Skip to main content

Full text of "Mandements : lettres pastorales et circulaires des évêques de Québec"

See other formats


MANDEMENTS 


DES 


ÉVÊQUES  DE  QUÉBEC 


r 


MANDEMENTS 


LETTRES    PASTORALES    ET    CIRCULAIRES 


DKS 


ÊVEQUES  DE  QUÉBEC 

PUBLIÉS    PAR 

irigi'  II.  Têtu  et  l'abbé  €.-0.  Ciagiion 


t  ^Joia-XT-ell©    sérlo) 


SON  ÉMINENCE  LE  CARDINAL  TASCHEREAU 


Volume  Deuxième 


QUEBEC 

IMPRIMERIE  GÉNÉRALE  A.  COTÉ  ET  Cie 
1890 


vévv 


2M 


II 


h 


Mgr    TASCHEBEAU 


(N-^  62) 

MANDEMENT 

A  L'OCCASION  DU  CINQUANTIÈME  ANNIVERSAIRE  d'ÉPISCOPAT  DE  NOTRE  SAINT  PÈRE 

LE  PAPE  PIE  IX 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASCHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  SiÈr.E  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clerçié  Séculier  et  fiéfjulier,  aux  Communautés  Rclif/iemes  et  à 
lom  les  Fidèles  de  V Archidioc'ese  de  Québec,  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Dans  le  cours  de  celte  nouvelle  année. qui  commence  aujour- 
d'hui, Nos  Très  Ghers  Frères,  la  grâce  de  Notre  Seigneur  nous 
ménage  une  grande  consolation  et  une  grande  joie,  au  milieu 
des  sujets  d'affliction  et  de  crainte  que  les  malheurs  présents  de 
l'Église  inspirent  à  ses  enfants. 

Au  mois  d'avril  prochain,  il  y  aura  huit  ans  que  nous  avons 
célébré  le  cinquantième  anniversaire  de  l'ordination  sacerdotale 
de  Notre  Saint  Père  le  Pape  Pie  IX.  Un  mois  plus  tard,  dans  ce 
beau  mois  de  mai,  consacré  à  honorer  la  Vierge  Immaculée, 
nous  célébrerons  le  cinquantième  anniversaire  deTÉpiscopat 


—  6  — 

df  cet  immoiii!!  Poiilifr.  Dans  LoiiLu  la  suite  des  siècles  chré- 
lions,  bien  peu  d'évèques  oui,  lounii  une  aussi  longue  can-ière. 
et  sur  les  deux  cent  soixante-deux  Pontiles  qui  ont  occupé  la 
chaire  apostolicjne,  il  n'y  en  a  que  trois  ou  quatre  qui  comptent 
un  demi  siècle  d'épiscopat,  et  Pie  IX  seul  a  atteint  et  dépassé 
les  années  de  Pierre. 

Dans  des  temps  ordinaires,  ce  privilège  accordé  à  un  père 
bien-aimé  nous  aurait  sans  doute  remplis  de  joie  et  aurait  excité 
<lans  nos  cœurs  les  sentiments  d'une  vive  gratitude.    Mais  cet 
heureux  événement  emprunte  à  la   gravité  des   circonstances 
une   importance   majeure,   qui   doit   être   pour   tous  les   vrais 
enfants  de  l'Kglise,  une  source  de  consolation  et  d'encourage- 
ment.    Le  vaisseau  de  l'Église  subit  aujourd'hui  nue  tempête 
efFrnyabl(>  ;    la    révolution   qui,   depuis    un   siècle,   bouleverse 
l'Europe,  est  pour  Lujuatrième  fois  maîtresse  de  Rome,  le  centre 
de  la  catholicité.     Dans  d'autres  parties  du  môme  continent,  la 
persécution  sévit  contre  les  Évoques,  les  Prêtres  et  les  Fidèles 
qui  ne  veulent  pas  trahir  leur  foi.    Ailleurs  on  n'attend  que 
l'occasion  favorable  pour  allumer  l'incendie.  Mais  Notre  Seigneur 
a  promis  à  son  Église  que  les  portes  de  l'enfer  ne  •prévaudront 
jamais 'contre   elle;   portœ  inferi  non  prœvalebunt  adversus  eam 
(Malth.  XVI.  18.).  Pour  la  protéger,  il  se  sert  aujourd'hui  de  celui 
qu'il  a  constitué  son  vicaire  sur  la  terre  ;  il  le  comble  pour  cela 
de  ses  grâces,  il  lui  conserve  la  vie  et  la  santé,  il  prolonge  son 
sacerdoce  et  son  épiscopat  au  delà  des  bornes  ordinaires,  il  l'en- 
vironne d'un   prestige  particulier,  qui  attire  les  cœurs  de  ses 
enfants  et  excite  l'admiration  et  le  respect  môme  de  ses  ennemis. 

Comme  de  véritables  enfants  de  l'Église,  nous  devons  nous 
estimer  heureux  d'avoir  l'occasion  de  manifester  la  joie  de  nos 
cœurs,  noire  reconnaissance  envers  Dieu,  notre  piété  filiale  et 
notre  dévouement  envers  notre  bien-aimé  Pasteur  et  Père. 

A  ces  causes,  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons 
ce  qui  suit  : 

1"  Le  vingt  mai  prochain,  dimanche  de  la  Pentecôte,  on  chan- 
tera un  Te  Drum  solennel  à  la  suite  de  la  messe  paroissiale  ou 
conventuelle,  pour  remercier  Dieu  de  tontes  les  grâces  qu'il  a 
accordées  à  Notre  Saint  Père  le  Pape  Pie  IX, 


—  7  — 

2"  Les  deux  diinanches  ([ui  suivront  la  publicaliou  du  présent 
mandement,  on  fera,  chaque  jour,  dans  tontes  les  églises  où  se 
lait  l'olfice  paroissial,  une  quête  dont  le  produit  sera  ollért  au 
Souverain  Pontife  à  roccasion  de  cet  anniversaire.  Les  commu- 
nautés sont  invitées  à  envoyer  aussi  leurs  offrandes. 

30  Les  fidèles  de  cet  archidiocèse  sont  invités  à  signer  une 
adresse  dont  la  lecture  sera  donnée  à  la  suite  du  présent  man- 
dement. 

Et  puisque  nous  sommes  à  une  époque  où  chacun  se  fait  un 
devoir  d'exprimer  ses  vœux  et  ses  bons  souhaits  pour  Tannée 
qui  commence,  nous  vous  dirons  du  fond  de  notre  cœur  ces 
paroles,  par  lesquelles  l'Apôtre  Saint  Paul  termine  une  de  ses 
Épîtres  (IL  Cor.  XIIL  13.)  :  Que  la  Grâce  de  Notre  SeUjneur  Jcsus- 
Christ  et  la  charité  de  Dieu  et  la  communication  du  Saint-Esprit 
soient  awc  vous  tous.  Ainsi  soit-il.  Gratia  Domini  Nostri  Jcsu 
Christi.,  et  charitas  Dei  et  communicatio  Sancti  Spiritus  sit  cum 
omnibus  vobis.  Amen. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  le  premier  dimanche 
après  sa  réception,  au  prône  de  toutes  les  églises  et  chapelles  où 
se  fait  l'office  public  et  en  chapitre  «dans  les  communautés  reli- 
gieuses. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  do  l'Archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  premier  janvier«mil 
huit  cent  soixante-dix-sept. 

I  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

G.-A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


BEATISSIME  PATER, 

Felicem  occasioncm  nacti,  infrascripti  Archiepiscopus,  Epis- 
copi,  Presbyteri,  Glerici  et  Cives  Provincire  Quebecensis  in 
Canada,  coram  Patehnitate  Vestra  provoluti,  congratulationes 
ex  inlimo  corde  depromptas,  offerunt. 


—  s  — 

Inter  tôt  cl  taiiias  calamiLakîs  (jiiibiis  Ecclesia  Ghristi  iinnc 
tpmporis  iinpiigiialur  ot  aflligitur,  mimquam  dcfuenint  confor- 
tatiniiis  et  ronsolationis  motiva,  in  quibiis  eminet  specialis  illa 
ac  vore  miraiida  protectio  qiia  Paternitas  Vestra  cii'cumdatiir. 

« 

Aniios  Pi'tri  vidit  RKATiTiino  Vestra  ;  vidil  etiam  dies  Pétri 
et  longe  siiperavit,  plaiidente  universo  orbe  Gatholico. 

Ipso  aiino  qiio  Sanctitati  Vestr.e  datum  est  Vaticanum  Con- 
ciliuin  iiichoare,  exultantes  celebravimus  quinquagenarium  * 
anniversarinni  sacerdolalis  unctionis  qua  consecralae  et  sancli- 
(ical.'i'  sunt  nianns  illaî  qiiae  apostolicam  benediclionem  innu- 
meris  nuiltitiidinibnsimperlitnnR  erant  et  Ecclesiœ  gubernacula 
diilicillimis  temporibusUam  sapienter  et  firmiter  moderaturse. 

Nnnc  elncet  dies  illa  qua»  Veslrœ  Episcopalis  consecrationis 
quinquagenarium  anniversarium  refert.  Rarissimum  sane  privi- 
legium  a  Deo  Optimo  Maximo  miserrimis  nosLris  temporibus 
reservatum  ad  nostram  confortationem  et  consolationem  ! 

H.TC  contemplantes,  gratias  ex  intimo  corde  agimus  Ghristo, 
qui  suo  in  terris  Vicario  tam  longum  et  mirandum  et  optime 
gestis  refertum  cursum  conficere  dédit.  Ad  maltos  et  permultos 
annos  nobis  addat  Dominu^videre  et  venerari  in  Pelri  cathedra 
sedentem  Patrem  quem  summo  amore  complectimur  et  Docto- 
REM  in  (juo.  per  assistentiam  divinam,  residet  ea  infallibililas 
qua  Divinus  Redemptor  Ecclesiam  suam  in  dcfinienda  doctrina 
de  fide  vel  moribus  instructam  esse  voluit. 

Immaculala  Virgo,  quam  vel  a  teneris  annis  filial!  pietale 
dilexislis,  ipsa  cujus  ineffabile  privilegium  declarastis,  ipsa  Bea- 
TiTUDiNEM  Vestram  protcgat  et  dofendat  et  insigni  Victoria  coro- 
net.  Ipsa  a  Sacratissimo  corde  Jesu  obtineat  quod  votis  conti- 
nuis  expostulamus,  ut  pro  annis  quibus  vidimus  mala,  omnes  una 
cum  amantissimo  Pâtre,  K'etari  valeamus  de  glorioso  Sancta3 
Matris  Ecclesiœ  triumpho  ! 

Paternam  Vestram  et  Apostolicam  benedictionem  imploramus 
super  nos  et  super  omnes  hanc  Provinciam  inhabitantes. 


NO- 


TRES SAINT  PERE, 


Les  soussignés,  Archevêque,  Évèques,  Prêtres,  Clercs  et 
Citoyens  de  la  Province  de  Québec  en  Canada,  profitant  d'une 
heureuse  occasion,  se  prosternent  devant  Votre  Paternité  et 
lui  otfrent  leurs  plus  cordiales  félicitations. 

Au  milieu  des  calamités  si  nombreuses  et  si  grandes  qui 
assaillent  et  affligent  l'Église  de  Jésus-Christ  en  ce  temps,  entre 
les  motifs  d'encouragement  et  de  consolation  qui  n'ont  jamais 
manqué,  brille  au  premier  rang  cette  protection  spéciale  et 
vraiment  admirable  qui  couvre  Votre  Paternité. 

Votre  Béatitude  a  vu  les  années  de  Pierre;  Elle  a  vu  aussi 
les  jours  de  Pierre  et  les  a  surpassés  de  beaucoup,  aux  applau- 
dissements de  tout  l'univers  catholique. 

En  l'année  même  où  il  a  été  donné  à  Votre  Sainteté  d'ouvrir 
le  concile  du  Vatican,  nous  avons  célébré  avec  joie  le  cinquan- 
tième anniversaire  de  l'onction  sacerdotale  qui  a  consacré  et 
sanctifié  ces  mainsqui  devaient  plus  tard  répandre  la  bénédiction 
apostolique  sur  des  multitudes  innombrables  et  tenir  le  gouver- 
nail de  l'Église  avec  tant  de  sagesse  et  de  fermeté  dans  ces  temps 
(Textrême  difficulté. 

Maintenant  brille  le  jour  du  cinquantième  anniversaire  de 
Votre  consécration  épiscopale.  Privilège  très  rare  réservé  sans 
doute  par  le  Dieu  très  bon  et  très  grand,  à  nos  temps  très  mal- 
heureux, pour  notre  encouragement  et  notre  consolation  ! 

Remplis  d'admiration,  nous  rendons  grâces  du  fond  de  notre 
cœur  à  Jésus-Christ,  qui  a  donné  à  son  Vicaire  sur  la  terre  de 
parcourir  une  carrière  si  longue,  si  admirable,  si  remplie  de 
belles  actions.  Daigne  le  Seigneur  nous  accorder  encore  pendant 
de  longues  et  de  très  longues  années,  de  voir  et  de  vénérer  assis 
dans  la  chaire  de  Pierre,  un  Père  que  nous  aimons  tendrement» 
et  un  Docteur,  en  qui,  par  l'assistance  divine,  réside  cette  infailli- 
bilité dont  notro  Divin  Rédempteur  a  voulu  que  son  Église 
jouisse,  quand  elle  définit  une  doctrine  concernant  la  foi  ou  la 
morale. 

Que  la  Vierge  Immaculée  poui'  qui  Vous  avez  eu  une  piété 
filiale  dès  Votre  plus  tendre  jeunesse,  que  cette  Vierge  Imma- 


—  10  — 

riil«M>,  <l()iil  Vous  avoz  itioi-l.iiiic  l'incirahlo  privilège,  qu'Ellc- 
iiirni"  protriro  cl  (l(''r('ii(!(>  «-l  fassi'  IriompluM-  Votuk  Béatitude. 
Qu'I'lllc  iiirinc  ubliiMiiicdii  Iri's  Sacré  Cœur  de  Jésus,  ce  que  nous 
dcmandoMî:  coutinucllcnicul,  savoir  que  [lour  les  années  durant 
lesquelles  nous  avons  vu  le  malheur,  nous  ayons  tous  ensemble, 
avec  notre  Père  très  chéri,  la  joie  de  voir  le  glorieux  triomphe 
de  notre  mère  la  sainte  Eglise  ! 

Nous  implorons  Votre  bénédiction  Paternelle  et  Apostolique 
sur  nous  et  sur  tons  les  habitants  de  cette  Province. 


DÉCLARATION 

un  l/AItcnKVlvQIJE  ET  ORS  iWÈQUES  DE  LA  PROVINCE  ECCLÉSIASTIQUE 
DE  OIJÉFŒC,  AU  SUJET  DE  LA  LOI  ÉLECTORALE. 

A  la  leclurcde  la  sentence  rendue  le  28  février  dernier  par  la 
Cour  Suprême  du  Canada,  dans  la  cause  de  l'élection  du  comté 
d(>  Charlevoix,  les  soussignés,  Archevêque  et  Evèqnes  de  la 
Province  Ecclésiastique  de  Québec,  ont  éprouvé  une  douleur 
profonde,  que  tous  les  vrais  catholiques  ne  manqueront  point 
de  partager  avec  en.\. 

Nous  n'avons  pas  à  juger  la  valeur  légale  des  arguments  sur 
lesquels  se  sont  appuyés  les  honorables  membres  du  plus  haut 
tribunal  judiciaire  de  notre  pays,  pour  interpréter  avec  tant  de 
sévérité  une  loi  d'ailleurs  recommaudable.  Mais  aussi  il  ne  peut 
nous  être  défendu  de  déplorer  le  conllit  que  ce  jugement  cons- 
tate entre  la  loi  ainsi  interprétée  et  les  droits  inipi'escriptibles 
de  l'Église  Catholique  exposés  dans  notre  pastorale  commune 
du  22  septembre  1875. 

Loin  de  nous  la  volonté  d'accuser  les  intentions  de  ceux  qui 
ont  rédigé  et  voté  la  loi  électorale  en  (juestion.  Si  l'on  avait 
connu  et  prévu  l'interprétation  absolue  que  cette  loi  recevrait, 
nous  croyons  que  des  réclamations  nombreuses  se  seraient 
jointes  aux  nôtres,  poui-  conserver  aux  fidèles  le  droit  impres- 
criptible de  demander  à  leurs  pasteurs  et  d'en  recevoir  la  direc- 
tion dont  leur  conscience  peut  avoir  besoin  dans  l'accomplisse- 
ment d'un  devoir  aussi  impoiMant. 


—  11  — 

Mais  quand  les  inconvénieiils  d'un  Icxlo  de  loi  se  manileslenl 
au  grand  jour,  le  législateur,  s'il  ne  peut  remédier  au  passé,  a 
toujours  devant  lui  la  ressource  de  pourvoir  à  l'avenir.  Témoin 
les  amendements  (jui  se  font  chaque  année  aux  lois  rédigées 
primitivement  avec  le  plus  de  soin  et  avec  les  meilleures  inten- 
tions possibles. 

Dans  notre  pastorale  du  22  septembre  1875  (§.  VIII.),  nous 
disions,  à  propos  d'un  jugement  rendn  dans  une  cause  célèbre: 

iiJcsus-Chrisl,  dit  l'Apôtre,  a  aime  son  Église  el  s'est  livré  lui- 
même  pour  elle  (Eph.  V.  25.).  A  l'exemple  de  notre  divin  Maître 
et  Modèle,  rien  ne  doit  nous  être  plus  cher  en  ce  monde  que 
celte  même  Église,  dont  nous  sommes  les  membres  sous  un 
même  chef  qui  est  Jésus-Christ.  Elle  est  notre  mère,  puisqu'elle 
nous  a  engendrés  à  la  vie  de  la  grâce  ;  nous  devons  l'aimer  d'un 
amour  filial,  nous  réjouii-  de  ses  triomphes,  partager  ses  Iris- 
lesses  et  a\i  besoin  élever  la  voix  pour  la  défendre.  Quand  donc 
nous  voyons  sa  liberté  et  sa  dignité  méconnues,  il  ne  peut  être 
permis  à  ses  enfants  et  encore  moins  à  ses  pasteurs,  de  garder 
un  silence  qui  équivaudrait  à  une  trahison.» 

((  La  sainte  Église  Catholique,  fidèle  aux  enseignements  de  son 
Divin  Maître,  apprend  à  ses  enfants  à  rendre  à  César  ce  qui  est 
à  César,  cl  a  Dieu  ce  qui  est  à  Dieu  (Matlh.  XXII.  21. i  Elle  leur 
répète  avec  le  grand  Apôtre  :  rendez  à  chacun  ce  qui  lui  est  dû; 
le  tribut  à  qui  le  tribut;  l'impôt  à  qui  l'impôt  ;  la  crainte  à  qui  la 
crainte;  riionneur  à  qui  rhonneur  (Rom.  XlU.l.).  Ce  devoir  de 
justice  et  de  respect  qu'elle  ne  cesse  de  proclamer,  elle  a  plus 
que  personne  le  droit  d'attendre  qu'on  l'accomplira  à  son  égard 
et  qu'on  rendra  cà  l'Église  de  Dieu  ce  ([ui  est  à  l'Église  de  Dieu.  » 

Dans  le  cas  dont  il  s'agissait  alors  et  (jui  touchait  à  une  règle 
disciplinaire  de  l'ÉgUse,  nous  avons  vu  avec  bonheur  la  Légis- 
lature de  la  Province  de  Québec,  s'empresser  de  mettre  la  loi 
civile  en  accord  avec  la  loi  ecclésiastique  sur  ce  point  important 
de  discipline,  afin  de  prévenir  tout  conflit  entre  les  deux  auto- 
rités et  d'assurer  à  l'Église  la  protection  que  lui  garantit  notre 
constitution. 

Nous  avons  la  confiance  (]ue  la  même  bienveillance  et  la  même 
justice  seront  manifestées  aux  catholiques  dans  le  cas  présent. 


-12- 

I/irilcrprétalioii  si  ri-oiin-iise  ol  si  absolue  donnée  à  la  loi 
élecloralc,  si  elle  osl  poussée  jusque  dans  ses  dernières  consé- 
.luences,  irail  jusqu'à  priver  l'Kglise  Catholique  d'un  droit  sacré, 
d'un  droil  .jur  la  ualure  elle-même  confère  à  toute  société  et 
même  à  (oui  individu,  d'un  droil  enfin  que  les  codes  de  toutes 
les  nations  rej,'ardent  connue  indiscutable  :  ce  droit,  c'est  celui 
de  léfîiiime  défense. 

Snjjposous  un  candidat  on  un  parti  (iiii  aliiche  ouvertement 
rinicnlion  de  détruire  l'Église  Catholique;  n'est-il  pas  évident 
qn'auciin  «'alholique  ne  pourrait,  sans  commettre  un  péché  grave, 
voter  en  faveur  d'un  tel  candidat  ou  d'un  tel  parti  ?  Et  dans  ce 
cas,  que  nous  ne  supposons  ici  que  pour  rendre  notre  pensée  plus 
évidente,  dans  ce  cas,  disons-nous,  est-il  conforme  aux  notions 
les  plus  élémentaires  de  la  justice  et  de  la  raison,  que  le  prêtre 
soilcondamné  à  garder  le  silence,  ou  à  ne  faire  entendre  que  de 

timides  conseils,  des  avis,  des  recommandations,  des  exhortations, 
sans  dire  carrément  quel  est  le  devoir  strict  et  rigoureux  d'un 
enfant  de  l'Kglise  Catholique  ? 

C'est  cerjeiidaiit  la  conséquence  qui  nous  semble  résulter  de  ce 
passage  du  jugement  en  question  : 

«J'admets  sans  la  moindre  hésitation  et  avec  la  plus  sincère 
ronvi.-iion.  1,-  dmii  ,]„  prêtre  catholique  à  la  prédication,  à  la 
définition  <lu  dogme  rehgieux  et  de  tout  point  de  discipline 
ecclésiasti.iue.  .le  lui  nie  dans  le  cas  présent,  comme  dans  tout 
autre  semblable,  h;  droit  d'indiquer  un  individu  ou  un  parti 
politi.|iH.,  ,>i  d,.  signaler  et  vouer  l'un  ou  l'autre  à  l'indignation 
I'"bii.|uc,  eu  l'accusant  de  libéralisme  catholique  ou  de  toute 
-niliv  erreur  religieuse.     Et  surtout  je  lui  nie  le  droit  de  dire 

M'"'  '■<"ini  qui  contribuerait  à  l'élection  de  tel  candidat  commet- 
trait  1111  péché  grave.» 

Ainsi,  d'un  côté,  liberté  absolue  d'attaquer  l'Église  Catholique  • 
de  I  auln-,  impossibilité  à  celle-ci  de  se  défendre,  «  ou  plutôt  de 
défendre  les  intérêts  spirituels  des  âmes  qui  lui  sont  confiées' 
Mais  1  Kgl.se  parle,  agit  et  combat  par  sou  clergé,  et  refuser  ces 
droits  an  clergé,  c'est  les  refuser  à  l'Église...  (Pastorale  du  2''> 
septembre  1873,  §.  V.) 

Est  ce  juste  ? 


~l;^  — 

En  réclamant  ainsi  pour  l'Église  le  ilroil  de  propre  défense, 
nons  ne  prétendons  nullement  exclure  des  suffrages  catholiques, 
tont  candidat  appartenant  à  une  croyance  différente,  imbu  d'une 
erreur  religieuse  tjuelconque.  Sans  doute,  toutes  les  erreurs  sont 
rejetées  et  condamnées  par  l'Eglise  ;  mais  toutes  n'offrent  pas  le 
même  danger  pour  elle.  L'histoire  de  notre  Province  munli-e 
clairement  que  telle  n'a  jamais  été  la  prétention  du  clergé  catho- 
lique. Des  comtés  catholiques  ont  assez  souvent  élu  des  mem- 
bres protestants,  tandis  que  les  comtés  protestants,  ici  ou  ailleurs, 
n'ont  presque  jamais  envoyé  de  catholiques  au  parlement. 

En  présence  de  la  position  faite  au  clergé  par  cette  sentence 
du  plus  haut  tribunal  judiciaire  du  pays,  nous  n'avons  pu  nous 
dispenser  d'élever  la  voix  pour  sauvegarder  un  droit  sacré  et 
nécessaire  de  l'Église  Catholique,  et  pour  demander  que  nos 
Législateurs,  dans  leur  sagesse  et  leur  désir  de  rendre  justice  à 
tous,  apportent  à  cet  étal  de  choses  un  remède  convenable. 

Province  de  Québec,  26  mars  1877. 

■[  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

-[•  L.-F ,  Év.  des  Trois-Rivières, 

-|-  Jean,  Év.  de  St.-G.  de  Rimouski, 

-|-  Édouard-Ghs,   Év.  de  Montréal, 

j-  Antoine,  Év.  de  Sherbrooke, 

-j-  J.-Thomas,  Év.  d'Ottawa, 

f  L.  Z.,  Ëv.  de  St.-Hyacinthe. 


—  14  — 

(W  G3) 

MANDEMENT 


Sl'n    I.KS    PERSÉrUTIONS    QU'kNDURE    ACTUKLLEMENT    le   souverain    l'ONTIPE,  ET    SUR 

l'apostolat    de    la    PRlfeRE. 


KLZÉAR-ALEXANDRE  TASCHEREAU,  par  la  CxRace  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant au  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  liégulier^  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les^Fidi'lrs  de  V Archidiocese  de  Québec^  SahU  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Déjà,  à  plusieurs  reprises.  Nos  Très  Ghers  Frères,  nous  avons 
eu  occasion  de  vous  parler  de  la  triste  position  faite  au  Souve- 
rain Pontife  depuis  l'envahissement  des  États  Romains  par  la 
révolution.  Depuis  bientôt  sept  années,  le  vicaire  de  Jésus- 
Christ  est  prisonnier  dans  son  propre  palais  et  son  cœur  est 
abreuvé  d'amertume  à  la  vue  des  maux  sans  nombre  dont  l'Église 
est  aflligée. 

Dans  un  consistoire  du  12  mars  dernier,  Pie  IX  a  faitentendre 
sa  voix  pour  protester  contre  les  actes  accomplis  au  détriment 
de  l'Église  et  du  Siège  Apostolique  par  des  ennemis  acharnés, 
qui  ont  regardé  comme  une  occasion  fort  opportune  d'assaillir 
l'Église  de  Jésus-Christ,  la  triste  situation  et  l'abandon  dans  les- 
quels il  se  trouve. 

En  s'emparant  de  Rome  et  du  patrimoine  de  saint  Pierre  par 
la  plus- odieuse,  la  plus  flagrante  et  la  plus  sacrilège  des  usurpa- 
lions,  les  ennemis  de  l'Église  ont  voulu  non  seulement  dépouil- 
ler, mais  anéantir  le  Siège  Apostolique  sur  lequel  est  assis  le 
successeur  du  Prince  des  Apôtrcs,  le  Vicaire  de  Jésus-Christ,  le 
Chef  de  toute  l'Église,  le  Père  et  le  Docteur  de  tous  les  Chrétiens. 


—  15  — 

Pour  cacher  la  noirceur  de  cet- odieux  allenlat,  ils  feignent  de 
n'en  vouloir  qu'à  la  souveraineté  temporelle  du  Pape,  et  pro- 
testent hypocritement  qu'ils  ont  le  plus  grand  respect  pour  son 
autorité  spirituelle. 

Aveuglés  par  leur  propre  malice,  ils  ont  eu  soin  de  se  démen- 
tir eux-mêmes  et  de  prouver  au  mondée  la  réalité  des  desseins 
pervers  qu'on  leur  a  toujours  attribués.  Ils  firent  d'abord,  en 
face  de  l'Europe  entière,  la  promesse  solennelle  de  respecter  la 
liberté  du  Chef  de  l'Église  et  même  de  protéger  son  indépen- 
dance spirituelle.  Mais  bientôt,  ils  commencèrent  une  œuvre 
de  démolissemont  et  de  renversement  de  tout  l'édifice  religieux 
et  de  tout  l'ordre  ecclésiastique,  et  la  continuèrent  avec  une  per- 
sévérance et  une  astuce  vraiment  infernales. 

Pour  gouverner  l'Église  Catholique,  qui  compte  deux  cents 
millions  d'enfants,  il  faut  au  Souverain  Pontife  un  grand 
nombre  d'aides,  ayant  chacun  leurs  attributions,  versés  dans 
toutes  les  branches  de  la  science  ecclésiastique,  prêts  à  donner 
au  Vicaire  de  Jésus-Christ  le  secours  de  leur  travail  et  de  leurs 
lumières.  Or,  Nos  Très  Chers  Fj-ères,  qu'est-il  arrivé  ?  «  Un  à 
»  un,  dit  Pie  IX,  peu  à  peu,  de  joui-  en  jour,  les  uns  après  lés 
»  antres,  on  nous  a  enlevé  les  moyens  et  les  ressources  dont  nous 
„  avons  absolument  besoin  pour  diriger  et  gouverner,  comme  il 
»  convient,  l'Église  Catholique.  C'est  ainsi  que  l'inique  suppres- 
»  sion  des  ordres  religieux,  nous  a  malheureusement  privé  de 
„  vaillants  et  utiles  aides,  nécessaires  pour  l'expédition  des 
,,  affaires...  Cette  suppression  a  cruellement  arraché  jusque  dans 
,,  leurs  racines,  grand  nombre  de  plantes  salutaires  et  fertiles,  qui 
„  portaient  des  fruits  de  bénédiction  et  de  paix  dans  toutes  les 
»  contrées  de  la  terre.» 

Des  établissements  fondés  à  Rome  pour  former  des  mission- 
naires destinés  à  porter  la  lumière  de  l'Évangile  jusque  chez  les 
peuples  les  plus  barbares,  n'ont  pas  été  respectés,  et  ainsi  ont 
été  foulés  aux  pieds  les  principes  non  seulement  de  la  justice  et 
de  la  religion,  mais  même  de  l'humanité  et  de  la  civilisation. 

Toutes  ces  vertus  que  le  cloître  cache  aux  yeux  du  monde, 
pour  qu'elles  brillent  d'un  plus  vif  éclat  aux  yeux  de  Dieu,  en 
attendant  le  grand  jour  de  la  révélation  ;  toutes  ces  prières  qui, 


—  k;  — 

jour  et  niiil,  s'elèv/^iU  de  ces  asiles  de  piété;  tous  ces  actes 
héroïques  dt>  ijéuileiice  el  de  charité  qui  éloignent  la  colère  de 
ni«Mi  el  attirent  sa  miséricorde  sur  le  genre  humain  ;  tous  ces 
travaux  île  science  ecclésiastique  el  profane  qui  se  poursuivent 
avec  persévérance  el  humilité  ;  toutes  ces  aumônes  spirituelles  et 
corporelles,  (lu'une  main  coiupalissante  distribue  pour  le  plus  pur 
amour  de  Dieu....lout  cel#n'a  pu  toucher  le  cœur  des  ennemis 
de  tout  bien  ;  el  sans  pitié  comme  sans  religion,  ils  ont  chassé 
les  vierges  chrétiennes  de  leurs  paisibles  et  pauvres  demeures, 
disperse  les  bibliothèques  el  les  objets  d'art,  el  tari  la  source  de 
si  grands  bienfaits,  eu  défendant  l'admission  des  novices  à  la 
pr 


ofession  reliLàeuse.     Au  nom  de  la  liberté,  on  a  violé  tous  les 


■o 


droits  de  la  liberté  humaine. 

«  Les  jeunes  clercs,  dit  encore  Pie  IX,  l'espoir  de  l'Église,  ont 
M  été  méchamment  arrachés  du  sanctuaire,  et  forcés,  à  l'âge 
1.  même  où  ils  devraient  se  consacrer  à  Dieu,  de  revêtir  le  bau- 
).  drier  de  la  milice  séculière,  et  de  mener  un  genre  de  vie  qui 
M  diffère  si  complètement  de  leur  éducation  et  de  l'esprit  de  leur 
«  vocation.  » 

Les  fondations  el  les  édifices  que  la  piété  des  fidèles  croyait 
avoir  assurés  pour  toujours  à  des  œuvres  de  charité  et  de  piété, 
ont  été  violemment  arrachés  à  ceux  qui  en  étaient  les  légitimes 
possesseurs  à  des  titres  sacrés,  inviolables  et  revêtus  de  la  sanc- 
tion du  temps. 

La  jeunesse,  l'espoir  de  la  religion  et  de  la  patrie,  a  été  sous 
traite  à  l'influence  salutaire  et  nécessaire  de  l'Eglise,  et  livrée  à 
des  hommes  de  foi  suspecte,  ou  même  à  des  ennemis  déclarés 
de  l'Église,  qui  n'ont  pas  craint  de  faire  profession  publique 
d'athéisme. 

Le  comble  de  l'iniquité  se  trouve  dans  une  certaine  loi  sur  les 
abus  du  clerfjé^  qui  impute  à  crime  et  à  délit  et  punit  sévèrement 
les  acles  que  les  auteurs  de  cette  loi  comprennent  sous  le  nom 
insidieux  de  perturbation  de  la  conscience^  ou  de  la  paix  des 
familles^  expression  si  générale  et  si  élastique,  que  la  prédication 
la  plus  innocente  en  apparence,  peut  devenir  un  crime  énorme 
aux  yeux  d'un  juge  mal  disposé. 

Au  nom  de  la  liberté,  au  nom  de  la  justice,  au  omdu  respect 
dû  à  l'autorité,  ou  anéantit  pour  le  clergé  jusqu'à  la  dernière 


—  17  — 

> 

trace  de  cette  liberté  de  la  presse,  que  l'on  proclame  ^J'ent  eiy 
comme  une  des  conquêtes  de  ce  qu'on  appelle  la  civilit,Vtl<3'ii 
moderne.  En  Italie,  le  premier  venu,  fût-il  souillé  de  tous  les 
crimes,  niât-il  toutes  les  vérités  possibles,  peut,  s'il  est  laïque, 
critiquer  publiquement  une  loi,  en  signaler  et  désapprouver  les 
dispositions,  demander  qu'elle  soit  amendée...  Mais  le  prêtre, 
au  premier  mot  qu'il  écrira,  sera  condamné  !  il  n'aura  pas  même 
le  droit  de  faire  entendre  ses  plaintes  et  de  demander  justice  !  Et 
ainsi,  après  avoir  violé  toutes  les  lois  de  la  justice,  aprt's  avoir 
dépouillé  et  enchaîné  l'Église,  les  ennemis  de  la  vérité  veulent 
jouir  de  leur  inique  triomphe,  sans  même  se  réserver  la  chance 
d'éprouver  le  moindre  remords  ! 

Le  Souverain  Pontife  lui-même,  que  ces  ennemis  de  toute 
religion  et  de  toute  justice  feignent  de  reconnaître  comme 
inviolable,  ils  veulent,  disent-ils,  l'atteindre  dans  ceux  qui  lui 
sont  chers,  dans  ceux  qui  parlent  en  son  nom  ;  ils  veulent,  en 
un  mot,  anéantir  la  voix  de  la  vérité,  cette  voix  qui,  leur  ensei- 
gnant le  chemin  de  tout  ce  qui  est  vrai  et  bon,  condamne  leur 
malice  et  leur  erreur. 

Tel  est.  Nos  Très  Chers  Frères,  en  abrégé  le  lugubre  tableau 
que  trace  le  Souverain  Pontife  dans  son  allocution  du  12  mars. 
Et,  comme  il  le  dit  lui-même,  il  ne  lui  reste  plus  qu'une  seule 
liberté,  c'est  la  liberté  de  voir  la  démolition  progressive  de 
Tordre  et  du  gouvernement  de  l'Église,  de  voir  les  âmes  se  perdre, 
sans  pouvoir  les  sauver.  «  Dans  un  tel  état  de  choses,  dit-il,  ne 
devons-nous  pas  considérer  comme  une  amère  ironie  et  une 
nouvelle  dérision,  ce  qu'on  répète  si  souvent,  à  savoir  que 
nous  devrions  entamer  des  projets  de  conciliation  et  de  con- 
corde avec  ces  nouveaux  maîtres  ?» 

Loin  de  se  laisser  abattre,  l'immortel  Pie  IX,  abandonné  de 
tout  secours  humain,  proteste  qu'il  met  sa  confiance  en  Dieu  : 
fl  Ne  croyez  pas,  dit-il,  qu'au  milieu  de  tant  de  maux  qui  nous 
affligent,  et  nous  accablent,  Notre  âme  soit  brisée,  ou  que 
cette  confiance  avec  laquelle  Nous  attendons  les  décrets  du 
Dieu  Tout-Puissant  et  Éternel,  vienne  à  se  lasser  en  nous... 
Là  où  d'autres  secours  Nous  ont  manqué  pour  défendre  les 
droits  de  l'Église  et  de  la  Religion,  Nous  Nous  sommes  servi 
de  notre  voix  et  de  nos  réclamations...  C'est  en  vain  que  l'on 
2 


-  18 — 
•  OUI-  et  I 

<vi'oï(»=^  sur  la  solide  ot  vraie  prospérité  des  nations,  surlatran- 
ijViiilIlé  et  Tordre  parmi  les  peuples  et  sur  la  stabilité  du  pou- 
voir chez  ceux  qui  tiennent  le  sceptre,  si  l'autorité  de  l'Église, 
qui  maintient  par  le  lien  de  la  Religion  toutes  les  sociétés 
justement  constituées,  est  impunément  méprisée  et  violée,  et 
si  son  Chef  suprême  ne  peut  user  d'une  pleine  liberté  et  reste 
soumis  au  bon  plaisir  d'un  autre  pouvoir.  » 

Le  Pape  parle  ensuite  des  consolations  qu'il  a  éprouvées  en 
voyant  les  liens  de  l'unité  se  resserrer  de  plus  en  plus  par  un 
attachement  plus  sincère  au  Saint-Siège  ;  en  entendant  les 
témoignages  de  sympathie  et  d'affection  qui  lui  sont  adressés  de 
toutes  les  parties  du  monde  catholique,-  et  en  accueillant  ces 
milliers  de  pèlerins  de  toutes  les  nations,  venus  pour  lui  mani- 
fester leur  amour  et  donner  une  preuve  évidente  des  préoccupa- 
tions et  des  angoisses  que  les  Enfants  de  l'Eglise  éprouvent  en 
voyant  leur  Père  commun  accablé  par  tant  de  malheurs.  Il 
remercie|[avec  effusion  de  cœur  tous  ceux  qui  ont  contribué  par 
leurs  pieuses  libéralités  à  soulager  sa  misère.  Enfin  il  exhorte 
tous  les  Évèques  à  prendre  occasion  du  cinquantième  anniver- 
saire de  sou  Episcopat,  pour  exposer  à  leurs  ouailles  les  dangers 
et  les  malheurs  du  Souverain  Pontife,  et  pour  les  mettre  en 
garde  contre  ceux  qui  voudraient  faire  croire  que  l'Église  de 
Dieu  ne  souffre  pas  violence  et  persécution  dans  la  personne  de 
son  Chef. 

«  Mais,  dit-il,  comme  c'est  au  Tout-Puissant  qu'il  appartient 
de  faire  pénétrer  la  lumière  dans  les  esprits,  et  de  fléchir  les 
cœurs  des  hommes.  Nous  vous  demandons  d'élever^vers  Lui  vos 
ferventes  prières...  de  vous  réunir  dans  les  temples  pour  y 
répandre  d'humbles  supplications  pour  le  salut  de  notre  Mère 
l'Eglise,  pour  la  conversion  de  nos  ennemis,  et  pour  la  fin  de 
nos  maux  si  graves  et  si  multipliés.  Dieu,  qui  aime  ceux  qui  le 
craignent  et  ceux  qui  espèrent  en  sa  miséricorde,  daignera,  Nous 
en  avons  la  ferme  confiance,  accueillir  la  prière  du  peuple  qui 
crie  vers  lui...  Dieu  est  avec  Nous  et  il  y  sera  jusqu'à  la  con- 
sommation des  siècles.  Ceux-là  seuls  doivent  craindre,  dont  il 
est  écrit:  J'ai  vu  que  ceux  qui  commettent  l'iniquité  et  sèment  des 
douleurs  et  les  rrcoUent^  avaient  péri  par  le  souffle  de  Dieu  et  avaient 
ilc  consumes  par  le  feu  de  sa  colère  (Job,  TV.  8,  9.).    Mais  à  ceux 


—  19  - 

qui  craignent  Dieu,  qui  combattent  en  son  nom  et  espèrent  en 
sa  puissance,  à  ceux-là  est  réservé  le  secours  de  sa  miséricorde.» 
Les  prières  que  nous  demande  le  Souverain  Pontife,  nous 
offrent  l'occasion  la  plus  favorable  pour  établir  d'une  manière 
générale  dans  notre  diocèse  la  belle  association  qu'on  appelle 
I'Apostolat  de  la  prière.  Jamais  il  ne  fut  plus  nécessaire  de  prier 
que  dans  ces  temps  malheureux,  et  aucune  association  n'est  plus 
capable  de  donner  à  notre  prière  toute  l'elTicace  dont  elle  est 
susceptible. 

En  effet,  Notre  Seigneur  a  promis  que  si  deux  de  ses  disciples 
s'entendaient  sur  la  terre  pour  demander  quelque  chose^  son  Père 
céleste  l'accorderait  (Malth.  XVIII.  19.).  Or,  Nos  Très  Chers  Frères, 
en  nous  associant  à  I'Apostolat  de  la  prière,  nous  nous  unissons 
à  des  millions  et  des  millions  de  chrétiens  pour  demander  à  Dieu 
la  persévérance  des  justes,  la  conversion  des  pécheurs,  la  pro- 
tection en  faveur  de  l'Église  et  du  Souverain  Pontife,  la  gloire 
de  Dieu... 

La  seule  œuvre  imposée  aux  associés  pour  jouir  des  avan- 
tages accordés  par  le  Souverain  Pontife  à  cette  association,  est 
d'offrir  au  moins  une  fois  le  jour  les  actions  de  la  journée  en  union 
avec  les  intentions  du  Sacré  Cœur  de  Jésus.  Quoi  de  plus  facile  ! 
Vous  priez,  vous  souffrez,  vous  accomplissez  les  devoirs  de  votre 
état,  vous  exercez  des  actes  de  charité  envers  le  prochain.... 
unissez  tout  cela  aux  intentions  du  Sacré  Cœur  de  Jésus.. ..Faites 
inscrire  votre  nom  dans  le  registre  de  l'association  et  ayez  un 
billet  d'agrégation,  et  vous  voilà  associés  pour  toujours  à  cette 
belle  œuvre,  vous  voilà  participant  aux  prières  et  aux  mérites  de 
V Apostolat  de  la  prière,  (a) 


(a)  Messieurs  les  Curés  et  Supérieurs  ou  Chapelains  de  communautés,  qui  désirent 
établir  l'Apostolat  de  la  prière  dans  leurs  paroisses  ou  communautés,  doivent  : 

1.  Se  procurer  un  diplôme  d'agrégation,  que  le  Révérend  Père  Sache,  directeur  cen- 
tral pour  l'Archidiocèso,  pourra,  à  partir  du  1er  juin  prochain,  envoyer  gratuitement 
à  ceux  qui  en  feront  la  demande.  Il  serait  bon  de  faire  encadrer  ce  diplôme  et  do  le 
suspendre  dans  la  sacristie. 

2.  Ouvrir  un  registre  d'agrégation,  pour  y  inscrire  les  noms  des  personnes,  même 
étrangères  à  la  paroisse  ou  à  la  communauté,  qui  veulent  être  associées. 

3.  Donner  gratis  à  chaque  associé  un  billet  d'agrégation.  Chaque  associé  enregistré 
peut  mettre  ou  faire  mettre  son  nom  sur  ce  billet  et  fixer  le  jour  oîi  il  désire  gagner 
l'indulgence  plénière  attachée  à  son  entrée  dans  l'association. 


—  20  — 

Dans  notre  mandemont  du  1er  janvier  dernier,  nous  vous  avons 
invités,  Nos  Très  Chers  Frères,  à  célébrer  le  cinquantième  anni- 
versaire de  l'épiscopat  de  ce  père  bien-aimé.  Déjà  vous  avez 
répondu  à  notiv  appi'l  en  signant  une  adresse  qui  lui  sera  pré- 
sentée bientôt,  et  en  lui  envoyant  une  belle  et  généreuse  offrande. 

Le  27  février,  le  Saint-Père  a  accordé  une  indulgence  plénière, 
applicable  aux  défunts,  pour  le  3  juin  prochain,  dimanche  dans 
roclave  du  Saint-Sacrement,  qui  est  le  jour  propre  de  sa  .consé- 
cration ôpiscopale.  Les  conditions  de  celte  indulgence  sont  la 
confession,  la  communion,  l'audition  de  la  messe  et  une  prière 
à  rinlenlion  du  Souverain  Pontife,  savoir  pour  demander  à  Dieu 
la  conversion  des  pécheurs,  la  propagation  de  la  foi,  la  paix  et 
le  triomphe  de  l'Église  Romaine.  Gomme  ce  jour-là  est  celui  où 
la  procession  solennelle  du  Saint -Sacrement  doit  avoir  lieu, 
nous  croyons  ne  devoir  rien  changer  à  ce  que  nous  avons  déjà 
réglé  pour  le  chantdurc/)6'W7Hqui  aura  lieu  lejour  de  la  Pentecôte. 
Nous  exhortons  MM.  les  prédicateurs  de  cette  dernière  fête  à  profi- 
ter de  cette  occasion  pour  rappeler  aux  enfants  de  l'Église  Catho- 
lique leurs  devoirs  d'amour,  de  reconnaissance  et  de  soumission 
envers  le  Vicaire  de  Jésus-Christ.  Dans  les  temps  malheureux 
où  nous  vivons,  le  fidèle  accomplissement  de  ces  devoirs  fera 
notre  force  et  notre  consolation,  et  joint  aux  prières  qui  s'élèvent 
continuellement  vers  le  trône  de  Dieu,  il  finira,  au  jour  marqué 
par  la  Providence,  par  amener  la  paix  et  le  triomphe  de  la 
vérité.  C'est  ainsi  que  Dieu,  de  qui  dépend  toute  victoire,  veut 
néanmoins  nous  associer  à  sa  puissance  infinie,  afin  d'avoir  occa- 
sion d'exercer  en  notre  faveur  cette  miséricorde  qui  ne  laisse 
aucune  bonne  œuvre  sans  récompense,  [b] 


Un  j)etit  ouvrage  intitulé  Petit  Manuel  de  l'Apostolat  de  la  Prière  renferme  tous  les 
renseignements  nécessaires  sur  l'œuvre. 

Les  billets  d'agrégation  se  vendent  cinquante  centina  le  mille  au  secrétariat.  Il  est 
essentiel  qu'ils  soient  distribués  gratuitement  à  chaque  associé.  Messieurs  les  Curés 
pourront  engager  la  fabrique  ou  quelque  personne  charitable,  à  faire  les  frais  de  cet 
achat,  ou  méiue  faire  une  quête  dan.s  l'église  à  cette  intention. 

(Il)  Quand  viendra  le  temps  d'annoncer  la  procession  solennelle  du  Saint-Sacrement, 
Messieurs  les  Curés  rappelleront  aux  fidôlos  les  conditions  de  l'indulgence  à  gagner  et 
les  exhorteront  de  nouveau  à  prier  pour  l'Église  et  pour  le  Souverain  Pontife.  Que  ne 
peuvent  pas  obtenir  ces  millions  de  communions  offertes  en  esprit  de  charité  par  des 
enfants  pour  un  père  bien-aimé  I 


'  —  21  — 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  le  premier  dimanche 
après  sa  réception,  au  prône  de  toutes  les  églises  et  chapelles  où 
se  fait  l'office  public,  et  en  chapitre  dans  les  communautés  reli- 
gieuses. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'Archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  Secrétaire,  en  la  fête  du  Patronage 
de  Saint  Joseph,  vingt-deux  avril  mil  huit  cent  soixante  dix-sopt. 

■|-  E.-A.  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

G.-A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


MONITUM 


AD    BKV.    PAROCHOS    ARCHIDIŒCESIS    QUEBECENSIS     CIRCA    PA8T0RALEM    K.    63. 


Ne  ex  diclpe  pastoralis  lectione  et  explicatione  gravia  oriantur 
incommoda,  omnino  abstinendum  est  a  quayis  allusione  ad 
quœstiones  politico-religiosas  quse  nunc  temporis  in  nostra  re- 
gione  agitantur.  De  solius  Romani  Pontifiais  calamilatibus 
agendum,  ut  omnes  fidèles  nostri  corde  uno  et  anima  una  ipsi 
compatiantur  et  pro  ipso  orent. 

Insistendum  prpecipue  optimo  operi  quod  Apostolatus  orationis 
vocatur,  ut  omnes  fidèles  huic  aggregentur  et  ita  facilius  et  citius 
finis  omniun  malorum  a  Deo  Optimo  obtineatur. 

Petrus  quidem  servahatur  in  carcere^  oratio  autem  fiebat  sine 
intermissione  ab  Ecclesia  ad  Deum  pro  eo...  Et  ecce  Angélus  Domini 
aslitit...  et  ceciderunt  catenœ  de  manibus  Pétri (Act.  XII.  5....) 

Quebeci,  22  aprilis  1877. 

-j-  E.-A.,  Archpus  Quebecen. 


—  22  — 
(No  64) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  de  Québec, 
I     15  Mai  1877. 


I.   Retraites. 
IL  Propagation  do  la  Foi. 

III.  Rapport  annuel. 

IV.  Apostolat  do  la  prière. 

Monsieur, 


La  retraite  de  Messieurs  les  Garés  s'ouvrira  au  Séminaire 
mardi,  le  28  Août  prochain,  au  soir,  pour  se  terminer  mardi,  le  4 
Septembre  au  matin.  Celle  de  Messieurs  les  Vicaires,  et  autres 
pri'tres  obligés  cà  l'examen  annuel,  s'ouvrira  à  l'Archevêché, 
mardi  le  11  Septembre,  au  soir,  et  se  terminera  mardi,  le  18  du 
même  mois,  au  matin. 

J'invite  spécialement  à  la  première  Messieurs  les  Curés  qui 
n'ont  pu  assister  à  celle  de  l'année  dernière.  Quant  h  la  seconde, 
l'exiguité  du  local,  où  elle  a  coutume  d'avoir  lieu,  fait  désirer 
qu'elle  ne  soit  suivie,  autant  que  possible,  que  par  Messieurs 
les  Vicaires  et  autres  prêtres  tenus  à  l'examen.  Messieurs  les 
Curés  qui  auront  été  empêchés  d'assister  à  la  première,  à 
cause  des  40  heures  dans  leurs  paroisses  ou  dans  les  paroisses 
voisines,  pourront  y  assister. 

L'on  devra  arriver  à  la  retraite  dès  le  commencement,  et  en 
suivre  les  exercices  jusqu'à  la  fin,  sans  céder  dans  l'intervalle  la 
place  à  un  autre. 

Tous  les  prêtres  du  diocèse,  même  ceux  employés  dans  les 
Séminaires  et  Collèges,  qui  n'ont  pas  encore  quatre  ans  accomplis 
de  prêtrise,  voudront  bien  se  rappeler  que  le  règlement  publié 
dans  la  circulaire  du  5  juin  1855,  concernant  l'examen  qu'ils 


-23  — 

doivent  subir,  est  nn  règlement  permanent  fondé  sur  le  XIIIc 
décret  du  premier  Concile  l^rovincial,  qui  exige  aussi  des  mêmes 
prêtres  qu'ils  présentent  deux  sermons  sur  les  sujets  déterminés 
par  l'évoque.  Ils  feront  donc  leur  possible  pour  s'y  conformer, 
sous  peine  de  suspense.  L'examen  commencera  lundi,  veille  de 
la  seconde  retraite,  à  2  h.  après-midi  ;  tous  doivent  être  rendus 
à  l'heure  fixée,  et  ne  pas  se  faire  attendre. 

Pour  que  les  paroisses  ne  demeurent  pas  sans  secours  durant 
la  retraite  de  Messieurs  les  Curés,  un  prêtres  devi-a  résider  dans 
une  de  celles  qui  sont  désignées  sous  le  même  numéro,  sur  le 
tableau  publié  Tannée  dernière.  Ce  prêtre,  pourvu  qu'il  soit 
approuvé,  est  autorisé  à  exercer  tous  les  pouvoirs  de  desservant 
à  l'égard  des  fidèles  des  paroisses  dont  il  aura  la  garde,  et  de 
plus  à  biner,  le  dimanche  qui  se  rencontre  dans  l'intervalle 
choisi  pour  la  retraite,  afin  de  leur  faciliter  le  moyen  d'entendre 
la  sainte  Messe.  Il  pourra  même  biner  deux  fois,  dans  le  cas 
où  le  prêtr  '  qu'il  remplacera  serait  obligé  d'être  absent  deux 
dimanches  de  sa  paroisse.  Il  lui  sera  loisible,  comme  desservant, 
de  déléguer  un  autre  prêtre  pour  la  célébration  des  mariages. 

MM.  les  Curés  qui  viendront  à  la  retraite,  voudront  bien  infor- 
mer leurs  paroissiens  des  dispositions  qu'ils  auront  prises  pour  la 
desserte  de  leur  paroisse  pendant  leur  absence.  Ceux  d'entre 
eux  qui  n'auraient  pas  trouvé  moyen  de  procurer  la  messe  à 
leurs  paroissiens  le  dimanche  qu'ils  seront  absents,  les  averti- 
ront de  se  rendre  aux  paroisses  voisines  ;  ou  s'il  était  trop  diffi- 
cile de  s'y  transporter,  ils  les  avertiront  qu'ils  sont  dispensés,  ce 
jour-là,  de  l'obligation  d'assister  au  saint  Sacrifice. 

Je  recommande  particulièrement  à  chaque  prêtre  d'apportei 
avec  lui  un  surplis,  pour  la  clôture  de  la  retraite.  Et  je  profite 
de  la  ciconstance  pour  faire  la  même  recommandation  aux  Mes- 
sieurs du  clergé  toutes  les  fois  qu'il  y  a  concours  à  la  basilique, 
parce  qu'il  est  quelquefois  impossible  de  fournir  des  surplis  à 
tous  ceux  qui  s'y  trouvent. 

II 

C'est  dans  le  cours  du  mois  d'août  que  les  aumônes  pour  la 
Propagation  de  la  Foi  doivent  être  transmises  au  trésorier,  M, 
Laliberté,  aumônier  de  l'Archevêché, 


—  24  — 

Mossioiirs  les  Missionnaires  qui  ont  besoin  d'une  allocation  de 
la  Propagation  do  la  Foi,  pour  eux-m6mes  ou  pour  leurs  mis- 
sions, doivent  donner,  dans  le  cours  du  mois  d'août,  chaque 
année,  un  compte  exact  de  leurs  besoins  et  des  raisons  qui 
démontrent  la  nécessité  de  cette  allocation.  Faute  de  se  corfor- 
mer  à  celte  règle,  ils  s'exposent  à  en  être  privés.  Ils  ne  doivent  pas 
oublier  do  doiuier  aussi  un  rapport  sur  leurs  missions,  afin  d'in- 
téresser tous  lt>s  fidèles  à  cette  œuvre,  par  les  extraits  qu'on  en 
fera  dans  les  annales. 

in 

Messieurs  les  Curés  voudront  bien  se  rappeler  que  le  rapport 
aniuiel  qu'ils  sont  tenus  de  faire  suivant  la  formule  donnée  à  la 
page  119  de  l'Appendice  du  Rituel,  doit  être  présenté  avant  le 
premier  septembre,  ante  calendas  scptembris,  dit  le  décret  XVe  du 
1er  Concile  de  Québec. 

Ce  rapport  doit  être  écrit  sur  papier  in  quarto^  pour  être  faci- 
lement inséré  dans  les  cartables  particuliers  de  chaque  paroisse 
ou  mission,  et  non  pas  sur  petit  papier  à  lettres. 

IV 

Le  meilleur  moyen  de  répandre  et  d'établir  solidement  l'Apos- 
tolat de  la  prière^  est  d'organiser  un  comité  de  zélateurs  ou  de 
zélatrices,  chargé  de  distribuer  les  billets  et  de  recueillir  les  noms 
à  enregistrer  par  le  Curé.  Ou  peut  se  servir  pour  cela  d'une 
organisation  déjà  existante,  par  exemple,  pour  la  Propagation  de 
la  Foi,  la  Sainte-Enfance,  la  Sainte-Famille...  Il  est  essentiel  que 
les  billets  soient  distribués  gratuitement. 

Le  Révérend  Père  Sache  ayant  reçu  les  diplômes  d'agrégation 
plus  lût  qu'il  ne  pensait,  est  prêt  à  les  envoyer  à  Messieurs  les 
Curés  qui  en  feront  la  demande.  Il  recevra  très  prochainement 
un  bon  nombre  de  petits  manuels  qui  seront  mis  en  vente  au 
Secrétariat.    (Voir  mandement  N»  G3) 

Agréez,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attachement. 

f  |E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  25  — 

(No  65) 

MANDEMENT 

DES    ÉVÊQUKS    DE    r,A    PROVINCE    EOCLÉSIASTIlJUK    DE    QUÉllEC    PROMULGUANT    LE    ItBEl' 
QUI    NOMME    SAINTE    ANNE    PATRONNE    DE    LA    DITE    PROVINCE 


NOUS,  par  la  grâce  de  Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Arche- 
vêque et  Évoques  de  la  Province  Ecclésiastique  de  Québec, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier,  et  à  tous  les  fidèles  de  la  dite  Pro- 
vince, Salut  et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Votre  dévotion,  Nos  Très  Chers  Frères,  envers  Sainte  Anne, 
la  mère  de  la  Bienheureuse  Vierge  Marie,  allant  toujours  crois- 
sant, et  Dieu  se  plaisant  à  manifester  chaque  jour  d'une  manière 
plus  évidente,  combien  son  intercession  est  puissante.  Nous 
avons  demandé  au  Souverain  Pontife  que  Sainte  Anne  lut 
déclarée  Patronne  particulière  de  la  Province  Ecclésiastique  et 
Civile  de  Québec.  Par  un  rescrit  du  7  mai  1876,  le  Saint-Père  a 
bien  voulu  accorder  cette  faveur,  sans  préjudice  toutefois  du 
titre  que,  depuis  deux  siècles  et  demi,  Saint  Joseph  possède 
comme  patron  de  tout  le  Canada.  Et  par  une  suite  nécessaire 
des  règles  de  la  liturgie,  l'office  de  Sainte  Anne  a  été  élevé,  pour 
notre  province,  au  rang  de  première  classe,  avec  octave  et  solen- 
nité. Désoi'mais  donc  nous  pourrons  et  devrons  invoquer,  avec 
une  confiance  toute  spéciale.  Sainte  Anne  comme  notre  patronne 
et  notre  protectrice. 

Il  y  a  deux  siècles,  le  premier  évoque  du  Canada,  l'illustre 
François  de  Laval-Montmorency,  après  vingt  ans  d'épiscopat, 
affirmait  que  la  dévotion  envers  Sainte  Anne  distinguait  les 
habitants  de  ce  pays  de  tous  les  autres  peuples.  Les  nombreux 
autels  et  sanctuaires  dédiés  sous  son  vocable,  l'afiluence  toujours 
croissante  des  pèlerins  qui  s'y  portent  et  les  grâces  signalées  que 
Dieu  leur  accorde,  nous  montrent  que  cette  dévotion  est  toujours 


-  26  — 

chèrt'  à  vos  cœurs  et  no  fera  que  s'accroître  par  cette  nouvelle 
faveur  du  Souverain  Pontife. 

Pour  vous  le  faire  mieux  comprendre  et  apjtrécier,  nous  nous 
proposons  aujourd'hui,  Nos  Très  Cliers  Frères,  de  vous  exposer 
aussi  brièvement  que  possible  les  enseignements  de  l'Eglise 
Catholique  sur  le  culte  et  l'intercession  des  Saints. 

I 

DU    CULTE    QUI    APPARTIENT    A    DIEU    SEUL. 

Moïse  parlant  aux  Juifs  dans  le  désert,  leur  rappelle  que  Dieu 
est  unique  et  qu'il  est  digne  de  tout  notre  amour:  Ecoutez,  0 
Israël  :  le  Seùjncur  noire  Dieu  est  unique.  Vous  aimerez  le  Seigneur 
votre  Dieu  de  tout  votre  cœur,  de  toute  votre  âme  et  de  toutes  vos 
forces:  Audi,  Israël:  Dominus  Deus  nostcr,  Dominus  unus  est. 
DiUijes  Dominum  Deum  tuum  ex  loto  corde  tuo  et  ex  tola  anima  tua 
et  ex  tota  fortitudine  tua  (Deut.  VI.  4.  et  5.).  A  Dieu  seul.,  dit  Saint 
Paul,  honneur  et  gloire  dans  les  siècles  des  siècles:  Soli  Deo  honor 
cl  gloria  in  sxcula  sxculorum  (I.  Tim.  I.  17.).  Toutes  choses  sont 
soumises  à  sa  puissance  infinie  (Sag.  XVI.  13.).  S^  providence 
gouverne  le  monde  avec  une  sagesse  et  une  puissance  infinies 
(Sag.  Vin.  1.1  Sa  sainteté  et  sa  justice  n'ont  point  de  bornes 
(Dt'ul.  XXXII.  4.).  Sa  miséricorde  est  éternelle  (Ps.  GXVII.  1.). 

Eu  un  mot,  Dieu  est  la  perfection  infinie  et,  par  ronséqueiit, 
infiniment  digne  de  notre  amour,  de  notre  crainte  et  de  notre 
adoration.  Et  comme  aucun  être  ne  lui  estégal,  ni  même  compa- 
rable, aucun  non  plus  n'a  droit  à  un  amour,  à  une  crainte  ou  à 
une  adoration  semblable. 

Telle  est,  Nos  Très  Ghers  Frères,  l'idée  que  l'Église  Catholique 
nous  donne  de  Dieu  et  du  culte  souverain  et  absolu  qui  est  dû 
à  sa  majesté  infinie. 

II 

NATURE   DU    CULTE   QU'iL    EST   PERMIS   DE   RENDRE   AUX    SAINTS. 

Eu  même  temps  que  la  foi  catholique  nous  montre  Dieu  comme 
le  souverain  Seigneur  de  toutes  choses,  comme  la  source  unique 


—  27  — 

de  toute  existence  et  de  toute  grâce,  elle  nous  rappelle  que  Dieu 
est  admirable  clans  ses  Saints  :  mirabilis  Dciis  in  Sanclis  suis  (Ps. 
LXVII.  36.)  :  qu'il  est  glorifie  dans  leur  assembU'c  ;  {/loridcatur  in 
consilio  Sanclorum  (Ps.  LXXXVIII  8.);  et  que  lui-mèmo  veut 
bien  être  leur  récompense  infinie:  cfjo  merces  tua  ma<jna  nimis 
(Gen.  XV  1.)  ;  voilà  pourquoi  David  nous  invite  à  louer  Dieu  dans 
ses  Saints;  laudate  Dominum  in  Sanctis  cjus  (Ps.  CLX.  1.). 

Dans  l'ordre  civil,  nous  rendons  au  seul  souverain  les  honneurs 
royaux  ;  mais  à  cause  de  lui  nous  "honorons  ceux  en  qui  réside 
quelque  parcelle  de  son  autorité,  et  cet  honneur  est  d'un  ordre 
inférieur,  mais  il  a  sa  raison  et  son  fondement  dans  l'honneur 
qui  est  dû  au  souverain  lui-même. 

De  môme  dans  l'ordre  religieux,  ."i  Dieu  seul  nous  rendons  les 
honneurs  divins  ;  mais  à  cause  de  Dieu  nous  honorons  les  Saints 
qui  ont  été  ses  serviteurs  fidèles  pendant  leur  vie  et  qui,  après 
leur  mort,  sont  appelés  à  s'asseoir  avec  Jésus  sur  son  trône;  qui 
vicerit,  dabo  ei  sedere  mecum  in  throno  meo  (Apoc.  III.  21.).  Pen- 
dant leur  vie  mortelle,  dit  Saint  Paul,  /7s  ont  reçu  Vabondance  de 
la  grâce  et  du  don  et  de  la  justice  ;  ils  régneront  dans  la  vie  éter- 
nelle par  Jésus-Christ  :  abundantiam  gratix  et  donationis  etjuslitix 
accipienles,  in  vita  regnabunt  per  unum  Jesum  Christum  (Rom. 
V.  17.).  Sur  la  terre  ils  ont  été  humiliés  et  persécutés  pour  la 
justice  ;  ils  ont  été  oubliés  (U  méprisés  à  cause  de  leur  vertu  que 
"le  monde  ne  pouvait  comprendre  ;  mais  après  leur  mort  ils  sont 
comblés  de  gloire  et  dlionneur  ;  gloria  et  honore  coronasti  eum, 
Domine  (Ps.  VIII.  6.). 

Pourquoi  donc  nous  serait-il  défendu  d'honorer  ceux  que  Dieu 
comble  ainsi  de  ses  faveurs?  de  reconnaître  par  des  signes  de 
respect  l'excellence  de  leur  vertu  et  la  gloire  de  leur  récompense  ? 
Nous  ne  disons  point  que  les  Saints  sont  des  dieux  :  loui  de  nous 
une  pareille  impiété  !  Le  culte  que  nous  leur  rendons  est  non 
seulement  inférieur  à  celui  qui  est  rendu  à  Dieu,  mais  il  est 
d'une  nature  différente.  Nous  adorons  Dieu  seul;  «mais,  dit 
Saint  Jérôme,  nous  honorons  ses  serviteurs,  afin  que  l'honneur 
qui  leur  est  rendu  remonte  à  Dieu  ;  honoramus  servos,  ul  honor 
servorum  rcdundel  ad  Dominum.  » 


—  28  — 
III 

DE    l'invocation    DES    SAINTS. 


Durant  le  saint  sacrifice  de  la  messe,  le  prêtre  profondément 
incliné  demande  à  Dienqne  les  Saints  dont  nons  faisons  mémoire 
snr  la  terre  veuillent  bien  intercéder  pour  nous  dans  les  cieux  : 
Il  Ut  un  pro  nobis  intcrcedcre  dignentur  in  cœlis^  quorum  me- 
moriam  afjimus  m  tn-ris.  n  Nous  trouvons  dans  ces  courtes 
paroles  toute  la  doctrine  catholique  snr  la  nature  des  prières 
que  nous  adressons  aux  Saints.  Nous  ne  les  invoquons  pas  comme 
la  source  première  des  grâces  et  des  bienfaits  que  nous  atten- 
dons par  leur  médiation  ;  ils  ne  sont  pas  tout-puissants  dans  le 
sens  absolu  de  ce  mot  :  la  bienheureuse  Mère  de  Jésus  elle- 
même  ira  été  appelée  la  toute-puissance  suppliante,  omnipotentia 
supplex,  que  parce  que  son  divin  Fils  ne  peut  rien  refuser  à  ses 
prières.  Marie  et  tous  les  Saints  sont  nos  intercesseurs  ;  ils 
prient  pour  nous  ;  nous  leur  demandons  de  suppléer  à  ce  qui 
manque  de  ferveur  dans  notre  prière,  et  voilà  quel  est  l'objet  de 
la  prière  que  nous  leur  adressons.  Dans  les  litanies  des  Saints 
nous  répétons  toujours  cette  invocation  :  «  Priez  pour  nous  • 
ora  pro  nobis.  » 

Mais  comment  les  Saints  peuvent-ils  connaître  tant  de  prières 
qui  leur  sont  adressées  de  toutes  les  parties  du  monde  ? 

Eh  quoi!  Nos  Très  Chers  Frères,  Dieu  voit  toutes  choses, 
n'est-il  donc  pas  assez  puissant  pour  faire  connaître  à  ses  élus 
les  hommages  qui  leur  sont  rendus  sur  la  terre  et  les  prières  qui 
leur  sont  adressées  ?  L'Archange  Raphaël  voyait  et  offrait  à 
Dion  les  prières  et  les  bonnes  œuvres  de  Tobie  (Tobie,  XII.  12.)  ; 
le  prophète  Zacharie  (I.  12.)  nous  montre  un  ange  qui  voit  les 
malheurs  de  Jérusalem  et  intercède  pour  elle.  Notre  Seigneur 
nous  dit  expressément  que  dans  le  ciel  il  y  a  grande  joie  à  la 
conversion  d'un  pécheur  (Luc,  XV.  7.).  Les  Ang-s  et  les  Saints 
du  ciel  ont  donc  connaissance  de  ce  qui  se  passe  sur  la  terre.  Ils 
voient  Dieu  face  à  face  (L  Cor.  XIII.  12.)  ;  Dieu  les  illumine  de 
sa  propre  lumière  (Ps.  XXXV.  10.),  les  comble  de  son  propre 
honneur,  les  couronne  de  sa  propre  justice,  leur  communique  sa 


—  29  — 

propre  vie,  car  il  est  lui-même  leur  recompense  infinie  :  ego  cro 
mcrces  tua  magna  nimis  (Gen.  XXV.  1.)  ;  et  l'on  demande  com- 
ment les  Saints  peuvent  connaître  nos  vœux  et  nos  priî-res  !  Au 
témoignage  de  l'Apôtre  Saint  Jean  (I.  Épitre,  III.  2...),  celle 
claire  et  immédiate  vue  de  Dieu  fait  rayonner  dans  l'âme  des 
Saints,  comme  dans  un  miroir  fidèle,  les  perfections  de  Dieu  et 
donne  à  ces  âmes  bienheureuses  une  ressemblance  ineffable  qui 
suffit  surabondamment  à  nous  expliquer  pourquoi  et  comment 
les  Saints  connaissent  nos  prières  et  nos  hommages  :  Nous 
savons,  dit-il,  que  îious  lui  serons  semblables,  parce  que  nous  le  ver- 
rons Jel  qu'il  est  :  scimus  quoniam  similes  ci  crimus,  quoniam  vidc- 
bimus  eum  sicuti  est. 

On  objectera  peut-être  que  l'invocation  des  Saints  est  inju- 
rieuse à  Dieu  et  à  Notre  Seigneur  Jésus-Christ,  que  Saint  Paul 
déclare  être  l'unique  médiateur  entre  Dieu  et  les  hommes  (I.  Tim. 
II.  5.). 

Non,  Nos  Très  Chers  Frères,  l'invocation  des  Saints  n'est 
injurieuse  ni  à  Dieu,  ni  à  Jésus-Christ. 

Voyez  ce  qui  se  passe  dans  l'ordre  civil.  Le  souverain  ne 
regarde  point  comme  une  injure  faite  à  sa  majesté,  les  requêtes 
adressées  à  ceux  qui  jouissent  de  sa  faveur  ;  au  contraire,  il  est 
content  d'avoir  une  occasion  de  leur  prouver  son  estime  et  son 
amitié  en  exauçant  leurs  prières.  Quelle  que  soit  la  puissance 
d'intercession  attribuée  à  un  Saint,  ce  n'est  qu'une  puissance 
secondaire,  surbordonnée  à  celle  de  Dieu,  de  qui  nous  recon- 
naissons que  dépend  en  dernier  ressort  la  concession  de  la  grâce 
demandée.  Si  nos  faibles  prières  adressées  à  Dieu  ne  sont  pas 
une  injure  à  Dieu,  pourquoi  deviendraient-elles  injurieuses 
parce  que  nous  aurions  demandé  à  quelques  Saints  de  les  pré- 
senter et  de  les  appuyer  devant  son  trône. 

Saint  Paul  et  Saint  Jacques,  dans  leurs  épitres,  se  recomman- 
dent aux  prières  des  chrétiens  ;  c'est  à  la  foi  un  acte  d'humilité 
et  un  témoignage  de  la  charité  qui  doit  unir  ensemble  les  mem- 
bres de  la  grande  famille  chrétienne  ;  pourquoi  donc  serait-il 
défendu  de  demander  une  faveur  semblable  aux  Saints  qui 
régnent  dans  le  ciel  ?  Pendant  leur  vie  il  était  permis  d'implorer 
leur  assistance  ;  pourquoi  serait-ce  un  crime  après  leur  mort  ? 


—  30  - 

Sans  doute,  Nos  Très  Ghors  Frcros,  Jésus-Clirisl  est  notre 
imi(iui3  médiateur,  parce  que  lui  seul  nous  a  rachetés;  c'est  ^ar 
sa  fjrdcr,  dit  Saint  Pierre,  que  nous  croyons  être  sauvés;  per  gra- 
tidin  Diimlni  JcsH-Christi  crcdimus  saivari  (Actes.  XV.  II.)  :  et  voilà 
pourquoi  dans  le  ciel  il  parle  avec  autorité  et  exerce  devant  le 
trône  de  son  Père  un  pontificat  éternel,  et  est  toujours  vivant  pour 
intercéder  en  notre  faveur]  semper  vivens  ad  iiiterpellandum  pro 
nobis  (Iléb.  VII.  25.).  Mais  il  ne  s'en  suit  nullement  que  l'inter- 
cession des  Saints  soit  injurieuse  à  cette  médiation  suprême  et 
divine.  Les  Saints,  dans  le  ciel  comme  sur  la  terre,  ne  sont  rien 
par  eu.x  mêmes;  tout  ce  qu'ils  ont  été  dans  l'ordre  de  la  grâce 
sur  la  terre  et  ce  qu'ils  sont  au  ciel  dans  l'ordre  de  la  gloire,  ils 
le  tiennent  de  Jésus-Christ,  qui  a  dit  :  sans  moi  vous  ne  pouvez  rien 
faire,  sine  me  nihil  polestis  facere  (Jean,  XV.  5.).  Nous  reconnais- 
sons qut^  ce  divin  Sauveur  est  la  source  unique  et  intarissable 
des  grâces  que  nous  demandons  ;  et  quand  les  Saints  nous  aident 
à  puiser  dans  les  trésors  de  la  miséricorde  divine,  leur  interces- 
sion, bien  loin  d'être  injurieuse  à  la  médiation  de  Jésus-Christ, 
en  est  une  des  plus  belles  et  des  plus  touchantes  manifestations. 

IV 

DU  CULTE  DES  RELIQUES  ET  DES  IMAGES. 

Suivant  le  saint  concile  de  Trente  (Sess.  XXV.),  nous  devons 
honorer  le  corps  des  Martyrs  et  des  autres  Saints  qui  régnent 
avec  Jésus-Christ,  dont  ils  ont  été  les  membres  vivants,  qui  ont 
été  les  temples  du  Saint-Esprit  et  qui  un  jouV  doivent  être  ressus- 
cites pour  la  gloire  éternelle. 

Nons  honorons  aussi  les  instruments  de  leur  pénitence  ou  de 
leur  martyre,  parce  que  ces  objets  nous  rappellent  leurs  exemples^ 
leurs  vertus,  leurs  mérites,  leur  mort  glorieuse.  Nous  conser- 
vons avec  respect  les  objets  qui  ont  été  à  leur  usage,  à  cause  des 
souvenirs  de  piété  qu'ils  éveillent  dans  notre  âme. 

Enfin  les  images  pieuses  nous  sont  chères  et  vénérables,  parce 
qu'elles  servent  à  nous  rappeler  plus  facilement  et  plus  vivement 
les  mystères  ou  les  Saints  que  nous  honorons. 

A  la  vérité,  Nos  Très  Ghers  Frères,  ces  ossements  arides,  ces 
objets  inanimés,  ces  peintures  et  ces  sculptures,  n'ont  pas  en  eux- 


—  31  — 

mêmes  une  excellence  absolue;  ce  n'est  pas  à  cause  d'eux-mêmes 
que  nous  les  vénérons,  mais  à  cause  des  Saints  aulfquels  ils  se 
rapportent,  dont  ils  évoquent  le  souvenir  et  provoiiuent  l'imita- 
tion :  «car,  dit  le  saint  concile  de  Nicéc  (en  787),  l'honneur  de 
l'image  passe  à  l'original  ;  celui  qui  révère  l'image  révère  le  sujet 
qu'elle  représente.»  Saint  Ambroise  rapporte  que  quand  Sainte 
Hélène  découvrit  la  croix  du  Sauveur  «  elle  adora  Jésus-Christ 
et  non  pas  le  bois,  ce  qui  eût  été  l'erreur  des  gentils  ;  elle  adora 
celui  qui  avait  été  suspendu  à  ce  bois.  »  Et  c'est  dans  ce  sens  que 
nous  disons  quelquefois  que  nous  adorons  la  croix.  Nous  hono- 
rons donc  les  reliques  et  les  images  à  cause  dos  Saints,  et  nous 
honorons  les  Saints  eux-mêmes  à  cause  de  Dieu,  de  sorte  que 
notre  culte  se  rapporte  toujours  finalement  à  Dieu  seul. 

Ce  culte  des  reliques  et  des  images  a  reçu  de  Dieu  la  sanction 
de  miracles  consignés  dans  les  Saintes  Écritures.  Nous  voyons, 
en  effet,  au  quatrième  hvre  des  Rois  (chap.  II.  13...),  que  le 
manteau  du  prophète  Élie  servit  à  son  disciple  Elisée  pour  opérer 
un  miracle  et  que  les  ossements  de  ce  même  Elisée  rendit  la  vie 
à  un  cadavre  jeté  par  hasard  dans  son  tombeau  (chap.  XIII.  21.). 
Dans  le  Nouveau  Testament,  Notre  Seigneur  récompense  par 
une  guérison  miraculeuse  la  foi  de  tous  ceux  qui  viennent  tou- 
cher le  bord  de  sa  robe  (Matth.  IX.  20,  et  XIV.  3(5.).  Dans  les  Actes 
des  Apôtres  (V.  15.),  l'ombre  de  Saint  Pierre^  en  passant  sur  les 
malades  qu'on  mettait  sur  le  chemin  de  cet  apôtre,  l'ombre  seule 
suffisait  pour  les  guérir.  De  nombreux  miracles  étaient  opérés 
lorsqu'on  appliquait  aux  malades  des  linges  qui  avaient  touché  le 
corps  de  Saint  Paul  (Actes,  XIX.  12.).  Si  Dieu  n'avait  pas  pour 
agréable  la  confiance  aux  reliques,  l'aurait-il  récompensée  d'une 
manière  si  éclatante  ?  Et  de  nos  jours  encore,  Nos  Très  Chers 
Frères,  ne  sommes-nous  point  les  témoins  d'une  approbation 
aussi  directe  et  aussi  solennelle  donnée  par  la  Toute-Puissance 
divine  à  ce  culte  des  reliques  et  des  images  ? 

D'ailleurs,  quoi  de  plus  conforme  aux  usages  et  aux  instincts 
de  tous  les  peuples  ?  Dans  une  famille,  dit  Saint  Augustin,  on 
conserve  précieusement  les  vêtements,  l'anneau  et  l'image  d'un 
père  chéri  ou  d'une  mère  tendrement  aimée  ;  combien  plus 
chers  nous  doivent  être  les  objets  et  les  images  qui  rappellent  à 


—  32  — 

iiûln>  souvenir  ceux  ijui  ont  élé  nos  pères  et  nos  modèles  dans  la 
foi,  l'espônuiicc  ol  la  cïiaritô  ? 

Quand  Dieu  diMondil  aux  juifs  de  faire  des  images  (Exode, 
X\.  i.l,  il  ajouta  la  défense  de  les  adorer,  non  adorabis  ea,  pour 
nous  faire  comprendre  qu'il  proiiibait  seulement  l'idolâtrie,  c'est- 
à-dire,  l'adoralion  d'objets  on  d'images  autres  que  Dieu.  Si  l'on 
prenait  d'une  manière  absolue  la  défense  faite  aux  juifs,  il  s'en 
suivrait  bien  des  conséquences  que  les  hérétiques  eux-mêmes 
sont  forcés  de  rejeter.  Si  toute  image  est  défendue,  il  ne  serait 
permis  à  personne  de  garder  son  pi'opre  portrait,  ou  celui  de  ses 
ancêtres.  Si  toute  vénération  religieuse  doit  être  refusée  à  ce 
qui  n'est  pas  Dieu,  pourquoi  Dieu  aurait-il  menacé  de  punir 
ceux  qui  violent  son  temple,  c'est-à-dire,  cet  édifice  de  pierre  et 
de  bois  où  l'on  vient  prier  le  Seigneur  (I.  Cor.  III.  17.)?  pourquoi 
encore  ce  respect  profond  pour  ce  livre  qu'on  appelle  la  Bible  ? 
L'arche  d'alliance  était  faite  de  bois  recouvert  en  or;  Dieu  punit 
d'une  manière  terrible  les  Bethsamites  (I.  Rois,  VI.  19.)  et  le 
lévite  Oza  (II.  Rois,  VI.  7.),  pour  avoir  manqué  au  respect  dû  à 
ce  signe  extérieur,  à  ce  monument  de  son  alliance  avec  le  peuple 
juif.  Tant  il  est  vrai  que  le  culte  en  esprit  et  en  vérité  (Jean  IV. 
24.)  que  nous  devons  rendre  à  Dieu,  n'exclut  nullement  l'emploi 
de  moyens  extérieurs  pour  exciter  et  soutenir  notre  attention  et 
un  certain  respect  religieux  pour  tout  ce  qui  se  rapporte  à  Dieu. 

D'ailleurs,  Nos  Très  Chers  Frères,  Dieu  ne  peut  pas  être  en 
contradiction  avec  lui-môme,  puisque  non  seulement  ila  permis, 
mais  il  a  même  commandé  en  plusieurs  circonstances,  la  confec- 
tion d'images  en  rapport  avec  son  culte.  Il  fit  faire  deux  chéru- 
bins d'or  destinés  à  abriter  l'arche  d'alliance  (Exode,  XXV.  18.)  ; 
plus  tard,  quand  le  peuple  juif,  en  punition  de  ses  murmures, 
est  affligé  par  des  serpents  venimeux.  Moïse  élève  dans  les  airs 
un  serpent  d'airain,  vers  lequel  il  suffisait  de  jeter  un  regard 
pour  être  guéri  (Nombres,  XXI.  8.).  Josué  et  tout  le  peuple, 
saisis  de  crainte  à  la  vue  des  ennemis,  se  prosternent  devant 
farchc  d'alliance  pour  implorer  l'assistance  divine  (Josué,  VII.  6). 
Dans  le  temple  de  Salomon  bâti  su:'  les  plans  inspirés  par  Dieu 
lui-même,  il  y  avait  grand  nombre  d'images  et  de  sculptures. 
Dieu  a  donc  autorisé  la  confection,  l'usage  religieux  et  la  véné- 


—  33  — 

i;ation  des  images,  et,  par  conséquent,  ce  ne  peut  être  une  prati- 
que superstitieuse  et  condanuiable. 

Et  vous-mêmes,  Mes  Très  Ghers  Frères,  pouvez  rendre  témoi- 
gnage de  l'utilité  de  ces  images,  qui,  en  parlant  aux  yeux,  éclai- 
rent l'intelligence,  échauiTent  le  cœur,  élèvent  l'àme  vers  Dieu, 
l'auteur  de  toute  grâce,  de  toute  perfection,  de  tout  mérite  en  ce 
monde  et  de  toute  gloire  dans  les  cieux.  Dieu  lui-môme  s'est 
servi  de  ce  moyen  pour  se  faire  connaître  et  adorer  ;  car,  en 
donnant  à  ce  monde  visible,  matériel  et  périssable,  cette  gran- 
deur qui  nous  étonne,  cette  beauté  qui  nous  ravit,  cet  ordre  par- 
fait qui  excite  notre  admiration,  il  a  voulu  parler  à  nos  yeux,  et, 
dit  Saint  Paul,  rendre  intelligibles  et  comme  visibles  ses  invisibles 
perfections^  son  élernelle  puissance  et  sa  divinité^  de  (elle  sorte  que 
ceux  qui  ont  refusé  de  le  connailre,  sont  inexcusables  :  invisibiiia 
enim  ipsius  a  creatura  mundi,  per  ea  qux  facta  sunt^  intellecta 
conspiciuntur,  sempilerna  quoque  virlus  ejus  et  divinitas^  ita  ut 
sint  inexcusabiles  (Rom.  I.  20.). 

V 

I 

CONCLUSION. 

Nous  sommes  les  enfants  des  Saints,  disait  Tobie  à  sa  famille, 
et  nous  attendons  celte  vie  que  Dieu  doit  donner  à  ceux  qui  ne  man- 
quent pas  à  la  foi  qu'ils  lui  doivent  :  Filii  Sanctorum  sumus  et  vitam 
illam  expectamus  quam  ûeus  daturus  est  iis  qui  fidem  su'am  non 
mutant  ab  eo  (Tobie,  IL  18.). 

Nous  sommes  les  enfants  des  Saints  ;  soyons  donc  leurs  imita- 
teurs sur  la  terre,  et  pour  cela  méditons  leurs  exemples  et  leurs 
maximes.  Pondant  leur  vie  mortelle  ils  ont  été  exposés  aux 
mêmes  dangers  et  aux  attaques  des  mêmes  ennemis,  nous  avons 
les  mêmes  devoirs  à  remplir,  le  même  évangile  à  suivre;  soyons 
pleins  de  courage,  car  les  victoires  qu'Us  ont  remportées  nous 
montrent  ce  que  peut  la  bonne  volonté  aidée  de  la  grâce  que 
nous  a  méritée  Notre  Seigneur  Jésus-Christ. 

Dieu,  qui  veut  que  tous  les  hommes  soient  sauvés  (I.  Tim.  IL  4.), 
a  multiplié  autour  de  nous  les  moyens  d'ajouter  sans  cesse  de 
nouveaux  fleurons  à  notre  couronne:    un  mot,  une  pensée,  un 
3 


—  u  — 

bon  désir,  un  acte  si  pelil  qu'il  soit,  un  verre  (Peau  donné  à  un 
jiauvrc  pour  l\rtuour  de  Dieu  (Matlli.  X.  42.),  ne  demeurera  pas  sans 
rèconiptMise.  ("esl  ainsi  que  les  Saints  ont  amassé  des  trésors 
dans  le  ciel:  nous  soînines  leurs  enfants,  marchons  sur  leurs  tra- 
ces et  nous  serons  trouvés  dignes  de  partager  leur  félicité.  Chacun 
d'eux  nous  crie  du  haut  du  ciel,  comme  Saint  Paul  (I.  Cor.  XL)  : 
Soyez  vies  imitateurs  comme  je  le  suis  de  Jésus-Christ  ;  imitatores 
mci  estole  sicut  et  eijo  Chrisli. 

Entrés  dans  la  gloire  et  mis  eu  possession  du  royaume  qui 
leur  a  été  préparé  dès  le  commencement  du  monde  (Matth.  XXV.  34.), 
certains  de  ne  jamais  perdre  ce  bonheur,  ils  sont  néanmoins 
pleins  de  charité  et  de  sollicitude  pour  nous  qui  sommes  encore 
exposés  au  naufrage.  Elevons  vers  eux  nos  cœurs  et  nos  mains 
avec  confiance,  afin  qu'à  leur  tour  ils  fassent  brûler  au  pied  du 
trône  de  l'Eternol  Vencens  de  leurs  prières  (Apoc.  V.  8.),  qui  s'élève 
comme  un  parfum  d'agréable  odeur  dans  les  siècles  des  siècles. 

Quelle  que  soit  notre  condition,  nous  pouvons  et  nous  devons 
tous  aspirer  à  partager  leur  félicité.  Au  ciel  il  y  a  des  rois  et  des 
sujets,  des  riches  et  des  pauvres,  des  savants  et  des  ignorants, 
des  maîtres  et  des  serviteurs;  toutes  les  nations,  toutes  les  tribus, 
tous  les  peuples,  toutes  les  langues  sont  là  debout  devant  le  trône  de 
Dieu,  en  présence  de  V Agneau,  revêtus  de  robes  blanches  et  ayant 
des  palmes  dans  leurs  mains  ;  ex  omnibus  genUbus  et  tribubus  et 
populis  et  linguis  stantes  ante  thronum  Dei,  in  conspectu  Agni, 
nmirti  stolis  albis  et  palmx  in  manibus  eorum  (Apoc.  Vil.  9.)  Cette 
robe  blanche  signifie  la  pureté  de  l'âme  et  du  cœur  ;  ayons  hor- 
reur de  tout  ce  qui  peut  la  souiller  :  ces  palmes  nous  apprennent 
qu'il  faut  remporter  des  victoires  sur  le  monde,  sur  l'enfer,  sur 
nous-mêmes.  Prenons  courage,  Jésus  et  Marie  et  tous  les  Saints 
seront  avec  nous  dans  ces  combats  de  chaque  jour  et  de  chaque 
instant. 

0  Bonne  Sainte  Anne  !  patronne  et  protectrice  de  cette  Pro- 
vince, vous  que  depuis  plus  de  deux  siècles,  nos  pères  et  nous, 
honorons  et  invoquons  avec  une  confiance  toujours  croissante, 
intercédez  pour  nous  !  Par  vos  prières  obtenez  à  vos  enfants  la 
grâce  de  conserver  la  foi,  d'espérer  toujours  en  Jésus,  d'aimer 
Dieu  par-dessus  toute  chose  et  le  prochain  comme  eux-mêmes 
pour  l'amour  de  Dieu  ! 


—  35  — 

Le  nom  même  que  vous  portez  et  qui  signifie  la  grâce ^  nous 
remplit  d'admiration,  de  joie  et  de  confiance.  Obtenez  à  vos 
enfants  une  large  part  à  ce  précieux  héritage  de  la  grâce  que  leur 
a  méritée  le  fils  de  Maiie,  voire  fille  bien-aimée,  afin  qu'un  jour 
nous  ayons  tous  le  bonheur  de  rhanlcr  éternellement  avec  vous 
les  miséricordes  du  Seigneur;  misericordias  Domini  in  xternum 
cantabo  (Ps.  LXXXVIII.  2.). 

A  ces  causes,  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons 
et  ordonnous  ce  qui  suit  : 

|o  Pour  remercier  Dieu  de  toutes  les  grâces  obtenues  par  l'in- 
tercession de  Sainte  Anne,  et  pour  témoigner  notre  reconnais- 
sance de  ce  qu'elle  nous  a  été  donnée  pour  patronne  et  protectrice, 
la  solennité  qui  doit  avoir  lieu  cette  année  le  29  juillet,  sera 
précédée  d'un  triduum  solennel  qui  commencera  le  jour  même 
de  la  fête,  26  juillet. 

2o  Durant  ce  triduum,  qui  est  ordonné  seulement  pour  la 
présente  année,  il  y  aura  chaque  jour  unegrand'messe  de  Sainte 
Aune  et  dans  l'après-midi  un  salut  du  Saint-Sacrement  :  ces  deux 
offices  seront  fixés  aux  heures  les  plus  commodes,  et  Messieurs 
les  Curés  sont  invités  à  y  faire  une  instruction,  (a) 

3»  Le  jour  de  la  solennité,  on  chantera  le  Te  Deuni  après  la 
messe,  ou  bien  au  salut  du  Saint-Sacremenl.  * 

4o  A  tous  les  offices  du  triduum  et  du  dimanche,  on  fera  une 
quête  pour  aider  à  terminer  l'église  de  Sainte-Anne  de  Beaupré. 
Le  produit  de  ces  quêtes  sera  envoyé  aussitôt  que  possible  au 
secrétariat  du  diocèse,  à  moins  que  la  paroisse  ne  doive  bientôt 
faire  un  pèlerinage  à  cette  église  et  porter  elle-même  son  offrande. 

5o  Par  un  induit  apostolique  du  25  mars  1877,  Notre  Saint- 
Père  le  Pape  accorde  une  indulgence  plénière  aux  personnes  qui, 
s'étant  confessées  et  ayant  communié  l'un  des  jours  du  triduum 
ou  le  jour  de  la  solennité,  prieront  à  l'intention  du  Souverain 
Pontife  dans  l'église  paroissiale  du  lieu  où  ils  se  trouvent.    Les 


(a)  Messieurs  les  Curés  chargés  de  plusieurs  paroisses  ou  missions,  s'ils  sont  auto- 
risés à  biner,  ne  pourront  le  faire  que  le  dimanche  comme  d'ordinaire  ;  mais  ils  feront 
bien  de  chanter  la  grand'messe  et  le  salut  alternativement  dans  chaque  paroisse. 


—  .^6  — 

roligiouses  et  leurs  élèves,  ou  malades  et  serviteurs,  pourront 
gagner  celte  indulgence  en  priant  dans  leur  chapelle  ou  oratoire. 
Celte  indulgence  est  applicable  aux  défunts.  Nous  accordons 
aussi  (juai-anle  jours  d'indulgence  chaque  fois  que  l'on  assistera 
;\  l'un  des  offices  du  triduum,  ou  au  chant  du  Te  Deum  prescrit 
ci-dessus. 

Sera  le  présent  mandi-ment  lu  et  publié  au  prône  de  toutes  les 
églises  et  chapelles  de  paroisses  et  de  missions,  où  se  fait  l'office 
public,  et  en  chapitre  dans  les  communautés  religieuses,  le  pre- 
mier dimanche  après  sa  réception. 

Donné  sous  nos  signatures,  le  sceau  de  l'archidiocèse,  et  le 
contre-seing  du  secrétaire  de  l'Archevêché,  le  premier  juin  mil 
huit  cent  soixante-dix-sept. 

-|-  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

^  L.-F.,  Év.  des  Trois-Rivières, 

f  Jean,  Év.  de  St-G.  de  Rimouski, 

-f  Édouard-Chs,    Év.  de  Montréal, 

-|-  Antoine,  Év.  de  Sherbrooke, 

f  J.-Thomas,  Év.  d'Ottawa, 

-f-  L.-Z.,  Év.  de  St-Hyacinlhe. 

Par  Messeigneurs, 

C.-A.  Collet,  ptre, 

Secrétaire. 


Indulta  pro  Prov.  Quebecen. 

1 

Beatissime  Pater, 

Archiepiscopus  et  Episcopi  Provinci?e  Quebecen.,  in  Canada, 
ad  pedes  Sanctilalis  Vestrse  provoluti,  humillime  postulant  ut  a 
Sanclilate  Vestra  concedalur  S.  Anna  tanquam  specialisPatroua 
ejusdem  Provinciœ  tum  ecclesiasticœ,  lum  civilis,  cum  ofïicio 
primc^e  classis  et  octava,  et  solemnitate  in  dominica  proximiori, 


—  37  — 

sine  tamen  prc'ejudicio  tituli,  qnem  jam  ab  aiino  1624  habet  S. 
Joseph,  Sponsus  B.  M.  V.,  tanqiiam  Patronus  totius  Ganadensis 
Regionis. 

Ex  Audientia  SSmi  diei  7  Mail  1876. 

SSmus  D.  N.  Fins  div.  Prov.  PP.  IX.,  référante  me  infrapto  S. 
G.  de  Propda  Fide  Pro-Secretario,  bénigne  annuere  dignalus  est 
pro  gratia  juxta  petita. 

Datum  Romae  ex  œdibus  S.  G.,  die  et  anno  ut  supra. 

Gratis  sine  ulia  solutione  quocumque  titulo. 

(L.  j  S.)  (Signât.)  J.  B.  Agnozzi,  Pro-Secret. 


n 

Bme  Pater, 

Archiepiscopus  Qnebecensis  et  Episcopi  ejusdem  Provincisead 
excitandam  devotionem  fideiium  erga  S.  Annam  patronam,  sta- 
luerunt  lioc  anno  indicere  solemne  triduum  incipiendum  die 
ipso  festo  S.  AnncT  ;  hinc  humililer  postulant  ut  S.  V.  concedere 
dignetur  Indulgentiam  plenariam  defunctis  'applicabilem  pro 
omnibus  GhrisUfidelibus  qui,  contriti,  confessi  et  S.  Gommu- 
nione  refecti,  pie  oraverint  in  Ecclesia  parochiœ  in  qua  tune  eos 
morari  conligerit,  juxta  mentem  S.  V..  infra  dicLum  triduum 
vel  Dominica  immédiate  sequenti,  quse  est  dies  in  qua  celebrau- 
da  est  Solemnitas  prpedict.-e  patrouce  ex  indultis  apostolicis.  Pos- 
tulant etiam  ut  moniales  cum  suis  alumnis,  infirmis,  et  servis, 
dictam  Indulgentiam  lucrari  valeant  in  propria  Ecclesia,  vel 
proprio  Oratorio  iisdem  conditionibus. 

Ex  Audientia  SSmi  diei  25  Martii  1877. 

SSmus  D.  N.  Pius  Divina  Prov.  PP.  IX.,  referente  infrapto  S. 
G.  de  Propaganda  Fide  Secretario,  bénigne  annuit  pro  gratia 
juxta  preces. 

Dat.  Roraie  ex  ^d.  die.  S.  G.  die  et  anno  prsedictis. 

Gratis  quocumque  titulo. 

(L.  t  S.)  Pro  R.  P.  D.  Secretario, 

(Signal.)  AcHiLLES  RiNALDiNi,  Substitutus. 


^38  — 
(N-^  66) 

CIRCULAIRE  AUX  CURÉS 


Fraserville.  13  juin  1877. 

Monsieur  le  Curé, 

.le  suis  informé  par  le  Conseil  d'Agriculture  du  Canada  que  la 
moucho  h  patate,  appelée  la  «Punaise  du  Colorado»  a  déjà  fait 
son  apparition  dans  quelques  paroisses  du  diocèse,  et  qu'elle  met 
en  grand  danger  la  récolte  de  ce  tubercule.  Les  hommes  expé- 
rimentés qui  composent  le  Conseil,  suggèrent  aux  cultivateurs 
de  se  mettre  à  l'œuvre  sans  délai,  pour  détruire  la  mouche  par- 
tout où  elle  se  trouve.  Cet  insecte,  qui  est  de  la  grosseur  d'une 
fève,  est  de  couleur  jaune  et  rayé  de  noir,  et  ses  œufs  ressem- 
blent à  du  frai  de  poisson.  Il  dépose  ses  œufs  sur  la  plante  et  il 
en  sort  des  vers  qui  se  nourrissent  immédiatement  à  même  la 
patate.  Il  importe  donc  que  chaque  cultivateur  visite  soigneuse- 
mont  ses  champs,  et  qu'il  s'aide  de  tous  les  membres  disponibles 
de  sa  famille,  pour  faire  la  guerre  à  l'insecte  et  à  ses  œufs,  en  les 
jetant  au  feu. 

Le  vert  de  Paris  est  recommandé  comme  poison,  pour  détruire 
la  mouche;  mais  l'emploi  en  est  dangereux,  et  je  n'oserais  le 
suggérer.  Un  moyen  de  destruction,  qui  paraît  avoir  eu  d'heu- 
reux résultats,  est  de  semer  du  sarrasin  parmi  les  patates  ;  on 
peut  d'autant  mieux  en  faire  usage  qu'il  n'offre  aucun  danger. 

L'insecte  dont  il  s'agit,  dit  le  Conseil,  exerce  ses  ravages  très 
sérieusement  les  deux  on  trois  ans  qui  suivent  son  apparition,  et 
ensuite  il  commence  à  disparaître. 

Tout  en  ayant  recours  aux  moyens  humains  pour  remédier  au 
mal,  vous  ne  manquerez  pas  d'exhorter  vos  paroissiens  à  recou- 
rir surtout  à  la  prière  pour  le  faire  cesser.  A  cet  effet,  je  vous 
autorise  à  faire  des  prières  et  processions  publique?,  toujours  si 
efficaces  dans  les  temps  de  calamité,  et  je  vous  invite  à  implorer 


—  39  — 

particulièremenî,  dans  cette  circonstance,  la  puissante  protection 
de  la  Bonne  Sainte  Anne,  devenue  la  Patronne  de  notre  Province. 

Je  vous  prie,  Monsieur  le  Curé,  de  faire  la  lecture  de  la  pré- 
sente à  vos  paroissiens,  le  premier  dimanche  après  sa  réception, 
et  de  les  exhorter  de  votre  mieux  à  ne  négliger  aucune  précau- 
tion pour  débarrasser  leurs  champs  du  fléau  dont  ils  sont 
menacés. 

Agréez,  Monsieur  le  Curé,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

-j-  E.-A.  Arch.  de  Québec. 


(N°  67) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


f  Archevêché  de  Québec, 
I      1er  Septembre  1877. 

I.   Retraites  particulières  à  faire. 
II.   Examens  des  jeunes  prêtres. 

III.  Société  Saint-Joseph. 

IV.  Souscription  en  faveur  du  Collège  de  Sainte-Anne. 
V.  Décret  nouveau  sur  le  mois  de  Saint  Joseph. 

VI.  Ouvrage  de  Mgr  de  Angelis  sur  le  Droit  Canonique,  recommandé. 

Monsieur, 


Vous  avez  sans  doute  regretté  avec  moi  que  la  retraite  com- 
mune n'ait  pu  avoir  lien  cette  année  comme  à  l'ordinaire.  Je  vous 
invite  à  en  faire  une  chacun  en  votre  particulier,  et  j'accorde 
dans  ce  cas  seulement  et  pour  celte  fois,  aux  confesseurs,  les 
mêmes  pouvoirs  extraordinaires  qui  ont  coutume  de  se  donner 
durant  la  retraite,  avec  les  restrictions  ordinaires.  A  chacun  de 
vous  Notre  Seigneur  adresse  les  paroles  par  lesquelles  il  invitait 


_  10  — 

swanôlros  h  la  roiraile:  Vnxih'  i^rorsmi  in  riesrrtum  locum,  et 
rtqulsciu  puullum  (S.  Marr.  VI.  :n.).  Notre  second  concile  pro- 
vincial, dans  »ou  dc'crel  XIV,  renf.rm.  cette  exhortation  :  «Sed 
\y  MU.  osl  ul  de  nunulano  pulv.Me  non  aliquantisper  etiam 

p  corda  sord.-scanl  :  sin^ulis  if,'itur  annis  non  prseterrnit- 

U;..  ...,.;inalil.nsexerciliisoperam  dare,  et  pastoralibus  seces- 
.ibu*  M"0'*  itulixeril  episcopns,  interesse  sedulo  cnrent,  ut  hic, 
»i  quîr  macnl.T  ipsis  adh.-cserint,  abstergi  possint,  et  inde  mentis 
aciê.H  «d  rœleslia  conlemplanda  vividior,  et  volunlatis  vires  ad 
omno  opus  bonum  amplectendum  et  persequendum  firmiores 

évadant» 

il 

I>»s  jeunes  prêtres  oblipés  à  subir  l'examen  prescrit  par  le 
premier  Concile  de  Québec,  devront  se  présenter  o  moi  dans  le 
cours  du  mois  d.- septembre  et  je  leur  assignerai  moi-mrme  un 
examinateur.  Ils  doivent  se  rappeler  que  cette  obligation  est 
80U.S  jMîine  de  suspense. 

Les  deux  sermons  à  faire  pour  1878  auront  pour  sujet  1°  La 
vigilance,  i»  LEucharistio. 

m 

L'assemblée  du  bureau  de  la  Société  Saint-Joseph  a  eu  lieu  le 
28  août,  tous  les  procureurs  étant  présents,  excepté  un  seul. 

Nous  avons  constaté  avec  peine,  que  par  suite  de  la  retraite  de 
plusieurs  curés,  ou  par  l'abstention  de  quelques  autres,  les  reve- 
nus de  la  caisse  ecclésiastique  sont  tellement  réduitsqu'ila  fallu 
diminuer  d'un  quart  les  allocations  déjà  très  faibles.  C'est  un 
état  d«'  f'hoses  dont  je  suis  persuadé  que  tous  les  membres  du 
clergé  du  dioc«'S«'  seront  sensiblement  afQigés. 

Quand  il  a  été  question  de  fonder  une  nouvelle  société,  il  y  a 
eu  unanimité  presque  parfaite  en  faveur  du  projet.  J'avais  donc 
droit  de  compter  que  tous  ceu.x  qui  faisaient  partie  de  l'ancienne 
apporteraient  leur  concours  à  la  nouvelle,  et  qu'ainsi  le  bureau 
se  trouverait  en  état  de  fournir  à  nos  infirmes  une  allocation 
convonabb'.  Je  ne  puis  m'expiiiiuer  pourquoi  un  certain  nom- 
bre df  membres  les  plus  capables  de  fournir  à  cette  œuvre  de 
rhariié    fraternelle  et    sacerdotale,    s'en   sont  retirés  juste  au 


—  41  — 

moment  le  plus  critique,  car  le  commencement  des  œuvres  de 
ce  genre  est  toujours  sujet  à  des  difTicultés. 

Comptant  sur  la  bonne  volonté  et  sur  la  charité  fraternelle  et 
sacerdotale  de  tous  les  membres  du  clergé  de  l'archidiocése, 
j'aime  à  croire  qu'il  sulfira  d'exposer  cet  état  de  choses,  pour  que 
tons  se  fassent  un  devoir  de  contribuer  à  cette  œuvre,  soit  en 
continuant  de  faire  partie  de  la  société,  soit  en  s'y  agrégeant  au 
plus  t()t.  Je  recevrai  avec  reconnaissance  les  noms  de  ceux  qui 
veulent  s'associer  et,  en  temps  opportun,  je  convoquerai  le 
bureau  pour  que  leur  agrégation  ne  souffre  point  de  retard. 

Il  ne  faut  pas  oublier  que  c'est  avant  tout  une  œuvre  de 
charité  mutuelle,  qui  resserrera  davantage  les  liens  de  celte 
union  que  le  cœur  de  Notre  Seigneur  désire  voir  régner  entre 
tous  les  enfants  de  l'Église,  mais  surtout  entre  les  membres  du 
clergé.  J'avais  l'intention  de  vous  citer  quelques  textes  de  la 
Sainte  Écriture  sur  ce  sujet  ;  mais  embarrassé  dans  le  choix,  je 
me  contente  de  vous  prier  instamment  de  lire  et  de  méditer, 
durant  votre  ^isite  au  Saint-Sacrement,  le  chapitre  III  de  la 
première  épître  de  Saint  Jean  :  Videle  qiialcm  charitatem  dcdit 
ncbis  Pater....  Non  diligamus  vcrbo  ncque  liiigua,  sed  opère  et 
veritale... 

IV 

Le  comité  de  la  souscription  en  faveur  du  collège  de  Sainte- 
Anne,  s'est  assemblé  aussi  le  28  août.  Nous  avons  constaté  avec 
joie,  et,  je  pourrais  dire,  avec  admiration,  que,  grâce  au  zèle  des 
souscripteurs,  toute  la  dernière  souscription  est  rentrée  à  l'excep- 
tion d'environ  81,200.  dont  la  majeure  partie  se  réalisera  bientôt* 

L'actif  du  Collège  est  à  peu  près  égal  à  ce  qui  reste  de  passif, 
et  tout  nons  poi'te  à  croire  que  si  la  moisson  que  la  Divine  Pro- 
vidence nous  a  accordée,  ne  trompe  pas  nos  espérances,  nous  i)our- 
rons  chanter  un  Te  Deum  avant  douze  mois.  Le  comité  a  même 
délibéré  sur  la  question  de  faire  son  rapport  final,  mais  il  a  été 
d'avis  qu'il  valait  mieux  attendre  quelques  mois  pour  pouvoir 
annoncer  lui-même  la  bonne  nouvelle. 

Les  recettes  propres  du  Collège  ont  dépassé  de  81,200.  les 
dépenses,  et  ce  surplus  a  été  fidèlement  employé  à  payer  des 
dettes. 


—  42  — 

Je  me  fais  un  devoir  de  remercier  les  souscripteurs  pour  la 
générosité  avec  laquelle  ils  sont  venus  en  aide  à  cette  œuvre 
importante,  au  prix  de  sacrifices  que  Dieu  seul  pourra  récompen- 
ser digiKMnent.  Demandons  maintenant  que  la  Divine  Provi- 
dence nous  accorde  bientôt  le  bonheur  de  voir  le  couronnement 
de  nos  elTorls  communs. 


J'ai  trouvé  dans  la  141e  livraison  des  Analecla  (vol.  XVI.  col. 
ôlO.),  un  décret  de  la  S.  G.  des  Rites,  dont  je  crois  utile  de  vous 
donner  connaissance.  Dans  ce  décret,  qui  est  du  4  février  1877, 
il  est  permis  de  commencer  les  exercices  du  mois  de  Saint  Joseph 
le  16  ou  le  17  février,  pour  les  terminer  le  19  mars,  jour  de  sa 
fête.  On  peut  gagner  de  cette  manière  les  mêmes  indulgences 
que  si  Ton  faisait  ces  exercices  durant  tout  le  mois  de  mars 
comme  ci  devant.  Rien  n'empêche  de  suivre  encore  cette  der- 
nière méthode,  car  les  décrets  anciens  ne  sont  pas  révoqués. 

VI  • 

Monseigneur  de  Angelis  a  commencé  de  publier  les  traités  de 
Droit  canonique  qu'il  enseigne  à  Rome  depuis  1854.  L'ouvrage 
entier  se  publiera  pendant  quatre  années  à  raison  de  deux  volu- 
mes in  octavo  par  année.  Chaque  volume  de  400  pages  se  vend 
à  Paris  cinq  francs,  de  sorte  que  l'ouvrage  entier,  rendu  à 
Québec,  coûtera  à  peu  près  $8. 

Cet  ouvrage  renferme  les  décrets  les  plus  récents  émanés  du 
Saint-Siège  et  fait  connaître  la  véritable  législation  actuelle  de 
rÉglise  ;  c'est  un  avantage  précieux  qu'on  ne  peut  trouver  dans 
les  livres  tant  soit  peu  anciens,  quelque  soit  d'ailleurs  leur  mérite. 
L'auteur  annonce  qu'il  exposera  avec  un  soin  tout  particulier  les 
questions  du  Droit  Ecclésiastique  que  soulève  l'état  actuel  des 
choses  en  Europe. 

Si  vous  désirez  souscrire  à  cet  ouvrage,  vous  êtes  prié  de  trans- 
mettre votre  nom  à  M.  Bolduc,  procureur  de  l'Archevêché. 

Agréez,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attachement, 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


48  — 


URBIS  ET  OR  BIS 

DECUETUM 

Jam  alias  per  rescriptum  Secretariae  Breviiim  diei  12  Jiinii 
1855  et  per  decretura  hujus  Sacrée  Congregationis  indnlgentiis 
sacrisque  reliquiis  prseposilee  diei  27  Aprilis,  Plus  IX  clementer 
indiilseral  ut  universi  christifideles  aliquod  sive  piiblice  sive 
privatim  preciim  ac  virtiitiim  exercitium  peragentes  per  iiitegrum 
mensem  martium  in  honorem  saiicli  Josephi,  sponsi  B.  M.  V., 
indiilgentiam  lucrarentur  tercenlum  dierum  quolibet  die,  plena- 
riam  vero  in  uno  dierum  mensis  ad  arbitrium  eligendo,  quo 
confessi  et  ad  S.  Synaxim  accedentes  juxta  mentem  Sanctitatis 
Suse  oraverint  cum  facnltate  easdem  indulgentias  applicandi  in 
sufFragium  defunclorum. 

Cum  vero  mos  invaluerit  in  permultis  variarum  diœcesum 
ecclesiis  ut  idem  exercitium  a  die  décima  sexta  vel  décima  septima 
mensis  februarii  incoeptum  usque  ad  deciman  nonam  diem 
sequentis  martii  producatur  et  absolvatur,  qua  die  gloriosi 
palriarchœ  festum  in  universa  Ecclesia  recolitur  ;  humillimse 
preces  Sanctissimo  Domino  Nostro  exhibitsesuntqualenusdecla- 
rare  dignetur  christifideles  qui  pio  hujusmodi  exercitio  infra 
praefatum  tempus  vacaverint,  easdem,  de  qnibus  supra,  indul- 
gentias lucrari  posse.  Quas  preces,  referente  me  infiascripto 
cardinali  Sacrse  Congregationis  indnlgentiis  sacrisque  reliquiis 
prœpositff!  prœfecto,  in  audienlia  diei  2  februarii  1877,  Sanctitas 
Sua  clementer  excipiens  bénigne  annuit  pro  gratia,  servata  in 
reliquis  forma  ac  tenore  prsecedentium  concession um.  Prsesenti 
in  perpetuum  valituro  absque  uUa  brevis  expeditione. 

Contrariis  quibuscumque  non  obstantibus. 

Datum  Romae  ex  Secretaria  ejusdem  Sacrée  Congregationis, 
die  4  februarii  1877. 

L.  Card.  Oreglia  a  Stephano,  Praef. — Pro.  R.  P.  D.  Secretario, 
Dominicus  Serra  substitutus. 

[Analecta^  vol.  XV L  col.  510.) 


_44  — 

(N»  68) 

CIRCULAIRE 

DES  ÉVÊQUKS  DE  I.A  PROVINCE  KCCr.ÉSIASTIQUE  DK  QUÉBKO  AU  CLERGÉ  DK  LA 

DITR  PROVINCE 

11  octobre  1877. 
Messieurs, 

Ayant  été  consultés  sur  la  conduite  que  le  clergé  doit  tenir 
par  rapport  à  la  politique  en  général  et  aux  élections  en  parti- 
culier, nous  croyons  opportun  de  vous  adresser  la  présente 
circulaire. 

En  lisant  avec  attention  les  divers  documents  relatifs  à  cette 
importante  et  délicate  question,  on  voit  facilement  que  les  décrets 
et  les  circulaires  ne  lui  tracent  qu'une  seule  et  même  voie, 
savoir  une  sage  réserve  et  une  grande  prudence. 

Omnia  mihi  lice  ni  ^  scd  non  omnia  expediunt,  dit  Saint  Paul 
(I.  Cor.  VI.  12.).  Le  prêtre  ne  s'appartient  plus  à  lui-même  mais 
à  l'Église  et  aux  âmes  qui  lui  sont  confiées,  et  même  dans  l'exer- 
cice de  ses  droits  les  plus  certains,  il  est  souvent  arrêté  par  la 
crainte  de  nuii-e  aux  grands  intérêts  dont  il  est  le  dépositaire. 
C'est  pourquoi  notre  Deuxième  Concile  résumé  ses  devoirs  en 
ce  peu  de  mots  :  «  Dicta  sua  ponderet,  scripta  discutiat,  aclus 
suos  ita  componal,  ut  non  vituperetur  ministerium  nostrum  ; 
perfectus  appareat  homo  Dei  ad  omne  opus  bonum  instructus 
(Décret  XV.  §.  29.).  »  La  circulaire  du  4  juin  1854,  donnée  par 
les  Pères  du  môme  Concile,  appliquant  ce  principe  général  à  la 
matière  qui  nous  occupe,  s'exprime  ainsi  :  «  Le  clergé  doit,  dans 
sa  vie  publique  et  privée,  demeurer  neutre  dans  les  questions  qui 
ne  touchent  en  rien  aux  principes  religieux.  » 


—  45  — 

Et  de  peur  que  l'ou  ne  voulût  en  conclure  qu'il  est  autorisé  à 
se  prononcer  de  lui-môme  dans  les  questions  qui  touchent  aux 
principes  religieux,  notre  circulaire  commune  du  22  septembre 
1875  déclare  expressément  que  cette  matière,  commetoutes  celles 
d'une  importance  majeure,  est  réservée  au  jugement  des 
Évoques. 

«  Dans  notre  pastorale,  disions-nous,  nous  insistons  fortement 
sur  les  droits  du  Clergé  comme  citoyen,  parce  que  ses  ennemis 
veulent  les  lui  dénier  pour  lui  fermer  la  bouche  en  tout  temps  ; 
mais  l'exercice  de  ces  droits,  comme  de  beaucoup  d'autres,  se 
trouve  nécessairement  restreint  par  les  règles  que  vous  impo- 
sent vos  supérieurs  ecclésiastiques,  à  qui  seuls  il  appartient  de 
juger  jusqu'à  quel  point  il  est  opportun  d'en  user.  Le  décret  du 
Quatrième  Concile  de  Québec  est  bien  clair  et  bien  formel  sur 
ce  sujet. 

«  Notre  postorale  expose  également  en  quel  cas  le  prêtre  peut 
et  doit  élever  la  voix,  non  seulement  comme  citoyen,  mais 
comme  ministre  de  la  religion  :  nous  croyons  utile  de  vous  faire 
remarquer  que,  même  dans  ces  circonstances,  vous  devez  avant 
tout  prendre  l'avis  et  l'ordre  de  votre  Évêque,  car  ces  questions 
sont  toujours  de  la  plus  grande  importance  et  elles  tombent  a 
fortiori  sous  la  restriction  imposée  par  notre  Quatrième  Concile.  » 

Dans  une  lettre  du  4  août  1874,  le  Saint-Siège  recommande 
aux  Évêques  de  cette  Province  de  veiller  à  ce  que  les  prescrip- 
tions si  sages  et  si  prudentes  que  nos  Conciles  Provinciaux  ont 
données  au  sujet  des  élections,  soient  fidèlement  suivies.  Or 
quelles  sont  ces  prescriptions  ? 

En  analysant  le  IXe  décret  du  Quatrième  Concile,  et  le  XVIIIe 
du  Cinquième,  nous  trouvons  que  le  Clergé  doit  se  borner  à 
instruire  le  peuple  de  ses  obligations  en  temps  d'élection,  les- 
quelles sont  les  suivantes  :  1»  De  voter  lorsque  des  raisons  suffi- 
santes l'exigent;  2"  De  voter  suivant  sa  conscience  et  sous  le 
regard  de  Dieu,  en  donnant  son  suffrage  au  candidat  qu'il  juge 
prudemment  vraiment  probe  et  capable  de  remplir  son  mandat, 
qui  est  de  veiller  au  bien  de  la  religion  et  de  l'état,  et  de  le  pro- 
curer fidèlement;  3°  De  ne  pas  vendre  son  sufi'rage;  4°  D'éviter 
l'intempérance,  la  calomnie,  le  parjure.  «Hœc  fideliter  doceant 
populum  suum  pastores,  tanquam  fidèles  ministri  Christi  ;  inhis 


—  46  — 

insistant,  sistantqne,  in  omni  charitate  et  patienlia  ;  nec  ultra 
procédant  in  circumstanliis  consuetis.  Et  si  quie  particulares  aut 
t'xtraonlinaiia'  ocoiirrant  circumstanliœ,  maxime  caveant  ne 
(luidquam  molianliir  incoiisiiUo  Episcopo.  »  [Décret.  IX.  Conc.  Prov. 
(Juvbec.  IV.) 

Le  Cinquième  Concilf  renouvelant  ce  décret,  ordonne  aux 
pasteurs  de  l'expliquer  prudemment,  brièvement,  clairement, 
après  mûre  prépai-ation,  et  pendant  que  les  esprits  sont  calmes. 

