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Medea 

Berceau de la civilisation 
et hymne a l'authenticite 






REMERCIEMENTS 

A I'occasion de I'apparition de cet ouvrage promotionnel qui met 

en valeur la richesse touristique et culturelle de la wilaya de Medea : 

" Berceau de la civilisation et hymne a rauthenticite" " 

I'Agence Artistique Audiovisuelle et de Communication AAAVCom 

tient a remercier toute personne ayant participe de pres ou de loin 

a la realisation de cet oeuvre culture! et touristique. 

Nous remercions plus particulierement : 

Mr ABDELKADER ZOUKH : Wali de la wilaya de Medea 

Dr CHEBAIKI SAADANE : Directeur du Centre Universitaire Yahia Fares Medea 

Mr KAMEL BEN GHARBIA : Directeur duTourisme - Mr AHMED AYACHE : Directeur de la Culture 

Mr KHALED AISSA : Directeur dEducetion 

Mr BRAHIMI DJILLALI : Directeur d'Administration Locale de la Wilaya de Medea 

Mr KHELIFA OMAR : Directeur des Moudjahidines - Mr TENAH AMAR : Directeur des Affaires Religieuses 

Mr SELLANI OMAR : Directeur de la Jeunesseet de Sports 

Mr BENKHAOUA HAMDANErConseiller de Cabinet de Monsieur le Wati de Medea 

Mr HAIS5AM MOUSSA : Professeur au Centre Universitaire Yahia Fares de Medea 

Mr REBAI ABDERRAHMANE : Attache de Presse de la Wilaya de Medea 

Mr ABDELLATIF MOHAMED : Chef de Service a la Direction de la Culture 



Medea 

Berceau de la civilisation 
et hymne a l'authenticite 




Preface par Mr leWali 
de la Wilaya de Medea 




©Copyright 2006 AAAVCom 

Textes arabe : Mile Malika Kamel Traduit de I'arabe par i Kasmi Aissa et Abdennouri Salah 

Recherche & documentation : Bengharbia Kamel 

Suivi et coordination : Mr Haissam Moussa et Mr Abdellatif Mohamad Credits Photos * AAAVCom 

Graphisme : Mahmoud Bacha Abdelhamid Photogravure & mpression : En-Nakhla 




La lettre du wali 



mgd£a la legendaire vous souhaite la bienvenue,ville 
d'histoire, de savoir et de culture. Les Zirides I'ont 
restauree, ily a 1000 ans la regence d'Alger en a fait la 
capitale du plus grand beylik d'Algerie, le Beylik du Titteri. L'Emir Abdelkader 
en grand stratege, en a fait un centre de gouvernement pendant quelque 
temps, de la il planifiait ses bataillescontrel'armee de I'occupationfrancaise. 
Fief de glorieuses batailles ayant conduit c I'independance de TAlgerie, elle 
compte plus de 10 000 martyrs et des milliers de moudjahidines. 

Ville qui a offert a I'Algerie son premier docteur en lettres arabes en 

la personne de Mohamed BENCHENEB, ville qui a donne naissance aussi a 

Tun des plus grands maitres de la chansor chaabi que fut Mahboub SAFAR 

BATTI sans oublier Mahboub STANBOULI avec ses 5000 poesies ecrites pour 

les chanteurs et ses nombreuses ceuvres theatrales. 

M£d£a qui aspire au d^veloppement et a la modernisation a travers 
la concretisation du programme de son Excellence Monsieur le President 
dela Republique.ouvre grands ses bras et son cceur atousceuxqui desirent 
realiser des inwestissements fructueux et durables, aidee en cela par 
d'immenses potentialites natu relies et £conomiques a savoir, un climat sain, 
une agriculture basee sur I'arboriculture constitute notamment de cerisiers, 
de cognassiers et de pommiers ainsi que de vignobie dont certaines varietes 
sont uniques et renomm£es a travers tout le bassin mediterranean; L'elevage 
et les cultures marakheres occupent egalement une place dechoix. 

Ses plalnes et ses montagnes de grande beaute, ses sites archeologiques, 
naturels, historiques et religieux, sa gastroromie, son artisanat (broderie, sel- 
lerie, maroquinerie et ceramique) et I'hospitalite* de sa population font de 
Medea une destination privilegiee pour les visiteurs qui aspirent au repos, a 
la detente et a la d<kouverte. 



Le Wali. ABDELKADER ZOUKH 



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Sommaire 



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PREMIER CHAPITRE 
PRESENTATION DE LA WILAYA 



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• Donnees geographiques 
* Situation -superficie • Climat 
Les infrastructures de base * L'industrie • L'espace vital 



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DEUXIEME CHAPITRE 
L'HISTOIRE DE MEDEA 

Origine du nom de Medea * Voyage a travers I'histofie de Medea 

• La periode prehistorique • L'epoque romaine 

* La conquete musulmane ♦ L'epoque ottomane 

• Periode de I'occupation fran^aise * Martyrs de Medea 



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TROISIEME CHAPITRE 
MEDEA ET SES VESTIGES 

• Des regions et des vestiges * Achir • Rapid ium • Kherbet Essouyouf 

•Ouzenyadis * Les bains romains 

* La demeurede L'Emir Abdelkader* Le Vieux Ksar 

• Le minaret de Djamaa El Ahmar * Personnalit^s de la region 



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QUATRIEME CHAPITRE 
MEDEA DANS LE TOURISME 



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* M£dea r tourisme et investissement 

Les potential ites tourist iques * Les hotels et les stations thermales 

• Zones d'investissement et d'expansion touristique 

• L'artisanat et les metiers traditionnels 






CINQUIEME CHAPITRE 

♦ Coutumes et traditions • L'art culinaire 
■ Waadates,mcaouassime5 et fetes * Les ham mams et El-Ayounes 




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PREMIER CHAPITRE 

PRESENTATION DE LA WILAYA 

Medea est urse zone de transit principale et un trait d'union entre fe Tefet ie Sahara, 
d'une part, et entre les Hauts Plateaux de I'Est et ceux de i'Ouest, d'autre part. 



PRESENTATION DE LA WILAYA 

DONNEES GEOGRAPHIQUES 




SITUATION GEOGRAPHIQUE 
ET SUPERFICIE 

La Wilaya de M£d6a se situe a 90 km environ au Sud 
d'Alger, sur la route nationale n°l. Elle occupe une 
superfide estimee a 8700km\Elle comprend 1 9 Daira, 
se decomposant en 64 communes. 

M£d£a a des frontieres communes avec d'impor- 
tantes Wilayas d'Alg£rie. Au Nord, avec la Wilaya de 
Blida, a u Sud, la Wi laya d e Djelfa, a I 1 Est, les Wilayas de 
M'sila et Bouira et a I'Ouest, les Wilayas de Ain Defla et 
deTissemsilt. 

Une telle position strategique a fait de Medea une 
zone de transit princrpale et un trait d'union entre le 
Tel et le Sahara,d'une part, et entre les Hauts Plateaux 
de I'Est et ceux de I'Ouest, d'autre part. Ceci grace a 
I'lm porta nt reseau de routes nationales principales. 

LE CLIMAT 

Le climat de Medea se distingue par des caracteris- 
tiques dues a de nombreux facteurs qui sont entre 
autres : * Son altitude qui atteint 1 240m au dessus du 
niveau de la mer(sommet deBenchikao)."Sa position 
sur les monts de J'Atlas tellien. • Son exposition aux 
vents et aux vagues de courants venant de I'Ouest. 

Tous ces facteurs ont fait que Medea dispose d'un 
climat mediterranean semi continental, froid et 
humide en hiver, tempere au printemps et chaud et 
sec en ete. Medea recoit une quantite considerable de 
pluie atteignant 500mm par an, avec une moyenne de 
pluviometrie elevee, particulierement en decembre, 
Janvier et fe" vrier. La neige quant a elle, recouvre requ- 
irement les hauteurs de Benchicao, situ£es a une 
altitude de 1240m. 

LES INFRASTRUCTURES DE BASE 

Les infrastructures de base de la wilaya de Medea se 
caracterisent par leur diversite et leur niveau de deve- 



loppement qui permettent a la Wilaya d'etre en 
contact permanent avec les autres regions du 
territoire national. Ces infrastructures sont : 

LE RESEAU ROUTIER : La wilaya dispose d'un vaste 
reseau routier qui comprend notamment la route 
rationale n u 31 et 08 qui relient le Nord au Sud du 
pays, les routes nationales n°18 et n°40 qui relient 
I'Est a I'Ouest, ainsi qu'un reseau de routes de wilaya 
dont la longueur totale est de 976,70 Km, quant aux 
chemins corrmunaux ils comptent une longueur 
de2357Km. 

INDUSTRIE 

Les nomb'euses unites industrielles qui se 
repartissent atravers Medea, donnent un dynamisme 
particulier a son activite economique et font 
de Medea un important pole economique. Parmi les 
principales industries qui distinguent la Wilaya, nous 
citerons : Industrie mecanique a Berouaghia, brique- 
terie de Medea I'industrie pharmaceutique (Saidal), 
ainsi que les unites de produits agroalimentaires et les 
minoteries. 

L'ESPACE VITAL 

L'espace vital de la Wilaya de Medea se compose de 
quatre principales zones qui sont : 

1. la zone montagneuse j elle se compose d'une 
chene de montagnes continue qui limite la partie 
ouest et nord de la Wilaya. Cette zone s'etend des 
monts de I'Otarsenis jusqu'aTablat. Elle se distingue 
par un faible taux de densite demographique et par 
une large couverture forestiere, ce qui en fait une zone 
d'elevage par excellence. 



Medea 

Berceau de la civilisation et hvmnc a I'auihentieitc 



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2- La zone Tellienne : Se situant au milieu de la 
wilaya, elle se distingue par son caractere agricole 
notamment la culture de la vigne qui produit differen- 
tes varietes de raisin, en plus des agrumes de toutes 
sortes dont prhcipalement les pommes. Cette zone 
est ega lenient cormue pour ses riches p^turages au 
bord des oueds et des cou rants d'eau. 

3- La zone des plaines ; Elle comprend les plaines 
de Beni Slimane et de M'Rachda quijse situent au 
milieu de la zone tellienne. Ces plaines se singularisent 
par la culture des arbres fruitiers et I'elevage. 

4- La zone du Sud : Cette zone se caracte>ise par 
I'irregularite de la pluviometrie. Cest la culture des 
cereales qui y est repandue en plus de I'elevage ovin, 
bovin et caprin. 



a dispose d'une superfieie forestiere estimee a 
) hectares, comprenant principalement des 
pins d'Alep, le chene liege et le chene vert, se situant 
notamment a Tamezguida, Tablat, Berrouaghia, 
ptr...En plus de cettp rirhpssp en arhrps forpstiers, on 
retrouve egalement differentes varietes de plantes et 
d'arbustes aux vertus medicinales. Parmi ces plantes, 
nous citerons le romarin, le frene, la bruyere et, 
I'eucalyptus. Cette richesse forestiere qui represents 
1 8,38 % de la superficietotale de la wilaya, a permis la 
proliferation de lafaune,en particulier, le lievre,le chat 
sauvage, la tourterelle et le canard, en plus d'autres 
animauxlocauxtelsquele Singe magot, le singe des 
Babors, etc. 






DEUXIEME CHAPITRE 

L'HISTOIRE DE MEDEA 

Le voyage a trovers f'histoire de Medea est tres riche en episodes marques par des merveilles de la civilisation humaine, 

des victoires hiro'iques et des evenements hautement historiques. L'histoire a fait de cette vitle sa destination etsa demeure, 

et c. ., Des I'aube de l'humanite' i partantde I'gpoque de la prihhtoke, a la p&iode romaine, !o conquite musulmane et 

la succession de differentes dynasties sur son territoirejusqu'a I'epoque ottcmane et I'invasion francaise. 



L'HISTOIRE DE MEDEA 

MEDEA A TRAVERS L'HISTOIRE 




ORIGINE DU NOM DE MEDEA 

Medea a eu de nombreuses et diverse* appellations 
a cause de la succession de nombreuses civilisations 
et de peuplades d'origines differentes sur son terri- 
toire. Certains affirment que le nom de Med6a vient 
de Lemdouna, nom de I'une des tribus berberes 
(Sanhadja) et celui qui en fait partie est appele El-Medi 
ou El-Medani, en rapport avec le metier qu'exercaient 
dans le temps es habitants de la region, a savoir la 
fabrication des couteaux que Ton appelait El-Mada. 

D'autres diseit que I'origine de ce nom remonte a 
I'epoque Romaine durant laquelle elle s'appelait 
lernbdta,du nom d'une Reine Romaine qui a regnesur 
la ville au debut de I'ere chretienne. Elle a egalement 
pris le nom de Medias ou Admdekes, en raison du fait 
qu'elle se trouve a mi-chemin entre deux villes 
Romaines, en I'occurrenceThanaramusa (Berrouaghia 
actuelle) et Sufsar (Amoura actuelle). Cette appella- 
tion lui a ete altribuee en San 2 10, sous le regne de 
Sibten Sfar. 

Une autre legende raconte egalement que Medea 
est un vocable berbere qui signifie I'altitude ou les ter- 
res situees en hauteur. Selon le Cheikh Ben Youcef Sid 
Ahmed, il s'agil en fait de Mehdia, a savoir, la vieiile 
ville ou I'ancienne ville, que les anges ont edifiee sur 
I'atlasTellien. 

Le nom de Medea se trouve etroitement lie au 
Titteri, terme cui veut dire en grec le bouc, dont 
I'image a souvent ete reproduite dans les medaillons 
grecs ainsi que dans la monnaie Tuter. Ceci en ce qui 
concerne le sens du mot Titteri en grec, quant aux 
populations locales, elles donnent au terme Titteri ou 
ltri,une autre signification, a savoir, lefroid ou la glace, 
en raison du climat particulier de la region, en particu- 
lier les hauteurs qui depassent 800 metres daltitude. 
Nous retrouvons egalement dans la zone nord de 
Medea, une montagne qui porte le nom de Titteri, qui 
serait en rapport avec la proliferation de troupeaux de 
chevreauxsauvages. 



Le Titteri renresentait a I'epoque un vaste territoire 
dont la supericie atteint 50 milles Km2 et qui s'eten- 
dait au-dela de Medea jusqu'a la limite de I'atlas 
Blideen au Nerd, et I'atlas saharien au Sud, alors qu'a 
FOuest il arrivait jusqu'a Ksar-Chelala,tandis qu'a I'Est, 
il se rencontre it avec la zone du Hodna. II comprenait 
en fait trois territoires distincts : Le territoire monta- 
gneux, le territoire des hauts plateaux et le territoire 
des plaines. 

VOYAGE A TRAVERS 
L'HISTOIRE DE MEDEA 

Le voyage i travers I'histoire de Medea est tres 
riche en episodes marques par des merveilles de la 
civilisation himaine, des victoires hero'iques et des 
ev^nements hautement historiques. 

L'histoire i fait de cette ville sa destination et sa 
demeure, et oe, des I'aube de I'humanite, partant de 
I'epoque de la prehistoire, a la periode romaine, la 
conquete musulmane et la succession de differentes 
dynasties sur <.on territoirejusqu'a I'epoque ottomane 
et I'invasion francaise. L'Histoire a pris naissance dans 
cette ville, elle s'est epanouie et s'y est installee pour 
de bon, 

Depuis les temps les plus recules, M£dea a toujours 
ete le theatre sur la scene duquel se sont succ^dees 
de nombreuses peuplades qui Ton marquee de leur 
empreinte indelebile et legue de nombreux vestiges 
qui constituent de nos jours des temoignages et des 
souvenirs nous permettant de nous replonger a 
travers Medea dans l'histoire, a la decouverte de ses 
secrets, 

LA PERIODE PREHISTORIQUE 

Medea a connu I'activite humaine depuis I'age de la 
pierre, comme le prouvent les vestiges decouverts, 
notamment les ossements et les outils en pierre qui 
remontent a une £poque tres lointaine. D'autres fouil- 
les ont perrnis de decouvrir des instruments 



Medea 

Bereeau de la civilisation et hymrie a rauthenticite 



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HISTOIRE DE MEDEA 

MEDEA A TRAVERS L'HISTOIRE 




de I'epoque Aleoutiennes tres developpes. II 5'agit de 
divers types de merlins,de fossiles et d'objets de pote- 
rie. Ces objets histo riques ont ete decouverts a 
Oued Besbes et aux alentours de Sidi Chaker. Le cime- 
tiere El M'fatha.decouvert en 1 986, constitue un autre 
temoignage sur cette importante epoque de I'hfstoire 
de Medea. En effet, les archeologues ont mis a jour 
I'existence a cet endroit, d'une ancienne ville ante- 
rieure a I'ere chretienne.On y a retrouve des vestiges 
relatifs a la pratique de croyances et de rites religieux 
ayant prevalu au sein des societes humaines primiti- 
ves. 

L'EPOQUE ROMAINE 

Avant que la domination romaine ne s'etende sur 
M£dea, cette derniere constituait une partie impor- 
tante du royaume du Numidie que commandaient 
des berberes farouchement hostiles a la presence 
romaine. En effet, le grand chef berbere Takfarinas a 
dirige" les grandes revoltes contre les Romains, notam- 
ment dans la region de Berouaghia, dont il a fait un 
point strategiqtie dans ses plans de bataille. 

Medea est tombee sous I'occupation romaine a la 
fin du ler siecle de I'ere chretienne, sous le regne de 
Sibtem Sfar, suite a quoi, elle a pris le nom de 
Admedias. Durant cette epoque, Medea s'est transfor- 
med en important centre militaire romain et a servi de 
lieu de residence a la communaute romaine. Elle a 
egalement connu la proliferation de campements 
militaires romains, comme le prouve la decouverte de 
medaillons militaires portant des inscriptions men- 
tionnant les termes de compagnie et de bataillon, ter- 
mes utilises dans les campements romains anciens. 

