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Full text of "Élémens de la grammaire mandchoue"

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ELEMENS 



DE I.A 



GRAMMAIRE MAJNDCHOUE 



FAE 



H. GONON DE LA GABELENTZ. 



ALTENB0UR6, 


OOMVTOia 


DE I.A lITTiaATVnK» 


\ 


1832. 




A^y 




.««V 



PRÉFACE. 



Mja langue chinoise a depuis long-tems fixé l'ai* 
tentîon des savans, mais on peut dire que ce n'est 
que depuis la publication de la grammaire de Msr. 
Abel-Rëmusat, qu'elle soit jp^aiment connue en 
Europe; et j'avoue y olc^tl^' (^e^ si j'ai quelque 
connaissance de cette languoi^* Vest à lui seul que 
j'en suis redevable* Mab dès que j'ai commence 
à m'occuper de l'étude du Chinois^ j'ai senti les 
avantages qu'on pourrait tirer de la connaissance 
du Mandchou et j'ai dû regretter en même tems^ 
que cette littérature ait été si p^ cultivées jus- 
qu'ici. Le dictionnaire du P. Amyot^ que Msr. 
Langlès a publié, a des dé&ut» si essentîds, qu'il 
n'est presque d'aucun service pour rintellîgence 
des passages difficiles, qui se rencontrent si wm^ 
vent dans les livres de j^osophie ou d'éloquence* 
La grammaire du P« GerbiUon est la seule qu'il 



IV 



y ait jusqu'ici^ si on excepte quelques observa- 
tîoiis dans le Mithridates se rapportant plutôt au 
génie de la langue en général qu'aux règles grani« 
maticales; mais cette grammaire ne mérite que 
le nom d'un faible essaie étant entièrement calquée 
sur les grammaires latines et paraissant devoir 
servir plutôt à traduire du Français en Mandchou 
que vice-versâ« Je crois donc pouvoir avancer, 
qu'il était presque impossible d'apprendre le Man- 
dchou sans le secours du Chinois, au Ueu que 
l'étude de cette dernière langue aurait , dû être 
facilitée par la connaissance de l'idiome tartare» 
Pour remédier à cet inconvénient j'ai eu soin 
depuis plusieurs années de comparer tous les textes 
mandchous qui étaient à ma portée et d'en tirer 
les règles qui paraissaient indispensables pour 
l'étude de cette langue. Croyant en avoir recueilli 
au m^oins les plus essentielles^ je les ai )réunies 
dans cette grammaire que j'offre maintenant au 
public» J'espère qu'elle répondra au but que je 
me suis proposé^ et que celui qui voudra s'appli- 
quer au Chinois^ sera dorénavant en état d'y 
joindre dès le commencement l'étude du Mandchou 
et de se servir de. ce secours puissant pour l'in- 
telligence de ïa langue de Confiicius« Je connaî 
ÏÂeùi le jugement, défavorable que Msr. Abel-Ré- 
musat a porté sur ce point, en avançant que la 
version Manddioue fat peu propre à éclaircir les 



passages, obscurs du texte chinois^ jugement' qui 
paraît mériter confiance par le nom même de 
celui qui Ta énoncé. H me permettra cependant 
d'en révoquer. en doute la justesse dans toute l'ex- 
tension qu'on pourrait lid attribuer. Je suis d'ac-^ 
cord ayec lui^ que les beautés de l'original sont 
souvent perdues dans la version^ et qu'il est sans 
doute indispensable de connaître le Chinois pour 
apprécier dignement les chefs - d'oeuvre de cette 
littérature 9 dont l'intérêt n'est égalé que par la 
richesse de ses productions. Je conviens que 
c'est encore un reproche fondé que l'on fait aux 
Mandchous par rapport aux traductions qu'ils ^nt 
faites des livres classiques.de la Chine ^ de s^étre 
trop servilement attachés à la phraséologie et à 
la construction de leurs originaux^ et d'avoir même 
embrouillé en quelques endroits le sens clair du 
texte. Néanmoins il ne peut être que d'une grande 
utilité d'avoir l'occasion de compara pour tous 
les passages difficiles le texte chinois à une tra^ 
duction que l'on peut à juste titre qualifier d'au« 
ihentique^ étant faite dans le pays même et par 
des savans également versés dans les deux langues. 
Or s'il est incontestable que la langue mandchoue 
est infiniment plus facile que la langue chinoise^ 
le profit qu'on peut tirer de cette comparaison 
me parsdt être assez grand pour justifier l'étude 
du Mandchou jointe à celle du Chinois^ et si Msr* 



— VI — 

Abel-Rëmusat est d'un avis opposé ^ il est peut- 
être aisé d'en découTrir la raison. Car sans doute 
le Chinois n'aura pas pour tout le monde aussi 
peu de difficultés que pour ce savant Sinologue^ 
qui le premier a su en fixer les règles. Il est 
bien à croire qu'il se passera aisément du secours 
que lui poiurraieut of&ir les versions mandchoues^ 
mais j'ai lieu de douter que ce soit le cas pour 
tout autre et surtout pour ceux qui ne sont pas 
a même de profiter de ses leçons et des trésors 
de la bibliothèque royale de Paris. Ainsi quoique 
sa grammaire ait de beaucoup diminué les obsta- 
cles -^ qui s'opposaient autrefois à l'étude de cette 
langue 9 j'espère que la plupart de ceux^ qui eu 
veulent approfondir le génie et les propriétés^ me 
sauront gré d'en voir facilité l'accès par la pid)lica- 
tion de cette grammaire^ quelque imparfaite qu'elle 
puisse être. 

Mais il.jr a encore im autre point de vue, 
plus indépendant que le premier, sous lequel on 
peut euTisager l'utilité du Mandchou. C'est son 
intérêt pour la connaissance universelle des lan- 
gues. Le Mandchou est le seul idiome tongouse, 
qui soit connu et cultivé et il ofire dans sa con- 
struction et dans sa formation des phénomènes si 
singuliers que je ne doute pas qu'il attirera l'at- 
tftation des philologues en général. H sera même 
possible de l'étudier indépendamment du Chinois 



— m — 

et de se procurer par la d'une manière aisée une 
connaissance des ouvrages les plus importans de 
cette littérature. Je Tai éprouvé moi-àiême^ 
possédant une traduction mandchoue du Sing-li- 
dchen-thsian dont j'ai fait une version latine^ 
qui est presque achevée^ sans le secours de l'orî* 
ginal et cependant sans y avoir trouvé beaucoup 
de passages dont la traduction m'eût fait des diffî* 
cultes ou m'eût été absolument impossible. Ces 
derniers se réduisent à un très -petit nombre^ ou 
il est question de dogmes philosophiques ou de 
faits historiques^ pour l'explication desquels je ne 
trouvais pas lés renseignemens nécessaires dans 
le peu de livres qui sont à ma portée^ mais 
ils me seraient sans doute bientôt intelligibles si 
j'avais pu consulter les Mémoires des Mission- 
naires, les oeuvres de Mailla, de Gaubil, de 
Grosier etc. 

Après avoir essayé de justifier ainsi la publia- 
cation de ma grammaire, je dois encore rendre 
compte du plan que j'ai suivi et des moyen» 
dont je me suis servi. J'ai cru ne devoir pas 
m'éloigner tout-à-fait de la disposition ordi- 
naire des grammaires latines, en gardant au 
moins les parties d'oraison et eu traitant à part 
de la syntaxe et de la construction. Si cette 
division n'est pas très - systématique , elle a peut- 
être l'avantage dé procéder des règles singles et 



TIII 



faciles à celles qui o£Brent plus de difficultés et 
qui requièrent déjà quelque connaissance de la 
structure de la langue. L'appendice enfin doit 
servir à fixer Tattention sur quelques points^ trop 
intéressans pour les passer entièrement sous sUence^ 
et cependant trop peu éclaircis et trop étran- 
gers au but d'une grammaire pour en traiter plus 
amplement. 

J'ai choisi la langue française pour la rédac- 
tion de mon Uvre^ parceque la France a. été jusqu'à- 
présent le seul pays^ où l'on a cultivé le Mandchou^ 
de sorte qu'il me paraît indispensable pour tous ceux 
qui veulent se livrer a l'étude de cet idiome^ de 
comprendre aussi la langue française^ comme 
celle dans laquelle sont écrits tous les livres qui 
se rapportent à cette littérature. Je sens bien 
que j'ai par là augmenté de beaucoup les diffi- 
cultés^ écrivant dans une langue étrangère^ dans 
laquelle je n'ai que rarement eu occasion de 
m'exercer^ n'ayant jamais été au delà du Rhin. Je 
suis donc obligé de réclamer d'avance l'indulgence 
de la critique pour les fautes que j'aurai commises 
contre le bon style, dont elle ne laissera pas de 
trouver une quantité* 

Quant aux exemples par lesquels j'ai tâché 
d'éclairdr les règles grammaticales, ils sont tous 
tirés d'oeuvres originales, parmi lesquels j'ai choisi 
par préférence le Sing-U-dshen-ihBian^ comtme 



cèliiî quî n'est pas encore publié en Europe. J'au- 
rais souhaité de pouvoir employer des caractères 
mandchous pour l'impression de cette grammaire^ 
mais n vlj en a pas en Allemagne. Msr. Tauch*^ 
nitz en a donne des épreuves^ mais il ne possède 
que les matrices^ et les frais d'impression auraient 
trop augmenté^ si j'en avais fait fondre un corps 
complet. Heureusement l'écriture mandchoue est 
tout -à -fait alphabétique^ et j'espère que les tables 
lithographiées , que j'ai ajoutées^ remédieront au 
défaut des types originaux. 

Je regrette beaucoup de n'avoir pu faire usage 
d'une grammaire rédigée à la Chine, et nommé- 
ment du Man-han-tseu-tsing-wen-ki-meng , dont 
Mr. Abel - Rémusat donne l'analyse dans le premier 
volume de ses Recherches s. !• L tart. p. 99 s. 
n m'aurait été très - intéressant et très -utile sans 
doute d'examiner le troisième chapitre de ce livre, 
qui traite des particules, et la seconde partie du 
quatrième chapitre, qui contient un dictionnaire 
de synonymes. Cependant il est à espérer que 
l'on pourra se passer au moins du dernier dès 
qu'aura paru le Dictionnaire mandchou, dont Mr. 
Klaproth a promis la rédaction, et j'ose me flatter 
que le défaut du premier sera rendu moins sen- 
sible par les recherches que j'ai faites moi-même 
siur ce point, et dont on trouve les résultats dans 
cette grammaire. 



En dernier lien f ai encore à suppl^ quel- 
ques lÎTres^ qui ont été omis p« 11 s* L'un est: 

Hymne tartare -mandchou^ chanté à roccasion 
de la conquête du Kintchouen^ trad. en 
français et accompagne de notes par Amyot 
et publié par Langlès. Paris 1792. 

L'autre qui a paru Tannée dernière porte 
le titre: 

Die Yolker der Mandschurey von Dr. J. H. 
Plath« Gottingen 1830—31. IL Yoll. 

D contient quelques remarques sur la langue 
p. 997 s. 

Altenbour^ en Sa» 1& Véyr. 1832. 



ELEMËN8 

DE LA 

GRAMMAIRE MANDCHOUE. 



PROLÉGOMÈNES. 
1. 

JLjes Mandchous, peuple d'origine tongoose) babitaient 
originairement les bords du fleuve Sakhalien oula, d'où 
ils faisaient de freVentes incnnions dans la Chine, qu'ils 
assujettirent la première fois en 1118. Ils en furent chas- 
ses par les Mongols en 1234 ^ et soumis à leur tour à la 
domination des Tchingkiskhanides. Apres la chute de 
cet empire ils regagnèrent leur liberté ^ et ce tat en 
1644 qu'ils se rendirent pour la seconde fois maîtres 
de la Chine. C'est ici que commence l'époque de leur 
culture 9 et ce n'est que depuis ce tems que la littérature 
mandchoue existe. 

2* Heureusement pour eux cependant plusieurs dé leurs 
empereurs ont été des princes éclairés ^ qtli vouaient une 
attention particulière à la culture dé leur langue et aux 
progrès des sciences parmi ce peuple encore demi-barbare. 
C'est à cet effet qu'ils inventèrent une écriture^ qu'ils 
firent traduire les chefs -d'oeuvre de la littérature chinoise^ 
et qu'ils composèrent eux-mêmes dans les deux langues. 
Pour une quantité de conceptions ^ qui jusqu'alors avaient 
été inconnues aux Mandchous > il fallait inventer des mots 
Grammaire Mandchoue. 1 



— 2 — 

convenables^ qui pour la plupart forent empruntés du 
chinois , et que l'on accommodait par de légères altérations 
an génie de la langue mandchoue. Mais comme ce pro- 
cédé tendoit à faire disparaître peu -à -peu l'originalité de 
cette dernière, l'empereur Kao-tsoung, que nous appelons 
ordinairement Khian-loung, fit rédiger un dictionnaire 
mandchou, dont on avoit banni tous les mots chinois^ 
qu'on avait eu soin de remplacer par des expressions 
mandchoues recueillies de la bouche des vieillards et choi- 
sies d'après l'avis des savans les plus versés dans leur 
langue maternelle. C'est ainsi que parut en 1771 le dic- 
tionnaire appelé 

Khan^i aràkha nonggime tohtohoukha mandchou gîsoun^i 

houlekùu biikhe 

jy Dictionnaire augmenté et corrigé de la langue mandchoue, 
publié par l'ordre de l'empereur, ^^ qui est d'une autorité 
irréfragable dans tous les écrits publics et dont on n'ose 
s'éloigner sans encourir une peine sévère. 

3. La langue, qui par cet ouvrage a reçu un fondement 
solide, est en général douce et harmonieuse; la construc- 
tion, quoique très - di£Eerente de celle de nos langues euro- 
péennes, est plus facile que celle des langues mongole et 
tatare, auxquelles cependant elle ne laisse pas de res- 
sembler sous plusieurs rapports. On y trouve à -peu -près 
le même ordre des mots, dont celui qui a le plus de con- 
séquence est toujours précédé par ceux d'un rang inférieur^ 
la même correspondance entre les différentes voyelles d'un 



même mot, la même quantité de gemres de verbes , tek 
qu'actifs 9 passifs , négatifs, réciproques , inchoatifs, etc.^ 
des postpositions au lieu des prépositions et d'autres res- 
semblances qu'il seroit trop prolixe d'énumérer ici. 

4. Cependant il est inexact de dire, que la langue 
mandchoue soit un idiome tatare, au contraire les mots 
des deux langues n'offirent que peu d'analogie. Ceux qui 
aiment à suivre les traces de l'a£Snité et de l'origine des 
différentes langues de notre globe, me sauront peut-être 
gré d'avoir recueilli une table de mots mandchous, qui 
ont de l'analogie avec ceux des idiomes tatares, de la 
langue mongole et des langues européennes. 

5. Les mots survans, que j'ai choisis parmi un grimd 
nombre, dont j'ai fait le recueil, peuvent prouver la res- 
semblance partiale entre les langues mandchoue, tatare et 
mongole. 

Roi mandchou 

race, tribu 
bourg, village 
gens, peuple 
maître 
ambassadeur 
sujet 
mère 
lettré 
disciple 
frère aîné 
frère cadet 



Jehan , 


mong. et tat.: khan 


• 
utnian y 


mong.: aimai 


falga. 


bcUgasoun, tat. : baJik 


trgen 


trgen 


edchen 


edchen 


eJdckm 


eltchiy tat.: Utchi 


alhatou 


aJbatou 


enîye 


tat. : ana 


haisi 


mong. : baksi 


chabi 


chabi 


akhân 


akha^ tat.: agha 


teo 


teioe 




1* 



4 — 



corps 


mandchou : 


beye 


mong.: heye 


sein 




hhefeli 


hebeli 


forme 




dauraufL 


duri 


main 




gala 


gar^ iàUi hcul 


barbe 




sàlou 


sahhal, tat.: saikal 


matin 




erde 


. erte, tat. : irtéh 


puits 




hhôtchin 


hhouiouh, taX^houdauk 


montagne; 


f sommet 


dabaga 


dabaga 


plaine 




datai 


dala 


chasse 




aba 


aba 


arbre 




moo 


modoun 


perle 




iana 


fana 


argent 




menggoun 


moenggoun 


lion 




arsalan 


arsalan j tat.: arslan 


cerf 




bouhhS 


bougou 


cheval 




marin 


mort 


cheval hongre 


fûcda 


ahda, tat«: ighdich 


étalon 




adchirhhan 


adchirga 


brebis 




hhonin 


hhonin, tat.: hot 


chamean 




temen 


iemehen 


canard 




myehhe 


nogosoun 


pie 




sahsatha 


ichahtchakhai 


serpent 




meihhe 


mogai 


livre 




hiihhe 


bitchih 


livre 9 volume 


dAtelin 


debter, tat., persan et 






^ 


arabe : defter, grec : 


t- 




» 


dupd'BQa 


livre historique 


^swiàowri 


soudour 



5 — 



encre mandchou : 


behhe 


mong. : beke 


doctrine 


nomaun 


nota 


règle 


doro 


duru 


oeuvre 


ciiilen 


(mile 


signe 


iemgetou 


iamaga 


sagesse 


mergen 


mergen 


ruse 


arga 


arga 


vol 


JcUlkha 


kholakhat 


gloire 


maktatchùun 


màktagal 


vertu 


erdemou 


erdem 


goût 


amtan' 


amtan 


savoureux 


amtangga 


amtatou 


commencement 


deriboun 


derigoun 


malheur 


gasatchaùn 


gasalang 


chagrin 


dchobohn 


dchobàlang 


faveur 


kesi 


Jcesik 


profit 


iousa 


tausa^ tat« : louchaum 


différence 


Ugahoutt 


tlgal 


marcher^ agir 


yabaume 


yaboukhou 


apprendre 


tatchhne 


tadchiyakhùu 


rechercher 


ichintchilame 


sindchîlakhou 


répéter 


dabtame 


dabtàkhou 


se soustraire 1 éviter 


dchailame 


dchailakhùu 


surpasser 


dabame 


dabakhou 


disputer 


temcheme 


itmetéhehm 


cultiver la t^rre 


tarime 


tarikhùu 


prier Dieu 


dcha&arme 


dcAaJbarikhùU 


distinguer 


Hgame 


tlgakhou 



vingt mandchou: 


orm 


mong.: hhorin 


trente 


gôdn 


gotchin 


mille 


minggan 


minggan, tat.: mi$^ 


10,000 


toumen 


tumen, tat,: touman 


bon 


sain 


sain 


obscnr 


houroukhoun 


buru 


fier 


bardanggi 


bardant 


valeureux 


batourou 


bagataur, tat, behader 


semblable 


adali 


adali 


mimifeste 


Uetou 


ilaia 


blanc 


changgiyan 


Ichagan 


noir 


Jeara 


ihara^ tat/: iara 


verd 


niokhon 


nogon 


rouge 


foulgiyan 


oulagan 


je 9 moi 


bi 


bi 


tUy toi 


• 

SI 


tchi 


mon 


mim 


minou 


ton 


smi 


tchinau 


celui 


tere 


tere 


encore 9 plus 


ele 


eJe 


beaucoup, très 


asofurtm 


asourou 



6. 11 se trouve aussi quelque analogie entre les langues 
mandchoue et hongroise ^ comme on le voit par la table 
suivante 9 que j'aurais encore pu augmenter: 

Mandchou, Hongrois, 

toua feu tûz 

galin montane hahm (colline) 

toma colline dmnb 



Mandchou, 
tenffgin mer^ lac 
hhôichm puits 
emye mère 
non soeur cadette 
icheichen mamelle 
hhefeli sein 
ofàro nez 
arsàlan Uon 
iemen chameau 
bùuka brebis 
feye nid 
fodo saule 
fandakha sapin 
cifa racine 
bouda riz 
arfa céréale» 
fàlan village 
ihouesi couteau 
iauili cuiller 
souke hache 
ntroti flèche 
kkddala bride 
erdemou vertu 
aurgoun joie 
btmyen concupiscence 
batourau valeureux 
elethoun content 



Hongrois, 



Jenger 
kut 



anya 

néne (soeur aînëe) 

tsets 

hébel 

oroszlân 
teve 
birka 
fészeh 
fHz 
fenjfofa 
io 

buza (froment) 
drpa (orge) 
Jalu 
Jcéa 
kalân 
szekerize 
nytt 
Miel (corde) 

érdem (mérite) 

•• •• 
orom 

bufasâg 

bâtor 

eiég (assez) 



8 — 



Mandchou* 
erou robuste 
nicha pesant 
nu/art humide 
houdùun stupide 
hiikhe livre 



Hongrois. 



eros 



arame écrire 



erde matin 
ûime être debout 
marame retenir 
forome tourner 
fwgochme retourner 
fouroume trancher 
àlgime louer 
feteme blâmer 
ncmie 
neSeme 



ouvrir, instruire 



nehéz 

nyirJsQs 

buta 

beiiî (lettre) 

ïmi 

eredet (origine) 

dllani 

marasziani 

forogm 

fwçatni 

fûrészeïni (scier) 

aidant 

feddeni 

nyitni (ouvri^ 

nytlni (s'ouvrir) 



7* Ce qui peut frapper encore d'avantage, c'est la res- 
semblance qui se trouve entre une quantité de mots man- 
dschous et de mots grecs, latins, allemands, etc« Cette 
remarque a été déjà faite dans le Mithridates d'Adelung 
et Yater; cependant les exemples, qui y sont choisis, me 
paroissant peu propres à en prouver la vérité, je choisis 
les suivans, qui, je crois, le démontreront plus clairement: 
ba endroit, lieu, pays; latin: pagus 
mederi la mer; ]at«: mare 
boldchon onde ; danois : bolge, angl. : billow 
angga bouche, détroit;' lat« : angustiae 



akha pluie; 1at«: aqua 

aisin er, métal; lat.: aes; allenou: Eisen 

chaun soleil; angL: snn 

anii/a an; lat.: annns 

elden splendeur; suédois: eU, le feu 

ioudchen foret^ bosquet; allem.: Busch 

lama tombeau; lat.: tumulus 

Uenggou langue: lat.: lingua 

hetkhe le pied; lat.: peS| pedis 

sen§gt sang; lat.: sangnis 

amou tante: lat.: amita 

marin cheval; allem.: Mahre 

Jcesike chat; allem.: Katze 

màla massue; lat.: maliens 

anggara grand vase; allem.: Anker; lat«: amphora 

taukhe couverture; allem.: Decke 

chala oisiveté; grec: cxoXtj 

aunoun fardeau; lat.: onus 

arga ruse; allem.: Arglist; lat.: ars 

kora chagrin; lat: cura 

8iran suite , série; lat.: séries 

amba grand; lat: amplus 

amauran éfrh^ amoureux 

faurou fureur; lat: fivor^ furia 

fàkhàla pâle^ &uve; allem.: £ihl 

sain bon^ sage; lat: sanus^ sons 

foulaun beaucoup^ plus; grec: Ttolvg 

youyaun uSamé^ à jeun; lat: jejunus 



— 10 — 

hhdtkMn chaud; lat : calidus 

leoleme parler; grec : XaXleiv 

ntttkAôme flëchîr; allem.: neigen 

merkime se souvenir; allem.: xnerken 

dahtame doubler 

itiotranie convoiter; allem.: kubren; lat«: quaerere; grec: 

XaïQBiv 
marame arrêter; lat. : morari 
tametne attendre; angL: tarry 
hargiyame garder; allem.: bergen 
fàsime saisir; allem.: fassen 
JkAendoume dire; lat.: cantare; pers.: khendeu 
aie non y pas; grec: ovx 
tala jusqu'à; angl.: till 
harau devant; lat.: pro; grec: ttqo 
ouikhai d'abord; grec: aîftixa 



c 



auttau i . ( ovtù) 

\ ainsi; grec: } 



8. Il ne me reste qu'a donner un aperçu rapide des 
livres qui ont paru jusqu'ici par rapport à la langue man- 
dchoue. Quant aux oeuvres élémentaires il ne se trouvé 
qu'une courte grammaire écrite en langue latine dans 
Melch. Thevenot: Relation de divers voyages curieux 
Paris 1696. in -fol. Tom lY, dont le P. Gerbillon est 
l'auteur^ et qui a été traduite en français dans le XIII« 
volume des Mémoires conc. la Chine p. 39 — 73 ^ et pu- 
bUée à part Paris 1787. 



— 11 ~ 

Quelques obsenradôns sur la langae sont inséra dans 
le Mithridates d'Adelnng et Yater T. L p. 514. s. T. lY. 
p« 194* 8. On peut consulter outre cela: Langlès Alpha- 
bet i^iantchou, à la tête de son dictionnaire et. à~ part. 
Paris 1808. 

Abel-Rémnsat^ Recherches sur les langues tartares vol. I. 
Paris 1820. 

Langlés^ Notice d'un dictionnaire latin-chinois-mantchouy 
insérée dans le Tome Y. p. 581 -^ 606 des Notices et Ex- 
traits des Manuscrits de la bibliothèque nationale. 

Slaproth^ Lettres sur la littérature mandchou. Paris 
1815. 

Langlès Dictionnaire Tatare-Mantchou-François. III. 
vol. in -4°. 

Pour les textes il y a 

Langlès Rituel des Tatars-Mantchoux, qui fait partie 
du Tome YII. (première partie p. 241—308.) des No- 
tices et Extraits des Manuscrits de la bibliothèque natio- 
nale et qui a été imprimé à part à Paris an XII. 
(1804.) 

Klaproth| Yerzeichniss der Chinesischennnd Mandschui- 
schen Éiicher nnd Handschrifiteni etc» 



— 12 — 

XJaproth^ Abbandlung iiber die Sprache wxà Schrifit der 
Vigtareiu Berlin 1812. 

Abel - Rémusaty {^'invariable Milieu^ en chinois et en 
mandchou, inséré dans le Tome X* des Notices et Ex- 
traitsj et publié à part à Paris 1817» 

EJaprothi Chrestomathie Mandchou. Paris 1828» 



GRAMMAIRE MANDCHOUE. 



LIVRE PREMIER. 

DES LETTRES ET DES PARTIES DU DISCOURS. 



CHAPITRE 1. 

9. 

Ij'alphabet mandchou e8t composé de vingt -quatre lettres^ 
savoir six voyelles: ay e^ i, o, ou et 6^ et dix -huit con- 
sonnes : Hj £^ g, hhy b, p^ s, ch^ ty d, J, m, ich^ dch, y y 
Ty jTet %»• On peut porter le nombre à trente -trois en y 
ajoutant les lettres suivantes : j, ss, tsy dsy k% ^% kV tchh, 
dchh, inventées seulement pour la transcription des mots 
chinois et étrangers* 

10* Le Mandchou s'écrit de haut en bas^ et les lignes 
se succèdent de gauche à droite. 

11. Quoique ce soit une écriture tout-à-fait alphabétique^ 
comme celles des langues européennes^ les lettres sont sou^. 



— 14 — 

mises à quelques altérations qui dépendent de la place 
qu'elles prennent dans un mot, et des lettres qui sont im- 
médiatement ayant et aprèsé C'est pourquoi il ne snffit 
pas de donner une simple table des yingt-quatre lettres de 
Falphabet, mais il m'a paru nécessaire de composer le syl- 
labaire ci -joint 9 en m'attachanif au système de transcrip- 
tiou introduit par M. Abel-Rémusat (Recherches s* L 1. 
tartares voL L p. 90.) et en y ajoutant quelques pages 
qui serviront d'exercice tant pour lire les textes mandchous 
que pour écrire en caractères originaux les mots qui se 
trouvent dans cette grammaire imprimés en lettres la- 
tines* 

12. On voit par cette table, qu'il y a quelque différence 
entre cette écriture et toute autre écriture alphabétique, 
c'est que les lettres ne sont pas seulement altérées par la 
place respective qu'elles occupent, mais encore par d'autres 
lettres qui suivent ou qui précèdent, comme par exemple 
k^ g> ih^ t et d qui ont une figure différente selon qu'elles 
sont suivies d'une voyelle dure ou moUe (expression que 
j'expliquerai d'abord) ou d'une consonne. 

13* La partie principale de la plupart des lettres man- 
dchoues est un trait on un cran à gauche de la ligne ho- 
rizontale* Cç trait seul est l'a ce qui est aussi sa déno- 
mination en Mandchou. Un point à droite en fait Ve, un. 
point à gauche le n. Deux de cçs traits sont le i devant 
une voyelle dure, dont on fait le ^ par un point à droite 
et le M par un petit cercle aussi à droite. Ce même 
point à droit change i'o en on et le ^ en d. L'e et Vam 



— 15 — 

n'ont pas ce point après une des consonnes i^ g^ ihy t et 
d^ oà ils sont indiqués par la figure changée de ces lettres. 

14* JR ne se trouve jamais au commencement d'un mot 
mandchou; iv au contraire ne se trouve qu'au commence- 
ment! ^^ ^ ^^ P^^^ ^^^ suivi que d'un a ou d'un e^ et 
au milieu des mots^ lorsqu'une des voyelles o^ au ou ^ est 
suivie par un a ou un e^ où on les sépare par un w^ qui 
ne se prononce pas. 

i^ a la même figure que w; dans les cas seulement, oà 
il poùrroit résulter quelque ambiguité, c'est-à-dire devant 
l'a et l'e, il en est distingué par un trait à droite. 

I précédé d'une autre voyelle, est doublé, excepté à la 
fin d'un mot. 

Ou ne se trouve jamais après aone; c'est pourquoi on 
écrit dans la transcription des mots chinois oo au lieu de 
ao ou aau^ et eo au lieu de eou. 

15. La plupart des mots mandchous se terminent en une 
voyelle ou en n; il n'y a qu'un très petit nombre de 
mots , dont la dernière lettre est une des consonnes i, b, 
s, r ou ng. 