I"  Prudence  et  mitre  préparation  ;  ces  deux  qualités  sont  insé- 
parables. Si  c'est  une  obligation  grave  pour  tout  pasteur  de 
préparer  avec  soin  les  instructions  qu'il  est  tenu  parla  loi  divine 
et  par  la  loi  ecclésiastique,  de  donner  à  son  peuple,  cette  obliga- 
tion devient  plus  grave  encore  lorsqu'il  s'agit  de  mettre  une 
digue  à  des  désordres  nombreux  et  divers,  dont  les  conséquences 
sont  si  déplorables  pour  l'Église  et  pour  la  société  entière.  Vous 
savez  qu'en  temps  d'élection  les  passions  politiques  excitent  les 
hommes  à  la  défiance  ;  il  ne  faut  donc  pas,  sans  une  extrême 
nécessité,  exposer  le  clergé  aux  haines  et  aux  vengeances  des 
partis  politiques.  En  chaire  surtout,  vous  devez  peser  vos  paro- 
les, afin  de  n'offenser  personne,  tout  en  exposant  les  vrais  prin- 
cipes qui  doivent  guider  un  électeur  chrétien  et  consciencieux. 

2"  Brièveté^  parce  que,  dit  le  Saint-Esprit,  in  muttiloquio  non 
deer it  peccatum  (Pro\.  IX.  19.).  Les  esprits  excités  et  préjugés 
trouveront  facilement  dans  la  multitude  des  paroles,  matière  à 
des  interprétations  malignes. 

3°  Clarté  ;  ce  sera  le  fruit  d'une  bonne  préparation  et  la  com- 
pagne inséparable  de  la  prudence. 

Quand  vous  aurez  ainsi  expliqué  à  votre  peuple  les  principes 
qui  doivent  le  guider  dans  son  choix,  laissez  à  la  conscience  de 
chacun  le  soin  d'en  faire  l'application  aux  personnes  et  aux  partis. 
Et  quand  un  pénitent  vous  dira  qu'il  a  voté  en  toute  conscience 
et  sous  le  regard  de  Dieu,  ne  révoquez  pas  en  doute  sa  bonne  foi 
et  mettez  en  pratique  cet  axiome  bien  connu  :  Credendum  est 
pœnitenti  tam  pro  se^  quam  contra  se  dicenti. 

Dans  ces  moments  d'excitation,  le  prêtre,  plus  que  personne^ 
doit  se  défier  de  l'émotion  du  moment.  Il  ne  doit  pas  facilement 
ajouter  foi  aux  nouvelles  qui  circulent  sur  le  compte  des  candi- 


—  47  — 

dats  ou  des  partis,  môme  quand  elles  sont  reproduites  sur  les 
journanx  :  en  un  clin  d'œil  elles  lonl  leur  chemin  et  causent 
souvent  des  dommages  fort  graves.  Vous  savez  que  la  justice  et 
la  charité  obligent  toujours  à  réparer  un  dommage  auquel  on  a 
contribué  positivement,  en  répandant  ou  en  accréditant  une 
calomnie  ou  une  médisance. 

Dans  la  lecture  des  journaux,  suivez  cette  parole  de  l'apôtre 
Saint  Jean  (I.  Jean,  IV.  1.)  :  Charissimi^  nolite  omni  spiriliii  credere, 
scd  probate  spirilus  si  ex  Deo  sint;  quoniam  mulli pscudoprophelx 
fxierunt  in  mundum  :  et  cette  autre  de  Saint  Paul  (1.  Thess.  V.  21  )  : 
Omnia  autcm  probalc,  quod  bonum  est  tencte. 

Le  décret  du  Quatrième  Concile  vous  défend  implicitement 
d'enseigner  en  chaire  ou  ailleurs,  qu'il  y  a  péché  de  voter  pour 
tel  candidat,  ou  pour  tel  parti  politique.  A  plus  forte  raison  vous 
est-il  défendu  d'annoncer  que  vous  refuserez  les  sacrements  pour 
cette  cause. 

Du  haut  de  la  chaire  ne  donnez  jamaîs  votre  opinion  person- 
nelle. 

N'assistez  à  aucune  assemblée  politique  ou  ne  faites  aucun 
discours  public  sur  ces  matières,  sans  la  permission  de  votre 
Ordinaire. 

Si  vous  avez  droit  de  voter,  vous  pouvez  en  user,  mais  que  ce 
soit  avec  prudence  et  sans  ostentation.  Il  convient  que  vous 
choisissiez  le  moment  le  plus  favorable,  que  vous  n'attendiez  pas 
an  dernier  instant  où  l'excitation  est  toujours  plus  vive,  que  vous 
ne  restiez  pas  auprès  du  lieu  où  se  fait  l'élection. 

A  ceux  qui  viendront  vous  consulter  privèment^  répondez  avec 
prudence,  avec  calme,  sans  entrer  dans  des  discussions  compro- 
mettantes pour  votre  caractère;  car  vous  savez  que  les  paroles 
les  plus  innocentes  et  les  plus  vraies  sont  exposées  dans  ces 
temps-là  à  être  mal  comprises,  mal  interprétées,  mal  rapportées. 
Et  même  si  vous  voyez  que  l'excitation  des  esprits  est  extraor- 
dinaire, la  prudence  vous  engagera  à  répondre  simplement  que 
ce  que  vous  avez  dit  en  chaire  doit  suffire  pour  les  guider. 

Une  fois  les  élections  terminées,  vous  exhorterez  vos  parois- 
siens à  oublier  tout  ce  qui  aurait  pu  se  dire  ou  se  faire  d'ofPen- 
sant  durant  ces  temps  de  trouble  et  d'excitation.     Vous  exhor- 


-  48  — 

loroz  les  vainqueurs  à  la  modération  et  à  la  charité;  vous 
inviterez  les  vaincus  à  concourir  avec  bonne  volonté  dans  tout 
ce  qui  peut  contribuer  au  bien  public  de  la  paroisse,  ou  du  comté, 
sans  conserver  de  rancune  contre  personne.  Ce  sera  un  grand 
bonheur  pour  notre  pays,  si  l'on  peut  y  comprendre  que  la  con- 
corde dans  la  vérité  et  la  justice  est  un  bien  inestimable,  et  une 
source  intarissable  de  bonheur  et  de  prospérité. 

Ne  craignons  pas  que  l'influence  salutaire  du  clergé  se  trouve 
amoindrie  par  cette  conduite.  Au  contraire,  elle  ne  fera  que 
grandir  de  jour  en  jour,  à  proportion  de  cette  sage  et  prudente 
réserve.  Dans  le  prêtre,  le  peuple  verra,  non  le  partisan,  mais  le 
pasteur  et  le  père  de  tous  :  il  me  contractera  pas  dans  ces  luttes 
la  dangereuse  habitude  de  contredire  son  pasteur,  habitude  qui 
pourrait  passer  insensiblement  à  l'incrédulité  sur  les  dogmes  et 
les  enseignements  les  plus  clairs  et  les  plus  certains  de  la  religion. 
Quand  le  candidat  patronné  ostensiblement  par  le  curé  vient  à 
triompher,  une  partie  de  la  paroisse  garde  rancune  au  curé.  Si 
ce  candidat  perd  son  élection,  ses  adversaires  se  vantent  d'avoir 
triomphé  du  curé.  Dans  tous  les  cas,  le  pasteur  se  trouve  à  per- 
dre de  cette  considération  dont  son  ministère  a  besoin  pour  être 
l'ructueu.x. 

Nous  entendons  souvent  des  membres  du  clergé  se  plaindre 
de  ce  que  la  politique  se  mêle  aux  affaires  de  la  fabrique, 
de  la  municipalité  et  des  écoles,  et  jusque  dans  la  nomination 
des  employés  de  l'église.  Le  meilleur  et  l'unique  moyen  d'y 
apporter  remède,  sera  de  donner  l'exemple  de  cette  réserve  qui 
vous  est  recommandée  par  la  discipline  constante  et  universelle 
de  cette  Province.  Au  premier  mot  qui  indiquera  cette  tendance 
de  mêler  la  politique  à  toutes  les  affaires,  exhortez  doucement 
vos  paroissiens  à  laisser  de  côté  ces  considérations  étrangères  et 
toujours  funestes  au  bien  de  la  paroisse. 

Si  vous  êtes  attaqué  dans  les  journaux,  et  si  vous  croyez 
nécessaire  de  vous  défendre,  consultez  votre  Évêque  et  ne  publiez 
rien  sans  son  consentement  exprès.  Défiez-vous  surtout  de  l'émp- 
tion  du  moment. 

Gomme  la  corruption  électorale  donne  lieu  à  plusieurs  ques- 
tions théologiques,  nous  étendons  à  toute  cette  Province  cer- 


—  49  — 

taines   règles   pi-atiques  déjà  en  force  dans  quelques   diocèses, 
et  que  vous  trouverez  ci-après  sous  forme  d'appendice. 

Nous  vous  conjurons  au  nom  de  Notre  Seigneur  devons  mon- 
trer fidèles  observateurs  de  ces  prescriptions  de  nos  conciles,  que 
le  Saint-Siège  a  qualifiées  de  sages  et  prudentes,  afin  que  nous  ne 
soyons  pas  obligés  d'user  d'autorité  pour  les  faire  observer  et 
que  nous  n'ayons  pas  la  douleur  d'avoir  à  sévir  contre  ceux  qui 
s'en  écarteraient. 

Nous  vous  bénissons  afFectueusement,  ainsi  que  les  Fidèles 
confiés  à  vos  soins. 

•\-  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

■j-  L.-F.,  Év.  des  Trois-Rivières, 

f  Jean,  Év.  de  St-G.  de  Rimouski, 

-|-  Édouard-Chs,  Év.  de  Montréal, 

-j-  Antoine,  Év.  de  Sherbrooke, 

-j-  J.-Tho.mas,  Év.  d'Ottawa, 

j-  L.-Z.,  Év.  de  St-Hyacintlie. 


INSTRUGTIO 

AD  CONCIONATORES  ET  AD  GONFESSARIOS  PROVINCI^  QUEBECENSIS  CIRCA 
MODUM  AGENDI  CUM  IIS  QUI  SUFFRAGIUM  SUUM  VENDUNT 

IN  ELECTIONE. 


I 


Concionatores  exponant  :  1°  Peccatum  esse  vendere  suffra- 
gium  et  hoc  prohiberi  a  lege  tum  divina,  tum  humana  ;  2"  Hoc 
peccatum  esse  grave  ex  génère  suo  propter  gravitatem  damnorum 
quœ  inde  proveniunt  tum  moribus,  tum  reipublicœ  :  corrum- 
puntur  enim  mores  per  venalitatem  inductam  in  mentibus  plebis  : 
respublica  exponitur  damnis  ex  malo  candidato  et  perversis  legi- 
bus  ;  3°  Hoc  peccatum,  grave  ex  génère  suo,  esse  etiam  ex  génère  suo 
materiam  necessariam  confessionis  et  contritionis,  nec  expectaii- 

4 


—  50  — 

(lu m  (!sst^  ;i  pœiiitenlibiis  donec  de  eo  confessarius  inquiral  :  4" 
Ilom  malum  esse  grave  recipere  pecuniam  pru  suffrayio  omil- 
tcndo. 

De  restilulioiie  vel  pœiiileiiLia  salulari  a  confessariis  injun- 
genda,  nihil  omnino  dicanl  concionaloies,  quia  pendet  a  mullis 
circumslanliis  quai  pouderaudee  sunt  a  confessariis. 

Il 

Confessarii  :  1°  Antequam  suffragium  dalum  fuerit  vel  omissum 
pro  pecuuia,  vel  si  conditio  contraclus  illlcUi  non  fuerit  impleta, 
omnino  exiganl  ut  reslitiialur  pocunia  ei  qui  eam  tribuit  :  non- 
duni  enini  inipleta  condilionu  culpabili,  dominium  non  fuit 
acquisilum,  et  censetur  non  posse  acquiri,  quia  conditio  turpis 
est  moral iter  impossibilis  ;  2'^  Si  confessio  fiât  post  impletam  con- 
dilionem  contractus,  non  possunL  imponere  restitutionem  proprie 
diclam  (vide  Gury,  De  contractibus,  No.  760  ;  S.  Alph.  Lib.  III, 
No.  7l"2),  sed  bene  valent  injungere  cleemosynarum  erogationem^ 
tanquam  novaî  vilse  custodiam  et  ad  prseteriti  peccati  vindictani 
et  casligationem,  ut  ait  Trid.  sess.  XIV,  cap.  8,  (vide  Gury,  De 
pœnilentia  No  521.).  Hpec  posterior  régula  non  est  absoluta  sicut 
prior  :  summa  cum  prudentia  applicanda  est  et  consideratis 
omnibus  circumstantiis  locornm,  personarum  et  culparum.  [n 
dubio  potius  abstinendum.  Galamus  quassatus  non  estrumpen- 
dus.  Infirmi  in  fide  bénigne  suscipiendi.  Guni  pauperibus  et 
rudioribus  milius  agendum.  Aliquando  pars  pecuniœ  tantum 
est  elargienda. 

Gaveantprtesertim  confessarii  ne  sibi  suspicionem  avaritise  aut 
cupiditatis  acquirant,  eloemosynarum  illarum  distributionem 
sibi  reservando. 


—  51  — 

(No  69) 

LETTRE  PASTORALE 

DK9  ÉVÊQUE3  OK  LA  PROVINCK  KOCLÉSIASTIQUK  DE  QoiBBC 


NOUS,  par  la  grâce  de  Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Arche- 
vêque et  Évèques  de  la  Province  Ecclésiastique  de  Québec, 

Au  clergé  séculier  et  régulier^  et  à  tous  les  fidèles  de  la  dite  Province, 
Salut  et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

La  gravité  des  événements  qui  se  sont  succédés  depuis  les 
dernières  élections  générales  et  les  difïïcultés  nombreuses  et 
diverses  auxquelles  ils  ont  donné  lieu,  Nous  font  un  devoir  de 
vous  rappeler  brièvement,  Nos  Très  Chers  Frères,  les  orincipes 
et  les  règles  de  conduite  qui  vous  ont  été  donnés  jusqu'à  présent 
dans  nos  Conciles,  nos  Circulaires  et  nos  Pastorales,  et  notam 
ment  dans  celle  du  22  septembre  1875. 

Le  neuvième  décret  du  Quatrième  Concile,  en  1868,  expose  en 
ces  termes  vos  obligations  comme  électeurs  :  k  Que  les  Pasteurs 
instruisent  avec  soin  les  Fidèles  sur  leurs  devoirs  dans  les  élec- 
tions; qu'il  leur  inculquent  fortement  que  la  même  loi  qui 
confère  aux  citoyens  le  droit  de  suffrage,  leur  impose  en  même 
temps  la  grave  obligation  de  donner  ce  suffrage  quand  c'est 
nécessaire  et  cela  toujours  suivant  leur  conscience,  sous  le  regard 
de  Dieu  et  pour  le  plus  grand  bien  de  la  religion  et  de  la  patrie  : 
qu'en  conséquence,  les  électeurs  sont  toujours  obligés  en  cons- 
cience devant  Dieu,  de  donner  leur  suffrage  au  candidat  qu'ils 
jugent  être  véritablement  honnête  et  capable  de  bien  s'acquitter 
de  la  charge  importante  qui  lui  est  confiée,  savoir  de  veiller  au 
bien  de  la  Religion  et  de  l'État,  et  de  travailler  fidèlement  à  le 
promouvoir  et  à  le  sauvegarder.  » 

Les  Pères  du  même  Concile  s'élèvent  aussi  avec  force  contre 
les  désordres  lamentables  des  élections  et  flétrissent  énergique- 
menl  la  corruption  électorale.     «Que  les  prêtres,  ministres  du 


—  5Î>  — 

Seignoui',  diseiil-ils,  élèvent  doiic  la  voix  contre  un  si  grand 
rtMiversement  de  tons  lés  principes  de  la  religion  et  de  la  morale, 
contre  une  prévarication  aussi  criminelle  et  aussi  funeste.» 

\'A\  US73,  Nous  avons  jugé  qu'il  était  nécessaire  de  vous  pré- 
munir contre  les  dangers  des  doctrines  Cal holico-libèr aies.  Pour 
cela,  Notre  Cinquième  Concile,  employant  les  propres  expressions 
du  Souverain  Pontife,  vous  a  fait  connaître  les  caractères  et  les 
suites  funestes  de  cette  grande  erreur  des  temps  modernes. 

Enfin,  Notre  Pastorale  du  -H  septembre  1875  a  exposé  plus  au 
long  les  mêmes  enseignements,  et  vous  a  mis  de  nouveau  en 
garde  contre  le  péril.  Cette  Pastorale  déposée  par  l'un  de  Nous 
aux  pieds  du  Souverain  Pontife,  Nous  a  valu  les  éloges  et  les 
encouragements  de  l'Immortel  Pie  IX. 

Malheureusement  et  contre  notre  intention,  quelques-uns  ont 
cru  voir  dans  ce  document  un  abandon  de  la  région  des  principes 
pour  descendre  sur  le  terrain  des  personnes  et  des  partis  politi- 
ques. Nous  avons  voulu  vous  exposer  la  vraie  doctrine  sur  la 
constitution  et  les  droits  de  l'Eglise,  sijr  les  droits  et  les  devoirs 
du  clergé  dans  la  société,  sur  les  obligations  de  la  presse  catho- 
lique et  sur  la  sainteté  du  serment  :  tel  a  été  notre  unique  but, 
telle  est  encore  noire  intention.  En  cela  nous  suivons  l'exemple 
du  Saint-Siège,  qui,  en  condamnant  les  erreurs  du  Libéralisme 
Catholique,  s'est  abstenu  de  signaler  les  personnes  ou  les  partis 
politiques.  Il  n'existe  en  effet  aucun  acte  Pontifical  condam- 
nant un  parti  politique  quelconque  ;  toutes  les  condamnations 
émanées  jusqu'à  présent  de  cette  source  vénérable,  se  rapportent 
seulement  aux  Catholiques-libéraux  et  à  leurs  principes,  et  c'est 
dans  ce  sens  que  l'on  doit  entendre  le  bref  adressé  en  septembre 
I87G  à  l'un  de  Nous.  A  l'exemple  du  Souverain  Pontife  et  sui- 
vant la  sage  prescription  de  Notre  Quatrième  Concile,  Nous 
laissons  à  la  conscience  de  chacun  de  juger,  sous  le  regard  de 
Dieu,  quels  sont  les  hommes  que  ces  condamnations  peuvent 
atteindre,  quelque  soit  d'ailleurs  le  parti  politique  auquel  ils 
appartiennent. 

En  portant  ce  jugement  sur  le  prochain,  efforcez-vous  tou- 
jours. Nos  Très  Chers  Frères,  de  pratiquer  cette  modération  et 
cette  justice  avec  lesquelles  vous  voulez  vous-mêmes  être  jugés 


—  53  — 

par  les  hommes  et  surtout  par  le  Juge  Souverain  des  vivants  ol 
des  morts.  Tout  en  prenant  aux  questions  politiques  de  votre 
patrie  Tintérêt  qu'elles  méritent,  tout  en  essayant  d'apprécier  à 
leur  juste  valeur  les  personnes,  les  actes  et  les  choses,  soyez  tou- 
jours inquiets  pour  vous-mêmes,  de  peur  que  les  affaires  du 
temps  qui  passe  avec  la  rapidité  de  l'éclair,  ne  vous  fassent 
oublier  l'unique  chose  nécessaire,  c'est-à-dire,  cette  éternité  qui 
ne  passe  point  et  qui  est  votre  fin  dernière. 

La  prière  qui  nous  fait  approcher  du  trône  de  la  miséricorde 
avec  confiance  et  humilité,  nous  obtiendra  infailliblement  à  tous 
cette  crainte  salutaire  avec  laquelle  nous  devons,  à  chaque 
instant  de  notre  vie,  travailler  à  notre  salut.  Ce  commerce 
intime  avec  le  Dieu  de  toute  charité  et  de  la  pai.\  véritable, 
donnera  à  votre  âme  ce  calme  dont  elle  a  besoin  en  tout  temps, 
mais  surtout  dans  les  circonstances  solennelles  et  si  importantes, 
où  vous  êtes  appelés  à  exercer  le  grand  et  noble  droit  de  suffrage. 
Puisez  donc  souvent  à  cette  source  intarissable  de  grâces  et  de 
bénédictions  même  temporelles,  et  le  Dieu  de  paix  et  de  misé- 
ricorde sera  avec  vous  dans  le  temps  et  dans  l'éternité.  Amen. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  toutes 
les  églises  et  chapelles  de  paroisses  et  de  missions  où  se  fait 
l'office,  le  premier  dimanche  après  sa  réception. 

Donné  à  Québec  sous  nos  signatures,  le  sceau  de  TArchidio- 
cèse  et  le  contre-seing  du  secrétaire  de  l'Archevêché,  le  onze 
octobre  mil  huit  cent  soixante  dix-sept. 

-|-  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

■\-  L.-F.,  Év.  des  Trois-Rivières, 

7  Jean,  Év.  de  St-G.  de  Rimouski, 

7  Édouard-Ghs,  Év.  de  Montréal, 

j  Antoink,  Év.  de  Sherbrooke, 

7  J.-Thomas,  Év.  d'Ottawa, 

f  L.-Z.,  Év.  de  St-Hyacinthe. 

Par  Messeigueurs, 

G.-A.  GoLLET,  Ptre, 

Secrétaire. 


—  54  — 

(N"  70) 

CIRCULAI  HE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  de  Québec, 
I      10  Novembre  1877. 

I.   Caisse  Saint-Joseph. 
II.  Documents  officiels  appartenant  à  la  fabrique. 

III.  Mandement  du  25  mai  1876   maintenu. 

IV.  Intention?  de  messes  à  acquitter  biontAt  —  Défense  d'en   envoyer  ailleurs - 

Registre  spécial  pour  intentions  de  messes. 
V.   Oraison  Peu»,  re/ugi»m...  à  dire  encore. 

VI.  Addition  à  la  profession  de  foi  do  Pie  IV,  et  correction  à  faire  dans  le  rituel. 
VII.  Salaire  du  vicaire. 
VIII.   Règlement  concernant  les  bazars. 
IX.  Encourager  le  journal  "  Le  Foyer  domestique." 


Monsieur, 


Je  me  vois  avec  chagrin  obligé  de  revenir  de  nouveau  sur  la 
nécessité  d'encourager  la  caisse  Saint-Joseph.  Dans  ma  circulaire 
No  67,  du  I  septembre  dernier,  j'ai  exposé  les  motifs  qui  doivent 
engager  tous  les  membres  du  clergé  de  ce  diocèse,  à  s'y  agréger 
s'ils  n'en  font  pas  déjà  partie.  Deux  seulement  jusqu'à  ce  jour 
ont  répondu  à  mon  appel.  J'invite  ceux  qui  ne  sont  pas  membres 
à  relire  et  à  méditer  en  toute  charité  ce  que  j'ai  dit  sur  ce  sujet 
dans  la  circulaire  susdite. 

II 

Les  mandements,  lettres  pastorales,  circulaires,  lettres  d'affaires 
concernant  la  paroisse,  dispenses,  cahiers  de  prône,  comptes  et 
reçus,  recensement,  journaux  des  comptes,  documents  officiels 
venant  de  l'Archevêché  ou  du  gouvernement  civil,  tels  que 
gazelle  offirielle,  statuts,  actes  du  parlement,  proclamations 


—  55  — 

etc.,  doivent  être  conservés  avec  soin  et  laissés  entre  les  mains 
de  son  successeur,  par  le  curé  qui  quille  la  paroisse.  Danslocas 
de  mort,  les  exécuteurs  testamentaires  doivent  examiner  avec 
soin  les  papiers  et  livres  du  défunt,  afin  de  ne  rien  apporter  de 
ce  qui  appartient  à  la  fabrique.  Pour  obvier  à  toute  difTiculté 
et  mettre  sa  conscience  en  parfaite  sécurité,  chaque  curé  devrait 
tenir  séparé  de  ses  propres  papiers,  tout  ce  qui  appartient  à  la 
fabrique.  Il  arrive  assez  souvent  qu'un  nouveau  curé  ne  trouve 
absolument  rien  de  toutes  ces  choses,  excepté  les  registres  des 
baptêmes,  mariages  et  sépultures  et  les  comptes. 

Malgré  mes  avis  réitérés,  je  trouve  encore  quelques  livres  de 
comptes  qui  ne  sont  pas  conformes  au  modèle  donné  dans  l'ap- 
pendice ;  je  renouvelle  mes  ordonnances  à  ce  sujet,  afin  que  l'on 
ne  soit  pas  surpris  si  je  me  montre  sévère  sur  ce  point. 

III 

Pour  répondre  à  diverses  questions  qui  m'ont  été  faites  de  vive 
voix  et  par  écrit,  je  déclare  que  mon  mandement  (N»  55),  25  mai 
1876,  sur  les  devoirs  des  Heclcurs  en  temps  d'clection,  avec  ses  notes 
et  son  dispositif,  n'a  point  cessé  d'être  la  règle  à  suivre  par  le 
clergé  du  diocèse  en  temps  d'élection. 

IV 

Pour  prévenir  de  graves  inconvénients  et  pour  assurer  davan- 
tage le  fidèle  accomplissement  des  principes  posés  par  les  théolo- 
giens au  sujet  des  honoraires  de  messes  (Gury  de  Euchar.  vol.  II. 
No  369...),  je  crois  devoir  établir  dans  ce  diocèse  les  règles  sui- 
vantes, qui  sont  en  force  depuis  longtemps  dans  certaines 
parties  de  celte  province  : 

1"  Chaque  prêtre  doit  acquitter  dans  le  cours  du  mois,  les 
intentions  de  messes  ponr  les  défunts,  qu'il  aura  acceptées  et  ne 
pourra  pas  dépasser  deux  mois  pour  les  autres  intentions  ; 

20  Messieurs  les  Curés  ne  sont  autorisés  h  donner  des  inten- 
tions de  messes  qu'aux  prêtres  qui  habitenl  sur  leur  paroisse,  ou 
aux  curés  immédiatement  voisins  ; 


—  56  — 

3"  Le  sin[)lu.s  des  iik^'sscs  qu'on  ne  peut  pas  acquitter  dans  le 
temps  fixé  ci-dessus,  doit  être  envoyé  à  Monseigneur  Cazeau,  qui 
seul  est  chargé  de  les  faire  accjuilter  dans  le  diocèse,  ou  ailleurs. 
Je  fais  défense  absolue,  sous  peine  de  suspense,  à  tout  prêtre  de 
l'archidiocèse,  dCnvoycn-  des  intentions  de  messes  ailleurs  sans 
une  permission  expresse  ; 

4"  Chaque  envoi  d'argent  doit  être  accompagné  d'jndications 
snfDsanles  pour  que  l'on  puisse  distribuer  les  intentions  d'une 
manière  certaine.  Il  ne  suffit  pas  d'indiquer  qu'elles  viennent 
de  telle  paroisse,  mais  il  faut  distinguer  celles  qui  soni  pro  dcfunc- 
to,  pro  dcfuncta,  pro  defunctis^  in  honorem  H.  M.  K,  vcl  Sanctx 
Anna"^  ou  ad  intenlionem  dantis...  &c.  ; 

5"  Ceux  qui  ne  pourront  se  procurer  des  intentions  de  messes 
dans  leur  paroisse,  ou  dans  une  paroisse  immédiatement  voisine, 
devront  en  demander  à  Monseigneur  Cazeau  ; 

60  A  commencer  au  premier  janvier  prochain,  chaque  curé 
doit  avoir  un  cahier  solide  où  il  inscrira  chaque  jour  les  inten- 
tions de  messes  reçues,  les  envois  faits  à  l'Archevêché  et  les 
messes  acquittées  par  lui-même  ou  par  des  confrères  voisins.  Ce 
cahier  devra  être  exhibé  durant  la  visite  épiscopale. 


J'apprends  qu'un  certain  nombre  de  prêtres  de  l'Archidiocèse 
ne  se  croient  plus  tenus  de  dire  l'oraison  Deus  refugium...k  la 
messe  du  dimanche  ni  à  la  bénédiction  du  Saint-Sacrement. 
C'est  une  erreur,  car  cette  prescription  n'a  pas  été  révoquée.  Les 
raisons  qui  l'ont  motivée  subsistent  encore,  et  selon  les  appa- 
rences, elles  ne  sont  pas  près  de  disparaître. 

VI 

Par  nn  décret  du  20  janvier  1877,  la  Sacrée  Congrégation  du 
Concile  a  ordonné  d'ajouter  à  la  profession  de  loi  de  Pie  IV,  vers 
la  fin,  après  les  mots  prxcipuc  a  Sacrosancla  Tridenlim  Synode 
ce  qui  suit  :  et  ab  Œcumenico  Concilio  Vaticano  Iradita,  dcfinita  ac 
declarala,  prœscviim  de  Romani  PonliCicis  Pyimalu  et  infallibili 
magislerio. 


—  57  — 

Ce  décret  ordonne  qn'à  l'avenir  celle  profession  de  foi  «  ab 
omnibns  qui  eani  emiltere  tenentur  sic  el  non  aliter  emittalur, 
snb  comniiiialioiiibus  ac  pœnis  a  Concilio  Tridenlino  et  a  sjipra- 
diclis  constilnlionibns  S.  M.  Pii  IV  stalutis.  Id  igitur  ubique  et 
ab  omnibus,  ad  qnos  spécial,  diligenter  ac  fideliier  observetur.  » 

Afin  de  ne  pas  vous  exposer  à  manquer  à  une  obligation  si 
grave,  vous  devez  faire  dans  votre  édition  du  rituel  de  1870,  les 
corrections  suivantes  : 

Page  4GG,  vers  le  milieu,  après  les  mots  le  saint  concile  de 
Trente,  ajoutez  :  cl  par  le  concile  Œcuménique  du  Vatican,  surtout 
en  ce  qui  concerne  la  Primauté  et  i infaillibilité  du  Pontif''  Romaiti. 

Page  470,  7e  ligne,  après  les  mots  the  lioly  council  of  Trent, 
ajoutez:  and  by  the  Œcumenical  council  of  the  Vatican,  specially 
about  the  Primacy   and  infallibilily  of  tlv  Roman  Ponti/f. 

Celle  addition  au  texte  anglais  doit  absolument  se  faire  même 
dans  les  paroisses  où  l'on  ne  parle  que  le  français,  parce  qu'il 
peut  arriver  que  dans  la  suite  on  ait  à  y  recevoir  l'abjuration 
d'une  personne  de  langue  anglaise. 

De  peur  de  l'oublier,  faites  ces  deux  corrections  de  suite  dans 
tous  les  exemplaires  en  votre  possession. 

I 

VII 

A  propos  du  salaire  des  vicaires  dans  ce  diocèse,  on  me  fait 
assez  souvent  des  questions  que  je  crois  utile  de  résoudre  une 
fois  pour  toutes. 

jo  Le  salaire  ordinaire  des  vicaires  dans  la  campagne  est  de 
8100. 

2o  Le  salaire  d'un  desservant  durant  l'absence  prolongée  du 
curé,  est  de  8200  pour  l'année,  el  doit  se  payej-  au  pro  rata  du 
temps  de  la  desserte. 

3"  Le  curé  doit  payer  a)  le  voyage  du  vicaire  qui  vient  chez 
lui  ;  b)  les  frais  du  vicaire  qu'il  envoie  rendre  service  à  ses  voi- 
sins dans  un  concours  ;  c)  l'aller  et  le  retour  du  prêtre  qui,  sur 
la  demande  du  dit  curé,  vient  lui  rendre  service  temporaire- 
ment. 


—  58  — 

4"  Le  curé,  associé  h  la  Société  Saint-Joseph,  doit  à  cette 
société  le  cinquantième  du  casuel  entier  qu'il  reçoit  pour  une 
grand'mi'ssr  (ju'il  fait  chanter  par  son  vicaire,  et  il  ne  peut  pas 
rt'tianchcr  de  ce  casuel  l'honoraire  qu'il  paye  à  son  vicaire  à 
cette  occasion.  S'il  chantait  lui-même  cette  messe,  il  devrait 
certainement  le  cinquantième  de  tout  le  casuel  reçu  ;  en  char- 
geant son  vicaire  de  la  chanter,  le  curé  demeure  libre  d'appli- 
quer sa  propre  messe  pour  une  autre  intention  et  ainsi  se  trouve 
n'avoir  rien  perdu. 

VIII 

La  multiplicité  des  bazars  pour  venir  en  aide  au.x  diverses 
institutions  charitables  de  la  ville,  rend  nécessaire  une  certaine 
entente  à  ce  sujet,  dans  l'intérêt  même  de  ces  institutions.  C'est 
pourquoi  je  règle  qu'à  partir  de  l'année  prochaine,  les  institu- 
tions qui  se  proposent  de  faire  appel  au  public  par  un  bazar, 
•  devront  m'en  imformer  dans  le  cours  du  mois  de  janvier  de 
chaque  année,  afin  que,  dans  le  cours  du  mois  de  février  suivant, 
les  permissions  nécessaires  soient  accordées,  avec  fixation  de  la 
date  cà  laquelle  ce  bazar  peurra  avoir  lieu. 

IX 

\'ous  avez  du  recevoir,  vers  la  fin  de  septembre,  une  circulaire 
privée  de  Monsieur  Stanislas  Drapeau,  vous  invitant  à  favoriser 
le  Foyer  Domestique  par  une  souscription  nationale  des  Canadiens 
Français  de  la  Province  de  Québec.  Je  dois  vous  dire  que  je 
n'ai  pas  ])romis  autre  chose  que  de  vous  recommander  cette 
excellente  publication  et  de  vous  inviter  à  y  souscrire  et  à  lui 
procurer  des  souscripteurs  dans  les  paroisses  du  diocèse.  C'est 
le  vrai  et  unique  moyen  de  la  rendre  utile,  car  si  elle  n'a  pas 
assez  de  lecteurs  pour  la  soutenir,  il  est  inutile  de  lui  faire  des 
dons. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attache- 
ment. 

■j-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  59  — 

(N"  71) 

MANDEMElNT 

SUR    LA    CONVOCATION    DU    SIXIÈMR    CONCILE    PROVINCIAL    DE    QUÉBEC 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASCHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier^  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  Fidèles  de  V Archidioc'ese  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Nous  vous  annonçons  aujourd'hui,  Nos  Très  Chers  Frères, 
que  le  sixième  Concile  Provincial  de  Québec  est  convoqué,  dans 
la  Basilique  de  Notre-Dame,  pour  dimanche,  le  19  mai  prochain. 

Cette  réunion  de  vos  premiers  pasteurs  doit  vous  intéresser  au 
plus  haut  degré,  car  elle  a  pour  objet  tout  ce  qui  peut  contri- 
buer au  bien  de  vos  âmes.  Quelque  sages  que  soient  les  lois 
universelles  de  la  sainte  Eglise  catholique,  il  y  a  dans  chaque 
pays,  dans  chaque  province,  des  usages  et  des  circonstances  qui 
peuvent  rendre  nécessaire  soit  une  législation  spéciale  sur  quel- 
ques points,  soit  une  promulgation  plus  accentuée  de  celle  qui 
existe.  Voilà  pourquoi  l'Église,  toujours  inspirée  par  le  Saint- 
Esprit,  fait  une  loi  aux  Évêques  de  se  réunir  de  temps  '^n  temps, 
avec  une  certaine  solennité  et  avec  le  concours  de  prêtres  habiles 
et  zélés,  pour  délibérer  ensemble  sur  les  moyens  de  conserver 
le  dépôt  de  la  foi  et  de  restaurer  ou  d'affermir  les  saintes  règles 
de  la  morale  chrétienne  ou  de  la  dicipline  ecclésiastique.  Humai- 
nement parlant,  c'est  la  voie  naturelle  qui  doit  conduire  à  laper- 
.fection  des  lois  dans  une  société  quelconque.  Les  discussions 
que  soulève  chaque  proposition  servent  à  en  mieux  faire  saisir  la 
portée  et  à  rendre  plus  claire,  plus  complète  et  plus  utile  au  bien 
commun,  l'expression  de  la  volonté  du  législateur.  Si  à  cela 
l'on  ajoute  l'assistance   que  Notre   Seigneur  a  promise  à  son 


—  60  — 

Kglise,  nous  avons  lonl  ce  qu'il  faut  pour  que  les  rlécrels  de  nos 
Conciles  aienl  un  droit  s[)écial  à  voire  allenlion,  à  voire  respect 
et  à  votre  obéissance. 

Kn  tout  temps,  Nos  Très  Chers  Frères,  vous  êtes  obligés  de 
prier  pour  vos  pasteurs  ;  la  reconnaissance  et  votre  propre  inté- 
rêt vous  en  font  un  devoir  ;  car,  dit  l'apûtre  Saint  Paul,  ils  veil- 
lent comme  devant  rendre  compte  de  vos  dm,cs  ;  ipsi  pervigilanl 
quasi  rationem  pro  animabus  vestris  reddituri  (Héb.  XIII.  17.). 
Nous  avons  donc  droit  de  compter  que,  dans  les  conjonctures  pré- 
sentes, vous  ne  manfjucrez  point  d'élever  vos  cœurs  et  vos  mains 
vers  le  trône  de  la  miséricorde  divine,  afin  que  la  lumière  du 
Saint-Esprit  illumine  vos  pasteurs  et  que  sa  grâce  les  assiste  dans 
leurs  délibérations. 

Nous  invitons  spécialement  les  associés  de  l'apostolat  de  la 
PHiÈRE  à  redoubler  de  ferveur  et  à  faire  une  sainte  violence  au 
cœur  adorable  de  notre  divin  Rédempteur,  afin  que  ce  Concile 
tourne  à  la  plus  grande  gloire  de  Dieu  et  au  salut  de  toules  les 
âmes  confiées  à  la  sollicitude  des  Évoques  de  cette  province. 

A  cet  effet,  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons  et 
ordonnons  ce  qui  suit  : 

1"  A  dater  de  la  réception  des  présentes,  et  jusqu'à  la  fin  du 
Concile,  on  récitera  à  toutes  les  messes,  l'oraison  du  Saint-Esprit 
avant  l'oraison  du  Pape,  et  l'on  omettra  l'oraisony^ro  quacumque 
necessitate.  Cette  dernière  oraison  continuera  d'être  obligatoire 
après  le  Concile  comme  ci-devant. 

2"  Dans  les  églises  où  doivent  avoir  lieu  les  Quarante- 
Heures,  jusqu'au  27  mai  inclusivement,  le  second  jour  on  chan- 
tera le  messe  votive  du  Saint-Esprit  au  lieu  de  la  messe  pro  pace. 

3"  Les  deux  dimanches  qui  précéderont  l'ouverlure^u  Concile 
et  le  jour  même,  Messieurs  les  Curés  inviteront  spécialement  les 
fidèles  H  prier  à  cette  intention  et  à  faire  des  œuvres  de  charité 
et  de  mortification,  des  communions  et  autres  pratiques  de  piété. 
Ces  jours-là,  à  la  suite  des  grand'messes,  on  chantera  les  litanies 
de  la  Sainte  Vierge,  au  lieu  de  les  réciter. 

4"  Dans  la  Basilique  de  Québec,  le  mercredi,  le  jeudi  et  le 
vendredi  qui  précéderont  l'ouverture  du  Concile,  le  Saint-Sacre- 


-  c.^  - 

ment  sera  exposé  depuis  la  prmière  messe  jusqu'à  la  dcrnii"'re,  et 
le  soir  il  y  aura  saint  et  bénédicliou  du  Saiul-Sacrement. 

Sera  le  préseut  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  toutes  les 
églises  et  chapelles  où  se  fait  l'oiiice  public,  et  en  chapitre  dans 
les  communautés  religieuses,  le  premier  dimanche  après  sa 
réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  rArchidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  en  la  fête  de  la  Purifica- 
tion de  la  Très  Sainte  Vierge,  deux  février  mil  huit  cent  soixante- 
dix-huit. 

-j-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

G.-A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


(N"  72) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  de  Québec, 
(  4  Février  1878. 

I.  Explication  au  sujet  des  honoraires  de  messes. 
II.  Mois  de  Saint  Joseph. 

III.  Rubriques  de  l'oflice  de  Saint  François  de  Sales. 

IV.  Nouvelle  permission  de  garder  le  Saint-Sacrement  dans  les  sacristies   en   hiver, 

avec  autel  privilégié. 

V.  Messe  basse  de  minuit  avec  communion   dans  les  couvents,  et  autel  privilégié 
dans  les  oratoires  privés  des  couvents. 

Monsieur, 


Depuis  que  ma  circulaire  (N»  70)   du  10  novembre  1877  a  été 
publiée,  on  m'a  fait,  à  propos  des  honoraires  de  messes,  plusieurs 


—  62- 

qiiL'slions  auxiiiiclles  je  me  prupose  de  répondre  aujourd'hui  en 
pusanl  des  principes  généraux  qui  serviront  à  résoudre  toutes 
les  diiricnllés. 

l"  La  volonté  du  donateur  d'un  honoraire  de  messe  est  la 
règle  fondamentale  à  suivre.  Lorsqu'elle  est  explicite  sur  le 
temps,  le  lieu,  la  manière,  etc.,  le  prêtre  pent  et  doit  s'y  confor- 
mer autant  que  ce  peut  être  possible.  Il  est  cependant  à  remar- 
quer que  s'il  s'agit  de  messes  ordonnées  par  un  testateur,  l'exé 
cutour  testamentaire  n'a  pas  le  droit  d'y  rien  changer  ou  ajouter, 
par  exemple,  en  accordant  au  prêtre  un  temps  illimité  pour 
acquitter  les  messes. 

2"  L'Église  présume  que  l'intention  du  donateur,  si  elle  n'est 
pas  autrement  connue,  est  que  la  messe  soit  acquittée  le  plus 
tôt  possible,  et  c'est  la  fin  qu'elle  se  propose  dans  les  lois  qu'elle 
a  établies  à  ce  sujet,  lois  dont  ma  circulaire  (N^  70)  n'est  que 
l'écho.  Il  est  bon  de  remarquer  que  le  temps  d'un  ou  de  deux  mois 
fixé  par  l'église  ne  se  compte  pas  mathématiquement  mais 
moralement,  en  sorte  qu'il  n'y  a  pas  violation  de  la  règle  par  un 
délai  de  quelques  jours  avec  une  cause  raisonnable, 

3"  Dans  notre  pays,  il  y  a  des  époques  dans  l'année  où  les 
honoraires  de  messes  viennent  en  abondance,  et  d'autres  où  ils 
sout  rares.  Je  pense  qu'un  curé  qui  prévoit  qu'il  pourra  les 
acquitter  dans  les  trois  mois,  peut  les  garder,  en  ayant  soin 
toutefois  d'avertir  ses  paroissiens,  afin  que  ceux  qui  voudront 
qu'elles  soient  acquittées  par  d'autres,  le  disent  expressément. 

4°  Le  curé  qui  a  pris  les  précautions  que  suggère  la  prudence 
pour  transmettre  sûrement  les  honoraires  de  messes,  n'en  est 
plus  responsable. 

ô"  Il  n'est  pas  nécessaire  que  les  messes  soient  transmises  une 
à  une,  à  mesure  qu'elles  sont  reçues  au  delà  du  nombre  permis  ; 
cette  remise  peut  se  faire  toutes  les  semaines,  tous  les  quinze 
jours  ou  tous  les  mois,  selon  les  circonstances  qu'il  faut  estimer 
ex  œquo  et  bono^  sans  illusion  comme  sans  scrupule.  La  difll- 
culté  qui  résulte  de  la  rareté  des  occasions,  ou  des  craintes  que 
l'on  peut  avoir  au  sujet  de  la  malle,  ou  de  la  rareté  des  billets 
de  banque  dans  l'endroit,  peut  encore  excuser  de  faute  un  délai 
que  la  bonne  volonté   ne  peut  éviter.    Les  curés  d'un  même 


—  63  — 

canton,  qui  ont  occasion  de  se  rencontrer  fréquemment,  pour- 
raient s'entendre  à  ce  sujet.  Ceux  du  Saguenay  peuvent  s'adresser 
au  grand  vicaire  du  district  pour  envoyer  ou  recevoir  des  hono- 
raires de  messes. 

6<»  Pour  entretenir  et  favoriser  la  pieuse  coutume  qu'ont  les 
fidèles  de  faire  célébrer  des  messes  pour  les  défunts  ou  à 
d'autres  intentions,  un  curé  ne  doit  pas  reculer  devant  le  petit 
travail  qu'exigent  la  réception,  l'inscription  et  la  transmission 
des  honoraires.  Tout  ce  qui  tient  à  la  piété  des  fidèles  et  à  la 
gloire  de  Dieu,  doit  être  regardé  comme  compris  dans  les  devoirs 
d'un  bon  pasteur,  sans  qu'il  soit  besoin  de  lui  citer  une  loi 
expresse. 

70  Je  pense  avoir  à  peine  besoin  de  vous  dire  qu'il  n'est  pas  du 
tout  permis  de  réunir  les  honoraires  de  plusieurs  basses  messes 
pour  chanter  une  grand'messe  à  l'intention  des  donateurs.  Ce 
serait  aussi  une  pratique  condamnable  que  d'exhorter  les  fidèles 
à  ne  faire  célébrer  que  des  grand'messes, 

II 

Vous  voudrez  bien  vous  rappeler  ce  qui  a  été  dit  dans  la  cir- 
culaire (No  67)  du  U-r  septembre  1877,  au  sujet  de  l'induit  qui 
permet  de  commencer  les  exercices  du  mois  de  S.  Joseph  le  10 
ou  le  17  février,  pour  les  terminer  le  19  mars.  Plusieurs  fidèles 
aimeront  sans  doute  à  profiter  de  ce  privilège. 

III 

Voici,  d'après  un  certificat  du  secrétaire  de  la  S.  C.  des  Rites 
en  date  du  17  novembre  1877,  la  rubrique  concernant  l'ofQce 
de  Saint  François  de  Sales. 

Ad  Magnificat.    0  Doctor béate  Francisée 

I.  Nocturne.    Sapientiam de  communi  doctorum.* 

IL  Nocturne.  A  la  fin  de  la  sixième  leçon.,  ajouter  :  et  a  Summo 
Ponlifice  Pio  Nono,  ex  Sacrorum  Rituum  Gongregationis  con- 
sulto,  universalis  Ecclesiee  Doctor  fuit  declaratus. 


—  64  — 

111.  NûctiiriR!.     liviDKjilr  :  Vos  eslis  sal  lerraî....      Homélie  de 

Sailli  Auijustin  :  Oslcndit  Dominus de  commuai  dortonim^ 

avec  le  Vlll'-'  répons  :  In  medio 

Messe,     lu   ineclio d''  communi  doclorum   avec   l'Oraison 

propre  et  Credo. 

Martyrologe.     5  KalciiJas  januarii après  les   mois  Anne- 

siiim  translatiim  fuit ajouter:  Quem  Pins  Noniis,  ex  Sacro- 

riini    Uitiuiiii    Goiigregationis    consulto,    nniversalis  Ecclesife 
Doetorem  declaravit. 

Pour  ne  pas  manquer  à  ces  rubriques,  vous  ferez  bien  de 
marquer  immédiatement  dans  votre  bréviaire  et  dans  vos  missels, 
les  corrections  ci-dessus  indiquées. 

IV 

En  vertu  de  l'induit  du  11  novembre  1877,  dont  vous  trouverez 
copie  ci-après,  je  renouvelle  pour  sept  ans  à  commencer  le  23 
avril  prochain,  les  permissions  déjà  données  de  garder  le  Saint- 
Sacrement  dans  les  sacristies  et  les  privilèges  de  l'autel  de  ces 
mêmes  sacristies,  durant  l'hiver,  c'est-à-dire,  depuis  le  premier 
novembre  jusqu'au  premier  mai,  s^rya/es  servandis.  (Voir  Circu- 
laire iV"  7  du  'djuin  1871.) 


Un  autre  induit  de  même  date  m'autorise  1°  à  permettre  que 
durant  la  nuit  de  Noël  on  dise  dans  les  couvents  de  l'archidio- 
cèse  une  messe  basse  et  qu'on  y  donne  la  sainte  communion  ; 
2'  à  déclarer  privilégié  un  autel  dans  les  oratoires  privés  de  ces 
couvents  qui  n'ont  point  de  chapelle  ou  d'oratoire  public.  Ces 
privilèges  seront  accordés  sur  demande  spéciale. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attache- 
ment. 

-{-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


no 


INDULT 

(Traduction  de  rHalien.) 

Tvbs  Saint  Père, 

L'Archevêque  de  Québec  demande  humblement  à  Votre  Sain- 
teté la  prorogation  de  l'induit  accordé  pour  sept  ans  le  23  avril 
1871,  permettant  de  garder  le  Saint-Sacrement  dans  les  sacris- 
ties durant  l'hiver  avec  privilège  de  l'autel  et  indulgence  plénière 
dans  les  diverses  églises  de  son  diocèse. 

Ex  audientia  SSmi  diei  11  novembris  1877. 

SSraus  Dominus  Noster  Plus  Divina  Providentia  PP.  IX, 
referente  me  infrascripto  S.  Gongregationis  de  Propaganda  Fide 
Secretario,  bénigne  prorogare  ad  aliud  septennium  indultum 
concessum  die  23  aprilis  1871  in  forma  et  terminis  praîcedentis 
concessionis.     Contrariis...  &.c. 

Datum  Rorase  ex  yEdib.  S.  G.  die  et  anno  ut  supra. 

Gratis  quocumque  titulo. 

J.  B.  Agnozzi, 

Secretario. 


—  66  — 

(No  73) 

xMANDEMENT 

DR    IIOKSRIONRUR    R.-A.    TASCIIEBRAU,     ARCnRVÊQUK    DE    QUÉRRC,    A    L'OCCASION    DE    LA  | 

MORT    DU    SOUVERAIN    PONTIl'K    PIE    IX.    • 


KLZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
DiKu  ET  DU  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Cli'rgv  Séculier  cl  Régulier^  aux  Communaul.cs  Religieuses  et  à 
tous  les  Fidèles  de  V Archidioc'ese  de  Québec.^  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Depuis  longtemps,  Nos  Très  Ghers  Frères,  les  nouvelles  venues 
de  l'ancien  monde  nous  annonçaient  la  fin  prochaine  de  Notre 
Très  Saint-Père  le  Pape  Pie  IX.  Son  âge  avancé,  ses  infirmités, 
ses  cruelles  épreuves,  nous  faisaient  prévoir  ce  que  notre  cœur 

n'osait  s'avouer  à  lui-même Aujourd'hui  l'Église  Catholique 

pleure   celui  qui  pendant  plus   de   trente-deux  années  fut  son 
pasteur  et  son  père. 

La  Divine  Providence,  qui  l'avait  appelé  à  la  plus  sublime  des 
dignités  de  ce  monde,  comme  à  la  plus  formidable  des  missions, 
lui  avait  accordé  tous  les  dons  nécessaires  pour  cette  fin.  Nous 
avons  vu  de  nos  ycux,  entendu  de  nos  oreilles  et  comme  touché 
de  nos  mains,  ce  que  cette  grande  âme  et  ce  cœur  vraiment  apos- 
tolique avaient  reçu  de  majesté,  de  lumière,  de  force,  de  fermeté, 
de  prudence,  de  piété,  tle  vertu  et  de  charmes,  pour  gouverner 
l'Église  de  Dieu,  enseigner  le  peuple  fidèle,  attirer  tous  les  cœurs 
vers  le  Siège  Apostolique  par  un  attrait  mystérieux,  signaler  et 
flétrir  l'erreur  et  l'injustice  jusque  sur  les  trônes  des  puissances 
de  la  terre.  Nous  n'entreprendrons  point  ici  de  faire  l'éloge  de 
Pie  IX  ;  ce  que  tous  connaissent,  ce  que  tous  sentent  au  fond 
de  leur  cœur,  ne  pourrait  qu'être  alTaibli  par  nos  paroles  ;  nos 
regrets  et  nos  pleurs  en  diront  toujours  plus  que  nos  discours. 


—  I  »  <  — 

Si  dans  notre  profonde  et  trop  juste  douleur,  nous  venons 
verser  sur  sa  tombe  nos  prières  avee  nos  larmes,  co  n'est  pas  que 
nous  doutions  de  la  couronne  acquise  par  tant  de  travaux  et  de 
combats;  ces  prières,  aussi  bien  que  nos  larmes,  font  partie 
nécessaire  des  devoirs  que  nous  impose  la  piété  filiale  éclairée 
par  la  foi. 

En  venant  prier  sur  la  tombe  de  ce  grand  Pontife,  nous  ren- 
drons hommage  à  la  souveraine  puissance  de  Dieu,  qui  a  ordonné 
que  la  poussière  retourne  à  la  poussière  d'où  elle  est  soi-lie  ; 
pulvis  es  el  in  piUvcrem  revcrteris  (Gen.  III.  19.).  Le  plus  grand, 
comme  le  plus  petit  des  enfants  d'Adam,  est  soumis  à'cette  loi 
inexorable  de  la  mort,  après  laquelle  vient  le  jugement  :  post 
hoc  autem  juilicium  (Hébr.  IX.  27.)  :  jugement  formidable  à  subir 
devant  la  Sainteté  infinie  aux  yeux  de  laquelle  rien  n'échappe  et 
qui  ti'ouve  des  taches  jusque  dans  les  anges  :  in  anqelis  suis  repcril 
pravitalem  (Job,  IV.  18.). 

Vous  viendrez  donc,  Nos  Très  Chers  Frères,  rendre  à  votre  pas- 
teur et  père  ce  dernier  et  lugubre  devoir,  en  vous  unissant  de 
cœur  aux  prières  solennelles  qui  seront  faites  pour  le  repos  de 
l'âme  de  notre  bien-aimé  Pontife. 

Toutefois  notre  douleur  ne  doit  pas  èlre  sans  quelque  conso- 
lation :  ne  vous  affligez  poinl^  dit  Saint  Paul,  comme  ceux  qui 
n'ont  point  (Vespèrance  ;  non  contristemini  sicut  el  céleri  qui  spcm 
non  hahent  (I.  Thess.  IV.  13.).  Car  dit  le  même  apôtre,  //  faul  que 
ce  corps  corruptible  revête  Pincorruplibilité,  et  que  ce  corps  mortel 
revêle  rimmortalilé  ;  oportet  corruplibile  hoc  ijulucre  incorruplio- 
nem  et  morlalc  hoc  induvrc  Immortolitatcm  (I.  Cor.  XV.  53.).  .  Cette 
résurrection  de  la  chair,  cette  incorruptibilité  et  cette  immortalité 
que,  chaque  jour  en  récitant  le  symbole,  nous  faisons  profession 
de  croire  et  que  nous  espérons  pour  nous-mêmes,  nous  viendrons 
la  saluer  au  milieu  de  ces  pompes  funèbres,  comme  devant  être 
un  jour  l'apanage  de  celui  qui,  à  l'exemple  de  l'apôtre,  peut  dire 
en  toute  vérité,  du  fond  de  sa  tombe  :  Tai  combattu  le  bon  combat^ 
j'ai  accomplima  course  J'ai  conservé  la  foi  :  bonum  certamencertavi, 
cursum  consummavi^  fulcm  servavi  ;  //  ne  me  reste  plus  qu'à  recevoir 
la  couronne  qui  m'est  réservée  el  que  le  Seigneur^  juste  juge^  me 
rendra  en  ce  jour  :  in  reliquo  reposita  est  mihi  corona  justilix^ 
quam  reddel  mihi  Dominus  in  illa  die  justus  judex  [IL  Tim.  IV.  7.). 


—  68  — 

Mais  en  face  de  cette  consolation  et  de  cette  espérance,  vient 
se  dresser  nne  [HMiséc  de  frayeur  et  de  découragement  à  laquelle 
cependant,  Nos  Très  Chers  Frères,  nous  ne  devons  pas  céder. 

Le  vaisseau  de  l'Église  est  aujourd'hui  ballotté  par  une  des 
phis  i'urieuses  tempêtes  de  sa  longue  carrière  :  Les  nations  fré- 
missent, dit  le  psalmisle  (Ps.  IL  t...),  les  peuples  méditent  contre 
elle  de  vains  projets  ;  les  Rois  et  les  princes  de  la  terre  se  sont 
ligués  contre  le  Seigneur  et  contre  le  Christ...  La  tempête  est 
à  son  comble,  et  voilà  que  juste  au  moment  le  plus  critique, 
l'habile  pilote  qui  conduisait  le  vaisseau  disparaît. 

Que  va  devenir  cette  grande  famille  de  deux  cents  millions  de 
catholiiiues,  dispersée  sur  toute  la  terre,  privée  de  son  chef  dans 
ces  temps  de  danger  extrême  ? 

Les  ennemis  de  l'Église  vont  sans  doute  battre  des  mains  ;  ils 
vont  se  féliciter  mutuellement  de  voirenfin  tomber  en  pièces  cette 
Église  catholique,  apostolique  et  romaine,  qui  par  sa  durée,  sa 
force  et  sa  beauté,  contraste  si  évidemment  avec  ces  mille  sectes 
nées  d'hier  et  que  le  temps  dévore  sans  peine,  parce  qu'elles 
portent  en  elles-mêmes  le  germe  de  leur  destruction.  Joie  insen- 
sée !  félicitations  aussi  éphémères  que  peu  charitables  ! 

Pour  nous,  enfants  de  cette  épouse  du  Christ,  soyons  plus  unis 
que  jamais  par  les  liens  de  la  charité  et  de  l'unité  catholique  ; 
souvenons-nous  de  la  solennelle  promesse  faite  à  TÉglise  :  Les 
portes  de  l'enfer  ne  prévaudront  jamais  contre  elle  :  portse  inferi 
non  prxvalebunt  adversus  eam  (Matth.  XVL  18.).  Gardons-nous 
de  laisser  ébranler  notre  foi  et  notre  confiance  :  le  ciel  et  la  terre 
passeront^  dit  Jésus-Christ,  mais  mes  paroles  ne  passeront  point  : 
cœlurn  et  terra  transibunt,  verba  autem  mea  non  transibunt  (Marc, 
XIII.  31.).  Ne  nous  exposons  point  à  mérite]- le  reproche  que 
noire  Seigneur  adressait  un  jour  à  ses  disciples,  qui  craignaient 
de  périr  dans  la  baniue  où  il  se  trouvait  avec  eux  :  Quid  timidi 
eslis,  modicv  fidei  ?  Pourquoi  ctcs-vous  saisis  de  crainte^  hommes 
de  peu  de  foi  ?  Et  aussitôt  Jésus  se  levant^  commanda  aux  vents  et 
à  la  m'r,  et  il  se  fit  un  grand  calme  ;  tune  surgens^  imperavit  vcn- 
lis  et  mari  et  facta  est  tranquillitas  magna  (Matth.  VIII.  26.). 

Ah  !  sans  doute.  Nos  Très  Ghers  Frères,  il  peut  nous  être 
permis  de  pleurer  sur  les  ruines  amoncelées  par  la  persécution  ; 


• 


ê 


—  69  — 

de  nous  attrister  à  la  pensée  de  tous  les  maux  spirituels  et  tem- 
porels que  cause  dans  notre  siècle  la  violation  do  toutes  les  lois 
divines  et  humaines  ;  de  nous  demander  avec  anxiété  combien 
de  temps  dui-eront  encore  ces  cruelles  épreuves. 

Une  seule  chose  nous  est  défendue  à  nous,  enfants  de  l'É.iîlise 
catholique,  à  nous  qui  avons  foi  dans  la  parole  de  notre  divin 
fondateur  :  c'est  de  laisser  défaillir  notre  courage  et  ébranler 
notre  foi  ;  c'est  de  craindre  une  catastrophe  sans  remède  ;  c'est 
de  donner  la  moindre  confiance  aux  calculs  d'une  prétendue 
sagesse  humaine,  que  Dieu  confondra  tôt  ou  tard  comme  elle 
le  mérite.  Dieu  seul  est  grand  ;  et  les  hommes  les  plus  puissants, 
les  peuples  les  plus  redoutables  sont  devant  lui  comme  un  néant  : 
omnes  (pentes  quasi  non  sint  ;  sic  sunt  coram  eo  (Isaie,  XL.  17.). 

Non  !  non  !  les  portes  de  l'enfer  ne  prévaudront  jamais jamais 

contre  l'Église  fondée  sur  Pierre,  le  prince  des  Apôtres Ce 

n'est  pas  en  vain  que  Jêsus-Chrisl  a  aimé  son  Eglise.;  et  s^est  livré 
lui-même  pour  elle  :  Christus  dilexil  Ecclesiam  et  scipsum  Iradidit 
protea  (Eph.  V.  25.).  En  promettant  que  les  portes  de  l'enfer  ne 
prévaudront  jamais  contre  elle,  le  Fils  de  Dieu  n'a  pas  eu  l'in- 
tention de  lui  épargner  les  épreuves  ;  au  contraire,  ses  paroles 
supposent  que  TÉglise  sera  en  butte  aux  attaques  des  puissances 
infernales,  et  l'histoire  attf^ste  que  l'enfer,  comme  un  océan  sou- 
levé par  la  tempête,  n'a  jamais  manqué  de  pousser  ses  vagues 
frémissantes  contre  ce  rocher  immobile,  sans  pouvoir  jamais  le 
détruire.  Aucune  institution  n'a  été  si  aimée  ni  si  persécutée 
que  l'Eglise  Catholique  ;  pour  la  renverser,  des  millions  d'en- 
nemis ont  épuisé  tous  les  efforts  de  leur  rage  ;  pour  elle  des 
millions  ont  donné  leur  vie  avec  joie.  Il  en  sera  ainsi  jusqu'à 
la  fin  des  temps,  parce  que  la  vérité  seule  a  le  privilège  de  sou- 
lever de  telles  haines  et  de  mériter  un  tel  amour. 

Dans  ce  combat  entre  la  lumière  et  les  ténèbres,  entre  l'Église 
Catholique  et  la  révolution,  chacun  de  nous.  Nos  Très  Chers 
Frères,  est  appelé  à  prendre  une  part  active.  Aucun  enfant  de 
l'Église  Catholique  ne  peut  demeurer  spectateur  indifférent  des 
outrages  que  souffre  sa  mère.  La  prière  est  un  devoir  de  chaque 
jour,  mais  les  circonstances  actuelles  la  rendent  plus  nécessaire 
que  jamais.  Écoutons  ce  que  disait  l'Immortel  Pie  IX,  dans 
cette  célèbre  allocution  du    12  mars  1877  que  nous  vous  avons 


—  70  — 

fail  connaîlro  dans  un  niandcmcnl  spéci.il  :  apivs  avoir  décrit  on 
ItTincs  ('norj^iqut'S  la  [HTséciilion  (jnc  souffre  l'Kgliso,  il  ajoutait  : 
«  Mais  romnii»  cV-st  au  Toui-Puissant  qu'il  appartient  de  faire 
»  pénéti-er  la  lumière  dans  les  esprits  et  de  fléchir  les  cœurs  des 
»  hommes,  Nous  vous  demandons  d'élever  vers  Lui  vos  ferventes 

»  prières de  vous  réunir  dans  les  temples  [lour  y  répandre 

«d'humbles  supplications  pour  le  salul  de  notre  Mère  l'Église, 
»  pour  la  eonversion  de  nos  (Mincinis  et  pour  la  fin  de  nos  maux  si 
»  graves  et  si  multipliés.  Dieu  (ini  aime  ceux  qui  le  craignent  et 
»  ceux  (]ui  espèrent  en  sa  miséricorde,  daignera,  nous  en  avons  la 
..  ferme  confiance,  accueillir  la  prière  du  peuple  qui  crie  vers  lui.... 
»  Dieu  est  avec  nous  et  il  y  sera  jusqu'à  la  consommation  des 
»  siècles.  Ceux-là  seuls  doivent  craindre  dont  il  est  écrit  :  J'ai 
»  vu  que  ceux  qui  commetlcnl  l'iniquité  et  sèment  des  douleurs  et 
»  les  recollent,  avaient  péri  par  le  souffle  de  Dieu  et  avaient  été  con- 
»  sûmes  par  le  feu  de  sa  colère  (Job,  IV.  8,  9.).  Mais  à  ceux  qui 
»  craignent  Dieu,  qui  combattent  en  son  nom'  et  espèrent  en  sa 
h  puissance,  à  ceux-là  est  réservé  le  secours  de  sa  miséricorde.  » 

Ces  paroles  de  notre  regretté  Pontife  auront  un  écho  dans  vos 
cœurs,  Nos  Très  Cliers  Frères  ;  et  de  toutes  parts  d'humbles  et 
ferventes  supplications  s'élèveront  vers  le  trône  delà  miséricorde 
divine. 

Ayons  confiance  ;  car  la  prière  dispose  de  la  force  du  Tout- 
Puissant  :  En  vérité^  en  vérité^  je  vous  le  dis.  si  vous  demanJcz  à 
mon  Pire  quelque  chose  en  mon  nom,  il  vous  le  donnera.  Demandez 
et  vous  recevrez  ;  amen,  amen,  dico  vobis,  si  quid  petieritis  Patrcm 
in  nomine  meo,  dabit  vobis.    Petite  et  accipietis  (Jean,  XVI.  23.). 

Ayons  courage  ;  «  car  ce  triomphe  éclatant  qui  doit  avoir  lieu 
tôt  ou  tard,  Dieu  dans  sa  miséricorde  infinie,  veut  nous  y  associer 
par  l"s  prières  et  les  bonnes  œuvres  que  nous  ferons  à  cette 
intention.  Par  les  calamités  dont  nous  sommes  les  témoins  ou 
les  victimes,  il  veut  nous  forcer  à  reconnaître  son  souverain 
domaine,  nous  faire  tomber  à  genoux  devant  sou  trône  pour 
exprimer  le  repentir  de  nos  fautes  et  manifester  la  confiance 
filiale  dont  nos  cœurs  doivent  être  remplis.  »  [Mand.  No.  38, 
8  février  1875,  sur  le  jubilé.) 

Que  les  ennemis  de  la  sainte  Église  mettent  leur  confiance 
dans  h)  nomlirt;  et  la  valeur  de  leurs  armées,  qu'ils  passent  en 


—  71  — 

revue  avec  orgueil  ItMirs  chariots  de  guerroel  leurschevaux;  pour 
nous,  enfants  de  la  promesse,  le  nom  du  Seigneur  iuvoi|ué  avec 
couliance  sera  notre  ferme  appui,  hi  in  curribus  et  hi  in  e<juis,nos 
autem  in  nomine  Domini  Dci  nostri  invocabimus  (Ps.  XÏX.  8.). 
Aux  regards  de  Dieu,  l'humble  et  suppliante  prière  s'élevant  de 
tous  côtés,  comme  la  fumée  d'un  encens  d'agréable  odeur,  auia 
plus  de  poids  que  toutes  les  combinaisons  delà  sagesse  ou  plulût 
de  la  folie  du  monde  :  elle  remportera  tôt  ou  tard  la  victoire. 

A  ces  causes,  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons 
et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

lo  Dans  toutes  les  paroisses  et  missions  de  ce  diocèse  il  sera 
chanté  un  service  solennel  pour  le  repos  de  l'âme  de  notre  bien- 
aimé  Pontife  le  pape  Pie  IX.  Dans  la  Basilique  de  Québec,  le 
service  aura  lieu  le  jeudi  14  février,  à  neuf  heures  et  demie. 

2»  A  la  messe  et  au  salut  du  Saint-Sacrement,  l'oraison  pro 
papa  sera  remplacée  par  l'oraison  pro  eligcndo  summo  ponlificc. 
Après  l'élection  connue  d'une  manière  certaine,  l'oraison  pro 
papa  se  dira  comme  ci-devant.  Dans  le  canon  de  la  messe  on 
omettra  les  paroles  mm  famulo  luo  Papa  nostro  N  et  jusqu'à  ce 
qn\m  nouveau  pape  ait  été  élu. 

3o  Nous  invitons  tous  les  fidèles  de  ce  diocèse  à  offrir  des 
communions  et  d'autres  actes  de  piété  pour  le  repos  de  l'âme  de 
notre  bien-aimé  Pontife  et  pour  qu'il  plaise  à  Notre  Seigneur 
d'abréger  les  épreuves  de  la  Sainte  Église  Catholique  et 
Romaine,  et  de  nous  accorder  un  Pontife  fidèle  selon  son  cœur. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  toutes  les 
églises  et  chapelles  où  se  fait  l'office  public,  et  en  chapitre  dans 
les  communautés  religieuses,  le  premier  dimanche  après  sa 
réception. 

Donné  à  Québec  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'Archidiocèse 
et  le  contre  seing  de  notre  Secrétaire,  le  sept  février  mil  huit 

cent  soixante  dix-huit. 

\  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

G.-A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


—  72 


(No  74) 


MANDEMENT 


ANKOKÇANT    L'ÉLECTIOK    DE    NOTRE    SAINT-PÈRE    LK    PAPF.    LÉON    XIII 


ELZÉAR-ALEX ANDRE  TASGIIEHEAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clerfjc  Séculier  et  Rcgulicr.  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  Fui  clés  de  VArchidioc'ese  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigmeur. 

Il  y  a  qu(>lqiies  jours  à  peine,  Nos  Très  Chers  Frères,  nous 
avions  la  douleur  de  vous  annoncer  la  mort  de  notre  bien-aimé 
ponlife  le  pape  Pie  IX.  En  même  temps  nous  vous  invitions  à 
faire  des  prières  et  des  bonnes  œuvres,  non  seulement  pour  le 
repos  de  son  âmo,  mais  aussi  pour  implorer  la  protection  de 
Dieu  sur  la  sainte  Église  romaine  et  obtenir  la  prompte  élection 
d'un  nouveau  pasteur  selon  le  cœur  divin  do  Jésus. 

Aujourd'hui  nous  avons  la  joie  de  pouvoir  vous  dire  comme 
les  anges  aux  bergers  de  Bethléem  :  Evangelizo  vobis  gaudium 
magnum  quod  crit  omni  populo  :  je  vous  annonce  une  heureuse 
nouvelle  qui  comblera  de  joie  tout  le  peuple  (Luc,  II.  10.). 

Nos  prières  ont  été  exaucées,  et  dans  la  cité  des  bienheureux 
apôtres  Pierre  et  Paul,  un  nouveau  pontife  nous  a  été  donné 
dans  la  personne  de  l'ÉminentissimeCardinalJoachim  Pecci,qui 
a  pris  le  nom  de  Léon  XIII. 

Gloire  donc  à  Dieu  au  plus  haut  des  deux  et  paix  sur  la  terre 
aux  hommes  de  bonne  volonté  :  gloria  in  altissimis  Dec  et  in  terra 
pax  hominibus  borne  voluntatis  (Luc,  II.  14.). 

0  vénérable  pontife,  vicaire  de  Jésus-Christ,  successeur  de 
Saint  Pierre,  docteur  infaillible  dans  l'Église  de  Dieu,  centre  de 
l'unité  catholique,  représentant  visible  du  chef  invisible  de  qui 
découle  toute  bénédiction  dans  le  ciel  et  sur  la  terre,  ô  père  de 


—  73  — 

nos  âmes,  nous  vous  saluons  avec  une  affection  filiale  et  nous 
vous  offrons  nos  respectueux  hommages.  Quoique  séparés  par 
une  longue  distance,  nous  sommes  à  vos  pieds  d'esprit  et  de 
cœur,  et,  comme  des  enfants  dévoués  et  fidèles,  nous  réclamons 
notre  part  dans  ces  bénédictions  apostoliques  dont  le  irésor  a 
été  confié  à  votre  cœur  paternel  ! 

Accompli  avec  tant  de  promptitude  et  de  facilité  au  milieu  de 
circonstances  exceptionnelles  qui  nous  donnaient  de  vives  et 
justes  appréhensions,  ce  grand  et  heureux  événement  doit  être 
regardé  comme  une  nouvelle  et  éclatante  preuve  de  la  protec- 
tion toute  spéciale  que  Dieu  accorde  à  son  Église. 

Et  en  ellét,  Nos  Très  Ghers  Frères,  quand  on  examine  la  fin 
que  s'est  proposée  notre  divin  Rédempteur  eu  fondant  son 
Église  pour  continuer  jusqu'à  la  consommation  des  siècles, 
l'œuvre  de  notre  rédemption  et  sanctification,  oi>  ne  tarde  pas  à 
comprendre  qu'il  n'en  peut  être  autrement. 

A  une  Église  qui  devait  durer  jusqu'à  la  consommation  des 
siècles,  Jésus  ne  pouvait  donner  pour  fondement  un  homme 
dont  la  vie  était  bornée  ;  quand  donc  il  a  établi  Pierre  comme 
fondement  inébranlabh;  de  sou  Église,  il  a  voulu  désigner  nue 
institution  permanenle  et  visible.  La  raison  en  est  que  toujours 
il  y  aura  des  âmes  dont  la  foi  aura  besoin  d'être  éclairée  et 
foitifiée,  des  âmes  qui  demanderont  d'être  purifiées,  des  âmes 
enfin  à  qui  sera  nécessaire  une  direction  visible  et  fermement 
appuyée  sui-  une  autorité  incontestable.  Toujours  le  vaisseau 
de  l'Église  aui-a  besoin  d'un  pilote  visible  qui  y  maintienne  cet 
ordre  et  cette  unité  sans  lesquels  le  naufrage  est  certair..  La 
promesse  de  Jésus-Christ  n'a  donc  pu  être  restreinte  à  la  per- 
sonne de  Saint  Pierre,  mais  elle  doit  être  entendue  de  ses 
successeurs  jusqu'à  la  fin  des  temps.  Aussi  d'un 'siècle  à  l'autre 
entendons-nous  conmie  une  voix  qui  répète  ces  courtes  mais 
énei'giques  pai-oles  :  Pierre  ne  mexirl  point  ;  Pierre  vil  toujours 
dans  ses  successeurs  et  il  parle  par  eur  bouche.  Par  ses  succes- 
seurs il  est  le  fondement  inébranlable  de  l'Église  de  Jésus-Christ, 
il  est  le  confirmateur  infaillible  de  ses  frères,  le  pasteur  universel, 
le  docteur  perpétuel  des  enfants  de  l'Église,  le  guide  éclairé  par 
le  Saint-Ks[)rit  et  dont  la  voix  ne  saurait  nous  égarer,  ni  l'autorité 
être  surpassée. 


—  74  — 

«  Dieu  a  livre  le  monde  aux  disputes  des  hommes  ;  mumlum 
Iradidil  disputaliouibus  corum  (Eccl.  III.  II.)  :  dans  les  sciences, 
dans  les  arls,  dans  les  mille  et  mille  aiïaires  qui  occnpcMU  les 
esprits  sur  la  terre,  les  hommes  se  trompent  souvent,  mais  parce 
que  leur  erreur  ne  compromet  pas  leur  éternité,  Di(,'u  laisse  au 
temps  i3t  aux  patientes  recherches  de  la  raison  humaine  le  soin 
de  redresser  ce  qui  s'écarte  de  la  vérité  ;  mais  du  moment  qu'une 
erreur  quelconque  pourrait  jeter  en  péril  la  vérité  surnaturelle 
de  la  foi  ou  les  lois  sacrées  de  ia  morale,  il  a  voulu  ménager  à 
chacun  une  sauvegarde  à  la  fois  toute-puissante  et  infaillible.  » 
(Mand.  N"  26,  des  Pères  du  Cinquième  Concile,  22  mai  1873.) 

Tel  est,  Nos  Très  Ghers  Frères,  le  secret  de  cette  unité  si 
parfaite  qui  embrasse  tous  les  siècles  comme  tous  les  peuples. 
Les  vérités  que  Jésus  a  enseignées  à  ses  apôtres  avec  mission  de 
les  transmettre  au  monde  entier,  in  mimdum  universum  (Marc, 
XVI.  15.),  ces  vérités  ne  se  sont  point  altérées  en  passant  par 
tant  de  mains  différentes.  D'un  siècle  à  l'autre,  depuis  le  pre- 
mier jour  jusqu'à  la  fin  des  temps,  la  môme  voix  fait  entendre 
les  mémos  accents.  Allez  écouter  les  nations  catholiques  d'au- 
jourd'hui, elles  redisent  les  mêmes  symboles  que  les  peuples 
catholiques,  disparus  de  la  face  de  la  terre,  ont  professés  en  leur 
temps.  Comparez  l'enseignement  de  cette  multitude  de  livres 
composés  dans  toutes  les  langues,  chez  des  peuples  différents  de 
mœurs  comme  de  langage,  par  des  auteurs  séparés 'les  uns  des 
auti-es  dans  le  temps  comme  dans  l'espace,  quell(^  unanimité 
admirable  dans  cette  exposition  de  dogmes  sublimes  et  de  pré- 
ce[ites  moraux  si  crucifiants  pour  la  nature  humaine!  Toujours 
et  partout  respire  la  même  foi,  se  sent  la  même  espérance,  brûle 
la  même  charité.  Aujourd'hui,  comme  aux  premiers  siècles,  il 
n'y  a  qu'wn  cœur  et  qu'une  dme^  cor  unum  et  anima  una  (Act.  IV. 
32.),  parce  qu'il  y  a  un  centre  visible,  sagement  institué,  provi- 
dentiellement conservé  et  divinement  investi  d'un  pouvoir  que 
l'assistance  du  Saint-Esprit  empêche  de  s'égarer  quand  il  enseigne 
à  l'Eglise  universelle  ce  qu'elle  doit  croire  ou  faire. 

0  admirables  desseins  de  la  sagesse  infinie  qui  atteint  ses  fins 
avec  force  et  dispose  toutes  choses  avec  suavité  :'  attingit  a  fine  ad 
fmcm  fortiter  et  disponit  omnia  suaviter  (Sag.  VIII.  1.)  ! 

Ne  nous  contentons  pas.  Nos  Très  Chers  Frères,  d'amirer  cette 
œuvre  merveilleuse  de  la  droite  du  Tout-Puissan  t  ;  nous  sommes 


—  Tô- 
les enfants  de  celle  Église  infaillible  cl  indesliuclible  où  se 
Irouvenl  la  vraie  foi,  la  solide  espérance,  la  cliarilé  vivifianle  : 
montrons-nous  loujonis  dignes  de  celle  nièrt-  (jui  nons  a  enfantés 
à  Jésns-Cluisl.  Dansées  lenips  de  li'oiibles  et  de  révolte  on 
nons  vivons,  lenonsnons  invariablement  atlachés  de  cœnr  cl 
d'esprit  à  la  Chaire  de  Saint  Pierre,  qni  seule  peut  nons  aifci-mir 
contre  tonles  les  défaillances  de  notre  panvrc  nature  :  cll(>  a  les 
paroles  de  la  vie  étei-nclle;  quiconque  prétend  récolter  en  dehors 
de  son  champ  n'amassera  rien  pour  le  royaume  des  cienx,  et 
tonte  branche  (]ni  ne  tire  pas  sa  sève  de  cet  arbi'c  de  vie,  se  des- 
séchera et  sera  jetée  au  feu. 

A  ces  causes,  et  le  saint  nom  de  Dieu  invofjiié,  nons  réglons 
et  ordonnons  ce  qni  suit  : 

1"  Le  premier  dimanche  après  la  réception  des  [)résenles,  il 
sera  chanté  un  Te  Dcum  solennel  à  la  suite  de  la  messe  dans  les 
pnroisscs  et  missions  de  ce  diocèse  ;  dans  les  communautés  ce 
Te  Deum  sera  chanté,  ou  au  moins  récité,  après  la  messe  conven- 
tuelle ; 

•2»  A  la  messe  et  au  salut  du  Saint-Sacrement,  on  dira  comme 
ci-devant  l'oraison  pro  papa  et  on  ometti-a  l'oraison  pro  clùjrmlo 
summo  pontificc.  Dans  le  canon  de  la  messe  on  dira  les  paroles 
qui  ont  rapport  au  Souverain  Pontife  ; 

3"  Nous  invitons  tous  les  fidèles  de  ce  diocèseà  offrir  des  com- 
munions et  d'autres  actes  de  piété  pour  remercier  Notre  Seigneur 
et  poui"  implorer  sa  bénédiction  sur  notre  nouveau  Pontife. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  loules  les 
éghses  et  chapelles  où  se  fait  l'ofTice  public,  et  en  chapitre  dans 
les  communautés  religieuses,  le  premier  dimanche  après  sa 
réception. 

Donné  à  QuélDec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'Aicliidiocèse 
cl  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  vingtième  jour  do 
février  mil  huit  cent  soixante  dix-huit. 

-J-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

G.-A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


—  76  — 

(N"  75) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  de  Québec, 
I    29  Mars  1878. 

I.   Los  élections  prochaines.     Mandement   il  lire  ;  fraudes  à  condamner  ;  pasto- 
rale et  circulaire  du  11  octobre  1877  à  suivre. 
II.  Quête  pour  le  diocèse  de  Chatham. 
III.  Annales  do  la  Propagation  de  la  Foi. 
TV.   Manuel  des  paroisses  et  fabriques  recommandé  (2o  édition). 

Monsieur, 

I 

A  propos  des  élections  on  m'a  fait  deux  questions  : 

l'i  Faut-il  lire  le  mandement  du  25  mai  1876?  Je  réponds  que 
le  dispositif  de  ce  mandement  ne  laisse  pas  de  doute  là-dessus  ; 
et  une  fois  pour  toutes  je  déclare  que,  jusqu'à  nouvel  ordre,  on 
ne  doit  pas  attendre  pour  le  faire,  la  réception  d'une  circulaire 
à  ce  sujet.  Du  moment  qu'il  est  question  sérieusement  d'une, 
élection  dans  un  comté,  Messieurs  les  Curés  de  ce  comté  sont 
tenus  de  lire  ce  mandement. 

2"  A  la  veille  d'une  élection  certains  contrats  de  vente  et  de 
location  se  font  uniijuement  dans  le  but  de  qualifier  les  ache- 
teurs et  les  locataires  pour  voter;  les  parties  contractantes  n'ont 
aucune  intention  de  transférer  ou  d'acquérir  le  domaine  de  la 
propriété  vendue,  ou  l'usage  de  la  propriété  louée  ;  le  prix  est 
une  pure  fiction  que  l'on  est  convenu  d'avance  de  ne  pas  exij.'eri 
et  encore  moins  de  payer  :  on  demande  si  ces  acheteurs  ou  loca- 
taires peuvent,  sans  parjure^  faire  le  serment  exigé  de  ceux  qui 
veulent  voter  ? 

L'acte  électoral  de  Québec,  :W  Vict.  ch.  7,  §.  H,  déclare  que 
pour  être  électeur  il  faut  être  «  actuellement  el  de  bonnr  foi\  pro- 


-11- 

[ii'iétaire   ou   occupant  de   biens-fonds  estimés   d'après   le  rôle 

il'évaliiation être   locataire  de  bonne  foi  payant   pour  des 

biens-fonds  un  loyer  annuel  de » 

A  la  §.  167,  N"  7,  celui  qui  se  présente  pour  voter  peut  être 
I  l'quis  de  répondre  sous  serment  qu'il  n'a  commis  aucune  manœu- 
■  ■e  frauduleuse  qui  le  rend  inhabile  à  voler  à  cette  élection. 

L'acte  des  élections  fédérales,  37  Vict.  ch.  7,  §.  40  et  43,  con- 
tient absolument  les  mêmes  dispositions,  puisqu'il  réfère  aux 
lois  d'élections  existantes  dans  la  province  où  chacun  est  appelé 
à  voter. 

Les  choses  étant  ainsi  réglées,  il  me  paraît  que  les  individus 
qui  se  prétendent  qualifiés  en  vertu  d'un  contrat  qui  n'a  rien  de 
réel  et  qui  est  purement  fictif,  se  rendent  coupables  de  parjure 
en  faisant  le  serment  susdit,  car  ils  ne  sont  pas  propriétaires  ou 
locataires  de  bonne  foi.  Si  vous  avez  connaissance  que  de  sem- 
blables contrats  simulés  se  font  dans  votre  paroisse,  vous  devez 
mettre  vos  paroissiens  sur  leurs  gardes.  IIo7no  videt  ea  quœ 
parent^  Dominus  autem  inluelur  cor  (L  Rois,  XVI,  7.). 

Je  profite  de  l'occasion  qui  se  présente  pour  vous  inviter  à  étu- 
dier de  nouveau  et  à  mettre  en  pratique  la  pastorale  et  la  circu- 
laire communes  du  II  octobre  1877  (Nos  68  et  69.).  Comme 
ces  deux  documents  ont  reçu  l'approbation  du  Saint-Siège,  il  est 
de  mon  devoir  de  veiller  à  ce  qu'ils  soient  fidèlement  mis  à 
exécution. 

II 

Le  14  février  dernier,  un  incendie  a  consumé  en  peu  d'heures 
la  cathédrale,  la  résidence  épiscopale  et  le  collège  des  Frères  de 
Mon:;eigneur  Rogers,  évèque  de  Ghatham  dans  le  Nouveau- 
Brunswick.  Cet  accident  est  d'autant  plus  déplorable  que  ce 
diocèse,  encore  nouveau  et  ne  renfermant  qu'une  faible  popu- 
lation catholique  peu  fortunée,  se  trouvait  déjà  grevé  d'une  dette 
considérable,  que  les  assurances  n'ont  pu  couvrir. 

Déjà  des  quêtes  ont  été  ordonnées  dans  plusieurs  diocèses 
voisins  et  je  crois  que  nous  ne  pouvons  nous  dispenser  de  venir 
en  aide  à  Monseigneur  Rogers,  dans  la  pénible  situation  où  il  se 
trouve.    En  conséquence,  vous  devez.  Monsieur  le  curé,  dans  le 


-  78  — 

cours  (lu  mois  d'avril  prochain,  faire,  un  jour  do  dimanche  ou 
de  IV'U",  une  (iiirlc  s|)éciale  à  c(!lle  fin,  v.i  je  vous  invite  à  l'an- 
noncer d'avaiici"  cl  à  la  recommander  à  vos  charitables  parois- 
siens. L\mmi'in(\  disait  le  saint  homme  Tobie  à  son  Fils  (XII.  9.), 
délivre  de  la  mort^  et  ejj'ace  les  ijcclics  cl  fait  trouve)'  la  miséricorde 
et  la  vie  éternelle.  Aussitôt  que  possible,  vous  voudrez  bien  en 
transmettre  If  produit  au  seci'étaire  de  rArchevôché. 

Connue  la  circulaiii;  de  Monseigneur  l'Évèque  de  Chatham 
reproduite  à  la  suite  de  la  présente,  expose  clairement  de  quoi 
il  s'agit,  vous  êtes  prié  de  la  lire  eu  annonçant  cette  qnète. 

\\\ 

Les  Annales  de  la  Propagation  de  la  Foi  pour  le  mois  de 
février,  sont  prêtes  à  être  distribuées  ;  Messieurs  les  Curés 
sont  priés  de  retirer  les  paquets  destinés  à  leurs  paroisses. 

IV 

Je  recommande  spécialement  au  clergé  de  l'archidiocèse  la 
seconde  édition  d'un  ouviag(^  intitulé  :  «  Droit  administratif  ou 
manuel  des  paroisses  et  fabriques  par  l'honorable  Hector  L. 
Langevin,  G.  B.  »  Depuis  qu'a  paru  la  première  (1802),  la  légis- 
lation a  subi  de  grands  changements  et  des  décisions  judiciaires 
nombreuses  et  importantes  ont  établi  la  jurisprudence  au  sujet 
des  matières  traitées  dans  cet  ouvrage.  Tous  ces  changemeuts 
et  jugements  y  sont  indiqués,  de  sorte  qu'on  peut  le  consulter 
comme  un  guide  sûr  dans  les  dilficultésqui  se  présentent,  et  dans 
les  formalités  à  remplir  pour  profiter  des  avantages  de  la  loi 
dans  une  foule  de  cas. 

Je  recommande  aux  fabriques  d'en  acheter  un  exemplaire  qui 
sera  marqué  au  nom  de  la  paroisse  et  demeurera  dans  les  archi- 
ves pour  être  consulté  au  besoin  par  les  Marguilliers. 

Veuillez  agréer,  Monsieui-,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

-|-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


79  — 


CIRCULAIRE    DE    MONSEIGNEDR    l'ÉVIÏQUE    DE    CHATHAM. 

Le  désastreux  incendie  qui  a,  jeudi  matin,  le  14  du  courant, 
enlièremeuL  rasé  notre  bel  établissement  religieux  de  Ghalham, 
notre  belle  pro -cathédrale,  le  Collège  de  Saint-Michel  tenu  par  les 
Frères  des  Ecoles  Chrétiennes,  et  notre  résidence  épiscopale, 
avec  une  grande  partie  de  leur  contenu,  fruit  de  tant  d'années 
de  courageux  sacrifices  de  la  part  de  notre  dévoué  Clergé  et  des 
religieuses  populations  de  Chatham,  ce  désastre,  disons-nous, 
nous  oblige,  quoique  bien  à  regret,  à  demander,  tant  on  dehors 
de  notre  Diocèse  que  dans  ses  propres  limites,  les  secours  de  la 
charité  dans  un  aussi  pressant  besoin. 

Il  n'y  a  pas  que  les  Frères  directeurs  de  notre  Collège  et  leurs 
élèves  qui  se  voient,  comme  Nous  dans  le  moment,  privés  de 
l'heureux  toit  qui  nous  abritait;  les  fidèles  eux-mêmes  de  Notre 
ville  n'avaient  à  leur  usage  que  la  seule  église  ouverte  au  public 
qui  vient  d'être  si  tristement  dévorée  par  les  flammes  ! 

Nous  Nous  voyons  par  là  forcé  de  commencer  de  suite  les 
travaux  de  construction  de  notre  nouvelle  Cathédrale,  afin  de 
pouvoir  au  plus  tôt  en  préparer  le  soubassement  et  procurer 
ainsi  aux  fidèles  un  endroit  assez  spacieux,  quoique  temporaire, 
qui  leur  permette  de  s'assembler  pour  remplir  leurs  devoirs  de 
religion  et  de  rendre  à  Dieu  son  culte. 

Il  nous  faut  bien  voir  aussi  à  nous  procurer  un  local,  soit 
temporaire,  soit  permanent,  pour  y  rouvrir  les  classes  de  notre 
Collège,  ainsi  qu'une  maison  pour  Nous-môme  et  nos  prêtres. 

Nous  nous  trouvions  déjà  chargé  d'une  assez  lourde  dette 
pour  ce  qui  avait  été  fait  ici  et  que  le  feu  vient  de  détruire.  Il  est 
donc  assez  évident  que  les  moyens  laissés  à  notre  disposition  sont 
aujourd'hui  tout  à  fait  insuffisants  pour  nous  permettre  de  faiue 
face  à  d'aussi  pressants  besoins  ;  et  il  ne  nous  reste  d'autre  alter- 
native que  de  faire  appel,  dans  ce  moment  de  détresse,  aux  sym- 
pathies charitables  de  nos  bienveillants  voisins. 

En  conséquence,  Nous  recommandons  au  public  les  personnes 
qui,  ayant  bien  voulu  consentir  à  se  charger  de  faire  des  col- 


—  80  — 

lectes,  ont  été  dùmeiil  nommées  par  le  Comité  Général  de 
secours  et  autorisées  à  solliciter  et  à  recevoir  les  aumônes  qui 
seront  faites  pour  l'objet  de  cette  lettre. 

(Signé)  •]-  James  Rogers,  Év.  de  Ghalham. 


(N°  76) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


f  Archevêché  de  Québec, 
l  15  Avril  1878. 

T.  Visite  pastoral*. 

II.  Retraites. 

III.  Propagation  de  la  Foi. 

IV.  Rapport  annuel. 

V.  Confession  des  enfants  durant  l'année. 

VI.  .-Vvis  à  donner  concernant  les  insectes  qui  dévorent  les  patates. 

Monsieur, 

1 

Vous  recevrez  avec  la  présente  l'itinéraire  de  la  visite  pasto- 
rale de  1878.  L'incertitude  où  je  suis  encore  sur  l'époque  où 
aura  lieu  l'érection  d'un  diocèse  à  Ghicoulimi,  ne  me  permet 
guère  d'annoncer  une  visite  dans  ce  territoire  pour  cet  été, 
avec  le  risque  d'être  obligé  d'y  renoncer  si  le  bref  d'érection 
venait  à  être  promulgué  dans  l'intervalle. 

Le  mandement  (No  37)  pour  la  seconde  visite  pastorale,  sera 
publié  tel  qu'il  est  dans  les  paroisses  où  c'est  la  seconde  fois 
seulement  que  je  les  visite.  Dans  les  autres  il  sera  aussi  publié 
avec  une  légère  modification  dans  les  premières  phrases,  parce 
que  c'est  la  troisième  fois  que  je  les  visite.  Il  faudra  aussi 
publier  le  prône  sur  la  confirmation  {voir  Vapp.  du  rituel^  paye 
40).  Si  vous  n'avez  pas  ce  mandement,  il  vous  sera  envoyé  sur 
demande  faite  à  M.  GoUet. 


—  81  — 


II 


La  retraite  de  Messieurs  les  Curés  s'ouvrira  au  Séminaire, 
mardi,  le  27  août  prochain  au  soir,  pour  se  terminer  mardi,  le  3 
septembre  au  malin.  Celle  de  Messieurs  les  Vicaires,  et  autres 
pi-ètres  obligés  à  l'examen  annuel,  s'ouvrira  à  l'Archevôchè, 
mardi,  le  10  septembre  au  soir,  et  se  terminera  mardi,  le  17  du 
même  mois  au  matin. 

J'invite  spécialement  à  la  première  Messieurs  les  Curés  qui 
n'ont  pu  assister  à  celle  de  l'année  dernière.  Quant  à  la  seconde, 
l'exiguité  du  local  où  elle  a  coutume  d'avoir  lieu,  fait  désirer 
qu'elle  ne  soit  suivie,  autant  que  possible,  que  par  Messieurs  les 
Vicaires  et  autres  prêtres  tenus  à  l'examen. 

L'on  devra  arriver  à  la  retraite  dès  le  commencement,  et  en 
suivre  les  exercices  jusqu'à  la  fin,  sans  céder  dans  l'intervalle  la 
place  à  un  autre. 

Tous  les  prêtres  du  diocèse,  même  ceux  employés  dans  les 
Séminaires  et  Collèges,  qui  n'ont  pas  encore  quatre  ans  accomplis 
de  prêtrise,  voudront  bien  so  rappeler  que  le  règlement  publié 
dans  la  circulaire  du  5  juin  1855,  concernant  l'examen  qu'ils 
doivent  subir,  est  un  règlement  permanent  fondé  sur  le  XII 
décret  du  premier  Concile  Provincial,  qui  exige  aussi  des  mêmes 
prêtres  qu'ils  présentent  doux  sermons  sur  les  sujets  déterminés 
par  l'évêque.  Ils  feront  donc  leur  possible  pour  s'y  conformer, 
sous  peine  de  suspense.  L'examen  commencera  lundi,  veille  de 
la  seconde  retraite,  à  2  heures  après  midi  ;  tous  doivent  être 
rendus  à  l'heure  fixée,  et  ne  pas  se  faire  attendre. 

Pour  que  les  paroisses  ne  demeurent  pas  sans  secours,  durant 
la  retraite  de  Messieurs  les  Curés,  un  prêtre  devra  résider  dans 
une  de  celles  qui  sont  désignées  sous  le  même  numéro,  sur  le 
tableau  joint  à  la  présente.  Ce  prêtre,  pourvu  qu'il  soit  approuvé, 
est  autorisé  à  exercer  tous  les  devoirs  de  desservant  à  l'égard 
des  fidèles  des  paroisses  dont  il  aura  la  garde,  et  de  plus  à  biner, 
le  dimanche  qui  se  rencontre  dans  l'intervalle  choisi  pour  la 
retraite,  afin  de  leur  faciliter  le  moyen  d'entendre  la  Sainte 
Messe,  Il  pourra  même  biner  deux  fois,  dans  le  cas  où  le  prêtre 
6 


—  82  — 

qu'il  ri'inplaœra  serait  obligé  (l'fHrc  absent  deux  dimanches  de  sa 
paroisso.  Il  lui  sera  loisible,  comme  desservant,  de  déléguer  un 
autre  prôtre  pour  la  célébration  des  mariages. 

MessiiMirs  l"s  Curés  qui  viendront  à  la  retraite,  voudront  bien 
informer  leurs  paroissitMis  des  dispositions  qu'ils  auront  prises 
pour  la  desserte  de  leurs  paroisses  pendant  leur  absence.  Ceux 
d'entre  eux  (jui  n'auraient  pas  trouvé  moyen  de  procurer  la  messe 
à  leurs  paroissiens  le  dimanche  qu'ils  seront  absents,  les  avertiront 
de  se  rendre  aux  paroisses  voisines  ;  ou,  s'il  était  trop  difficile 
de  s'y  transporter,  ils  les  avertiront  qu'ils  sont  dispensés,  ce  jour- 
là,  de  l'obligation  d'assister  au  Saint  Sacrifice. 

Je  recommande  particulièrement  à  chaque  prêtre  d'apporter 
avec  lui  un  surplis,  pour  la  clôture  de  la  retraite.  Et  je  profite 
de  la  circonstance  pour  faire  la  même  recommandation  aux 
Messieurs  du  clergé,  toutes  les  fois  qu'il  y  a  concours  à  la  basi- 
lique, parce  qu'ilestquelquefois  impossible  de  fournir  des  surplis 
à  tous  ceux  qui  s'y  trouvent. 

TABLEAU    MENTIONNÉ    CI-DESSUS. 

1  lUvière-du-Loup  et  Saint-Anlonin, 

2  Noire-Dame  du  Portage  et  Saint-André, 

3  Saint-Alexandre  et  Sainte-Hélène, 

4  Kamouraska  et  Saint-Paschal, 

5  Saint-Denis,  Saint-Philippe  et  Mont-Garmel, 

6  La  Rivière-Ouelle  et  Saint-Pacome, 

7  Sainte-Anne  et  Saint-Onésime 

8  Saint-Roch  et  Sainte-Louise, 

9  Saint-Jean  Port-Joly  et  Saint-Aubert, 

10  L'Islet,  Saint-Cyrille  et  Saint-Eugène, 

11  Le  Cap  Saint-Ignace  et  Saint-Thomas, 

12  Saint-Pierre  et  Saint-François, 

13  Berihier  et  Saint-Vallier, 

14  Saint-Raphaël  et  Saint-Cajétan  d'Armagh, 

15  Saint  Michel  et  Beaumont, 

16  Saint-Gervais  et  Saint-Charles,  ] 

17  Saint-Lazare  et  Sainte-Claire, 

18  Buckland,  Montminy  et  Saint-Magloire, 


—  83  — 

19  Sainte-Germaine  et  Sainte-Justine. 

20  Sainte-Héaédine  et  Sainte-Marguerite, 

21  Saint-Édûuard  et  Saint-Malachie  de  Frampton, 

22  SaintCômo,  Saint-Georges. et.  Saint.-Fran(;oisde  Beauce, 

23  Saint-Sébastien  et  Saint-Vital, 

24  Saint-Honoré  et  Saint-Évariste, 

25  Saint-Victor  et  Saint-Éphrem  de  Tring, 

26  Saint-Joseph  et  Saint-Frédéric. 

27  Sainte-Marie  et  Saints-Anges, 

28  Saint-Elzéar  et  Sainl-Séverin, 

29  Saint-Sylvestre,  Broughton  et  Sacré-Cœur, 

30  Saint-Narcisse  et  Saint-Patrice, 

31  Saint-Ferdinand  et  Sainte-Sophie, 

32  Saint-Galixte, 

33  Sainte-Julie  et  Inverness, 

34  Saint-Isidore  et  Saint-Lambert, 

35  Sainte- Anaslasie  et  Sainte-Agathe, 

36  Saint-Anselme  et  Saint-Henri, 

37  Saint-Joseph  de  la  Pointe-Lévis,  Notre-Dame  de  la  Vic- 

toire et  Saint-David, 

38  Saint-Jean-Ghrysoslôme  et  Saint-Romuald, 

39  Saint-Nicolas  et  Sainl-Étiinme  de  Lauzon, 

40  Saint-Antoine  et  Saint-Apollinaire, 

41  Sainte-Croix  et  Sainl-Flavien, 

42  Lotbinière  et  Saint-Edouard, 

43  Sainte-Emmélie  et  Saint-Jeau-Deschaillons, 

44  Les  Grondines  et  Deschambault, 

45  Sainl-Ubalde,  Saint-Casimir  et  Saint-Alban, 

46  Portneuf  et  Cap-Santé, 

47  Saint -Basile  et  Saint-Raymond, 

48  La  Pointe-aux-Trembles  et  Saint-Augustin, 

49  Les  Écureuils  et  Sainte-Jeanne, 

50  Saint-Colomb  el  Sainte-Foye, 

51  Ancienue-Lorette  el  Saint-Ambroise, 

52  Charlesbourg  et  Stoneham, 

53  Beauport  el  Saull-Monlmorency, 

54  Sainte-Catherine  el  Valcarlier, 

55  L'Ange-Gardien  et  le  Château-Richer, 


—  84  — 

5G  Sainlo-Aunc  cl  Saiiit-Joachiui, 

57  Saiiil-Fcrréol  et  Saint-Tile  des  Caps, 

58  La  Pelile-Rivière  et  la  Baie-Saint-Paul, 
5il  Saint-Urbain  et  Saiiit-Hilarion, 
GO  Les  Kboulements  et  Saint-Irénée, 
Gl   La  Malbaie  et  Sainte-Agnès, 
6'2  Sainl-Fiflèle  et  Sainl-Siniéon, 
63  Notre-Dame-dii-Lac,  Saint-Louis  et  Sainl-Prime, 
Gi  Hébertville  et  Saint-Jérôme, 
G5  Notre-Dame  de  Laterrière  et  Saint-Dominique, 
GG  Ghicontimi,  Sainte-Anne  et  Saint-Fulgence, 
G7  Saint-Alphonse  et  Saint-Alexis, 
G8  Tadoussac,  Escoumains  et  Mille-Vaches. 

N.  B. — Messieurs  les  Curés  et  Missionnaires  dont  les  paroisses 
ne  sont  pas  mentionnées  dans  le  tableau  ci-dessus,  pourront  venir 
à  la  retraite  en  les  recommandant  aux  soins  de  leurs  confrères 
voisins. 

Messieurs  les  Curés  de  l'Ile  d'Orléans  peuvent  s'arranger 
ensemble,  de  manière  à  laisser  à  un  seul  d'entre  eux  le  soin  de 
toute  l'île. 

III 


C'est  dans  le  cours  du  mois  d'août  que  les  aumônes  pour  la 
Propagation  de  la  Foi  doivent  être  transmises  au  trésorier.  Mon- 
sieur Têtu,  aumônier  de  l'Archevêché. 

Messieurs  les  Missionnaires  qui  ont  besoin  d'une  allocation  de 
le  Propagation  de  la  Foi,  pour  eux-mêmes  ou  pour  leurs  mis- 
sions, doivent  donner  dans  le  cours  du  mois  d'août,  chaque 
année,  un  compte  exact  de  leurs  besoins  et  des  raisons  qui 
démontrent  la  nécessité  de  celte  allocation.  Faute  de  se  confor- 
mer à  cette  règle,  ils  s'exposent  à  en  être  privés.  Ils  ne  doivent 
pas  oublier  de  donner  aussi  un  rapport  sur  leurs  missions,  afin 
d'intéresser  tous  les  fidèles  à  cette  œuvre,  par  les  sxtraits  qu'on  | 
en  fera  dans  les  annales. 

Je   remarque   avec  peine  que  quelques  paroisses  n'ont  pas 
envoyé  leur  contribution  à  l'œuvre  de  la  Propagation  de  la  Foi,  | 
depuis  deux  ou  trois  ans. 


—  85  — 

Je  vous  prie  donc  de  vouloir  bien  me  faire  connaître  la  cause 
de  celle  omission,  et  de  prendre  les  mesures  que  vous  jugerez 
convenables  pour  la  faire  réparer  au  plus  tôt. 

Veuillez  bien  rappeler  aux  personnes  chargées  de  lecueillir 
ces  contributions,  que  c'est  un  devoir  pour  elles  de  les  trans- 
mettre exactement  au  trésorier  de  l'œuvre,  tous  les  ans  dans  le 
mois  d'août. 

Je  profite  aussi  de  l'occasion  pour  vous  prier  instamment  de 
travailler  avec  persévérance  à  exciter  et  à  entretenir  le  zèle  de 
vos  paroissiens  pour  cette  sainte  œuvre  ;  et  cela  dans  l'intérêt 
de  leur  propre  salut,  comme  il  vous  sera  facile  de  le  leur  faire 
comprendre,  aussi  bien  que  dans  celui  de  nos  missions,  et  de  la 
conversion  des  infidèles. 

IV 

Messieurs  les  Curés  voudront  bien  se  rappeler  que  le  rapport 
annuel  qu'ils  sont  tenus  de  faire  suivant  la  formule  donnée  à  la 
page  119  de  l'Appendice  du  rituel,  doit  être  présenté  avant  le 
premier  septembre. 

Ce  rapport  doit  être  écrit  sur  papier  in  quarto.,  pour  qu'il 
puisse  facilement  être  inséré  dans  les  cartables  particuliers  de 
chaque  paroisse  ou  mission,  et  non  pas  sur  petit  papier  à 
lettres. 

Dans  les  rapports  annuels  on  omet  quelquefois  des  réponses 
sous  prétexte  qu'elles  sont  les  mêmes  que  les  années  précéden- 
'tes,  ou  bien  qu'on  n'a  rien  à  dire...  De  là  il  arrive  que  quand 
j'ai  besoin  de  quelque  information,  je  suis  obligé  de  parcourir 
plusieurs  rapports  pour  trouver  ce  qu'il  me  faut,  et  comme  cela 
remonte  quelquefois  à  plusieurs  années,  je  ne  puis  avoir  de  cer- 
titude sur  Tétat  actuel  des  choses. 

Ces  rapports  doivent  être  signés  et  datés. 

V 

Je  crois  utile  de  rappeler  ici  l'ordonnance  de  notre  second 
Concile  concernant  le  nombre  de  fois  que  les  enfants  doivent 
être  confessés  chaque  année  :  «  Parochi,  quantum  fieri  poterit, 


—  «6  — 

anKrm  bis  o\it  ter  in  anno  oos  confitcntes  andiant,  prseserlim  cum 
jam  inripimit  attiiigere  aîtalom  prima?  (•omnuinionis,  atqiie  ad 
praliam  alisolutinnis,  in  rniaiit^im  potonint,  illos  pnoparent  dis- 
posiloijne  absolvant.  »  Il  ntî  sufTit  donc  [>as  de  les  confesser  U7ie 
fois  par  année.  Le  senl  moyen  de  s'assurer  qu'ils  viennent  tous^ 
est  do  les  réunir  à  des  époques  fixes,  soit  à  l'église,  soit  dans  les 
écoles,  surtout  qunnd  il  s'agit  d'endroits  uu  peu  éloignés  de, 
l'église.  Les  instructions  sur  la  visite  annuelle  de  la  paroisse 
{Appenrlicr  ilu  liiturl  page  115...),  rapportent  le  texte  du  Rituel 
Romain  qui  oblige  chaque  curé  à  faire  un  recensement  de  toutes 
les  familles  do  la  paroisse  et  à  marquer  distinctement  quels  sont 
les  communiants  et  les  non-communiants.  Avec  ce  tableau  à  la 
main,  rien  de  plus  facile  que  de  s'assurer  si  tous  les  enfants  en 
âge  de  se  confesser  se  sont  présentés.  Pour  s'être  trop  confié  à  la 
bonne  volonté  des  parents,  uu  curé  s'expose  à  répondre  de  leur 
négligence,  en  laissant  croupir  dans  le  péché  et  les  mauvaises 
habitudes,  de  pauvres  enfants  qu'un  peu  plus  de  soin  aurait 
sauvés.  Le  plus  souvent  ce  sont  précisément  ceux  qui  auraient 
plus  besoin  de  se  confesser  qui  ne  se  présentent  point. 

VI 

Le  13  juin  1877,  je  vous  ai  adressé  une  circulaire  (N"  66)  dans 
laquelle  je  vous  invitais  à  mettre  vos  paroissiens  en  garde  contre 
les  ravages  de  cet  insecte  qui  dévore  les  feuilles  et  la  tige  de  la 
patate  et  par  là  fait  périr  cette  plante  si  précieuse  pour  notre 
pays. 

Grâces  à  Dieu,  les  ravages  de  cet  insecte  n'ont  pas  été  bien- 
sensibles  l'année  dernière,  mais  il  ne  faut  pas  oublier  qu'il  se  mul- 
tiplie et  voyage  avec  une  effrayante  rapidité  et  qu'il  est  de  lapins 
grande  importance  de  le  détruire  sans  délai  là  où  il  fait  son 
apparition.  Chaque  cultivateur  doit  donc  visiter  soigneusement 
et  fréquemment  ses  champs,  et  s'aider  de  tous  les  membres  de  sa 
famille  pour  détruire  Tinsecte  à  ses  différents  états  et  surtout 
ses  œufs  Le  moyen  le  plus  sûr  de  l'anéantir  est  de  le  jeter  au 
feu. 

Tout  en  invitant  vos  paroissiens  à  recourir  aux  moyens 
humnins  pour  arrêter  ce  fléau,  vous  ne  manquerez  pas  de  les 
exhorter  à  implorer  le  secours  de  Dieu.  A  cet  effet,  je  vous  auto- 


—  8Y  — 

rise  H  faire  des  prières  et  des  processions  publiques  toujours  si 
efficaces  dans  les  temps  de  calamité.  Nous  implorerons  i>articu- 
lièrement  la  puissante  protection  de  la  Bonne  Sainte  Anne, 
patronne  de  notre  province.  Cette  procession  se  fait  comme  aux 
rogations. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  rasourance  de  mon  sincère  attache- 
ment. 

-}-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


(No  77) 


MANDEMENT 


POCE     LA     DÉPOSITION     SOLENNELLE    DBS    RESTES    MORTELS    DK    MGR   FRANÇOIS    DE    LAVAL 
DE   MONTMORENCY    DANS    LA    CHAPELLE    DU    SÉMINAIRE 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevi^que  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier,  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  Fidèles  de  fArchidiocèse  de  Québec,  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Nous  n'oublierons  jamais.  Nos  Très  Ghers  Frères,  l'émotion 
qui  s'empara  de  notre  âme,  lorsqu'au  mois  de  septembre  dernier, 
nous  nous  sommes  trouvé  en  présence  des  restes  mortels  de 
Monseigneur  de  Laval,  le  glorienx  fondateur  de  notre  église. 
Ah  !  c'est  qu'il  nous  était  donné  de  contempler  ce  chef  vénérable, 
où  étaient  venues  s'abriter  tant  de  nobles  et  de  grandes  pensées! 
Dieu  l'avait  si  bien  rempli  de  sagesse  et  d'' intelligence  !  Implevi 
eum  sapientia  et  intelligrntia  {Exoà.H^XXl,  3.)  \  Là,  près  de  ces 
ossements,  nous  pensions  entendre  palpiter  ce  cœur  où  les 
sentiments   les  plus  généreux  comme  les  plus    forts   s'étaient 


—  88  - 

donne  un  si  fidèle  reiulcz  -  vous  !  El  ce  cœur  somblait  se 
ranimer  el  nous  redire  à  tous  les  paroles  du  psalmiste  : 
Reprenez  une  nouvelle  ènerf/ie  iwiir  la  sainte  cause  du  bien;  agissez 
avec  couraf/e  :  viriliter  aijr  et  ronfortetur  cor  luum  (Ps.  XXVI. 
1-4.).  Oli  1  (luils  nous  paraissaient  beaux  encore  les  pieds  de 
TApôlre  du  Canada,  do  celui  qui  élail  venu  annoncer  la  paix  sur 
les  rives  de  noire  pairie,  porter  la  bonne  nouvelle,  prêcher  le 
saint  el  dire  à  une  autre  Sion  encore  barbare  :  Votre  Dieu  va 
rèfjner  !  Ouam  pulchri  pedes  annuntiantis  bonum,  dicentis  Sion  : 
Riijnabit  Deus  tuus  (Isaie,  LU,  7,).  El  le  prophète  élevait  de  nou- 
veau la  voix  pour  consoler  ces  ossements  arides,  en  leur  prédi- 
sant un  avenir  plein  de  gloire  :  vos  os  mêmes  reprendront  une 
seconde  vie  et  refleuriront  comme  la  plante  des  jardins  :  ossa  vcstra 
(]uasi  herba  germinabunt  (Isaie,  LXVI,  14.). 

Heureuse  l'Église  du  Canada,  mille  fois  heureuse  d'avoir  eu 
pour  fondateur  un  évèque  tel  que  le  désiraient  les  fondateurs 
de  l'Église  Universelle  !  N'est-ce  pas,  en  effet,  son  portrait  que 
nous  retrace  Saint  Paul,  dans  ses  épîtres  à  Tite  et  à  Timothée  ? 
//  faut^  nous  dit  l'Apôtre,  qu'un  évéque  soit  irrépréhensible  : 
oportet  cpiscopum  irreprehensibilcm  esse  (I.  Tim.  III,  2.).  La  répu- 
tation de  Monseigneur  de  Laval  est  sortie  brillante  et  pure 
des  nuages  que  quelques-uns  de  ses  contemporains  ont  essayé 
de  faire  planer  sur  elle.  De  son  .temps  même,  la  vénérable  Mère 
Marie  de  l'Incarnation  lui  décernait  les  plus  justes  éloges  el  elle 
en  poi'tail  un  jugement  que  la  postérité  a  été  heureuse  de 
recueillir  cl  de  consacrer.  «  C'est,  écrivait-elle,  c'est  un  homme 
de  haut  mérite, et  de  vertu  singulière.  Sa  vie  est  si  exemplaire, 
qu'il  tient  tout  le  monde  en  admiration.»  L'Évêque,  continue 
Saint  Paul,  doit  être  prudent,  prudenlem.  Au  milieu  des  diffi- 
cultés sans  nombre  qui  ont  surgi  sur  ses  pas,  Monseigneur  de 
Laval  n'a-t-il  pas  donné  mille  preuves  de  sagesse,  d'un  tact 
exquis,  de  réserve  el  d'habileté  ?  Il  a  su  conjurer  tous  les 
périls  :  périls  où  l'hérésie  aurait  pu  entraîner  les  colons,  périls 
que  courait  la  vraie  civilisation  en  présence  de  la  barbarie,  périls 
où  l'on  allait  précipiter  les  indigènes  laissant  libre  carrière  à 
leur  insatiable  convoitise. 

L'Apûtre  Saint  Paul  ajoute  encore  :  il  faut  (jue  l'Évêque  aime 
V hospitalité,  hospitalcm.    Ah!  c'est  ici,  Nos  Très  Chers  Frères, 


—  89  — 

que  lions  pouvons  élever  la  voix  bien  liant  et  proclamer  qne  per- 
sonne pins  que  cet  illnstre  prélat  n'a  créé,  ni  entretenu  nu  senti- 
ment plus  vil  de  rtiospilalité  !  Selon  les  désirs  de  sou  cœur, 
comme  aux  yeux  de  sou  inépuisable  charité,  sou  clergé  ne 
devait  former  qu'une  seule  et  unique  lamille,  et  il  en  était  le 
père  ;  cl  la  maison  palei-nelle  où  il  aimait  à  les  recevoir  et  à  leur 
prodiguer  les  attentions  les  pins  délicates,  c'est  le  Séminaire  de 
Québec,  aujourd'hui  encore  le  fidèle  héritier  de  ses  sentiments. 
Oui,  Nos  Très  Gliers  Frères,  nous  en  prenons  à  témoin  les  mem- 
bres de  notre  clergé  et  les  piètres  étrangers  qui  nous  visitent  : 
l'exemple  de  Monseigneur  de  Laval  u'a-t-il  pas  été  fidèlement 
suivi  depuis  plus  de  deux  siècles  ?  Où,  ailleurs  que  dans  la 
maison  fondée  par  ses  largesses,  trouverait-on  un  accueil  plus 
cordial  ?  Le  prêtre  ne  s'y  Irouve-t-il  pas  au  milieu  de  frères  tou- 
jours heureux  de  le  revoir  ? 

Bonté  pleine  d'attraits,  tel  était  un  des  charmes  du  caractère 
de  Monseigneui"  de  Laval  :  ceux  qui  vivaient  dans  son  intimité 
admiraient  encore  sa  mansuétude  :  Jton  percussorem^  a  dit  Saint 
Paul.  Rappelez-vous.  Nos  Tiès  Ghers  Frères,  quelle  modéra- 
tion il  déploya  en  présence  d'un  gouvei'ueur,  son  ancien  ami, 
(jui,  oublieux  de  tous  ses  devoirs  les  plus  sacrés,  était  venu 
l'assaillir  avec  ses  gens  en  armes.  Noti-e  prélat,  calme  et  rési- 
gné, se  tien',  au  [)ied  des  autels  et  prie  pour  son  persécuteur,  à 
l'exemple  de  Saint  Thomas  Becket,  prêt  comme  lui  adonner  son 
sang  pour  la  justice.  Ce  mépris  de  la  vie  il  s'y  était  préparé 
depuis  longtemps,  en  renonçant  à  tous  les  biens  de  la  terre. 
L'Évèque  iic  doit  pas  cire  porlv  à  un  (jain  honteux^  non  turpis  hicri 
cupiduni  iTite  I,  7.)  ;  et  notre  illustre  père  eu  Jésus-Christ  avait 
poussé  le  désintéressement  jusqu'à  riiéroïsme.  Héritier  d'une 
des  plus  grandes  familles  du  royaume  de  France,  il  i-enonce  à 
ses  litres  en  faveur  de  ses  frères.  Les  biens  qu'il  se  réserve  et 
ceux  qu'il  accepte  de  la  munificence  de  ses  bienfaiteurs,  il  en 
dispose  pour  son  Église  et  son  Séminaire.  Il  ne  garde  rien  pour 
lui.  Il  veut  vivi-e  et  mourir,  comme  son  divin  modèle,  pauvre 
et  désapproprié  de  tout  ce  qui  touche  aux  richesses  du  monde. 

Que  l'Apôtre  ajoute,  après  cela:  l'Evèque  doit  être  saint,  saiic- 
lum  iTite  I.  8.1,  et  nous  ne  serons  pas  effrayés  de  l'obligation 
imposée  à  Monseigneur  de  Laval.     Sans  doute,  à  l'Église  seule  il 


—  90  — 

app;utionl  de  déposer  l'auréolo  sur  le  front  des  héros  chrétiens 
tpi't'llc  veut  nous  voir  honorer  d'un  culte  public,  et  nous  ne  pré- 
tendons pas  ici  devancer  son  jugement.  Mais,  Nos  Très  Ghers 
Frères,  si,  pour  avoir  la  qualité  exigée  par  Saint  Paul,  il  sulîit 
d'avoir  pratiqué  une  humilité,  une  mortification,  une  charité, 
qui,  aux  yeux  des  contemporains,  ne  le  cédaient  en  rien  à  Thé- 
roïsme  des  premiers  siècles  ;  s'il  suffît  d'un  zèle  à  tbute  épreuve  ; 
s'il  suffit  d'avoir  fondé  et  gouverné  une  vaste  Eglise  avec  tant  de 
grAce  et  de  lumière  que  son  successeur  immédiat  ait  pu  dire  : 
«  Ma  plus  grande  peine  est  de  trouver  une  Eglise  où  il  ne  nous 
parait  plus  rien  y  avoir  à  faire  pour  exercer  mon  zèle  ;  »  s'il  suffit 
d'avoir  été  fils  dévoué  du  Saint-Siège,  prêt  à  accueillir  tous  ses 
enseignements,  malgré  les*  exemples  qui  lui  venaient  de  la 
France  ;  si,  en  un  mot,  pour  être  saint,  il  suffit  d'avoir  voué  à 
tous  ses  devoirs  une  inviolable  fidélité  :  nous  en  avons  la  ferme 
conviction,  Monseigneur  de  Laval  ne  s'est  pas  éloigné  de  l'idéal 
tracé  par  Saint  Paul,  et  il  en  demeurera  à  jamais  une  des  plus 
parfaites  réalisations. 

