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_ZOOLOGIE.
MAGASIN
DE
ZOOLOGIE,
D'ANATOMIE COMPARÉE
ET
DE PALÆONTOLOGIE,
RECUEIL
DESTINÉ A FACILITER AUX ZOOLOGISTES DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LÉUË S
TRAVAUX, LES ESPÈCES NOUVELLES QU'ILS POSSÈDENT, ET A LES TENIR AU COUBANT
DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PAOGRÈS DE LA SCIENCE,
par M. F.-K. Guérin-Mémevilie,
Membre de la Légion-d’Honneur, des Sociétés nationale et centrale d'Agriculture,
Entomologique de France, impériale des naturalistes de Moscou , et d’un
grand nombre d’autres Sociétés scientifiques nationales et étrangères,
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DEUXIÈME SÉRIE. — SEPTIÈME ANNÉE,
ANNÉE 1845.
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7 118 BY
S 314 634
PARIS
AU BUREAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE
RUE DES BEAUX-ARTS, À.
1849.
AF3L6
TABLE
DES GENRES ET DES ESPÈCES.
ANNÉE 14845.
MAMMIFÈRES.
Anthropologie de l’Afrique fran-
çaise (sur l’)
Coua serriana.
— Reynaudii.
Glareola Geoffroyi.
Tora Lafresnayi.
Pyrrhula nana.
Scissirostrum Pagei.
Conovulus elongatus.
Erycina Franciscana.
Huître des côtes de France.
Reynaudii.
Janus Spinolæ.
Marginella Bernardii.
Narica cancellata.
Mauritiæ.
cidaris.
ligata.
Petitiana.
Cumingiana.
Orbignyana.
granulosä.
tuberosissima.
rosea.
sulcata.
chlatrata.
BoRY DE ST.=VINCENT.
OISEAUX.
PUCHERAN.
Id.
Id.
HARTLAUR.
PUCHERAN.
DE LAFRESNAYE.
MOLLUSQUES.
PETIT.
RÉCLUZ.
Id.
CARBONNEL.
VERANY.
LARGILLERT.
RÉCLUZ.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
14.
138
113
113
1145
136
116
419
420
4121
421
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124
125
125
426
126
4927
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39 à 61
Il TABLE ALPHABÉTIQUE
Narica plicata. + Réczuz. 128 244
— Gueriniana. Id. 428 12
— distans. Id. 129 0er
— lamellosa. Id. 129 NE
— Deshayesiana. Id. 150
— helicoïdea. à Id. A5L ANA
— Blamvilleana. Id. 1510000002
— sigaretiformis. Id. 432 of. 3
— striata. Id. 132 f.1et2
— acuta. Id. 435
— (Cuvieriana. Id. 134
— glaberrima. Id. 455 f 2
— Souleyetana. Id. 455 f.1
Neæra cuspidata Olivi. Id. 137
Pecten immaculatus. Id. _ 414
ARACHNIDES.
Argas talaje. GUÉRIN-MÉNEVILLE. 6
INSECTES.
Camaragnathus Guerinii. BocANDÉ. 163 et 464f.1etG
— Castelnaui. Id. 164f.7et8
Cicindela concinna Dejean. GUÉRIN-MÉNEVILLE. 458 f. 1
— vérsicolor id. Id. 158 f.2et3
Brunet Gory. Id. 458 4,5,6
— Bocandei. Id. 159
— vittata Fabricius. Id. 160 f.1et x
— Feisthamelii. Id. 1460 f. 5
— interstincta Sch. Id. 160 £ G
— Caternaultii. Id. 460 f7
— nysa. Id. 160 f.8
— Ifxerii Dejean. Id. 460 f. 40
— pélysita. Id. 1460 f. 9
— Ægyptiaca Klug. Id. 464 f. 1
— Buquetii. Id. 464 f 2
— octoguttata Fabric. Id. 161 f.3et4
— lutaria. Id. 161 £. Set 6
Conopilla. Id.
Conopoideus. Id.
DES GENRES ET DES ESPECES.
Conopæjus. GUÉRIN-MÉNEVILLE.
Conops Linnée. Id.
Dromochorus Pilatei. Id.
Julodis onopordi Fabric. Id.
Leopoldius diadematus. RONDANI
Omocera azureicornis. CHEVROLAT.
Megacephala Bocandei. GuÉRIN-MÉNEVILLE.
Merodon armipes. Id.
Spazigaster Apennini. Id.
ZOOPHYTES.
Alveopora retepora Blainville. Micnenn.
Archaster angulatus M. et T. Id.
Asteracanthion tenuispinus id. Id.
— striatus id. Id.
— calamaria id. Id.
Asteropsis carinifera id. Id.
Astropecten articulatus id. Id.
Astrophyton arborescens id. Id.
— asperum id. Id.
Brissus carinatus Agassiz. Id.
— compressus id. Id.
Cidarites papillaris Lamarck. Id.
— baculosa id. Id.
— metularia id. Id.
Cirrhipates spiralis Blainville. Id.
Comatula carinata Lamarck. Id.
Culcita discoidea 4gassiz. Id.
Clypeaster rosaceus Lamarck. Id.
Dactylosaster cylindricus Gray. Id.
Dendrophyllia coccinea. Id.
Diadema spinosissimum Agass. Id.
— Desjardinsii. Id.
— calamarium Gray. Id.
— turcarum Rumphius. Id.
— Savignyi. Id.
Distichopora violacea Lamarc. Id.
Echinaster sepositus 4. et T. Id.
Echinometra lucunter Gray. Id.
LT
162
165
153
156
457
154
155
IV TABLE ALPHABÉTIQUE DES GENRES ET ESPECES.
Echinometra Mathei Blainville. Miceun.
— atrata id. Id.
— mamillata id. Id.
— trigonaria id. Id.
Echinus pileolus ZLamarck. Id.
— pentagonus id. Id.
— fasciatus id. Id.
— variolaris id. Id.
Encope emarginata 4gassiz. Id.
Fungia agariciformis Lamarck. Id.
Heliopora cærulea Blainville. Id.
Heresaster papillosus M. et 7°. Id.
Isis hippuris Linnée. Id.
Lobophora bifissa 4gassiz. Id.
Melitea ochracea Lamarck. Id.
Oreaster mamillatus M. et 7. Id.
— obtusatus id. Id.
— Desjardinsii. Id.
Ophidiaster ophidianus 4gass. 1d.
— cylindricus M. et 7. Id.
— multiforis 14. Id.
— marmotarus. Id.
Ophiocoma erinaceus M. et T. Id.
— scolopendrina 4g. Id.
— lineolata M. et 7. Id.
Ophiolepis annulosa A. et 7. Id.
— imbricata id. Id.
Ophiothrix longipeda M. et 7°. Id.
— nereidina id. Id.
Scytaster variolatus id. Id.
— milleporellus id. 14.
Spatangus planulatus Lamarek. Id.
FIN DE LA TABLE,
| HALL, 1)
DE PAL ÆONTOLOGIE ;
AEeUEIL
RINE A FACILITER AUX ZOOLOGISTES DE TOUS LES PAYS LES FE D ue
| LEURS TRAVAUX, LES ESPÈCES NOUVELLES QU'ILS POSSÈDENT, ET A LES TENIR
4 | SURTOUT AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES # PRAGHES
F4 DE DA SCIENCE, :
Par M. F. o Guérim-Méneville,
5416 LIVRAISON. _ - ANNÉE 1843
Mammréres, n° #6 a 64 él 'aNNEnmES, 0 0
OISEAUX , oh | GRUSTACÉS, ne
REPTILES, N° | ARACHNIDES, n°
MPOISSONS , n° INSECTES , n°
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©. Le titre de ce Mecyeil indique parfiten nf quel est
est de méttre en! por $ zoologistés de lous les pa
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science qu’il culüive et à l'aide duquel fl pourra en Su
cents. Dans ce recueil, chacun peut consigner ses fravaux
et les faire connaître au monde sayant. C’est.une ne
tement à toutes les personnes qui oceupent del z00104 so
pus elles d’apparaître au grand jour de la publicité et dés
"abandon dans lesquels les relèguent des éditeurs timides. Com
studieux savants qui n’ont besoin que d’une première publicati
Celte publicité, ils Ja trouveront dans le MAGASIN DE Z00)
nos eflorts constants, nous contribuons aux progrès de la $
trations nouvelles apparaissent à l'aide de notre appu k
Les, naturalistes qui désirent faire insérer des mémoires «
ZOOLOGIE doivent les adresser, franco, à M. Guérin-Méneville, tdirec
gasih| de zoologie, rne.de Seine-Saint-Germain, 13; 4ÿ
de Jeuns trovaux ,:qui leur sé'ont exactement renvoyés NP NES
PEN RER RE LE M SN VAN OR UNRAUITE SAS EN AT s
CHAQUE AUTEUR REÇUT CINQ EXEMLAIRES GRATS-DES.
COMMONIQUE, 87 QUINZE QUAND IL FAIT LES FRAIS DES DES
QUI DOIVENT LES ACCOMPAGNER. {1 0, ) | ::
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Chaque planche ne contient ques seule espèce ou des
elle porte le nom de la classe à laguelle-elle appartient, et chaque :
numéro d'ordre qui se suit sans interruption ; le texte porte en [ét
Je nom de la classe et le même numéro d'ordreque dk planche:
chacun peut toujours classer les planches suivantda méthode q
” Conditions de l’ahonm
LE MAGASIN DE Z00LOGIE $€ publie pa
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souscrire séparément: Nous nous sommes décidés à cette division
. Ja scienceet LAS chacun puisse acquérir la Section qui l
© s'o6Cnpe de pré érence. Gt {LE À CUORNRSERE
L'abonnement à chacune des trois séctions se fait pour 25 p
snéesule leur texte” le/prix.est fixé ainsi :
lanches accompa-
PREMIÈRE SECTION . Animaux vertébrés! , -,16{r., par la postets fr. À
DEUXIÈME SECTION. Animaux mollusques et ZO0phytes. 18 fr,, — ABfre, |
TROISIÈME SECTION. Animauxiarticulése 11, ! 2 13fr., = ‘i5fr
MAMMIFÈRES , PL. 59 à 61. Î
SUR
L’ANTHROPOLOGIE DE L’AFRIQUE FRANCAISE,
PAR M. BORY DE SAINT-VINCENT,
Lu à l’Académie des Sciences dans sa séance du 30 juin 1845.
« Chargé de rédiger dans la publication de la Commission
scientifique d'Algérie un chapitre anthropologique, ce tra-
vail eût déjà paru, si les mesures adoptées pour la gravure
d’un assez grand nombre de planches qui doivent le com-
pléter n’en retardaient nécessairement la mise au jour. En
attendant qu'il soit possible de le livrer à l'impression, je
dois, afin de prendre date des faits principaux que je me
propose d’y exposer , appeler l'attention de l’Académie sur
les trois types humains dont il y sera plus spécialement
traité. Ces trois types, que jai l'honneur de mettre sous ses
yeux avec la comparaison des variétés provenues chez les
Barbaresques des croisements sans nombre opérés entre di-
verses espèces où races durant une incommensurable suc-
cession de siècles, deviendront les données positives sur les-
quelles se basera mon ouvrage.
» Le type qui m’occupera d’abord me Dora être l’AuTocH-
THONE, c’est-à-dire, selon l’expression non moins précise
que pittoresque d’un texte tenu pour infaillible et sacré,
formé du limon de la terre même. Les deux autres, pro-
venus, oserai-je m’exprimer ainsi, du limon de terres diffé-
rentes, pénétrant au cœur du pays à diverses époques dont
plusieurs sont demeurées historiques ou peu s’en faut, s’y
acclimatèrent successivement, au point qu’on les pourrait
supposer avoir également été créés sur place, si dans leur
progéniture ne se perpétuaient , constamment indélébiles ,
SEPTEMBRE 1845. 9.
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
des mœurs et des caractères physiques où se reconnaît l’ori-
gine exotique.
» Tandis que la lignée des véritables aborigènes demeure
partout aussi profondément enracinée au sol qu’y sont les
autres espèces des règnes organiques propres à la même
région, celle des deux types étrangers n’y semble vivre
qu’en parasite, ou bien y persévérer dans ce genre d’exis-
tence nomade et pastorale qui remonte au temps dont
la Genèse nous a conservé les traditions dans ses tableaux
tracés avec une si naïve fidélité en des contrées lointaines,
mais dont l’analogie ne laisse pas que d’être frappante. Une
portion de cette lignée des véritables aborigènes s'est groupée,
pour ne guère plus s’en éloigner, dans les villes et bour-
sades qu'elle fonda; l’autre, en se dispersant dans les cam-
pagues où elle préféra les lieux difficiles pour s’y pouvoir
mieux défendre, s’y bâtit des babitations solides, planta
des arbres, entoura ses champs et ses vergers de fossés, de
haies vives et même de murailles: l'esprit de propriété,
stable et trasmissible autour du berceau de chacun, est ce
qui caractérise surtout cette dernière. Si les superstitions et
le fanatisme du Coran ne s’y fussent mêlés, cet esprit de
propriété foncière fût devenu la source d’un patriotisme ar-
dent et respectable qui s’est entièrement dénaturé et méta-
morphosé en une sorte de sauvagerie anarchique.
» À la facon dont on écrivit jusqu’à ce jour sur les popu-
lations barbaresques, il devenait indispensable , pour l’an-
thropologiste qui voulait ne plus demeurer exposé à en juger
de travers , de les aller étudier sur les lieux, en s’y mettant
en contact avec elles sans leur causer d’ombrage, et surtout
en commençant par faire table rase de tout ce qu'on en
croyait savoir. Ayant été réduit, avant de les connaître par
moi-même, à n’en juger que par ce qu'on en pouvait lire,
je dois, avant de passer outre, avouer humblement m'être
complétement égaré sur presque tout ce qui les concerne,
lorsque je publiai mon Essai zoologique sur l’homme. La
:
DSI
dE
de
MAMmMiFÈRES, PL. 59 à 61. 3
présente communication servira donc d’errata à la presque
totalité de ce que j'en avais ditalors. Je n’eusse, par exemple,
pas imprimé qu’il y avait identité chez l’universalité des
hommes à cheveux lisses de l’Afrique septentrionale, st,
avant d’en traiter, j’eusse été à portée de voir de mes pro-
pres yeux, des Maures, des Kabyles et des Arabes.
» Quiconque ne remonterait qu’aux sources où il m'avait
été donné de puiser , ne pourrait que retomber dans les er-
reurs où J'avais été entrainé ; il est conséquemment à propos
de prévenir les savants consciencieux, qu’ils doivent tenir
pour suspect les renseignements provenant de tous corres-
pondants qui, peu versés dans l’étude de l’homme considéré
sous le point de vue zoologique, qualifient de Races les Juifs,
les Turcs, et ces hordes ou tribus, établies ou errantes de-
puis les Syrtes jusqu’à l'Océan , sous quelque nom presque
impossible à prononcer qu'ils leur donnent , en affichant la
prétention de connaître l’arabe et autres langues du désert.
» On ne doit pas non plus accorder trop d'importance à
ces crânes et autres débris ostéologiques, par l’envoi des-
quels certaines gens finiraient par métamorphoser nos mu-
sées en de véritables charniers; de tels ossements, donnés
comme ayant appartenu à des individus d'espèces ou de
races constatées, venant pour l'ordinaire de cimetières com-
muns où des indigènes de toute sorte, ainsi que des étran-
gers de tous les pays, purent être confusément inhumés. On
ne songe communément pas assez qu’en fait d'anthropologie,
des témoignages de ce genre n’ont de valeur réelle que par
l’authenticité, et c’est précisément cette authenticité qui
donne beaucoup d'importance aux têtes que je vous présente.
Celles-ci ont été choisies par moi-même entre un grand nom-
bre des mieux caractérisées, tranchées presqu’en ma présence,
et soigneusement dessinées peu d’instants après la décolla-
tion. Les squelettes, que je n’ai pour ainsi dire pas perdus
de vue pendant la préparation, sont bien ceux des figures
représentées , et la convenance qu’on reconnaïîtra entre les
4 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
profils ne permettrait pas la moindre incertitude surMles
identités quand je ne les garantirais pas. Les couleurs sont
bien saisies dans le Kabyle et dans l’Arabe : la teinte de
l'Éthiopien s'était sensiblement affaiblie au moment de la
mort et un peu davantage durant le quart d'heure qui la
suivit; je crus pouvoir me permettre de l’affaiblir encore,
parce que, ne me sentant pas assez habile peintre de por-
traits pour la rendre telle qu’elle persistait, je craignais de
ne faire qu’un barbouillage de noir, en essayant de pousser
la nuance jusqu’au degré où je ne me sentais pas le talent
d'atteindre.
» Ces restes de trois hommes qui périrent subitement,
dans la force de l’âge, dans la plénitude de la santé et sans
avoir éprouvé d’assez longues appréhensions d'une fin vio-
lente pour que trop de terreur eût altéré leurs traits, pré-
sentent conséquemment dans les conditions les plus satisfai-
santes , les caractères propres aux types humains de l’Alsérie
dont je les donne comme des échantillons irrécusables. Ils
seront représentés dans la publication de la commission
scientifique, parce qu'on n’y saurait méconnaître jusqu’à
des particularités ostéologiques fort saillantes, lesquelles
sont bien autrement importantes pour la distinction des
espèces que le peuvent être les caractères empruntés de ce
qui n’est qu'extérieur et que tant de circonstances va-
riables concourent souvent à modifier.
» On me reprochera peut-être de n’avoir pas représenté
chacun de ces types dans toute sa grandeur ; mais, outre que
je ne me donne pas pour capable de mieux faire, les boîtes
osseuses mises sous vos yeux sufhront pour régulariser ce
que l’inhabileté de mon pinceau eût laissé à désirer; je ne
me crois pas, d’ailleurs, qu'il soit indispensable, en icono-
graphie, de rendre les objets à leur taille pour en donner
une idée suffisante. La ressemblance dans les miniatures de
M"° de Mirbel, que je prends la liberté de citer en toutes
lettres, afin de donner parun nom propre toute la valeur pos-
MammirèREs, PL. 59 à 61. 5
sible à ma justification, est-elle moins parfaite que celle
qu’on admire dans les beaux portraits de grandeur naturelle
qui produisent le plus d’effets aux expositions du Louvre ?
» Je présente donc comme types de ce que j'appellerai
Atlantiques, Adamiques et Éthyopiens, les individus d’après
lesquels furent faites les esquisses que voici, et auxquels
appartinrent les trois boîtes osseuses dont ces esquisses sont
accompagnées (1).
» Le n° I fut un marabout, saint personnage Kabile pur
sang , natif du Sahel, décapité dans l’un des faubourgs
d'Alger, où il avait été pris en flagrant délit prèchant ou-
vertement, au nom de Dieu, la révolte et le meurtre. Ceux
qu'on appelle Maures sont en tout pareils. Le plus minu-
tieux examen ne m'a révélé, entre eux et les Kabiles, au-
cune différence qui puisse le moins du monde autoriser à
les considérer comme appartenant à deux variétés ou races
d'hommes; seulement les uns habitent les villes, et de tout
temps ils s’adonnèrent au trafic, au risque, sous le régime
turc, de s’exposer à toutes sortes d’avanies; tandis que les
autres peuplent les contrées montagneuses où l’âpreté des
lieux fut de tout temps la garantie de leur indépendance.
Agriculteurs assez intelligents, ceux-ci, travaillant leur
terre avec ardeur, sont parvenus jusqu’à l’art d’en extraire
les métaux et à les mettre en œuvre, au point d’être devenus
d’assez habiles faux monnayeurs. Les différences d’habitat
et de genre de vie occasionnent, à la vérité, entre ces
Maures et ces Kabiles, quelque diversité d'aspect, mais
jamais , parmi les plus dissemblables, rien qui pénètre même
au-dessous d’une première peau, laquelle demeure tout au
plus, chez les uns comme chez les autres, sujette aux effets
de ce häle dont on n’est pas davantage à l’abri partout ail-
leurs ; effet superficiel d’où vient que, dans l’univers entier ,
1 M. Bory de Saint-Vincent fait circuler les portraits que nous repro-
duisons ici des trois types vus de face et de profil,
SEPTEMBRE 1845. 6
6 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
le teint du rustre des champs est réputé moins beau que
n’est celui d’un citadin soigneux de se soustraire aux ar-
deurs du jour. Les noms de Kabyles et de Maures, que sur
de simples apparences et de fausses notions, certains ethno-
graphes ont imaginés s'appliquer à des hommes différents,
ne sont donc que de simples synonymes des mots paysans
et bourgeois, campagnards ou vilains, ete.
» Ceux qu’on appelle Berbères en plusieurs cantons de
notre Afrique, et qui furent les Barbares pour les anciens,
comme leurs Mauritaniens sont nos Maures actuels, pro-
vinrent également de la souche primitive Atlante, et, comme
les Kabyles, sont fort attachés à leur sol natal , qu’ils savent
de même cultiver et défendre : tous parlent une même
langue propre, très-différente de l’arabe et du turc. Lybiens,
Gétules, Garamantes des âges reculés, tous sortent en ligne
directe de ce grand peuple des temps héroïques qui, vers
l'Occident, se rendit le premier célèbre par les sciences, les
aris et la guerre ; encore que fort dégénérés sous le joug de
l’islamisme, ils conservent, plus que tout ce qui leur reste
de cousins dans le monde, les traits de leurs premiers aïeux,
devenus quasi-fabuleux à travers les traditions de Van-
tique Égypte, telles que nous les transmit ce sage de la
Grèce qui vint s’instruire encore à l’école des prêtres de Saïs.
Ce n’est pas ici le lieu de remonter à ce que je publiai en
l'an vi de la République touchant l’Atlantide, dont ce grand.
philosophe nous conserva le souvenir, et lorsque, n’ayant
qu’entrevu les Archipels où, dès avant moi, on en avait
cherché des fragments, les Canaries devinrent le canevas de
mon premier in-quarto ; des erreurs enflées de déclamations
entachaient, je n’en saurais disconvenir, cette production
de mes vingt ans; mais on y trouve consignés plus d’un
apercu et des faits qui, pour avoir été signalés d’abord
comme témérairement avancés, n’en ont pas moins fini par
prendre possession d'état dans la science, puisque la plupart
ont été reproduits chez maints auteurs fort estimés qui seu-
Mammirères, PL. 59 à 61. 7
lement néglisèrent d’avertir qu’ils avaient daigné lire mes
Essais sur les îles Fortunées. Je puis, par exemple, affirmer,
d’après des témoignages postérieurs, que je ne m'étais point
trompé en considérant les Guanches comme de vénérables
rejetons des Atlantes. Les os de ces Guanches, dont j'avais
été à portée d'examiner de très-certainement authentiques,
puisqu'ils provenaient des eryptes du Baranco de Herque,
entre ÂArico et Guimar, avant que l'esprit d’industrialisme
se fût introduit jusque chez les collecteurs d'histoire natu-
relle ; les os de ces Guanches, dis-je , sur lesquels on a dis-
couru depuis dans les termes où j'en parlais alors, sont
complétement pareils à ceux des véritables Maures, Kabyles
et Berbères, autres descendants des autochthones de cette
région de laquelle faisait encore partie la Péninsule ibé-
rique maintenant rattachée à l’Europe, maïs qui primitive-
ment s’unissait à l’Atlantide par l’endroit même où se voit
la cassure appelée détroit de Gibraltar, laquelle eut lieu de
mémoire d'homme, ainsi que je pense l’avoir démontré
en d’autres ouvrages (1).
» Cette Péninsule ibérique , unie à la région barbaresque,
formait conséquemment, avec des îles qui s’y devaient rat-
tacher, le berceau d’uneespèce occidentale, dont les Pyrénées,
avec leurs versants aquitaniques, furent la charpente mon-
tagneuse vers le nord, les chaînes neigeuses de l’Andalou-
sie celle du centre, et le véritable Atlas, qui doit exister dans
le Maroc, la limite culminante vers le midi. L’Océan
uni à la Méditerranée, dont la figure était toute autre,
en composait la mer septentrionale; ce que nous ap-
pelons maintenant, dans son état de desséchement, le
grand Désert, à partir des bas-fonds salés et sablonneux de
la Régence de Tripoli, jusqu'aux rivages également sablon-
peux et salés de l'Atlantique , vers le midi de la Tingitane,
en était la mer du sud.
1 Guide du voyageur en Espagne (1824) , et Résumé de la géogra-
phie de la Péninsule ibérique (1826).
8 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
» Le continent ainsi reconstruit fut ce que les premiers
poëtes, qui furent aussi les premiers historiens, disent avoir
constitué les vastes États d’un grand prince inventeur de la
sphère, supportant allésoriquement le ciel au-dessus des
premiers vergers de pommes d’or dont il soit parlé, et de
qui les sujets reconnaissants s’appliquèrent le nom quand
s’introduisit l’usage, parmi les premiers peuples, de véné-
rer de la sorte la mémoire de leurs premiers législateurs.
Les Celtes, nos aïeux, ainsi que les Ibériens devenus Espa-
gnols , les Barbares maintenant Berbères, les Mauritaniens
aujourd'hui Maures, et les Kabyles, provinrent donc de la
souche atlante, dont tous les rameaux , quand de trop nom-
breuses greffes n’en ont point trop sensiblement défiguré le
facies, reproduisent leur descendance exactement conforme
à mon type n° I. L’angle facial y est le même que chez
nous, l'épaisseur des os du crâne est pareille à celle du
nôtre, ainsi que les proportions de la boîte osseuse. Les ar-
cades sourcilières se prononcent assez pour qu'il résulte de
leur saillie une dépression prononcée vers la base du front
à l’origine du nez, duquel les os propres, un peu courts et
droits, se dirigent en avant, sans néanmoins que leur extré-
mité détermine, dans la longueur, une bosse très-sensible.
» On remarquera , dans la région gauche de la tête que je
présente ici comme échantillon du type Atlante, une dé-
pression assez prononcée; cette irrégularité, évidemment
accidentelle, n’influait en rien sur le reste de la conforma-
tion. Plusieurs fois j’eus occasion de voir pareille anoma-
lie, notamment sur des têtes andalouses, et parmi celles
qu'enserrent en si grande quantité les catacombes creusées
sous nos pas dans le faubourg Saint-Jacques, que je visitai
à diverses reprises , fort en détail, au temps où l’on y lais-
sait assez facilement pénétrer les curieux. Je me rappelle
bien positivement avoir aussi reconnu une dépression pa-
reille dans le crâne de l’une des premières célébrités de
notre époque (Bichat), que j’eus occasion de tenir entre
Mammirères, PL. 59 à 61. 9
mes mains. De tels accidents, qui paraîtraient conséquem-
ment ne point influer sur le développement de l’inteiligence,
n’en doivent pas moins être signalés.
» Pour qui n’aurait rencontré dans les rues, ainsi qu’aux
environs d'Alger, que des misérables amaiori par les pri-
vations et la rudesse des travaux où les réduit le besoin de
vivre, rôtis, pour ainsi dire, aux ardeurs d’un soleil que
ne voile aucun nuage, encore rembrunis par l'effet de la
poussière impalpable qui pénètre dans les moindres pores
d’une peau à demi tannée, mendiants à demi nus, che-
vriers, cultivateurs, portefaix ou autres gens de peine, il
répugnerait, je le comprends, de reconnaître d’assez proches
parents ; mais de tels spectres crasseux , aux allures de sque-
lette, sont loin de représenter la totalité d’une espèce où le
moindre bien-être ne tarde point, au contraire, à faciliter
le développement de très-belles formes et d’un certain luxe
de carnation. Ceux qui, provenant de la même souche, en
demeurent comme les rejetons favorisés, n’ont rien de cet
air déchu qui partout enlaidit la pauvreté. Mieux nourris,
bien vêtus, souvent baignés, rasés proprement lorsque la
condition dans laquelle ils vivent ne commande pas que le
bas de leur figure demeure couvert d’une profusion de longs
poils, ne se donnant que le moins de mouvements qu’ils
peuvent, ne marchant qu'avec lenteur, quand ils ne se
tiennent pas gravement accroupis sur quelque fraiche natte
au fond d’une ténébreuse boutique, ou nonchalamment
étendus sur de moelleux tapis , dans le silencieux intérieur
de leur famille; ceux enfin qui appartiennent aux classes
aisées, s’étiolant dans le repos, conservent tout au plus du
teint brunâtre des Kabyles leurs frères, des nuances souvent
moins foncées que ne sont celles qui persistent sur les vi-
sages de la plupart d’entre nous.
» Le genre de vie si propre à blanchir le derme, que
mènent dans les villes les Maures aisés, ne l’est pas moins
sous leur climat à favoriser les dispositions qu'ont à l’obé-
10 MAGASIN DE ZOOLOGIE.— ANNÉE 1845.
sité les hommes du type Atlante, de quelques races qu'ils
soient sortis. Nos compatriotes des deux sexes doivent être
avertis qu'ils ne tarderont guère à devenir très-gras en Algé-
rie, pour peu qu'ils n’y prennent point assez d'exercice.
Quant aux dames du pays, elles en deviennent souvent d’assez
bonne heure presque monstrueuses. Il n’est pas jusqu’au
petit nombre de Kabyles qui, changeant d’habitudes, se
sont faits citadins, dont l’embonpoint ne soit assez promp-
tement développé. On voit déjà plusieurs des filles de ceux-ci
qui, presque calcinées durant leur première jeunesse, fus-
sent demeurées aux champs sèches et quasi-négresses, de-
venir replètes et passablement blanches lorsqu'un hasard
propice les transplante à temps au fond de quelque sombre
galerie du pourtour d’une maison à la mauresque. Le doux
far miente, l'usage de bains fréquents, d'aliments plus sub-
stantiels et de cosmétiques variés rendent bientôt à
leurs charmes, dont elles tirent parti du mieux qu’elles
savent, le degré d’ampleur où probablement ils n’eussent
jamais atteint. Elles pensent relever l’éclat du teint qu'elles
parviennent en quelque sorte à se rendre, en se noircissant
encore les sourcils, ainsi que le pourtour de leurs longues
paupières, en prodiguant sur leurs joues le fard d’un rouge
vif; enfin en éparpillant sur le reste de leur visige des
mouches pareilles à celles qu'employaient encore, il y a
moins de trois quarts de siècle, beaucoup de nos bisaïeules
et même de nos grand’mères. Celles qui ne recouvrent pas
une entière fraicheur deviennent ordinairement, à l’ombre,
d’un blanc mat agréablement nuancé de cette teinte paille
que l’on remarque dans la crème du lait de bonne qualité.
» On assure que plusieurs des dames mauresques qui,
appartenant aux principales familles, ne s’exposèrent jamais
aux rayons du soleil, sont d’une beauté peu commune et
ne le céderaient en rien à nos plus éclatantes Françaises.
Comme aucun étranger n’en vit jamais, je n’en saurais
juger; mais je puis affirmer que parmi les indigènes dont
Mammirères, PL, 59 à 61. 1]
tout le monde peut voir la figure, il en est de complétement
bien, en tout semblables à nos compatriotes les plus fraîches
et l’oni remarque chez les enfants soignés des deux sexes,
qui sortent à visage découvert, autant de chevelures fines
et blondes ou de teints parfaits, qu’on en voit, proportions
sardées, à Paris dans les promenades publiques.
» Le n° IE fut un de ces Arabes vulgairement appelés Bé-
douins par nos soldats, qui s'entendent si bien à les mettre
en déroute, mais qui ne parviennent pas aussi facilement à
les atteindre dès qu'ils ont pris la fuite parce qu'ils sont à
cheval et nos braves à pied. Le malheureux faisait partie
d’une bande de pillards venant du sud, et qui, ayant poussé
une pointe fort en avant dans la Mitidja, comme j’en explo-
rais les bords, y fut sabré , circonstance à laquelle l’Acadé-
mie devra de pouvoir juger combien les os du crâne sont ici
sensiblement plus minces qu’ils ne le sont chez l’Atlante et
surtout chez l'Éthyopien.
» On remarquera dans cette tête que, le profil s’allongeant,
l’angle facial devient plus aigu , d’où résulte que le visage
se rétrécit, encore que l’écartement des fosses orbitaires soit
assez considérable. Nulles saillies ou crêtes, même rudimen-
taires, ne couronnent les arcades sourcilières qui demeurent
à tout âge unies et parfaitement lisses, ce qui fait qu'il
n'existe pas de dépression aussi notable entre la base du front
et l’origine du nez, où les os propres, plus longs qu’ils ne le
sont chez tous les autres hommes, déterminent la courbure
aquiline avec une bosse plus ou moins prononcée, qui n’est
pas sans noblesse dans la longueur du trait qui me paraît
être le plus caractéristique entre tous ceux du visage.
» Le type dont il est question est celui que j’appelai Apa-
MIQUE dans mon Essai sur l'homme, parce que l’histoire du
peuple de Dieu sorti d'Adam, telle que nous la racontent les
livres dictés par le Saint-Esprit, paraît être uniquement celle
de sa lignée dont j’eus d’abord grand tort de regarder l'espèce
ÂTLANTE comme une simple variété. Les caractères distinctifs
12 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
des deux types sont non moins nombreux et non moins pro-
fonds, quoique moins frappants au premier aspect, que le
sont ceux qui séparent l’Erxvopien de l’un et de l’autre. Je
renverrai, pour l’énumération et la description minutieuse
de ces caractères , à la publication de la Commission scien-
üfique; en attendant, il suffira, pour quiconque voudrait
se faire une idée parfaitement exacte du facies de l’'Ada-
mique mâle et femelle, de jeter les yeux sur l’admirable
tableau où notre illustre confrère, M. Horace Vernet, a
reproduit le tête-à-tête du patriarche Juda avec Thamar ,
sa bru. Le peintre n’a pas eu la faiblesse, afin de poetiser
son sujet, d'emprunter aux beautés de l’antique Grèce les
formes de ses personnages. Il n’a pas imité tant d’autres
grands maîtres qui crurent ennoblir les Juives, mises en
scène dans les tableaux que l’école tirait de la Bible , en leur
prêtant des traits propres auxseules nations Pélages; ila rendu
les choses simplement comme il les a vues, comme elles sont
dans la nature , et la gorge de la veuve d'Onan, pour n’être
pas modelée sur celle d’une Vénus, d’une Diane ou d’une
Hébé, en a-t-elle moins de charme parce qu’elle reproduit
fidèlement tel qu’il est l’un des caractères saillants de l’es-
pèce ?
» Outre les particularités ostéologiques que j’aidü signaler
sur la boîte osseuse de mon Adamique , je mentionnerai en-
core la différence de stature qui se remarque entre les deux
sexes. Les Arabes sont généralement de haute taille, tandis
que leurs femmes paraissent être proportionnellement les
plus petites de toutes. L’obésité est à peu près inconnue
parmi eux, je n’en ai jamais vu qui fût surchargé d’embon-
point. Leur physionomie est plus remarquable par lair de
dignité dont elle est empreinte que par la fleur de beauté
qui brille fréquemment chez le type Atlante, surtout lors-
qu’il y eut croisement avec l’espèce Pélage. On ne m'a fait
voir dans toute l’Alsérie que trois à quatre filles de races
nomades qui depuis la conquête fussent venues s'établir dans
G]
MAmmirèREs, PL. 59 à 61. 15
les villes; elles y sont toujours demeurées assez maigres,
quoiqu’y menant l'existence voluptueuse dans laquelle j’ai
dit plus haut que de jeunes Kabyles avaient acquis une no-
table ampleur.
» Les Arabes ou Adamiques, dont il n’est pas ici question
de rechercher quelle dut être la patrie primitive, se sont
répandus de proche en proche et de temps immeémorial à la
surface de toute contrée qui , par son climat, sa physionomie
et ses productions, offrait quelque rapport avec. le lieu d
leur berceau; en quelque endroit qu’on les retrouve, ils
conservent les mœurs, les préjugés et le visage de leurs pre-
miers pères, vivant sous la tente avec leurs troupeaux et
enclins au vol; des côtes du golfe Persique jusqu’au cœur
de l’empire de Maroc, ils se complurent partout où sont des
déserts, parallèlement au tropique et d’orient en occident.
Répartis en tribus indépendantes, quenerattache aucuninté-
rêt commun, ainsi que les abeilles sont distribuées par essaims
étrangers les uns aux autres, ils n’ont nulle part et à aucune
époque vécu en corps de nation ni fondé d’empire célèbre
dont le nom retentisse dans l’histoire. Malgré des idées trop
légèrement admises touchant leur esprit belliqueux, ils ne
furent jamais des conquérants à proprement parler. L’isla-
misme s'étant assez rapidement répandu chez eux, parce
qu’il se fondait sur des traditions déjà respectées de leurs
pères, on a imaginé qu'ils l’avaient imposé les armes à la
main partout Où il pénétra : c’est une erreur historique no-
toire. La prédication et la commodité des pratiques ont
principalement répandu ce genre de foi où le judaïsme et le
christianisme allaient se discréditant.
» Le n° IT enfin est le type EruvoPien. Cette tête fut celle
d’un bandit natif du Soudan, tué dans le Sahel où l’un des
coups de sabre dont il fut atteint montre, sur le pariétal de
gauche, combien l'épaisseur des os du crâne est plus consi-
dérable chez les nègres que chez les autres hommes.
» En disposant les boîtes osseuses que je présente à l’Aca-
\
14 MAGASIN DE ZOOLOGIE. -— ANNÉE 1845.
démie sur une même ligne à la suïte les unes des autres, on
est d’abord frappé de la manière dont, à partir du type
Atlante, où l’angle facial est à peu près droit, la proéminence
sraduelle de la mâchoire supérieure devient considérable.
Cet allongementest tel chez l’Éthyopien , que la ressemblance
de son squelette avec celui des grands singes en devient frap-
pante : à la base du frontal assez élevé, mais latéralement
rétréci, se prononcent, au-dessus des orbites, des crêtes
sourcilières presque aussi considérables que le sont celles d’un
orang d'âge moyen. D’autres saillies osseuses, non moïns
marquées, couronnent les régions temporales aux attaches
des crotaphites; une dépression très-prononcée existe à l’ori
gine du nez dont les os propres sont aussi les plus courts et
tellement disposés en avant, que leur situation en devient à
peu près horizontale. Certains airs d’animalité résultent de
cet ensemble ostéologique , et les traits du visage n’étant pas
moins étranges, la largeur du nez avec ses ailes fort ou-
vertes et la prodigieuse épaisseur des lèvres dont l’inférieure
semble être quasi-pendante , impriment au profil de l’Éthyo-
pien l'aspect d’une sorte de museau.
» Je réserverai pour le travail dont je ne me suis proposé de
donner ici qu’un apercu, la description des nombreux ca-
ractères qui singularisent dans le genre humaïn ces nègres
dont on ne rencontrerait les pareils en aucune autre partie
du globe si leurs soi-disant frères. les Blancs, n’eussent ima-
giné, depuis que la loi de notre Sauveur abolit l’escla-
vage, d’en transporter des millions, contre leur gré , en des
contrées loimtaines où l’on obtient, à coups de fouet, de leur
sueur, ce sucre que prodiguerait la betterave dans notre
propre climat , sans qu’il fût nécessaire d’y transplanter et
d’y martyriser des esclaves. En effét, le berceau du type qui
nous occupe fut la partie centrale de l’Afrique d’une mer à
l'autre. Ses provenances ne se sont guère répanduesen dehors
des tropiques , soit vers le nord, soit vers le sud. Plusieurs
races et variétés s’y rattachent, les Caffres meparaïssentètre
MaAmMmiFèREs , PL, 59 à 61. 15
du nombre, et j’eus certainement tort encore, dans mon
Essai sur l’Homme, de considérer ces derniers comme ap-
partenant à une espèce distincte. Mais ce n’est point de
Caffres qu'il doit être ici question; il s’agit des nègres qui,
pénétrant dans la résion barbaresque, ont dû, pour leur
part, en modifier la population.
» Un océan qui depuis bien longtemps s’est desséché, sépa-
rait l'empire d’Atlas de celui des Éthyopiens, où régna le
Céphée des temps héroïques; l’histoire allégorique d’An-
dromède, fille de ce prince, exposée à la voracité d’un
monstre marin , indique qu’alors il n’y avait guère entre les
deux rives opposées que des rapports de pirateries. Il serait
superflu de rechercher dans les siècles suivants, qu’on peut
considérer comme non avenus, puisqu'il n’en reste aucune
tradition , à quelle époque l’Atlante et l’Ethyopien durent
communiquer par terre, quand il n’exista plus entre eux
que le désert où, dès qu’on put circuler au moyen du
cheval et du chameau, les trois types dont je viens de parler,
se trouvant en contact par la guerre, lecommerce etl’amour,
commencèrent à produire des métis, dont les races pélages
de la Grèce et de Rome vinrent à leur tour accroître le
nombre; c’est de ces Pélages que plusieurs Maures, Kabyles
et mème des Arabes ou Juifs d'aujourd'hui conservent et
transmettent de ces beaux profils droits qu’on imagine com-
Mmunément ne se perpétuer qu’en Italie ou parmi les Hel-
lènes. Plus tard encore, des hordes vandales et godes , des-
cendues du Nord, vinrent augmenter la confusion de l’hy-
bridité, et d’elles se sont transmis, chez certaines tribus
de l’intérieur, des cheveux blonds, même rouges et jusqu’à
des yeux bleus.
» L’invasion des Turcs dans ces derniers temps n’influa
guère sur le mélange des espèces et des races humaines que
dans l’enceinte des villes, particulièrement sur le littoral.
Ceux qui, sous la conduite des deux Barberousse, con-
quirent l'Algérie, ne provenaient d’aucun type particulier ,
16 MAGASIN DE ZOOLOGIE. —— ANNÉE 1845.
ou plutôt, ils provenaient de tous. Comme les mameluks de
l'Égypte, déjà renommés au temps des croisades, ils com-
posaient un ramas d'aventuriers, n’ayant de commun que
la circoncision et le Coran, recrutés dans toute l’étendue de
empire ottoman, c’est-à-dire chez des Scythes et Tartares,
aux confins de la Perse, au cœur du Caucase, sur les rives
du Danube, et parmi les renésats de toutes les parties de
l’Europe. Ils furent en Afrique, durant tout le temps de
leur domination, comme sont dans nos haras les étalons de
races étrangères qui ne s’y naturalisent jamais, et qu’on y
transporte dans le but d'obtenir de leur croisement avec des
poulinières de toute sorte une progéniture supérieure. La
religion commode de Mahomet permettant à ceux qui la
croient la meilleure, l’usage de plusieurs femmes, les con-
quérants choisirent indifféremment les leurs entre toutes
celles qu'ils trouvèrent à leur convenance à l’entour de leurs
repaires , et de là cette confusion surprenante dans la variété
des formes et des physionomies dont l'observateur est d'a
bord frappé quand il débarque en Algérie. Cependant ces
Turcs, en augmentant les chances d’hybridité au pays qu'ils :
7e d
foulèrent si durement, y demeuraient essentiellement étran-
gers ; leurs enfants, estimés supérieurs à leurs mères, mais
inférieurs à ceux qui les procréaient, s’appelaient Koulou-
glis, et les ethnographes dont j’ai signalé l'ignorance pour
avoir donné comme appartenant à des races particulières
les Turcs ou les Juifs, ont fait aussi une race de ces Kou-
louglis qui, provenant du croisement d’hommes venus de
partout avec des filles hybrides de tout sang, n’étaient même
pas considérés comme aptes à perpétuer la lignée des auteurs
de leurs jours, puisqu'ils ne succédaient à aucun de leurs
emplois, et leur demeuraient à jamais militairement et po-
litiquement subordonnés.
» J’ai fait figurer pour la publication de la Commission
scientifique d'Algérie plusieurs de ces métis de Turcs et d’in-
digènes chez lesquels on reconnaïîtra des traits pélages grecs
MawrèRes, PL. 59 à 61. 17
ou romains, germaniques, asiatiques, arabes ou éthyopiens,
de toutes les teintes, et chez lesquels les cheveux sont de-
venus plus ou moins lisses et de nuances diverses; cepen-
dant , considérés sous le point de vue anthropologique, ces
Koulouplis n’ont pas plus d'importance que les enfants nés
du mariage d’un Normand avec une Suissesse, d’un Anplais
avec une Italienne, d’un Francçaisavec une Allemande, d’un
Hollandais avec une Espagnole, d’un catholique avec une
protestante, parce que les noms empruntés du pays ou de
la religion où naquirent les pères et les mères ne signifient
absolument rien en histoire naturelle.
» Il en est de même du croisement des Juives d'Alger avec
les Turcs. Le cas était extrêmement rare, un musulman
méprisant d'autant plus un sectateur de Moïse, que sa loi
présente beaucoup d’analogie avec celle qu’il observe lui-
inême. Les Juifs répandus dans le pays y sont évidemment
sortis de deux souches très-différentes. IL en est, et ce sont
les plus nombreux, qui sont en tout physiquement sem-
blables au reste des Adamiques, tandis que quelques-uns
ressemblent davantage à des Atlantes. Ces derniers ne se
rencontrent guère que dans les villes ; les autres sont répan-
dus partout : il s’en trouve jusque chez les tribus nomades.
Dans le travail de la Commission scientifique, j'aurai soin
de faire figurer des Juifs des deux sortes : on en verra aux
formes sveltes, dont le profil est aquilin, tandis que
d’autres ont la face pleine, avec l’embonpoint des Maures.
» Il résultera , de la comparaison de ces portraits, que
la religion hébraïque dut avoir, sans qu’il soit possible d’éta-
blir vers quelle époque, son âge de prosélytisme où elle s’éten-
dit chez des races étrangères au type adamique , autrement
qu’à la manière préconisée dans Josué, les Juges, les Rois et
autres livres saints, c’est-à-dire d’une façon moins sévère
que par le glaive et l’extermination. C’est par cette raison
qu’en Allemagne et en Polosne, où j’eus autrefois occasion
d'observer des israélites qu’on croirait y être dans leur mère
18 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
patrie, tant ils y sont répandus, je reconnus, au milieu du
grand nombre, où se conservent , dans toute leur pureté, les
traits adamiques primitifs, certains individus en tout sem-
blables aux indigènes germains ou sarmates, au milieu des-
quels ils traînent, de père en fils, une ignominieuse existence.
» Du croisement de trois types les plus distincts et les
mieux caractérisés qui soient au monde, provinrent donc
premièrement, quand ils se furent mis en contact à la sur-
face du fragment de l’Atlantide, où s'étendent aujourd’hui
la Régence de Tunis, l’Algérie et l’empire de Maroc, di-
verses races plus ou moins tranchées. Quelques-unes de celles
ci se sont probablement, par leurs mélanges, confon-
dues et comme effacées les unes dans les autres; mais il en
est certainement quelques-unes qui se sont conservées plus
ou moins pures jusqu'à nos jours. De l'introduction pos-
térieure des gens du Nord en ont dü résulter de nouvelles,
et du mélange de toutes provinrent des variétés sans nombre,
dont j’essayerai de démêler et de signaler les rapports dans
la publication de la Commission scientifique , avec le secours
des portraits que j'en fis faire sur les lieux. En attendant,
et pour ne pas abuser des instants de l’Académie, je me
bornerai à lui faire remarquer que, loin d’avoir contribué
à l’accroissement de la population dans les régions si favo-
risées de la nature, où tant de mélanges de peuples eurent
lieu de temps immémorial, le résultat définitif de la mul-
titude des croisements fut la diminution évidente du nombre
des indigènes, sur lequel la guerre actuelle n’influe heu-
reusement pas beaucoup. La dépopulation est devenue sur-
. toutflagrante à dater de l'introduction del’islamisme. Cen’est
pas ici le lieu d’en rechercher ou d’en expliquer les causes ; 1l
pourrait paraître au moins inopportun aux yeux de ceux qui
veulent qu’il y ait des millions d'hommes en Algérie, d’éta-
blirqu’ikn’ya probablement pas plus de quarante à cinquante
âmes par lieue carrée depuis Tunis jusqu’à Mogador. Aussi
remettrai-je à d’autres temps l’exposition des preuves sur
MAMMIFÈRES, PL. 59 à 61. 19
lesquelles j’assoirai cette assertion. J’espère aussi démontrer
alors à ceux qui déraisonnent sur l’Afrique française, parce
qu'ils ne se sont pas donné la peine ou plutôt le plaisir de la
visiter, qu'il est bien plus facile qu’on ne le suppose d’ame-
ner, sinon à la civilisation européenne, du moins à celle
qui convient à leur climat, des indigènes qui comprennent
mieux qu’on ne feint généralement de le supposer, leurs
véritables intérêts, et dont le grand nombre peut éprouver
déjà combien le régime où nous les voudrions ranger est
préférable à celui sous lequel les écrasèrent les Tures, et
surtout les tyranniques caprices d’un soi-disant émir de
fabrique française, qui n’eût jamais acquis la scandaleuse
célébrité qu’on semble se complaire à lui échafauder, sans
la multitude et l’énormité de certaines fautes.
ERRATA.
Page 8, ligne 4, supposant, lisez supportant.
— 14, — 25, soi-disant, les frères Blancs, lisez soi-disant frères,
les Blancs ,
“— 18, — 26, des croisements, lisez des bâtardises.
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LE MAGASIN DE ZOULOGIE a commencé à rule em {ad t NULL ar
… Les huit années, 1831 à 1838, forment la première série de ce recueil, dont .
: Putilité est retonhhe. et garantie par cette Tongue existence. L? empressement que
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Par NX. F, E. Guérin-Mrénevilie.
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OISEAUX, PL. 55 à 58. Â
DESCRIPEIEN
DE QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES D'OISEAUX DE MADAGASCAR,
Par M. le D' PuCHERAN.
Aide de zoologie au Musée de Paris.