16. Les Mandchous ayant adopté plusieurs mots chinois 
et transcrivant souvent les noms propres de cette langue, 
il pourra être de quelque utilité pour celui qui veut ap- 
prendre le Mandchou, de connaître les règles, d'après les- 
quelles se font ces transcriptions. Je donne donc une 
table des sons chinois, tels qu'ils se trouvent dans la 
grammaire de Abel-Rémusat (page 24) avec les transcrip* 
tions mandchoues, aussi complète qu'il m'est possible* 



16 



CX«NO&. 


Standdum. 


ChhùiS' Mandchou. 


Chinois. 


Mandchou* 


i 


e>e' 


• 
3 


• 
J 


oan 


San 


ih 


i,k' 


ng nesetraijuRcrit 


oen 


6en 


t 


d 


pas 


au com- 


oang 


ôang 


ih 


t 


mencement» 


oua 


oua 


ich 


dch 


eul 


el 


oue 


oue 


1 


Ich 


ai 


ai 


ouei 


ouei 


P 


b 


Où 


00 


ouan 


ouan^ôan 


ph 


P 


• 
et 


ei 


ouen 


buen 


n 


n 


eou 


€0 


ouang ouoMigy éng 


m 


m 


ta 


iya 


eng 


eng 


f 


f 


• • 
toi 


iyai 


ing 


ing 


w 


'. W 


iao 


iyoo 


ang 


ang 


tseu 


dse 


ian 


iyan 


oung 


oung 


ihaeu 


ise 


• • 
tet 


iyei 


un 


6n 


s 


s 


ieou 


io 


tvou 


ou 


sse 


sse 


iu 


• • 


ichi 


dchhi 


td 


dchi 


iun 


iyôn 


tcTJii 


ichhi 


thaï 


ichi 


iouan 


ioan 


ichin 


dchen 


ch 


ch 


iouei 


ioei 


ichhin 


ichen 


y 


y 


oa 


6a 


iching 


dcheng 


h 


ih, m 


oui 


oui 


ichMng 


icheng 


l 


l 


oei 


ôi 







17», En Mandchou 9 comme en Hongrois^ en Turc^ en 
Mongol| on peut distinguer les voyelles dures ^ a, o et 6^ 
des voyelles molles e^ i et ou. La raison n'en est pas 
seulement j qu'elles altèrent la figure des lettres ^ qui pré- 



— 17 — 

câdenty comme on a vu plus haut^ mais cette distmction 
se remarque encore dang toute la langue , de manière que 
dans un mot mandchou une voyelle dure est ordinaire- 
ment suivie d'une autre voyelle dure, et de même une 
voyelle molle d^ne autre voyelle molle. On verra Tin- 
fluence de cette règle dans la conjugaison des verbes, 
dans la formation des pluriels etc. Cependant elle n'est 
pas sans exceptions, et je crois devoir en remarquer les 
suivantes, ^qui sont les plus ordinaires : 

18. D'abord i et 6 n'ont d'influence que sur la figuré 
des consimnes précédentes, outre cela on pourroit les ap« 
peler voyelles moyennes ou intermédiaires, parcequ'elles 
sont jointes dans le même mot à des voyelles tantôt dures^ 
tantôt molles* 

Plusieurs finales sont toujours invariables, telles que de^ 
he, mcy tcioutty houn, et de même il y a quelques syllabes, 
servant à former les genres des verbes, qui ne changent 
jamais, p. e« Inm^ nau^ d^u, dcM, mi (§• 68* 77. 80 et 81») 

Enfin l'affinité des voyelles est encore souvent négligée;, 
lorsqu'elles sont sépigrées par deux consonnes. 

19. Pour ce qui regarde la prononciation de la langue 
mandchoue, on trouve peu de rraiseignemens dans les 
livres que j'ai pu consultera elles se réduisent aux obser« 
vations suivantes : 

En général on prononce comme oll écrit; g est toujours 
prononcé comme dans vies mots français garde ^ guérir f 
ide, goût; jamais comme dans 4ge, gUe, gène etc. 
Mandchoue. 2 



— 18 — 

N n'a jamais le son nasal, il se pranonoe comine en 
espagnol^ en hongrois^ en allonand etc* 

Kh paroit avoir qnelqne analogie arec le jc des Es- 
pagnols ^ le h des Hongrois et le ch des AUemands; ob 
s'en sert pour la transcription du h chinois* 

Ch se prononce comme dans les mots français : chagrmf 
chercher , et j comme dans jamaù^ jeune. 

La pénultième est ordinairement brève et presque man- 
gée, comme dans tofokhony quinze , prononcez: tqf^khaiu 

m 

S devant t se prononce souvent comme j, p* e« mssikka 
prononcez oujikha; h devant i se prononce comme te on 
comme le z allemand et italien ; g devant t se prononce 
ds; tch devant t est toujours prononce isy et dch devant i: 
dsm La prononciation de Ve final ressemble à un o bref etc. 
Mais comme toutes ces règles sont assez vagues et d'ail- 
leurs de peu de conséquence, j'ai cm plus convenable 
de ne pas m'y attacher dans la transcription des moto 
mandchous, qui se trouvent dans cette grammai», persuada 
que cela servirait plutôt à embrouillelr qu'à éclairer ceux 
qui veulent étudier cette langue. J'écrirai donc OËtmUa, 
fdii, dctUi, etc. 

20. Il est très -probable que cet idiome^ comme tout 
autre qui s'étend sur un grand espace de terre ^ fît plu- 
sieurs dialectes différens: cependant on en sait peu de 
chose» Les seules particularités qui s'y rapportent, se 
trouvent dans les dictiolmaires , où le même mot est sou- 
vent écrit de deux manières différentes, comme par exem* 
pie imiiyahba et oumiyahha le ver, ii^fame et mAiyamc 



— 19 — 

hmr^ fdkmm et Makomi culotte , /butgtyon et thoulgiyan 
ronge, faié et iaké reanpart, amla et etfUle.le coq, iomo 
et ffiomo le singe, idchUJcMn et idchirkhén gai, prompt; — 
variations qni paraissent tenir d'une différence de dialectes. — 
On dit que la prononciation la plus pure est ceUe de la 
tribu des Soïan. 



CHAPITRE 2. 



' . 



31. Quoiqu'il y ait des nqmB mandchous, tant .snbstan- 
ti& qu'adjectifs, qui se disli^gueiit d'autres. parties du dis- 
cours ou par leur, terminaison qu. par leur signification, 
il y en a aussi une grande quantité qui n'ont aucune ter^ 
minaison particulière et qui admettent même, quelquefois 
une signification verbale . ou adverbiale on celle d'une 
simple particule. Outre cela la plupart des noms mandchous 
peuvent être pris tantôt comme suhstantifij, tantôt comme 

adjectifs, selon que le sens le requiert. 

■ ■ ■ ■ " . . 

22. Les terminaisons particulières des noms, qui se 

trouvent dans cette langue, sont les suivantes: 

1) Pour les noms en général , tant substantift /^'ad« 

. jectifs: 

9^) V^ P« ^ mtfckQm^ga Ipuable^ . de 9w : ham€ louer; 

yangsamgga beau, de yang^im^. cultiver; g^agg» 

2* 



l •' 



~ 20 — 

union 9 àe falime nnir^ dchaUu^ga rang^ àégté^ 
gâiérationy de dchalan g^n^tion^ siècle* 

b) lan^ len. Ion p« e. dorolan cérémonie de doro 
régie; ichtkhalan convoitise^ appétit^ ie tcTnkha vo- 
lonté; moudchUen coeor, de moudchin coeur; foi" 
hoïan court) foible« 

c) ihij/an p« e. tatchikhiyan doctrine ^ de iaichin 
science 9 doctrine; mîiçhtkhyan superficiel* 

d) liyan, liyen p* e. sàkhàliyan noir ^ de sukhàkhin 
noirâtre^ obscur; moukhélijfen cerde^ rond» 

e) Jchen^ khon, gon^ go^^ kan^ Iken Ip» e. choitleihen 
tribut) de chouleme exiger un tribut; gosikhon misé- 
rable ^ >de gosime aimer ^ avoir compassion; miya" 
mgan ornement^ de ndyamime oroxiri bodogan sort, 
destinée^ de bodome compter^ déterminer* 

Ces deux dernières terminaisons servent quelque- 
fois à former une sorte de diminutifs p. e* echeme^ 
iîyen un peu de travers^ de echen de travers; biragan 
petite rivière )' ruisseau ^ de bîra fleuve; soiàoton 
îaùnâtre)' de aokhm jaune. 

f) ri p. e* ountoukhouri ^bSjIj inutile ^ de omdaukhoun 
vaiu) vide; moudomi dragon^ boïori automne* 

j^) Pour les. noms substantifs: 

a) iùu^ hi p* e. boulekou miroir; daibauké "pcft^ vase; 
cMiMotfioif faute) erreuTy de endebattme tner^ corn- 
- • mettre une- firate*' 



— 21 — 

H) ybim j mmu p« e. dchatafoun vieillesse^ de dchatan 
siéde, âge 9 ihâàliyasaun équilibre ^ tranquillité ^ de 
Jchôàlij/ame être tranquille ou d'accord. 

c) tchoumy tcMn p. e. souSatchoun souffirance^ dou- 
leur; dchabichaichon repentir f regrets. Cette ter« 
minaison forme des substantifs verbaux^ qui signifient 
l'action du verbe ^ dont ils sont dérivés ^ comme de 
sotêHame souffirir^ dchàbtchame se repentir^ regretter* 

d) La finale la plus ordinaire des substantifs verbaux 
est fi on boun p« e« aichan ou atchaboun nnion^ de 
ald,ame imir j efin jea, comédie, de efime jouer ime 
comédie^ gônm pensée^ de gônime penser; Sgaboun 
différence^ de Ugame distinguer etc. 

3) Pour les noms adjectifs: 

a) khoum, Mén p. e. wesiihouu honorable ^ de wesime 
honorer ; fousUâhén méprisable ; sidchithim ou 
ddchirkhin sincère; somùihén caché ^ de somime 
cacher. 

b) tchùuka^ tchouke. Les adjectifs qui ont cette ter- 
minaison sont dérivés de verbes actifs et signifient 
que quelquechose ou quelqu'un est digne de ce que 
le verbe dénote ^ à -peu -près comme les adjectifs 
français en cble^ tble p. e. geletchouke redoutable, 
de geleme redouter; scdchaichouka louable, .de 
êaichame louer; j^gotie/ciioiiittf admirable, de fer^ 
gaueme admirer* 

c) Les substantifs sont changés en adjecti& par l'addi- 
tion des finales ngga, nggcy nggo p. e. hhôiwrmgga 



22 





qBdque 
fawelle. 




•^ # 



flnalilé im la 
iplojén à cet cSeC aont «0, 
jr, «j toj Ifj rt p. e. Uafam magutn^ &it Uàtfim'-Ma ou 
tta/ÔM m Ho/tt^ Mm ckmJ, fiât M^ 
fint cftofttMi, «MnKg* F0Î9 fiut aom^r'^sa^ gomtcimi «mi, fiât 
gmuicioÊiêe, dckmd enfimt, fiât iIcAmot^ lidti« komme, 
fint £UUafi^ lAAke fismiM, fait MdUM% «nMa ado- 
lescent^ fiât mikàaia, àkhém firère dkié, fiât dUMto^ i2^ 
fi^r© eadet, fiât d€9te, ed^em maître ^ semeur ^ fiât 
tâdieie, ma fa àieiil^ fiât OÊofarL Remarquez que ks termî- 
iiaMoiis sa et ta sont pour les mots, qni ont des Yoyelles 
dures (a, o), eî et et te pour cenXy dont la domîère voyelle 
est moik (m, r). 



— 23 — 

* 

25* Outre cela on emploie quelques pardenles ^ telles que 

set, ourae^ tome, dchergi, tawnen, genunêy pour former une 

sorte de pluriel qui se traduit ordinairement par: ceux qui 

sont — 9 tous les — etc* p. e. nù/àlma aei tous les hommes^ 

hkkhei ourse librorum s. litteramm omnes^ les lettres, 

as&ha ourse, ceux qui sont jeunes, ékhe ourse les médians* 

Ces deux particules ne s'emploient que pour les hommes^ 

les autres s'emploient indifféremment pour les choses animées 

et inanimées p. e.: 

Ere gisoun he H^àkna tome hùchetcki atchambû 

Hoc verbum homines omnes inquirere decet. 

Ces paroles doivent être étudiées par tous les hommes* 

KhatcMn tome narkhôn forgouetchouke ombu 

Aes omnes subtiles et miracnlosae sunt. 

Toutes fe% choses sont subdles et miraculeuses* 

Dcliergi dénote en général une pluralité ou une totalité 

d'une même espèce dont un ou plusieurs individus sont 

nommément indiqués, et dont on veut marquer la totalité 

par le nom collectif; on peut le traduire par: et caetera^ 

et les autres* .. p. e.: , 

Chakhôroun^ khàUcMn, olhhon, ousiihin, mangga, ou^ 

ihoukewi dchergi thatchm* 

Frigidum, calidum, siccum, humidum, forte, débile et 

I. 
caetera. 

Le froid, le chaud, le sec^ l'humide, le fort, le foible etc. 

Mooi dchergi dchaka be bailalame. 

Lignum et caeteras res adhibere. 

Se servir de bois et d'autres matériaux* 



— 24 — 

Maknre, gahtara, sedchen dchafara dchergt baktu 

Saltare, jacnlari^ cnmiB dncere et caetera negotia. 

Danser^ tirer des flèches^ mener on chan etc. 

Remarquez que si mi nom substantif ou adjectif précède^ 
il est affecté de la particule t qui marque le génitif ^ -et 
que si un verbe précède^ il est mis au fntnr^ c<Hnme on a 
TU dans les exemples cités (t. §• 190)« 

Oemou signifie: tous à la fois^ ensemblct D se place 
après son substantif. 

Tûumen signifie : dix mille ; on 8*en sert surtout dam 
cette expression : foumen dchaka toutes les choses^ toutes les 
créatures* 

26. Les noms mandchous ne subissent non plus de 
cbangement par rapport aux cas. Us sont tous^ propre- 
ment parlant^ indéclinables. La distinction des cas ne se fait 
qu'en mettant après les noms certaines particules ou post- 
positions qui répondent aux cas des Latins ^ en. marquant 
le génitif 9 le datif ^ l'accusatif et l'ablatif; le nominatif et 
le vocatif s'emploient toujours sans aucune particule ^ tant 
au singulier qu'au pluriel. 

27« Les particules servant à distinguer les cas sont t ou 
ut pour le génitif^ de pour le datif ^ he pour l'accusatif et 
icU pour l'ablatif. Elles s'écrivent ordinairement séparées 
du nom^ et ce n'est que dans certains cas^ qui ne parais- 
sent suivre aucune régie, qu'on les y joint. On trouve 
indifféremment bitihei et btikhe-i du livre , fit^o&piat et 
niyatma^ de Thomme, fedchergide eifedchergi de au -des- 
sous, babe le lieu (locum) et na ie la terre (twram) etc. 



— 25 — 

On obsenre cependant qae les noms tenninés par une con- 
sonne sont toujours sépara de ees pardcules^ excepté de, 
qui s'y joint quelquefois; que le mot ba, lieu^ s'écrit 
presque toujours en un mot ayec la terminaison du cas^ 
et que tM ne se lie qu'à quelques postpositîons et adverbes 
et aux futurs des verbes. La particule ni, servant à mar« 
quer le génitif^ ne se met qu'après les mots terminés par 
une consonne^ excepté n^ p. e. iseng m smggeri une souris 
du grenier^ wang ni du roi etc« 

28. En flEÛsant usage de ces particules ^ on peut former 
la déclinaison suivante : 

Nom* dchakof la chose on les cboses 

6én« dchaktti ou dciaka-'i de la chose 

Dat« dckaka cZe à la chose 

Ace» dchaka he la chose 

AbL dchaka iiM de la chose* 

Nom. edchen le maître 

Gén« edchen^i du maître 

Dat» edchen de au maître 

Ace. edchen he le maître 

AbL edchen tchi du maître. 

29« Le pluriel ^ s'il est marqué par une des désinences 
on particules ci- dessus ^ se décline de la même manière^ 
comme dans les exemples snivans: 



— 26 ~ 

Nom. chtAua les écoliers 

Gén. ùkaiùed des écoliais 

UàU chùbba de aux écoliers 

AcG» chobUa he les ^coUers 

AbL chabisa ichi des écoliers. 

Nom* sam amrae les bons 
Gem sam aursei des bons 
DaU sain ourse de aux bons 
Ace. sain ourse he les bons 
AbL sain ourse tcU des bons. 

30. Si le substantif se termine en i, Vi du génitif est 
ordinairement omis. On dit p. e. nîyàlmai dowêouki gese^ 
hominis formae instar ^ semblable à une figure humaine; 
yàli dolo dans la chair. Mais on dit aussi tougi^i gese 
semblable à un nuage; beye bisire fon^i dchalanri kh^ 
touri^i toumen, ipsius existentis temporis mundi feUcitatum 
copia^ la quantité des plaisirs mondains de sa lie. 

Les mots qui viennent du chinois et qui se terminent 
en iy sont quelquefois suivis de la marque du génitif ni, 
p. e. J-m deyeny la salle d'L 

31. Le génitif précède toujours le nom dont il dépend; 
cette règle ne souffre point d'exceptions ^ p. e. edchen^i 
iheseboun l'ordre du seigneur; irgen^i ama etne le père et 
la mère du peuple. De même l'adjectif ya toujours de- 
vant son substantif et ce n'est que le dernier qui prend 
la particule du cas^ p. e. nemdshe saisa^i khendoutheMgge, 



~ 27 — 

vetemm gapientinin dû^mii) la parole des anciens sages. 
Si on adjectif n'est pas suivi d'un sabstandf ^ où il tient 
lien dn substantif méme^ il reçoit les terminaisons de^ cas 
anssi bien que celui -eL On dit p« e. âotn he haime re- 
chercber le bien; ekke he yahoume fûre le mal. 

Quand plusieurs substantift se suivent^ sans dépendre l'un 
de Fautre^ et qu'ik seraient lies en firançois par et ou ou, 
on n'ajoute la marque du cas qu'au demier^ p. e«: 

Abia na, chmm, btya^ edouHj akdchan^ aga^ taJkiyan 
he tauaichi. 

Coelum, terram^ solem, lunam^ ventum, tonitru^ pluviam 
et fulmen si respicimus. 

En regardant le ciel^ la terre , le soleil ^ la lune^ le 
yent, le tonnerre^ la pluie et la foudre. 

Au contraire si plusieurs substantifii qui se suivent sont 
chacun marqué d't^ c'est un signe que l'un est dépendant 
de l'autre^ p. e» niy aimai gônin^i genggît/en l'intelligence 
de l'esprit de l'homme ^ au lieu que myaJma, génin't 
entchaulerengge voudroit dire: la différence des hommes 
et des esprits. 

Doulimbai gouraun - 1 dchaulgei nomotm hiïkhei narkhôn 
gtsaun. 

Medii regni antîquitads sanctomm libromm subtilia 
rerba. 

Les paroles ingénieuses des saints livres de l'antiquité 
du royaume du milieu. 

(Nomoun s'appellent les livres classiques des Chinois^ en 
chinois king [No. 7877 du Dict de Glemona] ; doulimbai 



— 28 — 

gouroun, en chinois ichatmg^loue [No« 26— • 1539 du 
Dict.]^ le royaume du milieu^ est le nom que les Cliiiiois 
donnent à leor empire.) 

32. Le Tocatif s'exprime ordinairement par le substantif 
seul sans aucune marque particulière: agau o nudtre; 
ama o mon père. H y a des expressions particulières 
pour les exclamations de joie^ de douleur , de surprise^ de 
crainte etc.^ dont on parlera plus bas ($• 163). 

33. Il n'y a rien à dire des noms propres ^ et il faut 
seulement observer que le titre se met toujours devant le 
nom p« e« kooli séigtyere yamcun^t altkha bitkhei da Jkhife, 
Khife^ conseiller du tribunal des rites. Quant aux noms 
propres des Chinois^ on en trouvera les renseignemens né- 
cessaires dans la Grammaire de M. Abel-Remusat §• lOl. s. 



CHAPITRE 3. 

34. Les nombres cardinaux des Mandchous sont les 



smvans: 




1. emxm 


6. ninggùun 


2. dch^ue 


7. nadan 


3. Uan 


8* dchàkin 


4. dwnn 


9. Oi^mm 


5. aaundcha 


lOt dchouan 



29 



11. di^k&mm emou 
12* dchoùan déhome 

13. dckouan San 

14. dchouan daum 
15* tofokhan 

16. ddouan fdttggaun 

17. dchùuan nadan 

18. dchouan dchàkôn 

19. dchouan owfoun 

20. orm 

21. orin emou etc. 
90, ^^rài 



40. dem 
50. sousai 
60. mndchm 
70. nadandchau 
80» dchaMndchou 
90. ouyoundchùu 
100* tanggâ 
101« tttàggû emou etc. 
200. dchoue tanggô etc. 
1000. MMgi^gpaii 
2000* - dchoue minggan etc. 
10000. tournent 



Les nombres composes sont rangés d'âpre leur 
valenr; les milliers précèdent les centaines; cenx-cî les 
dizaines etc.; p. e. riviotf mmggan dchaMn tanggô gôsm 
emou 1831« 

35. Les nombres ordinaux sont formés en ajoutant /db* 
au nombre cardinal dont on retaranehe le n finale s'il 7 
en a un. Les deux premiers nombres sont formés d'une 
manière irrégnliére: oudchou on oudchoufchi le premier^ 
et dchai on dchaùchi le second. Les antres sont: 



Uatchi le troisième 
douîtchi le quatrième 
aoundohaicii le dnqoième 
ninggoutchi le sfadèone etc. 
dchommaéd k dijdème^ 



— 30 — 

Lies snivans se forment d'une manière rigfoUièeey et il 
est à remarquer que des nombres composés ce n'est que 
le dernier qui est affecté de la désinence ordinale: 

dehouan anautchi le onzième 
dcitman éUAouetchi le douzième 
dohouan Uaidii le treizième 
tofoJèhaicTii le quinzième 
mitchi le vin^ème 
em tmûuiM le vingt -unième. 

Les Mandcbons ont en outre des expressions particu- 
lières pour compter les années ^ les mois et les jours; 
ainsi la première annëe s'appelle êottiehoumgga.amyaj le on- 
zième mois omchoti hij/a, le douzième mois dchm^dm 
iifa etc* 

36. Les nombres qui expriment, combien de fois qnel- 
qlie cbose se £Eut| en. latin: semel. Us, ter etc. sont formés 
par la terminaison ^m que l'on ajoute au nombre cardia 
nal, p* e« : 

emgeri une fois 
tlanggeri trois fois 
nodang-^m sept fois 
ouyounggèri neuf fois 
dcimêonfffferi dix fois 
tangginggeri cent. Ibis 
^if'gganggeri mille fois. 



— 31 — 

On se sert aussi à cet effet de dchetgi on de moùdan, 
en le plaçant après le nombre cardinal, p« e. emou tnom^ 
dan une fois^ Han maudan ou ùan dehergi trois fins* 

37. En ajoutant maudan à n^ nombre ordinal^ on ex- 

• »'■■ 
prime: la première fois^ la sécènde fois etc. On dit: 

tovktan moudàn la première fois^ dchai moudan la seconde 

fois, tUachi maudan la troisième fois etc* 

38. Les nombres distributifii, en latin: singnli^ bini, 
terni etc. sont d^riv^s des nombres cardinaux en y ajon- 
tant la finale la ou le , p. e. emte seke gairi singulam 
mustelam scytbicam dantes, ceux qui donnent chacun une 
zibeline de tribut; ainsi on dit: 

tlaia chacun trois^ toujours trois^ teitii 

soundchata chacun cinq^ qnini 

nadata chacun sept, septeni 

auyoute chacun neuf^ hôyèni ' ' 

wita chacun ving^ yiceni 

gésita chacun trente, triceni 

nadanddumte. chacan soixante ««dix, septnageni etc. 

39. Pour exprimer : un i un, deux à deux etc. on met 
le' nombre cardinal deux fois de suite, suiri de t , p. e. : 

■ » ■ 

emke emie^i un à un , Pun après l'autre 
ilfm San'i trois à trois 
saundcha éoundàha-'i cinq à cinq. 



— 32 — 

40» Ce que les grammairieiis latins appelkait nombres 
miiltiplicati& (simplex^ duplex etc.) se iait en mandchoa 
par le mot 09tboi$ p« e« 






ilan ùubou trois fois autant^ le triple 
dchouan oubau Sx fois autant^ le décuple 
ù7*în oubou Tingt fois autant» 



41* On peut encore compter parmi les noms de nombre 
les mots dont la signijBcation renferme une quantité indé- 
terminée y tels que j^t/a chaque y meni ment ou meimeni 
chacun, Tun et l'autre* Le premier ne s'emploie qu^arec 
un substantif ou un participe qui en tient lieu p. e. ym/a 
bttiia chaque chose, 2/aya weile chaque affaire; du dernier 
au contraire on se sert en parlant de quelque chose on de 
quelque être raisonnable, qui est sous -entendu on dcmt on 
suppose avoir déjà parlé p« e, 

Toua mauke be dchailame, .mouke ioua be dchailame, 
mem meni beyebe larmara be gÔMÎraiém 

Ignis aquam ritare, aqua ignem vitare et quisque se con- 
serrare non cogitât. 

Le feu ne pense pas à éviter l'eau, ni l'eau a éviter le 
feu, ni l'un ni l'autre à se conserver soi-même* 

Niyàlma de mini mem dchergi bi. 

Hominibus cuique ordo est* 

Chaque homme a son rang. 



— 33 — 

Mem mem gùurfmn^i fq/inm''i ïntkhei stmgitn tveile 
itrofnit, 

Quisqne regni legum libromm instar poenam luit. 

Ghacim sera puni d'après les lois de son empire» 

Elien signifie aussi: chaque^ tont^ p* e« 

AhJcai fedchergi eken dchàka baitaïan de atchambi. 

Coelo infra quaeqne res nsni conyenit. 

Chaque chose sous le ciel remplit sa destination. 

Les autres mots de ce genre sont : tome tous; gouitchi 
tout, entier; i/a chaque; oudoudou plusieurs; audou com- 
bien; foulou plus, trop; laAdou beaucoup; kamso peu etc. 

42. Les Mandchous ont adopté les figures numériques 
des Chinois (y. la table lithographiëe) mais ils ne s'en 
servent que pour numéroter les livres et dans les livres 
de mathématique, où ils ne peuvent s'en dispenser» Outre 
cela leur usage est très -limité» 

43. On sait que les Chinois se servent de la combi^ 
naison de deux cycles ^ l'un dénaire, l'autre duodénaire, 
en en formant un de soixante y pour compter les années» 
Les Mandchous ont adopté cette manière de chronologie^ 
pour laquelle ils ont composé les deux. cycles snivans: 

1. CYCLE DÉNAIRR. 

1» uioanggiyan vert 
2» niokhan verdâtre 
3» fotdgiyan rouge 
4. fouUîkMn rougeâtre 
5» suayan jaune 
Grammaire Mamddwue* ^ 



— 34 — 

6. BokhoH jaunâtre 

7. cktmggiyttn blanc 
& chakhidn blandiâire 
9. sathaUyan noir 

10. sakhakkin noirâtre, 

2. CYCLB DUODÉNAIRB. 

1. smçgeri souris 

2. ikhan boeuf 

3. tadkha tigre 

4. khéhnathân lièvre 

5. moudouri dragon 

6. meiihe serpent 
7« morin cbeval 

8. hhomn bélier 

9. bùnio singe 

10* ichoko poule, coq 
!!• indaihén cbien 
12. auiffiyan porc. 

JLa première année du cycle de soixante sera donc 
ceUe du souris vert nUmnggiyan singgeri^ la seconde celle 
du boeuf verdàtre nioihan ikhany Ponzième ceUe du cbien 
vert^ moanggiyan tndakMn et ainsi de suite jusqu'à la 
soixantième, qui est celle du porc noirâtre, êakkakkâm 
ùulgiyafu Le cycle, dans lequel nous vivons, commence 
avec l'an 1805. 

44. Mais comme ce cycle doit retourner tous les 
soixante ans, il en pourrait résulter de grandes difficultés 



— 35 — 

et des erreurs très -graves en fait d'histoire, s'il n'y arait 
une antre manière d'indiquer plus spécialement lequel des 
cycles, qui sont passés jusqu'à présent, devait être entendu* 
Les Chinois ont remédié à cet inconvénient par les noms 
particuliers, que leurs empereurs donnent aux années de 
leur règne, tels que Khang-hi, Young-tching etc. Les 
empereurs de la dynastie mandchoue actuellement régnante 
ont conservé cette coutume, en choisissant non seule- 
ment un nom chinois pour leur règne, mais en lui sub- 
stituant aussi un nom mandchou ,' dont on se sert en écri- 
vant dans cette langue* C'est ainsi que les années Khang- 
lii (de 1662 à 1723) s'appellent en mandchou élkhe taffluf 
les années Young-tching (1723 — 1736) khéaliyasimn iob, 
les années Rhien-loung (1736 — 1796) abim wehiydshe^ 
les années £ia-khing (1796 — 1820) michoungga fengiAeu, 
et les années Tao-kouang, qui ont commencé en 1820, 
doroi eJdengge. On dit p. e. Abkai wekiyeihe''i dchouan 
dchàkoichi aniyuy saikhàkhôn IchoJco, la dix -huitième année 
Khien-loung, qui est celle de la poule noirâtre (1753 de 
notre ère ) ; klioali^asoun lob - 1 dchauan ilatchi aniya, 
niokhon IMlmàkMn^ la treizième année Young-tching, qui 
est celle du lièvre verdâtre (1735 de notre ère)* 






3« 



36 



CHAPITRE 4. 

45. Les pronoms se déclinent à-pen-prés comme les 
substantifs^ en ajoutant les mêmes particules, qui n'en sont 
cependant pas séparées comme des substantifs^ mais qui 
s'écrivent en un mot avec le pronom même. 