A la fin du siecle suscite, Medea est devenue ville 
romaine a I'instar de toutes les villes de la Mauritanie 
Cesarienne. Dans ses environs, il a ete edifie plusieurs 
villes romaines a I'exemple de Auzia (Sour El 
Ghozlene} que Septemus Souasius a erigee en colo- 
nie, pour faciliter le passage vers le Sud et vers I'Ouest. 



Sur les plaines de Beni Slimaine, une autre ville 
appelee Rapidium a ete construite, tandis que I'ac- 
tuelle Berrouaghias'appelaitalorsThanaramusa. Cette 
derniere qui avait un caract^re militaire, forma it avec 
les autres villes, des points de surveillance de la ville 
de Medea qui avait ete entouree d'une grande 
muraille. La ville de Medix a constitue un important 
maillon de la chaine des villes remparts romaines 
contre les attaques des Guitols Sahraouis aux frontie- 
res de I'Empire Romain. Les Guitols etaient a I'epoque 
totalement independant des Romains... 

Le pouvoir romain installe a Medix a subi les atta- 
ques des Vandales sous le com m and erne nt de 
Genseric en 409 apres J.C. Les Romains ont ete alors 
chassesde ia ville, permettantainsi a la region dejouir 
d'une forme d independance, du fait que sa soumis- 
sion au pouvoir Vandale n'avait qu'un caractere 
symbolique. En effet, ses dirigeants tel que Boukmina 
le Berbere, sympathisaient avec Genseric et le soute- 
naient pour se premunir contre sa tyrannie et sauve- 
garder leurs interets. Toutefois, cette allegeance aux 
Vandales n'a guere duree longtemps, puisque les 
Berberes se sont revoltes contre eux, sous la conduite 
d'Antalas et ce, jusqu'a la fin du 6eme siecle apres J.C. 
C'est a cette date que les Romains Byzantins ont 
reconquis Medix, qu'ils ont reoccupee jusqu'a I'an 650 
apres J.C, annie qui a vu l'arriv£e des premieres unites 
d'avant-garde de la conquete musulmane. Ainsi, la 
presence etrangere dans cette ville a commence a 
etre serieusement menacee et mise en danger. 

LA CONQUETE MUSULMANE 

La ville de Medea a vu I'arrivee des premiers 
conquerants musulmans victorieux, des le septieme 
siecle, sous le corrmandement de Okba Ibn Nafaa El 
Fihri, Abou Mouhadjer Dinar et Moussa Ibn Nouseir, 
qui avaient auparavant fait de Kirouan leur capitale, 
pour les pays du Maghreb ainsi que le point de depart 
de I'embleme sous la banniere duquel s'est repandue 
la glorieuse religion musulmane en Afrique du Nord. 



Medea 

Berceau de la civilisation et hymne & l'authenticite 



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HISTOIRE DE MEDEA 

MEDEA A TRAVERS L'HISTOIRE 




C'est ainsi que Medea s'est retrouvee depuis la fin du 
septieme siecle. dans une ere nouvelle, a I'ombre 
d'une civilisation musulmane porteuse de nouvelles 
valeurs et vertus hautement humaines. Neanmoins,au 
debut, les arnnees conquerantes n'ont pas ete facile- 
ment acceptees au sein des populations berberes. 
Bien au contraire,elles ont ete confrontees a de rudes 
combats et a une farouche resistance des tribus loca- 
les, qui pensaient qu'il s'agissait encore une fois d'ar- 
mees colonisatrices, a I'instar des precedentes. Cette 
resistance etait motived par la volenti de defendre 
leurterritotre et leurs biens contre le pillage et lusur- 
pation.Ce n'est qu'une fois que les objectifs et la fina- 
lite de cette conquete aientete compris,que les tribus 
berberes ont epouse la nouvelle religion etaccepte la 
presence musulmane, avanr de s'identifier a sa noble 
cause et de contribuer efficacement a son extension 
dans la region. 

La position strategique de Medea a fait d'elle une 
plaque tournante dans la vie politique et economique 
de nornbreuses dynasties rnusulmanes qui se sont 
succed^es stir son territoire. M£d£a est ainsi devenue 
une ville Rustumide de 787 a 902. A cette epoque, le 
commerce etait Tune des principales activites de la 
region. II a connu son apogee durant cette periode du 
fait que la ville constituait un carrefour d'echanges 
commerciaux entre I'Afrique et i'Andalousie.Au debut 
de Pan nee 902, les Fatimides Chiites se sont empares 
du pouvoir a M£dea, apres avoir chasse les 
Rustumides Kharidjites, suite a une alliance avec la 
tribu des Sanhadja. 

Dans cette conquete, les Fatimides ont eu recours a 
I'aide des Zirides Sanhadjis, consideres comme etant 
la tribu la plus capable de combattre la tribu des 
Zenatas, concentres dans la partieouestde la region. 
Depuis le TO 1 '"'"' siecle, Medea est entree sous I'autorite 
du pouvoir Sanhadji, sous le comnnandement de 
Ziri Ibn Menad,qui avait ete nomme par le 2* rs Khalifa 
Fatimide Abou El Kassem El Kaim, en qualite de gou- 
verneur de Tihert, en Pan 960, C'est precisement a 



cette epoque, que Ziri Ibn Menad a ordonne a son fils 
Bologhine d'edifier la ville de Medea et de prendre 
Achir comme capitale. Ce dernier a fait venir les meil- 
leurs masons, urbanistes et architectes de M'sila et de 
Tobna, lesquels ont reussi sa conception et sa 
construction en y edifiant de beaux paiais et 
Hammams. En I'an 970, elle a e'te' gouvernee par 
Bologhine. Durant le pouvoir des Zirides, la ville a 
connu un haut niveau de progres scientifique et 
social Elle avait attire des savants, des poetes et des 
voyageurs venus de toutes les contrees. La vie reli- 
gieuse et spirituelie a egalement connu un rayonne- 
mentexceptionnel. 

En I'an 984, survient la mort de Bologhine, auquel a 
succede son fils El Mansour qui est devenu celebre par 
sa sagesse et sa justice dans la gestion du pouvoir et 
par son action en faveur de la paix, Ce qui n'a pas 
manque d'inciter de nornbreuses tribus a lui faire 
allegeance et a lui vouer beaucoup de respect et de 
consideration. Sous son regne, Me"d6a a connu un 
essor non moins important que durant les peYiodes 
precedentes. Les echos de ce progres qui ont retenti a 
traverstous les pays et les dynasties arabes,ont consti- 
tue un attrait certain ayant amene de nornbreuses 
delegations et notabilites de Kairouan et de Bagdad a 
en faire leur destination prlvilegiee, porteuses de pre- 
sents et de pnScieux cadeaux a son Emir El Mansour 
Essanhadji, esperant se rapprocher de lui et beneficier 
des sciences et des arts qui faisaient la celebrite de la 
ville. Le pouvoir de la dynastie des Zirides sur la ville a 
prisfin au 1 1 6 ™ siecle, avec Parrivee d'autres peuples.a 
I'instar des Hilaliens et des Almoravides, commandes 
par Youssef Ibn Tachfine, suivis des Hafsides, venus au 
12 J " ,C siecle, sous le commandement d'Abou Zekri El 
Hafsi, arrive a la tete d'une grande armee bien equipee 
pour s'emparer de Medea, en raison de son prestige 
civilisationnel et du niveau de progres quelle avait 
atteint. Au 1 3eme si£cle, Medea est tornbee sous I'au- 
torite des Meghraoua. En effet, Osmane Ben 
Yeghmorassen, le oi Zyanide deTlemcen, s'empara a 
son tour de la ville, apres avoir chasse les Merinides 



Medea 

Berceau de la civilisation et hyinne a Tautlieiiticite 




19 



HISTOIRE DE MEDEA 

MEDEA A TRAVERS L'HISTOIRE 




Ouled Aziz. La principale raison qui a pousse 
Yeghmorassen a prendre la ville pour cible est sa posi- 
tion en tant que carrefour important pour le emplace- 
ment entre I'Est et le 5ud, Les habitants de Medea se 
sont soumis durant cette periods de grande instabi- 
lity a lautorite de Yeghmorassen qui a reamenage la 
ville et reconstruit sa Casbah.Au debut du 15- mr siecle, 
la dynastie Zianide deTlemcen a commence a chan- 
celer et a connaitre des evenements dont les effets se 
sont fait ressentir dans toutes les contrees soumises 
au regne des Zianides, y compris Medea. Ainsi, les 
habitants de Medea se sont liberes du pouvoir Zianide 
pour se rallier a I'emir de Tenes qui etait le plus apte, 
en terme de richesse et de prestige et en raison de sa 
position geographique, a proteger la ville et a assurer 
sa gestion. 

LEPOQUEOTTOMANE 

Les pays du Maghreb arabe dont S'Alg^rie, ont 
connu de nombreux troubles a partir du 16*™ siecle. 
Les territoires de la rive sud de la Mediterranee ont 
ete la cible de campagnes coloniales acharn^es qui se 
sont succedees durant cette periode, en particulier 
suite a la chute de Grenade en 1492 et a I'occupation 
de rAndalousie par I'Espagne chr£tienne. Les desseins 
de I'Espagne ne se sont pas limites au seul fait de 
chasser les musulmans d'Andaiousie, mais ils s'eten- 
daient au-dela de la Mediterranee, puisqu'elle s'est 
emparee de Mers El Kebir en 1505, Oran en 1509, 
Bejaia en 1510 et enfin Alger. Cette occupation a 
pousse le gouverneur de la capitale Salem Toumi avec 
le soutien des notables de Sa ville a demander secours 
aux freres Turcs Arroudj et Khieredine qui s'etaient 
rendus celebres par leur force, leur maftrise des ques- 
tions militaires et leurs competences en navigation 
maritime. Ces derniers venus a la rescousse ont reussi 
a chasser I'Espagne de la ville d'Alger qui s'est trans- 
formee depuis.en regence ottomane sous la direction 
de Arroudj qui s'est proclame roi de la ville. Le pouvoir 
ottoman s'est etendu par la suite a Pinterieur du pays 



a partir de 1517. Ainsi, Arroudj occupa Medea apres 
avoir vaincu le roi de Tenes Hamed Ben Abid dans la 
region de la MitidjaJlya edifieune university militaire 
composee de soldats turcs et de quelques ressortis- 
sants andalous. Kheiredine a re^u le soutien du Sultan 
ottoman qui 3 mis a sa disposition des homrnes et des 
provisions en vue de renforcer sa presence dans la 
region et d'edifier des bases militaires que Ses Turcs 
appellentTouba. 

A partir de I'annee 1 548, Medea est devenue la capi- 
tale du Beylek du Titteri sous I'autorite de Hassan 
Pacha, Fils de Kheiredine Baba Arroudj. Les Turcs ont 
divisele Beylek du Titteri en quatre territoires appeles 
Kayedates : La Kayeda du Tell sahraoui, La Kayeda du 
Tell El Kebli, La Kayeda de Sour El Ghozlane et la 
Kayeda du Sud. Quant a la force militaire dont dispo- 
sal le Bey du Titteri, elle se composait de ; La garde 
personnelle du Bey qui comprenait 15 M'kah!iet50 
Sbaihi. Les delegues de la ville dont le nombre s'£le- 
vaita 120 soldats. La force de reserve et I unite de pro- 
tection de 5our El Ghozlane formees de 30 soldats et 
de 60 r^servistes. Pas moins de 17 Bey se sont succi- 
des a la tete du Beylek du Titteri : Ahcene, Radjeb, 
Chaabane, Ferhat,Osmane, Sefta ...etc. Leurs relations 
avec les popu ations locales ont oscilS£ entre la stabi- 
lity et le rejet de la presence Turque, notamment par 
lestribus du Sud. 

Le pouvoir ottoman a M£dea, capitale du Beylek 
du Titteri a rencontre de nombreux obstacles 
et difficultes dont : La desobeissance permanente et 
les revoltes successives contre les Turcs qui ont 
echoue dans leurs assauts visant le Sud Aigerien....Ces 
defaillances dans la fagon de gouverner ont conduit 
■'administration turque a revoir le systeme d'organisa- 
tion du Beylek du Titteri qui a ete ampute des territoi- 
res de Bouira etdeTablat.La superficie du Beylek ainsi 
reduite a ete divise en plusieurs parties 
appelees Aoutan dont certains etaient commandes 
par Agha El Arab et d'autres par des Khodja El Kheil 
qui sont membres du Uiouane et responsables 
financiers. Les tribus se sont fixees dans trois princi- 



Medea 

Bereeau de la civilisation et hymne a Tauthentieite 



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HISTOIRE DE MEDEA 

MEDEA A TRAVERS L'HISTOIRE 




pales zones du Titteri, La tribu des Beni Hassan s'est 
installee dans le hautTell et s'est adonnee principale- 
rnent a 1'agriculture en raison de sa nature stable- Le 
basTeli a ete occupe par les tribus nomades du Sud 
qui sont les Douairset les Ouled Hamza. LeTelldu Sud 
a accueilli les tribus nomades des Ziana At»adlia r 
Ouled Nail et Ouled Sidi Aissa. Ces tribus ont ete sou- 
mises a diverses formes d'impots,comme el les etaient 
contraintes a des servitudes pour le compte du Dey. A 
cette epoque, Medea versait une Zakat sur le cheptel 
au tresor public (Be t El Mai), alors que le montant de 
I'impot global que versait le Bey duTitteri etait estime 
a 76000 Dinars tous les trois ans. 

Durant cette m£ne periode, Medea a connu un 
grand essor et a donne beaucoup d'importance a la 
culture eta I'enseignement.Ainsijde nombreuses eco- 
les pour filles etpoir garcons ont vu le jour etse sont 
multipliers un peu partout,ce qui a fait reculer I'anal- 
phab^tisrrie et contribu£ £ Clever le niveau dinstruc- 
tion et de connaissance chez les populations de la 
region. 

Plusieurs mosquees ont egalement ete construites a 
travers le Titteri, a I exemple de la rnosquee Mourad 
relevant du rite Han fite, la rnosquee Sidi Slimane et la 
rnosquee El Ahmer. Un interet parti culler a ete 
accorde aux anciens edifices de Medea dont la plupart 
ont et£ restaurs, telle que la rnosquee El Malki qui a 
ete renovee par Mustapha Bey. D'autre part, des mau- 
solees ont ete real ses pour abriter les tombes des 
saints marabouts tel que El Ouali Essalah Sidi El 
Berkani. Quant a la ville de Medea elle-meme, elle a 
£t£entour£e d'une muraille dot£ede cinq portes :Bab 
Eldjzair, Bab El Akouas,BabEl Kent, Bab Sidi Sahraoui et 
Bab Sidi El Berkani. 

Le dernier Bey ayant dirige le Beylek de Titteri est le 
Bey Boumezrag dont le regne a dure 11 ans, entre 
1819 et 1830. Durant son mandat, Boumezrag a 
envahi les tribus du Sud des Ouled El Mokhtar, Ouled 
Chouaieb et Ouled Tredj. Connu pour ses aptitudes 
militaires, il a participe a la bataille de Staouelli en 



1 830. Apres la defaite du Dey Hussein et la chute de la 
capitale, il est retojrne a Medea oil il a ete surpris par 
le retournement de la situation et les changements 
intervenus dans Is comportement et I'attitude des 
populations locales.a I'encontredu regime turc honni, 
pour avoir verse dans le faste et la gabegie, en plus de 
la persistance des autorites turcs a alourdir les charges 
des tribus en impots et contributions diverses. 

Boumezrag s'est retire de Medea apres que les 
populations locales se sont emparees de ses biens 
pour y revenir pa - la suite et s'y installer jusqu'a la 
date de la 1 ere tentative d'occupation de la region par 
I'armee franchise le 22 novembre 1 830. 

PERIODE DE L'OCCUPATION 
FRANQAISE 

Apres la chute die la ville d'Alger au mois de juillet 
1830 et la prise du siege du Dey Hussein par les forces 
francaises, et une r ois achevee I'occupation des viiles 
cotieres, il etait indispensable pour les envahisseurs, 
de se preoccuper des territoires interieurs de I'Algerie, 
en vue d'etouffer les nombreuses revoltes populaires 
qui se signalaient ca et la et d'y installer des bases 
solides reposant sur les colons. 