Grand  comme  évèque,  Monseigneur  de  Laval  fut  encore  grand 
comme  citoyen.  Il  brille  au  premier  rang  parmi  les  fondateurs 
de  notre  nationalité.  Un  jour  môme,  grâce  à  sa  puissante 
médiation,  nos  ancêtres  furent  retirés  de  la  ruine  où  ils  allaient 
s'abimer,  eux  et  toutes  nos  destinées  futures.  C'était  en  1662, 
trois  années  après  son  arrivée  à  Québec.  Quel  spectacle  déso- 
lant se  déroulait  alors  aux  regards  !  Au  dedans,  une  disette 
générale  ;  au  dehors,  des  menaces  de  guerre,  des  supplices  atro- 
ces qui  attendaient  les  missionnaires  et  les  habitants  de  la 
colonie  ;  dans  tous  les  esprits,  la  crainte  perpétuelle  de  voir 
l'Église  et  l'État  sombrer  pour  ne  plus  reparaître.  Le  découra- 
gement devint  si  général,  qu'on  alla  jusqu'à  proposer  d'abandon- 
ner toutes  les  espérances  de  l'avenir,  et  de  retourner  en  France. 
Monseigneur  de  Laval,  déjà  plus  canadien  que  français,  résista 
énergiquementà  un  projet  qui  nous  eût  anéantis  comme  peuple, 
et  s'offrit  d'aller  trouver  le  Roi  pour  le  conjurer  de  ve'.iiren  aide 
à  ses  lointains  sujets.  Le  saint  évèque  fut  reçu  à  la  cour  de 
Louis  XIV  avec  le  respect  et  la  vénération  que  méritaient  et  la 
grandeur  d'un  nom  illustre  et  l'éclat  de  vertus  héroïques.  Des 
troupes  furent  envoyées;  l'administration  das  affaires  publiques 


—  91  — 

s'organisa,  et  la  reconnaissance  aurait  pu  décerner  au  Prélat  le 
titre  de  «Sauveur  de  la  Patrie.  » 

Le  Canada  devint  si  bien  sa  patrie,  qu'il  ne  pouvait  plus  s'en 
éloigner  sans  se  croire  eu  exil.  Vntrc  demeure  sera  la  micunc^ 
votre  peuple  sera  mon  peuple,  disait  celte  héroïne  de  nos  Saints 
Livres  à  Noémi  ;  je  mourrai  dans  la  'erre  où  vous  serez  enierrrc 
et  fi/  ehoislrii  ma  sépulture  (Ruth,  I,  16,  17.1.  Monseigneur  de 
Laval  tenait  le  même  langage  à  la  jeune  nation  qui  avait  grandi 
à  l'ombre  bienfaisante  de  sa  houlette  pastorale.  Sa  vie  s'était 
dépensée  tout  entière  au  service  du  Canada  :  c'était  là  qu'il 
voulait  avoir  la  suprême  consolation  de  reposer  après  la  mort. 
Lorsqu'il  visita  la  France  pour  la  dernière  fois,  il  lui  fut  offert, 
de  la  part  du  monarque,  une  retraite  honorable  où  sa  vieillesse 
aurait  pu  s'éleindre  au  milieu  du  respect  et  de  la  vénération 
générale.  On  ne  pouvait  lui  proposer  de  plus  pénible  sacrifice  : 
«  c'était  disait-il,  lui  demander  de  renoncer  à  ce  (}ui  lui  était  le 
plus  cher  au  monde.»  Il  supplia  donc  Louis  XIV  de  lui  per- 
mettre de  venir  passer  ses  dernières  années  et  de  mourir  au 
milieu  du  petit  peuple  qu'il  avait  tant  aimé.  Touchant  specta- 
cle qui  nous  reporte  au.x  scènes  bibliques  des  premiers  âges  ! 
fêtais  devant  le  roi,  dit  Néhémias,  et  je  paraissais  lanijuissant  en 
sa  présence  et  le  roi  me  dit  :  pourquoi  donc  votre  visage  est-il  si 
triste  ?  El  je  dis  au  roi  :  comment  pourrais-je  ne  pas  avoir  le  visage 
triste,  puisque  la  ville  où  mes  pères  sont  ensevelis  est  déserte  ?  Si 
vous  voulez  me  faire  quelque  grâce,  renvoyez-moi  en  Judée,  en  la 
terre  du  sépulcre  de  mes  pères  ill  Esdras,  II,  2,  3,  5.).  Le  monar- 
que français  se  laissa  loucher  par  une  altitude  si  digne  et  par  un 
attachement  si  profond  ;  ou  plutôt  la  divine  Providence  ne  per- 
mit pas  qu'une  terre  en  quelque  sorte  étrangère  possédât  les 
restes  mortels  de  Monseigneur  de  Laval.  Ils  nous  appartenaient 
à  lous  les  titres  ;  et  si  ce  père  dévoué,  ce  bienfaiteur  insigne,  ce 
héros  du  sacrifice,  ce  grand  homme  animé  du  plus  pur  patrio- 
tisme, s'était  identifié  avec  nous,  au  point  de  se  persuader  que 
ses  os  reposeraient  plus  tranquillement  au  milieu  de  nous  : 
quelle  immense  consolation  pour  nous  d'en  avoir  la  garde 
sacrée  !  Nous  les  avons  conservés  comme  un  dépôt  inaliénable, 
qui  nous  i-appelle  un  passé  tout  peuplé  d'innombrables  et  chers 
souvenii's,  et  qui  est  pour  la  génération  actuelle, comme  pour  la 
postérité,  le  gage  certain  de  la  protection  divine  ! 


92 

Mais,  NosTivsChorsFn'POs,  il  est  une  institution  qnc  Monsei- 
pnoiirdi'  Ijuval  chérissait  outre  toutes  les  autres  :  il  l'appelait 
mi^nie  l'ânn'  de  louli;  l'Église  du  Canada  ;  une  institution  à 
laquelle  il  donna  trois  fois  la  vie,  puisqu'après  l'avoir  élevée  de 
ses  mains,  il  la  fit  surgir  ensuite,  à  deux  reprises  différentes,  des 
ruines  de  l'incendie  ;  une  institution  si  admirablement  cons- 
tituée qu'elle  a  traversé  toute  la  durée  de  notre  existence 
nationale,  distribuant  à  chaque  génération  lumière  et  vertu  ; 
une  institution  qui  a  échappé  à  tous  les  périls  et  a  souvent  été 
pour  notre  peuple  comme  un  point  de  ralliement  ;  une  institu- 
tion qui,  par  reconnaissance  pour  son  fondateur,  a  voulu  appeler 
de  son  nom  un  des  plus  beaux  sanctuaires  de  la  science  sacrée  et 
profane  :  cette  institution,  c'est  le  Séminaire  de  Québec.  Mon- 
seigneur de  Laval  lui  était  attaché  par  toutes  les  fibres  de  son 
cœur,  par  toutes  les  puissances  de  son  âme.  Il  l'avait  créée, 
établie  sur  des  bases  solides,  unie  intimement  au  Séminaire 
des  Missions-Étrangères  de  Paris,  cette  admirable  école  du 
martyre  et  de  la  prédication  évangéliquc.  C'était,  disait-il,  son 
chef-d'œuvre  :  oui,  chef-d'œuvre  admirable  destiné,  à  son  insu,  à 
redire  éternellement  l'histoire  de  ses  grandes  vertus  !  Est-il 
étonnant  qu'après  l'avoir  tant  aimé,  il  ait  désiré  de  n'en  être 
jamais  séparé,  même  après  sa  mort  ?  Il  aurait  donc  voulu  y  faire 
reconstruire  une  chapelle,  où  il  aurait  dormi  son  dernier  som- 
meil, en  attendant  la  glorieuse  résurrection.  Les  malheurs  des 
temps  ne  lui  permirent  pas  de  réaliser  un  projet  si  cher  à  son 
cœur. 

Nous  avons  donc  pensé,  Nos  Très  Cliers  Frères,  satisfaire  aux 
désirs  les  plus  légitimes  de  Monseigneur  de  Laval,  en  accordant 
à  ses  dignes  enfants  du  Séminaire  de  Québec,  la  consolation  de 
posséder  ses  restes  mortels  après  en  avoir  été  privés  pendant 
cent  soixante  et  dix  ans. 

Qu'ils  aillent  donc  reposer  en  paix  dans  leur  sanctuaire  béni, 
où  la  Providence  semble  elle-même  les  diriger  et  les  placer  pour 
toujours  !  Le  Jh'ophète  royal  s'adressant  au  Seigneur,  lui  disait  ; 
Quelqu'un  racontera-t-il  ta  miséricorde  dans  le  tombeau  et  ta  vérité 
dans  l'empire  du  trépas  ?  Numquid  narrabit  aliquis  in  sepulcro 
misrrimrdinm  tunm  vt  rcrilatcm  tuam  in  penlitione  (Ps. 
LXXXVII,  12.)  ?  Oui,  lui  répondrons-nous  avec  confiance.    Du 


-93- 

fond  de  sa  tombe,  Monseigneur  de  Laval  continuera  à  nous 
parler  et  à  nous  instruire.  Il  publiera  et  les  merveilles  de  grâce 
opérées  en  sa  personne  et  les  merveilles  qui  ont  accompagné  le 
prodigieux  développement  de  son  Église  de  Québec,  aujourd'hui 
la  mère  de  plus  de  soixante  diocèses.  Il  parlera  au  cœur  de 
cette  nombreuse  jeunesse  qui  aimera  venir  prier  et  s'encourager 
auprès  de  ses  cendres  immortelles.  A  tous,  il  apprendra  que 
l'accomplissement  du  devoir  et  la  pratique  des  fortes  vertus,  est 
le  gage  le  plus  sûr  de  la  prospérité  des  empires  comme  du  bon- 
heur des  individus.  Et  tous,  attentifs  à  ses  grands  exemples, 
nous  verrons  s'accomplir  le  vœu  du  psalmiste  :  la  mémoire  du 
juste  ne  saurait  périr  ;  in  mcmoria  œterna  erit  justus  (Ps.  GXJ,  7.)  ! 

A  ces  causes,  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons  et 
ordonnons  ce  qui  suit  : 

jo  Le  23  mai,  après  un  service  chanté  à  la  Basilique,  se  fera 
la  déposition  solennelle  des  restes  mortels  de  Monseigneur  de 
Laval  dans  la  Chapelle  du  Séminaire. 

2°  Les  fidèles  de  notre  Archidiocèse  sont  invités  à  adresser  au 
ciel  de  ferventes  prières  pour  que  l'Église  s'occupe  un  jour  de  la 
glorification  de  ce  grand  serviteur  de  Dieu,  si  telle  est  la  volonté 
de  la  Providence. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  toutes  les 
églises  et  chapelles  où  se  fait  l'oflice  public,  et  en  chapitre  dans 
les  communautés  religieuses,  le  premier  dimanche  après  sa 
réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'Archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  trentième  jour  d'Avril, 
256e  anniversaire  de  la  naissance  de  Monseigneur  de  Laval,  mil 
huit  cent  soixante-dix-huit. 

-J-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 
Par  Monseigneur, 

G.-A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


—  94  — 
(No  7») 

LETTRE  PASTORALE 

DKS    PÈRKS    DU    SIXliiHE    CONCILE    DR    QUÉBEC 


NOUS,  par  la  grAce  de  Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Arche- 
vêque et  Évèques  de  la  Province  Ecclésiastique  de  Québec, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier^  aux  Communautés  liéligieuses  et  à 
tous  les  Fidèles  de  la  Province  Ecclésiastique  de  Québec,  Salut 
et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Le  grand  Apôtre  compare  la  vie  chrétienne  à  un  champ  des- 
tiné à  produire  des  fruits  pour  la  vie  éterueile,  à  un  temple  que 
chacun  de  nous  est  appelé  à  construire  pour  la  gloire  de  Dieu  : 
Dei  agricultura  eslis,  Dei  xdijlcatio  eslis  (I  Cor.  III,  9.). 

Telle  est,  Nos  Très  Chers  Frères,  la  pensée  que  nous  venons 
aujourd'hui  vous  exposer  à  la  suite  de  notre  Sixième  Concile 
I^rovincial.  Saint  Paul  dit,  dans  le  même  verset,  que  nous  sommes 
les  aides  de  Dieu,  Dei  adjutores  sumus,  dans  la  culture  de  ce  champ 
spirituel,  dans  l'édification  de  ce  temple  que  la  grâce  doit  élever 
dans  vos  cœurs  ;  nous  sommes  aussi  vos  aides  dans  ce  ti-avail 
mystérieux  duquel  dépend  pour  vous  une  éternité  de  bonheur.  Et 
voilà  pourquoi  nous  vous  adressons  tous  ensemble  cette  lettre 
pastorale  destinée  à  résumer  en  peu  de  mots  les  règles  fonda- 
mentales de  la  vie  chrétienne. 

Eu  plusieurs  endroits  de  ses  épitres,  le  grand  Apôtre  nous  dit 
que  le  juste  vit  de  la  foi;  Juslus  ex  fide  vivit  (Rom.,  I.  17.,  Héb.  X. 
38.,  Gai.,  III.  11.).  C'est  en  effet  par  cette  vertu  que  se  commence, 
s'uccroit  et  se  consomme  la  justification.  La  foi  est  comme  l'ar- 
chitecte de  ce  temple  que  le  juste  élève  au  dedans  de  lui-même  : 
chaque  pensée,  chaque  parole,  chaque  action  de  sa  vie,  surnatu- 
ralisée par  les  motifs  de  sa  foi,  est  comme  une  pierre  qui  s'ajoute 
à  l'édifice  jusqu'au  jour  où  Dieu  vient  en  prendre  possession 


—  !»5  — 

pour  l'éternité  :  c'est  une  fleur  de  ce  jardin  spirituel,  que  les 
mains  des  anges  viennent  cueillir  pour  en  faire  hommage  à  la 
majesté  divine. 

Dans  sa  vie  intime  et  personnelle,  dans  la  famille,  dans  la 
société  civile  dont  il  est  le  membre,  toujours  et  partout,  le  juste 
vit  de  la  foi  et  en  fait  la  règle  suprême  de  ses  pensées,  de  ses 
désirs,  de  ses  jugements  et  de  ses  actes.  Ne  pouvant  pas  entrer 
dans  tous  les  développements  dont  ce  vaste  sujet  serait  suscep- 
tible, nous  nous  bornerons  aux  principes  les  plus  généraux  qui, 
une  fois  bien  connus  et  bien  compris,  vous  dirigeront  sûrement 
dans  la  voie  du  salut. 

I 

l'encyclique  de  Léon  xiii.  (a) 

En  vous  parlant  ainsi,  Nos  Très  Chers  Frères,  nous  accompli- 
rons fidèlement  le  vœu  exprimé  par  Notre  Saint-Père  le  Pape 
Léon  XIII,  dont  l'admirable  encyclique  nous  est  arrivée  au  mo- 
ment où  allait  s'ouvrir  notre  Gonpile.  Cette  première  parole  du 
successeur  de  l'immortel  Pie  IX  était  attendue  avec  une  reli- 
gieuse impatience  :  elle  sera  lue  dans  toutes  les  églises  de  cette 
province,  afin  que  la  voix  du  père  commun  des  fidèles  soit 
entendue  par  tous  ses  enfants.  Tous  ont  pris  part  au  deuil  et  aux 
afllictions  de  notre  mère  la  sainte  Église,  lorsqu'elle  s'est  vue 
privée  de  son  premier  pasteur  ;  tous  se  sont  réjouis  à  la  nouvelle 
de  l'élection  si  prompte  et  si  heureuse  du  nouveau  Pontife;  tous 
aussi  écouteront  avec  respect  et  obéissance  les  premiers  accents 
de  ce  Pontife  selon  le  cœur  de  Dieu,  tel  que  l'exigent  les  besoins 
de  nos  temps  malheureux  :  doué  de  science,  de  piété,  de  fermeté 
inébranlable  pour  continuer  les  glorieuses  traditions  de  Pie  IX. 

Ce  vénérable  document  est  daté  du  grand  jour  de  la  résurrec- 
tion de  Notre  Seigneur  qui,  étant  mort  à  cause  de  nos  péchés^  est 


(a)  Le  texte  de  l'encyclique  doit  être  lu  immédiatement  nprôs  ce  premier  article. 

Comme  cette  Pastorale  est  longue,  elle  ne  doit  pas  étro  lue  tout  d'un  trait,  mais 
article  par  article,  avec  des  explications  convenables  pour  en  faire  mieux  saisir  les 
détails  et  l'ensemble.  Chacun  des  numéros  peut  fournir  la  matière  d'une  instruction 
apéoiule. 


—  96  — 

ressuscité  jwur  noire  justificalion  :  qui  Iradilus  est  propter  delicta 
noslra  et  rcsurrexit  propter  juslijicationcm  noslram  (Rom.,  IV, 
2").).  IMaise  ;\  Dmmi  que  co  soit  le  présage  de  la  fin  des  maux 
(|ui  allli^uMil  la  saiiilt»  Kglise  Romaine  et  sou  auguste  chef  ! 

Du  haut  (le  ce  trùne,  le  plus  élevé  du  monde,  le  Souverain 
Poulifo  (Mubrasse  d'un  seul  regard  l'univers  entier,  et  son  cœur 
est  abreuvé  di'  tristesse  à  la  vue  de  cette  désolation  qui  pèse  sur 
la  terre.  Toutes  les  lois  divines  et  humaines  sont  violées  ;  la 
justice  et  la  charité  semblent  bannies  de  ce  monde. 

L'encycliiiue  énunière  les  attentats  commis  contre  des  évèqucs 
et  des  ministres  de  la  religion,  contre  les  ordres  religieux,  les 
écoles  catholiques,  les  institutions  de  charité,  les  droits  sacrés 
et  inaliénables  du  Saint-Siège  au  patrimoine  de  Saint  Pierre. 
Et  comme  conséquence  nécessaire  de  ces  attentats,  il  n'y  a  plus 
ni  [laix,  ni  sécurité,  ni  stabiliié  dans  les  sociétés  civiles, qui  sont 
agitées  et  bouleversées  par  des  révolutions  continuelles.  On 
dirait  un  volcan  qui  se  prépare  àvomir  desilammes  vengeresses. 

(  )r,  quelle  est  la  cause  de  ces  affreux  malheurs  ?  La  première 
et  la  principale  est  le  mépris  de  l'autorité  divine  de  l'Eglise: 
mépris  qui  rejaillit  sur  son  divin  fondateur.  Léon  XIII  redit 
dans  un  langage  sublime  les  bienfaits  sans  nombre  de  cette 
Église  en  faveur  de  l'humanité,  de  la  civilisation,  des  arts  et 
des  sciences.  La  dignité  humaine  et  la  vraie  libcM'té  des  âmes 
lui  doivent  leur  existence,  car  les  peuples  qui  se  joignent  à  elle 
acquièrent  ces  biens  inestimables,  et  ceux  qui  s'en  éloignent  les 
perdent  sans  retour.  Témoin  les  contrées  de  l'Orient  jadis  si 
florissantes  ;  témoin  l'Italie  aujourd'hui  en  proie  à  la  misère  et 
à  l'anarchie. 

Après  avoir  renouvelé  et  confirmé  les  protestations  de  Pie  IX 
contre  la  violation  des  droits  du  Saint-Siège,  Léon  XIII  invite 
tous  les  rois  et  les  princes  à  se  rattacher  à  l'Église,  gardienne  de 
la  véritable  notion  de  l'autorité  sans  laquelle  il  ne  peut  y  avoir 
d'ordre  et  de  stabilité. 

11  exhorte  aussi  tous  les  fidèles  à  prier  la  miséricorde  divine 
de  mettre  un  terme  à  tous  ces  maux. 

Il  conjure  tons  les  évoques  de  ne  négliger  aucune  occasion  de 
semer  dans  le  champ  du  Seigneur  le  hon  grain  des  doctrines 


—  1»7  — 

célestes,  de  faire  pénétrer  dans  tontes  les  âmes,  et  snrtout  dans 
celles  de  la  jennesse,  les  principes  salntaires  dr  la  foi  catholiqne. 

C'est  ce  qne  nons  allons  essayer  de  faire  en  vons  montrant  la 
foi  comme  le  mobile  de  voln>  vie  entière  dnrant  les  jonrs  de 
votre  pèlerinage  en  ce  monde. 

II 

LE  CHRÉTIKN  nOlT  VIVRE  DE  LA  TOI   DANS  SA  VIE  INTIME  ET 

PERSONNELLE. 

Dieu  a  été  vu  sur  la  tcrre^  dit  un  Prophète,  cl  il  a  converse  avec 
les  hommes  :  in  terris  visus  est  et  cum  hominibus  conversalus  est 
(Bar.  III,  38.),  afin,  selon  la  remaiHjne  de  Saint  Bernard,  «  qu'en 
voyant  ce  qu'il  esldevenn  pour  notre  amour,  nous  soyons  excités 
à  imiter  sa  vie  humaine,  pour  retracer  en  nous  l'image  de  sa 
vie  divine,  suivant  cette  parole  de  l'apôtre  :  //  faut  que  la  vie  de 
Jésus  soit  manifestée  en  notre  chair  mortelle  :  ut  et  vita  Jesu  mani- 
festctur  in  carne  nostra  mortali  (II.  Cor.,  IV,  1 1.).  » 

Entrons  donc,  Nos  Très  Chers  Frères,  dans  le  cœur  divin  de 
notre  modèle  pour  y  apprendre  comment  le  juste  doit  vivre  de 
la  foi. 

1.  «  L'intention,  dit  Saint  Augustin,  dirige  l'œuvre  à  sa  fin, 
comme  le  gouvernail  dirige  le  vaisseau  vers  le  port,  m  L'offrande 
d'un  denier,  l'aumône  d"uu  verre  d"eau  reçoit  de  l'inteufion  sur- 
naturelle inspirée  par  la  foi,  une  si  grande  valeur,  que  Dieu  la 
récompense  par  une  éternité  de  gloire.  Aussi  Notre  Seigneur 
entrant  dans  le  monde  consacre-t-il  à  son  Père  tous  les  moments 
de  sa  vie  mortelle  :  Voici^  dit-il,  que  je  viens  pour  faire^  6  Dieu^ 
votre  volonté  :  in'jrediens  mundum  dtcit...Ecce  vcnio...ul  faciam^ 
beus^  volunlatem  luam  (Héb.  IV,  5,  T.).  A  cet  exemple.  Nos  Très 
Chers  Frères,  notre  première  pensée  de  chaque  jour  doit  être  un 
acte  de  généreuse  offrande  pour  accomplir  la  volonté  de  Dieu, 
qui  nous  accorde  cette  journée  comme  un  moyen  d'acquérir  la 
vie  éternelle. 

Contemplons  un  instant  Notre  Seigneur  vivant  de  cette  vie 
toute  de  foi  et  d'obéissance,  dans  l'humble  demeure  de  Naza- 

7 


—  98  — 

rt'lli.  J('siis  travaille  dans  la  boutique  cruii  pauvre  charpentier, 
la  prière  anime  et  sanctifie  son  humble  travail  ;  il  éprouve  de  la 
laligne,  il  en  bénit  la  justice  de  Dieu  dans  la  sentence  portée 
contre  notre  premier  père  ;  il  reç^oit  des  ordres,  il  adore  le  do- 
maine suprême  de  la  majesté  divine  qui  a  établi  dans  ce  monde 
visible  les  ditiërents  étals  de  conditions  inégales  ;  quand  on  lui 
paye  le  salaire  de  son  travail,  il  rend  grâces  à  la  Providence  qui 
nourrit  les  oiseaux  du  ciel  et  nous  donne  notre  pain  quotidien  ; 
il  essuie  des  dédains  (;t  des  rebuts,  il  les  accepte  pour  réparer  la 
gloire  de  Dieu  outragée  par  le  péché  des  hommes...  Et  ainsi,  à 
chaciue  action,  à  chaque  instant  du  joui-,  le  cœur  de  Jésus,  notre 
modèle,  amasse  des  trésors  de  mérites,  non  par  des  miracles,  ni 
par  des  actions  e.xlraordinaires,  mais  en  vertu  de  cette  intention 
droite  et  pure  qui  surnaturahse  et  divinise  ce  qu'il  y  a  de  plus 
commun,  de  plus  ordinaire,  de  pins  indilTéreut  en  apparence, 
dans  les  actes  de  la  vie  humaine.  0  heureux  Thomme  qui  pent 
dire  comme  Jésus  :  Celui  qui  m'a  envoyé  est  avec  moi...  et  je  fais 
toujours  ce  qui  lui  est  agréable  :  Qui  me  misit  mecum  est...  ego  quœ 
placita  sunt  ei  facio  sempcr  (Jean,  VIII.  29.). 

2.  Cette  vie  de  foi  qui  surnaturalise  le  travail  le  moins  noble 
en  apparence,  sanctifie  égaleuicnt  la  soulï'rance. 

bléla»  !  quel  est  l'enfant  d'Adam  qui  n'entende  en  lui-même 
ce  que  l'Apùtre  appelle  une  réponse  de  mort  :  responsum  mortis 
(II.  Cor.,  I.  U.)  ?  Ce  n'est  pas  seulement  à  cause  de  cet  arrêt  for- 
midable porté  contre  tout  être  vivant  dans  ce  monde,  mais  aussi 
à  cause  de  ces  tribulations  qui  se  multiplient  dans  notre  cœur 
(Ps.,  XXIV.  17.).  Le  juste  lui-même  n'en  est  pas  exempt;  ses 
tribulations  sont  nombreuses,  dit  le  Prophète  (Ps.,  XXXIII.  2U.)  ; 
mais  il  se  console  en  jetant  un  regard  sur  Jésus,  l'auteur  et  le 
consommateur  de  la  foi  (Héb.,  XIl,  2.),  et  en  se  disant  à  lui-même  : 
Si  nous  soujfrons  avec  lui,  nous  serons  glorifiés  avec  lui  :  si  compa- 
limur  ut  et  conglorificemur  (Rom.,  VIII,  17.).  Que  le  juste  souffre 
la  douleur  et  rinfirraité  dans  son  corps  ;  que  son  cœur  soit 
abreuvé  d'amertume,  de  crainte  et  de  chagrin  ;  que  le  deuil 
entre  dans  sa  maison  ;  que  l'infortune  vienne  le  précipiter, 
comme  le  saint  homme  Job,  du  faite  des  honneui's  et  des  richesses 
dans  i'abime  de  la  plus  profonde  misère  :  le  juste  qui  vit  de  la 
foi  sait  que  tôt  ou  tard  Dieu  lui-même  essuiera  ses  larmes,  abslev' 


—  09  — 

r/rl  Deus  omnem  lacrymam  ah  ocuUs  eorum^xt  qu'il  nUj  aura  })lus 
alors  ni  mort^  ni  deuil,  ni  gnnissrmrnt,  ni  douleur  (Apoc,  XXI,  4.). 

3.  Les  soiitfrances  ne  sont  pas  la  leiile  épreuve  du  juste  dans 
celte  vallée  de  larmes. 

Le  grand  Apôtre,  qui  avait  enduré  avrC  joie  les  verges,  les 
chaînes,  la  prison,  la  faim,  la  soif,  la  nudité,  sentait  son  courage 
défaillir  à  la  vue  de  ces  combats  intérieurs  que  l'ennemi  du  salut 
livre  au  cœur  pour  rentrainor  au  mal.  Dans  sou  décourage- 
ment, Saint  Paul  s'écriait  avec  amertume  :  Qui  donc  me  déli- 
vrera de  ce  corps  de  mort  ?  (Juis  nir.  liberabit  de  corpore  mortis 
hujus  ?  Et  une  voix  intérieure  lui  répondait  :  Ce  sera  la  grâce  de 
Dieu  par  les  mérites  de  Jésus-Christ  :  Gratia  Dei  per  Jesurn  Chris- 
tum  (Rom.,  VII,  24,  25.). 

Or,  Nos  Très  Chers  Frères,  comment  s'obtient  cette  grâce  si 
nécessaire  pour  repousser  les  traits  enllammés  du  malin  esprit  ? 
C'est  Notre  Seigneur  lui-même  qui  nous  l'apprend  :  Veillez  et 
priez^  dit-il  ,^/e  peur  que  vous  n  entriez  en  tentation  ;  vigilate  et  orale 
ut  non  intretis  in  lentationem  (Matth.,  XXVI,  41.). 

4.  Suivant  l'ordre  ordinaire  de  la  providence  divine,  la  grâce 
n'est  accordée  qu'à  la  prière.  Que  de  bienfaits  nous  avons  à 
demander  chaque  jour  à  Dieu,  pour  nous-mêmes,  pour  ceux  qui 
nous  sont  chers,  pour  l'Église  et  son  auguste  chef,  pour  nos  pas- 
teurs, pour  noire  patrie  et  pour  tous  ceux  qui  prennent  part  au 
gouvernement  de  l'État  !  La  prière  n'est  pas  seulement  un 
devoir  pour  le  chrétien  ;  c'est  aussi  une  consolation,  c'est  un  hon- 
neur, c'est  un  bonheur  de  pouvoir  ainsi  approcher  du  trône  de 
rÉternel,notre  père,  notre  bienfaiteur,  la  perfection  infinie  ! 

5.  La  prière  nous  met  en  communication  avec  les  élus  du  ciel 
qu'elle  intéresse  à  notre  salut,  en  demandant  leur  intercession 
au  milieu  des  dangers  que  nous  courons.  Elle  va  aussi  comme 
un  rosée  bienfaisante  descendre  sur  ces  âmes  qui  nous  furent 
chères  pendant  leur  vie  et  que  la  sainteté  infinie  de  Dieu  lient 
éloignées  pour  un  temps,  de  ce  bonheur  d'où  la  moindre  souil- 
lure est  exclue. 

6.  A  la  prière  qui  obtient  la  lumière  et  la  force,  le  chrétien 
qui  vil  de  la  foi  joint  une  vigilance  exacte,  car  il   sait  que   le 


—  100  — 

ilémon  comme  tin  lioA  ru(/issaiil  lournc  sans  cesse  autour  de  nous^ 
cherchant  fjiti  <lciiorcr...liui(/iuim  leo  rufjiens  circuit  quxrcns  qucm 
dcvorel  (I.  Pierre,  V,  8.).  L'apôtre  Saint,  Pierre,  qui  nous  avertit 
de  ce  (laiij;er,  nous  enseigne  aussitôt  le  moyen  d'y  échapper  : 
cui  resistilr  fortes  in  ride  ;  rrsistez-lui  demeurant  forts  dans  la  foi  ; 
c'esl-à  dire,  Nos  Très  Chers  Frères,  que  considérant  avec  les 
yeux  de  la  foi  que  le  plus  alFreux  des  malheurs  est  le  péché,  vous 
devez  tenir  l'ennemi  à  distance  par  une  vigilance  exacte  el  con- 
tinuelle. Loin  donc  de  votre  cœur  ces  pensées,  ces  désirs,  ces 
imaginations  qui,  sans  avoir  encore  la  forme  repoussante  du 
péché,  sont  comme  l'étincelle  qui  peut  y  allumer  l'incendie. 
Loin  de  vos  yeux  ces  romans,  ces  journaux,  ces  feuilletons,  ces 
images,  ces  regards  imprudents  capables,  suivant  le  prophète 
Jérémie,  de  faire  entrer  la  mort  par  vos  yeux,  qui  sont  comme 
les  fenêtres  de  votre  àmc  :  ascendit  mors  per  fenestras^  ingressa 
est  domos  nostras  (Jérémie,  IX,  21.).  Loin  de  vous  ces  danses 
lascives,  ces  vêlements  que  la  modestie  naturelle,  aussi  bien  que 
la  loi  évangélique,  condamne  et  réprouve.  Loin  de  vos  lèvres 
sanctifiées  par  la  sainte  communion,  ces  conversations  contraires 
à  la  charité,  à  la  justice,  à  la  pudeur,  et  qui  font  de  la  parole,  ce 
noble  attribut  de  l'homme,  l'instrument  trop  facile  du  scandale 
et  de  l'iniquité.  Que  votre  modestie,  dit  l'apôtre,  soit  connue  de 
tous,  parce  que  le  Seigneur  est  proche  :  modeslia  vestra  nota  sit 
omnibus  hominibus,  Dominus  enim  prope  est  (Philip.  IV,  5.).  Le 
juste  qui  vit  de  la  foi  comme  Moïse,  voit  l'invisible  témoin  de 
ses  actes  ;  invisibilem  lanquam  videns  suslinuit  (Héb.  XI,  27.)  :  il 
sait  que  Dieu  voit  tout  ce  qui  arrive,  entend  toutes  les  paroles, 
connaît  parfailement  le  secret  des  cœurs  ;  et  qu'après  avoir  été 
le  témoin  de  tous  les  actes,  ce  môme  Dieu  en  sera  le  juge  inexo- 
rable. 

7.  Le  juste  n'oublie  point  cette  promesse  solennelle  du  Saint- 
Esprit  :  Dans  toutes  vos  œuvres  rappelez-vous  vos  fins  dernières,  et 
vous  ne  pécherez  jamais  :  in  omnibus  operibus  luis  memorare  novis- 
sima  tua  et  in  xtertium  non  peccabis  (Eccïi.  VII,  40.).  Il  se  souvient 
qu'il  faudra  dire  adieu  à  sa  fortune,  à  ses  plaisirs,  à  ses  amis,  à 
sa  famille,  à  sa  maison,  à  son  corps  lui-même...  Il  ne  s'attache 
point  à  ce  qui  passe  comme  une  ombre  ;  el  Dieu  seul,  qui  ne 
passe  point,  lui  semble  digne  de  sou  attachement  el  de  son  service. 


—  101  — 

8.  Chaque  jour,  le  chrétien  qui  vit  de  la  foi  examine  sa  cons- 
cience, et  lorsqu'il  s'aperçoit  que,  malgré  sa  prièreet  sa  vigilance, 
le  péché  est  entré  dans  son  âme,'  il  en  gémit  ami-rement,  il  s'hu- 
milie et  s'efforce  de  laver  au  plus  tût  son  ini(juité  dans  les  eaux 
salutaires  de  la  pénitence  ;  car  il  sait  que  Dieu  ne  rejette  point  le 
cœur  contrit  et  humilir  (Ps.  L.  10.).  Loin  de  se  laisser  abattre  par 
cette  funeste  chute,  il  en  prend  occasion  de  prier  avec  plus  de 
ferveur,  de  fréquenter  plus  assidûment  les  saci-emenls  de  péni- 
tence et  d'eucharistie,  de  veiller  avec  plus  de  soin  ;  il  ne  se 
contente  pas.  d'observer  fidèlement  les  jeûnes  et  les  abstinences 
imposés  par  l'Église,  mais  il  sait  exercer  contre  lui-même  les 
saintes  rigueurs  de  la  mortification  chrétienne,  qui  n'est  pas 
seulement  la  juste  peine  du  péché,  mais  le  plus  sûr  moyen  de 
s'en  préserver  à  l'avenir.  Et  pour  satisfaire  plus  pleinement  à 
la  justice  divine,  il  s'efforce  de  gagner  les  nombreuses  indul- 
gences que  l'Église  applique  à  ses  enfants.  C'est  ainsi  que,  siiivant 
la  remarque  de  Saint  Paul,  tout  coopère  au  bien  île  ceux  qui  aiment 
Dieu  :  diligcntibus  Dcum  omnia  cooperantur  in  bonum  (Rom. 
VIII,  -28.). 

0.  Toute  la  vie  du  chrétien  peut  se  résumer  dans  cette  parole 
du  Prophète  royal  :  Déclina  a  malo  et  fac  bonum  :  éloignez-vous 
(lu  mal  et  faites  ce  qui  est  bon  (Ps.  XXXVI,  27.).  Pour  accomplir 
ce  double  devoir,  il  faut  savoir  distinguer  ce  qui  est  bien  d'avec 
ce  qui  est  mal  ;  il  faut  donc  étudier  et  méditer  la  loi  de  Dieu, 
écouter  la  parole  sainte,  lire  de  bons  livres,  s'entretenir  quelque- 
fois des  vérités  à  croire,  des  vertus  à  pratiquer,  des  fautes  à 
éviter  pour  obtenir  la  vie  éternelle.  Et  quand  une  fois  sa 
conscience  se  trouve  ainsi  éclairée,  le  chrétien  a  pour  elle  un 
respect  sans  bornes  :  ce  qu'elle  commande,  il  le  fait  sans  hésiter  ; 
ce  qu'elle  permet,  il  se  croit  autorisé  à  le  faire  ;  ce  qu'elle  con- 
damne, il  s'en  abstient  soigneusement  ;  et,  dans  le  doute,  il 
examine  et  consulte  jusqu'à  ce  que  la  lumière  se  fasse  :  Prenez 
(jarde^  dit  Jésus-Christ  parlant  de  la  conscience,  prenez  garde  de 
peur  que  la  lumière  qui  est  en  vous,  ne  devienne  ténèbres  :  vide  ne 
lumen  quod  in  te  est,  tenebrœ  fiant. [Luc,  XI,  35.). 

Tels  sont.  Nos  Très  Chers  Frères,  les  principes  fondamentaux 
de  la  vie  chrétienne  ;  quoiqu'ils  puissent,  absolument  parlant, 
>uffire  pour  vous  guider  aussi  dans  l'accomplissement  de  vos 


-  102  — 

devoirs  de  famille  et  de  citoyens,  nous  croyons  cependant  utile 
d'entrer  dans  quelques  détails  plus  particuliers  sur  cette  impor- 
lanle  matière. 


[.E    CHRETIEN    VIVANT    DE    LA    KOI    DANS    LA    FAMILLE. 

La  famille,  aussi  bien  (|ut'  le  cœur  du  chrétien,  est  un  sanc- 
tuaire que  la  relijjfion  consacre,  et  qu'elle  sanctifie  dans  toutes 
ses  parties,  en  faisant  connaître  à  chacun  de  ses  membres  les 
devoirs  que  Dieu  lui  impose. 

10.  La  foi  dit  aux  époux  que  leur  union  indissoluble  est  un 
grand  sacrement  :  sacramenium  magnum  (Eph.  V,  32.),  parce  qu'il 
confère  une  grâce  spéciale  dont  la  source  et  le  type  se  trouvent 
dans  l'union  ineffable  de  Jésus-Christ  avec  son  Église.  Amour 
et  respect  réciproques,  support  mutuel  et  fidélité  inviolable  jus- 
quà  la  mort,  honnêteté  sans  tache,  voilà  ce  qui  rend  honorable 
le  mariage  chrétien  ;  honorabile  connubium,  dit  Saint  Paul  (Héb. 
XIII,  4.),  et  attire  sur  les  époux  les  bénédictions  célestes. 

11.  Ces  bénédictions  sont  surtout  nécessaires  pour  la  bonne 
éducation  des  enfants,  qui  est  une  œuvre  longue,  diflicile  et 
importante.  C'est  une  œuvre  sacrée,  car  il  s'agit  de  poser  dans 
lame  de  vos  enfants  les  fondements  d'une  vie  sainte  et  d'en  faire 
sur  la  terre  des  temples  vivants  du  Saint-Esprit,  afin  qu'un  jour 
ils  soient  trouvés  dignes  d'entrer  dans  la  .lérusalem  céleste.  Et 
voilà  principalement  pourquoi  la  sainte  Église  Catholique,  cons- 
tituée la  gardienne  du  sacrement  et  la  mère  des  enfants  du 
Christ,  déteste  et  réprouve  ces  mariages  mixtes,  qui  sont  toujours 
un  danger  pour  les  époux  et  un  obstacle  sérieux  à  l'éducation 
chrétienne  des  enfants. 

12.  Le  saint  homme  Tobie  apprit  à  son  fils  dès  son  enfance  à 
craindre  Dieu  et  à  s^abstenir  de  tout  péché  :  quem  ab  infantia  timere 
Deum  docuil  et  abstinere  ab  omni  peccato  (Tobie  I,  10.).  A  cet 
exemple  profitez  des  premières  lueurs  d'intelligence  dans  vos 
enfants,  pour  leur  apprendre  à  connaître  Dieu,  l'infinie  perfec- 
tion, à  Taimer,  à  le  craindre,  à  le  servir,  à  le  prier,  [^"'ai tes  leur 
comprendre  que  Dieu  est  présent  partout,  que  rien  n'échappe  à 


—  103  — 

son  regard,  pas  même  ce  qui  est  caché  dans  leur  cœur  ;  qiu^ 
même  tes  ténèbres  les  plus  c paisses  sont  à  ses  yeux  comme  la  lumière 
du  jour  :  tcnebrx  non  obseurabunlur  a  le....  sicut  tencbrœ  ejus  ita 
el  lumen  ^-/(/.s- (Ps.  CXXXVIII,  12.).  Inspirez-leur  une  tendre  dévo- 
tion pour  Marie,  un  grand  amour  et  un  respect  profond  pour 
leur  bon  ange,  le  compagnon  fidèle  de  leur  pèlerinage  ici-bas  et 
le  témoin  perpétuel  de  leurs  actes.  Ces  premières  impressions 
de  pié|é,  de  respect,  de  confiance,  se  graveront  profondément 
dans  leurs  jeunes  cœurs  et  ne  s'en  effaceront  jamais. 

13.  Lorsque  vos  enfants  sont  en  âge  d'aller  au  catéchisme,  il 
est  de  votre  devoir  de  les  y  envoyer  régulièrement,  afin  qu'ils 
soient  instruits  des  vérités  qu'aucun  chrétien  ne  peut  ignorer 
sans  danger  pour  son  salut. 

14.  Donnez  et  faites  donner  à  vos  enfants  une  instruction  en 
rapport  avec  vos  moyens  et  ne  craignez  pas  de  faii-e  pour  cela  des 
sacrifices  pécuniaires.  Veillez  surtout  à  ce  que  les  instituteurs 
et  institutrices  à  qui  vous  confiez  vos  enfants  soient  irréprocha- 
bles sous  tous  les  rapports.  Nos  Conciles  provinciaux,  suivant 
la  doctrine  du  Saint-Siège,  vous  ont  déjà  mis  en  garde  contre 
les  écoles  protestantes,  et  contre  ces  antres  écoles  qu'on  appelle 
mixtes.,  où  la  foi  et  les  mœurs  de  vos  enfants  courraient  de  si 
giands  dangers,  parce  qu'on  y  enseigne  des  doctrines  contraires 
à  la  religion  catholique,  ou  bien  encore  parce  que  vos  enfants  s'y 
accoutumeraient  à  regarder  la  religion  comme  chose  indifférente. 

15.  Nous  vous  avons  déjà  parlé,  Nos  Très  Chers  Frères,  de 
cette  vigilance  exacte  el  continuelle  que  tout  vrai  chrétien  doit 
exercer  pour  se  conserver  dans  la  justice.  La  jeunesse,  qui  en  a 
plus  besoin,  est  malheureusement  moins  en  état  de  l'exercer, 
parce  qu'elle  n'en  soupçonne  guère  la  nécessité.  C'est  aux 
parents  à  y  suppléer,  en  empêchant  leurs  enfants  de  s'exposer 
au  danger  d'offenser  Dieu. 

Veillez  donc  sur  les  livres,  les  journaux,  les  peintures  et  objets 
d'an  qui  entrent  dans  vos  maisons.  Veillez  sur  les  compagnies 
que  fréquentent  vos  enfants.  Ne  leur  laissez  pas  prendre  des 
habitudes  de  luxe,  de  sensualité,  d'égoïsme,  de  prodigalité,  do 
fausse  liberté,  qui  feraient  leui' malheur  et  le  vôtre,  en  éteignant 
tout  noble  sentiment  el  en  favorisant  les  plus  mauvais  instincts 


—  104  — 

d'iiiip  n.ilnrp  déj^radée.  Ne  Itiir  pormottez  pas  ces  parures  im- 
niodi^stcs,  ces  daiises  vives,  ces  valses  et  auLies danses  défendues, 
ces  rencontres  solitaires,  ces  veillées  prolongées,  qni  sont  comme 
autant  de  sources  empoisonnées  on  vos  enfants  iraient  boire  à 
longs  traits  l'iniquité  et  la  mort.  Ne  dites  pas  pour  vous  rassurer 
que  vos  enfants  sont  déjà  assez  grands  et  assez  raisonnables, 
qu'ils  sont  sages  et  bien  élevés,  et  qu'il  n'y  a  aucun  danger  pour 
eux.  Illusion  fatale  !  Plus  le  trésor  est  riche,  plus  aussi  vous 
devez  veiller  à  sa  conservation  !  Oh  !  que  de  pauvres  eîifants 
se  perdent  tous  les  jours  par  suite  de  cette  fausse  sécurité  !  Et 
quel  compte  terrible  leurs  parents  auront  à  rendre  de  leur  aveugle 
confiance  ! 

IG.  Il  y  a  dans  la  vie  de  vos  enfants  une  époque  de  laquelle 
dépend  leur  bonheur  ;  passage  bordé  d'abîmes  célèbres  par  de 
nombreuses  catastrophes.  Vient  le  temps  où  ils  songent  à  s'éta- 
blir et  à  contracter  mariage.  Combien  embrassent  cet  état  d'après 
la  seule  impulsion  d'une  passion  qui  les  aveugle  un  moment 
pour  faire  place  à  une  réalité  désespérante  !  Pendant  des  années 
entières  on  laisse  ces  jeunes  cœurs  nourrir  une  llamme  qui  les 
dévore,  qui  tarit  en  eux  la  piété,  obscurcit  l'intelligence,  et  trop 
souvent  entraîne  dans  des  désordres  lamentables.  Ces  trop 
longues  fréqucntaiions^  comme  on  les  appelle,  nous  le  disons  en 
gémissant,  sont  une  des  plaies  de  nôtre  pays.  Une  fois  que  la 
passion  est  allumée,  l'autorité  paternelle  est  méprisée  ;  les  sages 
conseils  d'une  véritable  amitié  sont  dédaignés  ;  la  voix  de  la 

conscience  est  étouffée  ;  Dieu  lui-même  est  mis  en  oubli 

On  s'imagine  follement  que  l'amour  supplée  à  tout  dans  ce  monde 
et  qu'il  justiliera  toutes  choses  devant  hî  tribunal  de  la  sainteté 
infinie.  Viendra  le  jour  où  l'on  ouvrira  les  yeux  ;  où  les  regrets, 
les  remords,  toute  une  vie  de  chagrins,  feront  expier  ces  impru- 
dences et  ces  excès. 

Veillez  donc,  Nos  Très  Chers  Frères,  sur  vos  chers  enfants 
comme  sur  la  prunelle  de  vos  yeux.  Détournez-les,  autant  que 
vous  pourrez,  de  ces  alliances  entre  pi'oches  parents  que  la  loi  de 
l'Eglise  défend  pour  de  graves  raisons  et  qu'elle  voudrait  n'avoir 
jamais  à  permettre.  Détournez-les  aussi  de  ces  mariages  mixtes, 
où  la  différence  des  croyances  met  de  si  sérieux  obstacles  à  la 
parfaite  union  des  cœurs  et  à  la  bonne  éducation  des  familles. 


—  105  — 

17.  Voire  vigilance  doit  encore  s'exercer  pour  découvrir  et 
extirper  les  mauvaises  inclinations  el  les  défauts  de  vos  enfants. 
Dans  celte  œuvre  ditlicile,  il  faut  éviter  \os  i-xcrs  opposés  d'une 
sévérité  outrée  et  d'une  mollesse  blâmable.  La  cliarité  chré- 
tienne, la  tendresse  paternelle  éclairée  par  la  foi,  sauront  vous 
inspirer  cet  heureux  mélange  de  douceur  et  de  force  qui  surmonte 
tous  les  obstacles.  Ne  vous  découragez  jamais  ;  pressez  à  temps 
el  à  contretemps  :  reprenez^  suppliez,  rrprimandcz  en  toute  pa- 
tience cl  toute  doctrine; veillez,  travaillez^ remplissez  votre 

ministère  :  insta  opporlune,  importune  ;  argue,  obsecra^  increpa  in 

omni  paticntia  cl  doctrina vifjila,  labora, ministerium  luum 

impie  (IT.  Tim.  IV,  2,  5.).  EtTorcez-vous  de  mériter  la  bénédiction 
de  Dieu  par  vos  prières  et  par  vos  bonnes  œuvres,  et  considérez 
que  votre  récompense  sera  en  proportion  de  votre  bonne  volonté 
et  de  votre  travail. 

18.  Tons  vos  efforts  seront  inutiles  si  vous-mêmes  ne  donnez 
à  vos  enfants  l'exemple  de  toutes  les  vertus  que  vous  voulez 
leur  inculquer.  Soyez  dans  votre  maison  comme  un  livre  tou- 
jours ouvert  où  vos  enfants  puissent  lire  sans  efforts  les  vertus 
qu'ils  ont  à  pratiquer  :  la  foi,  la  charité,  la  religion,  la  fréquen- 
tation des  sacrements,  le  respect  et  l'attention  pour  la  parole  de 
Dieu,  l'amour  de  la  vérité,  le  respect  pour  le  serment,  la  tempé- 
rance, la  justice  et  la  douceur  envers  tout  le  monde Soyez 

tels  que  vous  puissiez  dire  à  vos  enfants,  comme  Saint  Paul: 
Soyez  mes  imitateurs  comme  je  le  suis  de  Jésus-Christ;  imitatores 
mci  eslote  sicut  et  eçjo  Christi  \\.  Cor.  IV,  16.). 

19.  Si  vous  êtes  fidèles  à  ces  pratiques,  vous  trouverez,  Nos 
Très  Ghers  Frères,  dans  l'obéissance,  la  vertu  et  l'amour  de  vos 
enfants,  une  première  récompense  qui  fera  votre  bonheur  sur  la 
terre  et  sera  un  avanl-goùt  de  cette  autre  vie  où  vos  enfants 
feront  votre  couronne  et  votre  joie  pendant  l'éternité.  Et  vous 
aussi,  ô  enfants,  comprenez  bien  que  votre  sécurité  et  votre 
bonheur  ne  peuvent  se  trouver  que  dans  l'obéissance  et  le  respect 
que  vous  témoignerez  à  vos  parents.  Obéissez  à  vos  parents  dans 
le  Seiijneur,  car  cela  est  juste,  dit  Saint  Paul.  Honorez  votre  père 
et  votre  mère^  c'est  le  premier  commandement  fait  avec  une  promesse, 
afin  que  vous  soyez  heureux  et  que  vous  viviez  longtemps  sur  la 
">rre  (Éph.  VI.  1 ). 


—  lOG  — 

i?0.  Dans  un  rtM-taiii  nombro  de  familles,  il  y  a  aussi  des  ser- 
viteurs :  de  là  naissent  certains  devoirs  réciproques. 

Si  vous  avez  un  serviteur  fidèle,  dit  le  Saint-Esprit,  qu'il  vous 
soit  cher  comme  votre  propre  âme  et  traitez-le  comme  un  frire 
(Eccli.  XXXIII,  31.).  Maîtres,  dit  Saint  Paul,  rendez  à  vos  servi- 
teurs ce  qui  est  juste  et  cquitat)ic,  sachant  que  vous  avez  un  maître 
dans  le  ciel  (Col.  IV,  1.).  Traitez-les  avec  charité,  comme  vos 
enfants  ;  avec  justice,  en  n'exigeant  pas  \in  travail  excessif  et  en 
leur  payant  exactement  leur  salaire  ;  avec  douceur  et  bonté, 
comme  vous  voudriez  être  traités  à  leur  place  ;  avec  vigilance, 
de  peur  qu'un  jour  Dieu  ne  vous  redemande  des  âmes  perdues 
par  votre  négligence.  Méditez  de  temps  en  temps  ces  pai-olesde 
Saint  Paul  :  Si  quelqu'un  n'a  pas  soin  des  siens  et  surtout  de  ceux 
qui  sont  dans  sa  maison,  il  a  renié  sa  foi  et  est  pire  qu'un  infidèle 
(I.  Tim.  V,  8.1. 

2!.  De  leur  côté,  les  serviteurs  doivent  à  leurs  niailres  la  fidé- 
lité, l'obéissance,  le  travail,  le  respect.  Serviteurs,  dit  Saint  Paul, 
obéissez  en  tout  à  vos  maîtres,  selon  la  chai)-,  ne  les  servant  point  à 
l'œil  comme  pour  plaire  aux  hommes,  mais  avec  sinwiicitc  de  cœur 
craignant  Dieu.  Tout  ce  que  vous  faites,  faites-le  de  bon  cœur  comme 
pour  le  Seigneur  et  non  pour  les  hommes,  sachant  que  vous  recevrez 

du  Seigneur  l'héritage  du  ciel  comme  récompense Celui  qui 

fait  une  injustice,  recevra  selon  qu'il  a  fait  injustement  (Col.  III,  22...). 

Heureuse  la  famille  où  Dieu  est  ainsi  honoré  par  tous  ceux 
qui  habitent  sous  ce  toit  béni  !  Quelle  paix,  quelle  concorde, 
quelle  charité,  quelle  subordination  de  tous  ses  membres  ! 
Quelle  image  de  cette  grande  famille  du  Ciel  dont  Dieu  est  le 
père  et  dont  les  anges  et  les  saints  sont  les  heureux  enfants  !  La 
foi  seule,  la  vertu  chrétienne,  la  fidélité  à  tous  les  devoirs,  peut 
enfanter  ce  prodige. 

IV 

LE  CHRKTIEiN  Vrr  DE  LA  FOI  DANS  SES  RELATIONS  SOCIALES. 

22.  Le  chrétien  ne  vit  pas  seulement  avec  lui-même  et  avec  sa 
fan)illo  ;  il  se  trouve  nécessairement  en  relations  fréquentes 
avec  ses  semblables.  De  là  des  devoirs  nombreux  et  variés  que 
le  grand  apôtre  résume  en  ces  courtes  paroles  :  Rendez  à  chacun 


—  lOY- 

ce  quihii  est  dv  :  reddile  omnibus  débita  (Rom.  XTTI,  T.).  En  voulant 
que  rhomme  vive  en  société,  Dieu  a  voulu  par  là  mémo  tout  ce 
qui  est  nécessaire  à  cet  ordre  de  choses.  Toute  puissance  vient 
de  lui  seul  :  non  rut  potestas  nisi  a  Dca  iRom.  XIII,  1.1  Toute 
obéissance,  tout  tribut,  toute  crainte,  toute  justice,  comme  aussi 
tous  droits  sont  des  conséquences  rigoureuses  de  ce  fait  posé  par 
la  sagesse  divine. 

23.  Le  Saint-Esprit,  au  livre  de  la  Sagesse  (ch.  VI.),  décrit  les 
devoirs  de  ceu.\  qui  gouvernent  la  multitude  :  Considérez  que 
c'est  du  Très-Haut  que  vous  avez  reçu  la  puissance,  et  qu'il  interro- 
gera vos  oeuvres,  scrutera  même  vos  pensées,  parce  quêtant  les 
ministres  de  son  royaume,  vous  n'avez  pas  fjardé  la  loi  de  la  justice, 
ni  marché  selon  sa  volonté.  Aussi  viendrat-il  à  vous  d'une  manière 
effroyable  pour  cous-juger  avec  une  extrême  rigueur.  Le  chrétien, 
loin  de  s'enorgueillir  de  son  autorité,  y  trouve  un  sujet  de 
crainte.  Le  saint  roi  David,  au  milieu  dos  splendeurs  et  des  occu- 
pations du  royaume  portait  son  âme  dans  ses  mains  et  n'oubliait 
pas  la  loi  de  Dieu  ;  anima  mea  in  manibus  mets  semper  et  legem 
tuam  non  sum  obliius  (Ps.  GXVIII.  lOD.i  ;  toujours  il  craignait 
pour  le  salut  de  son  âme  et  prenait  pour  guide  la  loi  de  Dieu.  Il 
implorait  les  lumières  divines,  disant  avec  confiance  :  Vous  êtes. 
Seigneur,  la  lampe  qui  m'éclaire,  et  c'est  vous  qui  illuminez  mes 
ténèbres  :  Tu  lucerna  mea.  Domine,  et  tu  illuminabis  lenebras  meas 
aï.  Rois,  XXII,  29.). 

Le  saint  homme  Job  avait  pour  chacun  de  ses  actes  wn?  crainte 
mêlée  de  respect,  sachant  que  Dieu  n'épargne  point  celui  qui  manque 
à  son  devoir;  Verebar  omnia  opéra  mea,  sciens  quia  non  parceres 
delinquenli  (Job,  IX,  28.).  De  même  le  chrétien,  revêtu  d'une 
autorité  grande  ou  petite,  craint  et  respecte  tous  ses  actes.  Il 
;  craint  à  cause  du  compte  qu'il  lui  faudra  rendre  un  jour  :  reddc 
1  ralioncm  (Luc,  XVI,  2.;  ;  il  respecte,  car  il  sait  qu'i'.  est,  comme 
dit  Saint  Paul,  le  ministre  de  Dieu,  le  servant  en  cela  même  :  minis- 
Iri  Dei  sunt,  in  hoc  ipsum  servienles  (Rom.,  XIII,  6.).  Il  ne  pei'd 
jamais  de  vue  le  serment  par  lequel  il  s'est  obligé,  devant  la 
majesté  divine,  à  remplir  fidèlement  son  devoir  et  à  éviter  toute 
injustice  et  toute  négligence. 

24.  /^  e.s/jus/e,  dit  Saint  Paul,  que  toute  urne  soit  soumise  aux 
puissances   supérieures  :    omnis  anima  poteslatibus  sublimioribus 


-108  — 


i 


suhi/ila  sil  (Rom.  XIII,  1.).  Aussi  le  chrétien  qui  vil  do  la  foi, 
lémoigiu'-l-il  aux  (lé[)osilain\s  du  pouvoir  le  respect  et  l'obéis- 
sance qui  leur  sont  dus,  car  il  sait  que  loul  pouvoir  vient  de  Dicu^ 
ot  que  c'est  par  lui  que  sont  ordonnés  les  divers  degrés  de  ces 
puissances  ;  qiuv  autetn  sunl.  a  Deo  ordinatœ  sunt.  Il  leur  obéit 
moins  par  crainte  scrvile  que  par  devoir  de  conscience  ;  non 
sotinn  proptcr  iratn^  scd  eliam  proptcr  conscientiam  (ibid.).  Ce  que 
la  loi  ordonne,  il  le  fait  avec  bonne  volonté  ;  ce  qu'elle  défend,  il 
s'en  abstient  :  et  toujours  il  voit  dans  cette  obéissance  un  hom- 
mag(>  rendu  au  souverain  domaine  de  la  majesté  divine  qui  a 
pourvu  de  celte  manièi-e  à  l'ordre  et  à  la  paix,  qui  font  la  sécurité 
et  le  bonheur  des  citoyens.  A  cette  obéissance  il  ne  reconnait 
d'autre  limite  que  celle  qui  est  due  à  la  loi  divine,  et  alors  il  dit 
comme  les  apôtres  et  les  mai-tyrs  :  //  faut  obéir  à  Dieu  plutôt 
qu'aux  hommes  ;  obedire  oporlct  Deo  magis  quam  hominibus  (Actes, 
V,  21).).  L'obéissance  ainsi  éclairée  et  surnalui-alisée  par  la  foi, 
n'a  lien  de  servile  ni  d'humiliant  ;  elle  participe  à  la  grandeur 
et  à  la  noblesse  du  motif  qui  l'anime,  et  sera  un  jour  récompen- 
sée [lar  une  couronne  de  justice  et  de  gloire  immortelle. 

Le  vrai  chrétien  aime  sa  pairie  ;  ce  sentiment  que  la  natui-e  a 
mis  dans  son  coeur,  la  religion  l'approuve  et  le  sanctifie.  Quand 
même  il  ne  ferait  que  donner  l'exemple  du  lespect  pour  la  justice 
et  pour  l'ordre,  il  lendrait  un  immense  service  à  son  pays;  mais 
la  foi  va  plus  loin  encore,  car  elle  sait  lui  inspirer  de  généreux 
sacrifices,  elle  met  en  son  cœur  undévouemenlsans  bornes  pour 
cette  grande  cause  ;  le  vrai  chrétien,  qui  vit  de  la  foi.  sait  répé- 
ter au  besoin  la  noble  parole  de  Judas  Machabée  :  Mourons  avec 
courage  pour  nos  frères  :  Moriamur  in  virtute  noslra  propler  fra- 
très  Jiosli^os  (I.  Mach.  IX,  10.). 

25.  Il  nous  reste  à  vous  exprimer  brièvement,  Nos  Très  Chers 
Frères,  les  devoirs  du  chrétien  envers  le  prochain.  L'apôtre, 
après  avoir  recommandé  de  rendre  à  chacun  ce  qui  lui  est  dû, 
reddile  omnibus  débita  (Rom.  XIII,  7.),  ajoute  ces  paroles  :  Tous 
les  commandements  qui  ont  rapport  au  prochain  se  résument  en 
celui-ci  :  Vous  aimerez  votre  prochain  comme  vous-même  ;  si  quod 
est  aliud  mandalum^  in  hoc  vcrbo  instauratur  :  Diligcs  proximum 
tuum  sicut  teipsum  (Rom.  XIII,  •■).).  Il  en  donne  aussitôt  la  raison 
évidente  :  celui  qui  aime  son  prochain  s'abstient  de  4ui  faire  du 


—  109  — 

mal,  et  s'étudie,  au  contraire,  à  lui  procurer  tout  le  bonheur 
possible,  cor  la  pU'nilude  de  la  loi,  c'est  la  charité  :  plcnitiulo  Icgis 
est  dilectio  (ibid.  10.).  C'est  la  répétition  du  précepte  donné  par 
Notre-Seigneur  lui-même  dans  l'évangile  (Matth.  VII,  12.)  et  par  le 
saint  homme  Tobie  dans  les  admirables  instructions  qu'il  adres- 
sait à  son  fils  (Tobie  IV,  16.). 

26.  Nous  aimons  que  l'on  respecte  nos  droits,  notre  fortune, 
notre  réputation  et  jusqu'à  nos  susceptibilités  :  respectons  aussi 
les  droits,  la  fortune,  la  réputation,  les  susceptibilités  du  pro- 
chain. C'est  ainsi  que  par  une  admirable  alliance,  la  charité 
que  nous  devons  avoir  pour  le  prochain,  trouve  dans  notre  propre 
cœur  la  règle  claire  et  précise  de  la  plus  stricte  justice. 

Loin  donc  de  vous,  Nos  Très  Chers  Frères,  ces  calomnies 
injurieuses,  ces  procès  injustes  et  ruineux,  ces  contrats  où  l'équité 
est  violée,  ces  usures  qui  crient  vengeance  devant  le  Seigneur, 
ces  banqueroutes  frauduleuses  où  l'on  veut  avoir  tout  le  bénéfice 
de  la  loi  sans  en  respecter  les  conditions.  Ces  criantes  injustices 
ont  leur  source  dans  l'orgueil  et  la  sensualité.  L'orgueil  de  la  vie^ 
comme  l'appelle  Saint  Jean  (I.  Ép.  Il,  16.),  entrant  dans  une  infer- 
nale conspiration  avec  la  concupiscence  de  la  chair  et  la  concupis- 
cence des  yeux,  entraîne  les  hommes  dans  un  luxe  eifréné,  dans 
des  dépenses  extravagantes,  dans  cette  cupidité  qui,  au  témoi- 
gnage de  Saint  Paul  (I.  Tim.  VI,  9...),  <?s/  la  racine  de  toutes  les 
i'ijustices^  fait  perdre  la  foi  et  engage  ses  malheureuses  victimes 
dans  une  multitude  de  désirs  inutiles  et  nuisibles,  qui  les  préci- 
pitent dans  la  ruine  et  la  perdition.  Il  va  même  jusqu'à  dire 
que  ravarice,  ou  l'amour  désordonné  des  richesses,  est  une  idolâ- 
trie^ et  que  ceux  qui  s'abandonnent  à  cette  passion  rCauront  point  de 
part  dans  le  royaume  de  Jésus-Christ  et  de  Dieu  ;  idolorum  servitus^ 
non  habet  hereditatem  in  regno  Christi  et  Dei  (Eph.,  V,  5.). 

La  charité,  qui  nous  enseigne  la  justice  que  nous  devons  ob- 
server à  l'égard  de  notre  prochain,  nous  fera  trouver  également 
dans  notre  propie  cœur,  l'aumône  qui  soulage  nos  frères,-  la 
patience  qui  supporte  leurs  défauts,  la  douceur  qui  nous  gagne 
leur  alTection,  et  tout  cet  ensemble  de  vertus  sociales  dont  la 
pratique  tend  à  adoucir  les  rigueurs  de  notre  exil  dans  cette 
vallée  de  larmes  :  c'est  la  plénitude  de  la  loi^  et  il  est  impossible 
d'imaginer  quelque  devoir  qui  n'y  trouve  son  principe  et  sa  règle. 


—  110  — 

Vous  aimerez  donc,  Nos  Très  Chers  Frères,  vous  aimerez  le  Sei- 
gneur votre  Dieu  de  louL  votre  cœur,  de  toute  votre  âme,  de  tout 
votre  esprit  ;  c'est  le  plus  grand  et  le  premier  des  commandements. 
Le  second  est  semblable  au  premier  ;  Vous  aimerez  votre  prochain 
comme  vous-même.  Dans  ces  deux  commandements  sont  contenus 
toute  la  loi  et  les  prophètes  :  in  his  duobus  mandatis  universa  Icx 
peniirt  et  prophr/.r  (Malth.  XXll,  37 ). 

CONCLUSION. 

Nous  lisons  dans  l'Ancien  Testament  qu'après  la  captivité  de 
Babylone,  un  certain  nombre  de  Juifs  revinrent  à  Jérusalem  et 
se  mirent  eu  Irais  de  rebâtir  le  temple.  Les  officiers  de  Darius 
leur  ayant  demandé  eu  vertu  de  quelle  autorité  ils  relevaient  les 
murailles  de  leur  ville  et  de  ce  temple,  les  Juifs  répondirent  : 
Nous  sommes  les  serviteurs  du  Dieu  du  ciel  et  de  la  terre  et  nous 
reconstruisons  son  temple  :  nos  sumus  servi  Dei  cœli  et  ter r se,  et 
œdihcamus  lemplum    (1.  Esdr.  5,  11.). 

Nous  aussi,  Nos  Très  Chers  Frères,  que  la  grâce  du  baptême  a 
délivrés  de  la  captivité  du  péché  et  rendus  enfants  de  l'Église, 
nous  sommes  les  sej'viteurs  de  Dieu  et  nous  avons  à  construire 
dans  notre  propre  cœur  un  sanctuaire  à  la  majesté  divine  :  Dei 
œdificatio  eslis  [L  Cor.  III,  9.).  Ce  temple  de  Dieu  est  saint,  et  c'est 
vous-mêmes,  dit  Saint  Paul  :  lemplum  Dei  sanctum  est,  quod  estis 
vos  (ibid.,  17.).  L'architecte  de  ce  temple,  c'est  la  foi,  et  Dieu  qui 
vous  a  appelés  à  cette  admirable  lumière  (I.  Pierre  II,  9.),  ne  vous 
l'a  pas  donnée  pour  satisfaire  la  curiosité  de  votre  esprit,  mais 
pour  vous  diriger  dans  l'œuvre  de  votre  salul  éternel.  Devenus 
par  la  foi  les  enfants  de  Dieu,  vous  devez  aussi  par  la  foi  vivre 
pour  Dieu.  Celui  qui  naura  pas  cru,  dit  Jésus-Christ,  sera  con- 
damné ;  qui  non  crediderit,  condemnabitur  (Marc,  XVI,  10.);  mais 
la  foi  sans  tes  œuvres,  dit  Saint  Jacques,  (II,  20.),  est  morte  ;  fubs 
sine  operibus  mortua  est  :  si  donc,  Nos  Très  Chers  Frères,  vous 
n'agissez  pas  conformément  à  ce  que  la  foi  vous  enseigne,  si  vous 
n"en  faites  pas  la  règle  de  vos  pensées,  de  vos  désirs,  de  vos  juge- 
ments, de  vos  paroles  et  de  vos  actes,  voire  foi  est  morte  et  ne 
saurait  vous  sauver. 

Sans  doute,  Nos  Très  Chers  Frères,  il  faut  pour  cela  faire 
quelques  sacrifices  ;  mais  ne  perdez  pas  courage,  dit  Saint  Paul, 


—  m  — 

car  les  tribulations  momentanées  et  Infères  (jue  nous  souffrons  en  In 
vie  présente^  opèrent  en  nous  le  poids  éternel  crune  sublime  et  incom- 
parable gloire,  en  nous  qui  ne  considérons  point  les  choses  qui  se 
voient,  mais  celles  qui  ne  se  voient  point.  Les  choses  visibles  sont 
temporelles.,  mais  celles  qui  ne  peuvent  être  vues  par  les  yeux  du 
corps,  sont  éternelles  ;  qux  videntur  temporalia  sunt,  quse  aulcm 
non  videntur  œierna  surd  (IL  Cor.,  TV,  16...).  Mes  bien-aimés,  dit 
l'apôtre  Saint  Jean,  nous  sommes  enfants  de  Dieu,  et  ce  que  nous 
serons  un  jour  n'a  pas  encore  paru.  Nous  savons  que  lorsqu'il  parai- 
tra,  nous  serons  semblables  à  lui,  parce  que  nous  le  verrons  tel  qu'il 
est.  Quiconque  a  cette  espérance  en  lui,  se  sanctifie,  comme  lui- 
même  est  saint  ;  omnis  qui  habet  hanc  spem  in  eo,  sancti/icat  se 
sicut  et  ille  sarictus  est  (I.  Jean,  III,  2...). 

Cette  foi  et  cette  espérance  auront  leur  consommation  dans  la 
charité  qui  fait  le  bonheur  des  élus  dans  le  ciel,  et  alors  nous 
chanterons  les  miséricordes.éternelles  de  notre  Dieu. 

Que  la  (jrâce  de  Notre  Seigneur  Jésus-Christ  et  la  charité  de  Dieu 
et  la  communication  du  Saint-Esprit  soit  avec  vous  toiis  :  gralia 
Domini  Nostri  Jesu  Christi  et  charitas  Dei  et  communicatio  Sancti 
Spiritus  sit  cum  omnibus  vobis.     Amen.  (II.  Cor.,  XIII,  13.) 

Sera  la  présente  lettre  pastorale  lue  et  expliquée  an  prône  de 
toutes  les  paroisses  et  missions  de  cette  province  ecclésiastique, 
et  en  chapitre  dans  les  communautés  religieuses,  aussitôt  après 
sa  réception. 

Donné  à  l'Archevêché  de  Québec,  sous  nos  signatures,  le  sceau 
de  l'Archidiocèse  et  le  contre-seing  du  secrétaire  de  l'Archidio- 
cèse,  le  vingt-six  mai,  mil  huit-cent  soixante  dix-huit. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

\  L.-F.,  Év.  des  Trois-Rivières, 

\  Jean,  Év.  de  St-G.  de  Rimouski, 

f  Édouard-Chs,  Év.  de  Montréal, 

f  Antoine,  Év.  de  Sherbrooke, 

-j-  J.-Thomas,  Év.  d'Ottawa, 

f  L.-Z.,  Év.  de  St-Hyacinthe. 

Par  Messeigneurs, 

C.-A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


—  112  — 

LETTRE  ENCYCLIQUE 
DE  NOTRE  TRÈS  SAINT  PÈRE  LE  PAPE  LÉON  XllJ 


A  tous  les  Palriarchcs^  Primais,  Archevêques,  Evêques 

lia  monde  catholique  en  cjrâce  et  en  communion 

avec  le  Siège  Apostolique, 

LÉON  XIII,  PAPE. 

Vénérables  Frcres,  Salut  et  Bénédiction  Apostolique. 

A  peine  élevé,  par  un  impénétrable  dessein  de  Dieu  et  sans  le 
mériter,  au  faite  de  la  Dignité  Apostolique,  nous  nous  sommes 
senti  poussé  par  un  vif  dcsii-  et  par  une  sorte  de  nécessité  à  Nous 
adresser  à  vous  par  lettre,  non  seulement  pour  vous  manifester 
les  sentiments  de  Notre  profonde  affection,  m.ais  encore  pour 
remplir  auprès  de  vous  les  devoirs  de  la  charge  que  Dieu  Nous 
a  confiée,  en  vous  encourageant,  vous,  qui  avez  été  appelés  à 
partager  Notre  sollicitude,  à  soutenir  avec  Nous  la  lutte  des 
temps  actuels  pour  l'Église  de  Dieu  et  le  salut  des  âmes. 

Dès  les  premiers  instants,  en  effet,  de  Notre  Pontificat,  ce  qui 
s'offre  à  Nos  regards,  c'est  le  triste  spectacle  des  maux  qui  acca- 
blent de  toutes  parts  le  genre  humain  :  Nous  voyous  cette  sub- 
version si  étendue  des  vérités  suprêmes  qui  sont  comme  les 
fondements  sur  lesquels  s'appuie  l'état  de  la  société  humaine  : 
cette  audace  des  esprits  qui  ne  peuvent  supporter  aucune  autorité 
légitime  ;  cette  cause  perpétuelle  de  dissensions  d"où  naissent 
les  querelles  intestines  et  les  cruelles  et  sanglantes  guerres  ;  le 
mépris  des  lois  qui  règlent  les  mœurs  et  protègent  la  justice  ; 
l'insatiable  cupidité  des  choses  qui  passent  et  l'oubli  des  choses 
éternelles,  poussés  l'un  et  l'autre  jusqu'à  cette  fureur  insensée 
qui  conduit  tant  de  malheureux  à  oser  à  chaque  instant  porter 
sur  eux-mêmes  des  mains  violentes  ;  Nous  vovons  encore  l'admi- 
nislration  inconsidérée,  la  profusion,  la  malversation  des  deniers 
publics  ;  comme  aussi  l'impudence  de  ceux  qui  commettent  de 


—  lis- 
grandes  trahisons  pour  se  donner  l'apparence  de  champions  de 
la  liberté  et  de  tout  droit  ;  enfin  Nous  voyons  celte  sorte  de 
peste  meurtrière  qui  coule  inlérieurement  dans  les  membres  de 
la  société  humaine,  ne  la  laisse  point  reposer  et  lui  présage  de 
nouvelles  révolutions  et  de  funestes  résultats. 

Or,  Nous  Nous  sommes  convaincu  que  ces  maux  ont  leur 
principale  cause  dans  le  mépris  et  le  rejet  de  cette  sainte  et  très 
auguste  autorité  de  l'Église,  qui  gouverne  le  genre  humain  au 
nom  de  Dieu,  et  qui  est  le  garant  et  l'appui  de  toute  autorité 
légitime.  Les  ennemis  de  l'ordre  public  ont  parfaitement  com- 
pris cela  ;  et  voilà  pourquoi  ils  ont  pensé  que  rien  n'était  plus 
propre  à  renverser  les  fondements  de  la  société  que  d'attaquer 
opiniâtrement  l'Église  de  Dieu,  de  la  rendre  odieuse  et  haïssable, 
par  de  honteuses  calomnies,  en  la  représentant  comme  l'ennemie 
de  la  vraie  civilisation  ;  d'affaiblir  sa  force  et  son  autorité  par 
des  blessures  toujours  nouvelles,  et  d'abattre  le  pouvoir  suprême 
du  Pontife  Romain,  qui  est  ici-bas  le  gardien  et  le  défenseur  des 
règles  immuables  du  bien  et  du  juste.  De  là  donc  sont  sorties 
ces  lois  qui  ébranlent  la  divine  constitution  de  l'Église  catholique, 
et  dont  nous  avons  à  déplorer  la  promulgation  dans  la  plupart 
des  pays  ;  de  là  ont  découlé  le  mépris  du  pouvoir  épiscopal,  et 
les  entraves  mises  à  Texercice  du  ministère  ecclésiastique,  et  la 
dispersion  des  Ordres  religieux,  et  la  confiscation  et  la  vente  à 
l'encan  des  biens  qui  servaient  à  entretenir  les  ministres  de 
l'Église  et  les  pauvres  ;  de  là  encore,  cq  résultat  que  les  institu- 
tions publiques  consacrées  à  la  charité  et  à  la  bienfaisance  ont 
été  soustraites  à  la  salutaire  direction  de  l'Église;  de  là  celte 
liberté  effrénée  et  perverse  de  tout  enseigner  et  de  tout  publier, 
quand,  au  contraire,  on  viole  et  on  opprime  en  toute  manière  le 
droit  de  l'Église  d'instruire  et  d'élever  la  jeunesse. 

C'est  là  aussi  ce  "qu'on  a  eu  en  vue  en  s'emparant  du  pouvoir 
temporel  que  la  divine  Providence  avait  accordé  depuis  de  longs 
siècles  au  Pontife  Romain,  pour  qu'il  pût  user  librement  et  sans 
entraves,  pour  le  salut  éternel  des  peuples,  du  pouvoir  que 
Jésus-Christ  lui  a  conféré. 

Si  nous  avons  rappelé  cette  funeste  multitude  de  maux,  Véné- 
rables Frères,  ce  n'est  pas  pour  augmenter  la  tristesse  qu'un  si 
déplorable  état  de  choses  fait  naître  eu  vous  par  lui-même  ;  mais 
8 


—  114  — 

c'est  parce  quo  nous  comprenons  qu'à  la  vue  de  cette  masse  de 
maux  vous  reconnaîtrez  surtouL  combien  est  grande  la  gravité 
des  choses  qui  réclament  noire  ministère  et  notre  zèle,  et  avec 
qjiel  soin  assidu  Nous  devons  travailler  à  défendre  et  à  garantir 
de  toutes  nos  forces  l'Église  de  Jésus-Christ  et  la  dignité  de  ce 
siège  Apostolique  attaquée  par  tant  de  calomnies,  surtout  dans 
les  temps  pervers  où  nous  vivons. 

Il  est  bien  clair  et  évident,  Vénérables  Frères,  que  la  cause  de 
la  civilisation  manque  de  fondements  solides,  si  elle  ne  s'appuie 
pas  sur  les  principes  éternels  de  la  vérité  et  sur  les  droits  immua- 
bles du  droit  et  de  la  justice,  si  un  amour  sincère  n'unit  entre 
elles  les  volontés  des  hommes  et  ne  règle  heureusement  la  dis- 
tinction et  les  motifs  de  leurs  devoirs  réciproques.  Or,  qui 
oserait  le  nier  ?  N'est-ce  pas  l'Église  qui  en  prêchant  l'Évangile 
parmi  les  nations,  a  fait  briller  la  lumière  de  la  vérité  au  miheu 
des  peuples  sauvages  et  imbus  des  superstitions  honteuses  et  qui 
les  a  ramenés  à  la  connaissance  du  divin  Auteur  de  toutes  choses 
et  au  respect  d'eux-mêmes  ? 

N'est-ce  pas  l'Église  qui,  faisant  disparaître  la  calamité  de 
l'esclavage,  a  rappelé  les  hommes  à  la  dignité  de  leur  très  noble 
nature  ?  N'est-ce  pas  elle  qui,  en  déployant  sur  toutes  les  plages 
de  la  terre  l'étendard  de  la  rédemption,  en  attirant  à  elle  les 
sciences  et  les  arts  ou  en  les  couvrant  de  sa  protection  ;  qui,  par 
ses  excellentes  institutions  de  charité  où  toutes  les  misères  trou- 
vent leur  soulagement,  par  ses  fondations  et  par  les  dépôts  dont 
elle  a  accepté  la  garde,  a  partout  civilisé  dans  ses  mœurs  privées 
et  publiques  le  genre  humain,  l'a  relevé  de  sa  misère,  et  l'a  formé 
avec  toutes  sortes  de  soins  à  un  genre  de  vie  conforme  à  la  di- 
gnité et  à  l'espérance  humaine  ? 

Et  maintenant,  si  un  homme  d'esprit  sain  compare  l'époque  où 
nous  vivons,  si  hostile  àlaj-eligion  et  à  l'Église  de  Jésus-Christ, 
avec  ces  temps  si  heureux  où  l'Église  était  honorée  par  les  peuples 
comme  une  Mère,  il  devra  se  convaincre  entièrement  que  notre 
époque  pleine  de  troubles  et  de  destructions  se  précipite  tout  droit 
et  rapidement  à  sa  perte,  et  que  ces  temps-là  ont  été  d'autant  plus 
florissants  en  excellentes  institutions,  en  tranquillité  de  la  vie, 
en  richesses  et  en  prospérité,  que  les  peuples  se  sont  montrés 
plus  soumis  au  gouvernement  de  l'Église  et  plus  observateurs 


—  115  — 

de  ses  lois.  Que  si  les  biens  nombreux  que  Nous  venons  de  rap- 
peler et  qui  ont  dû  leur  naissance  au  ministère  de  l'Église  et  à 
son  influence  salutaire,  sont  vraiment  des  ouvrages  et  des  gloires 
de  la  civilisation  humaine,  il  s'en  faut  donc  de  beaucoup  que 
l'Église  de  Jésus-Christ  abhorre  la  civilisation  et  la  repousse, 
puisque  c'est  à  elle  au  contraire  que  revient  en  entier,  selon  son 
jugement,  l'honneur  d'avoir  été  sa  nourrice,  sa  maîtresse  et  sa 
mère. 

Bien  plus,  cette  sorte  de  civilisation  qui  répugne  au  contraire 
aux  saintes  doctrines  et  aux  lois  de  l'Église,  n'est  autre  chose 
qu'une  feinte  civilisation  et  doit  être  considérée  comme  un  vain 
nom  sans  réalité.  C'est  là  une  vérité  dont  nous  fournissent  une 
preuve  manifeste  ces  peuples  qui  n'ont  pas  vu  briller  la  lumière, 
de  l'Évangile  ;  dans  leur  vie,  on  a  pu  apercevoir  quelques  faux 
dehors  d'une  éducation  plus  cultivée,  mais  les  vrais  et  solides 
biens  de  la  civilisation  n'y  ont  pas  prospéré. 

Il  ne  faut  point,  en  effet,  considérer  comme  une  perfection  de  la 
vie  civile,  celle  qui  consiste  à  mépriser  audacieusement  tout 
l)Ouvoir  légitime  ;  et  on  ne  doit  pas  saluer  du  no:n  de  liberté 
celle  qui  a  pour  cortège  honteux  et  misérable  la  propagation 
L'ffrénée   des  erreurs,  le  libre  assouvissement  des  cupidités  per- 
verses, l'impunité  des  crimes  et  des  méfaits  et  l'oppression  des 
meilleurs  citoyens  de  toute  classe.  Ce  sont  là  des  principes  erro- 
nés, pervers  et  faux  ;  ils  ne  sauraient  donc  assurément  avoir  la 
force  de  perfectionner  la  nature  humaine  et  de  la  faire  prospérer, 
car  le  péché  fait  les  hommes  misérables  ;  il  devient  au  contraire 
absolument  inévitable  qu'après  avoir  corrompu  les  esprits  et  les 
cœurs,  ces  principes,  par  leur  propre  poids,  ne  précipitent  les  peu- 
ples dans  toutes  sortes  de  malheurs,  qu'ils  ne  renversent  tout 
ordre  légitime  et  ne  conduisent  ainsi  tôt  ou  tard  la  situation  et  la 
tranquillité  publiques  à  leur  dernière  perte. 

Si  on  contemple,  au  contraire,  les  œuvres  du  Pontificat  romain, 
que  peut-il  y  avoir  de  plus  inique  que  de  nier  combien  les  Pon- 
tifes romains  ont  noblement  et  bien  mérité  de  toute  la  société 
civile  ? 

Nos  prédécesseurs,  en  effet,  voulant  pourvoir  au  bonheur  des 
peuples,  entreprirent  des  luttes  de  tout  genre,  supportèrent  de 


-  116  — 

rudes  fatigues  et  n'hésitèrent  jamais  à  s'exposer  à  d'âpres  diffi- 
cultés ;  les  yeux  fixés  au  ciel,  ils  n'abaissèrent  point  leur  front 
devant  les  menaces  des  méchants  et  ne  commirent  pas  la  bas- 
sesse de  se  laisser  détourner  de  leur  devoir,  soit  par  les  flatteries, 
soit  par  des  promesses.  Ce  fut  ce  Siège  Apostolique  qui  ramassa 
les  restes  de  l'antique  société  détruite  et  les  réunit  ensemble.  Il 
fut  aussi  le  flambeau  ami  qui  illumina  la  civilisation  des  temps 
chrétiens  ;  l'ancre  de  salut  au  milieu  des  plus  terribles  tempêtes 
qui  aient  agité  la  race  humaine  ;  le  lien  sacré  de  la  concorde 
qui  unit  entre  elles  des  nations  éloignées  et  de  moeurs  diverses  ; 
il  fut  enfin  le  centre  commun  où  l'on  venait  chercher  aussi  bien 
la  doctrine  de  la  foi  et  de  la  religion  que  les  auspices  de  paix  et 
les  conseils  des  actes  à  accomplir.  Quoi  de  plus  ?  C'est  la  gloire 
des  Pontifes  Romains  de  s'être  toujours  et  sans  relâche  opposés 
comme  un  mur  et  un  rempart  à  ce  que  la  société  humaine  ne 
retombât  dans  la  superstition  et  la  barbarie  antiques. 

Mais  plût  au  ciel  que  cette  autorité  salutaire  n'eût  jamais  été 
négligée  ou  répudiée  !  Le  pouvoir  civil  n'eût  pas  alors  perdu 
cette  auréole  auguste  et  sacrée  qui  le  distinguait,  que  la  religion 
lui  avait  donnée  et  qui  seule  rend  l'état  d'obéissance  noble  et 
digne  de  l'homme  ;  on  n'aurait  pas  vu  s'allumer  tant  de  sédi- 
tions et  de  guerres  qui  ont  été  la  funeste  cause  de  calamités  et 
de  meurtres  ;  et  tant  de  royaumes,  autrefois  très  florissants, 
tombés  aujourd'hui  du  faite  de  la  prospérité,  ne  seraient  point 
accablés  sous  le  poids  de  toutes  sortes  de  misères.  Nous  avons 
encore  un  exemple  des  malheurs  qu'entraîne  la  répudiation  de 
l'autorité  de  l'Église  dans  les  peuples  orientaux  qui,  en  brisant 
les  liens  très  doux  qui  les  unissaient  à  ce  Siège  Apostolique,  ont 
perdu  la  splendeur  de  leur  antique  réputation,  la  gloire  des 
sciences  et  des  lettres  et  la  dignité  de  leur  empire. 

Or,  ces  admirables  bienfaits  que  le  Siège  Apostolique  a  répan- 
dus sur  toutes  les  plages  de  la  terre,  et  dont  font  foi  les  plus 
illustres  monuments  de  tous  les  temps,  ont  été  spécialement  res- 
sentis par  ce  pays  d'Italie  qui  a  tiré  du  Pontificat  romain  des 
fruits  d'autant  plus  abondants  que  par  le  fait  de  sa  situation  il 
s'en  trouvait  plus  rapproché.  C'est  en  effet  aux  Pontifes  Romains 
que  l'Italie  doit  se  reconnaître  redevable  de  la  gloire  solide  et  de 
la  grandeur  dont  elle  a  brillé  au  milieu  des  autres  nations.   Leur 


—  117  — 

autorité  et  leurs  soins  paternels  l'ont  plusieurs  fois  protégée 
contre  les  vives  attaques,  des  ennemis,  et  c'est  d'eux  qu'elle  a 
reçu  le  soulagement  ei  le  secours  nécessaire  pour  que  la  foi 
catholique  fût  toujours  intégralement  conservée  dans  les  cœurs. 

Ces  mérites  de  Nos  Prédécesseurs,  pour  n'en  point  citer  d'an- 
tres, nous  sont  surtout  attestés  par  l'histoire  des  temps  de  Saint 
Léon  le  grand,  d'Alexandre  III,  d'Innocent  III,  de  Saint  Pie  V, 
de  Léon  X  et  d'autres  Pontifes  par  les  soins  et  sous  les  auspices 
desquels  l'Italie  échappa  à  la  dernière  destruction  dont  elle  était 
menacée  par  les  barbares,  conserva  intacte  l'antique  foi,  et  au 
milieu  des  ténèbres  et  de  la  barbarie  d'une  époque  plus  grossière, 
développa  la  lumière  des  sciences  et  la  splendeur  des  arts,  et  les 
conserva  florissantes.  Ils  nous  sont  attestés  encore  par  cette 
sainte  ville,  siège  des  Pontifes,  qui  a  tiré  d'eux  ce  très  grand 
avantage  d'être  non  seulement  la  plus  forte  citadelle  de  la  foi, 
mais  encore  d'avoir  obtenu  l'admiration  et  le  respect  du  monde 
•entier  en  devenant  l'asile  des  beaux-arts  et  la  demeure  de  la 
sagesse.  Comme  la  grandeur  de  ces  choses  a  été  transmise  au 
souvenir  éternel  de  la  postérité  par  les  monuments  de  l'histoire, 
il  est  aisé  de  comprendre  que  ce  n'est  que  par  une  volonté  hos- 
tile et  une  indigne  calomnie  employées  Tune  et  l'autre  à  trom- 
per les  hommes,  qu'on  a  fait  accroire  par  la  parole  et  par  les 
écrits,  que  ce  Siège  Apostolique  était  un  obstacle  à  la  civilisation 
des  peuples  et  à  la  prospérité  de  l'Italie. 

Si  donc  toutes  les  espérances  de  l'Italie  et  du  monde  tout 
entier  sont  placées  sur  cette  force  si  favorable  au  bien  et  à  l'uti- 
lité de  tous,  dont  jouit  l'autorité  du  Siège  Apostoli(iue  et  sur  ce 
hen  si  étroit  qui  unit  tons  les  fidèles  au  Pontife  Romain,  Nous 
1  comprenons  que  Nous  ne  devons  avoir  rien  plus  à  cœur  que  de 
conserver  religieusement  intacte  sa  dignité  à  la  Chaire  Romaine 
et  de  resserrer  de  plus  en  plus  l'union  des  membres  avec  la  tête 
et  celle  des  fils  avec  leur  père. 

C'est  pourquoi,  pour  maintenir  avant  tout  et  du  mieux  que 
Nous  pouvons  les  droits  et  la  liberté  du  Saint-Siège,  Nous  ne 
cesserons  jamais  de  lutter  pour  conserver  à  notre  autorité  l'obéis- 
sance qui  lui  est  due,  pour  écarter  les  obstacles  qui  empêchent 


—  118  — 

la  pleine  liberté  de  notre  ministère  et  de  notre  pouvoir,  et  ponr 
obtenir  le  retour  à  cet  état  de  choses  où  les  desseins  de  la  divine 
Providence  avaient  auti-efois  placé  les  Pontifes  Romains.  Et  ce 
n'est  ni  par  esprit  d'ambition,  ni  par  désir  de  domination.  Véné- 
rables Frères,  qne  Nous  sommes  poussé  à  demander  ce  retour, 
mais  bien  par  les  devoirs  de  notre  charge  et  par  les  engagements 
religieux  du  serment  qui  Nous  lie.  Nous  y  sommes  en  outre 
poussé  non  seulement  par  la  considération  que  ce  pouvoir  tem- 
porel nous  est  nécessaire  pour  défendre  et  conserver  la  pleine 
liberté  du  pouvoir  spirituel,  mais  encore  parce  qu'il  a  été  plei- 
nement constaté  que  c'est  de  la  cause  du  bien  pnblic  et  du  salut 
de  toute  la  société  humaine  qu'il  s'agit.  Il  suit  de  là  que,  à 
raison  du  devoir  de  notre  charge,  qui  Nous  oblige  à  défendre 
les  droits  de  la  sainte  Église,  quand  il  est  question  du  pouvoir 
temporel  du  Siège  Apostolique,  Nous  ne  pouvons  Nous  dispenser 
de  renouveler  et  de  confirmer  dans  ces  lettres  toutes  les  mêmes 
déclarations  et  protestations  que  notre  prédécesseur  Pie  IX,  de  . 
sainte  mémoire,  a  plusieurs  fois  émises  et  renouvelées  tant  contre 
l'occupation  du  pouvoir  temporel  que  contre  la  violation  des 
droits  de  l'Église  romaine.  Nous  tournons  en  même  temps  notre 
voix  vers  les  princes  et  les  chefs  suprêmes  des  peuples,  et  Nous 
les  supplions  instamment,  par  l'auguste  nom  de  Dieu  très  puis- 
sant, de  ne  pas  repousser  l'aide  que  l'Église  leur  ofTre,  dans  un 
moment  aussi  nécessaire  ;  d'entourer  amicalement,  comme  de 
soins  unanimes,  cette  source  d'autorité  et  de  salut,  et  de  s'atta- 
cher de  plus  en  plus  à  elle  par  les  liens  d'un  amourétroit  et  d'un 
profond  respect.  Fasse  le  Ciel  qu'ils  reconnaissent  la  vérité  de 
tout  ce  que  Nous  avons  dit,  et  qu'ils  se  persuadent  que  la  doc- 
trine de  Jésus-Christ,  comme  disait  Saint  Augustin,  est  te  grand 
salut  du  pays  quand  on  y  conforme  ses  actes  !  Puissent-ils  com- 
prendre que  leur  sûreté  et  leur  tranquillité  aussi  bien  que  la 
sûreté  et  la  tranquillité  publiques,  dépendent  de  la  conservation 
de  l'Église  et  de  l'obéissance  qu'on  lui  prête,  afin  d'appliquer 
alors  toutes  leurs  pensées  et  tous  leurs  soins  à  faire  disparaître 
les  maux  dont  l'Église  et  son  Chef  visible  sont  affligés.  Puisse-t-il 
enfin  en  résulter  que  les  peuples  qu'ils  gouvernent  entrent  dans 
la  voie  de  la  justice  et  de  la  paix,  etjouissentd'une  ère  heureuse 
de  prospérité  et  de  gloire. 


—  119  — 

En  outre,  voulant  aussi  maintenir  de  plus  en  plus  étroite  la 
concorde  entre  tout  le  troupeau  calholiqne  et  son  Pasteur  su- 
prême. Nous  vous  engageons  ici  avec  une  affection  toute  parti- 
culière, Vénérables  Frères,  et  nous  vous  exhortons  chaleyrense- 
ment  à  enflammer   de   l'amour   de  la  religion,  par  votre  zèle 
sacerdotal  et  votre  vigilance  pastorale,  les  fidèles  qui  vous  ont 
été  confiés,  afin  qu'ils  s'attachent  de  plus  en  plus  étroitement  à 
cette  Chaire  de  vérité  et  de  justice,  qu'ils  acceptent  tous  sa  doc- 
trine avec  la  plus  profonde  soumission  d'esprit  et  de  volonté  et 
qu'ils  rejettent  enfin  absolument  toutes  les  opinions,  mémo  les 
plus  répandues,  qu'ils  sauront  être  contraires  aux  enseignements 
de  l'Église.    Sur  ce  sujet,  les  Pontifes  Romains,  nos  prédéces- 
seurs, et  en  particulier  Pie  IX,  de  sainte  mémoire,  surtout  dans 
le  Concile  du  Vatican,  ayant  sans  cesse  devant  les  yeux  ces 
paroles  de  Saint  Paul  :   Veillez  à  ce  que  personne  ne  vous  trompe 
par  le  moyen  de  la  philosophie  ou  d'un  vain  artifice  qui  serait  sui- 
vant la  tradition  des  hommes  ou  suivant  les  éléments  du  monde^  et 
non  suivant  Jésus-Christ^  ne  négligèrent  pas  toutes  les  fois  que  ce 
fut  nécessaire,  de  réprouver  les  erreurs  qui  faisaient  irruption  et 
de  les  condamner  par  des  censures  apostoliques.     Nous  aussi, 
marchant  sur  les  traces  de  nos  prédécesseurs,  Nous  confirmons 
et  Nous  renouvelons  toutes  ces  condamnations  du  haut  de  ce 
Siège  Apostolique  de  vérité,  et  en  même  temps  Nous  demandons 
vivement  au  Père  des  lumières  de  faire  que  tous  les  fidèles,  en- 
tièrement unis  dans  un  même  sentiment  et  une  môme  opinion. pen- 
sent et  parlent  absolument  comme  Nous.    Votre  devoir  à  vous, 
Vénérables  Frères,  est  d'employer  vos  soins  assidus  à  répandre  au 
loin  dans  le  champ  du  Seigneur  la  semence  des  célestes  doctrines 
et  à  faire  pénétrer  à  propos  dans  l'esprit  des  fidèles  les  preuves 
de  la  foi  catholique,  pour  qu'elles  y  poussent  des  profondes  ra- 
cines et  s'y  conservent  à  l'abri  de  la  contagion  des  erreurs.  Plus 
les  ennemis  de  la  religion  font  de  grands  efforts  pour  enseigner 
aux  hommes  sans  instruction  et  surtout  aux  jeunes  gens  des 
prmcipes  qui  obscurcissent  leur  esprit  et  corrompent  leur  cœur, 
plus  il  faut  travailler  avec  ardeur  à  faire  prospérer  non  seule- 
ment une  habile  et  solide  méthode  d'éducation,  mais  surtout  à 
rendre  l'enseignement  lui-môme  conforme  de  tous  points  à  la  foi 
catholique  tant  dans  les  lettres  que  dans  les  sciences  et  en  parti- 


—  120  — 

culier  dans  la  philosophie,  de  laquelle  dépend  en  grande 
partie  la  vraie  explication  des  autres  sciences,  et  qui,  loin  de 
tendre  à  renverser  la  divine  révélation,  se  réjouit,  au  contraire, 
de  lui^iplanir  la  voie  et  de  la  défendre  contre  .ses  assaillants, 
comme  nous  l'ont  enseigné,  par  leurs  exemples  et  leurs  écrits,  le 
grand  Augustin,  le  docteur  angélique  et  tous  les  autres  maîtres 
de  la  sagesse  chrétienne. 

Il  est  toutefois  nécessaire  que  cette  excellente  éducation  de  la 
jeunesse,  pour  être  une  garantie  de  la  vraie  foi  et  de  la  religion 
et  une  sauvegarde  de  l'intégrité  des  mœurs,  commence  dans 
l'intérieur  même  de  la  famille  :  de  cette  famille  qui,  malheu- 
reusement troublée  dans  les  temps  actuels,  ne  peut  recouvrer  sa 
dignité  que  par  ces  lois  que  le  divin  Auteur  lui  a  fixées  lui-môme 
en  l'instituant  dans  l'Église.  Jésus-Christ  en  effet,  en  élevant  à 
la  dignité  de  sacrement  le  pacte  du  mariage,  qu'il  a  voulu  faire 
servir  à  symboliser  son  union  avec- l'Église,  n'a  pas  seulement 
rendu  la  liaison  des  époux  plus  sainte,  mais  il  a  préparé  tant 
aux  parents  qu'aux  enfants  des  moyens  très  efficaces  propres  à 
leur  faciliter,  par  l'observance  de  leurs  devoirs  réciproques, 
l'oblenlion  de  la  félicité  temporelle  et  éternelle.  Malheureuse- 
ment, après  que  des  lois  impies  et  sans  aucun  respect  pour  sa 
sainteté  ont  rabaissé' ce  grand  sacrement  au  même  rang  que  les 
contrats  purement  civils,  il  est  arrivé  que  des  citoyens,  profanant 
la  dignité  du  mariage  chrétien,  ont  adopté  le  concubinat  légal 
au  lieu  des  noces  religieuses  :  des  époux  ont  négligé  les  devoirs 
de  la  foi  qu'ils  s'étaient  promise,  des  enfants  ont  refusé  à  leurs 
parents  l'obéissance  et  le  respect  qu'ils  leur  devaient,  les  liens 
de  la  charité  domestique  se  sont  relâchés  et,  ce  qui  est  d'un  bien 
triste  exemple  et  fort  nuisible  aux  mœurs  publiques,  à  un  amour 
insensé  ont  très  souvent  succédé  des  séparations  funestes  et  per- 
nicieuses. 

Il  est  impossible  que  la  vue  de  ces  misères  et  de  ces  faits  dé- 
plorables. Vénérables  Frères,  n'excite  pas  votre  zèle  et  ne  vous 
pousse  pas  à  exhorter  avec  soin  et  sans  relâche  les  fidèles  confiés 
à  votre  garde  à  prêter  une  oreille  docile  aux  enseignements  qui 
ont  trait  à  la  sainteté  du  mariage  chrétien  et  à  obéir  aux  lois  de 
l'Église  qui  règlent  les  devoirs  des  époux  et  des  enfants. 


—  1*21  — 

C'est  ainsi  que  vous  oblienrlrez  cette  réforme  si  désirable  des 
mœurs  et  de  la  manière  de  vivre  de  chaque  homme  en  particu- 
lier, car  de  même  que  d'iin  troue  pourri  il  ne  peut  naître  que 
des  branches  pires  et  des  fruits  malheureux,  de  même  cette  fu- 
neste plaie  qui  corrompt  les  lamilles,  rejaillit  par  une  triste 
con'agion  sur  tous  les  citoyens  et  devient  un  mal  et  un  défaut 
commun.  Au  contraire,  lasociété  domestique  une  fois  façonnée 
à  une  forme  de  vie  chrétienne,  chaque  membre  s'accoutumera 
peu  à  peu  à  aimer  la  religion  et  la  piété,  à  détester  les  fausses  et 
pernicieuses  doctrines,  à  pratiquer  la  vertu,  à  obéir  à  ses  supé- 
rieurs et  à  réprimer  celte  recherche  insatiable  de  l'intérêt  pure- 
ment privé  qui  abaisse  et  énerve  si  profondément  la  nature 
humaiue.  Un  bon  moyen  de  réaliser  ce  but  sera  de  diriger  et 
d'encourager  ces  pieuses  associations  qui  ont  été  plus  particu- 
lièrement instituées,  surtout  dans  ces  lemps-ci,  pour  favoriser 
les  intérêts  catholiques. 

Ce  sont  en  vérité.  Vénérables  Frères,  de  grandes  choses, 
mômes  des  choses  supérieures  aux  forces  humaines  que  Nous 
embrassons  aiusi  de  nos  vœux  et  de  nos  espérances  ;  mais 
comme  Dieu  a  fait  les  nations  du  moude  guérissables  et  qu'il  a 
fondé  son  Église  pour  le  salut  des  peuples,  promettant  de  l'as- 
sister jusqu'à  la  consommation  des  siècles.  Nous  avons  la  ferme 
confiance  que  le  geure  humain,  frappé  de  tant  de  maux  et  de 
calamités,  finira,  grâce  à  vos  efforts,  par  chercher  le  salut  et  la 
prospérité  dans  la  soumission  à  l'Église,  et  dans  le  magistère 
infaillible  de  cette  Chaire  Apostolique. 

Et  maintenant.  Vénérables  Frères,  avant  du  clore  cette  lettre, 
Nous  éprouvons  le  besoin  de  vous  faire  part  de  notre  joie  en 
voyant  l'union  admirable  et  la  concorde  qui  régnent  parmi  vous 
et  vous  unissent  si  parfaitemeut  à  ce  Siège  Apostolique,  et  Nous 
sommes  en  vérité  persuadé  que  cette  parfaite  union  est  non 
seulement  un  rempart  inexpugnable  contre  les  assauts  des  enne- 
mis, mais  encore  un  présage  heureux  et  prospère  de  temps 
meilleurs  pour  l'Église  ;  elle  procure  un  très  grand  soulagement 
à  notre  faiblesse  et  relève  aussi  d'une  façon  heureuse  notre 
esprit,  en  Nous  aidant  à  soutenir  avec  ardeur  dans  la  difficile 
charge  que  nous  avons  reçue,  toutes  les  fatigues  et  tous  les  com- 
bats^pour  l'Église  de  Dieu, 


—  122  — 

Nous  ne  pouvons  non  plus  séparer  de  ces  causes  d'espérance 
et  de  joie  qae  nous  venon;;  de  vous  manifesler,  les  déclarations 
d'amour  et  d'obéissance  que  dans  ces  commencements  de  Notre 
Ponlificat,  vous,  Vénérables  Frères,  vous  avez  faites  à  notre 
humble  personne  et  que  Nous  ont  faites  aussi  tant  d'ecclésiasti- 
ques et  de  fidèles,  prouvant  ainsi  par  les  lettres  envoyées,  par 
les  largesses  recueillies,  par  les  pèlerinages  accomplis  et  par  tant 
d'autres  marques  de  piété,  que  cette  dévotion  el  cette  charité  qu'ils 
n'avaient  cessé  de  témoigner  à  notre  très  digne  Prédécesseur,  sont 
demeurées  si  fermes,  si  stables  et  si  entières,  qu'elles  ne  se  sont 
point  refroidies  à  la  venue  d'un  successeur  aussi  peu  digne  de 
cet  héritage.  A  la  vue  de  témoignages  si  splondides  de  la  foi 
catholique,  Nous  devons  confesser  humblement  que  le  Seigneur 
est  bon  et  bienveillant,  et  à  vous.  Vénérables  Frères,  et  à  tous 
ces  fils  chéris  de  qui  Nous  les  avons  reçus,  Nous  exprimons  les 
nombreux  et  profonds  sentiments  de  gratitude  qui  inondent 
notre  cœur,  plein  de  confiance  que,  dans  la  détresse  et  la  difficulté 
des  temps  actuels,  votre  zèle  et  votre  amour,  ainsi  que  ceux  des 
fidèles,  ne  Nous  feront  jamais  défaut.  Nous  ne  doutons  pas  non 
plus  que  ces  remarquables  exemples  de  piété  filiale  et  de  vertu 
chrétienne  ne  contribuent  puissamment  à  toucher  le  cœur  du 
Dieu  très  miséricordieux,  et  à  lui  faire  jeter  un  regard  de  bien- 
veillance sur  son  troupeau  et  à  lui  faire  accorder  la  paix  et  la 
victoire  à  l'Église. 

Mais,  comme  Nous  sommes  persuadé  que  cette  paix  et  cette 
victoire  nous  seront  plus  promptement  et  plus  facilement  accor- 
dées si  les  fidèles  adressent  constamment  à  Dieu  des  prières  et 
des  vœux  pour  les  lui  demander,  Nous  vous  exhortons  vivement, 
Vénérables  Frères,  à  exciter  dans  ce  but  le  zèle  et  lu  ferveur  des 
fidèles,  en  les  engageant  à  employer  pour  médiatrice  auprès  de 
Dieu  la  Reine  immaculée  des  cieux,  et  pour  intercesseurs  Saint 
Joseph,  patron  céleste  de  l'Église,  et  les  saints  apôtres  Pierre  et 
Paul,  au  puissant  patronage  desquels  Nous  recommandons  notre 
humble  ijersonne,  tous  les  ordres  de  la  hiérarchie  ecclésiastique, 
et  tout  le  troupeau  du  Seigneur. 

Au  reste.  Nous  souhaitons  que  ces  jours  où  nous  fêtons  le 
solennel  anniversaire  de  la  résurrection  de  Jésus-Christ,  soient 
pour  vous  et  pour  tout  le  troupeau  du  Seigneur,  heureux,  salu- 


—  123  — 

taires  et  pleins  d'une  sainte  joie,  priant  Dieu  qui  est  si  bon  d'ef- 
facer les  fautes  (jue  nous  avons  commises  el  de  nous  faire  misé- 
ricordieusemenl  remise  de  la  peine  qu'elles  nous  ont  méritée,  et 
cela  par  le  sang  de  l'Agneau  immaculé  qui  a  effacé  la  sentence 
portée  contre  nous. 

Qur  la  Qvâcr  dr  Notre  Seigivur  JrsusChrisI,  la  charilc  tir  Dieu  ri 
la  communication  du  Saint-Esprit  soient  avec  vous  tous,  Vénéra- 
bles Frères,  et  c'est  de  grand  cœur  que  Nous  vous  accordons  à 
tous  et  à  chacun  en  particulier,  ainsi  qu'à  nos  chers  fils  le  clergé 
et  les  fidèles  de  vos  églises,  la  bénédiction  apostolique  comme 
gage  de  notre  s[iéciale  bienveillance  et  comme  pi-ésage  de  la  pro 
tection  céleste. 

Donné  à  Rome  près  Saint-Pierre,  le  jour  solennel  de  Pâques,  le 
21  avril  de  l'an  1878,  la  première  année  de  Noli-e  pontificat. 

LÉON  XII T.  Papk. 


(No  79) 

CIRCULAIRE 


CONSEILS  POUR  I.A  DESTRUCTION  DE  LA  MOUCHE  A  PATATE. 


Archevêché  de  Québec, 

17  juin  1878. 


Monsieur, 


Dans  une  lettre  circulaire  du  13  juin  de  l'année  dernière.  Mon- 
seigneur l'Archevêque  priait  Messieurs  les  Curés  du  diocèse 
d'exhorter  leurs  paroissiens  à  prendre  des  mesures,  pour  com- 
battre la  mouche  à  patate  qui  menaçait  d'envahir  leurs  champs. 


—  124  — 

D'après  les  nouvelles  qui  arrivent  de  toutes  parts  au  Bureau  de 
l'Agricullure,  il  est  constaté  que  le  danger  est  beaucoup  plus 
grand  cette  année,  qu'il  ne  l'était  alors.  Il  est  donc  de  la  plus 
grande  importance  que  nos  cultivateurs  s'empressent  d'employer 
les  remèdes  propres  à  paralyser  au  moins  le  mal,  s'il  n'est  pas 
possible  de  le  faire  disparaître  tout  à  fait.  C'est  pour  leur  venir 
en  aide  que  le  Bureau  fait  publier  par  milliers  d'exemplaires, 
pour  être  répandus  dans  les  campagnes,  un  écrit  qui  indique  le 
moyen  le  plus  efficace  de  faire  cesser  le  fléau. 

Ce  moyen  est  suggéré  par  Monsieur  J.-C. Taché,  Député  Minis- 
tre de  l'Agriculture  à  Ottawa,  dans  une  brochure  qu'il  a  publiée 
à  propos  de  la  mouche  à  patate,  dont  le  pays  a  tant  à  redouter 
les  ravages.  Il  doit  être  accueilli  avec  d'autant  plus  de  confiance 
que  Monsieur  Taché  a  fait  une  étude  sérieuse  de  la  question,  et 
qu'il  a  mis  à  profit  pour  cela  l'expérience  des  hommes  les  plus 
capables  de  l'éclairer. 

Comme  vous  allez  recevoir  un  nombre  considérable  d'exem- 
plaires de  l'écrit  que  le  Bureau  veut  porter  de  la  sorte  à  la  con- 
naissance des  agriculteurs,  j'ose,  en  l'absence  de  Monseigneur 
l'Archevêque,  vous  prier  de  seconder  la  bonne  œuvre,  en  les 
faisant  répandre  le  plus  tôt  possible  parmi  vos  paroissiens.  Il 
me  semble  que,  pour  arriver  plus  sûrement  au  but,  il  serait 
mieux  de  mettre  les  imprimés  en  question  entre  les  mains  du 
Maire  et  des  autres  Officiers  municipaux  de  la  paroisse,  et  d'in- 
former les  intéressés,  au  prône  de  la  Fête-Dieu,  ou  de  dimanche 
prochain,  qu'on  leur  en  fera  la  distribution,  le  jour  même,  à  la 
porte  de  l'église,  à  l'issue  de  la  grand'messe. 

Qu'il  me  soit  permis  de  vous  inviter  en  même  temps  à  mettre 
en  pratique  la  recommandation  suivante,  qui  se  trouve  à  la  fin 
de  la  lettre  ci-dessus  citée  de  Monseigneur  l'Archevêque  : 

«  Tout  en  ayant  recours  aux  moyens  humains  pour  remédier 
au  mal,  vous  ne  manquerez  pas  d'exhorter  vos  paroissiens  à 
recourir  surtout  à  la  prière  pour  le  faire  cesser.  A  cet  effet,  je 
vous  autorise  à  faire  des  prières  et  processions  publiques,  tou- 
jours si  efficaces  dans  les  temps  de  calamité,  et  je  vous  invite  à 
implorer  particulièrement,  dans  cette  circonstance,  la  puissante 


-125  — 

protection  de  la  Bonne  Sainte  Anne,  devenue   la  patronne  de 
notre  Province.» 

Veuillez,  Monsieur,  donner  lecture  de  la  présente  à  votre 
prône,  et  l'accompagner  des  exhortations  les  plus  pressantes  à 
vos  paroissiens,  pour  qu'ils  ne  tardent  pas  à  faire  usage  du 
remède  qui  leur  est  suggéré. 

J'ai  l'honneur  d'être, 
Monsieur, 
Votre  très  humble  et  obéissant  serviteur, 

G.-F.  Gazeau,  Vicaire-Général. 

P.  S.  Le  Bureau  de  l'Agriculture  a  établi  un  dépôt  de  vert 
de  Paris  chez  Monsieur  Girice  Têtu,  N°  80,  rue  Saint-Pierre. 


MANDEMENT 


A  l'occasion  de  l'érection  du  siège  de  chicoutimi. 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Aux  Fidèles  des  comtés  de  Chicoutimi^  de  Charlevoix  et  de  cette  -par- 
tie du  comté  de  Saguenay  située  à  l'ouest  de  la  Rivière  Portneuf^ 
.  Salut  et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Nous  avons  à  vous  annoncer,  Nos  Très  Ghers  Frères,  une 
nouvelle  importante. 

Il  a  plu  à  Notre  Saint-Père  le  Pape,  par  une  bulle  en  date  du 
28  mai  1878,  d'ériger  à  Ghicoutimi  un  nouveau  siège  épiscopal, 
auquel  il  a  assigné  pour  diocèse  les  comtés  de  Ghicoutimi,  de 


—  126  — 

Charlevoix  et  de  cette  partie  du  comté  de  Sagiienay  située   à 
l'ouesL  de  la  Rivic-re  Portneuf. 

Monsingneur  Dominique  Racine,  qui  a  été  nommé  premier 
évèque  de  co  nouveau  siège,  doit  être  consacré  à  Québec,  le  di- 
manche, quatre  août  prochain,  et  il  ira  prendre  possession  de 
son  siège  le  mercredi  suivant,  sept  du  même  mois.  C'est  à  cette 
dernière  épo(iue  seulement  que  commencera  l'exercice  de  sa 
juridiction  épiscopale  sur  le  diocèse  qui  lui  a  été  confié  et  que 
la  nôtre  cessera. 

En  vous  disant  adieu,  Nos  Très  Ghers Frères,  nous  ne  pouvons 
nous  dispenser  de  rendre  témoignage  de  votre  foi  el  de  votre 
zèle  pour  noire  sainte  religion,  comme  nous  avons  pu  le  consta- 
ter en  personne  dînant  la  visite  pastorale  que  nous  vous  avons 
faite  il  y  a  quatre  ans.  Continuez  de  témoigner  à  votre  pasteur 
les  mêmes  sentiments  d'affection,  de  respect  et  d'obéissance  dont 
vous  avez  donné  tant  de  preuves.  Les  vertus  qui  le  distinguent, 
les  talents  qu'il  a  déployés,  l'expérience  qu'il  a  acquise  par  les 
divers  emplois  qu'il  a  remplis,  la  connaissance  qu'un  séjour  de 
seize  années  au  milieu  de  vous  lui  a  donnée  de  vos  besoins  spi- 
rituels, tout  nous  inspire  la  ferme  confiance  que  son  épiscopat 
sera  à  la  fois  long  et  fructueux  pour  le  bien  de  vos  âmes.  Il  vous 
dira  lui-môme  combien  il  vous  aime  et  quel  désir  il  a  de  vous 
voir  toujours  marcher  dans  les  voies  du  salut.  Vous  ne  man- 
querez pas.  Nos  Très  Chers  Frères,  de  demander  à  Notre  Sei- 
gneur de  lui  accorder  toutes  les  grâces  dont  il  a  besoin  pour 
bien  remplir  les  devoirs  de  la  charge  redoutable  qui  lui  est 
imposée. 

Nous  espérons  aussi  que  vous  nous  continuerez  à  nous-mème 
l'affection  que  vous  nous  avez  toujours  portée,  en  retour  de  celle 
que  nous  conserverons  pour  vous,  Nos  Très  Chers  Frères,  dont  les 
âmes  nous  ont  été  confiées  il  y  a  un  peu  plus  de  sept  années. 
Soyons  toujours  unis  dans  le  cœur  adorable  de  Notre  Seigneur, 
qui  doit  être  notre  refuge  en  ce  monde  et  notre  félicité  dans  une 
vie  meilleure.  Cette  union  si  désirable  et  si  précieuse  aura  pour 
signe  extérieur  la  continuation  de  votre  union  avec  le  diocèse  de 
Québec,  dans  cette  belle  dévotion  des  Quaranle-Hcures  pour 
l'adoration   perpétuelle  du   Saint-Sacrement  :  les  noms  de  vos 


—  127  — 

paroisses  et  missions  devant  encore  figurer  avec  ceux  do  l'nrchi- 
diocèse  dans  la  liste  qui  remplit  l'année  entière.  Le  désir  ardent 
exprimé  par  votre  vénérable  évèque  sur  ce  point  rencontre  trop 
bien  nos  propres  sentiments,  pour  que  nous  ayons  iiésité  à  y 
accéder.  Devant  Jésus,  exposé  joui-  et  nuit  sur  nos  autels,  vous 
prierez  pour  nous  comme  nous  prierons  pour  vous  à  notre  tour, 
et  ainsi  la  rosée  de  la  grâce  ne  cessera  de  descendre  sur  l'un  et 
sur  l'autre  diocèse. 

Permettez-nous,  Nos  Très  Chers  Frères,  de  vous  dire  adieu 
par  ces  paroles  de  l'apôtre  Saint  Paul  aux  Corinthiens  (IL  Ep., 
XIII,  i'i)  :  Que  la  Grâce  de  Notre  Seigneur  Jésus-Christ  et  la  charité 
de  Dieu  et  la  communication  du  Saint-Esprit  soit  avec  vous.  Amen. 

Sera  la  présente  lettre  pastorale  lue  et  publiée  au  prône  des 
messes  paroissiales  du  territoire  ci-dessus  désigné,  le  premier 
dimanche  ou  jour  de  fête  après  sa  réception. 

Donné  à  Saint-Joseph  de  Deschambault,  en  cours  de  visite 
pastorale,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse  et  le  contre- 
seing de  notre  secrétaire,  le  cinq  juillet  mil  huit  cent  soixante 
dix-huit. 

-J-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Mardis,  Ptre, 

Secrétaire. 