C’est en grande partie aux zoologistes français que la
science est redevable, depuis quelques années, de la con-
naissance des objets nouveaux que possède Madagascar,
soit en mammalogie, soit en ornithologie. Ainsi, je rap-
pellerai à ce sujet que les genres Galidie et Galidictis de
la famille des Viverridés, de même que le genre Euplère,
dont la place dans la série mammologique ne paraît pas
encore définitivement fixée, sont dus, les deux premiers
à M. le professeur Geoffroy Saint-Hilaire fils, le second à
M. Doyère. En ornithologie, c’est mon illustre maître qui
a créé les genres Oriolie et Phileppitte, Falculie et Mésite,
et M. de La Fresnaye, qui à établi le genre Brachypté-
rolle. Je viens à mon tour ajouter quelques nouveaux faits
à ces éléments de la Faune de Madagascar, et décrire
quatre espèces d’oiseaux que je crois inédites et nouvelles;
car c’est vainement que, par suite des fonctions que je
remplis au Musée de Paris, j’ai cherché dans les publica-
tions les plus récentes des descriptions qui pussent con-
venir à ces divers 1ypes.
J'espère plus tard compléter ces premiers documents
et me livrer à la comparaison des rapports que présente
la création mammologique et ornithologique de ce cin-
quième continent avec celles des continents européen,
asiatique, africain, d’une part, américain et australien,
de l’autre. Déjà M. le professeur Geoffroy Saint-Hilaire a
annoncé que, pour trouver dans d’autres climats les genres
de Mammifères les plus rapprochés par leur organisation
de ceux de Madagascar, c'est dans l’Inde continentale et
insulaire qu’il faut les chercher (1). On arrive au même
résultat par l’étude des races humaines : on sait, en effet,
que tous les anthropologistes s'accordent à considérer File
(1) Supplément à Buffon. — Zoologie générale, page 442.
JanvIER 1845. 4
9 MAGASIN DE ZOOLOGIE.+-— ANNÉE 1845.
de Madagascar comme le berceau, le poinr de départ de
la race malaise, dont la dernière étape de séjour se trouve
dans ia presqu'île de Malacca. C’est un nouveau fait à
ajouter à tous Ceux que nous espérons donner ultérieure-
ment pour prouver la concordance qui existe entre les lois
qui président à}a distribution géographique des types
mammalogiques et celles d’après lesquelles s’est effectuée
la répartition des races humaines sur la surface dn
globe (1).
(4) Dans la partie mammalogique du voyage de la Vénus, à
l’occasion d’un individu appartenant à l’espèce du genre Felis
décrite par Guldensted et M. Temminck, sous le nom de Felis
rufa, dont M: le professeur Geoffroy Saint-Hilaire fils nous
avait confié la description, nous avons déjà fait application à l’an-
thropelogie des deux célèbres principes de géographie zoologique
établis par notre immortel Buffon. Voici comment nous, nous
sommes exprimés à ce sujel:
« Aussi, disons-nous, (page 158), tous les zoologistes qui ont
«suivi Buflon ont-ils sanclionné par leur approbation les vues
« de cel homme célèbre. Nous dirons même que la distribution
« géographique des races humaines concorde parfaitement avec
«les lois de distributien géographique que Buffon a établies. C’est
« la même rase qui, dans les deux continents, en Asie, en Europe,
« comme en Amérique, habite les latitudes boréales. Dans les la-
« titudes australes, au contraire, qui ne sait que les peuplades de
«l'Amérique du sud sont différentes de celles du sud de l'Afrique?
« Qui ne sait encore que les nations qui peuplent l’Asie, les di-
«vers archipels de l'Océanie et le vaste continent de la Nouvelle-
«Hollande ne:sont point les mêmes que celles qui peuplent 1e sud
«de l'Afrique et de l'Amérique ? »
Desmoulins est le premier observateur moderne qui ail entrevu,
du moins à notre connaissance, la concordance entre les animaux
et les races humaines sous le point de vue de la distribution géo-
graphique. fi fat dès-lors conduit à admettre qu'il y avait des cen-
tres particuliers de créalion pour les races comme il yen a pour
les animaux; mais, comme à l’époque où il écrivait, la géographie
zoologique était peu avancée, il n’essaya pas de déterminer si ces
centres étaient les mêmes et pour les races et pour les animaux,
les Mammifères surtout. Cest ce qui nous semble exister, cepen-
OUSECUX, PL.555 à 584 5
Ces préliminaires établis, et ils nous semblent de na-
ture à expliquer l'origine et le premier mobile de notre
publication actuel'e, nous passons à la description de nos
qéatreespèces. Deux d’entreelles 1ppartiennentau typede
Coucous à longs tarses, que Vaillant et M. Cuvier ont isolé
du genre Cuculus de Linné, sous le nom de Cous; la troi-
sième fait partie du genre Glaréole, la quatrième des pe-
lités espèces du genre Bouvreuil. Je dédie la première de
nos deux espèces de Coua à mon oncle, M. le professeur
Serres, si connu des anatomisies de l’Europe par ses tra-
vaux en anatomie transcendanie ; et l’épithète spécifique
que nous avons choïsie ranpellera à Ia mémoire la dénemi-
nation que lillustre Meckel avait donnée au principe du
développement centripète des organismes; la deuxième
au célèbre Jean Reynaud, que l’on considère avec juste
raison comme l'intelligence la plus encyclopédique de
notre époque, et la Glaréole au législateur Linnéen de la.
Tératologie, M. le professeur Geoffroy Saint-Hilaire fils.
JL. Coua SerrraNA, Pucheran. = PI. 55.
M Lesson a récemment beaucoup divisé les espèces de
Coucou à tarses allongés que Vieillot avait réunis dans
son genre Coccyzus. La piupart de ces divisions nous pa-
raïssent acceptables, au moins si nous nous laissons gui-
der par la forme générale du bec. En procédant d’après
ces données, les espèces de ce type propres à l'ile de Ma-
dagascar se mettent totalement à part de celles propres au
continent Américain et au continent Asiatique, et on ob-
serve en elle cette spécialité de forme et d’aspect que
dant; et, pour en citer quelques exemples, les races humaines de
l'Amérique du sud et de la Nouvelle-Hollande ne sont-elles pas
spéciales à ces continents, aussi bien que les Mammifères qui en
sont originaires? N’en est-il pas de même pour le continent asia-
lique? Nous ne faisons ici qu’énoncer ces principes, car leurs
développements sont hérissés de difficultés: ils n'exigent rien
moins, on le concevra, que. la déterminalion exacte du nombre
des r'ices humaines éparpillées sur la surface du globe, problème
dont la solution n’a entraîné jusqu'ici de la part des anthropolo-
gistes que des opinions divergentes.
4 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
présentent déjà dans l’ordre des Zygodactyles les genres
Courol et Mascarin. Le Coua de Geoffroy, que M. Tem-
minck avait associé à son Coua Delalande, mérite, à cause
de la forme de son bec, de devenir le type d’un genre à
part, auquel nous donnons le nom de Cultride, par suite
de la grande ressemblance de la forme générale de la man-
dibule supérieure avec celle de la lame d’un couteau. L’es-
pèce type sera pour nous le Cultride de Geoffroy (Cultrides
Geoffroyi).
Le Coua de Serres appartient a cette section de la fa-
mille des Cuculidés, qui comprend déjà le Coua Delalande
(Goua Delalandii — Coccyzus Delalandiü, Tem.), le Coua
huppé (Coua cristata — Coccyzus cristatus, Vieil), le Coua
Taitsou (Coua cærulea— Coecyzus cœruleus, Vieil.) Cette es-
pèce a le dessus du cou et de la tête, le dos, les couvertures
supérieures des ailes brun olivâtre; cette couleur, plus
foncée sur la tête, s’y trouve légèrement teintée de rous-
sâtre. Il en est de même du croupion et des couvertures
supérieures de la queue. La gorge est noire ainsi qu’une
ligne qui cercle en arrière la nudité si étendue de la
région ophthalmique. Le reste du cou, la région thoraci-
que et la partie supérieure de l’abdomen sont rouge-bai
vif, et cette teinte s'étend dans une petite étendue sur
les parties latérales du dessus du cou en avant et au
dessus du fouet de l’aile. Les côtés de l’abdomen, les plu-
mes qui enveloppent le membre en dehors, au dessus du
tarse, présentent la même couleur que le dessus du corps,
avec cette différence seulement que la teinte en est plus
foncée. La partie inférieure et médiane de l’abdomen est
cendrée noirâtre, de même que les couvertures inférieu-
res de la queue. Les pennes caudales sont bleu d'acier
en dessus, noires en dessous.
Les neuf ou dix premières pennes de l’aile sont violet
foncé en dessus, mais la suivante offre un liseré olivâire
sur son bord externe, et ce liseré devient de plus en plus
étendu à mesure que les pennes deviennent plus inter-
nes. Chez certains de nos individus, toute cette partie
externe de la penne est même uniquement de cette cou-
leur, L’aile est noir terne en dessous.
Chez un de nos individus, qui est probablement un
jeune, la couleur rouge bai de la région thoracique est
plus étendue sur l'abdomen, ét presque toutes les pennes :
OISEAUX, PL, 55 à 55, 5
de l'aile offrent à leurs extrémités terminales soit nne ta-
che, soit un liseré de couleur rousse. Le bord de certaines
présente même un liseré brun. 1l en est de même de
quelques-unes des couvertures supérieures de l'aile.
Cette espèce, de la taille du Coua Taitsou, s’en distingue
facilement par ses couleurs moins uniformes, par son bec
plus long et plus élevé, par la plus grande étendue de la
nudité ophthalmique. Ces deux derniers caractères la dis-
tinguent également du Coua huppé, qu’elle dépasse en
taille, et dont elle ne possède ni la crète céphalique de
couleur cendrée, ni les taches blanches qu’offrent à leur
bout les pennes caudales. Elle est plus petite de taille
que le Coua Delalande, et n’a point, comme cette
espèce, la gorge et la région thoracique de couleur blan-
che. Le dessus du corps n’est point bleu, et les couvertu-
res inférieures de la queue de même que le bas de la ré-
gion abdominale sont cendré noirâtre au lieu d’être de
couleur rousse comme dans le dernier de ces types. Enfin
sa gorge noire et l’absence de blanc aux pennes latérales
de la queue ne permettent point de la confondre avec le
Coua décrit par Buffon (Cuculus Madagascariensis, Gm.)
IT. Coua Reynauonr, Pucheran. — PI. 56.
Le Coua de Reynaud se distingue du précédent par sa
taille moindre, la teinte grise de ses parties inférieures,
la calotte rousse qui lui couvre la tête, et par son bec
plus court et plus comprimé. Le dessus du cou et du
corps, la nuque, les couvertures supérieures de la queue,
le croupion sont vert olivâtre, et eette dernière couleur
s’observe au dessous sur les hypocondres. Les pennes des
ailes les plus externes sont de couleur bleu d’acier, avec
un liseré brun très étroit sur leur face externe; les plus
internes sont colorées comme le dos. En dessous, elles
sont totalement noires. La presque totalité des pennes
caudales offre en dessus la teinte bleu d’acier, et ce n’est
que sur leurs bords et à la base que reparaît la coloration
olivâtre du dos. Elle occupe au contraire la plus grande
étendue des pennes intermédiaires qui ne présentent la
couleur bleu d’acier qu’à leur extrémité. En dessous, les
mêmes dispositions se reproduisent; l’on n’aperçoit de
vert que sur les intermédiaires et la teinte des pennes la-
térales est seulement plus foncée.
6 MAGASIN DE ZOOLOGIE.-— ANNÉE 1845.
La calotte rousse de la nuque suffirait déjà pour isoler
ce type spécifique de tous ses congénères, si nous he fais
sions observer que pas un d'entreeux n’est uniformement
gris en dessous. Le Faiisou que l’on pourrait lui compas
rer sous ée point de vue offre une teinte trop, différente
pour qu'il entre jamais dans l’esprit d'aucun observateur
de le confondre avec le Coua de Reynaud.
Chez les jeunes, les parties inférieures offrent un 'mé-
linge de plumes rouillées et de plumes de couleur grise.
Les couvertures de l'aile sont brun noirâtre et bordées dé
roux inféricurement. Certaines pennes de l’aile offrent,
comme chez les jeunes de l'espèce précédente, des liserés
de la dérnière de cèes teintes. Tout le dessus de la tête ét
du 'éou est olive très foncé, offrant encore une teinte de
rouille. Là queue est en dessus presque: en totalité vert
olive, un peu violacée en dessous. Par les progrès de l’âge,
et nous avons vu des types intermédiaires, le roux finit
par énvahir tout le dessus de la tête, le vert ohvâtre le
déssus du éou et du Corps, de même que les couvertures
alaires, ete. Chez les jeunes de cette espèce, comme chez
ceux de la précédente, le bec est presque en entier rou-
geâtre, et est noir chez le mâle adulte que nous avons dé-
crit pius haut.
MIT. GLAREOLA GEOFFROYI, Pucheran. — PI, 57.
M. G. R. Gray, dans le travail qu’il publie, à ré-
cemment donné un synopsis des espèces de ce. genre.el
fait figurer FPespèce à laquelle M. Fraser a imposé le nom
de Glareola cinerea..Sauf le Glareola limbata de M. Rüppel
que nous ne connaissons pas, aucune de, ces espèces ne
peut être confondue ave: l'espèce de Madagascar, quia la
tête brune noirâtre, le dos et le dessus du cou brun avec
reflets olivätre, ainsi que les couvertures supérieures des
ailes et leurs pennes secondaires; les grandes pennes
noires mais d'un noir plus foncé en dehors qu en dedans;
le cou et le thorax gris olivätre, mélangés de blanchâtre
sur Je mention; la partie supérieure et médiane de l'abdo-
men rougeâlre, ainsi que la plus grande parte des cou-
veriures inférieures des ailes ; la partie inférieure de ceite,,
révion blanche, ainsi que les couvertures inférieures, et
supérieures de la queue. Chez un de nos individus, les
OISEAUX, PL, 55 à 58. 7
couvertures inférieures de la queue sont teintées de fauve.
Le prolongement caudal est bifurqué, et toutes ses pen-
nes sont blanches dans leur moitié supérieure, noires
dans le reste. À partir de la deuxième penre externe, la
tache noire devient de plus en plus étendue et la tache
blanche devient bordée de noïr sur le bord externe de la
penne caudale. Tout au contraire, les extrémités inférieu-
res de ces pennes les plus médianes présentent un liseré
blanc, saillant surtout sur la partié la ‘plus interne;
sa couleur devient brune et plus difficilement percep-
tible sur les pennes situées en dehors et finit par dispa-
raître sur la plus externe.
De la base du demi-bec supérieur part une ligne blanche
très étroite, qui s’arrêle à l'œil pour se continuer dans
une petite étendue en arrière de cet organe. Le fouet de
laile est de ia même couleur. Le bec est court et les bords
des deux mandibules en. arrière des narines sont rouges.
Les ailes enfin sont très longues et dépassent de près de
trois pouces les pennes les plus latérales de la queue.
Cette espècetse distingue de toutes ses congénères par
le sourcil blanc qui se voit au dessous de l’œil : elle est
plus hauie sur jambes que la Glaréole lactée, à des ailes
plus longues et la queue plus bifurquée. La Glaréole
échasse a son bec plus long, ses ailes le sont moins,
et la Glaréole d'Europe au contraire à sa queue encore
plus bifurquée.
Les dimensions de cette espèce sont les suivantes :
De l’extrémité du bec aux pennes médianes de la queue. 0,178
En partant d’au-dessous
Longueur du bec en ligne (ace nariness LL ent AqUTE
: droite | Eu parlant de la commis-
\SUTE. + + + + + + + « + 0,023
Longueur de la partie nne dutarse, . . . . . . . 0,024
Longueur du doigt médius sans son ongle. . . . . . (0,018
PYRRHULA NANA, Pucheran. — PI. 58.
DENTS
Cette espèce a les parties supérieures du dos, la tête,
les couvertures des ailes brun couleur de terre, devenant
brun noir sur les ailes et la queue, et, dans cette dernière
région, plus foncé en-dessus qu’en-dessous. Les plumes
8 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
des couvertures supérieures de la queue et le croupion :
sont brunes dans la majeure partie de leur étendue et
terminées par une zone olive à reflets bronzés; la gorge
est noire. En arrière de cette tache, se voit, à partir de
la mandibule inférieure, une raie blanchôâtre, qui vient se
confondre avec la teinte couleur de litharge des parties
inférieures; en arrière de cette raie se voit, au dessous
de l’œil, la même coloration que sur le dessous du corps.
La mandibule supérieure est noire, l’inférieure brun
rougeâtre en-dessous et à sa pointe, blanchâtre dans le
reste de son étendue.
Les dimensions de cette espèce, qui par sa taille se
rapproche des espèces de Pyrrhulinæ, dont M. Swainson a
fait son genre Spermophila, tandis que, par son bec, elle
se rapproche du Fringilla alaria, sont les suivantes :
Largeur totale du bec à l’extrémité de la queue. . . +. 0,081
Longueur du bec en ligne droite à partir de la commissure. 0,008
Longueur du tarse. . , . . . . . . . . . . . 0,012
Longueur du doigt medius sans l’ongle. . . . . . . . 0,012
Longueur de l’aile couchée le long des flancs. . . . +. 0,045
Nous avons vu plusieurs individus de ces diverses es-
pèces d'oiseaux dans le Musée de Paris, qui les doit aux
explorations de MM. Bernier et Goudot. Ün individu de la
Glaréole Geoffroy, un autre du Coua Reynaud et deux.
ou trois du Bouvreuil nain, font partie de la belle collec-
tion de M. le prince d’Essling. C’est donc avec connais-
sance de cause que nous donnons les détails concernant
ces divers types, et le seul regret que nous ayons, c’est
de ne pouvoir les compléter par les renseignements rela-
tifs aux mœurs et aux habitudes qui les caractérisent.
Way. de Zoologie. 1845. Ovreauzx . PL, #5
00,
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Oireaux. PL. 66,
Nag- de Zoologie, 1845.
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Z 6. Prétre. del. N. Lemond imp. Annedouehe re.
| PREMIÈRE SÉRIE.— ANNÉES 1831 À 1838.
LE MAGASIN DE ZOOLOGIE à commencé à paraitre en 1831.
… Les huit années, 1831 à 1838, forment la première série de ce recueil, dont
Vutilité est reconnue et garantie par cette longue existence. L’empressement que
les savants et les zoologistes de tous les pays ont mis à enrichir de leurs mémoires
et à y consigner leurs travaux en assure désormais la réussite, C’est un livre indis-
pensable à toutes les personnes qui s’occupent de zoologie, tant à cause de l’im-
portance que du nombre des mémoires qu’il renferme ; il est aujourd’hui le re-
cueil à figures le plus considérable qui existe.
. Cette première série, terminée par des tables méthodique, alphabétique et par
noms d'auteurs, nécessaires pour faciliter des recherches, forme 8 volumes in-8,
ornés de 635 planches gravées et soigneusement coloriées ; prix. . . 259 fr.
On vend séparément :
L Première année, 1831, 80 planches, 25 fr., par la poste 28 fr.
Deuxième année, 1832, 100 planches, 36 fr. — 42 fr.
Troisième année, 1833, 95 planches, 36 fr., — 42 CE
… Qualrième année, 1834, 54 planches, 18.fr., — (ati
. Cinquième année, 1885, 716 planches, 36 fr., — 42 “
Sixième année, 1836, 83 planches, 36 fr., —. 42 fr.
Seplième année, 1837, 69 planches, 36 fr., = AD ÎTe
Huitième année, 1838, 78 planches, 36 fr., — 42 fr.
Oiseaux.
no no À
PREMIÈRE SECTION. | Reptiles. Le pl., 3 vol., 99 f., par la poste, 108 f
Ar
4 Poissons.
Mollusques.
Zoophytes.
Annélides.
s Crustacés. | AUS
MROISIÈME SECTION. | Arachnides. { 324 Pl,6 vol. ‘/2,137f. 50, parlaposte 150f.
‘Insectes.
DEUXIÈME suorion. f 162 pl., 3 vol. ‘/1,77{.50, par la poste 85f.
‘1
MAMMIFÈRES, 30 planches. . 922 fr. » c., par la poste 24 fr. » c.
OISEAUX, 86 planches... -66 fr: » ©, 4 TO. »c.
PRÉPTILES, 16 planches. 2: 12 fr. €, — 13 fr... » c.
POSSONS, 17 planches. . 12... » cs | | — 13: fn)? ©@
DÉLUSQUES, 159 planches : : 16.fr. 150,0, | — | :80 fr. } »\.Q.
OOPHYTES, 3 planches. . DDC — 2 fr. 50 c.
NNÉLIDES, 1 planche. . MF 75 €; —- En ce
CRUSTACÉS, 27 planches. . 13 fr. » c., — 14 frs ce
ARACHNIDES, 18 planches. . 10 fr. » c., — th se
LINSECTES, 280 planches. . 127 fr. 50 ©, — 135fr. »c.
| Nes is a droit à un exemplaire de la REVUE ZOOLOGIQUE.
- où chaque membre recevra un ouvrage d’une valeur beaucoup plus Fe que:
_ou 960 pages (contenant la matière de près de 4 volumes M ue ce Sal
Le taux de la cotisation annuelle est fixé : PAS LA PT OA VA LA Le
d'impression par mois.
Quand le nombre des membres aura ne 250, il y aura deux Re
demie par mois, sans augmentalion de la Dotisation. Quand ce nombre dépa
sera 300, il y aura trois feuilles par mois, et ainsi de suite, la Revue sera su ;
cessivement augmentée d’une on TO par mois, te fois qu'il y aura
50 membres nouveaux inscrits, toujours pour la même cotisalion; en sor à
que les associés auront le plus grand intérêt à contr ibuer à l’augmentation de la
Société, car la revue prendra toujours plus d’étendue, et il arrivera une époque
les 18 fr. de sa cotisation annuelle.
250 membres, on publiera 30 feuilles, qui coûter. 500 fr. et rap. 4500 fr.
<
É 300 à 36 2 5400 —
#, J350 — 42 — 6300 M.
= \400 * — 48 — 7200 —
2 450 — 54 ROUE AS OS ADD AU ET
>
| 500 — 60 _. 9000 _—
Ainsi, quand il y aura 500 membres ; chaque sociétaire recevra, pour une très-
faible cotisation de 18 fr., 2 forts Sr compactes de 60 feuilles d'impression,
donne 480 pages pour chaque volume:
Pour se faire admeitre dans la SOCIÉTÉ COVIERIENNE ; . suffit d’être pré
senté par un membre et de s’engager à payer la cotisation annuelle.
Écrire (franco) à M. Guérin-Méneville, rue de Seine-Saint-Germain , 13,
envoyant le montant de la cotisation, augmenté du prix de l’affr anchissement
dessous, ou en désignant le correspondant chez qui l’on devra remettre. les n
méros à Paris. |
En France on ajoutera 1 fr. 50 C. par année, si l’on veut recevoir la Revue P
la poste et franco. Quand il y aura 250 membres , ce sera 1 fr. 80 c.; à 300
2 fr. 40 c., et ainsi de suite 20 c. de plus, AE, Lie qu’il y aura 50n
nouveaux inscrits.
DESCRIPTION
D'UN NOUVEAU GENRE D'OISEAUX APPARTENANT À LA FAMILLE
DES STURNIDÆ, SOUS-FAMILLE DES LAMPROTORNINÆ#,
Par M. DE LAFRESNAYE.
G. SCISSIROSTRUM.
Char. GEN. — Rostrum forte, altum, culmine pauce
compresso, elevato, obtuso, a fronte ad apicem %dque
curvato, apice non adunco ; maxillâ basi lat, parum tu-
midà, post nares tantum compressà ; naribus in scissurâà
sulciformi, elongatâ, oblique arcuatâ, apertis ; spatio in-
frà nares tumido ; mandibulâ basi altà ad latera recte
descendente ; alis mediocribus, remigibus duabus pr'mis
æquatibus et longissimis, tertià et quartâ brevioribus,
gradatis; caudà meédiocri, gracili, acuminatâ, rectrici-
bus angust s valde gradatis ; tarsis brevibus sed robustis-
simis; digilis et unguibus validis, his et præcipue postico
fo:1ibus valde arcuatis, compressis.
SCiSsIROSTRUM PAGEI. — Totus cinerascens alis caudâque
cunealà nigro-shistareis, pennis aliquot uropigyalibus sparsis,
apice courctatis, rubris, nitidis, lamenæformibus ; rostro pedi-
busque robustis, brevibus, flavis; unqyuibus nigris. — Long.
tot. 16 centimètres.
Cet oiseau est partout d’un gris cendré ardoisé avec les
ailes et la queue d’un ardoisé noirâtre. Le bec, qui est
jaune vif, est fort et élevé, sa carène supérieure est
arrondie et mousse, arquée dans sa longueur et princi-
palement à son départ du front. la pointe n’est point
receurbée au dessus de la mandibule supérieure, mais
droite. Les narines sont percées dans l’épaisseur de la
partie cornée en forme de fente ailongée et arquée, depuis
les plumes frontales. Depuis cette rainure jusqu’à l'ou-
verture du bec, la mandibule est saillante latéralement
comme un peu renflee, ce qui rend l'ouverture du bec
large à sa baseet il ne se comprime qu’au-delà des narines;
la mandibule inférieure, assez haute à sa base, se termine
carrément à sa base dans les plumes qui la bordent. Ses
côtés tombent presque perpendicularrement. Les pattes
JANVIER, 14845, 5
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE, — ANNÉE 1845.
courtes, mais très robustes, sont d’un jaune plus clair
avec les ongles noirs et comprimés ; la queue, de lon-
gueur médiocre, est très conique : sur le croupion et les
couvertures de la queue, il y a un grand nombre de
mèches étroites allongées, éparses d’un beau rouge qui
contrasient avec la teinte obscure du reste du plumage.
Sa longueur est de 16 cent.
Cette nouvelle espèce, voisine des Lamprotornis par la
forme de ses pattes, de ses ailes et de sa queue et par ses
habitudes praticoles, en diffère toutefois par ses plumes
de couieur cendrée et non couleur d’acier à reflets métal-
liques, ni acuminées sur la tête et le col, comme chez eux.
En cela elle se rapproche du genre Enodes de Temminck,
formé de son Lamprotornis superciliamis ; mais son bec très
fort, très élevé à narines ouvertes dans une sorte de rai-
nure arquée en forme de sillon, caractère qui ne se ren-
contre chez aucun des genres de la famille, nous a paru
suffisant pour faire de cette espèce le type d’un genre nou-
veau ; elle a été tuée près de Manado, à l’ile Célèbe, par
M. Léciancher, chirurgien attaché à l'expédition de la cor-
vette la Favorite. Il a remarqué que ces oiseaux vivaient
en troupe comme les étourneaux et les stournes, qu’ils
fréquentaient les pâturages et se tenaient Souvent à terre
près des bestiaux, qu’ils se posaient quelquefois en bande
de plus de 200 sur le même arbre, où ils gazouillaïent tous
à la fois de manière à se faire entendre de fort loin.
Nous donnons à cet oiseau le nom de Page, celui du
commandant de la Favorite, d’après le désir que nous en
a témoigné M. Léclancher, chirurgien de l’expédition,
comme un hommage de sa reconnaissance, pour l’obli-
gence avec laquelle ce capitaine lui a facilité ses explo-
rations en histoire naturelle pendant le cours de l’expé-
dition.
Mag. de Zoologée. 1845. Dress DL bg.
SCISSITOSTTUIM. ?ageé, ZLafernge.
DE Lrétre. del, V. Zemond, Emp. fnneezcke
Oiseaux, PL. 60. l
NOTICE
SUR LE GENRE /0RA DE HORSFIELD,
PAR M, LE pocTEUR HARTLAUB,
De Brême.
Iora Larresnavi, Æartlaub.
Supra obscure olivaceo virescens , plumarum apicibus nigri-
cante-æneo limbatis; fronte, loris et uropygio flavescen-
hibus; alis et caudaunicoloribusnitide æneo-nigris, ularum
tectricibus internis remigumque marginibus internis ultra
dimidium basalem albis; plumulis periophthalmicis corpo-
reque inferiore toto (mento et subcaudalibus inclusis) læte
et saturate flavo; rostro plumbeo , tomiis ut in congene-
ribus subpellucidis albidis ; pedibus pallide carneis.
Hab. Malacca.
Long. tot., 5” 10"; rost. a rict., 10 1/2"; a fr., 9 1/2; alæ., 2 9!;
tars., 10 !’.
Rev. zool. par la Soc. Cuvier., vol. VIT, p. 401.
Le genre Zora, établi en 1820 par Horsfield , est un des
plus naturels et des mieux caractérisés. L’espèce nouvelle,
que nous croyons avoir décrite pour la première fois , est la
plus grande du genre et parfaitement typique. Quant aux
autres oiseaux , qui appartiennent à ce genre, il reste à sa-
voir s’ils forment trois espèces distinctes, ou s'ils ne sont que
trois variétés locales d’une même espèce. M. Blyth, con-
servateur au Musée zoologique de Calcutta, croit s'être con-
SERTEMBRE 1845, 6)
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
vaincu de leur différence spécifique, ainsi que M. Terdon ,
à qui on doit tant de précieux matériaux pour l’Ornithologie
de la Péninsule de l’Inde. Cependant, ce dernier ne parle
que des deux espèces ou variétés continentales. L’ornitho-
logiste suédois, C. Sundeval , dans un essai très-intéressant
sur les oiseaux observés par lui dans les environs de Calcutta,
pense que les Zora tiphia et ceylonica ne sont que des va-
riétés locales et constantes, et que la Zora scapularis Hors-
field est identique avec la première de ces deux variétés.
Provisoirement nous nous décidons pour l’opinion des
zoologistes résidants dans l’Inde, MM. Blyth et Terdon.
Voici la synonymie de ces espèces :
1. IoRA TiPHia,
Green Indian Flycatcher, Edw., pl. 79.
Seelig. Voeg. 4, t. LIIT.
L'iguier vert et jaune, Buff., Ois. V, 278.
Ficedula Bengalensis, Briss., Orn., III, 184.
Motacilla tiphia, L. S. N., I, p. 331.
Gmelin, L. 1, 963.
Green Indian Warbler, Lath., Gen. hist., VIT, 127 ( exclus. synon.).
Francl., Proceed. 1830 , p. 117 (1. scapularis).
Sundeval, Physiograf. Sâllskap. Tidskr., 1, p. 79.
Oken, Isis, 1842, p. 533.
Terdon, Madras Journ. of Litter. and Sc., 1839, 248.
Blyth, Journ. asiat. Soc. of Beng., XIII, p. 380.
Id., Ann. and Mag., XII, p. 98.— XIV, p. 41.
Motacilla subviridis, Tickell, Journ. À. 8., II, p. 576.
Show Bheegah, Hindust.
Hab. Bengale, Nepal, Assam, Arracan.
st 2. [. ceyronica, Gm.
Ceylon Blackap, Brown, Illust., XV, fig. 2.
Motacilla Ceylonica, Gm., L.I, 964.
Sylvia Ceylonica, Lath,, J. O., II, 532.
se
[UE
Oiseaux, PL. 60.
Green Indian Warbler, var. À , Lath., Hist., VII, 127.
Le quadricolor, Vaill., Æfr., pl. 141.
Ægithina quadricolor, Vieill., Dict., I, 176.
ÆEncyclop., p. 481.
I. liphia, var. nigra, Sundeval, I. c.
Sykes, Proceed. 1832, p. 89.
I. Meliceps , Horsf., Journ. A.8.,X, p. 50.
I. Melaceps, Swains., Classific., II, 227.
Terdon, Madr. Journ., 1, c.
Blyth, Journ. As. Soc., XIIT, p. 380.
Muscicapa Cambayensis, Lath., J. O., I, 490.
Encycl., p. 809.
? Jringilla multicolor, Gm., 1. IT, 924.
Lath., J. O., II, 565.
Green rumped Finch, Id., Gen. hist., VI, p. 111.
Hab. Péninsule de l'Inde, Ceylan, Java ?
3. I. scaruLaris, Horsf.
Horsf., Linn. Transact., XIII, p. 151.
Id, Zool. research. , 6, 5.
Turdus seapularis, Raffl., Zinn. Tr., XIII, p. 311.
Scapular Wagtail, Lath., Gen. hist., VI, 336.
Eyton, Proceed. 1839, p. 104.
Blyth, Journ. As. Soc., XIII, 381.
Hab. Java, Sumatra , Malacca?
4. I. Larresnayi, M.
Rev. zool. par la soc. Cuvier., 7, 401.
Hab. Malacca.
L'oiseau , nommé Jora chloris, par M. Hodpgson, et dé-
crit sous la dénomination de Timalia chloris, par M. Blyth,
(Journ. As. Soc. of Beng. XI, p. 794), forme à présent
le type du genre Mixornis, Hodgs. (Zbid. XIIT, p. 380.)
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Mag, de Zoologie : 1845, Oiseatur . Pl. 60,
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Hartlaub PER : IV, Remond 1mp Annedouvle ie.
SU EORBEAU
DE LA REVUE ZOOLOGIQUE ET DU MAGASIN DE ZOOLOGIR,
RUE DES BEAUX-ARTS, 4,
gnées de tie exe: deprix es fixé ainsi si
PREMIÈRE SECTION. Animaux xer tébrés.
5P
DEUXIÈME SECTION: Ahimaux mollsques et fre 13 Fr,
TROISIÈME SECTION. Animaux articulés
MOoLLUSQUES, PL, 113. 1
G. ERYCINA, LAMARCK.
E. Franciscana. — PI. 413. f. 4. a, b, c.
Er. Tesia oblonga, (ransversa, vitrea, tenui, convexa, polita, antice
si dup'o longiore* apice acuto, intüs emarginato, latéraliter compress0;
dentibus lateralibus inaqualibis : antico longiore. Revue zool. Soc.
Cüvier, t. 5. (1844) p. 12, n°13.
Coquille oblongue, transversale, convexe, d’un blanc-
vitré, mince, hyaline, polie et cependant très finement
striée en travers. Côté antérieur deux fois plus étendu
transversalement que le côté postérieur; celui-ci a la
. marge supérieure inclinée; sur l’autre, cette marge est
horizontale. Sommet, peu saillant, aigu, comprimé latéra-
lement; la dépression s'étend obliquement au dessous
de la marge supérieure de la coquille et s’efface peu à
peu pour disparaître vers le centre de la valve. Ce som-
met est échancré triangulairement du côté de la face
interne. Charnière privée de dents cardinales et formée par
deux dents latérales : l’antérieure transversalement li-
néaire, alongée, coupée verticalement tout près del’échan-
crure apiciale, et là un peu plus large, triangulaire et
terminée en pointe. La dent postérieure oblongue, oblique,
élargie et tronquée postérieurement, se Continue jusqu'à
Péchancrure apiciale en s’atténuant en pointe. Sous cette
dernière dent latérale, on aperçoit une fossette oblon-
gue, 1rès étroite, à peine bordée d’un rebord obsolète,
dans laquelle gît un ligament blond et comprimé de cha-
que côté. Impressions musculaires oblongues, alongées :
l'antérieure subhorizontale; la postérieure très oblique. La
valve gauche est la seule qui nous soit connue. Dim. : :
baut., 5 : Larg. 8. Convexité, 4 millim.
Hab. Nous devons la connaissance de cette espèce à à
M. Defrance, qui a bien voulu la mettre à notre disposi-
tion. Elle a été trouvée dans l’estomac d’un Pleuronectes
rhombus, pêché à Cherbourg.
JANVIER 1845. 3
19
MAGASIN DE ZOOLOGIE.— ANNÉE 1845.
E. CarOBURGENSIS. PI. 113, f. 2, a, b, c, d, e, f.
Er. Testa ovata, transversa, albo-lactea. tenui, pellucida, concentrice
tenue ac subregulariter striata; latere antico Al2 longiore sensim
attenuato, dorso subangulato : postico subtruncato; margine in-
fero recto; apice parvulo integerrimo; dentibus lateralibus æqualibus,
æœquidistantibus in utraque valvula : in deatra brevioribus, externé
truncatis, Revue zool. Soc. Cuv. 1844, p. 43. n° 14.
Coquille ovale, transverse, d’un blanc de lait, mince,
translucide, finement et presque régulièrement ridée en
travers. Côté antérieur une demi-fois plus long que le
côté postérieur, atténué graduellement et arrondi à
l’extrémité. Cette partie de la coquille porte, à l’extérieur,
un pli léger, analogue à celui des Tellines. Côté posté-
rieur verticalement subtronqué. Marge inférieure hori-
zontalement droite; la supérieure faiblement inclinée sur
chaque côté, mais sensiblement un peu plus du côté pos-
térieur. Sommeis petits, obtus, entiers, opposés. La char-
nière, privée de dents cardinales, se compose de deux dents
latérales sur chaque valve; sur la valve droite les dents
sont courtes, divergentes et tronquées du côté extérieur;
elles forment chacune un triangle sealène, dont l’angle le
plus long est rapproché des sommets; sur la valve gauche
les dents sont plus alongées, subhorizontales, coupées
très obliquement en dedans, lamelleuses, comprimées en
dessus et représentant aussi, chacune en leur particulier,
un triangle scalène, mais dont le côté atténué en pointe,
est opposé à celui de la valve droite. Ligament étroit,
placé au-dessous de la dent latérale postérieure où il ne
laisse qu’une impression sans rebord, comme sur la Section
des Erycines nommées KÆellia par Turton. Impressions mus-
culaires oblongues, alongées : l’antérieure oblique, la posté-
rieure subverticale, arquée. Dim. : Haut. 5. Larg. 6 374.
4 millim.
Hab. La rade de Cherbourg. Cabinet de M. Defrance.
C. RÉCLUZ.
;
May. de Zoologte .18pD Mollurquesr. PL. 113.
52 Eryeina franciseana, lecture
2 Carobur gens ir, 74
JC: Prêtre, del, : NW. Rémond tmp: _Annedouche ve:
MOLLUSQUE, PL. 114. 4
G. PECTEN. Linwé.
D, IMMACULATUS. Récluz.
P,testa parva, ovato-suborculari, antice rotundata, postice et superne
oblique recta, æquivalvi, utrinque convexo-depressa, tenui, pellucida,
hyalino-margaritacea, immaculata, tenuissime regulariter ac con-
centrice striata auriculis inæqualibus.
Petite coquille ovale, presque orbiculaire, à côté anté-
rieur arrondi, coupé en ligne oblique et droite au côté
postérieur et supérieur ; à valves égales, peu convexes et
ayant les auricules inégales ; la surface est ornée de stries
concentriques, fines, régulières, d’abord très espacées,
puis sensiblement plus rapprochées, et enfin, vers la base,
plus prononcées, comme imbriquées et quelques-unes à
peine découpées en feston sous la loupe. Gette coquille
est d’un blanc nacré uniforme, mince et translucide.
Hab. La mer des Indes.
Cabinet de M. F. P. Récluz.
Dimens. Longueur 45 millimètres, largeur 43 milli-
mètres 4/2, convexité 5 millimètres 374.
Observ. Malgré toutes nos recherches, il nous a été im-
possible de découvrir ce Peigne dans les auteurs anciens
et récents.
C. RÉCLUZ.
Août 1844.
JANVIER 18/45. &:
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PREMIÈRE SÉRIE.— ANNÉES 1831 À 1858.
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LE MAGASIN DE ZOOLOGIE a commencé à paraître en 1831.
Les huit années, 1831 à 1838, forment la première série de ce recueil, dont
ilité est reconnue et garantie par celte longue existence, L'empreigement que
savants et les zoologistes de tous les pays ont mis à l’enrichir de leursmémoires
Ly consigner leurs travaux en assure désormais la réussite. C’est un livre indis-
sable ? à toutes les personnes qui s’occupent de zoologie, tant à cause de l’im-
lance que du nombre des mémoires qu'il renferme ; il est aujourd’hui le re-
il à figures le plus considérable qui existe.
elle première série, terminée par des tables méthodique, alphabétique et par
3 d'auteurs, nécessaires pour faciliter des recherches, forme 8 volumes in-8,
és de 635 planches gravées et soigneusement coloriées ; prix. . . 259 fé
Dn vend séparément :
remière année, 1831, 80 planches, 25 fr., par la poste 2$ fr.
éuxième année, 1832, 100 planches, 36 fr., — 42 fr.
roisième année, 1833, 95 planches, 36 fr., — 42 fr.
ualrième année, 1834, 54 planches, 18 fr., — 21
inquième année, 1885, 76 planches, 36 fr., : — 42 fr.
ixième année, 1836, 83 planches, 36 fr., — 42 fr.
el ème année, 1837, 69 planches, 36 fr., ‘© © — 42 fr.
‘1 année, 1838, 78 planches, 36 fr., — 42 fr.
1 Mammifères.
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54 Mollusques. Rs PURE
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Annélides.
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ÊME SECTION. | Arachnides, { 324 Pl.,6 vol. ‘/,131f: 50, parlaposte 150f.
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uurènes, 30 planches. . 22fr.- » e., par la poste 24 fr. » €.
ISEAUX, 86 planches. . 66 fr. » c., — 10 17070
ÉRTILES, 16 planches. . 12 fr. » c., _—. 13: fPAN 40 Ce
HSONS,. D 17 planches. . 12 ff.» €, | — 19 fe
GLEUSQUES, 159 planches. hi T6 fe ho ci 80 fr. » ©.
MES. 5 planches... M 9 fe uen — 2 fr. 50 c.
MAIS, 1 planéhe. > fr "15 0, © — FT» C.
WerACES, 27 planches. . 13f. ve, — 14 fr. U» ce.
tACHNIDES, 18 planches. . 10 fr. » €, — 1 1 er ©
OTES, 280 planches. . 127 fr. 50 ©, — 138 (F0
REVUE ZOOLOGIQUE, par la SOCIÉTÉ CUVIERIENNE ; 0
universelle pour l’avancement de la zoologie, de l’anatomie comparé
la palæontologie; journal mensuel, publié sous la direction de M. F. Æ
HAE
Faie be a dr oit à un nietehiphiré de la REVUE ZOOLOGIQUE: |
Le taux de la cotisation annuelle ESLAXÉ A 144 12 C'ILMENRSRENRRS
La Revue zoologique est composée jusqu’à présent me due feuilles |
d'impression par mois. fé
Quand le nombre des membres aura dépassé 250, il y aura deux feuille
demie par mois, sans augmentalion de la Rene Quand ce nombre dé
sera 300, il y aura trois feuilles par mois, et ainsi de suite , la Revue sera
cessivement augmentée d’une nude par mois, chaque fois qu'il y
50 membres nouveaux inscrits, {oujours pour la même cotisation; en
que les associés auront le plus grand intérêt à contribuer à l'augmentation
Société, car la revue prendra toujours plus d’étendue, et il arrivera une ép
où chaque membre recevra un ouvrage d'une valeur beaucoup plus grande
les 18 fr. de sa totisation annuelle. 4
Ê 250 mémbres, on publiera 30 feuilles, qui coûter. 4500 fr. et rap. 450
2 \300 — 36 — 5400 — 540
# ]350 — 42 — 6300 — 630
= \400 — 48 — 7200 — 126
2 J450 — 54 — 8100 — 810
5 (500 ee 60 Les 9000 -— où)
Ainsi, quand il y aura 500 membres , chaque sociétaire recevra, pour une
faible cotisation de 18 fr., 2 forts volumes compactes de 60 feuilles d’impresM
ou 960 pages (contenant la matière de près de 4 RUE DHORAsEEA €
donne 480 pages pour chaque volume. AT | ï
Pour se faire admettre dans la SOCIÉTÉ CUVIERIENNE , il suffit d'être
senté par un membre et de s’engager à payer la cotisation nelle
Écrire (franco) à M. Guérin-Méneville, rue de Seine-Saint-Germain ,
envoyant le montant de la cotisation, augmenté du prix de l'affranchissemes
dessous , ou en désignant le nd chez qui l’on devra remettre le
méros à "Paris. sel
:
‘4
En France on ajoutera 1 fr. 50 c. par année, si l’on veut recevoir la Re
la poste et franco. Quand 11 y aura 250 membres , ce sera 1 fr. 80 c.
2 fr. 40 c., et ainsi de suite 20 “4 de pi PRE fois qu FIL) \A aura. 50
nouveaux inscrits AU
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MozLusquEs, PL. 115. . 1
SUR
L'HUITRE DES CÔTES DE FRANCE,
L’AMÉLIORATION DES PARCS OU ON L'ÉLÈVE, ET LA CERTITUDE
D'EN ÉTABLIR A VOLONTÉ DES BANCS ARTIFICIELS,
PAR M. CARBONNEIL.
Présenté à l’Académie des Sciences dans la séance du 10 août 1845.
Le gouvernement qui, par une loi salutaire des chasses,
a prévenu la destruction totale du gibier, et qui semble de
jour en jour améliorer les ordonnances qui régissent la pèche,
ne paraît néanmoins pas avoir encore senti combien une
branche de cette importante industrie méritait une attention
particulière , je veux parler de la pêche des Huïîtres qui me
paraît tomber dans un désordre d’où proviendra nécessaire-
ment, avant longues années, la destruction d’un si précieux
mollusque sur toute l'étendue des côtes de la France. Ce-
pendant la consommation en devient chaque jour de plus en
plus considérable. Qui peut apprécier jusqu'où nous la ver-
rons s'étendre, lorsque, par des chemins fer , il deviendra
si facile d’en transporter de bien fraîches en si grande quan-
tité et à si bas prix à de plus grandes distances.
Déjà chaque année l’espèce diminue sensiblement. L’é-
tendue de nos côtes, comprise entre la Bidassoa et la baie
de Bourgneuf, est aujourd’hui totalement dépourvue d’'Hui-
tres. Les côtes de Bretagne demeurent dans un état de pé-
nurie qui influe d’une manière fâcheuse sur l’industrie des
populations du littoral.
Tout récemment, on a fait la découverte d’un banc vers
Saint-Vast, mais ilétait si vieux, et à une si grande profon-
SEPTEMBRE 1845, 5
va
? MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
deur , qu'il a été impossible de le draguer. Dans la baie de
Cancale, le gouvernement avait empêché, à grands frais de
surveillance , la pêche d’un autre banc conservé depuis sept
ans ; mais à peine l’exploitation en fut-elle autorisée, il ya
environ quatre mois, que cinq cents embarcations , munies
chacune de quatre dragues, le détruisirent presque entière-
ment dans trois ou quatre jours ; ilen est de même partout.
Les côtes de la Charente-Inférieure qui, il y a six ans,
étaient abondamment pourvues de ce coquillage, en sont
complétement dégarnies. Les parqueurs de Marennes et de
La Rochelle sont obligés d’aller s’approvisionner fort chère-
ment en Bretagne pour pouvoir élever leurs Huïîtres vertes;
et il arrive souvent qu'ils perdent leur chargement durant
un si long voyage.
Dieppe n’a presque plus d’Huitres : les parqueurs vont
s’en approvisionner dans la baie de CGancale.
Sur les côtes de la Méditerranée, il existe un banc d'Hui-
tres séculaires qui s’étend de Cette jusques vers les Baléares
en gagnant Perpignan. Ce n’est qu’à grands frais que l’on
pourrait améliorer les produits de ce banc d’ailleurs très-
profond et mal exploré. Sur les côtes océanes d’Espagne et
de Portugal , on connaît quelques bancs qu’on n’a pas songé
à exploiter, parce que ces deux pays n’ont pas assez de voies
de communication pour mettre promptement leur littoral
en rapport avec l’intérieur.
Autrefois les côtes d’Angleterreetde Hollande possédaient
des bancs très-étendus, on les y a vus disparaitre, et par
suite les Anglais, qui se croient tout permis en fait de mers,
viennent souvent sur les points de notre littoral pêcher ce
qui nous reste d'Huitres.
Il ést donc incontestable que l’Huïîtretendrait à disparaître
d'ici à quelques années des côtes de France et même en plu-
sieurs parties des bords étrangers, si on ne s’occupait de la
conservation et de la reproduction de ce coquillage qui est
l’objet d’un commerce si considérable ;l’ayant sérieusement
&
MocLusques , PL, 115. 6]
étudié sous tous ses points de vue, j’ai l'espoir que V'Aca=
démie daignera accueillir avec bienveillance ce qui me pa-
rait utile d’en publier.
J'ai acquis la certitude qu’il n’existe sur nos côtes qu’une
seule espèce d'Huître Édule, et que toutes les différences
qu’on remarque entre les divers individus ne proviennent
que de l’âge et du lieu où ils se sont développés. L'hypopus
même, souvent si remarquable par la grandeur de sa taille,
et vulsairement désignée sous le nom d’Huitre de charge,
n'est que l’âge ayancé de l’animal, que sa petitesse, non
moins que son goüttrès-fin , fait rechercher principalement
sur nos tables quand il est à l’état de ce qu’on appelle Gra-
vette dans le bassin d'Arcachon.
Les Huîtres, dont on a peu observé les habitudes et la
manière de vivre, n’ont, à proprement parler , pas de forme
bien arrêtée qui leur soit propre; le moindre obstacle op-
posé au développement de leurs valves, qui sont cependant
si solides, les modifie en tous sens. Leur habitat n’est pas
plus déterminé ; on les trouve se groupant entre elles, ta-
pissant sans ordre la surface des rochers, appliquées contre
les pierres et corps solides, plongées dans les eaux de la mer,
ou posées de champ, souvent en quantité immense, sur le
sol jusqu’à d’assez grandes profondeurs. J’en ai vu de cette
sorte jusqu’à trente brasses et plus, et à une assez grande
distance du rivage. La drague avait alors beaucoup de
peine à les y entamer; et si parfois l'instrument mordait
bien, la voilure des embarcations légères qui le remor-
quaient n'avait pas toujours la force nécessaire pour l’en-
trainer ; il fallait renoncer à cette pèche.
Les Huiîtres qui ont les valves bien faites, assez régulières
et légèrement cannelées, sont celles qu’on trouve formant
des bancs plus ou moins étendus et épais sur les fonds plus
ou moins unis de sable vaseux peu éloigné des côtes, sur-
tout si les lieux ne sont pas exposés à de trop forts courants,
et si les vents d'ouest ne s’y font pas ressentir avec trop de
4 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
violence, car la tempête pourrait agiter le sable au fond de
l’eau assez pour en recouvrir le banc ; les Huïîtres courraient
risque d’être étouffées avant qu’elles pussent être débarras-
sées de l’ensablement. Ce sont les Huîtres des bancs bien
situés qu'on recherche et qu’on choisit de préférence pour
alimenter les bassins où on en élève avec plus ou moins
d'intelligence et de succès.