Des que Gau/el a ete nornme gouverneur de 
I'Algerie, il a decide d'envoyer une expedition militaire 
en direction de Medea, dans le but de I'occuper et de 
punir Boumezrag et son fits ainsi que tous les chefs 
des revokes populaires dans cette region. A cet effet, 
I'armee de Clauzel. forte de 1 0.000 hommes, ayant pris 
la route de Medea le 17 novembre 1830, s'est heurtee 
a une forte resistance qui I'a oblige a rebrousser che- 
min. La deuxieme expedition ayant tente de marcher 
sur Medea a eu lieu le 19 juin 1831, sous le comrnan- 
dement de Bertozene, qui, a son tour, a lamentable- 
ment £chou£, conme d'ailleurs celle de Desmichels 
qui a subit une de'aite I'obligeant a battre en retraite. 
C'est precisement a cette epoque qu'est montee de 
I'Ouest Algerien I'etoile brillantede I'Emir Abdelkader 



Medea 

Berceau de la civilisation et hymne a rautherticite 



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HISTOIRE DE MEDEA 

MEDEA A TRAVERS L'HISTOIRE 




qui tenait a Prendre le territoire de son Etat vers les 
regions de I'Est. Arrive a Miliana, en 1 935, il y installe 
son frere Mahiedine comme Khalifa de la ville. II a 
ensuite poursuivi son chemin vers Medea, pour en 
faire une base de lancement de ses expeditions en 
direction de I'Est du pays et sen servir ggalement 
comme forteresse imprenable chargee de protege r la 
partie Ouest de son Etat. L'Emir Abdelkader a designe 
Mohamed Ben Aissa El Berkani comme Khalifa de 
MecJea.Mais Clauzel,se refusant a admettre les victoi- 
res de I'Emir, a decide de s'attaquer en 1 836 aux trib js 
qui le soutiennent et de leur imposer comme Bey, 
Mohamed Ben Hissen. Les sympathisants de I'Emir se 
sont toutefois revoltes contre lui et ont repris les 
regnes du pouvoir. A Tissue de leur victoire, ils ont 
expedie le Bey vers Oudjda oil il a ete elimine. Ced a 
permisa I'Emir de nommer son frere El Hadj Mustapha 
comme Khalifa. Lorsque I'Etat de I'Emir Abdelkader a 
atteint son age d'or, Medea, devenue sa capitale, for- 
mait alors avec Tlemcen, Miliana et Mascara, un front 
face au littoral, qui a constitue un rempart devant 
I'avancee de I'erinemi qui n'a pas reussi, jusqu'a cette 
date, a s'en emparer et a progresser vers les autres 
regions environ nantes. La ville de Medea a neanmoins 
ete Tune des dbles prioritaires faisant partie des 
visees des differents gouverneurs colon iaux, 

C'est ainsi que le gouverneur general Vallet a pris la 
decision en 1 840, de I'occuper definitivement Pour ce 
fairejl d^pecha une grande armee avec laquelle I'Emir 
Abdelkader a engage une bataille acharnee aux por- 
tes de la ville, Suite a cette bataille, Vallet y installa un 
detachement militaire place sous le commandement 
du general Duvivier. Au debut de lannee 1841, 
Bugeaud arrive a son tour a la tete d'une armee lour- 
dement equipee, obligeant I'Emir a se retirer vers le 
Sud, apres avoir ete abandonne par les elements d'EI 
Berkani. Med§a a iti ainsi placee sous administration 
civile a partir de 1850. 

A compter de cette date, la vole s'est trouvee 
grande ouverte devant les vagues success ives de 
colons qui se sont accapares des biens des popula- 



tions et de leurs terres les plus fertifes. Ces colons 
avaient le soutien et la protection des autorites colo- 
niales francaises qui leur ont offert toutes les facilites 
et les avantages necessaires a la concretisation de 
leurs desseins. Les populations locales ont ete chas- 
sis vers les zones montagneuses difficiles ou elles 
ont amenagesdes gourbis et des bicoques de fortune, 
pour y survivre dans des conditions de pauvret£ et de 
privation extremes. 

A ces conditions inhumaines, se sont ajoutees tou- 
tes les formes de repression et de persecution, que se 
soit aux plans religieux, culturel ou social. Ainsi, de 
nombreux syrnboles de I'lslam et de la civilisation 
arabe ont ete transformes en eglises ou en bars, a 
Texemple de la Mosquee Hanafite. 

Cette politique faite d'injustice et de mepris a 
regard des populations de Medea, n'a pas manque de 
raviver I'esprit de lutte et la volonte de reconquerir la 
liberty chez les Med^ens. Ceci a donne une dynami- 
queau mouvement national qui a intensive son acti- 
vite dans la region en rassemblant de nombreux fils 
de M£dea. Ce mouvement a joue un role important 
dans la mobilisation des citoyens et dans leur sensibi- 
lisation a la necessity de demeurer fideles aux compo- 
santes de la personnalite algerienne. Toutefois, les 
militants du mouvement national n'ont pas echappe 
aux arrestations et a la torture dans le cadre des prati- 
ques systemat ques des autorites coloniales,qui n'ont 
pas hesit£ a dissoudre les partis politiques comme le 
PPA. L'action de repression et de poursuite contre les 
militants r^volutionnaires et les cadres du mouve- 
ment national s'est accentuee apres les evenements 
tragiques du 06 mai 1 945. 

En effet,a I'instar de autres Wilayate du pays, Medea 
n'a pas ete epargnee et elle a eu son lot de massacres 
et d'assassinalscollectifs. Ces exactions et ces depas- 
sements a Tencontre du peuple alg^rien ont montr£ 
que la voie de la lutte politique etait vaine et que ce 
qui a ete pris oar la force ne pouvait etre reconquis 
que par la force. 



Medea 

Berceau de la civilisation et hymne a 1'aufhenticite 



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HISTOJRE DE MEDEA 

MARTYRS DE MEDEA 




Ce constat a conduit les nationalistes algeriens a 
penser se>ieusement a la mise en ceuvre d'une action 
concertee en vue de proclamer le declenchement de 
la revolution au mois de novembre 1 954, sous la ban- 
niere du Front de Liberation Nationale et de I'Armee 
de liberation Nationale. L'avenement de Revolution a 
eu de larges echos a M£d£a qui a spontanement 
adhere a la proclamation du ler novembre et a 
repondu a lappel du devoir national, C'est ainsi que 
Paction revolutionnaire a commence dans la region 
de Medea par la creation de cellules, la collecte des 
cotisations et des armes.ainsi que par la mise en place 
de nombreuses structures de soutien a la revolution. 

Les populations de Medea se sont mobilisees 
autour de la revolttion, fortement motivees par la 
volonte de liberer l'Alge>ie, en engageant la lutte 
armee et en acceptant de se sacrifier pour que 
regnent I'inde'pendance et la justice. Les enfants de 
Medea ont ete nombreux a rejoindre les rangs de 
I'ALN et ont pu occasionner a I'occupant de lourdes 
pertes.non seulement en vies huimaines mais aussi en 
infrastructures economiques,sans compter la destruc- 
tion de nombreuses structures admin istratives fran- 
chises, y I'incineration des stocks de vins et autres. 

Dans le cadre du combat liberateur r M£d£a a connu 
de nombreuses bats il les et operations militaires qui se 
sont d£roul£es sur le territoire de toutes les commu- 
nes de laWilaya,dont le nombredepassent 1050 ope- 
rations militaires, entre accrochages, actes des 
Fidayiines et de sabotage, embuscades et attaques 
diverses. Parmi ces actions, les batailles de Boulekroun 
et de Mokorno, en 1958, les batailles de Oued Ch£rif, 
de Fourna,de Djebel Elouh,Ouled Snane etTamouda... 
Pas moinsde 15.000 martyrs sonttombesau champ 
d'honneur pour la iberation de la patrie. Ms sont la 
fierte de cette ville dont [a terre est arrosee de leur 
sang valeureux et elle se souviendra a jamais de leurs 
sacrifices. C'est ainsi que I'histoire de cette ville a ete 
grav^e en lettre d'or par de v£ritables h£ros, a I'exem 
pie de Si El Djoghlali, Si Ahmed Bouguerra, le com- 



mandant Si Lakhdar, Ferrache Ahmed et d'autres 
parmi les braves cornbattants de notre glorieuse 
Revolution. En depit des vaines tentatives permanen- 
tes de I'ad ministration francaise, tendant a isoler la 
revolution du peuple et a £teindre laflarnme du com- 
bat, en renforcant ses moyens de repression, notam- 
ment par la multiplication des centres de torture, au 
nombrede 56 centres.au sein desquels toutes les for- 
mes de sevices ont ete pratiquees, en plus des camps 
de concentration,des casernes et des tours de surveil- 
lance, erigees dans toute la Wilaya, en d£pit de tout 
cela, la foi inebranlable de reconquerir la liberte a ete 
plus forte en intensite et ce, jusqu'a 1962, pour que 
Medea, a I'instar de toutes les autres regions du pays, 
arrache sa souverainete sur I'ensemble de son terri- 
toire, afin de gouter enfin aux vertus de la liberty, 
apres avoir conserti un tres lourd ttibut. 

REVOLUTION POPULAIRE A MEDEA 

MOHAMED BEN AISSA EL BERKANI : Mohamed 
Ben Aissa El Berkani est considere comme £tant une 
personnalite historique et 1'une des notabilites de 
M£d£a . Son nom est £troitement lie^au chef de la resis- 
tance populaire TEmir Abdelkader. En effet. El Berkani 
eta it le Calife de I'Emir et le commandant de ses 
armies a M6d£a. El Berkani est affile a une famille 
ancestrale. Selon la legende, cette famille est origi- 
nate de " Aberkane " au Maroc, ayant emigre en 
Alg4rie,avantde se r£partir entre Azazga.Cherchell et 
Medea. La premiere rencontre entre El Berkani et 
I'Emir Abdelkader a eu lieu en 1835, lorsque I'Emir 
£tait venu a M£d£a pour l'int£grer a son Emirat. Alors 
que le gouverneur de Medea a I'epoque Cheikh 
Moussa El Derkaoui s'^tait oppose a sa venue, il a €t€ 
soutenu et aide par El Berkani lors de la bataille de 
Ouamri, aux portes du secteur ouest de la ville. Suite a 
quoi, il a et£ nonm^ Calife de M£d£a par I'Emir, 
Sequel I'a egalemeit charge de nombreuses missions, 
dont ('installation de certain Califes dans les Zibans 
(Biskra), de meme qu'il a command^ plusieurs compa- 
gnes militaires qui I'ont mene a Setif, dans les regions 



Medea 
Berceau de la civilisation et hymne a rauthenticite 









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HISTOIRE DE MEDEA 

MARTYRS DE MEDEA 




du Sud,a Medjana et a Zenata. Apres I'occupation de 
Medea par I'armee franchise, El Berkani a rejoint I'Emir 
Abdelkader a Mascara ou il a participe a de nombreu- 
ses batailles jusqu'a ce qu'il tombe au champ d'hon- 
neur dans la fameuse et sanglante bataille appelee : 
"la catastrophe de la SmaJa", en 1 843. 

LES MARTYRS DE MEDEA 

LE COLONEL SI MOHAMMED BOUGERRA : Le 

colonel 5i Mohammed Bougerra qui est I'un des plus 
celebres martyrs de Medea, est ne le 2 decembre 1 928 
a Khemis Meliana, wilaya de Ain Defla. II a vecu et 
grandi au sein d'une famille conservatrice de classe 
moyenne. Le martyr Mohammed Bouguerra a entame 
ses etudes a lecole franca ise Lafayette. Parallelement 
a ces etudes, il s'est initie aux sciences islamiques et a 
appris le Saint Coran avec le Cheikh Ben blidia et ce, 
jusqu'a ce qu'il se rende a I'universite Zitouna, de 
Tunis. Apres son retour dans sa ville natalejl a adhere 
aux scouts musulmans algeriens, en 1 944. C'est a par- 
tir de cette date qu'il a entame son action politique.ee 
qui lui a valu d'etre arrete au lendematn des evene- 
ments du 8 mai 1945. Ceci ne I'a pas empeche de 
poursuivre son militantisme politique en activant au 
sein du Parti du Peuple Algerien, de 1946 jusqu'au 
declenchement de la guerre de liberation nationale. 
Des cet instant il a rejoint les rangs de i'Armee de 
Liberation Nationale, au sein de laquelle il a progress^ 
dans la hierarchie jusqu'au poste de commandant de 
la wilaya IV. II a participe' au congres de la Soummam 
en 1956 et a la reunion des chefs de wilayas qui s'est 
tenue au djebel d'EI Milia, dans le nord constantfnois, 
en 1958. Si Mohammed Bougerra etait tres connu 
pour ses positions revolutionn aires et heroTques 
jusqu'a ce qu'il tombe au champ d'honneur a Ouled 
Bouaachra, Medea , le 5 mai 1959. 

LE COMMANDANT SI LAKHDAR: II s'agit de Rabah 
El Mokrani, ne le 06 novembre 1936 a Bouira. 
II a grandi au sein d'une famille aisee et a suivi des 
Etudes a I'ecoleprimairede Bouira avantde rejoindre 



le centre de formation profession nelle pour appren- 
dre le metier de macon. Des le declenchement de la 
guerre de liberation, le Front de Liberation Nationale 
I'a charg£ d'organiser les cellules de la revolution 
dans les regions de Lakhdaria et Ain Bessam. 

En 1955, Si Lakhdarestdevenu le premier chef mili- 
taire de cette zone. II a cree svqc le Chahid Ali Khodja, 
les groupes de Moudjahidine qui ont ete a I'origine 
des operations heroiques, infligeant a lennemi de 
considerables pertes. Ces commandos de vaillants 
moudjahidine ont rnene par ailleurs, plusieurs gran- 
des batailles victotieuses a Khemis El Khechna, Bouira, 
Bordj El Bahri et a Tablat. Ses innombrables qualites, 
notamment en matiere de strategie militaire, lui ont 
valu d'etre promt au grade de capitaine pour etre 
nomm£ par la su te, commandant de zone I de la 
Wilaya IV. Si Lakhdar s'est avere un grand chef militaire 
jusqu'a son sacrifice supreme au champ d'honneurje 
05 mars 1958,3 Djsbel Boulekroun. 

LE COLONEL SI TAYEB EL DJOGHLALI : Si Tayeb 

El Djoghlali est n£ en 1916, dans la commune d'EI 
Omaria. IL a fait ses premieres etudes avec le Cheikh 
Rabah Alili, avant de rejoindre le mouvement national 
en 19E7, ou il a ete charge d'organiser ses cellules 
dans la region. Lorsque ('administration franchise 
avait decouvert ses activites politique?, il a ete arrete 
et expulse de la region pour une duree de quatre ans. 
Au declenchement de la guerre de liberation natio- 
nale, le FLN I'a charge de coliecter de I'argent et des 
armes et d'organiser des activites de mobilisation des 
citoyens et de leu' sensibilisation aux objectifs de la 
revolution. 

En 1958, il s'est rendu en Tunisie pour y demeurer 
quatre mois. C'est durant ce sejour, qu'il a ete promu 
au grade de colonel pour devenir le nouveau com- 
mandant de la Wilaya VI, succedant ainsi au cotonel Si 
El Haoues a ce poste. A son retour de Tunisie, il s'est 
passe d'abord par la Wilaya IV pour se preparer a 
rejoindre sa nouvelle affectation. En route pour la 
Wilaya VI, il a ete pris dans une embuscade pres de 



Medea 

Berceau de la civilisation et hymne a Tauthenticite 



29 



HISTOIRE DE MEDEA 

MARTYRS DE MEDEA 




la commune de Bousaada, au cours de laquelle il est 
tombe au champ d'honneur le 29 juillet 1959, en com- 
pagnie du commandant Mahmoud Bachene ettreize 
autres moudjahidine. 

LE COMMANDANT SI MAHAMOUD BACHENE : 

II est ne Ie04ju Net 1928,dans la commune de Medea 
oil il a fait ses etudes primaires et coraniques. Des les 
annees cinquarte, il adhere au mouvement national 
au seln duquel il a joue un role du premier ordre dans 
la formation po itique et le developpement de I 'esprit 
revolutionnaire chez les citoyens. Au declenchement 
de la guerre de liberation, il a contribue a asseoir ses 
fondement5 a travers toutes les zones de Medea. 
Lorsque son action de militant politique a ete decou- 
verte, il a rejoint les rangs de I'ALN, en 1 956, pour occu- 
per de nombreux postes et assumer differentes res- 
ponsabilites. Au debut il etait commissaire politique, 
puis chef de zcne, avant d'etre nomme membre du 

SecteUf II de la Wilay;? IV, AvPr lp grade? Hf» rfimman- 

dant.Ce grade lui a ete attribue a la veille de la mission 
qui lui a ete corf fee a leffet d'accompagner le Chahid 
SiTayeb El Djoghlali, mission au cours de laquelle il est 
tombe au champ d'honneur en 1 959. 

LE CHAHID HADJ HAMDI AHMED DIT ARSLAN : 
II est ne le 28 Septembre 1931 a Medea. II s'est distin- 
gue par son niveau de culture eleve et par sa mattrise 
de la langue an=be.Ce qui lui a valu d'etre admis pour 
etudiera I'universite de la Zitouna de Tunis. 

A son retour I Medea, il devient Modarres a I'ecole 
Zoubiria et a le mosquee du Chahid Si Brahim Ben 
Dali. II a entame son activite politique en 1955, en 
compagnie du Chahid OuldTorki Ahmed. Ensemble, 
ils ont seme les grains du nationalisme dans I'esprit 
des jeunes en les incitant notamment a rejoindre la 
revolution. En reison de son excellent niveau destruc- 
tion, les responsables du FLN lui ont confix la mission 
de Morched de Wilaya, dont le travail consiste princi- 
pa lenient a expliquer aux citoyens les differentes eta- 
pes de la revolution et ses objectifs. 



Ses discours enflammes et convainquants sur les 
actions herofques de I'ALN, ont reussi a elever le moral 
des Djounouds et des civils a la fois. II a poursuivi 
inlassablement son activite jusqu'au jour ou il tombe 
au champ d'honneur a Takbouje 29 Septembre 1960. 

LE CHAHID FERRACH AHMED Dl AHMED 
ELLOUHI : II est ne en 1936 a Ouled Hellal. II a rejoint 
les rangs de I'ALN en 1 956 dans la Wilaya IV et II a fait 
partie de la compagnie Zoubiria au debut de I'annee 
1957. Le Chahid Ferrach Ahmed s'est distingue par 
son courage exceptionnel dans les differentes opera- 
tions menees contre S'ennemi, comme il etait connu 
pour la precision de ses tirs a I'arme a feu. Ces quality 
lui ont valu d'etre promu et d'occuper de nombreux 
postes dont celui de commandant de compagnie, puis 
de zone, avant d'etre nomme responsable militaire en 
1961. 