46» Les pronoms personnels sont les snivans : 

1» Pnmom de la première personne» 
Nom. bi ]e, moi be nous 

Gén. mini de moi meni de nous 

Dat. minde à moi mende à nous 

Ace. mimbe me membe nous 

Abl« minlchi de moi. mentcM de nous. 

2. Prtmom de la seconde personne. 
Nom. si ixLy toi soue vous 

Gén. sini de toi soueni de vous 

Dat. sinde à toi souende à vous 

Ace. simbe te souembe vous 

Abl. sintchi de toi. souentchi de vous. 

3. Pronom de la troisième personne» 
Nom. t il, lui, elle tcAe ils, elles 

Gén. ini de lui icheni d'eux 

Dat, inde à lui ichende à eux 

Ace. imbe le ichembe les 

AU. inidU de lui. tchenicU d'eux. 



— 37 — 

47. Les Mandchous ont encore nn autre t^rme poor 
le pluriel de la première personne y savoir mamse , qui se 
décline comme un substantif et qu'ils emploient dans tous 
les cas où ils veulent indiquer que celui à qui on parle 
y doit être compris ^ tandis qu'ils se servent de ie^ si 
ceux, auxquels ils parlent , n'y doivent pas être compris. 
Dans le traité de paix entre la Cbine et la Russie^ dont 
le texte mandchou est inséré dans la chrestomathie de 
Klaproth, on trouve le passage suivant, qui montrera plus 
clairement le différent usage de ces deux pronoms: 

myaïma Jeemoum iehetchen dabawêe yàbmmîbi, erebe mauêc 
dchoue goitraun lasWudame gisaureràké dcku 

Nunc nostro Khinggoun Tougonrik vocato loco, vestri 
homines continuo fines transgrediuntur, hoc nostra duo 
imperia intermmpentes non loquentes si smit. 

Actuellement vos sujets passent souvent la firontière 
pour aller dans notre contrée appelée Khinggoun Tougon- 
rik; et si nos deux empires ne prennent pas une décision 
là- dessus etc. 

^{ka mem nyaïma soueni dcheUAen he dabaiaume 
generengge biiehi. 

Si nostri homines vestros fines transgredientes omî- 
tes sunt. 

Si quelqu'un de nos sujets dépasse votre firontière* 

Mouse myaltna serengge* 

Nos homines quidem. 

Quant à nons autres hommes. 



38 



48» Le génitif des pronoms personnels tient lieu de 
pronom possessif , p. e. mim ama mon père, sini eienggi 
ta yalenr^ meni gisoun notre discours y sauetti kcUoum iAan 
votre impératrice. 

Ambasa aaisa ini ne^i teiaou be yabomnbi» 

Sapiens suo statui conveniens agit. 

Le sage agit convenablement à son étàU 

Tdeoi haleUie endaurL 

Eomm dicU spiritus. 

Ce qu'ils appellent esprits. 

49. Les pronoms possessifs disjoints se forment par 
l'addition de la finale ngge au génitif du pronom persola- 
nel^ p. e. mîningge le mien, smingge le tiep. 

/ 50. lies pronoms démonstratifs sont les suivons : 





•f 


Sittg. 


Plut* 


1. 


Nom. 


ei'c celui-ci 


ese ceux-ci 




Gén. 


j de celui-ci 
erem S 


esei de ceux-ci 










Dat. 


1 a celui-ci 
ede ' 


esede à ceux-ci 




Ace 


erebe celui-ci 


esebe ceux-ci 




AbL 


eretchi de celui-ci. 


esefchi de ceux-cL 


2. 


Nom. 


tere eelui-là 


teêe ceux-là 




Gén. 


ter et de celui-là 


tesei de ceux-là 




Dat. 


tentât ) 

1 à celui-là 
tede \ 


iesede à ceux-là 




AcG. 


terebe celui-là 


iesebe ceux-là 




Abl. 


teretcM de celui- Uu 


ieêetchi de ceux-là. 



— 39 — 

51. Les géiiitî& de ces deux pronoms serrent aussi â 
former des pronoms possessifs : son, ses, leur, leurs; mais 
ik se distinguent de tut à- peu -prés de la même nuaniére 
comme en latin ejns de suus, c'est-à-dire que le der- 
nier, tni, se rapporte au sujet de la plirase, les premiers, 
ereni etc. à im autre mot qui ne Test pas. P. e. 

Emou niyalma, ini dchoue niyaman imbe bandchifi. 

Unus homo, ejus duo parentes enm générantes» 

Un homme après être engendre de ses parens. 

Ambasa saisa ini sabauraiô de iargame olkhoclùnnbi. 

Sapiens in sui non-viso sese abstinens timet. 

Le sage veille arec respect à ce qu'il ne voit pas. 

Dergi edclien de deribaun aké, lerei banin fergoue^ 
tchouke ombi. 

Suprême domino initium non est, ejus pâtura mira- 
culosa est. 

Le seigneur suprême est sans commencement, et sa 
nature est miraculeuse. 

^bia na ieumen dchàka be narkMchame kimlchitchi, 
banin botiyenin ment meni terei arboun doursoùn be daJshambu 

Coelum terram omnesque res obsenrando sj examina- 
mus, indoles et appetitus quaeque earum formam et fign- 
ram sequuntur. 

Si nous examinons attentirement le ciel, la terre et 
toutes les créatures, nous trourons que l'instinct et l'incli- 
nation de chacune est convenable à sa forme pardcolière. 

52. Les pronoms ère et iere suivent les mêmes règles 
que les adjectifs, c'est- à <- dire qu'ils ne sont point dédinéily 



— 40 — 

lorsqu'ils sont en construction avec on substantif et qu'alors 
ils précèdent celui -ci, p. e. 

Atkàbade iere niyahna he dchorire otchim 

Si illos homines definimus. 

Si nous représentons ces hommes -là. * 

53. Otiba et iouha signifient ceci, cela, ce côté, l'autre 
côté, et se déclinent d'une manière régulière; on ne peut 
les joindre à un substantif, mais ils s'emploient toujours 
seuls et absolus, p. e. 

Onbahe dchafafi gisowetchi. 

Hoc assumentes si loquimur. 

Si nous parlons de ceci. 

Tauhade bitchij ùtîbiyarakô, oubade biichi, eimebouraltâ. 

lUo in loco sit , non fastidient , hoc in loco sit , non 
adyersantur. 

Qu'il soit loin, on ne le hait pas; qu'il soit près, on 
ne s'oppose pas à lui. 

54. Moi-même, toi-même j soi-même etc. s'exprime 
par beye corps, essence, précédé du substantif ou du pro- 
nom mis au génitif; p, e« mmi beye meum corpus, moi- 
même. 

Khéiouri dchobolan de douka akô , danwu niyaJmm 
beye bainibi. 

Felicitati et calamitati porta non est, solum homo 
ipse ijuaerit. 

Le bonheur et le malheur n'ont pas de porte; c'est 
l'homme lui-même qui les cherche. 



— 41 — 

On le met souvent deux iois de suite ^ pour loi don- 
ner pins de force; p. e, 

Dergi edchen heye heyébe htsireng^* 

Supremns dominns ipse seipsnm tenens* 

Le seignenr suprême existant par soi-même. 

Toumen dckaka beye heyebe iandchib&ukhahi. 

Omnes res ipsae seipsas procreavemnt. 

Tontes les choses se sont procréées elles-mêmes* 

Dans ces cas le substantif qui précède n'est pas affecté 
de la particule du génitif^ mais il faut que le dernier 
beye soit employé arec une particule de cas» 

Lorsque ^^même^^ dénote l'identité de deux objets , il 
se traduit par inou mis après le second de ces deux mots. 
Okio^i erdemau outkhai ohto inou* 
Medicinae virtus certe medicina ipsa* 
La vertu d'un remède est le remède même. (Y. §• 93.) 

55. Iskhounde mutueUement^ l'un Pautre^ est indé- 
clinable. 

Iskhounde fàktchatchi odchoraiângge toi, 

Unum ab altero separare non Kcet. 

On n'ose les séparer l'un de l'autre. 

Giyan, aoukdwm, ère dchoue thatckin iskhounde aldchotne 
mauteraiéngge» 

Rationem et hàlitum haec duo principîa inter sç mu- 
tare non possnmus. 

On ne peut confmdre l'on avec l'autre les denx prin- 
cipes^ l'immatériel et le matériel» . 



— 42 — 

56» Enieie et tefdéke signifient: tel^ de cette manière^ 
et il faut observer que le premier se rapporte à une chose 
rapprochée^ l'antre à une chose ^oignée^ différence qui se 
trouve aussi entre ère et tere, ouba et iouba etc. 

Amba mourou etiteke be hhendwkhe dere. 

Paene taie dixit» 

C'est à -peu -prés ce qu'il à dit. 

Tenieke niyàlma bitcJii, lenieJce dasan toukiyeboumbi. 

Ejusmodi homines si essent^ ejusmodi regimen oriretur. 

Sa ces hommes vivaient encore, bientôt leur administra- 
tion revivrait. 

57* Le pronom interrogatif personnel: qui? est we, 
qui peut être décliné régulièrement: we^i de qui? we de 
à qui? etc. 

Terebe we same mouiembL 

Illud qms scire potest? 

Qui peut savoir cela? 

We terei mouten be bilame mouteinbinû 

Quis ejus facultates definire potest? 

Qui en peut dépeindre les capacités? 

Narangsi wei bandchibaiMmgge ni. 

Ideo ex quo natus est? 

De qui est -il donc procréé? 

On voit par ces exemples, que we se met tantôt *avant| 
tantôt après le régime, et qu'il prend le verbe tantôt avec, 
tantôt sans une des finales interrogatives ni ou o (§• 155.) 

58. Le pronom interrogatif quoi, que, quel? se traduit 
par ai ou ai gese; p. e. 



— 43 — 

^t botta qnidnam est? cui prodest? qu'y a-t-il? 
à quoi bon cela? ^t t&urgounde qna de causa? pourquoi? 
u4i dchergi qnalls? de quelle qualité? 

Ai foulou ^isaurere hàbi. 

Quîd amplius dicendum est? 

Qu'y a-t-il encore à dire? 

Aibe hhendùyJchenû 

Quidnam dixisti? 

Qu'avez -vous dit? 

59. Oudou quoique 9 combien, joint it un pronom in- 
terrogatif, a la signification du mot latin cunque; p. e. 

Oudou ai ihaichin'i gemme seoleichibe, mekele fm^ara 
dahala* 

Quomodocunque cogitemus et cnremus, yane conten- 
dimus modo. 

Quoique nous réflécbissions, tous nos efforts sont vains* 

60, Pour exprimer: quelque, quelqu'un, on se sert de 
emou un, qui ressemble assez à l'article d'unité des langues 
modernes, comme dans cette pbrase: 

Mende emou sam sargan dchaui bu 
Nobis una pulchra virgo filia est* 
Nous avons une belle fille* 



44 — 



CHAPITRE 5. 

61« En mandcboa les verbes diffèrent essentieDemeiit 
de la notion^ que nous nous en formons par P^tade des 
langues européennes. On n'y trouve presqu'ancnn tems 
ou mode, auquel on pourrait appliquer exactement et dans 
tous les cas les noms que nous avons coutume de leur 
donner» Donc si je parle d'un présent , d'un fîitar on 
d'un infinitif 9 on doit bien se garder d'y appliquer la 
signification ordinaire; car je ne me sers de ces expres- 
sions que faute d'autres plus convenables que je pourrais 
y substituer. Premièrement il faut distinguer le verbe 
principal de la proposition ^ le verbum finitum des gram- 
mairiens latins^ auquel on peut donner sans grand incon- 
vénient le nom ordinaire de présent^ de prétérit etc» — et 
les formes, qui ne désignent que des rapports techniques^ 
ou la dépendance et les relations des membres d'une pé- 
riode, et auxqueUes les noms de conjonctif, de participe, 
de conditionnel etc. ne s'appliquent qu'improprement 
Etant néanmoins obligé de m'en servir, je dois prévenir 
le lecteur sur les conclusions erronées qu*il en pourroit 
tirer^ d'autant plus, que je n'expliquerai la véritable signi- 
fication de ces formes grammaticales, que dans la seconde 
partie de cette granuuaîre. 



— 45 — 

62. Une autre particularité qui distung^ue les verbes 
mandcbous de ceux de nos langues occidentales^ est le 
grand nombre de ces formes^ que les grammairiens arabes 
appellent conjugaisons^ et que je crois désigner d'une ma- 
nière plus exacte par: genres de verbes. C'est une 
richesse que la langue mandchoue a de commun avec les 
langues mongole^ tatare et hongroise , et dont nous trou- 
vons même quelques vestiges dans la langue latine. En 
mandchou on a outre la voix active et passive encore des 
formes négatives^ factitives^ déterminées^ inchoatives^ réci- 
proques 9 collectives ^ fréquentatives etc. toutes dérivées 
d'une même racine. 

63. La forme la plus simple ou la racine des verbes 
actifs^ est l'impératif: ihûacha nourris; gène va; l'infini- 
tif en est dérivé par la terminaison me ^ comme p. e. 
khâachame nourrir ^ geneme aller; le présent s'en forme 
par la terminaison wAi, Héachambi je nourris^ genembi je 
vais. Mais comme les autres tems ne se forment pas de 
la même manière pour tous les verbes ^ il sera plus con- 
venable d'admettre quatre conjugaisons différentes ^ qui se 
distinguent , comme en latin ^ par la voyelle qui précède 
la terminaison de l'infinitif, 

64. La première conjugaison comprend tous les ver- 
bes , dont la dernière vojdle radicale est a, comme 
khéachame nourrir , baitalame employer. Ils forment le 
prétérit en kha, et le fiitur en ruy hhôachakha j'ai nourri| 
boitalakha j'ai employé; hhâachara je nourrirai ^ baiialara 
j'emploierai. 



— 46 — 

65. L'infinidf de la seconde conjugaison se termine 
en eme, comme geneme aller ^ eJbeme convrir^ on en oMHf 
et me dans les verbes qui n'ont qne deux syllabes^ comme 
houme donner^ on qui ont un e et quelquefois un a» dam 
l'antépénultième^ comme khendoume dire^ efime jouer, Ib 
ont tous le prétérit en khe et le futnr ea re , geneUke je 
suis allé, elbekhe y sa couverty boukhef ai àonné, IhendoMi 
j'ai dit, efikhe j'ai joué; génère j'irai, elbere je couvrirai, 
honre je donnerai, khendùure je dirai, efire je jouerai. 

66. La troisième conjugaison se termine en orne, 
comme tokfome déterminer, folome sculpter. Le prêtait 
s'en forme en kho et le futur en ro^ iokfokho j'ai déter- 
miné, Jhhkho j'ai sculpté; Iaktoro je déterminerai, JbJwo 
je sculpterai* 

67. La quatrième conjugaison enfin comprend tons les 
verbes en une et aume, dans lesquels ces terminaisons sont 
précédées d'une autre voyelle que d'un e (ou d'un ou); 
ils prennent kha au prétérit et re au futur. lUme être 
debout, fait îlïkka j'ai été debout, et f7ire je serai debout; 
yàboume aller, agir, fait yabcfukha je suis allé, et yahmre 
j'irai. Tous les ^assifii, dont l'actif a kha ou kho an pré- 
térit, sont formés d'après cette conjugaison. 

68. Le verbe passif est formé de l'actif en ajoutant 
la syllabe hou après la racine, comme khoachaboume être 
nourri, loktoboume être déterminé. Les verbes passift de 
la seconde conjugaison forment le pr.'tërit et le futur de 
la même manière que dans la roix active, eibebomne être 
couvert, elbeboukhe j'ai été couvert, elbeboure je serai cou- 



— 47 - 

vert. Tous les antres verbes forment le passif d'aprt-s 
la qnalrième conjn§;aison ; khiiackaboume être ntnirri, fait 
ickôachabouiha j'ai été noiirri , el thôacttahmn-e je serai 
nourri , toilobomne être de'termîné , fait iohloboviha j'ai 
ele' de'tenuifle, et toklohoure je serai détermine'; safciiiùtmme 
être coupé, fait salchiboukha j'ai e'ié conpé, et saichihoure 
je serai coupé. 

69, Les autres modes el tems étant dérivés de la 
même manière dans toutes les conjugaisons, il suffira d'en 
montrer la formation par un seul verbe, dont on donnera 
la conjugaison en entier. 



I 









chante nourrir, 

18, lu nourris, il nour- 

( nouiTissoîs etc. (se 



TÎ etc. (se 
nrélerit in- 



! je nourrissais, que je 
par la terminaison tchi 
>e). 

quoique je nourrisse etc. 
au conditionnel }« 



— 48 - 

Conjonctif U: thôoehamlnme quoique je nour- 
risse etc. (se forme en ajoutant la syllabe me au 
présent). . 

Impératif: hhôacha nourjâs^ nourrissez. 

Optatif: hhôachaki que je nourrisse ou je veux 
nourrir y khéachoMni qu'il nourrisse (la finale i 
ou kitd est jointe à la racine du verbe)* 

Ajecdfs verbaux: Jchoachàkhangge ayant nourri^ 
nourri^ JcMacharangge nourrissant (se forme en 
ajoutant ngge au prétérit ou au futur). 

Participe: ihêachafi nourrissant^ ayant nourri (il 
est formé par la finale fi jointe à la racine du 
verbe). 

71. Ce sont là les formes les plus usitées dont le 
verbe actif est susceptible. H y en a encore quelques 
autres qu'on trouve moins fréquemment et dont l'usage 
sera expliqué dans la partie syntactique^ étant moins des 
modes, que des espèces de cas auxquels les verbes sont 
assujettis, ou des expressions formées par l'addition des 
verbes auxiliaires ou de certaines particules. Pour le verbe 
passif, les tems et les modes en sont dérivés de la même 
manière, et il paraît superflu d'en donner un paradigme. 

72. Les tems ne cbangent ni d'après les personnes, 
ni d'après le nombre; mais on peut distinguer les person- 
nes par l'addition des pronoms personnels ou d'un substantif; 
on dira p. e. bi kMachambi je nourris, si IMadkambi tu 
nourris, ère niy aima JUiiachamH cet homme nourrit etc. 



~ 49 - 

73. Pour former le négatif des verbes ^ on y ajoiM 
la particule àkô, qtii le plus souvent sex joint an verbe^ 
mais qui ne s'emploie qu'avec le prétérit et le futur. Alors 
le dernier a la signification du présent; il est dérivé du 
futur a£Brmatîf en en ôtant la dernière voyeUe^ à laquelle 
on substitue la finde àkô, Jehôacharakô je ne nourris pas^ 
generakô je ne vais pas^ ioktoraM je ne détermine pas* 
Le prétérit négatif au contraire garde sa dernière voyelle 
et y ajoute la syllabe iô, ihôaoAaJkhakô je n'ai pas nourri^ 
genékheM je ne suis pas allé^ toktdkhokô je n'ai pas dé» 
terminé. Le présent ^ l'infinitif et le participe manquent^ 
le prétérit défini est formé du prétérit indéfini par l'addi« 
tion de la terminaison hi, comme genékheJcdhi il n'est pas 
allé; l'imparfait est dérivé de l'affirmatif par ^addition 
de aJco, genembOshe àkô il n'alloit pas. Le conditionnel 
se forme en ajoutant ichi au fiatur^ JAôacharaMtchi si je 
ne nourris pas. Les adjectifs verbaux sont JshûachalAa^ 
iôngge et ihôacAarak^lngge. L'impératif négatif ou bien 
le prohibitif s'exprime par la particule aume suivie du fu-« 
tnr affirmatif: at$me génère ne vas pas. Optatif x gênera^ 
M6 que je n'aille pas^ je crains d'aller; Interrogatif: ge« 
neràkin tu ne vas pas? genékhekân tu n'es pas allé? 

74. La forme passive s'emploie encore dans un autre 
sens y que l'on^pourroit nommer transitif ou factitif ^ lors* 
qu'elle marque ^ que quelqu'un jGût faire une cbose par un 
autre^ p. e. yàbùuboume faire aller ou agir^ ire s. agere 
jubere^ tMachabaume faire nourrir ^ ordonner de nourrir, 
nutnre jubere s. nutriendnm curare; oà il reste indéter» 

Grammaire Mandchoue. 4 



— 50 — 

vunéf si on ordonne, que qnid^'on agisse ou fasse, on 
que quelque chose soit fait, que quelqu'un nourrisse ou 
qu'il soit nourri, p. e«: 

Weiehere dcJumktere he yiAoïAoure^ 

Hostîas et sacrificia fieri curare. 

Faire fiure des offirandes et des sacrifices. 

We derAaume abJka he nhfolma he eïbehanikàem 

Quis initio coelum homines protegere jussiti 

Qui est celui qui a au commencement àéflojé le ciel 
au-dessus des hommes? 

Manie dciaka he ousOkhihaume moutembu 

Aqua res humectare potest. 

L'eau peut mouiller les choses. 

75* Lorsqu'un yerbe de signification neutre est aflèct^ 
de la forme passive, c'est toujours dans cette acception, 
comme ilibùume mettre debout, de Uime être debou^ àka^ 
hùume aflliger, de akame être affligi^. 

76. La syllabe dcha, dche ou ddho, mise entre la 
racine et la terminaison du verbe, lui donne un sens d^ 
terminé et opposé à celui du verbe factitif^ en signifiant 
que la chose est faite par le sujet même, p. e.: gaime 
prendre, gaidchame prendre soi-même, efonUeme déchi- 
rer, efowdcheme déchirer soi-même, fimdoUmu percer, 
fondodchome percer soi-même. 

77. Le genre réciproque est formé par les syllabes 
fum et don, p. e. wame tuer, tvanoume se tuer l'un l'au*- 
tre, se invicem interficere, daikhame suivre, dàkhandommte 
se suivre l'un l'autre, unum altèrum sequi, deincepsincedere. 



— 51 — 

78* Le genre collectif oa fréquentatif est formé par 
les syllabes tcha, tche, eonmie dans les exemples soi- 
vans: omûrte boire ^ amitciame boire ensemble, letdemè 
parler y Uoletcheme parler sonrent, d^dmme dormir ^ de^ 
doutcheme dormir ensemble* 

79* Les sjUabes na> me on no, jointes à la racine, da 
verbef loi dcmnent le sens incoatif et signifient: aller £iire 
qnelqne chose^ commencer a • • • • . p« e* taidnmè apmvn» 
dre^ iaichmame aller apprendre; omime boire^ ominawte 
se mettre à bcnre; otdame rencontrer, otdo m § me aller an^ 
devant de quelqu'un. Cette forme indique aussi que des 
animaux on des plantes etc» naissait on poussent^ p. e. 
immiyàkhatumbi des vers naissent dans le bled>. dériré de 
oumiyàkha Ter; MUdchanambi les feuilles poussent^ de nim 
dakha feuille^ souS^keneme ^ier^ de sauiiie éfdé 

80« La s jllabe dchi donne an verbe la s%nificaiion 
de: venir pour faire quelque- chose, p. e* omidchime venir 
pour boire. On l'ajoute souvent â des verbes, qm reiH 
ferment en eux-mêmes le s^is de venir, p. e. ioiJkhen^ 
dchhne tomber d'en haut, de iùukheme tomber, tautdim^ 
dchhne sortir, nidtre, de timtchime qui a la même sigailB* 
cation, yammtUmdchime venir s'assembler, de yamaulame 
s'assembler* 

81. Les verbes dérivés de noms substanti& ou ad- 
jecti&, se forment par le mojen des syllabes iiAa, che, 
cho, loj le, fo, da, de, do, ra, re, ro et tid, p. e. Ui* 
daehame négocier, commercer, de Ihôda prix, Miûdai 
niyàlma marchand, négociant; adalickame comparer, être 

4* 



~ 52 — 

semblable à, de adaU ressemblant , pareil; eOmkhmêdkeme 
se servir de ses forces^ de eiottkAmm fort| robuste; uhê» 
iackame on wahûame imputer la faute, de waia faute; 
ginggouUme honorer, de ginggmm honneur; n^amalaMie 
ou myamorame' aimer comme un parent, honorer, de m»» 
y aman parent; songkolome imiter, de aangho imitation, 
ressemblance; dcMlidame se f&cher, de dchUi colère; dmi^ 
fedeme être intempëré, de dourfe intempérance; otikhodmfêe 
être cruel, de oâkhùn cruel; iièoktchorame être haut, de 
tchoiicJkJtlumi^haxAenri goromime être âoignë, de gw^ 
éloigna. 

82* Ces mêmes syllabes et qudques autres, tdles que 
ta, te, to, nhfe, hiya, hhiya etc. sont souvent ajoutées à 
des verbes, dont elles modifient la signification de diffé* 
rentes manières, p. e. ibecheme avancer lentement, de 
U^eme avancer; mtchouchame fermer les yeux à demi, de 
nkdnfnime fermer les yeux; oUAochome oi^ndre, respecta*, 
de oïMwme craindre; aisUame aider, de aùme protéger; 
heïgomime se purifier, s'abstenir, de bolgame se purifier; 
goùendeme chanter ensemble, de gaueme chanter, bargiya^ 
tatne garder, conserver, de bargiyatne conserver; aaldU» 
rame ou satchime couper, trancher; getereme renouveler, 
de geieme éveiller; ékiyeniyeme ou eJriyeme diminuer; ta* 
tckikkiyame instruire, de taichime apprendre; Jshrfaukya^ 
me instruire, mettre an fait, de ihqfowne pénétrer, savoir 
à fond. 

83. Un grand nombre de verbes prend ces syllabes 
à cause de l'euphonie précédées d'une autre consonne, telle 



— 53 — 

que n, m on r. C'est ainsi qne l'on troirre badarâmbowne 
être amplifié^ dostmbamne faire entrer, wesimbaume élevei) 
t&rombatsme être cafaué^ génindchame méditer , réfléchir^ 
fouiardchxme rougir^ aisSandatême s'assister mntneUement, 
aichanachame recueillir^ weUendcUme se mettre à l'on- 
vrage, daigomcimÊ^e préparer, prévoir, Usôrchame mardher 
lentement, isarlmne s'assembler^ itchemieme rraionTeler, 
réparer, iiuroÊidame sonner, retentir. 

84« On trouve aussi des formes verbales tantôt avec 
tantôt sans l'interpositioii d'nne de ces consonnes, p. e. 
iktambimme et tktabawne s'accumuler, maukdemboHme et 
moukdebùwne élever, augmenter, doulembaume et dùule» 
baume éloigner, faire excéder, oksanAaume et àksaboume 
efErayer, temchendaume et iemchedumme disputer ensemble, 
hheolendeme et iheoledeme être négligent. 

85. Outre la forme passive, dont plusieurs de ces 
verbes composés sont susceptibles, ou en trouve souvent 
qui admettent deux de ces syllabes à la fois, comme p. e« 
louachaiame examiner, de louame regarder; itidchehùuçheme 
sourire, de iuddieme rire; nikaichilame avoir l'air d'un 
Chinois, de miam Chinois; wesOlundeme honorer, regar- 
der en haut, de westme monter; bochorolame être repoussé, 
de bochiome repousser; fakldiarodame se fendre, dç fah* 
ichame se fendre, se disperser; aoualiyagandchame mêler, 
confondre, de êfMoiUytme mêler; oustnaMleme èiate extra- 
ordinaire, de omaun extraordinaire, angufier* ^Xfk 



— 54 — 

VerbcB difectifa et trrégulièrs* 

86* 11 y a en Mandclion de certaines expiassions acl- 
yeflnales qui ont une signification vorbale et qae Ton 
pouToit nommer verbes d^ectift , n'ayant pour b plupart 
qne la terminaison du prétérit ^ du verbe négatif etc. sans 
ancmie flexion. Les snivans en sont les jUns nsit^: 

Ekiéaka reposer, p. e«: 

Achchara ékisàka adchorongge, soukdouH^i baiteûim. 

Moveri et qniescere halitns nsos est. 

L'nsage de la matière est tantât se monveir, tantôt 
reposer^ 

TébeleraM on yehecheraki hiSty p. e.: 

Aman - 1 n^àlma gemou yeheleraké. 

€rentis homines omnes odio habent» 

Tons les hommes de la tribn le haïssent* 

Ùélkhown àkû ne pas oser (y. §• 265.) 

Ayoo eeme craindre (y. $• 205.) 

Giyanaiô se faner. • 

Aimaka douter, hésiter. 

lUmAàkha avoir coutume de ... • etc. 

87. Les verbes suivans prennent an prtft^rit ha, le 
on Jto, an lien de Jska, Jshe où hho : 



\ 



Adaname atteindre 


prêt. 


. adattaka 


amtchame parvemr 


9} 


amicMKU 


arsawne germer 


>9 


aràmiiu 


iktame amasser 


99 


ittaka 


oukame fuir 


» 


oukàka 


ousame être frustré 


«9 


ùusàka 



— 55 



oubql^fame changer 

ls4bomlme chaoger 

Ihafmme pânétr^r 
' • ' ha/siam^. pardonner. 

iqyom^ être ridie 

êokdame vieillir 

charame bl^nehir 

doshne entrer 

icMhime parvenir 

dchaloume remplir 

UHuime diminuer 

ebereme affaiblir 

eldeme briller. 

gereme darder (du soleil) 

Hmkheme tomber 

touicUme provenir 

àouleme excéder 

dcheme manger 

fauseme nourrir 

tehcig^rome surpasser 
et peutp-etre encore quelques autres. 

88. Le verbe dchime venir et cens qui en sont cont'^ 
posés (f • 80») prennent Pimperatif en dchm ati UeH de 
dchi, comme p« e* dchm viens f tdmêiehou viens, av^tr^ 
tir etc. Le futur de licitMie ett dcUdere,- et aàxé de 
dcheme: dchelere. 

Le . verbe hime etre^ avoir^ fût hi on bmbi au pré- 
senty hUùu à l'impératif et hisire an future , . 



prêt. mAali^aka 


f9 


j^i(N»Z«ïa 


99 


làqfintka 


99 


hdUçica 


» 


bayaka . 