Il est d’autres bancs non moins recherchés pour l’appro-
visionnement des bassins : ce sont ceux qui se rencontrent
sur des rochers que couvrent une certaine quantité de plantes
marines appelées Zydrophytes parles botanistes, etGouèmons
par les pêcheurs. Il faut, pour découvrir ceux-ci, soulever les
herbes en profitant des plus basses marées, et l’on détache
ensuite les coquillages en les endommageant le moins pos-
sible au moyen d’un marteau à bec de canne : cegenre de pèche,
qui ne peut avoir lieu qu’à la main , et qui conséquemment
est le plus long, n’en est pas moins celui dont j’ai retiré de
grands avantages, car les Huîtres que j’en aï obtenues et por-
tées dans mes bassins s’y sont développées si activement , que
j'ai pu les livrer à la consommation en trois et cinq mois.
Je me suis convaincu par desobservations très-multipliées,
que les Huîtres, terme moyen, vivent une dizaine d’années ;
chacune croît tous les ans,environ durant six mois, d'avril en
septembre, et quelquefois un peu plus, si les chaleurs se
prolongent; pendant ce laps de temps leurs test acquiert
trois lames d’allongement bien distinctes . c’est-à-dire une
chaque deux mois ; pendant le reste de l’année, l’Huiître ne
grandit point et semble demeurer stationnaire.
Les pècheurs appellent naïssins les jeunes Huîtres que jus-
qu'icion n’avait point utilisées dans l’année, et dont je suispar-
venu à accélérer le développement au point de pouvoir les li-
vrer à la consommation au bout de quelques mois. L’on
appellenourricesles huîtres qui, parvenues à l’âge detroisans,
ne sont plus propres à la consommation d’avrilen septembre,
c’est-à-dire pendant les mois dans le nom desquels les gastro-
Mozzusques, PL. 115. 5
nomes ontremarqué que n’entraitpoint la lettre R. C’estalors
qu’elles prennent un goût fade , et émettent en plus ou moins
grande quantité une humeur sensiblement visqueuse d’un
aspect dégoûtant, et qu’on appelle lait, parce qu’elle est
blanchâtre ; c’est par cette sorte d’éjaculation continuelle
durant au moins six mois que l’Huître se reproduit. La
matière dont il est question n’a jamais été suffisamment ob-
servée , je ne sache pas que nos plus habiles micrographes
l'aient étudiée et en aient publié les corpuscules grossis,
mais J'ai la certitude que le nombre de ceux qu’on doit
trouver dans ce soi-disant lait est incalculable. — L'Huitre
qui les produit en si grande quantité et presque sans re-
lâche, parait en souffrir ; on la voit alors, pâle et quasi tu-
méfiée, tenir ses valves le plus ouvertes qu'elle le peut,
comme si l'introduction de l’eau de mer dans l'ouverture
de celles-ci la soulageait en emportant la multitude des cor-
puscules qu’elle émet. Quant à la viscosité dans laquelle ces
myriades de corps reproducteurs sont tenus en suspension,
emportés par les courans et la marée , elle se fixe sur la co-
quille maternelle, à la surface de qu‘lque roche , ou sous
Vabri des plantes marines ; ce que l’on appelle naissins, où
les jeunes Huiîtres ne tardent pas à s’y développer pour de-
venir comestibles, à peu près au bout de deux ans, quand
on ne sait pas en accélérer le développement. Mais combien
de myriades d'individus sont emportés et dispersés en pure
perte, c’est-à-dire sans profit pour la multiplication! Cest
l'inconvénient auquel je me suis le plus appliqué à porter
remède, en cherchant la manière de pouvoir établir à vo-
lonté des bancs artificiels; par la régularisation des produits
je mets la pèche (qu’on me passe cette manière de m’ex-
primer)exactementen coupe réglée. Je présenterai ici un plan
de ces bancs artificiels afin de prendre date d’une invention,
qui je l'espère deviendra par la suite dela plus grande utilité.
Les naissins ou Huîtres de première année, aprèsleursépara-
tion des groupes, sont jetés dans des bassins destinés à les rece-
6 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845. 1
voir. Là, sous la surveillance d’un parqueur habile, qui
leur fournit la quantité d’eau nécessaire et suivant le degré
de température, ces naissins grandissant , atteignent, dans
l’espace de huit mois au plus, la grosseur voulue pour être
livrés à la consommation.
Il arrive quelquefois que , pendant leur séjour dans cer-
tains bassins mal souvernés, les Huitres n’acquièrent pas suf-
fisamment la couleur verte quoiqu’elles aient atteint la gros-
seur convenable, et qu’elles demeurent d’une couleur grise;
dans ce cas, on les repêche, on leur fait subir un second
traitement, puis on les rejette en masse dans un autre
bassin, où un séjour de quarante-huit heures suffit pour
leur donner la plus belle teinte et le goût d'amande qui
les rend supérieures en qualité aux Huïîtres pâles.
L’Huitre , dite cadette , est celle qu’on livre à la consom-
mation et qui demeurant une année de plus sur les fonds
serait devenue propre à la reproduction.
Pèchée et parquée par les moyens ordinaires, l’Huiître
n’acquiert qu'un peu de propreté sans autre amélioration.
L'eau salée qu’elle contient la rend suffisante à la consom-
mation parisienne ; mais pour peu que cette eau s'échappe,
l’Huiître souffrant ne tarde point à se décomposer.
Les écaillères de Paris ont si bien compris l’importance
de l’eau salée pour leurs Huîtres blanches, qu’elles sont
toujours munies d’un petit baquet contenant une dissolu-
tion de sel dans de l’eau douce avec laquelle elles arrosent
leurs plats d'Huîtres avant de les servir.
Les Huîtres vertes résistent bien davantageet-se conservent
plus longtemps fraîches ; maniées, tourmentées par des dé-
placements dont elles obtiennent la couleur et Le goût exquis
qui les singularisent, elles semblent acquérir une sorte d’ex-
périence du danger qu’il y a pour elles de laisser échapper
l'eau qu’il leur est donné d’enserrer dans leurs valves ; aussi
deviennent-elles plus fortes et se conservent-elles mieux:
Mais ce n’est pas assez d'améliorer l’espèce , il fallait sur-
Mozcusques, PL. 115. 1
tout et avant tout, s'occuper desa reproduction ; à ceteffet, il
devenait nécessaire de créer des bancs artificiels, c’est pour-
quoi j'ai établi certains parcs dans lesquels sont façonnés
des enrochements réguliers où les Huîtres, dites nourrices,
puissent se complaire. Toutes les sortes de pierres ne sont
pas propres à cette opération, aussi la formation des bancs
artificiels est-elle difhcile et exige des connaissances spéciales;
toutes les côtes, tous les fonds , ne sauraient y convenir: la
quantité, la qualité, le mélange des eaux sont des éléments
de succès dont on doit user avec beaucoup de prudence et
en parfaite connaissance de cause; si l’un de ces points est
négligé, la reproduction est à peu près nulle, et il faut re-
commencer sur de nouveaux frais. Le choix des fonds est
encore très-important ; tel fond peut ensabler les naissins et
les perdre; tel autre est envahi par les moules qui étouftent
le banc; tel autre trop exposé à des courants désordonnés
laisse emporter au loin tout ce qu’on nomme lait glutineux,
qui est la substance reproductrice.
Les moules, dont il était surtout essentiel d’éviter
Venvahissement, sont les ennemis les plus dangereux qui
soient à craindre. L’Huitre en a beaucoup moins qu'on
ne pense, sa solidité la mettant à l’abri de presque toute
atteinte; mais quand les naissins de moules viennent
s'établir à leur surface, tout est perdu; ceux-ci se mul-
üplient et croissent ayec une telle rapidité, que la couche,
résultant de leur développement rapide, ne tarde point à
devenir d’un tel poids et si épaisse, que les Huîtres ne pou-
vant plus ouvrir leurs valves pour renouveler leur eau, fi-
nissent par mourir étouffées. Pour obvier à cet inconvé-
nient j’ai dans mes bassins , dirigé les courants par des clayon-
nages de manière à ce qu’ils éloignassent l’ennemi.
Il est arrivé quelquefois, dit-on, en certain lieu, que le
mélange des eaux douces avec celles de la mer, a commu-
niqué aux Huiîtres des qualités vénéneuses, Je n’ai jamais eu
occasion de le vérifier ; au contraire, je me suis convaincu
8 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
que l'introduction de courants d’eau douce dans les
parcs y produit d'excellents effets. Quand on emploie à pro-
pos ce moyen, on accélère le développement de l’animal qui
peut alors engraisser prodigieusement et qui acquiert une
finesse de goût très-remarquable. L’Huître de Gravette, si
célèbre du bassin d'Arcachon , ne doit sa supériorité qu’à
l'introduction des eaux douces de la petite rivière de l’Eyre;
elles n’y perdent que de leur taille.
J’ai essayé une multitude de manières de faire des bassins
pour m'arrêter aux meilleurs, et me suis convaincu que
j'en pourrais établir jusque dans l’intérieur des terres et
même dans les jardins du Muséum d'histoire naturelle de
Paris, afin qu'on y püt observer les mœurs de certains
animaux marins; il serait très-facile de conserver long-
temps, avec toutes les qualités nécessaires pour que la
vie de ce qu’on y élèverait n’y fût pas compromise, l’eau en
très-bon état ; il sufhrait qu’elle füt renouvelée à certaines
époques : le tout consisterait à construire convenablement
le petit bassin artificiel d’expérience , et j’ai plusieurs fois,
chez moi, assez loin de la mer, conservé de la sorte des
Huîtres que quelques-uns des amis qui me firent l’honneur
d’en venir manger, ont trouvées excellentes.
EXPLICATION DES FIGURES.
F. Banc sur le littoral. A. Coupe sur les pertuis. B. Coupe dans le
terrain. ;
aa. Bassin dans l'Océan relatif à la reproduction des huîtres. CCG. En-
ceinte clayonnée. T. Coupe d’une face clayonnée. Q. Élévation d’une face
des châssis d’accrochement. pour Ja reproduction des huîtres. O. Profil
sur l'axe des bassins. FFE
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Banes d'Huitres artificiels.
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MOLLUSQUES, PL. 116. À
G. MARGINELLA. Lamarck.
M. Bernarnui. Largilliert.
M. Testa ovato-oblonga, antice angustata, postice inflata,
lævigata , brunneo-pallida, lineis interruptis longitudi-
nalibus ornata ; apertura angustata , labro crasso-albido ;
columella 5 plicata.
Dimensions : Longueur, 22 mill.; largeur, 14 millimètres.
Coquille ovale-oblongue, rétrécie en avant, élargie en
arrière , lisse, brillante; bouche étroite, allongée; labre
épais presque denticulé sur son bord interne; columelle
ornée de cinq gros plis, dont les deux premiers très-obli-
que. La spire est visible et nullement recouverte.
Cette charmante espèce est d’un brun pâle, avec des li-
néoles brunes en zigzag, interrompues par des points qui
se correspondent de manière à représenter des zones trans-
verses très-confuses. |
Le pourtour de la bouche, la columelle et les dents sont
d'un blanc jaunâtre, l’intérieur légèrement violacé.
J’ai donné à cette coquille le nom. de Bernardii, amateur
distingué.
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“ag. de Zoologte. 1844. Mollusques, LL. nb,
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Mozrusques, PL. 117 à 135. Î
MONOGRAPHIE
DU GENRE NARICA,
par M. C. A. RÉCLUZ,
Pharmacien , à Vaugirard ( Seine ).
Les Narica sont des coquilles connues depuis peu de temps
et qui n’ont excité que médiocrement l'attention des savants
jusqu’à l’époque où de nouvelles découvertes en ont accru
le nombre. Leur classement dans différents genres, témoigne
de l’affinité que leur coquille avait avec eux, et en même
temps de la difficulté qu’on éprouve à les ranger selon leurs _
rapports naturels, lorsqu'on ignore leurs caractères z60lo-
siques.
Chemnitz nous paraît être le plus ancien conchyliologue
qui ait fait connaître une espèce de ce genre, qu'il classa
parmi les Nérites ombiliquées ; c’est sa Verita cancellata.
Gmélin , on ne peut s'expliquer pourquoi, fitde cette coquille
la variété 6. de la MVerita (Natica) cancellata d’Hermann
(Naturforcher). Montagu, dans ses Testacea britannica,
publia une seconde espèce avec le nom de WVerita tuberosis-
sima, qui fut reproduite depuis par Pennant, Turton et
d’autres conchyliologues d'Angleterre. On en trouve une troi-
sième décrite par M. Brown, dans les mémoires de la so-
ciété Wernérienne de Londres, à laquelle cet auteur donna
le nom de MVerita glabrissimus ! Turton, trouvant sans
doute ce nom peu digne d’être conservé , le changea en celui
OCTOBRE 1845. 7
2) MAGASIN DE ZOOLOGIE.— ANNÉE 1845.
de Nerita sulcata (Conch. Dictionary, 1819, p. 124, n° 1),
bien que cette espèce soit très-différente par les caractères
génériques et spécifiques de celle désignée primitivement
ainsi dans le Mus. Cœs. l’indob. de Von Born.
Jusqu'à cette époque, les auteurs s’accordèrent, à l’exemple
de Chemnitz, à placer ces coquilles dans les Nérites perfo-
rées ou nos Natices. Lamarck , dans son Aistoire des An. sans
vertèbres , ayant à classer la Nerita cancellata de Chemnitz,
rejeta l’opinion de ses devanciers et la mit parmi les Siga-
rets, mais cependant à la fin des autres espèces. Ce célèbre
naturaliste nous paraît avoir été déterminé à ce changement
de genre à cause de la légère concavité de la columelle et de
la disposition des stries transverses de cette espèce, analogue
à celle de ses Sigarets. En effet, cette coquille présente plus
de rapports avec certaines espèces de ce dernier genre, à
ombilic ouvert, qu’avec les Natices. On pouvait croire dès
lors que le classement des Narices était définitif, au moins
jusqu’à la connaissance du Mollusque qui les produit. Si
quelques savants se rangèrent à l’opinion de Lamarck,
d’autres , et M. Sowerby fut du nombre, revinrent à celle
de Chemnitz. L'auteur du Genera of Shells , en traitant du
genre Sigaret, s’exprime ainsi : &« Nous ne savons pas pour-
quoi Lamarck a laissé la Verita cancellata de Gliemnitz avec
les Sigarets plutôt qu'avec les Natices. » Lamarck, s’il eût
eu connaissance de l'ouvrage de M. Sowerby, eût pu re-
tourner l’argument, et nous doutons beaucoup que le savant
anglais s’en füt tiré avec avantage. Quoi qu’il en soit , il est
reconnu aujourd’hui que ces deux savants n’avaient raison
ni l’un ni l’autre.
Dans le cours de nos études sur les genres et les espèces
de la famille des Néritacés de Lamarck, nous avions senti
l'obligation d'examiner avec soin les genres voisins. Notre,
attention, après avoir réuni les Sigarets aux Natices, se
porta sur le Sigaret cancellé. Cette espèce nous parut man-
quer des véritables caractères du genre auquel Lamarck
MozLusques, PL. 117 à (35. 3
l'avait associée. Ayant depuis rassemblé plusieurs autres es-
pèces d’un facies analogue, nous reconnûmes enfin que ces
coquilles présentaient un ensemble de caractères suffisant
pour les isoler des Sigarets et des Natices. Nous résolümes
d’en former un genre distinct auquel nous donnâmes le
nom de Narica , employé par lesanciens naturalistes comme
synonyme de celui de Nérite. L’ignorance des caractères
de son habitant, et par suite de ses rapports zoologiques,
nous déterminèrent à attendre que de nouvelles recherches
vinssent éclairer son histoire avant de publier notre travail.
Néanmoins, convaincu de son utilité, nous le fimes con-
naître, dès 1836, dans notre correspondance scientifique.
Tel était l’état de nos connaissances sur ces coquilles,
lorsque M. Quoy , auquel la conchyliologie doit tant
de recherches importantes sur les Mollusques, fit con-
naître l'animal d’une espèce voisine du Sigaret cancellé,
pour lequel il créa le genre ’anicoro. Mais bientôt ce
savant voyageur abandonna sa première opinion, et
réunit son espèce au genre Vélutine de M. de Blainville.
Voici les motifs qui le déterminèrent à ce changement :
« Quoiqu'il y ait, dit-il, beaucoup de différence entre ce
» Mollusque {77elutina cancellata) et celui dont M. de Blain-
» ville a fait son genre Vélutine, ses rapports généraux sont
» suffisants pour ne pas l’en séparer et former un genre
» nouveau, comme nous l’avions fait sous celui de Vani-
» coro. En le placant dans ce groupe de genres assez voisins
» les uns des autres, nous ne nous dissimulons pas qu’il y
» est aussi disparate que partout ailleurs où nous pourrions
» le mettre. ». Maintenant que l’animal des Narices est un
peu mieux connu, il n’est pas encore facile de déterminer
la place qu’il doit occuper dans la méthode. S'il paraît voisin
sous quelques rapports des Vélutines, il en diffère trop sous
d’autres pour le réunir avec elles dans une niême famille , et
encore plus pour le fondre dans un même genre. En effet,
M. Quoy a donné de l’animal de sa Vélutine une descrip-
4 MAGASIN DE ZOOLOCIE. — ANNÉE 1845.
tion assez détaillée pour faire apprécier, quant à présent ,
des différences génériques suffisantes , lorsqu’on le compare
avec celui de la Vélutine de M. de Blainville. Nous ne pou-
vons donc partager la manière de voir de cet estimable
et savant zoologiste, parce que nous avons la conviction
que les considérations en faveur desquelles il a opéré cette
fusion ont été poussées trop loin. Une étude comparative
des caractères différentiels des animaux et des coquilles de
ces deux genres, mettra le lecteur à même d’apprécier jus-
qu’à quel point notre opinion est fondée.
L'animal de la ’elutine cancellée Quoy, ne possède qu’une
seule branchie, point de voile frontal entre les tentacules,
comme les véritables Vélutines; mais, par contre, il est
pourvu d’un pied très-remarquable par sa division en deux
parties bien tranchées, et de deux folioles membraneuses
assez larges, qui, prenant racine de chaque côté du pied ,
remontent en pointe vers la tête; enfin, leur pied supporte
un opercule qui clot l’ouverture de la Coquille.
Si l’on compare ensuite les coquilles des deux mollusques
on observe: 1° que la forme de celle des Vélutines se rap-
proche davantage du test de certains Cabochons (Pileopsis ,
Lk.; Capulus, Montf.), tandis que celle des Narices est plus
conforme aux Natices, 2° Les Vélutines n’ont point d’ombilie,
et manquent par conséquent de véritable columelle ; les Na-
vices en sont pourvues comme les Natices à ombilic nu, et
quelques Sigarets 3° La spire des Vélutines est très-courte,
déprimée, et, chez quelques espèces, elle est détachée de
l'ouverture; celles-ci ont leur péristome continu. La spire
des Narices a ses tours contigus, soudés, et l’avant-dernier
fait une saillie plus ou moins sensible dans l'ouverture, et se
trouve recouvert, dans cette partie, par le repli de la lèvre
interne. 4° L'ouverture des Vélutines varie de forme en raison
de sa position avec l’avant-dernier tour, tantôt ovalaire,
tantôt arrondie ou subarrondie; celle des Narices est sub-
semilunaire lorsque sa columelle est faiblement ceintrée, ou
MorLusquEs, PL. 117 à 135. 5
denu-ronde quand cette même columelle est rectiligne.
5° Les Vélutines sont épidermées dans l’état de vie , généra-
lement d’un rose livide ou de couleur cornée, lisses ou striées
en travers, rarement en long. Les Narices récentes ont un
épiderme très-mince, à peine apparent, et si caduc qu’on
ne l’aperçoit que fort rarement, et encore avec peine dans
nos collections. Leur couleur varie, le plus souvent blanche
ou vitrée , rarement rosée ou jaunâtre pâle. Elles sont tou-
jours sillonnées en travers, et finement striées , plissées ou
côtelées en long, quelquefois treillissées ou granuleuses ; il
n’y en a point de véritablement lisses.
Tous ces caractères nous ont donc paru suffisants pour les
séparer des Vélutines et les réunir en un genre d’une valeur
incontestable , auquel . comme nous l’avons dit précédem-
ment, nous avons donné depuis longtemps le nom de Narice,
Narica, créé anciennement par les naturalistes pour désigner
des coquilles voisines , dont on a fait plus tard des Natices,
des Nérites, et des Littorines (1).
Après la séparation des Narices d’avec les Vélutines, nous
avons dû rechercher si leurs caractères zoologiques, com-
parés à ceux des autres genres de Mollusques gastéropodes
pectinibranches sans siphon et diviques , permettaient de
1 Nar est un mot primitif qui désigne l’eau courante, et devientle nom
de plusieurs fleuves ; de là /Varica, æ ; [Veritæ, arum,, sorte de poisson
à coquille : de là encore /Vereus, ei, Nérée, dieu de la mer; /Vereis,
eidis, Néréides, filles de la mer ; enfin /Verium, laurier-rose, parce qu’il
croit sur les bords de l’eau, ( Extrait du Cours de Gébelin, vol. latin.}
Nerita apud Aristotelem Theodorus Gaza natices convertit, ex Festo
fortassis , apud quem, citante Calepino, sic legitur: Varicaest (Josephus
Scaliger legit Varita) genus piscis minuti. Plautus : muriaticam video
in vasis stanneis, naricam bonam et canatam et taguna, quinas faras con-
chas piscinarias, (Aldrovanda , de T'estaceis, libri 3, p. 360, de /Verita,
caput XXVI.)
Nous n’avons puadopter le nom de /’anicoro comme terme générique,
parce qu’il est du nombre de ces dénominations que les naturalistes ex-
<luent de la nomenclature des sciences naturelles.
6 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
leur trouver assez de ressemblance , pour pouvoir les intro-
duire dans les familles qui composent cette section des Pec-
tinibranches. Mais maloré une certaine affinité avec les fa-
milles des Péristomiens d’un côté, et les Janthinées de
l’autre, il n’est guère facile de les classer convenablement
dans aucune de ces deux familles. pas plus que dans
aucune autre de la même section. Leurs rapports avec les
Janthines s’établissent d’un côté par les caractères de la
tête, de la bouche , le renflement médian des tentacules ,
par le pied divisé en deux parties , l’antérieure en forme de
ventouse, la postérieure il est vrai très-différente, mais
ayant aussi des appendices latéraux. Cependant, la forme
prismatique des tentacules, les yeux sessiles, la forme par-
ticulière de la portion postérieure du pied , la forme, la
position des appendices latéraux du pied, la présence
d’un opercule dans ces Narices, et enfin les mœurs con-
nues des deux genres , ne permettent pas de les réunir dans
la même famille. Si les Paludines sont pourvues d’un oper-
cule , mais cependant à éléments spiraux à la base, la forme
de leurs tentacules subulés portant les yeux sur de petites
éminences , leur pied quoique bordé d’un sillon marginal ,
nullement divisé en deux parties , et en outre privé d’ap-
pendices latéraux, sont autant de caractères contraires à
l’association des deux genres. Il en est de même de la famille
des Néritacés. Ces considérations nous ont déterminé à isoler
les Narices de toutes ces familles , et tout er les laissant
dans leur voisinage, à en former une famille particulière
sous le nom de Naricides, Naricidæ, à laquelle nous don’
nerons les caractères suivants :
Animal gastéropode , pectinibranche, asiphonobranche ;
tentacules triangulaires ; yeux sessiles placés à la base ex-
terne de ces dermiers ; pied formé de deux parties tranchées,
l’une antérieure demi-ronde, l’autre arrondie, et portant deux
appendices membraneux entiers.
Coquille globuleuse ou oôvalaire, extérieure, toujours
Morrusques , PL. 117 à 135. 7
striée ou sillonnée en travers, parfois plissée en long, quel-
quefois treillissée ; toujours ombiliquée.
Un opercule à sommet privé d'éléments spiraux.
À l’époque où notre travail sur les Narices était arrivé à
cette période, M. Alec. d’Orbigny nous ayant fait l'honneur
de nous consulter sur des coquilles de ce genre , rapportées
de Cuba par M. de la Sagra, nous lui fimes part de nos
résultats sur l’étude du Sigaret cancellé de Lamarek
et autres espèces congénériques. Ce savant adopta notre
genre, le nom que nous lui avions donné , et décrivit
trois nouvelles espèces de Narices , dans ses Mollusques de
Cuba. M. A. d’Orbigny poussa même l’obligeance jusqu’à
annoncer la monographie que nous préparions à ce sujet.
Longtemps après cette communication , et vers l’époque de
l'impression et de la publication de cette partie de l’ouvrage
de M. d’Orbigny, M. Gray mentionna dans la Zoology of
Capt. Beechey's voyage, p. 137, le Sigaretus cancellatus
Lamk. sous le titre de Merrya cancellata. I fit précéder
cette espèce des caractères zoolosiques de son genre résul-
tant d’une traduction incomplète et insuffisante de la
description de l'animal caractérisé par M. Quoy. Il les
fit suivre de ceux de la Coquille, en les circonscrivant
ainsi: Coquille blanche, nue (The shell white, naked)
M. Pfeiffer de Cassel, dans son Critische Register zu Mar-
ini und Chemnitz, art. Nerita cancellata, Chemnitz,
numéros 1596 et 1597, rapporta à la suite de ce nom
celui récemment imposé à cette espèce par M. Gray. Cet
estimable savant ignorait probablement nos droits ré-
servés dans la publication faite par M. d’Orbigny. En-
fin, MM. Potiez et Michaud, dans la galerie des Mol-
lusques de Douai, ont fait connaître deux espèces de
ce genre. dont l’une est rapportée au genre Natice, et
l’autre au genre Vélutine. Nous venons de publier dans
les Proceedings de la société zoologique de Londres, la
description de plusieurs nouvelles espèces rapportées par
S MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
M. Cuming de son voyage aux Philippines, et qu'il a bien
voulu nous permettre d’étudier pour compléter notre mo-
nographie (1).
Depuis lors M. Cuming ayant bien voulu mettre à notre
disposition l'animal d’une des espèces de Narica, pour en
étudier l’organisation, nous avons prié notre ami,
M. Souleyet , très-habile anatomiste, de se charger de ce
travail. Le désir de servir la science qu’il cultive avec tant
de succès , sera profitable à notre monographie, et lui don-
nera une importance que , sans ce bienveillant concours ,
elle n’aurait pu acquérir. Nous nous sommes fait un devoir
et un véritable plaisir de lui dédier l’espèce qui a fait le sujet
de ses investigations anatomiques, flatté de lui témoigner
ainsi la haute estime et la vive amitié que ses procédés lui
ont mérités de notre part. Nous adresserons aussi nos sincères
remerciments à M: Cuming, pour la communication des
espèces nouvelles qu’il a eu l’obligeance de nous envoyer
pour les décrire, avec de précieuses indications sur leur ha-
bitat. Grâce à l’amitié dont nous honore M. Guérin-Méne-
ville, nous pourrons publier, outre la description des es-
pèces , d’excellentes figures de chacune d'elles.
G. NARICA, Récluz, Mss. et in litteras.— Alc. d’Orbigny,
Moll. Cuba; Vaxicoro, Quoy olim, Velutinæ species,
Quoy, non Blainville; Merrya , Gray, in Beechey's voyage;
Sigareti species, Lamarck; Meritæ species, Chemnitz,
Montagu , Turton, Brown.
ANIMAL gastéropode, marin, globuleux ou ovalaire, à.
peine spiral, dioique? Tête proboscidiforme , assez sail-
lante, sans trompe, portant deux fentacules prismatiques ,
assez longs, très-gros , renflés dans le milieu, et atténués à.
! Cette monographie était presque entièrement terminée à cette épo-
que, des circonstances indépendantes de notre volonté nous en ont fait
retarder la publication.
MozrLusques, PL. 117 à 135. 5
leur extrémité, ayant à leur base extérieure des yeux ses-
siles et très-petits. Pied formé de deux parties distinctes,
séparées par une incision transversale profonde : l’antérieure
très-extensible , arrondie en avant, bordée d’un sillon mar-
gnal et tronquée carrément en arrière ; la postérieure plus
petite, arrondie et disposée en forme de ventouse. De chaque
côté de la partie postérieure du pied part une expansion
membraneuse, prolongée en pointe et remontant vers la
tête. Cavité respiratrice grande , sans appendice ni exten-
sion au dehors. Branchie unique , à folioles triangulaires,
en partie libres et à surface presque rugueuse.
Coquizze semi-globuleuse ou ovalaire, externe, ombi-
liquée, plus souvent mince et transparente que solide et
opaque, toujours sensiblement striée, côtelée ou treillissée.
Spire courte , rapprochée de l’ouverture et à tours arrondis.
Ouverture subarrondie, presque semilunaire, un peu ar-
quée à la columelle, plus ou moins modifiée par l’avant-
dernier tour. Ombilic profond , nu, ou sans trace de funi-
cule , souvent évasé , et prolongé, derrière le bord interne,
en une sorte de canal peu profond.
OPERCULE corné, oblong, très-mince, translucide, à
sommet arrondi , sans aucune trace d'éléments spiraux , f-
nement radié de stries à sa surface, fixé à la partie posté-
rieure du pied , et lui devenant perpendiculaire quand cette
partie de l’animal est rentrée dans sa coquille.
ANIMAL gasteropodum , marinum, globosum vel ovalum,
vix postice in spiram convolutum, dioicum? Capur probos-
aidiforme , in rostro productiusculum. TenracuLa duo trian-
gularia, medio inflata , superne sensim attenuata , ocuLos
minimos basi externa gerentia. Pss sulco , profundo , trans-
verso , bipartitus : Pars anTIcA antice rodundata, sulco
marginala, postice recte et in vita valde extensiva: pars
POSTICA Minor, rotundata, concaviuscula. GAVITAS RESPIRA-
mONIS magna, simplex. BraNcuia unica , cum fohiolis trian-
qularibus , partim liberis ac superficie rugosis.
10 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
Tesra subglobosa ovatave, externa , umbilicata ; sϾpius
tenui ac pellucida quam solida et opaca, semper striatas
sulcata, plicata, cancellatave. Srira brevis, aperturæ
proxima, anfractibusque rotundatis. APerTuRA subsemilw-
naris , penultimo anfractu plus minusve modificata, mar-
ginibus acutis. UusiLicus profundus, pervius sœæpè patulus,
spiralis et in canalem distinctum poneque columellam pa=
rum arcuatum desinens.
OPERCULUM cartilagineum, oblongum , tenuissimum , pel-
lucidum ( pallidè flavum! ), striis lœvissimis radiatum ,
apice rotundato ac nec spirato, part posteriori pedis af
fixum , quumque hœc pars animalis abscondita est, perpen-
dicularem factum.
Les Narices sont des coquilles dont la forme ne L
celle de l’ouverture de la columelle , ainsi que la consistance
et la couleur varient. On en trouve de presque rondes , ou
demi-rondes, quelques-unes d’ovales et d’autres oblongues.
Les tours de spire, plus ou moins arrondis , sont parfois
très-ventrus , surtout le dernier, avec leur sommet, soit
convexe , déprimé ou aplati. Leur ouverture, le plus sou-
vent presque arrondie, et plus ou moins modifiée dans sa
moitié supérieure et postérieure, selon la saillie faite par
l’avant-dernier tour , tient beaucoup, sur quelques espèces,
de la forme semi-ronde. Cette légère différence est produite,
comme il est facile de le prévoir , de la dépression ou cour-
bure assez prononcée , ou à peine marquée de la face an-
térieure de la columelle , qui est aplatie, unie, arrondie à
la base, ou presque tronquée en dedans, un peu avant de
se continuer en un bord externe ou pu
La consistance des espèces est assez généralement plus
mince que solide, et alors translucide, d’autres sont fortes
et opaques. |
Leur couleur naturelle tire vers le blanc jaunâtre, très
pâle, le blanc de lait ou le vitré, dans l’état de vie; nous
en décrivons une d’un beau rose, Quelquefois ces premières
Mozuusques , PL. 117 à 135. ii
couleurs changent de teinte ; ainsi, des espèces d’abord vi-
trées passent au blanc opaque par leur exposition sur la
grève ; tandis que d’autres, de cette dernière couleur à
l’état récent, deviennent vitrées lorsqu'elles sont livrées à
Vaction de l’air , chargé de vapeurs chlorhydriques (muria-
tiques). Un individu, dans ce dernier état, et couvert du
test de vermilies , fait partie de notre cabinet , et contraste
smgulièrement avec d’autres de même espèce et tout à fait
opaques.
La surface des coquilles de Narice est sculptée de stries
transversales ou longitudinales, fines , fortes ou en forme de
côtes de plis arrondis ou de carènes, dont les espaces ou sillons
sont également striées. Les plis ou côteslongitudinales, souvent
robustes à leur point de départ, ou dans toute leur étendue,
s’effacent par fois , soit sur le centre des tours ou à leur base,
d’autres fois seulement en avancant vers le côté antérieur ,
principalement sur le dernier tour. Lorsque les stries , les
plis ou les cannelures sont d’une dimension égale ou presque
égale dans les deux sens, elles donnent lieu à un treillis à
mailles, plus ou moins lâches ou serrées, et à points d’in-
tersection arrondis ; quand ceux d’un sens sont plus étroits:
que ceux de l’autre , alors les creux sont disposés en carrés
longs, et les granulations sont ovales ou oblongues.
Les Narices paraissent vivre dansles mers des quatre par-
ties du monde , selon les renseignements que nous devons
à MM. Cuming, d’Orbigny, Le Guillou , Michelin, Mon-
tagu , Brown, Turton et Macgillivray. D’après les décou-
vertes du premier et les observations du second, la Malaisie
serait le lieu où elles se trouvent en plus grand nombre,
principalement sur les côtes des îles Lucon et des Moluques.
La Nouvelle-Hollande, de laquelle nous avons vu quelques
espèces , pourra , en raison de son climat et de sa proximité
de la Malaisie, en procurer beaucoup à l’étude des conchy-
liologues, lorsque des recherches faites avec soin auront
été entreprises sur ses côtes. Quelques-unes ont été recueillies
12 MAGASIN DE ZOOLOGIE.— ANNÉE (845.
sur la plage orientale africaine ; d’autres vivent dans les An
tilles , et paraissent, au moins deux , y être fort communes:
Enfin, selon les conchyliologues d'Angleterre que nous ve-
nons de citer , deux espèces habiteraient les côtes d'Écosse.
L'animal des ]Varica a été découvert pour la première
fois par MM. Quoy et Gaymard, dans leur voyage de cir-
cumnavigation sur la corvette l’A4strolabe, et le résultat de
l’étude qu’ils en ont faite se trouve consigné dans le tomelIl,
page 239, de la partie zoologique de ce voyage, en ces
termes :
« L'animal fait peu de saillie hors de sa coquille; son pied
est comme formé de deux parties, l’antérieure allongée,
concave, en manière de trompe, la postérieure parfaitement
arrondie, séparée de l’autre par un profond sillon. Si l’on
ne veut pas que cet appendice appartienne au pied, qui
en effet a l’air bien complet, ce sera un chaperon sous-buc-
cal, comme dans les Hipponices. La tête porte un mufile assez
saillant à deux longs tentacules comme en cornets, renflés
au milieu, très-pointus, ayant des yeux sessiles fort petits à
leur base externe. Deux folioles membraneuses, assez larges,
prennent de chaque côté du pied et remontent en pointe vers
la tête. Un petit opercule mince, papyracé, est fixé par un
de ses bords seulement à la partie postérieure du pied , et lui
devient perpendiculaire quand ce dernier est rentré. Il est
sans spire, et l’on n’aperçoit même pas la disposition de ses.
éléments. » Nous avons remarqué que deux opercules de
Narica anis à notre disposition par M. Cuming , avaient,
outre ces caractères, des stries rayonnantes sensibles à la
vue , partant du sommet et rayonnant du côté postérieur,
et que leur couleur était d’un jaune très-pâle. — « La cavité
respiratrice est grande, ainsi que la branchie, dont les fo-
lioles sont libres en partie, Ce mollusque est d’un blanc jau-
nâtre ; l’opercule seul est jaune. N’ayant point vu d’organe
excitateur à la place qu’il doit occuper, nous présumons que
c'est une femelle. Nous l’avons longtemps observé dans
MozLusques , PL. 117 à 135. 13
l'eau sans le voir plus développé, et même moins qu'il
n’est dans le dessin. Souvent il s’enfonçait plus profondé-
ment. »
Les mœurs des Nariciers sont peu connues, tout ce que
nous avons appris se réduit à ceci : qu'ils rampent sur le
sable des côtes, à une profondeur de dix brasses, au plus,
selon M. Cuming, et se tiennent cachés sous les pierres. Selon
le même naturaliste ils ne paraissent pas vivre exclusivement
dans l’eau salée, car il nous en a signalé deux recueillies par
lui , à la basse marée, dans un courant d’eau douce. Le même
observateur nous a assuré que c’est avec raison que MM. Quoy
et Gaymard disent que cet animal se développe peu hors de sa
coquille, excepté la portion antérieure du pied, celle qui dans
l'état de vie se contourne en manière de trompe, laquelle a la
faculté de s’étendre un peu plus qu’elle n’est représentée dans
nos dessins , d’une demi-fois environ.
À ces renseignements sur les caractères des Narices , nous
sommes heureux de pouvoir donner ici une étude plus éten-
due que nous devons à l'amitié de M. Souleyet ainsi qu’à son
désir de servir la science. Afin de lui conserver le résultat de
ses investigations nous allons rapporter, entre guillemets,
ce que l’histoire de ce genre doit à ses savants travaux.
« L'animal des Narices a une tête proboscidiforme, munie
de deux tentacules très-gros, portant les yeux à la partie ex-
terne de leur base. Ces tentacules ne sont pas en cornets,
comme semblent le dire MM. Quoy etGaimard, mais ils ont
une forme prismatique et triangulaire et sont un peu renflés
à leur partie moyenne.
» Le pied offre une disposition fort singulière et tout à fait
anormale dans les Narices ; il est formé de deux parties bien
distinctes , l’une antérieure qui ressemble à la partie anté-
rieure du pied des autres gastéropodes et qui est pourvue,
comme dans plusieurs de ces derniers, d’un sillon marginal,
mais qui aurait été séparée du restant du pied par une in-
cision transversale et profonde. Cette partie paraît suscep=
14 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
tible d’un grand allongement , d’après la figure qu’en ont
donnée MM. Quoy et Gaimard , et comme l’indiquent du
reste les plis nombreux que l’on voit à sa surface. L'autre
partie ou la postérieure est arrondie , un peu en forme de
ventouse, et offre sur les côtes deux expansions membra=
neuses assez larges se prolongeant en pointe en avant, maïs
sans dentelures ni appendices tentaculaires sur leur bord
libre; l’opercule se trouve placé en arrière et en dessus de
cette dernière partie.
» Lorsqu'on a retiré l’animal de sa coquille, on voit quil
offre dans sa forme et dans la disposition de ses différentes
parties la plus grande analogie avec les autres sastéropodes à
coquille turbinée.
» La cavité branchiale est grande et largement ouvertes
comme dans les autres pectinibranches; le bord du man-
teau qui la circonscrit en avant est simple et n'offre aucune
trace de siphon ni d’appendice membraneux pour l’intro=
duction de l’eau vers les organes respiratoires.
» Ces derniers sont représentés par une seule branchie qui
se porte obliquement du côté gauche au bord libre du man>
teau qu’elle déborde un peu en avant ; elle est formée de pe-
tites lamelles triangulaires qui vont en décroissant vers les
extrémités et qui sont en partie libres.
» Le cœur et les autres parties de l’appareil circulatoire
ne diffèrent en rien d’essentiel de ce que l’on voit chez les au-
tres pectinibranches.
» La bouche est formée par une petite masse charnuetet
ovoide qui m'a paru garnie de deux petites plaques cornées
à son orifice ; sa paroi inférieure présente en outre un ren=
flement lingual assez considérable, armé de deux séries de
crochets qui se prolongent en arrière dans un tube membra=
neux dont l'extrémité fait une saillie assez marquée à la partie”
poseure de cette masse buccale. 1
» Je n'ai pas bien pu constater l'existence des elandes
salivaires. Celles-ci m’ont paru formées, cependant, par une
MozLusques, PL. 117 à 135. 15
masse granuleuse blanchâtre qui occupait toute la partie
postérieure de la masse buccale.
» L’œsophage prend naissance à la face supérieure de
celle-ci ; il est court et d’un calibre peu considérable.
L'estomac entièrement membraneux forme une vaste po-
che un peu allongée, enveloppée en grande partie par le
foie et présentant intérieurement de nombreux replis. L’in-
testin naît de sa partie antérieure, à peu de distance du
point où finit l’œsophage. Il se porte d’abord en arrière en
suivant la direction de l’estomac et le contour de la cavité
branchiale ; dans la dernière partie de son trajet, il longe
le bord droit de cette cavité pour venir s’ouvrir non loin du
bord libre du manteau , comme dans les autres mollusques
pectinibranches.
» Je n’ai pu voir l’appareil de la génération que d’une
manière assez imparfaite ; la partie postérieure du corps de
l'animal m'a présenté, comme d'ordinaire , un corps gra-
nuleux, enchassé dans le foie, et de couleur jaunâtre que je
crois être l’ovaire ; il m'a semblé voir encore assez distincte-
ment dans la cavité branchiale , à côté du rectum, la por-
tion de cet appareil que l’on désigne sous le nom d’utérus
ou de matrice ; mais je n’ai bien pu saisir les relations de
ces deux parties. Je n’ai rien vu qu’on püt rapporter au sexe
mâle et je suis porté à croire par conséquent que l’individu
que j'ai observé, appartenait seulement au sexe femelle.
» Tels sont les détails que j’ai pu me procurer sur l’ani-
mal des Narices , d’après le seul individu qu’il m’a été pos-
sible d'examiner et qui se trouvait dans un état d’altération
assez profonde par un séjour prolongé dans l'alcool. S'ils
permettent d'établir avec certitude quelques-unes des affi-
nités naturelles de ce genre, ils ne seront peut-être pas
suffisants pour assigner sa place d’une manière définitive.
En effet le caractère si important des sexes reste incomplé-
tement connu et laisse à déterminer si ces mollusques ont
réellement les sexes distincts ou sont dioiques, comme por-
’
16 MAGASIN DE ZOOLOGIE.— ANNÉE 1845.
tent à le croire les observations de MM. Quoy et Gaymard et
les nôtres , ou s’il faut les rapporter au groupe des Gastéro-
podes à un seul sexe ou monoïques, dont ils semblent différer
cependant davantage par les autres détails de leur organisa-
tion. Ce caractère étant déterminé , les Narices me parais-
sent s'éloigner encore d’une manière assez tranchée des au-
tres genres connus pour qu’il soit possible de les faire rentrer
dans les diverses familles du groupe des pectinibranches sans
siphon et pour qu’on doive, par conséquent, établir sur ce
genre une famille nouvelle. »
Ces conclusions de M. Souleyet étaient celles auxquelles
nous étions arrivé par les seuls documents résultant d’un côté
de la description de l’animal du Warica , par MM. Quoy et.
Gaymard , l’étude des caractères des coquilles et par la con-
naissance abrégée, il est vrai, des mœurs de ces mêmes ani-
maux que nous communiqua notre ami M. Cuming. Les
caractères zoologiques de ces mollusques nous portèrent à les
exclure du genre Vélutine avec lequel MM. Quoy et Gaymard
avaient eu l’idée de les associer et leur comparaison avec
ceux des familles des pectinibranches sans siphon et à sexes
séparés, nous détermina à considérer Les Narices comme de-
vant former une famille distincte que nous pensâmes ne pas
devoir être éloignée des Paludines et des Jauthines. Cette fa-
mille que nous avons nommée des Naricines, Naricidæ, de-
vra prendre place à côté de ces deux genres.
Quelle que soit la place qu’on lui assigne maintenant
dans la méthode naturelle, l’état d’imperfection dans la-
quelle celle-ci se trouve, par rapport à la connaissance im-
parfaite que nous avons de l’organisation physique de beau-
coup d'animaux mollusques et surtout de l’organisation in-
térieure du plus grand nombre, nécessitera plus tard des
rapports plus intimes, lorsque surtout des investigations ap-
profondies sur tous ces animaux permettra de les mieux ap-
précier. Nous avons donné, dans la préface de notre mono-
sraphie, les caractères de notre famille des Naricides, il serait
MozLusques, PL. 117 à 135. 17
donc superflu de les rapporter ici. Nous allons passer à la
description des espèces.
I. TESTA CANCELLATA.
1. N. canceLLara (pl. 119). T'esta semi-globosa, ventricosa,
ex albida , pellucida, tenuiuscula, longitudinaliter an-
gustè plicata, lineis elevatis transversis decussata , sca-
briuscula ; spira apice subacuta ; sutura subcanalicu-
lata ; apertura patula ; subsemilunari; umbilico pervio,
canali subrecto,oblongo; columella antice tenuiter sinuata.
Nerita cancellata, Chemn., Conch. 10, pl.165, fig. 1596-1597, non bené.
IVer. ( Vatica) cancellata, var. £! Gmel., p. 3671, n° 2.
Wigaretus cancellatus, Lamk., An. s. vert., t. VI 2®part.), p. 208, n° 4.
INarica cancellaia, Nobis, in litteras à Dom. Alc. D’Orbigny, april. 1838.
——— ———— Rev. zool. Soc. Cuvier., 1844 , p. 5.
Merria cancellata, Grey, in Zool. of captain Beechay’s voy. (1839),
p. 137, sine descriptione et icone.
——-— ——— Pfeiffer, Critische Register zu Martini und
Chemnitz (1840), p. 99, n°5 1596-1597.
Coquille semi-globuleuse, ventrue , rude au toucher,
d’un blanc hyalin , tirant sur le jaunâtre, mince, un peu
transparente ; à quatre tours de spire , déprimés à leur som-
met, mais conservant néanmoins une légère convexité. Pre-
mier tour très-petit, pointu, teint de brun. Deuxième tour
faiblement plissé en long, bien strié en travers, semi-globu-
leux. Troisième révolution , six à huit fois plus volumineuse
que les deux premières réunies, à plis rayonnants, peu
obliques et à lignes transversales élevées , serrées entre elles,
courant sur lesplis. Ce tour, plus élevé en avant, plus court
en arrière, s’avance beaucoup plus sur le côté antérieur que
les deux premiers , qu'il porte sur son côté postérieur. Qua-
trième tour suborbiculaire , dilaté en avant, rétréci en ar-
rière , ventru , déprimé près de la suture, sculptée de plis
minces , obliques , à dos aigu, plus étroits que les sillons,
lesquels sont profonds ; les uns et les autres très-finement
striés en long, sous la loupe , et ceints de lignes horizontales
OcToBrE 1845. 8
Î8 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
élevées, disposées presque toutes , à égale distance, les su-
périeures plus espacées, les autres plus rapprochées et mon-
trant , entre leurs espaces, d’autres stries plus ténues, plus
serrées, au nombre de cinq à six , quelquefois moins, visi-
bles à l’œil nu , et beaucoup mieux sous le foyer d’une len-
tille. Ces stries et ces lignes circulaires ont une apparence
onduleuse. Le treillis, formé par l’entre-croisement des plis
et des lignes élevées, est à mailles carrées avec les points
d’intersections aigus, ce qui rend le test rude au toucher.
Spire, convexe, saillante, plus élevée en avant qu’en arrière,
latérale , sensiblement déprimée en dessus, avec le sommet
ressortant, aigu et brun. S'uture étroite , subcanaliculée, on-
dulée. Ouverture suborbiculaire, dilatée dans toute sa partie
antérieure, d’un vitré grisàtre en dedans et luisant. Ombilic
profond, spiral, du diamètre d’une tête d’épingle ordinaire,
prolongé au-dehors en un canal oblong , d’égal diamètre,
subarqué, presque droit, et s’effaçant graduellement avant
d’arriver à la base de la columelle. Columelle presque droite,
faiblement comprimée à la base et au centre, lésèrement
convexe antérieurement , entre ces deux dépressions , en une
sorte d'angle très-obtus. Son bord supérieur se dilate au-
dessus de l’ombilic, sur la saillie de l’avant-dernier tour,
en une lèvre très-mince , vitrée, peu apparente , et limitée
au-dehors par un angle sinueux. Labre (lèvre externe ) di-
laté, tranchant et très-finement crénelé à la marge. Ce bord
s’avance de 4 à 5 millimètres, par son sommet , sur l’avant-
dernier tour, de façon à donner à l’ouverture une grande
obliquité par rapport à l’axe spiral. — Opercule inconnu.
Long., 16 à 18; diam. transv., 18 1/2 à 20 ; convexité,
11 à 12 ; haut. de l’ouv., 14 1/2 à 16 1/2; diam. transv.,
10 à 13; haut. de la spire, 6 1/2 à 7.
Il ÿ en a d’un volume presque double.
Hab. Les Moluques et les mers de la Nouvelle-Hollande,
l'ile de lord Hoods, sous les rescifs formés par les coraux
(M. Cuminp).
MorLusques, PL. 117 à 135... 19
2. N. Mauririæ (pl. 120). T'esta semiglobosa , exalbida, lon-
gitudinaliter grosse costata : costis obtusis , crebris, lineas
lamellosas crebrioribus decussatis, tuberculatisque ; an-
fractibus quaternis, converis , superne rotundatis; colu-
mella superne rectiuscula; wmbilico minimo; canali
lineari ahgusto ; labro valde et grosse crenato.
