attribuer  aux 
commis  de  d'Hozier  les  rébus  des  armoi- 
ries imposées  d'office  ;  d'Hozier  était  le 
grand  vérificateur  et  lesarmoiries  n'étaient 
enregistrées  à  V Armoriai  général  qu'au- 
tant qu'elles  répondaient  aux  règles  hé- 
raldiques. Les  coupables  étaient  les  com- 
mis de  M^  Adrien  Vanier,  chargé  de  l'exé- 
cution fiscale  de  léditde  1696  et  qui  trop 
souvent  exercèrent  leur  verve  malicieuse 
auxdépens  de  la  victime  qu'ils  imposaient, 
mais  il  ne  faut  cependant  pas  leur  prêter 
plus  qu'ils  n'ont  fait. 

Palliot  le  Jeune, 

Ex-libris    à     attribuer   :    B.    B. 

(XLVI,  171).  — L'ex-libris  B.  B.  entrela- 
cés, avec  la  devise  :  Bonne  foy,  Bon  droit^ 
que  possède  M  Paul  Pinson  sur  son 
exemplaire  du  Théâtre  des  Antiqitite:(  de 
Pans  est  celui  de  M.  Bonnafé,  l'auteur 
des  Collectionneurs  de  V Ancienne  Rome  et 
de  r  Ancienne  France. 

Victor  Déséguse. 

Substitution  de  nom    et  d'armes 

(XLVI,  171)-  —  J'^  rappellerai  à  notre 
honoré  confrère  M.  Henri  de  Mazières, 
ce  qu'il  sait  peut-être  déjà,  mais  comme 
cas  isolé  et  intéressant,  que  Michel  de 
Montaigne  légua  à  son  ami,  Pierre  Char- 
ron l'auteur  du  Traité  de  la  Sagesse,  le 
-    droit  de  porter  ses  armoiries.  Je  demande- 


N-  978 


L'INTERMEDIAIRE 


299 


300 


que. 

S.  E 

Même    réponse 

:     D'   Charbonier 

V.A.T. 

* 

rai  à  mon  tour  :  de  quel  droit  l'un  pou- 
vait il  donner  et  l'autre  recevoir?  Mon- 
taigne, on  le  sait,  ne  laissait  qu'une  fille, 
mais  il  avait  des  frètes,  et  Charron  était 
prêtre.  V"=  de  Ch. 

Charte  normande  (XLVl,  226).  — 
On  appelle  ainsi  une  cliarte  en  27  arti- 
cles, portant  règlement  pour  les  privilè- 
ges des  habitants  du  duché  de  Norman- 
die. Elle  fut  donnée  à  Vmcennes,  le  29 
mars  13 15.  par  Louis  X,  qui  en  donna 
une  seconde  en  24  articles,  aj  mois  de 
juillet  suivant.  (Voyez  le  texte  dans  le 
tome  111  du  recueil  d'Isambert). 

Ludovic  Lalanne  :   Diciionnahe  hisiori- 


et 


Charte  normande  ou  la  Charte  aux  nor- 
mands, dit  le  Dictui.nairc  de  Trévoux,  est 
un  titre  fort  ancien  contenant  plusieurs 
privilèges  et  concessions  accordés  aux 
habitants  de  Normandie  et  confirmés  par 
les  rois  Jean,  Philippe  VI,  Charles  VI  et 
Vil.  Louis  XI  les  confirma  en  1461,  mais 
le  titre  originaire  et  primitif  est  du  19 
mars  1315  et  fut  accordé  par  Louis  X  le 
Hutin.  Ils  furent  aussi  confirmés  par 
Henri  III  en  avril  1^79.  Les  vidimus  en 
sont  contenus  à  la  fin  du  Coutumier  de 
Normandie.  On  met  dans  la  plupart  des 
lettres  de  la  Grande  Chancellerie  :  nonobs- 
tant clameur  de  haio,  charte  normande,  etc. 
quand  il  s'agit  de  faire  quelques  régie 
ments  qui  intéressent  la  Normandie  ou 
que  l'on  veut  déroger  à  la  Charte  aux 
Normands. 

On  entendait  par  clameur  de  haro,  le 
cri  ou  clameur  qu'on  poussait  enNorman- 
die  pour  réclamer  le  secours  de  la  justice. 
Voir  ma  Géncalogie  des  yannicr,  Paris, 
1899.  in  8",  p.  26.  Th.  Couktaux. 

Ghislaine  (XLVI,  116).  —  M.  Japhet 
nous  fait  rougir,  car  nous  ne  sommes 
qu'un  modeste  chercheur,  sans  idée  pré- 
conçue, prêt  à  abandonner  une  opinion 
momentanée  pour  en  choisir  une  meil- 
leure. Ghislaine  (i)  est  le  féminin  de 
Ghislain   Gislin  ou  Geslin,   une  des  for- 

(i)  Guilaiiic  est    la    protionciaiion    fran- 
Saise,    comme    on    dit    Guillaume  ;    taïuii 
que  Ghiiaiiie  est  la  prononciation   germa- 
nique, comme  on  dit  Guy  et  Gui. 


mes  du  nom  si  répandu  de  Gisileau  mas- 
culin et  Gisèle  au  féminin.  Bref,  Gislaine 
ou  Giseline  est  un  diminutif  de  Gisèle, 
Dieudonnée,  don  de  Dieu,  céleste  don. 
A  ce  propos,  nous  ferons  observer 
que  Théodégisrle,  Gisfrlade,  Ne^tard, 
Papfanilla,  etc.,  etc.,  sont  des  fautes  de 
copistes,  qui  ont  pris  un  /  gothique  pour 
un  c  ;  et  que  ces  noms  doivent  être  rem- 
placés par  Théodégis/le,  Gis?lade,  Ne/- 
thard,  Pap/anilla,  etc.  dont  les  sens  nous 
sont  bien  connus  :  don  de  Dieu  à  la  na- 
tion, le  prospère  Dieudonné  ou  céleste 
don  de  prospérité,  zélé  et  brave,  gra- 
cieuse et  vénérable  ou  grâce  auguste,  etc. 

D"'  Bougon. 

Viilard  de  Konnecourt  (XLVI  ,172). 
—  Pour  les  sources  à  consulter  concer- 
nant ce  personnage,  v.  le  Répertoire  des 
soin  ces  histor.  du  moyen  doe  (Bio-Biblio- 
graphie)  d'Ulysse  Chevalier  ;  voir  aussi  : 

Album  de  Vil  laid  de  Honnecourt,  ar- 
chitecte du  xiii«  s.,  ms  publié  en  fac- 
similé,  annoté par  Aî^t'ed  Darcel,  in- 

4°  avec  portrait  et  64  pi.  1858. 

J.  C^icherat  Notice  sur  l'album  de  Vil- 
lars  de  Hoiinccoiirt,  Paris,  Leleu,  1849. 

A  Wilbcrt.  Snbstruciions  de  la  se- 
conde église  de  VaiiccUes  érigée  au  xiiP 
siècle  sur  les  plans  et  sous  la  direction 
de  Villars  d  Honnecourt,  dans  Mémoires 
de  la  Société  d' Emulation  de  Cambrai,  t. 
XXVIII,  2"  partie,  pp.  137-16;. 

A  Durieux.  Lesartisies  camhrcsiens  au  ix*", 
xw"  siècle.  Ibid.,t.  XXXII,  2"=  partie,  pp. 
125   et  suiv. 

je  possède  ces  deux  derniers  volumes 
ainsi  quQ  le  Camerûcum  Christianum  et, 
si  M.  Léon  'Viilard  habite  Paris,  il  me 
sera  facile  de  les  lui  prêter. 

De  Mortagne. 

*  * 
Voir  C.    Bouchai,   Nouveau  dictionnaire 

des  architectes  français  (Paris. A.  Daly  fils. 

1887). 

Vilard     ou    Viilard,     de     Honnecourt 

fNord),  fit,    en  121  ^5,  un  projet    pour  le 

chœur  de    la  cathédrale    de    Reims,    en 

association  avec  son  ami  Pierre  de  Corbie; 

mais    leur  projet  ne  fut   pas  accepté.    En 

1227,  ces  maîtres  auraient  commencé  la 

cathédrale  de  Cambrai  sur  les  plans  qu'ils 

avaient  présentés  pour  Reims,  et  auraient 

dirigé  les  travaux  du   choeur,  de   1227  à 


DES  CHbR<JihUKS  li  1    CURIEUX 


30  août  iyo2 


301 


.     502 


1251  (détruite).  Appelé,  en  Hongrie,  en 
1244,  Vilard  y  construisit  plusieurs  édifi- 
ces, notamment  les  églises  de  Kassova  ou 
Kassovie  et  Sainte  Elisabeth  de  Marbourg. 
Il  était  de  retour  en  France  en  1247.  On 
lui  attribue  aussi  le  chevet  de  l'église  de 
Meaux  et  les  plans  de  la  collégiale  de 
Saint-Qiientin. 

Vilard,  mort  vers  1260,  a  laissé  plu- 
sieurs notes,  croquis  et  plans,  parmi  les- 
quels le  plan  du  chevet  de  l'église  de  Vau- 
celles.  E.  Liminon. 

L'album  des  dessins  et  croquis  de 
l'architecte  Villard  de  Honnecourt  a  été 
publié  par  A.  Darcel  vers  1859, et  c'est  un 
livre  de  tout  premier  ordre  pour  l'histoire 
de  l'art  au  xiii^  siècle.  Toutefois,  notre 
époque,  éprise  à  bon  droit  du  document 
certain,  ne  se  contenterait  plus  aujour- 
d'hui de  ces  fac-similé  où  l'on  peut  tou- 
jours craindre  qu'il  ne  se  glisse  un  peu 
d'interprétation  inconsciente  ;  au  con- 
traire, les  nouveaux  procédés  dérivés  de 
la  photographie  permettent  d'obtenir  des 
reproductions  si  rigoureusement  exactes 
que  l'on  pourrait  les  appeler  des  origi- 
naux multipliés.  Dans  les  tout  premiers 
volumes  de  l'excellente  Ga{eUe  des  BeauX' 
Arts,  M.  Léon  Villard  rencontrera  deux 
articles  remarquables  de  Viollet-le-Duc 
sur  la  publication  d'Alfred  Darcel.  Ils 
sont  intitulés,  je  crois,  Appariiion  et 
Nouvelle  appel'' ition  de  Fillard  de  Hou  ne- 
court,  je  prie  M.  Villard  de  vouloir  bien 
excuser  l'imprécision  de  ces  renseigne- 
ments, mais  je  suis  à  la  campagne  et 
écris  ceci  de  mémoire. 

Je  lui  souhaite,  étant  donnée  l'identité 
du  nom  patronymique  la  chose  est  très 
possible,  d'avoir  vraiment  dans  les  veines 
quelques  gouttes  du  sang  du  très  grand 
architecte  à  qui  l'on  devait,  si  je  ne  me 
trompe,  l'immense  et  magnifique  cathé- 
drale de  Cambrai,  que  le  souvenir  de 
Fénelon  n'a  pu  préserver  du  vandalisme 
révolutionnaire. 

Une  observation  maintenant  :  je  ne 
crois  pas  que  Libergier  ait  été  l'un  des 
architectes  de  Notre-Dame  de  Reims  L'er- 
reur vient  sans  doute  de  ce  que  sa  tombe 
dont  l'inscription  porte  qu'il  a  construit 
«  ceste  église  ».  s'y  voit  dressée  dans  le 
transept,  mais  apportée  d'ailleurs.  C'est 
la  seule  épave,  en  eifet,  de  l'église  Saint- 
Nicaise  «  lu  perle  de  Reims  »,  comme  on 


disait,  œuvre  admirable  du  xiu*  siècle  et 
de  Libergier,  qui  fut  encore  une  des  vic- 
times du  vandalisme  révolutionnaire.  Il 
n'en  reste  pas  pierre  sur  pierre,  mais  elle 
nous  est  connue  par  une  gravure  du  xvii* 
siècle,  où  le  Rémois  de  Son  a  montré 
une  intelligence,  rare  à  cette  époque,  du 
style  médiéval. 

Et  quand  je  parle  du  vandalisme  révo- 
lutionnaire, j'entends  surtout  celui  de  la 
période  administrative  qui  suivit  celle  de 
la  violence  populaire.  Le  vandalisme  ré- 
gularisé fut  de  beaucoup  le  plus  destruc- 
teur et  l'on  peut  dire  qu'il  sévit  encore. 
Ainsi  ce  sont  des  actes  administratifs  du 
pouvoir  central  qui,  dans  les  premières 
années  du  xix*  siècle,  ont  consommé  la 
ruine  de  l'église  abbatiale  de  Cluny,  la 
plus  grande  de  la  chrétienté  après  Saint- 
Pierre  de  Rome,  et  le  plus  bel  édifice  de 
l'époque  romaine.  Comme  on  lit  partout 
que  ce  sont  les  habitants  de  Cluny  qui, 
au  mépris  des  injonctions  réitérées  du 
gouvernement,  se  sont  rués  à  la  destruc- 
tion de  réalise,  honneur  et  richesse  de 
leur  ville,  je  saisis  l'occasion,  en  la  tirant 
un  peu  par  les  cheveux,  de  rétablir  la 
vérité.  Bien  loin  d'avoir  détruit  en  aveu- 
gles l'église  de  la  plus  noble  des  abbayes 
françaises,  les  habitants  ont  fait  tout  pour 
la  conserver,  et  le  vrai,  le  seul  coupable 
a  été  le  gouvernement  central. 

je  demande  pardon  pour  cette  courte 
digression,  mais  il  m'a  toujours  paru 
qu'un  peu  de  liberté  dans  la  conversation 
n'était  pas  un  des  moindres  agréments 
de  la  collaboration  à  Vlntenncdiaire. 

H.  C.  M. 

Le  marquis  as  Saint-Mars  (XLV  ; 
XLVI,3o,i34,  186,230).  — A  la  Bibliothè- 
que de  Rouen,  collection  Martainville 
(27:54-2761)  (26).  est  conservé  l'ouvrage 
manuscrit  intitulé  :  Dicfioinmire  héraldi- 
que comparé  des  pièces  du  blason,  rédigé 
svr  les  armoiries  des  principales  familles  no- 
bles de  la  Fiance  et  d'un  grand  nombre  de 
familles  nobiliaires  de  rEurope,{S  vol.  dont 
2  tables). 

On  y  trouve  la  mention  suivante  sur 
une  famille  de  Saint-Marc,  page  418  : 

Saint  Marc.  d'a:nr,  à  5  besans  d  or, 
2.  2.  I.  Hcarteié  :  d\iroent,  à  la  fasce  de 
sable, surmontée  de  mouchetures  d'hermine. 

A  quelle  famille  de  Saint-Marc  appar- 
tiennent les  armes  ci-dessus  ?  Quelles  fu- 


résidence    et    ses 


N'  978 
303 

rent  :  son   origine,  sa 
alliances  ? 

A  quelle  époque  fut  contractée  notam- 
ment celle  aveo  la  maison  de  Baille}!! 
Saint  MacJoii,  à  laquelle  nous  paraissent 
appartenir  les  armoiries  de  \' écarteU  qui 
précède  ?  V*  de  Bl 

Voltaire      était-il     franc  maçon 

(XLVl,  169).  —  Voltaire  fut  initié  solen- 
nellement le  mardi  7  avril  177B.  dans  la 
matinée.  Cette  initiation  se  lit  dans  l'an- 
cien noviciat  des  jésuites,  que  le  Grand- 
Orient  occupait  depuis  1774.  Lalande 
présidait,  assisté  du  comte  de  Strogonoff, 
conseiller  privé  et  chambellan  de  l'impé- 
ratrice de  Russie  et  du  lieutenant-colonel 
de  Laroche. 

LeChangeux  et  Court  de  Gébelin  assis- 
tèrent à  cette  cérémonie  ainsi  que  tout 
le  personnel  de  la  loge,  les  Neuf-Sœurs 
et  plus  de  deux  cent  cinquante  visiteurs 
parmi  lesquels  le  marquis  d'Arcambal,  le 
marquis  de  Saisseval.le  colonel  Bacon  de  la 
Chevalerie,  le  maréchal  de  camp,  vicomte 
dcNoé,  le  chanoine  Pingre  de  l'académie 
des  sciences.  Benjamin  Franklin,  alors 
ministre  plénipotentiaire  des  Etats-Unis. 
Ce  fut  l'abbé  Cordier  de  Saint-Firmin,  qui 
présenta  Voltaire  à  l'initiation,  etc.  (Voir 
Une  loge  maçoiini:]ue  d'avant 
révérende  loge  des  Neuf  Sœurs 
Amiable.  Paris.  Alcan,i897). 


L'INTERMEDIAIRE 


304 


ch 


jy8Çf  la 
par  Louis 
Ln.G. 


Fournier  de  La  Ghapelle  (XLVI, 
229).  — S'adresser  au  principal  représen- 
tant actuel  de  cette  famille,  le  comte  Xa- 
vier Fournier  d-e  Bcllevue,  château  du 
Moulinroùl  à  Soudan  (Loire-Inf.),  qui, 
j'en  suis  sûr,  se  fera  un  plaisir  de  répondre 
à  cette  demande,  car  il  est  très  obligeant 
et  très  documenté. 

Tu.   COURTAUX. 


Gringalet,     acteur     (T.    G.    J02  ; 

XLVI,  4s).  — J'ai  publié, dans  la  Préface  de 
/w);/('»i  /,'/-,;;i<'  par  A.  Fraigneau,  1888, 
une  étudj  très  développée  sur  Gringalet  : 

Gringalet,  le  célèbre  Gringalet,  a  peut- 
être  été  parmi  les  paradistes  et  les  acteurs 
do  petits  tlicâtrc  le  ;  ersonnage  le  plus  po- 
pulaire et  le  plus  aime  de  toute  la  Ncnnan- 
dic.  Le  nom  de  Gringalet  était  déj.î  bien 
connu  dans  les  fastes  de  la  parade  avant 
que  le  piti  c  rouunnais  ne  l'iliustiât. 

Nocl  du  iaii,  dans  les  Contes d'Eutrapel, 


XXIX,  a  mis  en  scène  un  bon  compa" 
gnon  du  nom  de  Gringalet.  Ce  farceur» 
compatriote  et  contemporain  de  Lierre  Fai- 
feu,dont  Lourdigné  nous  a  transmis  la  dro- 
latique légende,  faisait  très  probablement 
partie  de  la  bazoche  d'Angers. 

Un  autre  Gringalet  compta  au  nombre 
des  farceurs  de  l'Hôtel  de  Bourgogne  en 
même  temps  que  Guillot  Gorju  et  que  Go- 
guelu.  On  a  de  ce  Gringalet,  un  livret  im- 
primé à  Troyes  en  1682  :  Débats  et  facé- 
tieuses rencontres  de  Gringalet  et  Je  Guillot 
Gorju  son  maître.  C'était  donc  pour  le 
pitre  rouennais  un  nom  de  guerre,  le  nom 
d'un  type  ancien  repris  pour  son  compte 
C'était  même  le  nom  d'une  fête  grotesque 
qui  se  passait  à  Dieppe  vers  le  carnaval  et 
s'appelait  la  Gringalet . 

Pour  porter  un  sobriquet  aussi  significa- 
tif, il  fallait  de  toute  nécessité  otîrir  le 
physique  de  l'emploi.  Aussi  Gringalet  était- 
il  très  maigre  et  long,  portant  le  chapeau 
gris  à  cornes,  la  perruque  rousse,  l'habit 
écarlate  indispensable^  disait-il.  Tel  il  est 
représenté  avec  son  nez  très  fort  et  ses 
petits  yeux,  dans  une  lithographie  datée  de 
1820,  et  signée  d'Alphonse  Cossard,  un  de 
ses  compagnons  de  théâtre. 

Quoiqu'il  devînt^  pendant  une  partie  de 
sa  vi^,  directeur  et  imprésario,  Gringalet 
lut  surtout  un  pitre,  l'un  des  derniers  par- 
mi les  pitres  amusants  et  originaux,  lais- 
sant bien  loin  derrière  lui  ses  imitateurs 
rouennais  les  Marquis  de  la  Bourse  Flatte, 
les  Vol  au  vent,  les  Frise  beau  poil,  les 
Frise  Poulet.  C'était  un  pitre  lettré  sachant 
saisir  au  vol  l'actualité,  qu'il  traduisait  en 
pochades  narquoises  et  satiriques.  Daubant 
avec  pleine  licence  sur  les  travers,  les  mo- 
des, les  usages  et  particuHèrement  le  pou- 
voir avec  une  verve  urossière,  mais  tou- 
jours  comique,  il  confectionne  pour  ainsi 
dire  sur  les  tréteaux,  le  feuilleton  satirique 
de  lajournée,  n'épargnant  personne.  S'il  a 
dans  ses  productions,  le  ton  gausseur  du 
paradiste,  s'il  possède  du  banquiste  les 
coq-à-l'âne  les  grivoiseries,  parfois  les 
bons  mots  obcènes,  il  aime  aussi  à  faire 
étalage  de  l'érudition  qu'il  a  attrapée  dans 
cette  demi-instruction  que  donne  la  vie  des 
rues  .   .. 

Gringalet  s'appelait,  de  son  vrai  nom, 
Jean-Marie  Brainmerel,  il  était  né  en  1789, 
dans  la  Côte-d'Or.  Lui-même  dans  une 
lettre  écrite  au  journal  Le  Censeur  de  Rouen 
a  donné  d'intéressants  détails  sur  les  dé- 
buts de  sa  vie.  Nous  croyons  d'autant  plus 
devoir  les  publier  que  l'opuscule  qui  con- 
tient cette  lettre  :  Pleurez, pleure^,  farceurs, 
G rin^aLt  n'est  plus,  ipixv  Hyacinthe  Leliè- 
vre  1847,  Rouen,  chez  Delaunay-Bloquet, 
est  devenu  fort  rare. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  août  1902. 


3O7 


306 


«  Le  fabricant  de  mon  chétif  individu, 
«  écrit  Gringalet,  était  un  honnête  et  bon 
«  menuisier  de  la  Cùte-d'Or  ;  il  était  re- 
«  nommé  surtout  pour  la  confection  des 
«cercueils^  aussi  les  morts  du  pays  le  firent 
«  ils  vivre  longtemps  dans  une  douce 
«  aisance, ainsi  que  la  bonne  MargueriteVal- 
«  lat, ma  mère, ce  qui  faisait  parlois  dire  aux 
«  vignerons  nos  voisins,  que  notre  com- 
«  merce  de  bières,  valait  mieux  que  notre 
«  commerce  -ie  vin.  On  voit  qiià  peine 
«  au  Sortir  de  l'enfance,  le  calembourg  avait 
«  fait  élection  de  domicile  chez  moi  1  O 
«  calembourg,  farouche  et  burlesque  calem- 
«  bourg,quelle  influence  tu  as  exercé  sur 
«  mes  bizarres  destinées  et  sur  ma  pauvre 
«  existence  ». 

Et  Gringalet  raconte  ensuite  qu'après 
avoir  eu  la  jaunisse  enfant,  il  fut  envoyé 
comme  apprenti  fondeur  à  Paris,  où  il 
contribua  à  l'érection  de  la  Colonne  Ven- 
dôme. Dès  lors  il  aimait  à  faire  montre  de 
ses  convictions  patriotiques  et  libérales, 
s'amusant  à  chatisonner  vertement  la  ren- 
trée des  Bourbons: 

Le  blanc  est  la  couleur  que  l'ainie 
11   est  l'emblème  du  bonheur. 
De  la  beauté  le  bien  suprême 
11  peint  la  vertu,   hi  candeur. 
Aussi  l'on  a  vu  dans  la  France 
Arriver,  depuis  quelque   temps     , 
Avec  la  couleur  d'iiinocence 
La  tamille  des  Innocents. 

Ces  couplets  valurent  à  Gringalet  et  ^ 
sa  Muse  d'aller  en  correctionnelle,  d'où  un 
jugenient  l'envoya  à  la  Force  méditer  sur 
la  variété  des  couleuis.  «  Etre  condap.iné 
pour  avoir  chanté  le  blanc,  dit  plaisamment 
Gringalet  qui  ne  désarmait  point  devant 
les  rigueurs  de  la  justice,  est-il  rien  de  plus 
noir  ?  » 

hngagé  d'abord  comme  peintre  décora- 
teur dans  la  troupe  de  Cossard  artiste  acro- 
bate et  mimique,  il  s'y  révtia  bientôt  pitre 
et  arriva  à  Rouen  vers  1820. La  troupe  s'ins- 
talla tout  d'abord  àwTiiêâtre  des  Qjiatre-Co- 
lonnes,  situé  sur  le  port,  a  peu  près  entre 
les  rues  du  Bac  et  de  la  Truite,  théâtre  po- 
pulaire dont  le  public  était  composé  de 
mariniers  et  de  soldats  et  d'une  foule  de 
badauds  qu'attiraient  les  lazzi  de  Gringa- 
let, faisant  la  parade  au  balcon.  On  y 
jouait  le  drame  :  La  Vallée  dit.  Tornnl,  le 
Monstre  et  h?  Magicien,  \ictor  ou  V Entant 
de  ta  Forêt.  Parmi  les  artistes  de  la  troupe  on 
citait  le  conn'que  Coquart,  le  pèie  Moisseron 
dit  Gilotin,qui  jouait  les  contre-pitres  de  Giin- 
galet.  Une  lithographie  de  Pigal  leprésente 
Gringalet  à  cette  époque  A.:\wi\itSatvre  roucu- 
nais  avec  de  longs  cheveux  et  coiffé  du  bon- 
net phrygien.  Gringalet  parut  dans  cette  pièce 


locale  en  1827  dans  une  représentation  ■■'onné 
au  bénéfice  des  mcentliés  de  la  ville  de  Sa- 
lins, dans  le  Jura. 

En  1H27,  la  petite  troupe  cmigra  sur  la 
liLice  Saiiit-Sever  et  le  5  novembre  iS2oà 
l'entrée  du  Cnurs  la  Reine,  dans  un  petit 
théâtre  fi.xe,  con.>truit  par  Gringalet,  pouvant 
contenir  700  personnes  et  qui  porta  successi- 
vement le  nom  de  Théâtre  des  Variétés  amu- 
santes et  Tlicdire  des  Jeux  comiques.  Le 
spectacle  avait  lieu  tous  les  soirs  à  6  heures 
et  le  répei toire  était  des  plus  variés  :  drame 
et  vaudevilles.  Parmi  les  artistes,  il  y  avait  le 
père  Dnmilieu  qui  excellait  dans  le  genre  pois- 
sard, et  dans  le  patois  purin,  patois  popu- 
laire tle  Rouen.  Il  créa  le  rôle  de  Gros  Bleu 
débitant  de  cidre  dans  ta  Folie  à  Saint-Stver 

Il  y  avait  aussi  :  lîiniie  Josse,  Félicien 
jeune  comique,  M""  Pauline.  Gringalet  y 
garda  l'emploi  de  pitre  et  de  bonisseur  de 
la  parade,  aux  appointements  de  2  Ir.  so 
par  jour.  Il  y  chantait  ses  chansons  :  «  le 
Taux  par  de  Af""  Barbet  Barbette,  horlo- 
gère  sans  mouvement,  de  la  rue  du  Ca- 
dran, fille  de  M.  de  Ton  Cuir,  fabricant  de 
parapluies  pour  la  troupe  »,  complainte 
joviale  et  gaie  composée  par  Gringalet 
chez  Bloquet  ;  puis  une  autre  chanson  fai- 
sant allusion  à  l'arrêté  pris  par  le  maire  de 
Rouen  enjoignant  à  tous  les  hrouettiers 
d'avoir  une  sonnette  à  leurs  brouettes. 
C'est  intitulé  «  le  Carillon  des  brouettes 
chanté  en  grande  volée,  par  Gringalet, 
ex-fondeur  de  cloches,  rue  Bcifroy  et 
apprenti  sonneur  à  la  cathé.irale  de  Sotte- 
ville.  »  Le  couplet  satirique  suivant  devint 
rapidement  popuhùre  : 

Si  les  cocus  que  je  connais  en  ville 
Avaient    chacun    un' sonnette  au  menton 
De  Saint-Gervais  au  faubourg  ^Lirtainville 

On  entendrait  un  fameux  carillon. 

Voici  encore  un  couplet  d'une  chanson 
que  Gringalet,  sous  le  titre  de  Haine  aux 
médecins,  composa  sur  son  lit  d'hôpital  : 

Aux  médecins  j'ai  confiance, 

Car  si  l'on  en  croit  leur  discours  ; 

Ils  o'ouvernent  notue  existence. 

Ail 

Nous  vivons  grâce  a  leur  secours  ; 
S'ils  sont  les  arbitres  suprêmes 
De  nos  jours,  de  notre  santé, 
Pourquoi  n'ont-ils  pas,  pour  eux-mêmes 
Un  secret  d'immortalité? 

Dans  ses  parades.  Gringalet  ne  se  mon- 
trait pas  moins  spirituel  et  incisif,  particu- 
lièrement contre  Louis  XVIII  et  contre 
Charles  X  qu'il   criblait  de   traits  fort   vifs. 

Après  avoir  été  longtemps  le  triompha- 
teur du  Théâtre   du  Grand  Cours,  Gringa- 


N-  978 


L'INTERMEDIAIRE 


307 


308 


let  entra  au  Théâtre  de  la  mère  Lambert, 
puis  s'improvisa  imprésario,  soit  à  ^otte- 
ville  en  1830,  soit  à  Rouen  où  il  eut  a  subii 
un  procès  onéreux  avec  le'directeur  privi- 
légié du  Théâtre  des  Arts,  qui  faisait  la 
guerre  aux  Petits  Théâtres  concurrents. 
En  '.843,  il  ouvrit  une  nouvelle  loge  sur  la 
place  Lafayette.  On  en  lit  une  description 
pittoresque  dans  les  Mfslères  de  Rouen  par 
kathanaël  (Octave  Féré).  C'est  cette  des- 
cription qui  amena  Gringalet  à  écrire 
VEpitre  au  Censeur  datée  du  14  janvier 
1845,  dont  nous  avons  parlé. 

Malade,  souffrant,  Gringalet,  traqué  par 
de  nombreux  créanciers,  finit  par  vendre 
ses  chansons  sur  la  voie  publique.  Comme 
homme  privé,  Gringalet  était  des  plus  esti- 
mables. Bon,  d'une  humanité  excessive 
pour  sa  famille,  pour  sa  femme, qui  était  la 
veuve  d'un  ancien  officier  de  l'armée,  il 
était  la  providence  du  quartier  Martain- 
ville  qu'il  habita  longtemps,  soit  rue  1  out- 
pas,  2,  soit  rue  des  Crottes,  16.  Il  aimait  à 
donner  de  nombreuses  représentations  au 
profit  des  indigents, ou  des  œuvres  de  cha- 
rité :  il  s'associa  par  une  représentation 
populaire  à  la  souscription  ouverte  pour 
élever  une  statue  à  Pierre  Corneille.  Cette 
soirée  rapporta  131  francs. 

Depuis  longtemps,  par  suite  des  vicissi- 
tudes d'une  vie  agitée.  Gringalet  était 
souffrant.  A  la  suite  d'une  violente  alterca- 
tion avec  des  Anglais,  dans  un  cabaret  du 
Clos  Saint-Marc^ \\  tomba  malade  et  une 
lièvre  violente  se  déclara.  On  dut  le  trans- 
porter à  l'Hôpital  où  il  fut  soigné  par  le 
docteur  Delzeuze,  qui  était  un  littérateur 
distingué.  Pendant  les  trois  semaines  que 
dura  sa  maladie,  G.'ingalet  fit  montre  d'un 
caractère  stoïque.  «  L'hôpital,  disait-il,  à 
«  ces  derniers  moments,  est  un  théâtre 
*•  comme  un  autre,  mais  je  ne  me  croyais 
«  pas  destiné  à  y  jouer  la  tragédie  ».  Le 
26  juin  1845,  à  midi,  ayant  conservé  toute 
sa  connaissance,  il  expira  à  l'Hôtel-Dieu 
dans  les  bras  d'un  ami.  Son  acte  de  décès 
porte  la  mention  suivante  :  Jean-Marie 
Brammerel,  dit  Gringalet,  5b  ans,  ou\rier 
peintre  en  décor,  rue  des  Crottes,  16. 
Tous  les  artistes, du  plus  petit  au  plus  élevé, 
accompagnèrent  sa  dépouille  mortelle  jus- 
qu'au cimetière  Saint-Maur  où  il  fut 
inhumé. 

On  trouvera  également  d'intéressants 
détails  sur  Gringalet  dans  Rouen  Roncn- 
naisz\.  •R^iicnneries^wn  volume  par  Eugène 
Noël.  Rouen.  Schneider,  édit.  1S04, 
p.  109  à  140  et  dans  Les  PeiiU  Specta- 
cles, par  J  Noury,  édité  à  Rouen,  il  y  a 
quelques  années.  Georghs  Dubosc. 


Prince  de  Rheina  -  Wolbeck 
(XLVl,  175).  —  Le  premier  prince  de 
Rheina-Wolbeck,  du  nom  de  de  Lannoy, 
étant  né  le  1  I  septembre  1807,  n'a  pu 
être  emprisonné  à  Paris  à  l'époque  révo- 
lutionnaire. Mais  il  existe  encore,  en 
France,  une  branche  de  la  même  famille 
dont  le  chef  était  à  la  fin  du  règne  de 
Louis  XVL  Ignace-Godefroid,  comte  de 
Lannoy  et  de  Beaurepaire,  qui  fut  empri- 
sonné et  décapité  à  Arras  par  ordre  de 
Joseph  Lebon.  Cette  branche  est  actuelle- 
ment représentée  par  Léon-Alfied,  comte 
DE  Lannoy,  né  à  Lille  le  9  avril  187:5, 
employé  de  commerce,  marié  à  Roubaix 
le  7  août  1897.  avec  Marie-Cécile-Joseph 
Thurette,  née  à  Croix-lez-Landrecies  le 
22  juin  1873,  fille  de  Henri  Thurette, 
entrepreneur  de  pavages,  et  de  Cécile 
Heniiiaux.  C'est  la  plus  proche  parenté 
qu'a  dans  la  famille  de  Lannoy  (aux  trois 
lions),  le  prince  de  Rheina-Wolbeck.  On 
peut  consulter  pour  cette  famillele  Supplé- 
ment à  l'Histoire  de  la  Maison  de  France  et 
des  grands  officiers  de  la  Couronne  du  père 
Anselme,  par  Pol  Potier  de  Courcy  ; 
Y  Annuaire  de  la  Noblesse  de  Belgique, 
année  1852,  page  220  ;  V Histoire  de  la  vie 
de  Joseph  Lebon  par  Paris,  page  2Si.  — 
Pour  la  filiation  du  comte  Léon-Alfred, 
voici  un  court  supplément  à  \' Annuaire  de 
la  Noblesse  de  Belgique,  page  217  de 
l'année  1852,  ligne  22  : 

Adolphe- PhiUppe  -  Eugène,  comte  de 
Lannoy,  baptisé  à  Notre-Dame  de  Tournai 
(Belgique), le  lymai  17(^2, mourutà  Paris  en 
1868,  après  avoir  épousé  à  Houvin-Houvi- 
gneul  (Pas-de-Calais)Je  7  septembre  1825, 
sa  cousine  germaine,  Marie-Hortense-Fla- 
vie  de  Hamel-Hcllenglise,  morte  à  Boulo 
gne-sur-Mer  le  6  décembre  1842.  Il  fut 
père  de  madame  Jean  Barat  (lequel  Barat 
lut  sous-directeur  des  chemins  de  1er  du 
Nord-Espagne),  et  d'Allred-Gustave  comte 
de  Lannoy,  né  à  Kouvin-Houvigneul,  le  7 
novembre  1826,  domicilié  en  dernier  lieu 
à  Rœux  (Pas-de-Calais),  qui  eut  pour  pre- 
mière femme,  Hélène-Louise-Aïuhroisine 
Bouchez,  et  pour  seconde  femme,  Adé- 
laïde Santerne.  Du  premier  lit,  naquirent 
les  comtes  Gustave  et  Henri  de  Lannoy, 
tous  deux  mariés  et  viticulteurs  en  E  pngne, 
en  189?,  et  du  second  mariage,  vinrent 
le  comte  Léon-Alfred  et  la  comtesse  Aline. 

Le  comte  P.  A.  du  Chastel. 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


509 


30  août  iyo2 


10 


Famiile  Deîavigne  (XLVI,  13,179). 
—  N'y  aurait-il  pas  indiscrétion  de  ma 
part  à  demander  à  madame  E.  Dela\igne 
de  vouloir  bien  me  permettre  de  corres- 
pondre avec  elle  au  sujet  de  la  question 
posée  par  moi  et  à  laquelle  elle  a  bien 
voulu  répondre  ?       C.  de  la  Benotte. 

Droit  seigneurial  (XLIII  ;  XLIV  ; 
XLV).  —  Pour  ceux  que  la  question  inté- 
resse,voici  une  coupure  faite  dans  un  jour- 
nal du  mois  de  mai  dernier  : 

D'après  le  Cri  de  P.wis.  le  droit  de  jam- 
bage existe  encore  dans  le  grand  duché  de 
Mecklembourg-Schwerin.  . 

C'est  le  JUS  primœ  ?ioctis.  Un  châtelain 
mecklembourgeois  l'a  revendiqué  récem- 
ment. Il  a  fallu  la  croix  et  la  bannière, 
l'intervention  du  pasteur  et  les  supplica- 
tions des  mariés  pour  éviter  l'accident.  La 
chose  a  fait  du  bruit  et  !cs  députés  de  la 
Diète  vont  demander  l'abrogation  de  cette 
coutume  moyennageuse... 

Mais  alors,  elle  serait  donc  toujours  en 
vigueur  ?  en  rigueur  ?... 

Gros  Malo. 

Trahisons  de  la  duchesse  de 
Bourgogne  (XLVI,  61).  —«Légende 
calomnieuse  qui,  d'abord  murmurée  à 
voix  basse,  grossit  peu  à  peu  après  sa 
mort,  que  les  historiens  étrangers  ont 
recueillie  sans  y  ajouter  foi,  mais  que  nos 
historiens  nationaux,  ou  soi-disant  tels, 
se  sont  fait  une  joie  d'accréditer.   » 

Ainsi  s'exprime  le  comte  d'Hausson- 
ville,  dans  son  magnifique  ouvrage  sur 
la  duchesse  de  Bourgogne,  dont  deux  vo- 
lumes ont  déjà  paru. 

Dans  les  rapports  de  cette  princesse 
avec  son  père,  Victor-Amédée,  à  l'époque 
de  la  bataille  de  Turin,  il  lui  est  impos- 
sible de  voir  rien  qui  sente  la  trahison,  ni 
qui  soit  indigne  d'une  princesse  fran- 
çaise. 

^  Sa  sœur  MarieLouise-Gabrielle,  reine 
d'Espagne,  dont  le  souvenir  est  encore 
populaire,  fut,  elle  aussi,  un  instant  ca- 
lomniée Les  historiens  espagnols  n'ont 
jamais  cru  à  ces  calomnies.  La  duchesse 
de  Bourgogne  n'a  point  eu  cette  heureuse 
fortune 

Voltaire  rejetait  déjà  cette  légende  : 
Presque    tous    les  historiens  ont  assuré  que 
le  duc  de  la  Feuillade  ne   voulait  pas   prendre 
Turin  :   ils  prétendent  qu'il  avait  juré  à  ma- 
dame la  duchesse  de   Bourgogne  de    respecter 


la  capitale  de  son  père,  ils  débitent  que  cette 
princesse  engagea  M'"  de  Maintenon  h  faire 
prendre  toutes  les  mesures  qui  furent  le  saUit 
de  cette  ville.  Il  est  vrai  que  presque  tous  les 
officiers  de  cette  armée  en  ont  été  longtemps 
persuadés  ;  mais  c'était  un  de  ces  bruits  popu- 
laires que  décréditent  le  jugement  des  nou- 
vellistes, et  qui  déshonorent  les  histoires.  11 
eût  été  d'ailleurs  bien  contradictoire  que  le 
même  gén^'ral  eût  voulu  manquer  Turin  et 
prendre  le  duc  de  Savoie. 

Pas  n'est  besoin,  pour  expliquer  le 
désastre  de  Turin,  d'avoir  recours  à  la 
trahison.  11  suffit  de  lire  les  nombreuses 
relations  françaises  et  étrangères  du  siège 
et  de  la  bataille,  et  surtout  de  feuilleter, 
au  dépôt  de  la  guerre,  les  volumineuses 
dépèches  échangées  entre  Versailles  et 
l'armée.  Elles  y  apparaissent  clairement. 
La  Feuillade  était  présomptueux,  autant 
qu'incapable.  11  croyait  n'avoir  pas  besoin 

de  Vauban,  etc 

Le  général  Pelet,  qui  a  publié  un  grand 
nombre  de  ces  dépêches,  porte  sur  la 
princesse  le  jugement  suivant  : 

La  correspondance  de  l'armée  et  celle  de  la 
Cour  feront  connaître  encore  plus  particulière- 
ment l'erreur  d'un  préjugé  aussi  dénué  de 
vraisemblance  et  qui  a  fait  naître  des  idées, 
aussi  fausses  qu'injurieuses,  sur  les  sentiment^ 
et  la  conduite  d'une  princesse  qui  n'a  pu 
avoir  aucune  influence  sur  les  opérations  mili- 
taires, ou,  pour  mieux  dire,  dans  les  fautes 
qui  ont  produit  les  événements. 

Pour  le  baron  Manno,  il  n'est  pas  non 
plus  besoin  d'avoir  recours  à  ces  explica  - 
tions  de  trahison  qui  sont  l'habituelle 
consolation  des  vaincus.  II  explique,  avec 
raison,  l'échec  des  Français,  devant  Tu- 
rin, par  l'admirable  constance  et  le  cou- 
rage incroyable  des  assiégés,  et  par  les 
marches  et  prodigiosi  concelti  du  prince 
Eugène  et  de  Victor-Amédée, 

En  dehors  des  historiens  qualifiés  par 
le  comte  d'Haussonville,  cette  légende  de 
trahison  est  perpétuée  par  les  articles  de 
Diciionnaires,  à' Encyclopédies,  de  Revues 
et  les  romans.  Le  passage  suivant  se 
trouve,  en  note,  dans  un  article  de  la 
Revue  Bleue,  par  M   Albert  Malet  : 

La  duchesse  de  Bourgogne  est  fortement 
soupçonnée  d'avoir  fait  passer  à  son  père  des 
renseignements  militaires.  L'échec  que  les 
armées  françaises  subirent,  en  1706,  sous  les 
murs  de  Turin,  lui  a  été  attribué  en  partie. 
On  trouve,  dans  les  Mémoires  inédits  du 
marquis  d' Espinchal,  l'anejdote  suivante  : 

Un  noble  Piémontais  faisait  visiter  à  un 
gentilhomme   français  l'église  construite  près 


V.  978. 


L'INTERMÉDIAIRE 


I  I 


312 


de  Turin,  en  souvenir  de  In  victoire  de  1706. 
Il  lui  montriit  une  statue  de  la  Vierge  — 
l'église  liii  était  vouée  —  Comment  la  trou- 
vez-vous ?  demanda  le  Piémontais. 

—  Très  ressemblante  !  répondit  froidement 
le  visiteur. 

Et  comme  son  guide  le  regardait  aluni  : 
Oui,  reprit  le  gentilh^anme,  je  ne  comiais  pas 
de  meilleur  portrait  de  la  duchesse  de  Bour- 
gogne. (Se  non  è  vero ) 

L'anecdocte  est  piqu  nte  et  curieuse. 
C'est    son  excuse    ici. 

La  rude  princesse  Palatine,  peu  bien- 
veillante, d'ordinaire,  pour  la  duchesse  de 
Bourgogne,    écrivait  en  1720  : 

La  Dauphiiie  avait  de  la  capacité  ,  mais  elle 
faisait  tout  ce  que  voulait  la  vieille  f^mme 
(M"'"  de  Maiii(enon),  afin  de  se  mettre  dans 
les  bonnes  gr.âces  du  roi  ;  si  le  pauvre  homme 
avait  encore  pu  vivre  une  couple  d'années, 
elle  se  serait  délivrée  de  son  esclavage  et  elle 
n'aurait  plus  eu  besoin  de  la  vieille,  car  elle 
aurait  entièrement  gagné  le  cœur  du  roi. 

Comme  pièce  importante  de  réfu- 
tation des  accusations  portées  contre  la 
duchesse  de  Bourgogne,  M.  F.  Combes  a 
publié  une  lettre  de  la  princesse  à  sa 
mère,  Anne-Marie  d'Orléans.  Cette  lettre 
a  été  reproduite  par  M.  Boselli.  ancien 
ministres  des  finances  d'Italie,  par  M.  le 
comte  d  Haussonvilleet  par  Al.  Gagnière. 
M.  Combes   lui   assigne  la  date  du  3  mai 


1705 


M. 


Gagniere. 


celle    du 


3   mai 


1711,  en  soulignant  l'année.  M.  d'Haus- 
sonville  admet  la  date  de  1706,  comme 
la  plus  probable,  en  raison  de  la  double 
allusion  aux  sièges  cie  Barcelone  et  de  Tu- 
rin : 

Je  n'ai  point  eu  de  vos  lettres,  cet  ordinaire, 
ma  chère  mère,  j'espère  pourtant  qu'elles  arri- 
veront dans  peu  de  jours.  Nous  avons  eu  de 
fort  bonnes  nouvelles  de  Barcelone.  Il  nous  en 
est  venu  de  tous  côtés  de  fort  agréables.  Tout 
ce  qui  se  passe  en  Italie  me  fait  faire  bien  des 
réflexions  et  me  donne  beaucoup  d'espérance. 
J'avoue  la  vérité,  ma  ties  chère  mère,  que  ce 
seroit  le  plus  grand  plaisir  que  je  poinrois 
avoir  dans  cette  vie  si  je  pouvois  voir  revenir 
mon  père  à  la  raison.  Je  ne  comprends  point 
comment  il  ne  fait  point  quelque  acomode- 
ment,  sur  tout  dans  la  malheureuse  situation 
ou  il  se  trouve  et  sans  aucune  tsperence  de 
pouvoir  estre  secouru.  Veut-il  encore  se  lai- 
ser  prendie  Turin  ?  Le  bruit  cour  icy  que  l'on 
ne  sera  pas  longtemps  sans  en  faire  le  siège. 
Jugé,  ma  très  chère  mère,  sensible  comme  je 
la  suis,  sur  tout  ce  qui  vous  regarde,  de  lestât 
ou  je  dois  estre.  Je  suis  au  dessespoir  de  lestât 
ou  se  réduit    mon  père  par    sa    faute.    Est-il 


posible  qu'il  croi  que  nous  ne  lui  fissions  pa^ 
un  bon  acomodement  ?  Je  vous  assure  qu® 
tout  ce  que  le  Roy  souhaitteroit,  ce  seroit  de 
voir  son  royaume  tranquille  et  celluy  du  roy 
son  petit-fils  aussy.  Il  me  semble  que  mon 
père  devroit  désirer  la  mesme  chose  pour  luy, 
et,  quand  je  songe  qu'il  en  est  le  maître,  je 
suis  toujours  estonnée  que  cella  ne  soit  point. 
Je  croy,  ma  très-chère  mère,  que  vous  me 
trouvés  fort  estourdie  de  tout  ce  que  je  vous 
man  e,  mais  je  ne  puis  plus  me  tenir  pour  le 
dessespoir  oi^i  je  suis  de  lestât  ou  ce  trouve 
mon  père.  Malgré  tout  ce  qu'il  fait,  je  sent 
[qu'il]  est  mon  père  et  un  père  que  j'aime 
fort  tendrement.  Ainsi,  ma  tiès-chère  mère, 
pardonnés-moi  si  je  vous  écrit  trop  librement 
C'est  l'envie  que  j'auroisque  nous  ne  fussions 
pas  dans  des  interest  différant  qui  méfait  par- 
ler connue  je  fais.  Aimé-,  moi  toujours  et  ne 
me  sache  point  mauvais  gré  de  tout  cecy,  car 
voyez  à  quelle  intention  je  parle  et  quel  motif 
me  fait  agir.  Je  vous  envoie  une  lettre  de  ma 
sœur,  qui  est  aussy  faschée  que  moy  de  tout 
ce  qui  se  passe. 

Dans  cette  lettre,  non  publiée  par  la 
comtesse  Délia  Rocca,  qui,  en  femme  du 
monde,  i-.e  voulait  probablement  pas  faire 
de  dissertation  historique,  on  reconnaî- 
tra, avec  le  comte  d'Haussonville,  qu'il 
est  impossible  d'exprimer  d  une  façon 
plus  touchante  des  sentiments  plus  natu- 
rels, surtout  à  un  moment  où  elle  pou- 
vait savoir  que  le  Roi  n'était  pas  éloigné 
d'entrer  en  négociations  avec  ses  enne- 
mis et  d'acheter  la  paix  au  prix  de  durs 
sacrifices.  Elle  est  au  desespoir  de  l'état 
où  son  père  est  réduit,  mais  ce  qu'elle 
souhaite,  c'est  un  bon  accommodement. 
Elle  n'aspire  qu'à  une  chose  :  la  paix,  et, 
dans  toutes  les  lettres  qu'elle  écrit  à  sa 
grand'mère,  à  sa  mère,  à  son  père  lui- 
même,  jamais  elle  ne  demandera,  ni  ne 
conseillera  autre  chose.  Qui  pourrait  le 
lui  reprocher  ? 

Victor  Amédée  demeura  sourd  aux 
objurgations  de  la  duchesse  de  Bourgo- 
gne, comme  à  celles,  non  moins  pathéti- 
ques et  non  moins  touchantes,  que  lui 
adressait  son  autre  fille  la  reine  d'Espa- 
gne, ce  qui  faisait  dire  avec  raison  à 
iVl""=  de  Maintenon,  dans  une  lettre  à  la 
p:  incesse  des  Ursins  : 

Monsieur  le  duc  de  Savoye  est  un  grand 
prince.  11  laisse  aux  bourgeois  la  tendresse 
pour  leurs  filles.  Convenons,  ^Lldame, 
que  les  siennes  mériteroient  d'autres  sen- 
tiinons. 

La  duchesse  de  Bourgogne  avait  déjà 
écrit  à  sa  grand'mère  : 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  août  1902 


313 


314    - 


Je  suis  enchantée  de  la  prise  de  Barce- 
lone, et  maintenant,  [en  1703],  je  me  ré- 
jouis de  la  victoire  du  duc  de  Bavière,  allié 
de  la  France  :  c'est  que  je  suis  bonne 
Française,  et  je  sais  ce  que  vous  m'avez 
ordonné  à  l'égard  du  roi  et  de  M'""  de 
Maintenon,  dont  je  suis  les  avis...  Je  sens 
bien  tout  ce  qui  peut  plaire  au  roi,  auquel 
je  suis  attachée  autant  que  pouvez  le  dé- 
sirer. 

Elle  montait  sur  leurs  genoux  ;  elle 
décachetait  et  lisait  leurs  lettres  ;  c'est 
Saint-Simon  qui  nous  le  dit,  et  ils  étaient 
ravis.  De  là,  à  l'accusation  de  fitietage,  il 
n'y  a  qu'un  pas. 

Michelet  reproche  à  Saint-Simon  d'o- 
mettre le  fait  le  plus  grave  dans  l'his- 
toire de  la  duchesse  de  Bourgogne  :  la 
secrète  assistance  qu'elle  donna  toujours  à 
son  père,  et  là  dessus,  il  part  en  campagne 
en  nous  disant  : 

Duclos  (très  informé)  dit  durement  que 
la  princesse  nous  trahissait,  informait  de 
tout  le  duc  de  Savoie.  On  a  peine  à  le 
croire  ;  mais  il  est  bien  probable  que,  dans 
une  si  terrible  occasion,  où  il  s'agissait  de 
sa  vie,  elle  l'avertit.  Tout  au  moins,  elle 
put  chapitrer  Marsin  à  son  départ,  lui  faire 
promettre  qu'il  ouvrirait  l'avis  le  moins 
dangereux  pour  son  père... 

C'est  la  direction  qui  part  du  seul  Ver- 
sailles. On  croit  lire  des  faits  militaires. 
Non,  ce  sont  des  événements  de  cour. ceux 
du  gouvernement  féminin  personnel.  Les 
dames  y  sont  des  Parques.  De  leur  main 
délicate,  elles  font  la  destinée.  Ces  galants 
généraux,  admirables  pour  être  battus,  des 
ordres  équivoques,  cette  demi-entente  avec 
l'ennemi,  tout  cela  part  du  même  lieu,  de 
la  même  influence. 

Et  il  y  a  bien  d'autres  passages, d'autres 
tirades  de  ce  genre,  où  la  famille  de  Savoie 
n'est  pas  ménagée,  le  père  et  les  filles. 

L'auteur  de  la  Sorcière  est  un  admira- 
ble écrivain,  mais,  comme  le  dit  le  D' 
Drivonde  Lyon, dans  un  écrit  tout  récent, 
il  faut  se  <létîer  de  la  séduction  du  style 
de  l'homme  qui  a  dit  : 

I/historien  ne  doit  pas  être  impartial. 

On  se  demande,  avec  M.  Combes,  pour- 
quoi Michelet  préfère  l'autorité  de  Du- 
clos (très-informé),  à  propos  du  fameux 
mot  :  La  petite  coquine  nous  trompait,  à 
celle  de  Saint-Simon,  qui  ne  dit  rien  de 
ce  grave  propos, attribué  à  Louis  XIV  avec 
M""i  de  Mantenon 

M.  Combes  ne  se  fait  aucune  illusion 
sur  l'autorité  de  Duclos,  de  cet  ami  gron- 


deur de  M™=  d'Epinay,  si  souvent  incer- 
tain quand  Saint-Simon  lui  manque. 

Le  duc  et  la  vicomtesse  de  Noailles,  la 
comtesse  délia  Rocca  ne  font  aucune 
mention  de  ce  mot  dans  leurs  publica- 
tions 

La  lettre  de  la  duchesse  de  Bourgogne, 
à  date  incertaine,  citée  précédemment, 
fournit  à  M.  Gagnière  l'occasion  de  trai- 
ter cette  question  longtemps  débattue  et 
qui,  selon  lui,  ne  pourra  plus  l'être  après 
la  publication  [complète]  des  lettres  de 
Marie-Adélaide  de  Savoie  à  sa  famille, et  il 

écrit  : 

Duclos,  d'un  esprit  beaucoup  plus  fin 
que  profond,  a  su  tirer  parti  de  .sa  position 
d'historiographe  de  France,  pour  publier 
les  Aicnmres  secrets  sur  les  règnes  de 
Louis  XlV  et  de  Louis  XV,  qui  n'ont  ja- 
mais eu  aucune  valeur  historique,  et  qui 
ne  se  lisent  même  plus  aujourd'hui. Duclos, 
qui  avait  toujours  passé  pour  un  contemp- 
teur de  toutes  choses,  a  calomnié  indigne- 
ment la  mémoire  de  la  duchesse  de  Bour- 
gogne, et  cela  sans  preuve  aucune. 

Ce  philosophe  sans  souliers,  avant  qu'il 
n'eût  été  nommé  historiographe,  grâce  à 
une  favorite  du  roi,  Duclos,  étant  né  en 
février  17 12,  il  est  difficile  qu'il  ait  pu  sa- 
voir ce  qui  se  passait  à  la  cour  à  cette  épo- 
que.Mais  au  moins  cite-t-il  le  nom  de  l'au- 
torité sur  laquelle  il  s'est  appuyé  ?  L'aflir- 
mation  de   M.  Duclos  doit  nous  suffire. 

Madame  de  Maintenon  et  le  Roi  auraient 
trouvé  dans  une  cassette  ayant  appartenu  à 
la  duchesse  de  Bourgogne  des  papiers  qui 
arrachèrent  au  roi  cette  exclamation  :  «La 
petite  coquine  nous  trahissait  ». 

Nous  trahissait  I  Alors  qu'il  fallait  des 
heures  à  la  paqvre  petite  princesse  pour 
rédiger  quelques  lignes  pénibles  à  sa  fa- 
mille, en  ne  parlant  que  de  choses  enfan- 
tines, et,  plus  tard,  de  sujets  intéressant  la 
Cour  111  faudrait  donc  admettre  qu'elle  re- 
trouva tous  les  jours,  comme  par  enchan- 
tement, assez  de  lucidité  d'esprit  et  de  fa- 
cilité d'écrire  pour  rédiger  des  nouvelles 
aussi  importantes.  Ceci  est  inadmissible. 

Marie-Adélaïde,  au  faîte  des  grandeurs, 
était  restée  ce  qu'elle  a  toujours  été,  la 
Savois'icnnr  .  Jamais  fille  n'a  voulu  oublier 
la  famille  et  le  pays  natal.  Elle  parle  cons- 
tamment du  sang  auquel  elle  appartient. 
Enfin, preuve  décisive,  elle  n'a  jamais  caché 
à  Louis  XIV,  ni  à  M"'"  de  Maintenon, 
l'affection  sans  bornes  qu'elle  avait  conser- 
vée pour  les  siens,  ni  les  lettres  qu'elle  leur 
écrivait  pour  les  décider  à  la  paix. 

Allons  plus  loin, nous  sommes  convaincu 
que  les  lettres  de  Marie-Adélaïde  à  son 
père  Victor-Amédée  II    et   sa  mère  ont  été 


N"  978. 


L'INTERMEDIAIRE 


315 


16 


dictées  par  M"'^'  de  Maintenon.  Non  que 
Marie-Adélaïde  ne  nourrît  pas  dans  son 
cœur  les  sentiments  de  paix  et  de  con- 
corde, mais  elle  était  dans  l'impossibilité 
de  les  exp  inier.  Louis  XIV,  devant  une 
situation  aussi  grave,  avait  tout  intérêt  à 
ramener  à  lui,  non  le  plus  puissant,  mais 
le  plus  influent  de  ses  ennemis,  celui  qui 
les  reliait  tous  entre  eux. 

Et  maintenant,  terminons  avec  M.  Cli. 
de  MazaJe  : 

Si  la  reine  d'Espagne  ne  lût  pas  morte, 
si  la  duchesse  de  Bourgog.e  eût  vécu  en 
France,  et  surtout  si  elle  eût  régné,  la  po- 
litique eût  changé  peut-être  ;  un  lien  plus 
étroit  aurait  pu  réunir  la  France,  l'Espagne 
et  le  Piémont. 

Voilà  donc,  à  l'aide  d'auteurs  français, 
«  mieux  informés  »,  et  de  deux  auteurs 
piémontais,  les  accusations  de  trahison  de 
la  duchesse  de  Bourgogne  réduites  à 
néant,  il  me  semble. 

En  historien  consciencieux,  le  comte 
d'Haussonville,  entre  autres,  n'a  rien 
dissimulé  de  ce  qui  était  à  la  charge  de  la 
duchesse  de  Bourgogne.  Nos  collègues  au- 
ront tout  profit  et  tout  plaisir  à  connaître 
et  à  suivre  son  œuvre  remarquable  et  ré- 
paratrice. 

D'Haussonville  (Le  Comte)  :  La  duchesse 
de  Bourvorrne  et  l'alliance  Savoyarde  sous 
Loin  s  XIV.  Paris,  Calmann-Lévy,  in-8, 
tome  1"',  1898;  tome  II,  1901  et  à  suivre 
Paru  antérieurement  dans  la  Revue  des  Deux 
Mondes,  \8<)6-ïgo2  et  à  suivre.  Voir  surtout 
le  n°  du  1°'  juillet  lyoi  :  L/:  Siège  de  Turin 
et  les  accusations  contre  ici  duchesse  de 
Bourgogne,  p.  85-129. 

A.  GAGNiiiRE  :  Marie-Adélaïde  de  Savoie. 
Lettres  et  Correspondances  Paris,  P. 
Ollendorlî,  1^97,  in-S,    p.  ',42-344. 

F.  Combes  :  Lonvois  et  Victor-Ainèdér  II 
La  diicliesse  de  Bourgogne  et  Louis  XIV  ; 
\n  :  Annales  de  la  Faculté  des  Leitres  de 
Jiordcaux,  mars  1879,  p.  53  et  in  :  I^eciiires 
historiques  à  la  Sorbonne  et  à  Plnsttut, 
il' a  près  liS  Archives  des  pays  étrangers 
Paris,  Fischbacher,  1883,  in-4'\  tome  1,  p. 
7-32. 

NcAiLLrs  (Le  duc  de)  :  Ldlrcs  inédites  de 
la  duchesse  de  liourgognc  (cité  par  M.  F. 
Combes). 

NoAi;.LF.s  (Vicomtesse  de)  :  Lettres  iné- 
dites de  Marie-Adel:iïde  de  Samir,  du- 
chesse de  Bourgogne,  précédées  d'une  no- 
tice sur  ?a  vie.  Paris,  Crapelet,  1850,  in-8"  ; 
et  in  :  Mélm^res  de  littérature  et  d'histoire, 
recueillis  et  pu/ 1. es  par  la  Société  des  Bi- 
bliophiles français,  Paris,  1830,  iu-8'%  4  vol. 
tome  i",  p.  1-42. 


Dei.la  Rocca  (Comtesse)  :  Correspondance 
inédite  de  la  duchesse  de  Bourgogne  et  dp. 
la  reine  d'Espagne,  petites-filles  de  Louis 
XIV.  Paris,  Michel  Lévy,  1S65,  in-12. 

PhLbT  (le  général  J.  J.)  :  Mémoires  mili- 
taires relatifs  à  la  succession  d'Espagne  sous 
Louis  XIV.  Paris  1835-1862,  n  vol.  in-4. 
D 
p.  278  ;  dans  la    Collclion    des   Documents 


Relation 
Paris.  luipr. 


DÔt  de  la  Guene.    Dépêches;    tome  VI, 
'   '■  de      " 

'inédits  de  l'Histoire  de  France. 

Mengin     (capitaine     du  Génie) 
du  Siège    de    Turin,  en   lyoô 
Royale.  1832,  in-4°. 

SoTAR  DE  LA  MARGUERITE  (Le  comte)  :  Jour- 
nal historique  du  Siège  de  la  ville  et  de  la 
citadelle  de  Turin,  en  ijoô.  Turin,  1838, 
in-4°. 

Manno  (Le  baron  A.)  :  Rclaiione  e 
Docunienti  suW  Assed'io  di  Torino  net 
iyo6,  raccolti,  pubhlicati,  annotati,  Torino 
1878,  in-8,  et  in  :  Miscellanea  di  Staria 
Italiana,  XVII,  1878,  p.  359  593. 

Rosni.Li  (Paolo)  :  La  Duche^sa  di  Bor ga- 
gna e  la  hattagtia  di  Torino.Tonno,  1892, 
in-8  ;  et  in  :  Àtti  délia  R.  Accademia  délie 
Science  di  7o;'/«o,XXViI,mars  1892. 

MicHELET  (J.)  Louis  XIV  et  le  duc  de 
Bourgogne.  Paris,  Chamerot.  1862,  in-S", 
p.  267,  452.  _       ^ 

Voltaire.  Siècle  de  Louis  XIV.  Pans, 
Didot,  1864,  in-12,  p.  214-118. 

DucLos.  Mémoires  secrets  sur  les  règnes 
de  Louis  XIV  et  de  Louis  XV.  Œuvres 
complètes:  1806,  10  vol.  in-8  et  1820,  9 
vol.  in  8  et  3  vol  gr.  in-8. 

Correspondance    complète 
cesse  Palatine.  Traduction  G 
ris.  Charpentier,  1S80,  2  vol. 

233'  235.  31^-442;  il-  2-19: 

Malet  (Albert)  :  Une  reine  d  Lspagne  : 
Marie-Louise-Gabrielle  de  Savoie.  Revue 
Bleue,  politique  et  littéraire.  16  janvier 
1892,  p.  8s.  (Note). 

Ch.  de  Mazadh  :  L'Italie  et  Is  Italiens. 
Nouveaux  récits  des  guerres  et  des  révolu- 
tions italiennes.  Le  cardinil  Alberoni  et 
une  expédition  m  Sicile.  Paris.  M. -Lévy, 
1864, in-12,  p.  21 1 . 

Saint-Simon  :  Mémoires.  Edit.  Chéruel, 
1856-58,  20  vol.  in-8  et  Edit.  A.  de  Bois- 
liste,   1880  et  suiv. 

Sabaudus. 


Lieu  de  naissaTice  de  M"'"  da 
Mainte  on(XLVl.  172).—  L'Inlernié- 
diairc  a  déjà  traité  cette  question  sous  la 
rubrique  :  Oii    est    née  A/'"»  de  Maintenon  '! 

XXXIX.  383.  669.  Th  g. 

* 

Dans  les  Mémoires  de  Saint-Siinon,  édi- 
tion Boislisle,  t.    I.  (1879),  p.  39,  il  est 


de     la    prin- 
Brunet,  Pa- 
in-12, tome  I, 


Des  CHERCHHURS  KT  CURlfiUX 


30  août  1902 


317 


318 


dit,  en  note  :  née  à  Niort  le  27  novembre 
16315,  morte  le  15  avril  171c),  à  l'abbaye 
de  Saint-Cyr. 

Dans  la  Grande  Encyclopédie,  on  a  in- 
diqué 17  novembre  (c'est  peut-être  une 
faute  d'impression).  On  ajoute  :  Petite- 
fille  du  célèbre  Agrippa  d'Aubigné,  elle 
était  fille  de  Constant,  aventurier  perdu 
de  débauches  qui,  enfermé  au  Château- 
Trompette,  réussit  à  épouser  la  fille  du 
gouverneur,  Jeanne  de  Cardilhac  (1627). 
De  nouveau  incarcéré  comme  faux  moii- 
nayeur  en  1632,  sa  femme  le  suit  aux 
prisons  de  Niort  où  nait  Françoise  (plus 
tard  M'"''  Scarron  et  M"'«  de  Maintenon). 

ViEUJEU. 


L'acte  de  baptême  de  Françoise  d'Au- 
bigné, plus  tard  marquise  de  Maintenon, 
qu'on  a  publié,  constate  qu'elle  naquit  le 
27  novembre  163s,  à  la  conciergerie  de 
Niort,  où  son  père  était  détenu. 

E.  m. 

Elle  est  née  le  27  novembre  163^,  a  la 
conciergerie  de  Niort.  i(  L'extrait  de  bap- 
tême a  été  publié  aux  pièces  justificati- 
ves à  la  suite  de  ses  Mâiioires.  t.  VI,  p 
I,  édition  de  1756  »  et  aussi  dans  le'Dic- 
iionnaire  critique  de  jal. 

Cf,  Intermédiaire,  XXXII,  5=50. 

»  * 
Il  semblait   bien   qu'une  telle    question 

ne  dût  plus  se  poser  après  les  publications 

si  documentées  de  Th.    Lavallée  et  de  M. 

de  Boislisle  sur  François  d'Aubigné. 

duelques  écrivains,  soit  qu'ils  aient 
ignoré  ces  ouvrages,  soit  qu'ils  n'aient 
pas  été  convaincus,  ont  continué  de  la 
taire  naître  en  Amérique. 

L'Intermédiaire  des  chercheurs  et  cu- 
rieux a  même  cru  devoir,  en  1899,  poser 
cette  question,  et  son  numéro  du  7  mai 
contient  les  réponses  de  cinq  correspon- 
dants qui  tous  concluent  ainsi  :  Françoise 
d'Aubigné  est  née  à  Niort. 

A'i'"«  de  Caylus,  iVl"«  d'Aumale,  l'évê- 
que  Languet  de  Gergy,  qui  tous  connu- 
rent personnellement  M'"^  de  Maintenon, 
sont  d'accord  pour  dire  qu'elle  naquit  à 
Niort  pendant  que  son  père  était  prison- 
nier à  la  Conciergerie  de  cette  ville.  Ce- 
pendant divers  auteurs  du  xvu'^  et  du 
xviii»  siècle  la  font  naître  hors  de  France. 
Saint-Simon  a  écrit  qu'elle  était  née 
«dans  les  Iles  d'Amérique,  où  son  père, 


peut-être  gentilhomme,  était  allé  avec  sa 
mère  chercher  du  pain...  »  Tallemant  des 
Réaux,  après  avoir  raconté  que  Constant 
d'Aubigné  «  alla  aux  Indes,  ne  sachant 
que  faire  »,  ajoute  qu'il  pense  que  sa 
<.<  fille  y  était  née  ».René  de  Saint-Légier, 
seigneur  de  Boisrond,  gentilhomme  sain- 
tongeois,  qui  prétend  avoir  connu  Fran- 
çoise d'Aubigné  dès  sa  jeunesse,  affirme 
la  même  chose  dans  ses  mémoires. 

Les  historiens  de  noire  siècle  ont  géné- 
ralement adopté  là  version  de  M""^  de 
Caylus,  des  Dames  de  Saint-Cyr  et  de  La 
Beaumelle.  Les  incertitudes  ne  portent 
guère,  dans  leurs  écrits,  que  sur  la  date 
et  des  circonstances  assez  secondaires  de 
la  naissance. 

L'acte  de  baptême  de  Françoise  d'Au- 
bigné figure  à  ia  date  du  28  novembre 
163 15,  sur  l'un  des  registres  des  baptêmes 
de  la  paroisse  de  Notre-Dame  de  Niort, 
conservés  à  la  Bibliothèque  publique  de 
cette  ville,  où  il  est  loisible  à  chacun  de 
le  consulter.  11  a  été  libellé  en  ces  ter- 
mes : 

Le  vingt  huictiesme  jour  de  novembre  mil 
six  cent  trente-cinq,  fut  baptizée  Françoise, 
fille  de  M'"  Constant  d'Aubigny,  seigneur 
d'Aubigny  et  de  Suiremeau^  et  de  dame  Jeanne 
de  Cardillac,  conjoincts.  Se  n  parrain  fut 
François  de  la  Rochefoucault,  fils  de  haut  et 
puissant  W  Benjamin  de  la  Rochefoucault, 
seigneur  d'Estissac  et  de  Maigné  ;  et  sa  mar- 
raine, demoiselle  Suzanne  de  Baudéan,  fille 
de  haut  et  puissant  Charles  de  Baudéan,  sei- 
gneur baron  de  Neuilhan,  gouverneur  pour 
Sa  Majesté    de    ceste  ville  et  chasteau. 

Suzanne  de  Baudéan 

François  de  la  Rochefoucauld 

Constant  d'Aubignv 

F.  Meaulme.  (cuié) 

LÉONCE  Cathelineau. 

Même  réponse  :   Mercurio. 

Marie  Leczinska.  —  M.  le  coœtô 

Fleury  et  ;M  .  de  Kolhac  (XLVI,  10, 
146,  207). —  M.  Henri  Gauthier-Villars, 
qui  s'est  longuement  occupé  de  la  pieuse 
polonaise  dans  son  Mariage  de  Louis  XV , 
(Pion,  1900),  insinue  que,  si  elle  était 
inintelligente,  elle  avait  de  qui  tenir.  Et  à 
l'appui  de  son  dire,  il  cite  des  lettres  de 
Stanislas. inédites,  qui  désarment  par  leur 
nullité  Reste  à  savoir  si  le  père  de  la 
perverse  et  délicieuse  Claudine  n'est  pas 
historien  quelque  peu  fantaisiste. 

E.  D.  S, 


NV978 


L'INTERMEDIAIRE 


319 


320 


T  ouis-Philippe  émigré (XLV;XLV1, 

257).  —  Louis-Philippe  étant  encore 
duc  de  Chartres,  se  trouva,  après  avoir 
passé  la  frontière  à  la  suite  de  Dumouriez, 
dans  une  situation  précaire.  Il  se  rendit 
en  Suisse  ou  il  s'occupa  d'assurer  l'exis- 
tence de  sa  sœur,  madame  Adélaïde. 
Après  être  parvenu  à  la  mettre  hors  de 
danger,  il  se  trouvait  sans  aucune  res- 
source. 

Le  général  de  Montesquieu,  son  ami, 
qui  se  trouvait  en  Suisse,  avec  lui,  s'oc- 
cupa de  le  sortir  d'embarras  Le  général 
était  fort  lié  avec  le  capitaine  Jost  de 
Saint-Georges,  directeur  du  collège  de 
Reichenau  :  ayant  appris  qu'une  place 
de  professeur  était  vacante  dans  cette 
institution,  par  suite  de  l'absence  d'un 
émigré  français  nommé  Chabaud-Latour, 
(\e  père  du  général  du  génie  mort  il  y  a 
quinze  ans)  à  qui  elle  était  promise  et  qui 
n'arrivait  point,  fit  offrir  au  duc  de  Char- 
tres de  l'occuper  à  la  place  de  l'absent. 

Celui-ci,  qui  tenait  absolument  à  con- 
server l'incognito,  subit  les  examens 
nécessaires  à  son  admission,  et  entra  en 
fonction,  sous  le  nom  de  Chabaud-Latour 
(en  octobre  1793),  aux  appointements  de 
1400  fr.  par  an.  Sauf  le  capitaine  Jost, 
personne  ne  connaissait  son  identité.  Il 
enseigna  pendant  huit  mois  le  français, 
l'anglais,  l'histoire  et  les  mathématiques, 
c'est  durant  son  professorat  qu'il  apprit 
la  mort  de  son  père,  Philippe-Egalité.  Au 
bout  de  8  mois, muni  de  certificats  de  bons 
services,  il  partit  à  pied,  toujours  sous  le 
nom  de  Chabaud-Latour,  rejoindre  le  gé- 
néral de  Montesquiou  chez  qui  il  vécut 
sous  le  nom  de  Corby  jusqu'en  1795. 

Un  Rat   de  bibliothèq.uk. 

Les  Bourbons  de  Naple,^  (XLVI, 
•  74).  —  L' tÂImanach  de  Gotha  et  V An- 
nuaire delà  noblesse  de  France  du  vicomte 
Révérend  (Paris,  rue  Fontaine, 2sj,  donnent 
tout  ce  qu'on  peut  désirer  concernant 
cette  famille. 

Dans  la  question  posée,  il  faut  lire 
Ferdinand  II  et  non  François  IL  Celui-ci 
n'a  pas  laissé  postérité. 

Le  comte  P.  A.  du  Chastel. 


Je  sais    qu'en     1874, 
bert    fit    le    voyage    de 


M.    Denis  Gui- 
Naples   pour  y 


recueillir  les  éléments  d'une  Histoire  de  la 
chute  des  Bourbons  de  Naples.  Cet  ou- 
vrage a  t-il  paru  ?  Nescio  !  Quant  aux 
enfants  de  François  II,  je  crois  bien  que 
de  son  mariage  avec  l'admirable  reine 
Marie-Sophie,  le  roi  n'eut  qu'un  fils  mort 
au  berceau.  A.  S..E. 

Le  nouveau  roi  d'Albanie  (XLVI, 
I  170)  —  D'abord  rectifions  le  nom  :  Ala- 
dro  Castrioto. —  Toutes  les  énumérations 
de  M.  Oroel  se  trouvent  citée?,  commen- 
tées, amplifiées  en  plus  de  la  biographie 
de  M.  Aladro  dans  plusieurs  journaux 
sérieux  politiques  français  de  Paris  parus 
avant  le  15  juin.  On  peut  aussi  citer  dans 
le  New-Yorck  Herald  de  Paris  vers  cette 
époque,  avec  portrait  dans  le  Ueraldo  de 
Madrid  du  21  juillet,  etc. 

Les  journaux  de  Paris  étant  le  point  de 
départ  de  la  nouvelle  sensationnelle  ; 
c'est  là  que  l'on  pourrait  être  le  mieux 
renseigné. 

La  Épocade  Madrid, du  15  août, parle  de 
M  Aladro  et  de  ses  prétentionsà  l'Albanie, 
d'aprtsVdPolitischeCorrespondenidQWiennQ 
qui,  le  11  août,  a  publié  un  article  à  ce 
sujet,  dont  le  Times  de  Londres  du  13 
août  parle  longuement  sous  la  rubrique 
«  Albania  >^  Un  journal  d'Athènes  a 
reproduit,  dit-il,  le  texte  de  la  pétition 
des  comités  albanais  adressée  au  Sultan. 

On  se  réfère  aussi,  dans  le  Times,  a  une 
correspondance  au  Times  datée  de  Vienne 
le  7  avril  dernier.  Ky. 

Impavide(XLV;XLVl,  157).— C'est  la 
traduction  de  la  fameuse  ode  d'Horace  dont 
le  premier  couplet  se  termine  par  ces 
vers  : 

Etiam  si  illaboratur,orbis, 
linpavidnm  ferlent  vuinaï  ? 
que  l'on  traduisait  jadis,  dans  les  petits 
journaux  illustrés,  par  :  Hein  !  pas  vu 
d'homme  ?  (je  ne)  fais  rien,  (je  suis) 
ruinée  !  (dans  les  propos  de  deux  cocottes 
le  soir,  sur  les  boulevards).  Ah  [jeunesse... 
-  D^  B. 

Rabibocher  (XLV).  —  je  ne  sais 
à  quel  jeu  de  billes  se  rapporte  ce 
mot  ;  je  l'ai  toujours  entendu  dans  le  sens 
de  raccommodage.  Ex.:X^/  Y  qui  étaient 
fâches  se  sont  rabibochés.       J.  C.  Wigg. 

»  * 
Ce  mot  qui  signifie  réparer,   remettre   à 

jeu,   me  parait  une   altération  de   revivi- 


DÈS  CHERCHEURS  Et  CURIEUX 


30   août    1902 


321 


22 


fier,   qui    aura    pu  être  prononcé  ravivo- 
cher,  puis  rabibocher. 

On  peut  également  lui  comparer  ra- 
frakJib ,  rhabiller,  raboheliner.  rablobiner , 
rabobiner.  L.  N.  Machaut. 


Rabibocher  n'est  pas  de  l'argot,  c'est 
plutôt  du  patois,  ce  qui  n'est  pas  tout  à 
fait  la  même  chose. On  le  trouve  en  picard 
à  côté  de  rabobiner,  qui  veut  dire  rabâ- 
cher, de  rabnkcr  qui  veut  dire  frapper,  de 
rabistoker  qui  signifier  accommoder. Ce  mot 
qui  offre  dans  rabi  une  redondance  (de 
nouveau,  deux  fois)  comme  rabistoker,  a 
eu  pour  sens  primitif  une  idée  matérielle 
comme  tous  les  mots. 

Son  élément  principal  boche,  qui  a  en 
picard,  en  rouchi  et  en  roman  le  sens  de 
bosse,  indique  qu'on  rend  sa  forme  primi- 
tive à  un  objet  qu'on  redresse  ou  qu'on 
aplanit,  par  exemple  un  chapeau  mou, un 
matelas,  un  vêtement,  une  feuille  de  zinc, 
quelque  chose  de  flexible,  en  un  mot.  en 
substituant  des  bosses  à  des  creux,  ce  qui 
ramène  à  l'unité  de  surface,  système 
homéopathique  siiiiilia  sijjn'Iibns  curauinr. 
De  ce  sens  réel,  le   mot  est  passé  au  sens 

Paul  Argei.ès. 


figuré 


* 


L'expression,  de  prime-abord,  fait  son- 
ger au  verbe  rhabiller  qui,  dans  le  style 
familier,  s'emploie  avec  le  sens  de  racom- 
moder, réparer,  rajuster,  justifier,  etc.  Ce 
mot  a  été  parfois  écrit  :  rabiller,  dont 
labibocher  pourrait  être  le  fréquentatif. 

Autre  origine  également  probable.  Vers 
1855,  M  Edouard  Le  Héricher,  dans  un 
important  travail  lexicogr-aphique  sur 
l'ancien  langage  normand  et  les  patois 
qui  en  dérivent,  citait,  sans  aucun  éclair- 
cissement sur  certaine  locution  qui  nous 
intéressait,  une  chanson  enfantine  de 
l'Avranchin  : 

Croix  de  Dieu,  à  la  biboche, 

j'ai  du  pain  dans  ma  calotte, 

J'ai  du  vin  dans  mon  baril 

Bien  assez  pour  me  nourri 

Mé  et  ma  petit'  souris. 
De  même  en  Picardie  : 

Crossette  abilboquette 

Not'  mouête  n'a  point  d'barette. 

Si,  comme  l'assure  M.  Ln.  G.,  le  mot 
rabibocher  a  tout  d'abord  été  usité  dans 
les  jeux  d'enfants, nous  arriverions  à  bilbo- 
quet, d'où  l'on  aurait  formé,  à  l'aide  du 
préfixe  re  ou  ra,    rabilboquer ,  et  la  forme 


adoucie  rabibocher.  La  signification  primi- 
tive aurait  donc  été  celle-ci  :  recevoir, par 
raccroc  la  bille  ou  boule  qui,  au  premier 
coup,  avait  été  manquée. 

Il  va  de  soi  que  l'une  et  l'autre  étymo- 
logie  sont  données  ici  sous  bénéfice  d'in- 
ventaire. F.  Bl. 


* 


SelonToubin  {Dictionnaire  étymologique 
Je  la  langueJ)ançaise)pQut-ètre  le  préfixe  r, 
ànouveau,  et  le  sanscrit  ba,dcux,  en  par- 
lant de  choses  ou  de  personnes  unies,  et 
vakk,  aller,  avec  changements  du  v  en  b 
et  d'à  en  v  Se  rabibocher,  c'est-à-dire 
aller  de  nouveau  à  deux. 

Cette  étymologie  d'un  verbe  populaire 
me  semble  un  peu  bien  savante,  n'en  dé- 
plaise à  Toubin . 

Pourquoi  ne  pas  voir  dans  rabibocher 
un  verbe  formé  sous  l'influence  de  bec, 
bécot.  On  s'embrasse  en  signe  de  récon- 
ciliation. Gustave  Fustier. 

Le  mot  mâchicoulis  ?  (XLV  ;  XLVI, 
155).  —  Le  sens  du  mot  mâchicoulis  ou, 
plus  généralement  et  mieux,  rnachecoitlis 
permet,  il  me  semble,  de  découvrir  sans 
grande  difficulté  son  étymologie. 

Ce  terme  désigne  les  meurtrières  ver- 
ticales pratiquées  dans  une  galeriesaillante 
au  haut  d'une  tour,  d'un  rempartou  d'une 
porte,  et  par  où  on  jetait  sur  les  assié- 
geants des  projectiles  divers. 

C'est  ce  qu'indique  nettement  le  mot 
lui-même. 

La  première  partie,  mâche  (bas-latin 
massa)  peut  désigner,  en  effet,  un  objet 
lourd,  une  masse  —  le  terme  était  usité 
en  ce  sens  dans  l'ancienne  langue  fran- 
çaise —  ou  bien  exprimer  l'idée  de  meur- 
trissure, de  contusion  :  notre  vieux  lan- 
gage disait  macheler  pour  massacrer, 
macheure  et  mâchoire  pour  meurtrissure, 
machurc  pour  contusion,  chair  meurtrie; 
machurer,  pour  meurtrir,  etc 

Quant  à  la  seconde  partie  du  terme 
coulis,  le  sens  en  est  également  clair. 
C'est  un  adjectif  de  l'ancienne  langue, 
qui  signifiait  activement  qui  glisse,  et 
passivement  qui  laisse  glisser,  qui  est  dis- 
pose pour  laisser  glisser.  Le  féminin  était 
coulisse,  devenu    substantif. 

L'adjectif  coulis  a  conservé  jusqu'à  nos 
jours  son  sens  actif,  tout  au  moins  dans 
l'expression  vent-coulis,    vent  qui    coule, 


N°978. 


L'INTERMHDiAlKE 


323 


324 


c'est-à  dire  qui  se  glisse  à  travers  les  pe- 
tites ouvertures,  les  fentes.  C'est,  au  con- 
traire, avec  sa  seconde  acception  qu'i  est 
pris  dans  le  mot  macliecoulis  :  ouvrage 
qui  est  disposé  pour  laisser  glisser  des 
masses  pesantes,  des  objets  lourds,  dont 
le  choc  causera  à  l'ennemi  ou  la  mort  ou 

des  blessures.  R-  Dupl. 

+ 

*  *■ 
Maxiila  coUigata,  mâchoire  liée,  réunie 

(à  l'édifice).  La  saillie  et  les  crénelures  ou 

dentelures     des    mâchicoulis,     les     font 

ressembler  aune  mâchoire. 

O.  D. 

Mettre  au  violon  (T.  G.,  931).  — 
A  propos  de  cette  question  ancienne  dont 
différentes  réponses  contradictoires  ont 
été  faites  dans  \' Inteiutédiaue,  voici  ce 
qu'on  lit  dans  la  Libie  pivoh  du    1 1    août. 

Un  ériidit,  M.  Boniieville  de  Marsangy, 
affirme  que  ce  mot  violon  atteste  l'antique 
bienveillance  des  magistrats  pour  les  prévenus 
arrêtés.  Selon  lui.  la  geôle  du  bailliage  de 
Paris  possédait  jadis  un  violon,  destiné  à 
charmer  les  loisirs  des  détenus.  Un  luthier, 
établi  dans  les  galeries  du  palais,  était 
chargé,  par  une  stipulation  particulière  de  son 
bail,  de  fournir  ce  violon  et  de  l'entretenir. 
Ce  serait  par  suite  de  cet  usage,  remontant 
au  temps  de  Louis  XI,  qu'on  a  appelé  violon 
la  geôle  temporaire  annexée  au  prétoire  des 
bailliages  et  aux  corps  de  garde  cle  la  marc- 
chaussée. 

L'explication  est  ingénieuse,  mais  si  elle 
est  exacte,  elle  fait  honneur  aux  policiers  du 
temps  de  Louis  XI.  lis  fournissaient  l'iiarmo- 
iiie  aux  gens  qu'ils  arrêtaient,  ceux  d'aujour- 
d'hui fournissent  le  tnhac. 

P.  c.  c.     Paul  Pinson. 

Chariof.  M^Jbroagh  (XLllI  ;  XLVI, 
154).  -  -  s<  D'après  une  tradition  que  nous 
avons  recueillie  de  la  bouche  de  M.  Seny, 
curé  d'Huppaie,  dont  les  parents  habi- 
tent Ramillies,  les  grands  chariots  de 
campagne,  à  larges  roues,  se  nomment 
des  Malbrougs. parce  que  le  général  de  ce 
nom  fit  fabriquer  des  véhicules  à  roues 
très  larges  et  non  ferrées  pour  retirer  du 
marais  de  la  Visoule  les  canons  français.» 
—  Tarlier  et  Wautf.rs,  Géographie  et 
histoire  de:  eoiiiinu/ics  belges  :  canton  de 
Jodoigne    In-4"[irux.  1872.  Page  351. 

—  O.   COLSON. 

Muscadins  (T.  G. ,620.  —  Barbaroux 
dit,  dans  ses  Mnnoiics,  que  l'épithète  de 
muscadin  appliquée  à  ceux  qui  avaient  du 


linge  blanc  en    comparaison    des    sans- 
culottes,    prit  faveur    aussitôt  après  l'ar 
rivée  des  Marseillais    , 

Selon  A.  Duchesne,  les  terroristes  de 
Lyon  furent  les  premiers  qui  donnèrent 
le  nom  de  «  muscadins  »  aux  réquisition- 
naires  parvenus  à  se  dérober  aux  le- 
vées. 

Enfin,  Mercier  de  Saint-Léger  a  copieu- 
sement disserté  sur  l'étymologie  du  mot 
qui  viendrait  d'une  friandise  à  l'ambre  et 
au  musc,  fort  anciennement  connue  et 
qu'on  mangeait  pour  se  parfumer  l'ha- 
leine . 

A  laquelle  de  ces  explications  doit- on 
s'arrêter  ?  A.  Cabanes. 

Prenant,  prenante.  —  (XLV). 
—  Beaucoup  de  néologismes  sont  en  réa- 
lité des  expressions  impropres,  attestant 
l'amnésie  momentanée  ou  la  précipitation 
de  l'écrivain  qui  les  a  lancés  dans  la  cir- 
culation.parce  que,  n'ayant  pas  trouvé  tout 
de  suite  le  mot  voulu,  il  a  pris  le  premier 
venu  qui  lui  paraissait  tant  bien  que  mal 
y  suppléer.  L.  N.  Machaut. 

Il  s'est  amené  —  Cet  objet  est 
identique  à,  un  autre  (XLVI,  67).  — 
Puisque  les  deux  objets  sont  identiques,  il 
faut  bien  que  le  second  soit  identique  au 
premier,  et  l'on  ne  voit  pas  pourquoi  on 
ne  le  disait  pas  sans  cesser  de  parler  fran- 
çais. 

Gluant  à  la  tournure  de  phrase  :  //  s'est 
amenée  —  c'est  simplement  de  l'argot 

X. 

L'Atlantide  (XLV  ;  XLVI,  iqi).  — 
M .  de  Lapparent  n'a  pas  publié  un  ouvrage 
spécial  sur  l'Atlandide.Mais  nous  relevons 
dans  son  Traite  de  géologie  (4"=  édition 
1900,  page  1638,  Masson,  éditeur)  le  pas- 
sage suivant  : 

Nous  avons  précédemment  insisté  sur 
ce  tait  qu'à  l'époque  tortonienne  il  devait 
encore  exis!er  une  ligne  de  rivage,  ou  tout 
au  moins  une  chaîne  d'Iles,  permettant 
la  migration  des  mollusques  entre  les  An- 
tilles et  la  Méditerranée.  Nous  savons  de 
plus  qu'aucun  dépôt  marin  du  tertiaire 
supérieur  n'est  connu  dans  les  pays  sep- 
tentrionaux riverains  de  l'Atlantique.  Donc, 
la  région  nord  de  cet  océan  devait  être,  en 
grande  partie  du  moins,  occupée  par  une 
ou  plusieurs  terres...  Ainsi,  la  fin  du  plio- 
cène et  la    majeure   partie    du    pleistocène 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


325 


326 


)o  août  1903 


ont  été  marquées  par  une  suite  d'effondre- 
ments dont  le  résultat  définitif  a  été  d'ou- 
vrir entre  l'Europe  et  l'Amérique,  la  fosse 
de  l'Atlantique  septentrional.  De  là,  peut- 
être,  un  vague  souvenir  qui  se  serait  con- 
servé dans  la  mémoire  des  premiers  hom- 
mes et  aurait  donné  lieu,  en  s'altérant,  à  la 


légende  de  l'Atlantide. 


*  * 


J.P. 


Voyez  Les  anciens  habitants  de  l'Europe, 
par  d'Arbois  de  Jubainville,  2  éditions  ; 
la  théorie  de  l'origine  atlantide  des  Euro- 
péens y  est  ingénieusement  appuyée  par 
l'absence  de  preuves  contraires. 

A.  R. 

Menu  d'un  repas  en  bœuf  (XLVI, 
68,  162).  —  Ce  menu  a  été  publié  tn- 
extemo  dans  un  ouvrage  de  M.  Henri 
Hachez  sur  la  Cuisine  à  travers  V histoire, 
publié  à  Bruxelles,  chez  Scheppens,  en 
1900,  (page  330).  Une  note  qui  précède 
attribue,  en  effet,  la  paternité  de  ce  chef- 
d'œuvre  culinaire  au  maréchal  de  Riche- 
lieu. L'anecdote  est  rapportée  par  «  un 
historien  des  guerres  du  Hanovre  y  (on  ne 
dit  pas  lequel)  dans  les  termes  suivants  : 

Richelieu  avait  résolu  un  jour  de  rendre 
la  liberté  à  quelques  prisonniers  de  mar- 
que ;  toutefois  comme  il  désirait  que  ceux-ci 
emportassent  de  son  hospitalité  un  bon  sou- 
venir,avant  de  leur  faire  ses  adieux, il  décide 
de  leur  offrir  un  repas  ;  dans  cette  intention 
il  manda  son  majordome  et  voulut  savoir  ce 
qu'il  avait  en  réserve  dans  sa  cantine  :  rien, 
absolument  rien, répondit  celui-ci, si  ce  n'est 
un  bœuf  et  quelques  racines. 

—  Comment  !  un  bœuf,  mais  c'est  plus 
qu'il  ne  faut  pour  ordonner  .le  meilleur 
festin  du  monde  !  Et  là-dessus, incontinent, 
le  maréchal  ordonne  à  son  officier  de  bou- 
che de  prendre  note  du  menu  que  voici  et 
qu'il  improvisa. 

(Suit  le  menu  en  question  que  je  ne 
reproduis  pas  puisqu'on  le  possède.  11 
commence  bien  par  une  ouille  à  la  gar- 
bure ;  se  divise  en  premier  et  second 
service,  avec  quatre  horsd'œuvre,  un 
relevé  de  potage,  six  entrées,  quatre  rôts 
et  six  entremets). 

Un  curieux  gourmet. 

La  collaboration  de  Réaumur 
aux  i<  Lettres  à    un  Américain  » 

(XLV). —  Les  Lettres  à  un  américain  étant 
de  l'abbé  de  Lignac,  il  sera  intéressant 
d'examiner  s'il  n'y  a  pas  été  fait  allusion 


dans  les  manuscrits  4^5-543,  t.  LXIV, 
p.  9f>,  de  la  collection  Fonteneau  (bibl. 
de  Poitiers)  où  se  trouvent  des  notices 
sur  l'abbé  de  Lignac  et  sur  Fercliaud  de 
Réaumur,  par  l'abbé  de  Beauregard. 
Voir  au  même  dossier  d'autres   lettres 

de  l'abbé  de  Lignac 

* 
»  » 

Réaumur  physicien  et  naturaliste 
français  (T.  G.,  75,  ;XLV).  —  Ne  pou- 
vant consulter  les  lettres  publiées  par 
M.  Muret,  je  me  bornerai  à  signaler  les 
documents  suivants  dans  la  bibliothèque 
de  Poitiers. 

Lettre  autographe  de  Réaumur  — 
Affaire  particulière.  Sans  adresse  ni  date 
(mais  de  17 16)  (^  23  du  ms  454. 

Mémoire  instructif  sta-  les  pépinières  de 
meuriers  blancs,  l'éducation  des  vers  à  soie 
et  les  manufactures  de  soie,  dont  le  conseil 
a  ordonné  l'établissement  dans  le  Poitou. 
Nouvelle  édition  tirée  des  notes  manus- 
crites de  M.  de  Réaumur  faites  sur  la  pre- 
mière édition  de  cet  ouvrage. 

Papiers.  127  feuillets  dont  29  intercalés 
portant  des  notes  manuscrites,  (ms.  361). 

Enfin  le  t.  LXIV  p.  96  des  ms.  455- 
543  :  Notices  sur  Vabbé  de  Lignac  et  sur 
Fci  chaud  de  Réaumur,  par  l'abbé  de  Beau- 
regard  (Collection  Fonteneau). 

Voir  aussi  bibl.  d'Avignon,  collection 
Requien.  n"'  8187  et  '8188  et  bibl.  de 
Clermont-Ferrand,  n"'  337-339.  HI-  fol. 
25-141. 

Note.  —  Dans  ce  dernier  recueil,  on 
trouve  aussi  des  autographes  de  Trem- 
blay (fol.  450)  et  de  M""  Tremblay  (fol. 
449,  450). 

J'ignore  si  ces  documents  sont  tous 
inédits.  —  Recta. 

Question    sur     George     Sand. 

(XLVI,  176).  —  Les  sept  couplets  de  La 
soirée  administrative,  sur  l'air  d'un  très 
vieux  noël  bien  connu,  se  trouvent  dans 
le  tome  I  de  la  Conespondance  de  George 
Sand,  pp.  59-61,  à  la  suite  d'une  lettre  à 
Caron,  du  20  janvier  182c),  dans  laquelle 
sont  expliqués  les  incidents  qui  ont  moti- 
vé cette  chanson  satirique  composée  en 
collaboration  avec  Duteil.  Ce  texte  est 
trop  accessible  pour  qu'il  soit  nécessaire 
de  le  reproduire  ici. 

Les  lettres  à  M'"'  Dorval  doivent  être 
éparpillées  depuis  longtemps.  Dès  1851, 
Laverdet   en  mettait  une  en   vente  ;  une 


N'  97S. 


L'INTERMEDIAIRE 


327 


328 


autre  figure  dans  la  cinquième  série  du 
célèbre  cabinet  Dubrunfaut  ;  une  troisième 
a  été  vendue,  le  18  mars  1899,  par  M. 
Noël  Charavay.  Mais  M.  C.  Bouvier  de- 
mande qui  possède  les  lettres  inédites 
adressées  par  la  grande  romancière  à  la 
grande  actrice  ?  En  connaitrait-il  qui  ne 
le  soient  plus  ?  Dans  ce  cas,  il  m'oblige- 
rait beaucoup  en  disant  exactement  ou, 
quand  et  par  qui  elles  ont  été  publiées. 

\\  sutTitde  lire  le  troisième  chapitre  des 
Souvenirs  de  M'"  C.  Jaubert  (  Paris. 
Hetzel  5.  ^.),pour  comprendre,  par  suite 
de  quelle  intimité  prolongée  Alfred  de 
Musset  avait  été  amené  à  mettre,  entre 
les  mains  de  celle  qu'il  appelait  sa  «  chère 
iTiarraine  »,  les  lettres  de  G.  Sand  et  son 
journal. 

Un  vieux  sandiste  berrichon. 
* 

*  • 
L'article   sur    George   Sand  inséré  au 

tome  43*  de  la  Nouvelle  Bioc:;nipbie  ^o^étic- 

r.ile  publiée  par   les  frères  Firmin   Didot 

sous  la    direction  du  docteur   Hoefer,  est 

signé  :  p.  feuilleret. 

Sur   la  liste  des  collaborateurs    de  la 
biographie  en  question    le  nom  de  Feuil 
leret  figure  une  seule  fois  et  avec  le  pré- 
nom de  Henri, sans  autre  indication  à  la  fin 
du  tome  46'  publié  en  1866. 

M.  Henri  ou  P.  Feuilleret  a  dû  corres- 
pondre avec  la  librairie  Didot  ;  c'est  à  la 
porte  de  cette  maison  hospitalière  qu'il 
faudrait  frapper  pour  avoir  quelques 
données  sur  cet  écrivain. 

C.  H.  G. 

Cléomènedans  Musset  (XLVl.ijî). 

—  La  question  est  toute  résolue  dans 
l'édition  Charpentier  (1867),  où  il  est  dit, 
en  note  :  Cléomène  sculpteur  grec,  à  qui 
l'on  doit  la  Vénus, 

C'est  précisément  ce  qu'a  supposé  M. 
E.  Faguet.  H.  Liminon. 

Volume  anonyme  (Xl.VI,  17.  2:0). 

—  La  réponse  de  N  —  r  nous  rappelle  que 
nous  avons  oublié  de  dire  (|u'Isiciore 
Salles,  l'auteur  de  Dehis  gascoiiiis.  (188,) 
et  G/j5ro»»/;i' (1893)  est  décédé  le  2  i  oclo- 
brc  1900,  dans  sa  maison  natale, à  Sainte- 
Marie  de  Gosse.  L'E^cole  Gaston-Fèhus. 
Rcctams  de  Biarn  e  Gascougne,  lui  a  consa- 
cré divers  articles,  notamment  dans  les 
n«"  de  décembre  1900  et  d'août  i()02. 

Palensis  . 


Leopold  de  BaufFremont  (XLVl, 
i  18).  —  11  existe  à  la  Bibliothèque  natio- 
nale un  exemplaire  de  cet  éloge  funèbre, 
qui  a  été  donné,  par  la  famille  probable- 
ment ;  le  nom  de  l'auteur  (C.  de  la  Tour 
d'Auvergne)  a  été  complété  au  crayon. 

On  trouvera,  pages  63-70  des  Brises 
J'auionine.  poésies  par  F.  Modelon, 
Orléans.  Blanchard.  in-i8,  1858,  une  tou- 
chante Elégie  sur  laiiio't  d' A.  L.  de  Bauf- 
/reiiionf-Coiirteimv,  datée  de  décembre 
1842,  Séminaire  de  Paris.  Le  même  volu- 
me contient,  p.  34  39,  une  très  remar- 
quable et  saisissante  traduction  en  vers 
de  la  1^'vue  nochirne  [  de  Napoléon],  bal- 
lade de  Sedlitz. 

Les  personnes  qui  s'intéressent  à  la 
maison  de  BautTremont  peuvent  aussi  con- 
sulter l'introduction  historique  et  les 
notes  qui  accompagnent  les  Sonnets 
francs-comtois  inédits  du  commencement  du 
xvii'  siècle  que  j'ai  publiés  en  1892. 

Th.  Courtaux. 

Inadvertances  de  divers  au- 
teurs (T.  G.  718  ;  et  du  tome  XXXF  an 
tome  XLFI,  211).  —  Il  fallait  une  mo- 
rale à  cette  rubrique  ;  une  communication 
signée  XX  la  lui  donne, puisqu'elle  prouve 
que  l'inadvertance  est  péché  si  véniel  que 
tel  qui  la  reproche  peut  y  succomber. 
Notre  collaborateur  a  reproche  à  la  So- 
ciété française  de  navigation  d'avoir 
baptisé  un  de  ces  nzvxrcs  Maréchal  Snchet, 
Suchet  étant,  dit-il,  duc  d'Abrantès  et 
point  maréchal. 

Cette  critique  erronée  est  relevée  par 
MM.  G.  L.  G.  ;  H  C.  M.  ;  ZZ.  ;  César 
Birotteau  ;  C.  de  la  Benotte;  P,  du  Gué  ; 
Palensis;  Désiré  Lacroix  ;  G.  O.  B.,  qui 
corrigent  : 

1°  Suchet  était  maréchal  de  France  ; 

2"  11  était  duc  d'Albuféra  et  non  duc 
d'Abrantès,  titre  qui  appartint  au  géné- 
ral Junot  ; 

y  La  Société  de  navigation  a  justement 
nommé  un  navire  maréchal  Suchet,  «  ce 
nom  rappelant  celui  d'Albuféra.  lieu  quasi 
maritime  où  Suchet  remporta  fini  portante 
victoire  qui  lui  ouvrit  les  portes  de  Va- 
lence >>.  Palensis. 

* 

Dans  les  trois  vers  de  Musset  cités  col. 
2 1 1  .celui  me  parait  très  clairement  et  très 
correctement  le  sujet  de  voit . 

P. DU  Gué, 


JisS  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  août   190a  , 


■i^.rt-rt  '.Y.' 


329 


330 


Duperreux.  peintre  (XLVI,  177). 
—  11  s'agit  certainement  de  Alexandre 
Louis-Robert  Millin  du  Ferreux,  peintre 
de  paysages  historiques,  né  à  Paris  en 
1764,  élève  de  Hue  et  de  Valenciennes, 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  qui  a 
exposé  de  1793  à  1822  et  est  mort  en 
1843.  ^1  ^  ^^^^  d^  nombreuses  vues  de 
Suisse,  d'Italie  et  des  Pyrénées.  (Voir  le 
Die  t.  des  artistes  de  Gh.  Gabet,   p.  490). 

Th.  L. 


Reliure  en  peau  humaine  (T.  G., 
761  ;  XXXVI  ;  XXXVII  ;  XLII  ;  XLVI, 273). 
—  Comme  complément  aux  renseigne- 
ments tournis  par  la  Galette  médicale  sur 
les  «  reliures  en  peau  humaine  »>,  voici  ce 
qu'on  lit  dans  le  Mémorial  de  la  librairie 
française,  8  mai  1902,  p.  279  : 

«  Un  bibliophile  de  Philadelphie,  le 
docteur  Matthew  Wood,  possède  dans  sa 
bibliothèque  quelques  livres  d'une  réelle 
originalité.  Ces  livres  sont,  parait-il.  re- 
liés en  peau  humaine,  et  cette  peau  ne 
serait  autre  que  celle  de  leur  précédent 
propriétaire,  un  Allemand  du  nom  d'Er- 
nest Kauffmann.  Les  ouvrages  ainsi  reliés 
sont  une  Histoire  de  Gil  Blas,  de  Lesage  ; 
deux  tomes  de  À  Book  about  dociors  (Un 
livre  sur  les  médecins),  de  'aefïerson  ;  les 
Episodes  de  la  vie  des  insectes^  en  trois  vo 
lûmes,  et  un  ouvrage  de  Kauffmann  lui- 
même  comprenant  une  série  de  gravures 
sur  bois, d'artistes  allemands  célèbres,  et 
qu'il  a  intitulé  :  Z)^MX  cents  hommes  célè- 
bres. 

«  Ces  sept  volumes  seraient  en  demi- 
reliure,  et  aucune  particularité  ne  les  fe- 
rait distinguer  aux  profanes  des  autres  ou- 
vrages reliés. 

«  Ernest  Kauffmann  était  poursuivi, dit- 
on,  de  l'ambition  de  se  faire  une  place 
dans  les  lettres  en  produisant  une  œuvre 
remarquable  ;  mais  la  maladie  et  une 
mort  prématurée  ne  lui  en  laissèrent  pas 
le  temps. Il  a  cependant  trouvé  un  moyen 
peu  commun  de  donner  à  son  nom  quel- 
que notoriété.  >* 

Ajoutons,  toujours  d'après  le  Mémorial 
de  la  Librairie  française,  8  mai  1902,  p. 
279,  que  la  noble  dame  qui  a  légué  la 
peau  de  ses  épaules  à  l'astronome  Camille 
Flammarion  pour  en  faire  relier  un  livre, 
est  la  comtesse  de  Saint-Ange. 

Albert  Cim. 


La    suscription  des   enveloppes 

(XLVI,  115,  219,277).  —  Alphonse  Karr, 
les  Guêpes,    septembre  1840: 

Il  y  a  quelques  années,  il  est  venu  d'An- 
gleterre un  usage  ridicule  qui  consiste  à 
Illettré  sur  les  lettres  et  sur  les  cartes  de 
visite  le  numéro  avant  le  nom  de  la  rue  : 
cet  usage  e.xiste  encore. 

Or,  l'adresse  qu'on  met  sur  une  lettre  a 
pour  but  de  faciliter  au  facteur  de  la  poste, 
au  domestique  ou  au  commissionnaire  qui 
en  est  chargé,  la  recherche  de  la  personne 
à  laquelle  ou  écrit.  Il  est  évident  qu'il 
commence  par  chercher  la  rue,  qu'une  fois 
danslarue  il  cherche  le  numéro  et  qu'arrivé 
au  numéro,  il  demande  la  personne. 

J'ai  cru  ne  pus  devoir  me  soumettre  à 
cette  innovation,  et,  conformément  à  Tor- 
dre logique,  j'ai  mis  la  rue  et  le  numéro 
sur  la  première  ligne  de  l'adresse  et  le 
nom  au-dessous.  Cette  forme  d'adresse  a 
trouvé  des  imitateurs  et  elle  deviendra  gé- 
nérale. Tout  donne  à  penser  que  je  n'au- 
rai pas  mis  plus  de  dix  ans  à  faire  cette 
révolution  pacifique. 

S.  A. 

* 
*  » 

Il  y  a  longtemps  que  je  me  suis  amusé 
quelquefois  a  établir  ainsi  la  suscription 
de  mes  enveloppes  : 

Ville 
Rue 
Destinataire 
Mais  je  demanderai  à  nos  estimables  con- 
frères H.  Hamon  et  E.  T.   s'ils  agiraient 
ainsi  en   écrivant  à  un    personnage  pour 
lequel   ils  auraient  de   la   considération  : 
ministre,  évêque,  ambassadeur,  prince  ou 
princesse  ? 

Il  y  a  la  manière,  comme  dit  l'autre. 

VdeCh. 

Battu  du  diable  (XLV).  —  Il  me 
semble  que  cela  veut  dire  :  n'ayant  ni 
repos  ni  trêve:  agité  du  démon,  ayant 
le  diable  au  corps  ;  faisant  le  diable  à 
quatre,  enfin  intriguant  par  tous  les 
moyens. 

11  surtk  de  lire  en  entier  les  pp.  î;2  à 
78  {lûc.  lit  portraits  de  Tallard  et  d'Har- 
court)  pour  recoanaitre  qu'il  s'agit  d'arri- 
vistes de  marque. 

D'ailleurs,  on  y  lit  :  battit  du  diable  par 
son  ambition .1  ses  vues,  ses  menées,  ses  dé- 
tours, et  qui  ne  pensoit  et  ne  respitoit  autre 
cbo.e  . 

je  ne  crois  pas  qu'il  y  ait  le  moindre 
doute  après  cette  explication, 

ViEUJEU, 


N»  97'=! 


L^JNTERMEDIAIRE 


17 


332 


Rideaux  de  théâtre  (XLVI,  178).— 
Le  Panorama  dramatique,  sur  lequel  sir 
Graph  désire  des  renseignements,  fut 
fondé  en  1821  par  Anténor  |oly,  qui, 
quinze  ans  plus  tard, devait  fonder  le  théâ- 
tre de  la  Renaissance, de  glorieuse  mémoi- 
re,grâce  au /?zir  5/,75  de  Victor  Hugo. Mais 
à  peine  en  avait-il  le  privilège  qu'il  le 
cédait  à,  je  crois,  Ferdinand  de  Ville- 
neuve le  vaudevilliste.  Je  dis  :  «je  crois, >.^ 
parce  que  je  suis  en  ce  moment  a  120 
lieues  de  Paris,  que  je  n'ai  pas  de  docu- 
ments sous  la  main  et  que  j'écris  de  mé- 
moire. Le  Panorama  fut  construit,  boule- 
vard du  Temple,  sur  l'emplacement  de 
l'ancien  Ambigu  incendié.  Son  existence 
fut  courte,  par  suite  des  conditions  bètes 
qui  lui  avaient  été  faites  et  qui  étaient 
chères  aux  tenants  de  l'ancien  régime. 
On  lui  avait,  en  eflet,  permis  de  jouer  le 
drame  et  le  vaudeville,  mais  sous  cette 
réserve  qu'il  ne  pourrait  jamais  avoir  en 
scène  plus  de  deux  acteurs  parlants.  On 
devine  facilement  la  gène  qui  en  pouvait 
résulter  pour  les  auteurs,  et  la  difficulté 
pour  ceux-ci  de  donner  de  l'intérêt  à 
leurs  œuvres.  Au  drame  et  au  vaudeville, 
le  Panorama  dramatique  joignait  aussi  le 
ballet  pantomime.  Cela  ne  contribua  pas 
puissamment  à  sa  fortune,  °t  malgré 
l'énorme  activité  dont  il  fit  preuve,  le 
pauvre  Panorama  mourut  de  langueur 
après  deux  années  seulement  d'une  exis- 
tence difficile  et  tourmentée.  Il  avait  un 
comité  de  lecture  dont  faisaient  partie, 
entre  autres,  le  baron  Taylor  et  Charles 
Nodier.  Quant  à  sa  troupe,  elle  était  sur- 
tout composée  de  jeunes  comédiens 
encore  peu  connus.  On  y  comptait  ce- 
pendant une  vieille  célébrité  du  boule- 
vard. Tautin,  auquel  il  faut  joindre  une 
célébrité  future,  le  grand  BoulTé,  qui  pré- 
luda là  à  ses  triomphes  du  Gymnase.  Au 
reste,  si  sir  Graph  veut  prendre  la  peine 
de  recourir  à  mon  livre  :  Acteurs  et  actri- 
ces d'autrefois,  il  y  trouvera,  je  pense,  de 
quoi  satisfaire  plus  amplement  sa  curio- 
sité au  sujet  du  Panorama  dramatique. 

Arthur  PûUGiN. 


Le  couvre-feu  (XLVI.  1 18,25 1).—  O" 
attribue  à  Guillaume  le  Conquérant  la  loi 
du  couvre-feu.  qui  remonte  probablement 
a  une  époque  plus  ancienne.  La  cloche  du 
t>elTroi  sonnait  le  couvrcrfcu  à  sci>t.  Iiuit 


ou  neuf  heures  du  soir,  selon  les  saisons. 
Il  était  défendu  de  conserver  chez  soi  du 
feu  et  de  la  lumière  après  cette  heure. 
C'était  à  la  fois  une  mesure  de  police  pour 
prévenir  les  incendies  et  une  précaution 
contre  les  conspirations  nocturnes.  Le 
Dictionnaire  de  Trévoux  signale  une 
ordonnance  de  Philippe  VI  de  Valois  par 
laquelle  il  fut  adjoint  de  sonnerie  couvre- 
feu  soir  et  matin  et  ajoute  que  le  couvre- 
feu  fut  aboli  par  Henri  II.  Scribe  et  Meyer- 
beer  ont  cependant  placé  une  belle  chan- 
son de  couvre-teu  dans  Les  Huguenots 
dont  les  scènes  se  passent  au  moment  de 
la  Saint-Barthélémy  (1S72).  Dans  quel- 
ques villes  de  France,  surtout  dans  le 
nord,  le  guetteur  veille  toujours  dans  le 
beffroi  pour  donner  l'alarme  en  cas  d'in- 
cendie ;  il  répète, en  frappant  sur  la  cloche 
du  beffroi,  les  heures  que  sonne  l'horloge 
de  la  ville.  En  Gascogne,  on  appelait  le 
couvre-feu  chasse-ribauds,  parce  qu'on  le 
sonnait  pour  avertir  de  se  mettre  à  cou- 
vert des  débauchés  et  des  voleurs  de  nuit. 
Pasquier  dit  que  de  couvre-feu  on  a  fait 
cour/eu,  car/ou,  gare  fou.  (Chéruel,  Dic- 
iionnaire  historique  des  anciennes  institu- 
tions de  la  France  nux  mots  beffroi,  couvte- 
feu,  police).  Th.  Courtaux. 


*  « 


Dans  une  bourgade  du  département  de 
l'Aisne,  Notre-Lame-de-Liesse,  où  nous 
nous  trouvons  actuellement,  la  cloche  du 
couvre-feu  continue  à  sonner  tous  les 
soirs,  à  9  heures  :  c'est  un  signal  pour  la 
fermeture  des  cabarets.  d'E 


Curieuses  académies  provin- 
ciales (XLlll  ;  XLIV  ;  XLVI,  103).  -- 11 
y  a  eu  à  ProN'ins,  dans  la  seconde  moitié 
du  xviii'  siècle,  une  société  dite  des  Lan- 
terniers,  composée  d'un  petit  nombre  de 
bourgeois  de  la  ville,  quelques-uns  spiri- 
tuels et  lettrés,  qui  s'assemblaient  pour 
lire  des  compositions  fugitives  ;  à  ces 
réunions,  on  invitait  parfois  des  dames, 
et  il  est  resté  des  compliments  en  vers 
qui  leur  furent  adressés, Celte  société  dura 
peu.  Les  cotisations  réunies  à  des  dons 
volontaires  devaient  servir  à  quelque  œu- 
vre locale  ;  elles  furent  empU-yées,  en 
1779,  à  l'achat  de  réverbères,  et  h'  pre- 
mière de  ces  lanternes  fut  posée  sur  la 
place  du  Val,  le  i"  janvier  lySo  :  d'où  k 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


33: 


nom  de  Société  des  Lanterniers,  qui  fut 
donné  par  raillerie. 

Christophe  Opoix,  pharmacien,  chi- 
miste, historien  de  Provins,  député  de 
Seine-et-Marne  à  la  Convention,  faisait 
partie  de  cette  société  ;  il  a  publié,  en 
1780  et  1781 ,  deux  A  hiianacbs  de  Provins 
science  et  littérature,  où  il  est  question 
des  Lanterniers  et  où  l'on  a  imprimé  quel- 
ques-uns des  madrigaux  aux  dames. 

Si  cette  publication  n'a  pas  été  conti- 
nuée, dit  un  biographe  d'Opoix,  c'est  que 
des  désagréments  causés  par  la  malveil- 
lance en  ont  détourné  l'auteur. 


La  petite  ville  de  Coulommiers  a  eu 
aussi  au  xviii"  siècle  une  société  joyeuse 
et  bachique,  dite  des  Trincardins.  On 
trouve  dans  les  manuscrits  provenant  de 
Vabbé  Ythier  {Miscellanées)et  conservés  à 
la  Bibliothèque  publique  de  Provins,  un 
«  Brevet  de  Trincardin,  délivré  à  Jean- 
François  Goury  de  Chamgrand,  commis- 
saire des  guerres,  parla  Société  toujours 
joyeuse  et  altérée  des  frères  de  Coulom- 
miers, légitimement  assemblée  en  cha- 
pitre général  dans  la  maison  du  très  cher 
frère  en  Bacchus,  Louis-Philippe  Le  Roy 
des  Bordes,  censeur  et  annotateur  des 
délinquants...  ».  L.-R. 

L'anesthésiqiie  au  moyen  âge 
^XLVI,  16,1 66j.  —  La  CJi irurgie  de  Maître 
Henri  de  Mondeville  ch  iriirgien  de  Philippe- 
Îe-Bel,  roi  de  France^  composée  de  1306 
à  1320  et  conservée  en  manuscrit  à  la 
Bibliothèque  nationale,  a  été  traduite  et 
publiée  en  1893,  par  M.  E.  Nicaise  et 
forme  un  gros  in-S"  de  900  pages  (Paris- 
F.  Alcan). 

P.  566  il  est  dit  : 

Anesthèsle.  —  Il  est  étonnant  que  Moiide- 
vîlle  ne  parle  pas  des  procédés  employés  par 
son  maitie  Theodoric  pour  essayer  d'assoupir 
le  malade.  Guy  (de  (Zhauliac)  dit  qu'on  imbi- 
bait une  éponge  neuve  avec  de  l'opium,  des 
sucs  de  moreIle,jusquiame,  mandragore,  lierre 
arborescent,  ciguë,  et  hutue.  On  la  faisait  sé- 
cher au  soleil,  puis  au  moment  du  besoin  on 
î'imbibait  d'eau  chaude  et  on  la  faisait  respi- 
rer au  malade  jusqu'à  ce  que  le  sommeil 
vînt. 

On  le  réveillait  avec  une  autre  éponge  im- 
bibée de  vmaigre  et  placée  sous  le  nez, ou  bien 
on  lui  mettait  du  jus  de  rue  et  de  fenouil  sous 
ies  narines  et   les  oreilles. 


,-,4 

Qiielquefois    on    a    essaye 


30  août  1902. 


le 


d'endormir 
malade  en  lui  faisant  prendre  de  l'opium. 

Le  lecteur  désireux  d'étudier  cette  ques- 
tion fera  bien  de  consulter  le  ms  1 48 1 6  de 
la  B.  N.  (anc.  Suppl.  fr.)  Opuscula  médi- 
caux, i°  63  «  Livre  de  Guidon  (de  Chau- 
liac),  où  seront  mises  aucunes  choses 
moult  neccessaires  à  tous  surgiens». 


*  « 


Pour  compléter  le  renseignement  donné 
(col.  167)  par  M.  A  C,  voir  au  Magasin 
Pittoresque  (t.  XXHl,  185s,  p.  37S-376) 
l'article  intitulé  :  Coinwent  les  voleurs  d'au- 
trefois s'cxcerçaieni  à  supporter  la  question. 

L'article  est  tiré  d'un  ouvrage  ;  Les 
Procès  civil  et  criminel  contenant  la  rné- 
tbodique  liaison  du  droit  et  de  la  pratiqua 
Judiciaire  civile  et  critnineïïe,  par  Claude 
le  Brun  de  la  Rochelle,  jurisconsulte 
beaujolais.  (Rouen,  1647). 

Le  Procès  criminel  Livre  II,  chapitre  : 
«  Application  du  criminel  à  la  question  », 
p.  167. 

L'auteur  y  rapporte  une  scène  dont  il 
fut  témoin  en  1588.  Recta. 


Dans  son  Rapport  au  roy  concernant  ki 
province  du,  Poitou  (1664)  —  publié  par 
M.  Dugast-Matifeu.  —  Ch.  Colbert  de 
Croissy,  au  chap.  de  La  juslice  de  Poitou, 
signale,  entre  autres  <<  abus  particuliers 
au  siège  de  Poitiers  »  ce  fait  : 

Comme  la  géhenne  se  donne  d'abord  avec 
des  brodequins,  elle  n'est  pas  si  sure  qu'elle 
paraît  sévère,  parce  que  l'on  a  trouvé  le  moyen 
d'engourdir  les  membres  du  patient  par  un 
remède  préparé  à  cet  effet. 

Mercurio. 

*  ♦ 

Les  substances  employées  étaient  des 
narcotiques,  des  soporifiques  ou  stupé- 
fiants tirés  du  règne  végétal,  mais  non 
des  produits  chimiques  comme  l'éther,  le 
chloroforme.  On  employait  surtout  la 
mandragore^  solancc  voisine  de  la  bella- 
done On  lit  dans  rO///V//ir  de  Dorvault, 
article  Mandragoie  : 

Anciennement,  au  temps  d'Albert  le 
Grand,  par  exemple,  on  produisait  l'anes- 
thésie  par  son  moyen,  dans  le  même  but 
qu'aujourd'hui  on  pratique  l'éthérisation. 
Chez  les  Chinois,  elle  est,  dit-on,  for* 
usitée  à  cet  effet. 

Cette  pratique  dut  être  abandonnée 
par  la  suite,  à  cause,  tr^s  probablement, 
que  la  chirurgie  fut  séparée  de  la  méde- 
cine. Les  médecins,  qui    seuls  pouvaient 


N*  978. 


L'INTERMEDIAIRE 


^.36 


manier  ces  drogues,  regardaient  les  chi- 
rurgiens comme  fort  au-dessou<;  d^eux.  et 
auraient  cru  déroger  en  se  prêtant  3 
l'exercice  de  leur  art.  Voilà  pourquoi  il  y 
a  peu  de  chance  de  trouver  l'emploi  de 
ces  substances  comme  anesthésiques  chez 
quelque  personnage  historique.    O.  D, 

Objets  marqués  d'un  cœur  (XLIV  ; 

XLV).  —  Au  tombeau  de  sainte  Radegon- 
de  construit  à  Poitiers  vers  l'an  5=50.  les 
pèlerins  ont  de  tout  temps  apporté  et 
apportent  encore  des  ex-voto  en  cire  repré- 
sentant des  cœurs,  des  têtes,  des  bras  et 
des  jambes,  qu'ils  épinglent  au  tombeau 
ou  au  pied  de  la  sainte. 


H.  Gaultier. 


Il  y  a  quelque  40  ans,  je  traversais  les 
environs  de  Melle.dans  les  Deux-Sèvres, 
c'était  un  jour  de  fête  ;  dans  la  rue  je 
trouvai  une  épingle  dorée  je  la  ramassai 
et  l'offris  à  une  jeune  paysanne  (une  belle 
tille,  ma  foi)  qui  passait  près  de  moi  :  elle 
lue  la  refusa  avec  dédain.  Surpris,  je 
réitérai  ma  galanterie,  elle  me  répondit: 
Vous  ne  savez  donc  pas,  Monsieur,  que 
Joniier  xiuc  épingle,  ça  pique  le  cœur':.  ... 
j'étais  ahuri.  Depuis,  j'ai  appris  dans  le 
pays  que  d'oft'rir  un  couteau,  une  épingle 
ou  même  une  aiguille,  fait  des  ennemis 
chez  tous  ceux  à  qui  vous  avez  fait  un 
pareil  cadeau,  car  vous  leur  piquez  le 
cœur.  A.  Bernard. 

Granville  Brov/u  et  Freema'i 
(XLVI,  61).  —  Le  journal  le  Temps  s'oc- 
cupe en  ce  moment  de  la  naissance  de 
CieorL;cs  Brown,  que  ses  rédacteurs 
admettent  sans  preuves  authentiques. 
fils  du  duc  de  Berrv.  De  plus,  l'un  des 
articles  est  intitulé:  VAvaul  Deruirr  Bour- 
bon. L'auteur  ignore  donc  l'existence  du 
comte  de  la  Roche,  alerte  vieillard  qui 
vit  encore  et  qui  est  le  fils  du  duc  de 
Berry  et  de  mademoiselle  Liroche,  artiste 
au  Théâtre-Français  sous  la  Restauration? 
|c  n'ai  jamais  trouvé  trace  de  ce  comte 
de  la  Roche  dans  les  livres  de  notre  éru- 
dit  confrère  .M.  Nauroy.  Aurait-il  l'obli- 
geance de  nous  renseigner  à  cet   égard  f 

X. 


le  Directeur-gérant  :    G.    MONTORGUEIL. 
Jiiip.  DANiiL-CHAMiON.St-Amand-Moiit-Rond, 


gotes.  i^reuuaiUes    et  (tyxnmih 

Le  titre  de  citoyen.  —  Il  existe  au 
musée  Carnavalet,  une  ancienne  inscrip- 
tion provenant  d'un  édifice  public  ;  elle 
est  libellée  delà  sorte  : 

ON  NE  CONNAIT 
ICI 
dUE  LA  DÉNOMINATION 
DE  CITOYEN 

C'était  une  formule  impérative  rappe- 
lant aux  assistants  que  le  mot  «  mon- 
sieur *  était  suspect,  et  qu'il  leur  serait 
prudent  de  ne  pas  l'employer. 

A  la  longue,  cette  attestation  des  sen- 
timents révolutionnaires  s'émoussa,  on 
en  revint  tout  doucement  à  une  expres- 
sion plus  vieux  style  ;  l'autre  rappelant 
des  souvenirs  de  la  veille,  à  plus  d'un 
titre  douloureux. 

Le  gouvernement,  en  1799,  fut  obligé 
de  rappeler  que  la  loi  imposait  l'appella- 
tion révolutionnaire  ;  mais  ce  n'était 
déjà  plus  un  ordre,  c'était  une  invitation. 

Voici  —  extraite  du  cabinet  Charavay 
—  la  curieuse  lettre  inédite  qui  était 
adressée  le  19  pluviôse  an  7,  aux  com- 
missaires de  police  de  Paris. 

Paris  le  iç  pim'iôs:  an  7  de  la  République 
française  une  et  indivisible. 

Bureau   central    du    canton 
commissaire  de  police  de  la  division. 

L'administration  centrale  du  département 
de  la  Seine  vient  de  nous  adresser,  ci- 
toyens, un  ordre  portant  que  : 

Dans  tons  les  édilices  publics,  specta- 
cles, salles  de  bal,  cafés  et  autres  lieux  de 
rassemblement,  il  sera  placé  à  la  diligence 
de  ceux  qui  en  ont  la  garde,  la  direction 
ou  la  propriété,  l'inscription  suivante  : 
ICI  ON  s'honork  du  titre  de  citoyen. 

Vous  veillerez  à  l'exécution  de  cet  ordre, 
et    vous   rendrez    compte,   sans    délai,  des 
mesures  que  vous  aurez  prises  à  cet  eBet. 
Salut    et   fraternité 
Les  alminififiuiteurs 

En  note,  on  lit  : 

Notifié  le  22.  Trouvé  la  division  parfai- 
tement en  règle,  excepté  dans  un  endroit 
qui  ont  promis  de  s'y  soumettre  dans  24 
heures.  J'en  rendrai  compte  en  cas  d'inexac- 
titude. 

Cependant,  cette  appellation  n'allait 
pas  tarder  à  disparaître.  Andrieux  pour- 
rait dire  aux  applaudissements  du  public 
de  l'Institut: 

Appelons-nous   messieurs    et    soyons  ci- 

ftoyens  t 
M. 


de  Paris,^  au 


ÏLVr   Volume     Paraissant  Jes  lo,  20  et )o  de  chaque  mots.  10  SeptemLre  1903. 


38*  Année 

tl,""  r. Victor  Massé 


QUiEQOB 


PAltlS  (IX«)  Chtrctisi    $t  g   ^Ûé^^^   §         ''   "   ^'"*' 

VOU*  trourtrtt  a   ^)^^^SeEâÉ@    CQ  tntr'atdir 

—  T. 

Hareaux  :  de 2  à4  heures 


N'979 

3^''^  r.VictorilIaMHé 
PAi(l8  (IX<>) 

Bureaux:  de 2 à  4hauret 


C3ntcrîn^Ôfiair^ 


DES    CHERCHEURS    ET 

Ponde   en   1864 


CURIEUX 


QUESTIONS   ET   KÉPONSES   LITTÉRAIRES,   HISTORIQUES.   SGlEiSTIFIQUES    ET    ARTISTIQUES 

TROUVAILLES    ET    CURIOSITÉS 


33: 


338 


(âuesiion^ 


Bossuet  en  poupée  de  cire.  —  Le 

Menagiana  nous  apprend  qu'en  167 5. M'"* 
de  Thiange  offrit  au  duc  du  Maine  un 
jouet  qui  représentait  une  chambre  gran- 
de comme  une  table,  appelée  Chambre 
du  Sublime,  dans  laquelle  des  poupées  de 
cire  représentaient  le  duc  du  Maine  rece- 
vant les  hommages  des  écrivains,  La  Ro- 
chefoucauld, Boileau,  Lafontaine,  Bossuet, 
etc.  Chacun  d'eux  avait  fourni  la  confec- 
tion de  sa  poupée,  et  en  avait  fait  la  dé- 
pense. A-t-on  quelque  autre  renseigne- 
ment là-dessus?  Où  en  est-il  parlé  encore? 
Ce  curieux  joujou  existe-t-il  toujours,  et 
est-il  conservé  quelque  part  ?  "Qui  a  vu  la 
poupée  de  Bossuet  ?  Léo  Claretie. 

La  cornette  des  sœurs  de  Saint- 
Vincent  de  PauL  —  A  quelle  date  re- 
monte la  cornette  des  sœurs  de  Saint- 
Vincent  de  Paul,  dont  le  reste  du  cos- 
tume ne  semble  pas  avoir  changé  depuis 
l'origine  ?  M.  L.  D.  P. 

Marie  Leczinska.  —  Bibliogra- 
phie sur  la  princesse  palatine.  — 

Un  de  nos  collègues  se  demande  (3 18)  si 
«  le  père  de  Claudine  ne  serait  pas  histo- 
rien quelque  peu  fantaisiste  ».  J'espère 
que  non.  Le  très  érudit  Boyer,  de  qui  les 
travaux  sur  les  Leczinski  font  autorité,  a 
trouvé  ma  correspondance  inédite  de  Sta- 
nislas assez  curieuse  pour  la  vouloir  con- 
sulter ;  M.  de  Nolhac  est  arrivé  aux  mê- 


ménage  de  Marie  Lec- 


mes  conclusions  que  moi    touchant  l'é- 
pouse de  Louis   XV,  et  je    n'en  suis  pas 
médiocrement  fier  ;   on  peut  étudier  avec 
quelque  fantaisie  Claudine  en  ménage,  et 
sans   fantaisie    le 
zinska. 

Pour  le  moment,  c'est  la  Palatine  qui 
me  passionne.  Je  possède,  de  la  rude 
princesse,  quelques  lettres  inédites,  et, 
désireux  de  les  «  situer  »,  je  serais  re- 
connaissant aux  savants  collaborateurs 
de  V Intermédiaire,  (notamment  à  M.  Sa- 
baudus  qui  vient  de  publier  une  si  com- 
plète bibliographie  relative  à  la  duchesse 
de  Bourgogne),  de  m'indiquer  les  auteurs 
—  moins  connus  que  Sainte-Beuve,  Bru- 
net  et  jaeglé  —  qui  se  sont  occupés  de 
cette  Charlotte-Elisabeth  d'Orléans,  alle- 
mande aux  propos  salés. 

Henry  Gauthier- Villars. 


Metz  en  Lorraine.  —  Doit-on  dire 
Met^  en  Lorraine  ?  Quelques  estampes  ou 
vuei  cavalières,  représentant  le  panorama 
de  Metz,  gravées  au  xvm'^  siècle,  portent 
cette  légende. 

Depuis  que  la  plus  grande  partie  du 
départementde  laMoselle, ainsi  que  les  ar- 
rondissements de  Château-Salins  et  de 
Sarrebourg  détachés  par  le  traité  de 
Francfort,  du  départementde  la  Meur- 
the,  constituent  le  Département  de  la 
Lot  raine  (^Be:(irk  Lothringen),  avec  Metz, 
pour  chef-lieu,  cette  légende  est  rede- 
venue en  honneur.  Qu'une  partie  du 
nouveau  Département  de  la  Lorraine  ait 
fait  partie  du  duché  héréditaire  de  Lorrai- 

XLVI-7 


N-  979 


L'INTERMEDIAIRE 


339 .- 


ne, fondé  par  Gérard  d'Alsace, au  xi®  siècle, 
deux  siècles  après  le  démembrement  de 
l'empire  carolingien, cela  est  vrai  pour  l'ar- 
rondissement de  Sarreguemines,  celui  de 
Château-  Salins  et  celui  de  Sarrebourg 
jVlais^  pour  Metz  et  sa  banlieue  {Pays 
Messin),  cela  est  faux, car  quoiqu'ayant 
fait  partie  au  ix"  siècle  du  royaume 
de  Lothaire  II  «  Lotharii  regmmi  »,  le 
Pars  Messin,  l'ancien  Pagtis  mosellensis, 
dont  le  Pagns  mcttcnsis  semble  n'avoir 
constitué  qu'une  partie,  fut  détaché  de  la 
Lorraine  primitive  parle  traité  de  Meersen 
{870),  conclu  entre  Charles-le-Chauve  et 
Louis-le-Germanique.et  passa  à  l'Empire, 
en  même  temps  que  les  Evêchés  de  Metz, 
Toul  et   Verdun. 

Du  reste,  qu'entendait-on  par  Lorraine 
au  IX'  siècle  ?  La  Lorraine,  après  le  par- 
tage d'Orbe  (856)  s'éfendait  de  l'Escaut 
au  Rhin,  dans  un  sens,  et  du  Rhône  à 
l'embouchure  du  Weser,  dans  l'autre, 
c'est-à-dire  de  la  Savoie  à  la  Frise, 

En  ce  cas,  Cologne,  Trêves,  Strasbourg, 
l'Alsace  entière,  Bâle,  Besançon,  Belley, 
Lausanne,  la  vallée  de  Tarentaise,  Aix-la- 
Chapelle, (capitale  du  royaume  de  Lorraine) 
Louvain,  Liège,  Namur,  Bouillon,  Cam- 
brai, Valenciennes,  seraient  villes  lorrai- 
nes,au  même  titre  que  Metz,  Toul  et  Ver- 
dun. 

Il  ne  faut  donc  pas  confondre  la  Lorrai- 
ne de  Lothaire  II  et  même  celle  de  Louis- 
le-Germanique  et  de  Henri-l'Oiscleur  (qui 
ne  comprenait,  semble-t-il,  que  les  terri- 
toires francs, s'étendant  entre  le  Rhin  et 
l'Escaut)  avec  celle  du  xui*^  siècle. 

Le  duciié  héréditaire,  bien  avant  cette 
époque, conserva  seul  le  nom  de  Lorraine. 

Met/,  et  sa  banlieue  formèrent  un  pays 
à  part,  sous  Li  suzeraineté  nominative  de 
l'empereur,  ayant  son  administration  et 
ses  lois  personnelles,  sous  le  nom  de  Pays 
Messin,  comprenant  265  villages. 

C'était  une  sorte  de  république  autono- 
me, administrée  par  un  Maître-Echevin, 
chef  électif,  choisi  au  sein  des  Paraiges,et 
ayant  des  attributions  à  la  fois  politiques, 
administratives  et  judiciaires. 

Le  Pays  Messin  avait  une  délimitation 
précise,  parfaitement  indiquée  dans  un  li- 
vre publié  à  Amsterdam,  en  1619  :  Nova 
lerriloiii  nietensis  Jescriplio,  dans  la 
Carte  dit  pays  Messin,  publiée  par  Fabert, 
en  1611.  et  plus  tard,  dans  les  cartes  de 
Cassini,  Jaillot    et  Defer. 


340 -^— 

Il  ne  laut  pas  confondre  le  Pays  Mcssi"-' 
avec  VEvéché  de  Metz,  beaucoup  plus 
élendu,  et  surtout  avec  le  Diocèse  de  Met^ 
dont  plusieurs  localités,  appartenant  au 
duché  héréditaire  de  Lorraine,  faisaient 
partie.  Si  Ton  veut  connaître  les  villages 
composant  le  Pays  Messin^  on  n'a  qu'à 
lire  :  La  liste  des  villages  et  ivaignages  du 
Pays  Messin^  publiée  par  M.  de  Mardigny, 
dans  les  Mémoires  de  l'Académie  de 
Metz,  1855,  d'après  un  manuscrit  qui  se 
trouve  à  la  bibliothèque  municipale  de 
Metz. 

Ouvrez  les  Chroniques  messines,  éditées 
pnr  Hufiwenin. lisez  Philippe  de  Vigneulles, 
Jehan  Aubnon,  Jehan  Bauchez  et  d'autres- 
chroniqueurs  messins,  jamais  ils  ne  quali- 
fient les  Messins  de  Lorrains,  même  en 
temps  de  paix. 

Le  nom  de  Lorrains  était  devenu 
odieux  aux  Messins,  par  suite  des  attaques 
incessantes  et  des  convoitises  des  ducs  de 
Lorraine, 

Le  Lorrain,  pour  le  Messin,  c'est  l'enne- 
mi, c'est  le  vautour  rapace  qui  guette  sa 
proie  :  Sus  aux  Lorrains  !  s'écrie  le  bou- 
langer messin  Harel,  en  abaissant  la  her- 
se de  la  porte  Serpenoise,  le  5  avril  1473, 
et  coupant  ainsi  la  retraite  à  Krantz  la- 
Grande-Barbe  et  aux  200  Lorrains  entrés  à 
Metz  par  surprise,  lors  du  siège  de  celte 
ville  par   René  II,  duc  de  Lorraine. 

F.  DES  Robert. 

Série  d'armoiries    à  détsrminer. 

—  A  qui  appartiennent  ces  armoiries  : 

a)  De...  à  la  croix  trcflée  de...  accom- 
pagnée de  ^losanges  ou  macles  de.,.  2  et  /» 

b)  De..,,  à ^  aigles  éployées  (à  deux  têtes) 
de. . .  2  et  I . 

c)  De.,  à  2  hâtons  noueux  en  sautoir 
de. . .  accompagnés  de  2  roses  épanouies  de... 
à  dextre  et  à  sénestre  avec,  en  chef, une  fleur 
de  lis  héraldique  de...  et  en  pointe  une 
pomme  de  pin  renversée  de... 

d)  De. ..  à  I  étoile  à  8 pointes  de. . .  ac- 
compagnée dé j  croissants  de...  les  cornes 
en  haut  2  et  i , 

e)  De...  à  la  croix  treflée  de. . . 

L.   C.  DE  LA  M. 

Armoiriesà  déterminer  :  Coupé 
d'or  et  de  gueules.  —  Coupé  d'or  ci  de 
gueules,  à  la  tortue  d'argent,  brochant  sur 
le  tout.  BOOKWORAÎ. 


DÈS  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


■^— 341    ■ 

Chevalier     de 


l'Empire.  — 

Qu'était-ce  qu'un  chevalier  de  l'Empire  ? 
je  relève  dans  un  précédent  numéro  de 
X Intermédiaire  des  chercheurs  et  curieux 
que  l'empereur  Napoléon  V""  voulant  ré- 
compenser le  commandant  Favre  des  ser- 
vices qu'il  lui  avait  rendus,  le  créa  che- 
valier de  l'Empire.  Qii'étaitce  que  ce  titre 
nobiliaire?  Etait-il  transniissible;  com- 
ment le  brevet  en  était-il  libellé  ?  Notez 
qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  confondre  le  che- 
valier de  rÊmpire  avec  le  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur,  car  M.  Favre  était  déjà 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  quand 
il  fut  créé  chevalier  de  l'Empire. 

Comte  DE  Saint-Abre. 


Le  prieuré  de  Relanges.  —  Pour- 
rait-on me  donner  quelques  renseigne- 
ments sur  le  prieuré  de  Relanges  (Vos- 
ges). 

Je  sais  que  Hyacinthe  de  Fleury,  prélat 
romain,  scripteur  des  suppliques  aposto- 
liques en  cour  de  Rome,  fut  prieur  de 
Relanges  vers  1699  et  que  son  neveu 
Louis  de  Fleury,  déjà  pourvu  de  l'ab'.aye 
de  Saint  Clément  de  Metz,  lui  succéda  en 
1708  et  conserva  cette  dignité  pendant 
50  ans. 

Pourrait-on  me  donner  quelques  dé- 
tails sur  ces  deux  prieurs  et  me  dire  s'ils 
étaient  de  la  famille  du  cardinal,  précep- 
teur, puis  ministre  de  Louis  XV  ? 

*  * 
L'abbaye  de  l'Etanche. —  Pourrait- 
on  me  donner  quelques  détails  sur  l'ab- 
baye de  l'Etanche  près  Neufchateau  (Vos- 
ges) et  m'indiquer  où  je  pourrais  trouver 
les  noms  des  dames  faisant  partie  de  cette 
abbaye  au  xvni^  siècle  ?  F.  P. 

Prieuré  perpétuel  de  Notre-Da- 
me-des-Anges    de    Moret    (1638- 

1754).  —  Cordialement  merci  à  nos 
collaborateurs  qui  pourraient  me  docu- 
mentera ce  sujet,  particulièrement  sur  ses 
prieurés  :  sources  où  puii.er,  unions,  des- 
cendances,   armoiries,    portraits,    etc . 

notamment  sur  ;  Elisabeth  Pidoux.Louise- 
.\nne  Martin,  Renée  de  Goué,  Anne 
y.orant,  Angélique,  Edmée  de  Beuvron, 
Anne-Thérèse  de  Mougcot,  Marie-Angé- 
lique de  Peithuis,  Marie- Marguerite  Fri- 
micourt,  Robert  Gérai., 


10  septembre  1902 
342        

Les  dames  de  Saint-Charles  de 
Thionville.  — Je  désirerais  avoir  quel- 
ques renseignements  sur  les  dames  de 
Saint-Charles  de  Thionville  et  les  noms 
des  supérieures  et  dames  de  cette  mai- 
son, au  xvni^  siècle.  F.  P. 

La  RoUière.  —  Quels  sont  les 
noms  de  familles  et  noms  de  lieu  qui  ont 
porté  le  nom  de  Rollière  ou  de  la  Rollière 
et  quelle  est  l'origine,  l'étymologie  et  la 
date  du  plus  ancien  nom  connu  et  armoi- 
ries ? 

Dans  \ Intermédiaire  du  20  mai  1902, 
p.  746,  on  lit  que  Joséphine  de  Bruno  de 
Saint-Sévenon  épousa,  le  6  juin  1808, 
Ferdinand  Blanc  Montbr un  de  la  Rollière. 

Qiiels  sont  ces  la  Rollière  et  peut-on  en 
avoir  la  filiation  et  les  armoiries? 

E.  RUDIT. 


La  famille  des  Baïf.  —  Pourrait-on 
me  faire  connaître  l'origine  de  cette  fa- 
mille ? 

M.  S.  de  la  Bouillerie,  dans  une  bro- 
chure sur  Verron  (Alamers,  imprimerie 
Fleury  et  Dangin  1893)  donne  4  noms: 
Antoine  de  Baïf  qui,  de  sa  femme  Ysabeau 
de  Maugé,  eut  René.  Celui-ci  épousa  Mar- 
guerite de  Chasteignier  de  la  Roche-Posay 
et  en  eut  plusieurs  enfants  dont  :  François, 
seigneur  de  Maugé,  Lazare,  (ci-dessousj 
Madeleine  épouse  de  Félix  de  Chources, 
seigneur  de  Malicorne,  et  Marthe,  dame 
du  Liège. 

Lazare  de  Baïf,  abbé  de  Charroux  et 
Grenetière,  ambassadeur  à  Venise,  naquit 
à  La  Flèche  au  manoir  des  Pins.  Il  n'eut 
qu'un  fils  naturel,  le  fameux  poète  de  la 
Pléïade  -.Jean  Antoine  de  Baïf,  né  à  Venise 
d"une  dame  vénitienne. 

I.  —  Je  serais  très  reconnaissant  à  qui 
pourrait  me  dire  :Quel  était  ce  titre  d'abbé 
que  portait  Lazare  ?  Etait-il  prêtre  ?  je  ne 
le  crois  pas  ;  il   n'en  est  question   nulle 


part. 

Où  se  trouvent  Charroux  et  Grenetière 
dont  il  était  abbé  ? 

II.  —  N'a-t-on  jamais  su  le  nom  de  la 
mère  de  Jean-Antoine  ?  Qu'est  devenue  la 
belle  vénitienne  ?  Son  passage  n'a  jamais 
été  mentionné  au  manoir  des  Pins. 

III.  —  D'où  vient  Antoine  de  Baïf? 
Connait-on  d'autres  ascendants  f 


U' 


979- 


L'ÎNTERMÉDIAIÈÊ 


343 


344 


frères  et  sœurs  de 
des    en- 


Que  devinrent  les 
Lazare  ? 

Jean-Antoine   de   Baïf  eut-il 
fants  ? 

Qu'est  devenue  la  postérité  des  Baïf? 

IV.  —  EiiTui,  à  quelles  sources  peut-on 
aller  puiser  des  documents  pour  l'histoire 
des  Baïf  ?  Paul  d'Iny. 


Maussion  (Etienne-Thomas  de). 
—  Condamné  à  mort  par  le  Tribunal  ré- 
volutionnaire de  Paris,  le  6  ventôse  an  II. 

Sauf  une  notice  bien  succinte,  inséré 
dans  le  Diclionnaire  des  hommes  marquants 
lin  Xyill'^  siècle,  je  n'en  trouve  mention 
dans  aucune  des  encyclopédies  histori- 
ques ou  biographiques.  La  Biographie 
inu'ih'i selle  (Michaud)  parle,  il  est  \'rai, 
d'un  Maussion,  mais  c'est  un  autre,  puis- 
que ce  dernier  est  mort  en  i8-;i.  Où 
pourra is-je  trouver  des  renseignements 
biographiques  plus  détaillés  sur  cette  per- 
sonne ? 


*  * 


Foullon  de  Doué.  —  Fils  du  fameux 
Foulon  (la  signature  du  fils  porte  par- 
tout Foullon)  massacré  le  22  juillet  1789, 
il  était,  à  cette  époque,  intendant  de  la 
généralité  de  Moulins.  Qu'est-il  devenu 
après  la  Révolution?  [e  voudrais, en  géné- 
ral, avoir  quelques  détails  biographiques 
sur  ce  personnage.  Tous  les  d'ctionnaires 
et  encyclopédies  historiques  ou  biogra- 
phiques (]ue  j'ai  consultés,  sont  absolu- 
ment muets  à  son  sujet. 

*  * 
Moulins  de  la  Porte  f  Jean-Bap- 
tiste-François. —  Intendant  de  justice, 
police  et  finances  en  Lorraine,  de  1778  à 
1790.  Où  pourrais-je  trouver  quelques 
renseignements  biographiques  sur  ce  per- 
sonnage ?  Paul  Ard. 

Famille  Momerîz.  —  Un  ancien 
officier  Joseph  Gaspard,  de  cette  famille. 
né  en  1788  à  Liège,  quitte  l'armée  en 
1815.  Son  épouse  est  décédée  en  1835,  et 
était  veuve 

Prière  de  faire  connaître  la  date  du  dé- 
cès de  Joseph-Gaspard. 

• 
*  « 

Famillo  Francolct.   —  Un   ancien 

officier  de  ce    nom  Joan-Joseph-François, 

né  en  1795,  à  Bruxelles,   quitta   l'armée 


en  181 5. Prière  de  dire  où  il  est  décédé. 

Colonel  WlLBRENNINCk. 

Les  descendants  de  Crébillon, 
leur  devise.  — Je  voudrais  savoir  s'il 
existe  encore  en  France  et  particulière- 
ment à  Dijon,  des  descendants  des  deux 
Crébillon  ;  quelle  est  leur  devise  s'ils  en 
ont  une  ?  T.  P.  K. 

Quels  sont  les  représentants  des 
marquis  de  Gamaches  ?  —  Cette  fa- 
mille, dont  le  nom  patronymique  était 
/?o/w»//,  s'allia,  en  iji'i,  à  la  dernière 
Arnauld,  (ille  du  marquis  de  Pomponne. 
Je  désire  donc  savoir  quels  sont  les  des- 
cendants actuels  ? 

Ambroise  Tardieu. 

Le  maréchal  de  Médaly.   —  J'ai 

vu  dernièrement,  chez  un  bouquiniste  de 
la  rue  de  Rennes,  une  assez  belle  gravure 
représentant  un  personnage  en  costume 
du  temps  de  Louis  XV,  avec  cette  légende: 
M.  de  Méilaly,  maréchal  de  France. 

Pourrais  je  avoir  quelques  détails  his- 
toriques, chronologiques,  généalogiques, 
sur  cet  homme  de  guerre,  dont  je  n'ai 
trouvé  le  nom  dans  aucun  des  ouvrages 
d'histoire  ou  dictionnaires  biographiques 
à  ma  disposition?  V.  A.  T. 

Mulsau  de  la  Platière  et  le  minis- 
tre Roland.  —  M.  Roland  de  la  Pla- 
tière, ministre  de  l'Intérieur  sous  Louis 
XVI.  était-il  allié  à  M.  Mulsau.  à  qui 
Louis  XV,  avait  donné  la  charge  des  gre- 
niers à  sels  de  Thizy  (Rhône)  et  qui  en 
avait  aussi  reçu  le  titre  de  la  Platière  — 
descendants  existants.  A.  R. 


De  Sellon.  '■ —  Où  trouver  la  généa- 
logie de  la  famille  de  Sellon,  originaire 
du  Piémont,  seigneurs  de  la  terre  d'Alle- 
man  près  Genève  (que  Voltaire  voulut 
acheter  en  1765)  et  comtes  du  Saint- 
Empire  ?  La  mère  de  Cavour  en  était, 
ainsi  que  sa  sœur  la  marquise  de  la  Tur- 
bie,  dame  du  palais  de  Pauli:-e  Borghèse 
qu'elle  accompagna  aux  eaux  d'Aix  en 
181 1,  Madame  d'Abrantès  parle  dans 
ses  Souwjiiis  {\'\[.  523-^24)  de  madame 
de  la  Turbie,  qui  fut  depuis  duchesse  de 
Clermont  Tonnerre.  H.  pe  W, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  septembi'd  1908 


345 


346 


Mareuil-Caubert    (Somme).    — 

duels  ont   été,  au    xvni*  siècle,  les  sei- 
gneurs de  Mareuil-Caubert?         C.  B 

La  tour  du  Picadoré.  —  Entre 
Moncoutan  et  Chantemerle  {Deux-Sè- 
vres) s'élève  la  curieuse  tour  du  Picadoré, 
ronde  d'un  côté  et  triangulaire  de  l'au- 
tre.Qiielle  explication  donne-t-on  de  cette 
singulière  architecture  et  d'où  vient  ce 
nom  d'allure  espagnole  ?  Alex. 

Les  papiers  de  Meusnier,  inspec- 
teur de  police  —  Pourrait-on  me  dire 
où  ont  été  publiés  la  biographie  et  les  pa- 
piers de  l'inspecteur  Meusnier  dont  il  a 
été  question  dans  V Intermédiaire  du  30 
août  ?  Eugène  Grécourt. 

Mlle  de  l'Isle  de  Fief  .  —  Made- 
moiselle de  risle  de  Fief,  qui  vient  de 
mourir  à  Nantes,  âgée  de  10^  ans,  avait 
fait  les  guerres  de  la  Vendée  avec  la  du- 
chesse de  Berry  qu'elle  accompagnait. 

Lorsque  la  duchesse  de  Berry  vint  se 
cacher  au  petit  village  de  Saint-Laurent- 
sur-Mer  (Calvados), dans  la  chaumière  du 
pécheur  Armand  Beauchet,  elle  avait  près 
d'elle  une  personne  qui  lui  servait  de  se- 
crétaire. 

Les  fugitives  restèrent  six  semaines 
dans  cet  asile,  elles  furent  conduites  dans 
une  barque  par  le  pêcheur  Beauchet  sur 
un  navire  au  large.  Elles  emportaient  avec 
elles  une  valise  contenant  de  nombreux 
papiers. 

Est-ce  M"e  de  l'Isle  de -Fief  qui  était 
avec  la  duchesse  ?  Nous  le  pensons. 

A-t-elle  laissé  des  papiers  ou  mémoires 
sur  cette  période  ignorée  de  la  vie  de  la 
duchesse  de  Berry  ? 

Dans  le  n'^  de  Vlntenuêdiaire  du  30  oc- 
tobre 1895.  nous  avons  demandé  des  ren- 
seignements sur  le  séjour  de  la  duchesse 
dans  le  village,  il  n'a  pas  été  répondu  à 
notre  demande,  nous  la  faisons  à  nou- 
veau. Madame  V.  Vincent. 

Cablegramme,      Cablogramme. 

—  Pourquoi  ce  nouveau  vocable  assez 
mal  sonnant  qu'on  cherche  depuis  quel- 
ques années  à  introduire  dans  la  langue 
usuelle  malgré  le  peu  de  succès  qu'il  ren- 
contre ?  Ne  suffit-il  pas  du  mot  télé- 
gramme àonWd^  signification,  nette  et  pré- 
cise,  est   universellement    connue    sans 


qu'on  ait  à  se  préoccuper  de  la  façon  dont 
le  message  est  transmis  ? 

Cablegramme  veut  dire  dépêche  trans- 
mise par  un  cable  sous  marin.  Pourquoi 
alors  ne  pas  dire  aussi  Fil  de  fergramme 
ou  bronze  phosphorauxgramme  7  L'un  s'ex- 
pliquerait autant  que  l'autre  et  tous  se- 
raient aussi  harmonieux  les  uns  que  les 
autres.  E.  T. 

Etymologie  du  mot  cochon.  — 

Pardon,  excuse,  comme  dit  c't'autre  !  Se- 
rait-il permis,  révérence  gardée,  de  de- 
mander d'où  vient  le  mot. français  co- 
chon ?  Bien  faire  attention  surtout  à  ne 
jamais  prononcer  ce  mot, devant  un  char- 
cutier ;  ce  serait  offenser  grièvement  ses 
oreilles.  Devant  un  charcutier,  on  doit 
toujours  dire  un  porc.  Et  encore  !  c'est  à 
la  condition  expresse  de  ne  pas  prononcer 
le  c  final,  mais  d'adoucir  au  contraire 
cette  finale  le  plus  possible,  en  disant  un 
porre.  Si  jamais  on  avait  le  malheur  de 
dire  un  pork,  on  lui  verrait  faire  une  gri- 
mace  ;  à    rendre  des    points   à    la 

moue  d'un  veneur,  dont  l'oreille  délicate 
aurait  été  offensée  par  le  mot  cerfff,  avec 
trois  fr  :  on  doit  dire  un  cère.       D''  B. 

Les  Elzévirs.  —  Les  volumes  des 
Elzévirs  ontils  une  valeur  intrinsèque, 
quel  que  soit  l'ouvrage  imprimé  ? 

Par  exemple,  que  vaut  un  petit  volume 
daté  de  1664  ex  ojficina  el^eviriana  et 
ayant  pour  titre  : 

Geographid  generalis  autore  Bcinh.  Va- 
renio  .  G. 

«  Le  cadet  de  CoUobrières  ».  — 

Pourrait- on  me  dire  quel  est  l'auteur  du 
roman  portant  le  titre  ci-dessus  (n'est-ce 
pas  Eugène  Sue)  ?  et  où  il  a  été  édité  ?  Le 
cadet  de  CoUobrières  du  roman  élait-il 
un  descendant  de  Charles  d'Anjou,  frère 
de  saint  Louis,  —  roi  de  Naples  et  sei- 
gneur de  Pierrcfeu.  de  CoUobrières  et 
autres  lieux  énumérés  sur  sa  statue  dans 
le  jardin  public  d'Hyères?        V.  A.  T. 

Journaux  de  langue  française 
à  l'étranger.  —  Napoléon  l^'  pensait, 
avec  juste  raison,  que  le  théâtre  et  les 
journaux  étaient  deux  moyens  excellents 
de  répandre  les  idées  françaises  à  l'étran- 
ger ;  aussi  favorisait-il  les  troupes  de 
comédiens  allant  donner   des  représenta- 


N«,979 


L'INTHRMHDIAIRB 


347 


348 


tions  dans  les  pays  nouvellement  conquis. 
Pour  les  journaux,  il  était  plus  circons- 
pect et  désirait  qu'ils  fussent  dirigés  par 
des  hommes  sûrs.  C'est  ainsi  que  Charles 
Nodier,  bibliothécaire  à  Laybach,  y  diri- 
geait un  journal  franco-slave  Le  Télégra- 
phe lUyrien. 

Nos  confrères  connaîtraient-ils  d'autres 
journaux  français  paraissant  à  l'étranger 
dans  la  première  moitié  du  xviii  "^siècle? 

J.  B. 


Peintre  de  nature 

possède  une  petite  nature 
une    grande  habileté  de 
d'un  nom  qu'on  peut  lire 


morte.  —  Je 

morte  dénotant 
main  et  signée 
ainsi  :    «  C.  Ci- 

leilis  »,  ou  encore  «  C.  Cileins  »,  ou  «  C. 

Cilcis  »  ou  enfin  «  C.  Cileius  ». 

Quelque  lecteur  plus  érudit  pourrait-il 

me    dire  qui    est  ce   peintre   et  s'il  a  eu 

quelque  notoriété  ?  Al. 

Le  temps  est  un  grand  maître.  — 

Le  Roux  de  Lincy,  dans  son  ouvrage 
Le  Livre  des  proverbes  français,  n'indique 
pas  l'auteur  de  cet  aJage.  Le  connait-on  ? 
—  P.  Ipsonn. 

Sosies.  —  Le  journal  V Avenir  de  Trou- 
ville,  du  13  juillet  1902,  donne,  un 
certain  nombre  de  sosies  connus  ;  il  se- 
rait intéressant  de  poursuivre  cette  re- 
cherche. 

Le  sosie  du  roi  Edward  Vil  serait  un 
mendiant  de  White  chapel  ;  celui  du  tzar, 
le  prince  de  Galles  actuel.  Clemenceau. 
Millevoye,  Crozier  ont  des  sosies  connus. 

11  y  avait  au  Bois,  il  y  a  une  dizaine 
d'années,  un  garde  qui  ressemblait  à  Na- 
poléon. BOOKWORM. 

Merveilles   florentines.     —    Des 

voyageurs  du  xvui"  siècle  disent  avoir  vu 
«  dans  la  galerie  du  Grand  Duc,  à  Flo 
rence  »,  une  série  «  d'ouvrages  en  cire 
représentant  les  progrès  de  la  corruption 
sur  le  corps  humain  après  la  mort.  » 
(tétaient  autant  de  chefs-d'œuvre.  Et, 
conclut  un  de  ces  voyageurs,  «  il  n'y  a 
point  de  sermon  sur  la  mort  qui  fasse 
une  si  profonde  impression  ».  Ces  mer- 
veilles existent-elles  encore  ? 

Paul  Edmond. 

Claude  Cliastillon.  —  Un  aimable 
collègue  qui  fréquente  la  Bibliothèque 
nationale,  voudrait-il 


le  recueil  de  plans,  vues  de  villes,  etc,  m- 
titulé  :  Topographie  Fi ançaise,  ayant  pour 
auteur  Claude  Chastillon,  et  dont  la  Na- 
tionale (section  des  estampes),  possède 
la  collection  complète  ? 

Existe  -  il  un  catalogue  des  vues , 
plans,  etc,  qui  se  trouvent  dans  cet  ou- 
vrage ? 

Peut-on  facilement  obtenir  une  repro- 
duction ^/.lo/o^rrt/)/;/^'»?  oz^  autre  d'une  de 


ces  gravures 


A.  H 


me  renseigner 


sur 


Je  viens  de  voir,  rue  Richelieu,  la  Notice 
sur  les  Chastillon,  ingénieurs  des  armées, 
sur  Claude  Chastillon,  topographe  du  Roi 
et  sur  l'œuvre  de  cet  artiste  par  le  colonel 
Augoyat  ;  extrait  du  Spectateur  militaire 
(15  août  1856).  Paris,  imprimerie  de  L. 
Martinet,  rue  Mignon,  2.  1856,  8",  de  21 
pages  (Yc  114). 

Les  pages  14  à  21  inclus,  traitent  uni- 
quement de  Claude  (1389-1615). 

Il  existe  trois  éditions  de  la  Topograpliie 
française  - —  1641,  1648,  1655.  — Voici  le 
libellé  du  titre  du  volume  que  j'ai  eu  sous 
les  yeux  : 

«  Topographie  françoise  ou  Représenta- 
tion de  plusieurs  villes,  bourgs,  pians, 
chasteaux,  maisons  de  plaisance,  ruines  et 
vestiges  d'antiquitez  du  royaume  de 
France,  dessignez  par  defunct  Claude 
Chastillon  et  autres  :  Et  mis  en  lumière 
par  lean  BoissEAV,Enlumineurdu  Roy  pour 
les  cartes    géographiques.   MDCXLVIIl.  » 

Au  verso  de  ce  titre  est  la  table  alphabéti- 
que des  448  gravures  que  le  volume  con- 
tient. Cette  table  peut  bien  tenir  lieu  du 
catalogue  qui  n'existe  pas. 

Quant  à  la  reproduction  photographique 
d'une  ou  plusieurs  de  ces  gravures,  il  suffit 
d'adresser  une  demande  à  M.  l'administra- 
teur en  désignant  la  ou  les  pièces  à  repro- 
duire et  donnant  le  nom  et  l'adresse  du 
photographe  chargé  du  travail...      S.,  e. 

Desaix. —  Une  gravure  anglaise. 

—  Pourrait-on  me  dire  dans  quel  ouvrage 
spécial,  anglais,  se  trouve  insérée  une 
planche  hors  texte,  in-8",en  hauteur,  des- 
sinée au  trait,  fort  légèrement  gravée  sur 
acier  et.  sur  un  fond  ombré,représentanl 
une  statue  de  Desaix.  en  costume  de  gé- 
néral, debout,  débarquant  d'un  canot, 
élevant,  du  bras  droit,  horizontalement, 
une  épée  au-dessus  de  sa  tète,  et  portant 
cette  légende  : 

\<  Desaix.  —  Sculpture.  —  Engrav'd 
by  G.  Cooke.  —  London,  Publish'd  by 
Vernor,  Hood  et  Sharpc,  Poultry,  1807  ». 


349 

Le  volume  contient-il  un  texte  im- 
primé, se  rapportant  à  cette  même  plan- 
che ? 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX  lo  septembre  ipoa 

des  achats   d'ornements    d  église 
fondeur  à  Paris  ». 


Ulric  R.-D. 

Le   portrait    de    J.-J.   Rousseau 
gravé  sur  une  pierre  de  la  Bastille. 

—  Le  catalogue  du  libraire  Voisin  du 
mois  d'août  mentionne  une  pièce  manus- 
crite constatant  l'envoi,  par  le  citoyen 
Palloy,  à  la  commune  de  Montmorency, 
d'une  pierre  de  la  Bastille  sur  laquelle 
est  gravé  le  portrait  de  }.-J.  Rousseau. 
Sait-on  si  cette  pièce  existe  encore  et  où 
elle  se  trouve  ? 

Un  ancien  Cul  de  singe. 


De 

xvir 


qîii  sont  des  tableaux  du 
siècle  signés  A.  Q.  F.  —  Sur 
un  tableau  acheté  il  y  a  quelque  temps  se 
trouvent  les  initiales  suivantes  en  guise 
de  signature  : 

A.  a  F. 

On  désirerait  connaître  le  peintre  du 
xvii"  siècle  qui  signait  ainsi  ses  princi- 
pales œuvres.  G.  La  Brèche. 


Portrait    au     physionotrace   de 

M.  Thabaud  do  Linetière,  député 
de  l'Indre.  —  Existe-t-il  des  épreuves, 
avec  la  lettre,  portant  le  nom  du  person- 
nage représenté,  du  rare  petit  médaillon, 
buste  de  profil,  tourné  à  gauche, de  M.  de 
Linetière,  dessiné  et  gtavépar  Bouchardy, 
successeur  de  Chrestien,  inventeur  du 
physionotrace. 

Le  cuivre  gravé  de  ce  portrait  est-il 
encore  aujourd'hui  conservé  dans  la  fa- 
mille de  M.  de  Linetière  ?     Ulric  R.-D. 


* 
*  * 


Swebach  (Jacques), peintre  d'his- 
toire, 1769-1823.—  Sait- on  dans  quel 
Musée  se  trouve  aujourd'hui  conservé  son 
tableau  de  la  Bataille  de  Marengo  ?  En 
connaît  on  d'autres  reproductions  que  la 
gravure  publiée  à  Paris  chez  Bance,  vers 
1825.  grand  in-4°,  en  largeur,  gravée  à 
l'eau-forte  par  Couché  le  fils,  terminée 
par  Dequevarwillers  ?. 

Connaît-on  un  portrait,  gravé  ou  litho- 
graphie, de  Jacques  Sw^ebach  ? 

Ulric  R.-D. 


Dessole  fondeur,  à  Paris.  —  Dans 
plusieurs    comptes  du    xvin"  siècle,   j'ai 


trouve 

faits    chez  «  Dessole, 
Qiiel  était  ce  marchand,  et  quelle  peut  être 
la  valeur  archéologique   de  ses  œuvres  ? 

L.  C.  de  la  m, 

Li9s  Cïîôvaux  ;J  r  Carrousel. — 
Sait-on,  dit  le  Peiit  Journal,  que  Paris 
possède  un  des  plus  curieux  souvenirs  de 
la  place  Saint-Marc  de  Venise? — Ce  sont 
les  chevaux  qui  surmontent  l'arc  de  triom- 
phe du    Carrousel. 

Lors  de  la  campngne  d'Italie,  d  où  il 
rapporta  tant  d  œuvres  d'art,  Bonaparte 
trouva  magnifique  le  groupe  décoratif  de 
Saint-Marc  et  le  fit  transporter  à  Paris. 

Il  y  resta  jusqu'en  181 5,  époque  où  il 
fut  reproduit  et  restitue  à  l'Italie. 

Mais  avant  ce  voy  l;2  en  France,  les 
chevaux  de  Saint-Marc  en  avaient  fait  bivn 
d'autres  Ils  provenaient,  en  effet,  de  Ba- 
bylone,d'où  ils  ava  cnt  été  transportés  en 
Grèce  pour  orner  Tare  de  triomphe  de 
Persée.  Paul  Emile  les  transporta  plus 
tard  à  Rome,  pour  1  Arc  de  Constantin. 
Enfin,  le  pape  Jules  V  en  fit  don  à  Venise 
où  ils  restèrent  jusqu'au  passage  de  Bona- 
parte d'où  ils  firent  le  voyage  de  Paris  et 
où  ils  revinrent  finalement,  après  qu'on  y 
eût  fait  la  réplique  que  nous  admirons  sur 
l'arc  de  triomphe  du    Carrousel 

Par  quel  artiste  fut  reproduit,  en  181 5. 
le  groupe  des  chevaux  d?  Saint-Marc  ? 
Qiic  sait-on  du  passé  de  cette  œuvre  ? 
Connaît  on  le  nom  de  son  auteur  Babj'îo- 
nien,  et  (primitivement)  à  rornementa- 
tion  de  quel  monument  le  groupe  éques- 
tre avait  été    destiné?  V"^deBl.. 

Trompe  tes  de  ta  re  cuite  pour 
la  chasse.  — En  1403,  le  duc  Louis 
d  Orléans  fit  acheter  à  Lyon, des  irouipct- 
ics  de  ferre  cuite  pour  la  chasse.  Quelles 
étaient  :  la  forme  de  ces  trompettes,  la 
nature  de  leiu'  fabrication,  leur  taille  ? 
A-t-on  conservé,  dans  nos  musées,  quel- 
ques spécimens  de  ces  instruments  ?  La 
ville  de  Lyon  a-t-elle  continué  à  cuire  et 
produire  des  objets  analogues  ? 

»  * 
Les  ch.eras   d'    iseL  —  Pourrait  on 

me  dire  où  je  trouverais  des  renseigne- 
ments ^m"?.s'  sur  les  espèces,  le  dressage 
et  les  capacités  exi.i;,ées  jadis,  des  chiens 
d'Oisel, employés  en  fauconnerie  ? 

Cam. 


N»  979 


L'INTERMÉDIAIRE 


3bi 


lejjonôe^ 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  carres:  ondani s  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

DeriCendf-r.ce   da    duc  ce    Bsrry 

(XXXIX).  —  Ce  problème  de  la  postérité 
du  duc  de  Berry,  étudié  depuis  trente  ans 
dans  Miitcrmédiaire,  vient  de  brusque- 
ment réclamer  la  lumière  de  la  publicité 
des  grands  quotidiens. 

Un  article  sur  les  souvenirs  du  général 
de  Reiset  parleV''  de  Reiset  a  amené  M. 
Gaston  Deschamps,  dans  sa  critique  du 
r(?»?/)5,  à  s'intéresser  à  cette  question  de 
la  paternité  du  duc  de  Berry.  Il  reçut  une 
lettre  qui  posait  le  problème,  il  la  publia, 
s'imaginant  sans  doute  que  ce  n'était  là 
qu'un  simple  brûlot,  et  voici  qu'un 
immense  incendie  est  allumé  :  tout  le 
monde  prend  feu. 

Il  demandait  surtout  s'il  était  exact, 
comme  on  le  lui  signalait,  qu'un  fils  du 
duc  de  Berry,  réel  ou  supposé,  ait  vécu  à 
Mantes. 

Nous  eussions  pu  lui  répondre,  avec 
tant  de  nos  érudits  collaborateurs  en  gé- 
néral et  avec  M.  Nauroy  en  particulier.  Il 
reçut  une  lettre  de  M.  Grave,  qui  habite 
Mantes,  qui  a  connu  Georges  Brown.  Le 
Temps  délégua  près  de  lui  V\x\  de  ses  plus 
avisés  collaborateurs, M.  Gabion  (23  août 
1902). 

M.  Grave  lui  dit  avoir  connu  Georges 
Brown  «  d'une  intelligence  et  d'une  cul- 
ture moyenne  », occupé  d'œuvres  pieuses, 
qui  regardait  silencieusement  travailler 
l'encadreur  Durdant,  lorsqu'il  ne  tournait 
pas  de  petits  objets,  car  il  fabriquait. pour 
son  plaisir,  des  ronds  de  serviette. 

Il  lui  conta  ainsi  l'histoire  de  sa  dis- 
grâce : 

En  1823,  George  Biown  assistait,  avec  sa 
mère,  au  mariage  religieux  de  I^Ule  d'Issou- 
diin,  sa  sœur, et  du  comte  Ferdinand  de  Fau- 
cigny-Lucinge,  h  la  chapelle  des  Tuileries. 
Les  premiers  rangs  des  chaises  étaient  occupés 
par  les  grands  personnngas  de  la  cour.  Le  roi 
était  présent.  Ou  avait  relégué  Brown  et  sa 
mère  au  fond  de  la  nef.  Le  jeune  homme, 
indigné  de  ce  manque  d'égards,  prit  sa  more. 
par  la  main    et  l'avanja    de  plusieurs  rangs. 


Louis  XVIII  vit  la  scène  et  ne  dit  rien.  Le 
lendemain,  un  officier  apportait  au  jeune 
Brown  l'ordre  de  se  rendre  sur  le  champ 
auprès  du  roi  de  Naples.  Il  devint  lieutenawt 
aux  grenadiers  et  ne  rentra  en  France  que 
sous  Louis-Philippe.  Ce  fut  sa  seule  frasque, 
elle  décida  de  sa  vie. 

Puis  M.  Gabion  vit  ensuite  une  dame 
Vavasseur,  ancienne  marchande  de  jour- 
naux, qui  fut  la  meilleure  amie  de  Geor- 
ges Brown. 

Le  journaliste  lui  demanda  : 

—  Vous  connaissiez  le  secret  de  sa  nais- 
sance ? 

—  Oui.  Il  évitait  néanmoins  d'en  parler. 
Un  jour,  nous  passions  ensemble  avec  lui  et 
mon  mari  devant  le  château  de  Rosny,  an- 
cienne demeure  de  Sully,  puis  de  la  duchesse 
de  Berry  :  «  Voilà,  dit  iVl.  Brown,  où  habitent 
mes  sœurs  »  Mmes  de  Lucinge  et  de  Charette 
y  faisaient,  en  effet,  de  fréquents  séjours. 
Dans  le  pays,  on  les  appelait  «  les  Anglai- 
ses ». 

—  Ne  vous  a-t-il  jamais  parlé  de  son  frère, 
le  comte  de  Chambord  ? 

—  Jamais  comme  on  parle  d'un  frère. Pour- 
tant il  n'avait  envers  lui  aucun  sentiment  de 
jalousie.  Au  contraire  il  «  l'estimait  beau- 
coup ».  II  en  parlait  comme  d'un  étranger 
qu'on  respecte.  Une  seule  fois,  il  émit  sur  son 
compte  une  critique  bienveillante.  C'était  en 
1848,  alors  que  tous  les  légitimistes  prépa- 
raient leurs  drapeaux.  «  Décidément,  fit-il,  le 
comte  de  Chambord  manque  de  hardiesse  ». 
Ce  jour-là-  seulement  je  compris  un  peu  du 
regret  de  ce  prince  inconnu.  Il  semblait  dire  : 
«  Moi,  j'eusse  éîé  plus  énergique  ».  Au  reste, 
ce  ne  fut  qu'une  impression  fugitive.  Quand 
je  voulus  interroger  Jil.  Brown  —  ce  qui 
n'était  pas  facile,  je  vous  assure  —  son  visage 
avait  repris  son  impassibilité  digne. 

A  cette  question  était-il  riche,  M""^ 
Vavasseur  répondit  qu'il  vivait  avec  une 
douzaine  de  mille  francs  par  an  que  lui 
donnait  sa  mère.  Elle  déclara  qu'il  n'avait 
d'enfants,  ni  légitimes,  ni  autrement. 

Mais  le  Temps  du  25  août  revint  sur 
cette  question  et  découvrit  à  Georges 
Brown  une  paternité. 

Quand  George  Brown,  à  la  suite  de  son 
attitude  au  mariage  de  sa  sœur,  Mlle  d'Issou- 
dun,  fut  envoyé  en  disgrâce  à  la  cour  du  roi 
de  Naples,  il  était  .âgé  de  dix-huit  ans,  et  cette 
mesure  brutale  le  surprit  en  pleine  intrigue 
amoureuse.  Dix-huit  ans,  c'est  l'âge  des 
promptes  décisions.  Il  emmena  avec  lui  son 
amie,  Mlle  Julic-Anastasie  L...,  une  jeune  fille 
de  condition  modeste.  Le  couple  vécut  heu- 
reux, du  moins  je  le  suppose,  sous  le  beau 
ciel  napolitain  —  comme  dit  la  romance. 

Le  6  août  1830,  un  enfant  naquit  de  cette 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


353 


union  inégulière,  une  petite  fille,  à  laquelle 
on  donna  le  prénom  de  Louise.  Q.nant  à  son 
nom  de  famille,  ce  fut  celui  de  sa  nièie. 

Louise  se  maria  à  son  tour  en  janvier  1852; 
et  j'ai  l'acte  de  mariage  sous  les  yeux.  Elle 
épousa  un  brave  homme  :  M.  Michel  T...., 
qui  porte  péniblement  le  poids  de  ses  quatre- 
vingt-cinq  ans,  et  le  couple  devint  concierge 
du  Conservatoire.  Il  dut  cette  place  à  la  pro- 
tection du  baron  d'Henneville,  qui  occupait 
lui-même  une  fonction  au  Conservatoire  et 
était,  en  outre,  chargé  des  menus  plaisirs  du 
roi . 

Les  époux  T. ..  eurent  deux  enfants  :  un 
fils,  Henri,  qui  est  célibataire  et  également 
employé  au  Conservatoire,  et  une  fille,  M""= 
R...,  aujourd'hui  mariée  et  mère  de  deux  en- 
fants :  une  fille  et  un  fils.  Cet  arrière  petit- 
fils  de  M.  Brown,  sans  doute  pour  ne  pas 
rompre  la  tradition,  a  reçu,  comme  son  on- 
cle, le  prénom  d'Henri,  et,  comme  lui,  est  au 
Conservatoire  La  famille  T.. .  vit  unie,  dans 
une  petite  maison  de  la  banlieue  de  Paris. 

Le  gendre  de  Georges  Brown  interrogé 
fit  cette  réponse  : 

Je  ne  savais  pas  que  ma  femme  était  la  fille 
de  Brown,  pai  conséquent  la  petite-fille  du  duc 
de  Berry.  Elle  voyait  son  père  chez  un  ancien 
valet  de  chambre  du  roi. 

—  Mais  vous  avez  connu  M.  Brown  ? 

Le  vieillard  levé  sur  moi  son  œil  vague.  11 
essaye  de  clarifier  ses  idées.  Après  un  instant, 
il  répond  : 

—  Bien  sûr,  j'ai  connu  Brown.  11  a  assisté 
à  mon  mariage,  et  puis,  il  est  venu  ici. 

—  Alors,  on  ne  vous  a  pas  toujours  caché 
qu'il  était  le  père  de  votre  femme  î 

—  Oh  !  je  l'ai  su.  D'ailleurs,  ma  femme 
ne  fut  pas  son  unique  enfant.  11  en  a  eu  cinq 
ou  six. 

—  Les  connaissez-vous  ? 

—  Non.  je  ne  sais  pas  où  Us  sont,  s'ils 
vivent  ou  non.  11  y  avait  un  fils,  dit-on.  11  a 
disparu.  Peut-être  le  trouverez-vous,  lui, 
l'autre... 

—  Donnez-moi  des  indications  et  je  tâche- 
rai de  le  retrouver, 

—  Je  n'en  ai  pas.  On  m'a  tout  caché,  vous 
dis-je,  et  «  ils  »  ont  brûlé  les   papiers. 

Le  26  août,  dans  le  Temps,  lettre  très 
spirituelle  de  Gyp.  qui  réfute  les  argu- 
ments favorables  à  la  thèse  faisant  de 
Georges  Brown  le  fils  du  duc  de  Berry. 

Le  'îS  août,  riposte  non  moins  spiri- 
tuelle de  M.  Grave,  qui  explique  sur 
quelles  présomptions  il  s'appuie  et  qui  ré- 
fute entre  temps  certaines  critiques  un  peu 
superficielles,  échappées  à  la  plume 
railleuse  de  madame  de  Martel.  Il  ne 
verse  aucun  document  nouveau  aux  dé- 
bats. 


10  septembre  1902. 
_  354     ...^ 

Dans  son  n°  suivant  (29  août), le  Temps 
enregistre  quelques  observations  qui  ont 
été  faites,  et  s'étend  sur  l'ouvrage  de  M. 
Nauro}'.  Il  signale  dans  cet  article  un  au- 
tre fils  du  duc  de  Berry  dont  nous  par- 
lons plus  loin  sous  une  autre  rubrique, 
(Granville  Brown  et  Freeman). 

Une  lettre  du  marquis  de  Luppé  (30 
août)  produit  des  fragments  d'une  cor- 
respondance inédite  du  duc  de  Berry  avec 
le  comte  de  Clermont  Lodè  e  :  Il  parle  de 
ses  filles,  jamais  de  son  fils.  «  Il  paraît 
donc  raisonnable  de  conclure,  dit  M.  de 
Luppé,  que  c'est  parce  qu'il  n'en  avait 
pas  ». 

Le  Journal,  de  son  côté,  fait  une  enquête. 
Le  30  août,  il  envoie  auprès  de  la  ser- 
vante de  feu  Brown  l'un  de  ses  collabora- 
teurs ;  la  vieille  personne  fait  l'éloge  du 
ménage  Brown  où  l'on  parlait  du  comte 
de  Chambord  avec  respect.  Ce  fut  à  elle 
que  la  princesse  de  Lucinge,  le  jour  de  la 
vente  des  biens  à  Mantes,  donna  le  por- 
trait de  ce  prince  qu'elle  garde  précieu- 
sement. 

Le  rédacteur  ô.u  JoiirnalM  1"  septembre 
1902, était  chez  .l'abbé  Meuley, aumônier 
des  Invalides, qui  a,  lui  aussi,  connu  George 
Brown, ce  dernier  s'est  donné  à  lui  comme 
le  frère  aîné  du  comte  de  Chambord. 

L'abbé  Meuley  eut,  comme  dame  de 
compagnie,  une  demoiselle  Granville,  née 
d'une  liaiso  1  de  Georges  Brown  avec  une 
demoiselle  Lebeau.  de  l'Opéra.  Granville 
était  le  nom  que  portait  Georges  Brown  à 
Naples,  comme  lieutenant  à  la  cour.  Sous 
le  nom  de  Granville,  il  eut  deux  filles. 
L'une  qui  fut  M™"  Testu  dont  il  a  été  parlé 
plus  haut  ;  l'autre  qui  ne  se  maria  point, 
obtint  ses  brevets,  s'établit  à  Puteaux  où 
elle  tint  une  pension  déjeunes  filles. 

M'"^  Brown  fit  rompre  ce  mariage  ou 
cette  liaison  et  épouser  à  son  fils  une  de- 
moiselle Brown,  sa  cousine. 

Le  Gaulois  a  pris  égaleinent  part  à  ce 
voyage  de  découvertes^  avec,  pour  guide, 
M. le  vicomte  de  Reiset.(Z,(2  comte  de  Cbmn- 
hord  avait-il  un  frère  ?  Gaulois  du  31  août 
1802).  L'autorité  du  vicomte  de  Reiset 
comme  historien  des  Bourbons  est  consi- 
dérable et  son  avis  devait  être  d'un  grand 
poids. 

Le  vicomte  de  Reiset  nie  qu'il  y  ait  trace 
du  mariage  Brown-Berry  sur  les  registres 
de  la  chapelle  catholique  de  Kings  Street  ; 


N*.  979. 


L'INTERMÉDIAIRE 


355 


356 


il  nie  qu'on  puisse  produire  le  soi-disant 
bref  pontifical  qui  annula  ce  mariage. 

M.  Gaston  Deschamps,  qui  a  allumé 
cette  querelle,  se  devait  d'y  revenir,  ce 
qu'il  a  fait  dans  le  Temps  du  samedi 
30  août  :  Le  sang  des  rois,  qui  n'est  qu'un 
résumé  des  différentes  opinions.  11  fsut 
retenir  toutefois  celte  observation  de  M. 
de  Reiset  parlant  des  documents  qu'il  a 
publiés  sur  cesuj  t  : 

Le  mystère  et  l'obscurité  qui  les  entou- 
rent peuvent  assurément  donner  carrière 
aux  suppositions  les  plus  différentes  ;  mais 
il  estbien  certain  qu'aucune  preuve  palpable 
n'est  venue  nous  apporter  une  certitude  ; 
et  cette  énigme,  qu'on  s'est  efforcé  peut-être 
de  rendre  indéchiffrable,  semble  destinée 
comme  bien  d'autres  à  ne  jamais  être 
éclaircie  dans  l'avenir. 

La  difficulté  de  l'entreprise  pourrait 
bien  tenter  nos  collaborateurs...    L.  R. 

Granvil  Brown  et  Freemann 
(XLVl.ôi,  190,  260,  335.  —  A  la  suite 
d'un  indulgent  article  de  M.  Gaston 
Deschamps,  paru  dans  le  Temps  du  27 
juillet,  sur  le  dernier  volume  de  Souve- 
nirs que  j'ai  publiés  sur  mon  aïeul  le 
général  de  Reiset,  une  polémique  s'est 
élevée  dans  les  journaux  au  sujet  de  la 
descendance  du  duc  de  Berry  J'ai  adressé 
alors  à  M.  G.  Deschamps  diverses  com- 
munications dont  il  a  fait  usage  avec  sa 
courtoisie  ordinaire,  puis  j'ai  également 
fait  paraître  une  lettre  dans  VEcIair  et 
deux  articles  dans  le  Gaulois.  Dans  ces 
publications  j'ai  parlé  de  John  F...  et  de 
sa  descendance,  mais  par  un  scrupule 
exagéré  peut-être,  je  ne  l'ai  désigné  que 
par  ses  initiales  Qiiant  au  fils  vivant 
encore  du  duc  de  Berry,  le  comte  de  la 
R...,  je  n'y  avais  fait  que  des  allusions 
discrètes  sans  même  prononcer  son  nom, 
sachant  personnellement  son  désir  de 
conîinuer  à  vivre  à  l'écart  comme  il  a 
toujours  vécu  et  de  se  tenir  en  dehors  de 
toute  polémique. 

Vicomte  de  Reiset 

Le  Temps  {2Ç)  août  1002)  a  été  avisé  de 
l'existence  de  ce  fils  du  duc  de  Bu-ry.  Il 
a  été  reçu  par  lui,  et  M.  Marius  Gabion 
fait  de   cette   entrevue  le  récit   suivant  : 

Nous  avons  été  reçu  par  un  vieillard  ai- 
mable et  alerte  qui.  lui,  sans  conteste,  «  res- 
semble étonnamment  »  au  duc  de  Berry. 
Le  comte    de  la  Roche  est  un  ancien  offi- 


cier autrichien.  Il  habite  Graz  et  n'est  que 
de  passage  à  Paris.  Son  père  ne  l'a  jamais 
abandonné.  Enfant,  il  allait  à  la  messe  aux 
Tuileries  et,  toujours  il  a  eu  d'excellents 
rapports  avec  la  famille  des  Bourbons.  J'ai 
aperçu  sur  sur  sa  cheminée,  plusieurs  pho- 
thographies  avec  des  dédicaces  cordiales. 
L'une,  d'Adelgonde  de  Bourbon  et  de  Bra- 
gance,  adressée  à  son  «  cher  comte  de  la 
Roche  »,une  autre, de  Béatrice  de  Bourbon. 
Le  comte  de  la  Roche  ne  croit  pas  à 
l'origine  royale  de  Georges  Brown,  qu'il 
a  connu  pourtant.  Il  prétend  même  être  en 
possession  de  papiers  établissant  que  le 
mariage  religieux  du  duc  de  Berry  et  lady 
Brown  n'a  jamais  eu  lieu. 

La  R. 

*  * 

De  juin  à  octobre  i885,  j'ai  parlé  dans 
le  Curieux  du  duc  de  Berry,  de  son  pre- 
mier mariage,  de  quatre  de  ses  enfants 
naturels  (les  deux  enfants  de  Virginie, 
Mademoiselle  Saint-Ange  et  M.  Dela- 
roche).  Voici  ce  qui  concerne  ce  dernier  : 

On  a  vu  que  le  duc  de  Berry  avait  eu 
deux  fils  posthumes,  le  comte  de  Cham- 
bord  et  le  plus  jeune  des  fils  de  Virginie  ; 
voici  l'acte  de  naissance  d'un  troisième, 
M.  Delaroche. 

Extrait  du  registre  des  actes  de  l'année 
1820(1"  arrondissement)  : 

Du  premier  avril  mil  huit  cent  vingt,  à 
deux  heures  et  demie  après  midi. 

Par  devant  nous,  Frédéric  Pierre  Lecor- 
dier,  maire  du  premier  arrondissement  de 
Paris,  chevalier  de  l'ordre  de  Saint-Michel, 
est  comparu  le  sieur  Augustin  Benoît 
Alexandre  Asselineau, docteur  en  médecine, 
accoucheur,  âgé  de  quarante-sept  ans,  de- 
meurant rue  de  Grenelle  Saint-Honoré, 
n°  215,  lequel  nous  a  présenté  un  enfant  du 
sexe  masculin,  qu'il  nous  a  déclaré  être  né 
rue  Saint-Honoré,  n"  3,5,  le  trente  mars 
dernier,  à  huit  heures  du  soir,  de  demoi- 
selle Marie-Sophie  Delaroche,  passemen- 
tière,  âgée  de  vingt-trois  ans,  native  de 
Bruxelles,  demeure  susdite,  auquel  enfant 
il  a  donné  les  prénoms  de  Charles-Ferdi- 
nand. La  dite  déclaration  faite  en  présence 
des  sieurs  Louis-Antoine-François  Gué- 
rard,  journalier,  âgé  de  quarante-trois  ans, 
rue  du  Rocher,  n"  13,  Géraud  Alhinc, com- 
missionnaire, âgé  de  trente-sept  ans,  rue 
Saint-Nicolas,  n»  62  et  ont  le  déclarant  et 
les  témoins  signé  avec  nous  après  lec- 
ture faite.  (Signé)  Asselineau,  Guérard, 
Giraud  Alhine  et  Lecordier. 

M.  Delaroche  a  servi  dans  l'armée  au- 
trichienne, puis  il  s'est  fait  peintre  ;  il 
figure  à  ce  titre,  avec  l'adresse  rue  de 
Chanaleilles    11,  à    Paris,  dans  le    Die- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo  septembre  190: 


357 


358 


tionnaire  général  des  artistes  français 
de  Bellier  de  la  Chavignerie  (1871,1,387). 
Il  a  exposé  entre  autres  au  Salon  de  i8s7 
des  portraits  de  l'empereur  et  de  l'impé- 
ratrice, ce  qui  est  assez  piquant,  et  au 
Salon  de  1861,  le  portrait  de  son  fils  Fer- 
dinand. 

Puis  je  trouve  dans  les  Petites  affiches 
du  4  avril  1878,  l'invitation  suivante  : 
Produclions  de  titres  : 

Sont  invités  à  produire  leurs  titres  de 
créance    (les    créanciers) 

Du  sieur  de  la  Roche  (Charles)  mar- 
chand de  curiosités  ayant  demeuré  à  Paris, 
rue  Bonaparte  6  et  puis  rue  de  Monsieur  9 
et  demeurant  actuellement  même  ville,  rue 
du  Bac  116,  entre  les  mains  de  M.  Santton 
rue  Saint-André  des  Arts,  }■},  syndic  de  la 
faillite. 

M.  Delaroche  a  deux  fils  dont  voici  les 
actes  de  naissance  : 

L'an  mil  huit  cent  quarante  quatre,  le 
deux  janvier,  est  né  à  Paris,  dixième  arron- 
dissement, Charles-Ferdinand  du  sexe 
masculin,  fils  de  Charles-Ferdinand  de  la 
Roche  {sic)  et  de  Julie-Sophie-Fidèle-Dolé, 
son  épouse. 

Extrait  du  reoistre  des  actes  de  naissance 
du  10"  airondisseinent  de  Paris  (ancien). 

Acte  de  naissance  du  quatre  avril  mil 
huit  cent  quarante  neuf  à  midi. 

Cejourd'hui  nous  a  été  présenté  Charles 
Ferdinand-Jul-'S  du  sexe  masculin,  né  le 
jour  d'avant-hier,  à  quatre  heures  du  ma- 
tin, rue  Casimir-Perrier,  2,  fils  de  Charles- 
Ferdinand  De  la  Roche  [sic)  âgé  de  vingt- 
neuf  ans,  employé  au  ministère  de  la 
guerre,  et  de  dame  Julie-Sophie-Fidèle 
Dolé,  âgée  de  vingt-neuf  ans,  son  épouse, 
sans  profession,  tous  demeurant  même  rue 
et  n"  susdits.  Constaté  par  nous  maire  du 
dixième  arrondissement  de  Paris  faisant  les 
fonctions  d'officier  de  l'état  civil.  Sur  la 
déclaration  de  M.  Charles-Ferdinand  De 
la  Roche,  père  de  l'enfant  et  en  présence 
de  M.  Félix  Clovis  Fontaine,  âgé  de  qua- 
rante-deux ans,  peintre  en  bâtiments  de- 
meurant à  Limeil-Brevannes  (Seine-et- 
Oise)  et  M.  Jean-Joseph  De  la  Roche  [sic) 
âgé  de  soixante-cinq  ans,  fumiste  demeu- 
rant rue  du  Bac  107.  Le  déclarant  et  les 
témoins  ont  signé  avec  nous  après  lecture 
à  eux  faite  de  l'acte.  Signé  :  Ch.  de  la  Ro- 
che,  Fontaine,  De  la  Roche,  Peltier. 

Les  deux  fils  de  M  Delaroche  sont 
peintres;  l'aîné  demeurait  en  1883  avec 
son  père,  1 16,  rue  du  Bac  ;  le  second  de- 
meurait en  1883  avenue  Duquesne  x\°  30. 
Le  Bottin  de  1884  ne  porte  plus  qu'un  des 
deux,  rue  Chateaubriand,  n"  11. 


Au  service  funèbre  du  21  janvier  1882 
pour  l'anniversaire  de  la  mort  de 
Louis  XVI,  X Union  du  26  mentionne  la 
présence  d'un  ou  deux  Delaroche. 

La  famille  Delaroche  s'est  ralliée  aux 
Blancs  d'Esoagne  (Figaro  du  4  septembre 
1884). 

Le  duc  de  Berry  a  eu  d'autres  enfants 
naturels,  témoins  ces  paroles  de  la  du- 
chesse de  Berry  à  Ménière.en  présence  de 
Deneux  le  24  avril  1833  :  «  Monseigneur 
{le  duc  de  Berrv)  a  laissé  son  cachet  dans 
plusieurs  maisons  que  connaît  bien 
M.  Deneux  »    (Ménière,  I,  311). 

Nauroy. 

Attributions  d 'armoiries  :  d'ar- 
gent à  l'aigle  déployée  (XLVl.  11,126, 
182,  244).  —  Les  armes  de  la  famille  du 
Guesclin  ne  sont  pas  exactement  comme 
l'indique  M.  P.  le  J. 

Elles  sont  -.d'argent^  à  Vaigle  de  sable, 
cployée  {à  deux  tètes)  becquée  et  memTjvèe  de 
sneules,  à  une  cotice  du  même  brochant  sur 
le  tout. 

D'après  l'opinion  la  plus  vraisemblable, 
la  maison  du  Guesclin  sortait  de  celle  de 
Dinan  dont  les  armes  étaient:  de  gueules. à 
quatre  fusées  d' hermines ,  rangées  en  face, 
accompagnées  de  6  be^ans  aussi  d'hennines. 
j  en  chef  et  )  en  pointe. 

Ce  fut  Salomon,  seigneur  de  Guarplic, 
cadet  de  cette  maison  qui  le  premier  de  sa 
race  prit  le  nom  de  Gléaquin,  plus  tard 
Guesclin,  avec  les  armes  ci-dessus  et  qui 
ne  char^gèrent  point  (Voir   du  Chàtelet). 

♦  * 

Armoiries  à  aeierminer  :  d'ar- 
gent à  six  rnerlettes  da  sable 
(XLVI,  227), —  D'argent,  à  six  rnerlettes 
de  sablCyposées  en  cercle  :  sur  le  toiit,d'a:inr 
ait  lion  issant  d'argi'nt. 

Cette  description  ne  me  paraît  ni  exacte 
ni  conforme  à  la  langue  du  blason. 

Ne  serait-ce  pas  :  d'aroeiit.àl'écu  d'a^^ui , 
an  lion  issant  d'argent.  (Le  lion  est-il  bien 
issant?  n'est-il  pas  en  entier?)  et  six  mer- 

lettes  de  sable  en  orlc  sur  l'argent"^ 

* 

Armoiries  à  détemiiaer  :  Fasce 
d'argent  (XLVl.  228).  --  Il  s'agit  là 
évidemment  d'un   écu  coupé  au    /^^  fascé 

de et  d'argent,  à  l'enfant  de....  tenant 

de....  un   lion  issani  de.,    et  au  2   de  gueu- 
les au 


N'  979 


LiNTERMtiDiAiRE 


359 


360 


Il  n'y  a  pas  de  lion  demi-issant  mais  des 
lions  issants,  le  lion  issant  est  celui  dont 
il  ne  paraît  que  la  tète  avec  bien  peu  de 
corps. 


*  *  . 
à    déterminer 


Armoiries  à  déterminer  :  de 
gueules,  à  trois  chevrons  (XLVI, 228). 
—  Il  s'agit  là  sans  doute  de  deux  écus 
accolés  ou  d'un  écu  parti, 

La  description  du  deuxième  écu  laisse 
à  désirer.  Peut-être  faudrait-il  dire  : 
d'azur,  à  deux  épces  d'argent,  posées  en 
bande  et  appointées  en...  accompagnées  en 
chef  d'une  aigle  éployèe  d'argent,  surmontée 
d'une  étoile  de  même  ? 

* 
4c  if. 

Araioiricsà  déterminer  :  d'azur 
à  la  face  d'or  (XLVI,  228).  —  Il  sagit 
de  deux  écus  accolés  ou  d'un  écu    parti. 

Ne  faut-il  pas  dire:  d'a^nr.à  la  /asce 
d'or, accompagnée  de  trois  roses  tigees  et 
feutllces  d'argent  ?  T. 

La  décornion  -iu  Lis  (XLIl  ;  XLIII 
XLIV  ;   XLV  ;   XLVI,  74).  —  Voièi   un 
exemple  de  décoration  collective  : 

Paris,  le  9  juin  18 14. 
•  Monsieur,  Son  Altesse  royale  M"'  le  duc  de 
Berry  m"a  autorisé  h  vous  prévenir  de  la  part 
du  Roi  que  toutes  les  personnes  qui  conipo 
saient  la  commission  administrative  de  la  ville 
de  Vitry  pouvaient  porter  la  décoration  du 
Lys. 

Recevez,  Monsieur,  l'assurance  de  ma  con- 
sidération distinguée. 

I.E  MARI-CHAL  OuDlNOT  . 

A  M.  Corda. 
Le  13  juin  1814,  M.  Corda  père,  mem- 
bre de  la  commission  administrative  pro- 
visoire de  Vitry-lc- François,  donnait 
connaissance  de  la  lettre  qui  précède  à 
ses  collègues  réunis  en  séance. On  dressa, 
séance  tenante  la  liste  des  membres  com- 
posant la  commission,  pour  délivrer  à 
chacun  une  copie  certifiée  de  la  pièce 
originale  déposée  aux  archives  de  la 
ville,  et  il  fut  voté  des  remerciements  au 
roi  Louis  XVIU  ainsi  qu'au  maréchal  Ou- 
dinot,  duc  de  Reggio.  X. 

Cardinal  Octave  d'Aqu aviva 
(XLVI,  116,  246).  —  J'ai  sous  les  yeux 
une  lettre  signée  :  Duc  d'Acquaviva  20, 
Co;irs-la-Rcine.  i868. 

Le  papier  à  lettre  est  timbré  des  armes 
suivantes  '.parti  Je...   semé  de...  à    une 


étoile  de...  en  chef,  et  de  gueules  à  unecrotx 
latine  de...  Légende  :  Honneur  sans  souci 
nul.  Couronne  fermée.  Supports  :  deux 
anges  portant  une  croix  latine. 

J.-C.  WlGG. 


1 7soript;on  ce  tique  (XLVI,  283). 
—  Pour  tout  ce  qui  regarde  l'ins- 
cription celtique  d'Alise,  texte,  traduc- 
tion, bibliographie,  glose,  voir  Paul 
Lejay,  Inscriptions  antiques  de  la  Côte- 
d'Or,  Paris,  Em.  Bouillon,  1889,  pp.  17- 
21.  J.  B.  D. 


* 
*  * 


L'inscription  qui  porte  le  nom  d'Alésia 
écrit  Alisiia,  est  traduite  dans  une  savante 
brochure  de  M.  l'abbé  Lejeay,  Inscriptions 
antiques  de  la  Câfe-d'Or,  mais  l'interpré- 
tation a  été  en  partie  constestée 

H.C.  M. 

Prieuré  du  Val-des-Choux(XLlV). 
—  Dans  les  réponses  précédentes,  i!  n'a 
été  question  que  des  nombreuses  filiales 
du  Val-des-Choux,  dont  la  maison  mère 
mérite  cependant  d'attirer  l'attention.  Ce 
chef  d'ordre,  dont  dépendaient  avant  les 
révolutions  du  calvinisme  trente  prieurés 
tant  en  France  qu'en  Espagne,  en  Portu- 
gal et  jusqu'en  Ecosse,  était  placé  dans  la 
forêt  de  Châtillon,  non  loin  de  Villers-la 
Forêt  ou  le-Duc,  à  proximité  d'Essarois 
(Côte-d'Or) 

C'est  au  fond  d'une  vallée  profonde  et 
étroite,  sorte  de  précipice  arrosé  par  les 
cascades  d'un  petit  ruisseau  qui  y  prend 
sa  source,  que  l'on  peut  voir  aujourd'hui 
les  ruines  de  ce  grand  prieuré  dont  les 
religieux  pratiquaient  la  règle  austère  des 
chartreux  et  suivaient  les  observances  si 
sévères  de  Citeaux.  En  1764,  ce  prieuré 
fut  uni, grâce  aux  démarches  de  l'évêque 
de  Langres,  au  monastère  de  Sept-Fonts 
ou  Notre  Dame  de  Saint-Lieu,  situé  dans 
le  Bourbonnais.  Mais  la  maison  du  Val- 
des-Choux  put  conserver  son  nom.  ses 
prérogatives  et  ses  armes,  qui  portaient  : 
semé  de  France  à  Vécu  de  'Bourgogne 
ancien,  en  ahyme . 

Lors  de  la  suppression  des  couvents  en 
1791,  les  religieux  durent  abandonner  le 
prieuré  malgré  les  démarches  qui  furent 
faites  pour  les  conserver  dans  leur  de- 
meure, par  les  habitants  du  pays,  le 
comte  de  Chastenay  en  tête. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  septembre  1902 


361 


3^ 


)2 


Voici,  d'après  un  manuscrit  conservé 
dans  une  église  du  pays,  la  légende  rela- 
tive à  la  fondation  du  monastère  : 

u  Le  duc  de  Bourgogne  Eudes  III  (1192) 
étant  à  la  chasse,  avant  son  voyage  de  la 
terre  sainte,  (quatrième  croisade)  dans  la 
forêt  de  Villiers,  poursuivit  seul  un  che- 
vreuil à  l'ouverture  d'un  vallon  sous  de 
grandes  roches,  (roches  que  les  moines 
montraient  encore  dans  l'enceinte  de  leur 
vaste  jardin  en  1789  d'où  sort  la  fontaine 
du  couvent). 

La  rentrée  de  ce  chevreuil  fit  sortir  un 
homme  du  rocher.  S'en  étant  approché  le 
duc  l'interroge  et  cet  individu  lui  répond 
qu'il  était  Viard,  frère  convers  de  la  char- 
treuse de  Lugny,  qu'il  s'était  retiré  sous  ces 
rochers  pour  y  vivre  ignoré  comme  les 
premiers  cénobites  et  lui  réitère  son  vœu 
de  mourir  dans  ces  lieux.  Le  duc  édifié  de 
la  résolution  de  cet  homme  lui  dit  que  s  'il 
réussissait  dans  le  voyage  qu'il  allait  entre- 
prendre, à  son  retour  il  lui  ferait  bâtir  un 
csuvent.  Le  frère  lui  répond  qu'il  était 
aussi  certain  qu'il  réussirait  qu'il  allait  sor- 
tir un  chou  de  dessous  sou  pied.  A  l'ins- 
tant il  frappe  et  le  chou  parait.  Le  duc  de 
retour,  avant  parfaitement  réussi,  fonda  le 
couvent  du  Val-des-Choux, duquel  ce  pieux 
cénobite  lut  le  chef  en  1202. 

E.  M. 

Liagendss  (XLVI,  281).  —  Il  n'y  a 
pas  de  doutes  à  avoir  à  cet  égard  :  du 
temps  de  la  Bruyère  vivaient  trois  person- 
nages du  nom  de  Lingendes  poètes  et 
prédicateurs  .  Celui  dont  il  s'agit  est 
Jean  de  Lingendes,  fils  naturel  de  Henri  IV 
et  aumônier  du  roi  Louis  XIII  (son  frère). 
—  Issu  de  sang  royal,  il  en  profita  pour 
prêcher  la  vérité  aux  grands  de  la  cour. 
II  n'emprunta  pas  l'art  imposteur  de  la 
flatterie,  et  ne  craignit  pas  d'attaquer  le 
vice  sous  le  dais  comme  sous  la  pourpre. 

B,    DE  ROLLIÈRE. 

* 

C/aztJ^deLingendes.l'un  despluscélèbres 
prédicateurs  du  xvii^  siècle  (dit  l'abbé  Lad- 
vocat,  professeur  en  Sorbonne),  naquit  à 
Moulins  en  1 591,  et  se  fit  jésuite  à  Lyon 
en  1607.  II  enseigna  quelque  temps  la 
Rhétorique  et  les  Belles-Lettres,  et  prê- 
cha ensuite  avec  un  applaudissement  uni- 
versel pendant  36  ans.  Il  fut  recteur  du 
collège  de  Moulins,  puis  provincial,  et 
ensuite  supérieur  de  la  Maison  professe 
des  Jésuites  à  Paris,  où  il  mourut  le  12 
avril  1660,  à  69  ans.  Son  principal  ou- 
vrage consiste  en  2  volumes  in-8"  de  Ser- 


mons, qu'il  composa  en  latin, quoiqu'il  le 
prononçât  en  français.  On  en  a  traduit 
quelques  uns  en  français  sur  l'original  la- 
tin, en  profitant  néanmoins  des  manus- 
crits de  plusieurs  copistes  qui  avaient 
écrit  les  sermons  du  père  de  Lingendes, 
tandis  qu'il  prêchait.  L'édition  latine  en  3 
volumes  in -4°  est  la  plus  complète.  Les 
autres  ouvrages  du  père  de  Lingendes 
sont  :  j"  Conseils  pour  la  conduite  de  la 
vie.  2°  yofivum  m  numefitum  cb  urhe  Mo- 
linensi  Delpbino  ohlatum,  in-4''. 

Jeau  de  Lingendes,  son  parent,  aussi 
natif  de  Moulins,  était  l'un  des  plus  célè- 
bres poètes  français  du  temps  de  Henri 
IV.  La  meilleure  de  ses  pièces  est  son 
Elégie  sur  Vexil  d'Ovide,  imitée  de  celle 
d'Ange  Politien. 

//  ne  faut  pas  le  confondie  avec  Jean  de 
Lingendes.  natif  de  Moulins,  de  la  même 
famille,  qui  se  distingua  par  ses  prédica- 
tions, et  devint  évêque  de  Sarlat  en  1641, 
puis  de  Mâcon  en  1650.  Il  mourut  en 
1665.  Il  avait  été  précepteur  du  comte  de 
Moret,  fils  naturel  de  Henri  IV.  Un  jour, 
prêchant  devant  toute  la  cour  sur  les  de- 
voirs de  la  royauté,  il  adressa  ces  paro- 
les à  Louis  XIV  :  \<  Les  rois  ne  voient  et 
<;<  n'entendent  que  par  les  yeux  et  les 
«  oreilles  d'autrui,  parce  qu'ils  s'adonnent 
«  trop  à  leurs  plaisirs,  d  où  il  arrive  que 
«  tous  ceux  qui  s'approchent  de  leurs  per- 
«  sonnes,  sans  en  excepter  un  seul,  étant 
«  ou  flatteurs,  ou  médisants,  ou  d'une 
«  prudence  intéressée, ils  ne  savent  jamais 
«  la  vérité,  ni  le  véritable  état  de  leurs 
«  affaires.  »  V.  A. T. 


*  »■ 


Au  lieu  de  «  comme  exemple  à  cette 
affirmation  »  lire  :  <^  comme  exemple  à 
l'appui  de  cette  affirmation».  (XLVI,  281, 
ligne  21). 


"Victor  de  Trimond  (XLVI,  229\ 
—  Références  généalogiques  : 

Généalogie  dans  Lachesnaye,  tome  19 
de  la  réimpression. 

Généalogie  dans  d'Hozier,  registre  i"  ; 
dans  Laisné,  «  Archives  de  la  noblesse  » 
tome  XI, de  Trimond  d'Aiglun  en  Provence, 
général,  manuscrit  français  32046, 

Il  existe  un  ex-libris  de  Trimond  d'Ai- 
glun. 


N-  979 


L'INTERMEDIAIRE 


363 

* 
*  * 


364 


et  sa  des- 
Références 


Tourreil  (Jacques  de) 
cendance  (XLVI,  116).- 
généalogiques  : 

Généalogie  dans  collection  Lancelot, 
manuscrit  86,  et  dans  Borel  d'Hauterive, 
année  1889. 


*  * 


Charles  Gravie 

gcDiv.  s  (XLVI,  229) 
un  volume  à  Paris  en 


comte  de  Ver- 
—  Il  a  été  imprimé 
1789,  8".  intitulé  : 
Vie  publique  et  privée  de  Charles  Gravier 
de   Veigcnnes   ministre  d'Fiat,    par  M.  de 

Mayer. 

Comte  DE  BoNY  de  Lavergne., 

Famille  du  Bois  (XLIV)  —  Nous  in- 
sérons à  nouveau  cette  question  pour  atti- 
rer sur  elle  l'attention  de  nos  lecteurs  : 

[Un  ancien  officier  de  la  famille  Dubois, 
Augustinus.  né  en  1798  se  maria  à  Bru- 
ges à  une  dame  Jossine  Goigebuit  Elle 
est  décédée  le  1"  janvier  1849,  veuve  du 
sus-nommé.  Prière  de  donner  l^  date  de 
son  décèsj. 

Colonel    WlLBRENNlNCK. 

Le  Eier.rdo  laHiilièrefXLVI,  283). 
—  Ceci  n'est  point  une  réponse  topique, 
car  le  fief  de  la  Tretonnière,  que  je  ne 
puis  identifier,  ne  me  parait  pas  appar- 
tenir à  la  région  du  sud-ouest  —  mais 
c'est  peut-être  une  indication. 

Je  trouve  dans  d'Aubais  (II.  109)  Gilles 
dcPoIastron  de  la  Hillère,  capitaine,  qui 
fut  père  de  Louis  Polastron,  lieutenatt- 
colonel  du  régiment  de  Piémont  :  d  argent, 
au  lion  de  sable,  lampassà  de  gueules. 

Dans  les  «  Resiovissances  et  magnificen- 
ces frites  àThoulouse  parM  de  Montmo- 
rancy  »  en  1619,  à  l'occasion  du  mariage 
de  Madame  Christine  de  France, fille  du  feu 
roi  Henri  IV, avec  le«  Prince  de  Piedmont» 
auXi.uelles  prirent  part  un  grand  nom- 
bre de  gentilshommes  du  langcedoc  et  de 
la  gascogne,  figure  un  sieur  de  la  YUère 
dont  «  la  devise  était  une  chaussée  qui 
s'opposait  à  l'impétuosité  d'un  torrent  dé- 
bordé et  ces  mots  :  quien  si  me  oppoiie 
causa  mi  j  iivdo  <•> 

Les  Polastron  sont  originaires  de  l'As- 
tarac.  (Gers)  A.  S.,  e. 

Ballainvillieis  (XLVI,  284).  —  Il 
existe  à    Clcniioiil-Ferrutid  une    rue    de 


Ballainvilliers.  C'est  la  plus  large  rue  de 
la  ville.  Elle  est  toute  droite,  part  de  la 
place  du  Taureau,  au  point  où  se  dresse 
une  pyramide-fontaine  élevée  en  l'hon- 
neur de  Desaix  et  vient,  à  son  autre 
extrémité,  aboutir  à  la  rue    Saint-Esprit. 

V.  A.  T. 

*  » 

Le  nom  de  Ballainvilliers,  qui  fut  chan- 
celier de  l'ordre  de  Saint-Louis  etintendant 
d'.^uvergne,  a  été  donné  à  l'une  des  plus 
belles  et  plus  larges  rues  de  Clermont- 
Ferrand.  Cette  rue,  située  sur  la  hauteur 
de  la  ville  et  en  pente  du  côté  du  levant, 
offre  à  son  extrémité,  un  admirable  pano- 
rama sur  la  montagnette  que  couronne 
de  ses  ruines  la  haute  tour  de  Mont-Ro- 
gnon 

Vers  le  milieu  de  la  rue,  sous  le  Con- 
sulat, a  été  édifiée  une  fontaine  en  forme 
de  pyramide,  à  la  mémoire  du  général 
Desaix,  l'un  des  illustres  enfants  de  l'Au- 
vergne. Ce  monument  compte  autant 
d'assises  que  comptait  lui  même  d'an- 
nées (trente-deux  ans)  le  héros  de  Ma- 
rcngo. 

Il  est  à  regretter,  toutefois,  que  la 
municipalité  de  Clermont,  n'ait  pas,  sur 
le  soubassement,  fait  graver  le  nom  de 
Desaix  :  Personne,  aujourd'hui,  dans  le 
pays  même. ne  se  souvientque  cette  pyra- 
mide fut  élevée  là,  en  l'honneur  du  «  Sul- 
tan juste  >>. 

N.  B.  —  La  Nouvelle  Biographie  univer- 
selle de  Firmin  Didot,i853  (tome  IV,  page 
290),  a,  fautivement  intitulé  :  Ballain- 
vil/ers  (sic),  la  notice  qu'elle  a  consacrée 
au  baron  de  Ballainvilliers. 

Ulric  R.-D. 

L'abbé  de  Pomponne  (XLVI,  281). 
—  L'illustre  famille  des  Arnauld,  du  Port 
Roval  et  d'Andilly.  est  originaire  de  l'an- 
cienne et  petite  ville  d'Herment  (Puy-de- 
Dômej,  aujourd'hui  chef-lieu  de  canton 
de  ^00  habitants  ;  mais  jadis  capitale  d'un 
vaste  baronnie  j'ai  publié,  en  1866  un 
beau  volume  in-4"  donnant  l'Histoire  du 
pavs,  de  la  ville  et  de  la  baronnie  d'Her- 
meut  ;  et  là,  se  trouve  la  généalogie  com- 
pli;tc  de  toutes  les  branches  de  la  famille 
Arnauld,  depuis  le  xiii"'  siècle.  Moi-même 
je  descends  par  une  alliance  (du  côté  de 
ma  mère,  d'une  famille  d'Herment), d'une 
Arnauld.  II  n'existe  plus  de  membres  de 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


365 


366 


10  septembre  1902 


la  famille  ou  plutôt  de  la  branche  d'Hen- 
ry-Charles Arnauldde  Pomponne,  ambas- 
sadeur à  Venise.  Le  dernier  Nicolas-Si- 
mon,marquis  de  Pomponne, mort  en  1737, 
eut  une  fille  mariée, en  171  5,aumarquis  de 
Gamaches.  Elle  mourut,  en  17415,  la  der- 
nière de  sa  branche  ;  il  s'agirait  de  savoir 
qui,  actuellement,  représente  les  marquis 
de  Gamaches  ?  On  trouverait,  dans  les 
archives  de  ces  représentants,  des  por- 
traits et  documents  sur  les  Arnauld.  Je 
possède  un  beau  portrait  de  Simon  Ar- 
nauld, marquis  de  Pomponne,  père 
d'Henry-Cliarles,  porté  ci-dessus.  11  existe 
aussi  un  portrait  gravé  de  Nicolas-Simon 
Arnauld  fils  du  précédent,  rport  en  1737. 
Plusieurs  familles  ont  la  prétention, mal 
fondée,  d'appartenir  à  celle  des  illustres 
Arnauld  ;  mais  elles  ne  s'y  rattachent 
pas.  11  n'y  a,  absolument,  de  nos  jours 
que  la  branche  des  Arnauld.  résidant  à 
Artonne  (Puy-de-Dôme)  qui  peut  prouver 
une  filiation  remontant  au  xvi^  siècle,  à 
Riom,à  un  Arnauld, de  la  famille  qui  nous 
occupe.  C'était  un  cadet. 

Ambroise  Tardieu. 

Comme  il  n'y  a  jamais  eu  d'abbaye  de 
Pomponne,  la  célèbre  chanson  du  curé 
(et  non  l'abbe)  de  Pomponne  ne  paraît  pas 
concerner  Arnauld  de  Pomponne,  mais 
bien  plutôt  un  curé  de  cette  petite  localité 
près  Lagny.  César  Birotteau. 

Marie  Babin  Graadmaison  (XLVI, 
228,295).  —  Cette  ancienne  actrice  de  la 
Comédie  italienne, qui  futguillotinée  à  Pa- 
ris le  26  prairial  an  II, comme  complice  du 
baron  de  Batz,  ne  peut  être  M"°  Burette, 
à  moins  qu'elle  ait  pris  ce  nom  au  théâtre. 
En  voici  la  raison  :  Lors  de  la  visite  faite  à 
Charonne  le  30  septembre  1793, dans  la 
maison  qu'elle  occupait  et  où  elle  a  été  mise 
en  état  d'arrestation  avec  huit  personnes 
qui  s'y  trouvaient,  elle  a  déclaré  au  com 
missaire  de  policj  Vergne,  dans  l'interro- 
gatoire qu'il  lui  a  fait  subir,  que  cette 
maison  dont  elle  était  la  locataire,  appar- 
tenait au  citoyen  Babin  Grandmaison,  son 
frère,  directeur  de  la  poste  aux  lettres  et 
juge  au  tribunal  du  district  d'Etampes, 
déclaration  qui  était  l'expression  de  la 
vérité. 

A  la  mort  du  citoyen  Babin  Grandmai- 
son, qui  eut  lieu  quelque  temps  après 
l'exécution  de  sa  sœur,  sa  femme  le  rem- 


plaça comme  directrice  de  la  poste  d'E- 
tampes, emploi  qu'elle  occupait  encore 
en  1806,  ainsi  que  le  prouve  une  lettre 
de  M.  de  Montalivet,  préfet  de  Seine-et- 
Oise,  que  nous  possédons,  dans  laquelle 
on  lui  réclame  la  somme  de  1464  francs, 
dont  elle  était  débitrice  envers  le  tré- 
sor. 

Nous  avons  connu  particulièrement  son 
fils,  M.  Auguste  de  Grandmaison,  c'est- 
à  dire  le  neveu  de  l'actrice. Sorti  de  Saint- 
Cyr  à  la  fin  de  l'Empire,  il  fit  la  campa- 
gne d  Espagne  en  1823, puis  il  entra  dans 
la  Garde  royale.  En  1830,  il  repassa  dans 
la  ligne  et  partit  en  Algérie  Rentré  en 
France  quelque  temps  après,  il  donna  sa 
démission  et  vint  habiter  Etampes.sa  ville 
natale.  Il  mourut  à  Versailles  au  mois 
d'avril  187 1,  laissant  un  fils  qui  était  co- 
lonel il  y  a  quelques  années  et  une  fille 
portant  le  prénom  de  Mélanie,  auteur  de 
plusieurs  volumes  de  poésies  qui  ont  eu 
du  succès. 

On  doit  à  cet  excellent  homme,  dont 
la  serviabilité  était  proverbiale  et  qui  fut 
adjoint  au  maire  de  la  ville  d'Etampes,  la 
conservation  de  la  tour  de  Guinette  qui  a 
été  sauvée  par  ses  soins  du  marteau  des 
démolisseurs.  Ce  débris  du  fameux  châ- 
teau construit  par  Robert-le-Pieux,  classé 
parmi  les  monuments  historiques,  rap- 
pelle des  souvenirs  terribles  à  la  popula- 
tion étampoise,  notamment  les  émouvan- 
tes péripéties  du  siège  de  1652,  le  dépeu- 
plement de  la  ville  par  les  maladies  et  la 
profonde  misère  qui  s'en  suivit. 

Paul  Pinson. 


*  * 


Campardon  cite  (page  504)  l'interroga- 
toire de  Marie  Babin  Grandmaison  :  «  in- 
terrogée a  dit  être  ancienne  actrice  à  la 
Comédie  italienne,  et  demeurer  7  rue  Me- 
nars  et  avoir  un  frère,  juge  au  district 
d'Etampes  et  directeur  des  postes  ». 

H.  Fortin. 


* 
*  * 


J'extrais  du  «  [onrnaî  d'un  Bour- 
geois de  Popincourt  »  en  cours  de  publi- 
cation dans  la  Correspondance  Histo- 
rique^ les  deux  passages  suivants  relatifs 
à  cette  actrice,  ainsi  que  l'annotation  de 
ce    fragment  du  manuscrit. 

«Les  demoiselles  Burette, actrices, l'une 
à  l'Opéra,  l'autre  à  la  Comédie-Italienne, 
avaient  loué,  l'été  dernier,  aux  Prés-Saint- 


N'  979. 


367 


Gervais  une  très  belle  maison  de  campa- 
gne qu'elles  ont  subitement  quittée  sur  la 
nouvelle  des  recherches  que  faisoit  de 
toute  part  M.  Doigny,  l'un  des  adminis- 
trateurs des  postes,  instruit  des  dépenses 
considérables  auxquelles  se  livroit  pour 
l'une  d'elles  son  fils,  connu  pour  être  son 
amant  en  titre,  autrement  pour  le  Fran- 
çais son  «  milord  pot  an-fen  »  ;  c'est  la 
demoiselle  Burette  la  cadette,  actrice  du 
Théâtre  Italien,  qui  joue  'e  rôle  de  sultane 
favorite  auprès  du  jeune  M.  Doigny,  fils 
de  l'intendant  des  postes  ;  vieillard  qui  ne 
prêche  pas  d'exemple  puisqu'il  a  lui  même 
une  maîtresse  pour  laquelle  il  fait  une  dé- 
pense énorme  et  qui  probablement  finira, 
tôt  ou  tard,  par  le  ruiner  de  fond  en  com 
ble,  événement  pour  lequel  il  ne  veut  pas 
que  son  fils  contribue  pour  sa  part  ou 
pour  son  compte.  —  I,  33  verso. 


L'INTERMEDIAIRE 

Une    épèe    de    Charles-Edou-r^ 

(XXXIX  ;  XLIV  ;  XLV).  —  Le  comte 
Edouard  Walsh.  marié  deux  fois,  est  mort 
le  I"  décîmbre  1869,  sans  laisser  de  pos- 
térité. H.  DE  W. 


* 


((  Mademoiselle  Burette  l'ainée,  avant 
que  d'entrer  à  l'Opéra,  a,  durant  quel- 
que temps,  joué  la  comédie  sur  le  théâtre 
bourgeois  de  Popincourt,  C'est  là  qu'elle 
a  fait  connaissance  du  sieur  Férousa,run 
des  associs  (fils  d'un  riche  particulier, in- 
téressé dans  l'exploitation  des  fours  à  plâ 
tre  situés  au  dessus  de  Bellevilleet  deMé- 
nilmontant),  qui  conçut  dès  lors  pour  elle 
le  plus  violent  amour,  et  qui  prit  un  beau 
jour  la  poste  avec  elle  pour  aller  Tépou- 
ser  à  Londres. 

((  M""  Burette, la  cadette,  d'abord  mem- 
bre de  la  même  société  dramatique,  est 
aujourd'hui  comédienne  au  théâtre  Italien» 
—  I.  240. 

(Jotinial  d'un  bourgeois  de  Popincouit. 
{Méinoircsde  Lefcbvre  de  iSa/rurar)  publié 
par  H.  Vial  et  G.  Capon.  Correspondance 
hisiorique    el     aichéo/ogique       1 901- 1902. 

Onlit  dans  Campardon,  les  Comédiens 
de  la  il  oupe  du  roi  : 

Marie  Babin  de  Grandmaison,  dite  Bu- 
rette, née  à  Blois  vers  177Ô,  de  parents 
aisés  qui  lui  firent  donner  une  bonne  édu- 
cation musicale.  Elle  se  fit  entendre  la  pre- 
mière fois  à  Paris  au  Concert  Spirituel.  La 
jeune  actrice  sut  conquérir  les  suffrages  de 
son  auditoire,  et,  peu  après,  elle  obtint  un 
ordre  de  réception  à  la  Comédie-Italienne 
où  elle  débuta  le  2  décembre  1782,  parle 
rôle  de  Marine  dans  la  Colonie,  comédie 
en  deux  actes,  traduite  de  l'italien  par  Fra- 
mery,  musique  de  Sacchini. 

H.  VlAL 


Un  marquis  de  Louvois  (XLV). — 
11  s'agit  d'Auguste-Michel-Félicité  Le  Tel- 
lier  de  Souvré,  marquis  de  Louvois,  der- 
nier du  nom,  né  à  Paris,  le  3  septembre 
1783,  mort  le  3  avril  1844.  Il  fut  sous- 
lieutenant  aux  gardes  du  corps  du  roi 
(1814)  et   pair  de  France  (17  août  1815). 

H.  deW. 


Origi.e  (Ju  nom  de  Chamberlain 
(XLVl,  173).  —  M.  E.  T.  trouvera  de 
nombreuses  explications  da^ns  Jadis,  publi- 
cation belge,  dans  laquelle  cette  question 
a  été  posée  il  y  a  environ  deux  ans. 

Jean  Suis. 

Saint-Marc  Girardin  (XLVI,  66, 
250).  —  M.  Saint-Marc  Girardin  s'appelait 
Girardin.  Il  avait  pour  prénom  le  nom  de 
Marc. Qiiand  il  était  tout  petit,  on  l'appe- 
lait dans  sa  famille  le  petit  Marc,  le  petit 
Saint-Marc.  Ce  nom  lui  resta,  et,  quand 
il  commença  à  écrire,  il  le  fit  sien,  le  joi- 
gnant à  celui  de  Girardin.  11  signa  donc  : 
Saint-Marc  Giraidin  On  sait  de  quel 
éclat  il  entoura  ce  nom. 

En  187 1.  M.  Saint  Marc  Girardin,  qui 
habitait  une  maison  de  campagi^e  dans 
les  environs  de  Corbeil.  introduisit  une 
instance  devant  'e  tribunal  de  cet  arron- 
dissement, pour  être  autorisé  à  placer, 
avant  son  nom  patronymique  de  Girardin, 
le  nom  de  Siint-Marc.qu'û  portait  depuis 
de  très  longues  années, et  à  s'appeler  léga- 
lement Saini-Marc  Girardin,  nom  sous 
lequel  il  était  connu,  non  seulement  en 
France,  mais  dans  le  monde  tout   entier. 

Le  tribunal  s'empressa  de  faire  droit, 
par  un  jugement  motivé. à  cette  légitime 
requête.  Il  est  facile  de  s'en  assurer  au 
greffe  du  tribunal  civil  de  Corbeil.  C'est 
donc  très  régulièrement  que,  depuis  cette 
époque,  dont  je  n'a:  pas  la  date  précise 
dans  la  mémoire, le  remarquable  écrivain, 
son  fils,  et  ses  petits-fils,  s'il  en  a.  ont 
porté  et  portent  le  nom  de  Saint-Marc 
Girardin,  comme  nom  patronymique. 

A  la  même  époque,  son  fils  était  sous- 
préfet  à  Corbeil.  J.  L. 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  septembre  1902. 


369 


Le  t^amt-Suaire  de  Turin  (XLV  ; 
XLVI,  84).  —  aue  disait  la  Note  lue 
à  l'Académie  des  sciences  le  22  avril, point 
de  départ  de  toute  cette  discussion  ? 

A  la  suite  des  recherches  nouvelles 
dont  nous  allons  parler,  dit  l'auteur,  il  est 
scientifiquement  démontré  que  le  Suaire  de 
Turin  est  authen'ique. 

Est-ce  démontré  ou  non  ? 

C'est   là     précisément   le    point  à  élu 
cider. 

M.  P.Vignon,  préparateur  dezoologie  en 
Sorbonne,  a  cru  pouvoir  prouver  que 
parmi  les  trente  cinq  à  quarante  linceuls 
de  Jésus  autorisés,  il  en  est  un  authen- 
thique,  qui  serait  celui  de  Turin,  pro- 
priété des  rois  d'Italie. 

Cette  démonstration  est  difficile. 

N'est-il  pas,  en  effet,  à  présumer  que 
tous  sont  inauthentiques,  et  que  les  os- 
tensions  n'o'^.t  été  en  général  concédées 
qu  en  considération  des  possesseurs  et 
dans  un  but  d'édification? 

Spécialement,  en  ce  qui  concerne  l'em- 
preinte de  Turin,  n'est-il  pas  acquis  qu'elle 
a  été  longtemps  considérée  comme  une 
peinture?  N'a  t-on  pas  l'aveu  du  peintre, 
des  mandements  et  mémoires  d  evéques, 
la  bulle  de  Clément  VII,  d'Avignon,  1390, 
ordonnant  de  rappeler  à  chaque  ostension 
que  l'empreinte  n'est  qu'une  peinture  ? 

De  ce  qu'en  1898,  l'image  développée 
sur  la  plaque  de  verre  d'une  photogra- 
phie, par  l'effet  de  quelque  procédé  mal 
connu  ou  mal  expliqué,  aurait  été  un  po- 
sitif (r),  il  ne  peut  être  permis  de  con- 
clure que  la  peinture  a  cessé  d'être  une 

peinture. 

Dans  toute  démonstration  rationnelle 
ou  scientifique,  il  ne  peut  être  question 
de  voir  par  les  yeux  de  la  foi ,  ou  de  s'at- 
tribuer ;e  don  de  double  vue,  mais  de 
prouver  ce  qu'on  dit 

—  Qu'a  donc  prouvé  l'expérimenta- 
teur? 

L'authenticité  du  linceul  de  Turin  ? 

En  aucune  façon. 

L'authenticité  supposant  la  résurrec- 
tion du  corps,  il  eût  fallu  prouver  d'abord 
la  réalité  historique  du  crucifiement  et  le 
fait  matériel  de  la  résurrection,  puis  l'ap- 
parit  on  des  taches  sur  le  linceul  et  la 
conservation  du  linceul  et  des  taches  jus- 
qu'à présent,  et  enfin  l'idenUté  de  ce  lin- 
ceul et  de  celui  qui  est  à  Turin. 


370       

Qu'a  prouvé  M.  Vignon  ? 

Simplement  ceci  : 

Que  des  exhalaisons  ammoniacales, 
agissant,  dans  des  conditions  données, 
sur  un  linge  imprégné  de  myrrhe  et 
d'aloès  peuvent  y  déterminer  des  taches 
brunâtres    . 

Démonstration  naturaliste,  dont  l'effet 
doit  être  limité  strictement  au  fait  dé- 
montré, et  dont  il  Serait  abusif  de  pré- 
teiidre  tirer  d'autres  conséquences. 

M.  Vignon  confesse  n'avoir  pas  vu 
l'étoffe  de  Turin  et  n'en  avoir  eu  à  aucun 
moment  la  moindre  parcelle  entre  les 
mains.  11  n'a  pu  par  conséquent  détermi- 
ner la  nature  des  taches.  Il  a  jugé  des 
ressemblances  sur  descriptions  et  photo  • 
graphies. 

Al.  Vignon  se  contente  d'affirmer  que 
son  accord  avec  les  récits  évangéliques 
sur  les  circonstances  de  l'ensevelissement 
est  «  d'une  précision  inouïe  ». 

Ici  encore  il  semble  s'être  fait  illu- 
sion. 

Les  dimensions  de  l'étoffe  de  Turin 
(4  m.  10  sur  I  m.  40)  et  la  disposition 
des  empreintes  (deux  corps  rapprochés 
par  ies  têtes  s'opposant  dans  le  sens  de 
la  longueur,  vus  l'un  de  face  et  l'autre  de 
dos)  ne  peuvent  aucunement  s'accorder 
avec  l'enveloppement  du  corps  tel  qu'il 
est  indiqué  dans  les  évangiles  ; 

—  Ni  avec  le  mouchoir  de  tête  (le 
suaire  proprement  dit),  placé  directe- 
ment sur  la  face,   d'après  Jean,  20.  v.  7  ; 

—  Ni  avec  l'emploi  des  bandelettes  né- 
cessaires pour  maintenir  le  corps  lié  avec 
des  aromates, d'après  le  récit  de  Jean,  19, 
V.  20  ; 

—  Ni  avec  l'absence  d'aromates  des 
trois  prem,iers  évangiles,  etc. 

Y  a  t-il   d'autres  arguments  allégués  ? 

Pas  que  je  sache. 

Quel  est.  en  somme,  l'intérêt  pratique 
de  la  tentative  de  démonstration  dont  il 
s'agit. 

Vise  t-elle  à  convertir  tout  un  chacun, 
s<  quelles  que  soient  ses  opinions  reli- 
gieuses »,  comme  dit  la  Note  du  22  avril, 
au  culte  du  prétendu  Saint-Suaire  de  Tu- 
rin? 

Ou  à  faire  interdire,  Turin  excepté, 
toutes  les  dévotions  précédemment  auto- 
risées aux  suaires  ou  linceuls  en  diverses 
églises? 

On  peut  se  le  demander. 


N»979- 


L'INTERMEDIAIRE 


371 


Mais  aucun  de  ces  deux  buts  ne  semble 
avoir  la  moindre  chance  d'être  atteint 
d'ici  longtemps. 

II.  Opinions  d'autrefois  (Extraits  et  Ré- 
sumés. 

1.  —  Misson  était  à  Turin  en  i68i, 
lorsqu'on  achevait  d'y  bâtir  à  la  cathé- 
drale une  chapelle  «pour  le  Saint-Suaire.  » 

Il  n'y  aura,  dit-il,  que  du  marbre  noir. 
Ce  marbre  n'est  pas  d'un  beau  noir  ni  d'un 
beau  poli.  On  l'a  choisi  à  cause  de  la  mort 
de  J.-C. 

Le  prétendu  Saint-Suaire  de  Turin  en 
est  la  plus  importante  relique.  II  s'est  mul- 
tiplié ou  reproduit  en  sept  ou  huitendroits. 
11  y  en  a  trois  à  Rome,  un  à  Cadoin  en 
Périgord,  un  à  Besançon,  un  à  Compiègne, 
un  à  Milan,  et  un  autre  à  Aix-la-Cha- 
pelle. 

Ils  produisent  tous  leurs  titres  par 
bulles  de  papes.  Le  Suaire  de  Cadoin  est 
le  mieux  établi  de  tous  :  il  a  été  autorisé 
par  quatorze  bulles.  Celui  de  Turin  n'en  a 
que  quatre. 

Il  y  a  un  autre  fameux  S. -Suaire  à  Lis- 
bonne, dans  l'Eglise  de  la  Mère  de  Dieu. 
Et  combien  y  en  a-t-il  que  nous  ne  con- 
naissons pas? 

M.  Jean  Reiske  a  écrit  une  disserta- 
tion De  Imaginibus  Christi,  léna,  1672. 
On  y  trouvera  plusieurs  choses  très  cu- 
rieuses sur  le  sujet  de  ce  qu'on  appelle  le 
Saint-Suaire.  Il  y  prouve  qu'on  n'avait 
jamais  parlé  de  cette  relique  ;  ni  de  quan- 
tité d'autres,  avant  que  le  vénérable  Bède, 
au  vin"  siècle,  se  fût  avisé  de  publier  ses 
rêveries  dans  son  livre  «  De  locis  sanc- 
tis  », 

Nouveau  voyage  d'Italie,  par  Misson. 
La  Haye,  5*  édition,  173 1,  tome  3,  p.  51, 
52. 

2.  —  Plusieurs  Eglises  se  disputent 
l'honneur  d'avoir  ce  Suaire,  ce  qui  doit 
faire  soupçonner  qu'aucune  ne  le  pos- 
sède . 

dictionnaire  portalij  de  la  Bible 
(par  l'abbé  Baralle)    Paris    Musier,  1760. 

3.  —  D'après  l'abbé  Bergier,  le  théolo- 
gien de  l'Fncyclopédie,  des  linges,  con- 
servés dans  les  églises,  où  était  em- 
preinte la  figure  de  Jésus,  étaient  mon- 
trés au  peuple  dans  les  mystères  que  l'on 
jouait  le  jour  de  Pâques.  11  explique  ainsi 
les    traditions  contradictoires    Larousse, 

au  mot  Suaire.  Olivier. 

* 

UArt  et  r Autel,  articles  de  M.  Charles- 
Félix  Bcllet  qui  tend  à  démontrer  par  les 
textes    sacrés,  que   Jésus    a  été  enseveli 


étant    levé,    ce 
thèse  scientifique  de 


372    - 
qui    est 


M. 


contraire 
Vignon. 


à    la 


* 
♦  * 


Je  lis  dans  une  lettre  adresséede  Besan- 
çon, le  27  germinal  an  II,  par  Baron,  dit 
Challiez,  administrateur,  à  ses  frères,  les 
Sans  Culottes  de  Mont  Fermé  : 

Besançon  où  je  suis  arrivé  le  24,  est  lent 
à  venir.  La  société  y  est  bonne.  Le  fana- 
tisme reçoit  tous  les  jours  des  échecs. Le  ci- 
devant  suaire  a  été  dévoilé,  et  le  peuple  à 
cet  égard  est  parfaitement  désabusé  ;  il  est 
déposé  au  district  pour  être  envoyé  à  la 
Convention... 

(Histoire   de    la    Révolution    dans  ï Ain; 

t.  VI,  16=  époque.    Chapitre  VIII,  p.  14). 

Quel  est  le  suaire  dont  il  est  ici  parlé  ? 

L.  G.  DE  LA  M. 

Notre  collaborateur  trouvera  toutes  les 
références  relatives  à  ce  suaire  dans  le  Lin- 
ceul du  Christ,  étude  scientifique,  par  Paul 
Vignon     (Masson,  Paris  1902). 

La  bibliothèque  de  Besançon  possède  sur 
ce  suaire  deux  dissertations  manuscrites, 
l'une  favorable  à  l'authenticité  de  cette  re- 
lique, l'autre  hostile. 

Voir  aussi  J.  Gauthier  —  Notes  iconogra- 
phiques sur  le  Saint-  Suaire  de  Besançon, 
Acad  de  Besançon,   1883.  pp.    288-320. 

Ce  suaire  se  rapproche  en  apparence  de 
celui  de  Turin  ;  il  est  reproduit  dans  d'an- 
ciennes gravures  ;  il  fut  détruit  pendant  la 
Révolution. 


de 


Le  successeur  de  Voltaire  auprès 
Frédéric  II  (XLVl,  229).  — _  Ce 
successeur  de  Voltaire  auprès  de  Frédé- 
ric le  Grand  était  indubitablement  Char- 
les-François Masson, un  homme  de  beau- 
coup d'esprit,  fort  instruit,  rempli  de  ta- 
lent, mais  tant  soit  peu  aventurier.  Né  en 
1762, dans  la  principauté  de  Montbéliard, 
il  fut  par  conséquent  sujet  de  Frédéric 
Eugène,  duc  régnant  de  Wurtemberg  et 
comme  celui-ci  était  marié  a  une  nièce  de 
Frédéric  le  Grand, Masson  alla  chercher 
fortune  dans  le  pays  Je  sa  souveraine. 

Il  alla  donc  à  Berlin  et  fut  aussitôt 
placé,  en  qualité  d'instituteur,  dans  une 
grande  famille  prussienne.  II  eut  bientôt 
l'occasion  d'être  présenté  au  roi,  qui  l'ad- 
mit parmi  ses  familiers,  mais  sa  faveur 
ne  dura  pas  longtemps,  il  avait  un  franc 
parler  qui  dut  déplaire  au  roi. Entre  temps, 
son  frère,  qui  avait  pris  du  service  en 
Russie,  l'engagea  à  venir  le  rejoindre.  II 
alla  à  Pétersbourg  où  il  trouva  uneprotec- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


io  septembre  190a. 


373    " 


374 


trice  dans  la  personne  de  la  femme  du 
grand  duc  Paul,  née  duchesse  de  Wur- 
temberg, et  fille  de  son  souverain.  Il  fut 
bientôt,  grâce  à  cette  protection,  admis 
par  rimpératrice  Catherine  II  au  service 
de  la  Russie,  et  pourvu  d'un  grade  de 
major  au  2"  régiment  d'infanterie  de 
la  garde.  Nommé,  quelque  temps  après, 
instituteur  du  grand  duc  Alexandre, 
celui  qui  devait  être  un  jour  l'empe- 
reur Alexandre  P"',  il  vécut  depuis  dans 
l'intimité  de  la  cour.  Très  remuant  de  sa 
nature,  il  fut  chargé  de  maintes  missions 
diplomatiques. 

Il  se  maria,  en  1795.  à  une  d"^  de  Ro- 
sen,qui  appartenait  à  une  grande  famille, 
et  il  était  en  train  de  faire  une  brillante 
carrière  dans  la  diplomatie,  lorsqu'un 
jour,  l'empereur  Paul  le  fit  expulser  de 
la  Russie  (1797),  à  cause  de  ses  idées  li- 
bérales. Il  s'en  alla  en  Pologne,  puis  à 
Anspach  où  il  résida  peu  de  temps,  et 
vint  finalement  se  fixer  en  France,  où  il 
obtint  un  emploi  de  secrétaire  général  du 
département  du  Rhin-et-Moselle  ;  il  est 
mort  à  Coblentz  en  1807. 

Il  a  énormément  écrit,  mais  de  tous  ses 
ouvrages  un  seul  lui  a  survécu  :  ses 
Mémoires  secrets  sur  la  Russie  fort  inté- 
ressants, et  qui  sont  regardés  comme 
le  miroir  le  plus  fidèle  des  mœurs  de  l'épo- 
que. DucJoB. 


♦  * 


Dieudonné  Thiébault, dans  ses  Souvenirs 
de  vingt  ans  de  séjour  à  Berlin,  Paris,  Fir- 
min  Didot  frères,  fils  et  C'",  tome  second, 
chapitre  15,  parle  du  chevalier  Masson 
qui,  sur  la  recommandation  de  M.  de 
Gotter,  ministre  de  la  poste,  fut  attaché 
auprès  du  roi  de  Prusse,  vers  1753,  peu 
de  temps  après  le  départ  définitif  de  Vol- 
taire. Masson  était  un  Franc-Comtois, 
capitaine  dans  le  régiment  de  Champagne 
et  chevalier  de  Saint-Louis,  à  qui  Frédé- 
ric Il  fit  offrir  la  clef  de  chambellan  et 
une  pension  de  quatre  mille  francs,  ce 
qui  fut  accepté  par  Masson  après  qu'il 
eut  obtenu  du  gouvernement  français  un 
congé  motivé. 

Le  roi  de  Prusse  ne  tarda  pas  à  recon- 
naître que,  sous  tous  les  rapports,  Masson 
était  beaucoup  trop  au-dessous  de  celui 
dont  il  l'avait  établi  le  successeur,  et 
que  ce  n'était  pas  à  un  gourmand  re- 
nommé,comme  l'était  M.  de  Gotter,  qu'il 
fallait   s'en  rapporter  pour    trouver    un 


remplaçant  à  Voltaire. Masson  était  savant 
et  homme  d'esprit,  mais  son  esprit  était 
plutôt  singulier  et  original  que  juste  et  so- 
lide, et  sa  science  n'embrassait  guère  que 
les  auteurs  classiques  et  les  critiques  esti- 
més. 

Un  jour, le  roi  lui  ayant  demandé,  après 
le  diner.quel  était  le  plus  grand  capitaine 
d'Alexandre,  d'Annibal  ou  de  César, 
Masson  repondit  que  pour  lui  le  plus 
grand  capitaine,  c'était  Henri  IV. 

Une  autre  fois,  dans  un  repas  de  céré- 
monie donné  en  l'honneur  de  la  princesse 
Amélie,  sœur  du  roi  de  Prusse,  laquelle 
avait  eu  une  intrigue  secrète  avec  le  baron 
de  Trenck,  Masson  dit  à  la  princesse 
Amélie  :  «  Madame,  lorsque  M.  le  duc 
«  d'Orléans,  régent  de  France,  donna 
\<  l'abbaye  de  Chelles  à  Mademoiselle 
«  d'Orléans,  sa  fille,  il  lui  tint  ce  langage  : 
«  Ma  fille,  vous  ferez  trois  vœux  :  le  vœu 
«  d'obéissance  et  vous  commanderez  ;  le 
«  vœu  de  pauvreté  et  vous  serez  riche  ; 
«  enfin  le  vœu  de  chasteté,  et  vous  le  gar- 
«  derez  si  vous  le  pouvez  ».  Ce  propos 
qui  rappelait  de  trop  cruels  souvenirs  à 
la  princesse  Amélie,  abbesse  de  Quedlin- 
bourg,  fit  baisser  les  yeux  à  tout  le  monde 
et  amena  un  silence  général. 

Frédéric  ne  revit  plus  le  chevalier  Masson, 
mais  celui-ci  continua  pendant  une  ving- 
taine d'années  à  émarger  sur  les  états  de 
paiement  du  roi  et  comme  il  vivait  seul, 
au  milieu  de  ses  livres,  ne  dépensant  pas 
plus  de  dix  sous  par  jour,  il  alla  après  la 
radiation  de  sa  pension,  retrouver  en 
Franche-Comté  ses  économies  qu'il  en- 
voyait régulièrement  en  France, économies 
grossies  de  leurs  intérêts  composés, qui  lui 
procurèrent  une  rente  bien  supérieureà  ses 
appointements  de  Postdam.  C'est  en 
Franche-Comté  qu'il  acheva  sa   carrière. 

C.  H.  G. 

Les  restes  de  Fouqust  (XLV  ; 
XLVl,  145,  253).  —  La  mort  de  Fouquet 
est  ainsi  annoncée  dans  la  Ga:(eUe  de 
France  du  6  avril  1680  : 

On  nous  mande  de  Pignerol  que  le  sieur 
Fouquet  y  est  mort  d'apoplexie.  Ilavoit  esté 
procureur  général  du  parlement  de  Paris 
et  surintendant  des  finances . 

Sa  veuve,  Madeleine  de  Castilhe,  mou- 
rut le  12  déc.  17 16,  âgée  de  plus  de  80 
ans.  (Même  Galette, n°  du  26  déc.  17 16). 

J'ai  pliblié  d'importants  documents  sur 


N.979 


-" 37=5    - 


Fouquet  dans  mon  Histoire  généalogique 
de  la  maison  de  Laniivy,  Paris, in-4",  1899. 
Voir  la  table  de  ce   volume  à  Fouquet. 

Th.  Courtaux. 


La  tomba  de  rt..oirinieau  Masqu-b 
de  fer  (XLV).  —  On  lit  dans  le  Figaro 
du   18  avril  1902  : 

Les  démolisseurs  viennent  d'attaquer,  rue 
Beautreillis,  17, une  maison  des  plus  curieuses 
qui  soient.  Le  dédale  de  ses  caves  aboutit  à 
des  passages  souterrains  conduisant,  qui  à  la 
Seine,  qui  à  l'hôtel  de  la  fameuse  marquise  de 
Brinvilliers,  qui  à  la  Bastille  :  et  elle  a  pour 
jardin  l'ancien  cimetière  de  l'église  Saint- 
Paul....  C'est  dans  ce  cimetière  que  doit  se 
trouver  le  cercueil  de  l'homme  au  Masque  de 
fer.... 

Je  suis  allé  visiter  la  propriété  dont  le  sol 
doit  nous  livrer  d'historiques  secrets....  Dû- 
ment autorise  par  le  propriétaire,  M.  Mettetal, 
je  m'adresse  au  plus  ancien  locataire, M.  Bou- 
tet,  qui  veut  bien  me  servir  de  guide...  Tout 
au  fond  de  l'enclos,  une  sorte  de  monticule, 
sur  lequel  s'élève  un  fût  de  colonne  brisée, doit 
recouvrir  la  tombe  du  Masque  de  ter. 

—  La  maison  appartint  longtemps  à  M.  le 
comte  de  Flavigny,  me  dit  mon  cicérone — 
Des  documents  authentiques  prouvent  que 
l'homme  au  Masque  de  fer  a,  sous  le  nom  de 
Marchiali,  été  enterré  au  cimetière  Saint-F^aul; 
il  ne  peut  être  que  sous  ce  tertre.  La  tradi- 
tion n'a  d'ailleurs  jamais  varié  à  cet  égard .... 
11  n'est  pastéméraire  de  supposer  de  que  les  tra- 
vaux de  terrassement  pourraient  mettre  à  jou 
les  plus  extraordinaires  découvertes.  .. 

Marins  Topin  et  tout  dernièrement  Funck- 
Brentano  prétendaient  que  l'homme  au  Mas- 
que de  fer  fut  un  ceitain  Mathioli.  Mais  le 
Masque  de  fer  est  demeuré  trente  ans  prison- 
nier et  son  acte  de  décès  lui  donne  quarante- 
cinq  ans  environ.  A  quinze  ans,  pour  Italien 
qu'il  fût,  ce  Mathioli  ne  pouvait  être  un  bien 
redoutable  conspirateur.  La  seule  supposition 
admissible  ferait  alors  du  prisonnier  un  homme 
que  sa  naissance  seule  eût  rendu  dangereux. 
Qiielle  naissance  autre  que  celle  du  sang  de 
la  Maison  de  France  pouvait  inquiéter  Louis 
XIV  ?  Ceci  étant  entendu,  l'hypothèse  du  ba- 
ron deGleichen  devient  presque  vraisemblable. 
Je  sais  qu'elle  est  gênée  par  les  dates  tout 
comme  l'hypothèse  Mathioli, mais  pas  davan- 
tage, et  elle  est  plus  séduisante.  Si  les  restes 
de  l'homme  au  Masque  de  fer  sont,  non  pas 
ceux  d'un  homme  de  quarante-cinq,  mais  de 
soixante  ans  environ,  ce  qu'il  sera  possible 
d'établir  en  cas  d'exhumation,  le  baron  de 
Gleichen  aurait  peut-être  trouvé  le  mot  de 
l'énigme. 

Ce  baron  prétend  dans  Ses  Mémoires  que  le 
fils  d'Anne  d'Autriche  et  de  Louis  Xlll  fut 
çvincc  du  t  ône  au  profit  d'un  fils  de  la  reine 


L'INTERMEDIAIRE 

et  de  Mazarin,  Cet  enfant  aurait  d'abord  été 
élevé  en  secret,  et- Louis  XIV  ne  serait  venu 
au  mondequepostérieurement  au  filsadultérin. 
Ala  mortde  Louis  Xlll, Anne  d'Autriche  et  Ma- 
zarin auraient  substitué  leur  propre  enfant  au 
vrai  Louis  XIV,  envoyé  ce  dernier  quelque 
part  en  province  et  plus  tard  en  prison  per- 
pétuelle. Ainsi  s'expliqueraient  les  extraordi- 
naires précautions  prises,  les  marques  de  pro- 
fond respect  de  tous  les  geôliers,  et  enfin 
l'étrange  discrétion  de  nos  rois  lorsque  leurs 
maîtresses  les  plus  coûteusement  aimées  les  in- 
interrogeaient sur  l'homme  au  Masque. 

La   descendance   de     Mazarin    aurait    donc 
illégalement  régné  sur  la  France.   F.   Ponsaud. 

Nauroy. 


* 


Les  fouilles  ont  été  faites  sur  l'empla- 
cement du  cimetière  Saint  Paul.  Il  a  été 
trouvé  une  grande  quantité  de  bières 
bouleversées;  les  mieux  conservées  pro- 
venant naturellement  des  inhumations 
qui  étaient  encore  faites  au  moment  de  la 
désaffectation. 

Dans  ce  cimetière  très  étroit,  et  où  les 
inhumations  étaient  nombreuses,  on  de 
vait  souvent  relever  les  corps.  D'où  la 
nécessité  d'un  ossuaire,  d'un  charnier,  qui 
a  été  retrouvé  a.vec  ses  os  encore  rangés 
symétriquement.  Il  était  en  contre  bas  du 
sol,  à  l'endroit  où  la  légende  avait  placé 
le  tombeau  du  Masque  de  fer.  On  avait 
remarqué,  en  ce  lieu,  certaine  disposition 
en  maçonnerie  ;  on  en  avait  conclu  qu'il 
y  avait  là  quelque  souterrain  mystérieux 
où  était  enterre  le  prisonnier  dont  la  dé 
tention  fut  un  si  long  mystère.  Il  n'en  est 
rien. 

Tout  le  terrain  occupé  par  ce  cime- 
tière n'a  pu  être  fouillé,  parce  que  la 
moitié  est  toujours  recouverte  par  des 
constructions,  mais  dans  la  partie  re- 
muée, il  n'a  été  fait  aucune  découverte  di- 
gne d'intérêt  ;  et  ence  qui  concerne  le  Mas- 
que de  fer,  comme  on  devait  s'y  attendre, 
on  n'a  rien  pu  relever. 

Si  les  os  de  ce  personnage  étaient  dans 
le  charnier,  confondus  avec  ceux  de  tant 
d'autres  trépassés,  ils  sont  aujourd'hui 
aux  Catacombes,  où  tous  les  ossements 
ont  été  transportés. 

Ces  renseignements  nous  sont  donnés 
par  M.  le  docteur  Capitan  qui  a  été  auto- 
risé, comme  professeur  à  l'Ecole  d'an- 
thropologie, à  suivre  les  fouilles. 

.    La  R. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


377 


378 


10  septembre  190a 


?  ouis  XVI  écrivain  (XLVI,  290). — 
Pour  la  traduction  de  l'œuvre  de  Horace 
Walpole,  voir  Intenncdiaire,  XXIII,  388, 
717  et  XLII,  535  Quant  à  Louis  Xyi, 
écrivain,  voir  t  I,  page  S'?  :  Un  volume 
écrit  de  la  main  de  Louis  XVl  et  t  X,  167, 
2ig  :  Seplchcnes  psendonynie  de  Louis 
XF/,traduction  de  Gibbon,  Histoire  delà 
décadence,  etc. Le  roi  infortuné  étant  enco- 
re dauphin  fut  aussi  l'auteur  de  :  Maximes 
morales  et  politiques,  tirées  de  Télémaque, 
qu'il  composa  typographiquement  et 
imprima  lui  même,  en  1766,  à  Versailles, 
en  son  atelier  dirigé  par  A.  M.  Lottin.  Il 
a  été  parlé  de  ce  travail  dans  notre  recueil, 
mais  je  ne  puis  retrouver  ni  la  date  de  la 
publication,  ni  l'intitulé  de  la  rubrique. 

A   S..  E. 

Vn  prétendu  Louis  XVII  (XLVI, 
14,  148,  255).  — J'ai  seulement  répondu 
à  la  question  par  une  autre  pouvant  met- 
tre M.  <,<  Pila  »  sur  une  piste  ayant  un 
semblant  de  vérité  par  suite  de  nationa- 
lité ;  sa  lettre  n'indiquait  aucun  nom. Or, 
j'avais  lu  dans  la  Plume  (n<^=  249-250 
des  i^'"et  15  septembre  1899,  page  552, 
colonne  2): 

Un  être  quelconque  ayant  eu  des  com- 
mencements m3'stérieux,  meurt-il,  qu'aus- 
sitôt dans  les  coins  du  monde  où  il  a  vécu 
on  voudrait,  sur  sa  tombe,  marquer  le  nom 
de  Louis  XVIL  Ainsi  pour  le  maréchal 
russe  Diébitsch,  pour  le  père  Fulgence,  etc. 

(Henri  Provins). 

Notre  érudit  collaborateur  le  duc  Job 
m'excusera  de  lui  avoir  fait  espérer  invo- 
lontairement une  trouvaille  ;  ce  n'est  qu'un 
imperceptible  écho  que  j'apportais  à  la 
grande  consultation  Louis  XVIL 

Robert  Géral. 

La  veuve  du  Pbiiippe-Egaliîé 
s'est-eIU>  remariée  ?  (XXXVll  ;  XL  ; 
XLl  ;  XLII  ;  XLIV  ;  XLV  ;  XLVI.  255) 
— Je  rappelle  à  M.  A.  S  E.que  le  nom  du 
fidèle  ami  s'écrivait  Rozetet  nonRouzet,  et 
ce  d'après  la  signature  authentique  de  ce 
personnage.  Fac-similé  de  cette  signature 
a  été  envoyé  à  l'Intermédiaire.  T. 

Complices  de  l'atteDtat  du  prince 
Napoléon  à  Htra&bourg  (XLVI,  15, 
150,  201).  —  Madame  Gordon  est  morte 
à  Paris,  le  1 1  mars  1849.  Voir  la  question 


que  j'ai  posée  il  y  a  quatre  ans   environ 
sous  la  rubrique  qui  porte  son  nom. 

Nauroy. 


Notes  aux  1  épouses  publiées,  col.  261- 
265 

1.  —  Le  colonel  Vaudrey  avait  18  ans 
à  son  entrée  à  l'Ecole  Polytechnique,  en 
1802.  En  1848,  il  était  donc  âgé  de  64 
ans. 

II  —  Il  est  dit  que  M"'  Gordon  faisait 
des  armes  comme  la  chevalière  d'Eon.  Le 
chevalier  d'Eon  est  mort  à  Londres,  le 
21  mai  1810,  mais  la  chevalière  d'Eon  a 
la  vie  dure  Elle  est  des  morts  qu'il  faut 
qu'on  tue.  L.-N.  Machaut. 


*  * 
Dans    sa  réponse  à  cette  question,  M. 

H.  G.    M.  aborde   incidemment    un  sujet 

quelque   peu    accessoire     et    discutable, 

savoir  «  le  décret   dictatorial,  confisquant 

les  biens  de  la  famille   d'Orléans  >»   ;  M. 

H.  G.  M.  déclare    que  ce  décret  constitue 

«   le    plus   grand,    le    plus    injustihable 

attentat  contre  la  propriété,  qu'ait  vu  se 

consommer   en    France  le  xix*   siècle  », 

G'est  là  une  affirmation  un    peu  h.asardée, 

qui   appelle  nécessairement  une  réplique, 

II  y  aurait  beaucoup  à  dire  sur  la  nou- 
velle question  soulevée  par  notre  collè- 
gue. Je  me  contenterai  pour  cette  fois,  de 
lui  présenter  ces  quelques  observations  : 

1°  Jules  Favre  avait  déjà  fait  (en  1848) 
une  proposition,  dans  le  sens  d'un  sé- 
questre sur  les  biens  des  d'Orléans  ; 
Louis-Napoléon  n'était  donc  pas  seul,  à 
songer  à  une  mesure  de  ce  genre. 

2°  Le  10  avril  1832,  Louis-Philippe 
avait  obligé  les  membres  de  la  branche 
aînée  de  Bourbon,  à  vendre  leurs  biens, 
sauf  Chambord,  qu'il  prétendait  garder 
pour  lui  !  N'est-ce  pas  un  précédent  ? 

3*  La  fortune  provenant  du  duc  de 
Bourbon  avait  une  origine,  que  l'on  peut 
appeler  tout  au  moins  douteuse,  et  que  le 
public  n'hésitait  pas  à  considérer  comme 
criminelle.... 

4°  Et  enfin,  les  anciens  apanages  n'a- 
vaient ils  pas  été  supprimés  ? 

Le  décret  du  22  janvier  1852  n'est  donc 
point  «  injustifiable  »,  et  si  M.  H.  G.  M 
désire  que   nous  discutions   ce   sujet   plus 
complètement,  je  suis  tout  à  ses   ordres. 
Marquis  deGhauvelin. 


N-  979. 


L'INTERMEDIAIRE 


379 


38Ô 


Le  premier  musée  d'artillerie  à 

Paris  (XLVI,  225).  —  Il  y  avait  au 
xviii*s.  une  salle  de  la  Bastille  où  l'on  con 
servait  quelques  modèles  d'armes  dans 
des  vitrines.  Lorsque  Pierre  le  Grand  vint 
à  Paris,  il  demanda  à  visiter  la  Bastille, 
on  l'y  conduisit,  mais  on  ne  lui  en  mon- 
tra que  la  salle  d'armes  Le  gouverneur 
avait  été  prévenu  par  lettre  d'avoir  à  s'ar- 
ranger pour  qu'il  ne  pénétrât  pas  ailleurs 

11  semble  que  lorsque  Choiseul  ordonna 
en  176c)  l'organisation  «  d'un  dépôt  de 
modèles  avec  pièces  explicatives  »  à 
l'Arsenal,  le  long  de  la  Seine,  les  objets 
conservés  à  la  Bastille  durent  y  être  trans- 
portés. 

Voici  Cï  qui  m'amène  à  cette  convic- 
tion : 

Le  musée  d'artillerie  fut  créé  par  arrêté 
du  Directoire  du  23  brumaire  an  V  :  Les 
archives  ducomitéd'artillerieràSaint-Tho- 
mas  d'Aquin)  contiennent  tous  les  docu- 
ments relatifs  à  sa  constitution  et  à  ses 
augmentations  successives.  Or  aucun  pa- 
pier n'indique  l'arrivée  des  modèles  de  la 
Bastille  Avant  la  création  de  ce  musée, 
Régnier  avait  été  chargé  de  recueillir  tou^ 
les  modèles  dans  les  dépôts  publics,  et 
dans  aucun  de  ses  papiers  non  plus  il  n'est 
question  des  objets  de  la  salle  d'armes 
de  la  Bastille. 

Si  les  objets   de    la  Bastille   n'avaient 


enchâssé  dans  le  pommeau  (V.    l'édition 
L.  Clédat,  Paris,  1887,  p.  93). 

jACaUES  SOYER. 


de 


Impavide  (XLV  ;  XLVI,  1 57,320).  —  Le 
mot  a  été  certainement  employé  avant  le 
21  mai  1901,  puisque  je  l'ai  trouvé  dans 
une  mienne  élude  sur  VEnfance  vialhcii- 
reuse,  ouvrage  de  Paul  Strauss  parue  le 
20  juin  1896,  dans  le  n°  32  de  notre  re- 
vue La  Critique.  En  donnant  ce  qualifica- 
tif de  TWt'/t;  Impavide  k  l'assistance  publi- 
que,protectrice  titulaire  des  enfants  assis- 
tés,j'ai  peut  être  gratifié  d'un  néologisme, 
très  explicite  d'ailleurs,  notre  vocabu- 
laire Alcanter  de  Brahm. 


* 
*  ♦ 


Au  lieu  d'iîlaboraiur,  lisez  :  si  fractus 
illahatur  orbis,  du  verbe  illahor  ;  le 
globe  terrestre  viendrait  à  se  briser,  que 
ses  fragments  le  frapperaient  sans  le  faire 


sourciller. 


D^  B. 


pas  été  versés  avant  sa  destruction,  étant  [  Pyrale). 
donné  l'ordre  admirable  des  papiersdeRe- 
gnier,  on  en  trouverait  trace  aux  archi- 
ves del'artiUerieà  Saint-Thomas  d'Aquin. 
J'ajoute  que  j'ai  vainement  cherché  aux 
Archives  nationales  ou  dans  les  divers  dé- 
pôts publics  un  inventaire  de  la  salle 
d'armes  de  la  Bastille. 

Un  Rat  de  BiBuoTHÈauE. 


Piraustre  (XLVI,  178).  —  La  réponse 
à  cette  question  résultera  très  simple- 
ment de  la  réunion  de  différentes  indica 
tions  tirées  du  Thésaurus  de  Henri  Estienne 
au  mot  TTUjOauT?/),-)  de  l'Histoire  iiatiuelle 
de  Pline  (XI,  36)  et  de  V Entomologie  ana' 
lytique  de  G  Dumeril  {Mém.  de  1  (Jlc. 
des  Se.  t.  XXXI,  1800,  p.   1162,    article 


Il  n'était  pas  dans  la  Bastille  même, 
mais  au-dessus  de  la  voûte  d'entrée,  rue 
Saint-Antoine.  11  en  existe  une  gravure 
curieuse,  qui  représente  toutes  les  armes 
rangées  de  façon  décorative,  comme  on  le 
fait  encore  aujourd'hui.  Erasmus. 

Etymologic-)  des  noms  de  Joyeuse 
et  Durandal  (XLVI,  116).  —  L'auteur 
de  la  Chanson  de  Roland  raconte  que  l'é 
pée  de  Charlcmagne  a  été  appelée  ycj'CMj^.' 
en  signe  de  grande  joie,  à  cause  du 
fragment  de    la    sainte   Lance  qui    était 


Et  d'abord,  il  faut  vraisemblablement 
modifier  et  rectifier  la  désignation  de 
l'insecte.  Je  crois  que  le  moi  piraustre,  s'il 
n'est  pas  textuellement  celui  de  saint 
François  de  Sales,  a  du  par  la  suite  être 
échangé  en  pyranste,  car  Vlntrodnetion  à 
la  vie  dévote  a  été  revue  e  t  mise  en  meilleur 
françois  (comme  cela  est  arrivé  en  1709, 
par  les  soins  du  jésuite  Jean  Brignon). 

Sous  réserve  de  cette  observation,  il 
est  indubitable  que  piraustre  désigne  ici 
l'insecte  fabuleux  qu'on  a  aussi  parfois 
appelé  pyrale . 

Lq  nom.  à.Q  pyrale,  quoique  tout  à  fait 
grec,  vy-p'Aiç,  était  celui  d'un  oiseau, comme 
ou  peut  le  voir  par  le  passage  d'Aristote  où 
ce  nom  est  employé,  mais  Pline  s'en  est 
servi  pour  designer  un  insecte  qui,  dit-il, 
provient  du  feu  {iinde  et  nomen  accipit\ 
C'est  probablement  pour  faire  droit  à  cette 
fausse  idée  que  Fabricius  l'a  adopté,  car 
les  pyrales,  comme  tous  les  autres  insectes 
nocturnes,  viennent  souvent  le  soir, attirées 
par  l'éclat  de  la  lumière,  se    jeter   sur   nus 


DES  CHERCHEURS  BT  CtiRIEUX 


381 


382 


to  septémktf  i^dl 


flambeaux  et  elles  s  y  brûlent  ou  y  trouvent 
la    mort  »  (C  .  Duméril). 

Pline  en  effet, (XI,  36)  s'exprime  ainsi  ; 
Gionit  aliqua  et  contrarinm  natnrce  ele- 
meiiium  (il  s'agit  ài\  feu).Siqitii.Uui  i;i  Cy 
pri  œrariis  fornacibiis^  et  medio  igni  majo- 
ris  musccv  inagnitndinis  volât  pemtatum 
quadnipes  :  appcUatiir  pymlis  a  quibiis- 
dam  pyramta.  Qjiaiiidiii  est  in  igné,  vivit, 
qunm  evasit  longiore  paulo  volata,  emori- 
tuf . 

Qiioi  qu'en  dise  le  bon  Pline,  c'est  jus- 
tement le  contraire  qui  arrive. 

Le  (ou  la  ?)  pyrauste  a  été  mentionné 
dans  Zénodote,  Eschyle,  Elien  ;  mais 
Aristote  ne  lui  a  pas  donné  de  nom  spé- 
cial. Recta. 

De  suite  ou  tout  de  suite  (XLVl, 
233).  —  A  Cherbourg,  dans  le  langage 
populaire,  les  mots  tout  de  suite  et  tout  à 
l'heure  sont  employés  dans  un  sens  diffé- 
rent de  l'usage  général.  Pour  celui  ci, 
tout  de  suite  indique  un  futur  immédiat, 
et  tout  àl'henre  un  futur  prochain.  A  Cher- 
bourg, au  contraire, /oi//  de  suite  veut  dire 
immédiatement  à  la  suite  (de  ce  dont  je 
m'occupe  en  ce  moment)  et  tout  à  l'heure 
signifie  :  tout  à  fait,  absolument, à  l'heure 
même  où  nous  sommes,  c'est-à-dire  tou- 
tes affaires  cessantes,  à  l'instant  même. 
Il  semble  que  cette  manière  de  compren- 
dre les  deux  expressions  soit  plus  logique 
que  celle  qui  est  généralenient  adoptée. 

V.  A.  T. 

Locutions  défectueuses  •  (XLVI, 
292).  —  Je  veux  croire  quej.  L  est  un 
ironiste  plein  de  fantaisie  et  que  sa  foi  en 
la  correction  académique  est  de  forme 
pure.  Ne  sait-il  pas  que,  pour  ne  citer  que 
ces  exemples.  Loti  a  osé  écrire  \<  en  pieds 
de  bas  »  par  analogie  sans  doute  avec 
l'expression  ns  en  bras  de  chemise  »,  elle- 
même  très  fautive;  qu'Augier  a  dit  «  sous 
le  rapport  de  »  dans  le  Fils  de  Giboyer 
et  «  s'applaudir  que  »  ;  au  lieu  de  «  s'ap- 
plaudir de  »;  queO.  Feuillet  a  employé 
N<  stupéfait  »  ;  comme  la  troisième  per- 
sonne d'un  verbe  stupéfaire  (?)  et  que 
l'Académie  tout  entière  a  inscrit  dans 
son  Dictionnaire  cette  phrase,  double- 
ment regrettable  «^  Curer  ses  oreilles  y>  et 
alors  que  chacun  sait  qu'on  doit  écrire 
s<  Se  curer  les  oreilles  »  et  ne  le  point 
taire. 


Bij:i  sûr  «  on  ne  remplit  pas  un  but  », 
on  n.'  part  pas  à  Compiègne  non  plus 
qu'^;z  manœuvres,  comme  on  l'a  lu  dans 
un  document  fameux,  et  l'on  dit  quand 
on  parle  le  français  plus  ou  moins,  une 
heure  un  quart  ou  moins  un  quart. 

Q.11J  ne  doit-on  pas  reprendre  dans  les 
écrivains  modernes?  Fa  ut  il  faire  la  chasse 
à  tous  les  »>  de  façon  à  ce  que  y,  s<  con- 
sentira ce  que  *,  «  invectiver  quelqu'un  », 
4<  se  di-;puter  avec  »,  «y  voir  clair  »  ;  et 
aux  assemblages  grotesques,  tels  que 
n  comme  de  juste  y>,  «  à  l'avance  », 
comme  tout  »«en  outre  de  cela  »,»<  amant 
de  cœur  d  pour  amant  du  cœur  i>,et  autres 
déviations,  adultérations,  déformations  et 
défigurations  de  la  langue  française  ? 

CuRiosus . 


Le  mot  trouillot  (XLVJ. 

Tro  liilot  s.  m.  Petit  trèfle,  triolet  tnofo- 
lium  m:  nu  s. 

Trouillote  s.  f.  Petite  truie. 

{Glossaire  du  patois  de  Chaussin,  par 
M""  Grosjean, institutrice  et  M. le  D''  Briot, 
conseillergénéraldu  Jura.  1902). 

Le  mot  trouillot  ne  serait-il  pas  em- 
ployé dans  certains  pays  comme  masculin  : 
trouillot  (petit  cochon)  ? 

Monsieur  le  conseiller  général  du  Jura, 
Briot,  auteur  du  glossaire  cité  ci-dessus, 
aurait  alors  omis  de  mentionner  cette  si- 
gnification par  égard  pour  M.  Georges 
Trouillot,  président  du  même  conseil  gé- 
néral. 

Quelque  collaborateur  pourrait-il  don- 
ner là-dessus  des  éclaircissements  ? 

U. 


Comment  écrire  1900  en  chiffres 

romain  ^  (XL;  XLl;XLll). — Lasociétéhis- 
torique  et  archéologique  de  Corbeil-Etam- 
pesa  publié, en  1901, un  magnifique  volume 
grand  in-4°  enrichi  de  54  superbes  plan- 
ches en  héliogravure,  dont  voici  le  titre  : 
J/'ilîerov,  son  passé,  sa  fabrique  de  porce- 
laine, son  état  actuel.  En  bas  du  titre, 
selon  la  coutume,  figure  la  date  ainsi  im- 
primée :  MCMI. 

Cela  est  très  clair  et  fait  très  bien. 
Comme  renseignement  utile,  on  peut 
ajouter  que,  sur  les  54  planches  qui 
ornent  ce  volume  de  grand  luxe,  24  re- 
produisent les  plus  beaux  spécimens 
connus  de  cette  belle  porcelaine  de  Ville- 


N«979. 


L'INTERMEDIAIRE 


583 


384 


roy,  si  recherchée  aujourd'hui.  Quelques 
exemplaires  de  cet  admirable  ouvrage  ont 
toutes  les  planches  tirées  en  couleur. 

Jean  Cccluatrix. 

Savants  morts  de  faim  (T.G.,8::3). 
—  Cette  question  déjà  posée  n'a  pas  eude 
réponse  :  Est-il  permis  de  demander  à 
nouveau  :  Y  eut-il,  au  xix'  siècle,  des  sa- 
vants qui  moururent  de  faim  ou  d'extrême 
misère?  S.  I. 

L'histoire  dans  les  romans  (XLIV  ; 
XLV) — Amesurequel'histoirese  précisera 
et  se  développera. les  historiensrecherche- 
ront  de  plus  en  plus  les    indications  les 
plus  sûres.,    et    une  critique   de    plus  en 
plus  exercée,   fondée  principalement    sur 
les  rapports  des  arts  et  des  sciences,  pro- 
duira des  résultats  dont  nous  n'avons  pro- 
bablement qu'une  très  vague    idée.   S'il 
en  est  ainsi,    les  indications    historiques 
disséminées  dans  les    romans  ne  seront- 
elles  pas  de  plus  en  plus  suspectes,  négli- 
gées  et    même     méprisées  ?   j'ai  essayé 
pour  l'histoire  des   origines    des  arts  et 
des  sciences,  de  tirer,  à  titre  conjectural, 
certains  renseignements  des  plus  ancien- 
nes traditions  et  légendes  de  divers    peu- 
ples {Histoire  nouvelle  des  arts  et  des  scien- 
ces, 1877,     n'^'    loS.  Intermédiaire,    XVII, 
737  :  Valeur  historique  des  anciennes  tra- 
ditions),et  j'ai  rencontré  beaucoup  de  scep- 
ticisme. Je  crois  qu'il   serait   bien  moins 
utile  et  encore  plus  téméraire  de  chercher 
des  faits  historiques   dans   les  contes  du 
moyen  âge  et  les  romans  des  temps  mo- 
dernes. Comme  Grimm  l'a  remarqué, il  n'y 
a  certainement  rien  de  si  opposé  que  l'his- 
toire et  le  roman  — et,  suivant  un   vieux 
proverbe,  le  menteur  fmit   par    ne    plus 
obtenir  créance,  même  en  di.'^ant  vrai. 
Alphonsk  Renaud. 


Barème  ou  Barréme  :  (XLVI,  228). 
—  Je  crois  que  l'usage  a  prévalu  d'écrire 
Barcme  pour  les  ouvrages  d'imprimerie 
de  ce  nom  désignant  les  comptes-faits, 
mais  Je  nom  du  mathématicien  s'écrit 
Bar  r  nue. 

Le  frontispice  de  l'ouvrage  qu'il  publia 
en  1671  :  Z.C  livre  nécessaire  a  tonte  sorte  de 
conditions,  composé  par  le  sieur  Barréme 
aritmélicien  a  été  reproduit,  p,  57  de  l'ou- 


vrage de  M.  G.  Maupin  :  Opinions  et  curio' 
sites  touchant  la  mathématique  (Paris,  G. 
Carré  et  C.  Naud,  1898).  Recta, 

♦ 

J  ai  sous  les  yeux  une  signature  auto- 
graphe de  Barrême  au  bas  d'un  Avis  au 
public  extrait  d'une  édition  de  ses  Comp- 
tes-Faits ;  il  s'y  trouve  bien  deux  r.  A  cette 
époque,  il  demeurait  «  sur  le  quay  de 
Conty,  à  la  première  porte  cochère  après 
la  rue  Guénégaud.  »  j  C.  Wigg. 

Il   n'est  pas  surprenant  de  voir  ce  nom 
écrit    de  deux   façons    ditïérentes.    Jadis 
l'orthographe  des   noms  de   famille  était 
très   variable  ;  Enghien   s'écrivait    aussi 
Anguien.  Je  trouve  dans   les   titres  d'une 
famille  bourgeoise  au  xvui*^  siècle  plusieurs 
noms  avec  des  orthographes  différentes  : 
Ouarente  et  Quarante;  Gré^ardttGrisard; 
La  Loy,  de  la  Loy  ti  Delaloy .  Montferrand, 
de  Montferrand  et  Demontferrand,  La  par- 
ticule,   à     laquelle    la     vanité     moderne 
attache  une  si   grande   importance,    n'en 
avait  aucune  ;  souvent   on    la  confondait 
avec  le  nom.  Je  possède  une  lettre    auto- 
graphe du  chancelier  de   Maupeou  signée 
Demanpeou.  M.  L.  D.  P. 

1 

Les  lucioles  (XLVI,  282),  —  Voir  C, 
Duméril.  Entomologie  analytique,  p.  455, 
4t8.  Genre  Lampyre  ou  ver  luisant. 

D'après  les  indications  de  cet  article  et 
aussi  de  celui  du  Ttjesaurus  d'Henri 
Estienne,  1!  est  impossible  d'admettre 
l'assertion  de  VAthenœum. 

Le  ver  luisant,  ou  son  insecte  parfait 
(lampyre)  se  trouve  mentionné  formelle- 
ment dans  Pline  (XI,  34  et  XVIII.  26), 
Aristote,  Suidas,  Photius,  Dioscoride  et 
ce  ne  sont  pas  les  noms  qui  lui  ont  man- 
qué : 

en  grec  :  /«//Tru/st?,     T:uy'Av.ij.iSiç  ; 

en  latin  :  noctiluca,  nocticula,  nitednla, 
locula.  /ucio,  luciola.  flamundcs,  lucernula, 
incedula,  cicindela,  laiiipyris. 

Voici  ce  qu'en  a  rapporté  Pline: 

(XI,  34).    . 

Lucent  tgnium  modo  noclu.latcrum  et  clu- 
nium  colore  lampyridcs,  nunc  pemurnim 
hiatu  rcfulgentcs,  nunc  vero  conipressu 
obiimbralœ  non  an  le  tnalura  pabtila,  aut 
posl  desecta  conspicucB. 

(XVIII,  26). 

Signum  matiirita/is  hordei   luccntes  vcs~ 
père,  per  arva  cicindelœ  :  Ita,  appellant  rus- 


DÈS  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


385 


386 


10  septembre  1903, 


tici  stellantes  volalus  ■  Grœa  vero  lampyti- 
das,  tncredibili  bcnignitate  naturœ. 

Recta. 

Une  brochure  rarissime  sur  les 
Burgraves  (XLVI,  233).  —  Le  titre  de 
cette  brochure  est  : 

Trilogie  sur  les  Burgraves 
par  le  capitaine  Pierre  Ledru 
Extrait  d'un  journal  quotidien 
Paris,    Garnier   frères,    éditeurs.    Palais- 
Royal  1843. 

Cette  plaquette,  de  format  grand  in-8, 
n'est  pas  «  assez  épaisse  »  :  elle  se  com- 
pose de  quatre  feuillets,  avec  de  nom- 
breux blanc  et  cinq  bois  n'ayant  aucun 
rapport  avec  les  Burgraves  ;  le  papier  seul 
est  épais. 

Le  premier  feuillet  est  consacré  au  titre 
ci-dessus. La  vignette  de  tète  de  la  page  i , 
qui  représente  une  muse,  la  lyre  en  main, 
assise  au  milieud'une  demi  douzaine  d'au- 
diteurs, (de  Moraine  Jf/.  Mos.  Williams 
sculp.)  précède  une  lettre  de  l'auteur  en 
date  du  17  mars  1843.  La  fm  de  cette 
épitre  occupe  la  moitié  de  la  page  2.  dont 
le  cul-de-lampe  représente  un  bibliophile, 
en  casquette  et  en  pantalon  à  pieds,  lisant 
assis  au  milieu  de  son  cabinet. 

La  page  3  comprend  :  le  titre  Trilogie 
au  centre  d'un  fleuron  quadrillé,  l'épi- 
gramme  n°  i  : 

((  Les  Burgraves  de  l'r.ncien  temps  » 
et  comme    cul-de-lampe,    un   monument 
gothique   avec  une   statuette  de  Madone 
et  différents  objets  religieux. 

A  la  page  4,  autre  tleuron  quadrillé, 
puis  l'épigramme  n°  2  : 

'<  Hernani  vaut-il  les  Burgraves  ?  » 

Le  culde-lampe  est  une  scène  d'amour 
dans  un  décor  romantique  qui  fait  songer 
au  duo  de  la  Favorite.  (G.  B.  del  Ecosse 
se.) 

La  page  5  contient  les  deux  vers  de  la 
3'  épigramme,  surmontés  d'un  fleuron 
quadrillé  et  encadré  d'abeilles  ;  le  mot 
Fin  surmonte  un  cul-de-lampe  représentant 
l'Amour  pleurant  sur  une  urne  funéraire 
voilée  de  crêpe,  dans  un  paysage  de 
cyprès.  Au-dessous  d'untiret,  dans  l'angle 
de  droite,  on  lit  «  de  l'impiimerie  d'Ad 
Blondeau,  rue  Rameau.  7  ». 

Je  possède  cette  plaquette  depuis  une 
trentaine  d'années,  et  je  remercie  Ego 
d'en  avoir  signalé  la  rareté,  qui  me  fait 
un  devoir  de  l'offrir  à  la  bibliothèque  de 


la  Comédie  Française,  remise  en  ordre 
avec  tant  de  zèle  et  de  soin  par  mon  ami 
Jules  Coùet.  Georges  Monval. 

Question    sur   George   Sand 

XLVI,  176,  236).  —  Dans  la  Revue  archéo' 
logique  et  historique  du  Bcrry,  année  1895, 
monsieur  Duguet  (sous  le  pseudonyme 
de  Pontaulais)  a  publié  un  article  inti- 
tulé :  Un  grand  homme  de  la  Châtre.  C'est 
la  biographie  et  la  bibliographie  de  Henri 
Thabaud  de  Latouche,  qui  fut  l'initiateur 
de  George  Sand,  puis  son  ennemi.  On 
peut  trouver  là  de  nombreux  détails  inté- 
ressants sur  George  Sand. 

Comte  DE  Bon  Y  de  Lavergne. 

Booker  Washington  (XLVI,  234), 

—  Je  suis  à  peu  près  sûr  que  la  revue 
de  quinzaine,  Foi  et  Vie^  8,  (rue  d'Al- 
sace, Saint-Germain-en-Laye),  a  donné 
une  élude  assez  complète  sur  ce  person- 
nage, depuis  le  commencement  de  la  pré- 
sente année  1902.  Mais  il  m'est  impossi- 
ble d'indiquer  dans  quel  numéro, 

V.  A.  T. 

Voir  L' HumaniténouveUe(rQvuQ)  novem- 
bre 1900. 

Couteau-présentoir   (XLVI,    293). 

—  Je  crois  que  le  couteau-présentoir  était 
un  outil  à  lame  fort  large,  sur  lequel  on 
présentait  au  convive  la  portion  de 
mets  choisie  par  lui  sur  le  plat  de  ser  - 
vice.  H.  CM. 

Tableau  de  la  sainte  Vierge  (XLVI, 

235).  —  Ne  serait-ce  pas  N.-D.  de  Czens- 
tohowo  (en  Pologne^  ?  Voir  pour  le  reste 
sous  ce  nom.  Ky. 

Villard  de  Honnecourt  (XLVI,  172, 
300).  —  Sur  cet  architecte  du  xiu®  siècle, 
originaire  de  Honnecourt,  à  5  lieues  de 
Cambrai,  il  faut  lire  la  très  curieuse  étude 
de  Jules  QLiicheiat  :  Notice  sur  l'album  de 
Vitlard de  Ho/inecourtfd^n&cJvfé/angesd'ar^ 
chéologie  et  d'histoire,  archéologie  du  moyen 
âge,  mémoires  et  fragments  réunis  par 
Robert  de  Lasteyrie,  Paris,   1886,  p.  238. 

Jacques  Soyer. 

L'architecte  de  l'église  Sainte- 
Waudru,  à  Mens  (XLIV), —  Au  récent 
Congrès   archéologique   de  Bruges,     M, 


U*  979 


L'iNfERMÉDIAIRÈ 


387 


—    388 


Joseph  Hubert,  l'éminent  restaurateur  de 
la  collégiale  de  Mens,  a  fait,  sur  ce  capti- 
vant problème  de  l'histoire  de  l'art,  une 
nouvelle  communication  qui  sera  insérée 
dans  les  comptes- rendus  du  Congrès 

Puis-je,  à  ce  propos,  renouveler  per- 
sonnellement la  question  qui  fut  posée,  il 
y  a  plus  d'un  an,  par  X.  Y.  Z.  dans 
Vlntermédiaiie  et  qui  est  restée  sans  ré- 
ponse : 

Les  plans  dé  l'église  Sainte-Wautlru,  à 
Mons,  ont  été  successivement  attribués: 

Par  les  anciens  auteurs,  à  Jean  de  'Jhiiin, 
mort  en  1556...,  c'est-à-dire  106  ans  après 
le  commencement  des  travaux  ; 

Par  Schayes,  Chalon,  Alph.  ^^'■auters, 
Van  Even,  à  Mathieu  de  Layons,  le  glo- 
rieux architecte  de  l'hôtel  de  ville  de  Lou- 
vain  ; 

Par  Léopold  Devillers,  à  ^lichel  de  Rains, 
maître  maçon  de  Valenciennes  ; 

Par  Joseph  Hubert,  à  Jean  Huwcllin, 
maître  maçon  du  Hainaut  ; 

Par  Louis  Dethuin  et  A.  Boghaert-Vaché, 
à  Jean  Spyskin,  un  maître  de  haute  répu- 
tation attaché  aux  princes  de  la  maison  de 
Bavière. 

Qii'en  pense-t-on  à  X'hiterTnédiuire...? 

A. Boghaert-Vaché, 


La  statue  de  Victor  Massé  (XLVI, 
14,151).  —  La  maquette  très  poussée  du 
célèbre  musicien  par  Franceschi  fut  vendue 
à  l'hôtel  Drouotjily  atrois  ou  quatre  ans, 
dans  la  vente  des  œuvres  du  sculpteur, 
organisée  par  sa  veuve,  (M"'''  Fleury,  an- 
cienne sociétaire  de  la  Comédie  Fran- 
çaise). 

La  maquette  achetée  par  un  amateur 
existe  donc  dans  une  coUeclion  particu- 
lière. C.  D.  P. 

Chariot  Malbrough  (XLIII  ;  XLVI, 
154,  323). —  Avant  la  création  des  lignes 
de  chemins  de  fer  dans  le  pays  de  Charle- 
roi  et  notamment  à  Jumet,  Lodelinsart 
et  Dampremy,  on  transportait  les  vti  res 
à  vitres,  les  bouteilles  et  les  charbons  dans 
d'énormes  chariots    à    larges    roues.  Ces 


chars    s'appelaient 
broiigh. 


chariots    a   la  Mal- 
Jean  de  Heignk. 


Les  commodités  au  XViP  et  au 
XVIII'    siècle    (XLVI    236).  —    M. 


Japhet  trouvera  des  renseignements  dans 
un  livre  de  M.  Franklin,  intitulé  :  La  vie 
privée  d'atitrefois.  —  V Hygiène.  (Pion  et 
0\  1890). 

A  la  fin  de  ce  livre  très  intéressant,  se 
trouve  un  appendice  (p.  3  et  suiv.)  trai 
tant  cette  question.  Il  trouvera  également 
dans  l'Appendice  d'un  autre  ouvrage  de 
M.  Franklin  (Z-a  vie  privée  d'autrefois .  — 
Les  soins  de  ioilei le)  d^auivQs  détails  mon- 
trant chez  nos  aïeux  un  laisser  aller  qui 
révolterait  notre  société  actuelle  et  qui 
explique  que  les  souverains, les  grands  sei- 
gneursaientpu  donner  audience  quand  ils 
étaient  sur  leur  «  chaise  percée  />  sans 
froisser  personne. 

Il  y  a  là  des  détails  sur  les  retraicts, 
latrines,  privés, lieux  secrets,  chambre  secrète 
chambre  courtoise,  chambre  basse,  si  bien 
que  Von  disait  aller  aux  chambres,  comme 
nous  disons  aujourd'hui,  aller  au  cabinet. 

Je  n'ose  ici  résumer  ces  très  intéressants 
passages   des  deux  livres  de  M.  Franklin. 

Ce  dernier  raconte  que  longtemps  on 
employait  comme  «  serviette  hygiénique  » 
des  étoupes,  du  coton...  on  assure  qu'il  y 
avait,  auprès  du  souverain,  \ office  de  poi  te- 
cotons.  C'est  surtout,  {'Appendice  du  livre 
intitulé  \ Hygiène  quej'engage  M.  J.à  lire. 
Michel  Montaigne  (£«^7/5.  L.  3,  chap.  13) 
n'a  pas  dédaigné  de  traiter  de  cette  ques- 
tion... A.  FOURNIER, 

*  ♦ 

Madame  la  duchesse  d'Orléans,  prin- 
cesse palatine, mère  du  Régent, nous  a  do- 
cumenté à  ce  sujet  en  ce  qui  concerne 
Fontainebleau. 

11  n'y  a  point  de  l'rotoir  aux  maisons  du 
côté  de  la  forêt —  tout  l'univers  est  rempli 
de...  et  les  rues  de  Fontainebleau   de... 

Lettre  à  Madame  l'Electrice  de  Hanovre 
Fontainebleau  9  octobre  1794.  Correspon- 
dance complète  de  Madame,  duchesse  d' Or- 
léans, etc.  —  Ed""  Charpentier.  Paris 
II,  page  385).     Robert  Géral. 


1855  t. 


*  * 


lî  est  à  croire  que  la  chaise  percée  a  été, 
de  tout  temps,  utilisée  par  les  lois  ;  cu" 
déjà  au  vii'^  siècle,  mille  ans  auparavant, 
nous  la  voyons  en  usage,  sous  le  nom 
de  faldestoliiim  en  latin,  faldestoïl  en 
français;  qui  a  donné  naissance  à  notre 
mot  lauteuil.  Son  sens  exact  est  siège 
pliant,  siège  à  dossier  se  repliant  sur  lui  ! 
pour  couvrir  le  vase  aux  déjections,  qui  y 
est   contenu,   afin   de   dissimuler  ce  qu; 


DHS  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  septembre  1902 , 


389 


;90 


^'y  trouve  renfermé,  et  de  masquer   au- 
tant que  possible  sa  mauvaise  odeur. 

Qiiand  les  Barbares  envahirent  l'em- 
pire romain,  ce  sont  surtout  ces  raffine- 
ments de  la  civilisation,  qui  parurent  leur 
faire  le  plus  de  plaisir.  Ces  faldestoïls  se 
trouvaient  placés  dans  un  berceau  de 
feuillage,  en  dehors  des  appartements 
princiers,  mais  à  portée.  Aussi  voyons- 
nous  un  des  rois  lombards  percé  d'une 
flèche,  pendant  qu'il  était  assis  sur  son 
faldestoïl.  On  voit  donc  que  l'origine  de 
ces  chaises  percées  se  perd  dans  la  nuit 
des  temps  ;  puisque  c'est  un  legs  des  em 
pereurs  romains,  qui  le  tenaient  eux- 
mêmes  de  l'Orient  très  vraisemblable- 
ment. D'  Bougon. 