Si Ahmed Fllouhi a partiripe a Hp granrlps hataillp<; 

qui ont eu lieu dans la Wilaya de Medea et qui ont 
occasionne aux forces francaises d'importantes pertes 
en vies huma nes et en matenel. Parmi ces bataiiles, 
nous citerons : La Bataille de Djebel Ellouh, La Bataille 
de Mokorno, La Bataille d'Ouled Cheris et loperation 
de Ouled 5ehil...Si Ahmed est tombe au champ d'hon- 
neur en 1 962, en compagnie de 21 Moudjahed parmi 
lesquels des responsables de la zone I, dont 
Abderrahmane Bendine, Bouabcfelli Mustapha et 
Khelil Chergui. 

LE CHAHID IMAM LIES DIT SI DJAMEL : IL est ne le 
27 octobre 1537 a Medea. II a grandi dans un milieu 
familial assezaise. Ce qui lui a permis de poursuivre 
ses etudes au lycee Ben Cheneb. Lorsque la revolution 
a lance son fameux appel aux etudiants algeriens, en 
1956, il a repondu present a Pappel du devoir et a 
rejoint les rangs de I'ALN. II a assume de nombreuses 
responsabilitds parmi lesquelles chef de commandos 
dans les monts de TOuarsenis. II est tombe au champ 
d'honneur en 1958, au cours d'une bataille qui s'est 
deroulee dans cette region. 



Medea 
Berceau de la civilisation et hvmne a lauthenticite 



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TROISIEME CHAPITRE 

MEDEA ET SES VESTIGES 

Ces vestiges se conjuguent ou rythme des melodies des siecies ecoufes et ovec tout ce que I'hommeapu inventer. 

De Rapidius a Achir et a la demeure de I'Emir Abdelkader, etc. qui comptent parrni les vestiges archeofogiques 

de cette glorieuse ville, c'est un veritable voyage que I'on entreprenda trovers so/) histoire et sa riche culture 

qui offrent au vlsiteur I'occasion de toritempler des images merveilleuses, attestant du passage 

degrandes civilisations saw la terre de cette cit4 accueiifante. 



MEDEA ET SES VESTIGES 

AU RYTHME DES MELODIES DES SIECLES 




DES SITES ETDES VESTIGES 

Medea dispose de richesses et de vestiges qui font 
de cette ville un musee a ciel ouvert renfermant de 

veritables merveilles que le genie humain a enfantees 
eta travers lesquelles il Saisse des empreintes indelebi- 
lesqui sontlaaujourd'hui pour nous projeter I'histoire 
de la ville et rappeler a notre souvenir le mode de vie 
des peuples qui nous ont precedes afin d'en tirer 
lecons et profit. 

Ces vestiges se conjuguent au rythme des melodies 
des siecles ecoules et avec tout ce que I'homme a pu 
inventer.De Rapidiusa Achireta la demeurede I'Emir 
Abdelkader, etc qui comptent parmi les vestiges 
archeologiques de cette glorieuse ville, cest un verita- 
ble voyage que Ton entreprend a travers son histoire 
et sa rtche culture qui offrent au visiteur I'occasion de 
contempler des images merveilleuses, attestant du 
passage de grandes civilisations sur la terre de cette 
cite accuetllante. 

ACHIR : I'ancienne ville d'Achir se situe dans la 
region de Ain Boucif, au pied de Djebel El Akhdar, a 
I 'Est de la ville de Ksar El Boukhari. Son edification 
remonte a I'an 936 apres J.C, sous le regne de Ziri Ibn 
Menad Essanhadji qui a entarne sa construction sur 
ordre du Khalife Fatimide Abou El Kacem El Kaim, que 
Ziri avait soutenu dans ses attaques contre les 
Rostomydes et les tribus des Zenata dans I'Ouest alge- 
rien. C'etait aussi une maniere de recompensec Ziri 
pour son allegeance aux Fatimides, 

Ziri avait choisi cette emplacement pour edifier sa 
ville parce que c'etait I'endroit le plus eleve du Djebel 
Kef El Akhdar, dont I'altitude atteint 1400m au dessus 
du niveau de la mer. Cest egalement un lieu qui 
regorge de sources et de cours d'eau potable, matiere 
vitale et indispensable pour I'epanouissement des 
civilisations dans le monde. La position de la ville 
d'Achir en fait jne forteresse imprenable contre les 
attaques ext£rieures, de m£me quelle permet de sur- 
veiller toutes les plaines qui I'entourent. La construc- 



tion de la ville d'Achir s'est faite en trois etapes :La pre- 
miere a consiste en le choix de (emplacement, la 
deuxieme en I'edification des murailles et enfin la 
construction des palais,des Hammams et autres infra- 
structures indispensables a la vie communautaire 
d'une ville dont la civilisation a connu un grand rayon- 
nement au 10eme siecle, a travers tous les pays du 
monde arabe. 

Pour edifier la ville, Ziri avait fait a ppel auxmeilleurs 
architectes et macons de Souk Hamza (Bouira), de 
M'sila et de Tobna. Le Calife Abou El Kacem lui a 
envoye le meilleur architecte charge de concevoir la 
maquette de la ville et ses somptueux palai. Selon les 
historiens tels que Ibn Khaldoun, El Bekri , El Ouzzani 
et autres, aucun autre urbaniste n'etait en mesure de 
se comparer ou d'egaler cet architecte en Afrique, 
c'est-a-dire a Tunis ou au Nord du moyen Maghreb. Les 
matieres ayant servi a la construction d'Achir, ont et£ 
rernp£rei=><i c\&<. mine? dp i'anrienne wilile rntnainp, 
comme on peut le constater a la vue des vestiges de la 
ville qui demeurent en place jusqu'a present, Apres 
avoir acheve les travaux de construction d'Achir, Ziri a 
fait venir des populations de Tobna et de M'sila pour 
I'habiter et lui insuffler la vie, alors que les hauteurs du 
djebel Kef El Akhdar etaient inhabitees. 

La vie sociale et culturelle a connu un grand essor et 
un developpement exceptionnel dans cette ville. Elle 
etait devenue la destination d'un grand nombre de 
chroniqueurs, d'historiens, de poetes et de geogra- 
phies, a I'exemple d'EI Bekri qui a ete fascine par sa 
splendeur. 

II en parle d'ailleurs en ces termes : " Achir est une 
ville d'une grande importance et aucune autre ville de 
ces contrees nest aussi bien protegee quelle. Elle 
constitue un veritable rempart au point ou nul ne 
peut I'atteindre a moins qu'elle soit attaquee par une 
armee dix fois superieure aux forces qui la protegent. 
Elle est entouree de hautes montagnes et a I'interieur 
de la ville, il existe deux fontaines d'eau potable dont 
on ignore la profondeur de ieur source ". 



Medea 

Berccau de la civilisation et hynme a T authenticate 




32 



MEDEA ET SES VESTIGES 

MONUMENTS ET HISTOIRES 




La vie econornique et les transactions commercials 
se basaient sur ie troc du betail et des chameaux 
contre des produits dont les populations avaient 
besoin. Ce qui a incite Ziri a imaginer d'autres formu- 
las de commerce plus perforrnantes.C'est ainsi qu'il a 
ete autorise par Ie Calife Fatimide a frapper la mon- 
naie en pieces d'or et d'argent, en son propre nom, 
qu'il distribue aux populations afin d'en faire I'outil 
des echanges com merciaux. Cette mesure a contribue 
a la promotion des activity commerciales, faisantde 
Achir une cite de progres etde prospeite enviee par 
tous les pays limitrophes. Achir capitale des Sanhadja, 
a connu une extension a lepoque de Bologhine qui a 
realise lui aussi un grand nombrede palais luxueux,de 
Hammams etd'habitations. Cette extension a modifie 
les limites de la ville d'Achir qui s'est etendue a des 
zones ou I'eau etait abondante. Ceci a permis de 
repondre aux besoins des populations de plus en plus 
aoissantes. Par consequent Achir a integre trois villes 
dans sa circonscription : a POuest, la ville qui se trouve 
a cote de Ain Boucif et qui s'appelle Mounazzeh Ibn 
Soltane et a I'Est, deux autres villes qui sont Yachir et 
Benia, laquelle a englobe la mosquee ds la ville. 

La ville d'Achir etait considered depuis son edifica- 
tion, comme etant une forte resse s:rategique au 
milieu du Maghreb arabe et un carrefour central sur 
Pitineraire des caravanes commerciales, culturelles, 
scientifiquesou sociales. Elle etait egalement Punedes 
principales villes du Maghreb central au 10*'* siecle, 
Aujourd'hui, Achir garde intactes les vestiges de cette 
ville fief des civilisations, qui s'etait imoosee a I'epo- 
que par son progres et sa prosperite. Par son niveau 
de civilisation, son style architectural et la forme de 
ses batiments, elle rivalisait avec Kairouan en Tunisie. 
Elle representait en fait Same de la civilisation des 
Sanhadja qui s'etait installee un jour sur Ie djebel EL 
Akhdaret n'a plusvoulu Ie quitter. Elle est de nos jours 
une destination touristique et culturelle pour tous 
ceux qui d^sirent lui rendre visite et penetrer les 
secrets de son existence perpetuelle. 



RAPIDIUM : la ville romaine Rapidium se trouve 
dans la commune de Djouab, a 75km du siege de la 
Wilaya de Medea. Elle occupe une superficie de lOha 
environ, situee au centre des plaines de Djouab, 
entouree de nombreux patu rages fertiles et de rivie- 
res protegees de partout par les montagnes. Son edi- 
fication remonte a I'an 122. Elle representait Punedes 
principales villes Cesariennes, etant favorisee notam- 
ment par sa position sur Ie point de passage entre 
Yule-Cherchell et Carthage en Tunisie, Toute a fait au 
debut, Rapidium etait un simple campement militaire, 
avant de se transformer en cite regroupant differentes 
categories de populations de la societe romaine. Elle 
avait abrit£ des communautes entieres et elle etait 
entouree de nombreux villages agricoles,en raisondu 
caractere fertile de la plupart de ses terras et de sa 
proxi mite avec des cours d'eau potable. Ce qui a 
encourage la creation d'agglomerations autour des 
murailles de la ville, au sein desquelles ont cohabite 
les Romains et les Berberes sous Ie regime militaire. 
De nombreuses revokes ont eu lieu a Rapidium, telles 
que celle qui a et£ dirigee parTakfarinas.contre la pre- 
sence romaine, celle de Farkes, en Pan 260 apres J.C, 
ainsi queceflede Firmus,en I'an 372 etqui s'est eten- 
due jusqu a Yul, capitale de la Mauritania Cesarienne. 
Ce qui a pousse les Romains a integrer cette ville au 
sein de leur ligne de defense pour se premunir contre 
Ie danger des Berberes et pour preserver leurs interets 
dans la ville. Rapidium ressemblait dans une large 
mesure a la ville de Rome dans son mode de vie, sous 
tous ses aspects. Le nombre de ses habitants avait 
oscille entre 6000 et 8000 ames. Quant a son regime 
administratis il etait fonde sur un consei! municipal 
fa isant office de conseil de Chouyoukh.Deux adminis- 
trateurs communaux elus pour un mandat d'une 
annee occupent des fonctions en guise de consuls et 
g£rent les affaires flnanci^res et les questions £cono- 
miques. Quant aux marches et aux voies publics, ils 
sont sous la responsabilite de deux rnembres du 
conseil municipal, rev^tus dun uniforme blanc et si£- 
geant sur deux chaises en ivoire. 



Medea 

Berceau de la civilisation et hymne a l'authentidte 



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MEDEA ET SES VESTIGES 

MONUMENTS ET HISTOIRES 




Les Merits historiques retrouv£s dans cette ville, 
font etat de noms de tribus tres importantes ayant 
ha bi tees Rapidiurr, a I'exemple de la tribu des 
Komsaradum et la tribu des Ratrakum. Ceci explique 
I'interet des villes CDmposant la ligne de defense et 
leur role de protection contre les attaques exterieures, 
a la limite desterritoires soumis a Tinfluence romaine. 

La maquette generale de la ville de Rapidium ne dif- 
fere guere dans ses details de celle des villes de la 
ligne de defense romaine. Elle se compose d'une tran- 
chee alternee par des murailles, des tours et des forts 
construits avec de grosses pierres epaisses,tandis que 
les quartiers interieurs de la ville de Rapidium sont 
relies entre eux par un r£seau routier,alors que la ville 
dans son ensemble est entouree dune muraille 
enorme edifiee en Ian 167 apres J.C. Cette muraille 
comporte trois portes dont la plus importante est la 
porte du Nord. Les ruelles interieures sont separ^es 
par des rriurs de hauteur moyenne, dotes chacun 
d'une porte et de tours de forme carrie pour permet- 
tre la surveillance de la ville et de tous ses quartiers. 
Rapidium est alimented en eau par une canalisation 
formant un cours d'eau de 0,15m de largeur et qui 
relie la ville a (a source d'eau sur une distance de 2km 
environ a I'Est. 

Les vestiges de cette ville sont toujours presents 
jusqu'a nos jours a Djouab. On peut penser que la vie 
dans cette cite a I'epoque etait d'un haut niveau de 
prosperite. La preuve se trouve dans les ornements et 
les ecritures calligraphiques que portent les sculptu- 
res et les t£moins Ces tombeaux ainsi que certaines 
jarres embellies que les chercheurs ont pu decouvrir a 
cetendroit historiqte. Rapidium a present est lefidele 
emissaire qui tradurt la grandeur du peuple qui s'est 
fixe en ces lieux et edifie une cite ayant pu resister a 
Thostilite des annees et des siecles. Une cite? a la 
valeur culturelle indeniable et un temoin historique 
sur le passe de la ville de Med£a. Elle revet egalement 
une importance Luuiislique pailiculiere de par sa 
position au cceur des plaines verdoyantes de Djouab, 



situees au milieu de majestueuses montagnes qui lui 
donnent une vue attrayante.Elle convie les curieuxet 
les nostalgiques parmi les touristes, a prendre 
connaissance de I histoire des premiers peuples qui 
ont habites les plaines de Djouab et qui ont su conce- 
voir un mode de vie ayant domestique la nature. Cette 
nature a marque de son empreinte les traditions de 
ces peuples auxquelles elle s'est harmonieusement 
integree pour laisser,en dernier ressort, des ruines en 
guise de t^moins, racontant silencieusement son 
histoire. Pa rtout sur le territoire de Medea, on 
retrouve des ruines romaines. En plus de Rapidium, 
nous retrouvons : 

KHERBET ESSOUYOUF : Avant d'evoquer la ville 
romaine se situant a Ouled Hellal, il est utile de preci- 
ser que le terme Kherba signifie selon les archeolo- 
gues, les ruines oj les vestiges des villes romaines. 
A I'epoque romaire, Kherbet Essouyouf etait une for- 
xeresse militaire devenue par la suite une ville qui 
d'apres ses vestiges, avait atteint un haut niveau de 
progres et de prosperite, en plus de son excellent 
positionnement au point de vue militaire et de 
defense. Elle £tait protegee par de grandes murailles 
aux profondes fondations, soutmues par de gros 
piliers.Tout au long de ces murailles, on y a plac4 des 
tours de forme carree servant a la surveillance des 
alentours. La ville romaine de Kherbet Essouyouf dis- 
posal egalement de sources d'eau minerale prove- 
nant d'un grand rocher largement visible dans la ville 
et dont la superficie est estimee a 25hectares. Les rui- 
nes eparpillees a :ravers la ville nous racontent son 
histoire et nous rapportent le niveau de prosperite 
quelle avait atteint dans le temps. Ses vastes terres 
fertiles et ses genereuses plaines ont toujours recom- 
pense leffort des populations qui ion habitee par ses 
productions aussi abondantes que diversifies. Ses 
populations se sont adonnees a I'agriculture.en tant 
que principale act vite, alors que e'etaient des soldats 
au bEf in de la forleresse mililaire. Telle elail la situation 
a Kherbet Essouyouf, cette ville romaine qui etait 



Medea 
Bcrccau dc la civilisation ct hymne a Tauthcnticitc 



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MEDEA ET SES VESTIGES 
MONUMENTS ET HISTOIRES 




a Torigine un fort de defense militaire et qui s'est 
transformee par la suite en cite dans laq jelle ont vecu 
les families des soldats et des communautes romaines 
qui se sont melangees avec les berberes, apres la 
chute de Carthcge, en I'an 1 46, 

OUZENYADIS : La ville romaine d'Ouzenyadis ou 
Ouzynazis qui se situe dans la commune de Saneg, 
occupe une superficie de pres de 9ha. Sa construction 
revient a Sebtem Sfar, comme le prouve I'epigraphe 
retrouvee sur une dalle decouverte par un comman- 
dant de I'armee franchise et qui indique que c'est 
Sebtem Sfar et deux de ses compagnons qui ont edi- 
fie cette ville en I'an 205. Ouzenyadis a ete concue 
sous une forme rectangulaire. Elle etait entouree d'un 
mur de 2m d'epaisseur. A proximite de la muraille 
jouxtant I'oued sur les rives duquel a ete construite la 
ville, il existe encore quelques colonnes, les montons 
des portes de la ville, des moulins en terre,des bassins 
H'pan pr un cavpxii portent de-i <;rulprijre"; dp differ^n- 
tes formes. Aujourdhui Ouzynazis est considered 
parmi les vestiges et reperes historiques de grande 
valeurdont dispose la Wilaya de Medea, riche de par 
ces nombreux temoignages sur les civilisations et sur 
les peuples qui se sont succedes sur sa terre depuis 
Taubede I'histoire. 