Cette coquille, très petite, jeune, puisqu'elle est encore
pourvue de son rucleus , nous a paru différer assez de toutes
celles qui nous sont connues, pour ne pas négliger de la
comprendre dans notre monographie. Il est seulement fà-
cheux que nous n’ayons qu’un seul individu pour juger ses
caractères et établir sa diagnose ; mais tel qu’il est, il sera
néanmoins un moyen de constater l’espèce qui vit dans ces
parages.
Cette Narice, de forme semi-globuleuse et d’un blanc
pur, est composée de quatre tours ; les deux premiers, re-
présentant le nucleus ou la coquille à sa naissance, sont
très-finement striés en long, roux, et donnent lieu à
un sommet subscalariforme. Le troisième est bicolore; sa
moitié postérieure participe de la couleur des deux premiers,
et l’antérieure de celle du dernier ; celle-ci commence à of-
frir des côtes longitudinales et des stries lamelleuses trans-
verses, mais encore peu apparentes , même à un fort gros-
sissement; ces trois tours forment une spire subconique ,
subcentrale, néanmoins plus postérieure qu’antérieure , à
tours convexes et arrondis près des sutures. Quatrième
tour semi-ovoïde, ou rétréci en arrière et dilaté en avant, à
peu près comme certaines Nérites. Ce tour est orné de grosses
côtes obtuses, séparées par de profonds sillons plus étroits.
Des lignes transversales , lamelleuses, rapprochées , courent
horizontalement , forment avec les côtes un réseau parti-
culier, en ce que, sur les sections, on remarque des tubercules
transverses, vitrés, brillants, régulièrement espacés en long.
Ce caractère , qui est propre à cette espèce, ne se montre
26 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
sur aucune autre. et doit servir à la différencier de toutes ses
congénères. Ouverture semi-lunaire, un peu dilatée. Co-
lumelle droite, dans sa moitié supérieure , et arrondie dans
l’inférieure. Ombilic très-petit, profond , terminé au dehors
par un canal très-étroit et très-peu arqué ; un angle obtus
le circonscrit en arrière. Labre obtus, fortement crénelé
par la saillie des lamelles transverses qui , à cette place, sont
très-grosses.
Long., 2; larg., 2; convexité, 1 1/2.
Hab. Recueillie dans du sable grossier des côtes de l’île
Maurice.
3. N. Giparis (pl. 121, fig. 1). T'esta orbiculato-ovata, ven-
tricosa, antice dilatata, superne depresso-plana, soli-
diuscula, lactea, plicis longitudinalibus antice laxioribus,
lineis elevatis transversis reticulata , scabriuscula ; spira,
apice retuso; apertura patula, subrotunda; labio arcuato ;
umbilico parvo; canali oblongo , vix arcuato , angusto.
labro superne compresso-plano.
IVarica cidaris, Récluz , Rev. zool. Soc. Cuvier., 1844, p. 5.
Coquille ovale-arrondie, très-dilatée, antérieurement
retrécie dans sa moitié postérieure, déprimée en dessus,
ventrue, assez solide, ayant quatre tours de spire d’un beau
blanc mat, et cependant offrant une très- faible teinte paillée
en la voyant dans un certain sens. Le premier tour très-
petit , hyalin, lisse; le deuxième guère plus gros que la tête
d’une petite épingle commence à porter des plis rayon-
nants assez forts pour son volume; le troisième égal à la
moitié d’un pois : Pisum sativum) d’un blanc hyalin, est
semi-orbiculaire, un peu plus large ethaut en avant, ventru,
déprimé faiblement en dessus, rayonné de plis bien espacés
et ceint de lignes onduleuses , équidistantes , rapprochées qui,
en courant sur les plis, les rendent finement crénelés. Qua-
trième tour ovale -orbiculaire, ventru, dilaté fortement
MozLusques, PL. 117 à 135. 21
et arrondi dans sa moitié antérieure ; allant progressive-
ment en se rétrécissant dans son autre moitié et se diri-
geant, surtout à sa base, vers le sommet de la spire. Sa por-
tion supérieure forme autour de la suture un espace plane,
incliné vers cette dernière. Ce tour est plissé obliquement
en long par des plis obtusément arrondis, assez forts , aussi
larges postérieurement que les espaces intermédiaires et de-
venant progressivement plus étroits en avancçant sur le côté
antérieur de la coquille et plus irréguliers. La surface du
tour est entourée de lignes étroites, saillantes, presque éga-
lement distancées, entre lesquelles on en aperçoit ordinaire-
ment trois, quelquefois cinq à six plus fines et d’inégale
grosseur courant dans le même sens transversal, lesquelles
surmontent les plis longitudinaux et donnent naissance à un
treiilis lâche, presque régulier, et dont les sections sont des
points fins et presque aigus. On n’apercoit à la loupe aucune
strie longitudinale entre les plis. Spire, peu saillante, demi-
ronde, à sommet obtus et à peine élevé. Ouverture très-di-
latée et arrondie en avant, en arc sous-tendu en arrière,
sinueuse au sommet postérieur à cause de la saillie de l’a-
vant-dernier tour. Elle est blanche et brillante à l’intérieur.
Suture étroite, peu profonde, presque canaliculée et sub-
crénelée. Columelle peu arquée, arrondie sur la marge an-
térieure, un peu convexe sur la moitié inférieure de son
tranchant externe, puis graduellement creusée en avant de
l’ombilic, et remontant ensuite obliquement en arrière au-
dessus de cette perforation en une lèvre triangulaire , d’un
blanc brillant, dont la limite externe est une ligne droite
et très-oblique d’arrière en avant, laquelle forme avec le
sommet du labre un angle arrondi. Ombilic étroit, profond,
visible par la base de la coquille, étendu au dehors en un
canal oblong, subsémilunaire, cave au sommet, presque
effacé dans son tiers inférieur, strié en long et bordé en ar-
rière par un angle peu marqué. Labre arrondi, dilaté, for-
mant à lui seul les deux tiers de la marge de l’ouverture,
22 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
comprimé et aplati dans une étendue de 5 à 6 millimètres
à sa partie supérieure, laquelle oblique fortement sut
l’avant-dernier tour , et avance sur l’ouverture dans lapro-
portion de 6 à 7 millimètres relativement à la base de l’axe
spiral. La marge interne de ce bord est faiblement striée
en dedans et subcrénelée ou tranchante à l’extérieur.
Long., 16; diam. transv., 19; convexité, 13; haut. de
V’ouv.,151/2;sondiam.transv., 12; haut. dela spire, 51/2.
Hab. l’île Masbate dans les Philippines , sous les pierres,
lors des basses marées.
C’est à M. Cuming que nous devons la connaissance de
cette espèce, découverte par lui avec beaucoup d’autres dans
son voyage aux iles Philippines.
4. N. Licara (pl. 121, fig. 2). IN. testa ventricoso-ovata,
tenuruscula, exalbida , longitudinaliter superneque tenui-
ter plicata; lineis transversis elevatis, intermediüs mino-
ribus ligata, vix cancellata; spira oblique radiatim pli-
cala, apice obtusiuscula ; apertura subrotunda , parva ;
umbilico latiusculo ; canali brevi, largo, semilunari ;
columella subrecta, medio ad basim arcuatim rotundato;
labro rotundato, superne vix adscendente.
Narica ligata, Récluz, Rev. z0ol. Soc. Cuvier., 1844 ; p. 5.
Coquille ventrue, ovale, assez mince, blanche , formée
de quatre tours de spire. Le premier tour manque sur la
coquille unique qui nous a servi; il doit être très-petit et
lisse ; à sa place se montre un trou propre à contenir la pointe
d’une aiguille à coudre. Deuxième tour petit, arrondi au
pourtour, déprimé au-dessus, lisse et presque d’égale lar-
seur, si ce n’est que son côté postérieur est relevé vers la
pointe, ce qui nous porte à croire que le premier devait
être saillant. Troisième tour semisphérique, faiblement dé-
primé près de la suture, plus élevé en avant, rayonné de
plis obliques, forts, obtusément arrondis, bien espacés et
ceints de linéoles transverses, régulières, rapprochées à égale
MOLLUSQUES, PL. 117 à 135. 25
distance , passant sur les plis et rendant ceux-ci légèrement
crénelés. Les plis, sur ce tour, s’éloignent de plus en plus en
avançant sur l’ouverture et deviennent à peine apparents.
Dernier tour ovale-transverse , arrondi dans sa longueur,
deux fois et un peu plus large que long , portant des traces
de plis irréguliers , peu marqués, presque obsolètes, un peu
plus sensibles au sommet du tour qu’à la base et presque ef-
facés sur son milieu. Des lignes élevées, régulièrement es-
pacées et en contenant une à deux autres bien sensibles à la
vue, dans la moitié supérieure du tour graduellement rap-
prochées et pressées et plus fines en avançant vers la face in-
férieure entourent cette dernière révolution de la spire. Sous
la lentille on aperçoit des stries longitudinales qui coupent
les transversales en formant une faible réserve dont les es-
paces sont longitudinalement carré-long. 11 faut pour faire
cette observation voir le dernier tour dans le sens trans-
versal. Snire très-saillante convexe-arrondie , presque co-
nique vers le sommet qui est saillant et obtus? Suture très-
étroite, ondulée. Ouverture petite, proportionnellement au
volume de la coquille et comparativement aux autres espèces
de mêmes dimensions, presque ronde, dilatée antérieure-
ment et arrondie, peu cintrée postérieurement et modifiée
au côté supérieur et postérieur par la légère saillie convexe
de l’avant-dernier tour; d’un blanc vitré et luisant en de-
dans. Ombilic assez grand pour y introduire la tête d’une
forte épingle, profond , contourné en spirale à l’intérieur,
évasé en dehors en canal exactement semi-lunaire, deux
fois plus longs que large, profond et s’arrêtant vers le mi-
lieu de la marge columellaire. Il est profondément et élé-
gamment strié lorsqu'on voit son intérieur du côté posté-
rieur de la coquille, aucune trace d’angle ne le limite à
l'extérieur. Columelle mince, presque vitrée, presque droite
dans son centre, arrondie du milieu à sa base, lisse et sub-
cylindrique antérieurement. Sa marge vue horizontalement
est en droite ligne, mais à l'approche de l’ombilic elle s'élève,
24 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
s’'amincit, oblique au-dessus du trou et vient former une
lèvre triangulaire sur l’avant-dernier tour dont la jonction
avec le labre est en angle aigu. Sa limite extérieure est une
ligne obliquement droite. Labre arrondi, à stries marginales
internes obsolètes et irrégulières, tranchant à l'extérieur et
s’avançant graduellement sur l’ouverture et lombilic jus-
qu’au sommet, qui est un peu ascendant, de 5 1/2 millim.
relativement à la base de l’axe de la spire.
Long., 19 à 16 1/2 ; diam. transv., 20 à 19 ; convexité,
10 à 13 1/3; haut. de l’ouv., 11 à 13; diam. transv.,
8 1/2 à 10 1/2; haut. de la spire, 7 à 8 1/2 ; haut. du der-
nier tour , 10 à 12 ; larg. du même, 20 à 19 mill.
Hab. à Catanum, province de Tayabas, île Luçon, sous
les pierres, à la basse marée (M. Cuming).
5. N. peTiriana (pl. 129 et 123). N. testa semu-globosa seu
orbiculato-ovata , ventricosa , crassa, albida , oblique et
crebre plicata lineis elevatis transversis, irregularibus,
angustioribus, remotioribus, reticulata; anfractibus su-
perne depresso-rotundatis ; spira obtusata , radiatim pli-
cata; apertura subrotunda , dilatata; labio vix arcuato,
insenioribus submedio vix convexo, margine extlerno com-
planato ; umbilico parvo ; canali augustato, elongato, pa-
rum arcuato, angulo angusto cincto.
lelutina cancellata, Q. et Gaym , 7’oy. Astrol., zo0l., t. II ( 1832),
p. 229, pl. 66 bis, fig. 20, 22, cum animali.
INarica Petitiana , Récluz , Rev. zool. Soc. Cuvier., 1844, p. 5.
Var. 6. T. tenuiori, plicis angustis regulariter dispositis, li-
neis transversis æquidistantibus clathrata, scabriuscula ;
umbilico magno, profundo, spiraliter contorto : canali la-
tiusculo, profundo , subfalsiformi, pl. 122, fig. 2.
r
Coquille semi-globuleuse forte et très-solide à l’état adulte
ovale-orbiculaire ventrue, épaisse sur les coquilles moyennes,
blanchâtre ou blanc jaunâtre sale, à 4 tours de spire croissant
rapidement. Premier tour petit , lisse ; deuxième tour, trois
à quatre fois plus grand, semi-globuleux et lisse; troisième
MozzLusques, PL. 117 à 135. 25
tour grand , à peu près semi-sphérique, un peu déprimé en
dessus, fortement incliné sur le côté postérieur du dernier
tour, étroit de ce côté et trois à quatre fois plus large anté-
rieurement, orné de plis rayonnants, bien espacés et croisés
par des linéoles élevées, placées à égale distance, entre les-
quelles sont d’autres lignes fines et très-serrées. De l’entre-
croisement des plis et des lignes résulte un réseau inépal.
Dernier tour semi-orbiculaire ou ovale-arrondi , un peu plus
large que haut, très-convexe, arrondi vers la suture, d’abord
régulièrement plissé dans son tiers postérieur par des plis éga-
lement espacés, ces plis se rapprochent graduellement, s’é-
paississent et forment en avançant vers l’ouverture, des côtes
peu élevées, pressées, lesquelles se contournent presque en
S près de la suture. Les plis sont croisés par des lignes ou
costules transverses, plus étroites, régulières , entre les -
quelles courent des linéoles fines, peu apparentes à l’œil nu.
Ces diverses lignes donnent naissance à un réseau peu mar-
qué sur le côté antérieur, bien apparent et régulier sur le
côté postérieur du tour. Sur les vieux individus des côtes
lonsitudinales peu régulières et pressés remplacent les plis ;
les lignes transversales plus robustes et bien espacées limi-
tant des stries intermédiaires assez apparentes, le réseau qui
résulte de leur entre-croisementest très-irrégulier. Spire sail-
“lante , fortement inclinée sur le côté postérieur du dernier
tour en avant de l’ombilic ou sur le tiers postérieur de cette
révolution de la coquille. Elle est très-élevée en avant et très-
basse en arrière, déprimée en dessus, avec le sommet sail-
lant et obtus. Ouverture grande, dilatée antérieurement,
peu ceintrée postérieurement, modifiée au côté supérieur et
postérieur par une saillie peu convexe de l’avant-dernier
tour. Columelle en arc sous-tendu en avant, peu ceïntrée
de l’ombilic, vers le milieu de son étendue, puis oblique-
. ment droite jusque près de sa base où elle forme un coude
et s’arrondit ensuite pour se confondre avec le labre. Sa
partie antérieure est aplatie, élargie, et sa face externe,
26 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
d’abord un peu convexe dans le centre, se rétrécit en un
bord très-mince de la base du canal à l’ombilic, enfin se
dirige obliquement en arrière, jusqu’à sa jonction avec l’ex-
trémité supérieure du labre, avec lequel elle forme unelèvre
triangulaire, à sommet aigu. La columelle sur les vieux in-
dividus est obliquement et largement aplatie sur toute son
étendue extérieure, à peu près comme sur le sigaretus læœvi-
gatus de Lamarck , mais avec cette différence que son plus
grand diamètre est vers son sommet et non vers sa base.
Ombilic très-étroit, peu profond , étendu au-dehors en ca-
nal peu arqué, étroit, profond près de l’orifice ombilical,
il s’efface graduellement en avançant sur la base de la lèvre
interne; un angle très-fin le circonscrit à l'extérieur. Labre
très-évasé, à marge arrondie, formant plus des trois-quarts
d’un cercle, solide, peu tranchant, presque coupé droïtement
à sa base où il s’avance peu à peu au-dessus de l’ouverture
et s’étend postérieurement à 4 ou 5 millimètres au-dessus
de l’ombilic. L’angle que forme le sommet du labre, par
rapport à la base de la columelle, équivaut à 9 ou 11
millimètres. Sur les vieux individus le sommet de ce bord
est ascendant.
Une variété de cette espèce (pl. 123) est plus mince que so-
lide , à plis longitudinaux bien formés, égaux entre eux,
étroits, presque aigus sur le dos, disposés à égale distance,
formant avec les lignes régulières , élevées et transverses, un
réseau à mailles rudes au toucher et dont les intervalles sont
carrés. L’ombilie est grand, profond, spiral; son canal est
profond, large, bien arquée, presque falsiforme , également
étendu jusqu’à la base de la columelle. Le reste est conforme
au type. Cette variété est le type de MM. Quoy et Gaimard (1)
Cp f4319)/r81et14):
1 Le mollusque est d’un blanc légèrement jaunâtre; l’opercule seui est
jaune (Quoy). L’animal observé par M. Quoy est probablement une fe-
melle, cet auteur n’ayant pas vu d’organe excitateur mâle à la place
qu’il doit occuper. Les coquilles rapportées par M. Quoy, et dont nous
+2
3
Morcusoues , PL. 117 à 135.
Adulte. Age moyen. Variété.
Long., 241/2 20 18
Diam. transv., 27 1/3 24 29
Convexité, 20 161/2 14
Haut. de l’ouv., 23 18 17112:
Son diam. transv., 16 14 12 1/2.
Haut. de la spire, 9 1/2 101/2 8
Hab. Cette Narice a été découverte par M. Cuming sous
les pierres, à la basse marée , à l’île Masbate, l’une des Phi-
lippines , et à l’île Guam , par MM. Quoy et Gaymard. La
var. 6, l’île Masbate (Cuming) et la plage de l’ile de Va-
nicoro.
6. N. Cumincrana (pl. 124, fig 1). AV. testa semiglobosa, ven-
tricosa, tenuiuscula, exalbida , transversim regulariter
sulcata , longitudinaliter lineata , cancellata , granulata ,
scabriuscula; spira vix prominula, suprà plana, la-
tere carinata, suleis reticulata et punctis valde impressa ;
apice acuto ; apertura dilatata, semi-lunari ; umbilico
coarctato ; canali semi-lunari-oblongo , extus angulo
acuto cincto ; labio medio arcuatim excavato.
IVarica Cumingiana, Récluz, Rev. zool. Soc. Cuvier., 1844, p. 6.
Coquille semi-globuleuse, obliquant postérieurement vers
la spire , dilatée en avant, plus étroite en arritre, mince,
très-convexe, ventrue, d’un blanc jaunâtre, composée de
quatre tours de spire translucides. Premier tour très-petit ,
lisse , presque fondu avec le second, sur lequel on aperçoit
avec peine, à la loupe, quelques légers plis rayonnants. Le
avons vu des individus dans les collections parisiennes , présentent la
même variation d'épaisseur et de ténuité du test, comme celles qui ont été
rapportées par M.Cuming, des îles Philippines. Nous nous serions fait
un devoir de dédier cette espèce à ce savant zoologiste, si nous eussions
pu examiner les siennes avant l’impression des descriptions des espèces de
M. Cuming.
28 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
troisième tour assez saillant, plus élevé en avant qu’en ar-
rière , plane en dessus, peu convexe au pourtour, est ceint
de quatre carènes au moins, graduellement plus fortes en
avançant sur la base du tour, lesquelles sont longitudinale
ment coupées par des côtes d’un égal diamètre , ce qui
forme un treillis égal, granuleux et raboteux , laissant des
espaces en creux profonds et imitant la sculpture d’un dé à
coudre. Dernier tour très-srand , transversal , ovoïde, di-
laté antérieurement , rétreci en arrière où il oblique sur la
spire. Ce tour est régulièrement sillonné.et côtelé en travers;
les sillons sont profonds, placés régulièrement à égale
distance, presque plus larges que les côtes et renferment
quelquefois une costule filiforme alternant avec les plus
grandes ; les côtes régulières , étroites, à dos presque aigu,
également espacées, sont croisées en long par des stries
fines, plus ou moins profondes, obliques, ce qui donne aux
côtes transversales une apparence sranuleuse. Ces granu-
lations sont généralement mieux formées au côté postérieur
qu’à l’antérieur , parce que les côtes transversales sont , de
ce dernier côté, plus en relief où quelques-unes simulent
même des carênes. Spire peu saillante, plane en dessus, la-
térale, à sommet postérieur et aigu. Suture peu ou point
apparente sur les trois premiers tours, mais profonde,
étroite et très-sinueuse entre les 3° et 4° tours. Ouverture
presque semi-lunaire , bien arrondie antérieurement , beau-
coup moins ou très-peu en arrière, presque vitrée. Ombilic
profond, spiral , bien visible en couchant la coquille sur son
ventre, la spire touchant au plan sur lequel elle doit repo-
ser, à cet effet, et masqué en totalité lorsqu'on la place sur
la base de la columelle. Canal ombilical creux , oblong,
dirigé obliquement vers la base postérieure de la coquille
en raison de la largeur que prend la columelle. Ce canal est
limité , à l'extérieur , par un angle aigu qui se contourne
autour de la base extérieure de la columelle et prend une
forme presque arquée sur les jeunes coquilles. Si l’on suit
ES-
re
Mozzusques, PL. 117 à 135. 29
Varcure de la carène qui borde ce canal. Mais la profon-
deur du canal s’arrête brusquement dans le milieu de sa
direction , s’épaissit et n’en montre plus qu’une trace, la-
quelle est tout à fait oblitérée sur les adultes. Columelle
peu ceintrée , guère plus excavée dans le centre qu'ailleurs,
très-large près de sa base et diminuant insensiblement pour
se fondre en labre. Elle s’amincit de même en remontant
vers l’ombilic au-dessus duquel elle s’élève en une petite
lèvre triangulaire, obliquant en arrière pour se réunir
au sommet du labre en angle aigu. Cette lèvre est soudée
sur l’avant-dernier tour dont la saillie, à l’intérieur de
Pouverture, est à peine apparente. Labre bien arrondi,
finement denticulé à la marge interne sur les coquilles jeu-
nes , entier et tranchant sur les adultes , et bordé d’un faible
bourrelet blanc faiblement calleux à l’intérieur.
Long., 13 ; diam. transv., 13 1/2; convexité, 10; haut.
de l’ouv., 11; son diam. transv., 8 ; haut. de la spire, 5;
diam. du dernier tour, en avant, {1 ; id. en arrière , 7.
Hab. Trouvée sur un sable grossier à 10 brasses de pro-
fondeur , à Catbalonpa , île de Samar, dans les Philippines
(Cuming).
Cette espèce diffère de la Narice de D'Orbigny ( pl. 124,
fs. 2) avec laquelle elle a des rapports, 1° par une forme
non ovalaire dans le sens de l’axe de la spire , mais trans-
verse ; 2° par la ténuité de son test et sa demi-transparence ;
3° par ses sillons plus réguliers, plus profonds, ses côtes
moins fortes, ses carènes postérieures beaucoup moins sail-
lantes et ses granulations moins en relief; par sa spire moins
carénée , bien treillissée et remarquable par ses points en-
foncés comme ceux d’un dé à coudre; 4° par son ouverture
plus grande, formant à sa réunion avec le sommet de la
columelle un angle aigu , en dedans, et non bien arrondi ;
5 par l’absence de gibbosité à la base de la columelle ;
6° par son ombilic, et son canal beaucoup plus grand ; 7° en-
fin, par sa couleur d’un blanc jaunâtre et non lacté.
30 MAGASIN DE ZOOLOGIE, — ANNÉE 1845.
Nous nous faisons un devoir et un plaisir en même temps
de donner le nom de M, Cuming à cette belle Narice. Cet
infatigable voyageur a découvert la moitié environ des
cspèces que nous décrivons dans la présente Monographie,
un très-srand nombre d’autres espèces de tous les genres , et
a eu la générosité de nous permettre d’étudier et décrire les
Navicelles, Nérites, Natices et Narices de ses voyages. Nous
le prions instamment d’agréer l'expression sincère de notre
vive reconnaissance.
7. N. OrgBicnyana (pl. 124, fig. 2\. Testa ovato-globosa,
crassiuscula, lactea, transversim cingulis 5-6 obtusis
majoribus , lineis longitudinalibus decussantibus, can.
cellato-granosa; spira planissima, obtusè tricarinata,
carinis binis , infimis majoribus; sutura angustissimas
apertura dilata ; ovato subrotunda ; columella basi cras-
siuscula et anticè calloso-gibbosiuscula, supernè papy
racea; wmbilico punctiformi, subclauso; canali lineari
subrecto.
Narica Orbignyana, Récluz, Rev. zool. Soc. Cuvier., 1844 , p. 6.
Coquille ovale longitudinalement , presque slobuleuse,
postérieurement et obliquement élevée vers la spire, so=
lide, opaque, d’un blanc lacté, formée de trois et demi
à quatre tours de spire; le premier exigu et à peine ter-
miné sur le seul individu bien entier de notre cabinet
et d’une couleur brunâtre; le deuxième semi-globuleux,
lisse , saillant et (formant avec le premier un petit apicule,
très-latéral et incliné sur le côté postérieur de la coquille.
Troisième tour vingt fois plus volumineux que les deux
précédents réunis, très-aplati en dessus, ceint de cinq côtes!
circulaires , dont les trois inférieures sont très-apparentestet
simulent de fortes carènes obtuses , parmi lesquelles les deux!
plus basses sont séparées par des sillons profonds qui le mét
tent fortement en relief. Des stries longitudinales peu pro
MozLusques, PL. 117 à 135. 31
fondes, rapprochées , rayonnantes, courent sur les carènes et
les sillons, de facon à rendre les angles peu crénelés ; elles se
font peu sentir sur les sillons,où cependant, sousle triple foyer
d’une bonne loupe , se montrent des stries exiguës et circu-
laires. Quatrième tour globuleux, obliquant vers la spire à
son côté postérieur, àsommet arrondi, ceint de vingt etune
côtes transversales dont cinq à six sur le côté antérieur et
quatre seulement sur le côté postérieur du tour sont plus en
relief que les autres. Sur ce dernier côté les espaces sont
grands , égaux entre eux, mais en avançant vers le labre
ils renferment une, deux à trois stries d’abord étroits et
devenant progressivement robustes; de sorte que vers le mi-
lieu du tour, on en compte cinq, et près du labre six à sept
plus fortes que les autres. Des lignes serrées, plus étroites
que les côtes, presque tremblées , quelques-unes bi ou tri-
furquées, surmontent obliquement les côtes, les rendent
rudes, grauuleuses, et donnent à ce tour un facies treillissé.
Spiresaillante, aplatie , beaucoup moins latérale que sur les
précédentes espèces, portant un sommet petit, pointu,
placé sur la base de son côté postérieur et incliné fortement
sur celui-ci. Sufure presque oblitérée. Ouverture presque
ronde, dilatée en avant , peu ceintrée en arrière , sans trace
de saillie de l’avant-dernier tour à son sommet postérieur,
d’un blanc de lait en dedans. Columelle droite, très-mince
et vitrée dans son centre, arrondie et épaissie dans son tiers
inférieur, avec une callosité-sibbeuse antérieurement, sur le
milieu de cette partie du‘bord interne. Celle-ci s'élève sur
lombilic en lèvre vitrée, triangulaire, oblique, formant un
angle aigu avec le sommet du labre et subarquée en arrière.
Labre solide, tranchant , substrié à la marge et presque
bordé à l’intérieur.
. Long., 12 ; diam. transv., 12 1/2; convexité, 8 ; haut. de
J'ouv., 10 ; son diam. tränsv., 7; haut. de la spire, 5 3/4.
_ Fab. La Nouvelle-Hollande , sur les côtes de l’île Maria.
rie
| 1
32 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845. ;
8. NN. cranuLosa (pl. 125, fig. 1). AN. festa ventricoso-ovatu.
subglobosa, aut DE alba, transversim sulcato=.
granulosa ; anfractu penultimo tricostato , cancellato,
punciisque excavahs notato; spira ein) aber
dilatata , semiglobosa ; labio anticè et supra rectiusculo’
umbilico magno , canali lato , note angulo SUD
cuto poslice cincto.
INarica granulosa, Récluz, Rev. zool. Soc. Cuv. 1844, p. 6, n° 6.
Var. 8. T. subglobosa, tenui albida aut albido-lutescente ,
interdüm sordide viridescente ; anfractibus supernè pla=«
niusculis, ferè gradatis, cancellato-granulosis ; columella
tenui, subarcuata. 4
V'ar.7.T.exalbida aut albo-vitrea, pellucida, pl. 195, fig.1a
Coquille ovale, ventrue ou subglobuleuse , assez solide
pour son volume, blanche, formée de quatre tours de spire
séparés par une suture profonde ou subcanaliculée, au moins
sur le dernier tour, qui semble ainsi comme détaché de l’a=
vant-dernier. Premier tour en forme de point, lisse et obtus.
Deuxième tour conique, ceint de deux costules transversales
assez fortes, traversées par d’autres cortules longitudinales
qu’elles surmontent et rendent ainsi les sections granuleuses
et les espaces assez creux. Troisième tour semi-globuleux
un peu déprimé en dessus, entouré de quatre costules (la
supérieure obsolète }, croisées par des lignes de même dia=
mètre, très-obliques, formant avec les transversales un
réseau de granulation et de points creux forts semblables à
ceux d’un dé à coudre. Dernier tour transversal , ovale,
convexe, dirigé en une pente douce vers le sommet, en
touré de nombreux sillons et de petites côtes transversaless"
régulières, au nombre de 19 à 20, la supérieure plus grosse
et bordant la suture, l’inférieure petite et Ode
canal ombilical. Les sillons plus larges que les côtes sont
parcourus par des lignes spirales dont une à deux plus ap-
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MorcLusques, PL. 117 à 1955. 99
parentes que les autres. Les côtes sont égales entre elles,
traversées par des lignes longitudinales obliques, moins
saillantes au fur et à mesure qu’elles se montrent vers le
côté antérieur. Il résulte de cette sculpture un treillis et des
granulations bien moins prononcées sur ce tour que sur le
précédent, et des points creux irréguliers, plus ovales qu’ar-
rondis et de plus en plus effacés sur la moitié antérieure du
quatrième tour. Ouverture un peu plus longue que large,
tronquée postérieurement , anguleuse au sommet, de ce côté,
. et arrondie à la base. Columelle oblique, presque droite,
s’arrondissant pour se réunir au labre, dans son tiers infé-
rieur, s’élevant en ligne droite à son sommet pour se réunir
avec l'extrémité du labre. Ombilic grand, profond, spiral,
s'étendant au dehors en un canal assez large. semi-ovale,
substrié en long, et dont le côté postérieur est circonscrit
par un angle mousse, non crénelé. Labre arrondi, formant
les 4/6° d’un cercle, à marge interne planulée, usément
striée, irrégulièrement et finement subcrénelée au tran-
chant.
La variété 6 qui nous a servi de type pour notre synopsis
est une Coquille globuleuse, blanchâtre ou d’un blanc jau-
nâtre, parfois d’un jaune verdâtre sale, mince, translucide,
ayant également quatre tours de spire élégamment granu-
leux. Le premier très-petit, presque central, lisse et saillant.
Le second trois fois plus grand que le premier , planulé en
dessus et ceint de deux côtes faiblement granuleuses. Le
troisième a sa surface entourée de trois carènes obtuses, gra-
nuleuses et dont les deux inférieures sont plus en relief.
Comme le deuxième tour, celui-ci est placé un peu latéra-
lement, par rapport à celui qui suit, et est six à huit fois
plus volumineux que les deux supérieurs. Le quatrième
tour transversal , d’un tiers plus large que haut. Il est lépè-
rement déprimé à sa suture, et porte quatorze à seize côtes
parfaitement égales, arrondies, séparées par des sillons
égaux, mais un peu plus larges à la partie supérieure du
OctoBrE 1845. 9 ?
34 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845,
tour , renfermant quelques linéoles spirales peu sensibles
sous la lentille. Les côtes sont surmontées obliquement par
de fines lignes plus rapprochées, dont l’impression en relief
donne naissance à un treillis granuleux d’un bel effet. Quel=
ques individus ont six côtes transverses plus fortes que les
autres et simulent des carènes arrondies; mais cela ne se
montre que sur des Coquilles jeunes. Suture très-étroite,
peu marquée. Spire saillante, conoïdale, à sommet aïgu:
Ouverture semblable à celle du type, mais d’un vitré plus
luisant à l’intérieur. Columelle vitrée, mince, oblique,
subarquée à cause de sa base qui se joint promptement avec
la naissance du labre et suit ainsi sa forme très-arrondie ; à
son sommet elle forme un angle aigu, oblique au-dessus
de l’ombilic, par sa jonction avec l’extrémité du labre. Om:
bilic, canal et labre comme sur le type: le labre est,
comme on peut le concevoir aisément , plus mince.
La var. y est plus mince que la var. $ , transparente et
d’un blanc hyalin. Cette couleur que l’on désigne ordinai-
rement en latin par l'adjectif exalbidus, et en français par
blanc-pur , est le blanc légèrement azuré , et ne nous paraît
pas naturelle, puisque les individus frais et récents sont
opaques, tandis que notre variété a sur sa spire des petites
serpules adhérentes. Cette circonstance n’indiquerait-elle
pas qu’elle a séjourné longtemps dans la mer après la mort
de son habitant ? c’est ce que nous pensons.
Type. Var. $.
Dong: 0 MARNE D SA 7
Diana: 020 none 114000 9
Convexité, 2.1/0 7 6
Haut. de l’ouv.. . . .. The) 6
SA HAL 10 MAN ERES 6 5
Haut. de la spire. 5 4
Hab. l’île de Lord Hoods et Annaa (mer du Sud), sous
les rescifs formés par les coraux.
La var. £. Zanzibar (M. Cuming). Nous avons recu notre
|
|
Moziusques, PL. 117 à 135. 36
var. 8 et y comme venant des Moluques et de la Nouvelle-
Hollande.
9. N. ruserosissima (pl. 195, fig. 2). NN. testa minima semi-
globosa , albida, hyalina , costis granoso-spinosis quadri-
serialibus instructa; spira minulissima, laterali; aper-
tura coarctata, subrotunda; umbilico latiusculo, in
canalem semilunarem exterius producto.
IVerita tuberosissima, Montagu, Test. brit., p.150, pl. 29, fig. 5, aucta,
mala. — Pennant, Zool. brit. ed. altera, p. 347, n° 9. — Turton,
Conch. dictionary, p. 127, n° 8.— Brown, Zllustrat. of the Con-
chology of Great-Britain and Ireland (1827), pl. 43, fig. 18 et 20,
auclæ, malæ, ex Montagu.— Récluz, /èev. zoo1. Soc. Cuvier., 1844,
p. 6.
Nous ne pouvons donner que peu de renseignements sur
cette espèce qui, jusqu'à ce jour, n’a été trouvée qu'au
nombre d’un seul individu. Comme nous ne l'avons jamais
vue , nous sommes forcé de copier ici ce qu’en disent les
auteurs anglais. Montagu en parle dans les termes suivants :
« Coquille transparente , blanche , avec trois à quatre tours
de spire ; sur le dernier sont quatre rangées de tubercules ;
les tours supérieurs sont très-petits, ainsi que le sommet.
Ombilic grand. Son diamètre est de un huitième de pouce
(3 mill. 1/6 ) ou un peu plus. La figure de cette coquille
aété prise sur un individu du cabinet de M. Laskey qui
l'avait obtenu en draguant au fond du détroit de Forth. Il ne
trouva qu’un seul individu en vie.» Turton, /. c., en donue
la description qui suit: « Coquille très-petite et la moins
grande du genre, suborbiculaire, à tours convexes , blanche,
transparente , formée de quatre tours y compris la pointe :
le dernier portant quatre rangées de tubereules épineux ; Les
autres très-petits et latéraux ; Ombilic grand. »
Cette singulière coquille porte , d’après les figures grossies
données par Montagu et Brown , neuf rangées de tubercules
sur le ventre (fig. 20 de Brown) , et 11 à 12 du côté de l’ou-
36 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
verture (fig. 18 de Brown), d’inégale grosseur, ainsi que
les côtes transversales dont le diamètre paraît plus grand
que les sillons; sa spire n’a que deux tours : le premier très-
petit, ponctiforine, lisse; le second trois à quatre fois plusgrand
est ceint d’une seule rangée de tubercules. Son ouverture
ovale-arrondie est très-rétrécie, probablement en raison de
la position que le peintre lui a fait prendre pour la dessiner ;
l’ombilic est ici très-petit , le canal arqué et tres-étroit , li-
néaire et la columelle un peu cintrée. Nous présumons,
d’après son diamètre et ses caractères spécifiques, que l’es-
pèce de Montagu n’est, probablement, qu’un jeune individu
de notre Narica granulaia , transporté par les courants ou
déposé par le lest de quelque bâtiment de commerce, et
perdu sur la côte d'Angleterre. Quoi qu'il en soit , l'habitat
de cette espèce nous paraît fort douteux. D’après la figure
de grandeur naturelle figurée dans le T'estacea britannica ,
son diamètre transversal et le longitudinal sont de 2 milli-
mètres. Hab. Trouvée sur la côte d'Angleterre, en avant du
détroit de la Manche (Montagu).
10. N.rosEa (pl 126, fig. 1) N. Testa minima, semi-globosa,
rosea, tenui , striato-cancellata , regulariter granulata ;
anfractibus , supernè depresso-planiusculis; apice rubi-
cundo , apertura semi-lunari; columella rechuscula al-
bida ; umbilico largo, extus in canalem latiusculum ,
semiorbicularem producto.
INarica rosea, Récluz, Rev. zool. Soc. Cuv., 1844, p. 6.
Très-petite Coquille semi-globuleuse , assez mince, d’un
rose pâle uniforme, formée de trois tours de spire con-
vexes. Premier tour ponctiforme , lisse , d’un rose rouge et
plus foncé que le reste du test. Deuxième tour d’un milli-
mètre de diamètre , presque semi-sphérique, peu déprimé !
MoLLusques, PL. i{7 à 135. 3]
au sommet, ceint de trois à quatre rangées de fines granu-
lations du côté antérieur, régulièrement coordonnées. Troi-
sième et dernier tour orbiculaire , subovale-transverse , à
côté antérieur dilaté et arrondi, le côté postérieur plus
étroit et dirigé obliquement vers la spire, à sommet presque
planulé autour de la suture. Il est régulièrement sillonné
en travers, et sculpté en long de stries arquées , disposées
à égale distance , et dont les espaces sont des côtes égales en
tout sens, découpées en treillis fin et granuleux. On compte
trente et une à trente deux séries granuleuses circulaires , et
obtusément arrondies à la surface. S'uture très-étroite, peu
marquée. Spire latérale presque conique , obtuse, à sommet
lisse et d’un rose rouge. Ouverture seri-lunaire, agrandie
en avant, tronquée en arrière, d’un rose violacé en dedans.
Columelle blanchâtre, droite, faiblement et graduellement
épaissie à sa base, et dans le commencement de son contour
inférieur : l’angle formé par sa jonction au labre, est obtu-
sément arrondi. Cette Columelle s’amincit vers son sommet,
et s'étend en lèvre triangulaire et très-oblique sur l’avant-
dernier tour , lequel ne fait aucune saillie dans l’ouverture,
et forme un angle aigu en se réunissant avec le sommet du
labre. Labre semi-circulaire , graduellement avancé , en s’é-
levant sur l’ouverture, d’un millimètre et demi à son
sommet, lequel est un peu prolongé horizontalement au-
dessus de l’ombilic. Ombilic grand , profond, infondibuli-
forme, évasé et étendu en canal large, semi-orbiculaire,
d’un ton plus pâle que le test , strié fortement en rayonnant
et bordé à l’extérieur par une carène anguleuse.
Lons., 3 ; diam. transv., 3 ; convexité, 2 ; haut. de l’ouv.,
2 1/3 ; sa larg., 1 1/2 ; haut. de la spire, 1 1/3 null.
Hab. Les Moluques (M. Michelin); sa petitesse la rend
très-rare. Nous devons les deux individus de notre cabinet
à la générosité de M. Hardouin- Michelin , référendaire à la
cour des comptes, qui s'occupe avec beaucoup de succès
d’une Monographie des Polypiers coralligènes fossiles, et
38 MAGASIN DE ZOOLOGIE.— ANNÉE 1845.
auquel la conchyliologie doit la découverte et la description
de plusieurs espèces intéressantes de Coquilles.
11. N. sucara (pl. 126, fig. 2). N. Testa ovato-conoidea,
solida, albida , transversim sulcato-costata ; costis subæ-
qualibus, remotiusculis, sulcisplanis angustioribus, longi-
tudinaliter, crebre ef tenuiter decussatis, granulats, sca-
briusculis; spira conoidea, subacuta, inferne costis tribus
clathralo-crenatis sculpta; apertura subrotunda; labio
oblique rectiusculo; umbilico rotundato ; canali brevi,
semilunari , extus angulo acuto cincto.
IVarica sulcata, D’Orbigny, Moll. Cuba (1841-1842), p. 39, pl. 17,
fig. 26-28, optime. — Récluz, Rev. 3001. Soc. Cuv., 1844, p. 7.
Coquille ovale, conique , assez forte pour son volume,
d’un blanc sale, rude au toucher, ayant quatre tours y
compris la pointe. Premier tour à peine apparent sur Îles
Coquilles adultes ; le deuxième convexe, lisse comme le pre-
mier. Troisième tour convexe , aplati en dessus, sculpté de
trois fortes carènes obtuses, circulaires , séparées par deux
sillons profonds , les uns et les autres barrés par des côtes
longitudinales plus étroites, rapprochées , placées à égale
distance, rendant les côtes granuleuses, et laissant entre
elles ; dans les sillons, des points creux semblables à ceux
d’un dé à coudre. Quatrième tour ovale transverse, ventru,
huit à neuf fois plus volumineux que les supérieurs réunis.
Sa surface est sillonnée circulairement de dix-neuf petites
côtes presque égales entre elles, équidistantes, croisées,
ainsi que les sillons qui sont une fois plus larges qu’elles, et
presque planes dans le fond, par des lignes longitudinales
élevées, simulant de petites côtes, obliques, une fois plus
rapprochées que les transversales, et formant avec elles un
treillis peu régulier. Les sillons provenant de cet entrecroi-
sement de côtes sont peu profonds, et les sranulations qui en
résultent sont faiblement en relief sur l’individu type du ca-
MozLusques , PL. 117 à 135. 39
binet de M. d’Orbigny, à l’obligeance duquel nous devons
l'avantage d’en tracer une nouvelle description plus étendue.
Cette circonstance en rend le toucher moins rude qu’il le
serait probablement dans un bon état de conservation de
la coquille. Spire en cône peu élevé, subaïgu. Suture étroite.
Ombilic assez grand , arrondi, profond, prolongé en dehors,
en un canal court, semi-lunaire, bordé en arrière par une
petite carène aiguë. Ouverture semi-lunaire, dilatée en
avant, obliquement tronquée en arrière. Zévre interne obli-
quant de droite à gauche, du sommet à la base, droite.
excepté dans son tiers inférieur où elle s’arrondit pour se
réunir au labre, s’étend ensuite au-dessus de l’ombilie , en
obliquant en arrière, en une lèvre triangulaire, dont le
sommet forme, avec l'extrémité supérieure du labre, un
angle aigu. Labre arrondi, dilaté en avant , solide et tran-
chant. Ses deux tiers supérieurs s’avancent progressivement
vers le sommet et au-dessus de l’ouverture de quatre milli-
mètres environ, par rapport à la base de l’axe spiral. Sa
marge (péristome) cassée sur le seul individu adulte connu,
excepté à son sommet, ne permet pas de juger si elle est
lisse, striée ou plissée à l’intérieur; mais commeelle est tout
à fait unie à sa partie supérieure , on pourrait en déduire
probablement qu’elle doit l'être sur tout son contour in-
terne.
» Dans le jeune âge, dit M. d’Orbigny, loco cifato , la
coquille a quatre carènes plus élevées que les autres, qu’on
distingue encore sur les adultes. Son nucleus (sommet de la
spire) est très-allongé, très-saillant, lisse et composé de
trois tours de spire. » Après avoir observé cette particularité
des carènes, dans le temps, chez M. d’Orbigny, nous avons
pu les suivre sur l'individu adulte soumis à notre étude, et
nous convaincre de leur existence sur le troisième tour de
spire qui en porte trois, l’inférieure se trouvant enveloppée
par le sommet du tour inférieur, mais reparaissant en avant
avec les supérieurs sur le côté postérieur du dernier tour.
40 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE {845.
Ces carènes principales diminuent progressivement en
avançant vers le milieu du tour , et se montrent à l’unisson
avec les autres.
Long., 8 1/3 ; diam. transv., 9 1/3; convexité, 6; haut.
de l’ouv. 7 ; son diam. transv., 5 ; haut. de la spire, 4.
Hab. La Havane, Sainte-Lucie et la Martinique (d’Or-
bigny).
IL. TESTA PLICATA.
12. N. pzicara (pl. 198, fig. 1). N. Testa ventricoso-ovala ,
subglobosa, solida, alba, longitudinaliter grosse obtuseque
plicata, lineis elevatis crebrioribus costas decussantibus
cireumcincla ; anfractibus superne depresso planiusculis ;
spira subacuta ; apertura subrotunda ; umbilico lato ; ca-
nali largo, semilunari , extüs crenulis profundis margi-
nato ; columella arcuata, ad basim canalis el antice con-
vexo-gibba ;
IVarica plicata, Récluz, Rev. z0ol. Soc Cuvier., 1844, p. 7.
Coquille presque globuleuse, ovale-transverse, dirigée
vers le sommet à son côté postérieur, solide, blanche,
formée de quatre tours de spire. Premier tour très-petit
lisse, mamelonné. Deuxième tour gros comme la tête d’une
épingle ordinaire, saillant, déprimé au sommet; portant des
côtes rayonnantes presque usées, et des stries transverses
peu visibles sous la loupe. Troisième tour du volume d’un
noyau de cerise, convexe, arrondi , planulé en dessus, ré-
sulièrement sillonné de côtes rayonnantes, obtuses et ceint
de lignes élevées et pressées, lesquelles forment des aspérités
inégales sur les côtes. Dernier tour ovale oblong, transversal,
un peu plus large en avant qu'en arrière, où il oblique vers
la spire; de 19 millimètres de diamètre transversal, de
14 mill. de haut en avant , et de 9 mull. en arrière. Son plan
supérieur est légèrement déprimé quoique arrondi. Des côtes
Mozzusques , PL. 117 à 135. 41
longitudinales , fortes, à dos arrondi, à peine plus larges
que les sillons intermédiaires , rayonnent obliquement du
sommet à la base , et sont croisées , ainsi que les sillons, par
des lignes transversales, peu élevées , plus espacées au tiers
supérieur du tour que partout ailleurs , et dont le passage
sur les côtes les rende faiblement crénelées et un peu rudes
au toucher. Outre ces côtes et ces lignes circulaires on re-
marque sous le foyer d’une lentille , d’autres linéoles longi-
tudinales très-fines, et des transversales plus senties, donnant
naissance à un réseau délicat, plus sensible, dans le sens
transversal du tour , que dans le sens longitudinal. Ces tours
“sont séparés par une sufure très-étroite , rendue onduleuse
par l'extrémité des plis longitudinaux. Spire subglobu-
leuse, déprimée, subétagée, légèrement inclinée sur le
côté postérieur de la coquille, et terminée par un sommet
presque obtus. Ouverture presque ronde, moins concave
en arrière, modifiée au côté supérieur et postérieur par une
lésère saillie de l’avant-dernier tour, et par une faible con-
vexité de la base de ce côté. Ombilic grand, profond,
spiral , terminé au dehors par un canal large, creux, une
fois et demie plus long que large, semi-lunaire , à extré-
Iités aiguës et entouré, à gauche, par une série de cré-
nelures formées par la base des côtes, lesquelles plongent dans
Vombilic. Des stries fines, serrées et longitudinales, sont
sculptées sur le canal. Columelle peu cintrée,, étroite le long
du canal, épaissie à la base de celui-ci , et très-peu convexe
en avant de ce côté. Vue antérieurement elle présente une
ligne droite, terminée, dans le bas, en un angle très-obtus,
et montre au-dessous une excavalion presque obsolète.
Son extrémité supérieure s'élève obliquement au-dessus de
Vombilic pour se réunir au labre, en angle aigu, sous
forme d’une lèvre mince et triangulaire. Labre bien ar-
rondi, équivalant anx deux tiers d’un cercle, solide, trans-
lucide entre les côtes extérieures et en dedans, à peine den-
ticulé sur son tranchant, à stries marginales et intérieures
42 MAGASIN DE ZOOLOGIE.— ANNEE 1845.
obsolètes. Il s’avance graduellement sur l'ouverture, dans
une direction oblique . par rapport à l’axe de la spire , d’en-
viron cinq millimètres.
Cette espèce est voisine par la forme de la Narica ligata,
dont elle diffère par ses plis et son ouverture.
Long., 17; diam. transv., 19 ; convexité, 14; haut. de
V’ouv., 13 ; son diam. transv., 10; haut, de la spire, 7 mill.
Hab. L'ile Ilias. Se trouve à la mer basse sur les pierres ,
où elle a été découverte par M. Cuming.
13. N. cLaTaraTa ( pl. 127, fig. 1,2), N. Testa subgloboso-
ovala, alba, clathrato-granulosa ; spiræ costulis crassis
remotis, radiantibus , lineis transversis creberrimis decus-
satis ; apertura rotundato-ovata ; columella obtusa, cras-
siuscula, antice concava, ad basim et suprà compresso=
plana; umbilico parvo, profundo ; canali angusto,
arcuato , angulo acuto exterids cincto.
Var. 6. Minor sulcis latioribus, pl. 127, fig. 2.