*  ♦ 


Voir  le  n"  22140  des  Catalogues  Saffroy 
sur  la  construction  de  Trianon. 

FOUILLASSON. 


* 
*  * 

original 


Sur  un  plan  origmal  exécute  par 
Galand  chargé  de  laconstruction  de  l'égli- 
se royale  et  paroissiale  de  Saint-Louis  et 
de  ses  dépendances  à  Versailles,  figure 
un  réduit  derrière  la- chapelle  avec  cette 
mention  :  Lieux  particuliers  ;  ils  sont 
placés  sur  la  rue  d'Anjou.  L'architecte 
spécifie  dans  le  plan  qu'il  met  sous  les 
yeux  du  roy,  qui  le  signe  ;  «  Passage  pour 
aller  aux  lieux  ».  11  est  vrai  que  nous 
sommes  déjà  un  peu  plus  qu'au  milieu  du 
xviii"  siècle.  M. 


*  * 


Aujourd'hui  encore,  cette  lacune  existe 
en  bien  des  pays  d'Europe.  J'ai  vu,  il  y  a 
peu  de  temps,  l'inscription  «  défense 
de  faire  des  ordures  »,à  tous  les  tournants 
de  l'escalier  du  dôme  de  Milan.  J'ai  ^•u 
aussi  dans  les  angles  d'escaliers  de  mai- 
sons pauvres  de  Livourne  du  guano 
humain.  A  Rome,  à  Naples,  à  Syracuse 
on  se  rend  sur  les  toits. 

Les  maisons  neuves  de  Naples  et  de 
Rome  ont  des  water-closets,  mais  le  petit 
peuple  les  transforme  en  chambre  supplé- 
mentaire ou  en  office,  et  continue  à  se 
servir  de  vases  qu'on  vide  le  soir  par  la 
fenêtre .  Louis  XIV  a  des  successeurs  et 
Jes  belles  marquises  du  xvii^  siècle  aussi. 

O.  S. 


potes,  i^rouuaiUes    ^t  CÇiirtcsité» 


câ' 


Lia  traite  des  blanches  au  XVÎII» 
siècle  (XLVI,  280,  296).  — Les  corres- 
pondants de  V Intermédiaire  me  paraissent 
établir  une  confusion  entre  la  véritable 
traite  des  blanches  et  le  proxénétisme  qui 
est,  en  réalité,  seul  en  cause  dans  les  pré- 
cédentes communications. 

Le  proxénétisme  n'est  qu'immonde. tan- 
dis que  la  traite  des  blanches  est  crimi- 
nelle. 

Le  proxénétisme,  en  effet,  favorise  la 
prostitution  de. .  ..victimes  qui,  comme  le 
dit  si  bien  le  collaborateur  B  ,vont  elles- 
mêmes  à  l'abime  d'un  pas  délibéré  et  qui, 
ajouterai-je,  se  rendent  souvent  chez  lt;s 
proxénètes  pour  les  supplier  d'utiliser 
leurs services. 

Il  n'en  est  pas  de  même  de  ce  que  l'on 
est  convenu  d'appeler  la  traite  des  blan- 
ches. Celle-ci  consiste  à  attirer  dans  des 
maisons  de  prostitution,  des  jeunes  filles 
ou  des  femmes  auxquelles  on  fait  espérer 
un  emploi  honorable  et  rémunérateur. 
Les  malheureuses  qui  mordent  à  cet  appât 
grossier,  sans  s'être  préalablement  rensei- 
gnées, ne  s'aperçoivent  de  leur  erreur  que 
lorsqu'elles  sont  dans  la  maison 

Ce  sont  les  lunanards  étrangers  qui  bé- 
néficient de  ce  trafic  infâme.  A  î'aids  de 
racoleurs  se  disant  pour  la  plupart  cour- 
tiers en  chevaux  et  d'annoncesà  la  4'-' page 
des  journaux,  ils  attirent  les  dupes 
qui,  une  fois  hors  de  leurs  pays,  sans 
ressources,  sans  protection,  sans  autre 
asile  que  la  maison  de  prostitution,  se  ré- 
signent à  accepter  le  fait  accompli. 

Il  s'agit  donc  là  de  véritables  crimes 
assimilables  au  viol  et  qui,  quoi  qu'on 
dise,  ne  peuvent  être  commis  en  France 
où  les  maisons  de  débauche  sont  étroite- 
ment surveillées,  où  — à  Paris  surtout  — 
toute  réclamation  de  tille  est  soigneuse- 
ment examinée,  rigoureusement  contrôlée 
et  où  il  est,  enfin,  absolument  impossible 
qu'une  femir.e,  quelle  qu'elle  soit,  puisse 
rester  séquestrée. 

iVlais  il  est  malheureusement  certain 
que  le  recrutement  des  femmes  pour  l'é- 
tranger fait  un  grand  nombre  de  victimes 
dans  notre  pays.  Les  tristes  individus  qui 
s'y  livrent  ne  restant  généralement  en 
France  que  pendant  quelques  jours  et  pre- 
nant  les  plus   grandes  précautions   pour 


.N  979- 


L'INTERMEDIAIRE 


39' 


masquer  leur  ignoble  métier,  ne  peuvent 
que  difficilement  et  rarement  être  sur- 
pris. 

Il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'une  sur- 
•  veillance  des  plus  actives  est  constamment 
exercée  à  ce  point  de  vue.  à  Paris   sur  les 
frontières,  et  dans  les  ports  de  mer. 

La  traite  des  blanches  s'est,  d'ailleurs, 
exercée  de  tout  temps  et  a  des  courtiers 
dans  tous  les  mondes.  De  tout  temps 
aussi,  la  Préfecture  de  Police  n'a  cessé  de 
multiplier  les  avertissements  ;  aujourd'hui 
encore  elle  a  soin  de  prévenir  toute 
femme  qui  lui  demande  un  passeport  pour 
l'étranger  des  dangers  auxquels  elle  s'ex- 
pose. 

Je  donnerai  une  preuve  de  cette  vigi- 
lance constante  en  reproduisant  ci-dessous 
une  circulaire  inédite  adressée,  en  1838, 
aux  Directeurs  des  messageries, par  le  pré- 
fet de  police  Delessert  : 

MpSSIEURS  les  directeurs    IlE  MESSAGERIES 
Paris,  le  ;  avril  1838 
Messieurs, 
La  cupidité    des  femmes    qui    tiennent  des 
maisons  de  débauche  est  telle,  qu'elles    ne    se 
bornent  pas  à    recevoir    les   malheureuses  que 
leurs  dérèglements  ont    réduites  à  la  prostitu- 
tion publitiue. 

Malgré  la  surveillance  active  dont  elles  sont 
l'objet,  elles  recherchent  surtout  les  jeunes 
filles  dont  l'âge  et  l'inexpérience  ont  pour 
elles  le  double  avantage  d'une  séduction  plus 
facile  et  d'un  lucre  plus   considérable. 

C'est  principalement  des  départements 
populeux  qu'elles  font  venir  les  victimes  de 
leurs  pratiques  criminelles,  et  [lorsqu'elles 
n'ont  pas  d'affidés  sur  lesquels  elles  puissent 
compter,  elles  s'adressent  aux  conducteurs 
de  voitures  publiques  pour  faire  des  recrues  et 
les  leur  amener.  Cette  honteuse  complicité  a 
été  révélée  par  les  déclararions  d'un  certain 
nombre  de  jeunes  filles  qui,  amenées  à  ma 
Préfecture,  ont  fait  connaître  comment  elles 
étaient  tombées  dans  le  piège  qu'on  leur  avait 
tendu. 

Les  conducteurs,  qui  se  livrent  à  un  pareil 
trafic,  ignorent,  peut-être,  qu'ils  s'exposent 
;i  des  poursuites  judiciaires,  et  que  des  peines 
graves  sont  portées  par  la  loi  contre  ceux  qui 
favorisent  la  débauche  ou  la  corruption  des 
mineurs  de  l'un  ou  de  l'autre  sexe. 

J'ai  cru  devoirvous  faireconnaître, Messieurs, 
ce  iMii  se  passe  à  votre  insu,  afin  que,  dans 
riiUérêt  bien  entendu  de  votre  exploitation, 
vous  fassiez  à  vos  préposés  les  recommanda- 
tions convenables,  en  les  prévenant  qu'aucune 
considération  ne  saurait  soustraire  à  la  sévérité 
des   lois  ceux    d'entr'eux    qui    se    livreraient 


293 


dorénavant  à  des  manœuvres  que  je  suis  bien 
clecide  a  poursuivre  sans  ménagement. 
Préfet  de  Police 
Gabriel  Delessert. 
Je  le  repète,  il  est  impossible,   à  Paris. 
qu  une  femme  entre  ou  reste, malgré  elle! 
dans  une  maison  de  débauche,   car  la  Pré- 
fecture de  Police  n  y  tolèreque  la  présence 
de  fem mes wa/f«/-^5,  reconnues  prostituées 
professionnelles,  et  encore  faut-il,    qu'a- 
près les  conseils  et  les  avertissements  qui 
lui  sont  donnés,  cette    femme     manifeste 
l'intention     formelle   de  continuer  à   se 
livrer  à  la  débauche. 

Ce  n'est  pas  ici  qu'il  ya  lieu  de  discuter 
l'utilité  ou  les  inconvénients  des  maisons 
de  tolérance.  Je   ferai   simplement  remar- 
quer    que    certains     adversaires      de    la 
réglementation  de  la  prostitution,  qui    ne 
paraissent  guère  connaître  à  fond  la  ques- 
tion et  qui, ont  bourré  leurs  ouvrages  d'ar- 
guments basés  sur  des  calomnies  ou  sur 
des  infamies  inventées  pour  les  besoins  de 
leur  cause,  osent  prétendre  que  la  police 
a  toujours  favorisé  le  recrutement  de  ces 
maisons  ! 

On  voit,    par  ce  qui   précède,   ce  qu'il 
faut  penser  de  leur  sincérité. 

Eugène  Grécourt. 

<<Les  Châtiments  »  Exemplair© 
unique  —  On  nous  signale  un  curieux 
exemplaire  des  Châtiments. 

Imprimé  à  l'étranger  en  1853,  certains 
passages  sont   remplacés  par  des  points. 
Le  possesseur  eut  l'idée  de  prier  le  poète 
de  combler  ces  blancs  par  le   texte.  Au- 
dessus  de  la  préface,  le  poète  a  écrit  : 

Les  quelques  lignes  qu'on  va  lire,  préface 
d'un  livre  mutilé  contenaient  l'engagement 
de  publier  le  livre  complet.  Cet  engagement,, 
nous  le  tenons  aujourd'hui.  V.  H. 

En  ses  instants  de  loisirs,  Victor  Hugo, 
sur  les   lignes   de    points,  écrivit  le  texte 
absent.    Il    remplit   ainsi  les  lacunes  jus- 
qu'à la   pièce  célèbre  :  le   Manteau  impé- 
rial. 

Le  possesseur  reprit  le  livre,  qui  de 
main  en  main,  tomba  dans  celles  de  la  per- 
sonne qui  nous  le  signale  et  présentenient 
habite  ledépartement  de  l'Aisne. 


Le  Directeur-gératit  :    G.    MONTORGUEIL. 
Imp.  DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond 


SLVr    Volume     Paraissant  !es  lo,  20  et  jo  de  chaque  mois.  20  Septembre  1902. 


58'  Année 

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N'  980 

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4v*' 


DES    CHERCHEURS    ET   CORiEUX 

Fondé    en    1864 


■QUESTÎUNS    KT   HKfONSKS    LITTÉHAIRKS,    (liSTORIQUïiS.    SCSKNTIt'IQUHS    ET    ARTISTIQUES 

TROUVAILLES    ET    CURIOSITÉS 


393 


594 


|[llHe0tton6 


Le  P.  Lacordaire  et  l'ordre  des 
avocats.  —  Le  24  décembre  1830, l'abbé 
Lacordaire  écrivait  de  Paris  à  M"  Mau- 
guin,  bâtonnier  de  1  ordre  des  avocats  de 
Paris,  l'éloquente  et  curieuse  lettre  sui- 
vante : 

Monsieur  le  bâtonnier. 

Il  y  a  huit  ans,  je  commençai  mon  stage  au 
barreau  de  Paris  ;  je  l'interrompis  au  bout  de 
dix-huit  mois  pour  me  consacrer  à  des  études 
religieuses  qui  me  permirent  plus  tard  d'en- 
trer dans  la  hiérarchie  catholique,  et  je  suis 
prêtre  aujourd'hui.  Les  devoirs  que  ce  titre 
m'impose  m'ont  d'abord  éloigné  du  barreau. 
Mais  des  événements  immenses  ont  changé  la 
position  de  l'Eglise  dans  le  monde.  C'est 
pourquoi,  dévoué  plus  que  jamais  h  son  ser- 
vice, à  ses  lois, à  son  culte,  je  crois  utilede  me 
rapprocher  de  mes  concitoyens  if«^0Mr5«îî;^?z/ 
ma  carrière  datts  le  barreau.  J'ai  l'honneur 
me  vous  en  prévenir,  monsieur  le  bâtonnier, 
quoique  je  ne  puisse  prévoir  aucun  obstacle 
de  la  part  des  règlements  de  l'ordre.  S'il  en 
existait,  j'userais  de  toutes  les  voies  légitimes 
pour  les  aplanir. 

Je  suis  avec  respect,  etc.     H.    Lacordaire. 

Les  journaux  de  l'époque  et  les  biogra- 
phies du  célèbre  dominicain  ont-ils  publié 
la  réponse  de  M"  Mauguin  qui,  paraît-il, 
se  trouva  fort  embarrassé,  le  cas  n'ayant 
pas  été  prévu  ?  Comment  se  termina  cette 
affaire  ?  En  d'autres  termes,  existe-t-il  un 
statut  de  l'ordre  des  avocats  de  Paris  qui 
interdit  le  cumul  de  la  soutane  et  de  la 
toge,  et  pourrait-on  nous  en  donner  le 
texte  ?  Th.  Courtaux. 


Les  œuvres  du  général  Léonard 
Duphot.  —  Où  trouver  \Ode  aux  mânes 
des  héros  morts  pour  la  liberté,  dont  la 
vogue  a  été  considérable  dans  les  armées 
de  la  Révolution,  qui  passe  pour  être  du 
général  Duphot? Où  trouver  d'autres  œu- 
vres de  ce  général,  tué  à  Rome  dans  une 
émeute  le  29  décembre  1797  ?  Où  rencon- 
trer sur  lui  des  particularités  intéressantes 
et  inédites  ?  Boulot. 


Un  plan  de  Paris  en  relief.  —  On 

lit  dans  la  yoix  Nationale: 

M.  Gain,  conservateur  du  musée  Carnavalet, 
a  le  projet  d'exécuter  en  relief  le  plan  de  la 
ville  de  Paris  en  l'état  actuel.  Toutefois,  jus- 
qu'ici, un  seul  plan,  ou  plutôt  une  seule  par- 
tie de  ce  plan,  a  été  commandée  à  un  jeune 
artiste  photographe,  M.  Gaston  Renault  ; 
c'est  le  quartier  de  Saint-Julien-le-Pauvre, 
c'est-à-dire  tout  le  pâté  de  maisons  compre- 
nant, outre  l'église  Saint-Julien-le-Pauvre  et 
les  anciens  bâtiments  de  l'Hôtel-Dieu,  les  rues 
Galande,  Saint-Julien-le-Pauvre  et  du  Petit- 
Pont. 

Ce  plan,  encore  inachevé,  est  des  plus  cu- 
rieux ;  il  est  au  i/ioo,  ce  qui  permet  de  repro- 
duire, jusque  dans  ses  moindres  détails,  la 
physionomie  si  originaledes  antiques  maisons 
de  ce  quartier,  dont  plusieurs  remontent  au 
seizième  siècle. 

On  ne  peut  qu'applaudir  au  projet  de 
M.  le  directeur  du  musée  Carnavalet, 
mais  combien  il  faut  déplorer  la  dispari- 
tion d'un  premier  plan  en  relief,  celui-là 
terminé  en  l'an  VII, 

Voici  ce  qu'on  lit  dans  Le  Nouveau  Pci~ 
ris  de  Mercier  : 

XLVI-S 


H*  980 


L'INTERMEDIAIRE 


395 


396 


La  ville  de  Paris  en  relief. 

(Monument  qui  se   voit  au   Palais  Egalité). 

." 

C'est  une  idée  heureuse,  neuve  et  hardie 
que  d'avoir  conçu  ce  plan  figuratif  et,  pour 
ainsi  dire,  animé  qui  nous  met  sous  les  yeux 
une  immense  capitale,  nous  en  fait  apercevoir 
tous  les  contours  et  ne  néglige  aucun  détail 
—  de  sorte  que  l'œil  se  promène  dans  les 
sinuosités  des  ruts  les  plus  obscures, visite  les 
places,  entre  dans  les  promenades  et  reconnaît 
dans  45  pieds  de  circonférence  les  maisons, 
les  édifices,  les  palais,  les  places  et  carrefours 
dans  une  proportion  rigoureu^ement  géomé- 
trique. —  Ce  monument  bien  que  composé 
de  bois  et  de  carton  peut  dans  sa  forme  exi- 
guë, se  dérober  à  la  faulx  du  temps  et  égaler 
de  même  que  les  pyramiiesd'Egypte,la  durée 
Jes  siècles. 


Cet  artiste  se  nomme  le  citoyen  Arnaud; 
il  a  fait  au  physique  sur  Paris  ce  que  j'ai 
tenté  de  faire  au  moral  dans  mon  tableau  et 
j'ai  cru  que  c'était  à  moi  qu'il  appartenait  de 
parler  de  cet  ouvrage,  unique  en  son  genre. 

Mercier.  Le  A^ouzeau  Paris,   chapitre    cxx. 

II  est  fort  à  craindre  que  ce  monument 
qui, dans  l'opinion  de  Mercier,  devait  bra- 
ver les  siècles,  n'existe  plus  depuis  long- 
temps; c'est  dommage,  grand  dommage. 

Q.uclque  docte ur<fès-Parisis  »  pourrait- 
il  nous  dire  quelque  chose  du  sort  de 
cette  capitale  de  la  République? 

Un  vieux  rural. 

Armoiries  des  villes  de  France. — 

Au  château  de  Versailles, on  remarque  des 
tabourets  recouverts  de  tapisseries  repré- 
sentant les  armoiries  des  principales  vil- 
les de  France  :  Toulouse,  Bordeaux, 
Rouen,  etc.,  etc.  Ces  tapisseries  ont  l'air 
anciennes, car  elles  sont  fatiguées  et,  en 
certains  endroits,  élimées  ;  chaque  écu 
est  sommé  d'une  couronne  murale. 

Or,  cette  couronne  n'est  usitée  (abusi- 
vement d'ailleurs)  dans  les  armoiries  mu- 
nicipales, que  depuis  une  époque  récente. 
Je  ne  croispasqu'onenvoieantérieurement 
au  règne  de  Napoléon  1"  De  quand  donc 
seraient  ces  tapisseries  et  de  quelle  manu- 
facture sortent-elles  ?  Lin. 

Armoiries  à  déterminer  :  d'ar- 
gent au  chef  de  gueules.  —  Sur  le 
cadre  d'un  tableau  que  je  possède  se  trou- 
vent les  armoiries  suivantes  : 

D'argent,  au  chef  de  gueules,   chargé  de 


sept  UUettes  d'or,  rangées  de  fasce,  quatre- 
et  trois. 

Le  tableau  représente  un  officier  de 
l'époque  de  Louis-Philippe,  prenant  part 
à  un  combat  de  la  conquête  de  l'Algérie. 
On  désirerait  connaître  si  possible  :  i"  la 
famille  à  laquelle  ces  armes  appartiennent; 
2<'  le  personnage  qui  a  pu  être  représenté. 

G.  La  Brèche.. 

Armoiries  des  familles  Quintin 
et  Megret  d'Etigny.—  Quelles  sont  les 
armoiries  : 

1°  de  la  maison  de  Quintin  alliance  des 
Laval,  barons  de  Vitré  (Bretagne)  ? 

2°  de  la  famille  Megret  d'Etigny, 
alliance  des  Q.uengo  de  Grenelle  ? 

T. 

Armoiries  à  déterminer  :  d'azur 
à  trois  cœur  d'or.  —  Prière  de  vouloir 
bien  donner  des  renseignements  sur  la 
famille  qui  portait  : 

D'azur,  à  3  cœurs  d'or  ;  supports  :  2 
lévriers  assis. 

couronne...  devise... 

Un    vieux  Ghercheur. 

Phrase  prêtée  à  Victor  Hugo.  — 

Où  Victor  Hugo  a  t-il  écrit  cette  phrase 
que  M.  Camille  Pelletan  lui  prête  :  «  Les- 
droits  du  père  de  famille,  qu'est-ce  que 
c'est  que  ça  ?  Je  ne  connais  que  les  de- 
voirs du  père  de  famille.  » 

La  postérité  de  Crassous.  —  Le 

député  Crassous  qui  joua  un  rôle  sous  la 
Révolution, at-il  laissé  des  enfants  vivant 
encore?  Qui  avait-il  épousé?  Quand  est 
née  et  morte  sa  femme,  quand  sont  nés 
et  morts  ses  enfants  ? 

Connaît-on  quelque  particularité  sur 
eux  ?  G, 

Du  Bousquet  de  Caubert,  émi- 
gré. —  Dans  un  passage  de  ses  intéres- 
sants souvenirs  relatif  aux  débuts  de 
l'émigration,  le  comte  de  Sémallé  raconte 
qu'il  rencontra  chez  M.deTilly,  à  Gri- 
vegnée,  près  de  Liège,  deux  anciens  offi- 
ciers du  régiment  de  Bretagne,  MM.Caffa- 
relli  du  Falga  et  du  Bousquet  de  Caubert. 
M.  de  Sémallé  et  ce  dernier  quittèrent 
bientôt  Grivegnée  et  gagnèrent  ensemble 
Dusseldorf. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  septembre  1902* 


397 


Plus  loin,  à  propos  des  négociations 
qui  préparèrent  la  rentrée  des  Bourbons, 
le  comte  de  Sémallé  parle,  à  plusieurs  re- 
prises, d'un  M.  du  Bousquet  qu'il  chargea 
d'une  mission  auprès  du  duc  de  Fitz- 
James. 

Est-ce  la  même  personne  que  M.  de 
Sémallé  appelle  tantôt  du  Bousquet  de 
Caubert,  tantôt  du  Bousquet  seulement  ? 

En  est-il  parlé  dans  d'autres  ouvrages, 
mémoires,  etc  ?  Où  pourrai-je  trouver  des 
renseignements  sur  la  famille  du  Bousquet 
de  Caubert  ? 

Merci  d'avance  aux  aimables  correspon- 
dants qui  voudront  bien  m'aider  à  éluci- 
der ces  différents  points  qui  m'intéres- 
sent tout  particulièrement.  C.  B. 

La  famille  de  M.  Thiers.  —  Ma- 
dame Thiers,  née  Dosne,  dont  la  mère 
était  Sophie  Leroux,  avait  pour  cousine 
et  amie  intime  la  marquise  de  Massa,  de- 
puis baronne  Roger  (Caroline  Leroux), 
qui  était  au  dire  d'Edmond  About,la  bonne 
grâce  et  la  bonté  même.  D'autre  part, 
la  duchesse  de  Bauffremont  (Laure  Leroux) 
—  fille  d'Eugène  Leroux,  de  Lyon,  audi- 
teur au  Conseil  d'Etat,  et  d'Aurélie  de 
Bossi,  depuis  princesse  de  la  Tour  d'Au- 
vergne —  était  cousine  germaine  de  ma- 
dame Thiers.  Ces  deux  dames  étaient- 
elles  soeurs  ?  H.  de  W. 

Les  papiers  de  Naundorff  à  Ber- 
lin. —  Le  problème  de  la  descendance 
du  duc  de  Berry  est  passionnant  :  l'est-il 
plus  que  celui  de  la  descendance  de  Louis 
XVI? 

Sans  me  prononcer  sur 'le  fonds  de  la 
question,  qu'il  me  soit  permis  de  rappe- 
ler que  Naundorff  a  dit  avoir  remis,  en 
1810,  au  directeur  de  la  police  de  Berlin, 
M.  Lecoq,  des  pièces  de  la  plus  haute  im- 
portance touchant  son  identité  —  et  que 
ce  dossier  a  été  aperçu  vers  1835,  dans 
le  cabinet  d'un  ministre. 

Personne  depuis  n'a  pu  ou  su  découvrir 
ces  documents.  Aujourd'hui  que  la  ques- 
tion a  un  caractère  non  dynastique,  mais 
historique  simplement,  m'est  il  défendu 
de  penser  qu'une  association  d'érudits, 
comme  est  la  nôtre,  à  V Intermédiaire, 
n'aurait  pas  raison  de  scrupules  qui  ont 
fait  la  nuit  sur  ce  dépôt  ? 

En  tout  état  de  cause,  je  pose  la  ques- 
tion, elle  s'adresse  à  ceux  de  nos  confrè- 


398  

'  res  qui  sont  à  Berlin  et  dont  elle  pour- 
rait tenter  l'intelligente  et  utile  curio- 
sité. B. 

Un  livre  sur  le  Poitou.  —   Le  P. 

Le  Long,  Lacroix  du  Maine,  Le  P.  Arcère 
Dreux  du  Radier  etc.,  mentionnent  La 
vraie  et  entière  deicription  du  pays  de  Pot- 
tou,  n^ochelois  et  isle  de  Marennes  avec  une 
partie  du  pays  deXaintonge  par  Pierre  Ro- 
gier,  sgr  de  Migné,  conseiller  du  roi  en 
la  sénéchaussée  de   Poitiers,   vers  1584. 

Ce  livre  n'existe  dans  aucune  biblio- 
thèque publique  de  Paris. 

L'un  de  nos  confrères  de  V Intermé- 
diaire pourrait-il  nous  donner  des  indica- 
tions précises  sur  cet  ouvrage  et  surtout 
nous  dire  où  on  pourrait  le  consulter  ? 

LÉDA. 

Couez. 

Du  pays  de  France,  ilz  sont  tous  déboutez  : 
Il  n'est  plus  mot  de  ces  engloys  couez. 

Vers  d'une  chanson  trouvée  dans  un 
manuscrit  du  xV  siècle.  11  est  question 
des  Anglais,  défaits  à  Formigny. 

Que  veut  dire  le  mot  coue^  ?  Vient-il  de 
quietus,  qui  a  donné  coi,  avec  la  significa- 
tion de  paisible  ou  d'immobile  ?  Déconfits, 
battus,  altérés,  seraient  mieux  compré- 
hensibles en  la  circonstance. 

Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 

Un  imprimeur  -libraire  lyonnais* 

—  Un  auteur  du  nom  de  Jean  Bretog  a 
publié  à  Lyon, en  1571,  une  Tragédie  fran- 
çaise. L'imprimeur-libraire  chez  qui  elle 
se  trouvait,  se  nommait,  si  nous  en 
croyons  Brunet,  [Manuel  du  libraire^  I. 
i225)NoëlGRANSON.Techener,  dans  son 
Catalogue  1858.  (n"  10235)  le  nomme 
GRANDRON.  Le  lib.  Labitte,  Catalogue 
Tr...  1880,  n°  371)  le  nomme  GRAN- 
DRON. Enfin,  dans  une  revue  publiée 
récemment.je  le  vois  nommé  GRANRAU  ! 
(11  n'a  pas  de  chance,  décidément  1)  Ne 
faudrait-il  pas  lire  Granjon,  auquel  cas 
il  serait  parent  des  graveurs,  fondeurs  et 
imprimeurs  Nicolas  et  Robert  Granjon  ? 

J.-C.  WlGG. 

Chauvin  romantique.  —  duel  est 
l'auteur  de  la  facétie  intitulée  :  Chauvin 
romantique.  Romance  dédiée  à  M.  Urbain 
Canel,  libraire  romantique.  —  Paris,  A. 
Boulland  (Boulland),  1830,  plaquette  in  8* 


N*  980, 


L'INTERMEDIAIRE 


39Q 


-  400 


de  16  pages,  avec  une  vignette  représen- 
tant Chauvin  rêvant  au  clair  de  la  lune  ? 

«  Claire  Couturier  ».  —  Je  possède 
une  petite  brochure  intitulée  :  Champ- 
fieurv, Claire  Couturier .^orX^ni  len*^  43  de 
la  série  B  {Romans populaires)  de  la  Petite 
Bibliothèque  universelle  qu'éditait  M. 
Edinger,  34,  rue  de  la  Montagne-Sainte- 
Geneviève.  Or,  à  la  première  page  de 
Claire  Couturier,  en  bas,  il  y  a  cette  note  : 
«  Lire  La  fille  du  chiffonnier  ».  Cet  autre 
roman  formait,  lui,  les  trois  numéros  26, 
27,  28  de  la  même  série  B  de  la  Biblio- 
thèque. La  maison  Edinger  n'existant 
plus  et  ses  productions  ne  se  trouvant 
presque  jamais  sur  les  quais,  où  pourrais- 
je  trouver  La  fille  du  chiffonnier  ?  A 
t-elle  été  publiée  dans  une  autre  édition  ? 
Je  ne  la  vois  pas  parmi  les  ouvrages  de 
Champffeury  édités  par  la  maison  Michel 
Lévy,  et  énumérés  sur  les  couvertures 
des  autres  ouvrages  publiés  par  cette 
maison. 

Claire  Couturier  commence  par  un 
chapitre  intitulé  :  «  Le  roman  d'Amando- 
rine  ».  Cette  Amandorine  est  une  femme 
auteur,  riche  et  ridicule,  dont  les  aven- 
tures  doivent  être  commencées  dans  La 
fille  du  Chiffonnier . 

—  V.  A.  T. 

L'inventaire  de  la  feuille  de 
vigne?  — Je  sais  que  le  vicomte  de  la 
Rochefoucauld  Doudeauville  imposa,  sous 
la  Restauration,  la  feuille  delà  vigne  aux 
statues  du  Louvre  et  des  jardins  publics, 
mais  je  désire  savoir  s'il  fut  le  premier  à 
l'employer  à  cet  usage.  Au  cas  où  il  ne 
serait  qu'un  simple  imitateur,  à  qui  re- 
vient l'honneur  d'avoir  le  premier  subs- 
titué la  feuille  de  la  vigne  à  celle  du 
figuier  édénique?  Eumée 

Une  sculpture  de  la  Provence,  à 
Florence.  —  Je  connais  à  Florence  un 
groupe  en  bois  sculpté  et  peint,  représen- 
tant, à  moitié  de  la  grandeur  naturelle, 
sainte  Anne,  la  Vierge  Marie  et  l'Enfant 
)ésus. 

Cet  ouvrage  n'est  dans  aucun  des  styles 
florentins. 

Une  tradition  assez  vague,  veut  qu'il 
soit  originaire  t/f //a  Piovenia,àt  la  Pro- 
vence, 


En  tous  cas, ce  groupe  a  figuré  sur  un 
autel  élevé  après  1349,  en  l'honneur  de 
sainte  Anne. 

Les  commerçants  de  Florence  étaient 
alors,  et  même  avant  cette  date,  en  rela- 
tions suivies  avec  la  Provence. 

N'ayant  pu  obtenir  ici  d'autres  détails, 
je  m'adresse  à  mes  confrères  compétents 
pour  les  prier  de  me  donner  des  rensei- 
gnements sur  la  sculpture  en  Provence 
au  XIV*  siècle  et  le  culte  de  sainte  Anne. 

Gerspach. 

Archimède  répété  par  Buffon.— 

Tout  le  monde  sait  que  pendant  le  siège 
de  Syracuse  «  Archimède  couvrit  les  murs 
de  machines  nouvelles  qui  lançaient  au 
loin  d'énormes  quartiers  de  roc.  Si  les 
vaisseaux  romains  s'approchaient  du  rem- 
part, une  main  de  fer  les  saisissait, 
les  enlevait  et  les  laissait  retomber  sur  les 
bas-fonds  où  il  se  brisaient  ;  s'ils  se  te- 
naient au  large,  des  miroirs  habilement 
disposés  y  portaient  l'incendie  ».  (Duruy, 
Histoire  des  Romains)  ;  et  comme  renvoi  : 
«  Buftbn  au  siècle  dernier  a  répété  cette 
expérience  ». 

Laissons  les  deux  premiers  fais  que 
l'on  comprend,  bien  que  dans  les  mêmes 
conditions  on  serait  bien  embarrassé  pour 
les  reproduire  aujourd'hui. 

11  reste  le  troisième  qui  semble  invrai- 
semblable car  malgré  tous  les  progrès  de 
la  science  on  ne  pourrait  actuellement, 
avec  des  miroirs  et  des  lentilles,  enflam- 
mer, même  à  cent  mètres  de  distance,  un 
bateau,  fùt-il  en  amadou  ;  cependant,  le 
fait  est  historique.  Archimède  a  donc 
employé  pour  cela  une  force  qui  nous  est 
encore  complètement  inconnue. 

Notre  question  n'est  évidemment  pas 
de  chercher  à  élucider  ce  fait,  qui  le  sera 
peut-être  un  jour  ;  actuellement  nous  vou- 
drions simplement  savoir  de  quelle  façon 
Butfon  s'y  est  pris  pour  essayer  de  le  re- 
produire et  à  quels  résultats  il  est  arrivé. 

Pila. 

Orfèvres  sous  Louis  XVI  et  Na- 
poléon I".  — Quels  lurent  les  principaux 
orfèvres  du  règne  de  Louis  XVI  et  de  celui 
de  Napoléon  ?  Leurs  œuvres  étaient  -elles 
signées  ?  Certains  muses  français  ou  étran- 
gers possèdent-ils  de  ces  ouvrages  ? 

M.  £, 


401 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


Mé!fiome^ 


402 


20  septembre  1903, 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 


Substitution    de  nom  et  d'armes 

(XLVI,  171,  298).  --  Les  substitutions  de 
nom  et  d'armes  se  faisaient  généralement 
par  contrat  de  mariage,  particulièrement 
quand  la  mariée  était  la  dernière  de  sa  race. 
C'était  ordinairement   en  faveur  d'un  des 
fils  puînés  que  cette  substitution  avait  lieu  : 
c'est  ainsi  que  par  contrat  de  mariage  du 
6  février   1498   entre  Françoise  de  Blan- 
chefort  fille  unique  et  héritière  de  feu  An- 
toine de  Blanchefort  etc.   et  de    Gabrielle 
Jeanne  de  Laire  et  Jean  P^  de  Chabannes, 
baron  de  Curton  et  de   Rochefort   etc.,  il 
fut  stipulé  que  l'aîné  des  fils  qui  provien- 
drait de  ce  mariage  continuerait  la   mai- 
son de  Chabannes  et  que  le  puiné   pren- 
drait le  nom  et  les  armes  des  Blanchefort 
et  les  biens  de  sa  mère.  Mille  exemples  de 
ce  genre  pourraient  être  cités.  (Voir  sur 
la  même  question  les  P/cz/i/or^rsde  Lemais- 
tre,  Paris  1657.)  Le  27^  plaidoyer  de  cet 
avocat,  illustre  en  son  temps,  a  pour  objet 
une  autre  substitution  dans  la  même  mai- 
son de  Chabannes.  —  En  la  maison  d'Es- 
touteville  en  Normandie,  nul  ne  pouvait 
prendre  le  titre  delà  principale  seigneurie 
sans  en  prendre  le  nom  et  lee  armes. Dans 
d'autres  maisons,  des  seigneuries  étaient 
affectées  à    certains    noms  et  surnoms. 
Ainsi,  Guy,  comte  de  Laval,  étant  mort  en 
1545, sa  nièce  Jeanne  de  Rieux,  fille  de  sa 
sœur  aînée  lui  succédant,  s'appela  Jeanne 
de  Rieux  dite  Guyonne   de  Laval.   En   la 
maison  de  Saligny  en  Bourbonnais,  nul  ne 
pouvait  succéder  sans   prendre  les  nom 
et  surnom  de  Lonrdin   de  Saligny  ;  Marc 
de  Coligny  dit  Lonrdin  de  Saligny. 

Sous  l'ancien  régime,  les  substitutions 
de  noms  et  d'armes  avaient  lieu  sans  au- 
torisation légale.  Elles  résultaient  des  dis- 
positions matrimoniales  ou  testamentaires 
ou  encore  par  suite  d'hérédité. 

Il  n'en  est  plus  de  même  aujourd'hui, il 
faut  un  décret  gouvernemental  pour  leur 
donner  un  eflfet  légal . 


C'est  ainsi  que  M.  Maurice  de  Champs 
qui  avait  pour  mère  une  Bréchard,  la  der- 
nière de  sa  race,  dut,  pour  relever  le  nom 
et  les  armes  de  cette  maison,  suivant  le 
vœu  de  sa  mère,  solliciter  une  ordon- 
nance royale.  C'est  en  vertu  de  celle-ci 
en  date  du  !'■•  février  1844  que  lui  et  les 
siens  ont  pris  le  titre  de  comte  de  Bré- 
chard. T. 

Armoiries  de  provinces   et    de 

l'Anjou  (XLV  ;  XLVI,  126,  243).  —  En 
puisant  à  un  ouvrage  qui  me  paraissait 
bien  informé,  j'ai  eu  surtout  pour  but  de 
citer  une  autorité  aussi  ancienne  que  pos- 
sible. 

Je  regrette  vivement  que  l'exemplaire 
de  cet  ouvrage  soit  privé  de  ses  feuilles 
de  titres,  ce  qui  m'a  empêché  de  l'identi- 
fier. En  tout  cas,  ce  document  prouve 
que  l'attribution  d'armoiries  aux  provin- 
ces de  la  France  remonte  à  une  époque 
déjà  lointaine.  11  resterait  à  savoir  si  elle 
a  été  faite  avec  toute  la  précision  vou- 
lue. 

Quant  au  jugement  trop  flatteur  que  M. 
Paul  d'Iny  a  bien  voulu  porter  sur  ma 
compétence  en  héraldique,  je  dois,  en 
toute  sincérité  et  sans  fausse  modestie, 
déclarer  qu'il  me  restera  beaucoup  à  faire 
pour  le  mériter.  D'  Charbonier. 

Sceau  moyen  âge  à  déterminer 

(XLV  ;  XLVI,  20, 123, 182,297).  —Je  crois 
que  la  légende  du  sceau  ne  peut  s'appli- 
quer à  Jean  sans  Terre  roi  d'Angleterre, 
par  plusieurs  raisons.  Jean  sans  Terre  vi- 
vait vers  la  fin  du  xii=  siècle.  Les  carac- 
tères de  la  légende  paraissent  bien  posté- 
rieurs. 

Sans  Terre  n'est  pas  un  nom,  mais  un 
surnom,  comme  Richard  Cœur  de  Lion, 
Philippe  Auguste  et  tant  d'autres,  et  nous 
ne  voyons  jamais,pas  plus  sur  les  sceaux 
que  sur  les  monnaies, figurer  les  surnoms 
si  communs  au  moyen  âge. 

Avant  d'affirmer  que  c'est  le  sceau  du 
prii^ce  anglais,  ne  serait-il  pas  bon  de 
rechercher  quelles  étaient  ses  armoiries  ? 
Il  est  très  probable  que  les  savants  anglais 
doivent  connaître  les  armoiries  et  les 
sceaux  de  leurs  souverains. 

Martellière. 

* 

T  j  *   * 

Le  sceau   de   bronze   trouvé   à  Baugy 


N.  980 


L'INTERMEDIAIRE 


405 


404 


près  Orléans  est  très  important,  car  si  il 
est  authentique,  c'est  le  sceau  du  che- 
valier Jean  sans  Terre. 

S.  (Sigillum)  lOHIS  (Johannis;  SINE- 
TERRA  MILITIS,  ce  qui  signifie  sceau  de 
Jean  sans  Terre  chevalier. Mais  voilà?  Est- 
il  authentique? 

Il  ne  ressemble  guère  aux  autres 
sceaux  connus  de  Jean  sans  Terre,  et  de 
plus  on  sait  qu'au  moyen  âge  on  fabri- 
quait clandestinement  des  chartes  et  des 
sceaux.  Ce  sceau  paraît  ancien,  mais  la 
forme  des  lettres  et  de  l'écu  me  parais- 
sent bien  de  la  fin  du  xiu*  siècle  et  non 
du  commencement.  Comme  Jean  sans 
Terre,  roi  d'Angleterre,  vivait  de  1 199  à 
1317,  ce  cachet  ne  me  paraît  pas  authen- 
tique. Du  reste, il  faudrait  le  voir  de  près, 
ou  en  avoir  une  empreinte  de  cire  pour 
en  juger  Ja  valeur.         B   de  Rollière. 


*  y 


Dans  un  missel  de  Chauny  du  xiv*  siè- 
cle, nous  trouvons  aussi  le  nom  de  Jean, 
Johannes,  Johannis  en  latin, avec  la  même 
abréviation,  Johis,  que  sur  ce  sceau. C'est 
ainsi  que  :  Èvan^elium  secimdum  johan- 
nem  est  écrit  Scd'Iohem  . 

11  n'y  a  donc  pas  de  doute  possible  sur 
le  nom  de  Jean.  Or,  le  caractère  de  Jean 
sans  Terre  est  assez  connu  pour  qu'il  se 
soit  contenté  du  titre  de  chevalier,  miles. 
Qui  peut  plus,peut  moins  1  D""  B. 


Villardde  Honnecourt(XLVI,i72, 
300).  —  Colonne  302,  ligne  22,  lire  ro- 
mane et  non  romaine. 


Chanoinesses  du  chapitre  d'Alix 

(XLV).  —  Alix,  canton  d'Anse,  arr.  de 
Villefranche  (Rhône).  —  Voir  :  Guigue. 
—  Les  possessions  du  prieuré  d'A  lix  en 
Lyonnais  (1410),  document  en  langue 
vulgaire  de  la  campagnedeLyon.  — Lyon 
1883,  in-S»  16  pages  (d'après  la  Topo- 
bibliographie d'Ulysse  Clievalier). 

Autre  référence.  —  Bibliothèque  d'Aix- 
en-Provence.  Manuscrit  81  5.—  «  St-Denis 
d'Alix,  chapitre  de  chanoinessesrégulières 
au  diocèie  et  provincedu  Lyonnais>^. Liste 
des  chanoinesscsduxiv''auxviiie  siècle  avec 
l'indication  des  armoiries  de  chacune. 

Devignot. 


Anguissola  (XLIV  ;  XLVI,  297).  — 
Consulter  sur  les  membres  de  cette  fa- 
mille qui  s'adonnèrent  à  la  pratique  des 
Beaux-arts  :  La  famille  Anguissola,  par 
M.  Fournier  Sarlovèze,  l'aimable  prési- 
dent de  la  Société  des  amateurs. 

Un  Rat  de  Bibliothèclui, 


Prince  de Rheina-Wolbeok  (XLVI, 

173,  308).  —  }e  remercie  vivement  le 
comte  du  Chastel  de  son  intéressante  ré- 
ponse au  sujet  du  prince  de  Rheina-Wol- 
beck,  La  date  de  naissance  du  premier 
Launoy  ayant  porté  ce  titre  montre  en 
effet  qu'il  n'a  pu  être  emprisonné  à  Paris 
pendant  la  période  révolutionnaire.  Mes 
souvenirs  étaient  donc  erronés  sur  ce 
point.  Mais  je  renouvelle  ma  question  rela- 
tivement à  sa  mère  Clémentine  de  Looz- 
Coswarem,  qui  épousa,  en  1789,  le 
com.te  de    Launoy  de  Clervaux. 

J'ose  espérer  que  le    comte  du  Chastel 
voudra  bien  prendre  encore  la  plume. 

C.  B. 


Fitzwilliam  (XLVI.  173).  _  Il  y  a 
en  Angleterre  une  famille  Wentworth, 
seigneurs  de  Fitzwilliam,  qui  porte  :  lo- 
sange d'argent  et  de  gueules,  arnioiriesqui 
se  rapprochent  beaucoup  de  celles  de  la 
question. 

Comte  DE  Bony  de  Lavergne. 


Famille  de  Vaux  (XLV  ;  XLVI,  30, 
79,  188).  —  Chez  un  brocanteur,  j'ai 
trouvé  la  copie  suivante  d'une  charte, 
extraite,  dit  le  texte,  des  «Archives  de  la 
Boissière  ».  Pourrait-on  me  donner 
quelques  renseignements  sur  les  person- 
nages et  les  terres  qu'elle  mentionne.  Je 
cite  textuellement  la  copie  : 

Guill.  des  Roches...  a  tous.,  .salut. Sachent 
que  Théophanie  la  Marascote  de  Baugë,  pour 
Dieu  et  son  salut  et  pour  l'âme  de  Gai  nier 
Marascot,  son  époux,  donne  à  l'abb.  de  l'ora- 
toire (en  surcharge  on  lit  :  Lorouy)  et  à  l'ab- 
baye de  la  Boissière,  un  pré,  apud  partem 
Ogerii,  qu'ils  ont  acquis  du  fief  du  seig'  Hu- 
gue  d»  Vaux  (de  Vallibus)  ..  (quelques  m#ts 
grattés)  en  présence  du  seig'  Hamelin  de 
Roorto  et  àt  plusieurs  autres,  à  Baujé. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  septembre  1903 


40"; 


406 


Avant  1222. 


Témoin,  prieur  dudit  couvent 
Girard  de  Auverce 
Aimero  de  Chinze 
Geoffroy  d'Auverse 
Huges  de  Sarcé 

L.  C.  DE  LA  M. 


*  * 


En  Poitou,  il  y  avait,  pendant  les 
guerres  de  Vendée,  une  famille  Billard 
de  Vaux  qui  s'est  illustrée.  Ses  descen- 
dants furent  chevalier  de  Saint-Louis  en 
1820  et  les  petits-fils  habitaient  Paris  en 
1890   et  Neuilly-sur-Seine    en  1900. 

Il  y  avait  aussi  en  Périgord,aa  moment 
de  la  Révolution,  une  famille  Brothier  de 
Vaux  composée  de  5  ou  6  frères  qui 
émigrèrent  en  Espagne,  et  dont  on  n'a 
jamais  eu  de  nouvelles. Ces  de  Vaux  étaient 
descendants  d'anciens  chevaliers  habitant 
la  ville  de  Saintes  au  xu'  siècle,  qui  plus 
tard  se  jetèrent  dans  le  parti  huguenot  à 

La  Rochelle.  E.  Reneau. 

* 
*  ♦ 

En  lisant  les    Révolutionnaires  de  no- 
tre   collaborateur   Nauroy,    je    vois  que 
la    fameuse     Thérésa     Cabarrus,     alors 
qu'elle   était   madame   Tallien,    eut   une 
fille  morte  en  1884   qui  avait  épousé,  le 
21   novembre    1822,    A.    F.    Moisson  de 
Vaux.  De  cette  union  sont  nés  ;  1°  Emma- 
nuel  Moisson    de  Vaux,  mort  en    1876; 
2°  Albert-Edmond,  consul,    né  en    183 1, 
marié  en  1872,  à  Alphonsine  Bernard  des 
Essarts  ;  3"  Edmond-Amédée.  dit  le  baron 
de  Vaux,  l'ancien  rédacteur  du   Gil-Blas^ 
marié,    en    1873,  à   Suzanne    Corot   La- 
guiante,  dont  Raoul,  né  en    1875  ;  4°   la 
comtesse  de  Marguery  ;  5"  Madame  Ho- 
reau.  D'après  cela,   le  rédacteur  du  Gil- 
Blas   ne  s'appellerait    pas    Vaux    baron, 
comme  le  dit  le  collègue  X,  et  de  Vaux  ne 
serait  pas  un  pseudonyme, comme  l'avance 
R.  de  B.  Pierre  Meller. 

* 
♦  * 

Les  personnes  portant  ce  nom  de  de 
Vaux  sont  si  nombreuses  que  des  confu- 
sions sont  toujours  possibles.  Comme 
dans  la  note  de  M.  Pierre  Meller,  il  était 
fait  allusion  au  baron  de  Vaux,  ancien 
rédacteur  au  Gil-Blas^  qui  avait  déclaré 
naturel  qu'on  s'adressât  à  lui  en  ce  qui  le 
concerne,  nous  lui  avons  transmis  la  note 
ci-dessus.  Il  a  bien  voulu  nous  adresser 
cette  réponse  : 


Dieppe,  ce  22  juillet  1902, 
Monsieur  et  cher  confrère, 

Je  vous  retourne  la  note  que  vous  avez 
bien  voulu  me  communiquer.  Elle  est 
exacte  comme  généalogie,  seulement  votre 
collaborateur  fait  erreur  en  faisant  du  baron 
Amédée,  mort  il  y  a  quelques  années,  le 
rédacteur  du  Gil-Blas.  Celui  qui  fut  rédac- 
teur du  Gtl-Blas  est  le  baron  Charles- 
Maurice  qui  appartenait  à  !a  famille  Cham- 
plot  de  Vaux,  dont  Tarrière  grand-père,  le 
baron  Jean-Baptiste  de  Vaux,  contrôleur 
des  guerres,  avait  épousé  Louise-Cécile  de 
Grammont. 

Veuillez  agréez,  monsieur  et  cher  con-. 
frère,  l'expression  de  mes  meilleurs  senti- 
ments. 

Baron  de  Vaux. 

Famille  de  Monval  (XLVI,  172). 
—  Références  généalogiques  :  Fressis  de 
Monval.  CouxccWi^s, Dictionnaire  de  la  no- 
blesse, tome  3, Presse  de  Monval.  Généalo- 
gie dans  Borel  d'Hauterive,  année  1863, 
et  Poplimont.  tome  VI,  page  198. 

Lobit  de  Monval,  Généal.  dans  Revue 
des  Basses-Tyrénées^  1886,  p  64.  Il  y  a 
aussi  une  famille  Le  François  de  Monval. 
Comte  DE  BoNY  deLavergne. 

Saulx-Tavannes  (XLVI,  61 ,  183).  — 
Les  héritiers  du  duc  Roger,  qui  se  suicida 
à  Paris  le  14  novembre  1845,  sont  les  en- 
fants de  ses  sœurs.  L'aînée,  la  marquise 
Duboigny  n'en  eut  pas  ;  la  deuxième,  vi- 
comtesse Digeon  puis  générale  L'Heu- 
re\ise,  a  laissé  le  vicomte  Digeon,  pair  de 
France,  secrétaire  d'ambassade,  Charlotte 
Bérengère  comtesse  Edouard  de  Barthé- 
lémy, dont  la  vicomtesse  de  Brocas,    etc. 

(Voir  Borel  d'Hauterive  année  1873 
page  158-159).  La  troisième,  femme  du 
comte  Greppi,  réintégrée  le  4  juin  1853 
dans  sa  qualité  de  Française,  a  laissé  le 
feu  comte  Greppi,  propriétaire  du  château 
de Saulx,la  prmcessedeGonzague-Vixando 
et  Luiggia-Valentin  Greppi,  né  à  Milan  en 
1822.  sans  alliance  (voir  V  Armoriai  italien 
1890  pages  420  à  423.) 

H.  deW. 

Famille  de  Bourbon-Conty  (XLV). 

—  Ces  deux  frères  de  Bourbon-Conty, 
sont  enterrés  au  cimetière  Montparnasse 
(3^  division, 2*=  ligne  du  rond  point,  n°  4, 
par  l'Est)  dans  un  assez  beau  tombeau, 
que  je  suis  allé  voir,  un  de  ces  jours   der- 


N"  980 


L'INTERMÉDIAIRE 


407 


408 


niers,  et  bien  que  la  question  de  ces  fils 
naturels  de  l'avant-dernier  prince  de 
Conty  soit  suffisamment  élucidée  dans 
V Intermédiaire,  grâce  surtout  aux  actes 
de  naissance  et  de  décès,  fournis  par 
M.  Ch.  Nauroy,  notre  érudit  confrère,  je 
me  permettrai  cependant  d'y  revenir, 
pour  signaler  deux  particularités  que  j'ai 
relevées  dans  l'inscription  tumulaire  et 
qui  m'ont  paru  intéressantes. 

Sur  le  côté  du  monument   faisant  face 
à  l'avenue,  on  lit  : 

Hic   jacet 
In  spcai  resurrectionis 
Franciscus.  Ciaudius.  Faustus. 
Marchionensis 
de  Bourboii-Conty 
defunctus   Anno    Doniini   1833.  — -S^junio 
Frater  optimus,  egregius  amiciis 
Lurent    illj.n  -  rater-soror-et-amici. 
Soror — donc  il  y    avait    une    sœur  — 
puisqu'elle  est  mentionnée  dans  l'inscrip- 
tion, et    dont    "H    ignorait    l'existence   ; 
cependant,   comme    cette  inscription  est 
rédigée  dans  un  latin  de  cuisine,  je   pen- 
cherais à  croire  que  cette  sœur  dont   il  est 
question,  ne  serait  (jue  la  belle-sœur,  c'est- 
à-dire  :  Hermine   de    Labrousse   de  Ver- 
teillac,  mariée,  depaii  le    17    avril    1S28, 
au  frère  du  définit.  On  a   été    vraisembla- 
blement     embarrassé     Je   trouver  pour 
belle-urnr  h  mot  analogue  latin  ;  —  on  a 
mis     Soroi ,    pour   tourner   la    diflîculté. 
et  l'on  a  bien  fait,  car,  à  en  juger  par    la 
composition  latine   de    l'inscription,    on 
était  bien  capable  de  traduire  :  belle-sœur 
par  :  pnlchra  soi  or. 

Sur  le  côté  opposé,  on  lit  : 
Hic 
Alta  mens, 
Hic 

Cor  egregium 
Decus,  honos  et  lutta  fides 
Praeclarae  Stirpes 
Heu  1  RecisuiTi  et  ultimuni 
Luget   sponsa — Jugent  amici 
Lugeaiit  oinnes    probi 
Obit 
Anno  Domini  M.  D.  C.  C.  C.  X.  L. 

Die  sexto  junii . 
Cette  inscription,  comme  on  voit,  ne 
porte  pas  l'indication  du  nom  de  la  per- 
sonne à  laquelle  elle  se  rapporte.  C'est 
fort  étrange.  Il  est  évident  que  cette  omis- 
sion n'est  pas  accidentelle  et  qu'elle  a 
été  faite  à  dessein.  Mais  quelle  pouvait 
en  être  la  raison  ? 

Sur  les  registres  des  inhumations,    qui 


m'ont  été  obligeamment  communiqués 
par  la  conservation  du  cimetière,  ce  norn 
est  naturellement  indiqué  et  l'on  y  trouve 
cette  mention  : 

François-Félix,  comte   de    Bdurbon-Conty 
décédé  dans  sa  68"  année. 

Il  est  à  remarquer  que  la  sœur — soror — 
de  la  première  inscription,  ne  figure  pas 
dans  la  seconde.  On  y  lit,  par  contre  : 
luo-et  sponsa,  car  en  effet,  si  elle  était  la 
belle-sœur  de  François-Claude,  elle  était 
/'r/'6;/5é' de  François  Félix,  ce  qui  confir- 
merait l'explication  que  je  me    suis  faite. 

Si  cependant  une  vraie  sœur  avait 
existé,  elle  serait  décédée  avant  1840, 
c'est-à-dire  avant  la  mort  de  François- 
Félix. 

Dans  les  actes  de  la  conservation,  re- 
latifs à  cette  sépulture,  on  trouve  en 
plus  une  note  ainsi  libellée  : 

Marie-François-Félix,  comte  de  Bour- 
boii-Conty  (rue  St  -Dominique  -  St-Ger- 
main,  n"  ^4)  acheta  cette  sépulture  parti- 
culière et  perpétuelle  de  famille  et  en  pre- 
mier lieu  de  M.  François-Claude-Fauste, 
marquis  de  Bourbon-Conty,  son  frère,  dé- 
cédé le  8  juin  1833. 

Paris,  2  mars,   1835. 

L'omisbion  du  nom  ne  pouvait  être 
expliquée, à  mon  avis,  que  par  les  diffi- 
cultés que  Marie  François-Félix  avait 
eues  au  sujet  du  litre  de  comte,  qu'il  por- 
tait de  son  vivant,  et  auquel  il  n'avait 
nul  droit,  comme  il  ressort  d'une  commu- 
nication du  ministre  de  la  justice,  datée 
du  16  août  1879,  rapportée  par  M.  Ch. 
Nauroy. 

J3  soumets  ces  deux  particularités  à 
nos  érudits  collaborateurs,  dans  l'espoir 
qu'ils  voudront  peut-être  débrouiller 
cette  énigme.  Duc  Job. 

D'Aumont  (XLV)  —  Je  serais  très 
reconnaissant  à  notre  savant  collabora- 
teur «  Dont  Care  »  de  bien  vouloir  nous 
dire  ce  qu'il  connaît  des  circonstances 
dans  lesquelles  s'est  éteinte  cette  maison, 
principalement  de  l'avant-dernier  duc,  de 
la  vie  du  dernier  en  France,  avant  son 
établissement  (vers  1876)  au  Caire,  où  il 
mourut  le  ^  mars  1888.  Sa  sœur,  la 
comtesse  Poullain  de  la  Vincendière, 
a-l-elle  laissé  postérité  ?  Les  archives  de 
la  maison  d'Aumont,  si  en  cour  depuis 
Louis  XIV.  seraient  une  mine  bien  pré- 
cieuse de  documents  sur  l'ancien  régime. 

H.  DE  W. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  septembre  1902 


409 


410 


L'abbé  de  Pomponne  (XLVl,  281. 
364).  —  Certainement,  confrère  Wigg  : 
«  Il  n'y  a  jamais  eu  d'abbaye  de  Pom- 
ponne, »  mais  cette  localité  a  possédé  un 
prieuré  du  titre  de  Notre-Dame,  dont  la 
fondation  est  antérieure  au  xu*  siècle. 

Pomponne  avait  aussi  un  couvent  d'Au- 
gustins  réformés,  dits  de  Bourges,  fondé 
en  1328,  près  du  pont  de  Lagny.  C'est  de 
ce  monastère  que  la  reine  Marguerite  (de 
Valois)  tira  six  pères  et  quatorze  frères 
qu'elle  établit  au  faubourg  Saint-Germain 
(rue   Bonaparte). 

Mais  tout  ça  ne  répond  pas  à  la  ques- 
tion de  M.  de  Reiset  !  A.  S..E. 


Laval-Montmorency  (XLVI,  293). 
—  Oui,  il  existe  un  portrait  de  ce  maré- 
chal par  Nattier  :  il  appartenait  à  M.  de 
juigné  ;  il  est  passé  en  vente  il  y  a  quatre 
ans.  11  a  été  acheté  par  M.  Brame,  Le  por- 
trait était  agréable,  il  y  avait  une  main 
et  un  gant  fort  bien   traités. 

Un  Rat  de  Bibliothèclue. 


Le  véritable  sexe  du  chevaUer 
d'Eon  (T.  G. ,3 17  ;  XLV  ;  XLVI  ,207) 
—  La  vente  des  papiers  du  chevalier 
d'Eon  à  Paris,  a  permis  l'insertion  dans 
les  catalogues  des  marchands  d'au- 
tographes de  plusieurs  articles  qui  ne 
laissent  aucun  doute  sur  son  sexe  mâle  — 
déjà  prouvé  du  reste  —  notamment  un 
passage  curieux,  lorsqu'il  raconte  ses  fre- 
daines avec  les  femmes, alors  qu'il  était  au 
service  de  la   police  de  Marie-Antoinette. 

Les  pièces  autographes  et  signées 
abondent  en  ce  moment,  mais  les  lettres 
autographes  sont  rares,  elles  valent  de 
i5  à  20  fr.  suivant  leur  importance. 

A.  Sy. 

Les  autographes  ne  valent  pas  très 
cher.  11  y  a  deux  ans,  il  en  est  passé  plu- 
sieurs liasses  dans  une  vente  de  livres  ; 
un  lot  de  250  à  300  s'est  vendu  à  mille 
francs.  C'est  d'ailleurs  la  même  personne 
qui  a  tout  acquis.  CuRiosus. 

*  * 
Pour  apprécier    quelle  valeur  peuvent 

avoir  ces  autographes,  il  suffit  de  consul- 
ter la  description  qui  en  a  été  donnée  par 
M.  H.  Daragon,  libraire,  à  Paris,  10,  rue 
N.-D.  de  Lorette,  à  l'occasion  de  la  vente 


delà  bibliothèque  du  chevalier  d'Eon,  du 
5  au  10  mars   1900,  à  la   salle   Silvestre. 

Voir  le  Bibliophile  parisien,  n"  3  f  mars 
1 900)  et  n»  4  (  avril  1 900). 

Un  dossier  relatif  aux  dix  dernières 
années  d'Eon  (mort  le  21  mai  1810  à 
Londres)  a  été  adjugé  à  i4'5  Ir. 

L.-N   Machaut. 


Mort    de    l'abbé  Prévost  (T.  G., 

727).  — Je  trouve  dans  une  Histoire  de 
Chantilly  depuis  le  dixième  siècle  jusqu'à 
nos  jours  (i)  dont  l'auteur  était  en  mesure 
d'ttre  bien  informé,  le  récit  suivant  diffé- 
rant,par  quelques  détails  seulement,  des 
récits  parus  dans  Y  Intermédiaire,  en 
1875  : 

Dans  une  circonstance  pénible  où  son  cœur 
était  navré  de  douleur,  il  (Louis-Joseph  de 
Bourbon,  prince  de  Condé)  fut  percé  d'un 
nouveau  trait  par  la  triste  nouvelle  d'un  acci- 
dent étrange  et  tragique  ;  c'était  la  mort  du 
célèbre  abbé  Prévost  auquel  il  était  attaché. 
Au  moment  où  attiré  par  la  brillante  réputa- 
tion de  Chantilly,  cet  écrivain  se  promenait 
dans  la  forêt  de  ce  riant  séjoar,  il  fut  frappé 
d'une  attaque  d'apoplexie.  Ce  coup  de  foudre 
surprend  vivement  tous  les  témoins,  on  s'em- 
presse de  le  porter  chez  le  curé  du  village  le 
plus  voisin,  à  Saint-Firmin,  selon  la  tradition, 
sans  espoir  de  le  rappeler  à  la  vie.  La  justice 
en  est  à  l'instant  informée,  et  ne  sachant  à 
quelle  cause  attribuer  cette  mort  subite^  elle 
fait  procéder  à  l'ouverture  du  corps,  pour 
s'assurer  si  quelque  poison  subtil  n'aurait  pas 
provoqué  le  lugubre  accident.  Le  chirurgien 
arrive,  il  plonge  le  scalpel  dans  les  entrailles 
de  l'abbé  que  Ton  croyait  être  véritablement 
mort:  un  cii  perçant,  poussé  par  la  victime, 
glace  d'effroi  tous  les  spectateurs  et  fait  con- 
naître que  cet  infortuné  vit  encore  ;  on  se 
hâte  de  lui  prodiguer  tous  les  soins  que  de- 
mande sa  blessure,  elle  était  mortelle,  les  pré- 
cautions furent  inutiles,  il  pensait  sans  doute, 
dit  le  prince,  à  mettre  dans  un  de  ses  livres 
quelques  catastrophes  épouvantables  ;  mais  à 
coup  sûr,  il  ne  pouvait  guère  lui  en  venir  à 
l'idée  de  plus  affreuses  que  celle  qui  a  terminé 
sa  vie.  Le  prince  se  transporta  sur  le  lieu 
même  où  le  coup  fatal  avait  frappé  l'abbé 
Prévost,  et  il  déclara  qu'il  y  aurait  fait  élever 
un  monument  s'il  n'avait  été  retenu  par  cer- 
taines considérations. 

P.  c.  c.     A.  S.  .E. 


(i)  Par  M.  l'abbé  Fauquembrez,  ex-vicaire 
de  Chantilly  et  aumônier  de  l'hôpital.  Senlis, 
1840,  in  8°. 


N'  980. 


L'INTERMEDIAIRE 


411 


—    4 1 2 


Papiers  militaires  du  maréchal 
Sébasiiani,  des  généraux  Guilie- 
minot,  Kellertaan,  Palet  (XLV).  — 
La  comtesse  de  Reculot,  née  Kellermann 
de  Valmy,  doit  descendre  d'un  des  deux 
fils  aines  de  Thérèse  Guadi.  Elle  habite 
Nice  ;  sa  fille  Edmée  a  épousé,  le  i^'  avril 
1890,  M.  de  Saint-Martin.       H    de  W. 

Princeteau  et  Princetot  (XLV).  — 
Le  nom  est  Princeteau.  Le  général  de  di- 
vision Princeteau, grand  croix  de  la  Légion 
d'honneur,  était  le  fils  de  Maria-Zélia  De- 
cazes  (sœur  du  grand  ministre  de  Louis 
XVIII),  et  de  son  mari  Théodore  Prince- 
teau. 

Je  compte  publier  la  vie  de  madame 
Princeteau,  de  son  mari,  et  de  leurs  en- 
fants, on  trouvera  déjà  sur  eux  des  détails 
dans  mon  livre  :  La  ve'rùê  sur  le  père  et  la 
famille  du  favori  de  Louis  XVI II,  la  Jeu- 
nesse du  duc  Décades;  a  Paris,  chez  Emile 
Paul,  100, faubourg  Saint-Honoré  ;  il  s'en 
rencontrera  encore  dans  une  suite  actuel- 
le ment  i  l'impression  :  Le  duc  Deca:^es  au 
G  baud.  Je  ne  puis  donc  ici  que  rectifier 
qu^elques  erreurs  :  Madame  Princeteau  n'a 
pas  été  la  maîtresse  de  Louis  XVIII  ;  c'est 
une  chose  qui  n'a  jamais  été  dite  que  par 
des  auteurs  peu  scrupuleux,  dans  un  but 
politique,  ou  dans  celui  de  plaire  au  lec- 
teur en  lui  donnant  l'anecdote  scanda- 
leuse et  malsaine. 

M.  Nauroy,  après  avoir  dit  que  la  fa- 
mille Princeteau  existe  encore,  ajoute  que 
les  lettres  de  Louis  XVIII  sont  actuelle- 
ment dans  la  famille.  Ces  phrases  pour- 
raient faire  croire  que  les  Princeteau  exis- 
tants descendent  de  Maria-Zélia  Decazes, 
il  n'en  est  rien  ;  Et  que  les  lettres  signées 
((  Louis  »  sont  en  la  possession  des  Prin- 
ceteau, alors  que  ces  lettres  adressées  non 
pas  à  madame  Princeteau,  mais  au  minis- 
tre Elie  Decazes,  son  frère,  que  Louis 
XVIII  appelait  «  mon  cher  fils  »  ne  sont 
jamais  sorties  des  archives  du  château  fa- 
milial de  leur  destinataire  :  La  Grave  (Gi- 
ronde), aujourd'hui  propriété  du  troisième 
duc  Decazes,  le  petit-fils  du  ministre  Elie 
auquel  elles  étaient  adressées. 

Madame  Princeteau  n'apparaît  que  dans 
quelques-unes  des  lettres,  aux  phrases  fi- 
nales, elle  vint  à  Paris,  Elie  Decazes, alors 
veuf,  étant  ministre,  pour  tenir  sa  mai- 
son. De  même  les  objets  aux  armes  roya- 
les étaient  pour  le  duc  Decazes. 


je  dirai  à  mon  ami  M.  Pierre  Meller» 
que  Charles-Edouard  Princeteau  n'étai^ 
pas  un  militaire  brillant,  ni  très  fort,  mal- 
gré sa  direction  de  l'artillerie  de  Saint- 
Thomas  d'Aquin,  et  bien  qu'il  fût  sorti  de 
l'Ecole  polytechnique. 

Mais  Princeteau  était  rangé,  très  tran- 
quille ;  il  faisait  un  service  sans  éclat  et 
tout...  automatique,  l'avancement  fut 
aussi  automatique,  grâce  à  ce  qu'il  était 
bien  apparenté. 

La  belle  réponse  du  collaborateur  H.  de 
W  est  l'expression  exacte  de  la  vérité. 
Baron  Maxime  Trigant  de  Latour. 

Gaspard  Hauser  a-t-il  existé  ? 
(T.  G.,   415). 

Le  grand-duché  de  Bade  a  à  peine  un 
souvenir  dynastique  depuis  le  margrave 
LouiSj  le  héros  de  Belgrade  ;  le  rapide 
accroissement  de  cette  petite  principauté 
sous  la  protection  française  dans  la  Confé- 
dération du  Rhin,  la  vie  de  cour  d^s  der- 
niers princes  de  l'ancienne  lignée, l'alUance 
matrimoniale  avec  la  famille  Beauharnais, 
Vaffaire  de  Kaspar  Haiiscr  (sic),  les  événe- 
ments révolutionnaires  de  1832,  l'expulsion 
du  grand-duc  Léopold,  cet  ami  de  la  bour- 
geoisie, l'expulsion  de  la  maison  régnante 
en  1849,  rien  n'a  pu  briser  dans  le  pays  la 
chaîne  de  la  soumission  docile  à  la  dynas- 
tie... 

{Pensées  et  souvenirs,  par  le  prince  de 
Bismark,  2"  édition,  1899,  I,  367). 

Nauroy. 


Duels  à  Lille  au  sujet  de  Talma 

(XLIII  ;  XLV).  —  L'Intermédiaire  a 
précisé  les  renseignements  fixant  au  24 
avril  18 17,  la  date  des  représentations 
données  par  Talma  au   théâtre  de  Lille. 

Il  est  incontestable  qu'elles  furent  trou- 
blées par  des  incidents  regrettables,  et  la 
politique  fut  la  seule  cause  des  désordres 
qui  amenèrent  des  duels  entre  civils  et 
officiers  de  la  garnison. 

Talma  s'occupait  de  politique,  c'était 
son  droit,  et  les  comédiens  jouissent  des 
mêmes  prérogatives  que  les  autres  élec- 
teurs. 

Il  y  a  plus  de  dangers  pour  eux  que 
pour  les  autres  de  descendre  dans  l'arène 
politique, ce  qui  n'empêche  que. les  acteurs 
politiciens  ont  été  très  nombreux. 

Les  plus  célèbres  furent  Trial,  Dor- 
feuille  Grammont,Collot  d'Herbois.et  l'on 
peut   citer   encore   Bataille   qui  fut  sous- 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  septembre  1902 


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préfet  d'Ancenis,  et  candidat  à  la  députa- 
tion  en  1871. 

Les  femmes  de  théâtre,  après  avoir 
quitté  les  planches,  se  confinent  au  fond 
d'un  petit  trou  où  elles  font  l'édification 
de  la  paroisse.  Je  connais  plusieurs  curés 
qui  se  félicitent  d'en  avoir  comme  châte- 
laines. Elles  sont  très  généreuses  pour  les 
œuvres,  et  les  bonnes  âmes  se  joignent  à 
M.  le    curé  pour  les  élever  aux  nues. 

Les  dames  ne  manquent  point  de  doigté 
et  savent  se  tenir  à  l'écart  de  la  politique 
qui  est  le  sujet  qui  divise  le  plus  les  ha- 
bitants des  petits  endroits. 

La  grande  tragédienne,  M"'  Mars, 
manquait  de  tact  sous  ce  rapport,  et  affi- 
chait des  opinions  bonapartistes  dans  un 
temps  où  elles  n'étaient  plus  de  saison. 

En  1817,  cet  entêtement  faisait  le  dé- 
sespoir de  son  directeur,  qui,  chaque  soir, 
craignait  qu'il  y  eût  du  boucan  au  théâtre 
où  Mars  osait  monter  sans  fleurs  de  lis. 

Un  soir,  les  gardes  du  corps  se  per- 
mirent.non  seulement  de  siffler  la  grande 
actrice,  mais  de  la  traiter  de  g  ..  etc., 

Ces  épithètes  étaient  plus  grossières  que 
méritées,  car  sans  être  une  vestale  et  une 
ingénue,  Mars  observait  toujours  la  dé- 
cence. 

«  Qiiand  la  vertu  s'en  est  allée,  il  doi* 
«  rester  encore  la  pudeur  »,  disait-elle  à 
ses  jeunes  camarades  faisant  leurs  débuts 
dans  la  galanterie. 

En  18 17,  elle  frisait  la  quarantaine, 
mais  n'avait  point  pris  rang  dans  le  régi- 
ment des  vieilles  gardes. 

Mars  avait  des  adorateurs,-et  très  dis- 
posés à  mettre  flamberge  au  vent  pour 
défendre  sa  beauté,  son  talent,  et  même 
ses  opinions  politiques.  Ces  dernières 
étaient  cependant  si  difficiles  à  défendre 
que  ses  plus  chauds  partisans  lui  déclarè- 
rent qu'elle  devait  quitter  Paris  momenta- 
nément, et  faire  une  tournée  en  province. 

Ce  fut  dans  ces  circonstances  que  Mars 
vint  à  Nantes 

La  presse  loca'e  est  pleine  du  récit  de 
ses  triomphes,  et  ne  parle  d'aucun  inci- 
dent semblable  à  ceux  qui  troublèrent  le 
calme  de  la  bonne  ville  de  Lille. 

Les  manifestations  contre  Talma  avaient 
peut-être  été  provoquées  par  la  police 

C'eût  été  un  procédé  maladroit  pour 
donner  aux  opinions  la  blancheur  qu'elles 
commençaient  a  perdre. 


Ce  qui  est  certain,  c'est  que  les  légiti- 
mistes ardents  raillaient  Mars  et  Talma. 
Les  royalistes  devaient  garder  leur  admi- 
ration pour  madame  Dorval    qui    pensait 

bien. 

Une  satire  politique  fait  allusion  à  cet 
état  des  esprits   en    s'exprimant   comme 

suit  : 

Apres  Mars 

Des  mélodrames  la  séquelle 
Placent  Dorval  un  cran  plus  bas. 
Mais  que  ne  pardonne-t-on  pas 

Pour et  pour  Adèle. 

JOSEPH  TrÉMAUDAN, 

La  statue  de  Victor  Massé  (XLVl 
14,  151,  387).  —  Le  hasard  m'a  fait 
acheter  cette  maquette  à  la  vente  Fran- 
ceschi  et  c'est  une  œuvre  d'art  curieuse. 
L'auteur  des  Noces  de  Jeannette  est  assis  sur 
son  fauteuil  ;  on  devine  que  le  sculpteur 
l'avait  modelé  avec  une  sorte  de  prédi- 
lection. Jean  Bernard. 

M"'  Didier  (XLIV).  --  Ne  s'agirait-il 
pasdelaveuve  de  l'homme  politique, suisse 
de  naissance,  Henri  Didier,  qui  a  écrit, 
notamment  :  Une  visite  au  comte  de  Chant- 
bord?  Pâûs,  1848.  A    S.,  e. 

Saint  Angilbert  et  ses  frères 
(XLVl,  12).  —  Nous  venons  de  découvrir 
la  filiation  de  saint  Angilbert  dans  le 
Père  Malebranche;  .<  de  Morinis  »  liv.  Il, 
chap.  24. 

C'était  l'arrière-petit-fils  du  comte  du 
Ponthieu  Dortrich  (1)  dont  le  fils  épousa 
sa  cousine-germaine,  fille  d'Othuel 

De  ce  mariage  naquit  un  fils,  qui  épousa 
une  fille  de  Charles-Martel  et  donna  le 
jour  à  Angilbert  et  à  ses  deux  frères  aînés, 
Madhelgaud  et  Richard. 

11  ne  nous  manque  plus  que  les  noms 
en  blanc  de  ces  divers  personnages.  (Du 
reste,  ces  noms  nous  semblent  légen- 
daires). 

Il  est  fort  peu  probable  que  le  nombre 
des  filles  qui  se  laissèrent  séduire,  ait  été 
supérieur  à  deux  ou  trois  peut-être.  En 
effet,  il  ne  manque  pas  de  filles  provenant 
des   concubines   de   Charlemagne  ;    mais 


(i)  Un  nom  comme  Dortrich  conviendrait 
mieux  à  un  comte  germanique  d'une  épo- 
que moins  reculée. 


N»  980 


L  INTbRMKL>lAlRE 


415 


416 


elles  avaient  toutes  au  dessous  de  13  ans, 
car  celui-ci  avait  perdu  sa  dernière  femme 
légitime  à  la  veille  de  l'an  800,  et  il  mou- 
rut au  début  de  l'année  814.  Restait 
Théoderade,  l'aînée  des  filles  de  la  reine 
Bertrade,  qui  avait  20  ans  et  était  la  plus 
exposée  de  toutes  ;  mais  l'histoire  est 
muette  sur  son  compte,  à  ce  sujet. 

L'histoire  de  Berthe,  qui  avait  alors 
une  quarantaine  d'années,  avait  donné 
lieu  à  un  véritable  roman  écrit  par 
Hariulfe,  vers  789,  c'est-à-dire  25  ans 
auparavant.  Malheureusement  les  deux 
chapitres  3  et  5  ont  été  volontairement 
détruits  ;  or  ce  dernier  chapitre  nous  dé- 
crivait précisément  son  mariage  avec  An- 
gilbert,  dont  elle  eut  deux  fils,  Harnide  et 
Nithard  ;  noms  formés  des  mêmes  radi- 
caux renversés,  intrépide  seigneur,  in- 
trépide et  brave.  Nous  avons  retrouvé  ces 
titres,  à  la  table  des  matières  du  manus- 
crit, qui  a  été  conservée. 

L'auteur  de  cette  mutilation  n'a  pu  que 
vouloir  éviter  la  révélation  de  détails, 
plus  ou  moins  authentiques,  compromet- 
tants pour  les  deux  conjoints  ;  cela  est 
de  toute  évidence.  Quoi  qu'en  ait  dit  un 
antiquaire  de  Picardie,  ce  n'était  pas  un 
faussaire  ;  car  il  a  eu  bien  soin  de  rempla- 
cer les  deux  chapitres  détruits  par  une 
interpolation,  de  tous  points  conforme  aux 
données  de  la  table  des  matières,  en 
indiquant  le  mariage  de  Berthe,  sans  les 
accessoires  qu'il  jugeait  peu  convenables. 

D'B. 


Les  privilèges  de  Chalo-Saint- 
Mard  (XLVI,  283).  —  Le  privilège  de 
Chalo-Saint-Mard  accordant  aux  descen- 
dants d'Eudes  Le  Maire  tant  par  les  fem- 
mes que  par  les  hommes,  la  noblesse  et 
l'affranchissement  des  impôts,  fut  la  plus 
grande  mystification  du  moyen  âge,  qui 
a  duré  jusqu'au  milieu  du  xviii'  siècle. 
Le  savant  historien. M.  Nocl  Valois,  a  pu- 
blié sur  ce  sujet  deux  intéressantes  disser- 
tations auxquelles  nous  renvoyons  le 
questionneur  :  l'une  en  1887  et  l'autre  en 
1897.  Qiiant  aux  prétendues  lettres  pa- 
tentes de  Louis  XIII  en  1635,  déclarant 
que  le  privilège  de  la  lignée  d'Eudes 
Le  Maire,  serait  restreint  aux  termes  de 
la  première  concession  du  mois  de  mars 
1085  et  non  1083,  comme  il  est  indiqué, 
'1  déclare  qu'il  les  a  vainement  cherchées 


dans  les   registres  du   Parlement  et  dans 
ceux  de  la  cour  des  aides. 

Voici  ce  que  rapporte  M .  Valois  au 
sujet  de  la  fin  du  privilège  : 

Si  nous  ignorons  dans  quelle  mesure  le  pri- 
vilège subsista  sous  les  règnes  de  Louis  XIV 
et  de  Louis  XV,  nous  pouvons  du  moins  fixer 
vers  1752  la  date  du  dernier  coup  qui  lui  fut 
porté.  La  charge  de  juge  d'armes  créée  par  édil 
de  juin  1615,  était  alors  aux  mains  de  Louis- 
Pierre  d'Hozier,  qui,  concevant  des  doutes 
sur  l'authenticité  de  la  charte  de  Chalo-Saint- 
Mard,  dont  il  ne  con  aissait  que  les  textes 
imprimés,  voulut  obtenir  communication  de 
la  copie  conservée,  suivant  Fleureau,-  dans  les 
archives  de  l'hôtel-de-ville  d'Etampes.  II  écri- 
vit une  première  fois  au  maire  sans  obtenir 
de  réponse,  une  seconde  fois  à  un  chanoine  de 
la  ville,  qui  garda  le<même  silence  ;  sa  con- 
viction fut  faite.  «  Que  craignent  donc  ces 
messieurs?  s'écriait  son  fils  Antoine-Marie 
d'Hozier.  Que  des  yeux  plus  clairvoyants  que 
ceux  du  temps  passé  ne  s'aperçoivent  que  leur 
privilège  n'étoit  appLiyé  que  sur  un  fonde- 
ment ruineux?  Eh  !  qui  en  doute  aujour- 
d'hui ?  Il  n'est  pas  besoin  de  consulter  le 
vidimus  original  pour  ne  s'y  pas  mépren- 
dre :  le  juge  d'armes  le  prouvera  suffisamment 
sans  cela.  »  11  l'a  effectivement  prouvé.  Sa 
démonstration  atteint  son  but,  bien  qu'elle 
pèche  par  plus  d'un  point  ;  nous  en  avons  si- 
gnalé chemin  faisant  les  défauts.  Toutefois, 
signée  d'Hozier,  insérée  dans  V  Armoriai  géné- 
ral de  France,  elle  devait  porter  un  coup 
mortel  au  privilège  de  Chalo-Saint-Mard. 

Paul  Pinson. 

Les  descendances  princières 
(XLV;XLVI,  89,  252)  —  Le  confrère 
Cam  juge,  avec  raison,  intéressant  de  con- 
naître quelles  sont  toutes  les  familles  in- 
contestablement issues  par  les  femmes  du 
roi  saint  Louis, et  qui,  par  suite, ont  pu  pro- 
curer à  dauires  cette  illustre  ascendance. 

Voici  une  liste  que  je  crois  à  peu  près 
complète  des  familles  bretonnes  qui  se 
trouvaient  dans  ce  cas  avant  l'an    1500  : 

RoHAN,  depuis  1377. 

Mautauban,  depuis  141 1, 

RiEux,  depuis  1414. 

EspiNAY,  depuis  1435. 

Du  Pont  ou  dh  Pont  l'Adbé,  depuis 
I  ç6o  (environ). 

Chateaubriand  (branche  de  Beaufort)^ 
depuis  1470  (environ). 

Malestroit  (branche  de  Kaër),  depuis 
1490  (environ). 

DU  Chastellier  (de  Pommerit),  depuis 
1490  (environ/ 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


^ 


20  septembre  1902 


417 


418 


DU  Chastel    (branche    aînée),     depuis 
1492.  P.  DU  Gué, 

Le  château    de  Robert  le-Diablo 

(XLVI,    289).  —  Les  ruines  de  ce  château 

sont    à    Mouhneaux,    aux     environs    de 

Rouen.  Nordmand. 

♦ 

*  * 

Est  situé  entre  La  Bouille  et  Moulineaux 

en  Normandie.  Saint- Médard. 

•* 

*  * 
C'est   à  la  Bouille,  près  de  Rouen,  que 

se  trouvent  les   ruines  de  ce  château. 

C'est  une  des  plus  belles  pinces  de  la  pro- 
vince. Vous  découvrez,  tout  au  loin,  le  plus 
vaste  paysage  ;  la  Seine  ressemble  à  la  mer  : 
elle  est  bruyante  comme  l'Océan,  et,  comme 
l'Océan,  elle  est  chargée  de  voiles.  A  votre 
droite, la  vieille  cité  normande  cache  ses  touis 
superbes  dans  les  cieux;hvotre  gauche  s'élève, 
toute  chargée  de  coudriers,  de  vieux  lierres 
et  de  petites  tleurs  des  champs,  la  montagne 
de  Robert  le  Diable.  Prenez  garde  de  fouler 
d'un  pied  imprudent  cette  herbe  rare  et  des- 
séchée, car  c'est  l'herbe  qui  égare,  et  le  voya- 
geur qui  l'a  touchée  ne  retrouvera  pas  son 
chemin,  dùt-il  marcher  toute  la  nuit  jusqu'au 
point  du  jour.  Du  vieux  château,  plus  rien  ne 
reste,  sinon  quelques  pieires  informes  et  de 
vagues  souvenirs.  Là,  dit-on,  furent  enterrées 
les  maîtresses  de  Robert  le  Diable  ;  là  il  a  fait 
pénitence  jusqu'à  la  mort.  Dans  ces  ruines, où 
se  lamente  le  vent  du  soir,  le  Diable  revient 
à  l'heure  de  minuit  :  vous  pouvez  entendre 
ses  cris  plaintifs.  (Za  Normandie,  par  J. 
Janin,  p.  49). 

La  vieille  édition  du  Guide  itinéraire  de 
Paris  an  Havre,  par  Eugène  Chapus,  d'où 
j'extrais  cette  citation, contient  une  vue  des 
ruines.  de  Mortagne. 

♦  * 

Le  nom  de  Robert  le  Diable,  épouvan- 
tai! sinistre,  attaché  à  quelques  restes  féo- 
daux, demeure  accolé  aussi  à  des  terreurs 
superstitieuses  tenaces  :  tels  le  château  des 
Moulineaux, au  canton  de  Grand'Couronne, 
près  Rouen  et  les  horribles  légendes  qui 
y  sont  liées 

Là,  pendant  la  nuit,  on  voit  un  loup 
efflanqué,  au  poil  grisonnant  et  terne  : 
c  est  l'ombre  de  Robert  le  Diable  1  Cette 
apparition  est  le  signal  de  quelque  cala- 
mité. 11  ne  reste  des  murailles  que  des 
pierres  branlantes  ;  la  pusillanimité  des 
habitants  d'alentour, elle, demeure  solide. Il 
y  a  aussi  des  souterrams,  réceptables  d'é- 
pouvantables horreurs,  qui  vont,  dit  on, 
jusqu'à  la  Seine. Même, dans  le  riant  gazon 


et  le  lierre,  qui  habillent  ces  ruines,  s^ 
cache  Vberbe  qui  égare.  Pauvre  impru- 
dent qui, à  l'heure  des  ténèbres  mystérieu- 
ses, risque  son  innocente  rêverie  autour 
du  château  de  Robert  le  Diable;  sans  pou- 
voir sortir  des  méandres  de  la  forêt,  il 
demeurera,  jusqu'aux  clartés  du  matin, 
à  la  merci  des  mauvais  esprits  et  des  Epi- 
nes-fées, qui  le  déchireront  cruellement. 

Sur  l'emplacement  du  château  de  Thu- 
ringue,  où  s'écoula  l'efTroyable  jeunesse 
de  Robert,  s'élève  la  chapelle  de  Bon-Se- 
cours, d'où  l'œil  embrasse  le  magnifique 
panorama  de  Rouen,  de  son  port,  des 
forêts  et  de  la  vallée  de  la  Seine. 

A  Falaise. on  visite  toujours  le  château, 
où,  des  amours  de  Robert  et  d'Ariette  la 
belle  lavandière,  naquit  Guillaume  qui, 
changeant  le  surnom  de  Bâtard  en  celui 
plus  noble  de  Conquérant ,dtvz\t  coiffer  la 
double  couronne  de  Normandie  et  d'An- 
gleterre. Avant  le  départ  de  Robert  pour 
la  Terre-Sainte  et  la  naissance  du  futur 
Duc-Roi.  les  glorieuses  destinées  de  celui- 
ci  avaient  été  prédites  à  sa  mère  dans  un 
songe  merveilleux. 

Capitaine'PAiMBLANT  du  Rouil. 

Les  capitaines  des  côtes  de  Nor- 
maiidie  aux  X¥%  XVP  jet  XVIP 
siècles  (XLVI,  229),  -  On  trouvera 
quelques  indications  à  ce  sujet  dans  le 
manuscrit  2243(591)  collection  Montbret 
de  la  bibliothèque  deRouen:  f "  1 1 .  Notes 
sur  les  capitaineries  garde-côtes  du 
royaume.  1"  octobre  1731. 

Voir  aussi  :  bibliothèque  d'Amiens  ; 
manuscrit  886  ;  Papiers  du  général  de 
Vault,  directeur  du  dépôt  de  la  Guerre  : 
t.  VI,  f"  17,  Basse  et  Haute-Normandie, 
Capitaineries. 

Ce  document  se  rapporte,  à  en  juger 
d'après  d'autres  pièces  du  même  recueil, 
à  l'année  1756. 

D''  Charbonier. 

M.  deFolard,  ambassadeur  sous 
Louis  XV  (XLV  ;  XLVI,  78.  207).  —  Le 
chevalier  Hubert  de  Folard  étant  ministre 
de  France  à  Munich  en  1767,  a  eu, avec  le 
duc  de  Choiseul,  ministre  des  affaires 
étrangères,  une  correspondance  ayant 
pour  objet  de  procurer  à  la  manufacture 
royale  de  Sèvres,  les  moyens  de  fabri- 
quer la   porcelaine   dure,    moyens    dont 


N»  980. 


L'INTERMEDIAIRE 


419 


elle  ne  disposait  pas  à  l'époque  où  Folard 
s'occupa  de  la  question. 

On  trouvera  les  lettres  de  Folard, celles 
de  Clioiseul  et  diverses  pièces  sur  l'affaire 
dans  les  Documents  sur  les  anciennes  faïen- 
ceries françaises  et  la  manufacture  de  Sè- 
vres par  Gerspach   (Paris,  Laurens  1883). 

A. 


*  * 


11  faut  en  effet  lire  Maniica  (Agnès  de) 
pour  le  nom  de  la  femme  de  l'ambassa- 
deur. Famille  romaine  inscrite  au  livre  du 
Patriciat  romain,  et  qui  3  fourni  un  car- 
dinal en  1802. 

La  fille  aînée  de  M.  de  Folard  épousa 
bien  M.  de  Tourreau.  Leslie. 

Lord  Chesterfield  et  madame  de 
Maintenon;(XLVl,294).—  Lord  Chester- 
field s'est  trompé  :  il  a  attribué  r.  Fénelon 
une  lettre  qui  est  de  Godet  des  Marais, 
évêque  de  Chartres,  directeur  de  madame 
de  Maintenon  depuis  la  mort  de  l'abbé 
Gobelin,  son  premier  directeur,  qui  mou- 
rut en  i6c)i. 

Le  mariage  de  madame  de  Maintenon 
avec  Louis  XIV  étant  de  1684  ou  1685, 
cette  lettre  estdonc  postérieure  au  mariage. 

Chesterfield  l'aura  luedans La  Beaumelle 
Celui-ci  l'a  empruntée  à  un  mémoire  de 
mademoiselle  d'Aumale  qui  était  encore 
inédit,  mais  qui  vient  d'être  récemment 
publié  par  MM.  le  comte  d'Haussonville 
etHanotaux    (Calmann-Lévy). 

La  lettre,  ou  plutôt  le  fragment  de  la 
lettre  en  question, se  trouve  p.  87   et  88. 

Fêtes  de  l'enfance  sous  la  Révo- 
lution (XLV  ;  XLVl,  38)  —  Si, comme 
je  le  crois,  il  s'agit  des  fêtes  de  la  jeu- 
nesse, on  en  trouvera  l'historique  et  un 
résumé  dans  la  Réimpression  de  l'ancien 
Moniteur  (Paris,  H.  Pion,  1873)  : 

T.  XXVll,  p.  667, arrêté  du  19  ventôse 
an  IV  (()  mars}  1796)  pour  sa  célébration; 

T.  XX VIII  p.  1 17.  Article  de  Trouvé  re- 
latant la  fête  de  la  jeunesse  célébrée  le 
10  germinal  an  IV  (30  mars  1796)  ; 

T.  XXIX  p.  636.  Mention  de  l'hymne 
pour  la  fête  de  la  jeunesse,  par  le  citoyen 
Parny. 

Dans  son  livre  :  Le  Champ  de  Mars, 
(Paris,  Baschet,  1889)  M.  E.  Maindron  a 
dit  (p.  121)  : 

On     ne  l'oublie  pas,    nous   n'avons   souci 
dans  cet  ouvrage   que  des  événements  accom- 


420 

plis  dans  l'enceinte  du  Champ  de  Mars.  L^ 
fête  de  la  jeunesse, celle  des  époux  et  celle  des 
vieillards.  p<ir  suite  de  leurs  caractère,  ont  eu 
lieu  au  sein  de  la  ville. Elles  pourraient  ne  pas 
trouver  place  ici,  cependant  nous  voulons  en 
dire  quelques  mots,  ne  serait-ce  que  pour 
mémoire. 

VlEUJEU. 

Le  décret  du  18  floréal  an  11  instituant 
les  fêtes  décadaires,  avait  prévu  des  fêtes 
à  l'Etre  suprême,  au  genre  humain,  et  il 
y  en  avait  aussi  à  l'enfance,  à  la  jeunes- 
se, etc. 

La  fête  de  la  jeunesse  coïncidait  avec 
l'époque  ordinaire  de  la  distribution  des 
prix.  Dans  les  villages,  la  plus  grande  dis- 
traction qu'on  offrait  aux  enfants  était  de 
les  mener  chanter  des  hymnes  autour  de 
l'arbre  de  la  liberté... 

Les  fêtes  décadaires  finirent  par  être 
délaissées  ;  on  obligea  les  instituteurs  à  y 
conduire  leurs  élèves  pour  faire  nombre. 
Des  arrêtés  furent  pris  à  cet  effet  dans 
tous  les  départements  ;  l'arrêté  de  l'Aube, 
décembre  1798  porte   en  son  article  12  : 

Les  instituteurs  et  institutrices  d'écoles, 
soit  publiques,  soit  particulières, sont  tenus 
de  conduire  leurs  élèves,  chaque  jour  de 
décadi  ou  de  fête  nationale,  au  lieu  de  la 
réunion  des  citoyens.  Les  instituteurs  et 
institutrices  publics  qui  ne  se  conformeront 
pas  à  ces  dispositions  seront  destitués. 

Le   boulet   qui   doit   me    tuer... 

(XLVL  294).  —  Le  propos  en  question 
est  cité  par  Norvins  comme  ayant  été 
tenu  par  Napoléon  à  la  bataille  de  Mon- 
tereau,  le  i8  février  1814.       V.  A.  T. 

La  fameuse  phrase  en  question,  comnie 
tous  les  mots  historiques, parait  avoir  été 
faite  après  coup  :  mais  elle  parait  se  rap- 
porter à  un  mot  de  Napoléon  aux  artil- 
leurs de  la  garde  à  la  bataille  de  Monte- 
reau.  Napoléon  pointait  une  pièce,  les 
artilleurs  voulaient  l'éloigner  en  lui  disant 
qu'il  allait  être  tué.  Lui  leur  aurait  ré- 
pondu :  «  Le  boulet  etc..  ». Telle  est  du 
moins  la  légende.  Voir  à  ce  sujet  les 
lithographies  et  dessins  de  Raffet  et  Bel- 
langé.  Un  Rat  de  Bibliothèq.ue. 

* 

Le  général  Philippe  de  Segur,  racon- 
tant dans  ses  Mémoires,  (t  VI,  p. 372), la 
bataille  de  Montereau,dit  ce  qui  suit  : 


DES  CHERCHEURS   ET  CURIEUX 


20  septembre  1902 


421 


422 


C'était  l'Empereur  lui-même  qui  dirigeait 
ces  feux,  et,  comme  l'inexpérience  des  canon- 
niers  les  exposaif',il  leur  indiquait  la  manière. 
On  le  vit  même  descendre  de  cheval,  et  poin- 
ter plusieurs  fois  des  pièces  !  Il  fit  taire  celles 
de  l'ennemi,  qui  tiraient  encore  de  l'autre  ri- 
ve. Nos  artilleurs  avaient  d'abord  murmuré  du 
danger  auquel  il  s'exposait  :  ils  l'avaient  con- 
juré de  s'éloigner. 

Mais  lui  :  «  Allez,  mes  amis,  leur  avait-il  ré- 
pondu gaiement,  ne   craignez  rien!  Le  boulet 
qui  me  tuera  est  encore  loin  d'être  fondu  !» 
P.   C.  C.    DE  MORTAGNE. 
* 

Le  18  février,  18 14,  le  maréchal  Victor 
avait    reçu  l'ordre    d'occuper  le   pont  de 
Montereau,  pour  empêcher  la  jonction  de 
Blùcher  et  de  Schwarzemberg,  entre  les- 
quels l'armée  française  manœuvrait    Mais 
s'étant  laissé   gagner  de  vitesse    par  les 
Wurtembergeois,    qui    avaient  occupé  le 
pont  pendant  toute  la  nuit.  Victor  faisait 
de  vains  efforts  pour    les    en  débusquer. 
Cependant    le    général    Gérard    arrive  à 
temps  pour  soutenir  le    combat,   bientôt 
après,  Napoléon  survient  pour  décider  la 
victoire.  Napoléon    pointe    lui-même   les 
pièces  et  commande    les  décharges  ;  l'en- 
nemi fait  de  vains  efforts   pour  démonter 
nos  batteries,  ses  boulets   sifflent  autour 
des  artilleurs  et  bon  nombre  de  canonniers 
sont  tués  sur  leurs  pièces  à  côté  de  Napo- 
léon, qui  conserve  son  calme  et  continue 
de  prodiguer  les  encouragements  et  les 
ordres.  Ses   soldats  auxquels  il  est  mêlé, 
murmurent  de  le  voir  exposer  ainsi   sa 
vie.    C'est    dans  cette    circonstance  que 
l'empereur  leur  dit  gaîment  :  -A  lle^,  mes 
enfant'.,   ne  craigne:^   rien,  le  boulet  qui  me 
tuera  n'est  pas  encore  fondu  . 

Le  général  comte  Charles  Pajol,  fils  du 
célèbre  général  de  cavalerie,  qui,  par  une 
charge  brillante  enleva  le  pont  de  Monte- 
reau et  décida  la  retraite  des  Wurtember- 
geois, a  perpétué  le  souvenir  de  la  bataille 
du  18  février,  par  une  statue  équestre  de 
Napoléon  érigée  en  1867,  au  confluent  de 
la  Seine  et  de  l'Yonne  ;  sur  l'un  des  bas- 
reliefs  Napoléon  est  représenté  pointant 
des  pièces  de  canon  :  et  je  crois  bien  que 
les  paroles  qu'il  a  prononcées  sont  inscri- 
tes sur  le  bas -relief. 

DÉSIRÉ  Lacroix. 

* 

»  * 
J'ai  toujours   entendu    attribuer    cette 

phrase     à   Napoléon    P*"    -    lors    de    la 

bataille  de    Montereau.  Emile  Augier  — 


dans  /^5^/ro>«/<^5,jecrois,oudans  la  Con- 
tagion, a  placé  dans  I9  bouche  d'une 
cfirontée  qui  ne  craint  pas  l'indigestion 
cette  parodie:  «Le  poulet  qui  doit  me  tuer 
n'est  pas  encore  pondu.  »  A.  S.,  e. 

Louis-Philippe  émigré  (XLV  ; 
XLVl,257,3i9). —  Les  notes  intéressantes 
que  V Intermédiaire  publie  en  ce  moment 
sur  «  Louis-Philippe  émigré  »  me  re- 
mettent en  mémoire  ce  qui  nous  a  été 
dit, il  y  a  une  vingtaine  d'années,  en  pas- 
sant à  Nyborg  près  de  Vadso,  au  fond  du 
Varanger  fiord  sur  les  côtes  norvégiennes 
de  l'océan  glacial. 

Le  futur  roi  de  France  visitant  le  pays 
à  la  fin  du  xviu^  siècle,  y  aurait  laissé  un 
fils  qui  devint  plus  tard  marchand  et  vi- 
vait encore  vers  1860.  Sa  maison  de  com- 
merce était  dans  le  Tana  fiord  ou  le 
Varenger  fiord. peut  être  à    Niborg  même 

11  serait  mort  sans  postérité. 


Est-ce  une  légende? 


Lot  Y. 


Echauffourrée  de  Boulogne  (XLV) 
—  On  demande  si, ce  jour-là  (6  août  1840) 
leducd'Orléansse  trouvait  àParis.  Cela  se 
pourrait  parfaitement,  car,  après  l'enlève- 
ment du  col  de  la  Mouzaïa,  (12  mai  1840) 
le  duc  d'Orléans  quitta  de  nouveau  l'Al- 
gérie le  27  mai  pour  n'y  plus  revenir. 

Il  est  donc  fort  possible  que  le  duc 
d'Orléans  se  soit  trouvé  à  Paris  le  6  août 
suivant.  L.-N.  Machaut. 

Complices  de  l'attentat  du  prince 
Louis-NapoléonàStrasbourg(XLVI, 

15,150,261,377). — Puisque  M. le  marquis 
de  Chauvelin  m'invite  à  une  discussion 
sur  le  décret  du  22  janvier  1852,  je  vais 
exposer  les  motifs  de  l'affirmation  expri- 
mée par  moi  dans  V Intermédiaire  ;  mais 
étant  à  la  campagne  et  privé  d'instru- 
ments de  travail,  il  y  aura  forcément  de 
l'imprécision  dans  ce  qui  va  suivre  ;  j'es- 
père cependant  que  le  fond  sera  exact. 

Prévoyant  que  la  couronne  lui  p -urrait 
échoir  à  la  suite  d'une  révolution  que  ne 
demandait  pas  la  Franceetque  je  n'hésite 
pas  à  déclarer  funeste,  le  duc  d'Orléans 
fit  à  ses  enfants,  dans  les  premiers  jours 
d'août,  une  donation  de  tous  ses  biens  en 
se  réservant  l'usufruit.  Cette  donation 
faite  dans  les  formes  légales  avait  certai- 
nement pour  but  d'éviter  l'incorporation 
de  ces  biens  au  domaine  de  la  couronne  ; 


NVcjSo 


L'INTERMEDIAIRE 


423 


424 


le  principe  que  les  royaumes  ou  princi- 
pautés possédées  à  titre  particulier  par  le 
roi  de  France  au  moment  de  son  avène- 
ment étaient  réunis  à  la  couronne,  s'éten- 
dait, en  effet,  à  ses  biens  prives,  et  en 
France  le  roi  ne  possédait  rien  que  la 
royauté.  Or, Louis-Philippe  n'avaitaucune 
confiance  dans  la  solidité  d'un  trône 
élevé  sur  les  barricades  de  Juillet  ;  d'autre 
part,  et  je  ne  le  blâme  pas,  il  ne  voulait 
pas  dépouiller  sa  nombreuse  famille. 

La  donation  était-elle  inattaquable  ? 
Je  veux  bien  admettre  que  non.  .Mais  alors 
c'était  au  Domaine  à  agir  et  à  saisir  les 
tribunaux  ;  c'est  seulement  au  cinquième 
acte  de  Tartuffe  que  l'on  a  jamais  vu  une 
donation  brisée  par  un  acte  du  souverain. 
L'acte  par  lequel  le  prince-président  tran- 
cha une  question  de  propriété  peut  donc 
être  justement,  selon  moi,  qualifié  d'arbi- 
traire et  de  dictatorial. 

Maintenant  si  Jules  Favre  a  fait  une  pro- 
position de  mise  sous  séquestre  des  biens 
de  la  famille  déchue,  je  ferai  remarquer 
d'abord  qu'un  séquestre  n'est  pas  une 
confiscation,  mais  une  mesure  provisoire, 
ensuite  qu'il  s'agissait  d'un  acte  législatif; 
enfin,  et  cela  a  son  importance,  que  la 
proposition  n'eut  pas  de  suite.  La  Répu- 
blique de  i8^8  s'honora  en  ne  touchant 
pas  à  la  propriété  privée  au  moment  où  le 
principe  mêmede  celle-ci  étaitviolemment 
attaqué. 

Je  ne  sais  si  Louis-Philippe  a  vraiment 
eu  l'intention  de  prendre  Chambord  pour 
lui,  maisce  que  je  sais,  c'est  qu'il  ne  l'a 
pas  fait.  Pour  ce  qui  est  de  la  vente  de 
leurs  biens  imposée  aux  membres  de  la 
branche  ainée,  je  ne  suis  pas  documenté 
pour  répondre  à  l'affirmation  de  mon  con- 
tradicteur, mais  il  me  semble  que  les  hé- 
ritiers du  duc  de  Berry,  Madame  la  du- 
chesse de  Parme  et  Monsieur  le  comte  de 
Chambord  continuèrent  d'être  propriétai- 
res en  France.  Ils  y  possédaient  des  biens 
considéral'les  provenant  d'un  échange  très 
anciennement  fait  avec  l'Htat  ;  leurs  au- 
teurs, en  effet,  avaieni  cédé  les  forges  de 
Buflle,  je  crois,  et  reçu  des  forêts  impor- 
tantes. Le  domaine  attaqua  l'échange  pour 
vice  de  forme  et  réclama  aux  héritiers  du 
duc  de  Berry  une  somme  énorme  pour  la 
consolidation  entre  leurs  mains  de  lu  pro- 
priété en  litige.  Le  procès  dura  de  lon- 
gues années  et  finalement,  en    1857,  vint 


devant  la  cour  de  Dijon  ;  l'audience  fut 
présidée  par  M.  Muteau,  premier  prési- 
dent, M  Dagallier,  premier  avocat  géné- 
ral, siégeant  comme  ministère  public, 
Berryer  plaidant  pour  les  héritiers  appe- 
lant d'un  jugement  du  tribunal  de  Vassy, 
et  Chaix  d'Est-Ange  pour  le  domaine.  Je 
faisais  alors  ma  troisième  année  de  droit 
et  ne  manquais  pas  une  audience  ;  j'avais 
déjà  entendu  Beryer,  mais  cette  fois  il  se 
surpassa  lui-même,  et  sa  péroraison  —  je 
suis  fâché  d'employer  ce  terme  de  rhéto- 
rique pour  qualifier  de  tels  accents  —  fut 
ce  que  j'ai  jamais  entendu  de  plus  beau, 
de  plus  noble,  de  plus  émouvant.  «  L'au- 
dience est  levée  au  milieu  d'une  inexpri- 
mable émotion  »  portait  le  lendemain  le 
compte-rendu  des  journaux. 

L'avocat  général  conclut  en  faveur  du 
Domaine,  mais  l'arrêt  solidement  fondé 
sur  une  fin  de  non  recevoir  trouvée  par  un 
jurisconsulte  de  premier  ordre.  M  Serri- 
gny,  professeur  de  droit  administratif  à 
la  faculté  de  Dijon,  donna  raison  aux 
héritiers.  On  a  dit  alors  que  l'empereur  ne 
voulut  pas  que  le  Domaine  se  pourvût  en 
cassation  Ainsi  donc,  en  1857,  les  héri- 
tiers du  duc  de  Berry  étaient  et  depuis 
longues  années,  propriétaires  et  sans  dis- 
continuité de  grands  biens  territoriaux  sis 
en  France. 

J'ai  eu  l'honneur  d'être  l'élève  de  M. 
Serrigny,  un  jurisconsulte  très  coté  en 
France,  plus  encore  en  Allemagne,  et  suis 
demeuré  son  ami  après  l'école.  Eh  bien,  il 
n'a  jamais  varié  sur  la  qualificatioi  à 
donner  au  décret  du  22  janvier,  et,  à  vrai 
dire.je  n'ai  jamais  rencontré  de  juriste  qui 
pensât  autrement. 

Il  me  semble  que  l'origine  de  la  fortune 
de  Monsieur  le  duc  d'Aumale  n'a  rien  à 
faire  ici,  il  y  a  sur  ce  point  des  décisions 
judiciaires  ayant  force  de  chose  jugée 
rendues  sur  les  plaidoiries  contradictoires 
de  Philippe  Dupin  et  de  Hennequin.  Je 
ne  puis  donc  reconnaître  au  pouvoir  dic- 
tatorial le  droit  de  briser  ce  qu'a  fait  le 
pouvoir  judiciaire  ;  s'il  le  fait,  c'est  du 
droit  delà  force.  Maintenant  je  dirai,  mais 
en  passant,  et  sans  avoir  le  moindre  désir 
de  rouvrir  un  débat  éternel  que,  histori- 
quement, je  considère  comme  prouvé  le 
suicide  du  dernier  Condé. 

La  fortune  de  Louis-Philippe  lui  venait 
non  de   l'ancien  apanage  de   sa   famille, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  septembre  1902 


425 


426 


mais  de  la  succession  de  ses  père  et  mère  ; 
il  réunissait  ainsi  les  grands  biens  patri- 
moniaux des  d'Orléans  et  ceux  du  duc 
de  Penthièvre,  le  dernier  descendant  des 
princes  légitimés  fils  de  Louis  XIV.  Qiiant 
à  l'ancien  apanage  d'Orléans,  il  consti- 
tuait un  ensemble  non  de  possessions 
territoriales, mais  de  droits  féodaux,  hono- 
rifiques ou  utiles  ;  la  Révolution  avait 
aboli  tous  les  apanages  et  le  droit  nouveau 
n'en  fit  renaître  aucun,  je  ne  sais  au  juste 
quel  était  le  droit  de  la  famille  d'Orléans 
sur  le  Palais-Royal,  il  me  semble  cepen- 
dant qu'elle  le  possédait  pour  la  part  de 
Philippe  duc  d'Orléans,  Monsieur,  dans 
la  succession  de  son  père  Louis  XIII,  à  qui 
il  avait  été  légué  par  le  cardinal  de  Riche- 
lieu. 

En  résumé,  je  ne  puis  considérer  que 
comme  un  acte  de  confiscation  un  décret 
qui  a  réuni  au  domaine  de  l'Etat  des  biens 
appartenant  à  titre  privé  à  des  particuliers. 
D'ailleurs,  autant  qu'il  m'en  souvienne,  le 
président  ne  se  faisait  pas  faute  d'invoquer 
la  raison  d'Etat  qui  s'opposait  à  ce  que  la 
famille  exilée  fût  propriétaire  de  cent  mil- 
lions de  biens  en  France.  Le  décret,  d'ail- 
leurs,ne  confisquait  pas  l'héritage  du  duc 
de  Bourbon  ni  celui  de  Madame  Adélaïde, 
seulement  il  imposait  aux  princes  l'obli- 
gation de  vendre.  Pour  moi,  toute  con- 
fiscation est  un  acte  odieux,  même  quand 
elle  est  prononcée  en  vertu  de  la  loi  exis- 
tante, mais  elle  devient  un  véritable  atten- 
tat, je  suis  bien  forcé  de  maintenir  le  mot 
comme  exprimant  ma  pensée,  lorsqu'elle 
résulte  d'un  acte  dictatorial.- 

L'assemblée  nationale  de  1871  me  paraît 
donc  avoir  fait  justice  en  annulant  le  dé- 
cret du  22  janvier  1852  ;  seulement,  et 
j'en  loue  les  deux  parties,  la  restitution  n'a 
porté  que  sur  les  biens  demeurés  libres 
et  non  affectés  à  des  services  publics  ou 
incorporés  au  domaine  de  l'Etat  je  crois 
que  les  princes  n'ont  ainsi  reçu  que  la 
moitié  environ  de  ce  qui  leur  avait  été 
enlevé  dix-neuf  ans  auparavant.  Sur  le  prin- 
cipe et  les  conditions  de  la  restitution,  la 
très  grande  majorité  des  légitimistes  et  des 
républicains,  je  ne  parle  pas  des  bonapar- 
tistes, quantité  alors  négligeable,  fut 
d'accord  avec  les  orléanistes. 

C'était  fort  bien .  seulement  il  en  résulta 
pour  la  famille  d'Orléans  une  certaine  et 
durable  impopularité  ;  rien  à  mon  sens 
de  plus  injuste,  mais,  surtout  dans  les  dé 


mocraties,  on  est  populaire  ou  impopu- 
laire sans  que  la  justice  et  la  raison  aient 
à  y  voir.  H.  G.  M. 

Nos  drapeaux  (XLVI,  225).  -  Les 
inscriptions  sur  les  drapeaux  militaires 
furent  faites  à  la  hâte  et  l'établissement 
(en  partie  postérieur)  des  Historiques  des 
corps  de  troupes,  prescrit  par  le  général 
de  Cissey,  ministre  de  la  Guerre,  fit  res- 
sortir de  nombreuses  erreurs.  Notamment 
le  drapeau  du  131^  de  ligne  rappelle,  sur 
la  soie  de  ses  trois  couleurs,  le  mémora- 
ble passage  de  la  Bérésina,  auquel  le  ré- 
giment n'assistait  pas.  Gelui-ci  —  ancien 
iValcheren  —  pendant  la  retraite  de  Rus- 
sie, appartenait  au  corps  d'armée  de  Ré- 
gnier, qui  opérait  ailleurs. 

Gapitaine  Paimblant  du  Rouil. 

Les  jaunes  (XLV)  —  Voici  ce  que  je 
lis  dans  un  discours  de  M.  Paul  Lanoir, 
secrétaire  de  Y  Union  fédérative .  (fédéra- 
tion des  syndicats  jaunes),  directeur  de 
VUiiion  ouvrière  (moniteur  des  syndicats 
jaunes). 

Ce  discours  a  été  prononcé  à  l'inaugu- 
ration officielle  de  la  Bourse  indépendante 
du  Travail  de  Belfort  (Bourse  des  jaunes) 
le  3  août  et  je  l'extrais  de  VUnion  ou- 
vrière n°  70,  9  16  août  1902  : 

Voyons  comment  les  syndicats  jaunes  ont 
pris  naissance.  Vous  avez  tous  encore  pré- 
sente à  l'esprit  cette  grève  de  Montceau-les- 
Mines  où  0.^00  syndiqués  rouges  avaient  in- 
terrompu le  travail.  Pendant  114  longs  jours, 
cette  grève  à  fait  peser  le  deuil  et  la  misère 
sur  ce  malheureux  pays.  Plus  d'argent  à  la 
maison,  plu^  de  crédit  chez  le  négociant  pour 
apaiser  la  faim  de  la  femme  et  des  enfants  qui 
pleuraient.  500  braves  gens  se  sont  réunis,  et 
en  face  des  9.500  rouges,  malgré  leurs  mena- 
ces et  leurs  brigandages,  résolurent  de  s'unir 
pour  résister.  Ils  décidèrent  de  continuer  le 
travail  pour  assurer  l'existence  de  leurs  fa- 
milles. Les  rouges  assiégèrent  le  local  de 
leurs  réunions. Toutes  les  vitres  furent  brisées, 
et,  la  misère  ne  permettant  pas  de  faire  les 
frais  de  leur  remplacement,  les  fenêtres  furent 
garnies  du  papier  que  l'on  eut  sous  la  main. 
Le  hasard  voulut  que  ce  papier  fût  jaune  et 
c'est  là  l'origine  de  cette  appellation  des  jau- 
nes que  l'on  a  voulu  leur  donner  comme  un 
cachet  d'ignominie. 

ils  l'acceptent,  cette  appellation,  et  ils  en 
sont  fiers:  «  Vivent  les  jaunes  »  est  désormais 
le  cri  de  ralliement  de  ces  hommes  de  volonté, 
de  cette  armée  de  l'ordre  qui  veut  marcher  au 
relèvement  du    travail  national,  sous  les  plis 


N»  980 


L'INTERMEDIAIRE 


427 


428 


du  drapeau  tricolore  qu'elle  oppose  aux  loques 
rouo-es  ou  noires  de  l'armée  des  bandits,  qui 
depuis  trop  longtemps  désorganisent  le  tra- 
vail français  au  profit  de  l'étranger. 

L'explication  vient  de  personnes  trop 
bien  informées  pour  ne  pas  être  tenue 
pour  exacte.  Eumée. 

Les  grands  événements  par  les 
petites  causes  (XLIII  ;  XLIV).  —  j'ai  la 
certitude  d'avoir  lu,  dans  un  roman  de 
Joseph  Méry,  h  Bonnet  vert,  la  phrase  sui- 
vante :  «  On  sait  que  les  Turcs  furent  battus 
à  Peterwaradin  parce  qu'un  fakir  se  bai- 
gnant dans  le  Gange  mit  le  pied  gauche 
dans  l'eau  avant  le  pied  droit  ».  La  façon 
dont  la  chose  est  dite  prouve  que  l'auteur  se 
rapportait  à  une  légende  ou  à  une  anecdote 
cormue. 

Je  serais  reconnaissant  à  celui  qui  pour- 
rait me  mettre  sur  la  trace  de  la  légende 
en  question.  Homunculus. 

Ulmensis  (XLV  ;  XLVl  132,247).  — 
M.A.R.  m'a  objecté  avec  raison  que  le  la- 
tin Ulmensis  doit  se  traduire  en  français 
par  Orme  et  non  par  ^ulne. 

Si  j'ai  proposé,  sous  réserve,  le  nom 
d'Eaunes,  c'est  que  le  Didionnahe  de  sta- 
tistique religieuse  de  M.  X.  (de  Mas  La- 
trie) (Paris,  P.  Migne,  1851)  me  parais- 
sait l'autoriser.  J'y  trouve  en  effet  : 
Ulmœ. —  Eaunes.  (Toulouse). 
Ulmdiim.  —  Eaumet  (Arles)  ;  Saint- 
Rumold  (Malines)  et  Saint-Jean  (Châlons- 
s. -.Marne). 

Eu  égard  aux  indications  de   l'énoncé 
(XLV,  112),  j'ai  crudevoir  écarter  les  trois 
derniers  emplacements,   non   situés  dans 
la   région    de    Gimont    (Gers)^  Vielmur 
(Tarn),  Villemur  (Haute-Garonne  et  Hau- 
tes-Pyrénées) Lézat  (Ariège).  C'est  pour- 
quoi j'avais  pensé  qu'il  s'agissait  —  pro- 
bablement   -  d'Eaunes,  canton  de  Muret, 
diocèse  de  Toulouse.  Comme  il  y  a  d'au- 
tres exemples  d'altérations  de  noms  topo- 
graphiques, la  solution    proposée   ne  me 
parait  pas  absolument  impossible.  Cepen- 
dant, si  par  hasard  la  solution  exacte  est 
Eaumet    (Arles)    elle    ne  pourra  donner 
prise  à  l'objection  soulevée  par   ma   pre- 
mière réponse.  Vieujeu. 

* 
*  * 

M.  Arthur  Heulhard, d'origine  lormoise 
(Ulmensis),  est  par  suite  tout  à  fait  quali- 
fié pour  parler  de  ce  mot.  Je  ne  crois  pas 


cependant  que  l'on  dût  traduire  en  latin 
le  nom  de  Philibert  de  l'Orme  par  Phili- 
bertus  Ulmensis,  mais  bien  par  Philiber- 
tus  Je  Ulmo.  La  première  forme  indique- 
rait seulement  qu'il  était  originaire  d'un 
endroit  du  nom  de  l'Orme. 

L'Orme,  qui  s'est  écrit  ensuite  Lorme 
et  s'écrit  actuellement  mais  très  à  tort 
Loxmes,  est  une  petite  ville  du  Nivernais 
désignée  dans  les  anciens  titres  qui  la 
concernent,  et  particulièrement  dans  un 
pouillé  du  diocèse  d'Autun,  sous  le  nom 
latin  de  Uhniis.  Parochia  ex  U^>''0.  Je 
possède  aussi  un  fragment  d'imprimé 
donnant  l'analyse  de  thèses  de  philosophie 
soutenues  au  petit  séminaire  d'Autun,  par 
plusieurs  élèves  de  cet  établissement  au 
nombre  desquels  figure  Cœsar  Lefiot  de 
Lavault,  Ulmensis. 

11  n'y  avait  pas  d'archiprètre  à  Lorme, 
cette  paroisse  dépendait  de  l'archipretré 
de  Corbigny.  Mais,  avant  la  Révolution, 
le  titre  d'un  archiprêtre  n'était  pas  atta- 
ché à  une  paroisse  en  particulier  :  ce  titre 
était  personnel  et  c'est  ainsi  que  plusieurs 
curés  de  Lorme,  entre  autres  Guillaume 
Verdeau  qui  vivait  en  1535,  furent  archi- 
prêtres  de  Corbigny.  T. 

Béatrix  ou  Béatrice  ?(XLV;  XLVI, 
yy)_  _  Le  mot  n'a  jamais  été  écrit  par 
un  X  en  Italie,  pour  l'excellente  raison 
que  cette  lettre  n'existe  pas  dans  l'alpha- 
bet italien.  ^•^• 

Impavide  (XLV  ;  XLVI,  1 57,320,380). 
—  Horace,  Odes,  Livre  3  Carmen  3. 
..  Sifractus  illahatur  orbis. 

Impavnium  ferient  ruinœ 

La  traduction  à  laquelle  mon  honora- 
ble confrère  fait  allusion  date  de  l'Exposi- 
tion de  1868.  célèbre  par  son  immense 
vélum.  On  disait  aussi  que  ces  dames  s'y 
rendaient  pour  le  vélum  (lever  l'homme)  ; 
quant  à  la  traduction,  elle  tourne  par  trop 
à  l'euphémisme,  il  suffit  d'épeler  pour  s'en 
convaincre.  Leda. 

Piraustre(XLVl,  178,  380).  -  C'est 
très  probablement  l'hyménoptère  appelé 
maintenant  Pélopèe.  Cet  insecte  suspend 
volontiers  son  nid  fait  de  terre  humide  à 
l'intérieur  des  larges  cheminée»  campa- 
gnardes. Quand  sa  besogne  est  commen- 
cée, ni  la  chaleur  extrême,  ni  la  fumée 
la  plus  épaisse,  ni  la    buée  des  marmites 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


429 


ne  l'empêchent  de  la  poursuivre.  Rien 
ne  l'arrête  ;  et  Fabre  soupçonne  qu'il  est 
capable  pour  aller  à  son  travail  de  traver- 
ser un  léger  rideau  de  flamme. 

C'était  la  croyance  des  anciens  qui  l'a- 
vaient entrevu,  mais  non  observé.  Ce  que 
dit  Pline  s'applique  évidemment  au  Pé- 
lopée  :  «Dans  les  forges  de  Chypre,  on 
voit  voler  au  milieu  des  flammes  une  grosse 
mouche  à  quatre  pieds.  On  l'appelle  py- 
rale  ;  d'autres  la  nomment  pyrauste...  » 
Hist.  Nat.,  livre  XXXVl. 

R.   DE  GOURMONT. 


Les  lucioles  (XLVI,  282,  384).  —  Les 
anciens  ont  parlé  des  lucioles  Les  grecs 
les  nommaient,  et  nous  leur  avons  pris  le 
mot,  lampyres  ;  les  latins  aussi,  mais  ils 
possédaient  pour  ces  bestioles  un  nom 
purement  latin  :  cicindela.On  lit  dans  Pline 
(livre  XVIII,  26)  :  Lticenies  vesperœ  per 
arva  cicmdelœ.  Dans  un  autre  passage 
(L.  XI,  28),  il  est  très  explicite  :  «  Les 
lampyrides  (lucioles)  brillent  la  nuit, 
com.me  des  feux,  par  la  couleur  éclatante 
de  leurs  flancs  et  de  leur  croupe,  étince- 
lants  lorsqu'ils  déploient  leurs  ailes,  ca- 
chés dans  l'ombre  lorsqu'ils  les  ferment. 
On  ne  les  voit  ni  avant  que  les  fourrages 
soientmùrs,  ni  après  qu'onlesa  fauchés». 
(Trad.  de  Guéroult.) 

Festus  donne  pour  étymolopie  à  cian- 
dela  dans  sa  De  Significatioiie  verborum, 
le  mot  candor. 

Isidore  de  Séville  nomme  cet  insecte  ci- 
cendiila.  11  donne  à  cicindela  le  sens  de 
lampe  ou  de  chandelle.  Il  'est  'permis  de 
voir  dans  l'une  et  l'autre  forme  la  contrac- 
tion de  candda  et  de  cicciim  (pellicule, 
zeste)  eu  de  ciccus  (autre  petit  insecte, 
sorte  de  sauterelle,  dansPlaute). 

On  peut  ramener  à  deux  les  sortes 
d'insectes  phosphorescents    d'Europe  : 

i"  Les  lucioles  (Europe  méridionale) 
dont  le  mâle  et  la  femelle  également 
pourvus  d'ailes  sont  également  phos- 
phorescents On  les  voit  voler  comme  des 
points  lumineux  ; 

2°  Les  lampyres  ou  vers  luisants,  dont 
la  femelle  seule,  dépourvue  d'ailes,  est 
phosphorescente.  C'est  la  variété  com- 
mune en  France .  Cependant  le  mâle  du 
rare  Lampyris  splendidula  brille  dans  l'air 
pendant  que  sa  femelle  illumine  l'herbe. 


20  septembre  190a. 

Athénée  (L.  XIII)  cite  une  courtisane 
d'Athènes  surnommée  le  Vei  luisant^Actp.- 

TTupioa.  . 

Une  précédente  réponse  a  cité  une 
dizaine  de  noms  que  les  Latins  auraient 
donnés  à  la  luciole  ;  trois  de  ces  noms 
semblent  très  exacts  :  Lucernula,  Nitedula 
et  Nocfiliica.  Les  autres  auraient,pensons- 
nous,  besoin  d'être  vérifiés.  R.  G. 

Pissotte  (XLV  ;  XLVI.  96,  209).  —  Ce 
nom  donné  dans  la  Brie  à  plusieurs  lieux- 
dits,  —  comme  celui  de  Pisserotte  porté 
par  deux  petits  hameaux  (à  Saint-Augustin 
et  à  Sainte  Colombe,  Seine-et-Marne)  — 
vient  de  maigres  fontaines  alimentées  par 
les  eaux  d'écoulement  des  terres  qui  lais- 
sent souvent  la  conduite  à  sec. 

On  donne  aussi  le  nom  de  Pissotte  à  un 
bouchon  de  paille  qu'on  adapte  au  trou 
ménagé  dans  le  fond  du  cuvier  à  lessive. 

Le  nom  de  la  Pisserotte  est  porté  par 
une  fontaine,  au  territoire  de  Montfey 
(Aube);  comme  on  l'a  fait  déjà  fait  obser- 
ver, ce  mot  signifiait,  dans  l'ancien  fran- 
çais, petit  ruisseau,  rigole.  Avec  la  même 
signification,  il  y  avait  au  xvu*  siècle  (il 
y  a  peut-être  encore)  dans  la  commune  de 
Pantin  un  lieu  dit  la  Pissottière.  qui  est 
mentionné  dans  l'inscription  d'une  dalle 
commémorative  de  l'église  paroissiale. 


Dans  le  Poitou,je  connais  :  1°  le  Pissot, 
ancien  village  détruit  sous  les  guerres 
des     Anglais    à    La   Roche-Posay,    vers 

1370  ; 

2°  Les  Pissotières, ferme  de  la  commune 
de  Senillé  (Vienne)connue  depuis  1550  ; 

3"  II  y  a  également  dans  la  Vienne  le 
hameau    de     Pisseloup,     commune     de 

PouzioUX.  B.   DE  ROLLIÈRE. 

Noues  (XLIV).  — Jusqu'au  xvi=  siècle 
on  appelait  la  Noue  ou  la  Petite  Seine  le 
fossé  qui,  de  l'abbaye  Saint-Germain-des- 
Prés  jusqu'à  la  Seine,  bordait  à  l'est  les 
vastes  terrains  de  la  reine  Marguerite, 
où  elle  installa  les  Petits-Augustins. 

C'est  actuellement  la  partie  de  la  rue 
Bonaparte  comprise  entre  la  rue  Jacob  et 
le  quai  de  Malaquais.  Pietro. 


Militaires  professionnels  (XLV  ; 
XLVI,  212^.  —  Avant  la  publication,  en 
novembre  1893, de  notre  livre  Psychologie 


N°  980. 


L'INTERMEDIAIRE 


431 


43- 


du  Militaire  professionnel ,  ]e  ne  pense  pas 
que  cette  expression  ait  été  employée  par- 
fois. Peut-être  la  trouverait-on  dans  quel- 
ques-une des  œuvres  de  Corre  ;  mais  je 
n'en  suis  point  certain.  Q.uant  à  moi,  je 
l'ai  employée  dans  des  études  publiées  en 
juillet,  septembre, et  octobre  1893  dansles 
revues  :  Société  Nouvelle,  Mercure  de 
France,  Art  Social.  Nous  croyons  que 
c'est  à  l'afFaire  Dreyfus  que  nous  devons 
la  banalité  de  cette  expression  et  particu- 
lièrement à  son  vulgarisateur  M.  Urbain 
Gohier.  A.  Hamon. 


I  ques.  Le  cantique  en  question  occupe 
dans  le  Recueil  le  n°  39.  L' Intermédiaire 
a  donné  le  premier  couplet,  voici  le  se- 
cond : 

Dans  un  jardin  solitaire 

11  sent  de  rudes  combats  ; 

Il  prie,  il  craint,  il  espère  ; 

Son  cœur  veut  et  ne  veut  pas. 

Tantôt  la  crainte  est  plus  forte 

Et  tantôt  l'amour  plus  fort, 

Mais  enfin  l'amour  l'emporte, 


L'origine  d'une  scie  (XLV  ;  XLVl, 
105).  —  Le  cantique  «  Au  sang  qu'un 
Dieu  va  répandre...  »  est  bien  de  Féne- 
lon.  Je  possède  un  volume, du  xvui*  siècle, 
de  Cantiques  de  la  Paroisse  Saint-Sulpice. 
C'est  un  recueil  des  cantiques  en  usage, 
quelques-uns  depuis  longtemps,  à  l'église 
de  Saint-Sulpice.  Certains  portent,  d'une 
vieille  écriture,  l'indication  du  nom  de 
l'auteur.  Le  cantique  «  Au  sang  qu'un 
«  Dieu  va  répandre...  »  est  indiqué  s<  par 
M.  de  Fénelon  >-«. 

Lorsque  j'appris  ainsi  que  le  cantique 
était  dij  à  Fénelon,  je  fus  moins  étonné 
de  l'air  sur  lequel  il  est  composé  et  que 
j'ouïs,  un  jour,  avec  stupéfaction,  à  Saint- 
Eustache.  Cet  air  n'est  autre  que  celui 
de  la  complainte,  de  l'enterrement  de  Car- 
naval qui  se  chante  en  Caorsin  et  dans 
les  autres  provinces  méridionales  : 
Adiù,  paubre  ;  adiù  paubre  ; 
Adiù,  paubre  Cariiabal... 

Fénelon  dut  certainement  l'entendre 
chanter  dans  le  Caorsin  d'où  il  était.  Il 
retint  l'air  pleurard  et  mélancolique  de 
cette  complainte,  et  c'est  sur  cet  air  qu'il 
composa  les  paroles  de  son  cantique  : 
vVu  sang  qu'un  Dieu  va  répandre... 

B.-F. 

*   if 

M.  le  baron  J.  de  J.  L.,  dans  le  n» 
du  20  juillet,  demande  si  le  cantique 
Au  sang  qu'un  Dieu  va  répandre...  n'a 
pas  été  attribué  à  Fénelon  ;  le  30  juin 
dernier,  M.  Martellière  pensait  que  ce 
cantique  n'était  pas  antérieur  à  la  Restau- 
ration. Il  figure  en  effet  dans  le  Recueil  de 
cantiques  à  C usage  des  missions  de  France, 
publié  en  1823,  par  Aubanel,  imprimeur- 
libraire  de  l'archevêché  à  Avignon.  Au- 
banel avait  acquis  du  supérieur  des  mis- 
sions de  France  la  propriété  de  ces  canti- 


Et  lui  fait  choisir  la  mort,  etc.. 


etc. 


Il  y  a  13  couplets  dans  ce  genre. 

Le  n°  j.o  du  même  Recueil  est  un  can- 
tique qui  semble  être  revenu  d'actualité 
ces  temps  derniers  ;  en  voici  le  refrain  : 
Vive  Jésus,  vive  sa  croix  ; 


Chrétiens,  chantons  à  haute  voix  : 
Vive  Jésus,  vive  sa  croix. 

1  Paul  Chevreux. 

Le  mot  Trouillot(XLV;  XLVL  382). 
—  Larousse  fait  du  mot  trouille  une  aphé- 
rèse de  citrouille  et  prétend  que  c'est  un 
terme  de  mépris  appliqué  par  les  gens  du 
peuple  aux  femmes  qui  ont  beaucoup 
d'embonpoint.  Peut-être  faudrait-il  rap- 
porter à  cette  origine  le  mot  trouillote, 
petite  truie  de  M.  le  D'  Briot  et  de  notre 
collègue  U...  —  En  argot,  néanmoins,  on 
emploie  souvent  le  mot  trouille  comme 
synonyme  de. . .  voyons  comment  dire  ?. . . 
àQ  frousse,  de  trac, . ..  mais  trac  ti  frousse 
accompagnés,  aggravés  de  manifesta- 
tions... intestinales  et  cholériformes. 
Suffit  :  je  me  comprends.  —  Et  c'est 
aussi,  je  suppose,  dans  le  même  sens  que 
M.  Léon  Daudet  a  interprété  ce  radical, 
lorsque  critiquant,  en  un  article  récent, 
je  ne  sais  plus  quel  gouvernement  d'Eu- 
rope, arrogant  ettyrannique  à  l'intérieur, 
mais  trop  coulant,  pensait  il,  devant 
l'étranger,  il  écrivit,  si  j'ai  mémoire  : 
«  M.  Trouillot,  dont  le  nom  seul  est  un 
programme...  » 

Pour  moi,quinefais  point  de  politique, 
je  ne  saurais  approuver  que  l'on  cherche 
dans  l'inélégance  d'un  nom  (qui  n'a  pas 
été  choisi  par  le  titulaire)  l'indication 
d'un  programme  de  cabinet  ou  même 
d'un  tempérament  physiologique,  et  je 
prétends  que  l'on  devrait  au  contraire 
admirer  plus  que  tous  autres  les  grands 
hommes  qui,  par  une  supériorité  de  bon 
aloi,  illustrent  un  nom  vulgaire  ou  décon- 
certant, G.  DE  FONTENAY. 


DHS  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  septembre  1902 


433 


434 


* 


En  thèse  générale,  analogue  à  celle  de 
treuil  (par  torculum  bas  latin,  de  tor- 
quere  ?). 

En  Périgord,  le  verbe  irouillar  signifie 
fouler  le  raisin  dans  la  cuve  ou  la  barri- 
que avec  les  pieds  —  par  extension  irouillar 
signifie  aussi  presser  le  raisin  avec  l'appa- 
reil dit  pressoir 

En  bas  Poitou  on  nomme  trouilletle, 
le  tourniquet,  qui  à  l'entrée  d'une  rue, 
d'une  voie  étroite  arrête  le  passage  des 
animaux.  11  servait  autrefois  à  la  percep- 
tion d'un  droit  de  péage,  pour  les  pié- 
tons, comme  on  le  fait  encore  à  l'entrée 
des  expositions . 

De  là, à  Saint -Maixent. (Deux-Sèvres),  le 
nom  de  boulevard  de  la  Trouillette  donné 
à  une  promenade  de  la  ville.  La  truie 
nommée  tro:iilIoile,  en  patois  du  Chaus- 
sain,  est  peut-être  désignée  ainsi,  parce 
qu'elle  se  roule  dans  la  fange,  et  en  fait 
sortir  des  bulles  de  gaz,  comme  le  ven- 
dangeur qui  foule  le  raisin  avec  ses  pieds. 

Albéric  de  Béter. 

Curieuses  académies  provincia- 
les (XLllI;  XLIV  ;  XLVI,  103,  332).  — 

Vieil  abonné    de    Vlniermédiaiie,  je  me 

rappelle,  sans  pouvoir  préciser  dans  quel 

numéro,  car  je  suis  absent  de  Paris  en  ce 

moment,  qu'il  y  a  bien  longtemps   un  de 

nos  collaborateurs   faisait   allusion  à  une 

académie     provinciale    de     Francs  -  Pé- 

teurs  —  qu'on  nous  passe  le  mot    —  qui 

tenait  ses  assises  dans  une  ville  de  l'Ouest 

]'ai  trouvé  l'idée  amusante,    sans   doute  ; 

mais  à  quoi   rimait-elle?   Quelque    inter- 

médiairiste  pourrait-il  me  renseigner  sur 

les  statuts  de  cette  académie  de  province, 

me  dire  à  quelles  conditions    on  y  était 

admis. quelles  furent  ses  dates  d'origine  et 

de  décès  —  car  je  pense  qu'elle  n'est  plus — 

et   si  l'on  connaît   les  noms  de  ses   plus 

illustres    membres  ?  G. 

* 

*  ♦ 
Il  existe  à  Langres  une  curieuse   porte 

de  ville  dite  Porte  des  Moulins,  édifiée 
vers  ib47  et  comprise  plus  tard  dans 
l'ensemble  de  la  fortification  construite 
au  sud  de  la  ville  par  Vauban.  C'est  un 
bâtiment  carré  dont  la  façade  est  agréa- 
blement décorée  de  casques,  de  faisceaux 
d'armes  et  de  cariatides  soutenant  un 
écusson.  Il  est  surmonté  d'un  dôme 
avec  campanile. 


Cette  porte  fut  réparée  en  1788  et  la 
grande  salle,  depuis  longtemps  inutile, 
fut  remise  à  neuf,  par  les  soins  du  maire 
d'alors,  M.  Guyot  de  Saint-Michel. 

Peu  après,  une  société  littéraire  de 
joyeuse  mémoire,  composée  d'avocats  et 
de  gais  compères,  choisit  cette  salle  pour 
heu  de  ses  réunions. 

Elle  prit  le  nom  d'Académie  des  Mou- 
lins, On  l'appela  aussi  malicieusement 
Académie  des  Nonliquet  en  mémoire 
d'une  discussion  au  cours  de  laquelle, 
nous  dit  M.  Brocard  dans  Une  visite  à  la 
ville  et  au  Musée  de  Langres,  un  des 
Immortels  Langrois  aurait  prononcé  la 
phrase  latine  non  liqiiet  d'une  manière  un 
peu  trop  française .  Combien  de  temps 
durèrent  ces  réunions  et  à  quels  travaux 
se  livrèrent  nos  joyeux  compatriotes  ?Je 
ne  saurais  le  dire,  mais  ce  souvenir  me 
semble  devoir  être  conservé. 

F.    PlNGENET. 

Inadvertances  de  divers  auteurs 

(T.G.,718;  et  du  tome  XXXV  au  t. XLVI, 
211,  272.  328).  — On  peut  lire  dans  la 
Coirespondance  de  Roger  de  Rabutin,  comte 
de  Bussy,  édit.  Ludovic  Lalanne,  Paris, 
Charpentier,  1858,  tome  111,  p.  298  : 
BussY  AU  P.  Rapin 

...  Quoique  vous  me  mandiez  que  je 
ne  suis  pas  dans  le  nombre  des  vingt  per- 
sonnes que  le  roi  a  nommées  sur  la  feuille 
du  P.  de  la  Chaise,  je  ne  laisse  pas  de  le 
juger.  Il  faut  prendre  patience,  mon  Révé- 
rend Père,  et  ne  pas  se  rebuter  :  et  violenti 
rapiiint  illud. 

L'inadvertance,  un  peu  forte  pour  un 
tel  éditeur,  est  dans  la  note  sur  ce  texte 
latin,  note  ainsi  conçue  : 

Et  ils  V enlèvent  à  r audacieux.  Je  ne  sais 
d'où  est  tirée  cette  citation. 

La  citation  est  tirée  de  l'Evangile  : 
Regniim  cœlorum  vimpalittir  et  violente  ra- 
piunt  illud  (Matth.  XI,  12),  où  Violenti  ne 
joue  aucunement  le  rôle  de  datif. 

J.  B.  D. 

Mœsonium  (XLVI  ,291).  — Ce  poème 
a  été  imprimé.  En  voici  le  titre  :  iMœso- 
niuin  illustrissim  :  vi^i  Renati  de  Longueil 
senatus  pariensis  prœsidis  amplissimi  Lu- 
tetiœ,  apud  Ant.  Vitray,  1643,  in-fol.  de 
18  pag. 

Un  exemplaire  en  existe  à  la  grande 
bibliothèque  de  la  ville  de  Lyon,  où  au 
moyen  de  la  table  alphabétique  il  sera  fa- 


N*.  980. 


L'INTERMÉDIAIRE 


435 


456 


cile  de  le  retrouver  sous  le   nom    de   A, 
Rémi. 

Dans  cet  imprimé,  le  poème  a  500 
es.  P.  L. 

Ouvrages  sur  M"""  de  Balbi  et  sur 
M""  du  Cayla  (XLVI,  291).  —  En  jan- 
vier 1887,  j'ai  donné  dans  le  Curieux.  II, 
188,  un  supplément  à  mes  'Derniers  Bour- 
bons sur  Les  Favoiites  de  Louis  XVIII. 

Expédition  du  contrat  de  mariage  de 
M""'  de  Balbi  (50  pages  in-folio)  a  passé  à 
la  vente  Leydontès(4  avril  1899)  ^^'te  par 
Eugène  Charavay  sous  le  N»  140. 

Nauroy. 

Les    livres  snr  Théodora   (XLV, 

—  M.  L.  de  Leiris  nous  signale  le 
livre  de  Henri  Houssaye,  publié  en 
1890,  chez  Caïman  Lévy,  ayant  titre  : 
Aspasie, Clcopàtre  et  Théodora. 

Cette  remarquable  étude,  due  à  la 
plume  du  jeune  écrivain-académicien,  a 
été  ensuite  spendidement  publiée  par  «La 
Société  des  Amis  des  Livres  »  dont  l'au- 
teur est  un  des  deux  vice-présidents. 

En  voici  la  description  : 

Aspasie,  Clcopàtre  et  Théodora,  par 
Henri  Houssaye,  de  l'Académie  française. 

Illustrations  en  héliogravure  de  Giral- 
don,  1  vol.  gr.  in-8°,  1899.  Imprimé  à 
Paris  sur  les  presses  de  Chamerot  et  Re- 
nouard.  Tirage  à  100  exemplaires  numé- 
rotés. 

Les  clichés  des  gravures, teintées  à  trois 
couleurs,  ont  été  exécutés,  par  MM.  Du- 
courtiaux  et  Huillard  surles  bois  de  Ques- 
nel.  Publié  par  les  soins  de  MM.  Paillet 
et  Billard.  Victor  Déséglise. 


La  Belle  Maguelonne  (XLV  ;  XLVI, 
101,27®).  — Je  possède  un  petit  volume 
imprimé  sur  papier  à  chancelles,  contenant 
(i"  partie)  l'Histoire  Je  Jean  de  Paris, 
Roi  de  France, tn  44  pages.  Le  frontispice 
représente  la  statue  équestre  de  Louis  XV 
couronné  par  un  ange. 

(2""  partie)  Histoire  de  Pierre  de  Pro- 
vence et  de  la  Belle  Mafruelonne,  en  46 
pages,  gravures  sur  bois,  La  permission 
du  Roi  (28  lignes)  qui  la  précède  est  si- 
gnée :  Par  le  Roi  en  son    conseil,   Noblet. 

«Registre  surle  registre  Vil  delà  cham- 
bre Royale  des  libraires  et  imprimeurs  de 
Paris,  n°  178,   folio    152,    conformément 


aux  anciens   règlements,    confirmés   par 
celui  du  23  février  1723. 

A  Paris,  le  9  juillet  1728. 
G.  Martin,  syndic  ». 

La  F^  page  représente  la  belle  Mague- 
lonne  offrant  une  fleur  à  Pierre  de  Pro- 
vence. Au  dessous  :  «  A  Troyes,chez  Jean- 
Ant.  Garnier,  imprimeur-libraire,  rue  du 
Temple,  avecpermission»,(danscetteper- 
mission  Garnier  est  le  seul  éditeur  pour 
tout  le  Royaume). 

2™*  gravure.  Comme  quoi  le  comte  et  la 
comtesse  donnèrent  congé  à  Pierre  leur 
fils  d'aller  voir  le  monde. 

38  gravure.  Comme  quoi  le  Roi  convia 
Pierre  à  dîner  avec  lui  dans  son  Palais. 
(C'est  dans  cette  gravure  que  Pierre  et  la 
belle  Maguelonne,  assis,  se  tiennent  em- 
brassés). 

4«  gravure. Comme  quoi  Messire  Ferrier 
de  la  Couronne  partit  de  Normandie  {sic) 
pour  venir  à  Naples  faire  plusieurs  joutes 
pour  l'amour  delà  belle  Maguelonne. 

Paul  Hédouin. 

L'âme  de  la  femme  (XLV). —  Après 
ce  qui  en  a  été  déclaré  (XLV,  587  et  701), 
il  me  parait  intéressant  de  signaler  aux 
amateurs  d'inédit  un  document  de  la 
Bibliothèque  de  Rouen  (manuscrit  3086 
de  la  collection  Leber)  qui  semble  digne 
d'attention  : 

«  L'âme  des  femmes  »  Dissertation  sur 
l'âme  des  femmes,  où  l'on  prouve  qu'elle 
n'est  point  immortelle  comme  celle  des 
hommes . 

XV1118  siècle.  Papier,  46  pages. 

L.-N.  Machaut. 

Romanciers  de  la  vallée  du  T.oir 

(XLVI,  117).  —  je  puis  citer,  pour  ma 
part,  Ancrèle  Verneuil^  par  M.  André 
Foulon  de  Vaulx,  roman  paru  il  y  a  quel- 
ques années  chez  l'éditeur  M.  Alphonse 
Lemerre,dont  l'action  se  passe  à  Vendôme, 
et  qui  esl  un  des  jolis  récits  de  ce  char- 
mant écrivain.  G. 


Ouvrages  sur  les  émaux  (XLVI, 
23^).  —  Dictionnaire  des  cmailleiirs  depuis 
le  moyen-âge  jusqu'à  la  fin  du  XyiII"  siè- 
cle, ouvrage  accompagné  de  67  marques 
et  monogrammes,  par  Emile  Molinier  ; 
Paris  Jules  Rouam   1885.  P.  93-104,  Essa^ 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  septembre  ipoa* 


437 


43 


d'une  bibliographie  relative  à  l'histoire  des 

émaux.  XXXX. 

* 

A.  W.  Zwenigordoskoi,  Histoire  de 
lématl  byzantin  cloisonné,  Francfort  s/ M. 
i8q2,  en  allemand.  Il  y  a,  je  crois,  une 
édition  française, publiée  à  200  ex.,splen- 
dide  édition  non  dans  le  commerce  ;  elle 
fut  offerte  aux  souverains,  chefs  d'Etat  et 
Universités;  très  cher,  900-1300  fr.  par 
occasion.  Ky. 

*  ♦ 

Au  sujet  des  émaux  et  de  la  bibliogra- 
phie désirée,  voir  l'article  ^w<î//dansla 
Grande  Encyclopédie,  pur  M.  F.  de  Mély 
pour  'la  céramique  et  par  M.  C.  Girard 
pour  la  chimie  industrielle. 

Je  signalerai,  parmi  les  ouvrages  : 

Jacquemart.  —  Histoire  de  la  cérami- 
que ;  émaux  cloisonnés  sur  potcelaine.  Pa- 
ris, 187  3. 

E.  Molinier.  —  Dictionnaire  des  émail- 
leurs.  Paris,  1885. 

Nicard.  —  Connaissance  des  émaux 
cbe:(  les  anciens  (B.  des  Antiq.  de  France, 
t.  XXVII,  1862  et  t.  XLIII,i882). 

Viollet-le-Duc;  Bulliot  ;  F.  de  Mély.etc. 

Note.  —  Je  crois  devoir  insister  sur 
l'ouvrage  intitulé  :  Guide  de  l'amateur  de 
faïences  et  de  porcelaines,.,  émaux  sur  mé- 
taux, etc.  par  Aug.  Demmin  (Paris,  Re- 
nouard.  1873).  D'  Charbonier.. 

Le  temps  est   un  grand  maître 

(XLVI,  347). 

Le  temps  est  un  grande  maître,    il    règle  bien 

[des  choies. 
CoKm\i.Lh,Sertorius  II,  4. 

L. 


Rideaux  de  théâtre  (XLVI,  178. 
331).  —  Sir  Graph  pourra  sans  doute 
trouver  le  renseignement  demandé  dans 
le  livre  qu'a  publié  récemment  M.  Henry 
Lecomte,  sur  le  théâtre  du  Panorama  dra 
matique,  car  il  serait  bien  surprenant 
qu'ayant  consacré  tout  un  volume  à  l'his- 
toire de  ce  théâtre  éphémère,  ce  scrupu- 
leux auteur  n'ait  pas  fait  mention  du  ri- 
deau. Et  puisqu'il  est  question  de  rideaux 
de  théâtre,  je  me  permettrai  de  rappeler 
qu'il  en  existe  encore  quelques-uns  de  fort 
curieux,  tels  celui  du  théâtre  Alfiéri,  à 
Turin,  représentant  tous  les  personnages 
d«s  tragédies  de  cet  auteur,  les  uns  se 


tuant,  les  autres  s* empoisonnant,  les 
autres  se  tordant  à  terre  dans  des  convul- 
sions suprêmes  ;  on  encore  celui  du  théâ- 
tre Gerbino,  dans  la  même  ville,  repré- 
sentant une  antique  foire  en  Piémont  du 
temps  de  Louis  XIII,  avec  une  foule  de 
persoinages,  de  saltimbanques, de  carros- 
ses, etc.  11  y  en  aurait  bien  d'autres  à  ci- 
ter. H,  Lyonnet. 

Ecclésiastiques  maçons  et  archi- 
tectes (XLUI;  XLIV  ;  XLVI,  167,  275). 
—  Mgr  HaflFreingue,  curé-archiprêtre  de 
Boulogne-sur-Mer,  a  fait  reconstruire, 
d'après  ses  plans,  sur  l'emplacement  de 
l'ancienpe  cathédrale  et  à  l'aide  de  sous- 
criptions privées,  l'église  paroissiale 
Notre-Dame  (ville  haute). 

Cette  reconstruction  fut  commencée  eri 
1827  ;  la  consécration  de  l'église  eut  lieu 

en  1866.  A.  S.  E. 

* 

J'ignore  si  V Intermédiaire  a  cité  Jehan  de 
Solesmes.  Eugène  Gourbeillon  était  né  à 
Chaumont,  au  diocèse  d'Angers,  le  8 
août  1814.  En  1837,  il  vint  à  Solesmes 
demander  l'habit  monastique  à  Dom  Gué- 
ranger.  Après  de  nombreuses  pérégrina- 
tions, il  s'éteignit  à  Ligugé  le  i*'  mars 
1895.  On  lui  doit  de  nombreuses  statues: 
les  neuf  statuettes  qui  ornent  la  chapelle 
deN.-D.  du  Chevet  à  la  cathédrale  du 
Mans,  une  Madeleine  à  Solesmes,  etc. 
Toutes  ces  œuvres  sont  signées:  Johannes 
Solesmensîs. 

Bibliogt .  Johan.  de  Solesmes,  par  M.  } 
Chappée.   Ligugé    (Vienne)     imprimerie 
Saint-Martin,  1897  ;    in-8°  de    12  pages. 
La  Province  du  Maine  t.  VI  (1898)  p.   32. 

L.  C.  DELA  M. 

* 

Au  xiii*  siècle,  \'*Arte,  la  corporation 
correspondante,  comprenait  déjà  à  Flo- 
rence sous  le  nom  général  de  maestri,  les 
maîtres  maçons  et  charpentiers,  les  archi- 
tectes et  les  sculpteurs  sur  pierre  et  mar- 
bre. Gerspach. 

Tableau    de    la     Sainte  Vierge 

(XVLI,  235,386).  —  Il  faut  lire  N.-D.  de 
Sbinstohoioa  ou  Crestochovie,  L'original  de 
cette  sainte  image  fort  célèbre  en  Pologne 
et  portant  deux  cicatrices  à  la  joue  droite, 
appartiendrait  au  monastère  de  JasnaGora 
(Clairmont),prèsde  la  petite  viliedeSchins- 


N'  980. 


L'INTERMEDIAIRE 


439 


440 


tohowa.à  environ  36  verstesde  Cracovie. 
11  en  existait  plusieurs  copies,  une  entre 
autres  à  l'église  Saint-Roch,  de  Paris,  et 
de  nombreuses  reproductions  gravées. 

Voir  en  tête  du  Précis  historique  sur  le 
tableau  miraculeux  de  la  sainte-Vierge  de 
Cratochowa  (sic),  Paris,  1848.  in  12,  et 
dans  V Atlas  Marianus,  de  Gumppenberg, 
tome  II. 

A  la  Bibliothèque  nationale  (dép.  des 
Estampes),  des  pièces  de  différents  formats 
représentent  cette  même  Vierge.  Une  des 
plus  remarquables  est  accompagnée  d'un 
texte  latm  où  reparaît  la  légendaire  attri- 
bution à  saint  Luc  :  Imago  heatce  Mariœ 
Virginis  Clarimontis  Crestochoviensis  in 
regno  Polonice  depicta  a  S"'"  Luca, 

F.  Bl. 

Les  moulins  à  hosties  (XLV  ;  XLVI, 
107,2.5). —  Voir,  à  propos  du  Pressoir 
mystique, une  peinture  sur  verre  de  Linard 
Gonthier  dans  la  cathédrale  de  Troyes. 
A  Saint-Denis,  dans  l'une  des  verrières 
de  son  église  abbatiale,  Suger  avait  fait 
exécuter  une  composition  non  moins  singu- 
lière.* Elle  représente, dit-il,  l'apôtre  Paul 
occupé  à  tourner  la  meule  d'un  moulin 
et  les  Prophètes  apportant  des  sacs  de  blé 
pour  le  réduire  en  farine.  »  (Félibien, 
Histoire  de  l'abbaye  de  Saint-Denis.  Pièces 
justificatives,  2""=  partie,  p.  clxxxvi  et 
suiv.) 

Deux  distiques  en  vers  léonins  en  don- 
naient l'interprétation  : 

Tollis  agendo  molam  de  furfme^  Paule, 
farinant  ; 

Mosàicœ  Legis  intima  nota  facis. 

Fit  de  tôt  granisverus  sine  furfure panis 

Perpetunsque  cibus  nosier  et  angelicus. 

On  voit  que  l'allégorie  du  moulin  a  reçu 
parfois,  dans  le  symbolisme  médiéval,  une 
application  toute  différente.  F.  Bl. 

L'armoire  des  cœurs  à  Saint-De- 
nis (XLII;  XLIII  ;  XLVI, 237). —L'armoire 
de  Saint-Denis  ne  peut  contenir  ni  le 
cœur  de  Henri  IV  ni  le  cœur  de  Marie  de 
Médicis.  Car,  à  moins  de  supposer  une 
supercherie, ce  qui  est  inadmissible,  il 
faut  bien  croire  le  récit  que  le  Mercure 
Français  (année  i6io, page  467  et  seq.) 
nous  fait  sur  la  translation  du  cœur  de 
Henri  IV  à  La  Flèche . 

Ce  récit  n'est  pas  utiique  ;  on  le  re- 
trouve : 


Dans  les  Documents  inédits  du  P.  Ca- 
rayon  S.  J.  Die.  xxiii  Translation  du 
cœur  de  Henri  le  Grand  à  son  collège 
de  la  Flèche  p.  443  448. 

Dans  une  brochure  de  1610, Paris, 
François  Rezé  «  Le  Convcy  du  cceur  de 
très  auguste,  très  clément  et  très  victorieux 
Henri  le  Grand,  Illï"  de  nom,  très  chré- 
tien roi  de  France  et  de  Navarre.,  depuis  la 
ville  de  Paris  jusques  au  collège  royal  de 
La  Flèche. 

A  la  Bibliothèque  nationale,  Cabinet  des 
Estampes  (1610-1614),  on  trouvera  de 
curieux  documents  sur  les  décorations  à 
Saint  Thomas  de  La  Flèche  et  à  la  cha- 
pelle du  Collège  pour  les  funérailles  roya- 
les vendredi,  4  juin  1610.  LeP.deRo- 
chemonteix,  Un  collège  de  Jésuites  aux 
xvii=  et  xviii*  siècles  —  T  1.  p.  140  et 
seq.  cite  en  particulier  les  devises  du 
portail  de  l'Eglise,  et  une,  entre  autres, 
qui  portait  un  cœur  rayonnant  et  riche- 
ment couronné. 

On  retrouve  les  mêmes  détails  dans  le 
Tableau  raccourci  de  ce  qui  s'est  fait  par 
la  Compagnie  de  Jésus  durant  son  premier 
siècle  composé  en  latin  par  le  P.  Jac- 
ques Damiens,  et  traduit  en  français  par 
le  P.  Fr.  Lahier  S.  J.  Tournay  —  Adrien 
Quinqué,    1642. 

Enfin  les  historiens  modernes  de  la 
Flèche  :  Burbure,  J.  Clère,  Ch.  de  Mont- 
zey,  baron  du  Casse,  racontent  tous  cette 
translation  du  cœur  de  Henri  IV,  en  y 
ajoutant  maints  détails  sur  les  cérémo- 
nies qui  se  renouvelèrent  à  chaque  anni- 
versaire du  4  juin. 

Si  je  ne  craignais  d'importuner  les  bien- 
veillants lecteurs  de  V Intermédiaire,  je 
me  permettrais  même,  à  ce  propos,  de 
demander  s'il  serait  possible  de  retrou- 
ver toutes  les  oraisons  funèbres  qui  ont 
été  prononcées  chaque  année  à  La  Flèche, 
le  4  juin  Le  P.  de  Rochemonteix  a  pu  en 
réunir  quelques  unes  seulement. 

Il  n'est  pas  moins  indiscutable  que  le 
collège  de  La  Flèche  ait  possédé  le  cœur 
de  Marie  de  Médicis. 

LeR  de  Rochemonteix  {op.  cit.)  I.  177) 
et  doc.  n°XII  p.  288)  cite  un  vieux  ma- 
nuscrit sans  nom  d'auteur  portant  ce 
titre  :  Réception  du  cœur  de  Marie  de 
Médicis  à  La  Flèche.  Récit  véritable  de  ce 
qui  s'est  passé  en  la  ville  et  collège  de  La 
Flèche    à  la  réception  de  U  défunte  reine 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  septembre  I90î« 


441 


442 


Marie      de      Médicis,      mèrt      du      Roy 
MDCXUII  ». 

Ces  funérailles  eurent  lieu  en  eflfet  à  La 
Flèche  le  12  avril  1643. 

Il  demeure  donc  bien  acquis  que  le 
collège  de  La  Flèche  posséda  réellement 
les  cœurs  de  Henri  IV  et  de  Marie  de  Mé- 
dicis. Tous  deux  avaient  été  les  fonda- 
teurs et  bienfaiteurs  de  ce  collège,  pour 
lequel  le  bon  roi,  la  veille  de  sa  mort, 
13  mai  1610,  demandait  encore  quelque 
faveur  à  Rome,  par  l'intermédiaire  de  son 
ambassadeur,  M.  de  Brèves:  «  ...  pour 
mon  collège  de  La  Flèche...»  disait-il. 
{Lettres  missives  de  Henri  IV). 

Quant  à  la  profanation  de  ces  deux 
cœurs,  la  ville  de  La  Flèche  comblée  des 
faveurs  royales,  et  fidèle  au  souvenir  du 
bon  roi  Henri,  se  défend  d'y  avoir  partici- 
pé.C'est  le représentantdu  peupleThirion, 
qui  doit  seul  en  porter  la  responsabilité. 
Il  arriva  à  La  Flèche  le  3  vendémiaire 
an  II  (24  septembre  1793),  et  dès  le  7  ven- 
démiaire, il  ordonnait  la  profanation 
susdite.  La  troupe  qui  assistait  n'était 
autre  que  le  bataillon  des  citoyens  du 
Mans  levé  pour  combattre  les  Vendéens, 
«  Leur  général  s'appelait  Fabrefond,  dit 
Moustache,  le  frère  de  Fabre  d'Eglantine, 
qui  commandait  à  Saumur  »,  (de  Mont- 
zey,  Hist.  de  La  Flèche,  III,  69). 

Paul  d'Iny. 


♦  * 


A  côté  de  la  question  ;  Depuis  le  décès, 
survenu  en  1891  à  Paris,  de  mon  oncle  le 
comte  Arthur  D.  ,je  suisdevenu  possesseur 
du  célèbre  reliquaire  gothique  du  baron 
Vivant-Denon,  l'ancien  directeur  général 
des  Beaux-Arts,  reliquaire  provenant,  en 
dernier  lieu,  de  la  vente  de  la  galerie  du 
comte  de  Pourtalès-Gorgier  en  1865,  et 
dans  lequel  se  voit,  entre  autres  pré- 
cieuses reliques  historiques  qu'y  re- 
cueillit de  ses  propres  mains  et  succès  - 
sivement,  Denon,  durant  sa  longue  car- 
rière administrative:  une  Paiiie  de  la 
moustache  de  Henri  IV  (moustache  qui 
avait  été  trouvée  tout  entière,  dit  le  Cata- 
logue Denon,  lors  de  l'exhumation  des 
corps  des  Rois  à  Saint-Denis,  en  1793). 

Ce  fragment,  formé  d'une  petite  touffe, 
retenue  vers  le  milieu  par  un  fil  de  soie 
verte,  est  composé  de  dix  à  douze  poils 
de  couleur  brun-foncé,  un  peu  gros  d'as- 
pect et  assez  hérissés.  Chacun  d'eux  re- 
yenant  sur  lui-même  peut  avoir  environ 


de  trois  à  quatre  centimètres  de  longueur. 
Ce  qu'ils  offrent  de  plus  particulier  est 
que  presque  tous,  à  leur  base,  portent  la 
trace,  bien  visible,  du  petit  renflement 
du  bulbe  de  leur  racine.  Ce  qui  prouve, 
assez  clairement, qu'ils  ont  été  arrachés  de 
la  lèvre  royale  et  non  point  coupés, comme 
avec  moins  d'attention,  on  pourrait  le 
croire. 

Denon, vraisemblablement,  les  tenait  du 
soldat  même  qui,  suivant  la  légende,  s'en 
était  emparé  lors  de  la  violation  de  la 
tombe  du  roi  Henri,  en  1793. 

Ulric  R.-D. 


* 
*  * 


Puisque  V Intermédiaire  vient  de  citer, 
à  titre  de  curiosité  littéraire,  le  distique 
relatif  aux  collèges  de  l'Arc  à  Dôle  et  de 
La  Flèche,  vous  me  permettrez  de  vous 
en  signaler  une  variante.  Je  l'avais  tou- 
jours, mais  à  tort  peut-être,  entendu  ci- 
ter sous  cette  forme  : 

Arcum    Uola    dédit    Patribus  :     dédit   Aima 

\Sagittam. 
Gallia  ;  quxsfunevi,  quem  meruere,  dabit  ? 

Dabo. 
H.  ROCHET. 

Puits  dans  les  églises  (XLIV  ;  XLV). 
—  L'église  Saint-Eutrope  à  Saintes,  bâtie 
au  xii'  siècle  et  même  avant,  s'élève  sur 
un  coteau  qu'on  appelait  le  puy  Saint- 
Eutrope  podium  sancti  Entropie.  Construite 
sur  le  roc,  sans  aucunes  fondations,  elle 
possède  un  puits  de  cent  pieds  de  profon- 
deur où  il  y  a  soixante  pieds  d'eau. 

Ce  puits  a  sa  margelle  dans  la  chapelle 
du  Saint-Esprit, c'est  là  qu'on  puisait  l'eau 
pour  le  baptême  de  nos  chrétiens.  Près  de 
là  était  une  large  cuve  baptismale  de  l'é- 
poque romaine.  Elle  est  unie  intérieure- 
ment, et  extérieurement  ornée  de  moulu- 
res peu  saillantes  :  d'un  diamètre  de  i 
mètre  10,  elle  aune  profondeur  de  18  à 
25  centimètres;  elle  était  jadis  supportée 
par  un  seul  pied.  Elleaété  dessinée  dans 
le  volume  de  la  Société  française  d'archéo- 
logie, congrès  de  1844.  Après  avoir  été 
longtemps  reléguée  dans  un  coin,  elle 
vient  d  être  assez  maladroitement  issée 
sur  un  piédestal  :  de  sorte  qu'elle  reposait 
sur  le  sol  et  l'on  pouvait  aisément  prati- 
quer le  baptême  par  aspersion  ;  il  fau- 
drait maintenant  une  échelle.  Le  puits 
a  sa  légende  qu'il  faut  lire  dans  les  Bollan-. 
distes  au  30  avril,  fête  de  saint  Eutrope,» 


N-  980 


L'INTERMEDIAIRE 


443 


444 


C'est  ce  puits,  cette  vasque,  cette  chapelle 
de  Saint-Esprit  qui  ont  fait  dire  à  certains 
archéologues  que  cette  crypte  contenant 
le  corps  du  saint, était  un  baptistaire.  Voir 
à  ce  sujet  page  266,  l'ouvrage  de  M.  Louis 
Audiat  :  Saint  Eutrope  dans  l'histoiie,  la 
légende  et  l'archéologie.  L... 

Détail  des  anciens  prix  des  den- 
rées et  marchandises  (T,  G.  270  ; 
XLI;  XLII  ;  XLIV).  —  Il  serait  très  inléres- 
santde  savoir  si  les  prix  de  1585  signalés 
(XLIV,  773)  par  notre  collaborateur, 
M.  Tausserat,  sont  tirés  d'un  seul  docu- 
ment ou  de  divers  documents  de  1585, 
afin  d'apprécier  dans  quelle  mesure  ils 
sont  comparables  entre  eux.  D'autre 
part,  les  comparaisons  offrent  infiniment 
plus  de  sûreté  pour  les  objets  qui  sont 
parfaitement  déterminés,  comme  les  pi- 
geons, les  sabots,  au  besoin  les  roues  de 
charrette,  que  pour  les  porcs  gras  (dont 
le  poids  varie  beaucoup, ai^^^  une  moyenne 
quia  augmente  depuis  le  xvi*  siècle),  les 
logements  d'ouvriers  (qui  sont  diverse- 
ment spacieux,  situés  et  garantis),  et  sur- 
tout les  terres  (dont  le  prix  change  tota- 
lement suivant  la  nature  du  sol  et  l'état 
de  culture).  Or,  pour  les  roues  de  char- 
rette, le  texte  de  V Intermédiaire  indique, 
probablement  par  suite  d'une  erreur 
d'impression, trois  nombres  qui  ne  parais- 
sent pas  concorder  entre  eux  (18,  180  et 
26).  Faut-il  lire  10  au  lieu  de  26  ? 

Alphonse  Renaud. 

Dans  la  revue  V Université  de  Bru- 
xelles. 7"=  année  19011902,  juillet, 
page  750,  un  article  de  M.  G.  Desmarez 
est  consacré  à  ce  sujet  :  Notice  critique 
pour  servir  à  l'histoire  des  prix. 

Le  café  des  Aveugles  au  Palais- 
Royal  (XLVI,  293).  —  Il  était  situé  au 
péristyle  Beaujolais,  en  sous-sol,  à  l'angle 
à  droite,  en  venant  de  la  rue  de  Beaujolais. 
L'escalier  existe  encore.  G  O.  B. 

♦ 

M.  H.  Mercier  trouvera  une  gravure 
représentant  le  café  des  Aveugles,  (costu- 
mes du  Directoire)  dans  le  Dictionnaire  du 
Théâtre  de  notre  érudit  collaborateur  M. 
A.  Pougin,  p.  131. 

Voici  ce  que  l'on  lit  dans  les  Lettres 
4e  Parii  ^1806  à  1807); 


Le  café  des  Aveugles,  non  loin  de  celui  du 
Sauvage,  est  installé  de  même  sous  terre.  Son 
nom  lui  vient  de  l'orchestre  complet,  composé 
exclusivement  d'aveugles  formés  aux  Quinze- 
Vingts,  qui  y  sont  tous  les  soirs.  11  y  a  parmi 
eux  une  femme  aveugle  qui  chante  des  airs  de 
bravoure,  mais  dont  la  voix  est  fausse  et  aigre. 
Ce  café  est  divisé  en  vingt  petits  caveaux  joli- 
ment décorés.  Le  flux  et  leflux  continuel  ne 
cesse  que  vers  minuit.  Des  gens  de  toutes  les 
classes  et  conditions  sortent  et  entrent  sans 
discontinuer. 

Le  café  des  Aveugles  subsista  au  moins 
pendant  les  trois  quarts  du  xix»  siècle. 
L'on  m'y  conduisit  vers  1860,  et  voici  les 
souvenirs  d'enfance  que  j'en  ai  gardés.  Ce 
café,  situé  dans  le  sous-sol,  avait  son  en- 
trée sous  le  péristyle  nord-est  du  Palais- 
Royal,  (c'est-à  dire  du  côté  du  passage 
Radziwill),  et  à  droite  du  café  de  la  Ro- 
tonde en  venant  du  jardin,  pour  aller  rue 
Vivienne.Le  péristyle  opposé,  à  gauche, 
est  celui  où  se  trouve  le  théâtre  du  Palais- 
Royal. 

En  entrant  sous  ce  péristyle  nord-est, 
on  trouvait  donc,  à  droite,  un  marchand 
de  café  renommé,  appelé  Corcelet.  A  gau- 
che, presque  en  face,  une  porte  étroite,  et 
un  escalier  en  colimaçon  par  lequel  on 
accédait  au  sous-sol.  En  bas,  de  petites 
tables,  des  gens  assis,  et  un  nuage  de  fu- 
mée de  tabac.  Au  fond  de  la  salle,  sur  une 
petite  estrade,  je  crois,  des  aveugles 
jouant  du  violon  et  un  homme  habillé  en 
sauvage  qui  tapait  avec  des  baguettes  sur 
des  timbales. 

Je  ne  me  rappelle  pas  autre  chose,  étant 
fort  jeune  alors  ;  mais  le  souvenir  d'une 
tabagie  est  celui  qui  est  demeuré  le  plus 
vivace.  C'est  avec  une  véritable  satisfac- 
tion que  l'on  regagnait  le  jardin  ou  la 
rue. 

Vers  1875  ou  1880  —  ceci  est  très  va- 
gue —  le  café  des  Aveugles  disparut,  et 
les  journaux  de  l'époque  publièrent  des 
articles  pour  raconter  son  histoire. 

Dans  mon  Dictionnaire  des  Comédiens 
français  (ceux  d'hier)  j'ai  écrit  à  propos 
de  Blondelet,  l'acteur  des  Variétés  :  «  Le 
père  de  Blondelet,  ex-tambour  de  la  gar- 
de impériale,  occupait  depuis  plusieurs 
années  l'emploi  du  Sauvage  au  café  des 
Aveugles.  Etant  venu  à  mourir,  son  fils, 
Charles  Blondelet,  qui  ne  pouvait  jouer 
alors  au  théâtre  Comte  qu'à  condition  de 
vendre  des  sucres  d'orge  dans  les 
entr'actes,  son  fils   endossa  le  maillot,  la 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


445 


«otte  et  la  coiffure  à  plumes  du  défunt.  Il 
composa  des  scènes  dialoguées,  inventa 
des  /a^^i  et  des  calembours,  frappa  sur  la 
caisse  et  s'attira  la  faveur  du  public.  Trois 
ans  après, ilétait  engagé  au  théâtre  Lazari, 
comme  acteur  et  auteur,  puis  passa  aux 
Délassements  comiques  en  1852,  etc. 

Henri  Lyonnet. 

"  Origine  du  macaron  (XVLl,  235) 
—  Les  célèbres  macarons  de  Nancy  étaient 
jadis  confectionnés  par  des  sœurs  d'un 
ordre  religieux  qui  a  disparu  il  y  a  plus 
de  cent  ans,  et  on  les  appelait,  pour  ce 
motif,  les  sœurs  Macaron.  Lors  de  leur 
départ,  les  religieuses  cédèrent  leur  re- 
cette à  un  pâtissier,  que  l'on  continuait  à 
appeler  les  sœurs  Macaron.  Ce  sont  sans 
doute  ses  filles  ou  héritières  qui  étaient 
les  vieilles  demoiselles  Macaron  dont  parle 
M.  de  Rollière. 

A  Saint-Emilion  (Gironde)  on  vend 
aussi  des  macarons  très  connus  dans  tout 
le  département,  lesquels  ont  tout  à  fait 
le  goût  et  l 'apparence  de  ceux  de  Nancy. 
Ils  étaient  vendus,  il  y  a  une  soixantaine 
d'années,  par  M"=  Boutin,  qui  avait  hérité 
de  la  recette  provenantd'une  communauté 
religieuse,  sans  doute  du  même  ordre  que 
les  «  sœurs  Macaron  »  de  Nancy. 

*  V   A  T 

L  mvention  des  macarons  est  nettement 
attribuée  à  des  sœurs  du  Saint-Sacrement 
chassés  de  leur  couvent  de  Nancy,  le  5 
avril  1792,  à  la  suppression  de  toutes  les 
congrégations  religieuses.  Ce  mets  déli- 
cat fut  inventé  pour  l'usage  de  la  fonda- 
trice, Catherine  de  Lorraine,  fille  de 
Charles  III. 

Je  n'ai  trouvé  nulle  part  de  trace  de  la 
rivalité  des  villes  de  Montmorillon  et  de 
Lussac-les-Châteaux  à  se  disputer  l'inven- 
tion des  macarons,  à  moins  qu'il  ne  s'a- 
gisse d'une  variété  méridionale  de  cette 
friandise. 

Pour  l'origine  des  macarons, voir.- 
P.  de  Boureulles.  —  Histoire  des  sœurs 
Macarons  {B.dc  la  Soc.  Phtlom.  Vosgienne, 
t.  IX.  1883-1884,  p.  34-35). 

J.  Renauld.  —  L'office  du  roi  de  Polo- 
gne et  les  mets  nationaux  lorrains.  Les  sœurs 
macarons  fp.  30-34)  chapitre  extrait  d'un 
ouvrage  intitulé  :  Les  Hosteliers  et  taver- 
nters  de  Nancy.essais  sur  les  mœurs  épu- 
laires  de  la  Lorraine  (Mem.  de  la  Soc. 
d'arcbêol.  lorraine.  1875.        Devignot. 


446- 


20  septembre  190a 


L'anesthésique    au    moyen  âge 

(XL  VI,  1 6, 1 66, 333).  —  On  trouve  ces  vers 
dans  Du  Bartas  (La  iS^wa/M^, Sixième  jour): 
Comme  le  me'decin  qui  désire  trancher 
Quelque  membre    incurable,  avant   que  d'ap- 

[procher 
Les  glaives  impiteux  de  la  part  offensée, 
Endort  le  patient  d'une  boisson    glace'e. 
Puis  sans  nulle  doiileiir,  guidé  d'usage  et  d'art, 
Pour  sauver  l'homme  entier,  il  en  coupe  une  part. 
-  B.-F. 

Une  industrie  andelyslenne 
(XVLI;  178).  —  Le  projet  qu'aurait  formé 
le  maréchal  de  Belle-lsle  d'introduire  aux 
Andelys  l'élevage  du  ver-à-soie,  n'a  laissé 
aucune  trace.  Les  historiens  locaux  n'en 
rappellent  même  pas  le  souvenir.  Aussi, 
serait-il  difficile  de  voir  autre  chose 
qu'une  coïncidence  toute  fortuite  entre  la 
tentative  industrielle  dont  parlent  les 
Mémoires  de  Luynes  et  la  création  de  l'im- 
portante moulinerie  de  soie  que  fonda,  en 
1829,  dans  sa  ville  natale,  M.jean-Bapstite 
Hamelin.  Un  Ex-Andélien. 

Le  couvre-feu  (XLVl,  1 18,  251).  — 
Le  couvre-feu  sonnait  encore,  en  187 1,  à 
Rocheford  (Charente-Inférieure),  tous  les 
soirs,  sans  interruption,  de  10  à  10  h. 
114  précises.  Il  a  été  supprimé  peu  d'an- 
nées après,  par  la  radiation  au  budget 
municipal,  de  la  subvention  allouée  pour 
cetle  sonnerie,  laquelle  était  exécutée  par 
la  cloche  principale  de  l'église  Saint-Louis. 

*  V    A   T 

A  Rouen, les  sonneries  de  la  C/iasse-Rt- 
bauds  et  du  Convre-Jevi  ne  se  confondaient 
pas  ;  même,  elles  mettaient  en  branle  des 
cloches  différentes. 

La  Cloche  d'Argent,  pour  le  Couvre-feu, 
frappait  du  battant  les  650  coups  quoti- 
diens, prescrits  par  l'édit  du  duc-roi, 
Guillaume. 

La  Cache-  Ribaud,  sa  compagne  dans  le 
beffroi  du  Gros-Horloge  (1),  près  la  porte 
Massacre,  chassait  (2)  par  ses  tintements 
les  ribauds  et  les  malandrins  des  tavernes 
et  annonçait  le  commencement  et  la  fin 
du  travail,  pour  les  artisans.  Elle  se  con- 
tente, aujourd'hui,  de  sonner  les  heures. 
Dès  1 158,  il  est  fait  mention  de  cette  clo- 
che dans  les  statuts  des  Eperonniers. 

Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 


(i)  Suivant   l'usage   normand  d'employer 
le  masculin. 

(2)  Cachait  en  vieux  normand. 


tio^so. 


L'INTERMEDIAIRE 


447' 


448 


glatis,  l^rouuattUs    ^i  (Çuriaaitis 

'  Une  enveloppe  historique  :  la 
mort  du  Père  Duchesne.  —  La  sus- 
cription  des  enveloppes  est  à  la  mode, ainsi 
que  la  vente  des  lettres  au  rebut.  Nous  en 
avons  une  sous  les  yeux  qui  est  caracté- 
ristique. 

C'est  un  court  billet,  adressé  de  Brest, 
le  !*"■  germinal,  l'an  second,  à  Hébert, 
l'auteur  du  Père  Duchesne  : 

Républicain, 
Fais-moi    passer    ta    feuille    intitulée    la 
Grande  colère  du  Père  Duchesne  :  tu  trou- 
veras cyjoint  sept  livres  dix  sols  pour  trois 
mois. 

Ton  citoyen, 

Lacroix. 
Je  suis  notaire  public  sur  lepontde  Terre 
à  Brest. 

Le  citoyen  Lacroix  compte  éprouver 
une  sensation  délicieuse  enlisant  les  plai- 


santeries dont  est  coutumier  le  cruel 
pamphlétaire  ;  il  espère  applaudir,  du 
coin  de  sa  radieuse  province,  aux  guil- 
lotinades,  dont  Hébert  parle  avec  tant  de 
délicatesse  :  «  Va  mettre  la  tête  à  la  fenê- 
tre ;  va  éternuer  dans  le  panier  !  » 

Par  malheur  pour  le  marchand  de  jour- 
naux, la  situation  s'est  retournée  et  c'est 
lui,  Hébert,  que  son  ami  Robespierre,  b... 
en  colère,  a  envoyé  éternuer  dans  le  pa- 
nier à  son  tour.  L'exécution  du  Père  Du- 
chesne a  eu  lieu  quand  le  citoyen  Lacroix 
lui  demande  unabonnementde  trois  mois. 
La  lettre  parvient  à  Paris,  elle  est  ren- 
voyée à  son  auteuravec  cette  simple  men- 
tion :  //  est    mort. 

Nous  avons  le  plaisir  de  pouvoir  mettre 
le  fac-similé  de  l'enveloppe  même  sous 
les  yeux  de  nos  lecteurs —  grâce  à  l'obli- 
geance de  M.  Georges  Gain  qui  Ta  déta- 
chée de  sa  remarquable  collection  privée. 


Z^c- 


^/^-^-^.^.iVl-^y-^CgAg:  rfi-r'jx^ 


y 


t^c    X-~JC-X^.^  14. 


_t_ — cl,£<^ — ^^ar'Z  <r^. 


<2„-fe«r^^î_^        ^ 


•js. — ^«nr. 


"^^"->^T3-  3ç,.|^, 


k/î^l^  ^c.,^ 


■  2 


(L^ 


llesi  mort  :  trois  mots,  tout  un  poème. 
C'est  plus  qu'Hébert  qui  vient  de  mourir, 
c'est  la  Terreur  qui  s'est  frappée  en  lui, 
et  qui  bientôt, à  son  tour, avec  les  terroris- 
tes, les  délateurs,  les  porteurs  de  carma- 
gnole et  les  haïssables  violents  qui  font 


l'air  de  France  irrespirable, vontaller  éter- 
nuer dans  ce  panier  de  Sanson  qui  a  bu 
tant  de  sang.  M. 


Le  Direcleur-gcrant  :    G.    MONTORGUEIL. 
Imp.  DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond» 


SLVr   Volume     Paraissant  les  lo,  20  et  )o  de  chaque  mots,  30  Septembre  1902. 


38*  Année 

SI,"' r. Victor  Massé 

PAidS  (IX<>)  Chtrehtz   «( 


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etîiî^atiiire 


DES    CHERCHEURS    ET    CUBIEOX 

Fondé    en    1864 

-  ■  »«»>» 

QUESTIONS    lîT    RÉl'ONSRS    LITTÉRAIRES,    HISTORIQUES,    SCIENTIFIQUES    ET    ARTISTIQUKK 

TROUVAILLES    ET    CURIOSITÉS 


~   449 


(k 


'    450 
officiel. 


L'impératrice  Joséphine  est-elle 
née  en  pays  anglais  ?  —  Des  jour- 
naux anglais  et  notamment  la  Saint-James 
Galette,  prétendent  que  l'impératrice 
Joséphine  est  née,  non  aux  Trois-llets, 
mais  à  Sainte-Lucie,  petite  île  depuis 
devenue  anglaise  De  ce  qu'il  n'est  pas 
difficile  de  démontrer  la  flagrante  inexac- 
titude de  cette  assertion,  ce  n'est  pas 
une  raison  pour  négliger  de  le  faire. 

Y. 

Le  baptême  maçonnique.  —  On 

parle  beaucoup  de  baptême  ces  temps-ci, 
baptême  de  navire  ou  tout  autre.  On 
parle  même  de  baptême  maçonnique.  A 
quand  remonte  l'usage  de  •  baptiser  en 
loge  ?  Est--il  impossible  de  connaître  les 
pratiques  exactes  de  cette  cérémonie? 
Pour  le  baptisé,  quelle  trace  matérielle 
en  reste-t-il  ?  Le  V. 

L'organisation  du  culte  dans 
l'Empire  romain.  —  Où  pourrait-on 
trouver  un  exposé  général,  ou  des  vues 
d'ensemble,  sur  \' Organisation  du  culte 
dans  V Empire  romain  et  particulièrement 
en  Gaule  ?  Comment  se  recrutait  et  était 
constitué  et  hiérarchisé  le  personnel 
affecté  au  culte  ?  Recevait-il  une  instruc- 
tion spéciale  ?  Y  avait-il  quelque  chose 
qui  ressemblât  à  une  caste  sacerdotale  ? 
Y  avait-il  une  certaine  unité  de  rituel,  de 
croyances  dans  un   culte  officiel  ?  et,   à 


côté  de  ce  culte   officiel,    d'autres   cultes 
ayant,    sinon     une   orthodoxie,    tout    au 
moins  une   solidarité  d'organisation,  une 
conformité  de  croyances,    une   solidarité 
religieuse  ?   Comment    avait   survécu    le 
druidisme?  le  culte  des  divinités  locales  ? 
En  quoi  consistaient  les  cérémonies  du 
culte?  A  t-oa  quelque  idée  du  rituel  de  cer- 
taines cérémonies?  Qui  payaitle  culte?Ou- 
treles  contributions  volontaires,  y  avait -il 
des  contributions  obligatoires?  des  impo- 
sitions spéciales  ?  un  casuel   tarifé  ?  une 
sorte  de  traitement?  des  fondations  pieuses 
inahénables  l   Au    moment  de  la   victoire 
du    christianisme,   comment  s'effectua  la 
substitution  de  l'ancien  culte  au  nouveau? 
Personnel?  Edifices  du  culte?  Fondations? 
]e  ne  demande  pas  l'indication  de  sources 
ou  de  compilation   de  matériaux  :  je  n'ai 
pas  le  temps  défaire  un  travail,  c'est  le 
travail   tout  fait  que  je  voudrais  qu'on  me 
signalât.  Eumée. 

Armoiries  à  déterminer:  d'argent 
à  une  quinte  feuille  —  Je  serai  très 
obligé  à  un  aimable  intermédiairiste  de 
médire  à  qui  appartiennent  ces  armes: 
d'argent^  à  une  quinte-feuille  de  gueules^ 
Cette  famille  est  alliée  aux  Quengo  (de 
Bretagne),  T. 

Armoiries  à  déterminer  :  de..> 
au  chevron  de...  —  De..,  au  chevrots. 
de —  abaissé  sous  une  divise  de...,  ait- 
chef  de...  chargé  d'une  fleur  de  lis  de... 
adexirée  de  la  lettre  R,  sénestrée  du  monO" 
gramme  P.  L.  de...     Comtesse  de  la  S. 

XL\ri-9 


n-  981 


L'INTERMEDIAIRE 


451    -.- 


452 


Fer  de  reliure  à  identifier. —  De 

. à  trois bilîettes  de...  posées  deux  el  une, 

au  chef  de. . .  chargées  de  trois  étoiles  de.  ... 
rangées  en  fasce.  Supports  :  deux  aigles. 
Couronne  de  marquis.  Le  tout  dans  un  lîlet 
ovale  H.  43  ■"/  L.  35  ■»/">     J.  C.  Wigg 

Ex-libris  du  quai  d'Erdre.  —  11 
«xiste  une  petite  marque  de  bibliothèque 
rarissime  ainsi  libellée  : 

CE  LIVRE 

appartient  à  la  société 

Dv  auAi  d'erdre 

maison  Gnesdou. 

i8u. 

n»  376. 

je  demande  dans  quelle  ville  estcequai, 

«tce  que  l'on  sait  de  cette  société  ? 

A.  Saffroy. 

Un  ex-libris  de  M'"  Agathe  Du- 
prat.  —  Sur  la  garde  d'un  petit  Recueil 
de  fac-similé  de  toutes  espèces  d'écritures, 
Strasbourg,  Lithogr.  Levrault,  in-8°, 
1832,  je  lis,  tracé  à  l'encre  noire,  d'une 
jolie  écriture  de  femme,  cet  Ex-libris, 
ou  cette  Dédicace  :  A  Mademoiselle  ^Agathe 
Duprat. 

Le  volume  étant  rendu  intéressant  par 
les  fac-similé  d'autographes  de  célébrités 
qu'il  renferme,  je  désirerais  savoir  si  le 
premier  possesseur  de  cet  exemplaire, 
M"*  A,  Duprat,  n'était  pas  la  fille  ou  la 
sœur  de  l'érudit  libraire,  Benjamin  Du- 
prat, qui  fut,  en  sa  demeure,  7,  rue  du 
Cloître-Saint- Benoit,  sous  la  direction  du 
regretté  Carie  de  Rash,  en  1864,  le  pre- 
mier éditeur  de  Y  Intermédiaire  ? 

Ulric  R.-D. 

Un  bouton  d'uniforme  ?  —  Ce  bou- 
ton porte  un  écusson  tni-parti  an  i"  écar- 
lelé  de  France  et  de  Dauphinê^  (\Jx\  dau- 
phin.) au  28  de... à  2  vaches  de  gueules  qui 
est  je  crois,  Béarn,  au  chef  dVjermines. 
Serait-ce  le  bouton  d'uniforme  de  quel- 
que régiment,  soit  Béarn,  soit  Royal,  soit 
Dauphin  ?  Leslie. 

Taxe  des  archevêchés,  abbayes, 
©te.  —  Dans  les  almanachs  royaux  qui 
ont  précédé  la  Révolution,  on  trouve 
naturellement  la  liste  des  archevêques, 
évêques  et  abbés  de  France, avec  le  chiffre 
de  leurs  revenus  et  celui  de  leur  taxe  en 


cour  de  Rome;  celui  ci  est  toujours  expri- 
mé en  florins.  Quelle  était  la  valeur  de  ce 
florin  romain  ?  César  Birotteau. 

Le  général  Dupuch.  —  J'ai  en  ma 
possession,  le  cuivre  original,  très  bien 
conservé  (75  millimètres,  hauteur,  sur 
615,  largeur)  du  petit  portrait,  gravé  au 
physionotrace,  de  «  Dupuch,  Maréchal  de 
Camp  »,  (sic).  Buste  de  profil,  tête  nue, 
en  costume  de  général,  analogue, tant  par 
la  coiffure  que  par  la  forme  de  l'habit 
avec  celles  des  portraits  les  plus  connus 
du  général  Dumouriez. 

Pourrait-on  me  dire  s'il  existe,  de  ce 
même  Dupuch,  des  portraits  autres  que 
cette  petite  gravure  au  physionotrace  et 
aussi,  me  donner,  sommairement,  le  re- 
levé des  états  de  service  de  ce  général 
que  je  ne  trouve  pas  mentionné  dans  les 
divers  Dictionnaires  spéciaux  sur  les  Gé- 
néraux, de  C.  MuUié,  du  chevalier  de 
Courcelles,  du  comte  de  Chesnel,  de 
Châteauneuf  et  de  Babié  et  Beaumont? 

UiRic  R.-D. 

Juliot  ou  Julliot.  —  V Intermédiaire 
pourrait-il  me  donner  quelques  renseigne- 
ments sur  ce  personnage  qui  vivait  un  peu 
avant  la  Révolution  et  exerçait  même  des 
fonctions  publiques  ?  On  le  croit  origi- 
naire des  environs  de  La  Châtaigneraie 
(Vendée);  il  a  dû  jouer  un  certain  rôle  au« 
début  de  l'insurrection  vendéenne... 

L.  DE    LA  G0DRIE. 

Le  roman  de  Dugommier.  —  Le 

Carnet  de  la  Sabretacbe  publie,  dans  son 
numéro  du  31  août  1902,  un  article  très 
documenté  sous  ce  titre  :  Dugommier 
diaprés  sa  correspondance,  durant  ses  dw 
mois  de  commandement  à  l'arméf  des  Pyré- 
nées-Orientales. L'auteur  de  cet  article 
qui  aura  une  suite, M.  V.  Fanet,a  retrouvé 
de  ce  général, aux  archives  de  la  Guerre, 
quatre  registres  de  lettres  d'un  exception- 
nel intérêt. 

Cet  article  nous  révèle  des  particulari- 
tés peu  connues  de  la  vie  de  ce  brillant 
officier,  qui,  ancien  soldat  devenu  colon, 
était  retraité  à  la  Martinique  qui  eti  fit  son 
représentant  à  la  Convention;  il  jnéféra 
le  champ  de  bataille  à  la  tribune.  11  s'ap- 
pelait en  réalité  Coquille.  Dugommier  est 
un    surnom  pris  d'une    habitation    qu'il 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  septembre  i9»et 


--  453 


454 


possédait  aux  colonies  :  le  Gommier.  A  sa 
mort,  il  laissait  sa  femme  aux  colonies 
dans  une  affreuse  détresse,  ses  biens  étant 
tombés  au  pouvoir  des  Anglais,  une  fille 
sans  ressources  à  Marseille  et  deux  fils 
adjudants  généraux. 

Le  comité  de  salut  public  négligea  de 
payer  la  dette  qu'avait  contractée  la 
patrie  envers  le  général  qui  l'avait  sauvée 
de  l'invasion  ;  le  Directoire  ne  lui  fut  pas 
plus  reconnaissant,  cependant  la  Conven- 
tion s'était  engagée,  à  la  lecture  de  la  let- 
tre annonçant  la  mort  de  Dugommier,  à 
secourir  ses  enfants. 

M.  Fanet  écrit  à  ce  propos  : 

Dans  cette  lettre,  lue  en  pleine  se'ance  de  la 
Convention,  l'indiscret  adjudant  général  révèle 
même  une  particularité  peu  connue  de  l'exis- 
tence de  Dugommier. «  Outre  les  quatre  enfants 
ci-dessus  —  écrit-il  —  le  général  Dugommier 
avait  encore  un  fils  et  une  fille  naturels,  il 
prit  soin  de  leur  enfance,  il  avait  placé  l'un 
dans  une  maison  d'éducation  à  Belleville,  près 
Faris,et  l'autre  près  de  sa  fille  à  Marseille  ». 

Que  sont  devenus  ces  deux  enfants  et  quel 
est  le  roman  inédit  auquel  est  due  leur  nais- 
sance ?  Belles  questions  à  faire  poser  par  l'In- 
termédiaire des  chercheurs. 

A  tout  hasard,  voilà  qui  est  fait. 

Bardou.  —  Plusieurs  artistes  dramati- 
ques ont  porté  ce  nom.  Je  demande  quel 
rapport  de  famille   existait  entre  : 

\°  Bardou  aîné,  Oscar-François, selon  les 
uns,  Noël  -Ed  uard,  selon  Vapereau  — 
né  à  Montpellier  en  1804,  selon  les  uns, 
ou  le  25  décembre  1808,  selon  Vapereau, 
artiste  du  Vaudeville  en  1835,  mort  à 
Neuilly  en  août  1863. 

2"  Bardou  jeune,  César-François,  Varié- 
tés, 1849-50,  Russie,  1852-54  ;  Belgique, 
1854-58  ;  Marseille.  1859  î  Lyon.  1861-63, 
et  dont  j^  perds  les  traces  à  Alger  en 
1869. 

3*  ^ar^oM,  Jules-Louis,  Lisbonne  1859- 
60,  Rouen,  1861-65,  et  dont  je  perds  les 
traces  dans  cette  ville  en  1876. 

4»  5jr^ow,  Auguste-César,  Lyon  1861, 
Algérie  186265,  Hollande  1872,  mort  à 
Paris  avant  1882.  H.  Lyonnet. 

Lieu  de  naissance  de  la  reine 
Frédéjionde.  —  Les  historiens  et  les 
biographes  ne  sont  pas  d'accord  sur  le 
ieu  de  naissance  de  cette  reine  exécrée 
par  ses  crimes,  Les  uns  la  font  naître  à 


Honnecourt  près  Cambrai  ^Nord),  patrie 
du  fameux  architecte  Villard.  D'autres 
prétendent  qu'elle  est  née  à  Montdidier 
(Somme).  Est-on  parvenu  à  résoudre  ce 
problème  historique  d'une  manière  défini 
tive  ?  P.  Ipsonn. 

Le    monument   de  Castillon.  — 

En  février  1888,  fut  inauguré  à  Castillon 
un  monument  en  mémoire  de  la  bataille 
livrée  en  cet  endroit  en  1453,  ^^  ^"*  ^^l'" 
vra  la  Guienne  de  la  domination  anglaise. 

Cette  bataille  eut  lieu  le  17  juillet, entre 
la  Lidoire  et  la  Dordogne,  dans  une 
plaine  appelée  la  Colle.  Les  Français 
étaient  commandés  notamment  par  Jean 
Bureau,  trésorier  de  France,  grand-maî- 
tre de  l'artillerie. 

Quels  étaient  les  autres  généraux  et 
officiers,  tant  du  côté  Anglais  que  Fran- 
çais ? —  Existe-t-il  un  ouvrage  donnant 
les  noms  des  principaux  personnages, 
morts  en  ce  jour  mémorable? 

C.  DE  St-M. 

Pillage  du  Palais  d'été.  —  Ce  pilla- 
ge eut  lieu  en  octobre  1860.  Je  serais  très 
aise  de  connaître  les  principaux  ouvrages, 
articles  de  journaux  et  revues,  consacrés 
à  cet  événement,  tant  en  France  qu'à 
l'étranger  Spécialement,  le  gouverne- 
ment chinois  a-t-il  publié  un  rapport  d'en- 
semble sur  ce  pillage,  exceptionnellement 
important  ?  V.  A, 


Statues  équestres  maoédoniennet 

—  On  lit  dans  Velleius  Paierculm^Ywrt  I, 
paragraphe  1 1  : 

Metellus  le  Mucédonique  est  celui  qui 
construisit  des  portiques  autour  de  ces  deux 
temples  sans  inscriptions  qu'enferment  au- 
jourd'hui (au  commencement  de  l'ère  chré- 
tienne) les  portiques  d'Octavie.  Ce  fut  lui 
qui  fit  transporter  de  Macédoine  cet  esca- 
dron de  statues  équestres  placées  en  face 
des  deux  temples,  et  qui  en  font  aujour- 
d'hui I9  plus  bel  ornement.  Voici,  suivant 
la  tradition,  l'origine  de  cet  escadron. 
Alexandre  le  Grand  chargea  le  célèbre 
sculpteur  Lysippe  de  reproduire  exactement 
sous  leurs  traits  ceux  de  ses  cavaliers  qui 
avaient  été  tués  au  passage  du  Granique, 
et  de  le  représenter  lui-mérne  au  milieu 
d'eux. 

Sait-on  ce  que  sont  devenues  ces  sta- 
tues ?  P.  D, 


N*98i. 


L'INTERMEDIAIRE 


455 


456 


Critiques  sur  le  Salon  de  l'an  X 
(1802)  —  Sait-on  quel  est  l'auteur  du 
rare  tout  petit  volume,  anonyme, suivant: 
Revue  du  Salon  de  Van  X,  ou  examen  cri- 
tique de  tous  les  tableaux  qui  ont  été  expo- 
ses au  Muséum.  A  Paris,  chez  Surosne, 
xii-205  pages,  petit  in- 12,  avec  un  fron- 
tispice gravé.  Ces  malicieuses  petites  cri- 
tiques, rédigées  en  prose  et  en  vers,  ne 
sont  mentionnées  ni  dans  Barbier, ni  dans 
De  Manne.       •  Uu  R.-D. 

Le  melon  et  Bernardin  de  Saint 
Pierre.  —  Je  cherche  (et  je  ne  trouve 
pas)  dans  les  Harmonies  de  la  Nature,  la 
fameuse  phrase  attribuée  à  l'auteur  de 
Paul  et  Virginie  :  «  La  nature  a  donné 
des  côtes  au  melon  pour  lui  permettre 
d'être  mangé  en  famille.  >:>  Gustave  Flau- 
bert s'en  amusait  beaucoup.  L'a-t  il  citée 
dans  les  pièces  justificatives  de  Bouvard  et 
Pécuchet  ?  Ego. 

Quel  est  l'auteur  d'une  traduction 

de  r  «  Art  d'aimer  ».  —  J'ai  dans  ma 

bibliothèque    une    édition   des     Œuvres 

galantes  et    amoureuses  d'Ovide  datant  de 

1770. 

En  première  page,  une  gravure  repré- 
sentant un  amour,  et,  au  dessous,  les 
deux  vers  de  Voltaire  : 

Qui  que  tu  sois  voici  ton  maître 
II  l'est,  le  fut  ou  le  doit  être 

Avant  le  livre  II,  autre  gravure  repré- 
sentant : 

«  Vénus,  déesse  de  la  galanterie,  pré- 
sente ici  le  portrait  d'Ovide  son  favori, 
prince  illustre  dans  l'empire  de  l'amour». 

Les  2  gravures  sont  de  Daniel.  Edition 
imprimée  à  Amsterdam  «  du  fonds  des 
Elvé/.irs  ». 

C'est  une  traduction  en  vers  sans  le  nom 
du  traducteur  Quelque  intermédiairiste 
pourrait-il  me  l'indiquer  ? 

Il  y  a  dans  cette  édition  un  «Supplé- 
ment aux  (huvres  galantes  et  amoureuses 
d'Ovide  »,  où  l'on  peut  lire  des  vers  de 
Colardeau,  un  poème  sur  le  patriotisme 
entre  autres.  F  .Z.  M. 

^v  Deux  Jeunes  Filles  »  roman 
d'Emile  Péhant.  —  Le  roman  d'Emile 
Péhant  :  Deux  Jeunes  Filles  a-t-il  été  publié 
en  volume  ;  et,  dans  ce  cas,  serait-il  pos- 
sible d'avoir  quelques  renseignements 
bibliographiques  ? 


M.  Léon  Séché,  dans  son  très  intéres- 
sant ouvrage  intitulé  :  Alfred  de  Vigny  tt 
son  temps,  dit  à  propos  de  cet  ouvrage  : 
«  Ce  qu'était  le  roman  des  Deux  jeunti 
filles,  je  suis  bien  empêché  de  le  dire, mes 
recherches  pour  en  retrouver  un  exem- 
plaire étant  demeurées  infructueuses,  et 
Péhant,  comme  s'il  avait  renié  son  pre- 
mier ouvrage,  ayant  omis  de  le  compren- 
dre parmi  ceux  de  sa  jeunesse  et  de  son 
âge  mûr.  ».  J.  D. 

Machines  à  friser.  --  Un  chercheur 
pourrait-il  m'indiquer  à  quelle  époque 
remonte  l'invention  des  machines  à  friser 
et  ratiner  les  étoffes  de  laine,  que  Duha- 
mel du  Monceau  {Description  des  Arts  et 
Métiers,  t.  VI)  et  Y  Encyclopédie  (Ma- 
nufacture, t.  I,  2^  partie,  p.  29)  décri- 
vent sans  en  faire  connaître  l'origine  ? 
J'ai  des  raisons  de  penser  qu'on  trouve- 
rait plutôt  la  réponse  dans  la  région  tou- 
lousaine, vers  le  milieu  du  xvii*^  siècle. 

Louis  MORlN. 

Chercbeur  de  trésors.  —  Il  y  eut 
un  moment,  en  France,  des  chercheurs  de 
trésor.  —  La  dernière  personne  profes- 
sant cette  industrie  fut  une  madame 
Cailhava.  Ce  commerce  n'a-t-il  plus  de 
représentants  ?  de  St-A. 

Date  du  décès  du  peintre  Guil- 
laume Descamps.  —  En  quel  lieu  et 
en  quelle  année  mourut  le  peintre  d'his- 
toire et  de  portraits,  Guillaume-Désiré- 
Joseph  Descamps,  né  à  Lille  en  1781,  qui 
remporta  le  2"  grand  prix  en  l'an  XI,  le 
prix  de  Rome  et  de  nombreuses  médailles 
aux  Salons  de  son  temps,  —  et  de  qui  je 
possède  un  fort  beau  portrait,  peint,  signé 
par  l'artiste,  du  général  Desaix,  de 
Marengo,  buste,  de  grandeur  naturelle. 
—  Ce  portrait,  qui  a  toujours  appartenu 
à  la  famille  Desaix,  sans  avoir  jamais, 
que  je  sache,  passé  dans  aucune  vente  pu- 
blique,ni  par  les  mains  d'aucun  marchand, 
fit  partie,  en  1895,  de  la  grande  Exposi- 
tion Napoléonienne,  de  l'Avenue  des 
Champs-Elysées,  à  Paris. 

Connaitrait-on  et  pourrait-on  m'indi- 
quer un  portrait  personnel  du  peintre 
Guillaume  Descamps?  (n.b.  Prière  de  ne 
pas  confondre  son  nom  avec  celui  de  son 
homonyme  :  Alexandre-Gabriel  Decamps), 

Uuic  R.  -D. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


457 


458 


30  c«ptcmbre  ipoji 


lépanse^ 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

Descendance  du  duc  de  Berry 

(XXXIX ;XLVI,  351).  —Il  faut  bien  re- 
connaître que  dans  ce  débat  d'été  rou- 
vert par  le  Temps,  le  Gaulois,  V Eclair  et  le 
Journal,  aucun  érudit,  aucun  journaliste 
n'a  apporté  le  moindre  fait  nouveau  digne 
d'intérêt.  Sauf  les  curieuses  lettres  du 
marquis  de  Luppé,  nul  argument  décisif 
ni  d'un  côté,  ni  de  l'autre.  Bien  au  con- 
traire, on  a  semblé  mêler  tous  les  fils  de 
cet  écheveau.  Je  n'ai  pas  la  prétention  de 
les  démêler,  mais  je  me  permets  de  pré- 
senter quelques  observations  aux  divers 
chercheurs  dont  j'admire  le  travail  et  le 
talent. 

A  M.  Nauroy.  —  i°  Le  comte  de  la 
Roche,  qui  vit  encore,  est  né  à  la  fin  de 
1817.  Ne  voulant  pas  servir  Louis-Phi- 
lippe, il  est  resté  douze  ans  dans  l'armée 
autrichienne,  puis,  assez  tard,  il  a  épousé 
M"*  de  Cordon  (d'une  famille  savoyarde) 
dont  il  n'eut  pas  d'enfants.  Il  n'a  jamais 
habité  que  Gratz,  en  Styrie,et  l'hôtel  Lar- 
tésien,  à  Paris. 

Bien  qu'il  s'appelle  Charles-Ferdinand, 
comme  le  duc  de  Berry,  c'est  son  frère 
cadet,  dont  l'acte  de  nais.sance  a  été 
publié  dans  Y  Intermédiaire  du  10  septem- 
bre, et  c'est  lui  qui  était  peintre.  La  mère 
des  deux  la  Roche  est  morte  en  1884.  — 
2"  Granville  Brown  a  parfaitement  été 
élève  à  Saint-Cyr.  Il  est  entré  à  l'Ecole 
le  6  novembre  1823,  est  parti  en  congé 
le  18  novembre  1824  et  rayé  le  23  août 
1825,  puis  placé  comme  maréchal-des- 
logisaux  Chasseurs  du  Morbihan.  i4%par 
décision  ministérielle  du  8  juillet  1825. 

A  M.  h  vicomte  de  Reiset.  —  Cliarles 
Oreiller,  le  fils  de  Virginie,  est  morï,  je 
crois,  assez  jeune,  et  je  ne  sais  sous  quel 
nom,  mais  il  n'a  aucun  rapport  avec  le 
chevalier  de  Carrière.  Celui-ci  n'était 
autre  que  le  vieux  médecin  de  Frohs- 
dorf  ;  tout  l'entourage  du  comte  de 
Chambord  l'a  connu  et  se  le  rappelle.  II 
n'ajamdiseu  la  moindre  prétention  d'avoir 


du  sang  des  Bourbons  dans  les  veines.  — 
M.  Nauroy  donne  deux  enfants  à  Virginie 
Oreiller,  M.  le  vicomte  de  Reiset  ne  lui 
en  accorde  qu'un.  Il  faudrait  s'entendre. 

A  M.  Grave.  —  Sur  quel  document 
s'est  appuyé  M.  l'archiviste  de  Mantes 
pour  raconter  la  petite  scène  qui,  au  ma- 
riage de  la  comtesse  d'Issoudun,  aurait 
amené  la  disgrâce  de  l'audacieux  Gran- 
ville Brown  ?  Ne  serait-ce  pas  simplement 
dans  son  imagination  ?  La  comtesse 
d'Issoudun  s'est  mariée  le  8  octobre  1823, 
et  un  mois  après,  Granville  Brown  par- 
tait     pour  Saint-Cyr  et  non  pour  la 

cour  de  Naples.  (Voir  plus  haut  ses  états 
de  service  que  M.  Grave  peut  se  pr©cu- 
rer  à  l'Ecole  Spéciale  Militaire). 

A  M.  Léon  Parsons  —  Les  témoignages 
présentés  dans  le  Journal  en  faveur  du 
mariage  Berry-Brown,  ont  la  valeur  des 
autres.  Le  premier,  c'est  que  Brown  se 
disait  lui  même  le  fils  du  duc  de  Berry? 
Parbleu  !  Demandez  à  un  bon  bourgeois 
de  choisir  comme  père  entre  un  pasteur 
et  un  prince  royal,  il  choisira  probable- 
ment ce  dernier.  Alors  si  Brown  s'était 
dit  fils  de  Napoléon  I"',  on  devrait  comp- 
ter cette  affirmation  pour  article  de  foi  ? 
Le  second,  c'est  l'envoi  de  Brown  à  la 
cour  de  Naples.  J'y  ai  répondu  plus  haut. 
—  Le  troisième,  c'est  que  la  princesse  de 
Lucinge  et  la  baronne  de  Charette  sen- 
taient à  l'endroit  de  Brown  l'entraîne- 
ment du  sang.  Parbleu  !  Si  elles  n'étaient 
pas  ses  sœurs,  personne  ne  peut  nier 
qu'elles  étaient  ses  demi-sœurs.  —  Le 
quatrième.c'est  que  le  prince  de  Lucinge, 
qui  est  actuellement  près  du  prince  Victor 
Napoléon,  a  dit  à  M.  l'abb^é  xMeulcy,  au- 
mônier des  Invalides,  qu'il  considérait 
comme  incontestable  la  filiation  de 
sa  mère  et  de  son  oncle  avec  la  famille 
des  Bourbons.  Parbleu!  Tous  les  Lucinge 
et  tous  les  Charette  doivent  être  du 
même  avis  !  Entre  parenthèses,  je  ferai 
remarquer  à  M.  l'abbé  Meuley  que  le 
chevalier  d'honneur  du  prince  Victor,  le 
prince  Aymon  de  Lucinge  qu'il  a  beaucoup 
connu,  n'est  pas  le  fils  de  la  comtesse 
d'Issoudun,  il  n'est  que  l'un  de  ses  six 
petits-fils. 

Dans  l'affaire  Berry-Brown,  toutes  les 
dissertations  forment  une  pyramide  dont 
on  a  oublié  la  base.  Voici,  en  efïet,  ce 
que  déclarent  à  priori  les  partisans  du  ma- 
riage et  de  la  naissance  illu.stre  de  Brown; 


N«.  9«i 


459 


Le  mariage  eut  lieu  en  1806,  à  la  cha- 
pelle catholique  de  King-Street,  à  Lon- 
dres. Pas  la  moindre  preuve. 

Le  mariage  eut  des  témoins.  On  n'a 
jamais  pu  en  citer  un  seul. 

Granville  Brown  est  né  à  Londres  le 
20  avril  1805.  Pas  de  preuve.  Etc.,  etc. 

En  histoire,  les  affirmations  ne  valent 
rien  sans  documents  probants. 

En  somme,  la  polémique  actuelle  est 
demeurée  stérile  en  résultats  et  la  ques- 
tion n'est  pas  plus  avancée  aujourd'hui 
qu'elle  ne  l'était  il  y  a  vingt  ans,  lorsque 
l'érudit  M.  Nauroy  publia  son  Secret  des 
Bourbons.  Tous  les  articles  parus  sont  la 
paraphrase   de  cet  ouvrage,  le  seul  qui 

jusqu'ici  résume  ce  qu'on  a  trouyé et 

peut-être  ce  qu'on  trouvera  sur  ce  mys- 
tère. La  RÉsiE. 

P.  S.  La  nièce  d'Amy  Brown,  la  com- 
tesse de  Poisvert,  ne  se  nommait-elle  pas 
plutôt  la  comtesse  Pow^ers  ? 

Chevalier  de  l'Empire  (XLVl.  341). 

Statut  du  i"  mars  1808.  Article  ii.  Les 
membres  de  la  légion  d'honneur  et  ceux  qui, 
à  l'avenir,  obtiendront  cette  distinction,  por- 
teront le  titre  de  Chevalier.  Ce  titre  sera 
transmissible  à  la  descendance  directe  et  légi- 
rime, naturelle  ou  adoptive  de  mâle  en  mâle  et 
par  ordre  de  primogéniture,  de  celui  qui  en 
aura  été  revêtu  en  se  présentant  devant  l'ar- 
chi  chancelier  de  l'Empire  afin  d'obtenir  à  cet 
effet  des  lettres  patentes  et  en  justifiant  d'un 
revenu  net  de  3000  fr.  au  moins. 

On  voit  donc  qu'il  ne  s'agit  pas  là  du 
titre  de  chevalier  de  la  Légion  d'honneur, 
mais  bien  de  celui  de  Chevalier  de  l'Em- 
pire. Décret  du  ^  mars  181  o,  titre  V, 
article  31  Chevalier  de  l' Empire.  Ce  titre 
pourra  êtrt  accorde  à  ceux  qui  auront  bien 
mérité  de  l'Etat  et  de  l'Empereur. 

Tous  les  chevaliers  de  l'Empire  portent 
dans  leurs  armes,  le  signe  de  la  Légion 
d'honneur  ou  celui  de  l'ordre  de  la  Réu- 
nion, sur  une  des  pièces  dites  «  hono- 
rables »  en  blason  :  bande,  barre,  fasce, 
sautoir,  chevron,  pal, etc. 

Le  signe  des  Chevaliers  de  l'empire 
qui  sont  chevaliers  de  la  Légion 
d'honneur  est  une  croix  d'honneur  d'ar- 
gent à  cinq  doubles  branches, sans  ruban  ni 
couronne  placée  sur  une  des  pièces  hono- 
rables ci-dessus,  laquelle  est  toujours  de 
gueules  (couleur  du  ruban  de  la  Légion 
d'honneur). 

Lc«  Chevaliers  de  l'Empire  non  légion- 


L*INtERMÈDlAIRB 

portent,  au   lieu 


de  la 


croix,  un 


naires 

simple  anneau  d'argent. 

Les  Chevaliers  de  l'Empire  (chevaliers 
de  l'ordre  de  la  Réunion)  portent  dans 
leurs  armoiries  une  étoile  à  douze  rais 
d'or  placée  sur  une  pièce  honorable  qui 
est  toujours  d'azur  (couleur  du  ruban  de 
l'ordre  de  la  Réunion). 

M.  le  commandant  Favre.  qui  était  déjà 
chevalier  de  la  Légion  d'hcn-icur,  a  donc 
dû  être  créé  chevalier  de  lliiiipire, suivant 
le  décret  du  3  mars  1810,  pour  services 
rendus  à  l'Etat  ou  à  l'empereur. 


* 
*  * 


Comme  chacun  sait,  Napoléon  1"  avait 
créé  une  noblesse  qui  comportait  des  prin- 
ces,des  ducs,  des  comtes,  des  barons,  des 
chevaliers. 

Par  décrets  du  !"■  mars  1808  et  12 
mars  181 3,  l'Empereur  avait  décidé  que 
les  membres  de  la  Légion  d'honneur  et 
ceux  de  l'ordre  de  la  Réunion,  justifiant 
d'un  revenu  de  3000  fr.  recevraient  le 
titre  de  Chevaliers  de  l'Empire.  Ces  titres 
ne  devenaient  transmissibles  qu'après 
confirmation  impériale  pendant  trois  géné- 
rations successives. 

Pour  répondre  à  la  question  de  M.  le 
comte  de  Saint-Abre  au  sujet  du  libellé 
du  brevet,  je  ne  crois  pouvoir  mieux  faire 
que  de  copier,  tout  au  long,  le  brevet 
reçu  par  mon  père  en  1810  : 

«  Napoléon,  par  la  grâce  de  Dieu  et  les 
Constitutions  de  l'Etat, Empereur  des  Fran- 
çais, Roi  d'Italie,  Protecteur  de  la  Confédé- 
ration du  Rhin,  Médiateur  de  la  Confédé- 
ration Suisse,  à  tous  présents  et  à  venir, 
Salut.  Notre  amé  le  sieur  Jouan,  membre 
de  la  Légion  d'Honneur,  désirant  jouir  de 
la  faveur  que  nous  avons  voulu  accorder 
aux  membres  de  cette  Légion  par  notre 
Statut  du  I""  mars  1808,  s'est  retiré  devant 
notre  cousin  le  Prince  Archi-Chancelier  de 
l'Empire,  lequel,  après  avoir  fait  vérifier  en 
sa  présence  par  le  Conseil  du  Sceau  des 
titres  que,par  n®tre  décret  du  14  avril  1807, 
nous  avons  nommé  le  dit  sieur  Jouan  mem- 
bre de  la  Légion  d'Honneur,  et  qu'il  pos- 
sède le  revenu  exigé  par  nos  Statuts,  nous 
a  présenté  l'avis  de  notre  dit  Conseil  et  les 
conclusions  du  Procureur  général,  sur  quoi 
nous  avons,  par  les  présentes  signées  de 
notre  main,  autorisé  le  dit  sieur  Jacques- 
Casimir  Jouan,  chef  de  bataillon  au  96* 
régiment  de  ligne,  né  à  Saint-Christophe- 
du-Focq,  département  de  la  Manche,  le  -4 
mars  1767,  à  se  dire  et  se  qualifier  Cheva- 
lier en  tous  actes  et  contrats,  tant  en  juge- 
ment que  dehors. Voulonsqu'ilsoit  reconnu 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


461 


partout  en  la  dite  qualité  et  jouisse  des 
honneurs  attachés  à  ce  titre,  après  qu'il 
aura  prêté  le  serment  prescrit  par  l'art.  37 
de  notre  second  Statut  du  i*^''  mars  i8o8, 
devant  celui  ou  ceux  qui  seront  par  nous 
délégués  à  cet  eflfet.  Voulons  que  le  titre  de 
Chevalier  soit  transmis  à  sa  descendance 
masculine  directe,  légitime,  naturelle  ou 
adoptive,  après  toutefois,  que  les  trois  pre- 
miers appelés  à  recueillir  le  dit  titre  auront 
successivement  obtenu  nos  lettres  de  confir- 
mation, conformément  à  notre  décret  du  3 
mars  1810.  Permettons  au  dit  sieur  Jouan, 
et  à  ceux  de  ses  descendants  qui  recueille- 
ront le  titre  de  Chevalier,  de  porter  en 
tous  lieux  les  armoiries  telles  qu'elles  sont 
figurées  aux  présentes,  et  qui  sont  d'or  au 
cheval  arrêté  de  sable,  surmonté  d'une 
gerbe  de  bled  de  sinople  et  soutenu  d'une 
Champagne  de  gueules  du  tiers  de  l'écu  au 
signe  des  chevaliers  (i);  pour  livrées,  les 
couleurs  de  l'écu,  le  vert  en  bordure  seule- 
ment. Chargeons  notre  Cousin  le  Prince 
Archi-Chancelier  de  l'Empire  de  donner 
communication  des  présentes  au  Sénat  et 
de  les  faire  transcrire  sur  ses  registres,  car 
tel  est  Notre  plaisir.  Et  afin  que  ce  soit 
ferme  et  stable  à  toujours,  notre  cousin  le 
Prince  Archi-Chancelier  de  l'Empire  y  a 
fait  apposer  par  nos  ordres  notre  Grand 
Sceau  en  présence  du  Conseil  du  Sceau 
des  titres.  Donné  en  notre  palais  de  Saint- 
Cloud,  le  18"  jour  du  mois  d'aoûtde  l'an  de 
grâce  1810.  Napoléon. 

Scellé  le  24  août  18 10.  Le  Prince  Archi- 
Chancelier  de   l'Empire  :  Cambacérès. 

Enregistré  au  Conseil  du  Sceau  des  titres  ; 
R.  CH.  i°  125  :  Baron  Dudon. 

Transcrit  sur  les  Registres  du  Sénat,  le 
28  août  i8io.  Le  Chancelier  du  Sénat  : 
Laplace.  » 

A  ce  brevet,  sur  très  beau  parchemin, 
était  suspendu, par  un  ruban-,  un  sceau, 
un  cachet  en  cire  rouge  de  12  à  15  c/m. 
de  diamètre.  Henri  Jouan. 

M.  Jules  Brivois  nous  communique  un 
même  brevet  décerné  en  181 1 . 

Charte  normande  (XLVI,  226,299). 
—  La  Charte  aux  Normands  ou  Charte 
normande,  fut  donnée,  en  131=5,  par 
Louib  le  Hutin,  pour  le  maintien  des  droits 
et  privilèges  dont  la  noblesse  et  province 
de  Normandie  avaient  joui  du  temps  des 
ducs.  Cette  ordonnance  fut  confirmée  en 
1339,  1380,  1458,  1461,  1485  et  1579, et 
ces  vidiinus  sont  relatés  à  la  fin  du  Cou- 
tumier  de  Normandie.  Quoique,  depuis  la 
fm  du  xvi^  siècle,  elle  eût  à  peu  près  cessé 

(i)  L'Etoile  de  la  Légion  d'honneur. 


30  septembre  190» 

d'être  en  vigueur,  les  lettres  de  la  grande 
chancellerie  conservèrent  jusqu'en  1789, 
l'antique  formule  :  Nonobstant  clameur 
de  haro,  charte  normande,  etc. 

Ouvrages  à  consulter  :  Ordonnances 
des  rois  de  France  Jj  la  iroisièmc  race, 
recueillies  par  MM.  Laurière,  Secousse, 
Villevaut  et  Brequigny  ;  —  La  Charte  aux 
Norniajids  avec  SCS  con:}nna1  ions,  Caen,  Le 
Roy,  1788,  in  S.  —  Froland,  Recueil 
d'arrests  notables le  il  tes  patentes, ordon- 
nances, èdits,iîèclarations  et  arrcsts  du  Con- 
seil concernant  partie  ttlicreinent  la  Normati- 
£//>, Rouen, Jore,  1740,  in-4°.  Le  chapitre  VI 
traite  de  la  clameur  de  Haro,  les  chapitres 
VII  et  Vlll  de  la  Charte  du  roi  Philippe  et 
de  la  Charte  aux  Normands.  F.  Bl. 

Inscriptioa  celtique  (XLVI,  283, 
360).  —  Merci  bien,  mes  chers  confrères 
de  V Intermédiaire,  je  craignais  d'être  ren- 
voyé aux  gros  volumes  incompréhensibles, 
que  notre  budget  bénévole  nous  accorde  de 
temps  à  autre  ;  et,  dans  lesquels,  sauf 
quelques  traductions  et  adaptations  de 
l'allemand  ou  de  l'anglais,  on  ne  trouve 

jamais  rien.  Ah  !    la  science  officielle 

j'aime  mieux  celle  de  notre  cher  et  spi- 
rituel Intermédiaire.  A.  R. 

L'abbaye  de  i'Etanche  (XLVI  341). 
Létanches  [sic)  doit  le  jour  à  une  abbaye  de 
filles  de  l'ordre  de  Citeaux, érigée  en  1 148, 
par  le  duc  Mathieu  I'''  et  par  sa  femme 
Berthe  de  Souabe.  Son  nom  lui  vient 
denombreux  étangs  qui  l'avoisinaient. 
L'abbesse  y  exerçait  la  haute  justice. 

La  princesse  Adélaïde,  sœur  de  l'empe- 
reur Lothaire,  voulut  y  finir  ses  jours  et 
lut  inhumée  dans  l'église  abbatiale.  Fermé 
à  la  révolution,  le  monastère  de  Létanches 
fut  d'abord  converti  en  papeterie  et  plus 
tard  en  maison  de  campagne. 

Les  Vosges  pittoresques  et  historiques,  par 
Ch.  Charton.  Mirecourt,  1876,    page 371. 

P.  c.  c.  A.  S..  E. 

Mirambeau  (Charente  Inférieure) 
(XLV  ;  XLVI,  76,  131).  —  Les  armes  pri- 
mitives de  la  famille  de  Pons  ou  mieux 
Ponts  étaient:  d' argent ,à  une  Jasce de  gueu- 
les.avec  deux  léopards  pour  supports  et  pour 
cimier  un  aigle  à  deux  /f/^5  f  Voir  sceaux  de 
la  Bibliothèque  nationale  1302.  1331  bis, 
1374,  1447).  Renaud  IV  ayant  épousé 
Marguerite,  héritière  de  Turenne  (^12^1), 


N»98i 


L'INTERMEDIAIRE 


463 


464 


partit  ses  armes  de  l'écu  coticé  de  cette 
dernière.  Les  cotices  furent  ensuite  trans- 
portées sur  la  fasce  (avant  1338).  En  1371 
ces  cotices  furent  réduites  à  six  et  depuis 
lors  l'écu  des  Pons  hit  d'argent,  à  la  fasce 
bandée  d'or  et  de  gueules  de  6  pièces. 

Jacques  de  Ponts,  1*'  baron  de  Miram- 
beau  par  sa  femme  Harpedane  de  Belle- 
ville,  était  le  frère  puiné  de  François  I*^ 
père  d'Antoine,  dernier  sire  de  Pons.  Il 
avait  pour  armes  un  écu  écartelé  aux  i"" et 
/f  d'argent, à  la  fasce  bandée  d'or  et  de  gueu 
les  •  au  2  de...  à  ^  fasces  de  (Coétivy)  ^/ 
au  ^  de  France  avec  un  filet  en  barre  (armes 
de  Marguerite,  fille  illégitime  de  Charles 
VII  qui  l'avait  autorisée  à  prendre  le  nom 
de  Valois  en  barrant  l'écu  de  famille  ainsi 
qu'enfants  naturels  ont  accoutumé  de  le 
porter  (Massion)  Hist.  de  Sahitonge. 

François, fils  naturel  de  Jacques  de  Ponts 
ainsi  que  nous  la',  ons  dit  dans  une  pré- 
cédente note,  avait  les  mêmeb  armes  que 
son  père,  sauf  que  la  bande  de  Técu  des 
Pons  était  h.uiée  au  lieu  d'être  bandée. 

D'après  le  P.  Ménétrier,  la  famille 
Escodeca  en  Périgord  avait  pour  armes  : 
de  gueules,  à  quatre  chiens  d'argent  ^courants 
et  dilfamés  surposés.  T. 

Le  marôcbîil  de  Médavy  (i)(XLVl, 
344)  —  Le  portrait  en  question  doit  cer- 
tainement être  celui  du  maréchal  de  Mé- 
davy, tranformé  en  Médaly,  par  erreur 
d'impression. 

Jacques  -  Léonor  Rouxel  de  Médavy- 
Grancey,  connu  sous  le  nom  de  comte  de 
Médavy, avant  d'être  maréchal  de  France, 
naquit  au  château  de  Chalencey,  en  Bour- 
gogne, le  31  mai  1655,  de  Pierre  II, 
comte  de  Grancey,  et  d'Henriette  de  La 
Palu  Bouligneux,  sa  première  femme. 

Cadet  des  gardes  du  corps  en  1673,  il 
reçut  la  commission  de  colonel  en  1675. 
brigadier  en  1688.  maréchal  de  camp  en 
1693,  maréchal  de  France  en  1724.  Il  eut 
en  1713  le  gouvernement  du  Nivernais  et 
en  1719-1720  celui  de  Thionville  et  Se- 
dan. 

Il  épousa  en  premières  noces  Marie- 
Thérèse  Colbert  de  Maulévrier,  et  en 
secondes  noces,  sa  propre  nièce,  Elisa- 
beth-Victoire Rouxel  de  Médavy,  fille  du 
marquis  de  Grancey,  et  mourut  le  6  no- 
vembre 1725. 


(i)  Orthographe  rectifiée. 


Le  maréchal  de  Médavy,  dit  Lautoui-Mont- 
fort,  était  de  moyenne  stature,  mais  très  bien 
fait  dans  sa  taille,  il  avait  de  grands  yeux,  les 
sourcils  fort  hauts,  le  nez  aquilin  et  les  lèvres 
tiès  vermeilles,  ce  qui  lui  donnait  une  repré- 
sentation agréable  et  majestueuse  tout  à  la 
fois.  Il  était  fort  adroit  et  léger  dans  les  exer- 
cices, et  particulièrement  dans  ceux  du  cheval, 
où  il  excellait. 

Le  maréchal  était  grand,  libéial,  doux,  affa- 
ble et  humain  envers  tout  le  monde...  Sou 
grand  art  de  commander  le  faisait  souhaiter  de 
tous  les  officiers  de  l'armée. 

Une  belle  gravure  se  trouve  à  la  Biblio- 
tlièque  nationale,  le  représentant  en  gé- 
néral d'armée,  le  bâton  de  commande- 
ment à  la  main, sur  un  champ  de  bataille. 
Son  portrait  par  Mauzaisse  est  dans  la 
galerie  des  maréchaux  à  Versailles. 

Le  château  de  Médavy,  aujourd'hui  au 
fils  du  général  de  Maussion,  est  dans 
l'Orne,  arr.  d'Argentan. 

(Consulter  {'Elude  litst.  et  gén.  sur  les 
Rouxel  de  Médavy-Grancey,  par  M.  V.des 
Diguères,    1870).  H.  Tournouer. 

Mêmes  réponses  :  A.  de  Rochas. 

S..E.  J.-C.  WiGG.  Un  Rat  de  B.  Cz. 

La  famille  des  Baïf(XLVI,  342).  — 
Si  notre  honorable  confrère,  M.  Paul 
d'Iny.  est  à  Paris,  il  trou\era  à  la  Biblio- 
thèque nationale  la  Généalogie  de  la  mai- 
son des  Chastcigners,  etc  .  par'André  Du- 
chesne,  et  à  la  page  192,  il  trouvera  la 
mention  du  mariage  de  Marguerite  Chas- 
teigner  de  la  Roche  Posay  avec  René  de 
Baïf  et  des  détails  sur  la  famille  des  Baïf. — 
Je  lui  signalerai  aussi  un  article  de  M. 
Léon  Séché,  dans  la  Revue  Bleue^  à  pro- 
pos du  manoir  de  Lire.  Si  notre  collègue 
n'est  pas  en  situation  de  consulter  André 
Duchcsne,  je  m'offre  bien  volontiers  à  lui 
donner  copie  du  passage  que  je  lui  si- 
gnale. 

Je  pense  aussi  qu'il    pourra  consulter 

Moreri.  Rochepozay. 

* 

*  » 

M.  le  D^  Guignard,  à  Mayet  (Sarthe),  a 
publié,  il  y  a  quelques  années,  dans  la 
Revue  illustrée  des  provinces  de  V  Ouest,  et 
en  tirage  à  jjart,  une  excellente  notice  sur 
la  famille  des  Baïf.  M.  Paul  d'Iny  y  trou- 
vera la  réponse  à  plusieurs  de  ses  ques- 
tions. F.UZURRAU. 

Directeur  de  W^nfou  Hislorique. 

* 

*  * 

Charroux,  chef-lieu  de  canton   de  l'ar- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


465 


466 


30  septembre  1902 


rondissementde  Givrai  (Vienne). Il  y  exis- 
tait une  abbaye  de  l'ordre  de  Saint-Be- 
noît dite  «  Saint-Sauveur  de  Charroux  », 
fondée  vers  l'an  769,  par  Roger  ou  Ro- 
Ihar,  comte  de  Limoges,  et  Euphrasie  sa 
femme,  qui  la  dotèrent  richement.  Cf. 
Gallia  chrisiiana  (II,  1278)  et  Mémoires 
de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest, 
tome  I,  année  1835. 

Grenetière  (La)  commune  de  Saint- 
Michel-Mont-Mercure  (Vendée).  Abbaye 
Notre-Dame,  de  l'ordre  de  Saint-Benoît, 
fondée,  vers  11 30,  par  Ghislebert  de 
Case.  Fut  gratifiée  d'une  charte  d'im- 
munité par  le  roi  Charles  VII  qui,  l'an 
1420,  la  prit  sous  sa  protection. Cf.  Gallia 
Christiana  (II,  1429).  A.  S.,  e. 


Lazare  de  Baïf  fut  un  abbé  commenda- 
taire,  ce  qui  n'implique  nullement  la  prê- 
trise. 

La  Grainetière  est  en  Vendée,  vers  le 
N  E.  Lith.  eauK-fortes,  photograv.  dans 
Monuments  relig.  milit.  et  civils  du  Poi- 
tou ;  Poitou  et  Vendée;  tt Paysages  et  monu- 
ments du  Poitou.  Eglise  presque  entière- 
ment démolie, mais  cloître  roman  encore 
à  peu  près  intact. 

Charroux  appartient  à  la  Vienne.  On 
n'en  a  plus  que  la  tour  romane  du  clocher. 
ThioUet  a  donné  la  vue  la  plus  complète 
de  cette  belle  ruine,  son  album  pourrait 
être  retrouvé  à  la  Nationale. 

Madeleine, sœur  de  Lazare, ép.  de  Félix 
de  Chourses,  en  eut  : 

1°  Jean  de  Chourses,  sgr  de  Malicorne, 
gouverneur  du  Poitou  de  1585  à  1603, 
mort  en  1609,  au  château  de  Malicorne, 
sans  enfants,  bien  qu'il  se  fût  marié  deux 
fois. 

2^  Marguerite,  épouse  de  Charles  de 
Beaumanoir  seigneur  de  Lavardin.mere  de 
Jean  de  Beaumanoir  maréchal  de  France, 
créé  marquis  de  Lavardin  en  1601. 

3°  Catherine,  abbcsse  du  Pré  au  Mans, 
morte  à  Malicorne  en  1607. 

4* Jeanne  mariée  1°  à  Gilbraliat-Lo\i'is 
de  Bailleul,  seigneur  Longpont  ;  2°  à 
Claude  du  Breuil, maître  des  requêtes. 


* 
*  » 


A  cette  époque,  pour  avoir  un  titre 
abbatial, il  suffisait  d'être  tonsuré  et  ce  pre- 
mier degré  de  la  cléricature  n'empêchait 
pas  le  mariage  ultérieur, 

I.  La  Grenetière  était  une  abbaye  béné- 
dictine, sise  dans  la   paroisse  d'Ardelay 


(Vendée).  Elle  dut  sa  création  à  Gilbert 
de  la  Chaise  en  1 130  et  disparut  pendant 
la  Révolution.  Le  Pouillé  de  Luem  donne 
la  liste  des  abbés  depuis  l'époque  de  la 
fondation,  jusqu'à  1793. 

2. Charroux  est  une  abbaye  jadistrès  cé- 
lèbre dans  le  diocèse  de  Poitiers:  son  nom 
vient  de  caro  rubta  (chair  rouge)  parce 
qu'on  y  apporta  un  morceau  de  la  chair  de 
N  S  J-C.  enlevé  au  jour  delà  circoncision. 
Cette  première  relique,  qui  avait  disparu 
avec  beaucoup  d'autres,  fut  retrouvée  en 
1856.  Une  commission  diocésaine  fut 
alors  instituée  pour  en  étudier  l'authenti- 
cité et  Mgr  Pie,  évêque  de  Poitiers, en  pro- 
mulgua la  récognition  officielle  le  14  juin 
1859  ^^  garde  de  ces  reliques  est 
confiée  aujourd'hui  aux  dames  Orsulines 
de  Jésus,  dites  de  Chavagne. 

L'abbaye  de  Charroux  avait  été  fondée 
en  785,  par  l'empereur  Charlemagne. 

L.  DE  LA  GODRIE. 

Nompar  de  Caumont  (XLVl,  60, 
184).  — Je  crois  bien  que  Nompar  était 
réellement  le  nom  patronymique  et  non 
un  prénom,  —  comme  Nompère  était  le 
nom  des  Champagny,  Barrin  celui  des 
La  Galissonnière,  etc. 

Je  ne  connais  pas  d'autres  armoiries 
des  Nompar-Caumont  (de  Guyenne),  qui 
ont  porté  le  titre  de  duc  de  La  Force,  que 
le  blf  son  tiercé  en  bande,  or,  gueules  et 
a^ur.  C'est  une  autre  famille  que  les  Cau- 
mont, de  l'Agénois,  portant  :  d'a:^ur,  à 
trois  léopards  d'or,  couronnés,  armés  et 
lampassés  de  gueules.^  posés  l'un  sur  Vau- 
tre. X. 

*  * 
Le  titre  de  duc  de  la  Force,    rétabli    en 

1787)1  P'i'"  brevet  vérifié  en  parlement  (Po- 
tier de  Courcy,  tome  IX,  2»  partie,  page 
372)  devait  passer  à  la  postérité  de  l'im- 
pétrant, mais  celui-ci  étant  mort  sans  en- 
fants, le  22  octobre  1838,  son  frère,  le 
comte  de  Caumont-la-Force,  fut  appelé  à 
la  pairie,  le  7  mars  1839,  par  Louis-Phi- 
lippe. 11  prit  alors  le  titre  ducal  avec  le 
consentement  tacite  du  roi, mais  par  abus, 
car  ce  titre  ne  fut  jamais  régularisé,  Borel 
d'Hauterive  {Annuaire  pour  1870  page 
129)  dit  en  parlant  du  père  du  chef  actuel 
de  la  famille:  «  Il  a  pris,  à  la  mort  de  son 
neveu,  le  titre  de  duc  sous  lequel  il  est 
porté  dans  V Annuaire  impérial  quoiqu'il 
n'y  ait  eu  aucune  confirmation  ni  régula- 


N*98i. 


L'INTERMEDIAIRE 


467 


468 


risation  quelconque.  »  Quant  à  l'étymolo- 
gie  du  nom  de  Nompar, voyez  les  «  Notes 
sur  les  duchés-pairies  »  de  Saint-Simon, 
tome  III,  pages  301-302  : 

«  Le  nom  de  Nompar  qui  n'est  ni  nom 
propre  ni  nom  de  baptême,  est  inconnu 
dans  la  branche  delà  Force  avant  le  pre- 
mier duc,sipnen  excepte  un  seul, qui  testa 
en  1400  et  qui  s'appelait  tout  court  Nom- 
par de  Caumont.  Pour  la  branche  de  Lau- 
sun,il  n'en  est  aucun  qui  ne  l'aitporté...» 

H.  DE  W. 


Famille  d'A.veluys(XLlV,  283).  — 
Il  serait  intéressant  de  savoir  sur  quelle 
pièce  authentique  M.  Cam  s'appuie  pour 
donner  à  Robert  de  Béthune  et  à  Michelle 
d'Estouteville,  une  fille  prénommée  Anne 
et  mariée  à  Antoine  d'Aveluys. 

Le  Père  Anselme  (IV),  qui  a  donné  une 
si  excellente  généalogie  de  Béthune,  est 
muet  sur  ce  sujet.  Il  ne  signale  qu'une 
fille  de  Robert, Catherine, mariée  à  Aubert 
de  Margival,  puis  à  Jean  du  Pin. 

La  CoussiÈRE, 


Foullon  de  Doué  (XLVI  343).  — 
Joseph-François,  contrôleur  général  des 
finances  et  ministre  d'Etat,  qui  périt  le 
22  juillet  1789,  victime  de  la  fureur  po- 
pulaire,   était    né  à   Saumur,  le   25  juin 

Son  fils,  Joseph-Pierre-François-Xavier, 
baron  de  Doué,  intendant  de  la  généralité 
de  Moulins-en-Bourbonnais  et  conseiller 
d'Etat,  épousa  en  1774,  Isabelle-Joséphine- 
Jacquelinc  Le  Pestre,  qui  lui  apporta  en 
dot  le  marquisat  de  la  Tournelle  (com- 
mune d'Arleuf,  Nièvre)  il  émigra  pendant 
la  terreur  ;  son  château  fut  pillé  et  ses 
archives  brûlées  à  Arleuf  Ses  biens  furent 
vendus  nationalement,  mais  les  forêts 
turent  rendues   à  ses  six  enfants  (i)  qui 


(i)  Les  six  enfants  furent  :  1°  Isabelle- 
Joséphine,  mariée  à  François  comte  de 
Toustain-Viray  ;  2"  Joseph-Julien,  créé 
vicomte  en  1820,  dont  nous  avons  parlé  ; 
3"  Louis-Joseph,  céHbataire  ;  4"  Adélaïde- 
Charlotte,  mariée  à  Melchior  Chartier, 
baron  de  Coussay,  conseiller  au  parlement 
de  Paris,  dont  la  fille  unique  a  épousé  le 
marquis  de  la  Rochejacquelein  ;  5»  Amélie- 
Joséphine, mariée  à  Jacques-Marie-Françosi, 


en  firent  le  partage  en  1828. 

Joseph-Julien,  son  fils  aîné,  général  de 
brigade,  commandeur  de  la  Légion  d'hon- 
neur, chevalier  de  Saint-Ferdinand  d'Es- 
pagne, avait  racheté  le  château  :  il  est 
mort  en  1 861,  sans  laisser  de  postérité 
de  son  mariage  avec  Zénobie-Marie-Louise 
de  Doncquer  de  T'serroelofifs,  décédée  il  y 
a  peu  d'années.  Ln.  G. 


Cardinal      Octave      d'Aquaviva 

(XLVI,  1 16,  246,  359).  —  II  n'y  a  aucune 
parenté  entre  le  Cardinal  et  l'aimable  duc 
d'Acquaviva,     qui    est    mort,   après    la 
guerre, en  son  hôtel  du  Cours-la-Reine.  Je 
l'ai  beaucoup  fréquenté  et  cette  même  dé- 
claration, il  me    l'a  faite  plusieurs  fois.  11 
était  né  de  famille  Israélite  ;  il  se  conver- 
tit au  catholicisme,  et  c'est  cette  circons- 
tance  qui    lui  permit  d'obtenir  du  Saint- 
Siège  un  titre   de  Duc.  Il  représenta  pen- 
dant plusieurs  années,  auprès  du  gouver- 
nement français,  la  République  de  Saint- 
Marin  et  la   Principauté   de   Monaco.  Ses 
neveux  habitent  Nice,  sous  le  nom  d'Ac- 
quaviva. V.  Adv. 

♦  * 
Col.  360,  il  faut  lire  :  Honneur  sauf 
souci  nul,  et  non  pas  Honneur  sam  souci. 
C'est,  je  m'en  aperçois,  la  devise  de  la 
famille  Avigdor,  avec  laquelle,  je  crois, 
ce  duc  d'Acquaviva  était  apparenté. 

J.-C.  WlGG. 

Le  commandant  Favre  en  1811 

(XLVI,  288).  —  Les  détails  que  donne 
M.  Brothier  de  Rollière  sur  son  grand 
oncle,  sont  contredits  par  ceux  que  le  vi- 
comte Révérend  a  inscrits  dans  son  Aniio- 
)ial  du  Premier  Empire  (I,  155).  On  y  lit 
que  Benoit-Pierre  Favre,  major  de  dra- 
gons, naquit  à  Paris  le  31  décembre  1768 
et  non  àCivrayen  1767,  qu'il  fut  créé 
chevalier  de  l'Empire  le  9 septembre  1810 
ayant  reçu  une  donation  de  2000  fr.de 
rente  dès  le  19  mars  1808.  Nous  sommes 
loin  de  181 1.  La  Coussière. 


de  Réviers,  comte  de  Mauny;  6"  Appolline" 
Fortunée,  mariée  à  Louis-Marie  Lévesque» 
comte  de  La  Perrière,  lieutenant-général» 
grand-croix  de  Saint-Louis  et  de  la  Légion 
d'honneur. 


469 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  septembre  1902 


Ministre  petit-fils  d'épicier  (XLVI, 
290).  —  L'illustre  auteur  de  la  loi  de 
1850  appartenait  à  une  famille  angevine 
incontestablement  noble,  et  il  serait  fa- 
cile de  suivre  son  ascendance  pendant 
plusieurs  siècles. 

Les  Falloiix  du  Lys  et  du  Condray 
comptaient  d'honorables  services,  notam- 
ment à  la  Chambre  des  comptes  de  Bre- 
tagne et  à  la  mairie  d'Angers.  Une  place 
de  cette  ville  portait  leur  nom. 

Rien  donc  d' épicier  de  ce  côté. 

Encore  moins  certainement ducôté  ma- 
ternel,la  mère  du  ministre  de  1849  ^^ant 
née  le  Pelletierde  Sousy.        P. du  Gué. 

Claude  Chastillon  (XLVI,  347).  — 
Il  existe  un  catalogue  de  son  œuvre  au 
tome  111  et  dernier  du  Bulletin  des  Beaux- 
Arts,  p.  72-80.  Cette  publication  a  paru 
de  1884a  1887.  G.  O.  B. 


De  SelloD  (XLVI,  344).  —  M.  H.  de 
W.  trouvera  la  généalogie  de  cette  fa- 
mille dans  les  Notices  généalogiques  de 
Galifife,  qui  donne  Nîmes  comme  origine 
et  non  le  Piémont. 

Le  catalogue  des  familles  de  Y  Armoriai 
Genevois  mentionne  la  réception  à  la 
Bourgeoisie  de  Genève, le  31  janvier  1699. 
—  l'origine  de  Nimes,  —  Jean  de  Sellon, 
163  I,  —  un  de  Sellon,  membre  du  Con- 
seil des  Deux-Cents,  1758,  —  un  minis- 
tre près  la  Cour  de  France,  1749,  et  la 
date  de  1786  pour  le  diplôme  impérial 
(Comtes  du  Saint-Empire). 

V  Armerista,  du  comte  A.  Franchi - 
Verney.  concernant  les  familles  de  l'an- 
cienne monarchie  de  Savoie:  Piémont, etc, 
ne  fait  aucune  mention  du  nom  de  Sel- 
lon. 

La  mère  de  l'illustre  Cavour  était,  en 
effet,  de  cette  famille.  MM.  William  de 
La  Rive  et  Ch.  de  Mazade  donnent  des 
détails  d'alliance  et  de  biographie. 

Les  armes  sont  :  d'argent,  à  une  aigle 
de  profil  de  sable,  niembice  et  becquée  de 
gueules,  le  vol  ouvert  et  abaissé,  la  patte 
dextie  levée, posée  sur  une  terrasse  desinople. 
Supports:  deux  lions  regardant  d'or.  Va- 
riante :  Selon  Naville,  le  champ  est  d'or. 

Galiffe  (J.  a.  et  J.  B.c.).  Notices  généa- 
lopques  'sur  les  familles  genevoises  depuis 
les  premiers  temps  jusqu'à  nos  jours.  Tomes 
1-V  ;  —  Genève,    Jullien,     1829-1884,^10-8. 


470 


Continuation  par  Louis    Dufour-Vernes,   Eug. 
Ritter,  etc.  Tome  VU,  1895. 

Armorial  Genevois,  par  J.  B,  G.  Galiffe, 
Adolphe  Gautier  et  Aymon  Galiffe.  —  Nou- 
velle Edition,  Genève,  Georg  et  Cieji896,  in- 
4  ;  planche  31    et  pages  29,  124 

A.  Franchi-Verney,  Armerista  délie  Jami- 
glie  nobili  c  titolate  délia  Monar.hia  di 
Savoia.  —  Turin,  Bocca  frères,  1873,  P^tit 
in-fol, 

Naville  :  Notice  et  Armoriai  des  familles 
qui  ont  existé  à  Genève  et  qui  y  existent 
actuellement,  1794.  Manuscrit.  (Propriété  de 
M.  Albert  Killiet,  de  Genève). 

W-  de  la  Rive  :  Le  comte  de  Cavour.  Récits 
et  Souvenirs. —  Paris,  Hetzel,  1862,  in-8. 

Ch.  de  Mazade  :  Le  comte  de  Cavour.  — 
Paris,  Pion  et  Cie,  1877,  in-8, 

Sabaudus. 


M.  H.  de  W.  trouvera  la  généalogie  très 
complète  de  la  famille  de  Sellon  dans  les 
Notices  généalogiques  d es fannlles genevoises , 
par  J  -B.-G.  Galiffe,  tome  IV,  page  352  à 
3178  Genève.Julien,  édit.  18^7. 

L'ouvrage  en  question  étant  épuisé  et 
rare,  je  suis  prêt  à  fournir  à  M.  H.  de  W. 
les  renseignements  qu'il  pourrait  désirer. 

Le  château  d'Allamand  près  Genève, 
appartient  aujourd'hui  à  M"*  Hortense  de 
Sellon  qui  y  possède  une  très  belle  gale- 
rie de  portraits  de  famille. 

M.  T. 

Famille  Petitot  (XLVI,  285). —Je 
puis  indiquer  à  XVI  B.  un  descendant  de 
Jean  Petitot,  l'émailleur,  c'est  M.  Petitot, 
l'aimable  et  dévoué  chef  du  secrétariat  du 
Conseil  municipal  de  Lyon,  à  qui  XVI  B. 
peut  s'adresser,  certain  de  recevoir  l'ac- 
cueil le  plus  obligeant. 

Berlot-Francdouairi;. 

Lfls  maris  de  madame  de  Païva 
(XLlll  ;  XLIV).  —  Le  vicomte  de 
Païva,  hidalgo  (pair)  de  Portugal,  ex-mi- 
nistre plénipotentiaire  de  France,  né  en 
1823,  est  mort  à  Berlin  le  26  décembre 
1868. 

Blanche-  Pauline -Thérèse  Lachmann, 
veuve  de  Païva,  née  à  Moscou  le  7  mai 
1826,  morte  à  Neudeck,  le  21  janvier 
1884,  se  remaria  à  Paris,  le  28  octobre 
1871 ,  àGuido-Georges-Frédéric  Admann- 
Henri-Aldebert  graf  Henchel  von  Don 
nersmarck,  né  à  Berlin   le  10   août  1830, 


N»  981. 


L'INTERMEDIAIRE 


47  ï 


^réé  prince  de  Donnersmarck  le  4  janvier 
iQoi.  Voir  le  Gotha  de  1902,  n»  3015 . 

H.  DE  W. 

Demoiselle  Compoint  f  XLIV  ; 
XLV).  —  Sous  ce  titre  les  Bi/rgiaves  de 
Saint-Ouen,  les  journaux  ont  publiés  il  y 
a  quelques  années,  un  article  sur  la 
famille  Compoint  dont  le  principal  passa- 
ge a  été  reproduit  dans  la  Ga^eiiâ  anec- 
dotiquc    (15  mai,  1890)  : 

Les  Compoint,  c'est  leur  nom,  donnent 
depuis  cent  ans  dans  cette  localité  (Saint-Ouen) 
l'exemple  du  travail,  de  l'ordre,  de  l'économie 
et  de  toutes  les  vertus  familiales  dont  l'exerci- 
ce continu  les  a  amenés  à  un  grand  degré  de 
richesse  et  de  prospérité.  Au  moment  de  la  Ré 
volution,  quelques-uns  desjleurs  étaient  fer- 
miers au  service  des  seigneurs  de  Saint-Ouen  ; 
leurs  maîtres  émigrèrent,  et  nul  n'en  entendit 
plus  parler  depuis. 

Les  Compoint,  pendant  la  tourmente  révo- 
lutionnaire, continuèrent  à  faire  valoir  les 
biens  qui  leur  étaient  confiés,  en  mettant  scru- 
puleusement de  côté  les  revenus  jusqu'au  der- 
nier sou  pour  les  rendre  aux  légitimes  proprié- 
taires. Ni  ceux-ci,  ni  leurs  héritiers,  n'ayant 
jamais  donné  signe  d'existence,  au  bout  de 
longues  années  les  fermiers  devinrent  proprié- 
taires eux-mêmes.  Ils  ne  changèrent  presque 
rien  à  leur  genre  d'existence,  continuant  à  tra- 
vailler comme  par  le  passé,  ne  dépensant  pres- 
que rien,  mais  arrondissant  continuellement 
leurs  propriétés  par  de  nouvelles  acquisitions. 
A  l'heure  actuelle,  sur  quatre-vingts  d'entre 
eux  qui  habitent  Saint-Ouen,  une  dizaine  sont 
millionnaires. 

Faisant  quelques  concessions  au  goût  moder- 
ne, ils  se  sont  fait  construire  d'élégantes  villas, 
ont  chevaux  et  voitures  pour  se  promener|le 
dimanche  en  habit  de  gala.  Mais,  en  semaine, 
ils  continuent  comme  leurs  pères  à  se  lever  dès 
l'aube  pour  cultiver  leurs  champs,  aller  aux 
halles  porter  leurs  marchandises,  etc.  vêtus  de 
la  blouse  et  des  sabots  traditionnels.  Dans  un 
coin  de  leurs  confortables  demeures,  presque 
tous  ont  encore  une  petite  chambrette.  carre- 
lée, meublée  d'un  lit  en  fer  et  d'une  chaise  de 
paille,  où  ils  se  tiennent  de  préférence.  Ils  gar- 
dent le  régime  sobre  de  leurs  pères  et  leurs 
goûts  hospitaliers,  traitant  magnifiquement 
leurs  invités  et  se  nourrissant  frugalement 
eux-mêmes. 

Ils  forment  à  l'heure  actuelle  une  véritable 
tribu,  ne  mariant  leurs  enfants  qu'entre  eux 
et  reconnaissant  l'aulorité  d'un  doyen.  Celui- 
ci,  en  respect  des  traditions  de  la  famille,  est 
chargé  de  trancher  tous  les  différends  qui  peu- 
vent s'élever  entre  les  parents.  Depuis  cent 
ans,  cette  autorité  n'a  jamais  été  contestée,  et 
les  procès  entre  Compoint  ont  été  ainsi  évités. 


Lorsqu'il  est  question  de  mariage  dans  la 
famille,  le  doyen  réui  it  tous  les  richards  du 
clan,  et  leur  tient  à  peu  près  ce  langage  : 
«  Voilà  deux  enfants  qui  me  conviennent,  il 
faut  les  établir  ;  moi  je  leur  donne  telle  pièce 
de  terre,  et  toi,  Jean-Pierre?  » 

S'adressant  ainsi  à  tour  de  rôle  à  chacun  des 
assistants,  il  détermine  la  valeur  des  présents 
de  noce  que  chacun  doit  faire  au  jeune  ména- 
ge. Le  jour  des  noces,  il  va  sans  dire  que  le 
doyen  tient  la  première  place  partout.  Pen- 
dant le  repas  et  le  bal,  il  règle  même  la  mar- 
che de  la  cérémonie  à  l'aide  d'un  petit  sifflet 
d'argent,  aux  sons  duquel  les  membres  de  la 
famille  obéissent  avec  une  discipline  parfaite. 
Enfin,  au  Champagne,  il  .  est  d'usage  qu'il 
adresse  une  allocution  aux  jeunes  époux. 
Après  avoir  recommandé  au  mari  le  travail  et 
l'économie,  il  se  tourne  vers  la  fiancée  et  lui 
dit  :  «  Tu  épouses  un  beau  gars,  c'est  solide, 
c'est  bien  portant  :  conduis-toi  avec  lui  comme 
ta  sainte  et  digne  femme  de  mère  a  fait  pour 
son  époux,     et  donnez-nous    des  enfants    qui 

nous  ressemblent.  » 

* 

¥■     * 

Louise  Compoint,  dame  d'honneur  de 
Joséphine  de  Beauharnais,  fille  de  Jacques 
Compoint,  de  Montmartre,  est  entrée  au 
service  de  Joséphine,  en  qualité  de  demoi- 
selle de  compagnie,  en  brumaire,  l'an  IV. 

EU:  a  fait,  avec  Joséphine,  le  voyage 
d'Italie. 

M"'^  Louise  Compoint  avait  l'entière 
confiance  de  Joséphine  qui  l'aimait  beau- 
coup. Cependant,  une  brouille  survint  plus 
tard  entre  les  deux  femmes,  et  une  sépa- 
ration eut  lieu. 

Ajoutons  que  deux  de  nos  confrères 
sont  alliés  à  la  famille  Compoint.  Le  poè- 
te révolutionnaire  jean-Baptiste  Clément 
est  fils  d'une  Compoint.  et  M.  Victor  Joze, 
romancier  et  actuellement  rédacteur  en 
chef  d'un  journal  politique,  est  marié  avec 
M""=  Jeanne  Compoint,  fille  de  feu  Laurent 
Compoint  et  nièce  de  M.  Guillaume  Com- 
point, de  Saint-Ouen.  Rappelons  à  nos 
lecteurs  que  ce  dernier  est  le  promoteur 
de  la  culture  moderne  dans  les  environs 
de  Paris.  Ses  jardins,  ses  champs  d'asper- 
ge-, ses  serres  sont  de  véritables  mer- 
veilles. M.  Guillaume  Compoint,  qui  est 
fournisseur  de  l'Elysée  et  de  la  cour  de 
Russie,  est  officier  du  Mérite  Agricole. 

—  X.  X. 

^ -a  cornette  des  sœurs  'le  Saint- 
Vincent  de  Paul  (XLVI,  337).  —  Voir 
T.  G.  239,  Cornette  des  religieuses.  Son  ori- 
gine. Quant  aux  sœurs  de  Saint-Vincent  de 


I 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


473 


Paul, la  réponse  se  trouve  XVIII,  ni.  L'in 
vention  de  leur  cornette  est  attribuée  à 
Louis  XIV.  A.  S..  E. 


•  * 


Pour  prolonger  l'action  des  femmes  du 
monde,  inclinées  au  soulagement  des 
infortunes  —  malades,  abandonnés,  galé- 
riens, enfants  des  pauvres...  —  en  1633, 
Vincent  de  P^ul  organisa  les  filles  de  la 
Charité  ;  institution  tout  de  suite  maîtresse 
de  l'unanime  adiniration. 

Simples  auxiliaires  d'abord,  bientôt 
elles  se  substituèrent  aux  trop  grandes 
dames,  empêchées  par  les  obligations 
mondaines  de  se  consacrer  au  service  des 
pauvres,  avec   une  régularité  convenable. 

Au  sujet  du  vêtement  des  servantes  des 
malheureux,  voici  ce  qu'a  dit  Mgr  Bou- 
gaud  : 

Le  costume  était  celui  des  femmes  du 
peuple  des  environs  de  Paris  :  robe  de 
couleur  grise,  laissant  voir  les  man- 
ches de  la  chemise  attachée  au  poignet, 
une  petite  coiffe  ou  serre-tête  de  toile 
blanche,  qui  cachait  les  cheveux,  et,  sur  le 
serre-téte,  une  large  coiffure  de  toile  blan- 
che aussi, nommée  cornette.  Quelques-uns 
auraient  voulu  que  ces  bonnes  filles,  desti- 
nées à  traverser  les  rues  et  à  rester  près  du 
lit  des  malades,  eussent  au  moins  un  voile 
qui  couvrit  leur  visage  ;  «  ce  b  in  monsieur 
Vincent  »  répondit  cette  parole  d'une  har- 
diesse adorable  :  Elles  auront  leur  modestie 
pour  voile  ),'>.  Histoire  de  Saint  Vincent  de 
Paul —  Liv.  m    ;  Chap.  m). 

Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 

* 

La  cornette  des  sœurs  de  Saint-Vincent 
de  Paul,  ainsi  d  ailleurs  que  le  reste  de 
leur  costume,  leur  a  été  donnée  par  leur 
fondateur. 

Ce  n'est  pas  une  coiffure  portée  à  l'épo- 
que de  leur  fondation,  elle  fut  imaginée 
par  saint  Vincent  de  Paul  lui-même. 

La  tradition  des  filles  de  la  Charité  rap- 
porte que  leur  fondateur  ne  sachant  trop 
quelle  coiffure  leur  assigner,  jeta  un  jour 
la  serviette  qu'il  tenait  à  la  main  sur  la 
tête  de  Tune  des  religieuses  et  qu'en  re- 
tombant elle  affecta  à  peu  près  la  forme 
que  nous  voyons  à  leur  cornette.  Qi.ioi 
qu'il  en  soit  de  cette  tradition,  la  cornette 
des  filUs  de  la  Charité  n'est  en  réalité 
qu'une  serviette  que  l'on  enroule  autour 
de  la  coiffe.  Elle  se  pose  sur  le  bonnet, 
vient  s'attacher  en  dessous  de  la  coiffe 
derrière  la  tète,  et  sur  le  devant  est  légè- 
rement relevée. 


^o  septembre  1902 

Primitivement  les  deux  extrémités  de 
cette  sorte  de  serviette,  au  lieu  de  flotter 
au  vent  comme  aujourd'hui,  retombaient 
sur  les  épaules  un  peu  en  arrière.  Ce  n'est 
que  vers  la  fin  du  xviii^  siècle,  par  suite 
de  l'empesage  qu'on  lui  a  fait  subir,  que 
la  cornette  des  sœurs  de  Saint-Vincent  de 
Paul  affecta  la  forme  que  nous  lui  voyons 
de  nos  jours. 

Madame  Legras,  qui  avec  saint  Vin- 
cent de  Paul  fonda  cette  congrégation, 
est  la  seule  qui  n'ait  pas  porté  cette  coif- 
fure. 

Sujette  à  de  fréquents  maux  de  tête, 
elle  en  fut  dispensée  et  continua  de  porter 
son  voile  de  sœur. 

G.  DE  LA  Brèche. 


* 
*  ♦ 


Voiciceqiiepublie, comme  réponse  àcette 
question,  la  ^(evite  du  Bien  dans  la  Vie  et 
dans  l'Art,  que  dirige  M.  Marc  Legrand  : 

La  volumineuse  cornette  des  sœurs  de 
Saint -Vincent  de  Paul  françaises  est, paraît- 
il,  due  à  Louis  XIV. 

Voici  ce  que  raconte  la  légende  à  ce 
sujet  : 

Une  jeune  religieuse  d'une  merveilleuse 
beauté  ayant  approché  le  Roi-Soleil,  au 
moment  où  il  se  mettait  à  table,  afin  de  lui 
demander  une  aumône  pour  ses  pauvres, 
des  courtisans  entourèrent  aussitôt  la  sœur 
et  la  resrardèrent  avec  une  curiosité  indis- 
crête.  Aussitôt  elle  se  troubla,  s'intimida  et 
ne  put  que  balbutier  sa  requête.  Louis  XIV 
l'écouta  néanmoins  avec  bonté,  et  prenant 
sa  serviette  qui  était,  paraît-il,  fort  empe- 
sée, il  la  lui  posa  sur  la  tète,  pour  la  déro- 
ber aux  reoards  Le  moindre  geste  du  roi 
était  applaudi.  On  trouva  l'invention  char- 
mante, et  depuis,  les  sœurs  de  l'ordre  de 
Saint-Vincent  de  Paul,  portent  l'étrange 
coiiïure  qui  de  loin  ressemble  à  un  grand 
oiseau  blanc. 

Lieu  de  naissance  de  M"*  de  Main- 
tenon  (XLVl,  172,  316).  —  Il  n'est  pas 
douteux  que  Françoise  d'Aubigné,  la  fu- 
ture M'"^  de  Maintenon,  naquit  à  Niort, 
en  1635.  Mais  on  ne  peut  préciser  exacte- 
ment en  quel  endroit  de  cette  villeni  àquel 
jour.  Toutefois,  il  paraît  infiniment  pro- 
bable que  ce  ne  fut  pas  dans  la  prison  où 
son  père  seul  était  enfermé,  sa  mère  habi- 
tant au  dehors,  «  dans  la  cour  du  palais  » 
écrivait-elle  à  M"*  de  Villette,  sa  belle- 
sœur.  Quant  à  la  date  précise  de  la  nais- 
sance de  Françoise  d'Aubigné,  on  l'ignore 
également  :  on  ne  connaît  que  celle  de 
son  baptême  (28  novembre  1635).  L'acte 


N-  981 


L'INTERMEDIAIRE 


475 


476 


qui  le  constate  a  déjà  été  publié  dans  cette 
revue  :  je  ne  le  reproduis  donc  pas  ;  j'indi- 
que seulement,  à  titre  de  renseignement 
complémentaire,  qu'il  a  été  dressé  par 
F.  Meaulme,  curé  de  Notre-Dame  deNiort, 
et  inscrit  sur  le  registre  paroissial  entre 
ceux  de  Françoise  Laydet  et  de  Catherine 
Giraud,  filles  d'obscurs  artisans  ou  de 
quelconques  bourgeois. 

Au  surplus,  je  renvoie  les  intermédiai- 
ristes  qui  désireraient  des  renseignements 
plus  complets  sur  cette  double  question 
du  lieu  et  de  la  date  exacts  de  la  naissance 
de  Françoise  d'Aubigné  à  une  étude, con- 
venablement documentée,  de  M.  H.  Ge- 
lin,  publiée  dans  une  revue  de  décentrali- 
sation littéraire  qui  était  éditée  à  Niort 
(chez  Clouzot),  le  Mercure  poîtevin,x\°^  de 
novembre  et  de  décembre  1898. 

R.  DuPL. 

Voltaire    était-il    franc  -  maçon 

(XLVI,  169,  303).  —  Dans  un  manuscrit 
autographe  de  Lalande,  que  je  possède,  je 
trouve  cette  indication: «j'ai  reçu  Voltaire 
franc-maçon.  7  avril  1778  ».         V.  A. 

Le  successeur  de  Voltaire  auprès 
de  Frédéric  II  (XLVI,  229,  372).  — 
Colonne  372,  ligne  36,  au  lieu  de  indubi- 
îahlanent,  prière  de  Urevraiseinblabiemeni. 

*  ♦ 

11  n'est  pas  possible  d'admettre  que  Vol- 
taire qui  se  sépara  en  1753  du  grand 
Frédéric,  ait  eu  pour  successeur  immé- 
diat auprès  de  ce  souverain  Charles-Fran- 
çois-Philibert Masson,  plus  tard  major 
des  grenadiers  du  grand  duc  Alexandre 
de  Russie  et  né  en  1762  seulement.  La 
succession  de  Voltaire,  le  duc  Job  en  con- 
viendra, serait  restée  vingt-sept  ans  au 
moins  en  déshérence  à  la  cour  de  Berlin, 
avec  ce  successeur. 

Or,  on  lit  dans  les  Souvenirs  de  Thié- 
bault,  2*  vol.  page  353,  cette  phrase  ca- 
ractéristique qui  repond  bien  à  la  ques- 
tion posée  par  Alpha: 

Je  parlerai  ailleurs  d'un  «  chevalier  Mas- 
son »  que  Frédéric  prit  à  son  service  vers  la 
même  époque  (1753,  année  du  retour  de 
Voltaire  en  France),  parce  qu'on  lui  assura 
qu'il  avait  des  connaissances  bien  plus 
étendues  et  autant  d'esprit  que  Voltaire  ; 
épreuve  assez  triste  et  qui  prouva  à  ce  roi 
politique  et  philosophe  y« '//;)' <î  des  hommes 
qu'on  ne  remplace  jamais. 

Et,  en  effet,   les  pages  428  à  435  des 


Souvenirs  de  vingt  ans  de  séjour  a  Berlin 
par  Dieudonné  Thiébault,  sont  consacrées 
à  la  biographie  et  aux  mésaventures  à  la 
cour  de  Prusse  du  «  chevalier  Masson», 
lequel  n'avait  rien  de  commun  avec  le 
major  CF. P.  Masson,  si  non  le  nom  patro- 
nymique et  la  province  d'origine. 

C.  H.  G. 


renseignement 


(XLVI,    290. 
oublié 


Louis  XVI    écrivain 

377).  —  Voilà   le 

par  notre  confrère  A.  S.,  e. 

Maximes  morales  et  politiques  tirées  de 
Téléuiaqtic,  iiiipriniées  par  Louis-^iigusle 
Dauphin.  Versailles,  de  l'imprimerie  de 
Mï''  le  Dauphin,  dirigée  par  A.  M.  Lottin, 
1766,  in-i2°  (Tiré  à  25  exemplaires,  dit- 
on^.  Î.-C.  WlGG. 
* 
♦  * 

Mœsonium(XLVI,  291,434).  —  Col. 

434,  ligne  49.au  lieu  de  illustrissimi  vi:(i 
lire  illusirissimi  viri. 

La  montagne  Pelée  et  la  déesse 

Pelée  (XLV  ;  XLVI,  179).  —  On  cherche 
l'étymologiede  «  Pelé  ».  On  peut,je  crois 
l'établir  aisément.  En  ouvrant  le  Diction- 
naire Littré,  on   peut   lire  :  t.  3,  p.    1035 

Pelé... 2°  Fig.  II  se  dit  de  sommets  de  co- 
teaux dépourvus  d'arbres  et  de  verdure.  «  II 
est  ridicule  de  croire  que  Romulus  ait  célé- 
bré des  jeux  dans  un  misérable  hameau, 
entre  trois  montagnes  pelées.  »  Voltaire. 

Peler  .  Etyniologie  Provenc.  et  espag. 
pelar,  \ta\.  pelare,  du  latin  pitare,  ôterle 
poil,  de  pilus  poil. 

Le  mot  v<  Pelé  »  ne  provenait  il  pas  de 
la  langue  caraïbe  ?  j'ai  vainement  cher- 
ché ce  terme  dans  les  dictionnaires  ca- 
raïbes etgalibis. 

Les  chroniqueurs  et  les  historiens  qui 
ont  écrit  sur  la  Martinique  depuis  le  xvn^ 
siècle  jusqu'à  ce  jour,  avancent  que 
l'épithète  de  Pelée,  s'applique  à  juste  ti- 
tre à  la  montagne  qui  domine  Saint-Pierre, 
parce  que  la  cime  est  ravagée  et  dénudée. 
Le  général  Romanet,  au  commencement 
du  xix=  siècle,  l'alTirmait  de  nouveau  dans 
des  termes  fort  explicites. 

La  montagne  Pelée  dont  j'ai  tenté  l'as- 
cension il  y  a  quelques  années,  était  cou- 
verte d'une  luxuriante  végétation  sur  ses 
flancs.  Mais  quand  01  parvenait  à  une 
certaine  hauteur,  et  en  particulier  au  ni- 
veau de  VP^taiig  désséche\\es  arbres  étaient 
rares  et  rabougris  ;  la  terre  fendue  en  cer- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  septembre  1902 , 


tains  endroits  était  dénudée  et,  somme 
toute, la  montagne  méritait  bien  son  nom. 

La  végétation  de  la  montagne  Pelée 
contrastait  singulièrement  avec  celle  du 
morne  «  la  Calebasse  »  situé  dans  le  même, 
massif  et  recouvert  d'arbres  énormes  et 
de  forêts  très  denses.  Le  silence  de  ces 
grands  bois  n'était  interrompu  que  par 
les  deux  notes  prolongées,  graves  et  mé- 
lancoliques du  Siffleur  des  Montagnes, 
oiseau  que  le  cyclone  qui  a  ravagé  la 
Martinique  en  1891  a  fait  presque  entiè- 
rement disparaître. 

Le  père  Labat,  l'historiographe  popu- 
laire de  la  Martinique,  raconte  une  maca- 
bre et  plaisante  aventure  arrivée  sur  la 
Montagne  Pellce.  Ce  moine  avait  la  vue 
perçante,  la  plume  facile,  et  l'imagina- 
tion bien  vive.  Que  le  lecteur  curieux  se 
donne  la  peine  de  parcourir  notre  vieux 
chroniqueur  !  Il  passera  d'agréables  mo- 
ments et  il  ne  perdra  pas  ses  loisirs. 

R.  PlCHEVlN. 

Locutions  défectueuses  (XLVI,292, 
381).  —  Je  suis  d'accord  avec  M.  J.  L. 
on  doit  dire  :  «  il  a  atteint  (et  non  pas 
rempli)  le  but  »  et  :  %<  il  est  parti  pour  (et 
non  pas  à)Compiègne  à  2  heures.  »  Q.uant 
à  l'expression  «  9  heures  moins  le  quart  », 
je  la  trouve  moins  rigoureusement  cor- 
recte peut-être  que  ^<  9  heures  moins  un 
quart  »  ;  mais  je  ne  la  condamnerais  pas 
d'une  façon  aussi  formelle  que  les  deux 
autres  :  le  quart  dont  il  s'agit  est  évidem- 
ment celui  qui  précède  immédiatement 
9  heures,  et  il  se  trouve  ainsi  suffisam- 
ment déterminé  pour  qu'on  pifisse  le  faire 
précéder  de  l'article  Je  aussi  bien  que  de 
l'adjectif  numéral  lui.  R.  Dupl. 


Il  est  évident  que  l'on  ne  doit  pas 
écrire,  même  si  l'on  est  académicien  : 
//  est  parti  à  p  Ijeures  moins  te  quart  ;  il  a 
I empli  le  but  ;  il  est  parti  à  Compicgne ,  à 
2  heures  de  l'après-midi.  Mais  il  est  d'au- 
tres expressions  qu'il  est  regrettable  de 
voir  employées  par  des  écrivains  de  va- 
leur. 

Ainsi,  vous  lisez  tous  les  jours  : 
,<  Qiiand  on  s'est  conduit  de  la  sorte,  on 
mérite  le  bagne  ».  De  quelle  sorte  ?  Il 
serait  bon  de  le  savoir.  Il  serait  si  simple 
de  mettre  :  «  de  cette  sorte  ». 

Il  est  encore  une  faute  qui  devient  clas- 


478 


sique,  et   c'est  dommage.   Afin   de   dire 
qu'un  général,  un  diplomate,  un  financier 
sont  des    hommes   supérieurs,    on    leur 
applique    le   qualificatif  énu'rite.^    ce    qui 
n'est  pas  flatteur  pour  leurs  talents  actuels 
puisqu'alors  on  les  traite   de  bons  à   rien* 
En  effet,  les  C7»i?/i/z  romains,  d'où  vient  le 
mot  français   émérite,  étaient   des  soldats 
qui  avaient  bien  mérité  de  la    patrie,  qui 
s'étaient   bravement  battus,    et   que  leur 
âge  ou  leurs   blessures  condamnaient  au 
repos,  qui  ne  pouvaient  plus  faire  de   ser- 
vice.C'étaient  nos /Ht'a//(f^s,  tels  que  nous 
les  avons  connus   sous  Louis-Philippe,  la 
Deuxième  République  et  le  Second  Empire. 

A  propos  de  ces  mots  deuxième,  second, 
que  de  gens,  même  de  lettres,  écrivent  : 
Premier,  second,  troisième,  au  lieu  de  ^}v- 
mier.,  deuxième,  troisième  le  mot  second  ne 
devant  être  employé  que  s'il  n'y  a  pas 
troisième.,  quatrième,  etc., à  la  suite. 

Certes,  il  est  des  règles  de  grammaire 
absurdes, que  chacun  est  libre  d'enfreindre 
—  par  exemple  le  ne  explétif  —  mais  il  en 
existe  d'autres  sans  lesquelles  il  n')^  aurait 
plus  de  langue  française. 

Alfred  Duq,uet. 

Etymologie     du       mot     coohon 

(XLVl,  346).  —  Le  cochon,  ce  respecta- 
ble membre  de  la  grande  famille  de  nos 
habillés  de  soie,  ainsi  qu'on  dit  chez  nous, 
me  paraît  devoir  son  nom  à  ce  qu'il  a 
subi  l'opération  du  cochage, c'est-à-dire  à 
ce  qu'il  a  été  coché  ou  châtré. 

Le  petit  porc  qui  a  été  coché  devient  un 
Cochet  et  prend  le  nom  de  cochon  quand 
il  commence  à  arriver  au  respectacle  em- 
bonpoint qui  en  fera  un  Lard  bon  à  met- 
tre au  saloir.  Ln.G. 


Littré  fait  venir  ce  mot  de  coche,  s.  f. 
désignant  la  femelle  de  l'animal. 

ETYM.  Wallon,  cosé;  mmuxoh,  couse,  pe- 
tit cochon  ;  dialecte  d'Aix-la-Chapelle  kiisch, 
cochon  ;  espagnol,  cocliino,  cochastro,  co- 
chamhrc.  Diez  suppose  que  coche  a  signifié 
primitivement  l'animal  châtré,  et  alors  il  le 
tire  de  coche,  entaille,  comme  l'espagnol  ccir- 
nero,  mouton,  vient  de  crena,  entaille,  par 
métathèse  ;  mais  rien  ne  montre  que  coche  ait 
eu  ce  sens  de  châtré  ;  on  ne  le  trouve  qu'avec 
le  sens  de  truie,  et  cochon  avec  celui  de  jeune 
porc.  Diez  rejette  bien  loin  la  dérivation  celti- 
que :  kymri,hzvch  ;  bas  breton,  houch  ;  Cor- 
nouailles,  hoch,  d'où    l'anglais    hog  ;   mais  le 


N.  98' 


L'INTERMEDIAIRE 


479 


480    --^ 


changement  de  l'A  aspirée   en  c  dur    n'est  pas 
impossible  ici.  „ 

V.  A.  T. 


ce 


Diez  tire   le  mot  de  coche,   entaille, 
qui  lui  donnerait  le  sens  de  châtré. 

D'autres  le  font  venir  du  celtique  ou 
l'on  trouve  en  effet  en  gallois  cach.  en 
comique  caiigh,  en  breton  cauch,  avec  le 
sens  de  fiente  parce  que  l'animal  aime- 
rait à  s'y  rouler. C'est  ce  qu'on  peut  appe- 
ler avoir  l'étymologie  facile,  aussi  Hatz- 
feld  et  Darmesteter  se  contentent-ils  d'in- 
diquer l'origine  comme  inconnue.  C'est 
non  moins  facile, mais  plus  consciencieux. 
Et  pourtant  n'est-on  pas  frappé  du  rap- 
port qu'il  y  a  entre  la  seconde  syllabe  du 
mot  :  chon  et  l'allemand  schvvein  et  ne 
doit-on  pas  se  demander  si  ce  nom  sans 
origine  littéraire  n'aurait  pas  été  apporté 
avec  l'invasion  germanique  et  n'aurait  pas 
séjourné  longtemps  dans  le  langage  vul- 
gaire, sans  être  adopté  dans  la  langue 
écrite  ? 

L'ancien  et  le  moyen  haut  allemand 
avaient  svvhi  devenu  schvvein  dans  l'alle- 
mand moderne,  et  le  préfixe  ga  devenu 
^i?dans  ce  même  allemand  moderne  avec 
marque  de  réunion,  d'assemblage,  de  ren- 
forcement, en  dehors  de  la  propriété  d'ac 
compagner  les  participes  passés  ou  pas- 
sifs. Nous  avons  quelque  chose  de  cela 
dans  certains  mots  français  et  dans  le 
dialecte  picard,  par  exemple  dans  cahutie 
pour  hutte, c^ior^/z^  pour  horgwt, camoisi, 
calii,  etc.,  pour  moisi,  lit,  etc. 

Dans  l'allemand  moderne,  pour  ne  pas 
abuser  de  l'ancien   et    du    moyen,   nous 
trouvons  geschvvisier  pour  dire  le  frère  et 
la   sœur,  à   côté    de  schvvcster    signifiant 
sœur,  gevvilter  orage,  à    côté  de  vvetter, 
temps,  etc.,  etc.  Il  serait   loisible   défor- 
mer le  mot  geschvvein    pour    signifier  ou 
un  couple  ou  un  assemblage  de  cochons  ; 
ont  peut  donc  admettre  dans  l'ancien  et 
le    moyen  haut   allemand  le  mot  gasvvin 
ou  kasvvin  dans  des  langues  dont  les  dic- 
tionnaires portent  indifféremment  les  deux 
explosives,      kagan    pour    gaunn,    kafag 
pour  gafag,  etc,  en  un  mot  ka  pour  p^n.  Il 
n'y  a  qu'à  ouvrir  le  dictionnaire  de  Schade 
pour  trouver  des  formations  semblables 
On  comprendra   alors,  en  tenant  compte 
du  chuintement    germanique  qui     donne 
à  sprcchcn  la  prononciation  de  schprecheu. 


par  exemple,  que  kaschwin  ait  pu  don- 
ner cochon,  d'autant  plus  que  le  gotique 
donne,  de  son  côté,  svcin,  ce  qui  prouve 
le  peu  d'importance  qu'il  faut  attacher  à 
l'état  variable  de  la  voyelle,  les  autres 
éléments  du  mot  restant  identiques. 

Au  surplus,  n'avons-nous  pas  comme 
contrôle,  dans  le  dialecte  d'Aix-la-Cha- 
pelle, le  mot  hische  pour  désigner  le  hé- 
ros de  cette  étude,  et  ne  serait-ce  pas 
par  cette  porte  que  le  vocable  aurait  fait 
son  entrée  chez  nous,  amené  par  les  in- 
vasions franques  ?  Quoi  qu'il  en  soit,  le 
schvvein  allemand  comme  le  5M5  latin  et  le 
sus  grec  et  le  snkara  sanscrit,  auraient 
leur  origine  dans  la  racine  sîi  (long)  en- 
fanter, engendrer,  qui  a  donné  au  sans- 
crit le  mot  sûnu  fils  l'engendré,  facile  à 
rapprocher  de  l'allemand  et  de  l'anglais. 
Le  porc  serait  l'engendreur  par  excel- 
lence !  Qui  donc  disait  qu'il  ne  faisait  du 
bien  qu'après  sa  mort  ? 

Paul  Argelès. 

Proverbes  français  (XLV  ;  XLVI, 
104).  —  je  voudrais  ajouter  :  et  étran- 
gers,   caria  question  posée  les   vise. 

Le  P.  Cahier  a  publié  sur  les  proverbes 
chez  les  diverses  nations,  un  recueil  inti- 
tulé :  Qiielqne  six  mille  proverbes  (Paris, 
Lanier,  1856). 

Mention  esta  faire  aussi  de  la  Biblio- 
graphie parémiologiqne  dt  Duplessis  (Paris, 
Potier,    1847).  Devignot. 

»  * 

Le  Roux  de  Lincy  a  publié  deux 
éditions  du  Livre  des  proverbes  français. 
La  première  chez  Paulin,  en  1842,  2  vol. 
grand  in- 18  (format  Charpentier),  con- 
tient un  Essai  sur  la  philosophie  de  San- 
cho  Pança,  par  Ferdinand  Denis,  qui  n'a 
pas  été  reproduit  dans  la  seconde  édition. 
Cette  seconde  édition,  dont  il  a  été  tiré 
des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande,  a 
paru  chez  Delahays,  en  1859.  2  vol.  du 
même  format  que  la  première. 

Elles  sont  toutes  deux  intéressantes  à 
consulter.  La  bibliographie  des  Proverbes 
qui  a  demandé  à  l'auteur  de  longues  et 
patientes  recherches,  occupe  les  pages 
547  à  1596  du  tome  second  de  cette 
deuxième  édition.  Jules  Brivois. 

Proverbes  en  rimes  ou  Rimes  en proveibes, 
par  Jean  Leduc,(i6b5,  2  vol.  in- 12)  conte- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  septembre  1903, 


481 


482 


nant  environ  6000  proverbes   par   ordre 
alphabétique.    Il  y  a  tels   dictons   popu- 
laires que  l'on  ne  rencontre  que  là. 
Un  exemple  de  cette  littérature  : 
Femme  se  plaint  et  femme  se  deult 
Femme  est  malade  quand   elle  veut 
Et  par  madame  sainte  Marie 
Quand  elle  veut  femme  est  guérie, 

Femme,  racine  et  mauvais  grain 
Prudemment  faut  y  mettre  la  main. 

Femme  qui  sait  tant  de  nouvelles 
Parle  de  tous  et  tous  parlent  d'elle. 
C'est  un  recueil  assez  curieux  et  qui  est 
aujourd'hui  bien  ignoré.  G. 

Prix  des  autographes.  La  valeur 
du  manuscrit  de  la  «  Nouvelle  Hé- 
loïse  »  il  y  a  un  siècls  (XLV).  —  Nous 
ne  pouvons  que  nous  applaudir  d'avoir 
soulevé  cette  question,  elle  a  provoqué 
un  très  intéressant  débat. A  ce  sujet,  voici 
la  lettre  qu'a  reçue  M.  Raoul  Bonnet, 
à  \ Amateur  d'autographes  15  juillet 
1902)  : 

Paris,   I''  juin  1902. 

Dans  votre  intéressant  article  sur  un  ma- 
nuscrit de  la  Nouvelle  Héloise  (V Amateur 
d'autographes  an  15  mai),  vous  reprodui- 
sez, d'après  V Intermédiaire  des  chercheurs, 
une  lettre  de  Capperonnier  du  20  frimaire 
an  XI,  disant  qu'un  citoyen  Rivière  avait 
acquis  un  manuscrit  de  la  Nouvelle  Héloise, 
en  deux  volumes,  à  la  vente  du  convention- 
nel Hérault  de  Séchelles,  pour  la  somme 
de  700  francs. 

Cette  assertion  de  Capperonnier  me  pa- 
raît difficilement  conciliable  avec  le  passage 
suivant  des  procès-verbaux  du  Comité 
d'instruction  publique  de  Ja  Convention, 
séance  du  i^''  floréal  an  II  : 

«  Un  membre  observe  que  feu  Hérault, 
représentant  du  peuple,  était  possesseur 
des  manuscrits  de  V  Emile  et  àeV  Héloise  de 
J.-J.  Rousseau,  écrits  de  la  main  de  cet 
écrivain  célèbre, et  qu'il  serait  intéressant  de 
veiller  à  leur  conservation  ;  il  propose  qu'il 
soit  arrêté  que  la  Commission  des  arts  se 
transportera  chez  feu  Hérault  pour  recueil- 
lir les  dits  manuscrits,  ainsi  que  le  portrait 
de  M"*  de  Warens,  et  les  transporter  à  la 
Bibliothèque  nationale  et  en  tirer  récépissé. 
Cette  proposition  est  adoptée   » 

D'autre  part,  le  procès-verbal  de  la 
séance  de  la  Commission  des  arts  du  5 
prairial  an  II  constate  que  la  Commission, 
après  avoir  recueilli  les  deux  manuscrits  et 
le  portrait  de  1^1™®  de  Warens,  les  trans- 
porta, non  à  la  Bibliothèque  nationale, 
mais  à  la  bibliothèque  du  Comité  d'instruc- 
tion publique  . 


On  ne  voit  pas  comment  Rivière  aurait 
pu  devenir  acquéreur,  à  la  vente  de  Hé- 
rault de  Séchelles,  et  détenteur  d'un  ma- 
nuscrit qui  avait  été  retiré  de  chez  Hérault 
■parla  Commission  des  arts  et  déposé  par 
elle  à  la  bibliothèque  du  Comité  d'instruc- 
tion publique  en  attendant  le  dépôt  à  la 
Bibliothèque  nationale  qu'avait  ordonné  le 
Comité  et  qui  ne  fut  pas  effectué.  Par  con- 
tre, ceci  nous  révèle  la  provenance  du  ma- 
nuscrit en  deux  volumes  reliés  en  maro- 
quin rouge,  qui  se  trouve,  comme  vous  le 
dites,  à  la  bibliothèque  de  la  Chambre  des 
députés.  Ce  manuscrit  est  évidemment 
celui  qui  avait  été  déposé  à  la  bibliothèque 
du  Comité  d'instruction  publique,  et  qui 
dut  être  considéré, après  la  fin  de  la  session 
de  la  Convention  nationale,  comme  la 
propriété  du  Corps  législatif. 

Le  procès-verbal  de  la  Convention, 
séance  du  15  fructidor  an  II,  parle  en  ces 
termes  d'un  autre  manuscrit  de  la  Nouvelle 
Héloise  qui  fut  offert  à  la  Convention  : 

«  Le  représentant  du  peuple  Lejeune,qui 
a  été  en  commission  dans  le  département 
du  Jura,  remet  sur  le  bureau  le  manuscrit 
de  J.-J.  Rousseau  des  lettres  de  la  Nouvelle 
Héloise,  qu'il  a  recueilli  dans  ce  départe- 
ment. La  Convention  le  renvoie  à  son 
Comité  d'instruction  publique.  » 

Immédiatement  après  ce  paragraphe 
A^ient,  par  une  distraction  du  secrétaire  qui 
ne  s'est  pas  aperçu  du  double  emploi,  une 
seconde  rédaction  de  cet  alinéa,  dans  la- 
quelle est  mentionné  un  renseignement 
supplémentaire.  La  voici  : 

«  Un  membre  offre,  au  nom  du  citoyen 
Girard,  salpêtrier  de  la  République  à  Mi- 
gnovillard,  district  d'Arbois,  le  manuscrit 
original  des  lettres  de  la  Nouvelle  Héloise. 
Mention  honorable,  insertion  au  Bulletin 
et  renvoi  du  manuscrit  au  Comité  d'ins- 
truction publique  ». 

Ce  second  manuscrit  ne  peut  être  qu'un 
des  trois  que  possède  la  bibliothèque  de  la 
Chambre,  celui  que  vous  décrivez  ainsi  : 
«  Un  recueil  débrouillons,  couvert  de  ra- 
tures, qui  donne,  avec  beaucoup  de  lacu- 
nes, le  texte  primitif  ».  Ainsi  que  le  cons- 
tate le  procès-verbal  de  la  Convention, 
c'est  là  le  manuscrit  «  original  »  ;  les  deux 
volumes  reliés  en  maroquin  rouge,  et  les 
six  volumes  provenant  de  M™*  de  Luxem- 
bourg ne  sont  que  des  copies.  On  trouve 
dans  les  Confessions,  livre  X,  des  détails 
intéressants  sur  cet  exemplaire  manuscrit 
de  V Héloise  que  voulut  avoir  M™°  de  Lu- 
xembourg, et  auquel  Rousseau  désira 
«  donner  quelque  avantage  marqué  qui  le 
distinguât  de  tout  autre  »  :  il  y  inséra  un 
extrait  des  aventures  de  Milord  Edouard. 

Je  veux  mentionner  encore  un  décret  de 
la  Convention    du  22  vendémiaire  an   III, 


N-  981 


L'INTERMEDIAIRE 


483 

dans    le 


484 


procès-verbal     de 


q  ue   je   copie 
l'assemblée  : 

«  Un  membre  (c'est  Boissy  d'Anglas) 
expose  que  les  manuscrits  qui  ont  servi  à 
la  dernière  édition  des  œuvres  de  J.-J. 
Rousseau  sont  entre  les  mains  de  l'un  des 
éditeurs  (  i),  qui  a  été  chargé  par  ses  co- 
associés de  les  déposer,  après  l'impression 
dans  les  bibliothèques  d'une  nation  libre  : 
il  demande  que  le  Comité  d'instruction 
publique  soit  chargé  de  prendre  toutes  les 
mesures  convenablespour  les  faire  déposer 
à  la  Bibliothèque  nationale  ». 

Cette  proposition  est  décrétée  (2). 

Ce  décret  fut-il  exécuté,  et  le  Comité 
d'instruction  publique  entra-t-il  en  négo- 
ciations avec  Du  Peyrou  ?et,  si  ces  négo- 
ciations eurent  lieu,  pourquoi  n'aboutirent - 
elles  pas  ?  Je  l'ignore.  J.    Guillaume. 

Question  sur  George  Sand(XLVI, 
176,  326,  386).  —  Je  crois  que  M.  le  vi- 
comte de  Spoelberch  de  Lovenjoul  a  pos- 
sédé les  lettres  de  George  Sand  à  M"* 
Dorval.  Je  ne  sais  pas  qui  les  a  mainte 
nant. 

Le  vieux  Sandiste  berrichon  pourra  les 
lire  dans  un  volume  qui  paraîtra  à  la  fin 
de  septembre  ou  au  commencement  d'oc- 
tobre* et  dont  je  lui  dirai  le  titre  et  le  nom 
de  l'auteur,  s'il  veut  bien  me  donner  son 
adresse  à  V Intermédiaire      G.  Bouvier. 