» 


saikdaka 


>f 


charaka 


» 


dosika 


^> 


ichiisiia 


» 


dcAaloula 


» 


wasïka 


:i> 


ébereJse 


>> 


eldeke 


» 


gereJce 


w 


imtkhdse 


» 


Umtchiie 


» 


doulehe 


»> 


dchéke 


>f 


fimmSke 


9> 


icteigoniko . 



— 56 — 

De mn€, êitre^ est dériyé l'impératif oso et le fintiir 
odchoro. Baime cherdier^ et gaime prendre > ont baùom 
et gaasau à l'impératifL De sambi, je sais, est dérir^ le 
négatif sarié je ne sais pas, an lieu de saraiô. Le pré- 
térit de hàkhame atteindre , recevoir est heikha et hàkhahi. 
Ce sont là les seules irrégularités que j'aie rencontrées 
dans la conjugaison des verbes mandchous* 



CHAPITRE 6. 

89« La conjonction la plus ordinaire des langues eu- 
ropéennes: et 9 manque en Mandchou* Les mots et les 
phrases sont mises l'une après l'autre sans aucune Uaison, 
et il n'y a que le sens et la place respective qui en in- 
dique la relation et la connexité* 

90. Ce n'est que dans les cas , oi\ il parait nécessaire 
de marquer plus spécialement, que deux ou plusieurs ob- 
jets sont réunis sous un seul point de vue, qu'il y a 
quelques façons de parler, qui prenn^it la place des con- 
jonctions. La première de ces façons de pailer est de 
finre suivre les mots, qui doivent être pris ensemble, par 
gemoti tous, ensemble. 

Dergi edchen, Me a fta, endmtri, niyàlma ia$tmen 
dchalka gemou emôu beye^ 



— 57 — 

■ 

SnfnmoB ûoaàtimy codhim^ terra^ spiritiu^ bomines 
onmesqiie res «mal ma easentia* 

Le seigneur sapréme^ le del^ la terre^ lesesprits^ 
les hommes et tomles ie» orfatur e s^ sovt de la mâme sub- 
stance* , ■!( 

Une autre &çon de parler est de faire sninhè les 
mots I dont on veut iniËiqner la liaison^ par un sobstdultf 
collectif^ tel que ntyolsui himmiei Ihaidkm ehoseï ikergen 
mot^ pr^c^ë du nombre cwiYenable. 

Mas et femina duo homines. 

Un bonune et une femme. > 

Siden^i giyan^ teisou leisou^i gijfon sere ddume 
l^uackin be Ugaicki êrièkamiu 

Communem rationem et gpedalem radonem dietas.dnas 
res distinguete deoet. 

n iaut distinguer bs deux principes immatériels , . le 
commun et le partknlier (y* Fexemple du §• 55^) , 

Bamn, Ishesébfnm sere âdume Uergemm 

Natura et-fatum dicta duo yerba. . : 

Ces deux aots> la nature et le destin. 

91» lies Mimdcliêiis pouvant :pour l'iwdinaire faire 
connaître par les désinences des rerbes^ en quoi les memr 
bres d'une ^proposition oonoourent an sens général ib font 
assez rarement uSage de conjonctions » et ils n'en ont 
même qifun trés«pelit. nombre dans leur langue* On se 
borne ici à l'explication des plus usitées* 

92* /ftotf signifie proprement: aussi i encore* 



— 58 ~ 

Oudou endomingge niyàimm semé, mou mimkemîkô baiL 

Quamyis «apiens homo atf edam q«od-iuni»po«« 
ÙÈy est.- ••.- • • :■. , . . 

Quelque sage que Fou soit^ il y a encore des choses 
ipi'oii ne peut faire. 

' 93. n est dne espace de partacole affimiative^ tenant 
yielqtiefois Ken du verbe snbstandfc 

Niyahnai endomi hejfe aerenggey nij^alma^i j/t»rgyfan 
bejfe inau» 

Hominis spiritnalis essentia qnidem» booiinis vera es- 
sentie est* 

La substance spirituelle de l'homme est sa véritable 
substance. (y.^f»54.) 

94. Dans ce sens y inou eét souvelH opposa à waka, 
il n'est pas. 

Niyaipun soure bamn endami inw, sayid^nm waka 
êemeig ta om ^ k ens ge, ère giaoum yala momdtàangga. , 

Homms amplam natnram spirânm esse^ luilitnm non 
esse dicere, hoe dictum -eerCe yenum 

U est très-juste de dire^ que la nature sublime de 
rhomme est spirituelle ^ et qu'elle n'est pas matérielle. 

- '95. Inam avec une négation aq|n{fie: ne quidem» pas 
même. 

Terei tmtmem de emgeri.èe imeu sème mmtieraikt hai. 

Inejus ^ecies«niillibu8 ne unum quidam adre possumna. 

De cette immense Rendue on ne connaît pas mâme 
la i^us petite partie. 

96* Angsaia — • aie» si^juifie: non modo — sed 



— 59 ~ 

eàami mn senbmait -r mais mmif. et éfetàmniji^gt^ 
dons: mm modo non '-^ aed ne foidem* . ..iâ.V .; 

Gisùim de êmlatehi odchoraké sere angffaia$.ifum.gâi* 

Yerbis narraii potest non modo non , sed noy^M^ttot 
et intelligi qtiidem :pdte0t. • 

Il est non . seulement impossiUe do. ropcptimert par 
des mots^ mais encore ne penl-oii ni fimagioer .ni:ren- 
tendre* . ,\i^*f<s'-'' '. 'V' 

97. EUcki signifies on, dane ie^.prepoeilime ihter- 
rogatives^ et s'il eet répoM: msh *-* aoît.. . ,k î. 

Eùéki dm etet^gi heo. . > 

Yel tnam fbrtitndinem (intelligisae) .? , . . ^ . 

Ou Totre force d'ame? 

Eùchi 59e»2tVi^ eitcUamb^m, eUdii Siy9l^*9mkg semé 
iùuktj/etchembi. •. ^. .. v* 

Yel Sse-lin, Tel magistrats» > vel Sian-seng ptomo- 
veatnr. ;• :• j/;i.. \^\.-^\ -. .^.^ 

Soit qn'il parmnne> an vaiig de Sserlin, ron de 
magistrat ou de Sian-seng» 

98. Ememo» on euMioimiSig» «ij;nifie2 on. 
Ememoungge swûfangga ' i gabaimilU, em em^flg ge 

etiai oboi^ yabaumèt, eme mo ung ge, UaUAf^hbfUnfie yaboum" 
bi, Urei gmmgge mimUdshs OÊnaUty flnmt% -.i .. 

Yel quête agat» vel divifias fadçns agat^ . v^ .labo* 
rando agat, en bene-merilus potetf postijnaniy idem. 

Que quelqu'un pratique (les yertus) naturellement, e^u 
pour les arantages qn'U en reluey on à force de travail. 



— 60 — 

pourra qu'il les pratique ^-^ cdhi rttieiit att- mSmflb 

99» Embùchi on emgeri, réféié denx ftjs^ ■gnifiei 
tantôt—* twtdt. 

EtêUicki hmyere he hakàlame, tnàitehi imbiyara ht 
hakakême* 

Mox amorem adhibere^ max ocGmii adbibeie. 

Se serrir tantôt de ramonr^ tantôt de la Laine. 

Emgeri aehdbame, tmgeri disisaka orne* 

Mox moveri, mox qnietom esse* 

Tantôt se remuer, tantôt reposer. 

KNk Géli et làano signifient: aussi 9' encore^ aEvec la 
^iflpiérence cependant qne le premier commence ordinaire- 
ment la phrase y et qne l'autre au contraire se place après 
le sujet ou le substantif^ 

GeU géa be ba^ amamii ^mbù 

Etitfn aiind quaerens quid prodest? 

Pourquoi diercber encore d'autves choses? 

Aita na^f tmèm êemt, nijfàbnm ihomo gasara btAù 

Goeli terraeqne magnitude quidem> homo adhnc yi- 
tnperare potest. 

-Quelque grands qne soient le mi et la terre^ r&omme 
y trouvera encore à redire» 

loi. Teile aM se traduit par: non seulement^ et il 
est ordinairement smyi par geU ou tkano, mais aussi, 

Siden • i gyan, ny aimai orioiffi heye he âaaame «ton- 
tere te3e àk4, gdi n^ofivmt emhmi beyêbe dmame wmm 
UnM. 

Communis ratio bominis corporal^n esseatiam regere 



— 61 — 

potest non modo 9 etiam lunninis spiritualem essendam re-> 
gère potest. 

Le principe immatériel €omnnm peut gowretner non 
seulement la paAîe corporelle de Pliomme^ mais aussi sa 
partie spirituelle» 

GAmmde oH^kabowe haka he noutJshime ùuicharora 
ieile àkô, dchouse amasi ihon^ tJum odckùro de iainmM. 

Animo congmae res perp^uo contingnnt non modo^ 
filii et nepotes etiam principes esse attingunt. 

Non seulement ils obtiennent Faocomplissement de 
leurs désirs^ mais leurs fils et leurs petits-fils parviennent 
même à la dignité royale. 

n faut remarquer^ que ieile àkù est toujours précédé 
du futur au lieu du présent (§• 189*) 

102. La condition s'exprime par mka ou aikabaie, p. e. : 

Aïka ien - f erdemou àkô aicU, ten - 1 dwo tokiaraké. 

Si summa yirtus non est^ summa régula non deter- 
minatur« 

Si Ton n'est doué de la suprême rertu^ on ne peut 
parvenir au sommet de la voie (du sage). 

Atkàbade nyàlma hovtchere de mwre hantn saaa bou^ 
ichenJn aetchi, ère ambasa êoisa geli iomya mytâma ichi 
gasikhon okho lai. 

Si homine moriente ampla natura simul niori dicitur^ 
hi sapientesadhuc rulgaribus hominibus miserabilioresessent 

Si on dit| qu'avec la mort de l'homme sa nature in- 
tellectuelle meurt aussi ^ ces sages seroient encore plus 
misérables que les hommes vulgaires* 



— 62 — 

iOi. Ouiott signifie: ^pioiqne* 

Oudau faumen dchaha * i beyede falmûci hUdAe, taih 
men dchaka yarg^an^i dergi edchen^i karmaiara tour 
achatara de aidame iàksimbu ' "* 

Etsi omnimn Femm essentiae conjnnctiu non eBt| 
omnes re» certe siqirenii domini prMecdone et anadlio in- 
nîtantar et conservantnr* 

Quoique le seigneur snprdme ne soit pas uni à la sab- 
stance des cràitares, il est très -sur que les créatiires ne 
subsistent que par sa protection et son assisàuice* 

104. La conclusion- on Tinduction est marquée par 
narànggij auikhai, tchokhome on tcAoUAofoi et tettim 

Alin^^i arboun oudou tùb ourkhou ment meni etachou 
bitchibe , naranggi emou adali imgon wehhe koL 

Montium forma quamvis recta Tel obliqua uhaqnaeqne 
dirersa sit^ tamen inter se similes humus et lapides 
sunt. 

Quoique la figure d'une montagne soit tantôt droite^ 
tantôt tortue^ lé sol et les pierres sont toujours les mêmes* 

Chéri de seJnyen akâ bime, outihai mederi de eyeme 
iêinatcki odchùro adali. 

Puteo fons non esset^ tamen ad mare fiuens pore* 
nire posse simile. 

Cest comme si un ruisseau y qui n'aurait point de 
source 9 pouroit couler jusqu'à la mer. 

Tùuttau ère bithhe be bandoUbouthauggè, tehakkame 
jforgiyan dchaugûn, ùunenggi dcAaurgan be getauMeme 
tauichtboulhengge. 



— 63 — 

Ita hune libmm edens^ ceite yeram yiam et rectum 
modnm dare exposni* 

En ^criTant ce livre de cette manière^ j'ai donc clai- 
rement montra le vrai chemin et la juste manière (dont il 
font envisager la nature des choses.) 

Atkàbade Uskdshaoi tere myalma be dchorire oichi. 

Si igitor illos homines indicaremns. 

Si on représentoit donc ces hommes -Uu 

Soundcha tchiktan be dàkhaichi, mo/udchUen tem toè 
ombu 

Qninqne consangninitates si observât^ cor tnnc rectum est. 

Si Phomme observe les cinq àigcé» de parenté^ alors 
son coeur est bon* 

105. Voilà les conjonctions les pins usitées de la 
langue mandchoue. L'usage de quelques-unes d'entre 
elles et de certaines façons de parler qui en tiennent lieu^ 
sera mieux expliqué dans les chapitres 2. et 3. de la partie 
syntactique, qui traitent de l'emploi des tems et des moeu& 
du yerbe. 



64 ~ 



CHAPITRE 7. 

106. Ce qu'on appelle des pr^shioiis dans la plu- 
part des antres langues ^ est ici plus proprement qualifié 
de postpositions 9 ^tant tontes placées immédiatement après 
leur complément, comme c'est anssi le cas dans les langnes 
tatare, mongole et hongroise* 

107« Il y en a quelques -nnes qui sont jointes à knr 
substantif, mais la plupart en sont séparées, et achnettent 
même une particule de cas entre elles et le nom^ arec 
lequel elles sont construites* 

108* En faisant attention à ces circonstances^ on voit 
que les particules, qui forment les cas de la déclinannt 
manddioue (§. 26* 27*) ne différent en xyax des autres 
postpositions, et ft^sera même nécessaire d'en parler ici 
de nouveau, parcequ'elles sont toutes susceptibles d'accep- 
tiens de yéritables postpositions* 

109* Les postpositions étant d'un assez fréquent usage 
dans cette langue, et formant souvent des expressions par- 
ticulières, surtout lorsqu'elles sont en construction avec 
des verbes (v* le quatrième cbap* de la partie syntactiqne) 
il paraît utile de les énumérer ici et d'en expliquer les 
différentes significations. 

110, I, la particule du génitif, a encore la signi- 
fication de: par, de (dans le sens passif) et de: avec (in- 
strument). 



— 65 — 

Niyàlma^i gtmme gisoureme moUiereftgge taaka* 

Ab hominibufi cogitari et enundaii potest neutiquam. 

Cela ne peut être ni pensé ni prononcé par un homme. 

Dergi edchen^i bandcAtboukhangge. 

Supremi domini procreatus. 

Créé par le seig^neur suprême. 

Niyalma be moukchan dcAemgge - 1 waranggtm 

Homines baculo vel ense interficiens* 

En tuant les hommes avec un bâton ou avec une épée. 

Fàksîkan^i weUeme. 

Secundum artem elabprare* 

Travailler d'après les régies de Part. 

Ambasa saisa myalma-'i myaUna be dasambim 

Sapiens cum hominibus homines régit. 

Le sage gouverne les hommes par les hommes* 

111. Dcj la marque du datif ^ indique en général les 
relations de tems et de lieu, et se traduit par: à^ dans, 
en y envers etc. 

ff^e deriboume niyàlina be dchalan de bandchibaMuu 

Quis initio homines in mundo procreavit? 

Qui est-ce qui an commencement a Uik naître les 
hommes dans ce monde? 

Ourounakd enum erinde bandchikha% 

Certe quodam tempore natus est. 

Sans doute il est né une fois. 

Ourùunàkû agau - 1 gkoim de km* 

Certe magistri sermoni inest. 

C'est ce que vous dites. 
Grammaire Maaddwne* 5 



— 66 — 

112. Il signifie quelquefois: de^ par^ comme i. 
Niyalma de emou ikhan be bàkhatchim 
Ab Lomine imimi boyem si accipis* 
Si TOUS recevez un boeuf de quelqu'un. 
Amagangga ourse de iùucibaumbu 
Posteris omnibus conspicitur. 
Il sera tu de ceux qui Tiennent après nous. 
Fedchergi de fimdchire de girawraké* 
Inferiori quaerere non pudet. 
Il n'a pas bonté d'apprendre de son inférieur. 
113. Tchi, la marque de l'ablatif , se traduit par: de 
(a 9 ex), à cause de^ au-dessus de (prae). 

Narkhôn tclii geioukengge àkô. 

Propter subtilitatem apparens non est. 

Il ne se Toit pas à cause de sa subtilité. 

Ouidwiklumn tcH bandchibawnem 

Ex Tacno nasci. 

ProTcnir du Tide. 
* Niyalma ichi icAolgaroko» 

Prae bominibus eminet. 

n s'élèTe au-dessus des bommes. 

Giyan soukdoun icM aldcharàké» 

Ratio ab balitu non recedit. 

L'immatériel ne s'âoigne pas du matériel. 

Sùure hhan " i forgon tchi. 

Ex Soure-kban temporibus. 

Depuis le tems des années appelées Soufe^khaii (eD 
chinois Tbian-tbsoung; de 1622 à 1635.) 



— 67 — 

114. H sert à marquer la différence ou la supériorité^ 
et forme alors une sorte de comparatif^ p. e. eretchi §6a 
différent de cela* 

Bouichekhe dchàka tchi entchou àkô. 

A mortna re diyersum non. 

11 ne diffère pas d'une chose inanimée. 

Dergi booichi JousikMiu 

Alta domo inferius* 

Inférieur à la maison impériale. 

115. Tala^ iele, tolo sont trois formes de là même 
postposition 9 qui signifie: jusqu'à^ et se joint toujours à 
son substantif^ avec la dernière voyelle duquel ses vo- 
yelles doivent toujours s'accorder ^ p. e. doubeniek jusqu'à 
la fin ^ bofutcheteïe jusqu'à la mort^ yamdchùaJa jusqu'au 
soir 9 mokhoiolù jusqu'à la fin. 

116. Les postpositions marquant le lieu ou le tems 
qui se construisent en latin et en allemand tantdt arec 
l'accusatif 9 tantôt avec l'ablatif on le datif , prennent or- 
dinairement la terminaison de après elles ^ lorsqu'elles 
s'emploient dans la dernière acception. On en verra plu- 
sieurs exemples dans les paragraphes suivans. La raison 
en paroît être la nature de ces postpositions mème^ qui 
sont proprement des noms substantifs ou adjectift ou même 
des infinitifit de verbes, telles que êiden, dergi^ daJAame etc. 

117. La plupart des postpositions ou adverbes de lieu 
sont dérivées du mot ergi lieu, cdté, p. e. fedchergi en 
Ims, sousy de feddbile; dorgi en, dedans, de dolo; dergi 
en, haut, est, de déle; wargi ouest; amargi derrière, nord, 

5* 



— 68 — 

de amala, amasi on amaga; dchaulergt devant^ snd^ de 
diéoulesi, dchmleri ou dchmêlékhe; toulergiiebiorSf detauk» 
118. Siden, proprement le milieu ^ sig^nifie comme 
postposition: dans, au milieu^ entre, pendant^ et se con- 
struit avec le génitif. 

Oudaudou tanggô minggan amyai sidende* 
Plurium centum millium annorum medio. 
Pendant plusieurs mille siècles* 
Abha na-'i sidendcm 
Coeli terraeque medio. 
Entre le ciel et la terre. 

Damotê niy aimai gisoun leolen^i siden de biatre dàbala. 
Solum hominum yerbomm et sermonnnt medio 
existens modo. 

Cela n'existe que dans les discours des hommes. 
119. Dolo dans, entre, se construit tantôt arec le 
substantif seul, tantôt arec la particule t, p. e. moùse gi» 
iiîii-t dolo dans nos pensées; ordou^i dolo dans le taber- 
nacle; giranggi yaU dolo entre les os et la chair. 

Moudchilen dolo daldarakô oichi, toumen tAaidim 
yoom getouken ombù 

Cordis intra non obscnratns sit^ omnes foimae per- 
fecte manifestae sunt. 

Pour celui dont l'esprit n'est pas obscure!^ tontes les 
lois sont daires. 

120. Dorgi, dans, se construit arec k génitif, p. e. 
ierei dorgi là-dedans; gùotm^i dorgi isam les paroles; 
mederi^i dorgi dans la mer. 



— 69 — 

121, Neneme avant^ derant^ s'emploie indiiSereinineiit 
pour le teins et le lieu, et se construit ayec le g^nit^ ou 
Pablatif. 

Mini neneme nh/alma. 

Me anteriores homines. 

Les hommes ayant moi. 

Da soi haolchi neneme» 

Principnm domo anterius. 

Devant la maison des chefi* 

122« IMumn àevdOkX (coram), est précédé de i. 

Dchoun - 1 iskhmm ouichoulembL 

Foco coram cantat. 

D chante devant le foyer* 

123. Onggolo avant y se dit du tems et se construit 
arec i, p* e* da ien^i onggolo avant le grand principe, 

* 

antérieur au grand principe; Uan dchàhm^i anffffoh il y 
a trois siècles* 

124* Barou devant (coram), vers (versus) ^ s'emploie 
surtout pour indiquer celui i qui on parle et se construit 
avec le génitif* ^ 

Géa hmngîse'^i barou ihendouihe» 

Quidam Confiicio coram dixit* 

Quelqu'un a dit à Confîicius. 

Choun wargi bar&u ioukhete. t 

Sol occidentem versus cadit* 

Le soleil se couche à l'occident* 

125* Amàla après, se construit tantdt avec le sub- 
stantif seul, tantdt avec une des particules % ou tcU. 



— 70 — 

Soukdoun he gfyan - i amala selhebi. 
Halitnm rationi posteriorem dixit* 
n dit que le principe matériel est postérietir à l'inH 
matériel. 

TeretcAi amaîa après cela. 

126. Amasi après , se construit avec ichi, p. e. ère* 
ichi amasi après cela j dans la suite; ioktobfMkha inenggi 
tchi amasi après le jour fixé. 

127. Fedchergi ou feichïle sous^ an -dessous de, est 
précédé de la particule du génitif , p. e. abhai fedtAergi 
sous le ciel. (Cette expression a reçu la même significa- 
tion que le chinois thian-hia, dont elle est la traduction 
et qui dénote tout ce qui est sous le ciel, ou le monde^ 
et quelquefois exclusivement Fempire chinois}. Fanggala 
sHkhin i fedchile sous la partie saillante d'un toit bas* 

128. Dergi sur, au-dessus de, se construit avec une 
des particules t ou tchi^ p. e. ereichi dergi au-dessus de 
cela; ahkai dergide sur (dans) le ciel. 

129. Ninggou a la même signification que dergi, 
mais il est d'un usage moins fréquent. H est précéda tan- 
tôt du substantif seul, tantdt de la particule du génitif; 
on dit p. e. indifféremment alin ninggau on alm nimggoude 
ou alin - 1 ninggotêde sur la montagne* 

Nit^almai oudchoui nmggoudê Ukhe* 

Hominis capite superius erat* 

11 étoit placé au-dessus de la tête de l'homme* 

130. Toulgn/eu hors, au -dehors (praeler, exfva} se 
construit ayec l'ablatif: 



— 71 — 

Terdchi iovigiyen be bouyerako» 

Ejiu extra non optât* 

B ne souhaite rien hors cela. 

Oumai elto tchi toulgtyen, geli okto - i erdemou hitàre 
ba àkô Jcau 

Gerte medicinae extra adhuc medidnae virtatem esse 
locns non est. 

La yerta d'un remède ne peut être Lors du remède 
même. 

131* Toulergi a la même signification que le précé- 
dent^ mais se construit avec le génitif^ p* e* booî toulergi 
hors de la maison. 

132* Taule en dehors ^ au-delà^ se construit avec 
le génitif 9 p. e« obo - « ioule en dehors du signaL {Obo 
est un monceau de pierres qui sert de signal). 

133. ^ele par- deçà ^ en -deçà (citra) est précédé de 
la particule t% p. e. mouie'-i ebele en -deçà de Peau. — 
Son opposé est dabaiàla, au-delà; v. le quatrième chap. 
du Tchoung-young. 

134. Adali semblable à^ comme ^ est l'exposant de 
la ressemblance 4m de la comparaison qui se rapporte par- 
ticulièrement à des qualités essentielles et intérieures. Le 
complément précède le géniti£ 

FaukhaU emou adchige abka na - 1 adalu 
Omnino uno parvo coelo terraeque simile. 
11 ressemble tout -à -fait à un petit monde. 
jàkdchan - i aiàU semblable au tonnerre. 

135. Geae pareil à^ semblable â^ au lieu de, paroit 



— 72 — 

se rapporter plutôt à une ressemblance visible et extérieure* 
Il se construit tantdt avec, tantôt sans la particule i, p.e* 
îàOciyan^i gese semblable à l'éclair; ère geae coiiime ceki 
de cette manière. 

Geren irgen be dchom^ i gese oboume» 
Yulgarem populum filiorom loco habere. 
Aimer le peuple comme si c'e'toit son fils* 

136. Songkoi, d'un mot qui sig^nifie imitation, s'em- 
ploie comme postposition dans le sens de : conforme à, 
â la manière de (instar) et se constroit arec le génitif! 

jigtWf stfd gîsoun't songfoi ofchu 

Magister tuorom verborom instar sit. 

Maître 9 si cela étoit conforme à vos paroles. 

Ere Jeoleu'i songkoi ombu 

Hujus sermonis instar est. 

C'est conforme â ce discours* 

137* Teis&u selon, convenable à, se construit avec 

le génitif. ^ 

Ambaaa udaa ifd ne^i teisou be yaboumbi» 

Sapiens suae conditionis instar agit* 

Le sage agit convenablement à son état 

138* Tchtkhai selon, d'après, se construit de la même 

manière^ p. e. gâfiin^i tclukhai selon leur désir, à leur 

plaisir* 

139* Dakhame, proprement: se soumettre, suivre, 
devient souvent une postposition et signifie: suivant après, 
i cause de* U se construit avec l'accusatif* 



— 73 — 

Terei âorgi choUn hya geren ausikha erin he dakhame 
achchanAim 

Ejus intra sol, luna omnesque stellae tempos sequen- 
tes se moTent. 

Le soleil, la lune et les antres étoiles y achérent leur 
drculation chacune à F^poque qni lui est fixée. 

Dergt edchen^i toktotdko lAesebaun be daihame yw* 
boume. 

Snpremi domini detenuinatnm ordinem seqnendo agere. 

Agir selon les lois données par le seigneur suprême* 

Kemtmn be dal^ame d'après la mesure* 

14M)* DchaJin qui se construit arec le génitif ^ signifie 
pour, à cause de (causa, V^o). 

DchùurgoH^i dckaUn bouieheMe. 

lustitiae causa mortnus est* 

Il est mort pour la justice* 

Sitrgan mergen oichi, boo bonyan dM-t dchaUn de 
dchoboràkô* 

Uxor {HTudens sit, domus paupertatis causa non a£BK- 
gitur* 

Quiconque a une femme sage, ne s'afllige pas de ce 
que sa maison n'est pas riche* 

141* Taurgaunde ou tautgotm de, de tmtrgwm cause, 
raison, signifie à cause de, par, et se construit avec i. 

Dergi edchen^t fimrgùisnde bistre^ 

Supremi domini auctoritate existens* 

Existant par le srigneur suprême* 

142* Intalaj, composé de inme venir^ et de la post- 



— 74. — . 

posidpn tala jusqu'à ^ a Pacoeptioii de cette postpoeitioii et 
se construit arec le datif, p, e. toumen dchalan de intala 
jusqu'après dix mille dédes; ère erin de mUda jusqu'à ce 
tems, jusqu'à présent. 

Dchaulgeichi te de ùkala* 

Ab antiquitate huc-usque. 

Depuis l'antiquité jusqu'à nos jours* 

143* Otolo jusqu'à 9 pendant, composé de ùme. être, 
et de toU jusqu'à, se constmit avec le substantif seul* 

Nindchou se otolo eigen ambaula gaidchara ouMde. 

Sexaginta annos usqne maritum adhuc habuit nondum. 

Elle n'a pas encore eu de mari jusqu'à sa soixantième 
année. 

Toumen aniya oioïo. Pendant cent siècles^ 

144« J^si dès, depuis, se constmit avec tMm 

Choun otchi, a^i soukdoun oudoudou mmggam amya 
ichi ebêi kemoum achcAara dabaïa, ehUàka akô. 

Sol quidem, tov A balitus pluribus millibus annoram 
inde semper se moret modo, quiescit nunquanu 

Le soleil, la partie matérielle de l'A (en chinois 
yang, le principe mâle, parfait, lumineux, mpbile etc.), 
est depuis plusieurs milliers d'années dans U|i iiionTement 
continuel et ne s'arrête jamais* 

145* DeAoume, infinitif d'un rerbe qui signifie : con- 
tenir, renfermer, s'emploie comme postpositiou dans le sens 
de: inclusivement, avec, et se constmit avec l'accusatif* 

Tekou be daboùme dem itchi joitiheri dciakém dçh m^ 
i^m'Oiê ninggoun dchoitrkhoim. 



— 75 — 

Fulero indiuite altitado in universiim octo pedum sez 
poUicimu 

Y compiis le pi^estali la bantear .en est de hnit pied 
six ponces. 

146. NùHhtti arec (indnsive) se constrait arec le 
substantif seul, p* e* teimâ nkikhai avec le piédestal. 

147* Emgi avec^ est précédé de la particule dn génitif 

Biya ehoun^i emgi iskhaunde forgochambu 

Lnna cnm sole altemans circaniagitar. 

La lune parcourt son orbite abematiTenient ayec le 
soleil* 

148. Sasa ayec (simnl cnm, nna cnm) se constmit 
avec le génitif* 

Sawe bafÊÎn auikhai arhmun heye^i sasa moukhfere 
otchû 

Ampla natnra statim cnm corporali essentia simnl pe- 
riens si esset* 

Si la natnre snblime de l'bomme périssait en même 
tems que sa substance corporelle* 

149* Anggala outre , au lieu de, se constmit tantôt 
avec la particule dn génitif, tantôt ayec le substantif seul, 
p* e* tere anggala outre cela. 