Coquille petite, assez solide pour son volume, subglobu-
ieuse, blanche , composée de trois tours de spire , au moins
sur les quelques individus qui nous ont été communiqués
et auxquels manquait sans doute le nucleus. Premier tour
ayant le volume d’une tête d’épingle moyenne, lisse, semi
sphériqueet comme usé à sa surface. Le second semi-plobu:
leux, regulièrement et fortement plissé en long: les plis for=
mant des rayons graduellement plus espacés à la base du
tour qu’à son sommet et de même diamètre que les .es=
paces qui les circonscrivent, les uns et les autres sillonnés
par des stries transversales , rapprochées et formant sur les
rayons des crénelures régulières. Dernier tour subglobu®
leux, ceint de lignes élevées, séparées par des sillons planes,
deux fois plus larges qu’elles, dans lesquels se montrent
quatre à cinq petites stries sensibles à la loupe , et que cou
pent lonpitudinalement d’autres stries de même dimension:
01
MOLLUSQUES, PL. 117 à 135. 43
Les lignes ou costules spirales sont croisées par de petites
lignes longitudinales et obliques qui , aux sections, donnent
lieu à des granulations disposées dans un ordre régulier. Ces
granulations sont plus ou moins saillantes selon les indivi-
dus. Spire petite, latérale, subglobuleuse et à sommet ar-
rondi. Ouverture ovale-arrondie , un peu plus haute que
large , vitrée à l’intérieur. Columelle ceintrée , mince, dila-
tée et comprimée à sa base et en dessus vers la terminaison
du canal ombilical. Elle s’arrondit à cette place pour se
confondre avec le labre. La marge supérieure de la columelle
est droite , excepté vers sa base où elle s’élève légèrement
pour atteindre l’angle arrondi du commencement du bord
extérieur. Ombilic petit, profond d’un millimètre et demi
détendue, se prolongeant au dehors en un canal étroit, pro-
fond , arqué et limité au côté postérieur par un angle aigu ;
desstries longitudinales et obsolètes, le parcourent dans joute
son étendue. Labre arrondi, formant les 2/3 d’un cercle,
tranchant et entier à la marge.
Haut. , 6 1/2; diam., 7 ; convexité, k 2/3; haut. de
l’ouv. , 5; sa larg., 4; haut. de la spire , 3 ; haut. de l’om-
bilic , 3; sa larg. , 2/3 de mill.
Hab. Probablement la mer du Sud (cab. de M. Cuming).
14. N. Gueriniana (pl. 198, fig. 2). Testa orbiculato-
ovala, depressa, subconoïdea, subtüs plana, crassa,
albido - lutescente, costis rotundatis radiantibus sulcis
majoribus , interdum œqualibus , lineolis transversis
creberrimis eleganter cincta; spira , obtusiuscula ; aper-
tura semilunari , patula; umbilico dilatato ; canali lato
semisphærico extùs angulo cincto; columella recta, su-
prà canali obsoleta; labro crasso.
Narica Gueriniana, Récluz, Rev. zool. Soc. Cuvier., 184h , p. 7.
Coquille orbiculaire, un peu ovale transversalement,
convexe et déprimée , presque conoïde au sommet, épaisse,
44 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
solide, d’un blanc jaunâtre. Cette espèce a trois tours de
spire ; le premier très-petit, peu convexe et lisse; le deuxième
semi-sphérique, orné de côtes rayonnantes , obliques, et de
linéoles très-fines, très-serrées , égales, se faisant peu sen-
tir sur les côtes. Troisième tour ovale arrondi, aplati en
dessous et très-près de la suture. Sa surface porte des côtes
obliques, arquées, à dos arrondi, séparées par des sillons tan-
tôt égaux au diamètre des côtes, tantôt en forme de stries
creuses au côté antérieur et de sillons étroits au côté posté-
rieur. Les côtes et les sillons sont entourés de linéoles rap-
prochées, égales entre elles et disposées à la même distance;
ces linéoles font très-peu de saillie sur les côtes. Suture li-
néaire , rendue très-sinueuse et crénelée par l’extrémité des
côtes. Spire semi-sphérique latérale, à sommet arrondi et
à peine pointu. Ouverture semi lunaire , dilatée, tronquée
en arrière , non modifiée par l’avant-dernier tour et d’un
blanc vitré en dedans. Ombilic très-ouvert , spiral, continué
au dehors par un canal demi-rond , finement strié en long et
entouré d’un angle obtus à gauche. Columelle très-oblique,
rectiligne , arrondie à la base et au sommet antérieur ; sa
marge externe, convexe à la base et au sommet, plane,
droite, est creusée d’un canal peu marqué. Son bord supé-
rieur oblique, sous forme de lèvre triangulaire épaisse sur
l’ombilic et se réunit au sommet du labre en angle subaïgu.
Labre bien arrondi , ayant le volume de deux tiers de cercle,
fort, tranchant , substrié à la marge interne et avancé obli-
quement sur l’ouverture de cinq millimètres et demi, rela-
tivement à la base de l’axe de la spire.
Long., 9 à 12 1/2; diam. transv., 11 à 15; convexité,
7 à 9; haut. de l'ouv., 9 à 11; son diam. transv. , 6 à 8;
haut. de la spire , 5 1/2 à 6 mill.
Hab. les Philippines sous les pierres autour de l’île Cu-
pul, où elle a été découverte par M. Cuming , qui a bien
voulu nous la communiquer avec plusieurs autres espèces
du genre.
MozLusques, PL. 117 à 135. 45
Nous faisons hommage du nom de cette belle espèce à
M. Guérin Méneville, savant entomologiste, auquel la
conchyliologie doit la connaissance de beaucoup de mollus-
ques nouveaux dont il gratifie généreusement les disciples
de cette science.
15. N. pisrans ( pl. 129, fig. 1 ) NV. Testa parva , orbicu-
lato-conica , tenwiuscula, pellucida, albida, costis longi-
tudinalibus , angustis, acutis , valde remotis requlariter
radiata, interstitiis sub lente tenuissime et creberrime
striatis; spira gradata, conico-acuta; apertura semi-
rotunda ; umbilico dilatato, canali largo, semi-circulari,
intus striato, extus angulo acuto circumdato.
Narica distans, Récluz, Rev. 3001. Soc. Cuvier., 1844, p. 7.
Coquille petite, orbiculaire à dos convexe et conique, plus
mince que solide, translucide, blanchâtre , formée de qua-
tre à cinq tours de spire déprimés près de la suture, ce qui
les fait paraître comme étagés. Premier tour exigu, brun et
peu marqué sur l'individu qui nous sert de type. Deuxième
tour très-petit, à peine plissé sous la loupe et translucide.
Troisième tour petit, du diamètre d’une tête d’épingle, fai-
blement en cône obtus, marqué de petits plis écartés et de
‘stries transverses. Ce tour est placé latéralement sur la moi-
tié du suivant. Quatrième tour disposé en cône très-obtus,
presque aussi haut que large , déprimé au sommet, portant
des côtes étroites, obliques, rayonnantes , espacées , aiguës,
entre lesquelles se montrent des stries fines, pressées , trans-
verses , et qui, bien qu’en relief, ne sont sensibles que sous
la loupe. Cinquième tour transverse , ovale arrondi, sensi-
blement plus large en avant qu’en arrière , et de ce côte obli-
quant légèrement vers la spire. Ce tour est rayonné de neuf
côtes étroites , aiguës, d’un demi-millimètre de hauteur ,
les postérieures très-obliques , les antérieures un peu moins,
46 MAGASIN DE ZOOLOGIE.— ANNÉE 1845.
circonscrivant des espaces très-larges, marquées de stries
longitudinales obsolètes et de linéoles transverses disposées à
égale distance, rapprochées et ne surmontant point les côtes.
Ces linéoles , quoique très-fines, sont apparentes à la simple
vue. Les espaces sont de plus en plus larges en avançant au
côté antérieur ; quelques côtes se continuent avec celles du
tour précédent , et quelques autres sont alternes. Spire co-
nique , étagée , posée sur la moitié postérieure du dernier
tour et à sommet aigu. Sufure linéaire , sinueuse. Ouver-
ture semi-lunaire, dilatée en avant où elle est arrondie,
tronquée presque carrément en arrière et blanchätre. Om-
bilic profond , infundibuliforme , spiral , dilaté à l’orifice et
étendu au dehors en un canal large, demi-rond, entourant
la columelle jusqu’à la base, et circonscrit à gauche par
une carène étroite et aiguë. Ce canal est plane et rayonné
de stries obsolètes. Columelle droite, peu oblique et sub-
arrondie à la base, mince, peu saillante à sa marge externe,
relevée près de l’orifice ombilical en une petite lèvre presque
triangulaire, à peine réfléchie , obliquant au-dessus du trou
où elle se réunit, en angle presque aigu , avec le sommet
du labre. Labre mince , tranchant, fragile, bordé à l’exté-
rieur par un pli, s’'avançant graduellement vers le sommet
de 3 à 3 1/2 millimètres sur l’ouverture, par rapport à la
base de la columelle.
Long. , 7; diam. transv. , 7 1/9 à 8!; convexité, 5 à
5 1/2°; haut. de l’ouv., 5; son diam. transv., 4; haut.
de la spire, 3.
Hab. lacna, île de Bohol, dans les Philippines, où elle a
été découverte sous les pierres , dans les basses mar‘es , par
M. Cuming.
12 Ces différences viennent des dimensions prises au-dessus ou au-des-
sous des côtes sur les côtes de la coquille.
MozLusques, PL. 117 à 135. 47
16. N. Lamezrosa ( pl. 199 , fig. 2). ÆV. Testa ovato-
globosa, minima, tenuissima , pellucida, fragili, lon-
gitudinaliter et eleganter plicata, plicis crebris, striæ-
formibus interstitiis profundis , transversim obsoletissime
striatis, anfractibus ventricosis, superne depressiusculis ;
spira conica, acutiuscula ; apertura ovata, continua; um-
bilico patulo.
Narica lamellosa , d'Orbigny, Moll. Cuba, pl. 17, fig. 32-31.
Très-petite Coquille, ovale globuleuse, élevée en cône
supérieurement , très-mince , fragile , translucide, à quatre
tours et demi de spire convexes, croissant graduellement et
séparés les uns des autres par une suture étroite et profonde.
Le premier tour ne fait qu’une demi-révolution ; le deuxième
et le troisième lisses comme le premier, sont brillants et
transparents. Quatrième tour, finement plissé en long , les
plis obliquant d’avant en arrière, et légèrement déprimé à
son sommet. Dernier tour ovale arrondi, presque globuleux,
déprimé et très peu planulé près de la suture, élésamment
sculpté de plis obliques , réguliers, pressés, séparés par des
sillons d’un diamètre égal aux plis. Ce tour est sculpté en
travers par des stries transversales très-rapprochées et à
peine apparentes , même sous le triple foyer du microscope.
Spire conique, alongée , presque aiguë au sommet. Ombi-
bic profond, infundibuliforme, très-évasé à son orifice ex-
terne , finement strié en rayonnant dans l’intérieur , et sans
carène à l’extérieur. Ouverture ovale, dilatée à sa base an-
térieure et à péristome continu. M. À. d’Orbigny ajoute
dans sa description que l’ouverture est « comme échancrée
du côté de la columelle ; » sans nier le fait, nous avouons
ne l’avoir pas aperçu sur les échantilions que ce savant
conchyliologue nous a généreusement communiqués. Colu-
melle très-mince , presque droite dans le centre , arrondie à
ses deux extrémités, peu oblique et formant un angle ar-
rondi à sa jonction avec le sommet du labre, Très-près de
48 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
cette jonction, son côté postero-supérieur est soudé , dans
une très-petite partie , avec le côté antérieur de l’avant-der-
nier tour. Labre très-mince, très-fragile , arrondi à sa base,
arqué dans sa moitié supérieure et là graduellement avancé
au-dessus de l’ouverture.
Long. de la coquille, 2 1/2; son diam, 2 1/2; con- |
vexité, 1 1/2; long. de l’ouv., 1 1/2 ; son diam., 1 1/3;
haut. de la spire, 1 1/3.
Hab. Les Antilles. Découverte par M. A. d’Orbigny dans
les sables des côtes de la Martinique, de la Guadeloupe,
et dans les eaux de Cuba.
OnsEervarion. Nous avions présumé que cette espèce n’é-
tait qu'un jeune d’une coquille plus grande à l’état adulte;
cependant tous ceux que nous avons vus ont le même vo-
lume, ce qui nous dispose à croire qu’elle ne devient peut-
être pas plus grande.
IIT. TESTA TRANSVERSIM STRIATA; SPIRA PLUS
MINUSVE RADIATA AC COSTATA.
17. N. Desnayesiana (pl. 130, fig. 1-2) V. Testa ventricoso-
globosa, tenui, fragih, sub epidermide lutescente exalbida,
leviter ac creberrime transversim striata ; anfractibus,
supernè rotundatis , longitudinaliter argutè plicatis :
plicis in ulhimo postice validis remotiusculis, antice sæ-
pius obsoletis; spira angustè plicata; apertura subsemilu-
nari; columella tenuiter arcuata, basi obtuse angulata ;
umbilico magno patulo ; canali semilunari angulo acuto
interne notato et super angulum striis profundis cincto.
IVarica Deshayesiana, Récluz, Rev. zool. Soc. Cuvier., 184l,p. 7.
Coquille globuleuse , très-convexe, mince, fragile, trans-
lucide, revêtue, à l’état de vie, d’un épiderme fort mince,
MozLusques, PL. 117 à 135. 49
d’un jaune-paille ou légèrement fauve, sous lequel le test
est d’un blanc pur ou blanc mat. Cette Narice a quatre à
cinq tours de spire , non déprimés, mais arrondis supérieu -
rement. Premier tour très-petit, brunâtre, saillant , aigu,
lisse et caduc sur les coquilles privées d’épiderme et qui ont
séjourné depuis longtemps sur la grève. Le deuxième tour,
qui devient le premier sur ces dernières, est encore très-
petit, convexe. lisse, et quelquefois subplissé. Troisième tour
semi-globuleux, petit, striéen travers et faiblement plissé
en long. Quatrième tour de même forme, un peu déprimé
au tour du troisième, sculpté de plis étroits, réguliers,
moins larges que les sillons, entre lesquels sont des stries lon-
gitudinales, fines et sensibles sous la léntille. Il est ceint de
stries très-fines, serrées, qui se font bien sentir sur le dos
obtus des plis Cinquième tour plus ou moins transversal,
très-convexe, subovale , très-arrondi et beaucoup plus ra-
massé ou globuleux sur les adultes que sur les moyennes co-
quilles. Les plis régulièrement espacés et bien apparents sur
l’avant-dernier tour ne sont sensibles, sur celui-ci, que sur
son côté postérieur ; ils finissent par disparaître en avançant
sur le côté antérieur, mais on en voit encore des traces près
de la suture et à la base du tour, principalement à la marge
externe de l'ombilic. Quelques individus ont néanmoins des
plis sur toute l’étendue de cette dernière circonvolution,
ressemblant à des côtes lâches, obtuses et disposées sans
ordre. Des stries obsolètes et très-rapprochées se montrent à
peine sous la loupe, sur toute la longueur de ce tour. Toute
sa surface est entourée de stries très-fines, fortes sous la
lentille avec quelques-unes plus larges que les autres. Ces
stries sont serrées et surmontent les côtes là où on en ob-
serve des traces, mais sans les rendre raboteuses ; et, sur les
coquilles mortes, leur saillie, à cette place, est presque
nulle, Ouverture presque ronde, plus haute que large, irès-
oblique, d’un blanc lésèrement vitré et luisant ; Vavant-
dernier tour fait une assez forte saillie convexe à son sommet
OcToBre 1845. 19
50 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
postérieur. Ombilic grand, profond, spixal, terminé en
avant par un canal large, profond, trois fois plus long que
large, semi-lunaire, bordé à l’intérieur par un angle obtus,
et à son pourtour externe par une série rayonnante de plis
étroits, serrés, réguliers, qui plongent dans l’ombilic et le
canal dont ils sillonnent en long tout son plan externe. Co-
lumelle peu ceintrée en face, presque droite, vue par son côté
antérieure, faiblement sinueuse ou gibbeuse à l'extrémité
et en avant du canal, coudée ou subéchancrée au-dessous
de cette gibbosité, de sorte qu’au-dessous de celle-ci la co-
lumelle parait comme tronquée. Sa marge extérieure est
mince, tranchante et creusée en arc sous-tendu, vis-à-vis
la moitié inférieure du canal, puis insensiblement relevée
jusqu’à l’orifice de l’ombilic. A cette place, elle paraît ter-
minée, mais en suivant attentivement son ascension sur
l’avant-dernier tour, on remarque qu'elle forme une lèvre
extrêmement mince, triangulaire, laissant voir les plis
qui décorent cette partie de la coquille qui est luisante
et limitée par une ligne exigué, obliquement droite,
formant un angle presque aigu avec le sommet du labre.
Labre semi-circulaire, faiblement prolongé en avant dans
le centre, très-mince, translucide, finement strié à la
marge interne, tranchant, fragile, dirigé obliquement
vers la spire, à son sommet et avancé sur l’ouverture
d'environ 6 à 7 millimètres par rapport à la base de la
columelle.
Opercule ovalaire, très-mince, presque papyracé, carti-
lagineux , de couleur de miel, translucide, sans éléments
spiraux au sommet, mais formant un angle pour la réunion
en faisceau des stries longitudinales, rapprochées, rayon-
nant du sommet à la circonférence où elles se dirigent dans
un sens lépèrement arqué. Des stries circulaires et obsolètes,
beaucoup plus pressées , croisent les premières sans former
de treillis sensible.
Long., 15 à 17 ; diam. transv., 16 à 19; convexité, 12
Moicusques, PL. 117 à 135. 5{
à 13; haut. de l’ouv. , 12 1/2 à 15; son diam. transv. 8 1/2
à 10 1/2; haut. de la spire, 6 à 7 mill._
Hab. à Saint-Nicolas, l'une des îles Zébu, dans les
Philippines, où on la trouve sous les pierres à la basse
marée. C’est encore à l’infatigable M. Cuming que nous
devons la découverte et la connaissance de cette intéressante
Narice, que nous dédions au digne successeur de Bruguière
et de Lamarck, à l’'émule de Sowerby. La var. $ a la forme
de la Narica ligata, mais en diffère par ses stries transver-
sales toujours très-fines, par ses plis nuls ou très-peu appa-
rents, même au côté postérieur; par sa columelle sinueuse
à sa base, et par les stries profondes qui entourent le pour-
tour de l’ombilic comme sur le type auquel nous la réunis-
sons. Long. 14 ; larg. 17 ; convexité 13 ; Ouverture. Haut. 12,
larg. 8 1/2; haut. de la spire , 7 mill.
18. N. Heucoinea (pl. 131, fig. 1). N. Testa ventricoso-ovata
alba,transversimstriata,striis longitudinalibustenuioribus
vix cancellata; spira subglobosa radiatim plicata ; plicis
strüs transversis undulatis clathratis ; apertura subro-
tunda ; columella vix arcuata, basi subtruncata , gibbo-
stuscula ; umbilico rimali, externe in canalem linearem
decurrente.
Sigaretus helicoideus, Le Guillou , Revue zool., 1842, p. 105, n° 5.
IVarica helicoidea, Récluz, Rev. zool. Soc. Cuvier., 1845, p. 8.
Coquille transversalement ovale, ventrue, d’un blanc
opaque, presque lacté, plus solide que mince, ayant quatre
tours et demi de spire. Premier tour très-petit, lisse, ma-
melonné, presque vitré, terminé {par une demi-révolution
d’un brun roux. Deuxième tour éonvexe, petit, régulière-
ment rayonné de plis traversés par des stries onduleuses, ré-
gulièrement espacées. Troisième tour, vingt-cinq à trente
fois plus grand que le précédent, ayant à peu près le volume
d’un demi-noyau de cerise, convexe, peu déprimé vers la
52 MAGASIN DE ZOOLOGIE,. — ANNÉE 1845.
suture, obliquement rayonné de plis à dos peu arrondi, à
peu près plus étroits que les sillons, ceints de stries ondu-
leuses, assez prononcées, entre lesquelles sont d’autres plus
fines et dont le passage sur les plis rend la surface du tour
très-rude. Dernier tour transverse, ovale, subarqué dans
son pourtour inférieur , arrondi en avant et en arrière, lé-
gèrement prolongé et ascendant à sa partie supérieure. Gelui-
ci est opaque et assez fort, saus cependant être précisément
épais; sa surface sillonnée de stries transversales serrées
entre elles en montre quelques-unes moins régulièrement
disposées, plus espacées, guère plus fortes, principalement
dans le tiers supérieur du tour. Des stries fines, longitudi-
nales, arquées, obliques et très-serrées, coupent les trans-
versales et forment avec elles un treillis fin, inégal et bien
sensible sous la loupe. Quelques plis obsolètes se montrent
à la surface du côté postérieur. Spire semi-ronde, latérale,
plus renflée antérieurement, moins inclinée vers l'ouverture
que sur les précédentes espèces, à sommet petit et aigu.
Ouverture presque tout à fait ronde, modifiée au côté pos-
térieur et supérieur par la projection d’une petite portion
convexe de l’avant-dernier tour : elle est blanche et lisse à
l’intérieur. Ombilic très-petit, très-étroit, en forme de
fente et continué à l’extérieur en un canal linéaire, bordé
d’un angle obsolète postérieurement et s’effaçcant graduel-
lement avant d’arriver à la troncature de la columelle.
Columelle arquée , solide , presque vitrée (ex albida) , plus
épaisse vers sa base où elle fait une légère saillie en avant,
terminée en dessous par une compression qui la fait paraître
comme tronquée; cependant elle s’arrondit un peu en de-
dans pour se continuer en labre. La marge externe à peine
infléchie au dehors est tranchante et peu arquée sur son
bord. Au-dessus de l’ombilic, la columelle s’épanouit en
une lèvre mince, obliquant en arrière, subarquée de ce
côté et se réunissant avec le sommet du labre, avec lequel”
elle forme un triangle à angle supérieur aigu. Labre ventru;
MocLusques, PL. 117 à 135. 53
bien arrondi, généralement fort, mais à marge mince,
tranchante , et ne laissant apparaître aucune trace de créne-
lure. Ce labre est ascendant à son sommet et oblique forte-
sur la columelle , de manière à former avec sa base un angle
de 7 millimètres d’étendue.
Long., 16; diam. transv., 17; convexité, 12 1/2;
baut., 13; son diam. transv., 10; haut. de la spire, 7;
id. du dernier tour antérieurement, 13 mill.
Hab. Rapportée d’Amboine par M. le docteur Le Guillou.
19. N. BLAINVILLEANA (pl. 131, fig. 2). Tesfa ovato-globosa,
antice dilatata, strus transversis inæqualibus arata :
majoribus æquidistantibus subundatis, postice tenuiter pli-
cata ; spira parvula , regqulariter plicata; apertura sub-
rotunda, lactea; columella in centro arcuata , subtus
convexiuscula ; umbilico augusto , in canalem arcuatum.
oblongumque producto.
IVarica Blainvillei, Récluz , Rev. zool. Soc. Cuvier., 1845, p. 48.
Coquille semi-globuleuse, ventrue, dilatéeen avant, d’un.
blanc mat, mais non lacté, formée de quatre tours de spire
séparés par une suture étroite et subsinueuse. Premier tour
exigu , lisse, brunâtre. Deuxième tour très-petit, paraissant
plissé sous la lentille et formant, avec le premier, un som-
met un peu obtus et subcentral, par rapport au suivant.
Troisième tour semi-sphérique, orné de plis rayonuants, à
dos presque aigu, séparés par des sillons beaucoup plus
larges , croisés, ainsi que les rayons, par des lignes horizon-
tales, assez élevées, régulièrement espacées, plus étroites
que les rayons et saillant à peine sur leur angle extérieur.
Quatrième tour fort grand relativement aux autres , ovale
transverse, bien dilaté antérieurement, rétréci en arrière
où il prend une direction spirale et oblique. Ge tour est
sculpté par des costules horizontales moins en relief que
54 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
celles de la troisième révolution , pressées, inégales, ondu-
leuses , peu imprimées dans le test, et par des lignes spirales,
également irrégulières, dont les plus saillantes paraissent ,
à l’œil nu, disposées à une égale distance. Les stries et les
costules sont coupées obliquement par des stries lonsitudi-
nales peu sensibles et par des plis obsolètes et très-espacés ,
dont les postérieurs se montrent davantage sous la loupe.
Ces plis, sur ce tour , sont plutôt des côtes petites et presque
effacées, au moins sur les deux tiers antérieurs. Spire demi-
ronde, plus large que haute, obliquant sur le côté anté-
rieur. Ouverture dilatée, subarrondie, subanguleuse au
sommet et à la base de la columelle, d’un blanc luisant et
subvitré en dedans. Columelle faiblement cintrée, néan-
moins plus dans le centre qu'ailleurs, subconvexe au-des-
sous de cette dépression , à marge interne aplatie dans sa
moitié inférieure et comprimée de telle sorte à la base,
qu’au-dessus, la columelle semble sensiblement tronquée.
A l'extérieur elle paraît d’abord rectiligne ; examinée avec
plus de soin, on voit son centre se déprimer, puis se relever
insensiblement vers le bas de la coquille en un angle très-
obtus, puis enfin s’incliner en s’arrondissant avec le labre,
par une transition ménagée. Vers l'ombilic, le bord interne
se dilate, borde et masque à droite une partie de celui-ci, se
replie sur l’avant-dernier tour, dont la saillie à l’intérieur
de l’ouverture est presque nulle, et va rejoindre le sommet
du labre en formant un triangle vitré, luisant , limité par
un arête mousse et très-oblique. Ombilic petit, peu évasé à
l'entrée, prolongé au dehors en un canal à peine arqué,
deux fois plus long que large, bordé à gauche par la saillie
du tour , laquelle est arrondie et rayonnée de stries fines ;
mais bien sensibles. Labre dilaté, très-arrondi, à marge
entière , aiguë et dont le tranchant paraît aigu.
Les jeunes Coquilles du Sigaretus cancellatus Lamk (Na-
rica cancellata , Nobis), celles surtout du volume de l’es-
pèce dont il s’agit, ont assez de ressemblance avec cette
MozLusoues, PL. 117 à 135. . 55
dernière, pour ne pas oublier ici d'en faire ressortir les prin-
cipales différences. La nôtre est moins orbiculaire, plus
solide , plus blanche que vitrée, plus opaque que transpa-
rente, moins fortement sillonnée en travers et à stries spi-
rales plus étroites ; les plis longitudinaux plus rares, moins
apparents , plus étroits ou presque nuls sont sans aspérités à
leur surface, sur le dernier tour. Enfin, la suture n’est pas
canaliculée , mais plus étroite et peu marquée, etc, etc.
Nous devons cette espèce à M. Hardouin-Michelin, et
nous la dédions à l’illustre successeur de Cuvier. Elle ha-
bite les Moluques.
Long. , 10 ; diam. , 11 ; convexité, 81/3 ; long. de l’ouv.9;
diam. , 7; haut. , 4 mill.
Cette espèce a beaucoup de ressemblance avec la Nerita
cancellata (Sigaretus cancellatus Lam. Narica cancellata
Nobis.) Elle est toujours plus petite, moins mince et trans-
parente, à spire plus saillante et à dernier tour nullement
treillissé ni rude au toucher : elle est assez rare.
20. N. sicarerirormis (pl. 132, fig. 3). Tes{a ovato-globosa,
tenu, subpellucida , transversim requlariter striala; an-
fractu penultimo basi breviter plicato, interdumque requ-
lariter cancellato-punctato ; spira obtusiuscula; apertura
semi-rotunda; labio rectiusculo intus ad basim et antice
gibbosiusculo , subtus vix emarginato, margine exteriore
arcuatim vix excavalo; umbilico dilalato etin canalem
semilunarem decurrente.
Velutina sigaretiformis, Potiez, Galer. Moll. Mus. Douai, t.1,
{ p. 508, n° 3, pl. 35, fig. 21, 22 (vidi).
Coquille ovale-globuleuse , mince, presque transparente,
blanche, ayant quatre tours de spire. Le premier très-petit..
lisse, subconique, brun et punctiforme. Le second blanc,
\
56 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
deux fois et demi plus grand, semi-rond, à peine strié,
marqué à sa base de plis assez forts, très-courts et rayon-
nants; parfois, au moins sur les deux individus que nous
avons été à même d'étudier, ce tour est treillissé par des côtes
transversales aussi fortes que les plis avec des espaces simu-
lant les points creux d’un dé à coudre. Le troisième, quatre
à cinq fois plus grand que les deux premiers réunis et réguliè-
rement imprimé, en travers, de sillons du double plus larges
que les lignes qui les circonscrivent. Le quatrième ou der-
nier, transversalement ovale, arrondi aux deux extrémités,
un sixième plus haut en avant qu’en arrière. Les lignes des
sillons qui le décorent sont semblables à ceux de l’avant-
dernier tour, avec cette différence néanmoins , qu’on aper-
çoit à un fort grossissement de très-fines stries transversales
courant dans les sillons, et d’autres stries longitudinales
obliques , presque obsolètes et très-rapprochées qui croisent
les transversales.
Spire demi-sphérique, placée sur le côté postérieur du
sommet du dernier tour, à pointe brune, conique et obtuse.
Ouverture demi-ronde, un peu plus haute que large, de
couleur vitrée en dedans, comme la plus grande partie de
ses congénères. Ombilic profond, étroit, graduellement
dilaté jusqu’à son orifice et s'étendant, derrière la colu-
melle, en un canal aussi large que la moitié d’un cercle,
c’est-à-dire, une fois plus haut que large , empreint de stries
fines, longitudinales à l’intérieur, et limité à gauche de
l'ouverture par une costule obtuse. Zabre mince et tran-
chant. Cette espèce est très-voisine de la Narica atuta par
la forme générale ; mais sa columelle, son ombilic, et le
dessin extérieur des tours différencient les deux espèces.
Long. ,8 ; diam. transv., 8; convexité, 5 ; haut. de l’ouv.,
6 1/2; sa larg., 4; haut. de la sphère , 3 4/5 ; sa larg., 3;
haut. de l’ombilic, 4; sa larg. , 2; dernier tour, diam., 8;
sa haut. en avant, 6 ; id. en arrière, 5 mill.
Hab. les mers de la Nouvelle-Hollande ( cabinet de
MorLusques, PL. 117 à 135. 57
M. Potiez) qui nous a fait l'honneur de nous communiquer
cette rare espèce pour la décrire. Nous le prions d’agréer
nos sincères remerciments. La variété vit, selon M. Cuming,
dans l’île de lord Hoods, au-dessous des récifs formés par
les Coraux. ( Cab. de MM. Cuming. }
21. N.sTriaTa (pl. 132, fig. 1,2) A. testa ventricoso-ovata
aut subglobosa, exalbida , tenuiuscula , lineis transversis
crebris, tenuiusculis, inϾqualibus , subundatis , cincta ;
spira, striata et plicata, interdum cancellata, punctisque
excavatis sculpta, obtusa ; apertura subsemilunari ; labio
tenui rectiusculo, basirotundato;umbilico mediocri; canali
arcuato , oblongo , intus striato , postice acute carinato.
IVarica striata, d'Orbigny, Moll. Cuba, pl. 17, fig. 29, 31 (vidi).
IVarica margaritacea, Potiez et Michaud, Galer. Moll. Mus. Douai,
t. I, p. 293 , n° 22 (vidi).
IVarica striata, Récluz, Rev. zool. Soc. Cuvier., 1844, p. 47.
Var. «. Anfractu penultimo striato , nec plicato.
Var. $. Anfractu penultimo striato, longitudinaliter plus
minusve plicato.
Var. y. Anfractu penultimo plicato, strüs elevatis trans-
versis cancellato, punctisque concavis valde impresso.
Var. d. Scalaris. Testa ovato-oblonga; spira fere globosa,
superne depressa; apertura ovato-rotundata; labio ar-
cualim concavo , in medio oblique et valde compresso-
plano ; canali fere nullo. PI. 132, fig. 2.
Var. :. Subscalaris.
Coquille polymorphe , ovalaire , ventrue , d’un blanc pur,
subtransparente ou d’un blanc presque mat, à quatre tours
de spire dirigés faiblement vers le sommet de l’axe. Premier
tour très-petit, microscopique, lisse, arrondi, brun.
58 MAGASIN DE ZOOLOGIE. —; ANNÉE 1845.
Deuxième tour peu convexe, petit, strié en travers et placé:
plus près du côté postérieur vers lequél il est incliné, Sur
notre type, par suite d’un accident survenu à la coquille
pendant son accroissement , les deux premiers tours de spire
penchent, au contraire, sur le milieu du dernier tour , cor=
respondant au ventre de l'animal, Troisième tour semi-glo-
buleux, plus élevé antérieurement que postérieurement ,
sur quelques individus; d’une hauteur presque égale sur
d’autres ; finement strié en travers par des stries en forme
de sillons, entre lesquelles sont des linéoles élevées, plus
étroites. Ge tour est tantôt privé de plis longitudinaux,
tantôt marqué de plis ou côtes obsolètes ou plusapparents ,
ou enfin bien saillants, surtout à la base du tour. Une va-
riété, celle +, est remarquable par ses côtes rayonnantes,
coupées à angles droits par des stries transversales presque
d’un égal diamètre et dont les intersections imitent les points
creux d’un dé à coudre; les sections ou nœuds sont faible-
ment raboteux. Quatrième tour ovale-transverse, plus ou
moins arrondi, horizontal ou oblique, et d’un diamètre
longitudinal plus grand en avant qu’en arrière, ou presque
égal selon les variétés de cette coquille. L'âge ne nous a pas
paru influer sur ces variations de forme, carelles se montrent
ainsi tout aussi bien sur les jeunes que sur les adultes. Ce-
pendant, les individus à spire plissée ou treillissée, de notre
cabinet, ont le dernier tour plus convexe, plus élevé en
avant , plus transversal, et presque pas oblique. Ce tour,
sur toutes les variétés, est ceint de stries fines; ces stries
sulciformes, plus apparentes sous la loupe qu’à l’œil nu,
semblent plus étroites sur le centre de quelques individus
que sur beaucoup d’autres. La raison en est que ces sillons
renfermant ordinairement une à deux autres stries plus pe=
tites, il arrive que sur celles à sillons plus étroits dans le
centre, la costule intermédiaire est de la force des circon-
voisines. Mais généralement ces sillons ont un diamètre égal,
plus larges que les costules élevées, étroites, presque ondu=
Morcusques, PL. 117 à 135. og
Jeuses, qui les circonscrivent. Ces costules sont traversées
par des stries longitudinales, très-obsolètes et qui, sous le
triple foyer d’une loupe, paraissent néanmoins former,
avec les costules , un réseau de mailles à peine apparent et
siirrégulier, qu’on ne peut lui donner le nom de treillis.
Spire saillante , presque conique, ventrue, aussi haute que
large sur notre type, mais plus large sur presque tous les
autres individus de notre cabinet, principalement sur les
variétés à troisième tour plissé. Sufure très-étroite, bien
marquée, rarement exiguë. Ouverturesubsemi-lunaire, plus
ou moins dilatée selon les variétés, et d’une couleur blanc-
vitré, non nacrée. Columelle oblique, comprimée sur sa
marge externe, étroite, presque droite dans le centre, bien
arrondie à sa base, developpée au-dessus de l’ombilie en une
petite lèvre dirigée sur le sommet du labre , avec lequel elle
se confond, et dont la limite extérieure paraît obliquement
droite. Cette lèvre recouvre une saillie à peine marquée que
fait, à l’intérieur de l’ouverture, la portion antérieure de l’a-
vant-dernier tour. Ombilic étroit, profond, spiral, terminé
à l'extérieur par un canal étroit, oblong, arqué, creux,
strié longitudinalement dans le fond, et bordé, à son côté
postérieur , par un angle aigu, qui se fait sentir jusqu’à la
base de ce canal. Ce canal a une forme demi-ronde sur la
var. y, mais est plus large et plus court que sur les autres.
Labre mince , tranchant, entier , à sommet très-oblique et
prolongé de telle sorte, qu’il avance jusqu’à la limite exté-
rieure du canal ombilical.
La var. scalaire est remarquable par son avant-dernier
tour subglobuleux, beaucoup plus saillant que sur le type,
car il se montre presque en entier ; réuni aux tours supé-
rieurs , 1l forme une spire non semisphérique , mais subglo-
buleuse et un peu déprimée en dessus. Elle l’est aussi par son
dernier teur plus transversal, subhyalin , rayonné de plis
longitudinaux peu saillants ; par son ouverture ovale, arron-
die, plus haute que large; par sa columelle obliquement
60 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
aplatie sur son tranchant, et enfin par son ombilic beau
coup plus petit et son canal à peine marqué.
Type. Var. . Var. à.
Long., 10 6 1/2 11
Diam. , 10 1/2 w 10
Dernier tour, long.enavant, 7 1/2 6 7
—-— — enarrière, 6 à 7 4 1/3 6
—— diam. 10 1/2 7 10
Convexité, 71/2 5 1/2 F
Long. de l’ouv., 7 1/3 6 8
Son diam., 5 1/2 à peine 4 6
Haut. de la spire, 4 3 4/5 6
Observations. Nous avons reçu, dans le temps, cette es-
pèce de l’obligeance de M. Hardouin-Michelin , naturaliste
distingué, sous le titre de Narica margaritacea Duclos ( dé-
nomination de collection ). M. Potiez nous a communiqué
la sienne avec le même nom. Voici les caractères que cet
auteur donne à sa natice : « Cette jolie petite espèce est cou-
verte de sillons transverses très-fins ; sa spire est très-courte ;
son ombilic est étroit et profond. Elle devra peut-être entrer
dans le genre velutine. »
Hab., ainsi que la variété Scalaire, le Cap Nattal, au sud
de l'Afrique, d’où M. Cuming l’a rapportée. M. Alcide d’Or-
bigny l’a décrite comme venant des Moluques, et M. Potiez
de la Nouvelle-Hollande.
22. N. acura (pl. 133, fig. 1, 2). IV. testa ventricoso-ovata,
tenui, alba, subpellucida; anfractibus delicatissime
transversim striatis; spira exserta conoidea, aucta ; aper-
tura dilatata, semi-rotunda; labio subrecto, umbilico.
patulo, canali semi-rotundo, longitudinaliter profunde
sulcato ; angulo eleganter et valde crenato.
Var. 8. Testa globoso-acuta, tenuissima, vitrea, pellucida,
anfractibus senis, superne planiusculis, fascia alba
MocLusques, PL. 117 à 135. 61
decurrente ornatis; apice elongato exil, cylindraceo,
aculo , corneo-fuscescente.
Var.7y. Testa omnino hyalina, strüs transversis majoribus,
sulcifornabus ; anfractu terthio lævissime plicato.
Var. d. Testa stris transversis lævissimis et striolis longi-
tudinalibus decussantibus pulchre et obsolete decussata.
IVarica acuta , Récluz, Rev. zool. Soc. Cuvier., 1844, p. 47.
Coquille ovale, ventrue, jeune globuleuse, très-mince,
blanche, presque transparente , formée de cinq à six tours
de spire , lorsqu'elle a encore son nucleus ou pointe. Le pre-
mier, le secondet le troisième, très-lisses petits, cylindriques,
d’un fauve corné, croissant très-lentement , et le dernier ou
troisième à peine plus grand que le second. Sur les coquilles
adultes, le troisième tour des jeunes forme la pointe ; il est
roussâtre , très-petit, bien arrondi , et commence à blanchir
dans le bas. Quatrième tour, également petit et conoïdal :
on aperçoit à peine, sous le triple foyer de la lentille, ses
stries transversales. Sur notre var. y, ce tour est un peu
plus grand et comme plissé en long. Cinquième tour semi-
sphérique, légèrement déprimé près de la suture, très-fine-
ment ou plutôt à peine treillissé par des stries longitudinales
et concentriques d’un égal diametre formant un réseau ré-
gulier, mais si exigu , qu’on ne l’aperçoit bien que dans un
certain sens et au moyen d’un fort grossissement. Sur
notre var. y, ce tour est régulièrement sillonné de stries
plus apparentes et d’un diamètre égal aux petits sillons qui
les séparent; mais elles ne sont point treillissées. Sixième et
dernier tour ovale transverse , convexe, obliquant, posté-
rieurement un peu vers la spire ; à sommet incliné et sub-
arrondi, sculpté de stries onduleuses, très-fines , très-rap-
prochées , sensibles à un faible grossissement ; quelques rides
usées, longitudinales et obliques se montrent principalement
sur sa moitié antérieure. Sur nos variétés, ce tour est dé-
primé et comme aplati autour de la suture, qui est très-
52 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
fine, et là entouré d’une bande blanche, courant spiralement
jusqu’à la naissance du quatrième tour. Cette fascie est
effacée ou obsolète sur les adultes. Spire conoïdale à sommet
aigu ou prolongé en une pointe cornée cylindracée , brune
et plus ou moins allongée sur nos variétés. Ouverture presque
aussi large qu’élevée, imitant les deux tiers d’un cercle,
subanguleuse au sommet et à sa base postérieure, d’un vitré
luisant à l’intérieur. Columelle presque droïte ou à peme
cintrée, à marge supérieure droite. Labre très-mince, fra-
gile, peu avancé au-dessus de l’ombilic sur les adultes ;
mais, sur les variétés, il fait un prolongement équivalant à
3 millimètres d’étendue , par rapport à l'axe de la columelle.
Ombilic arrondi, très-profond, spiral et plus ou moins
évasé à son orifice. Son canal est semi-ovale , large, profon-
dément strié en long au dedans, étendu jusqu’à la base
externe de la columelle, et bordé, à son côté postérieur,
par un angle arrondi, profondément et élésamment crénélé
par les stries rayonnantes du canal ombilical.
Type. Var. À.
Lonpg., 9,172 7
Larg., 10 v44
Convexité, 7 5 1/2
Haut. de l’ouv., 7 5
Sa larg , 6 1/2 3
Haut. de l’ombilic, 5 »
Sa larp., 2 1/2 »
Haut. de la spire, 4 3/4 2 2]3
Hab. l’île de lord Hoods, sous les récifs formés par les
coraux ; les variétés, les Moluques et le cap Natal, au sud
de l’Afrique (cabinet de M. Cuming ).
MOoLLUSQUES, PL. 117 à 135. 63
23. N. Cuvieriana (pl. 134, fig. 1, 2). IV. testa subglobosa,
tenui, subhyalina, pallide albido-fulva, lœvissime et
creberrime striata, scabriuscula ; spira tenuiter cancel-
lata, postice roseo maculata; apice acuto roseo; aper-
tura patula; labio tenui, rectiusculo, medio intus vix
gibboso et subtus subemarginato ; umbilico magno, strüs
lϾvissimis spiralibus instructo , canali latiusculo ; labro
tenuiter denticulato.
Var. 8 Monstrosa. Testa orbiculato-convexa, subovata,
umbilico patulo, spiral; canali latiori; peritremate
soluto ; strüs anfractuum , præsertim in infimo, magis
aut valde undulatis.
Coquille subglobuleuse, mince, presque translucide,
d'un blanc fauve très-pâle, formée de cinq tours de spire,
ayant les deux premiers saillants, coniques, lisses et roses.
Le troisième demi-rond, déprimé à son sommet, treillissé
par des lignes rayonnantes et transversales égales en dia-
mètre et plus fortes que celles du tour suivant. Le quatrième
globuleux , également déprimé près de la suture, légère-
ment incliné sur le côté postérieur et un peu plus élevé en
avant qu’en arrière. Ses lignes transversales et longitudinales
sont d’un égal diamètre, mais plus étroites que sur le tour
précédent, égalant les transversales du suivant, et donnant
naissance à un treillis régulier qu’on n’aperçoit bien qu’avec
le foyer d’une triple lentille, Cinquième tour transversale-
ment ovale, fortement sillonné par des stries et des spirales
ésales ; les stries peu profondes, les lignes élevées, arrondies,
presque égales entre elles et subondées. Lorsqu'on étudie la
coquille à l’œil nu , et qu’on examine les stries sur les bords
des tours , elles paraissent très-aiguëès , lamelleuses et sépa-
rées par des sillons érés-profonds; cette illusion disparait
tout à fait sous la loupe. Ces lignes spirales sont coupées par
64 MAGASIN DE ZOOLOGIE. = ANNÉE 1845.
des stries très-obliques (d’avant en arrière), très-fines ,
visibles seulement à la loupe, et qui, laissant une impression
sur les lignes, rendent ce dernier tour raboteux au toucher!
Suture linéaire, profonde. Spire subglobuleuse, finement
granuleuse, placée en avant de la moitié postérieure et su-
périeure du dernier tour, et tachée de rose en arrière;
sommet aigu. Ouverture grande, plus haute que large,
tronquée postérieurement, vitrée et très-luisante en dedans.
Columelle oblique , droite, gibbeuse antérieurement près de“
sa terminaison inférieure, à marge supérieure mince,
tranchante et droite. Elle s'étend, en arrière, au-dessus de
l’ombilic , où elle forme, en s’unissant avec le sommet du
labre, un plan trigone et aigu postérieurement. Ombilic pro-
fond , spiral , évasé en entonnoir à sa partie supérieure , et
étendu , en dehors, en un canal semi-lunaire assez grand.
Ce canal, pourvu de stries rayonnantes, est limité à la
partie postérieure par un angle très-arrondi. Labre arrondi,
formant les trois quarts d’un cercle, mince, très-finement ,
mais profondément denté à la marge.
La variété, ou plutôt la monstruosité , est remarquable
par son péritrème continu , et séparé, à son sommet, de
l’avant-dernier tour. Cette circonstance a déterminé un
changement dans la forme du dernier tour, qui, égal en
diamètre en avant et en arrière sur le type, est dilaté en
avant d’un tiers de plus qu’en arrière sur la monstruosité.
Sa marge supérieure est aussi plus déprimée, plus avancée
et presque planulée. Les stries de ce tour sont très-ondu-
leuses, et sur le côté postérieur se montrent quelques stries
rayonnantes, distancées et plus saillantes que les autres.
Ces stries semblent usées par le frottement. Le canal ombi-
lical, plus large, laisse apercevoir une sorte de côte très
déprimée , qui tourne jusqu'au sommet de l’ombilic, res=
semblant assez bien au funicule des Natices. Celui-ci, plus
ouvert, montre ses circonvolutions jusqu’au sommet de la,
spire.
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it mécs , 1831 à 1398, forment la première série. re recueil ; dont
est reconnue. et garantie par celte longue existence. L'empres sement que
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REVUE ZOOLOGIQUE, par Ja SOCIÉTÉ ui EN Nes. fs
universelle pr l'avancement de la Fee de l'anatomie EL
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La SOCIÈTÉ CUVIERIENNE. se e compose d’un Done inhmité à vu s
chaque membre, a droit à un exemplaire de Ja REVUE 2O0LOGIQUE, APE
Le taux de la cotisation annuelle est fixé dr eh Me {
La Revue zo6logique ‘est rooie jusqu nets de deux feuilles. in8e
d'impression par mois? l'un gYH0 EUR SUR ATEN
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demie par mois, sans augmentation de la cotisation. Quand ce nombre dépas-
sera 300, il y aura trois feuilles par mois, et ainsi dé suite, Ja. Revue sera SUC-
cessivement augmentée: d’une Got foule par mois, dique fois qu'il y aur
50 membres nouveaux inscrits, doujours pour la méme cotisation ; en sorte
que les associés auront le plus grand intérêt à contribuer à l'augmentation de l:
Société, car la revue prendra toujours plus d’étendue, et il arrivera une époque
où chaque membré recevra un ouvrage d’une valeur beanconp plus a in |
les 18 fr.-de sa cotisation annuelle.
CNT
250 membres, on publiera 30, feuilles, qui Des 4500 fr. et rap. | 4500 fr
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É 300 . À. 36. Dre _ 5400, — 400
pm. 8504 Vie ee LL North à GO ES 6300 :
= \400 A Re 45h ut 71200 —. 1200 :
& Jason 2 64 ie et ns
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faible cotisation de 18 fr:, 2 forts volumes compactes.de 60 feuilles d'impression
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Morcusques, PL. 117 à 135, 65
Type. Monstruosité.
Haut. , 10 11
Diamèt. transv., 11 1/2 12
Convexité, 6 2/5 ‘7
Haut. de la spire, 4 1/2 5 1/3
Haut. de l’ouvert., 8 1/2 9
Sa larg. , 6 1/5 6 1/5
Haut. du canal ombilical, 5 5
Sa larg. , 2 1/2 3
Hab. Probablement la mer du Sud, dans les trous des
rescifs de coraux.
24. N. cvaserrima (pl. 135, fig. 2). IV. Testa ventri-
coso-globosa , subhyalina, exalbida ; anfractibus quater-
nis strus tenuissimis, obliquis remotis et lineis cϾruleis
per longum impressis ornala; spira convexa, acuta, aper-
tura dilatata, subsemilunari; columella plana , in medio
ventricosiuscula ; umbilico profundo , in canalem longius-
culum producto. |
Nerüa glabrissimus!! Brown, Vern, mêm. 2, p. 532, pl. 24, fig. 12,
et {llustr. conch. of Great-Brit. and Ire-
land, pl. 43, fig. 9 et 12,
Verita sulcata, Turton, Conch. Dictionn., p. 124 et 257, pl. 14, fig. 56,
57, aucta, Fleming, Brit. anim., p. 320, non Born,
nec Gmelin, nec d’Orbigny , etc.
Warica glaberrima, Récluz, Rev. zoo. Soc. Cuvier., 1844, p. 48.
Merita glabrissima! Thorpe, Brit. marine conchyliology, p. 149.
Nous n'avons vu de cette coquille que les figures ci-
dessus. La caractéristique que nous en donnons a été faite
ayec ces figures, et la description publiée par Turton que
nous allons reproduire.
« Coquille semi-globuleuse , un peu transparente, d’un
blanc bleuâtre, formée de quatre tours de spire portant des
stries longitudinales assez écartées, un peu obliques, très-
Ocrogre 1845. 11
66 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
fines et de couleur bleue. Spire renflée, à sommet aigu et bien
distinct. Ouverture grande, ayant la columelle aplatie, ar-
quée et légèrement réfléchie sur l’ombilic. Zabre mince et
tranchant. Ombilic profond et prolongé en un canal grand,
étroit, arqué et strié au long Diamètre, un huitième de
pouce (3 millim. x/3).