Ouvrages  sur  M'"*  de  Balbi  et  sur 
M"""=  Du  Gayla(XLVÎ,  291,  435).  —  En 
réponse  à  la  demande  faite  par  M.  le 
vicomte  de  Reiset  daiis  Y Intcvmcdiaire  au 
sujet  des  ouvrages  sur  IVl'""^  Du  Cayla,  je 
puis  lui  dire  qu'en  1894, j'ai  communiqué 
à  Al.  Delisle,  Téminent  conservateur  delà 
Bibliothèque  nationale,  un  cahier  manus- 
crit, sorte  de  *<  copie  de  lettres  »  authen- 
tique de  Ni"^^  Du  Cayla,  bourré  de  rensei- 
gnements et  de  documents  très  curieux. 
J'avais  longuement  ^\vA\y<,è,dAX\s\' Express 
de  Lyon,  les  correspondances  concernant 
Lyon  ;  puis,  sur  l'offre  de  M. Delisle,  l'ou- 
vrage a  été  acquis  par  la  Bibliothèque 
nationale,  où  il  doit  se  trouver, 

Berlot-Francdouaire. 

(i)  Cet  éditeur  habitait  Neuchâtel,  en 
Suisse,  dit  le  Monitcnr.  C'est  Du  Peyrou. 
On  sait  que  Du  Peyrou  a  légué  les  manus- 
crits qui  se  trouvaient  entre  ses  mains  à  la 
bibliothèque  de  Neuchâtel,  où  ils  sont  en- 
core. 

(2)  Procès-verbal  de  la  Convention  t. 
XL,  p.  141 . 


Journaux  de  langue  française  à 
l'étranger  (XLVl,  346).  —  A  propos 
du  Télégraphe  illyrien,  comment  se  fait-il 
qu'on  en  ait  confié  la  direction  à  Ch.  No- 
dier, l'auteur  de  la  NapoJéone,  que  la 
police  impériale  avait  traqué  pendant  une 
dizaine  d'années  ?       César  Birotteau. 

Chanson  du  solitaire  (XLIll  ;  XLIV  ; 
XLV).  —  je  lis  dans  le  Figaro  du  9  jan- 
vier 1827  : 

Coups  de  lancette.  —  De  la  chambre  du 
Roi,  M.  Darlincouit  {:ic)  le  vicomte,  nommé 
vient  d'être  gentilhomme  ordinaire  ;  de  son 
européen  talent,  les  admirateurs  compliment 
lui  en  font.  —  Les  amis  de  M.  Darlincourt 
disent  qu'il  est  fort  bon  gentilhomme;  mais 
les  personnes  qui  ont  connu  son  père,  M. 
Prévôt-Darlincourt,  fermier  général,  assurent 
au  contrairer'qu'il  n'est  et  ne  peut  être  qu'un 
fort  ge7itil  bonhomme. 

I.D. 

Edgar  Poe  (XLl  ;  XLIII  ;  XLIV  ;  XLV). 
—  Dans  une  étude  sur  Edgar  Pof, publiée 
l'année  dernière  par  M.  R.  de  Gourmont 
dans  une  revue  italienne,  Flegrea,  on 
lit: 

The  Miirders  of  the  rue  Morgue  furent 
publiés  par  Poe  en  avril  1841  dans  le 
Graham's  Mtïga^iiie.  En  1846  une  adaptation 
de  ce  conte,  mais  donnée  comme  une  produc- 
tion originale,  quoique  non  signée,  parut  dans 
la  Quotidii-nne,  sous  le  titre  de  YOrang- 
Oiitano.  Peu  de  temps  après,  le  Commerce 
publiait,  en  lui  rendant  son  vrai  titre,  une  tra- 
duction intégrale  du  même  conte  :  ce  traduc- 
teur, qui  avait  signé  Old-Nick,  était  E.  D. 
Forgues,  qui  devait,  le  15  octobre  suivant,  faire 
connaître  Edgar  Poe  par  une  étude  donnée  à 
la  Revue  des  Deux-Mondes.  11  y  eut  procès, 
ou  du  moins  querelle,  entie  les  deux  Journaux, 
et  le  nom  de  Poe  fut  écrit  pour  la  première  fois 
en  France.  Poe  eut  une  assez  vague  connais- 
sance de  cette  histoire  (il  croit  avoir  été 
démarqué  par  le  Charivari  {MarginaUa\  ; 
comme  il  ne  pouvait  songer,  vu  l'état  de  la 
législation  littéraire,  à  retirer  aucun  profit  de 
la  traduction  de  ses  œuvres,  il  dut  se  borner  à 
goûter  les  joies  pures  de  la  renommée.  On  dit 
qu'en  apprenant  qu'on  avait  donné  ce  conte 
en  français  sans  y  mettre  son  nom,  il  avait  eu 
un  moment  d'indignation.  Ce  fut  cependant 
le  commencement  de  sa  gloire  européenne  :  il  y 
a  presque  toujours  au  début  des  grandes 
renommées  littéraires,  même  les  mieux  justi- 
fiées, un  scandale,  un  procès,  un  bruit  exté- 
rieur à  l'œuvre.  C'est  pourquoi  on  peut  retenir 
avec  indulgence  et  même  avec  reconnaissance 
le  nom  du  premier  traducteur  ou  arrangeur 
.d'Edgar  Poe.    C'était  une  dame  Isabelle  Meu- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


485 


486 


3o"septembre  1902- 


nier,  femme  d'un  publiciste  scientifique 
nommé  Amédée-Victor  Meunier,  né  en  1817. 
Madame  Meunier  devait  donc  être  toute  jeune 
lorsqu'elle  eut  l'heureuse  idée  de  traduire  le 
Double  Assassinat.  Elle  coniinua,  en  divers 
journaux, notamment  dans  la  Démocratie  Paci- 
fique, à  faire  connaître  à  un  public,  d'ailleurs 
peu  enthousiaste,  les  plus  curieux  contes  de 
Poe,  jusqu'au  moment  où  Baudelaire  s'empara 
du  grand  écrivain  dont  il  devait  être  le  colla- 
borateur autant  que  le  traducteur. 

Beaudelaire  qui  n'avait  pu  lire  VOrang- 
Oiitang  sans  ressentir  «  une  commotion  sin- 
gulière »  {Lettre  à  Armand  Fraisse),  suivit 
le  procès  et,  dès  qu'il  connut  le  nom  de  Poe, 
s'enquit  de  ses  œuvres.  On  a  dit  qu'elles  n'a- 
vaient pas  encore  été  en  volumes,  qu'elles  gi- 
saient éparses  dans  les  collections  de  plusieurs 
journaux  et  magasines  américains,  Graha]/i's, 
Southern  Lilerary  Messenger,  the  Sun,  etc., 
toutes  publications  fort  difficiles  à  se  procurer 
en  France.  C'est  une  erreur  manifeste,  puisque 
les  Taies  of  the  Grotesque  and  the  Arabesque, 
matière  des  deux  premiers  volumes  de  la  tra- 
duction Baudelaire,  avaient  paru  en  1839  , 
pour  les  volumes  suivants,  Baudelaire  puisa 
dars  l'édition  des  œuvres  posthumes  publiée 
par  Rufus  Griswold.  C'est  en  juillet  1848,  un 
an  avant  la  mort  de  Poe,  qu'il  donna,  dans  la 
Liberté  de  penser,  sa  première  traduction. 
Révélation  magnétique .  11  est  absolument 
faux  qu'il  ait  appris  l'anglais  exprès  ;  comme 
le  fait  remarquer  M.  Crépet  {Œuvres  Posthu- 
mes de  Baudelaifc)  ;  il  avait  appris  l'anglais, 
tout  enfant,  de  sa  mère. 

Resterait,  ce  qui  est  facile,  à  préciser 
les  dates,  à  donner  les  quantièmes,  si  l'on 
y  tient.  R.  de  Bury. 


Pagination  bizarre  (XLV).  —  Le 
Dictionnaire  des  artistes  de  V école  fran- 
çaise an  xix=  siècle,Y>^r  Ch.  Gabet.  imprimé 
à  Paris,  chez  Marchand  du  Breuil,en  1831 
(libr.  Vergne,  place  de  l'Odéon),  contient 
en  tête  et  au  bas  de  chaque  page  un  fleu- 
ron gravé  par  Deschamps. 

Dans  le  fleuron  du  haut  de  la  page  est 
l'indication  alphabétique,  et  la  pagination 
se  trouve  dans  le  fleuron  du  bas. 

L-R. 


Je  possède  un  opuscule  intitulé  :  Ta- 
blean  historique,  topographique  et  statistique 
de  la  Normandie  et  résumé  de  l'histoire  gé- 
nérale de  la  France,  par  M.  L.  Maire,  Pa- 
ris, Ledoyen,  1834,  in.  fol.  de  34  pages. 
Cet  opuscule  n'est  pas  paginé,  mais  il 
existe  dans  le  bas  et  à  droite  les  signatures 


typographiques.   Peut-on    citer    d'autres 
exemples  d'une  semblable  pagination  ? 


* 
*  * 


Dans  ma  collection  délivres  sur  le  dépar- 
tement de  Seine-et-Oise  se  trouve  un  vo- 
lume dont  la  pagination  est  des  plus 
extravagantes;  il  est  intitulé  :  Extraits  des 
anciens  titres  de  propriété  du  ci-devant  fief 
de  Bclleplace  à  "Villeneuve  Saint-Georges 
et  d'une  propriété  contigiic  ci- devant  dite 
maison  de  la  Grille  qui  lui  a  été  réunie  en 
7752,  (par  E.  Bouriat).  Corbeil,  typogra- 
phie Crété,  1867.  in-40  (tiré  à  100  exem- 
plaires numérotés).  Ce  volume  rare  et  cu- 
rieux se  compose  de  143  feuillets,  y  com- 
pris le  faux-titre  et  le  titre.  Les  huit  pre- 
mières pages  qui  servent  d'avertissement 
et  de  table  sont  paginées  en  chiffres  ro- 
mains et  celles  qui  suivent  le  sont  en 
chiff'res  arabes.  Le  recto  de  la  première  de 
celles-ci  n'est  pas  numéroté.  Toutes  les 
autres  jusqu'au  chiff"re  100  sont  paginées 
de  la  manière  suivante  :  Ainsi  la  page  14 
est  au  verso  de  la  page  13  et  le  même 
chiffre  est  reproduit  au  recto  de  la  page 
15,  le  texte  suit  cette  pagination  extraor- 
dinaire qui  met  le  lecteur  dans  le  plus 
grand  embarras.  A  partir  de  la  page  100 
jusqu'à  138  inclusivement  le  verso  de 
chaque  feuillet  est  blanc. 

Pourrait-on  citer  un  autre  exemple 
d'une  pareille  bizarrerie  typographique  ? 

Paul  Pinson. 

Ouvrages  sur  les  émaux  (XLVI, 
235,  436.)  — 11  a  paru  dans  la  Galette 
Anecdotique  de  l'an  dernier  une  Etude  en 
2  numéros  sur  les  Emaux .  Si  l'on  désire 
en  prendre  connaissance,  s'adresser,  à 
partir  du  26  septembre,  aux  bureau  de 
la  Galette  :  21  bis  Boulevard  de  Port- 
Royal,  Paris.  Les  numéros  en  question 
s'y  trouvent.  M.  C. 

Un  répertoire  national  (XLVI,  120). 
—  L'exécution  de  ce  programme  paraît 
bien  difficile,  et  je  ne  vois  pas  clairement 
la  possibilité  de  sa  réalisation  à  bref  dé- 
lai. 

En  attendant  qu'on  l'entreprenne,  je 
crois  qu'il  sera  bon  de  résumer  les  tables 
analytiques,  publiées  ou  en  préparation, 
des  catalogues  des  manuscrits  conservés 
dans  les  bibliothèques  de  Paris  et  des  dé- 
partements. 

Il  conviendra  d'intéresser  à  cette  œuvre 


N»98i. 


L'INTERMEDIAIRE 


487 


488 


les  sociétés  académiques  de  province, 
ainsi  que  les  administrations  ;  mais  il 
faudra  exiger  beaucoup  pour,  en  somme, 
obtenir  peu.  Vieujeu. 


* 
♦  * 


Le  projet  de  M.  J.  C.  Wigg  est | très 
intéressant,  et  mérite  d'être  pris  en  consi- 
dération pour  le  plus  grand  avantage  de 
tous  les  historiens. 

Je  pensais  depuis  longtemps  faire  un 
travail  semblable  pour  _le  seul  Pays  Fié- 
chois,  et  j'espère  pouvoir  réaliser  mes 
désirs  en  publiant,  sous  ce  titre  :  Galeries 
des  célébrités  fléchoises,  une  ou  deux  bio- 
graphies dans  chaque  numéro  d'une  Revue 
mensuelle  qui  doit  paraître  prochaine- 
ment. 

Ce  travail  peut  se  répéter  en  chaque 
département,  pour  être  ensuite  très  faci- 
lement centralisé  par  les  soins  de   l'Etat. 

Paul  d'Iny. 


* 


L'idée  est  heureuse,  excellente,  j'y 
applaudis  de  tout  cœur.  Voici  40  ans  et 
plus  que  je  m'occupe  de  l'histoire  de  l'Au- 
vergne. )'ai  été  peiné  de  constater  com- 
bien d'hommes  distingués  sont  oubliés 
après  leur  mort.  On  n'en  sait  absolument 
rien.  C'est  la  nuit  complète  sur  leur  mé- 
moire. C'est  navrant  I  II  me  semble,  en 
effet,  que  le  gouvernement  devrait  s'occu- 
per de  faire  faire  des  fiches  sur  chaque 
notabilité  contemporaine  (lettres, sciences, 
art, politique,  industrie,  etc.)  11  trouverait 
des  collaborateurs  provinciaux,  intelli- 
gents, sûrement  ;  et  leur  donner  les  pal- 
mes académiques  ou  les  qualifier  du  titre 
de  correspondant  du  ministère  de  l'Ins- 
truction publique  serait,  certes,  peu  de 
chose, vu  le  travail  accompli.  Seulement, 
il  faut  delà  volonté, de  l'énergie  pour  arri- 
ver à  une  heureuse  solution.  Espérons  que 
cette  idée  n'en  restera  pas  là.  Q_uant  aux 
sociétés  savantes,  je  crois  qu'il  faut  peu  y 
compter.  L'initiative  individuelle  est  pré- 
férable. Ambroise  Tardieu. 

Le  café  des  Aveugles  au  Palais- 
Royal  (XLVI,  273  443).  —  Un  de  nos  ho- 
norables confrèresdésirerait  avoir  des  ren- 
seignements sur  le  Café  des  Aveugles,  cet 
appendice  de  l'ancien  Palais-Royal.  C'est 
un  peu  comme  s'il  demandait  à  M"'*  Dieu- 
lafoy  des  impressions  de  voyage  sur  Suze 
ou    sur    Persépolis.   je     ne    sais     si,    en 


fouillant  au  fond  de  mes  souvenirs,  je  par- 
viendrai à  satisfaire  sa  curiosité. Rebrousser 
chemin  vers  le  passé  jusqu'à  trois  quarts 
de  siècle  en  arrière,  on  conviendra  que  ce 
n'est  pas  ce  qu'il  y  a  de  plus  facile,  et  la 
mémoire  du  sage  Nestor,  si  riche  dans  ses 
jaillissements,  broncherait  certainement 
sur  la  chronologie  et  sur  le  spectacle  de 
ce  point  d'histoire.  On  ne  manquerait  pas 
d'excuser  le  roi  de  Pylos.  Un  simple  chro- 
niqueur réclame  le  même  privilège  pour  le 
cas  où  il  se  trouverait  une  lacune  ou  un 
peu    d'inexactitude    dans   son  rapport. 

En  1836,  quand  je  suis  arrivé  de  ma 
province  à  Paris,  le  Café  des  Aveugles 
existait  encore,  mais  il  était  visible  qu'il 
courait  à  sa  décadence.  Au  surplus, 
comme  sept  ans  avant,  dans  la  dernière 
année  du  règne  de  Charles  X,  on  avait 
chassé  les  filles  de  la  Galerie  d'Orléans 
et  du  jardin  ;  comme  aussi  tout  récem- 
ment, sur  une  motion  d'Eusèbe  Salverte, 
un  député  libéral, on  venait  de  supprimer 
les  Maisons  de  jeux,  celles  que  le  grand 
H.  de  Balzac  a  si  bien  décrites  dans  la 
Peau  de  chagrin,  le  Palais-Royal  tout  en- 
tier touchait  à  l'heure  de  son  déclin.  Sans 
doute,  l'âme  de  la  grande  ville  y  palpi- 
tait encore.  Si  le  vice  sous  ses  formes  les 
plus  violentes  y  avait  ses  grandes  entrées, 
l'art,  la  pensée  et  le  plaisir  s'y  manifes- 
taient aussi  avec  éclat  et  vivifiaient  plei- 
nement tout  le  laborieux  quartier  d'alen- 
tour. Trois  théâtres,  celui  de  Séraphin 
compris,  (les  ombres  chinoises),  tous 
trois  servis  par  des  artistes  en  renom,  y 
attiraient  tous  les  jours  et  tous  les  soirs, 
une  élite  composée  d'auteurs  dramati- 
ques, de  journalistes  et  de  gens  du  mon- 
de. Les  éditeurs  en  vogue  avaient  par  là 
leurs  étalages,  où  les  duchesses  venaient 
en  carosse  se  fournir  de  nouveautés  litté- 
raires, et  deux  kiosques  étaient  le  seul  en- 
droit en  plein  vent  où  l'on  achetât  des 
journaux,  f  La  presse  vendue  au  numéro 
n'est  devenue  un  objet  de  commerce  qu'au 
lendemain  du  24  février  1848.)  Qiiatre 
grand  cafés,  qui  étaient  autant  de  clubs 
de  bon  ton,  ne  désemplissaient  pas  d'une 
clientèle  élégante.  La  même  remarque 
serait  à  faire  pour  une  dizaine  de  restau- 
rants,établissements  gastronomiques,célé- 
bres  dans  le  monde  entier,  car  on  y  ve- 
nait même  du  pays  des  Esquimaux.  Par 
là  aussi  se  voyait  la  première  boutique 
où  l'on  trouvait  à  acheter  des  fleurs. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  septembre  190s 


489 


490 


Il  me  serait  facile  de  prolonger  cette 
nomenclature  des  merveilles  qu'enserrait 
ce  parallélogramme  du  Palais- Egalité, 
mais  j'ai  hâte  d'arriver  à  l'objet  de  cette 
Notice  et,  conséquemment,  je  saute  par- 
dessus bien  des  détails.  Toutefois  je  ne 
puis  me  défendre  de  noter,  qu'en  raison 
de  tant  d'attraits,  cette  zone  voyait  tou- 
jours se  promener,  en  discourant, des  phi- 
losophes péripatéticiens, probablement  les 
rejetons  de  ceux  dont  parle  Diderot,  dans 
le  Neveu  de  Rameau.  Entre  autres,  j'y  ai 
rencontré  souvent,  faisant  son  tour  sous 
les  arcades,  le  royaliste  Chaudruc-Duclos, 
si  fier,  si  noble  sous  ^es  guenilles,  un  se- 
conJ.  Diogène.,  et  aussi,  de  quatre  à  cinq 
heures,  Charles  Fourier,  le  prince  des 
utopistes,  lequel  venait  voir  s'il  aurait 
enfin  la  bonne  fortune  de  voir  venir  à  lui  le 
capitaliste  inconnu  auquel,  il  avait  donné 
rendez-vous  avec  l'espoir  de  trouver  en 
lui  un  disciple  qui  l'aiderait  à  construire 
le  premier  Phalanstère. 

En  voilà  assez,  j'espère, pour  donner  une 
idée  de  ce- qu'était  ce  coin  de  la  capitale, 
aujourd'hui  transformé  en  une  solitude 
presque  funéraire.  Ce  que  je  n'ai  pas  dit, 
ce  qu'on  aura  probablement  deviné, 
c'était  le  joyeux  mouvement  des  masses, 
l'incessant  va-et-vient  de  milliers  de  visi- 
teurs, la  curieuse  variété  des  âges,  des 
petites  industries  et  des  costumes,  mais 
par  dessus  tout  l'indescriptible  murmure 
qui,  du  matin  au  soir,  s'échappait  de  tous 
ces  g>-oupes.  Un  étrange  murmure,  assu- 
rément bien  fait  pour  taire  tourner  la  tête 
aux  passants,  mais,  si  grand  qu'il  fût,  il 
était  parfois,  assez  souvent  même,  inter- 
rompu par  un  fort  roulement  de  tambour. 
«  —  D'où  vient  ce  bruit?  se  disait  l'étran- 
ger de  passage.  —  Monsieur,  c'est  du 
Café  des  Aveugles». 

Le  Café  des  Aveugles  était  un  sous-sol 
pratiqué  sous  la  colonnade  qui  fait  face  à 
l'étalage  de  Corcellet.  le  fameux  mar- 
chand de  comestibles  et  il  était  aussi 
dans  le  voisinage  des  restaurants  Véry  et 
Véfour.  On  y  descendait  par  un  escalier 
de  cinq  marches.  L'établissement,  assez 
mesquinement  éclairé,  consistait  en  une 
salle  avec  tables  de  marbre,  banquettes  et 
tabourets  où  s'asseyait  le  public,  mais  à 
l'époque  dont  je  parle,  on  n'y  con- 
sommait presque  plus  rien,  si  ce  n'est  de 
la  musique  et  de  la  plus  incorrecte  de  tou- 
tes. Sur  une  estrade  assez  simple  prenaient 


place  avec  leurs  instruments, presque  tous 
des  flûtes,  des  clarinettes  et  des  hautbois 
quinze  exécutants,  qu  on  disait  être  des 
pensionnaires  loués  à  l'hospice  des  Qiiinze- 
Vingts.  j'ignore  s'ils  venaient  de  là  ou 
d'ailleurs. 

Tout  au-dessous  de  l'estrade,  on  avait 
annexé  à  cet  orchestre,  déjà  si  bizarre,  un 
artiste  de  l'allure  la  plus  grotesque.  Ima- 
ginez un  grand  gaillard  de  six  pieds  neuf 
pouces,  (vieux  style),  habillé  d'oripeaux 
et  coiffé  d'un  tour  formé  par  quinze  plu- 
mes de  couleurs  variées,  le  tout  à  fin  de 
faire  accroire  au  public  bénévole  que 
c'était  un  sauvage  venu  d'Amérique.  Oui, 
un  sauvage  à  la  manière  des  Incas  de  Mar- 
montel.  A  la  portée  de  ses  bras,  quinze 
tambours  semblables  à  ceux  de  nos  régi- 
ments, quinze  caisses  avaient  été  atta- 
chées l'une  a  l'autre.  Tout  en  courant  et 
en  faisant  force  contorsions,  le  prétendu 
mohican  frappait  de  ses  baguettes  sur  cha- 
cune de  ces  peaux  d'ânes,  et  ce  jeu  puéril 
amusait  grandement  le  public  d'alors. 

En  réalité,  ce  tambourinaire  n'était 
qu'un  hors-d'œuvre  ;  le  morceau  de  résis- 
tance, ce  qui  intéressait  le  plus,  c'était  ce 
bouquet  de  quinze  aveugles.  Ces  malheu- 
reux qui  jouaient  de  mémoire, sans  guide- 
âne  et  sans  chef  d'orchestre, puisqu'ils  n'y 
voyaient  pas,  arrivaient  pourtant  à  se 
mettre  d'accord,  mais  on  peut  bien  pen- 
ser que  jamais  oreille  musicale  ne  s'est 
aventurée  jusqu'à  aller  les  entendre.  Mais 
pourquoi  avait-on  choisi  des  aveugles 
plutôt  que  d'autres  ?  Gérard  de  Nerval 
dit  là-dessus  son  mot  dans  la  Bohême 
calante,  page  190  :  «  C'e'st  que,  vers  la 
«  fondation  qui  remonte  à  l'époque  révo- 
«  lutionnaire,  il  se  passait  là  des  choses 
«  qui  eussent  révolté  la  pudeur  d'un 
«  orchestre.  Aujourd'hui  tout  est  calme 
«  et  décent.  Et  même  la  galerie  sombre 
«  du  Caveau  est  placée  sous  l'œil  vigilant 
«  d'un  sergent  de  ville  ».  —  Cette  inter- 
prétation est-elle  la  bonne  ? 

Le  Café  des  Aveugles  a  cessé  d'être 
sous  le  règne  de  Louis-Philippe. 

Philibert  Audebrand. 
Même  réponse  :  V.  A.  T.  A.  S.  et  Léda. 

Puits  dans  les  églises  (XLIV  ;  XLV; 
XLVI442.  —  11  existe  dans  l'église  Notre- 
Dame  d'Etampes  plusieurs  puits  qui  sont 
cachés  sous  les  dalles.  Un  est  situé, à  gau- 
che,vers  le  chœur,  entre  deux  piliers.  Un 


N»9«i 


L'/NTERMÉDIAIRE 


49' 


4Q2 


autre  dans  la  nef  principale,  à  droite, 
devant  la  chaire,  il  servit  en  1843  lors- 
qu'on fit  les  voûtes  de  cette  nef.  Enfin  un 
troisième,  à  gauche,  où  est  la  nef  laté- 
rale, à  l'entrée  de  l'église.  Tous  ces  puits 
n'ont  pas  une  grande  profondeur,  le  ni- 
veau de  l'eau  étant  très  élevé.         P.  P. 


* 
*  * 


Dans  les  églises  de  Prahecq,  de  Pèrigrvé 
(Deux-Sèvres),  xii=  siècle,  il  existe  des 
puits  dont  l'eau  a  servi  longtemps  aux 
usages  du  culte.  C.  de  S' Marc. 

Christ  sans  barbe  (XLVI,  65.  21s). 
—  Grégoire  de  Tours  croyait  que  Jésus 
avait  été  crucifié  à  l'âge  de  dix-huit 
ans. 

«  Dans  la  quarante-troisième  année  du 
règne  d'Auguste,  Notre  Seigneur  Jésus- 
Christ  naquit  selon  la  chair  de  la  Vierge 
Marie  >/,  liv.  I,  ch.  18, 

(An  13  de  notre  ère). 

«  La  Passion  de  N.  S.  J.-C.  est  de  la 
dix-septième  année  du  règne  de  Tibère», 
liv.  I,  ch.  22. 

(An  31  de  notre  ère). 

Traduction  Guadet  et  Taranne.  Paris, 
Renouard,  1836. 

Un  manuscrit,  celui  de  Corbie,  au  ch. 
18,  fait  naître  Jésus  en  l'an  40*  du  règne 
d'Auguste,  trois  ans  plus  tôt  par  consé- 
quent. 

Cela  concorderait  tout  à  fait  avec  la 
théorie  nouvelle  indiquée. 

—  Autres  opinions  du  célèbre  chroni- 
queur ecclésiastique  du  vi"  siècle  : 

«  11  n'est  point  douteux  que  ce  pre- 
mier homme,  Adam,  n'eût  avant  son 
péché  les  traits  du  Seigneur  notre  Rédemp- 
teur, »  liv.  I,  ch.  1. 

«  Dieu  conserva  seulement  dans  l'ar- 
che, pour  renouveler  le  genre  humain, 
Noé,  qui  n'avait  cessé  de  le  servir  fidèle- 
ment et  qui  reproduisait  son  image»,  liv. 
I,  ch.  4. 

<*  Joseph,  à  l'âge  de  seize  ans,  image 
du  Rédempteur,  eut  des  songes  qu'il  ra- 
conta à  ses  frères  »,  liv.  1,  ch.  9. 

Cette  sorte  d'obsession  du 
que  n'est-elle  pas  curieuse  ? 


grand  évê- 


Gâteaux  sacrés  (XLIV  : 
50,  27^).  —  Ce  que  M.  G 
est  assez  fréquent  avant  le  xvii"=  s.  J'en 


OlivIer, 

XLV  ;  XLVI, 
D.  a  trouvé 


avais  déjà  dit  un  mot  dans  \'Inleimédi.iire 
(XLV,  657,  836-837).  Puisque  la  question 
est  agitée,  on  me  permettra  de  compléter 
mes  notes  précédentes, Voici  donc  ce  qui 
autrefois  était  observé  dans  le  diocèse  du 
Mans  : 

En  1459,  l'évêque  du  Mans  reconnaît 
devoir  une  certaine  somme  de  vin  à  la  sa- 
cristie de  Saint-Julien  pour  la  communion 
pascale  des  paroissiens  du  Crucifix  {Livre 
Rouge  fo  287  v°). 

En  1448,  Jean  du  Plessis-Châtillon  et 
Jeanne  des  Aubiers,  sa  femme,  font  une 
fondation  perpétuelle  de  1 5  pots  de  vin, 
mesure  de  Mayenne,  en  faveur  de  la  sa- 
cristie de  Châtillon-sur-Colmont,  pour  le 
même  jour  de  Pâques,  (Cf.  Dom  Piolin, 
Hist.  de  V église  du  zMaiis,  t.  V,  p.  202). 

«Dès  avant  1463, M^ Pierre  Leroux  prê- 
tre légua  une  rente  de  12  pintes  de  vin 
«  pour  estre  distribuées  aux  habitants  de 
la  paroisse  de  laGuerche  après  avoir  reçu 
le  sainct  sacrement  de  l'autel  au  temps  de 
Pasques  «    {Province  du  Maine,  4"  année 

(1848),  p.  47)- 

A  Assé-le-Boisne,  l'Usage  existe  aussi  à 

cette  époque.  Les  héritiers  de  Guillaume 

Laguignée  doivent,  au  jour  de  Pâques,  à 

la  fabrique.  «  deux  buyees  et  demie   »  de 

vin  (14(36),  et  le  procureur  de  la  fabrique, 

dans    ses   comptes,    mentionne  la  recette 

«  du  vin  deu  au  jour  de  Pasques  »  (1466). 

Cf.  Monographie  d'^sse-le-Boisne  par  M. 

Moulard,  pp.  20,  349. 

Dans  les  comptes  de  fabrique  de  Sou- 
vigné-sur-Mesme.  je  lis  : 

Item  comptent  les  d.  procureurs  avoii  baillé 
iii  j  sous  pour  le  vin  lequel  a  esté  distribué 
au  peuple  au  iour  de  Pasques  (1471). 

Dans  ceux  de  la  Quinte   (1452  145 3): 

Item  pour  vin  acheté  pour  accomunier  aud 
jour  de  Pasques....    vi  s.  m  d. 

Le  prieur  de  Torcé  est  plus  explicite  ;  il 
nous  apprend  qu'il  fournit  chaque  année 
le  jour  des  grandes  Pâques  «  de  vin  et 
pain  à  bénir  à  tous  les  paroissiens  dudit 
lieu  qui  recevront  le  corps  de  Jésus-Christ 
pour  prendre  et  user  iceulx  vin  honnes- 
tement  après   qu'ils  auront  esté  accomu- 

n'\é»  (Arch.de  la  Sarihe  —-^-    doss.,     3. 

Ils  seraient  nombreux  les  exemples  que 
nous  aurions  à  citer  encore  ;  c'est  la  fa- 
brique de  Sougé-le-Ganelon  chargée  «  de 
pourvoir  de  pain  et  de  vin  pour  l'admi- 
nistration et   utilité  du  peuple  au  jour  de 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  septembre  190a 


493 


494    


Pâques  chacun  an  et  aux  jours  de  jubilé  » 
(1573)  ;  c'est  M»  Guichard  qui  dans  son 
testament  du  15  avril  1589  fait  «  dona- 
tion d'un  écu  de  rente  pour  le  fournisse- 
ment du  vin  à  accommunier.  »  {Semaine 
du  Fidèle  du  diocèse  du  Mans  l,  40. 
p.  16)  ;  ailleurs  c'est  une  terre 
nouvellement  achetée  grevée  «....d'un 
demi-pot  de  petit  vin  le  jour  de  Pasques 
pour  servir  aux  communiants...  »  (8  juin 
1620)  ;  c'est  encore  deux  sous  payés  à  un 
hôte  pour  une  pinte  de  vin  qu'il  a  fournie 
«  pour  servir  la  communion  de  quelques 
habitants  ...  pour  du  vin  fourni  tant  au 
jour  des  Rameaux, la  Notre  Dame  de  Mars 
qu'à  Pâques...  »  (Comptes  de  janvier 
1625).  Et  enfin  en  1628  un  procureur  dé- 
pense une  certaine  somme  «  pour  le  vin 
qui  auroit  esté  departy  aux  communiants 
à  la  feste  de  Noël  et  durant  les  jours  du 
jubilé....,  18  deniers  pour  un  demyon  de 
vin  auxcommuniants  à  la  fête  de  l'An- 
nonciation. » 

Je  ne  m'étonne  point  que  M.  G.  D.  ait 
trouvé  le  texte  qu'il  insère  le  20  août  der- 
nier. Dans  les  comptes  du  collège  du 
Mîtns  à  Paris,  je  lis  en  effet  : 

Item  pour  avoii  fourny  de  pain  et  de  vin  a 
accommunier  et  à  dire  la  messe... 

Ce  dernier  texte  m'amène  à  conclure 
qu'il  y  a  une  distinction  à  faire  entre  le 
vin  de  messe  et  le  vin  à  «  accommunier  » 
Il  est  un  fait  certain  que  l'usage  de  distri- 
buer aux  fidèles  après  la  communion,  du 
vin  non  consacré  demeura  jusqu'au  xvii* 
siècle  ;  des  abus,  peut-être  aussi  —  nous 
avons  rencontré  des  textes  en  notre  fa- 
veur —  la  propreté  du  lieu  saint  exigè- 
rent l'abolition  de  cet  usage  qui,  comme 
je  le  disais  en  mai  dernier,  existe  encore 
dans  le  diocèse  du  Mans  et  chez  les  Béné- 
dictins de  Solesmes.  Existe-t-il  ailleurs? 
Je  l'ignore.  Peut-être  que  d'aimables  in- 
termédiairistes  pourraient  me  renseigner . 

S.  M.  G.  D.  désire  plus  amples  détails 
sur  la  distinction  du  vin  de  messe  et  du 
vin  de  communion,  je  pourrai  lui  en- 
voyer directement  quelques  notes.  Il  se- 
rait trop  long  d'apporter  ici  une  série  tou- 
jours inépuisable  de  textes. 

L.  C.  DE  LA  M. 

Pierre  Hennier  ( -|-  1510),  en  son  Ma- 
nualeadusumecclesiœCenomdnensii,Koutx\, 
Morin,  1501,  mentionne  aussi  cctusagcde 


donner  du  vin   à  boire  à  tous  ceux  qu' 
ont  fait  la  communion  pascale. 

Les  chevaux  du  Carrousel  (XLVI, 
350J.  —  Lorsqu'en  1806  on  construisit 
l'arc  de  triomphe  du  Carrousel,  on  le  fit 
surmonter  par  les  chevaux  dits  de  Co- 
rinthe.  que  Napoléon  avait  pris  à  Venise. 
On  y  ajouta  un  char  conduit  par  la  Vic- 
toire et  la  Paix,  en  plomb  doré,  œuvre 
de  Lemot.  La  statue  de  Napoléon  devait 
être  placée  sur  ce  char,  mais  les  événe- 
ments de  181  ç,  non  seulement  arrêtèrent 
ce  projet,  mais  firent  disparaître  les  che- 
vaux, que  les  alliés  rendirent  à  Venise  en 
même  temps  que  le  fameux  lion  de  Satni- 
Marc  qui  ornait  l'esplanade  des  Invali- 
des. 

Quant  au  char  et  aux  deux  déesses,  ils 
suivirent  naturellement  les  chevaux 
«.  emportés  ». Toujours  est-il  qu'en  1828 
le  sommet  du  monument  resté  vide  fut 
occupé  par  un  nouveau  char  et  quatre 
chevaux,  en  bronze  cette  fois,  qui  sont 
l'œuvre  de  Bosio,  et  non  pas,  croyons- 
nous,  une  réplique  du  groupe  précé- 
dent. J  -C.   WlGG. 

*  * 

Je  suis  très  surpris  de  lire  que  les  che- 
vaux de  Venise  proviennent  de  Babylone 
et  auraient  ensuite  passé  en  Grèce  pour 
orner  un  arc  de  triomphe  élevé  au  roi  de 
Macédoine,  Persée,  puis  à  Rome,  trans- 
portés par  Paul-Emile  en  167  avant  J.-C. 
Ces  données  sont  contraires  à  ce  que  l'on 
peut  lire  partout  sur  ce  quadrige  fameux 
qui  a  conservé  encore  un  peu  de  sa  dorure 
tant  de  fois  séculaire.  On  sait  d'une 
manière  plus  certaine  qu'ils  ont  été  en- 
levés à  Constantinople,  en  1204,  par  le 
doge  Dandolo;  en  tous  cas  ils  n'ont  pu  être 
donnés  à  Venise  parle  pape  Jules  V,  par 
la  raison  très  simple  qu'il  y  a  eu  seulement 
deux  papes  du  nom  de  Jules  ;  Jules  I  mort 
en  352,  et  Jules  II,  qui  gouverna  l'Eglise 
de  1503  à  15 13.  On  tient  généralement 
pour  probable,  mais  la  vérité  est  qu'il  n'y 
a  aucune  certitude, qu'ils  sont  du  i*'  siècle 
après  J.C.  et  traînaient  un  char  où  était 
la  statue  de  Néron  déifié. 

On  les  nomme  aussi  les  chevaux  de 
Corinthe,  en  ce  cas  ils  auraient  fait  partie 
du  butin  en  œuvres  d'art  rapporté  par 
Mummius  après  la  prise  de  cette  ville,  an 
146  avant  J.-C,  mais  ce  serait  trop 
beau. 


N*  98* 


L'INTERMEDIAIRE 


495 


496 


Quant  au  quadrige  qui  surmonte  ac- 
tuellement l'arc  du  Carrousel,  je  crois 
qu'il  est  de  Bosio,  1768-184^  ;  c'est  du 
reste  une  simple  imitation  du  quadrige 
vénitien,  non  une  reproduction  exacte 
faite  d'après  un  moulage.  Je  ne  crois  pas 
qu'en  1815  on  pensât  à  faire  mouler  les 
originaux  que  la  conquête  avait  donnés  à 
la  France  et  que  lui  reprenait  la  conquête. 

H.  C.  M. 

Couteau- présentoir  (XLVI,  293, 
386).  —  On  lit  dans  le  Glossaire  français 
du  moyen  ige...  de  M.  le  M.L.de  Laborde, 
à  l'article  Cousteaux. 

...  Ces  cousteaux  e'taient  mis  au  nombre  de 
trois  dans  une  gaîne.  D'abord,  un  grand  cou- 
teau très  large  à  son  extrémité,  coupant  des 
deux  côtés,  et  qui  servait  à  découper,  mais 
plus  particulièrement  à  prendre  le  morceau  dé- 
coupé, comme  avec  une  pelle,  et  à  le  placer 
sur  les  tranchoirs  ou  à  le  présenter  ainsi  aux 
convives... 

N'est-ce  pas  là  l'explication  du  mot 
couteaa-pr  ésen  toir . 

De  Mortagne. 
*  * 

Au  moyen  âge,  on  se  sert  d'un  couteau 
comme  symbole  de  possession.  Qiiand 
Rollo,  duc  de  Normandie,  donnait  à 
l'église  de  Notre-Dame  de  Chartres  son 
château  de  Malmaison,  il  lui  présentait 
aussi  un  couteau  en  témoignage  du  don. 

Saint-Médard. 

Trompettes  de  terre  cuite  pour 
la  chasse  (XLVI,  3^0).  —  A  Saint- 
AtTriquc  (Aveyron)  on  vendait  tous  les 
ans,  au  retour  de  la  semaine-sainte,  des 
cornets  de  terre  cuite  ayant  la  forme  d'une 
trompe  d'environ  12  centimètres  de  dia- 
mètre—  que  l'on  appelait  des  cornes. 
Ces  cornes  servaient  aux  enfants  à  faire 
du  tapage  aux  Ténèbres.  Cet  instrument 
n'avait  rien  de  mélodieux.  On  en  fabrique 
peut-être  encore. 

A.  S..  E. 

On  fabrique  encore  à  Chirens  (Isère), 
où  il  y  a  beaucoup  de  potiers,  des  trom- 
pettes en  terre  pour  l'amusement  des 
enfants.  A.  R. 

La  traite  des  blanches  au  XVIII' 
siècle  (XLVI.  280,  296,  390).  —  Les 
papiers  de   Meusnier   et    Marais   faisant  '  onces,  etc 


partie  des  archives  de  la  Bastille  et  con- 
cernant les  mœurs  secrètes  du  xvni*  siè- 
cle, m'ont  servi  pour  documenter  mon 
ouvrage  :  Les  petites  maisons  galantes  de 
Paris  au  xviu*  siècle^  1902,  in-8°.  (Dara- 
gon  éditeur,  30,  rue  Duperré,  Paris).  En 
ce  moment,  je  corrige  les  épreuves  d'un 
second  volume  qui  aura  pour  titre  :  Les 
Maisons  closes  et  les  Courtiers  d'amour  au 
xviu'=  siècle,  qui  paraîtra  chez  le  même 
éditeur  et  puisé  dans  les  mêmes  sources. 
Le  titre  est  suffisamment  clair  pour 
que  je  n'entre  pas  ici  dans  le  détail  de 
son  contenu  où  l'on  pourra  savourer  les 
rapports  des  tenancières  et  le  trafic  des 
proxénètes  qui  florissaient  sous  le  règne 
de  Louis  XV.  Gaston  Capon. 


Dans  l'article  consacré  à  la  traite 
des  blanches  par  le  distingué  érudit  M. 
Eugène  Grécourt  (voir  Vlnterme'diaire 
du  10  septembre  dernier,  col.  293),  je 
lis  cette  phrase  : 

«  Il  est  impossible,  à  Paris,  qu'une 
femme  entre  ou  reste,  malgré  elle,  dans 
une  maison  de  débauche, car  la  Préfecture 
de  Police  n'y  tolère  que  la  présence  de 
femmes  majeures,  reconnues  prostituées 
professionnelles.  » 

M,  Eugène  Grécourt  ne  commet-il  pas 
là  une  petite  erreur  matérielle  ?  En  effet, 
parmi  les  prostituées  professionnelles, 
c'est-à-dire  inscrites  sur  les  registres  de 
la  préfecture,  on  rencontre  souvent  des 
filles  de  dix-huit  ans,  dix-sept  ans,  sinon 
de  seize  ans.  Comment  expliquer  cela  ? 
Est  ce  par  la  production  à  la  police  de 
fausses  pièces  d'état-civil  ?  Ou  bien  la 
préfecture  inscrit-elle  d'office  sur  le 
registre  de  l'infamie  les  filles  mineures 
arrêtées  dans  une  rafle,  qui  manifestent, 
comme  dit  M.  Grécourt,  «  l'intention  for- 
melle de  continuer  à  se  livrer  à  la  dé- 
bauche »  et  qui  ne  sont  pas  réclamées 
par  leur  famille?  D'une  façon  ou  d'une 
autre,  il  y  a  là  un  point  obscur  qui  mé- 
rite d'être  éclairé. 

Saint-George. 


Un  louis  (pour  vingt  francs)  (XLVI 
172).  —  S'il  y  a  une  loi  dont  l'application 
s'impose,  c'est  bien  celle  du  4  juillet  1837 
puisqu'aujourd'hui  nous  comptons  encore 
par  sous  et  louis,  setiers.  chopines, livres, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  septembre  190; 


497 

6  sont  cependant  bien 


498 


Les    art.    5  et 
clairs  et  précis. 

Art.  5.  —  A  partir  du  i""  janvier  1840, 
toutes  autres  dénominations  de  poids  et 
mesures  autres  que  celles  portées  dans  le 
tableau  annexé  à  la  présente  loi,  et  établies 


18 


gerniiiial  an 


:>i 


sont    inter- 


par  la  loi  du        ^ 

dites  dans  les  actes  publics  ainsi  que  dans 
les  alTiches  et  les  annonces.  Elles  sont  éga- 
lement interdites  dans  les  actes  sous  seing- 
privé,  les  registres  de  commerce  et  autres 
écritures  privées  produits  en  justice.  Les 
officiers  publics  contrevenants  seront  pas- 
sibles d'une  amende  de  20  francs,  qui  sera 
recouvrée  sur  contrainte  comme  en  matière 
l'enregistrement.  L'amende  sera  de  10  fr. 
pour  les  autres  contrevenants  :elle  sera  per- 
çue pour  chaque  acte  ou  écriture  sous  si- 
gnature privée  :  quant  aux  registres  de 
commerce  ils  ne  donneront  lieu  qu'à  une 
seule  amende  pour  chaque  contravention 
dans  laquelle  ils  seront   produits. 

Art.  6.  —  Il  est  défendu  aux  juges  et  ar- 
bitres de  rendre  aucun  jugement  ou  déci- 
sion en  faveur  des  particuliers  sur  des 
actes,  registres  ou  écrits  dans  lesquels  les 
dénominations  interdites  par  l'article  pré- 
cédent auraient  été  insérées  avant  que  les 
amendes  encourues  aux  termes  du  dit  arti- 
cle aient  été  payées. 

Le  tableau  annexé  s'exprime  ainsi  en  ce 
qui  concerne  les  monnaies  :  Franc,  cinq 
grammes  d'argent  au  titre  de  neuf  dixièmes 
de  ï\Xi. Décime,  dixième  du  franc.  Cé«//w^, 
centième  du  franc. 

Les  gens  de  cercles  et  de  courses  sont 
soumis  aux  lois  comme  tous  les  autres  et 
ils  savent  à  quoi  il  s'exposent  s'ils  se  ser- 
vent des  anciennes  appellations,  dans  des 
affiches,  annonces  ou  autres  écrits.  Quant 
à  la  rigueur  avec  laquelle  les  tribunaux 
vont  appliquer  la  loi,  je  me  demande 
comment  ils  pourraient  augmenter  ou 
diminuer  la  peine.  L'amende  est  fixe, 
(c'est  20  fi.  ou  10  fr.  suivant  qu'on  est 
officier  public  ou  simple  particulier)  ;elle 
ne  peut  être  modifiée  puisque  la  loi  n'a 
pas  prévu  l'admission  de  circonstances 
atténuantes. 

11  n'y  a  donc  pas  à  rendre  les  tribu- 
naux responsables  de  prétendues  rigueurs 
auxquelles  ils  ne  peuvent  soustraire  per- 
sonne et  à  rejeter  sur  eux  des  responsa- 
bilités qui  ne  peuvent  incomber  qu'aux 
agents  chargés  d'assurer  la  constatation 
des  contraventions  et  de  veiller  à  leur  ré 
pression.  C'est  à  ces  derniers  qu'il  peut 
appartenir     de     se    montrer     plus     ou 


moins  rigoureux,  lorsqu'ils  voient  s'étaler 
sur  des  affiches,  par  exemple  : 

Truffes  à  unlouis  la  livre.  Vin  à  empor- 
ter à  quatre  sous  la  chopine  —  Au  lieu  de 
Truffes  à  20  francs  le  demi-kilogramme 
—  Vin  à  emporter  à  vingt  centimes  le 
demi-litre. 

Les  officiers  ministériels  se  sont  sou- 
mis à  la  loi  de  1837  et  n'insèrent  plus  dans 
leurs  actes  que  des  mesures  décimales  ; 
pourquoi  les  simples  particuliers  n  en 
feraient- ils  pas  autant  ? 

Quand  on  sera  débarrassé  des  ancien- 
nes appellations,  il  n'y  aura  plus  que  le 
système  métrique  à  appliquer  et  si  par 
hasard  Guousse  ou  Polyte  mettaient  à  la 
mode  l'usage  de  compter  par  thunes  et 
linvés,  le  législateur  n'aurait  qu'à  repren- 
dre le  texte  de  la  loi  de  1837  et  à  le  mo- 
difier en  l'appliquant  cette  fois  aux  nou- 
velles appellations.  YsEM. 


le  crois  que  l'inobservation  du  système 
métrique  dans  les  transactions  commer- 
ciales est  un  délit  qui  tombe  sous  l'applica- 
tion de  la  loi,  mais  il  sera  bien  difficile 
d'extirper  une  pratique  invétérée. 

Plusieurs  industries  et  métiers  opposent 
encore  une  certaine  résistance  à  l'adoption 
définitive  du  système  métrique.  La  raison 
en  est  dans  la  survivance  de  vieilles  tra« 
ditions,  et  aussi  dans  le  désir  très  vivace 
de  ne  point  parler  comme  tout  le  monde. 
Ces  formules  surannées  servent  de  rem- 
part à  leur  infaillibilité  vis-à-vis  du  pro- 
fane. 

Le  monde  officiel  lui-même  paraît  don- 
ner prise  à  semblable  critique. N'est-il  pas 
question  en  effet  d'établir  sur  le  revenu 
un  impôt  progressifau  marc-le-franc  ? 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  aurons  encore 
pour  quelque  temps  à  entendre  parler  de 
carat  chez  les  bijoutiers,  de  nœud  et  de 
mille  chez  les  marins,  de  ligne  chez  les 
pêcheurs  de  poisson,  les  horlogers,  les 
lampistes  ;  d'once,  délivre,  de  sou,  chez 
les  épiciers  ;  de  point  chez  les  chapeliers, 
les  gantiers,  les  cordonniers,  les  impri- 
meurs ;  de  pouce  chez  les  fontainiers;etc. 
Mais  c'est  chez  les  débitants  de  boissons 
que  semblent  s'être  réfugiées  les  dernières 
mesures  non  légales,  car  on  n'y  parle  que 
par  barrique,  tonneau,  muid,  demi-muid, 
verre,  tasse,  demi-verre,  demi-tasse,  ca- 
rafon, canon,  chopine,  demi-setier,  etc. 

Enfin,  certaines  unités  conventionnelles 


U'.9^i 


L'INTERMËDIÀIftH 


499 


;oo 


sont  consacrées  par  une  longue  expé- 
rience, témoin  les  divisions  du  temps  et 
de  la  circonférence,  et  les  divisions  des 
diverses  parties  de  chaque  ordre  d'archi- 
tecture. Le  système  décimal  ^'y  intro 
duira,là  comme  ailleurs  ;  toutefois  ce  ne 
sera  qu'après  assez  longtemps  en.core. 

L.-N.  Machaut. 

Les  oiseleurs  à  Paris  (XXXIX).  — 
D'après  la  reine  Christine  de  Suède,  au 
sacre  de  chaque  roi  de  France,  ordre 
était  autrefois  donné  aux  marchandes 
d'oiseaux  établies  sur  les  quais  de  la 
Seine  d'en  lâcher  à  la  fois  ^oo  douzaines, 
qui  tout  d'un  coup  rciuplissaieni  les  airs 
de  leurs  mélodies  de  joie,  de  bonheur  et 
de  liberté  {Textes  manuscrits  des  Collec- 
tions du  progrès  de  la  Bibliotiièque  de 
l'Arsenal,  M.  171-11).  Monteil  dit  qu'au 
xiV  siècle  les  cierc^  de  l'église  de  Rouen 
lâchaient,  aux  jours  solennels,  pendant 
le  Gloria  in  excelsis.des  oiseaux  aux  pattes 
desquels  étaient  attachées  de  légères  pâ- 
tisseries (M  183-56). 

Alphonse  Renaud. 

Le  couvre-feu  (XLVl,  118,251,331, 
446).  —  A  Chartres,  il  y  a  peu  d  années, 
un  veilleur  de  nuit  se  tenait  du  coucher 
du  soleil  au  jour  dans  une  loge  du  clo- 
cher neuf,  ettoutes  les  heures  criait  dans 
un  porte-voix  «  Repos  ».  Il  avait  pour 
fonction  de  signaler  les  incendies  alors 
si  fréquents  en  Beauce.  A  cetefF^.U  il  était 
muni  d'une  carte  et  d'une  lunette  d'appro- 
che,et  s'il  voyait  le  feu  au  loin  i!  sonnait 
le  tocsin  et  criait  dans  son  porte-voix  le 
nom  de  la  localité  où  se  trouvait  l'incen- 
die. Cet  usage  a  été  supprimé  il  y  a  une 
trentaine  d'années.  Martei.mère. 

♦ 
*  * 

Merci  aux  aimables  collaborateurs  de 
V Intermédiaire  qui  ont  bien  voulu  nous 
donner  d'intéressants  détails  sur  lecouvre- 
feu.  j'ose  insister  encore,  comptant  sur 
leur  bienveillance  et  leur  érudition. 

<f  Si  la  recherche  des  origines  du  cou- 
vre-feu ramené  au  temps  de  la  conquête 
d'Angleterre  »,  cela  peut  être  vrai  pour  la 
Normandie,  pour  le  Maine,  l'Anjou,  la 
Touraine,  à  cause  de  Henri  Plantagenet, 
roi  d'Angleterre, qui  était  en  même  temps 
comte  d'Anjou, de  Toiiraine,  du  Maine,  et 


par  là  seigneur  de  La  Flèche  où  il  vint 
avec  Thomas  Becket.  Peut  être  introdui- 
sit-il alors  les  mesures  édictées  par  Guil- 
laume-le-Conquérant.  Mais  pour  le>  au- 
tres provinces,  quelle  peut-être  l'origine 
dç  cette  sonnerie  tardive  ? 

Enfin  y  a-t-il  d'autres  villes  qui  aient 
conservé  cet  usage  et  peut-on  nommer 
les  paroisses  normandes  où  la  cloche 
vient  ainsi  souhaiter  la  bonne  nuit? 

L.  C.  DE  LA  M.  ei  Paul  d'Iny. 

Les  commodités  au  XVII'  et  au 
XVIIP  siècle  (XLVI,  236.  387).— 
Mon  Dieu,  elles  brillaient  le  plus  souvent 
par  leur  absence  ;  et,  non  seulement  la 
Palatine,  mais  depuis,  M.  Loiseleur  (^i)  et 
avant  lui  le  comte  de  Laborde,  ont  donné 
sur  le  sans-gêne  de  l'époque  à  ce  point  de 
vue,  des  déta  Is  on  ne  peut  plus  précis. 

C'est  ainsi  que  la  galerie  aboutissant  au 
château  d'Amboise,  à  la  porte  ou  Char- 
les Vlll  vint  se  fracasser  la  tête,  «  était, 
au  dire  de  Commines,  le  plus  déshonnéte 
lieu  du  château  :  chacun  y  faisait  libre- 
ment ses  nécessités  ». 

Et  M.  Loiseleur  d'ajouter  : 

Si  l'on  s'étonne  de  voir  une  cour  déjà 
élégante  traverser  un  lieu  si  infect  et  se  te- 
nir tout  près  de  là  pendant  plusieurs  heu- 
res, nous  dirons  que  les  courtisans  et  les 
dames  de  cette  époque  n'avaient  pas,  à 
beaucoup  près,  des  nerfs  aussi  délicats  ni 
des  habitudes  de  propreté  aussi  raffinées 
que  le  plus  humble  bourgeois  de  notre 
époque.  Les  choses  n'étaient  pas  beaucoup 
plus  avancées  sous  Louis  Xlll.  Le  Palais 
Ma^arin,  ouvrage  de  M.  le  comte  de  La- 
borde, contient  à  ce  sujet  de  curieuses  révé- 
lations. Les  courtisarLs,  les  familiers  de  Ri- 
chelieu, les  dames  même  qui  l'allaient  vi;ii- 
ter,  satisfaisaient  sans  façon  certaine  néces- 
sité dans  l'antichambre  qui  précédait  le  sa- 
lon du  ministre  ;  les  dames  se  contentant 
de  dire  à  leurs  cavaliers  :  Tournez  un  mo- 
ment la  tète. 

M.  Loiseleur  fait  ici  allusion  à  l'aven- 
ture de  M"*  de  Caroye  avec  l'abbé  Testa 
textuellement  citée  par  M.  de  Laborde, 
d'après  l'anecdote  de  Tallemant  des 
Réaux,  madame  de  Choisyne  faisaitguère 
plus  de  façons,  si  elle  n'avait  pas  le  geste 
aussi  libre  que    madame   de   Caroye,   elle 


(i)  Les  résidences  royales  de  la  Loire  par 
Jules  Loi  eleur,  bibliothécaire  de  la  ville 
d'Orléans,  Paris,  H.  Dentu,  1863,    in-12. 


501 


DÈS  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


avait  le  mot  plus  libre,  le  mot  tel  que 
nous  avons  accoutumé  de  l'employer  en- 
tre hommes  et  que  certaines  n'ignorent 
point  assez,  à  en  croire  quelques  trop  dé- 
licats amants. 

Dédaigneusesdeseuphémismes  aimables 
et  des  périphrases  habiles,  elles  n'ont 
d'ailleurs  qu'à  demi  tort  le  génie  de  la 
langue  milite  en  leur  faveur  ;  et  pas  plus 
que  la  Palatine  ou  que  Laurence  Sterne, 
ce  n'était  l'euphémisme,  ou  le  mot  en- 
fantin, qu'employait  madame  de  Choisy. 

Claudine  pouvait,  à  l'école,  en  son  cher 
iMontigny,  avoir  trouvé  autre  chose.  A 
son  noble  père  de  nous  le  faire  savoir. 
C'est  le  moins  qu'il  puisse  faire. 

Pierre  Dufay. 


* 
*  * 


A  consulter,  à  ce  sujet,  telle  anecdote 
un  peu  indiscrète  de  Brantôme  où  sont 
en  scène  le  Vert-Galant,  quelques  bons 
compagnons  et  les  filles  d'honneur  de  la 
reine  ;  et,  en  trois  ou  quatre  passages, 
—  contradictoires,  il  le  faut  reconnaître, 
car  dans  l'un  au  moins,  il  est  question 
ée  prives, —  l'Histoire  comique  de  Francion. 


*  « 


|e  merappelle  avoir  remarqué  en  consul- 
tant le  fac-simile  d'un  ancien  monument 
romain  (?)  au  palais  de  Tunisie, à  l'Exposi- 
tion de  1900,  un  lieu  plus  ou  moins  se- 
cret où  on  remarquait  un  siège  construit 
comme  ceux  de  nos  jours.  A.  Sy. 


*  * 


Sur  un  plan  de  l'Hôtel  des  Invalides 
daté  de  1705. je  \\s: Lieux  communs — Cui- 
sine du  gouverneur,  sa  dépence. son  office  et 
ses  lieux.  W.-  Mairex 


Melz  en  Lorraine  (XLVI,  338).  — 
Tous  les  officiers  supérieurs  du  génie  et 
de  l'artillerie,  qui  ont  passé  par  l'école 
d'application  de  Metz,  ont  entendu  dire 
couramment  dans  l'armée  à  Metz  :  «  Metz 
«n  Lorraine,  Tours  en  Tourrainc.  » 

M.  des  Robert  connaît  certainement 
la  thèse  de  mon  regretté  professeur  d'his- 
toire au  collège  de  Metz,  Henri  Klippfel, 
JLes  paraiges  messins  ;  il  sait  mieux  que 
moi  que  Metz  a  été  une  république, qu'elle 
a  été  annexée  à  la  France,  comme  Toul 
€t  Verdun,  bien  avant  le  duché  de  Lor- 
raine ;  il  sait,  aussi  bien  que  moi,  qu'à 
Metz,  ville  de  guerre,  à  dix  heures  son- 
nant, la  retraite  battait,   les  ponts-levis 


30  septembre  190a. 

502    . 

des  portes  étaient  levés  et  nul  ne  pouvait 
plus  entrer  dans  la  place.  Tout  cela  a 
donné,  en  effet,  aux  habitants  de  Metz  un 
caractère  entier  qui  les  différencie  de  l'aO' 
cien  duché  de  Lorraine.  Mais  j'en  atteste 
le  sang  français  versé  en  1870  dans  la 
campagne  de  Metz,  ce  n'était  pas  de  l'an- 
tipathie.  Nauroy. 

Pierre  tumulaire  de  curé  (XLVI, 
172).  —  Je  crois  qu'il  ne  faut  pas  prendre 
à  la  lettre  la  phrase  de  Lamartine  sur  les 
pierres  tumulaires  de  curé  : 

Une  pierre  sans  nom  marque  sa  place  au 
cimetière. 

C'est  une  phrase  de  poète  qui  faisait 
bien  dans  le  paysage  pour  donner  le  der- 
nier trait  de  la  vie  humble  et  cachée  d'un 
curé  de  campagne. 

Au  contraire,  partout  le  nom  du  curé 
est  inscrit  sur  sa  tombe,  souvent  avec  un 
calice  ou  une  étole,  et  très  souvent  une 
croix  avec  épitaphe,  à  la  place  d'honneur 
du  cimetière,  marque  la  place  où  il  re- 
pose. Leslie. 


Comment  écrire  1900  en  chiffres 
romains  (XL  ;  XLl  :  XLII  ;  XLVI,  382). 
—  Pourquoi  chercher  à  écrire  1900  en 
chiffres  romains?  Ces  chiffres  exigent  un 
certain  travail  pour  être  lus,  et  beaucoup 
de  personnes  sont  peu  au  courant  de 
cette  chinoiserie.  Ne  serait-il  pas  beau- 
coup plus  simple  d'écrire  en  chiffres  ara- 
bes qui  se  lisent  d'un  seul  coup  d'oeil.  Un 
grand  nombre  d'ouvrages  modernes  por- 
tent leur  date  en  chiffres  connus,  l'aspect 
typographique  n'y  perd  rien  et  le  lecteur 
n'est  pas  obligé  de  deviner  un  rébus. 
Espérons  que  le  xx*  siècle  adoptera  cette 
réforme  si  logique.  Martellière. 


De  suite  ou  tout  de  suite  (XLVL 
233,  381).  —  A  ce  que, si  je  ne  me  trom- 
pe, enseignent  les  grammairiens,  de  suite 
signifie  d'une  manière  continue,  sans  in- 
terruption ;  par  exemple,  «  ils  ont  marché 
plusieurs  jours  de  suite». On  ne  peut  donc, 
sans  incorrection,  dire  :  je  viens  de  suite, 
pour  :  je  viens  sans  retard,  à  l'instant, 
immédiatement  ;  c'est  l'expression  tout 
de  suite  qu'il  convient  d'employer  en  ce 
sens. 


N»  981. 


L'INTERMEDIAIRE 


503 


504 


Une  manifestation  de  femmes 
sous  la  Révolution.  —  Les  dames 
chrétiennes  de  Paris  qui  ont  manifesté 
récemment  sur  la  place  de  la  Concorde, 
pour  la  liberté  de  l'enseignement,  ont  eu 
des  devancières  sous  la  Révolution. On  en 
jugera  par  l'adresse  suivante  qui  est  iné- 
dite et  que  nous  avons  sous  les  yeux  en 
original. 

Les  dames  citoyennes  de  Paris  font 
une  démonstration,  toute  pacifique.  Nul 
ne  songe  encore  à  les  violenter  dans  leurs 
sentiments, et  leur  désir  se  borne  à  faire 
savoir,  avec  toute  l'autorité  d'un  féminis- 
me naissant,  qu'elles  aussi,  font  les  lois 
puisqu'elles  font  les  hommes  par  qui  les 
lois  sont  faites. 

Adresse 

DES  Dames  citoyennes  de  Paris 

ET   des  Provinces 

A    L'AsSEMBLiih    NATIONALE 

Messieurs, 
Mous  venons  au     nom    de    plusieurs    ci- 
toyennes de  cette  capitale    et   des  provin- 
ces, vous    exposer  les  avantages  qui    résul- 
teraient   d'une  confédération      des     Dames 
françaises     pour     le     rétablissement      des 
mœurs.    Le     mémoire    que    je    vais    avoir 
l'honneur     de        lire     en     peu    de    mots, 
convaincra  de    l'importance    de    cette  réu- 
nion de  vues  qui  ne  paraît  pas  telle  au  pre- 
mier coup  d'œil,  mais  qui,  étant  mûrement 
réfléchie,  annonce  de  grands  desseins  pour 
le  bonheur  public.  Cette  confédération   se- 
rait célébrée  huit  jours  après  le  pacte  fédé- 
ratif    des  hommes,  celle-ci  serait    l'octave 
de  l'autre.    Daignez  en  entendre    la  lecture 
dignes  Pères  de  la  Patrie,vous  y  verrez  des 
intentions   pures  qui    ne    tendent    qu'à  se- 
conder  vos  sublimes  travaux. 

Plan  de   CoNFHDtRATioN  DES  Dames 

FRANÇAISES 

Moyens  de  rétablir  promptement  et  cons- 
tamment les  mœurs  pour  seconder  les  su- 
blimes   travaux  de  rAssemblée  nationale. 

Proposés  par  Mad"  Mouret,  auteur  des 
Annales  de  l'Education  du  Sexe,  directrice 
du  Musée  des  Dames  et  des  Demoiselles, au- 
teur du  Catèchismedu  citoyen  pour  l'éduca- 
tion de  la  jeunesse  conformément  à  la 
nouvelle  constitution. 

Tous  ouvrages  que  cette  descendante  de 
La  Fontaine  a  eu  l'honneur  de  voir  approu- 
vés par  l'auguste  assemblée. 

Pénétré  de  cette  maxime  que  si  les  hom- 
mes font  les  lois  ce  sont  les  femmes  qui 
font  les  mœurs  surtout  dans  un  état  où  le 
sexe  a  beaucoup  d'inlluencc. 


Mad'  Mouret  propose  un  moyen  de 
transmettre  promptement  à  la  jeunesse, 
son  goût,  son  amour  pour  les  bonnes 
mœurs  et  son  respect  pour  les  décrets  de 
l'assemblée  nationale. 

Comme  la  première  éducation  des  enfans 
appartient  aux  Dames  et  que  le  succès  de 
l'institution  dépend  de  leurs  soins,  elle  dé- 
sirerait que  toutes  les  dames  de  Paris  (au 
moins  un  certain  nombre  par  députation) 
voulussent  s'assembler  avec  elles  dans  le 
champ  de  Mars  à  l'octave  du  pacte  fédéra- 
tif  des  hommes  pour  y  jurer  solennelle- 
ment qu'elles  élèveront  toutes,  leurs  en- 
fants, de  l'un  et  de  l'autre  sexe  dans  les 
bonnes  mœurs,  dansdes  sentiments  de  pa- 
triotisme et  dans  l'attachementresp-ctueux 
dû    à    la    nation    assemblée,  à    la  loi   et  au 


roi 


Q_uoique  l'auteur  de  ce  projet  ait  en  vue 
l'économie, cependant  elle  prévient  qu'il  y 
aura  quelques  dépenses  à  faire,  une  légère 
taxe  qu'il  conviendrait  que  les  dames  con- 
fédérées déposassent  chez  un  notaire  choisi 
par  l'Assemblée  nationale. 

La  souscription  ne  sera  que  de  24  fr. 
cette  modique  somme  sera  employée  aux 
frais  dvi  celte  fête  consacrée  à  la  gloire  de 
la  Patrie  et  des  dames  françaises. 


Les  notes  universitaires  de  Re- 
nan. —  Au  moment  où  l'on  songe  à  éri- 
ger à  Tréguier,  une  statue  à  Renan,  les 
deux  notes  suivantes  sont  d'actualité. Elles 
ont  été  relevées  aux  Archives  nationales, 
dossier  de  la  Faculté  des  Lettres  de  Paris, 
1846. (Cote  F.  17.  4848.58) 

Lettre  de  M.  Renan,  répétiteur  à  Paris,  qui 
demande  l'autorisation  de  se  présenter  à  l'exa- 
men de  licence  « Je  puis  ajouter  qu'ayant 

terminé  depuis  longtemps  mes  études  classi- 
ques, et  n'ayant  cessé,  depuis,  de  m'occuper 
d'études  littéraires,  ma  préparation  au  moins 
éloignée  ne  date  pas  seulement  de  l'époque  où 
j'ai  pu  commencer  à  prendre  mes  inscrip- 
tions.* 

Signé  :  E.  Renan,  rue  des  Deux  Eglises,  8. 

Furent  reçus  licenciés  ès-lettres  :  MM. 
Bonnefont,!'""  ;  Clémencet,  2'  ;  l'abbé  Fou- 
lon, 3";  Renan, 4«. 

La  note  qui  suit  cts  nominations  est 
assez  piquante: 

...Aucun  des  candidats  ne  s'est  distingué    par 
l'éclat  du  succès. 

Le  Directeur-gérant  :   G.    MONTORGUEIL. 
Imp.  DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond. 


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DES    CHERGHEUnS    ET    CURIEUX 

Fondé   en   1064 


QUliSTlOlNS   ET   HÉrONSES   LITTÉIUIRKS,   IIISTORIQUKS,   SClK^TIFIQUl!:S    ET   ARTISTIQUES 

TROUVAILLES    ET    CURIOSITÉS 


#iîe$îiou6 


Modifications  dans  le  nom. — Je 

■me  nomme,  je  suppose,  Dufond;  j'ai  des 
sœurs,  cousins,  oncles  et  tantes  qui  por- 
tent le  même  nom  de  famille  :  Dufond. 
Pour  des  raisons  personnelles  ou  fan- 
taisistes, il  me  plairait  d'ajouter  à  ce 
nom,  celui  d'une  grand'mère  dont  le  mari 
aurait  omis  ou  n'aurait  pas  voulu  joindre 
au  sien  le  nom  de  sa  femme,  comme  cela 
a  lieu  d'habitude. Je  fais,  en  conséquence, 
une  demande  d'autorisation  au  garde  des 
sceaux  et  la  publication  est  faite  dans  la 
localité  habitée  par  tous  ces  oncles,  tantes 
et  sœurs. 

Ces  derniers  ont-ils  le  droit  de  refuser 
ou  d'empêcher,  sans  motifs  autres  que  le 
dépit  et  la  jalousie,  l'exécution  de  mon 
projet  ? 

En  supposant  que  cette  autorisation 
puisse  m'être  accordée  par  le  garde  des 
sceaux,  toute  ma  famille  de  même  nom 
peut-elle  s'adjuger  du  fait  de  ma  demande 
personnelle  le  droit  de  modifier  identique- 
ment le  leur, ou  est-elle  obligée  d'adresser 
une  demande  collective  dans  les  mêmes 
conditions  que  la  mienne  ? — Monsieur  Eu- 
gène Grécourt,  qui,  à  la  col.  976  du  n° 
972,  Ifîiermédiaire  du  30  juin  1902,  a  ré- 
pondu à  une  question  de  ce  genre  et  qui 
semble  très  compétent,  voudra  t-il  me 
renseigner  ou  au  besoin  me  faire  connaî- 
tre son  adresse  par  la  «  Petite  corres- 
pondance »  ? 

Un  étranger  abonné. 


M.  Eugène  Grécourt  à  qui  nous  avons,  en 
épreuves,  transmis  ces  questions,  veut  bien 
nous  adresser  les  réponses  suivantes: 

1°  Toute  demande  d'addition  ou  de 
modification  de  nom,  devant  être  sérieuse- 
ment motivée  (et  non  basée  sur  des  raisons 
fantaisistes),  il  est  évident  qu'il  en  est 
de  même  des  oppositions  et  que  celles-ci 
ne  sont  prises  en  considération  que  si  elles 
sont  justifiées. 

2°  Les  demandes  de  cette  nature  sont 
personnelles.  Les  autres  membres  de  la 
famille  ne  peuvent  modifier  leur  nom 
qu'autant  qu'ils  y  sont  eux-mêmes  auto- 
risés. 

Il  est  bien  entendu  que  si,  par  exemple, 
des  enfants  viennent  à  naître  après  l'au- 
torisation accordée  au  père,  ils  sont  na- 
turellement déclarés  sous  le  nouveau  nom 
de  celui-ci. 

Pour  renseignements  plus  complets  et 
plus  certains, s'adresser  aux  référendaires, 
au  sceau  de  France,  plus  spécialement 
chargés  de  ces  sortes  d'affaires. 

E.  Grécourt, 

Lesnoms  propres  et  laRévolution. 

—  Les  noms  patronymiques,  m'est-il  dit, 
subirent  vers  l'an  1792  des  modifications 
de  même  nature  que  les  noms  de  lieux. 
Ainsi  la  famille  des  Leroi  devint  Lanation, 
Laloi...  ;  Celles  des  Lecomte,  desLemoine 
etc,  furent  transformées  au  goût  du  jour. 
J'avoue  que  cette  affirmation,  est  toute 
nouvelle  pour  moi.  Aussi  prends-je  la 
liberté  de  recourir  à  l'omniscience  de  nos 
chers  collaborateurs,  les  priant  de  vouloir 
nous  citer  quelques-uns   de   ces   change- 

XLVl-10 


N-  982 


L'INTERMEDIAIRE 


507 


508 


ments.  Cela  servirait  de  point  de";  départ 
à  un  intéressant  et  curieux  répertoire. 

Ger. 


Pièca  d'or  vénitienne.  —  J'ai 
rapporté  de  Milan  en  18^9, avec  plusieurs 
médailles  plus  ou  moins  authentiques, 
un  lot  selon  moi  beaucoup  plus  intéres- 
sant de  monnaies  modernes,  de  la  répu- 
blique romaine  de  1849,  de  Venise  sous 
le  gouvernement  du  magnanime  Manin. 
Parmi  les  pièces  d'or,  toutes  assez  rares, 
se  trouve  une  pièce  de  20  francs  qui  mé- 
rite une  mention  particulière  : 

Avers  :  Buste  de  l'Italie  casquée  et 
laurée  —  autour  cette  inscription  : 
Vlialie  délivrée  â  Mareugo.  —  Revers  : 
dans  un  cercle  de  feuilles  de  laurier  : 
20  francs  Van  p.  Autour  de  la  couronne  : 
Liberté*  Egalité*  —  au-dessous  :  Erida- 
nia. 

La  pièce  est  à  fleur  de  coin. —  Je  vou- 
drais bien  savoir  ce  qu'elle  vaut  : 

1°  Comme  rareté  curieuse  ;  2°  comme 
valeur  marchande  à  Paris,  A  Milan,  elle 
m'a  coûté  assez  cher. 

Jean  de  Mazillf. 


La  famille  du  cardinal  Dubois. — 
Sait-on  ce  qu'elle  est  devenue?  Dix  ans 
après  la  mort  du  cardinal,  on  parlait  en- 
core à  Paris  de  son  neveu  «  le  riche  abbé 
Dubois  ».  d'E. 


Gay  et  Doncà.  —  je  me  permets 
d'attirer  spécialement  l'attention  de  mes 
confrères  de  V Interviédiaire  sur  cette 
question.  Je  prépare  un  travail  sur  la  li- 
brairie en  Belgique  pour  une  revue  im- 
portanteet  je  serais  heureux  de  citer  Y  Inter- 
médiaire parmi  ceux  qui  m'auraient  aidé 
dans  ma  tâche,  je  serais  donc  reconnais- 
sant à  mes  collègues,  s'ils  pouvaient  me 
dire: 

1"  Les  dates  de  naissance  et  de  mort 
des  éditeurs  Gay,  père  et   fils,  et  Douce; 

2"  Quand  leur  maison  fut  fondée  et 
quand  elle  sombra  ; 

5°  Comment  il  se  fait  que,  la  librairie 
n'existant  plus,  j'ai  vu  des  ouvrages  da- 
tés de  1899  portant  sa  marque  ; 

4°  Où  se  trouvait  à  Bruxelles  cette  li- 
brairie ; 


5°  Si  Jean  Gay,  membre  de  l'Institut 
national  de  Genève  et  éditeur  d'un  Ba- 
chaunioiit  que  j'ai  sous  la  main  ,  était  pa- 
rent de  Jules  Gay  qui  écrivait  sous  le 
pseudonyme  de  comte  d'I***  ; 

6°  Enfin,  en  dernier  lieu,  si  ces  éditeurs 
avaient  des  auteurs  attitrés   qui   travail- 
laient pour  eux  et  sous  quels  noms    ?  Ea 
dehors  des  réimpressions  d'ouvrages   li- 
bertins du  xviii»  siècle,  ils  ont  fait  paraî- 
tre des  ouvrages  inédits,    modernes,    qui 
n'ont  jamais  été  signés,    et  pour  cause  ! 
Ils  s'appellent  :  Les  cousines  de  la  colonelle; 
Les  amours  de  Camille  ;  Gentleman  et  fillette'. 
Les  Emotions  de  Sii{ettc  ;  L'abbé  en  belle  bit- 
meur,  etc.  D'autres  sont  signés  d'initiales 
ou   de  pseudonymes  :    Jeux  innocents  ou 
souvenirs  de  la  quinzième  année  par  Tomy  ; 
Une  nuit   à  Saint-Pierre-Mat  Unique,    par 
Efife  Géache  ;  (les  initiales  de  l'auteur  sans 
doute  :  F.  G.  H.)  Amours  de  garnison,  ^^r 
Henri  deCluny;  Théâtre  Naturaliste,  par 
E.  D.   etc..  je   m'arrête.    Connait-on  les 
noms  de  quelques-uns  de  ces  auteurs  ?  Je 
demanderais  alors  leurs  dates  de  naissance 
et  de  mort.  Je  crois  que  Gustave  Droz  a  fait 
éditer  des  livr.  s  chez  Gay-Doucé,  mais  ils 
portent  sa  signature,   du'est-ce-que  ;  Val 
d'Andorre  ?  F.  Henry  ? 

je  prie  les  confrères  de  VLitermédiafre 
de  vouloir  bien  me  répondre.  Je  sais  bien 
que  j'ai  l'air  de  chercher  à  me  renseigner 
sur  des  matières  délicates  ;  mais  ce  que 
je  demande  ici  est  d'ordre  sérieux,  et  je 
ne  suis  en  quête  que  de  détails  biographi- 
ques et  bibliographiques.  Je  ne  suis  plus 
à  l'âge  où  ce  genre  de  livres  pique  la  cu- 
riosité. Ce  n'est  pas  un  collégien  qui 
parle,  c'est  un  vieil  et  poussiéreux  paléo- 
graphe qui  sera  fort  obligé  à  ses  con- 
frères des  notes  qu'ils  prendront  la  peine 
de  lui  envoyer.  G. 


Le  comédien  Faure.  —  Quel  était 
cet  acteurqui,  en  1840,  signait  «  Faure, 
doyen  de  la  Comédie  Française  ?  ». 

H.  QyiNET. 


Le  hussard  de  Louis  XV. —  Je  lis. 

dans  un  ouvrage,  que  Louis  XV  avait 
dans  son  enfance  «  un  hussard  »  qu'on 
punissait  quand  le  roi  n'avait  pas  bien 
dit  sa  leçon.  CLuel  était  ce   hussard  ?  Soa 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  octobre  1902. 


509 


510 


nom  ?  Ses  dates  de  naissance  et  de  mort  ? 
Sa  descendance  ?  Chaque  roi  eut-il  ainsi 
son  «  hussard  »?  Peut-on  me  citer  quel- 
ques noms  de  «  hussards  »  du  roi  ? 
Quand  commença,  quand  finit  cette 
bizarre  coutume  et  à  quoi  répondait-elle  ? 
Ainsi,  quand  un  enfant  ne  sait  pas  sa 
leçon,  c'est  un  autre  qu'il  faut  punir  pour 
l'apprendre  au  premier  ?  Je  ne  comprends 
pas  !  G. 

Mariage  du    duc   d  Enghien.  — 
Quelles  sont  les  preuves  du    mariage 
du  duc  d'Enghien  avec  sa  cousine  la  prin- 
cesse Charlotte  de  Rohan  ?  A.  E. 

Le  député  Bignon  et  le  procès 
du  maréchal  Ney.  —  M.  Bignon, 
député,  dit,  à  la  séance  du  30  décembre 
1830, qu'à  titre  de  témoin  cité  par  Berryer 
père,  il  devait  faire  une  déclaration  im- 
portante au  sujet  du  procès  du  maréchal 
Ney.  —  Mais  lorsqu'il  arriva  auprès  de  ce 
dernier,  M.  Berryer  lui  dit  que  la  discus- 
sion était  terminée  et  que  la  Cour  était 
en  délibération. 

Pourrait-on  savoir  quelle  était  cette 
déclaration?  H.  Fortin. 

Refus  de  charger.  —  Le  colonel 
Ch.  Martin,  commandant  à  Beaumont  le 
5*  cuirassiers,  répondit  par  un  refus  for- 
mel à  l'ordre  de  charger  qui  lui  fut  donné 
par  le  général  de  Failly. 

Où  trouver  le  récit  de  cet  incident  ? 

Le  colonel  Martin  a-t-il  publié  quel- 
que part  un  mémoire  justificatif.? 

Les  bibliographies  de  la  guerre  ne  men- 
tionnent rien  sur  ce  sujet.  H.  G. 


Bibliographie    des    recueils    de 
vers  et  de  prose  du  XVIIP  siècle. 

—  Je  travaille  en  ce  moment  à  une  Biblio- 
graphie de  recueils  collectifs  de  poésies  ou 
mélangés  de  prose  et  de  vers  publiés  de 
1597  à  1700,  soit  pendant  tout  le  cours 
du  xvn^  siècle.  Le  premier  volume  (i'597- 
i635)aparu  cette  année,  lesecond  (lt)35- 
I6ôl)  paraîtra  dans  les  premiers  mois  de 
1903, mais  je  suis  arrêté  pour  le  troisième, 
certains  recueils  collectifs  ne  figurant  pas 
sur  le  catalogue  de  nos  grandes  bibliothè- 
ques publiques  :  la  Nationale,  l'Arsenal. 
De  plus,  malgré  toutes  mes  recherches,  il 
m'a  été  impossible  de  trouver  ces  derniers 


cliez  les  libraires  parisiens.  Serai-jeplus 
heureux.  a\'ec  les  lecteurs  de  \ Intermé- 
diaire ? 

Voici  la  liste  de  ces  recueils  : 

Nouveau  recueil  des  plus  beaux  ain  de 
cour  contenant  plusieurs  gavottes,  gigues, 
vilanelles,  courantes,  sarabandes,  menuets, 
entrées  de  ballet,  et  autres  chansons  nou- 
velles du  temps,  de  dijférens  auteurs.  Paris, 
Estienne  Loyson.  1666.  2  vol.  in- 12. 

Ce  recueil  est  cité  dans  l'éd.  des  Poésies 
de  Charleval,  éd.  Saint-Marc,  1759. 

Le  Cabinet  de  la  fine  galanterie  du  Temps 
par  le  sieur  Favre  ou  Faure.  Parisjean 
Ribou.  1666.  in-i2. 

Ce  volume  a  figuré  sur  un  catalogue  de 
la  librairie  Voisin. 

Recueil  de  pièces  galantes  de  Mad.  de  la 
Su{e  et  de  M.  Pelisson.  Paris.  Gabriel  Q.ui- 
net.  1680,4  ^'ol.  in-12. 

Première  édition  de  la  IV  partie 
(T.  IV). 

Nouveau  recueil  des  plus  beaux  vers 
mis  en  chant,  et  de  plusieurs  grands  récits 
et  couplets  de  la  comtesse  de  la  Su:(e.  Paris, 
Guillaume  de  Luyne,  1680.  in-i   2. 

Ce  recueil  figure  sur  le  Cat.  La  Vallière 
Nyon,  mais  n'est  pas  à  la  Bibl.  de  l'Arse- 
nal. 

Payot  de  Linières.  Un  livre  per- 
du à  retrouver.  —  Le  Catalogue 
Filheul  (Chardin)  1763,  mentionne  une 
plaquette  de  Linières  :  Poésies  diverses  ou 
dialogues,  en  forme  de  5,3'/v;'^,  du  docteur 
Métaphraste  et  du  seigneur  Albert,  sur  le 
fait  du  mariage,  in-12  de  46  pages,  avec 
cette  note  :  «  Très  rare,  peut-être  uni- 
que.» 

M.  Gustave  Brunet  a  placé  cet  ouvrage 
parmi  les  livres  perdus,  et  cependant  les 
Archives  du  Bibliophile  (Claudin)  t.  II 
1859,  p.  4 18, en  citent  un  exemplaire  ('avec 
le  titre  manuscrit)  qui  était  coté  3.  50. 
Qi-i'est  devenu  cet  exemplaire  ?  Serait-il 
dans  la  main  d'un  lecteur  de  Y  Intermé- 
diaire^. Si  oui,  je  serais  heureux  d'appren- 
dre que  ce  livre  «  perdu  »  est  «  retrouvé». 

Lach. 

Une  Lettre  de  M"^'  de  Sévigné. 
Parmi  les  lettres  perdues  de  M""=  de  Sévi- 
gné, il  en  est  une  qui  fut  adm.irée  de  son 
temps  et  dans  laquelle  il  était  question 
d'un  cheval. 

Quelque  correspondant  pourrait- il  don-' 


N»  982, 


L'INTERMEDIAIRà 


511 


512 


ner    d'autres    détails  sur    cette  lettre  et 
en  connait-on  le  sens  général  ? 

D'autre  part,  H.  de  Balzac  n'en  aurait- 
il  pas  retrouvé  une  copie,  sinon  l'origi- 
nal f  —  Ne  pourrait  on  chercher  dans  ses 


papiers 


Desmartys. 


M""*  la  vicomtesse  de  Saint-Luc. 

—  Je  trouve  mentionné  sur  un  catalogue 
de  livres  anciens  un  recueil  (de  poésies 
sans  doute,  à  en  juger  par  le  titre)  Li- 
queurs et  Parfums  par  M"'  la  vicomtesse 
de  Saint-Luc.  Pourrais-je  savoir  les  dates 
et  œuvres  principales  de  cette  contempo- 
raine de  la  comtesse  de  Ségur,  de  la  com- 
tesse de  Bassanville  et  de  la  comtesse  de 
Flavigny,  qui  florissaient  voilà  un  demi- 
siècle  ? 


*  ♦ 


Le  Nismois. —  Je  lis  sur  un  catalogue 
de  pièces  de  tliéàtre  :  «  Une  nuit  ein- 
hrouillée,  vaudeville  en  un  acte  par  Le 
Nismois  ».  Le  libraire  a  ajouté  entre  pa- 
renthèses :  Auteur  estimé. ]t  n'avais  jamais 
ouï  parler  de  ce  dramaturge  !  Je  de- 
mande ses  dates  de  naissance  et  de  décès 
et  quelques  titres  de  ses  pièces  ? 


*  * 


Madame  Guyot.  —  Sur  un  catalo- 
gue de  libraire  que  je  viens  de  recevoir, 
je  lis  :  Amélie  de  Saint-Far,  oit  La  Fatale 
erreur,  par  l'auteur  de  Julie  (M™'  Guyot) 
je  serais  fort  obligé  aux  confrères  qui 
me  donneraient  des  renseignements  bio- 
bibliographiques sur  cette  émule  de  M""" 
Tastu,  Ségalas  et  Colet.  G. 

Une  tragédie  à  retrouver.  — 
Quelle  était  cette  tragédie  de  collège  attri- 
buée à  l'abbé  Geoffroy,  plus  tard  critique 
des  Débats,  tragédie  où  se  trouvait  ce 
vers  fréquemment  cité  : 
Le  ministre  sacré,  non  d'un  Dieu,  mais  d'un 

[homme. 
Sir  Graph. 

Berryer.  — Je  trouve  dans  une  his- 
toire abrégée  des  littératures, qu'on  aurait 
dit  de  Berryer  :  <i  C'est  le  seul  homme  qui 
sache  lire  ».  Je  croyais  au  contraire  que  le 
grand  orateur  savait  seule  i  ent  parler  et 
qu'il  aurait  dit,  lors  de  son  élection  à  l'Aca- 
démie   française  :  Je    ne  sais   ni   lire    ni 


«crire 


R. 


Les  assiettes  peintes  de  Robert 
Hubert.  — Robert  Hubert  a  peint, parait- 
il,  à  Paris,  sous  la  Révolution,  des  assiet- 
tes maintenant  très  recherchées.  Com- 
ment les  reconnait-on  ?  Sont-elles  signées 
et  de  quelle   fabrique  proviennent-elles  ? 

B.  DE  C. 

Portrait  du  général  Pierre  De- 
vaux.  —  Existe-t-il  un  portrait  authenti- 
que, peint,  dessiné,  gravé  ou  lithogra- 
phie de  ce  général, né  à  Vierzon-sur-Cher, 
en  1762,  mort  à  Paris  en  1818?  —  11  ne 
s'en  trouve  pas,  dans  les  deux  séries  de 
portraits  de  généraux,  in-8°,  gravés  par 
Ambroise  Tardieu  pour  les  Victoires  et 
Conquêtes  de  Panckoucke. 

Dans  ces  dernières  années,  un  portrait 
du  général  Devaux  fut  bien  annoncé,  sous 
ce  nom,  dans  l'un  des  catalogues  à  cou- 
vertures illustrées,  rédigés  et  distribués 
avec  les  prix  marqués  par  un  marchand 
spécial  de  portraits  bien  connu,  mais, 
vérification  faite,  ce  soi-disant  portrait  de 
Pierre  Devaux,  bien  que  dessiné  et  peint 
à  la  sépiasur  une  belle  feuille  de  peau  de 
vélin  in-4'>,  par  Baudet-Bauderval, n'était 
qu'une  simple  reproduction,  soigneuse- 
ment exécutée  d'ailleurs,  d'une  lithogra- 
phie connue  de  F.  Grenier,  1820,  don- 
nant le  portrait  en  buste  de  Henri  De- 
vaux (1759- 1838),  frère  aîné  du  général, 
lequel  fut  Représentant  de  l'Indre  au  Con- 
seil des  Cinq-Cents, puis,  de  1818  à  1837, 
Député  du  Cher,  membre  du  Conseil 
d'htat,  et  dont  le  tombeau,  portant  son 
simple  nom  «  :  Devaux,  du  Cher  »,  se 
voit  au  Père  La  Chaize,  à  Paris. 

Le  portrait  du  général  Devaux  reste 
donc  encore  à  rechercher. 

Ulric  R.-D. 

Un  médaillon  sculpté  de  Dietrich 
de  Strasbourg.  —  Quels  sont  donc  la 
date  de  la  création  et  le  nom  de  l'auteur 
d'un  petit  médaillon  ancien,  anonyme,  de 
forme  ronde,  sculpté  en  relief,  de  126 
millimètres  de  diamètre,  buste,  de  profil, 
tète  nue  regardant  à  gauclie,  et  portant 
en  exergue,  cette  légende  :  «  Philippe- 
Frédéric  Dietrich,  i'^"'  Maire  de  Stras- 
bourg ».  ? 

Ce  médaillon  me  semble  bien  avoir  été 
exécuté,  à  l'époque  même, d'après  la  petite 
gravure  de  Christophe  Guérin,  de  Stras- 
Bourg  (même  pose,  mêmes  traits,  même 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


M  octobre  1902. 


513 


-    514 


costume),  petit  médaillon  ovale  de  76  mil- 
limètres, largeur,  sur  90,  hauteur,  gra- 
vure au  pointillé  imprimée  en_  bistre. 
<i  Dessin,  et  grav,  par  C.  Guérin.  Pli. 
Fréd.  Dietricli,  élu  Maire  de  Strasbourg, 
le  18  mars  1790.  Se  vend,  à  Paris,  cliez 
Fiesinger,  etc.,  et  à  Strasbourg  cliez  l'Au- 
teur, à  la  IVlonnaie  >v 

11  existe,  de  cette  même  petite  planche, 
des  épreuves  imprimées  en  noir, mais  d'un 
second  tirage,  inférieur  au  premier.  La 
légende  en  est  aussi  diflférente. 

Ulric  R.-D. 

Un  portrait  de  Napoléon .  —  Quel- 
qu'un des  aimables  confrères  de  V Intermé- 
diaire pourrait-il  me  renseigner  sur  un 
grand  portrait  de  Napoléon,  qui  aurait 
été  peint  à  Saint-Hélène  vers  1829  ?  A  t- 
il  été  gravé,  et  quand  ?  Où  est-il  actuelle- 
ment ?  }.  D. 

Dentelles  d'or  et  d'argent,  Molton 
d'Espagne,  Boutons  de  Pinse-Bec. 

—  Qu'entendait-on  par  là  au  milieu  du 
xvin'  siècle,  où  des  vêtements  avaient 
des  noms  bizarres,  tels  que  :  scnipitleiisc, 
respectueuse,  à  l'aise  ?  Je  serais  charmé 
d'être  renseigné  à  ce  sujet. 

Oroel. 

Salons  de  peinture  de  Parip.  de 
1828  à  1842.  —  Quels  journaux  ou 
périodiques  de  cette  époque  faut- il  con- 
sulter sur  ces  salons  parisiens?  Quels 
étaient  les  grands  critiques  d'art  de  ce 
temps  et  dans  quels  journaux -écrivaient- 
ils  ?  Vital-Carles. 


Ciseleur  de  bronze.  — Je  trouve  sur 
certains  bronzes  dorés,  ornant  des  meu- 
bles composant  une  chambre  à  coucher 
datant  de  l'époque  du  premier  Empire,  ou 
commencement  de  la  Restauration,  les  ini- 
tiales L.P.et  sur  d'autres  parties  du  même 
mobilier  les  initiales  (L  M  /^). 

Prière  à  mes  confrères  de  m'indiquer 
les  ciseleurs  qui,  à  cette  époque,  signaient 
ainsi  leurs  œuvres.  L.  de  L. 


Placets  au  pape.  —  A  quelle  auto- 
rité ecclésiastique  les  fidèles  doivent-ils 
s'adresser  à  Rome,  et  sous  quelles  for- 
mes, pour   faire  parvenir   sûrement    les 


placets,  demandes  de  grâces  et  faveurs  per» 
sonnelles,  au  Saint-Père  ? 

Vicomte  de  Bl. 

Châtiments  corporels  de  Saint- 
Cyr.  —  Je  trouve  dans  un  résumé  des 
Maximes  sur  l'éducation  pariVl^'de  Mainte- 
non,  le  passage  suivant  qui  s'adresse  aux 
Dames  de  Saint-Louis  qui  dirigeaient  l'ins- 
titution de  Saint-Cyr  : 

Donner  de  grandes  et  solides  idées  de  re- 
ligion aux  demoiselles  qui  sont  capables  de 
les  concevoir. ..  Il  ne  faut  rien  promettre  qu'on 
ne  leur  tienne,  soit  récompense,  soit  châti- 
ment ;  ne  les  point  corriger  mollement,  mais 
user  rarement  du  fouet  :  et  quand  on  le 
donne,  le  faire  craindre  pour  toujours  afin 
qu'on  ne  recommence  pas,  ce  qui  doit  être 
onéreux  ■•. 

J'avais  cependant  lu,  je  ne  sais  où,  que 
les  châtiments  corporels  (celui-là, partant, 
qui  était  à  peu  près  le  seul  employé  à 
l'époque)  n'étaient  point  en  usage  à  Saint- 
(  yr. 

Existe-t-il  quelque  document  qui  puisse 
trancher  la  question  dans  un  sens  ou 
dans  l'autre?..  Jasmin. 


Les  charivaris.  —  Dans  \ Histoire 
des  Religions  du  inonde  par  Jovet,  cha- 
noine de  Laon  et  prieur  de  Plainchatel, 
(A  Paris  chez  Montalant  1724),  je  vois 
qu'au  concile  d'Angers  tenu  en  1269, 
«  on  dressa  17  canons  pour  la  discipline 
ecclésiastique  et  pour  ôter  les  abus,  entre 
lesquels  on  met  ce  bruit  qui  se  fait  aux 
secondes  noces,  que  le  vulgaire  appelle 
charivaris.  » 

D'oj  vient  cette  coutume  d'un  goût 
douteux  et  à  quelle  époque  commença-t- 
on à  donner  des  charivaris  ? 

Desmartys, 


Livre  et  famille  à  retrouver.  — 

Pourrait-on  retrouver  un  livre  d'environ 
200  pages,  en  anglais,  paru  vers  1877  et 
intitulé  :  Matériaux  pour  la  généalogie  des 
nobles  familles  de  Hen^ey,  Thiétrv  et 
Thv^ack  ? 

Pourrait-on  également  donner  trace,  en 
Angleterre, des  descendants  de  ces  familles 
de  Hennezel,  de  Thiétry  et  de  Thysac, 
qui  s'y  livrèrent  pendant  plusieurs  siècles 
à  l'industrie  verrière? 

V  DE  Hennezel  d'Ormois. 


N'  982, 


L'INTERMEDIAIRE 


515 


ïlépcrnees 


-  516 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

Bossuet  en  poupée  de  cire  (XLVI, 
337).  —  La  question  a  été  posée  dans  le 
Bulletin  d'Histoire  de  littérature  et  d'art 
religieux  de  Dijon,  n"  de  décembre  1900, 
sans  recevoir  de  réponse. 

Il  n'y  a  pas  de  raison,  sans  doute,  pour 
que  le  souvenir  du  jouet  princier  se  soit 
conservé  dans  la  ville  natale  de  Bossuet 
plutôt  qu'ailleurs  ;  mais  quelle  bonne  for- 
tune ne  serait-ce  point,  pour  le  Musée 
Bossuet  installé  depuis  trois  ans  à  l'Evêché 
de  cette  ville  par  Mgr  Le  Nordez,  que 
l'acquisition  du  Bossuet  en  cire  fourni 
pour  la  chambre  du  Sublime  par  le  mo- 
dèle lui-même. 

Le  conservateur  du  musée  Bossuet. 

La  mort  de  l'abbé  Prévost  (T. G., 

727  ;  XLVI,  410).  —  L'abbé  Prévost  est 
mort  de  la  rupture  d'un  anévrisme,et  tout 
ce  que  l'on  a  conté  de  la  maladresse  du 
chirurgien  qui  l'aurait  disséqué  vivant  est 
absolument  faux  !  C'est  une  légende  in- 
ventée dix-neuf  ans  après  sa  mort, comme 
l'a  fort  bien  démontré  M.  Harisse  dans  son 
savant  ouvrage  sur  La  vie  et  les  œuvres  de 
l'abbé  Prévost.  Elle  ne  mérite  pas  plus 
créance  que  ses  prétendus  faux  et  l'assas- 
sinat de  son  père,  qu'il  aurait  tué,  en 
le  jetant  du  haut  d'un  escalier,  «  pour 
avoir  détaché  un  coup  de  pied  dans  le 
ventre  de  sa  maîtresse,  grosse  de  trois 
mois  !  »  —  Autant  de  fables  fabriquées  et 
colportées  par  la  canaille  littéraire, 
jalouse  de  son  talent  et  de  ses  succès. 

Erasmus. 

*  * 
Des  liens  de  parenté,    que    le    temps  a 

rendus  bien  légers,  m'autorisent  à  rele- 
ver, une  fois  de  plus,  mais  d'ailleurs 
sans  espoir  de  la  redresser, l'erreur  répan- 
due de  la  mort  de  l'abbé  Prévost,  par 
l'intervention  trop  hâtive  d'un  frater  de 
village. 

Bien  qu'il  fût  obligeant  et  bon  —  il  faut 
le  croire,  puisque  J.-J.  Rousseau  qui   n'é- 


tait pas  l'indulgence  en  personne  et  qui 
l'avait  connu,  le  dépeint  dans  ses  Con- 
fessions  comme  un  homme  ires  aimable, 
très  simple.—  Prévost  d'Exilés  a  été  le  sujet 
d'un  tas  de  contes  saugrenus.  Voici  les 
deux  plus  importants  ;  ils  le  prennent  au 
début  et  l'accompagnent  à  la  fm  de  sa 
vie  : 

A  dix-huit  ans,  dans  un  moment  de  co- 
lère, il  aurait,  (au  dire  de  Collé  dans  son 
Journal)  jeté  au  bas  d'un  escalier  et  tué 
son  père  qui,  au  vrai,  est  mort  dans  un 
âge  fort  respectable. 

Frappé  de  congestion  dans  la  forêt  de 
Chantilly,  il  aurait  été  percé  par  le  scal- 
pel d'un  barbier  ignorant  procédant  à  une 
autopsie  précipitée.  Qui  a  inventé  cette 
fin  tragique  ?  Celui-là  ne  s'en  est  pas  van- 
té, mais  on  ne  peut  lui  contester  un 
magnifique  succès.  Parents,  amis,  contem- 
porains, critiques  ont  eu  beau  démentir 
cette  légende,  elle  subsiste  toujours  et  il 
semble  qu'on  serait  désolé  d'y  renoncer. 

Ce  sentiment  s'est  fait  jour  de  la  façon 
la  plus  amusante  dans  une  circonstance 
où  on  ne  l'attendait  guère. 

Le  1:3  octobre  1843,  ^^  ^'1^^  d'Hesdin 
consacrait  un  buste  au  plus  glorieux  de 
ses  enfants  ;  le  premier  adjoint  de  la  char- 
mante petite  cité,  M.  Dauvin,  prononçait 
un  discours  au  cours  duquel  il  s'exprimait 
ainsi  : 

Il  existe,  sur  la  fin  de  l'abbé  Prévost,  une 
histoire  lugubre  que  l'on  rencontre  imprimée 
partout.  On  rapporte  que,  trouvé  sur  un  grand 
chemin,  dans  un  état  de  mort  apparente,  il 
aurait  été,  de  son  vivant,  soumis  à  l'autopsie 
et  n'aurait  rouvert  les  yeux  que  pour  voir  le 
misérable  état  où  il  se  trouvait. 

Nous  sommes  heureux  pour  l'honneur  de  la 
morale  et  des  lettres  de  pouvoir  affirmer  qu'il 
n'y  a  rien  de  vrai  dans  cette  histoire.  Nous 
devons  ce  renseignement  à  une  communication 
de  sa  famille,  qui  ne  peut  laisser  subsister 
aucun  doute. 

A  peine  l'orateur  s'était-il  tu  que  ré- 
sonnaient les  cuivres  de  la  fanfare  muni- 
cipale, et  la  société  orphéonique  locale 
entonnait  une  cantate  d'où  il  convient  de 
distraire  avec  soin  la  strophe  que   voici  : 

Pleurez,  pleurez  !  dans  son  sein,  la  vie 
S'était,  au  choc,  seulement  endormie  : 
Une  train  sage,  habile,  eût  pu  l'y  réveiller.. 
Imprudente    !..  .elle  y  plonge    \ir\  homicide 

I  acier . 
Pleurez,  pleurez  !  car  dans  son    sein  la    vie 
S'était   hélas  !  seulement  endormie. 


DES  CHERCHHURS  ET  CURIEUX 


10  octobre  1902. 


517 


518 


N'est-ce  pas  admirable  après  ce  qui 
venait  d'être  dit,  en  présence  de  MM. 
Houzel  et  Prévost,  tous  deux  descendants 
de  l'illustre  abbé!  Ils  n'ont  point  sourcillé 
et  ils  ont  bien  fait  ;  c'eût  été  parfaitement 
inutile.  Moi-même,  je  ne  me  fais  aucune 
illusion  et  je  rencontrerai  encore  plus 
d'une  fois  le  pauvre  Prévost  poussant  un 
grand  cri,  le  chirurgien  consterné,  les 
assistants  épou\'anté.-,  etc. etc.  ;  il  faut  en 
prendre  son  parti. 

Victor  Jacciuemont  du  Donjon. 

Armoiries  de?  Templiers  (XLIV, 
XLV).  —  Un  savant  érudit  a  publié 
l'année  dernière,  dans  V Jntenncdiaire, que 
le  gonfalon  des  chevaliers  du  Tem- 
ple portait  :  d'apir,  au  chef  couiponc 
d'argent  et  de  sable,  lia  demandé  enmême 
temps,  ce  que  signifiaient  ces  armoiries. 
Je  me  suis  livré  à  de  longues  et  pénibles 
recherches  dont  voici  le  résultat  : 

Le  champ  est  l'objet  principal  de  l'Ecu, 
c'est  son  état  d'âme.  A  l'origine  des 
armoiries,  les  couleurs  n'étaient  pas  prises 
au  hasard,  elles  avaient  leur  significa- 
tion. 

Champ  d'Azur. —  Les  templiers  prirent 
dans  leurs  armes,  le  champ  d'azur  qui 
était  alors  la  couleur  de  l'oriflamme  natio- 
nal et  dont  voici  l'origine.  En  l'an  507, à 
la  bataille  de  Vouillé,près  Poitiers,  gagnée 
par  Clovis  contre  Alaric,la  chape  de  saint 
Martin,  qui  était  en  étoffe  bleue,  consacrée 
par  la  victoire,  devint  le  drapeau  de  la 
fondation  monarchique  de  la  nation  fran- 
çaise. 

Depuis  lors,  c'est-à-dire  depuis  Clovis, 
507,  jusqu'à  Louis  le  Gros,  1 130,  en  pas- 
sant par  les  victoires  de  Charles  Martel  à 
Poitiers,  en  732,  le  grand  règne  de 
Charlemagne,  en  808,  la  couleur  bleue 
fut  conservée  et  une  bannière  de  cette 
couleur  devint  pour  les  expéditions  du 
ban  et  de  l'arrière-ban  la  seule  bannière 
nationale. 

Au  moment  des  croisades,  l'azur  devint 
la  couleur  symbolique  des  croisés  latins, 
car  à  cette  époque  le  bleu  était  la  couleur 
préférée  des  croyants.  Qiiand  Godefroy  de 
Bouillon  partit  pour  la  première  croisade 
de  1096,  il  prit  la  couleur  de  la  bannière 
bleue  de  saint  Martin  et  en  décora  le 
champ  de  son  écu,  qui  porte  simplement 
«  d'azur  ».ce  qui  veut  dire  :  <<' Je  crois  >''. 

Chef.  —  Le  chef  est  la  partie  noble  de 


l'Ecu,  c'est  la  pièce  d'honneur  des  armoi- 
ries du  chevalier,  qui  place  en  cet  endroit 
un  souvenir  personnel  d'uneaction  d'éclat 
digne  d'être  conservé  dans  les  traditions 
d'une  famille. 

Conipon  d'argent  et  de  sable.  —  Com- 
poné,  c'est-à-dire,  divisé  ou  mieux  com- 
posé de  divisions  blanches  et  noires. 
Qu'indique  le  compon  ?  Qii'indique  leur 
nombre  ?  une  marque  ?  un  signe  de  rallie- 
ment, un  classement  d'ordre  des  gonfa- 
nons  dans  les  maisons  des  Templiers 
d'Aquitaine,  de  France,  d'Angleterre,  etc. 
Certains  avaient  4,  6,  8  compons,  tou- 
jours alternés  comme  couleur,  c'est-à- 
dire  que  les  couleurs  commençaient  d'ar- 
gent, et  finissaient  de  sable. 

Maintenant,  quant  aux  couleurs  des 
compons  d'argent  et  de  sable,  remontons 
à  l'origine  de  leur  fondation  et  voyons 
quel  en  est  le  symbolisme. 

En  1128,  le  pape  Honorius  II  dans  le 
concile  de  Troyes  en  Champagne  donne 
aux  templiers  Thabit  blanc,  (symbole  de 
la  papauté  et  de  la  lumière  contre  l'obs- 
curantisme.) 

En  héraldique,  les  mots  :  d'argent  et  de 
sable,  signifient  :  blanc  et  noir,  les  cou- 
leurs opposées,  la  lutte  du  bien  contre  le 
mal.  La  lutte  des  chrétiens,  contre  les 
infidèles.  Le  blanc  et  le  noir  ;  c'est  le  jour 
qui  éclaire,  et  la  nuit  qui  obscurcit  ;  c'est 
aussi  le  symbole  de  l'aurore  de  la  chré- 
tienté qui  luit  et  le  crépuscule  du  paga- 
nisme ;  c'est  Dieu  qui  éclaire  le  monde, 
contre  l'esprit  du  mal  qui  l'obscurcit. 
Bref,  le  blanc  contient  toutes  les  lumiè- 
res, le  noir  est  l'absence  de  toute  lumière, 
il  n'en  contient  aucune  d'où  les  gonfanons 
ou  fanons  blancs  et  noirs. 

Qiiant  aux  templiers,  il  y  a  une  remar- 
que intéressante  à  faire  et  qui  jusqu'ici 
n'a  pas  été  faite  :  C'est  que  toutes  les 
familles  anciennes  qui  ont  porté  des 
couleurs  alternées  de  plusieurs  pièces, 
sont  des  familles  qui  ont  eu  des  chevaliers 
du  Temple, dans  leurs  ancêtres  :  Exemple  : 
d'/^mboise  :  paie  d'or  et  de  gueules  à  six 
pièces  ;  de  Pons  :  à  la  fasce  bandée  d'or  et 
de  gueules  de  six  pièces,  tic. , etc.  Du  reste, 
toutes  les  armoiries,  barrées,  bandées, 
palées,  fascées,  d'un  métal  à  un  émail  ou 
inversement  et  à  plusieurs  pièces,  sortent 
du  Temple.  Autrement  dit,  en  parlant 
plus  vulgairement  :  toutes  les   armoiries 


N"  98- 


L'INTERMEDIAIRE 


519 


520 


anciennes  en  deux  couleurs,  qui  sont 
rayées  de  6  à  8  raies,  blanc  et  noir  ou 
rouge  et  jaune  ou  autre  sont  celles  des 
templiers,  qui  ont  conservé  le  souvenir 
du  gonfalon  ou  drapeau  de  leur  ordre. 
C.  RÉGARD,  archiviste. 

Armoiries  à  déterminer  :  d'szvir 
à  trois  cœurs  d'or  (XLVI,  ^96).  — 
Les  familles  de  la  Cour  et  de  La  Croix 
en  Normandie, portaient  ces  armoiries. 

La  Coussière. 

Ces  armoiries  doivent  appartenir  a  la 
famille  de  la  Cour  de  Balleroy,  titrée 
marquis  en  décembre  1704  et  encore  au- 
jourd'hui  représentée.     Sa     devise   est  : 

HONEUR  Y  GIST.  P.  LE  ]. 

Même  réponse  :  Comte  P.  A.  du  Chas- 
tel. 

Série  d'armoii'ies  à  déterminer 
(XLVI,  340).  — b)  Les  familles  suivan- 
tes portent  trois  aigles  éployées  sur 
champ  plein  :  Ampleman  de  la  Cresson- 
nière, en  Picardie  ,  les  marquis  de  Moges, 
en  Picardie  et  en  Bretagne  ;  Rolland  de 
Roscoat,  en  Bretagne;  du  Tertre  d'Es- 
culïon,  en  Picardie,  Soissonnais,  Boulon- 
nais et  Artois. 

e)  Parmi  les  familles  portant  une  croix 
trèflée  sur  champ  plein,  on  peut  citer  : 
Coudan  ;  la  Cua,  en  Bresse  ;  Grosbuy, 
en  Bresse  ;  la  Haye-jousselin,  en  Breta- 
gne ;  Sjint-fjobert,  Saint-Trivier,  en 
Dombes,  Bresse  et  Bugey.  P.  leJ. 

(  — 

Armoiries  à  déterminer  :  d'ar- 
gent, au  chef  de  gueules  (XLVI, 39^). 
—  Les  armoiries  en  question  appartien- 
nent à  la  famille  bretonne  du  Liscoët  ;  je 
le  crois  du  moins,  bien  que  le  Diction- 
naiie  héraldique  de  Grandmaison,  d'où  je 
tire  l'indication,  dise  les  billettes  d'argent 
et  non  d'or.  La  Coussière. 

*  * 
Ces  armes  sont  celles  de  la  famille 
Vaucelles,  en  Touraine,  en  Poitou  et  au 
Maine  ;Rietstap  les  blasonne  telles  qu'elles 
figurent  sur  le  tableau  possédé  par  le  de- 
mandeur. U Armoriai  Géiicral  de  V Anjou 
donne  :  un  chef  Je  gueules, semé  de  btllettcs 
/or, avec  celte  devise  :  semper  deo  fidelis, 

HONORl,  REGI     HT    VIRTUTE    VAI.ENS.     Pierre 

Palliot  donne    également    un    semé     de 


Z?///é//«  à  une  famille  Vauchelle  en  Nor- 
mandie. P'  LE  J. 

Armoiries  des  familles  Quintin 
etMégret  d'Etigny  (XLVI,  396).  — 
DE  QuiNTiN  :  d'argent,  au  chef  de  gueules. 

MÉGRET  d'Etigny  :  Parti  :  au  i  d'azur, 
à  tiois  hesants  d'argent  ;  au  chef  d'or, 
chargé  d'une  têtede  lion  arrachée  de  gueules; 
au  2  d'atgent,  à  la  bande  d'azur, chargée  de 
trois  étoiles  à  six  rais  d'or. 

Le  comte  P.  A.  du  Chastel. 

* 

Trois  familles  du  nom  de  Quintin,  en 
Bretagne,  figurent  à  V Armoriai  général 
de  Rietstap,  avec  des  armoiries  diffé- 
rentes. 

La  famille  Mégret,  originaire  de  Picar- 
die, fut  anoblie  en  avril  1408  ;  ses  armes 
primitives  sont  :  d'a:^;ur,  à  tiois  lésants 
d'argent  ;  au  chef  d'or,  chargé  d'une  tête  de 
lion  arrachée  de  gueules.  La  branche  de 
Devise,  restée  dans  sa  province  d'origiiie, 
porte  :  parti  :  au.  i  d'azur, au  chevron  d''or, 
accompagné  de  iiois  étoiles  renversées  du 
même  ;  au  2  de  Méoret,  comme  ci  dessus 

Une  autre  branche  se  fixa  dans  le  bail- 
liage de  Sens  ;  elle  posséda  les  titres  de 
seigneurs  de  Serilly  et  d'Estigny  ou  Eti- 
gny,  barons  de  Theil,  seigneurs  de  Pont- 
sur-Vanne,  de  Passy,  de  Vaumort,  de  Noé 
et  de  Màlay-le  Roi. Ses  armes  sont  :  Parti  : 
au  j  de  Méoret  ;  au  2  d'argent,  à  la  bande 
d'azur,  chargé  de  trois  étoiles  d'or. 

Les  branches  de  Devise  et  d'Etigny  sont 

encore  existantes.  P.  le  J. 

* 

Qiiintin  était  un  ancien  comte  de  Bre- 
tagne, qui  fut  érigé,  en  1690,  en  duché, 
en  faveur  du  maréchal  de  Durfort-Lorge. 
11  a  appartenu  à  plusieurs  familles.  Au 
xiv*  siècle  et  auxv*,  il  était  aux  du  Périer 
Tristan  du  Périer,  comte  de  Qitinlin,  n'eut 
qu'une  fille,  Jeanne,  dame  d'honneur  de 
la  duchesse  de  Bretagne  en  1480.  Elle  se 
maria  deux  fois  ;  la  première  (et  la  ques- 
tion doit  se  rapporter  à  elle)  avec  Jean  de 
Laval,  fils  de  Guy  XIV,  et  d'Isabelle  de 
Bretagne. 

Elle  en  eut  Guy  XV,  comte  de  Laval, 
de  Quintin,  amiral  de  Bretagne,  marié  à 
la  princesse  de  Tarente,  fille  du  roi  d  Ara- 
gon et  de  Sicile,  père  de  filles  mariées 
dans  les  maisons  de  La  Trémoille  et  de 
Montmorency  (d'où  le  titre  de  prince  de 
Jarenie  porté   par   les  La   Trémoille).  — 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo  octobre  1902. 


521 


522 


Armes  des  du  Périer:  d'a:(ur,à  10  hilleifes 
d'or  4,  ^,  2,  I. 

Les  Mégret  d'Etigny, famille  des  finan- 
ces au  XVIII*  siècle,  portaient  à  cette 
époque  :  d'a:(ur,  à  ?  hesans  d'argent,  an 
chef  d'or,  chargé  d'une  tête  de  lion  arrachée 
de  gueules.  Depuis  quelques  années,  MM. 
Mégret  de  Sérilly  d'Etigny  portent,  en 
Yi^^xXw  d'argent  À  la  bande  d'a:^iir  .chargée 
de  ^  étoit&s  d'or.  La  Coussière. 

Substitution  de  nom  et  d'armes 
(XLVl,  171,298,401). — M.  T.  après  avoir 
dit  qu'il  fallait  aujourd'hui  .un  décret 
pour  donner  un  effet  légal  aux  substitu- 
tions de  nom  et  d'armes,  ajoute  que  M. 
Maurice  de  Champs,  qui  avait  pour  mère 
une  Bréchard,  la  dernière  de  sa  race,  dut, 
pour  relever  le  nom  et  les  armes  de  cette 
maison,  suivant  le  vœu  de  sa  mère, sollici- 
ter une  ordonnance  royale.  C'est  en  vertu 
de  celle-ci,  en  date  du  i"'  février  1844, 
que  lui  et  les  siens  ont  pris  le  titre  de 
comte  de  Bréchard .  —  Depuis  longtemps 
je  cherche  et  n'ai  pas  encore  trouvé  quoi 
que  ce  soit  concernant  M.  Maurice  de 
Champs. 

Le  Bulletin  des  Lois  contient  le  rensei- 
gnement suivant  : 

Décret  royal  qui  permet  aux  sieuis  François- 
Jean-Marie  et  Jean-Guillaume  Dechamps 
d'ajouter  à  leur  nom  celui  de  Bréchard.  Au 
château  des  Tuileries,  le  20  mai  1814,  Louis, 
par  la  Grâce  de  Dieu,  Roi  de  France  et  de  Na- 
varre ;  sur  le  rapport  de  notre  chancelier;  sur 
ce  qui  nous  a  été  exposé  que  les  sieurs  Fran- 
çois-Jean-Marie Dechamps  et  Jean-Guillaume 
Dechamps  qu  ils  désirent  d'ajouter  à  leur 
nom  celui  de  Bréchard,  pour  se  conformer 
à  la  disposition  testamentaire  de»  feu  Louis- 
François  Bréchard  qui  leur  a  légué  une  partie 
de  ses  biens  à  cette  condition,  vu  le  titre  11 
de  la  loi  du  i  1  germinal  an  XI  ;  notre  conseil 
d'Etat  entendu,  nous  avons  décrété  et  décré- 
tons ce  qui  suit  : 

Art.  1. 11  est  permis  aux  sieurs  François-Jean- 
Marie  et  Jean-Guillaume  Dechamps  d'ajouter  à 
leur  nom  celui  de  Bréchard. 

Art.  II.  A  l'expiration  du  délai  fixé  par  les 
art.  6  et  8  de  la  loi  du  11  germinal  an  XI,  les 
impétrants  se  pourvoiront,  s'il  y  a  iieu,  de- 
vant letribunal  compétent,  pour  faire  faire  les 
changements  convenables  sur  les  registres  de 
l'Etat  civil  du  lieu  de  leur  naissance. 

Art.  111.  Notre  chancelier  est  chargé  de  l'exé- 
cution du  présent  décret  qui  sera  inséré  au 
Bulletin  des  Lois.  Signé  :  Louis.  — Par  le  Roi, 
le  chancelier  de  France,  signé  Dambray, 

Il  n'est  donc  ici  parlé  ni  de  Maurice  de 


Champs,  ni  de  sa  mère  qui  était  peut-être 
Marie-Augu^tine-Henriette  de  Bréchard, 
femme  de  Jacques-Louis  Dechamps  de 
Saint-Léger.  Louis-François  de  Bréchard 
est  dit,  en  1789, seigneur  de  Champcourt, 
d'Achun,  de  Pouilly,  etc. Obtint-il  le  titre 
de  comte  ? 

L'ordonnance  royale  du  i'''  février  1844 
porte  que  M.  François-de-Salle-Marie  De- 
champs  est  autorisé  à  s'appeler  Dechamps 
de  Bréchard.  Elle  ne  parle  pas  de  Maurice 
Dechamps. 

M.  T...  serait  bien  aimable  de  me  faire 
connaître  la  généalogie  des  Dechamps  et 
celle  des  de  Bréchard,  en  remontant  seu- 
lement à  une  vingtaine  d'années  avant  la 
Révolution,  et  de  me  donner  la  date  du 
décret  ou  de  l'ordonnance  qui  a  permis  à 
MM.  Dechamps  de  joindre  au  nom  de  Bré- 
chard le  titre  de  comte.  Ln.  G. 

Mareuil-Gaubort  (Somme)  (XLVI, 
345),  —  Notre  collaborateur,  M.  Alcius 
Ledieu,  conservateur  de  la  Bibliothèque 
et  des  Musées  d'Abbeville,  est  l'auteur 
d'une  monographie  inédite  de  cette  loca- 
lité. Il  a  pu  reconstituer  la  suite  ininter- 
rompue des  seigneurs  du  x\f  siècle  à 
1789.  X. 

Le  prieuré  de  Relanges  (XLVI,  34 1  ). 

Le  village  de  Relanges,  dont  les  Tem- 
pliers avaient  construit  l'ancienne  église, 
avait  un  prieuré  de  bénédictins  de  l'ordre 
de  Cluny,  fondé  en  1049  P^''  Ricuin,  sei- 
grreur  de  Darney  et  sa  femme,  Lancède. 
Les  religieux  de  ce  prieuré  étaient  chargés, 
par  leurs  lettres  de  fondation,  de  distribuer 
trois  fois  la  semaine  des  secours  aux  indi- 
gents et  aux  voyageurs.  Mais  ils  faisaient 
mieux  encore  :  souvent  ils  les  logeaient  et 
les  soignaient  dans  leurs  vastes  bâtiments. 
Cette  noble  conduite  les  avait  recommandés 
à  l'estime  et  à  la  bienveillance  de  la  no- 
blesse lorraine  qui  s'associait  fréquemment 
à  leurs  œuvres  par  ses  dons  et  ses  largesses. 
Leur  église  renfermait  le  corps  de  Thierry 
d'Enfer,  fils  de  Ferry  de  Bitche,  l'un  de 
leurs  plus  dévoués  protecteurs. 
Les  Vosges  piTTOREsauEs  et  historiq.ues 
par  Ch.  Charton.  Mirecourt,  1876,  page 
286.  P.  c.  c.       A.  S..  E. 


La  tour  du  Picadoré  (XLVI, 345). 
—  Ce  château  se  nommait  Puigadoret, 
Puy  Cadoret,auxvr  siècle. 

Cadoré   est  aussi    le  nom  d'un  village 


N.  98^ 


L1NTERMED1A1RE 


52: 


524 


des  Deux-Sèvres,  communes  de  Breloux 
et  d'Azai-le-Brûlé,  près  Saint-Maixent. 

Une  famille  Cadoret,  originaire  de 
l'Aunis,  vient  de  s'éteindre  en   Poitou. 

Picadoré,  c'est  évidemment  le  Puy  de 
Cadoré,  et  malgré  l'apparence,  ce  mot  ne 
doit  éveiller  aucun  souvenir  espagnol, 
témoin  Cadoret,  le  fameux  brioleur  Bre- 
ton, si  connu  à  Paris.  Leda. 

Saulx-Tavannes  (XLVI,  61,  183, 
406).  —  Je  demande  à  M.  H.  de  W.  la 
permission  de  faire  deux  légères  obser- 
vations au  sujet  de  sa  communication 
insérée  col.  406,  dans  le  n"  du  20  septem- 
bre 1902. 

La  première  est  relative  à  l'orthographe 
du  nom  :  je  crois  que  dans  les  documents 
anciens,  titres  ou  imprimés,  on  le  ren- 
contre invariablement  écrit  Tavanes, 
sans  lettre  redoublée. Ensuite  depuis  long- 
temps le  château  patrimonial  des  Saulx- 
Tavanes  est  Lux  —  prononcer  Lusse  — 
commune  du  canton  d'Issur-Tille.  arron- 
dissement de  Dijon,  (Côte-d'Or).  Ce  châ- 
teau qui  remonte  au  xvi®  siècle  est  fort 
simple  et  n'a  ni  l'ampleur  de  celui  de 
Sully  (Saône-et-Loire),  ni  la  richesse  dé- 
corative, je  parle  de  l'extérieur,  de  celui 
du  Pailly  (Haute-Marne), bâtis  l'un  et  l'au- 
tre pour  le  maréchal  Gaspard  de  Saulx- 
Tavanes.  Dans  ses  dimensions  restreintes 
le  Pailly  est  un  chef-d'œuvre  trop  peu 
connu , 

Celui  de  Lux  ne  se  compose  que  d'un 
corps  de  logis  à  un  étage,  à  comble  aigu 
et  terminé  aux  extrémités  par  deux  pa- 
villons faisant  léger  retour.  L'etisemble 
n'en  a  pas  moins  grand  air  ;  les  anciens 
plans  indiquent  des  fossés  depuis  long- 
temps combles  ;  l'intérieur  était  fort  riche 
en  œuvres  d'art,  meubles,  armures,  ta- 
bleaux, mais  des  ventes  successives  le 
dégarnirent.  Toutefois,  j'y  ai  vu  encore 
de  belles  choses  qui  doivent  avoir  été  dis- 
persées il  y  a  une  quarantaine  d'années. 

A  l'ouest  s'étend  un  parc  tracé 
à  l'anglaise,  avec  de  beaux  arbres  et 
traversé  par  la  rivièri^,  la  Tille  ;  la  cha- 
pelle, assez  petite,  s'élève  séparée  et  à 
une  vingtaine  de  mètres  du  château, 
auquel  clic  est  réunie  par  une  galerie  à 
arcades  vitrées  de  construction  toute  mo- 
derne ;  j'ai  vu  construire  cette  annexe,  qui 
avait  pour  but  de  permettre  à  la  duchesse, 
née  Choiseul-GoufTier  et  alors  fort  vieille. 


de  se  rendre  aux  offices, de  sa  chambre  si- 
tuée au  rez-de-chaussée.  Je  crois  que  ce 
travail  fut  exécuté  peu  après  la  mort  du 
duc  Roger,  qui  doit  être  enterré  dans  la 
chapelle. 

Après  de  longues  années,  j'ai  revu,  en 
1898,  le  parc  et  le  château,  ce  dernier, du 
dehors  seulement.  L'un  et  l'autre  parais- 
saient un  peu  abandonnés. 

On  disait  que  la  chambre  de  la  duchesse 
où  n'étaient  pas  admis  les  visiteurs,  ren- 
fermait une  précieuse  et  riche  tenture  en 
jais,  rapportée  de  son  ambassade  à  Cons- 
tantinople  par  M.  de  Choiseul-Gouffier. 

L'auteur  des  Souvenirs  de  M™'  de  Cré- 
qui  raconte  sur  le  château  de  Lux  des 
histoires  qui  semblent  empruntées  aux 
romans  à  mystères  d'Anne  Ratcliffe,  et 
où  il  n'y  a  ni  vérité  ni  vraisemblance. 

H.  CM. 

La  Rollière  (XLVI,  342).  —  Il  y  a 
dans  le  département  de  la  Drôme,  trois 
lieux  qui  portent  ce  nom  :  le  i®""  dans  la 
commune  de  Livron,  le  2=  dans  la  com- 
mune de  Montvendre  et  le  }"  dans  la 
commune  de  Volvent. 

Celui  qui  est  dans  la  commune  de  Li- 
vron est  une  ancienne  maison  forte  que 
les  évêques  de  Valence  érigèrent  en  fief 
pour  les  Lancelin  et  dont  ceux-ci  étaient 
encore  seigneurs  à  la  Révolution .  La 
propriété  passa  ensuite  entre  les  mains  de 
M.  BIanc-Montbrun,dont  il  a  été  question 
dans  l'Intermédiaire. 

Nicolas  Lancelin,  sieur  de  la  Rollière, 
lieutenant  au  gouvernement  de  la  ville  et 
de  la  citadelle  de  Valence,  fut  anobli  au 
mois  d'août  i  =591 . 

Cette  maison  fut  représentée  aux  Etats 
généraux  en  1788  (Election  de  Valence) 
parle  marquis  et  le  chevalier  de  la  Rol- 
lière. Elle  s'est  éteinteà  Valence  en  1863, 
en  la  personne  de  Magdeleine-Jacqueline 
de  Lancelin  de  la  Rollière, veuve  du  baron 
de  Vachon.  Elle  portait  pour  armes:  de 
guetileSjà  irois  croissants  d' argent. 

Albert  de  Rochas. 

Les  quatre  chiens  du  roi  fXXXV  ; 
XXXVI).  —  On  me  pardonnera  de  reve- 
nir sur  cette  question,  bien  qu'elle  re- 
monte déjà  à  cinq  années  ;  mais  des  cir- 
constances particulières  me  mettent  à 
même  de  donner  quelques  renseignements 
qui^  sans  répondre  absolument  à  la  de- 


4 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


525 


526 


10  octobre  1902. 


mande  de  notre  collaborateur  C.  L., 
pourront  au  moins  déblayer  le  terrain,  en 
ce  qui  concerne  une  des  familles  visées, 
celle  des  Brossard.  Les  gentilshommes 
de  ce  nom  cités  par  M.  J.  M.  Navoit^dans 
le  n"  768  de  V Intermédiaire  (col.  74). n'ont 
absolument  rien  à  voir  avec  «  les  Quatre 
chiens  du  Roi  »  ;  il  en  est  de  même  des 
Brossard  mentionnés  par  M.  Nauroy  dans 
le  même  volume  (col.  3=51),  d'après  l'ar- 
ticle publié  dans  son  Curieux  (tome  II, 
p.  217,  numéro  de  mars  1887),  article 
intitulé  :  Les  enfants  naturels  du  père  ae 
PInlippe-EgaJité . 

Ce  que  dit  M.  Nauroy  dans  cet  article, 
est,  comme  tout  ce  qui  bort  de  la  plume 
de  notre  érudit  confrère,  d'une  exactitude 
rigoureuse,  mais    ne    s'applique    qu'aux 
dernières  générations    de    la    famille  de 
Brossard,  établie   depuis  plus  de    quatre 
siècles  à  Condé-sur  Noireau  et  aux  Isles- 
Bardel,  et  qui,  pas  plus  que  les  Brossard 
de  Maisoncelle  et   autres    descendants  de 
Charles  de  Valois  et  d'Hélène  de    Bros- 
sard, n'a  rien  de  commun  avec  les   gen- 
tilshommes   verriers  du   même  nom,    de 
la  forêt  de  Lyons,dont  plusieurs  rameaux 
existent  encore  dans  le   Vexin-Normand, 
le  comté  d'Eu,  le  Vimeu  et  la  Picardie,  et 
sur  lesquels  le  comte  le  Couteulx  de  Can- 
teleu  a  fourni  une    note    si     intéressante 
(loc.  cit.    col,  351  à  353).  Il  est   probable 
que  ces  gentilshommes  verriers    sont   la 
souche  des  Brossard  de  Beauchesne(Beau- 
vaisis),   des  Brossard  de     Launay  (Tou- 
raine  et  Bretagne)  peut-être  aussi  des  B. 
de    Bazinval    (Champagne),     des    B.  de 
Chaffaux  (Bourgogne),  des  B.    de   Corbi- 
gny  (Bèauce),  des    B.    de    la  Tocardière 
(Bretagne),  etc. 

Aux  Brossard,  descendants  de  Charles 
de  Valois,  se  rattachent  probablement  les 
Brossard  de  Maisoncelle,  de  la  Gautre,des 
Erables  et  de  la  Chapelle  (Normandie), 
les  B.  de  Montremy  (Champagne)  et  les 
Brossard  de  la  Rochefontaine  (Anjou),  qui 
tous  portent  dans  leur  blason  les  fleurs 
de  lis,  souvenir  de  leur  royale  descen- 
dance. 

Quant  aux  Brossard  dont  parle  M 
Nauroy,  à  propos  de  l'alliance  d'un  des 
leurs  avec  une  fille  du  duc  d'Orléans, 
grand-père  du  roi  Louis-Philippe,  ils  ont 
été  ou  sont  encore  représentés  en  Nor- 
mandie par  les  Brossard  des  Isles-Bardel, 
de  Brevaux,  de  Saint-Martin,  etc.,  et  en 


Picardie  par  les  Brossard  de  GromesniL 
de  Béquigny,  de  Montrue,  de  Bois  la 
Pierre, de  Prouville,  etc. 

Mais  cette  dernière  maison  de  Brossard, 
pas  plus  que  la  précédente,  ne  peut  être 
de  même  estoc  que  celles  des  gentilshom- 
mes verriers  anoblis  au  xvi*  siècle,  puis- 
qu'elle est  issue,  par  titres  authentiques, 
de  Gaucher  Brossard,  chevalier,  seigneur 
de  l'Etang,  près  Guise  en  Thiérache,  dont 
le  fils,  Gautier  Brossard,  né  en  1389, ven- 
dit en  1437  son  fief  de  l'Etang  pour  venir 
s'établir  en  Normandie,  dans  la  vallée  de 
l'Orne,  où  sa  descendance  obtint,  par 
héritages  ou  acquisitions  successives,  les 
fiefs  de  Saint-Denis  de  Condé-sur-Non-eau 
(an.  i4'52),  de  Haute  et  Basse  Louvetière 
(an.  1463),  de  Saint-Martin-Brévaux,  de 
la  Mausonnière,  enfin  des  Isles-Bardel 
(1629),  où  l'un  de  ses  descendants  directs 
réside  encore. 

On  peut  voir  dans  La  Chesnaye  des 
Bois  la  généalogie  incomplète  de  cette 
famille  et  de  celle  du  même  nom  issue 
d'Hélène  d;  Brossard  et  de  Charles  de 
Valois.  Les  deux  maisons  eurent,  à  diver- 
ses reprises,  à  faire  leurs  preuves,  Gilles 
de  Brossard,  seigneur  de  Brévaux,  obtint 
notamment,  le  17  février  1598,  des  let- 
tres patentes  de  Henri  IV  le  confirmant 
dans  sa  noblesse  héréditaire  et  rappelant 
les  titres  de  ses  auteurs  jusqu'à  fean  de 
Brossard,  seigneur  de  la  Louvetière,  son 
bisaïeul.  Or  dans  cette  pièce,  pas  plus 
que  dans  aucune  autre  concernant  la 
même  famille,  il  n'est  nullement  question 
de  gentilshommes  verrieis  non  plus  que 
du  château  de  Charleval  ou  de  la  forêt  de 
Lyons  où  les  Brossard  de  l'Orne  n'avaient 
jamais  mis  les  pieds,  pas  plus,  d'ailleurs, 
que  les  Brossard  issus  de  Charles  de  Va- 
lois. 

Il  me  parait  donc  bien  établi  que  c'est 
à  d'autres  maisons  du  même  nom.  d'ail- 
leurs d'excellente  noblesse,  que  se  réfère 
la  question  posée  par  notre  confrère  C. 
L.  sur  les  <,<  Q_uatre  chiens  du  roi  >^  ! 

Le  BhsaciEr. 

La  famille  desBaïf(XLVl, 342,  464). 
—  Dans  une  brochure  publiée  par  M.  J.Ed. 
Boisserie  de  Masmontet  et  intitulée  : 
Une  lettre  inédite  de  Fénelon  —  (Journal 
d'un  voyage  du  Périgord  à  Paris  en  1685). 
(Lille, imprimerie  Lefebvre-Ducrocq,  1902) 
se  trouve  le  passage  suivant,  (p.  9)  : 


N"  982. 


L'INTERMEDIAIRE 


527 


528 


Après  Manot,  se  présente  Charroux,  vieille 
abaiye  dont  les  masures  ont  une  majesté  qui 
étonne  et  ceci  est  pi  us  sérieux  que  ce  que  j'ai 
dit  de  Manot.  On  y  voit  un  reste  de  tour  sem- 
blable à  celle  de  Saint-Denis  avec  un  portail 
de  même,  une  haute  enceinte  qui  renferme- 
rait une  grande  ville  et  qui  n'est  que  pour 
l'abbaye  ;  une  multitude  de  dômes  et  de  clo- 
chers. Tout  y  plùre,  tout  y  menace  ruine. 
Tout  y  porte   le  deuil  de  son  ancienne  gloire. 

M.  de  Masmontet,  annotateur  de  la 
lettre  dont  je  viens  de  citer  un  passage, 
fait  suivre  le  mot  «  Charroux  v»  de  la  note 
suivante  (p.    12,  note  3)  : 

—  Charroux  (Carrofum),  aujourd'hui  chef- 
lieu  de  canton  du  département  de  la  Vienne, 
arrondissement  et  à  1 1  kilomètres  de  Civray. 
Les  ruines  de  cette  superbe  abbaye  fondée 
vers  l'an  769  subsistent  encore.  Possédée  au 
moyen-âge  par  les  bénédictins,  quatre  conciles 
y  furent  tenus.  Le  piemier,  qui  fut  présidé 
par  Gombaud,  archevêque  de  Bordeaux  fut 
tenu  l'an  989.  —  Le  second  fut  célébré  l'an 
1028,  par  les  évêques  et  les  abbés  à  la  sollici- 
tation de  Guillaume  comte  d'Aquitaine,  afin 
de  confondre  les  Manichéens. Les  chroniques  du 
monastère  de  Maillezais  parlent  du  troisième 
concile  tenu  en  1082  et  font  en  même  temps 
mention  d'un  certain  moine  de  Cormeri, 
nommé  Litier,  qui.  durant  dix  ans  ne  but  ni 
vin  ni  eau  sinon  à  la  messe.  Enfin  un  qua- 
trième concile  fut  tenu  à  Charroux,  l'an  1 186, 
par  Henry,  légat  du  Saint-Siège  du  temps 
d'Urbain  II.  les  actes  en  sont  reproduits  dans 
les  recueils  de  l'abbé  de  Harduin  •?:  de  Coliti  et 
de  Mansi  ». 

Deux  autres  notes  de  la  même  bro- 
chure concernent  des  abbés  de  Charroux. 
L'une  (p.  14,  note  19)  est  relative  à  Fré- 
déric Guilhaume  de  la  Trémoille,  prince 
de  Talmont.  abbé  de  Charroux,  chanoine 
de  Strasbourg  (commencement  du  xviu* 
siècle). 

L'autre  (p.  15,  note  20)  est  relative  à 
Louis-Maurice  de  la  Trémoille,  comte  de 
Laval,  abhé  de  Charroux  et  de  Talmont, 
mort  le  25  janvier  1681 . 

Je  possède  moi-même,  dans  mes  collec- 
tions, une  très  belle  empreinte  d'un  sceau 
de  René  de  Daillon,  abbé  de  Charroux. 
S-Renati-de-daillon-abbatis-carrofensis. 

Desmartys. 

Maussion  (Etienne -Thomas  de) 
(XLVI,  343).  —  Monsieur  de  Maussion, 
mort  en  1831,  était  d'une  autre  branche 
que  l'intendant  dont  je  parlerai  plus  bas. 
Officier  de  marine  sous  Louis  XVI,  il  fut 
plus  tard  membre  de  l'Université  et  pré- 


fet de  Bar-le-Duc  (?)  sous  la  Restauration. 
Ce  fut  lui  qui, avec  M.  de  Benoist, retrouva 
le  testament  de  Marie -Antoinette.  Comme 
lui,  sa  femme  s'occupait  beaucoup  de  lit- 
térature ;  elle  publia  une  traduction  esti- 
mée des  œuvres  de  Cicéron  :  de  senectute 
et  de  amicitta.  Un  seul  arrière  petit-fils 
de  leur  nom  représente  actuellement  leur 
nombreuse  postérité. 

Etienne-Thomas  Maussion  de  la  Cour- 
tauzie.  né  à  Paris  en  17^2,  marié  en  1774 
à  Perrine  de  Cypierre,  fille  de  l'intendant 
d'Orléans, fut  condamné  à  mort  et  exécuté 
à  Paris  en  1794. 

On  trouvera  dans  La  Révolution  de 
Taine  (I,  p.  84)  le  détail  des  événements 
arrivés  à  Rouen,  où  il  était  intendant. 
Toutefois,  voici  quelques  détails  inédits, 
recueillis  par  la  famille  et  qui  complètent 
ceux  de, Taine. 

Homme  énergique, l'intendant  dç  Maus- 
sion sut  imprimer  à  sa  province  un  mou- 
vement contre-révolutionnaire.  Il  fit  arrê- 
ter et  emprisonner  les  émissaires  envoyés 
à  Rouen  par  les  chefs  de  la  Révolution 
latente  Le  principal  meneur  était  un 
nommé  Bordier,  acteur  qui  avait  une  cer- 
taine réputation  à  Paris.  Pour  plus  de 
sûreté,  Maussion  de  laCourtauzielegarda 
prisonnier  dans  l'hôtel  même  de  l'inten- 
dance. Les  collègues  de  Bordier  ameutè- 
rent le  peuple  et  vinrent  assiéger  l'hôtel, 
qui  résista  plusieurs  heures.  Lorsque  la 
résistance  fut  devenue  impossible,  l'inten- 
dant fit  pendre  Bordier  dans  sa  cour,  où 
la  populace  le  trouva  sans  vie  quand  elle 
fut  parvenue  à  enfoncer  les  portes. 

M.  de  Maussion  put  fuir, mais, repris  plus 
tard,  il  fut  guillotiné  Son  fils  aîné  fut  fait 
comte  sous  la  Restauration  ;  le  vicomte 
Révérend  qui  édite  un  remarquable  ouvrage 
sur  les  titres  et  anoblissements  concédés 
à  cette  époque,  pourrait  renseigner  sur 
lui.  Ni  ce  Maussion,  ni  son  frère  cadet 
n'ont  de  postérité  mâle  à  l'heure  qu'il  est. 
D'eux  descendent  MM.  Laurent  de  Waru. 
Une  de  leurs  filles  ou  petites  filles  avait 
épousé  le  sculpteur  Maroutti. 

L'un  des  deux  fils  de  l'intendant  (ou 
mieux  un  petit  fils)  fut  préfet  du  Palais 
sous  le  second  Em  ire.  11  était  la  grande 
ressource  de  l'impératrice  pour  savoir  ce 
qui  était  d'étiquette  ou  non.  Sa  femme 
avait  publié  des  contes  pour  les  enfants, 
vers  1848.  La  Coussière. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo  octobre   iqo2. 


Prince     de     Rheina  -  Wolbsck 
(XL VI,    173,   308,    404).   —    Clc)iicntiiie 
Joscphinc-Fraiiçoise-Thci'cse  de Corswarem, 
dite  de  Looz,  née  le  29  juin   1764,  morte 
le  4  juin    1820,  avait  pour  quartiers  : 

Corswarem,  Anglure  ;  Aix,  Nassau. 

Elle  était  fille  de  Guillaume -Joseph- 
Aîexandie  Je  Corsioarem,  dit  le  comte  de 
Looz-Corswarem,  sire  et  baron  de  Lande- 
lies,  etc.,  (qui  prit  le  titre  de  duc  de  Looz- 
Corswarem  en  1792,  lors  de  la  mort  de 
son  cousin  le  duc  Charles-Alexandre)  et  de 
Marie- EniinaniicUe-Josl'pbe  dtLÂix. 

Elle  épousa,  en  1789,  Floretit-Stanislas- 
Amoiir,  comte  de  Lannoy  et  de  Clervaux, 
chevalier  de  Malte,  ofllcier  de  cavalerie 
au  régiment  royal  allemand,  au  service 
de  Sa  Majesté  Très-Chrétienne,  fils 
à.' Adrien  Jean-Baptiste  comte  de  Lannoy 
ET  DE  Clervaux,  ctc,  et  de  Constauce- 
Polyxène-  Reine-Stanislas  de  Wignacourt 
DE  Vleteren. 

Voilà  la  généalogie  delà  mère  du  prince 
Napoléon  de  Rheina-Wolbeck,  comte  de 
Lannoy  et  de  Clervaux,  mais  nous  ne  sa- 
vons rien  des  événements  de  sa  vie. 

Le  C'^  P.  A.  DU  Chastel_ 

Claude  Chastillon  (XLVl,  347,  469). 
—  La  bibliothèque  Sainte-Geneviève  pas- 
sait autrefois  pour  posséder  la  collection  la 
plus  complète  des  vues  de  la  Topooraph/e 
française  ;  quant  aux  éditions,  le  Manuel 
du  libraire  de  J.-C  Brunet.  verbo  lean 
Boisseau.,  n'indique  point  celle  de  1655, 
mais  il  en  donne  une  autre  en  1647. 

Toutes  ces  dates  pourraient  -bien  n'avoir 
pas  grande  importance.  On  sait  qu'en 
librairie  la  réfection  de  la  première  page 
est  souvent  une  supercherie  très  fréquente 
pour  activer  la  vente  en  simulant  une  édi- 
tion nouvelle. 

En  somme,  le  précieux  album  de  Chas- 
tillon  devient  de  plus  en  plus  rare,  les 
bouquinistes  ayant  plus  de  profit  à  ven- 
dre les  planches  séparées  que  le  volume 
dans  son  entier.  Léda. 

Marie  BabinGrandmaison  (XLVI, 
228,  29^5,  36^).  —  Auguste-Narcisse  a 
eu  quatre  enfants  : 

1°  Henri,  entré  à  Saint-Cyr  en  181^5, 
passé  ensuite  à  l'école  d'Etat-major  figure 
encore  sur  l'Annuaire  comme  colonel  de 
réserve  ; 

2°  Marie  ne  s'est  pas  mariée  ; 


-~    53' 


3"  Adèle  a  épousé  un  sous-intendant 
militaire  ; 

.jo  Albert,  entré  à  Saint-Cyr  en  1860, 
sorti  dans  l'infanterie  et  devenu  officier 
sunérieur, 

1 

M""  Mélanie  de  Grandmaison,  dont 
parle  M.  Paul  Pinson,  n'est  pas  fille 
d'Auguste  dont  il  est  question. 

Est-ce  sa  petite  fille  Pje  l'ignore,  ayant 
perdu  de  vue  la  famille  fort  liée  avec  la 
mienne  pendant  les  soixante  premières 
années  du  siècle  dernier. 

M.  de  Grandmaison  avait  une  sœur 
aînée  devenue  madame  Couturat. 

Un  vieil  Etampois. 

L'abbé  Herluison  (XLV)  —  Le  tes- 
tament de  l'abbé  Dosne  est  aux  Archives 
de  la  Seine.  Outre  un  legs  à  l'abbé  Her- 
luison, il  renferme  les  dispositions  sui- 
vantes : 

Aux  pauvres  de  la  paroisse  St-Eustache  (de 
Paris)  1200  livres  ;  à  M.  Lasseray,  1200  liv.  ; 
à  M.  Cadas,  prêtre  du  diocèse  de  Troyes, 
1500  liv.  ;  à  M.  l'abbé  Baillet,  prêtre  du 
même  diocèse,  1500  liv.  ;  à  M.  Ramier,  1500 
liv.  ;  à  M. Ramier  l'aîné,  2000  liv.  ;  à  Margue- 
rite Valois.  500  liv.  ;  aux  d""'  Mouquy, 
sœurs, usufruit  de  3000  liv.  à  partager  par 
moitié,  le  capital  devant  revenir  à  leurs  nièces 
du  même  nom  ;  à  dame  Breville,  1000  liv.  " 
à  Antoine  Fabre  à\i  Joiiiville,  1000  liv.  ;  au 
même  et  au  sieur  Ramier,  chacun  135  liv. 
de  rente  viagèie  ;  à  la  dame  Cadas,  mère. 
100  liv.  ;  à  l'abbé  Petit,  soo  liv.  ;  à  M.  Ha- 
mont.  avocat  4000  liv.  ;  les  ouvrages  de  M. 
Armand  (?)  et  les  vies  de  dame  Barthélémy  des 
Martyrs,  de  St  Bernard,  de  St  Thomas  d'Aquin 
de  St  Athanase  de  St  Basile,  etc.  ;  à  Thérèse 
Vautrin,  fille  mineure  1500  liv.  ;àjean,  Anne 
et  Barbe  Vautrin, frère  et  sœurs,  chacun  pour 
tiers, tous  les  meubles  meublant  eteffets  mobi- 
lier, argenterie,  montres,  pendules,  etc.,  Je 
sa  succession . 

V.  A. 

Priola   (XLV;.    Aux  intermédiai- 

ristes  qui  se  sont  intéressés  à  M"*  Priola, 
je  puis  donner  des  renseignements  sur 
cette  artiste,comme  aussi  de  sa  belle-sœur. 

Cette  dernière  possède  des  documents 
intéressants,  notamment  sur  la  fin  tragi- 
que de  l'artiste.  G.  Désavis, 

Le  château  de   Robert-le-33iable 

(XLVl,  289,  417).—  N'y  a-t-il  pas  une 
plante  connue  en  botanique  qui  a  la  répu- 
tation d'être  l'herbe  qui  égare  ? 

Saint-Médard. 


N"  983 


L'INTERMEDIAIRE 


531 


532 


Joutes  solerxnelles  entre  bour- 
geois au  XIV*  siècla  (XLV).  —  Un 
extrait  de  la  Chronique  parisienne  ano- 
nyme citée  dans  l'énoncé  de  la  question  a 
été  donné  dans  l'ouvrage  de  M.  Ch. 
d'Héricault  :  Histoire  anecdotique  de  la 
France.  Le  moyen-âge.  (Paris,  Bloud  et 
Barrai,  s.  d.)  p.  40^  40().:Jeiix  chevale- 
tesqiies  des  boitigeois  ('1330). 

Ce  document,  dit  l'auteur,  explique  les 
éléments  de  révolte  qu'Etienne  Marcel 
sut  trouver  et  utiliser. 

Les  joutes  eurent  lieu  près  Paris,  en  un 
champ  nommé  la  culture  Saint-Martin 
près  de  l'Hôtel  du  Temple.  Elles  furent 
organisées  par  une  cavalcade  représentant 
le  roi  Priam  et  ses  35  fils,  combattant 
contre  des  bourgeois  invités  de  différentes 
villes  du  royaume. 

La  description  se  termine  par  ce  ren- 
seignement intéressant  que  215  ans  au- 
paravant, des  joutes  semblables  avaient 
été  données  en  la  place  de  Grève. 

Note.  —  11  est  à  présumer  que  des  re- 
cherches faites  dans  les  manuscrits  des 
bibliothèques  des  villes  mentionnées  dans 
la  question  ne  pourront  manquer  de  faire 
retrouver  d'autres  témoignages  de  ces 
fêtes.  ViEujEu. 

Les  capitaines  des  côtes  de  Nor- 
mandie aux  XV°,  XVP  et  XVIP 
siècles  (XLVI,  229,  418).  ■ —  Si  cela 
peut  intéresser  l'auteur  de  la  question,  j'ai 
dans  mon  anccsierie  un  capitaine  qui  joua 
un  rôle  dans  la  défense  des  côtes  norman- 
des,au  milieu  du  xvi«  siècle. — Voir, à  son 
sujet  :  Le  capitaine  Breil  de  Bieiagne^haron 
des  hJoniineaux ,  goiiveineitr  d'Abbeville,  de 
Saint-Quentin  et  de  Granville,! ^o^-i^Sj, 
par  le  comte  de  Palys.  Rennes,  Plihon  et 
Hervé,  1887. 

Vicomte  du  Breil  de  Pontbriand. 

Descendance  du  duc  de  Berry 
(XXXIX;  XLVI,  551,457).  —Les  efforts 
faits  pour  démêler  la  vérité  sur  la 
légitimité  des  enfants  d'Amy  Brovv'n, 
sont  curieux  à  suivre.  La  loyauté 
des  premières  polémiques  s'affirme  évi- 
dente. Plus  récemment,  cependant,  on  a 
pu  entrevoir  des  intervenants,  désireux 
de  solutionner  le  débat,  non  pas  unique- 
ment au  profit  de  l'histoire,  mais  en  te- 
nant compte  trop  largement  d'intérêts 
immédiats  de  famille.   C'est    du    moins 


l'impression  qui  m'est  restée  après  la 
lecture  de  l'article  :  La  Vérité  sur  le  ma- 
riage du  duc  de  Berry,  paru  dans  le  Fi- 
garo. 

Qiielque  lecteur  de  V Intermédiaire  a-t-il 
pensé  que  les  XXX  apportaient  des  pièces 
nouvelles  au  débat  ?  Je  crois  plutôt  que 
nos  confrères  auront  compris  qu'il  n'y 
avait  là  qu'un  double  plaidoyer,  en  faveur 
des  blasons  des  Charette  et  des  Lucinge. 
Les  XXX  ne  veulent  pas  qu'ils  aient  été 
ternis  par  une  alliance  avec  des  filles  na- 
turelles. Ils  ne  veulent  pas  davantage, 
d'ailleurs,  que  le  comte  de  Chambord  ait 
pu  être  un  cadet,  on  pourrait  dire  aussi 
un  fils  putatif.  Mais,  plaider  n'est  pas 
prouver. 

Nous  continuons  donc  à  demander  la 
production  : 

1°.  —  De  l'acte  du  premier  mariage 
d'Amy  Brov^n  avec  son  ténébreux  parent 
Granville  Brown  ; 

2".  —  De  l'acte  de  décès  de  M.  Gran- 
ville Brown  ; 

3°.  —  De  l'acte  du  second  mariage 
d'Amy  Brown  avec  le  duc  de  Berry  ; 

4".  —  De  l'acte  de  naissance  de  chacun 
de  ses  fils  ; 

5°. —  De  l'acte  de  décès  de  John  Brown, 
fils  aîné  de  Granville  Brown  et  d'Amy  ; 

6°.  —  D'une  protestation  quelconque, 
entre  1804  et  18 14  ou  même  au  lende- 
main de  la  Restauration,  du  comte  d'Ar- 
tois ou  du  comte  de  Provence,  contre  le 
mariage  de  leur  fils  et  neveu  ; 

7°.  —  De  l'ordonnance  de  Louis  XVIII, 
ou  de  l'arrêt  d'une  Cour  de  justice,  qui 
ne  pouvaient  pas  ne  pas  être  rendus, 
annulant  le  mariage  ; 

8".  —  Du  bref  pontifical  d'annulation 
de  mariage. 

Tant  que  ces  documents  ne  nous  auront 
pas  été  fournis,  toutes  les  hypothèses 
peuvent  être  admises. 

l'avais  préparé,  il  y  a  dix  ans,  une 
étude  sur  la  situation  spéciale  de  VEnfant 
du  miracle. 

Je  concluais  : 

i".  —  Au  mariage  régulier  du  duc  de 
Berry  avec  Amy  Brown,  laquelle  est 
d'ailleurs  qualifiée,  dans  son  acte  de  décès 
de  veuve  de  Charles-Ferdinand,  et  à  la 
naissance  probable  de  Georges,  au  cours 
des  correspondances  avec  le  comte  d'Ar- 
tois et  le  comte   de   Provence,  en  vue  de 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo  octobre  190a. 


533 


ce  mariage  et,  peut-être  même,  tout  à  fait 
à  la  veille  de  ce  mariage. 

1804,  ne  l'oublions  pas,  est  l'année  de 
l'effondrement    des    derniers    rêves    des 
Bourbons,  au   sujet   d'une  Restauration. 
En  février,  la  conspiration  de  Cadoudal  a 
avorté  ;  en  mars,  c'est  la   réponse    san- 
glante   du  Premier   Consul  à  ce  complot 
par  l'enlèvement   du   duc  d'Enghien  ;   en 
mai,   c'est    l'élévation   de   Napoléon,  par 
le  Tribunat  et  le  Sénat,  au  titre  d'empe- 
reur héréditaire    et  la  ratification  de  cette 
élévation    par    la    Nation  entière     C'est, 
l'année  suivante,  Austerlitz.  qui  faisait  de 
l'empereur   le  maître  incontesté  de  l'Eu- 
rope. Qui  donc,  au  cours  de   ces  derniers 
événements,     eût    même   osé    entrevoir, 
dans  les  temps  les  plus  éloignés,  un  re- 
tour possible,  sur  le  trône,  des  frères  de 
Louis  XVI  ?  Le  duc  de  Berry,  sans  crain- 
dre  les  retours  de  la   destinée,  pouvait 
donc  n'écouter  que  son  cœur. 

2°.  —  A  la  régularité  de  ce  mariage, 
au  point  de  vue  du  droit  ecclésiastique  et, 
en  tant  que  de  besoin,  au  point  de  vue  du 
,  droit  civil. 

L'union  civile   ne  se  'pratiquait   pas,  à 
cette  époque,   en  Angleterre.  En  se  limi- 
tant torcément   au  mariage  religieux,  les 
époux    accomplissaient     rigoureusement 
leur    devoir.  Ils   se  conformaient  pleine- 
ment à  la  loi  du   pays  où  ils  habitaient. 
On  ne  saurait  opposer  au  duc  de  Berry 
d'avoir  omis  de  réclamer  l'inscription  de 
l'acte  religieux  sur  le  registre  du  Consu- 
lat français.  La  famille  des  Bourbons  ne 
voulait  rien  connaître  des  institutions  que 
la  France  s'était  données.  A  la  suite  de  la 
rupture  de  la  paix  d'Amiens,  les  Agences 
Consulaires  anglaises   ne   fonctionnèrent 
d'ailleurs   plus.  Mais,  en   admettant   que 
les  deux  pays  fussent  demeurées  à  l'état 
régulier,    on  peut  se  demander   si   Amy 
Brown,    ignorante    des     lois     françaises, 
aurait  saisi  la  portée   d'une   omission  de 
cette  nature  ?   En  pareille  occurrence,  la 
question  de  bonne  foi  domine  toutes  'es 
autres  considérations.  A   peine  est-il  be- 
soin  d'affirmer  que   la  bonne  foi  d'Amy 
était  évidente.  Quant    au  duc    de  Berry, 
faut-il  lui  faire  l'injure  d'imaginer  qu'à  ce 
moment  précis,  aimant  par   dessus  tout 
cette  femme,  qu'il  aima  d'ailleurs  jusqu'à 
son  dernier  jour,  il  berçait  sa  pensée   de 
réserves    et  songeait  au  moment  où  les 


--    534 

lui     auraient    permis    de 


circonstances 
l'abandonner  ? 

Louis  XVIIl  a  t-il  pu  valablement,  à 
l'époque,  s'opposer  à  un  pareil  mariage, 
ou  l'annuler  dans  la  suite  ?  La  question  a 
été  examinée  par  M.  l'abbé  Dupuy.  dans 
une  étude  intitulée  :  Le  comte  de  Cham- 
bord  devant  Vhistoire  et  devant  h  droit.  Il 
observe  qu'il  n'existe  rien  dans  notre  an- 
cienne législation,  constatant  le  pouvoir 
absolu  des  souverains  de  dissoudre  les 
alliances  contractées  sans  leur  consente- 
ment. Les  auteurs  parlent  d'un  usage  qui 
s'était  établi  ;  il  n'est  dit  nulle  part  qu'un 
mariage  contracté  pouvait  être  annulé. 
On  peut  lire,  à  ce  sujet,  un  mémoire  très 
affirmatif  de  Plassart.    Mais   laissons  lui 

la  parole  : 

Les    rois    de    France    pouvaient     obliger 
les  princes  de  leur  maison  à   faire  approu- 
ver par  eux  leur   futur    mariage  ;  mais,  de- 
vant un  acte    consommé,    leur    refus  de  le 
reconnaître  ne  pouvait  désunir  ce  que  Dieu 
avait  uni.  Enseigner  le  contraire,  ce  serait 
attribuer  aux    rois  un  pouvoir  que    les  pa- 
pes n'ontjamais  invoqué    pour  eux-mêmes. 
Les  Souverains  Pontifes  ne  font,    en   effet, 
qu'établir  l'existence  d'un    empêchement  ; 
mais,  ils  n'ont  jamais    voulu    dissoudre  un 
mariage     validement    contracté.     Lorsque 
Louis  XIII  prétendit  casser  le  mariage  que 
son  frère  Gaston,  duc  d'Orléans,  contracta 
sans  son    agrément,     avec    Marguerite   de 
Lorraine,   son  ambassadeur  à  Rome,  le  duc 
de  Créqui,  en  sollicita  vainement  l'annula- 
tion auprès  d'Urbain  VIII.     Ce  pontife  ne 
voulut  pas  l'accorder  et  il    ne    reconnut  ja- 
mais aux  rois  de  France  ce  prétendu   droit 
sur  le   mariage   des    princes.   C'est  ce    qui 
résulte  des  dépêches  du  duc  de  Créqui,  de 
celles  du  Greffier,  chargé  d'affaires,    et  des 
papiers  d'Etat  du  duc  de   Richelieu. 

Ailleurs,  il  avait  dit  : 

Les  orateurs  français  an  Concile  de 
Trente,  ceux  du  roi  surtout,  firent  l'impos- 
sible pour  faire  admettre  defcctus  consensus 
parentîim,  au  nombre  des  empêchements 
dirimants  ;  le  Concile  ne  voulut  jamais 
accéder  à  leurs  instances.  L'Eglise  ne  re- 
connaîtra jamais  aux  cours  souveraines  le 
droit  que,  parfois,  elles  ont  voulu  s'attri- 
buer. L'histoire  est  là  pour  attester  que, 
lorsque  les  souverains  se  sont  permis  de 
toucher  à  l'indissolubilité  du  lien  conjugal, 
les  Pontifes  romains  ont  répondu  souvent 
par  des  sentences  d'excommunication. 

Ainsi  fit    Innocent    III,  pour    Philippe- 
Auguste,    à    la  suite  de    sa  répudiation 
d'Ingeburge  de  Danemarck  et  de  son  ma- 
1  riage  avec  Agnès  de  Méranie. 


N"  98; 


L'INTERMEDIAIRE 


Les  historiens  qui  croient  à  la  survie 
de  Louis  XVU,  au  delà  de  la  Tour  du  Tem- 
ple, pourraient  observer  que,  si  le  comte 
de  Provence  ne  s'était  pas  opposé,  en 
1804  ou  1805,  au  mariage  de  son  neveu, 
c'est  qu  il  savait, à  n'en  pas  douter,  qu'il 
n'était  pas  à  cette  époque  le  chef  de  la 
maison  de  France.  Si  Louis  XVII  était 
vivant  encore  à  la  Restauration,  cette  si- 
tuation ne  s'était  pas  modifiée.  En  rele- 
vant la  Monarchie,  son  oncle  n'avait  pas 
relevé  la  Légitimité.  Peut-être,  pour  la 
même  raison  que  Louis  XVIII  ne  crut  pas 
pouvoir  se  faire  couronner,  n'annule-t-il 
pas  le  mariage  de  sou  neveu  ?  Ne  l'ou- 
blions pas,  la  formule  du  couronnement 
impliquait  la  reconnaissance  certaine  de 
la  capacité  de  la  personne  ;  l'annulation 
impliquait,  au  surplus,  la  nécessité  d'une 
ordonnance  ou  d'un  arrêté  du  Parlement. 
Clément  VlU  ayant,  en  15 159,  déclaré  nul 
le  mariage  d'Henri  IV  avec  Marguerite 
de  France,  un  arrêt  du  Parlement  sanc- 
tionna cette  décision. 

Si  les  Parlements  prêtaient  leur  auto- 
rité, pour  casser  des  mariages  entachés 
de  nullité,  t.  plus  forte  raison  devaient- 
ils  s'en  servir,  quand  il  s'agissait  des 
alliances  qui  n'avaient  d'autre  tort  que  de 
déplaire  à  Sa  Majesté.  La  sanction  est 
toujours  nécessaire,  pour  donner  à  un 
fait  la  valeur  ou  l'apparence  de  la  chose 
jugée.  Ainsi,  en  1634,  le  Parlement,  sans 
égard  pour  l'opposition  d'Urbain  VIII, 
annula-t-il  le  mariage  de  Gaston  d'Or- 
léans avec  Marguerite  de  Lorraine.  Rien 
ne  dispense  donc  les  rois  de  rendre  une 
ordonnance,  ou  d'obtenir  l'arrêt  d'une 
cour  de  Justice,  quand  ils  veulent  s'arro- 
ger le  droit  d'annuler  des  mariages  dans 
leur  famille,  sous  peine  de  laisser  croire 
qu'ils  n'ont  rien   annulé. 

Louis  XVllI  pouvait-il  se  résigner  à 
rendre  une  ordonnance  ?  Evidemment 
non.  Elle  eût  apiiris  à  la  France  l'existence 
d'un  véritable  mariage,  et  ouvert  la  dis- 
cussion sur  la  situation  lép'ale  de  l'aîné 
des  enfants,  Georges.  Elle  eût  fixé  l'Eglise 
sur  la  réalité  des  choses.  Tout  prêtre,  sou- 
cieux de  sa  dignité,  se  serait  trouvé,  dès 
lors,  sans  ordres  formels  venus  de  Rome, 
dans  l'impossibilité  de  bénir  l'union  du 
duc  de  Berry  avec  Caroline  de  Nanlos. 

Les  XXX  afTirment  que  le  pape  Pic  VII 
a  rendu  un  bref,  annulant  le  mariage, 
mais  déclarant  les  filles,  issues  de  ce  ma- 


— -- ~-    53< 


riage,  légitimes.  Ils  citent,  comme  exem" 
pie,  la  sentence  rendue  par  la  Cour  d^ 
Rome  pour  le  prince  de  Monaco  Le^ 
espèces  sont-elles  identiques,  les  motifs 
de  cassation  pareils?  Ce  n'est îà,  d'ailleurs, 
qu'une  présomption,  nullement  une 
preuve.  L'affaire  aurait  été  négociée  par 
un  diplomate  «  dont  le  fils  occupe  un 
mandat  électif  au  Parlement  français  ». 
Et  l'une  ou  l'autre  des  pièces  probantes, 
non  pas  d'une  négociation  quelconque, 
cauteleuse  et  ambiguë,  mais  nette  et  pré- 
cise, pourquoi  ne  la  donne-t-6n  pas  ? 

M.  l'abbé  Dupuy,  sur  les  rapports 
d'amis  qu'il  dit  bien  informés,  affirme, 
au  contraire  «  qu'on  trouve  encore  à 
Rome,  aux  archives  de  la  Pénitencerie  ou 
de  la  Daterie  les  minutes  des  lettres  de 
Pie  Vil  à  Louis  XVIII,  et  les  réponses  au- 
tographes de  ce  prince.  Dans  sa  corres- 
pondance. Pie  VII  protestait  contre  le  ma- 
riage du  duc  de  Berry  avec  Caroline  de 
Naples  ». 

Jusqu'au  jour  où  un  bref  de  Pie  VII, 
annulant  le  mariage  d'Amy  Brown,  aura 
été  produit,  on  peut  donc  conclure  à  des 
dessous  inavouables. 

Réfléchissez  que,  dans  l'entourage 
d'exil  du  duc  de  Berry,  chacun  con- 
naissait l'union  avec  Amy  Brown  ;  que 
la  grande  dame  qui,  sous  la  Restauration 
et  sans  même  en  excepter  Madame  Du 
Cayla,  connut  le  mieux  les  dessous  de  la 
politique,  dit  dans  ses  Mémoires,  à  propos 
des  liaisons  du  duc  de  Berry  :  <<,  L'une 
d'elles  avait  été  plus  sérieuse  :  on  avait 
môme  parlé  d'un  mariage  non  avoué  ». 
Et,  ailleurs  :  «  le  duc  de  Berry  fit  ce  ma- 
riage ou  cette  liaison,  comme  on  voudra 
l'appeler  par  politesse  pour  Madame  la 
duchesse  de  Berry  ».  Tenez  compte  de 
l'anoblissement  par  Louis  XVIII  des  filles 
du  duc  de  Berry,  avec  des  noms  de 
villes  :  Vierzon  et  Issoudun,  pris  dans 
l'ancien  duché  de  Berry  ;  que  leurs  armes 
sont  de  France,  à  brisures  de  gueules, 
sans  barre  d'illégitimité  ;  réfléchissez 
à  l'incontestable  ressemblance  de  Georges 
avec  le  duc  de  Berry  ;  puis,  aussi,  au  mot 
d'ordre  que  le  roi  fait  prévaloir,  au  mo- 
ment où  il  songe  à  l'union  de  son  neveu 
avec  Caroline  de  Naples  :  «  Amy  a  été 
la  maîtresse  de  mon  neveu,  elle  n'a  ja- 
mais été  sa  femme  ».  Vous  vous  deman- 
derez justement,  alors,  si  cette  turpitude 
ne  cache  pas  l'existence  d'un  fils,  légitime 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  octobre  1902 


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auxyeuxdela  famille  royale  de  France 
légitime  aux  yeux  de  l'Eglise,  et  si,  comme 
conséquence,  l'union  avec  Caroline  de 
Naples  n'était  pas  appelée  à  être  viciée  au 
point  de  vue  ecclésiastique  et  viciée  au 
point  de  vue  civil  ? 

30  —  A  l'existence,  chez  ce  parfait 
honnête  homme  qu'était  le  comte  de 
Chambord,  d'un  état  d'esprit  spécial. 
<<  Hérite-ton,  seigneur,  de  ceux  qu'on 
assassine  ?  >>  Ce  point  d'interrogation  qui, 
dès  le  début  de  la  Révolution,  plana  sur 
les  menées  du  comte  de  Provence,  ne  fit 
que  grandir,  que  s'irradier,  au  fur  et  à 
mesure  que,  de  la  fuite  vers  Mons  à  la 
Restauration,  se  précipitèrent  les  événe- 
ments. Au  milieu  des  tiraillements,  dans 
lesquels  le  dernier  fils  du  duc  de  Berry 
passa  les  dernières  années  de  sa  vie,  peut- 
être  agenouillé  sur  son  prie-Dieu,  implo- 
ra-t-il  souvent  de  Là  Haut,  non  pas  seu- 
lement une  orientation,  mais  une  désigna- 
tion formelle,  irrécusable.  Personnemieux 
que  lui,  dans  ce  siècle  tourmenté,  n'avait 
incarné  la  grandeur  m.onarchique.  Prêta 
saisir  le  trône,  peut-être  souhaitât  il  plus 
encore  ?  Il  faut  croire  que  cette  désigna- 
tion ne  vint  pas.  Henri  Provins. 

M""  de  risle  de  Fief  (XLVI.  345). 
—  Une  enquête,  commencée  dans  le 
village  même  de  Saint-Laurent-sur-Mer, 
demeure  sans  résultat,  jusqu'à  présent. 
Les  anciens  du  pays,  consultés,  n'ont 
souvenance  ni  de  M"e  de  l'Isle  de  Fief,  ni 
du  pêcheur,  Armand  Beauchet,  qui  au- 
rait donné  l'hospitalité,  dan?  sa  chau- 
mière, à  la  duchesse  de  Berry.  Le  nom 
de  Beauchet,  tout  à  fait  inconnu,  n'éveille 
aucun  souvenir. 

Quand  même,  les  recherches  conti- 
nuent, tournées  vers  les  familles,  qui 
avaient  des  attaches  avec  la  chouannerie 
du  Bessin.  On  espère  en  la  solution  dési- 
rée.       Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 

Cofloplices  de  l'attentai:  du  prince 
Louis  Napoléoï)  à  Strasbourg  (XLVI, 
15,  I7O,  261,  377.  422).  —  Les  biens 
de  la  famille  d'Orléans.  —  Je 
suis  heureux  que  notre  collègue  veuille 
bien  discuter  le  décret  de  1852,  car  il  y  a 
là  une  question  de  droit  historique  inté- 
ressante à  élucider.  Il  est  malheureuse- 
ment impossible  de  le  faire,  sans  toucher 
à  des  points  qui,  pour  appartenir  à   l'his- 


[  toire,  n'en  sont  pas  moins  fort  près  de  la 
politique...  ! 

C'est  ainsi  qu'une  remarque  s'impose 
tout  d'abord  :  la  révolution  de  1830, 
que  M.  H.  C.  M    tient  pour    «  funeste  », 

—  et  je  n'ai  pas  besoin  de  dire  que  nous 
sommes  absolument  d'accord  à  cet  égard, 

—  avait  été  bien  aisément  prévue  par 
Louis-Philippe,  dont  la  part  dans  cet  évé- 
nement ne  saurait  être  contestée,  n'est- 
ce  pas  ? 

Il  importe  de  noter  ce  point  de  départ, 
qui  explique  la  sollicitude  et  les  précau- 
tions du  prince,  et  qui  démontre  surtout 
à  quel  point  les  résultats  de  cette  révolu- 
tion, aussi  bien  que  la  révolution  elle- 
même,  étaient  connus  de  lui  à  l'avance. 
Mais  passons  sur  ce  sujet... 

Le  principe  de  l'incorporation  au  Do- 
maine des  biens  du  souverain  avait  été 
suivi  jusque-là,  et  notre  collègue  admet 
que  la  dérogation  à  ce  principe  pouvait 
être  attaquée  :  premier  point  qu'il  est  in- 
téressant de  remarquer.  En  effet,  si  l'acte 
de  donation,  fait  par  Louis-Philippe  en 
faveur  de  ses  enfants,  n'était  pas  valable, 
et  s'il  constituait  une  fraude  aux  dépens 
de  la  fortune  delà  couronne, peu  importe, 
il  me  semble,  en  droit  public,  de  savoir 
à  qui  incombait  le  droit  de  poursuite.  En 
pareille  matière,  on  ne  saurait  admettre 
que  la  forme  emporte  le  fonds. 

Je  dirai  encore,  pour  en  finir  de  suite 
avec  les  détails  accessoires  du  sujet,  que 
dans  notre  discussion   d'il  y  a   deux  ans, 

—  à  propos  du  «  Berceau  et  de  la  voitu- 
rette  du  roi  de  Rome  »,  —  j'ai  expliqué 
dans  le  n°  du  22  novembre  1900,  com- 
ment Louis-Philippe  avait  saisi  le  do- 
maine de  Chambord  en  1832,  et  viaintenu 
cette  saisie  à  Venconlre  d'une  ordonnance 
de  référé  du  président  du  tribunal  civil  de 
Blois.  Le  procès  ne  fut  terminé  qu'en 
1841,  par  la  cour  de  Cassation.  Si  donc 
notre  collègue  «  ignore  »  ces  tentatives 
de  Louis-Philippe  pour  s'emparer  de 
Chambord,  il  me  permettra  de  lui  indi- 
quer de  nouveau  la  brochure  de  M.  Ro- 
binet de  Cléry  :  La  question  du  domaine 
de  Chambord  au  point  de  vue^  du  droit  , 
Paris,  Palmé,  1886. 

Et  quant  à  rori;j;ine  de  la  fortune  du 
ducd'Aumale,  puisque  M.  H.  C  M.  \<  con- 
sidère comme  prouvé  le  suicide  du  der- 
nier Condé  »,  pourquoi  n'a-t-il  pas  ré- 
pondu à  l'article  de    M .   Philibert  Aude- 


N*.982 


L'INTERMEDIAIRE 


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brand,  paru  dans  le  n°  du  28  février  1901, 
sous  la  rubrique  de  Chamhrier,  col.  356? 

Ainsi  donc,  la  donation  faite  par  Louis- 
Philippe,  avec  une  prévoyance  vraiment 
surprenante,  était  attaquable  ;  ce  prince 
a  fait  son  possible  pour  s'emparer  de 
Chambord,  et  agi  dans  ce  but  en  dehors 
de  toute  légalité  ;  enfin  la  conviction  de 
M.  H.  C.  M.  sur  le  suicide  du  duc  de 
Bourbon  ne   semble  pas   très  partagée... 

Mais  il  importe  surtout  d'examiner 
quelle  était  l'origine  des  biens  du  duc 
d'Orléans,  au  moment  de  la  révolution 
de  1830  ;  c'est  ici  que  se  trouve  le  nœud, 
et  selon  moi  la  solution,  de  notre  petite 
polémique. 

Les  biens  composant  la  fortune  du  duc 
d'Orléans,  le  7  août  1830,  lors  de  la  do- 
nation qu'il  en  fit  à  ses  enfants,  prove- 
naient des  apanages  de  la  maison  d'Or- 
léans et  de  ceux  du  duc  du  Maine  et  du 
comte  de  Toulouse. 

Les  premiers  comprenaient  les  biens 
donnés  par  Louis  XIV  à  son  frère,  en 
mars  i66i,et  avril  1672.  Plus  tard  s'y 
ajoutèrent  le  Palais-Royal  en  1692,  et  di- 
verses libéralités  de  Louis  XV,  en  1740, 
1751  et  1766. 

Quant  aux  autres  apanages,  il  serait 
trop  long  d'en  établir  la  création,  et  d'en 
suivre  la  filière  jusqu'aux  d'Orléans. 

La  fortune  de  Philippe-Egalité  et  de  sa 
femme  se  composait  donc  de  hiens  d'apa- 
nages. Or  la  loi  de  1790  supprima  les 
apanages,  et  les  remplaça  par  des  rentes 
dites  «  apanagères  ». 

En  1814,  la  loi  de  1790  ne  fut  point 
abolie,  mais  le  roi  rendit,  par  ordonnance 
des  16  et  20  mai,  17  septembre  et  20 
octobre  1814,  au  duc  d'Orléans  et  à  sa 
sœur,  tous  les  biens  dont  avait  joui  Phi- 
lippe-Egalité. Et  par  ordonnance  du  20 
août  1814,  I^  ro'  rendait  également  à  la 
duchesse  d'Orléans  les  biens  provenant 
du  duc  du  Maine  et  du  comte  de  Tou- 
louse. 

Cette  dernière  ordonnance  était  for- 
mellement contraire  à  celle  de  Charles  IX, 
du  9  février  1566,  et  aux  Edits  de  mars 
1661  et  mai  171 1,  d'après  lesquels  un 
apanage  ne  pouvait  tomber  en  que- 
nouille. 

Et  tous  ces  actes  du  roi  étaient  accom- 
plis en  violation  de  la  loi  de  1790,  non 
abrogée  I 

Nous  ne  parlons  pas  des  dettes  de  Phi- 


lippe-Egalité, payées  en  partie  par  l'Etat, 
en  1792,  et  en  partie  par  Louis  XVlll  en 
18 14.  Mais  il  faut  noter,  ce  qui  paraît  un 
comble,  ce  nouvel  acte  de  faveur,  qui 
faisait  accorder  à  Louis-Philippe,  auquel 
on  avait  préalablement  rendu  ses  biens, 
plus  de  17  millions  sur  le  milliard  des 
émigrés  ! 

La  fortune  des  d'Orléans  se  composait 
donc,  en  1852,  et  sans  parler  de  l'héritage 
du  duc  de  Bourbon  (!),  de  biens  enlevés 
une  première  fois  au  domaine  de  l'Etat 
par  la  faveur  royale,  contrairement  aux 
lois  en  vigueur,  et  soustraits  une 
deuxième  fois,  par  la  donation  des  6  et  7 
août,  à  ce  même  domaine,  auquel  ils  de- 
vaient faire  retour. . , 

Quant  aux  précédents,  contestés  par  M. 
H.  C.  M.,  je  ne  puis  que  le  renvoyer  au 
texte  du  décret  de  1852,  qui  les  énumère  : 
1816  et  1832. 

A  nos  collègues  de  dire     s'ils  trouvent 

la  question  suffisamment   élucidée  ;  il  est 

aisé  de  leur  donner  plus  de  détails... 

Marquis  de  Chauvelin. 
* 

*  * 
Notre     collaborateur    H.      C.    M.    dit 

qu'historiquement,  il  considère  comme 
prouvé  le  suicide  da  prince  de  Condé, 
Résidant  depuis  plus  de  60  ans  dans  ce 
pays  qu'habitait  depuis  longtemps  ma  fa- 
mille, je  puis  affirmer  que  tous  les  habi- 
tants ont  toujours  considéré  la  fin  du 
prince  de  Condé  comme  n'étant  pas  le 
résultat  d'un  suicide... 

E.  G.  Taverny, 


Col.  423,1.  49 
lire  Ruelle, 


Au  lieu    de  Buelle, 


*  * 
C.  M. 


Bien  que  M.  H.  C.  M.  ait  répondu  à 
M.  de  Chauvelin  au  sujet  du  caractère  du 
décret  du  22  janvier  1852,  je  crois  qu'il 
n'est  pas  inutile  de  compléter  sa  réponse 
sur  quelques  points. 

Tout  d'abord,  j'émettrais  le  vœu  que 
quand  une  question  dévie,  comme  celle- 
ci,  elle  fasse  l'objet  d'une  nouvelle  rubri- 
que pour  ne  pas  rendre  impraticables  les 
recherches  dans  les  tables  de  \' Intermé- 
diaire. 

M.  de  Chauvelin  me  parait  confondre 
les  deux  décrets  portant  la  date  du  22 
janvier  18^2.  Si  le  plus  célèbre  a  décrété 
la  confiscation  des  biens  que  Louis-Phi- 
lippe  possédait  avant    de  monter  sur  le 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  octobre  içoi 


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trône,  le  second  s'est  contenté  d'imposer 
aux  princes  d'Orléans  la  vente  des  biens 
qu'ils  possédaient,  provenant  d'une  autre 
source  (héritages  de  M'"*  Adélaïde  et  du 
duc  de  Bourbon,  etc). 

Cette  seconde  mesure,  bien  moins 
grave  que  la  première,  se  basait  sur  le 
précédent  de  la  loi  du  10  avril  1832, 
émanant,  non  du  gouvernement  de  Louis- 
Philippe,  mais  de  l'initiative  parlemen- 
taire. 

En  ce  qui  concerne  le  séquestre  des 
biens  des  d'Orléans,  il  fut  prononcé  par 
un  décret  du  26  février  1848  et  levé  le 
31  juillet  18^0,  après  la  fin  de  la  liquida- 
tion de  la  liste  civile  et  du  domaine  privé. 

Quanta  l'apanage  d'Orléans,  constitué 
par  Louis  XIV  et  comprenant  le  Palais- 
Royal,  il  avait  été  réuni  à  la  couronne  dès 
1830. 

Les  biens  du  domaine  privé  prove- 
naient non  de  dons  faits  par  des  souve- 
rains, mais  comme  toute  propriété  incon- 
testable, d'héritages,  achats  ou  échanges. 
Une  grande  partie  de  ces  biens  avaient  été 
confisqués  sur  le  connétable  de  Bourbon, 
rendus  à  sa  sœur,  la  duchesse  de  Mont- 
pensier,  et  légué  par  sa  descendante,  la 
Grande  Mademoiselle,  au  frère  et  aux  en- 
fants légitimés  de  Louis  XIV,  dont  Louis- 
Philippe  était  l'héritier. 

Le  regretté  M.  de  Bray  de  Valfresne, 
un  des  plus  distingués  fonctionnaires  du 
Ministère  des  Finances,  a  fourni  sur  ce 
point  les  renseignements  les  plus  précis 
dans  un  article  inséré,  autant  qu'il  m'en 
souvienne,  dans  le  Dictionnaire  des  Fi- 
nances de  Léon  Say. 

Les  Etudes  sur  la  liste  civile  (Pion,  1882) 
de  M.  Gautier,  ancien  secrétaire  général 
de  la  maison  de  l'Empereur  et  qui  précé- 
demment avait  été  attaché  à  l'adminis- 
tration, puis  à  la  liquidation  de  la  liste 
civile  de  Louis-Philippe,  fournit  des  ren- 
seignements très  précis  sur  les  listes  civi- 
les et  les  domaines  privés  des  divers  sou- 
verains qui  se  sont  succédé  en  France 
depuis  1790.  Il  rectifie,  avec  une  compé- 
tence exceptionnelle,  beaucoupd'opinions 
erronées  sur  des  questions  qui  ont  fait 
l'objet  de  discussions  aussi  passionnées 
que  peu  éclairées. 

Bien  que  ces  études  aient  été  rédigées 
pour  le  prince  impérial,  M.  Gautier  fait 
ressortir,  à  plusieurs  reprises, le  caractère 
odieux  de  la  confiscation  de   1852,    qui 


faisait  revivre  rétroactivement  le  prin- 
cipe de  dévolution,  qui  est  corrélatif  de 
la  confusion  des  biens  d'un  souverain 
absolu  avec  ceux  de  l'Etat  et  que  n'avait 
pas  reconnu  Napoléon  1"=''. 

Pour  la  fortune  du  duc  de  Bourbon, 
elle  a  été  attribuée  juridiquement  au  duc 
d'Aumale.  D'ailleurs, je  crois  que  les  d'Or- 
léans étaient,  avec  les  Rohan,  les  héri- 
tiers légitimes  du  prince.  Enfin  on  ne  doit 
pas  oublier  que  la  valeur  du  legs  fait  à 
l'Institut  représente,  peut  être  même  au 
delà,  celle  de  l'héritage  recueilli  par  le 
duc  d'Aumale  dont  le  revenu  était  évalué, 
il  y  a  60  ans,  à  moins  d'un  million. 

Tout  cela  s'éloigne  beaucoup  de  l'atten- 
tat de  Strasbourg.  A.  E. 


Nos  drapeaux  (XLVI,  225.  426). — 
Lorsque  l'on  décida  de  dresser  la  liste  des 
victoires  à  inscrire  sur  chaque  drapeau,  il 
V  avait  alors  un  vieux  sous-chef  de  bureau 
aux  archives  du  ministère  de  la  guerre, 
dont  la ,  seule  occupation  était  d'empê- 
cher les  historiens  de  travailler,  en  leur 
refusant  les  documents  qu'ils  deman- 
daient. Il  touchait  6.000  fr.  pour  cela  ; 
il  a  été  retraité,  il  y  a  quelque  10  ans, 
et  il  est  mort  maintenant.  Aujour- 
d'hui, le  service  des  archives  de  la  guerre 
est  confié  à  trois  érudits,  hommes  de 
valeur,  d'une  complaisance  et  d'un  dé- 
vouement à  toute  épreuve,  et  je  crois  que 
tous  les  historiens  qui  ont  recours  à  leurs 
bons  offices,  depuis  M.  Houssaye  jusqu'à 
MM.  de  Ségur,  Boislisle  ou  Chuquet, 
n'ont  qu'à  se  féliciter  de  leurs  bons  offi- 
ces. 

Ce  sont  ces  messieurs  :  Brun,  l'auteur 
du  catalogue  des  Archives  historiques  de 
la  guerre,  M.  Martinien,  le  statiticien  des 
morts  de  nos  guerres  et  M.  Tuetey, 
l'historien  du  maréchal  Serurrier.  Ils  rec- 
tifient les  inscriptions  erronées  de  M, 
l'ancien  sous-chef.  Ce  n'est  pas  chose  fa- 
cile, tant  les  erreurs  sont  nombreuses.  La 
moitié  des  régiments  portaient  sur  leur 
drapeau  le  nom  de  victoires  aux  quelles  ils 
n'avaient  pas  assisté.  Ainsi  le  23^  d'ar- 
tillerie, sur  4  noms,  en  avait  3  faux  ! 
Déjà  beaucoup  de  drapeaux  ont  été 
changés,  mais  il  en  reste  encore  d'an- 
ciens :  peu  à  peu  on  les  remplacera  et, 
grâce  au  travail  des  trois  archivistes  de  la, 


N'.  982. 


L'SNïHRMEDIAIRE 


543 


'544 


guerre,  nos  régiments  posséderont  désor- 
mais un  livre  d'or  exact. 

Un  Rat  de  Bibliothèciue. 

Le  Cadf't  de  Collobrières  (XLVl. 
546).  _  Ce  roman  est  de  M"""  Char- 
les Reybaud.  Paru  d'abord  en  1845- 
1846  dans  la  Revitc'  des  Deux -Mon- 
des, où  il  faisait  partie  d'une  série 
d'œuvres  réunies  sous  le  titre  général  de: 
Les  anciens  couvents  de  Paris,  cet  ouvrage 
fut,  en  1848,  réimprim.é  à  part  ;  en  2V0I. 
in-8".  Depuis  lors,  la  maison  Hachette 
l'a  fait  reparaître,  en  format  in-12,  dans 
la  série  de  ses  publications  qui  porte  le 
titre  de  :  Bibliothèque  des  chemins  de  fer. 
Charles  de  Lovenjoul. 


Ce  roman  forme  le  premier  récit  des 
anciens  couvents  de  Paris,  dont  le  second 
récita  pour  titre  «Félise  »et  le  troisième  : 
«  Clémentine  ». 

Madame  Charles  Reybaud  (Etiennette- 
Fanny  Arnaud)  née  à  Aix  le  13  décem- 
bre 1802,  décédée  le  1^'  janvier  1871,  a 
publié  Le  Cadet  de  Colohières,  véritable 
orthographe  du  titre,  dans  la  Revue  des 
Deux-Mondes,  n°'  des  15  novembre,  le--  et 


1845, 


,  er 


et    is    janvier 


15    décembre 
1846. 

Féhse  a  paru  dans  la  même  Revue  le 
115  octobre  1846  et  Clémentine^  les  i*"' et 
15  février,  i  et  15  mars  1848. 

Le  tout  forme  6  volumes  publiés,  en 
1848  et  1850,  dans  le  format  in-8'\ 

Un  choix  des  meilleurs  romans  de 
M'"*  Charles  Reybaud  a  été  réédité  par  la 
maison  Hachette,  dans  la  Bibliothèque  des 
chemins  de  fer . 

Emile  Montégut  a  analysé  les  œuvres 
de  madame  Charles  Reybaud,  dans  la 
Revue  des  Deux  Mondes  du  is  octobre 
1861.  C.  H.  G. 


* 


La  seigneurie  de  Colobrières  est  située 
à  une  petite  lieue  des  anciennes  frontières 
de  la  France,  vers  l'endroit  où  le  Var 
sépare  la  Provence  du  comté  de  Nice  .La 
souche  paternelle  du  dit  cadet  «  remon- 
tait îce  qu'on  pourrait-  appeler  les  temps 
fabuleux  du  nobiliaire  provençal  ». 

Voilà  tout  ce  que  dit  l'auteur  au  sujet 
des  origines  de  son  héros,         A.  S..E. 


Livres  perdus  introuvables,  ou 
dont  on  ne  connaît  qu'un  exem- 
plaire unique  (XLIV  ;  XLV).  —  Ce  qui 
confirme  mon  opinion  relativement  à 
l'ouvrage  :  Marie-Amélie  de  Bourbon,  c'est 
que  j'en  ai  retiré  un  exemplaire  d'une  case 
à  dix  centimes,  des  quais,  ces  jours-ci.  Et 
sur  grand  papier  !  La  différence  entre  les 
exemplaires  en  grand  papier  et  les  exem- 
plaires ordinaires  consiste  d'abord  dans  le 
format,  naturellement,  puis  en  ce  que  le 
grand  papier  est  satiné,  alors  que  le  petit 
se  rapproche  un  peu  du  «  papier  à  chan- 
delles »  ;  enfin  dans  les  grands  exem- 
plaires le  portrait  sur  acier  et  sur  chine, 
par  Rebel,  d'après  Winterhalter,  mesure 
174  sur  122,  alors  que  pour  tous  les  pe- 
tits exemplaires  on  s'est  contente  de  dé- 
couper, dans  ce  même  portrait,  un  ovale 
de  126  sur  82,  qu'on  a  collé  au  verso  du 
feuillet  de  garde,  ce  qui  laisse  ignorer  les 
noms  du  peintre  et  du  graveur. 

J-C  WlGG. 

Marie  Leczinska.  —  Bibliogra- 
phie  sur    la    princesse     Palatine 

(XLVI,  337)  —  Tout  en  faisant  des 
vœux  pour  le  succès  de  l'œuvrj  que  se 
propose  M.  Henry  Gauthier-Villars, 
œuvre  dont  l'intérêt  ne  sera  pas  médio- 
cre, étant  donnés  le  caractère  qu'était  la 
«  rude  et  franche  Allemande  »  et  le  ta- 
lent de  l'auteur,  je  ne  puis  lui  apporter 
qu'une  bien  faible  contribution. 

En  dehors  des  traités  généraux 
d'histoire,  des  Mémoires  (Saint-Simon, 
Dangeau, marquis  de  Sourches,etc.,etc...), 
des  sources  et  répertoires  de  bio-biblio- 
graphie, nécessaires  à  consulter,  et  des 
auteurs  déjà  connus  :  Sainte-Beuve,  Gus- 
tave Brunet  et  jaeglé,  je  ne  trouve  dans 
mes  notes  que  les  ouvrages  suivants  : 

Fraoments  de  Lettres  originales  de  Ma- 
dame  Charlotte- Eli{aheth  de  Bavière,  veuve 
de  Monsieur,  frère  unique  de  Louis  XIV, 
écrites  à  S.  A.  S.  Monseigneur  le  duc 
Antoine-Ulric  de  B***  W***  (Brunswick- 
Wolfenbuttel)  et  à  S.  A.  R.  madame  la 
Princesse  de  Galles,  Caroline,  née  prin- 
cesse d'Anspach,  de  1715  à  1720,  — tra- 
duits de  l'allemand  par  J.  de  Maimieux. 
—  Hambourg  et  Paris  ;  Maradan,  1788, 
2  tomes  en  i  vol.  in-12.  (Première  édi- 
tion de  la  Correspondance  de  la  princesse 
Palatine,  réimprimée  en  1823,  sous  le 
titre  suivant)  ; 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


545 


546 


10  octobre  1902. 


inédites  de  la  Priii- 
Rolland.  —   Paris, 

Madame,   Princesse 


Mémoires  sur  la  cour  de  Louis  XI f^  et 
sur  la  Régence,  extraits  de  la  Correspon- 
dance allemande  de  Madame  .Elisabeth-Char- 
lotte, duchesse  d'Orléans,  précédés  d'une 
notice  et  accompagné<;  de  noies,  —  Paris, 
1823, in-8. 

Mémoires,  fragments  historiques  et  corres- 
pondance de  Madame  la  duchesse  d'Or- 
léans, Princesse  Palatine,  mère  du  Régent, 
précédés  d'une  notice  par  M.  Piiilippe  Bu- 
soni. — Paris,  Paulin,  1832,  in  8,  (Véri- 
fier s'il  n'y  aurait  pas  confusion  avec  le 
précédent  ?). 

Lettres  nouvelles  et 
cesse  Ta  la  tine  p  a  r  A . 
Hetzel,  s.  d.,  in-12. 

Correspondance  de 
Palatine,  publiée  par  le  D'  Edouard  Bo- 
deman.  —  Hanovre,  1891,  2  volumes. 
(Ces  deux  volumes  contiennent  un  cer- 
tain nombre  de  lettres  qui  n'ont  jamais 
été  traduites  en  français.  —  Ouvrage  cité 
par  le  comte  d'Haussonville  :  La  duchesse 
de  Bourgogne,  etc.  Paris,  1901,  in-8,  tome 
II,  et  Revue  des  Deiix-Mondes,  i^''  mars 
1899,  page  90  en  note). 

La  Princesse  Palatine,  par  Guillaume 
Depping  :  —  Revue  Bleue,  politique  et  lit- 
téraire. Année  1896  (?),  à  vérifier  pour 
cause  de  lacune  dans  une  coupure, 
pages...  à-j-ji. 

Elisabeth-Charlotte  de  Bavière,  seconde 
femme  de  Monsieur ,  frère  de  Louis  XIV . 
Mélanges  historiques,  anecdotiques  et 
critiques  sur  la  fin  du  règne  de  Louis  XIV 
et  le  commencement  du  régne  de 
Lquis  XV.  (Note  à  vérifier  et  à  complé- 
ter pour  titre,  lieu,  date,  etc). 

Toute  indulgence  réclamée  •  pour  lacu- 
cunes,  erreurs  ou  double  emploi. 

L' Etude  historique  de  Frédéric  Sclopis, 
sur  Marie- Louise-Gabrielle  de  Savoie, Reine 
d'Espagne.  —  Turin  et  Paris,  1866, 
in-4»,  contient  un  ou  deux  passages  rela- 
tifs à  la  princesse  Palatine,  sans  grand 
intérêt,  peut-être,  pour  notre  aimable 
collègue.  Cette  princesse  qui,  on  le  sait, 
recherchait  une  situation  effacée  à  la  cour 
de  Louis  XIV,  avait  élevé  Anne-Marie 
d'Orléans  (fille  d'Henriette  d'Angleterre, 
première  femme  de  Monsieur),  duchesse 
de  Savoie,  mère  de  la  jeune  et  vaillante 
reine  d'Espagne  et  de  la  duchesse  de 
Bourgogne.  Marie-Louise,  reconnaissante 
des  soins  protecteurs  prodigués  autrefois 
à  sa  mère,  témoignait  de    l'affection  à  la 


Palatine  et  correspondait  parfois  avec  elle 
pour  s'aider  de  ses  conseils. 

S'il  y  a  lieu,  je  tiens  l'ouvrage  ou  une 
copie  des  passages  à  la  disposition  de 
M.  Henry  Gauthier-Villars. 

Sabaudus. 


* 


Comment,  Wiily,  votre  Claudine,  qui 
a  fait  notre  joie  à  tous,  ne  vous  suffit  plus 
et  voici  que  vous  vous  intéressez  à  la 
Palatine,  cette  très  grande,  honneste, 
très  libre  et  fort  amusante  princesse? 

Eh  bien, soit  ;  et  pour  mieux  la  connaître 
reportez-vous  à  la  Revue  historique  ;  1894, 
tome  2,  p.  308,  tome  3  p.  49;  1895, 
tome  2,  p.  2.92  et  tome  3,  p.  293,  où 
vous  trouverez  toute  une  étude  de  M.  G. 
Depping,  sur  Madame,  mère  du  'T^égent  et 
sa  tante,  V é lectrice  Sophie  deHanovie  — Nou- 
velles lettres  de  la  princesse  Palatine  ;  — 
et  ces  nouvelles  lettres,  je  vous  prie  de  le 
croire,  n'ont  rien  à  envier  comme  propos 
salés  à  celles  qui  les  ont  précédées 

Pierre  Dufay. 


Errata  des  grands  dictionnaires 
(T.  G.  279  ;  XXXV  ;  XXXVI  ;  XXXVII  ; 
XXXVIII;  XXXIX;  XL;  XLI  ;  XLII; 
XL1II;XL1V;  XLV  ;  XLVI,  163,271). 
—  Depuis  plus  de  trente  ans  les  journaux, 
les  revues  et  les  livres  nous  répètent  à 
satiété  que  Bismarck  a  dit  ;  «  La  force 
prime  le  droit  »  ;  le  bon  Vapereau,  qui 
n'y  entend  pas  malice,  fait  chorus.  C'est 
une  erreur. 

Ouvrons  la  publication  peu  connue  en 
France  et  intitulée  :  Les  discours  de  M.  le 
comte  (puis  M.  le  prince)  de  Bismarck 
avec  sommaires  et  notes.  Berlin,  1870- 
1878,  7  vol.  in-8,  traduction  française 
parfois  incorrecte,  mais  très  exacte,  et 
nous  lirons  ceci  : 

Tome  I,  page  26,  le  27  janvier  1861  à  la 
Chambre  des  députés  de  Prusse,  «  le 
comte  de  Schwerin  ayant  déclaré  que  le 
discours  du  ministre-président  reposait  sur 
la  maxime  :  La  force  prime  le  droit,  le  mi- 
nistre -  président  de  Bismarck  rectifia, 
comme  il  suit,  cette  interprétation  : 

«  D'après  ce  que  j'entends,  l'orateur 
m'aurait  compris  comme  si  j'eusse  dit  : 
La  force  prime  le  droit  ! 

«  Je  ne  me  souviens  pas  d'avoir  em- 
ployé de  pareilles  expressions,  et,  malgré 
les  marques  d'incrédulité  avec  lesquelles 
vous  accueillez  ma  rectification,  j'en  ap- 
pelle à  votre    mémoire  ;   si    elle    est    aussi 


^•982 


L'INTERMÉDIAIRE 


547 


548 


sûre  que  la  mienne   même, 


avril   1870,  au  Reichstag  (II, 
avril  1871,  au  Reichstag  (III, 


elle  vous  dira 
que  i'ai  simplement  exprimé  ce  qui  suit  : 
j'ai  conseillé  un  compromis,  parce  que 
sans  cela  doivent  se  produire  des  conflits, 
que  ces  conflits  sont  des  questions  de  puis- 
sance, et  que  la  vie  de  l'Etat  ne  pouvant 
subir  de  temps  d'arrêt,  celui  qui  se  trouve 
en  possession  du  pouvoir,  se  voit  dans  la 
nécessité  d'en  user. 

«  Je  n'ai  point  lait  entendre  que  ce  fût  là 
un  avantage.    » 

Bismarck  a  renouvelé  ce  démenti  : 

1°  Le  i^""  février  1868,  à  la  chambre 
des  députés  prussiens   (II,  97)  ; 

2°  Le  12  mars  1869,  au  Reichstag  (II, 
226-7) ; 

30  Le 

383); 
4°  Le 

^3); 

5°  Le  14  avril  1875,  a  la  Chambre  des 
députés  prussiens  (VI,  107). 

Naijroy. 

Béatrix  ou  Béatrice  ?  (XLV  ;  XLVI, 
77,  428).  —  II  me  semble  que  XX  a 
momentanément  oublié  que  l'italien  n'est 
pas  la  seule  langue  qu'on  ait  parlée  en 
Italie.  11  v  avait  du  moins  le  latin,  et  dans 
son  alphabet  figurait  l'x,  que  —  comme 
je  l'ai  lu — Quintilien  appelait  ullimanostra- 
riim.  Saint-Médard. 

Couez  (XLVI,  398).  —  Le  Dictionnaire 
de  Trévoux  tire  d'indécision  ;  voir  tome 
II,  p.  956-957  : 

Coué,  adj .  vieux  terme  de  chasse,  se  dit 
des  animaux  à  qui  on  n'a  point  ôté  la  queue. 
On  appelle  les  Anglais  colley,  parce  qu'en  599, 
ceux  de  Dorchester  attachèrent,  par  dérision, 
des  grenouilles  au  derrière  de  celui  que  le  pape 
Grégoire  avait  envoyé  pour  leurprccher  l'Evan- 
gile :  en  punition  de  quoi,  comme  on  le 
conte, ceux  de  cette  province  naissent  avec  une 
queue  au  bas  du  dos  ;  ce  qui  les  tait  appeler 
n  g  lois  Coucs. 

Les  vers, relevés  dans  un  manuscrit  du 
xv"  siècle,  célèbrent  la  déconfiture  des 
Anglais,  à  Formigny  :  Formigny,  triom- 
phante riposte  au  désastre  d"Azincourt  ; 
triomphante  terminaison  de  la  Guerre  de 
Cent  ans  ! 

Du  pays    de  France,  ilz   sont   tous  déboutez  : 
11  n'est  plus  mot  de  ces  Engloys  couez 

Ce  qualificatif  méprisant  continue  la 
série  de  ceux  adressés  à  l'envahisseur, 
que  les  Normands  — vaincus  non  domes- 
tiqués—  baptisaient  desurnoms  emprun- 


tés au  vocabulaire  d'Olivier  Basselin  : 
les  Anglais  étaient  alors  d'odieux  court-vêtus 
dzs  godons  ou  goddams  détestes  et  la  haine 
des  opprimés  les  gratifiait  même  d'un 
appendice  caudal  ridicule. 

inutile  d'aller  chercher  les  fameux 
hommes  à  queue  en  quelque  tribu  de 
l'Afrique  mal  connue  :  on  risquerait  de 
revenir  bredouille.  Dans  sa  traversée  du 
Continent  noir,  Marchand,  lui-même,  ne 
les  a  pas  rencontrés. 

Souvent,  on  va  quérir  au  loin  ce  qu'on 
a  sous  la  main  :  tel  cherche  des  lunettes, 
qu'il  a  sur  le  nez.  Les  hommes  à  queue, 
c'est  à  Dorchester,  dans  notre  vieille 
Europe,  qu'ils  sont  ;  du  moins,  un  véné- 
rable dictionnaire  l'affirme. 

Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 

Uimensis  (XLV  ;  XLVI,  132,247,427). 
—  Le  Dictionnaire  de  Statistique  religieuse 
porte  bien  Ulinœ,  col.  745,  mais  col.  679, 
il  adonné^Z/z^t'.et  cette  leçon  est  la  bonne, 
étant  celle  du  Galha  Christiana,  XIII,    125. 

A.  S,.E, 

*  * 
N'en  déplaise   à  l'érudit  correspondant 

nivernais,  tenez  pour  certain  qu'un  bon 
latiniste  de  la  Renaissance  eût  écrit,  pour 
Philibert  de  l'Orme,  Uimensis  (et  non  ah 
Ulmo  qui  est  une  forme  médiévale)  ou 
peut-être  Ultncus,  comme  je  crois  bien 
l'avoir  vu  dans  Plante.  Toutes  les  fois  que 
le  nom  patronymique  a  un  sens,  on  le 
traduit  par  l'adjectif  latin  correspondant. 
On  laisse  Ab  Ulmo  ou  «  A  Prato  »  aux  la- 
tinistes culinaires,  infestés  de  Grégoire 
de  Tours.  Aucun  des  imitateurs  de  Cicé- 
ron,  élèves  de  Budé,  de  Toussaint,  de  Lon- 
gueil,  de  Danès,  du  cardinal  du  Bellay, 
comme  étaient  presque  tous  les  lettrés 
contemporains  de  maître  Philibert,  qui  ne 
se  fût  cru  souillé  par  «  Ab  ulmo  >>.  fen 
appelle  à  l'école  lyonnaise  tout  entière,  à 
Dolet,  aux  deux  Scève,  à  Voulté,  à  Suzan- 
neau.à  Nicolas  Bourbon, à  Gilbert  Ducher,à 
tous  ceux  qui  fréquentaient  chez  Gryphe, 
dont  la  boutique  était  voisine  de  la  mai- 
son où  naquit  «l'ingénieux  disciple  de 
Vitruvc  »  que  Rabelais  a  célébré  dans  une 
phrase.  Donc  Uimensis  au  lieu  de  Ab 
Ulmo,  Pratcnsis  (Du  Prat)  au  lieu  de  A 
Prato,  tels  sont  les  tours  romains  que  la 
latinité  renaissante  substitua  toujours  aux 
inélégantes  expressions  des  temps  goths. 
Arthur  Heulhard. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  octobre  1901. 


<iMigti<tiàl«^.«M... 


349 


550    - 


Charbonnier  est  maître  chez  soi 

(XLVj.  —  L'inviolabilité  du  domicile  fut 
proclamée  dans  le  pays  de  Liège,  par  ce 
qu'on  y  appelle  la  Paix  de  Fexhe,  en 
1316  ;  charte  où  ce  principe  de  liberté  est 
admirablement  exprimé  par  ce  dicton  : 
Pauvre  homme  en  sa  maison  est  ror, maxime 
juridique  invoquée  depuis,  à  chaque  vio 
lation  commise  par  l'évêque  Prince  Sou- 
verain, ou  par  ses  officiers. 

Albin  Body. 

Poser  un  lapin  (XLVI,  177).  — Je 
ne  crois  pas  qu'il  y  ait  lieu  de  rechercher 
dans  les  langues  mortes  ou  étrangères 
l'origine  de  locutions  de  cette  nature. 
Cette  origine,  selon  moi,  doit  être  aussi 
banale  et  aussi  triviale  que  l'expression 
elle-même. 

Ainsi,  en  ce  qui  concerne  la  locution 
visée  par  notre  érudit  confrère  Fustier, 
j'adopterais  plutôt  l'explication  suivante: 

Depuis  quelques  années,  les  teneurs  de 
jeux  offrent  au  gagnant  un  petit  lapin 
vivant  qui,  en  réalité,  n'est  là  que  pour  la 
parade. 

Cependant,  à  une  certaine  époque,  les 
demi-mondaines  se  promenaient  dans  les 
fêtes  foraines  et  dans  les  établissements 
de  plaisir,  portant  un  joli  petit  lapin 
offert  par  quelque  soupirant  qui  l'avait 
acheté  et  non  gagné. 

De  là  à  dire   qu'un  galant  oubliant  de 
payer  les  faveurs  d'une  courtisane,   lui 
offre  ou  lui  «  pose  un  lapin  »,  il  n'}'  avait 
qu'un  pas  et  ce  pas  a  été  vite  franchi. 
Eugène  Grécourt. 

Maîtres  maçons,  taillaurs  de 
pierres  (XLVI.  236).  Voir  le  Livre  des 
Métiers  d'Etienne  Boileau,  publié  par  G, 
B.  Depping,  (Paris,  Crapelet,  1837). 

Titre  XL VIII.  Des  Maçons,  des  Tailleurs 
depierre,des  Plastriers  et  des Morteliers  (p. 
107-1 12). 

Le  siège  de  la  juridiction  de  la  maçon- 
nerie de  Paris  continua  d'être  dans  l'en- 
clos du  Palais.  Ce  furent  les  maîtres  géné- 
raux des  Bâtiments  du  Roi  qui  la  con- 
servèrent jusqu'au  dernier  siècle.  Cepen- 
dant les  statuts  des  maçons  ne  furent 
jamais  renouvelés,  et  ce  furent  toujours 
les  règlements  du  temps  de  Louis  IX  et 
d'Etienne  Boileau  (prévôt  de  Paris  sous 
ce  règne)  qui  servirent  de  fondement  aux 
règles  de  cette  corporation. 


D'après  une  tradition  populaire  et  re- 
montant à  Charles  Martel,  les  prud- 
hommes  de  la  corporation  des  tailleurs 
de  pierre  étaient  exemptés  de  guet. 

Il  paraît  probable  que  Charles  Martel 
avait  accordé  un  privilège  aux  ouvriers 
de  Paris  qui  taisaient  du  marteau  leur 
outil  principal. 

Plus  loin,  E   Boileau  fait  mention  : 

Titre  LXl  :  Des  Ymagiers  Tailleurs  de 
Paris,  et  de  ceux  qui  taillent  criichefis  à 
Paris  (i^^-i^j). 

Titre  LXII  :  T>ts  Paintres  et  Taillières 
Yniagieis  de  Paris, (i'y-]-i^g). 

Sans  pouvoir  me  prononcer  catégori- 
quement au  sujet  de  l'assimilation  des 
maçons  et  des  tailleurs  de  pierre,  je  crois 
pouvoir  affirmer  qu'ils  ne  différaient  pas 
des  métiers  actuels,  et  qu'ils  n'avaient 
aucun  point  de  contact  avec  les  imagiers 
qui  formaient  des  catégories  d'artistes, 
possédant  des  aptitudes  dont  n'avaient 
pas  besoin  les  ouvriers  du  bâtiment. 

Recta, 

Orfèvres  sous  Louis  XVI  et  Na- 
poléon V  (XLVI,  400).  —  Je  suppose 
d'abord  que  l'on  ne  veut  parler  que  des  orfè- 
vres parisiens  ;  ensuite  la  question  ne  dit  pas 
sur  quel  point  de  vue  on  désire  être  fixé. 
En  gros,  voici  ce  que  l'on  peut  répondre  : 
Il  y  avait  à  Paris,  en  1789,  600  orfèvres 
ouvrant  et  reconnus  maîtres  par  arrêt  de 
la  Cour  des  monnaies. 

Celui  qui  faisait  le  plus  d'affaires  était 
Auguste,  orfèvre  du  Roi.  Etait-ce  lui  qui 
était  le  plus  habile  ?  Lehendrick  semble 
avoir  été  un  artiste  plus  fin  qu'Auguste, 
témoin  ce  petit  service  à  thé  que  possède 
M.  Chabrières-Arlès,de  Lyon. 

Oui,  toutes  les  pièces  d'orfèvrerie 
étaient  piquées  du  poinçon  de  leur  au- 
teur. 

Si  l'on  veut  être  édifié  sur  le  nom  des 
600  orfèvres,  et  sur  l'importance  de  leurs 
affaires,  que  l'on  consulte  les  papiers  con- 
servés à  la  chambre  syndicale  de  la  joail- 
lerie et  de  l'orfèvrerie.  Si  mes  renseigne- 
ments sont  exacts,  M.Germain  Bapst  qui. 
en  collaboration  avec  le  baron  Pichon, 
avait  préparé  une  histoire  de  l'orfèvrerie 
française,  a  donné  tous  les  documents 
réunis  par  lui  sur  cette  industrie  à  sa 
chambre  syndicale. 

Quant  aux  orfèvres  du  temps  de  Napo- 
léon, deux  maisons  accaparaient  les  com- 


N'  983 


L'INTERMEDIAIRE 


551 


552 


mandes  impériales  :  Biennais  et  Odiot  ; 
on  peut  voir  à  ce  sujet  :  «  Maze-Sencier. 
Les  fournisseurs  de  Napoléon.  M.  Maze- 
Sencier  a  fouillé  à  fond  les  Archives  natio- 
nales, Série  1902,  et  on  ne  peut  guère 
trouver  d'autres  renseignements  sur  les 
orfèvres  de  la  cour  de  l'empereur. 

Un  Rat  de  BmLioTHÈauE. 

De  qui  sont  des  tableaux  du 
XVIV  siècle  signés  A.  Q.  F.  (XLVI, 
349).  —  Le  tableau  en  question  est,  selon 
toute  probabilité,  d'Augustin  Quesnel, 
peintre  de  portraits,  fils  de  Jacques  Ques- 
nel, ce  dernier  mort  en  1629.  A.  Q..  F. 
peut  être  lu  Augustin  Quesnel  fecit. 

J'avais  d'abord  songé  à  Arthur  Quelli- 
nus  ou  Quellin,  habile  sculpteur,  qui  fio- 
rissait  vers  le  milieu  du  xvu*  siècle  ;  il 
était  frère  d'Erasme  et  de  Hubert  Quellin. 
On  voit  ces  lettres  A  Q. ,  A.  Q.  inv.  et 
f.  sur  ses  ouvrages  en  sculpture  et  sur 
des  eaux-fortes  ?gravées  d'après  lui  par  son 
frère  Hubert,  mais  ce  sculpteur  ne  parait 
pas  avoir  cultivé  la  peinture.  (Voir  Siret, 
Dictionnaire  des  peintres,  et  Brulliot,  Dic- 
tionnaire des  monogrammes,  2*  partie,  p. 
17,  n°  133,  et  3*  partie,  p.  20,  n"  1 13). 

Th.  Courtaux, 

Merveilles  florentines  fXLVI,  347) 
—  Les  ouvrages  de  cire  en  question  exis- 
tent toujours  à  Florence.  Ils  se  trouvent 
au  Musée  «a.'/ona/, installé  au  Bargcllo. 

Je  retrouve  dans  mes  notes  de  voyage 
le  passage  suivant  relatif  à  ces  mer- 
veilles : 

D'un  inconnu,  quelque  chose  de  terri- 
fiantdans  des  dimensions  exiguës  :  Des  ca- 
davres péle-mêle,  à  tous  les  degrés  de  la 
décomposition,  depuis  le  corps  presque 
intact,  à  peine  verdi,  jusqu'au  squelette  ; 
des  pourritures  macérant  dans  des  liquides 
innomables  :  des  rats  tirant  les  entrailles 
des  ventres  éclatés  ;  tout  cela  en  cire  colo- 
rée, d'une  précieuse  exécution.  C'est  à 
donner  le  cauchemar.  Je  me  figure  que 
l'auteur  de  cette  œuvre  extraordinaire  a  dû 
devenir  fou,  après  l'avoir  terminée. Domi- 
nant ce  charnier,  une  femmcest  assise, pen- 
sive, sur  un  tombeau.  Dans  un  coin,  le 
Temps  brandit  sa  faux. 

H.  C.  L. 

Date  du  décès  du  peintre  Guil- 
laume Descamps  (XLVI,  456).  — 
Guillaume-Désirc-Joseph    Descamps,  ne  à  1 


Lille  le  15  juillet  1779  et  non    en  1781, 
est  mort  à  Paris  le  2^5  décembre  1858. 

On  peut  consulter  sur  ce  peintre  le 
Dictionnaire  des  Artistes  de  V Ecole  Fran- 
çaise,par  Bellier  de  La  Chavignerie. 

G.  M.X. 


* 
*  * 


Pour  les  renseignements  généalogiques, 
s'adressera  M.  Maxime  Descamps  place 
de  la  gare, Lille. 

Quant  au  portrait  personnel  du  peintre 
tracé  de  sa  main  devant  une  glace,  il  se 
trouve  probablement  dans  l'hôtel  de  M. 
Anatole  Descamps, boulevard  delaLiberté, 
Lille.  X. 

Rideaux  de  théâtre  (XLVI,  178,33 1 , 
437).  —  Beaucoup  de  villes  d'Italie  pos- 
sèdent des  rideaux  de  théâtre  qui  sont  de 
véritables  tableaux.  Outre  Turin,  je  puis 
citer  Milan  dont  le  grand  théâtre  d'opé- 
ra, la  Scala,  est  doté  d'un  rideau  repré- 
sentant les  fêtes  Apellanes,  qui  est  l'œu- 
vre d'un  des  meilleurs  peintres  de  l'Italie 
moderne,  M.  Guiseppe  Bertini,  mort  il  y 
a  quelques  années. 

Le  même  artiste  fit  aussi  le  rideau  du 
théâtre  Manzoni,  tableau  allégorique  où, 
sous  un  portique,  sont  groupés  Plaute, 
Térence,  Alfieri  et  Goldoni  dans  les  cos- 
tumes de  leur  époque.  Hunot. 

Un  plan  de  Paris  en  relief  (XLVI, 
394).  —  En  1876,  on  exhibait,  rue  Tait- 
bout,  au  rez-de-chaussée  d'un  hôtel 
qu'occupa  l'année  suivante  la  Banque  de 
Prêts  à  l'Industrie,  création  du  défunt 
sénateur  Pâlotte,  où  se  trouve  aujour- 
d'hui le  cercle  de  l'Escrime,  un  vaste 
plan  en  relief  de  Paris  qui  me  parut 
alors  très  bien  fait.  J'ignore  ce  qu'il  a  pu 
devenir.  A.  S..E. 

Les  mouillettes  de  noces  (XLIV  ; 
XLV),  —  Un  vieil  auteur,  aujourd'hui 
bien  démodé  et  dont  certains  opuscules 
sont  devenus  rares,  expliquant  les  céré- 
monies du  mariage, entre  dans  des  détails 
qui  donneront  toute  satisfaction  à  notre 
co-intermédiairiste  Y.  Dans  le  but  de  lui 
être  agréable,  je  transcris  cette  page  : 

A^^  reste-t-il  pas  de  cèrcmonte  à  faire 
avant  que  sortir  de  V  Eglise  ^ 

Autresfois,  on  bénissoit,  après  la  messe,  du 
pain  et  du  vin  que  l'on  distribuoit  aux  nou- 
veaux mariez,  lesquels   on  faisoit  boire  dans 


bES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


'o  octobre  190SI , 


553 


554 


une  mesme  couppe,ce  qui  se  fait  encore  en  cer- 
tains lieux. 

D'où  vient  cette  cérémonie  ? 

Elle  peut  avoir  pris  son  origine  des  Hé- 
breux, car  il  est  rapporté  dans  leur 
Bréviaire  {sic)  que  :  Quiprceest  benediciioni 
sitmit  calice  m  vini  et  bis  verbis  benedicit  : 
Benedictus  es  Domine  Deus  noster,  rex  sœ- 
culi,  qui  créas  fructiim  vitis,  benedictus  es 
Domine  Deus  noster,  rex  sœculi,  qui  sanctos 
reddidisti  nos  prœceptis  tuis^  et  benedictus 
es  Domine  qui  sanctum  ejficis  Israelcm  per 
ihalamum  conjugalem  et  consecratwnes  con- 
jugales. Hoc  recitato,  gustat,  deinde  porri- 
git  sponso  et  sponsœ. 

Ità  servatiir  apud  Angles  •  sponsa  enim, 
postquàm  benedixerit  sacerdos  in  templo, 
incipit  bibere,  sponso  et  reliquis  astantibus 
idem  mox  facientibus.  Polyd.  Virgil.  lib.  1, 
De  invent,  rerum. 

Que  signifie  cette  cérémonie  ? 

1.  L'union  extrême  qu'ils  doivent  avoir  en- 
tré eux  représentée  par  l'union  des  divers 
grains  de  bled  et  de  raisiq  pour  faireun  njesme 
pain  ou  un  mesme  breuvage. 

2 .  La  communauté  des  biens  temporels  figu- 
rée encore  par  le  pain  et  le  vin  qui  sont  les 
principaux  soustiens  de  la  vie. 

3.  Les  plaisirs  et  les  desplaisirs,  lesjoyes  et 
les  tristesses,  les  consolations  et  les  fascheries, 
représentées  par  la  couppe  dans  laquelle  ils 
boivent  ensemble, qui  leur  sont  communes. 

{Instruction  sur  lelManuet.,  par  forme  de 
demandes  et  responses  familières,  par  M. 
Matthieu  Beuvelet,prestre  du  séminaire  de 
Saint-Nicolas  du  Chardonnet  ;  Paris, 
Georges  Josse,  1659;  r^  partie,  p.  365- 
367.)  F.  Bl. 

Les  commodités  au  XVII'  et  au 
XVIII«  siècle  (XLVl,  236, 387, 500).  — 
Les  architectes  de  cette  époque  étaient  trop 
férus  de  grand  ait  pour  se  préoccuper  de 
détails  aussi  vulgaires.  Pourtant  ceux  de 
l'antiquité,  dont  ils  prétendaient  s'inspi- 
rer, ne  les  dédaignaient  pas.  Les  grands 
édifices  publics,  notamment  les  thermes, 
étaient  pourvus  de  lieux  d'aisance.  On 
retrouve  dans  les  vestiges  des  thermes  de 
Timgad  un  hémicycle  divisé  en  stalles  de 
pierre  percées  de  trous  c'ontla  disposition 
ne  laisse  aucun  doute  sur  l'usage  auquel 
elles  étaient  afTectées.  Les  architectes  du 
moyen  âge  —  il  est  vrai  que  ce  n'était 
pas  l'époque  du  grand  art  !  —  n'avaient 
pas  négligé  ces  détails,  et  il  est  reconnu 
qu'un  certain  nombre  de  fosses,  qu'on  a 


prises  pour  des  oubliettes,   n'étaient    que 
des  fosses  d'aisance. 

Voici  d'ailleurs,  sur  ce  sujet,  ce  que  dit 
Viollet-le-Duc  dans   son    Dictionnaire  de 

r Architecture  Française  : 

Cette  négligence  à  satisfaire  aux  exigen- 
ces de  notre  nature  physique  était  poussée 
très  loin  dans  le  temps  où  l'on  songeait  sur- 
tout à  faire  de  l'architecture  noble.  Non 
seulement  le  château  de  Versailles,  où  rési- 
dait la  Cour  pendant  le  xvin''  siècle,  ne  ren- 
fermait qu'un  nombre  tellement  restreint 
de  privés,  que  tous  les  personnages  de  la 
cour  devaient  avoir  des  chaises  percées 
dans  leurs  garde-robes  ;  mais  des  palais 
beaucoup  moins  vastes  n'en  possédaient 
point.  11  n'y  a  pas  fort  longtemps  que  tous 
les  appartements  des  Tuileries  étaient  dé- 
pourvus de  cabine>ts,  si  bien  qu'il  fallait, 
chaque  matin,  faire  une  vidange  générale 
par  un  personnel  ad  hoc.  Nous  nous  souve- 
nons de  l'odeur  qui  était  répandue,  du 
temps  du  roiLouisXVIII,dans  les  corridors 
de  baint-Cloud,car  les  traditions  de  Ver- 
sailles s'y  étaient  conservées  scrupuleuse- 
ment. Ce  fait  relatif  à  Versailles  n'est  point 
exagéré.  Un  jour  que  nous  visitions,  étant 
très  jeune,  ce  palais  avec  une  respectable 
dame  de  la  cour  de  Louis  XV,  passant  dans 
un  couloir  empesté,  elle  ne  put  retenir 
cette  exclamation  de  regret  :  «  Cette  odeur 
me  rappelle  un  bien  beau  temps  ». 

d'Agnel. 


Puisque  l'on  agite  la  question,  qu'il  me 
soit  permis  de  renouveler  avec  insistance 
le  vœu  que  l'on  dote  de  cet  indispensable 
nos  Archives  départementales,  nos  Biblio- 
thèques publiques  de  Paris  et  des  dépar- 
tements, et  tous  autres  établissements 
d'instruction  qui  en  sont  encore  dépourvus. 

V.  A. 

La  traite  des  blanches  au  XVIIP 
siècle  (XLVI,  280,  296,  390,495).  — J'a- 
voue ne  rien  comprendre  à  la  traite  des 
blanches,  puisque  je  l'ai  vue  fonctionner 
de  près,  sous  forme  d'envoi  de  femmes  de 
chambre  et  d'institutrices  en  Russie,  en 
Bohême,  en  Hongrie,  en  Roumanie,  en 
Serbie.  Dans  ces  pays  de  mœurs  faciles,  il 
me  semble  qu'on  apportait,  comme  on  dit, 
de  l'eau  à  la  mer.  Tout  au  plus,  compren- 
drais-je  cette  «  traite  »  pour  les  pays  où  la 
population  i-St  nègre  ou  fortement  métisée, 
dans  les  ports  de  mer  de  l'Amérique  du  Sud 
ou  de  l'Inde. Mais  il  me  semble  que  les  mai- 
sons closes  de  nos  ports  d'Europe  suffi- 
raient largement  à  assurer, en  écoulant  leur 


N-  9S2. 


L'iNTERMEDlAIRE 


=555 


556 


rebut,  ce  genre  d'exportation.  Dans 
l'Amérique  du  Nord  et  l'Amérique  centrale 
il  existe  une   combinaison  mixte. 

11  y  a  les  maisons  closes,  qui  ne  sont 
pas  closes  du  tout,  maisons  meublées 
spéciales  où  l'on  reçoit  les  dames  légères, 
moyennant  une  forte  pension.  Celles-ci 
sont  libres  comme  l'air,  sortent  en  voi- 
ture, payent  seulement  leur  chambre  et 
leur  nourriture,  environ  500  fr.  par  mois 
et  touchent  une  prime  sur  le  Champagne 
que  consomment  leurs  visiteurs.  Les 
blanches  un  peu  jolies,  françaises,  amé- 
ricaines ou  italiennes,  y  font  de  bonnes 
affaires,  et  réalisent  facilement  un  bénéfice 
annuel  de  20.000  francs.  O.  S. 

Le  couvre-feu  (XLVI,  118,251,  331, 
446,499).  — letrouve  dans  mes  notes  prises 
il  y  a  bien  longtemps  à  Bordeaux,  dans 
le  Bulletin  polymaibique  ^7fM/«^'//;«, publi- 
cation du  premier  quart  du  xix^  siècle, les 
lignes  suivantes  : 

Jusqu'à  l'époque  de  la  révolution,  la  clo- 
che de  l'Hôtel-de-Ville  sonnait  tOuS  les 
soirs  la  retraite  qu'on  appelle  le  couvre-feu. 
C'était  à  9  heures  en  hiver  et  à  10  heures 
en  été.  Les  patrouilles  commençaient  alors 
leurs  rondes.  Nous  trouvons  dans  un  ma- 
nuscrit du  xvu'  siècle  qu'à  Vheiire  de  la 
retraite  tous  les  Bordelais  doivent  être  ren- 
trés dans  leurs  maisons,  oii  le  père  defumille 
commençait  la  prière  en  commun,  après 
laquelle  les  enfavts  recevaient  à  genoux  sa 
bénédiction.  Les  temps  ont  bien  changé 
depuis... 

{Bulletin polym.,  t.  IV,  p.  187.) 

J'ajouterai  ceci,  qui  me  semble  intéres- 
sant, de  la  même  source  : 

....  Elles  ont,  (les  tours  de  l'Hôtel-de- 
Ville)  environ  80  ni.  de  hauteur,  au  milieu 
s'élève  la  cloche  de  l'Hôtel-de-Ville,  et 
au-dessus  de  l'horloge,  le  dôme  est  sur- 
monté d'une  girouette  de  cuivre  en  forme 
de  lion  (Le  léopard  d'Aquitaine).  Comme 
la  prison  où  étaient  enfermés  les  fils  de 
famille  était  dans  une  de  ces  tours,  on  l'ap- 
pelait communément  :  l'Auberge  du  lion 
d'or. 

[Bull,  pol vin.  t.  IV,  p.  189.) 

je  ne  sais  ce  qui  se  passe  aujourd'hui, 
mais  sous  Louis-Philippe  tous  les  tam- 
bours de  la  garnison  se  réunissaient  à  la 
tombée  de  la  nuit  sur  lesalléesdeTourny. 
A  sept  heures  en  hiver,  à  huit  heures  en 
été,  un  roulement  général  se  faisait  en- 
tendre, puis,  partant  du  pied   gauche,  la 


battait  la  retraite  en  suivant  les  grandes 
artères,  accompagnée  jusqu'au  bout  par 
une  troupe  de  gamins  et  de  jeunes  gens. 
Il  y  a  même  là-dessus  une  chanson 
populaire  très  bien  accompagnée  par  le 
rythme  de  la  batterie  bien  connue  ;  la 
voici  : 

Allons,  enfants,  qu'à  rentrer  l'on  s'apprête, 

C'est  la  retraite  ; 

Pas  moyen  de  se  faire  prier, 

Car  la  loi  veut  que  le  guerrier  farouche 

A  huit  heures  se  couche; 

Et,  vous  au  pas,  les  gamins  du  quartier. 

ROCHEPOZAY  . 


Jusqu'en  1880,  la  grosse  cloche  de 
Notre-Dame  de  Niort  sonnait,  chaque 
soir  à  dix  heures,  le  couvre-feu.  C'était 
le  signal  attendu  par  les  promeneurs 
dispersés  sur  les  routes  ou  dans  les  jar- 
dins publics,  qui,  aussitôt  le  premier 
coup  ne  manquaient  pas  de  s'aborder  en 
disant  :  «  Dix  heures!  l'heure  où  les  hon- 
nêtes gens  se  couchent  !  »  puis  rentraient, 
en  cadençant  leurs  pas  sur  lé  rythme  lent 
de  la  cloche.  Une  indemnité  annuelle  de 
50  fr.  était  allouée  au  sacristain  de  Notre- 
Dame  pour  cette  sonnerie.  En  1880,  la 
municipalité  supprima  le  crédit  et  le  sa- 
cristain cessa  de  sonner  le  couvre-feu. 

A  Moncoutant,  chef-lieu  de  canton  de 
l'arrondissement  de  Parthenay,  la  cloche 
du  couvre-feu  continue  à  sonner  tous  les 
soirs,  à  10  heures:  c'est  un  signal  pour 
la  fermeture  des  cabarets. 

L.  DE  Seurin. 


* 
*  * 


Merci  aux  distingués  collaborateurs  de 
l'Intermédiaire  (MM. le  capitaine Paimblant 
duRouil  ;  D.des  E.  ;  Th.Courtaux  ;  D'E.  ; 
V.  A.  T.)  qui  ont  si  aimablement  répondu 
à  la  question  que  M.  L.  C.  de  L.  M.  avait 
posée  pour  moi.  Mais  si  je  ne  craignais 
d'être  indiscret,  je  demanderais  volontiers 
à  l'auteur  de  Normannia ,  communication 
complète  de  son  œuvre.  Les  extraits  qu'il 
en  donne  sont  si  intéressants  que  je  crois 
le  tout  d'une  lecture  très  agréable  et  très 
utile.  Pauld'Ynv. 

L'art  dentaire  sous  le  premier 
empire  (XXXVI  ;  XXXVll).  —  Les 
fausses  dents  remontent  à  l'antiquité 
égyptienne,  grecque  et  romaine  (Voir  a  la 


troupe' conduite  par  son  tambour-major  V  bibliothèque  de  l'Arsenal  les   Textes  ma 


DES    CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo  octobre  1902. 


557 


558 


niiscrits    des     Collections      du     progrès   : 
M.  1013-14).  Alphonse  Renaud. 

Arcîiiœède  répété  par  Baffon 
(XLVI,  400).  —  Extrait  d'un  rapport  pré- 
sentéjpar  M. A. Storck, ingénieur, sur  l'utili- 
sation de  la    chaleur  solaire. 

(S'*  des  Sciences  industrielles,  Lyon 
1877)  : 

Buffon  voulant  reproduire  l'expérience 
d'Archimède  fit  construire  un  miroir  lonné  de 
360  glaces,  portées  par  un  châssis  rectangu- 
laire de  2.27  sur  12.60. 

Chaque  glace  avait  16  sur  22  centim.  et 
était  mobile  en  tous  sens.  On  pouvait  donc 
converger  sur  un  même  point  les  360  rétlexions 
de  lumière  et  de  chaleur  solaire. 

128  glaces,  disposées  tout  d'abord  mirent 
le  feu  à  une  planche  de  sapin  plane  à  150 
pieds  du  miroir.  L'inflammation  fut  subite  sur 
toute  la  largeur  du  foyer. 

Buffon  enflamma  du  bois  jusqu'à  68 
mètres  de  distance  et  fondit  tous  les  métaux 
à  13  mètres  de  l'appareil. 

Roger  Bacon,  au  xiu^  siècle,  avait 
fabriqué  des  miroirs  ardents;  Kircher, 
au  xvn%  était  allée  à  Syracuse  faire  des 
expériences  de  même  ordre,  et  un  opti- 
cien de  Lyon,  Villette,  avait,  à  la  même 
époque,  fondu  des  métaux  et  fait  bouillir 
de  l'eau  au  moyen  de  miroirs,  etc.,  etc. 
Voir  Salomon  de  Caus  :  Raisons  des 
forces  mouvantes. 

Mouchot  :  Utilisation  de  la  chaleur 
.solaire. 


* 

*  * 
le  résultat    des 


expériences  de 
miroirs  ardents  qu'il 
à    l'imitation    d'Archi- 


Voici 
Buffon  avec  les 
avait  construits 
mède. 

Le  5  avril  1747,  à  trois  heures  après 
midi,  par  un  soleil  pâle  et  couvert  de  va- 
peurs, on  a  enflammé,  à  49  mètres  de 
distance,  à  l'aide  d'un  miroir  composé 
de  54  petites  glaces  mobiles,  des  copeaux 
de  sapin  en  moins  d'une  mnnute  et 
demie. 

Le  10  avril  1747,  un  peu  après  midi, 
28  glaces  mirent  le  feu  à  une  planche  de 
sapin  goudronnée,  à  la  distance  de  49 
mètres  ;  l'inflammation  fut  très  subite  et 
elle  eut  lieu  dans  toute  l'étendue  du  foyer. 

Le  même  jour  à  deux  heures  et  demie 
avec  148  glaces  et  à  la  même  distance,  on 
met  le  feu  à  une  planche  de  hêtres  gou- 
dronnée et  couverte  en  quelques  endroits 
de  laine  hachée.  L'inflammation  se  fit 
très  promptement,  et  le  feu  fut  si  violent 


qu'il  fallut,    pour    l'éteindre,  plonger  la 
planche  dans  l'eau. 

Par  un  beau  soleil  d'été  on  parvint 
même,  un  jour,  à  enflammer  du  bois  à 
68  mètres  de  distance. 

M.  Pila  pourra,  du  reste,  consulter  une 
étude  historique  et  théorique  sur  les  mi- 
roirs ardents,  dans  mon  livre  intitulé  : 
Les  origines  delà  science(pp .  185  à  195), 
publié  chez  IMasson  dans  la  Bibliothèque 
de  la  Nature. 

Colonel  DE  Pv.ocHAS. 

Même  réponse  de  M.  Desmartys  citant 
la  notice  sur  Buffon  de  Cuvier. 


Savants  morts  dafaim  (T. G..  823; 
XLVI,  38}).— Vers  1868-1869,  j'ai  en- 
tendu, dans  l'entourage  de  Sainte-Beuve, 
attribuer  à  la  misère  la  mort  de  deux  célè- 
bres publicistes  et  savants  du  xix^  siè- 
cle. 

L'un,  Elias  Regnault,  l'auteur  de  \  His- 
toire de  huit  ans,  le  continuateur  de  Vaula- 
belle  et  de  Louis  Blanc,  était  tombé  dans 
une  telle  pénurie  qu'il  n'osait  plus  quit- 
ter son  galetas,  tant  ses  vêtements  étaient 
en  lambeaux  et  ses  chaussures  en  piètre 
état.  11  ne  vivait, selon  l'ironique  locution, 
que  de  privations,  et  ses  jours  furent  cer- 
tainement abrégés  par  ce  dénùment,  que 
le  dictionnaire  de  Larousse  n'a  d'ailleurs 
pas  omis  de  mentionner. 

L'autre,  —  et  celui-ci,  c'est  le  puissant 
écrivain  socialiste  Proudhon.  —  dont 
l'état  de  santé  réclamait,  selon  les  ordon- 
nances des  médecins,  des  vins  fortifiants 
et  une  nourriture  de  choix,  trop  pauvre 
pour  s'approvisionner  de  bordeaux  et 
s'alimenter  trop  fréquemment  de  poulet 
rôti,  de  côtelettes  ou  de  filets  de  première 
qualité,  est  mort,  lui  aussi,  en  réalité,  de 
privations  et  de  misère. 

Albert  Cim. 


Devises  d'horloges  publiques 
(XLVI,  12,  127),  —  Hippolyte  Lucas, 
dans  une  visite  à  Hugo,  à  Guerseney, 
releva  cette  inscription  sur  une  horloge  : 
Toutes  laissent  leur   trace  au  corps  comme 

[à  l'esprit 
Toutes  blessent,  hélas  1  La  dernière  guérit 

C'est  la  paraphrase  de  cette  célèbre 
devise  : 

Toutes  blessent,  la  dernière  tue. 


N'982. 


L'INTERMEDIAIRE 


559 


560 


La  plus  ancienne  théorie  des 
volcans  et  des  tremblements  de 
terre.  —  Les  premières  secousses 
de  la  terre.  —  La  terre,  comme  l'a 
tcrit  Fuchs,  est  dans  un  état  perpétuel 
d'ébranlement  sur  un  point  ou  sur  un 
autre  de  sa  surface,  Dans  la  seule  période 
écoulée  entre  1865  et  1873,  on  n'a  pas 
enregistré  moins  de  1184  tremblements 
de  terre.  Pas  un  seul  jour  ne  s'est  passé 
sans  une  secousse  plus  ou  moins  percep- 
tible,mais  réelle. 

Le  nombre  des  théories  imaginées  pour 
expliquer  les  mouvements  simiques  et  les 
éruptions  volcaniques  est  considérable.  11 
en  est  une,d'origine  biblique,  qui  a  l'avan- 
tage d'être  facile  à  saisir  et  de  mettre  tous 
les  savants  d'accord.  On  trouve  en  effet 
dans  le  psaume  CIV  les  deux  versets  sui- 
vants : 

«31.  Que  la  gloire  de  l'Eternel  soit  cé- 
lébrée à  jamais  :  que  l'Eternel  se  réjouisse 
de  ses  œuvres. 

«  32.  C'est  lui  qui  regarde  la  terre  et 
elle  tremble,  qui  touche  les  montagnes  et 
elles  fument  ». 

C'est  simple  et  moins  difficile  à  expli- 
quer que  les  théories  thermo-dynami- 
ques. 

Dans  les  premiers  âges,  le  globe  terres- 
tre subit-il  de  violentes  secousses  ? 

Les  premiers  habitants  de  notre  planète 
sentirent-ils  remuer  le  sol  sous  leurs 
pieds?  c'est  probable,  mais  le  premier 
tremblement  qui  a  été  consigné  dans  les 
annales  de  l'humanité  date  de  3.500  ans. 
Quand  Moïse  délivra  les  tables  de  la  Loi 
sur  le  mont  Sinaï,en  l'an  1606  avant  Jésus- 
Christ,  la  terre  fut  secouée  et  accompa- 
gnée de  tonnerres  et  d'éclairs. 

La  seconde  secousse  qu'on  trouve  relatée 
eut  lieu  en  1604  et  1586.  Coré,  lévite 
Israélite,  avec  la  complicité  de  Dathan, 
Abiron  et  One  s'était  insurgé  contre  l'au- 
torité de  Moïse  et  d'Aaron.  Au  moment 
où  ils  se  dirigaient  vers  l'autel  pour  offrir 
comme  Moïse,  l'encens  au  Seigneur,  la 
terre  s'entrouvrit  et  engloutit  les  rebelles, 

La  troisième  secousse  renversa  Jéricho. 

Tels  sont,  d'après  Robert  Mallet,  le 
fondateur  de  la  Sismologie,  les  premiers 
tremblements  de  terre.  11  y  a  peut-être 
quelques  observations  à  faire  sur  ces  faits 


et  sur  l'interprétation  qui  en  est  donnée- 
11  n'en  est  pas  moins  certain  que  la  terre 
a  dû  être  secouée  avant  même  qu'apparût 
sur  les  continents  une  vague  traînante. 

R.  PiCHEVIN. 


Une  circulaire  électorale  en 
1870.  —  Au  moment  où  la  Chambre  va 
à  nouveau  discuter  avec  passion  les  procé- 
dés électoraux,  il  nous  tombe  sous  les  yeux 
une  circulaire  électorale,  autographiée  par 
l'imprimeur  Harmant,  88,  rue  Saint- 
Martin  à  Paris,  laquelle  fut  adressée 
en  août  1870,  par  M.  Fromage  à  ses  élec- 
teurs de  Juvisy.  Elle  est  d'une  naïveté 
assez  piquante  et  constitue  un  modeste 
document  qui  s'ajoutera  au  dossier  des 
pièces  électorales  : 

M. 

Monsieur  Fromage, propriétaire  et  apiculteur 
de  Juvisy,  donne  connaissance  à  MM.  les 
Hlecteurs  de  la  commune,  que  pendant  10 
années  ayant  rempli  les  fonctions  de  conseiller 
sans  avoir  fait  aucunes  sottises  à  la  commune 
que  des  générosités,  seulement  ayant  changé 
des  Entrepreneurs  qui  m'avaient  trompé,  ne 
voulant  plus  qu'ils  profitent  du  bon  marché  de 
mes  produits. 

*  Ne  m'ayant  pas  trouvé  assez  capable  pour 
me  nommer  conseiller  municipal  cette  année 
et  moi  je  me  trouve  très  capable  de  les  four- 
nir de  ma  récolte  de  miel, cidre, poires, pommes 
et  chasselas, mais  je  me  ferais  un  plaisir  d'être 
utile  à  tous  mes  amis,  aux  femmes,  veuves  et 
indigensde  la  commune, 

Veuillez  agréer,  M....  mes  sincères  saluta- 
tions. 

Fromage. 

Juvisy  le  9  août  1870. 
^^j:  NÉCROLOGIE 

Nous  avons  le  très  vif 'regret  d'appren- 
dre le  décès  de  notre  distingué  collabora- 
teur M.  le  baron  de  Heeckeren,  biblio- 
phile de  haut  goût  et  lettré  délicat. 

Fils  du  chevalier  garde  de  l'empereur 
Nicolas,  qui  eut  le  malheur  de  tuer  en 
duel  Pouckine,  il  servit  au  Mexique,  dans 
la  légion  étrangère,  et  se  distingua  héroï- 
quement dans  la  guerre  franco-allemande. 


Le  Dtveclcur-gèrant  :   G.    MONTORGUEIL. 
Imp.  DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond.. 


SLVr    Volume     Paraissant  ies  lo,  20  et )0  de  chaque  mois,        20  Octobre  1902 


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SI,'" r. Victor  Massé 


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N«983 

ai"",  r.VictorMasaé 


PARIS  (IX«> 


«         //  3»  faut 

M  êtiti-'aidtr  

Z  — 

o 

°  Bureaux:  de  Sa  4houres 


erîîU0iaire 


DES    CHERCHEURS    ET    CURIEUX 

Fondé    en    1 864 


QUESTIONS    KT    KRt-ONSKS    LITTKKAIRES,    FIISTOIUQUES,    SCIKN TIFIQUES    ET    ARTISilQDKS 

TROUVAILLES    ET    CURIOSITÉS 
561     _ — 


(fiHue^tiouô 


562 


Meubles  héraldiques.  —  Un  aima- 
ble héraldiste  pourrait-il  me  dire  quels 
sont  les  meubles  suivants  cités  dans  V Ar- 
moriai Je  Rietstap  et  dont  il  m'est  impossi- 
ble de  trouver  la  signification  :  —  Meunier 
(  est-ce  un  oiseau  ?)  bouton,  faux  écu,  sor- 
ceau,  hutte,  ballotte,  gralieux,  clergeon, 
clabier,  chillon,  pavis,  verdière  (est-ce  un 
oiseau  ?  )  cornette,  (petit  fanion  ?) 

Comte  DE  Masny. 

Le  bâton  rompu  dans  le  Mariage 
de  la  Vierge. 

Monsieur  l'administrateur, 

Sur  le  tableau  du  Musée  de  Milan  :  le  Maria- 
ge delà  Vierge,  par  Raphaël,  figure,  à  gau- 
che, un  personnage  qui  rompt  un  bâton  con- 
tre l'un  de  ses  genoux  au  moment  où  le  grand- 
père  unit  les  époux. 

On  désirerait  savoir  ce  que  signifie  ce  sym- 
bole dont  pas  même  Larousse  ne  parle  dans 
son  Encyclopédie,  bien  qu'il  donne  la  gravure 
de  ce  tableau  et, à  la  rubrique  :  «  mariage  chez 
les  juifs  »  ne  parle  que  d'un  verre  de  vin  qui 
est  présenté  aux  époux. 

Veuillez  agréez.  Monsieur  l'administrateur, 
l'expression  de  mes  sentiments  les  plus  distin- 
gués. 

Le  Secrétaire  perpétuel  de  l'académie  Royale 
de  Belgique. 

Chevalier  Marchai. 

Les  manuscrits  et  les  nouvelles 
acquisitions  du  cabinet  des  Estam- 
pes. —  Le  cabinet  des  Estampes  de  la 
Bibliothèque  nationale  possède  un  certain 
nombre   de    manuscrits  tels   que  les  pa- 


piers de  la  famille  de  Cotte,  une  partie  de 
ceux  de  P.-J.  Mariette,  le  Joutnal  de  J.-G. 
Wille,  divers  ouvrages  de  Jules  Renou- 
vier,  etc,  mais  jusqu'à  présent  aucun  in- 
ventaire de  ces  richesses,  si  sommaire 
qu'il  soit,  n'a  été  publié.  Les  travailleurs 
auraient  cependant  grand  intérêt  à  con- 
naître exactement  la  nature  et  l'étendue 
de  documents  dont  la  plupart  d'entre 
eux  ne  peuvent  parler  que  par  ouï-dire 
et  il  serait  conforme  à  l'esprit  actuel  qui 
règne  au  cabinet  des  estampes  de  com- 
bler une  si  regrettable  lacune.  Chaque 
année,  ou  peu  s'en  faut,  voit  éclore  une 
portion  des  catalogues  entrepris  par  M. 
Bouchot  et  ses  collègues  ;  celui  que  je 
réclame  ne  serait  probablement  pas  le 
plus  long  ni  le  plus  difficile  à  rédiger. 

Précieux  parce  qu'il  révélerait  auxcher- 
cheurs,  un  inventaire  de  cette  nature  au- 
rait encore  un  autre  avantage,  il  provo- 
querait certainement  des  dons  qui  aug- 
menteraient un  fonds  dont  beaucoup  de 
personnes  en  France  età  l'Etranger  igno- 
rent jusqu'à  l'existence.  Les  bons  exem- 
ples sont  parfois  contagieux  et  le  cabinet 
des  estampes  en  fournit  la  preuve  par 
ailleurs.  Depuis  quelques  années,  les  libé- 
ralités des  artistes,  des  imprimeurs,  litho- 
graphes ou  en  taille-douce  et  des  simples 
curieux  ont  afflué  dans  ses  portefeuilles  ; 
mais  de  ces  contributions  volontaires  et 
parfois  fort  importantes  aucune  trace  du- 
rable ne  subsiste.  Quelques-unes  d'entre 
elles  sont,  il  est  vrai,  annoncées  par  les 
journaux  quotidiens, signalées  par  deux  ou 
trois  feuilles  spéciales  et  promptement 
oubliées.  La  Bibliothèque  publie    bien  un 

XLVI-11 


^•983 


L'INTERMEDIAIRE 


563 


564 


Bulletin  mensuel  de  ses  acquisitions  fran- 
çaises et  étrangères,  mais  ce  bulletin, 
dont  la  publicité  est  des  plus  restreintes 
(et  qui  n'est  point  pourvu  de  tables 
annuelles  !)  n'a  jamais  enregistré  les 
accroissements  du  cabinet  des  Estampes. 
A  défaut  d"un  autre  mode  de  publicité 
plus  effectif,  le  Bulhiin  ne  devrait-il  pas 
ouvrir  ses  colonnes  à  des  mentions  qui 
seraient  d'un  tout  autre  intérêt  que  celles 
des  réimpressions  d'ouvrages  courants 
déversés  par  le  dépôt  légal  et  destinés  à 
encombrer  les  séries  auxquelles  elles  se 
rattachent  ? 

Comme  dans  le  cas  présent,  poser 
la  question  n'est  pas  du  tout  la  résoudre, 
je  demande  à  M.  Henri  Bouchot  de  bien 
vouloir  nous  donner  son  avis  personnel 
sur  les  deux  points  que  je  soumets  au- 
jourd'hui aux  lecteurs  de  V Intermédiaire. 
Maurice  Tourneux. 

Armoiries  à  déterminer  sur 
un  cachet-breloque  en  argent  du 
XVIIl*  siècle.  — Deux  écus  accolés: 
Le  7*''  d'a:^ur,ûj  tranghs  d  or  .chacune  sou- 
tenant un  lion  lèoparde  d'argent,  Jampassé 
de  gueules,  qui  est  :  du  Jay  de  Rosoy. 

Le  2^  écartelé  d'or  et  de  sable, à  un  che- 
vron accompagné  d'un  tourteau  et  d'un 
hesant  en  chef  et  en  pointe  d'un  besant  tour- 
teau, le  tout  de  l'un  en  l'autre. 

C'est  ce  second  écu  que  l'on  voudrait 
déterminer.  —  Il  est  décrit  et  dessiné  par 
Vulson  de  la  Collombière,  dans  sa  Science 
héroïque  en  1644,  page  129,  numéro  28  ; 
mais  l'illustre  héraldiste  ne  l'attribue  à 
aucune  famille. 

V"^  DE  Hennezel  d'Ormois. 

Armoiries  de  la  fcimille  de  Ro- 
chambeau.  —  Quelque  obligeant  cor- 
respondant de  X Intermédiaire  pourrait-il 
donner  les  armes  du  comte  de  Rocham- 
beau,run  des  héros  de  la  guerre  de  l'In- 
dépendance et  auquel  les  Etats-Unis 
viennent  d'élever  une  statue  ? 

d'Agnel. 

«  Clara  in  fides  luces  ».—  Dans  les 
Notes  de  Michel  La  lande,  recteur  de  Si- 
ran  (1605-1712)  publiées  par  l'érudit  et 
consciencieux  M.  Joseph  Sahuc,de  Saint- 
Pons,  je  lis,  page  29  : 

Un  calice  avec  sa  patène  de  vermeil  doré 
{sic)  gravé  en  son  pie  de  l'image   du    sauveur 


du  monde,  de  saint  François  d'un  côté,  cfe 
saint  Anne  fsicj  de  l'autre  avec  des  armes 
derrière  entourées  de  cette  devise  :  «  Clara  in 
fide  luces  ». . . 

A  quelle  famille  appartient  cette  devise  ? 
Qiielle  en  est  la  traduction  ?  Ro. 

«Tendrillette  »,  tragédie. —  Je  pos- 
sède une  petite  brochure  qui  porte  le  ti- 
tre :  Tendrilleîte,  tragédie  en  trois  actes 
et  en  vaudevilles.  A  Londres,  1753. 

La  première  page  est  ornée  d'un  petit 
bois  en  tête  de  page  signé  Papillon,  et 
qui,  au  lieu  d'être  quelconque,  comme 
d'habitude,  renferme  les  armes  suivantes: 
Je  gueules,  à  quaiie  carreaux  de...  posés 
en  losanges  et  rangés  en  fasce  accompagnés 
en  chef  d'un  croissant  de...  les  pointes  en 
haut  .Couronne  de  comte.  Supports:  deux 
cerfs  ailés.  Cimier  :  un  écureuil.  Dew'ise: 
Loyale  devoir.  Sont-ce  les  armes  de  l'au- 
teur anonyme?  Quel  est  cet  auteur? 

J.-C.  WlGG. 

FrotOEOtaires  apostoliques.  —  Ya- 
t-il  ou  y  a  t-il  eu  une  fonction, ou  est-ce  un 
vain  titre  ?Je  sais  que  ces  prélats  se  divisent 
en  participants,  surnuméraîres  ou  ad  ins- 
tar participant  ium,ti  en  titulaires.  Je  sais 
aussi  que  les  protonotaires  ad  instar  ont 
droit  à  la  mitre  de  lin  à  fanons  frangés  de 
rouge.  Mais  quelles  sont  les  limites  qu'a 
imposées  Pie  IX  aux  pouvoirs  de  ces  der- 
niers en  1872  ?  Les  protonotaires  français 
se  mettent-ils  parfois  en  violet  et  portent- 
ils  la  mitre  ? 

Est-ce  aussi  pour  se  mitrer  et  se  violet- 
ter  que  de  nombreux  cadets  de  famille  se 
faisaient  nommer  au  xvi=  siècle  protono- 
taires? Pourquoi  ce  titre  devient-il  très 
rare  aux  siècles  suivants  ? 

La  CoussiÈRE. 


Evêques.  —  La  question  que  je  vais 
poser  pourra  intéresser  des  lecteurs  de 
notre  périodique,  mais  je  crois  que  seul 
un  intermédiairiste,  membre  du  clergé, 
pourra  y  répondre. 

Quand  unévêqueestpréconisé,lePape  lui 
assigne-t-il  bien  un  siège, réel  s'il  doit  l'oc- 
cuper,ou  bien  dont  il  n'est  que  titulaire, si 
ce  siège  est  en  pays  non  catholique?  Cette 
dernière  sorte  d'évêque  se  nommait  in 
partibus  infideliiim  jusqu'à  ces  dernières 
années  et  se   nomme  actuellement   titu- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20 


ocfoi) 


re  1903. 


565 


566 


laires,  c'est-à-dire  n'en  ayant  que  le  titre; 
les  autres  sont  dits  résidentiels. 

Je  pense  qu'il  ne  peut  y  avoir  d'évêque 
nullius,  ou  sans  siège  ;  or  quelle  est  la 
situation  d'un  évêque,  démissionnaire 
par  exemple,et  qui  n'est  pas  créé  titulaire 
d'un  autre  siège  ?  De  quelle  ville  étaient 
évêques  les  chanoines  de  \'^  classe  de 
Saint-Denis,  jusqu'à  la  suppression  de  ce 
chapitre  ?  Quelles  furent,  au  Concordat,  la 
situation  des  évêques  de  l'ancien-régime, 
qui  ne  furent  pas  replacés  et  dont  les  siè- 
ges furent  maintenus  ?  Bref,  peut-on  être 
évêque  tout  court  sans  être  évêque  de  X 
ou  d'F?  La  CoussiÈRE. 


L.  Watteau,  professeur  à  l'aca- 
démie de  Lille  en  1785,  —  Quel 
était  le  degré  de  parenté  de  cet  artiste 
avec  le  célèbre  peintre  Antoine  Watteau? 

CÉSAR  BlROTTEAU. 

Famille  Le  Pestre.  —  L'Intermé- 
diaire nous  apprenait  dernièrement,  à 
propos  de  Foullon  de  Doué,  que  Joseph- 
Xavier  Foullon,  baron  de  Doué,  intendant 
de  Moulins,  épousa  en  1774  Isabelle-Jac- 
queline Le  Pestre,  dame  du  marquisat  de 
la  Tournelle.  Que  saurait-on  sur  l'ascen- 
dance tant  paternelle  que  maternelle 
de  cette  marquise  ?  La  Tournelle  est 
dans  la  Nièvre,  commune  d'Arleuf. 

La  CoussiÈRE. 


Mademoiselle  Lescot,  actrice  de 
la  Comédie  italienne.  —  Bourg, 
sous  le  pseudonyme  de  Sairit-Edme,  dans 
Amours  et  galanteries  de';  rois  de  France, 
rapporte  que  M""  Lescot,  actrice  de  la 
Comédie  italienne,  fille  de  Clairval,  célè- 
bre acteur  du  même  théâtre,  n'avait  que 
onze  ans  quand  elle  alla  pour  la  première 
fois  à  Versailles,  et  Louis  XV  l'ayant  re- 
marquée, elle  fut  admise  dans  les  orgies 
du  Parc-aux-Cerfs. 

Y  a  t-il  du  vrai  dans  cette  assertion  ? 
Quelle  était  la  mère  de  cette  actrice  ? 
Clairval  était  un  homme  à  bonnes  fortu- 
nes et  avait  eu  de  nombreuses  maîtresses, 
même  parmi  les  plus  grandes  dames  de 
la  cour.  Je  recevrai  avec  reconnaissance 
tous  les  renseignements  qu'on  pourra  me 
fournir  sur  cet  acteur  et  sur  sa  fille. 

Paul  Pinson. 


L'abbé  Miolan  et  Jannet  aéro- 
nautes,  en  1784.  —  Pourrait-on  avoir 
quelques  renseignements  sommaires  sur 
ces  aéronautes  qui  paraissent  avoir  fait 
des  tentatives  malheureuses  à  Paris  en 
juillet  1784?  L'abbé  Miolan  a-t-il  quelque 
parenté  avec  les  artistes  du  même  nom 
connus  de  nos  jours  au  théâtre  ?  Janinet 
est-il  le  même  que  le  graveur  qui  de- 
meurait à  l'époque  sur  la  place  Maubert? 

j.-C.  WlGG. 

M™"  Bazire.  —  La  mère  des  «fils  de 
Talma  »  et  la  compagne  des  quinze  der- 
nières années  du  tragédien,  fut-elle  au 
théâtre  ?  Est-ce  la  même  que  M"*  Florine 
Bazire  qui  débuta  à  la  Comédie  française 
le  24  août  1808  ?  Est-ce  la  même  que 
M"""  Hélène  Bazire  qui  jouait  les  mères 
nobles  à  Bruxelles  en  1845  ^  Sait-on  quel- 
quechose  sur  sa  personnalité PNousavions 
toujours  cru  qu'elle  s'appelait  Caroline 
Bazire  et  qu'elle  n'avait  jamais  appartenu 
au  théâtre.  La  découverte  des  deux  dames 
Bazire  citées  plus  haut  nous  fait  douter. 

H.  Lyonnet. 

Famille  Le  Prestre  de  Château- 
giron.  —  Hippolyte  de  Châteaugiron, 
aide  de  camp  de  Tillustre  Marceau,  mort 
consul  de  France  à  Nice,  avait  deux 
sœurs.  L'aînée,  Agathe,  était  fiancée  au 
général  Marceau,  quand  celui-ci  fut  mor- 
tellement blessé.  Elle  se  maria,  en  bru- 
maire an  IX,  à  M.  Dodun  et  mourut  peu 
de  temps  après,  en  couches,  à  Vienne,  où 
son  mari  était  secrétaire  d'ambassade. 

La  sœur  cadette  épousa  un  officier, 
nommé  général  de  division  en  mars  1808. 
En  même  temps  qu'il  était  promu,  il 
reçut  l'ordre  de  se  rendre  à  Burgos  rejoin- 
dre l'armée  d'Espagne.  Sa  femme,  qui 
l'attendait  à  Pau,  s'enfuit,  fin  décembre 
1808  ou  commencement  de  janvier  1809, 
avec  un  aide  de  camp  de  son  mari.  Les 
deux  coupables  se  rendirent  en  Bretagne, 
puis  s'embarquèrent,  le  i6  janvier  1809, 
pour  l'Angleterre. 

Ces  divers  renseignements  sont  tirés 
d'un  dossier  de  lettres  originales  du  mar- 
quis de  Châteaugiron  en  ma  possession. 
Je  désire  savoir  : 

1°  La  date  exacte  de  M""  Dodun  (Aga^* 
the  Le  Prestre  de  Châteaugiron)   ; 

2°  Le  nom  du  général,  beau-frère  dU 
marquis  de  Châteaugiron. 


fi\9^}. 


L'INTERMÉDIAIRE 


567 


568 


Les  renseignements  secondaires  seront 
également  les  bienvenus.  R.  B. 

La    famille    de    Baudelaire.   — 

D'où  est  originaire  cette  famille  ?  Dans 
l'obituaire  de  la  paroisse  d'Ames  en  Bou 
lonnois,  au  xvi"^  siècle,  que  vient  de  pu- 
blier mon  ami  Roger  Rodière,  je  relève 
ceci  à  janvier  :  «  Obit.  Jehenne  Baude- 
laire ».  V.  A. 

M»'  Antonia  Mélinos-Lafitte.  — 

Il  a  été  publié,  en  1841,  un  album  poéti- 
que et  musical  de  M"""  Mêlitws-Lafitte,  in- 
4°,  avec  lithographies  de  Célestin  Naii- 
teuil,  Devéria,].  David,  etc. 

Pourrait  on  me  donner  quelques  ren- 
seignements sur  cette  dame,  qui  a  dû 
avoir  une  certaine  renommée  dans  les  sa- 
lons de  l'époque  romantique  ?  N'est  elle 
pas  la  fille  du  peintre  Louis  LafiUe,  qui 
obtint,  en  1791,  le  dernier  prix  de  Rome 
du  xvui'  siècle? Connaît-on  d'ellequelques 
ouvrages  autres  que  l'album  susdit  ? 

Victor  Déséglise. 

Croizette.  —  Existe-t-il  quelques 
l'apport  de  famille  entre  : 

1 .  IM"*  La  Croisette  ou  Croizette  qui 
débuta  à  la  Comédie   française  le   12  juin 

1777  ; 

2.  Armand  Croisette.  régisseur  au  Vau- 
deville en  1825  ; 

3.  M""  Croisette,  actrice  du  Cirque 
Olympique,  1825-26; 

4.  M™'   Louise   Carbowna    Croizette, 
première  danseuse  en   Russie,  mère  de  : 

5.  M'^'"  Sophie-Alexandrine  Croizette, 
sociétaire  de  la  Comédie  française,  femme 
Stem  (1847-1901)  .''  H.  Lyonnet. 

Nom  patronymique  de  M. France, 
libraire.  —  Q].iel  est  le  motifqui  aengagé 
le  savant  M.  France^libraire  à  Paris,  père 
de  l'académicien,  à  changer  son  nom 
patronymique  de  Thibault  qui  n'a  rien 
de  ridicule  en  celui  de  France  ? 

Paul  Pinson. 

Madame  du  Gast.  —  Madame  du 
Gast  est  une  personnalité  si  parisienne 
qu'il  n'est  pas  indiscret  de  demander  — 
surtout  après  le  bruit  fait  autour  de  la 
Pcinmc  an  masque  —  sfson  nom  est  un 
pseudonyme  ?  Cette  élégante  personne, 
d'après  ce  que  les  procès  nous  ont  fait 


connaître,  est  née  Camille  Desinge  ;  elle 
est  veuve  de  M.  Crespin,  fils  de  Crespin 
(de  Vidouville)  le  grand  négociant,  créa- 
teur du  Crédit  populaire. 

Peut  être  consentira-t-elle  à  répondre 
elle-même  à  la  question  d'un  curieux  de 
l'histoire  intime  des  temps  présents  qui  a 
fait  à  sa  personnalité  si  en  dehors,  une 
place  spéciale  en  son  musée. 

T.  t.  H. 

Chapelle  Saint-Pierre    Fourier. 

—  On  trouve  dans  le  Bottin  : 

L'abbé  Sobaux,  curé  de  Saint-Pierre  de 
Montmartre,  rue  du  Mont-Cenis,2,  (domi- 
cile de  l'église). 

Et  plus  loin  : 

L'abbé  Saubeaux,  desservant  de  la  cha- 
pelle Saint-Pierre  Fourier,  passage  de 
l'Elysée   des  Beaux-Arts,  14. 

Malgré  la  différence  d'orthographe,  ce 
nom  semble  se  rapporter  à  la  même  per- 
sonne. Mais  qu'est-ce  que  la  chapelle 
Saint-Pierre  Fourier  ? 

CÉSAR  BiROTTEAU. 

Un  paradoxe  de  Michelet.  —  Le 

collaborateur  Sabaudus,dans  sa  très  inté- 
ressante et  savante  réponse  sur  les  soi- 
disant  trahisons  de  la  duchesse  de  Bour- 
gogne,cite  ces  mots  de  Michelet  :  «  L'his- 
torien ne  doit  pas  être  impartial  ».  Où, 
quand  et  à-t-il  quel  sujet  Michelet  a-t-il 
écrit  cette  monstruosité  ?       Paul  Pinson 

Le  régiment   Royal-Lorraine.  — 

Ce  régiment  est  devenu  i6"  régiment  de 
cavalerie  à  la  réorganisation  de  1791  J'ai, 
de  cette  époque,  le  beau  portrait  d'un 
sous-lieutenant  de  l'arme  qui  ressemblait 
à  s'y  méprendre  à  Lafayette,  à  tel  point 
qu'un  marchand  ou  collectionneur  écrit 
au  dos  de  la  toile  :  «  Portrait  ûe  Lafayette, 
par  P. -P.  Prudhon  ».  Habit  bleu,  bou- 
tons blancs  timbrés  du  n»  16.  Les  Mes 
tre  de  camp  et  Colonels  du  temps  furent  : 
de  Pusignieu,  de  Rouault,  de  Castcllane, 
de  Tliumery,  de  Laroque  Travanet.  La 
tradition  des  descendants  de  ces  familles 
leur  a-t-ellc  appris  le  nom  de  ce  person- 


nage 


V.  A. 


Conte  du  sucrier.  —  Dans  le  cata- 
logue de  la  collection  d'autographes  de 
M.  de  Refuge,  on  trouye,  sous  le  n°  194, 
^nie  pièce,  une  lettre  de  Voltaire  à  la  corn- 


569 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  octobre  1902, 


570 


tesse  de  Forcalquier.  Voici  l'analyse  de 
la  pièce  : 

«  Il  (Voltaire)  se  défend  d'avoir  fait  à 
Madame  du  Cliastellet  le  conte  du  sucrier. 
Il  lui  est  attaché  depuis  longtemps  avec 
l'amitié  inviolable  et  la  plus  vive,  mais  il 
ne  lui  dit  jamais  ce  qu'on  lui  a  défendu  de 
dire.  » 

Qu'est-ce  que  le  conte  du  sucrier  ?  Y 
a-t-il  un  rapport  entre  ce  conte  et  l'expres- 
sion populaire  casser  du  sucre,  laquelle 
signifie  commettre  une  indiscrétion  ou 
plus  exactement  révéler  un  secret  ? 

B.  (de  Ch). 

Les  droits  d'auteur  do«Patrie».— 

On  répète  de  divers  côtés,  et  je  trouve  le 
fait  rapporté  dans  un  article  de  Gil  Blas, 
à  propos  de  la  mort  d'Emile  Zola,  que  M. 
Victorien  Sardou  a  fait  don  des  droits 
d'auteur  de  Patrie  à  la  caisse  de  retraite 
de  la  Société  des  Gens  de  Lettres. 

Le  f?it  est-il  exact? 

Si  oui,  connait-on  des  précédents  de  ce 
beau  geste  de  millionnaire  montrant  un 
si  bel  exemple  de  solidarité  confraternelle? 

G.  D.  P. 

Un  almanach  allemand  du  Con- 
grès de  Rastadt,  1799.  —  Ge  petit 
volume,  in-i6,  carré,  intitulé  :  i?.75/^i/^r 
Congres:^  taschenhucb  fiir  Ijçç.  Mit  s  il- 
houetten.  CarJsruhe  und  Rastatt,  in  Mack- 
lots,  etc,  comprend:  1°  —  Onze  feuillets 
non  chiffrés,  pour  le  Titre,  la  Dédicace 
et  l'Almanach  ;  —  2''  Un  Avant-propos 
(Borbericht)  chiffré  de  i  à  iv;  —  3°  le 
texte  du  volume,  308  pages  ;  —  et,  de 
plus  :  4°  Quinze  portraits  de  Membres  du 
Gongrès,  imprimés  hors  texte,  bustes,  de 
profil,  en  noir,  dessinés  à  la  silhouette 
sur  un  fond  gravé  au  pointillé,  dans  de 
petits  cadres  ovales  surmontés  d'un  nœud 
Louis  XVI. 

Ges  portraits,  tous  anonymes,  portent, 
chacun,  le  nom  du  personnage  qu'il  re- 
présente. 

Mon  petit  volume, qui  ne  comporte  pas 
de  Table  ni  d'indication  du  mot  Fin,  est- 
il,  ainsi,  bien  complet,  avec  308  pages  de 
texte  et  quinze  portraits  ? 

Ulric  R.-D. 

Un  quatrain...  hardi.  —  Est-il 
vrai  que,  dans  une  pièce  devers  adressée, 
il  y  aura  tantôt  trente   ans,  à     Gustave 


Lambert,  par  M.  Doncieux,  depuis  préfet 
de  Vaucluse,  figurait  le  quatrain  suivant  : 

Et,  posant  tes  lèvres  sur  l'onde, 

O    Titan  qui  sais  tout  oser, 

Sur  l'immense  nombril  du  monde. 

Tu  mets  un  nuptial  baiser  ? 
Gette  métaphore,  quelque  peu  hardie, 
fit  place,  paraît-il,  à  cette  autre  image  : 

Amant  épris  de  l'impossible, 

Cœur  bouillant  de  virilité, 

Sois  fier,  le  pôle  inaccessible 

Te  livre  sa  virginité. 
En  tout  cas,  la  pièce  de  vers  de  M.  Don- 
cieux |fut-elle  jamais  imprimée   et  parut- 
elle  dans  un  recueil  de  poésies  ? 

Rip-Rap. 

Notre-Dame  est-elle  bâtie  sur 
pilotis  ?  —  Je  lis  dans  plusieurs  jour- 
naux, à  propos  d'un  accident  arrivé  au 
Grand  Palais,  que  l'architecte  du  Petit 
Palais,  M.  Girault.a  répondu  à  plusieurs 
personnes  qui  le  questionnaient:  «  Mais 
Notre-Dame  aussi  a  été  bâtie  sur  pilotis  »  . 
Or,  d'après  Piganiol  de  la  Force,  Jaillot, 
Auguste  Maquet,  (Paris  sous  Louis  XIF), 
je  croyais  que  la  légende  des  pilotis  de 
Notre-Dame  devait  être  absolument  écar- 
tée :  l'un  d'eux  ne  dit-il  pas  même,  qu'a- 
près les  fouilles  opérées  en  1669,  il  aurait 
été  constaté  que  Notre-Dame  était  cons- 
truite sur  un  gravier  très  consistant  ? 
D'autre  part,  l'architecte  du  Petit  Palais 
affirmant  le  contraire,' que  faut-il  croire? 

P.  TONNEL. 

Le  vin  de  la  Faye-Monjault 
(Deux-Sèvres).  —  Le  vin  de  la  Paye, 
vanté  par  Rabelais, était-il  connu  et  appré- 
cié avant  le  xvi"  siècle  ?  Documents  éta- 
blissant sa  réputation  antérieure  ? 

G.  DE  S'-M. 

A  propos  d'un  raid.  —  Je  lis  dans 
un  journal  du  Directoire,  \c  Bien-Informe, a 
la  date  du  8  avril  1798,  les  lignes  sui- 
vantes : 

Le  citoyen  Constant,  déjà  connu  par  ses 
triomphes  dans  les  courses  à  cheval  des  fêtes 
nationales, a  parié  ces  jours-ci  12.000  francs 
suivant  les  uns,  9.600  suivant  les  autres,  qu'il 
irait  à  Versailles  et  en  reviendrait  avec  le 
même  cheval  en  So  minutes.  Il  a  plus  que 
gagné  son  pari,  car  il  n'a  employé  que  70  mi- 
nutes à  l'aller  et  au  retour. 

Gonnait-on  d'autres  proue-^ses  sportives 
du  même  genre,  accomplies  aux  xvii«  et 
xviii'  siècles  ?  Jean  Lhomer. 


N*  9^S. 


L'INTERMEDIAIRE 


571 


•  ^>. 


572 


%épmeB 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
'  h  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des    questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
ionnel. 

Armoiries  à  déterminer  :  d'ar- 
gent à  une  quintefeuille  (XLVI, 
450). 

Co'étquelfen  en  Bretagne,  porte  :  d'ar- 
gent,  à  une  quintefeuille  de  sable. 

Devise  :  Be\a  e  Peocli  (être  en  paix). 

(Rietstap  —  Vulson  de  la  CoUombière 
page  218). 

—  La  quintefeuille  de  gueules  ne  se- 
rait-elle pas  une  sorte  de  brisure  adoptée 
par  un  cadet  peur  se  distinguer  ? 

V"  DE  Hennezel  d'Ormois. 

* 

Ces  armoiries  sont  celles  de  la  maison 
de  Btuc,  mais  mal  dessinées.  Voyez  la 
généalogie  succinte  des  du  Qiiengo  dans 
l'Annuaire  de  la  Noblesse  de^France  pour 
1901.  Le  O^  P.-A.  DU  Chastel. 

Les  Bréauté  de  Hotot  en  Anjou,  les 
Camprond  en  Normandie,  les  Renouard 
en  Saintonge  portaient  :  d'argent,  à  la 
quintefeuille  de  gueules. 

La  CoussiÈRE. 

Armoiries  des  familles  Quintin 

etMégretd'Etigny(XLVI,  396,  520). 
—  Quintin,  seigneur  de  Kergadiou,  en 
Bretagne,  porte  :  d'argent,  au  lion  morné 
de  sable, accompagné  de  trois  molettes  d'épe- 
ron de  même.  Desmartys. 

*  * 
duintin,  issue   de    la  maison  d'Avau- 

gour,  qui  procède  elle-même  d'un  puîné 
de  Bretagne,  porte  :  d'aigent,  an  c/jcj  de 
gueules.  Une  branche  charge  le  chef  d'un 
lambel  d'or  comme  brisure, 

Megret,dont  un  président  à  mortier, 
s'  de  laCourchapeaux  en  Bourbonnais,  et 
qui  est  peut-être  la  même  que  Megret 
d'Etigny, porte  :  d'azur, à  trois  besants  d'ar- 
gent,au  chef  d'or,  chargé  d'une  tête  dt  lion 
arrachée  de  gueules. 

Armoiries  à  déterminer  :  Coupé 
d'or  et  de  gueules  (XLVI,  340).—  Cou- 
pé d^or  et  de  gueules,  à  la  tortue  d'argent, 


brochant  sur  le  tout  ^  ce  sont  les  arme» 
des  Tardiveau,  originaires  du  pays  de 
Retz,  en  la  généralité  de  Poitiers,  et  dont 
il  existe  encore,  croyons-nous,  des  repré- 
sentants directs. 

Leur  premier  auteur  connu  est  noble 
homme  François  Tardiveau,  s.  du  Rocher 
et  de  la  Bonnelière, avocat  fiscal,  receveur 
du  duché  de  Retz,  au  département  de 
Machecoul.  Le  blason  de  ses  armes 
figure  à  V Armoriai  Général  de  1696. 

Son  arrière-petit-fils,  François-Alexan- 
dre, avocat, député  de  Rennes  à  l'Assem- 
blée législative,  en  fut  nommé  Président 
en  mai  1792.  Une  des  filles  du  président 
est  la  mère  du  général  Jamont,  ancien 
général  d'armée. 

Patry  de  Chources. 

Mac  Nab  (XL).  —  Voici  les  armoiries 
—  que  nous  n'avions  pas  su  nous  procu- 
rer en  1899  ~  ^^  1^  famille  Mac  Nab: 
d'aptr^  au  château  d'argent,  accosté  de 
deux  peupliers  de  sinople,  sur  une  terrasse 
du  même,  au  chef  d'or,  chargé  d'une  mer- 
lette  de  sable.  A.  S,.  E. 

Fer  de  reliure  à  identifier  (XLVI, 

4=;i).  —  Ce  fer  est  celui  de  Vincent- 
Etienne-Nicolas  Roujault,  reçu  président 
à  la  quatrième  chambre  des  enquêtes  au 
Parlement  le  24  avril  1722.  11  portait  en 
armoiries  :  d'or,  à  ^  billet  tes  de  gueules, 
2  et  I ,  au  chef  d'argent, chargé  de  ^  étoiles 
de  même  rangées  en  fasce. 

La  Bibliothèque  nationale  possède  un 
Almanach royal  de  1770  portant  cette  mar- 

25, 
que  8°    Le  — 

18  A.  L. 

Ex-libris  du  quai  d'Erdre  (XLVI, 

451)  —  L'Erdrerivière  qui  se  jette  dans 
la  Loire  à  Nantes  (c'est  la  seule  rime 
connue  à  perdre).  Je  possède  l'ex-libris  en 
question,  et  j'ai  cherché,  sans  succès,  des 
renseignemenls  sur  cette  société  du  quai 
d'Erdre.  C'était  cvidenmient  une  chambre 
de  lecture  comme  il  y  eu  avait  beaucoup 
à  Nantes  à  la  fin  du  xviir  et  au  commen- 
cement du  XIX*  siècle. 

Arth.  Young,dans  son  écrit  la  Bretagne 
et  la  ville  de  Nantes  en  i']S8,\-)ar\t  de  ces 
sociétés  assez  semblables,  dit-il,  «  à  ce 
que  nous  appellerions  en  Angleterre  un 
club.  »  Penguillon. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


50  octc'.tre  1902. 


573 


574 


MM  Léda  et  Eli  indiquent  également 
ce  quai  à  Nantes. 

Décoration  du  Lis  (XLll  ;  XLIII  ; 
XLIV  ;XLV  ;  XLVI,74,  259).  —  Ceux  qui 
s'intéressentà  l'histoire  delà  décoration  du 
Lis,  et  qui  y  verraient  un  pseudo-titre  de 
noblesse,  n'ont  qu'à  lire  le  18 1^-18 ii^,  de 
Henri  Houssaye,  et  IVaierloo  de  Erkman 
et  Chatrian.  Ils  y  verront  que  la  fleur  de 
lis,  en  décoration,  fleurissait  sous  les  pas 
de  l'invasion  allemande,  russe  et  anglaise 
et  qu'on  la  distribuait  à  profusion,  ainsi 
que  le  démontrent  les  lettres  déjà  publiées, 
à  tous  ceux  qui  la  demandaient  ou  même 
qui  consentaient  à  l'accepter  sans  l'avoir 
demandée. 

E.    ROCHEVERRE. 

Chevalier  de  l'Empire  (XLVI,  34 1 , 
459)-  —  Dans  une  librairie  ancienne  de  la 
rive  gauche,  à  Paris,  on  voit  actuelle 
ment  un  très  beau  brevet  de  chevalier  de 
VEmpite,  exposé  en  montre.  C'est  le 
même  que  ceux  mentionnés  dans  V Inter- 
médiaire (col.  4b I^ .  PlETRO. 

Devises  héraldiques  les  plus 
orgueilleuses    (XLIV   ;    XLV  ;  XLVI, 

21,  127,  297).  — Je  ne  le  cède  à  nul  au- 
tre (devise  de  la  banche  cadette  des  Cha- 
bannes): 

Cette  devise,  dit  le  comte  Henry  de  Cha- 
bannes  eu  son  histoire  de  sa  maison,  t.  I. 
p.  6,  assez  fière  et  prétentieuse  au  premier 
abord,  peut  s'expliquer  ainsi  :  Jacques  II, 
de  Chabannes,  maréchal  de  France,  fait 
prisonnier  à  Pavie  par  un  nonimé  Castaldo, 
fut  lâchement  assassiné,  sur  le  champ  de 
bataille  même,  par  un  capitaine  espagnol, 
nommé  Buzarto,  en  présence  du  refus  fait 
par  Castaldo  de  partager  avec  lui  le  pro- 
duit d'une  pareille  prise. Ces  paroles  :  «  Je 
nele  cède  à  nul  autre  »,  mises  dans  la  bou- 
che de  Castaldo,  auraient  donc,  à  notre 
avis,  été  adoptées  comme  devise  pour  per- 
pétuer dans  la  maison  de  Chabannes  le  sou- 
venir de  ce  forfait,  et  la  perte  du  plus  célè- 
bre   des  siens. 

P.c.c.   l'Historiographe. 
* 

»  * 
En  visite,  il  y    a   bien  longtemps,   au 

château  de  la  Brède  appartenant  encore 
à  la  famille  de  Montesquieu,  l'aimable 
propriétaire  d'alors  avait  épousé  une  de- 
moiselle de  Piis  de  Pins, —  maison  origi- 
naire d'Espagne.   Il  me  fit  remarquer  la 


devise  des  armoiries  de  sa  femme  :  Des- 
piies  de  Dios,  la  casa  de  Pinos  :  /}près  Dieu 
la  maison  de  Pins.  Autant  qu'il  m'en  sou- 
vient, l'écusson  portait  des  pins  ou  des 
pommes  de  pins. 

La  maison  étant  toujours  très  hospita- 
lière, le  fait  serait  facile  à  vérifier. 

ROCHEPOZAY. 

p.  s.  II  doit  aussi  en  être  question  dans 
le  Nobiliaire  de  Giiieiiitc  du  comte  de  Bour- 
rousse  de  Laflbre. 

Inscriptionceltique  (XLVI, 283, 360, 

462).  —  Permettez  à  un  de  vos  anciens 
collaborateurs  de  reprendre  la  parole, 
quoiqu'il  ait  bien  peu  de  chose  à  dire. 
Tout  ce  qui  concerne  les  antiquités  d'Alise 
a  été  très  bien  élucidé  par  les  archéolo- 
gues, gens  habiles  comme  vous  le  savez. 
Mais  pour  ce  qui  regarde  l'inscription, 
nos  philologues  continuent  à  ne  rien 
nous  en  dire  depuis  douze  ans.  Depuis 
cette  époque,  ils  se  sont  déjugés  si  sou- 
vent qu'il  ne  faut  pas  s'étonner  d'enten- 
dre regretter  l'excessive  faiblesse  actuelle 
de  cette  branche  des  études  historiques. 
Le  mirage  oriental  lui  faisant  défaut,  tou- 
tes ses  images  semblent  reflotter  dans  le 
vague.  C.  R. 


Les  noms  propres  et  la  Révolu- 
tion (XLVI,  50t)).  —  Les  changements  de 
noms  n'étaient  pas  rares  alors.  A  Cher- 
bourg, un  homme  de  bien,  directeur  de  la 
Poste,  fonction  qu'il  devait  au  sulTrage 
de  ses  concitoyens,  patriote  ardent,  jean- 
Nicolas  Leroy,  avait,  à  l'avènement  de  la 
République,  changé  son  nom  de  Leroy 
pour  celui  de  Moulin  ;  cela  ne  l'empêcha 
pas  d'être  envoyé  au  Tribunal  révolution- 
naire à  la  suite  d'une  dénonciation  d'un 
misérable  qui,  disait-on,  briguait  sa  place 
et  d'être  condamné  à  mort,  le  23  mars 
1794,  et  exécuté,  bien  qu'on  n'eût  relevé 
rien  de  sérieux  à  sa  charge  et  qu'il  pré- 
sentât les  meilleurs  certificats  de  civisme 
républicain.  Henri  Jouan. 

Prieuré  de  Laval  (XLIII).  —Sauf 
erreur,  ie  crois  bien  que  le  prieuré  dont 
fut  titulaire  la  première  victime  des  inté- 
ressants Camisards,  devait  être  Notre- 
Dame  de  Laval  en  Vivarais,  dont  je  trouve 
mention  dans  le  Dictionnaire  des  Pèleri- 
nages : 

Cette  église,  y  est-il  dit, était  fort  visitée, 


N-  983 . 


L'INTERMEDIAIRE 


575 


576 


afin  d'obtenir    des  pluies  pour  !a  conserva- 
tion des  biens  de  la  terre. 

Abbaye  de  Gercarap-sur-CaEche 

(Pas-de-CaUxis)   (XLV).  —  Voici,    d'à 
près  M.  Ulysse  Chevallier,    l'état    présent 
de  la  bibliographie  :  —  Abbaye  de  Cister- 
ciens, fondée  le  10  nov.  1 141. 

Adolphe  de  Cardevacque.  —  Hisl.  Je 
Vabb.  de  C.  Amiens,  1878. 

A.  janvier.  Mcin.  Soc,  aidiq.  Picardie 
1876.   V.  68-72. 

Description  archJol.  de  Tanc.  abb.  de 
C.  près  Frévent  ;  B'.ili.  couim  antiq .  Pas- 
de-Calais.  1875,  IV.  Ga II ia christ.  IV,  224, 
et  X,  1836-41. 

Janaushek.  Orig.  Cisler.   1877.  I.  56. 

Molinier.   Obil./r.  1890,202. 

Ro^Qt,  Bibl    hisl.  Picard.  1844.    39-47. 

V'isch.  Bibl.  Cisicrc.   1649. 

j<^ole.  —  Lereiv. i;:neinent  désiré  paraît 
donc  devo'r  setroiiver  dans  ['Obil.fr.  de 
M,  Molinier.  Devignot. 

LesdoscendancesprincièrGS  (XLV  ; 
XL1V,89, 2  52,416). —  La  question  posée  par 
notre  collaborateur  Cym  est  excessive- 
ment intéressante,  et  elle  le  serait  encore 
davantage  si  l'on  pouvait  y  répondre  et 
surtout  donner  à  la  réponse  le  développe- 
ment nécessaire.  Malheureusement,  cela 
n'est  pas  possible,  tout  s'y  oppose,  sur 
tout  le  cadre  de  \ Intennédiaite. 

Dans  la  noblesse  de  tous  les  pays, voire 
même  dans  la  bourgeoisie,  on  trouve  un 
nombre  infini  de  familles  qui, d'une  façon 
ou  d'une  autre,  descendent  des  dynasties 
existantes  ou  éteintes,  ou  bien  s'y  ratta- 
chent par  quelque  alliance  ;  leur  nombre 
est  absolument  incalculable;  en  faire  une 
simple  nomenclature,  en  y  ajoutant  des 
détails  généalogiques  même  fort  succints, 
nous  amènerait  fatalement  à  une  publica- 
tion qui  représenterait  un  très  gros  vo- 
lume.En  faisant  abstraction  de  la  descen- 
dance bâtarde,  soit  même  morganatique 
comme  la  question  posée  parait  le  dési- 
gner, et  en  limitant  nos  recherches  à  la 
descendance  absolument  légitime,  direct 
et  authentique  des  maisons  souveraines, 
soit  par  la  ligne  masculine,  soit  par  les 
femmes,  on  arriverait  à  un  nombre  for- 
midable, qui  dépasserait  de  beaucoup  les 
limites  de  Ylntenncdiaire 

Ainsi;  rien  qu'une  simple   nomencla- 


ture, avec  les  indications  qu'elle  com- 
porte, des  familles  princières  existantes 
en  Russie,  je  veux  dire  de  celles  dont  les 
titres  n'ont  pas  été  conférés,  mais  qui 
sont  pour  ainsi  dire  ;  «  princes  par  la 
grâce  de  Dieu  »  et  qui,  en  majeure  partie, 
descendent  directement  de  Rurik,  le  fon- 
dateur de  la  dynastie  moscovite,  nous 
donnerait  un  nombre  excessivement  con- 
sidérable ;  d'autres  families  princières  en 
Russie,  tirent  leur  origine  de  la  dynas- 
tie des  Jaguellons,  grands  ducs  de 
Lithuanie,  qui  d'ailleurs  ne  sont  pas 
nombreuses,  elles  ne  sont  que  quatre, 
savoir  :  les  princes  Galitzin.Troubetskoy, 
Khov/anski  et  Kourakin  ;  d'autres  encore 
descendent  d'anciens  souverains  des  pays 
du  Caucase  et  dont  le  nombre  est  de 
huit  cents,  dit-on,  et  qui  ont  pour  ori- 
gine ou  se  rattachent  à  d'anciennes  dynas- 
ties caucasiennes  plus  ou  moins  éteintes, 
mais  dont  l'antiquité  ne  cède  en  rien  à 
d'autres  plus  illustres,  car,  par  exemple, 
s'il  faut  en  croire  une  tradition  pieuse- 
ment conservée  dans  la  famille  princière 
des  Bîigration,  le  mont  Ararat  aurait 
appartenu  aux  Bagratides,  au  temps  du 
dél;!ge. 

Ce  qui  a  été  dit  par  rapport  aux  princes 
de  la  Russie,  se  produit  également  en 
Pologne  et  en  Lithuanie  :  les  nombreuses 
familles  princières  de  ces  pays  descendent 
authentiquement  de  l'ancienne  dynastie 
[aguellonne,  et  d'autres  sont  des  rameaux 
de  la  dynastie  russe  de  Rurik  qui  se  sont 
établis-  en  Lithuanie,  au  moyen  âge  et  au 
XVI*  siècle. 

Et  Byzance  ?  Nous  rencontrons  de  nos 
jours  des  Comnène,  des  Paléologue,  des 
Lascaris.  des  Cantacuzène,  dont  les  an- 
cêtres étaient  empereurs  d'Orient  En 
Espagne,  les  Lara,  à  Naples  et  en  Sicile, 
les  nombreux  rameaux  d'Aragon,  pour  ne 
nommer  que  ceux-là,  descendent  des  an- 
ciens souverains.  En  Italie,  les  Sforza,  les 
Médicis.  les  Gonzague  et  tant  d'autres 
existent  parfaitement  de  nos  jours,  et  il 
est  bien  avéré  et  établi  qu'ils  sont  des 
descendants  absolument  authentiques  des 
dynasties  qui  ont  régné  jadis.  En  Angle- 
terre et  plus  spécialement  en  Ecosse  et  en 
Irlande,  toute  la  haute  noblesse  descend 
ou  prétend  descendre  d'anciens  rois,  qui 
ont    régné   sur  ces  pays. 

En  Allemagne  et  en  Autriche,  c'est  en- 
core plus  grave,  car  Ja  descendance    s'y 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  octobre  1902, 


577 


578 


complique  d'un  droit,  et  d'un  droit  im- 
prescriptible, vu  que  les  familles  de  la 
haute  noblesse,  que  l'on  appelle  mainte- 
nant :  la  noblesse  médiatisée  et  qui  jadis 
était  bien  plus  nombreuse,  avaient  le 
droit  de  s'allier  aux  maisons  souveraines; 
étant  quasiment  souveraines  elles-mêmes; 
ce  droit  leur  a  été  garanti  par  les  trai- 
tés, et  qu'elles  ont  conservé  jusqu'à  nos 
jours,  dont  il  ressort  que  toutes  ces  famil- 
les sont  alliées  aux  maisons  souveraines  et 
en  descendent  par  les  femmes. 

Par  conséquent,  si  l'on  admettait  po;ir 
l'ensemble  du  travail,  le  principe  de  la 
descendance  par  les  femmes,  des  dynas- 
ties régnantes  ou  de  celles  qui  ont  régné, 
le  nombre  de  ces  familles  serait  absolu- 
ment incalculable  et  occasionnerait  un 
travail  qui  demanderait  de  longues 
années. 

J'arrive  donc  à  cette  conclusion  que 
donnera  \' Intermédiait c  même  une  sim- 
ple nomenclature  des  familles  qui  descen- 
draient des  maisons  souveraines  d'une 
façon  quelconque,  mais  légitime  et  au- 
thentique, en  y  apportant  des  développe- 
ments nécessaires,  nous  paraît  absolu- 
ment impossible. 