LES BAINS ROMAINS : II est indeniable que Tune 
des principales caracteristiques de la civilisation 
romaine, a travers toutes les Stapes de son histoire, 
reside dans ['edification de somptueux bains dont la 
construction etait subordonnee au sondage des sour- 
ces d'eau thermate et des fontaines naturelles. Ce n'est 
qu'apres cette cperation qu'on procede a la construc- 
tion degtgantesques bains soigneusement concus et 
dont la maniere de ramener les eaux aux salles de 
bains et aux bassins qui les entourent est admirable. 
Les Romains qui sont restes durant une longue 
periode a Medea et ses alentours, y ont laisse de 
nombreux bains dont certains sont connus,tandis que 
d'autres restent£ d^couvrir, & travers les fouilles entre- 
prises par les chercheurs en archeologie. 



L'un des plus important site a abriter ses bains se 
situe a une distance de 2km au Nord-Est de 
Berouaguia, sur la route qui la relie a Bouira. Ce 
Hammam qui dispose d'ure superficie de 05ha, a ete 
construit sur les mines d'un fort militaire romain. 
Quant aux eaux chaudes qui coulent vers bassins r elles 
proviennent de plusieurs fontaines de la region. Dans 
9a conception des plans des villes romaines, le ham- 
mam se situe habitueliement au centre de la ville, 
comme c'est le cas du bain romain de Trinadi 
(Berouaguia), qui se trouve au milieu de trois quartiers 
£loignes l'un de I'autre de 100m. Ce bain a ete decou- 
vert a cet endroit en 1 853, parmi des ruines de sources 
thermales, des chambres en pierres, des plaques por- 
tants des ecritures latines ainsi qu'un systeme d'ecou- 
lement des eaux chaudes. Les fouilles entreprises a cet 
endroit confirment I'existence d'une partie impor- 
tante de ce Hammam, enfouie dans tes profondeurs 
de la terre. 

LA DEMEURE DE L'EMIR ABDELKADER : 

La maison de I'Emir Abdelkader constitue l'un des 
reperes historiques et cuiturels et Tune des merveilles 
architectures que compte la Wilaya de Medea. Cette 
maison qui a ete construite par Le Bey du Beylek du 
Titteri Mustapha Boumezrag, entre 1819 et 1829, res- 
semble dans une large mesure aux palais ottomans de 
la Casbah d'Alger, Aujourd'hui, elle se retrouve dans la 
vielle ville de Medea, au Sud de Bab El Akouas. De 
nombreuses infrastructures rattachees a la residence 
du Bey Boumezrag ont ete egalement realises, a 
I'exemple de la mosquee Malekite, mitoyenne de la 
maison de I'Emir et qui sont reliees par une galerie 
que le Bey empruntait avec sa suite pour se rendre a la 
mosquee en vue d'accomplir la priere. En 1835, I'Emir 
Abdelkader a utilise cette batisse comme siege politi- 
que et comme Etat Major. 

Cette maison a egalement abrite d'importantes ren- 
contres dans Is cadre de la preparation du traite de la 
Tdfria, de rneme quelle a servi d'alelier pour la fabri- 
cation d'armes. 



Medea 

Berceau de la civilisation et hymne a Tauthenticite 



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MEDEA ETSES VESTIGES 

MONUMENTS ET HISTOIRES 




Suite a I'occupation de Medea, 1'armee franchise 
s'est emparee de la maison de I'Emir Abdelkader qui a 
servi depuis, de siege au gouverneur militaire francais. 
Durant I'epoque francaise,la batisse a subi des modi- 
fications qui ont concerne son style architectural ori- 
ginal, dormant a son aile sud un cachet architectural 
beaucoup plus europ£en. 

La superficie de la maison de I'Emir est estimee a 
880m_. Elle comprend deux cours exterieures, I'une 
du c6te nord et lautre du c6t£ est. Ayant un cachet 
purement Arabo-Turc, elle se compose de deux 
niveaux, le premier au rez-de-chaussee, renferme des 
couloirs interieurs dotes des deux cotes, d'arcades 
d'une hauteur moyenne ainsi que des galeries assor- 
ties de portes donnant sur les ailes des deux niveaux. 

L'architecture de la demeure I'Emir Abdelkader ou 
plutot Dar Mustapha Boumezrag, est inspiree des 
constructions med terra neennes, notamment dans 
ses compartiments nterieurs tellies que la cour et les 
chambres. Dans sa construction, II a egalement et£ 
tenu compte de I'epaisseur des murs pour qu'ils puis- 
sent supporter le pcids des toitures qui sont habituel- 
lement revetues de coupoles. Quant a la matiere ayant 
servie a sa construction, elle se compose essentielle- 
ment de pierres et de briques chinoises melangees a 
la chaux et au sable. La maison de I'Emir comprend 
des objetsd'airt rariss«mes,telles que :l'horloge solaire 
accrochee sur la facade sud de la maison, les colonnes 
en bois qui sont les messagers de son passe glorieux a 
ladresse de son present radieux. 

Ce chef d'ceuvre architectural resume le passe et 
raconte les faits et leurs impacts dans les details, de 
son architecture en tenant a preserver jalousement le 
cachet authentique de sa creation. ESIe re<;oit 
aujourd'hui les bras ouverts, tous ceux qui souhaite- 
raient mediter la splendeur de sa conception et ecou- 
ter avec int£ret I'histoire et les actes herotques de ceux 
qui ont vecu entre ses murs, d'autant plus qu'elle se 
trouve dans la vielle ville ou la nostalgie du passe se 
melange aux secrets de ses ruelles. Sur les hauLeurs 
de la ville, se trouve le domaine du Bey qui a ete 



construit en 1920 et qui est I'une des dependances 
de la residence du 8ey Mustapha Boumezrag. Ce 
domaine constituait la residence d'ete et les lieux de 
repos du Bey, au nilieu d'une nature merveilleuse et 
de jardins paradisiaques. Le domaine du Bey se com- 
pose de deux par:ies, I'une reservee au Bey en per- 
sonne et I'autre au reste descitoyens. 

Le domaine du Bey est une fi erte faisant partie de 
I'heritage de I'epoque ottomane a Medea ainsi qu'un 
modele des jardinf-somptueux, attestant de la prospe- 
rity du dernier Bey du Utterie Mustapha Boumezrag. 
Cette image est une preuve indeniable sur la richesse 
du patrimoine urbanistique avec toutes ses facettes 
heritees de I'epoque turque par Medea et sur ses 
potential ites cultu _ elles et touristiques diverses que le 
vistteur est loin de pouvoir imaginer. 

LE VIEUX KSAR : Le Vieux Ksar se trouve dans la 

ville de Ksar El Boukhari, la porte du Sud. II a ete edifie 
par Mohamed El E-oukhari quia donne son nom a la 
ville. Sa construction remonte a I'epoque de la crea- 
tion de la ville de Achir Sanhadjite, soit au d£but du 
10eme siecle. Le Vieux Ksar se distingue par sa posi- 
tion strategique qui reunit toutes les conditions exi- 
gees pour I'edifiCction des Ksar ou des villes, a I'epo- 
que, en raison de; nombreux conflits entre les diffe- 
rentes trrbus durant la dite periode de I'histoire. C'est 
pour cela que Mohamed El Boukhari avait tenu a ce 
que le Ksar soit fecilement dependable et protege 
pour preserver la ;ecurit£ des habitants. II doit egale- 
ment disposer de toutes les commodites sociales et 
^conomiques necessaire a la vie quotidienne des 
populations. C'est dans cette optique qu'a ete choisi 
lemplacement duVieux Ksar, a un endroit assez eleve, 
qui rend sa defense aisee contre les attaques exterieu- 
res par des adversaires qui nattendent que cela. II dis- 
pose Egalement d= sources d'eau potable abondante 
qui sont a I'origine d'une production agricoie 
largement suffisaite. Parmi ces productions, nous 
Literals pdiliculieremenL les cereales donL le ble 
et I'orge. 



Medea 

Bcrccau dc la civilisation et hvmnc a 1'authenticite 



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MEDEA ET SES VESTIGES 

MONUMENTS ET HISTOIRES 




Ses populations s'adonnaient aussi a d'autres 
metiers, notarnment dans lartisanat traditionnel, 
en plus evidemment de I'elevage qui etait source de 
commerce et d'activites economiques fructueuses 
dans le Ksar. Ces activities lui ont permis d'atteindre 
une autosuffisance complete vis-a-vis de I'exterieur, 
garantissant ainsi a ses populations la security et la 
stability. Le Ksa* etait dans le temps un important car- 
refourou se rencontraient les commergants venus de 
toute part, en rsison de sa situation a un point de ren- 
contre entre le Nord et le Sud. Cet avantage de taille 
attirait les gens de toutes les regions avoisinantes et 
meme lointaines. Un grand nombre a fini par s'y fixer 
definitivement a cause des facility qu'ils y trouvent 
pour y vivre tranquillement et atsement.Tel est le cas 
du commer^ant marocain Si Ahmed qui a construit la 
premiere mosquee du Ksar, appelee de nos jours, la 
vielle mosquee. Dans le meme contexts beau coup de 
commencants cu M'zab s'y sont egalement installes 
pour les memes raisons deja citees. Les juifs, a leur 
tour, ont vecus dans le Ksar et y ont edifie" une synago- 
gue qui existe d'ailleurs jusqu'a present. Ces popula- 
tions venues de toutes parts ont permis, en plus des 
transactions commerciales qu'ils realisaient, de faire 
un brassage extremement riche en terme de coutu- 
mes et de traditions. Ce qui a fait du Ksar un forum 
regroupant des cultures et des peuples de differentes 
origines, faisant de cette ville une cite durablement 
riche et diversified. Durant lepoque ottomane, les 
Turcs se sont irstalles dans le Vieux Ksar et ils y ont 
edifie de nombreuses residences dont le nombre 
depasse 40 maisons. De ce fait, le style urbanistique 
arabo-turc a p'evalu dans une partie de son bati 
urbain, en plus des touches andalouses, alors qu'au- 
paravant le mode architectural pratique s'apparentait 
beaucoup plus aux Ksour sahraouis qui etaient 
construits de maniere a repondre aux exigences dune 
region considered comme £tant la porte du grand 
Sud. Parmi les personnalites religieuses qui ont 
£merg£ dans le Vieux Ksar, le venere Cheikh et grand 
savant Mohamed El Mansour r Mokadem de la confre- 



rie El Chadlia qui avait connu une large audience en 
Afrique du Nord, sous la houlette de ce respecte 
Cheikh qui avait de nombreux adeptes. Apres I'occu- 
pation franchise de Medea en 1 840, le Vieux Ksar s'est 
ouvert a la realisation d'infrastructures admin istrati- 
ves et autres constructions de style europeen pour 
loger les colons. Dans la lanceejesautoritescoloniales 
ont saisi les terres et les biens des populations locales 
pour les attribuer aux colons qui y ont introduit de 
nombreuses modifications Mais ces changements 
n'ont pas reussi a effacer total ement les traces et les 
caracteristiques de I'architectureoriginale, faisant par- 
tie de I'histoire ancestrale du Vieux ksar qui a egale- 
ment pu preserver la denomination de ses anciennes 
ruelles, a I'exemple de Znikat El Koussourya, fief du 
mouvement national depuis 1840. 

L'origine seculaire du Vieux Ksar et la diversite eth- 
nique des populations qui Font habits lui ont permis 
de brasser une multitudes de styles urbanistiques qui 
lui donnent une architecture propre,caract£risee par 
des creations merveilletses que I on retrouve notarn- 
ment dans les portes de maisons sous forme de vou- 
tes, les fenetres qui sont tres bien faites, ainsi que les 
belles toitures en tuiles rouges d'origine arabe. Les 
balcons de maisons qui recoivent les rayons de soleil, 
donnent sur des ruelles tortueuses dont la sinuosite 
adoucit I'air dans les impasses interieures. Quelque 
soit ce que Ton peut dire sur le Vieux Ksar, il est avant 
toute chose, un exemple vivant sur le niveau eleve 
atteint par Tatchiitecture andenne chez les differents 
peuples qui ont habite la region. Chacun d'eux a 
apporte sa contribution pour realiser un brassage har- 
monieux de cultures et d'arts dont le secret se trouve 
justement dans la diversite et le mariage entre les dif- 
ferentes toucnes creatrices. Ce qui fait que le Ksar 
constitue de nos jours, unjoyau d'unegrande impor- 
tance pour la ville de Ksar El Boukhari, particuliere- 
ment et pour Medea de maniere generale. 
Lea reports historiqucs aya nt une grandc valcur 
culturelle et touristique se retrouvent partout dans 



Medea 
Berceau de la civilisation et hvmne a rauthenticite 



MEDEA ET SES VESTIGES 
MONUMENTS ET HISTOIRES 



cette fascinante Wilaya. En plus de ce qui a ete cite 
ci-dessus, nous citenons aussi : 

LA PORTE DES ARCADES (BAB EL AKOUAS): qui 

est considered comme etant I'un des reperes de la 
vielle ville de Medea. Elle est situee au Nord Est de la 
Casbah de M£dea, sur Ea plaine de rnerdj Chekir et 
Beziouche.L'appellction de Bab El Akouas se rapporte 
aux canalisations d'eaux dont la realisation remonte a 
I'epoque romaine. Ce sont de veritables veines qui 
font parvenir le liqiide precieux, secret de la vie, aux 
differents quartiers de la ville. Ces canalisations ont 
ete d'ailleurs exploirees par Ziri, lorsqu'il a reconstruit 
Medea, comme I'ont fait par la suite, les ottomans, 
durant ia periode de leur presence dans la region. 

LE MINARET DE DJAMAA EL AHMAR : Ce minaret 
est I'un des temoins de I'epoque ottomane a Medea, 
A Torigine.c'etait le minaret de Djamaa El Ahmar qui a 
ete construit par le Pacha Mohamed. Et c'est tout ce 
qui en restedesa degradation. Dune hauteur de 18m, 
ce minaret se distingue par sa forme cylindrique, d'ori- 
gineorientalo-turque qui s'apparente au rite hanafite. 
A present il se trouve au Sud de la vielle ville de 
Medea. A une distance de 25km au Sud de la ville de 
Medea, se trouve Ben Chikao, sur la route nationale 
n°1. Cette ville renferme un repere dont la date de 
construction remonte a 1958, II s'agit de Khan El 
Khouyoul,qui est un lieu de repos pour les voyageurs 
et leurs montures venant de la capitale et se derigeant 
vers le Sud. On I'appelle le Khan qui est un terme 
oriental, en raison de sa superficie,et pour le fait qu'il 
dispose de toutes les commodites qui permettent le 
repos et la detente a ses passagers. 

LES ZAOUIAS ET LES MAUSOLEES : Medea 
compte de nombreux mausolees de saints marabouts 
et plusieurs Zaomas qui sont consideYes comme des 
lieux mythiques et <ymboliques frequentes aussi bien 
par les habitants dela region que par ceux des regions 
avui si names. Les populations vieunenL visiler ces 
lieux pour se ressourcer et prendreexemplesur le 



comportement des Oulemas qui, dans le passe, dete- 
naient le pouvoir de decision et qu'on consultait pour 
tous les problemes de la vie. Ces Zaouias ont forme 
des Imams et des savants dont Medea s'enorgueillit 
jusqu'a present. Parmi les Zaouias et mausolees de 
Medea, nous dterons : la Zaou'ia de Cheikh El 
Mahdjoubja Zaou'a de Ben Aissa Mohamed, affiliee a 
la confrerie des Aissaouia,la ZaouTa de Sidi Sahraouije 
mausolee de Cheikh El Berkani, le mausolee de Sidi 
Bouziane, le mausolee de Sidi Meslem, en plus de la 
ZaouTa de Sidi El Boukhari. Tous les reperes qui vien- 
nent d'etre enurreres, ainsi que d'autres, prouvent 
d'une maniere eclatanteja richesse du patrimoine de 
Medea dans les domaines culturels et historiques. 
C'est pour cela que le tourisme dans cette region 
constitue une destination de decouverte et un voyage 
a travers ces reperes, vers les differentes epoques et 
tranches del'histosre.Levisiteuren gardera des souve- 
nirs indelebiles. 

PERSONNALITES DE LA REGION 

Personnolites Religieuses 

CHEIKH MUSTAPHA FEKHAR BEN H'MIDA BEN 
ALLEL : Cette personnalite etait I'une des notabilites 
religieuse les plus importantes de la ville de Medea. II 
etait un homme religieux et un Mufti devenu celebre 
par sa rectitude et sa foi.ll est ne au mois de Mars 1892 
a Medea et il a frequente les ecoles coraniques au sein 
desquelles des Chouyoukhs dispensaient aux eleves 
des cours destruction et d'education et ils leurs 
enseignaient differentes disciplines scientifiques, tel- 
les que la tradition du Prophete, le Coran, la langue, la 
conjugaison, la grommaire ainsi que les connaissances 
fonda mental es en mat ie res de culture Arabo- 
Musulmane. Le Cheikh Mustapha Fekhar s'est rendu 
a Alger pour s'installer dans I'annexe de Djamaa El 
Kebir et se consacrer a la transcription de trois volu- 
mes des ouvrages de Sahih El Boukhari et Sahih 
Mouslim. Sous sa direction, ces deux ouvrages oru eLe 
enseignes aux etudiants et aux Imams durant 60 ans. 