» Des échantillons étrangers, que nous avons dans notre
cabinet, dit Turton, différent de taille et de couleur; le
dernier demeure tout à fait blanc, et a trois quarts de
pouce (18 1/2 mill.) de diamètre; de plus, les rainures de
notre coquille sont seulement des stries fines et placées à
une distance plus éloignée. » Turton n’a vu cette coquille
qu’à l’état mort, et ajoute, page 257, en synonymie : « Lis-
ter, Conch. synopsis, pl. 607. f. 41? Lister dit qu’elle est
d'Angleterre et la décrit ainsi : « Lineis undatis rarioribus
per longum depictus. » Cette figure a un aspect sillonné,
mais cela ne démontre tout au plus qu'elle a des ondula-
_4ions espacées et obliquement colorées. »
Hab. Deux individus de cette éspèce ont été trouvés dans
le sable de la baïe de Dublin (Turton).
- Observation. Les figures publiées par Turton, dans son
Dictionnaire de conchyliologie, ont des linéoles longitudi-
nales bleues. La figure donnée par Lister, et que Turton
cite en synonymie , représente une coquille du genre litto-
rine, commune dans la Manche, et peinte, sur un fond
jaune-roussâtre, de lignes ou traits ondés, écartés et obli-
ques, d’un brun plus ou moins foncé. Elle est solide,
épaisse, lisse ou à peine striée à la loupe, à ouverture
ovale-aigué , et à opercule brun et spiré, en un mot c’est le
Turbo (littorina) obtusatus de Lamarck. Nous ne pouvons
concevoir pourquoi Turton a pu comparer sa Nérite, qui
est très-mince, sculptée de stries burinées dans le test et à
ouverture semi-lunaire, avec lalittorine de Lister, et donner
üne raison forcée pour faire admettre cette même figure
“comme identique avec sa Nérite,
è
MozLusques, PL. 117 à 135. 67
95. N. Soureyerana (pl. 155, fig. 1). ZV. Testa subglo-
bosa , subepidermide fulvo-pallida exalbida , tenwssima,
lineis transversis inæqualibus, strias longitudinales exi-
quas decussantibus arata ; spira subhemisphærica , acuta,
longitudinaliter plicata ; apertura subrotunda ; labio vix
concavo, basi subtruncato ; umbilico magno, spirali ; ca-
nali largo, postice acute cincto, intus profunde ac radia-
tim sulcato ; labro tenui, acuto.
Coquille subglobuleuse, très-mince, fragile, recouverte
d’un épiderme fin, d’un fauve très-pâle, au-dessous duquel
le test paraît d’une couleur blanc pur. Ses tours sont au
nombre de quatre et demi; la pointe ou le demi-tour qui
la forme est punctiforme , très-lisse et brillante; le second
tour semi-sphérique, huit à neuf fois plus volumineux, a le
poli et le brillant du premier ; le troisième, cinq à six fois
plus grand que le second, croît rapidement et montre des
stries transverses et des plis longitudinaux rayonnants. Le
quatrième tour, du diamètre de la moitié d’un pois (Pisum
salivum) a une forme demi-sphérique, il est arrondi à sa
partie supérieure, son côté antérieur est d’un tiers plus
élevé que sa partie postérieure; sa surface est sillonnée de
stries transversales dont les intermédiaires sont moins sail-
lantes ; des plis longitudinaux plus rapprochés en arrière et
en avant que sur le centre rayonnent du sommet à la base
du tour, ct sont croisés par les stries circulaires qui les
surmontent. Dernier tour ovale arrondi, transverse , dirigé
spiralement vers la spire, à son côté postérieur. Le côté
postérieur de ce tour montre, seulement près de la suture,
quelques traces de plis qui s’effacent de plus en plus en
avançant près de son milieu, et n’en présentent aucune
trace sur tout le reste. Des stries circulaires inégales, sem-
blables à celles du pénultième, sillonnent toute la surface
de ce tour, et, quoique inégales entre elles lorsqu'on les
voit avec le secours d’un verre grossissant, elles apparais-
68 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
sent néanmoins à l’œil nu d’une égalité assez régulière. Ce-
pendant, examinées à la loupe, on aperçoit que les plus
saillantes sont presque également distancées, et que les es-
paces contiennent d’autres stries , trois à quatre , rarement
cinq, plus fines, mais dont quelques-unes, en arrivant vers
le labre, atteignent la grosseur des premières. Toutes ces
stries sont , comme sur toutes les autres espèces, croisées
par d’autres stries longitudinales, très-fines, exiguëés , irré-
gulières , obliques. On aperçoit aussi des costules ou émi-
nences presque effacées , distantes et disposées sans ordre,
rayonnant obliquement du sommet à la base du tour. Su-
ture profonde, linéaire , subcrénelée sur les tours supérieurs
par la saillie du sommét des plis.
Spire arrondie, subconique, latérale, occupant la moi-
tié postérieure du sommet du dernier tour, et à extrémité
aiguë. Ouverture presque ronde, plus haute que large, mo-
difiée supérieurement par une toute petite saillie de l’avant-
dernier tour, vitrée en dedans. Columelle faiblement arquée
et concave dans son centre , légèrement gibbeuse tout près
de sa terminaison inférieure , qui est marquée par une
échancrure très-petite. Cette columelle a sa surface très-
mince et un peu cintrée , principalement près de la base du
canal ombilical. Elle se relève faiblement à la naissance du
labre, et graduellement vers l’ombilic, sans se réfléchir sur
lui, mais en s'étendant au-dessus en une petite lèvre tri-
gone, très-lisse, vitrée, revêtant la portion la plus posté-
rieure de l’avant-dernier tour, celle qui se prolonge seule-
ment dans l’ouverture , et se joint ensuite avec l’extrémité
supérieure du labre. Une ligne très-oblique et exigué limite
postérieurement la plaque vitrée et supérieure de la colu-
melle. L’ombilic assez grand, profond, spiral, s’étend der-
rière la columelle en un canal que l’on peut comparer à un
quart de cercle. Ce canal est limité postérieurement par un
angle aigu, entier, et est sillonné, dans sa longueur, par
des côtes en relief très-apparentes et divergentes. Le labre
MozLusques, PL. 117 à 135. 69
a une consistance mince, presque fragile, et imite par son
contour les trois quarts d’un cercle. Il oblique fortement à
gauche, et le prolongement de sa partie supérieure avance
de quatre millimètres sur la base de l’axe de la coquille. Sa
marge est aiguë et presque imperceptiblement striée en de-
dans, vue sous un verre d’un fort grossissement.
Son opercule, de couleur de miel, est semblable à celui
des autres espèces. Sa consistance est celle d'une pellicule
d’oignon, et sa transparence est presque la même. Îl a des
stries rayonnantes du sommet au côté antérieur, et desstries
transverses d’une très-grande finesse, dont la disposition est
fort serrée. Ces stries transverses sont néanmoins si fines
qu’on peut à peine les apercevoir. Son sommet offre un
point placé sous une très-légère échancrure. Cette narice
nous paraît intermédiaire entre la V. helicoidea et là
N. striata. Elle diffère de la première par sa forme géné-
rale, par sa ténuité, et surtout par son ombilic et son canal
plus grands; de la seconde, principalement par sa colu-
melle gibbeuse et sinueuse à la base, et en outre par la té-
nuité de son test, par sa forme plus arrondie, ses tours
moins élancés, ses stries Circulaires plus fines, les plus
grandes plus distancées, les petites plus nombreuses dans
les espacés; par son ombilic et son canal plus grand, etc.
Nous dédions cette jolie et intéressante espèce à notre
ami M. Souleyet. Nous lui devons l’anatomie de l’animal ,
dont il a bien voulu se charger, dans le seul but d’enrichir
notre Mouographie de ses savantes investigations, et de lui
donner ainsi une importance qu’elle n'aurait pu atteindre
sans ce secours tout à fait bienveillant : qu’il nous permette
donc de lui donner ce faible témoignage de notre vive re-
connaissance.
Haut., 10; diamètre transv., 12; convexité, 7 4]5 3; de
la spire, haut. , 4; de l'ouverture, haut. , 8 1/2; diamètre,
6% canal ombil. , haut. , 4 1/2; diamètre, 1 1/2.
Hab. La côte de l’île Bohol, où l’infatigable M. Cunung
10 MAGASIN DE Z0OLOGIE. — ANNÉE 1845.
l’a découverte et recueillie avec son animal. C’est à son
amour pour la science que nous sommes redevables d’avoir
pu en examiner les caractères zoologiques et anatomiques,
et par là d’en circonscrire avec plus de précision les carac-
tères génériques.
Observation. La ressemblance dans certains caractères
généraux entre les diverses espèces de coquilles de ce genre,
spécifiquement différentes cependant, a nécessité, de notre
part, une description plus détaillée dans la diagnose, con-
trairement à l’usage qui veut que l’on raccourcisse la phrase
spécifique quand on joint une description générale et de
bonnes figures. Nous avons été conduit à en agir ainsi parce
que, comme ces coquilles sont rares , et que les auteurs de
catalogues généraux ne les ont pas toujours sous les yeux,
une phrase trop courte copiée par ces auteurs rendrait les
différences caractéristiques trop difficiles à saisir par le lec-
teur. Nous avons donc voulu éviter, par ce moyen, les
phrases diagnostiques proposées pour modèle par Linné, et
qui, quoique modifiées par Lamark, restent encore comme
autant d'énigmes indéchiffrables dans le plus grand nombre
de cas. En effet, si la plus grande partie des espèces décrites
par Linné sont encore aujourd’hui des problèmes difficiles
à résoudre, la cause principale en est due à ses phrases trop
courtes et insuffisantes pour les faire reconnaître. Sans les
types de Muller et de Lamarck, existant encore, on en serait
réduit, pour beaucoup de leurs espèces, à des conjectures, et
la nomenclature générale des mollusques aurait beaucoup à
ensouffrir. S’il ya de l’inconvénientä trop étendre les phrases
diagnostiques, une sage limite pour les petites espèces et
pour celles dont les caractères sont compliqués , offre de
l’avantage au lecteur pour l'intelligence de l’objet , puis=
qu’elle donne alors plus de clarté à cette diagnose. Linné à
donné aussi des modèles de description générale pour les
mollusques; les conchyliologues n’ignôrent point qu’elles
sont insuffisantes pour beaucoup d’espèces de son Museum
MozLusques , PL. 117 à 135. 71
Mtis Reg. Ulricæ ; c’est ce qui nous a conduit à suivre un
autre plan plus détaillé, ainsi que pour la détermination
des dimensions, exprimées généralement d’une façon trop
courte par les auteurs. Du reste, le mode que nous mettons
ici en pratique a été généralement approuvé par les auteurs
des catalogues généraux et par beaucoup d’autres.
Nora. — Dans les Zllustrations Conchyliologiques ,
55° livraison , on a reproduit cette Monographie des narica,
mais on n’a pas cité le Magasin de zoologie. Cette 55° li-
vraison des Illustrations a paru en avril 1846. Les livraisons
5 à 8 du Magasin de zoologie de 1845 n’ont paru qu’en fé-
vrier et mars 1846, par suite de retards causés par nos
démarches pour obtenir une souscription ministérielle, et
c'est d’après les épreuves mêmes du Magasin que les
pages 1 à 4 des Illustrations ont été composées.
Nous avons cru devoir donner ces explications pour que
les droits de priorité de M. Récluz soient bien arrêtés, et
pour qu’on ne pense pas que le Magasin, qui a toujours eu
trop de matériaux originaux pour son étendue limitée, avait
eu besoin de copier les Illustrations.
Explication des planches 117 et 118.
PL 117. Fig. 1. — Animal de la Varica Souleyetana vu de
côté.
Fig. 2. — Le même vu par sa face supérieure.
Fig. 3.— Le même vu par le pied.
PL 118. Fig. 1.— Anatomie de la ÂVarica Souleyelana :
b, la branchie; c, le cœur; e, l’œso-
phage; g, l'estomac; 1, l'intestin,
f, le foie; 0, l'ovaire; w#, lutérus :
m; le muscle columellaire,
72 MAGASIN DE ZOOLOGIE.— ANNÉE 1845.
Fig. 2. — Un feuillet branchial.
Fig. 3. —La masse buccale vue de côté.
Fig. #.— La même, vue par la face inférieure.
Fig. 5. — La même, ouverte de manière à mon-
trer la langue e hérissée de crochets
cornés.
ERRATA.
A la PI. 131, lisez, Fig. 1, ? : Narica striata, d'Orb, et Var.
Fig. 3: JV. sigaretiformis , Récluz.
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MouLusques , PL. 136. !
G. JANUS. Vérany (1).
Corps limaciforme, gastéropode ; tête distincte, pourvue
en avant et de chaque côté d’un prolongement tentaculi-
forme ; deux tentacules dorsaux, non rétractiles, coniques,
implantés sur un gros pédicule leur servant de base com-
mune; yeux sessiles, peu apparents, situés en arrière de
ce pédicule; branchies formées, comme dans les Éolides,
par un grand nombre de cirrhes cylindroïdes, disposés par
rangées longitudinales sur les côtés du dos , mais s’étendant
jusqu’à la partie supérieure de la tête et se réunissant éga-
lement en arrière de manière à former autour de la face
dorsale de l’animal une série non interrompue; anus
dorsal, postérieur et médian : terminaison des organes
de la génération dans un tubercule commun situé en avant
et du côté droit.
J. Spnozæ. Vérany.
Corps ovale allongé, convexe, terminé en pointe conique
et garni de six rangées de papilles branchiales dont les in-
férieures et les postérieures plus petites; tête couverte et
dépassée en ayant par ces papilles branchiales ; tentacules
assez gros, un peu courbés en arrière à leur partie, supé-
rieure, et légèrement plissés en spirale; pied assez large,
débordant le corps de l’animal et muni d’un sillon marginal
à sa partie antérieure.
Le corps de ce mollusque est d’un rose clair passant au
jaunâtre; on voit par transparence les organes intérieurs et
surtout les canaux gastro-biliaires qui sont d’une couleur
brune foncée; la face dorsale offre, sur la ligne médiane,
* une ligne d’un blanc opaque, simple de l'extrémité de la
queue à l’anus, et double de ce point à la base des tenta-
cules ; les papilles branchiales très-caduques sont d’un beau
(1) Voir la Revue zoologique du mois d'août 1844, P. 302,
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE.— ANNÉE 1849.
jaune clair qui est remplacé par du bleu cendré très-bril-
lant à l'extrémité de ces appendices.
Ce mollusque est très-commun dans le port de Gênes
dans le mois de mars, d’avril et de mai; il nage habituelle-
ment à la surface de l’eau, dans une position renversée, à
la manière des autres mollusques de la même famille, ainsi
que les Aplysies , les Calliopées, les Elysies, etc. C’est dans
cette position qu'il pond ses œufs, lesquels forment un cor-
don blanc, gélatineux, de 15 à 20 centimètres de longueur,
d’un peu moins d’un millimètre de diamètre et qui est phé
d’une manière assez régulière, comme l'indique notre fi-
gure; chacun de ces œufs renferme de 45 à 75 vitellus; le
cordon tout entier est déposé en moins de deux heures.
Des œufs pondus le 28 mars m'ont donné des signes de
vitalité que le 6 avril; j'ai vu, dans un cordon d’œufs pon-
dus le 26 mai par un individu pêché le 20, s’exécuter les
mouvements de rotation le même soir, le cordon se décom=
poser le 30, et le même jour plusieurs coquilles flotter à la
surface de l’eau; celles-ci sont nautiliformes, évasées et
operculées.
Je donne à ce nudibranche, qui vit dans le port de Gênes,
le nom du dieu qui orne plusieurs de ses monuments; je
prie M. le marquis Maximilien de Spinola d’en accepter la
dédicace comme une marque de ma reconnaissance pour
les puissants secours qu’il me prête dans mes études par ses
vastes connaissances en histoire naturelle et par sa riche
bibliothèque qu’il veut bien mettre à ma disposition.
VÉRANY.
Way. de Zoologie. 1845. Mollusques, ÎL. 190
Janus SpPr10 l@., Térany.
Frany del. Innedouche se
A Jemond. t71p ;
MozLusquEs , PL. 137. Î
G. NEÆRA. Gray.
N. CusprpaTa.
esta inæquivalvis tenui, hyalina , transversim regulariter
striala (strüs postice sinualis) , postice in rostrum lineare
elongalum , striatum producta; dente laterali lamelloso
postico in valvula sinistra, in dextra nulla.
Tellina cuspidata, Olivi, Zoo!. adriatica. — Brocchi, Conch. sub-
appene ; P. 515.
Mya rostrata, Splenger. — Chemnitz, Conch. XI, p. 189, Vignette
à Litt., CG. D. , fig. aucta.
Anatina longirostris, Lamk. anim. s. vert., vol. 5, p. 463, n%4,
Deshayes, in Lamk, éd. 2, vol. 6, p.78, note 2.
Corbula cuspidata , Brown, Reise, vol. 2,p. 599.— Philippi, Énum.
moll. Siciliæ, vol, 1, p. 17, n° 2, pl. 1, fig. 19, et vol. 2, p. 12, n°3,
ÆErycina cuspidata, Risso, Hist, nat. Europ. mérid., vol. 4, p. 365.
Coquille ovale, convexe, inéquivalve terminée posté-
rieurement en un prolongement en forme de bec linéaire,
obtus et presque aussi long que le reste de la coquille. Elle
est mince, fragile, transparente, couverte de stries réguliè-
res, transversales, obliquement concentriques, très-rap-
prochées et devenant sinueuses au côté postérieur. Rostre
droit sculpté de stries arquées, fines, régulières et disposées
transversalement à sa longueur. Sommets petits, peu sail-
lants, courbes et presque aigus. Charnière formée sur la
valve droite, qui est la plus grande, d’une fossette trigone,
creusée sous le crochet pour loger le ligament cartilagi-
neux , et portant, sous le bord dorsal postérieur, une dent
latérale lamelleuse qui s’étend jusqu’à la naissance du bec ;
et sur la valve gauche, qui est profondément excavée sous
le crochet , une fossette semblable à celle de la valve droite
et nullement accompagnée de la dent lamelleuse qu’on voit
sur celle-ci. Impressions musculaires dissimilaires : celle de
droite lacrymiforme, verticale; celle de gauche elliptique
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1849.
et obliquement transverse. Impression palléale arquée, peu
profonde avec le sinus palléal presque nul ou très-grand et
arrondi. Dimensions : hauteur, 7 millimètres ; longueur,
11 millimètres ; épaisseur, 4 à 5 millimètres.
Elle vit dans la Méditerranée sur les côtes de Nice, de
Sicile et de l’Algérie, rare partout et surtout entière. Fos-
sile en Italie et en Sicile.
Le classement de cette coquille a beaucoup varié : Oliri
en fit une T'elline ; Spengler, une Wye ; Lamarck, un 4m
tine, et Risso une Ærycine. Depuis, de savants conchiliolo=
gues cherchant à lui assurer une place plus convenable,
mirent dans le genre Corbule avec lequel elle ne manquait,
pas d’avoir de l’affinité ; mais l’absence de la dent cardinale:
qui accompagne toujours la fossette ligamentaire porta
M. Gray, directeur du Musée britannique, à en faire le type
de son genre Neæra, qui, en raison de ses caractères bien
circonscrits, constitue maintenant un groupe naturel formé
de plusieurs espèces, intermédiaire entre les Rupicoles et)
les Corbules.
Les Neæra n’ont aucuns rapports avec les Sphènes de
Turton, qui, si nous devons nous en rapporter aux deux es-
pèces décrites par Turton lui-même, ne sont que des Saxi-
caves. Nous ajouterons ici que la Corbule australe Blain-
ville (Manuel de malacologie, p. 561, pl. 78, f. 3 )est une
belle espèce de Rupicole exotique. Ce genre en compte
maintenant trois : celle-ci, une de la Manche (type du genre);
et une troisième de la Méditerranée (Sète, îles Baléares, etc.)
Toutes sont perforantes et ovales cunéiformes. à
RécLuz.
Mug. de Zoologie. 1845.
Prêtre del.
Neœra CUSPIATEA , Olvt.
NW. Remond 72
Mollusques. PV87
Annedouche se:
MOLLUSQUES, PL. 138. l
G. CONOVULUS. Lamarcr.
C. ELoncarus. Petit.
C. Testaoblongo-acuta, lævigata, nitida, castanea ; anfrac-
tibus 10-12, planis, angustis, ultimo supra medium
obtusissime carinato , carina zona l'utescente cincta ; spira
conico-acuta ; apertura angustata; columella obliqua, tri-
plica, plica superiori parvula, secunda majori , ab infe-
riori porrela sulco profundo disjuncta ; labro acuto, fulvo
… antus albo, subcalloso et sulcato, umbilico nullo. —
_ Long., 16 mill. ; largeur, 7 mill
Habite l’île Negros (Philippines) in a rivulet.
Nous avons décrit cette espèce sur un individu unique qui
nous a été communiqué par M. Cuming, en sorte que nous
ne pouvons garantir que les caractères présentés par nous
comme caractères spécifiques se trouveraient tous réunis
sur d’autres exemplaires : toutefois cette coquille nous a
paru différer trop de ses congénères pour que nous ayons
balancé à en faire une espèce.
Elle est allongée, pointue à ses deux extrémités : elle
nous a paru luisante et lisse, mais nous n’oserions assurer
qu’il en fût ainsi dans des exemplaires plus frais. L’ouver-
ture de la bouche est allongée, étroite : la columelle oblique
est garnie de trois plis dont les deux supérieurs , inégaux et
rapprochés, sont séparés du pli inférieur plus saillant par un
sillon profond. Le bord droit est tranchant, blanc intérieu-
rement et assez fortement sillonné.
(S. PETIT. )
FIN DE LA DEUXIÈME SECTION.
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE, — ANNÉE 1849.
AVIS TRÈS- ESSENTIEL.
La deuxième section, 1839 à 1845, composée de 150
planches (ou six abonnements de 25 pl.), contient les pl. 1
à 138 des Mollusques, et 1 à 12 des Zoophytes.
A partir de 1849, et après une interruption de trois ans,
ce Magasin est réuni à la Revue zoologique, sous le titre de
Revue et Magasin de zoologie.
Mag de Zoologie. 1845. Mollusques. 11158
Conovulus el ONGAUUS, Petit .
Trétre del, Annedouche. se
NV femond imp
LATE I
19) A
APACHNIDES, PL. 6. 1
'
ARGAS, LATREILLE,
A. TALAJE, Guérin-Méneville.
Corps de forme sub-carrée un peu allongée, aplati,
Jjaunâtre , avec la partie antérieure avancée en” une es-
pèce de triangle, avec les bords relevés en une espèce de
bourrelet granuleux et une sculpture régulière d’élévation
sur le dos formée aussi des mêmes tubercules. Pattes sim-
ples, de la couleur du corps. — L. de 5 à 7 mill.
Cette espèce se rapproche beaucoup de l’Argas de Perse
(A. Persicus, Fischer, Mém. de l’ Acad. des Sc. de Moscou,
1823), mais elle s’en distingue par sa forme et par la
sculpture du dessus de son corps. On ne peut la confondre
avec l'A. Savigny, d'Egypte, ni avec notre À. maurilia-
nus (Iconogr. du Rèqgn. anim. de Cuvier, Arach., pl. 6,
f. 3), surtout si on consulte les figures dont nous "devons
les dessins à M. Nicolet. Nous passerons done de suite
aux notes que M. Sallé a consignées dans son Journal sur
cette Arachnide.
« Etant à Casa Vieja de Gastoya, route de Guatemala à
Zacapa (Amér. centr.), à 15 lieues de Guatemala, le 6 mai
1847, j'ai été éveillé plusieurs fois, au milieu du plus pro-
fond sommeil, par des démangeaisons atroces aux mains
et à la figure, et mon compagnon, M. Jules, se plaignait
encore plus que moi. À trois heures, irrité par ces dou-
loureuses piqüres, j’allumai une bougie, et je reconnus que
j'avais les mains couvertes de sang et de taches semblables
à de larges morsures de puces, que je pensai appartenir à
une espèce particulière et monstrueuse. Mon compagnon
me disait que nous avions été piqués par des guêpes lo-
gées dans les murs de la case. Ayant été réveiller l’arriero
(muletier) qui nous conduisait, et lui ayant dit ce que nous
éprouvions, il nous apprit que nous étions victimes d’un
animal nommé T'alaje, que l’on regarde comme une grosse
punaise. je revins alors allumer de nouveau ma bougie
pour chercher cet insecte, et bientôt je trouvai cet Argas,
qui me parut dégoûtant. Quelques-uns étaient remplis de
sang, et d’autres avaient la peau rugueuse. Je me rappelai
alors en avoir pris sur ma figure pendant la nuit et les avoir
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
roulés entre mes doigts, les prenant pour quelques-unes des
Tiques dont ma mule était couverte, au point que plusieurs
personnes n'avaient dit qu’elle en mourrait.
« Je pris un certain nombre de ces Argas, que je mis
dans un tube pour les faire étudier à Paris.
« Ces Talajes se tiennent dans les crevasses des murs
des vieilles cases. Ces murs sont faits en bambous crépis
en bauge. Ils piquent à la manière des punaises, et retour-
nent dans leurs trous avant le jour, car ils sont nocturnes.
« J'ai eu les mains et les oreilles enflées; ces morsures
m'ont fait horriblement souffrir. Ayant percé quelques-unes
des pustules occasionnées par ces piqüres et remplies de
sang, il en est sorti une goutte de sang. Je me suis lavé et
j'ai mis dans l’eau quelques gouttes d alkali volatil; mais,
au lieu de calmer la douleur, cela y produit une enflure plus
erande et une plus forte inflammation.
« M. Jules ne fit rien, et souffrit autant que moi; seule-
ment l’enflure dura moins et fut moins forte. Quant aux
cicatrices, elles se guérirent en même temps.
« Dans la nuit du 6 au 7, j'ai fort mal dormi, éveillé
souvent par les vives douleurs que me causaient les mor-
sures des Talajes, malgré la précaution que j'avais eue de
tremper mes mains dans l’eau fraîche. J’ai eu la fièvre;
mes mains étaient brülantes, et jy ressentais une déman-
geaison insupportable.
« Le 8, mes mains allaient mieux; j'ai pris des bains
d'au froide toutes les fois que je l'ai pu, et ce n’est que
quinze jours après que j'ai été entièrement guéri. »
S'il faut en croire les récits des voyageurs cités par
M. Fischer de Waldheim, dans les Mémoires de l’Aca-
démie de Moscou, les accidents causés par la piqûre de
lArgas de Perse seraient beaucoup plus graves, puisque la
mort s’ensuit souvent. Cependant ces récits pourraient
bien être un peu exagérés.
EXPLICATION DE LA PLANCHE.
Ficure 1. Argas Talaje grossi cinq fois. — 1 4. Sa grandeur naturelle. —
2. Argas Talaje mâle vu en dessous. — 3. Argas Talaje femelle vue en dessous. —
4. La tête vue en dessus. — 5. La mème en dessous, montrant la lèvre bifide, —*
6. La tête vue de face. — 7. Une mandibule ou pince, — 8, Le suçoir en des-
sous. — 9, Le même en dessus. — 10, Un palpe.
ag. de Zoologie, 21845. Arachrides. 110
Ar Q? GLS) Tulare . Guer,
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Wcolel pirz. NAemond np
PREMIÈRE SÉRIE.— ANNÉES 451 A 1838.
: jh le ie
& J ; ee {is Wat 1 # 14 * dl
put À La
LE MAGASIN DE ZOOLOGIE a commencé à paraitre en 1831. ji3
h » Les huit années, 1831 à 1838, forment la première série de ce recue ant
Vutilité est reconnue et garantie par celte longue existence. L rérapr ent que
les savants et les zoologistes de tous les pays ont mis à l’enrichir de leurs mémoires
ta y consigner leurs travaux en assure désormais la réussite, C’est un livre indis-
nsable à toutes les personnes qui s "occupent de zoologie, tant à cause de Pim-
tance que du nombre des mémoires qu’il renferme ; il est aujourd’hui le re-
ueil à figures te plus considérable qui existe.
» Cette première série, terminée par des tables méthodique, ne et par
ms d'auteurs, nécessaires pour faciliter des recherches, forme 8 volumes in-8,
nés de 635 planches gravées et soigneusement coloriées ; prix. . . 259 fr.
On vend séparément:
Première année, 1831, 80 planches, 25 fr. ., par Ja poste 28 fr.
Deuxième année, 1832, 100 planches, 36 fr. mn NH) IC:
roisième année, 1833, 95 planches, 36 Le — 42 fr.
uatrième année, 1834, 54 planches, 18 fr., —
Cinquième année, 1885, 16 planches, 36 fr., —
Sixième année, 1836, S3 planches, 36 fr, —
Septième année, 1837, 69 planches, 36 fr., _
Huitième année, 1838, 718 planches, 36 fr., LE
Mammifèr es. *)
Oiseaux.
MIÈRE SECTION. À Reptiles. 149 pl, 3 ae , 99 f. > par IE FRERE 108 f
3 Poissons. | RNA
LUXTÈME SECTION Mollusques. 162 pl., 3 vol. “ mn. 50, par la poste 85f.
‘3 = ‘{Zoophytes. Pier Fe Le
Annélides.
Crustacés.
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Insectes.
MAMMIFÈRES, 30 planches. . 22 ke. » @., par la poste 24 fr. » ec.
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18 planches, . 10fr. » €., _ 11 D c.
7280 planches, . 127 fr. 50 c., — 135 fr. » ©..
F. journal mensuel, “publié sous direction de M. F. E. Gué
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La SocIèTÉ CUVIERIENNE se compose ua, ue illimité. .de. membres. |
chaque membre a droit à un exemplaire de la REVUE 200LOGIQUE + LYS TIRE
.- Le taux de, la cotisation annuelle est fixé hs 68 00 et et
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La Revue z00108ique est composée jusqu'à présent, de aa feuilles in:
d'impression par mois. RUES ke
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50 membres nouveaux inscrits , toujours. -pour la même cotisation; en sorte
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INSECTES, Py. 455, 1
GENERA ITALICA CONOPINARUM.
Distincta et descripta. a Camillo Ronpanri.
Fragmentum decimum tertium ad inserviendum
Dipterologiæ italicæ.
Proboscis omnium fere Conopinarum (in insectis Dip-
teris), exilis est et producta manifeste ultra apicem fron-
tis, sed in aliquibus brevior productione frontali vel
. brevissima abservatur, ila est marginem extremum epis-
tomatis vix superet.
Antennæ in eadem familia clavam vel brevem sub-
apicalem, vel elongatam, vel subfusiformem constituunt,
et appendicula subterminanie sæpissime instructæ sunt,
quæ deest in nonnullis. ,
Femora specierum' plurium modo irregulari prope
basim tantum crassiora sunt, et in aliis regulariter inflata,
scilicet basi et apice attenuata, vel non distincte incras-
- sata videntur.
Abdomen sæpe prope basim valde coarctatum est, præ-
sertim in maribus, sed non raro subcylindricum et non
distincte angustatum.
Segmentum quintum abdominale, in fæminis (1) pluri-
bus valde angus!ior est præcedente et subsequente, sed
in aliquibus latitudine subæquali.
Capsula valviformis ventri fgminarum sæpe adest pro-
ducta distincie et manifesta, sed aliquando parum et fere,
nihil perspicua : quando vero valida et manifesta, pleri-
que inferna sub-acuminata est, et raro subrotundato-
compressi.
1) Pro difierentis sexualibus hujus familiæ VŸ mermoriam meam
undecimam in diaris inserta Nuovë annali delle scieuse naluruli di
Bologna, anno 1844.
JANVIER 1815.
22
MAGASIN DE ZOOLOGIE, — ANNÉE 1845.
Oviductum fere in omnibus, modice pruductum apice
attenuaium, et sub ventre flexum; in aliqua specie bre-
vissimum est, sub-hemisphæricum, tuberculiforme.
Pulvilli et uncini tarsorum sæpe in introque sexu pari
modo circiter elongati, in maribus nonnullis distincte
12
longiores sunt, etc.
Quæ differentiæ, aliis minoris prætii neglectis, organa
præcipua moderantes plurium specierum hujus familiæ,
in unico genere eas Conjungere nunc certe vetunt; qua
ratione species nova à me jam descripta Conopibus anti:
quis non conjuxi, el typum esse posse gencris novi eam
credidi : quod genus, a me apellatum Leopoldius, cha-
ractere tantum proboscidis brevissimæ crassinsculæ et
labiatæ distinctum fuit, quia differentia hæc, qua ab om-
nibus aliis Conopinisspecies nova distincta erat, sufficiens
mihi videbatur ad genus alterum conden:ilum, et aliæ dis-
tinctionis causæ inutiles credebam dum alibi, quamvis
sejunctim, illas extare cognoscebam.
Nunc vero altera specie Leopoldii detecta, iterum gene-
ris hujus nec non familiæ cui pertinet characteribus
studere necesse fuit, ex quo confirmatam esse opinor ge-
nericæ hujus divisionis validitatem, non solum, sed alia-
rum quoque specierum à Conopibus auctorum separatio-
nem necessariam esse, ne pariter differentiæ nimiæ in,
uno genere congesiæ sint : et revera nimias esse videbit
quisquis eas comparabit cum differentiis specierum in
aliis generibus congregatarum, ab auctoribus quoque,.
quibus divisiones divisionum invisæ sunt valde.
In hac sententia, quando differentias præcipuas nonnul-
las in una specie vel in pluribus conjunctas esse videbam,
tunc pro illa vel illis genus distinctum condebam, et
sic, ni fallor, recte et valide definita fuerunt genera quin:
que, quibus nunc Conopinarum familia constabit.
Aliqua generum istorum jam instituta fuisse Cogito, si.
INSECTES, PL, 155, 3
species aliquas a me nuper captas et observalas Diptero-
logia recentiores cognovissent, inter quas pone Leopoldios
meos et Conopem ceriæformem Megerlei.Sed aliæ quoque
species ab antiquo gencere forsilan non sejuncta fuerunt
quia validos ipsarum characteres Dipterologi vel neglexe-
runt vel spreverunt, sed non recte, nam oblivionis dignæ
non sunt certe differentiæ organicæ a me nuper obser-
ya!æ, imo capsulæ ventra!is presentia valde manifesta vel
parum ejusdem forma et amplitudo diversa, latitudo et
angustia quintisegmenii abdominalis, forma et productio
differentes oviducti, femorum crassitias vel regularis,
vel nulla, presentia vel absentia appendiculæ subiermi-
nantis antennarum, longitudo distincte major ungui-
culorum et pulvillorum in uno sexu,vel subæqualis in
utroque ; characteres generum existimo et in eorum
descriptionitbus a me admissi et distributi erunt.
Detectione specierum ab aliis notis diverse formatarum,
et usu characterum nondum in distinctionibus adhibito-
rurm, restauratio diagnosis Conopinarum necessaria vide-
tur, ideo sic a me refectam genericis descriptionibus eam
antepono.
Fam. IE. Conorinz, Rond. V. Mém. 3.)
Conopsariæ, Lair. Meig. Macq.; Conopidæ, Wesiw.
Antennæ capite satis longiores clavatæ vel sublusifor-
mes, stilo brevissimo terminante et sæpe appendicula
-Sub-apicali instructæ sunt.
| Proboscis sæpe exilis et elongata ultra productionem
| frontis, raro minus elongata, vel brevis et crassiuscula
}modo ordinario muscinarum; numquam bicubitata.
Caput magis vel minus buccatum, thorace-paulo fatius,
En.
4 denudatum.
Oculi nudi et distantes in utroque sexu.
Abdomen jubundum; in fæmina ovidueto brevi corneo
4 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1843,
terminante sub ventre flexo, et sæpe segmento quinto
inferne in thecam valviformem dilatato, et superius trans-
versim sublineare vel angustissimo, que in maribus et in
aliquibus fæminis non distincta sunt : organa copulato-
ria maris nec compluscula nec distincte dilatata.
Alæ in utroque sexu pariter venosæ, venis longitudina-
libus octo, quarta et quinla apice conjunctæ salis longe
a costali.
Pedes subnudi.
GENERUM CONOPINORUM.
Distinctionis causæ præcipuæ.
a. Proboscis crassiuscula et brevis epistomalem vix su-
perans.
Gen. I. Leopozpius, Mihi. (PI. 453, f. 1)
aa. Proboscis magis vel minus exilis et ultra epistoma-
tem satis aut vaide producta.
b. Capsula valviformis ventralis, in fæmina, ampla et
manifesta, oviductum apice sub-acurninatum.
c. Abdominis segmentum quintum, in fæmina, sexto sub-
æquale. Capsula ventralis inferne subrotundata lat eri-
bus impresso-compressa.
Gen. Il. CoxoPæpus, Mihi. (PI. 453, f. 2.
cc. Abdominis segmentum quintum, in fæmina, valde
angustius præcedente et subsequente.
Capsula ventralis inferne acuminata subdentiformis.
d. Abdomen prope basim distincte aut valde coarciatum.
Proboscis ultra productionem frontis elongata, apice
non distincte dilatata; femora prope basim tantum modo
irregulari incrassata.
Gen. Ill, Conors, Lin. (PI. 453, f, 3-4.)
dd. Abdomen subeylindricum, seu prope basim non dis:
tincie angustatum.
INSECTES, PL, 455. n]
Proboscis non producta ultra apicem frontis, dilata-
tione apicali distinctissima ; femora regulariter in-
crassata.
Gen. IV. Conopoineus, Mihi.
bb. Capsula ventralis, in fæmina, indistincta.
Oviductum tuberculiforme, subhemisphæricum.
Gen. V. Conopizza, Mihi. (PI. 453, f. 5.)
Generum characteres et specierum distinctiones.
G. I. Leoporpius, Rond. Mem. 6.
Proboscis crassisucula, labiata et ultra epistomatem
non distincte producta. |
Antennæ subfusiformes; stilo terminante distincte bi-
articulato; appendicula sub-apicali haud perspicua.
Abdomen prope basim non valde coarctatum.
Femora non distincte nec irregul:riter incrassata.
Capsula ventralis, in fæmina, vel parum producta vel
non manifesta.
Oviducium sub-acuminatum, paulo productum.
Segmentum quintum abdominale sexio latitudine sub-
æquali aut vix latior, pariter in fæmina.
Pulvilli et uncini tarsorum in mare manifeste lon-
giores.
a. Femora omnia aut saltem postica vitta vel macula ni-
gra supera signata.— Frons nigra vertice tantum flavo.
Sp. Î. Leop. erostratus, Rond.
aa. Femora omnia immaculata. — Frons antice et postice
flava. Sp. 2. Leop. diadematus, Rond.
Species prima jam descripta est in Diario Bononiensi :
Nuovi annali delle scienze naturali, anno 14844; secundæ
vero nondum editæ : marem et fæeminam collegi post evul-
gationem alterius, et ideo sic eam nunc describo.
JANVIER 1845. 3
6 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
Leop. diadëmatus, mihi. (PL 453, f. 1.) — Statura et
babitus Leop. Erostrati; antennæ ut in eadem specie. Frons
flavo - fulvescens summo apice et fascia intermedia
transversaria nigris; fascia a: oculos antice : L posiice
difatata, in medio antlice tantum. —— Facies flavo-fulves-
cente-fericex. — Thorax niger, €allis humeralibus et
scutello flavis ; metathoracis lateribus subflavescente-
sericeis. — Abdomen flavum sesmentis quinque basi
magis vel minus late nigro-fasciatis vel maculatis : seg-
mentum primum nigrum poslice flavo-marginatum, se-
quentes basi, in fæmina, nigro fasciati, fasciis gradatim
decrescentibus latitudine, omnibus postice undulato
#xcavalis, denticulo intermedio magis per<picuo. In mare
segmentis tertio quarto el quinto fasciæ bis interrupiæ
ia ut in medio vitta libera observetur. — Capsula ven-
iralis fæminæ perspicua sed non dis'incte producta. —
Alæ leviter brunescentes marïgine antico paulo: obscu-
_riore, basi vix sublutescente. — Halteres flavi bai nigri-
cante. — Pedes omnino flavescentes tarsis tantum apice
nigricautibus.
Dubitandum est in varietatibus aboutit maris MmACu-
las nigras abdominales conjunctas esse et sic fascias
transversarias eflormare ut in fæminisipsius et in utroqué
sexu Erostrati, tamen exemplar unicum a me observatum
uti Captum describere debebam. In fæmina hujus speciet
capsula ventralis manifesta est, tamen non producta dis-
lincte ut inaliis Conopinis observatur, et nune dubiioeam
Eh exstare in fæminis Erostrati, et non manifesiam
sse quia ventralis eKcavalio quæ est amplissima eam
ni it.
Individua duo Leopoldii diademati et nonnulla Eros-
trati nop longe a nidis Vesparum valgarium Ccapta fuerunt,
et hoc fortuito forsitan aecidit, sed tamen in suspicionem
veni eos hic mansisse vel convenisse quia in nidis risdem
æ
1
INSECTES, PL. 455.
prima vitæ stadia viverunt, vel ut ibi tempore opportuno
emitterent ova, nam Conopinarum larva quarum mores
noti sunt, in Corpore Himenopterorum vitam agunt.
G. II. CoxoPzæsus, Rond.
Conops, Lin., Lat., Fab., Fall., Meig., Macq.
Proboscis exilis et manifeste elongata ultra apicem
frontis, antennæ Subfusiformes, appendicula subtermi-
nante paulo perspicua. — Abdomen prope basim non
valde coarctatum (PI. 153, f. 3). — Femora non distincte
nec irregulariter incrassata. — Capsula ventralis, in fæ-
mina, ampla, inferne subrotundata, lateribus impresso-
compressis. — Oviductum parum elongatum, sub-acumi-
natum. — Segmentum quintum abdominale sexto latitu-
dine subæquali, pariter in fæminis. — Pulvilli et uncini
tarsorum in mare manifeste longiores.
a Frons nigra vertice tantum flavo.
Sp. 1. Con. quadrifasciatus. De Geer.
aa. Frons vel omnino flava vel tantum nigro-vittata.
b. Frons flava nigro-vittata. Sp. 2. Con. flavipes, Lin,
bb. Frons omnino flava. Sp. 3. Con. flavifrons, Mgn.
Species typica generis hujus Conops quadrifasciatus, est ;
species vero flavipedem at flavifrontem Conopæjis et non
Conopibus adscripsi, quamvis earum fæminæ ignotæ sint
mihi, quia femora in istis nec distincta nec irregulariter .
incrassata sunt, et abdomen prope basim non valde est
coarctatum. Pariter Conops terminata Carceli, quæ non-
dum in Italia capta fuit, dubitaster huic generi adscriben-
dam esse puto, nam ejus fæmina mihi ignota. Forte ex
fœminarum studio character aliquis generic us infirmus
eveniet, sed quis hoc cognoscebuit corrigat.
Entomologi quibuscolorum differentiæ et similitudines
magni prætii sunt, et qui generum distinctioni eas con-
venire credunt, diagnosibus Leopoldii et Conopæji addent;
8 MAGASIN DE ZOOLOGIE. -— ANNÉE 1845.
— Alæ margine antico vix paulo fuscescente, et descrip-
tionibus Conopis et Conopoidei. Alæ margine antico late et
determinate nigricante.
G. LI. Conors, Lin., Fab., Meig. Mac., etc.
Proboscis exilis et elongata distincte ultra apicem fron-
tis. Antennæ clavatæ, clava magis vel minus elongata,
appendicula sub-apicali distincta. — Abdomen prope ba-
sim valde coarctatum præserlim in maribus capsula
valviformis ventralis, in fæimina, valde producta et acu-
minata. — Oviducium porrectum sub-acuminatum. —
Segmentum quintum abdominale, in fæminis, valde
exilior præcedente et subsequente, seu transver-aliter
sublineare. Femora modo irregulari prope basim tantum
distincte incrassata. — Pulvilli et uncini tarsorum in
uiroque sexu longitudine subæquali.
a. Faries et frons omnino flavescentes.
b. Femora extrinsecus laté nigricantia.
Sp. 1. Con. pusilla, Mgn.
bb. f'emora omnino rufescentia.
C: Alarum fascia nigricans marginalis non distincte pro-
ducta ultra medium areolæ quintæ exterioris. — Areola
prima nigricans vel obscura fere ut fascia marginalis.
— Ad petiolum apicale areolæ quinitæ macula nulla.
Sp. 2. Con. Lacerus, Megrl.
cc. Alarum fascia nigricans marginalis producta distinete,
superne, ultra mediatatem areolæ quintÆ exterioris.
Areola prima fere decolor. — Petiolo apicali areolæ
quinte exterioris macula obscura magis vel minus dis-
tincta. Sp. 3. Con. vittata, Fab.
aa. Facies et Frons flavescentes, nigro-Villalæ.
Sp. 4. Con. macrocephala, Lin.
Hinc generi pertinent species Europeæ maculata et ru-
fipes. Quæ in collectione mea exlant dono elarissimi Mac-"
INSECTES, L. 153. 9
quartii, sed in Italia, saltem centrali, nondum collectæ
fuerunt.Maculata primæ sectioni fronte omn no flava dis-
tinctæ adscribenda, rufipes sectioni frontis nigro-vittatæ.
Maculæ duæ nigræ in segmento sexto abdominali rufo
primam, pubescentia sub-aurea abdominis secundam
speciem præcipue à congeneribus earum sectionum illas
Fos
G. IV. ConopoinEus, Mihi. — Conops, Macq.
Proboscis breviuscula ultra apicem frontis non pro-
ducta, et dilatatione distinctissima terminante. — An-
tennæ clavatæ clava elongata. — Abdomen subcylindri-
cum, seu prope basim non distincte coarctatum. — Cap-
sula valviformis veniralis, in fæmina valde producia et
acuminata. — Oviductum breve et non distincte acumi-
natum. — Segmentum quin:um abdominale, pariter in
fæmina, latitudine valde minori præcedente et sæquente.
— Femora regulariter et distincte incrassata.
Sp. 4. Con. ferruginea, Macq. — Exemplaria pauca hu-
jus speciei possideo, quorum unum gallicum a D° Mac-
quartio acceptum, sed nullum ïipsorum masculum est :
characteribus tamen fæmineis tantum genus hoc satis
confirmatum esse pulo, nam in hoc sexu præcipuæ dis-
tinctionis causæ inveniuntur.
Gen, V. ConopiLLa, Mihi. — Conops, Mgri. Mgn.
Proboscis elongata ultra-apicem frontis. — Antennæ
clavaiæ clava subfusiforme. — Abdomen subcylindricum
seu prope basim non distincte coarctatum. — Capsula
ventralis, in fæmina, indistincta. — Oviductum brevissi-
mum subhemisphæricum tuberculiforme segmentum
\quintum abdominale, pariter in fæmina, propinquis dis-
phnere angustior. — Femora manifeste et regulariter
\incrassata.
3p. 1. Con Ceriæformis, Megrl. — Inter genericos charac-
10 MAGASIN : DE ZOOLOGIE, — ANNÉE 1845.
teres Conopillæ, marginem anticum alarum nec determi-
nate nec distincte nigricantem collocabunt nonnulli, sed
colorum differentiæ, ubicumque sint, specificæ tantum
mihi videntur; nihilominus aliquando ad faciliorem dis-
tinctionem obtinendam, characteribus validis generum
specificos nonnullos, quando stabiles cognoscuntur, adji-
cere possumus, ab illis tamen sejunctos, est intelligatur
genus pariter firmum esse, notis colorum constantibus vel
non. Species omnes hujus familiæ a me observaiæ, in ge-
nera varia distributæ fuerunt, coloribus nullo modo consi-
deratis, et sponte earum alarum tinctura juxta genera di-
versa æqueditributaetstabilis apparuit; tamen a generibus
diagnosibus characteres istos eliminavi; quia inutiles
mihi videbantur non solum confirmationi generum, sed
etiam facilitati distinctionem, et semper eliminandi sunt
quando non prosunt, et parce cum juvant iisdem uti de-
bemus, nam eorum usum immodicum, experientia do-
cet, ad absurdas conjunctiones et separationes ducere.
Tag. de Zoologie. 1845. Lnsecter. Pl'183,
Leopoldius adematur, montant .
Tondani. del. N,Rémond, imp. Annedouche re:
INSECTES, PL. 154. 4
G. MERODON, Farricius.
M. ArmwiPres Rondani.
M. Æneo-nigricans : luteo-fulvescente-pilosus : --Facies
et frons pilis pallidioribus : vertex antice pilis nigris, pos-
tice rufo-pallidis. — Antennæ et arista omnino nigræ. —
Squamæ albicantes, margine et ciliis luteo-fulvis. — Ab-
dominis segmenta omnia postice pilis pallide luteis mar-
ginata : secundum lateribus macula obscure rufa, subitri-
gona. — Alæ paulo fuscescentes. — Pedes nigri, tibiarum
omnium basi, et tarsorum posticorum articulis primis
tribus rufescentibus. Coxæ postice apophisi retro satis
producta, et tubercuio interiori sub intermedio instructæ :
tibiæ posticæ intus valde longitudinaliter canaliculatæ, et
apice bimucronatæ; mucro externus latus compressus fere
unguiformis, internus aculeatus. — Long. mar. 12 mill.
Hujus speciei mucronibus et appendicibus pedum
posticorum distinctissimæ a congeneribus, semel tantum
marem legiin colle ditionis parmensis prope torrentem
terminam, mense junii, in floribus cujusdam Euphorbiæ.
RONDANI.
JANVIER 1845,
19
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Mag. de Zoologie . 1845. /nsectesr. Pl, 154
Merodon armuipes, tondani .
Annedouche ve
ondant, del, NW. Remond. tmp:
INSRCTES, PL, 155. 1
Nouveau GENRE DE DIPTÈRES D'ITALIE,
Par M. RONDANHI, DE PARME.
G. SPazicasTER, Rond. (abdomen spathulatum), fam.
Syrphici, meig.; Syrphinæ, Rondani.