Notes  : — lo  Messieurs  les  Curés,  Vicaires,  et  autres  prêtres  du  diocèse  de  Chicou- 
timi  seront  les  bienvenus,  s'ils  désirent  faire  leur  retraite  cette  anuéo  avec  ceux  de 
l'Archidiocèse. 

2o  Les  rapports  de  paroisse  du  nouveau  diocèse  doivent  être  transmis  à  Monsei- 
gneur de  Chicoutiuii. 


128 


(N"  80) 


CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de  Québec, 
20  Août  1878. 


I.  Mort  du  Cardinal  Franchi  et  do  Monseigneur  Conroy. 
IL  Précautions  à  prendre  dans  l'achat  des  cierges. 

III.  Assemblées  publiques  à  empêcher  dans  le  voisinage  des  églises. 

IV.  Résolution  de  quelques  cas  de  conscience  concernant  les  élections. 

Monsieur, 


Au  commencement  de  ce  mois  sont  décédées  deux  personnes 
auxquelles  tous  les  fidèles  de  ce  diocèse  doivent  une  grande  recon- 
naissance. Son  Éminence  le  Cardinal  Franchi,  ci-devant  préfet 
de  la  Sacrée  Congrégation  de  la  Propagande,  est  mort  le  premier 
jour  d'août,  et  Son  Excellence  Monseigneur  G.  Conroy,  Délégué 
Apostolique,  l'a  suivi  le  quatrième  jour.  Présumantque  vous  ne 
manqueriez  point  de  les  recommander  aux  prières  des  fidèles,  je 
n'ai  pas  cru  nécessaire  de  vous  inviter  spécialement  à  remplir  ce 
devoir  de  charité  et  de  reconnaissance.  J'aurais  désiré  pouvoir 
chanter  plus  tôt  un  service  solennel  dans  la  Basilique  de  Québec, 
mais  durant  les  vacances  ce  n'est  guère  possible.  Je  profiterai 
du  temps  de  la  première  retraite  pour  accomplir  ce  devoir,  ven- 
dredi le  30  coui'ant,  à  9  heures. 


II 


Les  rubriques  ordonnent  que  les  cierges  soient  de  cire.  Il  est 
permis  néanmoins  d'ajouter  à  la  cire  quelque  substance  étrangère, 
mais  en  moindre  quantité.  Le  commerce  a  abusé  de  cette  per- 
mission pour  confectionner  des  cierges  defauxaloi,  dans  lesquels 


—  129  — 

il  n'y  a  point  ou  presque  point  de  cire.  La  parafinu,  (jui  ne  coûte 
que  le  tiers  de  la  cire,  sert  ù  la  confection  de  cierges  qui,  à  pre- 
mière vue,  ressemblent  parfaitement  à  ceux  de  cire  ;  le  moyen 
de  les  distinguer  est  1°  qu'ils  se  ploient  facilement,  au  lieu  que 
ceux  de  cire  cassent  ;  2°  qu'ils  sont  plus  blancs  que  ceux  de 
cire.  Ces  faux  cierges  se  vendant  moins  cher  ont  trouvé  un 
débit  plus  étendu,  qui  fait  réaliser  d'énormes  bénéfices  aux 
auteurs  de  cette  falsification.  J'invite  Messieurs  les  curés  à 
veiller  de  près  sui"  les  achats  de  cierges  pour  leurs  églises,  afm 
que  la  rubrique  ne  soit  point  violée.  Nos  diverses  communautés 
religieuses  en  fabriquent  qui  sont  d'accord  avec  les  saintes  lois 
de  l'Éslise. 


-o' 


III 


A  raison  de  la  sainteté  de  nos  églises  et  du  respect  qu'elles 
méritent,  il  est  tout  à  fait  désirable  que  dorénavant  il  ne  se  fasse 
plus  de  discours,  politiques  ou  autres,  sur  le  perron,  vu  qu'ils 
troublent  les  personnes  qui  prient,  et  dérangent  les  catéchismes 
qui  souvent  ont  lieu  dans  ce  môme  temps.  Les  assemblées 
publiques  devraient  donc  se  tenir  assez  loin  de  la  maison  de 
Dieu,  pour  ne  point  troubler  le  religieux  silence  qui  doit  régner 
dans  nos  saints  temples. 

IV 

\o  Dans  ma  circulaire  (N"  75)  du  29  mars  dernier,  j'émettais 
l'opinion  que  les  électeurs  qui  se  prétendent  qualifiés  en  vertu 
d'un  contrat  qui  n'a  rien  de  réel,  et  qui  est  purement  fictif,  se 
rendent  coupables  de  parjure  en  faisant  le  serment  requis  des 
électeurs.  Je  suis  encore  de  la  môme  opinion  ;  néanmoins, 
comme  des  autorités  assez  graves  émettent  un  doute  là-dessus, 
je  crois  utile  de  trancher  la  difficulté  en  autorisant  tous  les  con- 
fesseurs à  absoudre  de  la  faute  grave  que  commettent  sans 
aucun  doute  ceux  qui  usurpent  un  droit  aussi  important.  S'il 
n'y  a  çoiiU  pai-jure^  il  y  a  certainement  un  péché  mortel  dont  il 
faut  s'accuser  et  avoir  un  repentir  sincère,  pour  en  recevoir  l'ab- 
solution. La  permission  d'absoudre  que  je  donne  ici  vaut  pour 
le  passé,  comme  pour  l'avenir, 
9 


—  130  — 

2-'  A  maintes  reprises,  j'ai  été  consulté  sur  la  question  sui- 
vante: Un  propriétaire  ([ui  a  vendu  sa  propriété  depuis  la  con- 
fection des  listes  éloctDrales,  peut-il  aller  voter  et  même  faire  le 
serment  qu"il  est  ritulividu  dont  le  nom  figure  sur  la  liste  élec- 
torale ? 

Je  réponds  que  oui,  jjarce  que,  d'après  maintes  décisions  des 
Iribunaux,  l'intention  de  la  loi  est  de  maintenir  cet  homme  dans 
son  droit  de  voter  jusqu'à  la  confection  d'une  nouvelle  liste 
électorale.  Le  sermeuL  qu'il  est  appelé  à  prêter,  ne  suppose 
point  qu'il  soit  actuellement  propriétaire  ;  mais  i{\\!\\  était  proprié- 
taire de  bonne  foi  au  moment  où  a  été  faite  la  liste  des  électeurs. 
Le  nouveau  propriétaire  ne  figurant  point  sur  cette  liste,  ne 
pourrait  pas  aller  voter,  ni,  par  conséquent,  faire  le  serment 
e.xigé  par  la  loi. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  1 8 1  — 

(No  81) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


j  Archevêché  de  Québec, 
I       7  Novembre  1878. 

I.  Lettre  de  Léon  XIII. 
II.  Collège  de  Sainte-Anne. 

III.  "  La  petite  œuvre  du  Cœur  de  .Tdsus.  " 

IV.  La  propagation  de  la  Foi. 
V.  Quarante-IIeures  de  1879. 

VL  Conférences  de  1 879. 

VII.  Remarques  sur  les  rapports  annuels. 

VIII.   Privilège  personnel  d'autel  :\  demander. 

IX.  Tables  des  mandement?  et  circulaires. — Résumé  des  ordonnances  en  force  dans 
l'Archidiocèse. 


Monsieur, 


Dès  que  l'éleclion  de  Notre  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII  a 
été  connue  d'une  manière  certaine,  je  me  suis  fait  un  devoir  de 
lui  écrire  pour  lui  exprimer  les  sentiments  de  respect  et  de 
piété  filiale,  dont  le  clergé  et  les  fidèles  de  ce  diocèse  sont  rem-" 
plis  envers  le  vicaire  de  Jésus-Christ.  Il  m'a  adressé,  le  17  juin, 
une  belle  réponse,  qu'un  oubli  regrettable  m'a  empêché  de  vous 
communiquer  dans  ma  circulaire  du  20  août.  Je  vous  transmets 
aujourd'hui  le  texte  de  cette  réponse  avec  une  traduction,  que 
vous  lirez  à  votre  peuple,  pour  lui  faire  connaître  l'affection  que 
nous  porte  le  chef  de  l'Église  et  la  bénédiction  qu'il  nous  donne. 
Vous  profiterez  de  cette  occasion  pour  exhorter  les  fidèles  à  prier 
avec  ferveur,  afin  que  Notre  Seigneur  mette  bientôt  un  terme 
aux  persécutions  qu'endure  l'fîglise  Romaine  et  son  chef  ;  vous 
leur  rappellerez  que  les  litanies  qui  se  disent  à  la  fin  de  toutes 
les  messes,  se  récitent  à  cette  intention,  et  qu'en  s'unissant  à  ces 
prières  publiques  ils  accomplissent  un  devoir  de  piété  filiale. 


132  — 


II 


DnrauL  la  relraiUî.  j'ai  pu  annoncer  avec  grande  joie  que  le 
comité  de  sonscriplion  pour  le  Collège  de  Sainte-Anne  avait  de- 
mandé et  oblenn  permission  de  se  dissoudre  parce  qu'il  ne 
croyait  plus  ses  services  nécessaires.  Après  avoir  examiné  l'état 
financier  de  cette  maison,  il  a  constaté  que  si  les  affaires  conti- 
nuant à  être  administrées  avec  la  même  sagesse  et  la  même 
prudence,  le  Collège  non  seulement  pouri-a  se  maintenir,  mais 
aussi  acquitter  avec  le  temps  les  dettes  dont  il  reste  chargé.  Il 
a  en  effet  été  convenu  dès  le  commencement  que  la  souscrip- 
tion servirait  à  amortir  la  différence  entre  l'actif  et  le  passif  ;  or 
au  31  juillet,  l'actif,  c'est-à-dire,  les  dettes  actives  et  considérées 
comme  solvables.  dépassaient  le  passif  de  quelques  centaines  de 
piastres.  Il  reste  encore  à  retirer  de  la  souscription  81408.00, 
sur  lesquelles  on  compte  pour  acquitter  la  dette  passive,  et  j'aime 
à  croire  que  chacun  se  fera  un  devoir  d'accomplir  fidèlement  sa 
promesse  à  son  échéance.  La  plupart  de  ces  souscriptions  sont 
à  termes  qui  ne  sont  pas  échus,  de  sorte  qu'on  peut  dire  qu'une 
très  faible  partie  de  la  souscription  est  arriérée  :  aucun  de  ces 
souscripteurs  ne  peut  se  considérer  comme  libéré  de  sa  promesse. 

Avant  de  se  dissoudre,  le  comité  a  (;ru  devoir  rendre  témoi- 
gnage du  zèle  et  de  la  générosité  vraiment  admirables  avec  les- 
quels les  souscripteurs  se  sont  portés  en  faveur  de  cette  œuvre 
importante,  pour  la  sauver  du  naufrage.  Ce  zèle  et  cette  géné- 
rosité sont  d'autant  plus  louables  que  la  crise  monétaire  qui 
aiflige  ce  pays  tout  entier,  a  rendu  plus  difficile  et,  en  certains 
cas,  vraiment  héroïque,  la  ponctualité  avec  laquelle  les  souscrip- 
teurs ont  effectué  leurs  payements. 

Tout  en  m'associant  de  grand  cœur  à  ce  beau  témoignage  rendu 
par  le  comité  aux  •  souscripteurs,  je  croirais  manquer  à  un 
devoir  important,  si  je  n'exprimais  ici  ma  reconnaissance  à  Mes- 
sieurs les  membres  de  ce  comité,  pour  le  zèle,  la  bonne  volonté 
et  le  soin  avec  lesquels  ils  ont  fait  tout  ce  qui  dépendait  d'eux 
pour  menei'  à  bonne  fin  une  entreprise  aussi  difficile. 

J'invite  spécialement  tout  le  clergé  à  rendre  grâces  à  Notre 
Seigneur  qui  a  donné  sa  bénédiction  à  nos  efforts. 


—  133  — 


III 


Ceux  qui  u'ont  pas  assisté  à  la  retraite  de  cette  aunée  rece- 
vront avec  la  piésente  cijculaire,  un  opuscule  intitulé  «La  petite 
œuvre  du  Cœur  de  Jésus.  »  Vous  verrez  dans  la  première  page 
l'approbation  donnée  à  cette  œuvre  par  tous  les  évèques  de  la 
province  réunis  pour  le  sixième  concile.  Les  pages  suivantes 
vous  en  feront  connaître  le  but,  les  moyens,  l'organisation. 

J'appelle  votre  attention  sur  la  page  18,  qui  expose  ce  qu'il  y 
a  à  faire  pour  organiser  et  établir  «  La  petite  œuvre.  » 

Monsieur  H.  Tèlu,  aumônier  de  l'Archevêché,  est  nommé  Di- 
recteur diocésain. 

«  Un  prêtre,  ami  zélé  du  Sacré-Cœur  et  des  petits  enfants,  sera 
choisi  dans  chaque  partie  principale  du  diocèse  par  Monseigneur 
l'Évèque  du  diocèse,  à  titre  de  sous-directeur  diocésain.  »  (page 
18.)  J'invite  Messieurs  les  curés  de  chaque  comté  à  s'entendre 
entre  eux  pour  me  désigner  un  d'entre  eux,  à  qui  serait  confiée 
cette  belle  et  méritoire  mission. 

Dans  toutes  nos  églises  il  y  a  une  image  ou  une  statue  du 
Sacré-Cœur  ;  «  la  petite  œuvre  »  fera  de  chaque  famille  comme 
un  sanctuaire  où  Notre  Seigneur  aura  autant  d'images  vivantes 
du  Sacré-Cœur,  qu'il  y  aura  d'enfants  agrégés. 

IV 

Les  annales  de  la  Propagation  de  la  foi  pour  le  mois  d'octobre 
sont  prêtes  à  être  livi'ées  ;  vous  êtes  prié  de  retirer  ou  faire  reti- 
rer au  plus  tôt  le  paquet  destiné  à  votre  paroisse. 

J'ai  écrit  à  un  certain  nombre  de  curés  dont  les  paroisses 
m'ont  paru  avoir  besoin  d'être  stimulées  d'une  manière  toute 
particulière  en  faveur  de  cette  belle  et  importante  œuvre,  parce 
que  depuis  quatre  années  leur  contribution  n'est  nullement  en 
rapport  avec  leur  population  et  leurs  moyens.  Je  compte  sur  le 
zèle  des  pasteurs  pour  donner  une  nouvelle  vie  à  cette  œuvre, 
non  seulement  dans  les  paroisses  dont  je  viens  de  parler,  mais 
aussi" dans  bon  nombre  d'autres  où  elle  parait  languir.  Les  plus 
petites  et  les  plus  pauvres  peuvent  contribuer  au  moins  quelque 


—  184  — 

chose  cl  inôrilor  ainsi  loiir  ii.irl  dans  les  bénédictions  qne  cette 
charité  attire  snr  tont  nn  canton.  Imi  parconrant  les  listes  des 
(jnatre  dernières  années,  on  verra  facilement  qne  certaines 
paroisses  donnent  (jiiatre  on  cin(|  fois  pins  qne  d'antres  beanconp 
pins  grandes  et  pins  riches. 

V 

Dans  le  calendrier  de  1879,  vons  reraarqnerez  que  le  commen- 
cement des  (7Uora?i/e  heures  est  annoncé  comme  devant  avoir  lien 
deux  jonrs  de  suite  dans  deux  paroisses  différentes.  Il  est  entendu 
que  dans  chacune  de  ces  paroisses  ces  pieux  exercices  dureront 
deux  jours  comme  ci-devant,  le  nombre  des  églises  étant  main- 
tenant assez  considérable  pour  qu'ils  aient  lien  simultanément 
dans  plusieurs  à  la  fois.    Il  en  sera  ainsi  les  années  suivantes. 

VI 

En  vons  transmettant  les  questions  pour  les  conférences  de 
1(S79,  je  recommande  tout  particulièrement  à  Messieurs  les  Pré- 
sidents de  se  faire  un  devoir  de  convoquer  leurs  confrères  aux 
temps  convenables,  et  à  Messieurs  les  Secrétaires  de  me  trans- 
mettre les  procès- verbaux  dès  qu'ils  ont  été  approuvés  et  signés 
par  qui  de  droit.  Quand  le  Président  vient  à  mourir  ou  à  quitter 
l'arrondissement,  le  Secrétaire,  de  concert  avec  le  pins  ancien 
membre,  doit  m'en  donner  avis,  afin  qu'un  nouveau  Président 
soit  nommé. 

VII 

Je  viens  d'achever  la  lecture  des  rapports  annuels  ordonnés 
par  le  XV«  décret  du  premier  concile  de  Québec.  J'ai  constaté 
avec  plaisir  qu'en  général  ils  ont  été  faits  avec  plus  de  soin  et 
sont  plus  conformes  à  la  prescription  do  l'Appendice,  que  les 
années  précédentes.  Cependant  je  crois  utile  de  faire  ici  quel- 
ques remarques. 

Dans  ma  circulaire  N"  76,  j'ai  recommandé  de  faire  ce  rapport 
sur  papier  in  qxiarlo  ;  de  n'omettre  aucune  réponse  sons  prétexte 
qu'elle  est  la  même  que  les  années  précédentes  ;  de  le  signer  et 
dater  ;  ces  recommandations  n'ont  pas  toujours  été  suivies. 


if- 


-  135  — 

Le  seconde  remarque  qui  se  trouve  en  lôte  de  la  formule  du 
rapport,  Appendice,  page  119,  a  aussi  été  négligée  par  quelques- 
uns. 

Certains  rapports  sont  écrits  avec  une  encre  très  pâle,  ou  bien 
avec  cette  encre  dite  magique  qui  se  détériore  facilement  à  l'hu- 
midité :  je  crois  devoir  vous  rappeler  de  nouveau  que  ces  encres 
ne  devraient  jamais  être  employées  pour  les  documents  publics 
et  surtout  pour  les  registres  pai'oissiaux.  Obligation  grave  à 
cause  des  dommages  qui  peuvent  en  résulter. 

ji»  Population.  L'Appendice,  page  115,  expose  l'obligation  de 
la  visite  annuelle  de  paroisse  et  la  manière  de  la  faire  :  il  rap- 
pelle en  particulier  avec  quel  soin  il  faut  prendre  note  de  chaque 
famille  et  de  chaque  individu  qui  la  compose.  Au  moyen  de  ces 
notes,  le  curé  pourra  donner  sur  la  population  de  sa  paroisse  des 
détails  certains  et  non  pas  seulement  approximatifs. 

3"  Catéchisme  et  première  communion.  Dans  quelques  paroisses 
il  a  été  jugé  impossible  de  faire  le  catéchisme  les  dimanches 
durant  l'hiver.  Chaque  curé  doit  examiner  avec  grand  soin 
a)  jusqu'à  quel  point  cette  impossibilité  est  réelle  ;  b)  si  les  cir- 
constances ne  seraient  pas  changées  ;  c)  s'il  ne  serait  pas  possible 
aujourd'hui  de  faire  le  catéchisme  plus  tard  dans  l'automne,  ou 
de  commencer  plus  tôt  dans  le  printemps.  La  règle  ne  fait  au- 
cune distinction  do  saisons  et  pour  se  croire  exempté  de  la  suivre, 
il  faut  avoir  des  raisons  bien  graves  et  bien  évidentes,  dont  on 
rendra  compte  à  Dieu.  En  hiver,  on  pourrait  le  faire  dans  la 
sacristie,  s'il  n'y  a  pas  d'autre  obstacle  que  le  froid  dans  l'église. 

Malgré  l'avis  donné  dans  la  circulaire  N"  76,  il  y  a  encore  des 
paroisses  où  les  enfants  qui  n'ont  pas  encore  communié,  ne  sont 
confessés  qn'nne  fois  par  année  ;  dans  d'autres,  on  n'a  pas  pris 
les  précautions  que  j'ai  recommandées  pour  s'assurer  qu'ils  se 
présentent  tous. 

i"  Ecoles.  Quelques-uns  ne  visitent  les  écoles  qu'une  fois 
l'année  et  ignorent  même  le  nombre  des  enfantsqui  les  fréquen- 
tent. Celte  visite  est  une  partie  importante  de  la  vigilance  pas- 
torale. 

5»  Bibliothèque  de  paroisse.  Je  vois  avec  regret  que  cette  ins- 
titution est  négligée  dans  un  trop  grand  nombre  de  paroisses. 


—  136  — 

6"  Affaires  de  la  fabrique.  Il  serait  désii-ablo  que  les  registres  et 
papiers  de  la  fabrique  fussent  conservés  dans  des  voûtes  à  l'épreuve 
du  feu  ;  et  j'invite  Messieurs  les  curés  à  faire  tout  en  leur  pou- 
voir pour  obtenir  (ju'ii  en  soit  ainsi.  Mais  là  où  ce  n'est  pas 
encore  possible,  il  faudrait  du  moins  qne  ces  docnments  fussent 
tenus  conslammenl  dans  des  boites  facilcmcnl  Iramportables  en 
cas  de  danger.  Ces  boites  ne  devraient  pas  être  conservées  dans 
la  sacristie,  où  personne  ne  se  trouve  durant  la  nuit  pour  les 
sauver  dn  péril,  ni  dans  le  grenier  du  presbytère.  La  meilleure 
place  est  dans  l'appartement  ordinaire  du  curé,  et  les  serviteurs 
devraient  avoir  dos  ordres  précis  sur  ce  qu'ils  auraient  à  faire  eu 
cas  d'incendie,  pour  sauver  ces  documents.  Le  registre  de  l'année 
peut  (Hre  gardé  à  part,  mais  il  ne  devrait  pas  être  laissé  dans  la 
sacristie  à  la  merci  de  tout  le  monde. 

Quoique  petit  que  soit  le  nombre  des  titres  et  documents  d'une 
fabrique,  il  n'est  pas  inutile  d'en  avoir  une  liste  dans  le  registre 
des  délibérations  de  la  fabrique,  afin  que  l'on  puisse  plus  tard 
en  constater  l'existence.  Cette  liste  doit  être  faite  avec  quelques 
détails  importants  qui  puissent  servir  plus  tard  :  par  exemple, 

«  Donation  ou  vente  d'une  terre  de  **  arpents  sur*='=,  parN , 

le de  l'année,  **  notaire.  »     Parce  que  l'on  n'a  pas  trouvé  la 

liste,  ce  n'est  point  une  raison  pour  n'en  point  faire.  Dans  le 
registre,  il  faut  laisser  quelques  pages  blanches  pour  continuer 
cette  liste  au  besoin. 

J'allache  une  grande  importance  aux  questions  37,  38,  40  et 
41.     Il  faut  donner  les  chiffres  précis,  et  non  pas  un  à  peu  près. 

8»  Objets  du  culte.  N'y  eût-il  qu'une  seule  messe  fondée,  elle 
doit  être  affichée  dans  la  sacristie.  Il  est  arrivé  assez  souvent 
qu'un  nouveau  curé,  en  faisant  des  recherches  dans  les  papiers 
de  sa  fabrique,  a  constaté  l'existence  de  fondations  dont  son  pré- 
décesseur ne  paraît  pas  avoir  soupçonné  l'existence. 

Il  y  a  obligation  de  baptiser  et  de  confesser  dans  l'église,  ex- 
cepté dans  la  saison  rigoureuse,  où  on  peut  le  faire  dans  la  sa- 
cristie. Il  doit  donc  y  avoir  des  fonts  et  des  confessionnaux  dans 
l'église,  là  où  c'est  possible. 

9»  Confréries  et  bonnes  œuvres.  Dans  bon  nombre  de  paroisses 
je  ne  trouve  pas  mentionné  l'apostolat  de  la   prière,  comme  y 


-137- 

étant  établi.    Je  profile  de  celte  occasion  pour  recommander  de 
nouveau  celte  excellente  œuvre. 

11"  liclrailrs.  Kn  arrivant  dans  une  paroisse,  un  curé  doit 
s'infoimer  quand  a  eu  lieu  la  dernière  retraite  et  suivre  le  décret 
VI  du  3^-  concile  qui  ordonne  de  procurer  de  temps  en  temps  cet 
avantage  aux  fidèles. 

12"  licvenu  du  curé.  La  question  GS  entre  dans  certains  détails 
trop  souvent  négligés.  Si  l'on  donne  le  nombre  de  minots  de 
grains,  il  faut  y  ajouter  la  valeur  totale  en  argent. 

l4o  Divers.  Le  curé  doit  s'assurer  par  lui-même  si  les  sages- 
femmes  savent  quand  et  comment  baptiser.  Il  fera  bien  aussi 
de  s'entendre  avec  le  médecin  au  sujet  du  certificat  d'ondoiement 
que  celui-ci  donne  quelquefois. 


VIII 


Au  15  décembre  pi-ochain,  je  transmettrai  à  Rome  les  noms 
des  prêtres  du  diocèse  qui  désirent  ob!enir  le  privilège  d'appli- 
quer l'indulgence  plénière  aux  défunts  pour  qui  ils  célèbrent. 
Ceux  qui  veulent  piofitei-  de  l'occasion  sont  priés  de  m'en  infor- 
mer avant  cette  époque. 

IX 

Je  me  propose  de  publier,  à  la  fin  de  cette  année,  une  table 
alphabétique  de  mes  mandements  et  circulaires,  afin  de  faciliter 
les  recherches  que  l'on  a  quelquefois  besoin  de  faire  pour  se 
rappeler  ce  qui  a  été  réglé  sur  un  point  particulier.  La  pre- 
mière série,  format  //;  quarto,  renferme  les  40  premiers  numéros; 
la  seconde,  format  in  oclavo,  commence  par  le  numéro  47,  22 
septembre  1875  ;  je  recommande  à  tous  les  membres  du  clergé 
de  les  faire  reliei-  quand  ils  auront  reçu  ces  tables.  Les  exem- 
plaires appartenant  aux  fabriques  devront  être  reliés  aux  frais 
de  celle-ci.  • 

J'ai  commencé  un  résumé  des  ordonnances  épiscopales  et  con- 
ciliaires en  foi»ce  dans  l'archidiocèse  ;  c'est  un  travail  assez  long, 


—  188  — 

mallieiircust.'mcnl  souveiU  interrompu  par  les  mille  affaires  de 
eluuiue  jour  ;  j'espère  néanmoins  le  l<,'rminer  dans  le  eours  de 
l'année  prochaine. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attache- 
ment. 

-]-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


LEO  PP.  XIll. 

Venerabiiis  Frater, 

Salulem  et  Apostolicam  Bencdictionem.  Mordax  illa  soUici- 
tudo,  qua  conlurbalus  fuisti  vix  ac  didicisli  Pétri  naviculam 
egregio  suo  Gnbernatore  fuisse  privatam,  et  anxia  illa  formido, 
qua  imminentem,  uti  videbalur,  procellam  spectasti,  satis  super- 
que  docent,  Venerabiiis  Frater,  qua  fueris  Itelilia  perfusus  ab 
ocissimse  electionis  NostriB  nuncio.  Ciun  autem  in  Nobis.  licet 
indigno  Pétri  suecessore,  illum  perpetuo  vivenlem  respexeris,  fide 
ipsa  tua  compulsus  fuisti  ad  gratulationes,  ad  nbsequia,  ad  abso- 
lu t;e  devolionis  significationes,  ad  faustitatis  omina.  Hœc  vero 
cum  ultro  eruperint  ex  animo  tuo,  sicuti  a  propria  spontaneitate 
pretiosiora  lacta  sunt,  sic  Nobis  suavissima  obveneruut,  et  eo 
magis,  quod  non  proprio  dumtaxat  nomine  loquulus  fueris,  sed 
Cleri  quoque  populique  lui.  Quid  enim  Nobis  optatius,  quidju- 
cundius  esse  posset,  quam  ut  vos  «  licet  vastissimo  terrse  maris- 
qne  spatio  distantes,  in  corde  tamen  Salvatoris  Nosti'i  cor  unum 
et  animam  unam  habeatis  cum  Vicario  Christi  ?  »  Hœc  unitas, 
hsec  fides  erit  Victoria  quœ  vincet  mundum  ;  in  hac  certe  per- 
severabis  cum  grege  tuo,  in  hac  decertare  perges  Nobiscum 
adversus  potestales  lenebrarum,  per  banc  splendidiora  semper 
Nobis  exhibebis  tuœ  carilalis  argumenta.  Accipe  itaque  gratis- 
sihii  animi  Noslri  teslimonium,  accipe  incensa  pro  spiritual!  et  ' 
lemporali  prosperitate  tua  commissœque  tibi  Diœcesis  vota,  et 
mm  iis  supernorum  munerum  anspicem  Apostolicam  Benedic- 
tionem,  quam  prœcipuie  Nostric  benevolentiie  pignus  tibi,Venera- 


•r 


bilis  Fratcr,  univcrsoqiie  Cloro  et  pnpnlo  tno  peraniantoi-  imper- 
timns. 

DaUiin  RoniîE  apiid  S.  Pelriim  die  17  Juiiii  aiino  1S7S,   Ponli- 
ficatus  Noslri  an  no  primo. 

Léo  pp.  XIII. 
Veiierabili  Fralri 

Alexandre  Archiepiscopo  Quebecensi 

Quebecum. 


{Traduction.) 
LÉON   Xlll  PAPE. 
Vénérable  Frère,  Salut  et  Bénédiction  Apostolique. 

Cette  vive  inquiétude,  dont  vous  fûtes  saisi  en  apprenant  que 
la  nacelle  de  Pierre  avait  été  privée  de  son  illustre  pilote  et  cette 
anxiété  avec  laquelle  vous  avez  envisagé  la  tempête  qui  parais- 
sait imminente,  montrent  assez,  Vénérable  Frère,  quelle  a  été 
voire  joie  en  apprenant  Notre  élection  qui  s'est  faite  si  prompte- 
ment.  Gomme  vous  avez  vu  en  nous,  malgré  Notre  indignité,  le 
successeur  toujours  vivant  de  Pierre,  votre  foi  vous  a  engagé  à 
Nous  offrir  des  félicitations,  des  témoignages  de  respect,  et  des 
expressions  de  dévouement  sans  bornes  et  des  vœux  de  bonheur. 
Ces  sentiments  ont  d'autant  plus  de  prix  à  nos  yeux  qu'ils  nous 
paraissent  avoir  spontanément  pris  naissance  dans  votrii  cœuuet 
Nous  sont  d'autant  plus  agréables  que  vous  n'avez  pas  parlé  seu- 
lement en  votre  nom,  mais  aussi  au  nom  de  votre  clergé  et  de 
votre  peuple.  Hieu  ne  saurait  être  plus  conforme  à  nos  désirs, 
ni  plus  agréable  pour  nous,  que  d'apprendre  que  «  séparés  de 
Nous  par  un  très  vaste  espace  de  terre  et  de  mer,  vous  n'êtes 
cependant,  dans  le  cœur  de  Notre  Sauveur,  qu'un  même  cœur  et 
une  même  âme,  avec  le  vicaire  de  Jésus-Ghrisl.  »  Cette  unité, 
cette  foi  sont  le  gage  de  la  victoire  qui  sera  remportée  sur  le 
monde  :  vous  y  persévérerez  certainement  avec  votie  troupeau  ; 
par  elles  vous  continuerez  de  combattrtî  avec  Nous  contre  les 
puissances  des  ténèbres  ;  par  elles  vous  Nous  donnerez  des  mar- 


—  140  — 

ques  toujours  plus  éclatantes  de  votre  charité.  Recevez  donc 
ce  témoiguagc  de  Notre  profonde  gratitude  :  recevez  avec  nos 
vœux  ardents  pour  votre  prospérité  spirituelle  et  temporelle  et 
pour  celle  de  votre  diocèse,  Notre  Bénédiction  Apostolique, 
gage  des  faveurs  célestes,  que,  comme  marque  de  Notre  bienveil- 
lance spéciale,  Nous  vous  donnons  de  tout  coeur  à  vous,  Véné- 
rable Frère,  à  tout  votre  clergé  et  à  tout  votre  peuple. 

Donné  à  Rome  auprès  do  Saint-Pierre,  le  17  juin  1878,  en  la 

première  année  de  Notre  pontificat. 

Léon  XIII,  Pape. 
A  Notre  Vénérable  Frère, 

Alexandre,  Archevêque  de  Québec, 

à  Québec. 


(No  82) 

MANDEMENT 

PROMULGUANT    UNE    ENCYCLIQUE    DE    LÉON    XIII 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier,  aux  Communautés  Religieuses  cl  à 
tous  les  Fidèles  de  V Archidiocese  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Nous  venons  de  recevoir.  Nos  Très  Ghers  Frères,  une  nou- 
velle encyclique  de  notre  Saint- Père  le  Pape  Léon  XIII,  que 
Nous  Nous  empressons  de  vous  communiquer.  C'est  la  seconde 
fois  que,  depuis  son  exaltation  sur  la  chaire  de  Saint  Pierre,  il 
élève  la  voix  pour  nous  rappeler  les  saints  et  salutaires  ensei- 
gnements de  l'Église  catholique  et  condamner  les  erreurs  qui 
bouleversent  en  ce  moment  la  société. 


■t. 


—  Ul  — 

Avant  de  vous  donner  lecture  de  ce  magnifique  document  qui 
prouve  si  bien  la  sollicitude  maternelle  de  l'Église  catholique  et 
le  zèle  vraiment  apostolique  de  notre  Souverain  Pontife,  nous 
croyons  utile  de  vous  en  exposer  les  principaux  articles,  afin  de 
vous  aider  à  les  mieux  comprendre  et  à  les  graver  plus  profon- 
dément dans  votre  mémoire. 

Et  d'abord  écoutons  avec  un  respect  mêlé  de  crainte,  ce  cri 
d'effroi  qui  s'échappe  de  son  cœur  :  «  Les  maux  que  nous  déplo- 
rions dans  notre  première  ency(;lique,  se  sont  accrus  si  promple- 
raent,  que,  de  nouveau,  Nous  sommes  forcé  de  vous  adresser  la 
parole,  car  il  semble  que  Nous  entendions  retentir  à  notre  oreille 
ces  paroles  du  prophète  :  Crie  :  ne  cesse  de  crier  ;  élève  la  voix  et 
qu'elle  résonne  comme  la  trompette  :  clama  :  ne  cesses  ;  quasi  tuba 
exalta  vocem  tuam  (Is.  LVIII,  1 .).  » 

Pendant  longtemps  les  sociétés  secrètes,  sous  différents  noms, 
se  sont  acharnées  à  miner  sourdement  les  fondements  de  la 
société  civile.  Aujourd'hui  elles  se  montrent  au  grand  jour  et 
s'attaquent  ouvertement  à  tout  ce  qui  pourrait  mettre  une  digue 
à  leurs  pernicieux  desseins.  Afin  de  tromper  plus  facilement  la 
multitude,  ces  hommes  pervers  font  miroiter  devant  ses  yeux  les 
grands  mots  de  liberté  et  d'égalité  que  ni  la  loi  de  Dieu,  ni  la 
nature,  ni  la  raison  ne  peuvent  admettre  dans  le  sens  absolu  que 
l'on  veut  leur  attribuer.  Et  en  effet,  quelle  est  cette  indépen- 
dance effrénée  que  l'on  voudrait  voir  régner  partout  ? 

On  veut  chasser  Dieu  de  ce  monde,  détruire  toute  notion  d'au- 
torité dans  la  société,  de  stabilité  et  de  subordination  dans  la 
famille,  de  droit  dans  la  propriété,  de  révélation  dans  la  rehgion, 
d'idée  rehgieuse  dans  l'éducation  de  l'enfance,  et  enfin  de  cons- 
cience dans  les  habitudes  publiques  et  privées  de  la  vie  humaine. 
En  un  mol,  il  semble  que  l'on  veuille  faire  de  ce  monde  une 
image  vivante  de  l'enfer,  où  le  Saint-Esprit  nous  dit  que  tout  est 
désordre  et  horreur  éternelle  :  ubi  nullus  ordo^  sed  sempiternus  hor- 
ror  inhabitat  (Job,  X,  22.).  Peut-il  en  être  autrement  quand  on  a 
effacé  de  toutes  les  âmes  l'idée  de  la  vie  future,  pour  concentrer 
toutes  les  aspirations  des  cœurs  dans  le  bien-être  matériel  et  le 
plaisir,  sans  tenir  le  moindre  compte  de  la  vérité,  de  la  justice, 
de  la  charité  ? 


1 


—  142  — 

L'Église  catholique,  que  Saint,  Paul  appelle  la  colonne  et  le  sou- 
lien  de  la  vcrilè  ;  columna  ri  firmamcnhim  veritatis  [1.  Tim.  III,  15.), 
a  toujours  combattu  ces  funestes  doctrines,  toujours  anathéraa- 
lisé  les  sociétés  secrètes  qui  les  répandaient,  toujours  défendu  à 
ses  enfants  de  faire  partie  de  ces  dangereuses  et  criminelles  as- 
sociations :  mais,  par  malheur,  elle  n'a  pas  été  secondée  comme 
il  aurait  fallu  [>ar  les  princes  de  ce  monde,  qui  se  sont  montrés 
indifférents  et  trop  souvent  hostiles  à  ses  doctrines  salutaires. 
Comme  une  bonne  mère,  elle  rappelle  à  tous  les  hommes  que 
leur  fin  suprême  est  dans  une  autre  vie  et  que  cette  vallée  de 
larmes  est  un  lieu  de  passage,  où  chacun  doit  accomplir  toute 
justice  pour  être  jugé  digne  d'enti-er  dans  le  royaume  des  cieux. 
D'un  côté,  elle  enseigne  aux  sujets  qu'il  n'y  a  point  de  puissance 
qui  ne  vienne  de  Dieu  et  que  quiconque  résiste  à  la  puissance  résiste 
à  l'ordre  de  Dieu,  et  que  ceux  qui  résistent,  attirent  sur  eux-mêmes 
la  condamnation  :  non  est  potestas  nisi  a  Deo...  qui  resistit  potes- 
tati  Dei  ordinationi  resislit.  Qui  auteni  resislunt^  ipsi  sïbi  damna- 
tioncm  acquirunt  |Rom.  XIII,  l,  2.).  C'est  pourquoi,  continue 
Saint  Paul,  soyez  soumis  par  nécessité,  non  seulement  par  crainte, 
mais  aussi  par  conscience...  rendez  à  chacun  ce  qui  lui  est  dû  :  le 
tribut  à  qui  le  tribut  ;  l'impôt  à  qui  l'impôt  ;  la  crainte  à  qui  la 
crainte  ;  l'honneur  à  qui  l'honneur  ;  necessitate  subditi  estote.^  non 
solum  propter  iram.,  sed  etiam  propter  conscientiam...  R^ddile  ergo 
omnibus  débita  :  cui  tribulum.^  tributum  ;  cui  vectigal,  vectigal  ; 
cui  timorem,  limorcm  ;  cui  honorem.,  honorem  (ibid.  5,  7.).  Mais 
en  même  temps  qu'elle  défend  toute  révolte  dans  le  sujet,  elle 
condamne  tout  abus  de  pouvoir  dans  ceux  qui  gouvernent,  et 
rappelle  à  ceux-ci  le  terrible  jugement,  judicium  durissimum 
(Sag.  VI,  0.)  qui  les  attend  s'ils  n'observent  pas  les  lois  de  la 
jnstice. 

La  famille,  qui  est  le  principe  de  la  société  civile,  trouve  aussi 
dans  l'Église  sa  protection  et  sa  règle.  Le  mariage  est  ennobli 
et  sanctifié  ;  il  possède  dans  TinefFable  union  de  Jésus-Christ 
avec  son  Église  le  type  de  son  indissolubilité,  le  modèle  de  cet 
amour  qui  doit  régner  entre  des  cœurs  unis  pour  la  vie,  la  source 
de  cette  grâce  céleste  qui  surnatui-alise  la  puissance  paternelle 
et  l'obéissance  filiale.  L'Église  voit  dans  le  plus  humble  des 
serviteurs  un  enfant  de  Dieu,  digne  de  sa  sollicitude,  et  si  elle 


—  143  — 

apprend  an  serviteur  qu'il  faut  obéir  riclMoraeiit,  elle  commande 
an  maître  de  le  traiter  avec  charité  et  justice.  Voilà  autant  de 
vérités  et  de  préceptes  que  l'on  cherche  à  détruire. 

Le  socialisme  représente  la  propriété  comme  une  invention 
humaine,  qui  répugne  à  l'égalité  naturelle  entre  les  honniies. 
L'Église,  au  contraii-e,  regarde  le  respect  de  la  propriété  comme 
la  condition  essentielle  de  la  tranquillité  publique  et  du  bonheur 
des  citoyens.  A  la  vérité,  la  propriété  suppose  qu'il  y  a  des 
riches  et  des  pauvres  ;  cette  inégalité  de  biens  provient  tout  na- 
turellement de  la  différence  qui  existera  toujours  entre  les  hom- 
mes sous  le  rapport  des  forces  physiques  et  intellectuelles  ; 
aucune  puissance  humaine,  aucune  théorie,  aucune  révolution 
ne  changera  cet  ordre  de  choses,  et  les  doctrines  socialistes  ne 
feraient  que  rendre  pire  la  condition  des  hommes,  en  les  rédui- 
sant tous  à  une  égale,  mais  irrémédiable  pauvreté  absolue. 

La  sagesse  catholique,  tout  en  maintenant  inviolable  le  droit 
de  propriété,  en  prévient  les  inconvénients,  d'abord  en  bannis- 
sant de  tous  les  cœurs  l'avarice,  le  vol,  l'usure,  l'injustice  sous 
toutes  les  formes  et  même  le  simple  désir 'désordonné  du  bien 
d'autrui.  Ensuite,  elle  s'efforce  d'allumer  dans  tous  les  cœurs 
le  feu  divin  de  la  charité,  qui  ne  se  contente  pas  de  donner  de. 
son  superflu,  mais  qui  sait  créer  des  dévouements  sublimes.  Il 
n'y  a  pas  une  misère,  pas  une  infortune,  pas  une  infirmité,  à 
laquelle  l'ingénieuse  et  héroïque  charité  catholique  n'ait  trouvé 
une  ressource,  un  consolation,  un  remède.  Aux  riches  elle  com- 
mande l'aumône;  aux  âmes  d'élite  que  la  vocation  divine  appelle 
à  se  donner  elles-mêmes  pour  l'amour  de  Dieu,  elle  montre 
Jésus-Christ  souffrant  dans  la  personne  des  pauvres  et  promet- 
tant de  regarder  comme  fait  à  lui-même  ce  qui  sera  fait  au  plus 
petit  de  ceux  qui  croient  en  lui.  Enfin  elle  relève  et  console 
l'esprit  des  pauvres,  soit  en  leur  proposant  l'exemple  de  Jésus- 
Christ  qui  étant  riche  a  voulu  se  faire  pauvre  pour  nous  enrichir 
par  son  indigence  ;  propter  vos  cgenus  factus  est^  cum  essel  clives, 
ut  illius  inopia  vos  divites  essetis  (II.  Cor.  VIII,  9.),  soit  en  leur 
rappelant  les  paroles  par  lesquelles  il  a  déclaré  bienheureux  les 
pauvres  et  leur  a  fait  espérer  les  récompenses  de  la  vie  éternelle. 

C'est  ainsi,  Nos  Très  Chers  Frères,  que  la  vérité  catholique, 
en  même  temps  qu'elle  enseigne  le  chemin  de  l'éternité  bien- 


—  144  — 

heureuse,  adoucit  les  maux  inévitables  de  la  vie  présente  et 
assure  le  bonheur  de  la.  société,  de  la  famille  et  de  chaque  indi- 
vidu. 

Ecoutez  doue  avec  respect  et  reconnaissanc?^ces  enseignements 
du  chef  de  l'Eglise  ;  i-épétez-les  à  vos  enfants  et  donnez-leur  tou- 
jours l'exemple  de  la  docilité  et  de  l'amour  pour  la  sainte  Église 
Catholique,  Apostolique  et  Romaine.  Ayez  en  horreur  les  socié- 
tés secrètes  (jui  conspiren.t  dans  l'ombre  contre  toute  vérité  et 
toute  justice,  et  qui  veulent  tout  bouleverser  pour  s'élever  sur 
les  ruines  de  la  société,  de  la  famille,  de  la  religion.  Élevez  vos 
cœurs  et  vos  mains  vers  le  trône  de  la  miséricorde,  afin  que  la 
Divine  Providence  mette  un  terme  à  tous  les  maux  qui  affligent 
le  monde  et  l'Église  ;  et  afin  que  vos  prières  soient  plus 
sûrement  exaucées,  purifiez  vos  cœurs  de  tous  péchés  et  ornez- 
les  de  toutes  les  vertus  chrétiennes  qui  feront  votre  bonheur  en 
ce  monde  et  en  l'autre. 

Sera  le  pi-ésent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  toutes  les 
paroisses  et  missions,  et  en  chapitre  dans  les  communautés  reli- 
gieuses, le  premier  dimanche  après  sa  réception.  L'Encyclique 
Pontificale  sera  ensuite  lue  en  une  ou  plusieurs  fois. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'Archidiocèse 
et  le  contreseing  de  notre  Secrétaire,  le  premier  février  mil  huit 
cent  soixante  dix-neuf. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 
Par  Monseigneur, 

G.-A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


—  145  — 

LKTTRE  ENCYCLIQUE 

DE  NOTRE  TRÈS  SAINT  PÈRE  LE  PAPE  LÉON  XIII 

A  TOUS  LKS  PATRIARCHKS,  PRIMATS,  ARCHF.TÊQUKS  KT  ÉVÊQUES  DU  MONDE  CATHOLIQUE,  EN 
ORACR  ET  COMMUNION  AVEC    LE   SIÈGE  APOSTOLIQUE 


A  nos  Vénérables  Frères  les  Patriarches.  Primais^  Archevêques  cl 
Evtques  du  monde  catholique,  en  grâce  et  en  communion  avec  le 
Siège  Apostolique, 

LÉON  XIIL  PAPE. 

Vénérables  Frères,  Salut  et  Bénédiclion  Apostolique. 

Dès  le  commencement  de  notre  Pontifical,  Nous  n'avons  pas 
négligé,  ainsi  que  l'exigeait  la  charge  de  notre  ministère  aposto- 
lique, de  signaler  celte  peste  mortelle  qui  se  glisse  à  travers  les 
membres  les  plus  intimes  de  la  société  humaine  et  qui  la  conduit 
H  sa  perte  ;  en  même  temps,  Nous  avons  indiqué  quels  étaient 
les  remèdes  les  plus  efficaces  au  moyen  desquels  la  société  pou- 
vait retrouver  la  voie  du  salut  et  échapper  aux  graves  périls  qui 
la  menacent.  Mais  les  maux  que  nous  déplorions  alors  se  sont 
si  promplement  accrus,^que  de  nouveau,  Nous  sommes  forcé  de 
vous  adresser  la  parole,  car  il  semble  que  Nous  entendions  re- 
tentir à  notre  oreille  ces  mots  du  Prophète  :  Crie,  ne  cesse  de 
crier  ;  élève  ta  voix,  et  qu'elle  soit  pareille  à  la  trompette  (Is.  LVIII,  1 .). 

Vous  comprenez  sans  peine.  Vénérables  Frères,  que  Nous  par- 
lons de  la  secte  de  ces  hommes  qui  s'appellent  diversement  et  de 
noms  presque  barbares,  socialistes,  communistes,  nihilistes,  et  qui 
répandus  par  toute  la  terre,  et  liés  étroitement  entre  eux  par 
un  pacte  inique,  ne  demandent  plus  désormais  leur  force  aux 
ténèbres  de  réunions  occultes,  mais,  se  produisant  au  jour  publi- 
quement et  en  toute  confiance,  s'efforcent  de  mener  à  bout  le 
dessein,  par  eux  inauguré  depuis  longtemps,  de  bouleverser  les 
fondements  de  la  société  civile.  Ce  sont  eux,  assurément,  qui 
10 


—  146  — 

selon  que  l'atteste  la  parole  divine,  souillent  toute chair^  méprisent 
toute  domination  et  blasphèment  toute  majesté  (Jude,  V,  8.). 

En  effet,  ils  ne  laissent  entier  ou  iatacl  rien  de  ce  qui  a  été 
sagement  décrété  par  les  lois  divines  et  humaines  pour  la  sécu- 
rité et  l'honneur  de  la  vie.  Pendant  qu'ils  blâment  l'obéissance 
rendue  aux  puissances  supérieures  qui  tiennent  de  Dieu  le  droit 
de  commander  et  auxquelles,  selon  l'enseignement  de  l'Apôtre, 
toute  âme  doit  être  soumise,  ils  prêchent  la  parfaite  égalité  de 
tous  les  hommes  pour  ce  qui  regarde  leurs  droits  et  leurs  devoirs. 
Ils  déshonorent  l'union  naturelle  de  l'homme  et  de  la  femme, 
qui  était  sacrée  aux  yeux  mômes  des  nations  barbares  ;  et  le  lien 
de  cette  union,  qui  resserre  principalement  la  société  domestique, 
ils  l'affaiblissent  ou  bien  le  sacrifient  à  la  débauche. 

Enfin,  séduits  par  la  cupidité  des  biens  présents,  qui  est  la 
source  de  tous  les  maux  et  dont  le  désir  a  fait  errer  plusieurs  dans 
/a /b/ (I.  Tira.,  VI,  10.),  ils  attaquent  le  droit  de  propriété  sanc- 
tionné par  le  droit  naturel  et,  par  un  attentat  monstrueux,  pen- 
dant qu'ils  affectent  de  prendre  souci  des  besoins  de  tous  les 
hommes  et  prétendent  satisfaire  tous  leurs  désirs,  ils  s'efforcent 
de  ravir,  pour  en  faire  la  propriété  commune,  tout  ce  qui  a  été 
acquis  à  chacun,  ou  bien  par  le  titre  d'un  légitime  héritage,  ou 
bien  par  le  travail  intellectuel  ou  manuel,  ou  bien  par  l'écono- 
mie. De  plus,  ces  opinions  monstrueuses,  ils  les  publient  dans 
leurs  réunions,  il  les  glissent  dans  des  brochures  et,  par  la  nuée 
des  journaux,  ils  les  répandent  dans  la  foule.  Aussi  la  majesté 
resp(,'Ctable  et  le  pouvoir  des  rois  sont  devenus,  chez  le  peuple 
révolté,  l'objet  d'une  si  grande  hostilité,  que  d'abominables  traî- 
tres, impatients  de  tout  frein  et  animés  d'une  audace  impie,  ont 
tourné  plusieurs  fois,  en  peu  de  temps,  leurs  armes  contre  les 
chefs  des  gouvernements  eux-mêmes. 

Or,  cette  audace  d'hommes  perfides  qui  menace  chaque  jour 
de  ruines  plus  graves  la  société  civile,  et  qui  excite  dans  tous  les 
esprits  l'inquiétude  et  le  trouble,  tire  sa  cause  et  son  origine  de 
ces  doctrines  empoisonnées  qui,  répandues  en  ces  derniers  temps 
pai-mi  les  peuples  comme  des  semences  de  vices,  ont  donné,  en 
leur  temps,  des  fruits  si  pernicieux.  En  eflét,  vous  savez  très 
bien,  Vénérables  Frères,  que  la  guerre  cruelle  qui,  depuis  le 


—  147  — 

seizième  siècle,  a  été  déclarée  contre  la  loi  calholique  par  ces 
novateurs,  visait  à  écarter  touli'  ié\élati()ii  et  à  renverser  tout 
l'ordre  surnaturel,  afin  que  l'accès  lût  ouvert  aux  inventions  ou 
plutôt  aux  délires  de  la  seule  raison. 

Tirant  hypocritement  son  nom  de  la  raison,  cette  erreur  qui 
flatte  et  excite  la  soil"  de  graudii-,  naturelle  au  cœur  de  l'homme, 
et  qui  lâche  les  rênes  à  tous  les  genres  de  passions,  a  spontané- 
ment étendu  ses  ravages,  non  pas  seulement  dans  les  esprits  d'un 
grand  nombre  d'hommes,  jnais  dans  la  société  civile  elle-même. 
Alors,  par  une  impiété  toute  nouvelle  et  que  les  païens  eux-mêmes 
n'ont  pas  connue,  on  a  vu  se  constituer  des  gouvernements,  ne 
tenant  nul  compte  de  Dieu  et  de  l'onlre  établi  par  Jjui  ;  ou  a 
proclamé  que  l'autorité  publique  ne  prenait  pas  de  Dieu  le  prin- 
cipe, la  majesté,  la  force  de  commander,  mais  de  la  multitude 
du  peuple,  laquelle,  se  croyant  dégagée  de  toute  sanction  divine, 
n'a  plus  souffert  d'être  soumise  à  d'autres  lois  que  celles  qu'elle 
aurait  portées  elle-même,  conformément  à  son  caprice. 

Puis,  après  qu'on  eut  combattu  et  rejeté  comme  contraires  à 
la  raison  les  vérités  surnaturelles  de  la  foi,  l'Auteur  même  de  la 
Rédemption  du  genre  humain  est  contraint  par  degrés  et  peu  à 
peu  de  s'exiler  des  études,  dans  les  universités,  les  lycées  et  les 
collèges,  ainsi  que  de  toutes  les  habitudes  publiques  de  la  vie 
humaine.  Enfin,  après  avoir  livré  à  l'oubli  les  récompenses  et 
les  peines  de  l'éternelle  vie  future,  le  désir  ardent  du  bonheur 
a  été  renfermé  dans  l'espace  du  temps  présent.  Avec  la  diffusion 
au  loin  et  au  large  de  ces  doctrines,  avec  la  grande  licence  de 
penser  et  d'agir  qui  a  été  ainsi  enfantée  de  toutes  parts,  faut-il 
s'étonner  que  les  hommes  de  condition  inférieure,  ceux  qui  ha- 
bitent une  pauvre  demeure  ou  un  pauvre  atelier,  soient  envieux 
de  s'élever  jusqu'aux  palais  et  à  la  fortune  de  ceux  qui  sont  plus 
riches  ;  faut-il  s'étonner  qu'il  n'y  ait  plus  nulle  tranquillité  pour 
la  vie  publique  ou  privée,  et  que  le  genre  humain  soit  presque 
arrivé  aux  extrémités  de  l'abime  ? 

Or,  les  pasteurs  suprêmes  de  l'Église,  à  qui  incombe  la  charge 
de  protéger  le  troupeau  du  Seigneur  contre  les  embûches  de 
l'ennemi,  se  sont  appliqués  de  bonne  heui-e  à  détourner  le  péril 
et  à  veiller  au  salut  des  fidèles.     Car,  aussitôt  que  commençaient 


—  148  — 

à  grossir  les  sociétés  claiidfsliiies,  dans  le  sein  desquelles  con- 
vaienl  alors  déjà  les  semences  des  erreurs  dont  Nous  avons 
parlé,  les  Pontifes  Romains  Clément  XII  et  Benoît  XIV  ne  né 
gligèreiit  pas  de  démasquer  les  desseins  impies  des  sectes  et 
d'avertir  les  fidèles  du  monde  entier,  du  mal  que  Ton  préparait 
ainsi  sourdement.  Mais  après  que,  grâce  à  ceux  qui  se  glori- 
llaient  du  nom  de  philosophes,  une  liberté  effrénée  fnt  attribuée 
à  riiorame,  après  que  le  droit  nouveau,  comme  ils  disent,  com- 
mençja  d'être  forgé  et  sanctionné,  contrairement  à  la  loi  natu- 
l'elle  et  divine,  le  Pape  Pie  VI  dévoila  tout  aussitôt,  par  des 
documents  publics,  le  caractère  détestable  et  la  fausseté  de  ces 
doctrines. 

Néanmoins,  et  comme  aucun  moyen  efficace  n'avait  pu  empê- 
cher que  leurs  dogmes  pervers  ne  fussent  de  jour  en  jour  plus 
acceptés  par  les  peuples,  et  ne  fissent  invasion  jusque  dans  les 
décisions  publiques  des  gouvernements,  les  Papes  Pie  VII  et 
Léon  XII  analhématisèrent  les  sectes  occultes,  et,  pour  autant 
qu'il  dépendait  d'eux,  avertirent  de  nouveau  la  société  du  péril 
qui  la  menaçait.  Enfin  tout  le  monde  sait  parfaitement  par 
quelles  paroles  très  graves,  avec  quelle  fermeté  d'âme  et  quelle 
constance  notre  glorieux  prédécesseur  Pie  IX,  d'heureuse 
mémoire,  soit  dans  ses  allocutions,  soit  par  ses  lettres  encycli- 
ques envoyées  aux  évêques  de  l'univers  entier,  a  combattu  aussi 
bien  contre  les  iniques  efforts  des  sectes  que,  nominativement, 
contre  la  peste  du  socialisme,  qui,  de  cette  source,  a  fait  partout 
irruption. 

Mais  ce  qu'il  faut  déplorer,  c'est  que  ceux  à  qui  est  confié  le 
soin  du  bien  commun,  se  laissant  entourer  par  les  fraudes  des 
hommes  impies  et  ell'rayer  par  leursmenaces,  ont  toujours  mani- 
festé à  l'Église  des  dispositions  suspectes  ou  même  hostiles.  Ils 
n'ont  pas  compris  que  les  efforts  des  sectes  auraient  été  vains,  si 
la  doctrine  de  l'Église  catholique  et  l'autorité  des  Pontifes 
romains  étaient  toujours  demeurées  en  honneur,  comme  il  est 
dû,  aussi  bien  chez  les  princes  que  chez  les  peuples.  Car  L'Eglise 
du  Dieu  vivant^  qui  est  la  colonne  et  le  soutien  de  la  vérité  (I.  Tim  , 
III,  15.),  enseigne  ces  doctrines,  ces  préceptes  par  lesquels  on 
pourvoit  au  salut  et  au  reposde  la  société,  en  môme  temps  qu'on 
arrête  radicalement  la  funeste  propagande  du  socialisme. 


—  149  — 

En  efifet,  bien  que  les  socialistes,  abusant  de  l'Évangile  môme, 
pour  trom[)er  plus  facilement  les  imprudents,  aient  accoutumé 
de  le  torturer  pour  le  conformer  à  leurs  doctrines,  la  vérité  est 
qu'il  y  a  une  telle  dilTéreuce  entre  leurs  dogmes  pervers  et  la 
très  pure  doctrine  de  Jésus  Christ,  qu'il  ne  saurait  y  en  avoir  de 
plus  grande.  Car,  quel  commerce  y  a-t-il  entre  la  justice  el  C ini- 
quité ?  Et  quelle  société  y  a-t-il  entre  la  lumière  et  les  ténèbres  (II. 
Cor.  VI,  14.)  ?  Ceux-là  ne  cessent,  comme  nous  le  savons,  de  pro- 
clamer que  tous  les  hommes  sont,  par  nature,  égaux  entre  eu.x, 
et  à  cause  de  cela  ils  prétendent  qu'on  ne  doit  au  pouvoir  ni 
honneur  ni  respect,  ni  obéissance  aux  lois,  sauf  à  celles  qu'ils 
auraient  sanctionnées  d'après  leur  caprice. 

Au  contraire,  d'après  les  documents  évangéliques,  l'égalité  des 
hommes  est  en  cela  que,  tous  ayant  la  même  nature,  tous  sont 
appelés  à  la  même  très  hante  dignité  de  fils  de  Dieu,  et,  en 
même  temps,  que,  une  seule  et  même  foi  étant  proposée  à  tous, 
chacun  doit  être  jugé  selon  la  même  loi  et  obtenir  les  peines  on 
la  récompense  qu'il  aura  méritées.  Cependant  il  y  a  une  inéga- 
lité de  droit  et  de  pouvoir  qui  émane  de  l'auteur  même  de  la 
nature  en  vertu  de  qui  toute  paternité  prend  son  nom  au  ciel  et  sur 
la  terre  (Éph.  III,  15.).  Quant  aux  princes  et  aux  sujets,  leurs 
âmes,  d'après  la  doctrine  et  les  préceptes  catholiques,  sont 
mutuellement  liées  par  des  devoirs  et  des  droits  de  telle  sorte 
que,  d'une  part,  la  modération  s'impose  à  la  passion  du  pouvoir  et 
que,  d'autre  part,  l'obéissance  est  rendue  facile,  ferme  et  très 
noble. 

Ainsi,  l'Église  in-culque  constamment  à  la  multitude  de  sujets 
ce  précepte  apostolique  :  //  n'y  a  point  de  puissance  qui  ne  vienne 
de  Dieu.  Ccst  pourquoi  qui  résiste  à  la  puissance  résiste  à  l'ordre 
de  Dieu  :  et  celles  qui  sont  ont  été  établies  de  Dieu.  Or  ceux  qui 
résistent,  attirent  sur  eux-mêmes  la  condamnation.  Ce  précepte 
ordonne  encore  d'être  nécessairement  soumis.,  non  seulement  par 
crainte  de  la  colère.,  mais  encore  par  conscience,  et  à  rendre  à  tous 
ce  qui  leur  est  dû  :  à  qui  le  tribut.,  le  tribut  ;  à  qui  l'impôt.,  l'im- 
pôt ;  a  qui  la  crainte.^  la  crainte  ;  à  qui  rhonneur.,  l'honneur 
(Rom.,  XIII,  1.). 

Car  celui  qui  a  créé  et  qui  gouverne  toutes  choses,  les  a  dis- 
posées, dans  sa  prévoyante  sagesse,  de  manière  à  ce  que  les 


—  150  — 

iiiféritniros^attoignont  leur  fin  [lar  les  inoyoïmos  et  celles-ci  par 
les  supéi'ieures.  De  mènio'Yloiic  qu'il  a  voulu  que  dans  le 
royaume  céleste  lui-même  les  chœurs  des  anges  fussent  distincts 
et  subordonnés  les  uns  aux  autres,  de  même  encore  qu'il  a 
établi  dans  l'Église  diiïerenls  degrés  d'ordres  avec  la  diversité 
des  fonctions,  en  Korte  que  tous  ne  fussent  pas  apôtres,  ni  tous 
pasteurs,  ainsi  a-t-il  constitué  dans  la  société  civile  plusieurs 
ordres  différents  en  dignité,  en  droits  et  en  puissance,  afin  que 
l'Etat,  comme  l'Église,  formât  un  seul  corps  composé  d'un 
grand  nombre  de  membres,  bs  uns  plus  nobles  que  les  antres, 
mais  tous  nécessaires  les  nns  aux  autres  et  soucieux  du  bien 
commun. 

Mais  pour  quejes  recteurs  du  pniple  usent  du  pouvoir  qui 
leur  a  été  conféré  pour  l'édification,  et  non  pour  la  destruction, 
l'Eglise  du  Christ  avertit  à  propos  les  princes  eux-mêmes  que  la 
sévérité  du  juge^suprême  plane  sur  eux,  et  empruntant  les  pa- 
roles de  la  divine  Sagesse,  elle  leur  crie  à  tous,  an  nom  de  Dieu  : 
«  Prêtez  l'oreille,  vous  qui  dirigez  les  multitudes  et  vous  com- 
plaisez dans  les  foules  des  nations,  car  la  puissance  vous  a  été 
donnée  par  Dieu  et  la  force  par  le  Très-Haut,  qui  examinera  vos 
œuvres  et  scrutera  vos  pensées...  car  le  jugemenfe  sera  sévère 
pour  les  gouvernants...  Dieu,  en  effet,  n'exceptera  personne  et 
n'aura  égard  à  aucune  grandeur,  car  c'est  Dieu  qui  a  fait  le 
petit  et  le  grand,  et  il  a  môme  soin  de  tous  ;  mais  aux  plus  forts 
est  réservé  un  plus  fort  châtiment  (Sag.  VI,  9.1. 

S'il  arrive  cependant  aux  princes  d'excéder  témérairement 
dans  l'exercice  de  leur  pouvoir,  la  doctrine  catholique  ne  permet 
pas  toutefois  de  s'insurger  soi-même  contre  eux,  de  peur  que  la 
iranquillité  de  l'ordre  ne  soit  de  plus  en  plus  troublée  et  que  la 
société  n'en  reçoive  un  plus  grand  dommage.  Et  lorsque  l'excès 
en  est  au  point  qu'il  ne  pai-aisse  plus  aucune  autre  espérance  de 
salut,  la  patience  chrétienne  apprend  à  chercher  le  remède  dans 
le  mérite  et  dans  d'instantes  prières  auprès  de  Dieu.  Que  si  les 
ordonnances  des  législateurs  et  des  princes  sanctionnent  ou  com- 
mandent quelque  chose  de  contraire  à  la  loi  divine  ou  naturelle, 
la  dignité  du  nom  chrétien,  le  devoir  et  le  précepte  apostolique 
proclament  qu'il  faut  obéir  à  Dieu  plutôt  qu'aux  hommes. 


—  151  — 

Mais  cette  vertu  salutaire  de  l'É^^lise  qui  rejaillit  sur  la  société 
civile  pour  le  maintien  de  Tordre  en  elle  el  pour  sa  conservation, 
la  société  domestique  elle-même,  qui  esl  le  principe  de  toute  cité 
et  de  tout  Élat,  la  ressent  el  l'éprouve  nécessairement  aussi. 
Vous  savez,  en  effet,  Vénérables  Fi'ères,  que  la  règle  de  celle 
société  a,  d'après  le  droit  naturel,  son  fondement  dans  l'union 
indissoluble  de  l'homme  et  de  la  femme,  el  son  complémeul  dans 
les  devoirs  et  les  droits  des  parents  et  des  enfants,  des  maîtres  et 
des  serviteurs  les  uns  envers  les  autres.  Vous  savez  aussi  que 
les  théories  du  socialisme  la  dissolvent  presque  entièrement, 
puisque,  ayant  perdu  la  force  qui  lui  vient  du  mariage  religieux, 
elle  voit  nécessairement  se  relâcher  la  puissance  paternelle  par 
rapport  aux  enfants  et  les  devoirs  des  enfants  envers  leurs  pa- 
rents. 

Au  contraire,  le  mariage  honorable  en  tout  (Hébr.  XIII,  i), 
que  Dieu  lui-même  a  institué  au  commencement  du  monde  pour 
la  propagation  el  la  perpétuité  de  l'espèce  el  qu'il  a  fait  indisso- 
luble. l'Église  enseigne  qu'il  est  devenu  encore  plus  solide  et 
plus  saint  par  Jésus-Christ,  qui  lui  a  conféré  la  dignité  de  sacre- 
ment, et  a  voulu  en  faire  l'image  de  son  union  avec  l'Église. 
C'est  pourquoi,  selon  l'avertissement  de  l'Apôtre,  le  mari  esl  le 
chef  de  la  femme,  comme  Jésus-Christ  est  le  chef  de  l'Église 
(Éph  V.  23.)  ;  et,  de  même  que  l'Église  est  soumise  à  Jésus- 
Christ,  qui  l'aime  d'un  très  chaste  et  perpétuel  amour,  ainsi  les 
femmes  doivent  être  soumises  à  leurs  maris,  et  ceux-ci  doivent, 
en  échange,  les  aimer  d'une  affection  fidèle  et  constante. 

L'Église  règle  également  la  puissance  du  père  et  du  maître, 
de  manière  à  contenir  les  fils  et  les  serviteurs  dans  le  devoir  el 
sans  qu'elle  excède  la  mesure.  Car,  selon  les  enseignements 
catholiques,  l'autorité  des  parents  et  des  maîtres  n'est  qu'un  écou- 
lement de  l'autorité  du  Père  et  du  Maître  céleste,  et  ainsi  non 
seulement  elle  tire  de  celle-ci  son  origine  et  sa  force,  mais  elle 
lui  emprunte  nécessairenlent  aussi  sa  nature  et  son  caractère. 
C'est  pourquoi  l'Apôtre  exhorte  les  enfants  à  obéir  en  Dieu  à 
leurs  parents,  et  à  honorer  leur  père  et  leur  mère,  ce  qui  est  le 
premier  commandement  fait  avec  une  promesse  (Éph.  VI,  2.).  Et 
aux  parents  il  dit  :  «  El  vous,  pères,  ne  provoquez  pas  vos  fils  au 
ressentiment,  mais  élevez-les  dans  la  discipline  et  la  correction 


—  152  — 

du  Seigneur  (Id.  i).  Le  iirécepto  que  le  même  apôtre  donne  aux 
serviteurs  et  aux  maîtres,  est  que  les  uns  obéissent  à  leurs 
maîtres  selon  la  ciuiir,...  les  servant  eu  toute  bonne  volonté 
comme  Dieu  lui-même,  et  (iu(>  les  autres  n'usent  pas  de  mauvais 
traitements  envers  leurs  serviteurs,  se  souvenant  que  Dieu  est 
le  maître  de  tous  dans  les  eieux  et  qu'il  n'y  a  point  d'acception 
de  personnes  pour  lui  (Id.  9.). 

Si  toutes  ces  choses  étaient  observées  par  chacun  de  ceux 
(ju'elles  concernent,  selon  la  disposition  de  la  divine  volonté, 
chaque  famille  offrirait  l'image  de  la  demeure  céleste  et  les 
insignes  bienfaits  qui  en  résulteraient  ne  se  renfermeraient  pas 
seulement  dans  les  murailles  domestiques,  mais  se  répandraient 
sur  les  États  eux-mêmes. 

Quant  à    la   tranquillité  publique  et  domestique,  la  sagesse 
catholique,  appuyée  sur  les  préceptes  de  la  loi  divine  et  naturelle, 
y  pourvoit  très  prudemment  par  les  idées  qu'elle  adopte  et  enseigne 
sur  le  droit  de  propriété  et  sur  le  partage  des  biens  qui  sont  acquis 
pour  la  nécessité  et  l'utilité  de  la  vie.     Car,  tandis  que  les  socia- 
listes présentent  le  droit  de  propriété  comme  étant  une  inven- 
tion humaine,  répugnant  à  l'égalité  naturelle  entre  les  hommes  ; 
tandis  que,  prêchant  la  communauté  des  biens,  ils  proclament 
qu'on  ne  saurait  supporter  patiemment  la  pauvreté  et  qu'on  peut 
impunément  violer  les  possessions  et  les  droits  des  riches,  l'Église 
reconnaît  beaucoup  plus  utilement  et  sagement  que  l'inégalité 
existe  entre  les  hommes,  naturellement  dissemblables  par  les 
forces  du  corps  et  de  l'esprit,  et  que  cette  inégalité  existe  même 
dans  la  possession  des  biens;  elle  ordonne,  en  outre,  que  le  droit 
de  propriété  et  de  domaine,  provenant  de  la  nature  môme,  soit 
maintenu  intact  et  inviolé  dans  les  mains  de  qui  le  possède  ;  car 
elle  sait  que  le  vol  et  la  rapine  ont  été  condamnés  dans  la  loi 
naturelle  par  Dieu,  l'auteur  et  le  gardien  de  tout  droit,  au  point 
qu'il  n'est  même  pas  permis  do  convoiter  le  bien  d'autrui,  etque 
les  voleurs  et  les  larrons  sont  exclus.  ctDmme  les  adultères  et  les 
idolâtres,  du  royaume  des  cieux.     Elle  ne  néglige  pas  pour  cela, 
en  bonne  mère,  le  soin  des  pauvres,  et  n'omet  point  de  pourvoir 
à  leurs  nécessités,  parce  que,  les  embrassant  dans  son  sein  mater- 
nel et  sachant  qu'ils  représentent  Jésus-Christ  lui-môme,  qui  con- 
sidère comme  fait  -^  Igi-piême  le  bien  fait  au   plus  petit  des  pan- 


—  153  — 

vres,  elle  les  a  en  grand  honneur  ;  elle  les  assiste  de  tout  son 
pouvoir,  elle  a  soin  de  faire  élever  partout  des  maisons  et  des 
hospices  où  ils  sont  recueillis,  nourris  et  soignés,  et  elle  les 
prend  sons  sa  tutelle.  De  plus,  elle  lait  un  strict  devoir  aux  riches 
de  donner  leur  superflu  ;ui.\  pauvres,  et  elle  les  effraye  par  la 
pensée  du  divin  jugement,  qui  les  condamnera  aux  supplices 
éternels  s'ils  ne  subviennent  aux  nécessités  des  indigents.  Enfin, 
elle  relève  et  console  l'esprit  des  pauvres,  soit  en  leur  proposant 
l'exemple  de  Jésus-Christ,  qui  étant  riche  a  voulu  se  faire  pau- 
vre pour  nous,  soit  en  leur  rappelant  les  paroles  par  lesquelles 
il  a  déclaré  bienheureux  les  pauvi-es,  et  leur  a  fait  espérer  les 
récompenses  de  l'éternelle  félicité.  Qni  ne  voit  que  c'est  là  le 
meilleur  moyen  d'arranger  l'antique  conflit  soulevé  entre  les 
pauvres  et  les  riches  ?  Car,  ainsi  que  le  démontre  l'évidence 
même  des  choses  et  des  faits,  si  ce  moyen  est  rejeté  ou  méconnu, 
il  arrive  nécessairement,  ou  que  la  plus  grande  partie  du  genre 
humain  est  réduite  à  la  vile  condition  d'esclave,  comme  on  l'a 
vu  longtemps  chez  les  nations  païennes,  ou  que  la  société  hu- 
maine est  agitée  de  troubles  continuels  et  dévorée  par  les  rapines 
et  les  brigandages,  ainsi  que  nous  avons  eu  la  douleur  de  le 
constater  dans  ces  derniers  temps  encore. 

Puisqu'il  en  est  ainsi,  Vénérables  Frères,  Nous,  à  qui  incombe 
le  gouvernement  de  toute  l'Église,  do  môme  qu'au  commence- 
ment de  notre  Pontificat  Nous  avons  déjà  montré  aux  peuples  et 
aux  princes,  ballottés  par  une  dure  tempête,  le  port  du  salut  ; 
ainsi,  en  ce  moment  du  suprême  péril,  Nous  élevons  de  nouveau 
avec  émotion  notre  voix  apostolique  pour  les  prier,  au  nom  de 
leur  propre  intérêt  et  du  salut  des  États,  et  les  conjui-erde  pren- 
dre pour  maiti-esse  l'Église  (jui  a  eu  une  si  grande  part  à  la 
prospérité  publique  des  nations,  et  de  reconnaîti-e  que  les  rap- 
ports du  gouvei-nement  et  de  la  religion  sont  si  connexes,  que 
tout  ce  qu'on  enlève  à  celle-ci,  diminue  d'autant  la  soumission 
des  sujets  et  la  majesté  du  pouvoir.  Et  lorsqu'ils  auront  reconnu 
que  l'Église  de  Jésus-Christ  possède  pour  détourner  le  fléau  du 
socialisme  une  vertu  qni  ne  se  trouve  ni  dans  les  lois  humaines, 
ni  dans  les  répressions  des  magistrats,  ni  dans  les  armes  des 
soldats,  qu'ils  rétablissent  enfin  celte  Église  dans  la  condition  et 


_  154  — 

la  liberlf'  qu'il  lui  laut  pour  exerct;i-,  pour  l'avantage  de  loule  la 
société,  sa  très  salutain>  influence. 

Pour  vous,  Vénérables  Frères,  qui  connaissez  l'origine  et  la 
nature  di's  maux  accumulés  sur  1(>  monde,  appliquez-vous  de 
tonte  l'ardeur  et  de  toute  la  loice  de  votre  esprit  à  faire  péné- 
trer et  à  iucuhiuer  profondément  dans  tontes  les  âmes  la  doctrine 
catlioli(jue.  Faites  en  sorte  que,  dès  leurs  plus  tendres  années, 
ils  s'accoutument  à  avoir  pour  Dieu  un  amoni-  di'  fils  et  à  véné- 
rer son  nom,  à  se  montrer  déférants  pour  la  majesté  des  princes 
et  des  lois,  à  s'abstenir  de  toutes  convoitises  et  à  garder  fidèle- 
ment l'ordre  que  Dieu  a  établi  soit  dans  la  société  civile,  soit 
dans  la  société  domestique.  Tl  faut  encore  que  vous  ayez  soin 
que  les  enfants  de  l'Eglise  catliolique  ne  s'enrôlent  point  dans  la 
secte  exécrable  et  ne  la  servent  en  aucune  manière  ;  mais,  au 
contraire,  qu'ils  montrent,  par  leurs  belles  actions  et  leur  ma- 
nière honnête  de  se  comporter  en  tontes  choses,  combien  stable 
et  heureuse  serait  la  société  humaine,  si  tous  ses  membres  se 
distinguaient  par  la  régulaiùié  de  leur  conduite  et  par  leurs  ver- 
tus. Enfin,  comme  les  sectateurs  du  socialisme  se  recrutent 
surtout  parmi  les  hommes  qui  exercent  les  diverses  industries 
ou  qui  louent  leur  travail,  et  qui,  impatients  de  leur  condition 
ouvrière,  sont  plus  facilement  entraînés  par  l'appât  des  richesses 
et  la  promesse  des  biens,  il  nous  paraît  opportun  d'encourager 
les  sociétés  d'ouvriers  et  d'artisans,  qui,  instituées  sous  le  patro- 
nage de  la  religion,  savent  rendre  tous  leurs  membres  contents 
de  leur  sort  et  résignés  au  travail,  et  les  porte  à  mener  une  vie 
paisible  et  tranquille. 

Qu'il  favorise  nos  entreprises  et  les  vôtres.  Vénérables  Frères, 
Celui  à  qui  nous  sommes  obligés  de  l'apporter  le  principe  et  le 
succès  de  tout  bien  D'ailleurs,  Nous  avons  un  motif  d'espérer 
un  prompt  secours  dans  ces  jours  mêmes  où  l'on  célèbre  l'anni- 
versaire de  la  naissance  du  Seigneur;  car  ce  salut  nouveau,  que 
le  Christ  naissant  apportait  au  monde  déjà  vieux  et  presque  dis- 
sons par  l'extrémité  de  ses  maux.  Il  ordonne  que  nous  l'cîspérions 
nous  aussi  ;  cette  paix  qu'il  annonçait  alors  aux  hommes  par  le 
ministère  des  anges,  Il  a  promis  qu'il  nous  la  donnerait,  à  nous 
aussi.    Car  la  main  de  Dieu  n'a  point  été  raccourcie  poui"  qu'il 

îi 


.{i 


—  1 


00 


ne  puisse  nous  sauver,  et  son  oreille  n'a  pas  été  fermée  ponniu'Il 
itc  puisse  entendre  (fs.  LIX.  !.)• 

En  ces  jours  donc  de  très  heureux  auspices,  Nous  prions  ardem- 
ment le  Dispensateur  de  tous  biens,  vous  souluiitanl  à  vous, 
Vénéi'ables  Frères,  et  aux  fidèles  de  vos  églises  toute  joie  et  tonte 
prospérité,  afin  que  de  nouveau  ûppdraisscnt  ou  rri/anl  (tes 
liomvics  la  bonté  et  l'humunilc  de  Dieu  Notir  Snuvrur  l'I'il.  III.  i.i, 
qui,  après  nous  avoir  arrachés  de  la  puissance  d'un  eiuienu 
cruel,  nous  a  élevés  à  la  très  noble  dignité  d'enfants  de  Dieu.  Kl 
afin  que  nos  vœux  soient  plus  promptement  et  pleinement  rem- 
plis, joignez-vous  à  Nous,  Vénérables  Frères,  pour  a(li'e>ser  à 
Dieu  de  ferventes  prières  ;  invoquez  aussi  le  patronage  de  la  bien- 
heureuse Vierge  Marie  immaculée  dès  son  oi'igine,  de  .lost'ph 
son  époux,  et  des  saints  apôtres  Pierre  et  Paul,  aux  suffrages 
desquels  Nous  avons  la  plus  grande  confiance. 

Cependant,  et  comme  gage  des  faveurs  célestes.  Nous  vous 
donnons  dans  le  Seigneur,  et  du  fond  de  notre  cœur,  la  béné- 
diction apostolique,  à  vous,  Vénérables  Frères,  à  votre  clergé  el 
à  tous  les  fidèles. 

Donné  à  Rome,  à  Saint-Pierre,  le  28  décembre  ISTS.  la  pre- 
mière année  de  notre  pontificat. 

Léon  XIII,  Pape. 

Traduction  de  «  L'Univers.  » 


—  156  — 

(No  83) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  dk  Québec, 
I       29  Février  1879. 

T.  Visite  pastorale. 
II.  Au  sujet  de  la  r(^servc  du  parjure. 

III.  Mandements  à  faire  relier. 

IV.  .\pplication  et  honoraire  de  la  seconde  messe,  quand  on  est  autorisé  à  biner. 
V.  Indulgences  de  la  formule  de  consécration  au  Sacré  Cœur  de  Jésus  qui  se  trouve 

dans  l'appendice  du  rituel. 
VI.  Annales  do  la  Propagation  do  la  Foi. 

Monsieur, 


Vous  recevrez  avec  la  présente  l'itinéraire  de  la  visite  pasto- 
rale de  1879,  et  des  7}otes  concernant  la  visite  épiscopalc  dans  le 
diocèse  de  Québec. 

Veuillez  publier  le  mandement  (N"  37)  fait  pour  la  seconde 
visite  pastorale,  avec  une  légère  modification  dans  les  premières 
phrases.  Il  faut  aussi  lire  le  prône  sur  la  confirmation  (App. 
pages  40  et  253).  Si  vous  n'avez  pas  ce  mandement,  il  vous  sera 
envoyé  sur  demande  faite  au  secrétaire. 

II 

Dans  la  circulaire  N»  43,  26  avril  1875,  la  réserve  du  parjure 
a  été  soumise  à  plusieurs  disj)Ositioiis  spéciales  que  les  circons- 
tances exigeaient.  A  compter  de  la  réception  de  la  présente  : 
1"  le  pouvoir  d'absoudre  des  cas  réserves  renfermera  aussi  celui' 
d'absoudre  du  parjure  ;  2<>  les  déclarations  et  facultés  accordées 
dans  les  articles  1,  2  et  3  du  décret  XIII  de  notre  cinquième 
concile  (page  54),  s'appliqueront  au  parjure  comme  aux  autres 
cas  réservés. 


—  157  — 

Pour  répondre  à  des  questions  qui  m  ont  été  posées  sur  celte 
matière,  je  crois  utile  de  vous  citer  ici  deux  extraits  de  la  théo- 
logie de  Gousset,  traité  du  décalogue,  Nos  i7l  et  477. 

«  Celui  qui  affirme  par  serment  comme  vrai  ce  qu'il  croit  faux 
ou  comme  sincère  une  promesse  qu'il  n'a  pas  l'intention  d'accom- 
plir, se  rend  coupable  de  ;)flryu;r,  d'un  péché  mortel  qui  n'ad- 
met pas  de  légèreté  de  matière.  ..     (Cette  faute  est  certainement 
réservée  dans  cette  province.) 

«  Il  y  a  certainement  péché  mortel  à  ne  pas  exécuter,  quand 
ou  le  peut,  la  promesse  en  matière  grave  qu'on  a  confirmée  par 
serment.  Mais  y  a-t-il  parjure  à  ne  pas  l'exécuter,  à  rétracter 
l'intention  qu'on  avait  dès  le  principe  de  tenir  à  ses  engagements  ? 
C'est  une  question  controversée.  L'un  et  l'autre  sentiment  sont 
certainement  probables.  Par  conséquent,  dans  les  diocèses  où 
le  parjure  serait  réservé,  il  ne  faudrait  pas  faire  tomber  la  n'srrve 
sur  la  violation  d'un  serment  pi'omissoire.  » 

J'ajouterai  cependant  qu'il  faut  certainement  regarder  conmie 
coupable  de  parjure  réservé,  celui  qui  affirme  sous  son  serment 
d'office^  comme  vraie  une  chose  qu'il  croit  fausse.  Il  en  est  de 
même  du  témoin  qui  est  toujours  censé  parler  sous  te  serment 
qu'il  a  prêté  de  dire  la  vérité. 

III 

Vous  avez  déjà  reçu  deux  exemplaires  de  la  table  des  matières 
traitées  dans  mes  mandements  et  circulaires  de  1871  à  1878  inclu- 
sivement. Elle  est  commune  aux  deux  premiers  volumes,  que 
vous  êtes  invité  à  faire  relier  aussitôt  que  possible,  aux  frais  de 
la  fabrique  à  qui  ces  documents  appartiennent.  Une  de  ces  tables 
doit  être  mise  à  la  fin  de  chaque  volume. 

IV 

Le  14  septembre  dernier,  la  Sacrée  Congrégation  du  Concile  a 
jugé  qu'il  est  permis  aux  prêtres  qui  sont  dûment  autori.sés  à 
biner,  d'appliquer  la  seconde  messe  à  un  confrère  défunt,  mem- 
bre d'une  société  dont  les  règles  exigent  que  l'on  célèbre  pour 
chaque  associé  qui  vient  de  mourir.    C'est  le  cas  pour   notre 


—  158  — 

société  des  mosses,  Société  SaiiU-Joseph,  la  Congrégalion 

(Acta  S.  Scdis,  vol,  XI,  page  283). 

Dans  une  lettre  de  la  Propagande  adressée  à  tons  les  évêques 

qui  sont  sons  sa  iuiidiclion,  le  15  octobre    IH()3,  on  lit  ce  qni 

suit:  «  Ordinariis  missionuni  facultas  tribuilur  indulgendi  ut, 

justa  et  gravi  causa  intercedente,  sacerdotes  sibi  snbditi  etiam 

pro  secunda  missa  in  eadem  die  ceiebranda  stipendium  perci- 

pere  possiut  et  valeant.  »     La  permission  n'est  pas  donnée  d'une 

nianii're  générale  à  tons  ceux  qui  sont  autorisés  à  biner  ;  mais 

si  quelqu'un  croit  avoir  de  justrs  n  graves  raiso)is^  il  pourra  Tob- 

tenir. 

V 

Aux  pages  101  et  322  de  notre  appendice  du  rituel  (1874),  se 
trouve  la  foi"mnle  de  consécration  du  Sacré  Cœur  de  Jésus,  qui 
doit  être  lue  chaque  aimée  le  dimanche  après  l'octave  de  la  Fête- 
Dieu.  Cette  formule,  avec  les  changements  ci-après  indiqués,  a 
été  enrichie  d'indulgences  par  un  induit  du  25  juillet  1877, 
reproduit  à  la  suite  de  cette  circulaire,  et  dont  j'ai  différé  la  pro- 
mulgation parce  que  j'en  avais  demandé  une  modification  qui 
n'a  pas  été  accordée.  Vous  voudrez  bien  remarquer  que  l'in- 
dulgence plénière  est  accordée  au  premier  jeudi  et  non  pas  au 
premier  v(>ndredi  de  chaque  mois.  Voici  la  liste  des  indulgences 
attachées  à  cette  formule  en  latin  ou  fidèlement  traduite. 

1"  Plénière,  une  fois,  à  la  fête  du  Sacré  Cœur,  ou  pendant 
l'octave  ;  anx  conditions  ordinaires  de  la  confession,  de  la  com- 
munion, de  la  visite  d'une  église  avec  prière  aux  intentions  du 
Souverain  Pontife  ;  il  faut  ajouter  la  l'écitation  de  cette  formule 
ou  bien  raudilion  attentive  et  dévote  de  cette  récitation  faite 
publiquement  dans  une  église  ou  ailleurs. 

2"  Plénière,  tous  les  premiers  jeudis  du  mois,  aux  mômes  con- 
ditions. 

3o  Plénière,  une  fois  par  mois,  au  jour  que  chacun  peut  choi- 
sir, aux  mêmes  conditions,  pourvu  que  l'on  ait  récité  ou  entendu 
réciter  cette  formule  avec  attention  et  dévotion  tous  les  jours  du 
mois. 

4»  Sept  ans  et  sept  quarantaines,  une  fois  par  jour,  pourvu 
qu'on  la  récite  ou  entende  réciter  avec  contrition,  attention  et 
dévotion. 


—  159  — 

En  accordant  ces  indulgences  le  Saint-Père  a  ordonné  quel- 
ques petits  changements  que  je  vous  prie  de  faire  immnlititemnit 
dans  l'appendice,  afin  que  les  fidèles  jouissent  de  ci's  privilèges. 

Page  lui,  avant  dernière  ligne,  vvlvdwclu'v. des  brebis,  i-t  substi- 
tuez de  tous  ceux. 

Page  102,  5«  ligne,  après  Ponlifr  ajoutez  N. 

•'       ''     fie  ligne,  après  heureux  ajoutez  sur  lu  trm . 

"       "■     8''  ligne,  après  vous  ajoutez  pour  toujours. 

Dans  la  l'ormule  en  anglais,  page  322. 

iOe  ligne  de  la  formule,  retranchez  the  shcep  which  et  substi- 
tuez ail  thosc  ivhom. 

15«  ligne,  après  Po«;//7"  ajoutez  N. 

16^'  ligne,  après  happy.,  ajoutez  upon  the  curth. 

18*^"  ligne,  api'ès  ourselves,  ajoutez  for  ever. 


VI 


Les  annales  de  la  Propagation  de  la  foi  pour  février,  sont 
prêtes  à  être  distiibuées.  Vous  êtes  prié  de  retirer  ou  faire  re- 
tirer le  paquet  destiné  à  votre  paroisse.  Par  le  compte-rendu  de 
l'œuvre  pour  l'année  1878,  je  regrette  de  voir  que  certaines  pa- 
roisses de  l'archidiocèse  ont  besoin  d'être  stimulées  en  faveurde 
cette  belle  œuvre  ;  les  unes  ne  fournissent  rien,  d'autres  pour- 
raient donner  davantage.  Depuis  que  l'émigration  aux  États- 
Unis  a  diminué,  les  nouveaux  établissements  se  forment  et  s'aug- 
mentent rapidement  et  nous  devons  considérer  comme  un  acte 
de  patriotisme  et  de  religion  tout  ce  qui  peut  contribuer  à  favo- 
riser ce  mouvement  de  notre  population.  Sans  compter  les  nou- 
velles missions  du  diocèse  de  Ghicoulimi,  on  trouve  dans  la  liste 
des  allocations  pour  le  diocèse  de  Québec,  les  missions  de  Saint- 
Marcel,  de  Saint-Martin,  de  Saint-Philémon  et  de  Saint-Stanislas, 
dont  les  noms  ne  figurent  pas  dans  le  comf)te-rendu  de  l'année 
1877.  Celles  du  Sacré-Cœur  de  Marie,  de  Saint-Adrien  et  de 
Saint-Pamphile,  qui  datent  de  quelques  années  à  peine,  soupi- 
rent après  le  moment  où  il  me  sera  possible  de  leur  donner  un 


—  160  — 

prêtre  résickMit.  Voilà  une  faible  idée  des  progrès  que  fait  la 
colonisation  et  des  ressources  doni  on  a  besoin  pour  que  les  cou- 
rageux colons  u(>  demeurent  pas  privés  des  secours  religieux. 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


INDULTUM. 

SSmus  Dniis  Nr  Pins  PP.  IX  in  audientia  habita  die  26  julii 
1877  ab  infrascripto  Gardinali  Pr^electo  Sac.  Congnis  Indulgen- 
tiis  Sacri?que  Reliqniis  pr.Tpositaî  omnibus  ntriusque  sexus 
christifidclilius  in  Quebecensi  Provinciadegentibus  qui  pr.'ufatam 
consecralionis  formulam  rite  approbatam  in  quocumque  idio- 
mate,  dummodo  versio  sit  fidelis,  recitaverint  vel  publiée  sive 
in  ecclesia  sive  alibi  recitatam  dévote  et  attente  audierint  bénigne 
concessil  nt  Indulgenliam  plenariam  çonsequi  possint  etvaleant 
ipsa  die  festi  Sacratissimi  Cordis  Jesu,  item  diebus  infra  octavam 
una  vice  tantum  lucrandam,  nec  non  singulis  primis  feriis 
quintis  in  mense.  modo  vere  pœnitenles,  confessi  et  sacra  com- 
miinione  refecli  aliquam  ecclesiam  visitaverint  ibique  per  aliquod 
temporis  spatium  juxta  mentem  Sanctitatis  Suse  pie  oraverint. 
Insuper  iisdem  ut  supra  dispositis  qui  eamdem  consecralionis 
formulam  singulis  diebus  vcl  dévote  recitaverint,  vel  recitatam 
dévote  et  attente  audierint  indulgenliam  pariler  plenariam  una 
vice  singulis  mensibus  consequendam  elargilus  est.  Jpsam 
tandem  consecralionis  formulam  corde  sailemcontritoac dévote 
recilanlibus  vel  recitatam  dévote  et  attente  audienlibus  Indul- 
genliam septem  annorum  lolldemque  quadragenarum  semel  in 
die  lucrifaciendam  clemenler  induisit.  Prsesenli  in  perpeluum 
valituro  absque  ulla  Brevis  expeditione.  Gontrariis  qnibus- 
cumque  non  obstantibus. 

Dalnm  Romse  ex  Sècretaria  ejusdem  S.  G.  die  26  julii  1877. 

Ai..  Gard.  Orkiw.ia  a  S.  Stephano,  Pra3f. 

A.  Paniri,  Secrelarius. 


—  161  — 

(No  84) 

xMANDEMENT 

SUR    LE  JUBILÉ   DR    187V 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEHEAU,  pau  i.a  guace  dk 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  AncHEvÉguE  de  Quéuec,  Assis- 
tant AU  TuoNE  Pontifical, 

Au  Clerijé  Séculier  et  Rcjulicr,  aux  Commwiaulés  Hcliyieuses  et  à 
tous  les  fidèles  de  VArchidioc'ese  de  Québec^  Salul  et  Binidiclion 
en  Notre  Seiijneur. 

Les  Souverains  Pontifes  ont  coulnme  d'accorder  une  indul- 
gence en  forme  de  jubilé  au  conimenceinent  de  leur  pontificat. 
Ils  veulent  ainsi  donner  aux  fidèles  un  témoignage  de  ieurailec- 
tion  et  par  les  prières  et  bonnes  œuvres  prescrites,  attirer  sur 
leur  règne  des  bénédictions  plus  abondantes.  Conforniéinent  à 
cet  usage.  Notre  Saint-Père  le  Pape  l^éon  XIU  vient  de  publier 
une  bulle  accordant  un  jubilé  qui  doit  se  terminer  au  jour  de 
la  Pentecôte  inclusivement,  premier  juin  prochain. 

Deux  motifs  doivent  vous  engager,  Nos  Très  Chers  Frères,  à 
profiter  de  ces  jours  de  grâce  et  de  miséricorde. 

En  premier  lieu,  considérez  qu'il  est  bien  véritablement  arrivé 
pour  vous  ce  temps  favorable  et  ce  jour  de  salut,  dont  parle  le  grand 
apôtre  ;  ecce  nuuc  tempus  acceptabile,  ecce  nunc  dies  salutis  (II. 
Cor.  VI,  2.).  Méditez  cette  miséricorde  infinie  de  Dieu  qui  se 
multiplie,  pour  ainsi  dire,  afin  que  rien  ne  manque  de  ce  qui 
peut  vous  aider  à  purifier  vos  cœurs  de  tout  péché...  Méditez 
cette  miséricorde  qui  épargne  le  pécheur,  l'attend  avec  patience, 
le  recherche  avec  sollicitude  et  l'accueille  avec  tant  d'amour  lors- 
qu'il se  repent... Méditez  encore  vos  fins  dernières  :  cette  mort 
impitoyable  qui  n'épargne  personne;  ce  jugement  redoutable 
auquel  rien  ne  peut  échapper  ;  ces  années  éternelles  dont  le  sou- 
11 


—  162  — 

venir  remplissait  d'otFroi  lo  prophète  royal  (Fs.LXXVI,  6).  Con- 
sidérez ct'llo  abondance  de  rédemption^  copiosa  redemplio  (Ps. 
CXXIX,  T.),  (lui  vous  est  olTerte  en  ces  jours  de  salut  ;  puisque 
tous  les  trésors  spirituels  de  l'Eglise  vous  sont  otierls,  non  seule- 
ment pour  ellacer  vos  péchés,  mais  aussi  pour  vous  appliquer  à 
vous-mêmes  dans  toute  leur  plénitude  les  mérites  surabondants 
de  Notre  Seigneur  et  de  tous  les  saints. 

Le  motif  de  votre  propre  intérêt  spirituel  n'est  pas  le  seul  qui 
doive  vous  engager  à  remplir  avec  zèle  et  ferveur  les  conditions 
du  jubilé. 

Vous  devez  vous  rappeler  encore  le  cri  d'effroi  échappé  du 
cœur  de  notre  bien-aimé  Pontife,  que  nous  vous  avons  répété 
dans  notre  mandement  du  premier  février  dernier.  Des  doctrines 
funestes,  des  erreurs  monstrueuses  bouleversent  les  flots  autour 
de  la  sainte  Église  aujourd'hui  exposée  à  une  des  plus  violentes 
tempêtes  de  sa  longue  et  orageuse  carrière.  «  On  veut  chasser 
Dieu  de  ce  monde,  détruire  toute  notion  d'autorité  dans  la  socié- 
té, de  stabilité  et  de  subordination  dans  la  famille,  de  droit  dans 
la  propriété,  de  révélation  dans  la  religion,  d'idée  religieuse  dans 
l'éducation  de  l'enfance  et  enfin  de  conscience  dans  les  habitudes 
publiques  et  privées  de  la  vie  humaine.  En  un  mot,  il  semble 
que  l'on  veuille  faire  de  ce  monde  une  image  vivante  de  l'enfer, 
où  le  Saint-Esprit  nous  dit  que  loiU  est  désordre  et  horreur  éter- 
nelle ;  ubi  nullus  ordo,  sed  sempiternus  horror  inhabitat  (Job,  X, 
22.).  Peut-il  en  être  autrement  quand  on  a  effacé  de  toutes  les 
âmes  l'idée  de  la  vie  future  pour  concentrer  tontes  les  aspira- 
tions des  cœurs  dans  le  bien-être  matériel  et  le  plaisir,  sans  tenir 
le  moindre  compte  de  la  vérité,  de  la  justice,  de  la  charité  ?  » 
(Mand.  No  82,  l  février  1879.) 

Avec  bien  plus  de  raison  que  les  apôtres  ballottés  par  une  fu- 
rieuse tempête  sur  le  lac  de  Génésareth,  nous  avons  droit  de 
dire  :  Seigneur^  sauvez-nous^  car  nous  allons  périr  ;  Domine^  salva 
H06-,  pcrimus  (Luc,  VIII,  24.).  Or,  Nos  Très  Chers  Frères,  si  nous 
voulons  que  cette  prière  soit  efficace,  il  faut  nous  humilier  de- 
vant Dieu  et  purifier  nos  cœurs  de  tous  les  péchés  qui  attirent 
ces  maux  sur  la  terre.  Car^  dit  le  Saint-Esprit,  la  prière  de  celui 
qui  s'humilie  percera  les  nues  ;  il  ne  se  consolera  pas  qu'elle  n'ait 
été  jusqu'à  Dieu^  et  il  ne  se  retirera  point  jusqu'à  ce  que  le  Très- 


—  163  — 

Haut  le  regarde  ;   Oratio  humiliantis  se  nubes  pemlrubil  :  cl  donrc 
propiiiqitct  non  consolabilur,  cl  non  iUscedet  doncc  Allisùnuis  asni 
aaMEccli.  XXXV,  21.). 

Tels  sont,  Nos  Très  Chers  Frères,  les  molifs  qui  om  enfjagé 
Notre  Saint-Père  le  Pape  à  ouvrir  h  s  trésors  spiiituels  d.' 
l'Église,  à  user  dans  toute  sa  plénitude  de  ce  pouvoir  de  lier  et 
délier  qui  lui  a  été  confié  dans  la  personne  du  Prince  des  Apô- 
tres, afin  de  favoriser  la  rémission  des  péchés  en  accordant  à 
tous  les  confesseurs  les  pouvoirs  les  plus  e.xlraordinaires  en  fa- 
veur de  ceux  qui,  étant  sincèrement  contrits  de  leuis  fautes, 
fermement  résolus  de  ne  plus  les  commettre  et  disposés  à  les 
réparer,  se  présenteront  au  tribunal  de  la  pénitence  avec  l'iu 
tenlion  sérieuse  et  sincère  de  remplir  toutes  les  conditions  pres- 
crites pour  gagner  cette  indulgence  du  jubilé. 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons  et 
ordonnons  ce  qui  suit  : 

La  traduction  ci-jointe  de  l'encyclique  de  Notre  Saint-Pèn-  le 
Pape  Léon  XIII  accordant  une  indulgence  plénière  sous  forme 
de  jubilé,  sera  lue  et  publiée  à  la  suite  du  présent  mandement. 
Les  cinq  conditions  à  remplir  sont  les  suivantes  : 

lo  La  confession  et  la  communion  avec  les  dispositions  retjuises  • 
elles  doivent  être  distinctes  de  la  confession  annuelle  et  de  la 
communion  pascale. 

2°  Six  visites  aux  églises  désignées.  Elles  peuvent  se  faire 
toutes  le  même  jour  ou  en  des  jours  diOerents.  Les  visites  d'une 
même  église  peuvent  se  faire  à  la  suite  l'une  de  l'antre,  pourvu 
que  l'on  sorte  de  l'église  un  instant  entre  les  visiles  et  que  l'on 
récite  chaque  fois  les  prières  prescrites, 

(a)  Les  fidèles  de  la  haute-ville  de  Québec  et  de  la  rue  Samt- 


(«)  Messieurs  les  curés  ne  liront  de  ces  pnragraphes  que  ce  qui  concerne  les  fidi^les 
de  leur  paroisse.  Il  serait  bon  de  revenir  à  plusieurs  reprises  sur  les  condition.»  du 
jubilé  et  sur  la  manière  de  les  accomplir.  Pour  plus  grande  sûreté,  on  pourrait  invi- 
ter les  paroissiens  à  en  observer  quolqu'ure  ensemble,  par  exemple,   à  jeûner  tous  lo 

même  jour  ou  dans  la  même  semaine,  à  l'aire  leur  visite  ou  leur  fiura<Jno et  li<  di- 

mancbe  précédent  expliquer  en  détail  ce  qu'il  y  a  à  faire.     Il  est  plus  convcnnblc  et 
plus  prudent  de  terminer  par  la  confession  et  la  communion. 


—  lt)4  — 

t>anl  visiteront  deux  fois  la  Basilique,  l'église  de  Saint-Patrice 
et  la  chapelle  du  Séminaire. 

Ceux  de  la  basse-ville  visiteront  deux  lois  la  Basilique,  la  cha- 
pelle du  Séminaire  et  l'église  de  la  basse-ville. 

Ceux  de  Notre-Dame  de  la  Garde  visiteront  six  fois  leur  église. 

Ceux  des  faubourgs  Saint-Jean  et  Saint-Louis  visiteront  deux 
fois  les  églises  de  Saint-Jean,  des  Pères  Jésuites  et  de  Saint- 
Patrice. 

Ceux  de  Saint-Roch  et  de  Saint-Sauveur  visiteront  deux  fois 
ces  deux  églises  et  celle  des  congréganisLes  de  Saint-Roch. 

Dans  les  paroisses  et  missions  de  la  campagne,  les  fidèles  visi- 
teront six  fois  leur  église  ou  chapelle  paroissiale. 

Les  religieuses  cloîtrées  ou  non  cloitrées  et  leurs  novices, 
ainsi  que  les  personnes  du  sexe  qui  vivent  dans  les  monastères, 
visiteront  six  lois  la  chapelle  ou  l'oratoire  de  leur  communauté. 

Chaque  visite  qui  se  fera  processionnellemenl  comptera  pour 
trois. 

3»  Dans  chacune  de  ces  visites  d'église,  réciter  cinq  Pater  et 
cinq  Ave^  Maria,  ou  faire  d'autres  prières,  aux  intentions  du  Sou- 
verain Pontife,  savoir,  entre  autres,  pour  la  prospérité  eL  l'exal- 
tation de  l'Église  catholique  et  du  Siège  Apostolique,  l'extirpa- 
tion des  hérésies,  la  conversion  des  pécheurs,  la  concorde  entre 
les  princes  chrétiens,  la  paix  et  l'unité  de  tout  le  peuple  fidèle. 

4"  Un  jeûne  avec  abstinence.  Ce  jeûne  et  cette  abstinence 
peuvent  s'observer  a)  un  jour  du  carême  où  l'induit  de  1844 
nous  permet  de  manger  gras,  mais  non  pas  les  jours  où  cette 
permission  n'a  pas  été  accordée  ;  b)  en  dehors  du  carême,  un 
jour  quelconque,  même  un  vendredi,  pourvu  que  ce  ne  soit  pas 
un  jour  de  jeûne  d'obligation. 

5o  Une  aumône  aux  pauvres  ou  en  faveur  de  quelque  bonne 
œuvre,  selon  la  dévotion  de  chacun,  (a) 


(u)  Cette  aumône  peut  être  appliquée  aux  pauvres  directement  par  les  fidèles  eux- 
mêmes.  Messieurs  les  Curés  pourront  aussi  engager  les  fidèles  à  donner  quelque 
chose  pour  des  bonnes  œuvres,  par  exemple,  le  Denier  de  Saint-Pierre,  la  Propagation 
de  la  foi,  la  construction  de  quoique  chapelle  de  mission,  un  hôpital,  un  aaile  du  Bon- 
Paateur,  une  maison  d'éducation 


—  165  — 

Les  navigateurs  el  les  voyageurs,  une  fois  revenus  à  leur 
domicile,  ou  arrêtés  quelque  part  pour  un  temps  suftisaul,  pour- 
ront gagner  l'indulgence  en  accomplissant  les  œuvres  prescrites 
et  en  visitant  six  fois  l'église  cathédrale,  ou  piinripale.  ou  parois- 
siale de  leur  domicile  ou  du  lieu. 

Tout  fidèle  qui  a  l'intention  sérieuse  et  sincère  de  g,:guer  l'in- 
dulgence du  jubilé  et  d'accomplir  pour  cela  les  œuvr»'s  pres- 
crites, peut  faire  sa  confession  à  tout  prêtre  séculier  ou  régulier 
approuvé  dans  ce  diocèse  ;  et  tout  confesseur  est  autorisé  dans  ce 
cas  à  absoudre  de  toute  faute  et  censure  réservée  au  Pape  3u  à 
l'Ordinaire  et  à  commuer  les  vœux  suivant  l'instruction  annexée 
à  ce  mandement. 

(a)  Les  religieuses  cloîtrées  ou  non  cloîtrées  et  leurs  novices, 
sont  autorisées  à  faire  leur  confession  du  jubilé  à  tout  confesseur 
approuvé  dans  ce  diocèse  pour  entendre  les  confessions  des  reli- 
gieuses. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  toutes  les 
églises  et  chapelles  paroissiales  et  autres  où  se  fait  l'oflice  public, 
et  en  chapitre  dans  les  communautés  religieuses,  le  premier 
dimanche  après  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'Archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  dixième  jour  de  mars, 
mil  huit  cent  soixante  dix-neuf. 

-]-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


(o)  Ce  paragraphe  ne  doit  être  lu  que  dans  les  communautés.  Toutefois  Mcssieur» 
les  Curés  de  la  campagne  qui  ont  des  couvents,  doivent  donner  aux  religieuses  qui  s'y 
trouvent,  connaissance  de  ce  paragraphe  et  de  celui  où  il  est  question  des  visites  \  faire. 


—  166  — 

LETTRES  APOSTOLIQUES 

I)K   NOTRK  TRÈS  SAINT  PÈRK  LE  PAPE  LÉON  XIll 

PROMULGUANT  UN  JUBILÉ  UNIVEHSEI.  POUR  IMPLORER  LE  SECOURS  DIVIN 


LÉON  XIII,  J^APE, 

.4   tous  1rs  jid'drs   qui  auront  connaissance  des  présentes  Lettres, 
Soiut  et  Brnrdirtion  Apostolique. 

D'après  l'ancien  usage  de  l'Église  Romaine  et  silôl  qu'ils  ac- 
ceptaient le  fardeau  de  la  servitude  apostolique,  les  Souverains 
Pontifes,  nos  prédécesseurs,  ont  eu  la  coutume  d'ouvrir,  en  fa- 
veur de  tous  les  fidèles,  avec  une  libéralité  paternelle,  les  trésors 
des  dons  célestes  et  de  prescrire  dans  l'Église  de  communes 
prières,  en  offrant  des  avantages  spirituels  et  salutaires,  pour  les 
exciter  à  obtenir  par  des  prières,  par  des  œuvres  pieuses  et  par 
des  aumônes,  le  secours  du  Pasteur  éternel  des  âmes.  D'une 
part  en  effet,  c'était  comme  uu  don  de  joyeux  augure  que  les 
Chefs  suprêmes  de  la  Religion  faisaient,  dès  le  principe  de  leur 
ministère  apostolique,  à  leurs  fils  en  Jésus-Christ,  et  c'était  aussi 
comme  un  gage  de  cette  charité  avec  laquelle  ils  étendaient  leur 
sollicitude  à  toute  la  famille  chrétienne  ;  d'autre  part,  c'était  un 
devoir  solennel  de  piété  et  de  vertu  chrétienne  que  les  fidèles  et 
leurs  Pasteurs  unis  au  Chef  visible  de  l'Église  rendaient  à  Dieu, 
afin  que  le  Père  des  miséricordes  regardât  d'un  œil  propice  et 
secourût,  non  seulement  son  troupeau,  mais  aussi,  comme  ledit 
Saint  Léon,  le  Pasteur  des  brebis  pour  le  garder  et  le  paître  lui- 
même. 

Insinré  par  cette  pensée,  et  suivant  l'exemple  de  Nos  Prédéces- 
seurs, Nous  avons  résolu,  à  l'approche  de  l'anniversaire  de  Notre 
élection,  d'annoncer  à  tout  le  monde  catholique  une  indulgence 
à  l'instar  d'un  Jubilé  universel.  Nous  connaissons  à  fond,  en 
effet,  combien  l'abondance  dos  grâces  divines  est  nécessaire  à 
Noire  infirmité  dans  le  ministère  difficile  dont,  nous  sommes 


—  167  — 

chargé  ;  Nous  connaissons  par  une  longue  expérience  conihien 
triste  est  la  condition  des  temps  où  nous  vivons  et  à  ijucUes 
épreuves  l'Église  est  soumise  en  ce  siècle.  Nous  craignons, 
d'ailleurs,  que  de  plus  grands  maux  ne  viennent  à  fondre  sur  la 
société,  et  cela  à  cause  des  intérêts  publics  chaque  jour  plus 
menacés,  à  cause  des  funestes  projets  des  hommes  impies  el 
aussi  à  cause  des  menaces  de  la  colère  céleste  qui  sévit  déjà 
contre  quelques-uns  avec  tant  de  sévérité. 

Or,  puisque  le  fruit  bienfaisant  et  spécial  du  «Inbilea  pour  but 
d'obtenir  que  les  fautes  de  l'ànie  soient  expiées,  (jue  l'on  exerce 
des  œuvres  de  pénitence  et  de  charité,  que  les  devoirs  de  piété 
soient  accomplis  avec  plus  de  zèle,  et  puisque  a\issi  les  sacrifices 
de  justice  et  les  prières  ferventes  et  unanimes  qui  sont  olVci-tes 
par  toute  l'Église,  sont  tellement  féconds  en  grâces  et  agréables 
à  Dieu,  qu'ils  semblent  faire  violence  à  la  miséricorde  divine,  il 
est  h  espérer  fermement  que  le  Père  céleste  considérera  l'hunn- 
liation  de  son  peuple  et  que  l'état  actuel  des  choses  venant  à 
subir  un  heureux  changement.  Dieu  daignera  nous  montrer  la 
lumière  et  la  consolation  de  ses  miséricordes.  Gai-,  si,  comme 
disait  le  même  Saint  Léon  le  Grand,  «  il  nous  est  donné,  jiar  la 
grâce  de  Dieu,  de  corrigei-  nos  mœurs  elde  vaincre  nos  ennemis 
spirituels,  nous  verrons  également  terrassée  la  force  des  ennemis 
corporels,  et,  par  notre  propre  amélioration,  nous  vaincrons 
ceux  qui  nous  accablent,  non  point  à  cause  de  leurs  mérites,  mais 
à  cause  de  nos  crimes.  »  Aussi  exhortons-Nous  vivement  et 
conjurons-Nous  dans  le  Seigneur  tous  et  chacun  des  enfants  de 
l'Église  catholique,  pour  qu'ils  unissent  aux  nôtres  leurs  prières, 
leurs  supplications  et  leurs  actes  de  vertu  et  de  piété  chrétienne, 
et  pour  que,  avec  l'aide  de  Dieu,  ils  profitent  pour  le  bien  de 
leurs  âmes  et  pour  l'utilité  de  l'Église,  de  cette  grâce  du  Jubilé 
qui  leur  est  offerte  en  ce  temps  de  miséricordes  célestes. 

C'est  pourquoi,  appuyé  sur  la  miséricorde  du  Dieu  Tout-Puis- 
sant et  sur  l'autorité  des  Saints  Apôtres  Pierre  et  Paul,  en  vertu 
de  ce  pouvoir  de  lier  et  de  délier  que  le  Seigneur  Nous  a  confié 
malgré  notre  indignité,  Nous  accordons  et  concédons,  comme 
dans  l'année  du  Jubilé,  en  faveur  de  ceux  qui,  dans. la  .ville  de 
Rome  et  au  dehors,  visitent  certaines  églises,  une  très  plénière 
indulgence  de  tous  les  péchés,  à  tous  et  à  chacun  des  fidèles  des 


—  168  — 

deux  sexes  qui  habitent  dans  iintre  auguste  Cité,  ou  (jui  y  vien- 
dront, à  la  condition  qu'ils  visitent  deux  lois  les  basiliques  de 
de  Saint-Jean-de-Latrau,  du  Prince  des  Apôtres  et  de  Sainte- 
Marie-Majeure,  à  partir  (lu  premier  dimanche  du  Carême,  c'est  à- 
dire,  du  deuxième  jour  de  mars,  jusqu'au  premier  jour  de  juin 
inclusivement,  c'esl-à-dire,  jusqu'au  dimanche  d'^  la  Pentecôte,  et 
que,  en  visitant  ces  basiliques,  ils  adressent  à  Dieu,  pendantquel- 
que  espace  de  temps,  de  ferventes  prières  pour  la  prospérité  et 
l'exaltation  de  l'Église  catholique  et  de  ce  Siège  Apostolique, 
pour  l'extirpation  des  hérésies  et  la  conversion  de  tous  ceux  qui 
vivent  dans  l'erreur,  pour  la  concoi'de  des  princes  chrétiens, 
pour  la  paix  et  l'unité  de  tout  le  peuple' fidèle,  enfin,  selon  notre 
intention  ;  à  la  condition  aussi  que,  dans  le  temps  susdit  ils  jeû- 
nent une  fois,  en  n'usant  que  d'aliments  maigres,  en  dehors  des 
jours  non  compris  dans  rindull  quadragésimal  et  des  autres 
jours  où  le  précepte  du  jeûne  serait  obligatoire,  et  que,  pendant 
ce  môme  temps,  ayant  confessé  leurs  péchés,  ils  reçoivent  la 
Sainte  Eucharistie  et  ils  distribuent  quelque  aumône  aux  pau- 
vres ou  en  faveur  de  toute  autre  œuvre  pieuse,  selon  la  dévotion 
de  chacun. 

Cette  même  indulgence  pourra  être  gagnée  par  tous  ceux  qui 
habitent  en  quelque  lieu  que  ce  soit  hors  de  Rome,  à  la  condition 
que,  dans  l'espace  de  ces  trois  mois,  ils  visitent  deux  fois  trois 
éïïlises  de  leur  ville,  ou  lieu  de  résidence  ou  des  environs,  ou 
bien  trois  fois  s'il  n'y  a  que  deux  églises,  ou  bien  six  fois  s'il  n'y  en 
a  qu'une,  pourvu  que  les  églises  à  visiter  soient  désignées  par 
les  Ordinaires  des  lieux  respectifs,  ou  bien  par  leurs  vicaires  et 
officiaux,  ou  enfin  par  leur  ordre,  et,  à  leur  défaut,  par  ceux  qui 
ont  charge  d'âmes  ;  et  à  la  condition  aussi  que,  dans  le  même 
espace  de  temps,  ils  accomplissent  dévotement  les  autres  œuvres 
indiquées  ci-dessus.  Nous  accordons  également  que  cette  indul- 
gence puisse  être  appliquée  par  voie  de  sufTrage  aux  âmes  des 
fidèles  qui  ont  quitté  cette  vie,  unies  à  Dieu  par  la  charité.  Les 
Ordinaires  pourront  aussi,  selon  qu'ils  le  jugeront  à  propos, 
réduire  à  moindre  nombre  les  visites  des  églises,  en  faveur  des 
chapitres  et  des  congrégations  soit  séculières,  soit  régulières, 
comme  aussi  des  sociétés  religieuses,  des  confréries,  des  univer- 
sités et  des  collèges  qui  visiteront  processionnellement  les  églises 
indiquées. 


-^  169  — 

Nous  accordons  a  ceux  qui  se  trouvent  sur  mer  et  à  ceux  ijui 
sont  en  voyage,  de  pouvoir  gagner  la  même  indulgence,  d(*s 
qu'ils  seront  de  retour  dans  leurs  (domiciles  ou  sfiont  arrivés 
ailleurs,  dans  une  résidence  fixe,  i)0urvu  qu'ils  acconiplissciU  les 
œuvres  ci-dessus  indiquées  et  qu'ils  visitent  six  fois  l'église  ca- 
thédrale, ou  principale,  ou  la  paroissiale  du  lieu  de  leur  domi- 
cile ou  de  cette  résidence.  Quant  aux  réguliers  de  l'un  eU'aulre 
sexe,  même  à  ceux  qui  vivent  en  perpétuidle  clôture,  comme 
aussi  aux  autres  personnes  tant  laïques  qu'ecclésiastiques,  tant 
séculièi-es  que  régulières,  soit  qu'elles  se  trouvent  en  prison  ou 
en  captivité,  ou  qu'elles  en  soient  empêchées  par  la  maladie  ou 
par  toute  autre  cause,  qui  ne  poui-ront  l'aire  les  œuvres  susdites 
ou  du  moins  quelques  unes  d'entre  elles.  Nous  leur  accordons  et 
octroyons  également  qu'un  confesseur  approuvé  par  l'Ordinaire 
du  lieu,  puisse  commuer  ces  œuvres  en  d'autres  de  piété  ou  les 
proroger  jusqu'à  une  autre  prochaine  époque,  et  intimer  celles 
que  les  pénitents  pourront  accomplir,  avec  pouvoir  même  de 
dispenser  de  la  communion  les  enfants  qui  n'ont  pas  encore  fait 
leur  première  communion. 