Medea 
Berceau de la civilisation et hymne a rauther.ticite 



43 




fAPHA FEKHAR BEN H'MIDA BEN ALLEL 




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MOHAMED EL FOUDIL SKANDER 





BEN DALI IBRAHIM BEN MU5TAPHA 




AMEDBELAHCENE 



MOHAMED BENOU-ABI CHENEB 



MOHAMED EL MAHBOUB STAMBOULI 




BOUB BATI 





HASSAN EL HASSANI 



LE POETE ABDELKRIM ALDJI 



MEDEA ET SES VESTIGES 
PERSONNALITES DE LA REGION 




Cheikh Fekhar s'est distingue par son amour pour la 
lecture, la poesie, la phflosophie et I 1 equitation, 
comme il etait conru pour sa gene>osite, sa bont£ et 
sa rectitude. Ces qualites ont fait de lui un Soufi et le 
Moukadem de la confrere des Tidjania a Med£a. 
II dirigeait quotidiennement des Halakats sous forme 
de Ders qui se tenaient tous les jours, apres la priere 
du Asr, autour d' un grand voile blanc etale sur les tapis 
de la mosquee qui se faisait I 'echo des psalmodies 
religieuses. Cheikh Mustapha Fekhar a rendu visite au 
Cheikh de Djamaa Ezzeitouna (Tahar Ben Achour) r qui 
lui d£livr£ en 1 936, le diplome appel£ Idjaza, dans les 
domaines du Hadith, de la theologie, de I'exegese et 
des arts, en plus dun diplome en sciences. Le Cheikh 
El M ufti est decede en 1 979, en la issant derriere lui un 
manuscrit portant sur les differentes Stapes du Hadj, 
ses memoires et les sermons qu'il a eu a donner 
durant toute sa vie. 

CHEIKH MOHAMED FOUDIL SKANDER : Cette 
personnalite etait egalement I'une des grandes nota- 
bilites religieuses de Medea. II est ne en 1901 et a etu- 
die les sciences islamiques et arabes, sous la direction 
de son grand pere Cheikh Belhafsi et de Cheikh El 
Moufti Mustapha, ainsi que d'autres Chouyoukh de 
son £poque.ll a consacr4 sa vie a I'apprentissage de la 
science et des diffe-entes connaissances qui ont fait 
de lui une personnalite de grande renommee. 
Le Cheikh Foudil a donne des cours dans la mosquee 
Hanafite pour expliquer les differents aspects de la 
recompense et du chatiment (Etterghib et Etterhib) 
ainsi que les sciences theologiques.il a entame ('expli- 
cation du Coran en 1935 apres avoir rec.u la visite du 
savant Abdelhamid Ben Badis qui lui a ordonne de se 
consacrer a cette mission qu'il acheva en 1969.Cheikh 
Mohamed Foudil Skander a excelle dans de nombreu- 
ses sciences tel que le Hadith dans lequel il a atteint 
I'erudition. 11 a egalement acquis des connaissances 
approfondies en histoire ancienne et contemporaine. 
II eldil celebre pai sa memuire phenomenal^ qui 
lui a permis d'apprendre par cceur pres 



de 350 000 Hadiths.Ce venerable savant etait membre 
de I'Association des Oulemas Musulmans et president 
actif de sa section a Medea, en plus de sa qualite de 
membre importart du Medjlis Ei Fetoua. Le Cheikh 
Mohamed Foudil etait en relation avec les savants d'EI 
Azhar a travers la correspondance qui lui permettait 
de beneiicier de leurs connaissances et de leur faire 
part a son tour, de ses idees et de ses opinions. En 
1968, il eu la visite de recteur d'EI Azhar, le docteur El 
Faham, accompagne de Cheikh Echaaraoui qui a ete 
frappe par son erudition et par ses profondes connais- 
sances dans les differents domaines. Les d£bats qu'il a 
eu avec les Oulama de la Zitouna ont ete des plus 
remarquables en la matiere.ll a eu egalement de nom- 
breuses rencontres avec les Oulama de la Mecque et 
de Medine, 

CHEIKH BEN DALI IBRAHIM BEN MUSTAPHA : Ce 
venere Cheikh est considere comme une personnalite 
religieuse notoirement connue. II est ne le 04 mars 
1907 et a appris le Coran aupres du Cheikh 
Abdelkader a I'ecole coranique de Takbou a M£dea. 

II a etudie les sciences theologiques et la grammaire 
aupres du Cheikh Mahmoud Stambouli, dans la nou- 
velle mosquee et assistait avec assiduite aux cours 
d'exegese que donnait le Mufti Mustapha Fekhar, a la 
mosquee Malekite.Lorsque la nouvelle mosquee avait 
ouvert ses portes aux f ideles, en 1931, il a et£designe 
comme Mouadine, puis Imam des cinq prieres et du 
vendredi. Au declenchement de la guerre de libera- 
tion nationale, il a ete parmi les premiers a repondre a 
I'appel du devoir national. II a contribue a I'aiguise- 
ment de I'esprit nationaliste par la sensibilisation et 
I'incitatian a rejoindre les rangs des moudjahiddines a 
travers les sermons qu'il donnait a la mosquee, II avait 
de solides relations avec le Chahid Tayeb El Djoghlali, 
jusqu'a la mort de ce dernier au champ d'honneur, le 
16 mai 1959, apres avoir ete arrete et jete d'un heli- 
coptere dans la region d'EI Biar, inscrivant ainsi son 
nun sur la lisle des ylorieux ChuuhaUa de 
la revolution. 



Medea 
Bcrccau dc la civilisation ct hymne a Tauthcnticitc 



45 






MEDEA ET SES VESTIGES 

PERSONNAUTES DE LA REGION 




MOHAMED BELAHCENE : II s'agit de Mohamed 
Ben Mohamed Mustapha Ben Allel Ben Mohamed dit 
Belahcene, ne le 24 avril 1 931 a Medala. II a grandi au 
sein d'unefamiile noble etgenereuse dont il a herite 
les meilleures vertus d'education et d'ethique. II a 
appris le Coran dans les ecoles coraniques avant I'age 
de 1 1 ans. II a ecalement etudie les regies de la langue 
arabeet les sciences isiamiques.il a obtenu ledipldme 
de la Fetwa avec mention excellente, des mains du 
Cheikh Baba Amar, le Mufti Malikite de la grande mos- 
quee d'Alger. Ce niveau lui a permis de devenir Imam 
Khatib des mosquees Brahim Ben Dali et All Ben 
Khaoua. II a egalement exerce comme professeur 
d'Arabe aux cclleges de Berouaghia et du Chahid 
Mustapha Ben Regui. En 1992, il a occup£ le poste de 
Nadher des affaires religieuses de la Wilaya de Ain 
Defla et Mufti de la mission Algerienne aux lieux 
Saints de I'lslam, il est more le 16 Janvier 1994. 

Person nalites Culturelles 

LE SAVANT MOHAMED BEN CHENEB; Le Savant 
Mohamed Ben Cheneb est un venere Cheikh et un 
grand homme de science. El est ne le 26 octobre 1 869 
a Takbou. Son pere faisait parti de Sa notabilite pay- 
sanne,exploitant ses propres terres.Le pere du jeune 
Mohamed Ben Cheneb I'a prefe>e" de tous ses freres 
pour sa vivacite d esprit et son intelligence. II I'a ainsi 
inscrit a I'ecole coranique et a I'ecole frangaise a 
Medea pour ensuite progresser dans les differents 
cycles deludes et en ressortir enfin avec d'apprecia- 
bles connaissances en diverses sciences, telles que la 
geographie, I'histoire, les langues, les math£matiques 
et autres. Mais ses ambitions scientifiques ne pou- 
vaientlui permettrede s'arr#ter a ce niveau. Aussi, i I se 
rend en 1886 a Alger oil il se joint aux etudiants de 
I'ecole normale dont il a cotoye les professeurs, en se 
distinguant parson comport ement exemplaire et par 
sa perseverance. Ceci lui a permis d'assimiler toutes les 
discipline;, triitiyneei dans les different Lye lei de 
formation pour terminer comme institutes de langue 



franchise a I'ecole publique. II a egaiement appris la 
langue italienne et a enseigne les sciences de (a rheto- 
rique,dela logiqueetdu monotheisme,de meme qu'il 
a pu maitriser I'histoire des Arabes et de leurs poetes. 
En 1905, Mohamed Ben Cheneb a ete nomme ensei- 
gnant a I'ecole Ettaalibia de la capitale ou il a egale- 
ment et£ charge d'enseigner le Precis d'EI Boukhari a 
la mosquee Essafir. II a ete par la suite promu au grade 
de professeur charge de cours a I'universite. II est ainsi 
atteint la celebrite au point oil il est devenu le corres- 
pondant priviegie des plus grands savants, ecrivains 
et hommes de lettres, a I'exemple du savant Ahmed 
Teimour Pacha d'Egypte, le savant de Tunis Hassen 
Hosni Abdelwahab ainsi que lorientaliste Kudira. En 
1920, il a ete elu membre de I'academie des sciences 
Arabes de Damas et a public dans la revue scientifique 
de cette institution, le resultat de ses recherches dans 
ledomainedes langues.de I'histoireet des lettres. Puis 
il a obtenu de I'universite d'Alger ledoctorat, suite a la 
publication de deux ouvrages, I'un intitule " le poete 
Abou Doulama ",tandis que le second etait consacre a 
la termmologie d'origine Persique utilisee dans le Ian- 
gage parle a!g£rien. Cette distinction lui a valu d'etre 
nomme professeur agrege a la grande faculte des let- 
tres. II est mort en 1929, a la suite dune maladie que 
les m£decins n'ont pu gu^rir, laissant derriere lui pres 
de 50 ouvrages dans les differentes sciences et domai- 
nes de connaissances. Parmi ces ouvrages, nous cite- 
rons : " Mokadimat Ibn El Abar", "Kitab El Boustan fi 
dikr El Aoulya Ouel Oulama Bi Telemcen" et " Ediraya 
ff Oulama Bijaya". 

L'ARTISTE HASSAN EL HASSANI : II s'agit de 
Hassan Ben Cheikh, Tun des plus celebres artistes 
alg£riens qui s'est distingue dans le theatre, le cinema 
et la television. Ne le 24 avril 1916 a Boghar et il a 
poursuivi ses etudes dans son village natal ou il a 
obtenu le certificat d'etudes primaires en 1929, avant 
de commencer a travailler comme coiffeur. II etait 
amoureux des manifestations sportives et sociales. Ce 
qui I'a pousse a sTniLiei au theatre en LorilribuarH en 
1937, a la creation de (association "Chems" a 



Medea 
Bereeau de la civilisation et hvmne a 1 'authenticity 



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MEDEA ETSES VESTIGES 

PERSONNALITES DE LA REGION 




Berouaguia. Cette association a montc d^ pieces £ 
caractere social et culturel. 5a carriere artistique a pris 
un veritable elan notamment aprcs sa rencontre avec 
le doyen du theatre algerien Mahiedinf: Bachtarzi, en 
1937. Ce dernier a ete tres impressionnc lorsque 
Hassan El Hassani a presente certains sketchs qui lui 
ont permis de niettre en exergue ses capacites de 
representation. II a monte sa propre piece theatrale 
intitulee "Les reves de Hassan", laquele lui a ouvert 
des perspectives a la mesure de ses ambitions. Puis, il 
a evolue rapidement pour devenir Pun des plus 
grands nomsdu theatre algerien et ce,grace au sou- 
ticn dc Mahiedinc Bachtarzi. I! a ecrit de nombreuscs 
pieces theatrales nationalistes et revolutionnaires qui 
lui ont valu d'etre emprisonne a plusieurs reprises.Ces 
pieces ont fini par lui donner le non de Hassan El 
Hassani a travers lequel il est devenu tres celebre. II a 
eu la possibilite de jouer de nombreux roles en com- 
pagnie d'autres grandes figures du theatre, tels que 
Amar Ouhada, Mustapha El Anka, Tayeb Abou El 
Hassan , Roiiiched, Zouba, etc. Cette activity theatrale 
a incite de nombreux realisateurs de cinema a lui pro- 
poser des roles principaux dans des films comme ;"Le 
vent des Aures", "I 'opium et le baton", "fes vacances de 
rinspecteurTahar","C.heikh Bouamama"et 'les annees 
de braise". Hassan El hassani est mort Ie25 septembre 
1987 ,apres avoir joue un role dans lefilm "les portes 
du silence", du realisateur Amar Laskri ma is ses tra- 
vaux et son itinera ire qui ont honore Medea et 
I'Algerie toutentiere.derneurent a jamais vivant dans 
la memoire du champ culturel algerien 

MAHBOUB BATI : De son vrai nom Safar Bati, il est ne 
le 13novembre 1919 et a fait ses premieres etudes a 
I'ecole coranique oil il a appris des notions en langue 
arabe et une partie du Coran. 5a situation sociale la 
pousse des son jeune age a travailler comme coiffeur, 
ma is son amour pour I'art et la musique a ete plus fort 
que lui.C'est ainsi qu'il s'est mis a apprendre le solfege 
aupres d'un artiste juif, en 1 7 jours, Le premier instru- 
ment musical qu'il a pu manipuler est e Corncmuse, 



avant que ses doigts ne se mettent a jouer du 
Camendja, El Oudetde la guitare. En 1937, Mahboub 
Bati se rend a Alger ou il rejoint la troupe de Bachtarzi, 
pour travailler avec I'artiste M'hamed El Anka, createur 
de la chanson chaabi r en memo temps qu'il rejoint la 
troupe de la radio nationale. Grace a la notoriete qu'il 
s'est fa ite dans le domaine musical, il a pu participera 
de nombreuses manifestations culturelles et artisti- 
ques qui lui ont donne loccasion de se frotter a de 
nombreux artistes et musiciens de renommee. Durant 
les annees soixante, Bati a invente un nouveau style 
dans la chanson populaire a laquelle il a apporte des 
modifications qui ont fait evolucr I'art populaire 
authentique. Cet artiste createur s'est initie a ia com- 
position par une premiere experience avec I'artiste 
defunt Abderrahmane Aziz dans la chanson "Nedjma". 
Durant les annees soixante dix, les travaux de 
Mahboub Bati ont eu un succes incomparable, a tel 
point que cette periode a ete consideree comme 
etant son age d'or artistique, a travers les chansons 
suivantes : "El Barari", avec El Hachelmi Guerouabi : 
"Rah El Ghali", av^c Boudjemaa El Ankis : "Sali Trach 
Kelbi",avec Omar Ezzahi : "Nestahel El Kia",avec Amar 
El Achab : "Jah Rabi Ya Jirani", avec Abdelkader Chaou 
: n Matahalfiche",ain5iqu'avec I'artiste Seloua et autres. 
Toutes ces chansons ont emerveille par leurs paroles 
etleurs melodies.tousceuxquiont eu le plaisirde les 
ecouter. Mahboub Bati a quitte" le domaine artistique 
a la suite de sa visite aux lieux saints de I'lslam pour le 
Hadj, en 1986 et ce, jusqu'a sa mort, survenue le 22 
fevrier 2000. II a Satsse derriere lui un repertoire tres 
richede paroles, de compositions etde chansons. 

MOHAMED EL MAHBOUB 5TAMBOULI : 
Mohamed El Mahboub Stambouli est eonsidere 
comme I'un des piliers de la culture et des arts en 
Algerie. II est ne a Medea en 1913 et a grandi au sein 
d'une famille conservatrice. Sa premiere rencontre 
avec les planches du theatre remonte a 1920, alors 
qu'il n'avait pas encore a tteint I'age de 07 ans.ll y a ins- 
crit en lettre d'or son parcours createur, fait de 



Medea 

Berceau de la civilisation et hymne a rautiienticiLe 



47 



MEDEA ET SES VESTIGES 

PERSONNAUTES DE LA REGION 




realisations artistiques remarquables et riche en pie- 
ces de theatre, operettes et differents travaux darts 
auxquels il a consacre tout son genie debordant a la 
recherche de la perfection en y mettant toute sa 
conviction et son devouement. En 1935, il a cree le 
club El Hilal Enyadi dont les activites ont englobe les 
differentes disciplines sportives ainsi que des travaux 
d'art et des productions theatraies. El Mahboub 
Stambouli s'esi rendu a Alger en 1 939 ou il s'est inte- 
ressea I'activite politique, suite a son adhesion au PPA, 
Dans le meme temps, il cree une troupe theatrale 
appelee "Redhe El Bey". Durant cette periode, il a ecrit 
de nombreuse< Kassaid et Anachid patriottques pour 
le compte des scouts musulmans algeriens, entre 
autres la Kassida intitulee "Min Jibalina" et une autre 
sous le titre " Al'appel de ma patrie, j'ai repondu pre- 
sent". II a egalement ecrit des pieces de theatre parmi 
lesquels "je te raconte" (Ahqui laka) et "le fou de la 
plage" (Medjnojn Echat). Apres les evenements du 08 
mai 194b et la montee du nationalisme se traduisant 
par la revendication de la liberte et de I'independance, 
les autorites franchises ont interdit les activites de 
cette troupe et ce, jusqu'en 1948, en raison du fait 
qu'elle a fait dela cause nationale I'un de ses principes 
fondamentaux. Au declenchement de la Revolution, 
Stambouli a rejoint les ra ngs du Front de Liberation 
Nationale au sein desquels il a active. Ceci lui a valu 
d'etre arrete en 1957 pour n'etre libere que trois 
annees apres, II a par la suite exerce a la radio natio- 
nale ou il a prod uit de nombreuses emissions sur la 
poesie et la chanson. Parmi ces emissions, nous cite- 
rons "Ahlem oua Aouham", "Dounya Echabab" et 
'Rached oua EIDjouala". En plus de cela,il a cree une 
troupe de thea:re populaire qui se deplacait de villa- 
ges en villages. Au lendemain de I'independance, en 
1 962, Stambouli rejoint le theatre national algerien ou 
il a mis en valeur toute son energie et sa competence 
artistique. II a cbtenu le premier prix de la RTA, pour 
avoir ete I'auteur des paroles de la chanson intitulee 
"Taj EzziiieMuul au luny de sun parcouis ai lislique, 
I'ecriture a ete son fidele com pagnon. Cette relation a 



donne" lieu a I ecriture de plus de 5000 Kassida, certai- 
nes sont en Arabe litteraire, d'autres en Mouel, en 
Melhoun ou en Haouzi. II a egalement traduit ou 
arrange une dizaine de pieces theatraies Internationa- 
les et des operettes dont la plus celebre est "Hob Oua 
Djounoun Fi Zamen El Mahboub", en plus de nom- 
breux scenarios de films et recits, 

LE POETE ABDELKRIM ALDJI : Le poete Abdelkrim 
Aldji ou Kamel Tahiri, est I'un des poetes les plus 
connus a Mecea. Ne en 1947 a Ain Dheb, il a recu son 
premier ensegnement a Tecole Zoubiria de Medea, 
avant de poursuivre ses etudes moyennes et secon- 
dares a Souzareah ou il a obtenu un diplome d'insti- 
tuteur qui lui a permis d'enseigner la langue arabe, 
I'histoire et la geographic. Ses premieres ecritures 
poetiques remontent a I'annee 1964, apres que sa 
vocation poetique ait ete decouve rte par son profes- 
seur le poete syrien Chaouki Baghdadi. Ses premiers 
essais poetiques ont ete publics en 1970 dans la revue 
poetique " Arriel ", editee par le ministere de la culture 
et de I'information. II a par la suite ete I'auteur de plu- 
sieurs contes publies dans la revue libanaise "El 
Djomhour 11 . 