Antennarum articuli primi breves ; tertius subrotunda-
tus, præcedentibus conjunetim longior. — Arista pilosa,
pilis breviusculis. — Facies paulo excavata, gibbosa : Epis-
toma non distincte porrectum. — Oculi nudi. — Alarum
vena prima costalem attingens antequam perveniat contra
transversam exteriorem : quarta non valde excavata, sed
recta. — Abdomen compressum, basi satis coarctatum
sed non lineare: segmentis secundo tertio et quarto lon-
gitudine subæquali. — Pedes postici non incrassati, fe-
moribus non spinulosis nec denticulatis.
S. Apennini, Rondani. — Antennæ, arrista, frons, fa-
cies nigræ. — Thorax scutellum et abdominis segmen-
tum primum nigris, vix subvirescentibus. — Abdominis
segmentum secundum rubeum basi tantum anguste ni-
grum : lertium omnino rubeum; quartum basi late rubeo-
fasciatum, postice nigrum, fascia rubea lateribus latiore :
Quintum nigrum. — Venter ut pars superior abdominis,
tamen fascia rubea quarti segmenti lateribus non latiore.
— Squamæ albidæ. — Halteres capitulo lutescente. Pedes
nigri, geniculis et tibiarum basi rufescentibus. — Alæ
paulo fuliginosæ præsertim in medio : Areola secunda
apice nigricante. — Long. fœm. 9 mill.
Hujus speciei duo tantum f#minæ inventæ fuerunt in
Apennino altiore ditionis Parmensis a conterraneo ento-
mologso doctore Bertè, quæ ipsius dono in collectione
mea asservantur.
13
JANVIER 1845.
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Mag. de Zoolog ce 1849 {nwectes. Pl 156,
S paz 1 SASTtCP apennint, Londant
JC. Pretre. del. NW, Remond. imp: Annedouche se .
MAGASIN
OOLO.
D'ANATOMIE COMPARE
DE PALÆONTOLOGIE;
RECUEIL
DESTINE A FACILITER AUX ZOOLOGISTES DE. TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIFA
| LEURS TRAVAUX, LES ESPÈCES NOUVELLES QU'ILS POSSÈDENT, ET A LES TENIR
SURTOUT AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS |
- DE LA SCIENCE,
Par NE. F. E. Guérin-Méneville,
GE LIVRAISON. — ANNÉE 4945
ANNÉLIDES, n°.
CRUSTACÉS, n°
ARACHNIDES, n°
| INSECTES, n° 450 405
ZOOPHYTES, n°
“REPTILES, n°
“poissons tt NO
#
“MOLLUSQUES, n°
f
ue préfé e. F4 *1 Hs
nement à Chacune des trois sections $e
gnées de leuritexteb{lé prix est fivé ainsi: (1
PREMIÈRE SECTION: Animaux vertébrés: :1. LLETI TAN
DEUXIÈME SECTION. Animaux mollusques et Z00p
TROISIÈME SECTION. Aniinaux articulés. |.
.
InsecTES , PL. 156. 1
G. OMOCERA, CHEvroLar.
M. Chevrolat, dans son ovvrage intitulé : Coléoplères
du Mexique, 5° fascicule, n° 119, Strasbourg, 1835, à
proposé ce genre sous le nom d’Amocerus. Depuis, dans
le Dictionnaire universel d’Histoire naturelle, t. 9, p. 101,
il a mentionné ce nom en l’écrivant Omocera, mais tou-
jours sans assigner de caractères à ce groupe. M. Boheman,
qui travaille à une Monographie des Cassides, donnera pro-
bablement les caractères de ce genre, qu’il semble adopter,
puisqu'il a rangé sous ce nom d’Omocera, dans sa collec-
tion, et après s’en être servi pour son ouvrage, six espèces
distinctes appartenant toutes au nouveau continent. En
voici une septième, que M. Chevrolat a décrite dans l’ou-
vrage cité plus haut:
O. Azureicornis, Chevr. — Smnaragdina, undique suprà
punctis profundis impressa. Quinque ultimis articulis
antennarum oculisque atris. Thorace semi-cireulari, in
capile Emarginato. Elytris apice rotundatis cum cornu
inulante ex humero. Marginibus tarsorum tibiisque apice
flavo-aureis.—L. 12 L.; 8 mill.—H. Touitepec, au Mexique.
D'un vert émeraude en dessus, bleuâtre en dessous ;
points gros et enfoncés sur le corselet et les élytres. Tête
découverte, rugueusement ponctuée ; ligne longitudinale
profonde, saillie cintrée en avant des antennes. Antennes
atteignant le milieu du corps, vertes; les cinq derniers ar-
ticles d’un noir verdâtre, plus gros, cylindriques, presque
égaux, le dernier seulement un peu plus long. Corselet
large à sa base, arrondi et avancé sur l’écusson , semi-
cintré sur le devant; les bords sont plats et s’avancent un
peu au-delà du milieu; ligne longitudinale assez profonde,
n'allant pas jusqu'aux extrémités. Ecusson petit, triangu-
laire, d'un bleu azuré. Elytres un peu moins larges au
sommet, arrondies carrément sur lextéricur de la marge,
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
transversalement gibbeuses au-dessus de la base, abais-
sées sur le devant et en arrière; corne large, d’un bleu
azuré, avancée, tronquée, partant de l’épaule; côte ou
carène en dessus, avec un large sillon de chaque côté,
creusée en gouttière en dessous. Epipleurs bleuâtres, très-
larges. Pattes unies et ponctuées. Le sommet des jambes
et bords des tarses d’un jaune doré.
A. CHEVROLAT.
Znscetes: PL 1507
WARemond tmp :
InxskCTES, PL. 157, 1
G. MEGACEPHALA, Larm.
M. Bocaxper, Guérin-Meneville,. — D'un vert un peu
obscur, avec le dessus des élytres d’un vert noirâtre, or-
nées d’une courte bordure d’un jaune fauve à leur ex-
trémité. Palpes, labre, antennes, pattes et extrémité de
l'abdomen d’un jaune orangé ou fauve.
Cette magnifique espèce est assez voisine de la M. Se-
negalensis pour l'aspect général, mais elle en diffère par
sa forme plus allongée et par ses élytres lisses et peu lui-:
santes, sur lesquelles on ne voit que quelques très-petits
points enfoncés vers la base seulement. Son corselet est
plus allongé et plus rétréci en arrière. Le labre offre en
avant quatre faibles saillies ou lobes, ce qui produit une
petite échancrure au milieu, tandis que dans l’ancienne
espèce on peut dire qu’il n’y a que trois lobes, ce qui pro-
duit une avance au milieu. Dans le mâle, l'abdomen pré-
sente sept segments apparents, et le sixième est fortement
échancré au milieu. — Mâle : L. 95; 1. 8 mill. — Femelle :
L. 23 19; |. 9 mill.
M. Bocandé a trouvé cette nouvelle espèce dans la Gui-
née portugaise, mais principalement chez les Cassangues,
qui habitent entre le Rio-Casamance et le Rio-San-Do-
mingo, vers le 18° degré 20 minutes de longitude ouest,
et le 12° degré 25 minutes de latitude nord du méridien de
Paris. Les peuples qui forment la confédération des Cas-
sangues, ou Cassas, dit M. Bocandé, avaient autrefois
l'empire de la Casamance. Ils ont donné leur nom à cette
rivière (Cassa, nom du peuple ; Mansa (roi), rivière du roi
des Cassangues). Les Balantes de la rive droite du San-
Domingo se sont emparés de leurs terres, situées entre le
Casamance et San-Domingo. Is ne leur ont laissé que
quelques villages, d’où 1ls cherchent à les chasser. Ils
finiront par faire disparaitre cette peuplade.
2 MAGASIN DE ZO0OLOGIE. --— ANNÉE 1845.
Nota. Nous avons donné, pl. 157, des figures compa-
ratives des corselets des M. L. signata(f. 2), et de la va-
riété ou nouvelle espèce que nous avons nommée provisoi-
rement M. cabounca. On verra, dans la Revue zoologique,
1848, p. 345, la description de cette espèce.
Nous avons décrit, dans la Revue zoologique, 1848,
p. 348, une belle Mégacephale très-voisine, si ce n’est une
variété de la #. quadrisignata, Dej. Cette. espèce ou va-
riété en diffère surtout par la forme de son corselet. En
effet, chez notre M. cabounca, qui est un mâle, le corse-
let (pl. 157, f. 2) est réellement bien plus large que dans
l’autre espèce (pl. 157, f. 3). 11 est surtout plus large re-
lativement à la largeur des élytres, ce qui donne à la 47. ca-
bounca une forme générale plus parallèle, un aspect plus
ramassé, plus trapu. Malheureusement nous r’avons vu
qu'un seul mâle de cette espèce ou variété ; il a été trouvé
à la source du Rio-San-Domingo. — Long. ouest du mé-
ridien de Paris, $7° 3 minutes ; lat. nord, 12° 36 minutes.
Mag. de Zoologre. 1845. sm Trsecles TU, 157,
Megaceph UE ee
7849 .
Wirolet del. NW /enond inp. Zebrun se
JNVA
AN
Insectes, PL. 158 a 161. 1
G. CICINDELA, Lmé (4).
C. Concnna, Dejean, Spec. 5, 218 ( pl. 158, fig. 1).
Variété ayant le dessus des élytres obscur, arrivant même au
noir, avec les cuisses fauves dans quelques individus, et les taches
blanches des élytres beaucoup plus petites que chez ceux qui
viennent du Sénégal.
Cette espèce varie pour la couleur générale; les individus
que l’on peut regarder comme les types, ceux qui viennent
du Sénégal, sont d’un beau bleu, avec un reflet verdâtre à
la base des élytres, se prolongeant, sur les côtés, mais en
se fondant avec le bleu, jusque vers l'extrémité. Ils ont en
général les pattes vertes avec les cuisses bleues ; mais il y a
des variétés à cuisses fauves, comme l’a signalé Dejean, et
comme j'en vois une dans la collection de M. Buquet.
Les individus qui proviennent de la Guinée portugaise
ont les élytres d’une couleur plus obscure, arrivant géné-
ralement au noirâtre en dessus, avec les côtés verts en
avant, passant au bleu en arrière. Ils ont en général les
cuisses fauves, mais on remarque le passage de cette cou-
leur au bleu vert, chez des individus à cuisses rougeàtres
à reflets métalliques et plus ou moins colorés de bleuâtre.
Chez ces individus la ponctuation des élytres semble un peu
moins serrée, et ces élytres semblent être un peu moins
élargies en arrière; mais ces différences ne sont que des
nuances légères des caractères de simples variétés, avec
lesquels des entomologistes, ambitieux de fonder une es-
pèce, pourront peut-être faire la €. Cursor, que nous leur
proposons d'adopter.
Il y a chez M. Buquet une variété à cuisses fauves , chez
laquelle il y a deux petites taches blanches au milieu des
(4) Nous avons donné le catalogue raisonné des espèces de Cicindèles décou-
vertes dans la Guinée portugaise par M. Bocandé, dans la Revue el Magasin de
zoologie, 1849, p, 76 ct 458.
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845. .
élytres, dont l’une est placée au-dessous de la tache nor-
male et contre le bord externe. Chez deux individus de la
variété de Guinée, il n’y a plus de tache blanche au milieu
de l’élytre, et celle de l'extrémité cst considérablement di-
minuée.
M. Bocandé a trouvé abondamment cette espèce entre le
cap Roxo et Diembering. (Iemberin des habitants ); il les
rencontrait sur les bords d’un petit chemin qui conduit du
village de Iemberin à Bouiou. Ce chemin, entretenu par les
habitants, a, de chaque côté, un petit talus de terre sur
lequel elles couraïient sortant des bois traversés par la route.
Cette Cicindèle ne vole pas.
C. VersicoLor, Dejean , Spec. À, 37 (pl. 158, fig. 2, 3).
Syn. C. Lerreurn, Dej., 5, 219 (4).
Un examen attentif d’un grand nombre d'individus de
diverses variétés de la Cicindèle connue dans les collec-
tions sous le nom de C. Leprieurü, et surtout la compa-
raison du texte des deux descriptions de Dejean, nous ont
prouvé que ces descriptions ne se rapportent qu’à une seule
et même espèce, dont deux espèces de sexes différents ont
été décrites, à six ans de distance, sous deux noms.
La description donnée par Dejean de sa €. Leprieurii ne
difère de celle de sa C. versicolor qu’en un point, prove-
nant, ou d’une omission ou de ce que l'individu décrit for-
mait une variété. En effet, ces deux espèces, d’après leurs
descriptions, nediffèreraient que parce que la C. Leprieuri
n'aurait pas au milieu des élytres le petit point blanc si-
gnalé à cet endroit dans la C. versicolor.
Dejean a décrit sa C. Leprieurii sur un individu mâle
que lui a remis M. Buquet, qui n’en avaït que deux exem-
(1) Au moment de mettre sous presse, M. de Laferté, possesseur de la Col-
lection de Carabiques de M. Dejean, nous assure que la C. versicolor diffère
réellement de la C. Leprieurii. S’il en est ainsi, les descriptions de ces deux es-
pèces devront être refaites, car elles conduiront tout lecteur qui n’aura pas les
types sous les yeux aux conclusions que nous avons adoptées,
INSECTES, PL. 158 4 161. 3
plaires. Nous avons vu le second dans la collection de
M. Buquet, et nous lui avons trouvé le petit point blanc au
milieu des élytres, dont Dejean ne parle pas; aurait-il
reçu de M. Buquet une variété dépourvue de ce point blanc ?
Quant à la description de la €. versicolor, elle a été
faite sur une femelle, et va parfaitement à des individus du
même sexe de la C. Leprieurii, qui forment une variété à
cuisses presque fauves.
Ainsi la C. versicolor de la collection Dejean est un in-
dividu femelle, à labre entièrement noir, comme cela a lieu
dans toutes les femelles de ce petit groupe.
Sa €. Leprieurii est une GC. versicolor mâle, à labre
marqué au milieu d’une tache longitudinale blanche,
formant une variété chez laquelle la petite tache blanche
du milieu des élytres a disparu, et dont les cuisses tirent un
peu sur le fauve.
Du reste, tous les autres caractères assignés à ces deux
espèces sont identiques.
Nous avons vu, dans la collection de M. Deyrolle, un in-
dividu étiqueté €. Leprieurii, chez lequel nous avons trouvé
deux petites taches blanches au milieu des élytres : une
au milieu, et l’autre au bord externe de l’élytre, sur la même
ligne ( pl. 158, f.3 ).
M. Bocandé a trouvé ces insectes au commencement de
la saison des pluies. Ces Cicindèles, qui ne volent pas, cou-
rent entre les herbes et cherchent à se cacher sous les touffes
quand on les poursuit. Quand les herbes sont hautes, vers
septembre et octobre, on les aperçoit le matin, lorsque le
soleil n’a pas encore évaporé la rosée, suspendues au haut
des graminées, où elles sont engourdies ; alors on les prend
facilement, on les cueille, pour ainsi dire.
C. Brunet, Gory, Ann. Soc. ent., t. 2, p. 137, 1833
(pl. 158, f. 4, 5, f. 6, tarse antér. du mâle).
Cette jolie espèce a été vaguement déerite par M. Gory,
À MAGASIN DE ZOOLOGIE. — anNéE 1845.
qui ne parle ni de ses affinités parmi les autres espèces, ni
de la forme de son labre, ni de la coulear de ses palpes, ni
d'aucun de ses caractères réels.
Selon nous, elle ne doit pas être eloignée de la C. chalybea
(Dej., Spec. 1, 38 ), qui forme seule la 4° division, quoique
M. Dejean l'ait placée, dans son dernier Catalogue, à la
fin de sa 3° division (sous le nom inédit de C. janthina,
en mettant en synonymie le nom publié par M. Gory). Du
reste , cette 4° division nous paraît mal établie , car la seule
espèce avec laquelle Dejean l’a fondée ne peut être consi-
dérée comme ayant le corps même faiblement déprime.
Nous possédons quatre individus de cette C. chalybea :
nous avons des mâles et (les femelles, et tous ont le corps
et les élytres aussi et plus cylindriques que les espèces de
la troisième division, avec le labre fort avancé. bleu et armé
de sept dents (pl. 458, f. 7, 8, f. 9 tarse antér. du mâle),
comme dans les €. concinna et Leprieurit, les vrais {ypes
de la troisième division.
La C. Brunel ressemble entièrement à la C. chalybea pour
l'aspect général et la coloration uniforme d’un beau bleu
foncé après sa mort. M. Bocandé nous a appris que pendant
la vie elle est d’un beau vert métallique très-brillant. Elle se
distingue de la €. chalybea par une forme un peu plus svelte
et allongée, par la ponctuation des élytres bien plus forte,
par ses mandibules, ayant plus de jaune à leur base, par
ses palpes jaunes avec le dernier article seulement noir, et
par ses trochanters plus ou moins fauves ou brunûtres,
tandis que les pattes sont plus vertes que bleues.
Chez les mâles , les mandibules sont deux fois au moins
plus longues que celles des femelles, avec trois rudiménts
de dents au côté interne, et l'extrémité arquée ct comme
tronquée (pl 158, f. 4). °
Cette espèce se voit rarement à terre entre les sa a)
elle à été toujours trouvée par M. Bocandé sur les nids ‘
Termites, et courant sur les monticules qu'ils forment.
Serait-elle spécialement destinée à se nourrir de Termi-
INSECTES, PL. 158 À 161. 5
tes, à concourir à la limitation du nombre de ces insectes ?
C. Bocaxpet ( pl. 459 ).
Entièrement dun noir à reflets faiblement bronzés en dessus.
Labre jaune bordé de noir, avec cinq dents en avant. Base ex-
terne des mandibules et palpes jaunes, ceux-ci ayant le der-
nier article noir. Antennes grandes, noires, avec les articles du
milieu faiblement dilatés et aplatis , et offrant quelques reflets bleus
sur les quatre premiers articles. Tête et corselet assez fortement
chagrinés. Elytres couvertes de gros points enfoncés contigus,
ronds, qui leur donnent, vues à la loupe, l'aspect d’un dé à coudre,
avec une ligne de petites taches d’un vert métallique placée entre
la suture et le milieu de la largeur des élytres, ces taches étant
plus bronzées et presque effacées en arrière chez la femelle ; le bord
réfléchi des élytres, en dessous, est d’un brun rougeätre. Dessous
et cuisses d’un beau bleu à reflets verts, avec les pattes noires;
pas de poils blancs sous le corps. — Longueur 44 à 16 millim. 1/2;
largeur 5 à 6 millim. 4/2.
Elle est très-voisine de la €. anthracina pour laspect gé-
néral. M. Bocandé l’a trouvée seulement au village de Farim
vers la fin de juin. Elle marche parmi les herbes nouvelle-
ment poussées , dans les champs où l’on cultive le riz.
Cette espèce, la suivante et les €, lugubris, Deyrolei
el flavosignata, qui ont aussi les antennes légèrement di-
latées au milieu, pourraient former un groupe naturel,
dont on fera plus tard un genre sous le nom de Euwryar-
thron (Eurus, latus; artron, articulus ).
C. Vittata, Fab., Dej., Sp. 4, #1 (pl. 460, £. 4,2, 3, 4).
Les individus que nous avons sous les yeux diffèrent un
peu du seul mâle qui à servi à Dejean pour sa descrip-
tion, ce qui nous engage à en parler ici. Nous sommes d’au-
tant plus portés à revenir sur cette espèce, pour montrer
que Dejean n’a connu qu’une variété, que nos individus
ont été considérés comme formant une espèce nouvelle
adressée par M. Buquet à ses correspondants sous le nom,
inédit, il est vrai, de G. pellonia.
6 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
Suivant Fabricius (Syst. El., 1, 240) sa Cic. vittala à
sur les élytres une large bande blanchâtre avant la marge,
émettant trois denticules en dedans, plus quelques points
blancs sur le disque et trois vers la suture. Il parle d’un
caractère que Dejean n’a pas signalé, et que nous trouvons
chez nos individus ; c’est la couleur roussâtre du milieu des
antennes.
Dans la description de Dejean, nous trouvons que les
élytres de sa €. vittata ont chacune une ligne longitudi-
nale blanche , qui part de l’angle de la base et suit le bord
extérieur jusqu à l'angle postérieur, où elle se termine en
point arrondi. Il ajoute que cette ligne a intérieurement
deux petits crochets, le premier au tiers, et le second, plus
erand, un peu au-delà du milieu des élytres. On voit en
outre, poursuit-il, cing points blancs : le premier, très-
petit, à la base; le second, allongé, près de la suture, au-
dessous de l’écusson; le troisième près du premier crochet,
avec lequel il paraît se réunir ; le quatrième, allongé, plus
bas, près de la suture et sur la ligne du second; le cin-
quième un peu plus grand , allongé, plus bas, aussi près de
la suture et se réunissant par une ligne très-mince au Se-
cond crochet de la ligne latérale. Les élytres sont termi-
nées, dit-il enfin, par une tache blanche presque en forme
de V, qui paraît former la continuation de la ligne la-
térale.
Comme on le voit, cette description paraît différer assez
de celle de Fabricius, qui va mieux à nos exemplaires; mais,
en analysant leurs taches et bandes, on voit que la variété
vue par Dejean peut être ramenée au type de Fabricius, et
que nos exemplaires se rapportent mieux à ce type. En eflet,
ils présentent manifestement la bande latérale des élytres
décrite par Fabricius , et émettant trois denticules ; car la
troisième denticule est formée par l’extrémité de la bande
latérale, qui, dans la variété vue par Dejean, se termine
en point arrondi à l’angle postérieur de l’élytre , tandis que
dans les nôtres, et dans celui de Fabricius, cette extrémité,
INSECTES, PL. 158 À 161. 7
quoique dilatée en dedans, se réunit avec ce que Dejean
appelleuwne tache presque en forme de V qui paraît former
la continuation de la ligne latérale. Quant aux cing points
blancs dont parle Dejean, on les retrouve dans nos exem-
plaires , à l'exception du froisième, qui est complètement
réuni à la première denticule de la bande latérale. Quant à
cette partie de la description de Fabricius , elle se rapporte
à n6s exemplaires autant que le vague et l’à-peu-près admis
à cette époque le permettaient. Ainsi les quelques points du
disque sont le petit point de la base et celui que Dejean
appelle le troisième, lequel est réuni à la première denti-
cule ; quant aux trois points vers la suture , ils sont bien
manifestes.
En définitive, il résulte de cet examen que la C. vittata
de Fabricius a été décrite par Dejean d’après une variété;
que le vrai type fabricien est composé d'individus avec les-
quels M. Buquet à fait sa C. pellonia, heureusement non
décrite, ce qui ue chargera pas la synonymie. On voit com-
bien il est fâcheux que les auteurs décrivent des insectes
d’après un seul individu, qui peut être une exception dans
l'espèce, une variété ou une monstruosité. C’est pour éviter
autant que possible cet inconvénient, que nous cherchons
toujours à nous procurer un certain nombre d'individus des
insectes que nous voulons étudier, afin de connaître leurs
tendances à varier et de discerner ceux qu’on doit considé-
rer comme les types de l'espèce.
L'organisation des antennes de cette espèce l’éloigne des
autres Cicindèles , et présente un fait curieux. Ces antennes
sont courtes (f. 2), et, chez les mâles seulement, leurs
9e, 10° et 11° articles sont plus courts que les précédents,
épais, un peu dilatés en dedans, ce qui forme une petite
massue presque dentée (f. 2 «) et donne à cette antenne de
la ressemblance avec celle de la Laphyra d'Algérie. La
forme allongée et à côtés parallèles de cette espèce remar-
quable la distingue aussi des autres, et il est certain qu’on
8 MAGasiN DE ZOOLOGIE. — année 1845.
en fera le type d’un genre que nous proposerons d'appeler
Ropaloteres (terminé en massue ).
Cette belle Cicindèle a été trouvée par M. Bocandé dans
les chemins, aussitôt les premièrespluies, et dans les plaines
quand les herbes n'étaient pas encore grandes, parmi des
graminées dont les nègres se servent pour couvrir leurs mai-
sons. — Long. 14 à 17 millim. ; larg. 4 1/2 à 6. millim.
C. FeisraameLu (pl. 460, f. 5).
Elle est très-voisine de la C. interstincta ( Sch, syn. ins 4,
p. 241 — interrupta Oliv.); mais sa couleur, en dessus, est
plus noirâtre. Sa lèvre supérieure est grande et avancée, avec
cinq dents en avant; elle est noire, et porte au milieu une large
bande transversale jaune dans les femelles et les mâles. Les ély-
tres sont lisses, à peine faiblement ponctuées vers leur base; elles
ont chacune trois bandes jaunes obliques et sinueuses, et trois
points de la même couleur vers la base. La première bande oblique
part de l’angle huméral , descend en arrière en se courbant en arc
en dedans, et va se terminer au milieu de la largeur de Pélytre et
à son tiers antérieur. La seconde commence près du milieu du
bord externe, se dirige d’abord obliquement vers l’intérieur, puis
descend , en se courbant plus bas, vers la suture près de laquelle
elle se termine, plus bas que le tiers postérieur, en un point assez
fort qui peut être isolé dans quelques variétés que l’on découvrira
peut-être. La troisième bande forme la lunule terminale, qui com-
mence au bord externe, à la hauteur où se termine la précédente
à la suture, et qui va presque toucher langle sutural en formant
presque un quart de cerele. Les trois points de la base des élytres
sont de forme et de grandeur inégales : le premier, situé au milieu
de la base, est le plus petit et de forme allongée; le second, plus
rond et plus gros, est placé près de la suture, entre le troisième et
la base; enfin le troisième, le plus grand de tous, est également
placé près de la suture, au tiers antérieur, vis-à-vis l’extrémité de
la première bande oblique, avec laquelle il pourrait se réunir dans
quelques variétés encore à découvrir. Ce point est allongé, en forme
de coin, aigu en arrière. Le dessous est bleu, à reflets verts et
cuivreux, avec quelques poils blanes sur les côtés du thorax et de
l'abdomen. Les pattes sont de la même couleur. — Long. 45 mill. ;
larg. 5 millim.
IxsecTEs, PL. 158 a 161. 9
Nous avons sous les yeux une variété très-remarquable
en ce que la deuxième bande oblique, au lieu d’être sinueuse
comme dans l'individu que nous regardons comme le type,
est entièrement droite et de même épaisseur dans toute sa
longueur. La troisième, ou lunule postérieuse , tend à se
diviser en deux taches, ce qui constitue une variété.
Nous avons conservé à cette curieuse espèce le nom inédit
que lui a imposé M. Buquet dans sa belle collection. M. Bo-
candé la trouvée au bord des marécages, dans de petits
espaces garnis d'herbes qui se trouvent auprès des terrains
boueux des marigots. Ces Gicindèles vivent en familles nom-
breuses.
C. Inrersrincra, Sch., Dej., Sp. 4, 42 (pl. 160, f. 6).
Elle vit dans les bois, dans les parties éclaircies où le so-
leil peut passer à travers les feuilles et donner sur quelque
place sabloneuse. Elles se trouvent là en familles nombreu-
ses. Dès qu’elles sont troublées , elles s’envolent avec une
grande facilité et vont se placer sur les feuilles des arbres
voisins, où on les prend alors avec le filet ou avec la main
comme des mouches.
C. ÇarTernauzTu (pl. 160, f. 7).
Très-voisine et entièrement de la même couleur générale que
la C. interstincta, mais ayant les élytres un peu plus atténuées
en arrière, paraissant un peu tronquées au bout, près de la su-
ture, et n’offrant là ni les fines dentieulations ni l’épine suturale
qui caractérisent l’ancienne espèce. Labre jaune, avancé au mi-
lieu et terminé par trois dents, avec le bord noir. Elytres ayant
chacune huit points jaunes ainsi disposés : un à l'angle huméral ;
un second, plus petit, entre le premier et Pécusson, un peu
en arrière; deux autres au quart antérieur de l’élytre, Pun au
bord externe, l’autre près de la suture; deux autres plus gros, au
milieu de la longueur, disposés de même, mais dont l’externe est
plus gros; un septième assez gros, au quart postérieur et au bord
externe, à l'endroit où l’élytre commence à s’atténuer; et le hui-
tième, beaucoup plus petit, probablement effacé dans quelques
10 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNE 1845.
variétés, près de la suture et plus haut que celui dont il vient d’être
question. — Longueur 0,047 ; largeur 0,005.
Le facies de cette espèce et sa grande ee avec la
C. interstincla nous portent à penser qu’elle a les mêmes
mœurs. Nous lui avons conservé le nom que M. le général
Feisthamel lui à imposé, comme un juste hommage de la
reconnaissance des entomologistes pour M. Caternault, qui
a Cnrichi la science d’un grand nombre d'insectes nouveaux
recueillis par lui, avec le zèle le plus louable, pendant son
séjour dans nos cHbMies
Cette espèce a été trouvée dans notre comptoir du
Grand-Bassam, (Côte-d'Or ).
C. Nysa (pl. 160, f. 8).
D’un noir bronzé foncé, avec la tête et le corselet de couleur
tirant sur le vert cuivré. Labre grand, avancé, terminé par cinq
dents, noir avec une large bande jaune à sa base dans les deux
sexes. Elytres lisses, très-finement poncetuées vers la base, et por-
tant chacune six taches jaunes ainsi disposées : une petite ronde sur
angle huméral; une autre petite et un peu allongée au milieu et
près de la base; une autre plus grande, anguleuse et un peu trans-
versale au tiers antérieur; une d’égale grandeur, triangulaire au
milieu , une autre encore plus triangulaire, en forme de V renversé,
au tiers postérieur, quelquefois réunie à la précédente, et la der-
nière ovalaire, un peu transversale pointue du côté externe,
placée près de l'extrémité. Ces quatre grandes taches situées en
ligne droite et sur le milieu de la largeur de chaque élytre. Dessous
et pattes d’un beau bleu luisant à reflets verts. Dernier seg-
ment abdominal fauve dans les deux sexes. — Long. 15 millim.;
larg. 5 millim.
Nous avons conservé à cette espèce le nom que lui a im-
posé M. Buquet dans sa riche collection. On la trouve avec
la C. Feisthamelii et confondue avec elle.
C. Luxern, Dej., Spec. 5, 224 (pl. 160, £. 10).
Cette jolie espèce varie un peu pour la taille et pour la
grosseur des points jaunes de ses élytres. Dejean- n’a connu
InsecTES, PL. 158 4 161. 11
que la femelle. Chez les mâles, il n’y a aucune différence
. dans la lèvre supérieure, dont le bord antérieur est armé
également de cinq dentelures ; seulement la dent médiane
n’est pas plus avancée que les autres, tandis que dans la
femelle cette dent est un peu plus saillante. Dejean parle
bien des petites crénelures de l'extrémité des élytres', mais
il ne dit rien de la forte épine qui termine la suture dans
les deux sexes.
M. Bocandé a trouvé cette Cicindèle dans les chemins et
sur des terrains secs. Elle vit isolément çà et là, vole , et va
se poser plus loin, comme nos espèces européennes.
C. Pozysira (pl. 160, £. 9).
Elle ressemble , pour la forme et la taille , à la C. aulica
(Dej., Sp. 5 , 250); mais elle s’en distingue par sa couleur
bronzée et par sa lèvre supérieure, qui est transversale, coupée
droit en avant, sans dent au milieu chez le mâle, et n’en of-
frant qu’une faible trace chez la femelle. La tête et le corselet
sont d’une couleur bronzée verte à reflets plus verts, dorés et cui-
vrés. Les élytres sont d’un bronzé un peu plus foncé; elles ont
chacune une large bordure jaune, partant de l'angle huméral et se
terminant au tiers postérieur, offrant deux sortes de dents au côté
interne, outre le petit crochet qu’elle forme à l’épaule : l’une de
ces dents, très-obtuse et peu avancée, en avant, autre beaucoup
plus saillante, se dirigeant vers la suture, un peu avant le milieu
de la longueur de lélytre, arrivant au-delà du milieu de sa largeur
vers la suture. Il y a de plus un gros point de la même couleur au
tiers postérieur, assez près de la suture et vis-à-vis la terminaison
de la bande latérale, et une grande lunule postérieure fortement
et anguleusement échancrée au milieu en dedans, ayant son extré-
mité supérieure nettement séparée du bout inférieur de la bordure
latérale et coupée à angle aigu. Le dessous et les pattes sont d’un
vert bronzé et doré à reflets cuivrés et garnis de longs poils blancs.
— Long. 40 à 14 millim. 1/2; larg. 4 à 4 millim. 1/2.
Cette jolie espèce, à laquelle nous avons conservé le nom
que lui a imposé M, Buquet dans sa collection, a été trou-
vée sur les sables desséchés au bord des marigots, assez
12 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
avant dans les terres , dans les endroits où l’eau.ne monte
jamais. Elle est commune, et vit en familles.
C. Æcvrriaca, Klug, Symb. phys, Dee. 3, Cie. 7, tab,
21, 1.7: — Dej., Sp. 1, 96 (pl. 464, £. 4,
f. À a labre de la femelle).
M. Bocandé a trouvé cette espèce dans les îles du Cap-
Vert. Elle ne vit que dans les endroits boueux de l'inté- :
rieur des terres, et pas au bord de la mer.
Cette espèce, et les suivantes, ont un facies particulier
qui les fait rapprocher en un petit groupe; muis, ce qu’il y
a de plus intéressant, c’est que ce facies correspond, da
moins pour les espèces dont on a observé les habitudes, à
des mœurs analogues. En effet, M. Bocandé à remarqué
que toutes les petites espèces qui ressemblent à celle-ci
affectionnent les lieux humides et courent sur la boue, dans
les endroits où la pluie à laissé de petites mares. |
Parmi les espèces de ce groupe, qu'on pourrait appeler
des Cicindèles des boues (C. lutariæ), ÿ en à un certain
nombre qui offrent un caractère très-remarquable, et
dont on ne manquera pas de faire un genre particulier,
c’est que les femelles ont toujours sur le milieu des élytres,
et un peu en avant, un petit espace lisse et luisant, comme
poli au brunissoir, et qui se détache sur le fond mat de
l'élytre comme un petit miroir. Nous avons observé ce ca-
ractère, qui n’a pas été. vu par Dejean, chez les €. Æçup-
liaca, perplexa, trilunaris, speculifera, Ghev. (Rev. zool.,
1845, p. 96), et il est probable qu’on le trouvera chez
d’autres espèces analogues (1).
Outre ce caractère, toutes ces espèces, et même celles
de forme analogue et ayant les mêmes habitudes, ont les
(1) Si quelque savant désirait avoir la gloire de fonder, sans peine, un genre
avec ce groupe, nous l’engageons à lui donner le nom de Gatoptria (de katoptron,
miroir). Il y aurait déjà quatre espèces dans ce genre, savoir : 1° Catoptrit Æyyp=
tiaca, perpleze, speculifera Et trilunaris.
a
;
L
Ixsecres, PL. 158 a 161. 15
irochanters d’un rouge vif. Cependant, cette particularité
ne leur est pas exclusivement propre, car nous l’avons
trouvée chez d’autres espèces appartenant à des groupes
très-différents, telles que les €. fimbriata, inlerstincta, dor-
salis, contorta, ete. Dans tous les cas, cette coloration des
trochanters peut servir à en appuyer d'autres caractères spé-
cifiques, et doit être prise en considération dans la des-
cription des espèces.
La Cicindela Ægyptiaca parait assez cosmopolite sur
l’ancien continent, car nous avons des exemplaires d'Espa-
gne, de Sicile, d'Algérie, d'Egypte, des îles du Cap-Vert et
du Sénégal, ce qui rend son nom spécifique très-impropre.
C. Buoueru (pl. 164, f. 2, et 2 a labre de la femelle).
D'un vert bronzé à reflets métalliques vers les bords.
Corselet cylindrique, sans sillons apparents ni médial , ni
transversaux. Les élytres très-étroites, très-cylindriques,
ornées de taches délicates d’un blanc vif; la lunule humé-
rale manque entièrement ; il m’existe antérieurement que
le point auquel aboutit ordinairement lextrémité supé-
rieuse de cette lunule ; la bande médiale et les autres
taches comme dans l’Ægyptiaca. Corselet cuivreux en des-
sous, abdomen bleuâtre, pattes verdâtres. Labre jaunâtre
très-avancé, arrondi et légèrement denticulé antérieure-
ment, conformé, à peu de chose près, comme celui du genre
Euryoda Lacordaire.
Cette forme du labre, et la forme très-cylindrique des
élytres, font decet insecte une espèce tout-à-fait exception-
nelle et intermédiaire entre les Cicindèles et les Euryoda.
Obligés néanmoins de lui donner une place parmi les Cicin-
dèles, nous en faisons le type d’un groupe que nous placons
immédiatement après celui des espèces étroites et parallè-
les dont l'Ægypliaca est le type.
Elle a les mêmes habitudes que la €. melancholica.
14 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
C. Ocrocurrara, Fab., Dej., Spee. 4, 99 (pl. 161,
f.3, 4, f. 3 a labre de la femelle).
Trouvée avec la précédente. |
Elle semble constituer une légère variété de coloration,
car elle n’est pas, comme le dit Dejean, seulement d’un
bronzé obscur, comme un individu mâle que je vois chez
M. Buquet, mais sa couleur est plus noirâtre. Sa forme
semble aussi différer un peu de celle de l'individu de la
collection de M. Buquet, car elle paraît moins allongée,
un peu plus large aux élytres. Du reste, il n’y a aucune
différence dans les formes du labre, de la tête, du corselet,
et dans les taches des élytres. Dans mes individus, le mâle
a les trochanters d’un vert bronzé, comme dans le même
sexe de l'individu de M. Buquet ; la femelle a les trochan-
ters fauves.
C. Lurara (pl. 461, f. 5,6, f. 5 a labre de la femelle).
Cette nouvelle espèce est très-voisine de la C. octogut-
tata, mais elle s’en distingue par une taille plus petite,
par son corselet plus étroit relativement aux élytres, parce
que ce corselet est un peu rétréci en avant, tandis qu’il
est un peu élargi dans cet endroit chez la €. octogut-
tata, parce que ce même corselet offre en arrière deux
petites fossettes assez marquées, ce qui ne se voit pas dans
l’autre espèce. Elle s’en distingue encore par son labre
beaucoup moins avancé au milieu, chez la femelle, et par
son abdomen, dont l’extrémité est fauve.
Cette espèce est longue de huit millim. et large aux épaules.
de deux millim. et demi, d’un bronzé obseur presque noir:
Son labre est transversal, jaune, armé d’une petite dent
saillante au milieu. Dans la femelle, la tête est ridée entre
les yeux, rugueuse en arrière. Le corselet est plus long
que large, un peu rétréci en avant, finement chagriné,
avec deux petites fossettes postérieures assez marquées et
Insectes, PL. 158 a 161. 15
réunies par un faible enfoncement transversal. Les élytres
sont ponctuées ; comme dans les espèces voisines, elles
n’ont qu’une très-faible trace de tache à l’angle huméral,
et elles offrent en dessus un très-petit point jaune au mi-
lieu et au tiers antérieur; deux très-petits points trans-
verses, au milieu de leur longueur, l’un au milieu, l’autre
au bord externe de l’élytre, tous deux à la même hauteur
et susceptibles de se réunir en une petite bande transver-
sale formant un petit crochet dirigé en bas, et qui semble
ébaucher une ligne longitudinale dont l'extrémité seule est
marquée par une petite tache assez rapprochée de la su-
ture, et un autre petit point au quart postérieur, plus près
du bord que de la suture Il y a de plus une très-mince
bordure blanche au bord postérieur, se terminant assez
loin de la suture, qui porte une petite épine. Ce bord pos-
térieur est très-finement denticulé. Les pattes sont d’un
vert bronzé avec les trochanters d’un rouge vif. Le dessous
est d’un beau bleu luisant, garm de quelques poils blanes
sur les côtés. L’extrémité de l’avant-dernier et tout le der-
nier segment de l’abdomen sont fauves.
M. Bocandé a pris cette petite espèce dans les sentiers
humides des bois, courant sur la vase, sur les boues des
bords des fontaines, etc.
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ag. de Zoologie. 1845. :\ Zrsectes, LL, 167,
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1049.
Wicolet del. NW. Zemond 2722 Lebrun se.
INSECTES, PL. 162. 1
G. DROMOCHORUS (démos, course; yôpss, champs).
Labre (f. 3, 4, «) transversal, ne recouvrant que la base
des mandibules ; palpes pendants et non appliqués sur la
bouche, égaux en longueur, terminés par un article un peu
renflé et arrondi au bout (f. 6, 7) : les labiaux (f. 7) ayant
leur troisième article plus grand et plus épais que les au-
tres. Menton (f. 5, 6) profondément échancré, avec une
forte dent conique au milieu de cette échancrure. Yeux
très-grands, saillants. Les trois premiers articles des tar-
ses antérieurs des mâles (f. 8) légèrement dilatés, allon-
gés, garnis en dessous de brosses de poils très-serrés et
simples. Elytres en ovale très-allongé, ne recouvrant point
d'ailes.
Nouveau genre voisin des Apteroessa, et surtout des
Dromica.
Il diffère du premier genre par ses yeux, beaucoup plus
grands et plus saillants ; par son corselet allongé, plus long
que large, tandis qu’il est plus large que long dans les Ap-
teroessa ; par sa lèvre supérieure tridentée au milieu seu-
lement, tandis que la lèvre de l’autre genre a cinq dents
autrement disposées.
Il diffère de la Dromica courctata, surtout par son men-
ton, qui à une forte dent au milieu de l’échancrure, tandis
que dans cette espèce, type du genre, suivant Dejean, cette
échancrure ne présente qu'une faible dent à peine visible.
Nous avons vu la bouche de la Dromica tuberculata, chez
laquelle la dent du milieu de l’échancrure du menton est
plus forte et presque aussi saillante que celle de notre es-
pèce, ce qui nous a démontré que ce caractère distinctif
ne pouvait avoir une valeur réelle, puisqu'il n’est pas cons-
tant. Nous pensons que la forme et la position des palpes,
la brièveté de la lèvre supérieure, sont les vrais caractères
qui sépareront notre genre des Dromica. En effet, chez
9 MaGaSiN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
celles-ci, les palpes labiaux sont plus courts que les maxil-
laires; ils ont leur troisième article démesurément élargi,
appliqué contre la bouche, non pendants, comme chez beau-
coup de Cicindèles, et concourant à clore cette bouche;
tandis que chez notre insecte ces palpes sont au moins
aussi longs que les maxillaires, pendants, à troisième ar-
ticle très-peu plus épais que les autres. Dans le genre Dro-
mica, la lèvre supérieure dépasse et couvre les mandibules
quand celles-ci sont croisées et que la bouche est fermée,
tandis que chez notre genre la majeure partie de la bou-
che reste à découvert et visible en dessus, quand elle est
fermée , et que les mandibules sont croisées.
Au reste, la forme de notre insecte, celle de sa bouche
et surtout de son labre transversal, armé de trois dents au
milieu, le rapprochent plus des genres Amblycheila et Omus
que de tout autre; mais il en est bien distinct par la gros-
seur de ses yeux, par la force et l'épaisseur du troisième
article de ses palpes labiaux, ainsi que par la forme non en
hache du dernier artiele des quatre palpes. Il établit done
un passage entre le groupe que M. Lacordaire a établi sous
le nom de Mégacephalides (Révis. de la fam. des Cicindé-
lètes, 1842, p. 11 et 14), et sa tribu des Cicindélides.
Dromocnorus PiLater. — D. ater, opacus; capite magno,
oculis pallidis, prominentibus. Labro transverso, flavo,
anticè medio tridentato. Mandibulis palpisque flavis, apice
nigris. Elytris punctis subimpressis obsoletis cyaneo vi-
rescentibus. — L. 15; 1. # mill. — Hab. Texas.
Cet insecte ressemble assez, pour le facies, aux Dromica,
ou l’Amblycheila cylindriformis de Say, et surtout à
l'Omus Audouinii de M. Reiche (Ann. soc. Entom. de Fr.,
1838, t. 7, p. 300, pl. 10, f. 2); mais ses caractères gé-
nériques le distinguent de tous ces insectes. Il est à peu
près de la forme et de la grandeur de l'Omus Audouwinni;
son Corps est assez allongé, entièrement d’un noir mat et
comme velouté. La tête est au moins aussi large que le
corselet, plus large, si on mesure les yeux, un peu rétrécie
INSECTES, PL. 162. 3
en arrière, lisse, aplatie en avant avec quelques petites ri-
des longitudinales près des yeux. Le labre est deux fois
plus large que long, d’un jaune d’ocre, un peu avancé au
milieu , et portant à cet endroit trois dents saillantes ; ses
angles latéraux sont un peu avancés et arrondis, et il donne
attache, à son bord antérieur, à huit longs poils raides. Les
mandibules sont grandes, arquées, terminées par.une lon-
gue pointe aiguë, ayant au côté interne trois grandes dents
en scie. Leur couleur est jaune, mais l’extrémité et les dents
internes sont noires. Les palpes et les autres parties de la
bouche sont d’un jaune tirant un peu sur le fauve, mais le
dernier article des quatre palpes est noirâtre. Les antennes,
plus longues que la moitié du corps, sont d’un noir terne
et tomenteuses, à l’exception des deux premiers articles,
qui sont un peu luisants et offrent quelques reflets bleuà-
tres. Le corselet est de forme cylindrique, un peu plus long
que large, un peu rétréci en avant et en arrière, cependant
un peu plus étroit en arrière, avec les côtés faiblement ar-
rondis. Il offre en dessus un faible sillon transversal près
du bord antérieur, un autre sinueux en arrière, et un très-
faible sillon longitudinal au milieu, allant aboutir au mi-
lieu des deux sillons des extrémités. IL est séparé des ély-
tres par un léger étranglement au milieu duquel on aperçoit
la faible trace d’un grand écusson triangulaire, mais soudé
avec le mésothorax. Les élytres sont deux fois plus longues
que larges, plus larges que le corselet, rétrécies en avant et
en arrière, convexes et de forme ovalaire allongée. Elles
n’offrent aucune saillie humérale indiquant l'insertion des
ailes ; leurs côtés sont régulièrement arrondis et leur ex-
trémité est également arrondie et forme un faible angle ren-
trant. Leur surface est unie , terne; leur bord externe est
très-finement rebordé, et l’on remarque sur leur disque
quelques très-faibles points enfoncés et distants de couleur
bleue verdàtre, disposés en série près de la suture et vague-
ment sur les autres points. Les pattes sont grandes, assez
grêles, avec les cuisses un peu renflées à leur base, et les
4 MaCaSIN DE ZOOLOGI£. — ANNÉE 1845.
tarses longs et grêles. Le duvet qui revêt le dessous des
tarses et des jambes est jaunâtre pâle. Le dessous du corps
est noir, un peu luisant, avec l’anus pâle, mais seulement à
l'extrémité du dernier segment.
Ce curieux insecte a été découvert par M. Pilate, à qui
nous nous faisons un devoir de le dédier. Il en a trouvé un
seul individu mâle vers la fin de mai, à Velasco, dans le
Texas; il courait à terre avec rapidité.
GuÉRIN-MÉNEVILLE.
PL 102
/nsceles .
Mag. de Zoologre, 1845.
erur.
Dromochorus Z#atei. 6
Lebrun se.
InsgcrEs, PL. 163 ET 164. 1
DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE DE CARABIQUES
DE LA GUINÉE PORTUGAISE,
Par M. E. BERTRAND-BOCANDÉ (1).
J'aurais désiré faire connaître moi-même les nombreux
insectes que j’ai récoltés dans la Guinée portugaise ; mais,
obligé de retourner dans ce pays, j’ai dû renoncer à ce tra-
vail, que j'aurais peut-être rendu intéressant en y ajou-
tant des observations sur les mœurs et l’habitation des di-
verses espèces, dans le genre de celles que j'ai jointes au
travail publié par M. Guérin-Méneville sur les Cicindélètes
de ma collection. Je ne puis cependant résister au désir de
décrire un des plus singuliers Coléoptères de mes récoltes,
et quoique je ne m'occupe plus depuis longtemps de clas-
sification, j'ai pensé que ce petit travail serait néanmoins
accueilli avec indulgence par les naturalistes.
Les insectes qui font le sujet de cette Notice appartien-
nent à la famille des Carabiques, et sont très-voisins, pour
l'aspect général, des Féroniens du sous-genre Pœæcilus,
mais ils devront probablement, à cause de la singularité de
leur organisation, former un groupe à part. Je propose de
le caractériser de la manière suivante :
G. CAMARAGNATHUS (de XGLOOG 9 voüte ; probe,
mâchoire).
Car. essentiels. Labre transversal, tronqué et même fai-
blement échancré en avant.
Mandibules très-larges, arquées de dehors en dedans, et
surtout de haut en bas, ce qui forme voûte, rappelant un
(1) La Guinée portugaise (Sénégambie méridionale), suivant les concessions
et traités, s'étend du cap Sainte-Marie au cap Tagrin; elle est limitée par le
fait des établissements portugais existant aujourd’hui entre la Casamance, 12
degrés 36 minutes, et le Rio-Geba, 11 dégrés 44 minutes lat. nord.
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
peu la configuration des mandibules des Cyrlognathus,
avec le bord interne presque droit et armé de six dents
ressemblant aux dents d’une scie.
Mächoires (f. 6, 7) de forme extraordinaire, composées
de pièces basilaires cornées, supportant à leur extrémité
une large membrane voûtée qui suit la forme des mandi-
bules sous lesquelles elle est logée.
Palpes maxillaires des mâles (f. 4, aa) à dernier article
très-large et fortement sécuriforme, ceux des femelles
(£. 5, a) terminés par un article allongé, à peine un peu
élargi au bout, et obliquement tronqué.
Menton (f. 5, c) large, à côtés très-avancés, profondément
échancré et excavé au milieu, offrant deux fortes dents au
milieu de cette grande écliancrure.
Languette composée de quatre lobes ciliés.