Mais,  il  y  aurait  peut-être  autre  chose 
à  faire  dans  le  même  ordre  d'idées,  et  qui 
tout  en  n'ayant  pas  la  portée  statistique 
dont  parle  la  question  posée,  pourrait  en 
quelque  sorte  devenir  une  rubrique  cu- 
rieuse et  pleine  de  révélations  inattendues. 
Je  veux  parler  de  certaines  familles 
actuellement  existantes  et  dont  la  descen- 
dance des  dynasties  souveraines,  que  l'on 
croit  être  absolument  éteintes,  ne  souffre 
aucun  doute,  mais  que  l'on  ignore  géné- 
ralement, ces  familles  étant  descendues, 
avec  la  marche  du  temps,  au  rang  de 
simples  gentilhommes.  D'autre  part,  il 
existe  des  familles  qui  se  targuent  d'une 
prétendue  descendance  d'une  maison  sou- 
veraine et  dont  les  prétentions  sont  abso- 
lument erronées. 

Si  nos  érudits  collaborateurs  voulaient 
bien  donner  le  récit  des  faits  de  cette 
nature,  surtout  des  faits  peu  ou  mal 
connus  et  qui  sont  cependant  à  leur  con- 
naissance, celte  série  pourrait  devenir  fort 
intéressante. 

Pour  bien  indiquer  ce  que  j'entends 
par  là,  je  veux  donner  aujourd'hui, 
comme  indication  et  pour  commencer 
cette   série,     la    relation   de   deux  faits. 


l'une  sur  l'existence  en  Angleterre,  d'une 
branche  des  Habsbourg,  absolument  au- 
thentique,et  l'autre  sur  celle  d'un  rameau- 
de  la  maison  de  Nassau-Orange,  existant 
également  en  Angleterre,  et  qui  est  abso- 
lument controuvé, 

Habsbourg.  —  On  croit  généralement 
que  l'antique  race  des  Habsbourg  s'est 
éteinte  dans  les  mâles,  en  la  personne 
de  l'empereur  Charles  VI,  en  1740.  C'est 
absolument  faux  :  la  famille  de  Habs- 
bourg n'est  pas  éteinte  dans  sa  descen- 
dance masculine, car  une  branche  de  cette 
famille,  absolument  légitime  et  authenti- 
que, est  représentée  de  nos  jours  par  la 
famille  de  Fielding  en  Angleterre.  Ce  ra- 
meau s'était  détaché,  bien  entendu,  du 
tronc  principal,  bien  avant  que  cette 
famille  ne  fût  parvenue  à  la  couronne 
impériale,  car,  autrement,  la  Pragmati- 
que Sanction  n'aurait  pas  de  sens  et  de 
raison  d'être. 

Voici  la  filiation  directe  de  ce  rameau 
de  la  maison  de  Habsbourg  : 

Le  nom  de  Habsbourg,  en  tant  _que 
nom  de  famille,  date  de  1026.  Radboîon, 
landgrave  de  Klekgau,  petit-fils  de  Gon- 
tran-le  Riche,  comte  de  Brisgau,  reçut, 
comme  part  de  l'héritage  paternel, le  châ- 
teau de  Habsbourg,  sur  l'Aar,  canton  de 
Berne,  et  en  prit  le  nom  ;  il  se  qualifia 
dès  lors  :  comte  de  Habsbourg  et  land- 
grave de  Klekgau.  Ses  descendants,  de- 
venus landgraves  d'Alsace,  continuèrent 
à  porter  le  nom  de  comtes  de  Habsbourg. 

Au  xiii*'  siècle,  un  descendant  direct  de 
ce  Radboton,  nommé  Rodolphe  II, comte 
de  Habsbourg  et  landgrave  d'Alsace,mort 
en  1232,  laissa  deux  fils  :  Adalbert  et 
Rodolphe. 

L'aîné,  Adalbert  IV,  comte  de  Habs- 
bourg et  landgrave  d'Alsace,  de  son  ma- 
riage avec  Heilwige  de  Kyburg.  eut  un 
fils  Rodolphe,  lequel  devint  le  grand 
Rodolphe  de  Habsbourg,  empereur  et 
fondateur  de  la  dynastie  impériale  de 
Habsbourg. 

Le  puîné  des  fils  de  Rodolphe  II  et  frère 
d'Adalbert  IV,  comte  de  Habsbourg, 
nommé  également  Rodolphe  (111),  comte 
de  Habsbourg,  fonda  une  ligne  spéciale 
appelée  Habsbourg  -  Lauffenbourg  -  Ky- 
burg. 

Son  petit-fils  à  lui,  appelée  Gottfried, 
(Godefroi  ou  Geftery  en  anglais)  s'en  alla 
*  chercher  fortune  en  Angleterre,  à  la  cour 


N»  983. 


L'INTERMEDIAIRE 


bl9 


580 


du  roi  Henry  III,  et  prit  le  nom  de  Fiel- 
deng  qui,  avec  le  temps,  se  transforma 
en  Feilding  et  Fielding.  Ce  nom  n'est 
qu'une  corruption  du  nom  de  Rheinfel- 
den,  une  des  propriétés  de  son  père  et 
dont  il  avait  vraisemblablement  hérité, 
que  l'on  orthographiait  en  anglais  : 
«  Rinfilding  ».  Le  roi  Henry  III  le  pour- 
vut d'emplois  et  lui  donna  des  propriétés 
fort  considérables  dans  le  pays  de  Galles. 
Rodolphe  de  Habsbourg. devenu  Fielding, 
s'y  établit  et  fonda  une  famille  qui  existe 
de  nos  jours. 

Un  de  ses  descendants,  sir  William 
Feidling  vel  Fielding  Kn',  un  fidèle  ser- 
viteur de  Charles  P"",  fut  créé  baron 
Feidling  et  vicomte  Feidling  dans  la  pai- 
rie d'Angleterre,  le  30  décembre  1620, 
et  Earl  of  Denbigh,  dans  la  pairie 
d'Ecosse,  le  14  septembre  1622,  et  fut 
tué  dans  une  mêlée  près  de  Birmingham, 
en  1643.  Ce  premier  Earl  of  Denbigh  re- 
prit l'usage  du  nom  de  Habsbourg  que 
l'on  orthographiait  Hapsburgh,  et  se  fit 
appeler  William  Hapsburgh  -  Fielding 
Earl  of  Denbigh. 

Ses  descendants  oiit  obtenu,  dans  la 
suite,  de  l'enipereur  d'Allemagne,  la  re- 
connaissance de  leur  descendance  de  la 
famille  de  Habsbourg. 

L'empereur  leur  accorda  le  titre  de 
comte  du  Saint-Empire  romain,  sous  le 
nom  de  Habsbourg,  et  leur  octroya  les 
armoiries  de  la  maison  de  Habsbourg, 
plaquées  sur  l'aigle  impériale  de  la  maison 
Habsbourg-Autriche. 

Cette  famille,  redevenue  catholique, 
occupe  une  situation  fort  distinguée  dans 
la  pairie  d'Angleterre  et  d'Ecosse,  où  elle 
est  pourvue  de  plusieurs  sièges,  cette  fa- 
mille s'étant  ramifiée.  Nous  avons  eu  l'oc- 
casion de  connaître  à  Rome  lord  Rodolphe 
William  Hapsburgh-Fielding.  8«  Earl  of 
Denbigh,  et  nous  pouvons  certifier  perti- 
nemment qu'il  a  été  toujours  reçu  à  la 
cour  d'Autriche  avec  la  plus  grande  dis- 
tinction, regardé  comme  un  Habsbourg 
authentique  et  qualifié  de  cousin  par 
l'empereur  d'Autriclie. 

La  gloire  de  cette  maison  est  d'avoir 
produit  Henry  Fielding,  le  célèbre  au- 
teur de  Tom  Jones. 

Nassau-Cowper. —  La  famille  Cowper, 
une  des  plus  illustres  de  l'Angleterre, 
porte    le    nom    de    Nassau-Cowper,   et 


dit  être  un  rameau  détaché  de  la  maison 
de  Nassau-Orange. 

Du  temps  de  la  minorité  de  la  reine 
Wilhelmine,  il  m'était  arrivé  quelquefois 
de  lire,  dans  la  presse  anglaise,  cette 
mention,  que,  dans  le  cas  admissible 
d'une  extinction  absolue  de  la  maison  de 
Nassau-Orange,  dans  ses  deux  branches 
actuellement  existantes,  c'est  la  famille 
de  Nassau-Cowper,  qui  est  désignée 
d'avance  comme  héritière  de  cette  maison 
souveraine.  Je  savais  bien  que  Georges 
Nassau-Cowper,  3""*  Earl  of  Cowper  et 
vicomte  de  Fordwich,  fut  créé  par  l'em- 
pereur Joseph  II,  d'abord  comte  du  Saint- 
Empire,  le  12  janvier  1779,  et  puis  prince 
du  Saint-Empire,  le  31  janvier  1788. 
sous  la  dénomination  de  prince  de  Nassau- 
Cowper,  avec  cette  mention  que  ce  titre 
lui  était  conféré  en  raison  de  sa  descen- 
dance de  la  maison  d'Orange.  Cependant, 
je  ne  parvenais  pas  à  établir  la  filiation  ! 
Ma  curiosité  fut  éveillée  au  point  qu'un 
jour,  profitant  d'une  occasion  qui  s'était 
offerte,  j'ai  demandé  à  ce  sujet  des  rensei- 
gaements  à  lady  Cowper,  qui  habitait 
Paris  et  qui  est  morte  depuis  ;  cette  dame, 
très  fière  du  titre  princier  du  Saint-Em- 
pire, possédé  par  la  .maison  Cowper, 
m'affirma  que  la  famille  Cowper  était  une 
branche  de  la  maison  d'Orange,  dont  le 
chef  était  bien  l'héritier  putatif,  en  cas  de 
son  extinction. 

Mais  ma  conviction  à  ce  sujet  n'était 
pas  faite  et  j'ai  fini  par  découvrir  la  vé- 
rité. 

Or,  rien  n'est  plus  faux  que  cette  des- 
cendance de  la  faufile  Cowper  de  la  mai 
son  d'Orange,  et  par  conséquent,  ses 
prétendus  droits  à  l'héritage  de  cette 
illustre  dynastie  sont  absolument  erro- 
nés. 

Le  fait  est  que  le  père  de  Georges 
Nassau-Cowper,  3™"  Earl  of  Cowper  et 
premier  prince  de  Nassau-Cowper,  Wil- 
liam, 2™'  Earl  of  Cowper,  f  1764,  fut 
marié,  en  1732,  à  lady  Henriette  Nassau 
d'Auverquerque,  fille  de  lord  Henry 
Nassau,  comte  d'Auverquerque,  mort  en 
1708,  lequel  fut  le  3'"<=  fils  de  Louis, comte 
de  Nassau.  Louis,  comte  de  Nassau,  lui, 
fut  un  fils  bâtard  du  célèbre  Maurice 
d'Orange. 

Maurice  d'Orange,  comte  de  Nassau- 
Dillenburg,  stathouder  et  capitaine  géné- 
ral, mort  en  1625,  n'a  jamais  été  marié. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


2/>  octobre  1909. 


581 


582    — 


mais  il  eut  des  fils  naturels,  connus  dans 
l'histoire  sous  le  nom  de  bâtards  de 
Nassau,  de  GuiUelmine  van  Mecheln  de 
Bewerwert,  vel  Beverforde,  dite  madame 
de  Mecheln,  fille  d'honneur  de  la  prin- 
cesse d'Orange,  mère  de  Maurice. 

L'aîné  de  ces  deux  fils,  Louis,  bâtard 
de  Nassau,  seigneur  de  Leck,  Beverwert, 
Odyck,  général  hollandais,  mort  en  i66ç, 
fut  marié  à  Elisabeth,  comtesse  de  Horn, 
dont  il  laissa  trois  fils,  lesquels  furent 
créés,  tous  les  trois,  par  l'empereur 
Léopold  i"d.  d.  Vienne,  24  avril  1679, 
comtes  du  Saint-Empire,  sous  la  dénomi- 
nation de  comtes  de  Nassau. 

Henry,  comte  de  Nassau,  le  cadet  de 
ces  trois  frères,  sire  d'Auverquerque 
(Overkerke),  feld- maréchal  général  hol- 
landais en  1704,  tué  le  18  octobre  1708, 
devant  Ryssel,  fut  marié  à  Isabelle  Aer- 
sens  van  Sommerdyck,  dont  il  laissa  une 
très  nombreuse  postérité. 

Un  de  ses  fils, Henry,  comte  de  Nassau, 
f  1754, créé  le]24du  quel  mois  ?  1698  Earl 
of  Grantham,  dans  la  pairie  d'Angleterre, 
laissa,  de  Henriette  Buttler,sa  femme, une 
fille, Henriette,  qui  fut  mariée,  en  1732,  à 
William  Cowper,  2d  Earl  of  Cowper,  et 
mère  de  Georges  Cowper,  qui  ajouta  le 
nom  de  sa  mère  au  sien,  et  devint  prince 
de  Nassau-Cowper,  comme  nous  l'avons 
dit  plus  haut. 

C'est  sur  cette  descendance,  par  les 
femmes,  d' itn  bâtai  d  de  M^^'uùce  d'Orange, 
que  la  famille  Cowper  aurait  voulu  éta- 
blir ses  fallacieuses  prétentions  à  l'héri- 
tage de  la  maison  d'Orange  et  par  consé- 
quent au  trône  des  Pays-Bas. 

Cela  n'est  pas  sérieux,  comme  on  voit_ 

Duc  }OB. 

H.  Grote.  Stammtafeln,  Leipzig.  1877. 
Tab.  86,  p.  467. 

Const  ;  von  Wurzbach.  Biogrciphisches 
Lexicon.  Vol.  6.  Tab    C-D. 

Leslie  Stephen.  Dictionary  of  National 
Biof^raphv . 

Hiibr.ei.  Gcneaidgischc   Tabellcn. 

Siebmacher-Griîz'.er,  Die  Fùrsten  d.h.  rom; 
Reichs,  Vol  II,  p.   181. 

Hiibner.    Genealogische    Taffeln.  T.    256. 

Herckenrode.  Nobiliaire  des  Pays-Bas,  i  1, 
p.  408. 

Kleinschmidt.  Ziiy  Gescliichte  des  Adels, 
p.  242. 

Kamille  v.  Behr.  Gène  al  ;  Taf  :  104. 


Anguissola  (XLIV  ;  XLVI,  297,404.) 
—  Régnier  Pot,  le  grand-père  de  Philippe 
Pot,  qui  furent  l'un  et  l'autre  chevaliers 
de  la  Toison  d'Or,  avait  épousé  Marguerite 
d'AnguissoIa,  ou  Anguisciola,  d'une 
famille  de  Vicence,  dit-on.  D'après  le  rang 
des  écus  suspendus  au  bras  des  deuillants 
dans  le  tombeau  de  Philippe,  au  musée 
du  Louvre, Marguerite  d'AnguissoIa  aurait 
porté,  3"  écu  de  droite  :  emanché  de 
gueules  et  d'or,  de  quatre  pièces.  C'est  du 
moins  le  blason  donné  dans  un  dessin 
colorié  du  Fonds  Gaignières  à  la  Bibliothè- 
que nationale,  3933,  3934.  Mais  Y  Inter- 
médiaire compte  parmi  ses  collaborateurs 
un  érudit  beaucoup  mieux  documenté  que 
moi  sur  tout  ce  qui  touche  à  Philippe  Pot. 

H.  C.   M. 

La  famille  des  Ba'if  (XLVI,  342, 
464,  526;.  —  La  Grainetière  (et  non  la 
Grenetière)  n'est  pas  de  la  commune  de 
Saint-Michel  Mont-Mercure,  comme  le 
dit  A.  S...E,  mais  bien  de  celle  d'Arde- 
lay,  commune  du  canton  des  Herbiers 
(Vendée).  —  Voir  A.  de  la  Villégille  ; 
Notice  historique  et  archéologique  sur  la 
paroi<ise  de  Chavagnes  en  Paillei  s  (Vendée), 
32  pp.  in-8°  ;  et  Bull.  Soc.  Antiq.  de 
X Ouest.  1842]  sur  une  découverte  artis- 
tique faite  dans  cette  abbaye. 

Marcel  Baudouin. 

Cardinal      Octave      d'Aqaaviva 

(XLVI,  1 15,246,  359,  468).  —  Le  chargé 
d'affaires,  duc  d'Acquaviva,  était  un 
Avigdor  J'ai  conservé,  à  titre  de  souve- 
nir, un  des  grands  blasons  qui  ornaient 
ses  appartements.  V.  A. 

Les  frères  d'Etienne  Geoffroy- 
SaiBt-Hilaire'(XLV  ;  XLVI, 83.  135).— 
Isidore-Simon  Brière  de  Mondétour,  né  à 
Saint-Chéron,  en  1753,  mort  en  1810,  se 
faisait  gloire  de  descendre  d'Alain  Chartier 
l'historien  dont  il  citait  souvent  les  œuvres. 
C'était  l'un  des  familiers  du  roi  Louis  XVI 
et  au  commencement  du  siècle  il  fut  mai- 
re du  II''  arrondissement  de  Paris  et  dé- 
puté de  la  Seine  au  corps  législatif.  Mais 
ce  qui  est  surtout  intéressant  et  digne  de 
remarque,  c'est  qu'il  était  le  beau-père  de 
l'illustre  Etienne    Geoffroy-Saint  Hilaire. 

Rappelons  ici  que  le  collège  de  Boissy, 
qui  existait  autrefois  à  Paris,  eut  pour  fon- 


N-  983 


L'INTERMEDIAIRE 


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dateur,  en  l'année  1358,  Godefroy  Char- 
tier,  seigneur  de  Boissy-le-Sec,  et  >on  ne- 
veu Etienne  Chartier,  natifs  tous  deux  de 
ce  village  situé  près  d'Etampes.  Ils  étaient 
lignagers  de  Eudes,  sgr  de  Chalo-Saint- 
Mars,  châtelain  d'Etampes,  chambellan 
et  commensal  de  Philippe  i^',  qui,  en 
1083, lui  octroya  une  charte  de  privilèges, 
particulièrement  honorable,  pour  le  ré- 
compenser de  ses  services,  à  l'occasion 
d'un  pèlerinage  accompli  à  Jérusalem. 
Etienne  et  Godefroy  Chartier  descendaient 
en  effet,  du  fiscalin  Alain  Chartier  et 
de  Thiphaine  de  Chalo-Saint-Mars,  l'une 
des  filles  du  chambellan  de  Philippe  1*'. 
En  outre,  Etienne  Chartier  était  le  père 
d'un  autre  Alain  Chartier,  qui  fut  histo- 
rien et  secrétaire  des  rois  Charles  VI  et 
Charles  VII. 

11  résulte  de  ces  faits  qu'on  peut  joindre 
à  la  lignée  de  Chalo-Saint-Mars  :  Isidore 
Geofifroy-Saint-Hilaire,  fils  d'Etienne, 
M.  d'Andrecy  son  gendre,  son  petit-fils 
Albert  et  tous  leurs  descendants.  (Voir  à 
ce  sujet  l'intéressante  brochure  de  M. 
Léon  Marquis,  sur  Chalo-Saint-zMars, 
éditée  à  Etampes  en  1897). —  Voyez  aussi 
ce  qui  a  été  dit  précédemment  XLV,  dans 
l'Intermédiaire, au  sujet  de  la  famille  Ojar- 
lier. 

Il  paraît  qu'il  existe  un  projet  A'asso- 
cation  familiale,  pour  réunir  en  société, 
les  très  nombreux  descendants  du  sire  de 
Chalo.  VdeBl. 

Juliot  ou  Juîliot  (XLVI,  452).  — 
Cette  famille  appartient,  en  effet,  à  la 
portion  du  Bas-Poitou  qui  a  formé  le  dé- 
partement de  la  Vendée. 

A  la  fin  du  xvii"  siècle,  Pierre  julliot, 
sieur  de  Ligonière,  épousa  Suzanne 
Draud  fille  de  Louis  Draud,  sieur  de  la 
Croisinière. 

Suzanne  Draud  testa  en  1718  en  faveur 
de  Marie- Aimée  Julliot, ifl/)^///^^?//^, créant 
en  sa  faveur  un  léger  avantage  au  détri- 
ment de  ses  petits-fils, frcresde  la  légataire. 

La  famille  Julliot  était  donc  représentée 
en  17 18, par  plusieurs  garçons  sans  doute 
en  bas  âge,  car  Marie-Aimée  n'avait  que 
seize  mois. 

Je  les  crois  tous  issus  de  Louis  Julliot, 
sieur  de  Brelet  et  de  Catherine  Des- 
mel  qui  seraient  alors  fils  et  gendre  de 
Pierre  Julliot-Draud. 

Ces   renseignements    sont   extraits   de 


mes  papiers  de  famille  et  méritent  toute 
confiance.C'està  tort  qu'on  lit  dans  le  Du- 
iiontiairc  Beauchet-Filleau,  vt\-\:}oT>rciiâ. 
que  Pierre  Julliot  n'eut  pas  d'enfants,  car 
il  laissa,  comme  je  Tai  dit,  très  certaine- 
ment un  fils. 

Pierre  julliot,  s^eur  de  Ligonière, 
s'était-il  marié  deux  fois  ?  Toujours  est-il 
que  l'on  trouve  après  la  révocation  de 
l'Edit  de  Nantes,  un  Pierre  Juliot  marié  à 
Louise  Deladouespe,  fille  de  Daniel  Dela- 
douespe,  sieur  de  Boislumeau  et  de 
Marguerite  Majou,  dont  un  fils,  Salomon, 
alla  mourir  à  Londres. 

Antoine  Juliot  et  d'autres  membres  de 
cette  famille,  des  environs  de  Thouarsais- 
Bouildroux,  émigrèrent  aussi  en  Angle- 
terre à  la  fin  du  xvii*  siècle. 

En  i68ç.  un  Juliot,  des  Chabossières, 
proposant,  se  convertit  à  la  suite  de  vio- 
lences exercées  contre  lui. 

Cf.  Aug.  Lièvre.  Histoire  des  protestants 
du  Poitou,  t.  III,  96. 

Les  Draud  furent  aussi  des  réformés. 

L'Armoriai  de  d'Hozier  donne  Pierre 
Julliot,  greffier  des  rôles  de  la  paroisse 
de  Cezais,  1701,  élection  de  Fontenay. 
René  julliot,  marchand  bourgeois  de  Poi- 
tiers, 1701.  LÉDA. 

FouUon  de  Doué  (XLVI,  343,  467). 
—  11  existe  de  lui  un  ex-libris,  on  devra 
le  retrouver  à  la  Bibliothèque  nationale. 

11  est  à  regretter  que  cet  établissement 
ait  cessé  de  continuer  cette  collection  qui 
était  destinée  à  rendre  beaucoup  de  ser- 
vices. A.  Sy. 

Priîica     de      Rheina  -  Wolbeck 

(XLVI,  173,308,  404,529).  -Adrien-y^'(7M- 
Baptiste,  comte 'de  Lannoy  (pas  La?^noy) 
[fils  d'Adrien-Damien-Gérard-Ernest  de 
Lannoy,  héritier  de  son  oncle,  fut  comte 
de  Chrvaux  et  du  Saint-Empire,  seigneur 
de  Ham,  de  Bouland,  de  Trembleur  etc., 
de  l'état  noble  de  Namur,et  d'Aldegonde- 
Louise-Françoise  de  Warrant,  fille  et  héri- 
tière du  baron  de  Warrant  et  d'Anne- 
Florence  d'Oultremont] était  mariéàCons- 
tance-Polyxène-Reine-Stanislas  de  IVigna- 
court^  qu'il  épousa  par  contrat  du  17  août 
1783. 

De  ce  m  riage,  3  enfants  : 

i^  Félix-Balthazar-Pierre-Adrien.  comte 
de  Lannoy-Clervaux,  né  en  1757  à  Liège, 
mort  en  1827  ; 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


■  20  octobre  IQ02. 


=585 


586 


2°  Adrien  Florent,  comte  de  Lannoy, 
chanoine  de  Saint-Lambert; 

3"  Florent-Stanislas-. -.mour,  comte  de 
Lannoy-Clervaux,  mort  en  1836,  étant 
veuf  depuis  1827,  de  Clémentine-}osé- 
phine-Tliérése  de  Looz-Corswarem,  née 
en  1764.  De  ce  mariage  sont  issus  les 
comtes  de  Lannoy-Clervaux,  princes  de 
Rheina-Wolbeck.  Clémentine  de  Looz- 
Corswarem  était  la  fille  de  Balthazar 
Pierre  Félix  de  iVigiiacoittt,  comte  de 
Vleteren,grand-b.;dlli  de  Cassel,etdeCons- 
tance-Charlotte  tie  Gbisidles-Saint-FIoris. 
(Voir  :  Nobiliaire  des  Pays-Bas  et  du 
comté  de  Bourgogne,  pages  1 190-1 191  ). 

Ermyn. 

D'Auaiont(XLV;  XLVI,  408).  -^  Le 
dernier  duc  d'Aumont  habitait,  les  quel- 
ques mois  de  l'été,  le  château  de  Semur 
(Sarthe),  qu'il  a  légué,  je  crois,  à  M. 
Gabilleau.  Peut-être  ce  dernier,  (compa- 
gnon de  vo3-age  du  duc)  pourrait  il  don- 
ner les  renseignements    demandés  par  M. 

H.  de  \V.  Paul  d'îny. 

* 
*  * 

Louis- Mm ie-^ugnsiin,  duc  d'Aumont, 
né  en  1709,  mort  en  1782,  pair  de  Fran- 
ce, x"'  gentilhomme  ordinaire  de  la 
chambre,  lieutenant  général,  chevalier 
des  ordres  du  roi,  gouverneur  du  Bou- 
lonnais, de  Chauny,  etc.,  célèbre  col- 
lectionneur et  bibliophile,  et  l'un  des 
plus  riches  seigneurs  de  France,  avait 
épousé  Victoire  -  Félicité  de  Durtort- 
Duras  —  dont  une  fille  mariée  au  dernier 
duc  de  Vilieroy  (guillotiné  sous  la  Ter- 
reur) et  deux  fils,  ci-après  : . 

L'aîné,  Jacques  (alias  Louis  -  z?4arie-Guv) 
duc  d'Aumont,  duc  de  Mazarin  et  de  la 
Meilleraye,  duc  de  Mayenne,  etc,  né  en 
1732,  mort  en  1799.  était  pair  de  France 
et  lieutenant  général  quand  éclala  la  Fié- 
volution 

C'était  un  grotesque,  mais  un  brave 
homme,  qui  sut  se  rendre  populaire  et  le 
resta  jusqu'à  la  fin  de  l'orage.  11  était,  en 
1789, général  en  chef  de  la  garde  natio- 
nale parisienne  dont  il  remit  le  comman- 
dement à  Lafayette  pour  aller  médiocre- 
ment gouverner  la  place  de  Lille.  En 
1792,  il  prit  sa  retraite  pour  ancienneté 
de  services,  et  ne  fut  nullement  inquiété 
jusqu'à  sa  mort.  Il  avait  épousé  sa  cou- 
sine Louise  -  Jeanne  de  Durfort  -  Duras, 
dont  une  fille,  Louise-Féliciié-Victoire^viit 


en  1759.  Celle-ci,  mariée  à  18  ans  au 
prince  de  Monaco,  fut  aussi  célèbre  par 
ses  amours  que  par  sa  beauté.  La  Révolu- 
tion lui  donna  l'occasion  de  divorcer 
(1793)  et  de  continuer  sans  entraves  une 
vie  facile.  Elle  eut  alors  plusieurs  enfants 
naturels,  parmi  lesquels  Araclie-Célesîe- 
Eiodore.  née  en  1794,  et  mariée  en  1814 
à  Al.  Musnier  de  Mauroy  Enfin,  en  1801, 
elle  épousa  à  nouveau  François  Tiraud 
des  Arcis,  pour  divorcer  à  nouveau  en 
1803.  Elle  mourut  en  1826... 

Le  second,  Louis-Alexaiîdre-Ccleste, 
duc  de  Villcquier,  etc,  né  en  1736,  était 
lieutenant  général  et  gouverneur  du  Bou- 
lonnais au  moment  de  la  Révolution. 
Député  à  la  Constituante,  il  émigra  dès 
1789,  pour  ne  rentrer  en  France  qu'en 
1814  et  y  mourir  presque  aussitôt.  II 
avait  épousé  en  i'"''*  noces, en  1759, Louise 
LeTellierde  Courtanvauxet.en  2*"**  noces, 
en  177 1,  .Antoinette  de  Mazade.  Il  avait 
hérité  des  fort  beaux  débris  de  la  fortune 
de  son  frère.  Son  fils  Loiiis-Marie-CéJeste, 
duc  de  Piennes,  puis  duc  d'Aumont  en 
1814,  dévora  noblement  cet  héritage. 
C'est  le  sportsman, inventeur  -^.e  l'attelage 
qui  a  gardé  son  nom.  et  l'un  des  plus 
grands,  écervelés  de  son  temps. Né  en 
1762,  il  était  à  15  ans  officier  au  régi- 
ment du  Roi,  qu'il  étonnait  déjà  par  ses 
fantaisies.  A  la  Révolution  il  émigra  en 
Espagne,  puis  en  Suède,  où  il  eut  toute 
sorte  d'aventures.  La  Restauration  en  fit 
un  lieutenant  général, paya  une  partie  de 
ses  dettes  e;.  il  reconmiença  à  se  signaler 
comme  un  prodigue  excentrique.  Nommé 
commissaire  royal  en  Normandie  au  dé- 
but des  Cent  jours,  il  y  joua  un  rôle 
héroï-comique  qui  ne  fut  cependant  pas 
inutile  aux  Bourbons.  Il  avait  épousé, en 
1761, Hélène  de  Rochechouart,  et,  devenu 
veuf,  il  s'était  remarié  en  1792  à  Pauline 
de  Chauvigny,  veuve  du  comte  de  Re- 
villy,  femme  aimable  et  charmante  qu'il 
rendit  aussi  malheureuse  que  possible.  II 
mourut  en  1831.  presque  ruiné.  Il  avait 
eu,  du  premier  lit,  un  fils  Adolphe-Henri- 
Aymeri^  duc  d'Aumont, né  en  1785, marié 
en  1808  à  Alarie  de  Chertemps  et  qui 
mourut  en  1849  sans  avoir  fait  beaucoup 
parler  de  lui,  et  laissant  deux  enfants  : 
Lonis-Mane-JosepJj  né  e-'!  1809,  mort  au 
Caire  en  1888,  et  Mêlanie  née  en  1810, 
mariée  à  M.  Poullain   de    la  Vincendière. 

Je  ne  suis  pas   renseigné   sur    les  des- 


N»  983. 


L'INTERMEDIAIRE 


587 


588 


cendants  de  la  dernière  héritière  des 
d'Aumont,  mais  je  doute  fort  qu'elle  leur 
ait  laissé  des  archives.  Le  peu  de  papiers 
des  d'Aumont  qui  ait  été  épargné  doit 
être  conservé  aux  Archives  privées  du 
prince  régnant  de  Monaco. 

Dont  Care. 

Le  marquis  de  Létorière  (XLV). 
—  Feu  l'abbé  Drochon,  desservant  de 
l'Absie  en  Gàtinc,sïegede  l'antique  abbaye 
de  ce  nom  et  centre  actuel  de  l' ex-paroisse 
de  la  Chapeîle-Segnin.dtvenut:  la  commune 
de  l'Absie,  à  la  Révolution,  avait  cru  re- 
trouver la  Létorière  du  beau  marquis  au 
territoire  de  la  Chapelle-Séguin  et  pour 
ce  qui  est  de  l'ami  fidèle  du  roi  Louis XV, 
il  était  issu  d'après  lui,  si  mes  souvenirs 
sont  fidèles,  des  Viaiilt,  seigneurs  de  la 
dite  Létorière. 

L'abbé  Benoni  Drochon  a  laissé  une 
Histoire  de  Clmteau-Larchet  .dans  la  Vienne, 
un  Journal  de  Paul  de  Vendée,  capitaine 
huguenot,  trouvé  par  lui  dans  les  archi- 
ves du  château  du  Eois-Chapeleau  (Deux- 
Sèvres).  Je  ne  crois  pas  qu'il  ait  publié 
la  moindre  note  sur  le  marquis  qui  nous 
occupe,  mais  c'était  très  sûrement  un 
travailleur  et  un  chercheur,  et  son  opi- 
nion doit  être  prise  en  considération,  il 
serait  intéressant  de  savoir  si  elle  est 
confirmée  par  M.  L.  T.  Tider  qui  faisant 
naître  le  héros  du  roman  d'Eugène  Sue 
d'une  d'Olbreuse,  doit,  sans  doute,  avoir 
connu  son  nom  de  famille. 

Tout  ce  que  je  puis  dire,  c'est  que 
d'après  la  seconde  édition  du  Dict.  des  fa- 
milles du  Poitou,  3^  vol.  p.  98,  col.  2. 
Marie-Hélène  Desmier,  fille  de  Jean-Bap- 
tiste chev.  seigneur  de  Vaure,  Chillac, 
Rochefort  et  de  Marie-Madeleine-Gabrielle 
Déalis,  épousa  à  une  époque  qui  n'est  pas 
indiquàeLouis  Viault  écuyer,  seigneur  des 
Clervaudières,  dont  la  noblesse  apparte- 
nait à  l'échevinage  de  Niort 

Le  maritige  des  auteurs  de  Marie-Ma- 
deleine-Gabrielle (dont  elle  était  le  second 
enfant), en  1737,  doit  faire  approximative- 
ment fixer  le  sien  vers  1760.  On  peut 
même  observer  qu'une  sœur  qui  la  suit 
dans  la  filiation,  est  dite  mariée  en  1770. 

Tout  cela  concorderait  bien  avec  la 
date  probable  de  la  naissance  du  marquis 
de  Létorière,  la  question  reste  réservée 
cependant  en  l'absence  d'un  acte  authen- 
tique. 


Rien  ne  prouve,  en  effet,  que  les 
Viault  issus  de  l'échevinage  de  Niort, 
aient  jamais  possédé  la  terre  de  Létorière. 

Beaucoup  de  Poitevins  croient  à  l'exis- 
tence de  deux  familles  Viault,  l'une  Nior- 
taise,  l'autre  sortie  de  la  Gâtine  poitevine. 

D'après  le  Diei.  Topogr.  des  Deux  S.  du 
regretté  Bélisaire  Ledain,  l'Etorière  n'est 
plus  qu'un  village  de  la  commune  de 
l'Absie  et  toute  trace  de  château  en  a 
apparemment  disparu  puisqu'il  n'en  est 
rien  dit.  C'est  d'ailleurs  le  seul  point  ainsi 
dénommé  dans  toute  la  région.  Ne  pas 
confondre  Létorière  avec  LestorTière. 

A  la  Gâtine  du  même  B.  Ledain,  nous 
empruntons  textuellement  ce  qui  suit  (p. 
303): 

L'Estorière,  en  la  Chapelle-Seguin,  possédée 
en  1408-142'i  par  JeanViault  écuyer,  en  1462- 
1479  P^""  J''>cques  Viault  éc.,en  1505  par 
Jacques  Viault  fils  de  Jacques  et  de  Marie 
Beliuteau.  Les  tombeaux  des  Viault  étaient 
dans  l'église  de  la  Chapelle-Seguin. 

Ces  Viault  de  Létorière  étaient  donc 
écuyers  bien  longtemps  avant  que  Louis  XI 
n'eût  concédé  la  noblesse  à  l'échevinage 
de  Niort  et  cela  nous  paraît  une  preuve 
bien  évidente  que  les  Viault  de  cette  ville 
ne  sont  pas  venus  du  fond  de  la  Gâtine, 
car  déjà  titrés,  ils  se  fussent  dits  anciens 
nobles  et  non  sortis  de  la  cloche,  ce  qui 
passait  pour  moins  honorable. 

Par  contre,  nous  croyons  que  les  Viault 
de  la  Chapelle-Seguin  et  les  Viault  mar- 
quis du  Breuillac  (château  du  Petit-Chêne 
paroisse  de  Mazières  en  Gâtine)  sont  de  la 
même  famille. 

Resterait  à  traiter  la  question  d'armoi- 
ries, mais  elle  ne  laisse  pas  d'être  asse^ 
compliquée  en  l'absence  du  blason  du  mar- 
quis de  Létorière  et  cet  article  est  déjà 
bien  long. 

René  Viault, seigneur  de  Breuillac, porte, 
d'après  le  texte  des  Barentines  (Arch. 
historiques  du  Poitou  XXI1I,472)  :  d'argent 
au  chef  de  gueules,  à  5  coquilles  de  sable, 
2  et  I  (1667)  et  telles  elles  paraissent  bien 
avoir  été  car  on  retrouvait  les  :?  coquilles 
2  et  I  sur  sonépitapheà  l'église  N.-D.  à 
Niort(i738.) 

Ce  ne  sont  pourtant  point,  tant  s'en 
faut,  les  armoiries  consignées  au  Cat. 
alpbah.  des  uobles  de  la  généralité  de  Poi- 
tiers, pub.  par  Antoine  Mesnier  en  1667, 
année  qui  coïncide  avec  la  date  des  Ba- 
rentines : 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


i.o  octobre  190a. 


. ^89 

d'aigent,  aie  chef  de  gueules, à  trois  ban- 
des de  nicnic. 

D'ailleurs,  dans  ces  circonstances  si  di- 
verses, ledit  René  Viault  se  distingue  des 
autres  personnages  de  ce  nom  donnés 
comme  issus  de  l'échevinage  de  Niort,  par 
l'absence  de  toute  mention  semblable. 

D'Hozier,|en  1700,  dans  son  Armoriai 
général,  consigne  pour  René  Viault  éc. 
sieur  de  la  Clervaudière  ;  de  l'échevi- 
nage de  Niort  :  de  sable, au  lion  d'or. 

LÉDA. 

La  RoUière  (XLVl,  342,  5  24).  —  La 
famille  Blanc-Montbrun  de  la  Rolière  (et 
non  Rollièrej,  en  Dauphiné  et  Vivarais, 
porte  :  Ecartclé  :  aux  i  et  4  d'a{ur,  semé 
de  fers  de  pique  d'or  (Blanc)  ;  aux  2  et  ^ 
d'a:^ur.  à  une  tête  et  col  de  lièvre  coupée 
d'argent  (Bruno).  Supports  :  deux  lions 
d'or.  Devise  :  l'honneur  guide  mes  pas. 
Le  château  de  la  Rolière  se  trouve  dans 
la  commune  de  Livron  (Drôme). 

Le  surnom  de  Rollière  est  actuellement 
porté  par  la  famille  Brothier  de   Rollière, 

P.  leJ. 


originaire  du  Poitou 


Le  véritable  sexe  du  cbevaUer 
d'Eon  (T.  G.,  317  ;  XLV  ;  XLVI, 
207,  409).  - —  Des  factures  de  coutelle- 
rie et  d'armes,  datées  de  Londres,  1768- 
1776,  sont  ainsi  libellées: 

For  the   chevalier  d'Eon  atLondon... 

Monsieur  le  chevalier  d'Eon... 

Mons'  chevalier  d'Eon 

P.  c.  c.  Saffroy. 


Du  Bousquet  de  Caubert,  émigré 
(XLVl,  396).— Notre  collaborateur  C.  B. 
trouverait  sans  doute  ce  qu'il  cherche  en 
s'adressant  à  une  vieille  dame  fort  aimable 
que  j'ai  connue  il  y  a  bien  des  années  et 
qui  doit  vivre  encore. 

Elle  s'appelait  M"'<=  du  Bousquet  et 
habitait  91,  boulevard  Port-Royal.  Elle 
écrivit  naguère  sous  le  pseudonyme  de 
Noël  Bazan  des  poésies  et  des  nouvelles 
dans  le  goût  de  M'"'=  Anaïs  Ségalas  et  de 
M"!''  Louise  Colet  dont  elle  était  à  peu 
près  la  contemporaine.  Elle  avait  des 
enfants, qui  sont  à  présent, eux, d'un  certain 
âge  et  qui  ont  également  des  enfants. 
C'est  dire  à  notre  confrère  C.  B.  que  s'il 
ne  trouve  plus   M"'  du  Bousquet,  il  sera 


.-.^ — 590     • 

au  moins  renseigné  par  ses  petits-enfants, 
qui  portent,  je  crois,  le  nom  de  Fuster. 

Lucien  A. 

Claude  Chastillon  (XLVI,  347,  469, 
529).  — Nombre  de  vues  de  cet  ingénieur 
sont  difficiles  ou  impossibles  à  identifier, 
parce  que  les  noms  sont  souvent  d'une 
mauvaise  orthographe  ou  qu'ils  manquent 
totalement  à  nombre  de  pièces.  Les  n°' 
des  légendes  ou  renvois  indiqués  sur  ces 
vues  sont  devenus  inutiles  par  le  défaut 
de  ces  légendes  ou  d'une  table  qui  auront 
été  perdus  par  les  héritiers  de  Claude 
ou  par  l'Etat. 

Le  Bulletin  des  Beaux-arts  comble-t-il 
ces  lacunes  qui  existent  partout,  même  à 
la  Bibliothèque  nationale,  où  on  ne  trouve 
que  quelques  noms  manuscrits  sur  les 
blancs?  —  A.  Sy. 

Le  général  Bupuch  (XLVI,  4^2).  — 
11  pourrait  bien  s'agir  du  général  Morand- 
Dupuch,  qui  appartenait  à  une  honorable 
famille  du  Périgord,  encore  représentée 
sinon  de  nos  jours,  du  moins  il  y  a  quel- 
ques années.  Si  même  ces  lignes  tombent 
sous  les  yeux  de  quelqu'un  la  connaissant, 
je  lui  serais  fort  reconnaissant  de  me 
donner  son  état  actuel. 

Pierre  Morand  du  Puch  naquit  à  Eymet 
(Dordogne)  le  16  juin  1742;  il  fut  colo- 
nel en  1792,  général  de  brigade  en  1793, 
et  comme  il  ne  mourut  qu'en  mars  1822, 
à  Amiens,  rien  d'étonnant  a  ce  que  :  1°  il 
soit  représenté  en  habit  de  général  répu- 
blicain ;  2°  il  soit  qualifié  de  maréchal  de 
camp,  titre  qu'on  donnait  sous  la  Restau- 
ration aux  généraux  de  brigade.  11  fut 
chevalier  de  l'Empire,  officier  de  la  Légion 
d'honneur  et  chevalier  de  Saint-Louis. 
Comte  DE  Saint-Saud  . 

La  Roche  Chalais  (Dordogne). 

Le  commandant  Favre  en  1811 

(XLVl, 288,468). — Une  faut  pasconfondre 
autour  avec  alentour, mon  brave  La  Cous- 
sière  ?  Il  ne  s'agit  pas  de  Benoit-Pierre 
Favre, néà  Paris  en  1768,  mais  bien  de  Jac- 
ques-Marie Favre  né  a  Civray  (Vienne),  le 
21  juillet  1764,  fils  de  Jean-Baptiste-Pierre 
Favre  procureur  du  roi  et  de  Louise 
Vigant.  Sur  son  acte  de  l'état-civil  de 
mariage  passé  à  Poitiers  le  3  mai  181 1  il 
est  dit  :..  ont  comparu  «  Monsieur  Jac- 
«  ques-Marie  Favre,   chef  d'escadrons   et 


N-  983. 


S.'INTERrAEQIAIRE 


59" 


592 


«   chevalier    de     l'Empire    demeurant    à 
«  Ci vray,  Vienne, âgé  de  44  ans  >". 

Il  n'y  a  donc  ni  confusion  ni  contradic- 
tion,et  c'est  parce  que  le  vicoaite  Révérend 
a  oublié  ce  nom  dans  son  Annoiial  du 
premier  empire  que  je  m'adresse  a  l'éru- 
dition des  Intermédiairistes  pour  retrou- 
ver la  trace  du  brevet  et  des  armoiries 
que  je  désirerais  bien  connaître. 

B.  DE  ROLLIÈRE. 


La  postérité  de  Crassous  (XLVI, 
596).  —  Joseph-Augustin  Crassous  de 
Médeuil, procureur  du  Roi  en  la  sénéchaus- 
sée, siège  présidial  et  bureau  des  finances 
de  La  Rochelle  en  1780- 1783,  puis  mem- 
bre du  district  de  cette  ville,  nommé  dé- 
puté suppléant  à  la  Convention,  le  8  sep- 
tembre 1792.  opta  pour  la  Martinique  et 
fut  admis  le  8  octobre  1793  ;  il  est  mort 
le  26  octobre  1829.  II  était  fils  de  Joseph 
Crassous  de  Médeuil,  conseiller  du  Roi, 
notaire,  garde  du  scel  et  procureur  au 
siège  présidial  de  La  Rochelle,  et  de  Ma- 
rie-Louise-Catherine Denis  ;  il  était  né  et 
avaitétébaptiséenla paroisse  Saint-Barthé- 
lémy de  cette  ville,  le  20  juin  175^.  Il 
épousa,  par  contrat  passé  devant  Roy, 
notaire  de  La  P.ochelle,  et  religieusement 
en  la  même  paroisse, le7  septembre  1780, 
Anne-Brigitte  Caiignon,  âgée  de  24  ans 
et  de  La  Rochelle,  fille  de  Jean-Jacques 
Catignon, négociant,  et  de  feue  Madeleine- 
Suzanne  Gariteau.De  ce  mariage  sont  nés, 
à  ma  connaissance,  deux  enfants. 

1°  AugustinCrassous,né  à  La  Rochelle, 
le  29  mars  1783,  baptisé  le  surlendemain 
en  la  dite  paroisse  ;  il  eut  pour  parrain 
Jérôme  Marsaald,  négociant,  représenté 
par  maître  Michel-Charles  Crassous  de  Mé- 
de'.iil,  conseiller  du  Roi,  notaire  garde  du 
scel  à  La  Rochelle  oncle  paternel  de  l'en- 
fant, et  pour  marraine  Marie-Catherine- 
Olive  Crassous,  épouse  de  maître  Pierre- 
julien  Plessis,  procureur  du  Roi  au  siège 
présidial  de  la  même  ville.  Augustin  Cras- 
sous mourut  le  5  décembre  1783  et  fut 
inhumé  le  lendemain  dans  le  cimetière  de 
cette  ville; 

2"  Une  fille  dont  il  est  question  dans  la 
première  des  deux  lettres  suivantes  adres- 
sées à  la  Convention  par  Anne-Brigitte 
Catignon  et  relatives  à  son  mari  qui  avait 
été  décrété  d'accusation  le  16  germinal  an 
III    (5    avril    i79t)    et  conduit   au   Mont 


Saint-Michel. avec  deux  de  ses  collègues, 
Granet  et  Lecointre. 

Paris,  20  germinal  l'an  3  de  la  République 
(9  avril  1795). 

Citoyens,  mon  devoir  est  d'accompagner 
en  tous  lieux  mon  mari, de  vivre  ou  de  mou- 
rir aupris  de  lui,  et  c'est  aussi  le  veus  de  mon 
cœur.  Je  désire  vivement  connaître  le  lieu  de 
sa  prison  ;  veuillez  me  l'apprendre  et  me  per- 
mettre de  m'y  rendre  avec  ma  fille  et  de  nous 
constituer  prisonières  avec  lui  ;  abrégez  mes 
souffrances,  citoyens,  en  me  réunissant  à  ce 
que  j'ai  de  plus  cher,  et  recevez  mes  saluts 
fraternels. 

C.  Crassous. 
Paris,  Il  floréal  l'an 3  de    la    République    (30 
avril  1795). 

Citoyen  président,  je  te  prie  de  me  faire 
déclarer  copie  de  la  lettre  que  tu  as  écritte  au 
commendent  du  Mont  Michel,  par  laquelle,  tu 
permés  de  voir  le  détenu  Snlut  et  fraternité. 

C.  Crassous. 

Le  secrétaire  de  correspondance  fera  expédier 
copie  de  la  lettre  demandée  et  la  fera  passer 
à  la  citoyenne  Crassous.        Mon'mayou  (i). 

(Autographes   Arch.   nat.  F.    7  459!). 

Madame  Crassous  demeura,  avec  sa 
fille,  auprès  de  son  mari,  jusqu'au  mo- 
ment où  il  fut  mis  en  liberté  par  un  arrêté 
du  comité  de  salut  public  du  3  brumaire 
an  IV (25  oct.  1795). 

La  famille  Crassous  est  actuellement 
représentée  par  M.  Henry  Crassous  de 
Médeuil    négociant  à  New-Yor'K. 

Théodore  Courtaux. 

Date  du  décès  du  psintra  Guil- 
iaum-j  Descamps  (XLVI,  4^6,  y-,i). — 
Voici  la  copie  de  l'acte  de  décès  du  peintre 
Descamps. demandé  par  M.  Ulric  R.-D 

ErN.   COYECdUE.- 

Préfecture  du  département  de  la  Seine. 

Acte  de  décès  rétabli  en  vertu  de 
la  loi  du  12  février  1873. 

1°''  arrondissement  de  Paris.  Année  iSs8. 
L'an  mil  huit  cent  cinquante-huit,  le  vingt 
cinq  décembre,  est  décédé. à  Paris,  rue  Lord 
Byron,  n"  16,  premier  arrondissement,  Guil- 
laume-D'-siré-Joseph  Descamps,  artiste  pein- 
tre, âgé  de  soixante  dix-neuf  ans,  né  à  Lille 
(Nord),  fils  de  Jean-Désiré-joseph  Descamps 
et  de  Claire-Françoise  Snlengre. 

Le  membre  de  la  Commission. 

Dalligny. 

Lieu  de  naissance  de  la  reine 
Frédégonde    (XLVI,  4^3).   —  Je  ne 

(1)  Représentant  du  peuple,  membre  du 
Comité  de  Sûreté  Générale. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  octobre  1902 


595 


594     — 


sais  si  l'on  parviendra  jamais  à  détermi- 
ner le  lieu  de  naissance  de  cette  reine  san- 
guinaire, mais  ce  que  l'on  peut  affirmer 
sans  crainte  d'être  démenti,  c'est  qu'elle 
n'a  point  vu  le  jour  à  Montdidier,  par  la 
raison  toute  simple  que  cette  ville  n'exis- 
tait pas  alors. 

Certains  auteurs  la  disent  originaire 
d'Avencoiirt  en  Picardie  ;  on  a  cru  voir 
dans  ce  nom  de  lieu  Davenescourt,  gros 
village  du  canton  de  Montdidier.  Un  litté- 
rateur picard  en  a  fait  Ayencourt,  petit 
viUaga  du  même  canton,  et,  depuis,  les 
historiens  locaux  affirment  bravement  que 
Frédégonde  est  née  à  Ayencourt-le-Mon- 
chel  près  de  Montdidier.  C'est  une  légen- 
de dont  j'ai  essayé  ailleurs  de  faire  justice. 

Alcius  Ledieu. 


* 
*  * 


Si  l'on  en  croit  les  habitants  de  la  région 
sud-est  du  canton  de  Liancourt, Frédégonde 
est  née  et  a  été  élevée  dans  une  métairie 
de  la  petite  vallée  de  Ca  fosse  située  entre 
les  communes  d'Angicourt  et  de  Rieux 
—  station  de  la  ligne  du  Nord  —  et  à 
quelques  centaines  de  mètres  de  la  rivière 
de  l'Oise. 

Depuis  des  siècles,  la  tradition  s'est 
établie,  et  se  transmet  d'une  génération  à 
l'autre, que  sa  statue  en  or  massif  —  gran 
deur  natur^elle  (?)  —  serait  enfouie  dans 
les  flancs  de  la  montagne  qui  domine 
cette  vallée. 

Il  y  a  quelques  années,  un  fermier  de 
Rieux  a  mis  à  jour,  à  l'extrémité  de  la 
colline,  un  certain  nombre  de  pièces  de 
bronze  de  l'époque  gallo-romaine,  des 
Antonins  pour  la  plupart,  et  pluS  récem- 
ment encore,  en  creusant  les  fondations 
du  sanatorium,  on  a  découvert  un  réci- 
pient contenant  plus  de  huit  mille  pièces 
de  monnaie  remontant  aux  premiers  âges 
de  notre  ère.  Il  serait  intéressant  de  pra- 
tiquer des  fouilles  dans  cette  vallée,  no- 
tamment au  Clocher  du  bois,  emplace- 
ment d'une  abbaye  anéantie  de  fond  en 
comble  dans  un  incendie.  Dois-je  ajouter 
que  les  rois  de  la  i'^  et  de  la  2*  race  affec- 
tionnaient les  rives  de  l'Oise  où  ils  possé 
daient  de  nombreuses  métairies  ?  et  que 
Charlcmagne  signa  les  Capitulairesà  yer- 
èm^à  quelques  lieues  en  amont  de  Rieux, 
cequi  donne  une  certaine  créance  à  cette 
légende  ? 

Avis  aux  chercheurs   de  trésors  ! 

Paul  Hédouin. 


Metz  en  Lorraine  (XLIV,  338,501)- 
—  M.  Nauroy  plaisante,  mais  il  ne  ré' 
pond  pas  à  ma  question  et  ne  réfute  pas 
mes  arguments, 

Que  les  élèves  de  l'Ecole  d'application 
de  Metz  aient  entendu  dire  couramment  : 
Meij(  en  Lan  aine,  cela  ne  prouve  rien.  Ils 
avaient  bien  autre  chose  à  faire  que  d'étu- 
dier Ihistoire  locale  et  s'en  tenaient  aux 
préjugés  courants.  Il  faut  en  excepter  tou- 
tefois MM.  de  Saulcy,  Robert  et  de  Bou- 
teiller  qui  seraient  de  mon  avis,  car  ils 
étaient  des  numismates  et  des  historiens 
sérieux  de  notre  Pays  messin. 

Si  les  Messins,  comme  le  prétend  M. 
Nauroy,  ont  le  caractère  entier,  bercés 
qu'ils  étaient,  dès  leur  enfance,  par  le 
bruit  du  canon  et  du  tambour,  ce  n'est 
pas  par  là  que  la  vieille  république  mes- 
sine se  différenciait  du  duché  liéréditaire 
de  Lorraine.  ^ 

Son  passé,  sa  constitution,  ses  aspira- 
tions n'étaient  pas  les  mêmes  avant  et 
après  son  occupation  par  l'armée  fran- 
çaise. Puisque  vous  invoquez  la  mémoire 
de  M.Kîippfel,  relisez  ses  P araires  messins 
dont  vous  me  parlez,  honorable  contra- 
dicteur, et  Vous  partagerez  mon  avis. Lisez 
les  Légendes  messines  de  M.  Auguste Prost 
m.on  compatriote  et  mon  ami,  et  vous 
serez  pleinement  édifié  (Introduction,  p." 
28  et  chapitre  vu,  pp.   420  et  424). 

Mais  que  vient  faire  dans  la  question 
posée  par  moi  :  Met:(  en  Lorraine,  le  sang 
versé  dans  la  campagne  de  MetZjCniSyo  ? 
Que  combattait-on  alors?  Ce  ne  sont  pas 
assurément  les  Lorrains.  On  croit  rêver 
en  relisant  la  phrase  de  M .  Nauro}''  :  «  Ce 
sang  versé  n'était  pas  de  l'antipathie  ». 
Qu'est-ce  à-dire  ?  De  quelle  antipathie  s'a- 
git-il  ? 

Il  ne  s'agissait,  à  cette  heure,  en  fait  de 
haine,  que  celle  que  nous  avions  vouée  à 
l'envahisseur  Que  M.  Nauroy  s'explique. 
Nous  n'avons  voulu  parler,  dans  notre 
dernier  article,  que  de  l'antipathie  des 
Messins  d'antan  et  non  des  Messins  actuels 
contre  les  Lorrains. 

Metz  est  dans  les  fers.  Nancy,  comme 
le  reste  de  la  France,  la  plaint  et  voudrait 
sécher  ses  larmes. 

En  posant  ma  question:  Met:^  en  Lan  aine, 
je  n'ai  voulu  parler  que  comme  historien 
nourri  de  i'étude  attentive  de  l'histoire 
de  Metz  et  du  Pays  messin  et  celle  du  du- 
ché de  Lorraine, 


N»  983 


L'INTERMEDIAIRE 


595 


596 


Si  j'ai  un  conseil  à  donner  à  M.Nauroy, 
qui  est  un  érudit  de  premier  ordre,  c'est 
de  m'imiter  et  de  lire  nos  clironiques  lo- 
cales sans  s'en  rapporter  aux  dictons  po- 
pulaires. 

Non,  Metz,  avant  et  après  l'occupation 
française  de  I5'52,  n'a  rien  de  commun 
avec  le  duché  héréditaire  de  Lorraine, sur- 
tout depuis  le  xiu*  siècle,  et  la  Lorraine 
carolingienne  n'est  pas  celle  du  moyen 
âge  et  de  la  Renaissance. 

Voilà  ce  que  m'écrivait  dernièrement  un 
de  mes  amis,  né, comme  moi  à  Metz, d'une 
vieille  famille  française  et  militaire.  «  Sous 
l'empire  des  gouvernements  parisiens  on 
a  perdu  le  sens  national,  on  a  oublié  le 
nom  et  l'histoire  du  Pays  messin.  Ce  doit 
être  le  progrès-recul  de  la  fausse  civilisa- 
tion. » 

Comme  Barrés,  j'estime  que  le  patrio- 
tisme local. la  reconstitution  des  provinces 
pourront  seuls  régénérer  la  France.  Le 
régime  centralisateur  a  anémié,  obscurci 
les  esprits.  L'enseignement  de  l'histoire 
est  basé  sur  un  programme  venant  de 
Paris.  Les  habitants  du  Languedoc  en 
savent  autant, ou  plutôt, ne  savent  ni  plus 
ni  moins,  sur  l'histoire  de  Lorraine  et  du 
Pays  messin,  que  ceux  de  la  Lorraine, car 
l'enseignement  est  le  même  dans  les  col- 
lèges des  deux  pays  si  différents  par  les 
mœurs  et  les  traditions. 

Constatons  cependant  un  progrès  sen- 
sible dans  l'enseignement  de  l'iiistoire, 
par  nos  Universités  provinciales,  depuis 
qu'elles  ont  essayé  de  se  créer  une  cer- 
taine autonomie. Mais  le  mot  d'ordre  vient 
toujours  de  Paris  et  l'œuvre  centralisa- 
trice de  Napoléon  n'a  pas  cessé  d'être  né- 
faste à  la  culture  des  esprits  qu'on  vou- 
drait soumettre  à  la  même  méthode,  sans 
songer  aux  différences  de  races,  de  goûts 
et  d'aptitudes.  F.  des  Robert. 


♦  * 


Erratum.  —  Dans  l'article  de  M.  Nau- 
roy,  col.  1501.  ligne  46,  au  lieu  de  Met:{ 
a  été  une  république,  lire  une  quasi-répn- 
bJiqne. 

Le  monument,  do  Gastillon  (XLVI, 
454).  -  -  Tout  d'abord,  je  dirai  qu'on  a 
élevé  ce  monument  non  à  Castillon, 
mais  à  côté,  sur  une  route  de  la  Gironde 
qui  n'est  qu'en  face  du  champ  de  ba- 
taille ;  celui-ci  est  dans  la  Dordogne,  car 
cette  grande  victoire  (pas  assez  connue, 


pas  assez  célébrée)  détermina  l'expulsion 
définitive  de  France  des  Anglais. 

Partout  on  trouvera  des  détails  sur 
cette  bataille,  où  le  vieux  chef  anglais, 
Talbot, trouva  la  mort.  Il  y  fut  tué  par  un 
Pontbriant  ;  l'emplacement  dit  <<.  tertre 
de  Talbot  »  appartient  à  la  commune  de 
la  Mothe-Montravel,  sur  le  territoire  de 
laquelle  il  est  situé. 

Le  champ  de  bataille  est  assez  loin  de 
Castillon.  La  Mothe-Montravel  s'est  laissé 
usurper  une  gloire,  que  le  monument 
dont  il  s'agit,  consacrera  davantage,  si 
on  ne  proteste  contre  cette  quasi-usurpa- 
tion. La  CoussiÈRE. 

Lieu  de  naissance  da  M"!"  de 
Maintenon  (XLVI,  172,  316,474). — 
Il  n'y  a  aucun  doute  :  M'"^  de  Maintenon 
est  née  à  Niort  le  28  novembre  1635.  Je 
possède  la  photographie  de  son  acte  de 
baptême  quelque  part  dans  ma  biblio- 
thèque de  Paris  ou  de  Poitiers.  Je  possède 
ésfalement  dans  mes  archives  l'acte  de 
baptême  de  M™°  de  Montespan  également 
née  en  Poitou,  à  la  disposition  des  inter- 
médiairistes.  B.  de  Rollière. 

Louis  XVJ.  écrivain  (XLVI,  290, 
377,  476,).  —  Eurêka  !  Pour  les  Maximes 
morales  et  politiques  tiiécs  de  Telémcique, 
imprimées  par  le  Dauphin,  depuis 
Louis  XVI,  alor5  âgé  de  douze  ans  ;  voir 
Intermédiaiie  du  30  septembre  1898,  à  la 
Petite  Correspondance.  A.  S..  E. 

L'impératrice  Joséphine  est-elle 
née  en  pays  anglais?  (XLVI,  449)  — 
Le  Corse  aux  cheveux  plats  était-il  fran- 
çais ?Lesdétracteursde  Napoléon  affirment 
le  contraire. L'histoire  démontre  que  Napo- 
léon Bonaparte  naquit  à  Ajaccio  le  i^  août 
1769  et  qu'à  cette  date  le  traité  du  15 
mai  1767  qui  donnait  la  Corse  à  la  France, 
avait  reçu  toute  sa  force  d'exécution  par 
l'édit  de  réunion  du  17  mai  1767,  et  par 
la  prise  effective  de  possession,  en 
1768. 

Ce  fut  le  tour  de  l'impératrice  Joséphine 
qu'on  accusa  d'être  quelque  peu  anglaise. 
Elle  était  née,  disait-on,  sous  la  domina- 
tion étrangère,  à  la  Martinique,  après  la 
prise  de  cette  ile  par  les  forces  britanni- 
ques. 

Joséphine  est-elle  Marie -Joseph  -  Rose 
Tascher    de  la   Pagerie  née  le  23  février 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX  20  octobre  1903. 

therine-Désirée  en  1764  et  Marie-Françoise 
en  1766. 

Ces  naissances  furent  consignées  sur 
le  Registre  des  actes  de  naissance  des 
Trois-Ilets. 

Les  originaux  de  ces  actes  que  l'on  con- 
servait à  iaâ'lartiniqi,ie,ont  subi  l'usure  du 
temps  et  le  ravage  des  insectes.  Les  ac- 
tes ont  été  reconstitués  sur  les  registres 
mêmes  de  l'état-civil  des  Trois-Ilets.  Les 
copies  authentiques  sont  déposées  au 
greffe  du  tribunal  de  Fort -de-France 
(Martinique).  A  maintes  reprises  on  en  a 
relevé  des  extraits.  Deux  fois,  j'en  ai  fait 
prendre  le  texte  intégral. 

D'ailleurs,  le  double  des  minutes  origi- 
nales de  ces  actes  est  déposé  aux  archi- 
ves du  ministère  des  Colonies  où  j'ai  eu  le 
loisir  de  les  consulter  il  n'y  a  pas  long- 
temps. Il  n'y  a  donc  pas  l'ombre  d'un 
doute  :  Joséphine  est  née  à  la  Martinique, 
aux  Trois-Ilets.  Sainte-Lucie,  Lucie-la  Fi- 
dèle, comme  elle  s'intitulait  en  17Q3, 
alors  qu'elle  était  encore  française,  peut, 
à  bon  droit,  revendiquer  quelques  rayons 
de  la  gloire  qui  jadis  faisait  resplendir 
nos  armes  dans  la  mer  des  Antilles.  Elle 
n'a  jamais  donné  naissance  ni  à  une  reine 
ni  à  une  impératrice.  La  Martinique  reste 
Vile  des  souveraines  et  hélas  !  des  cata- 
clvsnies.  R.  Pichevin, 


1763  ou  Marie-Françoise  Tascher  de  la 
Pagerie  née  en  1766?  La  question  importe 
peu  en  l'espèce.  Quelques  contempteurs 
de  la  mémoire  de  Joséphine  ont  supposé 
qu'elle  était  la  fille  aînée  de  M.  de  Tas- 
cher et  qu'elle  avait  vu  le  jour  en  juin 
1763.  Or,  la  Martinique  tombée  au  pou- 
voir des  Anglais  en  1762  était  redevenue 
française  quand  naquit,  aux  Trois  llets, 
Marie-Joseph-Rose.  Si  Joséphine  est  la 
dernière  des  filles  de  M.  de  Tascher,  l'ile 
avait  fait  retour  à  la  France  depuis  trois 
ans,  quand  madame  de  Tascher  mit  au 
monde  Marie-Françoise.  Dans  les  deux 
hypothèses,  Joséphine  -  Marie  -  Rose  ou 
Marie-Françoise  est  issue  de  père  et  de 
mère  français  et  dans  une  ile  bien  et  du- 
rement française. 

Le  problème  semblait  être  résolu.  Mais 
il  était  dit  que  la  vie  de  cette  pauvre  Jo- 
séphine serait  l'objet  d'une  perpétuelle 
discussion, du  jour  de  sa  naissance  jusqu'à 
sa  mort. 

Quelques  journaux  anglais,  le  St  James 
Ga:(etie,  La  Vocce  de  St-Lucia  ont  récem- 
ment avancé  que  l'illustre  créole  naquit  à 
Sainte-Lucie,  petite  île  anglaise  située  à 
quelques  milles  au  sud  de  la  Martinique. 

D'après  ces  journaux,  M.  de  Tascher  de 
la  Pagerie  avait  quitté  la  Martinique  en 
1763  pour  habiter  Sainte-Lucie  jusqu'en 
177 1.  Comme  la  naissance  de  Joséphine 
se  trouve  forcément  entre  ces  deux  dates 
extrêmes,  on  en  conclut  que  l'épouse  de 
Napoléon  I'''  est  venue  au  monde  à  Sainte- 
Lucie.  Sans  'doute  cette  île,  l'auteur  de 
l'article  veut  bien  le  reconnaître,  était 
française  de  1763  à  1771,  mais  elle  est 
devenue  anglaise.  C'est  une  illustration 
qu'il  faut  ravir  à  l'île  voisine  restée 
française.  Il  y  a  lieu  d'étouffer  une  lé- 
gende qui  ne  repose  sur  aucune  base  sé- 
rieuse. 

M.  de  Tascher,  le  père  de  la  future 
impératrice,  avait  des  intérêts  à  Sainte- 
Lucie.  Il  y  faisait  de  fréquents  séjours  Des 
lettres  particulières,  des  pièces  officielles 
déposées  aux  archives  des  Colonies  le  dé- 
montrent surabondamment. M.  de  Tascher 
avait  même  été  élu  capitaine  des  dragons 
des  milices  de  Sainte-Lucie.  Néanmoins, 
le  domicile  de  M.  de  Tascher  était  à  la 
Martinique  et  madame  de  Tascher, née  de 
Sanois,  demeurait  à  la  Martinique,  aux 
Trois-Ilets,  sur  sa  propriété.  C'est  là  que 
naquirent  Marie  Joseph-Rose,  en  1763, Ca- 


Descendance   du  duc  de   Berry 

(XXXIX;  XLVI,  351,  457,  ^31).  —  Voir 
également  61,  190,  260.  335,  355.  — Je 
ne  sais  s'il  a  existé  à  Frohsdorf  un  vieux 
médecin  répondant  au  nom  de  Carières, 
que  je  suib  trop  jeune  pour  avoir  connu. 
Mais  je  puis  citer  la  source  où  j'ai  puisé 
mon  renseignement  lorsque  j'ai  raconté 
dans  le  Gaulois  et  la  l^evite  de  Paris  que 
le  fils  de  la  belle  Virginie  avait  été  anobli 
par  Louis  XVIII  sous  le  nom  de  chevalier 
de  Carières.  C'est  le  comte  de  la  Roche 
lui-même,  le  fils  posthume  du  duc  de 
Berry,  qui  a  bien  voulu  me  donner  ce 
détail.  M.  de  la  Roche  était  un  des  fami- 
liers de  Frohsdorf  et  a  toujours  vécu  dans 
l'intimité  de  la  famille  de  Bourbon  ;  il 
avait  donc  connu  ou  tout  au  moins  vu  le 
personnage  en  question  et  je  serais  sur- 
pris qu'il  eût  fait  une  confusion  aussi 
inexplicable. 

J'ignore  la  date  de  la  mort  de  ce  fils  de 
Virginie,  mais  il  n'est  pas  vraisemblable 
qu'il  soit  mort  bienjeune,  comme  le  croit 


N».  983 


L'INTERMËDIAIRK 


599 


600 


M.  La  Résie,  puisqu'il  a  eu  le  temps  de 
mener  l'existence  la  plus  agitée  et 
d'essayer  successivement  de  tous  les  mé- 
tiers. 

Quant  au  nombre  des  enfants  de  Vir- 
ginie, M.  La  Résie  se  trompe  également 
en  croyant  que  je  ne  lui  en  ai  attribué 
qu'un  seul  ;  j'en  ai  cité  deux, puisque  j'ai 
parlé  du  fils  qu'elle  a  eu  du  duc  de  Berr}' 
et  de  la  fille  née  de  son  mariage  avec 
M.  Touchard.  J'ignore  si  elle  a  eu  d'au- 
tres enfants  de  ce  mariage,  mais  cela  me 
paraît  n'avoir  plus  aucun  rapport  avec  la 
descendance  du  duc  de  Berry. 

Vicomte  de  Reiset. 


♦  * 


Le  Carnet  publie  un  intéressant  article 
sur  ce  sujet. M. le  comte  Fleury  a  demandé 
des  renseignements  à  une  personne  qu'il 
ne  nomme  pas.  Elle  lui  a  dit  savoir  que 
Georges  3rov/n  était  le  fils  du  comte  de  la 
Ferronnays,  qui  précéda  le  duc  de  Berry, 
dans  les  bonnes  grâces  d'Amy  Brown. 

En  18 14,  le  comte  de  la  Ferronnays 
remit  à  M''^  Brown  la  feuille  arrachée  du 
registre  paroissial  et  celle-ci  livra  cette 
pièce  à  la  duchesse  de  Berry  peu  de  temps 
après  l'assassinat  du  prince. 

M"^'  de  X  ajoute  : 

Les  descendants  des  fiHes  du  duc  de  Berry 
gardent  le  silence  sur  les  détails  du  passé.  La 
feuille  du  registre  paroissial  remise  à  la  du- 
chesse de  Berry  existe  certainement  dans  les 
archives  du  duc  de  Parme,  héritier  du  comte 
de  Chambord. 

Le  Carnet,  sept.    1902;  p.  p.  421-423. 


La  garde  nationale  du  VP  arron- 
c-issemeat  pendant  le  siège  (XLV). 
—  Voici,  au  courant  de  la  plume,  les  sou- 
venirs qu'un  fidèle  intermédiairiste  peut 
fournir  sur  la  garde  nationale  du  VI'' arron- 
dissement pendant  le  siège  de  Paris,  et 
plus  particulièrement  sur  la  17'  du 
19*.  Cette  compagnie  était  assez  origi- 
nale. En  outre,  de  braves  et  fidèles  com- 
merçants du  quartier  :  Morel,  boucher, 
rue  de  Fleurus  ;  jamtelme,  fruitier,  rue 
de  Madame  :  le  boulanger,  à  l'angle  des 
rues  Madame  et  de  Fleurus  ;  elle  se  com- 
posait d'artistes,  dont  plusieurs  habitaient 
cette  fameuse  maison  du  3O  de  la  rue  de 
l'Ouest  (actuellement  68,  rue  d'Assas) 
appartenant  soit  à   monsieur  le  curé  (Ha- 


mon),  soit  à  la  cure  de  Saint-Sulpice,  et 
que  Daudet  illustra  en  y  plaçant  une  scène 
d'un  de  s  s  romans.  Il  y  avait  à  la  7"^  du 
i^""",  Falguiére,  Achille  Sirouy,  Delaplan- 
che,  Robert-Paul  Huet.  (tous,  36,  rue  de 
l'Ouest)  ;  Abel  Lurat,  graveur  ;  Henri 
Chapu,  rue  N  -D.  des  Champs;  Hiolle 
sculptei;r  ;  du  Bousquet,  employé  de 
Banque,  rue  de  l'Ouest  on  Niolle,  36  ; 
Ranvier,  peintre;  le  peintre  militaire 
Philippoteaux  et  son  fils  ;  Chaza!,  peintre 
rue  N.-D.  des  Champs,  sans  oublier  Thon- 
nète  Muklimann,  tapissier  des  fêtes  reli- 
gieuses, aussi  36rue  de  l'Ouest  ;  le  brillant 
Carolus  Duran,  rue  N.-D.  des  Champs, 
Rémy,  papetier,  rue  de  Vaugirard,  et 
d'autres  encore. 

Le  commandant  du  bataillon  fut  à  un 
moment  Germa. 

Le  sergent-major  était  M.  Gérardin, 
professeur  de  sciences,  78,  rue  d'Assas  : 
le  capitaine  :  de  Méricourt,  ^3.  rue  de 
Vaugirard,  depuis  maire  du  VP  arrondis- 
sement ;  le  sous-lieutenant  :  Charles  Lauth, 
depuis  directeur  de  la  manufacture  de 
Sèvres. 

Plusieurs  des  gardes  étaient  exempts 
de  service,  soit  comme  prix  de  Rome  : 
Falguiére, Chapu,  etc  ;  ou  fils  de  femme 
veuve.  Sirouy,  René-Paul  Huet  ;  tous 
avaient  tenu  à  se  ranger  sous  les  drapeaux 
et  faisaient  leur  service  avec  entrain  et 
patriotisme.  Plusieurs  étaient  décorés  et 
sur  leurs  vareuses  civiques  le  ruban  se 
détachait. 

On  montait  la  garde  deux  fois  par  se- 
maine et  l'on  passait  deux  nuits  au  bas- 
tion, près  du  Bardo  (palais  du  Bey  de 
Tunis).  Le  lieu  de  réunion  était  k  l'angle 
des  rues  Vavin  et  de  l'Ouest,  contre  la 
grille  du  Luxembourg. 

Le  21  décembre (20  degrés  au-dessous) 
la  compagnie  était  de  garde  et  les  prix  de 
Rome  modelaient  en  neige  des  statues  qui 
firent  courir  tout  Paris  et  que  le  Monde 
Illustré  (ou  V  Univers  Illustré)  reproduisi- 
rent. 

11  y  avait  :  La  France,  regardant  si  la 
province  venait  au  secours  de  la  capitale, 
et  La  Résistance.  Chapu  toujours  modeste 
et  bon  camarade,  brouettait  de  la  neige 
et  parfois  modelait,  de  cette  main  qui 
devait  plus  tard  sculpter  «  La  )eanne 
d'Arc  à  genoux  >^  et  cette  exquise  Jv«;!^5S<? 
tendant  à  Henri  Regnault,  un  des  martyrs 
du  siège,  la  palme  de  l'immortalité. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 

. .    60 1 

moment  dans    le 


20  octobre 
-    602    


190: 


Ranvier   passa  à   un 
service  de  «  l'assistance  patriotique  du  VP 
aux  familles  des  gardes  nationaux  néces- 
siteuses ».  Il  s'y  trouvait  avec  M.  Vialav. 
le  docteurHubert  Valleroux  etc.,  etc. Cette 
assistance  fut  bien  utile.  Il  y  avait,  disait- 
on,   6000    familles    assistées.    Mais   per- 
sonne, au  moins  dans  l'arrondissement  ne 
souffrit  trop  de  ce  dur  hiver  et  de  ces  quo 
tidiennes    privations.    L'assistance    avait 
'son  siège  aux  Carmes,  rue  de  Vau^irard 
dans  les  locaux  de  l'Ecole   Bossuet  prêtés 
par  le  directeur  M. l'abbé  Thenon.  C.  B. 

Béatrix  ou  Béatrice  (XLV  ;  XLVl, 
77,  428,  547).  —  Voici  la  vérité  :  autre- 
fois, au  moyen  âge,  on  écrivit  d'abord 
Avec  une  x  tinale  les  noms  d'Alice  et  de 
Béatrice  ;  et  c'est  seulement  plus  tard, 
que  l'orthographe  moderne  de  ces  noms 
a  été  adoptée.  Aujourd'hui,  suivant  les 
goûts,  chacun  écrit  ces  noms  à.  sa  façon, 

D''  Bougon. 

Armigor.  Scutarius.  Scutifer 
.  (XLV).  —  Sans  se  préoccuper  d'ailleurs 
de  la  différence  étymologique,  on  traduit 
uniformément  ces  deux  mots  par  éciiyer . 
Mais  n'existait-il  pas  quelque  supériorité 
hiérarchique  au  profit  du  scutifer  par 
rapport  à  Yaninger  ? 

Dans  sa  charte  du  4  juin    134b  (et  non 
1343),  ]ean  Malet,  chevalier,  seigneur  de 
Graville,  énonce  que   les  témoins   de  sa 
donation  au  profit  du  prieuré  du  lieu  sont 
messeigneurs  Thomas    de    Cramesnil  et 
Richard  d'Yvetot,  chevaliers,    Guillaume 
Malet,  scutifer^    Guillaume  Malet,   clerc, 
et  Jean  Malet,  aniiiger,  ces  trois   derniers 
ses  fils  (Cartulaire  de  Graville,  f"  5   recto. 
De  même,  en  août    13  16,  le   dimanche 
avant  la   Saint-Laurent,     une  opposition 
sur  patronage  d'église  est  faite  par  Pierre 
Maquerel,  aniiiger.   comme  serviteur  ou 
sergent  (scrviciis)  de  noble  homme  Robert 
d'Estouteville,  sciiiifer  (Arch,    S.-Inf.  G. 

4245)- 

Ces  qualifications  distinctes,    dans  l'un 

et  l'autre  cas, sont  évidemment  employées 

avec  intention.  A.  E.  H.  T. 

Couez  (XLVI,  398,  547).  —  L'expres- 
sion «  ces  englois  couez  »  signifie,je  crois, 
ces  anglais  intimidés.  Le  lièvre  qui  est 
toujours  craintif,  fut  nommé  Cuweart, 
dans   l'épopée     zoologique    du     moyen 


âge,  Gedicht  van  den  vos  Rcinaerde  ;  et 
maintenant  encore,  en  Angleterre  'on 
se  sert  de  cowed,  dans  le  sens  de  décou- 
ragé ;  coward  y  signifie  poltron. 

Saint-Mkdard 


^  De  suite  oa  tout  de    suite  (T.  G 
^5B;XLVI,    233,381,    502)—  L'inter- 
prétation donnée  par  M    J.  L.  (233)  à  ces 
locutions  est-elle  bien  exacte  ?. . 

En  voici  une  puisée  à  bonne  source, 
dans  !e  Dictionnaire  raisonné  des  difficultés 
gramiiiaticah's  et  littéraires  de  la  langue 
française,  de  Laveaux, ouvrage  bien  utile  à 
consulter  : 

Suite,  subst  f.  On  dit  tout  de  suite  et 
de  suite.  Ce  sont  dei'x  expressions  adver- 
biales qu'il  ne  faut  pas  confondre.  De  suite 
signifie  l'un  après  l'autre,  sans  interrup- 
tion .•  «II  a  marché  dehx  jours  de  suite  :  Il 
ne  saurait  dire  deux  mots  de  suite.  » —  Il  se 
dit  aussi  de  l'ordre  dans  lequel  les  choses 
doivent  être  rangées  :  «  Ces  livres,  ces  mé- 
dailles ne  sont  pas ^6'  suite.» 

«  De  suite,  précédé  de  l'adverbe  tout^ 
signifie  incontinent, sur  l'heure:  «  II  faut  que 
les  enfants  obéissent  Lout  de  suite,  il  faut 
envoyer  chercher  tout  de  suite  le  médecin. 
Allez-y  tout  de  suite.  »Touteiois  l'académie 
fait  remarquer  que  tout  de  suite  signifie, 
datis  certains  cas,  sans  interruption  :  «  Il 
but  trois  rasades  tout  de  suite,  il  a  couru 
vingt  postes  tout  de  suite.  » 

(Observons,  en  passant,  que  cet  exem- 
ple <s  courir  vingt  postes  »  indique  bien 
son  ancienneté.) 

11  est  donc  incorrect  de  dire  :  «  je  viens 
de  suite  »  dans  le  sens  de  :  s<  je  viens  tout 
de  suite.  » 

Il  faut  aussi  se  garder  d'employer, 
comme  cela  se  fait  en  certaines  localités, 
l'expression  tout  à  l'heure  avec  la  signifi- 
cation de  tout  de  suite.  Cette  dernière  for- 
mule marque  une  action  instantanée  qui 
ne  souffre  pas  de  délai.  Un  maître  appelle 
son  domestique  :  «Jean, venez  me  parler. 
—  Tout  à  l'heure,  monsieur.  —  Ce  n'est 
pas  tout  à  l'heure,  c'est  tout  de  suite  !  » 

Cette  expression  «  tout  à  l'heure  »  est 
usitée  couramment  en  Normandie,  d'une 
singulière  façon.  Un  jour,  à  Vire,  je  de- 
mandai dans  un  magasin  un  objet  quel- 
conque. Il  n'en  restait  plus  :  «  Ah  I  mon- 
sieur, me  dit  le  commis,  je  regrette  beau- 
coup, mais  nous  en  manquons  tout  à 
l'heure...  » 

Depuis,  je  l'ai  entendu  souvent  répéter 


N.  9h 


L'INTERMEDIAIRE 


603 


™    604 


ce  «  tout  à  l'heure  »  équivalent  de  «  pour 
le  moment  ». 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  purisme  absolu 
dan-^  le  langage  habituel,  même  quand  on 
a  du  monde,  frise  de  près  le  pédantisme. 
Il  est  généralement  admis  d'employer  des 
formes  abréviatives,à  la  conditionqu'elles 
ne  choquent  ni  le  goût  ni  l'oreille.  Il  y  a 
quelque  chose  de  plus  leste,  de  plus  vi- 
vant, à  répondre  à  un  appel  :  ^<  Je  viens 
de  suite  !  »  alors  qu'on  écrirait  :  «  Je  suis 
venu  tout  de  suite  v.  Gros  Malo. 


* 
♦  * 


Puisqu'on  a  commencéà  répondre  à  côté 
de  laquestionje  puiscompléter  l'indication 
donnée  parV.  A.  T.  (col.  38 i).Non seule- 
ment à  Cherbourg,  mais  surtout  à  Caen  et 
daiis  le  pays  avoisinant.on  emploie  l'ex- 
pression tout  de  suite  dans  un  sens  absolu- 
ment spécial,  et  tel,  qu'il  m'a  souvent 
servi  à  reconnaître  à  coup  sûr  les  person- 
nes originaires  de  cette  région.  C'est  là 
que  l'on  entend  dire  par  exemple  :  «  Je 
suis  indisposé  tout  de  suite  »,  ou  bien 
«  J'ai  assez  attendu  tout  de  suite  ».  Je  ne 
connais  pas  d'autre  partie  de  la  France 
où  cette  expression  soit  usitée  dans  le 
sens  de  pour  l instant.  Pietro. 

Pissote  (XLV  ;  XLVI,96, 209,430).  — 
Dans  le  pays  wallon,  nom  de  lieudit 
qu'on  trouve  assez  fréquemment  sous 
cette  forme  ;  pixherotte.,  piherotte.  11  s'ap- 
plique d'ordinaire  et  par  analogie,  à  un 
ravin  où  coule  un  torrent  qui,  en  été,  ré- 
duit à  un  filet  d'eau,  ne  fait  plus  entendre 
qu'un  léger  bruit  semblable  à  celui  pro- 
duit par  un  être  évacuant  son  urine.  Celle- 
ci  se  dit  en  wallon  pihotte.  Le  mot  pic  h  e- 
rotte,  comme  désignation  de  lieu,  figure 
dans  un  document  de  1565. 

Albin  Body. 

»  * 
Le  lieu  de  Pissotière  s'explique  parfaite- 
ment à  Pantin,  surtout  qu'avant  la  Révo- 
lution, le  hameau  du  Pré-Saint-Gervais 
était  de  cette  paroisse,  avec  ses  nombreu- 
ses sources  petites  et  plus  grandes,  inter- 
mitentes  et  continuelles,  sources  qui  seu- 
les pendant  plusieurs  siècles  alimentèrent 
médiocrement  et  insuffisamment  Paris. 

A.  Sy. 

*  • 
Il  existe    aux  environs  de  Saint-Cast, 

magnifique  station   balnéaire   des   Côtes- 

du-Nord,     deux    petites    plages     situées 


l'une  entre  le  hameau  de  la  Ville-Norme 
et  risle  Saint-Cast,  la  seconde  à  proximité 
de  ia  pointe  de  la  Garde,  qui  portent  cha- 
cune le  nom  de  la  Pissotte. 

Ces  deux  plages  ravissantes  et  pittores- 
ques doivent  être  bien  connues  d'un  de 
nos  confrères,  M.  le  vicomte  de  Pont- 
briand,  dont  le  château  est  situé  dans  la 
contrée. 

Je  recommande  particulièrement  le 
séjour  de  cette  localité  aux  amateurs  de 
tranquillité  et  de  beaux  sites. 

Eugène  Grécourt. 

Imprimeur-libraira     lyonnais 

(XLVI,  398)  —  Je  voudrais  satisfaire 
notre  collaborateur  J.  C  Wigg.  au  sujet 
du  nom  exact  de  cet  imprimeur.  Je  ne 
puis  que  lui  donner  le  renseignement  sui- 
vant. La  «  tragédie  française  »  dont  il 
parle, fut  imprimée  non  en  1571,  mais  en 
I  561 .  C'est  expressément  à  cette  date  que 
la  place,  dans  ses  Recherches  sur  les  théâ- 
tres de  France,  Beauchamps,  qui  procédait 
chronologiquement.  Voici  sa  note  à  ce 
sujet: 

Jean  Breton  de  S.  -Sauveur  de  Dyne. 
Tragédie  françoise,  à  huit  personnages, 
traitant  de  l'amour  d'un  serviteur  envers  sa 
maîtresse,  et  de  ce  qui  en  advint,  in-S". 
Lyon,  1561.  Noël  Grandon.  Du  Verdier  dit 
que  quoique  cette  pièce  contienne  une  his- 
toire arrivée,  elle  est  plutôt  une  moralité 
qu'une  tragédie,  parce  que  les  règles  n'y 
sont  point  observées. 

On  voit  qu'ici  le  nom  de  l'auteur  est 
Breton  et  non  Brelog,  et  celui  de  l'impri- 
meur Grandon  et  non  Granson,  Grandrau 
ou  Granrau.  Le  livre  de  Beauchamps 
parut  en  1735.  Duduit  de  IVlézières,  qui 
publiait  ses  Muses  françaises  en  1764, 
transforme  le  nom  de  Breton  en  Hretog  et 
n'hésite  pas  à  donner  un  titre  à  sa  pièce 
et  à  la  faire  représenter  «  aux  François  », 
ce  que  ne  dit  nullement  Beauchamps  ;  il 
imprime  ceci  :  —  «  Jean  Bretog  de  Saint- 
Sauveur  vivoit  en  1561.  Aux  François, 
V Amour  d'un  serviteur  envers  sa  nuiUresse, 
et  ce  qui  en  advint,  tragédie  à  8  personna- 
ges, à  Lyon,  in-8",  1561.  »  Pas  de  nom 
d'imprimeur. 11  ne  s'en  trouve  pas  davan- 
tage dans  la  mention  que  de  Léris  fait  de 
cette  pièce  dans  son  Dictionnaire  des  théâ- 
tres (1763)  :  —  L'Amour  d'uti  serviteur 
envers  sa  maitresse,  et  ce  qu'il  en  advint, 
tragéd.  françoise  à  huit  personnages,  par 
Jean  Bretog,  imprimée  en  1561 .  Un  mar" 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  octobre  1902 


605 


606 


surprend  son  valet  avec  sa  femme  ;  il  le 
conduit  au  prévôt  et  meurt  pendant  qu'on 
fait  l'interrogatoire  de  son  domestique, 
lequel  est  pendu  ensuite  sur  le  théâtre. 
Voilà  le  sujet  de  cette  pièce,  qui  peut 
donner  une  idée  de  celles  de  ce  tems-là.  » 
Et  de  Léris  mentionne  ensuite  l'auteur  en 
ces  termes  :  —  «  Bretog  (Jean),  sieur  de 
Saint-Sauveur.  On  ne  sait  rien  de  cet  au- 
teur, sinon  qu'il  étoit  de  Digne,  et  qu'il  a 
fait,  en  1561,  une  pièce  intitulée  VÀtiiour 
d'un  serviteur  envers  sa  maUiesse,  etc.  » 
Qiiant  à  l'abbé  de  La  Porte,  il  se  contente, 
dans  ses  tÂnecdotes  dravmtiqnes  (177 5), de 
copier  de  Léris,  sans  donner, lui  non  plus, 
le  nom  de  l'imprimeur  de  la  pièce  de 
Bretog,  qui  me  parait  bien  devoir  être 
plutôt  Breton.  A.  P. 

L'organisation  du  culte  d;ms l'Em- 
pire romain  (XLV1,449).—  L'ouvrage 
le  plus  complet  qui  ait  été  publié  sur  l'or- 
ganisation du  culte  dans  l'Empire  romain, 
est  dû  au  savant  historien  allemand  JVlo- 
minsen  :  tomes  12  et  13  de  son  Manuel 
d'antiquités  romaines  traduits  en  français 
par  Brissaud  (Paris,  Fontemoing,  édi- 
teur). J.  Lhomer. 

*  * 

On  peut  consulter  l'ouvrage  :  Manuel 
des  Antiquités  romaines,  par  Th.Mommsen 
et  Joachim  Marquardt.  traduction  de 
Humbert,  t.  12  et  i^.  Le  culte  che^  les 
Romains,  par  J.  Marquardt,  traduit  par 
M.  Brissaud. 

Paris  Em.  Thorin,  éditeur-  1889,  1890, 
2  vol.  in-S".  G.  M.  X. 

La  valeur  du  manuscrit  de  la  Nou- 
velle-Héloïse  (XLV  ;  XLVI,48i).  —  M. 
M.  Bailly  de  Lalonde,  dans  son  ouvrage  le 
Léman,  ou  Voyage  pittoresque,  histo- 
rique et  littéraire  à  Genève  et  dans  te 
canton  de  Vaud,  publié  en  1842,  donne, 
vol.  1,  page  429  et  suivantes, une  liste  dé- 
taillée des  manuscrits,  lettres  et  autogra- 
phes de  J.}.  Rousseau  déposés  dans  les 
bibliothèques  publiques  de  Genève,  Neu- 
fhâtel  et  Paris,  ou  appartenant  à  des  par- 
ticuliers. 

Le  manuscrit  original  de  VEmile,  écrit 
en  entier  de  la  main  de  l'auteur,  était 
estimé, en  1842,3  fr.  10.000  par  son  pro- 
priétaire   M,  Coindetjde  Genève. 

D".  MORGEAUD. 


Ouvrages  sur  les  émaux  fXLVI, 
235,436  486).  —  11  faut  aussi  signaler  le 
très  remarquable  ouvrage  de  M.  Pvupin, 
président  de  la  Société  archéologique  de 
Brive,  intitulé  :  L'Œuvre  de  Limoges, 
volume  in-4°,  accompagné  de  tjoo  magni- 
fiques gravures,  édité  en  1890,  chez  Pi- 
card, rue  Bonaparte.         La  Coussière. 


* 


Consulter  aussi  :  Les  inffiiences  celtiques 
avant  et  après  Colomhan,  petit  8°  carré  bi- 
bliophile avec  8  planches.  Paris  1902, 
par  Charles  Rœssler. 

L'auteur  y  suit  l'industrie  de  l'émaille- 
rie  dès  les  temps  celtiques  jusqu'à  son 
imitation  en  miniatures  dans  les  écoles 
mérovingienne  et  carlovingienne. 

J.  V. 


*  * 


Le  Bulletin  de  la  Société  archéologique 
du  Limousin,  fier  fascicule  de  1902)  pu- 
blie, p.  114,  un  travail  intitulé:  La  Re- 
naissance de  l' E  maille  rie  peinte  à  Limo- 
ges^ par  Alfred  Leroux.  Oroel. 

Fauconnerie  (XL  ;  XLI  ;  XLll  ;  XLIV  ; 
XLV).  —  Dans  le  Recueil  de  la  commission 
des  arts  et  monuments  historiques  de  la  Cha- 
rente Inférieure  et  Société  archéologique  de 
Saintes.  4^  série,  t.  111,4"  livraison, t.  XIII, 
delà  col'ection  (octobre  1895),  M.  l'abbé 
Nogué,  curé  de  Dampierre-sur-Boutonne, 
a  publié  un  fort  intéressant  article  intitulé  : 
Ecurie  et  fauconnerie  des  rois  d'Espagne  et 
de  Portugal. 

Les  no'  10,  II,  12,  13,  14,  de  la  Revue 
de  Paris,  7»  année,  15  mai,  i*""  juin,  15 
juin,  1 6'' et  15  juillet  1900,  donnent  de 
précieux  renseignements  sur  l'art  de  Fau- 
connerie, dans  le  travail  intitulé  :  Les  • 
sports  de  V ancienne  France,  par  M.  J.  }. 
Jusserand. 

Dans  V Illustration  du  28  octobre  1899, 
deux  beaux  dessins  coloriés  reproduisent 
des  scènes  de  Chasse  au  faucon.      Cam. 

Romantiques  (XXXIX).  —  Dans  son 
discours  de  réception  à  l'Académie  fran- 
çaise (29  janvier  184b),  Alfred  de  Vigny 
disait  du  romantisme  : 

«  Le  nom  qui  lui  fut  donné  était  depuis 
longtemps  français,  et  puisé  dans  les  ori- 
gines de  notre  langue  Romane  ;  il  avait 
toujours  exprimé  le  sentiment  mélancoli- 
que produit  dans  l'âme  par  les  aspects  de 


N«985 


L'INTERMÉDIAIRE 


607 


~  608 


la  nature  et  des  grandes  ruines,  par  la 
majesté  des  horizons  et  les  bruits  indéfi- 
nissables des  belles  solitudes  ». 

Nauroy. 

Un  répertoire  national  (XLVl, 
120,  486).  —  Tous  ceux  que  la  question 
intéresse  n'ont  qu'à  aller  visiter  les  collec- 
tions de  fiches  de  Tlnstitut  de  Bibliogra- 
phie de  Paris  ;  ils  verront  que  cet  éta- 
blissement a  résolu  le  problème  d'une 
façon  complète  depuis  iSientôt  dix  ans. 
Mais  les  Français  ignorent  souvent  ce  qui, 
à  Paris,  est  unique  au  monde  I       Ell. 

Le  portrait  de  J.  J.  Rousseau 
gravé  sur  une  pierre  de  la  Bas- 
tille (XLVI,  349)-  —  Dans  une  étude  sur 
Jean-Jacques  Rousseau , musicien ,^Ç)\^b\\é'i.  par 
moi  dans  le  journal  le  Ménestrel,  j'ai 
donné  ce  portrait,  dont  j'avais  emprunté 
le  cliché  très  curieux  à  M.  Juven,  direc- 
teur de  la  Vie  illusirée,  qui  l'avait  lui- 
même  publié  dans  ce  dernier  journal  pour 
illustrer  un  article  sur  le  philosophe  de 
Genève.  Ce  cliché,  très  exact,  reprodui- 
sait le  portrait  avec  les  diverses  inscrip- 
tions qu'il  portait.  En  tête  :  Ceite  pierre 
vient  des  cachots  de  la  Bastille  ;  au-dessus 
même  de  la  figure  :  Jean-Jacques  Rousseau; 
et  au-dessous  Donné  aux  Amis  de  la  Consti- 
tution du  canton  de  Montmorencj'  par  Pal- 
loy,  patriote^  l'an  2  de  la  Liberté.  Je  ne 
saurais  indiquer  exactement  le  n"  de  la 
Vie  illustrée  où  a  paru  ce  portrait,  mais 
c'est  peu  de  mois  avant  que  je  l'aie  repro- 
duit moi-même  dans  le  Ménestrel  du  21 
janvier   1900.  Arthur  PouciN. 

SAA^^ebach  (Jacques), peintre  d'his- 
toire. 1769-1823  (XLVI,  349).  — 
Je  crois  que  la  bataille  de  Marengo  de 
Swebach  est  chez  M.  Joseph  Bardac,  à 
Paris. 

Je  dis  je   crois,  car  il  est  impossible  de 
dire  que  le  tableau  en  question  représente 
Rivoli  ou  toute  autre  bataille  en  Italie. 
Un  Rat  de  Bibliothèq.ue. 


*  * 


Ican-Jacques- Joseph  Szveebach,  dit  Dès- 
fontaines,  est  né  à  iVletz,  le  19  mars  1769, 
mort  à  Paris,  le  19  décembre  1823.  je 
puis  indiquer  à  M.  Ulrich.  R.-D.  les  deux 
portraits  suivants  : 

I"  —  Dessiné  et  lithographie  par  Jules 
Boillr,  en  1823,  pièce  in-4''  à   claire-voie 


qui  peut  s'ajouter  à  la  suite  de  l'impor" 
tante  iconographie  qu'il  nous  a  donnée 
des  membres  de  l'Institut,  de  1814  a 
1825  dont  les  portraits  ont  été  traités 
d'après  nature  et  d'une  parfaite  ressem- 
blance. 

2°  L'eau-forte  de  Milius  —  publiée 
dansL'/^r/  —  in-4'',  carré  —  d'après  le 
tableau  de  Louis  Boilly  «  Etude  pour  un 
tableau  représentant  l'intérieur  del'atelier 
à'Isahey  »  (au  Musée  de  Lille). 

Je  tiens  ces  deux  portraits  à  la  disposi- 
tion de  M.  Ulrich  R.-D.  s'il  désire  les  ve^ 
nir  voir,  de  même  qu'un  dessin,  attribué 
à  Szveebach.  in-4°  oblong,  traité  au  lavis 
d'encre  de  chine,  avec  rehauts  blancs  — 
«  Episode  de  l'armée  du  Rhin  en  1797  »  : 

Au  passage  du  Rhin,  le  gén  rai  Dcsaix 
parvient,  l'un  des  premiers,  à  la  rive  droite 
et  au  moment  où  avec  un  petit  nombre  de 
soldats  il  arrête,  désarme  ou  renverse  les 
Autrichiens,  un  coup  de  fusil,  qu'il  a  vu 
ajuster,  vient  lui  percer  la  cuisse,  et  le 
blesser  grièvement.  11  a  encore  la  force 
d'aller  jusqu'au  soldat  autrichien  qui  a  tiré 
le  coup,  et  de  le  déclarer  son  prisonnier, 
pour  lui  sauver  la  vie.  Ce  n'est  qu'alors 
qu'il  fait  connaître  sa  blessure. 

La  tète  du  général  dans  ce  dessin  est 
réappliquée  sur  une  pièce  de  papier  (re- 
pentir), ou  l'artiste  donne  une  ressem- 
blance très  exacte  de  Desaix. 

Ce  dessin  a  dû  être  gravé,  mais  en 
vain  j'en  ai  cherché  une  épreuve. 

M.  Ulrich  R.  D  la  posséderait-il  dans 
son  importante  collection  des  souvenirs 
de  sa  famille  ?  Victor  Déséglise. 


Objets  marqués  d'un  cœur  (XLIV; 
XLV;  XLVI,  278,  33O.  —  Il  e.xiste  à 
Rennes  (Bretagne)  dans  l'église  Saint- 
Germain,  un  autel  consacré  au  Sacré- 
Cœur.  Les  murs  sont  ornés  de  rangées 
d'ex-voto.  Ce  sont  des  cœurs  en  plâtre 
•  'oré  tous  de  la  même  hauteur,  environ 
2t  centimètres.  Chacun  d'eux  porte  la 
même  inscription,  l'année  seule  varie  : 
i.E  2  F''=''  1822 

Le  plus  haut  et  le  plus  ancien  porte  la 
date  que  je  reproduis  ici  :  1822.  La  cou- 
tume se  perpétue  toujours,  chaque  année 
voit  le  nombre  des  cœurs  augmenter,  et 
plusieurs  portent  la  date  1902. 

Le  2  février  est.  comme  chacun  le  sait, 
le  jour  dit  de  la  Purification. 

Yves  Sébillot. 


DÈS  CHERCHEURS  Eï  CURlIiUX 


20  octobre  1902. 


609 


610 


Une  coutume  constante  et  ancienne 
dans  l'ouest  de  la  France  et  principale- 
ment dans  le  département  de  la  Vienne, 
e^t  de  placer  des  croix  de  pierre  ou  de 
bois  aux  croisées  des  chemins.  Chaque 
fidèle  contribue  à  l'érection  de  la  croix, 
quant  aux  croix  de  missions  qui  sont  en 
bois,  chaque  bienfaiteur  donne  en  souve- 
nir un  ex-voto,  un  petit  cœur  en  plomb 
qu'il  pique  avec  un  clou  sur  la  croix.  J'ai 
vu  des  quantités  de  croix,  complètement 
recouvertes  de  cœurs  sur  la  face  princi- 
pale. C.  Raymond. 
* 

Peut-être  est-il  bon  de  signaler  que 
depuis  un  temps  immémorial  les  habi- 
tants de  Vic-Exemplet  (Indre)  réunis  en 
cœur  au  moment  des  enterrements,  vont 
piquer  une  sorte  de  poignard  en  bois  au 
pied  de  toutes  les  croix  qu'ils  rencontrent 
sur  le  passage  du  mort  que  l'on  mène  au 
cimetière. 

Il  y  a  aussi  de  très  anciennes  commu- 
nautés religieuses  qui  ont  pour  insigne 
une  croix  piquée  dans  un  cœur. 

D.  Baron. 

Happechairs  et  menottes  (XLV). 
—  Le  happe-chair  avait  iltoujoursla  forme 
que  lui  attribue  l'ophélète  E.  M.,  confir- 
mée par  Pietro  ?  Il  est  vraisemblable  qu'il 
pouvait  aussi  ètreconstitué  par  deux  bran- 
ches à  coudes  multiples  articulés,  entre- 
croisées et  articulées  entre  ellesaux  points 
desuperposition.La  figure_2  XXXXXX  "" 
rend  compte  de  cette  construction  ;  l'une 
des  extrémités  sert  de  poignées,  l'autre 
fonctionne  comme  pince. 

Au  deuxième  étage  du  château  de  Pau, 
se  trouve  une  série  de  belles  tapisseries 
des  Flandres,  de  l'époque  de  la  Renais- 
sance, représentant  les  mois  grotesques. 
Dans  la  tapisserie  consacrée  à  l'hiver  se 
voit,  dans  le  médaillon  qui  est  en  bas  et 
à  droite,  un  individu  qui  prend  un  héron 
par  le  col,    à  l'aide  d'un  tel  instrument. 

ÎSKATEL. 


* 


Littré  donne  :  Happe  chair  «  Personne: 
d'une  excessive  avidité  »  ;  au  pluriel,  des 
Happe  chair.  L'étymologie  étant  la  même 
pour  l'instrument  décrit  parE.M  :  happer, 
chair,  le  dit  instrument  ne  doit  pas  r.on 
plus  prendre  la  marque  du  pluriel.  Donc 
la  rubrique  devrait  être  Happechair  et 
rmnotics,  A.  S..E, 


Un  plan  de  Paris  en  relief  (XLVI, 
394,552).  — Je  ne  puis  malheureusement 
que  répéter  ce  que  j'ai  déjà  dit  précédem- 
ment (V.  XVII, 95).  Voir  aussi  une  note, 
signée  tin  lecteur.^  parue  dans  le  même 
volume,  page  205.  Gomboust. 


*  * 


Ce  plan  a  fait  l'objet  des  recherches  de 
M.  Mareuse,  le  plus  qualifié  en  la  ma- 
tière Toutes  ces  recherches  sont  jusqu'à 
ce  jour  rester  vaines. 

L'hôtel  de  Rohan  et  son  archi- 
tecte (XLV).  —  Dans  le  Nouveau  diction' 
naire  des  architectes  français,  (Paris,  A. 
Daly  1887)  M.  Ch.  Bauchal  ne  fait  aucune 
allusion  à  la  construction  de  l'hôtel  de 
Rohan  par  Delamaire,  mais  dans  la  liste 
des  monuments,  il  mentionne  à  Paris 
l'hôtel  de  Rohan-Chabot(rue  deVarennesj 
construit  par  J.-B,  Leroux  (mort  en  1746) 
et  l'hôtel  de  Rohan  (rue  de  l'Université) 
construit  par  Louis  II  Levau  (mort  en 
1670). 

Note,  —  Dans  l'ouvrage  de  M.  Bau- 
chal, il  est  dit  que  Delamaire  construisit 
de  1697  à  1706.  le  bâtiment  de  l'hôtel  de 
Soubise  qui  fait  face  à  la  rue  du  Paradis, 
ainsi  que  la  cour  principale  et  le  portique 
de  la  cour  d'honneur.  C'est  l'hôtel  occu- 
pé aujourd'hui  par  les  Archives  natio- 
nales. E.  LlMINON. 

Le  café  des  Aveugles  au  Palais- 
Royal  (XLVI,  293,  443,  487).  —  Le  café 
des  Aveugles  n'a  pas  été  fermé  sous  Louis- 
Philippe.  J'ai  séjourné  à  Paris,  pour  mes 
études,  de  la  fin  de  1856,  à  1865  et  je 
suis  allé  passer  une  soirée  au  café  des 
Aveugles.  La  fermeture  peut  donc  tout  au 
plus  remonter  à  1856  et  encore... 

LÉDA. 


♦ 
♦  * 


J'ai  lu  avec  un  extrême  plaisir  la  no- 
tice, pleine  d'esprit  et  écrite  du  meilleur 
st3'le,  que  ce  fin  lettré  de  Philibert  Aude- 
brand  a  consacrée  au  café  des  Aveugles. 
Je  n'ai  pour  mon  compte  rien  à  y  ajouter. 
l'y  apporterai  seulement  une  toute  petite 
rectification  qui  n'est  pas  inutile. 

Audebrand  croit  que  le  café  des  Aveu- 
gles a  cesse  d'être  sous  le  règne  de  Louis- 
Philippe. 

C'est  une  erreur.  Je  puis  lui  garantir' 
qu'il  durait  encore  sous  le  règne  dg 
Napoléon  III. 


N-  983 


L'INTERMEDIAIRE 


611 


612 


Il  existait  certainement  en  1855  et  pro- 
bablement au  delà  de  1860. 

J'ai  en  effet  gardé  le  souvenir  d'y  avoir 
passé  une  soirée,  sans  qu'il  me  soit  possi- 
ble de  préciser  si  c'est  en  1855,  durant 
l'Exposition  universelle,  ou  après  18159, 
époque  à  laquelle  je  suis  venu  habiter 
Paris. 

A  la  vérité,  ce  singulier  café  était  alors 
déchu  de  son  ancienne  splendeur.  Par 
exemple,  les  quinze  musiciens  dont  parle 
Audebrand,  étaient  réduits  à  cinq  ou  six. 

Quant  au  pseudo-sauvage  d'Amérique, 
je  jurerais  presque  l'avoir  vu  à  son  poste 
de  tambour,  car,  depuis  plus  de  quarante 
ans,  j'ai  gardé  fidèlement  la  mémoire  de 
ce  phénomène,  mais  il  se  peut  toutefois 
que  je  ne  le  connaisse  que  par  ouï-dire. 
Edmond  Thiaudière. 

Couvre-feu  (XLVI,  118,  251,  531, 
446,  499,555).  —  Au  commencement  du 
xix»  siècle,  se  sonnait  tous  les  soirs  à 
Nimègue  le  couvre  feu  (peut-être  se 
sonne-t-il  encore)  auquel  on  donnait  le 
singulier  nom  de  «  souper  de  Charlema- 
gne  ».  G.  La  Brèche. 

La  femme  accompagnée  (XLVI, 
233).  —  le  ne  saurais  voir  un  crime  ou 
simplement  un  délit  de  lèse-galanterie 
dans  l'emploi  des  locutions  que  relève 
M.J.  L. 

Si  les  journaux  écrivent  que  le  comte 
Goluchovi'ski,  M.  Waldeck-Rousseau,  M. 
Constans  ou  tel  autre  personnage  en  vue 
est  arrivé  en  quelque  endroit,  accompa- 
gné de  sa  femme  (et  non  pas  l'accompa- 
gnant), c'est  qu'ils  s'occupent, avant  tout, 
de  ces  messieurs,  de  leurs  faits  et  gestes, 
déplacements, etc.,  pour  cette  bonne  rai- 
son que  c'est  à  eux  que  s'intéresse,  en 
première  ligne,  le  lecteur  ;  ils  détache- 
ront donc  au  premier  plan  leur  personna- 
lité et  feront  graviter  autour  d'elle  tous 
les  renseignements 


qui 


les  concernent. 
On  s'explique,  dès  lois,  pourquoi,  dans 
ce  cas  spécial, les  femmes  sont  reléi^uc.^s 
au  second  rang  et  pourquoi  leur  présence 
n'est  signalée  qu'accessoirement,  comme 
un  simple  détail  ou  comme  un  complé 
ment  de  l'information  relative  aux  maris. 
Que  SI,  au  contraire,  il  s'agissait  d'une 
femme  en  vue,  dont  le  mari  n'aurait  de 
notoriété  que  celle  que  lui  conférerait 
vette  qualité,  c'est  la  règle  inverse  qui 


serait  suivie.  Les  prescriptions  de  la  ga- 
lanterie orthodoxe  s'accorderaient  alors 
avec  les  exigences  de  l'information,  et  on 
dirait  que  M™'  X...  (ici,  tel  nom  d'artiste, 
d'écrivain  ou  de  reine  qu'il  plaira  à  M.  J. 
L.)est  arrivée  en  telle  ville, accompagnée 
de  son  mari.  R.  Dupl. 

Devises    d'horloges     publiques 

(XLVI,  12,  127,  558).  —  Au  dessous  du 
cadran  de  l'horloge  du  beffroi  delà  ville 
d'Auxerre,  (monument  de  la  fin  du  xv* 
siècle)  du  côté  de  l'hôtel  de  ville,se  trouve 
gravé  ce  distique  latin  : 
Dum  moriormoreris.zMorienstamen,  hora, 

[renascor. 
Nascere  sic  cœlo  dum  inoriere  solo.   i6-j2. 

Pendant  que  je  meurs,  tu  meurs  ;  mais 
cependant,  heure,  en  mourant  je  renais. 
Puisses-tu  naître  pour  le  ciel,  quand  tu 
mourras  sur  la  terre  !) 

De  l'autre  côté  du  cadran,  sur  la  rue 
de  l'Horloge,  a  été  gravé  cet  autre  disti- 
que, maintenant   presque  effacé  et   qu'il 
serait  facile  de  rétablir  : 
Me  prinium  viotat  cœliim .  Mea  régula,   cœ- 

[him  est  : 
Et  tua  sitcœJum  régula,  tutus  abis , 

(Le  ciel  est  le  principe  de  mon  mouve- 
ment ;  le  ciel  est  ma  règle.  Si  le  ciel  est 
ta  règle,  tu  dois  quitter  la  vie  sans  dan- 
ger). 

Ces  deux  distiques  ont  été  traduits  en 
vers  français,  de  la  façon  suivante,  par 
un  auteur  ancien  et  inconnu: 

Je  deviens  comme  toi   victime  de  la  mort^ 

Mais  en  mourant,  heure, on  me  voit  renaître. 

Que  ta  naissance  aussi  te  conduise  à  bon  port 

Lorsque  de  cette  terre,  il  faudra  disparaître! 

* 

H'    * 

C^est  moi  que  le  premier  le  soleil  met  en  mar- 

[che 
C est  moi  qui  suis  sa  règle, et   rien    ne   tnen 

[détache. 
Toi.  si  tu  fais  du  ciel  la  règle  de  tes  pas, 
Ton  sort  est  assuré^  sois  sans  crainte  ici-bas 
Détails  empruntés  à  V An/maire  statisti- 
que et  historique  de  l' Yonne,  3*  partie, 
1841,  p.  72  et  3*  partie. 188^,  p.  11, 

Th.  Courtaux. 


Jeu  de  bouchon,  jeu  de  galoche 

(XLV).  — A  .\rlon  et  dans  les  environs, 

ie  jeu  de  b  aichon  et  le  jeu  de    galocrie 

constituent   deux  jeux    bi^n    différents. 

Le  jeu   de  bouchon  est  fort  connu  ;  on 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


613 


614 


20  octobre  i902_ 


met  sur  un  bouchon  planté  verticalement 
quelques  sous  qui  forment  l'enjeu  ;  puis, 
à  tour  de  rôle,  chaque  joueur  placé  à  une 
distance  convenue,  vise  avec  une  grosse 
pièce  de  monnaie  le  bouchon  qu'il  cher- 
che à  renverser.  11  devient  propriétaire 
des  sous  tombés  les  plus  proches  de  la 
pièce  de  monnaie  avec  laquelle  il  a  atteint 
le  but.  Les  autres  sous  sont 'replacés  sur 
le  bouchon  et  le  jeu  continue. 

Au  jeu  de  galoche,  voici  comment  on 
procède.  Une  grosse  pierre  est  placée  au 
centre  d'un  terrain  dégarni  ;  sur  cette 
pierre  est  disposée  une  pierre  beaucoup 
plus  petite,  de  la  grosseur  d'un  poing  en- 
viron, à  la  garde  de  laquelle  est  commis 
un  des  joueurs.  Chaque  joueur,  à  tour  de 
rôle,  cherche,  à  l'aide  d'une  pierre,  à  faire 
tomber  la  pierre  dont  je  viens  de  parler. 
S'il  parvient  à  la  chasser  de  son  support 
il  s'élance  vers  son  propre  projectile  sur 
lequel  il  met  le  pied  et  se  sauve  avant  que 
le  gardien  ait  replacé  le  but  sur  son  pié- 
destal. Si  le  gardien  réussit  à  le  toucher 
après  que  le  petit  édifice  est  reconstitué, 
c'est  lui  qui  devient  gardien  à  son 
tour. 

—  Un  autre  jeu  de  galoche,  qu'on 
appelle  aussi  jeu  de  crosse  consiste  à  chas- 
ser, à  l'aide  d'un  bâton  à  un  b(!)ut  re 
courbé,  une  pierre  en  dehors  d'une  en- 
ceinte déterminée.  C'est  une  sorte  de  cro- 
quet. 

Il  existe  ici  aussi,  et  dans  le  Luxem- 
bourg grand'ducal,  un  jeu  qu'on  cherche 
à  faire  disparaître  en  raison  des  dangers 
qu'il  présente  et  qu'on  nommé,  à  Luxem- 
bourg, Guichema}^  et,  à  Arlon,  Tine- 
cadet. 

11  se  joue  à  l'aide  de  deux  bâtons  ;  un 
petit  bâton  rond,  de  quinze  centimètres 
environ  de  longueur  et  épointé  aux  deux 
extrémités,  de  la  forme  de  ces  instru- 
ments en  cuir  dont  on  se  sert  pour  des- 
siner au  fusain  ;  on  le  place  sur  le  sol. 
Les  deux  joueurs  ont  en  main  chacun 
un  bâton,  long  de  40  à  50  centimètres. 
Un  des  joueurs  frappe  avec  son  bâton  une 
des  extrémités  du  bâton  épointé  qui  bas- 
cule et  s'élève  et  que  le  joueur  chasse 
aussi  loin  que  possible  ;  le  partner,  avec 
son  bâton,  doit  chercher  à  le  renvoyer 
vers  son  point  de  départ  avant  qu'il  ait 
touché  terre. 

On  comprend  le   danger  de  ce  jeu  qui 


suite  duquel  on  a  constaté  des  blessures 
assez  sérieuses,  voire  même  des  yeux 
crevés. 

Ce  jeuest-i!  connu  ailleurs  et  sous  quel 
nom  ?  E.  T. 


¥     * 


développe  une  grande  animation  et  à  la  '  de  ce  musicien 


Moi  aussi  j'ai  joué  au  bouchon  un  peu 
partout,  même  en  Espagne  aux  environs 
de  Madrid, et  si  je  me  permets  de  porter  ce 
fait  intéressant  à  la  connaissance  des  cher- 
cheurs et  des  curieux,  c'est  que  dans 
une  des  dernières  réponses  j'ai  remarqué 
le  mot  pileau,  que  l'on  cite  comme  usité 
en  Bretagne  pour  désigner  ce  jeu,  qui 
précisément  est  également  appelépito  en 
Espagne. 

Le  mot  pitoen  espagnol  veut  dire  sifflet 
ou  petit  morceau  de  bois  creux,  mais  là- 
bas,  au  lieu  de  bouchon, on  se  sert  de  pré- 
férence d'un  morceau  de  roseau  ou  de 
bambou  qui  remplit  le  même  but. 

Aux  étymologistes  à  nous  dire  d'où 
vient  le  mot  •piteau  employé  en  Bretagne. 

PlETRO. 

L'applaudissement  (XLV.)  —  11 
semble  bien  que  battre  des  mains  pour 
applaudir  n'était  pas  une  mode  si  nou- 
velle sous  Louis  XVI,  —  du  moins  au 
théâtre,  où  Voltaire  interpella  un  jour  un 
spectateur  parce  qu'il  avait  les  mains 
dans  son  manchon  au  lieu  d'applaudir. 
La  claque  n'était-elle  pas  une  entreprise, 
—  souvent  dirigée  par  des  maîtres  chan- 
teurs ? 

Il  y  a  plus.  Dès  le  temps  de  Néron,  la 
claque  était  organisée  fortement,  et  les 
applaudissements  se  divisaient  en  trois 
classes  :  bombtis,  bruit  sourd  et  continu  : 
teslœ,  le  claquement  des  mains  :  j'mbitces, 
le  tonnerre  d'applaudissements.  Des  his- 
toriens ont  dit  même  que,  lorsque  Néron 
daignait  se  montrer  sur  la  scène,  tous  les 
spectateurs  devaient  applaudir  sous  peine 
de  mort  ! 

L'usage  de  battre  des  mains  pour 
applaudir  au  passage  du  roi,  le  i*''  sep- 
tembre 1774,  était  donc  une  nouveauté 
déjà  bien  vieille,  X, 

Les  Recollets  ou  le  fond  de  la 
besace  (T.  G.,  756;  XXXIX)  — 
La  musique  de  Un  jour  ]e  bon  frère  £  tienne 
est  le  seul  fragment  de  Lulli  qui  se  soit 
conservé  jusqu'à  nous  car  il  n'est  pas 
certain  que  l'air  :  Au  clair  de  la  \lune  soit 


N*  983 . 


L'INTERMEDIAIRE 


615 


616 


^ot^s,  irotiuailles    ^t  (ÎJuriositéB 

Une  solliciteuse  :  la  petite  fille 
de  Racine.  —  Notre  collaborateur 
M.  ô'Kelly  de  Galway  a  dépouillé  intégra- 
lement aux  archives  Nationales, les  papiers 
de  l'administration  des  Lettres  et  des 
Beaux-Arts,  pour  la  période  de  la  Restau- 
ration. Il  y  a  découvert  deux  curieux  do- 
cuments qui  se  rattachent  à  la  famille  du 
grand  Racine. 

C'est  une  lettre  de  demande  de  se- 
cours d'une  arrière- petite-fille  du  poète, 
une  dame  d'Hariague,  avec  le  rapport  qui 
y  est  annexé. 

Le  fils  de  Racine  —  Louis  Racine  de 
Lionval,  écuyer,  l'un  des  quarante  de 
l'Académie  royale  des  inscriptions  et 
belles-lettres,  né  le  2  novembre  1692, 
avait  épousé,  en   1728,  Marie  de   Presle. 

11  en  eut  un  fils  Jean  qui  mourut  dans 
le  tremblement  de  terre  de  Cadix, en  1755  ; 
et  deux  filles  :  i»  Anne  qui  épousa,  le  21 
janvier  1746,  à  Paris,  Mirleau  de  Neu- 
ville, fils  d'un  fermier  général  ;  2"  Marie - 
Anne  qui  devint  la  femme  de  Bernard 
d'Hariague. 

La  solliciteuse  qui  avait  pu  savoir  avec 
quel  enthousiasme  la  Comédie  française 
avait  fêté  un  petit  neveu  du  grand  Cor- 
neille, et  voir  avec  quelle  libéralité  Napo- 
léon avait  doté  deux  obscurs  descendants 
de  l'immortel  tragique,  s'enhardit  à  son 
tour  et,  en  souvenir  de  l'aïeule,  eut  part 
aux  générosités  royales. 

M.  ô'Kelly  de  Galway  vient  de  retrou- 
ver la  lettre  suivante  (Archives  natio- 
nales, carton  03  .  1309). 


A 
fouc.Tuld 


le  vicomte    de  La    Roche- 
Directeur  général  des  Beaux-Arts, 


Monseigneur 


Monseigneur,  ma  position  que  j'ai  eu  l'hon- 
neur d'exposer  à  Votre  Excellence,  il  y  a  trois 
semaines,  devient  chaque  jour  plus  inquiétan- 
te pour  moi. C'est  dans  huit  jours  que  je  chan- 
ge de  logement  n'ayant  pu  le  conserver  à  rai- 
son de  la  forte  augmentation  de  loyer  qu'on 
m'imposait.  Je  quitte  le  quartier,  et  je  ne  le 
puis  sans  acquitter  quelques  dettes  que  la  né- 
cessité m'a  fait  contracter.  Monseigneur,  je  ne 
vis  à  force  d'uiquiétude,  n'abandonnés  pas  la 
petite-fiUe  de  Racine.  Etendez  sur  elle  votre 
main  secourable,  et  qu'elle  doive  à  Votre 
Excellence  le  calme  qu'elle  a  perdu. 


J'ai  l'honneur    d'être  avec  respect    de  votre 
Excellence,  Monseigneur, 

La  très  humble  servante, 

d'Hariague,  petite-fille  de  Racine. 

Paris,  le  23  juin   i«26,  rue  Thérèse,  n*  11. 

Le  rapport  annexé  à  cette  lettre  nous 
.ipprendque  l'on  s'était  déjà  occupé  de 
cette  dame  à  différentes  reprises  et  que  la 
répétition  de  ces  demandes  menaçait  de 
lasser  la  générosité  de  ses  bienfaiteurs. 

Rapport. 

Maiso:^  du  Roi. 

—  La    petite-fille  de    Racine 

DÉPARTEMENT      Mme  d'Hariague,  tient  de  la 
DES  Beaux-Arts.  sollicitude  du  Gouvernement 

—  une  pension  de  mille  francs. 
Cette  somme,  unique  ressource  de  cette  dame, 
n'a  pu  suffire  à  son  existence  et  à  celle  d'une 
fille  mariée  récemment,  mais  qui,  jusqu'alors, 
était  à  sa  charge. 

Le  Ministre  de  la  Maison  du  Roi,  informé 
de  la  position  peu  fortunée  de  celle  dont 
l'aïeul  s'est  acquis,  par  son  génie,  des  titres 
de  gloire  impérissables,  et  connaissant  en 
outre  les  bons  principes  qui  l'animent,  a  dai- 
gné lui  accorder,  savoir  : 

Le    6  avril,  1824,  500  francs. 

Le  17  février,  1825,  200 

Le  21  mars,  1825,  100 

Et  le  i'^'  août,   1825,  500 

Aujourd'hui,  Mme  d'Hariague, renouvelhnt 
auprès  du  Ministre,  ses  demandes  de  secours, 
SoH  Excellence  qui  n'a  pas  jugé  à  propos  d'y 
faire  droit,  a  transmis  purement  et  simple- 
ment sa  lettre  au  Département  des  Beaux- 
Arts. 

D'après  cet  exposé,  on  prie  Monsieur  le 
vicomte  de  faire  connaître  ses  intentions  à 
l'égard  de  Mme  d'Hariague. 

Dans  le  cas  où  un  secours  serait  accordé, 
on  l'imputerait  sur  le  fonds  général  de  réserve 
pour  1826. 

/  ço  francs 
Approuvé 

L.  R. 

On  lui  avait  probablement  fait  sentir, 
en  lui  remettant  les  150  fr.,  que  c'était 
pour  la  dernière  fois,  car  la  petite  fille 
de  Racine,  —  si  l'on  en  peut  tirer  cette 
conclusion  du  silence  des  archives  —  ne 
sollicita  plus  rien. 


Le  Directeur-gérant  :    G.    MONTORGUEIL. 
Imp.  DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond. 


ILVI*    Volume     Paraissant  ies  lo,  20  et }o  de  chaque  mois.        30  Octobre  1902. 


38*  Année 
31,"'  r.  Victor  Massé 


QUiBQDB 


PAKIS  (IX') 


Cfttrehtz  «( 


vou*  Irouvtrêg 


Sureaux  :  de2  à4heures 


g         II  SI  faut 

W  tntr'atdtr 

■2. 

o 


N*984 

31"".  r.  Victor  Massé 
PARIS  (IX«) 

Sureaux:  de 2 à  4 heures 


axxt 


DES    CHERCHEURS    ET    CURIEUX 

Fondé    e.a   1864 


QUESTIONS    KT   RKl'ONSKS    I.ITTEBAIRKS,    H 

TROUVAILLES 


617 


ISTORIQUES,    SCIENTIFIQUES    ET    ARTISTIQUES 
ET    CURIOSITÉS 

618   ' 


uesîions 


Ordre  de  la  Toison  d'or.   —  Fut 

îlle  instituée  en  1429  en  l'honneur  de 
Marie  de  Crumbugge,  maîtresse  de  Phi- 
lippe-le-Bon,  ou  en  1450  a  l'occasion  du 
mariage  de  ce  duc  de  Bourgogne  avec 
Elisabeth  de  Portugal  ? 

Les  chevaliers  d'abord  au  nombre  de 
24  en  1429  ont-ils  été  créés  en  mémoire 
des  24  maîtresses  du  duc  ?  Ale.m. 

Armes  de  îa  famille   Machelart. 

—  Pourrait-on  retrouver  les  armes  de  la 
famille  Machelart^  dont  plusieurs  mem- 
bres étaient  maîtres  de  forges  et  de  ver- 
reries à  Anor,  Trélon  et  Wallers  en  Hai- 
naut,  au  xviu=  siècle.  L'un  des  derniers 
représentants  de  cette  .famille  était 
écuyer,  c*''  du  roi,  maison  couronne  de 
France,  seigneur  haut  justicier  d'Iviers  ; 
il  eut  deux  fils  morts  sans  postérité,  je 
crois  ;  l'aîné,  appelé  :  Machelart  de  Sar- 
taiix  était  banquier  à  Bruxelles  sous  le 
le*"  empire,  le  second  appelé  :  Machelart 
de  Cuissyfat  officier  aurégiment  de  Colo- 
nel général  hussard,  et  épousa  une  de- 
moiselle de  Montozon,  en  1789, à  Auben- 
ton,  Aisne. 

Vicomte  de  Hennezel  d'Ormois 

Armes  à  retrouver.  —  Famille  de 
la  Pagetie, dont  était  Anne  de  la  Pagerie, 
femme  de  François  d'Aigremont,  vers 
1630,  en    Lorraine. 

Famille    de    Donneval,   en    Lorraine, 


dont  était  Joseph-Nicolas  de  Donneval, 
écuyer,  qui  prouva  sa  noblesse  devant 
la  Chambre  des  comptes  de  Lorraine  le 
1'=''  avril  1734.  —  Peut-on  indiquer  en 
outre  un  ouvrage  qui  donnerait  la  généa- 
logie de  cette  famille  qui  possédait  les 
seigneuries  de  Villers-Saint-.'Vlarcellin, 
Bousseraucourt,  Ormoy  en  partie? 

Famille  de  GMyo/îw/Z^jdont  était  Jeanne 
de  Guyonvelle  mariée  vers  1480  à  Pierre 
de  Raincourt,  écuyer,  seigneur  dudit 
lieu  en  Bourgogne. 

Famille  de  Fourreaux,  dont  était  Fran- 
çoise de   Fourreaux  mariée, vers  1735, ^ 
Franche- Comté, à  Jean-Baptiste  de    Tho- 
massin,   ch*''  seigneur  d'Ambly,  Danne- 
vaux,etc... 

Famille  de  Mandrevilk, dont  étaient  Ro- 
bert de  Mandreville,  chevalier,  seigneur 
et  baron  de  Richecourt,  mariée  vers  1690 
â  Charlotte  de  Hennezel  ;  et  Joachim  de 
Mandreville,  seigneur  de  Wattine  marié 
vers  1720  à  Catherine-Nicole  Naudin.  — 
Ces  personnages  résidaient  en  Thiérache. 

Jehan. 

Armes  d'Orléans  singulières.  — 

Je  possède  deux  petits  portraits  gravés 
de  Louis-Philippe  dans  chacun  desquels 
la  figure  du  roi  se  trouve  au  milieu  d'un 
cadre  de  l'époque  surmonté  des  armes 
d'Orléans.  Dans  l'un,  signé  Hopwoodsc, 
ces  armes  sont  bien  de  France  au  lam- 
bel  d'argent  de  trois  pendanîs\àdiX\s  l'autre 
signé  Hopwood  et  Bigant,  les  émaux  ne 
sont  pas  figurés,  l'écu  surmonté  de  la 
couronne  royale  est  de..,  à  trois  haches 
de. . .  posées  deux  et  une,  la.  lame  à  sènestre^ 


N»  984 


L'INTERMEDIAIRE 


619 


620 


accompagnées  en  clef  d'un    lamhel  de.,  à 
trois  pendants.  Pourquoi  ces  trois  haches? 

—  J.-C.  WlGG 

Vignettes  de  généravîx  devenues 
ex-libris.  —  Ces  vignettes  ont-elles  été 
employées  ainsi  ?  D'après  un  article  paru 
dans  la  Curiosiic  universelle,  il  y  a  quel- 
ques années,  sous  la  signature  Théophile 
Devaux,  et  suivant  un  autre  article  du  D"" 
Bouland  publié  en  juillet  dernier  dans  les 
Al  cimes  des  collectionneurs  d'Ex-Ubris,  la 
négative  est  soutenue 

Ce  n'est  pas  mon  opinion. 

On  a  trouvé  environ  douze  volumes 
portant  sur  les  gardes  la  belle  vignette 
du  génér.il  Gavobunu  ;  ces  livres  sans  va- 
leur se  vendirent  au  poids  du  papier  ;  on 
laissa  les  couvertures  nvec  les  gravures  ; 
tous  1  s  principaux  collectionneurs  enri- 
chirent leurs  recueils  de  cette  pièce 
reconnue  parfaitement  authentique.  Je  ne 
nomme  ici  que  l'un  d'eux  :  M.  Cruel,  l'é- 
minent  relieur  de  beaux  livres. 

L'an  dernier,  passait  en  vente,  par  les 
soins  de  la  maison  Emile  Paul  et  Guille- 
min,  un  livre  provenant  du  général 
Ernouf  et  portant, en  ex-libris, une  superbe 
vignette  révolutionnaire. 

Un  collectionneur  bien  connu  me  de- 
manda mon  avis,  puis  il  me  chargea  de 
l'acheter,  ce  qui  fut  fait,  moyennant  un 
prix  rondelet,  mais  sans  exagération 

On  a  nié  le  caractère  de  cette  pièce. 
Qu'il  me  soit  permis  de  publier  la  lettre 
suivante,  qu'à  ma  sollicitation  a  bien  vou- 
lu m'adresser  le  baron  Ernouf. 

Diiiard,  lile-et-Vilainc. 

17  octobre,   1  902. 
Monsieur, 

Mon  aieul,  le  genéinl  Ernouf,  n'a  pas  eu, 
à  ma  connaissance, de  vignette  ex-libris. 

Cependant,  sur  certains  ouvrages  auxquels 
il  tenait,  sans  doute  plus  particulièrement,  il 
avait  appod  une  tête  de  lettre,  comme  en 
possédaient  les  généraux  de  l'époque  :  «  géné- 
ral Ernouf  chef  d'Etat  major  général  de  l'armée 
de  Sambre-Meuse. .  .  »  etc. 

Je  vous  parle  de  mémoire  étant  actuelle- 
ment en  voyage. 

Recevez,  etc. 

B""  Ernouf-Bignon 

N'est-ce  pas  la  preuve  que  des  généraux 
ont  pu  faire,  des  vignettes  de  leur  papier 
militaire,  les  ex-libris  de  leur  collec- 
tion ? 

Qiiel  est  sur  ce  point  l'avis  des  colla- 
borateurs ?  Saffroy. 


Famille  de  Paîmas.  —  Je  désire- 
rais connaître  les  armes,  l'origine  et  la 
descendance  de  la  famille  de  Palmas, 
dont  était  Louis-Alexar.dre  de  Palmas 
capitaine  de  grenadieib  au  régiment  de 
Pondichéry  en  1792,  démissionnaire  en 
1793,  chevalier  de  Saint-Louis  en.  1816. 
Il  aurait  eu  une  sœur  mariée  en  1784,  à 
Pondichéry,  à  un  M.  de  Beau  fort,  lieute- 
nant ingénieur  des  colonies  ;  une  autre 
sœur  mariée  tn  Languedoc  à  un  comte 
de  Dc'donde  enfin  une  troisième  mariée 
dans  la  n;ême  province  à  un  comte  de 
Morelland.  Le  grand-père  de  ce  Louis- 
Alexandre  était  chevalier  de  Saint-Louis 
en  1724  et  ingénieur  en  chef  du  canal 
royal  à  Toulouse  ?  Jehan. 

Famille  d'Antin.  —  Il  existe  de  nos 
jours  deux  familles  d'Antin,  les  marquis 
d'Antin,  de  Saint-Pée  et  les  barons  d'An- 
tin de  Sauveterre.  Je  voudrais  savoir  s'il 
existe  une  communauté  d'origine  entre 
ces  deux  familles  ;  si  elles  descendent  des 
anciens  barons  d'Antin  qui  remontaient 
au  xvu"  siècle,  sénéchaux  de  Bigorre,  et 
qui  se  sont  fondus  dans  les  Pardaillan, 
devenus  duc  d'Antin  en  171 1   ? 

Pierre  I^^eller. 

Lombard  de  Roquefort.  —  Origi- 
naires d'Italie  et  fixés  à  Antibes,  en  Pro- 
vence, dès  les  premières  années  du  xvi' 
siècle,  les  Lombard  de  Roquefort  se  sont 
alliés  aux  familles  Guide,  Vachieri  de 
Château  neuf,  de  Boycr  de  Choisy,  de 
Bayon,  de  Malespine,  etc. 

Bernard  Chérin,  généalogiste  et  histo- 
riographe des  Ordres  du  Roi,  dressa  leur 
généalogie  en  1782,  mais  sans  indication 
d'armoiries.  On  dit  qu'ils  sont  éteints 
aujourd'hui.  Un  obligeant  confrère  pour- 
rait-il nous  donner  la  description  des  ar- 
moiries des  Lombard  de  Roquefort  et 
quelques  indications  sur  les  derniers  re- 
présentants de  cette  famille  ? 

SCOHIER. 

Robert  Schumann.  —  La  biblio- 
graphie de  ce  célèbre  et  merveilleux  com- 
l-ositeur  semble  bien  maigre.  On  n'a 
écrit,  en  français,  sur  Schumann  que 
de  courtes  notules,  des  articles  de 
revue,  des  plaquettes  sans  importance,  à 
moins  que  l'existence  d'un  livre  sur  mon 
musicien  favori  me  soit  encore  inconnue. 


bES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  octobre  190^ 


021 


622 


Quelqu'un  est-il  à  même  de  me  renseigner 
à  ce  sujet  et  de  me  signaler  le  meilleur 
ouvrage  écrit  en  allemand  surSchumann? 

Japhet. 

Corporation  ou  principauté  co- 
mique. —  Dans  les  registres  parois- 
siaux de  l'église  de  Saint-Macaire  (can- 
ton de  la  Gironde)  on  relève  les  bizarres 
dénominations  suivantes,  sur  lesquelles 
j'aimerais  à  être  renseigné,  désireux  de 
savoir  si  cela  existe  dans  d'autres  villes  : 

2  mai  1582  Baptême  de  Pierre  Daurat: 
parrain  «  Pey  Castaing,  prince  de  la  no- 
blesse des  enfants  du  port,  accompaigné 
des  princes  de  la  lune  et  de  Noé,  avecques 
tout  la  noblesse  tant  de  la  lune,  Noé,  que 
du  port  ». 

26  avril  1587.  Baptême  en  présence  de 
Geoffre  Aubrin  «  prince,  ensemble  de  la 
noblesse  »  signé  «  Dumas,  Tressourier 
général  ;  Aubrin  prince  du  soleil,  Bris- 
son  gentilhomme  de  la  chambre  du 
prince  ;  Dulugat,  mignon  ;  Gerronde, 
gentilhomme  servant  ;  Dereynaut,  pre- 
mier sergent  ;  Deaulx  grand  maistre  de 
la  Coutellerie  ». 

2  mai  1587.  Baptême  en  présence 
d'  •*<  Aubrin,  prince  de  Sainct-Macaire; 
Servat,  cappittame  du  prince  ;  de  Flous, 
cappittaine  lieutenant  des  gardes  fran- 
çoises  », 

3  mai.  Baptême  en  présence  d'une  par- 
tie des  précédents  et  de  «.  Léglise,  porte- 
manteau de  M.  le  Prince.  » 

1593.  Est  prince  de  la  présente  année 
«  Monseigneur  le  prince  de  Rinault  ». 

Les  Aubrin  étaient  des  conseillers  du 
roi,  des  jurats  de  Saint-iVlacaire. 

Oroel. 

Les  Ursulines  de  Nice  et  la  du- 
chesse da  Bfcsrry.  —  Sur  la  colline  de 
Carabacel,  àNice,  existe  un  couvent  d'Ur- 
sulines  que  les  «  Guides  manuels  »,  dési- 
gnent comme  «  l'ancien  refuge  de  la  du- 
chesse de  Berry.  »  A  quelle  époque  Marie- 
Caroline  se  réfugia-t-elle  dans  ce  monas- 
tère ?  Est-ce  après  sa  sortie  du  fort  de 
Blaye  ?  Ellic. 

Mac!  me  da  Mainterxon  et  Ninon. 
—  Ninon  de  Lenclos  écrivait  à  Saint- 
Evremond,  en  parlant  de  M""  de  Mainte- 
non  :  «  je  lui  ai  prêté  souvent  ma  cham- 
bre jaune  à  elle  et  a  ViUarceaux  ». 


Cette  lettre  n'est  connue  que  par  un 
fragment  donné  dans  ses  «Causeries  d'un 
curieux  »,par  Feuillet  de  Conches.qui  en 
possédait  l'original  autographe. 

Qii'est  devenue  cette  pièce  ?Est-elle  au- 
thentique ?  due  contenaient  les  parties 
non  publiées  ?  Firmin. 

Formule  anglaise.  —  Il  y  a  cent 
ans,  à  Londres. les  condamnations  à  mort 
étaient  prononcées  en  ces  termes  : 

«  Vous  serez  conduit  au  lieu  de  votre 
supplice  pour  y  être  pendu  par  le  cou 
jusqu'à  ce  que  mort  s'ensuive  ;  et  votte 
coips  sera  ensuite  disséqué  et  anatomisé  con- 
fonnciiient  à  la  loi  ». 

Depiiis  quelle  époque  ce  dernier  mem- 
bre de  phrase  -  -  une  aggravation  de 
peine,  diraient  les  juristes  —  a-t-il  dis- 
paru des  sentences  Je  mort  ? 

Paul  Edmond. 

Portrait    de  M™"  de    Maintenon 

nue.  -  Feuillet  de  Conches  assure  qu'il 
existait  encore,  de  son  temps,  à  ViUar- 
ceaux, un  portrait  de  M"*^  de  Maintenon, 
que  ViUarceaux,  avait  fait  peindre,  tota- 
lement nue,  à  un  léger  voile  ;près,  assise 
sur  un  lit  de  repos,  ayant  à  sa  droite  un 
amour  armé  d'une  flèche,  et  aux  pieds  du 
lit  un  épagneul. 

Où  se  trouve  ce  portrait  ?  Est-il  au- 
thentique ? 

Le  dessin  exécuté  par  Camille  Chazal 
le  peintre, pour  Feuillet  de  Conches,  a-t-il 
été  reproduit  et  publié  ?  Qu'est-il  de- 
venu ?  Firmin. 

Portrait  à  identifier.  —  Une  litho- 
graphie de  Villain,  signée  Moulnier  F.  Un 
homme  en  buste,  assez  jeune,  coiffé  d'un 
tricorne,  avec  un  habit  Louis  XV,  à  ga- 
lons représentant  des  lions.  Au  bas  : 
«  Ro{an,  né  à  Nantes  »  Quel  était  ce 
Rozan  ?  Ce  me  semble  un  acteur. 

Leslie. 


Sculptures 
siècle.  —  Les 


en  albâtre  du  XVI« 

artistes  Italiens  ont  ex- 
cellé pendant  le  xvi=  siècle,  à  composer 
des  scènes  religieuses,  en  employant  la 
piene,  le  marbre  et  l'albâtre,  j'ai  entre 
les  mains  la  représentation  de  la  Cnte 
qui  est  bien  traitée,  et  c'est  l'albâtre  qui 
a  été  choisi  comme  matière. 
On  prétend  que  les   amateurs  ne   rc- 


N*q84 


L'INTERMEDIAIRE 


623 


cherchent  plus  ce  genre,  il  me  semble 
qu'il  serait  plus  logique  de  faire  abstrac- 
tion,dans  une  certaine  mesure,  de  la  ma- 
tière employée,  lorsqu'il  s'agit  d'art,  et 
de  rechercher  surtout  le  travail  de  l'ar- 
tiste. Quelle  est  l'opinion  des  lecteurs  de 
Vin  terme  dia  ire  ?  H  .-H . 

Rois  du  jour.  —  Leurs  noms.  — 

Pourrait-on  établir  la  liste  complète  des 
rois  de  la  finance  américaine  :  rois  de 
l'acier,  du  pétrole,  des  railways,  du  café, 
de  la  glace,  de  l'or  ?  Beaucoup  nous 
sont  connus.,  mais  les  autres  ?     Alem. 

L'Ecole  normale.— Un  collabora- 
teur pourrait-il  me  dire  quels  furent  les 
hommes  les  plus  marquants  de  la  pro- 
motion entrée  en  1840  à  1"  Ecole  normale 
supérieure?  H.  C.  M. 

Un  ouvrage  illustré  à  retrouver. 

—  Je  possède  des  croquis  très  sommaires 
datant  peut-être  de  1820  a  182^  environ, 
représentant  des  scènes  familières  desti- 
nées à  accompagner  un  texte.  A  ces  des- 
sins est  joint  une  espèce  de  scénario  qui 
donne  des  explications  sur  la  manière  de 
traiter  ces  sujets  :  tout  cela  évidemment 
de  la  même  main. 

Quelqu'un  de  nos  aimables  collabora- 
teurs connaîtrait  il  un  ouvrage  illustré  de 
cette  époque,  ou  plutôt  une  suite  de  gra- 
vures ou  lithographies  représentant  les 
scènes  dont  voici  Ténumération  :  1°  Les 
vendanges  de  Suresnes  ;  2°  Le  Cirque 
olympique;  3°  La  malle-poste;  4"  Le  fia- 
cre au  galop  ;  5°  La  partie  d'ânes  ;  6°  Le 
pèlerinage;  7»  Les  maquignons. 

Voici  quelques-unes  des  explications 
jointes  aux  croquis  pour  donner  une  idée 
de  la  chose. 

1°  Les  venJaiif!:es  de  Suresnes:  \\  y  a 
une  jolie  comédie  sous  ce  titre.  On  en 
tirera  quelques  traits  pour  le  tcxiede  la 
gravure.  On  pourrait  mêler  aux  vendan- 
ges un  aperçu  du  couronnement  de  la  ro- 
sière. 

2°  Le  Clique  olympique  :  On  pourrait 
prendre  le  moment  ou  l'aîné  des  Franconi 
tire  un  coup  de  pistolet  entre  les  bois  du 
cerf  Coco.  Ce  détail  peut  permettre  d'en 
déterminer  la  date. 

5"  La  partie  d'ânes  :  Des  élégantes, 
montées  sur  des  ânes, sont  accompagnées 
par  des  petits-maîtres  éperonnés. 


624    — - —  — 

N.-B.  11  y  a,  mais  en  caricatures,  une 
«  partie  d'ânes  >>  d'Henry  Monnier,  je 
crois.  Leslie. 

Prise  da  Palikao.  — 11  existe  à  l'hô- 
tel des  Invalides,  un  tableau  représentant 
la  prise  de  Palikao.  Je  désire  connaître  : 
1°  le  nom  de  l'auteur  de  ce  tableau  ;  2"  si 
ce  tableau  a  été  gravé  ou  lithographie,  et 
par  quels  artistes?  A.  B.  R. 

Une  caricature  à   expliquer.    — 

C'est  une  lithographie  de  G.  Engelmann, 
coloriée,  et  signée  Buguet.  Elle  repré- 
sente une  enceinte  fortitiée,  entourant  un 
bois,  où  se  jouent  deux  renards.  Un  petit 
homme  habillé  de  rouge,  monté  à  une 
échelle,  semble  vouloir  offrir  quelque 
chose  aux  renards.  En  bas,  un  voyageur 
en  tunique  violette.  Au  i"  plan  un  per- 
sonnage habillé  d'une  houppelande  rouge 
bordée  d'hermine,  et  coiffé  d'une  barette 
semble  donner  une  bénédiction  dans  le 
vague. 

Au  bas, ces  mots  :  «  La  ville  des  Belges 
devenue  déserte  est  repeuplée  » .  Que 
signifient  ces  paroles,  et  à  quel  événe- 
ment se  rapporte  cette  estampe  ? 

Leslie  . 

Vues  de  France.  — Je  possède  une 
planche,  signée  JacoUet  et  représentant 
les  «  Restes  du  château  de  la  Flèche.  » 
Elle  porte  le  n°  17  et  doit  faire  partie 
d'une  collection  intitulée  «  Vues  de  Fran- 
ce »  publiée  â  la  lithographie  Lemercier, 
Au  bas  de  la  planche,je  lis  :  «  â  Paris  chez 
]V\me  Vv:  Jurgis,  r.  Saint-Jacques  n"  16  » 
et  à  Toulouse,  r.  Saint  Rome  n°  36.  » 

Les  aimables  confrères  de  Y  Intermé- 
diaire pourraient  ils  me  dire  ce  qu'est 
cet  album  et  si  je  le  trouverais  encore 
aux  adresses  indiquées? 

Paul  d'Iny. 

Sources  de  l'opérette.  —  Les  opé- 
rettes sont  agrémentées  de  chansonnettes 
et  romances  qui,  le  plus  souvent,  n'ont 
rien  à  voir  avec  le  fond  de  la  pièce,  mais 
dont  quelques  unes  ont  une  allure  archaï- 
que. On  peut  donc  penser  qu'elles  ont  été 
■  empruntées  plus  ou  moins  fidèlement  à 
nos  vieux  chansonniers.  Pourrait-on  citer 
des  faits  à  l'appui  de  cette  opinion  ? 

ISKATEL. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  octobre  1 90Î . 


625 


626 


Une  inscription  latine  à  traduire. 

—  Comment  traduit-on,  en  français,  ces 
mots  latins  gravés  sur  les  murs  de  l'an- 
cien château  de  Saint-André  près  de  Nice  : 
Arma  tuent ur,  paxfucit  lœfos  ? 

Alex. 

Portrait  en  miniature.  — due  con- 
naît-on d'un  miniaturiste  qui  signait  A. 
de  Rillelille,i836? 

je  possède  un  portrait  exquis  d'un 
oriental  richement  vêtu .  Dimensions 
(0.048x0.040).  L.  Digues, 

Les  richesses  d'art  de  la  Ca- 
margo.  — Quelque  amateur  de  recher- 
ches artistiques  pourrait  il  nous  appren- 
dre ce  que  sont  devenus  les  curieux  pas- 
tels de  Lancret  qui  ornaient  l'apparte- 
ment occupé  à  la  fin  de  sa  vie  par  la  cé- 
lèbre danseuse  Marie-Anne  Cupis  de'  Ca- 
margo,  née  à  Bruxelles  en  17 10,  morte  à 
Paris  le  28  avril  1770  ? 

Marie-Anne  deCupisde  Camargo, d'ori- 
gine noble,  et  d'une  beauté  remarquable, 
débuta  à  l'Opéra  de  Paris  en  1734,  après 
s'être  essayée  sur  le  théâtre  qu'avait 
construit,  au  Parc  de  Bruxelles,  l'archi- 
tecte Montoyer,  puis  au  théâtre  de  la 
Monnaie,  dans  la  même  ville. 

La  princesse  de  Ligne,  mère  de 
l'illustre  et  spirituel  écrivain,  se  plaisait 
à  l'appeler  la  fil  h  des  fées,  tant  étaient 
merveilleuses  sa  grâce  et  son  éclatante 
beauté. 

Aussi,  l'apparition  sur  la  grande  scène 
française  de  la  ravissante  danseuse  pro- 
duisit-elle un  véritable  événement. 

Pater,  Vanloo,  Lancret  surtout,  le 
peintre  des  fêtes  galantes,  reproduisirent 
à  l'envi  les  traits  de  la  charmante  balle- 
rine, qui  devint  le  type  favori  des  artistes 
de  l'époque,  tant  peintres  que  sculp- 
teurs. 

Le  vieux  Voltaire  lui  dédia  le  madrig^al 
admiratif  que  chacun  connaît,  et,  plus 
tard  Alfred  de  Musset  introduisit  la  Ca- 
margo dans  son  charmant  proverbe  !cs 
Marrons  du  feu. 

Pendant  plusieurs  années,  les  plus 
hauts  personnages,  le  duc  de  Richelieu, 
Duclos,  toute  la  brillante  pléiade  des 
beaux  esprits  du  temps  briguèrent  ses 
faveurs. 

Cédant  enfin  aux  sages  exhorta- 
tions d'une  tante,  sa   marraine,  —  dont 


la  pierre  tombale  se  voyait,  il  y  a  peu 
d'années  encore,  dans  l'église  de  Baisy, 
gros  village  du  Brabant  méridional,  — 
la  Camargo  quitta  la  scène  en  175 1. 

L'appartement  où  elle  se  retira,  rue 
Saint-Thomas  du  Louvre,  offrait,  d'après 
les  contemporains,  un  singulier  assem- 
blage de  reliques  pieuses  et  de  souvenirs 
profanes  retraçant  en  quelque  sorte  l'his- 
toire de  sa  vie  de  plaisir  et  de  dévotion, 
comme  les  mœurs  flamandes  en  ont  con- 
servé la  coutume  des  Espagnols. 

A  côté  de  nombreux  pastels  et  de 
peintures  qui  représentaient  la  noble  ac- 
trice dans  ses  principaux  rôles  de  dan- 
seuse, des  crucifix  chargés  de  buis  bénit 
et  des  madones  affublées  de  trophées  de 
théâtre  formaient  un  contraste  bizarre, 
mais  consolant  ;  —  le  pardon  à  côté  de 
la  faute  ;  la  rédemption  relevant  le 
pécheur. 

Il  serait  intéressant  de  savoir  quel  a 
été  le  sort  de  ces  œuvres  légères,dont  plus 
d'une  sans  doute  fut  amoureusement  tracée 
par  la  main  des  élégants  maîtres  qui  flo- 
rissaient  à  l'époque  de  la  séduisante 
ballerine  et,  si  elles  n'ont  pas  été  dé- 
truites, où  elles  se  trouvent  actuelle- 
ment. 

Les  de  Cupis  de  Camargo,  de  race  his- 
pano-italienne, furent  reconnus  barons 
en  Flandres,  en  1620,  et  comptent  encore 
aujourd'hui  des  descendants  à  Baisy, 
chef-lieu  de  canton  du  Brabant  Belge,  où 
naquit,  vers  la  fin  du  xi'  siècle,  Godefroy 
de  Bouillon,  le  premier  roi    de  Jérusalem. 

Aucun  des  souvenirs  'ie  la  «  diva  »  du 
siècle  sralant  n'est  malheureusement 
resté  dans  la  famille. 

D*"  V.  D.    CORPUT. 

Les  raines  des  Tuileries.  —  Il  y  a, 

dans  le  Figaro  du  8  octobre  1902,  un 
article  court  et  intéressant,  sur  les  rares 
possesseurs  de  quelques  débris  des  ruines 
du  palais  des  Tuileries, incendié, comme  on 
sait,  par  la  Commune.  Or,  il  serait  eu 
rieux  de  connaître  les  propriétaires  de  ces 
ruines,  disséminées, forcément,  dans  toute 
la  France,  et  je  pose  la  question  qui  a 
pour  but  de  les  indiquer  avec  les  objets 
qu'ils  ont  conservés  Je  signale,  déjà,  aux 
curieux  qu'à  Pérignat-lès-Sarlières  (Puy- 
de-Dôme  j,  M.  Emile  Thibaud,  archéolo- 
gue, artiste  et  homme  de  goût,  mort  en 
1896,   a  fait  placer  dans  son  vaste  salon, 


N.  984 


L'INTERMEDIAIRE 


627 


628 


un  magnifique  parquet  qui    provient  des 
ruines  des  Tuileries  et  qui  est  très  ancien, 
Ambroise  Tardieu. 

Horlogers  de  Paris.  —  Je  deman- 
derai à  nos  collaborateurs  de  vouloir 
bien  me  donner  quelques  renseignements 
sur  des  horlogers  qui  ont  eu  dans  les 
siècles  derniers  une  certaine  notoriété  à 
Paris.  Je  trouve  le  nom  de  Gribelin  sur 
un  cadran  ;  est-ce  le  même  que  l'horloger 
du  roi  Louis  XIII  qui  est  orthographié 
Grébelin  ?  Sur  une  autre  horloge,  je  lis 
G.  I,  Champion,  et  le  nom  de  Jean  Coqne- 
relle  se  trouve  sur  une  pendule  religieuse 
ornée  de  peintures  et  qui  est  de  l'époque 
Louis  XIV.  Une  montre  ancienne  d'un 
travail  fini  et  dont  le  mouvement  est  re- 
marquablement travaillé,  porte  l'indica- 
tion de  Gloria  à  Rouen.  Enfin  je  cite  pour 
finir  Balihaiar  Martinotl 

H.  HussoN. 

Expositions  séculaires.  —  Les 
Parisiens  sont  friands  d'expositions.  A 
défaut  d'expositions  universelles,  les- 
quelles causent  surtout  des  fatigues  et  des 
ruines,  ils  préfèrent  les  expositions  an- 
nuelles, où  ils  sont  plus  chez  eux  et  dans 
lesquelles  on  leur  montre  tantôt  la  pierre 
et  le  fer,  tantôt  le  bois,  le  papier,  etc.  Ne 
serait-il  pas  possible,  pour  varier  encore 
plus, d'organiser  des  expositions  d'objets  de 
toutes  espèces  se  rapportant  à  un  seul  siè- 
cle et  de  faire,  une  année  l'exposition  du 
xvi®siècle,plus  tard  celle  du  xvu  ,etc  ,etc. 

CÉSAR  BiROTTEAU. 

Danse  des  tirailleurs  algériens. 
—  Les  soldats  de  nos  régiments  de  tirail- 
leurs algériens  exécutent,  dans  certaines 
circonstances  qu'il  serait  utile  de  préciser, 
une  danse  pour  laquelle  ils  font  usage  de 
sabres  ou  d'épées.  Pourrait-on  avoir  des 
renseignements  sur  cette  danse,  et  autant 
que  possible, des  photographies  ?  Les  indi- 
gènes qui  ^'y  livrent  proviennent-ils  d'une 
région  particulière  de    l'Algérie  f 

ISKATEL. 

Le«  De  profundis>^  aux  repas  des 
funérailles.  —  S'il  faut  en  croire  Walter 
Scott  (La  jolie  fille  de  Pertb.ch^p.  xxviii) 
à  la  fin  du  repas  qui  suivait  les  funérailles, 
les  highlanders  entonnaient  un  requiem 
avant  de  se  séparer.  J'ignore  si  cette  cou- 


tume s'est  maintenue  jusqu'à  nos  jours  en 
Ecosse.  Mais  je  puis  affirmer  que  dans 
certains  villages  de  Bourgogne, les  assis- 
tants,au  moment  des  toasts,  chantent  un 
De  profondis  en  chœur,  alors  qu'il  ne  se 
trouve  aucun  ecclésiastique  dans  l'assis- 
tance. 

Cet  usage  existe-t-il  dans  d'autres  pro- 
vinces ?  E.  M. 

p.  P.C.  —  De  quelle  époque  date  cette 
formule  inscrite  sur  les  cartes  de  visite 
pour  prendre  conac  ?  Alpha  , 

Les  Errata  dans  les  Tables  géné- 
rales de  r  «  Intermédiaire  ».  — Ne 
pourrait-on,  dans  l'intérêt  général,  ouvrir 
une  nouvelle  question,  celle  des  erreurs 
ou  omissions  à  signaler  dans  les  «  Tables 
générales  de  l'Iuiertncdiaire'î  » 

A  tous,  il  a  pu  nous  arriver  de  recher- 
cher dans  notre  excellent  journal  une 
question  ancienne  sans  en  trouver  aucune 
trace  dans  les  tables  publiées  en  1892  et 
1897.  Si  chacun  voulait  dès  lors  signaler 
cette  omission  aux  autres  chercheurs,  ce 
serait  quelquefois  leur  rendre  un  véritable 
service,  et  on  provoquerait  souvent  un 
renseignement  ou  une  rectification. 

PlETRO. 

Faizan,  paysagiste  suisse  [vers 
18 14  ou  1820].  —  l'ai  sous  les  yeux 
deux  grandes  Vues  de  Suisse,  gravées  et 
imprimées  en  couleur  :  La  ville  de  Genève 
et  son  lac  ;  —  la  ville  de  Neuchàtel  et 
son  lac,  de  0,68  centimètres  de  largeur, 
cliacune,sur  0.48  centimètres  de  hauteur, 
sans  les  marges.  —  Epreuves,  avant  la 
lettre,  simplement  signées,  à  la  pointe, 
dans  leur  marge  inférieure,  à  droite,  de 
ce  nom  :  «  Faizan  »>, tracé  en  très  menues 
lettres  cursives. 

Ces  deux  anciennes  gravures,  que  j'ai 
toujours  connues  dans  l'ancien  salon- 
Empire  de  ma  grand'mère,  aujourd'liui 
devenu  le  mien,  n'ont  elles  donc  jamais 
été  publiées  avec  la  lettre  avec  l'indica- 
tion du  titre,  du  nom  de  l'éditeur  et  de 
la  date  de  leur  publication  ? 

Pourrait-on  me  donner  quelques  détails 
sur  la  vie  et  les  œuvres  de  leur  auteur, 
«  Faizan  »,  sur  lequel  je  ne  trouve  rien, 
dans  les  nombreux  Dictionnaires  biogra- 
phiques ou  artistiques  qui  sont  en  ma 
possession  ?  Ulric  R.-D. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


629    - 


630 


30  octobre  190a. 


%é\)ûme^ 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
ionnel. 

Les  rianuscrits  et  les  nouvelles 
acqu'sitious  du  Cabinet  des  Estam- 
pes (XLVI,  ^61)  —  M.  Maurice  Tour- 
neux  me  deniande  trop  aimablement  une 
réponse  pour  que  je  la  lui  fasse  attendre. 
Certes  le  département  des  Estampes  pos- 
sède des  manuscrits  en  nombre  ;  la  plu- 
part ont  une  mention  sommaire  dans  le 
livre  intitulé  :  Le  Cabinet  des  Estampes, 
Catalogue  génétal  etfaisonné  des  collée 
tioHS  (Paris, Dentu  in-S")  ;  d'autres  ont  été 
inventoriés  dans  des  catalogues  spéciaux. 
Je  reconnais  cependant  qu'un  groupement 
de  ces  pièces  s'impose.  Mais  nous  avons 
dû  aller  au  plus  pressé,  et  dans  un  cabinet 
d'Estampes  le  plus  pressé  ce  sont  les 
Estampes.Nous  avons  été  obligés  de  satis- 
faire aux  besoins  nouveaux  du  public,  de 
nous  fournir  de  pièces  modernes,  de  pro- 
voquer des  dons,  en  réservant  pour  un 
peu  plus  tard  la  révision  générale  de  nos 
richesses.  Toutefois,  le  principe  de  l'in- 
ventaire de  nos  manuscrits  est  retenu 
depuis  longtemps,  j'ai  même  préparé  près 
de  mille    numéros  de  ce  catalogue. 

M.  Tourneux  souhaiterait,  de  plus, que 
les  nouvelles  acquisitions  du  cabinet  des 
Estampes  fussent  mentionnées  périodi- 
quement. 11  a  parfaitement  raison.  J'ai 
pu  jusqu'à  ce  jour,  grâce  à  l'amabilité  de 
nos  confrères  des  journaux  quotidiens, 
annoncer  nos  enrichissements  de  consé- 
quence, il  nous  manque  la  périodicité  d'un 
bulletin.  Le  cabinet  a  été  trop  longtemps 
oublié,  nous  pouvons  l'élever  d'un  coup 
aux  grandes  destinées  ;  ce  dépôt  qui  est 
le  premier  du  monde  entier,  est  le  dernier 
des  quatre  départements  de  la  Bibliothè- 
que nationale  en  importance. Son  budget, 
son  personnel  sont  inférieurs  à  ceux  des 
trois  autres  sections  ;  le  Bulletin  est  plus 
spécialement  consacré  aux  imprimés. 

Tout  ce  que  demande  M.  Tourneux  se 
fera,  mais  il  faut  nous  tenir  compte  de 
ceci  :  en  1880,  le  cabinet  avait  le  même 
nombre  de  fonctionnaires  et    ne  publiait 


que  de  rares  catalogues  ;  le  nombre  des 
lecteursétaitdevingtparjour,et  lenombre 
des  volumes  communiqués,  de  40  ou  50. 
Aujourd'hui  avec  le  même  personnel,  sans 
un  homme  déplus  —  avec  un  en  moins  — 
nous  recevons  quotidiennement  60  ou  80 
lecteurs,  nous  déplaçons  200  vol.  dont  le 
poids  matériel  est  considérable,  et  nous 
publions  dans  l'année  un  ou  deux,  quel- 
quefois trois  catalogues.  M  Maurice 
Tourneux, dont  la  parole  est  très  écoutée, 
aurait  une  bien  belle  tâche  à  remplir,  ce 
serait  de  montrer  que  notre  personnel  est 
insuffisant,  d'obtenir  son  augmentation  ; 
le  catalogue  des  manuscrits  serait  bien 
vite  terminé.  Henri  Bouchot. 


Armoiries  à  déterminer  :  d'azur 
à  trois  cœurs  d'or  (XLVI,  396,  519). 
—  Ces  armes  peuvent  être  celles  de  la  fa- 
mille La  Cour  de  Maltot,  M''  de  Basleroy, 
à  Caen,  dont  un  président  à  Paris,  et  une 
des  plus  anciennes  familles  de  la  noblesse 
normande.  d'Agnel. 


Le  véritable  sexa  du  chevalier 
d'Eon  (T  G.,  317;  XLV;  XLVI,  207, 
409,  589).  — je  possède  deux  mémoires 
d'apothicaire  et  un  mémoire  de  chirur- 
gien, datés  de  1782  et  1783,  et  relatifs 
à  des  médicaments  fournis  ou  à  des 
soins  donnés,  soit  à  cet  énigmatique  per- 
sonnage, soit  à  des  gens  à  son  ser- 
vice Tous  les  trois  sont  au  nom  de 
«  Mademoiselle  la  chevalière  d'Eon    ». 

Je  me  propose  de  présenter  prochaine- 
ment ces  documents  à  la  Société  française 
d'histoire  de  la  médecine^  récemment  fon- 
dée et  pour  laquelle  ils  sont  d'un  incon- 
testable intérêt.  D'  R.  Blanchard. 


Les  assiettes  peintes  de  Robert 
Hubert  (XLVI,  512).—  Ce  n'est  pas 
comme  paraît  le  croire  M.  B.  de  C.  pour 
une  fabrique  de  faïence  ou  de  porcelaine 
que  Hubert  Robert  peignait  des  assiettes 
sous  la  Révolution  C'est  pour  sa  dis- 
traction que,  sous  la  Terreur,  dans  sa  pri- 
son de  Sainte-Pélagie,  puis  de  Saint- 
Lazare,  il  a  peint  des  scènes  de  mœurs 
et  des  paysages  sur  des  plats  et  assiettes 
d'étain  aujourd'hui  très  rares, 

Erasmus. 


N»  984. 


L'INTERMEDIAIRE 


631 


632 


Armoiries  da  la  famille  de  Ro- 

chambeau  (XLVI,    563). 

Vimeur  de  Rochamhe.iu,  Sgr  d'Arrbloy. 
Rochambeau,  Villieis,  Thoré.  Maison  ancienne 
en  Vendomois,  titrée  Marquis.  Elle  a  donné 
un  gouverneur  et  bailli  du  Vendomois  au  xvin" 
siècle,  et  elle  fut  illustrée  par  le  général  de  ce 
nom  sous  la  République. 

Armes  :  d'azur,  nu  chevron  d'or,  accompa- 
gné de  trois  molettes  d'éperon  d' argent, deux 
et  une.  Le  nom  et  les  armes  de  Rochambeau 
ont  été  substitués,  en  1863,  à  M.  Achille  La- 
croix, par  le  dernier  représentant  de  la  fa- 
mille. 

Armoriai  du  yendomois  par  M.  A.  de 
Mande. 

La  devise  des  Rochambeau  était  :  Vivre 
en  preux,  y  mourir.  Jehan. 

Même  réponse  :  P.  D. 

Cbavalier  de  l'Empire  (XLVI,  341, 
4159,  573). —  Premier  statut  du  i*''mars 
1808: 

Article  11.  Les  membres  de  la  Légion 
d'honneur  et  ceux  qui,  à  l'avenir  obtiendront 
cette  distinction,  porteront  ce  titre  de  cheva- 
lier. —  Article  12  :  ce  titre  sera  transmissible 

à  la  descendance  directe en  se    présentant 

devant  l'archi-chancelier et    en   justifiant 

d'un  revenu  net  de  3000  fr.  au  moins. 

Décret  du  3  mars  1810:  Article  21.  Des 
Chevaliers  de  TEmpire.  Ce  titre  pourra  être 
accordé  à  ceux  ayant  bien  mérité  de  l'Etat  ou 
l'empereur. 

Quand  on  concédait  des  arii^oiries  à  un 
clievalier  de  l'Empire,  on  chargeait  une 
pièce  honorable  de  gueules  de  ses  armes, 
d'une  croix  de  la  Légion  d'honneur  d'ar- 
gent,s'il  appartenait  à  l'Ordre  et  s'il  n'en 
était  pas,  d'un  anneau  d'argent. 

La  CoussiÈRE 

* 
*  * 

L'institution  de  la  noblesse  supprimée  par 
décret  de  l'assemblée  constituante  du  igjum 
i790,futrétablie  par  Napoléon  PMe  30  mars 
1806.  Mais,  pour  éviter  toute  confusion 
avec  l'ancienne,  il  l'organisa  sur  de  nou- 
velles bases(Décret  du  i*'"  mars  1808). — 

Outre  le  droit  que  s'était  réservé  l'empe- 
reur d'anoblir  à  son  gré  ceux  qu'il  en  ju- 
gerait dignes,  un  certain  nombre  de  fonc- 
tions conféraient  par  elles-mêmes  le  droit 
de  porter  à  vie  un  titre  proportionné  à 
l'importance  de  la  situation. 

C'est  ainsi  que  les  membres  de  la  Légion 
d'honneur  et  de  l'ordre  impérial  de  la 
Réunion  portaient  le  titre  de  Chevalier  de 


l'Empire  et  avaient  la  faculté  de  rendre 
leur  titre  transmissible  à  leurs  des- 
cendants en  justifiant  d'un  revenu  de 
3000  francs  et  en  se  faisant  délivrer  des 
lettres  patentes.  C'était  par  conséquent  le 
moins  élevé  des  titres  dans  l'ordre  hiérar- 
chique, mais  il  conférait  la  noblesse  et 
donnait  le  droit  de  porter  des  armoiries 
dont  la  composition  était  fixée  f)ar  le 
prince  archi-chancelier,  et  surmontées 
d'une  toque  ornée  d'une  aigrette.  Les 
particules  et  les  couronnes  restaient  sup- 
primées, et  les  membres  des  anciennes  fa- 
milles ayant  déjà  des  armoiries  auxquels 
l'empereur  accorda  cette  distinction  en 
reçurent  de  nouvelles.  —  Ce  fut  ce  qui 
arriva  à  mon  grand-père.  J'ai  donné  le 
libellé  des  lettres  patentes  de  chevalier 
qui  lui  furent  octroyées  en  iScç,  dans  le 
i"""  tome  des  Souvenirs  du  lieutenant  géné- 
ral de  Reiset{c\ut  j'ai  publiés  chez  Calmann 
Lévy).  On  y  trouve  également,  pages  315 
à  323, des  détails  sur  l'organisation  de  la 
noblesse  impériale.  — La  Restauration  re- 
connut les  titres  concédés  par  l'Empire, 
mais  les  anciennes  familles  nobles  aban- 
donnèrent généralement  leurs  nouvelles 
armoiries  pour  reprendre  leur  ancien  bla- 
son. .        Vicomte  de  Reiset. 

Les  privilèges  de  CiipJo  Saint- 
Mard  (XLVI,  283.  415).  —  Après 
messieurs  Noël  Valois,  Besnard  et  Léon 
Marquis,  il  serait  inutile  de  parler  de 
Chalo  Saint-Mard,  si  l'histoire  de  ce  per- 
sonnage, par  sa  descendance  masculine 
et  féminine,  n'avait  pas  ainsi  conservé  un 
attrait  de  curiosité  actuel  et  toujours  vi- 
vant, pour  tous  ceux  qui  s'intéressent 
aux  anciennes  traditions  de  notre  chère 
patrie.  Cet  intérêt  est  accru  de  nos  jours, 
par  l'obscurité  non  encore  dissipée,  qui 
entoure  certains  points  de  la  chronique 
du  célèbre  pèlerin. 

La  preuve  de  l'attrait  qui  s'attache  à  la 
question,  se  retrouve  dans  le  soin  que  les 
membres  de  la  lignée,  ont  pris  à  toutes 
les  époques, de  faire  reconnaître  et  procla- 
mer leur  origine,  soit  pour  en  tirer  un 
profit  résultant  des  privilèges  de  leur 
extraction,  soit  par  devoir  pieux  et  légi- 
time fierté  de  revendiquer  comme  leur 
ancêtre,  un  homme  d'un  grand  courage, 
d'une  abnégation  admirable  et  d'un  dé- 
vouement  dont  le  caractère  est  aussi 
exceptionnel  que  digne  de  respect. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


633 


634 


30  octobre  lyoa 


Si,  jusqu'à  ce  jour,  l'histoire  de  ce 
personnage  a  semblé,pour  beaucoup, tenir 
de  la  légende  par  rapport  à  l'époque 
éloignée  où  il  vivait  et  au  motif  de  sa 
célébrité,  les  plus  récents  documents  per- 
mettent maintenant  d'établir  la  réalité  des 
événements  qui  le  concernent,  son  ori- 
gine et  ses  descendances  masculine  et 
féminine. 

Avant  renonciation  des  preuves  relati- 
ves à  ces  différents  points,  qu'il  nous  soit 
permis,  tout  d'abord,  comme  suite  à  l'ar- 
ticle de  \ Intermédiaire  du  20  septembre, 
de  rappeler  succinctement  ici  l'histoire 
vrai  1  ent  extraordinaire  du  maire  de 
Chalo.  Cette  aventure  d'ailleurs  est  igno- 
rée du  plus  grand  nombre,  dans  ses  dé- 
tails et  dans  ses  suites. 

Parmi  les  serviteurs  et  familiers  de  sa 
maison  royale,  Philippe  1"  comptait  au 
nombre  des  plus  dévoués,  son  fidèle 
chambellan  (disent  les  uns),  Eudes, 
homme  libre,  petit  noble  fieffé,  origi- 
naire du  village  de  Saint-Mard,près  Dam- 
martin,  ainsi  que  nous  le  démontrerons 
dans  la  suite.  —  Il  lui  avait  confié, comme 
ma/r^,  l'administration  de  son  domaine  de 
Chalo,  avec,  prétendent  l'histoire  ou  la 
légende,  le  titre   de  châtelain    d'Eiainpes. 

Le  roi, dit  M.  Léon  Marquis  (1),  avait 
fait  le  vœu  d'aller,  armé  de  toutes  pièces, 
visiter  le  tombeau  du  Christ  à  Jérusalem, 
de  suspendre  ses  armes  dans  le  Temple 
et  de  l'enrichir  de  ses  dons  ;  mais  les 
prélats  et  les  seigneurs  du  royaume,  pré- 
voyant les  dangers  qu'occasionnerait  son 
absence,  s'efforcèrent  de  le  retenir. 

Alors,  son  serviteur  Eudes  offrit  d'en- 
treprendre lui-même  le  voyage  à  la  place 
du  roi.  Il  partit  à  pied, armé  de  toutes  pièces, 
comme  dans  un  jour  de  bataille,  et  por- 
tant dans  la  main  un  cierge  qu'il  allumait 
en  certaines  occasions.  Il  alla  en  cet  équi- 
page, jusqu'à  )érusalem,  sans  dépouil- 
ler ni  ôter  sa  cotte  de  maille  et  son 
casque.  Il  employa,  dit-on,  deux  ans  à 
accomplir  le  pèlerinage,  tant  pour  la  lon- 
gueur et  la  difficulté  des  chemins,  qu'à 
cause  de  la  pesanteur  de  son  armure, qu'il 


(i)  Chalo-Saint-Mard,  poème,  suivi  de 
l'histoire  du  pèlerin  Eudes-Ie-Maire,dit  Chalo 
Saint-Màrd  avec  notes  historiques  et  généalo- 
giques sur  sa  postérité,  par  M.  Léon  Marquis, 
Etampes  1897,  chez  L.  Humbert  Drot,  lib. 
éd. 


laissa  suspendue  dans  le  Temple  du  Saint 
Sépulcre,  où,  plusieurs  siècles  après,  on 
la  voyait  encore,  ainsi  qu'un  tableau  d'ai- 
rain, mémorial  de  son  vœu. 

Le  noble  pèlerin,  qui  1  un  des  premiers, 
fit  ce  long  voyage  vers  les  lieux  saints, 
avait  laissé  sa  femme,  son  fils  Ansoldc  ou 
Lancelot,  et  ses  cinq  filles  sous  la  garde 
du  roi.  Son  retour  tians  sa  patrie  fut  le 
signal  des  honneurs  dont  le  prince  se; 
plut  à  le  combler. 

En  témoignage  d'estime  et  de  satisfac- 
tion pour  le  service  signalé  qui  lui  était 
rendu,  Philippe  V ,  par  une  charte  d^itée 
d'Etampes,selonlesunsdemars  1083,  selon 
les  autres  de  mars  1085.  lui  accorda, ainsi 
qu'à  ses  six  enfants  et  à  tous  leurs  des- 
cendants tant  en  ligne  masculine  que 
féminine,  de  très  beaux  privilèges,  dont 
le  plus  remarquable  était  que  tout  fisca- 
lin,  ou  serf  du  roi,  qui  épouserait  une  des 
filles  de  Eudes  de  Saint-Mard,  maire  de 
Chalo,  serait  affranchi  de  toute  servitude  ; 
ce  qui  a  fait  dire,  mais  peut-être  à  tort, 
ajoute  M.  L.  Marquis,  que  les  filles  de 
cette  famille  anoblissaient  leurs  maris. 

Non  seulement- ces  descendants  étaient 
libres,  mais  ils  étaient  exempts  de  la 
plupart  des  impôts  et  droits  quelconques 
perçus  dans  le  royaume  pour  le  compte 
du  roi  ou  de  ses  vassaux,  tant  par  terre 
que  par  eau,  et  notamment  de  tous  les 
droits  énumérés  dans  les  lettres  de  Com- 
mittitmis  délivrées  par  les  Maîtres  des 
requêtes  de  l'Hôtel,  et  dont  voici  la  liste 
exacte  d'après  dom  Fleureau  :  péages, 
barrages,  ports,  passages,  placéages.  en- 
trée de  vin, huitième, douzième, vingtième, 
taille,  taillon,  fortifications,  criées  em- 
prunts, travers,  coutumes,  boues,  chan- 
delles, gardes,  droits  d'entrée,  gabelles  ; 
de  tous  autres  droits,  charges  de  tutelle, 
curatelle,  commissions  et  autres  charges 
et  servitudes  quelconques. 

Ils  étaient  encore  exempts  d'autres  cor- 
vées, notamment  du  guet  dans  la  ville  de 
Paris,  pendant  une  certaine  période  du 
xvi«  siècle. 

Si  la  franchise  et  les  exemptions  ne 
procuraient  pas  la  noblesse,  du  moins, 
elles  assimilaient  en  quelque  sorte  les 
liguugers  aux  nobles,  qui  étaient  exempts 
de  la  taille  ;  et  de  fait,  ils  purent  s'allier 
aux  plus  anciennes  et  aux  'plus  illustres 
familles  nobles,  comme  nous  le   verrons 


N"  984 


L'INTERMEDIAIRE 


635 


636 


ci-apres . 

D'après  Favyn.  historien  delà  Navarre 
—  «  les  plus  riches  marchands  des  villes 
«  frontières  du  royaume  recherchaient  en 
«  mariage  les  filles  du  sire  de  Chalo,  afin 
«  de  pouvoir  en  toute  liberté  trafiquer 
«  francs  et  quittes  de  tous  droits,  -  ce 
«  qui  faisait  marier,  dit-il,  les  filles 
«  d'Etampes  et  des  environs,  sans  bourse 
«  délier.  »  —  Ce  fait  a  donné  lieu  au  pro- 
verbe :  «  Facile  à  marier  comme  les  filles 
d'Etampes.  y 

L'original  de  la  charte  célèbre  n'e  t 
pas  parvenue  jusqu'à  nous,  il  est  vrai, 
mais,  en  1248,  sa  réfection  eut  lieu,  et 
cette  pièce  légalement  authentique,  servit 
à  faire  confirmer  le  privilège,  dont  l'exis- 
tence certaine  est  prouvée  par  un  grand 
nombre  d'ordon'  ances  et  d'édiis. 

Un  règlement  de  saint  Louis,  de  1229, 
exempta  du  guet  de  Paris,  toutes  les  per- 
sonnes de  la  lignée  de  Eudes  de  Chalo. 
Saint-Mard,  dont  \z  femme,  y  est-il  dit, 
affranchit  le  mari  et  dont  il  y  avait,  dès 
cette  époque,  plus  de  3.000  individus. 

Les  rois  ses  successeurs,  après  de  nou- 
velles vérifications  par  les  Maîtres  des 
Requêtes  de  l'Hôtel,  confirmèrent  cons- 
tamment la  teneur  des  lettres  de  1083 
ou  108^  jusqu'en  1598,  époque  à  laquelle 
Henri  IV,  à  h  suite  d'une  assemblée  des 
notables  tenue  à  R()uen,  abrogea  entière- 
ment le  privilège.  L'Edit  ne  fut  cependant 
pas  vérifié, 

La  Franchise  résista  n/anmoins,  encore 
jusqu'au  3  juillet  1602, époque  à  laquellele 
parlement  l'abrogea  de  nouv eau, cédant  a ii. 
très  exprès  commandement  du  roi. 

En  1622  et  en  1635,  cependant,  des 
sentences  des  Tvlaitres  des  Requêtes  de 
l'Hôtel,  des  lettres  de  Louis  XIII  confirma- 
tives  de  partie  des  exemptions  revendi- 
quées en  vertu  des  termes  de  la  première 
concession,  viennent  allester  jusqu'à  quel 
point  allait  l'obstination  des  descendants 
d'Eudes  de  Saint-Mard.  Si  donc, d'après  ce 
qui  précède,  le  privilège  revendiqué  a  été 
confirmé  pendant  plus  de  sept  siècles,  il 
faut  reconnaître,  que, s'il  y  a  eu  mystifica- 
tion, on  a  reconnu  un  peu  tard,  qu'une 
charte  authentiquement  vérifiée  sous  saint 
Louis,  n'avait  pas  la  valeur  désirable. 
en  partie  contestée  par  d'Hozier.  La  perspi- 
cacité tardive  du  juge  d'armes  de  Louis  XIV, 
ferait  ainsi  peu  d'honneuraudiscernement 
d'une  longue  suite  de  princes  et  à  celui  des 


nombreux  jurisconsultes  qui  se  sont  occu- 
pés de  la  question,  de  l'époque  de  saint 
Louis  à  celle  du  Roi  Soleil. 

Les  privilégiés  bien  que  disséminés 
dans  toute  la  France,  se  retrouvaient 
surtout  dans  la  Beauce,  le  Gâtinais,  et 
notamment  dans  les  villes  de  Paris, Orléans, 
Chartres,  Dourdan,  Monthléry,  Toury, 
Nemours,  Puisaux,  Creil,  etc.  Six  cents 
des  enfants  des  privilégiés  vinrent  à 
Etampes  aux  obsèques  de  la  reine  Anne. 
D'après  Fav}'n,  leur  nombre  atteignait 
trente  mille  au  xvi'  siècle,  d'autres  disent 
cinquante  mille  et  même  soixante  dix 
mille . 

Il  existe  très  certainement  de  nos  jours, 
un  nombre  assez  considérable  de  descen- 
dants de  ces  privilégiés  ;  mais,  comme  le 
dit  très  justement  M.  Léon  Marquis,  la 
difficulté  est  de  trouver  les  preuves  et  les 
généalogies  par  suite  des  changements  de 
noms  produits  par  des  alliances.  On  peut 
cependant  en  citer  un  certain  nombre. 

La  plupart  deceux  qui  se  disent  descen- 
dants du  pèlerin,  par  les  femmes, sont 
issus  d'une  famille  Chartier,  tirant  son 
origine  d'Alain  Cbartier,  fiscalin  de  Phi- 
lippe i'''  qui  avait  épousé  Tiphainc  de  Chalo, 
l'une  des  cinq  filles  d'Eudes,  et  sœur 
d'Ansohîe  ou  Lancelot  de  Saint-Mard,  qui, 
lui  aussi,  comme  la  preuve  en  est  facile,  a 
laissé  postérité. 

Par  leur  alliance  avec  les  Cbartier  sei- 
gneurs d'AJainville,un  grand  nombre  de 
familles  sont  devenues  lignagères  de  Chah 
et  même  des  plus  nobles  et  illustres. 

Citons  notamment,  comme  ayant  fait 
partie  de  la  lignée  ou  comme  en  descen- 
dant en  ligne  directe,  les  branches  de  familles 
dont  les  noms  suivent  : 

D'Aguesseau,  des  Acres,  d'Andccy, 
Baron,  Brière  de  Valign3^  de  Barville,  de 
Belleforière.de  Soyecourt,de  Béranger,  de 
la  Bigne,  deBizemont,  de  laBoissière  Bou- 
guier,  de  Boullene  de  Crèvecœur,  Boutet, 
Brachet,de  Bragelongne,Bredet,  de  Brière , 
deMondétour,deChassebras,Choppind'Ar- 
nouville, Dubois  deCourval,  de  la  Meung, 
Geoffroy  Saint-Hilaire,  Gréau  d'Haute- 
roche,  Hémard,  Hennequin,  de  Jeux,  de 
Launoy,  Le  Chartier  de  la  Hinière,  Le 
Chartier  de  Scdouy  du  Mesnil,  Le 
Chartier  de  la  Varignière,  de  Laumoy, 
Le  Coigneux,  de  Ledoux  de  Melleville, 
Le  Gendre  de  Lucay,Le  Prévost  du  Lis 
de  Longueil,  de  Luynes,  de  Mesgrigny, 


DES  CHERCHKUR.S  ET  CURIEUX 


637    ~ 

deMesrnes,Molé,de  Montesquiou-Fézensac 
de  Montholon,  de  Morogues.de  Noailles, 
d'Ormesson,  Petiton,  de  Poilloue  de  Saint 
Mars,  de  Primelé,de  Rochefort.de  Saintes, 
de  Ségur,  de  Sèves,  Teste,  de  Tronçon 
du  Coudray ,de  Villeneuve  de  Vence. 

Beaucoup  de  représentants  de  ces  fa- 
milles qui  se  sont  autrefois  illustrées, 
soit  dans  l'armée,  soit  dans  la  magistra- 
ture sont  toujours  existants  ;  ils  restent 
comme  le  témoignage  vivant  des  princi- 
paux épisodes  de  l'histoire  nationale. 

—  Cam. 

Substitution  do  nom  et  d'armes 
(XLVI,  171,298,401,521)  — Voici  ceque 
j'ai  trouvé  dans  :  le  Mémoire  historique 
sur  les  seigneurs  de  Ba:(eiitin,  de  zMon- 
faiiban,  de  Herviïly,  de  Malapert,  d'après 
'P.  d'Ho{ier  (p.  XI  de  l'Introduction), 
publié  à  Anvers  chez  Henri  Manceaux,  en 
1860: 

Cession  des  droits  de  noblesse  du  cri  et 
des  armes  de  Bazentin  en  faveur  de  Jean  de 
Heivilly,  dit  Malapert. 

A  tous  ceux  qui  ces  présente  lettres  verront 
ou  oiront  Robert, Seigneur  de  Herviïly  Che- 
valier Chambellan  du  Koy  notre  Sire  (Charles 
VI),  Salut.  Sachent  tous  que  comme  à  moy 
soint  et  appartiennent  d'y  plain  droit  et 
comme  chief  les  plaines  armes  de  Bazentin  en 
Arthois  à  moi  venues  et  descendues  par  la 
succession  et  trespas  de  feu  Monsieur  Renaud 
jadis  et  dernièrement  Sr  du  dit  Bazentin  les- 
quelles armes  sont  d'azur, h  fleui^  de  lis  d'ar- 
gent et  cry  Montauban  —  je  nay  ni  suis  do- 
rénavant halliez  d'avoir  aulcuns  enfants  ni 
hoirs  de  mon  corps.  Pourquoi  elles  pourraient 
être  deschues...  Pour  la  bonne  amour  et 
affection  naturelle  que  iai .  A  }e  Han  de  Har* 
villi  dit  Malapert  escuiez  mon  nepveu  et  par 
l'advis  conseil  accort  et  consentement  dit  sur 
ce  à  plusieurs  de  mes  amis  charnels  et  autres 
personnes  notables  à  ce  appelés...  je  ay  donné 
cédé,  délaissé  et  transporté-au  dit-pour  luy 
et  ses  hoirs  successeurs.  —  les  dites  armes  et 
cry  de  Bazentin...  avec  tout  el  droit  domina- 
tion et  seigneurie  . ,  pour  les  avoir  et  porter 
plainement  et  entièrement.,  dès  maintenant  et 
à  toujours  perpétuelement  et  héréditablement 
comme  ses  propres  armes  et  cry  sauf  tant  que 
en  icelles  armes  aura  un  cartier  d'or  au  chief 
devant  par  manière  de   différence. 

En  témoignage  de  ce  ay  selle  ses  présentes 
lettres  de  mon  propre  scel  qui  furent  faites 
et  données  l'an  de  grâce  mil  quatre  cent  et 
trois  le  '.2  jour  du  mois  de  juillet 

...Estait  escrit  dessous  et  signé.    .. 

j'ai  remplacé  par  des  points  (.  .)  nom- 
bre de  passages  qui  auraient  trop  allongé 


30  octobre  1902 
638 '■ 


cette  lettre  ;  mais  je  suis  tout  disposé  à 
donner  le  texte  complet  sur  la  demande 
d'un  ophélète. 

A.  Corde. 

Evoques  (XLVI  ;  564)  —  Quand  un 
évêque  est  préconisé,  le  pape  lui  assigne 
toujours  un  siège,  titulaire  ou  résiden- 
tiel. Quand  un  évêque  démissionne,  il 
est  créé  titulaire  d'un  autre  siège.  Pour 
les  évêques  de  l'ancien  régime  qui  ne 
furent  pas  replacés  au  Concordat,  la  si- 
tuation est  bien  différente  :  ils  furent  dé- 
posés par  Pie  VII,  qui  par  la  Bulle  Qiii 
Chrisii  Doinini  déclara  leurs  sièges  <*  li- 
bres et  vacants  ».  Il  ne  faut  pas  oublier, 
en  effet,  que  ces  prélats  étaient  en  révolte 
ouverte  contre  le  Saint-Siège,  qui  leur 
avait  demandé,  pour  le  bien  de  la  paix, la 
démission  volontaire  de  leurs  évéchés. 

F.  UZUREAU. 

* 

*  * 
Le  .Souverain  Pontife  assigne  toujours 

un  titre  à    tous    les  ecclésiastiques    qu'il 

promeut  à  l'épiscopat,  et  cela   est  établi 

ainsi  depuis  une  trèshaute  antiquité. 

Les  prélats,  qui  doivent  administrer 
un  diocèse  existant  et  constitué,  reçoi- 
vent le  titre  de  leur  ville  épiscopale  et 
sont  appelés  résidentiels. 

Les  autres  prélats  sont  dits  titulaires  et 
reçoivent  en  titre  le  nom  d'une  ancienne 
ville  épiscopale  dont  le  diocèse  est  ac- 
tuellement supprimé.  Les  archevêques  ou 
évêques  titulaires  sont:  1°  —  Les  person- 
nages élevés  aux  honneurs  épiscopaux  à 
cause  des  hautes  fonctions  qu'ils  ont  à 
remplir,  tels  les  nonces,  les  délégués 
apostoliques,  etc.;  2°  —  Les  administra- 
teurs d'importantes  chrétientés  établies 
en  pays  de  missions,  mais  non  encore 
érigées  en  diocèses  :  ces  évêques  mis- 
sionnaires sont  nommés  actuellement  Vi- 
caires apostoliques  ;  30  —  D'anciens  évê- 
ques résidentiels  ayant  quitté  leur  siège 
et  avant  reçu  du  Saint-Siège,  un  titre  ho- 
noraire par  manière  de  compensation  ou 
de  récompense. 

Notons  toutefois  qu'un  évêque  résiden- 
tiel, se  retirant  par  voie  de  démission  ou 
autrement,  ne  reçoit  pas  nécessairement 
l'attribution  d'un  évèché  titulaire,  et  que, 
lerecevant,  il  n'est  pas  obligé  non  plus 
de  l'accepter.  Dans  les  deux  cas,  cet  évê- 
que conserve   le  titre    de    l'évêché   qu'il 


N»  984. 


L'INTERMEDIAIRE 


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640 


abandonne,  mais  le  fait  précéder  de 
l'adjectif  ancien. 

La  page  343  de  Y  Annuaire  Pontifical 
catholique  de  Mgr  Battandier  (année  1902J 
contient  la  liste  des  Dignitaires  ecclésiasti- 
ques qui  ont  occupé  des  sièges  résidentiels  ou 
titulaires.  On  y  lit  vingt-deux  nomsparmi 
lesquels  je  relève  ceux  de  deux  français  : 
le  cardinal  Mathieu,  ancien  archevêque 
de  Toulouse  et  monseigneur  Pagis,  an- 
cien évèque  de  Verdun.  Tous  les  autres 
évêques  français  qui  vivent  actuellement 
retirés  de  leur  siège,  sont  évêques  titu- 
laires. 

Les  chanoines  de  première  classe  de 
Saint-Denis  devaient.jepense, comme  tous 
les  anciens  évêques,  avoir  presque  tous  le 
titre  d'un  archevêché  ou  évêché  titulaire  ; 
mais  je  ne  vois  aucune  raison  pour  que 
l'on  n'ait  pas  pu  compter  dans  leur  nom- 
bre d'anciens  évêques  dépourvus  d'un 
évêché  titulaire.  11  faudrait  avoir  sous  les 
yeux,  leur  liste  complète  pour  contrôler 
le  fait.  Un  des  derniers  d'entre  eux,  mon- 
seigneur Maret,  primicier  du  célèbre 
chapitre,  était  évêque  titulaire  de  Sura. 

Les  évêques,  déposés  à  l'époque  du 
Concordat,  devenaient  par  le  fait  même 
simplement  anciens  évêques  de  leur 
siège.  Ils  eurent  des  sorts  différents,  que 
nous  ne  pourrions  déterminer  qu'en  pas- 
sant la  revue  de  leurs  noms,  l'histoire  en 
mains.  On  trouverait  parmi  eux,  si  mes 
souvenirs  sont  exacts,  des  évêques  rési  ■ 
dentiels,  pourvus  de  nouveaux  sièges 
après  le  Concordat,  des  évêques  titu- 
laires et  des  anciens  évêques  sans  nou- 
veau titre.  Henri  Debout. 


*  ♦ 


1°  Le  pape  assigne  toujours  et  a  tou- 
jours assigné  un  titre  ou  unsicge  à  chaque 
évêque,  un  siège  quand  l'ëvêché  existe 
encore,  un  titre  quand  l'évêché  n'est 
plus  qu'un  souvenir.  Entre  l'évêque  rési 
dentiel  et  l'évêque  titulaire  il  n'y  a  que 
la  difTércnce  de  la  résidence  obligatoire 
pour  le  premier. 

C'est  un  décret  du  3  mars  1882,  rendu 
par  la  propagande.qm  a  supprimé  l'appel- 
lation d'évèque  in  partibiis  pour  adopter 
celle  d'évcque  titulaire. 

Il  y  a  quatre  sortes  d'évêques  titulaires  : 

I"  Les  anciens  évêques  résidentiels  qui 
donnent  leur  démission.  D'habitude,  le 
Pape  les  crée  archevêques  de  quelque  titre 
ancien  : 


Mgr  Carmené, ancien  évêque  de  la  Mar- 
tinique est  archevêque  d'Hieropolis  ; 

Mgr  Larue,  ancien  évêque  de  Langres, 
est  archevêque  de  Péluse . 

(Notez  qu'il  n'est  pas  nécessaire  qu'un 
ancien  évêque  résidentiel  reçoive  un 
titre.  Ainsi  Mgr  Pagis,  ancien  évêque  de 
Verdun, n'en  a  pas.) 

2°  Les  nonces  :  Mgr  Lorenzelli,  nonce  à 
Paris  est  archevêque  de  Sardes; 

3°  Les  vicaires  apostoliques  des  mis- 
sions ; 

4"  Les  coadjuteurs  des  évêques  résiden- 
tiels (le  gouvernement  français  n'en  ad- 
met plus). 

Les  chanoines  de  reclasse  de  Saint- 
Denis  étaient  ou  d'anciens  évêques  (sans 
plus)  ou  des  archevêques  titulaires.  Le 
fameux  Mgr  Maret,  primicier, était  arche- 
vêque de  Sura. 

Pour  répondre  au  dernier  paragraphe, 
on  ne  peut  pas  être  nommé  évêque  tout 
court. 

Mais  on  peut,  si  on  a  été  évêque  rési- 
dentiel,être  ancien  évêque  tout  court. 

Jean  de  Bonnefon. 

Protonotaires  apostoliques  (XLVI, 
564).  —  Les  protonotaires  apostoliques 
qui  résident  en  France,  se  mettent  par- 
fois en  violet  et  portent  la  mitre  ;  ils  ont 
un  anneau  et  des  armes,  mais  ne  portent 
point  la  crosse.  F.  U. 

♦ 

Mon  aimable  confrère  La  Coussière 
trouvera  tous  les  renseignements  qu'il 
désire  sur  les  Protonotaires  apostoliques 
dans  «  le  Costume  et  les  usages  ecclésias- 
tiques selon  la  tradition  Romaine, par  Mgr 
Barbier  deMontault.  2  volumes  in-octavo 
paru  chez  Letouzey,  éditeur,  17  rue  du 
Vieux-Colombier  ». 

Je  regrette  de  n'avoir  pas  ces  deux 
volumes  sous  la  main  pour  répondre 
d'une  façon  précise  à  la  demande  qui  est 
faite,  mais  ces  ouvrages  sont  aujourd'hui 
en  vente  chez  M.  l'Abbé  Girou,  curé  de 
Hommes  (Indre-et-Loire j  chargé  de  la 
vente  de  toutes  les  œuvres  de  Mgr  Bar- 
bier de  Montault.  B.  de  Rollière. 


Pièce  d'or  vénitienne  (XLVI, 
507;. —  Sans  être  très  rare,  la  pièce  de 
20  francs  <^  l'Italie    délivrée  à  Marengo  » 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  octobre  1902. 


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est  assez   recherchée. 
de  25  à  30  francs. 


Elle  vaut,  à  Paris, 
G.  G. 


Dames  védianliennfS  (XL).  — Les 

védinntiens,  peuple  de  race  ligure,  étaient 
établis  dans  la  vallée  du  Var  et  les  can- 
tons limitrophes.  Cimiez,  Cemeneîuni,  — 
dont  Auguste  fit  la  cité  de  plaisance  de 
riches  Romains  qui  venaient  y  rétablir 
leur  santé,  —  était  leur  capitale. 

A  Tourette,  à  l'intérieur  de  la  chapelle 
Saint-Sébastien,  parfaifemént  disiincie  de 
r église paroissiah\tsi  l'inscription  deman- 
dée qui  rappelle,  sans  doute,  la  fin  de 
quelques  matrones  de  Cimiez  : 

MATRONIS     VEDIANTIBUS 

P.   ENISTALIUS.   P.  F.  CL. 

CEMENEL.     OPTIO  AD    ORD. 

LEG.    XI.    PRIMIGENI^ 

•CXM  FIDELIS.L.   M.   P. 

11  doit  être  parle  de  ce  monument  épi- 
graphique  dans  l'œuvre  récente  du  savant 
M.  Henri  Moris  sur  le  département  des 
Alpe.«;-Maritimes,  mais  n'ayant  pu  donner 
le  titre  exact  de  l'ouvrage,  il  ne  m'a  pas 
été  possible  de  le  consulter  à  la  Biblio- 
thèque nationale.  A.  S.,  e. 

Henii  Moris.  Au  pays  bleu  (Alpes-Maritimes). 
Paris  1901, gr.  in-4°(L*K.  2694).  11  n'y  est 
aucunement    traité    de  l'inscription  ci-dessus. 

La  famille  desBaïf  (XLVl,  342,464, 
526,  582).  —  La  province  estloin  de  Paris 
et  par  conséquent  loin  dessources  et  de 
toute  sérieuse  documentation.  Mes  aima- 
bles confrères  de  \' Intennédiaire  l'ont  com- 
pris et  je  leur  adresse  un  sincère  merci. 
Cependant,  si  l'on  veut  bien  se  reporter 
aux  questions  on  verra  que  la  première 
seule  a  reçu  de  très  intéressantes  ré 
ponses  La  2''  aurait  dû,  je  crois, tenter  les 
chercheurs  et  j'ose  espérer  encore.  Enfin 
j'ajoute  une  4^  question  :  Je  désirerais  con- 
naître toutes  les  études  sur  les  Baïf  :  livres, 
articles  de  revues  ou  de  journaux.  C'est 
beaucoup  demander,  mais  avec  Vlnter- 
Dicdiaire  rien  n'est  impossible. 

Paul  d'Iny. 

Le  général  Dupucli  (XLVl,  4,2, 
590).  —  Pierre  Morand  Dupuch  ou  du 
Puch,  maréchal  de  camp,  devint  seigneur 
d'Ignaucourt  en  Picardie  (aujourd'hui 
canton  de  Moreuil, Somme)  quelque  temps 
avant  la  Révolution  par  suite  de  son  ma- 
riage   avec    la    fille    unique    de    Ménelé- 


Hyacinthe  de  Bonnaire,  chevalier,  sei- 
gneur d'Ignaucourt, et  de  Namps-au-Mont. 
Après  la  mort  de  son  mari,  M™*  Dupuch 
vendit  le  château  d'Ignaucourt  et  ses  dé- 
pendances en  1834.  (Voir  l'ouvrage  de 
notre  collaborateur  M.  Alcius  Ledieu, 
Notices  et  choix  de  documents  inédits  pour 
servira  l'histoire  de  la  Picardie,  Paris,  A. 
Picard,  1893,  t.  I,  p.  172).  K. 

VEtat  militaire  de  1789  porte  quatre 
officiers  de  ce  nom  : 

1°  Dupuch  (de),  chef  de  brigade  (major) 
dans  Metz-Artillerie  ;  2^  Dupuch,  capi- 
taine commandant  de  grenadiers  dansEn- 
ghien-Infanterie  ;  3°  Chevalier  Dupuch, 
capitaine  en  second  de  chasseurs,  même 
régiment  ;  4"  Morand  Dupuch,  lieutenant 
en  second,  même  régiment.  Ci  joints  les 
états  de  service,  assez  incomplets,  des 
deux  premiers,  qui  parvinrent  au  grade 
d'officier  général  dans  les  premières 
années  de  la  Révolution. 

i"  Pierre  Morand  du  Piich  de  Gran- 
genetive,  élève  d'artillerie  à  la  Père.  1753 
— -  sous  lieutenant,  1757  —  capitaine, 
1766  —   chef  de    brigade  (major),  1782 

—  devenu  lieutenant-colonel  au  7'"'  d'ar- 
tillerie (ci-devant  Toul)  à  la  formation 
de  1791  —  légèrement  blessé  au  bras  à  la 
défaite  de  duiévrain,  (29-30  avril  1792). 

—  Biron  le  déclarait  alors  «  officier  d'ar- 
tillerie de  la  plus  grande  distinction  >^  — 
devenu  colonel  du  7™*  d'artillerie,  3  juin 

1792  —  général  de  brigade,  8  mars 
•793    —   général   de   division,    15    mai 

1793  —  le  12  juillet  1793  remplaça  mo- 
mentanémenl  Kilmaine  dans  le  comman- 
dement de  l'armée  des  Ardennes  —  dis- 
paraît des  cadres  la  même  année.  {Etats 
de  l'artillerie  — -  Susam  —  Moniteur  — 
Historique  du  10^  Dragons). 

2°  Pierre  Morand  Dupuch.  né  le  1 6  juin 
1742,  à  Eymet,  en  Périgord  —  enseigne 
dans  Enghien,  i7'^8  —  en  177 1  :  «  très 
intelligent  ;  de  la  meilleure  conduite  »  — 
major  dans  Conti,  1789  -  en  janvier 
1790,  M.  de  la  Tour  du  Pin  louait 
«  les  soins  intelligents  >^  apportés  par 
M.  Dupuch  au  maintien  de  la  discipline 
et  du  bon  ordre  dans  Conti,  en  février 
1790,  M.  Dupuch.  major  commandant  le 
régiment  de  Conti.  et  les  officiers  de  ce 
régiment  en  garnison  à  Amiens,  étaient 
nommés  citoyens  de  cette  ville  :  devenu 
second    lieutenant-colonel   du    Si*"  régi- 


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L'INTERMEDIAIRE 


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ment  (ci-devant  Conti)  à  la  formation  de 

1791,  colonel   de  ce    régiment,  27    mai 

1792,  général  de  brigade,  8  mars   1793. 
Le  ■)''  .Jacques  Morand  ^chevaWev  Dupitch , 

né  le  7  septembre  1775  a  Razac  d'Eymet, 
en  Péngord,  capitaine  en  second  dans 
Enghien  en  1784,  abandonna  en  1791, 
émigraet  servit  à  l'armée  de  Condé  comme 
chasseur  noble  à  la  Cie  n"  10  (composé 
des  officiers  des  régiments  de  Bresse  et 
Enghien)  ;  nommé  chevalier  de  Saint- 
Louis  en  août  1795. 

Je  n'ai  rien  sur  le  quatrième. 

Ces  états  de  service  incomplets  sont 
sujets  à  révision.  Quelque  confrère  inter- 
médiairiste  pourrait-il  les  compléter  et 
aussi  fournir  quelques  détails  sur  la 
famille  Morand  du  Puch  ? 

S.  Churchill. 

La  postérité  de  Crassous  (XLVI. 
396,  591).  —  Errata  ;  col  592,  ligne  iq, 
délivrer  copie,  au  lieu  de  déclarer  copie, 
col.  592,  ligne  26,  F"^  459I  ,  au  lieu  de 
F7.  4591. 

J'ai  cru  devoir  m'étendre  sur  le  conven- 
tionnel Crassous  parce  qu'il  n'avait  été 
jusqu'à  présent  l'objet  d'aucun  article  im- 
portant. La  Biographie  Michaud  lui  donne 
par  erreur  le  prénom  de  Paulin.  En  1794, 
il  était  commissaire  en  Seine-et-Oise  et  à 
Paris  ;  en  1796,  juge  civil  au  tribunal  du 
département  de  la  Dyle.  J'ignore  les  cau- 
ses de  sa  détention  ;  il  n'a  pu  être  accusé 
de  modérantisme  puisqu'il  fut  l'ami  de 
Billaud-Varennes  auquel  il  dénonça  les 
modérés  Rochelais.  Le  2  brumaire  an  4 
(24  oct.  1795J,  du  ^ont  Michel,  il  adressa 
au  Comité  de  Salut  public,  la  Conven- 
tion ayant  terminé  sa  session,  une  longue 
lettre  pour  protester  contre  son  incarcé- 
ration et  supplier  qu'on  ne  le  laisse  pas 
mourir  de  froid  et  de  misère  dans  sa  prison. 

J'extrais  de  cette  lettre  le  passage  sui- 
vant dans  lequel  Crassous  parle  de  sa 
femme  et  de  sa  fille  : 

Je  suis  placé  au  milieu  de  la  mer,  logé  au 
i8e  étage,  exposé  à  tous  les  vents  qui  sont 
toujours  de  la  plus  grande  violence  :  les  mau- 
vais temps  qui  régnent  depuis  deux  décades 
m'ont  donné  les  fièvres  ;  il  n'y  a  ni  chirurgien, 
ni  secours  qu'à  plus  de  deux  lieues  ;  on  ne 
peut  avoir  du  bois  par  aucun  moyen,  et  les 
autres  choses  ne  s'achètent  plus  qu'avec  du 
numéraire  ;  non  seulement  je  n'en  ai  pas,  mais 
mon  indemnité  finit  avec  la  session,  elle  ne 
suffisait  même    pas  pour  ma    dépense,  et  j'ai 


une  femme  et  une  fille  à  faire  subsister.  D'ail- 
leurs, si  je  dois  être  jugé,  ce  n'est  pas  dans  le 
département  de  la  Manche  ;  ainsi  les  motifs 
les  plus  pressants  de  justice  et  d'humanité 
se  réunissent  pour  faire  ordonner  qu'en  atten- 
dant un  jugement,  je  sois  transféré  dans  mon 
domicile  à  Paris,  et  c'est  ce  que  je  demande. 
(Signé)  A.  Crassous.  (Archives  nationales. 
F7  459"!.  Autographe). 

Théodore  Court  aux. 

Quels  so.it  les  représentants  des 
marquis  de  Gamaches  ?  (XLVI, 344). 

Joachim-Valery-Thérèse-Louis  Rouault, mar- 
quis de  Gamaches,  grand  d'Espagne  du 
chef  de  sa  mère,  (Jeanne-Gabrielle  de  la 
Mothe-Houdancourt),  né  le  11  mai  1753, 
capitaine  de  cavalerie,  dernier  rejeton  du 
nom,  mourut  le  29  septembre  1819.  11 
avait  épousé  Marie-Catherine-Hyacinthe  de 
Choiseul-Beaupré,  décédée  le  22  novembre 
1836,  dont  il  n'eut  qu'une  fille,  Félicité- 
Madeleine-Honorée-Gabrielle  de  Rouault 
de  Gamaches,  née  le  20  avril  1781,  mariée, 
le  19  avril  1800,  à  Jacques-Philinpe-Achille- 
L  ou  is-Auguste-Barthélemy- Franc  ois,  comte 
d'Héricy,  décédée  le  13  juillet  1819  au 
château  de  Favet,  laissant  deux  filles  :  1°  la 
marquise  deWalsh  Serrant  ;  2°  la  marquise 
de  la  Tour  du  Pin  Montauban. 

Armes  :  de  sable,  à  deux  léopards  d'or, 
posés  l'un  sur  l'autre,  armés  et  lampassès  de 
gueules  (Borel  d'Hauterive.  Annu a iv t  ,i^'io). 
La  marquise  de  Walsh  Serrant,  mariée 
le  26  mars  1824,  décédée  en...,  n'a  laissé 
qu'une  fille  unique,  Alix  Marie  Walsh  de 
Serrant,  mariée  le  6  (alias  28)  mai  1859, 
au  comte  Aimé-^7//;«5-Maurice-Timoléon 
de  Cossé-Bnssac  —  qui  fut  chambellan  de 
l'impératrice  Eugénie  dont  deux  filles, 
l'une  desquelles  a  épousé,  27  juin  1883, 
le    comte  Renaud  de  Moustier. 

Zoé-Henriette  d  Héricy  a  laissé  aussi 
une  fille,  mariée  en  1854  à  Louis-Hippo- 
lyte-René  Guigues  de  Moreton,  comte  de 
Chabrillan, décédé  en  1869.       A.  S..E. 

Cardinal    Oc  ave    d'Aquaviva 

(XLVI,  116,  246,359,458,^82).  —  Voici 
le  texte  intégral  dubillet  mortuaire  du  duc 
d'Acquaviva  : 

Vous  êtes  prié  d'assister  aux  convoi,  service 
et  enterrement  de  Son  Excellence  M''  Henry- 
Serge, comte  Avigdor,  Duc  d'Acqua  viva  (sic  : 
/l^^//^»/r(7).  Ministre  plénipotentiaire  des  Léga- 
tions de  Monaco  et  de  Saint-Maiin, Comman- 
deur de  la  Légion  d'honneur.  Grand  Croix  des 
Ordres  de  Monaco  et  de  Saint-Marin.  Came- 
riere  dispada  et  cappade  Sa  Sainteté, etc., etc., 
décédé  muni  des  Sacrements  de  l'Eglise,  le  21 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


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30  octobre  1902. 


décembre  1871,611  son  domicile  à  Paris, Course 
la-Reine,  n"  20,  qui  auront  lieu  le  Dimanche 
24  du  courant  à  11  heures  1/2  très  précises, 
en  TEglise  de  Saint-Pierre  de  Chaillot,  sa  pa- 
roisse. . . 

De  la  part  de  M.  le  Chevalier  Albert  Avig- 
dor.  Consul  de  Saint-Marin,  à  Nice,  de  M"" 
Albert  Avigdor, Duchesse  de  Faëtano, sa  femme, 
de  Miles  Henriette,  Odette  et  Isabeau-Regina 
de  Faëtano,  ses  neveu,  nièce  et  petites  nièces. 

Acquavi  va  et  Faëtano  soni  deux  localités 
du  territoire  de  la  République  de  Saint- 
Marin. 

L'auteur  de  la  question  connaît  sans 
nul  doute  les  Histoires  de  la  Famille 
ù'Aquaviva,  royale  d"Arragon,par  Storace 
{Rome,\'j^S)c\.    [Aoïén3.s  {Avignon  1744). 

V.  A. 

Demoiselle  Compoint  (XLIV;  XLV; 
XLVI,47i).  —  Nous  recevons  de  notre 
distingué  confrère,  M  Victor  Joze,  rédac- 
teur en  chef  de  la  Journée,  ]a  lettre  sui- 
vante : 

Mon  cher  Directeur, 

L'Intermédiaire  du  30  septembre  dernier 
a  reproduit  un  article  de  la  Ga:{ette  anecdo- 
tique  sur  la  famille  Compoint,  intitulé  les 
Bur graves  de  Saint-Oiten. 

Cet  article  est  plein  de  bonnes  intentions  ; 
il  contient,  cependant,  quelques  inexactitudes 
que  je  tiens  à  rectifiei  : 

i°ll  est  vrai  qu'une  partie  des  biens  que  les 
Compoint  possèdent  à  Saint-Ouen  avaient 
appartenu  jadis  à  des  émigrés,  mais  les  pro- 
priétaires actuels  des  dits  biens  les  ont  achetés 
légalement  à  l'Etat  qui,  après  s'en  être  em- 
paré, les  avait  mis  en  vente.  Ils  les  ont  payés 
avec  leurs  propres  deniers,  pioduit  de  leur 
travail  et  de  leurs  économies^  et,  continuant  à 
travailler  ferme,  malgré  ce  commencement  de 
fortune,  ils  ont  pu  acquérir  d'autres  terres,  à 
Saint-Ouen  et  ailleurs,  et  devenir  ce  qu'ils 
sont  aujourd'hui. 

2*  Les  Compoint  ont  abandonné,  depuis 
longtemps,  leur  particularisme  familial  qui 
les  poussait  à  ne  se  marier  qu'entre  eux  :  les 
jeunes  filles  appartenant  à  celte  famille  épou- 
sent aujourd'hui  des  hommes  de  leur  choix, 
sans  faire  attention  à  leur  profession.  Quel- 
ques unes  se  marient  avec  des  cultivateurs  : 
d'autres  épousent  des  commerçants,  des  in- 
dustriels, des  fonctionnaires. ..  et  même  des 
hommes  de  lettres. 

3°  J'ai  assisté  à  pas  mal  de  mariages  de 
membres  de  cette  famille  et  je  vous  assure  que 
je  n'ai  jamais  vu  ni  entendu  le  petit  sifflet 
d'' argent  à  l'aide  duquel  le  doyen  de  la  fa- 
mille règle  la  marche  de  ta  cérémonie  pen- 
dant le  repas  et  le  bal.  La  vérité  est  que  les 
noces  des  Compoint    ressemblent  à  toutes  les 


■  -noces  de  la  bourgeoisie  aise'e.  Le  «  sifflet  d'ar- 
gent 2-  y  jetterait  certainement  une  note 
originale  et  gaie  ;  malheureusement,  il 
n'existe  que  dans  l'imagination  du  rédacteur 
de  la  Galette  anecdotiquc. 
Le  reste  de  l'article  est  exact. 
Bien  cordialementà  vous, 

Victor  Joze. 

Madame  de  Tbuisy  (XLV).  — 
La  comtesse  de  Sabran  écrit  àBoufiJers  de 
Plombières,  le  29  août  1788  :  «  11  y  a 
aussi  (ici)  le  commandeur  de  Thuisy  qui 
est  fort  à  la  mode,  à  qui  l'on  fait  des 
chansons,  qui  y  répond  gaîment  et  qui 
est  d'une  humeur  très  sociable  *.Ce  com- 
mandeur était  sans  doute  un  parent  de  la 
dame  en  question. 

Le  Cil  Blas  a  annoncé, à  la  date  du  14 
octobre  1887, que  JVl"*  de  Thuisy  épou- 
sait le  comte  de  La  Bourdonnays.  Cette 
demoiselle  était  sans  doute  de  la  même 
famille.  G. 

L'abaissement  des  côtes  de 
France  (XLV).  — J'ignore  s'il  existe  des 
preuves  d'un  abaissement  des  côtes  de 
France,  et  en  attendant  une  affirmation 
appuyée  à  des  faits  précis,  je  constate  que 
ce  sujet  d'études  n'est  pas  indiqué  dans 
l'ouvrage  pourtant  si  complet  de  M.  de 
Margerie,  intitulé:  Catalogue  des  Biblio- 
graphies oéologiques.  D''  C!harbonier, 
* 

*  * 
Le  phénomène  d'abaissement  des  côtes 

de  France,  au  moins  en  certaines 
régions  de  notre  littoral,  est  admis 
par  tous  les  géologues  et  par  la 
plupart  des  ingénieurs  des  po..ts  et 
chaussées.  iVlais  je  ne  veux  aujour- 
d'hui parler  ici  que  de.,  côtes  de  Vendée, 
renvoyant  pour  les  autres  aux  traités  clas- 
siques, car,  dans  ce  département,  cer- 
tains rivages  s' exhaussent ,  tandis  que  d'au- 
tres s'affaissenî. 

L'affaissement  est  admis  par  l'ingénieur 
Dou,  qui  a  exécuté  les  trav.ux  du  havre 
de  la  Gachère,  obstrué  précisément  par 
le  phénomène  de  subsidence  ;  par  le 
savant  naturaliste  P""  Viaud-Grand-Marais 
(de  Nantes)  ;  par  le  regretté  architecte 
Charrier-Fillon  ;  par  tous  les  préhisto- 
riciens  locaux,  dont  nous  sommes,  etc. 
C'est  même,  en  nous  basant  sur  cet  abais- 
sement, très  important  en  Vendée,  que 
nous  avons  pu  étudier  et  comprendre  les 
mégalithes  submergés  de  cette    côte,    et    y 


N»  984. 


L'INTERMEDIAIRE 


647 


648 


retrouver  l'emplacement  probable  du  fa- 
meux Portas  Sccor  des  Romains  (Préhis- 
ioiie    sous-marine). 

Mais,  par  contre,  les  régions  corres 
pondant  aux  marais  actuel  (Marais  Poite- 
vin,Marais  de  l'Ile  Vertine(/'or///5  Seœr}) 
Marais  de  Mont,  etc.),  qui  étaient  autre- 
fois des  baies  et  des  golfes,  s' exhaussent 
depuis  le  moyen  âge,  comme  l'ont  prouvé 
nos  recherches  personnelles  (Mission 
officielle  de  1901).  On  ne  peut  pas,  en 
effet,  expliquer  le  début  de  leur  forma- 
tion, qui  remonte  à  l'époque  gallo-ro- 
maine, par  des  simples  dépôts  marins  et 
fluviatiles  (i). 

Des  phénomènes  analogues  se  passent 
de  façon  aussi  marquée,  sur  les  bords  de 
là  mer  du  Morbihan,  à  l'embouchure  de 
la  Loire,  etc.;  mais  en  aucun  point  ils  ne 
semblent  aussi  nets  que  dans  la  baie  de 
Bourgneuf  (Vendée)  et  les  environs.  La 
preuve,  c'est  que  le  fait  géologique  y  est 
exploité  mdustriellemtnt,  par  la  Société 
des  Polders  de  l'Océan  ! 

D'  Marcel  Baudouin. 

Un  paradoxe  dd  Michelet  (XLVI, 
568).  —  La  phrase  de  Michelet  n'est  nul- 
lement paradoxale  et  elle  est  tout  le  con- 
traire d'une  «  monstruosité  ».  Voici  cette 
phrase,  cette  très  belle  profession  de  foi, 
qui  se  trouve  dans  V Histoire  de  France, 
tome  XII,  p.  352  (Paris,  Marpon  et  Flam- 
marion, 1879,  —  in-i8)  : 

Je  le  déclare,  cette  hiitoire  n'est  pas  impar- 
tiale. Elle  ne  garde  pas  un  sage  et  prudent 
équilibre  entre  le  bien  et  le  mal. Au  contraire, 
elle  est  parliale,  faiichement  et  vigoureuse- 
ment, pour  le  droit  et  la   vérité L'histoire, 

qui  est  le  juge  du    monde,    a     pour     premier 
devoir  de  perdre  le  respect...    etc 

Albert  Gim. 

A.dmission  des  protestants  dans 
les  hôpitaux,  (XLVI,  226).  —  Il  faut 
envisager  la  question  sous  deux  points  de 
vue  ai^solument  distincts  :  1°  admission 
dans  les  hôpitaux  ;  2°  admission  dans 
les  hospices  (maisons  de  retraites  pour  les 
vieillards  et  infirmes). 

En  ce  qui  concerne  les  hôpitaux  propre- 
ment dits, le  registre  des   abjurations  lut 


fi)  Au  mont  Saint-Michel,  il  ne  paraît  pas 
y  avoir  d'abaissement  à  l'époque  actuelle  ;  il 
y  aurait  plutôt  exhaussement. 


ouvert  à  la  suite  de  la  révocation  de  l'é' 
dit  de  Nantes,  car  il  n'y  avait  plus  alors 
qu'une  seule  religion  reconnue  en  France, 
mais  le  fait  même  que  les  protestants  si- 
gnaient les  formules  d'abjuration  à  l'arti- 
cle de  la  mort,  prouve  que  l'entrée  de 
l'Hôtel-Dieu  ne  leur  avait  pas  été  refusée 
auparavant. 

Cette  opinion  est,  d'ailleurs,  appuyée 
par  des  textes  :  En  1669,  l'Hôtel-Dieu  se 
trouvant  trop  à  l'étroit  dans  son  enceinte, 
demanda  la  confiscation  des  biens  de  deux 
petits  hôpitaux  que  les  réformés  avaient 
fondés.  Il  insistait  sur  son  caractère  d'hô- 
pital universel,  ouvert  à  tous,  sans  dis- 
tinction de  nationalité,  et  dans  son  mé- 
moire au  Parlement,  disait  que  «  sa  tra- 
dition était  d'ouvrir  ses  bras,  comme  ceux 
de  la  Providence,  à  quiconque  frappait  à 
sa  porte  ». 

L'arrêt  du  15  janvier  1683  ordonnant 
la  confiscation  des  biens  des  consistoires 
fit  largement  profiter  l'Hôtel-Dieu  de  ces 
biens,  mais  cela  ne  l'empêcha  pas  de  faire 
appel  à  la  bienfaisance  des  particuliers  en 
disant  que  bien  qu'on  y  reçût  tous  les  ma- 
lades, sans  distinction  de  croyance^  il  n  é- 
tait  jamais  arrive  qu'un  juif  ou  un  hérétique 
V  mourut  sans  avoir  abjuré  ses  erreurs 
tant  le  Ciel,  ajoute-t-tl,  bénit  visiblenwnt  une 
si  sainte  maison. 

Ainsi  donc,  il  est  établi  que  les  protes- 
tants ont  toujours  été  admis  dans  les  hô- 
pitaux, mais  ils  abjuraient  ensuite  leur  re- 
ligion sans  qu'on  sache  quels  étaient  les 
moyens  employés  pour  obtenir  ces  con- 
versions. 

En  ce  qui  concerne  les  hospices  ou 
maisons  de  retraites,  la  règle  était  diffé- 
rente. On  n'y  pouvait  entrer  que  sur  la 
présentation  d'un  billet  de  confession  et 
d'ailleurs,  les  indigents  n'étaient  secou- 
rus que  s'ils  faisaient  profession  de  foi 
catholique. 

(Nous  devons  ces  intéressants  rensei- 
gnements à  l'amabilité  de  l'érudit  archi- 
viste de  l'Assistance  Publique, M, Manger) 

Eugène  Grécourt. 

Le  monument  de  Castillon  (XLVI, 
454, 59^^)  —  Parmi  les  capitaines  français 
qui  assistèrent  à  la  bataille  de  Castillon,  il 
faut  citer  les  maréchaux  de  Lohéac  et  de 
Jallonges  ;  }acques  de  Chabannes,  baron 
de  Curton,  grand  maître  d'hôtel  du  roi  ; 
le  seigneur  de  Boiiil,  amiral  de   France  ; 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


649 


30  octobre  1902. 


650    — - 


Louis  de  Beaumont,  sénéchal  de  Poitou  ; 
le  duc  de  Penthièvre  avec  de  nombreux 
bretons  :Jean  Bureau, grand-maîtrede  l'ar- 
tillerie et  maire  de  Bordeaux:  le  comte  d'Es- 
tampes ;  messire  Ferry  de  Grancy  ;  Louis 
du  Puch, sénéchal  de  la  Marche  ;  Guillau- 
me de  Lussac  ;  Jean  de  Messignac;  le  sei- 
gneur de  la  Menaudaye  ;  le  sire  de  Mon- 
tauban  :  Gaspard  Bureau. 

Du  côté  des  Anglais  :Talbotetson  fils  ; 
Thomas  Aurigan,  son  neveu  ;  le  sieur  de 
Puyguilhem  ;  le  sire  de  Moulins  ;  Jean  de 
Foix,  vicomte  de  Castillon  ;  Bertrand,  ba- 
ron de  Montferrand  ;  le  seigneur  d'An- 
glade  ;  Bernard  Angevin,  seigneur  de 
Rauyan.  Pierre  Meller. 

Le  hussard  de  Louis  XV  (XLVI, 
i^oS"^  —  Le  collaborateur  G.,  qui  de- 
mande des  renseignements  au  sujet  «  du 
hussard  de  Louis  XV  »  qu'on  punissait 
quand  le  roi  n'avait  pas  bien  dit  sa  leçon, 
peut  se  rappeler  deux  passages  du  Crom- 
well,  de  V.  Hugo. 

Acte  II,  scène  xi  :  Sir  William  Murray 
s'écrie  : 

Je  suis  noble  écossais.  De  faveurs  sans  éga- 

jles 
J'ai  joui,    tout    enfant,   près    du   prince  de 

iGalleî. 
Chaque  fois   que,   cédant   à   quelque  esprit 

|mauvais, 
Son  Altesse  royale  avait  failli,  j'avais 
Le    privilège    unique,    et    qui     n'était    pas 

[mince, 
De  recevoir  le  fouet  que  méritait  le  prince. 
Et  plus  loin,  (Acte  IV,  scène  iv)  : 

Ne  me  tutoyez  pas. 

L'ami,  nous  ne  pouvons  marcher  du  même 

ipas. 

Savez-vous  que    je    porte  un  loup  sur  mon 

jcimier  ? 
J'avais  de  plus,  mon  cher,  sous  feu    Jacques 

ipremier. 
L'honneur  d'être   fouetté  pour  le  prince  de 

jGalles. 

Ce  William  Murray,  ajoute  le  poète 
dans  une  note,  gentilhomme  de  la  cham- 
bre, qui  avait  été  dans  son  enfance  appelé 
à  la  cour  pour  recevoir  le  fouet  toutes  les 
fois  que  le  prince  de  Galles  (Charles  I)  le 
méritait,  était  frère  de  sir  Robert  Murray, 
colonel  au  service  de  France,  sous  Riche- 
lieu, homme  de  tête  et  de  courage.  Il  y  a 
souvent  de  ces  extrêmes  qui  se  touchent 
dans  les  familles.  Paul  Chevreux, 


Chansons  sur  l'Angleterre  «t  les 
Anglais  (XLII  ;  XLIII  :  XLIV  ;  XLV). 
—  Un  petit  volume  assez  inepte, 
mais  précieux  pour  le  bas  langage,  ayant 
pour  titre  :  les  Méditations  d'un  hussard 
OH  Yoiing  travesti,  (Paris,  1809)  contient 
p.  1 34,  des  Couplets  au  sujet  d'un  pré- 
tendu débat qiienient  des  Anglais,  sur  le 
territoire  de  la  Fiance.  Cela  se  chantait 
sur  l'air  de  :  Manon,  veiix-tu  v'nir  avec 
moi. 

Voici  ces  couplets  : 
Il  faut  qu'les  Anglais  soient  bien  fous,  fbis) 
S'ils  ont  l'dessein  d'venir  cheux  nous  ;(bis) 
Car  s'ils    mettaient  l'pied   dans  la  France, 
On  pourrait  leur  f...tre  une  fièr'danse  (bis) 

M  faut  qu'ils  soient  de  grands  nigauds 
S'ils  voulontnous  tomber  su'l'dos. 
Avant    d'ètr'sur  not'territoire. 
On  leur  cassera  la  mâchoire. 

J'voudrais  ben  qu'on  put  m'avertir 
Par  quel  chemin  ils  devont  v'nir  ; 
Car  s'ils  arrivent  par  l'Espagne 
On  leur  fera  voir  comme  on  s'magne. 

S'ils  venont  par  leRoussillon, 
On  leur  fich'ra  du  carillon  ; 
Et  s'ils  arrivent  par  l'Alsace, 
On  leur  frottera  la  carcasse. 

Messieurs  les  Anglais,  croyez-moi, 
On  est  toujours  ben  fort  chez  soi. 
Pour  vot'bonheur,  ie  vous  conseille 
De  n'pas  nous  échauffer  l'oreille. 

Pensez  ben  qu'si  vous  nous  cherchez, 
Par  ma  foi  !  vous  nous  trouverez. 
Vous  feriez  mieux  d'rester  tranquilles 
Dans  vos  villag's  et  dans  vos  villes. 

Si  vous  faites  trop  les  malins 
Vraiment  d'avance  je  vous  plains  ; 
Car  nous  avons  de  vieux  moustaches 
Q.u'aim'nt  pas  qu'on  fasse  les  bravaches. 

Ainsi  donc,  sans  fair'tant  d'fracas 
D'meurez  chez  vous,  n'en  bougez  pas. 
V'nir  de  si  loin,  ça  s'rait  ben  bête 
Pour  vous  faire  casser  la  tète. 

P .  c.  c.      Gustave  Fustier. 


*  * 


Dans  un  livre  tiré  des  cours  qu'il  a  pro- 
fessés à  la  Sorbonne  en  1870,  livre  publié 
sous  ce  titre  :  La  poésie  patriotique  en 
France  au  moyen  âge  (Paris,  Hachette, 
1891,  in-i6,  49g  p.,  3  fr.  50),  M.  Ch. 
Lenient  a  donné  cinq  chapitres  sur  les 
poèmes  et  les  écrits  patriotiques  inspirés 
par  la  guerre  de  Cent  ans.  L'un  d'eux  est 


N-   984. 


651 


L'INTERMEDIAIRE 


652 


tout  entier  consacré  à  la  littérature  poéti- 
que qui  se  réfère  à  Jeanne  d'Arc. 

0.  DE  SrrAR. 

Le  député  Bignon  et  ie  procès  du 
maréchal  Ney  (XLVI,so9)  — Le  baron 
Bignon.  qui  avait  été  un  des  commissaires 
chargés  de  négocier  la  capitulation  de 
Paris,  était  assigné  comme  témoin  au 
procès  de  Ney.  Eloigné  de  Paris  et  très 
gravement  malade,  il  avait  rédigé  sa 
déclaration  devant  le  juge  de  paix,  quand 
se  rappelant  un  incident  qu'il  avait  omis 
dans  cette  déclaration,  il  partit  en  toute 
hâte  pour  Paris. Il  arriva  à  la  Chambre  des 
Pairs  au  moment  où  l'arrêt  venait  d'être 
rendu.  Voici  la  déclaration  qu'il  aurait 
faite  :  <,<0n  sait  que  malgré  l'avantage  de  la 
convention  de  Paris  pour  le  Roi,  ses  mi- 
nistres déclarèrent  que  cette  convention 
lui  était  étrangère,  car  elle  avait  été 
conclue  par  des  rebelles  :  c'était  un  moyen 
commode  de  nier  l'article  12  de  cette 
convention,  article  qui  s'opposait  a  des 
mesures  de  rigueur.  —  Or,  quand  les 
Prussiens  voulurent  faire  sauter  le  pont 
d'Iéna,  Talleyrand  invoqua  cette  conven- 
tion au  nomduRci,dansunenote  au  baron 
de  Goltz  ;  c'était  reconnaître  ofilcielle- 
ment  la  validité  de  la  convention  de 
Paris.  >* 

Voilà  ce  qu'aurait  lit  M  Bignon. N'ayant 
pu  le  faire  en  temps  utile  il  alla  trouver 
l'avocat  du  maréchal, Berrver.etjusqu'à sa 
mort  survenue  en  1841  ne  parla  à  per- 
sonne de  cette  déclaration  qui  piquait  la 
curiosité  du  public  et  qu'on  appelait  le 
secret  de  M.  Bignon. 

Cet  argument,  qui  n'aurait  probable- 
ment pas  sauvé  le  maréchal  Ney,  ne  fut 
connu  qu'après  la  mort  de   Bignon. 

Cf.  pour  plus  de  détails  l'ouvrage  de 
Welschinger  :  Le  procès  du  maréchal  Ney. 

Jean  Lhomer. 


Descendance 


(XLVl, 


y^ 


477' 


du 

r3i 


duc   de 

S98). 


Berry 

M.    la 


Résie  se  trompe  en  écrivant  que  le  Secret 
des  Bourbons,  de  Charles  Nauroy,  est  <:<  le 
seul  ouvrage  qui  jusqu'ici  résume  ce  qu'on 
a  trouvé et  peut-être  ce  qu'on  trou- 
vera sur  ce  mystère  »  du  mariage  Berry- 
Brown.  En  1882  parut  aussi, chez  Auguste 
Ghio.à  Paris, une  Elude  historique, Le  comte 
de  Chainhord  devant  l'Ijistoire  et  devant  le 
Droit, par  unAmidela  Véi  itè{M. l'abbé  Henri 


Dupuy).  Je  trouve  dans  cette  dernière 
brochure  (p.  33)  le  document  suivant, 
que  /e  Seciet  des  Bourbons  ne  renferme 
pas  : 

Diocèse  Eglise  paroissiale  de  Saint- 

ET  Louis  d'Antin. 

Ville  de  Paris.        E.xlrait  des  actes  de   ma- 
riage. 

Le  premier  du  mois  d'octobre  mil  huit  cent 
vingt-trois.  Vu  le  certificat  de  l'officier  de  l'é- 
tat civil  du...  arrondissement,  en  date    du... 

Je  soussigné, ai  reçu  en  cette  église  lemutuel 
consentement  que  se  sont  donné  pour  le  ma- 
riage Ferdinand, comte  de  Faucigny-Lucinge, 
officier,  fils  majeur  de  feu  Charles-Amédée  de 
Faucigny-Lucinge  et  dejudith-Pauline-Esprit- 
Zoé  Bernard  de  Lassenay,  sa  veuve,  demeu- 
rant rue  du  Bac,  27,  d'une  part  ; 

Et  Charlotte-Marie-Augustine  d'issoudun, 
fille  mineure  de  feu  Charhs-Ferdinnui  et 
d'Amy  Brown,  rue  Neuve-des-Mathurins,  14, 
d'autre  part  ; 

Et  leur  ai  donné  la  bénédiction  nuptiale  en 
présence  des  témoins. 

Certifié  le  présent  extrait  conforme  au 
registre. 


Paris,  ce  14  septembre   18S0. 
chargé  des  mariages  :j.     Petit, 


Vicaire 

vicaire.  (1) 

«  Cette  formule  :  Fille  mineure  de  feu 
Charles-Fei dinand ,  fait  observer  VtAmi 
de  la  Vérité.^  est  réservée  aux  enfants  légi- 
times. Si  la  comtesse  d'issoudun  n'avait 
été  qu'une  fille  illégitime,  on  se  fût  abs- 
tenu de  désigner  son  père  et  on  eût  dit  : 
l'ille  mineure  d' A  mv  Brown  ». 

Les  opuscules  de  MM.  Nauroy  et  Dupuy 
donnent  tous  les  deux  les  actes  civils  de 
mariage  qualifiant  également  M'"'  d'issou- 
dun et  de  Viorzon  de  filles  mineures  de 
feu  Monsieur  Charles  -  Ferdinand  et  de 
Madame  Amv  Brown ^  présente  et  consen- 
tante. Ils  publient  l'acte  de  décès  d'Amy 
Brown.  en  date  du  7  mai  1876,  où  la 
défunte  est  dénommée  veuve  de  Charles- 
Ferdinand  \  mais  ils  n'ont  pu  repioduire 
celui  de  Georges  Brown,  mort  l'année 
même  de  leur  publication.  Le  voici  in- 
extenso.lQl  que  je  le  relève  dans  une  lettre 
adressée  à  M.  Drumont  et  reproduite  par 
la  Légitimité  du  19  juin   1892  :  (2) 

Du  quatre  juillet  mil  huit  ccntquatre-vingt- 
deux,  à  dix  heures  du  matin.  —  Acte  de 
décès  de  Georges  Granvill  Brown,  propriétaire, 


(i)  Mariage  célébré  dans  la  Chambre  des 

députés. 

(2)  Le  Temps  a  publié  également  cet  acte  de 
décès. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  octobre  1902 


653 


^gé  de  soixante-dix-sept  ans,  né  à  Londres 
(Angleterre),  décédé  à  Mantes,  hier,  trois  juil- 
let, à  deux  heures  du  soir,  en  son  domicile, 
rue  Saint-Pierre,  n°  7,  fils  de  Gcon^es  Brown 
et  d'Atny  Brown, décédés,  et  époux  de  Cliar- 
lotie-Louise  Brown,  domiciliée  à  Mantes. 

Le  présent  acte  dressé  par  nous,  Joseph 
Hèvre,  maire  de  la  ville  de  Mantes, après  véri- 
fication du  décès,  sur  la  déclaration  et 
en  présence  de  Messieurs  René-Louis  de 
Faucigny-Lucinge,  propriétaire,  âgé  de  qua- 
rante ans,  demeurant  à  Turin  (  Italie),  neveu 
du  décédé,  et  Urbain  de  Charette,  proprié- 
taire, âgé  de  quarante-trois  ans,  demeurant 
à  Couffé  f Loire-Inférieure),  aussi  neveu  du 
décédé,  lesquels  témoins  ont  signé  avec  nous 
Maire,  après    lecture  faite. 

Signé  au  Registre  :  René-Louis  de  F:;uci- 
gny-Lucinge, Urbain  de  Charette, Hèvre. 

Ainsi,  d'après  cet  acte,  le  père,  la  mère 
et  la  femme  du  mystérieux  décédé  étaient 
tous  des  Brown.. tous  cousins etcousines  .! 
N'est-ce  pas  étrange  ? 

Albert  Renard. 


émigré    (XLV 


11 

à 


est     exact 
Reichenau 


Louis-Philippe, 
XLVI,  257,  319,  422) 
que  Louis-Philippe  a  été 
(Suisse)  ;  j'ai  pu  y  voir  sa  chambre.  On  y 
trouve  son  portrait,  des  livres,  des  ca- 
dres renfermant  des  lettres.  Dans  l'une, 
datée  de  184^,  l'intendant  général  de  la 
liste  civile,  M.  de  Montalivet,  écrit  que 
«  le  roi  n'a  jamais  oublié  l'accueil  qu'il 
reçut  en  1793  au  collège  de  Reichenau  » 
et  que,  en  souvenir,  il  envoie  son  por- 
trait, à  deux  époques  de  sa  vie,  en  1793 
et  en  1845.  |e  publierai  prochainement, 
dans  VÂmi  des  Monuments  et  -des  Arts,  la 
photographie  que  j'ai  faite  de  cette  cham- 
bre et  une  note  plus  détaillée. 

Charles  Normand. 


Complices  du  prince  Louis  Napo- 
léon à  Strasbourg  (XLVI,  15,  150,261, 


377.  422, 
d' Orléans 


537) —  Les   biens  de  la  famille 
Notre   confrère  M.  A.  E.  trouve 


que  la  réponse  de  M.  H.  C.  M.  avait  besoin 
«  d'être  complétée  sur  quelques  points  ». 
J'espère  qu'il  sera  confirmé  dans  cette  opi 
nion  par  mon  second  article,  et  que  lui- 
même  voudra  bien  donner  quelques  dé- 
tails sur   les  faits  qu'il  avance. 

Il  y  a  eu  en  effet  deux  actes  successifs, 
et  je  n'ai  parle  que  du  décret  le  plus  im- 
portant;    afin     d'abréger    la    discussion. 


554 


C'est  pour  le  même  motif,  que  je  n'ai  pas 
insisté  sur  l'origine  apanagiste  des  biens 
provenant  du  duc  du  Maine  et  du  comte 
de  Toulouse.  Mais  puisque  M.  A  E.  pa- 
raît le  désirer,  voici  en  deux  mots  quelle 
est  cette  origine  : 

L'apanage  du  duc  du  Maine,  en  raison 
de  la  mort  sans  postérité  du  prince  de 
Dombes  et  du  comte  d'Eu,  fut  réuni  à 
celui  du  comte  de  Toulouse.  Ce  prince  ne 
laissa  qu'un  fils,  le  duc  de  Penthièvre,  et 
celui-ci  n'eut  également  qu'un  seul  fils,  le 
prince  de  Lamballe,  mort  sans  enfants,  et 
une  fille,  Marie-Louise-Adélaïde,  mariée  à 
Philippe -Egalité. 

A  la  mort  du  duc  de  Penthièvre,  en 
1793,  ces  biens  devaient  faire  retour  à  la 
couronne,  pour  deu.K  motifs  : 

1°  L'ordonnance  de  Charles  IX,  du  9 
février  1566.  confirmée  par  les  édits  de 
mars  166 1,  et  de  mai  171 1,  et  déclarant 
que  le  domaine  de  la  Couronne,  aliéné 
pour  l'apanage  des  puînés  mâles  de  la 
maison  de  Bourbon^  fait  retour  à  la  Cou- 
ronne par  leur  décès  sans  héritiers  mâles; 

2°  La  loi  de  1790,  citée  tout  au  long 
dans  mon  dernier  article. 

Tous  les  biens  de  la  maison  d'Orléans 
provenaient  donc  d'apanages,  et  la  loi  de 
1790,  toujours  en  vigueur,  avait  été  ab- 
solument violée  par  la  restitution  de  ces 
biens  sous  la  Restauration.  Quant  à  l'hé- 
ritage du  duc  de  Bourbon,  et  au  legs  fait 
à  l'Institut,  M.  A.  E.  oublie  que  certaines 
c\^\.\SQS(\n  testament  du  prince  n'avaient 
pas  été  exécutées.  Peut-être  eût-il  mieux 
valu  se  conformer  aux  dernières  volontés 
du  testateur,  que  de  faire  plus  tard  cette 
fastueuse  donation  à  l'Institut.. . 

Enfin,  notre  confrère  affirme  que  «  l'apa- 
nage d'Orléans, constitué  par  Louis  XIV... 
avait  été  réuni  à  la  couronyie  dès  i8jO.  » 
C'est  la  première  foisque  j'entends  parler 
de  ce  fait,  et  je  serais  heureux  que  M.  A. 
E.  voulût  bien  le  confirmer,  avec  preuves 
à  l'appui.  Sur  quoi  donc  portait  la  fa- 
meuse donation  de  Louis-Philippe,  et  à 
quoi  servait-elle  ? 

Sous  un  titre  ou  sous  un  autre,  je  de- 
mande instamment  que  cette  assertion 
toute  nouvelle  soit  discutée  ..  et  vérifiée! 
Marquis  de  Chauvelin. 


* 


Je  ferai  une  réponse,  la  dernière  proba- 
blement à  M.  le  marquis  de   Chauvelin; 


N-  984 


L'INTERMEDIAIRE 


655 


656 


la  vérité  est  que  j'ai  à  peu  près  dit  tout  ce 
que  j'avais  à  dire,  et  mon  habitude  n'est 
pas  de  prolonger  inutilement,  par  une 
sorte  de  point  d'honneur, mes  polémiques 
dans  le  journal. 

D'abord,  je  dois  déclarer  pour  préciser 
ma  pensée,  et  je  suis  parfaitement  certain 
que  cela  va  rompre  l'accord  fugitif  exis- 
tant sur  ce  point  entre  moi  et  M.  de 
Chauvelm,  que  dans  la  «  funeste  »  révo- 
lution de  1830,1e  coupable  est  Charles  X. 
Oh  !  avec  toutes  les  atténuations  que  l'on 
voudra,  le  plus  profond  respect  pour  le 
roi  et  l'homme,  le  regret  sincère  de  la  dy- 
nastie disparue,  mais  enfin,  au  risque  à 
peu  près  certain  de  provoquer  d'ardentes 
contradictions,  j'exprime  ici  ce  qui  est 
pour  moi  non  une  vérité  de  parti,  mais  la 
vérité  historique.  Et  j'ajoute  de  même  que 
le  duc  d'Orléans  n'est  en  rien  responsa- 
ble des  trois  journées. 

Cela  dit,  j'en  reviens  au  point  maître 
du  débat,  la  donation  faite  par  Louis- 
Philippe  à  ses  enfants.  J'ai  dit  qu'elle  pou- 
vait être  attaquée  parce  qu'on  peut  tou- 
jours attaquer  un  acte  quelconque.  Mais 
c'était  au  Domaine  à  agir  devant  les  tri 
bunaux,  et  certes  l'indépendance  de  la 
magistrature  était  assez  certaine  pour 
que  le  dernier  mot  appartînt  à  la  justice. 
Du  reste,  je  ne  vois  pas  sur  quels  argu- 
ments juridiques  on  aurait  pu  fonder  une 
action  en  nullité  d'un  acte  parfaitement 
régulier. 

Au  sujet  de  Chambord,  j'ai  dû  avouer 
qu'étant  à  la  campagne,  privé  d'instru- 
ments de  travail  et  écrivant  d'après  des 
souvenirs  évoqués  par  une  vieille,  très 
vieille  mémoire  je  me  trouve  en  état  d'in- 
fériorité, comme  on  dit  en  matière  de 
duel.  Je  ne  puis  donc  que  remercier  mon 
contradicteur  de  m'avoir  fourni  un  argu- 
ment en  faveur  de  ma  thèse. 

Est-ce  le  gouvernement,  —  dans  une 
monarchie constitutionnellec'estainii  qu'il 
faut  dire,  et  non  le  roi  —  est-ce  le  Parle- 
ment qui  prit  l'initiative  de  la  mesure  re- 
lative à  Chambord?  peu  m'importe, 
mais  il  est  certain  que  le  dernier  mot 
appartint  au  pouvoir  judiciaire,  non  à 
l'action  gouvernementale. 

Si  je  n'ai  pas  répondu  à  M.  Philibert 
Audebrand,  c'est  que  je  ne  voulais  pas 
rouvrir  un  débat  inutile,  et  sans  la  moin- 
dre chance  ou  d'apporter  des  faits  nou- 
veaux ou  de  convaincre  personne.    Il   en  ' 


est  de  la  mort  du  dernier  Condé  comme 
de  la  survie  de  Louis  XVll,  à  laquelle 
pour  le  dire  en  passantje  n'ai  jamais  cru, 
ce  sont  des  questions  dans  lesquelles  je 
n'aime  pas  à  intervenir.  Et  je  n'estime 
pas  que  les  souvenirs  du  spirituel  et  ai- 
mable vieillard  qu'est  M.  Philibert  Aude- 
brand, soient  de  nature  à  me  faire  chan- 
ger d'opinion  sur  l'événement  tragique, 
mais,  à  mon  sens,  très  peu  mystérieux 
du  mois  d'août  1830.  Je  me  suis  formé 
une  opinion  d'après  la  lecture  attentive 
des  débats  où  parurent  deux  grands  avo- 
cats, Hennequin,  pour  les  Rohan,  deman- 
deurs, Philippe  Dupin  pour  le  légataire 
universel  ;  j'ai  trouvé  plus  tard  d'autres 
preuves  dans  des  ouvrages  historiques  sé- 
rieux, et  m'en  tiens  là.  C'est  d'ailleurs 
sans  aucun  parti-pris  ;  je  suis  trop  vieux, 
j'ai  vu  trop  de  choses  de  mes  yeux,  j'en 
ai  trop  lu  dans  les  livres  et  les  documents 
d'archives  pour  croire  que  l'on  puisse  dé- 
montrer la  vérité  en  histoire  ;  je  parle 
bien  entendu,  de  cette  certitude  mathéma- 
tique qui  ne  peut  laisser  aucune  place  à 
la  négation.  Mais  un  élément  de  connais- 
sance que  je  repousserai  toujours,  c'est 
la  croyance  populaire  ;  le  mystère  a  trop 
d'attraits  pour  la  foule  telle  que  l'a  faite 
la  lecture  intensive  des  journaux  et  des 
romans  à  crimes,  pour  que  la  clameur  de 
l'opinion  publique  ait  quelque  valeur  à 
mes  yeux. 

Je  remercie  M.  A.  E.  d'avoir  insisté  sur 
un  point  déjà  indiqué  par  moi,  et  qu'il 
touche  avec  précision.  11  me  parait  évi- 
dent en  effet,  que  M. le  marquis  de  Chau- 
velina  confondu  deux  choses,  l'apanage 
et  les  biens  patrimoniaux  ;  le  premier 
n'existait  plus,  les  seconds  étaient  venus 
à  Louis-Philippe  par  successions  légitimes, 
achats  ou  échange,  et  sa  fortune  n'avait 
pas  une  autre  origine  que  celle  d'un  pro- 
priétaire quelconque.  Nous  en  revenons 
donc  toujours  au  point  de  départ,  le  décret 
du  22  janvier  fut  un  acte  arbitraire  parce 
qu'il  eut  pour  effet  de  briser  une  dona- 
tion revêtue  de  toutes  les  formes  substan- 
tielles, et  de  confisquer  une  propriété  lé- 
gitime. C'est  par  là  que  j'ai  commencé  et 
que  je  finirai. 

Je  serais  fort  reconnaissant  à  M.  A.  E. 
s'il  voulait  bien  revenir  sur  la  question 
du  Palais-Royal.  Etait-il  vraiment  bien 
apanager  ou  bien  patrimonial  comme 
Saint-Cloud,  avant  que  le  domaine,  châ- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 
657    — 658 


}o  octobre  1902 


teau  et  parc,  eût  été  acheté  par  la  couronne 
sous  Louis  XVI?  H.  C.  M. 


Refus  de  charger  (XLVI.  309).  — 
Ce  n'est  pas  le  colonel  du  5""  cuirassier 
fcolonel  de  Contenson)  qui  refusa  de 
charger  à  la  bataille  de  Beaumont,  mais 
celui  du  6'"'  régiment  de  cuirassier. 

Voici  ce  que  raconte  à  ce  sujet  le  colo 
nel    Rousset    dans    son     Histoire    de    la 
Guerre  Franco- Allemande  (t,  2.  p.  2^1)  : 

«Le  6™''  cuirassier  formait  brigade  avec 
le  5"*.  Le  général  de  Failly  donna  1  ordre 
au  colonel  du  régiment  le  plus  rapproché 
de  lui,  qui  était  le  5""  cuirassier,  de  char- 
ger.* Mais  ce  colonel  réponditqu'ilnes'en- 
gagerait  que  sur  un  ordre  de  son  chef 
direct,  lequel  n'était  pas  là  en  ce  moment. 
Immédiatement,  et  sans  nouvelle  injonc- 
tion, le  colonel  de  Contenson,  du  5"** 
cuirassier,  se  mit  à  la  tète  de  ses  esca- 
drons et  les  jeta  à  toute  bride,  avec  une 
audace  magnifique,  sur  le  flanc  gauche  de 
l'ennemi.  » 

Dans  cette  charge  héroïque,  le  colonel 
de  Contenson  fut  tué  ainsi  que  son  lieu- 
tenant colonel,  M .  Assaut. 

De  son  côté,  voici  ce  que  dit  du  colonel 
du  6"^*  cuirassier  le  général  du  Barail,  dans 
ses  Souve?nrs  (t.  3  p.  53)  :  «  En  1870, 
Martin  était  colonel  du  6™'=  de  cuirassiers. 
Son  régiment  resté  à  Paris,  ne  fut  mis  en 
route  que  vers  le  20  août  pour  le  camp 
de  Chàlons, après  nos  premiers  désastres, 
Le  30,ilassistaità  labataille  de  Beaumont, 
mais  pendant  que  le  5"*^  de  cuirassiers, qui 
faisait  brigade  avec  son  régiment,  était 
abimé  dans  une  charge  de  clévouement, 
le  5™*  tenu  en  réserve,  restait  intact,  et 
deux  jours  plus  tard,  à  Sedan,  partageait 
le  sort  de  l'armée  sans  avoir  fait  de  pertes 
notables  ».  A.  Fournier. 

Ulmensis  (XLV  ;  XLVI,  132,247,  427, 
548).  —  Eh  bien  !  non,  M  Arthur 
Heulhard,  auteur  et  éditeur  de  choses 
exquises  (htculeitta)  ne  me  convainc  pas 
du  tout  qu'il  faille  traduire  en  latin  le 
nom  de  Philibert  Delorme  par  Philibertus 
Ulmensis, pâs  plus  que  Duprat  par  Praten- 
sis.  M.  Arthur  Heulhard  nous  cite  un 
grand  nombre  d'auteurs  de  l'époque  de  la 
Renaissance  ou  de  celle  qui  a  suivi  (ce 
qui  fait  honneur  à  son  érudition)  comme 
incapables  de  tfaduire   ces   noms   par  ab 


Uhno  et  à  Prato,  expressions  que  seuls 
des  latinistes  culinaires  infestés  de  Grégoire 
de  Tours  peuvent  employer.  Mais  je  me 
permets  tout  d'abord  de  lui  faire  observer 
que  je  n'ai  point  dit  que  l'on  dût  traduire 
le  nom  de  Philibert  Delorme  par  P/iiliber- 
ti/s  ab  Uhno  mais  par  PJiiJibertus  de  Uhno, 
puis  de  lui  dire  que  quelques  exemples  où 
la  forme  ensis  aurait  été  employée  par  les 
auteurs  qu'il  cite,  seraient  plus  probants 
que  sa  simple  affirmation. 

Les  noms  de  ville  ou  de  pays  devenus 
adjectifs  avec  la  terminaison  ensis,  je 
crois  pouvoir  le  répéter,  ont  toujours 
voulu  dire  aussi  bien  du  temps  de  Cicéron 
d'Horace,  de  César,  etc.,  que  plus  tard  et 
même  à  l'époque  de  la  Renaissanse,  otigi- 
naire  de  tel  pays,  habitant  de  telle  ville, 
qui  est  de.  etc.  Ainsi  Parmensis,  Massi- 
liensis,  Divionensis,  Atheniensis,  Cartha- 
geniensis,  etc.  Mais  ces  mots  et  leurs 
similaires  n'ont  jamais  été  employés  pour 
des  noms  propres  d'hommes.Je  dois  ajou- 
ter que  dans  tous  les  documents  latins  où 
le  chancelier  Duprat,  contemporain  de 
Budé.  secrétaire  du  roi  François  I",  est 
nommé,  son  nom  est  écrit  de  Prato  et 
non  Pratensis,  comme  le  voudrait  mon 
honorable  contradicteur.  1  Voir  Biblioth. 
nat.  m'%  fonds  français, vol.  2967). Main- 
tenant, si  cela  peut  faire  plaisir  à  M. 
Heulhard,  comme  Philibert  de  Lorme  ne 
tirait  pas  son  nom  de  tel  ou  tel  endroit, 
peut  être  pourrait-on  traduire  ce  nom 
par  Philibertus  L^/wîî.  Mais  je  ne  dirais  pas 
Ulmensis  Plante  a  bienditUlmeœ Virgœ, 
mais  ne  s'estjamais  servi  d'Ulmensisdans 
le  sens  indiqué  par  M.  A.  Heulhard. 

T. 


Origine  du  mot  chic  (T.  G.  204; 
XLV).  —  L'origine  de  cette  expression  ne 
peut  provenir  de  l'atelier  de  David  pour 
cette  excellente  raison  qu'elle  était  con- 
nue depuis  longtemps  déjà. 

Edouard  Fournier,  s'appuyant  sur  les 
Nouvelles  archives  historiques  des  Pays- 
Bas  affirme  que  chic  n'est  qu'un  dimi- 
nutif de  chicane,  et  que  cette  abrévia- 
tion était  en  usage  dans  les  prétoires  avant 
de  descendre  dans  la  rue. 

Il  en  donne,  comme  preuve,  que  Du 
Lorens,  en  sa  douzième  satire,  fait  dire  à 
un  plaideur  du  temps  de  Louis  XIII  : 


N»  984 


L'INTERMÉDIAIRE 


659    


660 


J'use  des  mots  del'artje  mets  en  marge  hic 
J'espère  avec  le  temps  que  j'entendrai  le  chic 

Il  cite  également   ces   deux  vers  de  la 
Henriade  travestie. 

La  discorde   qui   sait  le  chic 
En  fait  faire  un  décret  public. 

Eugène  Grécourt. 


Impavide  (XLV  ;  XLVI,  1 57,  320.380, 
428).  — hn  réalité,  ce  mot,  nouveau  venu 
dans  notre  langue,  est  il  plus  fort  que 
son  aine  «  impassible  »  ?  Est-il  plus 
expressif  pour  qualifier  l'homme  imper- 
turbable qui  ne  laisse  paraître  aucune 
trace  d'émotion,  qui  ne  bronche  pas?.. 

Mon  vieux  Quicherat  me  renseigne  sur 
l'étymologie  à! iiiipavidus  :  {in  privatif  et 
pavidiis,  craintif  ).  Tacite  a  dit  :  ad  omnes 
suspiciones  pavidus,  tremblant  au  moindre 
soupçon.  —  Sénèque  le  tragique  :  pavidus 
leii,  qui  redoute  la  mort. 

Après  la  traduction  imagée  et  symboli- 
que rappelée  par  nos  honorables  confrè- 
res, il  peut  être  curieux  de  comparer  di- 
verses traductions  sérieuses  du  fameux 
passage  d'Horace.  On  sait  que  le  poète, 
sous  forme  de  conseils  à  César-Auguste, 
dépeint  l'homme  fort,  résolu,  que  rien 
n'ébranle,  pas  même  le  bras  foudroyant 
de  Jupiter.  Viennent  alors  ces  deux 
vers  : 

Si  fractus  iilabatur  oibis 
Impavidum  ferlent  ruinœ. 

M.  Chevriau  (collection  Nisard)  traduit 
ainsi  tout  simplement  :  «  Qiie  le  monde 
brisé  s'écroule,  sjs  ruines  le  frapperont 
sans  l'émouvoir.  » 

Leconte  de  Lisle  :  «  Si  le  monde  s'é- 
croulait brisé,  ses  ruines  le  frapperaient 
sans  l'effrayer.     .  » 

Enfin.  Jules  fanin,  si  épris  de  son  cher 
Horace  :  «  Que  le  monde  s'écroule,  .sous 
les  ruines  du  monde,  il  serait  encore  le 
juste  et  le  fort  !....»  Hum  !  c'est  un  peu 
large  !  le  hachot  eût-il  ratifié  ?... 

Que  l'on  juge  et  que  l'on  choisisse. 
Aucune  de  ces  versions  ne  rend  l'énergie 
du  poète.  Nul  n'osa  franciser  Vinipavidum. 
Quelque  Delille  romantique  ne  pouvait-il 
risquer  ce  distique: 

Qiie  fracassé  le  globe  éclate  dans  le  vide, 

Sous  le  choc  des  débris  il  demeure  impavide  ! 

A  moins  qu'un  disciple  de  Bruant  ne  le 
confectionne  ainsi  : 


Que  la  planète  s'écrabouille, 
Ce  lapin-là  n'a  pas  la  trouille  ! 
Comment  se  fait-il  que  Charles  Baude- 
laire, le  plus  impavide,  certes,  de  tous  les 
ironistes,  ait  précisément  dénaturé  le  vers 
d'Horace  ?  Au-dessus  d'un  portrait,  dédié 
à  son  éditeur  et  ami.  Poulet-Malassis 
(coco  mal  perché),  il  inscrivait  de  sa 
main  :  n^identem  ferient  ruince.  Et,  chose 
bizarre,  c'est  une  de  ses  images  où  il  se 
montre  le  plus  renfrogné.  On  peut  la  voir 
en  tête  de  ses  Œuvres  posthumes  et  corres- 
poyidance,  publiées  par  Eug.Crépet  !  Quan- 
tin,  1887).  Gros  Malo. 

Fauconnerie  (XL  ;  XLI  ;  XLIl  ;  XLIV  ; 
XLV  ;  XLVI,  606).  —  L'article  signalé 
comme  publié  dans  le  Recueil  des  Arts  et 
Monuments  de  la  Charente-Inférieure  est 
non  de  M.  l'abbé  Noguès,  mais  de  M. 
Georges  Musset. 

Madame  la  vicomtesse  de  Saint- 
Luc  (XLVI,  511).  —  Je  ne  puis  répon- 
dre à  la  quatrième  question  de  Sir  Graph, 
mais  les  trois  premières  font  honneur  à 
la  chasteté  de  ses  lectures.  Les  comtesses 
de  Ségur,  de  Bassanville  et  de  Flavigny 
seraient  assurément  peu  flattées  de  voir 
leur  nom  en  pareille  compagnie. 

Pour  tout  dire  en  un  mot  Liqueurs  et 
paifnms  et  la  Nuit  evibiouillée  ne  se  ren- 
contrentque  dans  !'«  Enfer  »  des  bibliothè- 
ques privées  et  publiques  .  —  Amélie  de 
Saint-Far  n'est  que  sur  les  frontières  de 
l'Enfer  :  c'est  un  ouvrage  galant,  pour 
ne  pas  dire  libre.  Charles  Yalc. 

Gay  et  Douce  (XLVI,  507).  —  M.  G. 
connait-il  un  recueil  ainsi  intitulé  :  Ana- 
lectes  du  Bibliophile^  recueil  trimestriel, 
directeur,  Jules  Gay,  de  l'Institut  Natio- 
nal de  Genève  ?  Il  y  a  trois  volumes  ;  le 
premier  donne  :  Turin,  chef  Jean  Gay, 
libraire-éditeur,  6,  corso  del  Re,  1876; 
le  second,  Bruxelles,  chef  Jean  Gay,  li- 
braire-éditeur^,  ^.  place  de  la  Monnaie, 
1876  ;  le  troisième,  Bruxelles,  chef  Jean 
Gay,  libraire-éditeur  et  à  Paris,  chez 
P.  Daffis,  libraire-éditeur.  1876. 

Cette  indication  bibliographique  paraît 
démontrer  les  relations,  des  deux  Gay, 
sinon  leur  parenté.  L.  Bigot. 

.  *  * 

je  puis  fournir  quelques  détails  à  mon 

confrère  de  V Intermédiaire  sur  ces  éditeurs 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  octobre  1909 


661 


662 


de  Bruxelles  qui  publièrent  tant  de  livres   1  rue     Saint-Jacques,     à    la     Toysan    d'or. 

léecers   et   badins   et   pour  lesquels  Rops      M  DC.XXXV.  Avec  privilège  du  Roy. 

Suivent  six  feuillets  non  chiffrés;  cin- 
quante pa2;es  du  poème  et  deux  pages 
non    chitTrées  pour  l'approbation  des  doc- 


légers  et  badins  et  pour  lesquels  Rops 
avait  fait  une  fittue  polissonne  avec  cette 
légende  «  à  la  blague  »  comme  il  les  ai- 
mait :  Gai  et  doux  c'est. 

Le  père  Jules  Gay,  qui  n'écrivit  guère 
et  qui  ne  fut  que  le  prête-nom  de  Poulet- 
Malassis  pour  les  publications  signées  le 
comte  d'I***  mourut  aux  environs  de  1 88 1 , 
si  je  m'en  souviens  bien,  à  Bruxelles.  — 
Il  n'était  à  aucun  degré  que  je  sache,  pa- 
rent de  Jean  Gay  de  l'Institut. 

Son  tils,  qui  était  un  grand  blond  fa- 
dasse, à  mine  de  benêt  ahuri,  bégayant, 
pâle,  étiolé,  évoquant  le  type  de  Chariot 
s'amuse  de  Bonnetain,  continua  le  com- 
merce paternel,  ou  plutôt  l'aggrava.  Vers 
1883  ou  1884,  il  s'adjoignit  une  demoi- 
selle Douce,  Henriette  Douce  et  c'est  sous 
la  raison  sociale  de  ces  deux  complices 
que  parurent  tant  de  livres  dont  M.  G. 
nous  donne  les  titres  principaux. 

Gay  fils  s'éteignit  vers  la  quarantaine 
et  M"^  Douce,  après  la  liquidation  du 
fond  de  la  librairie,  vint  s'établir  à  Paris. 
Elle  ouvrit  boutique  rue  Drouot,  édita 
quelques  livres,  afficha  de  grands  projets 
et  disparut  un  beau  matin  après  de  déplo- 
rabk'S  affaires.  J'ignore  ce  qu'elle  est  de- 
venue. 

Le  fonds  Gay  de  Bruxelles  fut  dispersé. 
Les  frontispices,  je  crois  m'en  souvenir, 
devinrent  la  propriété  d'un  avocat  belge, 
M*  Stocqusrd  qui  s'établit  à  Paris.  Cet 
avocat  doit  être  fort  renseigné  sur  les  Gay 
père  et  fils  et  il  conviendrait  de  le  con- 
sulter. 

D'ailleurs  on  trouverait  aisément  à 
Bruxelles  tous  les  renseignements  voulus 
sur  ces  éditeurs  «  sous  le  manteau  ». 
Ed.  Denan.Kistemackers  et  quelques  autres 
pourraient  renseigner  avec  plus  de  préci- 
sion M.  G. —  Les  Gay  sont  encore  à  fleur 
de  contemporaineté  pour  les  recherches  ; 
il  ne  s'agit  que  de  gratter  la  curiosité  et  le 
souvenir  de  quelques  éroto-bibliomanes 
parisiens.  Il  en  existe  encore  et  de  très 
avertis.  Octave  Uzanne. 


Ouvrages  sérieux  mis  en  vers 
(T.  G.,  665  ;  XXXV  ;  XXXVI  ;  XXXVIl  ; 
XXXVIII  ;    XXXIX  ;    XL  ;   XLII  ;   XLIV  ; 

XLV;XLV1,  103). 

I.  Poème  .sur  la  vie  de  Jesus-Christ.  froi- 
siesme  édition,  à  Paris,  che^Jean  Camnsat, 


teurs  et  l'extrait  du  privilège  du  roi.  A 
la  dernière  page  :  acijevé  d'imprimer  pour 
Idpîeinière  fois  le  18  iour  de  mars  16^4. 

Petit  volume  in-32  ;  reliure  parchemin. 
A  la  première  page  vignette  sur  cuivre  : 
Jason  et  la  toison  d'or  avec  cette  devise  : 
Tegit  et  qiios  tangit  inaura  t. 

De  notre  bibliothèque. 

II  Pétri  d'Orville.iurisconsulti.poemata  ! 
Amstelœdaiiii^apud  t^drianum  IVor.etHœ- 
redes  s.ear  di  onder  de  Linden.  MDCCXL. 

18  pages  non  chiffrées.  292  pages  de 
texte  :  Poèmes  divers  élégiaques  et  di- 
dactiques. Diverses  gravures  signées  A. 
van  der  Laan.  1740,—  d'assez  bon  goût. 

In-8°,  reliure  forte  du  xviii*  siècle. 

De  notre  bibliothèque. 

m.  Ch.  Trillon  de  la  Bigottière.  La 
légende  des  poulardes  du  Mans.  Mamers, 
G.  Fleury  et  Dangin.  Paris  iPouget-Cou- 
lon  et  Roblot.  1901,  petit  in-8°  de  xu. 
50  pages,  broché. 

L.  C.  DE  LA  M. 


* 
*  * 


Ouvrages  à' ajouter  aux  listes  précé- 
dentes :  VOdontotechnie,  on  l'art  du  den- 
tiste, poëme  dédié  aux  dames,  par  ].  Mar- 
mont.  Paris,  1825,  in- 12,  front,  lithogra- 
phie. 

Les  Droits  et  les  devoirs  de  l'homme  et  du 
citoyen,  poëme  philanthropique  et  politi- 
que, d'après  la  Déclarati  n  des  Droits  et 
devoirs  de  l'homme  et  du  citoyen  qui 
précède  la  Constitution  de  l'an  III,  par 
j.  Laurent-Chaumont,  imprimerie  Ava- 
niol,  1901,  in-8°  de  16  pages. 

Paul  Pinson. 


Les  droits  d'auteur  de  «  Patrie  » 
(XLVI,  569)  — La  Presse  associée  publie  à 
ce  sujet  cette  brève  réponse  :«  Cette  infor- 
mation du  GilBlas  est  erronée  ». 


Ouvragesur  les  émaux(XLVI,235, 
436,  486,606).  — Très  reconnaissant  des 
indications  données  par  V Intermédiaire 
et   ses    savants    collaborateurs,    j'insiste 


N*  9^4. 


L'INTERMEDIAIRE 


663 


664 


encore  auprès  de    M.  le   D'    Charbonier 
pour    savoir   où  je    pourrais    trouver  le 
Guide  de  l'amateur  des  faïences  et  porc el ai 
nés.  J'ai    demandé  à   l'adresse    indiquée, 
on  m'a  répondu  l'exaspérant  «   épuisé  ». 

Paul  d'Iny. 

Payot  de  Linières  :  Un  livre 
perdu  à  retrouver  (XLVI,  510).  —  A 
peine  ai-je  posé  cette  question  aux  lec- 
teurs de  V Intermédiaire  qu'un  hasard  heu- 
reux me  permet  d'y  répondre  :  En  par- 
courant un  volume  in- 12  de  1671  :  Les 
Horreurs  sans  horreur,  poème  comique 
tiré  des  Visions  de  Dom  F.  de  Q.uevedo, 
avec  plusieurs  satyres  et  pièces  galantes, 
par  M.  Jaulnay  — je  trouve,  à  la  suite  de 
ce  poème  comique  qui  occupe  les  p.  1  à 
65,  un  feuillet  portant  Poisies  (sic)  diver- 
ses, puis  46  p.  numérotées  i  à  46,  conte- 
nant :  A  Monsieur  de  L...  Satyre  I  ou 
Dialogue  du  docteur  Métaphraste,  et  du 
Seigneur  Albert  sur  le  fait  du  Mariage  ; 
A  Mademoiselle  de  N.  Satyre  II  ;  et  19 
pièces  diverses  :  stances,  élégies,  sonnets, 
quatrains,  etc. 

La  petite  plaquette  que  le  Cat.  Filheul 
(Chardin)  attribuait  à  Payot  de  Linjères 
n'est  donc  qu'une  fraction  du  volume  de 
Jaulnay  :  Les  Horreurs  sans  horreur  (2* 
éd.  du  poème  V Enfer  burlesque,  la  i'*  éd. 
est  de  1668  in-12)  et  l'exemplaire  cité  par 
les  «  Archives  du  Bibliophile  »  avait  cer- 
tainement cette  origine. 

Conclusion  :  Il  faut  retirer  à  Payot  de 
Linières  le  Dialogue  du  docteur  Méta- 
phraste    et  rayer   cette  plaquette  de 

l'Essai  de  M.  Gustave  Brunet  sur  les  Li- 
vres perdus  ou  introuvables.        Lach. 

Madame  Guyot  (XLVI,  ^w).  — 
Pigoreau,  qui  ne  cite  pas  cette  feinme 
auteur,  dans  sa  Bibliographie  romancière^ 
met  le  roman  d' Amélie  de  Saint-Far  au 
nombre  des  ouvrages  prohibés,  ainsi  que 
Julie  ou  J'ai  sauvé  ma  rose. 

J.-C.   WlGG 

Bibliographie  des  recueils  de 
vers  et  de  prose  du  XVIII'  siècle 
(XLVI,  509). 

Airs  de  Cour  comprenans  le  trésor  de: 
trésors,  la  fleur  des  fleurs  et  eslite  des  chan- 
sons amoureuses  extraictes  des  œuvres  non 
encore  cy  devant  mises  en  lumières  des    plus 


fameux  et    renommez   poètes    de  ce    siècle,  à 
Poictiers  par  Pierre  Brossard  MDCVII. 

(Anatole  Loquin.  Notes  et  notules  sur 
nos  ?nélodijs  populaires.  Melusine  t.  II 
(1885)  col.  348,  et  passé  en  vente  chez 
Durel.  passage  du  Commerce,  il  y  a  deux 
ou  trois  ans.  Leda. 

Booker  "Washington  (XLVI,  234, 
586).  —  M'"'  Marie  Mali  a  publié,  en  mai^ 
1900, une  très  belle  étude,  dans  \ Humanité 
Nouvelle,  sous  le  titre  «  Booker  Washing- 
ton et  les   Nègres  aux  Etats-Unis  >•>. 

An  Den. 

L.  Watteau,  professeur  à  l'aca- 
démie de  Lille  en  1785  (XLVI,  565}. 
—  Louis-Ioseph  Watteau  est  né  le  loavril 
1731  à  Valenciennes  fils  de  Noël -Joseph  et 
de  Marie-Charles  de  Noyelles.  Watteau, 
Noél-Joseph,  né  en  1689  et  marié  i*  avec 
Fouiniez, 2"  avec  Denoyelle,  était  le  frère 
de  Jean- Antoine  Watteau 

L.   Watteau, professeur  à  l'Académie  de 
peinture  de  Lille    en  1785,  était  donc  le 
neveu  du  célèbre  peintreAntoine  Watteau. 
Un  jeune  Archiviste. 

Personnages  de  tapisserie  à 
identifier  (XLVI,  225,296).  —  La  suite: 
Les  chasses  de  Louis  XF  d'après  Oudry 
n'est  pas  de  douze  pièces, mais  de  neuf.  Ce 
qui  a  pu  prêter  à  confusion,  ce  sont  des 
dénominations  différentes  données  à  un 
même  sujet. 

La  suite  a  été  exécutée  aux  Gobelins  à 
partir  de  1736. dans  les  ateliers  Audran  et 
Monmerqué  et  reprise  en  1742  par  les  mè- 
mes,sauf  la  C«r<?equiest  de  l'atelier  Cozette. 

La  tenture  de  Florence  est  aux  armes 
des  Bourbons  de  Parme  tissées  dans  la 
bordure liorizontale  supérieure. 

Elle  n'est  plus  au  Musée  national  dit 
Bargello  ;  on  l'a  enlevée  pour  être  placée 
dans  l'un  des  grands  corridors  de  la  galerie 
royale  des  Offices. 

Ces  corridors  seront  entièrement  ten- 
dus de  tapisseries  et  plusieurs  suites  fran- 
çaises y  figureront. 

Gerspach. 
(Florence). 

L'inventeur  (et  non  l'inventaire) 
de  la  feuille  de  vigne  ?  (XLVI,  399^ 
—  C'est, fait  assez  inattendu,  à  l'antiquité 
romaine,  tout  au  moins,   qu'il   faut   faire 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  octobre  1902, 


665 


666 


remonter  l'usage  de  la  feuille  de  vigne 
dans  la  statuaire  humaine.  On  en  trouve 
ia  preuve  dans  le  précieux  Répertoire  de  la 
Staluaite  grecque  et  lomaine  de  M.  Salo- 
mon  Reinach,  t.  II,  p.  786. 

D''  A.  T.  Vercoutre. 

Puits    dans     les    églises    (XLIV  ; 

XLV;  XLVI,  442,  49o)-  —  ^^  ^^'^^^ 
dans  l'église  Notre-Dame  de  Poissy 
(Seine-et-Oise),  un  puits  situé  dans  le  bas 
de  la  nef,  côté  droit  :  il  a  8'°,oo  de  pro- 
fondeur et  est  alimenté  par  une  source 
d'eau  très  pure,  la  pierre  fermant  son 
orifice  est  apparente  dans  le  dallage. 

Le  diamètre  de  ce  puits  est  de  o'"  60  et 
sa  construction  semble   être  du  xi*  siècle. 
Emmanuel  Cassier. 

L'exhaussement  du  sol  parisien 

(XLVI,  293).  —  Le  D^  B.  rappelle  que 
Notre-Dame  avait  jadis  des  marches  de- 
vant son  perron. 

S'il  faut  en  croire  les  nombreux  érudits 
qui  ont  étudié  la  question,  il  s'agirait  là 
d'une  simple  légende. 

En  effet,  la  plate-forme,  existant  autre- 
fois devant  la  façade  et  appelée  Parvis 
était  au  niveau  du  pavé   de  Vèglis^i. 

Le  Parvis, clos  de  barrières,  s'élevait  de 
deux  métrés  environ  au-dessus  du  sol  voi- 
sin et  des  berges  de  la  Seine. 

Il  existait,  il  est  vrai,  un  escalier  de  13 
marches  pour  permettre  d'accéder  à  l'é- 
glise du  côté  de  la  rivière,  mais  cet  esca- 
lier, qui  a  disparu  dans  le  courant  du  xvii^ 
siècle,  était  situé  vis-à-vis  de  la  rivière, 
et  non  devant  la  façade  de  l'église. 

Le  sol  environnant  s'étant  élevé  peu  à 
peu.  le  parvis  disparut,  et  ne  se  distingua 
plus  que  par  sa  clôture,  qui  fut  elle-même 
supprimée  au  xviu*  siècle. 

11  ne  faut  pas  oublier  que  lors  des 
fouilles  faites  en  1847,  on  eut  l'intention 
d'abaisser  le  sol  de  la  place  pour  déga- 
ger la  façade,  mais  on  se  trouva  immé- 
diatement en  présence  de  constructions 
romaines  s'étendant  sous  l'église. 

Eugène  Grécourt. 


Toutes   rues  furent  haussées 
Dans  toute  la  Cité, 
Car  quatorze  montées 
11  lalloit  pour  entrer 
Dedans  la  cathédrale. 
Z.'  Origine  des  antiquités  de  Paris,  par  Poi- 


rier dit   Buteux,  Ce  poète   de   rue  vivait 
à  la  fin  du  xviii'   siècle. 

Notre-Dame  est  elle  bâtie  sur 
pilotis  (XLVI.  570).  —  Le  collaborateur 
Tonnel  a  absolument  raison,  selon  moi, 
de  croire  que  la  légende  des  pilotis  de 
Notre-Dame  devrait  être  écartée  depuis 
longtemps. 

En  effet,  tous  les  auteurs  sont  à  peu 
près  d'accord  pour  reconnaître  que,  sous 
le  pavé  de  l'église,  existent  des  construc- 
tions romaines  dépendant  d'un  vaste  édi- 
fice. 

Ce  fait  a,  d'ailleurs,  été  établi  lors  des 
dernières  fouilles  effectuées  en  1847, 
ainsi  que  je  le  rappelle  dans  ma  réponseau 
sujet  de  l'exhaussement  du  sol  parisien, 
et  d'une  autre  légende  relative  aux  mar- 
ches qui  auraient  existé  devant  la  façade 
de  Notre-Dame  (XLVI,  293). 

* 
*  * 

Les  chevaux  du  Carrousel  (XLVI, 
350,  494).  —  D'après  Gabriel  Guillemot, 
les  chevaux  de  bronze,  attelés  au  char  de 
triomphe  surmontant  l'arc  du  Carrousel, 
appartenaient  primitivement  au  temple 
du  Soleil  à  Corinthe  ;  de  Ir.,  Théodose  les 
fit  transporter  à  Constantinople  où  le 
doge  Dandolo  les  prit  pour  les  emporter 
à  Venise  ;  de  Venise,  Bonaparte  les  envoya 
à  Paris  où  ils  restèrent  jusqu'en  18 15. 

La  plate-forme  de  l'arc  de  triomphe 
resta  découronnée  jusqu'en  1828,  époque 
à  laquelle  on  y  installa  un  char  traîné  par 
quatre  chevaux  et  portant  une  statue  de 
femme,  le  tout  en  bronze,  d'après  les  des- 
sins de  Bosio. 

La  statue  représentait  la  Restaurât  ion. Le 
gouvernement  de  Louis-Philippe  consen- 
tit à  la  conserver,  en  1830,  à  la  condi- 
tion qu'elle  représenterait  luCharte. 

Qu'a-t-elle  représenté  depuis  ?  Que  re- 
présente -t-elle  aujourd'hui  ?  C'est  une 
question  que  chacun  peut  résoudre  sui- 
vant ses  affections  ou  ses  opinions;  de 
cette  façon  la  statue  peut  plaire  à  tous 
les  partis  et  n'en  gêner  aucun. 

Eugène  Grécourt. 
♦ 

Lire  à  ce  sujet  l'article  Chevaux  de  Ve- 
nise {Magasin  Pittoresque    1840,  page   37) 

finissant  ainsi  : 

C'est  maintenant  un  dicton  populaire  en 
Italie  que  ce  qu'ils  offrent  de  plus  remarqua- 


I^-  984 


L'INTERMEDIAIRE 


ble.  c'est   d'avoir 


667 


668 


successivement   de 


.,  .>...  ..  c,^..  voyage 
Chio  à  Constantinople,  de  Const.mtinople  à 
Venise,  de  Venise  à  Paris  et  enfin  de  Paris  à 
Venise. 


(XLIV 
_    P/ 


Alem. 
XLV 


et   vni  di 


Gâteaux   sacrés 

XLVl,  50,  275,  491).—  fain 
communion.  L'usage  que  signale  L.  C.  de 
la  M,  existait  aussi  en  Lorraine.  On 
trouve  sur  le  département  de  la  Meurthe 
les  détails  suivants  : 

A  Regniéville,  une  pièce  de  terre,  dite 
la  Tenue, était  anciennement  chargée  de  la 
double  redevance  annuelle  d'une  certaine 
quantité  de  blé  et  d'un  pot  de  vin  ; 

A  Réménoville,  la  pièce  de  terre  le 
Grand  Puits  ;  à  Xirccourt,  le  canton  de  la 
terre  En-Sensart  ;  à  Serrières,  autre  can- 
ton dit  Sur-la-Ville,  devaient  chacun  un 
pot  de  vin  ; 

A  Vilcey-sur-Trey,  cette  redevance 
était  d'une  chopine  et  demie  à  prendre 
sur  la  Vigne  Barbotte  ; 

Le  tout  pour  être  distribué  à  Pâques 
aux  communiants.  H.  Li^page. 

Trompette  ds  terre  cuite  pour  la 
chasse  (XLVI,  350,  495).  —  Il  y  a 
quelques  années,  aux  fêtes  de  la  Chande- 
leur et  du  mardi  gras,  les  gamins  de 
Paris  assourdissaient  les  passants  par  ces 
instruments  grossiers,  achetés  dans  les 
bazars.  A.  Sy. 


* 
*  * 


Est-il  bien  certain  que  les  faïenciers  de 
Paris  ne  vendent  plus  de  trompes  ou  cor- 
nets en  grès  à  l'époque  du  carnaval  '^ 
Leur  bruit  peu  harmonieux  a  retenti  dans 
les  rues  au  moins  jusqu'à  la  suppression 
de  la  promenade  du  bœuf  gras  rétablie  en 
ces  dernières  années.  Léda. 

Le  .Y usée  de  Cluny  possède  une  belle 
trompe  de  chasse  en  faïence  émaillée. 

A   S..  E. 

Les  commodités  aa    XVÏP  et  au 

XVÏIP  Siècle  (XLVI,  236,  ^7,  soo, 
5531.  —  V^lnlcrmédiaire  a  déj.i  public 
bien  des  notes  sm-  cette  question.  11 
parait  probable  que  les  architectes  des 
siècles  derniers  ne  se  préoccupaient  pas 
de  réserver  dans  les  maisons  elles-mêmes 
une  place  pour  les  cabinets  d'aisance  ; 
mais  il  ne  résulte  pas  de  là  que  l'usage 


de  ces  commodités  ait  été  peu  répandu  : 
on  les  installait  généralement  dans  les 
jardins  qui  entouraient  les  maisons  ou 
dans  les  cours, en  dehors  des  habitations; 
cela  se  passe  encore  ainsi  dans  nombre 
de  petites  villes  de  province  :  dans  la 
plupart  des  vieilles  maisons,  il  faut  sor- 
tir du  bâtiment,  malgré  le  froid,  la  pluie 
ou  la  neige,  pour  se  rendre  au  local  en 
question,  et  les  vieux  habitants  considè- 
rent souvent  comme  un  inconvénient 
l'établissement  des  cabinets  dans  l'appar- 
tement. 

Au  xvui'  siècle,  j'ai  rencontré  plusieurs 
fois  la  preuve  de  l'existence  de  ces  cabi- 
nets dans  les  plus  petites  villes  En  voici 
un  exemple  : 

A  Neufchàteau,  (chef-lieu  d'arrondisse- 
ment des  Vosges),  le  maire  royal  était 
chargé  de  l'administration  d'une  fond?.- 
tion  faite  en  16 16  par  un  ancien  curé  de 
la  paroisse,  Dominici.  Dans  les  biens  de 
cette  fondation  se  trouvaient  deux  mai- 
sons contiguës,  une  grande  et  une  petite. 
Or,  les  baux  de  location  de  cette  dernière 
au  xvin^  siècle  sont  ainsi  conçus  : 

Je  soussigné.....  maire  royal,  adminis- 
trateur de  la  fondation  Dominici,  loue  à 
X...une  petite  maison  située  rue  du  Han, 

pour la  dite  petite   maison   composée 

d'une  chambre  basse  et  d'une  chambre 
haute  avec  son  grenier —  ledit  X  (le  p.  e 
neur)  «  devant  avoir  pied  levé  dans  le 
jardin  delà  grande  maison  de  ladite  fonda- 
tion pour  aller  aux  latrines, ^\ns\  que  pour 
tirer  de  l'eau  dans  la  citerne  pour  son 
usage  seulement  ...  x- 

Paul  Chevreux. 


♦  » 
kilomètres 


A  quelques  kilomètres  de  Nevers 
se  trouve  le  vieux  château  des  Bor- 
des, bien  déchu  de  son  ancienne  splen- 
deur. Après  avoir  appartenu  à  des  sei- 
gneurs du  même  nom,  il  passa  aux  la 
Platière  d'Anssienville,  la  Grange  d'Al- 
quian,  Béthune-Pologne,  la  Tour  du 
Pin,  etc.  Dans  la  curieuse  notice  que  lui 
a  consacrée  M.  Bonvalet  se  trouve  citée 
une  lettre  fort  spirituelle  de  l'abbé  de 
Chaulieu,  secrétaire  du  M'»  de  Béthune. 
J'en  extrais  ce  qui  suit,  d'un  intérêt  tout 
particulier  pour  la  question  dont  il  s'agit: 

1676 Enfin  après  de  si  grands  hasards, 

nous  étions  arrivés  ici  il  y  a  quatre  jours  :  et 
jamais  isvaeiite,  après  les  déserts  d'Arabie, 
n'avait  trouvé  la   terre  de   promission    avec 


DKS  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  octobre  1902. 


669 


670 


tant  de  joie  que  nous  avions  fait   les   Bordes 
On  y  mange  quatre  fois  par  jour,    on  y   doit 
vingt  heures  et  il  n'y  a   point  de   lit   que   le 
sommeil  n'ait  fait  de  ses  propres    mains.   Que 
ie  vous    ai  souhaitée  pour  satisjaire    votre 
rage  des  chaises  perdes  !  Chaque  chambre  a 
l.i  sienne  de  velours  avec  des  crépines  et  zm 
bassin  de  porcelaine  et  son  guéridon  pour  lire. 
Le     marquis   a  fait  apporter  la  sienne  près 
de  la  mienne  et  nous  passons  les  jours   dans 
ce  lieu  de  délices.  Il  n'y  a  point  de  constipé 
à  qui  une  chaise  comme  cela    ne    donnât   de 
diarrhée  et  dût  le  Rolet.   ennemi  déclaré  de 
la     chaise  percée,    et  que  foi  entindu  une 
fois  apjuyer  son  opinion  d'une   dispute  fort 
aigre  contre  nous,  en    enrager,  feu    aurai 
nnc  dès  que  je  serai  de  retour.  Je   ne  sache 
que  Montaigne  et    moi   qui.    ayons   traité  le 
chapitre  d'une  chaise  percée  aussi  longtemps  ; 
mais  de  bonne  foi  la  force  de  la  vérité  m'em- 
porte ! 

Les  oharivar's  (XLVI,  ^14).  —  Fes- 
tus  rapporte  qu'aux  fêtes  de  Cérès  on 
jetait  des  noix,  7:»c/--uk,  aux  enfants  qui  se 
les  disputaient  à  grand  bruit. 

L'un  des  plus  anciens  commentateurs 
de  Virgile,  "laurus  Servius  Honoratus. 
obser^  a  une  semblable  coutume  en  un 
certain  moment  de  la  noce  romaine,  afin 
que  grâce  au  tapage  on  n'entendit  pas 
vofeni pnelhv  vir giuHatem deponeniis .Aussi, 
dit  du  Cange  Caiia  signifia  bientôt  tu- 
multe et  sédition  et  telle  est  pour  lui  l'ori- 
gine de  notre  mot  Charivari. 

On  croit  que  le  tumulte  des  secondes 
noces  ne  fut  tout  d'abord  appliqué  —  par 
dérision  pure  -  qu'au  mariage  des  veu- 
ves très  certaiin-mi-nt  peu  en  faveur  à 
l'origine  des  sociétés  antiques.  Dans 
l'Inde,  eile.-^  devaient  se  précipiter  dans  le 
bûcher  de  leur  époux.  Chez  les  juifs,  si 
leur  sort  ne  tourne  plus  au  tragique,  la 
loi  fait  au  nouveau  mari  un  sort  ridicule 
dans  le  but  évident  d'empêcher  ces  sortes 
d'unions.  En  Grèce  enfin^,  d'après  Natalie 
Comes,  les  veuves  ne  se  remarièrent  pas 
dans  le  principe.  Le  charivari,  mêm.e 
actuellement  en  Russie, semblerait  s'appli- 
quer plus  spécialement  au  second  mariage 
des  femmes  puisque  d'après  JVl.  de  Gu- 
bernatis.  il  apprend  au  nouvel  époux  que 
le  sort  du  premier  mari  lui  est  réservé, 
c'est-à-dire  qu'il  sera  à  son  tour  enterré 
par  la  dame. 

En  somme,   cette  parodie  du   mariage 
romain  doit  être  un  souvenir  de    la  con- 
«luête.  LÉDA 


gote^s,  i'roui-ailU's    qt  O^uviosttéB 


Un  bail  de  403  ans.  —  J'ai  décou- 
vert,il  y  a  quelques  jours,  chez  un  paysan 
de  mon  village,  nommé  Legrain,  la  copie 
d'un  acte  très  curieux,  dont  voici  la  re- 
production intégrale  : 

Extrait  de  la  traduction  (en  style  de  nos 
jours)  de  la  copie  en  Espagnole  {sic)  de 
l'acte  de  session  faite  par  dom  Magis  En- 
glebert  Legrain  (Logrono)  comte,  etc..  en 
laveur  de   Philippe  de  Bourgogne. 

Aujourd'hui,  30  juillet  1455,  ^  été  lait 
par  moi,  et  juré  sur  le  St-Evangile,  afin 
qu'il  n'y  ait  pas  entre  mes  descendants  et 
ceux  de  mon  noble  ennemi  de  contesta- 
tions, l'acte  suivant,  signé  par  ma  main, 
qui  a  su  si  longtemps  tenir  l'épée  pour  dé- 
fendre loyalement  la  cause  sacrée  de  son 
seigneur  et  maître,  Alfonse  V.  roi  d'Espa- 
gne. 