Terei dchouse sargan booi anggala larau toodabommibù 

Eorum filii et uxores fiuniliae loco poenam solvnnt* 

Leurs en£uis et leurs femmes sont punis pour (les 
pécbés de) la fiunille* 

150. TeUe seulement, ne- que ^ est quelquefois une 
sorte de postposition qui se constmit avec t* 



— 76 — 

Ominmaîkâ hhakha hhékhe dchoue nyàlmm ieile bSkhe» 
Gerte mas et femina duo Lomines modo erant» 
Ce n'étaient sans doute que deux personnes^ un homme 
et une femme. 
^ i^U Akô, la plus usitée des négations de la langue 
mandchoue^ a quelquefois l'acception de la préposition: 
sans; elle se place^ comme les autres postpositions ^ après 
son substantif auquel elle se joint sans autre particule* 
Achchatchibe achchan aikô. 
Quamyis moveatur^ sine motu est. 
Quoique se mouvant^ il est sans mouyement* ^ 



CHAPITRE 8, 



152« En ayant égard à la forme et à l'origine des 
adverbes 9 on peut en distinguer quatre espèces différentes. 
Les uns sont des mots qui ont en eux-mêmes un sens ad« 
verhial et qui ne se font connaître par aucune terminaison 
particulière 9 les antres sont ou dérivés de noms substan- 
tifist ou adjecti&9 on marqués de la désinence des înfiiiî tîft 
de verbes > qui paraissent avoir perdu leur acception pri- 
mitive verbale y ou enfin de courtes particules onomato- 
péiquesy souvent répétées on jointes deux à denx> et sui- 
vies du verbe «cme» 



— 77 — 

153. Les adrerbes de la première espèce sont ceux 
qnl marquent le tems et le lien 9 tels* qne outJshm d'abord^ 
sasa on gemou en même tems^ ensemble 9 ie, à présent^ 
dùigan ou doigande autrefois^ ci- devant ^ enenggi aujour- 
d'hui ^ sîkse hier 9 tchimakha on Ichimari demain^ emdoubei 
continnenement, kemoum toujours ^ encore 9 nenden ou 
dchoulge autrefois > oubade ici^ ioubade là 9 oubaicM d'id^ 
tauhatchi de la etc. 

154. D'antres encore sont les marques les plus gé- 
nérales de la qualité ou de la manière d'être ou d'agir^ 
p. e. ùurou oti etchi ainsi ^ de cette manière ^ ow^oii ou 
etUeke ainsi ^ comme ceci^ iùuttou ou tentele ainsi^ comme 
cela, oumesi, aamirou, hedchmcj ambaula très, fort, beau- 
coup, dont les deux premiers ne se construisent qu'avec 
des adjectifs, amèaula et kedchme indifféremment avec des 
adjectifs et avec des verbes. * 

155. Les adverbes affirmatifit, négatifs, restrictifii et 
extensifs, ainsi que les particules finales et interrogatives 
font encore partie de cette classe, tels que mo» il est 
ainsi, oui, 2f^a, esi, aurotmakâ, fonHAoU, sûronent, cer- 
tainement, en vérité, damou, ietUy deAaïa, godchime 
seulement (dont le premier se place au commencement, 
les autres à la fin de la proposition ou après les mots 
auxquels ils se rapportent), madchige^ hhem un peu 
(paulisper), et avec une négation: point du tout (ne tan- 
dllam quidem), oltf, pas, point, mtme ne (prohibitif) 
waka point, non, OMMot point du tout, otimle pas encore, 
éU ou élemangga «neore^ d'autant plus, et les finales 



— 78 — 

et dete qui sont afiBnuathres 9 et ut ou o (et les denz 
joints: fiio) qui sont' interrogadres et dont o se joint tovi!- 
jonrsy les antres souvent an verbe qui termine la propo- 
sition. 

156. Les adverbes interrogatifr sont les snivans: Ma- 
in est-ce qne (an^ nnm) aika est-ce que, pourquoi^ Mi 
n'est-ce pas, comment, pourquoi, mnou pourquoi^ ocZo- 
rame comment, aUnde où, aibitcM d'où, atanggi quand etc. 

157* PlnsiewB posipositions peuvent être employées 
dans un sens absolu ou adverbial, p« e* dorgide dedans, 
emgi en même tems, ensemble, ehéle de ce coté, âabatala 
de Beutre cdté, fouler gide dehors, f^hergide en bas, 
amala après, ensuite etc. 

Toulergide gaubichi ahiai arboun daursoun bù 

Extra totins coeli forma et figura est. 

Il y a en dehors Timage du ciel entier. 

Ilan myàbna emgi yàboure de* 

Tribus hominibns una enntibus. 

Si trois hommes marchent ensemble. 

Beuji amala aliyame. 

Dans postea poenitere. 

Donner et s'en repentir ensuite. 

158. Les adverbes de |a seconde espèce sont dériva 
de noms snbstantîGi ou adjectifs. Tout adjectif peut être 
changé en adverbe par l'addition de la particule t, p. e. 
Sorgyan^i en vérité, de yargyan vrai, len-t très^ de 
iem haut, hauteur, geioukem^i clairement, de geiatJkem 
tHaitf eUJAoïm^i assez, de éléldimm content, efijlet tran« 



— 79 — 

4iiillemeiit) de éOche tranquille^ boutam fardyementf à la 
dérobée 9 de boutau obscur ^ cach^^ saîn^i bien^ de sain 
bon etc. Tons ces adverbes penyent se tradnire par: 
d'une manière ^ et répondent à ceux qui ont en fran- 
çais la terminaison — ment^ en latin — e ou — ter. 

159. Plusieurs adverbes de tems sont formés de sub» 
stantifs par la terminaison dari, p. e. erindari toujours^ 
de ertn tems^ inenggidari cbaque jour^ jour par jour^ 
amyadari cbaque année ^ annuellement ^ byadari cbaque 
mois 9 tous les mois. 

160. Les adverbes de la troisième espèce se terminent 
en tne^ comme les infinitifs des verbes , et il paraît qu'ils 
ont été tels originairement et qu'ils n^ont fait que perdre leur 
signification primitive qui étoit celle du gérondif ^ comme 
en français: en aimant^ en latin: amando. (v. §. 205). 
De tels adverbes sont: etaékheme long-tems^ auparavant^ 
godchime seulement^ aname à part, séparément (du verbe 
aname séparer), eiiereme presque (du verbe ekereme trom« 
per, frustrer), erileme à propos, naurihéme continuel- 
lement (du verbe wmrihétÊte continuer) dàtMme de nou- 
veau, derechef, nememe an contraire, d'autant plus (du 
verbe nememe augmenter, se distinguer) etc* 

161* La langue mandchoue est riche en courtes par- 
ticules, pour la plupart monosyllabes, qui ont une signi- 
fication adverbiale et paraissent être une espèce d'onoma- 
topées; on s'en sert pour donner an langage une certaine 
gravité et énergie. Elles sont souvent réunies deux à deux, 
et presque toujours suivies de 9eme ou 9ere (infinitif et 



— 80 — 

futur da verbe sembt je di8)| p« e. emken semé on a iiii| 
laia faka avec de grands éclate de nre^ iaka hiki en 
riant 9 haiang aeme d'un air grave et solide ^ ian^gûÊtr 
Hnggour semé avec un fracas semblable à ime muraille 
qtd s'écroule > i(»8 Jsis semé avec zéle^ ihoo semé magni- 
fiquement ^ ihâai semé ou baur bar semé vaste et ^tendu^ 
sar semé çà et là^ sor sar en fonle^ tang semé ou lAèig 
semé continuellement ^ ier semé brillant ^ der semé en 
grande quantité ^ blanc ^ luisant^ 1er semé exactement^ /otii 
semé dru^ ëpais^ tchoun ichaun'i peu-à-peu^ i^oi^gor 
langgor semé tout -à- coup ^ subitement ^ yùumb(m yaumbom 
semé en immense quantité ^ far semé tumultueusement ^ Jir 
Jiyar semé en chancelant comme une femme qui marche^ 
et beaucoup d'autres. Il est très -probable qu'une grande 
partie de ces adverbes est forgée d'après les adverbes 
chinois qui se forment par la répétition d'un mot ou en 
ajoutant la particule jân (v« Abel-Rémusat: Grammaire 
chinoise 175 et 176). U ne faut pas croire cependant 
que cet usage soit originairement étranger au génie do la 
langue: car sans faire mention du peu de vraisemblance^ 
avec laquelle on pourroit prétendre une imitation aussi sin- 
guliére^ il est constaté par l'exemple des langues mongole^ 
malaie^ hongroise ^ latine etc. qu'une semblable formation 
des ndverbes se trouve dans des idiomes qui n'ont aucnn 
rapport entre eux» et qu'il ne faut pas recourir an Chinofe 
piHir en rendre compte. 

162. Les adverbes admettent quelquefois les particules 
de casy comme cela a lien aussi en françois^ p* e« tt^i 



— 81 — 

fiiyàlfna les hommes d'aujoard'hui^ dchùuJgei nommm les 
saints livres de l'antiquité. 

Sain èkhe he yàbaurengge ^ dwgitchi iùutckiràkôngge 
akéf moudchilen tchi deribaurakângge aJco. 

Bonnm rel malmn facere^ extrinsecns provenit sane, 
ex corde oritnr sane. 

Que quelqu'un fasse le bien ou le mal, cela provient 
sans doute de l'intérieur^ cela naît sans doute dans le coeur. 



CHAPITRE 9. 

163, Les particules qui marquent l'approbation, l'ad- 
miration, la douleur, la frayeur, l'indignation, Péton- 
nement etc. sont: ara, e, ayoo , atchùiê, adchadcha, 
ai, aintchi, ébehe etc. Leur usage est assez limité et 80U« 
vent elles sont remplacées par les finales Usai ou m*. 

164. Lorsqu'on emploie ces interjections, elles précé- 
dent ordinairement les adjectifs ou les substantifs, avec les- 
quels elles sont en construction, p. e. m/oo aère génin oh! 
la triste idée! Ai absi weaSHuoun oh! qu'il est étonnant! 



Grammaire di a nd d ume. 6 



LIVRE SECOND. 

DE LASYNTAXK. 



CHAPITRE 1. 

c/yjiiaœe aeà ^^omâ. 

165. 
Ijes cas ont à -peu -prés la même si^ification qu'en 
Français 9 pourvu que les particules qui les forment ^ ne 
s'empbient pas dans le sens de postpositions , comme on 
a TU plus haut ({• 110 s.)* 11 ne reste plus qu'à démcm- 
trer leur usage dans quelques façons de parler qui sont 
propres à cette langue» 

166. Les substantifs qui dénotent une qualité ^ se 
placent au nominatif ou sans particule de cas devant les 
adjectifs qui en indiquent la quantité ou le degré , où l'on 
se servirait en Français des mots: en, par rapport k etc. 

Derffi edchen^moudan mergen mokhon aké. 

Supremus dominus potentiâ et sapientiâ finem non 
(babet). 

Le Seigtieur suprême est inépuisable en puissance et 
en sagesse. 



— 83 — 

Dergi edclen be Ihoron ibâsoun yadidinggâ niyere 
semé. 

Supremum dominmii vi et majestate debilem et infir* 
mmn dlcere* 

Dire [que le Seigneur suprême est faible en forces et 
en pouvoir. 

167. Les mots de chronologie tels que aniya^ biya, 
les noms des saisons etc. se mettent ordinairement au 
nominatif^ lorsqu'ils indiquent le Uvoa d'une action. 

Niyengniyeri holori, mafari dchoukteihen be dasanAi» 
Yere et autumno majorum templa omabant* 
An printems et en automne ils préparaient les salles 
de leurs ancêtres. 

De même le nominatif remplace quelquefois l'accu- 
satif, p. e. boo arame derib&uihe il commençait à bâtir 
des maisons; bitkhe changgaboume composer dés livres. 

168. Le génitif, qui marque les rapports d'attribution, 
de propriété etc. n'a aucune signification qui difi*ére de 
celles du génitif français ou latin. U ffiut seulement 
remarquer, qu'il forme quelquefois une sorte de mot com- 
posé ayec le substantif dont il dépend, et qu'alors l'ad- 
jectif ou le nom de nombre, qui les précède, se construit 
avec le dernier; p. e. amha abkai eâckeH le grand maître 
du cieL 

Emou boode dchoue booi edchen biicki. 
Unae domo duo domus domini essent. 
S'il y avolt dans une maison deux maîtres de la 
maison. 

6* 



— 84 — 

169. L'accusatif marque le rapport direct entre le 
sujet et l'objet, et son usage est plus fréquent en Mand- 
chou que dans les autres langues , parcequ'il dépend son- 
vent de verbes qui en Latin et en Français requièrent k 
datif ou l'ablatif. 

Ama be ouileme. 

Patri servire. 

Etre soumis à son père. 

Ainùtt auraunaiâ ^soun leolen be aunioukhouri bai' 
baumbini» 

Gur nihilominns verbis et sermonibus vane nteris? 

Pourquoi vous servir de paroles et de discours 
superflus? 

Sain be sébdcheleme^ endomi be leoleme» 

Bono gaudere, de spiritibus loqui. 

Se réjouir du bien, parler des esprits • . • 

Dchai saundja atman be dandchikhalé. 

Ceteras quinque tribus non audiebant. 

On n'entendoit rien des autres cinq tribus* 

170. Le datif marque le rapprochement, et par con- 
séquent l'arrivée, la réunion, la ressemblance, l'addition, 
la destination, l'usage; l'ablatif au contraire marque Téloig- 
nement, et par conséquent le départ, la séparation , la 
différence, la préférence, l'ablation, l'origine* On se 
sert donc du datif dans les phrases suivantes: 

Bat/an wenkhoun de ùinambù 

Divitias et honores obtinet. 

Il obtient des richesses et de l'honneur* 



— 85 — 

Gasakha de louchara, dchobolon de tehaulere. 
Calamitatibns adaptafae, infortamis accommodatae stint. 
(Les rites) sont conformes aux mallieim et aux 
calamités. 

Solgo de dayàkha. 

Goreanis conjuncti erant. 

Us étaient les alliés des Coréens. 

Ahka na de iékheretchi ombi. 

Coelo terraeqne similis esse potest. 

U peut ressembler au del et à la terre. 

171. L'ablatif au contraire est employé dans les cas 
suiyans : 

Tarire de haitàkera teiaun agûra, hauya ddkousei ejlre 
dchaka tchi anambi. • 

4 

Laborando adhibita yasa et suppellectilia a parvornm 
in&ntinm lusoriis rébus séparât. 

■ s 

Il sépare les outils de labourage des jouets de petits 
enfans. 

Arboun beye fcM aJdchakha manggim 
A corporali essentia recessit postquam. 
Après s'être séparé du corps. 

Toumen dchàka fchi nendembu 

Omnibus rébus praestat. 

Il est préférable à toutes les choses. 

Dautn mèoun dchoue mourou idd btmdckimakha. 
Quatuor imagines ex duobus exemplis natae sunt. 
Les quatre images sont nées dès deux exemples. 



— 86 — 

172* L'aUâdf exprimant la différence ou la préfé- 
rence entre denx objets (§• 114), il s'emploie aussi avec 
les adjectifs qui doivent être entendus au comparatif^ et 3 
en est même la marque la plus ordinaire. 

Soure genggiyen oulkhisau mergen géa myalmu /db* 
foulùu ombù 

Intelligens y lucidus entditits et Sapiens ceteiis homi- 
nibus praestantior est. 

L'homme intelligent, éclaire ^ savant et sage est pré- 
férable aux autres hommes. 

Tokholon mouke soukdoun tchi audchen qfi, takht^m 
mouie wasimhl. 

Argentum vivum halitu gravior quum sit, argentum 
vivum cadit. 

Le vif- argent étant plus pesant qae Pair, fl baisse. 

173. n est alors quelquefois renforcé par geli enooi« 
ou dahali plus. % 

Ere niyàlma tchi geli sain* 
Hoc homine adhuc melior. 
Il est encore meilleur que cet homme» 
Tere niyàlma tchi dabali genggiyen. 
Illo homine magis intelligens. 
^ Plus éclairé que cet homme -là. 

174. Le superlatif qui iie dénote qu'un haut dégre 
de la qualité que l'adjectif exprime^ se faft par une par- 
ticule qui signifie: très, foit, comme oumeêi, mmlnmia etc. 
(§. 154») et qui se place élevant l'adjectif; mais lorsqu'il 



— . 87 — 

dénote le plus haut degré de cette qualité, il ent désigné 
par ten-'i ou oudchùui (samme^ maxime). 

AbJsai fedck€rgi''i ten^i enJUmrmgge. 

Imperii smmne sanctus. 

L'homme le plus saint de l'empire. 

175« Etenggi surpassant , excellent y sert quelquefois 
à exprimer le comparatif. U se construit arec l'accusatif. 
Naman^i aiman he eienggi eioulAoyn. 
Naiman gentem superans fords. 
Plus fort que le peuple des Naiman. 

176. U est très -ordinaire de se servir de certaines 
expressions d'humilité au lieu du pronom de la première 
personne, et d'une expression de ciirilité ou de respect 
pour le pronom de la éeconde persiHine, ^coutume appa- 
remment adoptée des Chinois (Rémusat Grammaire Chi- 
noise §• 121 s. et 312 s.)» Toutefois les pronoms y 
^ont ordinairement encore ajmrtoi. 

Amboêa saisai diiro dommz &Jb M^ emke he same 
moutere aunde» 

Sapientis regulae quatuor; KhieoH ego unam scire 
possum nondum. 

Il y a quatre règles du sage; pour mol, Khieou 
(petit nom de Confucius) je ne puis «nceore en observer 
une seule. 

Agou, si erebe adarmme mmme g^ûioureadmi» 

]\lagi«teir tu hoc qoomodo aolvens loquerîs? 

31aitre comment pourrez -vous résoudre ceci? - .<i 



— 88 — 

Agou de fondchitchu 
Magfstmm interrogem. 
Si je TOUS demandais* 

177. Les postpositions avec lenrs snbstantifis sont 
quelquefois employées elles-mêmes comme uie espèce de 
substantifs et admettent des particules de cas après elles. 

I 

On pent alors suppléer: ce qui est • • • • 

uibkai fedchergt''i eîten baùa (au lieu de: ahJtai 
fedchergi hishrengge [fedchergingge, fedchergi h€Î\ i eiten 
haita)* 

Coeli inférions quaeque res* 

Toutes les choses de dessous le ciel (du monde}. 
y. les exemples des §§. 129. 137. 174 et 229. 

178. Les Mandchous n'ayant point de pronom relatif^ 
ils expriment: ce qui est^ ceux qui sont^ par la particule 
terminatiye ningge qui se joint aux adjectifs. Elle s'em- 
ploie à -peu -prés de la même manière que ourse ($• 25). 

Jlbka de idchiskhén ningge tàksimbi, abia de fouda^ 
sîkAôn fiingge gùukoumbi. 

Goelo obsequens qui, consenratur, coelo oppositus qui^ 
exstirpatur. 

Celui qui est soumis au ciel^ se conserve; celui qui 
se révolte contre le del^ se perd. 

Goulou ningge, iouboukhe mngge oboume. 

SimpUoia qnae, praetexta qnae, faœre. 

Faire les unes (des huit bannières) simples^ las autres 
bordées. • • 



— 89 — 

OuUhire^i Jshôioun ningge be, mergen sembt; aara^i 
farkhin fdngge be^ mentouihoun aembi. 

Discendo facilis qui^ ingeniosiun dicmms; sciendo 
obscnratns qni^ stupidum dicimns* 

Celui qui est Iiabile à apprendre ^ est appela dodie^ 
celui qui est borné en savoir^ est appelé imbécille. 

179. De la même manière on ajoute la terminaison 
ngge aux génitîGi des substantifs et des prénoms (§• 49) 
pour exprimer: ce qui est de^ ce qui appartient à^ ou 
pour former des pronoms possessifs disjoints; 

Gyan soukdoun be niyàlmamgge semé gisoureiM. 

Rationem et balitnm humana si dicimns* 

Si nous disons que le principe immatériel et le prin- 
cipe matériel sont ce dont l'honmie c<msiste* 

Une façon de parler analogue à celle «-ci se trouve 
aussi en Hongrois* 

On ajoute quelquefois au génitif le mot bùirengge 
appartenant à^ étant (§• 208) au lien de la terminaison 
fgge. 

Dergi edchen^i bisirengge endami, migaJmai bidrengge 
de douïbouletchi odchorakô* 

Supremi domini existens spiritus hominum existent! 
comparari non potest. 

On ne peut comparer l'esprit du seigneur supr&ne à 
celui des hommes* 



I , ■ • 



— 90 — 



CHAPITRE 2. 

^)e ^uàoae deé ^emâ du ^Uerve. 

180* On a déjà dit ({• 61) que les noms de pré- 
sient^ de prétérit ete» ne s'appliquent qu'improprement aux 
formes verbales ^ qui sont désirées par eux; fl sera donc 
nécessaire d'en expliquer l'usage et de le démontrer par 
des exemples* 

181. Le présent répond asaex bien au présent de 
^nos langues, on s'en sert en propesilions directes et inter- 
rogatives et quelqurfois aussi dans le sens du futur. 

DchomUk&mi ht iêcAoukhai dchùuchourou de iatutmbi. 

PoUices Golligendo pedem attingnnt. 

En ajoutant les pouces l'un à l'antrey ib atte^jnent la 
grandeur d'un pied. 

Soukdoun otdU, aiarame outtou ame mouienJnm. 

Halitus si est, quomodo ita esse potest? 

Si c'est matériel, peut -il être ainsi? 

Aintehi yamdchi tciUmari tnieUieme dmAetUele oigim- 
bidere* 

Proh Tespera et mane m aetemum usque ad finem 
inclarescet* 

Oh, le matin et le soir il sera loué éternellement! 

182. L'imparËEUt sert à marquer la continuité d'une 
action, la coutume, soit au passé, soit au futur. 



— 91 — 

Ddt&ulgei fimâe daifàu làqfan soutukia dchùukien 
he weichemiikhe. 

Antiquitatis tempore m»gnàteB ^ mi^iislratiis vainque 
.saciificia sacrificabant. 

Andennement les grands et les magistrats offiraient les 
£mq sacrifices* 

EnteJAeme dchahm ichflhm ^ûedambUAt. 

In aetemum omnia saecnla fidem liabent. 

Tons les siècles s'y fieront» 

183. Le prétérit indéfini s'emploie ponr les choses 
passées qni ne sont pas supposées contmner jusque pré- 
sent. C'est le tempns historicnm des Mandchom» 

Deo Batkari Ydam^i bade tdchtm 

Frater minor Bcddiori in Yelan r^;ioBe consedit« 

Son £rère cadet Bokhori habitait le pays de Telan. 

Ousin tarime boo arame deribaukhe. 

Terram colère domos aedificare coepit. 

Il commença à labomner la «erre et a bâtir des mmons. 

Dergi edchen khoran nakcfi^ dakhandoukiai erm^i 
aga isiboi^, i^tn^i môIMkho be oitmAmU mu 

Snpremus deminns yim «relmens^ per fei^gnm tempos 
plnyiam mittei^ .popoli lan|gni»Mn sanavit* 

Le seignenr snpnîne arrêtant sa lîgnevr envoya mie 
plnie ooÉrtimieUe «t remédia i ia misère «dn peuple*. . 

184. Lorsque ie prétérit inl^ni se tramye devant 
un substantif, il a soiiyenl da signification au participe 
passé, ou du pmrtioipe de l^aoriste et 4n par&it en Grec, 
c^estnâ-^yre, itanièt: sh sens mtêS^ MaâèjL va .-sens paesif* 



~ 92 — 

ToêÊmem dckala be handchSboukha dergi edchen. 
Onmes res creavit-qui snpreiiïus dominiis. 
Le seigneur suprême qui a cr^ toutes les choses. 
(Gomme si on disait en Grec: o Ta Ttdvra ftoiijaag xvçiagy* 
uimbouïa tatcAikha, labdou dondchikha saistu 
Yalde didicenmt-qui, mnlta audiveront-qni sapientea. 
Les sages qui ont beaucoup ^tudi^ et beaucoup entendu. 
Ifd iohtokho banm ùuttou. 
Ejus determinata natura ita. 
Telle est sa nature immuable. 
Nomaun hitkhe de ihendoukhe erdemou. 
Sancds libris dictae virtntes. 
Les vertus exposées dans les livres classiques. 

185. Le prétérit suivi de manggt a la signification 
des ablatifs absolus latins; il se traduit par: après 
avoir • • . • 

Kùntchikha manggi, tent getoukélendn , gwioukelekhe 
manffgi, tetd tcktobmindny toktobouiAa manggij lem 
yahowiAu 

Meditavit postquam^ tune intelHgit; inteUexit postquam, 
tuno detenninatur^ determinatus est pdstquam^tnnc agit. 

Après y avoir réfléchi > il le recoupait; aprés" l'avoir 
reconnu/ il s'y réisout; après s'y étre[ résofai>.il' le ûtit* 

186. La forme négative* du prétérit - a'enq^oîe dans 
les mêmes cas que la forme affirmative. ■•:• .* 

Irgebaun irgeboume matUere be saboËdthahi» 

Cannina cantare posse non cognovimus. - 

Nous n'avons pas «jatendu qu'il pàt chanter drà dùmacna. 



— 93 — 

187. Le prétérit défini rqH>nd assez bien an parfait 
composé de la langue française; il se rapporte à des 
actions passées dont l'effet dure encore; c'est pourquoi on 
peut quelquefois le traduire par le présent» 

Amaga iatchire ourse terei yargiyan oulahoun be 
oufarakhabi» 

Posteriores emditi omnes ejus veram doctrinam 
neglexerunt» 

Les savants postérieurs en ont négligé la doctrine 
Téritable. 

Bi Yen gouroun^t daroïan be iatcWsi setcht^ Saung 
gauroun^i ieïle taisUhabim 

Ego Yen regni ritus discam si dico, Sonng regnum 
soliim conservavit. 

Si je yeux apprendre les rites de la dynastie de Ten^ 
il n'y a que le royaume de Soung qui les ait conservés 
(ou qui les conserve encore). 

Ere gisoun aniboula iacharàkhabu 

Hic sermo valde errât. 

Ces paroles sont très -erronées* 

188. U faut remarquer que^ si le prétérit défini 
devait être mis dans deux propositions qui se suivent 
immédiatement 9 il est ordinairement remplacé dans la- 
première par le prétérit indéfini. 

Touiiou iholo iaiMn ouUhijfan'i dekdetke, iiah aain 
tchoun tchoim^i yendékhebi. 

Ita falsa doctrina paulatim se sustality filsa virtus 
sensim sensimque surrexit. 



— 94 — 

C'est ainsi qu'une fausse doctrine a M adimise insen- 
siblementi et qu'une fausse vertu s'est introduite pta -à « peu. 

189. Le futur s'emploie rarement dans son acception 
propre^ p. e. sinde boure nous tous la donnerons. Il a la 
signification du présent devant quelques particules qui ter- 
minent la phrase 9 telles que teile aJci, dabàla^ ffodcUme, 
ounde (§• 101 et 155). 

Ounengffî serengge , beye beyebe mouiebaure ieiJe àkô, 
dchakabe moutebouren^ge iai» 

Perfectus quidem ipse seipsum complet non modo^ 
res complens est. 

L'homme parfait ne s'attache pas seulement à sa propre 
perfection^ il travaille encore à ceUe de toutes les choses. 

Soutdoun kMsaun de akdara dabalcu 

Halitui et viribus innititur modo. 

Cela ne tient qu'à la matière et aux forces corporelles. 

Edchen be auUeme moutere oundcm 

Dominum honorare possum nondum. 

Xe ne sais pas encore servir fidèlement mon maître. 

c 

/ 

190. Le futur s'emploie quelquefois dans le sens de 
l'infinitif (§. 25) ou du gérondif latin enr di^ surtout 
devant les substantib qui indiquent le tems on le lieu^ 
tels que ertn, touktan, douJtmba, doube, da, ha etc. 

Satmdcha feten^i dergi di bmre dade» 
Quinque elementomm suprenii Di existentis initiii» 
Au commencement de l'existence du suprême Di (ou 
seigneur) des cinq ël^mens* 



— 95 — 

Souidoun oichi, adtchara erin M, 

Hàlitus qnidem moTtndi tempiis liabet* 

Quant à la madère^ elle a son tems de monrement. 

191« Dans les cas où il s'agit d'an tems pass^^ le 
fator est remplacé par le prétérit. 

Emou aunenggi edchen ahka na neiboukhe tmAtan de* 

Unns yems dominas ooelnm tmnramque creandi initie. 

L'nnique et rentable seigneur ^ an commencement de 
la création du ciel et de la terre • • • • 

Namhoutha hade ouikhai îoaitAu 

Gapiendi loco statim interficinntor. 

Ils sont punis de tiiort au lien même où ils ont été 
arrêtés. 

192. L'acception la plus ordinaire du fntur est celle 
du participe présent on futur > ou du gérondif ^ lorsqu'il 
est placé devant un substantif et qu'il signifie ou que 
celui-ci est ou fait quelque chose ^ ou qu'il doit le faire^ 
que ^elle est sa destination ^ tant au sens actif qu'au sens 
passif; p. e. iarire tkhan un boeuf qui doit labourer^ un 
boeuf de labour; dchetere wihe une berbe qui doit être 
mangée^ une herbe mangeable; erdemou be dasara amhaaa 
gaisa les sages qui exercent les rertus. 

AiwJshai isara samsire fàksalara atchabtmre dckorn^ 
gan bu 

Quomodo coUigens separans distinguens uniens mo- 
dus est? 

Quelle manière y a-t-il de les rassembler ^ de les 
séparer^ de les distinguer et de les réunir. 



— 96 — 

193* Si le substantif manque^ il est remplace par 
ourse» Cette régie se rapporte aussi an prétérit (§• 184) 
p. e« sariâ ourse, cenx qni ne le savent pas; ^yan be 
gisourere ourse cenx qui parlent de la raison; ouli» bistre 
ourse cenx qni possèdent des richesses; aie okho ourse 
cenx qni sont morts. 