En  outre.  Nous  accordons  à  tous  et  à  chacun  des  fidèles,  tant 
laïques  qu'ecclésiastiques,  séculiers  et  réguliers  d'un  ordre  quel- 
conque ou  d'un  institut  à  nommer  spécialement,  la  permission 
et  la  faculté  de  pouvoir  se  choisir  pour  confesseur  un  prêtre 
quelconque,  tant  séculier  que  régulier,  parmi  ceux  actuellement 
approuvés  ;  faculté  dont  pourront  user  même  les  religieuses,  les 
novices  et  les  autres  femmes  qui  vivent  dans  les  cloîtres,  pourvu 
que  le  confesseur  soit  approuvé  pour  les  religieuses  ;  ce  confes- 
seur pourra,  pendant  le  susdit  espace  de  temps,  absoudre,  pour 
cette  fois  et  dans  le  for  de  la  conscience  seulement,  ceux  ou 
celles  qui  se  confesseront  à  lui  avec  l'intention  de  gagner  le  pré- 
sent Jubilé,  et  d'accomplir  toutes  les  œuvres  nécessaires  à  cet  effet, 
des  peines  d'excommunication,  de  suspense  et  des  autres  senten- 
ces ecclésiastiques,  des  censures  portées  par  le  droit  ou  par 
l'homme  pour  quelque  cause  que  ce  soit,  même  de  celles  réser- 
vées à  l'Ordinaire  du  lieu,  ou  à  Nous-même  on  au  Siège  Apos- 
tolique, des  cas  réservés  même  cVunc  manière  spéciale  k  qui  que  ce 
soit  et  au  Souverain  Pontife  et  au  Siège  Apostolique,  même  s'il 
s'agit  de  cas  qui,  autrement,  ne  seraient  pas  censés  compris  dans 
les  facultés  les  plus  amples. 


—  ito  — 

Il  pourra  aussi  les  absoudre  do  tous  les  péchés  et  excès,  quelque 
graves  et  éuoruies  (ju'ils  puissent  être,  même  de  ceux  réservés, 
comme  Nous  avons  déjà  dit,  aux  Ordinaires,  à  Nous  et  au  Siège 
Apostolique,  après  leur  avoir  toutefois  imposé  une  pénitence  salu- 
taire et  les  autres  choses  à  imposer  de  droit,  et  après  avoir  au- 
paravant exigé  l'abjuration  et  la  rétractation  des  erreurs,  comme 
c'est  de  droit,  s'il  s'agit  d'hérésie  ;  il  pourra  aussi  commuer  tous  les 
vœux,  même  ceux  jurés  et  réservés  au  Siège  Apostolique  (excepté 
toutefois  ceux  de  chasteté,  de  religion  et  d'obligation  qui  auront 
été  acceptés  par  un  tiers  ou  dans  lesquels  il  s'agirait  du  préju- 
dice d'un  tiers,  excepté  aussi  les  vœux  de  punition  qui  sont  appe- 
lés préservatifs  du  péché,  à  moins  que  la  commutation  ne  soit 
jugée  aussi  propre  que  la  première  matière  du  vœu  à  empêcher 
hi  récidive)  ;  il  pourra  les  commuer  en  d'autres  œuvres  pieuses 
et  salutaires,  et  quand  il  s'agira  de  pénitents  même  réguliers 
constitués  dans  les  saints  ordres,  il  pourra  les  dispenser  de  l'irré- 
gularité occulte,  mais  seulement  de  celle  encourue  pour  la  vio- 
lation des  censures,  pour  qu'ils  puissent  exercer  les  ordres  qu'ils 
ont  reçus  ou  être  promus  à  un  ordre  supérieur. 

Nous  n'entendons  pas  toutefois,  pai-  les  présentes  Lettres,  dis- 
penser de  toute  autre  irrégularité  provenant  soit  de  délit,  soit  do 
défaut,  qu'elle  soit  publique,  cachée  ou  connue,  ni  de  toute  autre 
incapacité  ou  impuissance,  de  quelque  manière  qu'elle  ait  été 
contractée  ;  Nous  n'entendons  pas  non  plus  accorder  le  pouvoir 
d'en  dispenser,  ni  celui  d'habiliter  et  de  restituer  à  son  premier 
état,  même  dans  le  for  de  la  conscience  ;  Notre  intention  est 
encore  de  ne  pas  déroger  aux  expresses  déclarations  contenues 
dans  la  Constitution  du  Pape  Benoît  XIV,  Notre  prédécesseur 
d'heureuse  mémoire,  qui  commence  par  ces  mots  Sacramcnlum 
Pœnitenlix  ;  enfui,  les  présentes  Lettres  ne  pourront  ni  ne  devront 
en  aucune  nianière  favoriser  ceux  qui  auront  été  nommément 
excommuniés,  suspendus,  interdits  par  Nous  et  par  le  Siège 
Apostolique,  ou  par  quelque  prélat  ou  par  un  juge  ecclésiastique, 
ou  qui  aui-aient  été  déclarés  frappés  d'autres  sentences,  ou  qui 
auront  été  dénoncés  publiquement,  si  pendant  le  susdit  espace 
de  temps  ils  ne  donnent  pas  satisfaction,  et  ne  s'accordent  pas 
avec  les  parties,  dans  le  cas  où  ce  serait  nécessaire.  Que  si,  au 
jugement  du  confesseur,   ils  ne  pouvaient  donner  satisfaction 


—  171  — 

dans  le  terme  fixé,  Nous  accordons  qu'ils  puissent  être  absous 
dans  le  lor  de  la  conscience,  mais  seulement  pourijn'ils  puissent 
gagner  les  indulgences  du  Jubilé,  apiès  qu'il  leur  aura  été  toute 
fois  enjoint  de  salislaii-e  aussitôt  qu'ils  le  pourront. 

C'est  pourquoi,  au  nom  de  la  sainte  obéissance,  Nous  ordon- 
nons i-igoni'eusement  et  Nous  connnandons,  par  les  pié>enles 
Lettres,  à  tous  les  Ordinaires,  en  quelque  lieu  qu'ils  soient,  et  à 
lenrs  vicaires  et  officianx,  et  à  défaut  de  ceux-ci,  à  ceux  qui  ont 
charge  d'âmes,  de  publier  et  de  faire  publier  les  présentes  Let- 
tres ou  leur  copie  dès  qu'ils  les  auront  n^nies,  dans  leurs  églises, 
diocèses,  provinces,  cités,  villes,  terres  et  villages,  et  de  faire 
connaître  aux  populations,  convenablement  préparées  par  la 
prédication  de  la  parole  de  Dieu,  autant  que  ce  sera  possible, 
l'église  ou  les  églises  à  visitei'. 

Nonobstant  les  constitutions  et  les  ordonnances  apostoliciues, 
en  particulier  celles  par  lesquelles  le  pouvoir  d'absoudre  dans 
certains  cas  alors  exprimés  est  tellement  réservé  au  Pontife  Ro- 
main que  les  concessions  semblables  on  différentes  d'indulgences 
et  de  pouvoirs  de  ce  genre,  à  moins  qu'il  n'y  soil  fait  expresse 
meution  ou  qu'il  n'y  soit  spécialement  dérogé,  ne  penvent  servir 
à  personne  ;  nonobstant  anssi  la  règle  de  ne  pas  accorder  des 
indulgences  ad  instar  ;  nonobstant  les  statuts  de  tons  les  ordres 
et  congrégations  ou  instituts  même  fortifiés  par  serment,  par  la 
confirmation  apostolique  ou  de  toute  antre  manière  ;  et  nonobs- 
tant (Mifin  les  coutumes,  les  privilèges  et  les  Lettres  apostoliiiues 
concédés,  approuvés  et  renouvelés  à  ces  mêmes  ordres,  congré- 
gations et  instituts. 

A  l'effet  du  susdit  Jubilé,  Nous  dérogeons  cette  fois  spéciale- 
ment, nommément  et  expressément  à  toutes  et  à  chacune  de  ces 
choses,  même  s'il  était  nécessaire  de  faire  d'elles  et  de  leurs 
teneurs  une  spéciale,  spécifique,  expresse  et  individuelle  men- 
tion, non  toutefois  par  des  clauses  générales  aboutissant  au  même 
résultat,  ou  s'il  fallait  les  exprimei-  tout  auircment,  on  conserver 
à  cet  effet  une  autre  forme  piécise  quelconque  ;  considérant 
lenrs  tenenrs  suffisamment  exprimées  par  les  présentes  et  regar- 
dant comme  observée  la  forme  qni  s'y  trouve  prescrite  ;*de 
même  Nous  dérogeons  à  tontes  les  autres  choses contraires._  Pour 


—  m  — 

que  toutefois  Nos  présentes  Lettres,  qui  ne  peuvent  être  portées 
dans  chaque  endroit,  parviennent  plus  facilement  à  la  connais- 
sance de  tous,  dans  tons  les  lieux  et  chez  tous  les  peuples.  Nous 
voulons  qu'on  accorde  à  leurs  copies  ou  aux  exemplaires  même 
imprimés,  signés  de  la  main  de  quelque  notaire  public,  et  munis 
du  sceau  d'une  personne  constituée  en  dignité  ecclésiastique,  la 
même  foi  qu'on  accorderait  aux  présentes,  si  elles  étaient  exhi- 
bées ou  montrées. 

Donné  à  Rome,  près  Saint- Pierre,  sous  l'anneau  du  pêcheur, 
le  15  du  mois  de  février  de  l'an  mil  huit  cent  soixanle-dix-neuf, 
la  première  année  de  Notre  Pontificat. 

L.  Gard.  Nina. 


INSTRUCTIO 

Ad  cleruni  Qucbecensem  circa  jubileum  anni  1879. 
I.  Parochi. 

1.  Optât  Summus  Pontifex  ut  populi  eliam  Verhi  Dei  prœdica- 
tione^  quoad  fleri  possit^  rile  prxparenlur  et  doceantur  conditiones 
implendas. 

2.  Fiant  igitur,  quantum  possibile  erit,  in  singulis  parochiis 
spiritualia  exercitia  trium  saltem  dierum.  Permiltimus  ut  in 
dictis  diebus  exponatur  Sanctissimum  Sacramentum  semel  in 
die,  hora  convenienti  et  detur  benedictio. 

II.    Qum  POSSINT  CONFESSARII. 

Quilibet  sacerdos  approbatus  in  hac  diœcesi,  potest  in  tota 
diœcesi,  semel  tantum  unumquemque  pœnitentem  et  in  foro 
conscientiœ  lantum.  in  favorem  fidelium  qui  ad  sacrum  tribunal 
accedunt  cum  serio  et  sincero  proposito  lucrandi  jubileum,  et 
reliqua  ad  id  hicrandum  necessaria  opora  adiraplendi,  exercere 
sequentes  facultates,  imposita  salutari  pœnitentia  et  injunctisde 
jure  injungendis  ; 


—  173  — 

1.  Absolvere  ab  omnibus  excoinmunicationibus,  suspensioni- 
bus  et  aliis  ecciesiasticis  seiileiiliis  et  ctiisuris,  a  jure  vel  ab 
homine  quavis  de  causa  lalis  seu  inflictis,  eliaiii  lucoruu»  Unli- 
iiariis  et  Summo  Poiilifici  seu  Sedi  Aposlolicic,  eliam  spcciali 
modo  reservatis.     (Videantur  exceptiones  infra.) 

2.  Absolvere  ab  omnibus  peccalis  etiani  Ordiuariis  ac  Sunnuo 
Pontifici  et  Sedi  Apostolicae  reservatis,  et,  si  de  ha'resi  agalur 
abjuratis  prius  et  retractatis  erroribus.     [Videantur  exceptiones 

infra.) 

3.  Commutare  iu  alla  pia  et  salutaria  opéra,  volaqux'cumque 
eliam  jurata  ac  Sedi  Apostolicœ  reservata,  exceplis  votis  1"  casti- 
talis  perpetUcB  ;  2°  religionis  ;  3"  obligationis  qua-  a  tertio  ac- 
ceptata  fuerint  ;  4"  iis  in  quibus  agatur  de  picujudicio  lerlii  ; 
5o  pœnalibus  qua3  praeservativa  a  peccato  nuncupanlnr,  nisi 
commutatio  fiât  in  aliud  opus  quod  judicetur  fulurum  non 
minus  a  peccato  praeservativum. 

4.  Dispensare,  in  casibus  occultis  tantum,  cum  clericis  in 
sacris  ordinibus  constitutis,  qui,  ob  violatam  aliquamcensuram, 
privati  fuissent  exercitio  ordinis  suscepti,  vel  facultale  ascen- 
dendi  ad  ordinem  superiorem. 

5.  Commutare  in  alia  pietatis  opéra  (v.  g.  in  audilionem  missœ, 
viam  crucis,  rosarium,  jejunium,  eleemosynam...),  vel  in  aliud 
proximum  tempus  prorogare,  eaque  injungere  quae  ipsi  pœni- 
tentes  effîcere  poterunt,  unum  vel  plura  ex  operibus  injunctis 
pro  jubileo  lucrando,  in  favorem  pœnitenliuni  in  carcere  aut 
captivitate  existentium,  vel  aliqua  corporis  inûrmitate  seu  alio 
quocumque  impedimento  detentorum. 

6.  Dispensare  super  communione  cum  pueris  qui  nonduni  ad 
primam  communionem  admissi  fuerint.  Non  est  necessarium 
ut  aliud  opus  loco  communionis  injungatur  his  pueris. 

III.   QuiD  NON   POSSINT   CONFESSARU. 

1.  Dispensare  super  quacumque  alia  irregularitate,  vel  de- 
feetu,  vel  incapacitate,  vel  inhabilitate,  praeter  illam  de  qua 
supra  iu  4. 

2.  Absolvere  complicem  in  turpi. 


—  174  — 

3.  Absolvorp  oum  qui  oomplicem  in  Inrpi  absolvit. 

4.  Absolvere  eum  qui  caliimniose  accusavil  sacerdolem  de 
sollicilationo  in  ronrpssione. 

5.  Absolvt'i-e  pœniLentes  qiios  noverint  fuisse  soUicitalos  in 
confessione  el  qui  renuerint  dennntiare,  juxta  buUam  Benodicti 
XIV  «  Sacrtimrnlnm  Pcunilcntix.  » 

().  Absolvere  eos  qui  a  Summo  Pontifice  et  Apostolica  Sede, 
vel  ab  aliquo  Prtelato,  seu  judiceecclesiastico  nominatim  excom- 
municali,  suspcnsi,  interdicli,  seu  alias  in  sententias  et  censuras 
incidisse  dociarati,  vel  publiée  denunliali  iuerint,  nisi  intra 
tempus  jubilei  salisfecerint,  et  cum  partibus,  ubi  opus  fueril, 
concordaverint.  Si  tamen  intra  prœfmitum  tempus,  judicio  con- 
fessarii,  satisl'acere  non  potuerint,  absolvi  poterunt  in  foro  con- 
scientise  ad  efFeetum  dumtaxat  assequendi  indulgenlias  jubilei, 
injuncta  obligatione  satisfaciendi  statim  ac  poterunt. 

7.  Dare  absolutionem  a  reservatis  vel  commutationem  votorum, 
aut  dispensationem  irregularitatis,  illi  qui  jani  a  se  vel  ab  alio 
absolutus  virtuLe  l'acullatum  hujus  jubilei,  in  eadem  reciderit. 

IV.  Diverse  declaratîones. 

1.  Ad  lucrandum  jubileum  requiritur  confessio  et  communio 
distincta  a  confessione  annuali  et  communione  paschali  :  nec 
sufficit  quod  quis  confessorem  adeat  duabus  vicibus  in  ordine  ad 
unicam  absolutionem. 

2.  Quando  eadem  ecclesia  est  pluries  visitanda,  necesse  est 
egredi  ab  ecclesia  sallem  ad  momentum. 

3.  Indultum  pro  naviganlibus  et  iter  facientibus  qui  impe- 
diuntiir  quominus  currente  tempore  jubilei  opéra  injuncta 
exequi  valeanl,  extenditur  etiam  ultra  hoc  tempus. 

•4.  Qui  couditiones  prescriptas  adimplet  in  aliéna  diœcesi,  ubi 
non  habet  domicilium,  lucratur  jubileum  si  observet  ordina- 
tiones  Ordinarii  loci  ubimoratur.  Item  qui  partem  conditionum 
adimplet  in  una  diœcesi  et  alias  in  alia. 

5.  Potest  fidelis  jubilei  indulgentiam  cumulative  pro  se  et 
defunctis  lucrari. 


—  175  — 

6.  Fidèles  in  processionibus  extra  jaiuias  ecclesire  aiit  oralorii 
ob   illius   angnstiam  rémanentes,  et  cum  aliis  oranles,  nniuii 
corpus  moraliter  elTormant,  ac  proinde  visitalioni  pio  hicrando 
jubileo  salisl'aciunt. 

(Acla  S.  Sedis,  vol.  VIII,  pag.  -200,  359,  485,  487  et  554.) 
Quebeci,  die  décima  martii  1879. 

f  E.-A.,  Archpus  Quebecen. 


(No  85) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


AU    SUJET    DU    JUBILÉ 


Archevêché  de  Québec, 
9  Avril  1879. 


Monsieur, 


Je  viens  de  trouver  dans  un  journal  religieux  publié  à  Rome, 
une  réponse  de  la  Sacrée  Pénitencerie  en  date  du  26  février,  que 
je  m'empresse  de  vous  communiquer.  En  voici  le  texte  traduit 
fidèlement  de  l'italien. 

«  Le  jeûne  prescrit  pour  gagner  le  jubilé  de  1879,  peut  être 
accompli  même  pendant  le  carême,  pourvu  que  ce  soit  en  dehors 
des  jours  exceptés  dans  les  lettres  apostoliques  et  que  l'on  ne 
fasâe  usage  que  d'alimenls  de  mairjre  strict^  avec  défense  pour  ce 
qui  regarde  la  qualité  des  aliments,  de  faire  usage  detnnf  induit 
ou  privilège,  et  même  de  la  bulle  dite  Cruciata.  » 

«  Le  jubilé,  quant  à  l'indulgence  plénière,  peut  être  gagné  deux 
ou  plusieurs  fois,  pourvu  que  l'on  fasse  deux  ou  plusieurs  fois 


—  176  — 

toutes  les  œuvres  prescrites.  Mais  quant  aux  faveurs  attachées 
au  jubilé  pour  l'absolution  des  censures  et  cas  réservés  et  pour 
les  conmiutalions  et  dispenses,  elles  n'ont  lieu  qu'une  seule 
fois.  » 

(^ue  faut-il  entendre  par  alimeiUs  de  maigre  strict?  Cela  exclut 
toute  viande,  toute  graisse,  les  œufs  et  les  laitages,  c'est-à-dire, 
non  seulement  le  beurre  (îI  le  fromage,  mais  aussi  le  lait  dans 
son  état  liquide,  tout  aliment  dans  lequel  entrent  les  œufs  ou  les 
laitages. 

Dans  notre  pays  cette  abstinence  stricte  est  à  la  vérité  plus 
difficile  qu'en  Italie  ;  cependant  comme  elle  est  prescrite  seule- 
ment pour  un  jour,  il  est  à  espérer  que  les  lidèles  s'y  conforme- 
ront exactement  afin  de  ne  pas  se  priver  de  la  faveur  du  jubilé. 

Du  reste,  là  où  ce  serait  trop  difficile  ou  impossible,  les  con- 
fesseurs peuvent  commuer  cette  circonstance  du  jeûne  en  une 
autre  œuvre,  comme  toute  autre  œuvre  prescrite.  Cette  com- 
mutation ne  peut  se  faire  que  par  le  confesseur,  dans  chaque  cas 
en  particulier,  et  au  tribunal  de  la  pénitence. 

Ceux  qui  ont  déjà  observé  le  jeûne  avec  l'abstinence  telle 
qu'entendue  dans  le  pays,  doivent  jeûner  de  nouveau  en  obser- 
vant ce  qui  est  prescrit  ci-dessus. 

Ceux  qui  ont  fait  le  jeûne,  avec  commutation  de  l'abstinence, 
ou  qui  ouL  obtenu  commutation  du  jeûne  lui-même,  ne  sont  pas 
tenus  de  jeûner  de  nouveau  ou  de  faire  commuer  de  nouveau  le 
jeûne  ou  l'abstinence. 

Agréez,  Monsieur  le  Curé,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  177  — 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  de  gtÉBEc 
1  10  avril  187U.         ' 

1.  Jubilé  prolongé  jusqu'à  la  fin  d'août. 
II.  Offices  nouveaux  accordés  à  la  Province. 

III.  Retraites. 

IV.  Divers  avis  déjà  donnés  dans  la  circulaire  No  76. 
V.  Formule  de  consécration  au  Sacré-Cœur. 

Monsieur, 

I- 

Une  lettre  du  cardinal  Siméoni,  en  date  du  G  mars,  m'inforn'o 
que  le  temps  pour  gagner  l'indulgence  du    juLilé  est  prolon.-^ 
jusqu'à  la  fin  du  mois  d'août,  pour  tons  les  fidèles  qui  demeu 
]-ent  en  dehors  de  l'Europe. 

II 

Sur  la  demande  des  Pères  du  si.vième  concile  de  Québec,  le 
Saint-Père  nous  a  accordé,  le  30  janvier  IM79,  plusieurs  nouveaux 
offices  qui  commenceront  à  être  d'obligation  dans  l'O/Wode  IH80. 
Tous  ces  offices  sont  doubles,  excepté  ceux  qui  sont  marqués 
autrement  dans  la  liste  qui  suit. 

5  février,  les  SS.  Martyrs  du  Japon  ;  Il  février,  Sainte  Gene- 
viève, vierge  ;  12  février.  Saint  Ildefonse,  confesseur-pontife  ; 
26  février,  Sainte  Marguerite  de  Gortone,  non-vierge,  semidou- 
ble  ;  23  mars.  Saint  Thuribe,  confesseur-pontife  ;  1 1  mai.  Saint 
François  de  Hieronymo,  confesseur  non  pontife  ;  15  mai.  Saint 
Isidore,  laboureur,  confesseur  non  pontife  ;  5  juillet,  Saint 
12 


—  178  - 

Michel  des  Saints,  confesseur  non  pontife  ;  9  jnillet,  Saint  Zenon 
et  compagnons,  martyrs;  Il  août,  Sainte  Philomène,  vierge  et 
martyre  ;  0  septembre,  le  Bienheureux  PieireClaver,  confesseur 
non  imntife  ;  23  octobre,  le  Très  Saint  Rédempteur,  double- 
majeur  ;  r,  novembre,  Saint  Léonard  de  Poi't-Maurice,  confes- 
seur non  pontife  ;  10  décembre,  la  Translation  de  la  Sainte 
Maison  de  Loretle,  double-majeur. 

Par  un  induit  de  même  date,  1»  ont  été  élevés  au  rite  double 
les  ofiices  suivants  :  18  février.  Saint  Siméon,  évêque  et  martyr  ; 
1  octobre.  Saint  Rémi,  confesseur-pontife  ;  21  octobre,  Sainte 
Ursule  et  ses  compagnes,  vierges-martyres,  avec  office  propre  ; 
20  permission  a  été  donnée  de  transféi-er  au  premier  jour  libre, 
en  cas  d'empêchement,  les  sept  ofiices  de  la  Passion  qui  se  réci- 
tent entre  la  septuagésime  et  Pâques,  pourvu  que  le  renvoi  n'ait 
pas  lieu  après  le  carême,  et  l'office  de  la  Sainte-Famille,  quand 
il  ue  peut  se  célébrer  le  second  dimanche  après  Pâques. 

III 

La  :etraite  de  Messieurs  les  Curés  s'ouvrira  au  Séminaire, 
mardi  le  26  août  prochain  au  soir,  pour  se  terminer  mardi  le  2 
septembre  au  matin.  Celle  de  Messieurs  les  Vicaires  et  autres 
prêtres  obligés  à  l'examen  annuel  s'ouvrira  à  l'Archevêché, 
mardi  le  9  septembre  au  soir,  pour  se  terminer  mardi  le  16  sep- 
tembre au  matin.  Les  permissions  et  recommandations  données 
l'année  dernière,  dans  la  circulaire  N»  76,  sont  encore  en  vi- 
gueur. Le  tableau  des  paroisses  qui  s'y  trouve  vaut  aussi  pour 
cette  année,  excepté  l"  pour  les  paroisses  du  diocèse  de  Chicou- 
timi  ;  2o  pour  Saint-Léon  de  Standon  qui  est  adjoint  à  Saint- 
Edouard  et  Saint-Malachie. 

IV 

La  même  circulaire  N»  76  renferme  divers  avis  que  vous  êtes 
prié  de  lire  attentivement  et  de  mettre  en  pratique,  concer- 
nant 1"  la  Propagation  de  la  foi  ;  2°  le  rapport  annuel  siir  les 
paroisses  ;  3"  la  confession  des  enfants  ;  4°  les  avis  à  donner 
concernant  les  insectes  qui  dévorent  les  patates. 


—  17H 


Dans  la  circulaire  No  83  je  vous  ai  lait  connaître  les  indul- 
gences attachées  à  la  formule  corrigée  de  consécration  au  Sacré- 
Cœur,  qui  se  lit  au  prune  le  dimanche  après  l'oclave  de  la  rr-ie- 
Dieu.  J'en  ai  fait  imprimer  des  copies  sur  une  pelit<'  feuille, 
qui  se  vend  SI  le  mille,  chez  P.-G.  Delisle,  imprimeur,  ou  au 
secrétariat.  Ce  serait  une  excellente  chose  que  de  la  répandre 
dans  les  familles  par  le  moyen  des  enfants  des  écoles  et  du  calé- 
chisme. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  allache- 
ment. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


(No  87) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  de  québec, 
"(      29  septembre  1879. 

I.  Quête  en  faveur  des  paroissiens  d'Hébertville  <t  de  Saint-Jérrtme. 
ir.   Explication  sur  la  juridiction. 

III.  Doubles  des  mandements  et  circulaires  à  envoyer. 

IV.  Obligations  des  curés  qui  ont  deux  paroisses,  concernant  la  messe  pro  populo. 
V.  Statistique  des  décès  abolie  jusqu'à  nouvel  ordre. 

VI.  Explications  au  sujet  de  l'exaraen  des  jeunes  prêtres. 

Monsieur, 


Le  premier  septembre  dernier,  la  grêle  a  fait  de  terribles  ra- 
vages dans  les  paroisses  d'Hébertville  et  de  Saint-Jérôme  du 
Saguenay.     En  quelques  minutes,  deux  cents  familles  ont  eu  la 


—  180  — 

clouleui-  de  voir  anéantir  complètement  la  récolte  sur  laquelle 
elles  comptaient  pour  vivre  durant  l'hiver  et  ensemencer  leurs 
champs  au  printemps.  C'est  une  bien  rude  épreuve  pour  ces 
pauvies  colons  qui  se  relevaient  à  peine  des  pertes  causées  par 
l'immense  et  désastreux  incendie  de  1870.  A  celte  époque,  toute 
la  population  de  cette  province  se  fit  un  devoir  de  charité  et  de 
patriotisme  de  venir  à  leur  secours  ;  aujourd'hui,  quoique  le 
désastre  soit  beaucoup  plus  restreint,  il  n'en  est  pas  moins  réel. 
C'est  pourquoi  j'ai  pensé  que  les  fidèles  de  l'archidiocèse  de 
Québec  aimeraient  à  donner  de  l'aide  à  tant  de  familles  que  les 
ressources  locales  seraient  impuissantes  à  soulager;  J'invite 
donc  Messieurs  les  curés  à  faire  faire  dans  leurs  églises,  aussitôt 
que  possible,  une  quête  spéciale  qu'ils  auront  soin  d'annoncer 
d'avance,  et  de  transmettre  ensuite  au  secrétariat.  Ils  pourront 
rappeler  à  leurs  paroissiens  ces  belles  paroles  du  saint  homme 
Tobie  à  son  fils  (Chap.  V,  7...)  :  Faites  V aumône  de  votre  bien  et 
ne  détournez  pas  votre  visage  du  pauvre  ;  car  alors  le  Seigneur  ne 
détournera  point  non  plus  son  visage  de  dessus  vous.  Soyez  chari- 
table selon  que  vous  le  pourrez.  Si  vous  avez  beaucoup.,  donnez 
beaucoup  :  si  vous  avez  peu,  donnez  de  bon  cœur  selon  ce  peu.  Vous 
amasserez  ainsi  un  grand  trésor  et  une  grande  récompense  pour  le 
jour  de  la  nécessité  ;  parce  que  l'aumône  délivre  de  tout  péché  et  de 
la  mort  :  elle  ne  laissera  point  famé  tomber  dans  les  ténèbres.  L'au- 
mône  sera  le  sujet  d'une  grande  confiance  devant  Dieu  pour  tous 
ceux  qui  l'auront  faite. 

II 

Pour  obvier  à  tout  malentendu  au  sujet  de  la  juridiction,  je 
déclare,  h  que  quand  j'autorise  un  curé  à  inviter  à  confesser  ou 
à  prèclier  dans  sa  paroisse,  les  prêtres  approuvés  dans  l'archidio- 
cèse ou  dans  un  autre  diocèse,  mon  intention  est  d'entendre  par 
cette  expression  seulement  les  prêtres  ayant  actuellement  juridic- 
tion :  2o  que,  d'après  la  discipline  de  la  province,  un  prêtre  ne 
peut  confesser  un  autre  prêtre  ou  un  ecclésiastique  au  moins 
tonsuré,  que  dans  le  cas  où  il  a  lui-même  juridiction  quelque 
part  dans  le  diocèse  où  se  fait  la  conlession. 


—  181  — 


III 


Ceux  qui  ont  en  mains  des  doubles  des  maiidemenls  cl  circu- 
laires sont  priés  de  les  envoyer  à  l'archevèrhe  jmur  aider  à  com- 
pléter des  collections. 

rv 

Le  9  mai  1874,  la  Sacrée  Congrégation  du  Concile  a  donné  une 
décision  que  je  crois  devoir  reproduire  ici. 

Ulrum  parochus  duas  habens  parochias,  quiob  rationahilem 
causam  non  potuit  die  dominica  vel  festo  secundara  missam 
celebrare,  teneatur  per  hebdomadam  applicare  missam  pro  popu- 
lo sua^  secundœ  parochias;  vel  ulrum  sufficiat  ul  unicammissma 
quam  die  dominica  vel  festo  célébrât,  applicet  pro  populo  dua- 
rum  suarum  parochiarnm  ?  R.  A/firmalivc  ail  primam  parlrm, 
négative  ad  secundam  (Acta  S.  Sedis,  vol.  VIII,  p.  33.). 

D'après  diverses  décisions  rapportées  à  cette  occasion,  1"  si  le 
ciiré  est  autorisé  à  biner,  il  doit  appliquer  lui-même  les  deu.x 
messes  ;  2o  s'il  a  un  vicaire,  il  doit  faire  appliquer  la  messe  de 
ce  vicaire  à  l'une  des  paroisses  ;  3^'  s'il  ne  peut  faire  autrement, 
il  applique  la  messe  pour  une  des  paroisses  dans  le  cours  de  la 
semaine. 

Dans  ma  circulaire  N"  44  (31  mai  1875i,  j'ai  déjà  ivipporle 
diverses  réponses  sur  ce  même  sujet,  mais  qui  ne  compretUicut 
pas  le  cas  où  il  n'y  a  qu'une  seule  messe  pour  deux  paroisses. 

Il  est  bon  de  remarquer  qu'il  s'agit  de  ^Hvois^es  ranoniqwmrnt 
érigées.  Les  prêtres,  même  résidents,  chargés  d'un  lerriloire 
délimité,  mais  non  érigé  en  paroisse  canonique,  ne  sont  pas  tenus 
en  justice  de  célébrer  pro  populo  ;  mais  il  convient  que  par  rhnrité 
ils  le  fassent...  dccet  ex charitatc.  (Cire.  N"  44.) 

V 

Une  lettre  du  Département  de  l'Agriculture  et  des  Travaux 
publics,  en  date  du  26  août  1879,  m'a  informé  que  l'acte  49  Vicl., 


—  182  — 

# 

ch.  20,  concernatit  la  statistique  des  causes  de  décès,  dont  il  a 
été  question  dans  ma  circulaire  N**  61,  ne  sera  pas  mis  en  force 
jusqu'à  nouvel  ordre. 

VI 

Les  sermons  à  faire  pour  IHHO,  par  les  jeunes  prêtres  obligés  à 
l'examen  par  le  décret  XIII  de  notre  premier  concile,  auront 
pour  sujets  :  1"  le  mystère  de  l'Incarnation  ;  2»  le  jeûne  du 
carême,  son  obligation  et  la  manière  de  l'observer. 

Chaque  prêtre,  après  sa  sortie  du  Grand  Séminaire,  doit  subir 
quatre  examens  annuels,  et  comme  il  se  présente  diverses  diffi- 
cultés dans  l'interprétation  de  cette  règle,  voici  ce  que  je  statue 
pour  tous  ceux  qui  ont  été  ordonnés  depuis  le  l^""  mars  1876. 

1°  Les  prêtres  ordonnés  entre  le  l^r  septembre  et  le  1er  janvier 
seront  tenus  de  subir  leur  premier  examen  au  mois  de  septembre 
de  l'année  suivante  ; 

2°  Ceux  ordonnés  entre  le  premierjanvier  et  le  premier  septem- 
bre subiront  leur  premier  examen  au  mois  de  septembre  de  l'an- 
née suivante  ; 

3"  L'examen  que  subissent  au  Grand  Séminaire  les  prêtres 
ordonnés  vers  la  fin  du  troisième  terme,  étant  un  examen  de 
l'année  scolaire,  ne  doit  pas  être  compté  parmi  les  quatre  ordon- 
nés par  le  premier  concile. 

4»  Ceux  qui,  pour  de  graves  raisons,  auraient  été  exemptés  par 
l'Archevêque  de  subir  un  examen,  devront  le  reprendre  dans 
leur  cinquième  ou  sixième  année,  suivant  les  circonstances. 

Agréez,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attachement, 

■\  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  183  — 

(N°  88) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  dk  ouéhec, 
l(J  novembre  187*J. 


I.   La  bulle  ^-Eterni  Patrie  du  4  août  1879  sur  la  philosophie  chrétirniio. 

IL  Indulgence  du  25o  anniversaire  du  dogme  de  l'Immaculée  Conception. 
III.  Indulgences  et  privilèges  de  la  Propagation  de  la  Foi. — .\postolnt  de  la  prière. 
rV.  L'œuvre  des  tabernacles. 

V.  Tableau  généalogique  à  donner  en  demandant  des  dispenses. 

Monsieur, 

I 

Le  4  août  dernier,  Notre  Sainl-Père  le  Pape  Léon  XUl  a  publie 
une  admirable  encyclique  que  vous  avez  pu  lire  que^jnes  semai 
nés  [tins  tard  dans  les  journaux.  L'objet  de  celte  encyclique  <'sl 
d'e.xhorter  les  évèques  et  le  clergé  en  général  à  étudier,  à  propa- 
ger, et  à  défendre  les  saines  doctrines  de  l'Église,  en  suivant  aulanl 
que  possible  la  méthode  et  les  enseignements  de  Saint  Thomas,  j-i 
justement  appelé  l'ange  de  l'école.  Les  professeurs  de  nos  hautes 
maisons  d'éducation  ne  manqueront  pas,  j'en  suis  convaincu,  dese 
conformer  aux  intentions  d'un  Pontife  qui  a  su  conquérir  en  peu 
de  temps  l'admiration  el  la  conûance  universelles.  Les  pasteurs 
des  âmes  redoubleront  de  zèle  pour  consacrer  à  l'élude  des 
sciences  sacrées  tout  le  temps  que  leur  laissent  les  fonctions  dti 
ministère,  pour  donner  à  leurs  instructions,  soit  en  chaire,  soil 
au  catéchisme,  toute  la  clarté  et  Texactitude  possibles,  fl  enfin 
pour  veiller  avec  soin  sur  les  écoles  où  l'enfafice  se  prépare  au.x 
luttes  de  l'âge  mùr. 


—  184 


II 


Le  8  décembre  prochain  stMa  le  vingt-cinquième  anniversaire 
do  la  proclamation  du  dogme  de  l'Immacnlée  Conception  de  la 
Bienheureuse  Vierge  Mai-ie,  Le  digne  successeur  de  Pie  IX, 
désirant,  que  cette  fête  soit  célébrée  avec  plus  de  piété  qu'à 
l'ordinaire,  a  accordé,  pour  cette  année,  le  20  septembre  dernier, 
une  indulgence  plénière  qui  pourra  être  gagnée  une  fois  le  jour 
de  la  l'ète  ou  un  des  jours  de  l'octave,  aux  conditions  ordinaires 
de  la  confession,  de  la  communion  et  d'une  prière  aux  intentions 
du  Souverain  Pontife  dans  une  église  ou  chapelle  publique. 
Cette  indulgence  est  applicable  aux  âmes  du  purgatoire. 

Messieurs  les  Curés  voudront  bien  annoncer  celte  indulgence 
dès  le  premier  dimanche  de  l'avenl  et  exhorter  les  fidèles  à  louer 
Notre-Seignour  du  grand  privilège  accordé  à  sa  sainte  mère,  et 
à  prier  cette  Vierge  Immaculée  de  nous  accorder  la  grâce  d'imi- 
ter sa  fidèle  correspondance  à  tous  les  desseins  de  Dieu.  Nous 
demanderons  aussi  la  cessation  des  maux  que  souffrent  en  ce 
moment  la  sainte  Eglise  et  son  aiigusie  chef. 

Dans  les  églises  et  chapelles  où  il  y  a  déjà  une  indulgence 
plénière  attachée  à  cette  fête,  les  fidèles  pourront  les  gagner 
toutes  deux  en  visitant  deux  fois  l'église  ou  chapelle  publique, 
et  en  y  renouvelant  les  prières  aux  intentions  du  Souverain 
Pontife.  Une  seule  confession  et  une  seule  communion  suffisent. 

iir 

Je  suis  heureux  de  pouvoir  vous  annoncer  que  par  un  induit 
du  17  octobre  1879,  l'association  delà  Propagation  de  la  foi,  telle 
qu'établie  dans  ce  diocèse,  jouit  des  mêmes  privilèges  et  indul- 
gences que  cette  association  telli^  qu'établie  en  France. 

Je  profite  de  la  circonstance  pour  vous  inviter  à  encourager 
cette  œuvre  si  importante  et  si  capable  d'attirer  les  bénédictions 
de  Dieu  sur  les  associés. 

Je  recommande  aussi  VApostolat  de  la  prière  ;  il  faut  l'établir 
là  où  il  ne  l'est  pas  encore  ;  il  faut  le  faire  fleurir  de  plus  en  plus 
là  où  il  existe  déjà  (  FoiV /''n?fl»r/cm^?î/  iV"  63  et  la  circulaire  N°  64). 


—  185  — 


IV 


L'œuvre  des  tabernacles,  dont  le  ('entri'  rsl  ;iii  Oouvonl  de  la 
Congrégation  de  Notre-Dame  de  Montréal,  a  pour  but  de  venir 
en  aide  aux  églises  et  aux  missions  panvres,  en  It-nr  iiroeuranl 
des  vases  sacrés,  du  linge,  des  ornements,  etc.,  suivant  les  res- 
sources de  Tassocialion.  J'invite  tontes  les  paroisses  et  missions 
du  diocèse  à  s'y  faire  inscrire  II  suflil  [)0ur  cela  d'envoyer 
chaque  année  une  contribution  de  SIO,  en  retour  de  laquelle  les 
paroisses  et  missions  les  plus  nécessiteuses  recevront  des  vases 
sacrés,  du  linge,  des  ornements,  etc.,  pour  un  montant  au  moins 
égal,  sinon  plus  considérable,  et  les  autres  au  moins  quelque 
souvenir  de  l'œuvre. 

Les  personnes  qui  veulent  être  associées  et  avoir  part  aux 
mérites  de  l'œuvre,  se  font  inscrire  et  payeiii  une  contribution 
annuelle  de  80. ôO.  On  voit  par  le  hulbîlin  de  IH78,  que  l'associa 
tion  a  distribué  pour  une  valeui'de  S;{2I"2.55  à  8"2  paroisses  ap[>ar- 
tenant  à  17  diocèses  différents  du  Canada  et  des  Étals-Unis.  Os 
chiffres  prouvent  clairement  combien  le  zèle  des  associées  et 
zélatrices  de  l'œuvre  a  su  multiplier  la  vai(uir  des  contributions 
annuelles  par  le  travail  des  associées,  (jui  se  réunissent  deux  fois 
par  mois  pour  confectionner  les  ornements. ..elc  ,  et  solliciter  des 
aumônes. 

V 

A  compter  de  la  réception  de  la  présente,  toute  demande  de 
dispense  de  consanguinité  ou  d'affinité  devra  être  accompagnée 
d'un  tableau  généalogique  qui  en  fasse  connaître  les  sources  el 
le  degré.  Il  arrive  trop  souvent  que  faute  de  celle  précaution,  il 
y  ait  des  erreurs  graves  dans  la  supputation  des  degrés. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attache- 
ment. 

-j-  E.-A..  Arch.  de  Québec. 


—  186  — 

(No  89) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  de  Québec, 
I      10  Décembre  1879. 

I.  Cinquantième  anniversaire  de  l'ordination  de  Monseigneur  Ca/.eau. 
II.  Ouvrage  sur  la  •'  Discipline  du  diocèse  de  Québec  "  annoncé. 

Monsieur, 

I 

Le  3  janvier  prochain  sera  le  cinquantième  anniversaire  de 
l'ordinalioa  sacerdotale  de  Monseigneui-  Cazean  ;  mais  comme  ce 
jour  est  un  samedi,  la  célébration  en  a  été  remise  au  jeudi  sui- 
vant, 8  janvier  ;  elle  aura  lieu  à  la  Basilique,  où  la  messe  se 
chantera  à  9^  heures.  Les  membres  du  clergé  de  l'archidiocèse 
sont  tous  invités  à  venir  y  rendre  grâces  à  Dieu  et  à  implorer  sa 
bénédiction  sur  ce  digne  Prélat  dont  la  carrière  ecclésiastique, 
depuis  cinquante-quatre  ans,  a  été  consacrée  tout  entière  au 
service  du  diocèse  de  Québec.  Ceux  qui  ont  des  connaissances 
dans  la  ville  ou  dans  les  environs,  feront  bien  de  s'assurer  un 
logement  pour  cette  occasion,  parce  que  l'afQuence  des  évoques 
et  des  prêtres  étrangers,  qui  sont  attendus,  ne  permettra  guèiu 
de  compter  sur  l'archevêché  et  sur  le  séminaire.  Vous  êtes  prié 
d'apporter  un  sui-plis  avec  vous  pour  la  môme  i-aison  ;  il  sera 
bon  d'y  mettre  une  marque  pour  le  retrouver  facilement. 

II 

Dans  ma  circulaire  (N^  81)  du  7  novembre  1878,  je  vous  an- 
nonçais que  je  préparais  un  résumé  des  ordonnances  épiscopales 
et  conciliaires  en  force  dans  l'archidiocèse.  Ce  long  travail, 
souvent  interrompu  par  les  mille  aiï'aires  de  chaque  jour,  est 
terminé  et  imprimé  sous  le  litre  de  »  Discipline  du  diocèse  de 


—  187  — 

Québec.  »  C'est  un  volume  de  252  pages,  de  même  formai  et  de 
même  caractère  que  l'Appendice  au  Rituel.  Il  sera  en  vente  lo 
17  décembre,  et  relié  coûtera  la  somme  de  Sl.50.  F*our  rendre 
l'ouvrage  plus  complet  et  plus  utile,  j'ai  quekniefois  cité  des  lois 
générales  de  l'Église,  des  articles  de  notre  code  civil,  l'opinion 
de  certains  théologiens,, qui  ont  rapport  à  des  points  de  noire 
discipline.  J'ai  aussi  prolité  de  l'occasion  pour  faire  quelques 
changements,  que  l'on  reconnaîtra  facilement  parce  qu'ils  sont 
signés.  Le  plus  important  est  celui  qui  concerne  la  juridiction 
des  curés  et  des  vicaires  dans  les  paroisses  voisines,  que  j'ai  dé- 
finie d'une  manière  à  la  fois  plus  large  et  plus  claire.  En  repro- 
dnisant  dans  les  deu.v  langues  le  mandement  (N»  55)  sur  les 
•devoirs  des  électeurs  pendant  les  élections,  j'ai  levé  la  défense 
qui  avait  été  faite  de  commenter  ce  document,  tout  (mi  mainte 
nant  les  limites  tracées  par  nos  conciles  et  par  la  circulaire  et 
la  pastorale  collectives  du  11  octobre  1877.  L'e.xlrait  suivant  de 
la  préface  fera  connaître  mes  intentions  à  ce  sujet  :  «  Notre  in- 
tention est  que  ces  modifications  deviennent  obligatoires  dans  ce 
diocèse  à  commencer  du  h"""  octobre  1880  ;  nous  permettons 
toutefois  à  chacun  de  s'y  conformer  avant  celte  époque,  s'il 
l'aime  mieu.x  ;  cette  permission  comprend  même  les  règlements 
que  l'on  trouvera  au  mot  Jui-idiclion.  » 

Qnoiqut-  cet  ouvrage  soit  destiné  principalement  au  diocèse  de 
Québec,  il  pent  être  utile  dans  toute  la  Pi'ovince,  parce  que  le 
plus  souvent  les  autorités  citées  y  font  loi.  La  plnparl  même 
des  ordounanc<'s  proprement  diocésaines  ne  sont  que  l'e.xiilica- 
tion  ou  rapplicatiou  de  règles  en  vigueur  dans  la  Provino'  »mi- 
lière. 

.le  me  suis  attaché  à  ce  qu'une  e.xpérience  de  neuf  années  m'a 
monli-e  comme  étant  d"nne  utilité  plus  pratique  et  plus  fréquente  ; 
j'ai  pu  donner  quelquefois  troi»  ou  trop  peu  sur  certaines 
matières,  je  prie  le  lecteur  de  me  tenir  compte  de  ma  bonne 
volonté. 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  alla- 
chement.. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  188  — 
(No  90) 

r.[R.:ULAIRE  AU  CLERGÉ 


f  Archevêché  de  québec, 
l         19  mars  1S80. 

I.   Apostolat  de  la  prière. 
II.  Visite  pastorale  de  1880. 
m.   Réforme  du  petit  catéchisme. 

IV.  Induit  sur  la  messe  à  dire  par  un  curé  chargé  de  plusieurs  paroisses  oanonique- 
ment  érigées. 
V.   Hrochure  contre  l'intempérance,  recommandée. 

Monsieur, 


L'Apostolat  de  la  prière  est  généralement  établi  dans  Tarchi- 
diocèse  de  Québec,  les  paroisses  qui  ne  sont  pas  encore  agrégées 
ne  larderont  pas  à  jouir  de  cet  avantage.  Mais  les  fruits  que 
doit  produire  cette  œuvre  féconde  seront  sans  aucun  doute  pro- 
portionnés au  zèle  du  directeur.  Il  est  donc  de  mon  devoir 
d'exciter  ce  zèle  et  de  le  fortifier.  C'est  ce  que  je  me  propose  en 
communiquant  quelques  renseignements  utiles  et  môme  néces- 
saires aux  directeurs. 

Pour  stimuler  notre  zèle  et  nous  encourager  à  établir  l'Apos- 
tolat, ou  à  le  soutenir  et  à  le  développer  dans  les  lieux  où  il  est 
déjà  établi,  ne  suffit-il  pas  de  nous  rappeler  l'estime  et  l'amour 
que  les  Souverains  Pontifes  Pie  IX  et  Léon  XIII  lui  ont  témoi- 
gné et  les  progrès  prodigieux  qu'il  a  faits  sous  leur  protection 
aussi  efTicaoe  que  bienveillante  ?  Personne  n'ignore  les  faveurs 
dont  Pie  IX  a  comblé  l'Apostolat;  t'est  lui  qui  l'a  enrichi  k 
perpétuité  de  nombreuses  indulgences  ;  c'est  sous  son  pontificat, 
en  1866,  que  cette  œuvre  reçut  enfin  son  organisation  définitive, 
lorsque  ses  statuts  furent  approuvés  par  la  Sacrée  Congrégation 
des  évèques  et  des  réguliers. 


—  189  — 

Quant  ù  Sa  Sainteté  le  Pape  Leuii  \lli,  ecouluiis-le  déclaraui 
kii-inème,  avec  une  tendre  etl'usiuii,  les  sentinieiils  qu'il  enliv- 
tient  pour  l'Apostolat,  à  cinq  cents  associes  venus  des  divers 
diocèses  d'Italie  et  réunis  en  sa  présence,  dans  hi  salle  du  Con- 
sistoire, le  23  novembre  dernier. 

«  Nous  aimons  aussi,  dit-il,  à  rappeler  de  chers  souvenirs,  elà 
vous  manifester  de  douces  espérances  sur  cet  Apostolat  et  sur  la 
dévotion  au  Sacré-Cœur,  qui  lui  est  unie. 

«  Oui,  il  nous  est  doux  de  rappeler,  à  la  plus  grande  gloire  de 
Dieu,  que,  dès  le  moment  où  la  Providence  voulut  commettre  à 
nos  soins  le  gouvernement  d'une  partie  du  ti'oupeau  dt-  Jésus- 
Christ,  nous  estimâmes  qu'il  était  du  devoir  de  nuire  uiinislére 
pastoral  de  procurer  aux  fidèles  les  moyens  les  plus  ellicaces  de 
salut  ;  parmi  lesquels  excelle  sans  aucun  doute  la  dévotion  au 
Sacre-Cœur  de  Jésus.  Nous  résolûmes  donc,  et  nous  établîmes 
par  un  décret  spécial  que  la  pieuse  Union  de  l'Apostolat  de  la 
prière  serait  fondée  à  Pérouse  ;  Nous  en  nommâmes  le  direc- 
teur, et  Nous  recommandâmes  vivement  cette  institution  au  zèle 
des  curés,  pour  qu'elle  fût  propagée  parmi  les  fidèles  conhés  à 
leurs  soins.  Plus  tard,  la  divine  Bonté  nous  accorda  de  consa- 
crer en  grande  pompe  et  avec  une  préparation  convenable,  la  ville 
et  tout  le  diocèse  de  Pérouse  au  Sacré-Cœur.  Maintenant  encore 
notre  âme  tressaille  en  se  rappelant  avec  quel  élan  de  piété,  de 
dévotion  et  d'amour,  les  fidèles  répondirent  à  notre  appel  ardent, 
et  quels  fruits  abondants  de  salut  en  furent  alors  recueillis. 
Aussi,  nne  fois  que  nous  avons  été  placé  sur  la  chaire  de  Saint 
Pierre,  Nous  n'avons  pu  faire  moins  que  de  promouvoir  dans 
toute  l'Église  la  dévotion  an  divin  Cœur,  et  Nous  avons  été  heu- 
reux de  profiter  d'une  occasion  récente,  qui  Nous  a  été  offerte, 
de  favoriser  l'accroissement  de  votre  œuvre,  en  en  approuvant  les 
Statuts. 

«  Et  maintenant  Nous  désirons  de  toute  l'ardeur  de  notre  âme 
que  la  dévotion  sincère  au  Sacré-Cœur  de  Jésus  se  propage  et  se 
répande  amplement  sur  toute  la  terre.  Nous  savons  en  effet 
combien  elle  est  salutaire  et  profitable  pour  les  âmes,  et  Nous 
avons  la  douce  certitude  que  de  grands  biens  émaneront  de  ce 
divin  Cœur  pour  remédier  d'une  manière  efficace  aux  maux  qui 
affligent  le  monde.  « 


—  190  — 

Les  Staliits  approuvés  par  Luon  Xill  (^onfirmeiiL  dans  sa  sub- 
stance t'I  perfecLiouuenl  eu  (juel(|ues  points  la  première  organi- 
sation ;  comnir  ils  ne  se  trouvent  pas  dans  les  Petits  Manuels 
ini[)riinés  avant  cette  année,  je  crois  utile  de  les  reproduire  ici, 
afin  .jiic  les  Directeurs  puissent  les  étudier  plus  facilement. 


STATUTS  DE  [/aPOSTOLAT  DE  LA  PRIÈRE,  LIC.UE  DU  COEUR    DE  JÉSUS, 

APPlUtllVÉS  ET  CONFUniÉS  PAR  UN  DÉCRET  DE  NOTRE 

SAINT- PÈRE  LE  PAPE  LÉON  XUI. 


Art.  l.  L'Apostolat  de  la  Prière  est  une  OEuvre  pie,  dont  les 
membres  s'eilorcent  de  développer  en  eux-mêmes  et  dans  les 
autres  le  zèle  pour  la  prière,  selon  les  désirs  et  à  l'exemple  du 
très  Sacré  Cœur  de  Jésus,  toujours  vivant  pour  intercéder  en 
notre  faveur. 

Art.  2.  Pour  atteindre  le  but  de  cette  OEuvre,  on  emploiera 
avec  grand  avantage,  non  seulement  des  prières  vocales  et  men- 
tales, mais  encore  toute  sorte  de  bonnes  œuvres,  soit  de  piété, 
soit  de  miséricorde  ;  la  fréquente  réception  des  sacrements, 
l'exacte  observation  des  commandements  de  Dieu  et  de  l'Église; 
et  enfin  tout  ce  qui  peut  contribuer  efficacement  à  la  piété  chré- 
tienne, à  la  gloire  de  Dieu  et  au  salut  des  âmes. 

Art.  3.  Tous  les  fidèles  de  l'un  et  de  l'autre  sexe  peuvent,  en 
se  conformant  aux  Constitutions  ou  Décrets  du  Siège  Apostoli- 
que, s'enrôler  dans  cette  sainte  OEuvre,  et  jouir  des  grâces  spiri- 
tuelles et  indulgences  que  le  même  Siège  Apostolique  a  daigné 
lui  accorder. 

Art.  4.  Pour  gagner  les  indulgences  accordées  à  l'Apostolat 
de  la  Prière,  les  Associés  doivent  ajouter  à  leur  prière  du  matin, 
qu'ils  auront  soin  de  ne  pas  omettre,  l'offrande  des  prières,  des 
œuvres  et  des  souffrances  du  jour  présent,  aux  intentions  pour 
lesquelles  Jésus-Christ  Notre  Seigneur  s'offre  lui-même  dans  le 
sacrifice  de  l'autel.  Il  leur  est,  déplus,  recommandé  d'offrir,  cha- 
que jour,  une  dizaine  du  Rosaire  pour  la  conservation  du  Sou- 
verain Pontife  et  pour  les  besoins  de  l'Église,  qu'on  leur  signale 
au  commencement  de  chaque  mois. 


—  191  — 

Art.  5.  Ceux  d'entre  les  fidèles  eurùlés  dans  la  saint.'  l.i^in-qui 
l'ont  spécialement  profession  de  piété  et  d'un  zèle  ardrnt  pour 
les  âmes,  et  qui,  pour  cela  même,  portent  le  uoni  df  Zélateurs 
ou  de  Zélatrices,  doivent  s'ellorcer,  par  tous  les  moyens  possi- 
bles, de  promouvoir  chaque  jour  davantaf,'e  la  •,'loire  divine,  le 
saint  des  âmes  et  le  culte  du  très  saint  Cœur  de  Jésus,  ainsi  que 
les  autres  dévotions  approuvées  par  l'Église,  selon  les  pouvoirs 
à  eux  accordés  par  les  supérieurs  :  ils  devront  donc  se  réunir 
en  Conseils,  ù  des  époques  déterminées,  afin  de  prendre  timli's 
les  mesures  qui  leur  paraîtront  ojjportunes. 

Art.  G.  L'OËuvre  de  l'Apostolat  de  la  Prière  a  un  Din-i  leur 
général,  qui  est  nommé  pai-  le  Supérieur  général  de  la  Compa- 
gnie de  Jésus,  sauf  l'approbation  préalable  donnée  ;\  cha(|ue 
élection  par  le  Saint-Siège,  et  sauf  la  dépendance  à  garder  vis-à- 
vis  de  l'Ordinaire  du  lieu  où  se  trouve  ce  Directeur. 

Art.  7.  Le  Directeur  général  peut,  dans  les  diverses  contrées 
et  diocèses,  instituer  des  Directeurs  centraux,  du  consentement 
des  Ordinaires  respectifs,  dont  la  juridiction  doit  être  entière- 
ment sauvegardée,  soit  par  rapport  aux  centres  établis,  ou  à 
établir,  soit  par  rapport  aux  fidèles  de  leurs  diocèses  déjà  inscrits 
on  à  insci'ire,  suivant  la  foi'me  des  saints  Canons  et  des  Consti- 
tutions Apostoliques. 

Art.  8.  Les  Directeurs  ceuti'aux  doivent,  chaque  année,  infor- 
mer le  Directeur  général  des  lieux  où  ils  auront  établi  des  cen- 
tres, et  lui  transmettre  les  noms  des  Associés  inscrits,  afin  (ju'on 
puisse  les  transcrire  dans  le  catalogue  de  l'Cduvre.  {a) 

DÉCRET. 

Noire  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII^  dans  l'audience  reçue  par  le 
soussigné  Seigneur  Secrétaire  de  la  Sacrée  Congrégation  des  Evéques 
et  Réguliers^  à  la  date  du  24  mai  1879,  après  avoir  entendu  Texposé 
de  chacun  des  articles,  a  approuvé  et  confirmé,  comme  il  approuve 
et  confirme  par  la  teneur  du  présent  décret,  les  Statuts  cités  plus 
haut,  suivant  qu'ils  sont  contenus  dans  cette  copie,  dont  Vautographf 
se  conserve  aux  archives  de  la  même  Congrégation,  sauf  toujours  la 


(a)  Dispense  de  cette  obligation  a  été  accordée  pour  le  Canada. 


—  1  î^2  — 

juridiction  des  Ordinaires  suivant  la  forme  des  saints  Canons  et  des 
Constitutions  Apostoliques  :  déclarant  en  outre  de  )iul  e/fet^  dans  le 
prisent  et  l\ivenn\  les  décrets  portés  par  cette  Sacrée  Congréyalion 
des  Évêques  et  Hé(/ulicrs  à  la  date  du  21  juillet  186G  et  du  28  mai 
1807. 

Donné  à  Home,  au-  Secrétariat  de  cette   même  Congrégation  des 
Évêques  et  Réguliers,  ce  28  mai  1870. 

.1.  Gaud.  Ferrieri,  préfet. 

L.  S. 

-|-  A.,  Archev.  de  Myre,  Secrétaire. 


UNION  bL'  l'apostolat  AVEC  l'aRGHICONFRÉRIE    ROMAINE  DU 
SACRÉ-COEUR  DE  JÉSUS. 


Dès  le  principe  l'Apostolat  fut  agrégé  à  l'archiconfrérie  romaine 
du  Sacré-Cœur  de  Jés'us  ;  mais  celte  agrégation  devint  irrégu- 
lière par  suite  du  développement  de  l'Apostolat  et  de  son  orga- 
nisation, qui  en  fait  une  œuvre  à  part.  Cependant  pour  ne  pas 
priver  les  associés  de  l'avantage  de  l'agrégation  à  l'archiconfrérie 
et  de  la  participation  aux  nombreuses  indulgences  dont  elle 
jouit,  on  a  formé  une  autre  union,  qui  conserve  tous  ces  avan- 
tages ;  mais  à  (certaines  conditions,  qu'il  faut  connaître.  Voici 
donc  les  rapports  qui  existent  actuellement  entre  l'Apostolat  et 
l'Archiconfrérie  romaine  du  Sacré-Cœur. 

1.  Tous  les  associés  de  l'Apostolat  appartenant  à  l'œuvre  le  7 
juin  1879,  appartiennent  aussi  à  l'Archiconfrérie  du  Sacré-Cœur. 

2.  Tous  les  directeurs  des  centres  diocésains  et  locaux  (parois- 
ses, communautés,  collèges,  etc.)  existant  à  cette  même  époque, 
ont  le  pouvoir  d'agréger  à  l'Archiconfrérie  en  même  temps  qu'ils 
agrégeront  à  l'Apostolat. 

3.  Ces  pouvoirs  passent  aux  successeurs  des  directeurs  actuels, 
sans  qu'il  soit  besoin  d'une  concession  nouvelle. 


â 


—  193  — 

4.  Quant  aux  centres,  soit  diocésains,  soit  locaux,  qui  oui  été 
constitués  depuis  le  7  juin  I87i),  ou  qui  seront  consliiuùsà  I-ivo 
nir,  pour  que  leurs  directeurs  présenls  et  futurs  jouissent' du 
pouvoir  d'associer  à  l'Archiconfrérie  du  Sacré-Cœur,  il  suilira 
que  l'indication  de  ces  nouveaux  centres  soit  transmise  par  le 
directeur  général  de  l'Apostolat,  à  la  direction  ^'énérale  d..  V\r 
chiconfrérie.  Celle-ci  expédiera  des  diplômes  conlerant  le  pou- 
voir en  question. 

5.  Tous  les  associés  de  l'Apostolat  qui  ont  été  reçus  deimis  le 
7  juin  lS79,ouquiserontre(,-usà  l'avenir,  doivent,  pour  faire 
partie  de  l'Archiconfrérie,  y  être  spécialement  agrégés  par  nu 
directeur  ayant  le  pouvoir  d'agréger. 

6.  Pour  agréger  les  nouveaux  associés,  les  directeurs  a-n-a- 
teurs  leur  donneront  des  billets  d'agrégation  à  l'ArchiconfréHe 
et  prendront  leurs  noms.  Ces  noms  seront  transmis  chaque' 
année  au  secrétaire  de  l'Archevêché  pour  être  confiés  à  une 
confrérie  du  Sacré-Cœur  alhliée  à  l'Archiconfrérie  romaine. 
Dans  les  centres  locaux,  on  ne  tient  pas  d'autre  registre  que  celui 
de  l'Apostolat. 

Rrmarques.—  i^  Comme  d'après  h's  nouv.'aux  rapports  .pii 
existent  entre  l'Apostolat  de  la  prière  et  rArchiconfrérie  du 
Sacré-Cœur,  il  est  nécessaire  d'envoyer  à  Rome  tous  les  noms 
des  centres  anciens  et  nouveaux  de  l'Apostolai,  je  prie  Messieurs 
les  directeurs  de  ces  centres,  c'est-à-dire.  Messieurs  les  curés, 
et  Messieurs  les  supérieurs,  ou  directeurs  de  collèges  et  de  com- 
munautés qui  ont  un  diplôme  d'agrégation,  de  vouloir  bien, 
aussitôt  que  possible,  donner  au  Révérend  Père  Sache  la  date 
de  ce  diplôme.  Ils  auront  aussi  la  bonté  de  l'informer  en  même 
temps  du  nombre  de  billets  d'agrégation  à  l'Archiconfrérie  qui 
leur  seront  nécessaires,  et  il  les  leur  fera  parvfuir. 

2o  Vous  êtes  prié  d'employer  du  papier  de  la  dimension  de  la 
présente  circulaire,  pour  les  listes  des  associés  à  l'Archiconfrérie 
que  vous  devrez  envoyer  chaque  année  à  l'archevêché.  Ces 
listes  devront  comprendre  tous  les  noms  des  associés  admis  à 
l'Apostolat  après  le  7  juin  1879,  et  qui  auront  reçu  un  bill.-t 
d'agrégation  à  l'Archiconfrérie. 

13 


—  104  — 

3"  Mossiours  les  curés  dont  les  paroisses  ne  sont  pas  encore 
agrégées,  n'ont  qu'à  s'adresser  au  Révérend  Père  Sache,  qui  se 
fera  un  plaisir  de  leur  expédier  un  diplôme  d'agrégation. 

fqnem  veni  miltcre  in  Icrrain.  disait  Notre-Seignenr,  el  quid 
volo  nhi  Ml  accendolur  ?  (Luc  XII,  49.)  Quel  est  le  pasteur  des 
Ames  qui  n'aimera  à  conlribuer  par  son  zèle  à  accomplir  ce  vœu 
du  iils  de  Dieu  ? 

II 

Vous  recevrez  avec  la  présente  l'itinéraire  de  la  visite  pasto- 
rale de  1880. 

Veuillez  relire  et  observer  ce  qui  est  prescrit  dans  la  «  Disci- 
pline »  au  mot  vùilc  pastorale. 

Pour  annoncer  cette  visite  vous  publierez  le  mandement 
(No  37,  fait  pour  la  seconde  visite  pastorale,  avec  une  légère 
modification  dans  les  premières  phrases.  Il  faut  aussi  lire  le 
prône  sur  la  confirmation  (Append.  pag.  40  et  252.).  Si  vous 
n'avez  pas  ce  mandement,  il  vous  sera  envoyé  sur  demande  faite 
an  secrétaire. 

III 

Bon  nombre  de  curés  de  la  province  ayant  manifesté  à  leurs 
Évoques  le  désir  de  voir  le  petit  catéchisme  du  premier  concile 
remplacé  par  un  autre,  ou  modifié,  les  Évoques  ont  résolu  de 
consulter  leur  clergé  à  ce  sujet. 

C'est  pourquoi  je  vous  invite  par  la  présente  à  me  donner  par 
écrit  avant  le  premier  septembre  prochain,  votre  réponse  aux 
questions  suivantes.  Je  désire  que  dans  vos  réunions,  soit  pour 
les  conférences,  soit  pour  des  concours,  vous  en  confériez  ensem- 
ble ;  et  j'accepterai  avec  plaisir  les  réponses  collectives  qui  seront 
faites  à  la  suite  de  ces  discussions  si  propres  à  jeter  du  jour  sur 
cette  importante  matière. 

|o  Notre  petit  catéchisme  français,  publié  par  ordre  du  pre- 
mier concile  de  Québec  et  Tabrégé  qui  se  trouve  à  la  fin,  sont- 
ils  susceptibles  d'amélioration  ?  Si  oui,  quels  sont  en  détail  les 


-   195  — 

additions,  relraiichemoiils.  niodifir.ilions  à  faiiv  dans  le  texte  dos 
questions  et  des  réponses  ? 

2°  Vandrait-il  mieux  y  substitue)-  (luelque  aulic  caléolii.snH' 
que  vous  connaissez  ?  Lequel  on   lesijnels  reconiniaudez-vous  ? 

3"  Le  catéchisme  de  Butler,  traduit  en  français,  ijourrail-il 
être  adopté  ?  Si  oui,  quels  sont  en  détail  les  additions,  retran- 
chements, modifications  à  y  faire  ? 

Dans  le  cours  de  Tété,  vous  aurez  tous  occasion,  en  préparant 
les  enfants  à  la  première  communion,  ou  à  la  conlirmaliun,  de 
remarquer  ce  qui  est  défectueux  dans  notre  catéchisme  ;  notez 
soigneusement  à  mesure  ce  que  [expérience  vous  aura  suggéré, 
et  ainsi,  par  le  concours  de  tous,  nous  pouvons  espérer  d'arri- 
ver, sinon  à  une  perfection  absolue,  qui  est  impossible,  du  moins 
à  un  perfectionnement  généralement  désiré. 

IV 

Dans  la  page  49  de  la  «Discipline  n,  il  est  dit  au  N"  ITiju'nncnré 
chargé  de  deux  paroisses  est  tenu  aune  mess(>  pour  chacune  de 
ces  paroisses,  chaque  dimanche  et  jour  de  fête  d'obligation.  S'il  ne 
peut  les  dire  ou  les  faire  dire  le  jour  même,  il  doit  y  suppléer 
pendant  la  semaine.  Comme  ce  devoir  a  pu  être  omis  dans  le 
passé,  j'ai  obtenu  un  induit  du  1  l  janviiM-  dernier,  qui  fait  remise 
des  omissions  passées,  mais  exige  qu'on  accomplisse  ce  devoir  à 
l'avenir.  Cet  induit  se  trouve  reproduit  .à  la  fm  de  cette  circu- 
laire. Au  No  18  de  la  même  page,  vous  verrez  qu'il  s'agit  de 
paroisses  canoniquement  érigées  toutes  deux. 


Le  Révérend  Père  Paquin,  0.  M.  1.  ,  a  publié  à  la  lin  de  l'an- 
née dernière,  chez  C.  Darveau,  imprimeur,  une  «  Conférence  sur 
les  propriétés  délétères  des  liqueurs  spiritueuses  »,  que  j'aime- 
rais voir  répandre  dans  le  diocèse  comme  un  excellent  moyen 
d'empêcher  les  ravages  de  lïn tempérance.  Cette  brochure  se 
vend  10  centins. 

Agréez,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attachement. 

-j-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  196  — 
(APOGRAPHUM) 


BiME  Pateh 


Kx  diversis  S.  C.  C.  decisionibus  et  in  specie  diei  9  maii  1874, 
palet  parochiim  cui  commissa  est  cura  dnaniin  parochiarum, 
toneri  in  donùnicis  et  festis  duas  missas  celebrare  pro  populo 
vel  per  se  si  facullatem  binaiidi  habeat,  vel  iinam  per  se  et 
alterain  per  vicarium  vel  alium  sacerdotem  si  possit,  vel  tandem 
aiteram  raissam  celebrare  infra  hebdomadam.  Quas  decisiones 
quidam  ex  hujusce  diœcesis  Quebecensis,parochi,  per  ignoran- 
tiam  vcl  oblivionem,  exequi  omiserunt  etiam  per  notabile  tempus 
et  ideo  ad  Sanctilatem  Vestram  recurrunt  postulantes  ut  de 
plenitudine  Apostolicse  potestatis  pro  omissis  condonare  et  sup- 
plere  dignetur. 

Ex  Audientia  SSmi  diei  11  januarii  1880. 

SSmus  Dominus  Noster  Léo  Divina  Providentia  PP.  XIII 
referente  infrascripto  S.  Congnis  de  Propaganda  Fide  Secretario, 
attenlis  exposiiis,  quoad  prœlerituu),  petitam  sanalionem  super 
omissione  celebrationis  missarum  pro  populo  allerius  parœcise 
bénigne  concedere  dignatus  est  ;  quoad  futui-um  vero  rescribi 
jussit  standumobligationi. 

Datum  Romse,  ex  JEd.  S.  G.  die  et  anno  ut  supra. 

Ïj  -|-  s  Gratis  quocumque  litulo. 

(Signât.)        J.  Massotti,  Secrius. 


—  107  — 

(No  91) 

MANDEMENT 

DE    MONSEIGNKUR    E.-A.    TASCHERKAU,    ARCHEVÊQUE    DE    QUÉBEC,   Sltt    L'uUSCliVATIitX 

DKS    DIMANCHES    ET    FÊTES. 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  pah  i.a  r.iucE  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier,  et  à  tous  les  Fidèles  de  CArchidio- 
cèse  de  Québec,  Salut  et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Le  devoir  de  notre  charge  pastorale  nous  oblige  d'élever 
aujourd'hui  la  voix  pour  vous  rappeler,  Nos  Très  Ghers  Frères, 
combien  importante  est  la  sanctification  du  dimanche  et  combien 
sont  graves  certains  désordres  qui  s'y  commettent. 

Ayez  soin,  disait  Dieu  aux  Juifs,  de  garder  mon  sabbat,  car  c'est 
la  marque  établie  entre  moi  et  vous  pour  vous  rappeler  à  vous  ri  à 
votre  postérité  que  je  suis  le  Seigneur  qui  vous  sanctifie  :  viditc  ut 
sabbatum  meum  custodiatis  ;  quia  signum  est  intcr  me  et  vos  in 
générât ionibus  vestris,  ut  sciatis  quia  ego  Dominus  qui sanctifico  vos 
(Exod.  XXXI.  13.).  Il  sanctionna  cette  ordonnance  par  la  peine 
de  mort  (v.  15.),  et  nous  voyons  que  plus  tard  il  ordonna  de 
lapider  un  homme  qui  avait  été  surpris  i-amassanl  du  bois  un  ' 
jour  de  sabbat  (Nomb.  XV.  35.). 

Autant  la  loi  nouvelle  est  plus  parfaite  et  plus  sainte  que 
l'ancienne,  autant  le  dimanche  est-il  plus  digne  de  notre  res[iect 
et  de  notre  religieuse  observance. 

En  ce  jour,  le  Père  éternel,  créateur  de  toutes  les  choses  visibU's 
et  invisibles,  fil  sortir  du  néant  le  ciel  et  la  terre  par  une  seule 
parole. 

En  ce  jour,  le  Fils  de  Dieu,  incarné  et  mis  à  mort  pour  notre  ré- 
demption, sortit  glorieux  et  plein  de  vie  de  ce  tombea;i  où  ses 


—  198  — 

ennemis  croyaient  l'avoir  onchaîno  pour  toujours.  Sa  résurrec- 
tion, image,  modèle  et  principe  de  celle  (picnousdevonsaltendre 
pour  nous-mêmes  à  la  fin  des  temps,  est  le  fondement  inébi*in- 
lable  d(>  notre  foi  et  de  noire  (espérance. 

En  ce  jour  enfin,  le  Saiut-Ksprit  descendit  sur  les  Apôtres  et 
leur  connnuui(iua  la  lumière  et  la  force  dont  ils  avaient  besoin 
pour  annoncer  l'évangile  jusqu'aux  extrémités  de  la  terre. 

Gomme  vous  le  voyez,  Nos  Très  Chers  Frères,  chacune  des 
adorables  personnes  de  la  Sainte;  Trinité  a  choisi  ce  jour  du 
dimanche  pour  signaler  sa  puissance,  sa  sagesse,  sa  bonté  infinie. 
Voilfl  pourquoi  la  sainte  Eglise  catholique  y  convoque  ses 
enfants  à  assister  au  saint  sacrifice  de  la  messe  et  aux  instructions 
des  pasteurs  chargés  de  continuer  l'œuvre  des  apôtres,  ou  plutôt 
de  Notre  Seigneur  Jésus-Christ.  Et  c'est  afin  que  vous  puissiez 
accomplir  plus  facilement  ces  devoirs,  qu'elle  vous  ordonne  de 
faire  trêve  à  vos  occupations  ordinaires  qui  mettraient  obstacle 
à  votre  recueillement,  à  votre  prière,  à  la  grâce  de  Dieu  et  à  la 
sanctification  de  vos  âmes. 

Tous  les  moments  de  notre  vie  sont  un  présent  de  la  bonté 
divine  ei  lui  appartiennent  de  la  manière  la  plus  légitime  et  la 
plus  absolue  possible  ;  sa  justice  nous  en  demandera  un  compte 
rigoureux.  Cependant,  comme  les  nécessités  de  la  vie  en  récla- 
ment une  grande  partie,  Dieu  s'est  réservé  plus  spécialement  le 
dimanche  et  veut  que  nous  y  observions  un  saint  et  mystérieux 
repos  pendant  lequel  nous  souvenant  qu'il  est  notre  premier 
I)rincipe  et  notre  dernière  fin,  nous  puissions  nous  appliquer 
uniquement  à  honorer  notre  Créateur  et  à  sanctifiei-  nos  âmes. 

Séparés  du  bruit  et  de  la  dissipation  des  affaires  du  siècle, 
dégagés  de  toutes  les  distractions  et  préoccupations  qu'elles 
entraînent,  sachons  nous  recueillir  comme  si  déjà  nous  étions 
admis  à  la  vue  intuitive  des  perfections  divines,  et  à  la  jouis- 
sance de  ce  repos  éternel  promis  à  ceux  qui  pourront  dire  avec 
l'Apôtre  :  fai  combattu  le  bon  combat,  bonum  certamen  certavi  : 
fat  achevé  ma  course,  fai  servi  Dieu  avec  fidélité  ;  cursum  consum- 
mavi,  fulcm  servavi  :  il  ne  me  reste  plus  qu'à  recevoir  la  couronne 
de  justice^  que  le  Srifjneur,  juste  juge^  doit  me  donner  en  ce  jour  ; 


—  199  — 

in  reliquo  reposila  est  mihi  coroiia  jus[iti;r  (juam   rolihi   vurn   ih>- 
miniis  in  illa  (/ie.justus  jwlcx  (II.  Tiiii.  IV.  7,  8.). 

Il  lie  vous  est  pas  interdit  de  vous  i-éjouir  en  Cf  jnur  du  >i-i. 
gneur  :  mais  votre  joie  doit  être  toute  suinte,  et  exeuipte  di-  loul 
reproche  ;  elle  ne  doit  mettre  aucun  obstacle  aux  devoirs  de  la 
piété  que  chacun  est  obligé  d'y  remplir.  Il  faut  éviter  avec  m. m 
tout  ce  qui  serait  en  opposition  aux  bonnes  ina-urs,  tout  ce  qui 
ne  convient  pas  à  un  jour  que  Dieu  a  béni  et  sanclilié  tout  s|(é- 
cialement  et  ([u'il  a  réservé  à  sa  Lrloire.  C'est  en  ce  jour  surtout 
que  nous  devons  mettre  en  pratique  cette  parole  de  l'Apûire  : 
Gaudetc  in  Domino  aempvv  :  ilerurn  dico^yaudelr.  Modeslia  vcstra 
nota  sil  omnibus  hominibus^  Dominus  propr  est  :  n'jouissrzi'ous 
toujours  dans  le  Seigneur  :  je  vous  le  répète,  réjouissez-vous.  Que 
votre  modestie  brille  à  tous  les  regards,  car  le  Seigneur  est  proche 
(Philip.  IV,  4,  5.). 

<(  Hélas  !  s'écrie  un  saint  docteur  (saint  Autonin).  0  pervei-silé 
du  genre  humain  qui  tourne  en  abus  et  en  crimes  les  institutions 
les  plus  saintes  !  0  perte  irréparable  d'un  temps  si  précieux  ! 
0  désordre  qui  fait  la  joie  des  démons  !  Combien  de  chreiims 
qui  font  de  ces  saints  jours  les  fêtes,  non  du  Seigneur,  mais  de 
Satan  !  » 

Les  Pères  de  notre  sixième  concile,  dans  leur  pastorale  coin- 
mune  (N"  78,  26  mai  1878),  donnent  aux  parents  des  avis  furi 
importants  :  «  Il  y  a  dans  la  vie  de  vos  enfants  une  époque  de 
laquelle  dépend  leur  bonheur  ;  passage  bordé  d'abîmes  célè- 
bres par  de  nombreuses  catastrophes.  Vient  le  temps  où  ils  son- 
gent à  s'établir  et  à  contracter  mariage.  Combien  embrassent 
cet  état  d'après  la  seule  impulsion  d'une  passion  qui  les  aveuglf 
un  moment  pour  faire  place  à  une  réalité  désespérante  !  Pen- 
dant des  années  entières,  on  laisse  ce?  jeunes  cœurs  nourrir  uim 
flamme  qui  les  dévore,  qui  tarit  en  eux  la  piété,  obscurcit  l'in- 
telligence, et  trop  souvent  entraîne  dans  des  désordres  lamenta- 
bles. Ces  trop  longues  fréquentations,  comme  on  les  apjK'lle, 
nous  le  disons  en  gémissant,  sont  une  des  plaies  de  notre  pays.  » 

Or,  Nos  Très  Chers  Frères,  ces  fréquentations,  ce  désordre, 
cette  plaie  de  notre  pays,  ont  lieu  le  plus  souvent  le  dimanche, 
et  par  une  négligence  incroyable,  une  faiblesse  inconcevable  des 


-  200  — 

parents  qui  no  soiigeiil.  [las  même  à  exercer  la  moindre  surveil- 
lance sui'  ces  âmes  dont  Dieu  leur  demandera  un  compte  rigou- 
reux, c'est  en  ce  joui-  qui  devrait  être  sanctifié,  que  le  Seigneur 
est  le  plus  offensé  !  Ces  proimMiades  solitaires  de  vos  enfants, 
ces  voyages  lointains,  ces  v(Mllées  prolongées,  l'ont  monter  vers 
lo  ciel  comme  un  nuage  d'iuicjuités  qui  attireni  la  foudre  sur  les 
familles  on  Dieu  est  ainsi  olt'iMisé. 

Outre  ce  désordre  qui  se  cache,  il  y  en  a  un  autre  qui  s'étale 
en  [uiblic  et  qui  [ii-oduil  un  scandale  encore  plus  déplorable. 

Nous  voulons  parler,  Nos  Très  Chers  Frères,  de  ces  excursions 
(Ir  plaisir  qui  se  font  les  dimanches  et  fêtes  d'obligation  en 
bateau  à  vapeur,  en  chemin  de  fer,  ou  quelquefois  dans  une  lon- 
gue file  de  voilures.  L'expérience  prouve  qu'elles  donnent  occa- 
sion à  de  tels  désordres  d'intempérance  et  d'immoralité,  que  nous 
croyons  devoir  défendre  absolument,  et  sous  peine  de  péché 
mortel,  les  excursions  de  plaisir  des  dimanches  et  des  fêles  d'obli- 
gation. 

Les  pasteurs  des  âmes  et  les  confesseurs  devront  user  de  toute 
leur  influence  pour  en  détourner  les  fidèles  commis  à  leur  solli 
cilude. 

Les  parents  et  les  maîtres  sont  tenus  en  conscience  d'empêcher 
leurs  enfants  et  leurs  seviteurs  de  prendre  part  à  ces  excursions 
dites  de  plaisir,  mais  qui  mériteraient  plutôt  d'être  appelées  des 
voyages  de  péché,  de  désordre  et  de  malédiction. 

Nous  lisons  dans  la  Genèse  (XXXVII,  33.)  que,  quand  les 
enfants  de  Jacob  apportèrent  à  leur  pèi'e  la  tunique  ensanglan 
tée  de  leur  frère  Joseph,  ce  saint  patriarche  s'écria  dans  l'excès 
de  sa  douleur  :  Fera  pessima  comedil  eum  ;  une  bête  Ires  féroce 
Va  dévore  !  Il  déchira  ses  vêtements,  se  revêtit  d'un  cilice  et  pen- 
dant de  longues  années  pleura  son  fils,  sans  vouloir  accepter 
de  consolation. 

Oh!  Nos  Très  Chers  Frères,  combien  de  parents  qui  pour- 
raient tenir  le  même  langage,  mais  en  y  ajoutant  l'expression  d'un 
remords  trop  bien  mérité  :  C'est  ma  faute,  c'est  ma  faute,  c'est 
ma  très  grande  faute  ! 

Si  au  retour  de  ces  promenades  solitaires,  de  ces  veillées  pro- 
longées, de  ces  exciirgions  de  plaisir,  votre  enfant  revenait  à  vous 


—  201  -' 

tout  meurlii  par  un  accident,  vous  en  seriez  dans  une  désolalioii 
extrême  ;  si  on  vous  aj)portait  son  cadavre,  votre  douleur  n'au- 
i-ait  i»lus  do  bornes  et  vous  vous  reproclieriez  avi'c  raison  voire 
imprudence  et  votre  coupable  faiblesse. 

Hélas!  Nos  Tivs  Chers  Frères, si  vous  i)ouvit'z  lire  dans  le  cœur 
de  votre  jeune  homme  ou  de  votre  jeune  (illecjui  revient  de  tvtle 
[)romeuade,  de  cette  veillée,  de  cette  excursion  de  plaisir,  quellt- 
serait  votre  épouvante,  votre  douleur,  votre  désolation  à  la  vue 
des  alïVeux  ravages  que  le  démon  a  laits  en   (juelques  heures 
dans  le  cœur  qui  vous  est  si  cher  !  Fera  pessima  comniii  vum  ; 
une  bêle  1res  fcrocc  l\i  divorc.     A  peine  cet  enfant  est-il   venu  au 
monde,  vous  avez  eu  grand  soin  de  le  faire  régénérer  dans  les 
eaux  du  baptême  ;  plus  tard  vous  avez  salué  avec  joie   les  pre- 
miers rayons  de  sou  intelligence,  dont  vous  avez  profité  pour  lui 
donner  vous-mêmes  les  premières  notions  de  l'amour  de  Dieu  ; 
vous  vous  êtes  réjouis  à  sa  première  conmiunion  et  à  sa  conllr- 
mation  ;  vous  lui  avez  procuré  des  guides  pour  l'inslruire  dans 
les  vérités  de  la  religion  et  dans  les  connaissances  qui  p. ni  vent 
lui  être  utiles  ;  vous  lui  avez  donné  d(î  bons  exemples  et  de  sages 
avis  :  vous  n'avez  rien  négligé,  ce  semble,  pour  en  faire  un  b(jn 
chrétien  et  un  bon  citoyen.  Voilà  que,  par  une  négligenct!  inexpli- 
cable,  par  une   faiblesse  impardonnable,    vous  avez  laissé   cet 
enfant  s'exposer  au  péril...  J'c^'a  pessiyna  comedil  nnn  :  une  bt'lr 
1res  féroce  l'a  dévoré.     Le  voilà  cet  enfant  qui  ivvient  à  vous 
esclave  du  démon,  chargé  des  chaînes  du  péché,  blessé  à  mort 
par  ce  qu'il  a  vu,  entendu  et  fait  dans  cette  promenade,  dans 
cette   veillée,   dans   cette  excursion  de  plaisir  !  Ce  sont  là  les 
salaires  que  le  péché  donne  à  ceux  qui  le  commettent  Sti})endia 
peccali  mors  iRom.  VI,  23  ). 

Vous  ne  vous  en  apercevriez  pas  toujours  de  suite,  mais  le  mal 
n'en  est  pas  moins  réel  ;  le  poison  mortel  circule  dans  les  veines 
de  votre  enfant  et  tôt  on  tard  il  produira  ses  funestes  etfels. 
Viendra  le  jour  où  le  Seigneur  mettra  à  exécution  cette  terrible 
parole  :  Snn(juincm  ejus  de  manu  tua  rcquirum^  je  vous  demande- 
rai compie  de  son  sang  lEzéch  III,  18.)  ;  converlam  feslivitalcs 
vestj'as  in  lucium^  et  omnia  cunlica  vestra  in  planclum  :  jr  change- 
rai en  deuil  loulcs  vos  réjouissances.,  et  vos  c/)"">;'"î<  en  /lémisse. 
menls  (Amos,  VIII,  10.). 


—  202  — 

Nous  avons  la  douce  ronnaiice,  Nos  Très  Ghcrs  Frères,  que 
vous  écoulerez  notre  voix  ol  (luo  lions  n'aurons  pas  à  gémir  sur 
les  désordres  qui  clian.uM'Ul  eu  source  de  colèreetde  inalédiclion, 
un  jour  où  la  l.oulé  diviut!  Lient  à  notre  disposition  des  Irésois 
de  grâces,  de  bénédictions,  de  mérites  et  de  gloire  pour  le  temps 
et  pour  l'éternité.  Nous  comptons  sur  votre  esprit  d-e  foi  et  de 
crainte  du  Seigneur,  pour  espérer  que  les  dimanches  et  fêles 
seront  toujours  observés  par  un  religieux  repos  et  par  unesauite 
joie  ayant  sa  source  dans  le  Seigneur  lui-méuie,  comme  le  veut 
rapôtre  Saint  Paul.  Vous  vous  abstiendrez.  Nos  Très  Chers 
Frères,  de  prendre  part  vous-mêmes  h  ces  excursions  de  plaisir  et 
vous  empêcherez  vos  enfants  et  vos  serviteurs  d'y  exposer  leur 
âme  aux  pièges  du  démon. 

A  ceux  qui,  méprisant  nos  avis  et  notre  autorité  pastorale, 
s'obstineraient  à  violer  les  règles  de  la  prudence  et  de  la  morale 
chrétienne,  nous  donnons  a  méditer  sérieusement  cette  parole  du 
Grand  Apôtre  :  Par  la  dureté  cl  par  Vimp'rnitcnce  de  votre  cœur^ 
vous  vous  amassez,  un  trésor  de  colère  pour  le  jour  de  la  colère  el  de 
la  manifestation  du  juste  jugement  de  Dieu,  qui  rendra  à  chacun 
selon  ses  œuvres:  la  vie  éternelle  à  ceux  qui...  cherchant  la  ffloirc. 
l'honneur  et  l'immortalité  :  mais  la  colère  el  Vindidnation...  à  ceux 
qui  se  livrent  à  l'iniquité  (Rom.  II,  5...). 

A  ces  causes,  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons 
et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

1"  Nous  défendons  sous  peine  de  péché  grave  aux  fidèles  de 
ce  diocèse  de  prendre  pari  les  jours  de  fêtes  et  de  dimanche  aux 
excursions  de  pUiisir  en  chemins  de  fer,  en  bateaux  à  vapeur  o.i 
en  voiture,  même  quand  le  produit  de  ces  excursions  serait  des- 
tiné à  une  bonne  œuvre.  Nous  n'entendons  pas  néanmoins  con- 
damner les  pèlerinages  qui  se  font  en  ces  jours,  pourvu  que  l'on 
V  observe  le  recueillement,  la  piété  et  le  bon  ordre. 

■2"  Les  parents  et  les  maîtres  doivent  tenir  absolument  à  ce 
que  leurs  enfants  et  leurs  serviteurs  observent  fidèlement  les 
saints  jours  de  dimanche  et  de  fête  et  ne  s'y  exposent  pas  à  offen- 
ser Dieu  dans  des  promenades,  des  veillées  ou  des  voyages  dont 
une  trop  funeste  expérience  démontre  les  dangers.    • 


—  208  — 

Sera  le  présent  manclemenl  lu  ei  publié  au  prAue  de  loules 
les  églises  et  chapelles  où  se  fait  l'ollice  public.  If  premier  di- 
manche après  sa  réception  et,  plus  tard,  aussi  sonvml  (|ue  les 
pasteurs  le  jugeront  utile  ou  nécessaire. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  rArclu'v«*'ché  el 
le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  vingt-six  avril  mil  huit 
cent  quatre- vingt. 

7  E.-A.,  Arch  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Collet,  Ptre, 
Secrétairt' 


(No  93) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  AncHEvficnÉ  m-;  Qlébec, 
\  27  Avril  IHSO. 

I.   Retraites  et  rnpport  annuel. 

II.  Tiibleau  généalogique  à  faire  quand  un  demande  dispense. 
III.   Apostolat  de  la  prière. 

IV.  Décrets  sur  le  lieu  oîi  doivent  se  conserver  les  saintes  huiles. 
V.  Féto  nationale  du  24  juin. 

Monsieur, 

I 

La  retraite  de  Messieurs  les  Curés  s'ouvrira  an  Séminaire 
mardi  le  24  août  prochain  au  soir,  poui'se  terminer  mardi  matin 
le  :]\  du  même  mois.  Celle  de  Messieurs  les  Vicaires  cl  autres 
prêtres  obligés  à  l'e.xamen  annuel,  s'ouvrira  à  l'Archevêché  mardi 


—  204  — 

le  7  scplt'inbre  au  soir,  pour  se  lermiuer  uiardi  matin  le  14  du 
nièiiie  luois  Vous  ti-ouverez  dans  la  «  Discipline»,  page  207,  les 
permissions  el  reconimandalious  ordinaires,  el  à  la  page  106  ce 
qui  (.•oncerne/'<'a;amt'n  des  jeunes  prêtres.  Le  tableau  des  parois 
ses  sera  le  même  que  l'année  dernière,  excepté  que  1"  dans  l'Ile 
d'Orléans  il  restera  désormais  deux  prêtres  au  lieu  d'un  seul  ;  2° 
les  paroisses  du  Sacré-Cœur  de  Jésus  et  du  Sacré-Cœur  de  Marie 
celles  de  Saiul-Calixle  el  Sainte-Sophie,  et  celles  de  Saint-Fer- 
dinand et  do  Saint-Adrien,  seront  unies. 

J'invite  de  nouveau  Messieurs  les  Curés  à  faire  leur  rapport 
annuel  en  temps  oppni-tun  et  en  la  manirre  décrite  dans  la  «  Dis- 
cipline )i,  page  1*J7. 

II 

.le  prie  Messieui'S  les  Curés  de  dresser  avec  beaucoup  de  soin 
le  tableau  généalogique  ordonné  par  la  Circulaire  N»  88,  10 
novembre  1879  ivoir  «  Discipline»  page  102). quand  ils  demandent 
une  dispense  de  consanguinité  ou  d'aflinilé.  On  doit  y  donner 
les  noms  de  baptême  et  de  famille  et  faire  pour  cela  les  recher- 
ches nécessaires  Ces  tableaux  sont  enregistrés  dans  un  cahier 
afin  de  servir  à  résondre  les  difiicullés  qui  peuvent  survenir  plus 
lard  sur  la  validilé  des  mariages  ;  et  s'ils  ne  sont  pas  faits  avec 
soin,  ils  peuvent  causer  des  embarras  foi't  sérieux,  par  exemple, 
si  les  noms  de  baptême  el  de  famille  ne  sont  pas  écrits  correc- 
tement. 

III 

Un  très  petit  nombre  de  curés  se  sont  conformés  jusqu'cà  pré- 
sent aux  prescriptions  contenues  dans  ia  Circulaire  N»  90,  con- 
cernant l'Aposlolal  de  la  prière.  Ceux  qui  les  négligent  exposent 
leurs  paroissiens  à  ôti-e  privés  des  privilègesde  celle  belle  œuvre, 
qui  est  si  puissante  pour  attirer  les  bénédictions  de  Dieu  sui- 
l'Église  et  sur  tous  ses  enfants. 

IV 

J'attire  l'altenlion  de  Messieurs  les  Curés  sur  le?  deux  i-éponses 
suivantes  de  la  S.  R.  C.  in  Tolelana.,  31  août  1872. 


—  205  (2°  -- 

MAxXDEMEM 

AD    SUJET    DES    SOCIÉTÉS    DK    TBAVAILLKUUS 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHER  EAU,  par  la  grûce  de  Dieu 
et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec, 

Aux  fidèles  de  la  ville  de  Québec  et  des  environs^  Salul  cl  Bénédiction 
en  Nuire  Seigneur. 

Nous  avons  appris  avec  douleur,  Nos  Très  Cliers  Frères,  que 
pendant  ces  dernières  semaines  des  troubles  sérieux  ont  eu'  lieu 
dans  cette  ville  et  aux  environs,  et  que  malgré  les  exhorlalions 
de  vos  pasleurs  et  les  avis  donnés  par  les  autorités  civiles,  ces 
troubles  paraissent  en  voie  de  se  continuer,  au  grand  délrinienl 
des  âmes  et  au  grand  dommage  temporel  de  notre  cité. 

Chacun  doit  se  souvenir  que  tout  homme  est  maître  de  son 
travail  et  peut  en  disposer  au  prix  qui  lui  convient.  11  a  le 
même  droit  sur  son  travail  qu'un  cultivateur  sur  sa  terre.  C'est 
pourquoi  les  sociétés  des  travailleurs  se  rendent  coupables  d'une 
grave  injustice,  toutes  les  lois  qu'elles  essaient  de  lorcer  quel- 
qu'un à  se  joindre  à  elles  ou  à  travailler  pour  le  prix  qu'elles 
ont  fixé.  Ceux  qui  sont  en  dehors  de  ces  sociétés,  ont  un  droit 
égal  à  fixer  eux-mêmes  le  prix  auquel  ils  travaillent.  C'est  pour- 
quoi nous  défendons  à  tout  catholique  do  chercher,  en  quelque 
manière  que  ce  soit,  par  violence  ou  autrement,  à  forcer  quel- 
qu'un à  entrer  dans  ces  sociétés  ou  à  travailler  aux  prix  fixés 
par  les  dites  sociétés. 

Désirant  empêcher,  autant  qu'il  nous  est  possible,  les  catholi- 
ques, dont  les  âmes  nous  ont  été  confiées  par  le  Dieu  Tout-puis- 
sant, d'attaquer  ainsi  injustement  les  droits  naturels  de  leurs 
semblables,  et  sachant  que  ces  injustices  offensent  Dieu  et 
perdent  les  âmes  :  le  Saint  nom  de  Dieu  invoqué  et  en  vertu  de 
l'autorité  qui  nous  a  été  donnée  par  Notre  Seigneur  Jésus- 
Christ  pour  le  bien  de  vos  âmes,  Nous  réglons  et  ordonnons  ce 
qui  suit  : 


—  205  (3"  — 

1'  Tout  calholiqwc  (jui,  daiis  le  cours  de  la  présente  année 
1880,  alta(|U('raou  complolrra  d'attaquer  une  personne,  membre 
ou  luiu  .l'iiuc  société  de  Iravaillcurs,  ou  un  membre  de  sa 
famille,  parce  que  cette  personne  travaille,  ou  a  travaillé,  ou  est 
disposée  à  travailler  au  prix  qui  lui  convient,  sera  excommunié 
par  le  fait  même  de  cette  attaque  ou  de  ce  complot  d'attaque. 

2"  Nous  réservons  à  Nous  et  à  nos  vicaires  généraux  l'absolu- 
tion de  ce  péché  et  de  celte  excommunication.  Nous  avertis- 
sons les  coupables  que,  selon  les  régies  éternelles  de  la  justice, 
cette  absolution  ne  peut  être  donnée  à  moins  que  le  dommage 
causé  par  cette  attaque  ne  soit  réparé. 

3'  Cette  ordonnance  prendra  e£fet  dans  tout  notre  diocèse 
aussitôt  après  sa  lecture  au  prône  des  messes  paroissiales  dans 
les  églises  de  celte  ville  et  des  environs. 

4'  Sera  la  présente  lettre  pastorale  lue  au  prône  des  églises 
paroissiales  de  cette  ville  et  des  environs,  les  quatre  premiers 
dimanches  après  sa  réception,  et,  plus  tard,  le  premier  dimanche 
des  mois  de  juillet,  août,  septembre  et  octobre  de  la  présente 
année. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
et  le  contre  seing  de  notre  secrétaire,  le  quatorze  mai  mil  huit 
cent  quatre-vingt. 

-j-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Collet,  Pire, 

Secrétaire. 


! 


—  205  — 

Dubiiim  V.  Possiint-ne  parochi  relinere  sanclum  oleum  Iiiftr- 
moium  in  domo  sua,  oo  qnod  extra  ecclesiam  parochialcin  ha- 
bitent, non  obslanbibn^  S.  R.  C.  decretis  ? 

R.  Négative  et  servetur  decretum  diei  K;  (Iccenibiis  \H'2Vt  in 
Gandavensi  ad  III. 


Dubium  VI.  Tenebilur-ne  pivplatns  diœcesanns  obligare  oiiin»-» 
et  singulos  parochos  et  sacerdotes  ad  servamla  unuiia  super  his 
pnescripta  in  rituali  romano,  quando  iiulla  inli-rvcniat  ur^'i-ns 
nécessitas  aliter  agendi,  nonobslantequacuinquei-onlraria  cii.un 
immemorabili  consuetudine  ? 

R.  A/fïrmalive. 

Que  chacun  e.xamine  bien  s'il  est  en  règle  avec  ces  décisions 


La  grande  fête  nationale  du  2i  juin  réunira  probablement  bon 
nombre  de  prêtres  canadiens  venus  de  diverses  parties  de  ce 
continent.  Les  membres  du  clergé  de  ce  diocèse  (jui  ont  Tinlen- 
tion  d'y  venir,  feront  bien  de  s'arranger  de  manière  à  ne  point  se 
loger  dans  la  ville  ni  dans  les  environs  immédiats,  afin  de  laisser 
vacants  pour  la  grande  afQuence  d'étrangers  que  l'on  attend,  les 
logements  disponibles.  Chacun  est  invité  à  apporter  avec  soi 
son  surplis  et  sa  barrette. 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  allij- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  206  — 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de  Québec, 
31  mai  1880. 


I.   Avis  au  sujet  de  la  retraite. 
II.  Peines  portées  contre  certains  émeutiers. 
III.  Denier  de  Saint-Pierre  et  Apostolat  de  la  prière. 
IV.  Avis  sur  hi  correspondance  pendant  la  visite. 

Monsieur, 


Les  membres  du  clergé  qui  se  proposent  d'assister  à  la  retraite 
devront  à  l'avenir,  à  commencer  dès  cette  année,  en  prévenir 
Monsieur  l'économe  du  Séminaire  pour  le  première  retraite,  et 
Monsieur  l'aumônier  de  l'Archevêché  pour  la  seconde,  au  moins 
dix  jours  d'avance,  afin  que  la  liste  des  chambres  que  chacun 
occupera  et  les  autres  préparatifs  nécessaires  puissent  se  faire 
plus  commodément. 

n 

Je  crois  utile  de  faire  connaître  à  tout  le  clergé  de  l'archidio- 
cèse  le  dispositif  du  mandomont  que  j'ai  dernièrement  adressé 
aux  fidèles  de  la  ville  de  Québec  et  des  environs,  afin  que  s'il  se 
présente  à  vous  quelque  pénitent  coupable  de  la  faute  que  j'y 
condamne,  vous  sachiez  ce  que  vous  avez  à  faire. 

«  1°  Tout  catholique  qui  dans  le  cours  de  la  présente  année  1880, 
attaquera  ou  complotera  d'attaquer  une  personne,  membre  ou 
non  d'une  société  de  travailleurs,  ou  un  membre  de  sa  famille, 
parce  que  cette  personne  travaille,  ou  a  travaillé,  ou  est  disposée 


-  207  - 

à  travailler  au  prix  qui  lui  convionl,  sora  exrommiinié  pari»*  ail 
même  de  cette  attaque  ou  de  ce  comi>lol  d'allaiiue.  .• 

«  2"  Nous  réservous  à  nous  et  à  nos  vicaires  généraux  l'aliso- 
lulion  de  ci'  péché  et  de  cette  excnuimuuication.  » 

Je  vous  prie  de  profiter  de  l'occasion  pour  faire  <oniprendre 
aux  coupables  quelle  grande  injiistice  ils  ont  commise  en  essavanl 
par  violence  de  forcer  quelqu'un  à  travailler  pour  nu  prix  plutôt 
que  pour  un  autre,  ou  en  rcnipèchaul  violeuunent  de  Iravaillfr. 
Cette  injustice,  comme  toute  autre,  doit  être  réparée. 

iri 

Le  18  mars  j'ai  envoyé  à  Rome  la  somme  de  S;V27I.1 1,  repré- 
sentant le  denier  de  Saint  Pierre  pour  Tannée  1870.  Une  lettre 
de  Son  Éminence  le  Cardinal  Simeoni,  préfet  de  la  F^rnpagande, 
en  date  du  24  avril,  en  accuse  réception  et  annonce  que  le  Saint- 
Père  a  accueilli  cette  offrande  avec  reconnaissance  et  accorde 
sa  bénédiction  apostolique  à  tous  ceux  qui  y  ont  contribué,  ainsi 
qu'à  tout  le  clergé  et  au  diocèse  en  général.  En  faisant  part  de 
cette  nouvelle  aux  fidèles  de  votre  juridiction,  vous  voudrez  bien 
les  encourager  à  se  montrer  zélés  en  faveur  de  cette  œuvre  de 
piété  filiale  et  de  foi.  Plus  les  ennemis  de  l'Église  se  montrent 
acharnés  à  la  persécuter  et  à  la  dépouiller,  plus  ses  véritables 
enfants  doivent  redoubler  de  charité  envers  le  vicaire  de  Jésus- 
Christ.  En  même  temp«;,  vous  leur  rappellerez  l'obligation  où 
ils  sont  de  prier  pour  lui,  afin  que  Notre  Seigneur  le  soutienne 
et  le  protège  au  milieu  des  tribulations  dont  il  est  assailli.  Je 
saisis  cette  occasion  pour  vous  recommander  de  nouveau  l'Apos- 
tolat de  la  prière,  comme  le  moyen  le  plus  efficace  d'obtenir  ce 
que  nous  désirons  tous  avec  tant  d'ardeur.  Veuillez  reliri-  rn 
que  la  circulaire  N"  90  contient  sur  ce  sujet. 

[V 

Je  désire  qu'à  l'avenir  les  demandes  de  dispenses  soient  adres- 
sées à  M.  le  Secrétaire,  qui  les  fera  signer  par  qui  de  droit.  Si 
cependant  il  y  a  quelque  difficulté  toute  spéciale,  on  pourra 
s'adresser  directement  à  l'Archevêque  ou  an  Grand-Vicaire. 


—  208  — 

Monseigneur  Cazeau  devant  être  absent  une  partie  de  l'été, 
M.  Marois  est  chargé  de  recevoir  et  de  distribuer  les  intentions 
de  messes.  M  Rolduc  est  autorisé  à  accorder  les  dispenses  de 
bans  et  d'empêchements,  et  les  facultés  de  prêcher,  confesser, 
absoudre  des  cas  réservés,  commner  les  vœux,  célébrer  la  messe. 

Ce  qui  regarde  l'administration  proprement  dite  et  qui  ne  peut 
se  retarder,  devra  m'ètre  adressé  dans  les  paroisses  que  je  visite, 
en  tenant  compte  du  temps  nécessaire  pour  que  les  lettres  m'y 
arrivent  certainement.  Les  paroisses  suivantes  n'ont  la  poste 
que  rarement,  et  il  vaudra  mieux  ne  pas  y  diriger  les  lettres  qui 
me  sont  destinées  :  Saint-Cajétan.  Saint-Paul,  Saint-Magloire, 
Bucidand,  Saint-Lazare,  Saint-Léon,  Sainte-Germaine,  Sainte- 
Justine,Saint Odilon,  Saint-Sébastien,  Saint-Honoré,  Saint-Gùme, 
Saints-Anges. 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


(N°  94  ) 

LETTRE  PASTORALE 

DB3  ÉVÊQUES  nK  LA  PKOVINCK  KCCLÉSIASTIQOB  DE  QCÉBEC,  SUR  LK  RESPECT  DU  A  LA 
PAROLE  DE  DIEU  KT  AU  SACREMENT  DE    PÉNITENCE. 


NOUS,  PAR  LA  GRACE  DE  DiEU  ET  DU  SiÈGE  APOSTOLIQUE,  ARCHE- 
VÊQUE ET  ÉvÉQUES  DE  LA  PROVINCE  ECCLÉSIASTIQUE  DE  QuÉBEC, 

Au  Clevfjê  Séculier  el  RcQulicr  ri  à  tous  les  Fidèles  de  la   Province 
Ecclésiastique  de  Québec,  Salut  cl  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Déjà,  Nos  Très  Chers  Frères,  dans  notre  pastorale  commune 
du  22  septembre  1875,  à  propos  de  la  sépulture  ecclésiastique, 
nous  avons  élevé  la  voix  pour  défendre  la  liberté  de  l'Église. 
Nous  disions  alors  :  «  Jésus-Christ,  dit  l'Apôtre  Saint  Paul,  a 


l'O'.t  


aimé  son  Eglise  el  s' esl  livre  lui-mt'mc  pour  elle  (Éhh.  V  25)  \ 
l'exemple  de  noire  Divin  Mailiv  ul  Module,  rien  nedoaiiousi>lre 
plus  cher  en  ce  monde  que  celle  même  Église,  dont  nous 
sommes  les  membres  sons  un  même  chef  qui  est  JésnsCImsl 
Elle  est  noire  mère,  puisqu'elle  nous  a  engendrés  à  la  vi..  d»- 
la  grâce,  nous  devons  l'aimer  d'un  amour  ♦ilial,  non»  re- 
jouir de  ses  triomphes,  partager  ses  tristesses  et  au  besoin  élever 
la  voix  pour  la  défendre.  Quand  donc  nous  voyous  sa  liberté  el 
sa  dignité  méconnues,  il  ne  peut  être  permis  à  ses  enfants,  et 
encoie  moins  à  ses  pasteurs,  de  garder  un  silence  qui  équivau- 
drait à  une  trahison.  » 

Aujourd'hui,  Nos  Très  Chers  Frères,  le  même  devoir  nous 
incombe  d'élever  encore  la  voix  pour  proteslej-  contre  certaines 
pratiques  qui  tendent  à  détruire  la  liberté  du  ministère  pasiorul 
et  le  respect  dû  au  sacrement  du  Pénitence  et  à  ses  minisires. 

Dans  quelques  occasions  assez  récentes,  ou  a  uublié  ce  prin 
cipe  que  nous  exposions  dans  la  même  pastorale,  savoir  (jue 
«  Si  quelqu'un  croit  avoir  droit  de  se  plaindre  d'un  ministre  d.- 
l'Église,  ce  n'est  pas  au  tribunal  civil  qu'il  doit  le  citer,  mais 
bien  au  tribunal  ecclésiastique,  seul  compétent  à  juger  la  doc- 
trine et  les  actes  du  prêtre.  Voilà  pourquoi  Pie  IX,  dans  sa 
bulle  Aposlolicx  Scdis^  octobre  KSO'J,  déclare  fiMppésd'une  excom- 
munication majeure  ceux  qui  obligent  direclemeut  on  indirecte- 
ment les  juges  laïques  à  citer  devant  leur  tribunal  les  personnes 
ecclésiastiques,  contre  les  dispositions  du  droit  canonique.  » 

Des  curés  ont  été  cités  devant  le  tribunal  civil  pour  répondre 
sur  ce  qu'ils  avaient  dit  eu  chaire,  et,  ce  qui  est  plus  grave  en- 
core, on  a  appelé  des  témoins  pour  leur  faire  dire  si  el  pounjuoi 
l'absolution  leur  avait  été  refusée  dans  le  saint  tribunal  de  la 
pénitence. 

Au  quatrième  chapitre  des  Actes  des  Apôtres,  nous  voyons 
que  Saint  Pierre  et  Saint  Jean  furent  cités  à  comparaître  et  à 
répondre  sur  cette  question  :  Par  quelle  puissance  ou  au  nom  de 
qui  avcz-vous  prêche  :  In  qua  viriutc.  aul  in  quo  nomine  fecislis 
hoc  vos  ?  (v.  7.).  Ils  répondirent  que  c'était  au  nom  de  Notre 
Seigneur  Jésus-Christ,  et  quand  ou  le  leur  défendit,  ils  en  apjM'- 
lèrent  de  cette  sentence  inique  eu  dl.saut  :  Juijez  vous-mêmes  s'il 

14 


—  210  — 

est  j     le  devant  Dieii,  de  vous  obéir  plutôt  qu'à  Dieu  :  Sijustum  est 
in  conspeciii  Dci^  vos  potius  audire  quam  Deum^judicate  (v.  49.). 

C'est  l'Église  seule  qui  donne  mission  pour  prêcher  ;  c'est  elle 
([ui  avant  tout  peut  juger  si  les  bornes  de  cette  mission  ont  été 
respectées  on  non  ;  et  l'enfant  de  l'Eglise  qui  va  du  premier 
coup  demander  au  juge  civil  de  donner  une  sentence  sur  ce 
sujet,  méprisi>  cette  mère  di;  son  âme  et  travaille  à  tarir  la  source 
de  la  parole  divine  qui  sauve  les  âmes. 

Bien  plus  coupables  encore  sont  ceux  qui  s'attaquent  au  sa- 
crement de  Pénitence. 

Notre  Seigneur  Jésus-Christ  qui  7iows.a  rachetés  par  son  sang 
et  nous  a  mérité  la  rémission  de  nos  péchés,  in.  quo  habcmus  re- 
demptioncm  pcr  sanguincm  ejus^remissionem  peccatorum  (Col.  1, 14.), 
.  a  institué  ce  sacrement  quand  il  dit  à  ses  Apôtres  et,  en  leur 
personne,  à  tous  les  prêtres  jusqu'à  la  consommation  des  siècles  : 
Les  péchés  seront  remis  à  ceux  à  qui  vous  les  remettrez,  et  ils  seront 
retenus  à  ceux  à  qui  vous  les  retiendrez  ;  Quorum  remiseritis  pec- 
cata  remittuntur  eis,  et  quorum  retinueritis,  retenta  sunt  (Saint 
Jean,  XX,  23.).  Ce  double  pouvoir  ne  devant  pas  s'exercer  à 
l'aveugle,  il  s'en  suit  que  le  pécheur  qui  veut  être  réconcilié 
avec  Dieu  doit  faire  connaître  au  ministre  du  sacrement  non 
seulement  toutes  les  fautes  graves  que  sa  conscience  lui  repro- 
che, mais  aussi  les  dispositions  intérieures  et  surnaturelles,  de 
regret  sincère  du  passé  et  de  ferme  propos  pour  l'avenir,  sans 
lesquelles  aucun  péché  ne  peut  être  pardonné. 

Dieu,  qui  est  la  sagesse  infinie,  veut  chaque  chose  avec  toutes 
ses  conséquences  et  les  conditions  nécessaires  pour  qu'elle  attei- 
gne la  fin  qu'il  s'est  proposée.  Il  a  donc  dû  vouloir,  et  l'Église 
enseigne  qu'il  a  voulu  en  effet,  que  le  ministre  du  sacrement 
gardât  le  silence  le  plus  absolu  sur  tout  ce  qui  se  passe  dans  ce 
jugement  qu'il  exerce  au  nom  de  Dieu  pour  remettre  ou  retenir 
les  péchés. 

Qui  est-ce  qui  voudrait,  en  effet,  se  soumettre  à  ce  tribunal, 
s'il  avait  à  redouter  la  moindre  trahison  ? 

Ni  la  mort  dont  un  innocent  est  menacé,  ni  la  nécessité  de 
prévenir  un  malheur  public,  ni  aucune  dispense  même  dp  la 


—  Î>11  — 

plus  haute  autorité  dans  l'Église,  n.<   pciiveul   autoriser  .-■  .un 
fesseur   à  violer  ce  secret,  même  après  la   morl  du    peiiiiciil. 
Fût<-il  menacé  lui-même  du  dernier  supplice,  il  devrait  mourir 
martyr  du  sceau  sacramentel,  comme  Saint  Jean  Nepoinu' 
plutôt  que  de  révéler  directement  ou  inilirectt?menl  ce  qu'il  sait 
par  la  confession.     Ce  secret  est  si  absolu,   que  le  coi 
doit   le   garder  même   à   l'égard   du    pénitent  avec  qui   ii  uuii 
éviter    toute    parole,    toute   allusion,    tout    signe    quelconque 
qui  pourrait  lui  causer  quelque  peine'ou  lui  rendre  le  sacrement 
odieux.     D  ne  peut  en  parler  au  pénitent,  même  pour  son  plus 
grand  bien  spirituel,  sans  sa  permission  claire,  expresse  el  par- 
faitement libre.     Et  s'il  y  a  \c  nioiinlre  danger  que  le  respect  el 
la  confiance  dûs  au  sacrement  puissent  en  souiïVir,  le  confesseur 
ne  peut  user  de  cette  permission,  [larce  qu'alors  lepénitt-nt  n'est 
pas  seul  intéressé. 

Les  choses  étant  ainsi  réglées  de  droit  divin  pour  ce  qui  con- 
cerne le  secret  auquel  le  confesseur  est  tenu  dans  ce  ipii  louche 
au  sacrement  de  pénitence,  le  pénitent  lui-même  doit  avoir,  de 
son  côté,  des  obligations  graves  à  remplir  envei-s  le  sacrement 
et  envers  le  ministre  à  qui  il  est  venu  demander  Pabsolutiou. 

Quel  est,  en  effet,  le  prêtre  qui  voudrait  exercer  ce  ministère 
de  miséricorde  et  de  réconciliation,  s'il  avait  à  redoutcir  la  moin- 
dre trahison  ? 

Sans  doute  le  pénitent  n'est  tenu  qu'à  ce  qu'on  appelle  le  srcrel 
naturel  sur  tout  ce  qui  peut  nuire  au  respect  que  tout  fidèle  doit 
avoir  pour  ce  sacrement,  au  ministère  sacré  dont  le  prêtre  se 
trouve  revêtu  par  la  grâce  divine,  ou  à  la  personne  du  confes- 
seur. Ce  seci^et  naturel^  quoique  moins  strict  que  celui  du  con- 
fesseur, est  néanmoins  encore  l'objet  d'une  obligation  fort  grave 
de  religion,  de  charité,  de  justice. 

La  loi  civile  (Gode  de  procédure,  art.  275.)  protège  le  confes- 
seur, comme  l'avocat,  le  notaire,  le  médecin,  ou  toute  autre  per- 
sonne à  qui  est  confié  un  secret  d'office.  Elle  ne  permet  pas 
qu'on  l'interroge  là-dessus,  car  des  motifs  d'ordre  public  exigent 
que  ces  communications  confidentielles  d'un  citoyen  avec 
celui  de  qui  il  attend  conseil  el  appui,  soient  à  l'abri  de  tout 
soupçon  de  trahison  et  puissent  se  faire  à  cœur  ouvert  el  en 


212 

loiiU;  liburlé.  Môiuo  dans  les  cas  où  ceUe  manifestation  serait 
de  nature  à  produire  un  certain  bien  considérable,  la  loi  la 
défend  néanmoins,  parce  que  l'on  croirait  avoir  acheté  ce  bien 
passager  trop  cIkm-  au  prix  de  la  confiance  mutuelle  et  de  la 
liberté  parfaite  qui  doivent  régner  dans  ces  communications. 

Les  mêmes  raisons  d'ordre  public  existent  quand  il  s'agit  de 
proléger  l'homme  de  profession,  et,  à  plus  forte  raison,  le  con- 
fesseur, contre  les  indiscrétions  et  dénonciations  du  client  ou 
du  pénitent.  La  loi  doit  refuser  d'enieudre  l'homme  qui, contre 
toutes  les  lois  de  l'honneur,  veut  compromettre  celui  à  qui  il  a 
demandé  conseil  ou  la  réconciliation  de  son  àme  et  dont  il  exige 
le  silence  absolu.  La  justice  et  l'ordre  public  ne  doivent-ils  pas 
protéger  l'un  autant  que  l'autre?  Et  quand  il  s'agit  du  sacre- 
ment de  Pénitence,  la  religion  vient  ajouter  un  nouveau  poids  à 
ces  raisons. 

Que  fait  ce  pénitent  qui  vient  devant  un  tribunal  civil  déposer 
contre  son  confesseur  et  l'accuser  de  lui  avoir  injnstement  refu- 
sé l'absolution  ?  Il  accuse  lâchement  un  homme  qui  ne  peut  se 
défendre  ;  il  expose  à  la  dérision  publique  le  sacrement  de  la 
miséricorde  divine  ;  il  soumet  une  cause  essentiellement  ecclé- 
siastique à  un  juge  qui  peut  être  étranger  à  sa  foi,  un  infidèle, 
un  impie,  un  athée...  et  qui,  dans  tons  les  cas,  n'a  pas  cette 
science  théologique  nécessaire  pour  voir  clair  dans  ces  questions 
intimes  de  conscience,  où  l'Église  elle-même  ne  peut  pénétrer 
autrement  que  par  les  règles  générales  qu'elle  prescrit  aux  con- 
fesseurs. 

Pour  juger  en  pleine  connaissance  de  cause,  il  faudrait  con- 
naître tous  les  plis  et  replis  de  la  conscience  de  l'accusateur  lui- 
même  ;  mais  celui-ci  voudra-t-il  consentir  à  se  manifester  ainsi? 

Au  saint  tribunal,  le  pénitent  est  plus  intéressé  que  personne 
à  dire  toute  la  vérité,  rien  que  la  vérité  ;  car  sa  franchise  est 
elle-même  une  marque  de  sa  bonne  disposition  et  contribue  à 
lui  mériter  ce  pardon  qu'il  vient  solliciter.  Mais  au  tribunal  de 
la  justice  humaine,  viendra-t-il  faire  un  aveu  semblable  pour 
justifier  sa  dénonciation  ? 