Etant  tombé  sous  le  fer  de  mon  noble 
ennemi,  et  étant  fait  prisonnier  à  la  délaite 
de  Bouvignes,  par  Allans,  garde  du  corps 
de  monseigneur  Philippe  de  Bourgogne, 
étant  retenu  au  château  fort  de  Poil- 
Vach  signé  contrat  pour  ma  rançon,  une 
grande  partie  de  mes  biens  pour  avoir  la 
vie  sauve. 

Par  la  grâce  de  Dieu,  dom  Magis  Engle- 
bert  Logrono  {Legrain)  comte  de  Burgos  et 
de  Baly,  seigneur  de  Molina  et  capitaine 
général  des  armées,  alliées  de  leurs  majes- 
tés, le  Roi  de  France  et  de  son  Altesse  ré- 
vérendissime  Louis  de  Bourbon,  prince  évê- 
que  et  seigneur  de  la  principauté  de  Liège, 
qui  me  font  l'honneur  de  me  servir  de  té- 
moins dans  l'acte  que  je  fais  en  faveur  de 
Philippe  de  Bourgogne, àuc  de  Luxembourg, 
comte  de  Flandre,  d'Artois,  de  Hollande, 
de  Zélande  etc..  Lequel  déclare  céder  pour 
paiement  de  rançon,  la  jouissance  d'une 
grande  partie  de  mes  liens  pour  le  terme  de 
quatre  siècles,  dont,  plans  et  titres  ci-joints 
sous  les  conditions  suivantes  : 

1°  Qu'à  l'époque  fixée,  mes  biens  seront 
restitués  à  mes  descendants,  héritiers 
(sans  frais,  ni  procès)  ayant  reçu  cette  ga- 
rantie je  jure  sur  le  Saint  Evangile  que  je 
suis  seul  possesseur  seigneur  et  maître  de 
tous  ces  biens  et  vasseaux,  qui  sont  situés 
dans  le  comté  de  Logrono,  VArdenne,  les 
Vosges,  la  Lorraine  ;  comprenant  toutes 
ces  seigneuries  qui  se  composent  de  6  cas- 
tels  avec  terres  dépendantes  ainsi  que  34 
censés  avec  dépendances,  et  2000  bonniers 
terres  labourables,  plus  1000  bonniers  prai- 
ries et  pâtures  situées  sur  le  littoral  des 
Pays-bas  et  1000  bonniers  en  bois  et  domai- 
nes seigneuriaux  en  Ardennes,  eu  grande 
partie    longeai;t   la   Meuse,    dont    le    plan 


N*.  984. 


L'INTERMEDIAIRE 


671 


672 


avec  indications  se  trouvent  ci-joint.  — 
déclare  devant  Dieu  donner  jouissance  de 
l'usufruit  de  tous  ces  biens  pour  le  terme  de 
jf.00  ans  à  Monseigneur  Philippe  de  Bour- 
gogne, duc  de  Luxembourg,  etc  ..  ainsi 
qu'à  tous  ses  descendants,  pour  avoir  la  vie 
sauve,  à  condition  que  si  cette  noble  fa- 
mille n'avait  pas  d'héritiers^  tous  mes  des- 
cendants pourraient  et  auraient  le  droit  de 
réclamer  les  dits  biens,  au  noble  Seigneur 
qui  deviendrait  l'héritier  présomptif  de  la 
fortune  et  des  titres  des   ducs   de    Bourgo- 

Considérant  que  la  jouissance  des  dits 
biens  est  fixée  à  400  ans  et  que  par  consé- 
quent l'époque  de  la  restitution  par  les 
descendants  de  monseigneur  Philippe  de 
Bourgogne,  duc  de  Luxembourg  etc..  est 
le  ^  juillet  de  Van  de  grâce  18^'^,  il  est 
accordé  sur  sa  demande,  exposant  que  à 
cette  date, la  récolte  est  encore  sur  la  terre, 
celle-ci  appartenant  de  plein  droit  à  l'ense- 
raençeur  le  terme  n'étant  pas  expiré, accorte 
après  ratification,  trois  mois  de  surplus, 
l'échéance  sera  le  30  novembre,  jour  de  la 
Saint-André  sans  délai  ;  les  terres  à  cette 
époque  étant  libres  de  toutes  dépouilles. 
Tous  mes  descendants,  héritiers  repren- 
dront leurs  biens  ainsi  qu'il  est  mentionné 
dans  l'acte  fait  à  cet  effet, et  signé  par  leurs 
majestés  messeigneurs  et  maîtres  qui  les 
prennes^  sur  leurs  loyables  protections, afin 
de  faire  exécuter  ces  conventions  par  les 
armes. 

La  restitution  se  fera  le  jour  indiqué  ci- 
dessus  par  les  descendants  de  Monseigneur 
le  duc  de  Bourgogne  etc...  et  les  miens 
comme  il  est  stipulé  dans  l'acte  de  cession 
que  nous  faisons  loyalement  et  signé  par 
chacunes  des  parties  et  scellé  de  ses  armes 
ainsi  qu'approuvé  par  nos  très  honorables 
témoins  raesseioneurs  et  maîtres  :  sa  ma- 
jesté  Louis,  roi  de  France  et  reverendissime 
Evêque  Louis  de  Bourbon  prince  eveque  et 
seigneur  de  la  principauté  de  Liège,  et 
mi-ssire  Jean  Fni'içois  Dandelot,  seigneur 
de  Hore  et  de  Lescalatine,  de  L'O  baron 
de  Lignes,  et  le  comte  Jean  Cniffaux,  sei- 
gneur de  Moureau,  de  Neuville  et  de  Lam- 
bersant,  chevalier  de  l'ordre,  envoyés  tous 
deux  pour  représenter  monseigneur  le  duc 
de  Bourgogne  de  Luxembourg,  et  ayant 
envoyé  son  Altesse  royale  prince  et  évè- 
que,  Messire  Georges  de  Bas  fa,  comte  du 
Saint-Empire  et  de  Suite,  seigneur  d'Ever- 
bech  et  de  Marselde,  pour  représentants. 
Ces  deux  derniers  qui  ont  loyalement 
traité  cette  alTiiire  à  bonne  fin  et  dont  ils 
ont  obtenu  ratification  de  monseigneur 
Philippe  duc  de  Bourgogne,  etc...  Lequel 
a  juré  sur  la  foi  du  serment  et  sur  le  Christ 
«^u'il  obligeait  d'agir  loyalement  tous  ses 
descendants  sous  peine   d'exclusion  envers 


ceux  de  Dom  Magis  Englebert  Logron» 
(Legrain)  comte  de  Burgos  et  de  Balsy,etc.. 
seigneur  de  Molina  et  capitaine  général 
des  armées  alliées,  son  prisonnier  de 
guerre  qui  lui  cède  ses  biens  pour  le  terme 
de  quatre  siècles. 

Reconnais  toutes  ces  conditions  loyale- 
ment et  l'époque  fixée  par  le  présent  acte, 
et  impose  à  tous  ses  descendants  les  con- 
ditions suivantes  : 

De  ne  jamais  vendre,  ni  aliéner  les  biens 
qui  leur  sont  concédés  pour  400  ans,  ré- 
pondant sur  leur  honneur  et  leur  foi  de 
gentilshommes,  que  toutes  ces  conditions 
seront  respectées  par  tous  leurs  héritiers, 
descendants,  et  faisant  à  cet  elTet  servir  de 
témoin  son  fils  bien  aimé,  Charles  duc  de 
Bourgogne,  etc...  son  seul  et  unique  héri- 
tier de  tous  ses  titres  et  fortunes,  afin  qu'il 
les  transmette  à  tous  les  siens,  ceci  est  ma 
volonté  et  déclare  exclus  celui  qui  ne  sui- 
vra pas  ce  traité. 

Fait  et  signé  en  trois  expéditions  par  les 
parties  contractantes  composées  de  : 

r  Messire  le  comte  Jean-François  Dan- 
delot,  seigneur  de  Hore,  et  de  Lescala- 
tive,  de  L'O  baron  de  Lignes. 

2"  Le  comte  Jean  Rujjaux,  seigneur  de 
Neuville  de  Moureaux  et  de  Lambersant, 
chevalier  de  l'ordre. 

y  Son  altesse  et  reverendissime  Louis 
de  Bourbon,  prince,  évèque  et  seigneur  de 
la  principauté  de  Liège. 

4*  Messire  de  liasta  comte  du  Saint- 
Empire  et  de  Suite,  seigneur  d'Everbèche 
de  Welde  et  de  Morselde  ces  deux  der- 
niers nobles  qui  ont  signé  cet  acte  et 
scellé  de  leurs  armes  ainsi  que  sa  >Lijesté 
le  roi  de  France  qui  signe  et  approuve  afim 
de  faire  respecter  ce  traité. 

Cette  copie  semble  avoir  été  faite,  il  y 
a  une  soixantaine  d'années,  par  le  père 
du  paysan  chez  lequel  je  l'ai  découverte. 
Elle  est  suivie  de  la  filiation  directe  de  la 
famille  Legrain  depuis  ce  Dom  Magis 
Englebert,  né  à  Madrid,  le  24  août  1409 
et  marié  à  Anne  Wools  de  Trieche  (sic) 
jusqu'au  père  du  paysan  actuel  né  le  24 
août  1804.  Ce  document  a  un  véritable 
intérêt  historique  s'il  est  authentique  ; 
quelle  peut  être  sa  valeur  ?  Est-il  déjà 
connu  ?  où  serait  l'original?  en  1855  à 
l'échéance  de  cette  sorte  de  bail,  des 
membres  de  cette  famille  ne  tentèrent-ils 
pas  de  ressaisir  les  biens  cédés  par  leur 
ancêtre  quatre  siècles  auparavant  ? 

V"=  DE  Hennezel  d'Ormois. 

Le  Directeur-gérant  :    G.    MOnTORGUEIL. 
Imp.  DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond. 


XLYI*  Volume     Paraissant  ies  lo,  20  etjo  de  chaque  mois.     10  Novembre  1902. 


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N«985 

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xaxxt 


DES  CHERCHEURS  ET 

Fondé    en    1864 


CURIEUX 


QUKSTIONS    KT   KFJ'ONSRS    [.ITTEKAIRES,    H 

TROUVAILLES 
671    


ISTORIQUES,   SCIENTIFIQUES    ET    ARTISTIQUES 
ET    CURIOSITÉS 

672  II 


(BHiieôtionô 


Louis  XIII   au    Mans,    en   1614. 

—  Une  pieuse  légende  accréditée  par 
M.  l'abbé  Lochet  dans  sa  Notice  historique 
sur  le  pèlerinage  de  Notre-Dame  de  Torcé 
(p.  56)  veut  que  Louis  XllI,  se  rendant  au 
Mans  avec  Marie  de  Médicis,  ait  séjourné 
quelques  heures  à  Torcé,  le  8  septembre 
1614.  On  nous  a  si  bien  renseigné  sur  ce 
que  fit  ce  même  roi  en  décembre  161 5, 
pourrait-on  le  faire  pour  cette  date  anté- 
rieure, assez  discutée,  au  reste,  par  les 
auteurs  locaux  ?  L.  C.  de  la  M. 

Le  comte  de  Nantouillet. — Quel- 
que collègue  obligeant  pourrait-il  me  dire 
quel  est  actuellement  le  descendant  le 
plus  direct  de  cet  intime  du  duc  de  Berry? 
j'ai  plusieurs  raisons  pour  croire  que  c'est 
un  diplomate  espagnol,  mais  j'ignore  son 
nom.  La  Résie. 

Coucession  royale  à  Marly-le- 
Roi.  —  Louis  XIV  a  fait  une  concession 
de  6  pouces  d'eau  (60  mètres  cubes),  à  la 
commune  de  Marly-le-Roi,  concession 
dont  jouit  encore  actuellement  cette  com- 
mune. On  a  consulté  sans  résultat  l'ad- 
ministration des  Eaux  à  Versailles,  à  la 
Machine,  les  Archives  de  Seine-et-Oise. 
Pourrait-on  me  rendre  le  service  de  me 
procurer  la  date  exacte  de  cette  conces- 
sion, d'autant  plus  que  ce  document  se- 
rait de  la  plus  grande  utilité  pour  la  com- 
mune de  Marly  ?  Piton. 


P.  Miirin  Mersenne.  —  Où  trouver 
des  notes  sur  cet  ami  de  Descartes  ? 

Existe-t-il  des  biographies  complètes  ? 
Est  il  indiscret  de  demander  aux  amis  de 
V Intermédiaire  ce  qu'ils  savent  de  ce  fa- 
meux mathématicien  ?  Prière  instante  de 
se  rappeler  que  le  questionneur  est  loin 
de  toute  documentation  possible,  et  ne 
peut  compter  que  sur  ses  aimables  con- 
frères. Paul  d'Iny. 

LepoiDçon  de  l'orfèvre  Lehen- 
drinck.  —  Prière  de  me  donner  la  des- 
cription exacte  du  poinçon  de  maître,  de 
l'orfèvre  Lehendrinck(règnede  Louis  XVI). 
Les  pièces  faites  par  cet  orfèvre  por- 
taient-elles d'autres  poinçons  pour  indi- 
quer l'année  de  leur  fabrication  ?  N'ayant 
pu  me  procurer  de  bonnes  pièces  exécu- 
tées par  ce  fabricant,  je  désirerais  savoir 
si,  outre  le  ou  les  poinçons,  certaines 
pièces  ne  portaient  pas  en  toutes  lettres 
la  mention  :  Lehendrinck  orfèvre-joailler 
du  Roy  ?  MiKAEL, 

Armoiries  à  déterminer  :  de 
gueules  au  sautoir  d'or.  —  Sur  un 

plat  d'argent  du  xviii»  siècle,  se  trouvent 
deux  écus  accolés  sous  une  couronne  de 
comte.  Le  premier  porte  :  de  gueules,  au 
sautoir  d^  or  .accompagné  en  chef  et  en  pointe 
de  deux  molettes  de  même,  et  accosté  de  2  ai- 
glettes  aussi  de  même  ;  le  second  :  d'a:(ury 
à  la  fasce  d'or, accompagnée  de  deux  étoiles 
de  même  en  chef  ei  d'un  croissant  aussi  de 
même  en  pointe. 

XLVI'-2f 


N».  985. 


L'INTERMEDIAIRE 


673 


674 


J'ai  trouvé  que  ce  dernier  pouvait  être 
attribuée  à  la  famille  Hamel  (Norman- 
die^ et  l'autre  aux  Le'Féron. 

Y  a-t-il  eu  alliance  entre  ces  deux  fa- 
milles ou  d'autres  maisons  portent-elles 
les  mêmes  armes  ?  Je  serais  reconnaissante 
aux  aimables  collaborateurs  de  l'Intermé- 
diaire de  me  renseigner  à  ce  sujet. 

Sedaniana. 

Pièce  d'or  espagnole.  — Je  possède 
une  pièce  d'or  espagnole  à  l'effigie  de  Fer- 
dinand VII  équivalent  à  une  de  nos  pièces 
de  cent  francs.  Le  fait  que  cette  pièce 
porte  la  date  de  1810  ne  la  rend-il  pas  par- 
ticulièrement intéressante  ?  Est-elle  rare  ? 
Cruelle  peut  en  être  la  valeur  ? 

De  Mortagne. 


Prieuré  des  Koquillats .  —  Où  se 
trouvait  ce  prieuré,  voisin  de  Saint-Malo? 

Charlec. 

Faux  documents  dans  les  dépôts 
publics.  — -  Que  fait-on  lorsque,  dans  un 
dépôt  public,  on  vient  à  reconnaître  qu'un 
document  est  faux? 

Une  telle  pièce  continue-t-elle  d'être 
communiquée  ?  Probablement  elle  est 
tout  de  même  conservée  ?  —  Mentionne- 
t-on  sur  le  document   que  c'est  un  faux  ? 

—  Enfin,  en  délivre-t-on  encore  des  co- 
pies ;  et  dans  ce  cas,  ces  transcriptions 
portent-elles  l'avis  qu'elles  ne  sont  que  la 
copie  d'un  faux  ? 

Dans  les  cas  qui  précèdent, la  mention 
de  faux  serait-elle  mise  de  façon  à  ne 
pouvoir  être  enlevée? 

Et  en  droit,  si  on  ne  délivre  pas  de  co- 
pie d'un  document  reconnu  supposé,  un 
particulier  dont  la  famille  ou  l'ascendance 
serait  citée  dans  cet  acte,  pourrait-il, en 
raison  de  ce  motif,en  obtenir  copie  ? —  Si 
oui,  mentionnerait-on  que  l'original  est 
faux  ? 

L'idée  de  cette  question  est  venue  de  ce 
fait  qu'une  personne  a  émis  un  doute  sur 
l'authenticité  d'un  document  publié  au 
numéro  II  (août  1900)  de  mon  Recueil 
d'actes  notariés  d' état-civil,  pièces  authen- 
tiques inédites  et  tn  extenso  sur  les  familles. 

—  Cette  publication  était  la  reproduc- 
tion d'une  copie  délivrée  par  un  dépôt 
public,  comme  la  transcription  d'un   acte 


original  qu'il  possédait  (lequel  original 
est  authentique  d'ailleurs). 

Baron  Maxime  Trigant  de  Latour. 

L'acte  de  baptême  de  Clusius.  — 

Cet  acte  n'existe  pas  à  Arras,  où  Charles 
de  l'Escluse  est  né  en  1526,  le  plus  ancien 
registre  de  paroisse  ne  remontant  qu'à 
1564.  Sans  cette  pièce,  il  est  impossible 
de  donner  la  date  de  sa  naissance,  qu'on 
fixe  au  18  février  (Valère  André)  ou  au 
19  mars  fMelchior  Adam  et  autres).  N'y- 
a-t-il  point  dans  les  dépôts  publics  de 
l'étranger,  où  Clusius  a  résidé,  Leyde, 
Vienne,  Prague,  une  expédition  authen- 
tique de  cet  acte  ou  au  moins  un  docu- 
ment officiel  qui  puisse  nous  renseigner  à 
cet  égard  ?  V.  A. 

Famille  Estourneau. — Je  fais  appel 
à  la  science  de  V Intermédiaire  pour  avoir 
des  détails  complets  sur  les  représentants 
les  plus  connus  de  cette  famille.  Jacques 
Mathieu  Estourneau,  né  à  La  Flèche  vers 
i486, fut  architecte.  Où  et  quand  mourut- 
il  ? 

Son  fils  Mathieu  Germain  aurait  vécu 
de  1511  à  1 598  et  fut  jurisconsulte  ;  il  eut 
pour  fils  Mathurin  qui  fut  architecte 
comme  son  grand-pére  ;  il  est  né  vers 
1579. J'ignore  ^^  date  de  sa  mort. 

Paul  d'Iny. 


Prélats  académiciens.  —  Lieu  et 
date  de  naissance.  —  Il  serait  bien 
étonnant  que  quelque  ecclésiastique  des 
pays  intéressés  n'ait  pas  recherché  —  et 
trouvé  —  le  lieu  et  la  date  précise  de 
naissance  des  prélats  académiciens  dont 
les  noms  suivent.  Ces  renseignements, 
qui  font  défaut  dans  les  Biographies 
générales,  les  vaillants  chercheurs  qui 
les  auraient  recueillis  et  peut-être  publiés 
dans  des  ouvrages  spéciaux,  seraient  bien 
aimables  de   me  les  communiquer. 

Montazet.néle  17  août  1713.  Malvin  de 
Montazet,  archevêque  de  Lyon,  né  au 
château  de  Quissac  en  17 12. 

Poncet  de  la  Rivière  (Michel),  évêque 
d'Angers,  né  à...  vers  1672. 

L'abbé  de  Radonvilliers,  né  au  diocèse 
de  Nevers  en  1709. 

Chamillart  (Jean-François),  évêque  de 
Senlis,  né  à.  .  le... 


UËS  CHERCHHURS  ET  CURIEUX 


675 


676 


10  novembre  1902* 


Clermont-Tonnerre  (François  de),  évê- 
que-comtedeNoyon,  né  à...  en  lOag. 

Estrées  (Jean  d'),  archevêque  de  Cam- 
brai, né  à...  en  1666.  T.  L. 

Pierre  Le  Vacher,  —  Est-il  possi 
ble  d'avoir  quelques  détails  biographiques 
sur  ce  missionnaire  mort  à  Alger  en  1683, 
de  la  mort  atroce  que  l'on  connaît  ? 

Paul  d'Iny. 

Mathurin  Jousse,  serrurier  flé- 
chois. —  Pourrait-on  medonner  sur  ce  maî- 
tre serrurier  du  xvii*  siècle  des  renseigne- 
ments biographiques  et  bibliographiques, 
sans  trop,  toutefois,  me  renvoyer  à  des 
compilations  que  je  n'ai  pas  à  ma  dispo- 
sition en  ce  moment  ? 

*  * 
Joseph  Sauveur, savant  du  XVir 

siècle.  —  Je  pose  sur  ce  savant  la  même 
question  et  remercie  d'avance  les  aima- 
bles intermédiairistes  qui  répondront. 

L.  C.  DE  LA  M. 


L'abbé  Sonnet.  —  Un  aimable  col- 
lègue pourrait-il  me  donner  quelques  ren- 
seignements sur  unabbt^  de  cour,  nommé 
Sonnet  qui  signait  Sonnet  de  la  Milou- 
sière  ou  Sonnet-Milousière,  du  nom  d'une 
propriété  voisine  de  Vire,  sa  ville  natale. 
Cet  abbé  qui  est  mort,  âgé  de  80  ans,  à 
Paris,  vers  1850,  avait  émigré  et  serait 
devenu  précepteur  des  fils  du  roi  de  Prusse, 
en  particulier  de  celui  qui  devint  Guillaume 
l"*'.  Revenu  en  France,  il  aurait  été  l'inter- 
prète de  Napoléon  dans  sa  première  en- 
trevue avec  Marie-Louise.  Il  fut  l'un  des 
premiers  membres  de  la  Légion  d'hon- 
neur, reçut  un  cadeau  de  l'empereur  qui 
lui  aurait  même  offert  l'archevêché  de 
Paris  ;  il  le  refusa,  dit-on,  parce  qu'il 
voulait  être  tranquille.  Ses  héritiers  ont 
eu  de  lui  de  très  beaux  objets,  dont  plu- 
sieurs sont  réputés  avoir  été  acquis  par 
l'abbé  Sonnet  après  le  pillage  de  l'appar- 
tement de  la  princesse  de  Lamballe,  plus 
une  superbe  bonbonnière  cei'clée  d'or  por- 
tant en  miniature  un  très  joli  portrait  de 
l'abbé,  œuvre,  d'après  ces  héritiers  qui  le 
tenaient  de  lui-même,  de  la  princesse  de 
Metternich.  Quatre  ou  cinq  portraits  de 
l'abbé  Sonnet  existant  à  Vire  le  représen- 
tent sous  des  traits  fins,  même  jolis,  et 
avec  des  yeux  très-spirituels.       13.  H 


Porcon  de  la  Barbinais.  —  L'acte 
héroïque  attribué  à  ce  vaillant  corsaire 
surnommé  «  le  Régulus  Malouin  »  est-il 
historique  ou  faut-il  le  ranger, dans  le  do- 
maine de  la  légende  ?  Dans  le  premier 
cas,  je  désirerais  des  documents  ;  dans  le 
second,  j'aimerais  à  connaître  l'origine  de 
la  légende.  Charlec. 

Edouard  Gorge.  —  Je  désirerais 
quelques  renseignements  sur  ce  pamphlé- 
taire breton  écrivant  aux  environs  de  1830. 

CiN, 

César  Franck.  —  Je  serais  recon  • 
naissant  de  connaître  l'indication  de  tous 
documents,  articles,  anecdotes,  etc.,  sur 
César  Franck.  M.  D.  C. 

Renan  et  l'Allemagne  en  1870- 
1871.  —  Est-il  vrai,  comme  plusieurs 
l'affirment,  que  l'auteur  de  la  Vie  de  Jésus 
ait  encensé  les  Allemands  pendant  la 
guerre  de  1 870-1 871  ?  P.  Nipson. 

Termes  employés  dans  un  inven- 
taire de  1793.  —  Pourrait-on  m'éclai- 
rer  sur  le  sens  des  mots  suivants  relevés 
dans  un  inventaire  de  1793  :  BRAVASSE 
(lin  en)  cloche  de  MÉTAILE  ==  DIC  = 
POLEAU  =  PLAT  A  SERIE  =  POULOU- 
SIER=:  TIERSON  =  VANAILLES.  Ces 
termes  sont  inconnus  dans  le  patois  du 
pays  breton,  où  ils  furent  employés  à 
l'époque  dite.  Ils  ne  figurent  d'autre  part 
ni  dans  Lacombe  ni  dans  Roquefort  ni 
dansjaubert.  Un  peu  de  lumière  S.  V.  P. 

M.  Armoric. 

Echelle  précise  des  cartes  de 
Cassini.  —  Sur  des  cartes  que  je  possède, 
paraissant  réimprimées  à  la  Restauration, 
l'échelle  semble  être  de  228  millim.  pouf 
20  kil.  ce  qui  reviendrait  à  1/87,719. 
duelle  est  au  juste  la  mesure  adoptée 
pour  ces  cartes  si  précieuses  ?  Et  connaît- 
on  la  date  à  laquelle  chacune  des  feuilles 
a  été  composée  et  tirée  ? 

D''  ViGEN. 

Dormir  à  la  belle  étoile.  —  )e  lis 

d^ns\ts  Leciares  pour  tons  dç.  mars  1900 
que  :  »,<  l'expression  courante  Coucher  à  la 
belle  étoile  vient  de  l'enseigne  commune 
jadis  de  «  la  Belle  étoile  » 

Est-ce  exact  ?  Cm, 


N»985 


L'INTERMEDIAIRE 


677 


678 


Portraits  Amiénois  non  signés. 
—  J'ai  :  i°le  portrait,  crayon  et  estompe, 
légèrement  teinté,  de  M"'  de  Gallien  de 
Chabons,  évêque  d'Amiens  en  1822, 
mort  en  1838  ;  2°  le  portrait  peint 
du  chanoine  Clabault.  son  Secrétaire  Gé- 
néral. A  quels  artistes  pourrait-on  attri- 
buer ces  portraits  ?  Quels  peintres 
d'Amiens  ont  eu  plus  spécialement  la 
clientèle  du  clergé,  de  1820  à  1840  ?  Ces 
portraits  n'ont  pas  été  gravés.  La  Bibl. 
nat.  d'ailleurs,  n'a  pas  de  portrait  de  ces 
deux  personnages.  V.  A. 

Plaques  de  ceinturon.  — Je  pos- 
sède deux  plaques  de  ceinturon  dont  je 
voudrais  découvrir  la  provenance. 
,  La  I'"'  toute  en  cuivre,  de  forme 
rectangulaire,  mesurant  9  cent,  ip  sur 
b  cent,  ip,  est  ornée  en  son  milieu 
d'une  grosse  fleur  de  lis  en  relief,  rap- 
portée. On  lit  cette  inscription  grossière- 
ment gravée  au  dessus  de  la  fleur  de 
lis  : 

POUR  MON    DIEU 

et  au-dessous  : 

MON  ROI  ET  MA  PATRIE 

La  2'  plaque  aussi  en  cuivre,  mesu- 
rant II  cent.  \\2  sur  8  cent.,  est  ornée 
en  haut  et  en  bas  d'une  simple  canne- 
lure Au  milieu  et  en  relief  se  trouve  un 
écusson  d'acier  de  forme  triangulaire 
courbé  ;  il  est  rayé  verticalement  (de 
gueules)  et  chargé  d'un  C  en  cuivre  or- 
nementé. La  pointe  centrale  du  sommet 
de  cet  écu  s'engage  sous  une  couronne 
de  prince  du  Saint-Empire,  telle  que 
Rietstap  la  dessine. 

J'ajoute,  pour  aider  l'obligeant  inter- 
médiairiste  qui  voudrait  bien  me  rensei- 
seigner,  que  j'ai  eu  un  bisaïeul  officier  au 
régiment  de  Condé-Infanterie,  et  un  autre 
à  l'armée  de  Condé  pendant  l'émigration. 
Ce  dernier  servit  ensuite  quelque  temps 
dans  le  régiment  de  la  Tour  Infanterie 
au  service" de  l'Angleterre,  puis  il  fut 
capitaine  dans  la  milice  du  grand  duché 
de  Francfort  sur-le  Mein  jusqu'à  la  Res- 
tauration. Jehan. 

Portrait  de  Jean  Toubeau,  niaî- 
tre-inoprimeur  de  Bourges  [1628- 
1685].  —  Existe-t-il  un  portrait  authen- 
tique, peint,  dessiné  ou  gravé,  de  cet 
érudit  libraire-imprimeur,  arrière-petit- 
fils  du  célèbre  imprimeur  -  artiste  Geof- 


froy Tory, ancien  prévost  des  marchands» 
ancien  échevin  de  la  ville  de  Bourges,  au- 
teur des  Instiliiies  du  Droit  consulaire, 
plusieurs  fois  réimprimées,  et  dont  Hip- 
polyte  Boyer,  dans  son  Histoire  des  Im- 
primeurs et  Libraires  de  Bourges  (in-S", 
1854).  a  pu  dire,  à  bon  droit:  «  Jean 
Toubeau  est  une  illustration  typographi- 
que pour  le  pays  »  ? 

La  première  édition  des  Institutes 
(Bourges,  1682,751  pages, petitin-quarto, 
avec  S  uppléments),  fut  dédiée,  par  son 
auteur,  au  grand  Colbert,  marquis  de 
Chasteau-Neuf,  ministre  et  secrétaire  d'E- 
tat, etc. 

Nous  possédons,  de  ce  précieux  et  rare 
ouvrage,  l'exemplaire,  admirablement 
conservé,  imprimé  sur  grand  papier,  de 
Colbert  même,  volume  relié  en  maroquin 
rouge  ancien  du  Levant,  avec  filets,  den- 
telles,tranches  doréeset  ornédesarmoiries 
à  la  Couleuvre  tortillée  du  grand  Ministre, 
largement  frappées  en  or  sur  les  plats. 
Nous  voudrions  bien  y  pouvoir  joindre 
un  portrait  de  l'auteur, 

Ulric  R,-D, 


Société    philotfechnique.    —    Qui 

était,  en  1825,  secrétaire  de  la  Société 
philotechnique  à  Paris  ? 

Existe-t-il  un  historique  de  la  Société 
depuis  sa  fondation?  En  quelle  année 
a  t-elle  été  constituée  ?  Ermyn. 

Carnets  de  blanchissage.  —  Pour 
certaines  études  sur  le  prix  de  la  vie, 
j'aurais  besoin  de  savoir  où  me  procurer 
d'anciens  carnets  de  blanchissage.      B. 

Pied   gaucho  et  main  droite.    — 

Pourquoi  part-on  du  pied  gauche  et  sa- 
lue-t-on  de  la  main  droite  ?  Cette  cou- 
tume existe-t-elle  chez  tous  les  peuples  ? 
Quelles  sont  les  causes  physiolo- 
giques, instinctives,  ou  les  raisons  soit 
morales,  intellectuelles  ou  sociales,  soit 
simplement  conventionnelles  qui  peuvent 
avoir  déterminé  cette  habitude,  et,  dans 
le  dernier  cas,  encore,  pourquoi  ? 

D^C. 


La  houille  blanche.  —  A  qui  faut- 
il  attribuer  la  paternité  du  mot  ? 

Paul  Edmond. 


DES  CHERCHEURS  BT  CURIEUX 


10  novembre  1902. 


:^.f>*-— ^-' 


679 


~      680 


Méponees 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

Armoiries  de  Victor  Hugo  (XLV). 
Les  HugodeLorraine,  anoblis(i 535-1 ,37. 
en  la  personne  de  Georges  Hugo,  fils  de 
Jean  Hugo,  capitaine  dans  les  troupes  de 
René  H,  duc  de  Lorraine,  et  demeurant 
à  Rouvrois-sur- Meuse,  par  lecardinaljean 
de  Lorraine,  archevêque  de  Reims  et 
Narbonne,  etc.  (d'Hozier,  registre  IV 
Hugo  I)  portaient  : 

D'aïur,  au  chef  d'argent,  chargé  de  deux 
merlette^  de  sable. 

Ces  armes,  Victor  Hugo,  trouvant 
sans  doute,  comme  pair  de  France,  que 
celles  de  l'empire  qui  lui  appartenaient, 
manquaient  de  noblesse  se  les  attribua. 
Ce  sont  celles  qui,  dans  V Armoriai  his- 
torique de  la  noblesse  de  France  (Paris. 
Amyot,  s.  d.  in-8°)  figurent  au-dessous 
de  ses    nom  et  titres. 

Par  la  suite,  dictant  ou  inspirant  :  (oh! 
combien  nombreux  biographes  et  biogra- 
phies !),  ce  fut  aux  Hugo  de  Lorraine  que 
voulut,  avant  que  d'abdiquer  ses  titres 
sur  l'autel  de  la  patrie  et  de  la  démocra- 
tie, se  rattacher  le  poète. 

Les  merlettes  de  sable  lui  tenaient  au 
cœur. 

Cependant,  les  armes  auxquelles  il 
avait  droit,  et  dont  il  scellait,  en  1823, 
ses  lettres,  avec  un  cachet,  appartenant, 
il  est  vrai,  à  son  père,  ne  comportaient 
pas  de  merlettes. 

Au  lieu  des  belles  armes  très  simples 
du  xvi"  siècle  des  Hu,^o  de  Lorraine,  plus 
haut  décrites,  que  l'on  se  figure,  en  effet, 
l'enchevêtrement,  la  confusion  et  l'écar- 
tèlementd'un  blason  de  l'empire,  ayant 
passé  par  la  chancellerie    du    roi  |oseph. 

11  se  peut  lire  et  ila  été  décrit,  ici, ainsi  : 

Ecartelc,  au  i  d'azur,  à  l' épce  en  pal 
d'argent, la  pointe  en  bas  montée  d'or.,  et 
accompagnée  en  cl:efde  trois  (1)  étoiles  d'ar- 
gent, mal  ordonnées  •  au  2°,  de  gueules  au 
pont  de  trois  arches    d'argent,    maçonné  de 

(i)  Pour  moi,  je  n'en  vois  que  deux  et  très 
bien  ordonnées. 


sable,  soutenu  d'une  rivière  d'argent,  tt 
brochant  sur  une  forêt  de  même  ;  au  y .  d« 
gueules,  à  la  couronne  murale  d'argent, 
crénelée  de  quatre  pièces  ;  au  ^',  cCaïur  au 
cheval  libre  et  cabré  d'cr . 

Je  n'aurais  point  donné  aux  lecteurs 
de  \' Intermédiaire  l'ennui  de  la  lecture 
plutôt  longue  et  fastidieuse  de  ces  armes, 
évidemment  dépourvues  de  simplicité,  si 
le  cachet  même  dont  se  servait  Victor 
Hugo,  pour  timbrer  les  lettres  intimes 
adressées  à  son  père, n'avait  lui-même  son 
histoire. 

Elle  est  simple,  d'ailleurs.  Le  géné- 
ral Hugo,  retiré  à  Blois,  avait  chargé 
son  fils,  le  débutant  des  Odei  et 
Ballades,  cherchant  alors  par  son  crédit 
auprès  de  son  «  illustre  ami  »  M.  de 
Chateaubriand,  à  faire  obtenir  au  général, 
un  poste  de  lieutenant  général  de  la  Res- 
tauration —  parfaitement  !  —  de  com- 
mander ce  cachet. 

11  ne  suffisait  pas  que  la  confusion  des 
armes  du  comte  de  Siguensa  y  fût  rendue 
le  plus  clairement  possible. 

Encore  fallait-il  que  ce  fûtà  bon  compte. 
Le  père  semblait  aussi  peu  enclin  àla  prodi- 
galité que  le  fils. 

D'où,  au  cours  des  lettres  autographes 
de  Victor  Hugo  à  son  père,  appartenant 
à  la  bibliothèque  de  Blois,  que  j'ai  sous 
les  yeux,  les  explications  nécessaires  qui 
vont  suivre. 

Le  17  septembre  1823,  Victor  Hugo 
scellait  pour  la  première  fois  une  lettre, 
dont  sa  femme  avait  fait,  épistolairement 
les  deux  tiers  des  frais,  de  son  cachet 
comtal.  Il  devait  s'en  servir  fréquem- 
ment par  la  suite.  Mais,  jamais,  peut- 
être  l'empreinte  ne  devait  venir  aussi 
nette. 

Le  soin  attaché  par  Victor  Hugo  à  obte- 
nir une  bonne  empreinte  de  leur  jeune 
blason  se  comprend,  d'ailleurs,  aisément. 
Non  seulement,  c'était  la  première  fois 
qu'il  en  faisait  usage,  mais,  c'était  la  pre- 
mière fois  également,  que  le  général  allait 
en  avoir  connaissance. 

Aussi,  sur  h  partie  repliée  du  verso, 
tenant  lieu  d'enveloppe,  ce  post-scriptum 
de  Victor  Hugo  à  la  lettre  de   sa    femme  : 

Le  cachet  de  cuivre  dont  tu  verras  l'em- 
preinte sur  cette  lettre,  est  termine,  il  est 
fort  beau,  celui  d'acier  qui  demande  plus  de 
tems,  me  sera  bientôt  remis  par  le  graveur, 
11  ne  veut  pas  faire  l'écusson  colorie  à  moins  de 
2    fr.  J'attends    tes    intentions   à    cet    égard. 


M'  985. 


L'INTERMEDIAIRE 


681 


-   682 


Marque-moi  de  même  par  quelle  voie  il  faudra 
t'envoyer  le  cachet  d'acier.  Adieu  encore,  bon 
et  cher  papa  ! 

La  mort  du  petit  Léopold,  le  premier 
enfant  de  Victor  Hugo  et  d'Adèle  Foucher 
mis  en  nourrice  et  mort  à  Blois,  sur  ces 
entrefaites, en  dépit  des  soins  dont  il  avait 
été  l'objet,  ne  coupa  pas  court  à  cette 
préoccupation  d'ordre  moindre  ;  et  par 
l'intermédiaire  d'un  voyageur  ami,  le 
poète  adressait,  le  16  octobre  1823,  le 
fameux  cachet  à  son  père. 

M.  Lemaire  te  remettra  avec  cette  lettre,  les  2 
bouteilles  de  fleur  d'oiange  le  cachet  d'acier 
qui  a  excité  ici  l'admiration  de  tout  le  monde 
par  la  beauté  de  son  fini  et  l'écusson  colorié. 

Il  est  vrai  que  l'écusson  colorié  avait 
subi  une  petite  augmentation  ;  mais  si 
légère,  que  le  général  semble  l'avoir  sup- 
portée sans  protester  : 

L'écusson  colorié  a  coûté  14  fr.  au  lieu  de 
12  à  cause  d'un  passe-partout  qui  le  rend 
maintenant  tout  à  faitdigne  d'être  encadré. 

Hum  !  voilà  qui  semble  d'un  goût 
plutôt  douteux  ;  mais    qu'importe. 

En  1823,  donc  seulement,  le  général 
Hugo  se  décidait  à  faire  dessiner  et  graver 
les  armes  à  lui  accordées  par  le  roi  Joseph 
11  en  fut  de  même  de  son  titre  de  comte. 
Jusque-là,  les  lettres  de  Victor  étaient 
simplement  adressées  au  Général  Hugo  ;  à 
dater  de  janvier  1824,  elles  le  furent  au 
Général  O"  Hugo. 

Puis,  plus  tard  encore,  lorsque  par 
r  <<  illustre  ami  »  on  aura  obtenu  pour  le 
défenseur  de  Thionville,  le  titre  depuis  si 
longtemps  ambitionné;  une  fois  encore, la 
suscription  variera. 

Ce  ne  sera  plus  au  Général  O"  Hugo 
ni  même  au  Général  O"  Hugo  (février 
1825),  mais  bien  à  Monsieur  le  Lieutenant 
Général  Comte  Hugo{\C)']u\n  182  5)  qu'écrira 
le  futur  pair  de  France. 

Pierre  Dufay. 

Armoiries  à  déterminer  :  D'ar- 
gent à  une  quintefeuille  (XLVI, 
450,  57  i).  —  Pourquoi  M.  le  comte  V.  A. 
du  Chastel  pense-t-il  que  ces  armoiries 
seraient  mal  dessinées  ?  T. 

Armoiries  des  familles  Quintinet 
Megretd'Eligny  (XLVI, 596,  520,571). 
Je  remercie  MM.  le  comte  P,A.  du  Chas- 
renseignements 


tel  et   La  Coussière  des 


qu'ils  ont  bien  voulu  me  communiquer 
par  Vlnieimédiaire  âu  sujet  de  la  famile 
de  Quintin  et  de  ses  armoiries,  seulement 
ils  ne  sont  pas  d'accord.  D'après  le  pre- 
mier, les  armes  de  cette  famille  seraient 
celles  de  la  famille  d'Avaugour  :  d'argent 
au  chef  de  gueules,  et  les  Quintin  seraient 
une  branche  de  cette  maison.  D'après  le 
second,  Jeanne,  comtesse  et  héritière  de 
Quintin,  épouse  de  Jean  de  Laval,  était 
la  fille  unique  de  Tri5t:-,n  du  Périer, 
comte  de  Quintin, dont  les  armes  étaient  : 
d'azur,  à  lobillette-s  d'or.    4.  j-  2.  et  i . 

Or, d'après  un  tableau  généalogique  que 
j'ai  sous  les  yeux  et  qui  concerne  la  fa- 
mille de  Qyengo  et  ses  a  II  lances,  maïs 
dont  les  blasons  en  couleurs  ont  pas  mal 
souffert  de  l'action  du  temps  et  de  l'hu- 
midité, Jean  comte  de  Laval  et  baron  de 
Vitré,  fils  de  Guy  et  d'Isabelle  de  Breta- 
gne,aurait  bien  épousé  Jane  comtesse  et  hé- 
ritière de  Quintin,  comme  le  dit  M.  La 
Coussière,  seulement  les  armes  qui  lui 
sont  attribuées  sont  d'argent  au  chef  de 
gueules,  chargé  d'un  lambel  à  j  pendants 
aussi  d'argent.  —  Dans  ces  conditions,  il 
faudrait  admettre  que  si  Jeanne  était  bien 
la  fille  de  Tristan  du  Périer,  les  auteurs 
de  ce  dernier,  en  héritant  du  nom  de 
Quintin, en  avaient  pris  le  nom  et  les 
armes.  11  n'y  aurait  du  reste  rien  de  sur- 
prenant à  cet  égard  puisque  Guy,  XIV' 
comte  de  Laval, père  de  Jean,  XV' comte 
de  Laval,  était  lui-même  fils  de  Jean  de 
Montfort,  Xllb  comte  de  Laval  dont  il 
abandonna  le  nom  et  les  armes  pour  pren- 
dre ceux  de  sa  mère  Jeanne  de  Laval,  hé- 
ritière de  Laval  et  de  Vitré.  Les  armes 
des  Montfort  étaient  -.d'argent ,  à  la  croix 
ancrée  de  gueules  et  gringolée  d'or,  et  celles 
des  Laval,  branche  des  Montmorency, 
d'argent,  à  la  croix  de  gueules,  chargée,  de 
5  coquilles  aussi  d'ai gent,  et  cantonnée  de 
16  alérions  d'azur.  Tout  cela  d'après 
mon  tableau. 

D'après  ce  même  tableau,  Jean,  XV* 
comte  de  Laval  et  Jeanne  comtesse  de 
Quintin,  eurent  pour  fils  Gui,  X1V«  comte 
de  Laval,  baron  de  Vitré,  époux  de  Anne 
de  Montmorency  dont  Marguerite  femme 

de de    Rohan,  prince  de  Guemené, 

seigneur  de  Montbazon.  Qu'en  pense 
M.  La  Coussière  ?  Les  chiffres  romains 
doivent  concerner  la  suite  des  comtes  de 
Laval  et  non  le  prénom  porté  par  chacun 
d'eux. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIE    X 


685 


— -    684 


10  novembre  1902 


Le  tableau  généalogique  sur  lequel  je 
m'appuie  fut  dressé  pour  René  de  Quengo, 
comte  du  Rochay  et  de  Tonquedec,  époux 
de  1"  Simone  de  Péréfixe,  2"  de  Silvie 
d'Epinay,  et  fut  produit  par  devant  les 
commissaires  établis  en  1569  par  le  Roy 
pour  la  réformation  de  la  noblesse  de 
Bretagne. 

Deux  additions  lui  furent  faites  posté- 
rieurement. Elleè  concernent  Joseph  de 
Quengo,  fils  du  2'=mariage,  époux  de  Julie 
de  Quengo,  et  Joseph  II  de  Quengo, 
comte  de  Cresnolle,  époux  de  Thérèse  de 
Beauvau. 

La  famille  de  Qiiengo  est-elle  encore 
représentée  ?  Aurait-on  l'obHgeance  de 
me  dire  où  l'on  peut  trouver  1'^^»- 
niiaire  delà  Noblesse  de  France  pour  1901  ? 

T. 

Ordre  de  ia  Toison  d'or  (XLVI, 
617).  —  Ce  fut  à  Bruges,  le  10  jan- 
vier 14^0,  que  Philippe-le-Bon  institua 
l'ordre  de  la  Toison  d'or,  en  l'honneur 
de  la  vierge  Marie  et  de  l'apôtre  saint 
André  à  l'occasion  de  son  troisième  ma- 
riage avec  l'infante  Isabelle  de  Portugal. 
Voilà  ce  que  dit  l'histoire.  Le  reste  est  de 
la  légende  et  du  roman. 

Voir  Jean-Jacques  ChifFlet.  Insign. 
Equit.  vdl.  Aurei.'Lt  Mire, Ordin. Fqui'st. 
îib.  I  cap.  I.  Favin,  Théâtre  d'honneur  et 
de  chevalerie,  etc. 

(Certains  placent  la  date  du  mariage  au 
18  février  1429).  S...  e. 

Vignettes  de  généraux  devenues 
ex-libris  (XLVI,  619),  — -Les  Archives 
de  la  Société  des  collectionneurs  d' ex-libris, 
octobre  1902,  page  148  article  de  M. 
Lucien  de  Mazières.  11  soutient  cette  thè- 
se :  que  le  général  Ernoufa  pu  placer  cette 
vignette  dans  un  livre  lui  appartenant  ; 
mais  pour  qu'elle  soit  son  ex-libris,  il  fau- 
drait démontrer,  dit-il,  qu'elle  a  été  exé- 
cutée spécialement  pour  lui  et  dans  ce 
but,  alors  qu'on  trouve,  au  contraire, 
qu'elle  a  été  employée  par  d'autres  que  lui 
et  pour  un  autre  usage,  c'est-à-dire 
comme  entête  de  lettres. 

Pièce  d'or  vénitienne  (XLVI,  507, 
640).  —  La  pièce  en  question  n'est  pas 
vénitienne,  mais   lombarde. 

J'en  ai  possédé  une  que  j'ai  achetée  en 
Italie,  40  francs.  Elle  a  à  peu  près  la  forme  ' 


et  le  poids  d'une  pièce  de  20  francs  ac- 
tuelle. 

Je  n'ai  aucune  connaissance  en  numis- 
matique. Un  jour,  je  me  suis  trouvé  par 
hasard,  dans  un  village  de  l'Apennin  haut 
placé  entre  Pratoet  la  plaine  de  Bologne, 
il  y  avait  là  un  marché  de  bestiaux  très 
important.  J'entendais  les  paysans  pro- 
noncer les  mots  Marengo,  Marenghi. 

Ce  mot  Marengo  sonne  toujours  glo- 
rieusement aux  oreilles  d'un  Français. 

]e  pris  quelques  informations,  un  des 
paysans  me  montra  un  marengo  attaché  à 
sa  chaîne  de  montre  et  m'expliqua  que 
le  marengo,  sans  n'avoir  plus  depuis 
longtemps  de  cours  légal,  était  toujours 
resté  une  monnaie  de  compte. 

En  France,  il  en  est  de  même  pour  le 
louis,  l'écu  et  la  pistole  employés  même 
à  Paris  au  marché  aux  chevaux. 

En  italien,  le  mot  t'r/^i7no  s'applique  à 
une  constellation  et  au  fleuve  Pô. 

Depuis  plusieurs  années,  je  cherche  à 
remplacer  la  pièce  dont  j'ai  fait  cadeau, 
sans  m'appliquer  beaucoup,  cependant  ; 
je  n'en  ai  pas  trouvé,  mais  le  hasard  me 
servira,  je  l'espère.  Gerspach. 

Florence 

Placets  au  pape  (XLVI,  513).    — Il 

est  inutile  de  mettre  une  suscription  quel- 
conque sur  les  missives  envoyées  au 
pape. 

Le  Vatican  recevant  environ  10,000 
lettres  par  jour,  un  service  est  organisé 
pour  dépouiller  la  correspondance  et  la 
renvoyer  aux  services  compétents. 

G. 


Protonotaires  apostoliques  (XLVI, 
^64,640).  — Je  possède  un  opuscule  de  16 
pages  grand  in-8°,  intitulé  Dom  de  la 
Roque  d!  Aven  a  Notaire  apostolique  st  Pro- 
notaire honoraire  en  i6j8,  par  Mgr  Bar- 
bier de  Montault  qui  me  l'adressa,  il  y  a 
quelques  années,  sous  forme  de  tirage  à 
part,  l'ignore  où  et  quand  il  a  été  pu- 
blié ;  je  sais  seulement  que  l'original  du 
diplôme  lui  avait  été  donné  par  M.  Aze- 
mar,  de  Montauban,  pour  être  soumis  à 
la  Société  archéologique  de  Tarn-et-Ga- 
ronne. 

Dans  ce  travail,  très  complet,  M.  La 
Coussière  trouvera  tous  les  renseigne- 
ments qu'il  désire,    sur  les  protonotaires 


N-  985 


L'INTERMEDIAIRE 


-     685 


686 


apostoliques  ;  l'ouvrage  est  curieux  et 
original,  je  le  tiens  à  la  disposition  de 
notre  savant  collaborateur. 

En  dernier  ressort,  je  trouve  une  autre 
note,  qui  me  dit  que  ce  tirage  à  part  a 
été  imprimé  le  4  janvier  1899  chez 
Lafolye,  à  Vannes  (Morbihan). 

B.  DE  ROLLIÈRE. 

Château  delà  Rouerie  (XXXV).  — 
M.  Hubert  Smith  lira  avec  intérêt  un  vo- 
lume paru  dernièrement  chez  MM.  Plihon 
et  Hervé,  à  Rennes  :  Charles  Tafjin 
de  la  Rouerie  (généalogie,  notes,  docu- 
ments et  papiers  inédits),  par  M.  P  Dela- 
rue  d'Antrain.  Ce  volume  est  orné  de  su- 
perbes vues,  plans  et  cartes. 

Charlec. 

Taxe  des  archevêchés,  abbayes 

(XLVl,   45 1).  —  La  réponse  à  la 

question   n'est  pas  facile  du  tout. 

D'abord  il  faudrait  préciser  en  indi- 
quant les  années  des    almanachs  royaux. 

Puis,  alors  même  qu'on  connaîtra  le 
poids  des  monnaies  pontificales,  il  fau- 
dra déterminer  l'affaiblissement  de  leur 
puissance  d'achat  depuis  leur  frappe  jus- 
qu'à nos  jours. 

Sur  ce  dernier  point,  les  économistes 
ne  sont  nullement   d'accord.  X. 

Famille  d'Aveluys  (XLVl,  283, 
467).  —  Pour  répondre  à  l'objection  du 
collègue  M.  La  Coussière,  je  m'empresse 
de  reproduire  ici  les  renseignements 
suivants,  qui,  en  réparant  un  oubli  des 
généalogistes  du  Cbesne  et  le  Père  An- 
selme, établissent  d'une  manière  certaine 
et  authentique,  la  filiation  d'Anne  de  Bé- 
thune. 

Parmi  les  nombreux  privilèges  de  la 
vicomte  de  Blosseville,  en  Normandie, 
nous  rappellerons  ici  les  deux  suivants  : 
i"  Le  droit  à  un  millier  de  harengs  sur 
chaque  bateau  de  pêche  du  Havre  au 
port  de  Saint-Nicolas-de-Veules,  et  droit 
de  pêche  dans  la  rivière  ;  2°  le  droit 
d'exemption  du  guet  de  la  mer,  quoique 
la  paroisse  de  Blosseville  n'en  soit  qu'à 
une  demi-lieue 

Le  millier  de  harengs  est  longuement 
mentionné  dans  le  compte-rendu  pré- 
senté le  8  mai  1486,  par  Raimbourg, 
receveur  de  la  seigneurie,  relativement  à 
l'administration    de    la   fortune    de    feu 


le  vicomte  Jehan  de  Saint-Mard,  «  de- 
vant le  haut  et  puissant  seigneur  Jehan 
d'Estouteville,  chevalier  de  l'ordre,  sei- 
gneur de  Torcy,  et  devant  nobles  et 
puissantes  personnes,  M.  Antoine  d'Ave- 
luys, chevalier,  seigneur  de  la  Londe  et 
du  Médent,  et  madame  Anne  de  Béthune, 
sa  femme,  mariée  en  premières  noces  au 
vicomte  Jehan  de  Saint-Mard,  et  nièce  du 
seigneur  d'Estouteville  ». 

Ce  compte  reçut  l'approbation  du  haut 
et  puiss;',nt  seigneur  de  Torcy,  grand 
oncle  paternel  des  mineurs  Jehan  et 
Margueiite  de  Saint  Mard,  de  noble  et 
puissant  seigneur  de  la  Londe  et  de  Mé- 
dent,et  de  madame  Anne  de  Béthune,  son 
épouse,  tutrice  de  ses  enfants  mineurs. 

En  1489,  Raimbourg  présente  un  nou- 
veau compte-rendu  de  tutelle,  et  un  troi- 
sième en  1492.  (Voyez  l'article  de  M.  le 
docteur  Le  Loutre  ;  Blosseville-sur-Mer, 
dans  la  Normandie,  Revue  Mensuelle,  hist. 
arch.  littéraire,  etc  Février  i897,p,53. 

Toutes  les  pièces  citées  font  partie  du 
Fonds  de  Blosseville,  aux  archives  de  la 
Seine-Inférieure,  où  chacun  peut  les  con- 
sulter. Il  en  existe  des  copies  authenti- 
ques au  château  de  Blosseville,  apparte- 
nant actuellement  a  la  famille  de  la  Croix 
deChevrières   de  Sayve. 

Parmi  les  manuscrits  conservés  à  la 
bibliothèque  de  Rouen,  on  trouve  enfin 
le  précieux  renseignement  ci-après, /'o«(i5 
Martainville,  Registres  du  Tabellionnage 
du  pays  de  Caux,  Y.  5,  T.  5.  (mss.^. 
(Manuscrits  Bégot)  : 

{En  T ani 4gg)\  «  M" Jehande Saint-Mard, 
chevallier  sieur  du  lieu  et  viscomte  hérédi- 
tal  de  Blosseville, et  dame  Anne  de  Béthune 
sa  femme,  fille  de  M'"  Robert  de  Béthune, 
sieur  de  Mareuil-en-Brie  et  de  dame  Mi- 
chelle  d'Estouteville  ;  la  dite  dame  Anne 
de  Béthune  fut  vefve  et  se  remaria  à  mon- 
sieur Anthoine  Daveluys  chevallier  sieur 
du  lieu.  Elle  estoit  niepce  de  M""'  Jean 
d'Estouteville  chevallier  de  l'ordre  du  roy, 
sieur  de  Torcy  et  de  Blainville,  grand- 
maître  des  arbalestriers  de  France  et  lieu- 
tenant général  du  roy  à  Amiens  et  en  par- 
tyes  denviron,  qui  donna  en  faveur  du 
mariage  de  sa  dite  niepce  avec  le  dict  de 
Saint-Mard,  les  fiefs,  terres  et  sieuries  de 
Gonneville,Esteville  et  le  Bosc  durant  et  en 
cas  que  ses  héritiers  empeschassent  et 
contredissent  la  d.  donation  qui  n'excedoit 
et  n'approohoit  le  tiers  de  ses  héritages, 
donna  à  la  dicte  niepce  et  à  ses  hoirs, 
400  livres  de    rentes  à    prendre   annuelle- 


687 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX                    lo  novembre  1901. 
688 


ment  sur  tous  ses  biens.  Après  la  mort 
du  dit  sieur,  y  eut  procès  et  depuis  ac- 
cord entre  les  héritiers  dudit  seigneur, 
savoir  :  noble  et  puissant  seigneur  Jean 
de  Pereon  seigneur  de  Bonne  Fontayne 
et  Bracmont,  noble  et  puissant  sieur  M" 
Jacques  de  Moy  chevalier  sieur  et  baron 
du  lieu,  et  noble  et  puissant  sieur  M. 
Jean  Blosset  sieur  de  Torcy  et  du  Plessis  ; 
iceux  3  seigneurs  cohéritiers  au  droict  des 
dames  leurs  femmes,  du  dit  feu  sieur  de 
Torcy  d'une  part,  et  noble  homme  Jean 
de  Bavent  licencié  en  loix,  sieur  du  lieu  et 
d'Ineauville.  procureur  de  la  dicte  dame 
Anne  de  Béthune  ;  —  par  lequel  accord  la 
dicte  donation  de  400  livres  de  rente  fut  ré- 
duite 3300  livres  de  rente  eu  égard  à  la  proxi- 
mité et  alliance  d'entre  eux.  Depuis,  (c'est- 
à-dire  avant  le  8  mai  i486),  la  dite  dame 
se  remaria  à  M.  Anthoine  d'Aveluys,  che- 
valier, et,  estant  veuve,  elle  vendit  100  1. 
de  rente  du  nombre  de  300  1.  à  Estienne 
de  Manneville  escuier  demeurant  à  Dieppe 
du  consentement  de  noble  et  puissant  sieur 
M"  Jean  de  Saint-Mard,  son  fils,  cheva- 
lier,seigneur  et  viscomte  hérédital  de  Blos- 
seville. 

Des  documents  qui  précèdent  et  ont 
une  authenticité  très  positive,  il  résulte 
donc  que  :  Anne  de  Béthune,  (oubliée  par 
les  généalogistes,  —  ils  en  commettent  bien 
d'autres  1),  était  la  fille  de  Robert  de  Bé- 
thune et  de  Michelle  d'Estouteville,  fille 
de  Guillaume,  grand-maître  des  eaux  et 
lorêts  de  France,  frère  de  Jean  d'Estoute- 
ville, grand  maître  des  arbalétriers,  dont 
il  vient  d'être  question.  L'aïeule  d'Anne 
de  Béthune,  Isabeau  d'Estouteville, épouse 
de  Jean  II  de  Béthune,  dit  de  Locres,  tué 
à  AzincoLTt,  était  fille  de  Robert,  et  de 
Marguerite  de  Montmorency.  '  (Voy.  les 
généalogistes  cités). 

Jesuisheureux  quela  note  de  M.  LaCous- 
sière  m'ait  fourni  l'occasion  d'établir  ainsi 
d'une  manière  certaine  et  probante,je  crois, 
un  point  de  généalogie  historique  négligé. 
J'espère  que  cette  trop  longue  réponse, 
présentée  cependant  sans  commentaires 
inutiles, pourra  apporter  la  conviction  dans 
les  esprits,  sur  la  vérité  du  fait  indiqué  et 
examiné. 

Que  sait-on  sur  la  descendance  d'An- 
toine d'Aveluys  et   d'Anne  de  Béthune  ? 

Cam. 

Sur  la  Brinvilliers  (XLV).  —  Je 
ne  connais  pas  le  Calepin  d'amour  publié 
par  la  Brinvilliers,  mais  il  serait  impor- 
tant, à  mon  avis,  de  connaître  la  filiation 


de  sesenfants,  qui  étaient  marquis  de  Brin- 
villiers et  dont  le  nom  patronymiqueétait 
Daubrée  ou  d'Aubrée  La  famille  Daubrée 
est  originaire  delaLorraine,dont  une  bran- 
che vint  se  fixer  à  l-'ans  au  xvn^  siècle. 
Marie-Marguerite  d'Aubrai,  née  en  1634. 
était  fille  de  d'Aubrai,  lieutenant  civil  de 
Paris.  Mariée  en  1651  à  Gohelin, marquis 
de  Brinvilliers.  Elle  mourut  à  Paris,  le  17 
juillet  1676.  Je  tiendrais  surtout  à  avoir 
les  origines  de  cette  famille  d'Aubrai  et  les 
ascendants  du  lieutenant  civil  de    Paris. 

B.  DE  ROLLIÈRE. 

Les  descendants  de  Crébillon, 
leur  devise  (XLVl,  344)  —  Il  n'y  a 
pas  de  descendants  :  le  tragique  avait  eu 
deux  fils,  il  perdit  d'abord  le  second  ; 
l'aîné  —  l'auteur  du  Sopha,  —  n'eut  qu'un 
garçon,  qui  était  déjà  mort  en  1761,  d'a- 
près une  lettre  de  Crébillon  le  tragique, 
reproduite  par  Amantonen  1835. 

Quant  à  une  devise,  on  n'en  connaît 
pas.  On  a  écrit  autrefois  que  la  famille 
Jolyot  de  Crébillon  portait  :  d'a:(ur,  aune 
aigle  d'or,  tenant  en  son  bec  un  lis  au  na- 
turel, feuille  et  soutenu  d'argent.  Ce  bla- 
son, dit  encore  Amanton,  «  était  peut- 
être  atïecté  au  petit  fiefde  Crébillon, sinon 
un  cachet  de  fantaisie  comme  on  en  voyait 
tant,  sans  que  cela  tirât  à  conséquence  ». 

X. 

Mademoiselle  Lescot,  actrice  de 
la  Comédie  italienne  (XLVl,  565)  — 
M"'^  Lescot  débuta  à  la  Comédie  italienne 
le  17  janvier  1780  ;  elle  joua  successive- 
ment pour  ses  débuts  le  rôle  de  Bélinde 
dans  la  Colonie,  ceux  de  Clémentine  du 
Magnifique,  de  Rosière, de  Sophie  de  Tom- 
Jones,  de  Zéinire,  et  de  la  Belle- Arsène. 
Elle  demeura  successivement  ;  rue  de  la 
Grande-Truanderie,  1781  ;  rue  Verderet, 
1782  ;  rue Taitbout,  1785-84  ;  ruePavart, 
i785-89;ruede  la  Tour  d'Auvergne  1790; 
Boulevard  de  Richelieu  au  coin  de  la  rue 
Favart,  1791.  Elle  fit  partie  de  la  Comédie 
italienne  de  1780  a  1792. 

Clairval,  dont  il  est  également  ques- 
tion, commença  sa  carrière  à  l'Opéra- 
Comiqueoù  il  remplissait,  comme  on  di- 
sait alors,  les  rôles  «  d'amants»  —  1758- 
1 76 1 ,  Il  demeurait,  en  1 76 1 ,  rue  des  Qua- 
tre-Vents.  —  Lorsque  ce  spectacle  fut 
réuni  à  la  Comédie  italienne,  Clairval  fut 
conservé  et  incorporé    dans  cette  troupe 


N»  985. 


L'INTERMEDIAIRE 


689 


"■    600 


(1762).  On  lui  reconnaissait  du  goût  et  de 
'intelligence. 

«  Au  mois  de  janvier  (1762),  les  sieurs 
La  Ruette,  Audinot,  Clairval,  et  les  de- 
moiselles Deschamps  et  Neissel,  ci-devant 
acteurs  à  l'Opéra-Comique,  ont  été  asso- 
ciés aux  comédiens  italiens.  La  demoiselle 
Neissel  est  morte  depuis,  et  le  sieur  Au- 
dinot s'est  retiré.  »>  I^Ahnanach  des  specta- 
cles,i'j6'^.  Clairval  fit  partie  de  la  Comé- 
die italienne  de  1762  à  1792.  Il  en  devint 
le  doyen  en  1784.  11  demeura  rue  Mon- 
torgueil,  1764  ;  rue  Comtesse  d'Artois, 
1765-83  ;  rue  Cliantereine,  1784-93. 

Le  Journal  des  inspecteurs  de  M.  de  Sar- 
tine,  publié  par  M.  Lorédan  Larchey  en 
1863,  rapporte  que  Clairval  eut  pour  mai. 
tresse  la  marquise  de  l'Hôpital,  et  l'édi- 
teur ajoute  en  note  qu'il  afficha  plus  tard 
M"°  de  Stainvilk'  qui  fut,  par  ordre  du 
roi,  exilée  à  Nancy.  H .  Lyonnet. 


* 


Françoise-Adélaïde  Guignard  de  Clairval 
qui  se  produisit  au    théâtre   sous  le  nom 
de  M"*Lescot.  était  bien  la  fille  de  l'ad- 
mirable comédien  que  fut  Clairval,  qui, 
après  avoir  commencé  à  l'Opéra-Comique 
de  la  Foire,    fut  pendant  trente  ans   la 
gloire  de    la  Comédie  italienne.   )'ignore 
le  nom  de  la  mère  de  M''"   Lescot.  Qiiant 
à  sa  présence  aux   orgies  du    Parc-aux- 
Cerfs,   je   n'en  saurais  rien  dire.  Mais  je 
puis  donner  quelques  détails  sur  sa  car- 
rière artistique.   Elle  l'avait  commencée 
en  province  lorsqu'elle  vint  débuter  à  la 
Comédie  italienne,    le    17    janvier   1780, 
dans  le  rôle  de  Bélinde   de    la   Colonie, 
opéra    de  Sacchini.  Ce  rôle,    d'une  ex- 
trême importance  au  point  de  vue  mu- 
sical, lui  valut  un   succès   éclatant,  suc- 
cès qui  ne  se  démentit  pas  lorsqu'elle  joua 
ensuite  le  Magnifique^  Toni  Joiies^  Zéiuire 
et  /4:(or  et    la   Belle  Arshie,  si   bien    que 
dès  le    i''   février  elle  était  reçue  socié- 
taire à   quart  de    part.    Sa   voix   ronde, 
puissante  et  très  étendue,  était,  parait-il, 
superbe,  surtout   dans  les  cordes  graves, 
ce    qui    indique    un    contralto.  Il    parait 
qu'un   embonpoint  précoce  et  excessif  la 
força  de  bonne  heure  à  abandonner  u  ne 
carrière  qui  aurait  pu    être  brillante.   Ce 
qui  est  certain,  c'est  qu'elle  quitta  la  Co- 
médie italienne   au   bout  de   dix  années, 
en  1790,  et  que  depuis  lors  on  n'enten- 
dit plus  parler  d'elle. 


Mademoiselle  Lescot  était  fort  jolie. 
C'est  sa  beauté  qui  inspira  à  un  amateur  ce 
couplet  du  genre  polisson,  qui  rappelle 
celui  qu'on  avait  fait  précédemment  sur 
madame  Dugazon  ; 

En  prenant  des  bains  dans  un  fleuve 
Mon  mal  de  nerfs  doit  s'affaiblir  ; 
Je  brûle  de  tenter  l'épreuve, 
Mais  quel  fleuve  dois-je  choisir  î 
L'eau  du  Rhin  n'est  pas  assez  pure. 
Le  Danube  a  trop  de  froidure, 
Le  Sénégal  serait  trop  chaud  ; 
Je  vois  que  le  mal  que  j'endure 
Ne  peut  guérir  que  dans  l'Escaut. 
J'ai  de  nombreuses  notes  sur  Clairval, 
dont  depuis  longtemps  je  songe  à  m'oc- 
cuper,  mais  je  ne  saurais  les  résumer  ici. 
Je  les   communiquerai  volontiers,   s'il  le 
désire,  à  M.  Paul  Pinson. 

Arthur  Pougin. 

Généalogie   de    M"*    de    Genlis 

(T. G.,  382).  —  Répondant  aune  ques- 
tion de  r/«/«;«.?t/mî>^,  M.  le  comte  Beu- 
gnot  dit  (T.  XXX,  col.  47)  que  M-""  de 
Genlis  eut  deux  filles,  mariées,  l'ainée  en 


iy86 


la   cadette  a 


à  M.  de    Lawœstyne, 
M.  de  Valence,  en  1789. 

Ces  dates  sont  en  désaccord  avec  les 
Mémoires  de  M™"  de  Genlis,  d'après  les- 
quels elle  avait  33  ans  quand  elle  ma- 
ria Caroline,  sa  fille  aînée,  à  M.  de  La- 
wœstyne. 

La  gouvernante  des  enfants  du  duc  de 
Chartres  étant  née  en  janvier  1746,  il  s'en- 
suit que  le  mariage  aurait  été  célébré  en 
1779;  or, des  renseignements  particuliers 
me  donnent  lieu  de  croire  qu'il  ne  le  fut 
qu'en  1780.  Quelle  est  la  vérité  ? 

Un  collaborateur  de  Y  Intermédiaire 
pourrait  peut-être  fournir  la  date  exacte 
de  cette  union,  et  celle  du  mariage  de  la 
la  seconde  fille,  Pulchérie,  qui  épousa,  à 
17  ans,  le  futur  général  de  Valence. 

ZYX. 


La  mort  de  l'abbé  Prévost  (T.  G., 

727;  XLVl,  410,  515).  —  La  sagacité 
habituelle  d'Erasmus  n'est  pas  en  défaut 
et  le  parent  de  l'abbé  Prévost  a  grande- 
ment raison  ;  tous  deux  liront  avec  plai- 
sir le  livre  intéressant  de  V.  Schrœder, 
professeur  au  lycée  Carnot,  Un  rofuan- 
cier  français  au  XVIIP  siècle.  L'abbé  Pré- 
vost. Sa  vie.  Ses  romans,  1898,  in-i8- 
Hachette,  xiii  et  365  pages  ;  ils  y  trouve, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


691 


692 


10  novembre  i902« 


ront,  pages  120,  124,  127,  l'acte  de  décès 
de  l'abbé,  plus  circonstancié  que  ne  le 
sont  les  actes  d'alors  et  d'aujourd'hui, 
une  lettre  sur  sa  mort  de  son  frère, l'abbé 
de  Blanchelande,  et  le  témoignage  du  D"" 
Houzel,  petit-fils  d'une  nièce  de  l'abbé 
Prévost  ;  le  tout  concluant  dans  leur 
sens. 

Sur  la  famille  de   l'abbé  Prévost,  voir 
le  Curieux,  1,  366.  Nauroy. 


Famille  Le  Prestre  de  Château- 
giron  (XLVl.  s^6).  —  Le  6  mars  1808, 
le  général  de  brigade  Bernard- Georges- 
François,  comte  Frère,  fut  promu  division- 
naire, 11  n'y  a  pas  d'autre  promotion  de 
divisionnaire  entre  le  2  février  1808  et  le 
13  juillet  de  la  même  année.  En  1808  il 
prit  part  à  la  campagne  d'Espagne,  prit 
Ségovie  (8  juin  1808)  et  assista  au  siège 
de  Saragosse  en  qualité  de  chef  d'état 
major  du  maréchal  Lannes.  Il  paraît  donc 
probable  que  c'est  lui  qui  est  désigné  dans 
la  lettre  du  marquis  de  Châteaugiron. 

B.  (de  Ch.) 

Le  commandant  Favre  en  1811 

(XLVI,  288,  468,  ^90).  — Il  n'y  a  ni  omis- 
sion, ni  confusion  au  sujet  du  chevalier  de 
l'empire,  nommé  Fabre  et  né  à  Paris  en 
1768  ;  c'est  le  seul  titulaire  de  ce  nom 
qui  figure  sur  les  registres  officiels  comme 
ayant  reçu  des  lettres-patentes  de  cheva- 
lier. 

Quant  au  Favre,  né  à  Civray,  qui  fut 
entreposeur  des  tabacs  à  Poitiers,  il  ne 
figure  même  pas  comme  chevalier  de  la 
Légion  d  honneur,  sur  la  liste  de  ces  fonc- 
tionnaires de  1813  a  1819;  ce  qui  exclu- 
rait, àdéfaut  d'autres  preuves, toute  chance 
d'avoir  jamais  pu  être  nommé  chevalier 
de  l'empire,  car  la  première  des  condi- 
tions était  d'appartenir  à  l'ordre  de  la 
Légion  d'honneur  ou  à  celui  de  la  Réu- 
nion. 

Avant  de  baser  une  opinion  sur  un 
acte  d'état-civil  qui  peut-être  entaché  de 
fausse  déclaration,  comme  tant  d'autres, 
hélas  I  M.  B.  de  Rollière  aurait  dû  nous 
donner  les  états  de  service  à  la  guerre,  de 
son  grand-oncle  qu'il  pouvait  facilement 
obtenir  et  qui  certainement  feront  men- 
tion des  décorations  et  titre  qu'il  a  pu 
recevoir.  Révérend. 


Cardinal     Octave     d'A.quaviva 

(XLVI,  116,  246,  359,  458,  582,  644).— 
Un  mot  pour  confirmer  les  déclarations 
très  précises  de  notre  collaborateur  V. 
Adv.  au  sujet  de  la  non-parenté  entre  le 
cardinal  et  le  duc  d'Acquaviva.  Celui-ci, 
d'origine  israélite,  était  fils  d'Isaac-Samuel 
Avidgor,  de  Nice  et  de  Pauline  Raba,  de 
Bordeaux.  Il  épousa  une  anglaise.  M"» 
Goldsmid  dont  il  eut  trois  fils  et  une  fille, 
tous  quatre  mariés  en  Angleterre.  C'est  à 
l'un  de  ses  petits-fils,  .M.  Èlim  d'Avigdor, 
qu'échurent,  il  y  a  cinq  ou  six  ans,  l'im- 
mense fortune  et  le  majorât  de  Sir  Julian 
Goldsmid  Bar'.  M.  P.  qui  mourut,  laissant 
huit  filles  et  sans  descendance  masculine 
directe.  R,  de  Nessille. 

Metz  en  Lorraine  XLVI,  338,  501, 
594).  —  Erratum.  Dernière  ligne  :  Lire  : 
Au  lieu  de  :  Lors  du  siège  de  Met^  par 
René  II,  duc  de  Lorraine,  lors  du  siège  de 
Metz  par  le  duc  Nicolas  de  Calabre. 

Que  monsieur  Nauroy  étudie  l'histoire 
de  Metz  et  du  Pays  messin  et  il  ne  sera 
plus  étonné  qu'après  trois  siècles  de  luttes 
meurtrières  entre  Messins  et  Lorrains,  les 
Messins  aient  répudié  le  nom  de  Lorrains. 
Si  l'on  veut  se  rendre  compte  de  l'histoi- 
re d'une  nation,  aussi  petite  qu'elle  soit, 
il  faut  étudier  le  caractère  et  les  mœurs 
de  ses  habitants,  et  ce  qui  les  différencie 
de  leurs  voisms. 

N'est-ce  pas,  lors  du  siège  de  Metz,  par 
René  d'Anjou,  duc  de  Lorraine,  et  Charles 
Vil,  roi  de  France,  après  la  prise  de  l'é- 
glise fortifiée  d'Ancy,  facilitée  par  la  trahi- 
son,que  prit  naissance  le  proverbe  messin  : 
Lorrain  vilain,  traître  à  Dieu  et  à  son 
prochain  ': 

Les  Messins  appelaient  les  Lorrains  les 
Ecorcheurs  et  les  Lorrains  appelaient  les 
Alessins  les  Ctiquelins  (de  CruqMeg*>on^ 
vase  en  terre  pour  le  vin).  Il  a  fallu  deux 
trahisons,  celle  du  cardinal  de  Lenon- 
court,  un  Lorrain,  en  1552,  et  celle  d'un 
autre  Lorrain,  en  1870,  pour  détruire  un 
des  gages  de  la  paix  européenne. 

Henri  IV  n'avait-il  pas  rêvé  de  recons- 
tituer l'ancienne  Austrasie  comme  Etat- 
tampon  entre  la  France  et   l'Allemagne  ? 

Lisez  le  Grand  dessein,  de  Sully.  Quoi 
qu'il  en  soit,  Metz  se  rallia  à  la  France, 
malgré  la  perte  de  son  autonomie.grâce  à 
la  politique  habile  de   nos  rois.    Mais    le 


N0985. 


L'INTERMEDIAIRE 


693 


694 


gouvernement  français  fit  la  conspiration 
du  silence  sur  le  passé  de  la  vieille  répu- 
blique messine  dont  l'histoire  est  aussi 
émouvante  que  celle  de  la  République  de 
Florence. 

Metz  et  le  Pays  messin  furent  englobés 
dans  les  Trois  Evêchés,  ensuite  dans  le 
département  de  Metz,  pour  tomber  ensui- 
te en  Préfecture,  dernière  expression  de 
la  décadence  moderne.  L"Etat  démolisseur 
sans  droit  et  ne  pouvant  remplacer  les 
ruines.... 

Maintenant,  hélas  !  le  descendant  du 
Hohenzollern.qui  offrit  Metz  à  Henri  11  lors 
de  son  entrevue  avec  ce  roi,  au  château 
deChambord,  en  1552,  se  croyant  l'héri- 
tier de  Charlemagne  etdeHenri-l'Oiseleur, 
a  voulu  reconstituer  une  nouvelle  Lorrai- 
ne avec  Metz  pour  capitale,  et  les  Pari- 
siens ignorants,  en  allant  se  promener  à 
Metz,  n'ayant  plus  sous  les  yeux  ces  rem- 
parts que  les  obus  lorrains  et  prussiens 
avaient  laissés  immaculés,  voyant  toutes 
les  enseignes  des  magasins  en  allemand, 
qualifieront  les  compatriotes  de  Fabert 
(qui,  sous  Weimar  et  La  Valette  ravagea 
la  Lorraine), de  Lorrains,  ou  de  Prussiens  I 

Metz, quoique  se  qualifiant,  avant  1552, 
le  rempart  de  VtÂllemagne,  n'a  jamais 
fourni  de  soldats  à  l'Empire,  ni  avant  ni 
après  1552,  n'imitant  pas  en  cela  la 
Lorraine  alliée  à  l'Empire  et  à  l'Espagne 
pendant  les  guerres  de  Trente  ans,  de  Dè- 
volutten  et  de  la  Succession  d' Espagne. 

Quoique  regrettant  son  autonomie  sé- 
culaire, Metz  s'était  donnée  de  tout  cœur 
à  la  France  jusqu'à  ce  que  la  France  Tait 
laissée  tomber  entre  des  mains  étrangè- 
res. Que    fera-t-elle  plus  tard  pour  elle  ? 

F.  DES  Robert, 

Un  bail  de  400  ans  (XLVI,  670).  — 
Notre  collaborateur,  le  V'*  de  Hen- 
nezel  d'Ormois,  a  été  trompé  après  tant 
d'autres  par  cette  pièce,  dont  il  semble 
bien  avoir  lui-même  suspecté  la  sincérité. 
Félicitons-nous  qu'il  ait  porté  la  ques- 
tion devant  X Intermédiaire  et  que  ce  nous 
soit  l'occasion  d'enterrer  une  légende 
grossière  :  ce  document  est  apocryphe. 

D^L. 

Cet  acte  singulier  est  un  faux  qui  prouve 
la  crasse  ignorance  de  celui  qui  l'a  com- 
mis. Daté  du  30juillet  14155,  il  parle  d'un 
Alphonse  V,    roi  d'Espagne  ;  or,   à  cette 


date,  il  y   avait  bien   deux    Alphonse  V, 
mais  l'un  régnait  en  Portugal,   alors  que 
le  second,  jadis  roi    d'Aragon,    était   de- 
venu le  roi  de  Naples,  Alphonse  I.  Quant 
au  roi  de  ce  qu'on  dénommait  alors  Espa- 
gne (c'est-à-dire  la  Castille  et  le  Léon),  il 
se    nommait    Henri    IV   et    n'avait    pas 
encore  eu  pour  compétiteur,  son  frère,  le 
premier  AlfonseXlIl.  Alors  aussi,    le    roi 
de  France,  qui  ne  s'était  pas  encore  laissé 
mourir     de      faim   à    Mehun-sur-Yèvre, 
comme  il  le  fit  le  22   juillet    1461,   avait 
nom  Charles  VII,  le  Victorieux    II  va  sans 
dire  que  l'empereur  Rodolphe  II,    arrière 
petit-fils  de  Jeanne-la-Folle,    n'était   pas 
encore  né  et  n'avait  pu  élever    la   famille 
Basta  à  la  dignité  comtale  du  Saint  Em- 
pire romain  ;  que  le  chef  de   la   maison 
d'Andelot  n'ayant    pas  encore  épousé  (ce 
qui  arriva  au  xvi')  l'héritière  de  Hoves  et 
de  TEsclatière,  n'avait  pu  transmettre  ces 
terres  à  son  sous-arrière    petit-fils,  Jean 
François  d'Andelot,  seigneur  de  Hoves  et 
de  l'Esclatière,  vicomte  de  Looz    et   (par 
mariage)   baron  de  Licques  (en    1660)  ; 
que    mon     ancêtre    à    moi,    soussigné  , 
Jehan  Ruffault.  né  en  1471,  étant   le  pre- 
mier chevalier  de  sa  famille  et  le  premier 
de  son    nom   comme    seigneur  de   Mou- 
veaux,  de  Neuville  et   de  Lambersart,  et 
qui  ne   fut  jamais   comte  ni    chevalier  de 
Vordte,  ne  pouvait  rien  être  en   1455  (i). 
La  famille  V/oot  de  Trixhe  dont  la  généa- 
logie commence  au   milieu  du  xv"  siècle, 
eût  été  fort  heureuse  d'une  alliance  avec 
la  noble  maison  de  Logrono  y  Burgos  y 
."Vlolina  ;  mais,  hélas  !    cette  grande    dis- 
tinction lui  manque. 

O'  P.  A.  DU  Chastel  de  la 

HOWARDERIE. 

* 
♦  * 

Le  faussaire  qui  a  fabriqué  ce  document 
n'était  réellement  pas  fort.  «  Sa  majesté 
Louis,  roi  de  France  »  sous  la  date  de 
1455  est  une  perle,  et  pour  ne  parler  que 
de  celui-là,  le  témoin  Jean  Ruffaux  ne 
peut  avoir  signé  un  acte  à  cette  époque 
pour  la  bonne  raison  qu'il  n'était  pas 
encore  de  ce  monde. 

Comment  l'aurait-il  fait  puisqu'il  n'était  pas 

[né  ! 


(1)  M.  Henri  Frémaux  de  Lille,  a  publié 
une  excellente  généalogie  des  Ruffault  dans 
lesSouvenirs  de  la  Flandre  wallonne, 2e  série, 
t.  V,  Douai,  L.  Crépin,  1885,  in-S". 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


695 


!0  novembre  1902, 


Jean  Ruffault,  chevalier,  seigneur  de 
Frelin,  de  Neuville  en  Ferain,  de  Mou- 
veaux,  de  Lambersart  (près  Lille),  etc., 
naquit  en  etïet  en  147 1  et  ne  lut  jamais 
comte;  mais  après  avoir  servi  ses  princes 
à  la  chambre  des  comptes  de  Lille  dès 
l'an  1489,  «  en  tous  les  estatz  d'icelle 
successivement  l'ung  après  l'autre  depuis 
le  plus  petit  jusques  au  plus  grant  l'es- 
pace de  vingt-six  ans  »,  fut  nommé  con- 
seiller et  trésorier  général  des  finances  de 
Charles-Quint  par  lettres  patentes  de  ce 
monarque  données  le  26  mars  I5iç,et 
ensuite  anobli  et  créé  chevalier  en  1522. 

Ce  n'est  que  vers  15  16  qu'il  acheta  la 
seigneurie  de  Neuville  en  Ferain,  et  en 
1^28  celles  de  Lambersart  et  de  Mou- 
veaux. 

Telle  qu'elle  est,  cette  pièce  a  été  jadis 
prise  au  sérieux,  ainsi  que  le  prouve  l'ar- 
ticle suivant  qui  m'a  été  donné  par  un 
paysan  du  nom  de  Legrain  et  que  je 
transcris  ici  parce  qu'il  répond  aux  ques- 
tions posées  par  M.  le  vicomte  de  Henne- 
zel  d'Ormois  : 

Ncs  lecteurs  n'ont  pas  oublié,  sans 
doute,  l'histoire  de  la  fameuse  succession 
Dubois, si  biu\r.minent  remise  sur  le  tapis, 
il  y  a  tout  j--.-'  un  an,  et  devenue  la 
source  de  tant  v'.o  démarches  de  la  part  des 
innombrables  intéressés  ou  soi-disant  tels, 
éparpillés  en  Belgique,  en  France  et  même 
en  Allemagne.  L'affaire,  il  est  vrai,  valait 
bien  la  peine  que  l'on  y  fît  attention,  puis- 
qu'il ne  s'agissait  de  rien  moins  que  d'un 
héritage  de  quarante  millions. 

Voici  le  pendant,  plus  curieux  peut-être 
encore  au  point  de  vue  de  la  question 
d'oriofine,  de  cette  mémorable  aventure 
dont,  soit  dit  en  passant,  bon  nombre  de 
fidèles  n'ont  pas  encore  renoncé  à  pour- 
suivre  le  dernier  mot. 

Un  des  plus  riches  seigneurs  du  marqui- 
sat de  Namur,  au  temps  du  règne  de  Phi- 
lippe-le-Bon,  le  chevalier  Legrain,  étant 
devenu,  lors  du  siège  de  la  petite  ville  de 
Bouvignes  (14^7),  prisonnier  du  duc  de 
Beaufort,  (sic)  consentit  à  abandonner  à 
son  vainqueur,  à  titre  de  rançon,  les  biens 
considérables  qu'il  possédait  dans  la  pro- 
vince, à  la  conditi  m,  toutefois,  que  ces 
biens  retourneraient  à  ses  héritiers  natu- 
rels, au  bout  de  quatre  cents  ans.  Des 
chartes,  constatant  cette  cession  de  quatre 
siècles,  existent  dans  les  archives  de  la 
province  de  Namur,  et  ont  servi  à  guider 
d'âge  en  âge,  la  lignée  multiple  des  héri- 
tiers plus  ou  moins  présomptifs  de  cette 
tardive  succession. 

L'expiration     des  quatre    siècles  stipulés 


696 

ayant  pour  terme  d'échéance  1855,  tous 
les  prétendants  à  l'héritage  du  chevalier 
Legrain,  formant  aujourd'hui  des  légions 
de  descendants  et  de  collatéraux,  viennent 
d'entamer  une  instance  tendante  à  les 
réintégrer  dans  la  possession  des  biens  et 
domaines  de  leur  ancêtre,  passés,  depuis 
quatre  siècles.  Dieu  sait  en  quelles  mains.. 
Cluoi  qu'il  en  puisse  être  de  leurs  préten- 
tions, ce  que  nous  pouvons  donner  dès  à 
présent  comme  certain,  c'est  que  les  char- 
tes établissant  le  fait  de  la  cession  tempo- 
raire et  déterminée  existent  réellement,  à 
la  date  de  1455,  qu'un  descendant  Legrain 
possède  une  généalogie  justifiant  de  sa  qua- 
lité d'héritier  direct  —  qu'enfin  l'adminis- 
tration est  saisie  de  plusieurs  réclamations 
ayant  pour  but  la  revendication  de  l'héri- 
tage quatre  fois  séculaire. 

L'Economie,  Journal  de  V arrondissement 
de  Tournai  (Mercredi,  31  octobre   18^5). 

De  Mortagne. 

Complices  de  l'attentat  du  prince 
Louis-ÎN  apoléon.àStrasbourg  (XLVL 
15,  150,  261,377,422,  537.653),  — 
Les  biens  de  la    famille  d' Orléans. 

Je  ne  comprends  pas  très  bien  la  répon- 
se de  M.  H.  C.  M.  et  il  me  semble  que 
notre  collègue  oppose  de  simples  affirma- 
mations,  aux  faits  très  précis  que  je  lui  ai 
signalés 

En  résumé,  M.  H.  C    M.  soutient: 

1°.  Que  Louis  Philippe  n'est  en  rien 
responsable  de  la  révolution  de  1830  ; 

2°.  Qiie  les  biens  de  ce  prince  ne  pro- 
venaient pas  d'apanages  ; 

5".  Q.ue  la  donation  de  1830  était  légi- 
time . 

De  son  côté,  M.  A.  E.  nous  a  déclaré 
que  l'apanage  d  -rléans  —  avait  été  réuni 
à  la  couronne  d'i  \  iS^o. 

Ces  messieur:>  sont  d'accord  sur  le 
fond,  mais  leurs  arguments  divergent 
quelque  peu  1  Je  serais  en  tout  cas  fort  heu- 
reux d'apprendre  sur  quels  motifs  M.  H. 
C.  M.  base  les  trois  affirmations  que  je 
viens  de  relever,  et  sur  quelle  découverte 
historique  M.  A.  E.  peut  appuyer  le  fait 
qu'il  énonce  ? 

Il  y  a  là  une  fort  intéressante  question, 
ou    plutôt  quatre   questions,  bien   dignes 
des  recherches  des  intermédiairistes  ,. 
Marquis  de  Chauvelin. 

Couez  (XLVl,  398.  647,  601).  ~ 
Une  chanson  normande  (voir  Chansons 
normandes  du  XV"  siècle,  par  Armand 
Gasté.  Caen  1866)  commence  ainsi  : 


w.  985 


L'INTERMEDIAIRE 


697 


698 


mzz 


Et  cuidez  vous  que  je  me  joue 
Et  que  je  voulsisse  ailer 
En  Engleterie  demeurer  ? 
Us  ont  une  trop  longue  coue. 

(Cheveux   noués   en  queue,  ce  que 
Normands  trouvaient  fort  ridicule). 

B.  H 


les 


Ramentevoir  (XLII  :  XLIII).  —  Il 
semble  que  ce  mot  était  d'un  usage  cou- 
rant, et  admis,  au  temps  de  Vaugelas  ; 
car,  dans  ses  «Remarques  sur  la  langue 
françoise  »,  t.  Il,  p.  223  de  l'édition  de 
1690,3  l'article:  «  D'une  heure  à  l'autre  », 
il  cite«  un  de  nos  plus  célèbres  autheurs  » 
qui  a  écrit  :  «  Il  se  la  faut  ramentevoir 
d'une  heure  à  l'autre  v>.  H  ne  blâme  point 
ce  mot,  et  Corneille,  dans  la  note  qui 
suit,  ne  le  rejette  point. 

Je  ne  l'ai  néanmoins  pas  trouvé  dans  le 
Dictionnaire  de  l'Académie  de  1694. 

Le  Dictionnaire  de  Richelet,  17 10,  dit  ; 
V.  actil  ;  vieux  mot. 

Le  Dictionnairede  l'Académie,  1778  ; 

Le  Dictionnaire  de  l'Académie  1789; 

Le  Dictionnaire  de   Galtel,    1813  ;  di- 
sent :  v,  actif  et  réciproque. 

A.  Cordes. 


Haricots  et  «fayots»  (XLV).  — Il  me 
semble  que  fayots  est  tout  simplement  la 
traduction  française  de  phaseohts,  haricot 
en  latin.  Au  surplus,  dans  la  marine,  les 
haricots  sont  officiellement  désignés 
fayols.  Je  ne  crois  pas  qu'il  y  ait  lieu 
de  chercher  plus  loin.  A.  Mytav. 

• 
*  * 

M.  le  docteur  Bougon  nous  apprend 
qu'il  croit  tenir  l'étymologiede  /<7ro/,mais 
avant  de  la  communiquer,  il  désire  con- 
naître celle  que  lui  attribuent  ses  collabo- 
rateurs de  V Intennédiaire,  ce  qui  paraît 
témoigner  qu'il  n'est  pas  très  sûr  de  la 
sienne.  Quoi  qu'il  en  soit,  nous  répon- 
drons volontiers,  quant  à  nous,  au  désir 
de  notre  confrère,  et  nous  ferons  même 
plus  qu'il  ne  demande.  11  ne  souhaite  sa- 
voir, en  effet,  que  l'origine  de  favot  et 
nous  allons  lui  donner  les  étymologies 
des  autres  noms  que  porte  ce  légume,  à 
savoir  celles  de  haricot,  de  faséole,  dt  fla- 
geolet et  de  monjette.  Ce  dernier  nom  est 
usité  dans  la  Saintonge,dans  la  Bigorre  et 


le  Béarn.dans  le  haut  Languedoc, et,  peut" 
être,  dans  d'autres  endroits. 

Commmençons  par  le  nom  le  plus  ré- 
pandu, par  haticot.  Ménage,  que  M.  le 
docteur  Bougon  vénère,  pour  sa  bonho- 
mie, sans  doute,  et  non  pour  ses  étymo- 
logies, Ménage, dérive  haricot  de  faba.de 
cette  manière  :  «  Faba  —  faharius,faha- 
rictis jfabaricotus ,faricotus ,=  haricot  ».  Ce 
procédé  de  fabrication  étymologique  est, 
certes,  fort  commode  ;  aussi  l'emploie- 
t-il  souvent.  Il  tire, par  exemple,  le  verbe 
manger  de  manducare,  en  trois  temps: 
«  Manducare  —  mandere ,mandi:are ,  nian: 
giare  =  manger  »  ;  et  hessons  de  bis,  en 
cinq  temps  :  «  Bis  —  bisus,  bissus,  bisso, 
bissonis^  bissones^  =  bessons  ».  Quelque 
baroques  que  soient  ces  étymologies,  leur 
étrangeté  doit,  pourtant,  nous  étonner 
moins  que  l'adoption  des  deux  dernières 
par  Littré. 

Mais,  assez  de  préambule.  Qu'est-ce  que 
ce  vocable  /;^;-;Vo/?  C'est  un  mot  purement 
grec.  On  doit  le  remarquer,  nous  avons 
presque  toujours  recours  au  grec,  quand 
nous  voulons  donner  un  état  civil  à  un 
vocable  de  notre  langue.  Le  grec,  c'est 
notre  mine  ;  aux  connaisseurs  à  juger,  si 
ce  que  nous  en  extrayons  est  de  la  pierre 
ou  de  l'or.  Haricot  se  disait  en  grec  halu- 
cos  ou  halicos  ;  et  comme  l'I  permute  avec 
l'r,  et  l's  avec  le  t,  halicos  est  le  même 
qutharicot .  Ce  légume, dit  un  texte  qu'on 
trouve  dans  Henri  Etienne,  sous  la  rubri- 
que alex,tsi\t  meilleur  qu'on  puisse  man- 
ger avec  du  poulet  ou  de  l'agneau.  Nous 
avons  mis  une  h  a  halicos  pour  représen- 
ter l'esprit  rude  qui  est  dans  aliicos. 

Mais  haricot  ne  signifie  pas  seulement 
légume  ;  il  a  encore  le  sens  de  ragoût  de 
mouton.  Littré  peine  beaucoup  pour  sa- 
voir si  haricot,  légume,  tire  son  nom  de 
haricot,  ragoût  de  mouton,  ou  vice-versâ. 
Il  est  surprenant  qu'il  ait  pu  s'arrêter  une 
minute  b  un  tel  examen.  Est-ce  que  deux 
mots  qui  n'ont  rien  de  commun  que  le 
son  peuvent  dériver  l'un  de  l'autre  ?  Ha- 
ricot, dans  cette  acception,  est  le  grec 
ba/iicosou  haricot .qiù  signifie  salé, piquant; 
il  est  de  la  famille  qui  a  donné  encore  au 
français  salmis,  salmigondis,  saumure,  sau- 
muré. L's  initiale  de  ces  mots  ne  fait  pas 
partie  de  leur  racine  ;  c'est  une  s  pros- 
thétique, comme  disent  les  grammairiens. 

Fascole  vient,    d'après   Littré,  du   latin 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


699 


10  novembre  1903. 


700 


fâseolus  ;  mais  faseolus  n'est  que  le  grec 
phaseolos,  écrit  en  caractères  romains, 
comme  l'ont  justement  remarqué  saint 
Isidore  de  Séville  et  Freund.  Notre  faséole 
est  donc  le  grec  phaseolos. 

Flageolet  estle  grec  phas!oIos,espQce  de 
haricot.  L's  médiane  est  tombée  et  Ti  a 
été  prononcé  j,  d'où  phajolos  ou  fajolet . 
L'I  qui  suit  l'f  aété  ajoutée  par  l'usage; 
elle  ne  se  trouve  dans  aucun  patois  ;  ils 
ont  tous  fajolei. 

Favot  est  encore  phaiolos,  parla  chute 
de  l's  médiane  et  de  la  finale  os.  Et  qu'on 
n'objecte  pas  qu'on  dit  fayot  et  non  pas 
fayot,  car  fayol  est  aussi  usité  que  fayot  ; 
Littré  a  même  la  forme  fayot  et  non  pas 
fayot.  D'ailleurs,  aucun  linguiste  n'ignore 
que  ri  prend  souvent  le  son  du  t.  Est-ce 
qu'on  ne  disait  pas  autrefois  cel  homme, 
ceUe  femme,  et  l'on  dit  aujourd'hui  cet 
homme,  cette  femme? 

Reste  monjette.  Pour  l'explication  éty- 
mologique de  ce  mot,  il  est  nécessaire 
d'avertir  le  lecteur  que  dans  le  Midi  on 
appelle  ordinairement  les  moines  monjes, 
qui  est  le  grec  monios,  qu'on  peut  pronon- 
cer monjos  ;  or,  comme  les  moines,  sui- 
vant les  ordres  auxquels  ils  appartien- 
nent, ont  des  costumes  divers,  les  uns 
blancs,  les  autres  noirs,  les  autres  gris  ; 
le  peuple  appela,  d'abord,  par  amuse- 
ment, les  haricots  bigarrés  monjos,  c'est-à- 
dire  moines,  et  cette  appellation  s'étendit, 
ensuite  des  haricots  bigarrés  à  toutes  sor- 
tes de  haricots.  C'est  par  une  métaphore 
semblable,  que  les  imprimeurs  appellent 
moines,  (qui  est  la  même  chose  que  mon- 
jes), les  feuilles  mal  imprimées  dont  une 
partie  est  blanche  et  l'autre  noire,  comme 
les  costumes  des  moines.  Monjette,  on  le 
voit,  n'est  que  le  diminutif  de  monje,  et 
dans  la  Saintonge  on  dit  inojes  et  monjes. 

Afin  d'épuiser  ce  sujet,  nous  dirons  en- 
core que  dans  les  temps  primitifs,  avant 
qu'on  n'eût  appris, dans  la  Grèce,  à  semer 
le  froment  et  à  faire  du  pain,  on  s'y  nour- 
rissait principalement  de  fèves  et  de  hari- 
cots et  que  ces  légumes  s'appelaient 
puana.  On  célébrait  même,  au  mois  d'oc- 
tobre, une  fête,  appelée  puanepsùi,  où  le 
mets  obligé  était, ce  jour-la, une  bouillie  de 
fèves  et  de  haricots.  Le  sens  de  pjianaprlt 
insensiblement  une  grande  extension  et 
finit  par  signifier  non  seulement  toutes 
sortes  de    légumes,  mais    encore   toutes 

ortes  d'aliments.  Mais,  plus  d'un  lecteur 


se  demande  ici,  peut-être,   pourquoi  nous 
mentionnons  tout  cela  ;  nous  le  mention- 
nons,  parce  que  puana   signifie,  comme 
nous  l'avons  dit,  fève  et   haricot,  et  qu'il 
a  donné  à  notre  langue  le  mot  viande.  En 
effet,  puana,  qu'on  peut  prononcer  piana 
ou  biana,  est  devenu    hianda  ou    vianda, 
par   l'intercalation  de  la   lettre  d,  comms 
lane  et  brane  sont   devenus,  par  la    même 
intercalation,  lande  et  brande. 
I       Dans    l'ancienne    langue  et    dans  les 
vieux  patois,  viande  signifiait  donc  légu- 
mes ou   nourriture    grossière,  et  en  voici 
quelques  preuves  :  On  lit  dans  la  chroni- 
que de  Saint-Denis,  «  Les  chevaults    leur 
falloient  du   long  travail  et  par  la    faute 
des  viandes  »,  et  dans  le    Béarn,  on   disait 
autrefois,  en  forme  de  proverbe  :  j4co  n'ey* 
pas   biande,  cela    n'est  pas   de  la  viande, 
pour  faire   entendre  d'un  mets  qu'il  était 
très  bon, très'  délicat.  Au  xvii'=siècle,tiM«i<r 
était   encore  usité   dans  le   sens  antique, 
c'est-à-dire  dansle  sens  de  légume, comme 
en  témoigne   cette  lettre  de   madame  de 
Sévigné,  écrite  à  sa  fille  le  9   août  1689: 
«  Un  ragoût,  une  salade  de  concombres  , 
des  cerneaux  et  autres  sortes  de  viandes  ». 
Ménage  tire  viande  du  latin    vivenda  et 
l'école  néo-latine  suit   Ménage  ;    mais  vi- 
venda,dans  le  sens  de  vivres,  est  inconnu 
dans  la   langue    latine,  et  la  signification 
particulière  qu'avait  ce    mot  dans   notre 
vieille    langue    serait     inexplicable    avec 
cetj:e  étymologie.   L'italien   vivanda,  écrit 
avec  un  a,  n'est  que  le   mot  vianda  avec 
l'intercalation  d'un  v,  entre  l'i  et  l'a.  Il  y 
a,  dans  toutes  les  langues, mille  exemples 
de  mots   raccourcis  ou    allongés  par  une 
prononciation      particulière.      Au     reste 
viande  est  déjà  dans  notre   langue  du  xii* 
siècle,    et    on    ne    trouve,   nulle    part,  la 
moindre  trace  de  sa  descendance  latine. 

Daron. 


Happechair  et  menottes  (XLV  ; 
XLVl,  609).  —  Je  crois  que  ces  instru- 
ments sont  les  mêmes  outils  que  ceux 
appelés  en  Angleterre  la^y-tongs  ;  qui 
signifie  pincettes  pour  les  indolents.  Elles 
étaient  utiles  quand  une  tricoteuse  lâchait 
le  peloton.  Saint-Médard. 

Ecrivaitîs  russes  (XLVI,  232).  — - 
A  ma  connaissance,  la  première  revue  qui 
ait  publié    une  traduction,  de   Gorki  est 


N-  985 


L'INTERMÉDIAIRE 


701 


702    — 


Y  Humanité  Nouvelle  qui  a  donné  de  cet 
écrivain  une  nouvelle  «  Le  Vagabond  » 
en  juin,  juillet  et  août  1899. 

Une  nouvelle  de  Sibiriak  «  Les  Dé- 
classés »  a  été  publiée  en  français  dans 
V Humanité  Nouvelle  d'août,  de  septem- 
bre, d'octobre,  de  novembre  et  de  décem- 
bre 1897. 

Les  poésies  suivantes  de  S.  Nadson  : 
«  Crois, disent-ils,  — L'Idéal, —  Le  Miche- 
min  »  ont  été  publiées  dans  V Humanité 
Nouvelle  dç.  juillet   et  d'avril  1899. 

Quanta  Tschechow  (Anton), une  nou- 
velle de  lui,«  Les  Rêves  >'>  a  paru  en  janvier 
1901  dans  V Humanité  Nouvelle,  je  crois 
que  le  premier  volume  français  de  ce  ro- 
mancier a  été  édité  en  1902.  Le  premier 
volume  de  Gorki,  si  ma  mémoire  ne  me 
trompe  pas,  a  paru  ou  en  1901  ou  tout  à 
fait  à  la  fin  de  1900.  A.  Hamon. 

Les  belles  femmes  de  Paris  (T.  G. 

341  ;  XL  ;  XLV).  —  Les  belles  femmes 
de  Paris  ont  un  pendant  :  Les  femmes  cé- 
lèbres contemporaines  françaises,  par  mes- 
dames la  duchesse  d'Abrantès,  la  comtesse 
de  Bradi,  Amable-Tastu,  UUiac-Tréma- 
deure.  Desbordes-Valmore,  Elisa  Voiart, 
etc..  etc.,  MM.  Aimé  Martin,  Ballanche, 
Bouilly,  Emile  Deschamps,  Charles  No- 
dier, Constant  Berrier,  de  Pon^erville, 
Sainte-Beuve,  etc.,  etc.,  1843,  ii^-^.  Le 
Bailly,  libraire  rue  Dauphine,  24,  imp. 
Félix  Locquin,  bois  sur  le  titre  signé 
Elvs'all  représentant  une  femme  avec  des 
rosés  dans  les  cheveux  coiffés  à  coques, 
X  et  41;^  Pîig^s  et  I  non  chiffrée.  On  trouve 
là  la  biographie,  avec  analyse  des  actes 
de  naissance,  de  la  duchesse  d'Abrintès, 
M-'s  de  Bawr,  M"'"  de  Genlis,  M"" 
Guizot,  la  première  (par  Sainte-Beuve), 
M-"'  Guizot.  la  seconde  (par  M'""  Tastu), 
M""  Mennessjer-Nodier  (par  Ballanche), 
George  Sand,(par  julesjanin),  M"""  Tastu 
(par  M™®  Anaïs  Segalas).  Plusieurs  de  ces 
dames.  M"'  A  Dupin,  l'homonyme  de 
George  Sand,  ont  fait  elles-mêmes  l'éloge 
de  leurs  petites  personnes.  Rarissime 

Nauroy. 


«  Mizram  ou  la  Srage  à  la  cour,  » 
histoire  égyptienne  (XLVl,  235).  —  Le 
second  supplément  à  la  France  littéraire, 
de  Jean-Samuël  Ersch  (Hambourg,  1806) 
donne  formellement  pour   auteur   de   ce 


livre  (intitulé  Mi^rim  et  non  Mizram, 
Neufchâtel,  1782,  in-8°)  :  J.  A.  Perreau, 
né  à  Nemours  en  1749. 

Cet  ouvrage,  qui   paraît   bien   être  de 

Jean-André  Perreau,  a  été   réimprimé   en 

i789,.sous  ce  titre  :  Le  bon  politique, m-^". 

X. 

Livres  brûlés  par  la  main  du 
bourreau  (XLVl,  291).  —  Est-il  vrai- 
semblable que  le  Vicaire  des  tÂrdenncs,CQ 
roman  en  4  vol.  in- 12,  publié  chez  Pollet 
en  1822,  par  Horace  de  Saint-Aubin  — 
c'est-à-dire  par  Honoré  de  Balzac,  —  ait 
été  brûlé  par  le  bourreau  ? 

Ce  genre  de  suppression  d'ouvrages 
condamnés  n'a-t  il  pas  disparu  à  la  révo- 
lution ? 

En  tout  cas,  le  Vicaire  des  Ardennes  a 
été  réimprimé  en  1836  dans  les  romans 
de  jeunesse  de  l'auteur,  publiés  de  1836  à 
1840,  en  16  volumes  in-8°,  sous  le  titre 
d'«  Œuvres  complètes  d'Horace  de  Saint- 
Aubin  >>  (Paris,  Hipp.  Souverain)  ;  il  se 
trouve  dans  les  tomes  V  et  VI  de  cette 
édition.  X. 

Les  sept  péchés  capitaux.  —  Leur 
bibliographie  (XLV; XLVl,  162).  —  La 
division  devenue  célèbre  par  laquelle  tous 
les  péchés  sont  ramenés  à  sept  principaux 
chefs  {capita)  qu'on  nomme  péchés  capi- 
taux est  due  au  pape  Grégoire  le  Grand 
(Moral  ,  lib.  XXI,  cap.  17).  Comme  il 
l'avait  fait,  les  vieux  maîtres  de  théolo- 
gie, notamment  saint  Thomas  d'Aquin 
(ia  2-ee,  q.  84,  a.  5), en  portèrent  même  le 
nombre  à  huit,  la  «  superbe  »  étant  pro- 
clamée reine  des  sept  autres  vices  dont  le 
premier  fut  alors  la  «  vaine  gloire  ». 

Longue  serait  la  liste  des  ouvrages  qui, 
directement  ou  imlirectement,  se  ratta- 
chent à  la  question,  depuis  les  huit  traités 
de  Cassien  jusqu'à  la  collection  des  sept 
romans  d'Eugène  Sue.  Je  me  borne  à 
.ippeler  l'attention  de  M.  Cz.  sur  quel- 
ques pièces  rares  ou  singulières,  impri- 
mées ou  manuscrites,  relatives  aux  sept 
péchés  capitaux  que  l'on  confond  vulgai- 
rement —  absolument  à  tort  —  avec  les 
péchés  mortels. 

Un  ms.  du  xni'  siècle  dont  a  parlé  la 
Revue  de  l'Art  chrétien,  187s,  p.  84, 
(Biblioth.  nationale,  loi  I,  35).  Les  Vices 
y  sont    personnifiés    par    des    cavaliers 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  novembre  190a, 


703 


704 


ayant  pour  monture  divers  animaux  sym- 
boliques et  tenant,  en  guise  d'attribut, 
des  oiseaux  de  poing. 

Un  autre  ms.  du  xvi*  siècle  conservé 
au  Musée  de  Climy  sous  le  n°  1815  11 
est  dédié  à  Louise  de  Savoie  et  commence 
ainsi  :  En  ce  petit  livre  sont  sept  rondeaux 
des  Merlus  contre  les  Péchés  mortels  ..  En 
regard  de  chaque  rondeau  a  été  figurée, 
sous  les  traits  de  la  mère  du  roi  Fran- 
çois I",  une  Vertu  foulant  aux  pieds  le 
Vice  qui  lui  est  opposé. 

Les  emblesmes  sacre^  tire:^  de  l'Escritiire 
sainte  et  des  T'ères,  invente:^  et  explique:^  en 
français,  avec  une  hriève  méditation  sur  le 
mesme  sujet,  par  R.  P.  Berthod,  relig.  de 
l'Observance  de  Saint  François  ;  Paris, 
Estienne  Loyson  1665;  p.  67-1 16  et  fig. 
X  à  XVI. 

La  bibliographie  des  péchés  capitaux 
serait,  on  le  voit,  agréablement  com- 
plétée par  leur  iconographie.  Un  essai 
de  celle-ci  se  trouve  dans  le  Larousse 
(Xll,  p.  480),  mais  ne  contient  pas  les  in- 
dications ci-dessus,  non  plus  que  celles 
d'œuvres  pourtant  très  connues,  la  fres- 
que de  Bernard  Orcagna,  au  Campo 
Santo  de  Pise,  un  vitrail  de  Saint-Nizier, 
à  Troyes,  où  parait  le  monstre,  assez 
semblable  à  la  bête  de  l'Apocalypc,  aux 
sept  têtes  nimbées  d'animaux  symboli- 
sant parfois  les  Péchés  capitaux,  les  Ver- 
tus terrassant  les  Vices,  suite  de  sept  gra- 
vures dans  les  Heures  de  Simon  Vostre, 
etc.  F.  EL. 


* 
*  * 


Dans  l'ordre  d'idées  que.  j'ai  indiqué, 
voici  de  nouvelles  références  bibliogra- 
phiques,sans  doute    encore  inédites  : 

Jacobi  de  Thesanlo  (sic)  Consolatio  pec- 
catorum^ms  65 1  de  la  B.  d'Arras,  xvi"  siè- 
cle. 

De septem psahnis pœnitentiof,  ms  426  de 
la  B.  d'Arras,  xvi'  siècle. 

Pœnitentiale  seu  excerpîa  ex  variis  patti- 
htis  de  pœnitentia,  ms  137  de  la  B.  de 
l'Ecole  de  Médecine  de  Montpellier,  f°  17. 
Remédia  contra  peccata. 

Recueil  146  de  la  B.  de  Laon,  f"  16. 
Vers  français  sur  les  sept  péchés  capitaux, 
XV*  siècle. 

Recueil  630  de  la  B.    de  Troyes,  f"  4. 
Petit  traitié  de  péché  mortel  et  véniel,  etc 
xv°  siècle.  Voir  aussi    le  f°   3  du   Recueil 
1465,  et  dans  le  même,f°  9, petit  traité  en 


forme  d'examen  de  conscience  sur  les  sept 
péchés  capitaux,  xv'  siècle. 

Recueil  1890  de  la  B.  de  Troyes,  f"  5. 
De  septenspeccatis  7nortalibu\et confessione) 
xiv'  siècle. 

Recueil  1530  de  la  B.  de  Troyes,  f»  2. 
Tractât  us  moralis  in  vu  viciis  capitalibus, 
xui«  siècle. 

On  étendrait  aisément  ce  relevé. 

Parmi  les  monuments  figurés,  je  dois 
signaler  les  bas-reliefs  de  l'abbaye  de 
Moissac  (Tarn-et-Garonne)  représentant 
les  vices  (Voir  la  France  pittotesque  d'Abel 

Hugo).  ViEUJEU. 

Madame  la  vicomtesse  de  Saint- 
Luc  (XLV,  511,  660)  —  M.  Charles 
Yalc  avait  adressé  une  seconde  réponse 
qui  n'a  pas  été  insérée  et  qui  aurait  dû 
l'être  au  lieu  de  la  première,  qu'elle  corri- 
geait sur  certains  points.  Il  rendait  à  G. 
la  paternité  de  trois  questions  qu'il  attri- 
buait à  sir  Graph.  Il  disait  : 

«  Le  Nismois  n'est  point  un  drama- 
turge, mais  un  auteur  estimé  dans  la  lit- 
térature pornographique  seulement.  » 

Maîtres-maçons.  —  Tailleurs  de 
pierres  (XLV1,236,  549^.  —«Au  moyen 
âge,  a  écrit  M  Charles  Lucas  dans  la 
Grande  Encyclopédie,  l'architecte  tel  que 
l'avait  connu  l'antiquité  grecque  et  tel  que 
le  connut  la  Renaissance,  n'existe  guère. 
Le  mot  même  avait  disparu,  et  quand, 
sorti  des  cloîtres,  l'art  de  l'architecture 
devint  un  art  laïque,  ses  premiers  adeptes 
civils  portèrent  différentes  désignations 
telles  que  maistre  masson,  maistre  tailleur 
de  pierres,  maistre  de  l'ouvrage,  maistre 
de  l'œuvre,  maistre  des  œuvres  du  roy. 
Qu'ils  eussent  à  construire  des  églises  ou 
des  bâtiments  royaux,  qu'ils  fussent  em- 
ployés par  les  communes  à  élever  des 
hôtels  de  ville  ou  à  certains  autres  tra- 
vaux publics  relatifs  à  la  voirie  ou  au  ser- 
vice des  eaux, leur  rôle  était  des  plus  com- 
plexes ;  et  pour  ce  qui  regarde  la  sur- 
veillance des  travaux,  cette  surveillance 
était  rendue  au  moins  aussi  ardue  que  de 
nos  jours  par  suite  de  l'absence  de  l'en- 
trepreneur, cet  intermédiaire  placé  dans 
l'antiquité,  et  existant  de  nos  jours,  entre 
l'architecte  et  les  ouvriers.  L'absence  de 
tout  entrepreneur  forçait  le  maistre  de 
l'œuvre  à  entrer   en   rapport  plus  direc 


N»  985. 


L'INTERMEDIAIRE 


705 


706 


avec  l'ouvrier,  à  acheter,  pour  les  lui 
fournir, les  matériaux  à  mettre  en  œuvre, 
à  tracer  toutes  les  épures  de  l'ouvrage  et 
enfin  à  établir  tous  les  comptes.  Mais  les 
communautés  ou  les  municipalités  qui 
faisaient  construire  ne  se  désintéressaient 
pas  du  soin  d'exercer  un  contrôle  vigilant 
sur  les  travaux  pendant  leur  exécution, 
et  aussi  d'apporter  certaines  précautions 
dans  leur  réception. Les  archives  des  cathé- 
drales et  de  quelques  hôtels  de  ville  nous 
ont  conservé  les  noms  de  constructeurs, 
célèbres  à  leur  époque,  appelés  d'un 
endroit  parfois  éloigné  pour  contrôler  et 
recevoir  des  travaux  ;  et  en  cas  [  de 
difficultés  ou  d'indécision  au  sujet  du 
parti  à  prendre  pour  la  continuation  ou 
la  reprise  des  travaux  d'un  édifice,  on 
voit  des  chapitres  de  chanoines  ou  des 
collèges  d'échevins  taire  appel  à  plusieurs 
maistres  d'oeuvre  lesquels  donnent,  avec 
un  certain  cérémonial,  des  avis  motivés 
sur  les  questions  qui    leur    sont  posées». 

Le  beau  Dictionnaire  des  architectes 
français  d'Adolphe  Lance  fournit  des 
détails  complémentaires  très  nombreux  et 
très  intéressants  sur  ces  maîtres  d'au- 
trefois. Il  nous  les  montre  logés  aux  frais 
des  princes  et  des  communautés  qui  les 
font  travailler,  gratifiés  annuellement 
d'une  robe,  présidant  aux  fêtes  par  les- 
quelles on  célèbre  la  pose  de  la  première 
pierre  ou  l'achèvement  de  leurs  édifices, 
besognant  de  leurs  mains  quand  il  le  faut, 
ainsi  qu'ils  l'ont  promis  en  prêtant  ser- 
ment lors  de  leur  entrée  en  charge. 

Alphonse  Wauters  a  publié  {Messager 
des  sciences  historiques  de  Belgique,  1841, 
p.  230)  la  traduction  du  serment  de  Jean 
Van  Ruysbroeck,^<  maître  des  maçonneries» 
—  meester  van  den  steeniverke  —  de  la 
tour  de  l'hôtel  de  ville  de  Bruxelles,  cons- 
truit dans  la  première  moitié;  du  xv'' 
siècle  : 

Je  certifie,  promets  et  jure  que  doréna" 
vant  et  à  jamais  je  serai  et  resterai  bon  et 
fidèle  à  la  ville  de  Bruxelles  ;  qu'aussi  long- 
temps que  je  serai  revêtu  de  la  charge 
dont  m'ont  investi  les  receveurs  de'la  ville, 
à  leur  demande  et  requête,  pour  le  travail 
de  la  tour  de  la  maison  du  Conseil  de  la 
ville  sur  le  Marché,  et  pour  toutes  les 
autres  grandes  maçonneries, pour  le  dessin, 
la  coupe  des  pierres, la  sculpture  et  pareille- 
ment le  placement  des  pierres,  soit  par 
journées, soit  par  tâches, et  pour  tout  ce  qui 
j  y  rapporte,  je  le  ferai  ouvertement  et  sans 


fraude  et  de  la  manière  la  plus  profitable 
pour  la  ville  ;  je  ne  laisserai  placer  aucun 
ouvrage  en  pierre  sans  qu'il  soit  reçu  et 
évalué  par  moi,  et  je  ne  recevrai  rien  ni  ne 
laisserai  rien  passer  sinon  ce  qui  sera  tra- 
vaillé d'une  manière  convenable, comme  l'ex- 
pliqueront les  conditions  qui  seront  faites 
par  les  receveurs  ;  et  pour  observer  fidèle- 
ment ces  choses  et  être  toujours  prêt,  sans 
épargner  aucun  travail,  je  résiderai  cons- 
tamment dans  la  ville  pendant  que  je  serai 
en  charge,  et  je  ne  m'en  absenterai  jamais 
plus  d'une  nuit  et  un  jour  sans  la  permis- 
sion et  le  consentement  des  receveurs  de  la 
ville  ou  du  moins  de  deux  d'entre  eux. 
Tous  ces  points  et  chacun  d'eux,  je  les 
tiendrai  et  garderai  bien  et  fidèlement,  et 
je  n'y  attenterai  jamais,  soit  par  amour, 
amitié,  faveur,  gain  ou  profit,  soit  par  tort 
ou  perte,  qui  pût  arriver  à  moi  ou  à  quel- 
que autre.  Ainsi  m'aident  Dieu  et  tous  ses 
saints  1 

M.  Léopold  Devillers,  de  son  côté,  nous 
a  fait  connaître  {Annales  du  Cercle  archéo- 
logique de  Mons,  tome  XVI,  1880,  p. 
456)  les  conditions  auxquelles  souscrivit, 
le  22  février  1442,  par  le  «  serment  ac- 
coustumé  »  prêté  devant  les  échevins, 
Jean  le  Fèvre,  de  Mons,  choisi  le  17  du 
même  mois  comme  maistre  machon  de 
cette  ville,  en  remplacement  de  Colart 
Varlet,  et  qui  conserva  ces  fonctions  jus- 
qu'à sa  mort,  survenue  en  mai  14158: 

C'est  assavoir  que,  pour  ses  gaiges,  il 
aroit  chacun  an  aie  ditte  ville,  avecques  ce 
que  il  seroit  en  l'office  de  cerquemanaige, 
le  somme  de  XII  1.  t.  et  se  cotte  en  le  ma- 
nière que  avoit  le  maistre  machon  darrain 
trespassé  ;  item,  pour  chacune  journée 
plaine  qu'il  ouveroit  de  le  main  à  la  dicte 
ville,  X  s.  t.  Et  ou  casque  point  n'ouveroit 
de  le  main,  ainsi  que  dit  est,  et  que  il  met- 
teroit  ouvriers  mâchons  souffisans  à  le  dite 
ville  jusques  à  l'appaisement  du  massart , 
ou  du  maistre  des  ouvraiges  jusques  au 
nombre  de  troix  truelles,  avoir  devera,  pour 
visitacion  et  iceulx  mettre  en  œuvre,  V 
sous  pour  jour  et  non  autrement. 

Item,  et  moyennant  ce,  doit  et  sera  tenu 
ledit  Jehan  de  à  ses  despens  taillier  tous 
molles,  donner  traix  et  escantillons,  et  faire 
devises  par  escripture,  toutes  fois  qu'il 
appertenra   et  que  besoing  sera. 

Item,  doivent  et  devront  demourer  au 
prouifit  de  le  ville  tous  chintres,  fourmeil- 
lages,  estantures,  hourdaiges,  bos,  cordes, 
cloyes,  fustailles  et  toutes  autres  estotles 
que  le  ville  livera,  servans  aux  ouvraigest 
d'icelle  sans  ce  que  ledit  Jehan  y  puis 
riens  clamer  ne  avoir. 

Item,  lui  fut  mis  en  terme  que    se  leditte 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  novembre  1902. 


707 


ville  avoit  affaire  pour  grans  ouvraiges,  sur 
lesquelz  il  fust  besoing  de  estre  journelle- 
ment, que  on  lui  teroit  savoir  à  l'entrée  du 
temps,  sans  maise  ocquison  ;  et  pour  ce 
que  il  ne  pouroit  ne  deveroit  prenre, 
partir  ne  avoir  autres  ouvraiges  autre  part 
en  leditte  année,  ne  aussi  livrer  estofïes. 
on  lui  ordonneroit  en  fourme  de  grâce, 
avecque  ses  dis  gaiges  et  sallaires,  cer- 
taine somme  raisonnable,  sans  maise  ocqui- 
sion.  Mais  ou  cas  que  ainsi  ne  lui  seroit 
fait  savoir,  il  puet  et  pourra  en  leditte  ville, 
et  non  dehors,  prenre  et  avoir  ouvraiges 
pour  lui  soustenir  honnestement,  faisant 
tousiours  son  devoir  de  visitacion  à  leditte 
ville  ou  ouvraiges  de  se  main  en  le  ma- 
nière devant  ditte. 

Et  au  sourplusjlui  fut  accordé  que,  pour 
le  Pasque  prochaine,  on  lui  bailleroit  avec- 
ques  les  autres  maistres  ouvriers  à  le  ville 
les  draps  telz  qu'il  est  accoustumé  . 

Mais  j  ai  la  bonne  fortune  de  pouvoir 
apporter  à  cette  enquête  des  documents 
trouvés  aux  archives  départementales  du 
Nord,  à  Lille  au  cours  de  mes  recherches 
sur  les  origines  de  l'église  Sainte-Waudru, 
de  Mons,  et  qui  seront  publiés  ici,  pour 
la  première  fois,  intégralement.  Us  éma- 
nent de  Jean  Spyskin,  qui  fut,  selon  moi, 
le  véritable  architecte  de  cette  église,  et 
de  Jean  Hulin,  à  qui  M.  Joseph  Hubert 
attribue  ce  titre.  Un  d'eux  cite  en  outre 
Michel  de  Rains,  considéré  par  M.  Léo- 
pold  Devillers  comme  l'auteur  des  plans 
de  la  superbe  collégiale. 11  est  curieux  de 
constater  que  les  trois  h}'pothèses  les  plus 
en  faveur  actuellement  à  propos  de  Sainte- 
Waudru  (cf.  Y  Intermédiaire,  XLIV,  229) 
sont  ainsi  évoquées  par  cette  série  de  piè- 
ces qui  ne  s'y  rapportent  pas   autrement. 

I 

Jou  Jehan  Spissekin.machon,congnoy  avoir 
eu  et  receu  de  Jehan  Maselant,  chastelain  dou 
Quesnoy,  pour  sys  journées  que  au  command 
de  feue  très  puissant  princhesse  madame  Mar- 
gheritte  de  Bourgongne,  ducesse  de  Baivière, 
comtesse  de  Haynnau,  Hollande  et  Zellande, 
avoie  esté  en  besongniè  en  la  ville  du  Ques- 
noy, tant  à  faire  devise  d'une  trésorie  que  ma 
ditte  feue  dame  voloit  avoir  deseure  son  ora- 
tore  en  sa  chappielle  de  Sainte-Margheritte 
comme  à  marchanderas  ouvriers  des  estoffes 
livrer  et  de  la  pierre  taillier  et  ossi  à  faire  les 
molles  servans  à  la  ditte  œuvre,  ensamble 
pour  chascun  jour  quinze  sols  tournois  mon- 
noie  de  Haynnau,  sont  quattre  libvres  dix 
sols.  Et  avoecq  ce  cheitefie  à  tous  que  pour 
les  despens  de  moy  et  mon  cheval  ledit  cas- 
telain  paya  lors  sixante  dys  wyt  soûls  tour- 
nois. De  lequeile  somme  de  quattre  livres  dix 
sois  je  me  tiens  contens  et  bien   payés  et  en 


708 

et  quitte   ledit 


ay  quitte  et  quitte  ledit  chastelain  et  tous 
aultres  à  cuy  quitt  mce  en  appertient  à  faire. 
Tesmoing  ces  lettres  séellées  de  mon  séel. 
Donné  le  premier  jour  du  mois  de  juing 
l'an  quattre  cent  quarante  ung. 

(Archives  départementales,  du  Nord,  a 
LiLLK.  —  Chambre  des  comptes,  art.  B.  1974, 
portefeuille.) 

il 

Jou  Jehan  Spissekin,  machon,  commis  et 
chargié  à  deviser  et  prendre  regard  sour  les 
ouvraiges  que  feue  très  puissant  princhesse 
madame  la  ducesse  de  Baivière,  comtesse  de 
Haynnau  et  de  Hollande  dont  Dieux  ait  l'âme, 
voloit  avoir  fais  en  sa  chappelle  de  Sainte- 
Margheritte  estant  en  la  chimentiére  du  Ques- 
noy, chertefie  à  tous  que  en  l'ivier  darain 
passé  l'an  quattre  cens  quarante  elle  charga  à 
Jehan  Maselant,  son  chastelain  doudit  Ques- 
noy à  faire  en  l'oratore  de  sa  ditte  chappielle 
quattre  piliers  dedens  les  quattre  anghelées 
et  sur  ce  une  crois  d'ogive  viestie  de  four- 
meres  et  faisant  vossure,  et  laddite  crois  et 
fourmeres  faire  et  estoffer  de  griés,  pour  en 
deseure  faire  et  ordonner  une  trésorie  servant 
à  garder  les  biens  et  aournemens  de  iaditte 
chappelle.  Pour  lequeile  chose  acomplir  il 
marchanda  en  ma  présenche  à  ung  appelle 
Jehan  Mausergant,  briseur  de  pières,  de  faire 
et  livrer  touttes  estoffes  de  griés  proppisces  à 
la  ditte  œvre.  Si  comme  les  premiers  menbres 
de  la  ditte  croix  d'ogive  faisant  reprises  et 
estodescarche  pour  wyt  sols  le  pièche  ;  les 
pieres  faisant  thumée  sour  lesdis  estodescar- 
che et  le  clef  pour  seze  sols  le  pièche  ;  les  pieres 
des  bras  de  l'ogive  pour  troix  sols  le  pièche  ; 
les  pières  faisans  fourmeres  et  les  quinds  pour 
les  piliers  pour  deux  sols  tournois  le  pièche  ; 
les  asselers  pour  dix-Vv'yt  deniers  le  pièche  ;  et 
les  pieres  faisans  marche  de  le  montée  à  vis 
pour  seze  sols  le  pièche.  Et  avoecq  ce  mar- 
chanda il  ossi  à  ung  autre  appelle  Jehan  Bos- 
quillon,  tailleur  de  griés,  de  taillier  et  mettre 
à  point  touttes  les  estoffes  devant  dittes  selon 
ia  devise  et  les  molles  que  lors  luy  fis  et  déli- 
vray.  Se  deult  avoir  pour  chascun  piet  de 
taille  servant  à  la  ditte  crois  d'ogive  et  as 
fourmeres  douse  sols  tournois,  entendu  de 
compter  deux  pies  de  fourmeres  pour  ung 
d'ogive,  item  pour  chascun  quind  servant  as 
piliers  quattre  sols  tournois  et  pour  chascune 
marche  de  le  montée  ad  vis  seze  sois  tour- 
nois. Desquels  ouvraiges  de  taille  la  plus 
grant  partie  estoit  faifte  au  jour  dou  trespas 
de  ma  ditte  dame.  Et  ensi  pour  vérité,  le 
chertefie  à  tous.  Tesmoing  ces  lettrez  séellées 
de  mon  séel  le  premier  jour  dou  mois  de  juing 
l'an  quattre  cens  et  quarante  ung. 

(Archives      départementales,    du     Nord,    a 
Lille.  —  Chambre  des  comptes,  art.  B.    1974, 
portefeuille.) 

III 

Jou  Jehans  Sptyskin,  machon,    congnoi^ 


N*  985 


L'INTERMEDIAIRE 


709 


710 


avoir  euv  et  recheu  de  feue  très  puissant 
princesse  ma  très  redoubtée  dame  la  dus 
ceise  de  Bavière,  contesse  de  Haynnau, 
par  lez  mains  de  Jehan  de  Mons^  alors 
castellain  et  receveur  du  Quesnoit,  les  par- 
ties d'argent  qui  s'ensieult  :  Si  comme  pour 
acasser  aissielles  de  blanc  bos  employés  à 
faire  molles  az  fourmoiriez  de  pièce  d'Es- 
caussinez,  chincquante  deux  solz  tournois. 

Item,  pour  par  quarante  chuincq  journées 
que  j'ay  estet  par  pluiseurs  fois  audit  Ques- 
noit faire  lez  moUez,  deviser  les  ouvrages 
que  madite  dame  volloit  avoir  fais  en  se 
cappelle  scituée  enle  chimentière  del'église 
parochial  du  Quesnoit,  y  estre  présens  as 
marchandises,  faire  lesdis  ouvrages  soliciter 
pour  soingner  et  recevoir  affait  que  achief- 
vet  estoient,  à  quinze  solz  pour  jour,  pour 
mes  soUaires  et  leuwier  de  cheval  trente- 
troix  libvrez  quinze  solz  et  pour  lez  frais 
de  my  et  men  cheval  par  le  terme  desditez 
quarante  chuincq  journiez  à  douze  solz 
pour  jour,  vingt-siept  libvres.  Desquelles 
parties  et  de  chascune  d'ellez,  je  me  tieng 
comptens  et  bien  payés  et  en  quitte  miwe- 
ment  lez  les  biens,  hoirs  et  remanans  de 
madite  très  redoubtée  dame,  ledit  Jehan  de 
Mons  et  tous  aultres  à  oui  quittance  en 
appartient.  Tiesmoing  cez  lettrez  séelléez 
de  men  séel.  Donné  le  sesime  jour  du 
mois  d'aoust  l'an  mil  quatre  cens  quarante 
et  ung. 

(Archives  départementales  du  Nord  a  LIlle. 
—   Chambre    des    comptes,    art.   B,    1974, 
portefeuille.   Sceau  conservé,) 
IV 

Jou  Jehan  Spyskin,  machon,  fay  savoir 
à  tous  et  chertefie  pour  vérité  que  au  com- 
mand  de  exellente  princesse  ma  très  re- 
doubtée dame  la  ducesse  de  Baivière,  com- 
tesse de  Haynnau  et  de  Hollande  cui  Dieux 
pardoinst,j'ai  deviset  et  fait  molles  de  plui- 
seurs ouvrages  de  machonnerie  que  madite 
très  redoubtée  dame  faisoit  faire  en  se  cap- 
pelle  fondée  en  le  chimentière  del  église 
parochial  dou  Quesnoit.  Si  comme  pour  les 
souillies  et  listes  de  quattre  grandes^  phe- 
niestres  dont  marchandé  fu  en  ma  présence 
par  Jehan  de  Mons  à  ce  jour  castelain  dou 
Quesnoit  à  Grart  Ghontart,  briseur,  pour 
les  estoffes  de  griez  livrer  sur  le  quarière  à 
vingt  siept  livres  tournois.  Et  à  Jehan  Le- 
febvre,  machon,  demorans  à  Mons,  pour 
ycelles  souUies  et  liste  taillier,  mâchonner 
avoecq  assir  les  quatre  fourmoiriesd'Escaus, 
sines  et  touttes  les  jointures  jecter  à  ploncq 
dont  marchandet  fu  en  me  présence  et  sur 
me  devise  à  sixante  douse  livres.  Et  pour 
les  deffautes  qui  estoient  en  le  taille  de 
griez,  lui  fu  taxet  par  maistre  Micquiel  de 
Rains(i)  et  my  à  le  somme  de  chuinc  quante 
six  livres  tournois.  Et  depuis    fu    remis   à 


point  par  Jehan  Erfïrier  par  le  command 
de  maditte  dame  et  cousta  en  soUaire  de 
l'ouvrier  sixante  solz.  Item  pour  deux  pil- 
iers de  griez  qui  sont  assis  entre  le  cuer  de 
le  grande  église  et  leditte  cappielle,  l'un 
portant  à  ung  costet  le  pheiiiestre  où  est  le 
représentation  de  monseigneur  le  Daul- 
phin,  etc,  et  à  l'autre  costet  une  arcure 
ordonnée  pour  avoir  veuwe  de  le  ditte 
cappielle  ou  cuer  de  le  grant  église  sur 
l'autel  et  l'autre  piller  qui  est  plus  petit 
rechoipt  le  ditte  arcure  dont  marchandet  fu 
par  ledit  Jehan  de  Mons  en  ma  présence 
et  sur  me  devise  audit  Grart  Ghontart,  bri- 
seur, pour  les  estoffes  de  griez  livrez  sur  le 
quarière  plus  grans  que  cuingh,  à  quattre 
solz  six  deniers  le  pièce,  cuings  et  aisselers 
à  deux  solz  le  pièce,  deux  longhes  pieres 
de  chuincq  à  six  piez  de  loncq  chascune  à 
quatorse  solz  le  pièce  et  deux  pieres  de 
quattre  piez  demy  dou  loncq  à  dix  solz  le 
pièce.  Se  fu  d'icelles  estoffes  taillier,  assii- 
et  mâchonner  sur  les  molles  et  devise  que 
j'en  ballay,  avoecq  détourner  les  bossures 
et  reloyer  le  noef  au  biez  jusques  à  plattes. 
Marchandé  à  Jehan  Bosquillon,  machon, 
par  ledit  Jehan  de  Mons  à  le  somme  de 
sixante  onse  livres  tournois  pour  l'œvre  de 
le  main.  Et  pour  une  huisserie  devisée  ou 
pan  du  clocquier  de  le  grant  église,  pour 
aller  de  le  ditte  église  en  leditte  cappielle, 
fut  marchandet  par  ledit  Jehan  de  Mons  en 
me  présence  audit  Grart  Ghontart,  pour 
les  estoffes  livrer  sur  le  quarière,  rebas, 
bo'igons,  escoinchons  et  bolsoirs  à  quattre 
solz  le  pièce,  et  deux  longhes  pieres  de 
griez  de  six  piez  de  loncq,  cascune,  à  trente 
solz  le  pièce  pour  faire  le  soel  et  l'appas. 

Et  pour  ces  estoffes  taillier  sur  les  molles 
et  devises  que  je  en  fis,  fu  marchandet  par 
ledit  Jehan  de  Mons  audit  Bosquillon  par 
leuwier  à  dix  solz  tournois  pour  jour  et  se 
forge.  Toutes  lesquelles  œvres  et  marchan- 
dises, je  comme  requierquiez  par  maditte 
très  redoubtée  dame,  ay  à  plusieurs  fois 
visettées,  soUichitées  et  rechuptes  à  fait 
que  parfaittes  étoient,  Tiesmoing  ces  let- 
trez   asquelles   j'ay   mis    et    appendu    men 


(i)  Les  mentions  relatives  à  Michel  de 
Rains,  plus  tard  «  maistre  machon  de  Va- 
lenchiennes  >  (Comptes  de  l'église  Sainte- 
Waudru,  1440),  sont  extrêmement  rares; 
je  les  ai  cherchées  en  vain  dans  les  archi- 
ves et  les  bibliothèques  du  Nord  de  la 
France,  En  143 1,  il  travaillait  aux  fortifica- 
tions de  Béthune  d'après  Al,  de  la  Fons- 
Mélicocq,  les  Artistes  et  les  Ouvriers  du 
Nord  de  la  France  et  du  Midi  de  la  Belgi- 
que aux  XIV%  XV"  et  XVP  siècle, Béihune 
1848,  p.  204. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo  novembre  190a. 


711 


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proppre  séel  en  singne  de  vérité.  Données 
l'an  mil  quatre  cens  et  quarante  et  ung,  le 
quatorzime  jour  dou  mois  d'aoust. 

(Archives  départementales  du  Nord, a  Lille. 
—  Chambre  des  comptes,  art.  B.  1974, por- 
tefeuille.) 

V 
Nous,  Jehan  Huelin,  (1)  maistre  machon,  et 
Jehan  Meurant,  maistre  charpentier  de  mon- 
seigneur le  duc  de  Bourgogne  en  son  pays  de 
Haynnau,  confessons  avoir  receu  de 
Guillemme  du  Cardin,  conseiller  de  nostredit 
seigneur  et  son  receveur  générai  dudit 
Haynnau,  par  les  mains  de  son  commis  à  l'ad- 
ministration des  maisons  de  Haces  et  Estoquis 
en  la  forest  de  Mourmail  Colart  Beaume,  la 
somme  de  soixante-quatte  solz  tournois  qui 
deue  nous  estoit  pour  les  Ville  et  IX'  jours  de 
novembre  mil  llll^  quarante  sept  avoir  esté 
avec  ledit  commis  esdites  maisons  et  en  celle 
de  Regnaulfolie  appaitenans  à  icelui  nostredit 
seigneur,  veoir  et  visiter  se  les  fermiers  qui 
les  tiennent  lez  avoient  retenuez  et  mainte- 
nues ainsi  que  à  loïal  censé  appartient  et  que 
faire  dévoient,  pour  les  y  constraindre  en  cas 
du  contraire,  sur  ce  que  icelles  maisons 
estoient  escheuez  à  rebailler  à  nouvel  fermier, 
et  ce  pour  iesdits  il  jours  à  XVI  solz  pour  cha- 
cun de  nous  par  jour  montent  à  ladite  somme 
de  LXlIll  solz  tournois.  De  laquelle  nous 
sommes  content  et  en  quitons  ledit  receveur 
général  et  tous  aultres.  Tesmoing  ces  lettres 
séelléez  de  nos  seaux.  Le  IHl"  jour  de  février 
mil  lUlc  XLVll. 

(Archives  départementales,  du  Nord,  a 
Lille.  —  Chambre  des  comptes,  B.  1999.) 

VI 

Je,  Jehan  Hulin,  maistre  des  euvres  de  ma- 
chonnerie  de  monseigneur  le  duc  de  Bourgo- 
gne en  son  pays  de  Haynnau,  confesse  avoir 
eu  et  receu  de  Jehan  Aubert,  conseiller  de 
mondit  seigneur  et  son  receveur  général  dudit 
pays,  la  somme  de  trente  livres  blans,  pour 
mes  gaiges,  desservis  dudit  office,  pour  ung 
an  entier,  commençant  le  premier  jour  d'oc- 
tobre l'an  mil  1111=  LIX  et  fenissant  au  derrain 
jour  de  septembre  derrain  passé.  De  laquelle 
somme  de  XXX  livres  blans  je  me  tieng  pour 
content  et  bien  paie  et  en  quitte  mondit  sei- 
gneur, sondit  receveur  générai  et  tous  autres. 


(i)  Sur  Jean  Hulin  ou  Huwellin  (la  pre- 
mière forme  est  la  meilleure),  un  des  mai- 
tres  convoqués  en  1449  P^i"  l^s  chanoines- 
ses  de  Sainte-Waudru,  désireuses  de  rem- 
placer leur  église  romane  par  une  église 
nouvelle,  voyez  la  notice  de  M,  Devillers 
dans  la  Biographie  nationale  publiée  par 
l'Académie  royale  de  Belgique,  tome  IX, 
Bruxelles     1886-1887,  col.  735-726. 


Tesmoing  mon    seel  cy  mis,  le    VllI^  jour    de 
novembre,  l'an  mil  Illl"  et  soixante. 

(Archives  départementales  du  Nord,  a  Lille. 
—  Chambre  des  comptes,  B.  2044.  —  La- 
horde,  qui  résumait  de  façon  si  sommaire  les 
pièces  d'archives,  a  reproduit  celle-ci  à  peu 
près  complètement  dans  sts  Ducs  de  Bourgo- 
gne.) 

Il  est  certes  inutile  d'insister  sur  l'im- 
portance que  présentent  ces  documents 
pour  l'histoire  de  l'art  — et.  aussi  pour 
l'histoire  des  prix. 

A.  Boghaert-Vaché. 


Portrait  de    M^'^   de   Maintenon 

nue  (XLVI,  622).  —  Le  .portrait  existe 
toujours  à  Villarceaux.  Il  est  placé  dans 
les  restes  d'un  ancien  petit  château, dit  le 
château  de  Ninon,  et  situé  dans  le  parc  de 
Villarceaux,  si  merveilleusement  entre- 
tenu dans  le  goût  du  temps  et  le  respect 
du  passé  par  ses  propriétaires  actuels  le 
marquis  et    la  marquise  de  Villefranche. 

L.  C.  D.  l.  h. 


Le  bâton  rompu  dans  le  Maringe 
de  la  Vierge  (XLVI,  561).  —  11  est 
bien  probable  que  le  bâton  que  l'on 
rompt  sur  le  «  Sposalizio  »  de  Raphaël 
signifie  l'espérance  échouée^  car  le  jeune 
homme  qui  le  rompt  est  dans  un  groupe 
de  gens  qu'on  s'imagine  être  les  amants 
prétendus.  Giotto  a  représenté  le  même 
incident  à  Padovie.Dans  l'évangile  apocry- 
phe,«Za  Naissance  de  Marie  » ,\' d.vc\\\^ïQ\.XQ 
commanda  à  tousceuxqui  voulaient  épou- 
ser la  fille  gracieuse  de  présenter  leurs 
baguettes  dans  le  Temple,  et  dit  que  la 
baguette  fleurirait  de  celui  qui  aurait  la 
Vierge  en  mariage.  Saint  Joseph  se  jugeait 
trop  vieux  et  cachait  sa  baguette,  mais 
l'archiprêtre  l'envoyait  chercher  et,  la  ba- 
guette fut  la  seule  à  fleurir, et  la  seule  sur 
laquelle  descendit  la  colombe  divine.  On 
peut  voir  cette  baguette  ou  ce  bâton, 
dans  la  main  de  saint  )oseph,  sur  la  toile 
de  Raphaël  Saint-Médard. 

♦ 

je  crois  qu'il  ne  s'agit  pas  ici  d'un  rite, 
mais  d'un  simple  épisode  consacré  par 
l'usage  dans  la  représentation  du  mariage 
de  la  Vierge.  Il  ne  faut  pas  oublier  que 
les  scènes  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Tes- 
tament sont  ou  étaient  soumises  au  point 
de  vue  de  l'iconographie  et  de   la  compo- 


N»98  5 


L'INTERMÉDIAIRE 


713 


7M 


sition  à  des  règles  à  peu  près  invariables. 
Voici  ce  que  me  suggèrent  mes  souvenirs 
à  ce  sujet  : 

D'après  les  récits  parallèles  aux  Evan- 
giles,mais  non  canoniques,  et  les  tradi- 
tions, il  y  avait  de  nombreux  prétendants 
à  la  main  de  la  fille  de  saint  Joachim  et 
de  sainte  Anne  ;  tous,àunjour  fixé, furent 
convoqués  dans  le  parvis  du  Temple,  ils 
tenaient  à  la  main  une  verge  de  bois 
mort  et  un  avertissement  céleste  avait  fait 
connaître  au  grand  prêtre  que  l'élu  de 
Dieu  verrait  sa  baguette  fleurir.  C'est  ce 
qui  arriva  à  saint  Joseph. 

Dans  la  scène  du  mariage, on  représenta 
donc  les  prétendants  tenant  droites  leurs 
baguettes  stériles, et  peut-être  pour  varier 
les  mouvements  prit-on  l'habitude  de 
montrer  l'un  des  jeunes  gens,  qui  de 
dépit, sans  doute,  brise  la  sienne  sur  son 
genou.  On  retrouve  ce  personnage  et  ce 
geste  dans  le  tableau  de  Perugin.au  musée 
de  Caen,  qui  est  le  prototype  assez  vul- 
gaire, d'ailleurs,  du  tableau  exquis  du 
musée  Brera.  Cet  épisode  était  si  sacra- 
mentel dans  la  scène  du  mariage,  qu'il 
figure  dans  les  tapisseries  de  la  Vie  de  la 
sainte  Vierge  à  l'église  Notre-Dame  de 
Beaune,  qui, datées  de  1500,  sont  encore 
toutes  gothiques.  Cette  tenture  admirable 
a  figuré  à  l'Exposition  universelle  de  1900, 
mais  présentée  aussi  mal  que  possible. 

H.  C.  M. 


Il  suffit  de  se  reporter  au  texte  du  proto- 
évangile de  Jacques  le  Mineur  qui  a  inspiré 
la  plupart  des  peintres  du  mariage  de  la 
Vierge,  les  Mosaïstes  de  Kadrié-Djami,  le 
Giotto  pour  sa  fresque  de  l'Arena,  aussi 
bien  que  le  Pérugin,  Raphaël  etc..  pour 
comprendre  le  sens  de  la  rupture  du  bâton 
dans  le  tableau  de  Milan  : 

Un  ange  apparaît  au  prince  des  prêtres,et  lui 
dit  :  Zacliarie,  Zachaiie,sors  et  convoque  ceux 
qui  sont  veufs  parmi  le  peuple, et  qu'ils  appor 
tent  chacun  une  baguette  ;  car  l'on  devait 
donner  la  Vierge  en  mariage  à  celui  dont  la 
baguette  produirait  une  fleur  et  au  sommet  de 
laquelle  l'Esprit  du  Seigneur  se  reposerait  sous 
la  forme  d'une  colombe. 

Le  grand-prêtre  prit  lesbaguettes  de  chacun, 
entra  dans  le  temple,  y  pria,  et  sortit  ensuite 
pour  rendre  à  chacun  des  prétendants  la  ba- 
guette qu'il  avait  apportée. 

Or,  dans  le  tableau  de  Brera,  l'on  voit. 
à  gauche   des  trois   personnages  princi- 


paux, le  grand  prêtre,  la  Vierge  et  saint 
Joseph,  un  groupe  de  femmes  ;  celles-ci 
sont  les  compagnes  de  Marie,  ses  demoi- 
selles d'honneur, comme  on  dirait  aujour- 
d'hui. De  l'autre  côté^  saint  Joseph,  qui 
porte  la  baguette  fleurie,  est  suivi  d'un 
groupe  de  cinq  personnes  de  son  sexe  ; 
quatre  d'entre  elles  tiennent  en  main  la 
baguette  stérile  et  leurs  physionomies 
expriment  la  surprise,  la  douleur,  le  dé- 
pit ;  la  cinquième,  située  au  premier  plan, 
se  laisse  entraîner  par  la  colère  à  briser 
sur  son  genou  la  baguette  inutile  et  ma- 
lencontreuse. 

A  mon  tour,  une  question.  Pourquoi  le 
texte  de  l'Evangile  apocryphe,  dont  je 
n'ai  qu'une  traduction  sous  les  yeux,  dit- 
il  :  «  Convoque  ceux  qui  sont  veufs  par- 
mi le  peuple  »  ?  La  Vierge  devait-elle 
épouser  un  homme  qui  avait  déjà  été  ma- 
rié, ou  a-t-on  donné  au  terme  ^<veuf  v>  la 
signification  plus  étendue  de  non-marié  ? 

HuNOT- 


Un  portrait  de  Napoléon  (XLVI, 
513).  —  D'après  des  informations,  que  je 
crois  exactes,  ce  portrait  aurait  été  peint 
en  pied  et  en  uniforme,  en  1821,  par 
Benjamin  R.  Haydon;  on  le  montre  chez 
un    particulier  à  Kingston-on-Thames. 

C.   R. 

Pierre  tumulaire  de  curé  fXLVI , 
172,  502).  —  Certainement,  toutes  les 
pierres  funéraires  de  nos  églises  qui  re-. 
couvrent  la  sépulture  d'un  prêtre  d'autre- 
fois portent  son  nom  et  son  épitaphe  ;  il 
en  est  de  même  aujourd'hui  dans  les  ci- 
metières.   . 

Lorsque,  par  hasard,  on  rencontre  dans 
certaines  églises  une  dalle  sans  nom,  sans 
épitaphe,  où  est  simplement  tracée  une 
grande  croix  latine,  c'est  ordinairement 
sur  la  sépulture  d'un  chevalier  du  Tem- 
ple ou  de  Malte. 

A  Saint-Loup-de-Naud,  près  Provins, 
on  voit  dans  le  côté  droit  du  transept  une 
dalle  où  sont 'figurés  une  croix  trilobée 
de  la  fin  du  xii*  siècle,  un  marteau  et  une 
équerre  ;  rien  de  plus.  Cette  tombe  paraît 
être  celle  d'un  religieux  bénédictin,  archi- 
tecte ou  maître  de  l'œuvre  ayant  colla- 
boré à  la  construction  de  l'église. 

T.L. 


DES  CHERCHEURS 


71s 


Merveilles  florentines  (XLVI,  347. 
551)  —  Le  mot  est  bien  gros  pour  une 
ville  qui  possède  tant  de  chefs  d'œuvre 
d'art. 

Le  cabinet  anatomique  existe  toujours, 
via  Romana  n°  ig,  il  n'a  jamais  fait  par- 
tie du  musée  national  installé  dans  l'an- 
cien palais  du   Podestat,   dit    le  Bargello. 

L'auteur  des  pièces  hideuses,  montrant 
la  décomposition  des  cadavres,  est  un 
nommé  Zumbo,  sicilien,  au  service  du 
grand  duc  Cosimo  111,  qui  a  régné  de  1670 
à  1723.  X.  X. 

Salons  de  peinture  de  Paris  de 
1823  à  1842  r^LVl,  ^13).  —  Avoir: 
«Esquisses,  croquis, pochades,  ou  tout  ce 
qu'on  voudra  sur  le  Salon  de  1827,  »  pat 
Jal;  Paris,  1828,  in  8". 

«  Le  Musée,  revue  du  Salon  de  1834,  » 
par    Alexandre   D...  ;  in  4'' 

«  Salon  de  1839,  '*  P^*"  ^-  Barbier  ; 
Paris,   1839,   in-i8. 

«  Salon  de  1849,  ^  P^*"  Laurent-J.  San  ; 
Paris,  1839,  m  4. 

Ces  plaquettes  se  trouvent  à  la  Bibl.  de 
l'Ecole  des  Beaux-Arts.  X. 

*  « 
M.  Vital-Caries  trouvera,  en 'partie  du 
moins,  les  renseignements  qu'il  recher- 
che dans  Le  livret  de  V exposition  faite  en 
164^  dans  la  cour  du  Palais-T^oyal, réim- 
primé avec  des  notes  par  M.  Anatole  de 
MontaigJon,  et  suivi  d'un  essai  de  hiblio' 
graphie  des  livrets  et  des  critiques  de  Salons 
depuis  i6j^  jusqii" en  18^1.  Paris,  Dumou 
lin,  1851.  Un  volume  in- 12 -de  87    pp. 

Ch.  Rev. 

Bossuet  en  poupée  de  cire  (XLVI, 
337'  515)-  —  La  présente  réponse  ne  se 
rapporte  pas  à  la  figure  de  Bossuet  en 
cire,  mais  à  un  portrait  de  Bossuet. 

Peut-être  aura-t  elle  quelque  intérêt 
pour  le  conservateur  du  musée  Bossuet. 

Dans  la  salle  française  de  la  Galerie  des 
Offices  de  Florence, il  y  a  un  portrait  de 
Bossuet. par  H.  Rigaud. 

La  maison  Alinari  de  Florence  en  a  fait 
la  photographie. 

Le  portrait  provient  de  la  \\\\3.del  Pog- 
gio  Impériale. 

La  villa,  située  hors  la  porta  Romana 
de  Florence,  est  un  ancien  palais  des  Ba- 
roncelli.  Elle   fut   achetée,  en   1620,    par 


ET  CURIEUX                      10  novembre  190* 
^j5         

Marie  Madeleine  d'Autriche,  femme  du 
grand  duc  Cosimo  II  ;  la  princesse  la  fit 
rebâtir  presque  entièrement  ;  de  là  le  nom 
de  Poggio-lmperiale.  C-.^  fut  la  résidence 
préférée  des  grandes  duchesses  de  Tos- 
cane. 

En  1S64,  la  \illa  fut  affectée  à  un  pen- 
sionnat de  l'Etat,  VAnnun^iata,  où  les 
jeunes  filles  reçoivent  une  éducation  très 
distinguée. 

Plusieurs  des  objets  d'art  qu'elle  possé- 
dait furentdéposés  dans  les  musées  royaux; 
c'est  ainsi  que  le  portrait  de  Bossuet  est 
entré  à  la  Galerie  des  Offices. 

(Florence!  Gerspach. 

Le   château  de  Robert-le-Diable 

(XLVI,  289,  417,  530).—  11  existait — 
dans  l'imagination  de  nos  aïeux  —  une 
herbe  qui  égare.  Voici  ce  qu'en  dit  CoUin 
de  Plancy  dans  son  Dictionnaire  infernal 
(t.  3.  mot  :  Herbe  qui  égare)  : 

Il  y  a.  dit-on^  une  certaine  herbe  qu'on  ne 
peut  fouler  sar.s  s'égarer  ensuite  de  manière  à 
ne  plus  retrouver  son  chemin.  Cette  herbe  qui 
n'est  pas  connue  stUowv2\t  abondamment  aux 
environsdu  fameux  château  de  Lusignan,  bâti 
par  Mélusine  ;  ceux  qui  marchaient  dessus  er- 
raient dans  deIongscircuits,s'effor(,-aienten  vain 
de  s'éloigner  et  se  retrouvaient  dans  l'enceinte 
redoutée,  jusqu'à  ce  qu'un  guide  préservé  de 
l'enchantement  les  remît  dans  la  bonne   voie. 

A.    FOURNIER. 

*  * 

Herbe  qui  égare  ;  en  Poitou  :  Herbe  à  la 
détourne. 

La  plr.nte  à  laquelle  la  tradition  popu- 
laire attribue  cette  vertu  malfaisante  se- 
rait le  spiranihes  autumnalis  (orchidées) 
d'après  le  Gloss.  du  Poitou,  de  la  Xge  et 
de  TAunis  de  L.  Favre. Niort  1868. 

LÉDA. 

L'herbe  qui  égare,  n'est-ce  pas  l'herbe 
de  Saint  Etienne  {Circœa  Lufetiana)? 

Cette  plante  croît  en  Europe,  dans  les  bois, 
aux  lieux  ombragés  et  humides.  On  l'a  nom- 
mée Circée  ou  herbe  des  magiciennes,  ou 
herbe  enchanteresse,  parce  qu'elle  s'attache 
fortement  aux  habits,  au  point  d'arrêter  les 
hommes  de  même  que  la  Circée  de  la  fable  les 
attirait  par  ses  enchantements. 

Valmont  Bomaie.  Dict.  d'histoire  natu- 
relle. Ch.  Rev. 

Objets  marqués  d'un  cœur  (XLIV  ; 
XLV:XLV1,  278,335,608).  —M.  Geor- 
ges Montorgueil  publie,   dans   le  journa 


NV  9è| 


L'INTERMEDIAIRE 


717 


VEclair,du  11  octobre  1902.  un  fort  inté- 
ressant article  sur  les  graphites  qu'il  a 
découverts  sur  les  murs  des  prisons  et 
des  oubliettes  du  château  féodal  de  Pierre - 
fonds  qui  renferma  tant  de  prisonniers 
sous  les  guerres  de  religion. 

Entre  les  dessins  de  hallebardes,  de 
christs,  de  potences  et  d'armoiries,  etc  , 
se  trouve  le  curieux  dessin  d'une  main 
droite  appliquée  contre  la  muraille,  les 
doigts  ouverts  ;  dans  le  creuxde  la  main, 
se  voit  un  tatouage  représentant  un  cœur 
percé  d'une  épingle,  signe  de  reconnais- 
sance des  Huguenots. 

L'auteur  semble  voir  un  cœur  percé 
d'une  flèche  amoureuse.  Cela  est  une 
grave  erreur,  la  dite  flèche,  n'ayant  ni 
pointe,  ni  barbe  et  ressemble  même  beau- 
coup plus  à  une  aiguille  qu'à  une  épingle; 
il  n'y  a  donc  aucun  doute  à  ce  sujet. Pour 
moi, le  soldat  portant  cet  insigne  a  dû  être 
pendu,  pour  avoir  affirmé  ses  opinions 
politiques,  suivant  l'habitude   du  temps. 

B.    DE  ROLLIÈRE. 

Châtiments    corporels  de  Saint- 

Cyr  (XLVl,  514J. —  Notre  collaborateur 
Jasmin  demande  un  docinnent  permettant 
de  trancher  la  question.  Mi"*  de  Caylus 
raconte, dans  ses  Souvenir-, qn'elle  se  con- 
vertit au  catholicisme  sous  condition 
«  qu'on  la  garantirait  du  fouet  ».  Ceci  ne 
veut  pas  dire  qu'elle  l'ait  reçu,  car  elle  ne 
dit  pas,  comme  l'a  prétendu  notre  con- 
frère E.  T.  dans  un  article  paru  ici  même, 
qu'elle  demandait  à  ne  plus  le  recevoir  ; 
mais  à  ne  pas  le  recevoir,  ce  qui  est  tout 
différent.  Il  est  permis  de  conclure  de  ce 
document  qu'elle  n'eut  jamais  ce  ciniti- 
ment,  puisqu'elle  se  fit  catholique.  Mais, 
puisqu'elle  en  parle  et  qu'il  lui  vient  à 
l'idée  de  s'en  «  garantir  >>,  c'est  donc  que 
ce  mode  de  répression  était  en  usage. 

D'autre  part,  —  second  thcnwent  — 
Madame,  mère  du  Régent,  écrit,  dans  ses 
Lettres,  édition  Jœglé  en  3  vol.  (tome  i, 
p.  168)  qu'on  «  fouetta  une  élève  jusqu'au 
sang,  puis  on  lui  rasa  la  tête  et  on  1  en- 
voya à  Paris,  au  refuge  ».  Quelle  était 
cette  élève?  Mystère.  Mais  ce  fut  M""^  de 
Maintenon  qui  ordonna  la  punition. Quand 
M"»*  de  Maintenon  vient  donc  mielleuse- 
ment conseiller  la  douceur  à  ses  éduca- 
trices  de  Saint-Cyr.elle  rejoint  Tartuffe  et 
elle  écrit  pour  la  posièrttè,  afin  de  laisser 


718 


une  réputation  de  mansuétude  et  de  misé- 
ricorde, c'est-à-dire  qu'elle  pratique  dans 
toute  son  horreur  cette  pire  des  vilenies: 
l'hypocrisie.  G. 

Le  couvre-feu  (XLVl,  1 18,  251,  ^31, 
446,  4Ç)9,  t;i;i;,6i  i).  —  Guillaume  le  Con- 
quérant, après  avoir  soumis  l'Angleterre, 
craignant  les  réunions  nocturnes  et  les 
insurrections,  ordonna  qu'on  sonnât  tous 
les  soirs,  à  une  certaine  heure,  qui  variait 
suivant  la  saison,  une  cloche  au  son  de 
laquelle  chacun  devait  éteindre  son  feu  et 
ses  lumières.  C'est  ce  qu'on  appelait  le 
«  cur-few  »,  par  corruption  du  mot  fran- 
çais couvre-feu. 

La  liste  serait  longue  de  toutes  les  villes 
de  France  où  l'usage  de  la  cloche  de  dix 
heures  ou  couvre-feu  s'est  toujours  main- 
tenu ;  parmi  elles  je  me  bornerai  à  citer 
Douai,  Dunkerque  et  Lorient.       E.  M. 

* 

Le  couvre-feu  a  existé  à  Niort  (Deux- 
Sèvres)  depuis  1835  jusqu'à  une  époque 
assez  rapprochée  de  nous. 

Il  n'avait  point,  dans  notre  vieille  ville, 
été  institué  par  Guillaume  de  Norman- 
die, mais  tout  simplement  sur  l'initiative 
d'un  tailleur,  du  nom  de  Surlemont,  alors 
membre  du  conseil  municipal. 

A  dix  heures  précises  du  soir, la  cloche 
de  Notre-Dame,  sa  cathédrale,  sonnait  à 
à  toutes  volées  et  les  bourgeois  en  veillées 
les  uns  chez  les  autres  regagnaient  leurs 
logis.  On  appelait  cette  sonnerie  la  messe 
à  Surlemont. 

Vers  1880, un  esprit  fort  fit  supprimer 
cette  coutume  entachée  d'un  parfum  mo- 
narchique ;  elle  fut  très  regrettée  par 
la  population. 

P.  V.  ET  DE  Saint-Marc. 


*  ♦ 


La  coutume  du  Couvre-feu  persiste 
dans  maintes  paroisses  de  Normandie. 
A  le  sonner,  il  n'y  a  pas  que  la 
Cloche  J'Aroent^  dans  la  tour  ^«  Gros- 
Horloge,  à  Rouen.  Pareille  sonnerie  invite 
à  dormir  les  bons  habitants  de  Pont  l'E- 
vêque,  et  l'auteur  de  cette  note  se  rappelle 
qu'écolier  il  attendait  que  les  battements 
de  la  cloche  tardive  aient  retenti  dans  la 
flèche  de  Saint-Pierre.  Alors,  ses  livres 
rangés  et  le  point  final  mis  à  ses  devoirs, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  novemore 


1902, 


..:.^._ ^ __.    719    

il  allait  se  coucher.  D'autres  clochers  nor- 
mands —  à  Vouilly,  proche  d'isigny  ;  à 
Notre-Dame  de  Saint-Lô,  avec  la  cloche 
dite  la  Carentenaise  d'argent  ;  ailleurs 
encore  —  le  Couvre- feu  continue  à  s'envo- 
ler, sur  les  coups  de  neuf  heures  de  nuit. 

En  Lorraine,  à  l'église  de  Briey,  on 
sonne  toujours  le  Couvre-feu. 

Renseignements  procurés  par  le  sa- 
vant secrétaire  général  honoraire  de  la 
Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  à.Q 
Bayeux,    M.  l'abbé  Lelièvre  : 

^Le  couvre-feu  s'est  aussi  appelé  le  Can- 
fou,  Garfouoxx  Gare-feu.  En  1608,  Guil- 
XdiUxnt-le-Conq^uérant  le  rendit  obligatoire; 
en  1100,  Henri  II,  d'Angleterre,  l'abolit. 
Les  factions  des  Bourguignons  et  des 
Armagnacs  le  firent  établir,  à  Paris,  dit 
le  président  Pasquier,  bien  qu'en  1367, 
une  charte  de  Charles  V  ait  obligé  les 
sergents  du  guet  «  d'aller  faire  leur  de- 
voir parla  ville  jusqu'à  l'heure  du  cou- 
vre-feu Nostre-Datne...  »  En  Languedoc, 
le  couvre-feu  s'appelait  h  Cbasse-ribauds. 
Qm\\3^\xmç.-le- Co nquérant  n'est  pasl'inven- 
teur  de  cette  coutume  ;  dxns  les  commu- 
nautés religieuses,  le  réglementaire  — 
ou  sonneur  des  exercices  communs  —  à 
une  heure  assez  rapprochée  de  la  rentrée 
aux  cellules,  pour  le  repos  de  la  nuit, 
doit  donner  quelques  coups  de  cloche  : 
on  éteint  les  lumières  et  les  veilleurs 
passent  leur  ronde,  pour  surprendre  les 
délinquants.  Le  couvre-feu  est  donc  d'ori- 
gine ecclésiastique  . 

Anecdote  plaisante,  à  propos  de  la  dite 
ronde  : 

Le  veilleur  voyant  glisser  de  la  lumière 
sous  la  porte  d'un  séminariste  : 

—  M,  l'abbé,  faut  souffler  vot'  can- 
delle. 

Pas  de  réponse,  l'abbé  dort  ;  l'abbé 
ronfle. 

—  M.  l'abbé,  M.  l'abbé,  j'vas  l'aire  à 
M.  le  supérieur. 

Et,  comme  la  lueur  continue,  le  sur- 
veillant qui  ouvre  brusquement  la  porte 
du  doreur,  a  l'explication  de  la  lumière 
intempstive  : 

—  Mais  c'iiest  la  leune  !...  Mon  Dieu  I 
Ch'est  la  leune  ! 

La  lune,  en  effet, lançait  un  blanc  rayon 
dans  la  chambrette  du   ronfleur. 

A   Abbeville,il   n'y  a  pas  longtemps , 


■20 


depuis  le  soir,  jusqu'au  matin,  un  veil- 
leur se  tenait  en  observation  dans  la  lo- 
gette  des  tours  de  Saint-Vulfran.  Tran- 
quille, sa  trompe  disait  aux  Abbevillois 
de  dormir  en  paix  ;  mais  si  les  modula- 
tions du  cuivre  prenaient  une  allureapeu- 
rée,  c'est  que  le  leu  venait  d'éclater  en 
ville  ou  aux  alentours,  La  façon  de  son- 
ner indiquait  dans  quelle  direction  flam- 
bait l'incendie. 

Capitaine  PaImblant  du  Rouil. 


Antérieur  à  la  conquête  de  Guillaume 
de  Normandie,  le  couvre-feu  fut-il  tou- 
jours distinct  de  l'Angelus  du  soir  et  de 
la  sonnerie  qui  suivait  autrefois  Compiles  ? 
Peut-on  retrouver,  soit  dans  les  comptes 
de  fabrique,  soit  dans  les  délibérations  des 
hôtels  de  ville  une  mention  quelconque 
de  cette  sonnerie  ?  Récemment. l'abbé  Bou- 
dinhon  ;  dans  la  Revue  du  clergé  français 
du  i''"juin  1902,  a  bien  touché  un  peu 
cette  question,  nous  désirerions  approfon- 
dir davantage.  L.  C.  de  la  M. 

Jeu  de  bouchon,  jeu  de  galoche 

(XLVl,  119,  276,612).  —  M.  Pietro  de 
mande  le  rapport  entre  le  mot  espagnol 
pito  et  le  mot  hvtion  piteau,  qui  désignent 
le  jeu  du  bouchon  dans  ces  différents  pays. 
C'est  le  même  mot.  En  effet,  en  Bretagne, 
non  seulement  il  y  a  des  usages  espagnols 
conservés  spécialement  dans  les  ports  (tels 
que  balayages  de  rues  à  certains  jours  au 
profit  des  hospices),  mais  aussi  des  mots 
de  pur  castillan  toujours  usités  chez  le 
peuple  On  vous  parlera  de  real^  de  reaies, 
tout  comme  en  Espagne,  pour  tout  groupe 
de  monnaie  formant  cinq  sous.  Si  on  écrit 
piteau,  c'est  une  faute,  il  faut  conserver 
la  forme  pito.  Oroel. 

*  * 

Se  nomme  à  Vire  le  jeu  de  hille.  La 
bille  est  un  petit  cylindre  de  bols,  par- 
fois tourné,  qui  remplace  le  bouchon.  La 
manière  déjouer  est  la  même. 

Jeu  de  pirlit.  Ce  jeu,  dans  le  Bocage 
normand,  a  de  la  ressemblance  avec  le 
jeu  de  Time-Cadët.  11  se  joue  au  moyen 
d'un  bâton  de  o  m.  50  environ  et  d'un 
beaucoup  plus  court(i2  à  1 5  centlm.ètres). 
Celui-ci  est  placé  au-dessus  d'une  petite 
fosse  oblonjjue  ou  de  deux  pierres  laissant 
entre  elles  un  espace  vide.  Mettant  le  long 
bâton  le  bout  près  de  terre  dans  cet  espacf 


U-  985. 


L'INTERMEDIAIRE 


721 


722 


c'est-à-dire  sous  et  au  milieu  du  petit,  on 
lance  ce  dernier  le  plus  loin  qu'on  peut. 
Le  secon  joueur  essaie  d'arrêter  le  pirlit 
et  après  l'avoir  saisi  soit  en  l'air  soit  à 
terre,  il  vise  le  long  bâton  que  son  parte- 
naire a  mis  en  travers  de  la  fosse  ou  des 
pierres  sur  lesquelles  était  d'abord  le  bois 
le  plus  court.  S'il  touche  directement  le 
grand  bois,  il  prend  la  place  de  celui  qui 
le  tenait;  s'il  ne  touche  pas,  le  joueur  prin- 
cipal mesure  les  longueurs  du  long  bâton 
del'endroit  où  est  tombé  le  petit  jusqu'au 
but.  Chaque  longueur  forme  un  point.  Si 
ce  joueur  a  paré  le  coup  quand  le  pirlit  a 
été  renvoyé  au  but,  il  coir.pte  uu  autre 
point,  s'il  a  paré  par  deux  coups, il  compte 
deux  points  et  il  recompte  comme  autant 
de  points  les  longueurs  de  bâton  depuis 
l'endroit  où  est  tombé  le  pirlit  jusqu'à  la 
fosse  ou  but. 

Parfois,  au  lieu  de  coucher  le  pirlit  sur 
un  vide  pour  le  lancer, on  le  met  en  équi- 
libre sur  une  pierre  et  en  le  frappant  for- 
tement sur  le  bout  qui  est  dans  le  vide, 
on  le  lance  le  plus  loin  possible.  Je  l'ai  vu 
lancer  encore  en  le  Irappant  posé  debout 
sur  terre  comme  un  bouchon,  mais  ces 
deux  façons  ne  sont  pas  celles  qui  se  pra- 
tiquent d'habitude.  B.  H. 

Un  curieux  emploi  des  lettres 
de  l'alphabet  (T.  G.  35  ;  XLV).  — 
La  pièce  dent  Gros  Malo  cite  trois  qua- 
trains a  paru  en  1878,  avec  la  signature 
Navarrenz,  dans  V  Office  de  Publicité,  le 
journal  malheureusement  dispiru  au- 
jourd'hui, qu'avait  fondé  à  Bruxelles,  en 
1857,  Alphonse  Lebègue,  un  Fiançais 
dont  l'hospitalière  maison  s'ouvrit  à  tous 
es  proscrits. 

Elle  est  très  spirituellement  tournée, 
cette  pièce,  et  mérite  certes  d'être  repro- 
duite tout  entière,  je  la  copie  dans  le 
superbe  «  numéro  historique  >*,  vendu 
au  profit  des  crèches  de  l'agglomération 
bruxelloise,  qui  vint  clore,  le  jeudi  24 
novembre  1892.  la  collection  de  V  Office 
de  Publicité  : 

ORiCINe  DHS  LETTRF.S   Dr    l'aLPHARET. 
A 

Par  une  chance  sans  égale, 
L'A  doit  sa  naissance  à  l'atnour  : 
Car  chacun  sait  que  certain  jour 
Hercule  ///  l'A  près  d'Oniphale. 

B 
Du  B  pour  expliquer  la  clef. 
En  de  très  galantes  histoires, 


La    Putiphar,  dans  ses   mémoiies, 
Nous  dit  :  «  Le  .6  naU  de  Joseph  I    » 

G 
Pour  le  G.  pas  besoin  qu'on  beugle 
Quelque  conte  mal  inventé  ; 
Le  premier  cas  de  C  cilé 
Appartient  au  premier  aveugle. 

D 
Un  navigateur  le  premier  ■ 
Trouva  le  D,  la  chose  est  sûre  ; 
Gar  un  marin  ne   s'aventure 
Jamais  sur  la  mer  sans  son  D. 

E 
Un  potier,  dans  son  humeur    brusque. 
Brisant  un  vase  mal  tourné. 
S'écria  :  «  Ge  vieux  pot  Jaii  l'E  !  » 
L'Enous  vient  donc   d'un  vase  étrusque. 

F 

jusqu'aux  paladins,  tant  chantés, 
De  l'F  remonte  l'origine  : 
On  vit  en  pleine  Palestine 
L'F  naître  .xu  milieu  des  croisés. 

G 
Le  G  n'est  pas  blanc,  ça  s'explique  : 
Le  soleil  lui  grilla  la  peau  : 
S'il  a  le  teint  d'un  moricaud, 
G'est  qu'on  trouva    l'G  en  Afrique. 

H 

L'H,  ça  ne  fait  plus  question, 
Dans  le  Rhône  a  plus  d'une  attache, 
Puisque  l'on  appelle  Père  H, 
Son  laubourg  natal  à  Lvon. 

1 
duand  la  vache   lo,  grasse  et  blonde, 
A  Jupiter  donna  son  lait, 
Dans  l'Olympe  alors  apparaît 
La  première /^//r^? /au  monde. 

J 

Le  J,  on  ne  m'en  a  rien  dit  ; 
Mais  il  dut  paraître  sur  terre 
Sur  une  pierre  tumulaire  : 
'v  ar  c'est  là  qu'on  trouva  six  J. 

K 
K  précéda  le  maquillage  : 
Prenez  un  très   vilain  vieillard, 
Faites-le  jouer  au  billard. 
Vous  verrez  que  K  rend  beau  l'âge. 

L 
D'être  fille  d'un  criminel, 
La  lettre  L  n'est  point  accusée  : 
Les  filous,  chose  bien  prouvée, 
N'ont  point  besoin   J' L  pour  voler  ! 

iM 
De  l'Egypte,  c'est  authentique, 
L'M  nous  vient,  du  temps  où  là-bas 
Les  anciens  adoraient  les  chats  : 
L'M  V  n.iit...  la  chose  est  logique. 

N 
On  m'assure  que   l'N  a   pris 
Naissance  dans  u!ie  bataille': 
Pourtant,  cent  lois, .sous  la  mitraille 
En  déroute  on  vit  les  A"^  mis. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo  novembre  1909^ 


.723 
O 


724 


C'est  rO  qui  préside  au  programme 
De  maint  journal  partout  vanté  : 
Car  rO  fils  de  Publicité 
Y  fait  l'annonce  et  la  réclame, 

P 
Dangereuse  est  la  lettre  P 
Et  d'un  maniement  difficile  : 
Car  qui  se  sert,  dit  l'Evangile, 
Des  P  périra  par  les  P. 

Q 
Cette  lettre  sans  doute  antique 
Dut  naître  chez  un  monnayeur, 
Puisque  aujourd'hui  chaque  changeur 
Des  Q,  d'or  orne  sa  boutique. 

R 
Sur  l'R  nos  illustres  savants 
Etaient  d'accord,  on  peut  le  croire, 
Car  c'est  Jean  de  Meung,  dit  l'histoire, 
Qui  dut  inventer  VR  au  Mans. 

S 
Homère,  ce  dieu  de  la  Grèce, 
Errant  aveugle  et  sans  soutien, 
Afin  de  mieux  suivre  son  chien, 
Le  premier  se  servit  de  l'S. 

T 
Depuis  Paris  jusqu'au  Thibet, 
Du  Champ  de  Mars  à  Constantine, 
Chacun  doit  savoir  que  la  Chine 
La  première  importa  le  T. 

U 
Cette  lettre,  le  fait  est  rare, 
A  cent  mille  papas. . .  et  plus, 
Puisqu'on  déclare />^r^5  d'U 
Tous  les  objets  que  l'on  égare. 

V 
C'est  un  antique  cuisinier 
(Si  ma  mémoire  n'est  point  courte) 
Qui  prit  poui  en  faire  une  tourte 
De  là  pâte  et  en  fit  le  V. 

X 
Un  nommé  Culpa,  d'aventure; 
Trouva  l'X,  le  fait  est  certain. 
Si  vous  lisez  saint  Augustin  : 
Fait  l'X  Culpa,dit  l'Ecriture. 

Y 
Pour  abriter  plumes  et  bec, 
11  naît  au  pays  des  Hellènes: 
Car  une  hirondelle  d'Athènes 
Doit  se  loger  dans  un  Y. 

Z 
Pour  appliquer  tous  ses  remèdes, 
Un  docteur  de  la  Faculté, 
Par  tant  de  travaux  éreinté. 
Un  beau  jour  inventa  les  Z. 
Le   prétendu   Navarrenz    était  un   des 
maîtres  du  journalisme,  le  rédacteur  en 
chef    de    l'Office    de    Publicité,     Louis 
Hymans  (1829 -1884).  — père  du  député 
belge.  A.  Boghaert-Vaché. 

M.  Maurice  C.  Perler  a  répondu  dans 
le  même  sens. 


^at^B,  i^rauuailles    ^t  OJuriosUés 


Poème  inconnu  de  Jules  de  Gon- 
court,  sur  la  mort  d'Hégésippe  Mo- 
reau.  —  Une  question  posée  dans  nos 
colonnes,  une  réponse  de  M.  Eugène 
Baillet,  c'en  fut  assez  pour  que  l'attention, 
revînt  au  monument  d'Hégésippe  Moreau 
promis  depuis  cinquante  ans, et  qui  enfin, 
va  être  réalisé. 

Ce  monument,  dû  à  la  généreuse  piété 
des  typographes  parisiens,  et  toul  entier 
édifié  avec  l'obole  du  travail,  sera  érigé 
sur  le  tombeau  du  poète,  à  Montparnasse. 
Il  se  composera  d'une  stèle  surmontée 
d'un  buste,  d'après  le  moulage  mortuaire 
heuieusement  retrouvé.  L'architecte  M. 
Henri  Guillaume  a  ménagé  deux  petites 
corbeilles  de  marbre  qui  seront  toujours 
fleuries  de  myosotis. 

Le  souvenir  du  poète,  à  la  faveur  de 
cette  commémoration,  s'est  réveillé,  et 
les  échos  de  toute  la  presse  ont>redlt  et 
son  œuvre  et  son  nom. 

Mais  ce  que  l'on  n'a  pas  dit,  c'est 
qu'Hégéslppe  Moreau  fut  chanté  en  vers. 
Et  par  qui  ?  Par  le  frère  aîné  de  l'écrivain 
qui  instituera,  en  haine  des  poètes,  une 
académie  de  prosateurs  :  Jules  de  Con- 
court. 

lia  seize  ans,  le  15  août  1849,  Il  écrit 
à  un  ami  de  son  âge  qui  passe  son  bacca- 
lauréat, et  qui  lui  a  conseillé  de  lire  les 
poètes  et  notamment  Hégéslppe  Moreau. 
il  a  trouvé  à  la  bibliothèque  de  Dijon,  où 
il  passe  ses  vacances,  des  œuvres  de  l'au- 
teur du  Myosotis.  Elles  l'ont  enthousiasmé 
jusqu'à  lui  Inspirer  des  vers. 

Regarde,  dit-il  à  son  ami,  comme  je  suis 
obéissant  ;  cette  lecture  m'a  même  inspiré 
(l'expression  est  flatteuse)  quelques  vers 
que  je  t'envoie  puisque  c'est  toi  qui  m'as 
provoqué  à  cette  lecture.  Je  me  venge. 
Attention. 

La  pièce  qu'iltranscrltest  Intitulée  :  Une 
salle  de  V Hôtel-Dieu. 

On  nous  saura  gré  de  la  reproduire 
dans  son  étendue  : 

Une  salle  de  l'Hotel-DIeu. 
Lit  n»  12.  Une  sœur  au  pied  du  Ht. 

HÉGÉSIPfK   MOREAD 

Ma  sœur,  il  n'est  venu  personne  encor  t 
La  sgeur 

Personne... 
HÉGÉsippB  Moreau 
Ah!  ce  mot,  dans  le  cœur,   lugubrement   résonn*. 
Oui.  c'est  vrai,  j'a»ais  tort  de  compter  sar  cela. 


«•g85 


L'INTERMEDIAIRE 


725 


726 


J'étais  lou,  pour  mourir,  d'espérer  quelqu'un  là... 
Et  je  devais  gravir  sans  être  aidé  d'un  Irère 
Jusqu'au  bout,  le  chemin  épineux  du  calvaire. 

(U71  sile7ice). 
Ils  font,  c'est  à  penser,  sans  doute,  une  partie. 
Quelque  joyeux  souper  chez  Hermance  ou  Julie, 
Ils  n'auront  plus  pfnsé  que  je  les  attendais 
Que  c'était  pour  ce  soir  et  que  j'agonisais 
...  Insoucieux  garçons,  peut-être  ilnns  leur  fête. 
Ils  chanteront  ses  vers,  ils  boiront  au  poète 
Les  dames  diront  ;  Tiens.Moreau  que  f.iii-il  donc  ? 
Ils  parleront  alors,  car  ils  se  souviendront. 
Je  ne  leur  en  veux  pas.  C'est  triste,  une  agonie  ; 
Ah  mieux  vaut  les  baisers  d'une  femme  chérie. 
Quelle  heure  esl-ii  ma  sœur  ? 

La  soëvr 

Cinq  heures. 

HÉGÉSIPPS  MoREAU 

Oh  !  tant  mieux. 

Je  m'éteindrai  ce   soir.  Tout  sera  triste  aux  cieux. 

Jl  neige,  n'est-ce  pas,  maintenant  ? 

La   soeur 

Oui,  mon  frère. 
Le  jour  semble  voilé  d'un  crêpe  noir.  La  terre 
Revêt  un  blanc  linceul  et  la  nuit  va  venir 

HÉGÉSIPPE  MOKEAO 

L'hiver,  c'est  dur  sans  pain..  Qu'il  est   temps  de 

[mourir. 
...  Ce  ruisseau  si  charmant  aux    bords  pleins  de 

[verdure 
L'entendez  vous  bondir  sur  son  lit  qui  murmure  ? 
Le  voyez-vous  glisser,  là  près,  tout  près  d'ici  ? 
Je  l'aime,  c'est  mon  fri^re  ;  il  m'aime    bien  aussi. 
Il  me  berce  et  m'endort  lorsque  je  me  réveille 
...  Les  bleus    myosotis...  Ce  beau  bouquet  d'azur 
Se  mira.t,  le  coquet,  dans  ce  miroir  si  pur, 
Ah  jo  suis  bien  heun-ux...Aux  bords  de  la  Voulzie 
Au  matin,  tout  enfant  combien  douce  est  la  vie 
.    .  Une  lemme,  un  sourire. .  .oh  ce  fut  enchanteur 
Un  ange  m»  fit  là,  l'aumône  de  son  cceur  ; 
C'est  elle,  je  la  vois..    .Aimeuioi.qui  t'adore. 
Ma  bouche  à  tes  baisers  veut  se  suspendre  encore 
Vile  un  baiser...  J'étouffe... 

La  soeur 

Il  délire. ..  Son  Iront 
Brûle...  Pauvre  jeune  homme,  il  semblait  doux  et 

[bon 
Prions  pour  lui... 

HÉGÉSIPPE  MOREAU 

La  faim  tenaille  mes  entrailles. 
J'y  sens  comme  un  couteau  y  faire  des  entailles, 
«  Monsieur,  vous  êtes  riche.,  une  miette  de  pain  » 
Ils  m'ont  tous  fait  chasser  par  leurs  gens  comme  un 

[chien 
U  leur  importe  bien  qu'un  autre  Gilbert  crève 
Et  livre  son  Iront  pâle  au  scalpel  de  l'élève. 
Je  souffre...  La  mort  tarde...  il  me  semble  faiblir 

{Montrant  son  cœur) 

Le  grand  ressort  de  U  commence  à  s'engourdir. 
La  mémoire  s'en  va,  par  moment  de  mon  âme 
Cette  salle,  ces  lits,   ces  rideaux,  cette  femme 
En  noir,  à  mon  chevet,  que  je  vois  prier  là... 

{Ai'ec  un  rire  {risso7inant). 
l'esl  donc  ua  rêve.  .Où  suis-je?  Un  rêve  effrayant. 

[Ah! 
Je  anis  à  l'hôpital  l... 


La   soeur 

Songez  à  Dieu,  mon  frère, 

HÉGÉSIPPE  MoREAU 

Pour  blasphémer,  alors  ?  Pour  d'autres, il  est  père, 
11  fut  bourreau  pour  moi.  J'ai  pleuré  tout  le  jour. 
J'ai  plié  sous  la  vie...  Ah  I  c'est  un  fardeau  lourd 
Et    suis   heureux  d'être  au     soir    oii  je  succombe^ 
A  qui  fut  sans  berceau  doit  survivre  la  tombe 
Oh  c'est  ma  place  ici...  L'hôpital  c'est  le  port 
Où  la  misère  aborde...  Une  fois  qu'on  est  mort. 
On  n'a  plus  froid  ni  faim...  On  s'endort  et  l'on  rêve 
Louise...  Ah  ! 

Jl  meurt.  La  dçmie  sonne 

La   sorvr  kn  pbière 

De  profundis  clamavi 

Un  infirmier.  Des  amis  de  Moreau 

L'iNFIllMIErt 

C'est  le  nommé  Moreau,  dites-vous  ?... 

La  soeur 

Oui 
L'infirmier 

Le  lit 
Numéro  douze  ? 

La   sokur 

Mort  quand  sonnait  la   demie. 

Entrent  les  amis 

Un    ami. 

Manquer  un  rendez-vous  donné  par  l'agonie, 

Un  autre 

Malheur!  il  n'est  point  mort    la  main   dans  notre 

[main 
{Tous  s'agenoiiillent  et   prient) 

Un  ami 

Il  avait  Ju  génie 

La    soeur 

Il  lui  manquait  du  pain  ! 

Ce  poème  n'a  point  la  forme  artiste  de 
l'écriture  des  Concourt  qui  étaient  de  bons 
ouvriers  de  la  prose  ;  c'est  pourquoi  il  était 
resté  ignoré  jusqu'à  ce  jour,  enfoui 
dans  cette  lettre  à  un  ami,  qui  passa 
sous  nos  yeux,  et  aujourd'hui  nous  ne  sa- 
vons en  quelles  mains.  Nous  l'avons  vue 
annoncée  par  M.Noël  Charavay,dans  une 
vente  publique  :  si  le  secret  profession- 
nel ne  le  retient  pas,  il  pourrait  dire,  sans 
doute,  à  qui  elle  appartient. 

Elle  constitue  un  document  curieux 
pour  l'histoire  des  lettres.  La  mort 
d'Hégésippe  Moreau  chantée  en  vers  par 
Jules  de  Concourt,  c'est  une  aimable  sur- 
prise que  nous  a  procurée  le  respect  des 
autographes.  M. 

Le  Directeur-gérant  :   G.    MONTORGUEIL. 
Imp.  DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond 


XLVr  Volume      Paraissant  }es  lo,  20  et  fO  de  chaque   mois.     20  Novembre   1902 


38*  Année 

ai.""  r.  Victor  Ma»8é 

PAKIS  (I,V)  Chêrehtx    •<  ^ 
|)<JM«  trou\<*r*t         o 

*3ureaux  :  de 2  à4heures 


N'986 
31*",  r.VictorMniMS* 


g  II  s$  faut  PAIUS  (IX«) 

M  tntf'atdtr 

•z.  — 

o  Bureaux  :  deSi  4beares 


DES    CHERCHEURS    ET    CURIEUX 

Fondé   en   1864 


'QUKSTIONS    lîT   KRI'ONSKS    I.ITTIÎRAIRKS,    HISTORIQUES,   SCIENTIFIQUES    ET    AnTISTlQUES 

TROUVAILLES    ET   CURIOSITÉS 

727    728  - 


(âueettone 


Un  autographe  d'Adam  Mickie- 
"wicz  à  retrouver.  —  Dans  le  catalo- 
gue des  lettres  autographes  composant  la 
collection  de  M.  Alfred  Bovet  et  dont  la 
vente  a  eu  lieu  par  les  soins  de  M.  Cha- 
ravay,  en  1887,  je  lis,  sous  le  n°  1319, 
pag/483  : 

Adatii  Mickiewicz  :  Pièce  de  vers  autogra- 
phe signée. 3/4  de  p.  in  8°.  Jolie  pièce  faite 
pour  un  amateur  ;  page  superbe  et  remarqua- 
ble poésie,  dans  laquelle  Adam  Mickiewicz 
remet  en  scène  un  guerrier  lithuanien, à  l'as- 
pect duquel  tremblent  les  Allemands  parce 
que  le  cheval  est  de  Lithuanie. 

Le    possesseur    de  cet  autographe   ne 
consentirait-il  pas  à  se  faire  connaître  et 
k.  laisser  prendre  copie  de  cette  pièce? 
Ladislas  Mickiewicz. 

Archives  de  Malte.  —  Les  archives 
de  Tordre  hospitalier  de  Saint-Jean  de 
Jérusalem  sont-elles  encore  conservées  à 
Malte  ?  Parmi  les  documents  précieux 
qui  doivent  s'y  trouver,  figurent  les  pro- 
cès-verbaux des  preuves  de  noblesse  faites 
par  les  chevaliers  de  Malte.  Ces  procès- 
verbaux  existent-ils  actuellement  ?  Est-il 
possible  d'obtenir  copie  de  ceux  qui  vous 
intéressent  et  à  qui  faut-il  s'adresser 
pour  cela  ?  Brondineuf. 

Un  portrait  de  «l'Inconnue  ».  — 

Existet-il  un  portrait  authentique,  peint, 
dessiné  ou  sculpté,  exécuté  d'après  natu- 


re et  durant  l'époque  de  sa  jeunesse,  de 
madame  Julie  Cavaignac,  née  de  Coran- 
cez,  mère  du  général  Eugène  Cavai- 
gnac, ancien  chef  du  pouvoir  exécutif, 
grand'mère  de  M.  Godefroy  Cavaignac, 
ancien  ministre  de  la  Guerre,  et  l'auteur 
des  «  Mémoires  d'une  Incomnie  »  publiés, 
sur  le  manuscrit  original,  1780  1816, 
et  avec  le  succès  que  l'on  sait,  chez  l'é- 
diteur   Eug.  Pion,  en  1894? 

—  Ul  -R.  D. 

L'enfant  du  cercueil  et  la  mar- 
quise d'Aligre.  —  On  lit  dans  le  Gau- 
lois : 

Au  cours  des  travaux  de  démolition  de 
l'hôpital  Trousseau,  on  vient  de  faire  »ne 
curieuse  découverte,  ignorée,  et  qui  pas- 
sionnera les  esprits  amoureux   de  mystère. 

Le  4  juin  1902,  M.  le  vicomte  Gaston  de 
Pomereu  d'Aligre  faisait  exhumer  les 
restes  de  son  ancêtre,  la  chancelière  d'Ali- 
gre, bienfaitrice  de  l'hôpital  Trousseau, 
enterrée  dans  la  chapelle  de  cet  établisse- 
ment le  10  février  1685. 

Le  cercueil,  qui  contenait  les  restes  de 
la  chancelière  d'Aligre,  était  en  plomb  et 
entr'ouvert,  la  Révolution  ayant  sans  doute 
violé  cette  sépulture. 

Mais  on  trouva  encore  dans  ce  cercueil 
le  squelette  d'un  petit  enfant,  âgé  de  six  à 
sept  ans.  Quel  était  cet  enfant  ?  Des- 
cendait-il de  l'illustre  famille  d'Aligre,  ou 
n'était-ce  qu'un  pauvre  abandonné  auquel 
la  chancelière  avait  voué  une  affection  ma- 
ternelle ? 

Le  mystère  sera  difficile  à  éclaircir;  mais 
par  une  attention  touchante,  M.  le  vicomte 
Pomereu  d'Aligre  n'a  pas  voulu  séparer 
ceux  que  la  mort  avait  réunis,  et  le  corps 
du  petit  enfant   repose  encore  à  côté  de  sa 

XLYP-li 


,  \ 


N-986. 


L'INTERMEDIAIRE 


729 


bienfaitrice  dans  la  chapelle  d'Aligre, fondé 
^  Levés,  près  Chartres,  par  le  marquis 
d'Aligre,  pair  de  France. 

La  presse  quotidienne  n'a  pas  trouvé  la 
clef  de  ce  mystère,  Y  Intermédiaire  sera- 
t-il  plus  heureux  ? 


Armoiries  à  déterminer  :  2  fois 
trois  léopards.  —  On  connaît  les  ar- 
mes de  l'Angleterre  :  un  écusson  partagé 
en  quatre  carrés,  qui  montrent,  savoir  : 
celui  en  haut  à  gauche,  3  léopards  ;  celui 
en  haut  à  droite,  un  lion  rampant  ;  celui 
en  bas  à  gauche,  une  harpe  ;  celui  en 
bas  à  droite  3  léopards. 

Or,  Vempreinte  d'un  ancien  et  minus- 
cule cachet  présente,  sous  une  couronne 
qui  semble  royale,  les  mêmes  armoiries, 
mais  avec  les  différences  suivantes  : 

Le  carré  situé  en  haut  et  à  gauche 
montre,  non  point  3  léopards,  mais,  dis- 
posés en  4  cases,  2  fois  3  fleurs  de  lis  et  2 
fois  3  léopards  ;  et  il  en  est  exactement 
de  même  du  carré  situé  en  bas  et  à 
droite. 

En  outre,  l'écusson  est  accosté,  à  gau- 
che, de  la  lettre  M  et  à  droite,  de  la 
lettre  R. 

A  qui  ont  appartenu  ces  intéressantes 


730 


armoiries 


D"^  A.  T.  Vercoutre. 


Les    armes  de  L'Hôpital   Saint- 

Mesme.  —  Prière  d'indiquer, si  possible, 
les  armes  des  L'Hôpital  Sa int-Mesme. 

T. 

Additions  de  noms  aux  noms 
patronymiques.  —  Depuis  quelques 
années,  on  voit  le  Tout-Paris,  Y  Annuaire 
des  châteaux,  les  Annuaires  hcialdiqiies 
universels,  le  Livre  d'or  des  salons  et  le 
Gotha  fiançais  publier  une  quantité  de 
noms  patronymiques  suivis  d'anciens 
noms  à  particule  nobiliaire.  Afin  de  pou- 
voir discerner  le  bon  grain  de  l'ivraie,  je 
serais  infiniment  reconnaissant  aux  colla- 
borateurs de  \ Intermédiaire  de  donner 
un  relevé  des  personnes  qui  ont  été  auto- 
risées par  décrets  présidentiels,  depuis 
1870,  à  ajouter  à  leurs  noms  patronymi- 
ques des  noms  à  particule  nobiliaire. 
Cette  liste  serait  un  excellent  contrôle, 
au  point  de  vue  de  la  loi  du  xi  Germinal 
an  XI.  Thomières. 


Le  prieuré  de   Plainchâtel.  —  Le 

bon  confrère  Desmartys  voudrait-il  avoir 
l'amabilité  de  nous  apprendre  où  se  trou- 
vait ce  prieuré  dont  je  ne  trouve  nulle 
trace  dans  les  ouvrages  spéciaux  que  j'ai 
pu  consulter  ?  11  m'obligerait   infiniment. 

Lin. 

Spindlen.  —  Prière  à  mes  confrères 
de  Vlntennédiaiie  de  me  renseigner  sur 
ce  nom  que  je  trouve  inscrit  vers  1770. 
Est-ce  un  nom  de  ville,  de  résidence  ou 
d'un  personnage  de  cette  époque,  peut- 
être  en  Suéde  ou  en  Angleterre  ? 

H.  H.  G. 

Soisy    au    Loge   en  1553.     —Je 

serais  très  obligé  que  l'on  voulût  bien  me 
dire  où  se  trouve  une  localité  dénommée, 
en  i^^}, Soisy  an  Loge.  T. 

Alyscamps.  —  Alescbans.  —  On 

demande  si  une  corrélation  quelconque 
existe  entre  ces  deux  noms  d'allures  si- 
milaires :  Alyscamps  ou  Champs-Elysées, 
nécropole  d'Arles-sur-Rhône,  et  Ales- 
chans.  nom  du  champ  de  bataille  où  le 
comte  de  Garcassonne,  Guillaume, fut,  au 
viu"  siècle,  vaincu  par  les  Sarrazins  après- 
une  lutte  héroïque  ? 

L'auteur  des  Recherches  historiques  sur 
la  ville  d'Alet  et  son  ancien  diocèse,  M. 
l'abbé  Lasserre,  pense  que  la  rencontre 
ayant  eu  lieu  entre  Garcassonne  et  Alet, 
Àlescans  pourrait  signifier  chanaps  d'Alet 
et  croit  que,  en  ce  cas,  la  position  se 
retrouverait  dans  la  plaine  de  Brasse  sur 
les  bords  de  l'Aude, au-dessus  de  Limoux. 
Y  a-t-il  là  autre  chose  qu'une  simple  con- 
jecture basée  sur  la  construction  du  mot? 
Et,  par  ailleurs,  quelle  serait  l'étymolo- 
gie  des  Alyscamps  arlésiens  ? 

HODGE. 

Etywologie  delà  Breuilhe. — Il 

y  a  dans  le  département  de  la  Creuse. un 
lieu  dit  de  la  Breuilhe  ou  la  Breuille.  Là, 
se  trouvait,  jadis, un  beau  château  féodal. 
Mais  ce  nom  de  la  Breuilhe  est,  je  crois, 
assez  répandu  en  France.  Q.uelle  en  est 
l'étymologie?  A.mbroise  Tardiuu. 


Aloplie  de  l'Hôpital.  —  A  quille 
famille  de  V Hôpital  appartenait  Alophe  de 
Lhopital,  époux  de  dame  Louise  de  Poy- 


DES    CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  novembre  1902. 


731 

sieux.dont  la  fille  Anne  épousa  Saladin  de 
Montmorillon, fils  d'autre  Saladin  de  Mont- 
morillon  et  de  dame  Jacqueline  de  Vesi- 
gneux,  par  contrat  du  3  février  1553  ? 

—  T. 
Froulay-Tessé.    —  Qiiels    sont    les 

descendants,  actuellement  existants,  de 
René  de  Froulay-Tessé,  maréchal  de 
France,  mort  en  1725  ?  —  Résidence  ? 

—  Cam. 
Famille  dô  lu   Rothièra.  —  Notre 

savant  confrère  Madel  dit,  colonne  850 
dtVhitennédiaire.ûu  10  décembre  190 1, 
que  Louise  de  la  l^othière  épousa  Jean 
d'Arnoult,  écuyer,  seigneur  de  Fleury,  le- 
quel produisit  ses  titres  de  noblesse  de- 
vant le  bailly  d'Epernay,  en  Champagne, 
le  17  janvier  1485.  Quelle  est  l'origine  de 
la  famille  de  la  Rothière,  le  lieu  où  elle 
vivait  ;  ses  armoiries  et  sa  généalogie  ? 
Merci  d'avance  pour  mes  collections   ori- 


732 


ginales. 


E.   RUDIT. 


lopèra  AnselniQ. —  Quel  était  le 
nom  de  famille  du  savant  Père  Anselme^ 
l'auteur  de  l'Histoire  ^énéaloqiqne  de  la 
maison  de  France  ;  et  sa  famille  existe- 
t-elle  encore  ?  Le  portrait  de  cet  érudit,qui 
honore  grandement  la  vieille  France, 
est-il  conservé  quelque  part  ? 

Ambroise  Tardieu. 

Pierre  de  Guibouis,  en  religion  P.  Anselme 
de  Sainte-Marie.  R. 


B'Abbadie.  —  D'Abbadie  fit  fonc- 
tion de  gouverneur  en  Louisiane, de  1763 
à  1765  (date  de  sa  mort). 

A  quelle  famille  appartenait-il,  entre 
celles  qui  portent  le  même" nom  ? 

D'après  son  cachet,  ses  armes  étaient  / 
d'a{ui\  à  trois  tours  de  ***  au  chef  de  *''* 
chargé  de  trois  étoiles. 

Son  père  servait  dans  le  contrôle  de  la 
marine  à  Rochefort. 

A-t-il  laissé  des  descendants  qui  possé- 
deraient quelque  portrait  de  lui  ? 

—  V.  T. 

Laussat. — Je  désirerais  avoir  quel- 
ques renseignements  sur  ce  préfet  colo- 
nial :  lieux  et  dates  de  sa  naissance  et  de 
sa  mort. 

Q.u'était-il  avant  d'être  nommé  à  la 
Nouvelle-Orléans,  (1803)  ?  que  devint-il 
après  ?  (Il  fut  préfet  à  la  Martinique, 
mais  à  quelle  époque  ?) 


des 


détails   sur  son 


Inutile  de  donner 
séjour  en  Louisiane. 

Connait-on  quelque  portrait  de  lui  ? 

V.  T. 

Cf.  Inlermédiaire  XXXIII,  23. 

Siettede  la  Rousselièi'e.  — On  dé- 
sirerait avoir  tous  les  renseignements  con- 
cernant l'historique  de  cette  famille,  que 
l'on  croit  originaire  de  Nantes  ;  la  liste 
des  ouvrages  qui  la  citeraient  ou  surtout 
en  donneraient  la  généalogie.  —  Et  no- 
tamm.ent  savoir  tout  ce  qui  a  rapporta 
Jacques  S.  de  la  R  marié  à  Marie-Elisa- 
beth Boisson  et  qui  se  rendit  à  l'ile  Bour- 
bon vers  1756.  On  cherche  d'abord  le  lieu 
et  la  date  de  sa  naissance,  sa  famille 
ascendante  principalement  ;  il  est  mort  à 
Bourbon  vers  1773,  officier  des  troupes 
nationales  de  cette  île,  et  ayant  plusieurs 
enfants,  D"-  Henry  du  Phélan. 

Girardot.  —  C'était  le  prom.oteur  de 
la  culture  de  la  pêche  en  espalier.  Où 
trouverait  on  des  renseignements  sur  lui? 

Pellion. 

Passage  de  la  mer  Rouge  à  pieds 
secs.  —  Dans  le  Mémorial  de  Sainte- 
Hélène,  on    lit    ce  qui   suit  :   (t.    i*',  ch. 

I-)  : 

Dans  un  moment  de  loisir  et  d'inspection 
du  pays,  le  général  en  chef,  (Bonaparte)  pro- 
fitant de  la  marée  basse, traversa  la  mer  Rouge 
à  pieds  secs,  et  gagna  la  rive  opposée.  Au 
retour,  il  fut  'urpris  par  la  nuit,  et  s'égara 
au  milieu  de  la  mer  montante  ;  il  courut  le 
plus  grand  danger  et  faillit  périr  de  la  même 
manière  que  Pharaon  ;  ce  qui  n'eût  pas  man- 
qué, disait  gaiement  Napoléon,  de  fournir  à 
tous  les  prédicateurs  de  la  chrétienté  un  texte 
magniilque  contre  moi. 

Si  ce  fait  s'est  produit  pendant  la  cam- 
pagne d'Egypte, il  doit  se  produire  encore 
aujourd'hui.  Est-ce  vrai  ? 

ROCHEPOZAY. 

PJlate.  —  L'histoire  nous  apprend  que 
Pilate,  après  sa  disgrâce,  se  retira  à 
Vienne  (en  Dauphiné),  où  il  mourut. 

Un  aimable  Intermédiairiste  pourrait-il 
nous  donner  des  détails  précis  sur  les 
dernières  années  de  la  vie  de  l'ancien 
gouverneur  de  Judée,  quelle  fut  la  cause 
de  sa  fin,  et  à  quel  âge  mourut-il  ? 

Vicomte  de  Bl. 


N»  986. 


L'INTERMEDIAIRE 


733 


734 


La  duchesse  de  Bourgogne.  — 

Dans  le  n"  de  la  Revue  Bleue  du  23  août 
1902,  je  lis  ceci,  à  la  p.  245,  col.  i" 
article  deM.J.  Ernest-Charles,  —  un  nou- 
veau venu  qui  est  en  train  de  se  faire  une 
bonne  place  dans  la  critique  —  :  «  Combien 
y  en  a-t-il  donc  ?  (de  sexes)  demanderez- 
vous  à  Jean  Lorrain.  Mais  la  suite,  vous 
pouvez  la  lire  dans  le  Wvïq.  {Le  vice  errant, 
par  Jean  Lorrain)  page  139.  C'est  assez 
dégoûtant.  Il  est  vrai  que  la  duchesse  de 
Bourgogne. ..  » 

Que  veut  dire  cette  insinuation  suspen- 
due|?  On  a  prêté  des  galanteries  à  la 
duchesse, sans  grandes  preuves  d'ailleurs; 
enfin  Saint-Simon  raconte  qu'elle  se  fai- 
sait donner  des  lavements  en  cachette 
jusque  dans  l'appartement  du  roi,  ce  qui 
est  un  peu  gros.  Mais  ce  qui  l'est  davan- 
tage, c'est  de  mêler  ainsi  son  nom  à  tou- 
tes les  fanges  complaisamment  étalées, 
paraît-il,  je  ne  l'ai  pas  lu,  dans  le  livre  de 
M.  Jean  Lorrain.  Je  demande  donc  à  M. 
}.  Ernest-Charles  de  vouloir  bien  achever 
la  phrase  suspendue.  H,  C,  M. 

Voyage  du  duc  de  Penthièvre  à 
Naples.  —  Je  désirerais  savoir  qu'elle 
date  fixer  à  un  voyage  que  fit  en  Italie  le 
duc  de  Penthièvre  et  principalement  au 
séjour  qu'il  fit  à  Naples.  11  logeait  dans 
cette  ville, avec'une  suite  très  nombreuse, 
chez  le  marquis  d'Ossun.  Le  voyage  au- 
quel je  fais  allusion  doit  se  placer  entre 
les  années  1749  et  1756.     Brondineuf. 

Où  fut  arrêté  Cartouche  ?  —  C'est 
une  question  que  se  pose  le  Petit  Journal. 
Est-ce  au  cabaret  des  Deux  Pistolets  à 
Ménilmontant,  ou  comme  le  dit,  en  son 
journal.  Jean  Buvat,  au  cabaret  dit  «  la 
Grande  Motte  »,  à  la  Haute-Borne,  à  la 
Courtille  ? 

Des  cliques  et  des  claques. —  Pré- 
parant en  ce  moment  un  lexique  des 
expressions  d'argot,  et  arrivé  au  mot  cli- 
que, je  désirerais  obtenir  de  Vlntermé- 
diaire  un  précieux  renseignement.  Jus- 
qu'ici je  connaissais  cette  locution  de 
«  clique  »  comme  synonyme  de  coterie, 
réunion  de  gens  méprisables,  engeance  mi- 
sérable, etc.  Or, dans  le  journal  le  Gaulois 
qui  a  demandé, l'été  dernier, des  Souvenirs 
de  vacances  a  des  artistes  et  personnages 
en  vue,  je  lis,  sous  la  signature  de  M"»» 


Héglon,  la  cantatrice  de  l'Opéra,  notre 
belle  et  applaudie  Dalila, qu'étant  enfant, 
pour  avoir  abimé  une  robe  neuve,  elle 
«  reçut  des  cliques  et  n'eut  pas  de  tarte.  » 
Le  mot  cliques  est  ici  synonyme  de 
gifles,  soufflets. 

Je  serais  heureux  si  M""*  Héglon  voulait 
bien  dire,  dans  l'Intermédiaire,  de  quel 
pays  elle  est,  et  dans  quelle  région  de 
la  province  française  on  dit, en  patois, des 
cliques  pour  des  soufflets  En  même  temps 
qu'elle  me  rendrait  service,  elle  éclaire- 
rait, j'en  suis  sûr,  par  un  joli  billet,  l'ho- 
rizon quelquefois  maussade  et  abrupt  de 
notre  Intermédiaire,  et  nul,  chez  nous  ne 
s'en  plaindrait.  On  dit  prendre  ses  cliques 
et  ses  claques  pour  s'en  aller  à  la  hâte,  se 
sauver  ;  mais  Je  cherche  en  vain  le  rap- 
port... ?  Je  sais  bien  qu'il  y  a  le  clic-clac 
du  postillon  et  qu'on  pourrait  par  là 
expliquer  cette  expression  ;  mais  il  fau- 
drait alors  écrire,  sous  peine  d'illogisme: 
prendre  ses  clics  et  ses  clacs.  G. 

Peintres  de  Metz.  —  En  1700  et 
171 1,  un  habitant  de  Metz,  nommé  Hus- 
50», correspondait  avec  son  frère,  M.  Hus- 
son  peintre  de  Son  A.  E.  de  Bavière,  à  Pa- 
ris. D'après  ses  lettres,  cette  famille  Hus- 
son  devait  être  originaire  de  Metz,  et  si 
nous  avons  des  confrères  dans  cette  ville, 
peut-être  auraient-ils  l'amabilité  de  recher- 
cher dans  l'état-civil,  vers  les  premières 
années  du  xvm^  siècle,  si  cette  famille 
Husson  a  laissé  quelques  traces  à  Metz? 

H.  H.  C. 

Emaux  de  plice,  plique  ou  plite. 

—  Quel  est  le  véritable  sens  de  ce  terme 
qui  se  rencontre  souvent  dans  les  Inven- 
taires du  xiV  siècle  ?  On  a  proposé  plu- 
sieurs explications,  mais  aucune  jusqu'ici 
n'est  entièrement  satisfaisante.  Quelqu'un 
de  nos  si  complaisants  et  érudits  collègues 
serait-il  plus  heureux?  Hachel. 

Casser  sa  pipe.  —  Q.uelle  est  l'orl- 
ginede  l'expression,  populaire  casser  sa 
pipé  ? 


B. 


D'où  vient  l'expression  «  Un  beau 
brin  de  fille  »  ?  Charlec. 

Curés  bienfaiteurs  de  leur  pays. 

—  11  doit  y  en  avoir  beaucoup,  et  la  liste 
serait   intéressante   si  chaque    nom  était 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  novembre  1903, 


735 


-    736 


accompagné    d'une  note  sur    la  nature  et 
l'importance  des  bienfaits.  Dans    un  seul 
arrondissement  de  France,  celui  deLimoux 
(Aude),    il  a  existé   deux  de  ces  prêtres 
dont  les  noms  méritent  d'être  connus  de 
tous  :  Félix  Armand  et  Jean  dEsperon- 
nat.  Le  premier,  né  en  1742,  à  Quillan, 
fut  appelé  à  la  paroisse  de  Saint-Martin- 
Lys,  enfouie  dans  les  sombres  montagnes 
des  '  Corbières,   contreforts  des  Pyrénées 
Orientales,  et  dommée  par  le  Quirbajou, 
que  les  habitants  devaient   franchir,   au 
milieu  de  mille  périls,  pour  communiquer 
avec  le   reste   des   humains.  Sans  études 
spéciales, sans  autres  ressources  que  celles 
fournies    par   la   charité,    l'abbe  Armand 
résolut  de  doter  ses  ouailles  d'une  route 
supprimant  la  longueur  et  les  périls  de  la 
traversée  du  Quirbajou. 

Après  des  efforts  inouïs, — dont  il  faut 
lire  le  récit    dans   la   biographie  que    M. 
L.  Amiel  a  consacrée  au  curé  de   Saint- 
Martin,  —  etbienque  les  travaux  eussent 
été  interrompus  pendant  la  Terreur,  l'abbé 
Armand  vint  à   bout  de   sa  gigantesque 
entreprise.  En  novembre    1814,  le   che- 
min se  déroulait  «  en  pente  douce,  le  long 
des  abîmes,  sur   les    flancs   domptés   du 
terrible  Quirbajou  ».  Il   avait  fallu  qua- 
rante années  pour  atteindre  ce  résultat! 
Entre  temps,    Napoléon    avait  écrit  de  sa 
propre  main  à    l'humble   desservant,  en 
lui  envoyant  un  bon   sur   sa  cassette,  et 
le  roi  Louis  XVIU  accompagnait  une  lettre 
de    félicitations   d'un  secours  considéra- 
ble vPeu  d'années  après,  le   chemin  était 
classé  parmi  les  routes  départementales 
et,  en    1820,    un   délégué  du    gouverne- 
ment remit  à  l'abbé  Armand,  sur  son  lit 
de  mort,   la  croix   de   la   Légion   d'hon- 
neur. 

L'autre  prêtre,  Jean  d'Esperonnat,  était 
curé    d'Escouloubre,   triste     paroisse   du 
Razès,   dont    les    malheureux    habitants 
n'avaient    d'autre  ressource   que    d'aller 
au  loin  demander  à    la   charité  de    quoi 
subvenir  aux    besoins   de    leur     famille. 
L'abbé  d'Esperonnat   eut  la  géniale  inspi- 
ration de  donner  le  bien-être  à  ses  parois- 
siens en  rendant  fécond  ce  territoire  aride. 
Il  résolut  d'ouvrir,  sur  les  flancs  grani- 
tiques des  monts   brûlés  par  le   soleil,  un 
canal  d'irrigation  qui,  apporterait  la  fraî- 
cheur et  la  vie    Entraînant   à  sa  suite  la 
population  électriséepar  son  enthousiasme 
ce  prêtre   devenu  ingénieur     par  amour 


de  son  prochain,  monta  à  plusieurs  lieues 
au-dessus  du  village  et  donna  le  premier 
coup  de  pioche   dans  le  sol.  Depuis,  les 
travaux,  auxquels  prit  sans  cesse  part  le 
bon  curé,  se   continuèrent  sans  interrup- 
tion jusqu'à  la  mort  de  M.  d'Esperonnat. 
qui  s'il  n'eut  paslajoie  de  voir  son  œuvre 
parfaite,  emporta  du  moins  la  satisfaction 
d'avoir  doté  le  pays  d'un  canal  qui, com- 
plètement terminé,    mesurera    21.500  m. 
de  longueur,   fournissant  dix    hectolitres 
d'eau   par   seconde    pour    l'irrigation  de 
mille  hectares  de  terres  arides,  désormais 
mises  en   valeur.  D'après  les  évaluations 
des  ingénieurs   des   Ponts  et  chaussées, 
les  résultats  pécuniaires  seront  1.4 15. 000 
francs  de  valeur    nouvelle   des  terrains, 
donnant   un   revenu   annuel   de    67.000 
francs... 

Voilà  ce  que  j'avais  à  dire  sur  la  ques- 
tion des  curés  bienfaiteurs...  heureux  si 
nos  excellents  confrères  voulaient  bien 
apporter  leurs  contributions  sur  cet  inté- 
ressant sujet.  Effem. 


Défense  de  fumer.  —  En  1855  à 
était  défendu  de  fumer  dans  la  rue  il 
Boston,  C'est  du  moins  Ampère  qui  l'af- 
firme. Un  policeman  l'avait  invité  à 
jeter  son  cigare.  Quand  cette  interdic- 
tion tomba-telle  en  désuétude,  si  tant 
est  qu'elle  ait  jamais  existé  ? 

Rip-Rap 


Documentation  sur  Gérard  de 
NervaL  —  J'étudie  particulièrement 
Gérard  de  Nerval,  et  à  ce  sujet,  je  serais 
fort  obligé  de  toutes  les  communications 
qu'on  voudrait  bien  me  faire^documents, 
lettres,  autographes,  etc). 

Edouard  Champion. 

M.  Edouard  Champion,  (11  quai  Vol- 
taire), qui  apporte  à  la  littérature  la  con- 
tribution d'un  jeune  et  noble  talent  d'une 
très  haute  conscience,  est  le  fils  de  l'édi- 
teur bien  connu  qui  a  toujours  moins  con- 
sidéré, dans  l'œuvre  à  éditer,  l'intérêt 
qu'il  en  pourrait  retirer  que  le  service 
qu'il  pourrait  rendre  aux  idées  et  à  l'his- 
toire. ^' 


N-  q86 


L'INTERMEDIAIRE 


IMMM*«M.««<^ 


737 


73^ 


t^omes 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

Un9  accusation  contra  Cliâteau- 
briand  à  relever  (XLVI,  227).  —  A  la 
réponse  posée  par  notre  collaborateur, 
le  D*"  Cabanes,  sur  le  prix  du  tombeau  de 
madame  de  Beaumont,  qui  n'aurait  coûté 
que  neuf  mille  francs  à  Chateaubriand 
qui  pour  cet  objet  en  avait  touché  trente 
mille,  M.  Pailhès  nous  fait  l'honneur  de 
nous  adresser  la  note  suivante.  Nous 
l'en  reniercions  ainsi  que  M.  Edmond  Biré 
qui  a  bien  voulu  être  près  de  lui  notre 
heureux  interprète  : 

*  * 
Bordeaux^  le  7  novembre   1902. 
Monsieur  le  Directeur, 

Je  reçois  à  l'instant  une  lettre,  datée  du 
5  novembre,  où  M.  de  Biré  me  demande 
de  répondre,  si  cela  m'est  possible,  à  la 
question  posée  dans  Vliiterincdiaire  du 
20  août  1902,  et    relative  à  Chateaubriand. 

La  réponse  est  facile. 

Chateaubriand,  à  la  mort  de  M'""  de 
Beaumont,  avait  tenu  à  garder  à  son  ser- 
vice les  serviteurs  de  la  pauvre  morte, 
M.  et  Madame  Saint-Germain.  Madame 
de  Beaumont  avait  légué  par  testament  à 
ces  braves  gens  lO.ooo  fr.  que  les  héritiers, 
MM.de  La  Luzerne  furent  dans  l'obligation 
de  verser. 

Les  intéressés  auront-ils  prié  leur  nou- 
veau maître,  M.  de  Chateaubriand,  d'aller 
recevoir  cette  sonrme  en  leur  nom  et  pour 
eux?  C'est  possible,  et  cela  expliquerait  la 
confusion  qui  se  produisit  avec  les  années 
dans  les  souvenirs  de  la  grand'mère  de 
M.  le  marquis  des  Roys. 

duant  à  l'argent  destiné  à  payer  le  mo- 
nument que,  SANS  accord  avec  la  famille  de 
La  Luzerne,  Chateaubriand  élevait  à  la 
mémoire  de  Mad  .  de  Beaumont,  le  grand 
écrivain  ne  le  dut  qu'à  son  travail  ;  il  ne 
put  s'acquitter  que  peu  a  vm  envers  le 
sculpteur,  M.  Marin. 

La  lettre  suivante  en  fait  foi  et  ne  permet 
aucun  doute  :   l'original  est  sous  mes  yeux. 

«  A  M.  Marin,  sculpteur  français, 
«  place  de  la  Concorde,  au  coin  de  la  rue 
«  Concorde. 

«  Mon  dessein,  mon  cher  monsieur,  est 
«  d'honorer  la    mémoire    de    Madame    de 


Beaumont  et  de  sa  famille  par  le  monu- 
ment que  vous  avez  achevé.  Je  ne  tiens 
point  aux  inscriptions.  Faites  pour  le 
mieux;  je  serai  toujours  content,  pourvu 
que  le  monument  soit  placé  le  plus  tôt 
possible. 

«  La  chicane  qu'on  vous  a  faite  est  ridi- 
cule ;  mais  il  s'agissait  de  moi  et  je  de- 
vais m'y  attendre.  C'est  dans  l'ordre. 
Encore  une  fois,  je  remets  le  tout  à 
votre  jugement.  Vous  verrez,  par  le 
billet  ci-inclus,  que  je  me  suis  conformé 
à  vos  désirs.  J'ai  payé  entre  les  mains 
de  votre  ami  de  petites  sommes.  Dans  les 
jours  de  ma  prospérité, je  m'étais  engagé 
avec  M.  d'Agincourt  à  porter  le  prix  de 
votre  travail  à  400  piastres.  J'en  viens  de 
payer  100,  outre  le  complément  des 
frais.  Je  vous  en  dois  donc  encore  300, 
ce  qui  fera  pour  le  monument  la  totalité 
de  878  piastres. 

«  Je  tâcherai  de  m'acquilter  envers  vous 
le  plus  tôt  possible.  A  mesure  qu'il  me 
rentrera  quelque  chose  des  éditions  du 
Géme  du  Chnstitmismc,  ce  sera  pour 
vous.  Vofye  travail  est  inestimable,  et,  si 
fêtais  riche,  je  saurais  ce  que,  f  aurais  à 
faire  ;  mais  vous  savez  que  j'ai  embrassé 
le  parti  de  la  pauvreté.  Ne  me  regardez 
plus  que  comme  une  espèce  d'artiste, 
votre  confrère,  qui  n'a  pas  malheureuse- 
ment comme  vous  l'art  d'ardmer  le  mar- 
bre et  de  faire  parler  la  pierre. 
«  Je  n'attends  pas  la  paix  pour  passer 
en  Grèce  ,  et  certainement,  je  prendrai 
ma  route  par  l'Italie.  Je  verrai  alors 
votre  bel  ouvrage  dont  MM.  de  Laborde 
et  Forbin  m'ont  fait  un  récit  merveilleux. 
Vous  avez  à  Rome  maintenant  une  amie 
intime  de  Madame  de  Beaumont,  ma- 
dame de  Staël.  C'est  aussi  mon  amie. 
Si  vous  la  voyez,  rappelez-moi  à  son 
souvenir,  et  dites-lui  que  je  suis  bien 
fâché  de  ne  pas  me  trouver  à  Rome  en 
même  temps  qu'elle,  et  que  je  lui  recom- 
mande la  cendre  de  notre  commune 
amie. 

«  Dites  aussi  à  M.  d'Agincourt  que  ma 
vénération  pour  lui  va  toujours  croissant, 
que  je  ne  passe  guère  de  jour  sans  pen- 
ser à  sa  petite  maison,  à  ses  travaux,  à 
son  noble  caractère  ;  que  je  ne  mourrai 
pas  content  si  je  ne  puis  l'embrasser 
encore  une  fois  dans  ma  vie.  Ne  négli- 
gez pas  ces  deux  commissions  pour  M'"" 
de  Staël  et  pour  M.  d'Agincourt. 
«  Pour  vous,  cher  Monsieur,  recevez 
tous  mes  remercîments  et  croyez  que 
vous  avez  dans  votre  serviteur  un  ami 
sincère  et  tout  dévoué. 

«   Di;  Chateaubriand. 
«  i'aris  25  mars  1S05.  » 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  novembre  190s. 


739 


740 


La  lettre  n'est-elle  pas  d'un  parfait  galant 
homme,  à  tous  les  points  de  vue?  J'ai  pu- 
blié aussi,  dans  un  volume  intitulé  Du  nou- 
veau sur  Jouberi  (i),  pp.  522  et  suivantes, 
l'Inventaire  et  proces-verbal  des  papiers, 
effets  et  argent  trouvés  che\  Madame  de 
Beaumont  née  Montmorin,  après  son  décès  ; 
aiiploi  des  fonds  et  disposition  des  effets 
inventoriés  (original  autographe). 

On  voit  bien  aussi,  dans  ce  premier  do- 
cument, avec  quelle  délicatesse  Chateau- 
briand a  traité  cette  question  d'argent  et 
d'intérêt  qnelconque. 

11  n'a  rien  reçu.  Il  a  tout  donné.  Et  avec 
quelle  spontanéité  1 

Veuillez  agréer.  Monsieur  le  Directeur, 
mes  bien    respectueux  hommages. 

G.  Pailhès. 


Les  noms  propres  et  la  Révolu- 
tion (XLVI,  506.  ^74). —  Au  moment  de 
la    terrible  ébuUition    révolutionnaire  de 
93.  la  manie  de  discuter    les  affaires  pu- 
bliques avait  fait  invasion  jusque  chez  les 
militaires  ;    il  était  fréquent    de   voir  un 
simple  soldat  dénoncer  son  chef  dans  une 
société  populaire.  Pendant  le  mois  d'avril 
1794,  le  5*   bataillon   des    Volontaires  de 
l'Oise  était   à  Maroilles,  pour  coopérer  à 
reprendre  la    place    de  Landrecies,  Des 
clubs  s'étaient  organisés  à  Maroilles,  et  le 
président  d'un    de  ces   clubs  était  Talon, 
capitaine  des  Volontaires  de  VOise,  ancien 
curé  d'Audivillers  (Oise).    Des   questions 
de  civisme  étaient  souvent  mises  à  l'or- 
dre du  jour.    Le  commandant    du    5'  ba- 
taillon de  l'Oise  s'appelait  Horoy\commt 
il  ne  fréquentait  pas  le  club,  il  fut  signalé 
d'abord  ;  puis  on  fit  remarquer  qu'il  avait 
servi  en  qualité  de  sergent  dans  les  Gardes- 
Françaises. 

Bientôt  on  formula  une  espèce  d'accu- 
sation, et  le  capitaine  Talon,  qui  avait  fait 
ses  études  latines,  trouva  que  le  nom  de 
Horoy  était  un  nom  //«-foya/Zi/^, puisqu'il 
n'avait  d'autre  signification  que  celle  ci  : 
homme  du  Roi.  f/o;»o  régis.  11  expliqua  que 
lors  de  l'affranchissement  des  serfs  et  des 
communes  par  les  rois  de  France,  il  y 
avait  eu  nécessité  de  créer,  contre  les 
attaques  et  les  tracasseries  continuelles  de 
la  noblesse,  des  défenseurs  qui  furent 
appelés,  primitivement,  du  nom  géné- 
rique hommes  du  roi.  Il  pensait,  disait-il, 
que  la  famille  Horoy  tirait  de   là  son  ori- 

(i)  Chez  Garnier. 


gine,  et  expliquait,  jusqu'à  un  certain 
point,  l'entrée  de  Louis  Horoy  au  service 
dans  les  Gardes-Françaises  par  suite  des 
relations  de  sa  famille  avec  le  prince  de 
Conti.Il  conclut  qu'il  n'y  avait  rien  de  sur- 
prenant que  le  commandant  Horoy  eût 
des  idées  royalistes. 

Il  fut  décidé  que  le  commandant  Horoy 
serait  cité  à  la  barreel  invité  à  changer  son 
nom. Une  tint  pascomptede  cetteciîation  ; 
aussi,  à  la  séance  suivante,   fut-il  résolu 
que  le  citoyen  Horoy  serait  signalé  comme 
royaliste  aux  représentants   du  peuple    Les 
amis  de  Louis  Horoy  l'engagèrent  à  chan- 
ger de  nom   pour  donner  une   espèce  de 
satisfaction  aux  dénonciateurs  qui  étaient 
fort  dangereux  ;  alors,  Horoy  prit  le  nom 
de  Montagne,ce  qui  semblait  devoir  écar- 
ter  tout  soupçon   de   royalisme,  et  il  lui 
fut  enjoint  par  le  ministre  de  la  guerre  de 
signer  ainsi  tous  actes    d'administration. 
Horcy  dit  Montagne  resta  quand   même  à 
la  tête  de  ses   Volontaires   de  l'Oise   amal- 
gamés  dans  la  49"    demi-brigade,     puis 
ensuite   dans    la   I3^  Les  volontaires  et 
Horoy  prirent  part  aux  campagnes  dltalie 
sous  Bonaparte  ;   avec  le  vainqueur  d'Ar- 
cole,ils  allèrent  en  Egypte  et  c'est  là  que 
le  suspicionné  du    fameux   Talon  trouva 
une  mort  glorieuse   à   l'assaut  du  8  mai 
1799,   à   Saint-Jean  d'Acre.    Horoy    était 
alors  chef  de  brigade  et  il  allait  être  promu 
général .  Désiré  Lacroix. 


* 
*  * 


Un  exemple  entre  mille  :  Pierre-Nicolas- 
Louis  le  Roy  de  Montnobert,né  à  Coulom- 
miers  le  21  mars  !743,  maire  de  cette 
ville  en  1791-1792,  devint  membre  du 
tribunal  révolutionnaire  de  Paris  et  prit  le 
nom  de  Dix  août  pour  remplacer  celui  de 
Le  Roy.  ce  qui  ne  l'empêcha  pas  d'être 
condamné  à  mort  en  même  temps  que 
Fouquier-Tinville  T.  L. 

Saint-Nicolas-de-la-Chesnaie,  à  la  porte 
de  Bayeux,  était  invoqué  par  les  filles  en 
désir  d'époux: 

-    Patron  des  filles,  saint  Kicolas, 
Mariez-nous  ;  ne  tardez  pas  ! 
Bienheureux  Nicolas, 
Baillez-nous  un  biau  gas  ; 
J'vous  baill'rons  un  biau  Cierge, 
Tout  comme  à  la  sainte  vierge  : 
Tant  p'us   tôt, 
Tant  p'us  gros  ! 

Le  saintj  compatissant  à  l'amour   ter- 


N*  986 


L'INTERMEDIAIRE 


741 


742 


rcstre,  devint,  en  1793,  un  patron  de  la 
Liberté,  majestueux  et  inattendu.  Dans 
son  portrait  au  costume  épiscopal,  la 
mitre  et  la  crosse  furent  remplacés  —  la 
mitre,  par  un  bonnei  phrygien  ;  la 
crosse,   par  une  hache  de  licteur. 

Dans  l'ég'ise  du  monastère  des  Pré- 
montrés, à  Juaye-Mandaye,pour  protéger 
un  tableau  de  la  vierge  contre  les  fureurs 
iconoclastes,  le  ci-devant  moine,  maire 
élu  de  la  commune,  affubla  d'une  toque 
rouge,  peinte  à  l'eau,  Marie  qui,  dès  lors, 
fut  une  déesse  Raison,  fort  acceptable.  La 
Terreur  passée, un  coup  d'épongé  humide 
rétablit  la  primitive  coiffure  aux  seuls 
beaux  cheveux  blonds. 

Au  château  de  Balleroy,sur  un  portrait 
de  Louis  XIV,  enfant,  le  sceptre  de  la 
royauté  fit  place  à  une  lance  républicaine 
et  le  grand  Condé  vit  son  bâton  de  maré- 
chal remplacé  par  un  gourdin  de  pay- 
san. 

Balleroy  a  voit  été  maquillé  aussi  ;  la 
commune  s'appelait  Balle-s.-Drôme  (i)  ; 
on  avait  coupé  la  syllabe  de  la  fin,  trop 
royale  pour  la  mode  du  moment  :  guil- 
lotinade  tout  de  même  plus  anodine  qu! 
celle  de  Louis  XVI  ! 

Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 


Décoration  du  lis  (XLII;  XLIII:  XLIV; 
XLV  ;  XLVl,  74,  259,  '573).  —  C'est  moi 
qui  ai  soulevé  la  questi-on  et  je  remercie 
notre  honorable  confrère  Rocheverre 
des  indications  qu'il  nous  donne  ;  j'en 
ferai  mon  piofit.  Je  me  permettrai  de 
lui  dire  d'abord  qu'aucun  des  décorés  du 
lis  n'y  a  vu  un  pseudo-titre  de  noblesse, 
mais  seulement  une  distinction.  Ensuite, 
que  cette  distinction  ait  fini  par  être  un 
peu  trop  répandue,  mon  Dieu,  c'est  ce 
que  nous  vovons  encore  de  nos  jours 
pour  les  nombreuses  distinctions  du  ré- 
gime actuel. 

En  somme,  à  part  la  croix  de  Saint- 
Louis  réservée  aux  militaires  et  la  Légion 
d'honneur  qui  n'était  pas  encore  trop  pro- 
diguée, la  Restauration  n'avait  pour  ré- 
compenser ou  réchauffer  le  zèle  de  se; 
fidèles  que  les  décorations  du  Lis  et  de  la 
Fidi'ïité.  Le  régime  actuel  en  a  un  peu 
plus.Je  possède  un  petit  opuscule  intitulé  : 
Décorations   françaises  et  des  protectorats 

(1)   La    rivière    la  Drôme  passe  à  Balle- 
roy. 1 


par  Arthur  Daguin.   Paris,  A.   L.   Guyot 
éditeur,  rue    Paul  Lelong,    prix  o  fr    50. 
je  trouve  à  la  table  des  matières: Légion 
d'honneur.  —  Médaille   militaire.  —  Mé- 
dailles des  campagnes:  Crimée  —  Italie, 
Mexique  —    Tonkin   —   Madagascar  — 
Dahomey — Coloniale. Décorations  univer- 
sitaires  -   Instruction    publique    —  Aca- 
démie —  Mérite  agricole  —  Médailles  de 
sauvetage    —   des    Sociétés   de   secours 
mutuels  —  des  Postes  et    télégraphes  — 
des    Forestiers  —    des    Epidémies    —  du 
Travail —  de  l'Enseignement  primaire  — 
des  Douanes  —  de  l'Administration  péni- 
tentiaire —  des  Contributions    indirectes 
—  des  Travaux    publics  —  des  Etablisse- 
ments   pénitentiaires   coloniaux     —    des 
Ouvriers  de    l'Exposition   universelle    de 
1900  —  des  Sapeurs  pompiers  —  des  Ou- 
vriers des  Halles  et  marchés. 

Nous  avons  encore  à  notre  disposition 
les  protectorats  : 

L'Etoile  d'Anjouan,  le  Dragon  d'An- 
nam,  —  l'O.  R  du  Cambodge,  - 
l'Etoile  noire  de  Portonovo,  —  leNichan- 
el-Anouar  de  Tadjoura.  — j'en  passe.  — 
En  Tunisie,  Nichan  Iftikar,  —  Nichan- 
el-Dem,   —    Nichan-el-Ahed-el-Aman. 

11  en  manque  une  ;  mais  elle  est  impli- 
citement dans  toutes  les  ;:utres  :    c'est  la 

MÉDAILLE  ÉLECTORALE. 

(Quelques  années  après  i830,j'ai  encore 
vu  les  factionnaires  présenter  les  armes 
au  ruban  rouge  de  mon  père  en  civil. 

Il  y  a  bel  âge  que  la  consigne  est  levée  : 
ils  sont  trop  !  V"  de  Ch. 


Ordre  de  la  Toison  d'or  (XLVl, 61 7, 

683).  —  L'ordre  ifu  Thoison  d'or,  comme 
on  disait  autrefois,  fut  institué  le  dixième 
jour  de  janvier  de  l'année  quatorze  cent 
vingt  neuf  (quatorze  cent-trente  nouveau 
style)  par  le  duc  de  Bourgogne. Philippe  III, 
dit  le  Bon,  à  l'occasion  de  son  mariage 
avec  dona  Isabella  de  Portugal. 

Quant  aux  billevesées  relatives  à  Maria 
van  Crombrugge  et  aux  vingt-quatre  maî- 
tresses que  le  duc  avait  eues  ou  devait 
avoir  (car  il  en  eut  avant  et  après  1429- 
30),  les  gens  sérieux  et  peu  crédules  ne 
s'en  préoccupent  jamais. 
Le  comte  P.  A.   du  Chastel  de  la    Ho- 

WARDERll. 

Voir  V Intermédiaire   XXVIl,  6.i. 

R. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  novembre  190*, 


743 


Meubles  héraldiques  (XLVI,  561). 
—  Meunier,  poisson  qui  a  la  tête  grosse 
et  grande,  la  bouche  édentée  et  quatre 
oùies  de  chaque  côté  de  la  tête. 

Bouton,  morceau  de  cuir  à  peu  près 
rond,  boucle  de  cuir  au  travers  de  la- 
quelle passent  les  rênes  et  qui  sert  à  les 
resserrer. 

Faux  écu.  Ne  serait  ce  pas  fausse 
équerre  ?  La  fausse  équerre  est  un  instru- 
ment qui  sert  à  mesurer  et  à  tracer  les 
angles  irréguliers. 

Sorceau  me  parait  être  une  pièce  d'ar- 
mure. 

«  A  Maîstre  Jack  de  Lauwe,  un  fort  Kamail 
«  d'achier,  une  délié  cotte  de  fier,  uns  sorisos 
<(  et  un  wantelais.   » 

Testament  de  Hues  dou.  Maries. 

Archives    de    Tournai,  année  1362. 

Hutte,  cabane,  guérite 

Hallottc,  pour  hallot,  halot,  saule  tê- 
tard sec,  ou  en  général  tout  arbre  sec. 
Si  c'était  Hulotte,  alors  ce  serait  une 
sorte  de  chouette. 

Gralieux  pour  Gtallus,  râle  de  genêt, 
roi  des  cailles. Dans  certains  dialectes  fran- 
çais, G;ïî ///on  signifie  la  chouëttechevêche. 

Cleygeon,  rossignol  de  muraille,  (5//- 
via  phœnicurus). 

Clapier,  peut  être  pour  crabier,  sorte  de 
héron  du  genre  aigrette,  ou  aussi  pour 
clapier,  lapin  domestique. 

Je  riais  de  le  voir,  avec  sa  mine  étique, 
En  lapins  de  garenne   ériger   nos   clapiers, 
Et  nos  pigeons  cauchois  en  succulents  ra- 

jmiers. 
(Boileau  Despréaux,  sat.  3). 

Chillon,  chelon,  oreiller  qui  est  au- 
dessus  la  petite  colonne  d'une  catapulte. 

Pavis  ou  Pavie,  sorte  de   pêche  qui  ne 
se  fend  pas  [Persicum  duraciniini). 
Là  des  rojges  pavis  le  duvet  délicat, 
Ici  le  jaune  ambré  du  roussâtre  muscat. 

Verdiere,  bruant  jaune, (Bn!beii:^acitrînel 
la)  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le 
verdier  (fririgilla  chloris). 

Cornette       (terme      de      fauconnerie), 
houppe  ou  tiroir  qui  surmonte  le   chape- 
ron du  faucon. 
Le  comte  P.  A.  du  Chastel  de  la  Howar- 

DERIE. 


Chevalier 

341,  459;  573. 


de     l'Empire    (XLVl, 
631),  —  Je  me  permets 


744  

de  faire  observer  à  M.  de    Reiset  que  son 
assertion  au  sujet    des  armoiries   des  an- 
ciennes familles  ralliées  au  premier  empire, 
n'est  pas  absolument  fondée  :  Les  Tallev- 
rand,  Montesquieu,  Caulaincourt,  Ségur, 
Cossé-Brissac.  La  Tour-Maubourg,Belloy, 
Castellane,      Grouchy,      Beauvau-Craon, 
Las    Cases,    Nicolai,    Béarn,     Choiscul, 
Lostanges,  Forbin,    la  Bourdonnaic,     Sé- 
guier,    Broglie,  dont    l'origine   n'est  pas 
douteuse,  conservèrent   les  armes   qu'ils 
tenaient   de   leurs   aieux.  Voir   Paulet  du 
Parroy  :     Nouveau   Manuel    complet    du, 
blason,  qui    reproduit  en    grande   partie 
l'armoriai  de  Simon.  A.  S.  e. 

Devises  héraldiques  les  plus 
orgueilleuses  (XLIV  ;  XLV  ;  XLVI, 
21,  127,  297,  =573)-  —  Devise  de  la 
maison  de  Narbonne-Lara  :  Non  descen- 
demos  de  reyes.sino  los  reyes  de  nos  (Nous 
ne  descendons  pas  des  rois  [de  Castille 
puis  d'Espagne],  mais  les  rois  descen- 
dent de  nous. 

L'Historiographe. 

*  * 
La  devise  citée  par  monsieur  Rochepo- 

zay  appartenant,  en  effet,  à  la  maison  de 
Pinos,  est  aussi  attribuée  à  la  famille  de 
Guiroz  grands  d'Espagne,  ducs  et  pairs, 
et  me  rappelle  le  mot  célèbre  d'un  espa- 
gnol qui  désignant  ses  cheveux  du  doigt 
affirmait  d'un  air  hautain  :  «  asta  aqui 
yo,  y  arriba  solo  dios  y  Maria  Santissi- 
ma  »,  traduit  littéralement  :  Jusqu'ici 
moi,  et  au-dessus  Dieu  seul,  et  la  sainte 
Vierge. 

Les  Clermont-Tonnerre  doivent  avoir 
quelque  chose  d'un  fier  exquis  dans  leur 
devise,  car  au  xviii*  siècle,  on  leur  fit  ce 
quatrain  : 

On  dit  qu'entrant  au   paradis 
Il  fut  reçu  vaille  que  vaille, 
Mais  il  en  sortit  par  mépris 
N'y  trouvant  que  de  la  canaille. 

Mais  nous  croyons  que  le  record  des 
devises  orgueilleuses  est  tenu  par  la  fa- 
mille irlandaise  des  princes  O'Neill  de 
Tyrone  (comtes  de  Tyrone  en  France) 
aujourd'hui  représentée  par  une  famille 
portugaise. 

Par  le  grand  nombre  de  saints,  de 
rois,  de  héros  et  de  conquérants,  il  y  a 
plus  de  quatre  siècles  qu'elle  porte  la 
devise    de  :    Cœlo,    Solo^    Salo   Potenîes 


N*  986. 


L'INTERMEDIAIRE 


745 


746 


(Puissants   aux   cieux,    sur    terre   et  sur 
mer.)  Comte  Charles. 

Armoiries  du  chevalier  Clar»*tde 
Fleurieu  (XLV  ;  XLVl,  22,  69).  — 
Fleurieu  a  été  ministre  de  la  marine, mais 
sous  Louis  XVI.  du  24  octobre  1790  au 
15  mai  1791.  Il  avait  déjà  un  titre  nobi- 
liaire avant  la  révolution  et  portait  :  d'ar- 
gent, à  la  bande  d'azur,  chargée  d'un  so- 
leil d'or.  Plus  tard,  quand  il  devint  inten- 
dant de  la  maison  de  Napoléon,  gouver- 
neur des  Tuileries,  il  fut  fait  comte  de 
l'Empire:  on  luidonnade  nouvellesarmes 
pluscompliquées,dont-il  nefitguère  u^age. 

Claret  deFleurieu  s'étaitmarié.en  1792, 
à  Aglaé  Deslacs  d'Arcambal,  laquelle, 
restée  veuve  en  1810,  épousa,  deux  ans 
après,  Eusèbe  Baconnière-Salverte,qui  fut 
député,  publiciste, membre  libre  de  l'Aca- 
démie des  mscriptions.  X. 

* 
«1  * 

Madame  la  marquise  des  Réaulx,  l'uni- 
que petite-fille  du  gouverneur  de  Louis 
XVll,  possède  la  plus  grande  partie  des  ma- 
nuscrits de  M.  de  Fleurieu  et  tous  lessouve- 
nirsde  famille.  EUea  l'horloge  marine  faite 
par  le  chevalier,  en  collaboration  avec 
Ferdinand  Berthoud  etle  bustecommandé 
pour  le  Panthéon, où  l'on  n'a  placé  qu'une 
image  apocryphe.  Cette  dame  possède 
des  notes  écrites  ou  dictées  par  sa  mère, 
madame  de  Saint-Ouen,  née  de  Fleurieu, 
«Il  y  est  dit,  nousécrit  fort  obligeamment 
M.  le  comte  de  Fleurieu,  que  mon  grand- 
oncle  donnait  le  bras  à  la  reine  Marie- 
Antoinette  pour  la  ramener  à  sa  chambre, 
quand,  au  10  août,  le  premier  coup  de 
canon  fut  tiré  contre  Versailles  ». 

Un  de  nos  collaborateurs  a  cherché 
à  connaître  le  sort  de  l'un  des  livres  ma- 
nuscrits de  M.  Fleurieu.  11  s'agit  soit  de 
l'Histoire  de  la  Navigation  des  peuples 
soit  des  Découvertes  maritimes. 

M.  le  comte  de  Fleurieu  nous  écrit  à  ce 
sujet  : 

«  Les  Découveric:s  maritimes  sont  un 
grand  in-40,    manuscrit   de   92    pages. 

II  contient  : 

I*  Une  table  alphabétique  des  décou- 
vertes , 

2°  Une  table  chronologique  des  décou- 
vertes d'un  voyage  autour  du  monde. 

L'Histoire  de  la  Navigation  des  peuples 
devait  être  un   livre   des   plus  complets, 


mais  les  125  feuilles  écrites  au  recto  et  au 
verso  par  M.  de  Fleurieu  ne  forment  que 
le  commencement  de  l'ouvrage.» 

Juliot  ou  JuUiot  (XLVI.  452,983)  — 
Je  signale  une  famille  Juliot  répandue  en 
Périgord,  et  en  Bordelais,  convoquée  au 
ban  de  la  noblesse  en  1557,  maintenue 
en  1677  et  qualifiée  barons  de  Cazillac, 
seigneurs  de  la  Laclaverie,  Lalande,  le 
Rozier,  la  Devise,  la  Valade,  Marsillac, 
la  Mothe,  la  Plante,  Lestang  et  autres 
lieux.  Elle  s'est  alliée  aux  maisons  de  Sc- 
gur  (1684),  Piquet  (16  .),  de  Montaigne 
(168. )de  Seiches  de  Caseaux,  de  Roques, 
Dealis  de  Saujean  (1723),  de  la  Combe 
(17 10),  de  Cursol  (1711).  etc,  etc.,  Ar- 
mes :  de  gueules,  à  trois  fleurs  de  lis  d'or, 
deux  en  chef  et  une  en  pointe^  et  un  bâton 
raccourci  péri  en  bande  et  posé  en  abîme  de 
même.  Pierre  Meller, 

L'abbé  dePomponne(XLVI, 28 1 . 364 
409). — Charles-Henri  Arnauld  de  Pom- 
ponne,abbé  de  Saint-Médard  de  Soissons,a 
étédoyen  du  Conseil  d'Etat, mais  n'a  jamais 
élé  de  l'Académie  française.  Il  apparte- 
nait à  la  famille  du  grand  Arnauld,  qui  a 
possédé  la  seigneurie  de  Pomponne,  près 
Lagny,  érigée  en  marquisat  en   1682. 

En  1744,  l'abbé  Arnauld  de  Pomponne 
faisait  décorer  de  boiseries  l'église  du 
village  qui  était  un  prieuré  cure,  et  il 
mourait  deux  ans  après.  La  terre  appar- 
tenait à  sa  nièce,  mariée  au  marquis  J.  j. 
de  Rouault  de  Gamaches  ;  à  la  suite  d'une 
liquidation  (1759),  elle  fut  vendue  au 
marquis  Feydeau  de  Brou. 

Les  Arnauld  ont  ainsi  disparu  de  la  Brie, 
sans  laisser  de    descendance  de  leur  nom. 

Q.uant  à  la  chanson  bien  connue  du  Curé 
de  Pomponne,  elle  n'avait  pas  trait  à  l'ab- 
bé de  Saint-Médard  de  Soissons  ;  l'auteur 
d'ailleurs  semble  bien  avoir  pris  ce  nom 
de  village  par  pure  fantaisie  :  aucune  tra- 
dition n'a  survécu  dans  le  pays  sur  un 
curé  du  village  dont  la  chanson  veut 
qu'on  se  souvienne.  X. 

Cordier  de  Lauuay  (XLV).  —  Cet 
intendant  de  la  généralité  de  Caen  à  la 
chute  de  l'ancien  régime,  n'était-il  pas  un 
fils  du  dernier  seigneur  de  Blennes  en 
Gâtinais  ? 

Le  seigneur  de  Blennes  qu'on  appelait 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


747 


748 


20  novembre  190* 


Cordier  de  Launay  ou  Cordier  de  Mon- 
treuil  (parce  qu'il  possédait  aussi  la  terre 
de  Montreuil)  était  prénommé  Claude- 
René  ;  il  a  été  parrain  d'une  cloche  à 
Blennes  (auj.  arr.  de  Fontainebleau)  en 
1791.11  était  ancien  président  à  la  Cour 
des  aides  et  marié,  depuis  1740  à  Marie- 
Madeleine  Masson  de  Plissay. 

Claude-René  Cordier  de  Lauriay,  fils  de 
Jacques-René,  trésorier  de  l'extraordinaire 
des  guerres,  se  trouvait  être  beau-frère 
du  baron  de  Chamousset.le  philanthrope, 
(marié  à  Elisabeth-Marie  Masson  de 
Plissay),  et  du  comte  de  Toulongeon,  sei- 
gneur de  Diant,  (marié  à  Anne-Prospère 
Cordier  de  Launay).  Il  avait  lui-même 
marié  sa  fille  Renée-Pélagie  Cordier  de 
Launay  et  de  Montreuil,  au  triste  marquis 
de  Sade,  l'auteur  àt  Justine . 

Armes  ;  d'azur  au  chevron  d^or,  accom- 
pagné de  iwis  croissants  d'argent,  a  en  chef, 
I  en  pointe.  —  V.  T. 

La  duchesse  do  Falaris  (XLI  ; 
XLII  ;  XLllI  ;  XLIV).  —  Un  portrait  de 
cette  dame,  née  d'Haraucourt,  a  figuré  en 
1878  à  1  Exposition  des  portraits  natio- 
naux organisée  au  Trocadéro.  C'est  une 
toile  de  forme  ronde,  (o  88)  peinte  par 
François  de  Troy  et  qui  appartenait  alors 
à  M.  le  baron  Seillière. 

D'après  le  catalogue  de  cette  exposi- 
tion, dressé  par  M.  Henry  Jouin,  la  du- 
chesse serait  morte  en  1782.  Elle  est  re- 
présentée à  mi  corps,  assise  et  vue  de 
face,  vêtue  d'une  robe  blanche,  avec 
écharpe  de  soie  jaune  ;  la  main  gauche 
est  posée   sur  une   urne  renversée.    L.  R. 

*  * 
La  mort    du  logent,   article  de    M.    le 

comte  de  Toulgouet.  Revue  des  questions 

héraldiques,    août  et    sept.  1902. 

La  famille  des  Baïf  (XLVI,  342, 
464,1526,  582  641).  — La:(arede  Ba'if,  par 
Lucien  Pinvert  (Paris,  Fontemoing,  1900). 

Verron,  notes  et  documents  par  S.  de  la 
Bouillerie  {Revue  historique  et  Archéologi- 
que du  ^Aaine.  189";). 

Lazare  et  An'oiiie  de  Bayf  par  Paul 
Bellœuvre  {Revue  de  V  Anjou  et  de  Maine- 
et-Loire,  i8s3). 

Les  de  Baif  par  Ch.  Guignard  (Laval. 
1899). 

Gallorum  doctrina  illusirium..,  Elogia 
auctore  Scœvoîâ  Sammarthano  (Poitiers, 
1602). 


Recherches  historiques  surAubigné  et  Ver- 
neil  par  Legeay  (Paris,  181  7) 

Voir  Du  Verdier,  La  Croix  du  Maine, 
Moreri,  Nicéron,  Gouget,  Jal. 

Histoire  littéraire  du  Maine  par  Hau- 
réau  (Paris,    1870-7 1)- 

yitce  Pétri  y^rodii...  et  Guillelmi  Me- 
naoii...  scriptore  /Egidio  Menagio  (Paris, 
167  s). 

Généalogies  des  Matstres  des  l^equestes 
ordinaires  de  V Hosiel  du  Roy  par  Blan- 
chard (Paris,  1670). 

Histoire  généalooique  de  la  maison  des  Chas- 
teis^ners  par  A.  du  Chesne  (Paris,     1634), 

Revue  illustrée  des  pi  ovinces  de  l'Ouest, 
passim. 

Revue  de  la  Renaissance,  passim. 

Lespoi  traits  des  hommes   illustres    de  la 
province  du  Maine  par  Blondeau(Le  Mans, 
1666). 

Biographie  du  Maine  et  du  département 
de  la  Sarlhepav  Pesche  (Le  Mans,  1828}. 

Dictionnaire  biographique  de  Maine  et- 
Loire     par  Port  (Angers,  1878). 

D.  Erasmi  Roterodami  opéra  omnia 
(Leyde,  1 703-1 706J.  F.  Uzureau. 

Famille  d'Antin  (XLVL  620)  — 
La  généalogie  des  d'Antin  de  Saint-Pée 
et  de  Sauveterre  est  non  seulement  dans 
le  Nobiliaire  des  Landes  par  Cauna,  mais 
dans  le  tome  I  du  Nobiliaire  de  Guyenne, 
par  O'Gilvy. 

Ces  deux  familles  ne  se  sont  séparées 
qu'au  commencement  du  xvii^  siècle,  et 
descendent  des  anciens  sénéchaux  de 
Bigorre,  disent  ces  deux  ouvrages.  Je  dé- 
sire que  la  question  soit  reprise  et  traitée 
p  ir  d'autres,  avec  documents  pour  ou 
contre  M.  Meller  doit  avoir  ses  motifs 
pour  l'avoir  posée.  La  Coussière. 

La  famille  du  cardinal Dubois(XLVI, 

507)  —  L'histoire  de  la  famille  du  cardi- 
nal Dubois  e^t  racontée,  je  crois,  tout  au 
long,  dans  les  mémoires  de  Saint-Simon. 
Les  descendants  existent  encore  à  Limoges 
où  on  pourrait  se  renseigner  parmi  les  éru- 
dits,et  dansla  famille  Martin  trèsancienne 
famille  de  ce  pays.  Une  de  mes  grand' 
tantes  M"*  Madeleine  Martin  de  Naviéres 
qui  épousa  en  1803  M.  Roc  Brothier  du 
Roc,  an;ien  avocat  au  parlement,  se  pré- 
tendait descendre  ou  alliée  du  cardinal  Du- 
bois. B.  DE  ROLLIÈRE. 


NV  986 


L'INTERMEDIAIRE 


749 


750 


Famille  Le  Pestre  (XLVI,  565).  — 
Ily  aeu.à  Saint-Merd-la-Breuille(Creuse). 
une  famille  bourgeoise,  très  ancienne,  du 
nom  de  LeTeytre,  ou  Le  Paytre  et  Le  Pes- 
tre. Les  anciens  registres  paroissiaux  de 
ce  petit  chef-lieu  de  commune,  donne- 
raient des  détails  utiles  sur  ce  nom.  Le 
savant  curé  de  Siint  Merd-la-Breuille  se 
Iferait  sûrement  un  plaisir  de  transmettre 
es  relevés  faits  dans  ces  registres  ;  car  il 
s'occupe  de  l'histoire  de  sa  paroisse. 

Ambroise  Tardieu. 

Famille  de  Vaux  (XLV  ;  XLVI, 
30,  79,  188,  404).  —  Rentrant  à  Paris 
après  quelques  mois  d'absence,  j'ai  plaisir 
à  lire  les  numéros  d'été  de  notre  cher 
recueil. Mais, grand  ami  de  Y Intermcdiave, 
je  n'y  puis  voir  sans  souffrance  des  inexac- 
titudes ou  des  obscurités. 

Dans  la  lettre  de  M.  le  baron  de  Vaux 
publiée  dans  nos  colonnes  le  20  septembre 
dernier,  notre  distingué  confrère  écrit  : 
«  La  note  (signée  Pierre  Meller)  est 
exacte  comme  généalogie.  >*  Or  deux  ou 
trois  lignes  plus  loin  il  laisse  entendre 
qu'il  n'est  pas  de  cette  famille. 

De  deux  choses  l'une  :  ou  M.  le  baron 
de  Vaux  n'est  pas  de  la  famille  dont  parle 
M.  Meller  et  alors  comment  peut-il  dire 
que  la  note  de  ce  dernier  est  exacte  ?  — 
ou  il  est  bien  réellement  de  cette  famille 
et  alors  la  note  de  M.  Meller, qui  ne  le  cite 
pas,  n'est  pas  exacte,  car  elle  ne  nous 
renseigne  pas  sur  le  baron  Charles-Mau- 
rice, ne  nous  dit  pas  où  et  quand  il  est  né, 
qui  il  a  épousé  et  quelle  est  sa  postérité. M. 
le  baron  de  Vaux,  je  l'espère,  voudra  bien 
nous  excuser  de  l'ennuyer  ainsi  et  puisque 
très  aimablement  il  a  déjà  rectifié  une  pre- 
mière erreur  de  Y  Intermédiaire,  souhai- 
tons qu'il  veuille  bien,  par  une  dernière 
lettre,  compléter  ces  quelques  renseigne- 
ments. Descend  il  ou  ne  descend-il  pas  de 
M"'  Tallien  ?  De  quelle  à   quelle    époque 


a-t-il écrit  au  Gil-Blas? 


Lucien  A. 


Le  marquis  de  Saint-Mars  (XLV  ; 
XLVI,  50, 134, 186,250,  302).  — En  1786, 
M.  Antoine-Louis  Saint-Mars,  écuyer  de 
Pont  Saint-Mars  (Aisne)  comparaît  dans 
un  acte  de  la  dite  année,  du  s  juin.  — 
Un  intermédiairiste  pourrait-il  donner 
des  renseignements  sur  sa  famille  ?  — 
Même  question  au  sujet  (M  Antoine  de  Saint- 
Mars.^  procureur  au  parlement  de   Dijon, 


qui,  en  1696,  fit  enregistrer  ses  armoi- 
ries :  d'a:(ur,  an  lion  ailé  et  couché  d'or. — 
Le  frère  de  ce  dernier  portait  des  armes 
différentes 

Que  sait-on  sur  cette  famille  et  sa  des- 
cendance? Cam. 

Saint-Mars,  le  gardien  du  mas- 
que de  fer.  Sa  famille  (XLVI,  284).  — 
Dans  Y  Armoriai  général  de  Rietstap,Cam 
trouvera  les  armoiries  des  d'Auvergne  de 
Coudran,  en  Bretagne,  qui  devaient  être 
proches  parents  des  d'Auvergne  de  Saint- 
Mars  ;  elles  sont  :  de  sahle^  à  lacwix  d'ar- 
gent, cantonnée  de  quatre  têtes  de  loup  du 
même,  lampassées  de  gueules.  Le  champ  est 
de  sable  au  lieu  d'azur. 

Il  y  a  des  Saint-Mars  dans  la  Sarthe  et 
dans  la  Vendée  ;  cette  famille  devait  pro- 
bablement tirer  son  nom  de  terre  de  l'une 
ou  de  l'autre  de  ces  localités.       P.  le  J. 

Saulx  Tavannes  (XLVI,  61,  183, 
406.  523).  —  Comment  les  Choiseul  des- 
cendent-ils des  Saulx-Tavannes  ? 

Pourrait-on  nous  indiquer  les  postéri- 
tés : 

1°  D'Armand,  vicomte  Digeon? 

2°  Du  comte  de  Broca  de  la  Nau;(e? 

3"  De  la  comtesse  Greppi  ? 

Noms,  prénoms  et  résidences  actuelles  : 

Des  Choiseul ,\ssus  des  Saulx-Tavannes  ? 

Des  Dioeon,  des  Greppi,  du  prince  et  de 
la  princesse  de  Gonzague-Vescovado  ? 
—  Cam. 

Bsrême  ou  Barrême  (XLVI,  228, 
383).  — Certainement,  François  Barrême 
signait  avec  deux  r  ;  on  peut  le  voir  au  i'*' 
feuillet  des  exemplaires  de  plusieurs  de  ses 
publications. 

Sa  veuve  se  retira  à  Brie-Comte-Robert, 
où  elle  est  morte  au  commencement  d'oc- 
tobre 1710.  11  est  vrai  que  l'acte  d'inhu- 
mation, daté  du  5  octobre,  porte  :  «Jeanne 
Beautheach,  veuve  de  défunt  François  Ba- 
resme.  arithméticien  ordinaire  du  Roy, 
âgée  de  72  ans.  »  Mais  le  curé  de  Brie 
n'avait  pas  la  prétention  de  fixer  l'ortho- 
graphe de  ce  nom,  et  Gabriel  Barrême  si- 
gnait comme  son  père  avec  deux  r. 

Il  semble  même  que  cette  famille  pou- 
vait prétendre  à  quelque  noblesse. Lors  du 
mariage  de  François  avec  Jeanne  Beau- 
theach à  Saint-Germain-l'Auxerrois  de 
Paris,  le  25  avril  1662,  l'époux  est  nom 
mé    et   qualifié     François   de  Barré  me 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  novembre  1902 


7^1 


752 


escuyer,  fils  de  feu  François  de  Barrême, 
escuyer,  juge  de  la  ville  de  Tarascon,  et 
l'épouse  Jeanne  de  Beauthea,  fille  de  Pierre 
de    Beautéa,  écuyer. 

L'Anvonal  de  Provence  donne  aux 
Barrême  un  blason  de  sahic  à  Jeux  trian- 
gles vides,  entrelacés  d'argent  enfermant 
une  violette  d'or. 

Au  xviii'^  siècle  la  particule  avait  dispa- 
ru. —  mais  non  les  deux  r  que  les  descen 
dants  n'abandonnèrent  pas.  T.  L. 

Le  gé:;éral  D:îpuch  (XLVU  4,2, 
590,641). —  Pierre  Morand  Dupuch.cadet 
au  régiment  d'Enghien.  8   août  1758. 

Lieutenant  2S  mai  ij^Ç-  Aide  major  25 
août  1765  Capitaine  23  juin  1773.  Capit. 
de  grenadiers  28  avril  1778.  Major  17  mai 
1789.  Colonel  27  mai  1792.  Maréchal  de 
camp  8  mars  1793.  Suspendu  30  juillet 
1793.  En  retraite  25  messidor  an  3.  Com- 
mandant d'armes  à  Genève  30  juin  1801. 
A  la  retraite  28  avril  1812.  Mort  25  mars 
1822. 

A  épousé    Marie-Angélique     de    Bon- 

naire. 

Le  19  octobre  1792,1e  général  Keller- 
mann  confia  à  Dupuch  le  commandement 
de  la  place  de  Verdun  avec  le  grade  de 
maréchal  de  camp  provisoire. 

Ce  fut  donc  à  partir  de  cette  date  que 
Dupuch  se  gratifia  de  ce  grade, quoiqu'il 
ne  lui  fut  conféré  régulièrement  que  le  8 
mars  1793. 

* 

*  * 

Le  commandant  Favre  en  1811 
(XLVl,  288,  468,  590,  691).  —  Jaaincs- 
Marie  Favre  né  le  31  juillet  à  Civray. 

Capitaine  au  2"  bataillon  de  la  Vienne 
5  septembre  1792  ;  adjoint  à  l'état-major 
du  généial  Duquesnoy  13  octobre  1793  ; 
aide  de  camp  du  général  Rivaud  4  nivôse 
an  VU;  chef  d'escadrons  aide  de  camp 
26  floréal  an    10;   retraité   9    ventôse  an 

n. 

Campagnes  du  Nord  :- 792-3  ;  Vendée 
an  2  ;  Alpes  an  3  ;  Italie  ans  4  et  ç  ;  An- 
gleterre an  6  :  Belgique  an  7.  Réserve 
(Marengo)an  8.  Portugal,  an  9.  Hanovre 
ans  II,  12.  13 

Blessé  d'un  coup  de  baïonnette  au  dé- 
blocus de  Maubeuge,  14  octobre  1793. 
La  cuisse  gauche  traversée  d'une  balle  à 


Marengo.  Cette  dernière  blessure  le  rend 
impropre  au  service. 


*  * 


Du  Bousquet  de  Caubert.émigré. 

(XLVl,  396,  589).  —  Capitaine, rue  Saint- 
Honoré  506, proposé  pour  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur  le  31  décembre  1816, 
a  servi  dans  l'état-major  de  l'armée  autri- 
chienne, a  donné  ainsi  au  Roi  une  preuve 
de  dévouement  absolu  ;  demande  en  con- 
séquence qu'on  lui  donne  la  croix  pour 
laquelle    il   a    été  inscrit  au    11'=    tableau 

n"  37- 

Un  Rat  de  BiBLiofHEauE. 

Maussion  (Etienne-Thomas  de) 
(XLVl,  343,  527;.  —  Il  existe  un  petit- 
fils  du  même,  le  colonel  de  Maussion, 
commandeur  de  la  Légion  d'honneur  (sans 
parenté).  Eiiennc-Thomas  de  Maussion 
reçut  le  titre  de  comte  à  Bar-le-Duc,  en 
18 14,  de  Frédéric-Guillaume,  roi  de 
Prusse  pour  avoir  facilité  et  adouci  les 
rapports  entre  la  population  fort  surexci- 
tée et  les  troupes  alliées.        Maussion. 

Mademoiselle  do  l'Isle   de    Fief 

(XLVl,  345,  537)-  —  En  1895,  j'étais  en 
villégiature  à  Saint-Laurent  (Calvados), au 
hameau  des  Moulins,  dont  les  maisons 
bordent  la  mer.  .'écoutais  les  récits  des 
habitants  ;  dont  un  surtout  me  frappa. 

La  duchesse  de  Berry  était  venue,  di- 
sait-on, lors  des  guerres  de  la  Vendée,  se 
cacher  précisément  dans  la  villa  quej'ha- 
b  tais.  Curieuse  d'éclaircir  ce  fait  resté 
inconnu  de  la  vie  de  la  duchesse,  j*ai 
fait  une  enquête  minutieuse,  et  le  résultat 
fut  la  note  parue  dans  le  n°  de  V Inter- 
médiaire du  30  octobre  1895. 

duelques  réponses  turent  données,  sans 
éclaircir  la  question,  qui  depuis  est  restée 
sans  solution. 

Au  mois  de  septembre  dernier,  les 
journaux  ont  annoncé,  la  mort  à  Nantes 
de  M"^  de  l'Isle  de  Fief,  âgée  de  103  ans, 
qui  avait  accompagné  la  duchesse  de 
Berry  dans  sa  campagne  en  Vendée.  Re- 
prenant la  question,  j'ai  demandé  le 
10  septembre,  si  Mlle  de  l'Isle  était  la 
personne,  venue  avec  la  duchesse  de 
Berry  à  Saint-Laurent. 

Pour  répondre  à  la  note  de  notre  érudit 
collègue    M.  le   capitaine  Paimblant   du 


N»986 


L'INTERMEDIAIRE 


753 


754 


Rouil  les  renseignements  surle  séjour  de  la 
duchesse  m'ont  été  donnés  par  M.  Laine, 
ancien  maire  à  Saint-Laurent,  mort  très 
âgé,  il  y  a  quelques  années,  et  confirmés 
par  M"""  Thorel,  qui  habitait  à  côté  de  la 
chaumière  où  la  duchesse  se  cachait  M"° 
Thorel,  se  rappelait  avoir  vu  la  duchesse 
de  Berry  lorsqu  elle  vint  au  château  de 
Mosles,  qui  se  trouve  à  i6  kilomètres. 

Mme  Furon.  née  au  hameau  des  Mou- 
lins, qu'elle  habite  toujours,  se  rappelle 
fort  bien  avoir  entendu  parler  dans  sa  jeu- 
nesse du  séjour  de  la  duchesse  à  Saint- 
Laurent  sur-Mer. 

Le  pêcheur  Périou  qui  conduisit  la 
duchesse  au  large  fut  récompensé  géné- 
reusement, ses  descendants  sont  encore 
dans  le  village. 

La  chaumière  d'Armand  Beauchet,  qui 
servit  de  refuge  à  la  duchesse,  est  trans- 
formée aujourd'hui,  et  porte  le  nom  de 
«  Villa  Marie  Caroline  ». 

Mme  V.  Vincent. 


Le  comédien  Faure  (XLVI,  508), 
Laurent  Faure  débuta  à  la  Comédie  fran- 
çaise et  fut  reçu  comme  pensionnaire  en 
1809.  Il  était  déjà  connu  à  Paris  où  il 
avait  créé, dix  ans  auparavant,  le  rôle  de 
Paul  dans  les  Ruses  déjouées,  de  Duma- 
niant.  En  1793,  il  y  avait  aussi  un  Faute 
au  Th.  Montansier,  lequel  demeurait  aux 
Invalides, chez  M.  de  la  Pommeraye.  Lau- 
rent Faure  parut  au  théâtre  de  la  Cité  et 
dansa  même  dans  les  pantomimes.  Puis  il 
partit  pour  Amsterdam .  En  1808,  il  re- 
vint à  Paris,  se  présenta  à  LOdéon  puis  à 
la  Comédie  française  où  il  fut  reçu  comme 
pensionnaire.  Il  y  resta  32  ans. 

Voici  ce  qu'en  dit  V Opinion  du  Pat- 
terre  au  moment  de  ses  débuts  (1809- 10)  : 
«  Sa  physionomie  a  de  la  mobilité,  de 
l'expression  ;  sa  gaieté  est  franche,  com- 
municative  ;  ses  gestes  sont  faciles,  mais 
son  organe  est  dur  et  sa  prononciation 
demande  plus  de  soin.  11  possède  beau- 
coup d'habitude  de  la  scène  :  son  emploi 
actuel  comprend  les  seconds  comiques, 
quoique  dans  la  province  il  jouât  les  pre- 
miers. Il  double  Thénard. .    » 

Le  même  ouvrage  lui  consacre  un  long 
article  l'anu'^e  suivante  (181 1).  Nous  en 
citerons  seulement  quelques  passages 
pour  faire  voir  que  cet  artiste  n'était  réelle- 
ment pas  sans   mérites   :  <*  Chaque  jour 


mieux  accueilli  du  public,  qui  favorise 
toujours  le  zèle  et  la  bonne  volonté- 
Faure  peut  prétendre  actuellement  à  des 
succès  véritables  et  s'affermir  dans  la 
place  qu'il  occupe.  S'il  dépendait  de  lui 
d'assouplir  son  organe  naturellement  re- 
belle, d'en  adoucn-  les  intonations  trop  ru- 
des, il  semble  qu'il  lui  manquerait  peu  de 
chose  pour  satisfaire  les  connaisseurs.  Il  a 
de  l'intelligence,  du  feu,  de  l'effronterie, 
de  la  gaieté,  de  l'aplomb,  une  grande  ha- 
bitude delà  scène,  et,  ce  qui  ne  doit  pas 
être  compté  pour  rien,  une  mémoire  à 
toute  épreuve...  » 

Faure  excellait  dans  les  rôles  de  l'Olive 
du  Giondeur ,ds.ns\di  scène  à\.\maître  à  dan.' 
ser  et  faisait  valoir  ses  talents  chorégra- 
phiques. Dans  M.  de  Crac,  il  donnait  une 
physionomie  fort  plaisante  au  gascon  pa- 
rasite, et  se  faisait  applaudir  dans  l'In- 
timé des  Plaideurs. 

On  trouvera  encore  des  articles  sur 
Faure  dans  V  Opinion  du  Parterre  t.  IX,  p. 
130.  et  189.  En  1813,  il  fut  mis  au  maxi- 
mum comme  pensionnaire.  Mais  il  n'ob- 
tint jamais  le  sociétariat.  La  réception  de 
Monrose  le  rélégua  dans  les  utilités.  On 
le  nomma  régisseur. 

Le  samedi  saint,  18  avril  1840,  eut 
lieu  sa  représentation  de  retraite  sur  la 
scène  de  l'Odéon.  On  donna  Baja:(et  avec 
Rachel  et  Beauvallet,  et  Valérie  avec  Re 
gnier,  Volnys,  M""*^'  Mante  et  Plessy.  La 
recette  s'éleva  à  5600  francs. 

«  Faure, conclut  Eug.  Laugier  dans  son 
compte-rendu  des  événements  survenus  à 
la  Comédie  française  (1830  44),  avait  eu 
du  talent,  et  était  encore  une  de  ces  utili- 
tés dont  le  public  ne  tient  pas  compte,  et 
qui  n'en  ont  vraiment  que  plus  de  mérite 
réel.  »  Henri  Lyonnet, 


*  * 


Il  y  a  eu  en  effet  un  acteur  de  ce  nom 
aux  Français,  qui  jouait  les  valets  avec 
succès. 11  avait  débuté  le  7  mai  1809  par  les 
rôles  de  Pasquin  dans  l'Homme  à  bonnes 
fortunes,  et  de  Dubois  dans  les  Fausses 
confidences.  Il  fut,  en  181 3,  un  des  21  pre- 
miers sujets  qui  suivirent  Napoléon  pen- 
dant le  voyage  de  Dresde;  M.  de  Rému- 
sat  l'avait  même  nommé  semainier  per- 
pétuel pour  la  durée  de  ce  voyage,  avec 
ordre  de  ne  donner  aucun  relâche. 

je  trouve  Faure,  pensionnaire  en  re- 
traite, retiré  à   Nemours  en    1840-1843, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


et  c'est  là  probablement    qu'il  finit  ses 
jours. 

J'ai  sous  la  main  cette  lettre  qu'il  adres- 
sait de  Nemours,  le  8  février  1843,  ^ 
Auguste  Dancé,  costumier  en  chef  de  la 
Comédie  française  : 

Mon  cher  Auguste,  j'ai  reçu  votre  lettre  et 
votre  ami.  Soyez  persuadé  que  je  ferai  tout  ce 
qui  dépendra  de  moi  pour  vous  être  agré.ible; 
mais  notre  Nemours  est  le  pays  des  écono- 
mies. Le  luxe  est  très  pauvre.  Pour  mon 
compte  j'ai  à  peu  près  ce  qu'il  me  faut  ;  c'est 
mon  prédécesseur  qui  m*a  vendu  casquette  et 
chapeau  de  paille.  Sur  365  jours  de  l'année, 
je  suis  350  jours  en  habit  et  sabots  de  jardi- 
nier ;  voilà  ma  vie. 

Je  vous  prie  d'avoir  la  complaisance  de 
remettre  vous-même  le  petit  mot  ci-joint  à 
mon  bien  bon  ami  Régnier.  Mes  amitiés  à 
mon  bon  Marquet,  à  M.  Dupont  et  en  géné- 
ral k  tous  les  employés  qui  étaient  sous  mes 
ordres,  que  j'aimais  et  estimais  beaucoup,  — 
comme  je  suis  certain  qu'ils  étaient  de  même 
poui  moi. 

Croyez  moi  tout  à  vous  d'amitié. 

T.  G.  Faure. 

Eardou  (XLVI,  453).  —  Bardou  aîné 
(Noël-Edouard)  qui  a  tenu  les  i''^  rôles 
de  comédie-vaudeville  et  de  drame  au 
Vaudeville  etaux  Variétés  de  1835  à  1850, 
était  né  en  1808.  En  1826  (octobre),  il 
jouait  à  Bayeux.  Dans  une  vente  d'auto- 
graphes d'acteurs  faite  à  Paris,  le  2  mars 
1854,  par  le  libraire  Lefebvre.  il  y  avait 
deux  lettres  de  Bardou,  aîné  et  18  por- 
traits, charges,  costumes,  etc. 

Son  frère  César,  également  acteur  des 
Variétés  en  1847,  avait  dirigé  le  théâtre 
de  Lille  en  1844. 

Les  autres  Bardou  mentionnés  par  M. 
Lyonnet  pourraient  bien  être  les  fils  de 
l'un  des  deux  premiers. 

La  famille  de  Baudelaire  (XLVI, 
567)- 

Le  poète,  qui  a  donné,  dans  son  œuvre, 
une  si  large  place  h  la  vie  des  grandes  villes, 
était  le  petit-fils  d'un  paysan  champenois. 

Une  copie  de  nombreux  papiers  de  famille, 
que  j'ai  été  admis  à  consulter,  m'a  fait  décou- 
vrir les  origines,  jusqu'à  ce  jour  inconnues, 
de  ses  ancêtres.  Ils  habitaient,  sous  le  règne 
de  Louis  XV,  la  commune  de  la  Neuville-au- 
I  ont  (canton  de  Sainte-Menehould,  départe- 
ment de  la  Marne). 

Les  registres  de  la  paroisse  de  ce  bourg, 
dont  la  population  excédait,  à  cette  époque,  le 
chiffre  de  quinze  cents  habitants,  m'ont  per- 


756 


20  novembre  1902, 


mis  de  remonter  jusqu'aux  grands-parents  du 
poète. 

D'après  un  extrait  de  leur  acte  de  mariage, 
Marie-Charlotte  Dieu,  née  le  23  mai  17 17,  à 
la  Neuville-au-Pont,  épousa,  en  secondes 
noces,  le  lo  février  1758,  Claude  Beaudelaire 
(sic),  domicilié  dans  la  même  commune. 

Charles  Baudelaire.  Œuvres  posthumes 
et  correspondances  inédites,  précédées 
d'une  étude  biographique,  par  Eugène 
Crépet. Paris, Quantin,  1887,  in-S»,  p.   ix. 

P.  C.  C.       P.    DUFAY. 

Talma  (XLl  ;  XLll  ;  XLIIl).—  «  Qyand 
Talma  eut  rendu  le  dernier  soupir,  dit 
Jal,  M.  Biet,  son  médecin,  fit  appeler  M. 
Robert  Fleury  pour  faire  le  portrait  de 
l'artiste  éminent  que  n'avait  pu  sauver  la 
médecine.  M,  Fleury  fit  un  dessin  de  la 
scène  qu'il  avait  sous  les  yeux  et  tra- 
duisit plus  tard  cette  esquisse  en  un  ta 
bleau,qui  appartint  à  son  beau-frère,  M. 
le  docteur  Pétros.  v> 

Les  personnages  de  ce  tableau  sont, 
avec  Talma  étendu  sur  son  lit,  M.  A.-V. 
Arnault,  l'auteur  de  {Marins  et  de  Germa- 
nicus,  M.  Jouy,  l'auteur  de  Syîla,  M. 
Beti,  M.  Bréchet,  qui  fit  l'autopsie  et,  si 
je  m"en  souviens  bien,  une  femm>:  et  un 
enfant.  M.  Fleury  répéta  son  tableau  et 
offrit  cet  ouvrage  à  la  Comédie  française . 
L'original  avait  été  exposé  au  Salon  de 
1827.  Nauroy. 

Robert  Schamann  (XLVI,  620).  — 
Voici  la  bibliographie  française  de  Schu- 
mann  :  Ecrits  de  Robert  Schiimaim  sur  la 
musique  et  les  musiciens^  traduits  par  Henri 
de  Curzon  (Paris.  Fischbacher,  2  vol.  in- 
12,  1894-98)  ;  —  Robert  Schiimann,  avec 
les  conseils  aux  jeunes  musjciens,pzr  Aymar 
de  Nessiry  (id.,  id  .  in- 12.  1900)  ;  Les 
Mendelssohn-Bartholdy  et  Robert  Schu- 
niann,  par  Ernest  David  (Calmann-Lévy, 
1886,  in -12)  ;  Autour  dune  sonate.  Etude 
sur  Robert  Schumann.  par  Jean  Hubert 
(Fischbacher,  1898,  in-8)  ;  Un  successeur 
de  Beethoven,  Etude  sur  Robert  Schumann, 
par  Léonce  IVlesnard  (Durand  et  Schœne- 
werk,  1876,  in-8)  Plus  une  étude  très 
substantielle  du  baron  Ernouf:  Robert 
Schumann,  sa  vie  et  ses  œuvres,  parue 
dans  la  Revue  contemporaine  du  31  janvier 
1864  et  réunie  depuis,  avec  plusieurs  au- 
tres notices  musicales,  dans  un  volume 
publié  à   la  Librairie  académique   Didier 


N-  986. 


L'INTERMÉDIAIRE 


757 


(Perrin),  et  dont  je  ne  me  rappelle  pas  le 
titre. 

Quant  au  meilleur  ouvrage  allemand 
publié  sur  Schumann.  c'est  celui  de  J. 
Wasielewski  :  Robert  Schumann  s  Biogra- 
phie (1858).  dont  la  troisième  édition  a 
paru  en  1880.  Le  même  écrivain  a  donné 
un  volume  intitulé  Srhuiihifinia  (18S4).  11 
existe  deux  autres  biographies  importantes 
de  Schumann,  l'une  de  M.Auguste  Reiss- 
mann  (1865),  dont  la  3' édition  a  paru 
en  1879,  l'autre  de  M.  Hugo  Riemann 
(1887).  Enfin  la  veuve  du  compositeur, 
M'"^  Clara  Schumann,  a  publié  elle-même 
un  livre  intitulé  Robert  Schumatins  Jugend- 
brie/e  (iSS^).  Arthur  Pougin. 


758 


*  * 


Les  ouvrages  allemands  sur  Schumann 
sont  nombreux.  Voici  les  principaux  : 
Sein  Lehen  iind  sein,:  IVerke  par  Reissmann 
(Berlin  1865.  Guttentag),  ^me  biographie 
par  Waschwuski,  (Dresde, Kintze,  1858  et 
Leipsiz  1887,  Mtisikcr-Biographien.  Schii- 
mann  par  Battia  (Reklam  à  Le'\pz\g).Sain- 
mlung  musikalischer  Vortiagc  fascicules 
4,  13,  37,  38,  (Leipzig.  Breitkopf  et 
Hartel,  Robert  Schumanns  Paradies  und 
Péri  par  le  D'"  Graf  Laurencin.  (Leipzig 
Matthes  1859)  et  les  Œuvres  complètes  de 
R.  Schumann,  3  volumes  de  la  collection 
Reklam  à  0.25  c.  La  correspondance  {2  vol. 
in-8°  Breitkopf  et  Hartel). 

M.D-C. 

Le  Saint  Suairo  de  Tarin  (XLV  ; 
XLVl,  84.369).  —  Depuis  1898,1a  question 
de  l'authenticité  du  Saint-Suaire  ou  Lin- 
ceul du  Christ,  vénéré  actuellement  à 
Turin,  a  passionné  la  presse,  non  seule 
ment  en  France,  mais  même  dans  les 
deux  mondes.  Les  colonnes  de  Ylntermc- 
diaire  nous  en  fournissent  la  preuve.  Les 
adversaires  l'attaquaient  au  nom  de  la  cri- 
tique historique  ;  ses  partisans  la  défen- 
daient au  nom  de  l'archéologie  et  de  la 
science  physique  La  solution  définitive  de 
ce    problème    paraissait  impossible. 

Dom  Chamard,  prieur  de  l'abbaye  de 
Saint  Martin  de  Ligugé,  dans  son  Etude 
critiquent  historique  parue  chez  Oudin, 
avec  un  sens  critique  remarquable  et  une 
profonde  érudition, est  parvenu,  croyons- 
nous,  à  découvrir  la  vérité  qui  se  dérobait 
sous  une  difficulté  qui  semblait  inextrica- 
ble 11  répond  d'abord, par  une  exposition 
simple  et   lumineuse,  à    Lobjection  tirée 


du  silence  des  Evangélistes  et  des  Pères 
de  l'Eglise,  puis  abordant  de  front  la 
question  du  linceul  du  Christ,  il  en  ra- 
conte l'histoire,  depuis  son  invention  au 
vn'  siècle  jusqu'à  sa  disparition  du  trésor 
impérial  de  Constantinople  en  1204. 

Le  savant  bénédictin  confirme  ensuite, 
par  des  données  historiques  qui  paraissent 
incontestables,la  tradition  de  l'église  de 
Besançon,  d'après  laquelle  cette  insigne 
relique  aurait  été  envoyée  de  Constanti- 
nople par  Othon  de  la  Roche,  l'un  des 
principaux  chefs  bourguignons  de  la  Croi- 
sade de  1203.  Dérobée  au  trésor  de 
l'église  métropolitaine  de  Besançon  pen- 
dant l'incendie  qui  détruisit  les  reliques 
de  cette  basilique  en  1349,  elle  reparut 
sous  un  faux  nom.  en  1357,  dans  la  collé- 
giale de  Lirey,  en  Champagne,  fondée 
quatre  ans  auparavant  par  Geoffroy  de 
Charny. 

L'auteur  de  ce  larcin  est  Geoffroy  de 
Charny  lui-même  ou  peut-être  plus  pro- 
bablement sa  femme,  Jeanne  de  Vergy, 
issue  de  la  puissante  famille  de  ce  nom. 
Pour  mieux  cacher  leur  jeu,  les  Charny 
avaient  restitué  à  l'église  de  Besançon 
une  copie,  aussi  fidèle  qu'il  était  possible 
de  le  faire  à  cette  époque, de  l'original  dé- 
robé. Mais  la  référence  équivoque  qu'ils 
produisaient  sur  l'origine  de  la  relique 
proposée  par  eux  à  la  vénération  des 
fidèles,  provoqua  une  opposition  persis- 
tante de  la  part  de  l'autorité  ecclésiasti- 
que, jusqu'au  jour  où,  sous  la  protection 
des  ducs  de  Savoie,  cette  opposition  se 
changea  en  vénération  incontestée 

Cette  histoire  si  simple  du  Saint-Suaire 
de  Turin  résulte  non  seulement  des  faits 
historiques,  mais  de  la  constatation  scien- 
tifique et  esthétique  faite  par  M.  Paul 
Vignon,  qui  démontre  que  le  Suaire  de 
Turin  est  le  prototype  de  celui  qui  a  été 
honoré  à  Besançon  de  13^7  à  1794.  Si  le 
nouveau  suaire  de  Besançon  n'était 
qu'une  copie  de  celui  de  Lirey,  à  Turin, 
nous  sommes  donc  en  présence  de  l'an- 
cien Suaire  vénéré  à  Jérusalem  et  à  Cons- 
tantinople du  vil*  au  xiii'  siècle.  Toutes 
les  difficultés  historiques  alléguées  jus- 
qu'ici à  rencontre  de  cette  insigne  relique, 
s'évanouissent  dès  lors  complètement. 
Nous  possédons  en  faveur  de  son  authen- 
ticité une  tradition  historique  d'une  auto- 
rité respectable  et  tout  au    moins  égale  à 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  novembre  1903, 


759 


760 


celle  qui  nous  permet  de  vénérer  la  sainte 
couronne  d'épines. 

De  plus,  la  science  moderne  est  venue 
nous  offrir  une  démonstration  nouvelle 
et  inattendue,  La  photographie  a  prouvé 
que  l'image  reproduite  sur  le  linceul  n'est 
point  une  œuvre  picturale,  mais  une  im- 
pression provenant,  sinon  du  contact 
immédiat  du  corps  meurtri  et  ensanglanté 
du  Sauveur,  du  moins  d'une  émanation 
mystérieuse  des  vapeurs  causées  par  sa 
douloureuse  passion  et  des  mat  ères  qui 
ont  servi  à  son  ensevelissement. 

Telle  est, en  substance, la  thèse  dévelop- 
pée avec  autant  de  talent  que  de  force  et 
de  modération  parle  R.  P.  Dom  Chamard. 

La  cause  de  l'authenticité  du  suaire  de 
Turin,  présentée  ainsi  sous  un  jour  tout 
nouveau, donne  une  juste  satisfaction  à  la 
critique  historique  et  à  la  science  physico- 
chimique :  en  sorte  que,  pour  tout  esprit 
impartial,  elle  sera  considérée  comme  dé- 
finitivement jugée. 

Un   partisan  de  la  vérité  HlSTORiaUE. 

Nouveaux  catholiques  (XLV).  — 
Ce  nom  a  été  donné  aux  protestants  qui, 
au  cours  des  guerres  de  religion,  se  sont 
convertis  au  catholicisme  pour  en  finir  avec 
les  persécutions.  Ils  ont  été  vraisemblable- 
ment soumis  à  de  nouvelles  taxes. 

D'après  l'énoncé  de  la  question,  le  livre 
de  raison  dont  il  est  ici  parlé, devait  appar- 
tenir à  un   de  ces  nouveaux  catholiques. 

Au  surplus,  on  trouvera  quelques  indi- 
cations plus  précises  dans  les  mss.de  la  B. 
N.  Ane.  petits  fonds  fr.  collection  Nie. 
Delamare.  Dossier  2i62->,.  Nouveaux  catho- 
liques (1671-1747).  On  remarque:  les 
noms  de  ceux  ou  de  celles  qui  ont  fait 
abjuration  au  pays  d'Aunis,  '680-1683; 
—  Etat  des  pauvres  Nouveaux  convertis 
du  faubourg  Saint-Marcel,  1685  ;  —  Dé- 
claration du  Roi  en  faveur  d'orfèvres  ^NOU- 
veaux  convertis.  1686.  —  Lettres  de  plu- 
sieurs religieuses  des  Nouvelles  Catholi- 
ques. -  Lettre  à  MM. les  Nouveaux  Réunis 
à  la  Religion  catholique, par  le  s'  Cotherel, 
ministre  converti,  in-4°  (impr.). 

Ces  documents  devaient  tout  aussi  bien 
s'adresser  aux  Nouveaux  catholiques 
d'Uzès.  ViEujEU. 

Le  monument  de  Castillon  (XLVI, 
454,  595,  648).  —  Le  maréchal  de  Lohéac 
et  Jacques  de  Chabannes,  signalés  par  le 


collaborateur  Pierre  Meller,  parmi  les  ca- 
pitaines de  France,  vainqueurs  de  l'An- 
glais, à  Castillon,  assistaient  déjà  à  la  fa- 
meuse bataille  de  Formigny  :  Orléans, 
Reims,  Formigny,  Castillon,  \ictorieuses 
étapes  de  la  revanche, après  les  revers  de  la 
Guerre  de  Centans  ! 

Formigny  (Calvados)  verra  s'élever, l'an 
prochain, le  beau  monument  commémora- 
tif  delà  délivrance  de  la  Normandie,  par  le 
sculpteur  normand  Le  Duc.  Cette  érection 
sera  due  aux  efforts  delà  Société  des  Scien- 
ces, Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux,  qui  a 
fait  appel  au  patriotisme  reconnaissant,  en 
vue  d'une  commémoration,  digne  des 
vaillances  de  1450. 

Au-dessus  du  socle,  agrémenté  du  bas 
relief  de  la  bataille,  le  motif,  déjà  achevé, 
s'élève,  couronné  par  une  France  triom- 
phante :  c'est  le  connétable  de  Riche- 
mont,  remettant  à  son  neveu,  le  comte 
de  Clermont,  qu'il  a  vu  si  bien  «  beso- 
gner >-  et  qu'il  vient  d'armer  chevalier, 
l'honneur  de  garder  le  champ  de  lutte. 

La  victoire  des  français  à  Castillon 
(14153),  mit  fin  à  l'occupation  anglaise. 