Palpes labiaux (f.# et 5, a, a) aussi longs que les maxil-
laires, fortement sécuriformes, surtout chez le mâle.
Antennes (f. 3) semblables à celies des Scarites, ayant le
premier article très-allongé, un peu arqué, se logeant, pen-
dant le repos, dans un sillon longitudinal des côtés de la tête
sous les yeux. Les second, troisième et quatrième articles
beaucoup plus courts, égaux entre eux, lisses et obconi-
ques ; les suivants, plus épais et plus globuleux, égaux aux
précédents en longueur, tomenteux. Ces antennes forment,
comme dans les Charençons, une longue tige ou scapus,
formé par le premier article, et un fouet produisant un an-
gle, avec l’article basilaire.
Tarses courts, simples; ceux des mâles ayant les trois
premiers articles dans les antérieurs et intermédiaires lé-
screment dilatés (pl. 164, f. 2, 3. Les fig. 4 et 5 représen-
tent les mêmes tarses dans la femelle, et la fig. 6 le tarse
postérieur chez les deux sexes).
Corselet subcordiforme.
Elytres assez allongées et plus ou moins parallèles, re-
couvrant des ailes.
Je ne pousserai pas plus loin la description générique
Ixsecres, PL. 163 ET 164. 3
de cet insecte, parce que les caractères tirés de la singu-
lière forme de ses antennes et de ses mandibules suffisent
pour le distinguer de tous les genres de Féroniens connus,
caractère que chacun pourra mieux apprécier par les fi-
gures d'anatomie que M. Guérin-Méneville a jointes à cette
notice.
J'ai trouvé deux espèces bien distinctes de ce genre re-
marquable; toutes deux vivent dans les bois humides sous
les feuilles tombées; on les rencontre pendant le mois de
juillet; elles paraissent très-rares, car je n’en ai trouvé,
pendant un séjour de plusieurs années, que trois ou quatre
individus.
1. C. Guen (pl. 163 et 16%, f. 1 à 6). — Viridi-æneus,
capile bisulcato. Thorace subquadrato, posticè anguslato,
utrinque bistriato, in medio canaliculato. Elytris paralle-
lis, profundè strialo-punctatis. Subtüs pedibusque nigris.
— L. 0,014; 1. 0,0055. IHab. Guineà.
Cet insecte est très-remarquable par la forme obtuse et
épaissie du devant de sa tête, forme produite par ses sin-
gulières mandibules. Celles-ci offrent à leur base de pro-
fondes stries. Les antennes sont noires, avec les derniers
articles tirant sur le brun roussàtre. Les palpes sont noirs
avec l'extrémité des articles roussâtres. Les élytres sont
parallèles, luisantes, très-lisses, avec de fortes stries ponc-
tuées ; sur la troisième strie, à partir de la suture, il y a
deux gros points enfoncés, l’un vers le tiers antérieur, l’au-
tre vers le tiers postérieur ; les espaces circonscrits par les
stries sont planes ; une strie sur les côtés est à peine mar-
quée, mais indiquée par de gros points enfoncés.
J'ai trouvé un individu de cette espèce à Brikam, sur le
San-Domingo, long. ouest du mérid. de Paris, 17° 95,
lat. nord 12° 26’, et les autres sur divers points de la Ca-
samance.
J'ai dédié cette espèce à M. Guérin-Méneville, comme un
faible témoignage de ma gratitude pour l'accueil qu'il m'a
fait, pour son travail sur les Cicindélètes que j'ai rapportées
k MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
de ces pays, et pour les conseils qu’il m’a donnés dès mon
premier voyage, afin d'aider mes recherches sur les diffé-
rentes parties de la zoologie, et spécialement sur les mœurs
des nombreux insectes qui jouent un rôle si important dans
ces climats. En s’efforçant de diriger la science vers un
but utile et pratique, M. Guérin-Méneville a contribué à ou-
vrir une voie toute nouvelle à la zoologie, et spécialement
à l’entomologie, que des esprits peu éclairés regardaient
naguère comme un pur amusement. Ses travaux, consacrés
à l'étude des espèces utiles ou nuisibles, l’ont conduit à
des conséquences qui intéressent éminemment l’industrie
et surtont l’agriculture, et importent ainsi au bien de l’hu-
manité. |
2. GC. CasrTeznaui (pl. 16%, f. 7 et 8). — Aer, nitidus, ca-
pile bisulcato, thorace sub-quadrato, posticè angustato,
utrinque bi-striato, anticè punctato, in medio canalicu-
lato. Elytris lateribus subrotundatis, profundè. striato-
punctalis. — L. 0,009; L. 0,003.
Cette espèce est presque de moitié plus petite que la pré-
cédente, entièrement d’un noir très-luisant. Elle s’en dis-
tingue surtout par sa forme générale moins parallèle, et
par son corselet beaucoup plus étroit à la base que les
élytres, ponctué par places, et surtout vers le bord anté-
rieur. Je n’ai rapporté qu’une femelle de cette espèce.
De puissants motifs qui m’obligent à la reconnaissance
envers M. de Castelnau, que ses travaux scientifiques et
ses voyages ont suffisamment illustré, m'ont engagé à lui
dédier cette seconde espèce.
Tag. de Zoologie, 1845. /nscetes. PL 103
Vay.de Zoologre, 1845. Znsectes. 1: 10%.
Camaraonathus.
—
7 & 6, Cuers. 7. ©, Caslelnaitt. Bocande!.
Lebrun sc A Aemond
IxsecrEs, PL. 165. 1
G. JULODIS, Escuscaorrz (1).
J Oxoporpr, Fabricius.
Buprestis OnopordiFabr., Mantissa insect.,t.T, p.181
(1787).
B. Elytris integris cupreis ; sulcis punctisque numero-
sis albo-villosis, thorace scabro.
Habitat in Hispania Onopordine Dom Vabl. Paullo B.
fasciculari minor. Corpus œneum , nitidum, albo-villo-
sum. Thorax punctis elevatis scaber. Elylra œnea, suzcis
PUNCTISQUE Dluribus magnis, impressis albo-villosis. Pe-
des cuprei.
Voilà la première description donnée par Fabricius de
son Buprestis onopordi, espèce provenant d'Espagne, et
elle convient complètement à deux magnifiques individus
trouvés par M. Alexandre Vacheurue, de Marseille, aux
environs de Saint-Chamas, au commencement de mai 1847,
et aux Sablettes, près de Toulon, par M. Lefébure de Cé-
risy, en 1820.
En cherchant à déterminer ces individus d’un genre dont
on ne connaissait pas encore de représentants en France,
nous avons reconnu qu’il y à la plus grande confusion
dans tous les auteurs, relativement à ce Buprestis ono-
pordi de Fabricius. Nous avons débrouillé cela dans un
travail de discussion synonymique dont nous donnerons
l’exposé dans la Revue el Magasin de zoologie. Aujourd’hui
nous devons seulement présenter les principaux résultats
de ce travail, qui nous a pris beaucoup de temps.
Le vrai Buprestis onopordi de Fabricius est donc une
espèce française et espagnole.
(4) C’est en 1829 qu'Eschscholtz a publié ce genre sous le nom de Jalodis,
(Zoolischer atlas Erstes Heft, p. 9). M. de Mannerheim (Bullelin de Moscou,
4837, p. 11 et 12) a donné de bonnes raisons pous l’adopüon du nom Julodis,
qui vient du grec Julos, poil.
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE. —- ANNÉE 1845.
L'espèce algérienne que l’on yÿ rapporte, d’après Fabri-
cius, qui à commis à ce sujet les plus graves erreurs, en
est distincte et doit en être définitivement séparée sous le
nom de J. albopilosa que lui donne M. Chevrolat (Revue
entom. de Silberman, Centurie des Bupreslides).
Une autre espèce, espagnole comme le vrai B. onopordi,
espèce à laquelle nous donnerons le nom de J. fidelissima,
qu’elle porte dans les collections de Paris, doit être distin-
guée des deux précédentes. En effet, comme le J. albo-pi-
losa, notre J. fidelissima n’a que des ligres non interrom-
pues sur les élytres; mais il se distingue de l’algérien,
parce que ces lignes blanches sont beaucoup plus étroites,
et surtout garnies d’un duvet très-court, tandis que dans
celui-ci les poils blanes de ces mêmes lignes ou sillons sont,
au contraire, très-longs.
Nous avons sous les yeux deux autres individus du vrai
J. onopordi provenant d'Espagne. L'un à été rapporté en
1847 par M. Lorquin; l’autre a été envoyé à M. Fairmaire
comme provenant de ce pays. Ces deux individus sont com-
plètement semblables à ceux que M. Vacheurue a trouvés
près de Saint-Chamas.
AVIS TRÈS-ESSENTIEL.
La troisième section, 4859 à 4845, composée de 175 planches
(ou sept abonnements de 25 pl.), contient les pl. 4 à 3, Anne-
lides. — Crustacés, pl. 4. — Arachnides, pl. 4 à 6. — Insectes,
pl. 1 à 165.
A partir de 4846, le Magasin est réuni à la Revue zoologi-
que sous le titre de Aevue el Magasin de zoologie.
Tag. de Zoologie. 1845. Insectes TL ,/7001.
all ul OC | 1 S Onopor de. Labricius.
Wéolet del. N. /iemond ump. Lebrun xe
PREMIÈRE SÉRIE.— ANNÉES 1831 A 1838.
LE MAGASIN DE ZO0LOGIE à commencé à paraitre en 1831. NON 4
» Les huit années, 1831 à 1838, forment la première série de ce recueil, dont
l'utilité est écurie el garantie par celte longue existence. L’ empressement! que
La y consigner leurs travaux en assure désormais la réussite, C’est un livre indis-
pensable à à toutes les personnes qui s'occupent de zoologie, tant à cause de l’im-
por tance que du nombre des mémoires qu’il renferme ; il gs aujourd’hui le re-
ueil à figures le plus considérable qui existe.
l'Ceite première série, terminée par des tables méthodique alphabétique et par
oms d'auteurs, nécessaires pour faciliter des recherches, forme 8 volumes in-8,
nés de 635 planches gravées et FAERqUrenent Lolocices : pr ix. si he 259 fr.
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remière année, 1831, 60 planches, 25 fr., par la poste 28 fr...
Troisième nie, 1833, 95 planches, 36 fr, 42 fr.
»Qualrième année, 1834, 54 planches, 18 fn. RE I fr
“Cinquième année, 1885, 76 planches, 36 fr., 0040 {r7
ixième année, 1836, 83 planches, 36 fr. — 42 fr; 1:
“Seplième année, 1837, 69 planches , 36 fr., — AA (4: 20
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Le taux de la cotisation pre est AXE ALAN Le SU
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le nombre des membres aura ne 250, il y aura deux ne +
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nouveaux inscrits.
il
ESSAI D'UNE FAUNE
DE
LILE MAURICE,
Publiée avec les matériaux et les notes laissés par
JULIEN DESJARDINS,
SOUS LA DIRECTION ET PAR LES SOINS DE
ME. F4 E. GUÉRIX NEÉNEVILLE.
LOOPHYTES, ECHINODERMES et STELLÉRIDES,
Par NE. Hardotuin PALOCFIEE FN,
DES SOCIÉTÉS CUVIERIENNE ET GÉOLOGIQUE DE FRANCE, ETC.
M. Güérin Méneville m'ayant confié la détermination
des Zoophytes, Echinodermes et Stellérides recueillis à
l’île Maurice, par M. Desjardins, que la mort a enlevé
trop 1ôt à la science, j'ai dû, pour donner plus d'intérêt
à cette espèce de catalogue, rechercher et examiner dans
divers ouvrages et Cabinets, les objets non seulement
faisant partie de la collection de M. Desjardins et de ses
envois, mais encore ceux provenant du même pays dont
JANVIER, 1845. 4
2 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE. 1845.
il n’avait pas eu connaissance. Outre quelques notes ré-
digées par M. Desjardins et les ouvrages anciens cités
pour les figures, j’ai consulté spécialement les nombreux
ouvrages de M. Agassiz sur les Echinodermes, celui de
M. Charles Desmoulins sur les Echinides, le Manuel d'Ac-
tinologie et de Zoophytologie de M. de Blainville, la nou-
velle édition des Animaux sans vertèbres de M. de Lamarck,
commentée et augmentée par MM. Milne Edwards et Du-
jardin, enfin le Traité systématique des Stellérides par
MM. Müller et Troschel. M. le colonel Mathieu, qui a
longtemps habité l’île Maurice, a mis sa collection à notre
disposition, et j'ai, de plus, à me louer de l’extrême obli-
geance avec laquelle la collection du muséum d'histoire
naturelle m’a été ouverte afin de consulter les espèces :
nommées par Lamarck, qui étaient très importantes à
comparer avec les individus qui m’étaient confiés. Parmi
les soixante espèces environ que nous signalons il n’y en a
guère que cinq qui m’aient paru nouvelles, ou du moins
que je n’ai pu reconnaître d’après de simples descrip-
Lions. M. Gray, savant naturaliste anglais, qui s’est éga-
lement occupé de ces familles, ayant eu la complaisance,
pendant un voyage fait à Paris dernièrement, de revoir
particulièrement les Stellérides, m’a assuré qu’il croyait
que les espèces que nous figurions n’avaient été ni dé-
crites ni représentées.
Signes abréviatifs.
Collection Desjardins. — C. D.
Collection Mathieu. — C. M.
Musée d'histoire naturelle de Paris. — M. P.
ZOOPHYTES, PL. 7 A 12.
et
ZOOPHYXTES.
MADRÉPHY LLIES.
4. FUNGIA AGARICIFORMIS, Lamarck.
Seba, mus., tome 3, pl. 111, fig. 4.
Esper, madrepores, pl. 1, fig. 1.
Fungia agaricifornas, Lamouroux, exp. méth. des poly-
piers, pl. 28, fig. 5, 6.
Fungia agariciformis, Lamarck, an. s. vert. nouv. édit.,
tome 2, p. 372, n. 5.
Collection Mathieu.
2. DENDROPHYLLIA COCCINEA, Michelin,
Tubastrea coccinea, Lesson, voyage de Bellanger aux
Indes orientales, zoophytes, pl, 4.
M. le colonel Mathieu, qui a longtemps habité Pile
Maurice, nous a communiqué un polypier maintenant de
couleur brune qui nous a paru devoir être la Tubastrea
coccinea de M. Lesson. D’après la figure donnée par ce
dernier la couleur dece polype à l’état vivant serait rouge
et il serait orné de huit tentacules jaunes. Nous pen-
sons, d'après l’isolement des tubes, leur profondeur et
leurs stries extérieures qu’il doit rentrer dans les Den-
drophyllies de M. de Blainville, ainsi que l’Astrea calycu-
laris, de la Méditerranée.
C. M.
4 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
MADRÉPORES.
8. HELIOPORA COERULEA, Blainville.
Madrepora interstincta, Solander et Ellis, pl. 56.
Pocillopora cærulea, Lamouroux, exp. méth. des poly-
piers, pl. 42, fig. 4 et pl. 56. :
Pocillopora cœrulea, Lamarck, 1. c. p. 444, n. 7.
Heliopora cœrulea, Blainville, 1. c. p.392, pl. 20, fig.12, 14.
Millepora cærulea, Ehrenberg, mém. sur les polypes de
Ja mer Rouge, p. 124.
C. M.
4. ALYEOPORA RETEPORA, Blainville.
Madrepora retepora, Solander et Ellis, p. 166, pl. 54,
fig. 3, 4, 5.
Porites reticulata, Lamarck, an. s. veri., FRNENE au
tion, tome 2, page 433, n. 1.
Porites reticulata, Lamouroux, exp. méth. des Polypiers,
pl. 54, p. 545.
Porîtes Peronii, Blainville, Diet. des sc. nat., tome 43,
pl. 39, fig. 5.
Alveopora retepora, Blainville, man, d’act., page 394,
pl. 59, fig. 3,
C. M.
MILLEPORÉS.
5. DISTICHOPORA VIOLACEA, Lamarck,
Millepora violacea, Pallas, zoophytes, page 258.
Distichopora violacea, Lamarck, 1, c. p. 305, n. 4.
ZOOPHYTES, PL, 7 A 12, 5
Distichopora violacea, Lamouroux, 1. c. planche 26,
fig. 3, 4.
Distichopora violacea, Schweigger, Beobacht, pl. 6,
fig. 61.
Distichopora violacea, Blainville, 1. c. p. 416, pl. 55,
fig. 2.
C. M.
CORALLIENS.
6. MELITEA OCHRACEA, Lamarck.
Seba, mus., tome 3, planche 104, figure 1.
Zsis ochracea, Linné, Gmel, p. 3193 n. 3.
Isis ochracea, Esper, Isis, pl. 4 et À a.
Isis ochracea, Lamouroux, Pol. flex. p. 462. :
Melitea ochracea, Lamarck, 1. c., tome 92, page 472, n. 1.
Melitea ochracea, Blainville, 1. c., page 504, planche 86,
fig. 3, 3 a,3 b.
On rencontre des variétés rouge, jaune et blanche.
C. M.
7. Isis Hippuris, Linné.
Isis hippuris, Linné, Gmel, page 3192, n. 1.
Esper, 1, Isis, pl. 4, 2, 3, 3 a.
Isis hippuris, Lamouroux, Exp. méthod. des Polypiers,
pl. 3, fig. 1-3.
Isis hippuris, Lamarck, 1. ce. tome 2, page 475.
Isis hippuris, Blainville, |. c. page 903, planche 86,
figure 1.
C. M.
MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
8. CIRRHIPATES SPIRALIS, Blainville.
Esper, Antipathes, 9, pl. 8.
Rumph. amb. 6, pl. 68 F. c.
Antipathes spiralis, Lamouroux, 1. c. pl. 49, figure 1, 6.
Antipathes spiralis, Lamarck, 1. c. page 479, n. 4.
Cirrhipathes spiralis, Blainville, 1. c. p. 512, pl. 88, fig. 2.
Collection Desjardins.
ECHINODERMES, BL. 7 À 12. 7
ECHINODERMES.
SPATANGOIDES.
9. BRISSUS CARINATUS. Agassiz.
Echino-Spatagus, Gualtieri, ind. pl. 408, f. GG.
Spatagus brissus, latè carinatus, Leske ap. Klein, pl. 48,
fig. 4, 5.
Seba, mus. pl. 14. fig. 3, 4.
Encycl. méthod. pl. 148, fig. 2, pl. 159, fig. 1.
Spatangus carinatus, Lamarck, nouv. édit., t. 3, p. 325,
n° 5.
Spatangus carinatus, Blainville, 1, e, page 203.
Spatangus carinatus, Desmoulins, Mém. sur les Echmides,
page 380. :
Brissus carinatus. Agassiz, Prodrome des Échinodermes.
C. D.
A0. BRISSUS COMPRESSUS. Agassiz.
Spatanqus compressus. Lamarck, 1. c. page 326, n° 7.
Spatangus compressus, Deslongchamps, Encycl. méihod.,
page 687.
Spatangus compressus, Desmoulins, 1. c. p. 388.
Musée d'histoire naturelle de Paris.
11. SPATANGUS PLANULATUS. Lamarck.
Spatangus planulatus, Lamarck, an, $S. vert. nouv. édit.
1. c. page 326.
Spatangus planulatus, Desmoulins, Echinides, page 378.
Amphidetus planulatus, Agassiz, 1. c.
C. D.
MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
CLYPÉASTROIDES.
42, ENCOPE EMARGINATA, Agassiz.
Echinodiscus emarginatus, Leske ap. Klein, pl. 50 fig. 5, 6.
Echinus emarginatus, Linn. Gmel. syst. nat. page 3189.
Echinoglycus frondosus, van Phelsum, page 34.
Scutella emarginata, Lmck, 1. c. page 279, n° 3.
Encope emarginata, Agassiz, monog. des Scutelles,
page 57, n° 4, pl. 10.
M. P.
13. LOBOPHORA BIFISSA, Agassiz.
Echinus inauritus, v. a. Linn. Gmel. p. 3199.
Echinus planus Rumphius, mus. pl. 44 fig. F.
Echionanthus, Seba, mus. t. ui, pl. 45, fig. 3, 4.
Echinoglycus inauritus, van Phelsum, page 34, n° 2.
Encycl. méthod. pl. 152, fig. 1, 2.
Scutella inaurita, Blainville, 1. c. page 220.
Scutella bifissa, Lamarck, I. c. page281 n°8.
Lobophora bifissa, Agassiz, monogs. des Scutelles, page
417, n°2, pl. 43, fig. 2-6 et pl. 14, fig. 1 et 2.
C. D.
44. CLYPEASTER ROSACEUS, Lamarck.
Echinus rosaceus, Linn. page 3186.
Echinanthus humilis, Leske ap. Klein, pl.17, fig. A, pl. 18,
fig. B. {ha
Seba, mus. t. mn, pl. 41, fig. 2, 3.
Encevcl. méthod. pl. 445, fig. 5, 6.
ECHINODERMES, PL. 7 À 12. 9
Echinnorhodum, Vanphelsum, page 38, n° 4.
Clypeaster rosaceus, Lamarck, 1. c. page 289, n° 1.
Clypeaster rosaceus, Blainville, 1. c. page 246.
Clypeaster rosaceus, Desmoulins, 1, c. page 242.
C. M.
CIDARIDES.
45. Ecxinus rILEOLUS, Lamarck.
Echinus pileolus, Lamarck, 1. ce. page 360, n° *.
Echinus pileolus, Blainville, 1. c. page. 228.
Echinus pileolus, Agassiz, 1. c.
Echinus pileolus, Desmoulins, 1. c. page 284.
C. D.
16, ECHINUS PENTAGONUS, Lamarck,
Cidaris angulosa, Leske, pl. 2, fig. F.
Echinus angulosus, var. a. Linn. Gmel. p. 3170.
Echinus obtusangulus, Encycel. méthod. pl. 133, fig. 7.
Echinus pentagonus, Lamarck, 1. c. p. 361, n° 11.
Cette espèce n’est peut-être qu’une variété de la sui-
vante, avec laquelle elle a les plus grands rapports, sauf
_sa forme pentagonale.
M. P.
17. ECHINUS FASCIATUS, Lamarck.
Echinus esculentus, var. d. Linn. Gmelin, page 3169.
Echinus sardicus, Lamarck. 1. c. page 361, 1. c.
Echinus subcæruleus, Lamarck, page 365, n° 23.
Echinus subcæruleus, Blainville, 1. c. page 2229.
Echinus subcæruleus, Desmoulins, 1. c. page 288.
Echinus fasciatus, Lamarck, |. c. page 560.
10 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
Les épines de cette espèce ne paraissant pas encore
avoir été signalées, sont assez courtes et d’un blanc rosé.
D'après M. Desjardins, des Provençaux ont mangé à l’île
Maurice plusieurs de ces oursins qui leur rappelait l'Æchi.
nus esculentus. S'il n’y avait pas une espèce d’anomalie à
réunir sous le nom de Sard:cus des oursins se rencon-
trant dans les mers intermédiaires entre l’Asie et lAfri-
que, et ayant beaucoup d’analogie avec cette espèce,
nous aurions conservé ce nom ; mais dan$ leur jeune âge
ces oursins ayant souvent des bandes de couleurs diffé-
rentes, nous avons adopté celui de Fasciatus.
C. D. et M. P.
48. EcxiNuS VARIOLAR:S, Lamarck.
Seba, mus. t. ur. pl. 11, fig. 10.
Echinus variolaris, Latnarck, L. c. page 363, n° 15.
Echinus variolaris, Blainville, 1. c. page 228.
Échinus variolaris, Agassiz, Prodrome.
Echinus variolaris, Desmoulins, I. c. page 284.
Echinus tuberculatus, Lamarck, 1. c. page 368, n° 29.
J'ai réuni ensemble deux espèces dont les différences |
sont à peine sensibles d’après les individus même de la
coHection Lamarck. Déjà M. de Blainville en avait formé
sa division F. Une remarque assez singulière, c’est que,
dans trois individus complets que j'ai examiné, les épines
d’un côté sont courtes et paraissent usées à moilié.
C. D.
19. ECHINOMETRA LUCUNTER, Gray.
Cidaris lucunter, Leske apud Klein, pl. 4, fig. 4, fig. c, d,
e, f.
ECHINODERMES, PL. 7 A 192, 11
Seba, mus. pl. 10, fig. 16-18, pl. 41, fig, 41.
Encycl. méthod. pl. 434, fig. 3, 4, 7.
Echinus lucunter, Lamarck, 1. c. page 268, n° 32.
Echinometra lucunter, Gray, Soc. zool. Lond.
Echinometra lucunter, Blainville, L. €. page 225.
Echinometra lucunter, Agassiz, [. c.
Echinometra lucunter, Desmoulins, Echin. page 260.
Varietas violacea.
Varietas albida.
C. D.
20. ECHINOMETRA MATREï, Blainville.
Echinus Mathei, Blainville, Dict. des sc. nat., t. xxxvn,
page 94.
Echinometra Mathei, Blainville. Man. d’act. page 295.
Echinometra Mathei, Agassiz, |. c. page 22.
Echinometra Mathei, Desmoulins, |. c. page 220, n° 3.
Cette espèce, très voisine dé l’Echinometra lucunter, pa-
raît en différer par ses gros tubercules plus nombreux,
sa forme plus ovoïde et ses épines assez courtes, très for-
tes et d’un vert glauque.
C. D. et M. P.
21. ECHINOMETRA ATRATA, Blainville.
Echinus atratus. Linn. Gmel. p: 3177.
Cidaris violacea, Leske apud Klein, tab. AT, fig. 4,2.
D’Argenville, Conchyliologie, pl. 95, fig. G.
Éncycl. méthod. pl. 440, fig. 4 à 4.
Echinus atratus, Lamarck, 1. e, page 370, n° 33.
Echinometra atrata, Blainville, 1, c. page 225 pl. 20,
fig. 1.
Echinometra atrata, Agassiz, 1. c. page 189.
42 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
Echinometra atruta, Desmoulins, Echinides, page 262.
Colobocentratus Leskii, Brandt, Prodrôme.
C. D.
99. ECHINOMETRA MAMMILLATA, Blainville.
Echinometra orientalis, Seba, mus. pl. 13, fig. 1, 2.
Cidaris mamillatus, Leske ap. Klein, pl. 6, pl. 34, pl. 39,
fig. 4.
Encycl. méthod. pl. 138.
Echinometra ovalis, Gualtieri, pl. 108, fig. B.
EÉchinus mammillatus, Lamarck, I. c. page 370, n° 34.
Echinometra mammillata, Blainville, 1. c. page 225.
Echinometra mammillata, Agassiz, 1. c.
Echinometra mammillata, Desmoulins, 1. c. page 264.
Heterocentrotus mammiliatus, Brandt, Prod.
Varietas zonaria.
Varietas alba.
C. D.
23 ECHINOMETRA TRIGONARIA, Blainville.
Seba, mus., pl. 43, fig. 4.
D’Argenville, pl. 9%, fig. A.
Encycl. méthod. pl. 139, fig. 2.
Echinus trigonarius, Lamarck, 1. c. p. 370, n° 35.
Echinometra trigonaria, Blainville, 1. c. page 665.
Echinometra trigonaria, Agassiz, ]. c.
Echinometra trigonaria, Desmoulins, 1. c. page 266.
Heterocentrotus trigonarius, Brandt, Prod.
C. D.
ECHINODERMES, PL. 7 A 12. 45
24, DIADEMA SPINOSISSIMUM, Agassiz,
Cidarites spinosissima, Lamarck, 1. c. page 383, n° 12.
Cidarites spinosissima, Deslongchamps, Encycl. méthod,
page 196.
Diadema spinosissimum, Agassiz, 1. c. p. 189.
Diadema spincsissimum, Desmoulins, 1. c. p. 308.
Cette espèce devient très grande et atteint quelquefois
42 centimètres de diamètre, sans les épines dont les plus
grandes ont 7 à 8 centimètres. Les gros tubercules dispo-
sés sur 10 séries depuis le milieu jusqu'en dessous, entre
les ambulacres, sont au nombre d’environ 680. Dans la
variété de la Mer Rouge les ambulacres sont très relevés.
C. D. et M. P.
25. Diana DEsrARDINSH, Michelin ( pl. 7.)
D. grandis, spheroideo-depressa, spinosa setiferaque; fasctis porosis, rec-
tis; interstitiis tuberculatis; tuberculis minimis dispositis inter 5 series
regulares ; tuberculis majoribus, spiniferis, cirea mammillas sulcatis
et crenatis, numerosis, dispositis in 8 series inter ambulacros, parte me-
dianä ad inferiorem ; auriculis rugosis, tuberculosis, vel latis vel elon-
gatis, irregulariter lobatis. — Rev. Zool. 1844, p. 173.
On pourrait au premier coup d’œil prendre cette es-
pèce pour une variété du D. spinosissimum, mais elle en
diffère beaucoup sur divers points :
1° Quoique plus large, l’ouverture de la bouche n’est
pas plus grande et a près de 5 centimètres ;
2° Les petits tubércules placés entre les pores sont dis-
posés sur cinq séries régulières près de l’anus et sur deux
seulement près de la bouche;
14 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
3 Le nombre des gros tubercules à épines est d’envi-
ron 520 disposés sur 16 lignes, tandis que dans un grand
individu du spinosissimum on en compte plus de 680 rangés
sur dix lignes entre les ambulacres ;
& Les cinq auricules qui sont lisses et très simples
dans le D. spinosissinum, sont rugueuses, tuberculeuses
souvent très allongées, et irrégulièrement lobées dans
l'espèce en discussion, qui atteint près de 13 centimètres
sans les épines qui sont inconnues. |
Nous l'avons dédié à M. Desjardins qui paraît lavoir :
trouvé le premier.
C. D.
26 DIADEMA CALAMARIUM, Gray.
Echinus calamarius, Pallas, spicil. zool. 10, page 31 pl.2,
fig. A-8.
Echinus calamarius, Linn. Gmel. page 3173.
Cidaris calamarius, Leske ap. Klein, pl. 45, fig. 1-4.
Cidaris calamarius, Encycl. méthod. pl. 134, fig. 9-11.
Cidaris calamarius, Lamarck, 1. c. page 383, n° 15.
Cidaris subularis, id. L.c. id. n°14.
Diadema calamarium, Gray, 1. e.
Diadema subulare, Agassiz, 1. €.
Les deux espèces de Lamarck nous ont offert tant d’a-
nalogie que nous avons dû les réunir. La seule différence
tient sans doute à l’âge. Aussi le D. calamarium de la
collection du Muséum de Paris présente-t-ilun test et des
épines d’une dimension plus forte que le subulare. De lon-
gues soies fines, fragiles et verdâtres séparent ses épines
striées et marquées RER ANRRIsE de brute et de blanc.
C. D.
ECHINODERMES, PL, 7 A 12. 15
27. Diapema rurcarum, Rumphius.
Echinometra setosa, Leske ap. Klein, pl. 87, fig. 4, 2.
Echinus d'adema, Linn. Gmel. page 3173.
Diadema turcarum, et Echinometra setosa, Rumphius,
Rep 13/°n°5,pl. 44 f PB
Cidarites diadema, Lamarck, 1. c. page 284, n° 15.
Cidarites diadema, Deslongchamps, Encycl. méthod.
page 197, pl. 433, fig. 10.
Cidarites diadema, Blainville, 1. c. page 231, pl. 20 bis,
fig. 6.
Diadema turcarum, Desmoulins, 1. c. page 308.
Cette espèce diffère de la précédente en ce qu’elle est
plus sphéroïde, par ses épines soyeuses plus courtes et
noires, par ses grandes épines granuleuses, scabres, an-
nelées, luisantes et très fragiles, et enfin par deux rangs
de petits tubercules séparant les lignes poreuses des am-
bulacres.
C. D.
28. Dianema SAvienyi1, Michelin.
D. sphæroïidea, compressa, fragilis, spinosa ; tuberculis magnis, mam-
millatis, lucidis, crenulatis cirea mamillam; spinis fusco-nigris, graci-
libus, tereti-subulatis, elongatis, striatis; strits annulatim interrup-
lis ; spinis cirea orem albidis, striatis, ragosis, translucidis.
Cidaris Savignyii, Muséum de Paris.
Savigny ; Descript. de l'Égypte, Echinodermes, nn 6,
Maxima.
Cette belle espèce, qui ne paraît pas avoir encore été
décrite, est remarquable par le grand développement que
prennent quelquefois ses épines. D’après les planches de
l'ouvrage sur l'Égypte, quelques-unes atteindraiert près
46 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
de 3 décimètres. A l’île Maurice le maximum serait d’un
décimètre. Le test et les épines sont d’une grande fragi-
lité. Ces dernières sont d’un brun noir, hors celles qui
entourent la bouche, qui sont blanches et transparentes.
C. D.
29. CibARITES PAPILLARIS, LamarcCk,
Cidarites papillaris, Lamarck, page 379, n° 2.
Cidarites papillaris, Encycl. méthod. pl. 437.
Cidarites papillaris, Agassiz, Prodrome.
Cidarites papillaris, Desmoulins, Echinides.
M. P.
30, CIPARITES BACULOSA, Lamarck (pl. 8.)
C, subglobosa, utrinque depressa; tuberculis magnis, lœvissimis, mam-
millatis; fasciis porosis, subrectis, quadriporis; spinis majoribus,
Fistulosis, fuscis vel rubeolis, fusiformibus, sub compressis à parte granu-
losis, alierâque granulosis et tuberculatis ad septinis series; tuber-
culis acutis; apice acutissimis; collo tævigato, purpureis guttis ornato;
spinis dorsalibus et fascialibus brevissimis cylindricis,
Cidarites baculosa, Lamarck, 1. c. page 380, n° 4,
Cidarites baculosa, Deslongchamps, Encycl. méthod.,
zooph. page 195.
Cidarites baculosa, Agassiz, 1. c.
Cidarites baculosa, Desmoulins, I. c.
Gidarites papillaris, varietas, Julien Desjardins, notes ma-
nuscrites.
Les descriptions de ce bel échinide nous parais-
sant incomplètes, et la figure n’en ayant jamais été
faite nous la donnons en y joignant les caractéristiques.
C. D.
ESCHINODERMES, PL. À ET 2. 47
31. CIDARITES METULARIA, Lamarck.
Echinometra muscosa amboïinensis, Seba, Mus., tome ur,
pl. 43, fig. 10, 11.
Encycl. méthod. pl. 134. fig. 8.
Klein et Leske, pl. 39, fig. 4.
Echinus saxatilis, var. b. Linn. Gmel. page 3171.
Cidurites metularia, Lamarck, 1. c. page 381, n° 7,
Cidarites metularia, Blainville, 1. c. page 232.
Cidarites metularia, Agassiz, 1. c. page 189.
Cidarites metularia, Desmoulins, 1. ce. p. 324.
C. D.
iS
JANVIER, 1845,
18 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
STELLERIDES.
ASTERIDES.
32. ASTERACANTHION TENUISPINUS, Müller et Troschel.
Asterias tenuispina, Lamarck, animaux sans vertèbres
nouv. édit. t. 3, p.290 n. 27.
Asterias tenuispina, Blainville, Manuel d’actinologie,
page 241.
Asterias Savaresi, delle Chiaje, anim. s. vert. del regno
di Napoli, vol. 2, pl. 48, fig. 6.
Müller et Troschel, system der asteriden, 1842, p. 16,
n. 4, pl. 14, fig. 1.
Cette espèce européenne est douteuse de l’île Maurice,
et l'individu de la collection Desjardins à sept rayons et
trois tubercules madréporiques.
C. D.
33. ASTERACANTHION STRIATUS, Müller et Troschel.
Asterias striata, Lamarck, 1. c., p. 253, n° 34.
Müiler et Troschel, 1. c. p. 48, n. 11.
M. P,
34. ASTERACANTHION CALAYARIA? Müller et Troschel.
Asterias calamaria, Gray, ann. vi, p. 479.
Asteracanthion calamaria? Müller et Troschel, p. 19.
STELLERIDES, PL. 7 4 12. 19
35. HERESASTER PAPILLOSUS, Michelin, pl. 9.
H. radis quinis, longis, contortis, subangulosis, rugosis varié papillosis;
papillis minimis, grunulosis, stelliformibus ; majoribus cylindricis,
dorsalibus, elongatis, supernë! sparsis, inferné frequentioribus, grant-
feris, truncatis, à quinque lineis subdispositis; papillis marginum
canaliculorum, numerosis, teretibus, graniferis ; tuberculo madrepori-
formi, parvulo, sulcato, —- Rev. zool. 1844, p. 173.
Diam. 40 centim.
Nous avons cru devoir créer un genre pour cette belle
et grande espèce, qui ne parait avoir été ni figurée ni dé-
crite. Elle est 1rès remarquable par les nombreuses
papilles granifères dont elle ést entièrement couverte et
qui font corps avec la peau extérieure. Les unes très
courtes sont presque stelliformes et répandues partout;
les autres, au contraire, sont très allongées et atteignent
quelquefois de 8 à 10 millimètres. Celles qui bordent les
canaux sont très serrées et ne diffèrent des grandes que
par des dimensions plus petites. Le tubercule madrépo-
riforme se distingue assez bien et se: trouve placé sur le
Lord du disque à la naïssance de deux rayons.
C.D.— M. P.
36. EcHinasreR sePOsITus, Müller et Troschel.
Pentadactylosaster reticulatus, Linck, Stellis marinis, pl.
Al see
Seba, Mus., tome 3, pl. 7, fig. 5.
Asterias seposita, Retzius, Gmelin, p. 3262.
Asterias seposita, Lamarck, 1. c. p., 251, n. 30.
Asterias seposita, Blainville, Man. d’act., p. 240.
Stellonia seposita, Nardo, de Aster. in Oken’s isis, 4834.
Stellonia seposita, Agassiz, prodrome des Echinodermes,
mém. soc. de Neufchâtel, 1839.
40 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1845.
Rhopia seposita, Gray, tome vi, magaz. hist. nat. page
282.
Müller et Troschel, 1. c., page, 23 n. 5.
Cette espèce est douteuse de l’île Maurice.
C. D.
37. OPHIDIASTER OPHIDIANUS, Agassiz.
Asterias ophidiana, Lamarck, 1. c. p., 255, n. 43.
Asterias ophidiana, Blainville, 1. c., p. 240.
Ophidiaster ophidianus, Agassiz, |. c.
Ophidiaster ophidianus, Müller et Troschel, 1, €., p. 28,
n. 4. |
C. D.
38. OPHIDIASTER CYLINDAICUS, Müller et Troschel.
Asterias cylindrica, Lamarck, 1. c. p. 255, n. 41.
Asterias cylindrica, Blainville, 1. c., p. 240.
Müller et Troschel, 1. c., p. 29, n. 3.
C. D.
39. OPHILIASTER MULTIFORIS, Müller et Troschel.
Pentadactylosaster oculatus, Linck, 1. c., pl. 36, n. 62.
Asterias multifora, Lamarck, 1. c., p. 254, n. 37.
Asterias multifora, Blainville, 1. c., p. 240.
Müller et Troschel, 1. e. p. 34, n. 9.
C. D. et M. P.
STELLERIDES, PL. 7 A 12. 21
40. OPHIDIASTER MARMORATUS, Michelin, pl. 10.
O. minimus; radiis quinis cylindraceis, violaceis et luteolis; parte supe-
riori longitadinaliter quinquecostatis, transversè rugosis, subtilissimé
granulatis, ad interstitia varia, tribus poris ornatà : parte inferiore
granulosä ; canaliculis clausis; marginibus papillosis duabus lineis
parvulis, tuberculis ornatis ; tuberculo madreporiformi rotundo, sul-
cato, violaceo, — Rev. zo0l, 4844, p. 473.
Diam. 4 centim.
Jolie petite espèce marbrée de violet et de jaune en des-
sus, et toute jaune dessous. Les rayons sont presque cy=
lindriques, quoique divisés longitudinalement par cinq
lignes canaliculées et un grand nombre de transversales.
On remarque d’espace en espace de petits pores réunis
ordinairement par trois. Les gouttières inférieures sont
presque closes et bordées de chaque côté de deux rangs
de petits tubercules plus gros que les granulations qui
recouvrent les deux faces.
C. D.
41. DACTYLOSASTER CYLINDRICUS, Gray, Encyc. Metrop.
Müller et Troschel, 1. c., p. 33.
42. SCYTASTER VARIOLATUS, Müller et Troschel.
Pentadactylosaster variolatus, Linck, 1. c. pl. 1, n. 1.,
p!. 8, n. 10, pl. 14, n. 24,
Encyclopédie méthodique, pl. 419 fig. 4, 5.
Asterias variolata, Lamarck, 1. c. p. 253, n. 36.
Asterias variolata, Blainville, 1. c., p.240.
Nardoa variolata, Gray, 1. c., p. 286.
Müller et Troschel, 1. e., p. 34, n. 4, pl. 2 fig. 3.
€. D.
22 MAGASIN DE ZOOLOGIE.— ANNÉE 1845.
A3. SCYTATER MILLEPORELLUS, Müller et Troschel.
Seba, Mus., 1. 3, pl. 8, fig. 40, a, b.
Asterias milléporella, Lamarck, Î. c. p. 955, n. 35.
Asterias Milleporella, Blainville, 1. c., p. 240.
Müller et Troschel, 1. C., p.39, n. 2.
Fromia milleporella, A Gi D. 186.
Linckia pistoria, Müller et Troschel, Archives de Wieg-
mann.
Scytaster pistorius, Müller et Troschel, 1. c., p. 35, n. 4.
C. D.
A4. CULCITA DISCOÏDEA, Agassiz.
Encl. méthod., pl. 97., fig. 3. pl. 98, fig. 3. pl. 99; fig. 4:
Asterias discoïdea, Lamarck, 1. c., p. 240, m. 7.
Asterias discoiden, Blainville, L: c.; p. 237, pl. 23, se: 4.
Culcita discoilea, Agassiz, L c.
Culcita discoïdea, Müller et Troschel, 1. €., p. 37; n.4.
Cu/lcita Smideliana, Gray, |. c., p. 276.
Cette belle espèce; dont la localité était inconnue à
Lamarck, et dernièrement encore à MM. Müller et Tros-
chel, a été trouvée par M. Desjardins sur différents points
de l’île Maurice, à Flacq, à la Pointe au Sable, etc. Sa
découverte a déjà été consignée dans les Aïinales des
sciences naturelles de juin 1830.
C. D.
45. OREASTER MAMMILLATUS, Müller et Troschel.
Asterias mammillata, Audouin, ge dé l’Egypte,
Echinodermes, p. 209, pl. 5.
Müller et Troschel, 1. c., p. 48, n: 7.
C. D.
STELLERIDES, PL. 7 À 12. 93
46. ORÉASTER OBTUSATUS, Müller et Troschel, 1, c.; page
50, n° 12.
Asterias obtüsata, Encyclop. méthod., pl. 103.
47. OREASTER NoDOSuS, Müller et Troschel, 1. c., p.52,
n°1.
Pentaceros nodosus, Gray, Ann. vi, p. 277.
Seba, Mus., t. 3, pl. 5, fig. 44, 42.
48. OrEaAsTER DessarDinsn, Michelin, pl. 11.
O. quinqueloba, minima, albida; dorso arenoso, perforato et aculeato;
granis magnis, irregularibus; poris solitaribus, subrotundis; acule s
crassis, elevatis, distantibus: facie ventrali minutissime granulosa,
subhispidä; papillis externis canalium numerosis, subplanis, fascicu-
latis; tuberculo madreporiformi, rotundo, granuloso, — Rev. z00l.
1844, p. 175.
Diam. 5 centim.
Cette espèce, que nous n’avons pu reconnaître dans
aucune description, est composée à sa partie supérieure
d’une agglomération de petits corps ronds et blanchâtres,
du milieu desquels il en surgit irrégulièrement quelques-
uns plus élevés et pointus. Tous sont séparés par des
trous ronds assez profonds. Le dessous est formé d’arti-
Culations très finement granuleuses bordant extérieure
ment cinq canaux garnis de petites papilles nombreu-
ses, comprimées et qui semblent former de petits, fas-
cicules.
C. D.
49. ASTEROPSIS CARINIFERA, Müller et Troschel.
Asterias carinifera, Lamarck, 1. c., p. 249, n. 43.
Asterias carinifera, Blainville, 1. c., p. 238.
Müller et Troschel, |. c., p. 63, n. 4, pl. 3, fig. 4.
C. D.
24 MAGASIN DE ZOOLOGIE. == ANNÉE 1845.
50. ARCHASTER ANGULATUS, Müller et Troschel.
Astropecten mauritianus, | Gray, |. c., p. 182.
Müller et Troschel, 1. c., p.66 n. 3.
C. D.
51. ASTROPECTEN ARTICULATUS, Müller et Troschel.
Asterias articulata, Say, Journ. of Philadelphia, v, 1, p.
441. -
Müller et Troschel, 1. c., p. 72, n. 12.
Cette espèce, signalée sur les côtes de la Floride et
de la Géorgie, est douteuse de l’île Maurice.
C. D.
N.B. Nous ne terminerons pas cette revue des Astéries
de l’île Maurice sans appeler l’attention des naturalistes
sur la présence anormale de deux ou trois tubercules
madréporiques sur quelques individus de cette famille.
Nous avions d’abord pensé que ces tubercules ne se ren-
contraient que lorsque l'individu avait un ou plusieurs
bras de plus, que c'était un double fait tératologique,
mais nous avons examiné depuis des animaux à six ou
sept bras n’ayant qu’un tubercule et un individu à cinq
bras en ayant deux.
Les personnes qui habitent sur les bords de la mer et
qui voudraient bien faire quelques recherches reconnai-
tront sans doute que cette monstruosité se présente pare
ticulièrement sur des animaux dont les bras arrachés au-
raient repoussé en plus grand nombre qu’ils n'étaient
primitivement.
Notre but, au surplus, sera rempli s’il est un jour dé-
montré que la présence de deux ou plusieurs tubercules
madréporiques n’est qu’un fait accidentel.
STELLERIDES, PL. 7 À 42. EL
OPHIURES.
52. OPHIOLEPIS ANNULOSA, Müller et Troschel.
Ophiura annulosa, Lamarcek, 1. c., p. 222, n. 4.
Ophiura annulosa, Blainville; 1. c., page 244, pl. 24,
n.1 à 4.
Müller et Troschel, 1, e., page 89, n. 4, pl. 8, fig. 4.
C. D.
03. OPHIOLEPIS IMBRICATA, Müller et Troschel.
Müller et Troschel, 1. c., p. 59, n. 9.
C. D.
54. OPHIOCOMA ERINACEUS, Müller et Troschel.
Stella granulata, Linck, 1. c., pl. 26, n. 43.
Encycl. méthod., pl. 124, fig. 2, 3.
Ophiura echinata, Lamarck, 1. c., p. 221, pl. 93 n. 6.
Ophiura granulata, Blainville, 1. c., page 243.
Müller et Troschel, 1. c., page 98, n. 1.
Lamarck paraîtrait avoir confondu deux espèces qui
seraient représentées par Celle qui précède et l’Ophiocoma
xigra de MM. Müller et Troschel. Cette dernière des mers
du nord de l’Europe.
C. D.
55. OPHIOCOMA SCOLOPENDRINA, Agassiz.
Ophiura scolopendrina, Lamarck, 1. c., p. 393, n. 7.
Ophiura scolopendrina, Blainville, 1. c., p. 244.
Ophiocoma scolopendrina, Agassiz, 1. c.
Ophiocoma scolopendrina, Müller et Troschel, |, c, page
401 n. 10.
C. D.
26 MAGASIN DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 4845.
56. OPxiocomaA LINEOLATA, Müller et Troschel, pl. 42.
O. disco orbiculato, nigro, superné et inferné ornato lineis albidis;
radiis quinis, echinato-spinosis ad latera; supra cum punctis albis dis-
tantibus infra alternatim lineatis punctatis albis.
Ophiura lineolata, Jul. Desjardins, notes manuscrites.
Müller et Troschel, 1. c., p. 402, n. 42.
Cette jolie espèce, qui a été trouvée à l’île Maurice, est
remarquabie par les lignes et points blancs qui décorent
son disque et ses rayons en dessus et en dessous.
C. D. — C. M.
7. OpHiorarix LONGIPEDA, Müller et Troschel.
Ophiura longipeda, Lamarck, |. c., p.224, n. 8.
Ophiura longipeda, Blainville, 1. c., p.244.
Müller et Troschel, 1. e. p. 443, n. 9.
C. M.
58. OPHIOTHRIX NEREIDINA , Müller et Troschel.
Ophiura nereïdina, Lamarck, 1. €, p. 224, n, 9.
Ophiura nereidina, Blainville, 1. c., p. 244.
Ophiothrix nereidina, Müller et Troschel, 1 e., p. 415,
n. 45.
Les rayons sont d’une couleur bleuâtre, assez étroits
et très allongés.
C. D.
ASTROPHYTON ARBORESCENS, Müller et Troschel..
5) Astrophyton cosiosum, Linck, 1. c., pl. 48, 19.
Encycl, méthod., pl. 430.
STELLERIDES, PL. 7 A 12.
Seba, Mus., pl. 9, fig. 4.
Euryale costosum, Lamarck, 1. c., p. 216, n. 2.
Euryale costosum, Blainville, 1. c., 246, pl. 25, fig. 1, 2.
Gorgonocephalus arborescens, Agassiz, 1, c., pl. 4.
Müller et Troschel, 1. c., p. 124, n. 6.
CD.
59. ASTROPHYTON ASPERUM, Müller et Troschel.
Astrophyton scutatum, Linck, 1. c., pl. 20.
Seba, Mus., tome 3, pl. 9, fig. 2.
Euryale asperum, Lamarck, 1, c., p. 216, n. 3.
Euryale asperum, Blainville, 1. c. p. 246.
Müller et Troschel, 1. c., p. 124, n. 7.
C. D.
COMATULES.
60. COMATULA CARINATA, Lamarck.
Comatula carinata, Lamarck, 1, c., p. 210, n. 5.
Comatula carinata, Blainville, 1. c.,p. 249.
C. D.
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