II a egalement ecrit de la poesie pour enfants qu'il a 
publie dans un ouvrage intitule "Nafh El Yasmine" et 
un autre sous le titre "Diouane Ezouhour". En plus de 
cela,il a ete a I'originede I'organisation dela liguedes 
jeunes poetes, comrne il a ete membre de I'union 
nationale des £crivains algeriens, II a aussi participe a 
de nombreuses soirees poetiques sur le territoire 
national et a I'etranger. En 1971,11 a obtenu le premier 
prix de poesie, sans parler des commentaires et des 
etudes litt^raires qui ont ete consacres a ses publica- 
tions diffusees par les differents canaux, au Maroc, au 
Liban et en Irak. Le poete Abdelkrim Aldji est mort le 
08 novembrel 999, laissant derriere lui une serie d'ou- 
vrages dont "Des roses aux jeunes hommes et aux 
jeunes filles" ainsi que des contes sous le titre "les 
iiieilleuis hisloiies",en plus>de plusieurs lonians el des 
Anachid. 



Medea 

Bereeau de la civilisation et hvmne a rauthenticite 



48 





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QUATRIEMECHAPITRE 

MEDEA DANS LE TOURISME 

Midia est une w7/e qui marie la beaute" de la nature de i'atlas Tefflen, 

la chaieur du climct des regions steppiques et certains aspects du Sahara... 

Cestaussi une vilie qui off re au visiteur ('opportunity d'apprgcier de rnerveilfeux paysages 

quite fascineioni toutie long de son itin&aire d trovers ses espaces. 









MEDEA DANS LE TOURISME 

LES POTENTIALITY TOURISTIQUES 




MEDEA, TOURISME 
ETINVESTISSEMENT 

Les potentiates touristiques 

Mede\a dispose de potentiality touristiques riches 
et diversifies, incorn parables par rapport aux a litres 
villes voisines. C'est une ville qui marie la beaute 
de la nature de I'atlas Tellien, la chaleur du climat 
des regions steppiques et certains aspects du 
Sahara...C'est aussi une ville qui offre au visiteur I'op- 
portunite d'apprecier de merveilleux paysages qui le 
fascineront tou: le long de son itinera! re a travers ses 
espaces. La premiere surprise qu'il d£couvrira seront 
les splendides gorges de ia Chiffa, aux montagnes 
superbement couvertes de for£ts perpdrtuellement 
verdoyantes. Ces monts hebergent un grand nombre 
de variete5d'animaux5auvages,en plusde sesfameu- 
ses cascades et de ses ruisseaux prenant sources aux 
sommets des montagncs a la suite de la fonte des nei- 
ges. Dans leurs ruissellements, ces eaux composent 
des melodies dont seul !e genie de la nature detient le 
secret. Ces melodies deviennent d'autant plus belles 
lorsqu'elles se conjuguent avec les chants des oiseaux 
souhaitant la bienvenue aux visiteurs de Medea, Leur 
curiosity ne peut que s'aiguiser et les inciter a poursui- 
vre leur chemin a la decouverte de toutes les facettes 
de cette ville dont la beaut £ est envoutante. 

Le patrimoine forestier que renferme la wilaya de 
Med4a constitue Tun de ses principaux atouts touristi- 
ques. II faut savoir que les forets couvrentune superfi- 
cie evaluee a 161885 ha et qu'elles gardent feur ver- 
dure durant toute I'annee. Elles constituent ainsi le 
poumon et I'oxygene qui donnent a cette Wilaya une 
particularity touristique hautement appreciable en 
terme de tourisme de montagne, de chasse, de decou- 
verte et de campement. La foret de Tamezguida est 
lune des plus grandes forets de Medea dont la super- 
ficie est estimee a 1390ha. La plupart de ses arbres 
sont : le pin d'Alep, le ch£ne li£ge et le ch£ne vert. 
Cette foret se distingue par sa beaute exceptionnelle 



ou se melange la verdure de sa vegetation au bleu du 
ciel que les rayons du soleil, a la couleur de l'or,trans- 
forment en tableaux de peinture d'une splendeur ine- 
galee de part ses couleurs fascinantes. Ces images 
merveilleusesaugmententde beaute lorsque la neige 
vient recouvrir les reliefs d'un burnous d'une blan- 
cheureblouissante.Devant un tel panorama, c'est une 
autre facette autrement plus admirable que nous offre 
la nature hivernale. Le branchage des arbres pliant 
sous le poids de la neige produit des images extreme- 
ment belles, donnant ainsi a la region un habit parmi 
les meilleurs habits d'apparat. Cette nature offre un 
espace veritablement ideal aux sports d'hiver en 
g£ne>al et au ski en particulier. La region connalt une 
affluence appreciable de touristes tant locaux 
qu'etrangers.llsen font leur destination preferee pour 
la simple raiscn qu'elle leur offre I'air pur, la beaute de 
la nature et le calme, tous ces facteurs permettant un 
repos moral et physique. Le visiteur y passera des 
moments de detente et de joie inoubliablcs. En plus 
de la for£t de Tamezguida, n'oublions pas la foret de 
Berouaguia dont la superficie est estimee a 2487ha, 
ainsi que celledeTablat qui n'a rien aenvieren beaute 
a celle de Tamezguida. Le champ est egalement large- 
ment ouvert a I'investissement dans le domaine du 
tourisme pour la realisation de complexes touristi- 
ques, de centres de repos et de camps familiaux, sans 
compter la possibility d exploiter le liege. 

Les reperes historiques et culturels renforcent ega- 
lement les potentiality touristiques dont regorge 
Medea qui offre au touriste I'occasion d'assouvir sa 
curiosite, a travers les differentes facettes des civilisa- 
tions et des actes de bravoure et d'heroisme qu'a 
connu la region. Ce sont tous ces secrets que preser- 
ver: bien jalousement les murs, les ruines et les vesti- 
ges que Ton retrouve a travers toute la Wilaya. Tout 
cela constitue des atouts ind^niables au service du 
tourisme et qui nousappellenta leur rendre visite, car 
I'authenticite et le caractere seculaire de cette ville 
tirent leur essence du concept qui signifie que son 
present se perpetue a travers lame du passe. 



Medea 

Berceau de la civilisation et hvmne a ] 'authenticity 



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MEDEA DANS LE TOURISME 

LES POTENTIALITY TOURISTIQUES 




LES HOTELS ET LES STATIONS 
THERMALES 

Les hotels : La Wilaya de Medea dispose d'une serie 
d'infrastructures d'hebergement et d'hotellerie garan- 
tissant tout le confort necessaire a leurs clients durant 
ieur sejour.Elles leuroffrent d'excellentes vues,soit sur 
la ville ou sur la nature. Parmi ces hotels figure I'hotel 
"M'sala",de trois eto : les, dote de 46 chambres compre- 
nant au total 1 00 lits, ainsi que I'hotel "Marhaba" qui 
se trouve a Ksar El Boukhari,ce dernier qui est de deux 
etoiles, compte 35 chambres off rant une capacite 
d'accueil de 100 lits, ainst que I'hotel "Mongorno"avec 
deux etoiles dote" de 46 chambres et 1 00 couverts. En 
plus de ces hdtels classes, nous retrouvons de nom- 
breux autres hotels qui sont: I'hotel Hanafi, I'hotel 
d'orient, I'hotel d'Alger, etc....La ville dispose de pres 
de 70 restaurants aux menus varies ainsi que 243 res- 
taurants specialises dans la cuisine traditionnelle pro- 
pre a la ville de Medea. En plus de tous ces etablisse- 
ment d'hebergement et de restauration, Medea a ega- 
lement d'autres infrastructures qui respondent aux 
besoins de toutes les categories de touristes, le but 
etant de satisfaire leurs demandes pour qu'ils puissent 
passer des moments agreables et revenir la revisiter 
chaque fois que I'occasion s'y prete. 

Hammam Es-Salhine 

Ce hammam est I'un des plus importants 
Hammams thermaux de la Wilaya de Medea. Se trou- 
vant a Berouaghia a 20 km de medea, il s'alimente en 
eaux thermales a parttr de cinq sources, a raison de 3 
litres a la seconde. La chaleur de ses eaux naturelles 
atteint la temperature de 41°, a la sortie de la source. 
La composition chimique des eaux de Hammam Es 
Salhine est d'un interet therapeutique certain, notam- 
ment pour les maladies de la peaujes maladies respi- 
ratoires ainsi que letraitement du foi et de Testomac. 
Avec ces specificit£s, Hammam Es Salihine est un 
atout considerable que detient le secteur du tourisme 



therapeutique dans la ville de Medea, a condition de 
mettre les moyens necessaires a sa rehabilitation, en le 
dotant notamment des meilleurs equipements 
sanitaires et des infrastructures hotelieres, pour attirer 
les amateurs des stations thermales, desireux de pas- 
ser des moments de traitement et de convalescence 
agreables et interessants. 

ZONES DINVESTISSEMENT 

ET D'EXPANSION TOURISTIQUE 

Dans I'espoir de developper le tourisme et d'attirer 
des investisseurs etrangers et nationaux dans ce 
domaine, la Wilaya de Medea a reserve des zones 
expansion touristique regorgeant d'immenses poten- 
tialites, en mesure de recevoir de grands projets tou- 
ristiques. 

La Wilaya de Medea dispose de neuf zones d'exten- 
sion touristique qui se r^partissent entreTamezguida, 
Ouled Antar, Ben Chikao, Tibhirine, El Fernan, deux 
bassin, El Hamdania, El Kaf lakhdar et Bouguezoul. II 
s'agit d'espaces ou il est prevu de r£aliser des hotels, 
des centres de repos, des centres de vacances et 
autres infrastructures touristiques. La beaute naturelle 
de ces zones m£rite qu'on y organise des randonnees 
touristiques pour visiter le pare national de Chrea et 
les grottes montagneuses. 

L'ARTISANAT ET LES METIERS 
TRADITIONNELS 

La Wilaya de Med£a est considered comme etant la 
premiere dans le domaine de I'artisanat et des metiers 
traditionnels, en parttculier ceux qui ont un caractere 
artistique. El le cornait £ga1ement une vaste et riche 
variete de produits d'artisanat. Cette production a la 
qualite tres appreciable, est due a la diversite des civi- 
lisations, des cultures etde la nature de cette ville. A la 
tete des produits artisanaux de cette Wilaya, nous 
retrouvons : 



Medea 

Serceau de la civilisation et hymnc a Fauthenticite 



53 



MEDEA DANS LETOURISAAE 

L'ARTISANAT ET LES METIERS TRADITIONNELS 




L'ARTISANAT DE LA POTERIE 
ETDELAMOSAIQUE 

II est certain que l'artisanat de la poterie est I'un des 
plus importants types d'artisanat traditionnel et artis- 
tique de Medea. Ce constat pent etre fait par tout visi- 
teur a travers les murs de la ville et ses places publi- 
ques. Ses ornements caliigraphiques comportent des 
merveiiles en caracteres arabes ainsi que des mosaT- 
ques andalouses. La poterie artistique et la mosaTque 
constituent un art propre a Medea. II est d'origine 
arabo-andalous et il constitue un heritage qui se 
legue d'une generation a I'autre, depuis la nuit des 
temps. Les mosaiq ues qui sont sculptees ou plaquees, 
sont inspirees de I'art persique. La beaute de cet arti- 
sanat est autrement splendide a travers les touches 
particulieres qu'y mettent les artisans en mariant la 
calligraphie a d'autres formes de dessins sur les diffe- 
rents produits de poterie et ustensiles prises par de 
nombreux visiteurs. 

L'ARTISANAT DE L'ALFA ET DES COUFFINS 

Cet artisanat se base sur la Rafia comme matiere 
premiere importee d'Afrique et d'Amerique Latine, 
L'artisanat de la Rafia n'est pas complique et ne n£ces- 
site pas trop d'ojtils de travail. II exige neanmoins une 
rapidite et une dexterite dans le mouvement des 
doigts ainsi qu'une capacity de maftrise des techni- 
ques utilisees.Les artisans fabriquent les tapis, les cor- 
delettes qui sen/ent a embellir les sieges, les eventails, 
les chapeaux de pailles traditionnels et autres objets 
pour I'utilisation domestique quotidienne ou pour 
tout autre forme d'ornements. Cest un artisanat tres 
apprecie par les clients et dont la simplicite lui donne 
davantagede beaute. 

LA BRODERIE TRADITIONNELLE SUR TISSUS 

II s'agit d'un art citadin qui se presente sous 
diffe rentes formes, couleurs et techniques qui 
t^moignent avec force sur la richesse du passe. 
Chaque realisation dans ce domaine constitue un 
plus,en terme de creation artistique et se reflete a tra- 
vers son Impact sur la vie quotidienne. Cest ce que 
Ton peut constater notamment sur les tissus brodes, 
aux dlfferentes formes et couleurs, donnant ainsi lieu 
a des habits traditionnels d'une grande beaute. 



LA BRODERIE AU FIL DOR 
(EL-FETLA ET EL-MEJBOUD) 

La broderie au fil d'or avec ses deux variantes appe- 
lees El Fetla et El Mejboud, constitue un genre d'artisa- 
nat tres repandu dans le milieu des artisans profes- 
sionnels. Cest un metier qui est pratique generale- 
ment a domicile, aussi bien par les hommes que par 
les femmes. C= metier se base essentiellement sur la 
Fetla qui nest autre que ie fil d'or fin. Elle se divise en 
deux varietes: El Fetla ordinaire qui contient une 
infime proportion d'or et El Fetla pur ou noble dont les 
fils contiennent un taux important dor. Celled est 
utilisee habituellement pour la decoration des habits 
des mariages et des fetes. 

EL GARGAF 

D'origine turque, le metier de Gargaf tire son nom 
du mot El Gargab qui signifie I'atelier, Cet artisanat se 
pratique en etendant le tissu a broder sur un coussin 
adequat pour ensuite I'y fixer a I'aide d'aiguilles. Suite 
a quoi,on procede a la realisation du dessin souhaite 
a I'aide du fit d'or pour donner lieu a des formes belles 
et harmonieuses en fonction du genie createur de 
chaque artisan. Ce genre de broderie est utilise pour 
decorer les tissus, les couvertures et les differents 
coussins servant au decor interieur des maisons. 

A cote de ces metiers traditionnels, nous retrouvons 
egalement I'artisanat de la poterie, du cuivre et du 
cuir. Toute certe panoplie de metiers constitue une 
veritable Industrie artisanale donnant a la ville de 
Medea un regain de richesse et d'authenticite qui 
s'ajoute a son originalite resultant d'une civilisation 
seculaire. 

Ces chefs d'ceuvre crees par les mains habiles des 
artisans, demeureront des souvenirs inoubliables chez 
leurs acquereurs, souvenirs d'une ville genereuse 
affectionnee par I'homme et par la nature. L'artisanat, 
toutes categories confondues, contribue considera- 
blement a la promotion du tourisme a Medea, 
par I'attrait qu'elle offre aux visiteurs de par ses spdci- 
ficites locales qui lui donnent une singularity particu- 
liere.Ces atouts lui permettent d'ouvrir largement ses 
portes a I'investissement en vue de I'exploitation des 
energies creatrices des artisans locaux pour faire de 
M£d6a une destination touristique privilegiee. 



Medea 

Berceau de la civilisation et hymne a l'authenticite 



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MEDEA DANS LE TOURISME 
COUTUMES ET TRADITIONS DE MEDEA 




COUTUMES ET TRADITIONS 
DE MEDEA 

L'ARTCULINAIRE 

L'artculmaireconstitue 1'un des indicateurs les plus 
edifiantsqui nous renseignent surlescoutumeset tra- 
ditions seculairesde la villede Med^a.En effet,cet art 
reflete le profi des Medeens et leur personnalite 
fa<;onnee dans un moule culturel dont la specificite 
tire ses elements constitutifs de sa position dans une 
region constituant un carrefour de rencontre des civi- 
lisations et des peuples parmi lesquels : les Berberes, 
les Arabes, les Andalous et autres. 

En plus de cela, n'oublions pas I'abondance des pro- 
duits agricoles qui ont fait que la cuisine Medeennese 
distingue par la diversite de ses plats, leur richesse 
nutritive et leur succulent gout qui ne fait qu'aiguiser 
dcivantagc I'oppdtit des visitcurs. 

A la tete des plats traditionnels de Medea, nous 
retrouvons le fameux plat dit El Osbane, qui garnit 
habituellement la table des families de Medea, en par- 
ticulier durant les fetes. Ce plat est egalement appele 
dans certaines regions : Douara ou El Bekbouka. II est 
particulierement consomme en hiver et a I'occasion 
de ['Aid El Adha. 