«  Leurs  défaites  abattirent  tellement  la 
force  des  Anglais, en  donnant  le  repos  à  la 
France  que,  depuis,  aucun  d'eux  n'osa  re- 
paraître sur  son  territoire  ;  ils  furent  telle- 
ment épuisés  par  cette  guerre,  tellement 
ruinés  de  fond  en  comble,  que  toute  leur 
jeunesse  fut  détruite  et  qu'il  ne  resta  plus 
un  homme  pour  guerroyer.  »  {Rob.  Ccna- 
lis,  i^^^). 

A  Formigny,    le  groupe    sculptural  de 

Le  Duc  remplacera  la  borne  commémora- 

tive,  prématurément  effritée  parle  temps, 

qu'Arcisse  de    Caumont  érigea    en   1834, 

avec  l'inscription  : 

Ici  fut  livrée 

la  bataille  de  Formigny, 

le  75  avril  I^')0 

sous  le  règne 

de  Charles  Vil. 

Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 

♦ 
♦  * 

M.  C.  de  S'-M.  trouverais  d.'tails  les 
plus  complets  sur  la  bataille;  de  Castil- 
lon dans  l'Histoire  de  la  Maison  de  Cha- 
bannes,  par  le  comte  Henri  de  Chabannes, 
avec  l'indication  de  toutes  les  sources  où 
l'on  a  puisé  pour  en  faire  le  récit. 

j'y  trouve  en  note  ce  qui  suit, à  propos 
du  monument  de  Castillon  : 


N'  986. 


L'INTERMEDIAIRE 


761 


76a 


Le  2  septembre  1888  avait  lieu  à  Cas- 
tillon  l'inauguration  d'un  monument  com- 
mémoratif  de  la  bataille  du  17  juillet  1453: 
ce  monument  se  compose  d'un  obélisque 
sur  lequel  est  sculptée  une  épée,  la  pointe 
en  l'air,  et  sur  le  piédestal  des  inscriptions 
commémoratives  donnant  comme  com- 
mandants de  l'armée  française  y^i-7«  Bureau, 
trésorier  de  France,  gr,itid -maître  d'artille- 
rie et  le  comte  de  Peiithièvre,  chef  des  com- 
pagnies d'ordonnance. 

Six  jours  après,  le  8  septembre  1888, 
par  une  lettre  datée  du  château  de  Mo- 
rainville,  et  insérée  dans  le  n"  de  la  Ga- 
:(elte  de  France  du  mardi  1 1  septembre, 
le  marquis  de  Beaucourt,  président  de  la 
Société  bibliographique  et  auteur  du  re- 
marquable ouvrage  sur  Charles  VII,  rec- 
tifiait cette  grosse  erreur  : 

CLuant  à  la  seconde  inscription,  dit-il, 
(celle  citée  ci-dessus)  elle  contient  presque 
autant  d'erreurs  que  de  mots.  On  connaît 
à  merveille   les  détails  de  la  bataille. 

Le  chroniqueur  officiel  Jean  Chartier,  le 
héraut  d'armes  Berry,  Mathieu  d'Escouchy, 
pour  ne  citer  que  les  principaux,  ont  laissé 
des  relations  qui  sontdans  toutesles  mains: 
on  possède  une  lettre  en  date  du  i9juillet, 
deux  jours  ..près  la  bataille,  qui  raconte  les 
faits,  et  j'ai  sous  les  yeux  une  relation  iné- 
dite de  Charles  VII,  adressée  à  la  ville  de 
Lyon,  que  je  me  propose  de  publier.  Or, 
il  estavéré  que,à  proprement  parler, l'armée 
n'avait  point  de  chef.  En  l'absence  du 
comte  de  Clermont,  gendre  du  roi, nommé 
par  lui  lieutenant  général  qui  était  à  la  tête 
du  corps  d'armée,  destiné  à  opérer  dans  le 
Médoc,  les  capitaines  les  plus  notables 
étaient  les  maréchaux  de  Lohéac  et  de 
Jaloignes  (il  n'est  même  pas  certain  que 
celui-ci  fût  présent  lors  de  la  bataille)  l'a- 
miral de  Bueil,  le  grand  maître  de  France, 
Jacques  de  Chabannes.  Quant  à  Jean  Bu- 
reau, il  dirigeait  l'artilleiie  de  concert  avec 
son  frère  Gaspard  qui  seul  portait  le  titre 
de  maître  de  l'artillerie. 

M.  de  Beaucourt  ajoute  qu'il  y  eut  une 
vive  contestation  entre  l'amiral  de  Bueil 
et  Jacques  de  Chabannes  chacun  s'altri- 
buant  l'honneur  de  la  journée. 

Jacques  de  Chabannes  envoya  au  roi  la 
gorgerette  ou  hausse-col  de  Talbot.  Ce 
fut  le  frère  de  Jacques,  Antoine,  comte  de 
Dammartin,  qui  présenta  à  Charles  VII 
cette  partie  de  l'armure  de  Talbot.  Jac- 
ques garda  en  sa  possession  l'épée  du  cé- 
lèbre chef  anglais,  et,  après  sa  mort,  elle 
fut  envoyée  à  son  château  de   Madic  où 


elle  resta  suspendue  au-dessus  de  la  porte 
d'entrée  jusqu'à  la  Révolution. 

(Voir  le  Récit  de  la  bataille  de  Castillan^ 
pages  153,  i'54,  15^,  156,  içy.etc.Tome 
i"  de  y  Histoire,  petit  in  4",  de  la  maison 
(Je  Chabannes).  T, 

P.  S.  Comme  l'ouvrage  en  question, qui 
comprend  9  volumes,  n'a  été  tiré  qu'à  72 
exemplaires  et  que  je  possède  l'un  de  ces 
exemplaires,  je  me  mets  très  volontiers  à 
la  disposition  de  M.  C.  de  S'-M.  s'il  désire 
de  plus  amples  détails  que  je  pourrais  lui 
adresser  directement. 

Les  violations  du  sooret  des  let- 
tres et  la  Gabiaet  no  r  (T.  G,  150; 
XLII  ,  XLIV;  XLV)  —  Voici  enfin  un  do- 
cument certain  et  authentique  sur  le  cabi- 
net noir  :  Thibaudeau  député  de  la  Vienne, 
dit  dans  ses  mémoires, tome  II  p.  195  :  6 
Vendémiaire  an  III,  Instructions  sur  la  ma- 
nière d'ouvrir  lei  lettres  (le  la  poste  adres- 
sées aux  personnes  suspectes. 

Extrait  d'un  ouvrage  intitulé  :  Mes 
souvenirs  sur  la  révolution  dans  h  dépar- 
tement de  la  Vienne,  par  Thibaudeau 
publié  par  Th.  Ducroq,  in-8°.  Poitiers, 
imprimerie  Biais  1895. 

B.  DE  ROLLIÈRE. 

Descendanos   du  duc  do   Berry 

(XXXIX  ;XLV1, 351.  4S7,  S31.  598.  651). 
—  i°M  le  vicomte  de  Reiset,  si  docu- 
menté sur  la  Restauration, veut  il  me  per- 
mettre de  maintenir  ce  que  j'ai  dit  ?  Dans 
y  Intermédiaire  du  30  septembre,  je  lui 
faisais  observer  qu'il  donnait  un  seul  en- 
fant à  Virginie  Oreille,  alor  ■  que  M.  Nau- 
roy  lui  en  donnait  deux.  J'entendais, natu- 
rellement, les  enfants  qu'elle  eut  du  duc 
de  Berry  car  son  mariage  avec  M.  Tou- 
chard  sort  de  la  question.  Or,  dans  ses 
articles  du  Gaulois  An  31  août  et  du  7 
septembre,  M.  de  Reiset  ne  parle  que 
d'wn  fils  du  duc  et  de  Virginie,  nommé 
Charles  Oreille  et  que  Louis  XVIII  aurait 
anobli  sous  le  nom  de  chevalier  de  Car- 
rière, en  1820,  De  son  côté,  M.  Nauroy, 
dans  le  Curieux  de ']\\\x\  1886, constate  que 
Virginie  a  eu  de  son  noble  amant  deux 
fils  : 

!•  Charles-Louis-Auguste  Oreille,  né  à 
Paris  le  4  mars  181  5  ; 

2»  Ferdinand,  né  à  Paris  le  10  octobre 
1820.  11  donne  même,  dans  le  Curieux  de 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


763 


764 


20  novembre   1902 


juillet,  l'acte  de  naissance  de  ce  dernier. 
Ces  frères  entrèrent  dans  l'armée  autri- 
chienne, puis  \c  second  prit  du  service  en 
France  où  il  devint  capitaine  de  cavalerie 
et  fut  retraité  le  10  mars  i8b6.  L'aîné  est 
mort  à  Passy  en  1858  et  son  acte  de  dé 
ces, cité  par  M.  Nauroy.le  nomme  simple- 
mcTit  Ch  -L-A.  Oreille 

D'où  provient  ce  titre  de  chevalier  de 
Carrière,  avancé  par  M.  le  vicomte  de 
Reiset  ?  Je  l'ignore  !  Nulle  mention  n'en 
est  faite  sous  la  Restauration  dans  les  ou- 
vrages d'anoblissement.  11  y  avait  bien  un 
sous-préfet  de  Carcassonne  portant  ce 
nom,  mais  c'était  en  1815.  Pourtant 
M.  Nauroy  produit  l'acte  de  mariage,  en 
date  du  16  septembre  1876,  du  petit-fils 
de  Virginie  dans  lequel  il  est  appelé  Casi- 
mir Oreille  de  Carrière,  artiste  lyrique, 
fils  de  Charles-Louis-Auguste  Oreille  de 
Carrière  A  quelle  époque  et  comment 
est  arrivée  cette  addition  de  nom  ?  M.  de 
Reiset  pourra  peut-être  le  découvrir. 

3°  —  Notre  collègue,  M.  Angest,  a 
donné,  dans  V Intermédiaire  du  20' août, 
un  extrait  généalogique  concernant  John 
et  William  Freeman.  Ce  dernier  se  serait 
marié  à  Nice  le  14  novembre  1898  ;  or  on 
ne  trouve  rien  à  ce  sujet  à  l'état  civil  de 
ladite  ville  L'acte  de  mariage  n'a-t-il  été 
passé  que  devant  un  consul  ?  Quant  à 
John  Freeman,  je  serais  heureux  de  sa- 
voir la  date  et  le  lieu  de  sa  mort.  M.  An- 
gest aurait-il  l'obligeance,  si  possible,  de 
me  renseigner? 

3°  —  Je  remercie  M.  Albert  Renard  de 
sa  dernière  communication.  Je  connais  le 
livre  de  l'abbé  Dupuy,  mais  je  le  trouve 
bien  peu  documenté  sur  la  question  Berry- 
Brown,  en  comparaison  de  l'ouvrage  de 
M.  Nauroy.  La  Résie. 


M.  Grave,  qui  a  pris  une  si  large  part 
dans  ce  débat,  résume  ce  qui  a  été  écrit 
très  nettement.  Sa  brochure  est  intitulée  : 
Georges  Brown^  l avant-dernier  Bourbon, 
Imprimerie  du  Petit  Maniais,  Mantes. 


*  » 


Le  dossier  de  Virginie  Oreille  (et  non 
Oreiller)  article  publié  dans  le  Carnet  his- 
torique et    littéraire j  octobre    1902,  page 

131. 


Complices  de  l'attentalduprince 

Louis-Napoléon  à  Strasbourg(XLVL 
15,  150,  261,  377.  422,  537,  653,  696). 
Les  biens  de  la  famille  d'Orléans.  Je  suis 
complètement  d'accord  avec  M  le  mar- 
quis de  Chauvelin  sur  le  principe  que 
les  domaines  apanagers  font  retour,  de 
droit,  à  la  couronne,  en  cas  d'accession  à 
la  couronne.  Mais  il  s'agit  de  préciser 
quels  étaient  les  biens  de  Louis-Philippe 
qui  provenaient  d'apanages  et  ceux  qui 
avaient  une  autre  origine. 

Le  principeprécité (Voir Dalloz. Domaine 
apanager)  a  d'ailleurs  été  appliqué  par 
l'art.  2  de  la  loi  du  2  mars  1832  qui  a 
compris  dans  la  dotation  de  la  couronne 
les  biens  de  toute  nature  composant  l'a- 
panage d'Orléans. 

Ces  biens  comprenaient  notamment  le 
Palais-Royal,  mais  des  maisons  achetées 
ou  des  bâtiments  construits  depuis  1814 
y  avaient  été  réunis  et  formaient  un  en- 
semble en  quelque  sorte  indivisible.  De  là 
la  nécessité  d'un  règlement  prévu  par 
l'art.  4  de  la  loi  précitée,  règlement  qui 
n'a  été  effectué  que  partiellement. 

En  ce  qui  concerne  Chambord,  le  Do- 
maine en  avait  revendiqué  la  propriété 
sous  Louis-Philippe  parce  qu'il  avait  été 
acheté  par  une  souscription  publique  pour 
l'olïrir  à  titre  d'apanage  au  duc  de  Bor- 
deaux et  que  la  donation  en  avait  été 
acceptée  à  ce  titre  par  Charles  X,  La  Cour 
de  cassation  donna  tort  au  Domaine, 
attendu  que  la  législation  apanagère  ne 
s'appliquait  qu'aux  apanages  constitués 
par  le  souverain  avec  des  biens  de  l'E- 
tat. 

Les  seuls  apanages  constitués  par  les 
Bourbons  le  furent  en  faveur  de  Gaston, 
duc  d'Orléans,  frère  de  Louis  XIII,  de 
Philippe,  duc  d'Orléans,  frère  de  Louis 
XIV,  de  Charles,  duc  de  Berry ,  petit-fils  de 
Louis  XIV  et  des  comtes  de  Provence  et 
d'Artois,  depuis  Louis  XVIII  et  Char- 
les X. 

Le  duc  du  Maine  et  le  comte  de  Tou- 
louse n'ont  jamais  reçu  d'apanages.  Leur 
fortune,  comme  le  domaine  privé  des 
d'Orléans,  provenait  en  majeure  partie, 
ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit,  de  la  Grande 
Mademoiselle. 

Il  est  donc  essentiel  de  séparer  nette- 
ment la  question  des  apanages  de  celle 
de  la  transmission  de  la  fortune  privée  de 
Louis-Philippe  qui  était  soumise  au  droit 


N'jSo 


L'INTERMÉDIAIRE 


765 


766 


discours  politiques  de  Manoel  Severim 
commun,  comme  l'a  constaté  la  loi  du  2 
mars  1832. 

J'espère  que  ces  quelques  indications 
permettront  de  clore  la  question  spéciale 
soulevée. 11  est  facile  de  les  compléter  par 
les  renseignements  détaillés  fournis  par 
l'article  précité  de  Dalloz,  par  celui  de 
M.  de  Bray,  dans  le  «Dictionnaire  des 
finances  »,  sur  les  biens  des  d'Orléans,  et 
par  l'ouvrage  de  M.  Gautier  sur  la  liste 
civile,  A.  E. 

Les  premiers  occupants  de  la 
butte  Montmartre  (XLVl,  231).  — 
M.  Eugène  Lesenne,  vice-président  de  la 
«Société  le  vieux  Montmartre  »qui  a  bien 
voulu  faire  des  recherches,  nous  adresse 
la  lettre  suivante: 

Marly-le-Roi  (S.-et-O.) 
23  septembre  1902. 
Mon  cher  collègue, 

J«  viens  vous  soumettre  le  résultat  des  recher- 
ches auxquelles  je  me  suis  livré  pour  essayer 
de  résoudre  le  problème  montmartrois  que 
pose  V Intermédiaire,  et  sur  lequel  vous  avez 
appelé  mes  faibles  lumières. 

Après  avoir  vainement  compulsé  les  his- 
toires et  écrits  spéciaux,  annuaires,  journaux, 
je  suis  allé  aux  Archives  de  la  Seine,  où  notre 
ami  et  collègue  Lazard  m'a  obligeamment 
communiqué  les  papiers  de  la  collection  des 
frères  Lazare,  et  voici  ce  que  j'ai  trouvé  au 
tome   VI,  page  ou  numéro  1314  : 

«  En  1842,  M.  Adolphe  Dufour,  ancien  pro- 
priétaire de  la  Compagnie  des  Eaux  de  la 
Seine  (rive  droite),  de  concert  avec  MM.  Ser- 
gent et  Houllier,  mit  en  exploitation  la  car- 
rière Houllier  qui  s'étendait  de  la  rue  d'Orsel 
au  Calvaire  de  Montmartre,  et  joignait  le 
terrain  qui  appartenait  alors  à  M.  Lambin  et 
qui  appartient  aujourd'hui  à  la  ville  de  Paris. 

«  Le  marché,  la. place  Saint-Pierre,  le  jardin 
public  et  le  coteau  devant  l'église  du  Sacré- 
Cœur  se  trouvent  situés  sur  cet  emplace- 
ment. » 

Ce  26  novembre  78. 

Le  pharmacien  audacieux  n'était  ni  M, 
Dufour,  ni  M.  Houllier.  Serait-ce  M.  Sergent? 
Un  des  descendants  de  ce  dernier  est  actuelle- 
ment chef  du  2"  bureau  à  l'hôtel  de  ville  de 
Paris. 

E.  Lesenne. 

La  garde  nationale  du  VI*  arron- 
dissement pendant  le  siège  (XLV; 
XLVI ,  599)  —  La  République,  de  la 
manière  la  plus  aimable,  ce  dont  lui  nous 
«xprimons  notre  plus  vive  gratitude,  dit 


qu'il  serait  à  souhaiter  de  faire  pour  tous 
les  bataillons  de  la  Garde  nationale,  la 
petite  enquête  qui  a  été  faite  en  nos  co- 
lonnes, pour  celui  du  VI*  arrondissement. 

Il  serait  à  souhaiter,  dit  notre  excellent  con- 
frère, que  V Intermédiaire  fît,  pour  tous  les 
bataillons  de  !a  Garde  nationale,  les  mêmes 
recherches  qu'il  a  faites  pour  le  19e.  Car  on 
trouverait  dans  chacun  d'eux,  sous  forme  de 
groupement  homoj,ène,  la  synthèse  et  comme 
la  quintessence  de  chacun  des  quartiers  de 
Paris. 

Si,  dans  cette  grandiose  épopée  du  siège  de 
Paris,  la  Garde  nationale  n'a  qu'une  page 
vraiment  glorieuse  (mais  qui  peut  suffire  à 
son  juste  orgueil,  car  elle  est  tachée  de  son 
sang  le  plus  pur  :  Buzenval).  ce  ne  fut  point 
de  sa  faute.  Combien  de  Regnault  n'y  avait-il 
pas  parmi  ces  soldats  de  hasard,  mais  brûlés 
du  plus  ardent  patriotisme,  animés  du  plus 
noble  esprit  de  sacrifi'ie,  qui  souhaitaient  de 
toute  leur  âme  1'  «  occasion  »  sanglante  et 
qui  se  désespéraient  qu'on  ne  voulût  pas  la 
leur  offrir?  C'est  faire  oeuvre  de  justice  que  de 
les  tirer  de  l'ombre.  Et  il  faut  espérer  que 
V Intermédiaire  des  chercheurs  ne  s'arrêtera 
pas  en  si  bon  chemin. 


Corporation  ou  principauté  co- 
mique (XLVl,  621).  —  Le  premier  des 
registres  paroissiaux  de  Challaux  (près 
Montlieu,  Charente-Inférieure),  qui  re- 
monte à  1625,  contient  cette  mention, 
d'une  écriture  autre  et  plus  ancienne  que 
celle  du  curé  : 

Extast  de  la  confrérie  de  Saint  Vinsant 
de  Challaux  pour  l'an  mil  six  cens  neuf. 

Premièrement  a  esté  mis  pour  la  Roiaulté 
des  confrères  de  ladite  confrairie  Jehan 
Ferret  à  une  livre. 

Le  mignon  du  roy  par  Jacques» 
Lucq. 

Taste  (rost  ?)  du  Roy   par  Jac-j 
ques  Laugeay.  /  chacun 

Connétable  par  François   Ga-f  a  demie 
lypeau.  /     livre 

Premier  gentilhomme   par  Al.l 
Hillayret,  | 

Grand  archer  par  Charles  Ga-  ( 
lipeau.  / 

Fait  à  sa  guize  par  Jehan  Guybert.  ung 
cart  de  livre. 

Le  pronotaire  a  esté   Jehan  Brelureau. 

Deuxiesmement  Extat  des  offissiers  de  la 
Resne. 

Pour  la  resne  Marie  Ferret,  une  livre. 

La  mignonne  de  la  resne,  Marie  Pa- 
pault,  demie  livre. 

Les  noms   mentionnés    ci-dessus   sont 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  novembre  1902. 


767 


768 


ceux  de  la  petite  bourgeoisie  de  cette  pa- 
roisse rurale. 

Comme  conclusion,  je  pense  qu'il  y  a 
là  une  sorte  d'imitation  ou  de  parodie  des 
confréries  de  la  Ligue  ;  (les  modes  de  la 
province  sont  toujours  en  retard  sur  celles 
de  la  capitale 

j'ai  recueilli,  provenant  presque  de  la 
même  source,  une  critique,  fort  ingé- 
nieuse, de  la  guerre  de  la  Ligue  d'Augs- 
bourg  dont  elle  était  contemporaine.  Les 
puissances  de  l'Europe  y  sont  représentées 
comme  jouant  à  l'hombre,  autrement  à  la 
beste,  et  l'attitude  des  cabinets  européens 
est  comparée  à  celle  que  des  partenaires 
pourraient  prendre  à  cet  ancien  jeu  de 
cartes.  D""  Vigen. 

Etymoîogie  du    nom   de     "aris 

(XLIV  ;  XLV). —  Il  est  curieux  de  voir  que 
les  professeurs,  qui  enseignent  le  latin  et 
le  grec,  cherchent  toujours  à  ramener  nos 
mots  français  à  des  radicaux  tirés  de  ces 
deux  langues,  au  lieu  de  rechercher  au 
contraire  les  radicaux  gaulois,  d'où  ils 
dérivent  le  plus  souvent.  Ainsi  Paris  ne 
vient  pas  plus  du  grec  Paris  (le  héros  de 
Troie)  que  de  Bxpn,  barque,  mais  du  nom 
du  peuple  gaulois,  les  Parises,  que  César 
a  combattus  sous  le  nom  latin  de  Parisii. 
Maintenant,  d'où  vient  le  nom  de  cette 
peuplade  gauloise?  11  ne  peut  venir  que 
du  gaulois,  c'est-à-dire  du  celtique  et  au- 
tres langues  primitives  parlées  au  centre 
de  notre  pays  Les  Parises  habitaient  sur 
les  bords  de  la  Seine, notamment  la  région 
des  confluents  de  l'Oise  et  de  la  Marne 
avec  ce  fleuve.  Or,  l'Oise  se  disait  Isa  en 
gaulois;  et  rivière  de  l'Oise.  Isara.  Quand 
on  sait  avec  cela  que  par  veut  dire  région, 
on  en  déduit  Par  ise,  région  de  l'Oise. 
Ouant  au  mot  Isara,  rivière  des  Ises,  ou 
de  l'Oise,  il  paraît  avoir  le  sens  de  rivière 
des  oiseaux,  notamment  des  grues,  des 
oies,  des  hirondelles,  des  oiseaux  de  pas- 
sage, sisara  en  hébreu.  C'est  évidemment 
en  cherchant  dans  cette  direction  (dans 
nos  origines  gauloises,  et  non  grecques), 
que  l'on  aura  la  chance  de  remonter  à  la 
véritable  étymologie  di  nos  noms  français 
anciens.  D'  Bougon. 

M.  Daron  a  une  singulière  façon  d'établir 
lesgénéalogies.et  son  système  deviendrait 
vraiment  dangereux  si  au  lieu  de  mots,  il 
s'agissait  de  personnes.  Sa  règle  est  celle- 


ci  :  «  je  te  ressemble,  donc  tu  es  mon 
père  ». 

Quant  à  l'état  civil,  il  le  bâtit  après 
coup. 

Nous  disons,  nous, que  les  Romains  ont 
été  maîtres  de  nos  contrées  auxquelles  ils 
ont  imposé  leur  langue.  Que  l'on  peut 
suivre  la  dégénérescence  du  latin  dans  la 
moyenne  et  la  basse  latmité,  puis  sa 
transformation  progressive  en  langues 
appelées  communément  romanes.  11  me 
semble  que  voilà  une  filiation.  Nous  con- 
sultons l'histoire  et  nous  confirmons  les 
faits  qu'elle  nous  enseigne  par  les  textes 
successifs  dont  nous  tirons  les  lois  de  la 
phonétique.  M.  Daron,  lui,  applique  d'a- 
bord sa  fameuse  loi  de  ressemblance,  et 
comme  l'histoire  lui  est  contraire  il  tran- 
che la  difficulté  en  lui  substituant  des 
affirmations  purement  gratuites... 

Par  exemple  :  «  Le  français  ressemble 
«  au  grec,  donc  il  vient  du  grec.  L'his- 
«  toire  ne  permettant  pas  d'établir  com- 
«  ment  les  Grecs  l'auraient  apporté  en 
«  Gaule,  c'est  qu'il  y  a  toujours  été,  donc 
s<  les  Celtes  sont  des  Grecs  ou  des  Pélas- 
«  ges,  et  la  preuve,  ce  sont  les  monu- 
«  ments  mégalithiques  qui  ne  sont  que 
«  des  monuments  pélasgiques  ». 

Et  cependant  M.  Daron  met  de  l'eau 
dans  son  vin,  ce  dont  nous  devons  lui 
savoir  gré  11  veut  bien  accorder  à  M. 
Bougon  que  les  Celtes  sont  une  branche 
de  la  famille  pélasgique  et  que  ce  qu'il 
appelle  le  néo-latinisme  renferme  une  part 
de  vérité.  Nous  finirons  bientôt  par  nous 
eritendre,  mais  pourquoi  voulez-vous,  M. 
Daron,  que  les  Celtes  soient  issus  d'une 
tribu  pélasgique  ? 

Le  celtique,  pas  plus  que  le  français,  le 
latin  et  l'allemand,  ne  viennent  du  grec 
ou  du  pélasgique  comme  vous  voudrez 
l'appeler,  mais  ils  viennent  d'une  mère 
commune,  ce  qui  leur  donne  les  ressem- 
blances qui  vous  trompent  ;  ce  sont  des 
langues  soeurs  ;  voilà  tout  En  ce  qui  tou- 
che les  monuments  mégalithiques,  ouvrez 
dix  traités  de  géologie,  de  paléontolo- 
gie, etc.,  et  vous  y  verrezqu'ils  remontent 
à  l'âge  de  pierre  et  n'ont  rien  à  voir  avec 
les  druides,  les  Celtes  ou  les  Pélasges 
qu'ils  ont  précédé  de  plusieurs  .  izainesde 
siècles 

Quant  au  passage  portugais  et  latin  à 
la  fois,que  je  vous  ai  cité,il  est  extrait  des 


l-I.  986 


L'INTERMEDIAIRE 


769 


de  Faria,  imprimés  à  Evora  en  1640.  Je 
pourrais  vous  en  citer  d'autres,  mais  sauf 
aux  aveugles  qui  ne  veulent  pas  voir,  pré- 
sentez un  passage  italien,  espagnol  ou 
portugais  au  premier  venu  qui  connaît  un 
peu  le  latin  et  point  ou  presque  pas  le 
grec  (c'est  le  cas  général),  tout  le  monde 
sera  frappé  de  sa  ressemblance  avec  la 
première  de  ces  langues. 

Et  à  1  égard  de  mon  passage  à  la  fois 
latin  et  portugais,  où  avez-vous  vu  qu'on 
puisse  écrire  couramment  ainsi  dans 
deux  langues  qui  ne  renfermeraient  que 
quelques  mots  communs  et  ne  seraient  pas 
de  la  même  essence  ? 

Maintenant,  en  quoi  avons-nous  besoin 
du  grec  pour  expliquer  ^a/)^/,  marnai,  iio; 
le  latin  a  papa,  marna,  thius  ;  irmao  se 
prononce  innaoun,  c'est  le  hermano  espa- 
gnol avec  une  simple  nuance  dans  l'asso- 
nance nasale,  du  latin  germanus.  Senhor 
vient  du  latin  senior  ;  cata  visage  existe 
en  latin. Que  le  latin  aitempruntédes  mots 
au  grec,  personne  ne  le  nie,  mais  est-ce 
une  raison  pour  dire  que  le  latin  vient  du 
grec  ?  etc.  Qiii  a  jamais  nié  qu'il  y  eût  des 
mots  grecs  en  franç.iis,  en  portugais,  etc. 
Il  s'agit  du  fonds  de  la  langue 

Quant  aux  mots  en  g  du  lexique  por- 
tugais, retranchez  tout  ce  qui  est  latin^ 
arabe,  basque,  français,  noms  propres  ou 
dérivés,  mots  techniques  ou  de  création 
savante,  il  ne  vous  reste  pas  un  dixième 
de  mots  grecs.  M.  Daron  soutient-il  que 
toutes  les  langues  indo-européenne  vien- 
nent du  grec  ?  L'allemand,  par  exemple? 
Ce  serait  aussi  plausible  que  pour  le  fran- 
çais et  l'on  pourrait  soutenir  son  système 
en  substituant  le  sanscrit  au  grec  On  peut 
dire,  par  exemple,  que  Scbajfcn  ombre 
vient  de  xtotos,  schaffen  de  îxktttw,  IVarm 
de  Otp/xoi,  etc.,  et  on  peut  lui  remplacer 
ses  étymologies  grecques  par  des  étymo- 
logies  sanscrites  en  restant  comme  lui 
dans  la  fantaisie.  Et  qu'est-ce  que  tout 
cela  prouve  ?  Que  toutes  ces  langues 
ayant  une  origine  commune  se  ressem- 
blent et  qu'il  faut  constituer  aux  mots 
une  filiation  sérieuse  avec  histoire  et  do 
cuments  à  l'appui,  ce  que  n'ont  jamais 
fait  M.  Daron  ni  son  école,  (i). 

Paul  Argelès. 

(i)  Un  post-scriptum  rappelant  que  cet  arti- 
cle,quiest  une  réponse  déjà  ancienne, a  été  omis, 
par  erreur  de  mise  en  page. 


770 


Couez  (XLVI, 398,547, 601, 696).  — La 
même  expression,  exactement,  se  lit  dans 
les  Tromperies,  comédie  de  Pierre  de  La- 
rivey,  Champenois,  scène  vi",  à  Troyes, 
Pierre  Chevillot,  petit  in- 12,  lettres-ron- 
des, ibi  1  : 

je  sçay  que  je  suis  monstre  au  doigt  par 
les  rues  depuis  que  je  chargeay  si  bien  ces 
Anglois  couez  qui  descendoient  et  prenoient 
terre  à  Dieppe. 

L'auteur  du  Glossaire  [M.  Pierre  jan- 
net,  l'éditeur  même  de  la  Collection], 
tome  X*  de  l'Ancien  Théâtre  françoii,  de 
de  la  Bibliothèque  El^évirienne,  dit  ceci, 
au  sujet  de  cette  même  citation  : 

j'ignore  d'où  vient  ce  préjugé,  que  les 
Anglois  avoient  une  prolongation  de  la  co- 
lonne vertébrale  qui  formoit  une  sorte  de 
queue,  mais  il  étoit  très  répandu. 

Tous  les  anciens  Dictionnaires  de 
vieux  français  que  j'ai  sous  la  main  : 
Nicot,  le  P.  Philibert  Monet,  Borel,  La- 
combe,  etc.,  donnent  à  ce  mot  couez,  ce 
même  sens  de  *\  ayant  queue.  » 

Le  Diction,  univers,  de  Furetière, 
grande  édition  corrigée  et  augmentée,  4 
volumes  in-folio,  La  Haye,  1727,  et, 
après  lui,  le  Diction,  de  Trévoux,  qui  l'a 
copié,  édit.  de  Paris,  1771,  8  vol  in- 
folio, sont  plus  explicites  :  «  CouÉ,  ée 
adject.  Vieux  terme  de  Chasse  qui  se  dit 
des  animaux  à  qui  on  n'a  point  ôté  la 
queue.  Son  composé  et  contraire  est 
Ecoué .  —  On  appelle  <<  Anglois  Com^'^-  », 
ceux  de  Dorchester,  par  ce  qu'on  raconte 
qu'en  599,  ils  attachèrent  des  grenouilles 
par  dérision  au  derrière  de  celui  que  le 
Pape  Grégoire  leur  avoit  envoyé  pour 
leur  prêcher  l'Evangile  :  en  punition  de 
quoy,  sel<!)n  la  tradition  fabuleuse,  ceux 
de  cette  Province  naissent  avec  une 
queue  par  derrière  ;  ce  qui  les  a  fait  appe- 
ler :  «  Anglois  coue:{.  »        Ulric  R.-D. 

Pissotte  (XLV  ;  XLVL  96,  209,  430, 
603).  —  Pissot  est  le  nom  d'un  des  trois 
libraires  de  Paris  chez  qui,  vers  le  milieu 
du  xviu«  siècle,  on  trouvait  le  Mercure  de 
France.  Il  demeurait  quai  de  Conty,  à  la 
descente  du  Pont-Neuf.  V.  A. 

Est  dans  le  Bocage  normand,  le  nom 
de  différents  lieux  et  villages  où  il  y  a  de 
petites  fontaines.  Ce  nom  vient  évidem- 
ment des  sources,  qui  sont  les /mo/i. 

B.  H. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  novembre  190a 


?7I 


772 


Romantiques  (XXXIX  ;  XLVI,  606).  — 
je  réclame  la  qualité  de  «  premier  romanti- 
que »  pour  mon  bisaïeul  Edmond  Gé 
raud,  le  gracieux  poète  de  l'Empire  et  de 
la  Restauration/l'auteur  de  trois  roniances 
qui  eurent  un  immense  succès  à  cette 
époque  et  qui  furent  répétées  dans  toute 
la  France:  U EimUe  deSainU-A^velle,  mise 
en  musique,  par  Louis  Balochi  ;  L'Espoir 
des  Matelois,  mise  en  musique,  par 
Pauline,  Duchambge  et  Hennosa,  mise  en 
musique  par  Casse!. 

Dès  1800,  il  écrivait  dans  son  journal 
(Voir  Un  homme  de  kttressons  Ve?n'pire  et 
la  restauration,  par  Maurice  Albert)  que 
le  bon  vieux  temps  avait  eu  pour  lui  un 
attrait  inexprimable  ;  il  ambitionnait  de 
retracer  les  mœurs  du  xv*  siècle  «  ce 
mélange  de  galanterie,  d'héroïsme  et  de 
supers'tition  »  qui  «  offre  de  grands  sujets 
au  théâtre  ainsi  qu'au  roman  ».  C'est 
Sainte-Beuve  qui  le  qualifia  de  premier 
romantique  ;  ce  dernier  écrivait  ;  «  }e  l'ai 
répété  souvent  à  Hugo  :  ce  n'est  pas 
vous  qui  êtes  le  premier  romantique. 
c'est  Géraud.  '  C'est  un  plaisir  de  dilet- 
tante que  de  lire  ses  vers,  purs,  élégants, 
poétiques  ou  piquants,  mais  toujours 
clairs  et  irrépréhensibles.  » 

Pierre  Meller. 

Héroïne  d'un  roman  (XLVI,  292). 

—  Vous  demandez  dans  lequel  des  ro- 
mans de  M.  Hector  Malot  est  mise  en 
scène  la  jeune  fille  dont  il  a  tracé  der- 
nièrement une  curieuse  esquisse.  Ce 
roman  est  la  Duchesse  d'Arvernes  qui  fait 
partie  de  la  série  de  la  Bohême 'tapageuse. 
Vous  demandez  auss'  si  l'on  pourrait 
désigner  par  des  initiales  la  personnalité 
mondaine  qu'est  devenue  cette  jeune  fille; 
cela  est  plus  difficile  et  plus  délicat,  il 
semble  bien  cependant  que  c'est  la  du- 
chesse de  P.  Mais  pour  plus  de  précision 
là-dessus,  on  peut  chercher  dans  le  Ro- 
man de  mes  romans,  qui  est  le  recueil  des 
notices  que  M.  Hector  Malot  a  écrites 
pour  chacun  de  ses  romans. 

Question  sur  George  Sand  (XLVI, 
176,326,386,483). — Dans  ses  Souvenirs  de 
jeunesse  (tomejL  ch.  xii),  Arsène  Houssaye 
raconte  l'histoire  d'une  petite  bonne  de  G. 
Sand, Eléoiiore, familièrement  nommée  No- 
nore,(\in  subtilise  un  billet  de  mille  francs, 
pour  acheter  un  homme  à     son  amoureux 


Jean-Louis,  pris  par  la  conscription...  On 
y  voit  la  bonté  touchante  et  généreuse  de 
la  grande  romancière  qui  ne  se  contente 
pas  de  pardonner  à  la  petite  misérable, 
mais  encore  la  fait  marier  avec  son  com- 
plice involontaire  et  se  charge  en  plus  de 
trouver  parrain  et  marraine  à  leur  progé- 
niture. 

11  doit  y  avoir   pas   mal    de    traits  du 
même  e:enre  dans  la  vie  de  la  bonne  Dame 


de  Nohant. 


Gros  Malo. 


Lingsndes  (XLVI.  281,360-  — Voir 
Intermédiaire^,  360,  446  :  —  Stances  du 
sieur  de]  Lin  g  end  es. 

Le  poète  Jean  de  Lingendes  est  l'auteur 
de  ces  deux  vers  souvent  cités  : 

La  faute  en  est  aux  dieux 
Qiii  la  firent  si  belle. 

R. 

Curieuses  académies  provincia- 
les (XLIll  ;  XLIV;  XLVI,  103,  332,433). 

—  L'Académie  des    francs-p (ne  pas 

lire  picards). fut  créée  à  la  suite  d'un  dîner 
plantureux  et  indigeste.  Deux  convives  se 
levèrent  et  se  livrèrent  à  un  duel  bruyant. 
Le  pluscurieux  était  de  voir  les  efforts  comi- 
ques que  faisaient  les  deux  champions 
pour  ne  pas  rester  à  court  se  frappant  les 
flancs  à  coups  redoublés  et  vidant  l'ou- 
tre. D^B. 

* 
♦  * 

La  réponse  à  la  question  posée  par  le 
collaborateur  G.  est  particulièrement  déli- 
cate et  peut  compromettre  la  gravité  des 
colonnes  de  V Intermédiaire. 

Je  me  bornerai  donc  à  dire  que  la  So- 
ciété des  Francs  P.  existait  à  Caen,  au 
siècle  dernier. 

On  trouvera  des  détails  sur  l'origine 
de  la  Société,  les  statuts,  les  épreuves 
imposées  aux  "candidats,  etc.,  dans  une 
brochure  attribuée  à  Corvoisier  et  intitu- 
lée :  L'Esclavage  rompu,  Pordo-Polis, 
1756 

Arthur  Dinaux  parle  également  de  cette 
Société  dans  son  ouvrage  sur  les  Socié- 
tés badines.  Eugène  Grécourt. 


A  Sospel,  aujourd'hui  chef-lieu  de  can- 
ton de  l'arrondissement  de  Nice,  mais  qui 
fut  siège  d'évêché  «  pendant  le  grand 
schisme  d'Occident  »  et  où  les  évêques  de 
Vintimille     résidaient   souvent,  dès   l'an 


N«  986. 


L'INTERMEDIAIRE 


—    773 

existait   deux 


cellt 


1370,  il   existait   deux   académies 
des  Occnpati  ti  celle  des  Incidti. 

Il  est  vrai  que  cette  localité  de  3.500 
habitants  environ, possédait,  fin  xviii"=  siè- 
cle, un  collège  de  chanoines,  17  confré- 
ries et  14  églises  ou  chapelles  !     A.  S..E. 

Madame  Guyot  (XLVI,  511,  663).— 
Voir  Intertnédtaiie,  111,  70,  156  •.Julie  et 
Amélie  de  Saint-Phm .  R. 

Une      caricature    à      expliquer 

(XLVI,  624).  —  Cette  gravure  (coloriée 
après  coup)  est  extraite  du  troisième  vo- 
lume de  Y  Histoire  de  Hainaut  par  Jacques 
de  Guyse, traduite  en  français  avec  le  texte 
latin  en  regard  (Paris  1827,  in-8<*),où  elle 
se  trouve  placée  entre  les  pages  394 et  395 . 
L'éditeur,  le  marquis  de  Fortia,  dit 
dans  une  note  placée  à  la  fin  du  volume 

(p.  483): 

.  .  En  tête  du  cinquième  livre  est  la 
ville  de  Tournai,  qui,  devenue  déserte,  est 
repeuplée  par  Galba.  On  voit  toujours 
dans  ces  dessins  le  costume  du  quinzième 
siècle. 

Ce  n'est  autre  chose,  en  effet,  que  la  re- 
production d'une  miniature  du  manuscrit 
des  Annales  histoiie  ilhistriuni  princi- 
pHin  Hannonie  de  Jacques  de  Guyse  que 
possède  la  Bibliothèque  nationale  (Ms  la- 
tin 5975  A,  f°  78)  Seulement,  le  dessina- 
teur n'a  pas  reproduit  strictement  son 
modèle  ;  il  a  mis  deux  renards  là  où  il  y 
a  deux  lapins  et  une  sorte  de  renard. 

DÉ  MORTAGNE. 

Objets  marqués  d'un  cœur  (XLIV  ; 
XLV  ;  XLVI,  278,  335,  608,716).—  Les 
cœurs  qui  ornent  un  autel  de  l'église  Saint- 
Germain,  à  Rennes,  dont  parle  M.  Sébil- 
lot,  sont,  je  crois,  en  métal  et  non  en 
plâtre,  et  renferment  les  noms  des  enfants 
de  la  première  communion  de  chaque 
année,  je  crois  que  le  premier  en  date 
doit  être,  non  de  1822,  mais  de  1814  ou 
i8i5.0nen  ajoute  par  conséquent  un 
chaque  année.  Leslie 

Horlogers  de  Paris  (^XLVI,  627).  — 
Une  personne  de  ma  connaissance  possède 
deux  montres  en  or  du  xviii'=  siècle,  pro- 
venant d'une  famille  où  je  compte  des 
ascendants. 

L'une  porte  :  «Julien  Le  Roy  inventé  en 
1740  ». 


774 


L'autre,  «  F"  Berthoud,  Paris». 

Or  ce  François  Berthoud  a  composé  en 
1759:  l'Art  de  conduire  et  de  régler  les 
pendules  et  les  montres,  in- 18,  ouvrage 
porté  au  dernier  catalogue  de  Henne- 
quin  ;  et,  en  1773  un  Traité  sur  les  ma- 
chines géodesiqu. s,  faisant  suite  à  son  £5- 
saisur  l'horlogerie  marine  (catalogue  Gi  ■ 
bert). 

Je  possède  moi-même  une  montre 
signée  Dreyss,  que  je  crois  plus  récente, 
ayant  appartenu  à  un  arrière  grand-oncle, 
reçu  procureur  au  Parlement  de  Paris  en 

1787-  Dr  VlGEN. 

L'inventeur  de  la  feuille  de  vi- 
gne (XLVI,  399.  664).  —  Voir  Intermé- 
diaire IX  ;  X  ';  XI  :  Les  premières  feuilles 
de  vigne  dans  la  statuaire.  R. 

Pièce  d'or  vénitienne  (XLVI,  507, 
640,683). — J'ai  cette  pièce, datée  del'an  9  ; 
van  Peteghem.  alors  qu'il  était  marchandée 
médailles  et  monnaies  au  quai  des  Grands- 
Augustins,  me  la  fit  payer  vingt-un 
francs.,  en  me  disant  qu'elle  avait  été  dis- 
tribuée à  tous  les  soldats  qui  prirent  part 
à  la  bataille  de  Marengo,  —  ce  qui  est  à 
vérifier.  C'est  une  belle  pièce, intéressante, 
un  peu  plus  grande  que  le  Napoléon  de 
vingt  francs  et  qui  mérite  d'être  recueillie. 

La  même  existe  pour  l'an  10.     V.  A. 

Sculptures   en    albâtre  du   XVP 

siècle  (XLI,622). —  Elles  sont  bien  recher- 
chées et  payées,  si  ce  sont  des  documents 
Uh.s  artistiques,  maison  préfère  en  général 
les  albâtres  du   xv*  siècle.  R.  F. 


Les  ruines  des  Tuileries   (XLVI, 

626).  —  M.  Tardieu  a  raison  de  vouloir 
établir  la  liste  des  possesseurs  des  débris 
des  Tuileries  ;  j'ai  eu  cette  même  pensée 
en  18S4.  Sur  ma  demande, M.  Charles 
Garnier,  mêlé  de  près  aux  affaires  de  la 
démolition  des  Tuileries,  voulut  bien  me 
remettre  une  note  que  j'ai  publiée,  dans  le 
tome  premier  (p.  iç).du  Bulletin  de  la 
Société  des  Amis  des  Monuments  parisiens  ; 
il  s'agit  des  fragments  portés  à  l'Ecole 
des  Ponts  et  chaussées,  au  fond  du  jardin 
des  Tuileries,  au  Musée  du  Louvre.  La 
note  que  m'avait  promise  M.  Ollendorff, 
frère  de  l'éditeur,  et  que  j'annonçais,  ne 
m'est    jamais   parvenue.   J'ai    publié   en 


DES  CHERCHEURS  Et  CURIEUX 


775 


annexe,  la  curieuse  lettre  du  «  commu- 
nard »  Elisée  Reclus  sur  l'incendie  des 
Tuileries. 

La  ruine  des  Tuileries  fut  cause  de  la 
fondation  de  la  «  Société  des  Amis  des 
monuments  parisiens  ». 

Lorsque  l'on  décida  la  destruction  du 
palais,  je  tentai  un  ultime  effort  pour 
sauver  les  admirables  colonnes  «  fran- 
çoyses»de  Philibert  de  l'Orme,  j'étais 
élève  à  l'Ecole  des  Beaux-Arts  et  provo- 
quai une  pétition  de  mes  camarades  d'ate- 
liers en  vue  d'obtenir  la  conservation  d'un 
monument  utile  à  l'instruction  artisti- 
que, j'échouai.  Je  conçus  alors  l'idée  de 
grouper  des  artistes  et  des  érudits  pou- 
vant donner  un  avis  autorisé,  avec  des 
publicistes  disposés  à.  les  faire  connaître, 
et  avec  des  conseillers  municipaux  et  des 
hommes  politiques  assez  puissants  pour 
réaliser  les  desiderata.  Ainsi  naquit  des 
ruines  des  Tuileries,  la  Société  des  amis 
des  monuments  parisiens  puis, l'impulsion 
étant  donnée,  on  vit  naître  les  Sociétés 
d'arrondissement,  la  Commission  munici- 
pale du  Vieux-Paris,  les  Sociétés  d'amis 
de  monuments  de  l'étranger. 

Un  inspecteur  général,  M.  Ruprich- 
Robert,  a  publié  à  la  p.  40, du  même  pre- 
mier bulletin,  une  lettre  suggestive  ;  je 
l'ai  fait  suivre  du  texte  de  la  pétition  que 
j'avais  rédigée  pour  l'Ecole  des  Beaux- 
Arts. 

je  crois  que  M. le  comte  Pozzo  di  Borgo 
aurait  porté  en  Corse  de  nombreuses 
caisses  de  fragments  des  Tuileries.  Il  fau- 
drait vérifier  cet  on-dit.  J'ai  souvenir 
d'avoir  vu, au  cours  d'un  de  mes  voyages 
en  Suisse, des  morceaux  placés  dans  un 
jardin  entre  la  voie  ferrée  et  la  rive  sep- 
tentrionale du  lac  de  Genève.  Mais  je  ne 
puis  retrouver  cette  note  dans  mes  car- 
nets, l'ayant  peut-être  inscrite  seulement 
dans  ma  mémoire. 


*  * 


Dans  mon  volume.  Villégiatures  d'ar- 
tistes, paru  chez  Flammarion  en  1897, 
il  y  a,  au  chapitre  de  Marly-le-Roi,  chez 
Victorien  Sardou,  cette  phrase  : 

«  Une  colonne  des  Tuileries, merveille  de 
conservation  où  les  fleurs  de  lis  sont  in- 
tactes, décore  un  terre-plein  ». 

Il  y  en  a  également  dans  le  jardin  de 
la  villa  des  Palmiers,  à  Bordighera  ;  dans 
celle  de  feu  Pozzo  di  Borgo,  en  Corse  ;  au 


20  novembre  190a, 

776 

château  de  Ferrières  et  au  parc  Mon- 
ceau, etc.  Maurice  Guillemot. 

.  *  * 
Deux  pièces  capitales  de  l'ancien  palais 

des  Tuileries  ont  été  adaptées  tant  bien 
que  mal  —  moins  mal  qu'on  ne  pourrait 
croire  —  à  un  petit  château  d'Anjou  (la 
Caillotière,  près  Condé,  propriété  de  la 
comtesse  de  Noblet.  née  Marchand  de 
Vernouillet).  Ce  sont  le  perron  du  pavil- 
lon central  et  le  balcon  de  la  pièce  dite 
salle  des  Maréchaux.  P.  du  Gué, 


Procès  aux  animaux  (XLIII  ;  XLIV  ; 
XLV  ;  XLVI,  140).  —  Dans  le  Journal 
d'un  Bourgeois  de  Paris{éiX\i.  du  Panthéon 
Littéraire,  (p,  622)  je  lis  pour  l'année 
1423  : 

Item,  en  ce  temps  venoientà  Paris  les  loups 

toutes  les  nuits,  et  en  prenoit-on  souvent  trois 

ou  quatre  en  une  fois  ;  et  esioient  portés  parmy 

Paris  pendus  par  le'i  pieds    de    derrière,    et 

leur  Jonnoit-ori  de  l'argent  grande  foison. 

* 
*  * 

Les  moulins  à  hosties  (XLV  ;  XLVI, 
107,215,439).  — Consultez  :  La  Repré- 
sentation allégorique  du  Moulin  et  du  Pres- 
soir dans  l'art  chrétien,  par  L.  Lindet.  Pa- 
ris, Leroux  1900  (Ext.de  \a  Revue  Archéo- 
Ionique)  1890-91. 

Abbé  Bouillet.  L'Eglise  et  le  tiésor  de 
Conques.  Revue  de  l  Art  chrétien,  1893, 
p.    163. 

Article  de  Mei"  Barbier  de  Montault, 
même  Revue  t.  XXXll,  p  412.  Articles  de 
M.  l'abbé  Marsaux,  même  Revue,  1889, 
p.  381  ;  1890.  p.  228.  Représentations  de 
la  Sainte  Eucharistie,  par  le  même.  Bar- 
le-Duc,  1889, 

Etude  sur  la  Fontaine  de  vie,  par  le 
même.  Paris,  Merset,  1892. 

Ci.  Antiquaires  de    France,  1878,  p.  82. 

L,  C.  DE  LA  M. 

L'applaudissement  (XLV  ;  XLVI, 
614).  —  Dans  l'énoncé,  il  est  dit  que  le 
!•■■  septembre  1774,  au  passage  du  roi,  à 
Paris,  «  on  a  beaucoup  battu  des  mains  ; 
c'est  la  nouvelle  mode  d'applaudir». 

Ceci  me  paraît  pouvoir  signifier  que, 
jusqu'alors,  on  recevait  le  roi  par  des 
acclamations,  car,  pour  la  coutume  d'ap- 
plaudir en  battant  des  mains,  elle  était 
certainement  pratiquée  auparavant, 


N*.  986  . 


L'INTERMÉDIAIRE 


777 


778 


On  trouve,  par  exemple,  dans  les  mé- 
moires de  Collé,  le  récit  suivant  : 

Voltaire  se  présentait  à  toutes  les  re- 
présentations (d'Or^5/^— la  première  avait 
eu  lieu  le  12  janvier  1750)  animant  ses 
partisans,  distribuant  ses  fanatiques  et  ses 
applaudisseurs  soudoyés .  Tantôt,  dans  le 
foyer,  il  jurait  que  c'était  la  tragédie  de 
Sophocle,  et  non  la  sienne,  à  laquelle  on 
refusait  de  justes  louanges;  tantôt,  dans 
l'amphithéâtre  et  plongeant  sur  le  parterre, 
il  s'écriait  :  Ah  !  les  barbares,  ils  n'enten- 
dent pas  la  beauté  de  ceci  !  et  se  retournant 
du  côté  de  ses  gens,  il  leur  disait  :  Battons 
des  mains,  mes  chers  amis  !  applaudissons, 
mes  chers  Athéniens  l  et  il  claquait  sa  pièce 
de  toutes  ses  forces. 

|e  suis  porté  a  croire,  d'après  cela,  que 
dans  la  phrase  :  «  c'est  la  nouvelle  mode 
d'applaudir  »,  le  mot  applaudir  a  le  sens 
d'acclamer.  Devignot. 

Les  commodités  au  X^IV  et  au 
XVïïï«  sièc'e  (XLVl,  236,  387,  soo. 
553,667). —  On  a  remarqué, avec  juste  rai- 
son, que  jadis  —  et  à  présent  encore  en 
province  —  les  lieux  d'aisances  étaient 
toujours  situés  hors  des  appartements, 
dans  la  cour, au  fond  d'un  jardin.  Mais  on 
n'a  pas,  je  crois,  noté  cette  chose  très 
curieuse,  à  savoir  que  ces  cabinets  anti- 
ques    ressemblent    souvent  à    de  vastes 

salons  ! 

Or,  pourquoi  les  faisait-on  si  atnples,  et 
surtout  à  sièges  multiples  (Dans  notre 
maison  de  Vendée,  les  latrines  ont  trois 
orifices  pour  adultes  et  un  pour  enfant)  ? 
Les  anciens  que  nous  avons  interrogés 
à  ce  sujet,  nous  ont  répondu  ce  qui  suit  : 
«  Les  sièges  étaient  multiples  parce  que, 
dans  les  réunions  familiales  de  jadis,  lors 
des  foires, par  exemple,  étant  donné  qu'on 
y  mangeait  et  buvait  de  façon  véritable- 
ment pantagruélique,  il  arrivait  fréquem- 
ment que  plusieurs  personnes  éprouvassent 
en  même  temps  le  même  besoin.D'ailleurs 
encore  à  l'époque  actuelle,  hommes  et 
femmes,  dans  les  campagnes,  vont  en- 
semble aux  latrines, sicelaest  nécessaire  ». 
Il  faut  ajouter  aussi  cette  autre  raison 
qu'en  province,  où  les  occupations  ne 
sont  pas  nombreuses;,  beaucoup  de  per- 
sonnes lisent  pendant  leur  séjour  aux  ca- 
binets et  par  suite  y  restent  très  long- 
emps.  (Nous  connaissons  des  exemples 
modernes).  11  est  vrai  qu'autrefois  on  y 
causait,  dit-on  !         Marcel  Baudouin. 


Recherches  sur  rancienneté  du 
papier  (XLV)  —  J'engagerai  l'auteur 
de  la  question  à  consulter,  si  ce  n'est  fait 
déjà  ; 

1°  L'article  Papier  dans  la  Grande  Ency- 
clopédie ; 

2°  L'étude  de  M.  G.  M.  Briquet  :  Re- 
cherches sur  les  premiers  papiers  em- 
ployés en  Occident  et  en  Orient  du  x''  au 
xiv^  siècle  {Mém  de  la  Soc.  nat.  des  An- 
tiquaires de  France.  5"  série  t.  VI,  p.  133- 
205  :  1885.  I  pi.) 

3°  L'étude  très  documentée,  au  mot 
Papier  dans  \ç.  Mémorial  portatif  de  chrono- 
logie (Paris.  Verdière,  1829  ouvra:2:e  non 
signée,  mais  de  Laubespin  et  Batelle) 
pp.  517-524,  où  sont  rapportées  des 
assertions  de  Phne,    Hérodote,  Tite-Live. 

D''  Charbonier. 

Po-ser  uu  lapin  (XLVl,  177,  549). 
—  Il  y  a  quelque  trente  ou  quarante  ans, 
un  Parisien, très  connu  dans  le  monde  de 
la  fête,  rencontre,  un  soir,  au  bal,  une 
femme  irrégulière  dont  il  avait  obtenu  les 
bonnes  grâces  quelques  jours  auparavant. 
Cette  dame  l'accueille  fraîchement.  11  en 
marque  de  l'étonnement.  Elle  lui  rappelle 
alors  qu'elle  n'a  pas  reçu  la  rémunéra- 
tion à  laquelle  ont  droit,  selon  elle,  ses 
bons  et  loyaux  services  : 

—  De  quoi  te  plains-tu? réplique  notre 
viveur,  je  t'ai  envoyé  du  gibier  de  ma 
chasse. 

—  Est-ce  qu'on  paie  en  lapins  ?  riposte 
la  dame  indignée. 

Le  lendemain, l'histoire  se  redisait  dans 
tous  les  endroits  où  l'on  soupe.  On  se 
montrait  la  femme  qui  aurait  été  liquidée 
en  lapins,  à  laquelle  on  avait  placé  des 
lapins.  Le  mot  courut,  se  répéta,  fit 
fortune  plus  rapidement  probablement 
que  la  donzellc,  héroïne  de  l'aventure. 

Encore  une  fois,  voilà  l'exacte  vérité  ! 
Elle  peut  être    saugrenue,  comme   le  dit, 
d'autres     explications,  votre    correspon- 
dant,mais  c'est  de  l'histoire, comme  disait 
DupuiSjdans  les  Sonnettes, 

Un  Abonné. 

* 
♦  » 

11  y  a  une  quarantaine  d'années,  le  mot 
avait  cours  à  Paris,  dans  un  sens  assez 
difficile  à  expliquer.  On  avait,  par  exem- 
ple, laissé  espérer  à  quelqu'un,  une  rétri- 
bution de  quelque    valeur  ;  au   lieu  d'un 


UfcS  CHbKCHEUKS  hl    CUKIbUX 


iT.bie  looa 


779    

bijou  ou  d'un  billet  de  banque,  la  per- 
sonne recevait  une  bourriche  bourrée  de 
lapins  ;  s'en  plaignant  elle  disait  :  On 
m'a  posé  un  lapin. 

Par  suite,  l'usage  s'est  introduit  de 
dire  :  il  m'a  posé  un  lapin,  chaque  fois 
que  la  personne  voyait  ses  espérances 
déçues.  Z. 

Chronogramme  (XLV). —  Un  chro- 
îiogramme  très  peu  connu  et  encore  indé- 
terminé est  celui  qui  se  rapporte  au  per- 
sonnage énigmatique  de  l'astrologue 
Sacro  Bosco  : 

M  Xristi  bis  C  quarto  deno  quater  anno 

De  Sacrobosco  discrevit  tempora  raptus 

Gratia  cui  nomen  dederat  divina   Joannis, 

On  a  voulu  y  trouver  1256, date  présu- 
mée de  sa  mort,  mais  on  croit  pouvoir  le 
lire  aussi  1244.  date  de  l'achèvement  d'un 
de  ses  ouvrages,  le  Compulus. 

Note  —  Dans  la  6"  édition  du  Didion- 
«azV^  de  Napoléon  Landais  (1842)  ce  jeu 
de  lettres  est  appelé  anagramme  numé- 
rique, mais  le  nom  de  chronogramme  est 
infiniment  plus  précis,  et  l'anagramme 
numérique  me  paraît  se  rapporter  à  tout 
autre  chose. 

Les  chronogrammes  ont  fait  jadis  fu- 
reur. On  en  a  forgé  des  milliers. 

La  Grande  Eiicvclopèdie  rapporte  que 
M.  Hilton  a  rassemblé  et  publié  plus  de 
dix  mille  chronogrammes  dans  son  Book 
of  Chronograms  (London.  1882- 188 5,  2 
vol.  in-4°).  D'  Charbonier. 

Quels  sont  les  moments  de  la 
journéelesplusconvenablespourla 
lecture  (XLVI,  i.  6,  166).  —  Dans  son 
■excellent  ouv âge  Une  Bihliothcque,  l'Art 
d'acheter  les  livres, de  les  e hisser,  de  les  con- 
server et  des'en  servir. M. rWh'ivt  Cim  donne. 
d'après  le  bibliographe  américain  H.-irold 
Klett,  les  recoivimandations  î-uivanfes: 

Tous  les  médecins  sont  d':.'CCord  pour  décla- 
rer que  lire  en  mangeant  est  une  pernicicLise 
habitude;  et  ce  n'est  pas  d'hier  que  la  remar- 
que est  faite. 

«  Quand,  après  le  repas,  les  chapelains  de 
saint  Louis  lui  offraient  de  lui  lire  quelqu'un 
de  ses  livres  favoris  :  «  Non,  disait-il  avec  un 
«  sourire,  il  n'est  si  bon  livre  qui  vaille  après 
«  manger  une  causerie.» 

Nous  sommes  tous  porte's,  quand  nous 
sommes  seuls,  dit  l'Hygiène  moderne,  à  Ure 
en  mangeant,  soit  que  nous  déjeunions,  soit 
que  nous  dînions,   et  c'est  là    une   habitude 


780 


extrêmement  mauvaise  et  qui  doit  être  con- 
damnée, surtout  si,  pour  ne  pas  perdre  de 
temps,  on  continue  à  table  une  étude  ou  un 
travail  commencé, 

«  Si  vous  lisez,  que  ce  soit  quelque  chose 
d'amus;  nt. 

«  L'habitude  commune  de  lire  à  déjeu- 
ner le  journal  du  matin  n'est  pas  absolument 
préjudiciable  ;  elle  fournit  des  sujets  de  con- 
versation et  ne  fatigue  pas  trop  le  cerveau  ; 
mais  si  l'on  nous  demandait  notre  avis,  nous 
conseillerions  de  ne  rien  lire  du  tout  pendant 
les  repas. 

«  La  digestion  se  fait  toujours  mieux  quand 
l'esprit  est  libre  de  toute  préoccupation,  et  que 
le  processus  naturel  s'accomplit  sans  être 
entravé  parle  travail  de  la  pensée. 

«  Il  est  extrêmement  sain  de  dîner  en  com- 
pagnie de  personnes  gaies.  Le  stimulant  qui  est 
ainsi  donné  à  l'activité  nerveuse  agit  puissam- 
ment et  efficacement  sur  la  digestion. 

«  Tout  au  contraiie,  une  personne  qui  est 
ennuyée,  fatiguée  ou  excitée,  ne  peut  digérer 
d'une  façon  satisfaisante. 

Jean  Darche,  dans  son  Essai  sur  la  lecture, 
estime,  d'une  façon  générale,  que  le  temps  le 
plus  favorable  pour  lire,  c'est  le  matin,  en  se 
levant,  et  le  soir  avant  de  se  coucher.  Tel 
était  aussi  l'avis  d'Erasme. 

Quant  11  la  lecture  au  lit,  si  elle  est  dange- 
reuse pour  les  livres,  qu'on  ne  peut,  en 
effet,  dans  la  position  horizontale,  tenir  aisé- 
ment ouverts  et  qu'on  risque  d'endommager, 
elle  n'est  qu'incommode  pour  les  lecteurs  et 
ne  les  menace  d'aucun  péril  direct.  Outre  les 
paresseux  à  qui  elle  peut  convenir,  elle  est 
d'un  grand  secours  pour  les  malades,  et  ne 
mérite  pas  l'ostracisme  impitoyable  prononcé 
contre  elle  par  Harold  Klett,  en  tête  de  ses 
Don't. 

Néanmoins, suivant  les  conseils  l'e  plusieurs 
médecins  spécialist's,  on  ne  doit  pas  lire  con- 
tinûment des  heures  entières,  et  il  est  bon 
d'interrompre  fiéqueininent  ses  lectures  pour 
regarder  au  loin  à  travers  la  fenêtre,  ou,  si  la 
vue  est  bornée  par  un  mur  très  rapproché, 
porter  les  yeux  en  haut  vers  le  ciel  (le  meilleur 
moyen  de  reposer  les  yeux,  c'est  de  regarder 
au  loin).  Il  est  bon  également  de  quitter  son 
livre  pour  prendre  des  notes,  pour  réfléchir, 
ou  mieu;:  encore,  pour  se  lever  cle  son  siège, 
marcher  et  circuler  quelque  peu  dans  l'appar- 
tement ou  la  pièce. 

Détail  des  anciens  prix  des  den- 
rées et  marchandi.ses  (T.  G.,  270  ; 
XLl  ;  XLII  ;  XLIV  :  XLVI,  443).  —  La 
Revue  hebdomadaire,  11  oct.  1902,  pu- 
blie une  rem:irquable  étude  du  livre  de 
raison  du  sire  de  Gouberville.parM.  Louis 
Batifol,  intéressante  au  sujet  du  prix  de 
la  vie  au  xvi*  siècle. 


N«  q86 


L'INTERMEDIAIRE 


:8i 


782 


ot^H,  i^rauuciilUH    ^t  (ÇurtoHilea 


Lettre  et  certificat  d'un  chasseur 
de  l'armée  des  Pyrénées-Orienta- 
les. —  Ce  ne  sont 'pas  là  des  documents 
de  grande  histoire  :  c'est  la  lettre  naïve 
d'un  conscrit  à  ceux  qui  sont  restés  au 
pays. Des  événements  dont  il  est  le  héros, 
il  ne  voit  pas  grand  chose.  Unité  in- 
consciente dans  la  main  des  stratèges,  sa 
foi  en  eux  est  robuste,  il  parle  des  lende- 
mains victorieux  avec  une  admirable  séré- 
nité. 

Le  post-scriptum  de  sa  missive  est  tou- 
chant :  il  dépeint  la  scène  :  des  pays,  au 
bataillon,  le  venant  prier  d'ajouter  un  mot 
à  la  lettre,  écrite  sous  la  tente,  au  rebord 
des  fossés,  entre  deux  prises  d'armes. 
Du  camp  près  la  Jonquierres  ce  6  _  thermi- 
dor l'an  2"  de  la  République  française. 

Mou  très  cher  père  et  ma  très  chère  mère 

Je  vous  écrit  ces  deux  mots  pour  vous  de- 
mander des  nouvelles  de  votre  santé  et 
vous  dire  que  la  mienne  est  fort  bonne  grâce 

ùDieu.  .  ,         -, 

Je  vous  diray  que  je  suis  plus  au  battail- 
lon  :  ge  me  suis  mi  dans  la  compagnie  de 
chasse^ur  du  même  bataillon  qui  est  dans  le 
5'"«  bataillon  de  chasseur.  Je  vous  diray  que 
je  sommes  5  de  Saint-Laurent  dans  la  com- 
pagnie: il  y  a  Michel  Monier,  Chaulandi, 
ioseph  Vincent  et  Drivet.  Les  deux  Pu- 
jades  sonttoujour  au  bataillon.  Pour  ce  qui 
conserne  les  afaires  de  la  guerres  il  ny  a 
rien  de  nouveau  si  ce  n'est  que  de  temps 
en  temps  nos  grenadier  vont  faire  des  dé- 
couvertes presque  sous  les  murs  deFigueres 
et  Belle"arde  est  toujours  bloqué  ;  nous 
atendons°à  ce  que  l'on  dit  un  renfort  de 
trente  mille  hommes  pour  donner  une 
ataque  généralle  et  dans  cette  ataque  nous 
tacherons  de  prendre  le  camp  despouilles 
et  le  fort  de  Rose  et  si  nous  avons  ce  fort 
nous  bloquerons  Figuieres  et  puis  l'on  fera 
partir  20  bataillon  pour  une  autre  armée  car 
celle-cy  est  trop  forte. 

Je  vous   ay  envoyé  mon  certificat 


je  ne 


say 


si  vous  l'avès  reçu. 


Lorsque  vous  mecrirès  faites  moy  le  plai- 
sir de  me  donner  de  nouvelles  du  pays. 
Faites  bien  de  compliments  à  mes  sœur,  à 
mon  beau-frere,  à  tous  mes  parents,  amis  et 
à  tous  ceux  qui  vous  demanderont  de  mes 
nouvelles;  je  finis  en  vous  embrassant  et 
vous  priant  de  me  croire 
Votre  très  soumis  fils 

Joseph  PoNTAUT,  chasseur  dans  la  2» 
compagnie  du  5=  balaillon  de  chasseur  au 
camp  de  la  Jonquierres.  . 

Le  C«"    Chaulandy    vous    prie    de    taire 


mille  compliment  de  sa  part  a  sa  mère  et  la 
prier  de  maintenir  toujour  sa  santé  et  que 
si  elle  a  besoin  d'un  certificat  il  le  lui  en- 
verra. 

Le  C'"  Joseph  Vincent  de  même  que  Bre- 
vet vous  prient  de  faire  de  compliment  à 
leur  parens  et  lui  demander  s'il  a  reçu  soa 
certificat 

Le  C""  Michel  Monier  vous  prie  de  de... 
à  la  citoyenne  Marguerite  Monier  savoir  si 
elle  a  retiré  les  efetqui  sont  chez  le  c°' Mar- 
tin e  quelle  lui  dise  dans  la  première  lettre 
quelle  lui  rcrira  tout  ce  quelle  a  retiré  et 
quelle  lui  donne  de  nouvelle  de  sa  santé  le 
plus  tôt  possible  et  sils  {sic")  vous  prie  ea 
même  temps  de  faire  mille  compliment  de 
même  tous  ses  parens  et  qu'il  lui  donne  de 
nouvelle  de  son  frère  Joseph. 

Le  certificat  annoncé  est  parvenu  :  Le 
voici  dans  sa  pittoresque  teneur,  tel  que 
veut  bien  nous  le  communiquer  M  .  L.  G, 
Pélissier. 

Au  ciloyen  au  citoyen  Jean  Pontaull^ 
Saint-Laurent  des  arbres  district  Pont  du 
Rhonne  dép.  du  Gard. 

Liberté         Egalité 
Armée  > 

Dcpircnce 
Oriantales 

Vive  Lamontagnie  Périsse  létiran  de  lé  trilie 
Nous  sousignié  manbre  du  concel  d'ad- 
ministration dudit  bataillon  sertifion  que 
le  sitoyen  Josaphe  Pontos  fusillié  dans  la 
compagnie  11°  2  natif  de  Sain  Lauran  dé 
Harbre  distric  de  Sidevan  sain  esprit  dé— 
parteman  du  Gar  se  comporte  an  vrait  re— 
publiqain  sans  cullotte  anfoi  de  qoi  nou  lui 
avon  délivrai  le  presan  sertificat  pour  lui 
servir  et  optenir  ce  que  la  nasion  acorde 
aux  père  et  aux  mère  de  ceux  qui  lion  dé 
anfan  aux  servise  de  la  république  fait  a 
Sain  Lauran  de  la  mongue  le  13»  prérial 
deux  année  republiqaine. 

Faiq_  commandant.  Borain  père  s. 
nant. 

Girard    Sobke 
RouLETE  caporal   Ieancaybt  caporal 

N.    Reinard 
Sergent  major 
CD"  capitaine 
Vu  par  moi  commissaire  des 
iRiiNE  Sarrau 


Fraternité 

^me  bataillon 
dé  pi  renée 
oriantale 


lieute— 


Un  grand  nombre  de  numéros  du  10  no- 
vembre étant  parvenus  sans  la  première  ef 
la  dernière  feuille,  nous  joignons  ces  feuilles, 
indistinctement  à  l'envoi  d'aujourd'hui. 


Le  Directeur-gérant  :    G.    «ONTORGUEIL. 
Imp.  DANiEL-CHAMBOW.St-Amand-Mont-Rond 


XLVr  Volume      Paraissant  2es  lo,  20  et  }0  de  chaqut   mois.      30  Novembre   1902 


38"  Année 

.51,'"' r.VitUor  S3af*8é 

PAJtlS  (LV)  Chirehix   »t  i 
vout  troHvtrtt         œ 

•Sureaux  :  de2  ii4heures 


w        H  5f  faui 
H         tnir'aidtr 

o 
o 


N'987 

ai»",  r.Victor.Masflé 
PAItm  (IXM 

Bureaux:  de  à  à  4hearet 


tttnuhmxxt 


DES    CHEP.CHEDRS    ET    CURIEUX 


Fondé   an   1864 
»<«i  I    — - — 


QUESTIONS    ET    KF.l'ONSKS    LITTÉRAIRES.     IlISIOaiQUlCS.    SCIKNTII'IQUES    ET     ARTISTIQUES 

TROUVAILLKS    ET    CURIOSITÉS 


783 


-    784 


i'elis 


uie^mni^ 


Ros3  Pompoîi.  — Je  retrouve — et  je 
les  Souvenirs  de  I^ose  Pompon.  Ils 
datent  de  1887.  Qj-ii  les  a  écrits  ?  Rose 
Pompon  elle-même  ?  La  préface  est  signée 
Ryno.  Qiii  est    Ryno  ? 

Rose  Pompon  nous  af'prend,dans  ce  li- 
vre,qu'elle  s'est  retirée  à  la  jonchère.  La 
Jonchère  n'a  pas  beaucoup  d'habitants.  On 
doit  l'y  connaître.  Vit-elle  toujours  ? 

Et  Pomaré  ?  Et  Maria  ?  El  les  autres 
célébrités  chorégraphiques  ?  Mogador, 
c'est  toujours  elle.    Mais    Rose  Pompon  ? 

Ego. 

Famille  Beauné,  Beaunès  ou 
Beauuais.  — Je  désire  connaître  le  lieu 
d'origine,  au  xvii^  siècle,  de  cette  ta- 
mille,  à  laquelle  appartenait  Perrine 
Beauné,  femme  de  Jacques  Meslay  ;  leurs 
enfants  naissent  à  Laval  en  1683  et  années 
suivantes.  Th.  Courtaux. 

M'"  Duthé.  —  Le  Dictionnaire  de  La- 
rousse et  l'Encyclopédie  de  Ladmirault 
sont  d'accord  pour  faire  naître  M"""  Duthé 
en  1752  et  pour  la  faire  mourir  en  1820. 
iMichaudet  Lalanne,  chacun  de  leur  côté, 
'lui  donnent  1750  comme  date  de  naissance 
et  1831  com.me  date  de  décès.  Ces  deux 
dernières  dates  ont  été  adoptées  par  le 
baron  Seillière  qui,  possédant  un  portrait 
de  M"*  Duthé  par  Lié-Louis  Périn,  les  a 
fait  graver  sur  le  cartel  de  ce  portrait. 
D'autre  part,  Edmond  de  Concourt,  dans 


i  son  livre  :  Ui  maison  d'un  artiste, (iom^  1 1 
page  52,  note  2  )  écrit:  «  LaDuthé  mourut 
en  France  en  1826  » 

Désireux,  pour  des  raisons  qu'il  serait 
importun  de  donner  da.ns  Vlnteimédiaire, 
de  connaître  la  date  exacte  de  la  mort 
de  M"*  Duthé,  je  me  suis  adressé  aux: 
Archives  de  la  Seine  où  l'on  m'a  com- 
muniqué l'acte  suivant  : 

Extrait  du  registre  des  actes  de  décès  du 
premier  arrond/sseinatt  (année  1830). 

Du  vingt-sept  septembre  mil  huit  cent 
trente,  à  di.x  heuies  du  matin.  Acte  de  décès 
de  Catherine-Rosalie  Gérard,  rentière,  céli- 
bataire, âgée  dj  quatre-vingt-deux  ans,  née  à 
Versailles  (Seine-et-Oise),  décédée  rue  Basse- 
du-Rempart,  n'  ^6,  le  vingt-cinq  à  onze 
heures  du  soir. 

Constaté  par  nous,  Charles  Gabillot,  adjoint 
au  maire  du  premier  arrondissement  de  Paris, 
sur  la  déclaration  des  sieurs  Pierre-Marie 
Ménager  de  Souville,  régisseur  général  des 
biens  de  Monseigneur  le  duc  d'Aiimale,  âgé 
de  68  ans, demeurant  rue  Basse-du-Rempart 
n"  36,  et  Marie-Philippe  .Métrot,  dessinateur, 
âgé  de  43  ans,  demeurant  rue  de  la  Bientai- 
sance,  n"  2 . 

A  peine  avais-je  reçu  cette  copie  que  je 
mettais  en  doute  sa  véracité,  je  dirai  pour- 
quoi tout  à  l'heure.  J'écrivis  aussitôtà  Ver- 
sailles, afin  qu'on  m'expiédiàt  l'acte  de 
naissance  delà  personne  dont  je  possédais 
l'acte  de  décès,  et  on  me  fit  aussitôt  par- 
venir le  document  ci-après  : 

Extrait  du  registre  des  Actes  de  Baptêmes 
de  la  Ville  de  Versailles  pour  Vannée  1748. 
Paroisse  Saint-Louis. 

Acte  de  naissance  de  Catherine-Rosalie 
Gérard,  née  à  Versailles,le  vingt-trois  novem- 

XLVI«-1* 


N»q87 


L'INTERMEDIAIRE 


785 


786 


bre  mil  sept  cent  quarante-huit,  fille  de  Jean- 
Baptiste  Gérard,  officier  du  Roy  et  de    Louise-' 
Rosalie  Caumont,    son    épouse,    domiciliés  à 
Versailles. 

Certifié  conforme etc. 


ainsi,  c'est 


Que  les  deux  actes  que  je  viens  de  trans- 
crire ici  aient  trait  à  la  même  femme,  cela 
est  trop  clair  pour  qu'il  soit  nécessaire  d'y 
insister.  IVlaisces  deux  actesconcernent-ils 
M""  Duthé  ?  C'est  une  autre  atïaire  ;  et 
pour  ma  part,  je  ne  le  crois  pas.  Le  nom 
de  «  Rosalie  Gérard  »  a  du  être  porté  plus 
d'une  fois  ;  et  bien  que  la  personne  men- 
tionnée plus  haut  fût  une  contemporaine 
de  la  Rosalie  Gérnrd  qui  est  célèbre  sou«; 
le  nom  de  M''^  Dutlié,  ii  me  semble  qu'il 
ne  faut  pas  l'identifier  avec  elle 

Ce  qui  m'incline  à  penser 
cet  autre  acte  de  baptême  que  je  possédais 
pour  l'avoir  copié  ici  \nème(IiiUiwcdiaire, 
tome  VIII,  page  172)  et  que  j'avais  tou- 
jours regardé  comme  se  rapportant  à 
M"°  Duthé,  sans  en  être  d'ailleurs  absolu- 
ment sûr  : 

Le  13"  jour  de  juin  de  l'année  1751,  a  été 
baptisée  Rosalie  née  la  veille,  fille  naturelle 
et  légitime  de  Pierre-Vincent  Gérard,  gagne- 
deniers  et  de  Marie-Anne  Rossel,  son 
épouse, ....  etc. 

(Registres  de  la  Paroisse  de  Saint-Etienne 
du  Mont). 

C'est  pourquoi  je  comparais  à  la  barre 
de  V Intermédiaire  et  je  demande,  en  re- 
merciant d'avance  ceux  qui  voudront  bien 
me  répondre  :  <*  Savantissimi  doc  tores  qm 

Inc  asscmllati    esfis quand  est   née  et 

morte  M"" Duthé?  » 

André  Foulon  de  Vaulx. 


Bossuet  et  le  vin.  —  En  racontant 
dans  son  Jcsiis-Christ  (page  236)  le  mira- 
cle de  Cana,  le  Père  Didon  s'exprime 
ainsi  :  —  «  Un  incident  troubla  la  fin  du 
repas.  Il  n'y  avait  plus  de  vin,  —  le  vin, 
dit  Bossuet,  que  les  délicats  appellent 
l'âme  des  banquets  ». 

Je  serais  curieux  de  savoir  où  Bossuet  a 
fait,  par  ce  mot,  si  imprévu  de  sa  part,  et 
qu'on  attribuerait  plus  volontiers  à 
Brillât-Savarin,  une  telle  apologie  du  vin. 

Et,  pour  en  récompenser  d'avance  celui 
qui  me  l'apprendra,  je  vais  lui  conter  une 
anecdote  concernant  justement  Bossuet. 

Au  café  Tabourey,  où,  en  1859  et  1860, 
je  passais  régulièrement   mes  soirées  en 


compagnie  de  Barbey  d'Aurevilly,  j'ai  en" 
tendu  bien  des  fois  l'auteur  de  V Ensorcelé^ 
s'écrier  de  sa  voix  cliantante  ou  plutô^ 
déclamante  :  —  Gar...çon,  don... nez 
moi...  oi..oi  un  Bos...su.  —  et  11  I 

Il  s'agissait  tout  simplement  d'un  petit 
verre  de  cassis,  mais  de  cassis  originaire 
de  Dijon,  comme  l'illustre  évêque.. .  Et  les 
garçons  du  café  Tabourey,  avertis  une 
bonne  fois,  ne  s'y  trompaient  pas. 

Edmond  Thiaudière. 

La  date  exacte  de  la  mort  de 
Casanova.  —  Jacques  Casanova  dé- 
clare, lui-nicme,  dans  ses  Mémoires,  être 
né  à  Venise,  le  2  avril  1725,  des  justes 
noces  de  Gaëtan-joseph  Jacques  Casa- 
nova, et  de  Zanetta  Ferusi,  qu'il  avait 
épousée,  après  avoir  rompu  avec  la  Fra- 
goletta  (i). 

Parmi  les  fidèles  de  Y  Intermédiaire  — 
et  nous  sommes  quelques-uns  à  être  fé- 
rus du  merveilleux  aventurier  que  fut 
Giacomo  —  en  est-il,  qui  puisse  m'expli- 
quer  comment  un  écrivain  de  la  valeur 
d'Armand  Baschet,  a  pu  faire,  dans  le 
Livre,  mourir  Casanova  en  1798,  âgé  de 
soixante-dix-huit  ans.  (2) 

Il  serait  un  peu  long  de  compter  sur 
ses  doigts  ;  une  simple  addition  suffit  et 
permet,  si  effectivement  Casanova  est 
mort  à  l'âge  fort  honorable  de  78  ans,  de 
placer  en  1803,  ainsi  que  l'ont  fait  nom- 
bre de  biographes,  la  dste  de  son   décès. 

Comment  admettre  au  surplus  cette 
date  de  1798  ? 

N'était-ce  pas  l'époque  même  où  Casa- 
nova, s'il  ne  les  composait  pas  —  et  le 
commencement  de  leur  rédaction  semble, 
d'après  M.  Charles  Henry,  remonter  à 
1791  {■^)  —  mettait  au  net  ses  Mémoires. 

«  Al'âgedesoixante-douze  ans,  en  1717, 
lorsque  je  puis  dire  vixi.  quoique  je  vive 
encore,  il  me  serait  difficile  de  me  créer 
un  agrément  plus  agréable  que  celui  de 
m'entretenir  de  mes  propres  affaires,  et 
de   fournir    un  beau    sujet  de  rire  à  la 

(  1  )  Mémoires  de  Jacques  Casanova  de 
Seinf;all  (Edition  Rozez,  Bruxelles,  1863) 
tome  I.  p.  17. 

(2)  Preuves  curieuses  de  T authenticité  des 
Mémoires  de  Jacques  Casanova  de  Seingalt 
—  Le  Livre,  18S1,  p.  325. 

(3)  Jacques  Casanova  de  Se.'ii'^aJl  et  la 
critique  historique  —  Revue  liis  torique 
1889,  tome  3,  p.  322. 


DES  CUHRCHl-URS  ET  CURIEUX 


30  novembre  1903 


787 


788 


bonne  compagnie,  qui  i/i'a  toujours 
donné  des  preuves  d'amitié  et  que  j'ai 
toujours  fréquentée  '^       '. 

Et,  l'année  suivante,  Casanova  semble 
avoir  si  peu  envie  do  mourir,  qu'ainsi 
salue  t-i!  dans  ses  Mémoires,  le  i"^"' janvier 
.79S: 

«J'ai  sous  les  yeux  la  copie  exacte  de 
l'original  écrit  à  Augsbourg  au  mois  de 
mai  1767,  et  nous  sommes  aujourd'hui 
au  premier  de  l'an  1798.  »  (2). 

Sur  quels  documents  s'appuyer  pour 
faire  mourir  Jacques  Casanova  de  Sein- 
galt  en  1798  ? 

Brockaus  indique,  il  est  vrai,  1798 
comme  date  mortuaire  de  Casanova.  Mais 
faudrait-il, au  moins, que  son  dire  s'étayât 
sur  un  acte  authentique. 

S'il  a  eu  sous  les  yeux,  comme  le  croit 
Armand  Baschet,  l'acte  de  décès  de  Casa- 
nova, «  sur  les  registres  mortu  i  .s  du 
bourg  d'ûberlestendorf,  diocèse  de  Lei- 
rneritz,  d'où  dépendent  la  seigneurie, châ- 
teau et  domaine  de  Dux  »,  il  a  dû  en 
prendre  copie.  C'est  cette  copie  qu'il  se- 
rait intéressant  de  produire  et  qui  ferait 
foi. 

M.  Octave  Uzanne  serait,  par  les  pa- 
piers qu'il  possède,  plus  que  quiconque, 
sans  doute,  à  même  de  trancher  ce  point 
de  religion.  Qii'il  me  soit  permis  de  faire 
un  pressant  appel  à  son  érudition  et  à  sa 
bienveillance  jamais  démentie. 

Mais,  à  défaut  d'un  acte  ou  document, 
comment  admettre  que  cinq  mois  aient 
suffi  à  Casanova  pour  mener  à  son  teririe 
la  révision  de  ses  Mémoires?,  Et,  fût-il 
mort  en  1798  —  j'en  demande  pardon  à 
l'ombre  d'Armand  Baschet,  qui  ne  fut,  il 
est  vrai,  jamais  grand  clerc  en  arithmé- 
tique, —  Casanova  eût  été  alors  âgé,  non 
de  soixante  dix- huit,  mais  de  soixante- 
treize  ans.  Pierre  Dofay. 


Noblesse  cliicoise.  —  Depuis  quel- 
que temps, nous  voyonsles  journaux  appe- 
ler des  Chinois,  «  M.  le  marquis  un  tel  ». 
Dernièrement,  l'épouse  d'un  fonctionnaire 
chinois   était   qualifiée  «   lady  ».  Qu'est- 

(i)  Mémoires  de  Casanova.  (Edition 
Rozez),  tome  i*^',  préface,  p,  5. 

(4)  Mémoires  de  Casanova  (Edit.  Gar- 
nier, Paris,  s.  d.) 


ce  que  tout  cela  veut  dire  et  pourquoi  ces 
appellations  ne  sont-elles  usitées  que 
depuis  peu  ?  César  Birotteau. 

Ex-libvia  à  déterminer.  —  Deux 
C  enlacés  dans  une  jarretière  portant 
l'inscription  Bihliolbèquc  de  Saint-Germain. 
Au  dessus,  couronne  de  comte.  H,  33.  L, 
21.  Timbre  humide.  J.  C.  Wigg. 

Lg  Notariat  da  Paris.  —  Les  étu- 
des des  notaires  de  Paris,  au  nombre  de 
122,  étaient  installées  au  commencement 
de  la  présente  année  de  la  manière  sui- 
vante dans  19  de  ses  20  arrondissements; 
quant  au  douzième  il  en  était  totalement 
dépourvu. 

Le  huitième  arrondissement  comptait 
25  études  ;  le  neuvième,  21  ;  le  premier. 
20  ;  le  deuxième,  14  ;  le  septième,  9  ;  le 
dixième,  8  ;  le  troisième  et  le  sixième, 
5  chacun  ;  le  quatrième,  3  ;  le  cinquième 
et  le  dix-septième,  2  chacun  ;  cntin  les 
onzième,  treizième,  quatorzième,  quin- 
zième, seizième,  dix-huitième,  dix-neu- 
vième et  vingtième,  ne  possédaient  cha- 
cun qu'une  étude. 

Nous  avons  employé  l'imparfait  parce 
que  quelques  changements  de  domiciles 
ont  pu  se  produire  dans  le  courant  de 
1902. 

A  supposer  que  l'état  des  choses  sub- 
siste, nous  nous  permettons  de  demander 
à  nos  honorables  co-abonnés  si  cette  ré- 
partition, d'ailleurs  légalement  régulière, 
répond  exactement  aux  convenances  et 
aux  besoins  des  habitantsdes  vingt  arron- 
dissements de  Paris,  alors  surtout  que  la 
moyenne  mathémathique  donnerait  au 
moins  six   offices    par    arrondissement  ? 

C.  H.  G. 

La  communauté  de  Saint-Chau- 
mont.  —  D'après  un  contrat  de  mariage 
du  22  mars  1732,  que  j'ai  sous  les  yeux, 
il  y  avait  alors,  rue  Saint-Denis,  paroisse 
Saint-Laurent,  une  maison  de  commu- 
nauté de  femmes,  dite  de  Saint-Chau- 
mont. 

Je  désirerais  vivement  avoir  des  ren- 
seignements sur  cet  établissement  et  no- 
tamment connaître  l'ordre  religieux  qui 
l'occupait. 

Kecevait-il,  comme  j'ai  lieu  de  le  pré- 
sumer, des  dames  et  des  demoiselles  pen- 
sionnaires ?  E.  M. 


N-çSy. 


L'INTERMEDIAIRE 


789    -« 


790 


Rue  de  llle  de  Corse, à  Nancy.  — 

Il  existe, à  Nancy, une  rue  portant  le  nom 
de  :  Rue  de  l'Ile  de  Corse.  On  désire  savoir 
à  quelle  occasion  la  municipalité  de  Nancy 
a  cru  à  propos  de  donner  ce  nom  à  l'une 
de  ces  rues.  Villanova. 

Famille  Blanchet.  —  le  désire  tous 
renseignements  sur  la  famille  Blanchet. 
—  Blanchet  de  N...,  est  orignaire  de 
Bretagne,  d'après  une  tradition  que  cette 
famille  conserve.  —  Pierre-Louis  Blan- 
chet serait  celui  qui  serait  passé  de  Bre- 
tagne à  la  Guadeloupe,  où  il  serait  mort 
vers  1804;  ce  sont  ses  ascendants  et 
collatéraux  que  je  cherche,  ainsi  que  ce 
qui  se  rapporte  à  lui-même  ou  à  ses 
enfaots  ;  la  descendance  de  ses  deux  fils 
m'est  entièrement  connue. 

De  son  mariage  je  sais  :  1°  Charles- 
Pierre;2"  Hyacinthe-Nicolas  du  Rest  Blan- 
chet ;  3°  une  fille. 

Charles-Pierre  est  né  en  1769  à  la  Gua- 
deloupe, a  quitté  cette  île  avec  sa  famille 
le  6  mai  1817  pour  Libourne,  s'est  établi 
ensuite  près  de  Vayres  (Gironde).  —  La 
même  tradition  d'origine  dit  :  en  étran- 
ger, et  n'y  connaissant  personne  de  son 
nom  dans  la  contrée. 

Je  demande  plus  particulièrement  indi- 
cation -.  des  actes  de  naissance,  mariage 
(et  du  contrat)  et  décès,  de  Pierre  Louis 
Blanchet, déjà  cité,habitantau  Petit-Canal, 
(Guadeloupe),  en  1801  ;  probablement 
mort  entre  1801  ou  1804,  dans  cette 
colonie  ;  peut-être  marié  aux  environs  du 
Port-Louis  vers  1768.  —Celles  :  de  l'acte 
de  naissance  de  son  fils  cité,  Hyacinthe- 
Nicolas,  né  à  la  Guadeloupe  le  8  décem- 
\)YQ  1771.  —  Celles  des  actes  de  naissan- 
ces et  mariages  (et  contrats)  des  autres 
enfants  du  précédent.  —  Charles-Pierre, 
déjà,  nommé,  né  à  la  Guadeloupe  en 
1769,  s'y  maria  vers  1795  avec  la  veuve 
Couppé  de  l'Isle,née  de  Vipart.  —  Et,  sa 
fille,  N...  mariée  vers  1793  ou  1799  à  M. 
Duportblanc  ;  elle  était  née  à  l'île  entre 
1767  et  1770,  et  mourut  le  15  janvier 
i8oo,à  Saint-Barthélémy  (Antilles). 

D"'  Henri  duR.Phélan. 


Famille  Nau.  —  j'ai  rencontré  ré- 
cemment, dans  un  catalogue  d'occasion, 
une  «  généalogie  de  la  famille  Nau  » 
imprimée  à  Paris  en   1900  ou  1901.— 


Elle  était  vendue  quand  je  me  suis  pré- 
senté, et  je  n'ai  pu  obtenir  aucun  ren- 
seignement sur  son  auteur  ni  son  éditeur. 
Serai-je  plus  heureux  en  m'adressant  à 
V Intermédiaire  ?  Nolliac. 

Famille  de  Navif  ville  de  Villeroy. 

—  L'illustre  famille  de  Neu/ville.  qui  a 
donné  les  ducs  de  FiUeroy,ses\.  éteinte, 
je  crois,  à  la  fin  du  xviii''  siècle.  Pourrait- 
on  me  dire  comment  elle  s'est  éteinte  et, 
par  suite, qui  la  représente  actuellement  ? 

Ambroise  Tardieu. 

Famille  Prevenier.  —  Un  membre 
de  cette  famille, né  à  Lackem, Hollande, en 
1788,  servait  dans  l'armée  française  de 
1809  à  1814.  Plus  tard  entré  dans  l'ar- 
mée hollandaise, il  quittait  celle  ci, comme 
capitaine  en  1817,  et  se  fixait  en  France. 

Un  bienveillant  lecteur  pourrait  peut- 
être  me  renseigner  sur  lui. 

Colonel  WlLBRENNINCK, 

Ssseny  de  Fonteny.  —  D'où  est 
originaire  la  famille  de  ce  nom,  quelles 
sont  ses  armoiries,  et  a-t-on  quelques  dé- 
tails sur  un  de  ses  membres,  J.  B.  d'Es- 
seny  de  Fonteny,  dont  le  nom  se  trouve, 
avec  la  date  de  1788,  sur  une  médaille 
qu'un  de  mes  amis  a  eue  dernièrement 
entre  les  mains  ?  Albert  Renard. 

La  descendance  de  Lekain,  — 
Charles  Maurice,  le  trop  fameux  critique, 
écrivait  en  1817,  que  le  fils  de  l'illustre 
comédien  «  jouaitla  tragédie  en  société 
bourgeoise»,  mais  sans  grand  succès, 
paraît-il. 

Est-ce  exact  ?  Et  dans  ce  cas,  le  fils  de 
Lekain  a-t-ileu  des  descendants? 

Sir  Graph. 

Le  baron  d'Asfeld.  —Pierre  Bidal, 
baron  d'Asfeld,  fut  ministre  de  la  reine 
Christine  de  Suède,  en  France,  en  Italie 
et  en  Espagne.  Qiiel  est  le  titre  des  ouvra- 
ges, étrangers  et  français,  qui  lui  entêté 
consacrés,  articles  de  revues  et  de  jour- 
naux? Par  qui  sa  descendance  est-elle 
aujourd'hui  représentée  ? 

—  T.  L.  H. 

Le  lieutenant-général  Wittingofî 

—  Le  livre  de  M.  C.-A.  Dauban,  Paris  en 
iyc)4  et  ijp^,  p.  37,  donne  le  texte  d'une 


i 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  novembre  1902 


~- -      791    "^ — — — 

lettre  ou  plutôt  d'une  dénonciation  du 
prince  Charles  de  Hesse,  du  16  nivôse  an 
Il  (s  janvier  1794)  où  se  trouvent  ces 
passages  : 

...  Mais  il  reste  encore  un  de  leurs  compli- 
ces et  aussi  criminel,  c'est  le  traitre  Wittin- 
goff,  commandant  de  la  maison  du  tyran  le 
10  août  [cela  dit  tout).  —  Wittingoff  doit 
être  à  Tours  et  sa  famille  est  à  Strasbourg  ; 
je  prouverai  tous  ses  crimes  et  tous  ses  com- 
plices... 

N'est-ce  pas  le  même  que  Witinghof, 
lieutenant-2;énéral  d'orio-jne  courlandaise, 
qui  aurait  été  guillotiné  en  1793,  d'après 
la  Tahle  des  OHofiies  de  la  France  content- 
poraine,  par  Taine  ? 

Ce  nom  ne  figure  pas  dans  la  liste  des 
personnes  guillotinées  pendant  la  Terreur, 
donnée  par  M.  Wallon,  à  la  fin  du  dernier 
volume  de  son  Histoire  du  Tribunal  révo- 
lutionnaire. 

Voudrait-on  avoir  la  complaisance  de 
m'indiquer  où  j'aurais  des  renseignements 
biographiques  sur  Wittinghof.  qui  avait 
été  emprisonné  en  Normandie,  sous  la 
Terreur,  sur  son  origine,  sa  famille  et  son 
sort  pendant   la  Révolution? 

Hautenclef. 


Gardes  de  îa  Porte  du  Roi.   —  En 

1790,  alors  que  ce  corps  était  dissous,  un 
de  ses  anciens  officiers  fit  faire  son  por- 
trait, en  costume,  par  le  peintre  Doncre, 
d'Arras  ;  et  la  même  année,  cet  artiste  en 
fit  une  réduction  limitée  à  la  tète  et  au 
buste,  pour  une  demoiselle  Papillon,  à 
laquelle  il  donna  quittance,  au  dos  du 
tableau,  à  Arras,  du  prix  touché.  Sur  ces 
seules  indications,  puis-je  espérer  qu'un 
de  nos  confrères  me  découvrira  le  nom  de 
cet  ofllcierqui,en  1790,  était  âgé,  avait  le 
nez  allongé  descendant  vers  la  bouche,  et 
portait  la  croix  de  Saint-Louis? 

V.  A. 

«  Le  SJtc  blanc  ».  —  Tel  est  le  titre 
d'un  ouvrage  publié  à  Paris  en  1820,  2 
vol.  in  12",  et  qui  contient  de  nombreuses 
lettres  tendant  à  la'  justification  de  la 
reine  Caroline,  épouse  de  Georges  IV,  et 
victime  du  fou  Georges  II  ;  cet  ouvrage 
peut-il  être  consulté  en  toute  sécurité?  La 
Biographie  des  contemporains.,  de  Rabbe 
ctc,  le  met  au  nombre  de  ceux  qui  ont  le 
plus  de  mérite  sur  cette   affaire   scanda- 


79: 


leuse.duel  est  l'avis  de  ceux  qui  connais- 
sent bien  la  question  ? 

CÉSAR  BlROTTEAU. 

Eroch^jre  à  retrouver.  —  Ne  pour- 
rait-on fournir  quelques  renseignements 
au  sujet  de  la  brochure  concernant  les  bi- 
joux égyptiens  antiques,  volés  au  Louvre 
le  29  juillet  1830,  pendant  l'assaut.  Pro- 
bablement elle  avait  pour  titre  : 

Liste  des  bijoux  égyptiens  volés  au  Lou- 
vre,(etc.) 

Cette  liste  fut  immédiatement  en- 
voyée aux  gouvernements  étrangers.  II 
paraît  qu'elle  est,  actuellement,  introuva- 
ble à  Paris.  H.  H. 

Vers  de  V.  Hugo.  —  Dans  les  cu- 
rieuses lettres  de  Victor  Hugo  au  secré- 
taire perpétuel  de  l'Académiedes  Jeux  Flo- 
raux, il  est  question  de  plusieurs  pièces  de 
vers  que  je  ne  trouve  pas  dans  les  Odes 
et  Ballades  :  Les  Derniers  Bardes,  La  Ca- 
nadienne, l'idylle  des  Deux  Ages. 

Ces  vers  n'ont-ils  jamais  été  publiés 
ou  bien  ont- ils  paru  sous  d'autres  titres  ? 

A.F. 

Chants...  nationaux  en  1871, 
pendant  la  Commune.  —  Y  en   a-t-il 

eu  de  spéciaux, en  dehors  de  \a.Marseillaise, 
que  l'on  continuait,  je  crois,  à  chanter, 
au  moins  aux  funérailles?  L,  R. 

A.  la  Monaco  !  —  Un  aimable  inter- 
médiairiste  voudrait-il  me  faire  connaître 
la  suite  de  ce  couplet  qui  se   chantait  sur 
un  air  de  contredanse  : 
A  la  Monaco  !  Ton  chasse  et  l'on  déchasse, 
A  la  Monaco.  Von  chasse  comme  il  Jatit\ 

Dans  ses  impressions  de  voyage,  Alexan- 
dre Dumas  père,  d'un  naturel  très  cu- 
rieux, étant  de  passage  dans  la  princi- 
pauté, raconte  qu'il  chercha  à  connaître 
l'origine  et  la  signification  de  cette 
vieille  chanson,  mais  les  monégasques  se 
renfermèrent  dans  le  plus  complet  mu- 
tisme. 

Dumas  s'exprime  ainsi  : 

Je  profitai  de  ce  contre-temps  pour 
approfondir  un  point  de  science  chorégra- 
phique que  je  m'étais  toujours  proposé  de 
tirer  au  clair  à  la  première  occasion;  il 
s'agissait  de  la  Monaco,  où,  comme  chacun 
sait,  l'on  chasse  et  l'on  déchasse.  Je  fis,  en 
conséquence,  pour  la  troisième  fois  depuis 


N-  987. 


L'INTERMEDIAIRE 


793 


794  - 


que  j'avais  quitté  la  frontière,  toutes  les 
questions  possibles  sur  cette  contredanse  si 
populaire  par  toute  l'Europe  ;  mais  là, 
comme  ailleurs,  je  n'obtins  que  des  répon- 
ses évasives  qui  redoublèrent  ma  curiosité, 
car  elles  me  confirmèrent  dans  ma  première 
opinion,  àsavoir  que  quelque  grand  secret, 
où  l'honneur  du  prince  et  de  la  principauté 
se  trouvait  compromis,  se  rattachait  à  celte 
respectable  gigue.  Il  me  fallut  donc  sortir 
des  états  du  prince  aussi  ignorant  que  j'y 
étais  entré  et  perdant  à  jamais  l'espoir  de 
découvrir  un  my.stère  que  je  n'avais  pu 
éclaircir  sur  les  lieux. 

En  faisant  appel  aux  nombreux  colla- 
borateurs de  Y  Intermédiaire,  serai-je  plus 
heureux  que  notre  grand  romancier? 

Paul  Hi£Doum. 

Soles  à  La  Orly.  —  Le  journal  le 
Gaulois,  du  13  novembre  1902,  adonné 
le  menu  du  déjeuner  ofîert  par  le  duc  de 
Chartres  au  roi  de  Portugal.  On  y  voit 
les  fiJets  de  soles  à  la  Orly. 

Quel  souvenir  historique  ou  gastrono- 
mique ce  nom  de  Orly   veut-il  rappeler? 

Je  connais  Orly,  commune  du  dép.  de 
la  Seine.  11  existe  en  France  deux  autres 
localités  de  ce  nom  :  Orly  sur  Morin,  en 
Seine-et-Marne,  et  le  hameau  d'Orl}^, 
commune  d'Albens  en  Savoie. 

Carisathîs. 

Origine  du  mot  rapiat.  —  Ce  mot, 
qui  n'existe  pas  dans  le  Dictionnaire  de 
Littré,  est  souvent  employé  dans  le  lan- 
gage familier  pour  désigner  un  homme 
cupide  et  indifférent  à  tout  sentiment  de 
générosité,  Qr.and  cette  expression  a-telle 
été  mise  en  circulation  ?  Quelle  en  est 


l'origine? 


Paul  Pinson. 


Ce  midi.  —  \J Intermédiaire  s'est  ré- 
cemment occupé  de  locutions  propres  à  la 
Normandie.  En  voici  une  autre.  On  dit 
couramnient  dans  cette  province  :  ce 
midi,  —  comme  on  dit  partout  :  es.  ma- 
tin, ce  soir,  cette  nuit.  Le  normandisme 
est  peut-être  moins  dans  l'adjectif  que 
dans  l'emploi  de  ce  midi,  au  sens  de  cet 
(ou  cette)  après-midi.  Qiioi  qu'il  en  soit, 
je  voudrais  savoir  quelle  est  l'autorité 
littéraire  de  cette  expression.  Littré  ne 
semble  pas  Lavoir  connue.  La  trouve- 
t-on  dans  les  écrivains  français,  soit  de 
l'âge  classique,  soit  des  âges  précédents 


ou  suivants?  Je  soutiens  la  négative,  jus- 
qu'à preuve  contraire.  J.  B.  D. 

Question  ds  navigation  potilevéo 
par  un  tableau  du  Louvre.  ~  Un 
tableau  du  Louvre,  provenant  de  la  col- 
lection La  Cazc,  placé  dans  la  salle  34  de 
l'école  hollandaise,  avec  le  \\°  2597,  et 
attribué  à  Van  der  Heîst  (  -j-iôyoj,  re- 
présente deux  personnages  qui  seraient  in- 
connus d'après  l'inscription  :  un  homme, 
avec  un  grand  cordon  orangé  en  écharpe, 
montrant  un  bac  à  2  gouvernails  et  2 
pavillons, avec  des  cavaliers  montés  et  un 
cordage  ascendant  vers  l'arrière,  et  une 
dame  tenant  un  dessin  de  pont  de  ba- 
teaux. 11  s'agit  vraisemblablement  d'une 
expérience  de  navigation  d'un  certain  in- 
térêt. 

Le  fond  du  tableau  parait  représenter 
l'embouchure  d'un  fleuve  avec  des  cons- 
tructions étagécs  sur  une  colline  et  un 
moulin  à  vent   sur  une  tour. 

Quelle  est  la  décoration  ?  Quel  est  le 
pays  ?  Qii.el  est  le  jiersonnage  masculin  ? 
De  quel  systènie  de  navigation  s'agit-il  ? 
Alphonse  Renaud. 

La  musique   des    Chausous    de 

Pierre  Dupent.  —  Charles  Baudelaire 
a  dit,  à  la  suite  de  sa  Notice  sur  Pierre  Du- 
pont : 

L'édition  à  laquelle  cette  notice  est 
annexée  contient,  avec  chaque  chanson,  la 
musique  qui  est  presque  toujours  du  poète 
lui-même,  mélodies  sinioles  et  d'un  carac- 
tère  libre  et  franc,  mais  cjui  demandent  un 
certain  art  pour  bien  être  exécutées. 

Baudelaire  était  mal  informé.  Très 
exactement  renseigné  à  cet  égard  depuis 
plus  de  quarante  ans,  je  déclare,  pour  le 
savoir  pertinemment, que  c  est'un  ingénieur 
des  Ponts  et  chaussées,  qui  nota  et  mit  au 
point  la  [lupavt  des  airs  que  Pierre  Du- 
pont lui  fredonnait  d'insjiiralion.  Seul, 
Dupont,  que  j'ai  connu  ainsi  que  l'ingé- 
nieur, eût  été  impuissant  à  adapter  con- 
venablement un  air  à  ses  chansons.  De 
leur  collaboration  amicale,  intime,  faite 
sans  bruit  sont  nés  les  airs  que  nous  avons 
tous  entendus  ou  chantés,  et  qui  convien- 
nent si  bien  aux  paroles. 

Dans  les  papiers  de  Pierre  Dupont  qui 
ont  pu  être  conservés,  se  trouve-t-il  des 
cahiers  de  feuillets  de  musique  écrits  de 
sa  main  ?  J'aimerais  les  voir.         V.  A. 


DES  CHERCHHURS  ET  CURIEUX 


30  novembre  1902 


795 


796 


ses 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

Los  papiers  de  Meusnier,  inspec- 
teur de  police  (XLVl,  54'^).  —  Con- 
sulter la  Reviiii  Rétrospective  du  i*^'  octo- 
bre 1892,  et  la  Revue  des  Revues  de  1896 
ou  1897  (je  n'ai  pas  la  date  précise). 

Au  moment  du  supplice  de  Damiens,en 
1757,  Meusnier  disparut  subitement  Son 
collègue  et  successeur,  Louis  Marais, 
affirma  que  l'inspecteur  de  police  avait 
été  assassiné,  en  1757,  alors  qu'il  condui- 
sait un  prisonnier  au  château  d'If.  Or. 
nous  retrouvantes  huit  ans  après, Meusnier 
agent  d'émigration,  sur  les  bords  du 
Rhin,  pour  le  compte  de  l'impératrice  de 
Russie.  Il  signait  alors  Meusnier  de  Pré- 
court.  Mais,  à  partir  de  1766,  nous  per- 
dons complètement  ses  traces. 

QLiant  à  Louis  Marais,  l'ami  et  le  con- 
seiller des  princes  (voir  \a  Revue  desRevues 
desi^''  et  15  juillet  1900)11  suivit  les  erre- 
ments et  continua  les  traditions  de  Meus- 
nier pendant  toute  la  durée  du  règne  de 
Louis  XV.  Mais  le  nouveau  souverain 
ayant  peu  de  goût  pour  la  gazette  scanda- 
leuse qui  faisait  le  régal  de  son  aïeul, 
Marais  espaça  d'abord  ses  rapports  sur  la 
galanterie  parisienne,  puis  les  cessa  com- 
plètement. Put-il  doubler  sans  naufrage 
le  cap  des  tempêtes  révolutionnaires  ? 
Nous  l'ignoronî  ;  car  il  n'a  pas  laissé  plus 
de  traces  que  son  prédécesseur  Meusnier. 
C'est  regrettable  ;  ces  deux  hommes  étaient 
des  types  achevés  du  parfait  policier  sous 
l'ancien  régime.  d'E. 

Maussion  (Etienne-Thomas  de) 
(XLVl,  343,  527).  — Notre  distingué  con- 
frère La  Coussière  nous  donne,  à  propos 
du  mouvement  révolutionnaire  de  Rouen 
au  mois  d'août  1789,  des  renseignements 
inédits  sur  lesquels  nous  lui  demandons 
la  permission  d'insister,  parce  qu'ils  sont 
en  contradiction  formelle  avec  les  jour- 
naux, mémoires  et  factums  du  temps. 

Personne  n'ignore  qu'à  l'occasion  du 
renchérissement  des  subsistances  à  Rouen, 


la  population, ou  plutôt  la  populace, s'était 
soulevée  et  que,  sous  ce  prétexte,  l'acteur 
Bordier  et  son  acolyte  Jourdan  l'avaient 
menée  à  l'assaut  de  l'hôtel  de  l'Inten- 
dance. 

L'habitation  de  M.  de  Maussion  fut 
livrée  au  pillage  et  saccagée.  Les  assail- 
lants n'en  sortirent  que  les  mains  plei- 
nes. Aussi,  Bordier  et  Jourdan.  arrêtes  le 
jour  même,  furent-ils  jugés,  condamnés 
et  suppliciés  dans  les  vingt  quatre  heures. 

M.  La  Coussière  nous  apprend,  d'après 
des  documents  inédits,  que  Bordier  fut 
en  quelque  5orte  pendu  à  huis  clos,  dans 
la  cour  même  de  l'hôtel  de  l'Intendance. 
Or,  des  contemporains,  dans  les  huit 
jours  qui  suivirent  l'exécution,  dirent 
qu'elle  eut  pour  témoin  toute  la  popula- 
tion de  Rouen.  Voici,  par  exemple,  la 
version  de  La  m-rt  subite  du  sieur  Bordier 
des  Variétés,  d'ailleurs  peu  favorable  à  la 
mémoire  des  deux  suppliciés  : 

23  août...  II  est  sorti  vendredi  à  cinq 
heures  du  soir  cies  prisons.  Son  associé  Jour- 
dain était  sur  là  charrette  avec  lui.  Ils  n'ont 
point  voulu  qu'on  la  découvrît,  ils  se  sont 
montrés  aux  yeux  de  tout  le  peuple.  Enfin, 
que  vous  dirais-je  ?  Arrivés  au  lieu  de  leur 
destination,  ils  sont  descendus,  et  se  sont  em- 
brassés trois  lois  ;  le  s'  Bordier  a  été  pendu  le 
premier. 

Us  ont  vu  arriver  la  mort  d'un  œil  tran- 
quille et  philosophique  et  sont  morts  sans 
confession.  Après  avoir  entendu  la  lecture  de 
la  sentence  prév«5talc  qui  le  condamnait  à 
mort,  le  sieur  Boidier  dit  adieu  à  son  ami  et 
demanda  au  bourreau  un  dernier  service  qui 
était  de  ne  pas  le  faire  souffrir  en  le  faisant 
mourir  le  plus  promptement  possible.  On 
prétend  qu'ils  ont  avoué  bien  des  choses. 

Par  contre,  un  ami  et  camarade  de 
Boriier,  l'auteur  dramatique-  Dumaniant, 
écrivait  dans  une  réponse  qui  portait  sa 
signature  et  prenait,  par  interA'alles,  les 
allures  d'un  panégyrique  enthousiaste: 

On  l'a  exécuté  avec  un  appareil  formidable 
(on  avait  porté  des  canods  sur  les  deux  routes 
de  Paris  :  on  craignait  qu'on  ne  vînt  le  déli- 
vrer). 

...  11  a  reçu  son  arrêt  sans  pâlir,  avec  la 
fermeté  de  l'innocence  :  il  a  marché  au  sup- 
plice d'un  air  ouvert  et  tranquille.  Il  a  salué 
en  passant  les  comédiens  de  sa  connaissance. 
Il  a  embrassé  Jourdain  en  lui  disant  :  Tu  causes 
ma  mort  et  je  te  le  pardonne.  Jourdain  a 
voulu  répliquer  :  Ce  n'est  point  le  moment  des 
explications,  a-t-il  dit  ;  il  faut  mourir  sans 
faiblesse.  Citoyens,  a-t-il  crié,  Je  meurs  pour 


N»  987. 


L'INTERMEDIAIRE 


797 


798 


vous,  je  meurs  innocent,  je  meurs  pour  la  pa- 
trie. 

Les  spectateurs  ont  fondu  en  larmes. 

Au  reste,  tous  les  auteurs  qui  ont  relaté 
la  mort  de  Bordier,  s'accordent  à~  recon- 
naître que  l'acteur  étonna  la  foule  par  son 
calme  et  par  son  sang- froid.  Le  vaude- 
villiste Brazier  en  donne  pour  preuve  cette 
anecdote  : 

((  A  l'heure  fatale,  Bordier  se  souvint 
d'un  oassaore  du  Prince  ramoneur,  une 
farce  populaire,  où  sur  le  point  de  grim- 
per à  une  échelle. il  se  demandait  :  «Mon- 
terai-je  ou  ne  monterai  je  pas  ?  >v  Et, avec 
un  esprit  d'à-propos  vraiment  extraordi- 
naire en  un  tel  moment,  il  s'arrête  au 
pied  de  la  potence  pour  répéter  à  l'exécu- 
teur la  phrase  qui  soulevait  jadis  les  rires 
de  toute  une  salle  », 

La  participation  de  Bordier  aux  actes  de 
vandalisme  et  de  brigandage  qui  désho- 
norèrent l'émeute  de  Rouen  est  restée 
inexplicable.  Ce  comédien  avait,  paraît-il, 
une  fortune  de  cinquante  mille  écus  et  ga- 
gnait dix  mille  livres  par  an  aux  Variétés, 
il  était  de  plus  fort  beau  garçon  et  l'en- 
fant chéri  des  dames.  Mais,  peu  scrupu- 
leux (ainsi  le  voulait  la  morale  facile  de 
l'époque)  il  les  volait  effrontément. 

Sa  mémoire  fut  réhabilitée  en  1794  ;  et 
le  Conseil  général  de  Rouen,  qui  s'associa 
àcette  prétendue  réparation, crut  justifier 
l'étrangeté  de  sa  conduite,  en  émettant 
cette  singulière  théorie, qu'il  ne  fallait  pas 
se  préoccuper  de  telles  peccadilles  chez 
un  bon  révolutionnaire  et  un  vrai  répu- 
blicain de  la  trempe  de  Bordier. 

SiR  Graph. 


Ordre  de  la  Toison  d'or  (XLVI, 
617,  683).  —  J'ai  eu  l'heureuse  chance 
d'acquérir  un  exemplaire  :  Les  ordonnan- 
ces de  Tordre  de  la  Toison  d'or,  donné  en 
nosfre  ville  de  Lille  le  2']'^  jour  de  novembre 
l'an  de  grâces  14^1.  S.  L.  N.  D.  (Planlin 
d'envers)  in-^*^  de  84  p.  orné  de  2  fig. 
Exemplaire  sur  velin.  Belle  impression 
de  la  fin  du  xvii*  siècle. 

C'est  dans  ce  volume  que  je  trouve  la 
preuve  ique  Philippe  le-Bon  a  institué 
l'ordre  de  la  Toison  d'or  en  l'honneur  de 
son  épouse  Isabelle  de  Portugal. 

Voici  le  commencement  de  l'acte  de 
fondation  : 


Philippe  par  la  grâce  de  Dieu,  duc  de 
Bourgoingne,  de  Lothier,  de  Brabant  et  de 
Lembourg  :  conte  de  Flandres,  d'Arthois,  de 
Bourgoingne  Palatin  du  Haynnault,  de  Hol- 
lande, de  Zélande  et  de  Namur.  Marquis  du 
Sainct  Empire  ;  Seigneur  de  Frise,  de  Salins 
et  de  Malines:  Scavoir  faisons  à  tous  présens 
et  avenir,  que  pour  la  très  grande  et  parfaicte 
amoLir  qu'avons  au  noble  Etat  et  Ordre  de 
Chevalerie  ;  dont  le  très  ardent  et  singulière 
alîtection  désirons  l'honneur  et  accroissement, 
par  quoi  la  Vraye  Foy  Catholique,  Testât  de 
nostre  Mère  Saincte  Eglise,  et  la  tranquillité 
et  prospérité  de  la  chose  publicque,  soyent 
comme  estre  peuvent  défendues,  gardées,  et 
maintenues  ;  Nous,  à  la  gloire  et  louenge  du 
Tout  puissant  nostre  Créateur  et  Rédempteur, 
en  révérence  de  la  glorieuse  Vierge  Marie,  et 
à  l'honneur  de  Monseigneur  Sainct  Andrieu 
glorieux  Apostre  et  Martyr,  à  l'exaltation  de 
la  Foy  et  de  Saincte  Eglise  et  excitation  de 
Vertus  et  bonnes  meurs,  le  dixiesme  jour  du 
mois  de  janvier,  l'an  de  Nostre  Seigneur  mil 
quatre  cent  vingt  et  neuf,  qui  fust  le  jour  de 
la  soiemnization  du  mariage  de  Nous,  et  de 
nostie  très  chère  et  très  aymée  compaigne 
Elisabeth  en  nostre  ville  de  Bruges  ;  avons 
prins,  créé  et  ordonné,  et  par  ces  présentes 
prénoms,  créons  et  ordonnons,  un  ordre  et 
Fraternité  de  Chevalerie,  ou  amiable  compai- 
gnie  de  certain  nombre  de  chevaliers,  que 
nous  voulons  estre  appellée,  l'Ordre  de  la 
Toison    d'Or,    soubs     la    forme,    conditions. 


statuts,  manières, 
vent,  etc  ; 


et    articles 


qui    s  en  suy- 


Philippe-le-Bon  était  épris  de  son 
épouse,  puisqu'il  adopta  lors  de  son  ma- 
riage avec  Isabelle  de  Portugal  :  Aultre 
n'auray,  pour  devise. 

L.  QuARRÉ  Reybourbon. 

* 

Consulter  l'ouvrage  :  Le  blason  des 
armoiries  de  tous  les  chevaliers  de  l'ordre 
delà  Toison  il' Or  depuis  la  première  insti- 
Intion  jnsques  à  présent,  par  J-B'*  Maurice, 
héraut  et  roy  d'armes. 

La  Haye  et  Bruxelles,  1667,  petit  in- 
folio,  en  tète  duquel  se  trouvent  les  let- 
tres de  fondation  de  cet  ordre. 

G.  M.  X. 


Armoiries  à  déterminer  :  d'azur 
à  trois  cœurs  d'or  (XLVI,  396,  519, 
630J.  — Nicolas  Cœur,  Irère  du  célèbre 
argentier  de  Charles  VIL  fut  élu  évèque 
de  Luçon,  en  Poitou,  en  1441  ;  il  portait  : 
d'ù:(ur  à  ^  cœurs  de  gueules  2  et  i . 

Son  neveu,  Jacques  Cœur,  fils  de   l'ar- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


'  gentier,  fut  doyen  de   l'église  de  Poitiers, 
puis,  en  1446,  doyen  de  la  Métropole  de 


800 


30  novembre]Ji902. 


Bourges. 


B.  DE  ROLLIÈRE. 


Armoiries  de  sinople  au  com- 
pas (0  de...  (XLV).  —  Les  armoiries  de 
l'époque  Louis  XV  '.■parti  an  chef  cTai^ur 
chargé  de  deux  étoiles  d'or  en  chef  et  d'un 
croissant  de  même  en  pointe,  sont  celles  de 
Charles  Brostier  sieur  de  la  RouUière, 
secrétaire  du  Roy  en  1698  ;  elles  sont 
décrites  par  d'Hozier,  dans  le  nobilir.ire 
du  Lyonnais.  Cette  famille  originaire  de 
rAna,oumois  s'allia  à  toutes  les  guerres 
de  religion  vers  1560  au  Lancelin,  dont 
elle  prit  les  armes  qui  furent  plus  tard 
modifiées  avec  le  temps. 

Les  Brostier  de  la  RouUière  passèrent, 
à  l'époque  de  la  Révolution,  en  Dauphiné 
et  en  Savoie, où  se  trouvaient  déjà  établies, 
plusieurs  branches  anciennes  de  leur 
famille.  C"  de  Benest. 

Le  privilège  de  Ciialo  Saint- 
Mard  (XLVI,  283,415,632).— Si  le  colla- 
borateur Cam  avait  lu  attentivement  les 
deux  savantes  dissertations  de  M .  Noël 
Vallois  sur  le  Privilège  de  Chalo-Saint- 
Mars,  il  ne  pourrait  rester  dans  son  esprit 
le  plus  léger  doute  sur  la  fausseté  du 
certificat  sans  date(vers  1244  à  1254)  re- 
produisant Ife  soi-disant  diplôme  de  1085, 
accordant  certains  privilèges  aux  descen- 
dants d'Eudes  Le  Maire,  né  à  Etampes  et 
non  à  Saint-Mard  près Dammartin,  comme 
il  l'avance  à  tort. 

Après  avoir  étudié  avec  la  conscience 
la  plus  scrupuleuse  les  nombreux  docu- 
ments qu'il  a  compulsés,  M.  Valois,  ac- 
corde à  M.  Léon  Marquis  qu'il  a  copié,  et 
ayant  passé  au  crible  de  la  critique  la  notice 
des  trois  abbés  que  M.  Cam  considère 
comme  authentique  (il  faut  avoir  une  foi 
robuste  pour  être  convaincu),  les  ordon- 
nances des  rois  et  tous  les  textes  imprimés 
et  manuscrits,  le  savant  paléographe  dé- 
montre surabondamment,  avec  pièces 
justificatives  à  l'appui,  que  ce  prétendu 
privilège  n'a  été  qu'une  immense  mysti- 
fication qui  a  profité  pendant  plusieurs 
siècles  à  un  grand  nombre  de  familles 
composées  principalement  de  commer- 
çants. Quant  à  celles  qui,  de  nos  jours 
se  prévalent  avec  orgueil  de  descendre  de 


cette  fameuse   lignée,  nous  pensons  qu'il 
n'y  a  pas  lieu  pour   elles   de  s'en  faire  un 


si  grand  titre  de  gloire. 


Un  ancien  Cul  de  Singe. 


Vignettes  de  généraux  devenus 
ex-îibriy  (XLVI, 6 1 9,683). — 11  me  senible 
que  cette  question  porte  en  elle-même  sa 

réponse, 

i"  Du  moment  qu'il  est  reconnu  préa- 
lablement que  la  composition  de  Garneray 
est  un  en-tète  de  lettres, ce  n'est  donc  pas 
un  ex-libris. 

2°  Le  fait  qu'un  en-tête  de  lettres  a  pu 
être  collé  dans  quelques  volumes  (une 
douzaine,  pour  Garobuau)  suffit-il  pour 
tranformer  d'emblée  cette  vignette  en  un 
ex-libris  ?  On  ne  saurait  l'admettre  ;  car, 
si  l'on  entrait  dans  cette  voie, on  ne  sait  ce 
qu'on  arriverait  à  découvrir  de  choses, 
dans  les  livres,  vieux  ou  non,  qui,  d'après 
ces  précédents,  seraient  présentées  comme 
des  ex-libris,  J.-C.  Wigg, 

Noms  anciens  (XLIIl).  —  Noms  du 
vii«  siècle,  relevés  dans  des  chartes  : 

Bladard,  Baldetramn,  Gerfride,  Gisle- 
fride  le  Centenier, Constantin, Ermenfride, 
Bruno,  Dodan,  Crasmar,Blitmar,  Warulf, 
Séguin,  Erschanfride,  Hilderamn,  Ango- 
bert,  Auriane,  fille  du  noble  Amalfride, 
Poilène  (pour  Pauline),  Vulfahald,  Hu- 
nulfe,  Gennon,  Mauronte,  Agou,  Dau- 
phin, Rustique,  Paschaise,  Godelbert, 
Agiac,  Frédic,  Ambroise.  Wolbert,  Ma- 
car.  Pétrin,  Arède,  Pieire,  Walot,  Vua- 
lane,  Landelhelm,  Stéphane,  Alloin, 
Eodin  (Eude^,  Iggonard,  Néon,  Bosolin, 
Probatien,  Hunvald,  Bertran,  Sicarube, 
Frotice,  Belbon,  Bertall,  Bertinar,  Draco- 
lin  (de  la  lignée  du  dragon)  Autric,  Al- 
mar  (Alomer),  Sicand,Théodoric,  Gonde- 
bert,  Bertohinde,  Harmar,  Hilduin,  Léo- 
cade,  Amalgisil,  Gandon,  Caldemar,  Ber- 
ghise. 

(Tous  ces  noms  sont  du  temps  de  la  mort 
d"Ebroïn,  autour  delà  date  681,  à  trois 
ans  près). 

Ces  noms  sont  pris  au  hasard,  dans 
des  listes  de  témoins,  sans  en  omettre 
un  seul,  pour  donner  une  idée  très 
exacte  des  noms  de  cette  époque  barbare. 

D"'  Bougon. 


N-  987 


L'INTERMKDIAIRE 


801 


802 


Noms  bizarres  des  rues  dans  cer- 
taines villes  de  France  (T.  G.,  794; 
XXXV  ;  XXXVI  ;  XXXVll  ;  XXXVIII  ; 
XXXIX  ;  XL  ;  XLI  ;  XLIV).  —  A  Valen- 
ciennes  :  Rue  du  Profond  Sens,  Allée  des 
jardins  Cacheux.  Allée  des  bons  vouloirs. 
Rue  de  l'Artre  Sainte-Gertrude.  Rue  Can- 
ton Carcailloux.  Rue  des  Meriicans  Rue 
des  iVlulquiniers.  Rue  Percepain.  Cour  du 
Tambour  battant.  Impasse  Vert  Soufflet. 

E.  T. 

Bictionnairâ  d;i  langage  popu- 
laire de  Paris  (XLV).  — Je  regrette  de 
n'apporter  ici  qu'un  renseignement  né- 
gatif, c'est  l'absence  de  cet  ouvrage  au 
catalogue  des  imprimés  de  la  Bibliothè- 
que nationale  parmi  les  autres  publica- 
tions du  même  auteur,  Emile  Agncl, 
parues  de  1839  à  1887.  jusqu'à  preuve 
contraire,  cette  indication  donnera  donc 
à  penser  que  l'ouvrage  est  demeuré  in- 
complet et  n'a  pas  eu  d'édition  définitive. 
(Quelques  feuilles  auront  été  livrées  au 
commerce,  avec  espoir,  sans  doute,  de 
livraisons  prochaines,  mais  l'auteur  se 
sera  vu  forcé  d'ajourner  sa  publication. 

D""  Charbonier. 

Prélats -académiciens.  Lieu  et 
date  de  naissance  (XLVI,  674).  — 
1°  Antoine  Malvin  de  Montazet  né  en 
17 12,  dans  l'Agenais,  nommé  évêque 
d'Autun,  fut  sacré  le  25  août  1748  et 
transféré  le  16  mars  1758  à  Lyon.  {['His- 
toire de  V Eglise  d' Aidurij  par  un  cha- 
noine, I  vol.  in  80  Autun  1774);  et  mou- 
rut à  Paris  le  2  mai  1788  à  76  ans  et 
après  40  ans  de  sacerdoce  (f.  A.  Jean. 
Les  évèques  et  archevêques  de  France  depuis 
1682  jusqu'à  iSoi  — in-8".  pages  214-19). 

2°)  Michel  Poucet  de  la  Rivière,  né  en 
1672  — à  Eventardle  2 août  i730.1Vlathias 
Poncet  de  la  Rivière,  doyen  de  l'Eglise  du 
Mans  de  1740  à  1742,  évêque  deTroyes  en 
1842,  et  cousin  de  Michel,  naquit  à  Paris 
en  1708.  C'est  peut-être  aussi  le  lieu 
d'origine  de  Michel,  (d.  Dom  Piolin. 
Hist.  de  l'Eglise  du  Mans,  t.  VI,  p.  489. 
Cauvin.  Essai  sur  l'armoriai  dn  diocèse 
du  Mans,  p.,  185,  A.  Jean,  0/).  cit.  p. 
278, etc.) 

4°)  Jean  François  de  Chamillart,  né  à 
Paris  en  16=57,  ''^^^'^^  <-^e  Fontgombault  en 
1687,  évêque  de  Dol  en  1692,  sacré  le 
30  novembre,  transféré  à   Senlis  en  1702 


(16  avril,  3  juillet), mort  à  Paris  le  16  avril 
1714  a  57  ans, et  dont  16  de  sacerdoce  (A. 
Jean  op.  cit.  pp.  338,  435). 

5)  François  de  Clermont-Tonnerre,  né 
en  1 629. évêque  de Noyon  1660, mort  le  15 
février     170..  (h.   Jean,  op.  cil.  p,  326). 

b")  Jean  d'Estrées. 

Les  deux  d'Estrées.  qui,  vers  la  même 
époque, furent  évêques,  naquirent  à  Paris  ; 
l'un,  César,  cardinal  d'Estrées,  naquit  à 
Paris  le  s  février  1628. Celui-là  futen  1657, 
académicien  et  mourut  le  19  déc.  1714,  à 
Saint-Germain-des-Prés.  Le  second,  )ean 
d'Estrées,  neveu  du  précédent  et  son  suc- 
cesseur à  Laon,  naquit  à  Paris  en  165 1. 
Comme  ce  dernier,  Jean  d'Estrées, nommé 
par  le  régent  à  Cambrai,  en  1716,  était 
neveu  du  cardinal  d'Estrées  (A.  Jean,  op. 
cit..  pp.  166,  322,  323). 

L.   C,  DE  LA  M. 
* 

*  ♦ 
Vlgr    Poncet    de    la     Rivière,   évêque 

d'Angers,  membre  de  l'Académie  Fran- 
çaise, naquit  en  Alsace  (1672).  O.i  n'a 
pu  jusqu'ici  préciser  davantage, 

F.  U. 

Famille  da  Falce  et  van  der  Sic- 
kelen  (XLllI).  —  S'il  n'a  pas  été  ré- 
pondu à  la  question  relative  à  l'existence 
enNormandie,  qui  parait  douteuse,  d'une 
famille  de  la  Faucille,  on  peut  du  moins 
lui  signaler  Guion  de  la  Faucille,  ex-ser- 
vant devant  Couches  i  37 1 , et  devant  Saint- 
Sauveur-le-Vicomte  1374.  (Sceaux  de  la 
collection  Clairambault,  3500  et  s.  Docu- 
ments inédits). 

En  1562,  Jehan  Faucil  était  sergent  de 
Godeneval,  à  Dampierre-sur-Avre,  dont 
dépendait  la  sergenterie  de  Nonancourt, 
vendue  par  Nicolas  Faucil  en  1758. 

G.  B. 

Familial  du  Maine  du  Coudray. 
Ses  armoiries  (XLIII).—  Les  du  Maine 
du  Coudray  sontsortis  d'Adrien  duMaine, 
anobli  en  décembre  1654,  qui  portait: 
d'azur  au  chevron  d'argent,  accompagné  de 
9  étoiles  d'or, 2  en  chef  et  1  en  pointe,  celle- 
ci  soutenant  un  croissant  d'argent. 

G.  B. 

Famille  de  Bourbon-Conti  (XLV  ; 
XLVI,  406).  —  D'après  les  renseigne- 
ments consignés  dans  le  n°  du  29  juin 
1902,    V  avant-dernier    prince    de   Conti 


8o3 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


Louis-François,  mort  en  1776)  aurait  eu 
pour  maîtresse  Coraline  Véronèze,  actrice 
des  Italiens,  morte  en  1782,  marquise  de 
Silly.  De  cette  actrice  sont  nés  deux  fils, 
dont  un  —  connu  d'abord  sous  le  nom 
de  Silly,  puis  sous  celui  de  chevalier  de 
Vauréal  —  est  mort  à  Melun  en  1785, 
chevalier  de  Malte. 

Est-ce  bien  Tavant-dernier  prince  de 
Conti  ou  le  dernier  (Louis-François-Joseph 
de  Bourbon,  mort  en  1807)  qui  eut  pour 
maîtresse  l'actrice  Coraline  et  fut  le  père 
des  deux  fils  ? 

En  tout  cas,  il  parait  certain  que  le  che- 
valier de  Vauréal  était  bien  fils  naturel  de 
Louis-François-Joseph,  prince  de  Conti. 
C'est  énoncé  en  ces  termes  mêmes  dans 
l'acte  d'inhumation  de  Vauréal  qui  existe 
à  la  mairie  de  Melun  (registres  de  la  pa- 
roisse Saint-Ambroise  de  cette  ville). Louis 
François,  chevalier  de  Vauréal,  mestre  de 
camp  du  régiment  des  dragons  de  Conti, 
mort  à  Melun  le  3  août  1785,  à  24  ans  1/2 
fut  enterré  le  lendemain  au  cimetière 
Saint-Ambroise.  L'emplacement  de  ce 
cimetière  est  aujourd'hui  englobé  dans  les 
dépendances  de  la  caserne  de  cavalerie, 
où  des  fouilles  ont  amené  la  découverte, 
il  y  a  2^  ans,  de  l'épitaphe  qui  recou- 
vrait la  sépulture  du  défunt,  et  qui  a  été 
transportée  dans  le  cimetière  actuel  de  la 
paroisse  N. -D.de  Melun. On  y  lit  aussi  que 
le  chevalier  de  Vauréal  était  fils  naturel  de 
Louis-François  Joseph  de  Bourbon,  prince 
de  Conti  ;  que  l'inscription  a  été  posée  le 
3  août  1785  par  le  P.  Ferréol  Bardez,  au- 
mônier du  régiment. 

Il  y  a  plu5  ;  c'est  qu'il  a  existé  deux 
inscriptions  funéraires  à  la  mémoire  du 
jeune  officier,  La  seconde,  dont  j'ai  re- 
trouvé trace  ces  années  dernières, se  trou- 
vait dans  l'église  Saint-Ambroise,  détruite 
après  1790,  et  on  y  lisait  ce  qui  suit  : 

Dans  le  cimetière  de  cette  paroisse 

Repose   le  corps 

de  très  illustre  et  noble 

François-Louis  de  Vauréal, 

■    frère  militaire  de  justice  de  l'ordre 

de  St-Jean  de  Jérusalem, 

fils  naturel  de  très  haut  et  très  puissant 

et  très  excellent  prince 

Louis-François-Joseph  de  Bourbon, 

prince  de  Conti, 

prince  du  sang,  pair  de  France, 

Mestre   de   camp    en   second  du  régiment 

des  dragons  de  son  Altess:  sérénissime 

Lequel  est  décédé  en  cette  ville 


30  novembre  rçoa 
—    804  — 

}oj"'°  jour    du    mois    d'août    1785, 
à  l'âge  de  vingt-quatre  ans  et  demi. 
Il  tcnoit  i.oiil  du  sang  qui  lui  donna  lo  jour, 
11  eut  (ail  nosirc  j;loire,  il  psloit  no?tro"aniour 
Les  officiers  du  Régiment 
ont  fait  poser  ce  marbre  pour  estre 
un  monument  éternel   de  leur  douleur 
et  de  leurs  regrets, 
ht  fondé  une  messe  à  perpétuité 
dans  ladite  église, 
par  acte  passé  par   devant    Chambluin 
notaire  à  Melun,  le  4  juillet  1786, 
pour  le  repos  de  son  âme. 
Requicscai  in  pnce. 

Au  bas  de  celte  inscription,  dont  on  a 
recueilli  tout  récemment  un  fragment 
chez  un  marbrier,  étaient  gravées  deux 
branches  de  cyprès  (?)  avec  une  croix  de 
Malte.  Th.  L. 


La  fatnille  du  député  Couppé  do 
Kervennoti  (XLVI,  287).  -  Cette 
question  m'intéresse  aussi  beaucoup,  et 
je  vais  plutôt  la  préciser  qu'y  faire  une 
réponse. 

J'ignore  aussi  s'il  existait  autrefois,  à 
Versailles,  un  double  des  archives  des 
colonies,  et  c'est  une  chose  à  élucider, car 
elle  intéresse  tous  les  chercheurs  ;  de 
nombreux  intermédiairistes  peuvent  cer- 
tainement répondre  à  ce  point  de  la  ques- 
tion. 

Qiiant  à  la  terre  du  ilest.  des  Couppé, 
c'est  évidemment  le  Rest  a  Bnhulien  ou 
le  Rest  a  Ploubezre  (carte  de  FEtat-major 
1-80.000,  feuille  41,  Lannion)si  tant 
est  que  les  terres  n'aient  pas  été  toutes 
deux  à  cette  famille. 

Hyacinthe-Gabriel  Couppé  du  Rest  est 
né  dans  la  parois- e  de  Saint-|ean  duBaly, 
à  Lannion,  mais  j'ignore  la  date  qui  reste 
à  trouver,  c'est  vers  1708  ;  il  était  filleul 
de  son  oncle  Hyacinthe-Gabriel  Couppé, 
écuyer,  sieur  de  Kuennon,  qui  fut,  par  la 
suite,  son  subrogé-tuteur  ;  je  ne  sais  s'il 
est  mort  en  France  ou  à  la  Guadeloupe, 
ni  de  date.  Mais  a  t-il  bien  été  capitaine 
d'infanterie  au  Port-Louis  en  1736  ? 

En  réalité, ce  qu'if'est  important  d'avoir, 
c'est  un  succint  aperçu  généalogi- 
que permettant  de  relier  entre  eux  les 
Couppé, ancêtres  et  collatéraux  du  député  ; 
les  chercheurs  en  Bretagne  peuvent  évi- 
demment résoudre  celte  question,  et 
compléter  ainsi  ce  que  donne  Kerviier 
dans  sa  bio-bibliographie  bretonne. 


N-  987 


LMNTERMEDIAIRE 


8o"5 


806 


A  la  Bibliothèque  nationale    (^nouveau 
d'Hozier  107),  se  trouvent  les  preuves  de 
la  noblesse  de  Joseph-François  Couppé  de 
Kermené  et  de  son  frère  pour  l'Ecole  mi- 
litaire. —  Quelle  est  la    parenté  de  ces 
Couppé  avec  le  député  ?  lis  doivent  avoir 
une  origine  commune  ;  ils  portent  d'après 
la  pièce  que  nous  venons  de  citer  :  D'ar- 
gent à  six  mouchetures  d'hermine  de  sable 
posées  j.  2.   I  —  D'ailleursJ'auteur  de  la 
question  connaissait  aussi  bien    que  moi 
ces  pièces  puisqu'il  a  reproduit  le  dessin 
armorié  qui  s'y  trouve  dans  son  encyclo- 
pédie universelle  illustrée  de  biographie  et 
d'histoire    Cette  branche    est    alliée  aux 
Halna,Quengo,Huard,etc.  Or,  au  rameau 
du  député  paraît  appartenir    non  seule- 
ment C.  du  Rest  plus  haut  cité,   mais  en- 
core, le  suivant    qui    déclare    ainsi    ses 
armes  à  l'armoriai  de  1696  :  «  Hiacinthe 
Couppé,  s'  de    Kervennou,   conseiller  du 
Roy,  receveur  des  octroys  de  Lannion  : 
Z)'a:(urà  trois  molettes  d'argent  2  et  i ,  et 
une  quintcfeuille  de  même  posée  en  abîme 
Creg.  Bretagne,  i^""  p.   951).    —   Et  voilà 
que  le  député  meurt    à  Tonquedec,  qui 
devait  être  à  la  famille  du  Qjiengo  ;  pour- 
tant je  ne  puis  croire  que  la  branche  de 
Kervennou   et  celle    de  Essarts-Kermené 
soient  très  proches  parentes  entre  elles. 
D''  Henri  du  R.  Phélan. 

Quels  sont  les  représentants  des 
marquis  deGamaches?  (XLVI,  344, 
644).  —  Joachim-Valery-Thérèse  Louis 
Rouault,  marquis  de  Gamaches,  grand 
d'Espagne  du  chef  de  sa  mère,  né  le  11 
mai  1753,  capitaine  de  cavalerie,  dernier 
rejeton  du  nom,  mourut  le  29  septembre 
18 19.  Il  avait  épousé  Marie-Catherine- 
Hyacinthe  de  Choiseul-Beaupré,  décédée 
le  21  novembre  1836, dont  il  n'eut  qu'une 
fille,  Félicité-Madeleine-Honorée-Gabrielle 
de  Rouault  de  Gamaches,  née  le  20  avril 
1781.  mariée  le  19  avril  1800  à  Jacques- 
Philippe- Achille -Louis -Auguste- Barthé- 
lémy-François, comte  d'Héricy,  décédée 
le  13  juillet  1819  au  château  de  Fayet, 
laissant  deux  filles  :  i"  la  marquise  de 
Walsh-Serrant  ;  2°  la  marquise  de  la 
Tour  du  Pin-Montauban  {Borel  d'Haute- 
rive,  1880).  P.  c.  c.      D.  des  E. 

Porcon  de  la  Barbinais  (XLVI, 
676).  —  yow  l'Intermédiaire,  XL.  358. 

R. 


Pierre  le  Vacher  (XLVI,  675).  — 
Voir  le  Magasin  pittoresque,  t.  X,  1842,  p. 
130-132,  où  il  est  donné,  sinon  la  bio- 
graphie de  Pierre  Le  Vacher,  du  moins 
certains  détails  et  une  gravure  au  sujet  de 
sa  mort. 

La  tradition  rapporte  que,  voulant  ré- 
pondre au  bombardement  de  l'amiral  Du- 
quesne  (1683)  et  user  de  représailles,  les 
Algériens  lancèrent  le  corps  de  P.  Le 
Vacher  au  moyen  d'un  canon  de  8  mètres 
de  longueur. Cette  énorme  pièce  fut  appe- 
lée depuis  la  Coiisulaire,  en  souvenir  de 
P.  Le  Vacher,  consul  et  missionnaire  à 
Alger  en  1683. 

La  marine  française  a  retiré  ce  canon 
d'Alger  en  1830,  pour  le  transporter  à 
Brest.  L.-N.  Machaut. 


Cl.  de  Beaune  (XXXVll).  —  Je  puis 
fournir  sur  cet  auteur  du  Traité  de  la 
CJi ambre  des  comptes  de  Paris,  (volume 
in- 12,  paru  en  1647,  ^  Paris,  chez  Michel 
Bobin)  quelques  détails  peu  connus. 

Claude  de  Beaune  est  également  l'au- 
teur d'un  volume  intitulé  :  Le  vray  et  par. 
fait  instructif  de  la  ihconque  et  pratique 
générale  des  notariés  de  Paris,  dont  une 
édition  (car  il  en  a  eu  plusieurs)  a  été 
donnée  par  P.  Rocolet,  imprimeur  et  li- 
braire ordinaire  du  Roy,  au  Palais,  aux 
armes  du  Rov  et  de  la  ville  de  Paris,  in- 
12,  1660.  L'ouvrage  porte  le  nom  de 
«  Maistre  C.  de  Beaune,  praticien,  natif 
de  Montfort-l'Amaury.  »  Dans  la  dédi- 
cace «  à  Monsieur  de  La  Moignon,  sei- 
gneur de  Basville  et  autres  lieux,  con- 
seiller du  Roy  en  sa  Cour  de  Parle- 
ment de  Paris.  >>  Cl.  de  Beaune  se  dit 
l'élève  de  «  feu  Monsieur  Haguenyer,  » 
notaire  à  Paris  «  pendant  trente  ans  et 
plus.  »  «  un  des  plus  habilles  et  les  plus 
employez  et  autant  homme  de  bien  qu'il 
s'en  trouve  dans  cette  honorable  commu- 
nauté >v  11  paraît  avoir  eu  de  fréquentes 
relations  avec  M.  de  Lamoignon,  client 
de  son  «  Maistre  ». 

11  existait,  en  effet,  depuis  longtemps, à 
Alontfort-l'Amaury,  près  Rambouillet 
(Seine-et-Oise),  une  famille  du  nom  de 
Beaune.  qui  y  était  i  ncore  représentée  en 
1793,  car  dans  la  liste  des  émigrés  de 
cette  époque  figure  un  certain  «  Baune  » 
de  Montfort-l'Amaury.  C'était  visible- 
ment un  parent,  sinon  un  descendant  de 


8o7 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  novembre  1902. 


808 


Claude.  Dam  le  t.  Vil  des  Lettres  de  Pei~ 
resc,  publiées  par  M.  Tamisey  de  Larro- 
que,  p  ^ç8,  on  trouve  une  lettre  adressée 
en  1633  par  cet  érudit  d'Aix  en  Pro- 
vence, le  28  mars  1633,3  un  M.  de  Beau- 
ne,  qualifié  de  conseiller  et  secrétaire  du 
Roi, à  Paris,  en  réalité,  ce  correspondant 
de  Peiresc  qui  lui  écrivait  encore  le  3  oc- 
bre  1634  et  le  25  juin  ,1635  était  le  prin- 
cipal secrétaire  du  garde  des  sceaux, 
Pierre  Séguier.  Faut-il  le  confondre  avec 
Claude  de  Beaune  ?  Je  ne  le  pense  pas  ; 
mais  il  semble  probable  qu'il  appartenait 
à  sa  famille. 

Dans  le  privilège  accordé  le  10  décem- 
bre 1646  au  libraire  de  la  Théorique  et 
pratique  des  notaires,  il  est  dit  que  la 
veuve  de  Claude  de  Beaune  céda  ce  pri- 
vilège à  Michel  Bobin.  Claude  était  donc 
mort  à  cette  date. 

Il  a  existé  et  il  existe  encore  en  France 
plusieurs  familles  du  même  nom,  et  qui 
n'ont  entre  elles  aucun  lien  de  parenté. 
Sans  parler  de  la  plus  célèbre,  celle  des 
Beaune  de  Semblançay.  originaire  de 
Touraine  et  qui  portait  d'abord  le  nom  de 
Fournier,  à  laquelle  appartenait  Jacques, 
surintendant  des  finances,  qui  périt  au 
gibet  de  Montfaucon,  le  10  août  1=527, 
victime  de  la  haine  de  la  duchesse  d'An- 
goulême,  mère  du  roi  François  I"',  et 
dont  le  petit-fils,  archevêque  de  Bourges, 
reçut  l'abjuration  d'Henri  IV  en  1593,  on 
peut  citer  la  maison  des  vicomtes  de 
Beaune,  originaire  d'Auvergne,  qui  se 
fondit  dans  celle  de  Montagut- Bouzols, 
dont  elle  prit  les  armes  :  /îaiiqué  d'argent 
et  de  gueules. 

y.AXS  il  y  en  eut  d'autres  encore  qui  ont 
emprunté  leur  nom  patronymique  à  leur 
berceau,  notamment  à  la  ville  de  Beaune 
en  Bourgogne,  telle  la  famille  des  vi- 
comtes de  Beaune,  descendue  d'un  fils 
naturel  du  duc  de  Bourgogne,  frère 
d'Hugues  Capet,  et  qui  apparaît  dans 
rhistoiredèslex*siècle(V.  Histoire  à  es  ducs 
de  Bourgogne  d'André  Du  Chesne,  preu- 
ves, p  23J.  Une  beaucoup  moins  illus- 
tre, mais  é  j-alement  fort  ancienne, descend 
de  Pierre  Biaune,  maire  de  la  ville  de 
Beaune  en  1220,  1221  et  1225,  dont  un 
fils,  Guillernvis  Beaune,  figure  dans  le 
martyrologe  de  l'insigne  collégiale  de 
Beaune  sous  la  date  de  1252.  Sa  postérité 
subsista  partie  dans  cette  cité  où  on   la 


rencontre  sur  les  registres  des  feux  jus- 
qu'au xvii=  siècle,  partie  dans  le  village 
de  Bligny-sur  Ouche  (même  arrondisse- 
ment) jusqu'à  la  fin  du  xviii",  époque  à 
laquelle  elle  se  divisa  en  deux  branches, 
l'une  établie  à  Sully  (Saône-et-Loire)  et 
l'autre  dans  la  petite  ville  de  Vitteaux 
(Côte-d'Or).  A  la  première  appartenait 
Claude  Beaune  qui  sauva  les  biens  de  la 
famille  de  Mac-Mahon  et  surtout  le  châ- 
teau historique  de  Sully,  bâti  par  le  ma- 
réchal de  Tavannes,  à  l'heure  où  les  pro- 
priétés nobles  étaient  menacées  de  confis- 
cation par  les  lois  révolutionnaires.  De  la 
seconde  viennent  Ph.  Beaune,  l'un  des 
premiers  organisateurs  du  musée  gallo- 
romain  de  Saint-Germain  cn-Laye,  et 
H.  Beaune,  ancien  procureur  général, 
connu  par  ses  nombreux  travaux  litté- 
raires et  historiques. 

Le  Bulletin  historique  et  philologique  du 
Comité  des  Sociétés  savantes,  Sinnée.  1891, 
p.  272,  a  publié  des  lettres  de  confirma- 
tion de  noblesse,  accordées  par  Henri  IV 
en  novembre  1603,  à  un  certain  Claude 
Beaulne  ou  de  Beaulne,  «  escuier,  natif  de 
Champagne  en  Valromey,  capitaine' 
d'une  compagnie  de  50  harquebusiers  à 
cheval,  >^  déjà  anobli  par  le  duc  de  Sa- 
voie,le  1"  avril  1:598,  à  raison  de  ses  ser- 
vices militaires.  Ces  lettres  ont  été  enre- 
gistrées au  parlement  de  Dijon  le  30  mars 
1604.  J'ignore  si  ce  Claude  Beaulne  se 
rattache  à  la  famille  qui  précède. 

L'iNTERMÉDIAIRISTE  DE  l'EsT. 


?.'Iurviîle,  auteur  dramatique 
(XLIV  ;  XLVI,  28).  —  Pierre-Nicolas 
André,  dit  de  Murville,  gendre  de  Sophie 
Arnould, était  né  en  17^54,  fils  de  Nicolas- 
Charles  André, qui  fut  directeur  des  four- 
rages dans  le  Haut  et  le  Bas-Rhin.  André 
père  est  mort  à  Paris,  rue  Saint-lacques, 
le  25  novembre  17715.  Le  fils, qu'on  trouve 
qualifiébachelierendroit.estmorteni8i5; 
il  a  fait  représenter  des  pièces  de  théâtre, 
—  quelques-unes  à  la  Comédie-Française, 
comme  Lanval  et  Viviane,  jouée  pour  la 
I*  fois  le  13  septembre  1788,  et  que 
Grimm  dit  froide  et  ennuyeuse,  malgré 
quelques  jolis  vers. On  connaît  de  lui  d'au- 
tres publications,  bien  oubliées,  même 
les  poésies  couronnées  en  leur  temps  par 
l'Académie  française. 


.N*.  987. 


L'INTERMÉDIAIRE 


809 


810 


Parmi  ses  compositions  qui  ont  été 
miprimées,  on  peut  citer  : 

Epitrc  sur  les  avantages  des  femmes  de  jo 
ans,  1775,  in-80. 

Lfs  adieux  d'Hector  et  d'Andiomaque 
(avec  M.  Gruet)  1776,  in-8°  (prix  de 
l'Académie). 

L'amant  de  Julie  d'Etange,    1776,  in-8°. 

E pitre  à  Voltaire,  1779,  in-8°  (accessit 
de  l'Académie). 

Le  rcnde:(-voiis  au  mari  ou  Le  mari  à  la 
mode,  comédie  en  un  acte, en  vers  ;  1782, 
(a  été  traduit  en  allemand  par  K.  G. 
Claudius,  1784). 

Melcour  et  Ver  seuil,  comédie,  un 
acte,  en  vers,  1785,  in-8°. 

Lanval  et  Viviane,  comédie  héroï- 
féerie  en  5  actes,  envers,  1788,  grand 
in-8". 

tÂdela^is  etZuleima,  tragédie  en  15  actes, 
envers;  1791, in-8''.  T.  L. 


M""Antonia  Molinos-Lafitte  (XLVl 
567).  —  Le  nom  de  cette  dame  est  Mo- 
linos,  et  non  Mélinos.  Voici  la  petite  no- 
tice que  lui  consacre  Fétis  :  —  «  Fille  de 
Boursault,  ancien  entrepreneur  des  jeux 
de  Paris,  elle  est  née  en  cette  ville  vers 
1798.  Elève  de  Zimmermann  pour  le 
piano,  elle  a  brillé  comme  amateur  pen- 
dant plusieurs  années.  On  a  gravé  de  sa 
composition  :  Variations  pour  le  piano  sur 
le  pas  de  Zéphir.  Cette  dame  a  épousé  M. 
Molinos,  architecte  à  Paris  ». 

Le  Boursault  que  Fétis  qualifie  simple- 
ment de  fermier  des  jeux,  ce  qui  est 
d'ailleurs  exact,  était  un  comédien  qui 
portait  le  nom  de  Boursault-Malherbe  et 
qui  fut  l'une  des  figures  les  plus  curieuses 
de  son  temps.  Hlu  député  suppléant  à  la 
Convention,  il  fonda  en  1791  rue  baint- 
Martin,  dans  l'ancien  passage  des  Nour- 
rices, un  théâtre  qu'il  appela  Théâtre  Mo- 
lière et  dont  il  fit  une  scène  archi-révolu- 
tionnaire  (11  n'y  a  pas  plus  de  quinze  ans 
que  la  salle  de  ce  théâtre,  depuis  long- 
temps transformée,  servait  à  un  bal  ap- 
pelé le  Bal  Molière.  C"est  ce  souvenir  qui 
fait  que  l'ancien  passage  des  Nourrices 
porte  aujourd'hui  le  nom  de  passage  Mo- 
lière). 

Le  théâtre  changea  plusieurs  fois  de 
titre,  et  il  portait  celui  de  Variétés  natio- 
nales et  étrangères  lorsque, avec  tant  d'an- 
tres, il  fut   supprimé  par  le  décret  brutal 


de  1807,  qui  replaçait  tous  les  spectacles 
sous  le  régime  des  privilèges  et  de  l'au- 
torisation. Homme  d'affaires  avant  tout, 
Boursault  soumissionna  plus  tard  l'entre- 
prise des  boues  de  Paris,  puis  la  ferme 
des  jeux,  où  il  gagna  une  fortune  colos- 
sale. Mais  le  théâtre  le  tenait  toujours. 
C'est  lui  qui,  aux  environs  de  1830  de- 
venu directeur  de  l'Opéra-Comique,  fit 
construire  pour  lui  cette  adorable  salle 
Ventadour,  aujourd'hui  détruite,  où  nous 
avons  vu  naguère  le  Théâtre  Italien, 
Cette  fois  il  se  trompa,  et  l'affaire  fut 
désastreuse.  Après  divers  procès  avec 
l'Etat  au  sujet  de  cette  salle,  après  une 
saison  lamentable  à  l'Opéra-Comique,  il 
se  voyait  à  moitié  ruiné.  Il  trancha  dans 
le  vif  et  fit  un  sacrifice  de  plusieurs  cen- 
taines de  mille  francs  pour  liquider  sa  si- 
tuation. Puis  il  fit  détruire  les  admirables 
serres  qu'il  avait  fait  élever  dans  sa  pro- 
priété de  la  rue  Blanche  et  fit  ouvrir  sur 
leur  emplacement  une  rue  qui  portait 
encore,  il  n'y  a  pas  vingt  ans,  le  nom  de 
rue  Boursault. 

Me  voici  loin  de  M"'^Molinos-Lafitte,j'y 
reviens.  Son  mari, ,  architecte  détalent, 
fut  associé  à  son  confrère  Legrand  pour 
différents  travaux.  Legrand  et  Molinos 
construisirent  ensemble  l'ancienne  Halleaiu 
blé  et  l'ancien  théâtre  Feydeau,  qu'il  ne 
faut  pas  confondre  avec  le  théâtre  de 
l'Opéra-Comique.  Molinos  resta  l'archi  • 
tecte  de  l'Opéra-Comique  jusque  vers 
1830,  époque  de  sa  mort.  Peut-être,  de- 
venue veuve,  M"''  Molinos  épousa-t-elle 
en  secondes  noces  un  nommé  Lafitte,dont 
elle  prit  naturellement  le  nom,  tout  en 
conservant  celui  de  son  premier  mari, 
sous  lequel  elle  s'était  fait  connaître.  C'est 
ce  qui   me  semble  au  moins  présumable. 

Elle  avait  publié  déjà  un  certain  nom- 
bre de  romances  lorsqu'en  1839  elle 
lança  un  premier  Album  poétique  et  mu- 
sical, ainsi  intitulé  parcf*.  qu'elle  écrivait 
elle-même  les  paroles  de  ses  mélodies  et 
se  faisait  son  propre  poète.  Ce  premier 
Album  portait  un  joli  fronstipice  en  style 
gothique,  contenant,  en  lettres  gothiques 
aussi  et  en  forme  de  préface,  le  huitaln 
suivant  : 

Rêves  de  mes  nuits  étoilées 

Qui  consoliez  mes  mauvais  jours, 

Allez,  timides  et  voilées. 

Mes  douces  chansons, mes  amours, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


8ll 


Ah  !  puisse  quelque  voix  amie 
Vous  recueillir  comme  des  sœurs... 
Douces  chansons,  je  vous  confie 
Et  mes  sourires  et  mes  pleurs. 

C'était  le  temps  de  la  grande  vogue  des 
albums  annuels  de  romances.  Composi- 
teurs et...  composilrkes  en  inondaient  le 
marché  musical.  C'était,  d'une  part  Fré- 
déric Bérat,  Masini,  Clapisson  ;  de  l'autre 
Loïsa  Puget,  M™*"  Pauline  Duchambge, 
M""  Victoria  Arago...  M'"'=  Molinos-La- 
fitte  vint  augmenter  ce  petit  bataillon  de 
romancistes.  Ses  vers  valaient  peut-être 
mieux  que  ses  mélodies,  qui  n'étaient 
point  désagréables,  mais  qui  péchaient 
parfois  un  peu  par  la  distinction  et  sur- 
tout par  le  sentiment  de  l'harmonie. 
C'était  de  la  musique  de  bon  amateur, 
mais  enfin  de  la  musique  d'amateur.  Je 
crois  qu'elle  publia  son  dernier  Album  en 
1842.  Du  moins,  n'en  connais-je  point 
après  cette  date. 

Arthur  Pougin. 


Généalogie  de  M""*  de  Genlis 
(T.  G.,  382,  XLVl,  690).  —  Le  Journal 
de  Paris  annonce,  dans  son  numéro  du 
20  avril  1780,  le  mariage  célébré  l'avant- 
veille  de  ce  jour  par  l'archevêque  de 
Toulouse,  en  la  chapelle  du  Palais  Royal 
de  Charlotte  (Caroline)  Jeanne  Boulard 
(lisez  Bridart),  comtesse  de  Genlis,  avec 
Charles -Guilain  -  Antoine- François[-'Paul  - 
Amand  de  la  Wœstyne,  marquis  de  la 
Wœstyne  et  de  Becelaer, 

Le  comte  Beugnot  a  donc  fait  erreur, 
en  ce^ui  concerne  la  fille  aînée  de  M"' 
de  Genlis.  Quant  à  la  seconde,  Pulchérie, 
elle  devait  être  mariée  aussi  en  mai  1787, 
si  l'on  en  croit  la  Correspondance  secrète 
de  M.  de  Lescure  qui  donne  les  deux 
sœurs  pour  mariées  à  cette  date. 

Z.Y.X. 


Le  roman  de  Dugommier  (XLVI, 
452).  —  M.  Fanet  trouvera  peut-être 
réponse  à  la  question  qui  a  été  posée 
en  son  nom,  dans  le  livre  nouvellement 
paru  à  la  librairie  Charles  Lavauzelle,  4. 
rue  Danton,  Ditgoiuinier,savje,  sa  corres- 
pondance par  le  capitaine  Pineau.       R. 


* 
*  * 


h2i  Nouvelle  Revue  Rétrospective,  10  no- 
vembre 1902,  répond  à  la  question,  avec 
des  détails  extrêmement  curieux,    sous  ce 


30  novembre  190a. 

~.     812 

titre  :  Un  fils  du  général  Dugommier. 

César  Franck  (XLVl.  676).  —  On 
trouvera  sur  ce  maître  une  étude  assez 
complète,  suivie  du  catalogue  de  ses  œu- 
vres, dans  le  livre  suivant  :  La  Musique 
Française  Moderne  par  Georges  Serviè- 
res.  (Paris.  Havard.  Ed.  1897.) 

Guy  Blotois. 

* 

*  * 
Question   déjà  amplement   traitée  par 

M.  Alfred  Ernst   dans  la    Grande  Ency  • 

clopédie.  t.  XVII,  p.  i ly  =^-i lyy, 

E.   LlMlNON. 

11  sera  répondu  directement  à  M.  D.  C. 

L.  C. 


Le  comte  de  Nantouillet  (XLVI, 
671).  —  Le  diplomate  espagnol  auquel  il 
est  fait  allusion  est  le  marquis  de  Prat  de 
Nantouillet,  ancien  ministre  d'Espagne  à 
Athènes  et  à  Stockholm,  actuellement 
ministre  d'Espagne  au  Mexique,  où  il  doit 
se  trouver.  Ky. 

Amiral  Du  Plessis  de  Richelieu 

(XLV).  —  Si  l'on  en  croit  Y  Intransigeant 
du  1 1  novembre,  ce  personnage  fantas- 
tique ne  serait  autre  qu'un  financier  du 
nom  de  Richels  qui  aurait  trouvé  bon 
de  s'affubler  de  ce  grand  nom. 

CÉSAR  BlROTTEAU. 


Sosies  (XLVI,  347).  —  L'un  des  plus 
frappants  cas  de  5C)s/7w/H^que  j'aie  connus, 
est  celui-ci.  11  date,  pour  moi,  du  temps 
de  ma  toute  jeunesse  :  Vers  1858  ou 
1860,  au  Quartier-Latin,  (ce  n'est  point 
un  conte  que  je  vais  vous  dire),  il  y  avait 
une  fort  jolie  fille,  élégante  sans  tapage, 
bien  tournée,  distinguée  de  manières,  et 
avec  cela,  l'air  honnête,  une  blonde  aux 
yeux  bleus, mais  d'un  bleu  spécial,  à  la 
fois  légèrement  foncé  et  transparent  au 
possible,  quand  elle  vous  regardait  en 
belle  lumière. 

Au  pays-Latin,  et,  non  certes,  par  rail- 
lerie, comme  une  sorte  d'hommage  plu- 
tôt, quand  elle  passait,  tous  les  jeunes 
d'alors  la  désignaient  sous  le  nom  de 
«Louise  l'Impératrice»,  et  souvent,  à  sa 
rencontre,  bien  des  têtes  de  bonnes  gens 
se  retournaient,  tellement,  elle  avait  en 
effet, dans  sa  personne, avec  la  souveraine, 


N»  987 


L'INTERMÉDIAIRE 


813 


814 


S.  M.  l'Impératrice  Eugénie,  d'extraordi- 
naires rapports  de  ressemblance. 

Dame  nature,  aussi,  pour  grouper  en 
elle  un  tel  ensemble  de  similitudes,  avait 
bien  fait  les  choses.  Jugez-en  :  taille, 
figure,  chevelure,  port,  démarche,  tour- 
nure, aisance  de  maintien,   tout  y  était  ! 

Et  ce  n'était  point  une  noceuse,  une 
A-tout-le-m,onde  que  «  l'Impératrice  >\ 
mais  une  étudiante,  bonne  fille,  bien  de 
la  jeunesse  de  ce  temps-là.  vivant  et  sor- 
tant avec  «  son  ami  »,  un  fort  joli  homme 
d'ailleurs,  bon  travailleur,  fils  aisé 
d'excellents  propriétaires  du  Berry,  et 
avec  lui  ou  ses  camarades,  ne  se  gênant 
guères  d'aller  «  piquer  son  quadrille  ))  à 
la  Closerie,  par  les  beaux  soirs  d'été. 

On  n'était  point  encore,  alors.  «  col 
raide  »,  comme  aujourd'hui. 

Tout  dernièrement,  son  aimable  sou- 
venir m'est  revenu  dans  l'esprit,  en 
apprenant,  par  les  iournaux,  le  brus- 
que décès  de  son  ami  de  ce  temps, 
M.  le  docteur  R.-D. ,  un  voisin  et 
ami  des  Sand,mort  récemment  près  deLa 
Châtre. 

Autrefois,  assez  souvent  je  la  rencon- 
trais, vers  le  haut  de  la  rue  de  Seine,  aux 
alentours  du  Grand  Condé,  un  magasin 
de  nouveautés  depuis  longtemps  disparu, 
non  loin    duquel  elle  demeurait. 

Louise,  puisque  Louise  il  y  avait,  sem- 
blait assez  fière  du  surnom  qui  lui  avait 
été  si  unanimement  donné.  On  sentait 
qu'elle  cherchait,  d'instinct,  mais  bien 
naturellement  toutefois,  à  le  mériter  :  se 
coiffant  d'habitude  et  s'habillant  (les  dia- 
mants exceptés),  comme  son  modèle,  et 
avec  sa  grâce  juvénile,  prenant  de  son 
séduisant  sosie  couronné,  jusques  aux 
poses  qui  chez  celui-ci,  étaient  le  plus 
habituelles. 

La  réputation  de  beauté  de  «  Louise 
l'Impératrice  »  devint  si  grande  et  son 
surnom, rapidement, si  bien  partout  connu, 
qu'un  jour  l'impératrice  — la  vraie,  — en 
prit  de  l'ombrage.  Elle  voulut,  mais  abso- 
lument, la  voir,  je  ne  sais  comment  elle 
s'y  prit.  (Ce  que  femme  veut  !..  ),  elle 
la  vit,  —  plus  jeune  qu'elle,  —  et  son 
dépit  de  reine  offensée  ne  fit  que  s'en 
accroître  davantage  .  Il  fut  même , 
un  instant,  question  d'éloigner  de  Paris 
et  de  son  empire...  latin,  la  bonne 
Louise,  qui,  toute  la  première  en  riait. 


J'appris  le  fait,  à  l'époque  même,  du 
général  Le  P.  et  du  comte  Dav.,  deux  fa- 
miliers des  Tuileries  et  des  amis  à  nous, 
(je  cite  mes  auteurs),  qui  le  racontèrent, 
moi  présent,  sous  le  manteau,  dans  ma 
famille. 

Pour  moi,  qui  jamais,  à  proprement 
parler,  n'habitai  le  «  Quartier  »,  où  je 
n'allais  que  pour  mes  études,  —  oh  1 
mais  bien  pour  mes  seules  études  !  — 
(je  demeurais  près  des  Champs-Elysées), 
je  n'ai  jamais  su  ce  que  devint,  par  la 
suite,  «  Louise  l'Impératrice  »,  ni  même, 
exactement,  comment,  de  son  vrai  nom, 
elle  s'appelait. 

Son  souvenir  seul  et  celui  de  ses  beaux 
yeux  bleus,  si  lumineux  quani  ils  sou- 
riaient.sont  restés  gravés  en  moi,  comme 
un  joli  rayon  du  printemps  de  ma  jeu- 
nesse. Truth. 


L'aV^aissement  des  côtes  de 
France  iXLV  ;  XLVI.  646).  —  Le  phé- 
nomène géologique  —  à'  exhaussement  ^oux 
certains  rivages  ;  d'affaissement  pour 
d'autres  —  signalé  par  le  collaborateur 
D""  Marcel  Baudoin,  se  constate  sous  les 
deux  formes, au  fond  du  golfe  deNorman- 
die.  La  côte  du  Calvados,  —  rive  droite 
de  l'Orne,  jusqu'à  Honfieur,  —  semble 
gagner  sur  la  mer.  Pour  la  rive  droite, 
de  Houistreham  àGrandcamp, le  contraire 
se  produit  :  l'eau  mord  peu  à  peu  sur  les 
plages  ;  mange,  aujourd'hui,  un  morceau 
de  falaise  ;  démolit,  chaque  année,  un 
bout  des  digues  opposées  à  son  envahis- 
sement. Le  20  octobre  iqoi,  la  petite 
Demoiselle  de  Ivîangny  s'effondrait  —  et, 
peu  après  —  le  26  avril  1902  sa  grande 
sœur. la  Demoiselle  de  Fontenailles  allait  la 
rejoindre  dans  le  néant.  Ainsi  ont  dis- 
paru pour  les  touristes  des  buts  d'excur- 
sion pittoresque. 

D'après  la  légende,  les  flots,  qui  le 
couvrent  aujourd'hui,  s'arrêtaient  autre- 
fois au  pied  du  rocher  du  Calvados,  cou- 
ronné d'une  terre  fertile,  que  dominaient 
aussi  des  maisons  nombreuses.  Qiioi  qu'il 
en  soit  du  fondement  de  cette  tradition, des 
bancs  de  tourbe  noire,  dans  la  plage, 
devant  Saint  Cosme-de-Fresné  et  Asnelles, 
décèlent  l'antérieure  existence  de  plantes 
et  d'arbres  terrestres.  C'était  la  forêt  de 
Quintefeuille,  dont  les  chênes  séculaires 
servirent,  en  partie,  à  construire  la  flotte 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


813 


30  novembre  190», 


816 


qui  porta,  en  Angleterre,le  duc  Guillaume 
et  ses  Normands. 

Le  château  des  anciens  seigneurs  d'Ar- 
romanches,  qu'au  début  du  xvuie  siècle, 
on  voyait,  touchant  le  rivage,  s'est  en- 
foncé sous  les  eaux  et  l'envahissement  de 
la  mer  persiste.  Lente  mais  continue,  sa 
marche  en  avant  est  visible.  Malgré  les 
digues  protectrices  du  littoral,  malgré  la 
constance  des  réparations,  on  ne  sait  pas 
bien  à  qui  sera  la  \'ictoire  définitive. 

Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 

Un  bail  de  400  ans  (XLVl  670,693), 
—  La  pièce  en  question  est  absolument 
fausse  et  ne  peut  être  l'œuvre  qued'un  far- 
ceur, digne  émule  de  Renier  Chalon.  J'en 
donne  pour  preuveces  deux  assertions  qui 
dénotent  chez  son  auteur, un  manque  com- 
plet de  connaissance  de   l'histoire   locale. 

1°  Bouvignes,  ville  du  comté  de  Namur 
(achetée  en  142 1  par  Philippe  le  Bon),  fut 
assiégée  en  1450  par  Jean  de  Heisberg, 
prince  évêque  de  Liège  ;  et  non  en  74,5 
par  Louis  de  Bourbon,  élu  seulement 
évêque  le  13  juillet  1456,  à  l'âge  de  19 
ans. 

2»  Lors  de  la  guerfe  de  1430  entre  les 
Liégeois  et  les  Namurois.  le  château  de 
Poilvache  fut  presque  complètement  dé- 
truit par  l'évèque  Jean  de  Heinsberg,  si 
bien  que  le  père  de  celui-ci,  Jean  venu 
d'Allemagne  avec  ses  troupes  pour  secon- 
der son  fils,  indigné  des  actes  de  vanda- 
lisme commis  par  l'armée  liégeoise  après 
la  destruction  de  Poilvache,  quitta  l'évè- 
que et  n'assista  pas  au  siège  de  Bouvignes 
ou  les  Liégeois  furent  défaits.  Voilà  la  vé- 
rité historique.  Il  résulte  donc  de  ceci  que 
Logrono  (alias  Legrain)  n'a  pas  été  fait  pri- 
sonnier fn  14^  y  À  la  défaite  de  Bouvignes ,  SOUS 
Louis  de  Boiiihon  et  qui!  a  été  retenu  pri- 
sonnier au  château  fort  de  Btl-Wack,  atten- 
du que  cette  ville  a  été  assiégée  en  1430 
par  Jean  de  Heidsberg,  prince  évêque  de 
Liège  qui  dut  abandonner  le  siège,  lequel 
avait  duré  du  28  juillet  au  28  août,  et  que 
Poilvache  était  détruit  à  cette  époque 

A.  H. 

* 

*  * 
Cette    question    n'est    point    nouvelle, 

puisque  le  catalogue  de  la  bibliothèque  de 
feu  iM.  Félix  Goëthals  (légué  à  l'Etat 
belge)  im.primé  à  Bruxelles  en  1876, men- 
tionne sous  le  1455  de  la  Section  des 
livres, *<  Deux  pièces  manuscrites  modernes 


«  concernant  la  revendication  des  biens 
«  du  duc  de  Beaufort  par  les  héritiers  du 
«  chevalier  Legrain,  suivant  une  con- 
K<  vention  datant  de  la  bataille  de  Bouvi- 
gnes en  1455  »  Ces  documents  sont 
joints  à  un  ouvrage  intitulé  :  Chronologie 
Ijistorique  des  Seigneurs  de  Florennes  de- 
puis te  dixième  siècle  jusqu'en  1806,  re- 
cueillie de  l'histoire  et  des  archives,  par 
L.  Aug.  Yernaux,  Namur,  sans  date, 
in-80. 

Les  curieux  peuvent  avoir  communica- 
tion de  ces  deux  documents  à  la  Biblio- 
thèque Royale  à  Bruxelles. 

O'kelly  de  Galway. 


.Les  capitaines  aes  côtes  de  Nor- 
mandie aux  XV«,  XVP  et  XVIle  siè- 
cles (XLVI,  229,  418).  —  Voir  encore. 
Bibliothèque  d'Amiens,  manuscrits  881- 
893  :  Papiers  du  général  de  Vault.  Ces 
papiers,  notamiment  le  t.  XII,  renferment 
de  nombreux  documents  sur  les  capitai- 
neries garde-côtes  et  les  milices  et  régi- 
ments de  garde-côtes  de  tout  le  littoral 
français  (Manche,  Océan,   Méditerranée). 

Bibliothèque  de  Nantes,  ms. 2201.  Notes 
diverses  sur  les  capitaineries  de  Saint- 
Nazaire,  de  la  Roche-Bernard,  de  Pornic, 
(vers  1720). 

Bibliothèque  nationale.  —  Nouvelles 
acquisitions  françaises,  ms  386. Mémoire 
historique  et  militaire  sur  l'Isle  de  Bel- 
leisle,  avec  le  détail  du  siège  fait  par  les 


Ans^lais  en 


1761 


Fait  par   M.   de  Taille, 


capitaine  général  des  garde-côtes  de  Bel- 
leisle,  1767,  D'"  Charbonier. 

Louis  XIÎÏ  au  D/îans,  en  1614 
(XLVI,  671).  —  La  réponse  complète  et 
péremptoire  à  cette  question  devrait  être 
donnée  par  le  Journal  de  Jean  Héroard 
de  Vaugrigneuse,  manuscrit  de  sept  gros 
volumes  in-folio,  qui  est  à  la  bibliothèque 
Nationale.  L'auteur,  médecin  de  Louis 
XlIl,raconte,jour  par  jour  les  faits  et  ges- 
tes, non  politiques,  de  son  royal  client, 
notant  avec  soin  chacun  de  ses  déplace- 
ments,   tout    ce    qu'il    a   mangé  et 

rendu,  etc.,  etc. 

Il  a  été  publié  de  cet  ouvrage, une  ana- 
lyse en  2  vol.  in-8"  par  Eud.  Soulié  et 
Ed  de  Barthélemv,  chez  Firmin  Didot 
1868.  L'itinéraire  de  la  Cour,  en  septem- 
bre 1614,  ne  parait    pas    mentionner  une 


L'INTERMEDIAIRE 


N»  987 

; 817  

échappée  à  Torcé,   que    l'historiographe 
aurait  certainement  reUtée. 

C'est  ainsi  que  la  Cour,  venant  de  La 
Flèche  et  Malicorne,  arrive  au  Mans  le  5 
septembre  au  soir.  Le  6,  excursion  aux 
abbayes  de  Saint-Vincent  et  de  Beaulieu. 
Le  dimanche  7,  messe  à  l'abbaye  de  La 
Coulure,  sermon  à  Saint-Julien,  et  vêpres 
à  Notre-Dame-des-Prés.  Le  8,  messe  à 
Saint-Julien,  et  vêpres  aux  Augustins  ; 
narré  d'un  rêve  royal,  assez  agité,  sur  les 
poissons  volants.  Le  9,  départ  du  Mans, 
à  cheval,  par  Connerré  et  La  FertéBer- 
nard. 

Que  dit  la  légende  accréditée  par  l'abbé 
Lochet,  d'après  l'exposé  de  la  question  ? 
11  existe, au  sujet  d'un  voyage  de  la  Reine 
à  la  fin  de  161 5,  une  histoire  de  fonda- 
tion d'une  chapelle  à  Bédenac  (près  Mont- 
lieu,  Charente-Inférieure)  laquelle  ne 
peut  concorder  avec  l'itinéraire  exact  de 
Louis  XllI  et  de  sa  mère,  ou  de  sa  nou- 
velle femme,Anne  d'Autriche. 

D'  VlGEN, 

Descendance  du    duc  de  Berry 

(XXXIX  ;XLVI.  3^1,  457,  ^31.  598,651). 
—  On  lit  dans  le  Curieux  de  juin  1886, 
tome  II,  81  : 

Les  enfants  naturels  du  duc  de  Berry  (i) 
Depuis  le  jour  où  un  arrêté  ministériel  (25 
septembre  1834)  ordonna  la  démolition  des 
constructions  élevées  sur  l'emplacement  de 
l'ancien  Opéra  destinées  à  perpétuer  le  souvenir 
du  crime  de  Louvel,  le  nom  du  duc  de  Berry 
est  souvent  revenu  sous  la  plume  des  histo- 
riens.je  vienscontinuer  ici  des  révélations  com- 
mencées ailleurs. 

Avant  de  parler  de  l'homme  privé,  j'ai  quel- 
ques indications  à  donner  sur  l'homme  politi- 
que. Les  documents  des  Archives  nationales 
(F.  624b)  m'apprennent  que,  dans  la  corres- 
pondance anglaise,  saisie  à  Grenelle  et  à  Calais 
en  l'an  9,  le  duc  de  Berry  figure  aux  pages  3, 
6,  58,  59,  94,  96,  108,  sous  le  nom  de  Bour- 
sier ;  il  correspond  avec  les  conspirateurs  de 
France  pour  prendre  Brest  par  surprise,  où  il 
doit  se  rendre  avec  son  père  le  comte 
d'Artois, 

Treize  ans  après,  je  trouve  de  lui  la  pro- 
clamation d'avril  1814  conservée  aux 
/archives  nationales  (F.  a.  3601). 

(1)  Sur  les  enfants  des  deux  mariages  du 
duc  de  Berry,  voir  mes  deux  volumes  sur 
les  Bourbons  et  ma  Duchesse  de  Berry,  (Emile 
Bouillon,  1889,  in  18),  et  le  Curieux,  II, 
149,  163. 


818 


Proclamation  de  son  Altesse  Royale  Monsei- 
gneur le  duc  de  Berry 
Français  ! 
Le  voilà  donc  arrivé  ce  jour    de  bonheur  et 
de  gloire,  si  longtemps  désiré  1 

De  tous  côtés,  des  points  de  ralliement  sont 
offeits  à  votre  courage  et  un  appui  à  vos 
malheurs  ;  votre  bon  ro'i  est  proclamé  dans  sa 
capitale  !  Le  drapeau  blanc  flotte  à  Paris  et 
dans  plus  de  la  moitié  du  royaume  !  Je  viens 
le  déployer  dans  ces  provinces  dont  le  nom  et 
l'héroïque  fidélité  illustreront  à  jamais  les  fas- 
tes de  la  monarchie.  C'est  un  Bourbon  \  C'est 
le  neveu  de  votre  roi  !  qui  vient  se  joindre 
à  vous  et  vous  invite  à  briser  vos  fers. 

Braves  habitants  des  provinces  de  l'Ouest  ! 
que  votre  dévouement,  toujours  à  l'épreuve 
des  revers,  se  ranime  aujourd'hui  par  l'espé- 
rance. 

De  toutes  paris  la  tyrannie  succombe  !  De 
toutes  parts,  les  enfants  de  saint  Louis  vien- 
nent réclamer  ses  droits,  dont  le  premier  et  le 
plus  cher  fut  toujours  celui  de  vous  rendre 
heureux. 

Je  vous    annonce  l'arrivée  de   votre  roi  !  Je 
viens  être  l'organe  de  ses  promesses. 

Plus  de  guerre  !  plus  de  conscription  !  plus 
d'impôts  arbitr.iircs  !!! 

Français  /Telles  sont  les  intentions  de 
votre  roi.  C'est  un  père  qui  vient  retrouver  ses 
enfants  ;  V avenir  qu'il  vous  destine  est  un 
avenir  de  bonheur,  le  retour  de  la  paix  !  la 
stabilité  des  lois  et  la  douceur  d'un  gouverne- 
ment légitime  et  paternel. 
Vive  le  roi  !/! 

Charles  Ferdinand, 

[A  Caen,chez  G.  Le  Roy,  imprimeur  du 
roi.] 

)'arrive  à  l'homme  privé. 

Ecoutons  d'abord  les  contemporains. 

Voici  ce  que  dit  la  duchesse  de  Contant 
(Souvenirs  aufoorapbics,  page  173)- 

Dans  sa  première  jeunesse  et  comme  le  bon 
Henri  IV,  il  aima  une  noble  Corisande  de 
Grammont,  qu'il  eût  fort  désiré  épouser.  Louis 
XVIll  s'y  opposa,  il  fallut  l'oublier.  Ceci  se 
passait  en  Allemagne.  Q]_ielques  années  après, 
le  duc  et  la  duchesse  de  Guiche  vinrent  s'éta- 
blir à  Londres  avec  leurs  enfants  ;  Mlle  Cori- 
sande de  Grammont  épousa  lord  Ulseston, 
depuis  comte  de  Tankervil. 

Le  Journal  de  l'Empire,  {les  Débats)  du 
23  mai  181^  dit  que  a  le  duc  de  Berry 
s'est  livré  pendant  son  séjour  en  Angle- 
terre, à  d'incroyables  désordres.  » 

Enfin,  un  émigré,  le  comte  Alexandre 
de  Puymaigre,nous  montre  dans  ses  Sou- 
venirs. 1884,  p.  s  3)  le  duc  de  Berry  «  peu 
délicat  dans  le  choix  de  ses  affections.  » 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  novembre  1902 . 


^-    819 


820 


Puis.je  trouve  un  écho  des  contempo- 
rains dans  Nestor  Roqueplan  (Regain, 
1857,  page  80: 

Un  prince  du  sang,  que  des  raisons  de  con- 
venance nous  permettent  seulement  de  dési- 
gner, mais  dont  personne  n'ignore  le  nom.  s'y 
distingua  {{/ans  les  coulisses)  un  des  pre- 
miers. 11  dépensait  gaiement  les  derniers  ins- 
tants d'une  vie.  .  ;  ses  conquêtes  furent  nom- 
breuses, rapides,  bruyantes.  On  en  parla  beau- 
coup, on  en  parle  encore,  car  il  existe  de  ses 
passions  plus  d'un  témoignage  vivant. 

)e  n'ai  pas  l'intention  de  revenir  sur  ce 
que  j'ai  dit  ailleurs  touchant  Amy 
Brown,  dont  VitroUes  a  d\t  :  (Mémoires, 
1884,  t.  198)  :  «  Une  anglaise  digne  des 
sentiments  qu'elle  avait  inspirés  (au  duc 
de  Berrr)  avait  captivé  son  cœur  et  son 
imagination.  >^ 

Cependant  je  noterai  ici  :  i"  que  la 
maison  de  «  la  rue  Neuve-des-Mathurins 
n*  21  appartenait  à  la  dame  Brown,  »  (Le 
livre  noir  de  MM.  Delavaii  et  Franchet, 
1829,  II,  404,  à  la  date  du  27  juillet 
1825). 

2°  que  la  maison  de  la  rue  Blanche,  n" 
15  du  temps  d' Amy,  n"  19  depuis,  a  été 
achetée  par  la  ville  de  Paris  par  jugement 
du  tribunal  de  la  Seine  du  18  mars  1863 
(Petites  affiches  du  12  juin). 

3°  qu'Amy  a  encore  demeuré  rue  Basse 
du  Rempart,  n»  16  «  M.  Héron  en  dispo- 
sait sous  Louis  XVIII,  (Lefeuve,Z.«  ancien- 
nes maisons  de  Paris  sous  Napoléon  III, 
1873.1,  36). 

Les  rapports  de  la  sûreté  générale  (Ar- 
chives  nationales)  fournissent  quelques  indi- 
cations sur  les  mœurs  du  duc  de  Berry  en 
1814  ;  malheureusement,  ces  documents 
sont  très  incomplets  pour  les  années  sui- 
vantes. Les  voici  cependant  tels  quels  : 

15  juillet  1814. 

On  parle  beaucoup,  dans  les  faubourgs 
Saint-Antoine  et  Saint-Marceau  de  S.A.R. 
M.  le  duc  de  Berry.  Le  peuple  sait  déjà 
qu'il  entretient  une  fille  de  T'Opéra  et  qu'il 
va  lui  faire  meubler  magnifiquement  une 
petite  mais  on. 

La  personne  du  roi  est  vénérée  dans  ces 
quartiers,  mais  les  princes  de  sa  maison  ne 
partagent  pas  cette  faveur  populaire. 

Le  14  au  soir,  des  personnes  disaient  chez 
Tortoni  qu'il  était  inconvenantque,  dansles 
mêmes  journaux  où  se  lit  le  rapport  de  la 
situation  désolante  de  la  France,  l'on  se 
permît  de  donner  des  détails  sur  une  partie 
de  chasse  de  M.  le  duc  de  Berry,  à  Baga- 
elle,  et  du  repas  qu'il    z   eu    la  galanterie 


d'offrir     aux     personnes     qui    l'accompa- 
gnaient. 

2  aoijt  1814. 

Le  voyage  que  S.  A.  R.  M.  le  duc  de 
Berry  a  proposé  de  faire  en  Angleterre, 
donne  lieu  aux  conjectures  les  plus  absur- 
des. 

5  août  1814, 

On  dit  que  M.  le  duc  de  Berry,  parti 
pour  Londres,  va  demander  la  main  de  la 
princesse  Charlotte,  fille  du  prince  Ré- 
gent. 

16  août  1814, 

Avant  hier  10,  vers  5]heures  après  midi, 
c'est-à-dire  aussitôt  son  arrivée  à  Londres. 
M.  le  duc  de  Berry  a  eu  une  audience  du 
prince  Régent  à  Carlton-House. 

On  assure  que  le  duc  de  Berry  ne  doit 
rester  que  8  jours  ici.  (Journaux  anglais, 
Courrier  du  12). 

18  août  18 14, 

Un  particulier  disait  hier  :  n'est-ce  pas 
d'une  extrême  inconvenance  qu'un  fils  de 
France,  le  duc  de  Berry,  se  soit  promené 
publiquement  àLilleavec  une  actrice  nom- 
mée Résico  Lebreton,dont  il  aura  certaine- 
ment un  enfant;  et  cependant  il  en  a  déjà  ^ 
(trois)  d:'une  Anglaise  (sic)  :  les  enfants 
royaux  coûtent  fort  cher. 
19  août 1814. 

On  doit  être  convaincu  que  le  parti 
opposé  à  l'ordre  actuel  de  choses  sait  tout 
ce  qu'on  fait  à  la  cour.  Aucune  démarche 
ne  lui  échappe,  aucun  motif  de  ces  démar- 
ches n'est  ignoré  de  lui. 

Il  savait  que  M.  le  duc  de  Berry  allait  de- 
mander : 

1 .  Des  explications  sur  l'envoi  des  trou- 
pes que  fait  le  gouvernement  anglais  dans 
la  Belgique  ; 

2.  Q_ue  Bonaparte  soit  surveillé  plus  que 
jamais  dans  son  île  d'Elbe  ; 

3.  Tâcher  de  rompre  cette  liaison  politi- 
que entre  l'Angleterre  et  la  cour  de  Vienne 
qui  prend  un  accroissement  tel  que  nous 
devons  en  concevoir  de  l'inquiétude. 

30  août  18 14, 

La  demoiselle  Virginie,  danseuse  de  l'O- 
péra,   est    décidément     enceinte    de    trois 
mois,  du  fait,  dit-on,   de  M.  le  duc   de  B... 
6  septembre  1814. 

Des  malveillans,  fâchés  de  la  popularité 
militaire  qu'obtient  M.  le  duc  de  Berry,  se 
plaisent  à  décrier  ses  mœurs  et  s'attachent 
à  les  mettre  en  parallèle  avec  celles  qu'on 
reprochait  ily  a  25  ans  à  M .  le  comte  d'Ar- 
tois et  M.  le  duc  d'Orléans. 
15  septembre  1814. 

On  a  répandu  le  bruit  dans  Paris,  qu'a— 
vant-hier  la  dite  Virginie,  danseuse  de 
l'Opéra,  s'était  promenée  dans  une  calèche 
ayant  à  ses  côtés    M.  le  duc    de  Berry,    et 


N'  987. 


L'INTERMEDIAIRE 


—     821 


822 


que  la  veille, cette  même  personne  avait  été 
vue  au  bois  de  Boulogne,  escortée  par  aes 
gardes  du  corps  de  S.  A.  R,  Monsieur 
irère  du  Roi. 

24  septembre  1814. 

On  cite  la  nomination  dans  les  consulats 
d'un  sieur  Sourdot  qui  a  dissipé  les  fonds 
d'une  recette  qu'il  avait.  Cette  nomination 
a  été  faite  sur  la  recommandation  par  écrit 
de  M.  le  duc  de  Berry.  Ce  prince  termine 
sa  lettre  par  cette  phrase  :  «  Son  épouse  est 
charmante  ;  elle  a  les  plus  beaux  yeux  du 
monde.  »  La  lettre  a  été  lue  par  tous  les 
employés  du  ministère  de  M.  'Y2\\..[Talley- 
rand). 

On  dit  que    le    duc    de     B...    entretient 
moyennant  quinze  cents  francs  par  mois  la 
fille  d'un  perruquier  et  qu'on  voit  ce  prince 
se  rendre  tous  les  soirs  chez  elle. 
6  octobre   1814. 

La  Gazette  de  Munich  dit  que  la  femme 
de  S.  A.  R.  M.  le  duc  de  Berry  (miss 
GrandjeanJ  (sic)  a  été,  elle  et  ses  enfants, 
à  Paris  pendant  plusieurs  semaines  et 
qu'elle  n'en  est  partie  «[ue  par  ordre.  Elle 
demeurait  rua  Blanche  n"  1  . 

28  octobre  1814. 

On  rapporte  que  M.  Hennequin,  caissier 
à  la  Trésorerie,  a  dit  qu'j  le  25  de  ce  mois 
il  avait  payé  aune  fe  .me  entretenue  par 
M.  le  duc  de  Berry  une  somme  de 
45  .000  francs. 

29  octobre  1814. 

On  parle  toujours  du  mariage  de  S.A.R. 
le  duc  de  Berry  avec  une  sœur  d'Alexandre. 
On  parle  aussi  d'une  liaison  très  particu- 
lière de  S.  A.  R,  avec  une  dame  anglaise, 
chez  laquelle  on  le  voit  quelquefois  se  ren- 
dre le  soir  et  qui  en  a,  dit-on,  déjà  deux 
grandes  filles. 

Quelqu'un  faisait  cette  réflexion  sous  le 
péristyle  même  du  château  :  «  M.  le  duc 
de  B...  fait  des  dépenses  inouïes  pour  une 
actrice  de  l'Opéra.  Oh  !  celui-là  mène  les 
affaires  grand  train.  11  va  bien,  pourvu 
que  cela  dure.  » 

31  octobre  1814. 

On  dit  quele  public  a  remarqué,  à  la  re- 
présentation par  ordre  au  théâtre  Feydeau, 
où  M.  le  d...  de  B...  assistait  que  la  Dlle 
Virginie,  ci-devant  danseuse  à  l'Opéra, 
était  avec  son  père  et  sa  mère  dans  une 
loge  en  face  de  la  loge  R... 

On  fait  à  cet  égard  la  réflexion  suivante  : 
qu'il  serait  à  désirer  que,  dans  des  circons- 
tances politiques  aussi  importantes  que 
celles  qui  existent,  un  P...  français  montrât 
un  caractère  plus  réservé  et  plus  impo- 
sant. 

3  novembre  1S14. 

S.  A.  R.  le  duc  de  Berryattire  les  regards 
sur  elle  par  ses  relations  trop  publiques 
avec  une  actrice  de  l'Opéra. 


9  novembre  1814. 
Quelqu'un  témoignait  dans  une  maison 
particulière  son  étonnement  de  ce  que  M. le 
duc  de  B...  ne  se  mariait  point.  Une  per- 
sonne répondit  que  ce  prime  avait  épousé  en 
Angleterre  la  nièce  de  lord  Wellington  et 
qu  il  avait  deux  enfants  de  ce  mariage. 

12  novembre   1814. 

lise  vend,  dit-on,  sous  le  manteau, une 
brochure  très  indécente  contre  S.  A.  R.  le 
duc  dp  Berry.  Elle  est  intitulée  Les  amours 
de  Paul  et  Virginie,  et  l'on  devine  qu'elle 
en  est  l'allusion.  Cette  brochure,  adressée 
au  duc  d'Orléans,  contient,  dit-on  encore, 
une  vie  privée  du  duc  de  Berr)-,  où  on  lui 
impute  les  vices  les  plus  honteux.  On  fera 
faire  des  recherches. 

13  janvier  1815. 

S.  A.  R.  Mgr.  le  duc  de  Berry  n'est 
point  épargné.  Ainsi  on  raconte  qu'il  est 
souvent  en  course  nocturne  ;  que  dans  le» 
voitures  de  place,  qu'il  emploie  alors,  il 
oublie  souvent  ses  cordons,  sa  redin- 
gote, etc. 

21   avril    1816. 
Dans   tous   les    théâtres,  on    répète    une 
pièce  pour  célébrer  le  mariage  de  S.  A.  R. 
Mgr  le  duc  de  Berry, 
3-4  mai  1816, 
Les    malveillants  répandent   toute    sorte 
de  bruits.    S.A.R.  Mgr.  le  duc  de  Berry 
aurait  dans  le  temps,  contracté  un  mariage 
en  Angleterre  /sic). 

(A  suivre) 
Nauroy. 


Complices  de  l'attentat  du  prince 
Louis-NapoléonàStr3sbou:g!XLVI, 
15,  150,  261,  377,  422,537,653,696).  — 
Les  biens  de  la  famille  d' Orléans.  En  inter- 
venant, encore  une  fois,  et  un  peu  malgré 
moi,  dans  le  débat,  mon  intention  n'est 
pas-  de  me  livrer  à  une  dissertation  histo- 
rique sur  les  causes  de  la  révolution  de 
1830.  L'Intermédiaire  me  parait  ouvert 
aux  discussions  sur  des  points  de  fait  et  de 
détail,  plutôt  qu'à  des  polémiques  les  évé- 
nements du  passé.  Il  faut  plutôt  laisser 
celles-ci  aux  journaux,  aux  revues  et  aux 
livres.  C'est  pourquoi  je  me  bornerai  à 
dire  sans  phrases  : 

Que  la  révolution  de  1830,  révolution 
très  funeste  à  la  grandeur  de  la  France  et 
que  ne  demandait  pas  le  pays, est  due,  se- 
lon moi,  à  Ciiarles  X  et   à  ses  conseillers. 

Qiie  Louis-Philippe  n'est  responsable 
ni  de  la  politique  qui  a  préparé  la  révolu- 
tion, ni  de  la  prise  d'armes  qui  l'a  con- 
sommée. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


823 


824 


30  novembre  190a. 


Oue  la  France  a  été  bien  heureuse  de 
le  trouver  pour  remplacer  la  dynastie  qui 
s'était  renversée  elle-même. 

Ces  manières  de  voir,  sauf  en  ce  qui  est 
relatif  aux  conséquences  désastreuses  de 
la  révolution,  ne  sont  évidemment  pas 
pour  plaire  à  M.  de  Chauvelin,  mais  elles 
ne  le  surprendront  pas.  Je  n"ai  pas,  en 
effet,  la  prétention  de  les  avoir  inventées, 
et  elles  ont  cours  chez  des  historiens  con- 
sidérables. J'ajoute  que  ce  sont  chez  moi 
des  jugements  historiques,  non  des  opi- 
nions de  parti. 

Pour  en  revenir  maintenant  au  point 
spécial  du  débat,  je  dirai  tout  d'abord  que 
quand  j'ai  l'honneur  d'écrire  dans  V Inter- 
médiaire, j'y  vais  pour  mon  compte  et  ne 
réponds  nullement  de  ce  qui  peut-être  dit 
par  d'autres  sur  la  même  question,  voir 
même  dans  le  même  sens. 

Sur  les  faits  très  précis  cités  par  M.  de 
Chauvelin,  je  n'ai  qu'une  chose  à  dire  ou 
plutôt  à  redire,  c'est  que  mon  contradic- 
teur persiste  à  confondre  les  biens  apana- 
gers  avec  les  biens  de  droit  commun.  Les 
premiers  consistaient  en  un  ensemble  de 
droits  utiles  et  honorifiques  établis  sur 
une  portion  du  territoire  et  constituant 
non  une  propriété  pure  et  simple,  mais 
un  domaine  féodal,  seigneurial,  si  l'on 
aime  mieux.  Ainsi  les  ducs  d'Orléans 
avaient  le  duché  d'Orléans  non  en  pro- 
priété, mais  en  apanage. 

Celui-ci  n'est  pas  dans  le  commerce  ; 
mais  sauf  les  cas  de  substitutions,  les 
biens  princiers  pouvaient  être  acquis, 
donnés,  légués  ou  vendus- comme  tous 
autres.  Et, pour  montrer  que  telles  étaient 
l'origine  et  les  conditions  des  biens  de  la 
famille  d'Orléans,  je  me  bornerai  à  cette 
preuve.  La  plus  grande  partie  provenait 
du  duc  de  Penthièvre,  le  dernier  descen- 
dant des  légitimés,  fils  de  Louis  X!V,  et 
plus  anciennement  de  la  grande  Made- 
moiselle, Louise-Marie-Anne  de  Montpen- 
sier.qui  les  assura  de  son  vivant  au  duc  du 
Maine.  Et  M.  de  Chauvelin  sait  aussi  bien 
que  moi  tous  les  détails  de  cette  affaire, 
alors  que  Louis  XIV  vendit  à  Mademoi- 
selle et  à  Lauzun  la  liberté  de  celui-ci, 
moyennant  l'abandon  de  ces  gros  mor- 
ceaux, la  principauté  de  Dombes,  le  du- 
ché d'Aumale,  le  comté  d'Eu, etc.  Rien  ne 
prouve  mieux  que  c'étaient  là  des  biens 
ordinaires, non  apanagers  et  soumis  à  tou- 
tes les  vicissitudes    des  contrats^  S'il  s'é- 


tait agi  d'apanages,  le  roi  n'aurait  pas  eu 
besoin  de  faire  chanter  sa  cousine,  (qu'on 
me  passe  le  mot  qui  rend  ma  pensée). 

Je  n'ignore  pas  du  reste  que  la  princi- 
pauté de  Dombes  fut  réunie  à  la  couronne 
en  1762,  mais  par  l'effet  d'un  accord,  non 
par  un  acte  de  réversion  émanant  de  la 
royauté  seule 

M.  de  Chauvelin  constate  que  je  me 
borne  à  cette  simple  affirmation  que  la 
donation  de  1830  était  légitime  ;  légale 
serait  mieux,  mais  J'accepte  les  deux  ter- 
mes. Je  trouve  légitime  de  la  part  d'un 
père  de  famille  le  souci  qu'a  eu  Louis- 
Philippe  de  conserver  sa  fortune  à  ses 
entants.  Mais  quand  il  s'agit  d'un  acte 
notarié,  l'intention  légitime  ne  suffit  pas, 
il  faut  encore  que  toutes  les  formes  léga- 
les soient  observées 

Or.  'c'est  à  ceux  qui  attaquent  la  vali- 
dité d'un  acte  à  faire  la  preuve  ;  ce  n'est 
donc  pas  à  moi  d'établir  que  la  donation 
d'août  1830  est  régulière, mais  à  mon  con- 
tradicteur à  prouver  qu'elle  ne  l'est  pas. Ne 
mêlons  donc  pas  deux  choses  distinctes, le 
jugement  sur  les  motifs  de  cet  acte  et  sa 
validité.  Si  la  donation  de  1830  pouvait 
être  attaquée,  je  ne  connais  et  ne  recon- 
nais en  pareille  matière,  que  des  argu- 
ments de  droit  et  repousse  toutes  raisons 
politiques,  celles  ci  se  réduisant  toujours  à 
ceci,  le  droit  de  la  force  ;  une  consulta- 
tion juridique  sur  la  légalité  du  décret  du 
22  janvier  n'est  pas  pour  m'inquiéter. 

Les  lecteurs  de  Vlntennédiaire  doivent 
être  plutôt  las  d'un  débat  qui  s'éternisera 
en  laissant  chacun  sur  ses  positions;  je 
souhaite  très  sincèrement  que  de  part  et 
d'autre  l'on  en  reste  là. Un  mot  encore, ce- 
pendant :  Napoléon  111  aimait  la  justice  et 
étf  it  très  bon,  toute  opinion  impartiale 
l'admet  sans  peine  aujourd'hui.  Mais 
l'acte  du  22  janvier  montre  précisément 
où  la  toute  puissance,  la  prétendue  laison 
d'Etat  et  la  rancune  peuvent  conduire  un 
esprit  naturellement  modéré  et  sage. 

H.  CM. 
* 

Au  sujet  de  la  donation  du  7  août  1830, 
faite  par  Louis-Philippe  à  ses  enfants,  et 
au  décret  du  22  janvier  1852,  qui  font 
l'objet  de  différentes  réponses  dans  V  Inter- 
médiaire, on  trouvera  de  curieux  détails 
dans  une  brochure  de  M.Louis  de  la  Roque, 
publiée  chez  Dentu,  en    X852,  intitulée  : 


N^  987. 


L'INTERMEDIAIRE 


825 


826 


Trois  pages  de  l'histoire  de  Louis-Philippe, 
où  l'auteur  fait  bonne  justice  des  moyens 
employés  par  le  roi  citoyen  pour  justifier 
sa  conduite  dans  l'acte  qu'il  a  accompli. 

P.  SONPIN, 

La  garde  nationale  du  VI^  arron- 
dissement pendant  le  siège  (XLV  ; 
XLVI,  599). — je  désirerais  savoir  si  le 
Germa  qui  fut  commandant  du  19^  (?) 
bataillon  de  la  garde  nationale,  était  le 
poète  Maurice  Germa, auteur  de  la  Légende 
d'amour,  plus  connu  dans  la  presse  et  no' 
tamment  dans  les  feuilles  *s  musicales  » 
sous  le  pseudonyme  de  Maurice  Cristal  ? 

A.  S..  E. 

Tendrillette,tragédie  (XLVI,  =564). 
—  Le  Dictionnaire  portatif  des  théâtres 
deLéris,  imprimé  en  1754  par  G.  A.  Jom- 
bert,  indique  bien  Tendrillette  comme  une 
tragédie  burlesque  (p.  55b)  en  3  actes,  en 
vaudevilles, imprimée  en  i753(page  319); 
mais  il  n'en  fait  pas  connaître  l'auteur. 

X. 

Aima  mater  (XLII).  —  Ecce 
iterum  !  Aima  mater  reparaît  à  tout  mo- 
ment. Et  en  bon  lieu.  Toujours  au  sujet 
de  l'Université.  Toujours  sous  la  plume 
des  universitaires.  Cependant,  Messieurs, 
où  prenez-vous  votre  exemple  ?  Est-ce 
dans  la  grammaire  ?  On  n'y  trouve  que 
Maiet  hona.  Citez-vous  Virgile?  Alors,  ne 
touchez  pas  à  cet  alma  parens  que  les  dé- 
licats adorent  depuis  deux  mille  ans. 
Laissez  immaculée  la  gracieuse  appari- 
tion de  Vénus  à  son  fils  : 

« etpura  per  noctem  in  hice  refuhit 

<k  Aima  pauns, confessa  dearn...  » 

(Enéide,  liv.  II,  vers  591). 

C.  P.  V. 

Inadvertances  de  divers  au- 
teurs (T.  G.,7 18  ;  XXXV  ;  XLV  ;  XLVI, 
211,  272,328,434). —  Sous  cette  rubrique, 
j'ai  relevé  dans  V Intermédiaire  de  simples 
inadvertances  ou  de  grosses  erreurs  maté- 
rielles commises  sur  l'Italie  par  quelques 
écrivains  français  et  allemands. 

Je  continue  par  un  volume  édité  par 
Firmin  Didot  :  Florence  historique,  artisti- 
que, monumentale,  par  M.  Marcel  Niké,et 
dans  cet  ouvrage  je  ne  retiendrai,  pour 
le  moment,  que  les  erreurs  les  plus  évi- 
dentes et  les  plus  indiscutables. 


L'auteur  établit  un  tableau  généalogi- 
que des  Médicis. 

Il  qualifie  Alexandre  de  premier  grand 
duc,  jamais  Alexandre  n'a  eu  ce  titre  ; 
le  premier  grand-duc  est  Cosimo  I*^ 

Dans  son  tableau, M. Niké  ne  mentionne 
que  deux  grands  ducs  ayant  portéle  nom 
de  Cosimo  ;  cependant  il  y  en  a  trois  : 
Cosimo  i''"',  Cosimo  2""'   et    Cosimo  3"^. 

Dans  ses  visites  à  travers  les  musées, 
M.  Niké  a  fait  des  erreurs  stupéfiantes. 

A  Pitti,  il  mentionne  naturellement  la 
Madone  du  Grand  Duc,  de  Raphaël  :  il 
dit  en  toutes  lettres  (page  317  «ce  petit 
«  chef-d'œuvre  exécuté  pour  le  grand  duc 
«  Ferdinand,  fut  conservé,  comme  une 
«  sorte  de  palladium  dans  la  famille  Mé- 
«dicis,  de  là  lui  vient  son  surnom  de 
«  Vierge  du  Grand  Duc  ». 

Le  tableau  est  de  1  i^o^^  ;  Raphaël  est 
mort  en  I  520  ;  le  grand  duc  qui  le  pre- 
mier a  porté  le  nom  de  Ferdinand, a  régné 
de  1587  a  1609  et  le  grand  duc  qui  a 
acheté  le  tableau  en  1799,  est  Ferdinand 
III  de  la  maison  de  Lorraine  ;  c'est  bien  le 
cas  de  dire  autant  de  mots,  autant  d'er- 
reurs. 

Et  ici  ce  n'est  pas  un  simple  lapsus  ou 
une  erreur  de  date,  puisque  l'auteur  entre 
dans  des  explications. 

Au  musée  national  du  Bargello,M.Niké 
commet  des  erreurs  dont  voici  les  plus 
frappantes  : 

Il  écrit  qu'au  rez-de-chaussée,  dans  les 
collections  d'armes,  il  y  a  •«  à  l'extrémité 
«  de  la  salle,  une  rondache  et  un  casque, 
«  œuvres  de  Benvenuto  Cellini.  exécutées 
«  pour  François  i'''',roi  de  France  ». 

A  Florence  comme  dans  les  autres  cités 
d'ltalie;,onest  très  fier  des  célébrités  loca- 
les; si  le  Bargello  possédait  une  rondache 
etuncasque  par  Cellini, Florence  en  tirerait 
honneur,  mais  malheureusement  ni  au 
Bargello  ni  ailleurs,  il  n'y  a  rondache 
ni  casque  de  cet  artiste. 

Au  premier  étage,  dans  la  salle  consa- 
crée à  Donatcllo,  M.  Niké  appelle  l'atten- 
tion sur  les  bas-reliefs  exécutés  de  1433  à 
1440,  par  Donatello,  pour  l'une  des  tri- 
bunesd'orgues  de  Sainte-Marie  de  la  Fleur. 

Il  y  a  plus  de  dix  ans  que  cet  ouvrage 
est  au  musée  de  l'Opéra  du  Dôme. 

Au  second  étage,  l'auteur  signale  huit 
portraits  peints  à  fresque  par  Andréa  del 
Castagno  en  1430, pour  la  villa  Carducci. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


827 


30  novembre   1.^02 


828 


Ces  portraits  sont  depuis  1901  au  cena- 
colo  Saint  Appolonia,  via  Vont  Aprili. 

M.Niké  signale  dans  latour.unesuite  de 
((  tapisseries  allégoriques  des  Gobelins, 
s^  représentant  les  cinq  parties  du  monde 
((  d'après  Leonardo  Bernini  »,  Jamais  les 
Gobelir>s  n'ont  fait  de  tapisseries  d'après 
Bernini  :  la  suite  en  qn.estion  est  de  la 
manufacture  de  Florence 

11  y  a,  dans  le  volume,  d'autres  inexac 
titudes,  mais  celles  que  je  viens   de  citer 
suffisent   pour   montrer    ce   que  vaut  le 
travail  de  M    Niivé. 

Le  livre  ne  porte  pas  de  date.  Le  li- 
braire chez  lequel  je  l'ai  acheté  m'a  dit 
qu'il  l'avait  reçu,  cet  été,  parmi  les  nou- 
veautés de  Paris. 

11  est  possible  qu'il  ait  été  imprimé 
en  1902,  mais  il  est  incontestable  que 
certaines  notes  qui  ont  servi  à  sa  rédac- 
tion remontent  à  plus  de  dix  ans. 

C'est  peut-être  une  nouveauté  comme 
typographie,  mais  assui"ément  ce  n'est 
pas  un  GîiiJe  à  recommander  pour  les 
musées  de  Florence,  au  contraire. 

—  GEi^SPACH. 

Une  inscription  latine  à  traduii'ô  : 
(XLV1,625). 

Arma  tuenfur,  pax  facit  lœtos 
traduction  : 

Les  armes  le  défendra, 
La  paix  rend  joyeux  ses   habitans. 
L. QuARRÉ  Reybourbon. 


Ces  mots  me 


:j.\\\- 


semblent  à  peup;c:: 
valent  de  l'adage: 

Si  vis  paiein  para  beUuin 
Je  crois  qu'on  peut   les  traduire  : 
La  paix  fait  le  bonh:^ur  des  peuples,  les 
armes  seules  en  assurent  la  durée. 

P,  DU  Gué. 

Poingoadô  l'orfèvre  Lûhendrick. 
(XLVi,  672)  —  Louis-Joseph  Lehen- 
drick  entr:;  en  apprentissage  chez  Tho- 
mas Germain  le  13  août  1738  (Archives 
nationales  z.39),  il  y  resta  neuf  ans.  Il 
fut  nommé  maître  orfèvre  par  priviiège 
des  galeries  du  Louvre  en  '1737»  (Arch. 
nat.  K  1042)  Buron,  Charles  Spire  et 
Lehendriclc  furent  les  meilleurs  élèves  de 
Thomas  Germain. 

Parmi  les  œuvres  encore  existantes  de 
Lchendric:  i  au  de 

la  colicctioii  i.ua^  cl  le  service  a  thé  de 
M.  Chabrièrcs-Arlès   (Le  flambeau  est  re- 


produit dans  les  Etudes  d' or fevrevie  fran- 
çaise de  Germain  Bapst).  Lehendrich  avait 
commepoinçon.LL  ;au  centre  une  colonne. 
Je  n'ai  jamais  vu  de  pièce  signée  de  son 
nom  en  tout.^s  lettres 

Un  Rat  de  BiijuoTKÈauE . 

Lia  Ion  3  d.-;  p3iîita.re  (XLVI,  715).  — 
Lire  1673  et  non  16.^3. 

Un  plan  de  Paris  en  rslief  (XLVL 
394,  552).  —  Ces  sortes  de  curiosités 
étaient  alors  fort  à  la  mode.  Je  vois' qu'en 
messidor,  an  X,  «quai  Voltaire,  maison 
Labriffe  »,  on  pouvait  «  moyennant  trois 
livres  par  personne  », admirer,  \<  la  Suisse 
représentée  en  relief  ec  les  costumes  de 
ses  habitants  »,  sur  <<  w^t  surface  de  15 
pied:;  et  v.wt  largeur  de  4a  6  >">.  C'était, di- 
sait l'annonce,  «  la  plus  grande  carte  en 
relief  qui  ait  été  exécutée  ».  Avis  aux 
vaillants  guerriers  rentrés  dans  leurs  foyers 
qui  seraient  désireux  de  revoir  le  théâtre 
de  leurs  récents  exploits.  Dans  une  pièce 
voisine,  «  112  tableaux  peints  à  l'huile» 
rappelaient  les  costumes  du  pays. 

Alpha. 

ïaventioTi  de  la  brouett©  (T.  G. 
148).  —  En  la  chapelle  Sainte-Claire,  à 
Vernanson  (Alpes-Maritimes),  sont  des 
fresques  exécutées  vers  1400.  «  On  y  re- 
marque un  saint  porté  sur  brouette  plus 
de  deux  cents  ans  avant  Pascal  »  (Henri 
Moris  :  Au  pays  bleu).  A.  S.,  e. 


?7 


t>B  coa vi-e  feu  (XLVI,  118,  231, 
1,446, 499, 555. 611,718).  —  La  loi  sur 
l'organisation  municipale  actuellement  en 
vigueur,  règle  les  droits  respectifs  du 
maire  et  du  curé  eu  matière  de  sonneries 
de  cloches.  Le  maire  peut  être  autorisé 
par  l'adi-ninistration  départementale  à 
faire  sonner  le  convre-fcu  dans  sa  com- 
mune. Mais  il  parait  que  1  heure  n'en  est 
pas  fixée  par- les  textes.  Ausii  les  vigne- 
rons d'Auxey  (arrondissement  de  Bcaune, 
Côte-d'Or)  ne  voulant  pas  faire  réparer 
l'horloge  de  leur  clocher,  mais  voulant 
cependant  être  prévenus  de  l'heure  du 
déjeuner,  (bien  plus  importante  que 
celle  de  l'extinction  des  feux),  ont-ils 
tr  au    préfet 

l'autorisaiioa  de  faire  :^o::ncr  ic  convre-fcu 
à  midi.  Le  fait  daterait  de  quelques  mois 


N»  987 


L'INTERMEDIAIRE 


--^     829 


830 


seulement  et  je  le  tiens  d'un  conseiller 
municipal.  Mais  je  ne  connais  pas  la  ré- 
ponse de  l'administration.        Nolliac. 


On  cite  la  ville  d'Abbeville  au  nombre 
de  celles  où  cet  usage  a  été  conservé  le 
plus  longtemps. 

Il  est  certain  qu'en  Bretagne,  il  est 
aboli  depuis  plus  d'un  siècle. 

C'était  à  Nantes  et  à  Sainl-Malo,  seule- 
ment, que  les  ordonnances  de  la  police 
prescrivaient  de  le  sonner  dans  des  cir- 
constances déterminées. 

Ainsi,  elle  donnait  le  signal  aux  gens 
paisibles  pour  les  inviter  à  rentrer  chez 
eux,  et  à  ne  pas  s''attarder  dans  les  rues 
mal  éclairées,  où  ils  pouvaient  faire  de 
mauvaises  rencontres . 

A  Saint-Malo,  les  gens  attardés,  qui 
circulaient  dans  les  rues  après  le  couvre- 
feu  étaient  presque  sûrs   d'être   dévorés. 

La  garde  de  la  ville  était  confiée  à  cin- 
quante mendiants  que  les  officiers  muni- 
cipaux choisissaient  parmi  les  indigents 
les  plus  dignes  d'intérêt. 

Pendant  la  nuit,  ils  étaient  nourris, 
vêtus  et  chauffés  l'hiver  aux  frais  des 
habitants  et  ils  considéraient  leurs  fonc- 
tions de  veilleurs  comme  une  sinécure, 
mais  on  lâchait  après  le  couvre-feu  un 
certain  nombre  de  dogues  et  les  honnêtes 
gens  dormaient  tranquilles  ;  c'était  tant 
pis  pour  les  voyageurs  qui  ne  connais- 
saient ni  les  habitudes  de  la  police  locale, 
ni  la  chanson. 

Ah  !  bonsoir  M.  du  Mollet, 

A  Saint-Malo,  débarquez  sans  naufrage, 

A  Nantes,  le  célèbre  beffroi  du  château 
du  Bouffay  sonnait  le  couvre-feu,  mais 
seulement  les  jours  où  les  fêtes  attiraient 
dans  la  plus  grande  ville  de  l'Ouest  un 
grand  nombre  d'étrangers.  On  savait 
qu'il  y  avait  imprudence  à  ne  pas  être 
rentré  chez  soi,  avant  que  le  beffroi  eût 
fini  son  carilU)n.  La  police  était  impuis- 
sante à  assurer  la  séciu"ité  des  rues  et  des 
places,  et  une  foule  de  gens  sans  aveu  se 
livraient  à  mille  désordres  d'où  l'origine 
d'un  vieux  dicton  qu'on  disait  souvent  au 
xviir  siècle  :  «je  m'en  moque  et  de  la 
police  de  Nantes  ». 

Joseph  de  Trémaudan. 

♦ 

*  ♦ 
Au  nombre  des  usages  utiles  supprimés 

parla  Révolution,estlecouvre-feu,qui  s'est 

du  reste  conservé  dans  beaucoup  de  villes 


de  province,  tant  en  France  qu'en  Angle- 
terre. C'est  dans  un  grand  concile  tenu 
à  Lisieux,  vers  le  milieu  du  xf  siècle,  en 
présence  du  duc  Guillaume  et  des  légats 
du  pape  Victor  II,  que  fut  décrété,  pour 
la  première  fois,  l'usage  du  couvre-feu 
{ioniti'.iin),  avec  injonction  à  un  chacun 
d'éteindre  le  feu  de  son  foyer  et  la  lu- 
mière de  sa  lampe,  et  de  clore  sa  porte 
au  son  de  la  cloche.  R. 

Les  ruines  des  Tuileriss  (XLVI, 

626)  —  Me  trouvant  à  Paris  en  mars  1885, 
je  suis  allé  place  du  Carrousel, où  se  trou- 
vait le  chantier  conten-.int  les  pierres 
provenant  des  Tuileries. 

Le  désir  me  vint  d'en  posséder  une, 
ce  qui  n'a  pas  été  facile.  L'entrepreneur 
du  chantier  disait  avoir  vendu  le  tout  à  un 
propriétaire  de  la  Corse. 

Après  bien  des  pourparlers,  des  supplica- 
tions et  de  rargent,mon  désir  fut  satisfait. 

Une  pierre  sculptée  de  C^S)  de  hauteur 
sur  0^58  de  largeur  et  o'"34  d'épaisseur 
me  fut  expédiée  à  Lille  ;  son  poids  avec  la 
caisse  était  de  250  kilog. 

l'ai  fait  placer  cette  ruine  sur  un  petit 
tertre  dans  mon  jardin,  après  y  avoir  fait 
poser  une  plaque  en  marbre  blanc  avec 
cette  inscription  :  Fragment  provenant  des 
Tiu'h-riei.  façade  des  appartements  deVImpé- 
ralrice^coté place  du  Carioiisel.  Mars  188^. 

Ce  petit  monument  entouré  de  lierre  et 
d'aulrcs  plantes,  produit  très  bon  effet. 
Les  amateurs  peuvent  venir  le  voir  à 
Lilk.hoidevarddela  Libette,  n°  70. 

L.  QuARRÉ  Retbourbon. 

Parmi  les  rares  possesseurs  des  débris 
des  ruines  des  Tuileries,  dont  vous  parlez 
dans  votre  n"  du  30  octobre  écoulé,  il  faut 
citer  la  famille  de  l'ambassadeur  Pozzo 
di  Borgo  qui  a  acheté,  lors  de  la  vente, 
tout  un  pavillon  —  les  pierres  —  qui  a 
été  ex[)édié  en  Corse,  et  avec  lesquelles 
pierres  on  a  bâti  la  demeure  seigneuriale 
du  château  de  la  Punta  qui  domine  le  golfe 
d'Ajaccio.  /^  Villanova. 

Feu  M,  Sédille,  architecte,  avait  acheté 
une  partie  des  ruines  ;  il  en  a  tait  une 
sorte  de  pylône  dans  le  jardin  de  sa  villa, 
située  dans  les  environs  de   Sceaux. 

XX. 


♦  * 


L'article,  colonne  774-775,    devait  être 


signé  Charles  Normand. 


831 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


Société  philotechnique  (XLVI, 
678).  —  Cette  société  a  été  fondée  à  Paris 
en  179s  et  reconnue  comme  établisse- 
ment d'utilité  publique  le  11  mai  1861. 

Le  siège  est  aujourd'hui  rue  de  la  Ban- 
que, 8,  (11=  arr.).  En  s'y  adressant,  on 
obtiendra  probablement  les  détails  histo- 
riques désirés.  Devignot. 

Houille  blanche  (XLVI,  678).  —  Le 
nom  de  houille  blanche  a  été  donné  à 
l'eau,  considérée  comme  puissance  méca- 
nique, par  l'ingénieur  Berges,  sans  doute 
parce  qu'il  croyait  que  l'on  peut  souvent 
remplacer  la  houille  comme  moteur. 

A,  Cordes. 

Germination  après  X siècles (XLIV) 

—  Des  graines  conservées  pendant  plu- 
sieurs siècles  peuvent-elles  germer  ?  Oui 
d'après  De  Candolle  {La  Paix,  20  juin 
1900)  et  M.  l'abbé  Vigouroux  (fntcnné- 
diaire,XLW,4C)2). Non, d'après  M. Edmond 
Gain  (La  Pairie, 16  juin  1900)  et  M.Henri 
de  Parville  (Journal  des  Débais,  21  juin 
1900). 

Des  expériences  négatives,  quelque 
nombreuses  qu'elles  soient,  ne  peuvent 
pas  prouver  qu'un  fait  est  impossible  : 
toute  l'histoire  du  progrès  des  arts  et  des 
sciences  l'atteste,  il  suffit  parfois  d'une 
très  petite  circonstance  pour  changer 
complètement  le  résultat,  et  il  est  aisé  de 
comprendre  que  l'état  et  la  valeur  de 
produits  végétaux  peuvent  dépendre 
absolument  des  conditions  dans  lesquelles 
ils  ont  été  conservés.  D'autre  part,  il 
a  été  constaté,  dans  de  grands  travaux  de 
terrassement,  que  l'apparition  de  certaines 
plantes  provenait  de  graines  qui,  depuis 
des  siècles,  avaient  conservé  leurs  facul- 
tés germinatives  (Texies  manuscrits  des 
Collections  du  Progrès  de  la  Bibliothèque 
de  l'Arsenal  ;  M.  473-3 3J-  On  peut  donc 
adopter  l'affirmative  sans  contester  aucu- 
nement les  expériences  négatives  qui  ont 
eu  lieu  Alphonse  Renaud. 

Jeu  de  bouchon  —  jeu  de  galo- 
che (XLVI,  119,  276,  612,  720/  — A 
Bourges  même,  et  au  Creusot  (Saône-et- 
Loire)  j'ai  joué  au  baculot  et  à  la  bigarelle, 
même  jeu,  sous  deux  nomsdifférents,mais 
analogue  à  celui  que  M.  E.  T.  appelle  ti- 
necadet  et  guichemay. 


852 


30  novembre  190*. 


11  est  toutefois  moins  dangereux  chez 
nous,  et  ne  risque  guère  qu'à  crever  les 
carreaux  des  habitations. 

Voici  comme  on  le  joue. 

On  trace  un  grand  cercle  par  terre  où 
se  met  U  joueur  armé  d'une  palette. Cha- 
que partenaire,  environ  trois  ou  quatre, 
a  en  mains  un  baculot  ou  bigarreau,  ce 
petit  double  cône  taillé  en  plein  bois'.  Le 
possesseur  de  la  palette  les  prend  succes- 
sivement, et  les  envoie  d'un  seul  coup 
le  plus  loin  possible  de  son  empire,  le 
cercle  ;  alors  le  gamin  cherche  à  le 
réintégrer  du  point  où  il  réside  au  milieu 
du  cercle  dont  le  palettier  cherche  à 
l'écarter  du  mieux  qu'il  peut  avec  son  ins- 
trument de  défense.  Tous  les  bigarreaux 
sont  des  ennemis  qui  veulent  envahir  le 
centre.  Si  l'un  d'eux  vient  dans  la  circon- 
férence, il  est  vainqueur,  et  le  palettier 
lui  remet  ses  insignes  et  sa  dignité  ;  sinon 
il  a  trois  coups  sur  le  baculot  pour  l'en- 
voyer encore  le  plus  loin  possible.  Gare  à 
lui,  s'il  manque  les  trois  coups,  car  l'a- 
dresse du  partenaire  a  vite  fait  de  lui  en- 
lever la  place.  L.  Roos. 

♦  » 

11  est  parlé  (XLVI,  613)  d'un  jeu  ancien 
pratiqué  dans  le  Luxembourg, qui  consiste 
à  faire  basculer  vivement  un  bâton  de  la 
for  me  d'une  estompe  (c'est-à-dire  effilé  aux 
deux  extrémités)avec  un  autre  bâton  plus 
long,  et  à  envoyer  le  petit  bâton  à  un  au- 
tre joueur,  qui,  à  son  tour,  le  renvoie  au 
premier  joueur.  Ce  jeu,  qui  a  à  peu  près 
disparu  maintenant  du  pays  Narbonnais, 
se  pratiquait  beaucoup  il  y  a  quelques 
années  ;  les  accidents  étaient  nombreux  et 
les  carreaux  cassés  ne  se  comptaient 
plus,  au  grand  désespoir  des  ménagères, 
qui  ne  pouvaient  s'en  prendre  à  per- 
sonne. 

On  appelait  ce  jeu,  faire  au  cristinoli  ; 
c'était  sans  doute  un  mot  corrompu  qui 
ne  dépeint  en  rien,  ni  l'action  du  jeu,  ni 
les  instruments  employés.  Taf. 

La  tvaite  des  blanches  au  XVIII' 
siècle  (XLVI,   280     296,  496).    —   Le 


collaborateur 


Saint-George 


m'oblige    à 


aborder  plus  nettement  un  sujet  qui  ne 
rentre  guère  dans  le  cadre  des  questions 
auxquelles  s'intéressent  habituellement 
nos  confrères  de  \' Intermédiaire. 

11   m'est    difficile,  cependant,de  ne  pas 


ih  987 


L'INTERMEDIAIRE 


833 


834 


lui  donner  les  explications  complémen- 
taires qu'il  sollicite  avec  une  courtoisie 
dont  je  ne  saurais  trop  le  remercier. 

Je  maintiens,  tout  d'abord,  intégrale- 
ment, ce  quej'ai  écrit  sur  l'impossibilité 
absolue,  pour  une  tenancière  de  maison  de 
débauche,  à  Paris,  d'avoir  actuellement, 
con:me  pensionnaires,  des  prostituées 
mineures,  et  cela  parce  que,  comme  je  l'ai 
dit,  la  Préfecture  de  Police,  s'y  opposant 
formellement,  n'hésiterait  pas  à  ordonner 
la  fermeture  immédiate  d'une  inaison 
dans  laquelle  on  donnerait  asile  à  des 
mineures. 

D'autre  part,  il  ne  faut  pas  ou'olier 
qu'il  existe  un  article  334  du  Code  pénal 
punissant  sévèrement  l'excitation  habi- 
tuelle de  mineures  à  la  débauche  ;  alors 
même  que  la  Préfecture  de  Police  n'in- 
terviendrait pas,  le  Procureur  de  la  Répu- 
blique peut  toujours  requérir  l'application 
de  cet  article  aux  tenancières  de  maisons 
de  tolérance,  comme  à  toute  autre  pro.xé- 
nète. 

Je  n'ignore  pas  quecertainsadversaires 
de  la  prostitution  réglementée  affirment 
que  la  police  tolèrela présence  demineures 
dans  les  maisons  de  prostitution  ;  ils 
ajoiitent  même  qu'elle  les  y  enrôle,  au 
besoin,  contre  leur  gré. 

11  est  toujours  facile  de  prêter  un  rôle 
odieux  à  la  police,  cela  flatte  les  passions 
de  la  foule,  plaît  aux  lecteurs  et  contribue 
à  la  vente  du  livre.  Il  est  plus  difficile  de 
prouver,  à  l'aide  de  documents  authenti- 
ques ou  de  faits  précis  et  indéniables,  les 
inepties,  les  calomnies  et  les  ignominies 
que  l'on  se  plaît  à  accumuler  sur  les  fonc- 
tionnaires d'une  administration  ayant  la 
charge  de  la  santé,  de  la  tranquillité  et  de 
la  sécurité  des  citoyens. 

Ceux  qui  disent  rencontrer  aujourd'hui 
des  mineures  dans  les  maisons  de  tolé- 
rance se  laissent  duper  ou  sont  de  mau- 
vaise foi. 

Tout  le  monde  sait,  en  effet,  que  dans 
plusieurs  de  ces  maisons,  les  amateurs 
de  «  fruit  vert  »  trouvent  à  leur  disposi- 
tion, des  femmes  ayant  l'apparence  de 
fillettes,  mais  ayant,  en  réalité,  plus  de 
21  ans,  et  jouant  leur  rôle  avec  une  habi- 
leté d'autant  plus  grande  qu'elles  ont  une 
expérience  consommée. 

11  est  possible,  néanmoins,  qu'une  mi- 
neure s'y  introduise  par  hasard,  grâce  à 
la  production  d'un  acte  de  naissance  falsifié 


ou  ne  lui  appartenant  pas,  mais  on  peut 
être  certain  que  c'est  à  l'insu  de  la  police, 
et  même  de  la  matrone  qui  ne  voudrait 
nullement  s'exposer  aux  conséquences 
qu'entraînerait  la  découverte  de  la  super- 
cherie. 

Toutefois,  c'est  là  un  cas  isolé  et  fort 
rare  que  la  Préfecture  de  Police  ne  peut 
prévenir.  Il  prouve  d'ailleurs,  que  la  mi- 
neure emp!o3'ant  de  pareils  subterfuges 
pour  .être  admise  dans  un  mauvais  lieu, 
n'est  pas  la  malheureuse  victime  i>ur 
laquelle  quelques  âmes  trop  charitables 
versent  des  larmes  d'attendrissement. 

Je  crois  avoir  suffisamment  élucidé  la 
question  relative  à  l'emploi  des  mineures 
dans  les  lupanars  ;  j'arrive  maintenant 
à  l'inscription  sur  les  contrôles  de  la  pros- 
titution. 

Ici,  il  s'agit  non  plus  de  filles  du  mai- 
son, mais  bien,  pour  employer  le  langage 
usuel,  de  filles  i-olêes,  c'est-à-dire  de  tilles 
se  prostituant  librement  pour  leur  seul 
profit  personnel  ou,  le  plus  souvent, 
pour  celui  de  leurs  souteneurs. 

La  Préfecture  de  Police  inscrit  ces  filles 
dès  l'âge  de  18  ans  si  elles  sont  saines,  et 
à  17  aussi  elles  sontatteintes  de  maladies 
contagieuses,  mais  contrairement  à  ce 
que  suppose  le  collaborateur  Saint-George, 
jamais  on  ne  procède  à  V inscviplion  d'une 
fille  n^ayant  pas  ij  ans  révolus  ;  ce  qui 
n'empêche,  d'ailleurs,  pas  nombre  de 
gamines  de  16,  15  et  môme  14  ans,  de  se 
livrer  à  la  prostitution  clandestine. 

Avant  de  justifier  celte  mesure  prise  à 
l'égard  d'une  catégorie  de  mineures,  il  me 
parait  nécessaire  de  dissiper  l'équivoque  à 
l'aide  de  laquelle  on  a  établi  la  légende 
de  la  prostitution  soi-disant  bai  entée  ou 
plutôt  officielle. 

En  quoi  consiste,  en  effet,  l'inscription 
ou  ce  qu'on  appelle  vulgairement  la  mise 
en  carte  ?  Est-ce,  comme  on  le  croit  géné- 
ralement, une  autorisation  délivrée  par  la 
Préfecture  de  Police  ? 

Nullement.  Une  femme,  quelle  qu'elle 
soit,  n'a  pas  besoin  d'une  semblable  au- 
torisation pour  se  prostituer  ,  pour  cette 
excellente  raison  qu'aucune  loi  ne  l'em- 
pêche de  disposer  de  son  corps  ;  mais 
s'il  lui  plaît  de  choisir  une  profession 
consistant  à  se  vendre  ou  à  se  louer  publi- 
quement, elle  tombe  sous  le  coup  des 
règlements  de  police  comme  tous  les 
marchands  qui  font  appel  au  public. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURlhUX 


-  835     ■-•■ 


836 


30  novembre  190 


En  un  mot,  lorsqu'après  de  nombreux 
faits  de  racolage  et  de  prostitution,  la 
Préfecture  de  Police  est  réduite  à  procéder 
à  l'inscription  d'une  femme,  elle  ne  l'au- 
torise pas  à  exercer  le  métier  de  prostituée 
elle  lui  dit  simplement  :  «  Vous  trafiquez 
publiquement  de  votre  corps,  je  n'ai  pas 
le  droit  de  m'y  opposer,  mais  tant  que 
vous  exercerez  ce  métier  que  je  ne  qua- 
lifie pas  et  que  personne  ne  vous  oblige  à 
choisir,  vous  aurez  à  vous  faire  examiner 
afin  que  je  puisse  vous  empêcher,  tout  au 
moins,  de  transmettre  à  vos  clients  de 
hasard  les  maladies  contagieuses  dont 
vous  serez  fatalement  atteinte,  tôt  ou 
tard, 

«Cette  obligation  est-elle  trop  pénible 
pour  vous  ?  modifiez  votre  genre  d'exis- 
tence, ayez  une  profession  ou  des  ressour- 
ces avouables,  et  dèsque  vous  aurez  cessé 
de  vous  prostituer,  vous  serez  rayée  des 
contrôles  des  visites  sanitaires.  » 

Cela  est  si  vrai  que.  dans  les  salles  du 
Dispensaire,  des  avis  placardés  rappellent 
aux  filles  les  conditions  ci-dessus  dans 
lesquelles  elles  sont  inscrites,  et  auxquelles 
elles  peuvent  être  rayées. Onvoit  qu'il  y  a 
loin  de  là  à  Vesclavage  moderne  dont  par- 
lent si  souvent  les  écrivains  mal  rensei- 
gnés, trop  passionnés  ou  intéressés  per- 
sonnellement à  travestir  les  actes  de  la 
police. 

C'est  précisément  cette  théorie,  que  je 
viens  d'exposer  qui  explique  pourquoi 
en  pareille  matière,  l'homme  est  indemne 
de  toute  tracasserie  administrative  ; 
l'homme  n'est,  en  feflet,  en  l'espèce,  qu'un 
acheteur  et  ne  se  transforme  pas,  comme 
la  femme, en  instrument  de  plaisir  public. 

C'est  la  théorie  exprimée  dernièrement 
dans  une  séance  de  la  Société  de  prophy- 
laxie, par  réminent  sénateur,  M.  Béren- 
ger,  qui  s'exprimait  ainsi  : 

((Voilà  une  femme  qui  veut  exercer  la 
profession  de  vivre  de  son  corps,  de  sa 
débauche  ;  elle  fait  là  un  choix  dangereux 
pour  la  morale,  pour  la  santé  publique  ; 
encore  une  fois,  la  femme  qui  fait  métier 
de  la  prostitution  doit  être  réglementée  ; 

«  Et  dans  ce  cas,  je  ne  veux  pas  parler 
que  des  femmes,  s'il  y  a  des  hommes 
prostitues  projessiovnels^  imposez-leur  la 
réglementation. 

«  A  eux  comme  aux  femmes  qui  font 
métier  de  vendre    leur  corps,   je   dirai  : 


Si  tu  veux  exercer  ton  horrible  métier,  tu 
liais  renoncer  à  ta  liberté  ;  tu  appartien- 
dras désormais  à  la  police.   » 

C'est  en  vertu  de  cette  théorie  que  des 
filles  mineures  sont  inscrites  dans  les  con- 
ditions que  je  vais  indiciuer. 

Si  la  police  peut,  en  effet,  interdire  la 
présence  de  mineures  dans  un  lupanar, 
elle  ne  peut  s'opposer  à  leur  prosiitution 
au  dehors. 

11  est  à  remarquer  que  c'^^st  chez  les 
mineures  que  la  débauche  est  la  plus  fré- 
quente, et  il  est  assez  rare  qu'une  femme 
ait  attendu  l'âge  de  21  ans  pour  s'y  iivrer. 

Dans  ces  conditions,  la  Prélecture  de 
Police  n'a  t-elle  pas  le  devoir  d'intervenir 
Son  indifférence  ne  lui  serait  elle  pas 
reprochée  par  ceux-là  mêmes  qui  protes- 
tent contre  les  règlements  actuels  ? 

Quand  une  mineure  est  arrêtée,  non 
dans  une  simple  rafle,  —  comme  le  dit 
M.  Saint-George  —  mais  bien  après  une 
longue  surveillance  et  la  constatation  fla- 
grante de  faits  de  racolage  et  de  prostitu- 
tion, la  Préfecture  de  Police  commence 
d'abord  par  user  de  tous  les  moyens  en 
son  pouvoir  pour  la  ramener  au  bien. 

Les  parentsoules  tuteurs  sont  prévenus 
et  engagés  à  mieux  surveiller  leur  fille  ; 
s'ils  résident  en  province,  la  jeune  fille 
est  renvoyée  dans  son  pa3's  ;  si  enfin,  la 
famille  n'existe  plus  ou  ne  répond  pas 
aux  lettres  qui  lui  sont  adressées,  la  Pré- 
fecture de  police  a  recours  aux  Sociétés 
de  patronage  qui  s'occupent  de  la  réha- 
bilitation des  femmes  par  le  travail. 

Voilà  ce  qui  se  passe  lors  de  la  pre- 
mière arrestation  qui,  hélas,  n'est  géné- 
ralement pas  la  dernière  ;  le  plus  sou- 
v.nt,  on  se  trouve  en  présence  d'une  fille 
complètement  pervertie  ;  celle-ci, bien  que 
ne  manquant  de  rien  dans  sa  famille  ou 
dans  la  société  à  laquelle  elle  a  été  confiée 
abandonne  bientôt  cet  asile  pour  retourner 
sur  le  trottoir  cù  elle  est  attirée  par  la 
paresse,  la  coquetterie  et  l'appât  du  luxe 
dans  lequel  vivent  les  courtisanes  haut 
cotées. 

Elle  se  fait,  naturellement,  arrêter  de 
nouveau,  et  cela  jusqu'à  ce  que  la  famille 
écœurée  ne  veuille  plus  ni  la  recevoir,  ni 
s'en  occuper,  à  moins  que  ce  soit  cette 
famille,  qui  encourage  son    inconduite. 

Voilà  donc  une  mineure  à  laquelle  la 
loi    interdit  de  disposer   d'elle-même,  de 


NV987 


L'INTERMEDIAIRE 


837 


838 


se  marier  sans  le  consentement  de  ses 
parents,  etc.  qui  peut,  librement,  s'enga- 
ger dans  une  vie  infâme  et  semer  la 
honte  parmi  les  siens  en  se  vendant  au 
premier  venu. 

S'il  était  possible  de  l'enfermer  dans 
unemaison  de  correction  ou  autre  jusqu'à 
sa  majorité. ce  serait  le  véritable  remède, et 
la  Préfecture  de  Police  serait  débarrassée 
d'une  lourde  responsabilité  :  mais  puisque 
la  prostitution  n'est  pas  un  délit,  les  tri- 
bunaux ne  peuvent  prononcer  cette  mise 
en  correction  que  sur  la  demande  des 
parents  que  l'appareil  judiciaire  etlraie 
toujours  et  qui  préfèrent  abandonner 
leur  enîant  aux  triste  sort  qu'elle  se 
réserve. 

A  défaut  de  l'internement,  croit-on 
qu'il  soit  possible  de  laisser  circuler, sans 
contrôle  sur  la  vo:e  publique. ces  véritables 
causes  d'infection  et  de  scandaleque  sont 
les  prostituées  mineures  ? 

Certains  préfets  de  police  :  Delavau, 
Dcbelleyme  et  autres,  n'avaient  pas  cru 
devoir  ordonner  l'inscription  des  filles 
au-dessous  de  21  ans,  mais  l'expérience  a 
dér.-.ontré,  depuis  longtemps  que  cette 
mesure, si  regrettable  qu'elle  soit,  est  à 
défaut  de  mieux  une  nécessité  devant  la- 
quelle on  doit  s'incliner. 

C'est  pourquoi  la  Préfecture  de  Police 
inscrit  les  prostituées,  à  partir  de  17  ans 
si  elles  sont  contaminées,  à  partir  de  18 
ans  si  elles  sont  saines,  et  cela  seulement 
quand  tous  les  moyens  de  sauvetage  ont 
été  épuisés,  quand  il  est  bien  établi  que 
ces  jeunes  prostituées  ont  la  ferme  volonté 
de  ne  pas  s'amender. 

L'inscription  est  d'ailleurs,  entourée 
de  f^aianties;elle  n'est  prononcée  que  sur 
l'avis  d'une  commission  spéciale,  sorte 
de  tribunal  composé  de  commissaires  de 
police  et  présidé  par  un  délégué  du  préfet. 
Il  est  bon  d'ajouter  que  les  filles  qui  compa- 
raissent devant  cette  commission,  y  font 
généi  aiement  étalage  d'unodieuxcynisme, 
et  s'-'i-nent  leur  déchéance  morale  sans 
aucune  honte,  quelquefois  même  avec  des 
éclats  de  rire. 

Quant  aux  mineures  n'ayant  pas  17 
•ans,  il  en  est  qui  se  font  arrêter  un  nom- 
bre incalculable  de  fois  et  contre  lesquelles 
l'administration,  tenant  compte  de  leur 
jeunesse  et  du  préjugé  relatif  à  l'inscrip- 
tion, reste  impuissante.  C'est  parmi  elles 
que  l'on    rencontre  quelques   vierges  sur 


les  pratiques  immondes  desquelles  il  est 
inutile  d'insister,  et  ce  sont  ces  vierges 
dépravées,  parfois  m;îlades,  qui  servent 
d'argument  à  certains  auteurs  pours'in- 
digner  contre  les  «  erreurs  »  manifestes  ! 
commises  par  la  police. 

Je  m'aperçois,  un  peu  tard  peut-être, 
que  je  m'étends  trop  longuement  sur  un 
sujet  passablement  scabreux  ;  je  m'en 
excuse  auprès  de  mes  confrères  deV Inter- 
médiaire, rejetant  la  faute  sur  le  collabo- 
rateur Saint-George  qui  m'a  entraîné  à 
rétablir  un  peu  la  vérité  sur  une  question 
assez  mal  connue. 

La  prostitution, vieillecomme  le  monde 
est  la  source  de  tous  les  crimes  ;  elle 
ne  peut, quoi  qu'on  fasse, être  supprimée  ; 
il  faut  donc  s'efforcer  de  l'enrayer,  de  la 
canaliser,  d'en  diminuer  les  conséquences 
désastreuses  pour  la  santé,  la  morale,  la 
sécurité  publiques,  et  aussi  pour  l'avenir 
de  notre  race. 

}e  crois  pouvoir  affirmer  que  les 
fonctionnaires  de  la  Préfecture  de  Police 
ont,  quoiqu'on  dise,  le  sentiment  des  res- 
ponsabilités qui  leur  incombent  à  ce  point 
de  vue,  et  on  peut  être  convaincu  que, 
connaissant,  par  expérience  professionnelle 
tous  les  dessous  des  faiblesses  humaines, 
ils  savent  concilier  ces  responsabilités 
avec  les  devoirs  impérieux  que  leur  im- 
posent la  justice   et   l'humanité. 

Eugène  Grécourt. 


Casser  sa  pipe  (XL'VI,  754).  — 
C'était  au  temps  où  l'acteur  Mercier 
régnait  à  la  Gaité.  11  jouait  le  rôle  de 
jean-Bart,  pipe  à  la  bouche,  en  bon  ma- 
rin .  La  pièce  eut  du  succès,  si  bien  qu'a- 
près nombre  de  représentations,  la  pipe, 
une  fort  belle  pipe,  fut  culottée.  Les 
titis  de  la  salle  en  étaient  enthousiastes. 

Le  malheur  voulut  qu'un  soir,  en 
pleine  représentation,  la  pipe  lui  tomba 
des  lèvres.  Et  l'acteur  s'évanouit.  On 
s'empressa  de  toutes  parts  autour  de  lui  ; 
il  était  mort.  Le  lendemain,  les  titis 
s'abordèrent  en  disant  :  «  Tu  sais,  Mer- 
^;ier.  .  —  Eh  bien  !  —  Il  a  cassé  sa  pipe 
hier,  pour  de  bon.  » 

ht  le  mot  resta.  Rabaroust. 


Le  Directeur-gérant  :    G.    MONTORGUEIL. 
Imp.  DANiEL-CHAMBON.St-Amand-Mont-Rond» 


XLVr  Volume      Paraissant  ies  lo,  20  et  }0  de  chaque   mon.        10  Décembre  1902 


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DES    CHERCHEURS    ET    CURIEUX 

Fondé   en   1864 


QUKSTIONS    ET   «ÉrONSES    LITTÉKAIRES,     HISTOKIQUES.    SCIENTIFIQUES    ET 

TROUVAILLES    ET    CURIOSITÉS 

839     — — — 840 


ARTISTIQUES 


Le  drame  de  Meyerîing.  —  Dans 
Minerva  (25  novembre),  M.  Adolphe 
Aderer  publie  un  très  émouvant  et  très 
littéraire  récit  du  drame  de  Meyerîing  où 
l'archiduc  Rodolphe  trouva  la  mort.  Il  va 
de  soi  que  la  version  est  nouvelle  :  le 
prince  aurait  été  tué  par  Botaggi,le  fiancé 
de  M"''  de  Vetsera,qui  assistait  à  ce  repas, 
et  ce  serait  en  voulant  frapper  le  prince 
qui  la  violentait,  que,  par  une  déviation 
de  l'arme.la  fiancée  se  serait  tuée. Ce  sontlà 
de  ces  drames  qu'entoure  la  nuit  de  la 
raison  d'Etat,  et  nous  ne  pourrons  con- 
naître la  vérité  que  de  l'un  des  témoins, 
libres  enfin  de  parler.  Mais  M.  Aderer  se 
pose  plusieurs  questions,  qu'en  effet,  il 
conviendrait,au  préalable, de  résoudre. 

Qu'est  devenue  la  baronne  de  Vetsera? 
Qu'est  devenue  sa  seconde  fille, Hannie? 

Qu'est  devenu  le  jeune  Botaggi,  cousin 
de  Marie, son  fiancé, et  —  d'après  M.  Ade- 
rer. le  meurtrier  de  Rodolphe  ? 

Qu'est  devenu  Bratfisch,  le  cocher, 
témoin  de  la  scène  ?  On  le  dit  mort  fou 
en  Amérique. 

Il  y  aurait  eu  là  deux  autres  témoins, le 
comte  Hayos  et  le  comte  Woldstein  :  leur 
piste  n'est  pas  perdue,  mais  leur  silence 
est  de  commande.  M. 

Les   manuscrits   de  Lakanal.  — 

Un  lecteur  de  V Intermédiaiie  est-il  en 
mesure  d'indiquer  des  possesseurs  de 
manuscrits  de    Lakanal   ou  de  l'ouvrage 


imprimé  du  conventionnel  intitulé  :i  Vingt- 
deux  ans  de  séjour  aux  Etats-Unis  ? 

On  souhaiterait  de  pouvoir,  à  l'aide  de 
renseignements  puisés  dans  ces  écrits, 
commenter  des  pièces  autographes  de 
Lakanal  d'une  rédaction  mystérieuse. 

Henry  Jouin. 

Un  poème   de  Vermesch.  —  En 

mai  ou  en  juin  187 1,  les  journaux  réac- 
tionnaires publièrent  un  petit  poème 
étrange  qui  eut  un  succès  d'horreur.  C'é- 
tait une  chanson  intitulée  :  Le  diapeaii 
rouge,  qu'on  prétendait  avoir  été  trouvée 
parmi  les  papiers  d'Eugène  Vermesch,  di- 
recteur du  Pèfe  Diicbcne,  après  sa  fuite 
précipitée  de  Paris. 

En  voici  quelques  vers  : 

Ta  couleur, ô  drapeau  symbole. 
C'est  la  couleur  du  sang  vermeil, 
La  couleur  du  feu,  quand  t'éclaire 
Un  rayon  d'or  du  grand  soleil  ! 

Le  refrain  était  : 

Vive  la  Commune  qui  soûle 
Ses  braves  bougres,  de  vin  bleu  ! 

Sinistre  et  immonde,  ce  chant  n'était 
pas  cependant  sans  mérite  littéraire,  et  il 
a  aussi  sa  valeur  historique. 

Ne  serait-il  pas  intéressant  de  savoir  qui 
en  est  l'auteur  ? 

Est-il   de   Vermesch  ? 

Albert  Fermé. 

Armoiries  à  déterminer  :  coupé 
d'hermine  au  chef  de  gueule.  —  Je 

possède  un  service  complet  en  porcelaine 
de    l'Inde,    offert  jadis  à   l'un   de    mes 

XLVI-16 


NVy88 


L'LNTERMEDÎAIRE 


841 


842 


les 


grands-pères,  sur  lequel  se   trouvent 
armoiries  suivantes  : 

Coupé  d'hermines  au  chef  de  gueules 
chargé  d'un  lamhel  d'or  à  cinq  pendants. 

L'écu  en  forme  de  bouclier  est  soutenu 
par  deux  rameaux  de  laurier  et  d'olivier. 
Il  est  surmonté  d'une  couronne  murale  et 
le  cimier  est  formé  de  cinq  flèches  de 
gueules  et  de  sable  issant  d'un  bâtonnet 
aux  mêmes  couleurs. 

Serait-il  possible  de  retrouver  d'où 
proviennent  ces  armoiries  ? 

Vicomte  de  Reiset. 

Devise  des  Jouvenel  des  Ursins. 

—  Quelle  était  la  devise  de  la  famille 
Jouvenel  ou  Juvénal  des  Ursins  ?Je  déchiffre 
sur  un  ancien  tombeau  de  cette  maison, 
au-dessus  de  son  écu,  les  mots  : 

«  Faictes vous....  ».         Jehan. 

Do  vise  sur  une  tapisserie.  — 
AVREA  MEDIOCRITAS. 

KEPa2-AM.\A®EI(^S 
A]VIVA®EI/^S-KePAS 

Ces  expressions  se  trouvent  sur  une  ta- 
pisserie française  de  1500  à  1520  sur  des 
banderoles  et  entre  deux  mains  qui  tien- 
nent des  cornes  d'abondance  remplies  de 
fruits. 

Ces  devises  permettent-elles  d'identi- 
fier la  tapisserie. 

D""  R.  Forrer. 

(La  corne  d'Amaltliée  désigne  le  sujet  ;  il 
n'y  a  là  sans  doute  que  la  légende  d'un 
dessin). 

Famille  de  Lacour;audièi*e.  —  Je 

désire  connaître  si  quelqu'ouvrage  con- 
tient un  aperçu  généalogique  sur  cette 
famille, et  à  défaut  le  titre  de  tout  ouvrage 
en  parlant  ;  ainsi  qu'avoir  quelques  ren- 
seignements sur  elle.  —  Je  sais  que  Char- 
les de  Lacourtaudière,  commissaire  des 
colonies,  était  fils  de  François  de  Lacour- 
taudière, intendant  ou  commissaire  géné- 
ral de  la  marine  ;  originaire,  je  crois,  de 
Rayonne,  et  de  Charlotte  d'Arracq,  et 
qu'il  épousa,  à  l'Ile  de  France,  Louise- 
Françoise-Joséphine  Raux.  fille  d'André- 
Antoine  Raux,  commandant  des  troupes 
nationales  à  l'Ile  de  France  (avant  1789). 

—  Je  serais  heureux  de  connaître  notam- 
ment, les  proches  collatéraux, et  les  ascen- 


dants des  Lacourtaudière  ci-dessus,  ains 
que  les  armoiries  de  cette  famille. 

D''  Henri  du  R.  Phélan. 

Famille  de  Xhenemont.—  Je  serais 
très  heureux  d'avoir  quelques  renseigne- 
ments sur  la  famille  de  Xhenemont.  Cette 
ancienne  famille  de  la  Hasbaye  porte  : 
d'azur  à  la  bande  d'or  accompagnée  de  6 
merleîtes  du  même,  rangées  enorle. 

Les  livres  consultés  à  la  Bibliothèque 
nationale  ne  m'ont  pas  permis  de  remon- 
ter plus  haut  que  François-Joseph  de 
Xhenemont  qui  épousa,  en  1775,  Mar- 
guerite-Claire Zolet.  C.  B. 


Famille  de  Faventine.  —  Peut  on 
donner  les  armoiries  et  quelques  sources 
de  renseignements  sur  cette  famille  dont 
était,  en  1790.  M.  de  Faventine,  fermier 
général,  rue  d'Antin,  à  Paris  ;  et  Agathe 
de  Faventine,    mariée    en    1752    à  Jean- 


Louis  Fabre  de  Montvaillant  ? 


Jehan. 


Familles  Pioche  de  la  Vergne, 
Beaugé,    du  Parc,    des  Perian.  — 

Je  serais  mille  fois  obligé  que  l'on  voulût 
bien  me  dire  :  1°  Si  la  famille  Pioche  de 
la  Vergne  à  laquelle  appartenait  Marie- 
Madeleine,  femme  de  François  de  la 
Fayette,  avait  la  même  origine  que  les 
Pioche,  sires  d'Osnay  en  Nivernais,  et 
quelles  étaient  les  armes  de  cette  famille 
Pioche  de  la  Vergne  ? 

2"  Quelles  étaient  les  armes  de  la  fa- 
mille de  Beaugé  (Bretagne)  à  laquelle 
appartenait  Guillaume  de  Beaugé,  ss-"  de 
Beaugé  et  de  Vaudequy,  époux  de  Fran- 
çoise de  Tehillac. 

y  des  du  Parc  ss'*  de  Launay  et  de 
Crenolle. 

Perien  s»"^  de   Boisteillac,  dont 
de   Perien  époux  de   Louise  de 

T. 


4°  des 
Toussaim 
Quengo. 


Boisguéhenneuc.  —  Un  obligeant 
collègue  de  l'Intermédiaire  pourrait-il 
m'indiquer  : 

1»  A  quelles  familles  se  sont  alliées  les 
filles  de  la  maison  de  Boisguéhenneuc,  au 
xvii^  siècle    et  fin  du  xvi'  ? 

2°  Les  sources  autorisées  à  consulter 
sur  la  question  ? 

3"  S'il  existe  un  travail  généalogique 
récent  sur   les  Boisguéhenneuc,   et  quel 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


843 


844 


10  décembre  190*. 


•st  leur  lieu  d'origine  ?  Situation  des  fiefs 
possédés  ?  Représentants  actuels  ? 

Cam. 

Quièvremont  de  la   Motte.  —  Le 

lieu  de  la  naissance  et  celui  de  la  mort  de 
Quièvremont  de  la  Motte,  médecin,  cor- 
respondant de  Danton,  mentionné  à 
diverses  reprises  dans  les  Origines  Je  la 
France  contemporaine,  de  Taine,  et  dans 
l'Etat  de  Paris  en  ijSç,  de  M.  Monin, 
sont-ils  connus,  et  a-t-on  publié  ailleurs 
des  détails  biographiques  le  concernant? 
Quel  était  le  nom  de  sa  femme  ? 

Hautenclef. 

Delattre.  —  Augustin  Henri,  peintre 
animalier,  né  en  iBoi,  et  Billy,  Léon,  né 
en  1B27,  ont  exposé  à  de  nombreux  Sa- 
lons ;  le  premier,  de  1824  à  1875  ;  le  se- 
cond, de  1853  à  1877.  En  quels  lieux  et 
à  quelles  dates  sont  morts  ces  deux  artis- 
tes?... Merci,  d'avance,  au  collègue  qui 
voudra  bien  donner  les  renseignements 
demandés.  Ch.  Rev. 

A  propos  de  Gassendi.  —  Je  re- 
mercie d'avance  le  ou  les  collègues  qui 
pourraient  me  dire  où  était  située  la  de- 
meure de  Gassendi,  le  maître  dont  l'in- 
fluence fut  si  grande  sur  l'esprit  de  Mo- 
lière. 11  serait  intéressant  de  savoir  où  le 
philosophe  épicurien  réunissait  ses  élèves  : 
Molière,  Chapelle,  Bernier,  Cyrano  de 
Bergerac...  Et  si,  par  hasard, quelque  ves- 
tige subsiste  encore  (?)  de  cette  maison, 
quel  est  le  moliériste  qui  n'y  ferait  pas  un 
pieux  pèlerinage  ?  L.  Baillet. 

Manifeste  du  prince  de  Gondé. — 

Il  a  été  publié  et  distribué,  en  1799,  un 
imprimé  portant  en  tête  :  Louis  Joseph  de 
BoHibon,p> ince  de  Condé,  aux  Français. 
— Je  ne  le  trouve  cité  dans  aucune  des 
biographies  que  j'ai  lues  de  ce  prince  de 
Condé,  ni  même  dans  Thiers  (Histoire  de 
la  République  française),  ni  dans  des  ou- 
vrages sur  l'émigration, entre  autres  celui 
de  Forneron,  ni  dans  Taine.  —  Pourrait- 
on  m'indiquer  où  je  le  verrai  cité,  et  où 
j'en  aurai  le  texte  ?Je  parle  de  celui  de  1799 
et  non  de  celui  de  1790.      Hautenclef: 

Le  masque   de    Robespierre.  — 

Lady  Morgan  écrit,  dans  son  Voyage  en 
France,  que   le  baron  Denon   conservait, 


dans  sa  collection,  le  masque  de  Robes" 
pierre,  pris  sur  la  tête  coupée  du  célèbr» 
conventionnel,  avant  «  la  lividité  de  1* 
mort  ». 

Quelle  foi  peut-on  ajouter  à  cette 
assertion  ?  Comme  si,  après  l'exécution 
de  Robespierre,  il  s'était  trouvé  là  un  pra- 
ticien quelconque  pour  modeler  le  masque 
du  guillotiné.  Rip-Rap. 

Compagnons  de  Jéhu  ou  de 
Jésus.  —  Il  paraît  qu'il  n'y  a  jamais  eu, 
après  thermidor,  de  Compagnons  de 
Jéhu,  mais  bien  des  Compagnons  dt  Jésus. 
On  sait  que  des  jugements  assez  nom- 
breux sont  intervenus  contre  ces  Compa- 
gnons, notamment  à  Autun,  à  Issingeaux 
et  à  Roanne.  Pourrait-on  me  dire  : 

1°  Si,  d'après  quelques-uns  de  ces  ju- 
gements ou  d'autres  documents  bien  au- 
thentiques du  temps,  lesdits  Compa- 
gnons étaient  qualifiés  de  Jèhu  ou  de 
Jésus  ? 

2°  Pour  quels  motifs  ces  compagnons 
avaient  adopté  l'une  ou  l'autre  de  ces  qua- 
lifications ? 

y-'  Si  cette  association, dont, à  coup  sûr, 
les  membres  poursuivaient  des  vengean- 
ces contre  les  terroristes  renversés,  se 
composait  seulement  de  royalistes  ou 
de  gens  de  tous  partis  et  de  toutes  opi- 
nions, religieuses  et  autres  ? 

E.-C.  Gaudot. 

Boulangers  disciples  de  saint 
Nicolas.  —  Je  trouve  la  note  suivante 
dans  le  journal  Y  Echo  de  Civray,  du  6 
nov.  1902, 

Mardi  4  nov.  dernier,  les  boulangers  de  la 
ville  deCivray  ont  été  désagréablement  surpris 
en  recevant  la  visite  de  la  gendarmerie.  Cette 
démarche  avait  pour  but  de  s'assurer  que  les 
disciples  de  saint  Nicolas  vendaient  bien  du 
pain  pesant  le  poids  voulu  ;  le  résultat  était 
de  taire  comprendre  aux  boulangers  qu'ils  ne 
doivent  pas  fabriquer  des  pains  aux  petits 
poids. 

je  voudrais  bien  savoir  ce  que  le  bon 
saint  Nicolas  vient  faire  dans  cette  galère 
et  comment  les  mitrons  ont  pris,  en  Poi- 
tou, saint  Nicolaspour  patron  ?  Ce  qui  ne 
manquerait  pas  d'être  intéressant  à  Ci  vray 
à  Morthemer  et  dans  beaucoup  de  locali- 
tés du  Poitou  où  le  culte  de  saint  Nicolas 
était  très  populaire. 

B.  DE  ROLLIÈRB. 


N*q88 


L'INTERMEDIAIRE 


845 


846 


Le  peintre  Mégret.  —  je  possède 
plusieurs  tableaux  de  famille,  au  dos  des- 
quels on  lit  :  Mégret, piitxit  1770. 

Ce  peintre  était-il  connu  ?  cette  ins- 
cription, qui  fut  faite  à  l'époque,  peut- 
elle  être  considérée  comme  une  signa- 
ture ?  Jehan. 

Le  portrait  du  général  Monnet. 
—  Pourrait-on  dire  où  se  trouve  le  pre- 
mier tableau  du  général  Monnet,  peint 
par  P.  Gaal,  après  le  17  août  ibop  ? 

Comtesse  de  la  S. 

Portrait  de  la  mère  Louise-Angé- 
lique de  La  Fayette. —  Dans  la  vie  de 
Louise-Angélique  de  la  Fayette  (fille 
d'honneur  de  la  reine  Anne  d'Autriche, 
puis  religieuse  visitandine)  par  l'abbé 
Adolphe  Sorin,  on  lit  ce  qui  suit,  à  propos 
de  la  princesse  Louise, fille  de  Frédéric  V, 
électeur  palatin,  gendre  de  Jacques  ï^', 
roi  d'Angleterre,  qui,  voulant  se  conver- 
tir à  la  religion  catholique,  s'était  réfugié 
à  Paris,  au  monastère  de  la  Visitation  de 
Chaillot  : 

Elle  désira  suivre  tout  de  suite  les  exer- 
cices de  la  Communauté  étant  toujours  la 
première  rendue  au  chœur Elle  don- 
nait le  reste  de  son  temps  à  la  peinture  et 
cette  maison  de  Chaillot  a  conservé  pré- 
cieusement une  douzaine  de  tableaux  qu'elle 
a  faits  entre  lesquels  est  celui  de  la  mère 
Louise-Angélique  de  la  Fayette  sous  la 
figure  d'une  Notre-Dame  de  Pitié,  qui  est 
parfaitement  bien  faite,  quoiqu'il  lui  fallut 
user  de  beaucoup  de  stratagèmes  pour  que 
cette  humble  mère  qui  n'avait  point  voulu 
permettre  qu'on  la  peignît,  ne  s'en  aperçut 
pas.  (Tiré  du  Manuscrit  de  Chaillot). 

Quelqu'un  de  nos  collaborateurs  pour- 
rait-il nous  dire  ce  qu'est  devenu  ce  ta- 
bleau ;  et, s'il  existe  encore,  où  il  se  trouve? 
Je  lui  en  saurais  grand  gré,  T. 


Prémian.  —  Nos  savants  étymolo- 
gistes  seraient  vraiment  bien  aimables, 
et  nous  leur  en  serions  infiniment  obligé, 
s'il  leur  plaisait  de  nous  donner  l'étymo- 
logie  du  nom  de  ce  village,  Prémian,  un 
des  plus  agréables  de  la  fraîche  vallée  du 
Jaur,  dans  l'Hérault. 

D'après  Thomas  :  Dict.  topog.  Prémian 
aurait  porté  les  noms  de  Purinianum, 
I135,  et  Premiano,ii82. 


Le  Dictionnaire  des    Postes  ne  contient 
pas  d'autre  localité  du  non  de   Prémian. 

F. 


Plaute.  —  Dans  une  des  éditions  de 
Gil  Blas,  on  trouve,  en  note,  la  phrase 
suivante  : 

Plaute,  ruiné  par  des  spéculations  com- 
merciales, fut  obligé  de  se  vendre  à  son 
boulanger,  et  de  travailler  à  tourner  la 
meule  d'un  moulin  à  bras. 


Gil  Blas.  Livre  7,  chapitre  73.  —  Qu'y 

ion  ? 

VlERZON. 


a-t  il  de  vrai  dans  cette  allégation  ? 


Lef?  livres  de  la  Bibliothèque  de 
Euffon.  —  Parmi  ceux  de  mes  livres 
que  m'a  légués  mon  vieil  ami  le  docteur 
Cachet,  d'îssoudun  (un  ancien  de  V Inter- 
médiaire) se  trouve  un  volume  de  XI-208 
pages,  petit  in-S",  avec  figures  gravées, 
relié  en  veau  plein  granité  et  que  rend 
précieux  une  illustre  provenance  :  Mar- 
tini Lister  Exercitatio  Anaiomica.  In 
qua  de  Cochleis,  zMaxiniè  Terrestribiis  et 
Limacibus,  agitiir.  Omnium,  Dissectiones 
Tabiilts  œneis.  ad  ipsas  res  affaire  i/icisis, 
llliistrantiir.  Londini  :  Siimptibus  Sam. 
Smith  et  Benj.  Walford,    1694. 

Ce  petit  volume  porte,  inscrites  verti- 
calement, dans  la  marge  intérieure  de 
son  titre,  la  signature  autographe  de 
Buffon.  suivie 
cées  à  l'encre 

feuille  de   garde,  cette  indication   de 
talogue  :  «  N"  285,   in-i2.  »,  écrite 
même  main  et  de  la  même  encre. 

J'ai  comparé,  avec  soin,  lettre  par  let- 
tre, les  caractères  de  cette  signature,  de 
cette  date  et  de  cette  annotation,  avec 
ceux  du  fac-similé  de  l'autographe  de 
Buftbn  de  la  grande  Isographie  des  hommes 
célèbres,  Paris,  Th.  Delarue,  grand-in-4'', 
1843,  tome  ?■■  :  ils  sont  d'une  identité 
absolue. 

Pourrait-on  me  dire:  i°Si  le  Catalogue 
original  des  livres  de  la  Bibliothèque  de 
Buffon  a  été  conservé  ;  —  2°  Si  ce  cata- 
logue porte,  au  n°  285,  l'indication  du 
titre  de  l'ouvrage  ci-dessus  mentionné  ; 
—  30  Si  Butfbn  avait  pour  habitude 
d'apposer,  transversalement,  sa  signa- 
ture, dans  la  marge  intérieure  de  tousses 
livres?  Ulric  R.-D. 


signature 
de  cette  date:    1743,  tra- 
noire,  et,   de  plus,  sur  sa 

ca- 
de  la 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


847 


10  déctmbre  1902 


848 


GraîBmaire  du  patois  picard.   — 

Un  américain,  M.  Loggie  ou  Logie,  a  pu- 
blié une  Grammaire  du  palois  picard  de 
Cachy.    Pourrait-on    me   dire  où  je    puis 


ouvrage 


me  procurer    cet 

me    signaler     d'autres 

même  genre  ? 


?   Voudrait-on 
du 


grammaires 


G.  B 


Les  étapes  de   Jean  Valjean.  — 

En  parcourant  le  Périgord,  j'ai  traversé 
un  village  nommé  la  Ghapelle  Gonaguet, 
etjemesuis  souvenu  que  Victor  Hugo, 
dans  les  Misérables,  fait  signaler  par  la 
police  le  passage  de  Jean  Valjean  près  de 
ce  Heu. 

Victor  Hugo  estd'une'précision  bien  sin- 
gulière ;  il  dit  «  les  Brunies,  canton  de  la 
Chapelle  Gonaguet,  ».  Cette  commune 
n'est  pas  un  chef-lieu  de  canton  et  les 
Brunies  ne  sont  qu'un  hameau,  loin  des 
routes,  dans  des  bois  à  truffes  creusés  de 
ravins  secs.  Eloignées  de  tout  chemin 
carrossable  aujourd'hui  encore,  les  Bru- 
nies ne  devaient  pas  avoir  alors  le  bon 
chemin  qui  passe  à  1500  mètres  de  là  et 
réunit  Périgueux  à  Lisle  ;  Périgueux  est 
à  deux   lieues. 

Quelqu'un  pourrait-il  me  dire  comment  \ 
ce  nom  des  Brunies  vint  sous  la  plume 
de  Victor  Hugo;  eut-il  là  quelque  ami,  y 
vint-il  jamais  ou  découvrit-il  simplement 
ce  nom  en  feuilletant  le  Diciionnaitc  des 
postes  ?  Ardouin  Dumazet. 

D'où  vient  ki mot  bouquin,  appli- 
qué aux  vieux  iivres,  bucli  ?  — 
Est-ce  parce  qu'ils  étaient  primitivement 
reliés  en  peau  de  bouc  ?  est-ce  pour  une 
autre  raison  ?  Qr  g^ 


«  Rfaximes  générallas  du  droict 
fiMîiçois  ».  —  A  quelle  date  parut  cet 
ouvrage  qui  a  pour  auteur  le  berrichon 
Delommeau  ?  Gustave  Fustier. 

Uiae  poésie  du  docteur  Ricord. 
—  Le  célèbre  docteur  Ricord  a  publié  un 
bijou  de  poésie,  d'environ  douze  vers,  se 
désolant  de  l'envahissement  de  la  matière 
sur  l'esprit  et  se  réjouissant  de  voir  bien- 
tôt son  âme  débarrassée  de  sa  matérielle 
enveloppe.  Voilà  le  fond  de  sa  poésie. 

Elle  a  dû  être  publiée,  il  y  a  10  ou  15 
ans,  par  un  journal  français. 

Où  la  retrouverons-nous  ?  M. 


Les  sots  depuis  Adam  sont  en 
majorité.  —  Quel  est  l'auteur  de  ce 
vers  .''  P.  NipsoN. 

Savonner.  —  Qu'est-ce  qu'on  en- 
tend par  savonner,  en  argot  musical  ? 

Gustave  Fustier, 

Chandelle.  —  Q.uel  est  le  nom  scien- 
tifique de  la  chandelle,  cette  boule  blan- 
che floconneuse  dont  chaque  graine 
éclate  en  formant  un  petit  plumet  et  que 
jeunes  garçons  et  fillettes  consultent 
comme  un  oracle  ? 

Gu.stave  Fustier, 

Cocagne.  —  L'origine  de  ce  mot  n'est 
pas  connue.  IVlais  peut-on  m'indiquer  où 
sont  discutées  les  théories  de  sa  dériva- 
tion ?  A.  G.  C. 

L'agrandissement  de  la  Biblio- 
thèque de  l'Arsenal.  —  11  avait  été 
question,  eniBSi  d'utiliser  la  façade  du 
palais  belge  de  l'Exposition  de  1878  pour 
la  Bibliothèque  de  l'Arsenal,  dégagée  des 
masures  qui  la  déshonorent,  agrandie 
et  mise  à  l'alignement  du  boulevard 
Henri  IV. 

Que  sont  devenus  ces   beaux   projets  ? 

—  Alpha. 

Instrument  de  musique  (Facteur 
d'). —  ((Jean  HyancintRotterbùrgh, ancien 
faiseur  des  flûttes  hauboiset  bassons,  fecit 
à  Bruxelles  1748». C'est  ainsi  qu'est  signée 
une  basse  qui  est  dans  ma  famille  depuis 
près  de  cent  ans,  vernis  jaune  clair.  Prière 
à  mes  confrères  de  me  dire  si  ce  facteur 
est  connu  et  qpelle  peut  être  la  valeur  de 
cet  instrument.  L.  de  L. 


Journal  des  ventes.  —  Existe-t-il 
un  journal  périodique  donnant  la  liste  des 
ventes  publiques,  ou  particulières,  d'es- 
tampes, ou  gravures,  en  France  et  à  l'É- 
tranger, et  lequel  ?  Je  ne  parle  pas  du  jour- 
nal des  ventes  de  l'Hôtel  Drouot  qui  est 
connu.  D""  M. 

Kacs,  travaux  du  XIIÎ'  siècle.  — 
Quel  était  le  genre  de  travaux,  vulgaire- 
ment appelés  Kacs^  au  xiii«  siècle,  pour 
réparer  les  voies  publiques  surélevées 
dans  les  vallées,  et  consolider  leurs 
assises  au  voisinage  des  Ponts  ?  Ne  se- 
raient ce  pas  des  caissons  de  bois  remplis 
de  mortier  ?  D""  Bougon. 


N»988 


L'INTERMEDIAIRE 


849 


850 


Eép0nôe$ 


lissera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

Portrait  de  Jean  Toubeau,  maître 
imprimeur  à  Bourges,  1628-1685 

(XLVI,  677).  —  Il  existe  deux  portraits 
authentiques  deJeanToubeau,  à  Bourges  ; 
l'un  à  la  mairie,  dans  la  salle  des  délibé- 
rations du  conseil  municipal,  parmi  les 
portraits  des  maires  et  échevins  ;  l'autre 
au  musée.  Ils  paraissent  être  tous  deux 
du  xvn*  siècle  et  d'années  différentes,  si 
l'on  s'en  rapporte  à  l'âge  du  modèle  qui 
n'est  pas  le  même  pour  chacun  d'eux. 

L.G. 


Rose  Pompon  (XLVI,  783).  —L'é- 
mule de  Rigolboche,  la  danseuse  Rose 
Pompon,  est  morte,  en  sa  villa  de  Bougi- 
val,  en  mars  1895. 

Fille  d'ouvriers,  elle  avait  été  mariée  à 
un  maçon  qui  s'appelait  Bonzé.  Elle  ne 
lui  fut  pas  très  fidèle.  Elle  aimait  le  bal  ; 
elle  y  devint  la  compagne  de  Pomaré, 
reine  de  Mabille.  La  fraîcheur  de  son  teint 
la  fit  baptiser  Rose  Pompon  par  Nestor 
Roqueplan. 

Lancée  dans  le  monde  du  plaisir,  elle 
fut  distinguée  et  élue  par  un  authentique 
hospodar,  Jean  Cantacuzène,qui  l'emmena 
dans  ses  châteaux  des  Balkans.  Ce  prince 
se  tua.  Elle  fila  en  Russie  où  elle  eut  une 
nouvelle  aventure.  Elle  revint  en  France, 
lestée  de  nombreux  écus.  Elle  s'installa  à 
Bougival  —  un  nom  qui  sonnaitagréable- 
mcnt  à  ses  oreilles  les  souvenirs  de  jadis. 
Là,  sous  le  nom  de  M"^  Félinet,  dans  la 
société  d'un  fidèle  compagnon, elle  acheva 
sa  vie  aventureuse.  C'était  une  petite 
vieille,  potelée,  alerte  et  malicieuse,  qui, 
volontiers  et  sans  bégueulerie,  se  racon- 
tait. 

Elle  écrivit  elle-même  ses  mémoires, 
en  ce  sens  qu'elle  mit  en  notes  les  princi- 
paux épisodes  de  sa  vie.  M"'"  "Manoel  de 
Grandfort  lui  prêta,  pour  les  rendre  pré- 
sentables, l'appui  de  son  talent. 

Y. 


On  a  corrigé  l'erreur  d'impression.  Ego  avait 
écrit  :  «  Mogador  znt  toujouis  ».  Elle  vit 
toujours,  en  effet,  retirée  aux  environs  de 
Paris  ;  sa  vieillesse  est  douloureuse. 

Descendance  du  duc    de   Berry 

(XXXIX  ;  XLVI,  351.  457.  531.  598.651, 
762,  817).  —  je  fais  ici  un  point  d'orgue 
pour  verser  au  débat  quelques  documents 
intéressants. 

On  sait  aujourd'hui,  par  les  Mémoires 
du  général  de  Reiset,  que  le  duc  de  Coi- 
gny  alla  chercher  les  filles  d'Amy  Brown 
et  du  duc  de  Berry  la  nuit  du  13  février 
1820  pour  que  leur  père  pût  les  voir  avant 
de  mourir.  D'autre  part,  les  Mémoires  de 
la  duchesse  de  Gontaut  nous  avaient  ap- 
pris que  la  plus  jeune  des  filles  (M"''  de 
Charette)  eut  pour  marraine  la  duchesse 
de  Coigny,  qui  fut  «  discrète  »  et  la  rece- 
vait chez  elle.  J'ai  donc  été  amené  en 
1881  à  rechercher  la  postérité  du  duc  et 
de  la  duchesse  de  Coigny  et  j'appris  que 
le  duc  avait  eu  de  la  duchesse  deux  filles: 

1°  Jeanne  Henriette  Louise,  née  en 
1824,  mariée  en  1847  au  vicomte  John 
Dalrymple  Hamilton,son  cousin  ; 

1°  Georgina,  née  en  1826,  mariée  en 
1850  à  lord  Newark  Alanvers. 

Je  m'adressai  à  cette  dernière  qui  m'a 
honoré  de  la  lettre  suivante  : 

6  Tilney  Street,  Parle  Lane  (London), 
10  juillet  18S1 . 

Monsieur, 

En  accusant  réception  de  votre  lettre  du 
8  juillet  je  regrette  infiniment  qu'il  me  soit 
impossible  de  vous  offrir  les  renseigne- 
ments que  vous  désirez,  attendu  que  je  ne 
possède  aucune  lettre  ou  portrait  de  la  pre- 
mière femme  de  M.  le  duc  de  Berry  (sic). Mon 
père  le  duc  de  Coigny  n'a  conservé  que 
peu  de  lettres  à  l'exception  de  celles  de  sa 
mère. 

Recevez,  Monsieur,  l'assurance  de  mes 
compliments  distingués,  ainsi  que  mes 
regrets  de  ne  vous  pourvoir  venir  en  aide 
pour  l'intéressante  histoirequi  vous  occupe. 

Georgina  Manvers. 

Nauroy. 

»  ♦ 

Sur  le  second  lils  de  Virginie  Oreille, 
je  puis  (ionner  les  détails  suivants  : 
Né  à  Paris  le  10  octobre  1820  et  mort 
à  Neuilly,  rue  duRouvray  n"  10, en  1876. 
11  s'engagea  au  9"=  hussards  le  24  novem- 
bre 1840.  Etant  au  corps,  il  se  prépara  à 
Saint-Cyr,  où   il  entra    le   i6  novembre 


851 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


1842.11  en  sortit  sous-lieutenant  dans  l'in- 
fanterie de  marine  en  1844,  et  permuta 
pi'esqu'aussitôt  avec  un  officier  du  ly 
chasseurs  achevai;  il  passa  aux  lanciers  de 
la  garde,  comme  capitaine,  en  1856;  il  fit 
en  cette  qualité  la  campagne  d'Italie  en 
1859.  En  1864,  un  conseil  d'enquête  pré- 
sidé par  le  général  du  Barail  autorisa  sa 
mise  à  la  retraite  qu'il  demandait.  Il  avait 
épousé  une  demoiselle  Ancelle,  fille  d'un 
ancien  maire  de  Neuilly.  Il  mourut,  le 
27  décembre  1876  ;  il  avait  eu  une  pe- 
tite fille  qui  vivait  en  1866. 

iMahitenant,  puis-je  demander  à  notre 
confrère  La  Résie  un  renseignement  ?  Il 
veut  bien  nous  apprendre  que  l'ainé  des 
Oreille  servit  dans  l'armée  autrichienne. 
Y  était-il  encore  en  1889,  et  se  battit-il 
contre  son  frère, capitaine  dans  la  garde 
impériale  française  ?  Pourrai-je  encore 
demander  à  M.  La  Résie  si  M.  le  Comte 
de  La  Roche^  qui  servit  également  dans 
l'armée  autrichienne,  ne  fit  pas  la  campa- 
gne de  1859,  et  s'il  ne  se  trouvait 
pas  également  d'autres  Français  dans  les 
rangs  des  impériaux  ?  Par  exemple, 
MM.  de  Podenas  et  de  Lucinge  n'y  fi/ju- 

raient-il  pas?     Un  Rat  de  Bibliothèclue. 

+ 

tout  ce  que  je  puis  affirmer,  comme 
le  tenant  de  feu  mon  grand-père  Charles, 
Poinsinet  de  Sivry,  ancien  notaire  à 
Mantes,  qui,  jusqu'en  1860,  vécut  dans 
cette  ville,engrande  intimité  avec  Georges 
Brown,  c'est  que  celui-ci,  malgré  sa  ré- 
serve bien  connue,  .se  déclarait  formelle- 
ment le  fils  du  duc  de  Berry,  et  que  la 
chose  était  généralement  admise  en  ville 
comme  vérité  indiscutée. 

Delamustière. 

*  * 
Je  retrouve,    dans  d'anciens  papiers  de 

famille,  de  l'époque  même  de  la  Restau- 
ration, sur  les  amours  du  duc  de  Berry 
avec  Virginie  Oreille,  ce  Huitain,  d'une 
large  écriture  un  peu  jaunie,  et  que  j'ai 
tout  lieu  de  croire  resté  inédit  : 

Le  bon  Duc  fut  des  plus  féconds. 
11  était  pour  la  bagatelle  : 
C'était  là  son  unique  fonds. 
La  Cour  s'en  formalisa-t-elle, 
Quand  vint  ce  petit  prince-là  ? 
«  Pour  le  coup,  voilà  la  merveille, 
Dit  Louis  Dix-huit  à  Du  Cayla  : 
Nos  enfants  sont  faits  par  VOreille  !  » 


852 


10  décembre  1903 


♦    ¥ 


Pour  copie  conforme 


Truth. 


Il  existe, de  la  seconde  des  filles  du  duc 
de  Berry  et  d'Amy  Brown,  M™'  Louise- 
Marie-Charlotîe,  comtesse  de  Vierzon. 
baronne  Athanase  de  Charette,  née  en 
1809,  un  gentil  peiit  portrait  lithographie 
signé  «Carrière  1S33  ».  —  «Dessiné 
d'après  le  tableau  original.  Lithog.  de 
Delaunois.  A.  Paris,  ch.ez  Boblet.quai  des 
Augustins.  29  >>. 

Dans  ce  portrait, de  11  cent,  de  haut., sur 
10  de  large.,  tiré  sur  une  feuille  grand  in-4", 
la  toute  jeune  baronne,  qui  a  plutôt  l'air 
d'une  fillette  que  d'une  femme,  est  repré- 
sentée en  buste,vue  de  face, souriant  légère- 
ment des  yeux,  le  corps  un  peu  tourné  à 
gauche,  la  tète  nue  avec  la  coiffure  à  mar- 
teaux et  à  coques  de  1830,  la  robe  décol- 
letée, froncée  sur  la  poitrine,  les  manches 
courtes  à  gros  ballons  sur  les  épaules, 
et   les  bras  nus. 

Par  suite  d'une  erreur  du  graveur  en 
lettres,  la  légende,  fautivement,  donne  à 
la  jeune  baronne  le  titre  de  «  Comtesse 
Louise  d'Issoudun  »,  au  lieu  de  celui  de 
Comtesse  de  Vierzon  qui  était,  officielle- 
ment,le  sien. 

Le  nom  de  «  Comtesse  d'Issoudun  » 
appartenait  à  sa  sœur  ainée.  M"""  Char- 
lotte-Marie-Augustine,  née  en  i8o8,  qui 
devint  comtesse  de  Faucigny-Lucinge. 

J'ignore  s'il  existe  également,  de  cette 
dernière,  un  portrait  lithographie. 

Si,  par  un  hasard,  le  petit  portrait  que 
je  signale  est  rare  et  ne  se  trouve  pas  au 
Cabinetdes  Estampes,  je  me  ferai  un  plai- 
sir de  confier  mon  exemplaire  à  un  pho- 
tographe d  Issoudun,  M.  Guillon,  rue  de 
l'Horloge,  qui  le  reproduira  pour  ceux 
de  nos  confrères  qui  en  pourront  désirer 
des  épreuves, du  format  de  la  lithographie 
originale.  Ulric  R.-D. 


Armoiries  de  la  famille  Joulet 
de  Ghatiilon  (XLIll).  —  La  réponse  don- 
née à  ma  question  et  dont  je  remercie 
P.  lej  (XLIII,  358)  se  rapporte  à  une  fa- 
mille jouley,  delà  Bresse.  La  famille  Jou- 
let qui  m'intéresse,  originaire  de  Picar- 
die, où  jusqu'à  la  fin  du  xv*  siècle,  elle 
possède  les  seigneuries  de  Belival,  de 
Beaurain  et  de  Beaureinel  lez  Guessard, 
vint  s'établir  au  xvi^  siècle  dans  le  Man- 
tois,  près  de  Rosny,  où  elle  fit    l'acquisi- 


w.  988 


L'INTERMEDIAIRE 


853 


854 


tion  de  la  terre  de  Chàtillon  dont  elle 
prit  le  nom.  Un  de  ses  membres  l'abbé 
François  Joulet,  aumônier  et  prédicateur 
du  roi  Henri  IV,  chanoine,  chantre,  puis 
doyen  du  chapitre  d'Evreux,  coadjuteur 
de  Nicolas  de  Briroy.évêque  deJCoutances, 
fut  \cvé>itablc  fondateur  de  Thospice  des 
Incurables  de  Paris,  je  cherche  les  armoi- 
ries de  cette  famille  ;je  suis  certain  qu'elle 
en  posséda.  Je  les  ai  vainement  cherchées 
à  la  Nationale  où  cette  famille  a  son  dossier 
(dossiers  Bleus)  à  Mantes,  à  Evreux,  à 
Saint-Lô.  Avec  les  détails  cités  plus  haut, 
peut-être  serai-je  plus  heureux,  si  ma 
question  a  la  chance  de  tomber  '-'-•;"  les 
yeux  d'un  intermédiairiste  ou  d'uri  .  '.'• 
distc  picard.  H.  de  G. 

Armoiries  à  déterminer  :  de 
gueules  au  sautoir  d'or  (XLVl,  672). 
—  Le  premier  écu  porte  bien  les  armes 
des  Le  Féron,  etje  ne  crois  pas  qu'une 
autre  famille  en  possède  d'assez  sembla- 
bles pour  qu'il  y  ait  doute  sur  ce  point. 

Pour  le  second  écu,  le  livre  de  généa- 
logie de  cette  famille  ne  donne  nulle  men- 
tion d'alliance  avec  les  Hamel,  mais  on  y 
voit  des  armoiries  absolument  semblables 
à  celles  dont  il  est  question.  Ce  sont  celles 
de  Maiguen'te  Gallard,  épouse  de  Hic- 
rosine  le  Féron,  écuyer,  seigneur  d'Or- 
ville,  et  de  Louvre  en  Parisi,  conseiller 
du  roi  en  ses  conseils  d'Etat  et  prive,  pré- 
sident des  enquêtes  au  Parlement  et  pré- 
vôt 4es  marchands  de  Paris.  -■-  La  dite 
Demoiselle  Gallard  fut  plus  tard  remariée 
à  Claude  du  Prat,  chevalier  seigneur  de 
Planville.  «  Elle  fut  inhumée  le  20  décem  ■ 
bre  1702,  en  l'église  du  couvent  des  P.P. 
«  RécoUets  du  Faubourg  Saint-Laurent, en 
«  la  chapelle  dédiée  à  sainte  Marguerite, 
«  au  dessus  de  laquelle  chapelle  sont  ses 
«  armes  en  accolade  de  celles  dudit  feu 
«  sieur  le  Féron  son  premier  mari.  » 
Cette  dernière  phrase  est  copiée  mot  à 
mot  dans  la  généalogie  (1770). 

La  vie  de  Marguerite  Gallard  et  celle  de 
son  mari  Hiérosme  le  l'éron  sont  très  cu- 
rieuses :  M.  le  Féron  d'Eterpigny  (66,  rue 
d'Abbe ville.  Compiègne)  fournirait  très 
volontiers  tous  les  détails  possibles,  à  la 
personne  qui  s'intéresse  à  cette  question. 
V'*  DE  Hennezel  d'Ormois. 

Armoiries  à  dé  erminer   :   d'ar- 
gent àutn  quiiitefeuillo  (XLVL  450. 


571,  681).  —  Les  armoiries  de  Bruc,  qui 
sont  d'urgent  à  la  rose  de  six  feuilles  de 
gueules  boutonnées  d'or, sontrml  dessinées 
lorsque  l'écu  ne  contient  qu'une  quinte- 
feuille  de  gueules  (i). 

Le  comte  P.  A.  du  Chastel. 


*  * 


—  La  famille  Renouard  de  Sainte- Croix, 
en  Franche-Comté,  Bourgogne,  etc.. 
porte.:  d'argent  à  une  quinte/eu  ille  de  gueu- 
les ;  il  reste  à  savoir  si  elle  s'est  alliée  aux 
CHiengo  de  Bretagne  P.  le  J . 

Armes  à  retrouver  (XLVL    617). 