Et  quand  il  s'agit  de  questions  politiques,  il  n'y  a  dans  le 
monde,  surtout  de  nos  jours,  que  trop  de  ijartisans  aveugles  qui 


i 


—  213  — 

s'imaginent  que  tous  les  moyens  sont  bons  pour  procurer  le 
triomphe  de  leur  parti.  ,  Déjà  nous  avons  souvent  condamné 
cette  erreur  monstrueuse  ;  nous  avons  spùcialemonl  cherché  à 
flétrir  le  parjure  et  à  en  inspirer  plus  d'horreur:  j)onr  cela  nous 
en  avons  fait  un  cas  réservé  et  avons  ordonné  aux  pasteurs  d«'s 
âmes  d'en  expliciuer  la  malice  deux  fois  par  aimée.  Ces  pré- 
somptions devraient,  ce  semble,  suffire  pour  détruire  la  crédibi- 
lité d'un  témoignage  rendu  dans  de  pareilles  circonstances  cl 
prouver  qu'il  ne  serait  ni  juste,  ni  prudent,  ni  raisonnable  (pi'nn 
tribunal  civil  permit  de  produire  et  d'interroger  un  témoin  pour 
lui  faire  dire  si  et  pourquoi  l'absolution  lui  a  été  refusée  par 
son  confesseur. 

(I  La  pureté  des  élections,  disait  dernièrement  \m  honorable 
juge,  est  certainement  nécessaire  au  bon  fonctionnement  des 
affaires  publiques,  mais  ce  serait  l'acheter  à  un  trop  haut  prix, 
que  de  l'obtenir  au  détriment  d'une  institution  d'un  ordre  phis 
relevé  et  qui  intéresse  un  grand  nombre  de  personnes,  je  veux 
dire  le  tribunal  de  la  pénitence.  » 

D'ailleurs,  Nos  Très  Chers  Frères,  pour  ce  qui  regarde  notre  pro 
vince  en  particulier,  personne  n'ignore  jusqu'à  quel  point  les  Kvè- 
ques  ont  proclamé  hautement  la  liberté  des  opinions  purement 
politiques  ;  mais  en  usant  de  cette  liberté,  il  arrive  trop  souvent 
que  l'on  enfreigne  les  principes  delà  morale,  soit  en  agissant  jiar 
des  motifs  qu'elle  condamne,  soit  en  violant  les  lois  de  la  justice, 
de  la  charité  ou  de  la  vérité,  et  alors  les  pasteurs  des  Ames  doi- 
vent dans  le  tribunal  de  la  pénitence,  comme  du  haut  de  la 
chaire,  réprouver  ce  que  Dieu  défend  et  ce  que  la  loi  civile  elle- 
même  punirait  si  elle  pouvait  l'atteindre.  L'expérience  prouve 
que  les  auditeurs  ne  comprennent  pas  toujours  ce  qui  leur  est 
dit  du  haut  de  la  chaire  ;  de  même  les  pénitents  ne  saisissent 
pas  toujours  la  raison  du  refus  de  l'absolution.  Cela  arrive 
surtout  dans  ces  moments  d'excitation  où  la  fièvre  électorale  fait 
dire  et  faire  ce  qu'en  d'autres  temps  plus  calmes  on  n'oserait  se 
permettre.  Toute  passion  aveugle  et  enchaîne  un  cœur,  et  quand 
la  religion  veut  la  détruire  pour  rendre  à  ce  pauvre  cœur  la  lu- 
mière et  la  liberté,  elle  éprouve  toujours  une  certaine  résistance, 
qui  ne  doit  pas  cependant  empêcher  le  zèle  et  la  charité  de  faire 
leur  œuvre. 


—  214  — 

Nous  avons  la  confiance  ipic  les  graves  considérations  que 
nons  vouons  d'exposer,  dissiporonl  lonlcs  les  inquiétudes  et  tous 
les  doutes  sur  celle  grave  nialière,  et  feront  comprendre  pour- 
quoi l'immorlel  Pie  IX,  dans  sa  bulle  Apostolicx  Scdis  du  mois 
d'octobre  ISOi),  a  prononcé  senlenci'  d'excounnunicalion  ipso  fado 
ot  réservée  au  Souverain  PonliCe  conti-e  «  ceux  qui  directement 
ou  indirectement  forcent  les  juges  laï(iiies  à  (  iter  devant  leur  tri- 
bunal les  personnes  ecclésiastiques  contre  les  dispositions  du 
droit  canonique  ;  »  ce  qui  arrive  cerlainemeut  lorsque  l'on  traîne 
devant  les  tribunaux  un  prêtre  pour  lui  faire  rendi-e  compte  de 
ce  qu'il  a  dit  ou  l'ait  dans  l'exercice  du  saint  ministère.  Nons 
ajoutons  ici  que  nous  regardons  comme  un  grave  attentat  à  la 
libei-lé  du  ministère  sacré,  toute  tentative  qui  aurait  pour  but  de 
contraindre,  on  même  simplement  de  i)ermettre  à  un  catholique 
de  déposer  en  cour  de  justice  contre  son  confesseur  pour  refus 
d'absolution  «  Si  quelqu'un  croit  avoir  droit  de  se  plaindre 
d'un  ministre  de  l'Église,  ce  n'est  pas  au  tribunal  civil  qu'il  doit 
le  citer,  mais  bien  an  tribunal  ecclésiastique,  seul  compétent  à 
juger  la  doctrine  et  les  actes  du  prêtre.  »  (Pastorale  collective  du 
2-2  septembre  1875.) 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  toutes  les 
églises  et  chapelles  de  paraisses  et  de  missions  où  se  fait  l'office 
public,  le  premier  dimanche  après  sa  réception. 

Donné  sous  nos  signatures,  le  sceau  de  l'Archidiocèse  et  le 
contre-seing  du  secrétaire  de  l'Ai-chidiocèse,  le  premier  juin.mil 
huit  cent  quatre-vingt. 

-|-  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 
-|-  L.-F.,  Év.  des  Trois-Rivières, 
f  Jean,  Év.  de  St-G.  de  Rimonski, 
f  Édouard-Chs,  Év.  de  Montréal, 
-f-  Antoine,  Év.  de  Sherbrooke, 
-f  J.-Thomas,  Év.  d'Ottawa, 
j-  L.-Z.,  Év.  de  St-Hyacinthe, 
-f-  DoM.,  Év.  de  Chicoutimi. 

Par  Messeignenrs, 

C.-A.  Collet,  Pti-e, 

Secrétaire, 


—  215  — 
(No  95) 

MANDEMENT 

SUR    LA    COLONISATION 


ELZÉAR-ALEXANDRI-:  TASGFIEREAU,  i>au  la  chace  uk 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  le  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clcrgc  Scciilicr  el  Uc(juliei\  et  à  tous  les  FiiUirs  de  l'Archidwctsr 
de  Québec,  Salut  et  Bcncdiction  en  Notre  Sririneur. 

Depuis  longtemps.  Nos  Très  Chers  Frères,  l'on  voit  avec,  cha- 
grin un  certain  nombre  de  familles  canadiennos-franraises  quit- 
ter cette  province  pour  aller  s'établir  dans  les  États-Unis,  où  trop 
souvent  elles  perdent  leur  foi  et  ne  trouvent  que  déception  el 
misère. 

Deux  causes  principales  sont  assignées  à  cet  exil  volontaire  et 
funeste  auquel  se  condamnent  nos  compatriotes.  Les  Pères  de 
notre  sixième  Concile  iN"  26,  23  mai  1873.)  les  signalent  dans 
leur  pastorale  commune  :  «  Une  chose  est  certaine  à  nos  veux 
disent-ils,  c'est  qne  l'émigration  n'aurait  plus  de  prétexte  et  s'ar- 
rêterait, si  les  parents  employaient  pour  donner  à  leurs  enfants 
des  établissements  dans  les  terres  nouvelles,  l'argent  qui  se  con- 
sume en  pure  perte  pour  le  luxe  et  l'intempérance.  » 

Oui,  Nos  Très  Chers  Frères,  dirons-nous  avec  ces  mêmes 
Pères,  «  C'est  depuis  qu'un  luxe  effréné  a  envahi  nos  campagnes, 
que  cette  émigration  a  pris  des  proportions  si  alarmantes.  On 
s'endette  outre  mesure  pour  se  procurer  des  toilettes  extrava- 
gantes, des  ameublements  trop  riches  pour  les  moyens  dont  on 
dispose,  pour  fêter  des  amis,  pour  paraître  en  public  avec  des 
équipages  magnifiques  ;  en  un  mot.  Vorfjueil  de  la  vie,  comme 
"appelle  l'apôtre  Saint  Jean  (I.  Ép.  H,  16),  entrant  en  conspira- 


-  216  — 

lion  infonialo  avec  la  conaiiiisccncc  de  la  chair  ri  la  conniphcence 
ilrs  //n/.r,  s'attaqiio  avec  acharnenionLa  la  forlnno  tomporollc  des 
familli>s,  pour  arriver  à  la  ruine  éterueil(.'  des  ànios.  » 

L'intempérance,  ce  vice  déf^i-adant,  ce  vice  funeste  à  «  la  forlun^^ 
et  au  repos  des  familles,  à  la  santé  et  à  la  vie  de  ses  malheureuses 
victimes,  ce  vice  enfin  qu'on  peut  a[)pelf-r  avec  vérité  une  des 
grandes  portes  de  l'enfer,  l'intempérance,  disons-nous,  en  appau- 
vrissant les  familles,  et  en  diminuant  l'esprit  de  foi,  pousse  un 
certain  nombre  de  nos  compatriotes  à  aller  aux  États-Unis.  » 

Voilà  donc,  Nos  Très  Chers  Frères,  trois  grands  maux  (jni  dé 
soient  iiotri'  patri(^  :  le  luxe,  l'intempérance  et  Témigration.     Or, 
aujourd'hui  comme  toujours,  la  religion  vient  vous  proposer  un 
remède  facile  et  efficace  à  tous  ces  maux  à  la  fois. 

No\is  établissons  dans  notre  diocèse  une  société  de  colonisa- 
tion dont  la  direction  sera  confiée  à  un  conseil  composé  d'hom- 
mes dont  le  zèle,  le  désintéressement  et  le  patriotisme  sont  con- 
nus de  tons.  Aidé  de  leurs  sages  avis  et  de  la  connaissance  par- 
faite qu'ils  ont  de  tout  le  territoire  de  ce  vaste  diocèse,  nous 
comptons,  avec  l'aide  de  Dieu,  pouvoir  donner  à  la  colonisation 
un  élan  tout  nouveau  et  dont  les  fruits  abondants  réjouiront  les 
cœurs  de  fous  ceux  qui  aimiMit  noti-e  patrie. 

Mais,  Nos  Très  Ghers  Frères,  pour  réussir  dans  cette  grande 
et  belle  emtreprise,  nous  avons  besoin  de  votre  concours. 

1"  Concours  de  votre  zèle  pour  cette  œuvre  dont  vous  compre- 
nez sans  peine  l'importance  majeure  et  urgente.  Notre  nationa- 
lité, notre  religion,  et,  par  conséquent,  l'avenir  spirituel  et  tem- 
porel de  vos  enfants  et  de  vos  compatriotes,  y  sont  profondé- 
ment intéressés. 

Nous  nommons  pour  zélalmrs  de  l'œuvre  tous  les  curés  et 
supérieurs  de  séminaires,  collèges  et  communautés.  Ils  nom- 
meront, chacun  dans  sa  paroisse  ou  son  établissement,  des  col- 
lecteurs  et  CGlleclrices  chargés  de  recueillir  à  domicile  la  contri- 
bution annuelle  des  membres  et  les  noms  de  ceux  qui  veulent  se 
faire  inscrire.  Que  chacun  s(!  prête  volontiers  à  rendre  ce  ser- 
vice à  la  religion  et  à  la  patrie.  Faites  connaître  cette  œuvre  à 
ceux  qui  l'ignorejit  •  exitez  le  zèle  et  la  générosité  de  ceux  qui  ne 


—  217  — 

paraissent    pas    assez  portés  en  sa  faveur  ;  donnez  re.xcmplc 
toujours  plus  efficace  que  les  paroles. 

2o  Concours  de  votre  f/cnërositc^  on,  pour  employer  une  expres- 
sion plus  chrétienne  et  plus  divine,  concours  de  votre  charilv,  la 
première,  la  plus  t;xcellente  de  toutes  les  v(>rtus,  sans  laquelle, 
au  témoignage  de  Tapùtre  Saint  Paul  (I.  Cor.  Xlll,  l,..i,  imus 
ne  sommes  rien  devant  Dieu.  Oui,  Nos  Très  Chers  Frères,  con- 
cours de  votre  charité,  car  il  ne  s'agit  pas  seulement  d'aider  à 
l'établissement  d'un  certain  nombre  de  vos  enfants  et  de  vos  com- 
patriotes, ce  qui  est  déjà  mie  grand  acte  de  charité,  une  aimiôue 
corporelle  très  efficace,  mais  aussi  de  procurer  la  gloire  de  votre 
Dieu  en  conservant  dans  les  sentiers  de  la  foi  un  grand  nombre 
de  familles  qui,  sans  cela,  iraientailleurs  s'e.xposer  au  dangci'  do 
perdre  la  foi  et  de  périr  éternellement. 

Nous  vous  demandons  chaque  année  la  [>etite  aumûue  de  ili.x 
ceulius  par  personne.  Cette  aumône  vous  donnera  droit  aux 
fruits  d'une  messe  qui  sera  célébrée  chaque  mois  pour  attirer 
les  bénédictions  spirituelles  et  temporelles  sur  tons  les  membres 
de  l'association.  Vous  aurez  donc  la  bénédiction  de  la  charité 
de  Dieu  que  vous  glorifiez  et  du  prochain  que  vous  aidez  ;  la  béné- 
diction de  la  foi  dont  vous  conservez  et  augmentez  le  règne  dans 
notre  chère  patrie  ;  la  bénédiction  de  l'espérance  par  la  grAce  et 
la  miséricorde  que  Dieu  répand  sur  ceux  qui  l'aiment  et  le  ser- 
vent, et  par  la  gloire  éternelle  qui  récompense  môme  un  verre 
d'eau  donné  pour  l'amour  de  Dieu.  Fallût-il  pour  cela  sacrifier 
quel(iue  petite  dépense,  quelque  plaisir,  nous  sommes  certain 
que  votre  foi  et  que  votre  patriotisme  vous  feront  saisir  avec 
bonheur  une  si  belle  occasion  do  bien  mériter  de  l'un  et  de 
l'autre 

3«  Enfin,  Nos  Très'Chers  Frères,  nous  comptons  sur  le  con- 
cours de  tous  les  parents  chrétiens,  surtout  des  cultivateurs,  afin 
que  vous  donniez  vos  enfants  à  la  colonisation,  ou  plutôt  à  la 
patrie,  à  la  religion,  à  Dieu  même. 

Oui,  Nos  Très  Chers  Frères,  ne  vous  contentez  pas  de  donner 
à  cette  belle  œuvre  votre  zèle,  votre  contribution  annuelle  : 
donnez-y  vos  enfants,  car  c'est  pour  eux  qu'elle  est  plus  directe- 
ment établie.     Le  plus  souvent  dans  les  familles  tant  soit  peu 


—  218  — 

nombreuses,  riiérilajîe  iialeniel  une  fois  partagé  se  réduit  pres- 
qui'  à  riiMi  La  colonisation  vous  offre  un  moyen  facile  pour 
assuri'i-  leur  avenir.  Vos  fils  iront  dans  la  forêt  arroser  la  terre 
(J'nni-  sutMir  (jui  la  fécondei-a  en  peu  d'années  et  leur  permettra 
de  jeter  bi(Mitôt  les  bases  de  nouvelles  familles,  où  vos  filles  trou- 
veront leur  place  à  leur  tour.  Avec  ce  que  vos  fils  auraient 
inutilement  déptMisé  en  voitures  et  habillements  de  luxe,  et  peut- 
être,  hélas  !  eu  débauches,  vous  pourrez  facilement  les  aider  à 
se  créer  en  peu  d'années  un  établissement  où  ils  trouveront  un 
bonheur  et  une  aisance  que  Toisiveté,  le  luxe  et  le  plaisir  ne 
leur  donneront  certainement  jamais.  L'expérience  est  là  pour 
prouver  que  ces  courageux  colons,  qui  n'ont  pas  eu  peur  des 
épreuves  auxquelles  leui*  coudilion,  comme  toutes  les  autres,  est 
exposée,  ont  fini  par  se  créer  une  position  infiniment  prèférable 
sous  tous  les  rapports  à  cet  exil  et  à  cet  esclavage  que  certaines 
familles  sont  allées  chercher  dans  leo  manufactui-es  des  États- 
Unis.  Combien  de  ces  pauvres  exilés  qui  voudraient  revenir  au 
pays  et  qui  n'eu  ont  ni  les  moyens,  ni  la  force  !  Combien  de 
jeunes  gens  et  de  jeunes  filles  qui  ont  perdu  la  santé  et  même  la 
vie,  dans  l'aii'  empesté  de  ces  manufactures  où  ils  travaillent 
sans  relâche  comme  des  esclaves  !  Et  parmi  ceux  qui  ont  sur- 
vécu. combi(>n  peu  ont  réussi  à  mettre  leur  vieillesse  à  l'abri  de 
la  misèi-e  !  Parcourez,  an  contraire,  ces  nouvelles  colonies  de 
défricheurs  intrépides  qui  ont  fondé  des  paroisses  aujourd'hui 
florissantes  ;  vous  y  voyez  partout  régner  la  santé,  les  joies  de 
la  famille,  l'aisance  et,  ce  qui  est  encore  plus  désirable,  la  foi  et 
la  religion.  C'est  un  spectacle  dont  nous  avons  fréquemment 
été  uons-môme  le  témoin  dans  nos  visites  pastorales,  et  dont 
nous  ne  cessons  de  remercier  Dieu. 

Donnez  vos  enfants  à  la  colonisation.  T^a  nouvelle  société  leur 
procurera  les  informations  dont  ils  auront  besoin  ;  elle  les  en- 
couragera et  leur  facilitera  leni-  rude  tâche.  Gomme  une  tendre 
mère,  elle  essuyera  leurs  larmes  et  veillera  surtout  à  ce  que  les 
secours  et  les  consolations  divines  de  la  religion  ne  manquent 
point  à  ces  chers  enfants  dont  vous  avez  si  justement  à  cœur 
le  salut. 

Profitant  de  l'expérience  déjà  acquise,  la  société  laissera  aux 
parents  le  soin  de  nourrir  et  d'entretenir  leurs  enfants  jusqu'au 


—  210  — 

moment  où  ceux-ci  soroiil  en  étal  de  se  suffire  àeux-mruu's;  car 
il  est  bien  connu  que  les  colons  qui  comptent  pour  celasurd'au- 
tres  ressources  que  sur  celles  de  la  famille,  ne  déploieul  pas  toute 
l'énergie  dont  ils  sont  cajiables,  et  trop  souvent  cousunn'Ul  dans 
l'oisiveté  ou  le  plaisir,  les  secours  qui  leur  viennent  d'ailleurs. 
Néanmoins,  la  société  se  fera  un  bonheur  et  un  dev(nr  de  vmir 
en  aide  à  ceux  que  des  circonstances  extraordinaires,  mais  non 
pas  leur  paresse  ou  leur  mauvaise  conduite,  auraient  réduits  à 
la  misère.  La  gelée,  la  gi'èle,  le  feu,  l'inondation,  une  maladie 
prolongée  et  autres  accidents,  seront  pris  en  sérieuse  considéra- 
tion, et  les  victimes  seront  encouragées  et  secoui-ues  autant  (jue 
le  permettront  Ifs  ressources  dont  la  société  pourra  dispost-r. 
Dans  l'ouverture  ou  la  réparation  des  chemins  dont  le  gouver- 
nement est  chargé,  il  se  présente  parfois  des  petites  dépenses 
imprévues  et  qui  peuvent  néanmoins  servir  beaucoup  au  jirogrès 
d'une  nouvelle  colonie  ;  l'association  y  pourvoira  avec  prompti- 
tude, sauf  à  obtenir  compensation  du  gouvernement,  si  celui-ci 
le  juge  à  propos. 

L'œuvre  de  la  propagation  de  la  foi  suffit  déjà  à  peine  pour 
construire  des  chapelles  et  soutenir  des  missionnaii-es  dans  les 
nouveaux  établissements  ;  la  société  de  colonisation  viendra  à 
son  secours  pour  procurer  de  suite  aux  nouveaux  colons  les  en- 
couragements et  les  consolations  de  la  religion. 

Voilà,  Nos  Très  Ghers  Frères,  tout  le  plan  de  Celte  organisa- 
tion qui  nous  paraît  à  la  fois  simple  et  efficace,  et  qui,  avec  la 
grâce  de  Dieu  et  votre  coopération,  produira,  nous  l'espérons, 
ses  fruits  de  bénédiction  pour  le  temps  et  pour  rélernité.  Nous 
ne  nous  dissimulons  pas  les  difficultés  qu'il  y  aura  à  surmonter 
surtout  dans  les  commencements  ;  toute  œuvre  chrélieime  a 
besoin,  pour  réussir,  d'être  marquée  du  sceau  de  la  croix;  mais 
c'est  dans  ce  signe  divin  que  réside  la  victoire.  Vos  prières  et 
votre  concours  en  assureront  le  succès. 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoque,  nous  réglons  et 
ordonnons  ce  qui  suit  : 

1"  Nous  établissons  une  société  de  colonisation  dans  notre 
diocèse  :  le  co7jsfi7  f/'ar/wm/sirai/on  sera  composé  de  l'Archevêque, 
président  cxofficio  et  de  quatre  membres  nommés  par  lui,  dont 
deux  laïques  et  deux  prêtres. 


—  220  — 

2"  Pour  ('Ire  inoiiil)r(^  du  rassociation,  il  suffira  de  se  l'aire 
inscrire  [>ar  un  zélateur  et  do  coulribuor  annuellement  dix  cen- 
tins  pour  l'œuvre. 

3"  Messieurs  les  cui'és  et  supérieurs  des  séminaires,  collèges 
el  communautés  seront  zrlaleurs  ex  ofjlcio.  Tls  nommeront  des 
collccleurs  et  coUcclricrs  chargés  de  i-ecueillir  à  domicile  les  noms 
et  les  contributions  des  membres. 

4"  Tous  les  ans,  au  temps  que  chaque  curé  trouvera  plus  op- 
portun, une  quête  sera  faite  un  dimanche  ou  fête  d'obligation, 
dans  toutes  les  églises  de  l'archidiocèse,  et  le  produit  en  sera 
immé(liat(Mnent  envoyé  à  l'archevêché,  pour  y  être  à  la  disposi- 
tion du  conseil  d'administration  de  la  société. 

5o  Chaque  mois,  une  messe  sera  célébrée  dans  la  basilique  de 
Québec  pour  attirer  les  bénédictions  de  Dieu  sui-  tons  les  mem- 
bres de  l'association  et  sur  les  colons  qu'elle  assiste  directement 
ou  indirectement.  Les  membres  défunts  y  auront  aussi  leur 
part. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  toutes  les 
églises  et  chapelles  de  paroisses  et  de  missions  où  se  fait  l'office 
public,  le  premier  di^lan^;h(^  après  sa  réception,  et  plus  tard, 
chaqu(>  année,  le  dimanche  tjui  pi-écèdera  la  quête  ordonnée 
pour  la  société. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse  et 
le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  premier  septembre  mil  huit 

cent  quatre-vingt. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 
Par  Monseigneur, 

G.-A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


1 


OOl    


MANDEMENT 


A  l'occasion  du  DKUX-CENTIÈME  ANNIVERSAIRE   DK    L'ÉTARLISSKMKNT  OKS  PBàRRS 

DES  ÉCOLES    CHRÉTIENNES 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASCHEREAU,  pah  la  (W^ack  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Ahchevi>uue  de  Quékec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Aux  fidèles  de  la  cité  de  Québec^  salul  et  bénédiction  en  Notre  Sei- 
gneur. 

Il  est  juste,  Nos  Très  Ghers  Frères,  que  nous  rendions  des 
actions  de  grâces  à  Dieu  pour  tous  les  bienfaits  qu'il  nous  accor- 
de. Nous  mettons  au  nombre  de  ces  bienfaits  les  plus  insignes, 
l'établissement  parmi  nous  des  Ghers  Frères  des  Écoles  Chré- 
tiennes, qui  depuis  bientôt  quarante  ans  forment  à  la  science  et 
surtout  à  la  piété  un  si  grand  nombre  d'enfants  de  celte  ville. 

Le  24  juin  dernier  était  le  deux-centième  anniversaire  de  la 
fondation  de  cet  Institut  par  le  Vénérable  Jean-Baptiste  do  la 
Salle  ;  mais  comme  en  ce  jour  nous  célébrions  notre  fête  natio- 
nale, il  a  été  jugé  nécessaire  de  remettre  à  plus  tard,  après  la 
rentrée  des  élèves,  le  triduum  destiné  à  rendre  à  Dieu  de  solen- 
nelles actions  de  grâces.  G'est  ce  qui  aura  lieu  les  lundi,  mardi 
et  mercredi,  18,  19  et  20  du  courant. 

Les  deu.\-  premiers  jours  seront  consacrés  à  une  retraite  que  les 
élèves  feront  dans  les  églises  de  Saint-Roch,  de  Saint-Patrice,  de 
Saint-Sauveur  et  de  Saint-Jean.  Les  exercices  du  soir  se  termi- 
neront par  la  bénédiction  du  Saint-Sacrement. 

Le  dernier  jour  à  9  heures,  il  y  aura,  dans  l'église  de  Saint- 
Jean,  une  messe  solennelle  avec  sermon  par  un  ancien  élève  des 
Chers  Frères.  Les  élèves  de  toutes  les  écoles  des  Chers  Frères  y 
assisteront,  et  le  soir  à  5  heures,  il  y  aura  dans  la  même  église 


222 

bénédiction  du  Sainl-Sacrcmenl  avec  Te  Dcum.     Nous  invitons 
spécialement  à  ces  deux  exercices  les  parents  des  élèves. 

Les  mêmes  exercices  pourront  avoir  lieu  en  même  temps  ou 
plus  tard  dans  les  paroisses  de  campagne  de  l'archidiocèse  on  il 
y  a  des  établissements  des  Chers  Frères. 

Nous  vous  exhortons  tons.  Nos  Très  Ghers  Frères,  à  unir  vos 
prières  et  vos  actions  de  grâces  aux  Nôtres  et  à  celles  des  Ghers 
Frères  et  de  leurs  nombreux  élèves,  afin  que  Notre  Seigneur 
répande  de  plus  en  plus  ses  bénédictions  sur  cet  Institut  qui 
rend  de  si  grands  services  à  la  Religion  et  à  la  Patrie,  et  qu'il  le 
protège  contre  la  persécution  à  laquelle  il  est  aujourd'hui  en 
butte  en  France  et  ailleurs. 

Sera  le  présent  mandement  lu  au  prône  de  toutes  les  églises 
de  cette  ville  le  dimanche  après  sa  réception. 

Donné  à  Onébec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'Archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  sept  octobre  mil  huit 
cent  quatre-vingt. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

G.-A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


—  223  — 

(No  96) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archkvéché  de  Québec, 
\-2  Oclobn'  IHSd. 


I.  Pouvoir  d'indulgencier  les  chapelets,  renouvela-. 
II.   Précautions  à  prendre  pour  mettre  les  archives  en  sûreté. 
III.   Abus  à  réformer  au  sujet  du  drap  mortuaire. 
IV.  Indulgences  à  gagner  dans  les  sacristies  en  hiver. 

V.  Enregistrement  de  certains  documents  à  renouveler. 

Monsieur, 


Par  un  induit  du  19  septembre  dernier,  j'ai  été  autorisé  pour 
cinq  ans  à  communiquer  aux  prêtres  de  ce  diocèse,  la  faculté  de 
bénir  les  chapelets,  les  croi.x,  médailles,  et  d'y  appliquer  les  in- 
dulgences dites  apostoliques  et  celles  dites  de  Sainte  Brigitte.  Eu 
conséquence,  par  la  présente,  je  renouvelle  ce  pouvoir  en  faveur 
de  tous  les  prêtres  du  diocèse  qui  l'ont  déjà  obtenu  de  moi  par 
écrit.  Toutes  ces  facultés  expireront  advenant  le  19  septembre 
1885. 

n 

En  lisant  les  rapports  annuels  de  cette  année,  j'ai  trouvé  qu'en 
certaines  paroisses  les  titre.'^  et  papiers  de  la  fabrique  sont  con- 
servés à  la  sacristie  ou  bien  dans  des  armoires  placées  dans  le 
presbytère.  J'appelle  l'attention  de  Messieurs  les  Curés  sur  l'ar- 
ticle 3  du  mot  Archives  dans  la  «  Discipline  »,  extrait  de  la  circu- 
laire No  81,  où  sont  expliquées  en  détail  les  précautions  à 
prendre. 


—  224  — 


III 


Messieurs  les  Curés  sont  priés  de  mellre  fin  à  une  coutume 
conlraire  aux  rubriques  et.  à  la  décision  de  la  S.  R.  C,  rapportée 
dans  l'ordo  de  1880  à  la  fin  du  mois  de  septembre. 

Feretrum,  cum  in  oo  corpus  includilur,  et  castrnm  doloris, 
absente  corpore,  panno  nigro  cooperiri  debent  ;  qiueritur  utrum 
feretrum,  si  in  eo  reconditur  corpus  puollœ  innuptre,  panno  ex 
lana  alba  conloxto  coopcM'ire  liceat  in  signum  virginitatis,  et 
etiam  pro  Castro  doloris  in  die  tertia,  scptima,  trigesima  et  anni- 
versaria  ipsius  puellœ  innuptai  ? 

R.  Négative  in  utroque  casu.  (S.  R.  C,  N^  5221,  ad  13.) 

Aliud  est  de  parvulis  ante  usum  rationis  defunctis,  proqnibus 
color  albus  adhibendus  est.  (De  Herdt,  P.  L,  N»  149.) 

Il  est  du  devoir  des  curés  de  tenir  à  ce  que  la  rubrique  soit 
désormais  observée  sur  ce  point,  comme  sur  les  autres.  La  cou- 
leur blanche  ne  peut  être  employée  que  dans  la  sépulture  des 
enfants  qui  n'ont  pas  sept  ans. 

IV 

Vous  trouverez  ci-après  le  texte  d'un  induit  du  20  juin  1880, 
en  vertu  duijuol,  dans  toute  cette  province,  les  fidèles  peuvent 
gagner  dans  les  sacristies,  où  (d'après  un  autre  induit)  il  est  per- 
mis de  garder  le  Saint-Sacrement  entre  le  le'"  novembre  et  le  l^r 
mai,  les  indulgences  qui  supposent  la  visite  d'une  église  avec 
prière  aux  intentions  du  Souverain  Pontife.  Ce  privilège  ne 
s'étend  pas  aux  autres  mois  de  l'année  où,  pour  une  raison 
spéciale,  par  exemple,  des  travaux  dans  l'église,  l'évèqne  aurait 
permis  de  garder  le  Saint-Sacrement  dans  la  sao'istie  et  d'y  dire 

la  messe. 

V 

Certains  faits  assez  récents  me  donnent  lieu  de  croire  que 
quelques  prêtres  ordonnés  à  litre  de  patrimoine^  c'est-à-dire,  avec 
un  titre  clérical  hypothéqué  sur  un  bien-fonds,  croient  pouvoir 
donner  main-levée  de  cette  hypothèque,  sans  songer  à  remplacer 
ce  titre.  C'est  une  erreur  qui  est  signalée  dans  la  page  234  de 
la  II  Discipline.  » 


-225  - 

Comme  d'après  nos  lois,  l'eiiregislrement  des  hypnllièques  a 
besoin  d'être  renouvelé  do  temps  en  temps,  ch;i(jiie  prêtre  doit 
prendie  cette  précaution  [joiir  ne  pas  pei-dre  son  litu'  clérical,  et 
chaque  cnré  doit  voii-  aus?i  à  ce  que  les  litres  de  sa  fabri(ine  ne 
deviennent  pas  caducs  faute  de  cette  précaution.  Cela  est  sur- 
tout nécessaire  dans  les  comtés  où  le  cadastre  csl  pronuilgiie. 
En  consultant  un  notaire  on  un  avocat,  chacun  saura  au  juste 
ce  qu'il  a  à  faire. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  rassurance  de  mou  sincère  atta- 
chement. 

-}•   E.-A.,  Arch.  de  (Québec. 


(APOCJKAPUrM) 

Bme  Pater, 

Archiepiscopns  et  Episcopi  Provincise  Quebecensis  humiliter 
exponunt  in  suis  diœcesibus  ecclesias  tempore  hiemali,  id  est  a 
prima  die  novembres  usque  ad  primam  maii,  valde  frigidas  esse 
et  propterea  indultum  fuisse  ut  hoc  tempore  SSmum  Eucharis- 
tie Sacramentum  in  sacristiis  asscrvetur,  servatis  servandis. 
Idcirco  postulant  ut  indulgenlipe  omnes  quie  alicujus  ecclesia? 
visitationem  supponunt  cum  oralionr  ad  inleiitiuiiem  Summi 
Pontificis  possint  similiter  a  fidelibns  oblineri  pci'  visilalioneni 
sacristise  tempore  quo  juxta  dictum  indultum  SSma  Eucharistia 
ibidem  asservatur. 

Ex  audientia  SSmi  diei  20  junii  I8S0,  SSmus  Dominns  Nosler 
Léo  Divina  Providentia  PP.  XIII,  referenle  infrascriplo  S. 
Congnis  de  Propaganda  Fide  Secretario,  porreclis  precibus 
bénigne  annuere  dignatus  est  pro  gralia  juxta  pelita. 

Datum  Romœ  ex  aed.  d.  S.  Congnis,  die  et  anno  ut  supra. 

Gratis  qnocumque  titulo, 

L.  j  S.  (Sfgnat.)  ,1.  Masotti, 

Secrins. 
15 


—  226  — 
(No  97) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  de  Québec, 
\      15  novembre  1880. 


[.  Dictionnaire  généalogique  des  familles  canadiennes,  recommandé. 
II.  Importance  do    faire   constater  de  suite   le  décès  des    personnes  qui    meurent 

hors  do  la  province. 
III.   Article  6  du  règlement  sur  les  pèlerinages. 
IV.  Livres  distribués  par  les  sociétés  bibliques. 

Monsieur, 


Vous  connaissez  déjà  le  Diclionnaire  Généalogique  des  familles 
canadiennes  par  Monsieur  l'abbé  Gyprieii  Tanguay,  dont  l'impor- 
tance est  reconnue  Je  tous,  non  seulement  pour  l'histoire  du 
pays  et  des  familles,  mais  aussi  pour  aider  à  débrouiller  les 
questions  de  parenté  dans  les  causes  matrimoniales.  Jusqu'ici 
il  n'a  été  possible  de  publier  que  le  premier  volume  (de  1608  à 
1700).  Le  second  volume,  qui  comprendra  près  de  quatre-vingts 
ans,  est  maintenant  prêt  pour  la  publication,  mais  l'imprimeur 
n'ose  l'entreprendre  avant  qu'un  nombre  suffisant  du  premier 
ne  soit  vendu  pour  couvrir  les  frais  déjà  encourus  pour  celui-ci. 

Il  serait  gi-andement  à  désirer  que  chaque  fabrijque  et  même 
chaque  bibliothèque  paroissiale  possédât  un  exemplaire  de  cet 
ouvrage,  auquel  on  peut  avoir  besoin  de  recourir  pour  retrouver 
des  actes  importants  dans  les  questions  d'héritages,  de  généalo- 
gies et  mariages.  J'exhorte  donc  tous  les  curés  et  missionnaires 
du  diocèse  à  en  faire  acheter  par  les  paroisses  et  par  les  missions 
et  pour  les  bibliothèques  paroissiales. 


227 

Le  premier  volume  broché,  j,M-an(i  8",  de  6-2.\  pages  h  dtMix 
colonnes,  sera  cédé  poni'  S"2.  aux  Iralniqnes,  aux  missions,  aux 
bibliothèques  paroissiales,  aux  èlahlissements  d'édui-alion.  L'im- 
primeur. Monsieur  Eusèbc  Sénecal.  doit  envoyer  prochaine- 
ment dans  les  paroisses,  un  agent  qui  livrera  iminédialemenl 
le  premier  volume  sur  paiement  de  la  somme  ci-dessus. 

Il 

Il  arrive  assez  souvent  que  des  hommes  mariés  meurent  par 
accident  ou  autrement  dans  les  chantiers  des  Étals-Unis  ou  du 
Canada.  Il  est  important  que  leurs  veuves  fa.-sent  anssilûl  des 
démarches  pour  obtenir  une  [)reuve  certaine  et  aulhenli(jnt>  tin 
décès  ;  en  i-etardant  de  quelques  années  on  même  quelciues 
mois,  elles  s'exposent  à  ne  pouvoir  [ilustard  prouver  leur  liberté 
si  elles  veulent  se  remarier,  ou  le  décès  du  mari  dans  lesdillicul- 
tés  qui  s'élèvent  à  l'égard  d'héritages  à  recueillir.  Cette  preuve 
est  presque  toujours  possible  et  facile  quand  elle  est  cherchée  de 
suite,  au  lieu  qu'elle  devient  souvent  impossible  après  un  certain 
laps  de  temps,  comme  j'ai  fréquemment  l'occasion  de  le  consta- 
ter quand  il  s'agit  de  veuves  qui  demandent  à  contracter 
mariage. 

Messieurs  les  Curés  rendront  service  à  bien  des  familles  en 
insistant  sur  ce  point  dès  .q  l'ou  retjoit  la  nouvelle  d'un  décès 
arrivé  au  loin.  Il  faut  remaiijuer  que  des  lettres  particulières 
et  surtout  des  articles  de  journaux,  ne  suffisent  pas  toujours  : 
ils  peuvent  néanmoins  être  très  utiles  et  doivent  être  conservés 
avec  soin.  Le  plus  court  sera  de  consulter  l'Archevêque  en  lui 
envoyant  ces  documents,  afin  qu'il  déclare  de  suite  si  l'on  peut 
y  ajouter  foi  entière  et  indique  les  démarches  ultérieures  à  faire 
de  suite. 

Quand  c'est  un  témoin  du  décès,  ou  de  l'enterrement,  qui  an- 
nonce la  nouvelle,  ou  bien  qui  l'a  entendue  d'autres  persoimes 
bien  renseignées,  il  serait  prudent  de  se  procurer  de  suite  un 
affidavil  de  son  témoignage  rendu  devant  un  juge  de  paix. 


—  228  — 


III 


Pondant  la  dernif're  retraite,  j'ai  annoncé  que  je  consulterais 
Nos  Seimiours  h's  Évèqnesde  la  Province  sur  la  question,  savoir, 
si  l'artii-le  ()  du  règlement  concernant  l'organisation  des  pèleri- 
nages {Discipline,  patjc  152)  oblige  sous  peine  de  nullité  des 
absolutions  ? 

Il  a  été  décidé  que  les  diverses  conditions  exigées  par  cet  arti- 
cle obligent  en  général  sub  gravi,  mais  non  sons  peine  de  nullité 
des  absolutions. 

IV 

J'ai  été  informé  que  dans  certaines  paroisses  du  diocèse,  on  a 
essayé  dernièrement  de  distribuer  des  bibles  protestantes  et  des 
petits  livres  dans  lesquels  l'erreur  est  quelquefois  habilement 
déguisée  sous  une  forme  hypocrite.  Vous  vous  ferez  un  devoir 
de  mettre  les  fidèles  en  garde  contre  les  agents  des  sociétés  bi- 
bliques qui  colportent  ces  écrits  et  les  vendent  à  vil  prix,  ou 
même  quelquefois  les  donnent  pour  rien.  Faites-vons  apporter 
ceux  qui  auraient  été  ainsi  achetés  ou  reçus,  et  jetez-les  au  feu. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

-}-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  229  — 


(No  98) 


xMANDExMENT 


PBOMOLGCANT  UXK  KNCYCLIQL'K  DK  NOTRK  SAIXT-PÈRE    LK    PAPK    LÉON    IIII,    SUR    L'otl-VRH 

DR  Là  propagation  DE  LA  KOI. 


ELZÉAR-ALKXANDRE  TASGHEREAU,  pah  la  t-rack  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Quéuec,  Assistant 
AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Ré/julier,  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  Fidèles  de  VArchidiocise  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Nous  nous  faisons  un  devoir,  Nos  Très  Chers  Frères,  de  vous 
communiquer  une  encyclique  de  Notre  Saint-Père  le  Pape  Léon 
Xni.  ayant  pour  but  de  ranimer  dans  tout  le  monde  catholique 
le  zèle  des  fidèles  en  faveur  de  la  belle  et  importante  œuvre  de 
la  Propagation  de  la  foi.  Gomme  ce  document  doit  vous  «^tre  lu 
à  la  suite  de  notre  présente  lettre  pastorale,  nous  n'avons  pas 
besoin  de  vous  exposer  nous-mème  au  long  les  puissants  motifs 
qui  doivent  vous  faire  aimer  et  favoriser  cette  œuvre  si  éminem- 
ment catholique.     Ils  se  résument  en  un  seul  mot  :  la  charité. 

Notre  Seigneui-  nous  apprend  que  cette  vertu  fait  l'objet  du 
premier  et  du  plus  grand  des  commandements  et  du  second  qui 
est  semblable  au  premier...  Vous  aimerez.,  dit-il,  le  Seigneur  votre 
Dieu,  de  tout  votre  cœur  et  de  toute  votre  âme,  et  dr  tout  votre  es- 
prit... Vous  aimerez  votre  prochain  comme  vous-même.  A  ces  deux 
commandements  se  rapportent  toute  la  loi  et  les  prophHes  :  Diliges 
Dominum  Deum  tuum  ex  toto  corde  tuo,  et  in  tota  anirna  tua.,  et  in 
tota  mente  tua...  Diliges  proximum  tuum  sicut  te  ipsum.  In  his 
duobus  mandatis  universa  lexpendct  et  prophetx  [^\^\.\.h.  XXII.  37.. I. 
Saini  Paul  l'appelle  le  lien  de  la  perfection,  vinculum  perfeclionis 


—  230  — 

(Col  m,  \k.)  ;  la  plènitwic  ilr  la  loi,  /ilniitudo  Irgis  dilcctio  (Rom. 
XIII,  lu  |.  L'apôli-L!  Sailli  .Icau  (I.  Ép.  III,  14.)  nous  dil  que  celui 
qui  n'a  pas  la  charité  demeure  dans  la  mort,  qui  non  diligit  manet 
in  morte. 

Les  saints  pères  appellent  la  charité,  la  racine,  la  forme,  le 
fondement  de  toutes  les  vertus;  c'est  elle  qui  les  rend  dignes 
trune  récompense  éternelle  ;  c'est  elle,  dit  Saint  Augustin,  qui 
distingue  les  enfants  de  Dieu  des  enfants  de  la  perdition.  C'est 
la  sève  divine  qui  produit  les  fruits  de  la  vie  éternelle  ;  c'est  le 
sang  qui  fait  circuler  la  vie  dans  le  corps  de  l'Église  et  dans 
chacun  de  ses  membres. 

Or,  Nos  Très  Cliers  Frères,  l'œuvre  de  la  Propagation  de  la 
foi  est  une  des  plus  belles  et  des  plus  éclatantes  manifestations  de 
notre  charité  envers  Dieu,  envers  l'Église,  envers  le  prochain, 
envers  nous-mêmes. 

Elle  donne  à  Dieu  des  adorateurs,  ou  plutôt  elle  lui  rend  des 
enfants  que  le  péché,  l'ignorance  et  l'erreur  lui  avaient  ravis. 

La  sainte  Église,  notre  mère,  est  heureuse  de  voirentrer  dans 
son  bercail  ces  innombrables  brebis  dont  elle  déplorait  la  perte 
éternelle. 

Le  prophète  royal,  dans  le  psaume  cent-sixième,  a  décrit  en 
termes  phophétiques  tous  les  bienfaits  que  Dieu  veut  conférer 
aux  hommes  par  le  moyen  de  celte  admirable  association.  Que 
les  miséricordes  du  Seigneur,  dit-il,  soient  le  sujet  de  7ios  cantiques^ 
et  qu'il  soit  loué  à  cause  des  merveilles  qu'il  a  opérées  en  faveur  des 
enfants  des  hommes.  Il  a  rassasié  et  comblé  de  biens  des  âmes  affa- 
mées et  dénuées  de  tout.  Les  enfants  de  mon  peuple  étaient  plongés 
dans  les  ténèbres  et  dans  les  ombres  de  la  mort.,  captifs,  dans  l'indi- 
gence^ chargés  de  chaînes...  Il  les  a  fait  sortir  des  ténèbres  et  des 
ombres  de  la  mort...  il  a  rompu  leurs  chaînes...  brisé  les  portes 
d'airain  de  leur  prison...  il  les  a  retirés  de  leur  voie  d'iniquité...  il 
a  envoyé  sa  parole  et  les  a  guéris  ;  misit  verbum  suum  et  sanavit 
eos. 

Cette  parole  qui  guérit,  instrument  de  la  puissance  et  de  la 
miséricorde  divine,  est  portée  par  les  missionnaires  ;  mais  les 
missionnaires  ont  besoin  de  l'obole  catholique  pour  aller  la  faire 


—  231  — 

entendre  à  ces  pauvres  âmes  privées  des  lumières  de  la  foi  et 
assises  dans  tes  ombres  de  In  mnrt. 

Notre  Seigneur  vent  vous  associer,  Nos  Très  Chers  Frèros,  à 
cette  œuvre  de  charité  et  vous  fournir  ainsi  une  excellente  occa- 
sion de  vous  procurer  des  biens  inestimables. 

Vous  avez  offensé  quelquefois  votre  Dieu  ;  voici  un  moyeu  df 
réparer  votre  faute  et  de  mériter  votre  pardon. 

Vous  avez  quelquefois  scandalisé  votre  prochain  ;  contribuez 
par  vos  aumônes  à  procurer  à  Dieu  des  hommages  qui  compen- 
sent les  outrages  dont  vous  avez  été  la  cause. 

Vous  voulez  vous  assurer  la  persévérance  finale,  une  sainte 
mort,  une  récompense  éternelle  ;  Dieu,  qui  est  infiniment  riche 
en  miséricorde  (Éph.  II,  4.1,  vous  rendra  au  centuple  la  petite 
aumône  que  vous  aurez  versée  chaque  semaine  dans  le  trésor 
de  la  charité  catholique  et  apostolique. 

Sans  compter  les  nombreuses  indulgences  dont  les  Souverains 
Pontifes  ont  enrichi  cette  admirable  association,  vous  aurez  part 
aux  mérites  des  missionnaires,  aux  prières  de  leurs  néophytes,  à 
tonte  cette  bénédiction  que  la  sainte  Église  communique  à  ses 
enfants  à  proportion  de  la  charité  qui  les  anime. 

Dieu  qui  vous  a  donné  tout  ce  que  vous  possédez,  vous  en 
demande  bien  peu  aujourd'hui  :  un  sou  par  semaine!  mais  cette 
petite  somme  réunie  à  tant  d'autres  produira  de  grandes  choses 
pour  la  gloire  de  Dieu,  l'exaltation  de  la  sainte  Église,  le  salut 
de  votre  prochain  et  votre  propre  sanctification. 

Bien  qu'une  certaine  partie  des  aumônes  recueillies  dans  ce 
diocèse  y  soit  emi)loyée  h  procurer  les  consolations  de  la  religion 
à  ceux  de  nos  fi-ères  qui  s'en  vont  former  de  nouveaux  établisse- 
ments dans  nos  forêts,  ce  qui  est  une  œuvre  à  la  l'ois  patriotique 
et  éminemment  religieuse,  il  ne  faut  pas  croire,  Nos  Très  Ghers 
Frères,  que  vous  soyez  étrangers  aux  œuvres  et  aux  avantages 
de  cette  œuvre  catholique. 

Les  missions  des  sauvages  Naskapis,  entre  le  golfe  Saint-Lau- 
rent et  la  Baie  d'Hudson,  et  celles  des  Montagnais  dans  la  vallée 
du  Saint-Maurice  sont  soutenues  uniquement  par  l'œuvre  de  la 


—  232  — 

Prnpacralion  de  la  foi  du  dincèso  dt^  Québec.  Dans  l'Afrique 
t;riilrali%  \c  Révoi'ciul  Pèro  Ailliiir  Bouchard,  missionnaire  apos- 
tolique, natif  de  ce  diocèse,  l'st  allé  planter  le  drapeau  de  la  foi  ; 
nous  avons  accordé  une  aunu'tuf  (jui  nous  donne  droit  à  prendre 
part  aux  niérilfs  de  cci  iuliepide  missionnaire,  aux  prières  de 
ses  néophytes  et  aux  bénédictions  que  l'aumône  attire  toujours 
sur  ceux  qui  donnent  de  bon  cœur  pour  l'amour  de  Dieu  et  du 
prochain. 

Nous  avons  la  confiance  (juc  la  [larole  du  Souverain  Pontife 
ranimera  le  zèle  de  tous  les  fidèles  de  ce  diocèse  ;  qu'on  organi- 
sera partout  de  nouvelles  dizaines,  et  qu'on  profitera  des  indul- 
gences et  autres  privilèges  accordés  à  cette  œuvre. 

Sera  le  présent  mandemcui  In  et  publié  au  prône  de  toutes  les 
églises  et  chapelles  de  paroisses  et  de  missions  où  se  fait  l'olTice 
public,  et  en  chapitre  dans  les  communautés  religieuses,  le  pre- 
mier dimanche  après  sa  réception. 

Donné  à  Québ  c,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
et  le  contre-seing  do  notre  secrétaire,  en  la  fête  de  la  conversion 
de  l'Apôtre  Saint  Paul,  vingt-cinq  janvier  mil  huit  cent  quatre- 
vingt-un. 

-|-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 
Par  Monseigneur, 

C.  A.  Collet,  Ptre, 

Secrétaire. 


—  238  — 

LETTRE  KNGYGLIQUr: 

DE  NOTRE  TRÈS  SAINT  PÈRE  LE  PAPE  EKON  XIII 

A  lous  les  Palriarches,  Prinuils,  Archevêques,  Kvrqttes 

du  monde  catholique  en  f/râce  et  en  communion 

avec  le  Siège  Apostoliiiue. 

Vénérables  Frères,  Saint  et  Bénédiction  Apostolique. 

La  cité  sainte  de  Dien,  qni  est  l'Église,  n'étant  ciifonsrrite  par 
aucune  frontière,  a  rern  de  son  Fondateur  la  force  ot  la  loi 
d'étendre  chaque  jour  davantage  «le  lieu  de  son  campement»  el 
d'élargir  «  la  toison  qui  recouvre  ses  tentes  »  (Ts.  LIV,  2.)  Cet 
accroissement  des  peuples  chrétiens  est  assurément  dû  principa- 
lement à  l'intime  assistance  et  à  l'inspii-ation  du  Saint  Esprit  ; 
toutefois  il  s'accomplit  extérieurement  par  le  travail  des  hommes 
el  selon  les  lois  de  la  nature  humaine.  Il  est,  en  effet, conforme 
à  la  sagesse  de  Dieu  que  chaque  chose  soit  ordonnée  et  conduite 
à  sa  fin  par  les  moyens  qui  conviennent  à  sa  nature  propre. 

Les  moyens  et  les  hommes  qui  procurent  à  la  Jérusalem  ter- 
restre de  nouveaux  citoyens  ne  sont  pas  d'une  seule  et  unique 
nature.  Le  premier  rôle  appartient  à  ceux  qui  prêchent  la  pa 
rôle  de  Dieu  ;  c'est  la  leçon  que  Notre  Seigneur  a  doimée  par 
ses  exemples  et  ses  paroles  ;  c'est  l'enseignement  sur  lequel 
insistait  Saint  Paul  en  disant  :  n  Comment  croiront-ils  en  celui 
dont  ils  n'ont  pas  entendu  parler  ?  Comment  en  entendront-ils 
parler,  si  personne  ne  leur  prêche  ?...  La  foi  vient  de  l'audition 
et  l'audition  par  la  parole  de  Jésus  Christ  »  (Rom.  X.  14.  17  i. 
Or,  ce  ministère  appartient  à  ceux-là  qui  ont  été  légitimement 
initiés  aux  sacrés  mystères. 

Mais  ceux-ci  sont  grandement  aidés  et  secourus  par  ceux  (jui 
leur  fournissent  les  ressources  extérieures  on  qni  attirent  snrenx 
les  dons  célestes  par  des  prières  adressées  à  Dieu  Ainsi  sont 
louées   dans  l'Évangile  les  femmes  «  qui  soutenaient  de  leurs 


—  234  — 

bÏLMis  )i  le  Clirisl  [)i'èch;inl  le  loyaimie  de  Dieu,  (liiic,  VIII,  3i  ; 
et  sailli  Paul  témoigne  qu'à  ceux  qui  annoncent  l'Évangile,  il  est 
accordé  pai-  la  volonté  de  Dieu  de  vivre  de  V évangile  (I.  Cor.  IX,  1 4.). 

Pareillement,  lujus  savons  que  le  Christ  a  donné  à  ses  disci- 
ples, à  ses  auditeuraf,  ce  commandement  :  «Demandez  au  maître 
de  la  moisson  (jnil  y  envoie  des  ouvriers.  »  (Matth.  IX,  3.  Luc, 
X,  2.).  Nous  savons  ([ue  les  premiers  disciples  formés  par  l'exem- 
ple des  Apôtres  s'adressaient  à  Dieu  en  ces  termes  :  «  Donnez  à 
vos  serviteurs  d'annoncer  votre  parole  en  toute  confiance.»  (Act. 
IV,  29.) 

Ces  deux  ofTices,  qui  consistent  à  donner  et  cà  prier,  ne  servent 
pas  seulement  à  élargir  les  frontières  du  royaume  des  cieux  ;  il 
ont  encore  ce  propre  avantage  de  pouvoir  être  facilement  rem- 
plis par  tout  homme,  quelle  que  soit  sa  condition.  En  effet, 
quel  est  l'homme,  si  pauvre  qu'il  ne  puisse  donner  une  mince 
obole,  si  accablé  d'occupations  qu'il  ne  puisse  quelquefois 
élever  vers  Dieu  une  prière  poui"  h^s  messagers  du  Saint  Évan- 
gile? Les  hommes  apostoliques  ont  toujours  voulu  procurer  ces 
secours,  et  spécialement  les  Pontifes  romains  auxquels  incombe 
paiticulièrement  le  soin  de  propager  la  foi  chrétienne.  La 
forme  de  ce  secours  n'a  pas  toujours  été  la  même  ;  elle  a  varié 
selon  les  diverses  nécessités  des  temps  et  des  lieux. 

La  tendance  de  nos  temps  étant  d'entreprendre  les  choses  diffi- 
ciles par  le  concours  de  volontés  et  de  forces  unies,  nous  avons 
vu  se  former  partout  des  sociétés,  dont  plusieurs  avaient  pour 
but  de  procurei'  l'extension  de  la  Religion  en  quelques  contrées. 
Mais,  parmi  elles,  la  plus  éminente  est  la  pieuse  association  for- 
mée, il  y  a  soixante  ans,  à  Lyon,  en  France,  et  qui  a  pris  le  nom 
de  «  la  Propagation  de  la  foi.  »  Elle  eut  d'abord  pour  objet  de 
secourir  quelques  missionnaires  en  Amérique  ;  puis,  comme  le 
grain  de  >énevé  qui  croit  en  arbre  gigantesque  et  dont  les 
rameaux  fleui'issent  largement,  elle  a  élinidu  à  toutes  les  missions 
éparses  sur  la  terre  entière  son  action  bienfaisante.  Cette  excel- 
lente institution  fut  promptement  approuvée  par  les  Pasteurs  de 
l'Église  et  comblée  de  splendides  éloges.  Les  Pontifes  romains 
Pie  VII,  Léon  XII,  Pie  VIII,  nos  prédécesseurs,  la  recomman- 
dèrent chaleureusement  et  l'enrichireni  d'indulgences. 


—  235  — 

Elle  fut  recommandée  avec  phis  de  sollicilude  encore,  et 
entourée  d'une  afFection  vraiment  paternclli",  par  (iréf^oire  \\  I, 
qui,  dans  son  Encyclique  en  date  du  15  août  de  la  (luarantii-me 
année  de  ce  siècle,  eu  a  parlé  en  ces  termes  :  m  Celte  œiivri'  vrai- 
ment  grande  et  très  sainte,  qui,  au  moyen  de  faibles  otrrandi's  et 
de  prières  quotidiennes  adressées  à  Dieu  par  chaque  associe,  se 
soutient,  s'accroît,  se  fortifie,  et  qui  a  pour  but  de  si'courir  les 
ouvriers  apostoliques,  d'exercer  envers  les  néophytes  les  œuvres 
de  la  charité  chrétienne,  et  de  délivrer  les  fidèles  de  l'assaut  des 
persécutions.  Nous  l'estimons  très  digne  de  l'admiration  cl  de 
l'amour  de  tous  les  bons.  Il  ne  faut  pas  croire  qu'un  si  précieux 
avantage  soit  venu  à  l'Église  dans  ces  temps  uouvea\i.x  sans  un<' 
vue  spéciale  de  la  divine  Providence.  Gai-,  à  l'heure  où  l'Epouse 
chérie  du  Christ  est  assaillie  par  les  machinations  de  toutes 
sortes  de  l'infernal  ennemi,  rien  ne  pouvait  .u-i-ivcr  de  plus 
opportun  que  cet  effort  des  fidèles  animés  du  désir  de  propager 
la  vérité  catholique  et  unissant  leur  zèle,  leurs  ressources,  pour 
gagner  les  âmes  au  Christ.  »  Il  exhortait  ensuite  les  évèques, 
afin  que  chacun,  dans  son  diocèse,  travaillât  avec  grand  zèle  à 
développer  une  institution  si  salutaire. 

Et  Pie  IX,  de  glorieuse  mémoire,  marchant  sur  les  traces  de 
son  prédécesseur,  n'a  laissé  passer  aucune  occasion  d'aider  cette 
société  très  méritante  et  d'en  augmenter  la  prospérité.  Eu  etfet, 
par  son  autorité,  les  sociétés  reeurent  de  plus  amples  [trivilèges 
d'indulgences  pontificales;  la  piété  chrétienne  fut  appelée  au 
secours  de  cette  OEnvre  ;  les  principaux  associés  qui  s'étaient 
le  plus  distingués  par  leur  zèle,  furent  honorés  de  plusieurs 
distinctions,  et  enfin  plusieurs  Œuvres  annexes,  auxiliaii-es  de 
l'Institution,  furent  louées  et  développées  par  le  même  Pontife. 

A  la  même  [époque,  l'émulation  de  la  piété  fil  naître  deux 
autres  sociétés  dont  l'une  prit  le  nom  de  la  Sainle-Enfancr  de 
Jésus  Christ,  l'autre  celui  d'Écoles  (rOrient.  La  première  a  pour 
but  de  recueillir  et  d'élever  dans  les  habitudes  chrétiennes  de 
malheureux  petits  enfants  que  leurs  parents,  poussés  par  la  misère 
et  la  faim,  exposent  sans  pitié,  spécialement  en  Chine  où  prévaut 
cette  barbare  coutume.  La  charité  des  sociétés  les  recueille  très 
affectueusement,  les  achète  parfois,  prend  soin  de  les  faire  régé- 
nérer par  le  baptême,*afin  qu'ils  grandissent  avec  l'aide  de  Dieu, 


—  236  — 

pour  l'espérance  de  l'P^f^lise,  ou  que,  s'ils  viennent  à  mourir,  ils 
puissent  obtenir  le  bonheur  éternel.  L'autre  association,  que 
Nous  avons  nommée  plus  haut,  prend  soin  des  adolescents  et 
s'efforce,  par  Ions  les  moyens,  de  leur  inculquer  la  saine  doctrine, 
de  les  soustraire  aux  périls  d'une  science  menteuse,  vers  laquelle 
ils  sont  inclinés  par  une  imprudente  curiosité  de  tout  savoir. 

Du  reste,  l'une  et  l'antre  société  prête  son  aide  active  à  celle 
plus  ancienne  qui  se  nomme  «La  Propagation  de  la  Foi.)i  Soute- 
nues par  l'aumône  et  les  prières  des  peuples  chrétiens^  elles 
conspirent  en  amicale  alliance  pour  atteindre  le  même  but  ; 
toutes  tendent  à  ce  que,  par  la  diffusion  de  la  lumière  évangé- 
lique,  beaucoup  d'étrangers  à  l'Église  soient  amenés  à  connaître 
Dieu,  à  l'adorer,  lui  el  son  envoyé,  Jésus-Christ.  Aussi,  dans 
des  lettres  apostoliques.  Notre  prédécesseur  Pie  IX  a-t-il  comblé 
de  louanges  méritées  ces  deux  institutions,  et  les  a-t-il  enrichies 
de  précieuses  indulgences. 

Ces  trois  associations,  qui  ont  joui  d'une  si  grande  l'avcui-  aux 
yeux  des  Souverains  Pontifes  et  auxquelles  chacun  d'eux  n'a  cessé 
d'apporter  son  concours,  ont  donné  des  fruits  abondants  de  salut 
à  notre  congiégatiou  de  la  Propagande,  et  ne  lui  ont  pas  été  d'un 
mince  secours  poui-  soutenii-  le  poids  des  missions  ;  elles  ont 
fleuri,  donnant  joyeuse  espérance  d'une  plus  laige  moisson  dans 
l'avenir. 

Mais  les  tempêtes  nombreuses  et  violentes  qui  se  sont  dé- 
chaînées contre  l'Église,  dans  les  contrées  déjà  éclairées  par  la 
lumière  évangélique,  ont  nui  considérablement  à  ces  œuvres 
instituées  pour  civiliser  les  peuples  barbares.  Plusieurs  causes 
ont  contribué  à  diminuer  le  nombre  et  la  générosité  des 
associés.  Le  monde  a  été  inondé  par  des  opinions  dépravées  qui 
aiguisent  les  appétits  de  bonheur  terrestre  et  effacent  la  pensée 
des  biens  célestes  :  qu'attendre  de  celui  qui  emploie  son  intelli- 
gence à  rêver  la  volupté  et  son  corps  à  la  goiàter  ?  De  tels  hom- 
mes peuvent-ils  adresser-  à  Dieu  des  prières  qui  procui-ent  le 
triomphe  de  la  grâce  et  de  la  lumièi-e  divine  de  l'Evangile  aux 
peuples  assis  dans  les  ténèbres  ?  Comment  apporteraient-ils  leur 
concours  aux  prêtres  qui  ti-availleut  et  combattent  pour  la  Foi  ? 
Le    malheur   est  venu  aussi  diminuer   la  générosité  des  âmes 


—  237  — 

même  pieuses,  d'abord  parce  que,  dans  celte  rnan^'  moiilanlr 
du  mal,  la  charité  de  plusieurs  se  refroidit  ;  ensuite  parce  que 
les  malheurs  privés  et  les  conimolionsdes  affaires  pul)li(iues  joints 
à  la  crainte  de  temps  pires  encore,  ont  inspiré  à  btMnconp 
d'hommes  la  pensée  de  ménager  leurs  ressources  et  di-  diminuer 
leurs  aumônes. 

Au  contraire,  les  missions  apostoliques  souffrent  iK'  nom- 
breuses et  graves  nécessités,  parce  que  le  nombre  des  ouvriers 
évangéliques  diminue,  et  que  ceux  qui  meurent  on  qui  sont 
épuisés  par  la  vieillesse  ou  la  faiblesse,  ne  sont  pas  remplacés 
par  des  missionnaires  égaux  en  nombre  et  en  courage.  De  plus. 
Nous  voyons  les  familles  religieuses  qui  fournissaient  beauroiip 
d'ouvriers  aux  saintes  missions,  dissoutes  par  des  lois  injustes, 
les  clercs  arrachés  à  l'autel,  et  astreints  aux  obligations  mili- 
taires, les  biens  de  l'un  et  de  l'autre  clergé  presque  partout  con- 
fisqués on  menacés.  Et  pourtant,  le  chemin  nouvellement 
ouvert  vers  des  régions  qui  paraissaient  inaccessibles,  la  con- 
naissance plus  complète  des  lieux  et  des  nations,  devraient  ame- 
ner de  nouvelles  expéditions  des  soldats  du  Christ  et  rétablisse- 
ment de  nouvelles  missions.  Il  faudrait  donc  augmenter  le 
nombre  des  missionnaires  et  les  ressources  dont  ils  ont  besoin. 

Venons  aux  difficultés  et  aux  obstacles  qu'engendrent  les  con- 
tradictions. 11  arrive  souvent  que  des  hommes  trompeurs, 
semeurs  de  mensonges,  simulent  les  apôtres  du  Christ,  et  abon- 
damment pourvus  des  ressources  humaines,  entravent  le  minis- 
tère des  prêtres  catholiques,  prennent  la  place  de  ceux  qui  man- 
quent, ou  dressent  une  chaire  contre  la  leur,  se  regardant  comme 
victorieux  si  leurs  auditeurs,  qui  entendent  expliquer  de  deux 
manières  la  parole  de  Dieu,  se  demandent  avec  anxiété  quelle 
est  la  vraie  voie  du  salut.  PKit  à  Dieu  que  leurs  artifices  fussent 
inutiles  !  Il  est  profondément  déplorable  que  des  hommes  qui 
repoussent  de  tels  maîtres  ou  ne  les  ont  pas  connus,  qui  appel- 
lent la  vraie  lumière  de  la  vérité,  ne  puissent  avoir  un  maître 
qui  leur  apprenne  la  vraie  doctrine  et  les  amène  dans  le  sein  de 
l'Église.  Ce  sont  vraiment  des  enfants  qui  demandent  du  pain 
et  auxquels  personne  n'en  distribue,  ce  sont  des  champs  jaunis, 
mûrs  pour  la  moisson  ;  mais  les  ouvriers  sont  peu  nombreux  ; 
ils  le  seront  moins  encore  demain  ! 


—  238  — 

Puisqu'il  eu  esl  ainsi,  Véuérables  Frères,  nous  croyons  qu'il 
est  de  notre  devoir  de  stimuler  le  zèle,  la  piété  et  la  charité  des 
chrétiens,  afin  qu'ils  aident  de  leurs  largesses  l'OEuvre  des 
saintes  missions  cl  la  Propagation  de  la  Foi.  L'excellence  de 
cette  Œuvre  ressort  dn  bien  qu'elle  se  propose  et  aussi  des  avan- 
tages qu'elle  procure.  Elle  tend  directement  cette  sainte  OEnvre, 
à  la  gloire  dn  nom  divin,  à  étendre  sur  la  terre  le  royaume  du 
Christ  ;  elle  est  infiniment  profitable  à  ceux  qui  sont  retirés  de 
la  fange  du  vice  et  de  l'ombre  de  la  mort,  et  amenés  à  la  lumière 
et  à  la  voie  du  salut  éternel,  à  ces  pauvres  nations  qui  sont  appe- 
lées à  passer  de  l'état  de  la  barbarie  à  la  civilisation.  Mais 
l'OEuvre  est  utile  aussi  et  fructueuse  à  ceux  qui  prennent  quel- 
que part  à  cette  ti-ansformatioii  ;  ils  amassent  des  trésors  spiri- 
tuels et  Dieu  se  fait,  pour  ainsi  dire,  leur  débiteur  ! 

Nous  vous  invitons  donc.  Vénérables  Frères,  à  partager  de 
plus  en  plus  notre  sollicitude,  afin  que  d'un  cœur  unanime  vous 
vous  appliquiez  avec  nous  à  soutenir,  à  aider  les  missions  apos- 
toliques, mettant  en  Dieu  votre  confiance,  et  ne  vous  laissant 
décourager  par  aucune  difficulté.  Il  y  va  du  salut  des  âmes 
pour  lequel  est  mort  notre  Rédempteur,  pour  lequel  il  nous  a 
faits  évèques  et  prêtres,  afin  que  nous  avancions  l'œuvre  des 
saints  et  la  perfection  ^de  son  corps  mystique.  Que  chacun  de 
nous,  dans  le  lieu  où  il  a  été  placé  par  Dieu  pour  la  garde  d'un 
troupeau,  s'efforce,  par  tous  les  moyens  en  son  pouvoir,  de  pro- 
curer aux  saintes  missions  ces  secours  que  nous  trouvons  en 
usage  dès  les  commencements  de  l'Église,  c'est-à-dire,  la  prédi- 
cation de  l'Évangile,  les  prières  et  les  aumônes  des  personnes 
pieuses. 

Si  donc  vous  trouvez  des  personnes  zélées  pour  la  gloire  de  Dieu, 
prêtes  et  propres  à  entreprendre  les  saintes  expéditions,  encou- 
ragez-les à  étudier  et  à  connaître  en  eux  la  volonté  de  Dieu,  puis 
à  répondre  sans  balancer  à  l'appel  du  Saint-Esprit,  sans  écouter 
la  chair  ni  le  sang. 

Et  quant  aux  autres  prêtres,  aux  religieux  de  l'un  et  de  l'autre 
sexe,  et  enfin  à  tous  les  fidèles  confiés  à  vos  soins,  engagez-les 
avec  grand  zèle  à  implorer  par  des  supplications  continuelles 
l'aide  céleste  pour  les  semeurs  de  la  parole  divine.  Qu'ils  invo- 
quent l'intercession  de  la  Vierge  Mère  de  Dieu,  qui  a  la  puis- 


—  289  — 

sance  de  détruire  toutes  les  erreurs  ;  de  sou  très  pin-  Époux  que 
beaucoup  de  Missious  out  déjà  choisi  pour  protecteur  etgardieu, 
et  que  le  Saint-Siège  apostolique  a  donné  pour  patron  à  l'Kj^lise 
univursellH  ;  des  princes  des  apôtres  et  de  tous  les  apôtn-s  qui, 
les  premiers,  ont  lait  retentir  toutes  les  contrées  de  l;i  Icrr»'  de 
la  prédication  évangélique  ;  et  enfin  de  tous  les  antres  honunes 
illustres  par  la  sainteté  qui,  dans  ce  ministère,  ont  consume  leurs 
forces  et  répandu  leur  sang. 

Qu'à  la  prière  suppliante  s'unisse  l'aumône  qui  a  [)our  elfct  dt- 
faire  participer  aux  travaux  et  aux  mérites  des  ouvriers  apostoli- 
ques, ceux  qui  les  aident,  bien  que  séparés  pai-  la  distance  et 
rtîtenus  par  d'autres  occupations. 

Sans  doute  les  temps  sont  si  durs,  que  beaucoup  sounii-ni  de 
la  misère  ;  mais  que  personne  pour  cela  ne  manque  de  courage  ; 
car  personne  ne  peut  justement  regarder  comme  trop  onéreuse 
l'offrande  d'une  pièce  de  monnaie  bien  minime  sans  doute,  mais 
qui  réunie  à  beaucoup  d'autres,  peut  créer  de  grandes  ressources. 

Que  chacun  considère,  d'après  votre  enseignement,  ô  Vénéra- 
bles Frères,  que  sa  libéralité  ne  sera  pas  une  perte  pour  lui, 
parce  que  celui  qui  donne  au  pauvre,  prête  à  Dieu,  et  que  l'au- 
mône a  été  bien  nommée  la  plus  lucrative  des  industries. 

Si,  d'après  la  promesse  du  même  Jésus-Christ,  celui  là  ne 
perdra  pas  sa  récompense  qui  a  donné  un  verre  d'eau  fraîche  à 
un  des  plus  petits  qui  croient  en  lui,  une  grande  recompense 
attendra  certainement  celui  (jui  dépense  pour  les  saintes  mis- 
sions une  petite  monnaie,  et  qui,  y  joignant  la  prière,  exerce  à 
la  fois  des  œuvres  de  charité  nombreuses  et  diverses,  celle  sur- 
tout que  les  Saints  Pères  ont  appelée  la  plus  divine  entre  les 
œuvres  divines,  puisqu'il  se  fait  ainsi  l'auxiliaire  de  Dieu  pour 
le  salut  du  prochain. 

Nous  avons  la  ferme  confiance,  Vénérables  Frères,  que  tous 
ceux  qui  se  glorifient  du  nom  de  catholiques,  repassant  dans 
leur  esprit  ces  considérations,  et  enllamméspar  vos  exhortations, 
se  porteront  à  cette  œuvre  de  piété  que  Nous  avons  tant  à  cœur. 
Ils  ne  permettront  pas  que  leur  zèle  pour  la  diffusion  du  règne 
de  Jésus-Christ  soit  dépassé  par  l'ardeur  et  l'habileté  de  ceux 
qui  s'efforcent  de  propager  l'empire  du  prince  des  ténèbres. 


-  240  - 

Implorant  le  secours  de  Dieu  pour  les  pieuses  entreprises  des 
peuples  chrétiens,  Nous  accordons  très  afrectueusement  dans  le 
Sfignenr  la  bénédiction  apostolique,  témoignage  de  Notre  parti- 
culière bienveillance,  à  vous,  Vénérables  Frères,  au  clergé  et  au 
peuple  conliés  à  votre  vigilance. 

Donné  k  Rome,  près  Saint-Pierre,  le  3«  jour  de  décembre  de 
l'an  IHHO,  la  troisième  de  Notre  Pontificat. 

Léon  XIII,  Pape. 


(No  99) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


J  Archevêché  de  québec, 
l         26  janvier  1881. 

I.  Visite  pastorale  de  1881. 
IL  Office  des  Saints  Cyrille  et  Méthode. 
III.  Litanies  prohibées. 
IV.  Encyclique  sur  la  Propagation  de  la  foi. 
V.  Lettres  d'argent  à  enregistrer. 

Monsieur, 

I 

Vous  recevrez  avec  la  présente  rilinéraire  de  la  visite  pasto- 
rale de  1881.  Veuillez  voir  à  ce  sujet  l'article  II  de  la  Circulaire 
No  90,  19  mars  1880. 

n 

Par  une  bulle  du  30  septembre  1880,  Notre  Saint-Père  le  Pape 
Léon  XIII  a  rendu  obligatoire  dans  toute  l'Église  l'office  des 
Saints  Cyrille  et  Méthode,  confesseurs  pontifes,  sous  le  rite  dou- 
ble mineur  et  l'a  fixé  au  5  juillet.  Mais  comme  ce  jour  est  déjà 
occupé  par  la  fête  de  Saint  Michel  des  Saints,  accordé  à  cette 
province  par  un  induit  spécial  du  30  janvier  1879,  les  Évoques 


—  241  — 

de  la  province,  usant  de  la  faculté  qui  leur  est  accordét-  i.ir 
divers  décrets,  ont  fixé  l'ollice  des  Saints  Cyrille  et  Mélhode  au 
7  du  môme  mois.  Vous  devrez  donc  le  réciter  dès  le  7  juillet 
1881,  et  faire  àl'ordo  et  au  calendrier  de  cette  année  les  correc- 
tions suivantes,  si  elles  ne  s'y  trouvent  déjà. 

Juillet  7,  b,    SS.  Cyrille  et   Méthode,  évéques  t-l   confesseurs 
double.  ' 

21,  r,  Saint  Boniface,  évèque  et  martyr,  double  (Ojuin). 
27,      Saint  Norbert,  évèque  et  confesseur,  double  (G  juin). 
30,      Saint  Jean  (a  S.  Facundo),  confesseur,  (12  juin). 
Août    13,  b,  Saint  Jean  François  Régis,  confesseur,  (IG  juin)  avec 
mémoire  de  la  vigile  à  laudes  et  à  la  messe. 
Si    vous   n'avez   pas   pour   votre   sacristie    un  calendrier  .lu 
second  tirage,  corrigé  comme  ci-dessus,  vous  ferez  bien  de  chan- 
ger de  suite  les  couleurs  du  7  et  du  21  juillet  et  du  13  août,  afin 
que  le  sacristain  ne  se  trompe  point. 

Vous  trouverez  l'office  et  la  messe  de  ces  saints  chez  l'ininri- 
meur  P.-G.  Delisle,  ou  à  l'Archevêché. 

m 

Un  décret  de  la  S.  R.  C,  en  date  du  IG  juin  1880,  ordonne  au.x 
évêques  de  ne  point  permettre  dans  leurs  diocèses  la  récitation 
publique  de  litanies  non  approuvées  parle  Saint-Siège,  et  de  refu- 
•  ser  leur  approbation  aux  livres  renfermant  de  ces  litanies.    Los 
seules  litanies  approuvées  jusqu'à  présent  sont  celles  du  saini 
nom  de  Jésus,  de  la  sainte  Vierge,  dites  de  Lorelte,  et  des  Saints. 
Eu  conséquence,  il  est  défendu  de  réciter  publiquement  et,  à 
plus   forte   raison,  de   chanter,   les  litanies  de  Saint  Franço'is- 
Xavier,   de  Sainte  Anne,  de    Saint  Joseph  et  autres  que  l'on 
trouve  dans  les  livres  de  dévotion.    On  voit  par  la  teneur  même 
du  décret  que  le  désir  du  Saint-Siège  est  que  Ton  cesse  tôt  ou 
tard  entièrement  de  les  réciter    même  privcmcnt,  puisque  les 
évêques  doivent  désormais  refuser  leur  approbation  à  tout  livre 
qui  les  contient. 

IV 

^  En  vous  envoyant  le  mandement  ci-joint  et  l'encyclique  sur 
l'œuvre  de  la  Propagation  de  la  foi,  j'attire  votre  attention  soé- 
16  ^ 


-  242  — 

ciale  sur  quelques  passages  de  l'encyclique,  où  le  Sainl-Père 
exhorte  les  évoques  et  le  clergé  à  déployer  tout  le  zèle  possible 
en  faveur  de  cette  belle  œuvre  :  «  Il  y  va  du  salut  des  âmes  pour 
lesquelles  est  mort  noire  Rédempteur,  pour  lequel  il  nous  a  faits 
évè(iues  et  prêtres...  Que  chacun  de  nous,  dans  le  lieu  où  il  a 
été  placé  par  Dieu,  s'eil'orce  par  tous  les  moyeus  en  son  pouvoir, 
de  procurer  aux  saintes  missions  ce  secours...  Engagez  les  fidèles 
à  implorer  par  des  supplications  continuelles  Taide  céleste  pour 
les  semeurs  de  la  parole  divine.  » 

Grâces  à  Dieu,  dans  un  grand  nombre  de  paroisses  de  l'archi- 
diocèse,  on  montre  beaucoup  de  générosité  et  de  zèle  pour  cette 
œuvre;  mais  en  parcourant  la  liste  des  contributions,  on  voit 
quelques  grandes  paroisses  qui  se  laissent  dépasser  par  d'autres 
beaucoup  plus  petites  et  moins  fortunées.  Examinons  devant 
Dieu  à  quoi  cela  pent  tenir. 

Pour  réussir,  il  ne  suffit  pas  d'en  parler  du  haut  de  la  chaire, 
mais  il  faut  organiser  l'œuvre  en  choisissant  dans  chaque  rue. 
ou  chaque  concession,  une  ou  plusieurs  personnes  de  confiance 
et  de  zèle  qui  se  chargent  de  former  des  dizaines  nouvelles  et 
d^en  recueillir  les  aumônes.  Gela  demande  un  peu  de  soin  pour 
commencer,  mais  une  fois  que  l'organisation  est  complétée,  elle 
ne  requiert  plus  qu'un  peu  de  vigilance  pour  qu'elle  continue  de 
produire  des  fruits  abondants.  Il  serait  à  propos  de  réunir  une 
fois  ou  deux  par  année  les  chefs  de  dizaines,  pour  aviser  en  com- 
mun aux  moyens  de  rendre  l'œuvre  plus  prospère,  choisir  de 
nouveaux  chefs  pour  remplacer  ceux  qui  manquent  par  mort  ou 
maladie,  et  pour  créer  de  nouvelles  dizaines. 

Confulimus  autem  de  vobis  in  Domino,  quoniam  qux  prœcipimus 
et  facitis  et  facietis.  Domiuus  autem  clirigat  corda  vrstra  in  chari- 
late  Dei  et  patientia  Chrisd  (II.  Thess.  III,  4,  5.). 


Je  crois  devoir  vous  recommander  de  faire  toujours  enregis- 
trer les  lettres  contenant  de  l'argent,  parce  qu'autrement  elles 
sont  exposées  à  être  perdues  sans  que  l'on  puisse  facilement  les 

retrouver. 

Veuillez  agréer,  Monsieui-,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. ,    ^     u 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  243  — 
(No  100) 

cirgulairl:  au  gleugé 


ArCHKVÉCHI^    DK  guÉHEC, 

•23  mars  1881. 


I.  Monsieur  Marois  chargé  dos  luet^ses. 
II.  Avis  sur  le  recensement. 
m.  Instruction  sur  les  reliques. 

Monsieur, 


C'est  Monsieur  Marois,  maître  des  cérémonies,  et  assistant- 
secrétaire,  qui  est  maintenant  chargé,  à  la  place  de  feu  Monsei- 
gneur Gazeau,  de  recevoir  et  distribuer  les  intentions  de  messes. 

II 

Le  recensement  du  Canada  devant  avoir  lieu  prochainement, 
je  crois  utile  de  reproduire  ici  les  sages  conseils  que  Monseigneur 
Baillargeon  donnait  sur  ce  sujet  au  clergé  dans  sa  circulaire  du 
13  décembre  1860. 

«  L'on  va  procéder  à  un  nouveau  recensement,  et  déjà  l'on  a 
nommé  les  principaux  officiers  qui  doivent  être  chargés  de  ce 
soin.  Je  n'ai  pas  besoin  de  vous  dire  combien  il  est  à  désirer, 
sous  les  rapports  et  religieux  et  politiques,  que  l'on  se  prêle  de 
la  meilleure  volonté  possible  à  ce  qu'exige  la  loi  sur  ce  point. 
Tous  ceux  qui  exercent  quelque  influence  sur  nos  populations, 
doivent  se  faire  un  devoir  de  s'en  servir,  pour  aider  à  l'accom- 
plissement de  la  loi.  Vous  comprendrez  facilement  que  le  clergé 
a  une  large  part  d'influence  à  exercer  en  cette  occasion. 

«  Je  viens  donc  vous  inviter  à  bien  faire  connaître  aux  fidèles 
de  votre  paroisse,  ou  mission,  l'obligation  que  la  loi  leur  impose 


—  244  — 

do  fournir  fulèlenicnl  aux  ofliciers  préposés  au  recensement,  les 
inforniations  requises.  11  sera  à  propos  de  leur  l'aire  comprendre 
qu'il  importe  beaucoup  aux  habitants  du  Bas-Canada,  surtout 
aux  caiholiques,  de  ïnivo  constater  exactement  leur  nombre  ; 
que  pins  ce  nombre  sera  considérable,  plus  ils  aui'ont  de  part 
dans  la  distribution  des  deniers  publics,  pour  l'encouragement 
de  réducation  et  pour  les  améliorations  locales  ;  qu'ils  ne  doi. 
vent  pas  hésiter  non  plus  à  donner  un  état  fidèle  des  produits  ou 
revenus  de  leiu-s  terres,  ou  autres  propriétés,  afin  que  l'on  puisse 
se  former  une  juste  idée  des  ressources  générales  de  cette  partie 
de  la  Province,  que  des  hommes  ennemis  s'attachent  à  déprécier. 

«  Au  besoin,  vous  ne  manquerez  pas  de  dissiper  les  préjugés 
que  des  gens  à  vues  étroites  pourraient  opposer  au  fonctionne- 
ment de  la  loi,  en  s'elTorçant  de  faire  croire  que  le  recensement 
a  pour  but  de  taxer  le  peuple,  d'enrôler  un  plus  grand  nombre 
d'hommes  dans  la  milice. 

«  Vous  voudrez  bien  profiter  de  la  première  occasion,  après  la 
réception  de  la  présente,  pour  donner  à  vos  paroissiens  les  avis 
que  vous  croirez  les  plus  propres  à  atteindre  le  but  désiré.  » 

III 

Ceux  qui  feront  à  l'avenu'  demander  des  corps  saints  ou  des 
reliques  à  Rome,  devront  exiger  absolument  de  leurs  commis- 
sionnaires qu'ils  obtiennent  le  visa  du  Cardinal-Vicaire  ou  de 
celui  quil  a  chargé  de  ce  soin,  sur  les  authentiques  de  ces  reli- 
ques, quand  même  ces  authentiques  auraient  été  donnés  par 
quelque  autre  évèque  ou  cardinal.  Par  une  instruction  du  17 
janvier  1881,  les  évèques  ont  défense  de  laisser  exposer  et  véné- 
rer dans  leurs  diocèses  les  reliques  venant  désormais  de  Rome 
sans  cette  autorisation  du  Cardinal-Vicaire  ou  de  son  substitut 
Faute  de  celte  précaution  on  s'exposerait  donc  à  ne  pouvoir  faire 
reconnaître  ici  des  reliques  qu'on  aurait  eu  grande  peine  à  se 
procurer. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  245  — 
(No  101) 

MANDEMENT 

PROMULGUANT    L'ENCYCLIQUE    SUR    LE    JUBILÉ    DE    1881 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASCHEREAU,  par  f.a  r.nACE  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clrr(fé  Séculier  et  Régulier,  aux  Communautés  Rcliffieuses  et  à 
toux  les  Fidèles  de  V Archidiocèse  de  Québec,  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Dieu,  dans  sa  sagesse  inlinie,  dont  nous  ne  saurions  pén6tror 
les  desseins  adorables,  permet  que  son  Église  soit  aujoui-d'hui 
ballottée  par  une  des  plus  furieuses  tempêtes  de  sa  laborit.'use 
carrière.  Sans  doute /es  portes  rf^  Vcnfer.ne  prévaudront  jamais 
contre  elle  (Matth.  XVI,  18.),  mais  il  n'est  pas  permis  àses  enfants 
de  regarder  avec  indifférence  les  efforts  de  l'impiété  qui  voudrait 
la  détruire.  Dieu  désire  nous  associer  à  son  triomphe,  en  nous 
permettant  de  hâter  le  jour  de  la  victoire  par  nos  supplications 
et  nos  bonnes  œuvres. 

Voilà  pourquoi.  Nos  Très  Chers  Frères,  le  Souverain  Pontife 
Léon  XIII.  dans  une  encyclique  du  12  mars  dernier,  nous  invile 
à  élever  tous  ensemble  nos  cœurs  et  nos  mains  supi)liantes  vers 
le  trône  de  la  miséricorde,  pour  obtenir  la  cessation  des  persécu- 
tions auxquelles  l'Église  Catholique,  et  en  particulier  le  Saint- 
Siège,  est  en  butte  dans  l'ancien  monde.  Afin  de  nous  animci- 
plus  fortement  dans  cette  croisade  pacifique,  il  nous  accorde  de 
nouveau,  après  un  intervalle  d'un  an  et  demi,  une  indulgence 
très  plénière  en  forme  de  jubilé,  applicable  au.x  défunts  et  qui 
pourra  être  gagnée  dans  ce  pays  jusqu'à  la  fin  de  la  présente 
année. 


—  246  — 

A  cette  occasion,  il  ouvre  les  trésors  spirituels  de  l'Église,  il 
use  dans  toute  sa  plénitude  de  ce  pouvoir  de  lier  et  de  délier  qui 
lui  a  été  confié  dans  la  personne  du  Prince  des  Apôtres,  afin  de 
favoriser  la  rémission  des  péchés,  en  accordant  à  tous  les  con- 
fesseurs les  pouvoirs  les  plus  extraordinaires,  en  faveur  de  ceux 
qui  étant  sincèrement  contrits  de  leurs  fautes,  fermement  réso- 
lus de  ne  plus  les  commettre  et  disposés  à  les  réparer,  se  présen- 
teront au  tribunal  de  la  pénitence  avec  l'intention  sérieuse  et 
sincère  de  remplir  toutes  les  conditions  requises  pour  gagner 
cette  indulgence  du  jubilé. 

Si  vous  aimez  la  sainte  Église,  votre  mère,  Nos  Très  Chers 
Frères,  vous  vous  ferez  un  bonheur  de  profiter  de  ce  temps  favo- 
rable, de  ces  jours  rie  salut^  dont  parle  le  grand  apôtre,  ecce  nunc 
tempus  acceptabile^  ecce  mmc  (lies  salutis  (II.  Cor.  VI,  2.),  pour  pu- 
rifier vos  âmes  et  rendre  ainsi  plus  agréables  à  Dieu  et  plus 
dignes  d'être  exaucées  les  prières  que  vous  adressez  au  ciel  pour 
obtenir  que  la  persécution  cesse,  que  la  paix  règne,  que  les  doc- 
trines perverses  qui  inondent  la  terre  soient  anéanties,  et  que  le 
salut  des  âmes  ne  soit  plus  empêché  par  les  obstacles  innombra- 
bles que  l'enfer  y  oppose.  Gomme  vous  le  voyez.  Nos  Très  Ghers 
Frères,  vous  êtes  vous-mêmes  intéressés  à  profiter  de  cette  grande 
grâce,  puisqu'en  même  temps  que  vous  témoignerez  votre 
amour  pour  l'Église,  vous  aurez  à  votre  disposition  tous  ses  tré- 
sors spirituels,  non  seulement  pour  effacer  vos  péchés,  mais 
aussi  pour  appliquer  à  votre  âme  dans  toutes  leur  plénitude  les 
mérites  surabondants  de  Notre  Seigneur  et  de  tous  les  Saints. 

Nous  n'entrerons  pas  plus  longuement  dans  le  détail  des  avan- 
tages que  vous  pouvez  vous  assurer  par  ce  jubilé,  ni  des  maux 
auxquels  le  Saint-Père  veut  obtenir  remède  :  la  lecture  qui  vous 
sera  faite  de  l'encyclique,  à  la  suite  de  ce  mandement,  vous  les 
exposera  bien  mieux  que  nous  ne  pourrions  le  faire.  Pi'êtez 
donc  une  oreille  attentive  à  ces  paroles  du  Vicaire  de  .lésus- 
Christ,  recueillez-les  dans  vos  coeurs  et  ne  négligez  rien  pour  les 
mettre  en  pratique.  Évitez  avec  plus  de  soin  que  jamais  les 
différents  désordres  que  nous  vous  avons  souvent  signalés  :  l'in- 
tempérance, le  luxe,  le  parjure,  les  fréquentations  dangereuses, 
la  négligence  à  surveiller  vos  enfants,  les  procès  injustes,  la  pro- 


—  24Y  — 

fanalion  des  jours  cor.sacrés  à  Dieu  et  tout  ce  qui  poul  ternir  la 
beauté  et  la  pureté  de  votre  cœur. 

Vous  remai-querez.  Nos  Très  Chers  Frères,  ce  passa},'e  de  l'en- 
cyclique où  le  Souverain  Pontife  nous  exhorte  tout  parlieulière- 
ment  à  redoubler  de  dévotion  envers  la  Sainte  Vierge  et  envers 
Saint  Joseph,  patron  de  l'Eglise  catholique.  A  cette  première 
recommandation  il  eu  ajoute  une  autre  en  ces  termes  :  «  De  plus, 
Nous  exhortons  tout  le  monde  à  entreprendre  par  piété  des  pèle- 
rinages aux  sanctuaires  des  Saints  parliculii-rement  vénérables 
et  consacrés  en  chaque  pays  par  un  culte  local  et  traditionnel,  n 

Nous  comptons,  Nos  Très  Chers  Frères,  que  pour  vous  con- 
former à  ce  désir  de  notre  bien-aimé  père  et  pontife,  vous  con- 
sacrerez les  exercices  du  beau  mois  de  Marie,  qui  approche,  à 
solliciter  les  grâces  qu'il  espère  obtenir  par  ce  jubilé.  Votis  y 
joindrez  chaque  jour  quelque  pratique  en  l'honneur  de  Saint 
Joseph. 

Le  sanctuaire  de  Sainte-Anne  de  Beaupré  est  bien  pour  nous 
ce  sanctuaire  vénérable  et  consacré  par  un  culte  traditionnt^, 
que  Léon  XIII  désire  que  tous  les  fidèles  visitent  dans  le  cours 
de  cette  année.  La  sainte  patronne  de  notre  province  aimera 
voir  tous  ses  enfants  accourir  dans  cette  église  élevée  par  leurs 
généreuses  contributions  ;  et,  tout  en  exauçant,  selon  sa  coutu- 
me, les  prières  que  nous  y  ferons  pour  nous-mêmes  et  pour  ceux 
qui  nous  sont  chers,  elle  nous  aidera  puissamment  à  obtenir 
pour  notre  mère  la  sainte  Église  et  pour  son  auguste  chef,  les 
grâces  importantes  que  le  monde  catholique  tout  entier  va  solli- 
citer. 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons  et 
ordonnons  ce  qui  suit  : 

La  traduction  ci-jointe  de  l'encyclique  de  Notre  Saint-Père  le 
Pape  Léon  XIII,  «mi  date  du  12  mars  dei-nier,  accordant  un 
jubilé  extraordinaire,  sera  lue  et  publiée  à  la  suite  du  présent 
mandement. 

Les  conditions  à  remplir  sont  les  suivantes  : 

1"  La  confession  et  la  commumon,  avec  les  dispositions  requises. 
La  confession  annuelle  et  la  communion  pascale  ne   peuvent 


—  248  — 

pas  sufTire  pour  gagner  l'indulgence  du  jubilé.  Les  enfants  qui 
n'ont  pas  encore  fuit  leur  première  communion,  devront  être 
dispenses  de  la  communion  par  leur  confesseur,  (a) 

2"  Six  visites  aux  églises  désignées.  Ces  visites  peuvent  se 
faire  toutes  le  même  jour  ou  à  des  jours  différents.  Les  visites 
d'une  mémo  église  peuvent  se  faire  à  la  snite  l'une  de  l'autre, 
pourvii  que  l'on  sorte  de  l'église  un  instant  entre  les  visites  et 
que  l'on  récite  chaque  fois  les  prières  prescrites. 

(b)  Les  fidèles  de  la  haute-ville  de  Québec,  delà  rue  Saint-Paul 
et  des  rues  voisines,  visiteront  deux  fois  la  Basilique,  l'égUse  de 
Saint-Patrice  et  la  chapelle  du  Séminaire. 

Ceux  de  la  basse-ville  et  du  quartier  Ghamplain,  deux  fois  la 
Basilique,  la  chapelle  du  Séminaire  et  l'église  de  la  basse-ville. 

Ceux  de  Notre-Dame  de  la  Garde  visiteront  six  fois  leur  église. 

Ceux  des  faubourgs  Saint-Jean  et  Saint-Louis,  visiteront  deux 
fois  les  églises  de  Saint-Jean,  des  Pères  Jésuites  et  de  Saint-Pa- 
trice. 

Ceux  de  Saint-Roch  visiteront  deux  fois  les  églises  de  Saint- 
Roch,  de  Saint-Sauveur  et  des  Congréganistes  de  Saint-Roch. 

Ceux  de  Saint-Sauveur  visiteront  deux  fois  les  églises  de  Saint- 
Sauveur,  de  Notre-Dame  de  Lourdes  et  des  Congréganistes  de 
Saint-Roch. 

Dans  les  paroisses  ou  missions  de  la  campagne,  les  fidèles  vi- 
siteront six  fois  leur  église  ou  chapelle  paroissiale. 


(a)  Nul  autre  que  le  con/caneur  ne  peut  leur  accorder  cette  dispense,  ni  commuer  les 
autres  œuvres  prescrites.     Ce  pouvoir  doit  être  exercé  au  tribunal  de  la  pénitence. 

(b)  Messieurs  les  Curés  ne  liront  des  paragraphes  suivants  jusqu'à  3o,  que  ce  qui 
concerne  les  fidèles  de  leur  paroisse.  Il  serait  bon  de  revenir  à  plusieurs  reprises  sur 
les  conditions  du  jubilé  et  sur  la  manière  de  les  accomplir.  Pour  plus  grande  sûreté, 
on  pourrait  inviter  les  paroissiens  à  en  observer  quelque  une  ensemble,  par  exemple,  à 
jeûner  tous  le  même  jour  ou  dans  la  même  semaine,  à  faire  leurs  visites  ou  leur  au- 
mdne...  et  le  dimanche  précédent  expliquer  en  détail  ce  qu'il  y  a  à  faire.  Il  est  plus 
convenable  et  plus  prudent  de  terminer  par  la  confession  et  la  communioji. 


—  249  — 

Les  religieuses  non  cloîtrées  et  leurs  novices,  ainsi  cjUf  les 
personnes  qui  vivent  dans  les  communautés,  suiviuul  la  même 
règle  que  les  fidèles  pour  la  visite  des  églises. 

Les  religieuses  cloîtrées  devront  faire  connnui'r  les  visites  des 
églises  assignées  pour  les  fidèles,  en  visites  de  leur  propre  cha- 
pelle ou  oratoire.  Cette  commutation  ne  peut  se  faire  que  par 
le  confesseur  au  tribunal  de  la  pénitence. 

Chaque  visite  qui  se  fera  processionnellemenl  comptera  pour 
trois. 

3'^  Dans  chacune  de  ces  visites  d'église,  n'ciler  riiu/  pain-  ri 
ave^  ou  outres  prières^  aux  intentions  du  Souverain-Pontife,  sa- 
voir, entre  autirs,  pour  la  prospérité  et  l'exaltation  de  l'Eglise 
Catholique  et  du  Siège  Apostolique,  l'exlii-aption  des  hérésies,  la 
conversion  des  pécheurs,  la  concorde  entre  l(>s  piinces  chi'étiens, 
la  paix  et  l'unité  de  tout  le  peuple  fidèle. 

4"  Un  jour  de  jeûne  avec  maigre  slrict^  c'est-à-dire,  avec  absti- 
nence de  toute  graisse,  du  lait,  du  beurre,  du  fromage,  des  œufs, 
et  de  tout  aliment  dans  lequel  entre  quelqu'un  de  ces  comesti- 
bles. Ce  jeûne  peut  s'observer  a)  un  jour  du  carême  où  l'induit 
de  1844  nous  permet  de  manger  gras  (*)  ;  b)  en  dehors  du  carême, 
un  jour  quelconque,  même  un  vendredi,  pourvu  que  ce  ne  soit 
pas  un  jour  de  jeûne  d'obligation. 

5"  Une  aumône  en  faveur  de  quelque  bonne  œuvre.  Nous 
recommandons  tout  spécialement  à  la  charité  des  fidèles  le  Sé- 
minaire de  Rimouski,  qu'un  incendie  vient  de  détruire.  Per- 
sonne n'ignore  combien  une  œuvre  de  ce  genre  est  essentielle  au 
bien  de  la  religion  dans  un  diocèse.  C'est  pourquoi  nous  ordon- 
nons qu'une  quête  soit  faite  pour  cet  objet  deux  dimanches  de 
suite,  après  avis  donné  d'avance,  et  aussitôt  que  possible. 

Les  navigateurs  et  les  voyageurs,  une  fois  revenus  à  leur  do- 
micile, ou  arrêtés  quelque  pari  pour  un  temps  sulTisant,  pour- 
ront gagner  l'indulgence  en  accomplissant  les  œuvres  prescrites 
et  en  visitant  six  fois  féglise  cathédrale,  ou  principale,  ou  parois- 
siale de  leur  domicile  ou  du  lieu. 


(*)     Cette  première  remarque  n'a  pus  d'application  cette  année  parce  que  ce  man- 
dement n'a  pu  être  publié  avant  la  fin  de  la  permission  accordée  par  l'induit  do  1844. 


—  îlôO  _ 

Tout  fîdob'  qui  a  l'intonlion  sérif^use  et  sincère  de  gagner  l'in- 
dnlgencc  dn  jubile  et  d'accomplir  pour  cela  lesœnvres  prescrites, 
peut  faire  sa  confession  à  tout  prèlre  séculier  ou  régulier  ap- 
prouvé dans  ce  diocèse  ;  el  tout  confesseur  est  autorisé  dans  ce 
cas  à  absoudre  de  toute  faute  et  censure  réservée  au  Pape  ou  à 
rOrdinaire  el  à  commuer  les  vœux  suivant  l'instruction  annexée 
à  ce  mandement. 

(a)  Les  religieuses  cloîtrées  ou  non  cloîtrées  et  leurs  novices 
sont  autorisées  à  faire  leur  confession  du  jubilé  à  tout  confesseur 
approuvé  dans  ce  diocèse  pour  cutciulrc  les  confessions  des  reli- 
gieuses. 

Sera  le  présent  mandement  lu  el  publié  au  prône  de  toutes  les 
églises  et  chapelles  paroissiales  et  autres  où  se  fait  l'office  public, 
ainsi  qu'en  chapitre  dans  les  coniiminautés  religieuses,  le  pre- 
mier dimanche  après  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
et  le  conlre-seing  de  notre  secrétaire,  le  huitième  jour  d'avril, 
mil  huit  cent  quatre-vingt-un. 

-j-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Collet,  Pire, 

Secrétaire. 


(rt)  Ce  paragraphe  ne  doit  être  lu  que  dans  les  communautés.  Toutefois  Messieurs 
les  Curés  de  la  campagne  qui  ont  des  couvents,  doivent  donner  au.x  religieuses  qui  s'y 
trouvent,  connaissance  de  ce  paragraphe  et  de  celui  où  il  est  question  des  visites  à 
faire. 


—  251  — 

LETTRES  APUSTOEinUES 

DE  NOTRE  TRÈS  SAINT  PÈRE  LE  PAPE  LÉON  XIll 

ANNONÇANT  UN  JOBIbt  KXTRAOBDINAIRR 


A  nos  Vénérables  h-èrcs  1rs  Pattnarches,  Primats,  Archevêques  et 
Évéqucs  en  paix  et  communion  avec  le  Siège  Apostolique^  et  à 
Nos  chers  Fils  tous  les  fidèles  du  Christ,  Salut  et  Bcnédiciion  Apos- 
tolique. 

L'Église  militante  de  Jésus-Christ,  qui  peut  le  mieux  donner 
au  genre  humain  le  salut  et  la  paix,  est  si  gravement  éprouvée 
par  le  malheur  des  temps,  que  chaque  jour  elle  est  assaillie  par 
de  nouvelles  tempêtes,  pareille,  en  vérité,  à  celte  barque  de 
Génésareth  qui,  pendant  qu'elle  portait  Notre  Seigneur  Jésus- 
Christ  et  ses  disciples,  était  violemment  secouée  par  les  veilts  et 
les  flots.  En  eifet,  ceux  qui  font  la  guerre  au  nom  catholique 
s'accroissent  démesurément  par  le  nombre,  par  les  forces  et  par 
l'audace  de  leurs  desseins  ;  et  il  ne  leur  suffit  pas  d'abandonner 
ouvertement  les  célestes  doctrines,  mais  ils  essayent  de  toutes 
leurs  forces  et  avec  violence  d'exclure  absolument  l'Église  de  la 
société  civile,  ou  au  moins  de  l'empêcher  d'avoir  aucune  action 
sur  la  vie  publique  des  peuples.  D'où  il  arrive  que,  dans  l'ac- 
complissement de  la  charge  qu'elle  a  reçue  divinement  de  son 
auteur,  l'Église  se  sent  environnée  de  tous  côtés  et  entravée  par 
de  grandes  difficultés. 

Les  effets  les  plus  cruels  de  cette  conjuration  funeste  retom- 
bent principalement  sur  le  Pontife  romain,  à  qui,  pendant  qu'il 
est  dépossédé  de  ses  droits  légitimes  et  entravé  de  mille  manières 
dans  l'accomplissement  de  ses  grandes  fonctions,  on  laisse,  comme 
par  dérision,  une  certaine  figure  de  la  majesté  royale.  C'est 
pourquoi,  placé  que  Nous  sommes  par  la  divine  Providence  au 
faite  de  ce  pouvoir  sacré,  et  chargé  de  l'administration  de  l'Eglise 
universelle.  Nous  sentons  depuis  longtemps  et  Nous  avons  dit 


—  262  — 

souvent  combien  est  dure  et  calamiteuse  la  situation  où   Nous 
ont  jeté  les  vicissitudes  des  temps. 

Nous  ne  voulons  pas  rappeler  les  choses  une  à  une,  mais  tout 
le  monde  sait  manifestement  ce  qui  se  fait  depuis  plusieurs 
années  dans  cette  ville  de  Rome,  qui  est  la  Nôtre.  Ici,  en  effet, 
au  centre  même  de  la  vérité  catholique,  on  se  joue  de  la  sainteté 
de  la  religion,  ou  s'attaque  à  la  dignité  du  Siège  apostolique,  et 
la  majesté  pontificale  est  eu  butte  aux  fréquentes  injures  d'hom- 
mes dépravés.  On  a  dérobé  à  noire  pouvoir  plusieurs  fondations 
que  Nos  prédécesseurs,  qui  les  avaient  pieusement  et  généreuse- 
ment établies,  avaient  transmises  à  leurs  successeurs  pour  qu'elles 
fussent  inviolablement  conservées  On  ne  s'est  même  pas  arrêté 
devant  la  violation  de  cette  institution  sacrée  destinée  à  la  propa- 
gande du  nom  chrélien^  institution  qui,  ayant  mérité  avec  éclat, 
non  seulement  de  la  religion,  mais  aussi  du  genre  humain, 
n'avait  jamais  subi  aucune  violente  de  la  force  dans  les  temps 
antérieurs.  On  a  vu  beaucoup  de  temples  du  rite  catholique 
fermés  ou  profanés,  ceux  du  rite  hérétique  au  contraire  multi- 
pliés, les  mauvaises  doctrines  répandues  impunément  par  les 
écrits  ou  par  les  actes.  Ceux  qui  se  sont  emparés  du  gouverne- 
ment des  affaires  s'appliquent  continuellement  à  faire  des  lois 
injurieuses  pour  l'Eglise  et  le  nom  catholique,  et  cela  en  face  de 
Nous,  dont  tous  les  soins,  de  par  l'ordre  de  Dieu  lui-même,  doi- 
vent pourvoir  à  ce  que  les  droils  de  l'Église  soient  saufs  et  que 
la  chrétienté  ne  reçoive  aucune  atteinte. 

Sans  aucun  égard  pour  ce  pouvoir  d'enseigner  qui  réside  dans 
le  Pontife  Romain,  ils  écartent  Notre  autorité  de  l'instruction 
même  de  la  jeunesse,  et  s'il  nous  est  permis — ce  qui  n'est  interdit 
à  aucun  particulier — d'ouvrir  à  nos  frais  des  écoles,  pour  l'ins- 
truction de  la  jeunesse,  la  violence  et  la  rigueur  des  lois  civiles 
font  invasion  jusque  dans  ces  écoles  Nous  sommes  d'autant 
plus  vivement  ému  d'un  si  funeste  spectacle,  que  Nous  n'avons 
pas  les  moyens  suffisants  de  subvenir,  autant  que  nous  le  sou- 
haiterions, à  tant  de  maux.  En  effet,  Nous  sommes  vraiment 
plus  sous  le  pouvoir  de  nos  ennemis  que  Nous  ne  Nous  appar- 
tenons, et  l'usage  même  de  cette  libe:té  qu'on  nous  concède 
n'a  pas  un  fondement  certain  de  durée  et  de  stabilité,  jjuisque 
le  bon  plaisir  d'un  autre  peut  Nous  l'enlever  ou  l'amoindrir. 


—  253  — 

Cependant,  il  est  manifeste,  d'après  une  expérience  quoli 
dienne,  que  la  contagion  du  mal  gagne  de  plus  en  plus  dans  le 
reste  du  corps  de  l'État  chrétien  et  s'étend  à  un  giand  nombre 
d'hommes.  Car  les  peuples  séparés  de  l'Église  tombent  chaiiue 
jour  dans  les  calamités  plus  grandes,  et  du  moment  (jue  la  loi 
catholique  est  éteinte  ou  affaiblie,  la  porte  est  ouverte  au  déver- 
gondage des  idées  et  à  la  curiosité  malsaine  des  nouveautés. 
Lorsqu'on  a  méprisé  le  très  grand  et  très  noble  pouvoir  de  celui 
qui  tient  la  place  de  Dieu  sur  la  terre,  il  est  évident  (ju'il  ne 
reste  dans  l'autorité  des  hommes  aucun  frein  assez  fort  pour 
retenii"  les  espi-its  indomptés  des  rebelles  ou  pour  réprimer,  dans 
la  multitude,  l'ardeur  d'une  liberté  eu  démence.  Aussi,  la  so- 
ciété civile,  bien  qu'elle  ait  déjà  subi  de  grandes  calamités,  est- 
elle  épouvantée  par  la  perspective  de  périls  plus  grands  encore. 

C'est  pourquoi  il  est  nécessaire  que  l'Église,  pour  repousser 
les  efforts  de  ses  ennemis  et  accomplir  sa  charge  au  profit  de 
tous,  travaille  et  combatte  beaucoup.  Mais  dans  ce  combat  vio- 
lent et  varié,  où  il  s'agit  de  la  gloire  divine  et  où  l'on  se  bat  pour 
le  salut  éternel  des  âmes,  toute  la  valeur  et  toute  l'habileté  de 
l'homme  seraient  vaines  si  l'on  n'était  aidé  par  les  secours  cé- 
lestes appropriés  aux  temps.  Or,  dans  les  temps  de  troubles  et 
d'afflictions  pour  le  nom  chrétien,  le  meilleur  refuge  contre  les 
peines  et  les  angoisses  a  toujours  été  dans  le  redoublement  de 
prières  pour  demander  à  Dieu  de  venir  au  secours  de  son  Eglise 
attaquée,  et  de  lui  donner  la  force  de  combattre  et  le  pouvoir  de 
triompher.  Nous  donc,  conformément  à  cette  constante  cou- 
tume, et  à  l'exemple  des  anciens,  sachant  bien  que  Dieu  se  laisse 
d'autant  plus  fléchir,  que  plus  grande  est  dans  les  hommes  l'ar- 
deur (lu  repentir  et  par  conséquent  aussi  la  volonté  de  rentrer 
en  grâce  avec  lui,  afin  d'obtenir  le  secours  céleste  et  le  soulage- 
ment des  esprits.  Nous  annonçons  par  cette  lettre,  au  monde  ca- 
tholique, un  jubilé  extraordinaire. 

C'est  pourquoi.  Nous  confiant  dans  la  miséricorde  du  Dieu 
tout-puissant  et  dans  l'autorité  des  bienheureux  apôtres  Pierre 
et  Paul,  en  vertu  du  pouvoir  de  lier  et  de  délier  que  le  Seigneur 
nous  a  conféré  malgré  Notre  indignité.  Nous  accordons  à  tous 
et  à  chacun  des  fidèles  de  l'un  et  l'autre  sexe  une  indulgence 
très  plénière,  en  forme  de  jubilé  général,  à  condition  de  rempiii- 


—  254  — 

— poui- ceux  qui  habitent  l'Europe,  du  19  mars  prochain,  jour 
consacré  en  l'honneur  de  Saint  Joseph,  l'époux  de  la  bienheu- 
reuse Vierge  Marie,  au  ler  novembre,  jour  de  la  solennité  de 
tous  les  Saints,  inclusivement,  et  pour  ceux  qui  sont  hors  de 
l'Europe,  du  même  jour,  19  mars,  jusqu'au  dernier  jour  de  la 
présente  année  18H1  inclusivement— les  prescriptions  suivantes 
qui  sont  pour  les  habitants  ou  les  hôtes  de  Rome,  de  visiter  deux 
fois  la  basilique  de  Lati-an  et  les  basiliques  Vaticane  et  Libérienne, 
et  d'y  prier  Dieu  pieusc^ment  quelque  temps  pour  la  prospérité 
et  l'exaltation  de  ce  Saint-Siège  apostolique,  pour  l'extirpation 
des  hérésies  et  la  conversion  de  tous  ceux  qui  sont  dans  l'erreur, 
pour  la  concorde  des  princes  chrétiens  et  la  paix  et  l'union  de 
tout  le  peuple  fidèle,  selon  nos  intentions  ;  eu  outre,  déjeuner 
une  fois,  en  n'usant  que  des  mets  permis,  et  en  dehors  des  jours 
compris  dans  l'induit  du  carême  ou  consacrés,  d'après  le 
précepte  de  l'Église,  à  un  jeûne  de  droit  strict;  enfin  de  rece- 
voir le  très  saint  sacrement  de  l'Eucharistie,  après  avoir  confessé 
leurs  péchés  avec  les  dispositions  requises  et  de  faire  quelque 
offrande,  à  titre  d'aumône,  à  une  œuvre  pie. 

A  cet  effet.  Nous  rappelons  spécialement  les  institutions  dont 
Nous  avons  recommandé  naguère  dans  une  lettre  les  intérêts  à  la 
charité  des  chrétiens  savoir,  la  Propagation  de  la  Foi,  la  Sainte- 
Enfance  et  les  Écoles  d'Orient;  institutions  que  Nous  avons  gran- 
dement à  cœur  et  que  Nous  Nous  proposons  d'établir  et  de  propa- 
ger jusque  dans  les  contrées  éloignées  et  barbares,  afin  de  les 
mettre  à  même  de  subvenir  à  tous  les  besoins.  Quant  à  tous 
ceux  qui  habitent  hors  de  Rome,  en  quelque  lieu  que  ce  soit,  ils 
devront  visiter  deux  fois,  aux  intervalles  prescrits,  trois  églises 
à  désigner  à  cet  effet  par  les  Ordinaires  des  lieux  ou  par  leurs 
vicaires  et  officiaux,  ou  sur  leur  délégation  et  à  défaut  par  ceux 
qui  ont  charge  d'âmes,  ou  trois  fois,  s'ils  n'y  a  que  deux  églises 
et  six  fois  s'il  n'y  en  a  qu^une  ;  ils  devront  pareillement  accom- 
plir les  autres  œuvres  prescrites  ci-dessus.  Nous  voulons  que 
cette  indulgence  puisse  être  appliquée  aussi,  par  manière  de  suf- 
frage, aux  âmes  qui  sont  sorties  de  cette  vie  en  union  avec  Dieu 
dans  la  charité.  Nous  accordons  d'autre  part  aux  Ordinaires 
des  lieux  la  faculté  de  réduire,  selon  leur  prudence,  à  un  moin- 
dre nombre  les  visites  aux  églises  susdites  pour  les  chapitres  et 


—  255  — 

les  congrégations  de  séculiers  comme  de  réguliers,  les  commu- 
nautés, confréries,  universités  ou  collèges  quelconques  (jui  les 
font  en  procession. 

Nous  permettons  aux  navigateurs  et  aux  voyageurs  de  gnf,Mit'r 
la  même  indulgence,  à  leur  retour  ou  à  leur  arrivée  dans  une 
station  déterminée,  en  visitant  six  fois  l'église  majeure  on  parois- 
siale, ft  en  accomplissant  convenablement  les  autres  œuvres, 
comme  il  a  été  prescrit  plus  haut.  Quant  aux  rég\iliers  de  l'iui 
et  de  l'autre  sexe,  même  à  ceux  qui  sont  cloîtrés  à  perpétuité,  et  à 
tous  autres  laïques  et  ecclésiastiques,  séculiers  ou  réguliers,  qui 
se  trouvent  empêchés  par  détention,  infirmité  cori)orelle  on 
toute  autre  juste  cause,  de  remplir  les  prescriptions  susdites  ou 
quelques-unes  d'entre  elles,  Nous  permettons  à  leur  confesseur 
de  les  commuer  en  d'autres  œuvres  de  piété  ou  même  d'en  dilTé- 
rer  l'accomplissement  à  un  antre  temps  rapproché,  en  y  ajoutant 
la  permission  de  dispenser  de  la  communion  les  enfants  qui 
n'ont  pas  encore  été  admis  à  la  première  communion. 

En  outre.  Nous  accordons  à  tous  et  à  chacun  des  fidèles,  tant 
laïques  qu'ecclésiastiques,  aux  séculiers  et  aux  réguliers  de  tout 
ordre  et  de  tout  institut,  même  de  ceux  qu'il  faudrait  nommer 
spécialement,  la  faculté  de  se  choisir  à  cet  eflét  quelque  confes- 
seur que  ce  soit,  tant  séculier  que  régulier,  approuvé.  Les  reli- 
gieuses, novices  et  autres,  femmes  vivant  dans  le  cloitre,  pourront 
user  aussi  de  cette  faculté,  pourvu  qu'elles  s'adressent  à  un  cou 
fesseur  approuvé  pour  les  religieuses.  Aux  confesseurs  eux- 
mêmes,  mais  seulement  à  l'occasion  et  pendant  le  temps  du  jubi- 
lé, Nous  conférons  les  mêmes  pouvoirs  que  Nous  leur  avons  don- 
nés lors  du  jubilé  promulgué  par  Nos  lettres  apostoliques  du  15 
février  I87v).  commençant  par  ces  mots  «  Pontirices  maximi  »,  à 
l'exception  toutefois  de  ce  que  Nous  avons  excepté  par  ces  mêmes 
lettres. 

Mais  pour  que  les  fruits  de  salut  que  Nous  avons  en  vue  soient 
plus  sûrement  et  plus  abondamment  recueillis  dans  ce  saint 
Jubilé,  il  faut  que  tous  s'appliquent  avec  ardeur  à  mériter,  par- 
ticulièrement pendant  ce  temps,  l'intercession  de  l'auguste  Mère 
de  Dieu,  par  leurs  hommages  et  leur  piété  envers  elle.  Nous 
remettons  aussi  et  Nous  confions  ce  saint  Jubilé  à  la  garde  et  à 


—  266  — 

la  protection  de  saint  Joseph,  le  très  chaste  époux  de  la  bien- 
JKuireiise  Vierge  Mai-ie,  que  le  souverain  Pontife  Pie  IX.  de 
glorieuse  mémoire,  a  déclaré  patron  de  l'Église  universelle,  et 
dont  Nous  désirons  que  tous  les  fidèles  chrétiens  réclament 
chaque  jour  l'assistance.  De  plus,  Nous  exhortons  tout  le  monde 
à  (Miticprendre  par  piété  des  pèlerinages  aux  sanctuaires  des 
Saints  particulièrement  vénérables  et  consacrés  en  chaque  pays 
par  un  culte  local  et  traditionnel,  et  dont  le  plus  célèbre  pour 
ritalie'-est  la  sainte  maison  de  Notre-Dame  de  Lorette,  qui 
recommande  le  souvenir  des  plus  augustes  mystères. 

A  ces  fins,  en  vertu  de  la  sainte  obéissance,  Nous  enjoignons 
et  Nous  ordonnons  à  tous  et  à  chacun  des  Ordinaires  des  lieux, 
et  à  leurs  vicaires  et  officiaux,  ou,  à  leur  défaut,  à  ceux  qui  ont 
charge  d'âmes,  dès  qu'ils  auront  reçu  des  copies  ou  des  exem- 
plaires imprimés  de  ces  présentes  lettres,  de  les  faire  publier 
chacun  dans  l'étendue  de  leur  juridiction,  et  de  désigner  aux 
populations  l'église  ou  les  églises  à  visiter,  comme  il  est  dit  plus 
haut,  en  ayant  soin  de  les  préparer,  autant  qu'il  sera  possible, 
par  la  prédication  de  la  parole  de  Dieu. 

Et  pour  que  ces  présentes  lettres,  qui  ne  peuvent  être  portées 
en  chaque  lieu,  parviennent  plus  facilement  à  la  connaissance 
de  tous.  Nous  voulons  qu'aux  copies  ou  exemplaires  imprimés, 
souscrits  de  la  main  de  quelque  notaire  public  et  munis  du  sceau 
d'une  personne  constituée  en  dignité  ecclésiastique,  la  même  foi 
soit  due  qu'à  ces  présentes  elles-mêmes,  si  elles  étaient  exhibées 
ou  montrées. 