194. Dchakade précédé du futur signifie: lorsque. 
Yen Youan gouroun be dasara be fondchire dchakade, 

Foutse hhendoume. 

Yen Touan regnum regere rogaret qnunii Confu- 
dus dixit. 

Lorsque Ten Touan le consultait sur l'art de gon- 
yemer un royaume, Confiicins lui dit. 

195. Pour les façonsr de parler propres â la langue 
mandchoue qui se forment par la construction du futur 
on du prétérit avec des postpositions^ on les verra ci- des-' 
sous au 4^"''' Ghap. §• 219 s. 

196. Le futur négatif s'emploie dans le sens du 
présent (§• 73). 

ITorg-^oiv-t soure genggyen bifi, gôtdme seoleme mou^- 
terakâ. 

Rêvera intelligentes et lucidi esse^ cogitare et curare 
non possunt. 

Us ne peuvent sârement pas être intelligens et ëdairés^ 
ni penser on réfléchir* 

Quelquefois aussi il tient lien de l'infinitif (v« §• 205 s.}« 



97 — 



CHAPITRES. 

^e ùuàaae aeà t>m)ocieà au Ue^/fe, 

197. Le condidonnel s'emploie dans les phrases liypo* 
thétiques tantôt senl^ tantôt avec une conjonction ($• 102). 

Saukdaun hàkdchaichi handchùnln. 
Halitus si coagolatnr, nascitor. 
Si la matière se condense^ l'homme naît. 
Si aiia sain be^aboutcM, ianggô ihâtouri isibownbi» 
Tu si bonnm facis> centnm félicitâtes perveniunt. 
Si vous faites le bien, vous obtenez de grands bon- 
heurs. 

198. Plus — plus -^ s'exprime par ete — ele — et 
le verbe de la première proposition se met au conditionnel. 

Ele hargiyatchi ele bàktambi. 

Quo magis amant, eo magis ignoscunt. 

Plus ils aiment, plus ils sont indulgens. 

199. Le conjonctif signifie ordinairement: quoique, 
bien que, et se trouve quelquefois renforcé par oudou 
(§. 103). 

Achchaaihime achcharàkô, eUsaka Urne ékisàka àkûngge 
iai» 

Moveatnr non movetnr, quiescat quiescens non est. 

Bien qu'il soit en mouvement il ne se meut pas, bien 
qu'il soit en repos, il ne repose pas. 

AchduachAe , achcAanM otcMbe, gemau so^idaun 
dabaîa» 

Grammaire Mandchoue. 7 



^ 98 — 

Moyeatnr^ non moveatnry semper halitns modo» 
Que ce soit en «ipuyement ou non^ ce n'est tonjonn 
que la madère. 

Oudou hwya adchigen ten de isinaichtbe, naranggt 
arèmm hu 

Quamyis panritatis et exignitatis oacnmen attigerit^ 
nihilominus forma est* 

Qu'il devienne aussi petit que possible^ â aura encore 
une certaine forme. 

200* Le conjonctif se traduit quelquefois par: lors- 
que^ puisque. 

Ouikhai minggan Matchin''i kôbouJime^ ioumen £(a- 
Uihhk^i forgochotchibe, gemougénin be da arafitpJctobmunbin 

Statim miUei formîs. mutata^ decies mille modis quum 
variet^ omnia mentem illustranti^ déterminant. 

Par les mille manières dont il varie, et par les chan- 
gemens innombrables qu'il subit, on peut éclaircir et défi- 
mr l'essence de l'esprit. 

Ahia na taumen dchaka be emau ertnde, emou gdnm 
de baktamboume moutembime , abka na-i toulergi he hha" 
feÊmame mouiembL 

Goelum terram omnesque res uno tempore una cogi* 
tatione oomplectere quum posait, ooeU tenraeque extra 
pie^aAtrare potest.^ 

Pouvant embrasser ea même tems. et d'une seule 
pensée le ciel, la terre; et toutes le& choses, il peut aussi 
pénétrer ce qui est hors du ciel et de la terre. 



— 99 — 

201. U n'y a rien â iKr^ «yr VbofénuàSf ^ s'em- 
ploie comme en FrançMs et «i Lstini» 

Damau sain boita he yohom» 

Modo bonas res âge. 

Borne -toi à faire le bien* 

Et an négatif: 

Karoulame atchaboure he ùume fondchire. 

Gratias et retiibntionem ne qnaeraStf 

N'en demande ni la récompense m réi|iiiYal^t. 

L'optatif sert k exprimer le désir^ la volonté et quel- 
quefois la supposition 9 à«peu-^ès eonuttole oonjonctif 
français. La terminaison hi s'emploie sortont poor la 
première^ la terminaison Kift'ponr la troisiéino personne* 

Te leiendeme y&tÈdehiit, 

Nnnc scrutando examinemus. 

Examinons -k de près. 

Te mousei beyébe dchafafi domboulehi. 

Nnnc nos ipsos assnmentes oomparemns. 

Faisons une comparaison à l'égard de nous-mêmes. 

Bmou nbf&lmm teile he waki weiUi dckàKn de tenmn 

Unum hominem modo interficiatj crimiuis 
mnktam deC 

Que quelqu'un tue un seul homme , il en |Miyera 
amende* 

203* L'infinitif mandchou a la même rigmfioatioii 
que l'infinitif français ou latin^ linrsqn'il dépend des veibes 
mauieme powroiiv et bâJkhaname savoir* 

7* 



.— 100 — 

Taumen biaire he bandckBHmme mauiembim 

Onmîa existentia procreare potest. 

Il pent cr^er tont ce qui existe. 

Beyebe dasame bàkhanambi, nh/àlma he dasame hor 
Ichanaràkôn 

Se ipsos gabemare sdebant^ homines g^bemare nes- 
ciebant* 

Ils savaient se gonyemer eux "mêmes ^ mais ik ne 
saraient pas gonremer les (autres) hommes. 

Ce n'est que rarement qu'on trouve ces verbes précé- 
dés du conditionnel d'après l'analogie de ome ($• 247}, 

Ntyalma génin ichikhai emou curJAoun fanggàla obau^ 
tchi numteralé. 

Homo mentis voluntate unius poUicis parvnm sefiicere 
non potest. 

L'homme ne peut pas se &ire à son gré aussi petit 
qu'un doigt. 

204. L'infinitif a quelquefois la signification d'en 
substantif verbaL 

Gemau dergi (Aied Ihan^i tnggéleme hwdéhmchemiu 
Omnia supremi coeli imperatoris benevolentiam re- 

lacent. 

Tout ceci nous prouve la bénignité du grand empe- 

reor du ciel* 

205. On a vu plus haut (§• 160) que lefiT in&iitiis 
deviennent quelquefois adverbes; la raison en parait être^ 
qu'ils s'emploient très -souvent dans le sens du gérondif 
français 9 ou du participe présent latin. L'infinitif dénote 



— 101 — 

alors ^ que l'action est simultanée avec celle de la propo- 
sition principale; an négatif il est remplacé par le fiitor. 

Beyede fargochome gônitM* 

Ad ipsos reyersi cogitemns. 

Si nous réfléchissons en retournant râ nous-mêmes. 

Aikàbade aovre bcmn be iacAarame giyangttame, ierebe 
a^i sotikdotm obotachi. 

Si amplam natnram erronée explicantes eam tov A 
halitum exîstimamus. 

Si en expliquant d'une manière erronée la nature 
sublime (de l'homme) nous la prenons pour la partie 
matérieUe de l'A (y. §. 144). 

« 

Ouithai bouda dcheterakô mouke omirakâ dchtman 
dauùchi ifieuggi boutchekhe» 

Statim cibum non edens^ aquam non bibens décima 
quarta die mortuus est. 

Alors ne mangeant ni ne burant il mourut quinze 
jours après. 

206. Les Mandchous ne mettant jamais un verbum 
finitum qu'à la fin de la proposition^ les verbes des mem* 
bres antécédenS; que nous unirions au dernier membre 
par quelque copulatire^ sont tous affectés de la désinence 
de rinfinitif. Mais je ne crois pas qu'à cause de cela il 
soit juste de dire, que l'infinitif ne désigne alors aucune 
modification particulière (Rémusat: recherchés sur les lan- 
gues tartares I. p. 114); il me semble au contraire, qu'il 
doit être pris dans le sens du participe ou du gérondif 
(y. ci -dessus §• 205), d'autant pilas que la langue mongole 



102 — 

ablable et dans une pins granb 



extennon encore. Cette contmne sert beaucoup à 
rintelligence des textes mandchous ^ en prévalant tonte 
erreur à l'égard du membre prindpal de la proposition. 
Quelques exemples le prouveront. 

Mmise myaltna dchalan de hafidchiji, înenggidari dchh 
hochome s^letne, heye doubenteïe Mtcheme facHchame^ dou^ 
lékengge he atnichame aliyara gosikhon hahi. 

Nos bomines in mimdo nati^ quotidie afllicti et rexati, 
corporis finem-nsque laborantes et nos exbaurientes^ prae- 
teritum denuo persequentes fatigati et miserabiles esse de- 
bémus. 

Nous antres bommes qui, après être nés dans ce 
monde 9 sommes afiligés et inquiétés journellement j qui 
nous épuisons au travail jusqu'à la mort, qui poursuivons 
de nouveau ce qui nous est déjà échappé > nous sommes 
vraiment misérables. 

Te ahka na, nij/ahna toumen dchàka bandchUhamgge, 
yargiyan'-i dergi edchen^i mokhon aké mouien mergem-i 
ùchikhiyandchame changgaboume bandchibauiha be iene» 
hhoundchere ba àk6 iai. 

Nunc coelum, terram, bomines omnesque res nascen- 
tes rêvera supremi domini infinita potentia et inteUn 
gentia inceptas, perfectas et natas esse dubitandi locos 
non est. 

Il n'y a pas de doute que le ciel, la terre, les hom- 
mes et toutes les dM>sef cr^es ne soient réellement com- 



— 103 — 

menc^) acbev^es et créi^s par l'intelligeiice et par la 
puissance infinie du seigneur suprême. 

207« Le participe exprime une action qui est anté- 
rieure à l'action principale ou qui en est la cause» 

Dchoue gouraun'-i laMmkha n^aJma ùkAôundt bit" 
the forgochofi, gcidchijiy meni meni ambasa de botdthe* 

Amborum re^orum legati mutuo tabulis permutatis 
et acceptis suis quique prindpibus tradiderunt. 

AjHrés avoir échangé et reçu réciproquement ces de- 
scriptions ^ les envoyés des deux empires les remirent 
chacun à leurs supérieurs. 

Sawe genggiyen hi/i gdnime seoleme moutembL 

Amplus et intelligens quum sit^ cogitare et curare 
potest. 

Etant intelligent et raisonnable ^ il, peut penser et 
réfléchir. 

208. Les adjectifs verbaux ou les formes indéter^ 
minées du prétérit et du futur en ngge servent à former 
une espèce de participe^ tant actif que passif. On les em- 
ploie aussi pour marquer les noms d'action. Dans ces cas 
cette terminaison a la même signification que lorsqu'elle 
se joint aux substantif ou aux pronoms ($. 179), savoir 
ce qui — , celui qui — ; p. e. tint khendoukhengge ce qu'il 
a dit; niyahnai hidùurengge ce que l'homme souhaite. 

K6bouli/i êoin okhmggej terei nmuier^ngge sôure ba^ 
fim deiL 

CoBversus bonus lactus^ ejus fiicditas amplae iiaturM 
inest. 



— 104 — 

Si quelqu'un se convertit et devient bon^ ce n'est qie 
par sa nature sublime qu'il le peut* 

Soure banin serengge, myaJmai niycima odchorongge 
be aatchi atchambù 

Amplam naturam quidem hominis hominem esse scire 
convenit. 

Il faut savoir que la nature sublime est ce qui £ut 
que l'homme soit homme. 

Sfmre banin de bandchikAangge bi, arbaun beye de 
bandchtkhangge bi^ 

Amplaé naturae procreatio est^ corporali formae pro- 
creatio est. 

L'esprit a une vertu gén^rative aussi bien que le 
corps. 

Arbown bisire dchaiwi giyan be baklamboume Kbin^ 
rengge inou endouri^i Jcharangga. 

Figuram habentis rei rationem continens et retinens 
etiam spiritu inferius. 

Tout ce qui contient le principe immatériel d'une 
chose corporelle^ est inférieur à l'esprit. 

Amtan be aame bahhanarangge iomso, 

Gustum distinguere scientes pauci. 

Il y a peu d'hommes qui sachent discerner les saveurs. 

209. Lorsque plusieurs de ces adjecti& verbaux de- 
vraient se suivre immédiatement ou dans plusieurs mem- 
bres de la même proposition ^ ce n'est ordinairement que 
le dernier qui admet la terminaison nçge^ 



— 105 — 

Nhf aimai kidoure gdmrengge ichira hùtcho akâ. 
Hominis optatnm et cogitatom colore et tmctiira caret. 
Les désirs et les pensées de Phomme n'ont point de 
couleur. 

Bamn toktoro, heye Utre, gosin tàksSre, dchourgan 
ycAùyrengge yargiyan''i toumen giyan, ioumen sain-'i amha 
sehiyen kaù 

Natnram determinans^ ipse stans^ humanitatem con- 
servanSy justitiam exercens certe omnis rationis omnisque 
virtutîs magnus fons est. 

Rendre fixe la nature , être constant en soi-même^ 
conserver l'humanité et exercer la justice ^ c'est sans doute 
le grand fondement de tout ce qui est bon et raisonnable. 

210. On voit par le dernier exemple que les adjectifs 
verbaux se traduisent aussi par l'infinitif; surtout lorsqu'il 
a la signification d'un substantif ou qu'on pourrait y sub- 
sfituer ime proporirion hypoth<?ti,ae. 

Taichire de anuntrangge^ mergen de thanichi. 

Discere amans^ scientiae propinquus. 

Aimer l'étude^ c'est approcher de la sagesse (ou bien: 
i'amour de l'étude est un grand pas vers la sagesse; ou 
bien: si on aime l'étude ^ on approche de la sagesse; ou 
bien : celui qui aime l'étude approche de la sagesse). 

Tatido àkdown^i fouhun be midchelerengge , Ihajasi 
he ihouekiyebaurengge iai. 

Fidelium sincerorumque redditus augere, magistratus 
incitare est. 



— 106 — 

Augmenter les rerenns de œnx qui sont droits et 
fidèles: rouit comment on anime les gens en place. 

211. Les adjecdfis rerbaux se trouvent souvent devant 
les particules finales kai^ inou il est^ àkô^ waia il n'est 
pas (§. 155). 

Outnai toulergitchi dasindchirengge waka. 

Minime extrinsecus intrans (non) est. 

Il n'entre pas du dehors. 

Erdemou be wesîkhùun obourengge, aaisa he khoMehu/t' 
bourengge Jcai. 

Yirtutes magni facere^ sapientes incitare est. 

Apprécier les vertus^ c'est le moyen d'animer les sages. 

Gourgou gaskAa-i hamn madchige entchou be OgU' 
rangge inou. 

^ Qnadrupedum et avium natnram pauUsper diversam 
distinguentes sumns. 

Nous distinguons la nature un peu différente des qua- 
drupèdes et des oiseaux. 

212. Ik se trouvent souvent au négatif et suivis 
d'une autre négation, ce qui fait une aflhmation bien îoridy 
telle que: il n'y a personne qui ne — ^^ il est toujoturs — etc. 

Eiten ihatchtn'i dchaka, emken semé inou niy aimai 
aoundcha girou^i sasa oukhei tholboboukkaMngge aie. 

Cujusque generis res singulae quidem etiam corn ho- 
minum qninque sensibus una conjunctae sunt. 

Des choses de toutes espèces il n'y a aucune qui ne 
soit en relation avec l'un des cinq sens de l'homme. 



— 107 — 

Beyei $9mt banin damtm emtm bïkhpigge he sioriâugge 

Tnam amplam natnram sofaumnodo imam esse îgno- 
tam Bonest. 

Vous ne pouvez ignorer que votre nature suMime 
n'est qu'une seule, 

(Y. aussi l'exemple du §• 162.) 

213. Les verbes déflectifs forment les adjectifs ver- 
baux ordinairement par l'addition de mngge .($• 178). 

Eiisàka mngge hautchekhe dchaka tetendere, achcha^ 
^ongS^ i'Mm howtcheJshe dchaka. 

Quiescens mortua res certe, movene etiam mortna res* 

Qu'il soit en repos ou en mouvement ^ il ne laisse 
pas d'être une chose inanimée. 

(Y. cependant l'exemple du $• 285.) 

214» Les n^atîons akô et wmde qui renferment sou-* 
vent on sens verbal (il n'est pas) admettent pour cette 
raison la &iale des adjectifi; verbaux. 

Ekùaka Urne, ehisaka aMngge iaù 

Quiescens sit^ quiescens non est. 

Bien qu'il soit en repos^ il ne repose pas. 

jâmbasa saka aisi alchibe, heye élekkown àkéugge àk4. 

Sapiens ubicunque sit, ipse contentus nnnquam non est. 

Nulle part le sage n'est mécontent de son état. 

215. En général il sera bon d'observer que cette ter- 
minaison ngge ou son synonyme ningge sert toujours à 
remplacer un substantif qui est omis on qu'il faut suppléer. 
Ainsi au lieu de idchisMôn ningge (§. 178) on pourrait 



— 108 — 

dire: idcMûehin ntyàlma, et an lieu de myaimamffge 
(§• 179): fiiyalmai heye; à tW khendùvikhen^e (§• 206) 
on pourrait substituer: ini khendoukhe gisùunj et à ouJ- 
chélerengge (§• 210) oudchelere wang ou bien: oudeàelere 
khan. Le prétérit et le futur seraient alors employa 
dans le sens du participe ($• 184 et 192)* 



CfHAPITRE 4. 

^e Cuàao/ô deJ ^adt/ichuàcyfià avec aeà ^U^rùeJ, 

216. L'acception de gérondif ou de participe ^ dont 
le prétérit et le futur sont susceptibles^ fait qu'on les tronre 
souvent en construction avec les particules de cas on avec 
d'autres postpositions , et les fsiçons de parler qui en sont 
formées servent même à remplacer les conjonctions qm^ 
comme on a observé ailleurs ($• 91)^ sont assez rares dans 
cette langue» 

217* D'abord il y a deux postpositions qui se joig^ 
nent immédiatement à la racine du verbe, savoir iala 
($• 115) et /ai pendant que, jusqu'à; p* e. waJiyatin jusqu'à 
la mort. 

Ede dauin tnederi baingge be dakhabauiaJa elddke* 
khengge akâ. 

Ita quatuor marium regiones dum subjiciebant, dispii- 
tans nullus erat. 



— 109 — 

Ainsi pendant qu'ils assnjedrent les pays situés entre 
les quatre mers^ il n'y avoit personne qui leur en disputât 
la conquête. 

218. La finale dari ($• 159) se joint au prétérit et 
au futur et signifie: toutes les fois que — p« e* achcha^ 
thadari toutes les fois qu'il se remue , à chaque mou- 
vement, 

219. La particule du génitif, i, ne s'applique propre- 
ment qu'au prétérit et lui donne la signification de: à 
force de — ^ pour — • 

Fouen be isîboukhai dchourikoun de istnambi. 

Lineas colligendo pollicem attingimus. 

A force de joindre des lignes on parvient à la gran- 
deur d'un pouce» 

Cependant elle s'ajoute an futur aussi bien qu'an pré- 
tarit y lorsque ceux-ci s'emploient dans le sens de sub- 
stantifs verbaux (y, §. 190)» 

Outhlire^i ihôdoun fdngge. 

Discendo faciles qui» 

Ceux qui sont habiles à apprendre» 

220» De ajouté au prétérit ou au futur, a la signi- 
fication de: lorsque, après que, ou du gérondif finançais: 
en allant etc. Le prétérit s'emploie pour les choses pas- 
sées et le futur au lieu du présent. 

Dchaka foudchovrown irgebaukhe de HetoulebaumbL 

Res gestas panegjnricum canendo illnstro. 

Je célèbre les éyénemens en chantant un panégyrique» 



— 110 — 

Erehe ioumkha de* 
Hoc respicîendo* 
En considérant ceci. 

Niyalma boutchere de^ ierei êoure banin ourmtnaké 

boiutcheràkô. 

Homine moriente ejiis aupla natora ceite non nnoritor* 
Lorsque l'homme meurt, sa nature sublime sans 

doute ne meurt pas avec lui* 

Mouse emou niyabna be bichoure de, emau erinde da^ 
mou ierei emou bàbe bickoume mouiemJn» 

Nos quendam hominem considerando, eodem tempore 
modo ejus unum locum considerare possumus* 

Si nous regardons un homme, nous n'en ponyons 
regarder qu'une seiile partie à la fois. • 

221. Le prétérit ou le fÎEitnr suivis de la pardcnle de 
doivent sourent se prendre pour une e^èce de snbstanttf 
et se traduire par: ce qui — ^ ou au datif: à ce qui — ^ 

Dchetere omire de my aimai endouri bamn^i samsUAa 
hoJeirakha de myetcheicAi ombi. 

Edendo et bibendo hcmiinis spiritualtis natorae remo- 
tioni et jaeturae suppleri potest. 

En mangeant et en buvant wx supplée à la décadence 
et au dépérissement de la natwe intellectuelle* 

Soure banin "i sain smkan otchi, goéin kimram, yjwn 
dchontrgan be yomgJnyara debi. 

Amplae naturae bonum et pukhndn ii» hmiaiikate^ 
benerolentia, ratione et justitia perfieienda conmstit. 



— 111 — 

Tout oe qv'il y « d» bon et de beau dans la nature 
«nUàne, oonakte dass l'exa^ke de rii«niamt4 de la bien- 
veillance^ de la rai«^i et de la justice. 

S22* La memec vegle a Um. par rapport aux autres 
postpoâtions^ comme on verra ci -dessons (§« 225 s.), 

223L Ia sens de^ snbstanlsf, dont les verbes sont s«a- 
ceptflUks (|w 221) lait que le sd^stantif ^ en^depout se 
met quelquefois au géaitif au Ueu dn eaa que le verbe 
requiert. 

SwkJaim'^i acJuihmea de, dmmm nergm de achchame 
mouUmbi. 

Halitus movendoy sohun tempore opportuno^ moveri 
potest* 

Lorsque la matière se remuoy ce n'est qu'au tems 
convenable qu'elle le peut. 

On en verra encore dea exemples wx autres postpo- 
dtions ($: 225 et 229). 

224. La particule de donnant anx vcarbes à peu. prés 
la signification du conditionnel ($• 1^)» elle est quelque- 
fois, aussi bien que celui- ci ^ en construction avec une 
des particules hypothétiques aUsa ou idkobade ({• 102) 
p* e. atka oultou okhode- s'il est ainsî* 

Aih$ bouiekekhe man^^ jfoani atH^ okha aeme gisùu^ 
reme okhode, mnbasa iuma- goêikhon moÊêdcUieH fayfli<àAex 
Jiar^yafi> iAamg be bi$khartà4. 

Si morte post perfecte nihil esse dieeee esset, uqfimè* 
misemm cor etsi exhanrirety verum praemîum non} ob- 
tineret* '.'\ n- 



— 112 — 

Si on disait que Phomme fât parfaitement anéanti 
après la mort, le sage qui anroit éprouvé tontes les misè- 
res n'en seroit pas dignement recompensé» 

225* La particule de l'accusatif donne tonjonrs an 
verbe le sens d'un substantif on adjectif verbal , ou dte 
forme des façons de parler analogues à l'accusatif cum 
infinitivo des Latins* Elle ne s'emploie, de mAne que les 
autres postpositions, qu'avec le prétérit ou le fbtnr qm 
alors tient lieu du présent. 

jiinou wékhe gtsaureme mùuiere be saboukAakâ nL 

Cur lapides loqui posse non audivimus? 

Pourquoi n'avons nous pas entendu que les pierres 
puissent parler? 

Niyalmai oufarara be bouyembi» 

Hominum interitum optât. 

Il désire la perte des antres. 

Niyalmai aadoun dchafakha be efouleichi adehorakôm 

Hominum matrimonia conjuncta rumpere non lioet« 

Il ne faut pas rompre des mariages conclus* 

Naiman be dailara be Jchebechehhe. 

Naiman punire decrevit. 

U comptait châtier les Naiman. 

Bautchethe amaîa ourounakâ yargyam erdem»u de 
dchinghini karaulara be bisbre be satchi atckanAi. 

Morte post certe verae virtuti certam rètribntianem 
evenire sdre convenit. 

Il £iut être convaincu que la véritable vertu trouvera 
sûrement après la mort sa récompense. 



— 113 ~ 

226. La postposition adàli en construction arec des 
verbes et sans rintermédiaire de la particule du génitif 
a la signification de: comme si — 

Toua moo be deidchire adaU. 

Igid L'gnmn concremanti simile. 

C'est comme si le feu consume le bois* 

NiyaJmai hàkha be sakha de, beye bàkha adàU» 

Hominibns successisse sdendo^ ipsi succedendo simile* 

Si on apprend les succès des autres ^ s'en réjouir 
comme des siens propres* 

227* Dàkhame précédé de la particule de l'accusatif^ 
signifie après que^ lorsque^ puisque. 

fit Dcheo goutaun''i daroîon be tatchUki, te baitalara 
be dàkhamé, bi Dcheo gauroun be dakJuwibù 

Ego Dcheou regni ritus studere volo^ nunc adbiben- 
tur quia^ ego Dcheou regnum sequor* 

J'étudie les usages de la dynastie des Dcheou^ et 
comme ils sont actuellement en Tigueur^ ce sont ceux 
que je suivrai* 

BouicheiAe dchaJsa akho be dakhame, ùurounakâ wei* 
IshÀuken oudchem bi% 

Mortua res est quia^ certe levis /el gravis est* 

Etant une chose inanimée, elle à sans doute quelque 
poids* 

228* Tourgaunde ou simplement iourgoun, en con« 

struction avec un verbe signifie: parceque, c'est que* Le 

premier s'emploie lorsque l'expression modificative est 

placée avant l'exprgssion modifiée , le dernier s'emploie 

Grammaire Mandchoue* 8 



— 114 — 

dans le cas opposa et le rerbe de la proposition modifiée 
est marqué de la désinence des adjectifii rerbanx. 

Damou myalmcd teïle Btmre hanm bisire lourg&undef 
tem gosin dchourgan dùroUm mergen bi. 

Soins homo modo amplam natnram habendi causai 
ideo hnmanitatem, jnstitiam^ ritns et sapientiam habet. 

Puisque l'homme seul est doué d'une nature sublimey 
il est aussi doué d'humanité, de justice, de piété et de sagesse. 

Omire dchetere nnfàlma be, niyàlma^i ftmsSehôlereng' 
ge, aichige be oudchime amba be oufaràkha tamrgamm km» 

Bibentem et edentem hominem homines spemunt^ 
parya alît magna omittit causa est. 

Un homme qui ne fait que boire et manger ^ est mé- 
prisé des autres; c'est qu'il néglige ce qui est important 
en nourrissant ce qui ne l'est pas. 

229. Onggolo signifie: avant de — • 

Oourgaun^ dchili^ gasaichaun^ sebdphen^i derSboume 
tttchabùure onggolo be douliniba sembi. 

Gaudium, ira, querelae, hilaritas incipientes orimitsr 
antequam, médium dicitur. 

Avant que la joie, la colère, la tristesse, la gaieté ne 
soient nées dans l'ame, elle est dans l'état qu'on appelle 
milieu. 

230. Amala signifie: après 'que — , comme numggi 
(§. 185). 

Ere erin be loltoboukha amala. 
Hoc tempus determinavis postqnam. 
Après avoir fixé ce tems. > 



— 115 — 

Emou alin, na achchara onggolo outnesi lob hikhe, na 
achchakha amàla outkhai ùurkhoukhe. 

Quidam mons, terra se movit anteqnam, valde rectos 
erat, terra se movit postqnam^ statim transversus fit. 

Une montagne qni a ét^ droite avant que la terre se 
soit mise en mouvement , est d'abord devenue courbée 
après qu'elle a commencé à se mouvoir. 

231» Anggàla signifie: outre que — ^ au lieu de — 
(v. J. 96). 

Jtikabade ioumen dchakade, gemou gosin dchourgan 
dorola» mergen hi setchi, gourgou gastha de gonn dcAaur» 
gan doralon mergen M aère anggala, autihai tcua'i dchergi 
bouicheihe dchaka oJcim. 

Si omnibus rébus simul humanitatem> jnstitiam, ritus 
et sapientiam esse diceremus, quadrupedibus avibusque 
humanitas^ justitia ritus et sapientia esset non modo^ etiam 
igni ceterisque mortuis rébus esset. 

Si on disait que toutes les choses avaient de l'huma- 
nité^ de la justice^ des rites et de la sagesse, alors, outre 
que les quadrupèdes et les oiseaux en auraient, il y aurait 
encore le feu et les autres choses inanimées qui en seraient 
douées. 

232. Ce sont -là les postpositions dont la construction 
avec des verbes est assez fréquente; pour les autres od 
ce n'est pas le cas, telles que: vntala, iaulgiyen, âongiaij 
il sera facile de les expliquer diaprés l'analogie de celles 
qui' ont été exposées ci -dessus. 



8* 



— 116 — 



CHAPITRE 5. 

233, Les Mandchous ont plusieurs yerbes qni^ jomls 
à d'autres verbes ^ en modifient plus ou moins le sens on 
qui s'emploient comme les verbes auxiliaires de nos lan- 
gpaes. On s'en sert très -souvent en formant de cer- 
taines façons de parler que l'on aurait peine à comprendre 
sans connaître les différentes significations dont ces verbes 
auxiliaires sont susceptibles. C'est pourquoi on a cm 
devoir leur vouer un chapitre particulier. 

234. "Bime signifie proprement: tenir, retenir^ dorer, 
et il est à remarquer qu'il forme alors le présent d'nne 
manière régulière en himbi% 

Boo ioùkheichîbey hooi edcken iemouni htmbu 

Domus ruat^ domus dominus adhuc existit. . 