—  A  part  la  famille  Tascher.dont  le  sur- 
nom est  bien  connu,  je  trouve  dans  mes 
fiches  de  fiefs  deux  familles  du  i*oitou  qui 
firent  enregistrer  leurs  armes  à  Y  Armoriai 
Général  de  1696,  savoir  :  Brisson  de  la 
Pagerie  :  D'azur  à  i  rois  fusées  d'argent; 
Chauvière  de  la  Pagerie  :  Parli  au  :  i  d'or 
à  trois  roses  de  gueules;  au  2  d'a:(ur  au 
chevron,  surmonté  de  trots  étoiles  et  accom- 
pagné en  pointe  d'une  linotte,  le  tout  d'ar- 
gent. 

La  famille  de  Guyonvelle,  en  Franche- 
Comté,  dont  le  nom  patronymique  est  Le 
Bœuf,  portait  :  De  gueules  au  lion  d'ar- 
gent. P.  le  ). 

Tiixe  des  archevêché.s,  abbayes, 
eîc.(XLVI,45i,685).— Ily  alieu  de  croire 
que, pour  la  taxe  perçue  en  cour  de  Rome, 
au  milieu  du  xvih=  siècle,  le  florin  avait 
la  valeur  du  florin  de  Hollande, qui  repré- 
sentait 2  fr.  03  c.  de  notre  monnaie 
actuelle.  X. 

Charte  normande  (XLVL  226.   299 

461).  —  nonobstant  clameur  de  haro, 

chartre  normande,  etc.,  formule  fréquente 
dans  le  Coutumier  de  Normandie. 

Rollon  —  lednc  Rou  —  au  ix*  siècle, 
adapta  aux  Coutumes  de  Normandie  la 
forme  de  clameur  suspensive,  qui  a  gardé 
son  nom  en  Angleterre. 

Gn'\\\B.umt-lc -Conquérant  —  premier 
Duc  Roi  —  en  éprouva  les  effets,  au  mo- 
ment d'être  mis  au  tombeau.  Alors  que, 
parti  en  guerre  contre  Paris, il  venait  d'en- 
lever Mantes-/t7-yo//t',  il  tomba  si  mal  à 
bas  de  cheval,  qu'il  alla   rendre  l'àme  à 

(1)  L'Annuaire  de  la  Noblesse  de  France 
pour  1901  se  trouve  à  Paris,  quai  Voltaire,  9, 
chez  M.  Honoré  Champion,  et  rue  de  Fon- 
taine  25,  au  bureau  du  dit  Annuaire: 


DBS  CHERCliEURS  ET  CURIEUX 


85=; 


856 


10  décembre  1902. 


Rouen.  Ensuite,  ramené,  à  Caen,  on  des- 
cendait son  corps,  dans  une  fosse,  au  mi- 
lieu duchœur  del'église  Saint-Etienne, édi- 
fiée peu  auparavant  par  ses  soins,  quand, 
s'ajoutant  aux  voix  liturgiques,  retentit, 
volente,  la  fameuse  clameur  ;  Haro  !  Haro  ! 
Haio  ! 

L'assistance  bousculée  :  «  Clercs  et 
évêques,  s'écria  un  bourgeois,  qui  se  pré- 
cipitait, ce  terrain  est  à  moi.  Mgr  Guil- 
laume m'en  a  dépossédé  de  force,  pour 
bâtir  l'église.  Je  réclame  au  nom  de  Dieu  : 
Haro  !  Haro  !  Haio  !  » 

Grand  émoi  !  les  chants  funèbres  se 
taisent  et  la  rumeur  publique,  appuyant 
le  dire  d'Asselin,  les  évêques,  avant  de 
continuer  les  prières, lui  comptent  soixante 
sous,  en  paiement  de  la  place  de  la  tombe 
et  font  promesse  d'indemnité,  pour  le 
reste  de  ses  revendications.  A  ce  prix  seul, 
le  Conquérant  put  goûter  le  repos  su- 
prême. 

Houard,  le  jurisconsulte  normand,  dé- 
finit ainsi  cette  clameur,  puissante  assez, 
pour  faire  échec,  jusque  dans  le  sanctuaire 
au  pouvoir  de  l'Eglise,  maîtresse  souve- 
raine :  «  Le  Haro  est  une  voie  introduite 
pour  arrêter  l'accomplissement  de  ce  qui 
porte  atteinte  à  la  liberté  de  nos  per- 
sonnes ou  cause  dommage  à  nos  biens, 
lorsqu'il  y  a  péril  dans  le  délai  ». 

Cette  coutume,  sans  effet,  maintenant, 
en  Normandie,  ou  le  lé/éré  la  remplace,  a 
toujours  force  de  loi,  dans  les  iles  anglo- 
normandes. 

En  1872,  un  tenancier,  d'une  paroisse 
de  Jersey,  s'estima  lésé,  par  l'ouverture 
d'une  route  publique  à  travers  sa  pro- 
priété. S'étant  rendu  sur  le  lieu  visé,  il  se 
mit  à  genoux  et  les  bras  en  croix, s'écria  : 
«  Ah  1  RoWon,  mon  duc  et  mon  prince, 
on  me  fait  violence  !  je  demande  justice  : 
Haro  !  Haro  !  Haro  !  » 

A  ce  cri,  les  terrassiers,  cessant  tout 
travail,  déposèrent  leurs  outils.  Prévenu, 
le  connétable  de  la  paroisse  courut,  à 
Saint-Hélier,  qu;rir  en  hâte  les  membres 
de  la  cour  et,  peu  après,  les  seize  magis- 
trats, perruques  à  marteaux  en  tète,  re- 
vêtus de  leurs  robes  rouges,  arrivèrent  en 
voiture,  avec  le  bailli  et  le  procureur  gé- 
néral. Le  tenancier  avait  mis  toute  la  jus- 
tice en  mouvement  précipité, allure  essouf- 
flante pour  une  vieille  dame  —  boiteuse, 
souvent;  d'une  sage  lenteur,  toujours.  La 
-ause,  entendue  sur  place,  les  juges  déli- 


bérèrent sans  désemparerctdonnèrent  gain 
de  cause  au  plaignant  qui,  s'il  avait  suc- 
combé, aurait  encouru  une  peine  exces- 
sive. 

et  ç  aurait  été  justice  ! 
Cela  se  passait,  en  effet,  sur  les  coups 
de  midi,  où  l'on  ne  dérange  pas  impuné- 
ment d'honnêtes  appétits,  qui  vont  se 
mettre  à  table,  sollicités  par  la  bonne 
odeur  des  plats. 

Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 

Pièce  d'or  espa;:?noie  (XLVI,  673). 

—  Cette  pièce  d'or  n'est  pas  rare  ;  elle 
s'appelle  on^a.  Sa  valeur  intrinsèque,  en 
or,  est  de  80  francs.  Mais  Ls  Espagnols 
la  paient  82  fr.  Les  on^as  de  Carlos  III  et 
Carlos  IV  sont  un  peu  plus  recherchées 
et  valent  84  francs.  Oroel. 

Pièce  d'or  vénitieane  (XLVI, 
507  640,  685.  774).  — j'ai  depuis  long- 
temps cette  pièce  montée  en  épingle  de 
cravate,  elle  m'a  coûté  35  francs,  à  Milan. 
C'est  la  plus  ancienne  pièce  de  20  francs 
connue,  un  peu  antérieure  à  celle  de  Bo- 
naparte premier  consul 

La  face  porte  un  buste  de  Minerve  cas- 
quée, profil  à  gauche,  lauré,  rappelant 
l'avers  d'unjeton  en  bronze  pour  l'échange 
des  assignats  que  l'on  peut  trouver  dans 
l'Atlas  de  Millin  (planche  XVI,  ^5).  En 
exergue  ;  I'Italie  délivrée  a  Marengo, 
d'où  le  nom  de  Marenghe  qu'on  donne 
encore  en  Toscane  aux  pièces  de  20  francs 
Au  dessous  du  buste,  les  initiales  du  gra- 
veur. A.  L.  Au  revers,  au  milieu  d'une 
couronne,  on  lit  en  très  gros  caractères  : 
20  francs.  Uan  IX.  En  exergue  :  Liberté. 
Egalité,  et  au  revers  :  Eridania,  C'est  la 
pièce  de  20  francs  de  la  République  Cisal- 
pine. Elle  a  le  même  poids  que  la  nôtre, 
mais  est  un  peu  plus  mince  et  plus  grande. 

Marcellin  Pellet. 

Vignettes  révolutionnaires  deve- 

niïes  ex-libris  (XLVI,   619,   683,800). 

—  On  a  de  nombreuxexemplesde  vignet- 
tes diverses  employées  d'abord,  pour  leur 
usage  spécial  et  usagées  ensuite,  comme 
marques  de  propriétés  de  livres. 

Au  xv"  siècle, Bertrand  de  la  Tourblan- 
che  employait  ainsi  une  vignette  d'illus- 
tration d'un  livre,  suivant  que  l'a  démon- 
tré le  travail  de  M.  Delisle  sur  ce  docte 
personnage. 


No  988. 


857 


L'INTERMEDIAIRE 


858 


On  connaît  du  même  usage,  des  mar- 
ques d'imprimeurs,  des  armoiries  de 
mandements  ou  de  lettres  d'évêques,  des 
portraits,  des  cachets  de  cire  et  à  pâte,  des 
têtes  de  lettres  diverses,  des  frontispices 
de  livres,  etc. 

Une  vignette  révolutionnaire  a  pu  faire 
double  service.  Ces  pièces  étaient  telle- 
ment dans  l'usage  et  dans  l'esprit  de  l'é- 
poque que  plusieurs  célébrités  s'en  sont 
fait  graver  spécialement  pour  leurs  livres, 
ainsi  qu'on  a  pu  le  voir,  à  l'exposition  de 
1900,  à  la  vitrine  de  M.  Gruel.  Ceci  dit, 
on  comprend  aisément  qu'un  général 
d'armée  pouvait,  par  esprit  d'économie, 
se  servir  d'une  vignette  qu'il  avait  déjà 
payée  cher,fùt-elle  collective  comme  celle 
entre  le  général  Ernouf  et  le  comité  de 
Salut  public.  Biblio. 

Foulîon  de  Doué  (XLVI,  343,  467, 
584).  — J  ignore  si  Tex-libris  de  FouUon 
de^Doué  existe  à  la  Bibliothèque  nationale, 
mais  l'un  de  mes  amis  possède  un  ex- 
libris  dont  il  m'autorise  à  donner  la  des- 
cription : 

Cet  ex-libris,  de  l'époque  Loi-is  XVI, 
porte,  au-dessus  du  blason,  en  caractères 
manuscrits  de  l'époque  :  «  Foullon  d'Eco- 
tier  ».  Les  armes  sont  : 

De  gueules  à  la  croix  (de  Cnlvaire) 
d'argent  accostée  de  deux  léopards  aj'Jron- 
iés  d'or  sur  une  motte  de...  (argent  pro- 
bablement?) 

Ecotier,  commune  de  Louresse  (Maine- 
et-Loire)  était  un  fief  relevant  de  la  baron- 
nie  de  Doué. 

Etait-ce  l'ex-libris  de  la  Bibliothèque  de 
Joseph-François  Foullon  qui  fut  la  pre- 
mière victime  de  la  Révolution  ?  C'est 
probable. 

La  gravure  est  bien  exécutée  et  le  fond 
de  la  plaque  avait  été  buriné  de  façon  à 
ce  que  l'ensemble  du  cartouche  gravé  eût 
l'air  de  sortir  d'un  fond  nuageux  dé- 
gradé. 

D'autre  part,  V Aruwrial  général  de 
l'Anjou,  de  Dcnais  (Tome  II,  page  55), 
porte  : 

1°)  Foullon  de  la  Croix  —  de  Doué  —  des 
Basses  Minières...  dont  Joseph,  intendant 
des  finances  en  177 1,  pendu  par  les 
révolutionnaires  :  d'argent  à  trois  chapeaux 
de  sahlg  posés  2  et  i ,  accostés  d'or  et  un 
chapeau  desinople.  (Manuscrit,  page  1280). 

2")  Foulon  : 


de  gueules,  à  la  croix  (de  calvaire)  d'argent 
accostée  de  deux  léopard  affrontés  dor. 

(d'Hozier,  mss    993) 
On  voit    par   ces   deux   citations  qu'il 
n'est  pas  question  de  la  motte  sur  laquelle 
reposent  les  pièces   de    l'écu  et  cependant 
elle  csi  très  bien  figurée  sur  l'ex-libris. 

Daniel  Proust. 


Les  descendances  Pii^-cières 
fXLV  ;  XLVI,  89.  2^2,  416.  575).  ~ 
La  famille  du  Qiastel  de  la  Hov/a  rdeie 
descend  légitimement  de  saint  Louis  de- 
puis 1615,  Voici  la  filiation: 

Blanche  de  France,  fille  de  saint  Louis, 
épousa,  en  1266,  Fernand  d'Espagne,  dit 
de  la  Cerda,  prince  royal  de  Castille  et 
de  Léon 

Leur  fils, Fernand, épousa  Juana  Nugne^ 
de  Lara. 

Leur  fille,  Marie  d'Espagne,  dite  de  la 
Cerda.  épousa,  en  1336,  Charles  II  de 
Fîance-V'alois,  comte  d'Alençon  et  du 
Perche,  autre  descendant  de  saint  Louis 
par  Philippe  III  le  Flardi 

Elle  fut  mère  de  Pierre  IL  comte 
d'Alençon  et  du  Perche,  créé  duc  d'Alen- 
çon, mort  en  1404.  après  avoir  épousé,  le 
20  octobre  1  361 ,  Marie  de  Chamaiilart, 
vicomtesse  de  Be:iumonî-au-Maine. 

Leur  fille,  Marie  de  France-Walois,  dite 
d'Alençon, née  en  1373,  dame  de  Mayenne 
et  d'Elbceuf,  épousa,  en  1389,  Jean  VII, 
comte  d  Harcourt  et  d'Aumale,  vicomte 
de  Châlellerault. 

Leur  fille,  Marie  d' Harcourt,  comtesse 
dudit  lieu  et  d'Aumale.dame  de  Mayenne 
et  •  d'Elbceuf,  d'Aerschot  et  Bierbeke, 
épousa  Antoine  de  Lorraine,  comte  de 
Vaudemont  et  de  Guise,  sire  et  baron  de 
Joinville. 

Leur  fille,  Marguerite  de  Loi  raine, 
dame  d'Herschot,  Bierbeke,  Héverlé,etc., 
épousa,  le  5  octobre  1432,  Antoine  de 
Cray,  sire  de  Croy  et  d'Airaines.  etc. 

Leur  fils,  Jean  de  Croy,  chevalier  sire 
du  Rrculx  (Hainaut)  épousa  Jeanne  de 
Crecqucs  (ou  Cresecques,  à  Louches.  Ar- 
tois) dame  dudit  lieu  et  de  Clarcquos-lez- 
Thérouanne. 

Leur  fils,  Jean  de  Croy-,  chevalier,  sire 
de  Grecques,  de  Clarcques,  etc.,  épousa 
Eléonore  de  Thiennes,  dame  de  Lombise. 
Rebccq,  etc. 

Leur  fils,  Eustache  de  Croy,  chevalier, 
1  seigneur  de  Grecques,  Clarcques, Rebecq, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  décembre  190 


. . 8s9 

épousa  Anne  de  Northoud,  dame  et  ba 
ronne  de  Bayenghem,  etc. 

Leur  fille,  Jeaniie-Lamberte  de  Croy, 
épousa,  par  contrat  passé  au  château  du 
Rœulx,  le  26  octobre  16 14,  Antouie  du 
Chaste!  de  la  Howarderie,  chevalier,  vi- 
comte de  Haubourdin  et  d'Emmerin, 
baron  d'Espierres  et  de  Petit-Eyne.  sS'' 
de  la  Howarderie,  etc. 

Leiu-  fils,    Robert-François,  né  au  châ- 
teau de  la   Howarderie,    le    8  septembre 
161  5,  auteur  de  toute  la  famille  actuelle. 
Le  C  p.  a.  du  Chastel. 

Famille  de    Monteiîles  (XLIV),  — 

1724.  Philippe  de  Monteilles,  cheva- 
lier de  l'ordre,  à  Lisores  (canton  d'Orbec). 

1760  Louis  -  François  -de  Monteilles, 
venvl  la  fietlerme  et  plein  fief  de  Lisores, 
dit  quartier  aux  Anglais. 

1680.  Mariage  de  Louis-François  Jac- 
ques de  Monteilles,  demeurant  à  Lisores. 
avec  Marie-Catherine  Perinne.       G   B. 


Famille  d'AntinpLVL  620.748).— 
Ma  cousine,  la  comtesse  douairière  d'An- 
tin,  quand  je  lui  ai  demandé,  il  y  a  plu- 
sieurs années,  si  les  d'Antir.  de  sa  famille, 
étaient  des  d'Antin  ducs  et  pairs  de  France, 
m'a  écrit  seulement,  qu'ellesavait  par  les 
pa;)iers  qu'elle  possédait, que  son  mari  était 
descendant  de  Messire  Henry,  marquis 
d'Antin,  seigneur  de  Sain!-Pé  et  de  Hon, 
né  le  21  janvier  1719  chevalier  de  Saint- 
Louis,  maréchal  des  camps  et  armées  du 
roi,  son  lieutenant  des  ville  et  château 
de  Brest.  —  Il  épousa,  le  31  mai  1740, 
Elisabeth  de  Sablé  ;  d'où  : 

I.  Bertrand, marquis  d'Antin,  chevalier 
seigneur  de  Saint  Pé  et  de  Hon,  chevalier 
de  l'ordre  roval  et  militaire  de  Saint 
Louis,  major  des  vaisseaux,  habitant  en 
son  château  de  Hon, paroisse  de  Gamarde, 
(Landes),  marié  le  9  décembre  1734,  à 
Elisabeth-  Angélique  de  Mondenard  de 
Roquelaure. 

Ils  eurent  ceux  qui  suivent  plus  bas  : 

!I.  Marthe,  mariée  à  M,  de  Lomné,  le 
25  juillet    1781 . 

A  G.ullaame,  marquis  d'Antin, fils  de 
Bertrand,  né  le  12  novembre  1785,  marié 
à  Jeanne  de  F^sca,  d'où  : 

Pierre  Henri  d'Antin,  mort  en  1887 
sans  alliance,  et  de  Emilie  d'Antin,  ma- 
riée à  M.  Perrotte,  officier  d'infanterie. 


860 


B.  Victorine,  née  le  10  mai  1787, morte 
en  bas  âge. 

C  Pierre-François-Emile,  comte  d'An- 
tin. qi'.i  continue  la  descendance. né  en 
1793,  marié  à  Marie-. Mathilde  Flore,  che- 
valier de  Fontainemarie,  eut  :  (a)  Guil- 
laume-Adolphe, marquisd'Antin,  marié  à 
Louise  Feuilk-rade,  d'où  :  Emile,  marquis 
d'Antin,  chef  actuel  de  la  maison  de  Hon 
de  Saint-Pé,né  le  25  février  18=55,  épousa, 
le  12  avril  1884,  Suzanne  Pouydcbat; 
d'où  :  Marie  Louise,  née  le  28  juin  1885, 
et  Marcel  né  en  janvier  1886,  mort  1891. 
(b)  Emilie  mariée  en  1856.  à  Léon  Mon- 
touroy.  (c)  Ignace-Marcel  Déodat,  comte 
d'Antin,  père  d'André,  (futur  marquis), 
Marie-Anne  et  Fabienne  d'Antin  ;  ces  trois 
dernières  personnes  existent  ainsi  que 
leur  mère. 

Pour  répo]idre  entièrement  à  la  ques- 
tion de  mon  aimable  collègue  M.  Pierre 
Meller,  il  reste  à  trouver  l'origine  du  pre- 
mier ancêtre  que  j'ai  nommé,  des  ci-des- 
sus ;  mais  je  ne  sais  rien  de  plus. 
Baron  .'vÎAxi.MiiTRiGANT  de  Latour. 

•■•icrreLeVaclie.r(XLVI,675  806)  — 
Ce  missionnaire,  établi  à  Alger,  y  était  le 
vicaire  apostolique  de  la  congrégation  de 
Saint-Lazare  qui  remontait,  dans  cette 
ville,  à  saint  Vmcent  de  Paule,  lequel  y 
avait  subi  les  rigueurs  d'une  dure  captivité, 
ayant  été  pris  sur  mer  par  des  corsaires. 
En  1683,  lors  du  bomliardement  d'Alger 
par  l'illustre  du  Quesne,  il  fut  mis  en 
représailles  barbares  et  par  l'ordre  du  pa- 
cha d'Alger.  Meze-Motto,  à  l'embouchure 
d'un  énorme  canon  laii  se  trouvait  sur  ]e 
Mole  et  qui  avait  été  fondu,  en  1542,  par 
un  vénitien.  Ce  canon  monstre  avait  près 
de  7  mètres  de  long  ;  sa  portée  étaii  de 
2500  toises,  ce  qui  était  beaucoup  pour 
l'époque  On  l'appelait  B.iba  Merzoug. 
Lors  de  l'entrée  des  Français, à  Alger,  en 
1830,  il  a  été  transporté*  à  Brest  et  érigé 
en  colonne, le  27  juillet  1852  (On  l'y  voit 
toujours). 

On  trouve  des  détails  sur  le  père  Le 
Vacher,  dans  ce  curieux  et  rare  ouvrage 
in- 12,  page  125)  :  Voyage  pour  la  rédemp- 
tion des  captifs  aux  royaumes  d'Alger 
et  d-'  Tunis,  fait  en  1720  par  les  Pères 
François  Comelin,  Phiiémon  de  la  Alotte 
et  Joseph  Bernard  de  l'Ordre  de  la  Sainte- 
Trinité,  dits  Mathurins, Paris,  172 1.  Qu'i 


N»  988. 


L'INTERMEDIAIRE 


861 


862 


me  soit  permis  d'ajouter  en  passant  que 
présidant,  les  hivers,  à  Alger  depuis  i886 
je  recueille  avec  patience  tous  les  anciens 
documents  concernant  cette  capitale(plans, 
vues,  curiosités,  portraits,  etc.).  Mais  je 
crains  bien  que  tout  ce  que  j'ai  collectionné 
avec  soin  reste  inédit  et,  peut-être, perdu 
un  jour  !  Il  est  regrettable  de  le  dire  ;  mais 
publier  un  bel  ouvrage  d'érudition  sur 
Alger  serait,  probablement,  perdre  son 
temps  et  son  argent.  Cette  ville,  si  inté- 
ressante est  bondée  d'une  population 
cosmopolite  qui, forcément,  ne  s'intéresse 
guère  aux  choses  de  l'érudition  ;  aussi, 
le  bel  Alger  n'a-t-il  aucune  publication 
d'art  et  d'archéologie  réellement  digne  de 
lui  !  AiMBROisE  Tardieu. 


* 

V    * 


Ce  consul-missionnaire  d'Alger,  qui  fut 
tué  en  1683.  3-t-il  quelques  liens  de 
parenté  avec  Jean-Artoine  le  Vachet, 
prêtre  de  la  ville  de  Roman,  en  Dauphiné, 
^<  Instituteur  »  du  Séminaire  de  l'Union 
Chrétienne,  décédé  à  Paris,  le  6  février 
ibSi,  à  l'âge  de  78  ans  ? 

L.    DE    LA    GODRIE. 

Existe-t-il  des  descendants  de  la. 
famille  de  Montaigne  (XLIV).  —  Je 
crois  pouvoir  affirmer  que  M.  Gustave 
Saige,  d'origine  girondine,  conservateur 
des  Archives,  bibliothèques  et  musées  de 
la  principauté  de  Monaco,  est  de  l'estoc 
du  célèbre  auteur  des  Essais.  Il  possède 
même  en  son  palazzetto  de  la  rue  du  Tri- 
bunal un  ancien  portrait  de  ce  philoso- 
phe A.    S. 


Tuberculeux  et  phtisiques  célè- 
bres (XLV).  —  Molière  parait  avoir 
succombé  à  la  suite  d'une  hémoptysie 
symptomatique  d'unetuberculose  pulmo- 
naire. Voici  ce  qu'on  lit  dans  le  Registre 
de  La  Grange,  à  ia  date  du  vendredy  17» 
février  1673  : 

Le  même  jour,  après  ia  comédie,  sur  les 
dix  heures  du  soir,  monsieur  de  Molière 
mourut  dans  sa  mai-on,rue  de  Richelieu,  ayant 
joué  le  rôle  dudit  Malade  imavinaire,  fort 
incommodé  d'un  rhume  et  fliixion  sur  la 
poitrine  qui  lui  causait  une  grande  toux,  de 
sorte  que  dans  les  efforts  qu'il  fit  pour  cracher. 
il  se  rompit  une  veine  dans  le  corps,  et  ne 
vécut  pas  demi-heure  ou  trois  quarts  d'heure 
après  la  dite  veine  rompue. 

Jean   Bernier,  médecin  de  la  duchesse 


d'Orléans,  se  faisant  l'interprète  de  l'allé- 
gresse du  corps  médical  auquel  cette  mort 
parut  un  châtiment  céleste,  souhaitait 
plaisamment  que  Molière  «  eût  moins 
échauffé  son  imagination  et  sa  petite 
poitrine  ». 

Molière  était  malade  et  il  se  sentait 
mourir  quand  il  écrivit  le  Malade  imagi- 
naire. «  Vous  n'avez  qu'à  considérer  cette 
tristesse,  ces  yeux  rouges  et  hagards,  ce 
corps  menu,  grêle, noir..  »  Hélas  !  c'était 
Molière,  et  lui-même  faisait  son  portrait. 
Michelet,  1.  VIll.  ch.  IX. 

N'est-ce  point  à  une  forme  chronique 
de  la  tuberculose  que  succomba  le  poète 
Léopardi  ?  Certains  passages  de  sa  corres- 
pondance le  laisseraient  croire,  et  cette 
opinion  semble  corroborée  par  diverses 
indications  tirées  de  l'Introduction  remar- 
quable de  M.  Eugène  Carré  aux  Œuvres 
de  Giacomo  Léopardi. 

A   Lamoureux. 


»  ♦ 


Sur  la  Malibran,  voir  Le  Curieux, 1,46, 

317)- 

Sur  Millevoye,  consulter  le  joli  volume 
intitulé  :  Poésies  de  Mtllevoye,avec  nue  no- 
tice par  M.  de  Pongerville,  de  V Académie 
française,  1843,  in- 18,  Charpentier,  29, 
rue  de  Seine. 

Millevo3'-e  a  eu  un  fils  qui  a  eu  deux 
fils  ;  l'un  des  deux  est  bien  connu,  c'est 
M.  Lucien  Millevoye,  député. 

Nauroy. 

Joseph  Sauveur, savant  du  XVIle 

siècle  (XLVl,  675).  —  Voir  Didot  Hœ- 
fer  ou  la  Grande  Encyclopédie.  — Joseph 
Sauveur,  né  à  La  Flèche  le  24  mars  1653, 
mort  à  Paris  le  9  juillet  1716.  Sourd- 
muet  jusqu'à  l'âge  de  sept  ans.  Venu  à 
pied  en  1670,  à  Paris  où  il  donna  des 
leçons  de  mécanique  et  de  mathémati- 
ques. 

Ses  nombreux  et  importants  mémoires 
de  physique  ont  fixé  la  théorie  des  batte- 
ments et  de  l'acoustique  musicale 

Voir  :  Fontenelle.  Eloge  de  Sauteur, 
1 7 1 6.  —  Montucla .  Histoire  des  mathéma- 
tiques. 

Bibliothèque  Nationale.  Manuscrits. 
Nouvellesacquisiîions  françaises.  —  Traité 
de  la  théorie  de  la  musique,  par  M.  Sau- 
veur. 1697.  (n"  4674). 

Ancien  supplément  français.  —  Elémens 
de  géométrie^  par  M.  Sauveur,  professeur 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 

863    — 
de     mathématiques     de 


864 


10  décembre  19081 


royal,     maître 

Mgrs  les  ducs  de  Bourgogne,  d'Anjou  et 

de  Berry,  14737- 

Gàojiiét  rie  pratique, parle  même.  14.738. 

Ahrr'gé  de  Méchaniqne,  par  M.  Sauveur, 
professeur  royal,  maître  de  Mathémati- 
ques de  MM.  les  ducs  de  Bourgogne, 
d'Anjou  et  de  Berry,   14.752. 

Bibliothèque  de  l'Arsenal.  Manuscrits 
de  Joseph  Sauveur.  —  2. 527. Traité  d'arith- 
métique. 

2.528,  Même  ouvrage. 

2.532.  Elémens  de  Géométrie  à  l'usage 
des  enfans  de  France. 

2.533.  Géométrie  pratique. 

2.534.  Même  ouvrage  que  le  n"  2.532. 

2.535.  Géométrie  pratique. 

2.536.  Mêmeouvrage. 

ViEUJEU . 

*  ♦ 
Un  article  assez  long  sur  ce  savant  se 
trouve  dans  le  Nouveau  dictionnaire  his- 
torique et  portatif  par  une  Société  de 
gens  de  lettres,  tome  IV,  Amsterdam 
chez  Marc-Michel  Rey,  libraire,  1769.  Je 
puis  en  envoyer  copie  à  M.  L.  G. 
delà  M.,  s"il  le  désire 

O.  D. 

L9  marquis  de  Létorière  (XLV  ; 
XLVI,  587).  —  Voici  ce  que  nous  apprend 
le  chevalier  de  Courcelles.  T.  ÎV  de  son 
Histoire  nènéalogique  et  Jjéraldique  des 
Pairs  de  France  et  des  gra:'.ds  dignitaires 
de  la  couronne,  des  principales  familles 
nobles  du  royaume,  MDCCC.  XXIV. 
pp.  4  et  5  de  la  généaologie  des  Prévost, 
seigneurs  puis  comtes  de  Gagemon  et 
d'Olbreuse,  en  Poitou  et  au  Pays 
d'Aunis. 

René  Prévost,  écuyer,  se"gneur  de  la 
Roche,  de  Brulain.  de  Prahecq  (Deux-Sè- 
vr.'s).  de  Grand  Viron,  de  Ligny,  de  la 
Forest-Naideau,  etc.  épousa,  le  26  octobre 
1563.  Françoise  Vigier,  fille  de  feu  noble 
homme  Olivier  Vigier, seigneur  de  Feisses, 
et  de  Jeanne  Gombauld  de  Plassac.  De  ce 
mariage  sont  provenus  : 

1"  Théophile  Prévost,  chevaher.  sei- 
gneur de  la  Roche,  de  Brulain.  de  Grand 
Viron  et  de  la  Vallée,  châtelain  de  la  Chà- 
tellenie,  terre  et  seigneurie  de  Prahecq.  Il 
continua  la  branche  aînée  des  Prévost, 
connue  depuis  sous  la  dénomination  des 
seigneurs   et  marquis  de  l'Etorière.    Elle 


s'est  éteinte  dans  la  personne  de  Messire 
Louis-Armand  Prévost, chevalier,  seigneur 
et  Marquis  de  l'Etorière.  connu  sous  le 
nom  de  beau  (Marquis  de  VEtorihe,  colo- 
nel au  régnnent  des  gardes  françaises,  che- 
valier de  l'ordre  de  Saint-Louis, mort  de  la 
petite  vérole,  sans  avoir  été  marié. à  Ver- 
sailles, n'ayant  pas  voulu  abandonner 
la  cour,  lorsque  le  roi  Louis  XV  fut  atteint 
de  cette  cruelle  maladie. 

2°  Charles  qui  continua  la  postérité. 

Le  petit-fils  de  ce  dernier,  Louis  Pré- 
vost,seigneur  de  Gagemon  et  autres  lieux, 
était  le  proche  parent  de  la  comtesse  de 
Reuss,  (Eléonore  Desmier,  épouse  du  duc 
de  Brunswick),  Louis  Prévost  était  le 
grand  oncle  du  marquis  de  l'Etorière  ; 
mais  ce  dernier, appartenant  à  la  branche 
aînée  de  la  famille,  ne  descendait  nulle- 
ment, à  ma  connaissance,  des  d'Olbreuse, 
alliés  seulement  à  la  branche  cadette.  — 
Je  serai  heureux  si  ce  renseignement  peut 
compléter  l'intéressante  communication 
du  confrère  Léda.  G.  De  St-IV1. 

Rap:)rlier  (XLIV  ;  XLV).  —  Pourrait- 
on  me  donner  quelques  renseignements  sur 
/wZ/V-Louise-Josèphe  Raparlier  .manét  avec 
Charles-yln/077/r-Léopold  de  Béthune  de 
tiers,  lequel  décéda,  à  Béthune,  le  7  mai 
1786.  On  recherche  principalement  le  nom 
des  parents  de  Julie  Raparlier. 

Dans  un  document  de  famille,  on  a 
retrouvé  la  relation  d'un  acte  concernant 
Georges  Raparlier,  et  Antoine  Raparlier, 
tous  deux  étant  au  service  de  la  France. 
Le  premier  épousa  une  demoiselle  Bour- 
don, et  ]e  second  une  du  Coin.  On  trouve 
ces  deux  frères  en  1701,3  Ath.  cnHainaut. 
Q^jelque  aimable  lecteur  pourrait-il  me 
donner  la  plus  pe'^ite  indication  concer- 
nant ces  deux  frères,  certains  auteurs  les 
ayant  signalés  comme  étant  vaillants  ser- 
viteurs de  la  France  ? 

On  cite  encore  un  Raparlier  comme 
conseillera  l'ancien  parlement  de  Flan- 
dre. Merci  à  l'obligeant  lecteur  qui  me 
renseignera.  A.  Leclercq.. 

Froalay-Tess3  (XLVI,  731.  —  Je 
lis  dans  le  Dictionnaire  statistique  de  la 
Sarihe,  par  Pesche,  article  Lavardin,  que 
René  Mans  VI  de  Froullai,  comte  de 
Tessé,  marquis  de  Lavardin.  etc., décédé 
après  son  retour  de  l'émigration,  n'a   pas 


N»  988 


L'INTERMÉDIAIRE 


86s 


866  - 


laissé  d'enfants  de  son  mariage  avec 
Adrienne-Catherine  de  Noailles.     O.  D. 

Du  Bousquet  de  Caubert  ém'gré 

(XLVI  396,589,752).— Je  remercie  vive- 
ment «  On  ratde  bibliothèque  »  de  son  in- 
téressante réponse.  Je  lui  serais  très  re- 
connaissant s'il  voulait  bien  la  complé- 
ter en  me  donnant  quelques  renseigne- 
ments sur  la  famille  de  ce  du  Bousquet 
de  Caubert.  C.  B 

Le  comte  de  Nantouillet  (XLVI, 
671,812). — Desonmariageavecunedemoi- 
selle  de  Damas,  le  0=  de  Nantouillet  eut 
une  fille  mariée  au  C"  de  Montsoreau  (de 
la  maison  de  Sauches,  frère  du  M''*  de 
Fourzel)  dont  est  issue  la  O""'^  de  La 
Ferronnays.  La  famille  de  La  Ferronnays 
descend  donc  en  directe  ligne  du  C^=  de 
Nantouillet.  •  L.  C.  D.  L.  H. 


♦  ♦ 


Le  personnage  connu  sous  ce  nom, à  la 
Restauration,  s'appelait  Lallemant.  Une 
pièce  de  1791  porte  sa  signature  :  «Alexan- 
dre-Marie Louis-Charles  Lallemant,  cy- 
devant  comte  de  Nantouillet  >\  Des  lettres 
sont  signées  en  1817  :  «  leC"  de  Nantouil- 
let, lieutenant  général  ». 

C'est  donc  au  nom  Lallemant  qu'il  fau- 
drait rechercher  les  descendants  directs, 
—  s'il  en  existe  aujourd'hui.  X, 

Robert  Schumann  (XL'VI,  620).  — 

Sans  doute  M  Raymond  DuvaLqui  vient 
de  publier  une  traduction  de  mélodie  de 
Schumann,  pourrait  renseigner  M  Japhet. 
IVl.  Duval  demeure  25, quai  Voltaire. 

A  Hamon. 
*  + 
Consulter  la  Bibliographie  qui  se  trouve 
à   la   fin    de  l'article  sur  ce  compositeur, 
dans  la  Grande  Bncyclopédie. 

G.  MX. 

Le  de.ssinateur  AbelFaivre  (XLV: 
XLVI,  32). — Delà  CJironiquc  Mèdijale  {\^ 
juin  1902),  sous  la  signature  du  docteur 
Gay  : 

Le  spirituel  dessinnteur  Abel  Faivre  est 
b'en  né  à  Lyon,  et  même,  je  crois,  y  com- 
mença ses  études  médicales  :  ce  serait  donc 
aussi  un  évadé  II  est  fils,  non  pas  du  docteur 
Joseph  Faivre,  mais  bien  de  Faivre,  doct  ur 
es  sciences  et  doyen  de  l.n  Faculté  des  Scien- 
ce». 


Album  Sem  (XLVI, 32,), —  La  Revue 
illustrée  (15  novembre  1903)  a  publié 
sur  Sem,  un  article  très  documenté  de 
M.  C.  de  Néronde.  Après  un  croquis 
de  l'atelier  sommairement  meublé,  de 
la  rue  Cambon,  c'est  une  déclaration  de 
l'artiste  sur  ses  orig  nés  : 

—  De  père  en  fils,  dans  la  famille  Cour- 
sât, on  est  épicier  à  Périgdeux,  depuis  plu- 
sieurs générations,  et  vous  ai-je  dit  que 
M.  Goursat  est    mon    nom   patronymique. 

A  la  mort  de  mon  père,  étant  l'aîné  de 
mes  huit  frères  et  sœurs,  du  moins  l'aîné 
des  garçons,  je  me  suis  trouvé,  par  la  force 
des  choses, à  la  tète  de  l'épicerie. Ce  n'était 
pas  d'ailleurs  le  seul  héritage  de  mon  père, 
nous  nous  sommes  partagé  plus  d'un  mil- 
lion et  demi.  Je  venais  de  terminer  mes 
études  ;  bachelier  ès-lettres  et  ès-scienccs. 
je  n'avais  pas  de  répugnance  pour  le  com- 
merce, mais  je  tenais  à  mon  indépendance. 
Pendant  dix  ans,  je  me  suis  occupé  vail- 
lamment delà  maison  qui  est, — vous  l'ai-je 
dit  ?—  une  maison  de  gros.  Depuis, pour  di- 
minuer mes  tracas, j'ai  successivement  asso- 
cié huit  einp!o3'és.  Je  reste  en  commun  avec 
l'un  d'eux,  le  plus  en  vue, mais  mon  béné- 
fice est  insignifiant.  Ma  vocation  de  dessi- 
nateur était  si  bien  déterminée  dès  l'époque 
de  mon  entrée  dans  les  affaires  que  je  cou- 
vrais de  croquis,  les  factures,  les  lettres, 
les  papiers  de  commerce;  cela  faisait  le  dé- 
sespoir  de  mon  associé. 

—  Vous  n'avez  pas  toujours  habité  Péri- 
gueux  avant  de  vous  fixer  à  Paris  ? 

—  Non,  je  me  suis  installé  d'abord  à 
Bordeaux,  puis  à  Marseille.  Vous  supposez 
bien  que  j'ai  fait  dans  ces  cités, à  commen- 
cer par  Périgueux,  mes  preuves  comme 
caricaturiste. 

Les  premiers  albums  de  Sem  eurent  un 
grand  succès  local, mais  des  pourtraicturés 
se  fâchèrent  de  la  gaminerie  cruelle  de  ce 
crayon.  Sem  riposta.  11  faut  relever  la 
riposte  ;  sa  manière  s'y  avoue  : 

Si  au  lieu  de  percer  les  défauts  saillants 
de  voire  performance,  je  m'appliquais  seu- 
lement à  l'étude  de  vos  avantages,  vous  n.; 
verriez  aucun  inconvénient  à  tigurer  dans 
la  vitrine.  Peut-être  me  prieriez-vous  de 
mettre  au  .  as  de  la  feuille  vos  noms  et  pré- 
noms, afin  qu'on  vous  reconnaisse  facile- 
ment. Vous  ne  me  foriez  pas  un  procès  en 
embellissement.  Mais,  cher  Monsieur,  je 
ne  su's  qu'un  caricaturiste,  c'est-à-dire  un 
exagérateur  malicieux  c|ui  voit  un  trou  où 
il  n'y  a  qu'un  creux  et  une  montagne  où  i! 
n'y  a  qu'une  bosse. 

Si  je  vous  enlaidis  un  peu,  vos  galantes 
relations  n'en  souffriront  pas,  le  temps  seul 
est  le  plus  eruel  des  caricaturistes.  Ht  puisa 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


867 


868 


quelque  chose  malheur  est  bon  ;  si  l'image 
n'est  pas  flatteuse,  vous  y  reconnaîtrez  vos 
faux  amis  à  ce  signe  :  qu'ils  sont  les  pre- 
miers à  la  trouver  ressemblante. 


10  décembre  190a. 


sur 


* 


L'un  des  premier:,  albums  de  Sem  a  été 
édité  à  Bordeaux,  en  189=^,  sous  ce  titre: 
Tournv-No'cl,  et  sous  la  diction  de  M. 
Edmond  Depas,  frère  de  l'artiste  de  ce 
nom.  Sem  n'apasencore,  à  cette  époque, 
dégagé  sa  formule  :  ce  trait  de  caricature 
vigoureux  et  synthétique  ;  on  trouve 
même,  dans  cet  album,  une  planche  d'une 
conception  mystique  :  les  anges  s'élèvent 
de  la  cathédrale,  la  nuit  de  Noël,  pour 
planer  sur  la  ville. 

Sa  formule  est  complètement  modifiée 
dans  un  second  album,  daté  de  1897.  avec 
la  collaboration  littéraire  de  MM,  SchoU, 
Georges  Montorgueil.  Léo  Clarelie,  Tou- 
chstone.  Paul  Gavault,  Tristan  Bernard, 
Ernest  Toulouze,  Paul  Berthelot,  et  qui,  à 
coté  des  dessins  de  Caran  d'Ache,  montre 
surtout,  et  pour  la  première  fois,  un  Sem 
dégagé,  déjà  maître  de  son  crayon. 

Corporations  ou  principautés  co- 
miques (XLVI,  62 1 ,  766).  —  Sous  la  Ré- 
publique de  Florence  et  même  après. sous 
les  Grands  ducs,  il  existait  à  Florence  et 
dans  les  environs,  des  associations  nom- 
mées Potence,  ayant  pour  but  de  fêter  le 
carnaval.  Elles  élisaient  des  chefs  qui  pre- 
naient les  noms  de  :  Empereur  du  Chau- 
dron, duc  du  Brouillard,  marquis  de  la 
Vache,  princes  du  Diamant  du  Purgatoire 
et  autres  titres  comiques  Les  Poicn^e 
avaient  leurs  costumes, sceaux,  gonfalons, 
armes  factices  qui  étaient  souvent  chan- 
gées en  armes  véritables.  Il  y  avait 
des  Poienie  respectables,  mais  d'autres 
se  recrutaient  dans  la  lie  du  peuple. 

A  la  suite  de  batailles  dans  les  rues, 
de  pillages  de  boutiques  et  d'actes  licen- 
cieux, les  Pofenie  furent  supprimés  en 
1629  Gerspach. 

Le  cMteau  de  Robert-lo-Diable 
(XVI,  289,  417,  =i30,  716).  —  L'herbe  qui 
égare.  Ce  château  n'existe  plus  qu'à  l'état 
de  ruines,  sur  une  colline  dominant  la 
Sel.ae,au  village  de  Moulineaux,près  Rouen , 
à  la  lisière  de  la  forêt  de  la  Londe.  sur  un 
triègeappeléactuellemenlLe-Gros-Rcnard. 
Bien   que  dérasés,  ses  murs  et   ses  quatre 


tours   d'angle   apparaissent   encore 
l'une,  on  a  élevé  un  petit  belvédère 

Ce  château  occupait  une  position  stra- 
tégique de  premier  ordre,  parce  qu'il  était 
placé  sur  la  ligne  qui  ferme  la  gorge  de 
la  presqu'île  formée  parla  Seine  en  avant 
de  Rouen.  11  se  reliait  par  la  vallée  des 
Longs  yaUùiis  au  château  d'Orival.  et 
forrnait  ainsi  une  ligne  de  défense  com- 
plète couvrant  la  capitale  noi  mande,  con- 
tre les  agressions  venant  de  l'Ouest. 

De  petites  proportions,  ce  château  était 
construit  sur  un  carré  long  dont  le  côté 
le  plus  étendu  mesure  65  mètres  et  les 
petits  côtés  2^  mètres,  avec  fossés  très 
larges  entourant  le  tout,  dominés  par 
six  tours  placées  par  trois  sur  les  fronts  les 
plus  restreints.  Le  donjon,  d'après  un 
plan  des  ruines  dressé  au  xviii'  siècle 
par  Rondeaux  de  Sétry,  était  à  l'angle  du 
front  sud-ouest,  dans  la  direction  de  La 
Bouille  :  il  apparaît  comme  étant  carré  — 
comme  la  plupart  des  donjons  normands. 
D'après  différents  comptes  de  13=54  et 
13(0=;  publiés  par  M  Charles  de  Beau- 
repaire,  il  apparaît  qu'il  existait  au  châ- 
teau de  Moulineaux,  un  puits,  des  celliers, 
des  étables  et  de  nombreuses  galeries 
souterraines,  existant  encore  et  donnant 
accès  sur  les  fossés,  par  de  nombreux  ra- 
meaux, taillés  dans  le  roc.  11  existait  aussi 
une  chapelle  sous  le  nom  de  «  chambre 
au  prêtre  ». 

D'où  vient  le  nom  de  château  de  Ro- 
bert-le-Diable  ?  On  l'ignore,  comme  on 
ignore  du  reste  la  personnalité  réelle  du 
héros  légendaire  rendu  célèbre  par  la 
musique  de  Meyerbeer.  On  y  a  vu  succes- 
sivement Robert-le-Magnifique.  Robert- 
le-Pieux.Robert-Courte-Heuse.A  vraiment 
dire,  le  château  de  Moulineaux  n'appa- 
raît que  dans  les  comptes  des  Grands 
Rôles,  en  1195-1196,  à  l'époque  de  Ri- 
chard Cœur  de  Lion,  qui  fait  faire  à  cette 
petite  forteresse  de  nombreuses  répara- 
tions. Jean  sans  Terre  le  met  également 
en  défense  et  y  fait  de  longs  séjours,  en 
1202  et  1203,  y  méditant  le  meurtre  de 
son  neveu.  Arthur  de  Bretagne.  Dans  sa 
Phiîippide,  Guillaume  Le  Breton  nous  le 
montre  accablé  par  le  remords,  se  ca- 
chant dans  les  retraites  ombreuses  de  Mou- 
lineaux. Umbrosis  latifans  MolinclU  iu  val- 
lihus. 

Jean  sans  Terre,  après  la  prise  du  Châ- 
teau-Gaillard, démolit  le  château  de  Mou- 


N*  988. 


L'INTERMEDIAIRE 


869 


870 


lineaux  mais  Philippe-Auguste  le  recons- 
truit et  il  y  joue  un  rôle  important  dans 
les  guerres  de  la  seconde  moitié  du  xiv* 
siècle.  Il  est  pris  par  les  bandes  anglaises 
et  navarraises  de  Charles  le  Mauvais'gràce 
à  l'intrépidité  d'un  montagnard  pyré- 
néen, Pierre  du  Sault,  qui  y  pénètre  par 
surprise,  en  échcllant.  les  murs. 

Installés  dans  cette  forteresse, les  Navar- 
rais  y  restèrent  longtemps,  malgré  les 
sièges  qu'ils  eurent  à  subir  et  ce  n'est 
qu'après  le  traité  de  Cocherel,  en  1365 
qu'il  fut  rendu.  Encore  fallut-il  le  rache- 
ter un  demi-million 

Depuis, l'histoire  du  château  nerenferme 
point  de  faits  très  intéressants.  Froissart 
mentionne  toutefois  le  siège  mis  devant 
ses  murailles,  par  Duguesclin  en  1378, 
mais  le  fait  est  contesté.  La  garnison  était, 
du  reste,  alors  très  restreinte:  10  arba- 
létriers et  10  archers.  Voici  les  noms  de 
ces  capitaines  : 

Hélie  de  Compicgne  et  Henry  d'Issay 
1217  —  Etienne  de  Gàny  1311  —  Raoul 
Le  Prévost  —  Nicolas  de  la  Vente  1337  — 
Louis  d'Harcourt  1358  —  Jean  de  Bellen- 
gues  1559  —  Robert  d'Yvetot  1365  — 
Aymar  Bourgeoise    1367    —    Guillaume-Ie- 


Bigot 


1^70  —  Jean, le  Sénéchal  d'Eu!    1374 


—  Guillaume-aux-Epaules    1375     —    Jour 
dain  de  Dampierre    1396  —  Jean    de  Tour- 
nebu   1415. 

Il  est  à  penser  que  vers  1418,  le  châ- 
teau était  complètement  détruit.  En  1403, 
le  donjon  et  les  tours  étaient  «  toutes 
desmolues  et  destruites  >>.  Il  fit  ensuite 
partie  du  domaine  royal,  puis  fut  aliéné. 
Au  xviii'  siècle,  il  appartenait  à  la  fa- 
mille d'Etampes,  qui  le  conserva  jusqu'en 
1832.  époque  à  laquelle  il  fut  vendu  à 
M"'*  Bryant-WarcU,  qui  le  laissa  par  héri 
tage  à  M-"»  de  Beaufort.  née  d'Ecampcs. 
Misen  vente  en  1855,  il  devint  la  pro- 
priété de  M.  Marin,  puis  de  son  gendre 
M.  CuUié.  M.  Cul  lie  fils  vient  de  le  ven- 
dre, il  y  a  quelques  jours,  à  M.  Cosserat. 
d'Amiens,  déjà  propriétaire  du  château  ;'e 
la  Vacherie,  à  Moulineaux.  illustré  par  le 
séjour  de  M'""  du  Bocage.  M.  Cosserat 
se  proposerait  de  rééditler  l'ancien  châ 
teau  de  Robert  le  Diable. 

Pendant  la  guerre  de  1870-71,  le  châ- 
teau Robert,  position  de  premier  ordre, 
fut  le  lieu  de  toute  une  série  de  combats 
sanghint-^  entre  les  troupes  allemandes  et 
françaises.  Le  31  déc.  1870,  les  2,  3  et  4 
janvier  1871,    il  fut  pris  et  repris  parles 


troupes  françaises,  mobiles  et  mobilisés, 
de  l'Eure,  de  l'Ardèche,  des  Landes,  du 
Calvados.  Un  moiument  commémoratif 
a  été  élevé  à  ces  soldats,  à  la  «  Maison 
Brûlée  »,  hameau  voisin  :  il  porte  une 
statue  de  mobile,  par  Aimé  Millet.  Un  au- 
tre monument  a  été  élevé  à  Moulineaux 
même,  à  quelques  pas  des  ruines  du 
Château-Robert,  l'an  dernier,  sur  l'initia- 
tive de  M.  E.  Martin,  maire  de  Mouli- 
neaux. Le  monument  original,  œuvre  de 
l'architecte  Eugène  Fauquet  et  du  sculp- 
teur Auguste  Foucher,  représente  un 
mobile  défendant  une  des  vieilles  tou- 
relles de  l'ancien  château  Robert-le- 
Diable.  Un  mascaron  grotesque  sur  le 
côté  de  ce  monument  a  été  sculpté  par  le 
comédien  Albert  Lambert  père, qui  habite, 
l'été,  le  «  manoir  du  Nid  »  à  la  Bouille 
près  Mouiineaux. 

Sur  le  château  de  Moulineaux,  consul- 
ter l'ouvrage  publié  par  M.  Charles 
j  Bréard.qui  contient  un  plan  de  terre  du 
château  ;  les  notes  publiées  par  M.  Char- 
les de  Beaurepaire  dans  ses  Mélanges  his- 
toriques et     archéologiques.     Rouen.  Gy. 

'^97- 

La  Géographie  de  la  Seine-Ittfénenie   par 

les  abbés  Tougard  et  Bunet;  Moulineaux 
et  son  histoire,  gr.  in-oct.  1874,  par  les 
abbés  Tougard  et  Coypet  ;  une  monogra- 
phie sur  Moulineaux  par  H.  de  Saint-De- 
nis et  P.  Duchemin  ;  Moulineaux  par  le  D"" 
Laurent.  Pour  les  combats  de  1870  :  La 
Guerre  dans  l'Ouest  parle  commandant 
Rollin  —  Une  maquette  en  plâtre,  resti- 
tuant l'aspect  de  l'ancien  château  de  Ro- 
bert le  Diable,  a  été  faite  en  1901  par 
M.  J.-B.  Foucher,  sculpteur  à  Rouen. 

Georges  Dubosc. 

* 

*  * 
Dans  la  partie  de  l'Anjou  qui    touche  à 

la  Vendée,  il  existe  une  tradition  popu- 
laire qui  attribue  à  une  herbe  appelée 
«  moîène  »  la  propriété  singulière,  de 
faire  égarer  ceux  qui  ont  le  malheur  de 
marcher  sur  cette  herbe,  qui  croît  dans 
les  terres  incultes.  Il  y  a  une  vingtaine 
d'années,  je  fis  un  séjour  en  Anjou,  une 
vieille  parente  me  disait  avoir  marché  sur 
cette  herbe,  et  tourner  autour  de  sa  mai- 
son pendant  un  temps  fort  long  sans  pou- 
voir trouver  son  chemin 

On  dut  aller  requérir  le  sorcier  du 
pavs  pour  la  faire  entrer  chez  elle. 

Cette   croyance  en    la    «  molène  »  est 


DES  CHERCHEURS 

encore  très  ancrée  chez  les  personnes 
âgées  qui  croient  aux  sorciers  jeteurs  de 
sorts.  Madame  V.  Vincent. 

OÙ  fut  arrêté  Cartouche  ?  (XLVI, 
733).  —  Dans  la  47«  livraison  des  Causes 
célèbres  de  tous  les  peuples,  par  Armand 
Fouquier,  (recueil  publié  chez  Lebrun, rue 
des  SaintS'Pcres,  en  1858  et  années 
suivantes)  à  la  page  23  du  fascicule  con- 
sacré à  Cartouche,  se  trouve  inséré  m 
extenso  le  rapport  de  Jean  Courtade  de 
Bernac,  sergent  d'affaires  (sergent  four- 
rier) aux  gardes  françaises, lequel,  :!CCom- 
pagné  de  quarante  hommes  choisis  par 
lui-même,  arrêta  Cartouche  au  Cabaret 
du  Pistolet,  tenu  par  Germain  Savard  et 
sa  femme,  à  la  Courtille,  près  la  Haute 
Borne,  le  14  octobre  1721,3  9  heures  du 

matin.  V,  A.  T. 

* 

.  *  * 
Je  possède  un  petit  volume  intitulé  :  «  Les 

amours  de  Cartouche  ou  aventures  singu- 
lières et  palantes  de  cet  homme  fameux, 
d'après  un  manuscrit  trouve  dam  un  des 
cabanons  de  Bicêtre  après  la  mort  du  nommé 
Duchàtelet  son  complice  et  son  délateur.  A 
Paris  chez  les  marchands  de  nouveauté. 
An  IX  ».  11  y  est  dit  que  Cartouche, ayant 
résolu  de  se  retirer  à  l'étranger,  avait 
choisi  pour  lui  succéder  dans  le  comman- 
dement de  sa  troupe,  un  de  ses  compa- 
gnons, nommé  Saint-Etienne  :  un  autre, 
nommé  Duchàtelet.  jaloux  de  ce  choix, 
dénonça  et  fit  capturer  Cartouche  dans 
le  cabaret  du  Pistolet,  entre  Belleville  et 
Ménilmontant,  au  moment  où  il  se  repo- 
sait sur  son  lit.  O.  D. 

1/ affaire  du  collier  (T.  G.,  222). 
ï>' Escroquerie  du  cardinal  cle 
Rolian.  —  M.  de  Soudaka  publié  dans 
le  Temps,  du  i*"'  avril,  sous  ■  ce  titre  «  Un 
procès  à  réviser  »,  un  article  dan^  lequel 
il  reproche  assez  vertement  à  M.  Funci<:- 
Brentano  de  ne  rien  a\oir  apporté  de 
nouveau  dans  l'étude  de  cette  question 
historique,  ajoutant  que  M.  Campardon 
avait,  bien  avant  lui,  (en  1863)  démontré 
et  beaucoup  plus  solidement  l'innocence 
de  la  Reine.  Pour  M.  de  Soudack  «  il  se- 
«  rait  temps  d'aborder  l'étude  du  célèbre 
«  procès  sans  autre  préoccupation  que  la 
«  stricte  vérité  historique, en  se  dégageant 
surtout  de  certains  jugements  tout  faits, 
que  les  historiens  les   plus  consciencieux 


ET  CURIEUX 


10  décembre  1902 


872 


«  se  passent  distraitement  les  uns  aux 
«  autres  et  qui  iinissent  par  constituer 
«  cette  implacable  tradition  dont  trop 
souvent  les  arrêts  sont  sans  appel.  »  M. 
de  Soudakcite  sur  la  question  un  ouvrage 
de  Chaix  d'Est-Ange  que  je  n'ai  pu  trou- 
ver et  que  je  serais  bien  aise  qu'on  me 
procurât.  J'ai  donc  dû  recourir  aux  docu- 
ments et  en  m'appuyant  exclusivement 
sur  ceux  publiés  par  Campardon  lui-même 
qui  considère  la  bonne  foi  du  cardinal 
comme  indéniable.,  je  crois  pouvoir  jus- 
tifier, au  contraire,  qu'il  n'a  pas  été  dupe 
et  qu'on  peut  dire  de  M'"*  de  Lamotte  et 
de  lui  :  «  A  coquine  coquin  et  demi  ». 

Je  conseille  v'vemcnt  à  ceux  qui  liront 
ces  lignes  de  se  reporter  à  l'article  de  M. 
de  Sondak,  ils  y  trouveront  le  côté  moral 
et  extérieur  de  l'alïaire. 

11  me  semble  facile,  du  reste, en  laissant 
de  côté  les  dépositions  de  M""=  de  Larnotte, 
d'être  convaincu  de  \' escroquerie  du  cardi- 
nal par  ses  propres  dépositions. 

Au  surplus,  lisez  l'ouvrage  de  Campar- 
don, en  ne  tenant  cornpte  que  des  docu- 
ments cités  et  en  laissant  de  côté  son  opi- 
nion favorable  au  cardinal. et  vous  abouti- 
rez aux  mêmes  conclusions  que  moi. 
■  Le  cardinal  était  criblé  de  dettes  et  ab- 
solument aux  abois, ceci  n'est  contesté  par 
personne. 

M™'  de  Lamotte  lui  est  recommandée, 
il  s'intéresse  à  elle,  il  lui  corrige  les  sup- 
pliques qu'elle  adresse  à  la  Reine,  et  dans 
lesquelles  elle  ne  réussit  pas. 

Puis  tout  à  coup,  cette  protégée  qu'il  a 
pu  apprendre  à  connaître,  puisqu'il  n'est 
pas  un  sot,  de  l'avis  de  panégyristes, se  dé- 
clare la  confidente  intime  de  cette  reine. 
11  ne  trouve  rien  de  plus  naiurel  ! 

Elle  lui  déclare  que  c'est  lui  a  qui  celle- 
ci  a  montré  son  antipathie  de  longue  date, 
qu'elle  a  choisi  pour  une  mi.-=sion  plus  que 
délicate,  scabreuse  au  plushaut  degré.  II 
trouve  cela  naturel  !  On  lui  montre  des  let- 
tres et  des  écrits  en  lui  disant  qu'ils  sont  de 
la  reine.  Il  ne  contrôle  pasl'authenticité  de 
l'écriture  et  il  te/w^era  de  le  faire  jusqu'au 
dernier  mom.ent,  ne  consentant  à  la  com- 
paraison que  lorsque  l'intrigue  menée  à 
fmjil  aura  intérêt  à  dire  qu'il  a  été  trompé: 
Et  de  quelle  mission  se  charge-t-il? 
D'acheter. lui  cardinal,  pour  la  reine,  un 
collier  qu'elle  a  refusé  au  roi.  Mais  si  ce 
collier  devait  être  acheté  en  cachette, 
quest-ce  que*la  reine  pouvait  en  faire  ?  Ce 


N-  988 


L'INTERMEDIAIRE 


873 


'74 


qui  ne  l'empêche  pas  de  manifester  son 
étonnement  de  ce  que  la  reine  ne  le  porte 
pas  en  public.  On  va  d'énormitcs  en 
énormités.  Mais  alors  pourquoi  le  faire 
acheter  par  le  cardinal  ?  Si  c'était  pour 
l'avuir  à  meilleur  marché,  passe,  mais  il 
est  acheté  pour  le  compte  de  la  reine  dont 
on  montre  la  prétendue  signa' ure.  Que 
les  joaillers  et  M  de  Saint-James  ne  se 
soient  pas  étonnés-de  tout  cela  (une  des 
mauvaises  raisons  du  cardinal)  rien  d'ex- 
traordinaire ;  au  surplus  leur  étonnement 
qu'ils  ont  pu  ne  pas  exprimer  par  respect 
pour  le  haut  intermédiaire, a  pu  se  dissi- 
per devant  la  personnalité  de  celui-ci. 
Mais  telle  n'était  pas  la  situation  du  car 
dinal  vis  avis  de  l'aventurière,  et  sa  bonne 
foi  est  inadmissible. 

Cagliostro,  Rétaux  de  Villette  ont  dé- 
claré que  quant  à  eux  ils  n'auraient  jamais 
admis  que  Vapproii-vê  tt  la  signature  du 
marché  fussent  de  la  reine. 

Du  reste,  il  se  garde  bien  de  laisser  le 
marché  de  peur  qu'on  ne  l'examine  de 
trop  près,  mais  il  saura  le  sortir  un  jour 
pour  sa  défense. 

Le  cardinal,  comme  l'a  dit  Louis  XVI, 
«  connaissant  trop  bien  les  usages  de  la 
«  cour  et  n'était  pas  assez  imbécile  pour 
«  avoir  cru  M""=  de  Lamotte  admise  au- 
«  prèsde  la  reine  et  chargée  d'une  sembla- 
«  ble  commission  ». 

Ajoutons  qu'il  ne  pouvait  pas  non  plus 
être  assez  imbécile  pour  croire  la  rtine 
capable  de  se  compromettre  vis  à  vis  de 
M""  de  Lamotte  et  de  lui  même,  au  point 
de  lui  remettre  une  rose,  elle-même,  dans 
le  parc,  le  soir.  Qii'il  ait  été  par  curiosité 
au  rendez-vous,  fort  bien,  mais  qu'il  ait 
pu  croire  avoir  affaire  à  la  reine  dans  les 
conditions  où  s'est  passée  cette  grotesque 
aventure,  il  faut  que  M™^  de  Lamotte  ait 
été  encore  bien  naïve  pour  se  figurer  qu'il 
donnait  dans  son  panneau.  C'était  elle,  la 
malheureuse,  coquine  de  plus  d'entrain 
que  d'expérience,  qui  f;iisait  le  jeu  du 
cardinal,  maître  en  rouerie.  Encouragée 
par  la  naïveté  jouée  de  Rohan,  elle  abu- 
sait de  sa  prétendue  dupe  dans  des  pro- 
portions que  les  calculs  seuls  de  celle-ci 
permettaient  d'atteindre.  Que  répond  le 
cardinal  aux  charges  écrasantes  qui  pè- 
sent sur  lui  ?  Qiie  certainement  tout  cela 
est  effrayant  et  invraiseiahlahlt',  mais 
s'explique  par  son  avenglcmeut  ç.X\:x  recon- 
naissance de  M""  de  Lamotte  sur  laquelle 


il  cro3'^ait  pouvoir  compter.  Il  va  même 
jusqu'à  ajouter  que  quelle  que  soit  l'invrai- 
semblance de  l'illusion  qu'il  a  pu  se  faire, 
elle  n'égale  pas  linvraisemblance  de  sup- 
poser un  prince  de  l'Eglise  capable  des 
faits  qu'on  lui  impute  1...  Le  collier  est 
livré  et  le  prix  n'est  pas  versé,  M™*  de 
Lamotte  annonce  à  Bassenge  qu'il  est 
trompé  par  la  signature  du  marché. 

Le  cardinal  prévenu  le  rassure  sans 
aucune  émotion...  parbleu  !  il  sait  bien  à 
quoi  s'en  tenir.  11  affirme  à  Saint-J;Mnes 
qu'il  a  vu  sept  c  nt  mille  francs  entre  les 
mains  de  la  Reine  destinés  à  payer  le 
collier  ;  il  a  dit  à  Bassenge  qu'il  avait 
traité  directement  du  collier  avec  la  reine, 
il  refuse  de  contrôler  l'écriture  attribuée  à 
celle-ci  avec  des  pièces  de  comparaison 
qu'il  saura  bien  trouver  plus   tard. 

Qiiand  on  lui  reproche  ces  propos,  il 
épilogue  (lire  ses  explications  embarras 
séesj,  il  prétend  que  Bassenge  n'a  pas 
toujours  tenu  le  même  langage.  Remar- 
quons que  Bassenge  qui  a  reçu  une  délé- 
gation annuelle  de  trois  cent  mille  francs 
sur  l'abbaye  de  Saint-Waast  n':i|pas  intérêt 
aie  charger  et  qu'il  est  plus  croyable  que  le 
cardinal.  En  ce  qui  touche  les  propos  te- 
nus à  Saint-James,  sa  réponse  amphigou- 
rique se  termine  par  ce  chef-d'œuvre  : 
que  c'est  sa  conviction  qui  a  pu  le  rendre 
aussi  affirmatif.  Ainsi,  on  vo  ;s  prend  la 
main  dans  la  poche  de  votre  voisin,  la  dé 
sinvolture  avec  laquelle  vous  l'y  avez 
fourrée  prouve  votre  bonne  foi,  puisque 
c'est  dans  votre  propre  poche  que  vous 
croyiez  opérer  !..,  Le  cardinal  n'a  donc  pu, 
en  quoi  que  ce  fûtjjustifier  sa  conduite.  Il 
n'a  pas  répondu  au  reproche  que  lui  a 
fait  le  conseiller  enquêteur  d'avoir  cher- 
ché à  tromper  Bohmer  et  Bassenge  en 
employant  le  nom  de  la  reine,  et  Louis  XVI 
ne  s'est  pas  trompé,  lui,  quand  après 
l'arrêt  il  a  dit  :  «  C'est  un  enfant  de  famille 
«  aux  abois  ..  il  a  cru  qu'il  donnerait 
«  d'assez  forts  paiements  à  Bohmer  pour 
acquitter, avec  dutemps.leprixdu  collier», 

Le  plan  était  bien  simple  :  se  faire  re- 
mettre le  collier  en  faisant  semblant  d'être 
dupedeM""  de  Lunotte  qu'il  connais- 
sait et  avait  su  amorcer.  M'"''  de  Lamotte, 
de  son  côté, se  couvrait  en  faisant  écrire 
Rétaux  de  Villette,  Le  résultat  désiré 
étant  obtenu,  il  fallut  bien  que  le  cardi- 
nal dévoilât  son  jeu  M""'  de  La  Motte 
veut  dégager  sa   responsabilité,  elle    pré- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lo  décemb     190a, 


87: 


876 


vient  Bassenge  que  l'écriture  est  fausse . 
Elle  détruit  la  correspondance  du  cardi- 
nal, le  cardinal  détruit  la  prétendue  cor- 
respondance de  la  reine.  Qiiant  à  la  remise 
du  collier  par  le  cardinal  pour  la  reine, 
elle  n'est  pas  prouvée.  Le  siji^nalement 
donné  ne  répond  pas  à  celui  de  Rétaux 
de  Villette.  Le  cardinal  et  les  époux  de 
Lamotte  devenus  de  connivence  î-e  sont- 
ils  entendus,  trompés,  etc?  peu  importe  ! 
Mais  !e  cardinal  n'a  pas  établi  la  remise 
du  collier  devant  lui  à  un  individu  qu'il 
aurait  pris  pour  un  envoyé  de  la  reine. 

Quant  àM'"^  de  Lamotte  elle  a  eu  devant 
le  juge,  um  attitude  très  crâne  que  pou- 
vait seule  expliquer  sa  conviction  de  la 
complicité  du  cardinal  ;  elle  a  refusé  de 
passer  à  l'étranger  d'abord  et  malgré  les 
observations  de  Rétaux  de  Villette,  vendu 
aux  amis  du  cardinal,  qui  lui  laissait  en- 
trevoir un  adoucissementà  sonchâtiment, 
elle  a  déclaré  attendre  de  uiiio-froid  son 
jugement,  ne  doutant  pas  que  son  sort  ne 
fût  lié  à  celui  du  prélat  dont  elle  n'avait 
été  que  l'agent.  Cette  misérable  était  plus 
honnête  que  ses  juges.  Elle  tut  condam- 
née et  Rohan  acquitté.  Rétaux  de  Villette, 
dont  les  dépositions  d'abord  négatives 
ont  abouti  à  des  aveux,  a  été  évidemment 
payé  pour  parler  ;  il  s'agissait  de  charger 
M*""  de  Lamotte  à  la  décharge  du  cardinal. 

On  sent  la  préparation  du  système  dans 
son  avant-dernière  déposition,  c'est  tout 
à  fait  le  style  et  les  moyens  de  Rohan  et 
de  Target,  son  conseil.  Il  développe  cette 
thèse  :  que  mettre  le  nom  d'une  personne 
au  bas  d'un  écrit,  si  on  ne  cherche  pas  à 
imiter  sa  signature,  ne  constitue  pas  un 
faux.  On  sait  quelles  peines  étaient  réser- 
vées aux  faussaires.  De  cette  façon,  on 
faisait  retomber  le  crime  sur  M'"^  de  La- 
motte, et  Rétaux  de  Villette  était  simple- 
ment banni.  Quelle  peine  pour  ce  cheva- 
lier d'industrie  !  On  lui  confisquait  ses 
biens  !  II  n'en  avait  pas.  Ainsi  on  achetait 
son  concours.  Mais,  dira-t-on.on  pouvait 
lui  faire  dire  alors  qu'il  avait  joué  le  rôle 
d'envoyé  de  la  reine  venant  prendre  livrai- 
son du  collier  ..  Que  non  pas  !...  11  de- 
venait complice  de  l'escroquerie  et  on  était 
obligé  de  le  condamner.  11  n'a  eu  garde 
de  commettre  ce  mensonge  qui  l'aurait 
perdu. 

Examinez  aussi  l'incident  Bette  d'Etien- 
ville  ;  là  encore  on   pouvait  voir  le  cardi- 


nal impliqué  dans  un  tripotage,  le  silence 
finit  par  s'obtenir. 

Et  les  seize  cent  mille  francs  du  collier, 
a-t-on  pu  les  reconstituer?  Qu'est  devenu 
ce  qu'on  n'a  pas  prouvé  avoir  été  ou  né- 
gocié ou  conservé  par  les  de  Lamotte? 

W -Ay-AVii  ^'S^s  Irois  cenis  pagci's.  iiia  dis- 
position, je  n'ai  pu  discuter  pièce  par  pièce, 
et  point  par  point,  les  questions  que  sou- 
lève ce  célèbre  procès.  Je  n'ai  pu  que  syn- 
thétiser ce  qui  ressort  de  la  lecture  des 
documents. 

Il  suffira  à  toute  personne  non  préve- 
nue de  lire  le  livre  de  Campardon  Marie- 
Antoinette  et  le  Procès  du  collier,  pour 
arrivera  des  conclusions  absolument  con- 
traires à  celle  de  l'auteur  en  ce  qui  tou- 
che le  cardinal. 

Si  nous  renvoyons  à  Campardon,  c'est 
parce  que  son  livre  est  composé  pour  les 
deux  tiers  des  pièces  mêmes  du  procès.  Mais 
en  raison  de  l'opinion  connue  de  cet  au- 
teur, il  ne  faudra  pas  s'en  rapporter  aux 
notes  qu'il  fournit  à  l'appui  de  cette  opi- 
nion favorable  au  cardinal,  il  faudra  vé- 
rifier si  les  dépositions  ou  confrontations 
invoquées  ont  toujours  bien  la  portée  qui 
leur  est  attribuée.  Paul  Argelès. 

M"^  de  i'Isle  de  Fief  (XLVI,  345, 
537,7^2)  —  Les  recherches  persistent  sur 
la  trace  de  la  duchesse  de  Berry  et  de  M"° 
de  risle  de  Fief. 

Extrait  d'une  obligeante  lettre  du  maî- 
tre statuaire  Le  Duc  qui  habite  le  château 
d'Asnières,  entre  Saint-Laurent-s  Mer  et 
Formigny  : 

La  duchesse  de  Berry  s'est  réfugiée  à  Asniè- 
les,  où  il  y  a  une  cachette,  que  je  connais. 
Elle  y  fut  amenée  par  un  jeune  homme  long- 
temps au  service  de  M.  Couillard,  comme  jar- 
dinier. Si  vous  pouvez  le  retrouver,  il  vous 
donnera  des  renseignements  précis  :  entre  au- 
tres, comment  ils  évitèrent  La  Cambe,  où  la 
garde  nationale  faisait  l'exercice.  On  dit  qu'a- 
près Asnières,  la  duchesse  alla  au  château  de 
Vierville,  où  déjà  s'était  caché  l'abbé  Edge- 
worth,    le    suprême  confesseur  de  Louis  XVL 

Mais  comment  découvrir  ce  vieux 
jeune  homme? Est- il  encore  de  ce  monde? 
Cherchons  ! 

Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 

Refus  de  charger  tXLVI.  509,657). 
—  Les  citations  du  lieutenant-colonel 
Rousset  et  du  général  du  Barrail  fournies 
par  M.  Fournier,  constatent   le  fait,  mais 


N°  988. 


L'INTERMEDIAIRE 


877 


878 


n'élucident  pas  la  question. Nous  ne  som- 
mes évidemment  pas  ici  en  présence  d'un 
refus  pur  et  simple  de  se  battre.  Le  colo- 
nel du  6°  cuirassiers  a  bien  invoqué  quel- 
que raison  :  évidemment,  il  ne  peut  être 
soupçonné  de  lâcheté.  Quels  sont  donc  les 
motifs  derrière  lesquels  le  colonel  Martin 
a  abrité  son  refus  ?  Rentré  dans  la  vie 
privée,  le  colonel  Martin  est  devenu  con- 
seiller municipal  de  Paris  (XIV'^  ?  11  est 
plus  que  probable  que,  dans  les  polémi- 
ques électorales,  on  lui  a  reprochésa  con- 
duite à  Beaumont.  Comment  s'est-il  dis- 
culpé? —  Voilà  le  Doint  intéressant. 

H.  C. 

—  Le  colonel  Martin,  du  6^  cuirassiers. 
qui  a  refusé  de  charger  à  la  bataille  de 
Beaumont,  est  il  le  même  que  celui  qui 
écrivait  dans  le  journal  le  Siècle,  il  va  une 
vingtaine  d'années,  des  articles  contre 
l'armée  et  les  généraux  du  second  Empi- 
re ? 

P.  Ipsonn. 

L'Ecole  Normale  (XLVI,  623).  — 
Presque  tous  les  élèves  qui  appartiennent 
à  la  promotion  de  1846  furent  des  hom- 
mes éminents  ;  l'un  d'eux  parvint  à  la 
notoriété. 

Citons  par  ordre  alphabétique  : 
Challemel-Lacour,  écrivain,  homme 
politique  et  ambassadeur  ;  Chassang,  l'au^ 
teur  de  grammaires  et  de  dictionnaires 
grecs,  qui  écrivit  une  histoire  du  roman 
dans  l'antiquité  grecque  ;  Marcou  dont  la 
thèse  sur  Pellisson  ne  fait  pas  oublier 
qu'il  signa  un  des  meilleurs  recueils  de 
Morceaux  choisis  ;  Mastier,  qui  étudia 
Turgot  en  un  livre  que  celui  de  Foncin 
n'a  pas  infirmé  ;  Poyard,  le  traducteur 
d'Aristophane  ;  Réaume  à  qui  l'on  doit  de 
magistrales  études  sur  Agrippa  d'Aubi- 
gné  et  enfui  Eugène  Véron.qui  fut  direc- 
teur de  Y  Art.  M.  D. 


La  promotion  de  1846  à  l'Ecole  nor- 
male supérieure  comprenait  les  élèves 
suivants  : 

Dans  la  section  des  lettres  : 

MM.  Audouy,  E.  Boudhors,  J.  Boutan, 
].  Cahen,  Ed.  Cartault,  Challemel-La- 
cour, Chassang,  Chevillard,  Dansm. 
Dédual.  D'Hugues,  Celle,  Alexandre 
Harant,  J.  Lechat.  Lorrain,  G.  Marchand, 
F.    Marcou,    Mastier,    Poyard,    Réaume, 


Romilly,  Thouvenin,  Eug.  Véron,Vierne. 

Dans  la  section  des  sciences  : 

MM.  Deslais,  Donoux,  Fargues  de 
Taschereau,  Fuihrer,  Carlin  -  Soulan- 
dre,  Garnault,  j.  Lefebvre,  Marguet, 
Maridort.  Pécout,  Planes,  Ricart,  Rou- 
lier,  P.  Sirguey,  Touraille,  C.  Violette. 
(i6). 

Parmi  ces  élèves,  je  citerai  Challemel- 
Lacour  qui  fut  président  du  Sénat  et 
membre  de  l'Académie  française  ;  l'ins- 
pecteur général  de  l'Enseignement  secon- 
daire Alexis  (  hassang  ;  l'éminent  latiniste 
Harant  ;  le  philosophe  Mastier,  père  du 
préfet  actuel  des  Bouches-du -Rhône  et 
l'écrivain  d'art  Eugène  Véron. 

C.  H.  G. 

La  duchessa  de  Bourgogne  (XLVI 
133).  — J'ai  fait  allusion  au  passage  sui- 
vant du  l^ice  £rrant,  par  Jean  Lorrain, 
page  139   : 

Parfois,  au  milieu  du  souper,  le  prince 
se  levait,  s'engouffrait  derrière  les  rideaux 
d'une  fenêtre,  son  valet  de  chambre  lui 
passait  une  aiguière  d'argent  et  dans  le 
silence  inquiet  de  l'assitance  on  entendait 
le  bruit  d'une  petite  source.  Debout  , der- 
rière les  rideaux,  le  prince  se  soulageait 
comme  feu  la  duchesse  de  Bourgogne  en 
pleine  cour  de  Versailles... 

Il  est  probable  que  M.  Jean  Lorrain  a 
emprunté  de  Saint-Simon  un  renseigne- 
ment... un  peu  spécial.  Mais  que  de  pa- 
reils faits  puissent  être  imputés  à  la  du- 
chesse de  Bourgogne,  dans  des  romans 
contemporains,  nous  avons  à  le  regretter 
autant  que  la  duchesse  elle-même 

J    Ernest-Charles. 

Sclaelle  précise  des  cartes  de 
Ciissi-ii  (XLVI,  676).  —  En  feuilletant 
un  Cours  de  topographie  de  l'Ecole  spéciale 
militaire  1879-80, rédigé  par  le  comman- 
dant Roudaire  (celui-là  même  qui  propo- 
sait de  créer  une  mer  artificielle  de  Tuni- 
sie^ je  lis  que  la  carte  de  Cassini  a  été 
dressée  à  l'échelle  exacte  de  ag—Q  soit 
une  ligne  par  cent  toises.  En  reportant 
sur  la  carte  une  règle  graduée  composée 
d'un  pied  divisé  en  pouces  et  subdivisé  en 
lignes,  on  obtenait  sur  le  champ  l'inter- 
valle réel  de  deux  points,  exprimé  en 
centaines  de  toises. 

De  même  dans  la  carte  du  service  vici- 
nal, il  suffit  de  mesurer  sur   le  papier,  au 


DES  CHERCHEUR    SET  CURIEUX 


879. 


880 


10  décembre  190; 


moyen  du  double  décimètre,  une  distance 
quelconque  en  millimcire:  pour  obtenir 
sans  calcul  la  distance  sur  le  terrain  en 
hectoiiièires. 

C«  A.  DE  Saportas. 

La  mesure,  ou  pour  mieux  dire  l'é- 
chelle trouvée  par  le  docteur  Vigen,  doit 
être  bien  proche  de  la  vérité.  Un  officier 
du  génie,  chargé  d'une  des  caites  de 
France,  m'a  dit  que  l'échelle  anormale  du 
1/80.000",  adoptée  pour  notre  première 
carte,  dite  d'état-major,  et  dont  le  vrai 
nom  est  :  carte  du  Dépôt-de-la-Guerre. 
vient  de  ce  qu'on  voulut  se  rapprocher  le 
plus  possible  de  celle  de  la  carte  de  Cas- 
sini. 

J'étends  la  question  et  je  pose  la  sui- 
vante demande  :  Quelle  est  l'échelle  de 
l'intéressante  carte  de  la  Guyenne,  dite  de 
Belleyme  ? 

Je  connais  de  cette  dernière  deux  états, 
avec  des  différences  notables  dans  le 
figuré  du  terrain  et  l'orthographe  des 
noms.  Le  premier  état,  ou  supposé  tel, 
donne  des  limites  de  châtellenies. 

Cassini  ne  s'est-il  pas  beaucoup  servi 
du  Belleyme  pour  sa  carte  ? 

La  CoussiÈRE. 

* 

*  * 
L'échelle  était  de    1/86.400. 

86.400  représente  le  nombre  de  secondes 

du  jour  de  24  heures. 

D''  Charbonier, 

Le  poisiçoîî  de  i'orfèvre  Leîien- 
drick  (XLVl,  672,  827). —  Ce  poinçon  du 
maitre  orfèvre  Louis  Thomas  Lehendrick, 
vers  i  764,  est  ainsi  reproduit  dans  le 
Dictionnaire  des  poinçons,  symboles, 
signes  figuratifs,  marques  et  monogrammes 
des  orfèvies.  par  Ris-Paquot  :  une  colonne 
entre  deux  LL,  au-Jessous  d'une  fleur 
de  lys  accompagnée  de  deux  anne- 
lets;  le  tout  surmonté  d'une  couronne. 
11  est  encore  un  autre  poinçon  :  une  co- 
lonne et  les  deux  LL  de  chaque  côté.  Ce 
dernier  poinçon  antérieure,  sans  doute,  à 
celui  que  Lehendrick  adopta  comme  or 
fèvre  joaillier  du  Rov. 

Ch.  Rev. 

Portraits    amiénois   non    signés 

(XLVI,  677).  —  On  connaît  un  portrait  de 
l'évêque  d'Amiens, Gallien  comte  de  Cha- 
bour,  aumônier  de  la  duchesse  de  Berry. 


Il  a  été  dessiné  et  lithographie  par  Fusil- 
lier  ;  la  lithographie  est  in-folio  et  signée. 
Qiiel  est  cet  artiste  ? 

Le  dessin  signalé  par  M.  V.  A.  ne 
serait-il  pas  de  Fusillier  ?  Peut-être  aussi 
est-il  de  quelque  professeur  de  l'école 
gratuite  de  dessin  qu'on   avait  fondée  à 


Amiens  en  1820  ? 


X. 


isographie  de  l'Académie  Fran- 
çais'-. (Bibliographie.  —  Couverture  du 
n*^  985  de  V Intermédiaire).  —  Je  signale- 
rai à  M,  Tii.  Lhuillier  une  grande  feuille 
volante,  lithograpiiiée  (de  0.59  hauteur 
sur  0,45,  VàY^tur):  Supplément  au  Jour- 
nal le  Voleur,  n"  3,  1831.  Lithogr.  de 
Frey,  rue  du  Croissant,  n°  20.  contenant, 
(depuis  l'origine  même  de  l'Académie 
jusqu'à  nos  jours)  un  fort  grand  nombre 
de  fac-similés  d'autographes  de  signatu- 
res (reproduites  avec  beaucoup  de  soin) 
de  Protecteurs  de  V Académie  et  d'Acadé- 
miciens. 

A  la  première  ligne  des  autographes  de 
ces  derniers,  je  remarque  le  fac-similé  de 
la  signature  de  Habert  de  Alontmor,  que 
recherche  M.  Th.  Lhuillier. 

Ulric  R.-D. 

Ruines  des  Tuileries  (XLVl,  626, 
774;.J'ai  divers  objets  venant  des  Tuileries, 
objets  métalliques  qui  ont  été  vendus  avec 
les  vieux  plombs  lors  de  l'incendie  ; 
notamment  une  belle  guirlande  en  bronze, 
malheureusement  cassée, qui  devait  appar- 
tenir à  un  balcon.  A.  Hamon. 

♦ 

*  ♦ 

De  très  nombreux  objets  et  matériaux 
provenant  du  palais  des  Tuileries  ont 
été  transportés  en  Corse,  et  utilisés  par 
M.  Pozzo  di  Borgo  pour  la  construction 
du  beau  palais  qu'il  possède  dans  les 
environs  d'Ajaccio.  Cet  édifice  a  été  en 
partie  détruit  par  un  incendie, il  y  a  peu 
d'années.  Lorsque  j'ai  pu  le  visiter,  il  y  a 
une  dizaine  d'années,  on  y  voyait  égale- 
ment une  grille  provenant  du  château 
de  Saint-Cloud  et  une  fontaine  en  marbre 
qui,  avant  1870,  se  trouvait  dans  l'une 
des  cours  de  l'Hôtel  de  Ville,  à  Paris. 

E.  M. 

*  » 

Il  y  a  q'  elques  années,  l'horloge  des 
Tuileries  était  appliquée  sur  un  hangar 
du  chantier  de  démolitions  de  M.  Picard. 


M'.  988. 


L'INTERMÉDIAIRE 


881 


882 


situé  place  de  la  Nation   (côté  gauche   en 

venant  du  faubourg  Saint  Antoine). 

Le  dit  cliantier  et  ses  constructions  ont 

été  démolis  il  y  a  peu  de  temps.    J'ignore 

ce  qu'est  devenue  l'horloge   des  Tuileries. 

Le  Ripelet. 
* 

*  » 

Les   grilles  du    château    des    Tuileries 

furent  vendues  après  1870,  et  achetées,  je 
crois, 8, 000, fr. par  le  prince  Slirbey.qui  les 
fit  placer  à  son  château  de  Bécon,à  Cour- 
bevoie.où  elles  sont  encore. 

Madame  V.  Vincent. 

*  * 

«  )'ai  souvenir  d'avoir  vu,    au   ^cours 

d'un  de  mes  voyages  en  Suisse,  des  mor- 
ceaux placés  dans  un  jardin...  mais 
je  ne  puis  retrouver  cette  note...  » 
Les  colonnes, provenant  de  la  démolition 
des  Tuileries,  vues  par  notre  confrère,  se 
trouvent  dans  un  jardin,  en  bordure  de  la 
route,  près  de  Montreux  (route  Clarence- 

Montreux-Territet.)  H.  Lyonnet. 

* 

*  * 

11  y  a  à  Maison-LafFitte,  dans  une  pro- 
priété située  dans  le  parc  (j'ignore  le 
nom  du  propriétaire,  mais  il  serait  facile 
de  se  renseigner  sur  place)  une  qiiantilé 
considérable  de  colonnes,  de  chapiteaux, 
de  soubassements,  etc.,  provenant  des 
Tuileries  et  disposés  à  même  le  sol. 

G.  DE  ]. 


je  crois  avoir  vu  une  grille  des  Tuile- 
ries employée  dans  une  usine  de  tissage 
de  soie  à  Arre  (GardJ.  O.  S. 

Péquia  (XLV).  —  Dans  une  lettre 
adressée  par  le  général  Belliard  à  Bris- 
son,  sous-préfet  du  Caire,  datée  de  Gir- 
geh,  2  pluviôse  an  VII.  il  est  question  du 
«soulèvement  de  5  à  6000  péquinsà  pied 
qui  ont  été  dispersés  par  la  cavalerie  ; 
malgré  la  perte  de  1000  à  1200  hom- 
mes, ils  sont  revenus  à  la  charge,  et  l'on 
a  dû  piller  leurs  villages.  »  (Vente  d'auto- 
graphes faite  le  18  avril  1891  par  Eugène 
Charavay  ;  n"  193  du  Catalogue).      X. 


Quels  sont    les   moments    de  la 
journée  les  plus  favorables  pour  la 

IbCture  ?  (XLVl,  16,    166,   779).    —Du 
yélo  (i"  décembre  1902). 

Je  tiens  à  indiquer  à   V Intermédiaire  une 


circonstance  de  la  vie  où  la  lecture  est  trè« 
agréable,  sinon  à  laportéedetoutle  monde'. 
c'est  à  bicyclette.  Pour  peu  que  vous  sa- 
chiez vous  tenir  en  parfait  équilibre  sur 
une  légère  bécane,  la  lecture  du  jour- 
nal, dans  les  avenues  du  bois  de  Boulogne, 
le  matin  à  la  fraîche,  par  un  beau  soleil 
d'été,  paraît  être  tout  indiquée. 

il  y  a  beaux  jours  que  le  Vélo  signalait 
dans  ses  colonnes  le  cycliste  qui,  le  premier, 
parut  dans  la  vie,  pédalant  en  douceur,  et 
de  ses  deux  mains  tenant  grand  ouvert  le 
Vélo,  tout  petit  encore  et  d'un  format  qui 
nous  ferait  sourire  aujourd'hui. 

Si  la  lecture  à  bicyclette  n'est  pas, encore 
une  fois,  à  la  portée  de  tout  le  monde,  je 
la  signale  à  notre  confrère  de  Vlnlennè- 
diaue  comme  détenant  le  record  de  l'orio-i- 
nahte. 

C'est,  en  etîet,  une  idée  peu  banale  que 
celle  qui  consiste  à  parcourir  un  livre  en 
bicyclette.  On  la  recommande  aux  lec- 
teurs pressés  d'arriver  au  dénouement. 

Do  suite  ou  tout  de  suite  (XLVI, 
233  381,  502,602).  —  Bien  que  l'em- 
ploi de  l'expression  de  suite  dans  le  sens 
d' iinmediiiieinent  ait  été  unanimement  con- 
damnée par  les  autorités,  je  puis  citer 
quelques  exemples  de  cette  très  grave 
faute,  empruntés  à  des  auteurs  chez  qui  je 
ne  m'attendais  guère  à  la  rencontrer  : 

1°  BALLANCHE  L' Hov.ijiw  saiis  uotu,  im- 
primé à  la  suite  d'Aniigone^  Delloye, 
18,41,  in-i2,  p.  217,  ligne  14.  (L'auteur, 
errant  dans  un  village  désolé,  fait  la  ren- 
contre d'un  jeune  homme.) 

«  Au  profond  salut  qu'il  me  fit,  je 
conçus  DE  SUITE  la  meilleure  opinion  du 
caractère  et  des  mœurs  des  bonnes  gens 
qui  habitaient  ce  village  ». 

2"  THiERS.  Révolution  française  :  3'"' 
éd.,  Lecointe  et  Pougin,  1832. 

Tome  I",  chap.  VI,  p.  299,  1.  (i  i  à  pro- 
pos d'une  loi  à  faire)  : 

«  Les  autres  exigent  qu'il  soit  déclaré 
DE  SUITE  qu'on  n'en  fera  pas.>> 

3°  MIGNET.  Révolution  française,  1833, 
t    11,  p.  282  : 

<N    Le     gouvernement      s'installa     de 

SUITE  ». 

4°  et  50  Ernest  Renan.  Vie  de  Jésus, 
1863,  in-8^,p.  190  : 

«  La  maison  où  descend  un  étranger 
devient  DE  suite  un  lieu  public  ». 

P.   373,  1.  5  du  bas  : 

«  Le  trésorier  avide  (Judas)  calcula  de 
SUITE. . .  » 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


10  dJcembre  1902. 


883 


884 


Je  crois  inutile  de  rappeler  que  ces  qua- 
tre écrivains  ont  été  membres  de  l'Acadé- 
mie française.  Roger  Alexandre. 

Termes  emplo3rôs  dans  un  inven- 
taire de  1793  (XLVI,  676)  —  Nous 
n'avons  pas  trouvé  les  mots  exactement 
écrits  tels  qu'ils  sont  portés  dans  la  ques- 
tion ;  mais  nous  pensons  néanmoins  que 
les  définitions  pourraient  être  les  suivan- 
tes : 

(en  lin)  Brayasse  :  mot  altéré  de  braies, 
larges  braies  ou   vieux  pantalons  en  lin. 

(cloche  de)  Métaile  :  cloche  d'airain  ou 
de  fer. 

Die  :  altéré  de  dig.qui  à  son  tour  pour- 
rait bien  signifier  jambier,  lequel  est  un 
morceau  de  bois  servant  à  suspendre  le 
porc  pour  le  disséquer. 

Poleau  :  poire  à  poudre. 

Plat  à  serte  :  plat  à  frire. 

Poulousier  :  grosse  ficelle  à  faire  des 
filets  ;  cordelle  ;  mue  peut-être. 

Tierson  :  tiers  de  mesure  ;  petit  ton- 
neau contenant  le  tiers  d"un  tonneau  ou 
peut-être  caisse  de  sapin  pour  mettre  le 
savon. 

Vanailles  :  gros  crible,  tarare. 

Voir  avec  avantage  Le  Dictionnaire  pro- 
vençal, par  Mistral, et  autres  dictionnaires 
des  provinces  méridionales  :  tels  que  Bou- 
coiran,  etc.  Elie  Gil. 

Brayasse  (lin  en),  signifie  du  lin  broyé, 
écrasé  (de  Brayer, Broyer) 

Cloche  de  métaile  pour  cloche  de  métal. 

Plat  à  sei  te,  "ÇiXzi  tniourè  d'un  feston, 
d'une  guirlande  (5tV'/MM2,  guirlande,  cou- 
ronne de  fleurs,  feston). 

T'/érso/î, mesure  pouf  liquide,  contenant 
le  tiers  d'une  mesure  entière. 

Vanailles,  céréales  vannées  (résidus 
de).  O.  D. 

♦  * 
Le  lin  en  brayasse  est  le  lin  non  encore 

filé,  mais  qui  n'est  plus  en  gerbes  et  a 
été  battu  ;  la  brayoire  était  la  batte  qui 
servait  à  cette  opération  ;  aujourd'hui  elle 
se  fait  à  la  mécanique  ;  ces  mots  vien- 
nent du  verbe  breier. On  trouve  en  ce  sens 
dans  la  basse  latinité  le  mot  braya. 

Métaile  est  l'ancienne  forme  de  métal. 
On  trouve  encore  dans  Bossuet  (Polit  X, 
VI,  7)  «  Dieux  de  bois  et  de  métail  » 
Série  est  un  vieux  mot  qui  signifiait 
strvice  et   nous   a   été  conservé  dans  le 


mot  ^t-55^//t', action  de  desservir. 6Vj^/a/  à 
serte  était  donc  un  plat  à  service. 

Tierson  ou  Tierçon  signifiait  en  vieux 
français  une  mesure  de  blé,  en  bas  latin 
tertiolnni. 

On  trouve  cependant  dans  la  coutume 
d'A  uvergne  (i  5  loj  ce  mot  avec  le  sens  de 
bête  de  la  3*  portée  «...  est  qu'un  Tierçon 
s<  doublonné  ou  tierçonné  de  jument  pour 
«  deux  testes  :  un  tierçon  ou  tierçonné  de 
«  vache  pour  une  teste   » 

Vanailles  vient-il  de  vanelliis  indiqué 
par  Du  Cange  comme  mensiiramm  spe- 
cies,  ou  faut-il  y  voir  une  forme  dialec- 
tale de  vanée  qui  signifiait  autrefois  botte 
de  paille  ?  Vancl  signifiait  aussi  en 
ancien  français  une  tuile  triangulaire 
destinée  à  rejeter  l'eau  des  murs  sur  les 
toits.  Le  contexte  de  l'inventaire  où  ces 
mots  sont  employés  pourrait  seul  nous 
édifier. 

Qiiant  à  Poleau  et  Poulousier, \\  faut  les 
rapprocher  de  Pol  et  Ponl  qui  signifiaient 
coq  avec,  comme  diminutifs,  pouiUon, 
poillot  poillo:(  et  notamment  poullonciel 
appliqués  aux  petits  de  tous  les  volatiles. 

Je  donne  ces  indications  sous  les  plus 
expresses  réserves,  car  les  mots  peuvent 
être  mal  écn'ts, avoir  un  sens  spécial  dans 
le  pays  et  je,  le  répète,  il  faudrait  voir  le 
contexte.  Paul  Argelès. 


* 
*  ♦ 


Le  terme  de  «  lin  en  brayasse  (prononcer 
«bréiasse»)  signifiedulin  qu'on  est  entrain 
de  brayer,ou  qui  vient  d'être  brayé.  Ce 
mot  d'ancien  français  qui  se  prononce 
«  bréier  »  et  s'écrit  aussi  bréyer,  n'est 
autre  que  le  français  actuel  broyer,  qui 
dans  les  campagnes  du  centre  de  la 
France  se  prononce  encore  bréyer.  Brayer 
du  lin  ou  du  chanvre,  c'est  le  travailler 
dans  un  instrument  qui  brise  les  chaumes 
en  petits  fragments  avant  le  cardage  qui 
a  pour  but  de  séparer  la  filasse  des  chène- 
vottes, 

Métaile.  Métail  est  un  mot  du  vieux 
français  qui  veut  dire  métal,  il  s'agit 
donc  d'une  cloche  de  métal.  Le  mot 
métail  était  plus  spécialement  employé 
pour  alliage,  bronze. 

Il  y  a  fort  peu  de  temps  un  paysan 
offrait  de  me  vendre  des  chenets  antiques 
enfer,  avec  des  ornements  et  des  boules 
de  métail. 

Quant  aux  autres  mots  cités,  il  serait 
bon, pour  les  comprendre  plus  facilement. 


N»  988. 


L'INTERMEDIAIRE 


885 


886 


^e  voir,  je  ne  dirai  pas  l'inventaire  com 
plet,  mais  les  phrases  où  sont  employés 
les  termes,  ou  même  l'indication  du  lieu 
où  ils  sont  décrits.  Si  par  exemple  le 
iierson  se  trouve  dans  une  écurie,  on 
pourra  dire  qu'il  s'agit  d'un  tierçon,  en 
vieux  français  la  bête  de  la  3'  portée  de 
la  mère. 

Si  la  vanaille  est  décrite  dans  une 
grange,  ce  terme  ne  peut-il  désigner  les 
résidus  du  vannage,  menus  grains  ou 
menues  pailles,  la  terminaison  .lille 
étant    péjorative,    valet-aille,  gren-aille. 

Si  au  contraire  cet  objet  se  trouve  dans 
un  salon,  j'avoue  qu'il  est  difficile  de  le 
reconnaître.  xMartei.lière. 

Haricots  et  fayots  (XLV  ;  XLVI, 
697).  —  M.  Daron,  parlant  des  synony- 
mes du  mot  haricot,  cite  celui  de  Mon- 
jette  (c'est  Mougette  que  les  Vendéens 
disent),  et  ajoute  :  «  Ce  dernier  nom  est 
usité  dans  la  Saintonge,  dans  le  Bigorre 
et  le  Béarn,  dans  le  haut  Languedoc,  et, 
peut-être,  dans  d'autres  endroits.  »  Ce 
n'est  pas  «  peut-être  >>  qu'il  eut  fallut 
dire,  mais  «  sûrement  »  ! 

Kn  effet  —  et  je  l'ai  signalé  récemment 
à  \' Intermédiaire  Nantais  — ,  la  Vendée 
est  le  pays  par  excellence  de  la  «  Mou- 
gette »,  si  bien  que  le  diner  annuel  de 
V Union  fraternelle  des  Vendée}is  de  Paris 
porte  le  nom  de  Diner  de  la   Mougette. 

Le  célèbre  artiste  M.  Boutet,  originaire 
de  Saint-Hermine  i^ Vendée),  a  d'ailleurs 
composé,  pour  le  repas  où  ce  légume  a 
tous  les  honneurs  —  avec  nos  fameux 
choux-veris  —  un  menu  très  original, 
dont  la  principale  figure  est  une  Ven- 
déenne en  costume  ! 

Qiiant  à  l'étymologie  du  mot  «  mou- 
jette  »,  celle  donnée  par  M.  Daron  est 
admissible  si  l'on  doit  écrire  <;<  mon- 
gette  ».  Mais  quia  raison?  Sont-ce  les 
Saintongeois  avec  c'Mongetie,  maujes  et 
monjes  ;  ou  les  Vendéens  avec  «  Mou- 
gettes  »  ?  Bien  fin  qui  le  prouvera  ! 

Marcel  Baudouin. 

Origine  du  Macaron  (XLVI,  255, 
445).  —  L'usage  s'était  établi  de  fabri- 
quer des  macarons,  au  xviii»  siècle,  dans 
certains  couvents  de  femmes.  Les  Visi- 
ta ndi  nés  de  Melun  en  fabriquaient  et  y 
joignaient  d'autres  friandises,  appréciées, 
paraît-il,  dans  la  contrée.  On  voit,  dans 


des  comptes  municipaux,  qu'en  1748,  la 
cour  étant  à  Fontainebleau,  le  dauphin  et 
la  dauphine  vinrent  visiter  le  monastère 
de  la  Visitation  Sainte  Marie,  à  Melun  ; 
qu'à  la  porte  de  Bière  le  cortège  fut 
harangué  par  le  maire,  qui  présenta  aux 
visiteurs  le  vin  d'honneur  avec  une  cor- 
beille de  biscuits,  de  macarons, sucre  tord 
et  autres  friandises.  L.  de  C. 

Le  couvre  feu  (XLVI,  118,251,331, 
446,  429,  555,61 1,718,828). —  Cette  cou- 
tume persiste  encore  dans  la  ville  de 
Rethel  (Ardennes).  Chaque  soir,  à  dix 
heures,  une  cloche  de  l'église  paroissiale 
Saint-Nicolas  sonne  le  couvre-feu.  A  Mé- 
zières  (Ardennes),  un  veilleur  se  tient 
toute  la  nuit  dans  le  clocher  de  la  cathé- 
drale, et  «  pique  »  chaque  heure  cinq  mi- 
nutes après  que  l'horloge  a  sonné. 

Hachel. 

Le  «  De  profimdis  »  aux  repas  dos 
funérailles  (XLVI,  627).  —  A  Lille  et 
dans  toute  la  Flandre,  il  est  d'usage  de 
dire  le  De  profimdis  à  la  fin  du  repas  qui 
suit  les  funérailles,  et  même  après  les 
réunions  de  familles  occasionnées  par  les 
obits  célébrés  après  les  funérailles  et  les 
obits  anniversaires. 

Le  De  profanais  n'est  pas  chanté,  mais 
récité  debout,  par  un  ecclésiastique,  s'il 
s'en  trouve  à  la  table,  ou  par  un  parent 
du  défunt.  Quarré-Reybourdon. 

Laîiouille  blaoche  (XLVI, 677, 851). 
—  je  crois  que  le  mot  est  de  M.  Beugès 
fabricant  de  papier  à  Lancez,  qui  a  capté 
dès  lors  dans  le  massif  de  Belledonne  en 
Dauphine,  pour  le  service  de  son  usine 
et  l'éclairage  de  la  vallée  du  Gra  sivaudan. 
J'ai  signalé  cette  expression  dès  1896 
comme  utilisée  par  les  industriels  dau- 
phinois. ArDOUIN  DUMAZET. 

La  première  personne  par  qui  j'ai  entendu 
employer  cette  expression  est  M.  Aris- 
tide Berges  fabricant  de  papiers  à  Lancey 
(Isère).  Il  s'occupait  alors  d'amener  à  son 
usine,  comme  force  motrice,  l'eau  prove- 
nant de  la  fonte  des  glaciers  du  massif 
de  Belledonne.  Cela  remonte  à  une  tren- 
taine d'années. 

Albert  de  Rochas. 
XLVI,  631,  ligne  5,  au  lieu  de  l'on   peut, 
lire  l'eau  peut. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


887 


Un  bateau  contra  le  mal  de  mer 

(XLIV).  —  Voir  Vllliistration  du  2  jan- 
vier 1875  :  Le  nouveau  bateau  Besseiner 
supprimant  lesejfets  du  roulis.  Texte  des 
gravures  (coupe  du  navire  par  le  travers 
du  grand  salon).       Alphonse  Renaud. 


10  décembre  190a. 

-888  

lequel   Farraud     Guillard» 
octobre    1587 


Marché    par 
cordonnier,    s'engage    le     5 
(Rousseau  21),    envers  François  de    la  Va- 


Détail    des     anciens     prix    des 
denrées  et    marcliandise.s  (T.     G  , 

270  ;  XLl  ;  XLII;  XLIV;  XLVI,  443,  780). 
Les  orixde  1585  que  j'a\  signales  en  1901 
(XLIV,  773)   ont  été  relevés    sur  mes  dé- 
pouillements des  actes  de  notaires  de  Vièr- 
zon    et    sont    absolument    authentiques  : 
sans  doute  il  m'eût  été  facile  d'entrer  dans 
des  détails  intéressants,  de  donner  la  date 
des  actes,  le  nom  du  notaire,  mais  ne  vou- 
lant pas  encombrer   les  colonnes  de  \'In- 
Urmédiaire    pour  un  sujet    relativement 
secondaire,  j'ai  dû  condenser  mes  articles 
dans  un  tableau  assez  étroit  pour  que  cha- 
cun d'eux  ne  prît  qu'une  ligne  de  texte. En 
me  servant  de  mes  dépouillements.je  pou- 
vais donner  les  développements  suivants  : 

Pension  bourgeoise  : 
Marie  de  Boniiault,  fille  de  noble  Guil- 
laume de  Bonnault,  seigneur  de  Méry,  se 
met  en  pension  pour  être  nourrie  selon  que 
sa  qualité  appartient  en  l'hôtel  et  maison 
de  noble  Claude  de  Rolland,  écuyer  sei- 
gneur de  NizeroUes  qui  s'est  obligé  icelle 
nourrir,  loger  et  esberger  bien  et  dûment 
jusqu'à  un  an  moyennant  48  livres. 
Rousseau,  14  mai  (15815-22) 

Coloriibages  et  sahots. 
Vente  par  Jean  Godillon,  fendeur  de 
bois,  à  prudent  homme  Guillaume  Corbin, 
marchand  à  Vierzon,  de  cent  toises  de 
columbages,  de  grosseur  de  6  pouces  sur 
4,  pour  le  prix  de  5  écus  50  sols  ;  plus  dix 
grosses  de  sabots  de  bois  de  chêne,  à  huit 
vingt  paires  par  chaque  grosse,  pour  la 
somme  de  2  écus  2/3  dix  sols  par  grosse. 
(Rousseau   8  février  1585-14). 

C'est  par  erreur  que  le  tableau  de  1901 
indique  le  prix  de  \^  façon  àts  100  toises 
de  colombages,  il  s'agit  de  la  vente. 

Pour  les  sabots,  je  possède  d'autres 
points  de  comparaison  : 

1601  (Rousseau)  vente  de  3  grosses  de 
sabots  à  8  vingt  paires  par  chaque  grosse, 
tremble  et  boulât 24  livres 

1602  (Rousseau)  vente  d'une  grosse  de 
sabots  à  Catherine  Bourdaloue  8  livres  10  s. 

Chaussures 
Le  prix  des  marchés    pour  chaussures 
varie   suivant    les   occupations    plus   ou 
moins  sédentaires  des  clients  : 


renne,  m"^  .  à  Vierzon,  à  le  fournir  et  entre- 
tenir bien  et  dûment  de  chaussures  et  sou- 
liers le  temps  et  espace  d'un  an  moyennant 
4  écus  et  le  24  avril  1588  (ibid.  21).  envers 
W-  Antoine  Alapierre,  prêtre,  demeurant 
à  Vierzon,  aie  fournir  et  entretenir  de 
chaussures,  souliers  et  pantoufles,  bien  et 
honnêtement  selon  et  comme  sa  dignité  et 
qualité  appartient,  durant  le  temps  d'un  an, 
moyennant  3  écus. 

Gages  de  domestiques. 
Mathurin  Alaly,  du  pays  de  la^  Marche, 
s'est  aqueilly  et  loué  pour  un  an  à  compter 
de  ce  jour  (^25  juin  1599  Rousseau)  à  Jean 
Giron,  fendeur  de  bois,  moyennant  16  li- 
vres, une  aulne  de  drap  bure  ou  quatre  li- 
vres, un  chapeau  à  son  usage  avec  son  cor- 
don, une  chausse  aussi  à  son  usage,  et  des 
chaussures  de   sabots. 

En  évaluant  le  prix  total  de  25  livres,  et 
le  prix  actuel  d'un  domestique  à  600  fr. 
on  trouverait  que  le  service  d'une  année  a 
augmenté  de  24  fois. 

(Mon  article  de  190  me  concernait  que 
des  engagements  à  la  journée,  ce  qui  pré- 
sente une  grande  différence.) 
Je  puis  citer  :  Etude  Petit  : 

prix  actuels 
1341.  Vente  de  2  aulnes  de 


50  s. 


8fr. 


1000 


40  s. 


3« 


ir. 


s.  6  d.    8  fr. 


300 


drap  gris, 
Vente  de  4  bœufs 

arrables  30  livres 
I  549.  Vente  d'un  mille 

de  tuiles 
1564.  Vente  de  50 
charretées  de  bois  à 
un  cheval 
1567.  Vente  d'un 
muid  de  seigle 
(144  boisseaux)  24  1. 

(en  14 12  le  muid  ne 

valait  que  4  1.   16  s.) 
1602.  Vente  de  48 
peaux  de  bœufs  et 
de  vaches  168 

1602.  Cheptel  de  2 

vaches  et  leurs  veaux  8  1. 
1594.  Vente  de  2  i 
poinçons  d'ocre 
jaune  50  1. 

(le  poinçon  conte- 
nant 2  hectolitres). 
1586.  Façon  de  12 
quartiers  de  vigne 
(la   main     d'œuvre 
fortes  proportions  :  renseignements  pris 
la  façon  du  quartier  est  de  40  fr. 
1586.  Vente  de  cordages  pour  la   conduite 
des  chalands  les  cent  livres,  5  écus. 


1. 


960  fr. 
50  fr. 


I. 


480  fr. 


augmenté  dans  de 


N-  988 


L'INTERMEDIAIRE 


889 


890 


Quant  à  la  comparaison  de  prix  pour 
les  ventes  d'immeubles,  j'adresse  à  17»- 
teimédiaiie  une  feuille  détachée  des  Chro- 
niques de  Liiry  qui  peut  permettre  d'étu- 
dier d'après  le  nombre  considérable  de 
parcelles  vendues,  le  morcellement 
incroyable  du  sol  au  xvii''  siècle  et  les 
prix  d'aliénation,  en  faisant  observer  que 
la  boisselée  contient  5  ares^  la  septerée 
50  ares,  le  quartier  deppré  12  ares,  l'ar- 
pent 50  ares  ;  et  que  le  prix  actuel  et 
moyen  des  immeubles  à  Lury  est  de 
2400  fr.  pour  l'hectare  de  terre  et  de 
4000  fr.  pour  l'hectare  de  pré. 

M.  Rameau  de  Saint-Père  s'est  servi  de 
ce  tableau  pour  présenter  au  congrès  des 
sociétés  savantes  à  la    sorbonne  : 

i°en  1885,  son  histoire  delà  propriété 
foncière  ; 

2°  en  1895,  son  mémoire  sur  les  char- 
tes censives  du  xi'  siècle. 

M.  le  vicomte  d'Avenel  {Revue  des  Deux 
Mondez  ly  avril  1893,  page  801),  dans 
son  histoire  de  la  propriété  foncière,  a 
fourni  quelques  détails  provenant  de  la 
même  source  (Chro/uqiies  de  Lmy,  page 
26). 

l'ai  relevé  dans  mes  dépouillements  de 
Petit,  année  1^73,  les  ventes  .e  parcelles 
de  terre  consenties  devant  lui  pendant  les 
mois  de  mars  et  avril,  ces  mutations  sont 


extrêmement  nombreuses  etjust 


;n. 


ntabso- 
Rameau 


lument  les   conclusions  de  xViM 
de  Saint-Père  et  d'Avenel. 

Pour  les  roues  de  charrettes, il  faut  lire 
évidemment  18  —  180 —  10:  le  prix 
d'une  paire  de  roues  de  charrette  qui  était 
de  30  fr.  il  y  a  quelques  années, est  monté 
à  50  fr. 

Quant  aux  logements,  j'ai  relevé  de 
1587  à  1598  14  locations  de  maisons  dont 
la  plus  grande  partie  comprend  maison 
avec  jardin  ou  cour,  je  n'ai  trouvé 
qu'une  moyenne  de  3  écus  sol  par  an 
et  d'après  la  description  de  ces  immeu- 
bles,ces  locaux  sont  pour  la  plupart  supé- 
rieurs à  des  chambres  d'ouvriers. 

E.  Tausserat 


Jeucle  boucîion,  jeu  de  galoclies 

(XLVl,  1 19  276,  612,  720, 83 1)  — Le  jeu 
des  deux  bâtonnets  se  pratiquait  autre- 
fois dans  la  Haute  Marne,  sous  le  nom  de 
jeu  de  téné. 

Su. 


Les  saints,  guérisseurs  et  pro- 
ducteurs de  maladies  (XLV  ;  XLVl, 49. 
215).  —  A  la  lin  du  xiv*"  siècle,  on  avait 
le  plus  grand  soin  des  chiens  composant 
la  meute  du  prince  Louis  d'Orléans  et 
destinés  à  son  amusement.  Non  seule- 
ment leur  nourriture  était  des  plus 
exquises,  nous  apprend  ChampoUion- 
Figeac  ;  mais  encore  on  les  recomman- 
dait aux  saints  du  paradis  en  les  en- 
voyant en  pèlerinage  et  en  faisant  dire 
des  messes  à  leur  intention.  C'est  ce  que 
nous  apprend  le  passage  suivant  d'un 
document  original. 

«  Argent  donné  à....  pour  avoir  fait  me- 
ner les  chiens  courans,  limiers  et  lévriers 
tous  ensemble  en  pèlerinage  au  lieu  de 
Saint-Mesmer  pour  doubte  du  mal  de  rage 
et  illec  faire  chiinter  une  messe,  avect 
offrande  de  cire  et  d'argent  devant  le  die 
saint  )). 

—  Quelle  est  la  légende  de  ce  bienheu- 
reux ?  Et  où  est  située  la  localité  qui 
porte  son  nom  ?  Quel  peut  bien  être  ce 
saint  Mesmer? Conw^H-on  d'autres  saints 
invoqués   pour  la  guérison  de  la  rage  ? 

Dans  tout  le  midi  de  la  France,  les 
animaux  domestiques,  chevaux,  chieub, 
porcs,  boeufs,  moutons,  chèvres,  etc., 
sont  amenés,  le  jour  de  Saint-Roch.  dans 
un  lieu  public  où  ils  sont  bénis  par  le  curé 
du  lieu,  afin  d'être  préservés  des  mala- 
dies contagieuses.  11  y  a  aussi  un  jour  de 
l'année  où  on  fait  de  l'eau  bénite,  dont 
on  asperge  les  choux  pour  les  garantir 
des  chenilles. 

Au  mois  de  juillet  de  chaque  année,  le 
pèlerinage  de  Sainte- M acrine,  près  Niort, 
est  très  suivi.  Outre  de  nombreux  pro- 
meneurs et  curieux,  on  y  voit  accourir 
une  foule  de  boiteux,  malingreux  et  infir- 
mes de  toutes  sortes,  qui  viennent  de- 
mander guérison  à  la  sainte.  Près  de  b 
chapelle  qui  lui  est  dédiée  et  où  sont 
exposés  de  nombreux  ex-voto  se  trouve 
une  petite  fontaine  bien  souvent  tarie,  et 
où  cependant  les  dévots  viennent  faire 
leurs  ablutions  les  plus  variées.  Non 
loin  du  temple  enfin  est  une  pièce  de  terre 
dénommée  :  Le  champ  des  Idoles,  {Souvenir 
des  temps  antérieurs  au  christianisme'). 

Me  bornant  à  rappeler  ici  la  réputation 
miraculeuse  bien  connue  de  sainte  Rade- 
gonde,  je  mentionnerai  encore  une  gloire 
de  la  légende  dorée  poitevine,  saint 
Thibault  (Sanctus  Theobaldus)  diacre  des 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


891 


10  décembre  1902. 


892 


premiers  siècles  du  christianisme  mort  de  f  ^q\^^     grOUUaiUeK      ^t   Cuviosltés 

la  fièvre  au  Dorât  (Vienne), sur  un  dur  ht  ^     ^         .    ^^,^ 

de  cendres,  et  en  odeur  de  sainteté. 

La  petite  église  de  Fleuré,  près  de  Poi 
tiers,  possède   une   relique  de  saint  Thi 


bault,  enchâssée  dans  un  reliquaire  an- 
cien ayant  la  forme  d'une  main  et  de 
Tavant-bras. 

Saint  Thibault  a  la  réputation  de  gué- 
rir de  la  fièvre,  maladie  dont  il  est  mort 
lui-même,  victime  de  son  sévère  ascé- 
tisme. 

A  signaler,  près  de  là,  à  l'Ile-Jourdain, 
la  coutume  ci-après  :  Lorsqu'un  enfant 
«  necisse  de  pleurer», on  le  porte  sur  le  pont 
au  dessus  de  la  Vienne,  et  pour  sa 
guérison,  on  invoque  le  saint  de  la 
débraillé^  bienheureux  «  mcon/iw  au  calen- 
drier ».  — 11  y  a  sans  doute  là  une  vieille 
habitude  continuée,  d'invocation  antique 
à  quelque  divinité  gauloise,  une  trace  du 
culte  des  éléments,  des  rivières  et  des 
fontaines. 

C.  DE  Saint-Marc. 


L'anesthésique  au  moyen-âg© 
(XLVl,i6,i66,333,446). —  Après  lesindi- 
cations  que  j'ai  données,  je  considère  qu'il 
serait  du  plus  haut  intérêt  scientifique 
de  faire  une  investigation  attentive  des 
manuscrits  inédits  relatifs  à  la  chirurgie 
au  moyen  âge.  Il  en  signale  un  qui  méri- 
terait peut-être  un  examen  sérieux. 

Cambrai,  ms.  916.  f"  2.  Incipit  cyrur- 
gia  magistu  Bruni  Logohurgcnsis  ex  dictis 
sapientum  veterum  hr éviter  et  lucide  com- 
pilât us. 

Daté  de  Padoue,  janvier  1252. 

Il  serait  bien  à  désirer  de  trouver  par 
ailleurs  la  confirmation  du  précieux  té- 
moignage d'Abélard. 

Recta. 

*  *     ■ 

On  rapporte  que  le  30  novembre  1 5  30, 
à  Malines,  —  les  médecins  ayant  voulu 
épargner  à  Marguerite  d'Autriche  la 
douleur  d'une  amputation  par  une  prise 
d'opium,  l'effet  en  fut  considérable  qu'elle 
s'endormit  pour  toujours.  Voir  Martin- 
Bottier,  Brou,  1879,  p.  47). 

Alphonse  Renaud, 


Epitaphe  de  Voiture  par  Mesnar- 
dière 

In  obitum  Vetturii 
Dum  te  delicias  Pindi,  venerumqtie parentem 
{Heu  fati  crimen  !)  cultior  Aula  gémit, 
Ecquis  crit  qui  vos,  Vénères, Elegantia,LusuSy 
Et  te,  dulcis  a  m 01 ,  dixcrii  esse  Deos  ? 
Menarderius. 
L'auteur  de  ces  deux  distiques,  Hippo- 
lyte  Jules  Pillet  de  la  Mesnardière,  auteur 
de  deux  tragédies,  traducteur  de  Pline 
le  Jeune  , était  médecin,  et  avait  soutenu 
contre  l'Ecossais  Duncan  la  réalité  de  la 
possession  des  religieuses  deLoudun,  sa 
ville  natale.  D'où  sa  faveur  auprès  de  Ri- 
chelieu, dont  il  fut  nommé  médecin  ordi- 
naire :  il  fut  ensuite  inaitre  d'hôtel  et 
lecteur  du  roi,  et  académicien  en  1655. 
Né  en  1610.  il  mourut  en  1663,  à  Paris. 
Ses  ouvrages  sont  un  Traite  de  la  Mélan- 
colie, une  Poétique,  un  recueil  de  poésies 
in-folio  —  Le  tout  d'assez  faible  valeur, 
au  jugement  de  Boileau,  qui  a  écrit,  dans 
son  Art  poétique  : 

On  ne  lit  guère  plus  Rampale  et  JMesnardière 
Que  Magnon,  du  Souhait,  Corbia  et  La  Morliôre. 

V.  A.  T. 

La  police  de  la  voie  publique  en 

1792.  —  La  circulaire  suivante  adressée 
aux  commissaires  de  police  de  Paris,  par 
leprocureur  de  la  commune  Manuel  mé- 
rite d'être  connue.  Elle  est  intéressante  à 
plus  d'un  titre  et  m'a  paru  digne  d"être 
mise  sous  les  yeux  des  lecteurs  de  Vlntet- 
médiaire. 

10  avril  1 792^ 
Vous  vous  plaignez.  Monsieur,  et  avec 
raison  de  ce  que  vous  n'avez  plus  les 
mêmes  droits,  c'est-à-dire  les  mêmes  de- 
voirs à  remplir  ;  il  est  du  moins  un  moyen 
de  vous  en  consoler,  c'est  de  faire  mieuxque 
ce  que  vous  avez  toujours  à  faire.  A  votre 
place,  je  m'appliquerais  à  rendre  les  rues 
commodes  et  propres  ;  il  vous  en  saurait 
gré  ce  peuple  qui,  toujours  dans  les  boues, 
ne  se  doute  pas  encore  en  marchant  qu'il 
est  libre  :  n'est-ce  pas  déjà  trop  de  rencon- 
trer partout  des  chevaux  qui  lui  disputent  le 
pavc'i  II  s'était  pourtant  flatté  que  si  jamais 
des  magistrats  allaient  à  pied  //  s'aperce- 
vrait que  c'est  pour  lui  surtout  que  les  rues 
sont  faites.  Comment  les  cito3'ens,  dans 
chaque  quartier,  ne  s'entendent-ils  pas 
pour  faire  repousser  tous  les  jours,  à  une 
heure   fixe,    cette     fange    qui  salit    jusquà 


N°  988 


LiNTERMEDlAIRE 


893 


894 


leurs  maisons  et  qui,  sous  le  soleil  même 
de  l'été,  les  force  aux  tristes  couleurs  de 
l'hiver. 

Serait-il  vrai,  Monsieur,  que,  quand 
c'est  la  loi  qui  vous  charge  de  disposer, 
tous  les  matins,  la  voie  publique,  si  vous 
cherchez  des  témoins  pour  constater  un 
délit  qui  nuit  à  tous,  vous  ne  trouvez  par- 
tout que  des  voisins,  des  parents, des  amis, 
qui  craignent  de  se  surveiller,  comme  si  une 
dénonciation  même  n'était  pas  une  vertu.  Eh 
bien,  Monsieur,  appelez  des  patriotes,  il  y 
en  a  beaucoup  dans  toutes  les  sections  ; 
s'il  le  faut,  des  officiers  municipaux  vous 
accompagneront,  le  procureur  de  la  Com- 
mune lui-même.  Il  n'y  a  pas  si  loin  d'un 
chaperon  à  une  ècliarpe .  Toutes  nos  fonc- 
tions nous  viennent  du  peuple,  elles  nous 
honorent  toutes. 

Pourquoi  des  pierres  devant  nos  portes 
semblent-elles  attendre  qu'un  Amphion  les 
enlève  ?  Il  y  a  une  loi  bonne  à  garder, 
quoique  f:iite  sousdesrois,qui  vousordonne 
de  les  faire  transporter  auxdépens  de  ceux 
qui  les  oublient,  quand  elles  embarrassent 
les  villes,  jusque  dans  la  solitude  des  cam- 
pagnes. 

Ne  pourriez-vous  pas  encore  préparer 
par  des  procès-verbaux, ce  tardif  règlement 
sous  lequel  la  police  doit  enfin  ranger  tous 
ces  carosses  [sic),  échappés  à  l'œil  tutélaire 
d'un  inspecteur,  où  les  femmes  tremblent 
devant  des  cochers,  quelquefois  ivres  sou- 
vent brutaux,  et  qui,  la  nuit,  peut  -être, 
recèlent  le  vice  et  le  crime. 

Mais  je  vous  dois.  Monsieur,  un  hom- 
mage public.  Grâce  à  vous,  le  commerce 
ne  se  cache  plus  le  dimanche  dans  ses  obs- 
curs comptoirs  ;  vous  avez  senti  que  les 
commandements    de   l'église    ne  sont  plus 

des  lois La     nation,   qui    bientôt  sans 

doute,  nous  donnera,  pour  nous  délaisser 
de  nos  travaux,  des  hommes  et  des  actions 
à  célébrer,  aura  seule  le  droit  de  fermer 
les  boutiques.  Les  religions  n'ont  de  police 
à  exercer  que  dans  les  temples. 

Courage,  Monsieur, faisons  toujours  mar- 
cher ensemble  la  liberté  et  la  raison  :  l'une 
ne  peut  jamais  aller  sans  l'autre. 

P,  Manuel.  Procureur  de  la  Commune. 

due  penserait  aujourd'hui  le  procureur 
Manuel  s'il  voyait  les  bicyclettes,  les 
tramways,  les  automobiles, les  trolleys  et 
les  plots,  etc.,  faire  concurrence  aux  che- 
vaux pour  disputer  le  pavé  au  peuple 
libre. 

Et  cette  conception  dis  la  police  qui  va 
jusqu'à  considérer  la  dénonciation  comme 
une  vertu,  n'est-elle  pas  étrange  de  la  part 
de  révolutionnaires,  qui,  depuis,  ont  con- 


sidéré la  Préfecture  de  Police  comme  un 
mstrument  de  tyrannie. 

Et  c'est  l'auteur  de  la  Police  Dévoilée 
qui  i;  osé  signer  cette  phrase  ! 

Il  iui  avait  suffi  de  détenir  le  pouvoir 
pour  trouver  parfait  ce  qu'il  critiquait 
la  veille.  Eugène  Grécourt. 

Les  Rattazzi  et  les  Tuileries.  — 

La  mort  de  Madame  Rattazzi  n'est  pas  si 
loin  que  la  lettre  qu'on  va  lire  n'ait  un 
certain  caractère  d'actualité. 

Mais  surtout  elle  est  piquante  en  ce 
sensqu'ellenousfaitconnaître  l'attitude  de 
l'Empereur  envers  cette  cousine  qu'il  ne 
traitait  pas  en  Bonaparte.  Lorsqu'elle 
eut  épousé  le  ministre  italien,  Rattazzi,  la 
situation  devint  délicate  et  donna  lieu, 
dans  la  coulisse,  à  des  négociations,  dont 
la  lettre  suivante,  adressée  par  l'Impéra- 
trice à  M.  Frémy,  nous  révèle  les  des- 
sous 

Cette  lettre  fait  partie  de  la  remarqua- 
ble collection  d'autographes  que  M.  Noël 
Charavay  va  disperser  le  13  de  ce  mois  à 
l'Hôtel  Drouot,  et  dont  il  nous  a  permis 
très  gracieusement  de  prendre  connais- 
sance. 

Je  viens  de  recevoir,  mon  cher  monsieur 
Frémy,  votre  lettre  que  j'ai  communiquée 
à  l'Empereur  ;  voici  sa  réponse  : 

La  lettre  a  un  caractère  privé  ;  elle  est 
aux  initiales  de  la  souveraine  ;  elle  ne 
porte  pas  de  date. 

Quand  M.  Ratazzi  est  miiaistre,  nos 
agents  diplomatiques  ont  l'ordre  d'agir  en- 
vers lui  et  sa  femme  comme  envers  tous  les 
autres  ministres  et  leurs  femmes.  Dans 
la  vie  privée,  ils  se  conduiront  comme  ils 
l'entendent,  l'Empereur  ne  peut  leur  impo- 
ser personne. 

Tachez,  je  vous  prie, d'éviter  les  deman- 
des d'audience,  car  je  ne  co!inais  pas 
M""^  Ratazzi  et  sa  demande  m'embarrasse- 
rait sans  qu'elle  puisse  être  d'aucune  utilité 
pour  elle. 

Croyez,  mon  cher  monsieur  Frémy,  à 
tous  mes  remerciements  affectueux, 

Eugénie. 

11  n'y  a  pas  à  dire  :  la  sympathie  n'y 
était  pas. 


Le  Directeur-gérant  :    G.    MONTORGUEIL. 
Imp.  DANiEL-CnAMBpN.St-Amand-Mont-Rond 


ÎLVr  Volume     Paraissant  ies  jo,  20  et ^o  de  chaque  mois.       20  Décembre  1903 


38*  Année 
SI,""  r.  Victor  Massé 


PAKI8  (IX«) 

bureaux  :  de2  à4beures 


Clarolïiz  *t 
vous  <i'out'tr«z 


//  s*  faut 
«ntr'aidir 


N'989 

31'■^  r.  Victor  Massé 
PAKIH  (IX'J 

Bureaux:  de 2 à  4hearea 


nitxnuùxaxxt 


DES    CHERCHEURS    ET   CURIEUX 


Fondé   en    1864 
«««»« 


QUESTIONS    KT    HKl'ONSlîS    LITTÉRAIRES.     H 

TROUVAILLES 
895     


ISTORIQUES.   SCIENTIFIQUES    ET     ARTISTIQUES 
ET   CURIOSITÉS 


896 


ueislion^ 


Demoiselles    de  Saint  -  Cyr.    — 

A-ton  conservé  les  noms  des  élèves  de 
Saint-Cyr  qui  créèrent  les  rôles  des  tra- 
gédies de  Racine  (Esther  et  Athalie)  ? 

De  Mortagne. 

Ladernière  signature  de  Molière. 

—  La  dernière  signature  de  Molière,  à 
notre  connaissance,  est  celle  que  Jal 
trouva  sur  les  registres  de  la  paroisse  de 
Saint-Sauveur  à  la  date  du  1 1  février  1673, 
six  jours  avant  la  mort  du  poète.  Molière 
avait  tenu  sur  les  fonts  baptismaux, 
avec  M"*  Beauval,  l'enfant  d'un  sieur  Beau- 
champ.  Je  demande  quel  était  ce  Beau- 
champ  ? 

Samuel  Chappuzeau  nous  signale  (1674) 
un  de  Beauchamp,  comédien  de  la  troupe 
française  entretenue  par  le  duc  de  Savoie, 
Charles-Emmanuel,  et  le  place  à  la  tête 
des  acteurs  qui  jouaient  à  Turin  pendant 
les  hivers. 

Jal  nous  déclare  que  la  filleule  de  Mo- 
lière s'appelait  Jeanne  Uscet,  fille  de  Jean 
Uscet  de  Beauchamps  comédien,  et  de 
Claudine  Mallet  sa  femme. 

M,  G.  Monval,  dans  sa  Chronologie  mo- 
liéresque,  inscrit  à  cette  date  :  Baptême 
d'une  fille  de  5.  Biet  de  Beauchamp  et  de 
Claudine  Mallet. 

Ht  personne  ne  parle  de  Beauchamps, 
maître  de  ballet  et  danseur  de  la  troupe 
du  Palais  Royal,  qui  composa  notam- 
Tnent  les  divertissements  du  Malade  ima- 


ginaire (lo  février  1673,  veille  du  bap- 
tême). 

Pourrait-on  m'éclairer  sur  la  person- 
nalité de  ces  Beauchamp  ou  Beau- 
champs?  H.  Lyonnet. 

Un  prétendu  mot  de  Voltaire.  — 

Dans  une  entrevue  de  M.Larroumet  inter- 
rogé sur  Emile  Zola,  publiée  dans  VEclair 
du  30  septembre   1902,  je  lis  ceci  : 

Un  mot  de  Voltaire  —  un  mot  expressif  en- 
tre tous  —  est  à  citer.  On  disait  :  «  L'art  doit 
montrer  tout  ce  qui  est  dans  la  nature  !  »  Et 
Voltaire  répondait:  «  Mais  mon  derrière  est 
dans  la  nature,  et  je  ne  le  montre  pas  !  » 

Le  mot  est  joli,  et  pour  moi  il  est  juste; 
mais  cela  me  paraît  un  anachronisme  de 
l'attribuer  à  Voltaire  ;  car  de  son  temps 
la  question  du  réalisme  dans  la  littéra- 
ture ne  s'était  pas  encore  posée  ;  et  le 
mot  réalisme  n'avait  pas  encore  lui-même 
cette  acception.  G.  Servandy. 


Ua    quatrain    inédit    de  Victor 
Hugo.  —  Connaît-on  l'origine   et   l'his- 
toire de  ce  quatrain  écrit  par  Victor  Hugo 
au  pied  d'un  saule  rapporté  du  tombeau 
de  Napoléon  I""  à  Sainte-Hélène  ? 
Au  saule  impérial  qui  pleure  à  Sainte-Hélène, 
Ce  rejeton  fut  pris.  Passant,  viens  le  bénir. 
Une  pieuse  main,  près  de  cette  fontaine, 
L'a  planté.  L'eau  s'enfuit, et  non  le  souvenir. 

Victor  Hugo. 

A  quelle  occasion,  et  quand,  et   pour 
qui  ces  vers  furent-ils  composés  ? 

LÉO  Claretie. 

XLVl-47 


N'  989. 


L'INTERMEDIAIRE 


897 


898 


Armoiries  à  déterminer  :  "bandé 
de  gueules  et  d'or  de  six  pièces.  — 

Ces  armoiries  se  trouvent  sur  un  très 
beau  plat  en  faïence,  vieux  Rouen. 
L'écu  surmonté  d'une  couronne  de  mar- 
quis est  :  bandé  de  gueules  et  d'or,  de  six 
pièces,  au  chef  d'aptr,  chargé  de  trois  vio- 
lettes d'éperons  d'aroent. 

A  qui  peuvent-elles  être  attribuées  ?  Je 
serais  reconnaissant  aux  aimables  colla- 
borateurs de   V Intermédiaire    de   me  ren- 


seigner à  ce  sujet. 


YSEM. 


Ex-libris  :  mihi  tantum.  —  A  qui 
appartient  l'ex-libris,  dont  la  devise  mihi 
iantum  est  répétée  sur  les  deux  feuillets 
d'un  livre  ouvert, signé  G.  Huot  oj  Nuot  ? 

BOOKWORM. 

là  où  est  mon   soleil.   —  A  qui 

appartient  cette  devise  : 

«  Là  où  est  mon  soleil  ». 
Elle  est  placée  sous  un  ange  marchant, 
le  bras  droit  dirigé  vers  le    soleil,   qu'il 
montre.  Taf. 

Evêque  d'Olympia.  —  Je  possède 
une  image  sur  le  recto  de  laquelle  se  lit  : 
«  Priez  pour  les  missions  de  Ceylan  et  de 
rOrégon  —  Rome,  1862.  f  J.  Etienne, 
Evêque  d'Olympia  Vie.  Ap''<^iue  >^_  Quel 
est  cet  evêque  ?  L.  G,  de  la  M. 

Alliage  de  monnaie.  —  i^  Y  a  t-il 
eu,  sous  le  règne  de  Louis-Philippe  et  sous 
celui  de  Napoléon  III,  des  pièces  d'or,  or 
rouge  et  or  jaune  ? 

2°  Quel  est  l'alliage  exact  que  l'on 
mettait  ?  Guivre  ;  combien  de  grammes 
par  kilog?  Argent:  combien  de  grammes 
par  kilog  ?  Steeple. 

Chapelle  castralle.  —  Je  possède 
un  acte  sur  parchemin  daté  du  26  dé- 
cembre 1618,  portant  la  signature  auto- 
graphe de  Gharles,  comte  d'Egmont, 
prince  de  Gavre,  gouverneur  et  capitaine 
général  du  pays  et  comté  de  Namur,  par 
lequel  il  confère  à  messire  Jean  de  Girez 
la  collation  de  la  chapelle  castralle  de 
Notre-Dame  de  son  château  de  Sotten- 
ghicn. 

Qu'entendon  par  chapelle  castrale?Où 
est  situé  le  château  de  Sottenghien  ? 

Paul  Pinson. 


L'abbaye  de  Pseaume  ouSeaume 

—  Nous  lisons  dans  Vlnfcimcdia/re  (XVII, 
459)  que  cette  abbaye  de  religieuses  de 
l'ordre  de  saint  Bernard  existait,  dans  une 
vallée,  à  cinq  lieues  ouest  du  Puy.  Un 
bon  confrère  vellavien  serait-il  assez  ai- 
mable pour  nous  apprendre  où,  sur  le 
territoire  de  quelle  commune  actuelle, 
s'élevait  ce  monastère  et  à  quelle  époque 
et  pour  quelle  cause  il  cessa  d'exister  ? 

Alex. 

Ascendance  vraie  des  rois  de 
France.  —  Je  comprends  l'intérêt  qui 
s'attache  à  tous  les  faits  capables  d'appor- 
ter quelque  lumière  à  la  grande  question 
de  l'hérédité. 

Pour  l'amour  d'elle,  il  faut  encourager 
et  aider,  s'il  se  peut,  la  curiosité  des  cher- 
cheurs. Mais  ce  qui  me  parait  puéril,  c'est 
l'importance  que  quelques-uns  semblent 
attacher  exclusivement  à  la  descendance  de 
personnages,  royaux  ou  princiers,  fort  mé- 
diocres par  eux-mêmes.  On  s'est  donné  la 
peine  d'écrire  des  volumes  sur  les  bâtards 
de  Louis  XV,  on  en  écrit  d'autres  sur  les 
bâtards  du  duc  de  Berry  :  soit.  Mais  pour- 
quoi ne  pas  s'occuper  aussi  de  Vasceudance 
véritable  de  ces  deux  paillards — question 
non  traitée,  et  pour  cause,  par  les  généa- 
logistes officiels  ? 

On  nous  prouve,  sans  difficulté,  que  le 
sang  royal  s'est  fort  répandu  dans  le  peu- 
ple. Il  ne  serait  peut-être  pas  très  difficile 
de  prouver  aussi  que  le  sang  royal  est 
venu,  en  grande  partie,  du  peuple. 

Est-ce  la  galanterie  française  qui  défend 
de  suspecter  la  vertu  des  reines  et  prin- 
cesses, ou  de  rappeler  leurs  faiblesses  ? 
Je  veux  encore  l'admettre  pour  ne  blesser 
aucun  fétichisme.  Mais  il  n'en  est  pas 
moins  certain  que  celles-ci  n'ont  pas  tou- 
tes apporté  à  la  race  de  leur  époux  de  gran- 
des qualités  héréditaires,  ni  même  une  ab- 
solue pureté  d'origine,  au  sens  nobiliaire 
du  mot.  Le  prétendant  actuel  au  trône 
royal  de  France  n'a-t-il  point,  parmi  ses 
auteurs,  des  Hotman.  petits  bourgeois  alle- 
mands, des  Grangier,  des  Bouhier  et  des 
Boyer,  simples  paysans  français  ?  Ges 
noms  me  reviennent  d'abord  en  mémoire, 
mais  combien  de  plus  humbles  encore  ne 
pourrait-on  pas  citer  sans  mentir  ? 

Le  jour  où  l'on  aura  scientifiouement 
démontré  l'axiome  de  La  Bruyère  sur  la 
noblesse, au  moyen  d'un  recueil  de  généa- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


899 


20  décembre  190a. 


900 


logies  exactes,  auxquelles  V Intermédiaire 
pourrait  collaborer  puissamment,  on  aura 
fait  un  pas  sérieux  vers  la  destruction  du 
préjugé  des  caste?,  qui,  cent  ans  après  la 
Révolution,  continue  à  entretenir  tant  de 
haines  en  France.  C'est  donc  une  œuvre 
qui  vaut  d'être  tentée.         Dont  Gare. 

Famille  van  der  Barch.  — Je  dési- 
rerais savoir  à  quel  membre  de  ia  famille 
van  der  Burch  ont  appartenu  d'anciennes 
pièces  d'argenterie portantdeux  écus  acco- 
lés, le  premier  aux  armes  de  cette  famille 
(^d'hermines,  à  trois  élriltes  de  gueules)  et  le 
second  aux  armes  des  deBerlaimont(/à5c<? 
de  vair  et  de  gueules)  ;  le  tout  surmonté 
d'une  couronne  de  comte. 

De  Mortagne. 

Famille  du  Prel.  —  Le  baron  Karl 
du  Prel,  un  des   philosophes  les  plus  dis- 


tingues 


de 


l'Allemagne,  qui  vient  de 
mourir  récemment,  appartenait,  disent 
les  biographes, à  une  famille  originaire  de 
Bourgogne.,  qui  passa  de  là  dans  le 
Luxembourg,  et  dont  l'une  des  branches 
s'était  fixée  depuis  plusieurs  générations 
en  Bavière.  M'oecupant  de  publier  une 
traduction  française  des  œuvres  princi- 
pales de  ce  savant,  je  désirerais  avoir  quel- 
ques détails  sur  sa  famille  avant  qu'elle  ne 
fût  fixée  à  Munich. 

Albert  de  Rochas. 


Boiss-'eux. 
de  J.  B.   Boissieux, 
cureur  impérial   à 


Qi-ielle  était  la  famille 
ou  de  Boissieux,  pro- 
Lyon, né  à   Lyon  en 
.;43,  mort    en    1831  ?    Qiielle  a   été  sa 
carrière?  A-t-il  laissé  des  descendants  ? 

11  ne  semble  pas  appartenir  aux  fa- 
milles de  ce  nom  dont  il  est  question  dans 
les  divers  armoriaux  de  la  province  ou  de 
celle  du  Dauphiné.  Nolhac. 

Comte    Golowkin.    —  Le  duc   de 

Noailles,  émigré  depuis  novembre  1792, 
en  Suisse,  et  fixé  à  La  Gardane,  s'y  re- 
maria vers  1800  à  la  comtesse  de  Go- 
lowkin, morte  à  Rolle,  en  1823,  veuve 
du  comte  (Théodore  ?)  et  mère  du  comte 
Georges,  ambassadeur  de  Russie  en  Suisse. 
Je  désirerais  avoir  des  détails  généalogi- 
ques plus  précis  sur  cette  personne  et  sa 
famille.  Le  comte  Iwan  Golowkin,  fils 
-  îné  et  secrétaire  du  ministre  de  Russie 


à  la  Haye,  servait,  en  1758,  d'espion  du 
gouvernement  français  en  Angleterre. 

H.  DE  W. 

Madame  Juliette,  d'Arles,  l'une 
des  femmes  d'Abd-el-Kader[1844]. 

—  A  la  fin  de  la  notice  consacrée  au 
célèbre  Emir  et  composée  de  16  colon- 
nes compactes  de  texte,  dans  la  'Biblio- 
graphie des  Célébrités  militaires  de  C.  iVUil- 
lié.  Paris,  Poignavant  (sans  date),  2  vol. 
grand   in-8'',  je  lis  ce  passage  : 

«  Parmi  les  femmes  (de  la  suite  d'Abd- 
el-Kader)  se  trouvai r  une  jeune  française 
nommée  Juliette,  née  à  Arles,  qui  avait 
été  faite  prisonnière  avec  sa  mère  ». 

Sait-on,  exactement,  quelles  étaient  ces 
deux  dames  et  ce  que,  ))ar  la  suite,  elles 
devinrent,  notamment  pendant  le  long 
internement  de  l'cmir,  au  château  d'Am- 
boise  ? 

Leurs  corps 
ceux  dont  les 


se  trouveraient-ils  parmi 
restes  reposent  dans  les 
tombes  arabes  qu'on  voit  encore  ,  aujour- 
d'hui, conservées,  dans  Lun  des  coins  des 
jardins  en  terrasse  du  château,  et  dont 
les  hauts  murs  de  soutènement  dominent  la 
Loire  ?  Truth. 


Lettre  à  vérifier.  —  Voici  un  billet 
sans  date,  sans  signature,  mais  non  sans 
intérêt  pour  l'histoire  de  Paris.  11  sera 
probablement  facile  à  l'un  de  nos  con- 
frères d'y  mettre  un  quantième  et  de  vé- 
rifier les  assertions  y  contenues.  C'est  ma 
(juestion.  Merci  d'avance  aux  réponses. 
Ces  mots  se  trouvent  manuscrits  au  re- 
vers du  titre  d'un  Mqndemctit  de  Mgr 
\ archevêque  de  Paris  au  sujet  d'un  incendie 
de  V Hôtel-Dieu.  Paris, Simon, imprimeur  ; 
1773  : 

11  est  bon  de  vous  observer  que  dans  le  pré- 
sent Mandement  on  lit  que  la  nuit  du  29  au 
30  décembre  dernier,  l'Hôtel-Dieu  de  Paris  a 
éprouvé  un  incendie,  que  plusieurs  bâtiments 
considérables  ont  été  consumés  avec  les  effets 
mobiliers  et  les  provisions  de  toute  nature 
Cela  n'est  que  trop  vrai.  Je  l'ay  vu  et  je  le 
vis  chique  jour  de  mes  propres  yeux.  Mais 
on  n'y  trouve  point  combien  de  jours  cet 
embrasement  a  duré,  ni  si  les  malades  renfer- 
més dans  ces  bâtiments  ont  eu  le  temps 
d'échapper  aux  flammes.  Je  suis  témoin  ocu- 
laire de  ce  terrible  désastre.  Voici  comment  le 
tout  s'est  passé.  Le  29  décembre  vers  les  6 
heures  du  soir,  les  domestiques  faisant  fondre 
des  suifs^  pressés  de  sommeil,    s'endormirent. 


N»989. 


L'INTERMEDIAIRE 


901 


Les  chaudières  bouillant  à  grosses  ondes,  dé- 
bordèrent. Sur  le  champ, tout  fut  embrasé.  Les 
endormis  ne  se  réveillèrent  plus.  Non  seule- 
ment tous  les  malades  d'un  côté  de  la  Seine 
voisinant  avec  l'archevêché  et  l'église  métropo- 
litaine furent  consumés,  mais  encore  quantité 
de  pompiers,  de  militaires  et  de  moines  qui 
étaient  accourus  pour  secourir.  La  gasette  ne 
fera  jamais  mention  de  ceci  ;  Paris  est  fort 
secret.  L'embrasement  a  duré  dix  jours  en- 
tiers. Plus  de  1200  personnes  ont  été  réduites 
en  cendres  dans  ce  feu  dévorant  . 

L'auteur  de  ces  lignes  est,  fort  proba- 
blement, J.-Marc  de  Royère,  dernier 
évêque  de  Castres,  par  conséquent  un 
correspondant  des  plus  sérieux.  Mais  peut- 
on  vérifier  ses  chiffres  ?  11  est  certain  que 
depuis  la  création  du  monde  on  n'a  ja- 
mais connu  exactement  le  nombre  des 
morts  dans  les  graves  accidents,  pas  plus 
que  dans  les  grandes  batailles. 

—  C.  P.  V. 

Un  duel  en  1663.  —  Où  peut-on 
trouver  des  renseignements  complets  sur 
le  duel  célèbre  qui  eut  lieu  en  1663,  entre 
les  deux  frères  La  Frette,  Pierre  de  Bau- 
villiers,  le  sire  d'Argenlieu  d'une  part  et 
le  prince  de  Chalais,  le  sire  de  Noirmou- 
tiers,  Henri  de  Pardaillan  de  Gondrin  et 
de  Grossoles  Flammarens  d'autre  part  ; 
sur  l'arrêt  rendu  par  défaut  contre  les 
duellistes  et  l'ensemble  de  la  procédure  ? 

A.  Lamoureux. 

Luseauter.,  —  Ce  mot,  rencontré  ré- 
cemment dans  une  correspondance,  pa- 
raît être  employé  dans  le  sens  de  muser, 
flâner,  et  particulièrement  flâner  niaise- 
ment sans  but,  sans  raison.  Quelques  dic- 
tionnaires mentionnent  seulement  lu- 
seau  ;  mais  ce  mot  ne  paraît  avoir  aucun 
rapprochement  avec  le  verbe  luseauter 
que  je  n'ai  trouvé  nulle  part. 

Merci  d'avance  au  collègue  qui  voudra 
bien  donner  son  avis.  Ch.  Rev. 

L'expression  Franc  zois.  —  Dans 
un  livre  manuscrit,  datant  de  1496,  livre 
traitant  d'alchimie  et  de  la  pierre  philoso- 
phai, à  la  fin  d'un  chapitre,  après  une 
malédiction  octroyée  à  celui  qui  révéle- 
rait le  secret, on  lit  ces  mots  : 
A. Silures  légal  snys 

Benedicamiis  dno 
Deo  dicamus  gias 
Ftanc:(ois  Suys  et  seroy 
Toute  ma  vie 


— '  902 


Ail   Franc:(ois  suys 

L.  Ryuaiili  (pu  RynaiiU)  de  la  villa 
Nova . 
Franczois  ?    Quest-ce    que  c'est  ?  Dans 
le  texte  de  ce  livre  on  rencontre  fréquem- 
ment les  mots  :  amigos, frères,  etc. 
Merci  à  qui  pourrait  me  renseigner. 
^  J.  C. 

Ouvrage  sur  les  nièces  de  Maza- 

rin. —  Y  a-t-il  quelque  ouvrage  sur  Marie 
de  Mancini  et  en  général  les  nièces  de 
Mazarin? 

N.T.  S. 

Ouvrages  sur  la  famille  desMédi- 
cis. —  Y  a-t  il  quelque  ouvrage  sur  la  fa- 
mille des  Médicis? — Je  n'entends  pas  des 
monographies  de  Laurent  de  Médicis,  ou 
de  Jean  des  Bandes  Noires,  que  je  connais, 
mais  un  ouvrage  qui  prendrait  la  famille 
à  ses  débuts  pour  la  suivre  jusques  et  y 
compris  les  grands  ducs  de  Toscane  ? 

N.  T.  S. 

Les    mémoires  de   madame   de 

Gavapestre.  —  Je  lis  dans  un  catalogue 
de  livres  à  prix  marqués  :  Mémoirds  de 
Madame  de  Campestre-  Paris,  chez  l'éditeur 
Antenor  de  Campestre,  ex-lieutenant 
d'infanterie,  1847,  ^  ^o^-  '"-8.  Cet  ou- 
vrage ne  doit  pas  être  commun  ,  car  il 
n'est  pas  indiqué  dans  la  France  littéraire 
de  Quérard. 

Quelle  était  cette  dame  de  Campestre  ? 
Quel  rôle  a-t-elle  joué  dans  la  société 
pour  avoir  écrit  des  mémoires? 

Paul  Pinson. 

La  batailla  de  Damvillers.—  [Paris 
Ch.  Delagrave  1883.]  De  qui  ce  livre  pro- 
venant de  la  vente  Sarccy,  non  catalo- 
gué ?  BOOKWORM. 

Les  ouvrages  de  Louis  Cousin.  — 

Les  ouvrages  de  Louis  Cousin  «  le  Prési- 
dentCousin>» sont-ils  très  raresà  trouver  ? 
Je  cherche  depuis  longtemps  un  exem- 
plaire de  «  l'Histoire  de  Constantinople 
depuis  le  règne  de  l'ancien  Justin  jusqu'à 
la  fin  de  l'Empire  ».  N.  T.  S. 

Prosodie.    —  D'usage     général  en 
versifiant^  on  nombre  dissyllabiques    les 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


•    903 


terminaisons  :  ion,  ien,  ter.,.,  comme  s'il 
existait  un  tréma  sur  l'i. 

Mais,  cet  usage  est-il  une  règle  ? 

Subsidiairementjla  règle  est-elle  abso- 
lue ? 

En  d'autres  termes,  lorsque  l'euphonie 
le  voudrait,  est  il  facultatif  de  faire  mono- 
syllabiques les  terminaisons  dont  il  s'agit? 
Ou  bien  obligatoirement,  invinciblement, 
doit-on  baragouiner  en  vers;  autrement 
que  l'on  prononce  en  prose,  et  faut-il 
toujours  scander  !  déception,  évociiïon, 
Scip'ion  ...  ? 

Si  oui,  c'est  tant  pis  pour  l'harmonie, 
trop  souvent  sacrifiée  au  triomphe  de  la 
correction.  A.  G. 

Vieille  chanson.  —  Est-il  possible 
de  retrouver  une  vieille  chanson  nor- 
mande, dont  voici  quelques  mots  que  je 
me  rappelle  avoir  entendu  chanter  par 
ma  grand'mère  ? 

En  Basse  Normandie, 
Dou  pays  que  j'étions, 
Y  avait  trois  gentilshommes, 
Tous  amoureux  de  mé. 
Et  le  refrain  sans  doute  : 

Voup,  youp,  youp  et  youp  ma  fé. 
Ah  !  Ah  !  qu'il  a  d'amcur  pour  mé 
Indar,  indar  et  youp,. .    etc.  etc. 
Je  remercie  d'avance  l'aimable  ophélète 
qui  pourra  ou  me  la  procurer,  ou  me  dire 
où  je  pourrais  la  trouver,  au  besoin  avec 
la  musique.  A.  Prêchas. 

Cf.  Intermédiaire.,  XVllI,  496. 

Décoration  &'ar  un  port-rait.  —  Un 
portrait  d'homme,  daté  de  1740,  et  dont 
l'habit  n'est  pas  militaire,  porte  en  écharpe 
de  droite  à  gauche  un  ruban  lie  de  vin,  et 
sur  le  côté  gauche  une  plaque  en  croix  à 
huit  pointes  avec  quatre  fleurs  de  lis  aux 
angles.  Quelle  peut  être  cette  décoration  ? 

L.  G. 

Monogramme  depeintrs  à  àèteû- 
miner.  —  De  quel  peintre  est  un  tableau 
du  début  du  xvme  ou  fin  xvii^  siècle,  pro- 
blement  de  l'école  flamande  représen- 
tant un  perroquet  rougeâtre.dans  l'ombre, 
surveillant  une  coupe  de  verre  remplie  de 
fruits,  pêches,  ananas,  raisins  bleus  et 
blancs,  figue  entr'ou verte  ;  le  tout  repo- 
sant et  débordant  sur  une  table  de  mar- 
bre de  couleur  sombre  ?  Monogramme 
dans  l'angle  gauche  sur  la  peinture.  Lar- 
gement et  chaudement  peint  ;  fruits  suc- 


20   de'cembreijo   . 
.     904 

culents.  Le  monogramme  affecte  la  forme 
d'un  j.  et  d'un  S  confoiidus.  B. 

Le  peintre  Lattinville.  —  Le 
peintre  Lattinville,  qui,  dans  la  seconde 
moitié  du  xviii«  siècle,  fit  le  portrait  de 
Pichault  de  la  Martinière,  chirurgien  du 
prince  de  Lorraine  et  plus  tard,  1'^  chi- 
rurgien de  Louis  XV,  est-il  connu  ?  Où 
trouver  sur  lui  des  renseignements  ? 

J.  M.  A. 

Bue  de  la  Paroisse.  —  Dans  le 
n*77  Au  Moniteur  ,\i^gQ.  31  i,on  lit  que, dans 
la  séance  du  15  frimaire  an  11  (5  décembre 
1793),  le  président  de  la  Gonvention  na- 
tionale, Laloi,  soumit  à  cette  assemblée 
une  lettre  de  félicitations  qu'il  avait  été 
chargé  d'écrire  à  un  certain  citoyen  Mo- 
rel  et  à  sa  femme,  demeurant  à  Paris, 
rue  de  la  Paroisse,  section  de  l'Unité. 
Cette  missive  fut  approuvée  et  insérée 
par  décret  au  bulletin  des  séances.  Mais 
qu'était-ce  que  la  rue  de  la  Paroisse  ?  Avec 
quelle  voie  publique  actuelle  du  Vl'^  arron- 
dissement peut-on  l'identifier  ?  Les  plans 
de  l'époque  de  la  Révolution  que  j'ai  pu 
consulter  sont  muets.  Le  quartier  de 
l'Unité,  on  le  sait,  était  limité  au  nord 
par  le  quai  Gonti  et  le  quai  Malaquais  ;  à 
l'est,  par  la  rue  Dauphine  et  la  rue  de 
l'Ancienne  Gomédie  ;  au  sud,  par  la  rue 
des  Boucheries-Saint-Germain^  la  rue  du 
Four  et  le  commencement  de  la  rue  de 
Grenelle  ;  et  à  l'ouest,  par  la  rue  des 
Saints-Pères.  G'est  donc  dans  l'intérieur 
de  ce  périmètre  que  doit  nécessairement 
se  trouver  cette  rue  énigmatique.  Voilà, 
je  pense,  un  petit  problème  topogra- 
phique parisien  que  nos  érudits  collabo- 
rateurs de  l'Intermédiaire  ne  seront  pas 
embarrassés  de  résoudre. 

Henri  Masson. 

La  papier  Lafosse. — Je  lis  dans 
un  des  ouvrages  du  marquis  de  Luchet, 
ce  polygraphe  dont  s'occupait  dernière- 
ment l'Intermédiaire  : 

Un  artiste  a  découvert  la  manière  de  faire 
du  papier  qui  ressemble  au  vélin  ;  il  n'a  point 
de  raies  et  a  un  velouté  inconnu  même  aux 
papetiers  de  Hollande.  C'est  au  célèbre  La- 
fosse qu'on  doit  en  partie  cette  découverte. 

Qiiel  était  ce  Lafosse  ;  et  son  invention 
a-t-elle  survécu  à  l'oubli  qui  s'est  fait,  ce 
me  semble,  autour  de  son  nom  ?, 

Sir  Graph. 


N*989 


L'INTERMEDIAIRE 


905 


906 


Sépon^fô 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

Un  autographe  d'Adam  Mickia- 
■wicz  à  retrouver  (XLVI,  727).  —  Al. 
LadislasMickiewiczaété  directementavisé 
de  l'endroit  où  se  trouve  l'autographe  de 
la  poésie  de  son  illustre  père  dont  il  dési- 
rait avoir  une  copie.  G.  M. 

La  date  exacte  de  la  mort  de  Ca- 
sanova (XLVI,  786).  —  En  réponse  à 
l'appel  que  veut  bien  me  faire  M.  Pierre 
Dufay,  relativement  à  la  date  exacte  de  la 
mort  de  Casanova,  je  crois  m'être  assuré 
naguère  de  cette  année  lyçS,  qui  semble 
inadmissible  au  chercheur  érudit  de  Vln- 
termédiaire. 

Je  n'ai  malheureusement  point  le  loisir 
de  renverser  sur  mes  tapis  les  2000  ou  3000 
feuillets  manuscrits  que  je  possède  de 
Casanova  et  dont  je  me  réserve  l'analyse 
pour  mes  vieux  jours    de  retraite. 

Toutefois, il  me  semble  presque  certain 
que  le  divin  Giacomo  Casanova  naquit  à 
Venise  en  avril  1720.  Dans  ses  mémoires, 
l'aimable  aventurier,  qui  montra  jusqu'à 
sa  dernièreheure  des  coquetteries  devicille 
fille,  prit  toujours  un  malin  plaisir  à  se 
rajeunir  de  cinq  années. ne  se  préoccupant 
point  du  démenti  donné  à  son  état-civil 
ni  de  l'embarras  causé  à  ses  futurs  bio- 
graphes. 

Dans  ses  derniers  papiers,  écrits  au 
château  de  Dux  en  1797  et  au  début  de 98, 
le  vieil  érotomane  avoue  qu'il  sera  bientôt 
im  octogénaire.  Cela  serait  concluant. 

Le  mieux  pour  nous  est  de  penser  qu'il 
tricha  sur  la  date  de  sa  naissance  et  qu'il 
se  rajeunit  d'un  lustre,  trouvant  qu'il  en 
avait  déjà  suffisamment  aux  yeux  des 
femmes  qui  ne  cessèrent  de  l'aimer  jusques 
au  dernier  moment. 

Ne  cherchons  pas  autre  chose.  Aux 
archives  de  Venise,  l'ancien  conservateur 
M.  Stéfani,  me  parla,  autrefois,  de  cette 
année  de  1720,  comme  date  précise  de  la 
venue  au  monde   du  plus  grand  virtuose 


de  la  galanterie  qui  se  soit  jamais  rencon- 
tré ici-bas.  Octave  Uzanne. 

L3  Saint-Suaire  de  Turin  (XLV  ; 
XLIV,  84,  369.  757).  —  j'en  demande 
bien  pardon  à  ce  collaborateur  inconnu 
qui  signe  :  Un  partisan  de  la  vérité  histo- 
rique, ce  q'ie  nous  sommes  tous  à  ï Inter- 
médiaire, mais  sa  conclusion  est  des  plus 
contestables.  Non,  la  question  n'est  pas 
«  définitivement  jugée  pour  tout  esprit  im- 
partial »,  et  même  si  l'opinion  se  pro- 
nonce avec  plus  de  force  dans  un  sens, 
c'est  plutôt  dans  celui  de  la  négative. 
Rien,  en  etïet,  jusqu'aujourd'hui,  ne  me 
paraît  prévaloir  contre  les  objections  for- 
mulées par  l'érudition,  l'exégèse  évangé- 
lique  et  la  science.  Je  n'ai  nullement, 
d'ailleurs,  l'intention  d'intervenir  de  nou- 
veau dans  un  débat  où  j'ai  dit  ce  que 
j'avais  à  dire. 

En  tous  cas  et  à  mettre  les  choses  au 
mieux,  j'estime  qu'il  est  téméraire  de 
considérer  l'aiïirmative  comme  victorieu- 
sement établie,  et,je  le  répète,  si  une  opi- 
nion prend  faveur  dans  le  monde  supé- 
rieur et  désintéressé  de  l'érudition  et  de 
la  science,  c'est  plutôt  la  négative. 

H.C.  M. 


*  * 


M.  le  chanoine  Ulysse  Chevalier  vou- 
dra bien  me  permettre  de  lui  présenter 
une  courte  observation  sur  sa  thèse  con- 
cernant la  non  authenticité  du  Saint- 
Suaire  de  Turin. 

Dans  son  article  de  V Intermédiaire  du 
30  juin  dernier,  il  nous  dit  :  «  On  a 
s<  fini  d'ailleurs  par  obtenir  la  confession 
«  du  peintre  qui  avait  artistement  con- 
«  fectionné  le  suaire.  » 

Cet  aveu  est-il  réel  et  la  pièce  qui  le 
contient  est-elle  authentique  ? 

L'écrit  qui  contient  ce  prétendu  aveu 
serait  un  mémoire  adressé  par  l'évêque 
de  Troyes,  Pierre  d'Arcis,  au  pape  d'Avi- 
gnon^ Clément  Vil. 

De  ce  mémoire,  M.  Chevalier  nous 
présente  plusieurs  copies  faites  soit  au 
xv''  soit  au  XVI®  siècle. 

M.  Chevalier,  a-l-il  découvert  le  mé- 
moire original  ?  11  répond  oui  et  cite  une 
copie  faisant  partie  de  la  collection  de 
Champagne  V.  154  ff»  138  (Bibliothèque 
natioiude).  Cette  pièce  ne  porte  ni  date 
ni  si  ^-.ature,  rien  en  un  mot  qui  puisse 
gar;.:itir  son  authenticité  ;   M.  Chevalier, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  décembre  190a' 


907 


908 


lui  donne  la  date  de  1389,  à  considérer 
l'écriture,  on  pourrait  avec  autant  de 
vraisemblance  la  dater  de  1420  ou  1450. 
Si  vraiment  cette  pièce  était  la  minute 
originale,  pourquoi  trouverait-on  écrit  de 
la  même  main  (l'écriture  et  l'encre  sont 
identiques)  au  dos  de  la  pièce  cette  men- 
tion, que  M  Chevalier  lui-même  a  remar- 
ia quée  :  «  Copia  litterarum  domino  nos- 
«  tro  jiapœ  per  episcopum  Trecensem 
«  transmissarum,  super  facto  sudarii  de 
«  Lireyo  »  ? 

QLie  nous  dit  la  pièce  elle-même  ?  Elle 
raconte  que  l'évèque  de  Troyes,  Henri  de 
Poitiers,  réunit  34  ans  auparavant  une 
commission  de  théologiens  afin  d'exa 
miner  la  question  du  suaire  de  Lirey 
et  de  décider  de  son  authenticité.  Cette 
commission  aurait  décidé  la  non  ^aithenti- 
cité  du  suaire  sur  cette  simple  raison  :  que 
les  évangélistes  ne  parlent  pas  de  l'em- 
preinte du  Sauveur  sur  le  suaire  dans  lequel 
il  a  été  enseveli,  qu'ils  n'auraient  pas 
manqué  de  mentionner  ce  fait  s'il  s'était 
produit.  Raison  plutôt  insuffisante  de  la 
part  d'aussi  doctes  personnages 

Multis  theologis  et  aliis  prudentibus 
viris  asserentibus  quod  hoc  rêvera  doinini- 
cum  sudariuni  esse  non  poterat,  quod 
ipsius  effigiem  habebat  impressam,  cuin 
de  hujusmodi  impressionne  sanctum  evaii- 
gelium  nullam  faciat  nientioneni,  cuin 
tamen,  si  verum  esset  non  est  verisimile 
quod  fuisset  per  sanctos  evangelistas  taci- 
tum  vel  obaiissuiii.  » 

C'est  alors  que  l'on  s'empresse  d'ajou- 
ter :  on  finit  d'ailleurs  par  obtenir  l'aveu 
du  peintre  qui  avait  arîistement  confec- 
tionné le  suaire. 

Et  tandem  solerti  diligentia  précédente 
et  inlormatione  super  hac  fac'a,  flnaliter 
reperit  fraudem  et  quomodo  pannus  ille 
artificialiter  depictus  fuerat,  et  probatuni 
fuit  etiam  per  artificem  qui  illum  depinxe- 
rat,  ipsum  humanâ  ope  iactum,  non  mira- 
culose  confectum  ve!  concessum   . 

N'est-il  pas  étrange  qu'une  pareille  com- 
mission se  soit  réunie,  ait  fait  une  décou- 
verte de  cette  importance  et  n'en  ait  dressé 
aucun  procès-verbal  ;  qu'elle  ne  se  soit 
pas  inquiétée  de  laisser  à  la  postérité  le 
nom  et  les  qualités  du  peintre  et  les  cir- 
constances qui  ont  amené  la  découverte  de 
cette  fraude,  qu'elle  n'ait  pas  pris  soin  de 
réunir  tousles  documents  afin  d'empêcher 
l'imposture  dese  reproduire  à  l'avenir  ? 
Ce  n  est    que    34  ans  plus  tard  qu'on  y 


aurait  songé,  si  tant  est  que  le  document 
produit  par  M  le  chanoine  Chevalier 
soit  authentique.  Ce  qu'il  faudrait  dé- 
montrer ;  démonstration  que  nous  atten- 
dons de  l'amabilité  de  M.  Chevalier. 

G.  La  Brède. 

Archives    do    l'ordro    do    Malte 
XLVI,  727).  —    L'Ordre  de   Malle   était 
divisé,  pour  la  France,   en   divers  grands 
piieiiii's  qui    avaient,   chacun,    un   local 
pour    leurs   archives.    Là.     précisément, 
étaient  conservées  les  preuves  de  noblesse 
des   chevaliers.   J'ai   consulté,  il  y  a  plu- 
sieurs  années,    les   preuves   de    noblesse 
des  chevaliers  du  grand  .prieuré  d'Auver- 
gne,   aux    archives    départementales    du 
Rhône,  où  elles  ont  été  déposées  lors  de 
la  Révolution  française.  Ces    preuves  for- 
ment un  fonds  précieux    Elles  consistent 
en  nombreux  volumes    in  folio  avec   des 
tableaux    généalogie] ues  donnant  les  huit 
quartiers     de     chaque    chevalier,    peints 
avec  soin.   Une   foule  de   familKs    nobles 
d'Auvergne    trouver.t  là   leur   filiation.  Je 
ne    sais    s'il    a    été  public    un  inventaire 
analytique  de   ces  preuves  ;  ce  qui    serait 
fort  utile.  On  peut  s'en  assurer  en  véri- 
fiant les  inventaires  imprimés  des  archi- 
ves du  Rhône,  Pour  obtenir  copie   de  ces 
preuves  de  noblesse,  il  faudrait  faire   une 
demande    à    l'archiviste    départemental, 
sans  doute  ;  et  je  crois  qu'il  y  a  un   tarif 
pour  chaque  page   de  copie.    Seulement, 
faut-il  encore  que  messieurs  les  archivis- 
tes aient  le  temps  de    donn^-   ces  copies 
qui  exigent  une  le:ture  difficile  dans  des 
manuscrits  des  xvir    et  xvi!i=    siècles.   Je 
crois   que   les    épreuves   de    noblesse    de 
Malte,  des  Archives  du  Rhône,  ne  remon- 
tent pas    au-delà  du  xvu^    siècle.  11  y  a.  à 
la  Bibliothèque    Nationale,   à  Paris,    aux 
manuscrits,    des  listes   du  xvi'"  siècle   de 
chevaliers  de  Malte,  avec  la  date   de  leur 
réception,  leurs  armoiries.  Je  me  permets 
de    signaler    notre    savant  confrère,    M. 
Courtaux,    qui  est  très  au  courant  sur  ces 
question--.  Ambroîse  Tardieu. 

*  * 
Les  archives  de  l'ordre  de  Malte  se 
trouvent  à  Rome,  au  siège  de  l'Ordre 
Souverain.  Palazzo  di  Malta,  via  Con- 
dotti.  Elles  y  ont  été  transportées  en 
1834,  lors  de  la  reconsUtution  de  l'Ordre 
et   son    établissement   définitif  à   Rome. 


N-  989 


L'INTERMEDIAIRE 


909 


910 


Elles  y  sont  conservées  dans  un  ordre 
parfait  ;  chaque  membre  de  l'Ordre  a  son 
dossier  spécial,  qui  comprend  tous  les 
actes  relatifs  à  su  promotion  dans  l'Ordre, 
et  par  conséquent  les  procès-verbaux  des 
preuves,  cependant  je  ne  saurais  affirmer 
si  ces  procès-verbaux  remontent  jus- 
qu'aux siècles  reculés  Pour  obtenir  les 
renseignements  désirés,  il  suffirait,  je 
pense,  d'en  adresser  la  demande  à  la 
chancellerie  de  l'Ordre  qui  les  fournirait 
probablement,  mais  il  faudrait  que  la 
demande  fût  justifiée.  Cependant,  le 
mieux  serait  de  faire  cette  demande,  par 
l'entremise  du  comte  Fernand  de  Rohan- 
Chabot,  bailli  d'honneur  de  l'Ordre  et 
président  de  l'Association  des  membres 
français  de  l'Ordre  (1.  rue  François  i^^S 
Paris).  Duc  Job. 


* 
»  * 


Après  le  siège  de  Malte,  les  archives 
de  l'ordre  furent  transportées,  par  les 
soins  du  général  Bonaparte,  à  Marseille 
où  elles  se  trouvent  déposées  à  la  Préfec- 
ture des  Bouches-du-Rhône.  En  s' adres- 
sant à  l'archiviste  du  Département,  on 
peut  obtenir  communication  des  dossiers 
et  vraisemblablement  en    prendre  copie. 

A.  P. 

Chevaliers  de  l'empire  (XLVl,  34 1 , 
459-  573.631,  743)-  —  Q-Uoique  je  ne 
puisse  consulter  à  la  campagne  V Armo- 
riai de  l'emplie  du  vicomte  Révérend 
ou  le  Manuel  du  blason  de  Pautet  du 
Parroy,  je  ne  conteste  pas  un  seul  instant 
que,comme  le  dit  M.  A.  S..E.  quelques  fa- 
milles illustres,  en  recevant  un  nouveau 
titre  de  Napoléon, aient  pu  obtenir  de  con- 
server.sous  l'Empire,  les  armes  qu'elles  te- 
naient de  leurs  aïeux.  Mais  le  petit  nom- 
bre des  noms  cités  par  mon  érudit  cor- 
respondant prouve  surabondamment  que 
ce    n'était   qu'une    rare   exception    à  la 

règle . 

Sous  l'Empire,  en  effet,  toutes  les  fois 
qu'un  titre,  depuis  celui  de  prince  jusqu'à 
celui  de  chevalier,  fut  conféré,  il  y  eut 
lieu  à  un  règlement  d'armoiries,  et  pres- 
que toujours,  pour  ne  pas  dire  plus,  ce  fu- 
rent des  armoiries  nouvelles  qui  furent 
attribuées.  On  en  pourrait  citer  des  exem- 
ples par  centaines.  —  Napoléon  ne  recon- 
naissait   pns  d'autre    noblesse  que   celle 


portés,  puisque  la  révolution  avait  suppri- 
mé «  l'ordre  de  la  noblesse  »  et  «  interdit 
d'en  porter  les  qualités  distinctives  ». 

Les  familles  cités  par  M.  A.  S.,  e, 
avaient  donc  toutes  reçu  un  titre  nouveau 
dont  elles  se  sont  servies  pendant  toute 
la  durée  de  l'Empire. 

Il  est  bien  certain,  en  outre,  que  pour 
éviter  toute  confusion  sur  l'origine  de  ces 
titres,  la  chancellerie  impériale  évitait  de 
donner  à  une  famille  celui  qu'elle  portait 
sous  l'ancien  régime.  Les  dérogations  à 
cet  usage  furent  si  rares,  que  lorsque  le 
ci-devant  comte  de  Brissac,  cité  par  M. 
A.  S..  E.  fut  pourvu  (en  1812,  je  crois), 
du  même  titre  par  Napoléon,  on  ne  l'ap- 
pela plus,  dans  tout  Paris,  que  le  comte 
refait.  Le  plus  piquant  de  la  chose  est 
qu'il  était  bossu.  Si  ces  confirmations  de 
titres  eussent  été  fréquentes,  nul  n'eût 
songé  à  les  remarquer. 

Vicomte  de  Reiset, 

Armoiries  épiscopales  (XL;  XLI). 
Armoiries  du    Clergé  de    France 

(XLlll).  —  En  réponse  à  ces  deux  ques- 
tions, je  signale  à  leurs  auteurs  :  Armo- 
riai de  VEpiscopat  français  ou  recueil  des 
Armoiries  des  Archevêques  et  Evèques  de 
France, par  Taupin  d'Auge,  accompagné 
de  notices  biographiques  sur  chacun  de 
ces  prélats  par  un  comité  d'ecclésiasti- 
ques et  d'hommes  de  lettres,  sous  la  pré- 
sidence de  M.  l'abbé  A.  Deny»,  curé  de 
Saint-Eloi,  à  Paris,  publié  sous  la  direc- 
tion de  Georges  Bertrand.  —  Paris. 

Je  possède  onze  séries  de  cette  publica- 
tion (qui  a  dû  rester  inachevée)  renfer- 
mant 56  notices  avec  blasons,  que  j"ai 
trouvées  dans  la  bibliothèque  d'un  de 
mes  parents,  collaborateur  à  cet  ouvrage 
publié  par  souscription  vers  1865  et  1866. 
je  suis  trèsdésireuÀ  de  savoir  si  je  possède 
tout  ce  qui  a  été  imprimé  de  cet  armoriai. 

Un  intermédiairistecOiuplaisant  pourra- 
t-il  à  son  tour  me  renseigner  a  ce    sujet  ? 

H.  DE  G. 

Arœesde  l'Hôpital  Sainte  Mesme 

(XLVI,  729)  —  Les  armes  sont  identi- 
ques pour  tous  ceux  de  la  lignée  de 
l'Hôpital  ou  Hospital  :  seigneurs  de  Soi- 
sy-aux-Loges(i).   de    Nogenfen-Brie.  de 


qu'il  avait  créée,  el:  pendant  son  règne, les  (1 

titres  qu'il  avait  conférés  ont  pu  seuls  être  I  sure 


)  Il  a  été  posé  une  question    (XLVl,  730' 


cette  seigneurie 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


91 1 


Vitry,  de  Sainte-Mesme  (et  non  Saint- 
Mesme)  etc  :  De  gueules,  au  coq  d'argent, 
crêié,  vieiiibrc,  hecqiià  d'or,  ayant  au  col. 
un  ccHsson  d'a{ii>\,  chargé  d'une  fleur 
de  lis  d'or.  (P.  Anselme,  VII.)         A.  S..E. 

Armoix-ies  àdéterminer  :  doux  fois 
trois  léopards  ("XLVI,  729).  —  Comme 
le  dit  M.  le  docteur  Vercoutre,  les  armes 
d'Angleterre,  ou  plutôt  de  la  Grande-Bre- 
tagne, sont  un  écartelé  aux  i  et  ^  d'An- 
gleterre-Anjou  ([ts  léopards),  au  2  d'Ecosse 
(le  lion),  au  3  d'Irlande  (\a  harpe)  j,  mais 
on  sait  que,  depuis  le  traité  de  Troyes,  les 
rois  d'Angleterre  ont  gardé,  pendant  des 
siècles,  des  prétentions  —  devenues  très 
platoniques,  il  est  vrai,  — sur  notre  pays. 
Ils  s'intitulaient  rois  de  France  et  d'An- 
gleterre et  écartelaient  les  léopards  des 
Plantagenet  avec  les  fleurs  de  lys  de 
France. 

C'est  là  tout  le  secret  de  l'écusson  dont 
il  s'agit. 

Notre  confrère  demande  à  qui  a  pu  ap- 
partenir le  cachet  qu'il  décrit.  Les  deux 
lettres  M.  R  pourraient  faire  penser  à  la 
reine  Marie  Tudor  (Maria  Regi'na),  mais  la 
supposition  est  trop  peu  appuyée  pour  ne 
pas  rester  très  vague. 

P.  DU  Gué. 

*  * 
Les  armoiries   susdites  sont  celles  qui 

ont  été  portées  par  la  reine  Marie  d'An- 
gleierre,  fille  de  Henri  VIII  et  sœur  d'Eli- 
sabeth. Le  même  écusson  fut  attribué  à 
touslessouverainsdu  pays,depuisHenriIV, 
jusqu'à  Elisabeth.  Les  armoiries  royales 
d'aujourd'hui  furent  fixées  en  1837. 

Saint-Médard. 

Armoiris!?  à  déterminer  :  i  le  gueu- 
les au  sautoir  d'or  (XLVI,  672,853). — 
Il  existe  cinq  familles  portant  :  d'apir,à  la 
fasce  d'or,  accompagnée  de  deux  étoiles  de 
même  en  chef,  et  d'un  croissant  aussi  de 
même,  en  pointe. 

'Elles  se  nomment  Bonaert  de  Brniialu 
et  Nieuwenhove,  Hamel,  Hédelin,  Villau- 
min  et  van  Zweene. 

Seule,  la  généalogie  des  le  Féron  d'E- 
terpigny  pourra  préciser  lequel  de  ces  cinq 
noms  est  le  bon  pour  le  cas  cité. 

Le  comte  P.    A.  du  Chastel 

Les  privilèges  deChalo  Saint- ?/Iard 
(XLVI,  283,  415,  632,  799).  —  Le  2=  pa- 


912 


20  décembre  1902, 


ragrapheest  tronqué  et  incompréhensible; 
rétablir  la  première  phraseainsi  qu'il  suit  : 
Apivs  avoir  étudié  avec  la  conscience  la  plus 
scrupuleuse  les  nombreux  documents  qu'il  a 
compulsés,  M.  Valois, avec  une  autorité  beau- 
coup plus  grande  que  celle  que  M.Cam  accorde 
à  M., Léon  Marquis  qu'il  a  copié,  et  ayant 
passé,  etc. 

Un  ancien  Cul  de  Singe. 

L:  ne  iiisci-iptioa  latine  à  traduire 

(XLVI,  625.  827)  —  «Ilsn'ont  d'armes 
que  pour  se  défendre  ;  mais  leur  plus 
grand  bonheur  est  encore  d'avoir  la  paix  ». 
En  échange,  je  demanderai  deux  cho- 
ses :  10  Y  a  t-il  beaucoup  de  distiques 
pouvant  se  lire  à  l'envers  aussi  bien  qu'à 
l'endroit,  comme  le  suivant  ;  et  2"  quel 
est  son  sens  exact  '.' 

Koma  tibi  subito  motibus  ibit  amor, 
Sole  medere  pede  ede  perede  melos. 

D^  B. 
C.  f.  Intermédiaire,  XLll,  552. 

Alophe  d<î  l'Hôpital  fXLVI,  730). 
—  Le  père  d'Aloph,  Adrian  de  l'Hospi- 
tal.  seigneur  de  Choisy,  avait  été  un  des 
officiers  favoris  du  roi  Charles  VIII  ;  il 
avait  commandé  l'avant-garde  à  la  ba- 
taille de  Saint-Aubin  du  Cormier  (1488), 
et  s'était  signalé  à  la  conquête  du  royau- 
me de  Naples  et  à  la  bataille  de  Fornoue, 
ou  il  combattait  près  du  roi.  II  mourut 
en  1503. 

Les  l'Hospital  descendaient  du  frère  de 
saint  Louis,  Charles  d'Anjou,  dont  le  pe- 
tit-fils, Philippe  d'Anjou,  prince  de  Ta- 
rente,  avait  marié  sa  fille  à  Monseigneur 
Frédéric,  comte  de  l'Hospital,  fils  d'Al- 
phonse de  l'Hospital  et  d'une  fille  de  Ga- 
léas,  duc  de  Milan. 

Aloph  de  l'Hospital  eut  trois  fils  et  cinq 
filles. 

Le  second  fils,  René,  laissant  à  son 
aîné  le  titre  de  l'Hospital-Choisy  et  à  son 
oncle  celui  de  l'Hospital-Vitry.  transmit 
aux  siens  le  titre  de  l'Hospital  Sainte-Mes- 
me. Louise  de.Poisieux,  femme  d'Aloph, 
était  fille  de  messire  Claude  de  Poisieux, 
baron  de  Montigny,  seigneur  de  Sainte- 
Mesme.  et  de  Anne  Lucas,  sa  femme, 
issue  de  la  maison  de  Tonnerre. 

Ces  renseignements  sont  tirés  du  re- 
marquable ouvrage  de  M.  JosephGuyot  : 
Chronique  d'une    ancienne   ville  Royalle. 

C.  B. 


N»  989. 


L'INTERMEDIAIRE 


~— •     913 


914 


Famille  Estcurneau  (XLVI,  1 674). — 
Je  possède  une  traduction  de  VOdysséep^r 
M"*  Dacier,  177 1, en  3  volumes,  sur  cha- 
cun desquels  est  écrit  à  la.  main:  cx-li- 
bris  Gcrmani  Eslounicaii  Flcxicnsis  fcrfio 
ordine,  1776.  O.  D. 

D'Aumoiiî  (XLV  ;  XLVI,  408,  585). 
—  Un  correspondant  de  V Intermédiaire 
demande  ce  que  sont  devenues  les  archi- 
ves de  la  famille  d'Aumont,  qu'il  serait 
si  utile  de  consulter  pour  les  études  sur 
l'Ancien  Régime  ? 

On  a  parlé  du  château  de  bemur  (Sar- 
the)  quele  dernier  descendant  de  la  lignée 
habitait  pendant  l'été  On  a  aussi  parlé 
du  comte  de  la  Vincendière  et  songé 
peut-être  à  faire  une  enquête  au  Caire. 

Le  plus  logique  était  de  se  rapprocher 
de  la  postérité  de  la  branche  aiisée  et  on 
a  émis  l'avis  que  les  papiers  des  d'Au- 
mont, en  partie  du  moins,  devaient  re- 
poser dans  les  archives  privées  du  prince 
régnant,  Albert  i"''de  Monaco.  C'était  la 
bonne  piste. 

M.  le  D''  E.-T.  Hamy,  membre  de  l'Ins- 
titut, a  eu  la  bonne  fortune  de  pouvoir 
les  consulter  ;  il  en  a  dressé  un  inventaire 
sommaire  fort  instriictif,  qu'il  a  publié 
dans  le  Bulletin  de  la  Société  tJlcadcinique 
de  Boulù^ne-sm-Mer  (V"  vol.  2"  fascicule, 
1901).  Ces  documents  précieux  ont  trait 
principalement  au  maréchal  Antoine  II 
d'Aumont  (1001-1669),  premier  titulaire 
du  duché  de  ce  nom  ;  mais  un  certain 
nombre  de  pièces  concernent  ses  succes- 
seurs. Il  y  a  là  surtout  un  dossier  qui  ne 
contient  pas  moins  de  78  lettres  du  car- 
dinal Mazarin  ;  26  de  Le  Tellier  ;  19  de 
Gaston  d'Orléans;  5  deLouvois;  2  d'Anne 
d'Autriche  et  i  de  Cromwell  qui  verront 
bientôt  le  jour  dans  la  Collection  des  do- 
cunienh  inédits^  à  la  grande  satisfaction 
des  historiens.         Le  Chercheur  de  B. 


Le  P.  Marin  Mersenne(XLVL672). 
—  On  trouve  un  article  assez  complet  sur 
lui  dans  le  Nouveau  dictionnaire  historique 
portatifs  par  une  Société  de  gens  de  lettres, 
tome  III,  Amsterdam,  chez  Marc  Michel 
Rey,  libraire,  1769.  )e  puis  en  envoyer 
copie  à  M.  Paul  d'iny,  s'il  le  désire. 

II  existe  aussi  miQ  biographie  du  P. 
Marin  Alersenne,  par  son  confrère  le^P. 
Hilarion  de  Coste. 


Voir  aussi  le  Dictionnaire  statistique  de 
la  Sarihe  par  Pesche,  article  Oi^é. 

O.  D. 

* 

*  * 
La  XVl"  année  du   Magasin  pittoresque 

(1848)    donne,    aux   pages    103   et    104, 

des  détails  assez  complets  sur  Merserine, 

accompagnés  d'un    portrait  de   ce  savant 

religieux.  Voir  également  le  Dictionnaire 

historique  portai it  de  Ladvocat  (1760). 

V.  A   T. 

* 

*  ♦ 
La  biographie   du   célèbre   minime  est 

aussi  bien    documentée  que  possible.  On 

la  trouvera  dans  les  répertoires  spéciaux 

(Larousse,    Didot     et     Hœfer,    Michaud, 

Grande  Encyclopédie,  etc.) 

Marin  Mersenne,  né  le  8  septembre 
1588  à  la  Soultière  près  d'Oizé  (^Sarthe) 
mort  à  Paris,  le  i'-'"'  septembre  1648.  Voir 
l'article  de  M .  B.  Hauréau  dans  la  Nou- 
velle biographie  générale  de  Didot  Hœfer. 

Le  P.  Mersenne  a  eu  un  biographe,  le 
P.  Hilarion  de  Coste,  qui  a  pieusement 
recueilli  sa  correspondance,  aujourd'hui 
déposée  à  la  Bibliothèque  nationale  où 
elle  forme  trois  gros  recueils  n°^  6204- 
6205-6206  des  Nouvelles  acquisitions 
françaises. 

Les  biographes  modernes  ont  fait  res- 
sortir l'heureuse  intluence  que  Mersenne 
exerça  sur  la  philosophie  de  Descartes  en 
la  couvrant  d  une  protection  qui  lui  fut 
des  plus  utiles,  à  un  moment  où  toute 
innovation  philosophique  était  déclarée 
dangereuse  par  les  théologiens. 

Descartes  et  Mersenne  échangèrent  une 
correspondance  active,  que  l'on  retrou- 
vera dans  les  lettres  de  Descartes  (édi- 
tion en  cours  dont  quatre  volumes  ont 
paru  publiés  par  C.  Adam  et  P.  Tannery, 
Paris,  Cerf,  rue  Sainte-Anne)  mais  une 
biographie  nouvelle  serait  à  désirer,  ainsi 
que  l'édition  complète  de  ses  lettres. 

Il  sera  donc  intéressant  de  réunir  au 
moins  les  indications  relatives  aux  ma- 
nuscrits de  Mersenne,  mais  pour  ne  pas 
abuser  de  la  permission,  nous  donnerons 
seulement  les  numéros  des  recueils  à 
consulter.  En  voici  la  liste,  publiée, 
croyons-nous,  pour  la  première  fois  : 

Douai,  728. 

Chartres,  609,  f°  223, 

Carpentras,    1655,  f"  94.   —    1821.  f° 
362. 

Aix,  201-215. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  décembre  190a. 


9IS 


116 


Mazarine,  Paris,  1857  f"  i^. 

B.  N.  Paris,  Ane.  fonds,  2531.  Ane. 
suppl.  fr.  9531-12357  8. 

Ane.    p.  fonds   fr.   24714,  P  73. 

Nouv.  acq.  fr.  s  1(30-5  161-5  163,  5174, 
5176.  —  6204-6205-6205  ;  Q544. 

Voir  aussi  :  Constantyn  Huygens, 
M  orne  n  ta  desu  Itoria . 

P.  Tannery.  —  La  correspondance  de 
Descartes  dans  les  inédits  du  fonds  Libri 
étudiée  pour  l'iiistoire  des  Mathémati- 
ques. (Paris,  1893). 

Le  P.  Mersenne,  a  traduit  les  Nouvelles 
Pensées  de  Galilée  (Paris,  H.  Gamon 
1639}. 

Pour  ses  divers  ouvrages  scientifiques, 
voir  aux  Notices  biographiques. 

D""  Charbonier. 

* 

M'étant  intéressé  à  l'histoire  des  scien- 
ces, et  notamment  à  l'astronomie  au  xvn'' 
siècle,  i'ai  souvent  eu  l'occasion  de  voir 
citer  le  P.  Mersenne  par  les  cosmographes 
de  cette  époque. 

Dans  son  énorme  Ahnagatmn  novum, 
ouvrage  moins  judicieux  que  conscien- 
cieux et  complet,  le  P.  Jésuite  RiccioU 
cite  notamment  Mersenne  comme  astro- 
nome, en  rapportant,  il  est  vrai,  plutôt 
ses  opinions  qiie  ses  observations. Comme 
Riccioli,  Mersenne  a  été  l'un  des  derniers 
anticoperniciens  connus  ;  il  ne  partageait 
point  les  idées  de  Galilée  et  vous  n'igno- 
rez sans  doute  pas  que  Descartes  lui-même 
évita  toujours  de  se  prononcer  pour  ou 
contre  le  système  de  Copcnic. 

L' Alinaoatiiin  novum  n'est  pasbien  rare; 
il  est  écrit  dans  un  latin  peu  difficile  à  tra- 
duire. 

Sauf  erreur  de  ma  part,  car  je  n'ai  en  ce 
moment  aucun  texte  sous  les  yeux,  Mer- 
senne a  le  premier  signalé  la  médiocrité 
relative  de  la  vitesse  du  son  (exemple 
classique  du  bûcheron  qui  abat  un  arbre 
à  coups  de  hache  ;  on  entend  le  bruit  bien 
après  avoir  vu  frapper  le  coup).  Je  crois 
même  qu'il  a  fourni  des  chiffres  appro- 
chés pour  la  vitesse  de  propagation. 

En  somme,  il  s'est  occupé  d'astronomie 
et  d'acoustique.  Maximilien  Marie,  dans 
sa  récente  Histoire  des  .mathématiques,  12 
vol.  in-S",  Gauthier-Villars,  consacre 
quelques  lignes  à  Mersenne. 

On  trouverait  peut-être  aussi  quelques 
détails  dans  les  Histoires  des  mathémati- 
ques de  Montucla  et  de  Bossut,dansr///5- 


toires  de  VtÂstronomie  de   Lalande  et  dans 
celle,  enfin,  de  Bailly. 

C'«  A.  DE  Saporta. 

La  mort  de  l'abbé  Prévost  (T.  G. 
727  ;  XLVl,  410,  515,  690).  —J'ai  retenu 
de  mes  conversations  avec  un  membre 
de  la  famille  Didot,  que  dans  cette  famille 
on  conservait  des  lettres  de  l'abbé  Pré- 
vost, et  des  documents  relatifs  à  sa  mort. 
J'ai  tenté  vainement  d'être  fixé  à  cet 
égard.  Les  lettres  de  l'abbé  Prévost  sont 
rares,  je  me  souviens  d'un  temps  où  on 
les  vendait  500  fr.  pièce. 

V.  A. 

La  duchesse  deFalaris(XLI  ;XLII; 
XLllI  ;  XLIV  ;  XLVI,  747).  —Je  possède  un 
écrit  non  signé,  portant  la  date  de  1736 
et  ayant  pour  titre  :  Histoire  ahiégée 
de  M.  Gorge  S"  Dauîregues,  père  de  M. 
de  Rovse,  ro«5'"'"  à  la  grand  chambre, 
M.  le  duc  de  Fallary,  et  de  yV/'""  la  duchesse 
de  Béikune.  '  B.  P. 


Maussion  (Etienne  -  Thomas  de) 
(XLV1,343, 527, 752, 795).  — Delà  part  de 
M'^'^de  X...,  née  de  Maussion,  je  réponds 
ceci  à  la  note  signée  iV.aussion  dans  le  n" 
du  20  novembre  :  «  Cette  note  n'est  pas 
compréhensible,  à  moins  que  sans  parenté 
se  change  en  sans  postenté ^  sans  alliance 
serait  plus  exact.  J'offre  à  l'auteur  decette 
note  la  partie  de  la  généalogie  de  notre 
famille,  nécessaire  pour  lui  prouver  qu'il 
fait  erreur  en  faisant  du  colonel  de  Maus- 
sion, Thomas-François-Antoine,  un  petit- 
fils  de  l'Intendant  de  Rouen  11  est  fils  de 
Gaétan  de  Maussion,  mort  en  1881,  et 
d'Antoinette  de  Rulhières,morteà  91  ans, 
il  y  a  six  ou  sept  ans  ». 

C'=  DE  Saint-Saud. 

II  y  avait  une  erreur  typographique  :  c'était 
bien  sans  postérité  qu'il  fallait  lire. 

Sarah  Bernhardt  est-elle  fran- 
çaise? (T.  G.  106).—  Le  voyage  de 
iVl'"*  Sarah  Bernhardt  à  Berlin,  a  remis 
sur  le  tapis  la  q-.îestion  de  sa  naissance. 
Pour  tenir  à  jour  ia  rubrique  ouverte 
dans  nos  colonnjs,  il  y  a  dix  ans,  enre- 
listrons  les  résultats  d'une  enquête  qui, 
cette  fois,  a  été  universelle. 

Les  Staatshurger  ont  dit  : 

Un   vieil    habitant   de    Francfort-sur-l'Oder 


N  989. 


L'INTERMÉDIAIRE 


917 


~    918 


raconte  avoir  connu  Sarah  Rernhardt  enfant. 
Son  père  était  un  nommé  Fichel  Bernhavdt, 
maquignon. 

M"""  Sarah  Bernhardt  a  protesté  contre 
cette  assertion   par  plusieurs  dépêches. 

L'une  adressée  à  M.Henri  Rochefort  est 
ainsi  conçue  : 

Cologne,  7  novembre. 
Cher  ami, 

Je  suis  surprise  que  dans  votre  journal  on 
semble  vouloir  admettre  le  stupide  canard 
d'une  feuille  de  scandale  éditée  a  Berlin,  d'après 
laquelle  j'aurais  affirmé  que  j'étais  juive  alle- 
mande et  que  j'avais  passé  toute  la  première 
partie  de  ma  jeunesse  à  Francfort-sur-Oder, 
ville  de  ma  naissance. 

Je  suis  chrétienne  et  française,  et  la  pre- 
mière partie  de  ma  jeunesse  s'est  passée  au 
couvent  de  Grandchamp,  à  Versailles.  Votre 
journal  semble  l'ignorer  et  je  m'adresse  à  vo- 
tre amitié  et  à  votre  courtoisie  qui  ne  m'a  ja- 
mais fait  défaut,  même  quand  nos  opinions 
étaient  contraires. 

Mille  mercis  et  amitiés, 

Sarah  Bernhardt. 

Dans  une  lettre  au  Figaro  9  novembre 
1902,  M'"^  Sarah  Bernhardt  proteste  à 
nouveau  :  «je  suis  française,  française 
de  naissance,  de  cœur,  d'esprit,  d'art  et 
d'amour.  » 

Dans  une  dépêche  adressée  à  une  dame 
étrangère,  elle  précise  : 

Madame,  vous  avez  été  induite  en  erreur 
par  une  feuille  à  scandales  :  je  suis  née  à 
Paris,  rue  St-Honoré  ;  ma  mère  était  hollan- 
daise, mais  mon  père  était  français.  Vous  êtes 
enfant  d'un  grand  pays,  l'Allemagne  ;  je 
suis^  moi,  l'enfant  d'un  grand  pays, la  France. 
Sarah  Bernhardt. 

Un  journal  allemand,  d'autre  part,  dit 
avoir  reçu  de  l'impressario  de  1  illustre 
comédienne,  la  confidence  qu'elle  était 
née  au  Havre,  d'une  mère  allemande  de 
Francfort. 

Pour  établir  le  lieu  exact  de  la  nais- 
sance de  M""=  Sarah  Bernhardt,  on  a  ou- 
vert un  peu  partout  une  enquête  qui  n'a 
pas  abouti  à  un  résultat  probant.  Il  n'a 
été  retrouvé  d'actes  authentiques  que 
pour  ses  sœurs  aînées,  — deux  jumelles  — 
et  sa  jeune  sœur. 

Acte  de  naissance  des  jumelles,  au 
Havre  (1843). 

Du  samedi,  vingt-deuxième  jour  d'avril 
1843,  à  midi,  acte  de  naissance  d'une  enfant 
première  jumelle,  qui  a  été  présentée  et  re- 
connue être  du  sexe  féminin,  née  à  ce  jour, 
6  h.  du  matin,  fille  de  Julie  Bernardt,  artiste 
musicienne  âgée  de  vingt  et  un  ans,  née  à 
Berlin,    Prusse,    demeurant    au    Havre,     rue 


Saint-Honoré  47,  laquelle  est  fille  de  Maurice 
Bernardt,  médecin  oculiste  et  de  feu  Jeanne 
Hart. 

Ainsi  déclarée,  laquelle  enfant,  a  reçu  le 
nom  de  Rosalie,  sur  la  réquisition  à  nous 
faite  par  Marie-Mudeleine  Harlon,  veuve 
Pouffon,  sage-femme  jurée,  âgée  de  60  ans, 
demeurant  au  Havre,  ayant  assisté  à  l'accou- 
chement de  la  mère  de  la  nouvelle  née,  en 
présence  du  premier  témoin,  Edouard  Gi- 
gnon,  âgé  de  22  ans,  et  du  second  témoin 
Jean  Ménard,  âgé  de  30  ans,  tous  deux  menui- 
siers, demeurant  au  Havre. 

Palfroy.  adjoint. 

Cette  enfant  est  décédée  à  l'hôpital  d'In- 
gouville,  le  8  mai  1843  '>  ^^  sœur  était 
morte  le  2  mai  précédent. 

En  18^1,  à  Paris,  une  autre  sœur  nais- 
sait à  Sarah  Bernhardt,  qui  fut  Jeanne 
Berhnardt,  bien  connue  au  théâtre. 

L'an  mil  huit  cent  cinquante  et  un, le  vingt 
deux  mars,  est  née  à  Paris,  rue  du  marché 
St-Honoré,  n"  32,  deuxième  arrondissement, 
Jeanne-Rosine  du  sexe  féminin,  fille  de  ju  .- 
dith-Julie  Bernardt,  rentière,  demeurant  rue 
de  Provence,  n"  64...  etc. 

Le  32  de  la  rue  du  Marché-Saint-Ho- 
noré  était  l'adresse  de  madame  Surville, 
sage-femme,    qui  présida  à  la    naissance. 

On  aurait  quelque  scrupule  à  insister 
sur  des  faits  d'ordre  aussi  intime,  si 
M'"'' Sarah  Berhnardt  ne  s'était  déjà  racon- 
tée dans  des  mémoires,  en  des  pages 
délicieuses,  sur  sa  jeunesse  au  couvent, 
publiées  dans  le    Gaulois. 

Les  documents  authentiques  qui  précè- 
dent n'ont  pas  encore  établi  l'endroit  pré- 
cis où  madame  Sarah  Bernhardt  est  née. 
Mais  on  sait  que  sa  mère,  une  berlinoise 
Israélite,  vint  au  Havre,  y  fit  la  connais- 
sance d'un  français  catholique  qui  exigea 
cette  religion  pour  ses  enfants.  C'était  un 
homme  de  loi  d'après  la  tradition.  Sa 
fille,  Sarah,  en  parle  avec  émotion  et 
respect,  et  la  légende, au  Havre, veut  qu'il 
soit  mort  dramatiquement. Decetteliaison, 
)u!ie-Judith  Bernardt  (sans  h),  niiisicicnne, 
(plus  tard  elle  sera  modiste),  a  deux  en- 
fants qui  meurent  dans  les  premiers 
temps  de  leur  naissance.  Elle  vient  à  Pa- 
ris, où  naîtra  plus  tard  sa  quatrième  fille, 
Jeanne,  et  où  a  dû  naître,  sitôt  son  arri- 
vée, sa  troisième  fille, Rosine,  dite  Sarah. 

Sur  cette  naissance,  nous  avons  les 
déclarations  réitérées  de  la  comédienne, 
qui  ne  précise  point,  et  par  distraction, 
sans  doute,  se  contredit  même.  Comme 
document  authentique,  nous  n'avons  que 


DES  CHERCHEURS 


919 


la  déclaration  faite  au  Conservatoire,  par 
elle-même  ;  c'est  la  base  de  ses  biogra- 
phies et  la  substance  de  la  réponse  insé- 
rée dans  V Intenncdiaire,  il  y  a  dix  ans. 
«  Rosine  Bernardt,  dite  Sarah,  née  rue 
de  l'Ecole  de  Médecine,  n°  5,  le  22  octo- 
bre 1844,  fille  de  Julie  Bernardt  modiste, 
native  de  Berlin,  demeurant  à  Paris,  rue 
de  la  Michodière,  n"  22.  » 

Il  n'y  a  point  d'acte  de  naissance  à 
l'appui  de  cette  déclaration  ;  il  n'y  a  point 
davantage  d'acte  de  naissance  de  la  comé- 
dienne aux  Archives  municipales  de  la 
Seine  ;  on  a  négligé  de  le  reconstituer  en 
1872. 

C'est  pourquoi,  considérant  qu'il  était 
bon  de  fixer  une  fois  pour  toutes  ce  point 
controversé,  il  a  été  adressé  à  madame 
Sarah  Bernhardt,  la  lettre  suivante  qui 
établit  que  ces  recherches  ne  sont  pas 
guidées  par  une  curiosité  frivole  et  incon- 
venante : 

Madame, 

C'est  un  parisien  jaloux  des  lauriers  de  Pa- 
ris qui  vient  vous  supplier  de  l'aider  à  résou- 
dre un  petit  problème  dont  tout  l'univers 
s'occupe.  Tant  il  est  vrai  que  rien  de  votre 
personne  n'est  à  personne  indifférent, 

11  vous  supplie,  dans  l'intérêt  de  l'histoire 
de  Paris,  à  laquelle  il  est  particulièrement 
attaché,  de  trancher  d'un  mot  le  débat  confus 
qui  s'est  élevé  et  de  dire,  vous-même,  à  quel 
endroit  vous  êtes  née,  dans  Paris  qui  vou- 
dra, dans  l'avenir,  à  cet  endroit  même,  fixer 
un  témoignage. 

Je  m'excuse  de  cette  insistance  peut-être 
importune,  madame,  et  me  dis  votre  très 
humble  admirateur. 

A  cette  lettre,  madame  Sarah  Ber- 
nhardt n'a  pas  répondu. 

Notre  suprême  recours  est  M.  Victorien 
Sardou  qui  l'approche,  qui  a  sa  con- 
fiance, qui  a  l'amour  des  faits  historiques, 
qui  sait  le  prix  d'un  renseignement  cer- 
tain, et  qui  peut  obtenir, d'elle,  lui  l'auteur 
de  ses  plus  grands  triomphes,  les  trois 
mots  qui  cloraient  enfin  cette  universelle 
enquête,  —  Y. 

Sosies  (XLVI,  347,  812).  —  Elle  est 
fort  intéressante  la  réponse  de  notre  con- 
frère Trusth  !  me  permettra-t-il  de  la  com- 
pléter ? 

Lette  personne  qu'il  a  connue  au  quar- 
tier Latin,  sous  le  nom  d'Eugénie,  s'était 
d'abord  appelée  Rigolette.  Sa  ressem- 
blance avec  l'Impératrice  lui  mérita  l'au- 
tre surnom.  Les  frondeurs  du    régime  lui 


ET  ^URIEUX                        20  décembre  1909. 
-        -     920     '  ■ 

en  donnaient  un  troisième  :  ils  l'appelaient 
Badinguette.  La  légende  de  sa  ressem- 
blance avait  inquiété  jusqu'au  préfet  de 
police  Piétri,  qui  la  voulut  obliger  à  se 
teindre  en  brun.  Heureusement  qu'un  di- 
plomate survint,  si  épris  de  la  beauté  de 
la  souveraine  que,  jusque  dans  la  grisctte, 
il  l'adora  et  en  ht,  de  la  main  gauche,  la 
comtesse  Matignon. 

Cette  passion  dura  jusqu'à  la  guerre. 
Sous  le  poids  des  deuils,  l'épouse  de  Na- 
poléon 111  cessa  d'être  cette  beauté  lumi- 
neuse et  blonde  que  l'univers  avait 
admirée,  environnée  de  l'éclat  du  trône:  elle 
fut  l'affligée  sévère  et  sombre,  et  la  légère 
amoureuse  du  Qiiartier  Latin  ne  lui  res- 
sembla plus. 

Le  diplomate  se  désaflfectionna  de  la 
trop  vulgaire  copie,  et  la  comtesse  de 
Matignon  redevint  Rigolette  comme  de- 
vant —  mais  flétrie  et  sans  rien  de  sa 
grâce  d'autrefois.  La  chute  fut  rapide  et 
profonde.  Elle  glissa  du  meublé  au  garni, 
du  garni  à  la  rue.  Il  y  a  sept  ou  huit 
ans,  un  jour  de  septembre,  on  trouva  la 
comtesse  Matignon,  cette  rivale  en  beauté 
de  l'ex-souveraine,  sur  les  fortifs^  parmi 
les  trognons  de  choux  et  les  tessons  de 
bouteilles...  morte.  D""  L. 

On  a  connu  dans  le  quartier  du  Sen- 
tier à  Paris,  un  Sosiedu  Président  Carnot. 
11  avait  adopté  sa  coupe  de  barbe  :  il 
s'étudiait  à  donner  son  coup  de  chapeau. 
11  se  contentait  d'un  à-peu-près  insuffi- 
sant :  il  n'eut  jamais  son  sourire  indul- 
gent et  fin.  La  mort  du  Président  lui 
porta  un  coup  terrible  ;  le  poignard  de 
l'assassin  l'atteignit  en  pleine  vanité,  sa 
tête,  sa  tête  si  noblement  faite,  devint  un 
anachronisme.  Il  en  sentit  toute  l'amer- 
tume, et  de  ce  jour,  il  fut  le  monsieur 
nui,  redevenu  lui  même,    ne  ressembla  à 

•  Y 

rien.  »  • 

Nos  Drapeaux  (XLVI,  225,426, 542), 
—  Ce  dernier  automne,  par  un  beau 
soleil,  me  trouvant  de  passage  près  des 
Invalides,  j'entrai  dans  l'église. 

Ce  jour  "là,  précisément,  était  un  di- 
manche, jour  férié.  Autour  du  tombeau 
de  l'Empereur  se  serrait  une  foule  aussi 
nombreuse   que  recueillie. 

J'y  fus  témoin  du  fait  suivant  qui  ne 
laissa  pas    que  de  m'impressionner. 

Un   étranger  ou  que  du  moins,  je  pris 


l-I.  989 


L'INTERMEDIAIRE 


921 


922      - 


pour  tel  à  son  accent,  immobile  et  comme 
absorbé  dans  ses  pensées,  accoudé  près 
de  moi,  sur  le  petit  mur  circubire  qui 
protège  la  grande  baie  ouverte  sur  la 
crypte,  tout  a  coup  se  redressa,  entr'ou- 
vrit  son  portefeuille,  y  prit  de  l'or  et, 
s'approchant  d'un  invalide,  de  faction 
près  de  là,  lui  dit  avec  une  politesse 
extrême  :  «  Vodritz-vous  me  céder  un 
tout  petit  morceau  de  ce  drapeau.  Là 
voyez-vous  :  hlou-pâle,  sur  la  droite  du 
tombeau,  bloii-pàle?  » 

Le  grognard,  un  vieux  médaillé  à  l'air 
très  digne,  un  peu  surpris  d'abord,  finit 
par  répondre  à  l'indiscret  amateur  de  dra- 
peaux : 

«  Pardon,  monsieur,  je  suis  ici  pour 
les  garder.  Pas  pour  les  vendre.  » 

Une  femme  du  peuple,  ouvrière  des 
faubourgs  en  bonnet  rond,  auditeur  comme 
moi  de  cette  petite  scène,  eut  cette  repar- 
tie approbative  :  «  Ah  ben  !  si  on  les 
vendait  comme  ça  :  i'  n'  nous  en  reste- 
rait p'us,  à  nous  aut'es  !  » 

Ce  «  à  nous  aut'es  »  n'était-il  pas  bien, 
là,  le  cri  du  cœur  d'une  vraie  française  ? 

Certes  non  !  elle  ne  voulait  rien  en 
voir  distraire  de  ces  trophées  de  gloire 
nationale,  nobles  et  chères  dépouilles 
qu'elle  se  contentait  d'admirer,  elle  pau- 
vresse, mais  que,  dans  sa  pensée  peut- 
être,  quelqu'un  des  siens  pouvait  avoir, 
aussi  lui,  payées  de  sa  part  de  sang. 

Ulric  Richard-Desaix. 

Lestâtes  de    saint- Jean-Baptisto 

(T.  G.  806.) —  Plusieurs  églises  d'Eu- 
rope se  glorifient  de  posséder  depuis  plu- 
sieurs siècles,  une  relique  désignée  sous 
le  nom  de  Chef  de  saint  Jean-Baplisle. 
Or,  dit  Ms''  Gerbet,  <*  ceux  qui  deman- 
dent si  saint  Jean  avait  eu  deux  ou  trois 
têles  ne  font  preuve  que  d'ignorance  : 
Ils  ne  savent  pas  que,  dans  le  langage 
des  diplômes  et  des  catalogues  du  moyen 
âge,  on  désignait  toute  portion  considé- 
rable de  la  tcte  sous  le  nom  de  chef.  Kn 
cette  matière,  comme  en  beaucoup  d'au- 
tres, les  progrès  des  recherches  histo- 
riques, et,  en  particulier,  l'étude  des 
vieux  dociunenls,  font  tomber  des  objec- 
lions  et  de.;  critiv)ucs  qr.i  avaient  la  pré- 
tention d'être  plausibles  et  qui  n'étaient 
aue  supe  ficielles »  Pour  ce  qui  tou- 
che le  chef  de  samt  Jean-Baptiste,  il  pa- 
ait  bien  qu'on  en  avait  fait  trois  parts  : 


l'une  pour  Rome,  une  autre  pour  Amien^ 
et  la  troisième  pour  Gênes.  Le  cardina 
"Wiseman  avait  reconnu  l'occiput,  en  exa' 
minant  attentivement  la  relique  si  véné' 
rable  conservée  à  Rome  dans  l'église  de 
Saint-Sylvestre  in  capite.  A  Amiens  on 
possède  \e  faciès.  A  Gènes,  on  doit  avoir 
quelque  autre  partie  notable  de  la  tête. 
P.C.  c.         A.  S..  E. 

Noms  véritables  des  communau- 
tés, congrégations  et  ordres  reli- 
gieux (XLV  ;  XLVl,  23,  86,  137).— 
A  la  longue  liste  déjà  donnée,  nous  nous 
permettrons  d'ajouter  les  noms  qui  sui- 
vent : 

I  .  Congrégations  d'hommes. 

1°)  Acœmctes,  religieux  d'Orient,  célè- 
bres par  leurs  veilles  et  par  leur  couvent, 
le  stiidiiiii!  de  Constantinople. 

2°)  Antonins,  religieux  de  l'ordre  de 
saint  Antoine,  fondés  dans  le  'Viennois 
par  'Wast,  gentilhomme  du  Dauphiné  au 
xi^  siècle,  approuvés  par  Urbain  II  en 
1095.  organisés  par  Boniface  VIII  en 
1297  et  réunis  aux  religieux  de  Malte  par 
Pie  VI  en  1777.  Cf.  Brïick.  Hist.  de 
l'Eglise  t.  II,  pp.  20-21.  Feller.  Biogr . 
Univers.t.  V,  p.  363. 

3^^)  Ave  Maria  (Frères  de  V)  appelés 
aussi  frères  de  la  Passion  de  fésiis-Christ 
fondés  en  1233  par  7  nobles  de  Florence. 
On  les  appelle  encore  servites  (cf.  Inter- 
niéd.  du  30  juillet  1902,  col.  138). 

4°)  Caulisies  (Frères)  Cf.  Interméd.XLV, 
col.  361.  Leur  nom  vient  de  valiis  can- 
Imni. 

5°)  Cclestins.  a)  Fondé  par  Pierre  Angé- 
leriez,  plus  tard  Célestin  V,  en  1251, 
l'ordre  des  Célestins  reçut  d'abord  le 
nom  à' Ermites  de  Saint-Damien.  A  l'avè- 
nement de  leur  fondateur  au  trône  ponti- 
fical,ces  religieux  prirent  le  nom  de  Céles- 
tins. Les  Célestins  français  furent  sécula- 
risés au  xvin'  siècle  (Cf.  Briick.  op.  cit. 
11.  p.  18.  —  Nouveau  Larousse  illustré, 
t.  H,  p  1598,  le  P.  Beuriez.  Hist.  du  mo- 
nastère du  couvent  des  pères  célestins  de 
Paris.  Paris  1634). 

b)  Une  fraction  de  franciscains  a  porté 
le  nom  de  pauvres  ermites  céhslins. 

6°)  Ceintes.  'J^eligieux  de  l'ordre  de  saint 
Alexis  aussi  appelés  alexieus  fondés  au 
xvi^  s.  Ils  se  répandirent  surtout  en  Bel- 
gique et  dans  la  Basse-Allemagne.  (Cf. 
Auteurs  cités  au  n°  5). 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  décembre  1902. 


923 


70)  Chanoines  de  la  vie  commune  «  cle- 
rici  et  fratres  vitœ  communis  »,  fondés 
au  XIV*  siècle  par  Gérard  Grôot  de  De- 
venter.  Cf.  Gruber,  Gerbardt  Groot  u.  s. 
Stiftiingeii  (Gœrres-Gesellesch)  Cologne, 
1883. 

cf)  Conventiteh  «  fratres  conventuales  » 
branche  franciscaine  qui  n'a  pas  accepté  la 
réforme  des  observantins  et  qui  possède 
des  revenus. 

10")  Doctrinaires,  Pères  de  la  Doctrine 
chrétienne  fondés  par  César  de  Bus  au 
xvi=  siècle,  approuvés  en  \^<^']-  Une  con 
grégation  de  femmes, fondée  par  le  même, 
porte  le  nom  de  filles  de  la  Doctrine  chré- 
tienne. 

1 10  Ecoles  pies  (Père  des)  ou  piaristes 
fondés  par  Joseph  Calasanzio  au  xvn*  siè- 
cle. 

12°)  Ermites  de  saint  Augustin.  Nom 
porté  aussi  par  les  Célestins. 

Plusieurs  associations  religieuses  ont 
porté  ce  nom.  Alexandre  IV  les  réunit  en 
1256.  On  connaît  encore  les  cJjanoines 
Augustins.  Tous  suivent  la  règle  du  saint 
évêque  d'Hippone  qui  porte  son  nom, 
bien  qu'il  ne  l'ait  pas  écrite,  du  moins 
telle  que  nous  la  possédons  aujourd'hui. 
(Cf.  Henrion  Fehr  Hist.  ecclés.  depuis  la 
création  jusqu'au  pontificat  Je  Pie  IX. 
Paris,  Mi;4ne  1852,  1.  379) 

130  Fontevrault  {Ordre  de).  Fondé  près 
d'Angers  au  xi«  s  par  Robert  d'Arbrisscl, 
l'ordre  de  Fontevrault  <<  fons  Ebraldi  » 
qui  comprenait  des  couvents  d'hommes  et 
de  femmes,  observa  la  règle  de  saint  Au- 
gustin, puis  celle  de  saint  Benoit. 

14°)  Guilletmistes.  branche  des  reh- 
gieux  ermites  de  saint  Augustin,  fondée 
par  Guillaume  d'Aquitaine  au   xn'   siècle 

(cf.  12^). 

iSo)  Hirsau  [Conoi égation  de).  Congré- 
gation allemande  fondée  sur  le  modèle  de 
celle  de  Cluny  au  xi'  siècle.  Hefele.  Conc. 
Genêt .  IV,  24  et  sq. 

15"^  Hospitaliers.  Hospitaliers  de  la  cha- 
rité chrétienne  de  Notre-Dame  fondés  par 
Gui  de  Montpellier  ;  ils  suivirent  dans  la 
suite  la  règle  de  saint  Augustin.  L'hôpi- 
tal du  Saint-Esprit  à  Rome  est  tenu  par 
eux   (xii"  siècle). 

16°  Humiliés  (Oïdie  (to),  ordre  com- 
posé de  laïques  que  réorganisa  saint  Jean 
de  Méda  au  xu"  s  11  fut  supprimé  au 
xvi^riècle,  à  la  suite  de  nombreux  dé- 
sordres. 


924 


i']"')  Jean  de  Dieu  {Frères  de  saint).  Les 
frères  de  la  charité  furent  fondés  par 
saint  Jean  de  Dieu  qui  ne  leur  laissa  pour 
règle  que  son  exemple  au  xvi°  siècle. 
Pie  V,  en  1^72,  et  Paul  V,  en  1617, les 
approuvèrent  et  leur  donnèrent  la  règle 
de  saint  Augustin.  Cf  Fellcr,  Biogr. 
Univer.   t.  V,  p.    ^19-520.  Briick,»/).  <:»/. 

p.   2^2. 

18)  Jésuites.  Clercs  réguliers  de  la 
Compagnie  de  Jésus. Cf  Interméd.  du  20 
juillet  1902,  col  86.  L'Informé  A.  P. 
nous  permettra  d'ajouter  quelques  notes 
bibliographiques  que  nous  avions  prépa- 
rées depuis  longtemps  : 

Vie  de  saint  Ignace  dans  les  BoUandistes 
mois  de  Juillet  VU,  420  et  s.  (éd.  Paris, 
1868)  Ribadeneira  Vita  Ignatii.  Naples 
i^"]  2.  Nouvel  les  Biographies  par  Bouhours, 
Genelli,  Inspr.  1848  etc.  Institution  Soc. 
Jcsu.  Prag.  1757  ;  Orlandini  Hist.  Soc. 
Jesu  (jusqu'en  1625)  7  vol.  Anvers  17  15- 
50.  Carayon  Documents  Hisior.  crit.,apo- 
loo.  de  la  Conip.  de  Jésu<;.  Paris  1863  et  s. 
Bartoli  Histoire  de  l'ordre  des  Jésuites.  — 
Cretineau-joly  Hist.  de  la  compagnie  de 
Jésus.  -  Busz.  Gesch.  der  GescUoch.  Jesu. 
Mayence  1853  —  R-  P.  du  L^c.  Jésuites. 
Paris  1901,  etc. 

\(f)  Milice  du  Christ  «  ordo  militiae 
christi  ».  Tiers  ordre  de  saint  Dominique 
dont  les  membres  portèrent,  après  la 
mort  de  leur  fondateur,  le  nom  de  «  fra- 
tres de  pœnitentite  B.  Dominici  ».  Les  re- 
ligieux enseignants  de  saint  Dominique 
suivent  la  règle  de  ces  tertiaires  (Cf.  Klei- 
nermanns  T>et  tritte  Orden  von  der  Busse 
dcshl.  Donnnicus.  DuXmeu  1884.  Intermé- 
diaire, XLV,  col.  ^86). 

20"^)  Mineurs  {Frè} es) ,  nom  donné  par 
saint  François  à  ses  disciples. 

b)  Clercs  réguliers  mineurs  fondés  par 
Jean  Auguste  Adorno  au  xvi<:  siècle. 

21°)  Minimes  —  «  fratres  minimi  », 
nom  donné  aux  religieux  de  saint  Fran- 
çois de  Paule  qui  les  fonda  au  xv^  Ils 
furent   approuvés    en    1474.   Cf.  Dabert, 

Hist.    de   saint     François    de     Faute 

Paris,  1875. 

22°)  Miséricorde  {Frères  de  la),  nom 
qu'on  a  donné  aux  religieux  de  saint  Jean 
de  Dieu. 

22  bis)  Nolasques.  Cf.  Interméd.  10 
juillet  1902,  col.  24. 

23'')    Observance.    Diverses    branches 


N"  989. 


L'INTERMEDIAIRE 


ont 


92s  - 
porté 


926 


les    noms     sui- 


franciscaines 
vants  : 

a)  Frères  de  l'Observance  fondés  en  1 368 
par  Paoletto  de  Foligno. 

b)  Frères  de  la  stricte  observance  fondés 
par  Jean  de  la  Puebla  en  1489  —  d'autres 
de  ce  nom  fondés  par  saint  Pierre  d'Al- 
cantara  en  1496. 

c)  Fratres  regularis  observantiœ . 

24")  Paulins.  Nom  quelquefois  donné 
aux  Minimes. 

25°)  Pauvres  catholiques  {Association 
des)  fondée  avec  l'approbation  papale 
(Innocent  III)  dans  le  but  de  convertir  les 
Cathares  et  les  Albigeois  (Cf.  Hurter  II, 
283  et  seq. 

26°)  Piaristes.  Nom  donné  aux  pères 
des  Ecoles  pies. 

27")  Se)vites.  Voyez  Frères  de  l'Ave 
Maria. 

28°)  Triniiaires.  Cf.  Interméd.  30  juil- 
let 1902,  col.   139. 

29")  V aUombreuse  [Ordre  de)  fondé 
par  saint  Jean  Gualbert  au  xi=  siècle. 
Henrion-Fehry^//^-.  Gesch,  der  Mœnchsor- 
den.  1.  66  et  sq. 

II.  Congrégations  de  femmes. 

i")  Adoration  [Sœurs  de  V)  fondées  par 
Catherine  de  Bar  au  xvii'^  siècle.  D-" 
Bruck.  Hist.  de  l'Église,  t.  Il,  p.  252. 

2")  Angéliques  fondées  par  Louise 
Torelli,  comtesse  de  Guastalla  et  approu- 
vées en  1534  par  Paul  III. 

30)  Ceintes,  religieuses  non  cloîtrées, 
répandues  dans  la  Belgique,  Cf.  ce  mot 


aux  Congre  gâtions  d'hommes 


congrégation 


4°)  Dames  anglaises, 
aprouvée  par  Benoit  XIV.  Cf.  Côleridge, 
s.  s.  Life  of  mary  Ward.  Schels,  die  reli- 
gioes  en  Frauen  Gcnos  senschaften.  SchafT. 
1857.  pp.  79  et  sq.  --  Leitner.  Gesch. 
derengl.  Frl.  Ratisb.  1869. 

^o)Bcoles  chre'tiennes  {Sœurs  des). Sœurs 
des  Ecoles  Chrétiennes  de  l' Enfant  Jésus 
fondées  par  Nicolas  Barré,  auxvi*'  siècle. 

6")  Notre  Dame  de  la  IMerci  {Religieuses 
de)  appelées  Nolasques.  Interméd.  10 
juillet  1902,  col.  24. 

70)  Rcdcmptorites  {Religieuses)  Cf.  Bri- 
gittines.  Interméd.  XLV,  col.  =^85. 

8")  Saint  Charles.  Epiphane  -  Louis 
d'Estival,  abbé  de  Citeaux.  donna,  en 
i6ç2.  leur  règle  aux  sœurs  de  saint  Char- 
les Borromée.  Clém.  ^xç-ni^no  vie  Barmh. 
Schwestern,  etc.  Coblentz  1831. 


b)  Sœurs  de  saint  Charles,  fondées  en 
1624  au  Puy. 

c)  Congrégation  de  saint  Charles  fondée 
à  Nancy  en  1651,  par  Joseph  Chevenel. 

d)  Sœurs  de  saint  Charles,  fondées  à 
Lyon  en  1680,  par  l'abbé  Démia. 

e)  Sœurs  de  saint  Charles  fondées  en 
1741,  à  Angers  par  Anne  Jallot.  (Cf.  Le 
Clergé  français  passim.) 

L.  C.  DE  LA  M. 

Joutôs  solennelles  entre  bour- 
geois au  XÎV-^  siècle  (XLV  ;  XLVI, 
531).  —  Comme  le  présume  le  colla- 
borateur Vieujeu,  vieux  jeux  aussi,  ces 
joutes  persistèrent  dans  la  suite  ;  un  mo- 
ment, délaissées,  elles  sont  remises  en 
très  grand  honneur,  aujourd'hui,  et  l'on 
voit  des  concours  de  tir,  de  force,  d'en- 
durance et  de  gymnastique,  sous  toutes 
les  formes,  satisfaire  aux  goûts  des  fran- 
çais pour  les  sports  ! 

Le  roi-gentilhomme,  amoureux  de  la 
mise  en  scène  brillante  des  tournois  et  ap- 
préciateur de  1a  supériorité  militaire,  due 
par  ses  chevaliers  à  leur  habileté  dans  ces 
exercices,  voulut  étendre,  en  partie,  aux 
bourgeois  du  royaume,  des  avantages, 
précieux  pour  la  force  des  armées  de 
France. 

François  1"  octroya,  aux  habitants  de 
sa  bonne  ville  de  Bayeux,  la  permission 
de  jouter  d'adresse  aux  jeux  de  l'arbalète, 
de  l'arc  et  de  l'arquebuse. 

Qi-ielle  que  fût  leur  noblesse,  les  gen- 
tilshommes qui  n'avaient  participé  à 
aucun  tournoi,  n'avaient  pas  d'armoi- 
ries. De  même,  les  bourgeois,  inhabiles 
dans  les  concours  de  papegai  (i),  ne  pou- 
vaient prétendre  qu'à  un  rang  effacé  dans 
la  milice. 

Comme  les  tournois  et  les  carrousels, 
les  tirs  au  papegai  furent  de  véritables 
écoles  de  guerre.  Dans  les  tournois,  on 
combattait  ;à  armes  courtoises,  c'est-à- 
dire  avec  des  lances  à  pointe  émoussée  et 
des  épées  à  taillant  rabattu.  Aux  séances 
de  papegai  aussi, le  but, proposé  à  l'adresse 
des  tireurs, ne  faisait  couler  le  sang  d'au- 
cuns. C'était  un  oiseau  de  bois  ou  de  car- 
ton, orné  de  plumes  voyantes,  qu'on 
attachait  au  bout  d'une  perche,  fichée  en 
terre. 


(i)  De  l'italien />^/)a^^/^,  perroquet. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


■•:*—- ^sJt* 


927 


Les  concurrents  préludaient  à  la  joute 
par  des  évolutions  militaires,  aussi  profi- 
tables aux  hommes  inexpérimentés, 
qu'aux  chevaux,  mal  dressés  pour  la  ma- 
nœuvre. 

Un  grand  tumulte  se  faisait  entendre 
tout  à  coup  et  les  seigneurs,  en  bel  appa- 
reil, s'avançaient,  juges  dans  le  combat 
d'adresse,  qui  se  préparait,  et  aussi  les 
dames  et  jolies  bourgeoises,  qui  devaient 
couronner  les  plus  adroits.  Et  tambours 
de  rouler,  trompettes  de  cuivrer,  accla- 
mations de  retentir  ! 

Puis,  le  silence  renaissant,  les  compéti- 
teurs se  rangeaient  à  la  distance  convenue 
Le  vainqueur  de  tous  gagnait  le  titre  envié 
de  Punticr,  indicateur  de  son  habile  supé- 
riorité. 

On  critiquait  k  tournure,  l'aisance  ou 
l'air  embarrassé  de  chaque  jouteur  qui,  nar 
son  plus  ou  moins  d'adresse,  excitait  la 
risée  ou  les  applaudissements  des  specta 
teurs  et,  quand  le  perroquet  tombait, 
l'enthousiasme  se  manifestait  par  des  cla- 
meurs joyeuses.  Ensuite,  ceux  qui  avaient 
touché  le  but  devaient  jouter  entre  eux, 
jusqu'à  ce  que  l'un  des  rivaux  eût  obtenu 
une  supériorité  complète.  Alors,  le  vain- 
queur —  fier  et  cramoisi  de  contente- 
ment —  proclamé  par  le  plus  grand  sei- 
gneur, recevait  la  couronne  ou  chapeUet 
d'honneur,  dont  une  dame  de  l'assistance 
ornait  son  chaperon.  Le  tireur  appartenait 
dès  lors  aux  félicitations  de  la  foule. 

C'était  une  belle  cavalcade  pour  le  re- 
tour :  d'abord  les  seigneurs,  avec  le  vain- 
queur au  milieu  d'eux,  puis  les  concur- 
rents armés  et  tout  le  peuple  de  Bayeux, 
venu,  à  pied  ou  à  cheval,  pour  assister  à 
la  fête.  On  redescendait  la  pente  du  mont 
Phaunus,  depuis  l'avenue  de  Saint-Vigor, 
où  le  tir  avait  eu  lieu.  On  passait  à  Saint- 
Floxel,  on  suivait  la  rue  du  Champ  flenti 
(i), ornée  de  guirlandes, et  l'on  arrivait  en 
ville,  par  le  pont  Saint-Martin,  sous  la 
voûte  à  tourelles  duquel  retentissaient 
les  fanfares  bruyantes  et  le  grondement 
des  tambours. 

Quelle  superbe  entrée  ! 

Outre  tant  d'inestimables  avantages,  il 
y  avait,  pour  le  vainqueur,  l'œillade  em- 

{\\  Rue  actuelle  de  la  Cave,  autrefois  du 
Champ  fleuri,  en  mémoire  de  l'évêque  Saint- 
Gerbold  qui,  au  milieu  de  l'hiver,  venant  de 
Crépon,  faisait  naître  les  fleurs  sous  ses  pas. 


928 


20  décembre  1909. 


brasée  de  sa  belle,  heureuse  de   lui.  lors- 
qu'il p.issait  sous  sa  fenêtre. 

Ainsi  que  chante  le  Poème  sur  le  Pape- 
gai  (i),  après  la  promenade  triomphale,  à 
travers  les  rues,  ruelles  et  places,  l'adroit 
Punticr  recevait  des  échevins  un  brevet  et 
le  droit  de  débiter  ou  de  faire  débiter  une 
futaille  de  vin  et  une  autre  de  cidre,  sans 
payer  aucuns  droits  : 

Le  privilège  d'an  en  an 

De  vendre  vin   et  sidre  en  ville 

Sans  payer  croix  ne  pille, 
Dequatrième  ni  d'octrois, 
S"entend  pour  un  seul  à  la  fois, 
Qiii,  par  bonheur  ou  par  adresse. 
L'oiseau    mettait  à  la  renverse. 
Mais  la   faveur  de    cette    réjouissance 
s'usa  à  la  longue  :  l'adresse   si  admirée, 
au  temps  de   François    P",     fut   reléguée 
dans  les  souvenirs  et  dans  les  histoires  du 
grand-père,  contées,  le  soir,  sous  le  man- 
teau de   la    cheminée.   Tant  fut    oubliée 
cette  habileté  que,  le  1*'  novembre  1744, 
aux  fêtes,  à  l'occasion  de  la  convalescence 
de  Louis  XV,   parmi   les    bourgeois,    peu 
familiarisés  au  maniement  des  armes,  qui 
firent  des  décharges,  autour  d'un    feu  de 
joie,  en  face  du  château,   d'aucuns  char- 
gèrent leurs   fusils  à   balle,   d'autres    ou- 
blièrent les  baguettes  dans  les    canons  et 
il  y  eut  deux  personnes,   tuées  sur  place 
et  douze  blessées  grièvement. 

Aujourd'hui,auxconcoursdetirdeSamt- 
Exupère,  l'émulation  des  tireurs  bayeu- 
sains  et  les  résultats  obtenus  rassurent, 
quant  au  renouvellement  possible  des 
maladresses  d'autrefois  ;  ils  donnent  aussi 
des  gages  tranquillisants  pour  la  Défense 
nationale  à  venir.  Le  retour  du  stand  re- 
porte la  pensée  vers  les  rentrées  triom- 
phantes des  jouteurs  du  tir  au  papegai  ; 
mais  le  cortège  s'est  modernisé  :  musique 
municipale,  capitaine  de  gendarmerie, 
officiers  des  réserves,  corps  des  sapeurs- 
pompiers  accompagnent  à  la  salle  Saint- 
Laurent  —  lieu  de  la  distribution  des  ré- 
compenses —  les  vainqueurs  réunis,  en- 
suite, dans  un  banquet,  à  l'Hôtel-de- 
Ville.  Tout  de  même,  les  jolies  bayeusai- 
nes  d'à-présent  devraient  bien  remplacer 
les  puissantes  dames  et  gentes  bourgeoi- 
ses, qui  rehaussaient  si  gracieusement  la 
cérémonie  de  jadis  ! 

Capitaine  Paimblant  du  Rouil. 

(i)  Publié    à  Caen,   en    1687,    in-4*   de  11 
pages . 


No  989. 


L'INTERMEDIAIRE 


929 


930 


Complices  de  l'attentat  du  prince  1   transmis  par  les  femmes"^  Les  possessions 


Louis     Napoléon     à    Strasbour 

(XLVI.  15,  150,  261,  377,  422,  ^37, 
655,  696,  764,  822).  —  Les  biens  de  la 
famille  d'Orléans.  —  Je  suis  heureux 
d'être  d'accord  avec  M.  A.  E.  sur  ce 
principe  que  «  les  domaines  apanages  font 
de  droit  retour  à  la  couronne,  en  cas 
d'accession  au  trône  »  Mais  je  prétends, 
^^^/n5,  que  depuis  la  loi  de  1790.  non 
abrogée  sous  la  Restauration,  aucun 
prince  ne  devait  être  resté,  ou  être  mis 
—  fût-ce  par  le  Roi  —  en  possession 
d'apanages. 

Il  reste  également  trois  points,  qui  ne 
me  paraissent  pas  élucidés  : 

1.  Et  tout  d'abord  la  loi  de  1832,  qui 
aurait  «  compris  dans  la  dotation  de  la 
couronne  les  biens  de  toute  nature  com- 
posant l'apanage  d'Orléans  ».  Je  n'ai  ja- 
mais entendu  parler  de  cette  réunion  au 
domaine,  mais  seulement  de  l'acte  par 
lequel,  avant  d'accepter  la  couronne,  — 
d'aucuns  disent  par  un  acte  anti-date  — 
Louis -Philippe  avait  donné  tous  ses  biens 
à  ses  enfants.  Je  serais  donc  heureux  que 
M.  A.  E  voulût  bien  nous  dire  quelle 
était  la  désignation  des  biens  réunis  à  la 
couronne. 

Il  semble,  d'après  le  texte  de  la  ré- 
ponse, que  lap.mage  d'Orléans  ne  se  com- 
posât plus  que  du  Palais-Royal  et  de  ses 
dépendances;  je  crois  qu'il  devait  y  avoir 
un  peu  plus,  en  réalité. 

L'apanage  comprenait  les  duchés  d'Or- 
léans, de  Chartres  et  de  Valois,  et,  d'a- 
près le  Moniteur  du  15  août  1790,  le  re- 
venu était  alors  de  4.100.000  livres.  Il 
serait  donc  intéressant  de  connaître  quels 
fureni  ceux  de  ces  biens  qui  retournèrent 
à  la  couronne  en  1832  .. 

2.  Le  duc  du  Maine  et  le  comte  de 
Toulouse  avaient  été  légitimés,  par  or- 
donnances de  décembre  1673  et  novem- 
bre 1681.  Or,  tous  les  fils  de  France 
avaient  des  apanages,  et  je  me  demande 
pourquoi  il  a  été  f^ait  exception  à  la  règle 
suivie  d'ordinaire,  justement  à  rencontre 
de  ces  enfants  chéris  du  grand  Roi  ?  Je 
ne  puis  toutefois  insister  sur  ce  point, 
n'ayant  pu  retrouver,  dans  ma  biblio- 
thèque fort  modeste,  les  ordonnances 
d'érection  de  ces  apanages. 

Mais  il  resterait  en  tout  cas  à  savoir 
comment  ces  biens,  s'ils  étaient  simple- 
ment tenus  en  duchés-pairies,  ont  pu  cire 


de  ce  genre  ne  pouvaient  sortir  de  la  li- 
gne masculine,  que  par  une  déiogation 
spéciale  et  formelle,  et  je  n'en  trouve  de 
trace  que  pour  le  duché-pairie  d'Aumale, 

appartenant  au  duc  du  Maine 

3.  Si  l'apanage  d'Orléans  a  été  réuni 
à  la  couronne,  et  si  cette  réunion  repré- 
sentait bien  toîit  ce  que  devait  céder  Louis - 
Philippe,  quelle  était  donc  l'utilité  de 
l'acte  de  donation  de  ce  prince  à  ses  en- 
fants ...? 

M"'  DE  Chauvelin. 

Un  enfant  naturel  de  Napoléon  III 
(XLIIÎ).  —  Marguerite  Bellanger 
(XXXVII  ;  XI.  ;  XL  lï  ;  XLV).  — 
Le  collaborateur  Le  V.  a  vu  une  lettre  de 
l'impératrice  Eugénie,  s'inquiétant  de  ce 
qu'une  femme  se  disait  mère  d'un  enfant 
engendré  par  Napoléon  111  ;  la  souveraine 
croit  qu'il  y  a  là  une  manœuvre,  et  de- 
mande à  des  jurisconsultes  de  l'aider  à  la 
conjurer.  Une  seconde  lettre  la  montre 
plus  rassurée  :  «Je  viens  de  donner  des 
preuves,  elles  ont  été  très  bien  reçues  ; 
mais  au  nom  de  Virginie,  il  (l'empereur), 
m'a  interrompu  pour  me  dire  que  c'était 
une  très  mauvaise  femme.  >■>  Le  prénom  cité 
dans  la  lettre  a  égaré  les  recherches.  C'est 
là  simplement  une  des  phases  de  l'aven- 
ture amoureuse  bien  connue  dont  l'hé- 
roïne fut  Marguerite  Bellanger. 

Un  homme,  qui  s'est  imposé  le  devoir 
de  jeter  sur  tout  ce  passé  un  voile  pieux, 
et  qui  garde  très  dignement  le  secret  de 
sa  naissance,  a  donné  lui-même  le  mot 
de  l'énigme  en  retirant  ces  lettres  qui, 
désormais,   ne   courront  plus  le  monde. 

Maison  continuera  à  se  demander  ce  que 
vient  faire  là  ce  prénom  de  «Virginie  »>. 
quand  on  sait  formellement  que  Julie 
Lebœuf,  depuis,  M'""  Kulbach,  se  faisait 
appeler  Marguerite.  M. 

La  drame  do  Meyorling  (XLVI, 
839).  —  La  Liberté  (11  décembre  1902) 
commente  la  version  de  M.  Aderer,  la 
réfute  sur  certains  points,  dit  également 
qu'il  n'y  eut  pas  double  suicide,  mais 
assassinat  du  prince  par  le  comte  Walds- 
tein,  qui  aimaii.  Mary  de  Vetsera.  Il  aurait 
suivi  les  amants  à  la  piste,  accompagné 
de  Botaggi,  les  aurait  surpris  dans  la 
chambre.  Emporté  par  la  fureur,  il  aurait 
.  fait  feu  sur  Mary   de  Vetsera;  le  prince 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  décembre   1902. 


931 


932 


aurait  riposté  de  son  revolver  et  aurait 
mortellement  blessé  Waldstein  et  Botaggi  ; 
mais  Waldstein  aurait  eu  la  force,  avant 
de  mourir, de  briser  le  front  de  l'archiduc 
d'un  coup  de  bouteille  de  Champagne. 

Waldstein  serait  mort  au  bout  de  quel- 
ques instants  et  Botaggi,  quatre  mois  plus 
tard. 

Une  dépêche  du  9  décembre,  publiée 
par  quelques  journaux,  disait  que  le 
comte  Alexandre  de  Bombelles,  aide-de- 
camp  de  l'archiduc  Rodolphe  et  un  des 
témoins  du  drame,  hanté  depuis  cette 
époque  par  des  idées  smistres,  venait 
d'être  interné.  Y. 

Grands  événements  par  les  peti- 
tes causes  (XLllI;  XLIV  ;  XLVI.  427). 

Le  Brachmanc.  —  Je  suis,  par  exemple, 
une  des  causes  principales  de  la  mort  déplo- 
rable de  votre  bon  roi  Henri  IV,  et  vous  m'en 
voyez  encore  affligé. 

Le  Jésuite.  —  Votre  Révérence  veut  rire 
apparemment.  Vous,  la  cause  de  l'assassinat 
de  Henri  IV  ! 

Le  Braclnnane.  —  Hélas  !  oui.  C'était  en 
l'an  neuf  cent  quatre-vingt-trois  mille  de  la 
révolution  de  Saturne  qui  revient  à  l'an  1350 
de  votre  ère.  J'étais  jeune  et  étourdi.  Je  m'a- 
visai de  commencer  une  petite  promenade 
du  pied  gauche,  au  lieu  du  pied  droit,  sur  la 
côte  de  Malabar,  et  de  là  suivit  exactement  la 
mort  de  Henri  IV. 

Le  Jésuite.  —  Comment  cela,  je  vous  sup- 
plie ?  Car  nous,  qu'on  accusait  de  nous  être 
tournés  de  tous  côtés  dans  cette  affaire,  nous 
n'y  avons  aucune  part. 

Le  Brachmane.  —  Voici  comment  la  des- 
tinée arrangea  la  chose.  En. avançant  le  pied 
gauche,  comme  j'ai  l'honneur  devons  le  dire, 
je  fis  tomber  malheureusement  dans  l'eau  mon 
ami  Eriban,  marchand  grec,  qui    se  noya, etc. 

Voltaire,  Dialogue  sur  la  nécessité  et 
V enchaînement  des  choses. 

P.  ce.    HUNOT. 


La  guerre  (XXXVIII  ;  XXXIX  ;  XL  ; 
XL!  ;  XLll  ;  XLIV)  —  Dans  le  discours 
qu'il  prononça  le  2  mai  187 1  au  Reichs- 
tag  {Discours,  111,  44),  Bismarck  raconta 
un  entretien  qu'il  eut  pendant  la  guerre 
de  Crimée  avec  le  roi  de  Wurtemberg 
Guillaume  qui  lui  disait  : 

«  Donnez-nous  Strasbourg  et  nous  se- 
rons unis  pour  toutes  les  éventualités  ; 
mais  tant  que  Strasbourg  est  la  porte  d'où 
peut  sortir  pour  nous  attaquer  une  puis- 
sance toujours  armée,  je  dois  craindre... 


Le  nœud  de  la  question  est  à  Strasbourg, 
car  cette  ville,  tant  qu'elle  n'est  pas  alle- 
mande,forme  toujours  l'obstacle  qui  em- 
pêche l'Allemagne  du  Sud  d'adiiérer  sans 
réserve  à  l'unité  allemande...  » 

En  18515,  «  M.  de  Moustier  avait  dis- 
cute avec  M.  de  Bismarck,  qui  lui  avait 
fait  une  visite  à  Berlin,  l'attitude  de  la 
Prusse  dans  la  question  d'Orient,  et  lui 
avait  dit  :  Celle  politique  va  vous  conduire 
à  léna.  A  quoi  M.  de  Bismarck  répliqua  : 
Pourquoi  pas  à  Leipzig  oit  à  Waterloo  ?  » 
{Conespondancc  diplomatique  de  M. de  Bis- 
marck, 1863,  II,  2). 

En  1869,  la  même  correspondance 
mentionne  «  les  élucubrations  en  prose 
et  en  vers  qui  réclament  le  retour  de 
l'Alsace  et  de  la  Lorraine  à  l'Allemagne». 

(11,417)- 

«  Le  6  août  1866,  il   m'est    arrivé,  dit 

Bismarck,  de  voir  l'ambassadeur  de 
France  venir  chez  moi  me  poser  en  quel- 
ques mots  cet  ultimatum  :  que  nous  de- 
vions céder  Mayence  à  la  France  ou  nous 
attendre  à  une  déclaration  de  guerre  im- 
médiate... je  répondis:  Eh  bien  !  alors 
la  guerre  !  L'ambassadeur  partit  pour 
Paris  avec  cette  réponse;  à  Paris, quelques 
jours  après,  on  se  ravisa  et  l'on  me  donna 
à  entendre  que  ces  instructions  avaient 
été  arrachées  à  l'empereur  Napoléon  pen- 
dant une  maladie  ». 

(Discours  du  2  mai  1871  au  Reichstag; 
Discours,  III,  46). 

Nauroy. 

Echeile  précise  des  cartes  de 
C.;ssini  (XLVI,  676,  878).  —  L'échelle 
était  de  1/86400. 

Cette  mesure  correspond,  sur  les  cartes 
même,  à  une  ligne  pour  cent  toises,  soit 
à  dix  lignes  pour  mille  toises,  ou  à  22""n. 
55  pour  1949  mètres. 

Le  rapport  de  la  ligne  à  la  toise  est 
1/864. 

Note.  —  Le  nombre  86400  est  aussi 
celui  des  secondes  de  temps  dans  les 
vingt-quatre  heures  du  jour. 

D'Charbonier. 

Cette  réponse  aurait  dû  passer  à  la  place  de 
celle  qui  a  été  insérée,  qu'elle  complète  et 
corrige. 

Dames  "\?"édiantiennes  (XL  ;  XLVI, 
641),  —  L'inscription  aux  (patronnes 
Fédiantiennes,  signalée  dans  le  n°  de  Vin- 


N-  989 


L'INTERMEDIAIRE 


933      ' • 

tcrmédiaire,  du  30  octobre  dernier,  est 
mentionné  dans  l'ouvrage  de  M.  Moris  : 
Au  pays  bleu,  contrairement  à  l'affirma- 
tion de  l'auteur  delà  note  qui  suit  ladite 
mscription.  (V.  page  194  et  218). 

Cet  ouvrage  renvoie  le  lecteur  à  V Epi- 
graphie  antique  des  Alpes-Maritimes,  pu- 
bliée par  M.  E.  Blanc  dans  les  Annales  de 
la  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  des  A. 
M  ■ ,  tome  VI,  page  234. 

On  y  trouvera  la  description  de  ce  mo- 
nument épigraphique,  conservé  actuelle- 
ment, non  dans  la  chapelle  Saint-Sébas- 
tien, mais  dans  un  jardin  de  Tourrettes- 
Levens.  X. 

Vers  de  Victor  Hugo  (XLVI,  792). 
—  Le  'Dernier  Barde  ainsi  que  la  Cana- 
dienne ontété  imprimés  dans  le  tome  pre- 
mier de  «  Victor  Hugo  raconté  par  un  té- 
moin de  sa  vie  »  (Paris,  1864),  pages 
284-288  et  pages  292-294. 

La  première  pièce  est  composée  de  105 
vers,  la  seconde,  plus  courte,  n'en  com- 
prend que  57. 

Dans  ce  même  volume  se  trouve  en- 
core :  Regrets  (82  vers]  ;  Idylle  (41  vers)  ; 
traduction  d'un  fragment  de  YEnéide 
(134  vers)  ;  l'Avarice  et  l'Envie.,  conte 
(49  vers),  des  impromptus,  des  madri- 
gaux, plusieurs  fragments  et  un  mélo- 
drame :  Inès  de  Castro,  trois  actes  en 
prose.  Tous  ces  essais  appartiennent  au 
chapitre  des«  Bêtises  que  M.Victor  Hugo 
faisait  avant  sa  naissance  ».     Henri  M. 

Un  livre  à  retrouver  (XXXIII).  -  - 
J'ai  par  hasard  découvert  le  livre  que  je  re- 
cherchais, je  réponds  donc  moi-même  à 
ma  question  vague  et  erronnée  et  pour 
cette  raison  sans  doute  restée  sans  solu- 
tion ;  il  s'agit  des  So/ivenirs  de  garnison, 
on  ^o  ans  de  vie  militaire  du  chef  de 
bataillon  de  Jouenne  d'Esgrigny  d'Her- 
ville  (Dumaine  1872). 

Baron  Maxime  Trigant  de  Latour, 

Gay  et  Douce  (XLVI,  507,  b6o).  — 

Ayant  eu  des  relations  avec  Gay  et 
Douce,  je  peux  fournir  à  M.  G...,  quel- 
ques    renseignements  sur  ces  éditeurs 

Jean  Gay,  fils  de  Jules  Gay,  s'était  asso- 
ciéavec  M"'=  Henriette  Douce,  en  1878, 
et  non  en  1883  ou  1884,  comme  le  dit 
par  erreur  M.  O.  Uzanne. 

Leur  librairie  se    trouvait  à  Bruxelles, 


—  934 


galerie  du  Roi,  8  (passage  Saint-Hubert). 

L'association  fut  dissoute  en  1882.  par 
le  départ  de  M"*  Douce,  Jean  Gay,  resté 
seul,  continua  à  éditer  quelques  livres  et 
mourut,  en  1883,  vers  le  mois  de  sep- 
tembre. 

11  était  né  à  Paris  en  1837,  d'après  le 
Dictionnaire  de  Larousse. 

Jean  Gay  %<  membre  de  l'Institut  natio- 
nal de  Genève  v>  n'était  autre  que  ce  Gay 
fils  qui  nous  occupe. 

Quant  à  M"""  Douce,  elle  vint  s'établir 
à  Paris,  rue  Drouot.  puis,  après  s'être 
associée  avec  Lalouette,  libraire,  rue  de 
Tournon,  elle  s'irstalla  avec  lui  dans  le 
passage  Jouffroy.  Lalouette  mourut,  et 
elle-même  alla  s'éteindre  à  Londres,  vers 
1895  ou  1896. 

Gay  et  Douce  n'ont  guère  édité  d'œu- 
vres  d'auteurs  modernes.  Parmi  les  ouvra- 
ges cités  par  M.  G...,  on  ne  peut  attri- 
buer à  ces  éditeurs  que  :  Les  cousines  de  la 
Colonnellc  et  L'Abbé  en  belle  humeur. 

Les  Cousines  de  la  Colonnelle  sont  un 
roman  moderne,  dont  Lauteur,  d'après 
quelques  catalogues,  serait  un  écrivain 
célèbre,  mais  ces  sortes  d'attributions, 
faites  souvent  dans  un  but  de  réclame, 
sont  trop  fantaisistes  pour  qu'on  s'en 
puisse  faire  l'écho. 

L'Abbé  en  belle  humeur  n'est  pas  un  ou- 
vrage moderne.  C'est  une  réimpression 
d'une  nouvelle  du  xvin'  siècle,  par  Macé. 

F.  Henry  n'est  pas  un  pseudonymemq- 
derne, c'est  l'auteur  d'une  autre  nouvelle 
du  xviii=  siècle,  le  Diable  dupé  par  les 
femmes,  que  Gay  et  Douce  ont  réimpri- 
mée avec  un  frontispice  de  F.  Rops. 

Les  autres  élucubrations,  même  celle 
qui  porte  la  mention  chez  Gay  et  Douce, 
paraissent  provenir  des  nombreuses  offici- 
nes installées  alors  à  Amsterdam  et  au 
sujet  desquelles  M.  G.,  pourra  consul- 
ter avec  profit  l'article  «  Les  cousines  de 
la  Colonnelle  »  dans  la  4^  édition  de  la 
Bibliographie  Gay,   par  Lemonnyer. 

Qiiant  à  Jules  Gay,  le  père,  dont  les 
é'iitions  sont  bien  plus  dignes  des  recher- 
ches des  collectionneurs  que  celles  de  ses 
successeurs,  il  est  né  à  Paris  en  1807, 
d'après  Larousse. 

Il  commença  ses  éditions  à  Paris  en 
1861.  Sa  librairie  était  située  quai  des 
Grands  Augustins.  d'abord  au  n"  25,  puis 
au  n"  41  Quelques-unes  de  ses  réimpres- 
sions ayant  paru  trop  hardies,   des   con- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


20  décembre  190a. 


935 


936 


damnations   correctionnelles   furent  pro-  « 
noncées  contre  lui  le  22  mai    1863  et   le  | 
2  juin  1865.  11  se  rendit  alors  à  Bruxelles; 
puis  à  Genève  en  1867,  à  Turin  en  18(39  ;    1 
à  Nice  en  1872  et  à  San  Renio  en  1873.  Il 
revint  à    Bruxelles  vers  1876. 

Son  fils  Jean  Gay  fit  quelques  éditions 
à  Turin  en  1876,  puis  à  Bruxelles  en  1877. 
Sa  librairie  se  trouvait  alors  place  de  la 
Monnaie,  S-  H  s'associa  ensuite  avec 
M"^  Douce,  ainsi  que  nous  l'avons  dit 
plus  haut.  Louis  Barbey. 

Pagination  bizarrô  (XLV  ;  XLVI, 
485).  —  L'observation  de  M.  Louis  Bigot 
(XLV,  437)  se  trouve  de  plus  en  plus  jus- 
tifiée. A  Bruxelles  encore,  M.  Becquart- 
Arien  imprime  en  ce  moment,  une  série 
de  catalogues  illustrés  pour  les  machines 
typographiques,  presses...  des  établisse- 
ments H.Jullien  à  Bruxelles.  Ces  catalo- 
gues sont  paginés  par  le  bas  au  milieu. 
Un  album  d'autographes  et  de  dessins 
édité  à  l'occasion  des  fêtes  données  à  Spa 
du  3  au  6  août  1901,  imprimé  à  Liège,  est 
aussi  paginé  au  bas  des  pages  à  l'angle 
extérieur.  Il  convient  donc  de  se  ranger  à 
l'avis  de  M.  A.  Hamon  (XLV,  648),  ce 
genre  de  pagination  n'est  pas  aussi  rare 
que  nos  collègues  semblent  le  croire. 

Ch.  Rev. 

Origine  du  rr.ot  rapiat  (XLVI,  793). 
—  11  y  a  quelque  temps,  dans  la  revue 
Méhisine,  (t.  X,  col.  68),  "V:.  Gaidoz  a 
expliqué  ce  mot  par  le  verbe  auvergnat 
rapia  venu  du  latin  rapere,  et  il  remar- 
quait que  le  t  final  n'avait  pas  de  valeur 
étymologique.  II  ajoutait  :  «  le  mot  a  été 
sûrement  tiré  de  l'auvergnat  pour  être 
adressé  aux  Auvergnats  eux-mêmes,  con- 
nus par  leur  esprit  d'économie,  et  sou- 
vent à  Paris  acheteurs  de  vieux  habits  et 
de  bric-à-brac,  métier  que  font  les  Juifs 
en  Allemagne  v>.  G.  Servandy 

Haricots  et  «  fayots  >*  (XLV  ;  XLVI, 
697,  835).  —  Certainement,  haricot  vient 
du  grec,  mais  peut-être  pas  de  la  manière 
décrite  par  M.  Daron.  Ça  n'a  aucun  rap- 
port avec  alicos,  maritime,  ni  avec  alu- 
cos  salé,  à  moins  qu'on  ne  prétende  que 
les  haricots  étant  un  mets  de  marin, 
viennent  de  ces  mots  grecs.  On  pourrait 
aussi  dire  que  ça  vient  de  alise,  alicos, 
sorte  de  bouillie. 


La  véritable  explication  parait  avoir  été 
définitivement  donnée  par  Le  Heriché, 
Les  B iyniolog les  difficiles,  A\- Tanches  1886. 
Cet  auteur  fait  remarquer  que  haricot 
est  un  terme  relativement  moderne  qui 
n'était  pas  employé  avant  le  xvii«  siècle. 
En  effet, autrefois  on  disait  des  fèves  et  des 
pois.  Dans  ma  jeunesse,  j'ai  couramment 
entendu  dire  des  pois  blancs,des  pois  rou- 
ges.des  pois  verts,  pois  de  Soissons. 

Le  Heriché  dit  que  haricot  est  un  mot 
d'origine  savante,  importé  par  les  bota- 
nistes. Ch.  iVlentzel,  index,  noms,  plant. 
Berolini  1682,  désigne  le  phaseolus  par 
arachus,  aracus,  du  grec  aracos,  pois, 
gesse.  De  Candolle  remarque  qu'en 
1725  le  faséol  était  écrit  aricot  par  le 
père  Feuillée. 

Le  père  Feuillée  avait  raison  de  ne  pas 
mettre  d'h,  car  dans  le  peuple  on  dit 
avec  raison  des  z'aricots  ;  le  mot  aracos 
n'ayant  qu'un  esprit  doux,  on  a  eu  tort 
d'écrire  avec  une  h  aspirée. 

Je  me  borne  à  résumer  l'article  de  Le 
Heriché,  un  peu  trop  long  pour  être  cité 
en  entier. 

Quant  à  Monjette  et  Monjeon,  s'ils 
viennent  de  uionje,  moine,  pourquoi  ne 
pas  dire  tout  simplement  qu'on  leur  a 
donné  ce  nom  parce  qu'ils  forment  la 
base  de  la  nourriture  des  moines? 

Parlons  maintenant  du  haricot  de  mou- 
ton. Prenons  un  auteur  qui  écrivait  en 
1856,  Génin  (Récréations  philologiques). 
Génin,  me  direz-vous,  est  un  peu  perru- 
que, cependant  il  avait  du  bon.  D'après 
lui, le  haricot  de  mouton  vient  du  vieux 
français,  harigoter,  haligoter,  mettre  en 
menus  morceaux,  dépecer.  Dans  le  cen- 
tre de  la  France,  on  dit  encore  haricoter 
au  figuré  pour  disputer  sur  des  atTaires 
peu  importantes,  marchandailler.  Un  ha- 
ricoteur  est  un  petit  maquignon,  qui  fait 
de  très  petites  affaires  qui,  au  besoin, 
couperait  des  liards  en  quatre. 

Cette  étymologie  ne  vaut-elle  pas  celle 
de  M.  Daron,  alucos,  salé,  ce  qui  n'em- 
pêche pas  de  saler  le  ragoût   si  on  l'aime 

épicé.  Martellière. 

* 

*  * 
Je  ne  vois   guère   que   Mongetie  puisse 

venir  de  moine,  d'abord  parce  que, 
dans  le  sud-ouest,  mongette  ne  désigne 
pas  la  sorte  bigarrée,  mais  tous  les  hari- 
cots. —  En  Saintonge,  on  appelle  ceux 
de  forme  ronde,  généralement  rouges,des 


N'.  989 . 


L'INTERMEDIAIRE 


937 


938 


mongettes 


les  blancs,  de  Tarbes  ou  de 
Soissons,  sont  des  mongettes  plates  ; 
quelques  espèces  sont  appelées  mon- 
geons. 

Phaséolus  devenu  haricot  se  prouve 
comme  domus  devient  maison;  --  Génin 
l'a  conduit,  voir  sa  philologie,  et  aussi 
son  histoire  amusante  du  savant  ayant 
retrouvé  le  Phaséolus  Gomphlagus  Ro- 
main ! 

Quant  à  «  haricot  de  mouton  »,  Génin, 
toujours,  le  tire  de  «  halicot  »,  petit  mor- 
ceau ;  d'où  «  halicoter  »,  ^<  haligote  >  ; 
avec  exemples  à  l'appui  ;  cette  étymolo- 
gie  ne  semble  n'avoir  rien  que  de  très 
probable.  Villefregon. 

.  .   *  * 

Ce  que  les  cuisiniers  appellent  aujour- 
d'hui liaricot  de  mouton  ne  serait-il  pas 
tout  bonnement,  aliquots  de  nioiiton,  c'est- 
à-dire  mouton  divisé,  coupé  en  mor- 
ceaux ? 

Ai/quoi,  partie  ou  morceau, sera  devenu 
alicot,  et  tout  naturellement  haricot  dans 
le  monde  culinaire. 

Alicot  est  donc  le  latin  aliqiiot  pro- 
noncé à  la  française.  Mouton  aliquoié,  ou 
divisé  en  parties  aliquo'es  ou  en  mor- 
ceaux, en  alicots. 

Cette  explication, qui  m'a  été  donnée  de- 
puis longtemps,  a  pour  moi  le  mérite  de 
suivre  un  chemin  droit,  et  non  le  sentier 
tortueux  qui  va  la  chercher  bien  loin  dans 
le  grec. 

Puisque  nous  sommes  à  l'office,  ne  le 
quittons  pas  sans  avoir  formulé  une  ques- 
tion : 

Le  mot  &/(ioc/;^, substantif  féminin, dési- 
gnant une  mauvaise  nourriture,  ou  viande 
immangeable,  ne  serait-il  pas, à  son  tour, 
une  altération  de  bianda  ?  Qui  sait  les 
étapes  d'une  transformation  ? 

L,-N.  Machaut. 
+ 

♦  * 
Pour    nous,    puisque    notre     aimable 

correspondant  désire  avoir  le  fond  de 
notre  pensée,  fayot,  faine,  fagus  (hêtre), 
faguê  ou  f'jLx-n  (lentille)  ne  sont  que  des 
dérivés  du  grec  fx/uv  manger.  En  cela, 
nous  sommes  tout  à  fait  de  l'avis  de 
M.  Daron,  qui  aime  tant  à  tirer  les  mots 
français  du  grec  !  Le  seul  point  sur  lequel 
nous  différons  d'avec  ce  savant  étymolo- 
giste,c'est  que  souvent  deux  mots  sembla- 
bles dérivent, non  pas  Tun  de  l'autre, mais 
ont  un  même    radical  commun,  celtique 


oriental  ou  pélasgique  Bref,  ils  sont  frères 
ou  cousins, au  lieu  d'être  parents  de  père  à 
fils.  La  différence,   insigniliante  à  priori, 


est  essentielle  au  fond. 


D^B. 


Etymologia  du  mot  cochon  CXLVI 
346.478)  —  J'extrais  de  mon  recueil 
Siisana  les  notes  suivantes  copiées  dans 
les  l^echerches  sur  les  origines  celtiques, 
par  Bacon-Tacon,  an  VI. 

Cochon  est  un  vieux  mot  celtique, 
synonyme  de  apei,  sanglier  ;  celui-ci 
dérive  de  aperire,  ouvrir,  de  même  que 
le  premier  vient  de  coche,  ouverture  et 
de  on,  tout,  en  vieuxgaulois, parce  que  cet 
animal   se  fraie  partout  passage. 

D'après  le  même  auteur,  la  pierre  pré- 
cieuse hyacinthe  vient  du  cochon,  en  grec 
hys,  Ijyos,  qui  l'a  découverte. 

La  marcassite  aurait  la  même  origine, 
du  toscan  marc,  porc.  Sus. 


* 
*  * 


J'ai  dit  et  répété,  dans  V Iniermédiairc, 
que  les  langues  occidentales  étaient  d'ori- 
gine grecque,  et  j'en  ai  donné,  je  crois, 
des  preuves  nombreuses.  L'étymologiedu 
mot  cocboneX  celles  de  quelques-uns  de  ses 
synonymes  peuvent  encore  appuyer  cette 
thèse. 

Tous  les  êtres  ont  reçu  des  appellations 
qui  leur  conviennent;  aucune  ne  leur  a  été 
donnée  arbitrairement  et  comme  au  ha- 
sard. Les  animaux,  par  exemple,  tirèrent 
leurs  noms  de  quelque  chose  de  saillant 
qu'on  remarqua  dans  leurs  corps,  leurs 
habitudes  ou  leur  caractère.  Ainsi,  le 
rhinocéros  dut  son  appellation  à  la  corne 
plantée  sur  son  nez,  le  putois  à  l'odeur 
fétide  qu'il  répand,  la  marie  à  sa  faculté 
de  grimper  sur  les  arbres,  le  singe  à  son 
nez  camus  ;  mais  il  en  est  malheureuse- 
ment un  grand  nombre  dont  la  significa- 
tion échappe  et  ne  peut  pas  même  être 
soupçonnée.  Quel  est  lesens  réel  desmots 
lion,  vache,  cheval  ?  La  signification  du 
terme  cochon,  est  plus  abordable  On 
trouve,  en  effet,  dans  le  grec  archaïque, 
le  mot  cochos  avec  le  sens  d'écoulement 
et  cochos  prend  en  français  la  forme  de 
coche  :  mais  coche  est  précisément  le 
nom  du  cochon,  dans  notre  vieille  langue. 
Comment  peut-on  expliquer  cette  appella- 
tion ?  Quelle  analogie  ya-t-il  entre  cochon 
et  écoulement,  qui  est  le  sens  premier  de 
cochos  ?  Buflbn  va  nous  l'apprendre  : 
«  La  coche  est  en  chaleur,  pour  ainsi  djj-e 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


!0  décembre  190a 


939 


en  tout  temps  ;  elle  recherche  les  appro- 
ches du  mâle,  quoiqu'elle  soit  pleine,  ce 
qui  peut  passer  pour  un  excès  parmi  les 
animnux,  dont  la  femelle,  dans  presque 
toutvis  les  espèces,  refuse  le  mâle  aussitôt 
qu'elle  a  conçu.  Cette  chaleur  de  la  truie 
qui  est  presque  continuelle  se  marque 
cependant  par  des  accès,  et  elle  répand 
alors  une  liqueur  blanche  assez  épaisse 
et  assez  abondante  ».  C'est,  sans  aucun 
doute,  cet  écoulement  presque  continuel, 
ce  cochos,  qu'on  remarque  dans  la  truie, 
qui  lui  fit  donner  ce  nom  de  coche,  nom 
d'abord  appliqué  indistinctement  au  mâle 
■-t  à  la  femelle.  Ce  n'est  que  plus  tard 
qu'on  appela  le  mâle  cochon,  comme  on 
nomma  le  mâle  de  la  dinde  dindon,  et 
qu'on  fit,  de  gars,^ï7r5^  et  ^t7r56)n. 

Que  si  l'on  demande  maintenant  pour- 
quoi ce  sens  de  truie  n'a  pas  été  relevé 
sans  les  lexiques  grecs  qui  mentionnent 
cochos,  on  peut  répondre  que  cette  accep- 
tion était  tombée  dans  l'oubli.  Ampère  et 
Chateaubriand  n'ont-ils  pas  trouvé  dans 
uneîlede  l'Archipel  le  mot  «(rro, signifiant 
eau, et  J^éro  n'a  jamais  été  mentionné, en  ce 
sens,  dans  aucun  écrivain  grec  d'aucune 
époque.  C'est  que  ce  mot  vénérable  est 
une  relique  de  l'antiquité  la  plus  reculée. 
11  remonte  au  vieux  Nérée,  père  des 
Néréides.  Au  reste,  cet  oubli  du  sens 
ancien  de  certains  mots  se  rencontre  dans 
toutes  les  langues.  Q.u'on  parcoure  le 
Dictionnaire  de  V ancienne  langue  française 
par  Frédéric  Godefroy,  et  l'on  y  trouvera 
une  infinité  de  mots  dont  le.  sens  n'est 
pas  déterminé.  Y  a-t-il  beaucoup  de  lettrés 
qui  soient  en  état  de  donner  la  significa- 
tion des  mots  suivants  de  notre  vieille 
langue:  acrainiche,  athène,appayne,  iastun, 
morguine:(  ?  Nous  ferons  remarquer  aussi 
que  les  formes  hoch,  de  Cornouailles,  et 
hog,  de  l'anglais  reproduisent  notre  éty- 
mologie  coch-os  ;  car  la  finale  os  ne  se 
compte  pas  et  ch  prend  quelquefois  le  son 
de  1'^  aspirée.  Ne  trouve-ton  pas  henti, 
\)Ouv  chenu,  dans  le  vieux  français, et  helo, 
je  hèle,  n'est-il  pas  le  même  que  le  grec 
archaïque  helo?  Quant  au  bas  breton 
houch,  c'est  le  même  mot  que  le  grec  hous 
ou    us,  cochon 

Voici  maintenant  d'autres  noms  portés 
parle  cochon  en  différents  endroits.  Ils  sont 
tous  d'origine  grecque. 

1°  Porc.  —  11  est  plus  usité  que  cochon 
dans  notre   vieux   français.    Il   se  trouve 


940 

nombre 


dans  un  grand  nombre  de  dialectes  » 
mais  un  peu  déformé  dans  celui  d'Agde, 
où  l'on  d\ipoucel,  au  lieu  de  ^o/rrcrf/.  Fort 
bien,  dira-t-on,  mais  prétendez-vous  que 
porc  ne  dérive  pas  du  latin  porcus?  N'est- 
ce  pas  l'évidence  même  ?  Ncnni  ;  l'évi- 
dence, au  contraire,  est  pour  l'origine 
grecque /)t)/roi.  Comment  les  Italiens,  les 
Gallaiques,  les  Portugais  appellent-ils  le 
cochon  ?  Porco,  et  les  Espagnols  le  nom- 
ment ^m^jto.  Or,  ^orco  reproduit  la  forme 
grecque  et  non  pas  la  latine,  comme  on 
le  voit.  D'ailleurs,  tous  les  autres  noms 
dej^,  cet  animal  étant  grecs,  dans  notre 
langue  et  dans  nos  patois,  pourquoi 
celui-ci  serait-il  latin  ? 

2°  Goron  ou  goret.  — L'étymologie  de 
gcron  est  le  grec  choron,(\u\  est  le  même 
que  choiron, cochon,  La  forme  goret  dérive 
du  nominatif  i:/;o;o5.  Goret  se  trouve  men- 
tionné dans  les  dictionnaires  de  Ménage, 
de  Trévoux  et  de  Boiste  ;  et  il  est  usité 
encore  dans  l'argot  de  Paris  et  dans  le 
dialecte  de  la  Réole;  mais  à  la  Réole  on 
prononce  ce  mot  gourret  ,  qui  ne  diffère 
que  par  la  première  lettre  de  hoiirret, 
usité  dans  l'Aveyron.  Tous  les  linguistes 
savent  que  les  consonnes  b  et  g  permu- 
tent ;  aussi  les  Doriens  appelaient-ils  A  rbos 
la  ville  d'/irgos,  et  aujourd'hui  encore  on 
dit  negout,  neveu,  pour  nebouf,  dans  toute 
la  Chalosse. 

30  Tesson.  —  Dans  le  dialecte  de  Sarlat, 
le  cochon  est  nommé  tesson,  qui  est  le 
grec  ptdsson  signifiant  qui  se  blottit,  qui 
se  cache  ;  mais  comme  le  blaireau  est 
appelé  aussi  /é'550u, et  qu'une  de  ses  espèces 
porte  le  nom  de  hlaireau-porchin  ou  de 
hiaireau-cochon,  on  peut  conjecturer  que 
le  blaireau  avait  été  confondu  primitive- 
ment avec  le  sanglier,  parce  que  l'un  et 
l'autre  creusent  et  fouillent  la  terre  et  se 
cachent  dans  les  fourrés.  On  peut  consul- 
ter la  Vénerie  de  Jacques  Fouilloux  sur 
cette  question. 

4°  Gagnoux.  —  Dans  le  dialecte  de 
Saint-Yrieix,  dans  la  Haute-Vienne,  le 
cochon  a  le  nom  de  gagnoux,  qui  est  le 
grec  ganos,  dont  le  sens  est  cochon  et 
truie.  Ce  vieux  mot  ne  se  rencontre,  je 
crois,  que  dans  le  lexique  d'Hésychius. 

5"  Cavon. —  Dans  la  Drôme,  à  Valence, 
on  a  aussi  pour  le  cochon  une  appellation 
particulière,  on  le  nomme  cayon.  Mais 
que  signifie  cayon  ?  Il  n'y  a  qu'à  ouvrir  le 
Thésaurus  d'Henri  Etienne, et  l'on  trouvera 


N«98  9 


L'INTERMÉDIAIRE 


941 


que  caion  a  le  sens  de  bon,  d'excellent, 
Or,  tout  le  monde  sait  qu'il  n'y  a  pas  des 
parties  de  rebut  dans  le  porc,  tout  en  est 
bon,  tout  se  mange.  Aussi  Cotgrave 
écrit-il  crûment  :  «  Lq  porc  a  tout  bon  en 
soi  fors  que  la ». 

6°  Cotau.  —  Dans  l'arrondissement 
de  Châlons-sur-Marne,  a  Courtisol,  le  co- 
chon se  nomme  coiau,qm  est  le  grec  goia, 
prononcé  gotau.  Dans  notre  ancienne 
langue, a  prenait  souvent  le  son  de  au  ; 
ainsi^on  disait  Afrique  et  Atifriqiie  ;  afri- 
cain et  aufyicain\  avec  et  auvec.  etc.  On  a 
dû  dire  de  même  goia  et  gotau.  Ce  mot 
gota  dans  le  sens  de  cochon,  se  trouve 
dans  Hesychius  avec  ces  trois  formes  ; 
goûta,  goutan,  gota»,  et  cette  dernière 
forme  est  l'accusatif  de^o/a.  Leshabitants 
de  Courtisol  ont  un  langage  tout  particu- 
lier, dans  la  Marne,  parce  qu'ils  descen- 
dent d'une  colonie  Suisse  établie  là,  vers 
la  fin  du  xvii*  siècle. 

Je  pourrais  relever  encore  d'autres 
synonymes  de  cochon,  et  en  donner  les 
étymologies,  toutes  prises  dans  la  langue 
grecque, ma\s  il  faut  se  borner. 

Daron. 


D'où  vient  l'expression  :  «  Un  beau 
brin  de  fille  ?  »  (XLVI,  734)  —  Se  dit 
d'une  fille  grande  et  bien  faite,  par  assi- 
milation avec  la  tige  des  plantes  et  des 
arbres  que  l'on  nomme  brin  quand  elle  est 
droite.  O.  0. 

L'exhaussement  du  sol  parisien 

(XLVI,  293,665).—  11  me  paraît  fort  diffi- 
cile,pour  ne  pas  dire  impossible, de  déter- 
miner la  différence  de  niveau  moyen  entre 
le  sol  primitif  de  la  Cité  et  celui  de  cette 
partie  du  Paris  actuel  :  il  faudrait,  pour 
s'en  rendre  un  compte  exact,  comparer 
l'altitude  présente  des  principaux  points 
de  la  zone  dont  s'agit  avec  celle  des  mê- 
mes points  il  y  a  douze  ou  quinze  siècles, 
et  nous  n'avons  pas,  que  je  sache,  ces 
dernières  indications,  au  moins  en  nom- 
bre suffisant. 

Quant  à  moi,  je  ne  connais  —  par  Vic- 
tor Hugo  —  de  renseignements  de  ce 
genre  que  ceux  qui  concernent  le  terrain 
sur  lequel  est  bâtie  Notre-Dame.  Voici, 
en  effet,  ce  qu'on  lit,  à  ce  sujet,  dans 
Noire-Dame  dt  Paris  (livr.  III,  chap.  i  ): 

Trois  choses  importantes  manquent  «u- 
ourd'hui  à  cette  façade  :  d'abord  le  degré  de 


J 


942    

onze  marches  qui  l'exhaussait  jadis  au-dessus 
du  sol... 

Le  degré,  c'est  le  temps  qui  l'a  fait  dispa- 
raître en  élevant  d'un  progrès  irrésistible  et 
lent  le  niveau  du  sol  de  la  Cité  ;  mais  tout  en 
faisant  dévorer  une  à  une,  par  cette  marée 
montante  du  pavé  de  Paris,  les  onze  marches 
qui  ajoutaient  à  la  hauteur  majestueuse  de 
l'édifice,  le  temps  a  rendu  à  l'église  plus  peut- 
être  qu'il  ne  lui  a  ôté... 

En  d'autres  endroits  du  même  ouvrage, 
V.  Hugo  parle  encore  des  onze  marches 
qui  constituaient  le  degré  de  Notre-Dame 
au  temps  de  Louis  XI.  Mais  peut-être,  à 
ce  moment  déjà,  l'exhaussement  du  sol 
avait-il  diminué  la  hauteur  primitive  du 
perron  ;  V.  Hugo  ne  le  dit  pas. 

En  remontant  aux  sources  où  le  poète 
a  puisé,  M.  le  ï)''  B.  trouverait  peut-être, 
à  propos  de  Notre-Dame  et  même  du 
reste  de  la  Cité,  des  renseignements  plus 
précis  et  complets  qui  lui  permettraient 
de  répondre,  dans  la  mesure  du  possible, 
à  la  question  qu'il  a  lui-même  posée 

R.  DuPL. 

Il  faut  fouiller  de  plusieurs  mètres  pour 
retrouver,  en  maints  endroits,  le  sol 
romain  à  Paris.  A  cet  égard,  rien  de  bien 
précis.  M.  Charles  Magne,  de  la  Soc. 
hist,  du  W"  arr.,  est  tout  indiqué  pour 
répondre  de  main  de  maître  à  cette  ques- 
tion. V.  A. 


Sculptures  en   albâtre  du  XV I^ 

siècle  (XLVI,  622,  774). — Je  crois  qu'il 
faudrait  plaindre  les  amateurs  qui  ne  pri- 
seraient pas  une  œuvre  d'art  parce 
qu'elle  a  été  exécutée  en  albâtre.  Nos  mu- 
sées possèdent  des  chefs  d'oeuvre  sculptés 
en  pierre  de  liais,  en  pierre  lithographi- 
que, en  albâtre.  C'est  de  cette  matière 
que  Laurent  de  Mugiano  a  tiré  la  statue 
de  Louis  XII,  que,  Jean  Cousin  a  tiré 
celle  de  l'amiral  de  Chabot  ;  Germain  Pi- 
lon, les  bustes  de  Henri  II  et  Henri  III,  ce 
qui  ne  les   empêche  pas    d'être  admirés. 

CÉSAR  BiROTTEAU, 


Ecclésiastiques  m:içons  et  ai*- 
cbitectes  (XLIII  ;  XLIV  ;  XLVI,  167,275, 
438).  —  Le  nouveau  bâtiment  abbatial 
de  Solesmes,  ample  et  belle  construction 
du  style  médiéval  le  plus  pur, a  été  cons- 
truit sur  les  plans  d'un  bénédictin  du 
lieu,    Dom  Mellet,    un   ancien  élève  très 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


—    943 


30  déeembre  1902 


distingué  de   l'école   des    Beaux-Arts   de 
Paris. 

Et  puisqu'il  a  été  question  de  l'église 
Notre-Dame  de  Boulogne,  je  dirai  fran- 
chement que  d'après  les  photographies 
que  j'ai  vues,  la  coupole  me  parait 
assez  malheureuse  de  proportions  et   de 

forme.  H.  C.  M. 

* 

A  citer  dans  le  Maine  messire  Simon 
Hayeneufve  que  Geoffroy  Tory  qua- 
lifie «  grand  painctre  et  architecteur  » 
Dabord  curé  de  Saint-Pater, il  se  retira  en 
1500,  à  l'abbaye  de  Saint-Vincent  du 
Mans  où  il  mourut  en  1546. 

M.  Hanréau  lui  a  consacré  une  notice 
dans  l'Histoire  littéraire  dti  Maine  et 
M.  Paul  Mantouchet  a  soutenu,  en  1890, 
une  thèse  sur  Simon  Hayeneuve  et  la 
Renaissance  dans  le  Maine,  que  je  ne  suis 
jamais  parvenu  à  trouver  dans  le  com- 
merce, malgré  mes  recherches.       Sus. 

Les  commodités  aux  XVII"  et 
XVÏIP  siècle  (XLVI,  236,  387,  500, 
553.  663,  777).  —  A  Pompéi,  on  en  voit 
un  grand  nombre,  c'est  un  petit  siège  en 
bois,  très  bas,  adossé  au  mur,  toujours 
placé  dans  les  cuisines.  On  ne  se  gênait 
donc  pas  devantles  esclaves.  Bien  d'au- 
tres conséquences  sont  à  tirer  de  ce  fait. 
Le  Dictionnaire  d'Antony  Rich  cite  ce- 
pendant des  cabinets  fermés  par  une 
porte,  fig.  9.  Il  me  semble  que  j'ai  déjà 
dit  tout  cela.  Léda. 

A  propos  d'un  raid  (XLVI,  570).  — 
Un  des  raids,  le  plus  fort  qu'Hun  homme 
ait  fait,  est  celui  du  chef  de  bataillon 
Jacques-Marie  Favre,  vers  181 1.  11  partit 
de  Madrid,  sans  bride  délier,  pour  Paris, 
où  il  arriva  plusieurs  jours  après,  por- 
teur de  dépêches  importantes  pour  Napo- 
léon I•^  Que  contenaient  ces  dépêches, 
intéressantes  pour  l'histoire  de  la  guerre 
d'Espagne?  J'ai  déjà  posé  la  question  sans 
solution.  Un  intermédiairiste  travaillant 
aux  archives  du  ministère  de  la  guerre, 
pourrait  répondre  à  ce  sujet,  car  ce  raid 
historique  en  vaut  la  peine  et  bien  des 
historiens  seraient  heureux  de  le  connaî- 
tre. B,  DE  ROLLIÈRE. 

Voir  ci-dessus  coj.  288, 

Inscriptions  des  cadrans  solai- 
res (T.  G.,    158  ;  XVI,  127).  —  A  Tour- 


944      — 


rettes-de-Vence,  sur  le  mur  de  la  vieille 
eghse,  est  un  cadran  solaire  au  bas  du- 
quel on  lit  : 

CE 

n'est  pas 

AUX  cadrans  humains   Q.UE  SONNE 

l'heure  de  la  justice 
Je  cite  aussi,  pour   mémoire,  l'inscrip- 
tion latine  archi-connue  : 

VULNERANT  0MNES,   ULTIMA    NECAT 

au  fond  du  cloître  des  capucins  de  Saint- 
Barthélémy  près  de  Nice. 

A.  S..E. 

Devises     d'horloges     publiques 

(XLVI,  12,  127,  558,  612).  —  La  cathé- 
drale de  Clermont-Ferrand  possède,  aune 
tour  très  élevée,  l'horloge  publique  de  la 
ville  qui  remonte  aux  i^'es  années  du  xv* 
siècle.  On  y  plaça  un  Jacquemart,  en  l'an 
1606.  Ce  Jacquemart  n'existe  plus  ;  mais 
le  timbre  de  l'horloge,  qui  consiste  en 
une  très  grosse  cloche,  à  son  grave,  la- 
quelle s'entend  de  fort  loin,  possède  une 
devise  de  1606,  composée  par  le  célèbre 
Jean  Savaron,  savant  magistrat  et  histo- 
rien. J'ai  donné  cette  devise  dans  mon 
Histoire  de  Clermont-Ferrand  (tome  I"), 
qui  se  trouve  à  la  Bibliothèque  nationale,' 
à  Paris. Cette  devise  n'est  pas  tout  entière 
inscrite  dans  ma  mémoire  ;  mais  voici 
comment  elle  commence  : 

Clam   tacitiqiie  dies  feriunt  et  multa  fe- 
luntur 

Ambroise  Tardîeu. 

♦ 

Me""  Barbier  de  Montault  a  noté  les  sui- 
vantes : 

Bour ges ,2i\x-àtssus  du  Christ,  xvii»  s. 
Christus  ubi  (paret  ?) 
Protinus  vmbra  fugit 
Durtal  (Maine-et-Loire),  xvn'  s. 
A    soLis    ORTV  usque   ad  occasvm  lavdabile 
nomen  Domini. 

Florence  (Santa  Maria  Novella). 
Sicfluit  occulte  sic  multos  decipit    sic  tas 
venit  ad  finem  quidquid    in  orbe  manet. 
Heu  heu  prœteritum  non  est  revocabile  tem- 

[pus. 
Heu  proprius  tacito  mors  venit    ipsa    pede. 
Foggia  fCathédrale)  Deux-Sîciles. 

Eiapsas  signât  horas 
T^éz^éTS  (Cathédrale)  1781. 

Vigilate nescilis  qua  hori  Math.  34, 

Luminis  aspectu  radametur  luminis  autor. 


U*  987 


L'INTERMEDIAIRE 


945 


946 


Padoue  (Cathédrale). 
Septies  in  die  laudem   dixi  tibi.    Psal;    118 
Saint-Eustache  de  Paris  fxvii"  s.) 
Properate  fugit. 

L.  C.  DE  LA  M. 

* 
*  * 

Au  dessous  du  cadran  de  l'horloge  du 
beffroi  de  la  ville  d'Auxerre,  (nîonument 
de  la  fin  du  xv^  siècle),  du  côté  de  l'Hôtel- 
de-Ville,  se  trouve  gravé  ce  distique  latin  . 
Dum  morior  moreris.Moriens  iamen,  hora, 

[lenascor. 
Nascere  sic  cœlo   dum  moriere  solo.  i6y2. 

(Pendant  que  je  meurs, tu  meurs  ;  mais 
cependant,  heure,  en  mourant  je  renais. 
Puisses-tu  naitre  pour  le  ciel,  quand  tu 
mourras  sur  la  terre  !) 

De  l'autre  côté    du  cadran,   sur  la  rue 
de  l'Horloge,  a  été  gravé  cet  autre  disti- 
que, maintenant    presque  effacé    et  qu'il 
serait  facile  de  rétablir: 
Me  primum  motat  cœlum.  Mea  régula   cœ- 

[liim  est  : 
Si  tua  sit  cœlwn  régula,  tutus  abis . 

(Le  ciel  est  le  principe  de  mon  m*ouve- 
ment  ;  le  ciel  est  ma  règle.  Si  le  ciel  est  ta 
règle,  tu  dois  quitter  la  vie  sans  danger). 

Ces  deux  distiques  ont  été  traduits  en 
vers  français,  de  la  façon  suivante,  par 
un  auteur  ancien  et  inconnu. 

Je  deviens  comme  toi  victime  de  la  7nort, 
Mais  en  mourant,  heure, on  me  voit  renaître. 
Que  ta  naissance  aussi  te  conduise  à  bon  port 
Lorsque  de  cette  terre  il  faudra  disparaître  l 

» 

Cest  moi  que  le  premier  le  soleil  met  en  mar- 

iche. 
C'est  inoi  qui  suis  sa  règle,et   rien    ne    ni  en 

[détache . 
Toi.  si  tu  fais  du  ciel  la  règle  de  tes  pas, 
Ton  sort  est  assuré,sois  sans  crainte  ici-bas. 
Détails  empruntés  à  V Annuaire  statisti- 
que et  historique  de  V  Yonne,  3*  partie, 
1841,  p.  72  et  3*  partie,  1883,  p.  1 1. 

Th.  Courtaux. 

Pied  gauche  ©t  maiadroite(XLVI, 

678),  —  Les  membres  du  côté  droit  sont 
plus  forts  et  plus  habiles  que  ceuxdu  côté 
gauche,  chez  les  droitiers  du  moins.  C'est 
pourquoi  on  salue  de  préférence  de  la 
main  droite  :  mais  on  part  du  pied  gau- 
che, parce  que  le  membre  inférieur  droit 
est  plus  apte  à  supporter  à  lui  seul  le 
poids  du  corps,  avant  que  l'élan  soit 
donné,  O.  D. 


Les  patentes  en  1792.  —  Une  croi- 
sade a  été  organisée  depuis  quelque  temps 
en  faveur  du  refus  del'impôt.Uest  peut-être 
curieux, à  ce  sujet, de  rappeler  qu'en  1792, 
on  afiichait  publiquement  les  noms  des 
contribuables  récalcitrants. 

La  circulaire  suivante  adressée  par 
Rœderer, procureur-général  syndic  de  Pa- 
ns,est  fort  intéressante  à  ce  point  de  vue 
et  soulève  notamment  une  question  fort 
discutée  depuis  :  la  patente  des  médecins. 

Paris  le  4  Mars  1792, 

Je  préviens  ceux  de  MM.  les  médecins, 
banquiers,  négociants, qui  n'ont  pas  pris  leurs 
patentes,  que  j'ai  sous  les  yeux  la  liste  de 
leurs  noms  et  que  s'ils  ne  se  mettent  in- 
cessamment en  règle  pour  le  passé  et  pour 
l'avenir,  je  les  poursuivrai  devant  les  tribu- 
naux et  devant  le  public,  je  sais  fort  bien  que 
les  listes  de  redevables  attirent  à  celui  qui  a 
le  courage  de  les  publier,  des  ennemis,  des 
injures,  des  calomnies  :  mais  je  sais  aussi 
qu'elles  font  arriver  les  contributions  au  trésor 
public.  J'avertis  en  conséquence,  que  les  inju- 
res, les  calomnies  ne  vaudront  pas  quittance 
des  patentes  :  qu'on  ne  se  débarrasse  pas  de 
mes  poursuites  à  pareil  prix.  Je  prends  à  té- 
moin de  mes  opiniâtretés  les  redevables  des 
vingtièmes  dont  je  n'ai  cessé  d'imprimer  les 
listes,  que  parce  qu'ils  se  sont,  pour  la  plu- 
part, rangés  à  la  loi. 

Je  suis  instruit  que  plusieurs  médecins  pré- 
tendent ne  pas  devoir  la  patente.  C'est  une 
erreur.  Je  les  prie  de  s'adresser  à  M.  Guillo- 
tin,  leur  confrère,  et  membre  de  l'Assemlée 
constituante,  l'un  des  coopérateurs  de  la  loi  ; 
il  les  détrompera,  j'en  suis  certain.  Ce  n'est 
pas  qu'il  ait  pris  une  patente,  mais  il  a  pré- 
sents à  la  mémoire  les  débats  qui  eurent  lieu 
quand  la  loi  fut  décrétée. 

Les  salaires  qu'un  médecin  pourrait  exiger 
étant  taxés  par  des  gens  qui  se  portent  bien, 
ne  vaudraient  pas  les  salaires  qu'ils  se  laiss:nt 
donner  par  des  gens  qu'ils  viennent  de  gué- 
rir. 

C'est  donc  un  très  bon  calcul  dans  leur  pro- 
fession que  d'attendre  son  paiement  de  la  re- 
connaissance plutôt  que  de  l'exiger  de  la  jus- 
tice ;  la  gratitude  excite  là  libéralité  bien  plus 
souvent  que  l'avarice  ne  retient  la  gratitude; 
dans  la  gratitude,  là  pauvreté  même  se  trouve 


(i)  Le  docteur  Guillotin  est  le  parrain 
de  la  guillotine  :  il  est  assez  piquant  de 
voir  son  nom  choisi  comme  une  menace 
pour  les  récalcitrants. 