IL s'agit du plat prefere des Medeens. Si vous etes 
en visite a Medea, ne soyez pas surpris de rencontrer 
de nombreux restaurants qui se font un plaisir de le 
preparer et de vous le presenter en guise d'entree, 
vous invitant a prendre connaissance de la richesse 
des traditions ce la region. El Osbane devient autre- 
ment plus appreciable lorsqu'il est prepare a I'aide des 
epices dont regorgent les marches de Medea. 

En plus de ceplat, El Belboul est egalement Pun des 
plats les plus celebres de Medea. II se prepare a partir 
du pain sec,moulu etrouledela mememanierequ'on 
roule le couscous. 



On y ajoute du thym et on le serf assaisonne de 
sucre. El Belboul, qui est d'origine turque, est 1'un des 
plats les plus prises des citadins. A cote de ces deux 
plats, nous retrouvons evidement I'inevitable cous- 
cous, avec ses differentes varietes. 

II existe le couscous a la sauce blanche ou rouge, 
celui auquel on melange les meilleures qualites de rai- 
sin sec, en plus du couscous prepare avec des petits 
pois et des feves, appele "Mesfouf". 

Ce dernier cui se mange avec du petit lait ou du lait, 
est prepare generalement au debut du printemps. II 
existe d'autres plats que Pon prepare specialement a 
I'occasion de la commemoration de certains £vene- 
ments a caractere social ou religieux. 

Le plus celebre de ces plats s'appelle "Rouina", qui 
est prepare c base de ble grille, moulu et tamise, 
auquel on ajoute du sucre, avant de le petrir et d'en 
faire des boulettes de gros volume. Une fois pret a la 
consommaticn, il est distribue a I'occasion des 
"Waadate" et des fetes locales, designees sous le voca- 
ble d" r El Maarouf". 

La finalite de cette distribution aux visiteurs ainsi 
qu'aux eleves des ecoles coraniques, est de chasser la 
malediction de I'esprit de ceux qui en font I'offrande, 
selon la tradition qui prevaut dans la region, Plusieurs 
plats comme El kaabouch et El Hamourn sont tres 
deliceux, conrus au sud de la wilaya. 

Medea est Tune des villes algeriennes qui produi- 
sent le plus de raisin, toutes varietes confondues 
(Ahmer Bouamar, Datte, El Mokrani, Cinq-sous). 

Cette abondante production est exploitee pour la 
preparation d une grande variete de gateaux qui font 
partie de la consommation quotidienne des villages 
et douars, ou alors a certaines occasions, telles que la 
fin de I'annee Hegirienne, Yennayer et les differentes 
fetes religieuses. 



Medea 
Berceau de la chilis ation et hymne a lauthenticite 



58 



MEDEA DANS LETOURISME 

COUTUMES ET TRADITIONS DE MEDEA 




Le raisin sert egalement a preparer de la confiture 
de tres bonnequalite.de Halouat el Anabetdu Robb. 
En plus de toutes ces spdcialite>s M£ddenes, le touriste 
en visite dans cette ville, aura le loisir de gouter 
a d'autres plats qui sont communs a toutes 
les Wilayate du pays, a I'exemple du Baghrir, Samsa, 
El Makrout, etc. 

Dans ces conditions, le visiteur de Med4a aura ainsi 
I'embarras du choix et se sentira gate en goutant a 
toutes sortes de plats et de gateaux d'une excellente 
quality. 

WADATE, MAOUASSIME ET FETES 

La diversity naturelle et la richesse du patrimoine 
civilisationne! et culturel de M£d£a ont contribue" a la 
multiplication des occasions de rejouissance, notam- 
ment durant les fetes religieuses et les Waadate,dont 
les images refletent fidelement les valeurs de la 
societe Medeenne et la richesse de son patrimoine. 

La Waada de Hannacha ; II s'agit de Tune des 
rejouissances populaires locales que comm£more la 
Wilaya de Medea. Elle est egalement appelee Taam 
Hannacha. Cette Waada a lieu deuxfois paranja pre- 
miere au debut de la saison des moissons, au mois de 
mai.tandis que la deuxieme coincide av&c le debut de 
la saison des labou'5 semences, a la fin du mois de 
septembre. 

Le ceremonial de cette Waada (Taam), commence 
par la preparation des Gassaat et autres grands plats 
de couscous et de viande, auxquels sont convies les 
visiteurs, toutes categories sociales confondues. 

A travers cette offrande, les populations de 
Hannacha ^mettent le voeu d'avoir une saison agri- 
cole genereuse en production. En plus de la nourriture 
et de la distribution de I'aumdne, il est organise des 

competitions en equitation qui mettent en concur- 
rence des cavaliers revetus de leur apparat tradition- 
nel. 

Chacun d'eux s'applique a montrer le degre de mai- 
trise de sa monture et de prouver sa bravoure et son 
courage dans une ambiance de Baroud dont I'echo 
retentit dans toute la region. 



A ceci,s'ajoutent les chants tradttionnels et la poe- 
sie du Malhoun, dont les auteurs viennent de partout, 
notamment des Vi/ilayate de Tissemsilt et de Tiaret. 
D'autres manifestations sont organ isees a cette occa- 
sion,tellesqueEI Kora (hockey tradition nel),le folklore 
et la fantasia. 

Toutes ces festivites qui se derouient a I'occasion de 
la Waada, donnent lieu a d'intenses activites cormmer- 
ciales, du fait de I'affluence de nombreux commer- 
cants qui viennent realiser des affaires juteuses. 

Quant aux participants en general, ils trouvent leur 
compte a travers les differentes formes de rejouissan- 
ces, comme ils ont la possibility de s'approvisionner 
en divers produitsetde garder les meilleurs souvenirs 
de Hannacha. 

Medea commernore egalement d'autres Waadate, 
en plus de celle de Hannacha. II s'agit de celles de : Sidi 
Ben Aissa, Sidi Mansour, Sidi Cheikh et 5idi Bel Abbes. 
Ces dern feres manifestations sont toutes representati- 
ve dp !a sprulariTeS dp Mpdpn qui tirp <a fiprr^ dp la 
profondeur de son histoire et de I'authenticite de ses 
racines profondement ancr£es dans la muit des temps. 

La Fete du Printemps {Aid-Errabie) : La celebra 
tion de l'arriv£e du printemps a Mdd£a, constitue un 
important evenenent culturel, artistique, sportif et 
economique. Ce rendez-vous annuel est cel£bre au 
debut de chaque printemps. 

Aussi, la celebration de cette fete a Medea, consti- 
tue une occasion pour mettre en relief la richesse cul- 
turelle de cette v lie et la profondeur de son patri- 
moine populaire. Des expositions de I'artisanat tradi- 
tionnel sont organisees a cette occasion, tels que la 
poterie, les beaux tableaux de la calligraphie arabe et 
les splendides arabesques. 

II est Egalement proc£d£ a ('organisation de 
concours dans les domaines de I'art culinaire et de la 
preparation de gateaux traditionnels, en plus de la 
tenue detournois sportifs etde soirees artistiques qui 
enchantent les visiteurs de Medea, par des Noubas 
andalouses, par le chaabi authentique ainsi que par 
le folklore local et le chant modern e. 



Medea 
Bereeau de la civilisation et hvmtie a Pauthenticite 



61 



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MEDEA DANS LE TOURISME 

COUTUMES ET TRADITIONS DE MEDEA 



La Fete du Raisin : La celebration de la fete du 
raisin a Medea remonte a une epoque lointaine, 
du fait de la richesse de la region en fruit de raisin qui 
vient en tete des productions agricoles, 

Medea celebre cette fete chaque annee apres la sai~ 
son des vendanges, par 1'organisation des manifesta- 
tions folkloriques et des jeux populates qui ne man- 
quent pas de repandre I'enchantement et la joie dans 
toute la ville,ainsi que par 1'organisation deconcours 
dans differents domatnes, en plus de I'exposition des 
diverses varietes de ce fruit, tels que le datte, la mus- 
qua, le Hmar Bouamar, El Ferrana et autres. 

Medea celebre cette fete jusqu'a present, dans le 
cadre d'une exposition agricole de la Wilaya, en raison 
de son caracte-e agricole et de Tabondance de ses 
produits, qu'ils soient d'origine animale ou vegetale, a 
I'exemple des fruits, des legumes, du miel ou du fait. 
En plus de cette fete et des Waadat locales, Medea 
celebre egalement les fetes religieuses avec un cachet 
Medeen specifique qui ne manque pas d'en faire 
des occasions particulates hauternent appreciees, 
pour leurs traditions et coutumes tres anciennes. 

Les populations de la region qui ont heritees ces 
dernieres de leurs ancetres, veillent sur elles jalouse- 
ment, pour les t'ansmettre a leur tour aux generations 
futures, dans une ville que I'authenticite et loriginalite 
ont choisie pou* leur demeure etemelle. Parmi les plus 
importances de ces fetes religieuses nous citerons : 

El Mawled Ennabaoui Echarif : A I'arrivee du ren- 
dezvous annuel de la celebration du Mawlid 
Ennabaoui : lanniversaire de la naissance du 
Prophete, que Dieu le benisse et le sauve, les families 
medeennes se preparent de la plus belle maniere pos- 
sible a accueilltr cet evenement sacre. 

On prepare pour I'occasion un plat traditionnel qui 
est generalement le couscous aux legumes et a la 
viande d'agneau ou la Rechta. Les maisons sont deco- 
rees pour la circonstance de la plus belle maniere et 
avec le rneilleur deb mobiliers, la plus belle Lapisserie 
et la plus precieuse des vaisselles. Apres le diner, on 
allume les bougies a I'interieur du Mahrez, alors que 




es enfants sortent dans la rue pour s'adonner a la pra- 
tique des differents jeux et pour exprimer leur joie de 
celebrer cette occasion exceptionnelle. 

A I'interieur des maisons, on celebre cet evenement 
par la pratique de rites originales qui consistent en la 
preparation par les meres, du Henni a I'eau de rose et 
au sucre, avant que tous les mernbres de la famillene 
se rassemblent sous les applaudissernents et les 
chants populsires pour echanger des histoires specifi- 
ques a cet occasion, telles que : " ceci est I'anniversaire 
de la naissance du Prophete que Dieu le benisse et le 
sauve, vive celui qui le verra ..." !l est procede durant 
cette nuit sacree, a la pose du Henni sur les mains de 
tous les presents, en guise de porte bonheur. 

Le lendernain, on prepare la Tamina, a base de 
semoule grillee, melangee au miel et au beurre, pour 
la servir au petit dejeuner, accompagnee de gateaux 
traditionnels. Quant aux hommes, ils se rendent a la 
mosquee, a partir de laquelle s'elevent leurs voix qui 
chantent les Madih et les Tassabih.ll est enfin procede 
a la distribution de prix aux meil leurs elements qui ont 
appris leCoran. 

Le Mois Sacre de Ramadhan : Le mois sacre 
de Ramadhan se caracterise a Medea par son 
atmosphere farniliale et sa convivialite particuliere. 
En effet, apres une longue joumee de privation, 
les families ram pent leur jeune en degustant les 
delicieux plats traditionnels specifiques a la region. 

Tandis que 'adolescent qui jeune pour la premiere 
fois arbore sa plus belle tenue et on lui offre des 
"Cherbettes ",afin que tous les jours de sa vie soient 
sucres. Les veillees du Ramadhan constituent une tra- 
duction vivante de la volenti de maintenir les liens 
familiaux et d'echanger les visites entre les families et 
les voisins. La farnille qui accueille prepare divers 
types de gateaux tels que ; Mehennecha, Samsa, 
KhobzTounes ou El Ketaif et offre des boissons diver- 
ses, Neanmoins, ('aspect le plus plaisant dans tout 
cela, reside incontestablement dans les histoires et les 
conies echangees par les femmes qui se fonl un plai- 
sir de s'adonner au fameux jeu de la Boukala, durant 
ces soirees. 



Medea 

Berceau de la civilisation et hymne a l'auihenticite 



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MEDEA DANS LE TOURISME 

COUTUMES ET TRADITIONS DE MEDEA 




Quant aux jeunes filles, elles se rencontrent dans 
Wast Eddar, la cour, portant les Derbouka entre les 
mains pour fredonner les meilieures chansons popu- 
laires de la region, au moment ou certaines d'entre 
el les preferent la broderie et la couture, alors que d'au- 
tres executent divers travaux manuels et metiers. 

Les meres et les grand-meres, en particulier dans la 
campagne, profitent de ces veilJees, pour preparer 
Lemeketfa ou pour rjsser des tapis et des couvertures 
(Hanabel), alors que d'autres roulent le couscous pour 
le S'hour, le repas de la nuit. La vingt septieme nuit du 
Ramadhan est fetee de maniere particuliere. 

Lors de cette nuit sacree, on acheve la lecture du 
Saint Coran dans les mosquees et on distribue des 
prix aux meilleurs eleves parmi ceux qui I'ont appris 
par coeur, 

Certaines families choisissent cette nuit sacree pour 
la concision deleurs enfants.Les grand-meres veillent 
a apporter des boites contenant de i'huile de cadre, 
conformement aux traditions de la region, pour en 
mettre sur les mains et les pieds des enfants, afin de 
chasser les demons, selon les us et coutumes populai- 
res a Medea. Ceci, en plus de la preparation des 
gateaux traditionnels specifiques a I'Aid El Fitr, tels 
que : El Makrout, El Fenid et El Gheribia... 

La Celebration de I'An Edderraz " Yennayer" : 

Medea celebre chaque annee la fete dite Edderraz, 

aux origines berberes.Les aspects de cette celebration 
apparaissent de facon particuliere dans les marches 
ou sont exposes plusieurs vari£t£s de gateaux, soi- 
gneusement entreposes dans des coufftns en osier tel 
que le gateau de raisin. 

Ces friandises sont indisponibles tout au long de 

I 'an nee. Le tuteur de chaque fa mi lie prend le so in 
d'acheter a cette occasion un coq ou une dinde qui 
sera saaifie a I'interieur de la maison et qui servira a la 
preparation des plats preferes de la famille. 



Durant la soiree, la maftresse de rnaison pose une 
jatte (Gasaa) ou ur grand plateau en cuivre, au centre 
de Wast Eddar. On y fait rentrer le nouveau ne ou le 
plus jeune membre de la famille et on deverse sur sa 
tete des gateaux et des fruits. 

A la fin de ce ceremonial traditionnel, on procede a 
la distribution des gateaux et des fruits recuperet de 
la Gasaa aux membres de la famille, dans une atmos- 
phere empreinte de joie et de bonheur, sous les sons 
des chansons et des melodies de tambours locaux. 

En plus de ces fetes et de ces agreables festivites, 
Medea celebre egalement le nouvel an Hegirien, 
I'Achoura et I'Aid El Adha. 

D'ailleurs,toutela region les commemore a linstar 
des autres villes du pays, Medea etant Tune des cites 
conservatrices des us et des traditions ancestrales. 

LES FONTAINES (EL-AYOUNES) 

ET LES HAMMAMS : Les Fontaines (El-Ayounes) 

La region de Medea a de tout temps ete considered 
une terre renfermant une richesse inestimable d'eau 
souterraine. Cette richesse particuliere a favorise par le 
passe la stabilisation de nombreuses peuplades dans 
ses differentes zones. Les Berberes, habitants origt- 
naux de Medea, ont egalement exploite ces ressour- 
ces naturelles et leurs ont donnees des denomina- 
tions qui persistent jusqu'a nos jours, telies que Tala 
Acha etTibhirine. 

Les Sources (Laouinat) : Les Sources naturels exis- 
taient a I'origine a lair libre. Les visiteurs allaient a leur 
decouverte afin de s'approvisionner en eau ou pour 
s'y baigner en ete. 

Certains les consideraient meme comme etant des 
lieux sacres et saints, proteges par des ames invisibles, 
raison pour laquelle ils s'y rendent pour avoir la bene- 
diction ou en quete de guerison de certaines mala- 
dies, en executant certains rites, comme par exemple 
allumer des bougies ou se tatouer de henna. 



Medea 

Bcrccau de la civilisation et hvmnc a Tauthcnticitc 



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MEDEA DANS LE TOURISME 

COUTUMES ET TRADITIONS DE MEDEA 




Laouina est habituellement visits par les femmes 
accompagnees de Ieurs nourrissons qui souffrent 
dune rmaladie ou d'une faiblesse quelconque, en 
esperant leur retablissement et I'epanouissement de 
leur corps. 

Les Hammams: les Hammams ont £gatement 
constitue une destination privilegiee des intermediai- 
res et des marieuses pour choisir les candidates au 
manage ou pour faire connaissance avec les families, 
afin de demander la main de leur fille, car ces espaces 
constituent le lieu de rencontre de toutes les classes 
sociales. Quant a la nouvelle mariee, elle accompa- 
gne les membres de sa famille et de ceux de son 



epoux au 14'"" jour de manage, au Ham mam 
"Arbatach", pour y pratiquer des rites specifiques qui 
la protegeront ainsi que son foyer et son conjoint et 
qui lul garantissent la perennisation des relations 
d'entente. Lcrsque les families de Medea re^oivent 
des invites venus de regions lointaines, el les les 
accompagnent au Harnmam, ceci en guise de sym- 
bole d'hospitalite et de consideration envers Ieurs 
notes. 

De maniere generate, I'authenticite de cette ville 
reside dans chacun de ses coins et recoins. Elle vit 
comme une ame qui ne quitte guere ses habitants 
quelque soit le changement des temps et revolution 
des differents aspects de la vie toute entiere. 



Medea 

Berceau de la civilisation et hymne a Fauthenticite 



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