Quoique la maison s'écroule, le maître de la maison 
reste encore. 

Amargi ba^i etenggl, etenggi nv/àlma himbi. 

Septentrionalis regionis fordtudo, fortis homo tenet. 

C'est la valeur des contrées septentrionales; Phomme 
courageux la possède. 

235* Une signifiation dérivée est celle de: être, con- 
sister en, et avec le datif: avoir, contenir. Alors le pré- 
sent en est bi» 



— 117 - 

Mmae de âchoue chan Uickl, abia na^i sidenie Usité 
soundcha dchUgan mousei chan he aurgoundcheboumbu 

Nos dnas aiires qaïun Iiabeamus^ coeli terrae^e medîo 
existentes qninqne soni nostras aiires exhilarant* 

Puisque nous ayons deux oreilles y les cinq sons qu'il 
y a dans le monde, les divertissent* 

Bandchibaure wembaure aeliyen tede bi. 

Nascendi et moriendî fons in illo consistit. 

C'est en quoi consiste la cause de la naissance et de 
la mort» 

Bi s'écrit quelquefois avec la particule du datif en 
un mot: debi* 

Taumen dokaka^'i setiyen, damou E A^i achchan 
ehUàka debim 

Omnium rerum fons modo tov E et A motui et 
quieti inest. 

L'origine de toutes les choses n'est fondé que sur le 
mourement et le repos alternatif des deux principes du 
Tang et du Yen» (Pour le premier y. §• 144; le dernier, 
en Mandchou E, en est l'opposé ou le principe féminin, 
imparfait, obscur etc.) 

236* Bime devient quelquefois véritable verbe auxi- 
liaire, et alors son prétérit sert à former le plusqueparfait, 
et son infinitif ou conjonctif signifie : quoique, puisque, et 
indique que deux choses apparemment opposées ou en 
contradiction entre elles sont réellement réunies et d'ac* 
Gord; 



— 118 — ' 

Uùirùlùn iaumoun chou jiyélen yooni yongifyaràkâ 
htkhe. 

Ritns musîca eloquenda et litteratora omnino non 
exhaustae erant. 

(Dans ces tems reculas) les c^r^monies^ la nmsiqne^ 
réloquence et là littérature n'étaient pas encore portées i 
nn haut degré de perfection* 

uichcharcikô bime MbouUmïn» 

Non moyens sit^ mutatur» 

Sans se remuer il est changé. 

Tabauraiâ bime istnambi, somiskhén bime geUmken, 
eJsisaha bime Ihafounambi. 

Non eat qnidem pervenit, obscnms quidem manifestnsy 
qniescens quidem incedit. 

Sans marcher il parvient à son bnt^ quoique obscur 
il est manifeste 9 quoique en repos il poursuit son chemin. 

Emou bade^ emou erinde Jshalkhôn okho bime, geU 
chakhôroun ome mouterakôm 

Uno locoy uno tempore calidmn sit quidem ^ etiam 
iiîgidum esse non potest. 

S'il fait chaud à un certain endroit ^ il ne peut pas 
en même tems y faire froid. ' 

237. Le passif bibaume signifie: ordonner qne telle 
chose se fasse^ laisser, faire rester, retenir. 

Beyei dchoui be wàliyaji, dchalakhi dchoui be bSfwfi, 
enichau bade oiioboume mokhohho. 

Proprium filium omittens^ alienum filium retinens 
alio loco expuisus mortuus est. 



— . 119 — 

Apres avoir abandonné son propre fils et gardé celui 
d'an antre, il est mort banni dans un pays étranger, 

238. Semé, proprement dire, s'emploie dans tons les 
cas, où l'opinion, le dessein on les paroles d'nn antre sont 
Git&; dans le dernier cas surtout il est ordinaire de ter- 
miner la proposition par aehhébi il a dit, ou senibi il dit, 

Toumen irgen^i aniba edchen semé toukù/eichembi. 

Omnium gentium magnum dommnm dicentes laudant* 

Us le louent comme le grand souverain de tous les 
peuples, 

Doro/on-t namtmn de khendouihengge , dei*ffi edchen 
he ouSere de niyalma he ouUere adali seJchebi. 

Rituum libro dictum: snpremum dominum colendo 
homines colère simile, dixit, 

D .est dit dans le livre des rites: celui qui honore le 
seignenr suprême est pareil à celui qui honore les hommes. 

239, L'infinitif semé ou le futur sere se met après 
on mot, pour marquer qu'il ne s'agit pas autant de l'idée 
qui se joint à ce mot, que du mot lui-même, 

Dergi edchen aère gebou. 

Supremi domini dictum nomen. 

Le nom de seignenr suprême, 

Emm abia aère ihergen be ihoochan de arakha. 

Unum coeli dictum verbimi in carta scripsit. 

Il écrivit le mot „ciel^^ sur un papier, 

2I0. Par la même raison on emploie œ verbe dans 
les cas cités ci-dessos $, 90 et 161* 



— 120 — 

241. Semé ou serengge est placé après ks molSy sur 
lesquels on veut fixer Patteudon du lecteur^ on des^els 
on se propose de parler; on peut le traduire par: quant 
89 par rapport à. 

Outtou okhode, teni niyalma semé dchalan de hani^ 
chire de yertetchoun àkô omit. 

Ita si esset^ tune homo quidem saeculo yivens dede- 
core carens esset. 

S'il étoit ainsi 9 rhomme virant dans ce monde n'au- 
rait aucune raison de rougir, 

J? j4 serenggej emou adali saukdoun Jccdm 

E et A quidem uno similia halitus sunt. 

Le Yang et le Yen sont tous les deux des principes 
matériels, 

242, Lorsque semhi est précédé d'un impératif ou 
d'un optatif^ il signifie: je yeux^ j'ai le dessein etc. 

uibiai endouri oki sere ourse, 

Coeli sancti simus dicentes omnes. 

Ceux qui veulent être immortels du cieL 

Sifii katoun khan sinde dergi ergi^i hàbe gisaure semé 
afàbaukhakôt - 

Tua imperatrix tibi orientalis regionis terras loqnere 
dicens non mandavit. 

Votre impératrice ne vous a pas chargé de hégoder 
sur les contrées situées vers l'est, 

Niycdma emou fàltm'-i boo ôlen be weileki sèrede. 

Homo unius çagi domos et habitationes exstmam dicendo* 

Si quelqu'un veut bâtir les maisons d'un village. 



• • •! 



— 121 ~ 

nbùukha hàbe neîbouki semAi* 
Meos dnbitandi locos aperiam dico» 
Je vous exposerai mes doutes* 

243, L'Infinitif semé sig^nifie qnelqnefois: quoique, 
(comme bime). 

Beye âoubentele hakaltûcha seme^ wadchiràkô ombu 

Ipd iisqne*ad*finem adhibeant qnidem, exhamientes 
non sont* 

Quoiqa'fls passassent lenr vie à l'étudier, ils ne par- 
viendront jamais à en épuiser le sens* 

344» Orne signifie proprement: être* 
Niycima de iousa watcU, heyede tousa ombu 
Hominibus commodum facias, ipso commodum est. 
C'est votre propre intérêt, si vous servez Tintéret 
des autres* 

Outtau orne moutembû 
Ita esse potest. 
Cela peut être ainsi* 

245* n faut cependant observer, que le verbe sub« 
stantif est souvent omis, surtout lorsqu'il sert à lier l'at« 
tribut au sujet, ou à indiquer l'identité de deux objets* 

Saukdoun otchi^ bovichékhe dchaiktu 

Halitus quidem mortua res* 

La matière est une chose inanimée. 

Mmi akhân-'i dchom mergen nyàlma. 

Mei fratris majoris filius sapiens home. 

Le fils de mon frère idné est un homme d'esprit. 



— 122 -^ 

Terei beye endoun heyem 

Ejus essentia spiritnalis essentia. 

Sa substance est une sabstance spiritaelle. 

246. Orne sert de verbe auxiliaire^ surtout après les 
verbes négatifs. 

Aikdbade damou ahka na toumen dchaka bistre gO" 
dchmcj myalma ierei dorgide handchiraké otchi, audou tou' 
men dchaka bUshe semé, yoani ountauihouri bikhe dahaUu 

Si modo coelum^ terra omnesque res essent tantnm, 
homines eorum iatra nad non essen<, etsi omnes re. ex», 
terent^ omnino firustra essent modo. 

Si le ciel^ la terre et toutes les choses existaient ^ et 
que l'homme ne fât pas créé, quoique toutes les choses 
existassent, elles n'existeraient qu'envain. 

Aïkabade niyàlma bet^ebeyébe derîbimre oichû 

Si homo ispe seipsum incipiens esset. 

Si l'homme était lui-même l'auteur de sa vie. 

Erebe touame ohhode. 

Hoc respicientes simus. 

En considérant ceci. 

2<I7. Précédé du conditionnel il signifie: il est per- 
mis, il convient, il est possibleé 

Erebe tletau saichi otnbi» 

Hoc clare sein potest. 

On peut savoir cela positivement. 

Efflehheme goidatchi onAL 

In aetemum durare potest»/ 

Gela peut dorer éternellement. 



— 123 — 

» 

Khing semé sain de amoutan ni^àlma aiô èeichi 
odchoràkô Jcaù 

Perpetao viitatem amantem hominem non esse dicere 
non possomiis. 

On ne peut dire, qu'il n'y ait aucun homme, qui 
aime constamment la vertu. 

248. Otchi mis après un mot, signifie : quant à, par 
rapport à, comme sente ou serengge (§• 241). 

Taumen dchaka oicTiip gemou gosm dchourgan doro* 
Ion mergen akS. 

Omnes res quidem simul humanitate, jnstitîa ritibuf 
et sapientia carent. 

Les choses n'ont aucune ni humanité ni justice ni 
rites ni sagesse. 

249. Otchtbe répété à la fin de deux membres d'une 
proposition, signifie: soit -soit. 

Daihara otcMbe^ dakharàkô otchtbe. 

Secutum sit, non secutum sit» 

Soit qu'on le suive, soit qu'on ne le suive pas. 

Terei bofcho foulgiyan otchtbe, aàkhàliyan otchtbe. 

Ejus color ruber sit, niger sit. 

Qu'il soit de couleur rouge ou noire. 

250. Le passif oboume signifie: faire, croire. 

Ere dchotêe Jshatchin be emou adaU obotiicht odchoràki. 
Has duas species nno similis fieicere non licet* 
On ne peut prendre ces deux espèces l'une pour 
l'autre. 



— 124 — 

Toua dchaika be IhaUMn obomme mmaembi^ dduika 

be chakhdraun cboume mouterakô* 

IgmB res calidas tàcere potest^ res fingidas faoere non 

potest» 

Le fen peut rendre chaude une chose^ mais il ne 

peut la rendre froide. 

Ambaaa saisa ounenggSere be wedkhaun obaukhabL 

Sapîentes perfecdonem pretiosam existimanU 

Le sage attache une hante importance à la perfection* 

251* Aicha$nbi précédé dn conditionnel ^ dgnifie: il 
confient, il faut, il est nécessaire* 

Soure banm^i daro be yongUm^abataM aichambi. 

Amplae natnrae regalas perficere oportet» 

U fant suivre les lois de la nature sublime. 

Niyàlmai myalma odchorongge be saichi atchambL 

Hominis hominem esse sdre conyenit. 

U faut connaître la nature humaine de l'homme. 

252. Le P. Gerbillon fait mention dans sa gram* 
maire d'un optatif négatif , qui selon lui se forme par le 
verbe nakame s'abstenir. H dit qu'alors le verbe se met 
an futur avec l'article de l'accusatif ^ en ajoutant l'optatif 
du verbe nakame à la fin^ p. e. bi génère be nakaki aembi 
plut -à- dieu que je n'aiUe pas. — Je n'en ai trouvé aucun 
exemple dans les textes que j'ai pu consulter. 

253. AUme, recevoir , contenir , sert à former une 
espèce de passif^ Alors le verbe qui le précède est mis 
au fiitar suivi de la particule de l'accusatif 



— 125 — 

Te mmkifmn tchi icholg&reJko firgoueichouie endauri 
Uùmo hamddiire he aJikha bade, wmkimm be ai ihendoure. 

Nanc balitn praestantior intelligens spiritos etiam pro- 
creationem accepit posito^ de halitn qnid dkamus? 

Si l'esprit intelligent qni est snp^rienr à la matière^ 
a été créé^ peut-on dire que la matière ne le soit pas? 

254« Bakhame, proprement obtenir, acquérir, paraît 
répondre aux mots chinois ichU et ië (Rémusat Grarn. 
Cliin. §• 347 et 348). H signifie: pouToir, atteindre le 
but que l'on s'est proposé, accomplir l'action du verbe 
qui suit* n se place alors devant le verbe, marqué de la 
terminaison du participe, ou du conditionnel lorsque l'op- 
tatif suit. 

Ere amba ama etne^i bandchîbaukhangge be éle ba^ 
Jchafi saichi ombi Jcaû 

Ab Hoc magno pâtre matreque natum esse eo magis 
atdngendo scire convenit* 

On peut d'autant moins ignorer qu'il est créé par ce 
grand créateur* 

Bi bakhaichi generaiô alki sembi. 
Ego attingens non ire veUenu 
PMt-à-dieu que je ne dusse pas aller» 

255« JFadcJdme suffire à, parvenir à, s'emploie 
à-peu-prjs dans le même sens que le précédent* H se 
construit tantôt avec le futur suivi de la particule du datif, 
tantôt avec le condidomieL 



— 126 — 

Oubatchi ffwrifi, ioubade mkenere de wadchinM. 

Ab hoc loco recedens^ ad illmn locmu appropinqnam 
perrenit. 

En s'ëloignant d'nn endroit il s'approclie d'an antre. 

GâniralâtcM wadchîkha^ gûniicTii hàkharakô oichi, 
nakarakâ. 

Non méditantes exstaiit, méditantes non perFenientes 
ftint, ne sistant. 

Il est des hommes qui ne méditent pas, on qoi en 
méditant n'atteignent ' pas leur but: qu'ils ne se rebu- 
tent pas. 

« 

256. Le participe de dchafame, prendre ^ se place 
après les mots auxquels la proposition suivante doit se 
rapporter^ et sert à y fixer d'avance l'attention du lecteur. 

YoO'i wesikhùun forgon he dchafctfi gùauretchL 

Yao (imperatoris) honoratum tempus assnmentes lo- 
quamur. 

Si nous parlons des tems vénérables de l'emperenr. Yao. 

257. Si on a bien compris les règles précédentes^ 
on n'aura aucune dîGGiculté à traduire des phrases compo- 
sées de plusieurs ^e ces verbes auxiliaires y comme p. e. 
les suivantes: 

SoTikh/aii serengge hitchi» 

Corrigam dicens sit. 

S'il vent se corriger (§• 242 et 236). 



KhatdMki Muûan^i hUkhei om^e, àkt'^i len lM da 
ten dcho semé seihebu 

Propinquornm saeculonim docti omnes ex nihili fim- 
damento snnimiim fundamentum exsddsse dicentes dixenmt* 

Tons les sayans des derniers siècles ont dit^ que le 
çrand principe {da^ten, en Gbinoi» iai^hi y. le Dict. 
Chin. da P. Basile de Glemona sons le caractère Ari 4401) 
était né da principe négatif (§. 244 et 238). 

Terei detibùun hisire be satchi ombù 

Ejns originem esse scire convenit* 

n conyient de savoir, que cela a un commencement 
<§. 235 et 247). 

GAnin'i ichïkhai ianggô dchauchourau den ohouichi 
M^dchwàki btme. 

Mentis yoluntate centum pedum altos se fsiçere non 
possint quum* 

Comme ils ne peuvent pas à leur gré se donner une 
grandeur de cent pieds ($• 250, 247 et 236). 

Ere be niroumè moutetchi odchoroHgge , terei arbùun 
be bakhafi adarame cèoutchz ombi sere tourgoun. 

Hoc depingere posse quod licet, ejus figuram assu- 
mentes quomodo £Eiciendum sit indicare causa est* 

Si en peut le peindrei c'est qu'on peut indiquer. com- 
ment k figure «A doit Stre représentée ($• 254, 250, 247, 
238 et 228). • ,^:.y{j 



— 128 — 

Genum mi tchimm bandckitiara toMau àtô fOdd od^ 
chwàkôngge aetchi odchoràkôm 

Omnia ipsomm arbitrio prooreata talia non esse non 
posse dicere non possnmns. 

On ne pent dire^ qu'Os penyent tons être procréai 
ainsi d'eux-mêmes ($• 246j 217 et 238). 



CHAPITRE 6. 



a 



V ceéâe éanaue. 



258. Ba signifie proprement: fien, endroit ^ pays^ 
p« e. dchoulergi ha^i etenggi^ la valeur des pays méô- 
dionaux. 

259. Il s'emploie dans un sens très -étendu après 
des adjectifs ou des verbes ^ où on peut le traduire par: 
chose 9 ce qui — etc. Quelques exemples en feront voir 
l'usage. 

M(mtcW!!li^an''i gese Utkha^ Jckenggt'^i gese denit^ 
ichekhe ha ombi. 

OUae instar stans^ cucnrbitae instar divisa res est. 

Ce qui devrait être indivisible comme un vase en 
bronze^ se trouve divisé » tranches comme une courgst 



— 129 — 

KenékhmêndcheicJumke ba àkô kaû 
Dubitanda res non est. 
Cela n'est pas douteux. 

Moutere numteràkô hahe fimichitcU onAi. 
Possibiles et impossîbiles res inquirere decet* 
Il faut examiner ce que l'on peut et ce que Ton ne 
peut pas. 

Ekh/ékhoun ha àkô. 
Manca res non est. 
Cela est sans défaut. 

NiyaJma aika dergi edcheu'i banin beye ai gese babe 
same mautetchù 

Homo si supremi domini naturam et essentiam cnjus 
instar res (sit) scire posset. 

Si l'homme pouvait savoir, quelle est la nature et 
la substance du seigneur suprême. 

260. Il s'emploie à -peu -prés comme le mot fran- 
çais: lieu 9 dans ces £içons de parler: il y a lieu, babi, 
ou avec une négation : il n'y a pas lieu, ba aMm Alors le 
verbe, qui précède, a la terminaison du prétérit ou du futur. 

Ai dchobochoro habi» 

Quis offendendi locns est. 

Y a-t-il lieu d'en être offensé? 

Oumai ktnekhoundchere ba aie loi. 
Minime dubitandi locus non est. 
Il n'y a aucune raison d'en douter. 
GraÊHmaire Manddume* 9 



I 

— t30 — 

Dchirgaichaun he yabauraiâ ha <iïÀ 

Odum non agere locns non est. 

n n'y a pas lieu de quitter Poisivete* 

261. Bade à la fin d'un membre incident d'une pro- 
position, signifie: lorsque, comme* Leyerbe^ quipuécéde, 
se met au préteVit ou an futur. 

Gourgou gaskha ihono erebe aura bade, nig^alma U 
ai Ikhendoure. 

Quadrupèdes et aves etiam taies scimus ai, homÛMm 
quid dicimus? 

Comme nous savons que les quadrupèdes et les oiseaux 
sont tels, que peut on dire de l'homme? 

Ere emau dchaka hemouni àko bade , aûarame hen^ 
deriboume meuiembint» 

Haec quaedam res adhuc non si (est), qnomodo se 
ipsam incipere potest? 

Lorsque cette chose n'existe pas encore ^ comment 
peut -elle se donner naissance à elle-même? 

262. Inou semé signifie: approuver, affirmer^ et aki 
semé: nier, renoncer* 

Khoïou tere gisùun be inou sefi, auikhai tchooUka he 
nakaboukha* 

Kholou hune sermonem approbans, statim exeHâtnm 
retinebat. 

Kholou, qui approuvoit ces paroles, retira son armée. 

AM setchi odcharaké^ 

Renuntiare non licet* 

Il ne faut pas y renoncer* 



— 131 — 

263. Ahô ame ngmfie': mourir. 

Tesaugei akô okko manggî. 
Teiougei mortans erat postqnam. 
Après que Yesongei fîit mort. 

264. n a ^té dit ailleurs ($. 212) que deux n^ga- 
tions font une a£Scmation très -forte. Cependant aumai 
en £ût nne exception. Cette négation se place toujours 
devant le mot auquel elle se rapporte ^ ou au commen- 
cement de la phrase qui alors est terminée par alô ou 
wala sans que le sens négatif soit perdu. 

Ere n»y aimai sawre banin de oumai Jûulgyan aakha^ 
Inftm^'i dchergi holcho aJeô. 

Huic hominis amplae naturae minime ruber niger et 
ceteri colores (non) sunt. 

La nature sublime de l'homme n'est ni rouge ni noire 
m d'aucune autre couleur. 

Ounuti tourgoun aiângge wàka. 
Minime ratione carens (non) est. 
Ce n'est pas sans raison. 

265. Les verbes ^ qui signifient: craindre , ne pas 
oser 9 comme oOchome, ayoo semé, geïkhoun ako^ se con- 
struisent avec une négation comme en Latin. 

Dse^88e ereèe gfndafi faeharabauraké semé olkhome. 
Tsen-sse hoo durans ne periret timens. 
Tseu-sse craignant que par l'effet du tems il ne vînt 
A se corrompre. 

9* 



— 132 — 

Dabanaiha ha hkchi, geïkhnm aké watchiklihfarùkô* 

Snperflaum quid sit, non audet perficere* 

Si quelquechose est superflu^ il n'ose pas le faire. 

Scnsa de basouhouraké ayoo sembt. 

Sapiendbus ne irrideam timeo* 

Je craiDS de me moquer des savans. 

266. Les Mandchous ont plosienrs façons de parier 
qni servent à lier une proposition à celle qui précède et 
à remplacer les conjonctions conditionnelles et causales* 
Ainsi aika auttau okhode, te bitchi^ adarame setcht, outtm^ 
otchi, auttou qfl, louitou qfi, tauitou bitchibe, toutiou bime, 
iouttou semé y ouitoungge etc. sont toutes des expressions 
qui signifient: s'il est ainsi ^ quoiqu'il soit ainsi ^ doBCj 
cependant^ néanmoins etc. 

Aïkabade E A^i erdemou be endouri obouichi, E A 
aulihai khouiou endouri kaù Adarame seichij E A'i 
erdemou outkhai E A inou» 

.Si TGV E et A virtntes spiritus credimus^ B et A 
certe daemones et spiritus sunt. Ita sit^ zov E et A Tir- 
tutes certe E et A etiam. 

Si on croît que les facultés des deux principes Yaii{[ 
et Yen sont des esprits^ alors ces deux principes sont eux- 
mêmes des génies et des esprits. Donc les facultés du 
Yang et du Yen sont le Yang et le Yen même. 

Touitou oji teffi ounenggi de teyen aké. 

Ita quum sit, summae perfectioni quies non est. 

Ainsi celui qui a atteint le comble de la perfectioni 
ne se relâche jamais. 



— 133 — 

267. Douibauletchi, conditionnel d^on verbe qm sig- 
nifie: comparer 9 se place an commencement d'nne propo- 
sition^ qni renferme nne comparaison et qni se termine par 
adali. 11 se traduit par; c'est comme^ de même que — • 

jimbasa êoUai doro dombfmleichi , goro yahoure de, 
Mfwrautudsé ihantchi tcht deribaure odàH. 

Sapientinm viam comparemos, longinqne enndo, certe 
a proximo incîpienti similis. 

La voie du sage peut se comparer au ^chemin du 
▼oyageur^ qui conmience près et s'éloigne ensuite. 

268. Lea Mandchous ont deux verbes interrogati&y 
«avoir amame que faire ^ et aiseme que dire, qui se con- 
juguent comme les autres verbes et dont l'usage est trés- 
iiréquent^ mais difficile à réduire à des règles fixes. On 
ea donnera quelques exemples. 

Boo JchAaJiyasoun otchi yadakhdn aeme inou sain, 
dchmtrgoM aiâ hayon he ainanM. 

Familiae aequilibrium sit, pauper quidem etiam felix; 
injustas divitias cur-ageret? 

Si une maison est unie, elle peut être pauvre et 
cependant heureuse; pourquoi donc désirer des richesses 
injustement acquises? 

Ere ainaiha de sain m. 

Hoc quo- facto bonum esset? 

Comment pourrait -ce être juste? 

Amàkhai ginime mouUre ba Uni. 

Quonam-bcto cogitare posse locus est? 
. Gomment pourrait-il penser? 






— 134 — 

jématchi odAoro* 

Quid-agere convenit? 

Que faut- il faire? 

^bia de gosime gosiralkô be aueme 

▲ coelo fantom yel non fantum quid-dicens quacieret? 

Pourquoi demanderait -il s'il sera fsivoris^ par k cid 
on non? 

La même singularité se troure en MiHigol^ et on 
peut y comparer sous quelques rapports les adverbes im- 
pératifs des langues grecque ^ latine et gothique: 078, 
ayene, davQo, devTS, âge, agite, hiri, hir^ith. 

269* La plupart des particules interrogatives^ tdiet 
que adarame, aUnde^ aitwu, mnalha ($• 156 et 268) s'em- 
ploient souvent détournées de leur sens primitif^ pour 
affirmer ou nier avec plus de force ^ surtout lorsqu'eUM 
sont suivies du verbe semé. 

Ouse akâ otchi^ ainatha êeme mi tchisotd imnddtime 
mouteralé* 

Semen non existât, ceite ex se ipsis nasci non pqasenii 

Si (les plantes) n'avaient pas de semence^ elles ne 
pourraient sans doute croître d'^es-niemes« 

^ibide bisire ba aki Jcai^ 

Ubi sit locus non est. 

Cela ne peut avoir lien nulle part, 

Adarame seichi s'il est ainsi, 

270, Les Manddious paraissent avoir adc^it^ des 
Chinois la coutume de répéter souvent un pMt^ tantôt 
ppiir lui donner le sens adver)>ial ( $• 161 ^ A Reniusat 



- 135 — 

Grram* C&in» {• 175) tantôt pour fonuer une espèce de 
pluriel^ qui marque la totalité Ou la contitiirît^ (y, R^mnsat 
Gram. Chin* $• 411 et 412) p. e. oudou audau quot quot, 
l^meiira. Ces deux mots rëniiis forment audatul&u ($. 41). 
^i ai qnid qnid^ tont^ chaque ^ beaucoup; hhaichm khat^ 
dUn-j de toutes espèces* 

Teisou ieisou khéstnm bonme fachchàkhangge aumesi 
imbdou» 

Cujnsqne generis vires adhibendo^ opéra yalde midta 
çrant* 

En employant tontes leurs forces , ils olkt exécuté 
beaucoup* 

Chançgan hé louahiyaranggt dcha uké he safij géleme 
gelême oUkhame oOchmne. 

Perfectionem conserrare facile non esse sdens, multi 
timorés midtaeque soUicitudines* 

Sachant qu'il n'étoit pas facile (pour les sages de 
l'atitiquité) de paryenir à la perfection ^ cela me remplit 
de crainte et de circonspectiom 

Ambastt aaiiai achéhan dohaïan dchaJan^i pîbkai fed^ 
chergi de dafo ombù 

Sapientis motid per saeculorum saecula imperii 
norma fit* 

Les mouyeméils du sage devieniieiit la loi de ('empire 
po^ tous les siècles* 

DakMn dakMnni mdkhSbMiMe^^ 

Ifemm iterumque légère* 

(lire et relire* 



— 136 — 

U est possible que cet usage soit introduit du Chmois; 
il faut cependant remarquer, qu'il peut aussi bien tenir da 
génie de la langue^ vu qu'il se trouve de même en Moft> 
goly en Malaiy en Hongrois et dans plusieurs antres lan- 
gues qui n'ont aucun rapport entre elles ^ et qu'on en 
rencontre les traces même en latin (quisquts, sensim ses* 
simque) et en allemand (tagtaglich, jedweder etc.). 

271. Conforme à cet usage , et analogue au GbiuMS 
(Rémusat Qram. Ghin. §. 151 Note. Tcboung-young 
Gbap. XX §• 12) et au Grec (^fiaxfjv ^a^Bd-ai) on troufe 
souvent un substantif régi par un verbe qui en est dériW 
et qui le suit immédiatement p. e. irgeboun irgebaiÊMê 
carmina cantare, cbanter des chansons; etoukou eimtme 
vestes induere, mettre des habits; nirougan niraume pio- 
turam pingere, peindre un tableau; dchàlati'i sebdchen ht 
aebdcheleme mundi gaudiis gaudere, jouir des plaisirs 
du monde. 

272. Une autre particularité, qni fait une des plus 
grandes difficultés de la langue, est le système adopté par 
les Mandchous de substituer à tout mot Ghinois un autre 
de leur langue, dont ils se servent dans toutes les accep- 
tions propres au terme chinois, mais souvent trés-étran- 
gères au mot mandchou. Ainsi botcho, qui signifie: cou- 
leur, répondant dans cette acception au mot chinois sse 
(No. 8806 du Dict. de Glemona), est employé aussi dans 
le sens de: volupté, plaisir des sens, dont ce dernier est 
susceptible. De même baobai, formé du mot chinons phaô 
(No. 2185 du Dict.) sceau, cachet, est employé aussi dans 



— 137 — 

le sens dérive de ce dernier , qui est oelni de prédeux; 
mmkéUmn air, sonfRe, répond au mot chinois khi (No. 
4828 da Dict.) aussi dans son acception de: principe 
matériel 9 et dauka porte^ s'emploie comme le mot chinois 
m en (No. 11643 du Dict*) aussi dans le sens d'école 
philosophique, secte, famille» 

273. La réunion de deux mots opposés pour expri-« 
mer l'idée commune à tous les deux a encore été intro- 
dnite du Chinois; p. e. akhân deo frater- major et frater- 
minor, les frères; ihoutim endouri daemones et genii^ 
les esprits; weikhouken audchen levé et grave, le poids; 
taichin fondchm doctrina et quaestio, le dialogue» 

274. Parmi les expressions formées de cette manière^ 
nwtùn tvaia ita et non-ita, est celle qui se rencontre le 
plus souvent et dans des acceptions très -différentes. 