Donné  à  Rome,  près  Saint-Pierre,  sous  l'anneau  du  Pêcheur, 
le  15  mars  1881,  l'an  quatre  de 'Notre  Pontificat. 

Léon  XIII,  Pape. 


' 


—  257  — 

INSTRUGTIO 
Ad  clerum  Quebeccnsem  circa  jubilriim  anni  1881. 

I.    PAnOGIII. 

1.  Optât  Summns  Ponlifex  iil  populi.  eliam  vcrbi  Dci  prxdica- 
tione,  quoad  ficri  possit^  rilc  /^rj?/)arc;//uret  doceanliir  condiliones 
implendas. 

2.  Fiant  igitur,  quantum  possibile  crit,  in  singulis  parochiis 
spirilualia  exercilia  trinm  sallem  dierum.  Pcrmitlinuis  iil  in 
diclis  diebus  oxponalur  Sanclissimum  Saciamcnlum  SL-mel  in 
die,  hora  convenienti  et  detnr  beiiedicLio. 

II.   QUID  POSSINT  CONFESSARII. 

Quilibet  sacerdos  approbalus  in  hac  diœcosi,  potesl  in  tola 
diœcesi,  semel  tantnm  nnumquemquc  pœnitcntem  et  in  foro 
conscienliœ  tantum,  in  l'avorem  fidelium  qui  ad  sacrum  tribunal 
accedunt  cum  serio  et  sinccro  proposito  lucrandi  jubilenm,  et 
reliqua  ad  id  lucrandum  necessaria  opéra  adimplendi,  exercore 
sequenles  facultates,  imposila  salutari  pœnitenlia  etiujunctis  de 
jure  injungendis  : 

1.  Absolvere  ab  omnibus  excomraunicationibus,  suspensioni- 
bus  et  aliis  ecclesiasticis  sententiis  et  censuris,  a  jure  vel  ab 
homine  quavis  de  causa  latis  seu  inflictis,  eliam  locorum  Ordi- 
iiariis  et  Summo  Pontifici  seu  Sedi  Apostolicaî,  eliam  spcciali 
modo  reservatis.    (Videantur  excepliones  infra.) 

2.  Absolvere  ab  omnibus  peccalis  etiam  Ordinariis  ac  Summo 
Pontifici  et  Sedi  Aposlolicœ  reservatis,  et  si  de  hœresi  agatur, 
abjuratis  prius  et  retractatis  erroribus.  (Videantur  excepliones 
infra.) 

3.  Gommutare  in  alia  pia  et  salutaria  opéra,  vota  quœcumque 
etiam  jurata  ac  Sedi  Apostolicœ  rescrvala,  cxceplis  volis  1"  cas- 
titalis  perpetuse  ;  2o  religionis  ;  3"  obiigationis  quaî  a  tertio  ac- 
ceptata  fuerint  ;  4°  iis  in  quibus  agatur  de  prœjudicio  tertii  ; 

17 


—  258  — 

5"  pœnalibus  quœ  prxservaliva  a  pcccalo  niuicupaiilur,  nisi 
comnuitatio  fiat  in  aliiid  opiis  quod  judicelur  luluriim  non  minus 
a  peccato  prœservalivnm. 

4.  Dispensare,  in  casibns  occnllis  tantuni.  cum  clericis  in 
sa(;i'is  oïdinibns  conslilulis,  qui,  ob  violalam  aliquam  censuram, 
privali  laissent  exei'ciLio  ordinis  suscepti,  vol  lacullale  ascen- 
dendi  ad  ordinem  superiorem. 

5.  Commulare  in  alia  pietatis  opéra  fv.  g.  in  auditionem  missse, 
viam  crucis,  rosarium,  jejunium,  eleemosynam...),  vol  in  aliud 
proximum  lempus  prorogare,  eaqne  injungere  quœ  ipsi  pœrji- 
tenles  ofTicero  potcrunt,  nnum  vel  plura  ex  operibus  injunctis 
pro  jubileo  lucrando,  in  favorem  pœnitenlium  in  carcere  aut 
caplivitale  exislentium,  vel  aliqua  corporis  infirmilate  seu  alio 
quocumque  impedimento  detentorum. 

G.  Dispensare  super  communione  cum  pueris  qui  nondura  ad 
primam  communionem  admissi  fuerint.  Non  est  necessarium 
ut  aliud  opus  loco  conimunionis  injungatur  his  pueris. 

m.   QuiD   NON   POSSINT    CONFESSARU. 

1.  Dispensare  super  quacumque  alia  irregularilate,  vel  de- 
fectu,  vel  incapacitate,  vel  inhabilitale,  prseler  illam  de  qua 
supra  in  4. 

2.  Absolvere  complicem  in  turpi. 

3.  Absolvere  eum  qui  complicem  in  turpi  absolvit. 

4.  Absolvere  eum  qui  calumniose  accusavit  sacerdotem  de 
sollicilatione  in  confessione. 

5.  Absolvere  pœnitentes  quos  noverint  fuisse  soUicitatos  in 
confessione  et  qui  renuernit  deuuntiare,  juxla  buUam  Benedicti 
XIV  «  Sacramcnlum  pœniUntix.  » 

6.  Absolvere  eos  qui  a  Summo  Pontifice  et  Apostolica  Sede, 
vel  ab  aliquo  Prœlalo,  seu  judiccecclesiasliconominatim  excom- 
municali,  suspensi,  inlcrdicli,  seu  alias  in  scnltnlias  et  censuras 
incidisse  declarali,  vel  publiée  denunciati  fuerint,  nisi  intra 
tempus  jubilei  satisfecerinr.,  et  cum  partibus,  ubi  opus  fuerit, 
concordaverint.     Si    tamen   intra   prϞnitum   tempus,  judicio 


—  259  — 

confessarii,  salisfacere  non  potnennt,  absolvi  potorunt  in  foro 
conscienliœ  ad  affeclum  dnnitaxal  asseqnendi  induli^'enlias  jnbi- 
lei,  injuncta  obligalione  salislaciendi  stalim  ac  polorunl. 

7.  Dare  absolnlioncm  a  roservalis  vol  a  censnris  vol  commn- 
tationem  votorum,  aiU  dispensalionem  irregnlarilalis,  ilH  (jui 
jam  a  se  vel  ab  alio  absolulus  virtule  facultalum  luijiis  jnbiloi 
in  eadem  reciderit. 

IV.  Diverse  declarationes. 

1.  Ad  hicrandnm  jiibilenm  reqniritur  confessio  et  commnnio 
dislincta  a  confessione  annnali  et  comnuinione  paschali  :  nec 
snfTuit  qnod  qnis  confessorem  adeat  duabns  vicibns  in  ordine 
ad  unicam  absolutionem. 

2.  Quando  oadem  ecclesia  est  plnries  visilanda,  necesse  est 
egredi  ab  ecclesia  saltem  ad  momenlnm. 

3.  Indultum  pro  naviganlibus  et  iter  facientibus  qni  impe- 
dinntnr  quominns  currente  tempore  jnbiloi  opéra  injnncla 
exeqni  valeant,  extenditur  eliani  ultra  hoc  lempus. 

• 

4.  Qui  conditiones  prœscriptas  adimplet  in  aliéna  diœcesi,  nbi 
non  habet  domicilinm,  lucratnr  jnbileum  si  observot  ordinatio- 
nes  Ordinarii  loci  nbi  moralnr.  Item  qui  partem  condilionnm 
adimplet  in  una  diœcesi  et  alias  in  alla. 

5.  Potest  fidelis  jubilei  indulgentiam  cumulative  pro  se  et 
defunctis  lucrari. 

G.  Fidèles  in  processionibns  extra  jannas ecclesia;  antoratorii, 
ob  illins  angusliam  rémanentes,  et  cum  aliis  ovantes,  nnum 
corpus  moraliler  efformanl,  ac  proinde  visitationi  pro  Incrando 
jubileo  satisfaciunt. 

(Acta  S.  Sedis,  vol.  VIII,  pag.  266,  359,  485,  487  et  554.) 
Quebeci,  die  octava  aprilis  1881. 

f  E.-A.,  Archpns  Quebeceu. 


—  260  — 
(No  102) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


AnCHEVÊCHÉ  DE    QuÉDEC, 

28  avril  1881. 


I.  Jubilé.     Abstinence  stricte. 

II.  Retraites  et  rapport  annuel. 
m.  Denier  de  Saint-Pierre  en  1880. 
IV.  Indulgence  t»  articula  morti». 

V.  Les  Quarante  heures  doivent  durer  deux  jours. 

Monsieur, 


Selon  une  réponse  de  la  Sacrée  Pénitencerie,  25  mars  1881, 
l'indulgence  du  jubilé  peut  être  gagnée  autant  de  fois  que  l'on 
répète  toutes  les  conditions  requises  ;  mais  les  pouvoirs  extraoï- 
dinaires  accordés  aux  confesseurs  ne  peuvent  être  e.xercés  qu'une 
seule  fois  en  faveur  de  chaque  individu  ;  cette  restriction  s'étend 
aussi  à  la  commutation  des  œuvres  prescrites. 

Une  auti'e  décision  du  2  avril  déclare  expressément  que  les 
confesseurs  ne  peuvent  coxmnweY  l'abstinence  stricte  qu'en  faveur 
de  ceux  qui  veram  et  gravent  cibos  esurialcs  sibi  procurandi  difficul- 
latem  experiuntur.  Les  commutations  d'abstinence  stricte,  qui 
se  feraient  pour  une  autre  raison,  ne  seraient  pas  valides.  Cette 
décision  ne  regarde  pas  le  jeûne  qui  est  séparable  de  cette  absti- 
nence, et  peut  être  commué  pour  toute  autre  raison  suffisante. 

n 

La  retraite  de  Messieurs  les  Curés  s'ouvrira  an  Séminaire, 
mardi  le  23  août  prochain  au  soir,  pour  se  terminer  mardi  matin 


—  261  — 

le  30  du  même  mois.  Celle  de  Messieurs  les  Vicaires  el  autres 
prêtres  obligés  à  rexamen  anuuel,  s'ouvrira  à  l'Archevêché 
mardi  soir  le  6  septembre,  pour  se  leruiiuer  mardi  malin  le  13 
du  même  mois. 

Voir  la  circulaire  92,  27  avril  1880,  pour  ce  qui  regarde  l'exa- 
men des  jeunes  prêtres  el  le  soin  des  paroisses. 

Voir  aussi  la  circulaire  93,  31  mai  1880,  sur  l'avis  que  doivent 
donner  au  moins  dix  jours  d'avance  à  Monsieur  l'éronomi'  du 
Séminaire,  ou  à  Monsieur  l'aumônier  de  l'Archevêché,  ceu.\  qui 
se  proposent  d'assister  à  la  première  ou  à  la  seconde  retraite, 
afin  que  !a  liste  des  chambres  et  les  autres  préparatifs  nécessaires 
puissent  se  faii-e  plus  commodément. 

Messieurs  les  Curés  ne  doivent  pas  oublier  d'apporter  avec  eu.x 
leur  rapport  annuel,  s'ils  ne  l'ont  envoyé  avant  la  retraite.  (Voir 
u  Discipline,  M  page  197.) 

III 

Le  16  février  j'ai  envoyé  à  Rome  la  somme  de  S3389.52,  repré- 
sentant le  denier  de  Saint-Pierre  pour  Tannée  1880.  Une  lettre 
de  Son  Éminence  le  Cardinal  Simeoni,  préfet  de  la  Pi'opagande, 
en  date  du  23  mars,  eu  accuse  réception  et  annonce  que  le  Saint- 
Père  a  accueilli  cette  offrande  avec  reconnaissance  el  accorde  sa 
bénédiction  à  Ions  ceux  qui  y  ont  conti-ibué.  En  faisant  part 
de  cette  nouvelle  aux  fidèles  de  votre  juridiction,  vous  voudrez 
bien  les  encourager  à  se  montrer  de  plus  en  plus  zélés  en  faveur 
de  cette  œuvre  de  piété  filiale  et  de  foi.  Plus  les  ennemis  de 
l'Église  se  montrent  acharnés  à  la  persécuter  et  à  la  dépouiller, 
plus  ses  véritables  enfants  doivent  redoubler  de  charité  envers 
le  Vicaire  de  Jésus-Christ.  En  même  temps  vous  leur  rappel- 
lerez l'obligation  où  ils  sont  de  prier  pour  lui.  afin  que  Noire 
Seigneur  le  soutienne  et  le  protège  au  milieu  des  tribulations 
dont  il  est  assailli. 

Je  saisis  celte  occasion  pour  vous  recommander  de  nouveau 
l'Apostolat  de  la  prière  comme  moyen  très  efficace  d'obtenir  ce 
que  nous  désirons  tous  avec  ardeur.  (Voir  circulaire  N"  90.) 


262 


IV 

J'infornK?  tons  ceux  qui  ont  obtenu  le  pouvoir  d'appliquer  l'in- 
dulgence î'u  ar//rw/o  wor^îs,  que  je  leur  renouvelle  ce  pouvoir, 
en  vertu  d'un  induit  du  28  novembre  1880,  valable  pour  dix  ans. 

V 

Dans  ma  circulaire  du  7  novembre  1878,  N»?  81,  je  faisais  remar- 
quer que  dans  le  calendrier  le  commencement  des  40  heures  est 
annoncé  comme  devant  avoir  lieu  deux  jours  de  suite  dans  deux 
paroisses  différentes.  II  est  entendu  que  dans  chacune  de  ces 
deux  paroisses  ces  pieux  exercices  dureront  deux  jours  Je  renou- 
velle cet  avis  parce  que  j'ai  appris  qu'il  a  été  oublié  par  quel- 
ques-uns. L'instruction  reproduite  à  la  page  183  delà  «Disci- 
pline »  est  bien  formelle  sur  ce  sujet  et  suppose  nécessairement 
deux  jours. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attache- 
ment. 

-J-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  203  — 
(No  103) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

PBOCRSStONS    A  FAIRE    CONTRE    LA    SÉCHERESSE 


1 


Saint-Roch  des  Aulnaies, 
25  juin  1881. 


Monsieur, 


Je  vous  invite  et  vous  autorise  à  faire,  conformément  au  ri- 
tuel, une  ou  plusieurs  processions,  pour  obtenir  la  cessation  de 
la  sécheresse  qui  menace  de  causer  un  dommage  considérable 
aux  moissons  et  favorise  les  incendies  qui  ravagent  les  forêts  en 
plusieurs  endroits. 

En  même  temps,  vous  prierez  afin  que  les  patates  soient  pré- 
servées des  ravages  des  insectes  qui  les  dévorent  depuis  quel- 
ques années. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

-J-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  264  — 

(N°104) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de  québec, 
7  octobre  1881. 


I.  Instruction  du  Sainl-Siôgc  sur  la  conduite  du  clergé  dans  la  politique. 
II.  Décret  sur  la  succursale  do  l'Université  à.  Montréal. 
III.   Messe  et  v<?])res  notées  de  l'office  du  Très  Saint  Rédempteur. 
IV.  Colonisation. 
V.  Orphelinat  dos  Sœurs  do  la  Charité. 


Monsieur, 


Vous  recevrez  avec  la  présente  deu.x  documents  importants 
qui  viennent  d'arriver  de  Rome. 

J'appelle  d'une  manière  toute  spéciale  votre  attention  sur  les 
prescriptions  du  Saint-Office  relatives  à  la  conduite  que  le  clergé 
doit  tenir  par  rapport  à  la  politique  en  général  et  aux  élections 
en  particulier.  Ces  instructions  ayant  servi  de  base  à  la  pasto- 
rale et  à  la  circulaire  communes  du  11  octobre  1877  (voir  la 
Discipline  au  mot  Élections),  je  n'ai  pas  besoin  d'entrer  dans  de 
nouvelles  explications  sur  la  manière  pratique  de  les  observer. 
En  suivant  exactement  la  ligne  dc^conduite  tracée  dans  ces  deux 
documents  émanés  do  l'épiscopat  de  la  province,  et  dans  mon 
mandement  du  25  mai  187G  sur  les  élections,  vous  serez  certains 
de  ne  pas  vous  écai'ter  de  la  volonté  aujourd'hui  si  formidle- 
ment  promulguée  du  Souverain  Pontife.  La  circulaire  susdite 
se  termine  par  ces  paroles  :  «  Nous  vous  conjurons  au  nom  de 
Notre-Seigneur  de  vous  montrer  fidèles  observateurs  de  ces 
prescriptions  de  nos  Conciles,  que  le  Saint-Siège  a  qualifiées  de 
saçjcs  et  prudentes^  afin  que  nous  ne  soyons  pas  obligés  d'user 


—  265  — 

d'autorité  pour  les  faire  observer  et  que  nous  n'ayons  pas  la 
douleur  d'avoir  à  sévir  contre  ceux  qui  s'en  écartt'raienl.  ..  .I*ai 
la  confiance  que  le  clergé  de  l'Ai'chidiocèse  ne  nie  donnera  ja 
mais  occasion  de  mer.tre  celle  menace  à  exécution. 

Vous  verrez  dans  la  première  lettre  du  Cardinal  Préfet,  que 
la  question  de  Vinfluence  indue  ne  doit  être  agitée  par  lesévêqnes 
eux-mêmes  qu'avec  le  (.•onsenlemenl  et  selon  les  instructions 
que  la  Propagande  se  réserve  de  leur  donner,  quand  ils  auront 
jugé  d'un  commun  accord  que  le  temps  en  est  arrivé.  A  plus 
forte  raison  le  clergé  doit-il  se  tenir  tranquille  là-dessus,  et  s'oc- 
cuper do  faire  comprendre  aux  laïques,  quelque  bien  intenlion- 
nés  qu'ils  soient,  que  la  convenance  et  la  prudence  leur  font  une 
loi  d'observer  la  même  règle.  Si  le  clergé  suit  exactement  la 
ligne  de  conduite  qui  lui  est  Iracée  par  le  Saini-Siège  et  par 
l'Épiscopal.  s'il  s'en  lient  scrupuleusement  à  Vullra  non  procé- 
dant inconsuUo  episcopo  de  notre  quatrième  concile,  il  ne  sera 
plus  question  d'influence  indue  cléricale^  ni  de  ces  discussions  qui 
passionnent  les  esprits  au  détriment  de  la  religion  et  de  la  chose 
publique. 

Si  l'on  en  croit  certains  journaux,  le  programme  de  ISTl  serait 
de  nouveau  amené  sur  le  lapis  dans  les  prochaines  élections, 
malgré  la  défense  expresse  du  Saint-Siège  dans  la  lettre  du  i 
août  1874,  dernièremeni  rendue  publique  dans  un  journal  de 
cette  province.  Puisque  le  Saint-Siège  ordonne  de  s'en  tenir  aux 
prescriptions  sages  et  prudentes  de  nos  conciles,  ce  serait  lémérilé 
et  désobéissance  grave  que  de  vouloir  suivre  une  autre  lègle. 

II 

Le  second  document  vous  fera  connaître  la  décision  donnée 
personnellement  par  Léon  XIII  concernant  la  succursale  de 
l'Université  Laval  à  ^:ontréal.  Le  Souverain  Pontife  exprime 
l'espoir  que  grâce  aux  efforis  des  évêqiies  et  du  clergé,  la  con- 
corde et  la  paix  renaîtront  dans  Ions  les  esprits.  Je  compte  sur 
votre  obéissance  et  sur  votre  attachement  au  Saint-Siège,  pour 
obtenir  ce  résultat  si  désiré  et  si  désirable.  Le  décret  du  1<<- 
février  1876  étant  maintenu,  il  est  du  devoir  de  tout  vrai  et  sin- 
cère catholique  d'en  favoriser  l'exécution,  autant  que  cela  peut 


-  266  — 

dépendre  do  lui,  et  de  s'abstenir  soigneusement  de  tout  ce  qui 
pourrait  y  mellre  obstacle. 

III 

Dimanche  le  23  courant,  a\ira  lieu  pour  la  première  fois  l'office 
solennel  du  Très  Saint  Rédempteur.  Comme  la  grand'messe  et 
les  vêpres  de  cet  office  ne  se  trouvent  point  dans  nos  livres  de 
chant,  je  les  ai  fait  imprimer. 

On  pourra  s'en  procurer  chez  A.  Côté  et  Gie,  imprimeurs,  ou 
à  TArehevèché.    Chaque  e.xemplaire  coûte  cinq  cenlins. 

Il  y  a  une  soixantaine  de  paroisses  qui  n'ont  encore  rien  four- 
ni pour  la  colonisation.  Je  prie  Messieurs  les  Curés  de  se  sou- 
venir que  le  mandement  du  |ei-  septembre  1880  ordonne  de  faire 
pour  cet  objet  une  quête  spéciale  et  d'organiser  cette  œuvi-e  en 
nommant  des  collecteurs  et  des  collectrices,  chargés  de  recueil 
lir  à  domicile  les  noms  et  les  contributions  des  membres.  Mes- 
sieurs les  Curés  qui  n'ont  pas  encore  rempli  ces  obligations, 
devront  s'en  acquitter  avant  le  l'^'  décembre  prochain.  Le  diman- 
che qui  précédera  la  collecte,  ils  liront  le  mandement,  afin  de 
rappeler  au.\  fidèles  les  considérations  qui  peuvent  les  engagera 
favoriser  cette  œuvre  religieuse  et  patriotique. 


Monsieur  T.  G.  Rouleau,  assistant  de  Monsieur  le  Principal  de 
l'École  Normale,  ayant  été  chargé  de  faire  connaître  la  belle  et 
touchante  œuvre  de  l'orphelinat  des  Sœurs  de  la  Charité  de 
Québec,  je  prie  Messieurs  le  Curés  de  vouloir  bien  lui  faciliter 
autant  que  possible  cette  mission,  eii  accueillant  favorablement 
la  demande  qu'il  leur  fera  de  la  permission  de  prêcher  et  de 
quêter  dans  leurs  églises. 

Notre  Seigneur  a  dit,  en  parlant  de  ces  pauvres  enfants  :  Qui 
susceperit  unum  parvulum  talcm  in  nomine  meo,  me  suscipit 
[S.  Matlh.  XVIII,  5.1.  En  contribuant  de  quelque  manière  à  cette 
œuvre,  vous  aurez  donc  part  à  l'honneur  et  au  bonheur  de  rendre 


—  2G7  — 

service  à  ce  divin  Sauveur  lui-même.  Vous  aurez  pari  aux  prières 
qui  cliaquejour  s'élèvent  de  cet  orphelinat  vers  le  Irùne  delà 
grâce  et  de  la  miséricorde. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attache- 
ment. 

f  E.-A.,  Arch.  do  Québec. 


DOCUMENTS 


ÉMANÉS  DU  SAINT-SIÈGF.  SUR  LA  CONDUITE  DU  CLERGÉ  DANS  I,A  POLITIQUE,  l/lNl'LUÏNCi 
INDUE  ET  L'uNIVERSITÉ-LAVAL,   13  SEPTEMBRE   1881. 


(  Texte.) 

Tllmo  e  Revmo  Signore, 

Questa  S.  Congregazione  è  venutaad  apprendero  che  in  cotesta 
Provincia  alcuni  del  clero  e  del  ceto  secolare  continuano  ad 
ingerirsi  troppo  nelle  poliliche  elezioni,  profitlando  sia  di^l  pul- 
pito  sia  dei  giornali  e  di  allre  produzioni  pubbliche. 

E  pure  noto  alla  suddetta  S.  Congregazione  che  qualche  Suf- 
fraganeo  di  V.  S.  cerca  ora  di  ricorrere  al  Parlamento,  aflinchè 
sia  modificata  la  legge  délie  elezioni  relativamente  alla  cosi  detta 
influenza  indebila. 

Ora  per  quanto  concerne  il  primo  punlo,  mi  reco  a  prcmnra 
di  ricordare  alla  S.  V.  che  già  fin  dall'anno  1876  la  Congrega- 
zione Suprema  del  S.  Uffîzio  emano  la  seguente  istruzione  : 

«  Deve  farsi  intendere  ai  Vescovi  del  Canada  che  la  S.  Sede 
riconosce  perfettamente  la  somma  gravita  dei  fatti  da  loro  rife- 
rili,  essendo  specialmente  da  deplorarsi  lo  scapiio  che  ne  sofiFre 
l'autorità  del  clero  ed  il  sanlo  ministero.  Percio  onde  riparare  a 
tanti  danni,  bisogna  sopralutto  estiparne  la  radice.  Ora  la  ca- 
gione  di  quanti  inconvenienti  vi  sono,  si  è  la  discordia  di  quoi 
Vescovi  fra  di  loro,  si  rispetto  alla  questione  politica,  come  in- 


—  268  — 

toi'iio  ad  allre  qucslioni  agitatesi  leslè  nel  Canada.  Aliinchè 
dimqae  si  ponga  modo  a  quelli'  si  increscevoli  disseiizioni,  sarà 
necessario  ch«i  quoi  Voscovi  di  concerto  con  Monsig.  Ucdegato 
Apli('(t  iiiviatn  iirl  Canada,  slabiliscano  Ira  di  se  una  liiiea  di 
condolta  da  lencrsi  unilorniemenle  da  liiiLi  c  singoli  di  fronle  a 
quel  parlili  polilici. 

«  Allra  cagione  dci  rispeltivi  inconvenienti,  si  è  l  ingerirsi 
troppo  quel  Clero  iicllc  cose  poliliche  mellendosi  in  non  cale 
pnrtroppo  la  prudenza  pasloralf.  An.ilogo  rimedio  a  sifîallo 
eccesso  di  zelo,  si  è  il  ricordai-e  a  (jnci  Vcscovi  (juanlo  già  venne 
loro  laceomandalo  da  qnesla  Suprema  nella  ieria  IV,  29  Luglio 
l87-i,  elle  cioè  alToecorrenza  délie  poliliche  elezioni  si  alLenes- 
sero  nel  consigliare  gli  elettori  a  qnanto  trovasi  determinalo  nel 
Sinodo  Provinciale  celebralo  iiel  1868.  Si  aggiungerà  che  la 
Chiesa  nel  condannare  il  liberalismo,  non  inlende  colpire  Inlli 
e  singoli  i  partiel  politici,  i  quali  per  avventura  sichiamano  libe- 
rali,  i-ilerendosi  le  decisioni  délia  Chiesa  a  certi  errori  opposti 
alla  dottrina  cottolica,  non  ad  un  determinato  qualsiasi  partilo 
politico,  e  quindi  fanno  maie  quanti  senz'altro  dichiarano  esser 
condannato  dalla  Chiesa  uno  dei  partitii  politici  nel  Canada, 
quello  cioè  detto  riformalore^  parlito  già  appoggiato  caldamente 
da  alcuni  Vescovi  stessi. 

«  Finalmente  per  quello  cIk;  riguarda  Toggetto  principah."  dei 
proposli  dnbhi,  (jual  temperamento  cioè  sia  da  pi-endersi  rispetto 
a  quel  cattolici,  i  quali  per  motivo  di  pretesa  iudebila  ingerenza 
dei  Clero  nelle  elezioni  poliliche  ricorrono  al  Iribunale  civile, 
non  si  pno  dare  in  proposito  una  i-egola  générale  a  quel  Vesco- 
vi, e  quindi  spelterà  a  chi  ne  ha  i'ufiicio  provvedere  nei  singoli 
casi  olla  coscienza  di  rhi  ne  fa  lùcorso.  Provvedano  aduuque 
quel  Vescovi  a  quanto  è  necessario,  onde  porre  in  salvo  l'onore 
dei  Clero,  avendo  cura  sopraltutto  acciocchè  s'impedisca  al  pos- 
sibile  il  dover  comparire  persone  ecclesiastiche  innanzi  al  giu- 
dice  laico. 

«  Infme  si  esortino  quei  Vescovi  ad  osservare  rispetioalle  cose 
poliliche  la  massima  ris(,'rvatezza,  specialmeute  avuto  i-iguai'do 
al  pericolo  ch(i  vi  ha  di  provocarc;  a  fiera  guerra  contro  la  Chie- 


—  2t9  — 

sa  i  proteslanti  gia  inquietatisi  c  adiratisi  contro  dol  Clero  soUo 
pretesto  d'indebita  ingerenza  iielle  olozioni  polilichc. 

«  Olli-e  a  cio  si  avverta  che  il  Clero  evili  sempre  di  nominare 
le  pei'done  nel  pergamo,  moUo  più  per  iscredilarle  alla  occaziouo 
dt'lle  elezioni,  o  che  non  si  adopri  mai  riiiihioiiza  dd  mmislero 
ecclesiastico  per  mire  parlicolari,  che  solo  (luaiido  i  Caiulidati 
polrebbero  riuscire  nocivi  ai  veri  iiileressi  délia  Cliiesa.  » 

In  conformilà  di  laie  Istruzione  la  S  V.  duve  far  conoscere 
senza  indiigio  a  lulli  i  suoi  Suffraganei,  al  Clero,  e  a  liilli  quelli 
che  cio  riguarda,  essere  meiUe  del  S.  Padre  che  le  suddcUe  pri's- 
crizioni  del  S.  Uffîzio  siano  rigorosamenle  osservate. 

Per  quanto  poi  si  riferisce  al  secondo  punlo,  la  S.  V.  dovrà 
notificare  a  ciascuiio  dei  SulTraganei  da  parle  di  Sua  Saii- 
tità  che  ciascuno  dei  Prelali  individualmeiUe  si  aslenga  dal 
promiiovere  o  iar  promuovere  sia  nel  Parlamenlo  sia  iiella  pub- 
blica  slampa,  la  questione  snllamodilicazione  délia  leggerignar- 
danle  la  cosi  délia  inlluenza  indebila.  Che  se  venisse  un'  epoca, 
in  cui  i  Vescovi  riunilisi  lulli  insieme  giudicassero essere giunlo 
il  lempo  opporluno  di  fare  la  suindicala  demanda,  dovranno  pri- 
ma ricorrère  a  questaS.  Congregazione  per  riceverne  le  analoghe 
islruzioni. 

In  quesla  iulelligenza  prego  il  Signore  che  Le  sia  largo  d'ogni 
bene. 

Roma  dalla  Propaganda  13  Seltembre  1881. 

Di  V.  S., 

Affmo  par  servirla, 
(Sign.)     Giov.\NNi  Cahd.  Simeoni,  Prefello. 

(Subsign.)    I.  Masotti,  Segrio. 

Monsignor  Alessandro  Tachereau. 

Arcivescovo  di  Québec. 

Pour  copie  conforme, 

C.-A.  Collet,  ptre. 

Secrétaire  de  VArchidioc'esc 


—  270 


(Iraduclion.) 

A  Monseigneur  Alexandre  Taschereau, 

Archevêque  de  Québec. 

illustrissime  el  Révércndissime  Seigneur, 

Il  est  venu  à  la  connaissance  de  la  Sacrée  Congrégation  de  la 
Propagande  que  dans  votre  Province  certains  membres  du  clergé 
el  du  corps  séculier  continuent  à  s'ingérer  trop  dans  les  élec- 
tions politiques,  en  se  servant  soit  de  la  chaire,  soit  des  journaux 
et  autres  publications. 

Il  est  également  connu  de  la  susdite  Suprême  Congrégation 
que  certain  sulTragant  de  Votre  Seigneurie  cherche  actuellement 
à  recourir  au  Parlement,  pour  faire  modifier  la  loi  des  élections 
relativement  à  l'influence  dite  indue. 

Or,  pour  ce  qui  concerne  le  premier  point,  je  m'empresse  de 
rappeler  à  Votre  Seigneurie  que  déjcà,  en  l'année  1876,  la  Su- 
prême Congrégation  du  Sainl-Ofïice  a  émané  l'instruction  sui- 
vante : 

«  Il  faut  faire  entendre  aux  Évèques  du  Canada  que  le  Saint- 
Siège  reconnaît  parfaitement  l'extrême  gravité  des  faits  rappor- 
tés par  eux.  et  qu'il  y  a  à  déplorer  particulièrement  le  tort  dont 
en  souffrent  l'autorité  du  clergé  et  le  saint  ministère.  C'est  pour- 
quoi afin  de  réparer  de  si  grands  dommages,  il  faut  surtout  en 
extirper  la  racine.  Or  la  cause  de  si  graves  inconvénients  se 
trouve  dans  la  division  de  ces  Évoques  entre  eux,  tant  au  sujet 
de  la  question  politique  qu'au  sujet  d'autres  questions  qui  s'agi- 
tent en  ce  moment  au  Canada.  Afin  donc  de  mettre  un  terme  à 
ces  dissensions  si  regrettables,  il  sera  nécessaire  que  ces  Evêques, 
de  concert  avec  Monseigneur  le  Délégué  Apostolique  envoyé  au 
Canada,  s'entendent  pour  déterminer  une  ligne  de  conduite  uni- 
forme à  suivre  par  tous  et  chacun  d'eux  à  l'égard  des  partis 
politiques. 


—  271  — 

i(  Une  autre  cause  des  mêmes  incpuvénieiilsse  Irouvi'  dans  l'in- 
gérence trop  grande  du  clergé  dans  les  affaires  poliliiiues,  sans 
se  soucier  assez  de  la  prudence  pastorale.  Le  remède  convenable 
à  cet  excès  de  zèle,  c'est  de  rappeler  à  ces  Hvèqnes  ce  qui  leur  a 
déjà  été  recommandé  par  cette  Suprême  Congrégation,  mercredi, 
211  juillet  1874,  à  savoir  que,  à  l'occasion  des  élections  polilicjnes, 
ils  se  conforment,  dans  leurs  conseils  aux  électeurs,  à  ce  (jui  se 
trouve  décrété  dans  le  Concile  Provincial  de  1808  11  faudra 
ajouter  que  l'Église,  en  condamnant  le  libéralisme,  n'enlend  pas 
frapper  tous  et  chacun  des  partis  politiques,  qui  par  hasard  s'ap- 
pellent libéraux^  puisque  les  décisions  de  l'Kglisese  rapport(.'nt  à 
certaines  erreurs  opposées  à  la  doctrine  catholique,  et  non  pas  à 
un  parti  politique  quelconque  déterminé,  et  que  par  consé(iuenl 
ceux-là  font  mal  qui,  sans  autre  fondement,  déclarent  être  con- 
damné par  l'Église  un  des  partis  politiciues  du  Caiiada,  à  savoir 
le  parti  appelé  réformiste,  parti  ci-devant  chaudement  appuyé 
même  par  quelques  Évêques. 

«  EuQn  pour  ce  qui  regarde  l'objet  principal  des  doutes  [iropo- 
sés,  à  savoir  quelle  mesure  il  y  a  à  prendre  relativement  aux 
catholiques  qui,  pour  cause  de  prétendue  ingérence  indue  du 
clergé  dans  les  élections  politiques,  recourent  au  tribunal  civil, 
ou  ne  peut  donner  à  ce  sujet  une  règle  générale  aux  Évêques,  et 
il  appartiendra  eu  conséquence  à  qui  eu  a  l'otlice,  de  pourvoir, 
dans  chaque  cas,  à  la  conscience  de  celui  qui  a  fait  ce  recours. 
Que  les  Évêques  prennent  donc  les  mesures  nécessaires  pour 
sauvegarder  l'honneur  du  clergé,  ayant  soin  surtout  d'empêcher 
autant  que  possible  que  des  personnes  ecclésiastiques  soient 
obligées  de  comparaître  devant  le  juge  laïque. 

«  Il  faudra  enfin  exhorter  les  Évêques  à  observer  par  rapport 
aux  affaires  politiques  la  plus  grande  réserve,  eu  égard  particu- 
lièrement au  danger  qu'il  y  a  de  provoquer  à  une  guerre  vio- 
lente contre  l'Église  les  protestants  déjà  inquiets  et  irrités  contre 
le  clergé  sous  prétexte  d'ingérence  indue  dans  les  élections  poli- 
tiques. 

«  En  outre,  il  faut  faire  en  sorte  que  le  clergé  évite  toujours 
de  nommer  les  personnes  en  chaire,  encore  bien  plus  si  c'est 
pour  les  discréditer  à  l'occasion  des  élections,  et  qu'il  ne  se  serve 


—  272  — 

jamais  de  rinfluence  du  ministère  ecclésiastique  pour  des  fins 
pai-liculières,  si  ce  n'est  lorsque  les  candidats  pourraient  devenir 
nuisibles  aux  vrais  iulôrèls  do  l'Eglise.  » 

Conformément  à  cette  instruction,  Votre  Seigneurie  doitfaire 
connaître  sans  retard  à  tous  ses  sufîragants,  au  clei-gé  et  à  tous 
ceux  que  cela  concerne,  que  c'est  l'intention  du  Saint-Père  que 
les  susdites  prescriptions  du  Saint-Office  soient  rigoureusement 
observées. 

Pour  ce  qui  a  rapp(jrl  au  second  point,  Votre  Seigneurie  devra 
notifier  à  chacun  des  suffragants,  de  la  part  de  Sa  Sainteté,  que 
chacun  des  Prélats  individuellement  ait  à  s'abstenir  d'agiter  ou 
de  faire  agiter  soit  dans  le  Parlement,  soit  dans  la  presse,  la 
question  de  la  modification  de  la  loi  concernant  ladite  influence 
indue.  Que  s'il  arrivait  une  époque  où  les  évoques  réunis 
jugeassent  tous  ensemble  que  le  temps  opportun  est  venu  de 
faire  la  susdite  demande,  ils  devront  d'abord  recourir  à  celte 
Sacrée  Congrégation  pour  en  recevoir  les  instructions  conve- 
nables. 

Dans  cette  pensée,  je  prie  le  Seigneur  qu'il  vous  prodigue  tous 
les  biens. 

Rome,  Palais  de  la  Propagande,  13  septembre  1881. 

'  De  Votre  Seigneurie 

Le  très  affectionné  serviteur, 

Jean  Cardinal  Simeoni, 

Préfet. 

I.  Masotti,  Secrétaire. 


[Texte.) 

Illmo  e  Rmo  Signore, 

Il  S.  Padre  avendo  preso  ad  esame  la  questione  di  nuovo  in- 
sorla  tra  l'Universilà  Laval  e  la  Succursale  slabilita  in  Montréal, 
noir  Udienza  straordinaria  di  jeri  lenutaper  tratlare  unicamente 
di  questo  affare,  ha  ordinato  cspressamente  di  signiûcare  alla  S. 


—  273  — 

V.,  essere  sua  decisa  volonlà  clie  debba  slarsi  al  Decrelo  di 
quesla  S.  Congregazione  emanalo  nel  giorno  1"  Fcbbrajo  187G  e 
che  si  prosegua  a  dargli  esocuziono. 

Resta  quiiidi  Ella  incaricata  di  communicare  quosla  Ponlificia 
disposizione  a  liilli  i  suoi  sufTi-aganei. 

Sua  Sanlilcà  nutre  fiducia  che  colesto  Clerc  e  popolo  callolico, 
di  cui  ha  rioevulo  sempro  luminosissime  prove  di  divozione  e  di 
attaccameiito  alla  S.  Sedo.  si  uniformerà  allt»  anzidetle  sue  dis- 
posizioni,  e  che  i  rispetlivi  Prelali  non  lasceranno  di  recondurre 
negli  animi  la  concordia  o  la  paco. 

E  qui  prego  il  Signore  che  lungamente  la  conservi  e  la 
prosperi. 

Roma  dalla  Propaganda  13  Setlembre  1881, 

Di  V.  S.  affmo. 

(Signât.)     Giovanni  Gard.  Simeoni, 

Prefelto. 

(Subsign.)    1.  Masotti. 

Segrio. 
Mg  Arcivescovo  di  Québec. 

Pour  copie  conforme, 

G.-A.  Collet,  ptre, 

Secrélaire  de  VArchidioccie. 


(Traduction.) 

Illustrissime  et  Révérendissime  Seigneur, 

Le  Saint-Père,  ayant  mis  à  l'examen  la  question  soulevée  de 
nouveau  au  sujet  de  l'Université  Laval  et  de  la  succursale  éta- 
blie  à  Montréal,  a  ordonné  expressément,  dans  l'audience  extraor- 
dinaire d'hier,  tenue  pour  traiter  uniquement  de  celle  affaire,  de 
signifier  à  Votre  Seigneurie  que  c'est  sa  volonté  décidée  que  l'on 
doit  s'en  tenir  au  décret  de  cette  Sacrée  Congrégation,  émané  le 
premier  jour  de  février  1876,  et  continuer  à  y  donner  exécution. 
18 


—  274  — 

Voire  SiMgiu'ui-ii'  reste  par  conséquent  chargée  de  communi- 
quer cet  ordre  du  Pape  à  tous  ses  sulTragants. 

Sa  Sainteté  nom  ril  la  confiance  que  le  clergé  et  le  peuple  ca- 
lholi(|ue  du  C-auada,  rlout  vAle  a  toujours  reçu  les  preuves  les 
plus  éclalanîes  de  dévouement  et  (rattachement  au  Saint-Siège, 
se  coni'ornieioul  unanimement  à  ses  ordres  susdits  et  que  les 
divei's  prélats  travailleront  sans  relâche  à  ramenei-  dans  les 
esprits  la  concorde  et  la  paix. 

Maintenant,  je  pi  ie  le  Seigneur  de  vous  accorder  longue  vie 
et  bonheur. 

Rome,  Palais  de  la  Propagande,  13  septembre  1881, 

De  Votre  Seigneurie, 
Le  très  affectueux  serviteur, 

Jean  Cardinal  Simeoni, 

Préfet. 

1.  Masotti,  Secrétaire. 
Monseigneur  l'Archevêque  de  Québec. 


CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

DK  LK  rROTINCB  KCCLÉ3IA3T1QUE  DK  QUÉBEC,    POUR    LUI    COMMUNIQUER  LKS  DÉCISIONS  D0 
SAINT  OFFICE  SUR  LES  DIFFICULTÉS    EELiaiEUSKS. 


(  AnCHEVÊCHÉ^DE   QuÉBEC, 

1         7  octobre  1881. 
Monsieur, 

Dans  l'extrait  ci-joint  d'une  lettre  de  Son  Eminence  le  Cardi- 
nal Simeoni.  préfet  de  la  Sacrée  Congrégation  de  la  propagande 
en  dat<'  du  13  septembre  dernier,  il  m'est  ordonné  défaire  con- 
nailre  sans  relarri  à  mes  suffragants^  au  clergé  et  à  tous  ceux  que 
cela  concerne^  que  c'est  l'intention  du  Saint-Père  que  1rs  prescriptions 


—  275  — 

du  Saint  Office  qu'elle  renferme^  soient  rigoureusement  observées. 
GVst  pour  obéir  à  cette  injonrlioii  formelle  que  je  vous  en  trans- 
mets aujourd'hui  le  texte  italien  avec  une  traduction  fran(;aise. 
Ce  sont  ces  instructions  (lui  ont  servi  de  base  à  la  pastorale  et  à 
la  circulaire  communes  du  1 1  octobre  1877. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  démon  sinct-re attache- 
ment. 

•J-  E.-A.  Arch  de  Québec 


DÉCLARATION 


un    L'aKCHKVÉQUK    KT     DLS     ivÊQUKS     DK     LA     PBOVI.VCK     ECCLÉSIASTIQUE    DE     yi'kBLC 
CO.VCBBNANT    CERTAINS    ÉCRITS    PUBLIÉS    CO.VTBE    L'UNIVEOSITÉ   LATAL 


Nous  soussii^nés,  Archevêque  et  Évoques  de  la  province 
ecclésiastique  de  Québec,  réunis  comme  conseil  supérieur  établi 
par  la  bulle  »  Inter  varias  sollicitudines  »  pour  la  haute  surveil- 
lance de  la  doctrine  et  de  la  discipline,  c'est-à-dire,  de  la  foi  et 
des  mœurs,  dans  l'Université  Laval,  avons  reçu  de  cette  Institu- 
tion une  plainte  contre  certains  écrits  récents  dans  lesquels  se 
trouvent  une  foule  d'accusations  diverses  contre  elle.  Faisant 
droit  à  la  dite  plainte  en  vertu  des  pouvoirs  à  nous  confies  par 
un  règlement  apostolique  de  1877,  déclarons  et  ordonnons  ce  qui 
suit  : 

I.  Ces  accusations  n'ayant  pas  été  portées  devant  notre  tribu- 
nal, nous  devons  les  regarder  et  nous  les  regardons  en  cllet 
comme  non  avenues,  jusqu'à  ce  que  les  accusateurs  se  soient 
présentés  régulièrement  devant  nous  avec  des  plaintes  netlemeiU 
formulées  et  en  aient  fait  la  pieuve  régulièrement. 

II.  Nous  regardons  les  auteurs  de  ces  écrits  comme  coupables 
entre  autres  des  fautes  suivantes  : 

a)  Manque  de  respect  envers  le  Saint-Siège  devant  le  tribunal 
duquel  les  questions  traitées  étaient  pendantes. 


—  276  — 

(b)  Désobéissance  flagrante  aux  ordres  des  évêques  de  cette 
province  et  du  Saint-Siège. 

Les  Pères  de  notre  cinquième  concile,  dans  leur  pastorale 
commune,  s'expriment  comme  suit  : 

M  Nous  voulons  qu'à  l'avenir  quiconque  croirait  devant  Dieu 
»  avoir  un  grief  contre  cette  institution  catholique  ou  quel- 
))  que  autre,  le  fasse  non  pas  devant  le  tribunal  incompétent  de 
H  l'opinion  publique,  par  la  voie  des  journaux,  mais  devant  ceux 
»  que  les  saintes  lois  de  la  hiérarchie  catholique  ont  institués 
»  les  juges  et  les  gardiens  de  la  foi  ». 

Le  décret  XXII  du  cincjuième  concile  donne  aux  écrivains 
catholiques  de  cette  province,  les  règles  à  suivre  dans  leurs 
discussions  surtout  avec  des  catholiques.  La  modération,  la 
prudence,  la  charité,  le  respect  envers  les  autorités  ecclésias- 
tiques et  civiles,  envers  les  établissements  placés  sous  la  direction 
des  évêques,  sont  spécialement  recommandés.  Or, nous  le  disons 
à  regret,  ces  prescriptions  ont  été  violées  ouvertement. 

Le  Saint-Siège  a  aussi  clairement  manifesté  sa  volonté  en  deux 
circonstances. 

Dans  le  décret  du  l»""  février  1876,  qui  vient  d'être  confirmé  par 
Léon  XIII,  il  est  enjoint  aux  évoques  qui  croiraient  devant  Dieu 
avoir  quelque  reproche  à  faire  à  cette  Institution,  «  de  ne  jamais 
))  recourir  à  la  presse,  laquelle  d'ordinaire,  comme  l'a  prouvé 
»  dans  le  cas  actuel  une  triste  expérience,  sert  plus  à  aigrir  les 
»  esprits  et  les  questions  qu'à  remédier  au  mal  et  aboutit  à  causer 
n  préjudice  à  l'honneur  de  l'Université  et  souvent  même  à  l'hon- 
»  neur  de  la  cause  catholique.  » 

Cette  injonction  si  formelle  et  si  absolue  oblige  a  fortiori  le 
clergé  et  les  fidèles  de  cette  province,  comme  le  prouve,  du 
reste,  le  document  que  nous  allons  citer. 

En  1877,  le  Saint-Siège,  à  notre  demande,  a  formulé  et  sanc- 
tionné un  règlement  sur  les  droits  et  les  devoirs  de  ce  conseil  de 
haute  surveillance  créé  par  la  bulle  «  Inter  varias  sollicitudines.» 
L'arlicle  XVI  trace  nettement  aux  écrivains  catholiques  de  celte 
province  la  marche  à  suivre  quand  ils  croient  avoir  raison  de  se 
plaindre  de  l'Université  Laval. 


—  211  — 

«  XVI.  Les  écrivains  catholiques,  en  parlant  de  l'Université  el 
de  ses  professeurs,  en  tant  (jue  professeurs,  devront  observer  dans 
leurs  écrits  le  décret  XXII  du  cinquième  concile  de  Québec.  Si 
quelqu'un,  qui  n'est  pas  évèque,  croit  avoir  raison  de  se  plain- 
dre, soit  de  l'Université,  soit  de  l'un  de  ses  professeurs,  il  ne  lui 
reste  aucune  autre  voie  à  suivre  que  de  manifester  privémenl 
ses  plaintes  à  quelqu'un  des  évèques.  Il  appartiendra  ensuite  ù 
celui-ci  de  juger  de  ce  qu'il  faut  faire.  Si  les  plaintes  lui  parais- 
sent bien  fondées,  il  devra  les  déférer,  soit  au  chancelier,  soit  au 
conseil  supérieur,  dont  il  demandera  la  convocation  à  l'Arche- 
vêque. » 

III.  Les  excès  de  langage  d'un  adversaire,  ni  ses  désobéissan- 
ces, ne  sauraient  jamais  excuser  un  écrivain  de  ses  manque- 
raents  au  respect  dû  à  qui  de  droit,  à  la  justice,  à  la  vérité,  à  la 
charité  chrétienne  et  à  la  prudence.  Nous  condamnons  tous  ces 
manquements  de  quelque  part  qu'ils  viennent  ;  nous  renouve- 
lons les  ordonnances  et  défenses  déjà  faites  sur  ce  sujet.  Recom- 
mandons fortement  de  s'abstenir  de  tout  ce  qui  pourrait  servir  k 
entretenir  l'agitation  des  esprits.  C'est  le  vœu  qu'exprime  le 
Souverain-Pontife,  quand  il  nous  enjoint  de  travailler  sans  relâ- 
che à  ramener  dans  les  esprits  la  concorde  et  la  paix. 

Donné  à  Québec,  sous  nos  signatures,  le  sceau  de  l'Archidio- 
cèse  el  le  contre-seing  de  l'assistant-secrétaire  de  l'Archidiocèse, 
le  vingt-unième  jour  du  mois  d'octobre  mil  huit  cent  quatre- 
vingt-un. 

-}-  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 
-j-  L.-F.,  Év.  des  Trois-Rivièrcs, 
-j-  Jean,  Év.  de  St-G.  de  Rimouski, 
-]-  Édouard-Chs,  Év.  de  Montréal, 
-j-  Antoine,  Év.  de  Sherbrooke, 
-J-  J.-Thomas,  Év.  d'Ottawa, 
f  L.-Z.,  Év.  de  St-Hyacinthe, 
-j-  DoM.,  Év.  de  Ghicoutimi. 

Par  Messeigneurs, 

G.-A.  Marois,  Ptre, 

Assistant-Secrétaire. 


—  278  — 
(No  105) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


AnCHEVÉCHÉ    DE   QuÉBEC, 

15  Décembre  1881. 


I.   Tt  Deum  pour  les  grâces  du  jubilé. 
II.  Litnnios  supprimées  aprôs  la  messe. 
III.  Indulgence  de  la  visite  postoralo. 
IV.  Conférences  théologiques  do  1882. 

Monsieur, 


D'après  tout  ce  que  j'ai  entendu  dire  par  Messieurs  les  curés 
de  rA:chidiocèso,  les  exercices  du  jubilé  ont  produit  un  bien 
immense  dans  tontes  nos  paroisses.  Il  est  juste  que  nous  en 
rendions  grâces  à  Dieu.  Le  premier  janvier  prochain,  il  sera 
donc  chanté  un  Te  Deum  à  la  suite  des  messes  paroissiales  et  con- 
ventuelles dans  tontes  les  paroisses,  missions  et  communautés 
du  diocèse.  Là  où  il  ne  serait  pas  possible  de  le  chanter,  on  le 
récitera  tont  hant.  Dans  les  missions  où  l'office  n'aurait  pas  eu 
lieu  le  premier  janvier,  le  Te  Deum  sera  chanté  on  récité  la  pre- 
mière fois  que  l'office  s'y  fera  un  jour  de  dimanche  on  de  fête 
d'obligation. 

II 

A  commencer  à  la  môme  date,  on  cessera  de  réciter  les  litanies 
à  la  suite  des  messes  ;  mais  on  contiiuiera  de  dii'e  les  oraisons 
pro  quacumrjue  ncccssitatc  comme  ci-devant.  Aux  saints dn  Saint- 
Sacrement  on  chantera  le  Parce  Domine...  avant  le  Domine^  snl- 
vum... 


—  279  — 


m 


Vous  Irouvorez  à  la  fin  de  celte  circulaire  une  copie  rie  l'in- 
duit du  21  novembre  1880,  par  lequel  Noire  Sainl-l\'re  le  Pape 
Léon  XIII  accorde  une  indulgence  plénière  applicalile  aux 
défunts,  aux  habitants  des  paroisses,  missions  ol  coninuniau- 
tés,  à  l'occa'iion  de  la  visite  épiscopale,  aux  conditions  ordinaires 
de  la  confession,  de  la  communion  et  d'une  prière  aux  intentions 
du  Souverain  Pontife,  dans  l'église  ou  chapelle  de  la  paroisse, 
mission  ou  communauté. 

Cet  induit  est  perpétuel,  et  n'aura  pas  besoin  d'être  renouvelé 
comme  ceux  obtenus  jusqu'à  celle  époque  par  mes  prédécesseurs 
et  par  moi. 

IV 

Vous  recevrez  avec  la  présente  les  questions  pour  les  confé- 
rences Ihéologiques  de  1882.  Je  recommande  de  suivre  fidèle- 
ment ce  qui  est  prescrit  à  ce  sujet  dans  la  «  Discipline.  » 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


INDULTUM. 

Beatissime  Pater,  Archiepiscopus  Quebccensis.  ad  pedes  Sanc- 
tilalis  Tupe  humililer  provolulus  cum  omni  subjectione  postulat 
ul  Sauctilas  Tua  ipsa  concedere  digneiur  indulgeniiam  plena- 
riam,  defunclis  applicabilem.  incolis  parochiarum,  missionnin 
et  communilatum  hujusce  archidiœcesis,  (jui  tempore  visitalio- 
nis  episcopalis,  contriti,  confessi  ac  sacra  communione  refecli 
visitaverint  ecclesiam  parochiae  vel  missionis.  aui communitalis, 
et  ibidem  oraverinl  ad  mentem  Summi  Ponlifi«'is. 

Ex  a\idientia  SSmi  diei  21  novembris  1880. 


r 


—  280  — 

SSmus  D.  N.  Léo  divina  providentia  PP.  XIIT,  rcferente  me 
infrascl'iplo  S.  Gong,  de  Propaganda  fide  Secrelario,  porreclis 
precibiis  bénigne  aniUKMis,  pelilam  indnlgenliam  plenariam 
bénigne  concedciv  dignalus  est  in  forma  Eeclesiae  consnela,  ser- 
vatis  servandis. 

Datum  Romae  ex  aedibus  S.  Gong,  die  et  anno  ut  supra. 

(Sign.)         I.  Masotti,  Secretarius. 
L. -hS. 

Gratis  quocumque  titulo. 


(NolOG) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


f  Archevêché  de  Québec, 
1         9  janvier  1882. 

I.   Compte-rendu  de  la  Société  de  Colonisation  du  diocèso  de  Québec. 
II.  Visite  pastorale  de  1882. 

Monsieur, 


Le  premier  janvier  courant,  il  y  a  eu  seize  mois  que  la  société 
de  colonisation  de  l'archidiocèse  de  Québec  a  été  établie  par  mon 
mandement  du  ler  septembre  1880.  Le  zèle  et  la  générosité  avec 
lesquels  on  a  répondu  à  mon  invitalion  m'ont  profondément 
toufhé  et  m'ont  convaincu  que  l'importance  ou  plutôt  la  néces- 
sité de  cette  œuvre  est  bien  justement  ap[)réciée  par  mes  diocé- 
sains et  que  le  clergé  s'y  est  intéressé  de  tout  cœur.  Je  les  en 
remercie  au  nom  de  Dieu  et  de  la  patrip,  dont  j'ai  invoqué  le 
souvenir  dès  le  début  de  cotte  société. 


—  281  — 

Je  me  propose  de  vous  rendre  compte  des  opérations  de  la 
société  pendant  ces  seize  mois  ;  mais  auparavant  nous  allons 
jeter  ensemble  un  coup  d'œil  sur  les  progiès  de  la  colonisation 
dans  l'archidiocèse  depuis  le  10  mars  1H71,  jour  de  ma  consécra- 
tion et  de  ma  prise  de  possession. 

I.  Paroisses  dont  j'ai  noaune  les  premiers  curés  résidents. 

1871.  Sacré-Cœur  de  Jésus  et  Saint-Côme  iComlé  de  Beaucel  ; 
Saint-Paul  de  Montminy  (Montmngny)  ;  Saint-Patrice  de  Bean- 
rivage  (Lolbinière)  ;  Sainl-Ubalde  iPortneuf). 

1872.  Sainl-Séverin  (Beauce). 

1873.  Saint-Honoré  de  Shenley  (Beauce)  ;  Saint-Narcisse  de 
Beaurivage  (Lolbinière). 

1874.  Saint-Eleuthère  de  Pohénégamook  iKamouraska). 

1875.  Saints-Anges  (Beauce). 

1876.  Saint-Sébastien  d'Aylmer  (Beauce). 

1877.  Saint-David  de  Laiiberivière  (Lévis). 

1878.  Saint-Eugène  (L'Islet)  ;  Saint-Léon  de  Standon  (Dorches- 
ter)  ;  Saint-Magloire  (Bellechasse). 

1879.  Saint-Adrien  d'IrUin.de,  et  Sacré-Cœur  de  Marie  dans 
Thetford  (Méganlici. 

1880.  Notre-Dame  des  Anges  dans  Montanban  (PorfneuO  ; 
Saint-Pamphile  (Isletl. 

1881.  Saint-Zacbarie  dans  Metgermette-Nord  (Dorchester). 

IL  A  leur  tour,  quelques-unes  de  ces  vingt  paroisses  nouvelles 
ont  déjà  donné  naissance  à  des  missions  voisines  auxquelles  il 
faudra  tôt  ou  tard  nommer  des  curés  résidents. 

Saint-Sébastien  a  formé  Saint-Samuel  de  Gayhurst  (Beauce)  ; 
Saint-Adrien  a  formé  Saint-Alphonse  de  Thetford  (Mégantic)  ; 
et  bientôt  le  curé  de  SainL-Zacharie  aura  à  desservir  SaintPros- 
perde  Watford  (Dorchester). 

ITL  D'antres  paroisses  pins  anciennes  ont  aussi  ouvert  des 
missions  nouvelles. 


—  282  — 

Sur  le  chemin  Taché  oui  sur^i  depuis  quelques  années  Saint- 
Marcel  d'Arago,  en  arrière  de  Sainl-Gyrille  (Islet)  ;  Sainte- 
Apolline  de  Patton,  en  aiTière  du  Gap  Saint-Ignace  (Montmagny); 
Saiut-Philémon  de  Mailloux  eiilre  Saint-Paul  et  Notre-Dame  de 
Buckland  (Bellcchasse). 

Dans  la  Beance,  Monsieur  le  riiréde  Saint-Georges  dessert  Saint 
Martin  de  Shonley  :  Saint-Méthode  d'Adstock  est  une  mission 
de  Monsieur  le  curé  de  Saint-Ephrem  de  Tring. 

Dans  BiMlPchasse,  outre  Saint-Philémou  déjà  nommé,  Saint- 
Nérée  et  Saint-Damien  sont  en  voie  de  formation. 

Dans  Dorchestei-,  le  canton  de  Watford  est  attaqué  au  Nord 
par  des  colons  venus  de  Sainte-Germaine,  qui  ont  fondé  la  mis- 
sion de  Sainte-Rose  ;  au  Sud,  des  colons  venus  de  la  Beance 
ont  commencé  celle  de  Saint-Prosper  déjà  nommée. 

Dans  le  comté  de  Lotbinière.  Sainte-Philomène  de  P'ortierville 
vient  d'être  éi-igée  en  arrière  de  Saint-Jean  Deschaillons. 

Dans  l'augmentation  de  Somerset  (Méganlicj,  Nolre'-Dame  de 
Lourdes  est  desservie  depuis  plusieurs  années  par  Monsieur  le 
curé  de  Sainte-Julie. 

Dans  le  comté  de  l'Islet,  la  mission  de  Saint  Damase  d'Ash- 
ford,  est  desservie  par  Monsieur  le  curé  de  Sainte-Louise. 

Voilà  donc  quatorze  missions  qui  avant  longtemps  seront  assez 
florissantes  pour  avoir  des  curés  résidents,  et  qui,  à  leur  tour,  en 
formeront  d'autres  dans  les  territoires  aujourd'hui  inhabités. 

Gomme  on  le  voit,  sur  ces  trente  quatre  paroisses  ou  missions 
nouvelles,  le  Gomté  de  Beance  est  celui  qui  en  compte  un  plus 
grand  nombre  :  neuf,  c'est-à-dire  un  peu  moins  du  tiers.  Dans 
ce  comté,  qui  est  le  plus  populeiix  de  l'Archidiocèse  (32,021 
âmes  d'après  le  recensement  de  1881),  il  y  a  encore  du  territoire 
pour  une  quinzaine  de  paroisses,  en  y  comprenant  les  cantons 
de  Ditchfield  et  de  Spalding.  ijui  font  partie  du  diocèse  de  Sher- 
brooke. 

Viennent  ensuite  Bellechasse,  Dorchester  et  l'Islet  q\ii  en  ont 
chacun  qnati-e  ;  Lotbinière  trois  ;  Montmagny  et  Portneuf, 
ehacnn  deux  :  Kamouraska  et  Lévis,  charun  une, 


—  283  — 

Il  y  a  en  onlre,  six  missions  antérieures  à  1S71,  niaisqui  n'ont 
guère  progressé  pour  diverses  causes  :  Saint-Agricole  de  Gos- 
ford,  desservie  par  Monsieur  le  curé  de  Saint-Raymond,  et  une 
autre  mission  dans  le  sud  du  même  canton  desservie  par  Mon- 
sieur le  curé  de  Valcartier  (Portneuf;  ;  Saint-Jacques  de  Tew- 
kesbury  et  Saint-Dunstan  du  lac  Beauport  dans  !<;  comté  de 
Québec  ;  et  Saint-Adolphe  ilans  Montmorency,  et  enfin  Saint- 
Odilon  de  Cranbourne  dans  Dorchester. 

«La  société  de  colonisation  du  diocèse  de  Qutîbec»  a  été 
reconnue  par  le  gouvernement  i)rovincial  le  18  mai  1881,  avec 
tons  les  pouvoirs  et  droits  accordés  par  «  L'acte  des  sociétés  de 
colonisation  »,  et  à  cette  occasion,  Messieurs  S.  Lesage  et  Eu- 
gène E.  Taché,  se  trouvant  empêchés  par  les  règles  du  service 
civil  de  continuer  à  faire  partie  du  conseil  d'administration,  ont 
été  remplacés  par  Messieurs  Théophile  Ledroit  et  Narcisse 
Hamel.  Ils  n'ont  pas  cessé  pour  cela  de  s'intéresser  vivement 
an  succès  de  la  colonisation  en  général  et  de  notre  société  en 
particulier,  à  laquelle  ils  ont  rendu  et  rendent  encore  d'insignes 
services. 

Il  reste  encore  à  recevoir  S  170.45. ■ 

Sur  ses  propres  deniers,  la  société  a  donné  S63  pour  compléter 
une  route  de  colonisation  dans  Saint-Sébastien  et  821)0  pour  le 
même  but  dans  la  paroisse  des  Saints-Anges. 

Il  arrivait  souvent  que  les  colons,  après  avoir  reçu  de  l'agent 
des  terres  l'indication  du  rang  et  du  numéro  de  leur  lot,  ne  pou- 
vaient s'y  rendre,  ni  le  reconnaître  d'une  manière  certaine  ;  plu- 
sieurs se  sont  écartés,  ont  erré  à  l'aventure  et  sont  revenus 
découragés  et  dégoûtés.  Pour  obvier  à  ce  grave  inconvénient, 
la  société  a  dépensé  une  somme  de  SI 21  pour  payer  dans  Met- 
germette  et  dans  Montanban  des  guides  qui  se  sont  acquittés  de 
leur  devoir  à  la  grande  satisfaction  de  tous  les  intéressés. 

A  Metgermette-Nord,  la  Propagation  de  la  foi  a  fait  défricher 
vingt  arpents  sur  le  lot  (31  du  V-'  rang)  de  l'église  de  Saint-Za- 
charie,  afin  de  pouvoir  y  construire  bientôt,  sans  avoir  à  craindre 
l'incendie,  une  chapelle  et  nne  résidence  pour  le  missionnaire. 
Ces  travaux  n'ont  coûté  que  §240.  La  société  de  colonisation  a 
reçu  pour  cette  mission  des  ornements,  des  vase?  sacrés,  etc.. 


—  284  — 

oslimés  à  S48"2.50,  de  sorte  que  la  chapelle  se  trouve  bien  pour- 
vue du  nécessaire.  Le  2  in'iobre  dernier,  j'ai  vu  de  mes  y(Mix 
quatre-vingts  arpents  défrichés  sur  les  lots  voisins  de  celui  de 
Téglise,  de  sorte  qu'au  cœur  même  de  cette  paroisse  naissante,  il 
y  avait  déjà  cent  arpents  de  préparés  à  produire  une  récolte  en 
1882.  D'après  le  rapport  de  l'agent  des  terres,  le  nombre  des  lots 
pris  dans  ce  canton  avant  le  premier  janvier  courant,  se  monte  à 
2Gi),  sans  compter  les  onze  lots  pris  et  défrichés  jadis  par  l'an 
cienue  société  française  et  qui  ont  été  vendus  par  le  shérif  le  31 
décembi-e  dernier.  Sur  un  grand  nombre  de  ces  lots,  il  y  a  déjà 
des  travaux  de  faits,  mais  il  m'est  impossible  pour  le  moment 
d'entrer  dans  des  détails  plus  précis,- que  j'espère  pouvoir  donner 
plus  tard 

Une  aide  de  805  a  été  accordée  aux  colons  de  Saint-Martin  ;  la 
société  se  propose  d'ajouter  $100  et  de  voter  aussi  8100  pour 
construction  d'édifices  nécessaires,  à  Saint-Marcel. 

Le  printemps  dernier,  la  société  a  donné  855  pour  aider  de 
pauvies  colons  du  canton  d'Armagh  à  acheter  du  grain  de  se- 
mence. 

Les  courageux  missionnaires  qui  se  sont  dévoués  à  celte  œuvre, 
soit  pour  porter  les  secours  religieux^anx  colons,  soit  pour  faire 
connaître  l'œuvre  dans  un  certain  nombre  de  paroisses  et  attirer 
des  colons,  soit  pour  surveiller  les  travaux  de  défrichement  ou 
de  routes,  ne  pouvaient  guère  compter  pour  leui"  subsistance  sur 
la  dîme  ou  le  casuel,  ni  sur  la  Propagation  de  la  foi  déjà  sur- 
chargée d'œuvres  indispensables.  La  société  de  colonisation  a 
dû  y  pourvoir  presque  complètement.  C'est  ainsi  qu'elle  a 
alloué  8300  au  missionnaire  de  Notre-Dame  des  Anges  de  Mon- 
tauban  pour  l'année  1880-81,  et  autant  pour  1881-8-2.  Celui  de 
Saint  Zacharie  de  Metgermette,  nommé  en  juin  dernier,  n'a 
encore  reçu  que  §200.  et  il  faut  remarquer  que  jusqu'à  ce  jour 
le  casuel  et  la  dîme  n'ont  rien  produit  Le  missionnaire  deSaml- 
Éleulhère  de  Pohénégamook  a  reçu  820. 

Si  à  toutes  ces  dépenses  on  ajoute  8100  pour  frais  d'impres- 
sion, correspondance,  registres,  etc.,  on  voit  que  la  société  a 
dépensé  82819.26  sur  ses  fonds,  et  reçu  indirectement  du  gou- 
vernement provincial  81329.27.     Il  reste  donc  en  caisse  au  !«' jan- 


—  285  — 

vier  couraiil  S1G79.9Û;  el  la  société  peut  encore  réclamer  du 
gouveniemeiil  uik.'  somme  de  S170.45  pour  travaux  qu'elle  a 
droit  de  recommander.  Selon  les  apparenc(>s,  la  société  trouvera 
facilement  à  placer  ce  surplus,  car  l'élan  déjà  donné  à  la  coloni- 
sation produira  ses  effets,  surtout  dans  l'année  que  nous  com- 
mençons :  elle  aura  besoin  plus  que  jamais  d'être  aidée  dans 
son  œuvre. 

L'on  pouvait  craindre  peut-être  que  la  société  de  colonisation 
ne  nuisît  à  la  Propagation  de  la  foi  ;  mais  bien  loin  de  dimi- 
nuer, les  recettes  de  cette  dernière  société  ont  augmenté  en  IH8I  • 
et,  comme  on  pourra  le  voir  dans  le  compte-rendu  qui  sera 
publie  dans  les  annales  de  février  prochain,  elles  se  sont  élevées 
à  la  somme  de  §8112.84,  tandis  qu'en  1880  elles  n'avaient  donné 
que  S6773.G5  ;  ce  qui  fait  une  différence  de  S330.16  en  faveur  de 
1881. 

Vous  voudrez  bien  vous  rappeler  que  dans  mon  mandement 
du  Ur  septembre  1880  sui-  la  colonisation,  h  Tous  les  curés  et 
supérieui's  des  Séminaires.  Collèges  et  Communautés  sont  établis 
Ze\a\euvs  ex  o/ficio  ;  2°  qu'outre  les  droits  d'inscription  que  les 
zélateurs  el  zélatrices  recueilleront,  il  doit  se  faire  chaque  année 
dans  toutes  les  églises  une  quête  pour  cette  œuvre  :  il  sera  bon 
de  la  faire  précéder  par  la  lecture  du  mandement  ;  3»  qu'une 
messe  doit  être  célébrée  chaque  mois  dans  la  Basilique  pour 
tous  les  associés  et  bienfaiteurs  vivants  et  défunts. 


II 


Vous  recevrez  avec  la  présente  l'itinéraire  de  la  visite  pasto- 
rale de  1882.  Veuillez  voira  ce  sujet  la  circulaire  N^OO,  19  mars 
1880. 

Je  vous  prie  d'agréer  avec  mes  meilleurs  souhaits  de  bonne 
année  pour  vous  el  pour  tous  ceux  (|ui  sont  confiés  à  votre  sol- 
licitude, l'assurance  de  mon  sincère  attachement. 

-]-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  286  — 

(N"  107) 

MANDEMENT 

SUR    LK    RK8PKCT    DU    AUX    PÉCISIONS    OU    BAINT-SIÈQB 


b:LZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEHEAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier^  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  Fiiilies  di'VArchidioc'ese  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction  en 
Notre  Seigneur. 

Divers  événemenls  de  date  récente,  Nous  engagent.  Nos  Très 
Ghers  Frères,  à  élever  aujourd'hui  la  voix  pour  défendre  les 
droits  du  Saint-Siège,  malheureusement  méconnus  et  foulés  aux 
pieds  par  certains  catholiques  de  noire  province. 

I 

La  sainte  Église  Catholique  est  un  temple  dont  Jésus-Christ 
est  le  pontife  éternel  selon  l'ordre  de  Melchisédech  (Ps.  CIX.  4.)  et 
toujours  vivant  pour  intercéder  en  notre  faveur  iHéh.  VII,  25.), 
toujours  et  partout  offrant  lui-même  par  les  mains  de  ses  prêtres 
qu'il  a  établis  les  dispensateurs  de  ses  mystères  (I.  Cor.  IV.  1.), 
cette  victime  sans  tache  qu'un  prophète  annonçait  comme  devant 
être  offerte  depuis  le  lever  du  so'eil  jusqu'au  couchant^  pour  mani- 
fester en  tous  lieux  combien  est  grand  le  nom  du  Seigneur  (Mala- 
chie,  I.  11.). 

Il 

Dans  ce  temple,  à  côté  de  l'autel,  est  la  chaire  du  haut  de 
laquelle  le  même  pontife  éternel  fait  entendre  celte  voix  qui 
parvieni  jusqu'aux  extrémités  de  la  terre  (Ps.  XVIII.  5.)  ;  car  ceux 
qui  la  répèlent  en  tous  lieux  ont  reçu  leur  mission  du  Fils  de 


—  287  — 

Dieu,  qui,  avant  de  monter  au  ciel,  leur  a  dit  :  Toute  puissance 
m'a  été  donnée  dans  le  ciel  el  sur  la  terre.  Allez  donc  ;  enseignez 
toutes  les  nations...  leur  apprenant  à  observer  tout  ce  <jue  jf  vous 
ai  commandé  ;  data  est  mihi  omnis  potestas  in  cœlo  et  in  terra. 

Euntes  ergo^  docete  omnes  gcntes docentes  eos  servare  omnta 

quxcumque  mandavi  vobis  (Matth.  XXVIIl.  18...). 

Entre  toutes  ces  voix  il  en  est  une  qui  domine  les  autres  ; 
toujours  la  même,  toujours  infaillible,  car  c'est  la  voix  de  Pierre 
toujours  vivant  dans  ses  successeurs  ;  la  voix  de  celui  ;\  (jni 
Jésus-Christ  a  dit  :  Tu  es  Pierre  et  sur  cette  pierre  je  bâtirai  mo)t 
Église  et  les  portes  de  l'enfer  ne  prcvawtront  point  contre  elle  :  tu 
es  Petrus  et  super  hanc petram  xdificabo  ErcUsiam  meam  et  portx 
inferi  non  prxvalcbunt  adversus  eam  (Matth.  XVI.  28...). 

Tantôt  elle  proclame  la  vérité  ou  condamne  l'erreur  ;  et  mal- 
heur à  qui  refuse  de  l'écouter,  car  c'est  la  voix  même  du  Seigneur 
qui  brise  les  cèdres,  les  cèdres  du  Liban  ;  vox  Domini  confringcntis 
cedros,  cedros  Libani  (Ps.  XXVIIl.  5.),  c'est-à-dire,  suivant  l'ex- 
pression de  l'Apôtre,  qu'elle  abaisse  toute  hauteur  qui  s'élève 
contre  la  science  de  Dieu  ;  omnem  altiludinem  extollenlem  se  ad- 
versus scienUam  Dei  \l\.  Cor.  X,  5.).  Tantôt  le  Pontife  romain 
définit  les  lois  imprescriptibles  de  la  morale  ;  et  ses  décisions, 
comme  celles  qui  touchent  au  dogme,  sont  irréfragables  ;  car 
la  parole  de  Dieu,  dont  il  est  le  fidèle  écho,  doit  être  la  lampe 
qui  éclaire  nos  pas  et  la  lumière  de  nos  sentiers  ;  lucerna  pedibus 
meis  verbum  tuum  et  lumen  semitis  meis  (Ps.  CXVIIl,  105.). 

III 

La  sainte  Église  est  aussi  un  royaume  dont  le  souverain  est 
Jésus-Christ /e  roi  immortel  des  siècles  (I.  Tim.  1,  17.).  Société 
visible  à  laquelle  tous  les  hommes  sont  obligés  de  se  joindre  sous 
peine  de  périr  éternellement,  l'Église  a  besoin  d'un  chef  visible, 
dont  la  majesté  soit  un  reflet  de  celle  du  chef  invisible  el  dont 
l'autorité  s'exerce  dans  tous  les  temps  et  dans  tous  les  lieux,  pour 
mauuenir  l'unité  et  l'ordre  au  milieu  de  cette  multitude  innom- 
brable et  la  conduire  à  sa  fin  dernière. 

Cette  royauté  spirituelle  du  Pontife  romain  a  un  droit  rigou- 
reux à  notre  respect  et  à  notre  obéissance.  Ne  séparons  jamais  ces 


—  288  - 


deux  seiilimoiils  qui  ne  peuvent  être  sincères  l'un  sans  Tautre. 
El  coninie  celle  royaulé  a  une  origine  el  une  fin  surnaturelles, 
notre  respect  el  noire  obéissance  doivent  être  de  même  ordre, 
c'esl-à-dire,  avoir  leur  racine  dans  la  foi  et  leur  sève  dans  la  cha- 
rité, qui  isl  te  lien  de  la  perfection  (Col.  111,  1  i). 

Nous  sommes  tenus  d'honorer  nos  pères  selon  la  chair  et  de 
leur  obéir,  car,  dit  Saint  Paul,  cela  est  juste...  c'est  te  premier 
commamtemciil  fait  avec  une  promesse:  hoc  cnim  justum  est...quod 
est  mandatum  primum  in  promissione  (Éph.  VI,  I,  2.).  Depuis 
quarante  siècles,  la  malheureuse  postérité  de  Cham  expie  la  vio- 
lation de  ce  grand  précepte  (Gen.  IX.  23.)  ;  terrible  exemple  de 
l'in.porlance  que  la  justice  infinie  de  Dieu  attache  à  l'honneur 
que  les  enfants  doivent  à  leurs  parents. 

A  plus  forte  raison  devons-nous  honorer  celui  qui  dans  l'Église 
exerce  visiblement  l'autorité  du  père  de  Notre  Seigneur  Jésus- 
Christ  de  qui  dérive  toute  paternité  dans  le  ciel  et  sur  la  terre  ;  ex 
quo  omnis  paternitas  in  cœlo  et  in  terra  nominatur  (Eph.  III,  15.). 
De  même  que  le  Fils  de  Dieu  exerce  son  pontifical  el  annonce 
sa  parole  par  le  ministère  de  ses  prêtres  et  de  ses  apôtres,  ainsi 
gouverne-t-il  son  Église  par  le  successeur  de  Saint  Pierre. 

Quand  donc,  Nos  Très  Ghers  Frères,  cette  voix,  paternelle  et 
royale  tout  ensemble,  se  fait  entendre  pour  juger  un  dilTérend, 
donner  une  direction  à  suivre,  imprimer  à  une  institution  nais- 
sante l'élan  qui  doit  en  assurer  le  succès,  poser  des  bornes  à  des 
aspirations  dont  la  réalisation  pourrait  empêcher  un  plus  grand 
bien,  ou  causer  des  inconvénients,  réprimer  un  abus  ou  frapper 
des  coupables...  le  devoir  de  tout  vrai  catholique  est  d'obéir  à 
cette  autorité  tutélaire,  sans  laquelle  tout  serait  désordre  et  con- 
fusion dans  ce  vaste  royaume. 

Aussi  notre  Ginquième  Goncile  (Dec,  V.),  après  avoir  rapporté 
le  texte  du  Goncile  de  Florence  sur  la  primauté  du  Pontife 
romain,  ajoute-t-il  :  «  Nous  voulons  que  ce  décret  solennel  soit 
fréquemment  inculqué  aux  fidèles  de  cette  province,  afin  qu'ils 
sachent  tous  que  le  Souverain  Pontife,  le  légitime  successeur  de 
Saint  Pierre,  a  la  primauté  dans  toute  l'Église,  dételle  sorte  que 
tout  procède  de  lui  comme  de  la  source  de  l'autorité  spirituelle 
et  que  tout  converge  vers  lui  comme  vers  le  centre  de  l'unité... 


—  289 


et  qu'il  peut  de  son  propre  droit  porter  sur  lu  foi,  les  mœurs  et 
la  discipline,  des  décrets  auxquels  tous  les  chrélieus  sont  luuu. 
d  ol)eir  d  esprit  et  de  cœur.  » 

IV 

Nous  voyons  dans  l'Ancien  Testament  (Nonib.  XI  tC)  inie  !<• 
Seigneur  donna  à  Moïse  soixante-dix  assistants,  auxqu.-ls  il  -.c- 
corda  des  grâces  spéciales  pour  l'aider  dans  le  gouvern.Mn.Mit  du 
peuple  juif. 

Dans  tous  les  États,  il  y  a  un  certain  nombre  de  ministres  d.- 
jnges,  de  magistrats  et  otficiers,  dont  la  fonction  est  d'admiliis- 
trer  la  chose  publique  et  de  rendre  la  justice  au  nom  du  souve- 
rain. La  désobéissance  ou  Tinjure  au  plus  humble  des  repré- 
sentants de  l'autorité  suprême,  est  punie  comme  un  outrag.-  à 
cette  autorité.  Il  serait  déraisonnable  d'exiger  que  Ir.  roi  rcMidlt 
la  justice  par  lui-même  à  tous  ses  sujets  et  s'occupât  de  tous  les 
détails  de  l'administration.  * 

Ainsi  en  est-il  dans  l'Église  qui  compte  au  moins  deux  cents 
millions  de  sujets  répandus  dans  toutes  les  régions  de  la  terre. 

Il  a  donc  fallu  créer  à  Rome  certains  ministères  appelés  Con- 
grégations, qui  ont  chacun  leurs  attributions  spéciales  détermi- 
nées et  qui  sont  les  organes  officiels  des  volontés  du  Souverain 
Pontife.  Les  Cardinaux  qui  composent  ces  Congrégations  sont 
des  hommes  éminents  par  leur  savoir,  habitués  de  longue  main 
dans  les  postes  inférieurs  à  traiter  les  affaires  les  plus  difficiles. 
Ils  sont  aidés  par  des  consullcurs  versés  dans  la  théologie  et  le 
droit  canonique,  afin  que  rien  ne  manque  aux  jugemeiUs  qu'ils 
sont  appelés  à  rendre. 

D'après  les  bulles  d'érection  de  ces  diverses  congrégations,  la 
juridiction  de  ces  tribunaux  est  apostolique,  c'est-à-dire,  qu'ils 
jugent  et  ordonnent  au  nom  du  successeur  de  Saint  Pierre,  en 
vertu  même  de  l'autorité  pontificale.  Elles  ont  de  plus  pour  cou- 
tume constante  de  n'expédier  aucune  affaire  tant  soit  peu  impor- 
tante sans  en  avoir  préalablement  référé  au  Saint-Père.  Elles 
forment  avec  lui  un  seul  et  même  tribunal,  de  telle  sorte  qu'il 
n'est  pas  permis  régulièrement  d'en  appeler  du  jugement  d'une 
Congrégation  à  celui  du  Souverain  Pontife. 
19 


—  290  — 

Les  Éminenlissimes  Cardinaux  qui  en  sont  les  Préfets  sont 
chargés  non  seulement  de  présider  les  réunions  de  leurs  collè- 
gues, mais  encore  de  promulguer  les  sentences  ou  décrets  portés 
par  les  Congrégations  respectives,  d'écrire  des  lettres  au  nom  de 
ces  mêmes  Congrégations  et  même  du  Souverain  Pontife,  et  de 
veiller  à  ce  que  les  déci-ets  soient  mis  à  exécution.  Ils  sont  le 
canal  olTiciel  par  lequel  ces  tribiinaux  font  connaître  leurs  vo- 
lontés. Les  documents  signés  par  un  Cardinal  en  sa  qualité  de 
Préfet  ont  la  même  autorité  que  s'ils  étaient  signés  par  le  Pape 
lui-môme,  et  son  témoignage  au  sujet  d'un  ordre  qu'il  déclare 
avoir  reiju  du  Saint-Père  est  irréfragable  ;  il  a  le  privilège  d'être 
cru  sur  parole. 


Entre  toutes  les  Congrégations  romaines,  la  plus  importante 
est  celle  de  la  Propagande,  dgnt  la  juridiction  s'étend  sur  au 
moins  la  moitié  du  monde  catholique.  C'est  à  elle  que  les  Évê- 
qucs  et  les  fidèles  du  Canada  doivent  s'adresser  toutes  les  fois 
qu'ils  ont  quelque  affaire  à  traiter  avec  le  Saint-Siège.  C'est  par 
elle  aussi  que  le  Souverain  Pontife  nous  manifeste  ses  ordres. 
La  sollicitude  si  constante  et  si  paternelle  qu'elle  n'a  cessé  de 
montrer  pour  notre  pays  depuis  le  commencement,  mérite  le 
tribut  de  la  plus  sincère  reconnaissance,  comme  son  autorité 
exige  celui  de  notre  parfaite  soumission. 

Notre  affection  toute  filiale  et  notre  profond  respect  sont  éga- 
lement dus  à  l'homme  éminent  que  la  confiance  du  Saint-Père  a 
placé  à  la  tête  de  cette  Congrégation  ;  le  Cardinal  Simeoni,  dont 
le  nom  vous  est  déjà  connu  par  une  foule  de  documents,  est  un 
de  ces  hommes  dont  le  vaste  savoir  et  la  longue  expérience  sont 
rehaussés  par  une  douceur  inaltérable  et  par  une  solide  piété. 

C'est  pourquoi,  Nos  Très  Chers  Frères,  vous  avez  dû  partager 
notre  étonnement  et  notre  douleur,  en  voyant  avec  quelle  indi- 
gnité certains  éciivains,  qui  se  disent  catholiques,  ont  dernière- 
ment osé  parler  contre  lui,  contre  la  Congrégation  de  la  Propa-- 
gande  dont  il  est  le  Préfet,  et  par  là-même  contre  la  personne 
auguste  et  vénérée  du  Souverain  Pontife,  dont  il  nous  a  trans- 
mis officiellement  les  volontés. 


^ 


—  2'Jl 


VI 


Le  13  septembre  dernier,  le  Souverain  Pontife  Nous  a  trans- 
mis par  la  Sacrée  Congrégation  de  la  Propagande,  deux  décrets 
de  grande  importance. 

Le  premier  confirme  le  maintien  de  la  succursale  de  l'Univer- 
sité Laval  à  Montréal,  établie  en  vertu  d'un  décret  apostolique 
du  l«r  février  187G. 

Le  second  trace  aux  Évêques  et  au  Clergé  la  conduite  à  tenir 
par  rapport  à  certains  points  des  relations  pratiques  entre  l'Église 
et  l'État  dans  cette  province. 

Plus  tard,  à  deux  reprises  différentes,  le  Souverain  Pontife 
nous  a  fait  connaître  par  la  même  voie  qu'il  tient  à  ce  que  ces 
deux  décrets  soient  rigoureusement  observés.  Comme  consé- 
quence nécessaire,  nous  devons  présumer  qu'il  serait  inutile  de 
songer  ù  les  faire  révoquer  ou  modifier.  Nous  nous  proposons 
de  vous  dire  quelques  mots  sur  ces  deux  décrets  aussi  clairs 
qu'énergiques. 

VII 

Ce  qu'on  appelle  la  question  de  r Université  Laval  n'est  pas 
chose  nouvelle  à  Rome  ni  dans  notre  pays  En  1862  elle  fut 
portée  pour  la  première  fois  devant  le  Saint-Siège  et  reçut  une 
première  solution,  confirmée  trois  ans  plus  tard  (I8G5)  ;  plaidée 
encore  en  1873,  puis  réglée  en  1876  d'une  manière  qu'on  aurait 
dû  croire  définitive  par  le  décret  du  l-''  février  et  par  la  bulle  du 
15  mai  de  cette  même  année.  Léon  XIII,  cédant  aux  instances 
de  certains  adversaires  de  l'Université,  résolut  d'en  finir  une 
fois  pour  toutes  et  nomma,  en  1881,  une  commission  spéciale  de 
trois  Cardinaux,  les  Éminentissimes  Merlel,  Simeoni  et  Franzc- 
lin,  avec  injonction  d'examiner  tous  les  documents  et  plaidoyers 
filés  de  part  et  d'autre  depuis  le  commencement,  et  de  faire 
rapport  au  Souverain  Pontife,  qui  se  réservait  ainsi  le  jugement 
définitif.  On  peut  dire  que  jamais  cause  n'a  été  examinée  plus 
souvent  ni  avec  plus  de  soin,  ni  par  une  plus  haute  autorité. 
Aucun  autre  tribunal  au  monde  n'aurait  consenti  à  pousser  la 
condescendance  jusqu'à  ce  point. 


0Q9 

Maintenant  le  Souverain  Pontife  veut  (Vune  volonté  décidée  et 
une  fois  pour  toutes^  qu'à  l'ombre  du  grand  nom  de  Mgr  de  Laval, 
une  seule  univoi-sité  se  mainiienne  et  se  développe  dans  les  deux 
j)rincipaiix  centres  de  population  de  notre  jeune  province,  sous 
les  regards  attentifs  de  l'Épiscopat  et  sous  la  haute  protection  du 
Saint-Siège.  Telle  était  aussi  la  pensée  de  l'immortel  Pie  IX  à 
(jui  les  Évèques  de  cette  province  écrivaient  collectivement  le  (j 
janvier  1878,  date  de  l'inauguration  de  la  succursale  :  <  Déjà  la 
bénédiction  apostolique  que  renferme  la  bulle  Inler  varias  sol- 
liciludincs  (1870),  produit  les  meilleurs  fruits,  et  nos  cœurs 
sont  remplis  d'une  grande  joie  à  la  vue  de  ce  nouveau  rameau 
Montréalais  dont  nous  avons  salué  la  naissance  en  ce  jour  de 
la  manifestation  de  Notre-Seigneur.  Que  Votre  Sainteté  daigne 
répandre  de  nouveau  sa  bénédiction  apostolique  sur  cet  arbre  de 
l'Université  Laval  qu'EUe-même  a  planté  et  affermi,  ainsi  que 
sur  ce  nouveau  rameau,  afin  qu'il  croisse  de  jour  en  jour  et  qu'il 
se  charge  de  fruits  de  justice  et  de  science  pour  la  plus  grande 
gloire  de  Dieu,  pour  l'exaltation  de  la  sainte  religion  et  pour  le 
bien  de  toute  notre  province.  » 

En  présence  de  cette  attitude  de  deux  Souverains  Pontifes  et 
de  l'Épiscopat  de  cette  province,  tout  vrai  catholique  se  fera  vo- 
lontiers un  devoir  d'éviter  ce  qui  pourrait  tendre  directement  ou 
indirectement  à  diminuer  le  prestige  d'une  Institution  que 
l'Église  couvre  si  solennellement  de  son  égide  protectrice.  Il  ne 
serait  pas  bon  catholique  celui  qui  mettrait  des  obstacles  au 
fonctionnement  régulier  de  la  succursale,  soit  en  soulevant  ou 
entretenant  dïnjustes  préjugés  contre  elle,  soit  en  créant  des 
difficultés  devant  les  autorités  civiles  dans  l'espoir  de  rendre  inu- 
tiles les  décisions  du  Saint-Siège.  Ce  serait  agir  contrairement 
aux  ordres  exprès  de  l'Épiscopat  et  de  notre  cinquième  concile, 
ainsi  qu'au  décret  apostolique  de  Pie  IX,  du  1er  février  1876, 
confirmé  le  13  septembre  dernier  par  Léon  XIII,  que  de  recourir 
à  la  presse  pour  formuler  des  accusations  contre  l'Université 
Laval,  au  lieu  de  s'adresser  au  tribunal  régulièrement  établi 
pour  la  juger.  Ce  serait  une  désobéissance  flagrante  au  décret 
et  à  la  bulle  de  Pie  IX,  que  de  chercher  à  détourner  les  jeunes 
catholiques  d'aller  soit  à  l'Université  de  Québec,  soit  à  la  suc 
cursale  de  Montréal. 


—  293  — 

Du  reste,  Nos  Très  Chers  Frères,  depuis  bionlôl  trente  ans 
l'Université  Laval  existe.  Son  histoire  est  devant  vous.  Les 
ennemis  ne  lui  ont  certes  pas  fait  défaut  ;  mais  jamais  ses  juges 
naturels  et  seuls  autorisés,  Rome  et  l'Épiscopat,  ne  l'ont  trouvée 
en  dehors  de  la  voie  de  la  vérité.  Des  clameurs  inspirées  parla 
passion  ont  bien  pu  égarer  pour  un  temps  l'opinion  publi(ju«', 
mais  la  vérité  finit  toujours  par  prévaloir.  Ses  adversaires,  mis 
en  demeure  de  la  citer  devant  le  tribunal  compétent,  ont  tou- 
jours jusqu'ici  trouvé  plus  commode  de  répéter  à  satiété  leurs 
accusations  calomnieuses,  que  de  tenter  d'en  faire  régulièrement 
la  preuve. 

Les  milliers  d'élèves  qu'elle  a  formés  portent  avec  honneur  le 
drapeau  de  leur  Aima  mater  dans  les  rangs  de  notre  société.  Ils 
sont  la  preuve  vivante  de  la  sûreté  de  son  enseignement  et  de  la 
sage  direction  à  laquelle  ils  ont  été  soumis.  Elle  peut  avoir  ses 
imperfections,  comme  tout  ce  qui  est  humain  ;  mais  alors  que 
celui  qui  se  croit  absolument  parfait  lui  jette  la  première  pierre. 

Des  âmes  ardentes  dans  les  luttes  politiques  ont  reproché  à 
l'Université  Laval  de  ne  pas  vouloir  se  jeter  dans  la  mêlée  pour 
favoriser  leur  parti.  Cette  abstention  elle-même  a  été  fausse- 
ment interprétée  comme  un  indice  de  ce  qu'on  appelle  tendances 
libérales.  On  aurait  voulu  sans  doute  que  l'Université  s'arrogeât 
le  droit  de  juger  et  condamner  un  parti  politique  (jue  l'Épiscopat 
Canadien  tout  entier,  de  l'Atlantique  au  Pacifique,  n'a  pas  encore 
voulu  juger  ni  condamner  !...  un  parti  au  sujet  duquel  le  second 
décret  apostolique  du  13  septembre  dernier  dit  formellement  : 
«  L'Église  en  condamnant  le  libéralisme,  n'entend  pas  frapper  tous 
et  chacun  des  partis  politiques  qui  par  hasard  s'appellent  /ifec'raj/x, 
puisque  les  décisions  de  l'Église  se  rapportent  à  certaines  erreurs 
opposées  à  la  doctrine  catholique,  et  non  pas  à  un  parti  quel- 
conque déterminé,  et  que,  par  conséquent,  ceux-là  font  mal  qui, 
sans  autre  fondement,  déclarent  être  condamné  par  l'Église  un 
des  partis  politiques  du  Canada,  à  savoir  le  parti  appelé  réformiste^ 
parti  ci-devant  chaudement  appuyé  même  par  quelques  évêques.» 

C'est  en  s'inspirant  de  ces  mômes  principes  que,  le  1  !  octobre 
1877,  les  Évêques  de  cette  province  ont  unanimement  déclaré  ne 
pas  vouloir  »  abandonner  la  région  des  principes  pour  descendre 


—  294  — 

s\ir  lo  terrain  ries  personnes  et  dos  parlis  politiques...  A  l'exemple 
du  Souverain  Ponlife,  ont-ils  ajouté,  et  suivant  la  sage  prescrip- 
tion de  notre  Quatrième  Concile,  nous  laissons  à  la  conscience 
de  chacun  de  juger,  sous  le  regard  de  Dieu,  quels  sont  les 
hommes  que  ces  condamnations  peuvent  atteindre,  quelque  soit 
d'ailleurs  le  parti  politique  auquel  ils  appartiennent.  » 

Voilà  la  ligne  de  conduite  que  l'Université  Laval  a  suivie  et 
suivra  jusqu'à  ce  qu'il  en  soit  ordonné  autrement  par  qui  de 
droit. 

C'est  cette  sage  impartialité,  dictée  du  reste  par  l'obéissance, 
qui  a  valu  à  cette  Institution,  dans  le  cours  de  l'été  dernier,  les 
sympathies  et  l'appui  de  membres  de  la  Législature  provinciale 
appartenant  à  toutes  les  nuances  politiques  et  même  à  des 
croyances  différentes.  Nous  saisissons  avec  bonheur  cette  occa- 
sion solennelle  de  leur  en  témoigner  notre  vive  reconnaissance, 
au  nom  de  cette  Institution  qui  Nous  est  si  chère,  au  nom  de 
rÉpiscopat  qui  avait  demandé  la  loi  en  question,  au  nom  enfin 
du  Saint-Siège,  aux  vœux  duquel  on  a  déféré  en  levant  un  ob- 
stacle qui  s'oppoèait  à  l'exécution  d'un  décret  apostolique. 

VIII 

Notre  Cinquième  Concile  (Dec.  XXIII)  recommande  à  nos  écri- 
vains catholiques  «  d'obtempérer  volontiers  aux  avis  de  leur 
Évoque,  de  prendre  ses  conseils,  surtout  quand  ils  auront  à 
traiter  les  questions  difficiles  des  relations  pratiques  en  tre  l'Eglise 
et  la  Société  civile,  telles  qu'elles  existent  dans  notre  pays.  » 

Le  second  décret  apostolique  du  13  septembre  ordonne  que 
relativement  à  la  très  grave  question  de  l'amendement  de  nos 
lois  civiles  sur  Vinfluencc  inclue^  le  Saint-Siège  soit  consulté  par 
les  Évêques  avant  d'en  demander  la  solution.  Cela  doit  vous 
faire  comprendre,  Nos  Très  Chers  Frères,  l'importance  et  la  diffi- 
culté de  cette  question  en  particulier,  qui  regarde  les  relations 
pratiques  entre  l'Eglise  et  l'Etat  ;  puisque  le  Souverain  Pontife 
veut  que  rien  ne  se  fasse  sans  son  avis  préalable. 

La  sainte  Église  romaine  est  notre  mère  ;  aimons-la  de  tout 
cœur  et  estimons-nous  heureux   de   pouvoir   trouver  dans  sa 


—  295  — 

direction  et  sous  sa  tutelle  la  sécurité  que  nous  chercherions  en 
vain  ailleurs.  Elle  a  mission  et,  par  consé(]U(int,  grilce  spéciale 
pour  conduire  tousses  enfants,  si  éloignés  qu'ils  soient;  le  souille 
divin  qui  l'anime  ne  connaît  pas  plus  de  limites  dans  l'espace 
que  dans  le  temps.  Placée  par  la  divine  providence  au-dessus  et 
loin  de  nos  petits  intérêts  de  personnes  et  de  localités;  loin,  bien 
loin  surtout  de  nos  agitations  politiques,  elle  n'en  est  que  plus 
en  état  de  les  apprécier  avec  impartialité  et  de  dire  avec  certi- 
tude ce  qui  peut  contribuer  à  la  plus  grande  gloire  de  Dieu  et 
au  salut  des  âmes.  ^ 

Laissez-nous  maintenant.  Nos  Très  Chers  Frères,  vous  faire  ;\ 
cette  occasion  quelques  recommandations  fort  impoi'tantes  et 
qui  simplifieront  ou  plutôt  résoudront  sans  secousse  et  sans 
danger,  cette  question  brûlante  dite  de  rinfluence  indue. 

Ne  soyez  pas  si  déraisonnables  ni  si  imprudents  que  d'exiger 
de  votre  curé  qu'il  se  mette  au  service  de  votre  parti  politique. 
Il  est  citoyen  sans  doute,  mais  aussi  il  est  prêtre  ;  prêtre  pour 
Dieu,  pour  l'Église,  pour  vos  âmes  qui  doivent  toutes  lui  rire 
chères,  et  au  salut  desquelles  il  doit  travailler.  Gardez-vous  de 
lui  en  vouloir  s'il  observe  strictement  les  instructions  qu'il  a 
reçues  de  ceux  que  le  Saint-Esprit  a  établis  pour  régir  l'Eglise  de 
Dieu  (Act.  XX.  28.). 

«  Quand  des  circonstances  exceptionnelles  exigeront  que  nous 
élevions  la  voix  avec  autorité,  pour  vous  signaler  quelque  dan- 
ger pour  votre  foi,  ou  pour  les  saintes  règles  de  la  morale,  ou, 
pour  les  droits  imprescriptibles  de  la  sainte  Église,  nous  espé- 
rons que  Dieu  nous  fera  la  grâce  de  ne  pas  manquer  à  notre 
devoir  de  pasteur,  et  nous  avons  la  confiance  que  vous  écoute- 
rez notre  voix.  »  (Mand.  (55)  sur  les  devoirs  des  électeurs,  25  mai 
1876.» 

A  ces  causes,  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons  et 
ordonnons  ce  qui  suit  : 

lo  Nous  condamnons  et  réprouvons  tout  écrit  tendant  à  afTai- 
blir  le  respect  et  l'obéissance  dus  au  Souverain  Pontife,  aux  Con- 
grégations romaines,  à  l'Épiscopat  et  aux  décrets  apostoliques 
du  13  septembre  1881  ; 


-  296  — 

2»  Nous  invitons  tous  nos  diocésains  à  manifester  ce  respect 
et  celte  obéissance  en  s'abslenanl  de  recevoir  tout  journal  qui 
publie,  ou  reproduit  sans  protestation,  des  articles  injurieux  au 
Saint-Siège  ou  à  l'Épiscopat,  ou  contraires  aux  intentions  si  clai- 
rement manifestées  par  le  Souverain  Pontife  dans  les  susdits 
décrets  ; 

3"  Nous  recommandons  enlin  à  tous  les  fidèles  de  rarchidio- 
cèse  de  faire  ce  qui  dépendra  d'eux  pour  que  ces   intentions 

obtiennent  leur  plein  efifet. 

» 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  toutes  les 
églises  et  chapelles  de  paroisses  et  de  missions  où  se  fait  l'office 
public,  et  en  chapitre  dans  les  communautés  religieuses,  le  pre- 
mier dimanche  après  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  assistant-secrétaire,  le  deux  février 
mil  huit  cent  quatre-vingt-deux. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 
Par  Monseigneur, 

G.-A.  Marois,  Ptre, 

Assistant-Secrétaire. 


297 


(No  108) 


MANDEMENT 

PROMULGUANT    LES    UÉCRETS    DU    SIXIÈME    CONCILE    PROVINCIAL    DR    QUÉBEC 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  pai»  la  grack  de 
Dieu  et  du  Sièce  Apostolique,  Archevêque  de  Quéhec,  Assistant 
AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Ré/juUer,  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  Fidlies  de  VArchidiocèse  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Il  y  aura  bientôt  quatre  ans,  Nos  Très  Chers  Frères,  que  notre 
Sixième  Concile  Provincial  a  été  célébré.  Pendant  ce  long  es- 
pace de  temps,  il  a  été  à  Rome  l'objet  d'un  examen  rigoureux,  et 
il  nous  est  revenu  avec  les  remarques  et  les  modifications  que 
la  sagesse  romaine  a  jugé  utile  d'y  faire.  Nous  venons  aujour- 
d'hui en  promulguer  les  décrets  dans  cet  archidiocèse,  où  ils 
devront  désormais  avoir  force  de  loi. 

Comme  certains  articles  regardent  uniquement  le  clergé,  Nous 
Nous  bornerons,  dans  la  présente  lettre  pastorale,  avons  donner 
un  aperçu  de  ceux  qui  concernent  tous  les  fidèles. 

lo  (Décret  VI.)  Dans  le  décret  qui  a  pour  titre  Des  droits  de 
l'Eglise,  notre  concile  vous  met  en  garde  conti-e  la  fausse  doc- 
trine, que  l'on  peut  plaire  à  Dieu  en  pratiquant  une  religion 
quelconque.  Erreur  monstrueuse  qui  sape  la  foi  par  la  base  et 
qui  mettrait  sur  le  même  pied  que  l'Églisç  Catholique,  cette  mul- 
titude infinie  de  sectes  qu'a  engendrées  le  libre  examen,  principe 
fondamental  du  protestantisme.  Notre  Seigneur  Jésus-Christ  a 
dit  :  Je  suis  la  voie,  la  vérité  et  la  vie  ;  ego  sum  via,  veritas  et  vita 
(Jean  XIV,  6.)  :  il  n'a  donc  pas  laissé  à  chacun  la  liberté  de  se 
tracer  une  voie  différente  de  la  sienne,  de  se  créer  une  vérité  à  sa 


-  298  — 

guise,  de  vivre  d'une  vie  autn?  que  celle  (jui  a  sa  source  dans 
celte  Église  dont  il  est  le  fondemenl  et  le  chef,  cl  à  Uujuelle  il  a 
donné  tons  les  pouvoirs  nécessaires  pour  conduire  les  âmes  à 
leur  fin  dernièie  (]ui  csl  le  bonheur  éternel.  Tonte  branche  qui 
ne  lient  pas  à  cette  vigne  est  nécessairement  stérile,  elle  est  pri- 
vée de  sève,  se  dessèche  cl  n'est  bonne  qu'à  jeter  au  feu  (Jean, 
XVI.  6.). 

2»  L'éducation  chrétienne  de  la  jeunesse  estsi  importante,  que 
notre  concile  en  a  parlé  dans  plusieurs  de  ses  décrets 

(D.  VI.)  L'éducation  doit  être  religieuse  et,  par  conséquent,  ne 
peut  jamais  être  soustraite  au  contrôle  de  l'Église,  ni  séparée  de 
la  foi  catholique.  «  Par  sa  constitution  divine,  l'Église  a  le  droit 
et  le  devoir  de  veiller  à  ce  que  la  foi  et  les  mœurs  de  la  jeunesse 
chrétienne  soient  sauvegardées  dans  les  écoles  et  que  ces  biens 
précieu.K  n'y  soient  point  exposés  au  danger  de  se  perdre...  Pour 
cet  objet,  l'Kglise  doit  avoir  entrée  dans  les  écoles,  non  par  sim- 
ple tolérance,  mais  en  vertu  de  sa  mission  divine  (a).  » 

(D.  XVI,  XVIII  et  XXIV.)  Notre  concile  résume  en  peu  de 
mots  les  devoirs  des  parents  envers  leurs  enfants.  Ils  doivent 
les  instruire  et  les  faire  instruire  des  vérités  de  la  religion  ;  leur 
faire  connaître,  aimer,  servir  et  craindre  Dieu,  qui  est  notre  pre- 
mier principe  et  notre  dernière  fin.  Et  comme  l'exemple  fait 
toujours  sur  ces  cœurs  tendres  plus  d'impression  que  les  paroles, 
les  parents  doivent  être  en  tout  les  modèles  des  vertus  chrétien- 
nes et  même  civiles  qu'ils  sont  tenus  d'inculquer  à  leurs  enfants. 
La  vigilance  et  la  correction  des  défauts  sont  un  autre  devoir 
malheureusement  trop  négligé.  Combien  de  [)arents  qui  se 
perdent  éternellement  et  qui  sont  la  cause  de  la  perte  de  leurs 
enfants,  parce  qu'au  lieu  de  les  surveiller  et  de  les  corriger,  ils 
leur  laissent  fréquenter  des  compagnies  dangereuses,  danser  des 
danses  réprouvées  par  la  morale,  nourrir  dans  leur  cœur  des 
idées  de  vanité  et  de  luxe,  c  Surtout,  Nos  Très  Ghers  Frèi-es, 
ne  permettez  pas  à  vos  enfants  ces  longues  fréquentations,  ces 
rencontres  solitaires,  ces  veillées  prolongées,  qui  sont  comme 
autant  de  sources  empoisonnées  où  vos  enfants  iraient  boire  à 


(o)  Circulaire  de  Monseigneur  Baillargeon,  31  mai  1870. 


~  299  — 

longs  traits  l'iniquité  et  la  mort...  Une  fois  que  la  passion  est 
allumée,  rantoiilé  paternelle'  e.-;t  méprisée  ;  les  sages  conseils 
d'une  véritable  amitié  sont  dédaignés  ;  la  voix  de  la  conscience 
est  étouffée  ;  Dieu  lui-même  est  mis  en  oubli...  Viendra  le  jour 
où  l'on  ouvrira  les  yeux  ;  où  les  regrets,  les  remords,  toute  une 
vie  de  chagrins,  feront  expier  ces  imprudences  et  ces  excès... 
Détournez  autant  que  vous  le  pourrez  vos  enfants  de  ces  allian- 
ces entre  proches  parents  que  la  loi  de  l'Église  défend  pour  de 
graves  raisons  et  qu'elle  voudrait  n'avoir  jamais  à  permettre,  (a] 

iD.  VIII.)  Le  Souverain  Pontife  actuel  ayant  manifesté  le  désir 
de  voir  les  études  philosophiques  selon  l'admirable  méthode  de 
Saint  Thomas,  remises  en  honneur,  notre  concile  a  réglé  ce  qui 
doit  être  fait  dans  nos  collèges  et  séminaires  pour  cette  fin. 

Le  décret  XVIII»;  de  noire  concile  exhorte  les  parents  qui  ont 
des  enfants  sourds-muets  à  taire  des  sacrifices  pour  les  faire  ins- 
truire, et  implore  les  bénédictions  célestes  sur  les  Institutions 
fondées  dans  ce  but  et  sur  les  hommes  dévoués  qui  les  dirigent. 

3»  Vous  connaissez  par  expérience,  Nos  Très  Ghers  Frères, 
combien  le?  retraites  publiques  produisent  de  fruits  de  salut 
dans  nos  paroisses.  L'année  jubilaire  qui  vient  de  s'écouler  a 
été  si  remarquable  sous  ce  rapport,  que  nous  avons  cru  devoir 
vous  inviter  à  en  rendre  de  solennelles  actions  de  grâces  par  le 
chant  du  Te  Deum  au  premier  jour  de  la  présente  année.  C'est 
en  effet  dans  ces  saints  exercices  que  se  vérifie  la  parole  du 
Psalmiste  nous  montrant  Dieu  inondant  les  âmes  d'un  dHiujc  de 
grâces  :  Dominus  diluvium  inhabilare  facil  (Ps.  XXVIII,  lO.I.  Les 
pécheurs  se  consertissent,  les  âmes  tièdes  s'embrasent  du  feu  de 
la  charité,  les  justes  s'affermissent  dans  leurs  saintes  dispositions. 
Notre  Concile  ordonne  que  les  retraites  de  paroisse  aient  lieu  à 
des  époques  déterminées  et  établit  certaines  règles  destinées  à 
les  r-^ndre  plus  fructueuses.  Quand  donc.  Nos  Très  Chers  Frères, 
la  voix  de  vos  pasteurs  vous  appellera  à  ces  salutaires  exercices, 
faites-vous  un  devoir  et  un  bonheur  de  correspondre  fidèlement 
à  la  grâce  divine. 


(a)  Lettre  pastorale  des  Pères  du  6e  concile,  No  78,  26  mai  1878. 


—  300  — 

4»  (D.  irr,  V  et  XIX.)  Comme  la  foi,  sa7is  laquelle  il  est  impos- 
sible lie  plaire  à  Dieu  (Héb.  XI,  6.),  est  la  racine,  le  fondement  et 
le  commencement  dn  saint,  notre  Concile  s'est  occnpé  de  cette 
vertn  dans  trois  de  ses  décrets. 

Dans  le  premier  et  dans  le  second,  il  est  question  de  la  pro- 
fession de  foi  que  doivent  faire  les  évèques  et  les  membres  du 
clergé  dans  certaines  circonstances  ;  car,  Nos  Très  Chers  Fi'ères, 
il  faut  que  pour  nous,  comme  pour  Abraham,  la  foi  coopère  ànos 
œuvres  (S.  Jacq.  II,  22.),  si  nous  voulons  que  notre  ministère  ne 
demeure  pas  stérile  au  milieu  de  vous. 

Le  décret  qui  a  pour  titre  de  certains  dangers  de  la  foi  à  éviter^ 
recommande  à  tous  les  fidèles  de  cette  province  d'éviter  d'entrer 
en  controverse  suf  la  religion  avec  nos  frères  séparés,  à  moins 
d'avoir  toute  la  science  nécessaire  pour  découvrir  et  réfuter  les 
sophismes  dont  ceux-ci  savent  envelopper  leurs  erreurs.  Il  rap- 
pelle de  plus  qu'il  est  défendu  de  prendre  part  aux  offices  et  aux 
prédications  des  hérétiques. 

Les  cathoIi(]ues  qui  sont  en  service  dans  des  familles  protes- 
tantes doivent  s'abstenir  d'assister  aux  prières  de  la  famille,  et 
abandonner  le  service  si  on  veut  les  gêner  dans  l'exercice  de 
leurs  devoirs  religieux. 

On  no  doit  garder  dans  sa  maison  aucun  livre  traitant  de  reli- 
gion et  fait  par  un  hérétique  ou  par  un  apostat.  Il  y  a  peine 
d'excommunication  spécialement  réservée  au  Souverain  Pontife, 
portée  par  Pie  IX.  dans  sa  bulle  Apostolicx  Sedis^  contre  (^eux  qui 
sciemment  lisent,  ou  gardent,  ou  impriment  ou  défendent  de 
tels  livres  quand  ils  sont  faits  pour  soutenir  l'hérésie  Refusez 
impitoyablement  ceux  que  les  sociétés  bibliques  veulent  vous 
vendre  à  vil  prix  ou  môme  vous  donner,  et  si  on  les  laisse  dans 
votre  maison,  jetez-les  au  feu  Défiez-vous  de  ceux  qui  parais- 
sent les  plus  innocents,  car  sous  des  paroles  en  apparence  reli- 
gieuses et  morales,  les  pages  de  ces  livres  cachent  un  poison 
mortel. 

5°  .Si  vous  ne  faites  pénitence^  disait  Notre  Seigneur,  vous  péri- 
rez tous:  si  pœnitentiam  non  egeretis,  omnes  similiter  pcribilis 
(Luc,  XTII.  ô.)  L'apôti-e  Saint  Paul,  fulèle  écho  de  la  doctrine 
du  divin  Maitre,  ne  reconnaît  pour  disciples  de  Jésus-Christ  que 


—  301  — 

ceux  qui  crucifient  leur  chair  avec  ses  vices  et  ses  concupiscences  : 
qui  autem  sunt  Christi  carnem  suam  crucifixcrunt  cum  vitiis  el  con- 
cupiscentiis  (Gai.  V.  24.).     En  elfol,  rhomine  déchu   par  le  péché 
originel  est  enclin  au  mal  tics  sa  jeunesse  (Gen.  VIII,  -21.),  el  s'il 
ne  veut  pas  périr  éternellement  il  doit  morlificr  ses  membres  (Col. 
III,  5.),  c'est-à-dire, faire  une  guerre  continuelle  à  tous  ses  mauvais 
penchants  qui  Tentraînent  vers  Tabime.  Voilà  pourquoi  la  Sainte 
Église  prescrit  certains  jours  d'abstinence  ou  de  jeûne,  un  jour 
chaque  semaine,  pendant  les  quarante  jours  du  carême  et  encore 
à  la  veille  de  certaines  fêtes,  puis  au  commencement  de  chaque 
saison,  afin  de  nous  rappeler  fréquemment  cette  grande  obligation 
de  la  vie  chrétienne.     Malheureusement   il  n'y  a  que  trop  de 
personnes  qui  cherchent  à  s'abuser  elles-mêmes  pour  s'exempter 
ou  se  faire  exempter  des  abstinences  et  des  jeûnes  de  l'Église. 
C'est  à  ces  chrétiens  immortifiés  que  l'Apôtre  Saint  Paul   s'a- 
dresse quand  il  dit  :  Si  vous  vivez  selon  la  chair,  vous  mourrez  ; 
mais  si  par  l'esprit  vous  mortifiez  les  œuvres  de  la  chair,  vous  vi- 
vrez ;  sisecundum  carnem  vixeritis,  moriemini  ;  si  autem  spirilu 
facta  carnis  mortificaveritis,  vivetis  (Rom.  VIII,  13.).  A  ces  jeûnes 
et  abstinences  que  vous  ne  pouvez  pas  observer,  il  faut  suppléer 
par  d'autres  mortifications   et   par  des  prières   et   des  bonnes 
œuvres  qui,  en  attirant  sur  vous  les  grâces  de  Dieu,  vous  fortifie- 
ront contre  les  attaques  du  démon. 

6°  (D.  XXII  et  XXIII.)  L'Apôtre  Saint  Paul  parlant  de  l'ava- 
rice, l'appelle  wne  idolâtrie^  idolorum  servitus  (Éph.  V,  5.),  et  nous 
en  fait  voir  les  dangers,  car,  dit-il,  ceux  qui  veulent  devenir  riches 
tombent  dans  la  tentation  et  dans  les  filets  du  diable,  et  en  beaucoup  de 
désirs  inutiles  et  nuisibles  qui  précipitent  les  hommes  dans  la  ruine 
et  la  perdition  :  car  la  racine  de  tous  les  maux  est  la  cupidité  : 
nam  qui  volunl  divites  fieri,  incidunt  in  tentationem  et  in  laqueum 
diaboli  et  desideria  multa  inutilia  et  nociva,  quxmergunl  hominem 
in  interilum  et  perditionem  :  radix  enim  omnium  malorum  est 
cupiditas  (I.  Tim.  VI.  10,  11.).  Notre  Concile  vous  prémunit 
contre  cette  passion  qui  est  la  cause  de  tant  d'injustices  et  de 
fautes  contre  la  charité,  surtout  dans  les  procès  injustes  que  l'on 
suscite  au  prochain  et  dans  les  banqueroutes  frauduleuses.  Il 
vous  exhorte  à  essayer  de  toutes  manières  à  terminer  vos  diffé- 


—  302  — 

rends  soit  par  mie  transaction,  soit  par  un  arbitrage,  et  à  obser- 
ver <Mi  toutes  choses  les  règles  de  la  plus  rigoureuse  justice. 

7o  (D.  XXIV.)  Notre  Sixième  Concile  ayant  renouvelé  les 
ordonnances  laites  dans  le  Cinquième  au  sujetde  la  tempérance, 
Nous  vous  rappellerons  en  peu  de  mots  ce  qu(î  Nous  vous  disions 
dans  notre  Mandement  (45)  du  16  juin  1875.  «  Nous  vous  exhor- 
tons, Nos  Très  Chers  Frères,  à  remettre  dans  leur  premier  état 
de  ferveur  ces  admirables  sociétés  de  tempérance,  qui  ont  pro- 
duit de  si  beaux  résultats  dans  les  temps  où  elles  étaient  en 
honneur.  Notre  Saint-Père  le  Pape  Pie  IX  a  accordé  plusieurs 
indulgences  plénières  et  partielles  pour  encourager  les  associés 
de  la  tempérance  (a)  ;  ne  négligeons  point  ce  moyen  de  satis- 
faire à  la  justice  divine  pour  nos  péchés  passés,  tout  en  rendant 
un  immense  service  à  notre  chère  patrie  par  l'exemple  d'une 
vertu  si  importante.  Tout  le  monde  devrait  faire  partie  de  ces 
admirables  sociétés  :  les  gens  sobres  pour  se  conserver,  pour 
donner  l'exemple,  pour  encourager  la  conversion  des  ivrognes  ; 
les  gens  intempérants,  pour  briser  la  chaîne  de  leurs  iniquités 
et  de  leurs  habitudes,  pour  réparer  le  passé  et  s'affermir  dans 
leurs  bonnes  résolutions,  hélas  !  trop  facilement  oubliées,  quand 
rien  ne  vient  en  rappeler  le  souvenir...  L'autorité  civile  a  établi 
certaines  lois  concernant  l'octroi  des  licences  et  la  vente  des 
liqueurs  enivrantes.  Les  conseillers  municipaux  et  autres  offi- 
ciers chargés  de  ce  soin,  auront  un  jour  à  répondre  devant  Dieu 
de  la  négligence  et  de  la  faiblesse  qu'ils  auront  montrées  dans 
l'accomplissement  de  leurs  devoirs.  Il  y  a  péché  grave  à  accor- 
der des  licences  là  où  elles  ne  sont  pas  nécessaires,  là  où 
elles  peuvent  introduire  ou  augmenter  un  désordre  qui  pro- 
duit la  ruine  des  âmes  et  des  corps  ;  on  ne  peut  donner 
l'absolution  aux  conseillers  municipaux  qui  accordent  des 
licences  à  des  personnes  qu'ils  savent  être  incapables  de 
maintenir  le  bon  ordre.  Les  personnes  qui  vendent  sans  licence 
ne  peuvent  être  admises  aux  sacrements,  si  elles  ne  renoncent  à 
leur  trafic  criminel.  Les  personnes  licenciées,  qui  manquent 
aux  lois  civiles  ou  morales,  sont  également  indignes  des  sacre- 


(^a)   \'()ir  l'appendice  du  Cinquième  Concile,  page  96. 