DES  CHERCHEU 


947 


plus  souvent  solvable  et  même  opulente  que 
la  richesse  n'est  calculante  et  lésineuse. 
Qirimpoite  donc  que  l'honoraire  soit  de- 
mandé s'il  est  ordinairement  offert?  Qu'im- 
porie  qu'il  ne  soit  pas  taxé,  si  ordinairement 
il  est  plus  fort  que  ne  léserait  la  taxe?  Que 
veut-on  donc  dire  avec  cette  différence  du 
salaire  et  àt  l'honoraire .  Ce  moi  à' honoraire 
n'est-il  pas  un  déguisement  introduit  par  la 
vieille  vanité  de  nos  mœurs  passées  pour  sé- 
parer le  médecin  du  marchand. Parce  que  dans 
ce  mot  d'honoraire  l'idée  de  lucre  et  de  profit 
est  empâtée,  on  ne  sait  comment,  avec  celle 
d'honneur,  l'idée  de  lucre  y  reste-t-eJIe  moins 
pour  s'offrir  à  la  patente  qui  le  poursuit  ? 
Toute  peine  vaut  salaire  ;  toute  peine  qui  a 
un  but  important,  qui,  pour  être  fructueuse 
doit  être  aidée  de  grands  talents,  de  vastes 
connaissances  et  même  de  quelques  vertus, mé- 
rite un  salaire  proportionné  à  la  rareté  d'une 
réunion  complète  d'avantages  si  éminents. 
Ainsi  le  bon  médecin  doit  être  payé,  gran- 
dement payé, payé  comme  il  l'est,  il  doit  donc 
avouer  qu'il  l'est,  s'honorer  de  l'être,  et  sur- 
tout s'en  honorer  en  apportant  au  trésor  pu- 
blic un  tribut  proportionné  à  ses  profits. 

Voilà  ce  qui  a  été  dit  ou  senti  à  l'Assemblée 
constituante  sur  le  fond  de  la  question. 

Un  incident  s'éleva  encore.  On  demanda 
comment  lé  magistrat  pourrait  distinguer  le 
médecin  purement  charitable  du  médecin 
profitant  ? 

Je  répondis  en  proposent  l'art.  XXI  de  la 
loi  du  17  mars  1791,  qui  charge  les  procu- 
reurs des  communes  et  les  procureurs-géné- 
raux des  départements, de  faire  à  la  conscience, 
à  Vhoniieur  des  hommes  soupçonnés  de  rece- 
voir des  honorai r es,  uwQ  sommation  de  déclarer 
publiquement  au  tribunal,  audience  tenante, 
s'ils  retirent  ou  non,  un  profit  de  leur  travail 
pour  être,  en  conséquence,  taxés  ou  renvoyés. 

Ainsi,  par  e:'.emple,  c'ans  le  css  où  un  mé- 
decin du  roi  ou  de  la  reine  n'aurait  pas  payé 
sa  patente,  je  pourrai  le  citer  au  tribunal  de 
son  district,  et  le  prier  de  déclarer  s'il  exerce 
la  médecine  profitable,  ou  seulement  la  méde- 
cine charitable,  pour  être  condamné  ou  ho- 
noré suivant  sa  réponse. 

Je  répète  ma  proposition  ;  c'est  qu'incessam- 
ment, je  poursuivrai  devant  les  tribunaux  et 
l  e pJibhc^les  méiJecins,  h3.x\qu\txs  et  négo- 
ciants qui  n'ont  pas  pris  leurs  patentes. 

Rœderer, 

Procureur  général  syndic  du  dép.  de  Paris, 
P.  S.  J'observe  que  le  roi  a  pris  une  pa- 
tente pour  la  porcelaine  de  Sèvres,  que  MM. 
les  prêtres  de  tous  les  cultes,  non  fonction- 
naires publics  et  non  payés  par  le  trésor  pu- 
blic, doivent  aussi  la  patente  à  raison  de  la 
rétribution  qu'ils  peuvent  recevoir  pour 
exercer  leur  culte.  11  est  bon  que  MM.  les 
médecins  sachent  que  la  patente  ne  déshonore 


RS  ETg;CURlEUX                   20  décembre  1902. 
948        

personne,   afin    qu'ils  s'empressent    d'honorer 
la  patente. 

P-  c.  c.  Eugène  Grégourt. 

L'assassinat  de  Jean  sans  Peur. 
—  Les  ossements  de  Jean  sans  Peur  in- 
humés dans  la  cathédrale  de  Dijon,  en 
1841,  viennent  d'être  brusquement  remis 
à  jour,  au  cours  de  travaux  faits  dans 
cet  édifice. 

Sur  la  scène  du  meurtre,  on  trouve  d.'s 
détails  très  copieux  dans  la  déposition  du 
secrétaire  de  l'assassiné,  Jean  Seguinot, 
L'original,  en  parchemin,  est  déposé  aux 
archives  de  la  Côte-d'Or  et  de  l'ancienne 
province  de  Bourgogne,  section  de  la 
chambre  des  comptes  de  Dijon,  archives 
ducales  layette  n°  78. 

Ce  document  n'est  pas  ignoré,  mais  est- 
ce  une  raison  pour  ne  pas  le  rappeler 
quand  les  circonstances  nous  y  invitent  ? 

D'ailleurs  il  peut  être  une  réponse  à 
une  question  posée  dans  nos  colonnes  le 
2t  mai  1890,  (XXIII,  293),  et  restée  sans 
écho. 

La  déposition  de  Jean  Seguinot  est 
longue  et  prend  les  choses  d'un  peu  haut; 
arrivons  à  la  scène  du  crime,  la  peinture 
en  est  vivante  : 

Quant  mondit  seigneur  fut  à  la  barrière 
sur  le  pont  dudit  ^lonstereau,  accompa- 
gné des  diz  dix;  c'est  assavoir  Charles  de 
Eourhon,  le  sire  de  Nouhailles,  monsieur 
de  Saint-George,  rnessire  Anthoine  de 
Vergy,  monsieur  d'Autrey,  monsieur  de 
jNîontagu,  Jehan    de    Fribourg,    le    sire    de 


Talemen,  messirë  Charles  de  Lens,  rnes- 
sire Pierre  de  Gyac  ;  un  nommé  messire 
Pierre  de  Beauvaul  vint  au  devant  de 
luy  qui  prinst  et  reçeut  le  serment  de  mon- 
dit seigneur  et  des  dix  dessus  diz  qu'il  me- 
noit  en  sa  compaignie,  qu'ils  tendroyent 
seurs  sans  nieff.ure  ne  souffrir  meffaire  l'un 
l'autre,  car  pareillement  l'avoit  fait  ledit 
daulphin  et  lesdiz  dix  de  sa  compaignie 
avec  eulx  luy  qui  parle  passèrent  et  entrè- 
rent dedans  la  barrière  du  dit  daulphin  et 
aussitôt  qu'ils  furent  dedans,  ledit  Tanguy 
tira  luy  qui  parle  par  la  manche  dedans  les 
dites  barrières  pour  plus  hastivement  fermer 
le  guichet  d'icelles  ;  et  tantost  que  mondit 
feu  seigneur  apperceust  ledit  daulphin  qui 
estoit  près  de  la  porte  de  devers  la  ville 
sur  le  dit  pont  à  l'endroit  d'un  petit  retrait 
fait  de  haiz  du  costé  de  l'eaue,  mondit  leu 
seigneur  s'en  ala  devers  luy  et  osta  son  au- 
musse  qui  estoit  de  velour  noir  et  se  in- 
clina devant  luy  d'un  genouil  jusques  à 
terre  en  le  saluant   moult  humblement   en 


N"  989 


L'INTERMEDIAIRE 


949 


950 


luy  disant  en  effet  les  paroles  qui  s'en  sui- 
vent. C'est  assavoir  que  après  Dieu,  il  n'a- 
voit  à  servir  ne  obéir  que  au  Roy  et  à  luy 
et  en  leur  service  à  la  conservation  du 
royaume  offrit  à  mettre  et  employer  corps, 
biens,  amis,  allies  et  bienveillans  et  se  on 
luy  avoit  fait  aucuns  rapports  à  sa  charge 
luy  pria  qu'il  ne  les  vouloist  croire  et  pour 
plus  grant  seureté  s'il  sembloit  audit  daul- 
phin  que  ou  traictiés  de  la  paix  ou  alliances 
faittes  entre  eulx  fussent  aucunes  choses  à 
adjouster  qu'il  estoit  prest  de  le  faire  au 
dit  de  luy  et  de  ses  gens  illec  présens  en 
disant  pour  feu  mondit  seigneur  au  daul- 
phin  et  à  ses  gens  :  «  Monseigneur  et  entre 
vous  messieurs  dy  je  bien  ? />  Et  ces  paro- 
les dictes  le  dit  daulphin  luy  dist  : 

«Beau  cousin,  vous  dittes  sy  bien  que  Ion 
ne  pourroit  mieux,  levez  vous  et  vous  cou- 
vrez :  »  en  le  tenant  par  la  main.  Le  dit 
président  de  Provence  vint  derrière  ledit 
daulphin  et  parla  à  lui  bien  bas  à  l'oreille, 
ne  scet  luy  qui  parle  qu'il  luy  dist  ;  mais  il 
apperceust  bien  que  les  dits  daulphin  et 
président  firent  signe  de  l'œil  en  regardant 
ledit  Tanguy.  Lequel  Tanguy  incontinent 
bouta  feu  mondit  seigneur  d'une  orrant 
hache  de  guerre  qu'il  tenoit  en  la  poussant 
entre  deux  espaules  en  luy  disant  :  «:  Mon- 
sieur de  Bourgoingne  entre  léans,  »  lequel 
feu  mondit  seigneur,  se  retourna  de  costé 
et  pot  voir  mondit  seigneur,  si  comme  il 
semble  à  luy  qui  parle  ung  grand  homme 
brun,  le  nom  duquel,  luy  qui  parle  ne  scet 
qui  tenoit  une  grant  espée  taillant  toute 
nue.  Et  en  ce  mouvement  encommencè- 
rent  à  crier  les  gens  dudit  daulphin  :  «Tuez! 
tuez  !  »  et  ce  grand  homme  commença  à 
frapper  feu  mondit  seigneurde  ladite  espée 
nu  la  teste  en  descendant  au  lonerduvisaige 
du  cote  destre  et  leu  mondit  seigneur  pour 
cuic'er  éviter  le  cop  getta  le  bras  auiievant 
dont  il  fut  blecié  très  vilainement  car  il  ne 
pot  tant  abvier  que  le  cop  ne  luy  cheust 
sur  le  visage  et  ot  dudit  cop  le  bras  emprez 
la  main  presque  coppé,  duquel  cop  il  ne 
cheut  point  et  estoit  ledit  Barbazan  au  plus 
près  de  celuy  qui  donna  ledit  cop. 

Maistantost  ledit  Tanguy  frappa  mondct  feu 
seigneur  de  ladite  hache  iju'il  tenoit  si  grand 
cop  sur  la  teste  qu'il  chez  à  terre  sur  le 
costé  sénestre  du  visaige  de  devers  le  dit 
daulphin  qui  y  estoit  présent  et  vit  luy  qui 
parle  que  le  seigneur  deNouhailles  et  mes- 
sire  Jehan  de  Vergey  seigneurs  d'autres  qui 
se  mirent  audevant  de  mondit  seigneur 
pour  empeschier  les  cops  que  on  luy  don- 
noit  furent  bléciez  et  dez  sitost  que  ledit 
cri  de  iuei!  tue^  !  fut  fait,  ceux  qui  estoient 
en  la  compaignie  du  ditdaulphin  prindrent 
et  em,irisonnerent  les  dicts  seigneurs  qui 
estoient  entrez  avec   luy  ;   excepté   messire 


mon   ait  seigneur 
par  ung  dont  il  ne 


Jehan  de  Neufchastel  qui  se  eschappa  et 
luy  qui  parle  regardoit  tousjours  mondit 
feu  seigneur  en  grant  crainte  et  doubte  de 
sa  vie.  Ce  fait  vit  un  homme  tenant  une 
espée  nue  en  sa  main  qui  se  agenouilla  et 
bouta  sa  dite  espée  par  dessous  ou  corps 
de  feu  mondit  seigneur  et  lors  mondit  feu 
seigneur  se  commença  a  estendre  les  rains 
en  rendant  ung  soupir  et  sembla  à  luy  qui 
parle  que  a  icelle  heure  il  renditl'esprit  que 
Dieu  par  sa  grâce  vueille  avoir  en  sa  sainte 
gloire  et  vist  oster  a   feu  mon   dit 

les  anneaux  des  doigts    j,„.    

scet  le  nom;  mais  depuis  il  oy  dire  que 
c'estoit  ung  des  gens  du  sire  de  Guitry  et 
luy  qui  parle  incontinent  fut  prins  par  Ba- 
tailler et  de  par  ledit  daulphin  baillé  en 
garde  à  maistre  Robert  Maillé,  secrétaire 
dudit  daulphin  quilegarda  au  lieude  Mons- 
tereau  et  à  Moret  quatre  jours  entieis  au 
derrier  des  quelx  quatre  jours  que  le  dit 
maistre  Robert  dist  à  luy  qui  parle  ainsi 
qu'il  se  recommandoit  à  luy  pour  la  déli- 
vrance qu'il  n'y  pouvoit  entendre,  mais  le 
convenoit  hastivement  retourner  audit 
Monstereau  pour  la  distribution  des  biens 
meubles  de  feu  mondit  seigneur  que  ledit 
daulphin  avoit  donnez  aux  diz  de  sa  com- 
paignie qui  avoient  esté  avec  luy  dedans  la 
barrière. 

Ce  fut  le  22  juillet  1841  que  la  recon- 
naissance officielle  de  ces  restes  fut  faite 
à  Dijon,  par  la  commission  des  antiquités. 
Le  cercueil  avait  été  violé  en  1793;  on 
avait  retrouvé  les  ossements  épars  ;  on 
les  remit  dans  un  cercueil  de  plomb  en  - 
veloppé  de  chêne  et  sur  une  plaque, 
on  grava  ces  mots  :  «  Ossements  trouvés 
près  de  Seurre,  du  duc  Jean-Sans-Peur, 
I 84 I .  » 

On  avait  relevé  sur  le  crâne  la  trace 
des  coups  portés  par  Tanneguy-Duchàtel 
et  ses  complices. 

La  corrélation  entre  le  récit  du  témoin 
qu'on  vient  de  lire,  et  la  marque  des 
blessures  du  crâne  est  absolue.  C'est  un 
point  d'histoire  qui,  d'ailleurs,  n'est  pas 
controversé.  Toutefois,  peu  de  tableaux 
d'un  caractère  aussi  tragique  nous  sont 
tracés  avec  une  fidélité  aussi  minutieuse. 
Le  reportage  contemporain,  comme 
«  scène  d'assassinat  »,  malgré  le  luxe  et 
les  détails  dont  il  est  coutumier,  n'a  ja- 
mais fait  mieux,  ni  plus  vivant. 

D^C. 

Le  Directeur-gérant  :  G.  MONTORGUEIL. 
Imp  .Daniel-Chambon.  St-Amand-Mont-Rond 


SLVr  Voinme      Faratssant  Us  to,  20  et  )0  de  (haque    mu-ts. 


30  Décembre  1902 


38*  Annrb 


N' 


990 


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Bureaux  :  Je2è  Ibeuret 


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9ES    CHERGHEUaS    ET    CURIEUX 

Fondé   ea   1864 


<^UKSiiOiN8    H)!     Ktît'OiNSKS    I.ITTÉH.MHHS,      H 

TROUV'AILLKS 
951 


<ê,m^i\om 


La  portrait  du  roi  de  Rome.  — 
Où  est  le  portrait  du  roi  de  Rome,  fiis 
de  Napoléon  I",  peint  par  Gérard? 

V.  G-  R. 

Les  originaux  des  lettres  de  Guy 
Patin  à  Falconet.  —  Quelqu'un  pour- 
rait-il donner  des  renseignements  sur  le 
sort  du  manuscrit  des  lettres  de  Guy 
Patin  à  Falconet,  médecin  à  Lyon? 

On  sait,  en  effet,  que  pendant  que  les 
originaux  des  lettres  du  célèbre  doyen  de 
la  Faculté  de  médecine  de  Paris  à  ses 
correspondants  Spon  et  Brlin,  sont  con- 
servés à  la  Nationale,  ceux  des  lettres  à 
Falconet  manquent  et  ont  été  jusqu'à  pré- 
sent introuvables.  D''  P.  Triaire. 

Poème  d'Alfred  de   Musset   sur 
l'Absinthe.   —  Connait-on    un    dithy- 
rambe de  Musset  à  l'Absinthe  : 
Salut,    verte    liqueur,    Némésis    de    l'orgie    ! 

Je  l'ai  sous  les  yeux,  en  manuscrit  :  il 
a  sept  strophes  de  six  vers.  A-t-il  été  i)u- 
blié  ?  A-t-on  des  renseignements  sur  son 
origine  et  sa  date  ? 

LÉO  CLARETiE. 

Le  sceau  de  Hugues  de  Roffîgnac. 
—  Je  désirerais  savoir  quel  était  le  sceau 
de  Hugues  de  Roffignac,  évèque  de  Rieux 
(Haute-Garonne)  1426- 1460.  J'ai  un  sceau 
de  cet  évèque,  mais  il  est  incomplet.  Un 
de  nos  érudits  collaborateurs   n'aurait-il 


iSTOmQCHS.    SC.lîîNTlKiyUKS    K  T     AHIIS  II'^IIKS 

KT    CURIO.SITI'S 

952   

pas  connaissance  d'une  empreinte  en- 
tière? —  V.  G.  R. 

Vincent-Philippe,  sieur  de  Farcy. 

—  Je  serais  mille  fois  obligé  que  l'on 
voulût  bien  m'indiquer  où  Je  pourrais 
trouver  des  renseignements  sur  Vir.cent- 
Philippe,  sieur  de  Farcy,  propriétaire  à 
Paris  au  commencement  du  xvu*  siècle  et 
sur   sa  descendance.  Nobody. 

Le  cardinal  Petrucci.  —  Serait-il 
possible  d'obtenir  quelques  détails  sur 
une  conspiration  tramée  contre  la  vie  du 
pape  Léon  X,  et  à  la  tête  de  laquelle  se 
trouvait  le  cardinal  Petrucci  ?  Je  n'ai  pu 
trouver  à  ce  sujet  que  quelques  lignes 
donnéesparle  Conversations  Lexicon  (Leip- 
zig, F. -A.  Brockhaus,  1819)  à  l'article 
Léon  X,  et  dont  voici  la  traduction  : 

Cette  même  année  (1517)  une  conspira- 
tion menaça  les  joui^s  du  Pape;  elle  lut 
heureusement  découverte  et  sévèrement 
châtiée.  Malgré  un  sauf-conduit  qui  lui 
avait  été  accordé,  le  cardinal  Petrucci,  con- 
sidéré comme  l'instigateur,  fut  étranglé  : 
d'autres,  dont  la  culpabilité  fut  moins  clai- 
rement démontrée  furent  torturés,  destitués 
de  leurs  dignités,  bannis.  La  conduite  du 
pape  dans  cette  occasion  ne  fait  honneur 
ni  à  sa  magnanimité  ni  à  sa  mansuétude. 

-  VA.  T. 

Acteurs  morts  sur  le  théâtre.  — 

Je  désirerais  en  avoir  la  liste   aussi  com- 
plète que  possible.  Alem. 

Benvenuto  Cellini  et  l'artillerie 
agricole.  —  Est-il  exact  de  croire,  avec 
la  Chronique  médicale,  que  le  célèbre  ci- 

XLVl-18 


N»  989 


L'INTERMEDIAIRE 


933 


954 


seleur  florentin  est  le  premier  qui  ait  dé- 
couvert et  appliqué  des  pièces  à  feu  pour 
détourner  les  désastres  occasionnés  par 
la  grêle  ?  Depuis  plusieurs  années,  l'ar- 
tillerie agricole  a  pris  en  France,  notam- 
ment dans  les  départements  de  l'Est,  un 
grand  développement  et  rend  les  services 
les  plus  utiles.  E.  M. 

Armoiries  de  la  famille  Gourdin 
de  Drinckam.  —  Peut-être  y  aura-t-il 
un  obligeant  correspondant  de  V Intermé- 
diaire qui  voudra  bien  me  donner  le  bla- 
son des  armoiries  des  Gourdin  de  Drinc- 
khaui,  famille  de  la  Flandre  française. 
Le  comte  P.  A.  du  Chastel. 

Armoiri:-s  des  évêqwes  consti- 
tutior.nels  sous   1^  Révolution.   — 

Quelles  étaient  les  armoiries  des  évêques 
constitutionnels  sous  la  Révolution  de 
1791  à  1802  et  sous  l'Empire  à  la  réorga- 
nisation du  culte  en  i8o2.jusqu'àlaforma- 
tion  de  la  noblesse  impériale  en  1808  ? 

A  cette  époque,  1791,  les  aimoiries 
avaient  été  abolies  depuis  plusieurs  an- 
nées dans  les  nuits  d'août  1789,  par  quoi 
les  a-t-on  remplacées  ?Je  tiendrais  surtout 
à  savoir  les  armoiries  ou  le  cachet  de 
Ms""  de  Montault,  évêque  de  Poitiers  de 
1791  à  1798,  et  où  ils  se  trouvent. 

Avant  la  Révolution,  Ms''  de  Montault 
portait  les  armoiries  des  de  Montault, 
ducs  de  Navailles  dont  il  avait  le  brevet 
signé  du  roi.  11  quitta  la  particule  en  179 1 , 
fut  créé  baron  par  l'empereur  en  1808, 
reprit  ses  armes  et  couronne  de  duc  sous 
la  Restauration  et  les  garda  officiellement 
usqu'à  sa  mort  arrivée  en  1839. 

B.   DE  ROLLIÈRE. 

Armoi  i?s  à  déterminer  :  d'azur, 
au  sautoir  d'or.  — D^û:(ur,  au  sautoir 
d'or,  accompagné  de  /}tours  de  uinm,  cou- 
ronne de  marquis,  crosse  à  sénestre  et 
mitre  à  dextre.  Le  tout  encadré  sous  un 
chapeau  d'archevêque  et  des  cordons  à  10 
houppes. 

(Ces  armoiries  sont  sur  un  bois  d'im- 
primerie) 

Arraoiries  à  déterminer  :  d'azur, 
à  trois  têtiis  de  cerf.  —  D'a{ur,  à  trois 
têtes  de  cerf  de....  posées  2  et  i ,  couronne 
de  marquis,  (supports  deux  lions  ram- 
pants). 


(Ces  armoiries  sont  sur  un  plat  en  faïence 
de  Moustiers). 


Armoiries  sur  une  fontaine  en 
cuivre.  —  De...  à  la  barre  de....  i  fleur 
de  lys  au  coin  dextre  du  haut,  1  fleur  de  lys 
au  coin  sénestre  du  bas. 

Taf. 

Jean- Baptiste  Schmon  (1738- 
1801).  —  Quel  était  ce  personnage  qui 
fit  son  propre  portrait  au  mois  de  sep- 
tembre 1801  et  se  représente  dans  l'atti- 
tude d'un  géomètre  faisant  une  démons- 
tration au  tableau  ?  Il  a  soin  de  se  dire 
né  le  12  avril  ij:^)  dans  l'inscription 
relatée  sur  la  toile,  mais  il  oublie  de  faire 
connaître  son  lieu  de  naissance.  La  pein- 
ture, sans  être  d'ordre  supérieur, ne  man- 
que pas  d'originalité,  le  dessin  est  bon. 
Si  Jean-Baptiste  Schmon  n'était  pas  pein- 
tre de  profession,  il  était  du  moins  ama- 
teur estimable.  De  quelle  nationalité  pou- 
vait-il bien  être  ?  HussoN. 

Pierre  Scar'on,  évêqae  d-a  Gre- 
noble en  1641.  —  Le  cul  de  jatte  Scar- 
ron,  mari  de  M'""  de  Maintcnon,  était-il 
parent  avec  cet  évêque?         P.  Ipsonn. 

Familles  de  Neufville  ou  de  Neu- 
ville et  fieî  de  Neufvialle  —  Peut- 
on  citer,  en  tous  pays,  des  familles  de  ce 
nom  avec  l'orthographe  différente?  Quel; 
en  serait  le  pays  d'origine  ?  On  trouve 
souvent  ce  nom,  mais  assurément  la  sou- 
che de  ces  diverses  familles  doit  être- 
française...  Toutefois,  on  en  trouve  en 
Belgique,  et  même  à  ce  propos,  il  est 
curieux  d'apprendre  que  dans  la  plaine 
de  Waterloo,  la  ferme  d'Hougomont, 
laissée  en  ruines...,  ruines  respectées, 
comme  témoins  sacrés  de  la  grande  ba- 
taille, a  appartenu  à  un  comte  de  Neu- 
ville, 

En  cff'et,  dans  le  livre  illustré  La 
Belgique,  par  Camille  Lemonnier  (page 
72),  on  lit  ce  qui  suit  : 

Hougomont,  en  1S15,  était  li.ibité  par  un 
comte  de  Neuville  et  se  composait  d'une 
agglomération  de  bâtiments  de  ferme  et  de 
château  appartenant  à  la  femme  du  comte. 
Dos  l'approche  des  troupes,  tout  le  monde 
avait  déserté;  le  comte  etla  comtesse  s'étaient 
réfugiés  en  1  rance  et  la  domesticité  avait  ga- 
gné les  villages    voisins.  Quand  les  serviteurs 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX  3o  décembre  1902 


-    955 


956 


revinrent,  ils  trouvèrent  la  maison  incendiée 
à  l'exception  de  l'habitation  du  jardinier  et 
d'une  partie  des  communs  ;  mais  aucun  des 
deux  époux  ne  revit  le  funeste  séjour  ;  trois 
jours  après  la  bataille,  le  comte  mourut  à 
Paris,  un  an  se  passa,  et  puis  la  propriété  fut 
vendue. 

Il  existe  en  Auvergne,  une  propriété 
appelée  de  Neufvialle,  au  milieu  de  la- 
quelle sont  une  métairie  et  un  castel  en- 
touré d'un  petit  parc.  Cette  demeure  fut 
commencée  au  moment  de  la  Révolution 
française  ;  mais  terrorisé  par  les  événe- 
ments, le  propriétaire  d'alors,  appelé  de 
Neufville,  fut  pris  de  folie  et  mourut  en 
laissant  inachevée  sa  maison,  qui  fut  ha- 
bitée pendant  plus  dun  siècle  par  le  mé- 
tayer ;  le  propriétaire  actuel  a  achevé 
cette  maison,  en  a  fait  une  belle  habita- 
tion de  campagne. 

Ainsi,  voila  deux  familles  qui  ont  laissé 
des  souvenirs  à  de  bien  grandes  distances. 

Ce  fief  de  Neufvialle  en  Auvergne  est-il 
le  seul  de  ce  nom  en  France  r  Son  his- 
toire serait  intéressante  a  connaître  avec 
les  diverses  mutations  de  propriétaires 
qu'il  a  dû  subir  jusqu'à  ce  jour. 

Maurice  Hervé. 


Lecoq  de  Boisbaudran.  —  Je  dé- 
sirerais avoir  des  détails  sur  l'excellent 
Lecoq  de  Boisbaudran  ;  j'entends  sur  sa 
vie  et  ses  travaux.  On  sait  que  Lecoq 
était  professeur  de  dessin  a  l'tcole  impé- 
riale de  dessin  et  de  mathématiques, 
aujourd'hui  l'Ecole  nationale  des  Arts 
décoratifs  ;  il  y  avait  crée  un  cours  de 
dessin  de  mémoire  qui  se  tenait  les  après- 
midi  du  jeudi,  il  fut  suivi  par  quelques 
jeunes  gens  qui  devinrent  plus  lard  des 
artistes  connus,  notamment  Régamey, 
Fantin-Latour,  etc.  ^-  ^^ 

Le  sculpteur  aveugle  Vidal.  — 

Occupé  en  ce  moment  à  une  étude  sur 
Vidai,  le  sculpteur  aveugle  bien  connu, 
je  m'aperçois  que  beaucoup  de  détails  me 
manquent,  je  serai  donc  très  reconnaissant 
auxlecteurs  et  collaborateurs  de  l'Intermé- 
diaire de  me  faire  connaitrecequ'ils  sauront 
sur  un  homme  de  talent  qui,  frappé  très 
jeune  par  un  terrible  malheur,  a  su  four- 
nir une  longue  carrière  de  travail  et  d'ho- 

orabilité.  ^'  ^• 

n 


Le  respect  des  autographes.  — 

«  La  mort  d'Hégésippc  Moreau,  chantée 
en  vers  par  Jules  de  Concourt,  c'est  une 
aimable  surprise  que  nous  a  procurée  le 
respect  des  autographes  ». 

Cette  phrase  de  M.  M.  m'a  remis  en  mé- 
moire les  obscrvationsd'un  ami  me  faisant 
lire  deux  lettres  inédites  de  George  Sand: 
Je  voulais   les  publier  et  les  publier  avec 
la  lettre  cause  des  réponses  de  G.  Sand. 
Un  vieil  huissier  écrivait  à  la  célèbre  ber- 
richonne au  sujet  de  ses  intérêts, puis  lon- 
guement lui  donnait  des  conseils  sur  ses 
lectures,  lui  reprochant  de  lire  tel  ou  tel 
roman.  Pas  banal,  ce  cas.   Mon    ami  me 
pria  d'attendre,  objectant   que  la  femme 
de  l'huissier  n'était  pas  morte. 
Je  pose  la  question  suivante  : 
Où  commence,  où    finit  le  respect  des 
autographes  ?  Docteur  Lesueur. 

Théâtre  de  la  Porte  Saint- 
Antoine.  —  C'était  le  premier  nom  du 
théâtre  Beaumarchais,  situé  boulevard 
Beaumarchais  côté  impair,  entre  la  place 
de  la  Bastille  et  l'ancienne  rue  du  Pas  de 
la  Mule.  Il  fut  ouvert  vers  1835.  Pourrait- 
on  savoir  quel  était  le  programme  d'ou- 
verture, le  nom  des  artistes,  et  notam- 
ment celui  de  l'artiste  qui  récita  le  prolo- 
gue ?  H.  Lyonnet. 

Les  portes  eu  bronza.  —  Il  existe 
à  Florence  deux  remarquables  portes  con- 
nues sous  le   nom  de  portes  du  baptistère. 

A.  — Connait-on  l'existence  actuelle,  ou 
certains  auteurs  des  derniers  siècles  ont-ils 
cité,  en  Italie  ou  ailleurs,  dans  les  mu 
sées,  les  palais  ou  chez  des  particuliers 
une  ou  des  portes  conçues  dans  un  goût 
semblable,  même  avec  des  sujets  complè- 
tement différents  ? 

B.  _  A  quelle  époque  remontent  ces 
portes  ?  Je  ne  parle  pas  de  celles  du  bap- 
tistère, mais  bien  des  portes  du  même 
genre  que  l'on  pourrait  connaître.  Est-il 
possible  de  leur  attribuer  une  valeur  ? 

C.  —  Quels  furent  les  patriciens  tos- 
cans, lombards,  vénitiens,  siciliens,  etc, 
etc.  qui  commandèrent  de  telles  œuvres 
d'art  ?  Ont-elles  été  inspirées  par  celles 
du  baptistère  ? 

D  Pe  t-on  m'indiquer  le  nom  des 

artistes  qui  exécutèrent  des  portes  dans  le 
genre   de  celles   du  baptistère. 

Un  CRiTidUE  d'art. 


U.  989. 


L'INTERMEDIAIRE 


957 


958 


Marchand  d'est&mpas  à  L^on.  — 

Sur  une  planche  de  cuivre  qui  représente 
l'Ange  Gardien,  se  trouve,  au  bas  d'une 
longue  inscription,  la  mention  :  A  Lyon 
chez  Gardon,  rue  de  l'Annonciade,  n"  2. 
A  quelle  époque  vivait  cet  éditeur  ?  La 
planche  n'indiquepas  le  peintre  ou  le  des- 
sinateur qui  a  traité  le  sujet,  mais  elle 
est  d'une  exécution  très  Unie. 

iJ^^^&iMJ  HUSSON. 

Les  collections  du  château  d'Eu. 

—  Depuis  quelque  temps  le  château 
d'Eu  n'était  plus  ouvert  au  public.  On 
disait,  il  est  vrai,  que  son  importante  ga- 
lerie de  portraits  avait  été  transportée  en 
Angleterre.  Existe-t-il  un  catalogue  des 
richesses  artistiques  qu'il  a  contenues, 
quels  sont  les  dommages  que  l'incendie 
leur  a  fait  éprouver  ?  Léda. 


«  Virginie  et  d'Orfeuil  ».  —  Quelle 
est  la  dame  du  commencement  du  xix'= 
siècle  qui  est  l'auteur  de  ce  roman  dont 
le  titre  sent  si  bien  son  époque  ? 

Cz. 

Portrait  de  Gabriel  Laviron.  — 
J'ai  dans  mon  cabinet, une  petite  mine-de- 
plomb  originale,  très  enlevée  d'exécution, 
du  peintre  Jean  Grigoux,  représentant  le 
buste  de  profil,  tourné  à  droite  et  la  tête 
nue,  dessiné  d'après  nature,  de  son  ami 
etcamarade  de  jeunesse  Gabriel  Laviron 
(haut,  9  cent,,  sur  8,  larg.)  l'auteur  des 
Salons  de  18^^  et  de  18^^,  in-8"  l'un  et 
l'autre  illustrés  et  devenus  fort  rares  et 
dont  a  parlé  précédemment  Ylnieiiné- 
diaire  {Vid.  t.  IV,  col.  352  et  398). 

J'ai,  de  ce  même  dessin,  une  petite 
eau-forte,  très  habilement  gravée  en  fac- 
siaiile,  et  dans  les  mêmes  exactes  dimen 
sions  et  dispositions,  épreuve  d'artiste, 
sans  aucun  nom  de  graveur  ni  d'impri- 
meur, tirée  sur  grand  papier  vergé, 
d'Arches,  in-4". 

Pourrait-on  me  dire  le  nom  du  graveur 
auteur  de  cette  petite  repiod^iction  et  le 
nom  du  recueil  dans  lequel  elle  fut  pu- 
bliée ?  Ulric  R. -D. 

La  ceinture  de  chasteté  dôCar- 
navalet.  —  En   a  ton    bien   parlé  dans 


la  dernière  enquête  ?  Elle  m'a  été  signalée 
par  notre  collègue  M.  de  Bo...  rencontré 
à  l'Exposition  des  Arts  féminins  où  figu- 
raient plusieurs  de  ces  appareils  ridicules. 

Elle  est  perdue  au  milieu  d'une  sorte 
de  panoplie  formée  avec  des  ferrements 
provenant  de  la  Bastille,  placée  à  l'exté- 
rieur de  la  paroi  gauche  de  la  cheminée, 
dans  la  salle  du  premier,  consacrée  à  no- 
tre ancienne  prison  d'Etat  et  il  n'est 
point  commode  de  l'y  découvrir  quand 
on  n'est  pas  informé.  D'où  vient  cette 
dissimulation  dont  je  ne  vois  d'autre 
exemple  qu'à  Poitiers  pour  une  pièce  d'un 
bien  plus  grand  intérêt  encore  ? 

En  l'absence  d'un  catalogue  de  Carna- 
valet, il  est  assez  difficile  de  savoir  si 
cette  ceinture  provient  réellement  de  la 
Bastille,  mais  cela  parait  probable,  vu  le 
milieu  où  elle  est  exposée.  Que  pourrait- 
on  m'en  dire  ?  Léda. 

Docteur  en  hermétisme.  —  Dans 
un  article  des  plus  spirituels,  publié 
dans  le  Jïfatin,  au  mois  de  septem- 
bre 1901,  M.  J.  Bois  nous  fait  connaître 
qu'il  y  a,rue  Saint-Jean,  à  Douai,  un  labo- 
ratoire où  deux  jeunes  avocats,  sous  la 
haute  direction  de  M.  Jolivet  Castelot, 
travaillent  à  la  recherche  de  la  pieri  e  phi- 
losophale.  J'ai  sous  les  yeux  un  ouvrage 
où  M.  Jolivet  prend  le  titre  de  docteur 
en  hermétisme. 

Pourrait-on  me  faire  connaître  la  Fa- 
culté qui  a  délivré  ce  diplôme  à  cet  alchi- 
miste du  xxe  siècle?  P.  Nipson. 

Moines  rouges  et  Curés-Blancs  ? 

—  A  Saint-Michel  de  Conex  'Isère)  exis- 
tait un  prieuré  datant  du  xi«  siècle  appelé 
couvent  des  Moines  Rouges  :  aux  Chéris 
(Manche)  est  un  ancien  édifice  désigné 
par  le  nom  de  la  Maison  des  Curés-Blancs. 
Les  Moines  Rouges  étaie:it  peut-être  des 
Templiers  ;  mais  les  Curés-Blancs? 

A.  S  .  E. 

Lampes  à  modérateur. —  Au  début 
du  xix*"  siècle,  Carcel  fit  un  grand  clian- 
gement  dans  1  usage  des  lampes,  mais  le 
système  dit  à  modcralenr  ne  vint  que 
plus  tard.  Je  désire  être  fixé  sur  la  date 
réelle  de  l'invention, était-ce  sous  la  Res- 
tauration ou  le  règne  de  Louis-Philippe? 

H.  H. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIHtJX 


ÎO  décembre  içoa,. 


959 


060 


ïlépon$e6 


Il  sera  répondu  directement  par  lettre 
à  ceux  de  nos  correspondants  qui  deman- 
dent des  informations  sur  des  questions 
de  famille  ou  d'un  intérêt  purement  per- 
sonnel. 

La  date  exacte  de  la  mort  de 
Casanova  (XLVI,  786,  905).  —  Voici 
qui  mettra  fin  aux  controverses,  c'est  la 
substance  de  l'acte  de  décès  d'après  les 
registres  que  veut  bien  nous  envoyer  M.  le 
curé  doyen  de  Dux. 

Bestatigung 
dass  lautSterbematrikel  Dux  tome  \\\^  page  10 
Herr  Jakob  Casanova    [ein  Venezianer] 
Am  4Juni  1798  (neunzig  acht). 
Im  Syjahre  in  Dux  Anl    f  l.gestorben  ist 
Dekanalamt  Dux 
den  14  décernber  1902. 
H-   Fribdland. 
Dekahtj 
Copie  traduite   de  V allemand. 
Certificat  ; 
que    d'après   les   matricules    des    décès.  Dux, 
tome  III,  pag.  10. 

M.  Jacques  Casanova,  (un  Vénitien) 
estmort  !e4juin  1798.  (quatre-vingt-dix  huit) 
dans  sa  87°  année  à  Dux  Anl.  I. 

(signé)  Office   du  doyenné    de  Dux 
le  14  décembre  1902. 
le  Curé  doyen  :  H.  Friedland. 

Sarah  Bernbardt  est-elle  fran- 
çaise ?(T.  G.  106  ;  XLVI,  916)  —  Des 
divers  documents  publiés  jusqu'à  ce  jour 
par  Vlntermédiaire  se  dégagent  pour  un 
juriste,  les  conséquences  suivantes  :  si 
M™'  Sarali  Bernbardt  est  la  fille  reconnue 
de  M'"  Julie  Bernbardt,  elle  suit  la  natio- 
nalité de  sa  mère,  quelle  que  soit  la  natio- 
nalité de    son   père,    légalement  inconnu. 

Il  s'agit  donc,  tout  d'abord,  desavoir  à 
quel  pays  appartient  M"^  Julie  Bernbardt, 
qu'on  nous  dit  être  née  à  Berlin,  mais  qui 
peut  être  néanmoins  hollandaise,  ainsi  que 
le  déclare  M™'  Sarah  Bernbardt  dans  une 
dépêche  adressée  par  elle,  en  novembre 
1902,  à  une  dame  étrangère  ;  tout  le 
monde  sait,  en  effet,  que,  pour  les  enfants 
dont  la  filiation  est  légalement  établie,  le 
lieu  de  leur  naissance  n'influe  pas,  en  gé- 
néral, sur  leur  nationalité  et  qu'ils   ont, 


même  nés  à  l'étranger,  celle  de  leurs  pa- 
rents. 

De  l'acte  de  naissance  de  1843  qui  pa- 
raît se  rapporter  à  une  sœur  aînée  de 
M"*  Sarah  Bernbardt  il  résulte  que  M"* 
Julie  Bernbardt,  sa  mère,  est  fille  d'un 
oculiste.  M.  Maurice  Bernbardt.  et  de  feu 
Jeanne Hart.  Quelle  était  la  nationalité  de 
ce  médecin  ?  C'est  là,  manifestement  et 
en  dernière  analyse,  celle  de  sa  petite- 
fille,  M-»' Sarah  Bernbardt. 

La  question  de  droit  strict  n'a,  d'ail- 
leurs, rien  à  voir  avec  les  questions 
de  religion,  d'éducation  en  France  et  de 
sympathies  :  tous  les  Français  sont  heu- 
reux de  considérer  la  grande  artiste 
comme  une  compatriote  d'adoption,  en- 
core   qu'elle  ne   le  fût   peut-être  pas  de 

naissance,  Paul, 

* 
♦  * 

Non  !  elle  ne  l'est  pas  puisque  son 
père  est /;!fo»î«z/ (officiellement),  et  que  sa 
mère  est  ou  Allemande  ou  Hollandaise. 
Veut-on  savoir  où  et  quand  elle  est  née  ? 
QLi'on  recherche  son  acte  de  mariage. 
Elle  n'a  pu  se  marier  sans  produire  son 
acte  de  naissance,  c'est  absotiiment  obligé. 
Alors  on  sera  forcément  fixé.       Oroel, 

* 

M"^  Sarah  Bernbard  a  é*é  admise 
comme  élève  au  Conservatoire  de  musi- 
que et  de  déclamation,  par  décision  du 
comité  du  29  novembre  18=59,  ^^  placée 
dans  la  classe  de  déclamation  de  Provost. 
En  demandant  son  admission  elle  a  pro- 
duit une  expédition  authentique  de  son 
acte  de  naissnnce,  c'est  sur  cette  expédi- 
tion régulière  qu'ont  été  copiés  fidèle- 
ment les  renseignements  publiés  dans  le 
n°  de  V Infcrmcdiaire  du  10  novembre  1891 . 

Cette  expédition  a  été  restituée,  suivant 
l'usage,  à  M™'  Sarah  Bernbard,  qui  a  dû 
la  conserver.  D'après  l'article  9  du  code 
civil,  M^"^  Sarah  Bernbard  née  d'une 
étrangère  de  Berlin,  est  étrangère  et 
Prussienne,  sa  nationalité  d'origine  n'a 
pu  être  modifiée,  que  si  elle  a  récla- 
mé la  qualité  de  Française  dans  l'an- 
née qui  a  suivi  l'époque  de  sa  majorité, 
sinon,  elle  est  restée  Prussienne. 

A,  B. 


Chevalier    de     l'Empire    (XLVI, 

341,  459>  573'  63».  743'  909)   —  ^i  M. 
le  vicomte  de  Reiset    avait  parcouru  les 


N*  990. 


L  INTERMEDIAIRE 


961 


962 


armoiries  du  premier  Empire,  son  juge- 
ment se  serait  peut-être  modifié  et  il  aurait 
été  alors  convaincu  que  la  règle  était  de 
demander  simplement  aux  nouveaux 
titulaires  de  l'Empire  de  fournir  le  des- 
sin des  armoiries  qu'ils  désiraient  adopter 
pour  vérifier  si  elles  ne  renfermaient  pas 
des  emblèmes  défendus  où  réservées, c'est- 
à-dire  les  fleurs  de  lys,  qui  devaient  être 
remplacées  par  des  fers  de  piques  ;  les 
aigles,  qui  étaient  réservés  pour  les  ar- 
moiries de  la  maison  impériale  et  que  les 
impétrants  devaient  découper  pour  n'en 
plus  porter  que  les  membres  séparés,  et 
les  abeilles,  attributs  du  chef  des  armoi- 
ries des  princes  dignitaires  de  l'empire  et 
des  bonnes  villes.  A  part  ces  quelques 
exceptions,  toutes  les  familles  de  l'an- 
cienne noblesse  :  Arenberg,  Bauff'remont, 
Gontaut  -  Biron,  Montmorency,  Mon- 
tesquieu, Lannoy,  La  Rochefoucauld, 
Noailles,  Rohan,  Talleyrand  et  tant  d'au- 
tres, ont  exactement  conservé  leurs  armes 
en  les  chargeant  simplement  du  signe 
nouveau  de  leur  situation  dans  la  noblesse 
impériale.  Révérend. 

Meubles  héraldiques  (XLVl,  t;6i, 
743).  —  Afin  de  pouvoir  répondre  d'une 
façon  exacte  à  la  question  posée,  je  prie 
le  demandeur  d'indiquer  les  noms  des  per- 
sonnes qui  portent  dans  leur  écu  des  meu- 
bles héraldiques  très  peu  usités  et  men- 
tionnés, col.  561.  SCOHIER. 

Ordre  de  la  Toison  d'or  ('XLVI, 
617,  683,  742,  797).  —  M.  L.  Qiiarré- 
Reybourdon,  dans  le  n»  de  l'Intermé- 
diaire du  20  nov.  dernier,  relève  que 
l'ordre  de  la  Toison  d'or  fut  institué  en 
1429  à  Bruges,  par  Philippe-le-Bon,  en 
l'honneur  de  son  épouse  Isabelle  de  Por- 
tugal. Mais  il  omet  de  nous  dire  par 
quelle  particularité  piquante  la  Toison 
d'or  se  rattachait  à  l'aimable  et  «  très 
aymée  compaigne  »  à  l'opulente  cheve- 
lure d'or  qu'adorait  cet  excellent  duc  de 
Bourgoigne,  comte  de  Flandre,  etc. 

La  discrétion  ou  le  respect  des  mœurs 
aurait-il  engagé  notre  honorable  corres- 
pondant à  ne  pas  soulever  à  certain  en- 
droit le  voile  de  l'histoire  ? 

L'ordre  illustre  de  la  Toison  d'or,  voi- 
sin de  celui  de  la  «  Jarretière  »  créé  ea 
1349  par  Edouard  III,  roi  d'Angleterre, 
supporterait  peut-être  moins  bien  qu«  ce 


dernier  la  devise  fameuse   Honny  soit  qui 
mal  y  pense.  Un  Curieux. 

Armoiries  à  déterminer  :  deux 
fois  trois  1-opards  (XLVI,  72Q,  91 1>. 
—  Les  armoiries,  décrites  par  le  D''  A.  T. 
Vercoutre,  sont  celles  de  la  maison  royale 
d'Angleterre  à  l'époque  encore  assez  ré- 
cente où  les  souverains  de  ce  pays  pre- 
naient le  titre  de  roi?  de  France  et  ajou- 
taient dans  leurs  armes  les  fleurs  de  lis  de 
France  aux  léopards  de  l'Angleterre. 
Georges  111  fut  couronné  en  1761,  com- 
me roi  de  la  Grande-Bretagne,  de  France 
et  d'Irlande. 

Nous  croyons  que  son  fils,  Georges  IV, 
fut  le  premier  qui,  à  son  accession  en 
1820.  renonça  au  titre  de  roi  de  France. 
C'est  à  cet  époque  que  l'écusson  de  France 
a  dû  cesser  d'être  écartelé  avec  celui 
d'Angleterre. 

M.  R.  doit  être  pris  pour  Maria  Regina. 

Le  cachet  serait  donc  celui  de  la  reine 
Marie  II,  épouse  du  célèbre  Guillaume 
d'Orange;  on  se  souviendra  qu'elle  détrô- 
na son  père  Jacques  II  et  régna  de  1689  à 
1695.  S.  Churchill. 

*  * 

Les  armes  des  rois  d'Angleterre  étaient 
primitivement  ;  de  gueules,  à  5  léopards  d'or, 
l'un  sur  l'antre.  À  la  suite  de  leurs  pré- 
tentions au  trône  de  France,  ils  écartelè- 
rent  leurs  armes  de  celles  du  royaume  de 
France  :  d'a:(ur,  à  7  fle7irs  de  lis  d'or,  et 
n'abandonnèrent  ces  dernières  armes  et 
le  titre  de  roi  de  France  qu'il  y  a  une  cen- 
taine d'années. 

Lors  de  la  réunion  du  royaume 
d'Ecosse  à  celui  d'Ansjleterre,  les  armoi- 
ries de  l'Ecosse  et  de  l'Irlande  furent  com- 
prises dans  l'écusson  royal,  qui  put  être 
ainsi  blasonné  :  écarteié,  i  et  ^  contre- 
écarte/è  d'^noJeferre  et  de  France  ;  an  2 
d'Ecosse,  au  9  d'' Irlande.  Qiiant  aux  lettres 
M  et  R,  elles  doivent  être  les  initiales  du 
nom  latin  de  Maria  Regina  et  appartien- 
nent probablement  à  la  reine  Marie 
Stuart.   fille  de  Jacques  II  et   femme   de 

Guillaume  III.  A.  E. 

* 

Sans  aucun  doute, le  cachet  a  appartenu 
à  un  prince  du  sang  d'Angleterre  ;  ce 
sont  en  effet  les  armoiries  anglaises  d'a- 
vant la  Révolution,  les  fleurs  de  lis  de 
France  y  figurent  comme  armes  de   pré- 


963  — 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


tention.  Jusqu'au  règne  de  Georges  III, 
les  monnaies  portaient  en  légende  :  mas^. 
br.  fra.  et  hib.  nx,  c'est-à-dire  roi  de 
Grande-Bretagne,  de  France  et  d'Irlande. 

PlCAILLON. 


—   964 


30  décembre    1909, 


* 
*  * 


Je  ne  connais  pas  exactement  l'histo- 
rique des  armes  d'Angleterre,  mais  il  me 
paraîtrait  bien  anormal  que  les  rois  d'An- 
gleterre aient  écartelé  leurs  armes  de 
celles  d'Ecosse  avant  l'avènement  de 
Jacques  i*"'.  Dans  ces  conditions,  les  ini- 
tiales M.  R.  me  paraissent  ne  pouvoir 
s'appli.^uer  qu'à  la  reine  Marie,  femme  de 
Guillaume  111  et  fille  de  Jacques  II  qui  a 
régné  personnellement  en  même  temps 
que  son  msri. 

A.  E. 

Le  commandant  F avre  en  1811 

(XLV1,288,  468,590,691,751).  -Décidé- 
ment, c'est  à  en  perdre  son  latin, le  comte 
Révérend  prétend  qu'il  n'y  a  ni  omission 
ni  confusion  au  sujet  du  chevalier  de 
l'empire, Favre,  que  le  commandant  Favre, 
né  à  Civray  et  entreposeur  des  tabacs  à 
Poitiers,  n'était  même  pas  de  la  Légion 
d'honneur  en  18 19,  et  que  la  déclaration 
faite  à  l'Etat-civil  de  son  mariage  à  Poi- 
tiers, le  3  mai  181  i,  de  chevalier  de  l'em- 
pire, peut  être  entaché  d'une  fausse  décla- 
ration. ' 

Or,  que  croire,  si  on  ne  croit  pas  aux 
actes  authentiques,  et,  quoi-qu'en  dise  le 
comte  Révérend, ^'oi^'  ceque  je  trouve  à  : 

i" —  Etat  civil  de  Poitiers  du  27  fé- 
vrier 1812.  Naissance  de  Marie  Favre. fille 
de  M.Jacques-Marie  Favre,  âgé  de  45  ans, 
membre  delà  Légion  d'honneur ,  entreposeur 
particulier  des  tabacs  à  Poitiers. 

2°  —  20  novembre  1815.  Etat  civil  de 
Poitiers.  Mariage  de  Barbier-Drouet  de 
Surville,  en  présence  de  Jacques  Favre, 
chevalier  de  l'empire. 

y  —  5  janvier  1814. Etat  civil  Poitiers. 
Jacques  Favre,  chevalier  de  V empire,  com- 
paraît comme  témoin. 

40  —  19  février  1814.  Etat  civil  Poi- 
tiers. Naissance  de  Louise,  fille  de  Jacques 
Favre,  membre  de  la  Légion  d'honneur. 

5°  —  29  juin  i8i6,idem.Jacques  Favre, 
chevalier  de  l'ordre  royal  de  la  Légion  d'hon- 
neur. 

6°  —  23  septembre  181Q.  M.  Favre, 
meurt  au  château  de  la  Planche. 


7'  —7  mars  1829.  Pièce  notariée. Cu- 
ratelle des  enfants  de  M'""  Favre, veuve  de 
M.jacquesFavre,  chef  d'escadrons,  cheva- 
lier de  l'ordre  toyal  de  la  Légion  d'honneur, 
et  entreposeur  général  des  tabacs  à  Poi- 
tiers. 

8°  —  Testament  d'"  monsieur  Favre, 
écrit  de  sa  main,  dans  lequel  il  dit  qu'il 
est  chevalier  de  l'ord'e  royal  et  militaire 
delà  Légion  ^'/j(;n»^«r,pensionné  de  l'Etat, 
entreposeur  des  tabacs  et  des  poudres  et 
receveur  central  des  contributions  indi- 
rectes. 11  déclare  en  outre  que  sa  veuve, 
née  Barbier,  perd  au  moins  7000  livres 
de  rente,  à  sa  mort. 

9"  On  lit  dans  le  manuscrit  de  M.  Bar- 
bier, avocat  à  Poitiers  : 

Jacques-Marie  Favre,  originaire  de  Ci- 
vray, chevalier  de  !a  Légion  d'honneur,  chef 
d'escadrons  d'Etat  major,  aide  de  camp  du 
général  comte  Rivaud  de  !a  RalTinière,  // 
obtînt  les  lettres  patentes  de  chevalier  de 
l'Empire,  et  mourut  au  château  de  la 
Planche,  commune  de  Vivonne.  (Vienne) 
le  23  septembre  1819. 

Enfin,  voilà  neuf  documents  authenti- 
ques en  complet  désaccord  avec  le  comte 
Révérend,  à  la  note  qu'il  a  fait  paraître 
dans  le  n°  985  de  l'Intermédiaire.  Que 
croire?  {e  suis  fort  embarrassé.  M.  Favre 
était-il,  oui  ou  non,  menibre  de  la  Légion 
d'honneur  et  chevalier  de  l'Empire  ? 

La  question  est  toujours  à  résoudre  ! 

B.   DE  ROLLIÈRE. 


Evêques  (XLVl,  564,  63S).  —  Trois 
collègues  ont  répondu  d'une  manière 
exacte  et  complète  à  la  question  posée 
par  M.  La  Coussière.  Je  crois  cependant 
devoir  y  ajouter  les  renseignements  sui- 
vants : 

Lorsqu'un  évêque  titulaire  devient  car- 
dinal prêtre^  il  reçoit  un  titre  cardinalice 
et  rien  dans  ses  titres  ne  révèle  qu'il  a  le 
caractère  épiscopal,  sinon  la  mention  de 
son  nom  dans  la  liste  des  dignitaires 
ecclésiastiques  qui  ont  occupé  des  sièges 
résidentiels  ou  titulaires  publiés  par  la 
Gerarchia  catholica  et  l'Annuaire  pontifi- 
cal  de    Mfi"'     Battandier. 

Les  chanoines  évêques  n'ont  pas  né- 
cessairement le  caractère  épiscopal,  ils 
peuvent  n'avoir  seulement  que  l'usage  des 
pontificaux  comme  Ms''  de  Ségur,  cha- 
noine de    1'"    classe  de    Saint-Denis,  le 


N»  990 


L'INTERMEDIAIRE 


965 


C)6b 


seul,  je  crois,  de  ces  chanoines  qui  n'ait 
pas  été  sacré   évêque.  A.  E. 

La  communauté  de  Saint-Chau- 
mont  (XLVl,  788).  —  La  vénérable  mè- 
re Marie  de  Lumagne,  veuve  de  François 
Pollalion,  déjà  fondatrice (1643)  des  Filles 
delà  Providence,  dont  Vincent  de  Paul 
avait  rédigé  les  statuts,  conçut  (1661)  le 
projet  de  l'Union  chrétienne,  pour  l'ins- 
truction des  Nouvelles  converties  et  des 
jeunes  personnes  sans  fortune  et  sans 
appui.  Plusie  .rs  dames  se  joignirent  à  la 
vénérable  mère  et  l'une  d'elles,  madame 
de  Croze,  donna  pour  cet  établissement 
sa  maison  de  Charonne. 

En  1683,  les  sœurs  de  l'Union  chré- 
tienne acquirent,  par  contrat  du  30  août, 
l'hôtel  bâti  en  1630,  pour  le  marquis  de 
Saint-Chaumond,  rue  Saint-Denis.  Elles 
s'y  transportèrent  en  1685.  bâtirent  une 
chapelle  sous  l'invocation  de  saint  Jo- 
seph, et  furent  depuis  connues  sous  le 
nom  de  filles  de  vSaint-Chaumond.  Aux 
termes  de  l'autorisation  donnée  par  Louis 
XIV,  ces  filles  n'étaient  point  admises  à 
faire  des  vœux  religieux  ;  elles  devaient 
être  toujours  «  en  état  de  séculières  sous 
la  direction  de  l'archevêque  de  Paris  >•>. 
Selon  Giraultde  Saint  Fargeau,  la  maison 
(  j'entends  l'immeuble  !)  subsistait  encore 
en  1850  et  la  chapelle, au  coin  des  rues  de 
Saint  Denis  et  de  Tracy,  servait  de  maga- 
sin de  nouveautés  sous  l'enseigne  :  A 
Marie  Sttiart. 

Un  établissement,  dit  le  Petit  Saint- 
Chaumond,  ou  la  Petite  Union  chrétienne, 
fut  fondé,  sur  le  modèle  du  précédent, 
rue  de  la  Lune. 

11  existe  plusieurs  Fie  de  M™=  Je  Luma- 
gne ;  la  plus  estimée  est  celle  publiée  par 
l'abbé  Collin,  1774,  in-12.        A.  S.,  e. 

*  ♦ 
Près  la  Porte  Saint-Denis,  et  sur  le  côté 
droit  de  la  rue  du  même  nom,  était  la 
Communauté  des  Filles  de  l'Union  chrc- 
tienne^  autrement  dite  de  Saint-Chaumond . 
Elle  avait  été  fondée  en  1661,  par  d"" 
Anne  de  Croze,  d'une  famille  noble  et 
ancienne,  pour  l'instruction  des  nouvelles 
catholiques  et  des  jeunes  filles  qui  man- 
quaient de  secours  temporels,  et  de  pro- 
tecteurs qui  pussent  les  leur  procurer. 
L'association  des  Filles  de  la  Providence, 
formée  par    madame  de  Pollallion,  servit 


de  modèle  à  la  nouvelle  institution. 

Il  y  avait  également  le  Petit  Saint- 
Chaumond,  tenu  par  les  Filles  de  la  Pe- 
tite Union  Chrétienne,  qui  faisait  partie 
du  premier,  fondé  par  Louis  de  NoaiUes, 
évêque  de  Châlons,  qui,  témoin  des  dan- 
gers et  des  embarras  auxquels  étaient 
exposées  des  personnes  persécutées  par 
leurs  parents,  pour  avoir  embrassé  la  foi 
catholique,  des  extrémités  auxquelles 
étaient  réduites  des  jeunes  filles  qui, cher- 
chant à  se  mettre  en  condition,  man- 
quaient de  toutes  les  ressources  de  la  vie 
et  même  d'asile, persuada  à  plusieurs  per- 
sonnes pieuses  de  leur  procurer  une  re- 
traite et  les  secours  nécessaires.  Ils  s'ins- 
tallèrent rue  de  la  Lune.  Ceci  se  passa 
en  1682. 

Voir  :  Saint-Victor,  Tableau  hist.  et 
pittor.  de  Paris,  tome  2,  2^  partie,  pages 

518  et  525.  P.  CORDIER. 

Abbaye  royale  de  Bénédictines 
de  Viliecha.sson-Mor--.-t.    1754-1784 

(XLVI,  113,  247).  — Madame  Françoise 
Paris  de  Soulanges,  que  notre  collabora- 
teur T.  L.  indique  comme  ayant  été 
nommée  en  175^  abbesse  de  Moret,  pou- 
vait-elle être,  en  même  temps,  abbesse  de 
Royal-Lieu-lez-Compiègne  ?  Elle  succéda, 
en  effet,  dans  cette  dernière  abbaye,  dès 
Tannée  1754,  à  Jeanne-Marie-Gabrielle 
Grimaldi  de  Monaco,  niorte  le  29  janvier 
de  cette  même  année,  à  l'âge  de  91  ans. 
La  nouvelle  abbesse  de  RoyaLLieu  était 
fille  de  Claude  de  Paris,  chevalier,  sei- 
gneur de  Soulanges,  de  la  Viéville, 
de  la  Rigiudière,  des  Loumeaux,  Bour- 
chosse,  etc.,  et  de  Françoise  de  Gati- 
naire.  Augustin-Hilarion  de  Paris  de 
Soulanges,  abbé  de  Saint-Faron  de 
Meaux.  n'était  pas  son  neveu,  mais  son 
frère.  Elle  avait  un  autre  frère,  Auguste- 
François,  mousquetaire  gris  de  la  garde 
du  Roi.  Un  de  ses  neveux,  Claude-René 
de  Paris,  comte  de  Soulanges,  lieutenant 
des  vaisseaux  du  Roi  et  chevalier  de 
Saint-Louis,  épousa,  en  1755,  Hyacinthe- 
Gabriclle  de  Cornouailles  (ou  de  Cos- 
nouai)  de  Saint-Georges,  dame  d'hon- 
neur de  la  princesse  Louise  de  France, 
et  nièce  de  la  baronne  de  Montmorency; 
il  en  eut  une  fille. 

Françoise  de  Soulanges  était  aussi  ap- 
parentée, je  ne  sais  de  quelle  façon,  à  Au- 


DES   CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


967 


968 


30  décembre  190a 


gustin-René-Christophe,  chevalier,  comte 
de  Chevigné,    colonel   du    Régiment  de 
Colmar,  seigneur  de  Tascautdes,  et  aussi 
propriétaire,  par  sa  femme,  M"'  Titon  de 
Villegenou,    de    la   terre  d'Ognon  entre 
Senlis   et   Verberie.    C'est   par  suite   de 
cette  parenté  que  je  possède  deux  reliques, 
de  Tabbesse  de   Royal-Lieu  :    un  portrait 
au    pastel,    fort    grossier    d'ailleurs,    en 
costume  religieux,  portrait  que  je  pour- 
rais communiquer  à   M.   Robert   Gérai, 
s'il  le  désirait  ;  et  une  petite   écuelle    à 
couvercle,  en  porcelaine  dure  de  Sèvres, 
ornée  de  ses   armoiries  qui  me   donnent 
l'occasion     de     rectifier     l'hypothèse   de 
notre  savant   confrère   Palliot    le  Jeune, 
lequel    suppose    que    notre    abbesse   de 
Soulanges  appartient  à  la  famille  cham- 
penoise des  Jacobé  dont    M.   de  Nauroy 
a  donné  la    généalogie.    Ces    armoiries 
sont,  en  effet,  blasonnées  :  d'argent,  à  la 
croix  ih  gueules^  canioiince  de  qiialie  lions 
rampants  affrontés  de  même,  tandis  que  les 
Jacobé  de  Soulanges  portent,  si  je  ne  me 
trompe  :   d'aptr,  aune  anille  d'argent^  en 
chef,  et  deux  épis  feuilles    d'or^  en  pointe 
passés  en  sautoir.    La   Chesnaye  des    Bois 
blasonne  les  armes  des  Paris  :  d'argent,  à 
la  croix  de   gueules,  cantonnée   de  ^  lion- 
ceaux affrontés  de  même. 

M.  Arthur  Bazin,  dans  son  intéressant 
travail  sur 'iC  Les  Abbesses...  de  Royal- 
Lieu  »  donne  la  reproduction  d'un  des- 
sin des  armes  de  madame  Françoise  de 
Soulanges,  dans  lequel  la  croix  est  ab- 
sente et  les  lions  passants,  au  lieu  d'être 
rampants,  comme  sur  mon  écuelle.  je 
n'ai  pas  à  chercher  ici  l'explication  de 
cette  variante. 

Françoise  de  Paris  de  Soulanges  fut  la 
quarantième  et  dernière  abbesse  des  Bé- 
nédictines de  Saint-Jean-au-Bois  transpor- 
tées à  Royal-Lieu  depuis  l'an  1634.  Le 
14  avril  1790,  l'abbaye  fut  sécularisée 
et  l'abbesse  prit  le  titre  de  supérieure. 
Le  4  octobre  suivant,  madame  de  Sou- 
langes fut  mise,  nous  ne  savons  pour 
quel  motif,  en  état  d'arrestation,  puis  peu 
après  relâchée.  Enfin,  le  17  août  1792, 
l'Assemblée  Nationale  ayant  rendu  un 
décret  ordonnant  l'évacuation  et  la 
mise  en  vente  de  toutes  les  maisons  re- 
ligieuses, les  vinat-neuf  Bénédictines  de 
Royal-Lieu  se  dispersèrent  et  nous  ne  sa- 
vons  ce   que  devint   alors   madame    de 


Soulanges  dont  je  perds  absolument  toute 
trace  depuis  ce  moment. 

V"  DE  Caix  de  S'  Aymour. 

Famille  du  Prel  (XLVI,  899).  —  Le 
baron  K.du  Prel,  que  j'ai  connu  à  Munich, 
descendait  de  Jean-Baptiste,  baron  du  P. 
seigneur  d'Erpeldange,  au  duché  de 
Luxembourg,  chambellan  de  l'Electeur  de 
Bavière  et  conseiller  aulique  de  la  régence 
d'Amberg,  mort  en  180^. 

L'aïeul  de  ce  dernier,  Gérard,  baron  du 
P.,  lieutenant  général  au  service  de 
France,  vint  s'établir,  vers  1690,  dans  le 
Luxembourg,  y  acquit  la  seigneurie 
d'Erpeldange  et  épousa  Marie-Madeleine 
de  Failly,  dame  en  partie  de  Lommerange, 
Malavilliers,  Halanzy.  etc.  (Lorraine). 

Cette  famille  du  Prel,  anoblie  en  1457, 
était  originaire  de  Franche  Comté. 

Le  château  d'Erpeldange  appartenant 
aujourd'hui  au  député  M.  L.  Thilges,  frère 
de  mon  cousin,  renferme  encore  des  sou- 
venirs de  cette  famille. 

D'autres  renseignements  généalogiques 
plus  détaillés  sont  à  la  disposition  de  M. 
Albert  de  Rochas.  I.  Florange. 

Il  a  été  transmis  directement  à  M.  de 
Rochas,  une  réponse  de  M.    Pfeifïenschneider. 

Famille  de  Monval  (XLVI,  172, 
406).  —  Il  faudrait  s'entendre.  De  quelle 
famille  Monval  ou  de  Monval  veut-on 
parler  ?  En  1816,  de  Monval  a  publié,  à 
Grenoble,  en  un  \ol.  in-8,  142  pp,  un 
«  Coup  d'oeil  sur  la  position  de  Grenoble, 
tant  en  ce  qui  concerne  la  partie  militaire 
que  la  partie  civile  ^v  Un  M.  de  Monval 
collaborait,  ces  années-ci,  aux  publica- 
tions des  religieux  de  l'Assomption. 

J'ai  connu,  après  1870,  un  M.  Monval, 
fils  de  professeur  de  l'Université,  qui  di- 
sait s'appeler  Presse  de  Monval  ;  il  fut 
pendant  une  couple  d'années  \t  factotum 
du  duc  de  Bruc,  chargé  d'atîaires  de  la 
République  de  Saint-Marin,  à  Paris  ;  il 
est  mort  depuis  dans  la  misère  et  n'était 
point  marié.  V.A. 

Famille  de  Neuf  ill«  de  Vill»roy 

(XLVI,  790).  —  Louis-Nicolas,  3'  duc 
deVilleroy  (né  en  16Ô3,  mort  en  1734)  eut 
de  son  mariage  avec  Marguerite  de  Lou- 
vois  quatre  enfants  : 


N*  990 


969 


L'INTERMEDIAIRE 


i''F/a«f(3/5-Z.0Mw(i 695-1 765),  4«  duc  de 
Villeroy,  marié  en  17 16  à  Renée  de 
Montmorency-Luxembourg,  sans  posté- 
rité. 

2°  et  3»  Deux  filU<>,  devenues  l'une 
duchesse  d'Harcourt.  l'autre  duchesse  de 
Boufflers,  puis  maréchale  de  Luxembourg. 

4°  François  Camille  (1698-1732),  duc 
d'Alincourt,  marié  àN.  de  Boufflers,  dont 
un  fils,  Gabriel-François- Louis,  <y^  et  der- 
nier duc  de  Villeroy. 

Celui-ci,  né  en    1731,  était  dès  l'âge  de 
trois  ans  Lieutenant  général  du  gouverne- 
ment de  Lyonnais.  Engagé  à  15  ans  dans 
la  Compagni  d  es  Gardes   du    corps  de 
Villeroy,  il   fit  avec   la  Maison  du  Roi  la 
campagne  de  1747,  ^^  retour  de  laquelle 
il  épousa    la   fille     du   duc   d'Aumont,  à 
peine   plus  âgée  que  lui.  Capitaine  de  ca- 
valerie en    1748,  colonel   du  régiment  de 
Lyonnais  en  1749,  capitainede  la  1"  com- 
pagnie française  des  Gardes  du  Corps  en 
1758,   brigadier   en    1761,  maréchal    de 
camp  en   1763,   gouverneur  de  Lyon  la 
même  année   et  enfin    lieutenant  général 
en    1781.   A  cette   époque,  il  ne    quittait 
guère  plus  son    gouvernement   de   Lyon 
«où  il  était  considéré,  respecté  et  craint». 
Cette   raison    poussa    le     gouvernement 
royal    à  le   placer  à  la  tête  des  Gardes 
nationales    lyonnaises,   à    la    suite     des 
émeutes    survenues   dans   cette    ville  en 
octobre  et   novembre   1789.  Mais  il  eut  la 
faiblesse  de  se   dérober   à  ce   devoir.  Le 
19  décembre  suivant,  il  donna  sa  démis- 
sion de  la  charge  de  capitaine  des  Gardes 
du  corps,  et  alla  se  retirer  dans  ses  terres, 
pendant  que   grondait,  à    Paris,  la   tour- 
mente révolutionnaire. 

Le  19  juin  1790,  il  n'y  eut  plus  de  duc 
de  Villt'roy  ;  ie  20  février  1791,  le  gou- 
vernement du  Lyonnais  était  supprimé  ; 
enfin  le  21  janvier  1793  le  roi  monta  sur 
l'échafaud.  Alors  le  dernier  des  Villeroy, 
tremblant,  se  ralliant  aux  idées  nouvelles 
pour  sauver  sa  tête,  chercha  d'abord  à  se 
faire  oublier.    Puis,  se  voyant   de  plus  en 


970    — - 


Monaco)  et  son  neveu  de  l'autre  branche, 

le  duc  d'Aumont. 

Les   débris  de  cette  grande   fortune  se 

sont  effrités  avec  celle  des  d'Aumont  et 
je  n'ai  jamais  pu  remettre  la  main  sur  les 
archives  des  Villeroy. 

11  n'existe  sur  l'histoire  de  cette  mai- 
son, que  quelques  brochures,  peu  docu- 
mentées, dues  à  MM-  Vingtrinier  et  Mo- 
rin-Pons,  de  Lyon,  et  à  M.  Aimé  Dar- 
blay.  Dont  Care. 


*  * 


Le  dernier    duc    de    Villeroy  (Gabriel- 
Louis-François    de    Neufvillc)   périt    sur 
l'échafaud   révolutionnaire    le     28     avril 
1794.  11  était  petit-fils  du    maréchal.  Les 
différentes  personnes  qui    le  mentionnent 
dans  les  mémoires  du  xviii"  siècle  (Dufort, 
de  Cheverny,   Tilly,  Lafayette)  le   repré- 
sentent comme  un    assez  piteux  person- 
nage. Il  soutint  cette  réputation  devant  le 
tribunal   révolutionnaire   où    il     déclara 
qu'à  la  cour  «  il  était  mal  vu  par  le  cy- 
devant...  et  qu'il  n'en  partageait  aucune- 
ment les  sentiments  »,  Ce   langage  de  la 
part  d'un  duc    et    pair,  lieutenant-général 
des    armées,    cordon    bleu,    et   capitaine 
d'une  des  quatre   compagnies  des  gardes 
du  corps  du   roi,   manquait,  on  en    con- 
viendra, de  noblesse. 

D'ailleurs  il  n'avait  point  conspiré  ni 
émigré  et  avait  toujours  vécu,  disait-il, 
«  calme  et  paisible  au  sein  de  sa  section  ». 
On  le  guillotina  néanmoins  parce  qu'il 
était  puissamment  riche. 

11  fut  le  dernier  duc  de  ce  nom  ;  mais 
nous  ignorons  si  la  maison  de  Neufville  a 
laissé  d'autres  descendants,  masculins  ou 
féminins.  S.  Cnurchil. 


plus  compromis  par  son  nom,  sa  nais- 
sance et  sa  fortune,  il  se  proclama  et  se 
crut  sans-culotte.  Ce  fut  en  vain,  et  il 
périt  à  son  tour, le  28  avril  1794, «avec  la 
tranquillité  d'un  gentilhomme  ». 

Sa  veuve  mourut  seulement  en  181 6, 
laissant  pour  héritiers  naturels  sa  nièce 
M™"»  Tiraud   des  Arcis   (ex-princesse  de  1 


Alophe   de  l'Hôpital  (XLVI,    730, 
912).  -  La  maison  de  Montmorillon.  dont 
tous  les  fils  aînés  portaient  le    prénom  de 
Saladin,  était  originaire   du  Poitou  et  on 
la  trouve  fixée  en  Bourgogne  dès  le  com- 
mencement   du   XV'  siècle.  Soudan-Sala- 
din,   chef  de  la    branche  aînée,   baron  de 
Saint-Martin-du-Puits,   n'eut    de   son  ma 
riage   avec    Anne     de    l'Hôpital- Choisy 
qu'une   fiilc,    Louise,  qui   porta  ses  biens 
dans  la    maison    de    Bourbon-Busset   au 
commencement  du    xvii'    siècle  {^La  No- 
blesse aux  Etats  de  Bourgogne  ). 

Cette  famille  bourguignonne  de  l'Hôpi- 
tal, sur  laquelle  je  manque  de  renseigne- 


I 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


50  décembre  1902 


971 


972 


ments,  était  encore  représentée  à  la  fin 
du  xvu*  siècle,  et  l'un  de  ses  membres 
fit  inscrire  ses  armes  à  \'  Armoriai  géné- 
ral de  i6c)6.  bailliage  de  Charolles  : 
d'aim\à  trois  bandes  d'or.  Ces  armes,  qui 
rappellent  celles  des  ducs  de  Bourgo- 
gne de  la  première  race,  indiqueraient 
l'ancienneté  et  le  haut  rang  de  cette  mai- 
son. DucLos  DES  Erables. 

Descfirtes  dramaturge  (XLVI,i7s) 
—  En  attendant  le  renseignement  désiré, 
je  crois  qu'il  y  est  fait  allusion  dans  une 
lettre  du  14  mars  1644,  de  Constantin 
Huygens  à  Descartes(voir  Correspondance 
de  Descaries,  Ed  C.  Adam  et  F.  Tannery, 
Paris,  Cerf.  t.  IV,  1901,  p.  102): 

La  Haye,  14   mars  1644. 
Monsieur, 
Puisque  vous  m'avez  osé  advoiier  d'avoir 
faict   des  vers    autre-;  fois,  encore   que  de- 
puis vous  soyez  monté  si  hault  que, comme 
un  homme  dans    la  lune,  vous   avez  perdu 
de  veue  les  cousteaux    du    Parnasse,    obli- 
gez-moi d'un  civil  semel  insanniintts  omnes . 
Ça  esté    la    colique  de    mon    cerveuu  ceste 
nuict,  et  voicy  le  rid  culiis  vnis  quo 
Insonnere  cavœ  gemitiimqiie  dedere  caveriij:. 
Et  me  voicy, 

Monsieur,  etc. 

Notes  l.  Constantin  Huygens  (  i  ^^O^)- 
1687),  père  de  l'illustre  savant  Christian 
Huygens  (  1629-169^) , a  laissé  un  volume 
de  poésies  latines,  intitulé  Momenta  de 
siiltoria  (et  non  Monwnento.  comme  on 
l'a  imprimé  dans  la  Grande  Eiicyclopédie). 

11.  Dans  la  lettre  ci-dessus,  cousteaux 
désigne  coteaux  ou  hauteurs. 

D''  Charbonier. 

Marquis  de  Saint  Mars  (XLV  ; 
XLVI,  30,  134,  186,  250,  302,  749),  —  Le 
marquis  Poilloue  de  Saint-Mars  ancien 
propriétaire  du  château  de  Champbau- 
doin,  ancien  conseiller  général  du  Loiret, 
avait  pour  armes  :  d'argent,  à  trois  che- 
vrons, parti  de  sinople  et  de  saille 

11  tenait  son  château  de  la  marquise  de 
Saint-Mars  sa  mère,  née  Rolland  d'Erce- 
ville.  Après  des  revers  de  fortune,  le 
marquis,  d'un  caractère  faible  exploité  par 
des  hommes  d'affaires  véreux,  dupé  par 
des  créanciers,  fut  obligé  de  vendre  son 
château  de  Champbaudoin  et  se  retira  à 
Paris  où  il  vécut  presque  misérablement. 
Le  vicomte  Poilow  de  Saint-Mars,  mari 


de  la  comtesse  Dash  (voyez  :  T^onianciers 
de  la  vallée  du  Loir  794),  était  il  de  la 
famille  des  Poiloue  de  Saint-Mars.  L'ortho- 
graphe Poilow  adoptée  par  les  rédac- 
teurs du  Larousse  est-elle  exacte  ? 

Martelliere, 

Pelf^t  -  Narbonne    et    Narbonne 

PeleKXL;  XLI,  XLII  :XLIV;XLV; 

XLVI.  187)  —  M  le  comte  de  Bernis- 

t  ahière  nous  adresse  la  lettre    suivante  : 

Monsieur, 

On  me  com  m  unique  le  numéro  de  votre  re- 
vue«rintcrmcdiaire  des  Chercheurs»,  por- 
tant la  dato  du  10  janvier  dernier,  où  vous 
avez  publié,  page  18,  quelques  lign- s  inexac- 
tes   et  malveillantes  concernant  ma  famille. 

Votre  correspondant,  Monsieur  S.,  ne 
craint  pas  d'.iffirmer,  avec  une  lét.';èreté 
qui,  ie  l'espère,  vous  rendra  désormais  son 
témoionage  suspect,  que  Pierre  Pelet, baron 
de  Saïgas,  propriétaire  du  château  de  Saï- 
gas, fut  envoyé  aux  galères  pendant  la 
guerre  des  Camisards,  parce  que  les  Ber- 
nis  avaient  envie  de  ses  biens,  et  il  ajoute: 
les  Bernis  ont  eicore  Saïgas.  Cette  se- 
onde  allpir^tion  est  exacle.  '^'■l'<:  '•  •>■••- 
niière  n'esi  qu'une  odieu-e  c.do 
effet,  ce  château  de  Saïgas  est  entré  dans 
ma  famille  par  l'effet  d'une  alliance,  et 
non  autrement. 

Le  8  septembre  1728,  longtemps  après 
la  révolte  des  Camisards,  Hélène-Françoise 
de  Pierre  de  Bernis.  sœur  du  cardinal  de 
Bernis,  épousa  Claude  de  Narbonne-Pelet, 
baron  de  Saïgas.  Leur  fille,  devenue  mar- 
quise du  Puy-Montbrun,  hérita  du  châ- 
teau de  Saïgas  et  le  laissa  à  sa  fdle  Sophie 
du  Puy-Montbrun,  qui  épousa  Pons-Simon, 
marquis  de  Pierre  de  Bernis, mon   trisaïeul. 

Voilà  très  simplement  comment  le  châ- 
teau de  Saïgas  est  advenu  h  la  famille  de 
Bernis  Si  quelqu'un  de  vos  lecteurs,  ami 
de  la  vérité  historique,  désire  contrôler  ces 
renseignements,  j'en  tiens  les  justifications 
authentiques  à  sa  disposition. 

Je  vous  prie.  Monsieur,  d'insérer,  con- 
formément à  la  loi,  cette  réponse  dans  vo- 
tre prochain  numéro,  et  de  croire  à  mes 
sentiments  distingués. 

Comte  DE  Bernis-Calvière. 


La      descendance      de     Lekaîn 

(XLVL  790). —  Il  v  a,  en  ce  moment,  dans 
le  corps  de  ballet  de  l'Opéra  une  jeune 
ballerine.  M"*  Lequien,  qui  passe  pour 
être  une  descendante  du  grand  comédien. 
Je  n'ai  pu  vérifier  encore  cette  assertion. 
Albert  Blavinhac, 


N»  990. 


L'INTERMEDIAIRE 


Q73 


974 


Girardot  (XLVI,  732).  —  Consulter 
l'ouvrage  Moninnil-aux-Prches, par  E.A. 
Carrière.  Paris,  Librairie  de  la  maison 
rustique  (vers  1890).  On  y  trouvera 
(pages  29.  127,  is6)  les  renseignements 
probablement  les  plus  exacts. 

Girardot  a  peu  fait  par  lui-même  pour 
la  culture  du  pêcher,  mais  beaucoup  pour 
faire  connaître  le  fruit  admirable,  tel  qu'on 
l'obtient  à  Montreuil. 

On  peut  voir  également  la  petite  bro- 
chure :  Les  Fasies  de  Montreuil-l es- P cches , 
épitre  en  vers,  par  Eloi  Johanneau,  1825 
(Blois.  imprimerie  de  Groubental). 

PlETRO. 

Metz  en  Lorraine  (XLVI,  338,  501, 
594  692).  —  L'histoire  de  Metz  et  du  Pays 
Messin  est  peu  connue,  même  par  les 
érudits,  et  mériterait  d'être  étudiée  avec 
soin,  car  elle  prouve  à  quelle  force  de  ré- 
sistance peut  arriver  un  petit  peuple, 
lorsqu'il  est  animé  du  souffle  du  patrio- 
tisme le  plus  ardent,  et  de  l'amour  de  l'in- 
dépendance, et  qu'il  est  doué  du 
sens  politique  qui  lui  fait  sacrifier  ses  in- 
térêts particuliers  à  l'intérêt  commun. 
Tel  était  l'état  d'âme  des  Messins  qui 
persista  même  après  leur  annexion  i^o/o»- 
laire  et  spontanée  à  la  France. 

Metz  et  le  Pays  Messin  formèrent  une 
République  modèle,  qui.  quoique  fonciè- 
rement catholique,  secoua  le  joug  de  ses 
évêques  dès  le  xui*  siècle,  et  traita  avec 
l'empereur,  son  suzerain,  de  puissance  à 
puissance,  en  refusant  à  plusieurs  repri- 
ses de  contribuer  aux  charges  de  l'Em- 
pire, en  réclamant  des  délais  et  en  ne 
payant  qu'à  la  dernière  extrémité.  U  était 
défendu  à  Metz,  d'en  appeler  à  la  Cham- 
bre impériale  de  Spire  des  sentences  des 
jugements  du  Maitre-Echevin,  assisté 
de  son  Conseil  et  de  la  Justice  des  Treize, 
tribunal  local. 

Les  Messins  ne  recevaient  l'empereur 
dans  leurs  murs  qu'avec  les  plus  grandes 
précautions,  et  les  magistrats  messins  ne 
lui  prêtaient  serment  que  sous  réserve 
des  franchises,  privilèges,  exemptions  et 
immunités  qui  leur  avaient  été  accor- 
dés depuis  le  xiv^  siècle. 

Metz  était  donc,  comme  le  dit  avec  es- 
prit M.  Léon  Gautier  dans  la  préface  de 
la  Gucric  de  Met^,  avant  l'entrée  de 
Henri  H  dans  ses  murs  (1553),  une  cité 


du  Saint-Empire  qui  parlait  français  à 
plein  gosier  et  se  donnait  la  joie  d'être 
républicaine  au  nez  de  l'empereur,  sans 
jamais  lui  manquer  de  respect.  Le  rôle 
assigné  par  la  Providence  à  la  Répu- 
blique messine  consistait,  non  seulement 
à  être  le  boulevard  de  l'Allemagne, 
comme  elle  s'en  vantait,  mais  encore  à 
servir  de  boulevard  à  la  France,  car  elle 
interposait  entre  elle  et  l'Allemagne  une 
langue  de  terre  indépendante. 

Le  Pays  Messin  formait  un  Etat  im- 
médiat. 

Metz  est  la  mère  de  franchise  ; 

Qui  ceu  ne  croit,  il  se  dessoit. 

Elle  ne  doit  ne  taille  ne  prise 

Ne  droiture,  quel   qu'elle  soit  ; 

Or,  viengne  avant  qui  lesressoit 

Et  si  me  monstroice  en  quelqve  guise, 

Je  paiera  que  que  ceu  soit. 

(La  guerre  de  Metz  en  1324). 

Charles  VII,  roi  de  France,  avait 
échoué  devant  Metz. 

Henri  II  fut  plus  heureux,  grâce  à  la 
complicité  de  Maurice  de  Saxe  et  d'Adal- 
bert  de  Brandebourg,  révoltés  contre 
Charles-Quint,  mais  bientôt  réconciliés 
avec  lui. 

Le  traité  de  Chambord.  confirmé  par 
celui  de  Fontainebleau,  donnait  à  Henri  II, 
en  qualité  de  Protecteur  et  de  ficaire  du 
Saint-Empire  (le  Maitre-Echevin  de 
Metz  avait  porté  ce  titre)  les  villes  impé- 
riales n'étant  pas  de  langue  germanique, 
telles  que  Cambrai,  Metz,  Toul,  Ver- 
dun et  autres  semblables. 

L'ambition  de  Henri  II  ne  se  contenta 
pas  de  cette  offre  des  Princes  protestants. 
Il  essaya,  mais  en  vain,  de  s'emparer  de 
Strasbourg,  de  Haguenau  et  de  Spire. 

Le  don  de  Metz  fait  par  les  Princes 
protestants  était  assurément  de  grande 
valeur  pour  la  France,  vu  la  position 
stratégique  de  cette  place,  mais  ne  leur 
coûtait  guère,  puisque  Metz  n'avait  ja- 
mais fourni  un  homme  à  l'Empire  et  re- 
fusait de  lui  payer  tout  tribut.  C'était  de- 
vancer en  générosité  Bismarck  qui,  à 
Biarritz,  offrit  à  Napoléon  III  la  Belgique, 
terre  neutre. 

Le  serment  prêté  par  les  magistrats  de 
Metz  à  Henri  II  ne  lui  fut  prête,  comme 
cela  s'était  fait,  lors  des  visites  des  em- 
pereurs à  cette  cité,  qu'à  condition  qu'il 
promettait  de  respecter  les  privilèges  se- 


DES  CHERCHEURS 

97^ 


ET   CURIEUX 


Gulaires  de  la  République  messine.  Cette 
promesse  fut  maintes  fois  renouvelée  par 
ses  successeurs. 

Metz  et  le  Pays  Messin,  jusqu'au  traité 
de  Westphalie,  restèrent  Etat  immédiat,  et 
les  rois  de  France  n'en  furent  que  les  Pro- 
iecteurs,  au  titre  de  Vicaires  du  Saint-Em- 
pire. Ce  n'est  qu'en  usant  du  droit  immé- 
morial que  la  ville  de  Metz  possédait  de 
faire  la  guerre  et  de  conclure  la  paix 
avec  ses  voisins,  qu'elle  contracta  un 
pacte  d'alliance  avec  la  France,  mais  à 
certaines  conditions.  Ses  habitants  ne 
furent  jamais  soumis  à  la  taille,  et.  s'ils 
furent  souvent  en  butte  aux  exactions  des 
gouverneurs  français  et  de  leurs  soldats, 
les  rois  de  Fraiice  firent  toujours  droit  à 
leurs  remontrances.  Henri  II  cassa  aux 
gages  M.  de  Gonnor  qui  avait  opprimé 
les  Messins  et  nomma  à  sa  place,  au  gou- 
vernement de  Metz,  M  de  Vieilleville, 
homme  bienveillant,  qui  punit  des  peines 
les  plus  sévères  les  officiers  et  les  sol- 
dats coupables  et  fit  rentrer  au  poulailler 
les  gentes  dames  et  damoiselles  de  Metz, 
voire  même  vingt-quatre  chanoinesses  lor- 
raines, que  les  officiers  de  la  garnison  de 
Metz  avaient  introduites  dans  leurs  logis, 
après  les  avoir  enlevées  à  leurs  époux, 
à  leurs  pères  ou  à  leurs  couvents  ! 

Henri  IV  fut  le  roi  le  plus  aimé  par  les 
Messins.  Il  rendit,  à  plusieurs  reprises, 
visite  à  «  ses  très  chers  et  bien  amés  ». 
Son  séjour  à  Metz,  en  1603,  ne  fut  qu'un 
long  triomphe.  Après  avoir  confirmé 
aux  Messins  leurs  privilèges,  il  leur  as- 
sura la  liberté  commerciale  avec  les  étran- 
gers, garantit  l'existence  des  Paraiges, 
la  sûreté  des  personnes,  la  propriété  de 
leurs  biens,  les  droits  des  seigneurs  du 
Pays  Messin  et  le  droit,  pour  toutcitoyen, 
de  n'avoir  à  en  référer,  au  sujet  de  leurs 
intérêts  généraux  ou  particuliers,  qu'au 
Maître-Echevin  et  à  son  Conseil. 

Il  ordonna,  en  outre,  que  les  Messins 
fussent  remboursés  d'une  partie  des 
avances  faites  par  eux  à  la  garnison  de 
Metz,  pendant  les  troubles  de  la  Ligue, 
au  cours  desquels  ils  lui  avaient  montré 
lepliis  grand  dévouement.  Il  promit  l'éloi- 
gnement  de  M.  de  Batilly,  commandant 
de  la  garnison  de  Metz,  et  réprima  les 
abus  de  pouvoir  commis  par  M.  de  So- 
bole,  gouverneur  de  cette  ville. 

Ce  ne  fut  que  sous  Louis  XIII,  en  1633, 


976 


30  décembre   1902  . 


que  furent  supprimés,  à  Metz,  la  Justice 
des  Treize,  et  le  recours  en  appel  au 
Maitre-Echevin  et  au  grand  Conseil.  Un 
Parlement  fut  installé  à  Metz  et  l'cdit 
qui  en  promulgue  la  création  a  tous  les 
caractères  d'un  contrat  synallagmati- 
que. 

La  Protection,  accordée  jusque-là  aux 
Messins  par  les  successeurs  de  H-inri  II, 
se  chi<ngeait  en  Soiivetaiuete,  et  cela  du 
consentement  des  Messins,  eux-mêmes, 
qui  avaient  demandé  déjà  à  Henri  IV  la 
création  d'un  Parlement,  dans  leur  ville, 
ne  se  trouvant  plus  suffisamment  proté- 
gés contre  leurs  voisins  par  leurs  tribu- 
naux autonomes 

Le  traitéde  Westphalie,  par  lequell'Em- 
pereur  abandonna  les  Trois-Evêchés  à 
Louis  XIV,  ne  fit  que  confirmer  l'état 
de  choses  créé  par  Louis  XllI,  au  début 
de  ses  démêlés  avec  Charles  IV,  ce  der- 
nier défenseur  de  l'autonomie  lorraine. 
Il  ne  restait  plus  à  la  France,  qu'à  récu- 
pérer les  pays,  tels  que  l'Alsace,  la  Fran- 
che-Comté et  le  duché  de  Lorraine,  pour 
reconstituer  l'ancienne  Lotharingie.  Cette 
gloire  était  réservée  à  Louis  XIV  et  à 
Louis  XV.  A  nos  fils  de  réparer  nos  dé- 
sastres et  à  effacer  la  honte  de  la  dé- 
faite. Ferdinand  des  Robert. 

Les  capitaines  des  côtes  de  Nor- 
Bsandiô  aux  XV%  XVP   et  XVII« 

siècles  (XLVl.  229,  418.  531,816).  — 
Les  papiers  de  V Amirauté  de  Calais  sont 
entres  en  1900  aux  Archives  départemen- 
tales du  Pas-de-Calais  ;  on  y  trouve  les 
nominations  d'officiers  gardes  côtes.  C'est 
donc  un  fonds  qui  pourrait  être  utile  à 
consulter.  V.  A. 

Pilale  (XLVI,  732).  —  En  dehors  du 
ré.:it  des  Evangélistes,  nous  ne  connais- 
sons Ponce  Pilate  que  par  ce  que  nous  en 
dit  Flavius  Joseph.  Histoire  des  Juifs  ou 
Antiquités  Judaïques,  Livre  xviil,  ch  4  et 
5.  C'était  probablement  un  bon  adminis- 
\  trateur  comme,  même  sous  les  pires  empe- 
reurs, l'étaient  les  gouverneurs  de  provin- 
ces, mais  il  avait  la  main  dure  et  peu  de 
respect  pour  cette  Loi  étroite  qui  enserrait 
la  vie  a  un  tel  point  qu'elle  rendait  à  peu 
près  impossible  toute  amélioration.  Aussi 
fut-il  très  impopulaire  enjudée  pendant  les 
dix  années  qu'il  y  passa  comme  procura- 


N*.  990, 


L'INTERMEDIAIRE 


977 


teur  ;  et  finalement  Vitellius,  gouverneur 
de  Syrie,  le  père  de  l'empereur,  l'expédia  à 
Rome  pour  y  répondre,  devant  César, 
des  accusations  portées  contre  lui. 
Mais,  quand  il  y  arriva,  Tibère  venait  de 
mourir,  mars  37.  On  peut  donc  compter 
que  Pilate  commença  de  gouverner  la  Ju- 
dée en  l'an  27. 

Il  est  bien  certain  que  la  mort  'u  Christ 
ne  fut  nullement  une  des  causes  de  son 
rappel.  L'événement  avait  passé  inaperçu 
dans  le  monde  romain,  et  sans  croire  que 
Ponce  Pilate  l'eût  aussi  complètement  ou- 
blié que  le  'cut  bien  dire  M  Anatole 
France  dans  un  de  ses  agréables  contes, 
le  souvenir  ne  lui  en  pesait  guère. 
Qu'était  la  vie  d'un  homme,  d'un  Galiléen, 
aux  yeux  dece  Romain  qui  considérait  sans 
doute  ses  administrés  comme  une  race 
inférieure  dont  le  sang  vil  ne  comptait  pas? 

La  vérité  est  que  Ponce  Pilate  fut  sa- 
crifié par  la  politique  impériale  qui,  après 
avoir  tenté  les  voies  de  la  sévérité  sans 
rien  gagner  sur  l'esprit  d'un  peuple  in- 
domptable, essaya  de  la  douceur  et  ne 
réussit  pas  mieux. 

On  donne  comme  origine  au  surnom 
de  Pilate,  Pilatus,  un  javelot  d'honneur, 
pîluin,  dont  le  procurateur  ou  un  de  ses 
ancêtres  aurait  été  décoré. 

Les  derniers  mots  du  ch .  V,l.  XVIII  de 
Flavius  )oseph  sont  aussi  les  derniers  de 
l'histoire  sur  Ponce  Pilate.  A  coup  sûr,  il 
ne  retourna  pas  en  fudée,  mais  eut-il  un 
autre  emploi,  quelle  fut  sa  vie,  où  et 
comment  mourut-il  ?  Nous  l'ignorons,  et 
sauf  le  cas  où  une  découverte  épigraphi- 
que  —  il  y  faudrait  regarder  de  près  — 
nous  apporterait  une  révélation  positive, 
nous  ne  saurons  rien  sur  celui  par  qui 
put  se  consommer  le  grand  crime  du  14 
deNisan,  3  avril  33.  H.  C.  M. 

Compagnons  de  Jéhu  ou  de  Jésus 

(XLVL844). 

Jéhu  était  un  roi  d'Israël  sacré  par  Elisée 
pour  l'extermination  de  la  maison  d'Achab. 
pAisée,  c'était  Louis  XVill  ;  Jchu^  c'était 
Cadoudal  ;  la  maison  d'Achab,  c'était  la 
Révolution.  Voilà  pourt]uoi  les  détrous- 
seurs de  diligences  qui  pillaient  l'argent  du 
geuvernement  pour  entretenir  la  guerre  de 
\i.  Vendée,  s'appelaient  les  compagnons  de 
Jéhu. 

Alexandre  Dumas,  Les  compagnons  de 
Jéhu,  p.  xxvii. 


978 ; 

L'assassinat    de    Fualdès    (XL  > 

XLl).  —  Avant  de  répondre  aux  ques- 
tions qui  me  sont  posées,  j'aurais  besoin 
de  savoir  s'il  existe  encore  des  représen- 
tants des  familles  Bastide  et  Jausion, 
et  quels  sont-ils.  Quelqu'un  de  la  famille 
Bastide  n'aurait-il  point  publié,  depuis 
1870,  une  sorte  de  mémoire  justificatif  ; 
et.  dans  ce  cas,  voudrait  on  se  mettre  en 
relations  directes  avec  moi,  pour  échan- 
ger nos  appréciations  sur  certains  points 
des  débats  judiciaires? 

V.  Advielle. 


Descexidapce  du  duc  de    Berry 

(XXXIX;  XLVI,  351,4:57,  53I.  598.  651, 
762,  817,  850J.  —  je  dois  d'abord  des 
excuses  aux  lecteurs  de  V Intermédiaire,  car 
je  m'aperçois  aujourd'hui  d'une  erreur 
que,  par  suite  de  confusion,  j'ai  commise 
dans  le  numéro  du  30  septembre  dernier. 
Le  comte  de  la  Roche,  qui  vit  encore,  a 
épousé  M"'  de  Bachet,  d'une  famille  de 
l'Ain,  et  non  M""  de  Cordon,  comme  je 
l'ai  dit  à  tort. 

Le  «  Rat  de  Bibliothèque  »  me  fait  de 
l'honneur  en  me  croyant  tant  renseigné, 
mais  j'espère  pouvoir  répondre  en  partie 
à  sa  question.  L'aîné  des  Oreille  est  mort 
à  Passy,  le  30  août  1858  ;  le  comte  de  la 
Roche  resta  longtemps  cadet  en  Autriche, 
ne  fut  officier  que  deux  ou  trois  ans  et 
quitta  le  service  vers  1848  ;  le  prince 
Charles  de  Lucinge  avait  déjà  abandonné 
l'armée  autrichienne  lorsqu'il  se  maria,  le 
1"  août  1859.  l^onc  aucun  de  ces  trois 
descendants  du  duc  de  Berry  n'a  pu  faire 
la  guerre  d'Italie.  Les  trois  autres  Lucinge 
de  cette  génération,  les  princes  Louis, 
Henri  et  René  ont  servi  seulement  dans 
l'armée  piémontaise.  La  Résie. 


M'"^  de  l'Isle-de-Fief  (XLVI,  345, 
537,  752.  876  —  En  quête  de  détails  sur  la 
fuite  de  la  duchesse  de  Berry. Le  fameux  ch  ry- 
santhémiste,  fils  de  M.  Couillard,  signalé 
par  le  sculpteur  Le  Duc,  est  trouvé  Mais 
l'ex-jeune  homme,  qui  fut  au  service  du 
père,  est  plus  que  vi°ux,  maintenant  :  il 
est  mort  !  Depuis  tantôt  dix  ans,  le  jardi- 
nier d'alors  cultive  les  fleurs,  du  côté  de 
la  racine. 

Résumé,  des  souvenirs  de  M.  Couillard 
fils  : 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  décembre  190a, 


979 


980 


Un  jour,  le  châtelain  d'Asniércs  (i), 
M.  de  Baudre,  ayant  appelé  l'apprenti 
jardinier  Philippe  (2),  qui  était  un  gas  de 
confiance  : 

—  Tu  vas  aller  chez  M'"'  Le  Petit,  à 
Longueville,  et,  de  ma  part,  tu  lui  de- 
manderas sa  bonne  bidelte. 

—  Oui,  monsieur. 

—  Tu  iras  ensuite,  à  Isigny,  au  pres- 
bytère, prendre  une  dame,  que  tu  amè- 
neras, ici. 

—  Oui.  monsieur. 

—  Tu  seras  bien  poli,  bien  prudent. 
Le  long  de  la  route,  tu  ne  causeras  à  per- 
sonne. . .  personne.  Tu  as  compris  ? 

—  Oui,   monsieur. 

—  Je  compte  sur  toi.  Pars  et  mets  ta 
langue  dans  ta  poche. 

Et  Philippe  fit.  comme  il  lui  était  dit. 

La  dame  devait  avoir  une  compagne. 
(Peut-être  1^"*=  de  l'Isle  de  Fief). 

On  cheminait  en  silence,  les  fugitives 
s'absorbaient  en  de  graves  pensées. 

Aux  approches  de  La  Cambe,  voilà  des 
roulements  de  tambour  :  les  gardes  na- 
tionaux étaient  sous  les  armes.  Emotion 
des  voyageuses  ! 

—  Oh  1  j'ai  peur,  j'ai  peur,  fit  la  plus 
âgée,   n'allons  pas  par  là  ! 

Philippe  détourna  la  bidette  ;  on  pour- 
suivit par  un  sentier  de  traverse  et,  bien- 
tôt, le  château  d'Asnières  fut  atteint,  sans 
encombre.  La  duchesse  de  Berryy  trouva 
sûr  asile,  pendant  quelque  temps.  Tout 
de  même,  craignant  des  indiscrétions,  elle 
dut  aller  se  cacher  dans  la  chambre 
basse  du  clocher  de  l'église  d'où,  bien- 
tôt, elle  partit  pour  le  château  de  Vier- 
ville  et  pour  s'embarquer,  ensuite. 

A  cette  époque,  Philippe  Couespel 
devait  avoir  une  quinzaine  d'années  ;  il 
cumulait  le  jardinage  et  les  fonctions  de 
maître  des  cérémonies  des  enfants  de 
chœur,  à  l'église  d'Asnières. 

Les  investigations  continuent,  pour 
trouver  vestige  du  passage  à  Saint-Lau- 
rent-sur-Mer. 

M"^  de  la  Villeurnoy  a  épousé  M.  d'Ai 
gneaux.  Leur  tîls,  comte  Guillaume  d'Ai- 
gneaux     (au     château    de     l'Ile-Marie,  à 
Pont-  l'Abbé- Picauville,    Manche),    est 
peut-être  à  même  d'édifier  sur  le  compte 

(i)  Ou  son  gendre  M.  de  la  Villeurnoy. 
(2)  De  son    nom   de    famille  :    Couespel, 
natif  d'Asnières,  décédé  à  Mandeville. 


de  la  deuxième  voyageuse.  Au  château 
d'Asnières,  où  l'on  savait  la  personna- 
lité de  l'accompagnée,  on  devait  connaî- 
tre aussi  celle  de  sa  compagne. 

Sera  interrogé,  si  possible,  l'ancien 
intendant  de  M.  d'Aigneaux  père,  lequel 
intendant,  très  vieux,  doit  vivre  encore, 
à  Bayeux. 

Capitaine  Paimulant  du  Rouii. . 

P.  S.  24  décembre  1902.  Tentatives  et 
Recherches  infructueuses  jusqu'aujour- 
d'hui, à  Saint-Laurent-sur-Mer,  et  auprès 
du  comte  G""-'  d'Aigneaux. 

Haricots  et  «  fayots  »  (XLV  ;  XLVI, 
697.  885,  93"-,)  —  f''<-\yot,  Fijvol.—  Après 
avoir  fourni  l'étymologie  de  cette  forme 
du  mot  haricot,  il  serait  intéressant  de 
dire  d'où  les  personnes  portant  ce  nom, 
répandu,  dans  le  centre  de  la  France,  ont 
pu  le  tirer  ? 

Il  existe,  d'autre  part,  dans  la  Dordo- 
gne  ,  une  commune  nommée  FayoUe  ; 
quelle  peut  être  l'origine  de  ce  nom 
appelé  décidément  à  faire  un  certain  bruit 
dans  le  monde?  L.  F. 

Etymologie  delaBreuilhe  (XLVI, 
730).  —  La  Bieuille  ou  la  Breuilhe  doit 
être  la  même  chose  que  le  Biciiil  ou  le 
Breil,  et  signifie  un  bois  taillis  ou  buisson 
entouré  de  haies,  qui  servait  de  retraite 
au  gros  gibier.  O.  D. 

*  * 

Breuil  signifie  bois  giboyeux.  Il 
vient  de  brogiliis,  parc  à  gibier.  Brogi- 
lus,  lui-même,  est  formé  des  mots  celti- 
ques brog,  clos  et  gil,  forêt.     C.  P.  V. 


Breuilhe,  ou  Breuil  dans  le  Nord,  est 
l'élision  de  Béreuil  et  vient  du  gaulois 
Béroil,  qui  veut  dire  bois  brillant,  Bro- 
glium,  Broglie,  que  l'on  prononce  Broïl. 
On  le  traduit  par  petit  bois,  par  opposi- 
tion à  Breteuil  grand  bois  ;  mais  c'est  une 
faute,  on  peut  même  ajouter  que  Breuil 
dérive  du  celtique  et  a  le  même  sens  que 
Breteuil,  qui  dérive  du  gaulois  Brightoïl, 
et  se  prononce  braïtoil,  en  voulant  dire 
également  bois  brillant  ;  comme  on  dit 
clair-bois,  clairmont.  clairvaux  ou  Cler- 
mont,  Clervaux,  Clérambourg. 

D"'  Bougon. 


u.  990 


L'INTERMEDIAIRE 


■"■-■- ...— ~.-.-....n..^,        C)8  I         — .~— 

.  *^ 

Voici  ce  que  je  lis  dans  un  dictionnaire 
de  1827,  par  C.   M.  Gattel  : 

Bieuil,  s,  m.  t.  d'Eaux  et  Forêts  ;  Bois 
taillis  ou  buisson  fermé  de  haies,  où  les  bêtes 
se  retirent. 

Breuille,  s.  f.  t.  de  Pèche  :  entrailles  de 
poisson. 

Alem. 

* 
*  * 

Pour  le  seul  département  de  l'Indre,  ce 
mot  de  Bieuil,  et  ses  dérivés  :  Bi'cuil-anx- 
Gitons,  Brciiil-Bouchard,  Le  Breuillot, 
Breuillomart,  Breux.  La  Brew:(atière,  etc. 
se  trouvent  avoir  été  donnés  à  plus  de 
cinquante-six  localités  (Vid.  Eug.  Hu- 
bert Dict.  hist.  et  géogr.  de  \' hidre.  Châ- 
teauroux,  i889).On  le  retrouve  de  même, 
également  usité  comme  nom  de  lieu, dans 
un  grand  nombre  d'autresprovinces(K/Vf. 
Duclos,  Diction. des yHles,  Bourgs,  Villa- 
ges et  Fermes  de  France,  Limo.'es,  1855, 
et  Girault  de  Saint-Fargeau,  D/^://(;n.  des 
Communes  de  France ,  Pa  r  i  s ,   1 844 ,  etc .  ) . 

Dans  le  Bas  Berry  (où  je  réside),  ce 
mot  est  aussi  assez  répandu. comme  nom 
propre  :  Bre,  Breuil,  Dehreuil,  Dvhreiiil, 
Dubreuille, Breux ,  Breugny,  Breu:(ard,Des 
Breux,  Breuillaud,  Breillaf ,  (znc\tn\m^v\- 
meur  d'Issoudun),  Bveillon,  etc.  (pour 
Dithois). 

On  le  trouve  cité  dans  presque  tous  les 
anciens  Dictionnaires  de  vieux  français  : 
Borel,  B.  de  Roquefort,  Ménage,  Fure- 
tière,  Trévoux,  etc.,  et  toujours  avec  ce 
même  sens  de  bois,  broussailles,  lieux 
broussailleux. 

Ce  mot,  dit  Furetière,  grande  édit.  de 
1727,  vient  de  la  basse-latinité  :  Broihiui, 
ou  Brioliniii,  ou  Broliuui,  ou  Brogihtni,su\- 
vant  Luitprand.  On  dit,  aussi  Breil  et 
hroillot  et  hruilkt,  hrulllot,  des  petits 
bois  ou  broussailles  qu'on  avoit  accou- 
tumé  de  brûler  afin   de  les  défricher.  » 

Dans  le  Cher,  non  loin  de  Charost,  se 
voit  le  village  et  le  beau  château  de 
Breuilhamcnon,  entourés  de  bûi>  (aujour- 
d'hui deCastelnau) —  Brolinm  hemenonis, 
à  Hémenon,  premier  seigneur  connu 
d'Issoudun,  au  x"=  siècle  (Buhot  de  Ker- 
sers.) 

jaubert.  Glossaire  du  Centre,  édit.  grd 
in-4°,  1864,  au  mot  5/-^/<i7.  nous  apprend 
que  dans  la  Haute-Auvergne, on  dit  Breur, 
Buelh  ou  Breuil,  dans  ce  même  sens  de 
bois,  broussailles. 


982 


Littré.édit  de  1863, fait  venir  Breuil  du 
Provençal  Bruclh  et  Brnoil.  et  lui  donne 
ce  sens  précis  :  «  Terme  d'Eaux  et  forêts. 
Bois  taillis  ou  buissons  fermés  de  haies, 
servant  de  retraite  aux  animaux  ». 

B.  de  Roquefort  (édit.  de  1829),  dit 
que  son  savant  ami  M.  Hase  a  dérivé  ce 
mot  Breuil  du  grec  du  moyen  âge,  Peri- 
bol/on,  pour  désigner  un  verger,  mot  que 
les  Grecs  modernes  prononcent  Brivolion, 
rapporté  en  Europe  par  les  Croisés  et  qui 
a  donné  naissance  à  la  basse-latinité  : 
Brodiiin,  Broihis  pour  Brooikim,  d'où 
l'italien  Broglio,  et,  par  suite  le  nom  pro- 
pre de  Broglie(qu\SQ  prononce  de  Braille). 

Ménage  (Dict.  étyiuol.  éd\t.  de  1694  et 
1750),  a  retrouvé  ces  mots  latins,  jusque 
dans  les  Capifulaires  de  Charlemagne  et 
de  Charles- le-Cbduve,  puis  leurs  dérivés, 
dans  des  poèmes  français  des  xi'  et  xii% 
siècles  :  La  Chanson  de  Roland, \e  Poème  de 
T^oncevaux,  les  Chansons  de  Raoul  de 
Cvncy  et  dans  une  foule  d'autres  écrits, 
qu'il  cite,  d'auteurs  anciens  de  ce  même 
temps:  Ne  sont-ce  pas  là,  pour  un  mot, 
même  devenu  vieux,  de  véritables  titres 
de  noblesse  ?  UlricR.-D. 

lOi'où  vient  le  mot  bouquin  appli- 
qué  aux  vieux  livras,  buch  ?  (XVI, 
847).  —  Gencse,  le  i^  Dec.  igo2.  Origine 
de  bouquin.  Littré  et  Darmesteter  dans 
leurs  Dictionnaire?  français  donnent  le 
«  flamand,  hocckiii  »  petit  livre.  Scheler 
dit  :  ^^  Ancien  néerlandais  hoeclùn .  »  La 
même  racine  se  trouve  dans  huch,  alle- 
mand, et  booh,  anglais. 

Littré  rejette  l'étymologie  de  Genèse, 
boue  à  cause  de  la  mauvaise  odeur. 

A  Cordes. 

* 
*  ♦ 

Voici  la  réponse.  Vers  l'année  1840,  un 
officier  d'artillerie  découvrit  la  loi  suivan- 
te :  chaque  fois  qu'un  mot  allemand  vou- 
lut pénétrer  dans  la  langue  française, 
celle-ci  résista  énergiquement  ;  or,  une 
quinzaine  de  mots  seulement  ayant  réussi 
à  forcer  la  porte,  la  langue  française,  con- 
trainte de  les  accepter,  les  prit^n  mauvai- 
se part  :  ainsi,  larid,  pays,  devint  lande, 
terre  stérile  ;  kochin,  cuisinière,  devint  co- 
quine ;  ross,  coursier,  devint  rosse,  mau- 
vaise monture  ;  gaslhauc,  restaurant,  de- 
vint gâte-sauce  ;  etc.  et  biich,  livre,  de- 
vint bouquin,  vieux  livre  poudreux. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


985 


984 


30  décembre  1901. 


Par  le  même  système  péjoratif,  la  lan- 
gue française  s'est  encore  défendLie  contre 
l'invasion  des  mots  espagnols  :  hahlar^ 
parler,  devenu  hâbleur  ;  ganivete,  cou- 
teau, devenu  canif,  minuscule  couteau  ; 
etc.,  et  aussi,  semble-t  il,  contre  la  langue 
italienne. 

En  revanche,  elle  a  toujours  accepté, 
sans  ombre  de  résistance,  tous  les  mots 
anglais  qui  lui  ont  demandé  l'hospitalité, 
et,  certes,  ils  sont  nombreux  (redingote, 
boulingrin,   beafteack,  tramway,  etc). 

De  ces  faits  indiscutables,  il  y  aurait 
d'intéressantes  conclusions  à  tirer 

D'  A.  T.  Vercoutre. 


Au  xvi^  siècle,  le  mot  Bouquin  n'é- 
tait pas  encore  usité  dans  le  sens  où 
on  l'employa  à  la  fin  du  xviii'^  siècle.  On 
entendait  par  Bouquin  un  vieux  galantin 
atteint  de  satyriasis  et  dont  les  ardeurs 
lubriques  rappelaient  les  chevauchées 
mythologiques  des  faunes.  Dans  ses  Ber- 
geries, Racan  flagellant  un  céladon  trop 
vert  pour  son  âge,  s'écriait  : 

AlleZj  bouquin  punnt,  faire  l'amour  aux  chèvres  ! 

Ce  fut  au  commencement  de  notre 
grand  commerce  de  librairie  avec  les 
Flandres  et  la  Hollande  que  fut  importé 
en  France  ce  mot  si  typique  qui  évoque  à 
notre  odorat  comme  un  vague  relent  de 
boue  ou  de  vieux  veau  fauve.  Les  Hollan- 
dais se  servaient  du  mot  :  boekin  qui 
signifiait  petit  livre  et  qui  était  dérivé  du 
mot  allemand,  buch,  lequel  provenait  lui- 
même,  dit-on,  du  sanscrit  paç  qui  signi- 
fiait lié  ou  relié. 

Le  mot  boekin  si  souvent  prononcé  par 
les  Hollandais  qui  imprimèrent  unsi  grand 
nombre  de  nos  ouvrages  dans  la  seconde 
moitié  du  xvni*  siècle,  devint  aisément  le 
mot  bouquin.  Il  n'y  a  pas  à  rechercher 
d'autre  origine  à  ce  synonyme  du  mot 
livre.  Octave  Uzanne. 

Origine  du  mot  rapiat  (XLVI,  793, 
935).  —  Le  mot  rapiat  ou  rapia  n-  figure 
pas,  il  est  vrai,  dans  le  corps  du /)/c/.'  unairc 
de  Littré,  mais  il  a  son  article  au  Supplé- 
ment qui  le  donne  comme  venant  de 
rapere,  et  rien  n'est  en  effet  plus  plau- 
sible P.  DU  Gué. 

* 
*  * 

S'il  ne  se  trouve  point  dans  le  Diction- 


naire de  Littré,  le  mot  rapiat  figure  dan* 
le  Supplément  à  ce  Dictionnaire. 

Il  est  facile  de  voir  dans  rapiat  le  latin 
rapcre.  Nous  avions  dans  l'ancien  français 
rapia  II,  rapace,  mot  qui  se  trouve  dans  le 
Roman  du  Renard  (v.  20797)  ^^  patois 
provençal  a  rapatcou,  qui  enlève  tout  ; 
dans  le  patoischampcnois  faire  rapiamus, 
c'est  rafler.  Dans  l'arrondissement  de 
Bayeux,  un  rapin,  pour  les  paysans,  est 
un  homme  qui  enlève  tout  ce  qu'il  peut 
dans  les  champs. 

Il  est  à  remarquer  qu'en  argot  rapiat 
désigne  aussi  parfois,  l'Auvergnat,  le 
Savoyard  dont  les  habitudes  d'ordre, 
d'économie  et  souvent  d'avarice,  sont 
bien  connues.  Toujours  en  argot,  le 
rapiau.  c'est  la  fouille,  et  rapiautcr,  c'est 
fouiller. 

Dans  la  Gaiette  des  tribunaux  (n«>  du  26 
octobre  1832)  se  trouve  le  compte- 
rendu  d'un  procès  où  des  Auvergnats  sont 
injuriés  de  la  façon  suivante  : 

Rapiats,  racines  à  voleur, 
Auverpiiis  de  malheur... 

Gustave  Fustier. 

* 

On  trouve  dans  QoAdroyrapial  et  rapal, 
pluriel  rapaulx  et  rapiaux. 

A  l'aide  de  plusieurs  loups  rapaulx. 

Tels  loups  rapiaux  valent  pis  que  gabelle. 

Dans  le  sens  de  féroce,  tavisseur,  de 
rapere,  ravir,  prendre. 

On  trouve  aussi  dans  le  Roman  du 
Renard,  rapax,   avec  une  version,  rapiax. 

P aster  d'âmes  doussig  estre 

Mes  vos  êtes  le  plus  rapax  (rapiax) 

Qiii  fet  à  tôt  sonpooir  niax. 

Dans  la  basse  latinité,  rapiarius  signi- 
fiait une  collection  de  fragments  litté- 
raires pris  (rapta)  à  droite  et  à  gauche. 

On  trouve  dans  une  lettre  de  rémission 
de  141 2  :  s<  après  ce  qu'ils  orent  joué  cer- 
«  taine  espace  de  temps  advint  qu'il  y  at 
«  rappeau  qui  montrait  trois  sols  quatre 
«  deniers  sur  lequel  rappeau  ils  jouè- 
«  rentv>.  Le  jeu  s'appelait  la  rafle.  Une 
autre  lettre  de  rémission  de  1478  porte 
«  il  y  eut  rapeau  et  lors  mirent  tous 
«  chacun  ung  denier  au  jeu  pour  le  dit 
«  rapeau  ».  C'est  toujours  la  même  idée. 
Le  rapiat  est  celui  qui  «  tond  sur  un 
œuf».  Au  surplus,  la  terminaison  a  un 
sens  péjoratif  ;  on  la  retrouve  dans  gala- 


No  990, 


L'INTERMÉDIAIRE 


985 


986 


piat   pour  galopin  et  salapia  pour  saligot, 
que  j'ai  entendus  en  Picardie. 

Paul  Argelès. 

A  la  Monaco  !  (XLVI,  792)  —  J'ai 
entendu  maintes  fois  ma  grand'mère  fre- 
donner ces  deux  vers,  mais  avec  la  va- 
riante suivante  : 

A  la  Monaco,  l'on  chasse   et   l'on  déchasse, 
A  la  Monaco,  l'on  chasse  etl'on  se  tourne  l'dos  . 

Quant  à  la  suite  du  couplet,  je  ne  me 
la  rappelle  plus.  Tout  ce  que  je  puis 
affirmer,  c'est  qu'elle  avait  beaucoup 
aimé  la  dan^e  en  son  jeune  âge  et  que 
fréquemment  elle  racontait  que  dans  son 
pays,  en  Bourgogne,  vers  18 1^  ou  1820, 
elle  avait  dansé  la  Monaco  ainsi  que  d'au- 
tres contredanses,  la  Boulangère .  la  Varso- 
vienne,  etc.,.  11  semble  résulter  des  termes 
de  ce  couplet  que  le  pas  de  cette  danse 
devait  se  composer  de  chassés,  chassés- 
ooisés,  jetés,  etc  ;  tous  pas  de  danse  ou- 
bliés aujourd'hui.  Ysem. 
* 

*  * 

A  la  Monaco^  l'on  chasse  et  Von  dèchasse, 

A  la  Monaco,  Von  chasse  comme  il  faut . 
Les  denwisell's  qui  ne  savent  pas  danser 
On  leur  fait  faire  la  chaîne  ang'aise. 

Chasser  et  déchasser  sont  des  mouve- 
ments de  danse:  la  chahte  anglaise  est  une 
figure  où  l'on  tient  d'une  main  la  main 
semblable  de  son  voisin  ou  de  sa  voisine, 
comme  dans  la  farandole,  dans  certaines 
figures  du  quadrille  Oroel. 

♦  * 

Vers   18^5,   l'on  chantait,   en   dansant 

au  son  du  violon, ce  vieux  refrain  : 
A  la  Monaco  1  Touchasse  et  l'on  déchasse  : 
A  la  Monaco   !  l'on  chasse    comme  il  faut, 
Si  votre  dame  ne  veut  pas   balancer, 
Faites-lui  faire  la  chaîne  anglaise. 
Si  votre  dame  ne  veut   pas  balancer 
Faites-lui  faire  le  moulinet. 
A  la  Monaco  !. . . 

—  Alem. 

Noms  bizarres  drs  rues  dans 
certaines  villes  de  France  :  (T.  G 
794;  XXXV;  XXVI  ;  XXXVll  ;  XXXVIII  ; 
XXXIX  ,•  XL  ;  XLl  ;  XLIV  ;  XLVI.  801). 
—  A  Tours  :  Rue  du  Serpent  Volant, 
rue  du  Singe  Vert,  rue  de  la  Grange  à 
Martin. 

Au  Lude  (Sarthe)  Rue    des  Chats-Ren- 
versés. R.  M. 


par  M.  Raharoust,  tirée  du  Dicitonnaire 
des  Coulisses  dejoachim  Duflot,deux  autres 
explications  ont  été  fournies,  l'une  par 
Francisque  Michel,  l'autre  par  Lucien 
Rigaud. 

Dans  l'origine,  dit  Michel  {Etudes  de 
Philologie  comparée  sur  l'argot),  cette 
expression  a  dû  signifier  se  casser  le  cou, 
pipe  ayant  autrefois  le  sens  de  gorge, 
gosier. C'est   ingénieux, maistrop  cherché. 

Qiiant  à  Rigaud  {Dictionnaire  d'argot 
moderne),  il  pense  que  cette  expression  a 
sans  doute  étéconsacrée  par  le  peuple  qui 
a  voulu  faire  une  vulgaire  allusion  au 
cérémonial  des  funérailles  des  évèques. 
D'après  ce  cérémonial,  la  crosse  d'un  évè- 
que  mort  est  brisée  et  figure,  placée  sur 
un  coussin,  dans  le  cortège  funèbre. 

C'est  inadmissible. 

Le  peuple,  lui,  n'a  point  été  chercher 
midi  à  quatorze  heures  ;  il  s'est  tout  sim- 
plement servi  de  cette  locution  parce  (]ue 
la  pipe  lui  est  un  objet  familier  et  qu'une 
comparaison  toute  naturelle  s'est  établie 
dans  son  esprit  entre  la  pipe  cassée,  qui 
n'est  plus  bonne  à  rien,  et  le  mort,  être 
inutile,  qui  ne  peut  plus  fumer. 

Gustave  Fustier. 

Oavragt'ssôrienx  mis  en  vi'rs(T. 
G.66s;XXXV:XXXVl;XXXVII  ;  XXXVIII; 
XXXIX  :  XL  ;  XLll  ;  XLIV  ;  XLV;  XLVI, 
105,  661).  —  François  Marchant  (de 
Cambrai)  a  publié  en  17891a  Constitution 
en  vaudeville:' ,  su /vie  des  Droits  de  l'homme 
et  de  la  femme  ;  ;  une  autre  édition  a  été 
donnée  à  Paris  en  1792,  in-32,  et  l'on  a 
réimprimé  encore  ce  petit  livre  vers  1821, 
in -8". 

Le  même  écrivain  faisait  paraître  en 
1789- 1790  la  Chronique  du  Manège,  jour- 
nal in-8°,  en  vers  et  en  prose,  dans  le 
genre  des  Actes  des  Apôtres;  ce  journal 
eut  24  numéros.  L'entête  portait  :  par 
Marchant,,  auteur  de  la  Constitution  en 
vaudevilles. 

Il  a  été  publié  aussi,  en  1790,  un  Jour- 
nal en  vaudevilles  des  débats  et  décrets  de 
V^ylssemblée  nationale,  lequel  eut  \2  nu- 
méros, suivant  l'indication  fournie  par  la 


Bibliographie  des  journaux,    de    Deschiens 
(p.  274),  qui   reproduit  la  pièce  de   vers 
la  plus  sérieuse  de  cette   feuille,    ordinni- 
Casser  sa  pipe  (XLVI.   754,838). —  /  rement  tournée  vers   la    plaisanterie.  On 
lépendamment  de  l'anecdote  rapportée  ^  retrouve    là   Noël  et   les    voyages  de  la 


ndépe 


987 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


988 


50  décembre  190 a. 


Constitution,  la  parodie  de   l'adresse   de 
l'évêque  d'Autun  aux  Français,  etc. 

X. 


*  * 


Extrait  du  Journal  (S  juin  1902), 

Le  Code  civil  en  vers, 

La  riche  bibliothèque  de  l'Ordre  des  Avo- 
cats vient  de  s'enrichir  de  plusieurs  ouvrages, 
qui  appartenaient  à  la  succession  de  M.  Nuitter, 
l'archiviste  de   l'Opéra,  décédé  l'an  dernier. 

Au  nombre  des  volumes  que  M«  Beaume, 
avocat  à  la  Cour  et  exécuteur  testamentaire 
de  M.  Nuitter,  a  fait  parvenir,  ces  jours-ci,  à 
M.  Boucher,  l'excellent  bibliothécaire  du  bar- 
reau, se  trouve  un  livre  précieux  et  rare,  édité 
en  181 1  :  Le  Code  Napoléon  mh  en  vers 
français. 

En  effet,  les  2,281  articles  du  Code  y  sont 
chantés  en  vers  alexandrins,  et  voici  notam- 
ment, à  titre  de  spécimen,  comment  le  maitre 
poétise  le  chapitre  afférent,  aux  droits  et  de- 
voirs des  époux  pendant  le  mariage  : 

Article  212 
Epoux,  vous  vous  devez, pendant  votre  alliance 
Fidélité,  secours,  mutuelle  assistance. 

Article  2  13 
Mari  !  la  femme  a  droit  à  ta  protection. 
Femme  !  Il  faut  la  payer  de  ta  soumission. 

Article  214 
La  femme  habitera  le  marital  asile. 
Et  s'il  plaitau  mari,  changeant  de  domicile. 
De  porter  sa  demeure  en  différents  séjou's, 
La  femme  est  obligée  à  l'y  suivre  toujours. 
La  femme  doit, par  lui, toujours  être  accueillie: 
Pour  les  divers  besoins  qui    concernent  la  vie, 
Il  doit  tout  lui  fournir  avec  discrétion. 
Selon  ses  facultés  et  sa  condition. 
Et  ainsi  de  suite. 

Inadvertances  de  divers  auteurs 

(T  G.,  718  ;  XXXV  ;  XXXVI  ;  XXXVII  ; 
XXXVIIl  ;  XXXIX  :  XL  ;  XLl  ;  XLII  ; 
XLIII;  XLIV;  XLV  ;  XLVI,  211,  272, 
328,  434,  835).  —  11  a  paru  en  1844, 
sous  la  direction  de  Louis  Lurine,  une 
histoire  anecdotique  des  Rues  de  Paris, 
où  l'on  trouve  de  singulières  choses,  en- 
tre autres,  celle-ci  :  Dans  le  chapitre  con- 
sacré à  la  place  Saint-Sulpice,  l'auteur, 
nommé  Franq  de  Lienhart,  parle  du  célè- 
bre curé  Languet  de  Gergy,  qui  em- 
ployait de  si  singuliers  moyens  pour 
parfaire  la  construction  de  son  église, 
mais,  par  erreur,  il  l'appelle  Linguet,  et 
il  ajoute  qu'<.<  il  était  le  fils  du  journa- 
liste Linguet  de  Gergy  qui  passa  22  ans  à 
la  Bastille  pour  avoir  maltraité  le  duc  de 
Duras,  etc».  Voilà  de  singulières  inadver- 
ances. 


1°  L'avocat-journaliste  ne  s'appelait 
pas  Linguet  de  Gergy,  mais  Linguet  tout 
court  ; 

2"  11  n'a  pas  été  22  ans  à  la  Bastille, 
mais  seulement  deux  années  qui  lui  ont 
paru  probablement  assez  longues  ; 

50  Le  curé  de  Saint-Sulpice  ne  s'appe- 
lait pas  Ln/guet,  mais  bien  Linguet  de 
Gerg\'^  ; 

4°  Ce  curé  ne  pouvait  être  le  fils  du 
journaliste,  pour  la  bonne  raison  qu'il  est 
néen  16715,  alors  que  le  journaliste  est 
né  seulement  en  1736.  Voilà  comment  il 
faut  se  méfier  des  histoires  anecdotiques, 
genre  fini,  d'ailleurs.  J.  C.  Wigg. 


* 
«  * 


J'ai  eu  entre  les  mains  un  manus- 
crit de  Jules  Janin,  retouché  par  le  cor- 
recteur d'imprimerie,  où  se  trouvait  la 
fleur  suivante  : 

Le  homard,  ce  cardinal  des  mers 

L   Tesson, 

* 

*  » 
J'ai    entendu    un    erudit,    doué    d'une 

excellente  mémoire,  soutenir  1"  que  dans 

ses  ïambes  ou  une   autre  poésie,    Barbier 

avait  fait  mourir  Brutus  à  Pharsale  au  lieu 

de  Philippes  ; 

2°  Que  dans  la  Vie  de  Nelson,  Lamartine 
a  fait  gagner  par  César,  au  lieu  d'Octave, 
la  bataille  d'Actium. 

Un  collaborateur  pourrait-il  préciser 
les  passages  où  deux  auteurs  célèbres  ont 
commis  ces  bizarres  lapsus  ?  O.  S. 

Sab'-e  au  clair  (T.  G.  798  ;  XXXV  ; 
XXXVII).  —  Voici  une  nouvelle  preuve 
que  l'expression  n'est  pas  moderne.  Je  lis 
dans  le  Pèlerinage  d'un  paysan  picard  à 
Saint  Jacques  de  Compostelle,  an  commen- 
cement du  xvui'  siècle  publié  par  le  ba- 
ron de  Bonnault  d'Houet.  Montdidier, 
1890,  in-S",  f)age  13^  : 

«..au  bas  du  Christ  est  la  sainte  Vierge 
avec  une  ><  épée  claire  »  dans  son  sein  ». 

A.    S..E. 

Rois  du  jour.  Leurs  noms  (XLVI, 
623).  — Depuis  cinq  ans,  j'ai  relevé,  de 
ci,  de  là,  les  noms  des  rois  de  la  finance 
américaine.  Nous  verrons,  par  le  chiffre 
de  140  adhérents  qui  ont  assisté  à  ce  cé- 
lèbre festin  de2,40ofrancs  par  tète,  donné 
en  l'honneur  du  prince  Henri  de  Prusse, 
qu'il  y  aurait  à  relever    les    noms   de  ces 


N-  990 


L'INTERMEDIAIRE 


989 


privilégiés.  Cela  intéresserait  quelques 
philosophes  ;  mais  leur  attirerait,  peut-être, 
plus  de  haine  et  d'envie  que  d'admira- 
tion !  Voici  quelques  noms  agencés  en 
forme  de  dictionnaire  : 

Âsfor.  C'est  le  premier  en  date  des 
milliardaires  américains.  Il  fit  sa  fortune 
dans  le  commerce  des  fourrures  et  l'acheva 
en  achetant  une  partie  des  terrains  sur  les- 
quels est,  maintenant,  bâti  New-York. 
Ses  descendants  sont  les  rois  des  immeu- 
bles. Ils  ont  fait  construire  des  hôtels 
gigantesques  qui  portent  leur  nom.  Joh- 
Jacob  Astor  a  légué  à  la  ville  de  New- 
York  400.000  dollars  pour  une  bibliothè- 
que. Son  fils  a  ajouté  200.000  dollars. 
Cette  bibliothèque  a  150.000  volumes. 

Benett.  Fcossais.  Pauvre  homme  au 
début.  Fondateur  du  New-  York  Herald, 
ce  rival  du  Times,  à  Londres,  M.  Gordon- 
Benett  est  devenu  le  plus  parisien  des 
parisiens. 

Bransford  Emery  (Susanna).  La  reine  de 
l'or.  Elle  est  jeune,  fort  jolie  et,  en  1898, 
avait  été  demandée  138  fois  en  mariage. 

Carnegie  {Andrew).  Lt  roi  de  l'acier; 
rival  de  M.  Frick.  Tous  deux  organisè- 
rent une  société,  au  capital  d'un  milliard. 
Il  a  300  millions  de  dollars.  Agé  de  65 
ans.  A  écrit  des  livres.  Père  naturel  de  la 
littérature  américaine,  son  plus  grand 
plaisir  consiste  à  donner  des  bibliothèques. 
A  légué,  en  se  retirant  des  affaires  20 
millions  de  francs  pour  la  création  de  la 
caisse  de  retraites  des  vieux  employés  et  des 
invali'ies  du  travail  «  pour  payer,  dit  le 
donateur,  la  dette  immense  que  je  dois 
aux  ouvriers  qui  ont  si  grandement  con- 
tribué à  mon  succès».  Il  a  donné  un 
million  de  dollars   pour  3    bibliothèques. 

Collis-Hutington.  A  fait  une  fortune 
énorme  dans  les  chemins  de  fer. 

Coiiiino  (M'""),  née  Goyerechea.  Qui  a 
la  plus  grande  fortune  d'Amérique  et  du 
monde  entier.  Elle  possède  des  mines 
d'argent,  de  cuivre  et  de  charbon,  une 
flotte  et  toute  la  ville  de  Lota  sur  la  côte 
chilienne. 

Depew.  Q.ui  a  fait  une  grande  fortune 
dans  les  chemins  de  fer. 

Dillon  (Sidney).  Dont  la  fortune  vient 
des  chemins  de  fer. 

Frick.  Le  rival  d'Andrew  Carnegie  (le 
roi  de  l'acier),  avec  lequel  il  a  organisé 
une  société  au  capital  d'un  milliard. 


^C)0 

Gould.  lay  dit  Gonld,  qui  est  décédé, 
était  le  roi  de  l'or.  Il  avait  fait  son 
immense  fortune  dans  les  chemins  de  fer. 
Ce  surnom  de  Go;//^/lui  vient  de  ce  qu'un 
jour  il  paya,  en  or,  400  millions,  dans 
un  moment  où  le  bruit  courait  qu'il  allait 
être  en  faillite.  Il  est  mort  ayant  700 
millions.  Une  de  ses  filles  a  épousé  le 
comte  Boni  de  Castellane,  un  français  «de 
vieille  roche  ^^.  Georges  Jay  Gould,  le 
fils  du  richissime  défunt  a  300  millions  de 
dollars,  44  ans  et  une  santé  de  paysan. 
Franck  Jay  Gould,  fils  dudit  Georges, 
s'est  fiancé  en  septembre  1899  à  miss 
Zulu  Shépard,  simple  choriste  d'une 
troupe  anglaise  à  New-York.  Sa  détermi- 
nation de  répous».r  a  plongé  sa  famille 
dans  le  désespoir. 

Havemeyer  [Henri),  le  roi  du  sucre,  et 
son  frère  Théodore,  fondèrent,  en  1888, 
le  Sagrur  Priest.  Il  a  1200  millions. 

Leiter  (Joseph).  Organisa,  en  1897,  le 
trust  du  blé  et  gagna  25  millions.  Il  avait 
essayé  d'accaparer  les  blés  du  monde  en- 
tier. Lady  Curzon,  sa  sœur,  est  vice-reine 
des  Indes.  11  est  mort  en  février  1902, 
milliardaire. 

zMackaj'.  Propriétaire  de  mines  d'ar- 
gent. Fort  riche,  M"""  Mackay,  on  lésait, 
a  longtemps  habité  Paris,  où  elle  était 
très  goùlée  de  la  haute  société. 

Menell  Sayre.  Il  a  24  ans  seulement. 
11  y  a  6  ans,  il  a  commencé  à  spéculer  à 
la  bourse,  n'ayant  pour  toute  fortune  que 
40.000  dollars.  11  possède,  maintenant, 
315  millions  de  dollars. 

Moies  Taylor.  Q.ui  a  gagné  énormé- 
ment d'argent  dans  les  chemins  de  fer. 

Newcomb  (Victor).  A  fait  une  grande 
fortune  dans  les  chemins  de  fer. 

Pierpoiit  Morgan  (J.)  Fortune  :  100 
millions  de  dollars.  Il  est  directeur-pro- 
priétaire d'un  chemin  de  fer  ayant 
140.000  kilomètres  de  voie  ferrée.  Il  a 
63  ans  et  une  santé  de  taureau.  Il  achète 
des  objets  d'art  facilement.  Récemment, 
il  a  acquis  un  magnifique  tableau  de  Ra- 
phaël, 2  millions  cinq  cent  mille  francs, 
dont  le  journal-revue  les  Arts  a  donné 
une  belle  photogravure. 

Pillsburg  (Cljarle^),  roi  des  farines.  Il 
est  décédé.  Il  avait  les  plus  grandes  mino- 
teries du  monde  Tous  les  cultivateurs  du 
N.  O  (la  plus  fertile  région  des  Etats- 
Unis)  étaient  ses  tributaires.  Ses   coups 


99" 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  décembre  190a 


de  Bourse  sont  devenus  légendaires  et  lui 
ont  valu  une  réputation  universelle 

Potter-Pahner  (M™'^),  née  Bertbe  Honot  é 
(famille  française).  Epousa, en  1891.  «le 
gargottier  »  Potter-Palmer,  à  Chicago,  où 
il  a  un  immense  hôtel,  sur  le  lac.  Ce  der- 
nier a  fait  bâtir  aussi  un  autre 
hôtel  plus  beau  à  New-York  On  a  surnom- 
mé cette  riche  dame  la  gai gotiièi-c. 

Pitlit^ei .  Qui  a  fait  une  grande  fortune 
avec  le  journal  le  IVorhi. 

Richard  King  (Miss),  la  reine  du  bétail. 
Elle  vend  300.000  têtes  de  bétail  par 
an. 

Rockfel/er  (JoImS.)  De  New-York.  Le 
roi  du  pétrole.  Possède  un  milliard  et 
demi.  Agé  de  63  ans,  il  est  affligé  d'une 
tête  lisse  comme  une  bille  de  billar.d.  On 
dit  qu'il  a  200  steamers.  70.000  wagons. 
25.000  ouvriers.  Chaque  matin,  il  se  ré- 
veUle  avec  220.000  francs  de  plus.  On 
affirme  qu'il  est  le  plus  riche  américain. 
Il  a  donné  50  millions  à  l'Université  de 
Chicago,  qui  est  l'une  des  plus  riches 
institutions  du  monde  C'est  un  homme 
très  simple,  sans  luxe,  sans  ostentation, 
et^ce  qui  est,  surtout,  à  son  honneur,  très 
généreux  en  tout. 

Biissel  Ss.gc.  Fortune  100  millions  de 
dollars,  86  ans.  Père  de  l'économie.  Adore 
gagner  de  l'argent  et  le  garder  pour 
lui. 

Stcwart.  Irlandais.  D'abord  maître 
d'école,  puis  marchand  de  nouveautés. 
Possédait  en  1885,  les  plus  Vastes  maga- 
sins d'Amérique,  imposés  sur  une  somme 
de  150.000  francs  chaque  année.  li  était 
taxé  sur  le  revenu  de  cette  somme  décla- 
rée. 

Smith  (James-Henri).  Occupe  le  7"=  rang 
parmi  les  ploutocrates  américains.  C'est 
le  neveu  et  l'héritier  du  Chiclaoo,  comme 
on  l'appelait  à  Londres,  celui\uquel  le 
chancelier  de  l'Echiquier,  Michel  Hicks 
Blach,  a.  fait  allusion  dans  un  discours  en 
parlant  d'une  perception  de  droits  de 
succession  se  montant  à  23  millions  de 
francs. 

Vandcrbilt  [Le  commodor  Cornélius). 
Mort  en  1877  milliardaires.  D'une  famille 
hollandaise  réfugiée  en  Amérique.  A 
laissé  à  son  frère  aîné  qu'il  a  institue 
légataire  universel,  500  millions.  11  a 
donné,  par  testament,  150  000  francs  à 
son  médecin  ;  100.000  francs  à  ses  con- 
fesseurs; 350.000  francs  à  ses  serviteurs. 


992 


Il  a  fondé,  de  son  vivant,  une  université 
qui  porte  son  nom.  Elle  a  coûté  3.500.000 
francs.  Voici  ce  qu'on  raconte  de  lui  •  son 
père  était  fermier  de  l'ile  .Staten,  à  coté 
de  New-York.  Il  confia  a  son  fils  (le  jeune 
Cornélius,  âgé  de  16  ans  et  ne  possédant 
que  100  dollars  donnés  par  sa  mère)  les 
légumes  de  leur  propriété.  Cornélius 
acheta  une  embarcation  avec  les  100 
dollars  de  sa  mère  ;  gagna  de  l'argent  et 
entreprit  la  construction  des  bateaux  à 
vapeur  à  l'origine,  où  la  vapeur  était  une 
chose  récente.  11  créa  l'une  des  premières 
lignes  transatlantiques  entre  le  Havre  et 
New-York.  11  posséda,  depuis,  ou  dirigea 
un  réseau  de  chemins  de  fer  représentant 
750  millionsde  francs.  On  l'appelle  le  roi 
des  chemins  de  fer.  Cornélius  Vander- 
bilt  a  laissé  William  K.  Vanderbilt  (vi- 
vant), qui,  en  1899,  avait  500  millions 
de  francs  et  qui  était  le  plus  riche  des 
héritiers  de    son  père. 

IVIjitney  {William).  Richissime  ;  a 
fait  fortune  dans  les  chemins  de  fer.  Il 
habite  New-York.  Il  a  fait  faire  une  salle 
de  bains  tout  en  mosaïque,  le  plafond 
peint  par  l'un  des  premiers  artistes  ita- 
liens, qui  acoûté  250.000  francs  à  lui 
seul.  Les  robinets  et  accessoires  de  toi- 
lette de  cette  salle  sont  en  or.  Le  tout 
coûte  1.200  mille  francs  ! 

Un  roi  de  l'industrie  sucrière  à  New- 
York  a  fait  construire  également  une  salle 
de  bains,  avec  des  émaux  émaillés  d'or. 
La  baignoire  et  les  étuves  sont  d"argent 
massif  montés  en  pierres  précieuses.  Le 
tout  a  coûté  2  millions. 

On  a  lu,  il  y  a  peu  de  temps,  les  dé- 
tails du  somptueux  dîner  offert  par  les 
milliardaires  américains  au  prince  Henri 
de  Prusse:  340  mille  francs,  tel  est  le 
prix  auquel  on  estime  ce  repas,  qui  dé- 
passe ceux  de  LucuUus,  de  Cléopàtre  et 
d'Antoine.  Ils  étaient  140  à  ce  dîner  ;ce 
qui  le  porte  à  un  peu  plus  de  2400  francs 
par  personne. 

Bien  que  la  France  ait  peu  d'immenses 
fortunes,  cependant  on  a  dit  qu'à  la 
Banque  de  France  on  s'amusa  à  énumé- 
rer  récemment  40  personnes  possédant 
chacune  plus  de  100  millions,  je  ne  sais 
s'il  serait  bon  de  faire  connaître  leurs 
noms  dans  ces  temps  où  la  fortune  peut 
devenir  un  danger... 

Ambroise  Tardieu, 


li'gqo . 


L'INTERMEDIAIRE 
993 

du     patois    picard 


994 


Grammaire 

(XLVI,  847).  —  Voici  le  titre  exact  cher 
ché: 

Phonology  of  the  Patois  of  Cachy  (Som- 
me), by  Thomas  Logie,  Ph.  D.  A  thesis 
présentée!  for  the  degree  of  doctor  of  philo- 
sophy.  Johns  Hopkins  university. 

Baltimore,  in  8,  73  pages,  fort  papier. 
Le  titre  de  départ  porte  en  plus  : 

Deprinted  from?   the   Puhlications^  of  the 

MoDhRN      LaNGUAGE      ASSOCIATION      OF     AmBRICA. 

Vol.  VII.  n"  4,  1892. 

On  trouve  cette  pièce  dans  des  recueils 
de  thèses  (8°  Hoopk,  ph.  1)  qui  sont  en- 
trées à  la  Bihl.  nat.  de  Paris,  par  voie 
d'échanges  internationaux.  V.  A. 

La  musiquo  de  Lulli  (XLV).  ~  A 
en  juger  d'après  les  titres,  on  devra  en. 
retrouver  dans  les  recueils  manuscrits  ci- 
après  désignés  : 

/}miens.  —  n'-»  743.  Isis,  tragédie  lyri- 
que. Paroles  de  Qiiinault,  musique  de 
LuUy,  représentée  en  1677. 

Chartres.  —  n"  797.  Airs  de  Lully  et 
autres. 

N°  798.  Le  Carnaval, mascarade.  Ballet 
en  neuf  entrées  avec  prologue  par  diffé- 
rents auteurs,  musique  de  Lully,  1675. 

N"  799.  Recueil  général  des  ballets  de 
M.  de  Lully  avec  la  table  annuelle  de 
leurs  exécution  (sic). 

N"  800.  Ballets  de  Lully,  dansés  en  pré- 
sence du  Roi  ou  par  le  Roi . 

Portrait  en  pied   de  Lully  par  Bonnart. 

N"  812.  I.  Amadis.  tragédie  de  Qiii- 
nault,  avec  la  musique  de  Lully,  1684, 

IL  Armide  {Idem).   1686. 

IIL  Thésée  [Idem).    16715. 

IV.  Persée  {Idem).  1682 

V.  Psyché,  tragédie  de  Fontenelle,  mu- 
sique de  Lulli.  1678. 

Nantes.  —  n°  550.  kc'v:.  ctGalatée. 

Rennes.  — n"  211,  Armide. 

N"  212.  Isis. 

N"  213.  Psyché.  Vieujeu, 

Ouvrage  sur  les  nièces  de  Maz  arin 

(XLVI,  902).  —  Consulter  :  Amédée 
Renée  :  Les  nièces  de  Maiarin.  Paris, 
Didot,  1856,  in-8.  G.  Fustier. 

Romanciers  de  la  vallée  du 
Loir  (XLVI,  117,  43-6).  —  Avec  beau- 
coup de     bonne    volonté,    on    pourrait, 


parmi  ces  romanciers,  comprendre  Balzac, 
qui  fut  élevé  au  collège  de  Vendôme.  La 
scène  d'un  de  ses  romans  {La  grande  Bre- 
tèche)  se  passe  à  Vendôme. 

Mais  contentons-nous  de  citer  la  com- 
tesse Dash.  Gabrielle-Anne  Cisternes,  et 
non  c/t' Cisternes  comme  ledit  Larouss.-, 
s'était  mariée  fort  jeune  à  un  officier,  M, 
Poilow  de  Saint-Mars,  devenu  plus  tard 
gênerai,  toujours  d'après  Larousse.  II  pa- 
rait que  le  ménage  ne  fut  pas  heureux, 
car  les  époux  vécurent  séparés.  Pour 
vivre,  la  femme  qui  avait  un  certain 
talent  se  lança  dans  la  littérature,  et  pu-' 
blia  avec  succès  un  grand  nombre  de 
romans  bien  oubliés  aujourd'hui,  ainsi 
que  leur  auteur  qui  se  faisait  appeler 
comtesse  Dash.  Ses  romans  avaient  un 
certain  mérite,  étaient  écrits  dans  une 
bonne  langue,  et  elle  eut  son  heure  de 
célébrité. 

Madame  Dash  habitait  Paris,  mais  elle 
venait  passer  une  grande  partie  de  l'année 
chez  son  frère  le  commandant  Cisternes. 
J'ignore  s'il  avait  été  réellement  com- 
mandant ou  si  on  lui  donnait  ce  titre  parce 
qu'il  commandait  la  garde  nationale  de 
Vendôme. 

C'est  dans  la  petite  maison  de  cam- 
pagne de  son  frère,  située  à  Courtiras, 
hameau  de  Vendôme,  entre  le  Loir  et  la 
forêt,  que  madame  Dash  écrivit  la  plu- 
part de  ses  romans  et  études  prétendues 
historiques.  Madame  Dash  est  morte  à 
Paris  en  1872.  Martellière. 

«  Le  sac  blanc»  (XLVI,  791).  — 
Georges  11  était  bisaïeul  de  Georges  IV,  et 
Caroline  de  Brunswick  n'était  pas  sa  vic- 
time. Il  ne  faut  lui  accorder  que  son 
dû.  La  femme  de  Georges  11  était  ('aro- 
line  d'Anspach  :  placens  uxor. 

Saint-Médard. 

La  musique  des  chansons  de 
Pierre  Dupont  (XLVI,  794).  ~  Serait- 
il  indiscret  de  demander  à  monsieur  V.A. 
le  nom  de  l'ingénieur  des  Ponts  et  Chaus- 
sées qui  a  noté  etmis  au  point  les  airs  ^es 
chansons  de  Pierre  Dupont  ? 

Penguillou. 

Vers  de  V.Hugo  (XLVI,  792,933).— 
Les  Deniers  bardes  et  Les  deux  âges,  en- 
vois du  jeune  poète  à  l'Académie  des  jeux 
lloraux  en  1 819  et  1820,  ont  été   publiés 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


995 


996 


30  décembre  içot 


toiit  d'abord  en  1830  dans  le  Conserva- 
teur littéraire,  puis  dans  la  première  édi- 
tion des  odes,  parue  en  1822  sous  le 
titre  :  Odes  et  poésies  diverses.  Enfin,  dans 
Victor  Hugo  raconté  par  un  témoin  de  sa 
vie  (1863), on  retrouvera  les  Derniers  Bat- 
des,  mais  avec  125  vers  seulement,  tandis 
que  la  pièce  comportait  196  vers  dans 
l'édition  des  odes  (1822)  et  298  dans  la 
version  du  Conservateur  littéiaiie  qui  est 
ainsi  la  plus  complète. 

Quant  à  la  Canadienne  suspendant  au 
palmier  le  tombeau  de  son  nouveau-né ,ct\XQ 
élégie,  dans  laquelle  Victor  Hugo,  après 
Millevoye  et  Alex.  Soumet,  a  imité  une 
page  charmante  à'Atala,  a  paru  en  1819 
dans  le  Lycée  français  et  n'a  été  repro- 
duite qu'en  1863, dans  Victor  Hugo  raconté 
par  un  témoin  de  sa  vie. 

J'extrais   ces  renseignements    de  l'ou- 
vrage de  M.Biré:  Victor  Hugo  avant  18^0. 

—        Penguîllon. 

Pillage  du  Palaisd'été  (XLVI,  454) 
—  La   relation  de  l'expédition  de  Chine  en 
1860,  rédigée  an  dépôt  de  la  guerre  d'après 
les  documents  officiels  sous    le  ministère  de 
S.  E.  le  maréchal  comte  Randon,  dont  une 
deuxième  édition  a   été  publiée  par  l'Im- 
primerie nationale  àl'occasion  des  événe- 
ments de   Chine   de    1900,  est  très  sobre 
de  détails    sur  ce    point   important     Le 
général  Montauban  raconte  la  visite  qu'il 
fit  au  palais    d'été  et  le  soin  qu'il  prit  de 
faire  placer   des   sentinelles   sous  la  sur- 
veillance des   deux  capitaines  d'artillerie 
Schœlcher  et   de    Bnves    et .  il    ajoute    : 
«  aucun  objet   ne   fut  détourné  tant  que 
dura   leur   surveillance  ;  il    n'en  futmal- 
heureusement  pas  de  même  par  la  suite  ». 
A  l'arrivée  des  Anglais  à  Yuen-Min-Yuen, 
une  commission    internationale  fut  dési- 
gnée pour  recueillir  les  curiosités  les  plus 
précieuses  et  en  faire  le  partage  entre  les 
deux  armées.  Cette  répartition  eut  lieu  le 
soir  même  du  7    octobre  entre  les  chefs 
alliés,  et  le   général  français  «  fit  mettre 
de  côté  un  choix  des  objets  les  plusremar- 
quables  qui  devaient  être  offerts  à  Leurs 
Majestés  l'empereur  et  l'impératrice  et  au 

prince  impérial.  » 

A.  Lamoureux. 

Les  colonnes  entourant  la  statua 
de  Louis  XÎV  (XLV).  —  Ces  colonnes 
ont  vraisemblablement  été    détruites  en 


même  temps  que  le  monument  et  la  sta- 
tue pendant  les  journées  d'août  1792. 

Quelque  temps  avant  on  avait  enlevé 
les  figures  des  nations  vaincues  qui  déco- 
raient le  piédestal  et  on  les  avait  trans- 
portées à  l'Hôtel  des  Invalides  pour  en 
orner  la  façade. 

Un  arrêté  de  la  Commune  prescrivit  le 
remplacement  du  monument  par  une 
pyramide  rappelant  la  journée  du  10 
août  et  sur  laquelle  on  inscrivit  les  noms 
des  citoyens  tués  pendant  cette  journée. 

En  1800,  la  pyramide  fut  abattue  à 
son  tour  et  on  éleva  sur  l'emplacement 
une  statue  de  Desaix,  complètement  nue 
qui,  en  1814,  fut  détruite  comme  les  pré- 
cédentes pour  faire  place  à  la  statue  ac- 
tuelle. Eugène  Grûcourt. 

Notre-Dame  est-elle  bâtie  sur 
pilotis  ?(XLVI,  570,  666).  —Je  possède 
une  gravure  de  Van  Merlen  datant  du 
milieu  du  xvii' siècle,  et  représentant  l'é- 
glise Nostre-Dame.  <*  Mastic  sous  le  régne 
de  Philippe  Auguste  dit  l'auteur,  qui 
ajoute  :  Tout  cet  édifice  est  fondé  sur  _  Pi- 
lotis et  creux  par  dessous  en  plusieurs 
endroits. 

Il  n'y  a  pas  sur  cette  gravure,  très  dé- 
taillée, la  moindre  trace  de  marches  de- 
vant la  façade.  Seule,  la  plate-forme  dont 
parle  M  Grécourt  (XLVI,  665),  est  nette- 
ment visible.  On  devait  y  accéder  par 
une  pente  douce  (sur  la  face  sud  proba- 
blement), car  un  carrosse  et  plusieurs  ca- 
valiers y  sont  représentés.  Un  petit  édi- 
cule,  dont  la  destination  m'est  inconnue 
existait  à  l'angle  sud-ouest  de  cette  plate- 
forme faisant  face  à  la  cathédrale. 

VlATOR. 

* 
Le  Bon   vivant,   périodique   illustré,    a 
publié  au  commencement  du  mois  de  no- 
vembre de  cette  année,  l'information  sui- 
vante : 

Nous  .ivons  relaté  le  faux  bruit  que  des 
alarmistes  avaient  fait  courir  sur  la  solidité  de 
Notre-Dame  de  Paris.  Ajoutons  que  l'église 
métropolitaine  peut  longtemps  encore  défier 
les  siècles  ;  elle  repose,  en  effet,  sur  un  lit  de 
caillasse  et  de  béton  qui  n'a  pas  moins  de  7 
mètres  d'épaisseur  et  qui  est  d'une  résistance 
à  toute  épr^nive. 

Voici,  d'ailleurs,  de  quoi  nous  édifiei  à    ce 

sujet.  ^  .  . 

L'année    dernière,    on   avait    décide  d  ins- 


K»99o 


L'INTERMÉDIAIRE 


-      997 


998    - 


tallerun  calorifère  dans  les  sous-sols..  Rien 
ne  paraissait  plus  simple  que  l'exécution  de 
ce  projet.  Mais,  afin  de  procéder  à  la  pose  de 
l'appareil,  il  fallut  d'abord  exécuter  quelques 
travaux  préliminaires,  et  notamment  entamer 
ce  que  l'architecte  diocésain  ne  croyait  être 
qu'une  couche  de  maçonnerie,  et  qui  était,  en 
réalité,  le  lit  de  béton  dont  nous  parlons  plus 
haut. 

Pendant  deux  mois,  cinq  ouvriers  furent 
occupés  à  entamer  le  béton.  Ils  durent  tra- 
vailler au  ciseau,  et,  à  eux  tous,  en  besognant 
sans  arrêt  toute  la  journée,  ils  ne  parvenaient 
à  enlevei'  qu'une  épaisseur  de  dix  centimètres 
par  douze  heures  de  travail.  C'est  assez  dire 
si  le  lit  sur  lequel  reposent  les  fondations  de 
Notre-Dame  est  solide. 

P.  c.  c,  A.  Lamoureux. 


Germination  après  A""  siècles 
(XLIV  ;  XLVl,  831).  —  Il  n'est  pas  scien- 
tifique d'affirmer  que  des  graines  peuvent 
OH  non  germer  après  des  siècles. 

La  seule  chose  admissible  en  théorie, 
c'est  que  la  germination  serait  possible  si 
certaines  conditions  données  étaient  rem- 
plies. 

Toute  la  question  est  donc  de  savoir  si 
ces  conditions  se  sont  rencontrées  et  c'est 
une  question  de  fait.  Comme  le  dit  fort 
bien  M.  Poincaré  dans  son  ouvrage 
Science  et  Hypothèse.^  de  ce  qu'un  fait  se 
produit  dans  des  circonstances  données, 
nous  tirons  une  loi,  mais  qui  nous  dit  que 
nous  retrou \'erons  exactement  les  mêmes 
circonstances  rentrant  dans  notre  généra- 
lisation peut-être  prématurée  ?  Quant  à 
M  Maspero  notre  illustre  égyptologue,  il 
a  fait  récemment  justice  du  préjugé  de  la 
germination  des  graines  trouvées  dans  les 
hypogées  égyptiens  «les  graines  achetées 
«aux  fellahs  germent,  mais  celles  trouvées 
«  dans  les  tombeaux  ne  germent  pas.  » 

Quelle  valeur  peuvent  donc  avoir  les 
textes  manuscrits  de  la  bibliothèque  de 
l'Arsenal  aflTirmant  «  qu'il  a  été  constaté, 
«  dans  de  grands  travaux  de  terrassement, 
«  que  l'apparition  de  certaines  plantes 
«  provenait  de  graines  qui  depuis  des  siè- 
«  clés,  avaient  conservé  leurs  facultés 
«  gcrminatives  »  ?  Comment  l'apparition 
d'une  plante  peut-elle  permettre  d'établir 
l'âge  de  la  graine  dont  elle  est  directement 
issue?  Comment, à  l'inspection  d'un  indi- 
vidu, pouvez-vous  déterminer  l'âge  qu'a- 
vait son  père  quand  il  l'a  procréé  ? 

Paul  Argelès. 


Les  commodités  au  XVII«  et  au 
XVIIP  siècle  (XLVI,  236,  387,  500 
s 5 3,  667,  777,  943).  — Sur  une  gravure 
in-folio  de  1790  ou  1 791  .qui  a  pour  titre  : 
«  Camp  de  deux  escadrons  (de  chasseurs)  ; 
tentes  du  nouveau  modèle  »,  on  lit  en 
haut  et  en  bas  : 

Latrines  pour  les  cavaliers, 
Latrines  pour  les  officiers. 

Le  tout  protégé  de  trois  côtés  par  une 
haie. 

Ces  jours-ci,  un  des  collaborateurs  de 
V Intermédiaire,  M  Fromageot,  nous  com- 
muniqua (à  la  Soc.  hist.  du  VI*  arr.)  un 
curieux  rapport  du  conseil  d'hygiène  de  la 
Seine,  signalant  l'état  de  malpropreté 
extrême  où  se  trouvait,  en  1828,  le  quai 
des  Grands-Augustins,  et  réclamant  d'ur- 
gence l'installation  de  latrines   publiques. 

Dans  l'édition  du  De  /lbbavillâ,de  Nico- 
las Rum  et,  que  vient  de  publier  notre  sa- 
vant confrère  et  ami,  M.  Ernest  Prarond, 
on  lit,  p.  xxxu,  cet  extrait  des  actes 
municipaux  : 

Sy  vous  ordonnons  faire  nettoyer  les 
grandes  et  principales  rues  de  la  ville...  et 
de  porter  les  immondices  sur  les  remparts  es 
lieux  plus  convenables  pour  la  fortiffication 
d'icelles. 

En  beaucoup  de  villes  de  France,  on 
était  encore  grossier  et  malpropre  à  la  fin 
du  dix-huitième  siècle.  V.  A. 

Défense  de  fumer  fXLVI,  736).  — 
Il  n'y  avait  rien  de  singulier  dans  cette 
interdiction.  Elle  était  simplement  une 
précaution  contre  l'incendie  si  fréquent 
alors  que  les  maisons  étaient  principale- 
ment de  bois.  A  Meiningen,  en  Suisse, 
la  défense  de  fumer  dans  les  rues,  est 
toujours  en  vigueur,  quand  souffle  le 
vent  qui  s'appelle  le  «  John  •>>.  Parmi  les 
ordonnances  paroissiales  de  Winttrin- 
gham (village  en  Lincolnshire,  Angleterre) 
existaient,  en  i68ç,  celles  qui  suivent: 

Item,  personne  ne  peut  brûler  ou  cuire 
au  feu  pendant  les  heures  interdites  de  la 
nuit,  sous  peine  de  payer  3s  ^d. 

Item,  personne  ne  peut  sécher  de  chan- 
vre ou  de  lin  devant  le  feu,  sous  peine  de 
payer  3s  4d. 

Item,  personne  ne  peut  fumer  le  tabac 
dans  les  rues,  sous  peine  de  payer  2*  pour 
chaque    transgression. 

Il  est,  maintenant,  plus  dangereux  à 
fumer  dans  les  maisons  que  dehors. 

Saint-Médard. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


999 


Le  zéphyre  (XLVl,  232).  —  Désirant 
ne  traiter  la  question  qu'au  point  de  vue 
scientifique,  il  me  semble  que  sa  solution 
décisive  devra  être  empruntée  à  la  compa- 
raison des  nomenclatures  maritimes.  Au 
lecteur  à  en  tirer  les  conclusions  qu'il  ju- 
gera. 

Voir/,  Kepler i  astronomi  opéra  omnia, 
edit.  D'  Ghr.  Frisch  ;  t.  VI,  p,  207  :  Epi- 
tomes  Asironomiœ  lib  .W.Deveniorum  plagis. 

Kepler  attribue  aux  Allemands  l'idée 
d'avoir  donné  aux  directions  des  vents 
des  désignations  formées  de  la  combinai- 
son des  noms  des  quatre  points  cardinaux, 
tels  que  Nord,  nord-est,  sud,  sud 
ouest,  etc. 

Dès  la  plus  haute  antiquité,  dit-il,  les 
hommes  ont  connu  les  quatre  quadrants  de 
l'horizon,  et  ont  désigné  les  vents  d'après  les 
quatre  points  cardinaux.  Homère  ne  men- 
tionne pas  plus  de  quatre  vents  :  l'Eurus, 
venant  de  l'Orient  ;  le  Zéphyre, de  l'Occident  ; 
le  Borée,  du  Septentrion,  et  le  Notas,  du  -Midi. 
Mais,  dans  la  suite,  les  Grecs,  devenus  plus 
habiles  dans  l'art  de  la  navigation,  divisè- 
rent l'horizon  en  parties  plus  petites  ;  ainsi, 
ils  distinguèrent  à  l'Orient  et  à  l'Occident,  un 
point  solsticial  ou  étésien,équinoxialet  d'hiver 
où  brumeux, ce  quieut  pourconséquencedetri- 
pler  les  points  de  division  du  nord  et  du  midi  ; 
ainsi  que  le  nombre  des  vtnts,  qu'en  raison 
de  la  situation  de  leur  mer,  étroitement  en- 
caissée entre  les  continents,  ils  désignèrent 
par  les  régions  d'où  ils  venaient.  De  là,  le 
Phoenix,  l'Africus,  le  Lips,  le  Thrascias, 
l'Hellespontius,  l'Olympias.  le  Stiymonia,  le 
Japyx. 

«  Vltruve  double  encore  ce  nombre,  ce  qui 
donne  24  directions. 

«  Mais  bientôt  la  navigation  sillonna  les 
mers  en  tous  sens  ;  les  bases  de  division  qui 
se  rapportaient  à  une  petite  région  cessèrent 
d'être  exactes, les  désignations  qui  convenaient 
à  un  seul  peuple  ne  s'appliquèrent  plus  à  tou- 
tes les  régions,  et  leur  grand  nombre  ne  per- 
mit plus  de  les  graver  dans  la  mémoire.  C'est 
alois  que  les  Allemands  eurent  l'idée  de  les 
désigner  par  la  combinaison  des  quatre  points 
cardinaux.  Les  noms  qu'ils  leur  ont  donnés 
ont  été  adoptés  par  les  autres  nations  :  Ita- 
liens, Français,  Espagnols. 

«  Ces  noms  se  retrouvent  sur  les  boussoles 
marines,  où  ils  désignent  les  rhuinbs,  de  vent 
(Suit  une  description  de  la  boussole,  telle 
qu'elle  est  encore  disposée  par  la  marine,  sous 
le  nom  de  compas). 

«  Ces  noms  sont  les  suivants  ;  ost,  (est), 
iud,  Kcst,  (ouest)  et  nord. 


30  décembre  190B 

1000 

Voici  leurs  désignations  comparatives  : 


Ali.em.    Italien 
Uil      Levaoïe 
Sud      Ostro 
West  Poncnlc 
Nurd    TrninuiilaDa 


Latin 
Subsolaaus 
Ausler 
Favunius 
Scpleutrio 


Les   premiers   intermédiaires 
suivants  : 


Ghec 
Apeliolcs 

Nolus 
Ztfphyrus 
Aiiarclias 
sont  les 


N-E    Greco 


&upeiDas 


S-E    Sirocco 


Borrhape- 

[liutes 

Arclape- 

[liules 

Kolape- 

{liotes 

Eurono- 

[lus 

Lips 

^utoze- 

ipliyrus 

» 
Oiym- 
Ipias 

Voilà  donc   huit    directions   désignées 
par  autant  de  noms  chez  les  Italiens. 
«  Puis  viennent  encore  huit  directions  ; 


SW 


N-W 


Garbino 

» 

Maestro 

» 


Euroauster 


Africus 
Nololybus 

Corus 
Ltesice 


NNE    Tramontana  Greco    Aquilo 

»  (jallicus 

NiNVV    Tramontana  Maestro  Circius 


SSE    Oslro  Sirocco 


SSW  Ostro  Garbino 


ENE  Levante  Greco 


ESE  Levante  Sirocco 

» 
WxNWi'oEentc  Muiàtro 

WSW  Ponente  Garbino 


Eurouulus 


Austroafricus 


Cœcias 

Carbas 
Vuiturnus 

» 
Corus 
Caurus 
Al'ncus 


lioreas 

» 
Thras- 
icias 

PhœQi- 
icius 
» 
Libono- 
pus 

Helles- 
ipontius 

« 
Eurus 

» 
Argesles 

>» 
Lipshy- 
iphesperos 
«  Subvesperus  » 

et  de  même  les  directions  intermédiaires 
que,  en  raison  de  leur  multiplicité  et  de 
leur  peu  d'intérêt,  nous  ne  croyons  pas 
devoir  spécifier.  Un  en  trouve  le  détail 
dans  Kepler  {loc.  cit). 

Voici  maintenant  pour  terminer, 
l'étymologie  cies  quatre  désignations 
d'Homère. 

Eurus,  dit  Kepler,  rappelle  l'humidité  et  la 
corruption  ;  Auster,  la  dessicalion  [auein)  ; 
Nûtus,  les  brumes  ou  iiuagjs  {iwtiUes)  ;  Bo- 
leas,  la  voracité,  que  sa  fraîcheur  communi- 
que aux  corps  ;  Zephyrus,  la  chaleur  {{ein). 

D'autres  tout  venir  Eurus  et  Zephyrus  des 
noms  de  leurs  directions,  s'appuyant  sur  ce 
passage  d'Homère  yOdyssèc,  X)  où  il  est  dit 
que  Zepliuros  vient  de  Zophios,  qui  désigne 
le  couchant,  ci  eurus  ai  eô  rein. 


N  990. 


L'INTÉRMEDIAIKË 


lOOI 


1002     — 


Notes.  I  —  Ce  passage  de  Kepler  est 
important  à  signaler  parce  qu'il  montre 
la  nécessité  qui  s'imposa  de  modifier  par- 
fois la  signification  de  la  nomenclature 
primitive  grecque  lorsqu'elle  s'introdui- 
sit dans  la  pratique  des  navigateurs  latins. 

II.  —  La  nomenclature  des  vents  a  été 
donnée  à  très  peu  près  dans  les  mêmes 
termes  par  Philippe  Clavier.  : 

PhiltppiC hiver i  Inlroduclionis  m  f^ni- 
versam  Geographiam  tam  veterem  quam 
Novam  Libii    VI   Amstelod.  (1)1)  (XXIX 

(1629). 

N       Tramùlana  S    Oblro 

NNK    Greco  Trauiontaaa     SSW  Ostro-Garbino 
Greco  tsW  Garbino 

Greco  Levante  WSW  Puucale  Garbiiu 

Levante  W     Ponenle 

Sirocco  Levante      WiS'VV  i'onaute  Maestro 
Sirocco  INW     Mueslroj 

Ostro  Sirocco     N.\W   Maestro  iramuntana 
D""  Charbonier. 


NE 
ENE 

E 
ESE 

SE 
SSE 


Syndicats  agricoles  (Le  créateur 
des)  XLIl  ;  XLlVj.  —  Voici  qui  résout 
la  question.  C'est  un  extrait  du  »s  Dis- 
cours de  M.  E.  Deusy,  Président  de  l'U- 
nion du  Centre,  aux  Syndicats  Agricoles 
de  France  »,  prononcé  a  Lyon,  le  22  août 
1894,  au  Congrès  national  des  syndicats 
agricoles  de  France  :       ^ 

Nous  voyant  si  nombreux,  retrouvant  ici 
ceux  qui  furent  nos  maîtres  et  les  soutiens 
de  nos  premiers  elïoris,  Messieurs  Le  Tré- 
sor de  la  Rocque,  Sénart,  Kergail,  Gréa, 
de  Fontgalland,  Milcent,  Maurin  et  tant 
d'autres  qu'il  faudrait  nommer,  ma  pensée 
se  reporte  à  la  naissance  des  Syndicats 
agricoles,  à  cette  fameuse  séance  du  14 
février  1885,  où  le  mot  syndicat  —  qui 
paraissait  réservé  à  un  monde  bien  diffé- 
rent du  nôtre  —  retentit  pour  la  première 
fois  dans  l'assemblée  des  Agriculteurs  de 
France.  Vous  rappelez-vous,  Messieurs, 
vous  qui  étiez  présents,  avec  quelle  réserve 
furent  accueillies  nos  paroles.  Ce  fut  d'a- 
bord une  surprise  :  puis  la  crainte  de  se 
précipiter  dans  l'inconnu,  l'ennui  qu'on 
éprouve  toujours  à  rompre  avec  la  routine, 
la  répulsion  naturelle  pour  ce  qui  est  nou- 
veau, l'hostilité  peut-être  des  pouvoirs  pu- 
blics, tout  semblait  commander  l'abstention. 

Les  hésitations  cependant  s'évanouirent... 
Quel  chemin  parcou/u,  depuis  dix  ans,  en 
dépit  des  obstacles  !...  L'impulsion  est 
donnée,  le  mouvement  ne  s'arrêtera  plus 

La  grande  part  de  la  création  des  Syn- 
dicats agricoles  revient  donc  à  M.  Deusy, 
ancien  député,  ancien  conseiller  général, 
ncien  maire  d'Arras,  mort  ces  années-ci, 


presque  de  chagrin  d'avoir  été  abandonné 
par  ses  électeurs.       —  V.  A. 

Les  Tableaux  et  statuesreprésen- 
tant.  sous  un  nom  légendaire,  des 
personnages  contemporains  (T.  G. 
865). —  A  Saint-Germain  des  Prés, à  Paris, 
la  plupart  des  figures  peintes  par  Hippo- 
lyte  Flandrin  sont  des  portraits  d'amis  ou 
de  collaborateurs.  De  même,  à  Nîmes, 
église  Saint-Paul  (voir  Intermédiaire,  vol. 
IV.  col.  371). 

Dans  le  «  Triomphe  de  Clovis  »,  frise 
du  Panthéon  par  Blanc,  on  voit  plusieurs 
personnages  connus  :  Gamhetta  en  tète, 
Clemenceau  au  premier  plan  et  Coque  lin 
aine,  dans  le  fond. 

Dans  le  tableau  de  Hamon  «  les  Bords 
du  Styx  »  on  voit  son  portrait  ainsi  que 
ceux  des  peintres  Baron  et  Français. 

La  tête  de  saint  Jean-Baptiste,  sur  un 
plat,  dans  le  tableau  de  Henner,  est  le 
portrait  de  M.  Charles  Hayem,  riche  ama- 
teur, mort  récemment. 

Le  triton  moustachu  des  deux  fontaines 
de  la  place  de  la  Concorde,  à  Paris,  c'est 
Jules  Viel,  qui  fut  l'architecte  du  Palais  de 
l'Industrie,  démoli  il  y  a  trois  ans. 

Deux  architectes  encore, Charles  Garnier 
et  Daviûud,  figurent  sur  les  vitraux  de 
Saint-Séverin. 

Place  de  l'Odéon  :  le  masque  qui  flanque 
le  monument  d'Emile  Augier,  c'est  le  por- 
trait bien  connu  de  l'excellent  acteur  Go/. 

Un  peu  plus  loin,  dans  le  jardin  du 
Luxembourg,  le  petit  marchand  de  mas- 
ques (par  le  statuaire  Astruc,  je  crois) 
nous  montre  une  série  très  intéres- 
sante de  figures  contemporaines.  Je  crois 
y  reconnaître,  pour  ma  part  :  le  père 
Corot,  Eugène  Delacroix,  G.  Doré,  Barbey 
d'Aurevilly,  Alexandre  Dumas  fils,  Gounod, 
Théodore  de  Banville, etc.,  etc;  et  je  compte 
bien  qu'on  nous  donnera  ici  la  liste  com- 
plète ou  rectifiée. 

Depuis  la  question  que  j'avais  posée 
l'année  dernière  sur  les  «  Modèles  d'Ar- 
tistes »  à  laquelle  on  a, du  reste,  fort  peu  ré- 
pondu,j'ai  découvert  que  la  même  question 
avait  déjà  figuré  deux  fois  à  Y  Intermé- 
diaire sous  deux  titres  ditïérents,  dans  le 
vol.  III  d'abord,  puis  dans  le  vol.  XXV. 
C'est  le  deuxième  titre,  beaucoup  plus 
clair  que  le  mien,  que  je  rappelle  aujour- 
d'hui en  proposant  moi  même  quelques 
réponses.  Le  sujet  est  loin  d'être  épuisé, 

PlETRO, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


30  décembre    1902. 


1003 


1004 


Une   lettre   de    sainte    Chantai. 

—  Far  les  soins  de  M.  Noël  Charavay,  a 
passé  en  vente,  ces  jours  derniers,  une 
lettre,  à  tous  les  points  de  vue  admi- 
rable, en  ce  qu'elle  montre  jusqu'où 
peut  conduire  l'abnégation  chez  une  âme 
profondément  chrétienne. 

Cette  lettre  est  de  sainte  Chantai,  fonda- 
trice de  la  Visitation,   grand'mère  de  ma- 
dame de    Sévigné.   Elle    répond    à  M     de 
Coulanges  qui    lui  annonce  la    mort    de 
son  fils,  Celse-Bénigne,  baron  de  Chan- 
tai, époux  de  Mirie   de   Coulanges,  tué  à 
l'île  de  Ré   le  22  juillet    1627.  11  est  peu 
d  exemples  de  la  soumission  avec  laquelle 
cette  âme  sereine  et  forte,  détachée  dj  la 
terre,    apprend    l'affreuse     nouvelle,   et 
trouve  sa  consolation  dans  la  pensée  que 
son  enfant  est  mort  en  chrétien. 
Vive  Jésus 
Monsieur  mon  très  cher  frère, 
L'on  médit  le  jour  de  notre  dame  le  trespas 
de  notre  tressaimé   filz  et  quil    setoit   préparé 
crestiennement  a  se  passage,  je  bénis  et  adore 
le  decrest   de  mon   dieu  et   my    soubmeis   de 
tout  mon  cœur  remersiant  sa  bonté  de  la  mi- 
séricorde qui   lafette  a  se  cher  filz  qui   metait 
unique,  car  étant  été  prévenu  de  la  grasse  de 
Dieu  par  la  réception  dîs  sacremens,  ainsy  que 
l'on  masure  nous  avons  en  cela  montres  cher 
frère  un  solide  sugect  de   consolation  prenons 
kdonq.an  cela  mon  très  cher  frère  et  assette 
volonté  divine    qui  n'a   pas   voulu    que    nous 
ayons  joui  plus  lonjtanps  d'une  vue  qui  nous 
etoit  sy  chère. 

J'avois  commancé  cette  lettre  quent  je  resu 
la  vôtre.  Je  confesse  ma  foiblesse.  Elle  m'a 
un  peu  attendrie,  mais  non  pas  certe  divertie 
de  l'invariable  résolution  que  Dieu  m'a  don- 
née d'enbrasser  amoureusement  tous  les  éyé- 
nemens  que  sa  douce  Providence  permettra 
arivet.  La  vie  de  l'homme  et  toutes  les  choses 
de  celte  vie  passe  comme  l'ombie  ;  puisqu'il 
a  plu  à  Dieu  que  mon  fils  ait  fiai  la  sienne  sy 
heureusement  me  voilà  contente. 

je  vous  conjure  de  lestre  ausy  et  madame 
ma  trei  chère  sœur  a  qui  je  vous  suplie  de 
rendre  cette  lettre  commune  ayent  si  peu  de 
loisir  elle  mescusera  sy  lui  plait,  lesperance  de 
vous  voir  tous  vous  tous  et  ma  pauvre  très 
cher  fille  avec  notre  petite  (1)  me  feit  espérer 
une  commune  consolation,  car  je  vous  pro- 
teste mon   très   cher   frère,   que  le    trespas  de 


(i)  Marie   de    Rabutin-Chantal,   la    future 
madame  de  Sévigné. 


mon  bon  filz  ne  dissout  nullement  notre 
alliance  car  outre  le  petit  et  très  aimable  bien 
qu'il  nous  en  a  laissé,  je  me  sans  plus  que 
jairais  étroitement  conjointe  et  unie  avec  ma 
fille  et  avec  vous  et  toute  votre  honorable  fa- 
mille que  je  prie  Dieu  remplir  de  toute  béné- 
diction et  d'une  telle  surabondance  quaprès 
les  avo  ir  possédée  en  settc  vie  nous  jouisiions 
tous  ansemble  de  lelernelle  sosiélé  qui  est 
toute  la  douceur  des  douceurs  désirables,  je 
suis  sans  fin  et  dune  afcction  inconparable  a 
vous  et  a  ma  très  chère  sœur. 

Monsieur  mon  très  honoré   frère, 
Votre  très  humble  et  très   afectionné  sœur 
et  servante  en  j  .-G. 

S'  Fremijot 
de  la  V.  de  S'"  M. ,  Dieu  soit  bétii. 
12  Août. 

UA  acaémie  des  menteurs  (1). 

On  fait  en  politique  et  au  Parlement,  de 
puis  quelque  temps,  un  tel^  usage  de  l'épi- 
thète  de  menteur  que  les  intéressés  seront  sans 
doute  fort  heureux  d'apprendre  que  l'acadé- 
mie où  on  les  honore  vient  d'être  réinstituée. 

Nous  donnons  la  parole  à  notre  collabora- 
teur La  Coussière  qui  nous  communique  les 
statuts  de  cette  importante  institution  : 

*  * 
Je    commence   par    dire    que   Moncra- 

beau  est  une  grosse  localité  du  Lot-et- 
Garonne,  peu  éloignée  de  Nérac.  On  est 
en  Gascogne  ;  il  n'y  a  donc  rien  d'éton- 
nant à  ce  qu'on  y  ait  installé  une  académie 
de  blagueurs. 

Je  copie  textuellement  ce  qui   suit  sur 

une  double  feuille   imprimée,  de  format 

in-4',   ornée  d'un  joli  encadrement.    Les 

blancs  sont  pour  être  remplis  à  la  plume. 

La  diète  génrrale  de  Moncrabeau 

A  noire  bien  aimé...  Salut 

Nos  Officiers  et  Commissaires  au  dépar- 
tement de...  nous  ayant  faitsavoir  que  de- 
puis longtemps  vous  vous  étiez  exercé  dans 
le  noble  art  de  maltraiter  toutes  sortes  de 
vérités,  à  amplifier  les  récits,  en  augmen- 
tant et  diminuant  aux  faits  qui  arrivent  en 
ce  monde  terrestre  et  que,  par  des  succès 
heureux,  fruit  d'une  imagination  féconde  et 
brillante,  vous  étiez  parvenu  à  inventer  des 
vérités  qui  n'ont  jamais  existé,  à  créer  des 
histoires  qui,  sans  vous  (immatriculé  par 
principes  de  naissance  à  dégobiUer  des 
méthodes  de  la  craque),  auraient  reste  cter- 


(1)  Peut  se  rattacher  à  la  question  :  Curieu- 
ses académies  provinciales  XLlll;  XLIV;  XLV; 
XLVl,  et  à  celle  :  Brevets  des  hâbleurs  de 
Moncrabe  u  .  T.   G    601 . 


N'  990 


L'INTERMEDIAIRE 


1005 


1006 


néllement  dans  l'oubli,  et  qu'enfin  après 
une  multiplicité  d'expériences, répétée  plu- 
sieurs fois  par  jour,  vous  vous  étiez  acquis 
en  ce  genre  de  littérature  un  nom  des  plus 
illustres  ; 

Nous, toujours  zélés  à  mainteniret  accroî- 
tre la  haute  réputation  de  notre  Ordre,  eu 
le  remplissant  de  bons  et  idoines  sujets  ; 
parfaitement  convaincus  des  talents  rares 
que  la  nature  vous  a  si  libéralement  prodi- 
gués en  toute  sorte  de  menteries,  sans  en 
être  requis  ni  priés,  avons  jugé  à  propos  de 
vous  incorporer  dans  notre  Diète,  et  vous 
recevoir  en  frère  bien-aimé,  comme  il  pa- 
raît plus  amplement  par  les  lettres  paten- 
tes, que  nous  vous  envoyons,  en  vous 
exhortant  à  persévérer  toujours  dans  une  si 
noble  occupation,  à  faire  même  des  pro- 
grès rapides,  et  à  nous  instruire,  dans  l'oc- 
casion, des  sujets  qui  comme  vous  pour- 
raient faire  honneur  à  notre  Ordre,  afin  de 
les  y  incorporer,  s'ils  le  méritent. 

Fait  et  passé  dans  notre  Diète  générale 
tenue  à  Moncrabeau  sur  le  fort  de  Riqué 
(1)  ce. ..  jour  du  mois  de.  . .   19... 

Pji'  Aos%eignt'urs  les  Officiers  généraux 
de  la  Diète. 

Le  secrétaire 

LeTTKïS   patentes   de     la    très    VÉRIDIQUE   COUR 

DE  Moncrabeau. 

En  forme  de  privilège 

Nous  Grand-archichancei.iek  de  la  diète 
GÉNÉRALE  DE  MoNCRABEnU,  et  en  Cette  qualité 
Seigneur  Haut-Justicier  de  la  ville  et  fau- 
bourg de  Cracovie  ;  Contrôleur-Général  de 
toutes  les  Vérités  qui  se  disent  en  ce  bas- 
monde  ;  Chef  fondé  de  tous  les  Hâbleurs, 
Menteurs, Nouvellistes, Bourgeois  sans  occu- 
pations, et  autres  personnes  désœuvrées 
qui  s'exercent  dans  le  bel  art  de  mentir 
finement,  sans  porter  préjudice  à  autres 
qu'à  la  Vérité,  dont  nouj  faisons  profession 
d'être  ennemis  jurés  :  A  tous  ceux  qui  ces 
présentes  lettres  verront,  Salut  et  Joie, 
surtout  Haine  pour  la  lêrité  ! 

Avons  |reçu  les  très  humbles  supplica- 
tions de  plusieurs  de  nos  Chevaliers  et 
Ofiiciers  de  la  Diète,  qui  nous  ont  souvent 
exposé  que  le  Sieur...,  habitant  da...  dési- 
rant d'être  agrégé  dans  la  Diète,  s'exerçait 
depuis  longtemps  dans  la  noble  profession 
de  x^ïenteur,  et  qu'il  avait  fait  de  si  rapides 
progrès,  que  dans  peu  il  mériterait  la  répu- 
tation de  modèle  parfait  en  ce  genre. 

A  CES  CAUSES,  enquête  scrupuleusement 
faite  des  dispositions  heureuses,    des  rares 

talents,  des  brillants  succès  dudit   Sieur 

voulant  fonder    le    pieux    désir    qu'il    a  de 


beau. 


Promenade    des  oisifs   da    Moncra- 


pouvoir  mentir  avec  autorité,  lui  avons 
accordé  et  octroyé,  et  par  ces  présentes  lui 
accordons  et  octroyons,  dès  à  présent,  la 
charge  de  Grand-Correcteur  de  toutes  les 
vérités  qui  se  diront  dans  toute  l'étendue 
de  notre  République  ;  le  recevons  en  frère 
et  Chevalier  de  l'Ordre  des  Vérités  alté- 
rées ;  lui  donnons,  de  plus,  plein  pouvoir 
d'y  agréger,  aprèj  un  examen  suffisant, 
toute  personne  qui  se  présentera  à  lui,  et 
par  intérim  lui  fara  expédier  les  lettres  si- 
gnées de  sa  main, et  sceliéesdu petit-sceau, 
à  la  charge  par  lui  d'en  envoyer  un  État  à 
notre  Bureau,  et  de  se  servir,  pour  son 
Greffier,  du  Sieur...,  dont  la  capacité  nous 
est  connue,  pour  qu'après  un  fidèle  rap- 
port, nos  lettres  du  Grand-Sceau  lui  soient 
expédiées. 

Ce  faisant,  lui  avons  donné  et  lui  don- 
nons plein  pouvoir  de  mentir  impunément 
dans...  et  sa  juridiction  ;  dans  les  provin- 
ces de  Languedoc,  Guyenne,  Bigorre;dans 
le  Périgord,  Limousin,  Angoumois  ;  dans 
les  contrées  d'Armagnac,  Marsan,  Astar- 
rac,  Lomagne,  Condoiiois,  Agenais, 
Bazadais,  Pays  des  Landes,  et  générale- 
ment dans  tous  autres  lieux  deçà  et  delà 
les  mers_  où  il  se  trouvera  dépendant  de 
notre  République.  Et  pour  l'effet  de  l'exé- 
cution de  nos  ordres  nous  enjoignons  à 
tous  nos  sujets  de  le  publier  et  reconnaître 
pour  tel,  afin  qu'on  n'en  prétende  cause 
d'ignorance,  à  peine  contre  les  contreve- 
nants d'être  punis  sévèrement,  suivant  les 
lois  de  la  Diète:  Car  tel  est  notre  bon  plai- 
sir. 

Donné  à  Moncrabeau,  en  pleine  Diète 
sous  le  contre-scel  de  notre  Archi-Chance- 
lier  le...  jour  du  mois  de...  190... 

Signe  Le  i^Iarquis  des  Hâbleurs 

Par  mon  dit    Seigneur  Archi-Chancelier 

Secrétaire. 


Cette  Diète  porte  dans  le  pays  le  nom 
(X Académie  des  Menteurs.  Elle  rentre  un 
peu  dans  les  Princtpaiités  comiques,  dont 
parlait  \' Intermèdiaiie  ces  derniers  temps; 
elle  fonctionne  toujours  ;  du  reste  j'ai 
copié  ce  qui  précède  sur  la  formule  réim- 
primée récemment,  comme  le  prouvent 
les  chitïres  190...  C'est  probablement 
l'adaptation  d'une  formule  plus  ancienne. 

La  CoussiÈRE. 


Le  Directeur-gérant 
Imp  .Daniel-Chambon 


•    G.    MONTORGUEIL. 
St-Amand-Mont-Rond 


lEoble   îles   ilîlûtièrcs 


W.-B.    —  *  Ce  signe  indique  des   réponses   à  des  questions    posées    d:ins    les   volumes  pré- 
cédents. 
**  Ce  signe  indique  les  articles   insérés  sous  les  rubriques  :  L  Itrcs  et  documftils 

inédits,  Trouvailles,  Curiosiics  et  Bibliograpliie . 
Les   iiutres  titres   sont  des  questions  posées  dans  ce  volume,    (belles  qui  sont  sui- 
vies d'//«    scxil  chiffre  de  renvoi  n'ont   pas  encore  icçu  de  réponse. 


*  Abaissement  des  côtes  de  France.   646,    S14. 
Abbadie  (d').  751. 

*  Abbaye  de  Cercamp-sur-Canche  (Pas-de-Ca- 

lais), sys. 

Abbaye  d'Etancbcs.  341,  462. 

Abbaye  (L')  de  Pseaume  ou  Seaume.  898. 

Abbaye  roy<. le  de  bénédictines  de  Villschas- 
son-Moiet    [17=14- 1781].   113,  247,  966. 

Abd-el-Kader  (M"'°  Juliette  d'Arles,  l'une  des 
femmes  d').  900. 

Absinthe.  Voir  Poème  d'Alfred  de  Musset. 

Abyssinie  (L'Empire  chrétien    d').  32. 

Académiciens  (Prélats).  Lieu  et  date  de  nais- 
sance. 674,  Soi. 

Académie  française  (Isographie  de  1').  880. 

*  Académie  (L')  des  ignorants.  104. 
**  Académie  (L')  des  menteurs.  1004. 

*  Académies(Curieuses)provinciales.  103,  332^ 

433,  77-,  '004. 

Accusation  (Une)  contre  Chateaubriand  à  re- 
lever. 227,  737. 

Acte  (L')  de  baptême  de  Clusius.  674. 

Acteurs  morts  sur  le  théâtre.  952. 

Addition.--  de  noms  aux  noms  patronymiques. 
739.  ^   _ 

Admission  des  protestants  dans  les  hôpitaux. 
226,  647. 

Aéronautesen  1784  (L'abbé  Miolan  et  Janinet). 
S  66. 

*  Affaire  (L')  du  Collier.  871. 
Agrandissement    (L')    de   la   bibliothèque  de 

l'Arsenal.  848. 
«  A  la  Monaco  1  ».  792,  985, 
Albanie  (Le  nouveau  roi  d').  170,  320. 
Albâtre.  Voir  Sculptures   en  albâtre. 
Albums  Sem .   17,  272,  S66. 

*  Alhaiza.  4=,. 

Aligre   (L'enfant   du    cercueil   de  la  marquise 

d').  738. 
Alix  (Chanoinesses  du  chapitre  d  ).  403. 
Allain-Targé  (Famille).  14,  136. 
Alliage  de  monnaie.  897. 

*  Aima  mater.  825  . 

Almanach  (Un)  allemand  du  Congrès  de  Ras- 
tadt.  1799.  S69. 

*  «  A  l'origine  de  toutes  les  grandes  fortunes, 
il  y  a  des  choses  qui  font  frémir.  »  161. 

*  Alphabet  (Un  curieux  emploi  des  lettres  de 
1').  Vers  finissant  par  les  lettres  de  l'alpha- 
bet. 721. 

Alyscamps-Aleschans.  730. 

*  Ame  (L')  de  la  femme.  436. 


Amené  (II  s'est).  Cet  oi'jet   est  identique  à  un 

autre.  67,  2 10,  324. 
Amiral  (L*)  du  Plessis  deRichelieu.  812. 
Amour  (Le  mot)  féminin  et  masculin.  37,  267. 
Amour  (L')  et  la  colonne  Vendôme.  93. 
Ardelys.  —  Une  industrie  andelysiciine.  178, 

44<3.^ 
Aneslhésique    (L')    au    moyen   âge.    16,   166, 

333.  446.  891. 
Angilbert  (Saint)  et  ses  fitrss.  12,414. 
=■'  Angleterre  (Chansons  sur  F)  et  les  Anglais. 

650. 

*  Anguissola.  297,  401,  382. 
Anselme  (Le  père).  731. 

Antin  (Famille  d').  620,  748,  859. 

*  Applaudissement  (L'j.  614,  770. 
A  propos  de  Gassendi.  843. 

A  propos  d'un  raid.  570,  943. 
A.  Q.  F.  peintre.  349,  351. 
Aquaviva   (Cardinal    Octave    d').     uo,    246, 

359,  458,  582,  044.  692.     ' 
Arbres  de  Sully.  47. 

*  Arc  (L')de  triomphe  et  le  ^  mai.  218. 
Archimède  répété  par  Buffon.  400,   537. 

*  Architecte  (L')  de  l'église  Sainte  Vaudru,    à 
Mons.  386. 

Architecture  (Pour  F)  gothique.   107. 
Archives  de    l'ordre  de  Malte.  727,  908. 

*  «  Arietes  »  (Le  mot).  96,  210. 
Arlincourt  (d').  484. 

Armand    (L'abbé),  bienfaiteur    de    son    pays. 

7H- 
Armes  à  retrouver.  617,  854. 

Armes  de  la  famille  Machelart.  617. 

Armes  de    l'Hôpital-Sainte-Mesme.    729,    910. 

Armes  d'Orléans  singulières.  6uS. 

*  Armiger.  Scutarius.  Scutifer.  601. 
Armoire   (L')  des   cœurs   à    Saint-Denis.   237, 

439. 
Armoiries.  Voir  Attributions  d'Armoiries.  De- 
mi cheval.   Ex-Iibris    à    attribuer.    Meubles 
héraldiques. 

*  Armoiries  épiscopales.  910. 

Armoiries  (Série  d')    à   déterminer.  340,  519. 
Armoiries  à  déterminer  : 

Au  lion  rampant  d'or.  ^9,  181. 

Bandé  de  gueules  et  d'or  de  six  pièces.  897. 

Coupé  d'hermine-,  au  chef  de  gueules.  840. 

Coupé  d'or  et  de  gueules.  340,  571. 

D'argent,  à  six  merlettes  de  sable. 227,  358. 

D'argent,  au  chef  de  gueules.  395,  519. 

D'argent,  à  l'aigle  déployée.  11,    126,  182, 
244,358. 

XLVI-19 


L'INTERMEDIAIRE 


1 009 


lOIO 


D'argent, à  unequintefeuille.  450,  571,  681, 

853. 

*  D'azur, à  deux  lions  couronnés...  127,244. 
D'azur,  à  la  coupe  d'or.   115. 

D'azur,  à  la  fasce  d'or.    228,  359. 
D'azur,à  trois  cœurs  d'or. 396,  519,630,  798. 
D'azur,  à  trois  têtes  de  cerf.  953. 
D'azur,  au  pin  d'argent.  227. 
D'azur,  au  sautoir  d  or.  953. 
De  gueules,  à  trois  chevrons.  228,  359. 
De  gueules,  au   sautoird'or.  072,853,911. 
De...  à  trois  croissants    entrelacés  de...    59, 

245. 
De...  au    chevron  de...  450. 

*  Deux  étoiles  en  chef.  799. 

Deux  fois  trois  léopards.  729,   911^  962. 
Fascé  d'argent.  228,  358. 
Sur  un    cachet-breloque  en  argent  du  xvm'' 
siècle.  563. 

*  Armoiries  à  un  arbre  de...  21,  126,  245. 
Armoiries  de  Géro  le.    171. 

Armoiries  de  la  famille  Gourdin  de  Drinckam. 

953- 
Armoiries  de  la  faniille  Joulet  de  Chastillon. 

852. 
Armoiries  de  la  famille  de  Rochanibeau.  563, 

631. 
Armoiries    des    familles    Quintin    et    Mégret 

d'Etigny.  396,  520,  571,  681. 

*  Armoiries  de  provinces  et  de  l'Anjou.  126, 
243,  402. 

*  Armoiries  de  sinople,    au   compas  (?)   de.,. 

799- 
Armoiries  des  évoques   constitutionnels    sous 

la  Révolution.  953. 

Armoiries  des  Templiers,  s  17. 

Armoiries  [en  tapisserie]  des  villes  de  France, 

395-. 
Armoiries  sur  r.ne  fontaine  de  cuivre.  954. 
Armoiries  (Attribution  d').  D'argent,  à  l'aigle 

déployée.  11,  126,  182,  244,  358. 

*  Armoiries    du    chevalier  Claret  de  Fleurieu. 
22,  69,  745. 

*  Armoiries  f^Les  nouvelles)  d'Italie.  22. 
Armoiries  (Description  d')  : 

Acquaviva.  240,359.  A  la  Truye.  22.  Am 
boise.  518.  Ampleman  de  la  Cressonnière. 
519.  Angoumois.  126.  Anguissola.  5S2. 
Anjou.  126,  243.  Aufreville.  249.  Auver- 
gne de  Saint-Mars.  750.  Avaugour.  571, 
682. 

Baert  de  Berentrode.  182.  Balme  (La)  d*.- 
Sainte-Julie  et  la  Balme  de  Saint-julien. 
75.  Barrême.  751.  La  Baume  de  Montre 
vel.  74.  Bazentin.  637.  Boisguéhenneuc. 
182.  Boisseau.  21.  Bone  (de).  21. 
Breauté  de  Hotot.  ^71.  Brisson  de  la  Pa- 
gerie.  854.  Brostier  de  la  Roullière.  709. 
Bruc.  571,  854. 

Carminati  de  Brambilla.  22.  Cantillon  de 
la  Couture.  iSi.Caruel  de  BorandeMerey 
et  de  Saint-Martin,  249.  Cainprond.  571. 
Caumont.  [86,466.C-iumont  (Nomparde). 


466.  C.de  Beauvilla  et  C.  de  Lauzun. 
185.  Chauvière  de  la  Pagerie.  854.  Claret 
de  Fleurieu.  69,  74=;.  Coëtivy.  132.  Coët- 
quelfen.  571.  Cœur.  798.  Cordier  de 
1  aunay.  747.  Cornet.  182.  Coudan,  519. 
Couppé  de  Kermenéet  Couppé  de  Kerve- 
mont.  805.  Cour  ;La).  Cour  f'La)  de 
Balleroy.  519.  Cour  (La)  de  Maltot,  mar- 
quis de  Barleroy.  650.  Crébillon.  088. 
Croix  (La).   519.   Cua(La).   519. 

Dinan.  258.  Du  Faing.  244.  Du  Guesclin. 
182,  358.  Du    Périer.  521. 

Escodeca  de  Mirambeau.  77,  403.  Etigny 
(Megret  d') .  520. 

Feron.  672,  S53.  Fitzwilliam.  173,  404. 
Fleurieu  (Claret  de).  69,  745.  Foullon  de 
Doué,  d'Ecotier,  de  la  Croix,  des  Basses- 
Minières.  857  . 

Gallard.  853.  Concourt.  248.  Grande-Bre- 
tagne. 962.  Grosbuy.  519,  Guyonvelle. 
854. 

Haniel.  672.  Haye-Jousselin  (La).  519. 
Hugo.  679.  Hospital  (L').  971. 

lUoa,  26. 

Jacobé  de  Concourt,  de  Naurois,  de  Soulan- 
ges.  248,   967.  Jay  de  Rosoy.  563. 

Kergadiou  (Quentin  de).  571. 

Languedoc.  126.  Laval.  682.  Liscoët.  519. 
La  Live  d'Epinay  et  de  Juilly.  245. 

Mac  Nab.  S72.  Maine.  126,  243  Maine 
du  Coiidrey.  802.  Megret.  520,  571.  Me- 
giet  de  Devise,  d'Etigny,  de  Sérilly.  520, 
521.  Mercy.  248.  Merey  ou  Meyré.  249. 
Moges.  510.  Âlontesquiou.  245.  Mont- 
fort.    6S2.  Montmorency-Laval.  682. 

Naurois.  248.  Nomparde  Caumont.  60,  460. 
Normandie     126. 

Orban.  289.  Orléans.  618. 

Pagerie  (La).  854.  Paris.  967.  Poitou.  126. 
Polastron,  365.  Pons,  76,  77,  132,  462, 
s  18. 

Qj,iintin.  520,  571,  082. 

Renouard.  571.  Renouard  de  Sainto-Croix. 
854.  Rochambeau.  631.  Rolland  de  Ros- 
coat.  519.  Ronchivol.  244.  Roujault.  572. 

Saintes.  243.  Saint-Gobert.  510».  Saint-Marc, 
•502.  Saint-Mars(Poiloue  de).  972.  Saint- 
Martin,  249.  Saint-Nectaire.  182,  Saint- 
Trivier.  519.  Saintonge.  126.  243.  Sellon 
(de).  469.  Senneterre  ou  Saint-Nectaire. 
182.  Serilly  (Megret  de),  S2i,  Soulanges. 
248,    967. 

Tardiveau.  572.  Tertie  (du)  d'Escuffon. 
519.    Tourraine.     126,    245,244. 

Ulloa.  26. 

Vaucelles.  519.  Vauchelle.  520.  Vaugirard. 
182.  Viault.  588,  589.  Vicq.   182. 

Xl.enemont.  824. 

*  Armoriai  du  clergé  de  France.  910. 
Arnould-Plessy    (M"'^)  Iconographie.    113. 
Arnsberg  sur-Ruhr  (Reddition  d')  147. 

«  Art  d'aimer»  [Une  traduction  de  1').  455. 

*  Art  (L')  dentaire  sous  le  i«'  Empire.  556. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lOI  I 


1U12 


Artillerie  (Le  premier  musée  d')  à  Paris.  225, 

379. 
Artillerie  agricole   (^Benvenuto    Ccllini  et   1']. 

952 
Ascendance  vraie  des  rois  de  France.   898. 
Asfeld  (Le   baron  d'j.  790. 
■•"^  Assassinat  de  Jean  sans  Peur.  948. 
Assiettes    (Les)    peintes    de     Robert   Hubert. 

512,630. 
*Atlantide  (L').  191,  324. 
Attributions    d'armoiries  :    d'argent,    à  l'aigle 

déployée.   11,    126,  182,  244,  358. 
Atrocités  commises   à  Claniecy  en    1851,    63, 

'79- 
Aubray  (Brinvilliers  d').   688. 

■■'  Aumont  (d').  408,   585,  913. 

Au  musée  du  Louvre.  119. 

Au  Palais-Bourbon.  63. 

Australie.   176. 

Auteur     (Quiel   est     1')    d'une    traduction     de 

r  «  Art  d'aimer  »  ?  455. 

Autographe    (Un)    d'Adam    Mickiewicz.  727, 

90?  • 

Autographes  (Le  respect  des).  956. 

=''•  Autographes  (Prix  des).  La  valeur  du  ma- 
nuscrit de  «  la  Nouvelle  Héloïse  »  il  y  a  un 
siècle.  481,  605. 

Autruche  (L')  citée  dans  la  Bible.  65,  212. 

Aveluys  (Famille  d'i.  283,  467,  68s. 

Aventure  (Une)  du  chancelier  Duprat.    117. 

Aveugles  (Le  Café  des)  au  Palais-Royal.  293, 
443,  487,  610. 

Avigdor,  duc  d'Acquaviva.  692. 

Avrigny  (Lœillard  d').  26. 


Babin  Grandraaison  (Marie).    228,    295,  365, 

*  Baccara.  39. 

Baïf  (La  famille  des).  342,  464,  526,  582,  641, 

747- 
**  Bail  (Un)  de  400  ans.  670,  693,  815, 
Balbi  (Ouvrages  sur  Mme  de).  291,  435,  483. 
Baibi  (Mme  de)  Voir  Maîtresses  princières. 
Ballainvilhers.  284,  )6^. 
Ballande.  289. 

*  Balzac  (Une  phrase  de)  19,  271, 

Balzac.    Vou-    Livres    brûlés    par  la  main  du 

bourreau. 
Baptême  (Le)  maçonnique.  449. 

*  Barbarisme  (Un)  à  repousser.  30. 

Barberi,   inventeur    des    orgues    de    Barbarie. 

269. 
Barbinais  (Porcon  de  la).  676,  805. 
Bardou.  453,  755. 

Barème  ou  Barrème  ?228,  383,  7S0. 
Baron,  auteur  de  «  Le   poète   au  oiècle  »  175. 
Baron  beaf.  120. 

*  Barré  (Frédéric). 32. 

**  Bastille  (Le  lendemain    du  14  juillet  1789, 

on  songe  à  reconstruire  la).  55. 
Bataille  (La)  de  Damvillers.  902. 

*  Bateau  (Un)  contre  le  mal  de  mer.  887. 


Bâton  (Le)  rompu  dans  le  Mariage  de  la  Vierge. 

561,712. 

*  Battu  du  diable.  330. 
Baudelaire  (La  famille  de).  567,   755. 
Bauffremont  (Léopold  de).    118,  328. 

""  Baume  de  Montrevel  (La  l'amille  de  la).   74. 

Bazire  (Mme).  506. 

B.  B.  (Ex  libris  à  attribuer:)  171,  298. 

*  Béatrix  ou  Béatrice?  77,  428,  =147,  601. 

«  Beau  brin  de  tille».  (D'où  vient  l'expression 
Uni.  734,  941. 

*  Beaune  (Cl.  de).  806. 

Bcauné,  Beaunès  ou  Beaunais  (Famille).  783  . 
Belhomme  (Maison  de  santé  de).  63,  254. 
Bellamy.  Voir  «  Lquality  ». 

*  Bellanger  (Margueiite).  930. 
Belle  étoile  (Dormir  à  la).  676. 

*  «  Belle  (La)    Maguelonno.    loi,  270,  435. 
«  Belles  femmes  (Les)  de  Lyon  ».  67. 

*  «  Belles  temmes(Les)  de  Paris».  701. 
Benzelstierna    (  Gustave  ),    écrivain  suédois. 

286. 
Bernadolte  et  le  poète  Gilbert,  i  18,  188,  249. 
=='  Bernardin    de    Saint-Pierie  ou    Saint-Pierre 

(Bernardin  de)  Î29. 

*  Bernhardt   (Sarah)    est-elle    française  ?  916, 

959- 

*  Berry    (Descendance   du  duc  de).  351,    457, 

531,  598,  651,  762,  S17,  850.  978. 
Berry    (Les    Ursulines    de   Nice  et  la  duchesse 

de).  62. 
Berryer.  511. 

Berthelot  de  la  Villeheurnois.  228. 
Bibliographie  des  recueils  de  vers  et  de  prose 

du  xvuie  siècle.   509,  663. 
Bibliographie     et     iconographie    de     l'affaiie 

Dreyfus.  118. 
Bibliothèque  de  Buffon  (Les  livres  de  la).  846. 
Bibliothèque   de  l'Arsenal     (L'agrandissement 

de  la).  848. 

*  Bibliothèque  historique.   42,  104. 

*  Bicêtre  (Origine  de  ce  nom).    153. 

Biens  (Les)  de  la  famille  d'Orléans.  378, 
422,  537,  653.  ^^96,  764,  822,  929.      ^ 

Bignon  (Le  député)  et  le  procès  du  maréchal 
Ney.  509,  65  I. 

Blanchet  (Famille).  789. 

Bœuf  (Menu  d'un   repas  en).  68,   162,325. 

*  Bois  (Famille  du).   363. 
Boisbaudran  (Lecoq  de).  955. 
Boisguéhenneuc.  842. 
Boissieux.  899. 

*  Bonaparte  (Une  maîtresse  du  général).   14S. 
Bon  Conseil  (Le  droit  de).  114. 

Bonnafé.  Voir  Ex-libris  à  attribuer:  B.  B.  171, 

298. 
Booker  Washington.  234,386,664. 

*  Bordeaux  (Date  de  la  renommée  du  vin  de), 
108. 

Bossuet  en  poupée  de  cire.  337,  515,715. 
Bossuet  et  le  vin.  785. 

Bossuet  (Oraisons  funèbres  de)  attribuées  à 
Fléchier.  66. 


L'INTERMEDIAIRE 


toi3 


1014 


Bouchon  (Jeu  de).  Jeu  de  galoches.  119,  270, 

612,  720,  831,  889. 
Boulangers  disciples  de  saint  Nicolas.  844, 
Boulet  (Le)  qui  doit  me  ttier...  294,  420. 

*  Boulogne  (Echauffouiée  de).  422. 
Bouquin    (D'où   vient    le   mot)    appliqué  aux 

vieux  livres,  buch  ?  847,  982. 

*  Bourbon-Busset    (Portrait    de  L.  A.  P.  de). 

47.  '6s. 

*  Bourbon-Conty  (Famille  de).  406,  802. 
Bourbons  (Les)  de  Naples.    174,  319. 
Bourd.iloue.   Voir  «  A  l'origine  de    toutes    les 

grandes  fortunes ». 

Bourgogne  (La  duchesse  de).  733,  878. 

Bourgogne  (Trahisons  de  la  duchesse  del.  61, 
309. 

Bourrienne  (Portrait  dei.  293. 

Bousquet  (du)  de  Caubert  émigré.  396,  589, 
752,865. 

Bouton  de  Pinse-Bec  (Dentelles  d'or  et  d'ar- 
gent. Molton  d'Espagne).  513. 

Bouton  (Un)  d'uniforme  't  451. 

Bretog  ou  Breton.  Voir  Un  imprimeur  libraire 
lyonnais . 

Breuilhe  (Etymologie  de  la).  730,  9S0. 

*  Briden  (Jean)  imprimeur.  249. 
Brochure  à  retrouver.  792. 

Brochure  (Une)   rarissime    sur    les   Burgraves. 

233,  3^5- 

*  Brouette  (Invention  de  la^.  828. 

Brou'n   (Granvil)   et  Freemann.  61,   190,260, 

^35,355- 

*  Bruneau  (L'avocat).  57,  135. 

*  Bûchers  des  suppliciés.  96. 

Buffon  (Les  livres  de  la  bibliothèque  ^e).  846. 
Buffon  (Archimède  répété  par).  400   557. 

*  Burgraves  (Un  passage  des)  à  expliquer.  41. 
Burgraves    (Une    brochure    rarissime  sur  les). 


Cabanellas  (Famille).  117,  251. 
Cabinet    des  estampes  (Les  manuscrits  et   les 
nouvelles  acquisitions  du).  561,  629. 

*  Cabinet  noir    (Les   violations   du  secret  des 
lettres  et  le).  762  . 

Cablegramme,  cablogramme.  345. 
Cadrans   solaires  (Inscriptions   des).   127 
*Cadres  sculptés  signés  (Connaît-on  des) 
Cafî  (Le)  des  Aveugles  au  Palais-Royal. 

443,  487,   610. 
Cafarelli.  Voir  Bousquet  (du). 
Cailhava  (Mme).  Voir  Chercheurs  de   trésors. 
Camargo  (Richesses  d'art  de  la).  625. 

*  Camp  du  Nord,  1854.   151,  263. 
Campestre  (Mémoires  de  Mme  de).  902. 
Canu.  Voir  Artistes  sous  Louis  XVI. 
Capitaines  (Les)  des  côtes  de    Normandie    aux 

XV*,  XVI*  et  xvu"  siècles.  229,  418,  531,816, 
976. 
Cardinal  (Le)  Petrucci.  953. 


943- 

?47- 
2  93> 


957. 

666. 

277. 

786, 

676, 
648, 


957- 
agricole. 


Caricature  (Une)  à  expliquer.  624,    773. 
Carièrës     (Le  chevalier   de)    fils    de    Virginie 

Oreille.  598. 
Carnavalet  (La  ceinture  de  chasteté   de). 
Carnets  de  blanchissage.  67S. 
Carrière  (Le  docteur).  4^7,  598. 
Carrousel    (Les  chevaux  du).   3S0,    494, 
Cartes  postales  illustrées  timbrées.    115, 

*  Carthaginois  (Les).   192, 
Cartouche  (Où  fut  arrêté)  ?  733,    871  . 
Casanova  (La  date  exacte  de  la  mort  de). 

905,  959. 
Casser  sa  pipe.  734,  838,  985. 
Cassini  (Echelle  précise   des   cartes   de). 

878,932. 
Castillon  (Le  monument  de).   454,   595, 

759- 

Caubert  (Bousquet  de)  émigré.  396,  589,  752, 
865. 

Caumont.  Voir  Nompar. 

Causer.  Voir  Préférer. 

Cavaignnc  (Mme)  née  de  Corancez.  Voir  «  In- 
connue »  (Un  portrait  de  1'). 

*  Ceinture  de  chasteté.   10 1. 
Ceinture  de  chasteté  de  Carnavalet. 
Ceinturon  (Plaques  de).  677. 
Cellini    (Benvenuto)    et    l'artillerie 

952. 
Ce  midi.  793. 

Cercamp  sur   Canche.  Voir  Abbaye. 
Chalo    Saint-Mard    (Les    privilèges    de).  285, 

,415,  ('32,  799.  9"- 
Champfleury.  Voir  Claire  Couturier. 
Chandelle.  848. 

'^''  Chanoinesses  du  chapitre  d'Alix.  403. 
Ciianson  (Vieille).  903 

*  Chansons  (Les) d'Auguste  Romieu.   101, igo. 
Chansons  de  Pierre  Dupont  (La  musique  des). 

794.  994- 

Chansons  sur  l'Angleterre  et  les  Anglais.  650, 

*''' Chantai  (Une  lettre  de  sainte).  1003. 

Chants...  nationaux  en  1871,  pendant  la  Com- 
mune. 792 . 

Chapelle  castrale.  807. 

Chapelle  Saint-Pierre  Fourier.  568. 

*  Charbonnier  est  maître  chez  soi.   549. 

*  Chariot  Malbrough.   154,  323,387. 
Charivaris  (Les) .  s  14,  669. 

Charte  normande.  226,  299,  461,  854. 
Chastillon  (Claude).  347,  469,  S29,  590. 
Châtaignier.  Voir  Artistes  sous    Louis  XVI. 
Château  (Le)  de  Robert  le  Diable,   289,    417, 

530,  716,   867. 
Chateaubriand     (Une    accusation     contre)     à 

relever.  227,  737. 
Chàtelet  (M°"  du).   Voir  Conte  du    sucrier. 
**  «  Châtiments  »  (Les).  Exemplaire    unique. 
,  293. 

Châtiments  corporels  deSaint-Cyr.  514,  717. 
Chauvin  romantique.    398. 
Chemins  de  fer  (M.  Thiers  et  les).  63, 
Chercheur  de  trésors.  456, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


ioi!5 


1016 


*  Cherubini    (Triste   fin    d'un    petit-fils    de 
250. 

Cliesterfield  (Lord)et  Mme  de  Maintenon.  194, 

419. 
Chevalier   de    l'Empire.    341,    459,573,6^1, 

743.  909,  960. 
Chevaux  (Les)  du  Carrousel.    350,  494,    606, 

*  Chic  (Origine  du  mot).  658. 
Chiens  (Les)  d'Oisel .    350. 

*  Chiens  (Les  quatre)  du  10 i .   524. 

*  Chiffres  romains  (La    disposition    des).  220. 
Christ  sans  barbe.  05,  215,  491. 

'''  Chronogramme.  779. 

Cileilis,  Cileins,  Cilcis    ou    Cilcius    (C).    Voir 

Peintre  de  nature    morte. 
**  Circulaire  (Une)  électorale  en  1870.  560. 
Ciseleur  de  bionze.  513. 
*"^  Citoyen  (Le  titre  de).    536. 
Clabaud  (Le  chanoine)    Voir    Portraits    amic- 

nois. 
«  Claire  Couturier  ».  399. 
Clairval  (Guignard  de).  689. 
Clamecy  en  1M51  (Atrocités  commises  à).   63. 

179. 
Claques  (Des  cliques  et  des).  733. 
«  Clara  in  tides  luces».  563. 
Claret  de  Fleurieu.  Voir  Armoiries. 
Cléomène  dans  Musset.    175,  327. 
Cliques  (Des)  et  des  claques.  733. 
Clusius  (Acte  de  baptême  de).  674. 
Cocagne.  848. 

Cochon  (Etymologie  du  mot).    346,  478.938. 
Cœur  (Objets  marqués  d'uii'.     278,  3^5,  008, 

7!<'.773- 

*  Colin  de  Contrisson.  134. 
Collections   (Les)  du  château  d'Eu.  957. 
Collier  (L'Affaire  du).  871. 

Colomb  (Descendance  de  Christophe).  26,    78, 

'33'  i'^3- 

*  Colonnes    (Les)     entourant     la     statue     de 

Louis  XIV.  995. 
Colonne  Vendôme  (L'Amour  et).  93. 
Comédiens.  Voir  Bardou.  Faure. 
Comment  écrire  1900.  Voir  1900. 
Commissaires  de  police  littérateurs.  45. 
Commodités  (Les)  au  xvii''  et  au  xviii'  siècles,!. 

=  36,  3S7,  500.  5=13,   667,  777,  943,  Q9S. 
Communauté  (La)  de    Saint-Chaumont.     788. 

*  Communautés,  congrégations  et  ordres  reli- 

gieux (Noms  véritables  des).  23,  86,  137, 
922. 

Commune  (Chants...  nationaux  en  1871  pen- 
dant la).  792. 

Compagnons  dejéiiu  ou  de  Jésus. 844,  977. 

Complices  de  l'attentat  du  prince  Louis- 
Napoléon  à  Strasbourg.  15,  150.  261,577, 
422.   5^7,  6^^,  696,764,822,  929. 

*  Compoint  (Demoiselle).  471,   645. 
Concession  roy;;le  à    Marly-le-Roi.    671. 
Condé  (Manifestedu  prince   de).  843. 
Congrégations  et  ordres    religieux    (Noms  vé- 
ritables des).  23,  86,  137,  922. 


Conquérant    (Les     derniers    descendants      de 

Guillaume  le).  289. 
Conte  du  sucrier.  568. 
Contrisson  (Colin  de).   134. 
Coquille  —  Nom    patronymique    du      général 

Dugommier.  452. 
'■^  Cordier  de  Launay.  746. 
Cornette  (La)  des  sœurs  de  Saint-Vincent   de 

Paul.  337,  47-- 
Corporation   ou  principauté  comique. 621 .  766, 

867,   1006. 
'■'''^  Costume  (Le^  du  chef  de  l'Etat.    223. 
Côtes  de  France  (L'abaissement  des).  640,814. 
Couez.  398,  547,601,096,    770. 
Couppé 'de  Kervennou  (La  famille  du  député). 

287,  804. 
Cour  de  Cassation  1  Président  de  la)  en    1812. 

'73- 
Cousin  (Le    président   Louis',    ses    ouvrages. 

902, 

Couteau-présentoir.  293,  386,  495. 

Couvre-feu  (Le).  118,  251,351,  446,  499, 
555,  611,  7'8,  828,  886. 

Crassous  (La  postérité  de).  396,  391,  643. 

Cri-billon  (Les  descendants  de),  leur  devise. 
344,  688. 

Critiques    sur    le  Salon  de  l'an  X  (1802).  455. 

Croizette.  S67 . 

Culte  (L'organisation  du)  dans  l'Empire  ro- 
main. 449,  605. 

Curés  bienfaiteurs  de  leur  pays.  734. 

Curés  blancs  (Moines  rouges  et).  958. 


*  Dames  védii.ntiennes.  641,  932. 
Dnmviller>  l.a  bataille  de).  902. 
Danse  des  tirailleuis  algériens    627. 

Daru.  Voir  Président  de  la  cour  de  Cassation, 

Daubrée  (Brinvilliers)    t)88. 

Dauvergne  (Anatole).  Voir   Modèles    d'artistes. 

Decazes.  Voir  Princeteau. 

Décès  (Date  du)  du  peintre  Guillaume  Des- 
camps. 456,   551,  S92. 

Décoration  sur  un  portrait.  905. 

Décoration.  Voir  Lis. 

Défense  de  fumer.  730.  098. 

De  la  compétence  officielle  des  notaires  en 
matière    de  paléographie.  1 2,    127. 

D.^lattre  (peintre|.  84"!. 

Delavigne  (Famille),   n,  179.    309^ 

Delommenu.  Voir  «  Maximes  généralles  du 
droicl  françois  ». 

='^  Demi-cheval  (Qiiestion    héraldique).  21. 

Demoiselles  de  Saint-Cyr.  895. 

Dentelles  d'or  et  d'argent.  Molton  d'Espagne. 
Boutons  de  Pinse-Bec.  513. 

*  Denrées  et  marchandises  (Détail   des   anciens 

prix  des).  443,  780,  887. 
«  De  profundis»  (Le) aux  repas  de<  funérailles. 

627, 886. 
Desaix  (Le  général).  608. 
Desaix.  Une  gravure  anglaise.  348. 
Descamps  (Guillaume).  Voir  Décès, 


L'INTERMÉDIAIRE 


1017 


1018 


Descartes,  dramaturge.  17s.    97 1- 
Descartes  (Epitaphe  de).  1 16,  269. 

*  Descendance  de  Christophe  Colomb.  20, 
78,   133,  183. 

Descendance.  Voir  Berry.  Lekain.  Tour- 
reil. 

*  Descendances  (Les)  princières.  89,  252, 
416,  575,  858. 

Descendants  de  Crébillon,  leur  devise. 344, 

688. 
Descendants  (Les   derniers)  de    Guillaume 

le  Conquérant.   289.  ^ 

*  Dessinateur  (Le)  Abel  Faivre.  32,  865. 
Dessole,  fondeur  à  Paris.  349. 

De  suite  ou  tout  de  suite.  233,381,  502,602, 

882. 
«  Deux   jeunes    filles    »,     roman     d'Emile 

Péhant.  455. 
Devaux  (^Portrait  du  général  Pierre),  s  12. 
Devise  :  «  Là  ou  est  mon  soleil  ».  897. 
Devise  des  Jouvenel  des  Ursins.   841. 
Devise  sur  une  tapisserie,  841. 

*  Devises  de  canons.  245. 

Devises  d'horloges  publiques.  12,  127,  ^^8, 
612,  944. 

*  Devises  héraldiques  les  plus  orgueilleu- 
ses. 21,   127,  297,  573,  744. 

Diable  (Battu  du).  330.     . 

*  Diane  et  saint  Hubert.  140. 

*  «  Dictionnaire  du  langage  populaire  de 
Pans,  comparé  dans  ses  rapports  avec 
l'ancienne  langue  française  ».8oi. 

*  Dictionnaires    (Les    Errata    des    grands). 

163,  271,  S46. 

*  Didier  (Mme).  414. 

Dietrich    (Un    méoaillon    sculpté     de)    de 

Strasbourg.  512 
Docteur  en  hermétisme.  958. 
Documentation    sur     Gérard     de     Nerval. 

736. 
Donneval.  Voir  Armes  à  retrouver. 
Dormir  à  la  belle  étoile.  676. 
Dosne.  Voir  Thiers. 
Douce    (Gay  et  Mlle).  507,  660,  935. 
Dourdan  (Grâce  accordée  par  Louis  XIII  à). 

145. 
Drame  (Le)  de  Meyerling.  839,  930. 
Drapeaux  (Nos).  22s,  426.  542,  920. 
Dreyfus  (Bibliographie  et   iconographie  de 

l'affaire).   118. 
Droit  (Le)  de  bon  conseil.  114. 
Droits   (Les)  d'auteur    de    «  Patrie  ».    569, 

662. 

*  Droit  seigneurial  dénoncé  dans  la  nuit 
du  4  août.  309. 

Dubois  (La  famille  du  cardinal).  =^07,  748. 
Du  Cayla  (Ouvrages  sur   Mme).    291,  435, 

483. 
Duel  (Un)  en  1665.  901 

Duels  à  Lille  au  sujet  de  Talma.  412. 
Du  Gast  (Mme).  367. 

Dugommier  (Le  général).  Voir  Romande 
Dugommier. 


Du  Maine    du   Coudrey   (Famille).  Ses   ar- 
moiries. 802 . 
Dumas  (A.)  fils  et  Gounod  internes.  116. 
Duperreux,  pe;ntre,   177,  329. 
Duphot  (Les  œuvres  du  général  Léonard). 

394- 

Dupont  (La  réhabilitation  définitive  du  gé- 
néral). 58. 

Duprat  (Une  aventure  du  chancelier).   117. 

Duprat  (Un  ex-libris  de  Mlle  Agathe).  451. 

Dupuch  (Le  général).  432,  390,  641,  731. 

Durandal  (Etyniologie  de).  116,  379. 

Duthé  (Mlle).  783. 

Duval.  Voir  Généraux. 

E 

*  Ecclésiastiques    maçons    et     architectes. 

167,  273,  438,  942. 
**  Echaiaud  (L')    sous  l'Empire.  —  Le  ré- 
veil   du    condamné.    Document    inédit. 
1 10. 

*  Echauffourée  de  Boulogne.  422. 
Echelle  précise  des  cartes  de  Cassini.  676, 

878,  932. 
Ecole  (L')  normale.  623,  877. 
Ecrivain  principal.  118,  265. 
Ecrivains  russes.  232,  700. 
Eglise  (L')  Notre-Dame    est-elle    bâtie   sur 

pilotis.  570,  666,  996. 
Eglises  (Mesures  h  la  porte  des).  51. 
Elzévirs  (Les).  346. 
Emaux  de  plice,  plique  ou  plite.  734. 
Emaux   (Ouvrages   sur  les).    23Î,  436,  486, 

606,  662. 

*  Emilie  (L')  de  Demoustier.  69,   188. 

*  Empire  (L')  chrétien  d'Abyssinie.  32. 

*  Empoisonnement  des  fontaines.   ^S,    96, 

140. 
Enfance  (Fêtes  de  1')  sous  la  Révolution. 38, 

Entant  (L')  du  cercueil  et  la  marquise  d'Ali- 
gre.  728. 

*  Enfant  (Un)  naturel  de  Napoléon  III. 
930. 

Enfant  d'une  fille  (Paternité  de  1')  sous 
l'ancien  régime.  .. .    229. 

Enghien.  Voir  ^iariage.  Peloton  d'exécu- 
tion. 

**  Enveloppe  (Une)  historique  :  La  mort 
du  père  Duchêne.  447.   • 

Enveloppes  de  lettres  ^La  suscription  des). 
115,  219,  277,330. 

*  Eon  (Le  véritable  sexe  du  chevalier  d'j . 
207.  409,  389,  630. 

*  Epée  (Une)  de  Charles-Edouard.  368. 
Epitaphe  de  Descartes.    1  16,  269. 

'''■*  Epitaphe   de   Voiture    par  Mesnardiére. 

892. 
<'  Equality  »  de  l'ellamy.  177. 
Erdre  (Ex-libris  du  quai  d').  451,  572. 
Errata  (Les)  dans   les    Tables   générales  de 

V Intermédiaire.  628, 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


lOK 


t020 


Errata  (Les)  des  grands  Dictionnaires.  16-5, 

271,  546. 
Esseny  de  Fonteny.  790. 
Esperonnat  (L'abbé  d')  curé  bienfaiteur  de 

son  pays.  734. 
Estampes  (Marchand  d')  à  Lyon.  9^7. 
Estourneai^(Famille).  Ô74,  913. 

*  Et  (Comment    prononcer)  à    la   fin  d'un 
mot  ?  isS,  263. 

Etanche  (L'abbaye  d').  341.  4Ô2. 
Etapes  (Les)  de  Jean  Valjean.  847, 
Etymologie    des    noms    de    Joyeuse  et    de 

Durandal.    1 16,  379. 
Etvmologies  :  Breuilhe.  Cochon.  Paris. 
Eu  (Les  collections  du  château  d').  9S7. 

*  Evénements    (Les    grands)  par  les  petites 

causes.  427,  93  '  • 
Evéque  d'Olympia.  897. 
Evèques.  564,  b^S,  904. 
Evéques    constitutionnels    (Armoiries  des) 

sous  la  Révolution.  953. 
Exhaussement  (L')  du  sol  parisien.  293,66^, 

941. 

*  Ex-libris  à  attribuer  (Armoiries).    182. 
Ex-libris  à  attribuer  :  B.B.   171,  298. 
Ex-libris  à  déterminer.  788. 

Ex-libris  (Un)  de  Mlle  Agathe  Duprat.451. 
Ex-libris  du  quai  d'Erdre     451,  572. 
Ex-libris  :  Mihi  tantum.  897. 
Ex-libris  (Vignettes  de  généraux  devenues). 

619,  6S3,  800,  856. 
Expositions  séculaires.  627. 
Expression  (D'où  vient  1')    «  Un  beau  brin 

de  fille  »  ?  734,  941. 
Expression  (L'I   Franczoïs.  901. 


Faivre  (Le  dessinateur  Abel\  32,  86s, 
Fai.zan,    paysagiste    suisse.  [Vers     18 14    ou 


I«20 


628. 


*  Falaris  (La  duchesse  deV"747,  916. 

*  Falce  et  van  der    Sickelen    t  Famille  de). 

802. 

Falconnet  (Lettres  de  Gui  Patin  à),  95!. 

Falcus  (Jacques),  prêtre.   226. 

Falloux  (de).  Voir  Ministre  petit-fils  d'épi- 
cier. 

Familles  :  Voir.  Allain-Targé.  Antin.  Ave- 
luys.  Baïf.  Baudelaire  .  Baume  (La)  de 
Montrevel.  de  Beaugé.  S43.  Beauné, 
Beaunès.  Beaunais.  783.  Blanchet.  789. 
Bois  (du).  Bourbon-Conty.  Cabanellas. 
Châteaugiron.  566.  Couppé  de  Kerve- 
nou.  Des  Périen.  842.  Donneval.  617. 
Dubois  (Cardinal). Du  Parc.  842.  Estour- 
neau.  Falce  (de)  et  Van  der  Sicklen.  Fa- 
A'entine  ide).  842.  Francolet.  343.  Four- 
reaux. 6 1?<. Gourdin  de  Drinckam.Guyon- 
velle.  618.  Helmstadt.  193.  llloa.  Voir 
UUoa.  Lacourtaudière.  841.  Machelart. 
617.  Maine  du  Coudrey  (du).  802.  Man- 
dreville.  618.  Médicis.  902.  Momertz. 
Monthozon  ou  Monthoson.  Ivlonval.  Nau. 


7S().  Neufville  ou  de  Neuville.  Neuville  de 
Villeroy.  790.  Orban.  Orléans  (d').  Pal- 
mas.  Parc  (du).  842.Perien  des  .843.  Pes- 
tre  (Le).  Petitot.  285,  470.  du  Prei.  899. 
Prevenier.  790.  Rochambeau.  Rothière 
(de  la  .  Sers  (de).  Thiers.  Ulloa  ou  llloa. 
Van  der  Burcli.  899.  Vaux  (dei.  Villeroy 
(Neufville  de).  Xhenemont.  842  . 
Farcy  (Vincent  Philippe  sieur  dei.  952. 

*  Fauconnerie.  006,   660. 
Faure  (Le  comédien).  so8,  753. 

Faux  documents    dans  les    dépôts  publics. 

Faventine  (ramille  de).  842. 

Favre  (Le  commandant)  en  181 1.  288,  468, 
390,  691,  75';  963. 

Fayette  (Portrait  de  la  mère  Louise-Angé- 
lique de  lai.  84s. 

"<  Fayots  x-  (Haricots  et).  697,  883,  935. 

Femme  accompagnée.  233,  6n. 

Femme  (L'âme  de  la).  436. 

Femme  (Salut  à  la)  dans  la  rue.  67,  277. 

Femmes  (Les)  pauvres.   178. 

Femmes.  Voir  Belles  Femmes. 

Fer  de  reliure  à  identifier.  451,  372. 

Fêtes  aux  Tuileries  sous  le  premier  Em- 
pire. 174. 

===  Fêtes  de  l'Enfance  sous  la  Révolution.  38, 
419. 

Feuille  de  vigne  (Inventeur  de  la).  399, 
664,  774. 

■^  Fils  d'Archevêques.  1^4. 

■'■'  Fils  de  la  veuve.  1S5. 

Fitzwilliam.  173,  404. 

Flèche  (Collège  de  la).  239,  439. 

Fléchier  (Oraisons  funèbres  de  Bossuet 
attribuées  à).   66. 

Flesselles  (Les  têtes  de)  et  Launey.  61. 

Florin.  Voir  Taxe  des  Archevêchés. 

*  Folard  (î^L  de)  ambassadeur  sous  Louis 
XV.  78,  207,  418. 

Fontaines  (Empoisonnement  des).  38,  96, 
140. 

Formule  anglaise.  622. 

Fouet.  Voir  Manie  de  Jean- Jacques  Rous- 
seau. 

FouUon  de  Doué.  343,  467,  5S4,  857. 

Fouquet  (Les  restes  de).  14";,  233,374. 

Fourcroy.  Voir  Jardin  des  plantes. 

Fourès  (Mme).  148. 

Fourier  (Chapelle  Saint-Pierre).  568. 

Fournier  de  La  Chapellp.  229,  303. 

Fourreaux.  Voir  Armes  à  retrouver. 

Fiance,  libraire(Kom  patronymique  de  M.). 
567. 

Franck  (César).  676,  812. 

François  P'.  Une  aventure  du  chancelier 
Duprat.  1 17. 

Francolet  (Famille).  343. 

Francs  P.....  Voir    Académies  (Curieuses). 

Franczois  (L'expression).  901. 

Frédégonde(Lieu  de  naissancede  la  reine). 

453,  592- 


L'INTERMEDIAIRE 


I02I 


I022 


Frédégonde.  Sa  statue  en  or  massif.  593, 
Frédéric  II  (Le  successeur  de  Voltaire     au- 

prèsde).  229,  372,  475. 
Freemann   (Graiivii    Brown     et).    61,    190, 

260,  33=,,  3S5. 
Froulay-Tessé.  731,  864. 

*  Fualdès  (Assassinat  de).  978. 

G 

Galathée  (La  Romance  de).  46. 

Gallien  de  Chambons  (Mg''  de).  Voir  Por- 
traits amiénois  non   signés). 

Galoches  (Jeu  de  bouchon.  Jeu  de).  119, 
276,  612,  720,  831,  889. 

Gamaches  (Quels  sont  les  représentants  du 
marquis  de).  344,  644,  80^;. 

*  Garde  nationale  (La)  du  VI"  arrondisse- 
ment pendant  le  siège.  599,  765,  825. 

Gardes  de  la  porte  du  roi.  791. 
Gaspard  Hauser  a-t-il  existé.  412. 
Gassendi  (A  propos  de).  843. 

*  Gâteaux  sacrés.  30,  275.  491,  667. 
Gay  et  Douce.  507,  660,  933. 

*  Gaz  (Le)  et  l'éclairage  des  villes.  216. 

*  Généraux  Duval  et  Monnet.   149. 

*  Genlis  (Généalogie  de  Mme  de).  690, 
811. 

GeotTroy.  Voir  Tragédie  à  retrouver. 

*  Geoffroy-Saint-Hilaire  (Les  frères  de). 
83,   135,  582. 

Gérard    de   Nerval     (Documentation    sur). 

*  Germination  après  X  siècles.  831,  997. 
Ghislaine,   i  16,  299. 

Gilbert  (Bernadotte  et  le  poète).    118,    188, 

249. 
Girardin  (Saint-Marc).  60,  250,  368. 
Girardot.  732,  97:3. 
Girardot  de  Préfonds.  61. 
Golowkin  (Comte).  899. 
Goncourt  (Papiers  des).    169. 
**  Goncourt  (Poème  inconnu  de  Jules  de). 

724. 
Gorge  (Edouard).  676. 
Gouffier  (Claude).  60,   186. 
Gounod  (A.Dumas,  fils  etHnternés.  116. 
Gourdin  de  Drinckam     (Armoiries     de     la 

famille).  953. 

*  Grâce  accordée  par  Louis  XIII,  à  Dour- 
dan.  145. 

Grammaire  du  patois  picard.  847,  993. 
Grandmaison  (Alarie  Babin).  228,  295,  365, 

Grandon,     imprimeur  -  libraire     lyonnais. 
^  398,  604.^ 
Grands  événements  (Les)    par    les   petites 

causes.   427,  93 1 . 
Gianvil  Brown  et  Freemann.  61,  iqo,  260, 

335» 555- 

*  Graveur  (Le)  Nicoletto  Rosex  di  Modeni. 

105. 
Gravier,    comte    de   Vergennes    (Charles). 
22;,  }(>}• 


Gravure  anglaise.  Voir  Desaix. 

*  Gringalet,  acteur.  45,  303. 

*  Guerre  (La).  93  1  . 
Guerre  des  Sabots.  289. 
Guignard  de  Clairval.  688,  689. 

**  Guillotine  (La)  sous    la  Comnuine.    112. 

*  Guillotine    (L'emplacement     de    la)    en 
1793.  i2r.  254. 

*  Gustave  IV  (Le  père  de).  }),  148. 
Guyonvelle.  Voir  Armes  à  retrouver. 
Guyot  (Mme).  =;  1 1 ,  663,  773. 

H 

*  Happechair  et  menottes.  007,  700. 

*  Haricots  et  «  fayots*.  697,  885,   935,  980, 

*  Hauser  1  Gaspard)  a-t-il  existé.   412. 
Heeckeren  (Le  baron  de).  Voir  Nécrologie. 
Héraldique  (Question).  Voir  Demi-Cheval. 
Herbe  (L')  qui  égare.  867. 

*  Herluison  (L'abbéi.  =,30. 
Hermétisme  (Docteur  en).  958. 
Héroïne  d'un  roman.  292,  771. 
Hersent  (Le  peintre).  177. 

*  Heuillet,   tambour   au   pont  de  Lodi,  en 
1796.  235. 

Hillière  (Le  sieur  de  la).  2S3,  363. 

*  Histoire  (L')  dans  les  romans.  382. 

*  Homme-femme  (L'j  [dévoilé].   60. 
Honnecourt  (Villard    de).    172,    300,     386, 

403. 
Hôpital  (Alophe  deri.730,  912,  970. 
Hôpitaux  (Admission  des   protestants  dans 

les).  226,  647. 
Horloges   publiques    (Devise   d').    12,    127, 

558,  612,  944. 
Horloger  (L')  Miller  de  Fribourg.  '.77. 
Horlogers  de  Paris.  627,  773. 
Hospital  Sainte-Mesme  (Armes  de   1').  730, 

912. 
Hosties  (Les  moulins  à).  107,  2   3,  439,  776. 

*  Hôtel  (L')  de  Rohan.  Son  architecte.  010. 
Houille  (La)  blanche.  678,  831,  886. 
Hubert  (Diane  et  saint).   140. 

Hubert    (Les  assiettes  peintes   de   Robert). 

312,  630. 
Hugo,  Voir  Les    étapes   de    Jean  Valjean. 

847. 
Hugo  (Phrase  prêtée  à  Victor).   396. 
Hugo  (Un  quatrain  inédit   de  Victor).  896. 

*  Hugo  (Les  armoiries  de  Victor).  679. 
Hugo  (Vers  de  Victor).  792,  933,  994. 
Humbert     (Gustave).     Voir    Romance    de 

Galathée. 
Hussard  (Le)  de  Louis  XV.  so8,  649. 


Identique  h...  Voir  11  s'est  amené. 
Ignorants  (Académie  des).     104. 
Ile  de  Corse  (Rue  de  I')  à  Nancy.  789. 
Ile  (L')  de  Man.  37, 
llloa.  Voir  Ulloa. 

Il  s'est  amené.  — Cet  objet  est  identique  à  un 
autre.  67,  210,  324. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


1023 


1  024 


*  Impavide.  157,  320,  380,  428,  659. 
Imprimeur-libraire  (Un!  lyonnais.  398,  604. 

*  Inadvertances  de  divers  auteurs.  211,  272, 
328,  434,  825,  987. 

Incendie  de  l'Hôtel-Dieu  en   1772.  900. 
Inciilti.  Voir  Académies  (Ciirieusesi .  772. 
Industrie  (Unei  andelysienne.    178,  446. 
V  Inconnue  »  (Un  portrait  de  !').  727. 
Ingres  (Un  crayon  d").  1  19. 
Inscription  celtique.  283.  360,  462^  574. 
Inscription  (Unei  latine  à   traduire.  625,  827, 
912, 

*  Inscriptions  des    cadrans  solaires.    127,  943. 
Instruments  de  musique  1  Facteur  d'>.  848. 

nterniédiaire  (Errata  dans  les  Tables  généra- 
les de  1')  628. 

Inventaire  de  1793  (Termes  employés  dans). 
676,  883. 

Inventeur  (L')  de  la  feuille  de'  vigne.  399,664, 

774. 
Isle  de  Fief  (Mlle  de  I').  345,  337,    752,  876, 

97^^- 
Isographie  de  l'Académie   française.   8S0. 

"^  Italie  (Les  nouvelles  armoiries  de  1').  32. 


Janinet     (L'abbé     Miolan    et)  aréonautes    en 
1784.  566. 

*  Jardin  des  Plantes  (Directeur  du).  187. 

*  Jaunes  (Les).  426. 

•"Jean-Baptiste  (Les  têtes  de  saint).  921. 
Jean  sans  Peur   (L'assassinat  de).    948. 
Jean  Valjean    (Les  étapes  de).  847. 
Jéhu  (Compagnons  de)  ou  de  Jésus.  844. 

Jeu    de  bouchon.    Jeu  de    galoches.  119,  27O, 

612,  720,  831,  889. 
Joséphine  (L'impératrice)  est-elle  née  en   pays 

anglais?  449,  596. 

*  Joulet  de  Chastillon  (Armoiries  de  la  famille). 

852. 
«  Journal  des  Ventes  ».  84S. 
Journaux  de  langue  française  à  l'étranger.  346, 

484. 
jousse  (Mathurin)  serrurier  flechois.    675. 

*  Joutes  solennelles  entre  bourgeois  au  xvie  siè- 

cle. 531,  926. 
Jouvenel    des  Ursins  (Devise  des)    841. 
Joyeuse  (Etymologie    des  noms  de)  et    de  Du- 

randal .   1 16,  379. 
Juliette  (Mme)d'Arles,  l'une  des  femmesd'Abd- 

el-Kader  [1844].  900. 
Juliot  ou  Julliot.  452,  583,  746. 
Juvenal  des  Ursins.  Voir  Jouvenel. 

K 

Kacs,  travaux  du    xiii°  siècle.  848. 


La  Chapelle  (Fournier  de  la)  229,  303. 

*  Lacordaire.  4s . 

Lacordaire    (Le  P)   et  l'ordre  des  avocats.  393. 

Lacourtaudière  (Hamille  de).  841. 

Lafayette  (Un  oncle  de),  14. 


Lafayette  (Portrait  de  la  mère  Lo'.ii>e- Angéli- 
que de)  84s. 

Lafosse  (Le  papier  de).  904. 

Lakanal  (Les  manuscrits  de).  839. 

«  L'amateur  chez  l'artiste».  177. 

Lampertye   ou  Sampertye.   14. 

Lampes  à  modérateur.  958, 

Lanoir  (Paul)  -  Les  Jaunes.  426. 

Lanterniers,  à  Provins.  Voir  Académies  (Cu- 
rieuses. 332. 

Là  où  est  mon    soleil  (Devise)    897. 

Lapin  (Poser  un).  177,  549,  778, 

La  RolHère.  342,  S24,  ')89. 

Lattinville  fLe  peintre).  904. 

Launay  (Cordier  de!.  746. 

Launey  (Les  têtes  de  Flesselles  et).  61. 

Laussat  (Préfet)  .  731. 

*  Laval  (Le  prieuré  de).  374. 
Laval-Montmorency.   293,  409. 

*  Laville  de  Mirmont(Les  œuvres  de).  163. 
Laviron  (Portrait  de   Gabriel).  937- 

«  Le  cadet  de  CoUobrières    ».  346,  343. 
Lecoq  de  Boisbaudran.  (;Sï. 
Lechevalier   (Le  terroriste)  en  Bretagne.     170. 
Lecture  (Quels  sont  les  moments  de  la  journée 

les  plus    convenables  pour    la).   16,      166, 

779.881. 
Leczinska.  Voir  Marie  Leczinska. 
Le  Fond  de  la  besace  (Les  Kecollets  ou).  O14. 
Légion  d'honneur  (Les  eflectifs  de  la)     1 13. 
Légion  d'honneur  (La)  et  les  services    rendus, 

172. 
Legrain.  Voir  Bail  de  400  ans. 
Lehendrick    (Le    poinçon  de  l'orfèvre).    673, 

827.  879. 
Lekain  (La  descendance  de).  790,  972. 
Le  Pestre  (Famille).  36=;,  749. 
«  Le  poète  au  siècle  ».  175. 
Le  Prestre  de  Châteaugiron  (Famille).  566,  691. 
Leroux.  Voir  Thiers. 
Leroy.  Voir  Artistes  sous   Louis  XVI. 
«  Le  sac  blanc  ».  791,   994. 
Lescot  (Mlle)  Actrice  de   la  Comédie  italienne. 

563,  088. 
«  Les  sots  depuis  Adam  sont  en  majorité  »  848. 
**«  Les  Sœurs  de  charité  »  poésie,  par  Alfied 

de  Musset.   168. 
Létnnches.  VoirEtanche. 

*  Létorière  (Le  marquis  de).  387,  863. 
Lettre  à  vérifier.  ()oo. 

**  Lettre  et  certificat  d'un  chasseur  de  l'armée 

des  Pyrénées-Orientales.  781. 
Lettre  (Une)  de  Mme  de  Sévigné.   510. 
Lettres    (Les    originaux  des)  de  Gui  Patin    à 

Falconnet.   931 . 
K  Lettres  à  un  Américain  ».  Voir  Réaumur. 
Lettres  de  cachet  (Malesherbes  et  les).    169. 
Le  Vacher  (Pierre).  675,  800,  860. 
Lezay-Marnésia    (Le  comte  de).    Voir  Modèle 

d'artistes. 

*  Liesne  (Saint).  73. 

Lieu    de  naissance  de    la    reine    Frédégonde. 

453,  592- 


L'INTERMEDIAIRE 


1025 


1026 


Lieu  de  naissance  de  Mme  de  Maintenon.  172, 

316,  474,  596. 
Linetière  (Thabaud  de).  Portrait  au  physiono- 

trace.  349. 
Lingendes.  281,  361,  772. 
Linières  (Payot  de).  510,  663. 

*  Lis  (La  décoration  du).  74,    259,  573,  741. 
«  Liste  des  bijoux  égyptiens  volés  au  Louvre  » 

Brociiure  à  retrouver.  792. 
Littré  est-il  mort  en  chrétien  ?  23  i . 
Livre  de  famille  à  retrouver.  514. 

*  Livre  (Un)  à  reti cuver.  933. 

Livre  perdu  à    retrouver.  Payot    de    Linières. 

510,  6Ô3. 
Livre  (Un)  sur  le  Poitou.  398. 

*  Livres  à  clef.  163,  270. 

Livres  brûlés    par  la  main  du    bourreau.  291, 

702. 
Livres  (Les)  de  la  bibliothèque  de  Buffon.  846. 

*  Livres  perdus,  introuvables    ou  dont  on    ne 
connaît  qu'un  e.xemplaire  unique.  344. 

*  Livres  sur  Théodora.  435. 
Locutions  défectueuses.    292,  381,  477. 

*  Lœillard  d'Avrigny.   26. 

Loir  (Romanciers  de  la  vallée  du).  117,  436, 

993- 
Lombard  de  Roquefort.  620. 

Louis  XUl  au  Mans,   en  1614.  671,  816. 

Louis  XIll    (Grâce    accordée  par)  à    Dourdan 

145. 

Louis  XIV   (Colonnes  entourant  la  statue  de). 

995- 

*  Louis  XIV  (Le  cœur  de)  237. 

Louis  XV  (Le  hussard  de).   508,  649. 
Louis  XVI  écrivain.   290,  377,  476,  596. 

*  Louis  XVI  (Artistes  sous).  106. 

Louis    XVI  (Orfèvres  sous)     et  Napoléon    1". 

400,    550. 
Louis  XVll(Un  prétendu).   14,  148,  255,377. 
Louis-Napoléon.  Voir  (Complices  de  l'attentat 

du  prince). 

*  Louis-Philippe,     émigré.    257,   319,     422, 

Louis  (Un)  pour  vingt  francs.  172,  496. 
Louvois  (Un  marquis  dej.  368. 
Louvre  (Au  musée  du).   119. 
Lucioles  (Les).  282,  384,  429. 

*  Lulli  (La  musique  de).  993. 
Luseauter.  901 . 

M 

Macaron  (Origine  du).  235,  445,885. 

*  Mâchicoulis  (Le  mot.  155,  322. 
Machelart  (Armes  de  la  famille).  617. 
Machines  à  friser.  4^6. 

*  Mac  Nab.  572. 

Maçons  (Maîtres)  -Tailleurs  de  pierres. 236, 

549i  704. 
Maguelonne  (La  Belle).    loi,  270,435. 

*  Maine  du    Coudrey  (Famille  du).  Ses  ar- 
moiries. 802. 

Main  droite  (Pied  gauche  et).  678,  945, 
Mainmorte.  292. 


Maintenon  (Lord  ChesterfreU    et  Mme  de) 

294,  419. 
Maintenon  (Lieu  de  naissance  de  Mme  de). 

172,316,474,    5q6. 
Maintenon  (Ouvrages  sur  Mme  de).  234. 
Maintenon   (Portrait  de  Mme  de)  nue.  622, 

712. 
Maintenon  (Mme  de)  et  Ninon.   621. 
Maison  de   santé  de  Belhomme.  62,  2S4. 
Maisons  (Marquis  de).  Voir  Mœsonium. 
Maîtres  maçons  -  Tailleurs  de  pierres.  236, 

549,  704- 

*  Maltresse    (Une)    du  général  Bonaparte. 
148. 

î^'îaltresses  princières.  62,  259. 

Maladies  (Saints  guérisseurs  et  producteurs 
de).  49,  215,  S90. 

iMalbrough  (Chariot).    154,  323,387. 

Mal  de  Mer  (Un    bateau  contre  le).  887. 

Malesherbes  et  les  lettres  de  cachet.    169. 

Malet  de  Graville.  605. 

Malot  (Hector).  Héroïne  d'un  roman.    293, 
771. 

Malte  (Archives  de    l'Ordre  de).    727,908. 

Man  (L'ile  de).  57. 

j\landreville.  Voir  Armes  à  retrouver. 

Manie    (Une)    de  Jean-Jacques    Rousseau. 
42,    lOI. 

**  Manifestation  (Une)  de    femmes  sous  la 
Révolution.  503. 

Manifeste  du  prince  de  Condé  en  179.. 843. 

Manuscrits  (Les)  de  Lakanal.  839. 

Manuscrits  (Vieilles  armures    et  vieux).  64. 

Manuscrits  (Les)  et    les    nouvelles   acquisi- 
tions du  Cabinet  des  estampes.  561,629. 

Marchand   d'estampes  à  Lyon.    957. 

Mareuil-Caubert  (Somme).  345,  522. 

Marguerite  Bellanger.   930. 

Mariage  de  la  Vierge.  Voir  Bâton  rompu. 

î^îariage  du  duc  d'Enghien.  509. 

Marie   Leczinska.    M.    le  comte    Fleury  et 

M.  de  Nolhac.   10,  146,   207,  318. 
Marie  Leczinska.  Bibliographie  sur  la  prin- 
cesse Palatine.  337,  544. 

*  Marquis  (Un)  de  Louvois.  368. 

Martin  (Le  colonel).  Refus  de  charger.  509, 

657,  876. 
Masque  de  Fer  (Saint-Mars  le  gardien  du). 
Sa  famille.  284,  750, 

*  Masque    de   Fer  (La    tombe    de  l'homme 
au).  375. 

Masque  (Le)  de  Robespierre.  843. 
Massacres  de   Septembre.   -  Râteau.  294. 
Massé  (La  statue  de  Victor).     14,  151.  3S7, 

414. 
Masson  (Le  chevalier).  Voir  Successeur  de 

Voltaire. 
Maussion  (Etienne-Thomas   de).  343,    327, 

75=,  795.  9'^^-     „       ,     ,     .      ^ 
«  Maximes   géneralles  du  droict  françois  ». 

847. 
Mazarin  (Ouvrage    sur  les  pièces  de).  902, 

993- 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


1027 


1028 


Médaillon(Un) sculpté  de  Dietrich  de  Stras- 
bourg. 512. 
jNIédavy  (Le  maréchal  de).  344,  463. 
Médecin.  Voir  Quièvremont    de  la   Motte. 

*  Médecins  (Les)  qui  ont  fait  volontaire- 
ment le  sacrifice  de  leur  vie  à  la  science. 
95,  ?o8,  279. 

Médicis  (Ouvrages  sur  la  famille  des).  902. 
Mégret  (Le  peintre).  84s. 
Mélmos-Lafitte.  Voir  Molinos. 
JSIelon  (Le)  et  Bernardin    de    Saint-Pierre. 

455; 

Mémoires  (Les)  de  Mme  de  Campestre.  902. 

^ienottes  (Happechair  et).    009,  700. 

Menteurs  (Académie  des).  1004. 

Menu  d'un  repas  en  bœuf.  68,  162,32=;. 

Méricourt  (Théroigne  de).  207. 

Mer  Rouge   (Passage  de     la)  à    pieds  secs. 

7.^2. 
Mersenne  (Le  P.  Marin).  672,  913. 
Merveilles  florentines.  347,  531,  715. 
Mesnardière      (Epitaphe     de  Voiture    par). 

892. 

*  Mesures  à  la  porte  des  églises.  '^ï. 
jNietz  en  Lorraine.  338,501,   594,  692,  973. 
Metz  (Peintres  de).  734. 

Meubles  héraldiques.  561,  743,  961. 
Meusnier    (Les  papiers  de)   inspecteur    de 

police.    345,  795. 
Meyerling  (Le  drame  de).  839,  930. 
Michelet  (Un  paradoxe  de).  568,  647. 
Mickiewicz   (Un   autographe  d'Adam).  727, 

905. 
Mihi  tantum  (Ex-libris).  897. 

*  Militaires  professionnels.  212,  430. 
Miller  (L'horloger)  de  Fribourg.  177 . 
Ministre  petit-fils  d'épicier.  290,  469. 
Miolan  (L'abbé)  et  Janinet,    aéronautes  en 

1784.  566. 

*  Mirambeau  (Charente  -  Inférieure).  76, 
131,  462. 

«  Mizram  ou  le  sage  à  la  Cour  »  Histoire 
égyptienne.  235,701. 

*  Mocque  (Le  préfixe)  dans  les  noms  de 
lieux.  41. 

*  Mode  (La)   dans  les   noms   de    baptême. 

133 

''"  Jvlodèles  d'artistes.    106. 

Modifications  dans  le  nom.  505. 
Mœsonium.  291,  434,  476. 
Moines  rouges  et  Cures  blancs  ?  958. 
Molière  (La  dernière  signature  de).  895. 
Molinos-Lafitte  (Mme  Anfonia).    567,  809. 
Molton  d'Espagne.  Voir    Dentelles  d'or    et 

d'argent. 
Momertz  (Famille).  343. 
Monaco  I  (A  la).  792. 
Moncrabeau    (Brevets     des     hâbleurs   de). 

1004. 
«  Moniteur  (Le)  officiel    de  Versailles  et  du 

département    de   Seine-et-Oise   »  publié 

parles   Allemands  en  1870-71,  113,   263. 
Monnaie  (Alliage  de).  897. 


Monnet  t  Généraux  Duval  et).  141^ 
Monogramme    de    peintre     à  déterminer. 

903. 
Mons  (L'architecte  de    l'église   Sainte-Vau- 
dru  a).  386, 

*  Montaigne  (Existe-t-il  des  descendants 
de  la  famille  de).  86 1. 

*  Monteiiles  (Famille  de).  839. 

*  Monthozon  ou  Montlioson  (F.TMiille  <\e\ 
298. 

Montmartre    (Premiers     occupants    de     la 

butte  t.  231,  765. 
Montyon  (Les  manuscrits  de).   17. 
Montyon  (Un  mémoire  de).  17,  271. 
Monval  (Famille  de).  172,  406,  968. 
Moreau  (Hégésippe).    Poëme  inconnu,  par 

J.  de  Concourt.  724. 
Moret  (Prieuré    perpétuel  de  Notre-Dame 

des  Anges  à)  (1638-1754).  341. 
Moret  (Villechasson).  Voir  Abbaye. 

*  Mouillettes  (Les)  de  noces.  552. 
Moulins  de  la    Porte    (Jean-Baptiste-Fran- 

cols).  34^. 

■•=  Moulins  tLes)  à  hosties.  107,215,439,776. 

Mulsau  de  la  Platière  et  le  ministre  Ro- 
land. 344. 

Muret  (Une  édition  de)  et  notes  bibliogra- 
phiques. 18. 

**  Murger  provoqué  en    duel  par  les    étu- 

'  diants.  224. 

■-•■  Murville,  auteur  dramatique.  28,  808. 

*  Muscadins.  325 . 

Musée  (Le  premier)  d'Artillerie  à  Paris.  225, 

379- 

Musicien.    Voir  Robert  Schumann. 

Musique  (La)  des  chansons  de  Pierre  Du- 
pont. 794,  994. 

Musset  (A.  de).  Voir  Cleomene.  Poème 
sur  l'Absinthe,  Sœurs  de  charité. 

N 

Nantouillet  (Le   comte    de).  671,    812,865. 
**  Napoléon  et  les  comètes.  52. 

*  Napoléon  (Le)  de  la  colonne  à  retrouver. 

'49,  259- 
Napoléon.   Passage     de   la    mer    Kouge    a 

pieds  secs.  732. 

Napoléon  1"".  Voir  Orfèvres.    Portrait. 

*  Napoléon    III    (Un   enfant    naturel    de). 

930. 
Narbonne-Pelet.  Voir  Pelet-Narbonne. 
Nau  (Famille).  7S9. 

Naundorff  (Les  papiers   de)   a    Berlin.  y)~. 
Navigation  (Question  de)  soulevée   par  un 

tableau  du  Louvre.  794 
Nécrologie  :  le    baron  de   Heeckeren.   560. 
Neufville  de  Villeroy  (Famille  de). 790, 968. 
Neufville  ou  de    Neufville    (Familles  de)  et 

fief  de  Neufvialie.  954. 
Ney  (Le  maréchal).  Voir  Bignon. 
Nicolas  (Boulangers  disciples  de  saint). 844. 
Ninon.    Voir  Maintenon  (Mme  de), 
Nismois  (Le).  511. 


L'INTERMEDIAIRE 


1029  

Noailles.Voir  Golowkin  (Comte). 

Noblesse  chinoise.  787. 

Noces  (Mouillettes  dei.  552. 

Nom  patronymique  de  M.  France,  libraire. 

S67. 
Nompar  de  Caumont,  60,  184,  466. 

*  Noms  arciens.  800. 

Noms  de  baptéme(La  mode  dans    les),  i^^. 

Nom  et  armes.  Voir  Substitution. 

Noms   patronymiques    (Additions  de  noms 

aux).  72g. 
Nonliquet.  Voir  Académies(Curieuses).  434. 
Noms  (Les)  propres  et   la  Révolution.  500, 

574,  739- 
Nos  drapeaux.  225,  426,  542,  920. 

Notaires  :  De  leur  compétence  officielle  en 
matière  de  paléographie.   12.   127. 

Notariat  (Le)  à  Pans.  788. 

**  Notes  universitaires  de  Renan.  504. 

Notre-Dame  de  Paris  est-elle  bâtie    sur 
lotis.  570,  666,  996. 

Notre-Dame  des  Anges.  Voir  Moret. 

*  Noues.  430. 
Nouveau  (Le)  roi  d'Albanie. 

*  Nouveaux  catholiques.  739. 
«  Nouvelle    Héloïse  ».    Voir 

(Prix  des). 


1030 


pi- 


170,  320. 
Autographes 


*  Objets  marqués  d'un  cœur.   278,  335,    608, 

71^,  773- 

*  Occlusion  des  yeux  après  la  iiiort.  215. 
Occupât!.  Voir  Académies  (Curieusesl.  772. 
Oisel  (Les  chiens  d').  350. 

*  Oiseleurs  (Les)  à  Paris.  499, 
Olympia  (Evêque  d').  897. 

Oraisons  funèbres  de  Bossuet  attribuées  à 
Fléchier.  66. 

Orban  (Famille).  289. 

Ordre  de  la  Toison  d'or.  617,  683,  742,797, 
q6i. 

Ordres  religieux  (Noms  véritables  des  commu- 
nautés, congrégations  et).  23,  86,  137,922. 

Orfèvres  sous  Louis  XVI  et  Napoléon  1".  400, 

550- 
■'•=  Orgues  de  Barbai ie.  269. 

Origine  du  mot  rapiat.  793,  93s,  983. 

Origine  du  nom  Chamberlain.  173,  368. 

*  Origine  fL')  d'une  scie.   105,  431. 
Orléans    (Les    biens  de    la   famille    d').    37S, 

422.  537, 653,  696,  704,  822. 
Orly  (Soles  à  la).  793. 
Otrante  (Le  deuxième  duc  d').  288. 
Ouvrage  (Un)   illustré  à  retrouver.  623. 
Ouvrage  sur  les  nièces  de  Mazarin.    902,   993. 

*  Ouvrages    sérieux   mis  en    vers.     lo;,  661, 

986. 
Ouvrages  (Les)  de  Louis  Cousin.  902. 
Ouvrages  sur  la  famille  des  Médicis.  902, 
Ouvrages  sur  les  émaux.  235,  436,  486,    606, 

662. 
Ouvrages  sur  Mme  de   Balbi  et  sur  Mme  Du 

Cayla.  291,  435,  483. 


Ouvrages  sur  Mme  de  Maintenon.  234. 
*  Ovale,  nouvelle  acception.  209. 


*  Pagination  bizarre.  485,  935. 

'"  Païva  (Les  maris  de  Mme  de).  470. 
Palais-Bourbon  |Au).  63. 
Palais  d'été  (Pillage  du).  454,  993. 
Palais-Royal    (Café    des    Aveugles   au">.     293, 

443,  487.  610. 
Paléographie  (De  la  compétence    officielle  des 

notanes  en   matière  de).  12,127. 
Palikao  (Prise  de).  624. 
Palmas  (Famille  dei.   620. 
Papier  (Le)  de  Lafosse.  004. 
Papier  (Recherches  sur  l'ancienneté  du).  77S. 
Papiers  (Les)  de  Meunier,  inspecteur  de  police 

3'5,  795- 
Papiers   (Les)  des  de  Concourt.   169. 

*  Papiers  (Les^  des  Tuileries.  19,  208. 

*  Papiers  militaires  du  maréchal  Sébastiani, 
des  généraux  Guilleminot,  Kellermann, 
Pelet.  411. 

Paradoxe  (Un)  de  Michelet.  568,  647. 

*  Paris  (Etymologie  du  nom  dei.  767. 
Paris.  Voir  Plan  de  Paris. 

Paroisse  (Kue  de  la)  à  Paris. 904. 

Partis  (Le  tableau  des).   132. 

Passage  de  la  mer  Rouge  à  pieds  secs,  732. 

■'^*  Patentes  (Les)  en  1792.  946. 

Paternité  de  l'enfant  d'une  fille  sous  l'ancien 
régime  et  la  législation  transitoire.  229. 

Patin  (Lettres  de  Gui)  à  Falconnet.  951. 

«  Patrie  ».  Voir  Droits  d'auteur. 

Payot  de  Linières.  Un  livre  perdu  à  retrou- 
ver, s  10,  663. 

Péchés  capitaux  (Les  sept).    i62_  702 

Péhant  (Emile)  Voir  «  Deux    Jeunes    Filles». 

Peintre  de  nnture  morte.  347 

Peintres  de  Metz.  734. 

Peintres  :  A.  CL.  F.  Voir  Tableaux  du  xvii"  siè- 
cle. Delattre.  Descamps  (Guillaume).  531, 
s;92.  Duperreux  Faizan.  Hersent.  Hubert 
(Robert).  =>i2,  030.  Ingres.  Lattinville. 
Laviron.  Mégret.  Mieris  le  Vieux.  177. 
Monogramme.  Nattier.  409.  Rillelille.  025. 
Swebach  dit  Desfontaines.  Watteau  (L.). 

Peinture  (Salons  de)  de  Paris  de  1828  a  1842. 

513,  715.  ^-^■ 

*  Pelée  (La  montagne)  et  la  déesse  Pelée.  179, 

470. 
""■"  Pelet-Narbonne     et    Narbonne-Pelet .     1X7, 

972. 
Peletan  (Camille).  Voir  Phrase  prêtée  à  Victor 

Hugo. 
Peloton  d'exécution    du  duc   d'Enghien.    290. 
Penthièvre  (Voyage  du  duc  de)  à  Naples.  733. 

*  Péquin.  881. 

Personnages    de    tapisserie    à    identifier.   22=;, 

296,  664. 
Père  Duchène.  Voir  Enveloppe  historique. 


103 


DES  CHERCHEURS  El    CURIEUX 


Physionotrace.  VoiiThabaud  de  Linetière. 
Pierre  Fourier  (Chapelle  de  Saint-)  568, 
Pelitot  (Famille).  28s,  470. 

*  Petosse.  96. 

Petiucci  (Le  cardinal).  952. 

*  Philippe-Egalité  (La  veuve  de)  s'est-elle  re- 
mariée ?  255,   377. 

Phrase  prêtée  à  Victor  Hugo.  396. 

Picadoré  (La  tour  du).  345,  522. 

Pièce  (Une)  de  théâtre  anglaise    à    rechercher. 


1032 


.78, 


Pièce  d'or  espagnole.  673,  855. 

Pièce    d'or    vénitienne.    507,    640,  683,  774, 

856. 
Pied  gauche  et  main  droite.  678.  945. 
Pierre  Fourier  (Saint.)  Voir  Chapelle. 
Pierre   tumulaire  de  curé.  172,  502,  714. 
Pilate.  732,  976. 
Pillage  du  Palais  d'été.  454,  995. 
Pioche  de  la  Vergne,  de  Beaugé,  du    Parc,  des 

Périen.  (Familles).  842. 
Piraustre.  178,  380,  428. 

*  Pissotte.  90,  209,  430.   603,   770. 

*  Pithécantrope  (Le).  49. 
Placets  au  pape.  513,  684. 
Plainchàtel  (Le  prieuré  de).  730. 

Plan  (Le)  de  Paris     par  Vasserot.  9.    77. 
Plan  (Un)  de  Paris  en   relief.    394,   552,  610. 

828. 
Plaques  de  ceinturon.  677. 
Plante.  846. 
Plice,  plique  ou  plite  (Emaux  de).  734. 

*  Plutarque  (Un).  104. 
*Poe  (Edgar).  484. 

Poème  d'Alfred  de  Musset  sur  l'Absinthe.  95  i . 

Poème  (Un)  de  Vermersch.  840. 

**  Poème  inconnu  de  Jules  de  Concourt,  sur  la 

mort  d'Hégésippe  Moreau.  724. 
Poésie  (Une)  du  docteur  Ricord.  847. 

*  Poids  ou  jeton  ?  246. 
Poitou  (Un  livre  sur  le).  398. 

Polastron  (Mme  de). Voir  Maîtresses  princières. 
**  Police  (La^  d  e  la  voi  publique    en     1702. 

892. 
Pompon  (Rose).  783. 

Pomponne  (L'abbé  de).   281,  364,    409,  746. 
Pont  Daurat.  12,  132. 
Pont   de    Lodi    (Heuillet,    tambour     au)    en 

1796.  255 
Porcon  de  la  Barbinais.  676,  805. 
Porte  Saint-Antoine  (Théâtre  de  la).  956. 
Portes  (Les)  en  bronze.  956. 
Portrait  à  identifier.  622. 
Portrait  (Décoration  sur  un).  903. 

*  Portrait  de  L.A.P.  de  Bourbon-Busset.    47, 

165 . 
Portrait  de    la    mère  Louise-Angélique    de  la 

Fayette.  845. 
Portrait  du  général  Monnet.  845. 
Portrait  du  général  Pierre  Devaux.   512. 
Portrait  du  Roi  de  Rome.   951. 
Portrait  en  miniature.  625. 
.Portrait  (Un)  de  Napoléon.  513,  714. 


Portraits  amiénois  non  signés.  677,  879. 
Portraits  :  Voir  Bourienne.  Inconnue  (L')  393. 
Mainlenon  (Mme  de).  Rousseau.  349.   667. 
Thabaud  de  Linetière.  Toubeau  (Jean). 
Poser  un  lapin.    177,   S4Q,  778. 

*  Possibilité  physique  de  la  Résurrection.  160. 
P. P.C.  028. 

*  Préférer.   Causer.  96,   207. 
Préfonds  (Girardot  de).  61. 
Prel  (Famille  du).  899,908. 

Prélats  académiciens.  -  Lieu  et  date  de  nais- 
sance. 674,  801. 
Prémian.  84s. 
Premiers  occupants  de  la    butte    Montmartre. 

23',  l^b- 

*  Prenant,  prenante.  324. 

Président  de  la  cour  de   Cassation    en     1812. 

!73- 
Prétendu  (Un)  mot  de  Voltaire.  896. 

Prévenier  (Famille).  790. 

Prévost  (Mort  de  l'abbé).  410,  515,  690,  916. 

Prieurés.  Voir     :   Laval.     Létancheâ.     Moret. 

Plainchàiel,    Relanges.  Roquillats.   Val  des 

Choux. 
Prince  de  kheina  Wolbeck.  173,308,404,  529, 

584. 
Princesse     palatine.    Voir    Marie    Leczinska. 
'''  Princeteau  etPrincetot.  411. 

*  Priola.  530. 

Prise  de  Palikao.  624. 

Privilèges  (Les)  de  Chalo  Saint-Maid.  283, 
41=,,  632,  799,  911. 

*  Procès  aux  animaux.    140,  776. 

*  Propriété  (La)  des  traits  humains.    164. 
Prosodie.  902. 

Protonotaires  apostoliques.  564,  640,  684. 
Protestants  (Admission  des)    dans  les    hôpi  • 
taux    226,  647. 

*  Proverbes  fran»,-ais.    104,  480. 
Pseaume  ou  Seaume  (L'abbaye  de).  898. 
*Pucelle  (Un  petit  neveu  de  la).  194. 

*  Puits  dans  les  églises.  442,  490,  665. 

Q 

Qiiatrain  (Un)...   hardi.  569. 

Quatrain  (Un)  inédit  de  Victor  Hugo     896. 

Quatre  (Les)  chiens  du  roi.  524. 

Quels  sont  les  moments  de  la  journée  les 
plus  convenables  pour  la  lecture?  16,  166, 
770,881. 

Question  de  navigation  soulevée  par  un  ta- 
bleau du  Louvre.  794. 

Quièvremont  de  la  Motte.  843. 

R 

*  Rabibocher.  320. 

Racine  (Une  solliciteuse,  petite-fille  de).  61s. 
Raid  (A  propos  d'un).  570,  943. 
*«  Rail  »  (Comment    doit-on     prononcer    le 
mot)  ?  161. 

*  Ramentevoir.  697. 

*  Raparlier.  864. 

Rapiat  (Origine  du  mot).  793,  935,  983. 


L'INTERMEDIAIRE 


-. ,033 

Rastadt  (Un     almanach   allemand  du  Congrès 

de).  1799,  569- 
Râteau    (Massacres  de  septembre).  294. 
**  Ratazzi  (Les)  et  les  Tuileries.  894. 
''■■  Réaumur  (La  collaboration  de)  aux  «  Lettres 

à  un  amiricain  ».  325. 

*  Réaumur  physicien  et   naturaliste    français. 
326. 

*  Recherches  sur  l'ancienneté  du  papier.  778. 

*  RecûUets  (Les)  ou  Le  Fond  de  la  besace.  614. 
Recueils  de  vers  et  de  prose  du    xviiii"  siècle. 

Voir  Bibliographie. 
Reculot    (Comtesse    de)   née    Kellermann    de 
Valmy.  411. 

*  Reddition  d'Arnsberg-sur-Ruhr.  147. 
Refus  de  charger.  S09,  657,  876. 
Régiment  (Le)  Royal-Lorraine.  568. 
Réhabilitation  (La)  définitive  du  général   Du- 
pont. 58. 

Relanges  (Le  prieuré  de).  341,   522. 
'"Reliure  en  peau  humaine.  273,  329. 
Renan  (Notes  universitaires  de).    504. 
Renan  et  l'Allemagne  en  1870-71.  676. 
Répertoire  des  sources  historiques  du  moyen- 
âge.  Topo-bibliographie.  16,  221. 
Répertoire  (Un)  national).   120,  486,  007. 

*  Restes  (Les)   de  Fouquet.   145,  253,  374. 
Résurrection    (Possibilité    physique  de   la). 

166. 
Révolution. Voir  Manifestations  de  femmes. 

Noms  propres.  Sully. 
Rheina    Wolbeck    (Prince    de).    173,   308, 

404,  529,  584- 
Richesses  d'art  de  la  Camargo.  62s. 

*  Richelieu  {L'amiral  du  Plessis  de).  812. 
Ricord  (Une  poésie  du  D').  847. 
Rideaux  de  théâtre.   178,  331,  437,  552. 
Robert  le   Diable  (Château   de).    289,    417, 

530,  7'6,  867. 
Robespierre  (Le  masque  de).  843. 
Roche  (Le   comte    de    la)    fils    du    duc  de 

Berry.  598. 
Rolfignac  ou  Rouffignac  (Sceau  de  Hugues 

de).  951. 
Rohan   (L'hôtel    de).    Son  architecte.  610. 
Rohan  (L'escroquerie  du  cardinal  de).  871. 
Roi  de    Rome  (Le  portrait  du).    951. 
Rois    de    France.  (Ascendance  vraie  des). 

898. 
Rois  du  jour!  —  Leurs  noms.    623,  988. 
Roland  (Le  ministre).  Voir  Mulseau. 
Rollière  (La).   342,  524,  589. 
Roman  (Le)  de  Dugommier.  452,  811. 

*  Romance  (La)  de  Galathée.  40. 
Romanciers  de  la  vallée  du  Loir.  117,  436, 

993- 

*  Romantiques.  606,  771. 

Romieu  (Chansons  d'Auguste).   loi,   190. 
Roquefort  (Lombard  de).  620. 
Roquillats  ''Prieure  des).  673, 
Rose  Pompon.  783,  849. 
Rosex  di  Modeni  (Le   graveur  Nicoletto). 
105. 


1034   _ 

*  Rossel  (La  mort  de)  à  Satory.  264. 
Rothiere  (Famille  de  la).  731. 

*  Rouerie  (Château  de  la).  085. 

'^'  Rousseau  (Une  maniede  J.J.).    42,    101. 

Rousseau  (J.-J.)  Voir  Autographes  (Prix 
des). 

Rousseau  (Le  portrait  de  J.-J.)  gravé  sur 
une  pierre  de  la  Bastille.  349,  007. 

Rousseil  (Mlle  Rosélia)  tragédienne,  pen- 
sionnaire de  la  Comédie  française.  13, 136. 

Rousselière  (Siette  de  la).  739. 

Rouzet  de  Folmon.  Voir  Décoration  du 
Lis.  La  veuve  de    Philippe-Egalité. 

Royal  Lorraine  (Le  régiment  de).  568. 

Rozan.  Voir  Portrait  à  identifier.  622. 

Rue  de  la  Paroisse,  à  Paris.  904. 

Rue  de  l'Ile  de  Corse,  à  Nancy.  789. 

■'  Rues  (Noms  bizarres  des)  dans  certaines 
villes   de  France.  801,985. 

Ruines (Les)des Tuileries.  626,  774,  830,  880. 


Sabot?  (Guerre  des).   289. 

*  Sabre  au  clair.  988. 

«  Sac  (Le)  blanc  ».    791. 

*  Sac  de  cuir  (Supplice  du).  37. 
Saint-Chaumont  (La  communauté  de). 788. 
Saint-Charles  (Dames  de). Voir  Thionville. 
Saint-Cyr  (Demoiselles  de).  895. 
Saint-Cyr.  Voir  Châtiments  corporels. 

*  Saint-Denis  (L'armoire  des  cœurs  à).  237, 

^  439- 

Saint-Luc  (Mme  la  vicomtesse  de).  511,660, 

,  704- 

Saint-?^Iarc  Girardin.  66,  250,  368. 

Saint-Mard.  Voir  Famille    d'Aveluys.    685. 

*  Saint-Mars  (Le  marquis  de).  30,  134,   186, 

250,  302,  749    971. 
Saint-Mars,    le  gardien   du  Masque  de  fer. 

Sa  famille.  284,  750. 
Saint-Pierre  (Bernardin  de).  20. 
Saint-Pierre  (Le  melon  et  Bernardinde).45=5. 

*  Saint-Suaire    (Ley    de    Turin.    84,     369, 

,  757,  906. 

Sainte-Vaudru.  Voir  Architecte  de  l'ér  lise. 

*  Saints  (Les)    guérisseurs    et    producteurs 
de  maladies.  49,  215,  890. 

Salles  de  Gosse  (Isidore). Volume  anonyme. 


210, 


327. 


Salon  (Critiques   sur   le)    de  l'an  X(i8o2). 

455- 
Salons  de  peinture  de  Paris  de  1828  à  1842. 

513,  715,  «28. 
Salut  (Le)  à  la  lemme  dans  la  rue.    67,  277. 
Sampertye  (Lampertye  ou).   14 
*  Sand  (Anecdotes  sur  George).  loi. 
Sand  (Question  sur  George).  176,  326,386, 

,,  485,  77 >•  '         . 

Sardou.  Les  droits  d'auteur  de  «  Patrie  ». 

569,  662, 
Saulx-Tavannes.     61,   183,    406,    533,   750. 
Sauveur  (Joseph),   savant   du   xvu"   siècle. 

675,  862. 


DES  CHERCHEURS  ET  CURIEUX 


1035- 


Savalette  de  Lange.  —   L'homnie-feninie. 

66,  207. 
Savannah  (Siège  de).   1779.   38. 

*  Savants  morts  de  faim.  383,  538. 
Savonner.  8.18. 

Scarron    (Pierre),  évéque    de  Grenoble  en 
1641.    954. 

*  Sceau  moyen  âge  à  déterminer.  20,  123, 

182, 297,  402. 

Sceau  de  Hugues  de  Roffignac.  951 . 

Schaionn  (Jean-Baptiste)  [17^3-1801].  954. 

Schumann  (Robert).  620,  756,  865. 

Sculpteur  aveugle  (Vidal  le).   955. 

Sculpture  (Une)  de  la  Provence  à  Flo- 
rence. 399. 

Sculptures  en  albâtre   du   xvi"  siècle.  622, 

774,  942; 
Scutifier.  Voir  Armiger. 
Seaume  (L'abbaye    de    Pseaume   ou).  89S. 
Secousses    de    la    terre   (Les     premières). 

559-  ^      , 
Secret  des  lettres  (Les  violations  du).  7O2. 

*  Seiches  (Encre  de).  51. 
Sellon  (de).  344,  469. 

Sem  (Albums).  17,  272,  866. 
Semalé.  Voir  Bousquet  (du). 

*  Sénateur  à  déterminer.  94,    150. 

*  Sept  (Les)  péchés  capitaux.  Leur  biblio- 
graphie.  162, 702 . 

Septembre  (Massacres  de)  —  Râteau.   294. 

*  Sers  (Famille  de).   82,   135,  188. 
Sévigné  (Une  lettre  de  Mme  de).  510. 

*  Siège  de  Savannah,  1779.  38, 

Siette  de  la  Rousselière.  732. 

Signature  (La   dernière)  de   Molière.  89'>. 

Siguensa  (Comte  de)  titre  nobiliaire  espa- 
gnol du  général  Hugo,  père  de  Victor. 
680. 

Simand  commissaire   de  police  poète.   43. 
Société  philotechnique.    678,  831. 

*  Socrate  sculpteur,  221. 

Sœurs  de  Saint-Vincent-de-Paul  (La  cor- 
nette des).  337,  472. 

«  Sœurs  (Les)  de  charité  »  poésie,  par  Al- 
fred de  Musset.    168. 

Soisy-au-Loge,  en  1553.  730. 

Sol  parisien  (Exhaussement  du).   293,  663, 

94.'- 
Soleil  (Là  où  est  mon).  Devise.  897, 
Soles  à  la  Orly.   793. 

*  Solitaire  (Chanson  du).  484. 

**  Solliciteuse  (Une)  :  la  petite  fille  de  Ra- 
cine. 615 . 

Sonnet /'L'abbé).  675, 

Sosies.  347,  812,  919. 

Sottenghieu  (Château  de).  Voir  Chapelle 
castrale. 

Sources  de  l'opérette.  624. 

«  Sous  la  tyrannie  ».    118, 

Spindien.  730. 

Statue  (La)  de  Victor  Massé.  14,  151,  3S7, 
414. 

Statue  (Une)  de  la  Liberté.  9, 


1036 


Statues  équestres  macédoniennes.  434- 
Strasbourg,  Voir    (Complices  de    l'attentat 
du  prince  Louis-Napoléon). 

*  Subdélégués  des  intendances,  en  1789  ^q 

2S8. 

Substitution  de  nom    et  d'armes     171,  398, 

401,  321,  037. 
Successeur    (Le)    de    Voltaire   auprès     de 

Frédéric  11.  221;,  372,  47^ 
Sue  (Eugène).    Voir  L'Emilie  de  Demous- 

tier. 

*  Suite  (De)    ou  tout    de    suite.  233,    381, 
502,  002,  S82. 

*  Sully  (Arbres  de).  47. 

Sully    (Duc  du)  sous  la  Révolution.  231. 

*  Sur  la  Brinvilliers.  687. 

Suscription      (La)      des     enveloppes     (de 

lettres).   113,  219,  277,  330. 
Swebach  (Jacques)  peintre  d'histoire,  (1769- 

1823).  349,  007. 

*  Syndicats   agricoles     (Le  créateur     des). 

1001 . 


*  Tableau  (Le)  des  partis.  132. 

Tableau  de  la  sainte  Vierge.  335,    386,   438. 

Tableau  du  xvn«  siècle  (De  qui  sont  des)  si- 
gnés A.  Q^  F.  349,  351. 

Tableaux  (Les)  et  statues  représentant, sous  un 
nom  légendaire, des  personnages  contempo- 
rains. 1002. 

*  Tableaux  (Les)  perdus.  47. 

Tableaux  :  Mariage  de  la    Vierge.  361,   712. 

L'amateur  chez  l'artiste.    Prise  de  Palikao. 

Tailleurs    de   pierre   (Maîtres    maçons).    236, 

549»  704. 
'''  Talma.  756. 
Talma.  Voir  Bazire  (Mme). 

*  Talma  ( Duels  à  Lille  au  sujet  de).  412. 
Tapisserie  (Devise  sur  une).  841. 
Tavannes  (Saulx-).  61,  183,   406,    323,    750. 
Taxe  des  archevêchés,  abbayes, ...  45  1 ,  683, 

834. 
Temps  (Le)  est  un  grand   maître.    347,  437. 
«  TendriUette  »  tragédie,   564,  825. 
Termes  employés  dans  un  Inventaire  de  1703. 

676.883. 
Terroriste  (Le)  Lechevalier,  en  Bretagne.    170, 
Têtes  (Les)  de  Flesselles  et  Launey.  61 . 
Thabaud  de  Linetière  (Portrait   au    physiono- 

trace  de  M.)  député  de  l'Indre.  349. 
Théâtre  (Acteurs  morts  sur  le).  952, 
'i'héâtre  de  la  Porte  Saint-Antoine.  956, 

*  Théodora  (Les  livres  sur).  433. 
**  Théorie  (La  plus  ancienne)  des   volcans  et 

des  tremblements  de  terre.    Les   premières 
secousses  de  la  terre.   539. 

*  Théroigne  de  Méricourt.  207, 
Thiers  (La  famille  de  M.).  397. 
Thiers  (M.)  et  les  chemins  de  fer.  63. 
Thionville   (Les  dames   de   Saint-Charles  à), 

342 


*  Thuisy  (Mme  de).  646. 


L'INTERMEDIAIRE 


1037 


1038 


**  Titre  (Le)  de  citoyen    336. 
Tirailleurs  algériens.  (Danse  des)  627. 
Toison    d'or   (Ordre    de    la),   617,   683,  742, 

797,  961. 
Torry  (M™'').  Voir  Maîtresse  (Une)  du  général 

Bonaparte.  148 . 
Toubeau  (Portrait  de  Jean)  maître-imprimeur 

de  Bourges  [1628-1083].  677,  849. 
Tourreil  (Jacques  de)  et  sa  descendance,  iio, 

363. 
'1  ragédie  (Une)  à  retrouver.   =511. 
Trahisons  de  la  duchesse   de  Bourgogne.  61, 

309. 
**  Traite  (La)  des  blanches  au   xviir'   siècle. 

280,  296,  390,  495,  5,54,  832. 

*  Treize  (Les).  207. 

**  Tremblement  de  terr^-  en    1799.  52. 
Tremblements  de  terre  (Théorie  des).  5^9. 
Trimond  (Victor  de).  229,  362. 
Trincardins,  à  Coulommiers.  Voir  Académies 

(Curieuses). 
Trompettes  de  terre  cuite  pour  la  chasse,  350, 

495,  067. 

*  Trouillot  (Le  mot).   382,  432. 

*  Tuberculeux  et  phthisiques  célèbres.    861. 
Tuileries.  Fêtes  sous  le   i"  Empire.    Papiers. 

Ratazzi.  Ruines. 
Tu  t'en  vas  et  tu  nous  quittes.  Voir  Origines 

d'une  scie. 
Tybilles,  12,  157,   209, 

u 

*Ulloa  ou  d'Illoa  (Famille  d').  26. 

*  Ulmensis     132,  247,   427,  548,657. 
Ursulines   (Les)   de    Nice  et   la   duchesse    de 

Berry.  621, 


*  Val-des-Choux  (Prieuré  du).  )6o. 

*  Vallès  (Un  roman  de  Jules).  296. 
Van  der  Burch  (Famille).  899. 
Vasserot  (Plan  de  Paris  par).  9,  77. 
"''Vaux  ("Familles  de).  30,  79,  188,  404,  749. 
Védiantiennes  (Dames).  641,  932. 

*  Verdiere  (Le  général  de).  249. 
Vergennes  (Charles  Gravier,  comte    de).  229, 

^63. 
Vergue  (Familles  Pioche  de  la)  de  Beaugé,  du 

Parc,  des  Périen.  842. 
Vermersch  (Un  poème  de).  840, 
«  Vicaire  (Le)   des   Ardennes  ».   Voir    Livres 

brûlés. 
Vidal  (Le  sculpteur  aveugle) .  955. 
Vieille  chanson.  903. 
Vieilles  armures  et  vieux  manuscrits.  64. 


Vierge  (Tableau  de  la  sainte).  235,  386,438. 

Vieux  livres  (D'où  vient  le  mot  de  bouquin 
appliqué  aux).  847. 

Vieux  manuscrits  (Vieilles  armures  et).  64. 

Vignettes  de  généraux  devenues  ex-]ibris.6i9, 
083,  800,  856. 

Viilarceau.  Voir  Maintenon  (Mme  de)  et  Ni- 
non. Maintenon  (Mme  de),  portrait.  ' 

Villard  de  Honnecourt.   172,    300,   386,   403, 

Villechasson-Moret.  Voir  Abbaye. 

Villeheurnois  (Berthelot  de  la).  228. 

Villeroy  (Famille  de  Neufville  de).  790,  968. 

*  Vin  de  Bordeaux  (Date  de  la  renommée  du). 

108. 
Vin  (Le)  de  la  Faye-Monjault  (Deux-Sèvres). 
570. 

*  Violon  (Mettre  au).  323. 

«  Virginie  et  d'Orfeuil  »  roman.  957. 
Virginie    Oreille,  maîtresse  du  duc  de  Beiry. 

457;  598- 

**  Voie  publique  en  1792  fLa  police  de  la). 
892. 

Voiture  (Epitaphe  de)  par   Mesnardière.   892. 

Volcans  (La  plus  ancienne  théorie   des).  559. 

Volney.  Voir  Sénateur  à  déterminer. 

Voltaire.  Conte  du  Sucrier.  508. 

Voltaire  (Un  prétendu  mot  de).  896. 

Voltaire  était-il  franc-maçon?  169,  303,  475. 

Voltaire  (Le  successeur  de)  auprès  de  Frédé- 
ric 11.     29,372,475. 

Voltoire.  291 , 

Volume  anonyme.   17,  210,  327. 

Voyage  du  duc  de  Penthîèvre  à  Naples .    733. 

Vues  de  France.  624. 

■w 

Walsh.  Voir  Epée  (Une)  de  Charles-Edouard. 

368. 
Watteau  (L.)  professeur  à  l'académie  de  Lille. 

565,  604. 
Wittingoff  (Le  lieutenant  général).  790. 

X 

Xhenemont  (Famille  de).  842. 

Y 

Yeux  ("Occlusion  des)  après  la  mort.  215. 

Z 

Zéphire  (Le).  232,  999. 

Zumbo  (artiste  sicilien).  Voir  Merveilles  flo- 
rentines. 


**  14  Juillet  1789  (Le  lendemain  du)  on 
songe  à  reconstruire  la  Basiille.  55. 

*  1900  (Comment  écrire)  en  chiffres  romains. 
382,  502. 


Samt-Amand  (Cher).  —  Imprimerie  DANIEL-CHAMBON. 


^^       L'Intermédiaire  des  chercheurs 

309         et  curieux 

156 

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