OuTùu wàka be gisoureme dchikhengge ^ autihai ourou 
wàka be dekdere nîyaïma» 

Ita et non ita dicendo veniens, certe disputationes 
amans homo. 

Celui qui parle d'abord en arrivant de choses litigieu- 
ses, est sûrement un homme qui aime la dispute. 

Genggiyen mouke atnakhai ourou wàka be obombikhenL 

Pura aqua quo -facto vitia lavaret? 

L'eau pure comment pourrait -elle laver nos fautes? 

Oiiroti waka otchibe. 

Ita vel non -ita sit. 

Soit que tu en aies ou non. 



— 138 -- 

S75* Les Mâncldiaiis se sentent de certaines inocli- 
flcations de voyettes et de coASoiines pour distin^er le 
genre masculin et f(tfii|iiiiit^ la force et la iaiblesse, Ii 
snpMorlté et rinfôrioritrf, en nn itiot une opposition quel- 
conque dans demc choses qui ont de l'a£Bnit^ sons tm antre 
point de irue. C'est surtout le changement des voyelles 
dures en voyelles molles qn'on emploie à cet effet^ comme 
on Toit dans les e&emples suivans. A, le principe actif| 
mâle et lumineux^ est opposa à £jr le principe 'pàmitf 
fimimn et ténébreux ^ et d'après ce premier changem^it) 
qui est comme la base des autres^ hhàkha m^ë^ formera 
Ichékhe femelle , et ama pére^ formera eme mère. De 
ganggan esprit ferme, fort, est dérive genggen esprit faible, 
et de garaudai phénix, oiseau fabuleux des Chinois, Is 
féminin geroudei qui désigne 1^ femelle de cet oiseau. 
De tels mots sont encore amkha beau -père, et emkk^ 
belle* mère; wastme descendre, et wesime monter; wesi^ 
hhoun honorable, et fousOchôn méprisable; atchoukhén paix, 
paisible, et fatchoukhân rébellion, tumultueux; aiioboum^ 
être en danger, et attouboume délivrer d'un danger; ouba 
ce côté, et tauha l'autre côté; geleme et golome craindre 
etc. y. Rémusat; Recherches sur les langues^ tatares 
VoU I p, 111. 



139 



^e 



CHAPITRE 7. 

mâtructùon ei cU (ordre 



376« La constnictioii inverse est constamment suivie 
en Mandchou 9 comme dans plusieurs antres langues de 
TAisie; c'est -à-dire ^ qu'on y place toutes les expressions 
modificatives ayant celles ^ auxquelles elles s'appliquent* 
Ainsi l'adjectif se met ayant le substantif , l'attribut avant 
le sujet, l'adverbe avant le verbe, le substantif régi avant 
le mot qui le r^git, le régime direct et indirect avant le 
verbe, l'expression modificative avant l'expression modi« 
fi^e^ la proposition incidente, conditionnelle, circonstan* 
tielle, hypothétique ou causale avaùt la proposition prin^ 
cipale etc. 

277« Dans les phrases les plus simples, et oà il n'y 
a rien de sous -entendu, l'ordre des mots est le suivant: 
le sujet, le complément indirect, le Complément direct, 
(ou vice -versa) le verbe. 

We taumen dchaka^i niyabna be oudchibauika ni. 

« 

Quis omnibus rébus homines nutrivit? 

Qui est-ce qui a donné à l'homme toutes les choses 
pour sa nourriture? 

278. Les locutions adverbiales, qui marquent le tems 
ou le lieu, se pfaiceat ordinairement au commencement de 
la phrase, mais lies adverbes modificatifi se placent immédia- 
tement avant le verib^ ou le mot auquel elles se rapportent^ 



— 140 — 

Tatiff gwnrouH'^i fonde , Khesam Mo»khoo, Sai^wio 
Mo'ihoa HkhehL 

Tang regoi temporibns Kliesoiii Mokhoo et Somno 
Mokhoo faenint* 

Au temg de la dynastie des Tang. il y avait des 
Mokhoo nommas Khesoui^ et d'antres nommes Sonmo» 

Toumen hr^en^i oukheri ama tnou he geteuken - i samiL 
Omninm populomm commnnem patrem esae mani- 

ftste scimns* 

Nous savons positivement qu'il est le ^ère commim 

de tous les peuples» 

279. Lorsque le sujet est omis, il £iut suppléer un 
pronom personnel ou le substantif qui est le sujet de la 
phrase précédente* 

Terebe ifmaichù 

Hoc si respidmus* 

Si nous regardons cela. 

Saukdoun oicht, bautcheihe dchaka» Yala ioumen 

dchaia he bandchihoume mouierakâ. 

Halitus quidem^ mortua res est* Gerte omnes res 
« 
procreare nequit. 

La matière n'est qu'une chose inanimée; elle ne peut 

donc créer toutes les choses. 

280. L'apposition ou l'attribut se place après le sub- 
stantif auquel il se rapporte ^ mais avant le verbe^ si 
celui-ci n'est pas sous -entendu (§• 245).. 



— 141 — 

^#m aichanàkhangge ckoumin qfi, ioutiau terei gisou^ 
rékk^ugge eurwmahé gaitchauka, 

Ejns penétratio profenda qiram sît, ideo ejm serma 
cerle coaTeniens; 

Ayant pénétré à fond (le sens du livre) ^ sans doute 
ae(à paroles' y sont conformes» 

281. Le nominatif se place après le datif dans les 
cas om Urne signifie : avoir (§• 235)« / 

Mauae de dcJume ycua bi. 
Nobis duo oculi sunt. 
Nous avons deux yeux» 

282. Le génitif se place toujours avant le nom, dont 
il dépend^ et Padjectif avant son substantif (31). 

283» Le sujet, le complément direct et le complément 
indirect peuvent cbacun être composé d'un verbe avec son* 
régime ou d'une phrase entière, qui forme alors une espèce 
de substantif verbal ou dont le verbe doit être pris dans le 
sens de participe (v. les §§• 177, 184, 192, 193, 204 et 208). 

284* On a parlé ailleurs de la place que les conjonc- 
tions et quelques adverbes occupent dans le proposition^ 
et on observera seulement, qu'elles forment les seules 
exceptions de la règle générale, qui place le verbe à la 
fin de la proposition (v. les $§• 94, 96, 101, 155. 185 etc.). 

285. Les propositions incidentes se placent toujours 
ayant la proposition principale, comme dans l'exemple 
suivant, qui pourra servir de modèle pour tous les autres, 
renfermant en lui les formes expliquées dans les §§• 197, 
245, 185, 211, 246, 261 etc. 



— 142 — 

Tchendeme fimdchikM, souidoun bauichdlche dtiaka, 
emgeri ékisaka oso manggi, Umkrgi de achchabaurengge 
akô atckt, aofukdoum ùurmmaikô etOddiemê wAchattM haie, 
e-t ehkàkangge ten de isinaichi, geli ùd ickmm euAchame 
moutembi êeichi ombio. 

Examinando inqniramus, balitiiB mortiia res^ semd 
quieseens est postquam, ab exteriore«vi motos non sit| 
halitns certe principio non moveatnr qinim> %ov E qnîetis 
cacnmen attingens^ adhac a se ipso moveri potest dicere 
licetne? 

Examinons -le attentivement : la matière étant nne chose 
inanimée 9 lorsqu'elle est une fois en repos, pourvu qu'elle 
ne soit mise en mouvement par quelque force extérieure^ 
comme elle est originairement sans mouvement 9 peut- on 
dire encore qu'elle se meuve d'elle méme^ après avwr 
atteint le comble du repos du Ten? 



APPENDICE. 

SUR LES DIFFÉRENCES DU STTLE. 



286. 
iJla pins fprande partie de la Httératnre mandchoiie ^tant 
form^ par des traductions d'oennres chinois , il s'ensnit 
naturellement 9 que les^ différences qui se remarquent en 
Cliinois entre le style sententienx des anciens philosophes, 
le Kon-wen, entre le style moderne , Kouan-hoa, et le 
style littéraire, Wen-tchhang, ont passe aussi sous plu- 
sieurs rapports dans les traductions mandchoues* Cepen- 
dant ce ne peut être l'intention d'entrer ici dans des détails 
sur les particularités, qui en établissent la différence, ni 
d'expliquer, sous quels rapports elles ont disparu en 
Mandchou. Seulement on a jugé nécessaire de mentionner 
quelques difficultés propres au style historique, philoso- 
phique ou poétique, qui sont fondées dans le génie de la 
langue ou dans les circonstances particulières sons les- 
quelles elle a été formée et cultirée. ^ 

2S7. Le style historique, naturellement le plus facile 
de Cous, n'offre qu'un seul point, par lequel l'intelligence 



— 144 - 

en peut être rendne difficile. Ce sont les noms propres* 
Ceux qui en sont adoptes du Chinois , doivent être cher- 
chés dans les dictionnaires de cette langue, car leur nombre 
est trop grand, ponr en pouvoir donner nne table com- 
plète. Hors cela la forme singnliére des mots chinois d 
différente de celle des mots mandchous les fait appercevoir 
aisément dans les textes mandchous^ de façon qu'on ne 
sera tenté que rarement de les prendre pour des mots de 
cette dernière langue. Mais il y a aussi un petit nombre de 
noms géographiques et historiques, qui sont propres au Man- 
dchoU| ou qui y ont été introduits d'autres langues, telles que 
le Mongol, le Tibétain etc. Il n'est pas toujours si aisé 
de les reconnaître, et on les chercherait peut-être en vain 
dans les dictionnaires: c'est pourquoi on croit devoir 
expliquer au moins quelques-uns de ceux, qui se trouvent 
le plus fréquemment: 

DauJimbai gauroun ) . , • • 

} • • l'empire chinois. 
jibhai fedchergi \ 

Nikon •.••••. les Chinois. 

jiisin la dynastie Kin, qui a régné 

en Chine de 1115 à 1232. 

Solhho gouroitn • • • • la Corée. 

Taurfan • Tourfan, province chinoise. 

Oros les Russes. 

Manggo les Mongols. 

Moukden ...... en Chinois: Foung-diian» 

fou, la capitale des Man- 
dchous. 



m 



— 145 — 

Nîbichoo Nertchlnsk. 

FautcAHhi •••••• Bouddha ou Fo. 

.. . ^. la souche de la famille im- 

udfum Gtoro ) , , 

^ _ . ^ ! • • • pénale des Mandchous, en 

Gwokingga mafa \ /^ • • 

Chinois Youan- tsou« 

Golrnin chanyan àlin • • montagne de la Chine , en 

Chinois Tchang-pe-chan* 
léooia • • • 4 • • • Liao-ho^fleuTe delà Chine. 
JSdeUne • fleuve de l'Asie septentrio- 
nale^ en Chinois Thao- 
lai-ho. 
KAdniaung •••••« le fleuve Soungari-ouIa« 
Aikhou •••••••le fleuve Toumen-oula. 

Tadsha hira fleuve de la Chine septen- 

trionale^ en Chinois Tai- 
tseu-ho^ 
28& Les difficultés du style philosophique resultent- 
particuliérement du système philosophique des Chinois^ 
dans lequel 9 aussi bien que dans nos systèmes modernes^ 
s'est introduite une quantité de mots détournés de leur 
sens ordinaire et affectés d'une acception technique ou 
scientifique qui est inintelligible sans la connoissance du 
système sur lequel elle est fondée* Le principe dominant 
de la philosophie chinoise est le dualisme ^ qui s'y ren« 
contre partout, et qui a même passé dans l'organisme de 
la langue (cf. $• 273 v* en outre Klaproth: Supplément 
au dict. chin. du P, B« de Glemona p. 70 s*). Il faut 
donc commencer par là pour ébaucher — quoique d'une 
Çrrammmre Mandchoue. 10 



— 146 — 

manière très -imparfaite -— les premiers traits de cette 
philosophie. Les Chinois croient à l'existence d'an être 
snprcme, qni s'appelle en Mandchou dergi edchen le seig^ 
nenr snpreme^ on dergi di le suprême Ti^ on dergi àbhn 
Ichan le suprême empereur du ciel; mais il n'y a rien de 
plus obscur que les dogmes qui s'y rapportent: à côté de 
lui on admet encore — en faveur du dualisme -— nn crés* 
teur matériel, appelé da teti, le grand fondement^ le 
suprême principe physique de toutes les choses. Du Jm 
ien sont nés, suivant l'I-Ring, les deux exemples, maurou 
en Chinois î (No. 492 du Dict. de Glemona) savoir le 
ji (Yang) et le E (Yen), les deux principes inhérens 2 
toute chose matérielle; A est la matière mobile, le del 
en opposition à la terre, le soleil ou le principe lumineiai 
le sexe masculin etc.; E est la matière en repos, la teire, 
la lune, le principe ténébreux, féminin etc. Ces deux 
exemples ont produit les quatre images, arbùun, en Chi- 
nois siang (No. 10352 du Dict.) les subdivisions du 
Tang et du Ten, le solei], la lune, les étoiles et les pla» 
nètes. Des quatre images enfin sont nées les huit figares, 
dchidchougan, en Chinois koua (No. 1022 du Di<;t.) les 
huit caractères composés de lignes droites que Fo-hi vit 
sur le dos du dragon (loung-ma). Tout ce qui existe, 
est composé de deux élémens, dont l'un s'appelle giyam, 
&i Chinois 11 (No. 5936 du Dict.) proprement raison, le 
principe immatériel mais inséparable de la matière ^ qui 
en constitue là qualité, la forme etc. et qui en décide 
toutes les opérations, l'autre soukdaun, le souffle, en Chi« 



— 147 — 

BOIS kbi (No* 4828 du Dict.) la partie matérielle, porteur 
on soutien du giyan. Différente de celui-ci est la natnre 
inteDectnelle de l'homme, aùtnre baniu, l'âme, dont Topposé 
est le corps, arboun beye. L'âme de l'honmie yiyant, 
ainsi que les êtres snmatnrels dépendant dn Yang, qne 
les Chinois adorent, s'appellent endouri, esprits, en Chinois 
chin (No* 7025 dn Dict*); ils sont opposés aux ihauiou, 
d&nons, en Chinois koùei (No* 12746 duDict.) les mânes 
de l'homme, l'homme mort, êtres surnaturels dépendant du 
Tem Sous le mot dchaka, chose, on comprend tout ce 
qui existe, excepté le ciel, la terre et les hommes, par 
conséquent les animaux n'en sont pas exclus. Pour expri- 
mer le monde entier on dit donc: abta na, niyalma iou* 
«M» ddkata, le ciel, la terre, les hommes et toutes les 
(autres) choses créées. Baniu^ la nature, en Chinois s in g 
(No* 2793 du Dict.) ne signifie pas l'essence entière d'une 
chose, mais la partie immatérielle qui la dispose à ce qui 
lui convient, une manière d'être naturellement raisonnable 
(ou conforme au giyan)^ le principe inné des actions tant 
physiques que morales; dans ce sens son opposé est*He- 
sebaun, en Chinois m in g (No* 1200 du Dict.) l'ordre 
du ciel, ce qui se fait par une prédestination étemelle, 
une idiocrase qui nous est conféI^ée ou inculquée; les qua- 
lités de l'homme, qui en ressortent, les vertus célestes, 
aiiai erdemau sont la piété ou la charité, gosm, la justice, 
dchourgan, la politesse ou l'exécution des rites et des céré- 
monies, dwvlan, et la prudence, mergen. Bantn et khese^ 
houn sont les subdivisions du giyan. Moudchilen, le coeur. 



— 148 — 

est composé de giyan et de aoukdaun, c'est sur lni^ qae 
la nature^ ftomn^ est fondée. Différent de batiin est daro, 
en Chinois ta à (No* 11117 du Dict.) la loi naturelle 
opposée à tatchikhiyan, en Chinois kiao (No* 3743 du 
Dict. ) rinstmetion qni l'enseigne et qui y conduit. 

Je ne crois pas avoir épuisé par ce peu de ren- 
seiguemens un thème aussi difficile et obscur que celui de 
la philosophie chinoise; cependant j'espère qu'ils pourront 
servir à faciliter l'intelligence des livres qui s'y rapportent 
et à conduire le lecteur à des recherches plus approfondies, 
qui doivent être hors du but de cette grammaire. 

289. n n'y a pas de poésie mandchoue proprement 
dite: les vers chinois sont ordinairement traduits en prose. 
Les seuls essais poétiques ont été faits par l'empereur 
Eao-tsoung (Khian-loung) qui les composa d'après des 
règles qu'il s'était lui-même tracées* Ces vers ne sont 
point assujétis à la mesure; mais ils riment par le com* 
mencement et par la fin. Yoici quelques exemples! 

Dchafat^ga Gm^ichouan't kholkha 
DcItàUm khalame ékhe yahoukha; 
Dchadchan de, Mandchou tchookha qfi, 
Dcfutbdounggàla hhôdoun ghahoukha* 

Rapaces Gintchouanenses latrones 
Per saecula continiia maliim fecemnf; 
Felid eyentu, Mandchou exercitas quidem 
Metam attingentes celeiiter exstîrpanint. 

Les rebelles brigands du Kin-tchhouan avaient marché 
dans le mal de génération en génération. Par un heu- 



— 149 ~ 

mx succès 9 les armées mandchoues les ont rapidement 
icterminÀ. 

Ambalinggô Mùukden foukdddn iUboukha, 
Amargi shnîya be dalirahùukha, 

AUn den, Jnra antcho^ 
AbJsai fedchergi de tauakô tokioboukha, 

Ayan iaskha moudauri-i çeae, 
Amboula fergouetckouke be bandchmakha, 

Atchahoume ùulan fetebovfi^ 
Akdùulame khotan aakhaboukha, 

Ablea na be dimrsouleme, 
A e be aVchodakha, 

Ai ai hhôda be faksaîame, 
Asikhan de iaktou be dabkorilakha, 

Ambaramè ien be Uibotrfi, 
Amba Jehan - 1 doro be badaramboukha. 

Alta Moukden fîmdatione condita, 
Sepfentrionalem Simijae ripam tenet; 
Montes altî, flumen latam, 
Mundo prototypus constîtuta est, 
Mag^o tig^di et draconi similis 
Talde miraculosa exstitit; 
Alternantes fossae excayatae, 
Custodientes mari exstniGtî sont* 
Coelam terramqne imitans 
Yang^ et Yen repraesentat, 
Cajasque g^enerîs merces dispergens 
In lateribus solaria duplid ordine fert; 
Tastum fundamentam tenens 
Mag;nonmi imperatorom leges promalg^arit 

La majestueuse Moukden fut originairement construite 

placée sur la rive septentrionale du Simiya: ses mon- 

gnes sont hautes et ses rivières larges; elle est destinée 



— 150 — 

A senrir ie mocléle k Vxadren. C'est un lien qui ressemUe 
au grand dgre et an dragon, car la nature l'a rendn extrê- 
mement merveilleux; il est entouré de fossés qu'on a 
creusés, et l'on y a élevé des murailles très -fortes. C'est 
une imitation du ciel et de la terre, et une représentation 
des deux principes Yang et Ten« Combien de marcha 
n'y a-t-on pas établis! Ses flancs portent des pavilloiis 
à doubles étages* La ville est bâtie sur un plan tris- 
vaste, les grands rois y ont promulgué leurs lois* 



TABLE DES MOTS 

EXPLIQUÉS DANS CBTTB GRAMMAIRB. 



(LK ITOMBliX INDIÇUX LE $•) 



A 144. 275. 28& 

M 68. 163. 

jimamt 268. 269. 

JÊhum 166. 269. 

AhUcM 163. 

Aïka 102. 156. 196. 224. 

jÉMkabade 102. 196. 224. 

jiMkhm 287. 

wtft6fVi0 156. 269. 

AtbHM 156. 

jÊMseme 268. 

w^«fi 287. 

.étfûm ^oro 287. 

Ahnaka 86. 

^iiÔ^a 35. 44. 159. 167. 

Anggàla 96. 149 231. 

JM 73. 151. 155. 211. 214. 

Akô ame 263. 

jikô semé 262. 

^otf 176. 

Abka 288. 

.ii5Xrat erileffiot» 288. 

Abkai fedchergi 127. 177. 287. 

Abhm wehfyekhe 44. 

u^6m 156. 

Asourou 154. 

Aiamggi 156. 

.^«loft* 134. 226. 



Adarame 156. 209. 

wtf/tift« 253. 

wtfma?/;? 125. 157. 230, 

Amasi 126. 

Ambauïa 154. 174. 

Aichame 251. 

Aichou 163. 

Adchadcka 163. 

^yoo 163. 

^yoo «eirt« 86. 265* 

wtfra 163. 

Arboun 288. 

wtf r&otm (e^e 288. 

J? 163. 235. 257. 288. 
jE'tleit 41. 
Eitchi 97. 
fW/ei&tf 56. 154. 
Endouri 288. 
Ekisaka 86. 
£&e&« 163. 
£6e/tf 133. 157. 
Ebsi 144. 
.Est 155. 
Eienggi 175. 
£/« 155. 198. 
Elemangga 155. 
J&M:Ae laf>t 44. 



— 152 



Ememùu 98. 


Oumai 155. 264. 


Ememounggé 98. 


Owme 73. 201. 155. 


Emou 34. 60. 


Oumesi 154. 174. 


Emgen 36. 99. 


ùudchotii 174. 


Emgt 147. 157. 


Oiiroii 154. 


Embhchi 99. 


Ourou waka 274. 


EtM 154. 


Ounmnakô 155. 


Edchine 287. 


Otir5e 25. 193. 


jEre 50 sq. 




J^rm 190. 


i^a288. 


« 


Jiàkame 252. 


J 27. 39. 110. 158. 168. 219. 


Naranggi 104. 


/ (pronom.) 46. 


Neneme 121. 


Ini 48. 


Jlï 27. 155. 


Inau 54. 92. sq. 155. 211. 


iVîb 155. 


Inou semé 262. 


iTtif^^e 178. 213. 215. 


Isfia/a 142. 232. 


Ninggou 129. 


Iskhoun 122. 


JV^fltrtfi 287. 


Iskhounde 55. 


mUchoo 287. 


lUmbakha 86. 


JVMtMot 146. 




THyalma 90. 288. 


Onggolo 123. 229. 


Jiomoun 31. 


06o 131. 




Oboume 250. 


X/Et 155. 211. 


0^88. 


Kêdchme 154. 


Ofo/o 143. 




OUchome 265. 


G^oisoti 88. 


Om€ 88. 244. 246. 247. 


Gaime 88. 


OicAt' 248. 


Oe5e 135. 


OlcAt'&e 249. 


OeZk* 100. 101. 173. 


Odcharo 88. 


GeWumn ako 86. 265. 


Oros 287. 


Ci^Mnotf 25. 90. 153. 




Giyan 288. 


OtMule 155. 189. 214. 


Giyanako 86. 


Oii^53. 


Gosm 288. 

• 


Oubade 153. 


Golmin chanynn àUm 287. 


Ouhatchi 153. 


Godchime 155. 189. 


Om&ou 40. 


Gorohmgga mafa 287. 


Oi^Ar^' 104. 153. 


GoubtM 41. 


OuNou 154. 




OiMlotf 41. 59. 103. 199. 


KAmcAffi 90. 


Oudoudou 41. 270. 


£AeMtl55. 



— 153 — 



Kheséboun 288. 
Khergen 90. 
Khono 100. 101. 
Kkauiou 288. 
KhSaRyasaun iob 44. 
Khômoung 287. 

Ba 190. 258 sq. 

Bmsou 88. 

Baime 88. 

JBoiim 288. 

^dk^88. 

Bakhaname 203. 

Bakkame 88. 254. 

^o^' 260. 

JBmitf 261. 

^orou 124. 

Be 27. 46. 47. 169. 225. 

Beye 64. 

JBt 46. 88. 235. 

Bibimme 237. 

Btsff*ff 88. 

Bisirengge 179. 

jB/som 88. 

jBtjn« 88. 234 sq. 

Bry^a 35. 159. 167. 

Boobai 272. 

Bolc^ 272. 

Sa 24. 

Saichoungga fengchen 44. 

Sasa 148. 153. 
iSnrAro 88. 
^'25. 
Sekhebi 238. 
&m« 161. 238 sq. 
&r» 161. 239. 240. 
Serenggê 241. 
SÎ46. 
.SHit 48. 
Shnngge 49. 
iSliitffi 118. 

GrmuMfuifre Mandchoue, 



Songhoi 136. 232. 
Soïkho gùuroun 287. 
j^oMe 46. 
Soueni 48. 
SmJcdùun 273. 288. 
Soure hamn 288. 

TosMa Wra 287. 
Ta/a 115. 217. 
TalcMkhiyan 288. 
7ei50ti 137. 
r«7« 160. 155. 
Teile akô 101. 189. 
2V«-t 174. 
Teni 104. 
Temeke 56. 154. 
TeZe 115. 217. 
2Vre 50 sq. 
Tolo 115. 217. 
Tome 25. 41. 
TouJtlafi 37. 190. 
Touba 53. 
Tou&ac^e 153. 
Toubaichi 153. 
Tou&e 190. 
rotfllow 154. 
Toule 132. ^ 
Toulergi 131. 157. 
TouJgiyen 130. 232. 
Toumen 25. 34. 
Tour^ouft 228. 
Tourgounde 141. 228. 
Tourfan 287. 

Z>a 190. 

Z>a <en 257. 288. 
Dàkhame 139. 227. 
Dahaiala 132. 157. 
Dabala 155. 189. 
Z>a6a^f 173. 
Daboupie 145. 
Damou 155. 

11 



— 154 — 



Dari 157. 218. 

De 27. 111. 112. 170. 220 fq. 

Debi 235. 

Dere 155. 

Dergi 128. 

Dergi abkai khan 288. 

Dergt edchen 288. 

Dergi di 288. 

Doigonde 153. 

Do/o 119. 

Z>oro 288. 

Dorof eldengge 44. 

Doroîon 288. 

Z>or^' 120. 157. 

Douibouletchi 267. 

Z>OMi&a 272. 

Doulimba 190. 

Douîimbai gouroun 31. 287. 

Ltàbdou 41. 
Zroo^ft 287. 

Manggi 185. 
Moka 156. 
Madcfdge 155. 
Meimeni 41. 
itfeni 47. 48. 
ilifeni ment 41. 
Mergen 288. 
Mf/it 48. 
Miningge 49. 
Monggo 287. 
Moukden 287. 
Mause 47. 
Mauieme 203. 



Maudan 36. 37. 
Moudcfàlen 288. 
Mourou 288. 

TcAe 46. 

TcAeitt 48. 

7cAf 27. 113. 114. 171 sq. 

Tc^fMat 138. 

Tc^oilAofot 104. 

Tc^oHonu; 104. 157. 

Dchaka 288. 
Dchàkade 194. 
Dc^Zm 140. 
Dchafame 256. 
Dchergi 25. 36. 
Dcheme 88. 
Dchime 88. 
Dchidchougan 288. 
Dckourgan 288. 

r« 41. 
F«7« 155. 
r«ya 41. 
Yebeïerakô 86. 

Fedchergi 127. 157. 
Fedchile 127. 
FoukhaU 155. 
Foulon 41. 
Foutchikhi 287. 

^o^a 94. 155. 211. 
TFadcMme 255. 
^«57. 



TABLE DES MATIERES. 



Jl AEFACE ------------- paç, |^ 

PROLÉGOMÈNES - t. 

LIVRE I. Deg Lettres et des Parties du Discours — 13. 

CHAP. 1. De TAlphabet et de la Prononciation - -« 13, 

CHAP. 2. Des Noms -..-...... -. 19, 

CHAP. 3. Des Noms de Nombre -.-•--* ^ 28. 

CHAP. 4. Des Pronoms -..-...-. ^ 36, 

CHAP. 6. Des Terbes --------- — 44. 

CHAP. 6. Des Conjonctions --.---- — 56. 

CHAP. 7. Des Postpositions ------- -. 64. 

CHAP. 8. Des Adverbes — 76. 

CHAP. 9. Des Interjections .-...-- ^ 81» 

LIVRE n. De la Syntaxe » 82. 

CHAP. 1. Syntaxe des Noms -----w- .. $2. 

CHAP. 2. De Vmsige des Tems du Yerbe - - — 90. 

CHAP. 3. De Fusa^ des Modes dn Yerbe - - — 97* 



— 156 — 

CHAP. 4. De rnflag^ des Postpositions avec des 

Verbes --. pag^ |08. 

CHAP. 5. De Tosag^e des Terbes auxiliaires - - _ 116. 
CHAP* 6* Des Idiotismes ou façons de parler pro- 
pres à cette langue - - . . . — 128. 
CHAP. 7. De la Construction et de Tordre des mots — 139. 
APPENDICE. Sur les Différences du Style - — 143. 
TABLB des mois expliques dans cette g;rammaire - — 151. 
TABLE des Matières -- — 1^ 



ERRATA. 



P. 6 1. 27 lisez: 


aUnmonÈgM 


- 10 - 2 - 


laltir. ^Pj 


- 14 - 22 - 


ligne yerticale. 


- — -28 - 


à droite. 


- 20 - 9 - 


soMailMn. 


- 33 - 27 - 


stmayanu 


- 48 - 6 - 


U. 


. — - 8 - 


Adjectifs. 


- 71 - 23 - 


au génitif. 


- 84 - 17 - 


soimddM. 


- 99 - 10 - 


202. L'optatif. 


- 107 - 8 - 


dëfectifs. 


- 114 - 17 - 


Ourgùyn. 


- — -27 - 


detenninatit. 


-120-12 - 


anL 


- 121 - 11 


244. 


. — -13 - 


ipd. 


- 123 - 25 - 


nmiles. 


- 137 - 14 - 


ouroM. 




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JVams de nombre 



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Z^ettres inventées pour 2b 

transcF^tùmdesmoudnnms 

etétra2igers. 



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