_  303  — 

ments.  En  cette  matière  dangereuse,  il  y  a  péril  de  tous  côtés, 
et  celui  qui  veut  faire  sou  salut  doit  être  toujours  dans  la 
crainte.  » 

A  propos  de  tempérance,  Nous  vous  diruus,  Nos  Tn's  Cht-rs 
Frères,  quelques  mots  sur  la  colonisation.  Dans  h'ur  mande- 
ment (26|  du  22  mai  1873,  les  Pères  du  Cinquième  Concile  de 
Québec,  nous  disaient  que  «  l'intempérance  en  appauvrissant  Il's 
familles,  et  en  diminuant  l'esprit  de  foi,  pousse  un  certain 
nombre  de  nos  compatriotes  à  aller  au.x  États-Unis...  Une  chose 
est  certaine  à  nos  yeux,  disaient-ils  encore,  c'est  que  l'éniigralion 
n'aurait  plus  de  prétexte  et  s'arrêterait,  si  les  parents  employaient 
à  préparer  pour  leurs  enfants,  des  établissements  dans  les  terres 
nouvelles,  l'argent  qui  se  consume  en  pure  perte  pour  le  luxe  et 
l'intempérance.  » 

Nous  sommes  heureux.  Nos  Très  Chers  Frères,  de  vous  rendre 
ici  témoignage  de  la  bonne  volonté  et  de  la  générosité  avec  les- 
quelles vous  avez  répondu  à  l'appel  que  Nous  avons  fait  eu 
faveur  de  la  colonisation,  dans  Notre  mandement  du  1er  sep- 
tembre 1880.  Déjà  cette  belle  société  a  produit  plus  de  fruits 
que  Nous  n'osions  l'espérer,  et  Nous  comptons  que  l'année 
courante  nous  donnera  une  moisson  plus  abondante  encore  dans 
ces  nouvelles  missions  qui  ne  font  que  de  naître. 

Consacrez  à  cette  bonne  œuvre,  à  la  fois  patriotique  et  reli- 
gieuse, «  l'argent  qui  se  consume  en  pure  perte  pour  le  luxe  et 
l'intempérance,  »  et  vous  verrez  s'accomplir  dans  notre  province 
la  promesse  faite  autrefois  par  la  bouche  du  prophète  Isaïe  : 
Agrandissez  vos  tentes...  car  vous  vous  étendrez  à  droite  et  à  yau- 
che  et  votre  postérité  aura  les  nations  pour  héritage  et  elle  habitera 
des  villes  maintenant  désertes  ;  dilata  locum  tentoriitui...  ad  dex- 
teram  enim  et  ad  laevam  penetrabis  :  et  semcn  tuum  génies  hxredi- 
tabit  et  civitates  désertas  inhubitabit  (Isaie,  LIV,  2,  3.). 

Nous  espérons  que  vous  vous  montrerez  fidèles  à  suivre  les 
conseils  et  à  observer  les  ordres  de  Notre  Sixième  Concile,  au- 
quel le  Souverain  Pontife  a  donné  sa  sancLion  apostolique. 
Evitez  soigneusement  les  désordres  qui  vous  sont  signalés  ;  res- 
pectez les  défenses  salutaires  qui  vous  ont  été  faites  ;  gravez 
profondément  dans  votre  mémoire  les  salutaires  enseignements 


—  304  — 

qui  vous  soûl  douués  et  la  béuédictiou  de  Dieu  sera  sur  vous, 
sur  vos  familles  el  sur  uolre  chère  patrie  tout  entière,  car  il  est 
écrit  :  Bienheureuse  la  nation  qui  a  le  Seigneur  pour  son  Dieu  ;... 
les  yeux  du  Seigneur  sont  arrêtés  sur  ceux  qui  le  craignent  et  qui 
mettent  leur  espérance  en  sa  miséricorde  ;  beata  gens  cujus  Dominus 
Deus  ejus...  ecce  oculi  Domini  super  mctuentes  eum  et  in  cis  qui 
sperant  super  misericordia  cjus  (Ps.  XXXII,  12,  18.). 

A  ces  causes  el  le  saiut  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons  et 
ordonnons  ce  qui  suit  : 

Les  décrets  du  Sixième  Concile  Provincial  de  Québec  sont  par 
les  présentes  promulgués  dans  l'Archidiocèse  de  Québec,  et 
commencent  de  ce  jour  à  être  obligatoires. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  en  une  ou  plusieurs 
fois  au  prône  de  toutes  les  églises  ou  chapelles  paroissiales  et 
autres  où  l'on  fait  l'office  public,  ainsi  qu'en  chapitre  dans  les 
communautés  religieuses,  le  dimanche  qui  suivra  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'Archidiocèse  et 
le  contre-seing  de  notre  assistant-secrétaire,  le  dix-huit  février 
mil  huit  cent  quatre-vingt-deux. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Mardis,  Ptre, 

Assistant-Secrétaire. 


30,5  — 


(No  109) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  AncHEvi^ciifi  deQuébkc, 
i  18  février  IHS-J. 

I.  Promulgation  du  sixième  concile  provincial. 
II.  Des  parrains  pour  la  confirmation. 

III.  Officialité  établie  dans  le  diocèse. 

IV.  Indulgence  de  la  fête  des  sainte.'  reliques  dtcnduo  à  l'octave. 
V.    Comité  de  vigilance  contre  l'intempérance,  recommandé. 

VI.   Cercles  agricole»  et  colonisation,  recommandés. 
VII.  Nouvelles  leçons  du  second  nocturne  de  l'ofEco  de  Saint  Thomas  d'Aquin. 


Monsieur, 


Vous  recevrez  avec  la  présenle  le  mandement  qui  promulgue 
dans  ce  diocèse  les  décrets  de  notre  sixième  concile  tenu  en  mai 
1878. 

Tous  les  membres  du  clergé  doivent  se  procurer  au  plus  tôt 
un  exemplaire  de  ce  concile,  imprimé  chez  Monsieur  P.-G.  De- 
lisle,  à  Québec,  l'étudier  avec  soin,  afin  de  pouvoir  instruire  et 
diriger  les  âmes  confiées  à  leur  sollicitude  et  suivre  eux-mêmes 
les  ordonnances  qui  regardent  spécialement  le  clergé.  L'impri- 
meur a  aussi  en  mains  des  exemplaires  des  cinq  premiers  con- 
ciles, que  l'on  doit  se  procurer  au  plus  tôt  si  on  ne  les  a  déjà, 
ainsi  que  la  «  Discipline  du  diocèse  de  Québec.  »  Le  prix  de  ce 
concile  est  de  cinquante  centins. 

J'attire  votre  attention  toute  spéciale  sur  les  décrets  qui  regar- 
dent plus  particulièrement  le  clergé. 

Décret  V.  De  fidei  professione  emittenda. 

D.  VIL  De  vita  et  honestate  clericorum. 

20 


—  306  — 

D.  IX.  De  foro  ecclesiastico  et  de  offîcialitatibus. 

D.  X.  Du  uiatriiiioiiio  et  causis  matrimoiiiallbLis. 

D.  XI.  Ne  clerici  sese  negotiis  ssecularibus  immisceant. 

D.  \TII.  De  patrinis  in  coufirmatione. 

D.  XIV.  De  stipendio  pro  missa  celebranda. 

D.  XXII.  De  peccatis  contra  charitatem  et  justitiam  in  litibus  ; 
seconde  partie. 

n 

Le  décret  XITI,  de  patriîiis  in  confirmatione ^  a  besoin  de  quel- 
ques e.vplications.  11  a  pour  but  de  remettre  en  vigueur  dans 
toute  lîi  province  la  rubrique  du  pontifical  qui  veut  que  chaque 
coufirmand  ait  son  parrain  ou  sa  marraine  de  confirmation. 
Gomme  le  parrain  ou  la  marraine  contracte  avec  le  confirmé  et 
avec  le  père  et  la  mère  du  confirmé,  une  aflinité  spirituelle  qui 
est  un  empêchement  dirimant  de  mariage,  il  est  de  grande  im- 
portance que  l'on  prenne  des  mesures  pour  que  cet  empêche- 
ment soit  constaté  d'une  manière  indubitable. 

I.  Le  choix  du  parrain  ou  de  la  marraine  de  confirmation  ap- 
partient aux  parents  comme  pour  le  baptême,  ou  à  leur  défaut 
au  curé. 

II.  Ne  peuvent  pas  être  parrain  ou  marraine  de  confirmation 
1»  le  père  ;  2»  la  mère  ;  3°  l'époux  ;  -i»  l'épouse  du  coufirmand  ; 
5o  les  excommuniés,  les  interdits,  les  hérétiques  et  autres  que  le 
rituel  romain  défend  d'admettre  comme  parrain  ou  marraine  du 
baptême  ;  6°  tous  ceux  qui  n'ont  pas  encore  été  confirmés. 

III.  Le  meilleur  choix  à  faire  est  celui  des  frères  et  des  sœurs 
des  confirmands,  pourvu  qu'ils  aient  été  confirmés.  Il  n'y  a  pas 
alors  de  crainte  à  avoir  par  rapport  à  l'empêchement  d'afiinité 
spirituelle. 

A  défaut  de  frères  et  de  sœurs  on  peut  choisir  les  proches 
parents  surtout  d'un  âge  avancé,  comme  les  oncles  et  tantes  et 
môme  les  grand'pères  et  grand'mères. 

[V.  Dans  tous  les  cas  il  faut  tenir  registre  exact  des  noms  du 
parrain  ou  de  la  marraine  de  chaque  confirmé,  avec  toutes  les 


—  307  — 

indications  nécessaires  pour  empêcher  le  moindre  doute  sur 
l'identité  des  personnes. 

Pour  établir  une  règle  uniforme  et  sûre,  voici  un  modi'le  de 
l'entrée  au  registre. 

Le 188  ,  ont  été  confirmés  par  Monseigneur Jean-Bap- 
tiste  12  (ans),  (fils)  de  François-Xavier de  Marie (parrain) 

son  frère  Louis-Joseph.  Les  mots  entre  parenthèses  peuvent 
être  omis  dans  les  entrées  suivantes.  Cette  liste  doit  nécessaire- 
ment être  signée  par  le  curé  ou  par  le  desservant. 

Afin  de  ne  pas  se  trouver  pris  de  court  au  dernier  moment,  il 
sera  bon  d'écrire  tous  ces  renseignements  dès  le  commencement 
du  catéchisme  de  confirmation. 

V.  Comme  il  serait  très  incommode  de  faire  accompagner 
chaque  confirmand  par  son  parrain  ou  sa  marraine,  Monsieur  le 
curé  pourra  choisir  deux  personnes  d'un  âge  mùr,  un  homme  et 
une  femme,  qui  seront  constitués  les  procureurs  de  tous  les  par- 
rains et  de  toutes  le  marraines  et  qui  resteront  auprès  de  l'évèque, 
le  premier  tant  que  durera  la  confirmation  des  garçons  et  la 
seconde  pendant  la  confirmation  des  filles,  pour  représenter  tous 
les  parrains  ou  toutes  les  marraines.  Cette  procuration  doit  être 
bien  constatée  par  le  curé  et  faite  de  telle  sorte  que  le  curé 
puisse,  en  cas  d'accident,  substituer  un  autre  procureur.  Les 
parrains  ou  marraines  viendront  dire  au  curé  :  J'accepte  d'être 
parrain  ou  marraine  de  confirmation  de  tel  enfant  et  je  vous 
autorise  à  me  faire  représenter  par  qui  vous  voudrez. 

Quand  il  s'agit  de  la  confirmation  d'un  petit  enfant,  le  parrain 
ou  la  marraine  le  tient  sur  son  bras  droit  ;  dans  les  autres  cas 
il  ou  elle  tient  sa  main  droite  sur  l'épaule  droite  du  confirmand 
pendant  que  l'évèque  fait  l'onction. 

III 

Le  décret  IX,  de  foro  ecclesiastico  et  de  officialitatibus^  éiahlW  un 
tribunal  ecclésiastique  pour  juger  au  for  extérieur  les  clercs 
constitués  dans  les  ordres  sacrés  et  les  prêtres  accusés  de  quel- 
que faute.  Voici  la  liste  des  membres  de  l'officialité  établie  dans 
l'archidiocèse  de  Québec,  non  seulement  pour  juger  les  causes 


—  308  — 

(1(!  première  inslaiice,  mais  aussi  celles  qui  viendront  en  appel 
des  diocèses  sulFraganls. 

0/liciol:  Le  Très  Révérend  Monsieur  Cyrille  E.  Legaré,  vicaire 
général. 

Assesseurs  :  Mgr  J.  D.  Déziel,  curé  de  Notre-Dame  de  Lé  vis. 

Le  Révérend  M.  Joseph  Auclair,  curé  de  la  Basi- 
lique. 
Le  Révérend  Monsieur  Edouard  Bonneau,  Chape- 
lain des  Sœurs  de  la  Charité. 
Le  Révérend  Monsieur  M.  E.  Mélhol,  Supérieur  du 
Séminaire  de  Québec. 
Promoleur  :  Le  Révérend  Monsieur  L-N.  Bégiu,  directeur  du 
Séminaire  de  Québec. 

Vice-promoteur  :  Le  Révérend  Monsieur  H.  Têtu,  aumônier  de 
l'Archevêché. 

Chancelier  :  Le  Révérend  Monsieur  C.-A.  Collet,  secrétaire  de 
l'Archidiocèse. 

Vice-chancelier  :  Le  Révérend  Monsieur  C.-A.  Marois,  assistant- 
secrétaire  de  l'Archidiocèse. 

La  procédure  est  réglée  par  une  instruction  de  la  Sacrée  Con- 
grégation des  Évéqucs  et  Réguliers,  en  date  du  1 1  juin  1880,  obli- 
gatoire dans  toute  l'Église.    (Voir  Acta  S.  Sedis,  XIII,  page  324.) 

Celui  qui  se  croira  lésé  par  la  sentence  pourra  en  appeler  au 
Saint-Siège  (a)  dans  les  dix  jours  utiles,  c'est-à-dire,  dans  les  240 
heures  qui  suivront  le  moment  où  la  sentence  lui  aura  été  intimée 
ofjicirllement.  Après  ce  terme,  s'il  n'y  a  pas  eu  appel,  la  sentence 
passe  à  l'état  de  chose  jugée  et  doit  être  exécutée. 

L'appel  doit  être  signifié  à  l'oflicial  avant  l'expiration  de  ces 
dix  jours  utiles.  Il  n'est  pas  nécessaire,  mais  il  est  bon  que 
l'appelant  se  fasse  donner  un  écrit  attestant  qu'il  a  appelé  en 
temps  utile. 


(a)  Dans  les  diocèses  suffragants,  on  peut  en  appeler  au  M<'-tropolitain,  mais  dans 
l'archidiocèse  c'est  au  Saint-Siège  qu'on  en  appelle,  parce  que  rArcbcvôquo  est  consé 
avoir  jugé  par  son  oflScialité. 


—  309  — 


IV 


Vous  avez  dans  la  «  Discipline  »  au  mot  Reliques^  la  rubrique 
et  les  privilèges  de  la  fête  des  saintes  reliques  que  nous  sommes 
autorisés  à  célébrer  chaque  année  dans  chaque  église. 

Gomme  riiidulgence  accordée  à  celte  occasion  le  lî)  janvier 
1879  ne  s'étendait  pas  au-delà  d'un  jour,  j'ai  adressé  la  i?uppliiiue 
suivante  : 

Plurimi  parochi  hujusce  archidiœceseos  optant  ut  dicta  indul- 
gentia  plenaria  extendatur  ad  totam  octavam  diei  in  q\ia  (il 
exposilio  reliquiarum,  quia  non  possunt  audire  coiitVssiones 
omnium  fidelium  qui  hanc  indulgentiam  lucrari  vellent. 

La  réponse  a  été  comme  suit  : 

Utendo  facnltatibus  sibi  concessis  a  SSmo  D.  N.  Leone  Divina 
Providenlia  PP.  XIII,  infrascriptus  S.  G.  de  Propaganda  fide 
secretarius,  annnit  pro  gratia,  ita  tamen  ut  fidèles  priedictani 
indulgtMiliam  plenariam  lucrari  possinl  vel  in  die  quo  fit  expo- 
silio reliqniai-nm  vel  in  alio  quolibet  die  infra  oclavam,  luia 
dumtaxat  vice,  dummodo  vere  pœnitentes  et  confessi  et  sacra 
communione  refecli  ecclesiam  in  qua  fit  solemnis  exposilio  reli- 
quiarum visitaverint,  ibique  aliquas  preces  pro  sancta-  fidei  pro- 
pagatione  et  juxta  Summi  Pontificis  intentionem  eirud(.'riul. 

Dalum  Rom«  ex  aîdibus  S.  G.  de  Propaganda  fide,  die  1 1  de- 
cembris  anno  1881. 

Gratis  quocumque  titulo. 

L.  iS. 

(Signé)        L  Masotti,  Secrelarius. 

J'avais  aussi  demandé  que  les  mêmes  privilèges  et  indulgences 
fussent  accordés  en  faveur  des  oratoires  des  collèges  et  commu- 
nautés qui  n'ont  pas  encore  d'églises  publiques,  mais  il  a  été 
répondu  :  non  expedire. 

V 

Il  a  été  formé  à  Québec,  comme  à  Montréal,  un  comitv  de  vigi- 
lance contre  l'intempérance.    J'en  ai  accepté  la  présidence  hono       1 


—  310  — 

rairc  el  le  patronage,  parce  qu'il  m'a  paru  que  ce  comité,  composé 
de  personnes  de  toutes  les  dénoniinalions  i-eligieuses,  pouvait 
rendre  de  grands  services.  «  Il  a  pour  but  de  combattre  le  vice 
de  l'intempérance  en  cherchant  à  réduii-e  le  nombre  des  hôtels, 
auberges  et  tavernes  mal  tenus  et  autres  places  où  les  boissons 
enivrantes  se  vendent,  employant  pour  cela  les  moyens  légaux 
que  lui  offre  la  loi  des  licences  de  la  Province  de  Québec.  »  Cet 
extrait  du  programme  du  comité  fait  connaître  le  but  que  l'on  se 
propose  et  les  moyens  d'y  arriver.  La  persuasion  et  les  motifs 
religi(Mi.\-  ont  rarement  prise  sur  ceux  qui  veulent  s'enrichir  aux 
dépens  des  malheureuses  victimes  de  l'intempérance.  Les  lois 
les  plus  sages  et  les  plus  fortes  deviennent  inutiles,  si  personne 
ne  veille  à  leur  exécution  ou  ne  s'occupe  de  signaler  les  cou- 
pables à  l'autorité  qui  peut  réprimer  les  excès. 

Il  serait  donc  bien  à  désirer  qu'il  se  formât  dans  chaque 
paroisse  du  diocèse  un  comité  local  qui  pût  faire  rapport  au 
comité  central  de  Québec,  de  toutes  les  contraventions  dont  il 
aui-ait  pu  constater  l'existence,  afin  que  l'autorité  compétente, 
instruite  à  son  tour,  fût  en  état  de  faire  mettre  la  loi  à  exécution. 

C'est  surtout  dans  la  ville  de  Québec  et  dans  les  environs  que 
je  désire  voir  Messieurs  les  curés  favoriser  une  organisation  qui 
mettra  fin  sinon  à  tous  les  abus,  du  moins  à  un  certain  nombre 
de  contraventions  à  la  loi. 

Il  serai!,  bien  désirable  surtout  que  le  nombre  des  licences  fût 
diminué  et  qu'elles  ne  fussent  accordées  qu'à  des  personnes  bien 
qualifiées  selon  la  loi.  Par  sa  composition  elle-même,  le  comité 
sera  bien  en  état  de  connaître  au  juste  toutes  les  circonstances 
de  lieux  et  de  personnes,  et  de  mettre  les  autorités  sur  leurs 
gardes. 

Quand  nn  incendie  menace  un  quartier,  chacun  s'empresse  de 
porter  secours  dans  la  crainte  que  le  feu  ne  vienne  consumer  sa 
maison  ;  de  même  en  doit-il  être  quand  il  s'agit  d'opposer  une 
digue  à  un  mal  aussi  pernicieux  que  l'intempérance. 

VI 

J'ai  appris  avec  plaisir  que  dans  bon  nombre  de  paroisses  on 
a  établi  des  cercles  agricoles.  Gomme  c'est,  à  mon  avis,  un  excel- 
lent moyen  de  faire  faire  des  progrès  à  la  bonne  culture  et  par 


—  311  — 

là-raèmc  d'empêcher  l'émigration  de  nos  compatriotes,  je  désire 
que  Messieurs  les  curés  en  favorisent  l'établissement  par  tons 
les  moyens  en  leur  i»ouvoir.  C'est  ainsi  que  tout  en  auf^men- 
tant  le  bien-être  de  leurs  paroissiens,  ils  favoriseront  indirecte 
nient  mais  etiicacement  la  Colonisalion,  cette  œuvre  patriotique 
et  religieuse  que  nous  devons  avoir  tous  à  cœur.  Je  recom- 
mande de  nouveau  cette  dernière  œuvre  et  désire  que  le  mande- 
ment du  1er  septembre  1880  soit  lu  avant  la  quête  qui  doit  se 
faire  an  temps  jugé  le  plus  favorable. 

VU 

Par  un  décret  du  l 'i  octobre  1881,  approuvé  par  le  Souverain 
Pontife,  la  S.  R.  C.  a  ordonné  qu'à  l'avenir  on  lirait  au  secoud 
nocturne  de  l'oflice  de  Saint  Thomas  d'Aquin,  de  nouvelles 
leçons.  J'en  envoie  ci-joint  une  copie  à  ceux  qui  autrement  ne 
pourraient  les  recevoir  à  temps  pour  le  jour  de  la  fête.  Ceux 
qui  demeurent  dans  les  environs  de  Québec  pourront  se  les  pro 
curer  au  secrétariat  ou  chez  l'imprimeur  P.  G.  Delisle. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

+  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  312  — 

(No  110) 

ORDONNANCE 

POUR  DÉPENDRK  LA  LECTURE  D'ONE  BRCICHURK  CONTRE  L'uNIVERSITÉ  LAVAL 


ELZÉAR-ALEX ANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  nu  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier,  et  à  tous  les  Fidèles  de  l" Archidiocese 
de  Québec^  Salut  el  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Nous  croyons  de  notre  devoir.  Nos  Très  Chers  Frères,  de  con- 
damner publiquement  une  certaine  brochure  qui  vient  de  paraî- 
tre à  Montréal  et  dans  laquelle  l'obéissance  et  le  respect  dus  au 
Saint-Siège  sont' méconnus.  Elle  porte  le  titre  suivant  :  La 
conscience  catholique  outragée  el  les  droits  de  l'intelligence  violés 
par  les  deux  défenseurs  de  l'Université  Laval^  Sa  Grâce  Monsei- 
gneur Taschereau,  Archevêque  de  Québec^et  Sa  Grandeur  Monseigneur 
Fabre^  Eve  que  de  Montréal.  Ouvrage  réservé  pour  le  public  canadien 
et  Notre  Très  Sai7it  Père  le  Pape.     Par  le  Docteur  Elzéar  Paquin. 

Au  milieu  de  cet  amas  indigeste  de  grands  mots  et  de  phrases 
creuses,  d'assertions  et  accusations  gratuites,  en  tête  duquel 
figure  une  protestation  hypocrite  de  respect  pour  l'autorité  reli- 
gieuse, on  voit  à  chaque  page  une  pensée  dominante  que  l'auteur 
lui-même  exprime  comme  suit,  à  la  page  6  : 

«  On  nous  impose  des  décrets  obtenus  de  Rome  par  la  fourbe- 
rie et  le  mensonge,  et,  ce  qui  est  pire,  on  publie  des  mandements 
pour  commander  aux  catholiques  de  cette  province  de  se  sou- 
mettre à  cette  décision  romaine  » 

Quand  on  rapproche  cette  phrase  du  titre  de  la  brochure,  la 
conclusion  naturelle  qu'on  en  tire  est  celle-ci  :  Rome  a  donné  des 
décrets  par  lesquels  la  conscience  catholique  est  outragée  et  les  droits 
de  V intelligence  sont  violés.    Voilà  le  jugement  prononcé  par  un 


—  813  — 

Docteur  en  Médecine  sur  les  deux  décrets  du  l:^  septembre  IHKl, 
émanés  du  Souverain  Pontife  en  personne,  comme  le  prouve  le 
texte  même  de  ces  décrets  que  la  Sacrée  Cougré^'alion  de  la 
Propagande  nous  i»,  fait  connaître  oflicitdlcment. 

Mais  voici  une  autre  énorinité. 

A  la  page  2,  il  accuse  la  Propagande,  c'est-à-dire,  leSoiivciaiu 
Pontife,  (le  s\Urc  laisse  tromper  su)-  les  faits  relatifs  l'i  la  ijuestioa 
universitaire  et  iravoir  donné  un  décret  favorable  à  un  parti  potiti- 
que  qui  marche  sous  l'étendard  des  idées  modernes,  c'est-à-dire,  de 
Vanti-christianisme  et  de  la  révolution. 

Depuis  vingt  ans,  des  Évèques,  des  Chanoines,  des  Curés  et 
autres  Prêtres,  des  Avocats,  des  Médecins,  s(Uit  allés  tour  à  tour 
à  Rome  pour  éclairer  le  Saint-Siège  sur  ces  (]uestions.  Sans 
compter  tout  ce  qui  a  été  dit  ou  écrit  à  Monseigneur  Conroy 
pendant  son  séjour  au  Canada,  des  liasses  de  mémoires  et  de 
requét(>s,  d'articles  de  journaux  et  de  brochures,  ont  été  envoyées 
on  portées  an  Pape  et  aux  Cardinaux  contre  Laval  t>l  contre  le 
parti  politiqne  qu'on  voulait  faire  condamner.  Le  résultat  final 
de  ces  démarches  et  de  ces  écrits  a  été  la  promulgation  desdenx 
décrets  du  13  septembre. 

N'est-ce  pas  outrager  le  sens  commun  et  faire  an  Saint-Siège 
tout  entier  la  plus  sanglante  injnre  que  de  direanjourd'hui  (|u'il 
ne  s'est  trouvé  personne  dans  toute  la  Cour  romaine  poiir  dis- 
cerner la  vérité  au  milieu  de  tous  ces  débats  contradictoires  et 
protester  contre  des  idées  anti  chrétiennes  et  révolulionnairrs  qui 
outragent  la  conscience  catholique  et  violent  les  droits  de  rinirUi- 
gence  ? 

En  conséquence,  et  usant  des  pouvoirs  formellement  n-con- 
nus  à  notre  autorité  épiscopale  par  la  dixième  des  règles  de 
Vinilex  publiées  par  ordre  du  Concile  de  Trente,  nous  condam 
nous  la  susdite  brochure  et  défendons  sons  peine  de  désobéis- 
sance grave  et  même  des  censures,  au  Clergé  Séculier  et  Régu- 
lier et  aux  fidèles  de  l'archidiocèse  de  Québec,  de  lire  et  même 
de  garder  en  leur  possession  la  susdite  brochure. 

Et  attendu  qu'à  la  page  22  l'auteur  annonce  qu'il  la  fera  suivre 
d'autres  écrits  pour  l'appuyer,  et  sollicite  des  sonscriplious  pour 


—  314- 

l'aider  dans  celle  œuvre,  Nous  étendons  la  même  déTense  sous 
les  mêmes  peines  à  ces  brochures. 

Sera  la  preseulc  ordonnance  envoyée  à  Ions  les  membres  du 
clergé  de  l'archidiocese  el  publiée  dans  les  journaux,  afin  que 
personne  ne  puisse  prétexter  ignorance.  Si  quelque  curé  a  con- 
naissance qu'on  ail  répandu  ces  écrits  dans  sa  paroisse,  il  devra 
donner  lecture  de  cette  ordonnance  au  prune,  le  premier  diman- 
che. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'Archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  assistant-secrétaire,  le  treizième  jour 
de  mars  mil  huit  cent  quatre-vingt-deux. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

G.-A.  Marois,  Pire, 

Assistant-Secrétaire 


(No  111) 

LETTRE  PASTORALE 

DES  ÉVÊQUES  DR  LA  PROTIKCK  BCCLÉSIÀSTIQUK  DE  QUÉBEC  ORDONNANT  CNE  QDÊTK 
ANNDKLLE  EN  FAVEUR  DE  LA  TKRRE-SAINTK 


NOUS,  PAR  LA  GRACE  DE  DiEU  ET  DU  SlèfrE  APOSTOLIQUE,  ARCHE- 
VÊQUE ET  ÉvÊQUES  DE  LA  PROVINCE  ECCLÉSIASTIQUE  DE  QuÉBEC, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier  et  à  tous  les   Fidèles  de  la   Province 
Ecclésiastique  de  Québec,  Salut  et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Souvent,  Nos  Très  Ghers  Frères,  dans  les  prédications  que 
vous  entendez  et  dans  les  livres  de  piété  que  vous  lisez,  il  est 
question  de  la  ville  de  Jérusalem  el  des  autres  lieux  saints  que 
Notre  Divin  Sauveur  a  illustrés  et  sanctifiés  par  sa  présence. 


—  315- 

Belhloem  nous  rappolle  celtr  immense  charitt»  qui  a  ongage 
le  Fils  (le  Dieu  à  se  revêtir  de  noire  chair  mortelle  et  passible,  j\ 
éprouver  loutes  nos  infirmilcs  excepte  le  pt'chv  :  lenlalmn  per  om- 
nia  pro  similittuline  absque  peccato  (Iléb.  IV,  15.). 

Nazareth  nous  le  montre  vivant  dans  la  pauvreté,  l'obéissance 
à  Marie  et  à  Joseph,  et  la  plus  parfaite  conformité  aux  ordres  de 
son  Père  Céleste  ;  dévoilant  dr  plus  eu  [dus  cha(|u<'  jour  au 
monde  ces  trésors  infinis  de  sagesse  et  de  grâce  dont  sou  ((eur 
divin  était  rempli 

Sur  les  bords  du  Jourdain,  le  divin  Rédempteur  se  confond 
dans  la  foule  des  pécheurs  et  va  recevoir  le  baptême  de  la  péni- 
tence, faible  image  de  ce  sacrement  de  baptême  (ju'il  instituf 
pour  la  régénération  de  nos  âmes. 

La  Judée  tout  entière  a  entendu  ses  prédications,  vu  avec 
étonnement  et  admiration  ces  prodiges  qui  faisaient  dire  â  ceux 
qui  en  étaient  les  témoins  :  Un  grand  prophète  a  apparu  au  mi- 
lieu (le  nous  et  Dieu  a  visité  son  peuple  :  propheta  magnus  snrrexil 
in  nobis  et  quia  Deus  visitavit  plebem  suam  (Luc,  VII,  16.). 

Voilà  le  Thabor  où  il  a  voulu  donner  à  ses  disciples  une  idée 
et  un  avant-goût  de  ces  ineffables  délices  dont  il  v(>ut  abreuver 
éternellement  ses  élus. 

Dans  la  sainte  cité  de  Jérusalem  et  aux  environs,  il  y  aaujour 
d'hui  grand  nombre  de  sanctuaires  qui  rappellent  quelque  trait 
de  sa  vie  ou  quelque  circonstance  de  sa  passion. 

Voici  le  Cénacle  où  Jésus  ayant  aimé  les  siens  (Jean  Xill,  I.) 
voulut,  la  veille  de  sa  mort,  leur  donner  le  gage  suprême  et 
permanent  de  son  amour,  en  instituant  la  divine  Eucharistie. 

Voici  le  jardin  des  Oliviers  où  ce  cœur  divin  et  infiniment  pur. 
brisé  à  cause  de  nos  iniquités  (Isaïe,  LUI,  5.),  a  fait  verser  à  ses 
yeux  des  torrents  de  larmes  amères  et  couvert  tout  son  corps 
d'une  sueur  de  sang,  pour  nous  faire  comprendre  tout  ce  qu'il  y 
a  d'horrible  dans  le  péché. 

Ailleurs  est  le  palais  de  ce  juge  inique  qui,  tout  en  procla- 
mant l'innocence  de  l'accusé,  le  condamne  à  une  cruelle  flagel- 
lation, et  ensuite  à  une  mort  ignominieuse. 


—  316  — 

Le  pieux  pèlerin  qui  va  à  Jérusalem  se  fait  uu  devoir  de  par- 
courir la  voie  douloureuse  qui  conduit  du  préXoire  au  calvaire. 
Il  suit  et  compte  les  pas  de  ce  nouvel  Isaac,  qui  porte  sur  ses 
épaules  ensanglantées  le  bois  du  sacrifice  ;  il  s'arriHe  pour  s'age- 
nouiller aux  endroits  où  le  divin  Rédi.nnptenr  succombe  sous  le 
poids  de  la  croix  ;  il  pleure  avec  Jésus  et  Marie  à  l'endroit  où  le 
fils  et  la  mère  se  rencontrent.  Qui  redira  les  émotions  dont  un 
chrétien  est  saisi  en  s'agenouillant  à  l'endi'oit  même  où  se  con- 
somma le  plus  grand,  le  plus  saint,  le  plus  efficace,  le  plus  divin 
de  tous  les  sacrifices  ? 

Pour  tous  les  autres  homme?,  le  tombeau  est  le  degré  suprême 
de  l'humiliation,  à  laquelle  l'oubli  vient  bientôt  imprimer  le  ca- 
chet d'une  espèce  d'anéantissement.  Mais  il  était  écrit  que  le 
rejeton  de  Jessé  serait  exposé  devant  tous  les  peuples  comme  un  si- 
gne de  salut  ;  que  les  nations  viendraient  lui  offrir  leurs  prières  et 
que  son  sépulcre  serait  glorieux  ;  radix  Jesse^  gui  stat  in  signum 
populorum^  ipsum  gmtes  deprecabuntur,  et  erit  sepulcrum  ejus  glo- 
riosum  (Isaïe,  XI,  10.).  Et,  en  effet,  depuis  plus  de  dix-huit  siè- 
cles le  Saint  Sépulcre,  d'où  Jésus-Christ,  vainqueur  de  la  mort, 
est  sorti  glorieusement  le  troisième  jour,  est  l'objet  de  la  véné- 
ration de  tous  les  peuples  chrétiens. 

Après  quarante  jours  passés  sur  la  terre  à  instruire  ses  disci- 
ples. Notre  Seigneur  les  réunit  au  sommet  de  la  montagne  des 
Oliviers,  leur  donne  ses  dernières  instructions,  les  envoie  prêcher 
l'évangile  par  toute  la  terre  et  en  leur  présence  il  monte  au  ciel. 
leur  laissant  une  dernière  et  suprême  bénédiction  qui  subsistera 
jusqu'à  la  consommation  des  siècles. 

Tels  sont.  Nos  Très  Chers  Frères,  les  principaux  vénérables 
sanctuaires  de  la  Terre-Sainte  que  la  piété  des  fidèles  a  toujours 
tenu  à  honneur  de  conserver  et  de  relever  chaque  fois  qu'une 
main  impie  a  osé  les  détruire.  Au  moyen  âge,  la  chrétienté 
tout  entière  prise  d'un  saint  enthousiasme  excité  par  la  foi,  se 
rendit  à  Jérusalem  pour  délivrer  la  ville  sainte  depuis  longtemps 
passée  sous  le  joug  des  plus  mortels  ennemis  du  Christ.  Malheu- 
reusement l'ambition,  la  jalousie  et  la  division  des  princes  chré- 
tiens, le  refroidissement  de  la  charité,  la  firent  bientôt  retomber 
aux  mains  des  Mahométans  (jni  In  possèdent  encore. 


—  317—     • 

Dans  les  temps  les  plus  mauvais  et  au  milieu  des  plus  cruelles 
persécutions,  il  y  eut  toujours  à  Jérusalem  dos  âmes  dévouées 
qui  s'exposèrent  à  mille  dangers  et  à  mille  avanies  et  quoUiuefois 
à  la  mort,  pour  veiller  à  la  garde  de  ces  saucluaircs  ijui  uav.s 
rappellent  tant  de  pieux  souvenirs.  Toujours  il  leui-  lallut  recou- 
rir à  la  charité  des  peuples  d'Occident  pour  se  maintenir  au 
poste  d'honneur  et  exercer  l'hospitalité  envers  les  nombreux  pè- 
lerins que  la  dévotion  ne  cesse  d'attirer  à  Jérusalem.  Les  hum 
blés  enfants  de  Saint  François  d'Assise  sont  là  depuis  cinq  siècles, 
comme  sentinelles  autour  du  saint  sépulcre,  recevantd'une  main 
les  aumônes  de  la  chrétienté  et  les  employant  de  l'autre  à  con- 
server les  sanctuaires  et  à  réparer  les  ravages  que  le  temps  ou 
la  malice  des  ennemis  du  nom  chrétien  ne  cesse  d'y  faire. 

Les  Souverains  Pontifes  se  sont  toujours  fait  un  devoir  d'aider 
et  de  favoriser  ces  pieuses  offrandes  ;  et,  le  31  juillet  177U,  le  Pape 
Pie  VI,  renouvelant  les  bulles  de  ses  prédécesseurs,  a  établi  une 
quête  annuelle  dont  le  produit  serait  employé  à  subvenir  aux 
besoins  religieux  de  la  Terre-Sainte. 

En  souvenir  de  la  passion  et  de  la  mort  de  Notre  Seigneur 
Jésus-Christ,  il  a  réglé  que  cette  quête  se  ferait  le  jour  du  Ven- 
dredi-Saint, afin  de  donner  aux  fidèles  l'occasion  de  témoigner 
par  l'offrande  d'une  obole,  leur  amour  et  leur  reconnaissance  à 
celui  qui  a  répandu  tout  son  sang  pour  notre  rédemption.  Quel 
est  celui  qui  n'aimera  en  ce  grand  jour,  à  contribuer  quelque 
chose  pour  ces  sanctuaires  vénérables  ? 

Voilà,  Nos  Très  Ghers  Frères,  la  bonne  œuvre  que  nous  venons 
vous   recommander   aujourd'hui,  sur   l'invitation   spéciale    qui 
nous  a  été  faite  par  le  Saint-Siège,  dans  une   lettre  de  Son  Emi 
nence  le  Cardinal  Simeoni,  en  date  du  17  novembre  IHSl. 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué.  Nous  réglons  et 
ordonnons  ce  qui  suit: 

lo  Chaque  année,  pendant  l'office  du  matin,  le  Vendredi-Saint, 
une  quête  sera  faite  pour  la  Terre-Sainte  dans  les  églises  de 
cette  province.  Le  produit  en  sera  envoyé  aussitôt  que  possible 
au  secrétariat  du  diocèse,  pour  être  remis  à  qui  de  droit. 


—  318  — 

2o  Cette  qiiôle  sera  annoncée  cette  année,  le  dimanche  des 
Rameaux,  par  la  lecture  du  présent  mandement,  et  les  autres 
années,  suivant  la  formule  ci-jointe. 

Donné  sous  nos  signatures,  le  sceau  de  l'archidiocèse  et  le 
contre-sinng  de  rassistanl-secrélairc  de  l'Archevôché,  le  vingt- 
quatre  mars  mil  huit  cent  quatre-vingt-deux. 

-}-  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

f  L.-F.,  Év.  des  Trois-Rivières,  par  C.-O. 

Garon,  Ptre,  V.  G.,  Administrateur, 
-j-  Jean,  Év.  de  St-G.  de  Rimonski, 
f  Édouard-Chs,    Év.  de  Montréal, 
f  Antoine,  Év.  de  Sherbi'ooke, 
-j-  J.-Thomas,  Év.  d'Ottawa,  par  O.-J.  Rou- 

THiER,  Ptre,  V.  G.,  Administrateur, 
-}-  L.-Z.,  Év.  de  St-Hyacinthe, 
-]-  DoM.,  Év.  de  Ghicoutimi. 

Par  Messeigneurs, 

G.-A.  Marois,  Ptre, 

Assistant-Secrétaire. 


PRONE  A  LIRE  LE  DIMANCHE  DES  RAMEAUX. 

Ajouter  à  la  page  83  de  Vappendice  au  milieu  de  la  page^  avant 
Valinéa  qui  commence  «  Le  Samedi-Saint.  » 

Le  Vendredi-Saint,  pendant  l'office  du  matin,  il  sera  fait  une 
quête  en  cette  église  en  faveur  des  sanctuaires  de  Jérusalem  et 
de  la  Terre-Sainte.  Saisissez  avec  joie.  Mes  Frères,  celte  occasion 
de  témoigner  par  l'otfrande  d'une  obole,  votre  amour  et  votre 
reconnaissance  à  celui  qui  a  répandu  tout  son  sang  pour  votre 
rédemption. 


-  319  - 
(No  \\\>\ 

fJRCULAlRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de  québec, 
23  mai  1 882. 


I.  Solennité  du  Sacré-Cœur. 
II.   Retraites. 

III.  Denier  de  Saint-Pierro  pour  1881. 

IV.  Avis  sur  les  pèlerinages. 

V.  Transmission  des  saintes  huiles  le  Jeudi-Saint. 
VI.  Livres  des  sociétés  bibliques. 
VII.   Manuel  du  citoyen  catholique,  recommandé. 

Monsieur, 


Vous  trouverez  ci-après  l'induit  par  lequel  l'office  du  Sacré- 
Cœur  de  Jésus  est  élevé,  pour  l'archidiocèse  de  Québec,  au  rite 
de  seconde  classe,  avec  solennité.  En  conséqnence,  il  faudra 
faire  les  changements  suivants  dans  l'Ordo  et  le  calendrier  de 
cette  année. 

Jeudis  15  juin,  lères  Vêpres  du  Sacré-Cœur  sans  mémoire  de 
l'octave  du  Saint-Sacrement. 

Dim.  \Sjuiii.  Solennité  du  Sacré-Cœur.  Messe  solennelle  ou 
conventuelle  et  secondes  vêpres  du  Sacré-Cœur.  Kyrie  de  se- 
conde classe,  avec  mémoire  du  suivant  et  du  dimanche. 

II 

La  retraite  de  Messieurs  les  Curés  s'ouvrira  au  Séminaire,  mardi 
le  22  août  au  soir,  pour  se  terminer  mardi  matin  le  29  du  même 
mois.    Celle  de  Messieurs  les  Vicaires  et  autres  prêtres  obligés  à 


—  320  — 

re.\;im(Mi  annuel,  s'ouvrira  à  l'ArchevAché,  mardi  soir  5  septem- 
bre, pour  se  terminer  mardi  malin  le  12  du  même  mois. 

Voir  la  circulaire  '.)2,  27  avril  1880,  pour  ce  qui  regarde  l'exa- 
men des  jeunes  prêtres  et  le  soin  des  paroisses.  Les  paroisses  de 
Saint-Cùme  et  de  Saint-Zacharie  seront  unies. 

Voir  aussi  la  circulaire  93,  31  mai  1880,  sur  l'avis  que  doivent 
doimer  au  moins  dix  jours  d'avance  à  Monsieur  l'Économe  du 
Séniinaii-e,  ou  à  Monsieur  l'Aumônier  de  l'Archevêché,  ceux  qui 
se  proposent  d'assister  à  la  première  ou  à  la  seconde  retraite,  afin 
que  la  liste  des  chambres  et  les  autres  préparatifs  nécessaires 
puissent  se  faire  plus  commodément. 

Messieurs  les  Curés  ne  doivent  pas  oublier  d'apporter  avec  eux 
leur  rapport  annuel,  s'ils  ne  l'ont  envoyé  avant  la  retraite.  (Voir 
à  ce  sujet  les  recommandations  données  dans  la  «  Discipline,  » 
page  197.) 

III 

Le  23  février,  j'ai  envoyé  à  Rome  la  somme  de  83671.62.  repré- 
sentant le  denier  de  Saint-Pierre  pour  l'année  1881.  Une  lettre 
de  Son  Éminence  le  Cardinal  Simeoni,  en  date  du  17  mars,  en 
accuse  réception  et  annonce  que  le  Saint-Père  a  accueilli  avec 
plaisir  et  reconnaissance  cette  nouvelle  preuve  de  la  piété  filiale 
que  lui  témoignent  les  fidèles  de  l'archidiocèse  et  nous  accorde 
à  tous  avec  effusion  de  cœur  la  bénédiction  apostolique.  En 
faisant  part  de  cette  nouvelle  aux  fidèles  de  votre  juridiction, 
vous  voudrez  bien  les  encourager  à  se  montrer  de  plus  en  plus 
zélés  en  faveur  de  cette  œuvre  de  piélé  filiale  et  de  foi.  Plus  les 
ennemis  de  l'Église  se  montrent  acharnés  à  la  persécuter  et  à  la 
dépouiller,  plus  ses  véritables  enfants  doivent  redoubler  de 
charité  envers  le  vicaire  de  Jésus-Christ.  En  même  temps,  vous 
leur  rappellerez  l'obligation  où  ils  sont  de  prier  pour  le  Souve- 
rain Pontife  ,afin  que  Notre  Seigneur  le  soutienne  et  le  protège 
au  milieu  des  tribulations  dont  il  est  assailli. 

Je  profite  de  cette  occasion  pour  vous  recommander  de  nou- 
veau l'Apostolat  de  la  prière  comme  moyen  très  efficace  d'obtenir 
en  faveur  de  l'Église  ce  secours  que  nous  désirons  avec  ardeur. 
(Voir  Circulaire  No  90.) 


—  321  — 

IV 

Pour  obvier  à  certains  inconvénients  dans  li-b  p(lerina"i's  à 
Sainle-Anne  de  Beaupré^  je  crois  devoir  donner  les  avis  sui- 
vants : 

1°  L'église  n'étant  pas  assez  spacieuse  pour  contenir  [)lusi('nrs 
pèlerinages  à  la  fois,  il  faut,  afin  d'éviter  l'encombrement,  écrire 
assez  longtemps  d'avance  pour  que  le  Curé  de  Sainte-Anne  ait 
le  temps  de  répondre  qu"il  n'y  a  pas  d'obstacles.  Cet  article  3 
du  règlement  (Voir  «Discipline»  page  151)  n'est  pas  toujours 
bien  observé  et  il  en  est  résulté  des  inconvénients  fort  graves. 

2»  On  a  voulu  profiter  du  même  voyage  pour  visiter  Sainle- 
Anne  de  Beaupré  et  Noire- Dame  de  Lourdes  à  Saint-Michel,  el, 
comme  il  faut  compter  sur  la  marée,  il  est  arrivé  souvent  que 
les  pèlerins  ont  eu  à  peine  le  temps  de  satisfaire  leur  dévotion  à 
demi  :  de  là  des  chagrins  et  des  murmures  qui  nuisent  beaucoup 
au  pèlerinage.  Il  faut  donc  en  général  se  contenter  de  faire  un 
seul  pèlerinage  à  la  fois. 

3°  Les  articles  7  et  .8  du  règlement  («Discipline»  page  152i 
concernant  l'obligation  de  laisser  à  l'église  du  pèlerinage  la 
quête  entière  et  la  moitié  du  profit  de  l'organisation  du  pèleri- 
nage, sont  trop  souvent  mis  en  oubli.  C'est  une  question  d'obéis- 
sance et  de  justice  qui  intéresse  la  conscience  des  organisateurs. 


Maintenant  que  le  diocèse  est  sillonné  par  des  chemins  de  fer, 
il  serait  possible,  ce  semble,  d'organiser  un  système  pour  trans- 
mettre plus  facilement  et  à  moins  de  frais  que  par  le  passé,  les 
saintes  huiles  le  jeudi  saint. 

J'invite  Messieurs  les  Curés  à  s'entendre  dans  chaque  canton, 
pour  me  faire  connaître  leurs  vues  à  ce  sujet. 

On  ne  doit  point  demander  que  les  saintes  huiles  soient  trans- 
mises par  la  poste. 

VI 

Déjà,  à  plusieurs  reprises,  je  vous  ai  signalé  les  efforts  des 
sociétés  bibliques  pour  répandre  dans  nos  campagnes  des  livres 

n 


—  322  — 

ou  pamphlets  dangereux  ei  des  bibles,  ou  nouveaux  testaments 
non  approuvés  i»ar  l'Église.  Pour  mieux  tromper  les  fidèles,  on 
a  quelquefois  mis  en  tète  de  ces  traductions  de  l'Écriture  Sainte 
des  approbations  données  il  y  a  cent  ans,  ou  même  plus,  à  des 
éditions  depuis  longtemps  disparues.  J'ai  sous  les  yeux  un 
nouveau  testament  imprimé  à  Bruxelles  en  1879  et  qui  porte  une 
approbation  donnée  en  1701.  Il  est  évident  que  rien  ne  garantit 
aux  yeux  des  catholiques  l'authenticité  de  cette  réimpression 
moderne.  Vous  devez  vous  faire  livrer  tous  ces  produits  des 
sociétés  bibliciues  et  les  jeter  au  feu. 

VII 

On  voit  dans  les  actes  de  notre  cinquième  concile,  page  34, 
que  les  Pères  de  ce  concile  ont  manifesté  le  désir  de  voir  publier 
un  Manuel  sur  le  sujet  si  difficile  de  la  liberté  de  l'Eglise  et  de  ses 
rapports  avec  l'autorité  civile^  dont  il  est  question  dans  le  vingt- 
quatrième  décret.  Diverses  circonstances  ont  empêché  jusqu'à 
ces  derniers  mois- la  publication  de  cet  ouvrage,  dont  lesÉvêques 
de  la  Province  ont  définitivement  approuvé  le  texte  dans  leur 
assemblée  du  20  octobre  1881,  comme  on  le  voit  dans  la  lettre 
d'approbation  qu'ils  ont  signée  ce  jour-là,  et  qui  sert  de  préface. 

Je  me  fais  un  devoir  de  le  recommander  à  tous  avec  les  pro- 
pres expressions  du  susdit  décret  :  «  Afin  que,  dans  l'occasion,  la 
liberté  et  les  droits  de  l'Église  aient  de  courageux  et  savants  dé- 
fenseurs parmi  les  hommes  du  monde,  soit  juges,  soit  avocats, 
soit  députés  du  peuple,  soit  citoyens  catholiques,  il  est  très  dési- 
rable que  des  professeurs  distingués  par  leur  saine  doctrine  et 
habiles  dans  les  lettres  et  les  sciences,  instruisent  exactement 
là-dessus  les  élèves  de  toutes  les  Universités,  Collèges  et  Acadé- 
mies, autant  que  possible.  » 

Cet  ouvrage  porte  le  titre  de  «  Manuel  du  citoyen  catholique  ». 
C'est  un  Manuel  ou  abrégé  qui,  sans  entrer  dans  tous  les  dévelop- 
pements dont  ce  vaste  sujet  est  susceptible,  renferme  en  quelques 
pages  une  foule  de  notions  fondamentales  et  pratiques.  Le 
catholique  y  trouvera  exposés  avec  exactitude,  clarté  et  force  ses 
devoirs  comme  citoyen,  c'est-à-dire,  comme  membre  de  cette 
grande  société  qu'on  appelle  ÏÉtat  ;  mais  afin  qu'il  les  comprenne 


—  328  — 

mieux,  on  a  eu  le  soin  de  donner  des  notions  sur  la  société  en 
général,  sur  la  famille,  sur  l'Église  et  sur  leurs  rapports  entre 
elles  et  avec  VÉlat. 

Je  désire  qu'on  en  mette  des  exemplaires  dans  les  bibliothèques 
paroissiales  et  que  Messieurs  les  Curés  on  recommandent  la  lec- 
ture dans  leurs  paroisses. 

Comme  la  plupart  des  questions  traitées  dans  ce  Manuel  tout 
partie  du  programme  de  philosophie  pour  le  baccalauréat  ('sarls 
de  l'Université  Laval,  Messieurs  les  Professeurs  de  Philosophie 
dans  les  Séminaires  et  Collèges  du  diocèse  de  Québec  auront  peu 
de  chose  à  ajouter  pour  exposer  aussi  à  leurs  élèves  les  quelques 
questions  qui  ne  rentrent  pas  dans  le  dit  programme.  Kt  ainsi 
se  trouvera  facilement  accompli  le  désir  de  notre  cinquième  con- 
cile. 

Le  Manuel  est  en  vente  à  Québec  chez  les  libraires  suivants  : 
J.  A.  Langlais,  N.  S.  Hardy  et  l.  P.  Déry.     Le  prix  est  de  SU.  18. 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


QUEBECEN. 

Sacra  Rituum  Cougregalio,  utendo  facultatibus  sibi  specialiter 
a  Sanctissimo  Domino  Nostro  Leone  Papa  XIII  tributis,  ad 
enixas  preces  Rmi  Dni  Alexandri  Taschereau  .Archiepiscoi)i 
Quebecensis,  insequentia  privilégia  concessit,  nimirum  : 

L  Ut  in  kalendario  Ârchidiœceseos  Quebecen.,  feslum  Sacri 
Gordis  Jesu  a  ritu  duplici  majori  amodo  evehatur  ad  ritum 
Duplicis  secundse  classis  ; 

IL  Ut  in  cunctis  prsefatse  Archidiœceseos  Ecclesiis  Domiuica 
post  Octavam  Corporis  Christi,  vel  ea  impedita  aliquo  Feslo 
Domini  aut  Duplici  primse  classis,  altéra  subsequenti  Dominica 
similiter  non  impedita,  instilui  valeat  solemnitas  ejusdem  Sacri 
Gordis  cum  unica  Missa,  cum  cautu  tamen  celebrauda,  propria 


—  324  — 

ipsius  Divini  Cordis  iiti  in  tVslo,  addita  qiioqne  facullate  solem- 
iiiler  raiuMidi  d(3  eodoni  Vospcias,  ast  sub  conditionc  ul  ii  omnes 
qui  ad  Horas  Caiioiiicas  loiuMitur,  privalim  recilenl  illasde  officio 
occuirenli  ;  dinmnodo  in  onniibus  rubricjE  servenlnr. 

Contr;ii-iis  non  obstantilnis  qnibnscnniqno.     Die  19  decembris 
1881. 

L.  f  S. 

(Signal.)        D.  Cardinalis  Bartolinius,  S.  R.  C. 

Prsfect. 

(Snbsign.)        Plac.  Ralli,  S.  R.  C.  Secrius. 


(No  113) 

LETTRE  PASTORALE 

POUR  DÉFENDRE  LA  LKCTOEE  DU   "  COURRIER  DES    ÉTATS-UNIS  " 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Cierge  Séculier  et,  Régulier^  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  Fidèles  de  VArchidiocèse  de  Québec,  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Le  devoir  de  notre  charge  pastorale  Nous  oblige  aujourd'hui, 
Nos  Très  Ghers  Frères,  de  vous  prémunir  contre  un  terrible 
danser  qui  menace  les  mœurs  d'un  certain  nombre  de  nos 
ouailles. 

Les  Pères  du  (juatrième  concile  de  Québec  disaient  dans  leur 
pastorale  commune  du  14  mai  1868,  «  qu'un  bon  livre  dans   une 


—  325  — 

famille  est  comme  un  écho  de  la  parole  divine. ..mais  aussi  quels 
étranges  ravages  peut  faire  un  mauvais  livre  !  » 

Ou  peut  dire  la  même  chose  d'un  journal,  dont  les  eir.'ts  peu- 
vent être  bons  ou  funestes  selon  la  qualité  des  écrits  (ju'il  rnn- 
tient. 

Nous  ajouterons  avec  les  mêmes  Pères  ce  cri  d'alarme  :  «  Fuyez 
donc  comme  la  peste,  ces  livres  (ou  ces  journau.x)  (jiie  l'esprit  de 
ténèbres  cherche  à  répandre  partout  ;  ne  laissez  pas  entrer  dans 
vos  demeures  ces  poisons  mortels,  de  peur  que  vos  enfants  n'éten- 
dent leurs  mains  jusqu'à  ces  iniquités  »  (Ps.  CXXIV,  3.). 

On  vient  de  nous  signaler  un  journal  intitulé  «Le  Courrier  des 
États-Unis,  H  publié  à  New-York,  comme  renfermant  des  romans 
infâmes,  et  qui  malheureusement  est  trop  répandu  dans  la  popu- 
lation catholique  de  Québec  et  dans  quelques  paroisses  de  la 
campagne. 

Nons  avons  examiné  par  Nous-même  quelqui^s  numéros  de  ce 
journal  et  sommes  resté  convaincu  qu'un  père  de  famille  ne  peut 
en  conscience  lire  lui-même  ce  journal  et  encore  moins  le  laisser 
tomber  sous  les  yeux  de  ses  enfants.  Il  y  a  là  de  ces  choses 
dont  l'apôlre  Saint  Paul  (Éph.  V,  3.1,  a  dit  qu'elles  doivent  être 
tellement  en  horreur  à  des  chrétiens,  qu'elles  ne  peuvent  pas 
même  être  mentionnées  parmi  eux,  7iec  nominelur  in  i^obis^  et  il 
en  donne  la  raison,  c'est  que  nous  sommes  tous  appelés  à  être 
des  saints,  sicut  decet  sanctos  :  car,  ajoute-t-il,  comprenez  bien 
que  celui  qui  se  rend  coupable  de  ces  turpitudes,  non  habet  hx- 
rcditatem  in  regno  Christi  et  Dei^  se  rend  indigne  de  posséder  un 
jour  cet  héritage  divin  que  le  Christ  nous  a  mérité  par  ses  souf- 
frances. Que  personne,  dit  encore  ce  grand  apôtre,  ne  se  laisse 
séduire  par  ces  écrits,  car  c'est  pour  ces  péchés-là  que  la  colère 
de  Dieu  est  tombée  sur  les  enfants  de  l'incrédulité  et  de  la  déso- 
béissance :  Ncmo  vos  seducat  inanibus  verbis  :  proplcr  hoc  enim 
venit  ira  Dei  in  filios  diffidentix.  Le  déluge  et  l'anéantissement 
des  villes  coupables  par  le  feu  du  ciel,  nous  font  assez  coimaître 
combien,  d'un  côté,  le  cœur  humain  est  fragile  et,  d(.'  l'antre,  jus- 
qu'à quel  point  la  clameur  de  ces  monstruosités  attire  sur  la  tête 
des  coupables  la  colère  du  Tout-puissant  (Gen.  XVIII,  20.). 


—  32n  — 

Après  ces  sévères  avertissements,  le  grand  Apôtre  tire  une 
ronclusion  pratique  que  nous  devons  vous  répéter  ici  :  Nolite 
ergo  rfjici  participrs  corujn  (Éph.  V.  7.)  ;  gai'dez-vous  bien  d'y 
avoir  part  avec  eux,  de  peur,  que  vous  n'ayez  part  aussi  à  leurs 
supplices  temporels  et  éternels. 

En  conséquence,  Nous  déclarons  que  le  susdit  journal  «  Le 
Courriel'  des  États-Unis  ».  publié  à  New- York,  ne  peut  être  encou- 
ragé par  aucun  catholique  sans  une  faute  très  grave. 

Usant  des  pouvoirs  formellement  reconnus  à  notre  autorité 
épiscopale  par  la  dixième  des  règles  de  ['index  publiées  par  ordre 
du  Concile  de  Trente,  nous  défendons  à  tous  nos  diocésains,  sous 
peine  de  désobéissance  grave  et  môme  des  censures,  d'encoura- 
ger par  leur  souscription,  de  lire,  et  même  de  garder  en  leur  pos- 
session, le  susdit  journal. 

Sera  la  présente  ordonnance  envoyée  k  tous  les  membres  du 
clergé  de  l'archidiocèse  et  publiée  dans  les  journaux,  afin  que 
personne  ne  puisse  prétexter  ignorance.  Elle  sera  lue  dans  les 
paroisses  de  la  ville  de  Québec  et  des  faubourgs  ;  et  si  quelque 
curé  de  la  campagne  a  connaissance  que  ce  journal  soit  reçu 
dans  sa  paroisse,  il  devra  donner  lecture  de  la  présente  ordon- 
nance au  prône,  le  premier  dimanche  après  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse  et 
le  contre-seing  de  notre  assistant-secrétaire,  le  dix-huitièmejour 
de  juillet  mil  huit  cent  quatre-vingt-deux. 

-|-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Mardis,  Ptre, 

Assistant-Secrétaire. 


—  327  — 

(No  114) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de  Québec, 
21  octobre  1882. 


I.  Profession  de  foi  à  émettre. 
II.  Nouveaux  membres  de  l'OfiBoialité. 
m.  Conférences  ecclésiastiques. 

IV.  Quête  pour  la  colonisation.     Autres  œuvres  recommandées. 
V.  Souscription  au  fonds  de  la  Caisse  ecclésiastique  de  Saint-Joseph. 

Monsieur, 

I 

La  profession  de  foi  qui  a  été  émise  pendant  la  retraite  doit 
être  renouvelée  avant  le  l^r  décembre  prochain,  1'^  par  les  curés 
qui  ont  pris  possession  d'une  nouvelle  cure  au  l^'  octobre  cou- 
rant ;  2o  par  les  vicaires  nommés  pour  la  première  fois  depuis  la 
retraite. 

Les  professeurs,  prêtres  ou  ecclésiastiques,  qui  enseignent 
quelqu'une  des  branches  énumérées  dans  l'article  5  du  cinquième 
décret  de  notre  sixième  concile,  et  qui  n'ont  pas  fait  la  profes- 
sion de  foi  à  la  retraite  ou  après;  sont  aussi  tenus  de  remettre, 
dans  les  deux  mois  après  leur  entrée  en  fonction. 

II 

La  mort  de  Monseigneur  Déziel  et  le  départ  de  Monsieur  Collet 
ayant  laissé  vacants  deux  offices  dans  l'ofricialilé  de  ce  diocèse, 
j'ai  nommé  Monsieur  A.  A.  Biais,  assesseur,  et  Monsieur  G.  A. 


—  328  - 

Marois,  chancelier,  avec  Monsieur  C.  0.  Gagnon  pour  vice-chan- 
celier. 

111 

Vous  recevrez  avec  la  présente  les  questions  des  conférences 
pour  l'année  prochaine.  Je  profite  de  cette  occasion  pour  rap- 
peler au  Clergé  que  c'est  une  obligation  d'y  assister,  quand  on 
n'est  pas  exempté  par  une  raison  suliisante.  Cette  assistance, 
pour  être  utile  et  atteindre  le  but  que  se  sont  proposé  le  premier 
et  le  second  concile  de  Québec,  doit  être  précédée  d'une  prépa- 
ration suflisante  pour  apprécier  en  connaissance  de  cause  les 
autorités  et  les  arguments  apportés  par  le  conférencier.  On  ou- 
blie trop  souvent  d'obéir  à  la  quatrième  règle  qui  se  trouve  à  la 
page  39  de  la  »  Discipline.  » 

IV 

Un  certain  nombre  de  paroisses  n'ont  pas  encore  fourni  leur 
contribution  annuelle  pour  la  colonisation.  Je  prie  Messieurs 
les  Curés  de  se  souvenir  que  le  mandement  du  1er  septembre  1880 
ordonne  de  faire  pour  cet  objet  une  quête  spéciale,  et  d'organiser 
cette  œuvre  en  nommant  des  collecteurs  et  des  collectrices, 
chargés  de  recueillir  à  domicile  les  noms  et  les  contributions 
des  membres.  Messieurs  les  curés  qui  n'ont  pas  encore  rempli 
ces  obligations,  devront  s'en  acquitter  avant  le  l^r  décembre.  Le 
dimanche  qui  précédera  la  collecte,  ils  liront  le  mandement,  afin 
de  rappeler  aux  fidèles  les  considérations  qui  peuvent  les  engager 
à  favoriser  cette  œuvre  religieuse  et  patriotique. 

A  cette  occasion,  je  vous  recommande  les  œuvres  delà  Propa- 
gation de  la  foi,  du  denier  de  Saint-Pierre,  de  la  Sainte-Enfance. 


Le  bureau  de  la  Caisse  Ecclésiastique  s'est  assemblé  comme 
de  coutume,  le  jour  de  la  clôture  de  la  retraite.  Les  procureurs 
et  les  membres  présents  à  l'assemblée  ont  été  unanimes  à  expri- 
mer le  désir  qu'une  souscription,  payable  en  cinq  années^  fût  ou- 
verte pour  augmenter  les  fonds  de  la  société  et  par  là-même  les 


—  329  — 

revenus  annuels,  qui  suffisent  à  peine  pour  faire  faci' aux  besoins 
des  infirmes. 

Une  souscription  ouverte  sur  le  champ  a  produit  la  belle 
somme  de  82,140,  promises  par  cinquante  pr^'tres,  dontqucUjues- 
uns,  bien  que  n'appartenant  pas  à  la  société,  ont  voulu  néanmoins 
contribuer  généreusement  à  cette  belle  œuvre  de  charité  frater- 
nelle et  sacerdotale.  Depuis  ce  temps  et  à  la  seconde  retraite,  il 
a  été  souscrit  8250,  ce  qui  forme  un  total  de  S2,31H),  promis  par 
soi.\ante-cinq  membres  du  clergé 

Je  serai  heureux  de  voir  tous  les  autres  prêtresdu  diocèse, 
même  ceux  qui  ne  sont  pas  membres  de  la  société  Saint-Joseph, 
s'associer  à  ce  généreux  mouvement. 

Le  premier  terme  sera  payable  en  octobre  prochain  et  les 
quatre  autres  en  même  temps  que  la  contribution  annuelle.  Il 
va  sans  dire  que  ceux  qui  voudront  payer  d'avance  deux  ou  plu- 
sieurs termes,  seront  les  bienvenus. 

Pendant  l'absence  de  M.  Têtu,  c'est  M  Placide  Beaudet 
qui  fera  les  fonctions  de  secrétaire  de  la  Caisse,  de  la  Propaga- 
tion de  la  Foi  et  de  la  Colonisation.  C'est  à  l'Archevêché  (ju'il 
réside  et  que  toutes  ses  lettres  doivent  lui  être  adressées. 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  .l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Ai-ch  de  Québec. 


—  330  - 

(No  115) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

DR    I,A    PROVINCn    KCCLÉSIASTIQUK    DK    QUÉBEC,    AU  8UJKT    DE  LA    TENUE    DES    BEG18TBB8. 


Archevêché  de  Québec, 
Décembre  1882. 


Messieurs  et  chers  Collaborateurs, 

A  l'approche  du  renouvellement  de  l'année,  Nous  croyons 
devoir  appeler  voire  attention  toute  spéciale  sur  une  de  vos  plus 
importantes  obligations,  la  tenue  des  registres  de  baptêmes,  ma- 
riages et  sépultures.  En  généi-al,  Nous  pouvons  vous  rendre  le 
témoignage  que  Nous  sommes  satisfaits  de  la  manière  dont  vous 
vous  en  acquittez  :  mais,  comme  il  y  a  eu  malheureusement  des 
irrégularités  t^raves  en  ce  point  et  que  la  négligence  de  quelques- 
uns  peut  nuire  au  Clergé  tout  entier,  Nous  voulons  y  obvier 
autant  qu'il  dépend  de  Nous. 


Le  Clergé,  dans  notre  Province,  est  obligé  à  tenir  ct  s  registres 
à  deux  titres  différents  :  en  vertu  de  la  loi  ecclésiastique  et  en 
vertu  de  la  loi  civile. 

1»  C'est  à  la  fin  du  Rituel  Romain,  immédiatement  avant  le 
supplément  [Appem/ix],  que  l'on  trouve  exprimée  l'obligation  de 
tenir  des  registres  de  baptêmes,  mariages  et  sépultures. 

«  Liber  Baptizatorum  habeatur  in  Ecclesiis  in  quibus  conjerlur 
Baptisma...  Liber  Matrimoniorum...  Liber  Defunctorum  habeatur 
etiam  in  omnibus  Ecclesiis  in  quibus  defuncli  sepeliunlur.  Hi... 
habeanlur  a  quolibet  Parocho. 


—  331  — 

»  Advertat  in  primis  Parochus  ut  in  libris  tam  Bnplizatorum... 
quam  Malrimoniorum  et  Defunctorum  exprimat  semper  non  solum 
nomen  personarum  qux  ibi  nominantur,  aed  eliam  familiam.  >■ 

Puis  viennenl  des  formules  appropriées  aux  divers  cas.  (Page 
331,  édition  de  Î870,  Québec.) 

Il  suit  de  là  que  les  curés  tiennent  ces  registres  d'abord  comme 
ministres  de  l'Église,  et  qu'ils  y  seraient  également  obligés  lors 
même  qu'il  n'y  aurait  pas  de  loi  civile  à  cet  effet, 

2"  Mais  le  pouvoir  temporel,  considérant  l'importance  pour 
les  individus,  la  famille  et  la  société  civile  tout  entière,  de  la 
constatation  exacte  des  naissances,  mariages  et  décès,  a  fait  de 
son  côté  des  règlements  pour  prescrire  la  tenue  de  tels  registres, 
et  en  déterminer  tous  les  détails.  Il  reconnaît  pour  les  fins 
civiles  nos  registres  ecclésiastiques,  en  exigeant  toutefois  cer- 
taines modifications  qu'il  croit  utiles  ou  nécessaires.  A  ce  point 
de  vue,  les  curés  les  tiennent  donc  aussi  comme  représentants 
de  l'autorité  civile,  et  doivent  conséquemment  observer  les  lois 
qui  lèglent  cette  matièie. 

II 

Du  temps  même  des  Romains,  on  tenait  des  Registres  analo- 
gues, pour  preuve  de  l'âge. 

Sous  le  gouvernement  français,  on  trouve  dès  le  15  janvier 
1629  une  ordonnance  à  ce  sujet,  renouvelée  en  1667,  puis  le  5 
août  1715,  et  enfin  le  9  avril  1736  et  le  12  juillet  1746. 

Dans  V Appendice  au  Rituel,  édition  de  1874,  page  152  et  suivan- 
tes, vous  trouvez  ce  qui  est  actuellement  réglé  sur  cette  matière 
par  notre  Code  Civil,  le  Code  de  procédure,  la  loi  de  1872  et  la 
41e  Vict.  ch.  8. 

De  tout  temps,  dans  ce  pays,  la  tenue  de  ces  Registres  a  été 
confiée  au  Clergé,  et  la  conquête  nous  a  providentiellement  pré- 
servés de  registres  purement  civils,  tenus  par  des  officiers  de 
l'État. 

m 

Massillon,  dans  un  de  ses  discours  synodaux,  s'élève  avec  vi- 
gueur contre  la  mauvaise  tenue  des  registres  religieux  des  pa- 


—  83-2  — 

roissos,  et  il  la  Iraile  de  négligence  criminelle  ;  il  appelle  saints  et 
augustes  les  titres  (jui  constatent  la  naissance  spirituelle  et  le 
mariage  des  chrétiens  :  ce  sont  des  témoignages  authentiques  et 
sacrés  de  l'état  d(!  la  religion  et  des  paroisses.  N'écrire  les  actes 
que  sur  des  feuilles  volantes,  sans  ordre,  sans  soin  ni  précaution, 
les  laisser  se  disperser  à  l'aventure  comme  des  papiers  de  nul 
intérêt  et  de  rebut,  c'est  à  ses  yeux  une  sorte  de  profanation  et 
(le  crime,  puisque"  la  sûreté  di's  baptêmes  et  la  légitimité  des 
mariages  en  dépendent.  On  doit  donc  veiller  à  ce  qu'ils  soient 
réunis,  conservés  et  transmis  intacts  à  la  postérité  (Voir  Le 
Guide  (les  Currs^  par  M.  Dieu  lin.) 

IV 

Voici  les  principaux  points  sur  lesquels  Nous  croyons  devoir 
insister. 

1°  Se  procurer  à  temps  pour  l'année  suivante  un  registre  de 
bon  papi(M-,  couvert  solidement,  et  le  faii-e  numéroter,  parapher 
et  authentiquer  par  (jui  de  droit,  de  manière  à  pouvoir  s'enservir 
dès  le  1er  janvier. 

2"  Employer  une  encre  convenable  et  écrire  proprement  et 
lisiblement. 

3°  Suivre  les  formules  que  l'on  trouve  dans  V Appendice  au  Ri- 
lueL  [a]  en  les  modifiant  selon  les  circonstances.  Dans  les  actes 
de  mariage,  mentionner  si  les  témoins  sont  parents  ou  alliés  des 
parties,  de  quel  côté  et  à  quel  degi'é. 

4"  Inscrire  les  actes  dans  les  deux  registres  de  suite  et  sans 
blancs,  aussitôt  que  l'on  a  rempli  sa  fonction,  et  avant  de  les 
faire  signer. 

5°  Donner  lecture  de  chaque  acte  aux  parties  comparantes  ou 
à  leur  procureur,  et  aux  témoins,  et  en  faire  mention  dans  l'acte 
par  les  mots  :  «  lecture  [aile.  » 

6o  Faire  ensuite  signer  l'acte  immédiatement  par  les  témoins 
qui  savent  signer  et  ne  signer  qu'après  eux. 


(a)  Sauf  l'exception  ci-après  pour  les  actes  de  baptême. 


—  833  — 

7"  Écrire  tout  au  long,  sans  abréviation  ni  chiffres  ;  fanv  pa- 
rapher les  renvois  par  tous  ceux  qui  signent  Tacle,  et  uiiMiliouner 
ces  renvois  et  les  ratures  à  la  fin  de  l'acte. 

8°  Éviter  soigneusement  de  laisser  dans  les  registres,  à  la  fin 
de  la  journée,  des  actes  en  blanc  ou  incomplets. 

9°  Déposer  au  greffe,  dans  les  six  premières  semaines  de  cha- 
que année,  le  registre  de  l'année  précédente,  après  Tavoir  rolla- 
tionné  avec  l'autre  double,  et  avoir  fait  un  index  alphabétique. 

10"  Conserver  en  lieu  sûr  tous  les  anciens  registres  de  la  [la- 
roisse,  et  avoir  soin  de  faire  préparer  un  index,  afin  de  faciliter 
les  recherches.  % 


Comme  les  formules  d'actes  de  baptême  données  aux  pages 
164  et  378  (anglais)  de  V appendice  ne  désignent  pas  assez  claire- 
ment le  sexe  de  l'enfant,  et  qu'il  peut  en  résulter  de  graves  incon- 
vénients, Nous  ordonnons  qu'à  compter  de  la  réception  de  la 
présente,  on  se  serve  des  formules  suivantes  : 

Le  (jour^  mois  et  année  en  toutes  lettres}^  nous  soussigné,  curé 
(ou  vicaire)  de  cette  paroisse,  avons  baptisé  N.  né  (ou  née)  la  veille 
[OU  tel  jour)  fils  [ou  fille)  légitime  de  N.  [sa  profession)  et  de  N.  de 
cette  paroisse  [ou  de  telle  autre  paroisse  ou  mission.)  Le  parrain 
a  été  N.  [sa  profession  et  son  domicile)  et  la  marraine  N.  {sa  profes- 
sion (a)  et  son  domicile)  qui,  ainsi  que  le  père,  ont  signé  avec  nous 
{ou  qui  ont  déclaré  ne  savoir  signer).     Lecture  faite. 

The  (day,  monlh  andyearallwritleninfull)  \ve  ihe  undersigned, 
parish-priest  \or  vicar)  of  this  parish,  hâve  baptised  N.  born  (the 
same  or  such  a  day),  legitimate  son  [or  daughteri  of  N.  (his  pro- 
fession) and  of  N.  of  this  parish  \or  of  the  parish  or  mission  of....) 
The  godfather  was  N.  [his  profession  and  domicil]  and  the  god- 
mother  N.  [lier  profession  [a)  and  domicil)  who,  as  well  as  the 


(a)  Article  64  du  Code  Civil.  Comme  la.plupart  des  marraines  n'ont  pas  de  pro- 
fession, il  faut  présumer  que  l'intention  de  la  loi  est  que  la  marraine  puisse  être  faci- 
lement distinguée  de  toute  autre  personne  portant  le  même  nom  :  on  y  satisfait  en 
disant  par  exemple,  épouse  ou  veuve  de  N...  ou  bien  :  grand'mère,  tante,  sœur,  rouuine 
de  l'enfant,  ou  encore  :  Jille  de  N. 


—  334  — 

father,  hâve  signed  wilh  iis  (or  hâve  declared  thaï  they  cannot 
sign).   This  act  has  been  read  Lo  Ihe  parties. 

VI 

Nous  nous  Ualtons  qu'avec  l'esprit  de  souuiissiou  et  la  bouue 
volonté  qui  ont  coutume  de  distinguer  notre  clergé,  vous  serez 
tous  plus  que  jamais  fidèles  à  ces  prescriptions  et  à  toutes  les 
autres  de  la  loi,  afin  que  Nous  n'ayons  pas  la  pénible  obligation 
de  sévir  contre  personne  pour  des  infractions  à  ces  règles  si 
justes,  si  importantes  et  si  sages. 

Messieurs,  il  ne  faut  pas  qu'aucun  curé,  par  sa  négligence  à 
cet  égard,  fournisse  aux  hommes  mal  disposés  quelque  prétexte 
de  vouloir  enlever  cette  fonction  aux  membres  du  clergé.  Tâ- 
chez au  contraire  de  mériter  toujours  l'approbation  de  vos  Su- 
périeurs spirituels  et  temporels,  et  de  maintenir  intact,  autant 
qu'il  dépend  de  vous,  l'accord  entre  l'Église  et  l'État,  pour  le 
bien  de  notre  chère  patrie. 

Vous  souhaitant  une  heureuse  année,  abondante  en*  fruits  de 
sanctification  pour  vous-mêmes,  Messieurs  et  chers  Collabora- 
teurs, et  pour  les  âmes  qui  vous  sont  confiées,  Nous  vous  bénis- 
sons très  affectueusement,  au  Nom  du  Père,  et  du  Fils,  et  du 
Saint-Esprit.    Ainsi  soit-il. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

-j-  L.-F ,  Év.  des  Trois-Rivières, 

-}-  Jean,  Év.  de  St.-G.  de  Rimouski, 

-f-  Édouard-Ghs,   Év.  de  Montréal, 

-}-  Antoine,  Év.  de  Sherbrooke, 

-j-  J.-Thomas,  Év.  d'Ottawa, 

i  L.  Z.,  Év.  de  St.-Hyacinthe, 

j-  N.-Zéphirin,  Vie.  Apost.  de  Pontiac, 

N.  DoucET,  Ptre,  V.  G.  Administra- 
teur de  Chicoutimi, 

F.-X.  BossÉ,  Ptre,  Préfet  Apostoli- 
que du  Golfe  Saint-Laurent. 


—  835  — 

(N"  116) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de  Québec, 
7  mars  1883. 


I.  Encyclique  de  Léon  XIII  à  l'Espagne,  et  lettre  du  Cardinal  Simeoni. 
II.  Visite  pastorale  de  1883. 

III.  Avis  sur  les  demandes  de  dispenses  pour  mariages  mixtes. 

IV.  Quête  du  vendredi-saint. 

V.  Ne  point  favoriser  les  souscriptions  étrangères  non  approuvées. 
VI.  Confesseurs  extraordinaires  dans  les  communautés. 
VII.  Nappes  d'autel. 
VIII.  Denier  de  Saint-Pierre  en  1882. 
IX.  Société  de  colonisation  en  1882. 
X.  Les  sociétés  secrètes. 
XI.  Avis  à  donner  concernant  l'enregistrement  do  certains  douaires. 


Monsieur, 


Vous  trouverez  à  la  fin  de  la  présente  circulaire  une  copie  de 
l'Encyclique  adressée  le  8  décembre  dernier  par  Notre  Très 
Samt-Père  Léon  XIll  à  i'épiscopat  et  aux  fidèles  de  l'Espagne. 
Je  tiens  de  bonne  source  que  le  Souverain  Pontife  désire  que 
celte  lettre  soit  promulguée  partout,  parce  qu'elle  renferme  des 
avis  importants  utiles  dans  tous  les  pays  catholiques.  En  la 
lisant  dans  nos  journaux,  vous  avez  pu  remarquer  sans  peine 
qu'elle  donne  certains  enseignements  et  conseils  qu'on  serait 
tenté  de  croire  avoir  été  formulés  pour  notre  province  en  parli- 
culier.  Afin  que  vous  l'ayez  facilement  sous  la  main,  pour  la 
consulter  au  besoin,  je  vous  en  transmets  une  copie  qui  restera 
dans  les  archives  des  paroisses,  avec  les  documents  dont  la 
conservation  vous  est  ordonnée  dans  la  «  Discipline  »  au  mol 
Archives. 


—  336  — 

Vous  avez  pu  lire  ces  jours-ci  dans  les  journaux  la  lettre  de 
Son  iMiiinence  le  Cardinal  Simeoni,  en  date  du  3  février  1883, 
confirmant  d'une  manière  si  absolue  l'instruction  du  Saint- 
Office  que  je  vous  ai  communiquée  dans  ma  circulaire  (No  104) 
du  7  octobre  1881.  Je  me  contente  de  vous  citer  une  phrase  qui 
résume  cette  lettre  du  3  février  :  «  Hinc  Amplitudini  Tuse  com- 
mitlo  ut  hanc  S.  Conpregationis  mentem  SSmi  D.  N.  prœscrip- 
liouibus  apprime  conformem,  eo  modo  quo  tibi  opporlunius 
videaiur  notam  reddas,  ut  omnes  in  dobito  contineantur  ofTicio 
ac  promplam  obediontiam  S.  Sedi  exhibeant.  »  Je  suis  heureux 
de  pouvoir  rendre  témoignage  au  Saint-Siège  que  le  clergé  de 
l'Archidiocèse  s'est  jusqu'ici  montré  fils  de  l'obéissance^  filius  obe- 
dieiitiœ,  comme  dit  l'Ecriture,  à  l'égard  de  cette  instruction,  à 
laquelle  le  Saint-Siège  attache  une  si  grande  importance,  et  j'ai 
l'intime  conviction  qu'il  en  sera  toujours  ainsi. 

II 

Vous  recevrez  avec  la  présente  l'itinéraire  de  la  visite  pasto- 
rale de  1883.  Veuillez  voir  à  ce  sujet  la  circulaii-e  No  90,  19 
mars  1880. 

Dans  la  circulaire  No  109,  18  février  1882,  vous  trouverez  ce 
qui  concerne  le  choix  et  l'enregistrement  des  parrains  et  mar- 
raines de  confirmation. 

III 

Lorsque  vous  demandez  dispense  pour  mariage  entre  catho- 
lique et  non-catholique,  il  faut  exposer  si  la  partie  non-catholi- 
que a  été  baptisée  ou  non.  Dans  le  premier  cas  la  dispense  est 
de  mariage  mixte^  dans  le  second  cas  c'est  une  dispense  de  dispa- 
rité de  culte.  Le  premier  de  ces  empêchements  n'est  pas  diri- 
mant,  mais  le  second  l'est,  et  l'on  voit  de  suite  combien  il  est 
important  de  ne  pas  les  confondre.  Veuillez  voir  à  ce  sujet 
la  décision  du  Saint-Office,  17  septembre  1830,  rapportée  dans  la 
«  Discipline  »  p.  133,  v.  Mariage,  art.  13. 

Vous  demanderez  donc  à  la  partie  non-cathoHque  :  l»  à  quelle 
secte  ses  parents  appartiennent  ?  2°  si  elle  a  été  baptisée  ?  En 
demandant  la  dispense,  vous  ferez  mention  des  réponses  données 
à  ces  questions. 


—  837 


IV 


Vous  voudrez  bien  vous  rappeler  que  la  quête  |du  veudredi- 
saiut,  ordonnée  l'année  deiiiièie  par  le  uiandeuienl  du  '2'i  mars 
188-2  (N"  111),  doit  se  l'aire  ions  les  ans.  Vous  rannoncerez  le  jour 
des  Rameaux  suivant  la  formule  qui  vous  a  été  adressée  avec  le 
mandement  susdit,  mais  ce  dernier  n'est  pas  destiné  à  èli-e  lu  de 
nouveau.  Je  vous  en  parh;  cette  année,  aQn  que  la  coutume  une 
fois  introduite  ne  se  perde  point. 


Il  nous  arrive  de  temps  eu  temps  des  demandes  de  souscrip- 
tions pour  des  bonnes  œuvres,  en  dehors  du  diocèse  et  quelquefois 
même  pour  d'autres  pays.  Je  vous  donne  pour  rè.iïle  générale 
de  ne  point  favoriser  ces  souscriptions,  à  moins  qu'elles  n'aient 
été  approuvées  par  écrit  par  votre  Ordinaire,  car  il  est  arrivé 
plus  d'une  fois  qu'on  a  été  trompé. 

VI 

Pour  me  conformer  à  la  loi  de  l'Église,  je  tiens  à  ce  que  les 
différentes  Lommunautés  et  couvents  du  diocèse  aient  des  con- 
fesseurs extraordinaires  ù  '..ertaines  époques  de  l'année,  savoir 
dans  les  semaines  des  quatre-temps  ou  dans  la  semaine  qui  pré- 
cède ou  celle  qui  suit.  Tous  les  ans,  j'envoie  à  chaque  couvent 
une  liste  authentique  des  confesseurs  autorisés  à  y  entendre  les 
confessions  des  religieuses.  J'ai  été  chagrin  d'appn;ndre  que 
quelques-uns  de  ces  confesseurs  refusaient  toujours  leur  minis- 
tère. Je  les  prie  de  se  rappeler  que  si  la  justice  ne  leur  fait  pas 
un  devoir  rigoureux  de  rendre  ce  service,  la  charité  et,  par  con- 
séquent, le  zèle  qui  en  est  la  marque  la  plus  prati({ue,  doivent  suf- 
fire pour  leur  faire  accepter  l'iiivitalio!!  qui  leur  en  est  faite,  à 
moins  de  quelque  raison  temporaire. 

VII 

Quelques  consultations  qui  m'ont  été   adressées  à  propos  des 
nappes  d'autel,  me  donnent  occasion  de  rappeler  ici   les  règles  à 
22 


—  838  - 

ce  sujet.  La  rubrique  du  Missel  exige  trois  nappes  bénites,  dout 
celle  de  dessus  doit  èlre  lougue,  de  manière  à  toucher  k  terre 
par  ses  extreuiilés,  les  deux  autres  peuvent  être  plus  courtes  et 
une  seule  plièe  en  deux  peut  en  tenir  lieu.  (Rub.  gén.  du  missel, 
XX.)  D'où  il  suit  I"  que  la  toile  qui  enveloppe  la  pierre  sacrée 
ne  peut  pas  compter  pour  une  nappe,  car  elle  n'est  pas  bénite  et 
ne  doit  pas  l'être,  parce  qu'elle  ne  peut  commodément  être  chan- 
gée au  besoin  ;  i»  que  sous  la  nappe  supérieure,  on  ne  peut  pas 
remplacer  les  deux  autres  nappes  requises,  par  des  linges  non 
bénits  comme  nappes  d'autel. 


VIII 


Eu  vous  envoyant  la  liste  des  sommes  recueillies  en  1882  pour 
le  denier  de  Saint-Pierre,  je  suis  heureux  de  pouvoir  dire  qu'elle 
dépasse  de  §271.78  celle  de  l'année  dernière.  Je  regrette  d'avoir 
à  remarquer  que  les  paroisses  suivantes  n'ont  rien  contribué  en 
1881,  ni  eu  1882:  Saint-Vital  de  Lambton,  Mont-Garmel,  Saint- 
Sébastien  ;  il  faut  espérer  qu'elles  répareront  leur  oubli  par  une 
triple,  ou  au  moins  double  contribution  en  1883. 


IX 


Dans  la  liste  des  contributions  pour  la  société  décolonisation, 
vous  remarquerez  un  trop  grand  nombre  de  paroisses  qui  n'ont 
pas  encore  envoyé  leur  contribution  de  1882,  pour  cette  œuvre  à 
la  fois  religieuse  et  patriotique.  Je  compte  que  ces  paroisses  fi- 
gureront avec  honneur  dans  la  liste  de  1883. 

Vous  voudrez  bien  vous  rappeler  que  dans  mou  mandement 
du  1er  septembre  1880  sur  la  colonisation  :  h'  Tous  les  curés  et 
supérieurs  des  séminaires,  collèges  et  communautés  sont  établis 
zéhiieiivs  ex  officio  ]  2"  qu'outre  les  droits  d'inscription  que  les 
zélateurs  recueilleront,  il  doit  se  faire  chaque  année  dans  toutes 
les  églises  une  quête  pour  cette  œuvre  :  il  sera  bon  de  la  faire 
précéder  par  la  lecture  du  mandement  ;  3"  qu'une  messe  doit 
ôtrt.'  célébrée  chaque  mois  dans  la  Basilique  pour  tous  les  asso- 
ciés et  bienfaiteurs  vivants  ou  défunts. 


88i> 


Vous  trouverez  à  la  page  -210  de  la  «  Discipliue  »  au  mol  Socié- 
tés secrètes,  la  ligue  de  couduite  à  suivie  avec  ceux  qui  eu  fout 
partie.  La  règle  de  couduile  douuée  par  le  I""  Coucile  de  (Québec 
est  bieu  précise  :  «  ncminein  posse  absulutione sacrumcntuli dunari, 
nisi  a  societatibiis  secrclis  prorsus  recédai.  »  Vous  trouverez  à  ce 
même  article  les  marques  auxquelles  ou  peut  recouuaitre  si  uue 
société  est  défeudue  ou  non.  Vous  pouvez  yt  devez  regarder 
comme  prohibée  toute  société  dout  les  règlemeuts  reufermeut  le 
principe  des  grèves,  principe  fécond  en  troubles  et  eu  désordres, 
comme  l'expérience  le  prouve  trop  souvent. 

XI 

11  y  a  déjà  quelque  temps  que  j'ai  attiré  Tattentiou  publique 
sur  l'acte  Vict.  iô  (18S1)  ch.  16,  relalil"  à  reuregislreinent  des 
douaires  coulumiers  et  de  certaines  servitudes,  jusqu'à  présent 
non  requis  par  l'article  2110  de  notre  Code  Civil.  Comme  )e 
délai  accordé  par  cet  acte  pour  faire  cet  enregistrement  néces- 
saire à  la  conservation  de  ces  droits,  expirera  le  30  juin  prochain, 
vous  rendrez  service  à  bien  des  personnes  qui  ignorent  cette  loi, 
surtout  dans  nos  campagnes,  en  attirant  leur  attention,  et  en  leur 
conseillant  du  haut  de  la  chaire  de  consulter  leurs  notaires  ou 
autres  personnes  de  loi,  pour  savoir  s'ils  ont  besoin  de  faire  enre- 
gistrer leurs  contrats.  Il  y. a  bien  de  pauvres  veuves  surtout 
qui  sont  exposées  à  perdre  leurs  droits  en  ne  se  conformant  pas 
à  la  loi. 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  aiia- 
chemenl. 

-f-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  340  — 

ENCYCLIQUE 

DE  NOTRE  TRÈS  SAINT  PÈRE  LE  PAPE  LÉON  XIIJ 


A  Nos  Vénérables  Frères  cl  chers  Fils  les  Archevêques  et  Evéques  et 
autres  Ordinaires  de  la  région  d'Espagne^ 

LÉON  XIII,  PAPE. 

Vénérables   Frères   et  chers  Fils,   salut  et   bénédiction 
apostolique. 

La  généreuse  et  noble  nation  d'Espagne  excelle  en  beaucoup 
de  choses  ;  mais  ce  qu'il  faut  signaler  au  premier  rang,  c'est 
surlout  qu'après  les  bouleversements  d'hommes  et  de  choses, 
elle  garde  intact  ce  zèle  ancien  et  comme  héréditaire  pour  la  foi 
catholique  auquel  le  salut  et  la  grandeur  de  l'Espagne  ont  tou- 
jours paru  attachés.  De  ce  zèle  il  y  a  des  preuves  en  grand 
nombre,  mais  la  principale  est  cette  piété  insigne  envers  le  Siège 
apostolique,  dont  les  Espagnols  témoignent  souvent  d'une  façon 
éclatante  et  de  toute  mauièie,  par  leurs  lettres,  par  leurs  libéra- 
lités, par  les  pèlerinages  entrepris  en  l'honneur  de  la  religion. 
En  outre,  le  souvenir  ne  périra  pas  du  temps,  qui  n'est  pas  éloi- 
gne, où,  le  Siège  apostolique  subissant  l'atleiiUe  d'événements 
funestes,  les  Espagnols  donnèrent  à  l'Europe  le  spectacle  de  la 
force  tout  ensemble  et  de  la  piété  de  leurs  coeurs. 

Dans  tout  cela,  chers  Fils  et  vénérables  Frères,  après  le  bien- 
fait particulier  de  Dieu,  Nous  reconnaissons  le  fruit  de  votre 
vigilance,  et  aussi  la  louable  résolution  du  peuple  lui-même  qui, 
par  CCS  temps  si  hostiles  au  nom  catholique,  adhère  avec  zèle  à 
la  ndigion  de  ses  ancêtres  et  n'hésite  pas  à  égaler  la  grandeur 
des  péi-ils  par  la  grandeur  de  la  constance  qu'il  y  oppose.  Aussi 
n'estil  rien  qu'où  ne  puisse,  à  bon  droit,  espérer  de  l'Espagne, 
pourvu  que  cette  affection  des  cœurs  soit  entrelenue  par  la  cha- 
rité et  fortifiée  par  un  ferme  accord  des  volontés. 


—  .^41  — 

NÉCESSITÉ  DE  l'uNION  KNTHE  LES    CATHOLIQUES,   (a) 

Mais  à  Cl'  sujel — car  Nous  no  dissimulons  pas  l'étal  dos  choses 
— lorsquo  Nous  songoons  à  rntlitudo  que  cf-rlaiiis  catholiques 
d'Espagno  croient  devoir  prendre,  Notre  esprit  est  douloureuse- 
ment affecté  d'une  sollicitude  anxieuse,  assez  semblable  à  celle 
que  les  Corinthiens  jadis  causaient  à  l'apôtre  Saint  Paul.  La 
concorde  non  seulement  des  catholiques  entre  eux,  mais  surtout 
les  catholiqiftîs  avec  les  évoques,  était  resiée  jusqu'ici  paisible 
et  assurée  ;  aussi  Notre  prédécesseur  Grégoire  XVI  louait  à  bon 
droit  la  nation  espagnole  de  ce  qu'en  sa  très  grande  majorité  elle 
persévérait  dans  sou  antique  respect  .envers  les  évèques  et  les 
pasleuis  iulerieurs  institués  canoniquement.  {b) 

.Aujourd'hui,  cependant,  par  suite  des  rivalités  do  parti,  on 
aperçoit  des  traces  de  dissensionsqui  partagent  lesesprits  comme 
n  divers  camps  et  troublent  même  les  associations  instituées  en 
vue  de  la  religion  Souvent  il  arrive  que  l'autorité  des  évèques 
1  moins  de  crédit  qu'il  ne  faudrait  auprès  de  ceux  qui  discutent 
sur  les  meilleurs  moyens  qu'il  convient  d'adopter  pour  la  dé' 
fense  des  intérêts  catholiques.  Bien  plus,  si  parfois  un  évoque 
donne  nn  conseil,  s'il  a,  selon  son  pouvoir,  ordonné  quelque 
chose,  il  ne  manque  pas  de  personnes  qui  le  supportent  mal  ou 
le  blâment  ouvertement,  l'interprétant  de  telle  sorte  qu'ils  esti- 
:  lient  que  l'évêque  a  voulu  favoriser  les  uns  et  molester  les 
autres. 

Or.  on  voit  clairement  combien  il  importe  de  maintenir  intacte 
l'union  des  esprits,  d'autant  plus  que,  dans  cette  licence  des 
mauvaises  opinions  -si  répandues  partout,  dans  cette  guerre  si 
violente  et  si  perfide  faite  à  l'Église  catholique,  il  est  absolument 
nécessaire  que  ions  les  chrétiens  mettent  en  commun  leurs 
forces  et  fassent  aussi  conspirer  leurs  volontés  pour  la  résistance, 
de  peur  qne  la  ruse  de  leurs  adversaires  ne  les  amène  h.  tomber 
-éparément   sous  leurs  coups.     C'est  pourquoi,   frappé  par   la 


(a)  Ces  titres  ne  se  trouvent  point  dans  l'Encyclique  :  ils  ont  été  ajoutés   pour  en 
faire  mieux  remarquer  et  comprendre  les  principnles  id<?es. 
(6)  Alloc.  Afflictaê,  Kal.  mart.  1841. 


—  342  — 

considération  de  ces  dangers,  Nous  vous  faisons  appel  par  ces 
If-tlros,  chers  F'ils  et  vénérables  Frères,  demandant  avec  ardeur 
que,  vous  faisant  les  interprètes  de  nos  salutaires  avis,  vous  ap- 
pliquiez à  rafTennir  la  concorde,  votre  prudence  et  votre  autorité. 

HAIM'ORTS    MUTUELS    DE    LA    REI-IGION    ET    DE    LA    POLITIQUE. 

Or,  il  sera  opportun  tout  d'abord  de  rappeler  quels  sont  les 
rai){iorts  mutuels  de  la  religion  et  de  la  politique,  parce  que 
beaucoup  se  laissent  tromper  en  ce  point  par  des  grreurs  con- 
traires. En  effet,  il  en  est  qui  ont  coutume  non  seulement  de 
distinguer  la  politique  et  la  religion,  mais  de  les  désunir  com- 
plètement et  de  les  séparer,  de  telle  sorte  qu'ils  ne  veulent  entre 
elles  rien  de  commun  et  qu'ils  ne  pensent  qu'il  faille  en  rien 
tolérer  l'influence  de  l'une  sur  l'autre.  Ceux-là,  en  vérité,  ne 
dilTèrent  pas  beaucoup  de  ceux  qui  souhaitent  que  l'Étal  soit 
constitué  et  administré  en  dehors  de  Dieu  créateur  et  maître  de 
toutes  choses;  et  leur  erreur  est  d'autant  plus  déplorable,  qu'ils 
écartent  ainsi-témérairement  la  société  de  la  source  d'avantages 
la  plus  féconde.  Car,  quand  la  religion  est  supprimée,  il  arrive 
nécessairement  qu'on  voit  chanceler  la  stabilité  des  principes 
sur  lesquels  se  fonde  surtout  la  sécurité  publique,  qui  tirent  de 
la  religion  leur  principale  force,  et  au  moyen  desquels  on  peut, 
par  exemple,  commander  avec  justice  et  modération,  se  sou- 
mettre par  conscience  du  devoir  qu'on  en  a,  dompter  ses  passions 
par  la  vertu,  rendre  à  chacun  ce  qui  lui  appartient,  ne  pas  tou- 
cher au  bien  d'autrui. 

Mais  de  même  qu'il  faut  éviter  cette  erreur  impie,  il  faut  fuir 
aussi  l'opinion  contraire  de  ceux  qui  mêlent  et  confondent,  pour 
ainsi  dire,  la  religion  avec  l'un  ou  l'autre  parti  politique,  au 
point  qu'ils  déclarent  avoir  presque  abandonné  le  nom  de  catho- 
liques ceux  qui  seraient  d'un  autre  parti.  Cela,  c'est  faire  entrer 
à  tort  les  factions  politiques  dans  le  champ  auguste  de  la  reli- 
gion ;  c'est  vouloir  supprimer  la  concorde  fraternelle,  et  ouvrir 
la  porte  à  une  multitude  funeste  d'inconvénients.  Il  importe 
donc  que  la  religion  et  la  politique,  qui  sont  distinctes  par  genre 
et  par  nature,  soient  dans  l'opinion  et  le  jugement  l'objet  de  la 
même  distinction  ;  car  cet  ordre  de  choses  civiles,  pour  honnête 
çt  important  qu'il  soit,  si  on  le  considère  en  lui-même,  ne  dé- 


—  348  — 

passe  pas  les  fins  de  la  vie  qu'on  passe  sur  cette  terre.  Au  con- 
traire, la  religion,  néede  Dieu  el  rapportant  à  Dieu  tontes  choses, 
s'élève  plus  haut  et  atteint  le  Ciel.  Ce  (ju'elle  v  ut,  en  etret.  ce 
qu'elle  demande,  c'est  d'inculquer  à  l'ûine,  qui  est  la  partii'  de 
l'homme  la  plus  excellente,  la  connaissance  et  l'amour  de  Dieu, 
et  de  conduire  sûrement  le  genre  humain  tout  entier  à  la  cité 
future  que  nous  cherchons.  C'est  pourquoi  il  est  juste  de  con- 
sidérer comme  étant  d'un  ordre  supérieur,  la  religion  et  tout  ce 
qui  lui  est  attaché  par  quelque  lien  particulier.  D'où  il  suit  cpie 
la  religion  étant  le  bien  suprême,  elle  doit  demeurei-  intacte  au 
milieu  de  la  variété  des  choses  humaines,  et  jusque  dans  les 
changements  des  États,  car  elle  embrasse  tous  les  intervalles  de 
temps  et  de  lieux.  Il  faut  donc  que  les  hommes  de  partis  con- 
traires, divisés  sur  le  reste,  s'accordent  tous  à  convenir  (jue  la 
religion  doit  être  sauve  dans  l'Etat. 

Tous  ceux  qui  aiment  le  nom  catholique  doivent  s'unir  comme 
par  un  pacte  en  vue  de  poursuivre  avec  zèle  ce  dessein,  aussi 
noble  que  nécessaire,  et  faire  taire  un  peu  les  opinions  diverses 
relatives  à  la  politique,  bien  qu'il  soit  très  permis  de  défendre 
ces  opinions  en  leur  lieu,  honnêtement  el  légitimrment.  l'Église, 
en  efifet,  ne  condamne  pas  les  préoccupations  de  ce  genre,  pourvu 
qu'elles  ne  répugnent  ni  à  la  religion  ni  à  la  justice  ;  mais,  loin 
de  tout  fracas  de  contestations,  elle  continue  d'apporter  ses  soins 
à  l'utilité  commune,  d'aimer  tous  les  hommes  avec  une  charité 
maternelle,  réservant  toutefois  ses  prédilections  pour  ceux  dont 
la  foi  et  la  piété  sont  plus  grandes. 

AUTORITÉ  DES  ÉVÊQUES  ET  RESPECT    QUI  LEUR  EST  DU. 

Or,  le  fondement  de  la  concorde  dont  Nous  avons  parlé,  est  le 
même  dans  TÉglise  que  dans  toute  société  bien  constituée:  c'est 
l'obéissance  au  pouvoir  légitime  qui,  par  ses  ordres,  par  ses 
interdictions,  par  sa  direction,  procure  la  concorde  et  l'harmo- 
nie dans  la  variété  des  esprits.  A  cet  effet.  Nous  allons  rapiieler 
des  choses  bien  connuesde  tous  ;  Nous  les  rappelons  néanmoins, 
afin  qu'elles  soient  l'objet  non  seulement  des  reflexions  de  l'esprit, 
mais  de  la  pratique  et  des  usages  quotidiens  et  comme  la  règle 
du  devoir. 


—  344  — 

De  mùmo  donc  que  le  Ponlife  romain  est  lu  mîùlie  el  le  chef 
de  Ion  lu  l'Église,  de  même  les  évèques  sonl  les  direclenrs  el  les 
chefs  des  Églises  qu'ils  ont  reçues  canouiquemenl  pour  les  gou- 
verner. C'est  à  eu.\  (lu'il  iippariienl,  cliacun  dans  sa  juridiclion, 
de  présider,  d'oi-donnei-,  de  corriger  cl  généralement  de  décider 
des  choses  qui  paraissent  se  rapporler  à  l'Église.  En  effet,  il  sont 
participants  du  pouvoir  sacré  que  Notre  Seigneur  Jésus-Christ 
laissa  à  sou  Eglise,  après  l'avoir  reçu  de  son  Père.  C'est  poni-- 
quoi  Grégoire  XVI,  Notre  prédécesseur,  a  dit  :  «  Nous  ne  dou- 
ions pas  que  ceux  qui  sont  aiipelés  à  une  part  de  Notre  sollici- 
tude lienuent  la  place  de  Dieu  (a).  »  Ce  pouvoir  des  évùqnes 
leur  a  d'ailleurs  élé  donné  pour  la  plus  grande  utilité  de  ceux 
sur  qui  il  s'exerce,  car,  par  sa  nature,  il  vise  à  Uàlificalion  du 
corps  de  JcsuxChrisl^  et  il  fait  que  chaque  évoque  est  comme  le 
lieu  qui  ratLacli(3  entre  eux  et  avec  le  souverain  Pontife,  par  la 
communion  de  la  foi  et  de  la  charité,  les  chrétiens  dont  il  est  le 
chef,  comme  sont  unis  la  tète  et  les  membres. 

Sur  ce  sujet,  voici  la  grave  sentence  de  saint  Cyprien  :  «  Le 
peuple  uni  au  p'rètre  el  le  troupeau  adhérant  à  son  pasteur,  voilà 
l'Église  (b)  »,  et  celte  antre  plus  grave  encore  :  «  Vous  devez 
savoir  que  l'évoque  est  dans  l'Église  et  l'Église  dans  l'évoque,  en 
sorte  que,  si  quelqu'un  n'est  pas  avec  l'évèque,  il  n'est  pas  dans 
l'Église  (c).  »  Telle  est  la  constitution  de  l'Église,  et  elle  esl 
immuable  et  perpétuelle.  Que  si  on  ne  la  gardait  pas  saintement, 
il  s'ensuivrait  nécessairement  une  profonde  perturltation  des 
droits  et  des  devoirs,  par  la  disjonction  des  membres  bien  adap- 
tés du  corps  de  l'Église,  «  lequel  soutenu  (!t  construit  à  l'aide  de 
nœuds  et  de  jointures,  grandit  pour  la  gloire  de  Dieu  (d).  »  D'où 
il  appert  qu'il  faut  accorder  aux  évèques  un  respect  égal  à  l'ex- 
cellence de  leur  charge,  el  leur  obéir  absolument  dans  les  choses 
qui  relèvent  de  leur  pouvoir. 

(a)  Epist.  198,  lib.  13. 

(b)  Ep.  69,'arf.  Papianum. 

(c)  Jbid. 

(d)  Coloss.  ir,  19. 


345  — 


I.E  CLERGÉ  ET  LES  PARTIS  PUl.nH^tlES. 

Fil  lOiisidtMciiil  1<\^   disscnlimcnls  qui   apitoiii  i-n   et-   ti'ini)s-ci 
hi.'.uicoup  (lV'>i)rits,  non  sciilfinciil  Nous  cxhorloiis  tODs  les  Ks- 
pngnols,  mais  nous  les  atlj lirons  inslammcnt  de  se  inonlnT  p»'- 
iiélrés  do  ce  grand  devoir.  Qu'ils  s'appliiiiiciil.  .ivrc  nu  soin  loul 
paiticuli(M\  à  garder  la  modération  cl  à   praliqucr   l'obéissaiico, 
ceux  qui  aitpartirnnenl  an  clergé  cl  donl  lus  paroles  el  les  actes 
oui  le  plus  d'anlorilé,  comme  exemple,  an[irès  de  Ions  les  partis. 
Les  œnvit.'s  i\t'  Icuv  ministère,  qu'ils  le  sachent  bien,  leur  devien- 
dront surtout  Irnclneuses  en  même   Icmps  (lu'ellcs  seront   salu- 
taires au  prochain,  s'ils  s'aUachent  à  l'autorité  el  à  la  volonté  de 
celui  qui  gouverne  le  diocèse.  Il  n'est  pas  dans  l'ordre  (ine  les  prê- 
tres se  livrent  au.\  rivalités  de  parti,  de  manière  à  paraître  avoir 
plus  à  cœur  les  choses  humaines  que  les  divines.     Qu'ils  com- 
prennent donc  (jifii  leur  Tant  prendre  garde  do  sortir  do   la  sa- 
gesse cl  de  la  mesure.     Grâce  à  ce  soin.  Nous  sommes  persuadé 
que  le  clergé  espagnol  contribuera  de  plus  en  plus  par  sa  vertu, 
sa  doctrine  el  ses  œuvres,  non  seulement  au  salut  des  Ames,  mais 
au  bien  de  l'État. 

nÈC.LES  A  SUIVRE  PAR  LES  ASSOCIATIONS  CATHOLIQUES. 

Pour  l'aider  dans  celte  tâche,  Nous  faisons  grand  cas  du  con 
cours  de  ces  associations,  qui  sont  comme  des  troupes  auxiliaires 
pour  la  propagation  du  nom  chrétien.  Aussi  approuvons-Nous 
leur  existence  et  leurs  œuvres,  et  Nous  souhaitons  vivement 
qu'en  croissant  eu  nombre  et  en  zèle,  elles  produisent  des  fruits 
toujours  plus  abondants.  Mais  comme  elles  se  proposent  la  dé- 
fense et  le  progrès  de  la  cause  catholique,  et  que  cette  cause  est 
confiée  dans  chaque  diocèse  à  l'évêque,  il  va  de  soi  qu'elles  doi- 
vent être  soumises  aux  évèques,  se  placer  sous  leur  autorité  et 
leur  patronage,  et  s'efforcer  de  maintenir  dans  leur  sein  la  con- 
corde des  esprits.  C'est  en  effet,  la  première  loi  de  toute  société 
d'hommes,  que  toute  leur  force  et  leur  efTicai  ité  viennent  de 
l'accord  des  volontés;  il  faut  ensuite  que  ces  sortesd'associations 
fassent  briller  la  charité  mutuelle,  qui  doit  être  la  compagne  de 


-  346  - 

toiilfs  les  bonnes  œuvres,  el   comme  le  siyiii-  el    la  inarcjuc  de 
tous  les  disciples  de  la  philosophie  chrélienne. 

C'est  pouniuoi,  comme  il  peut  atriver  aux  associés  d'avoir  des 
opinions  politiciues  di  lié  tentes,  pour  que  la  bonne  harmonit;  ne 
soit  pas  troublée  par  les  divergences  des  pai-tis,  il  faut  se  rappe- 
ler le  but  de  ces  associations,  qui  tiennent  du  catholicisme  même 
leur  nom,  et  se  proposer  unitiuement  dans  la  conduite  de  ne  pa- 
raître appartenir  à  aucun  parti,  en  se  souvenant  de  cette  divine 
{)ai(>le  de  l'apôtre  Saint  Paul  :  «  Vous  tous  (}ui  avez  été  baptisés 
dans  le  Christ,  vous  avez  revêtu  la  livrée  du  Christ.  Il  n'y  a 
plus  de  Juif  ni  de  Grec,  plus  d'esclave  ni  d'homme  libre...  car 
vous  êtes  tous  un  dans  le  Christ  (a).  »  Il  en  résultera  cet  avan- 
tage que  non  seulement  tous  les  associés  entre  eux,  mais  aussi 
qne  les  diverses  associations  d\i  même  genre  réaliseront  ce  qui 
doit  être  le  but  principal  de  leurs  efforts,  l'entente  et  la  bonne 
harmonie.  En  mettant  de  côté,  comme  Nous  l'avons  dit,  les 
questions  de  partis,  on  supprimera  les  principales  causes  deqiu> 
relles,  et  ainsi  une  même  cause  réunira  en  elle  tout  le  monde, 
cette  cause  la  plus  grande  et  la  plus  noble,  sur  laquelle  il  ne  peut 
exister  de  dissentiment  entre  les  catholiques  dignes  de  ce  nom. 

AVIS  A  LA  PRESSE  CATHOLIQUE. 

Enfin  il  est  li'ès  important  que  ceux  qui  combattent  par  leurs 
écrits,  surtout  dans  les  journaux,  pour  la  défense  de  la  ivligion, 
observent  cette  règle.  Leur  zèle  et  leurs  bonnes  intentions  Nous 
sont  connues,  et  Nous  ne  pouvons  manquer  de  leur  accorder  de 
justes  éloges  pour  leurs  mérites  à  l'égard  du  catholicisme.  Mais 
la  cause  qu'ils  ont  embrassée  est  si  bonne  et  si  haute,  qu'elle 
exige  de  nombreuses  conditions  auxquelles  île  doivent  pas  faillir 
les  défenseurs  de  la  justice  et  de  la  vérité:  car  en  remplissant 
un  devoir,  ils  ne  peuvent  manquer  aux  auti'cs.  I^es  avis  (|ue 
Nous  avons  donnés  aux  associations.  Nous  les  donnons  de  même 
aux  éci'ivains,  afin  qu'écartant  dans  un  esprit  (1(>  douceur  et  de 
mansuétude  les  sujets  de  disputes,  ils  maintiennent  entre  eux  et 
dans  le   [)ublic   l'union   des  es[)rits  ;  car  les  écrivains  peuvent 


(n)    Colonn.  II,  19. 


-  34t  - 

beaucoup  eu  bien  et  eu  mal  Comme  il  u'y  a  lieu  de  plus  oou- 
Iraire  à  la  coucorde  que  la  violcucc  du  laugage.  les  jut,'emeuls 
téméraires,  les  calomnies,  il  faut  éviter  et  délester  tout  ce  (jui  y 
i-essemble.  Pour  la  défense  des  droits  sacrés  de  l'Église  et  de  la 
doctrine  catholique,  ce  n'est  jjas  des  débals  acrimonieux  qu'il 
l'aul,  mais  une  discussion  modérée  et  mesurée,  où  le  poids  des 
arf^uments,  plutôt  que  la  violence  et  l'àpreté  du  style,  doniu' 
raison  à  l'écrivain. 

CONCLUSION. 


Telli's  sont  donc  les  règles  de  conduite  (luc  Nous  estimons  les 
plus  propres  à  faire  disparaître  les  causes  qui  empêchent  la  par- 
faite union  des  esprits.  Ce  sera  à  vous,  chers  Fils  et  vénérables 
Frères,  d'être  les  interprètes  de  Notre  pensée  auprès  du  peuple, 
et  de  veiller,  anlaut  que  vous  le  pourrez,  à  ce  que  tous  coul'ur- 
meut  leur  conduite  à  Nos  avis.  Nous  avons  toute  confiance  que 
les  Espagnols,  tant  par  l'efïètde  leur attachementépi-ouvé envers 
ce  Siège  apostolique,  qu'en  considération  des  avantages  de  la 
concorde,  le  fei-ont  d'eux-mêmes.  Qu'ils  reproduisent  les  exem- 
ples de  leur  nation  ;  (juils  considèrent  que  si  leurs  ancêtres  ont 
pu  accomplir  chez  enx  et  au  dehors  de  si  hauts  faits,  ce  n'est 
pas  assurément  en  gaspillant  li'urs  forces  dans  des  divisions, 
mais  en  agissant  comme  avec  une  seule  âme  et  un  seul  esprit. 
Car,  c'est  animés  par  une  fraternelle  affection  et  par  uii  niêiue 
sentiment,  qu'ils  ont  triomphé  de  la  redoutable  domination  des 
Maures,  de  l'hérésie  et  du  schisme.  Qu'ils  snivcnl  donc  les 
traces  de  ceux  dont  ils  ont  reçu  la  foi  et  la  gloire,  afin  de  se 
montrer  les  héritiers  non  seulement  de  leur  nom,  mais  aussi  de 
leurs  vertus. 

Pour  le  reste.  Nous  croyons,  chers  Fils  et  vénéiables  Frères, 
(ju'il  importe,  pour  l'union  d(!S  esprits  et  la  conformité  de  con- 
duite, que  ceux  de  vous  qui  sont  dans  la  même  province  se  con- 
cerient  entre  eux  et  avec  leur  archevêque  sur  les  résolutions  à 
prendre;  eu  commun,  et,  s'il  en  était  besoin,  qu'ils  recourent  à  ce 
Siège  apostolique,  d'où  procède,  avec  la  lumière  de  la  vérité, 
l'intégrité  de  la  foi  et  la  torce  de  la  discipline.  Les  pèlerinages 
entrepris  des  divers  points  dt;  l'Espagne  seront  particulièrement 


—  848  — 

fnvornbles  à  cet  effet.  Car  il  n'y  a  rien  de  plus  propre  à  apaiser 
les  (lissonliments  el.  à  écarter  les  disputes  que  la  voix  de  Celui 
que  notre  Seigneur  Jésus-Christ,  prince  de  la  paix,  a  établi 
conniii'  vicaire;  de  son  autorité,  et  aussi  l'abondance  des  grâces 
célestes  qui  découl(>  à  pleins  bords  du  lonib(>au  des  apôtres. 

Cependant,  comme  «  toui.  Noire  pouvoir  vient  de  Dieu,  »  jjriez 
Dieu  ardemmeni  avec  Nous,  qu'il  donne  à  Nos  conseils  une 
vertu  elîicace  et  ([u'il  dispose  l'esprit  des  peui)li,'s  à  l'obéissance. 
Que  l'auguste  Mèi-e  de  Dieu,  la  Vierge  Marie  Innnaculée.  \)a- 
tronne  des  Espagnes,  favorise  noire  commune  entrepiàse  ;  que 
l'apôtre  saint  Jacques  Nous  soit  en  aide,  ainsi  que  Thérèse  de 
Jésus,  la  vierge  législatrice,  la  grande  lumière  des  Espagnes,  en 
qui  le  zèle  de  l'union,  l'amour  de  la  patrie  et  l'obéissance  chré 
tienne  ont  élé  d'un  si  éclatant  exemple 

Et  maintenant,  comme  gage  des  célestes  faveurs  et  en  témoi- 
gnage de  Notre  paternelle  bienveillance  pour  vous,  Nous  vous 
donnons  affectueusenienl  dans  le  Seigneui-,  à  vous  tous,  nos 
chers  Fils  et  vénérables  Fi'ères,  et  à  tout»'  la  nation  espagnole, 
la  bénédiction  apostolique. 

Donné  à  Rome,  près  Saint-Pierre,  le  8  décembre  de  l'an  I88i?, 
de  Notre  Pontificat  la  cinquième  année. 

Léon  XIII,  Pape. 


849  — 


(N"   llTi 


MANDEMENT 

PBOMULOOAUT  UN  DÉCRET  DU  SOUVERAIN  PONTIKE  RELATIF  A  L'u.MVKRSITÉ-LAV AL 


ELZÉAR-ALEXANDRK  TASGIIEREAU,  par  la  giuce  de 
Dieu  kt  du  Siège  Apostolique,  AKCHEvi>guE  de  Québec,  Assistant 
AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier  et  à  tous  les  Fidèles  de  l'Archidiocése 
de  Québec^  Salut  et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Déjà,  Nos  Très  Chors  Frôres,  dans  iioUl-  iiiandt^m'nit  du  '2  lé- 
vrier 18.S2,  Nous  vous  avons  rappelé  avec  quel  respect  tous  les 
entants  de  l'I'Jglise  doivent  recevoir  et  exécuter  les  décisions  du 
Saint-Siège. 

L'Église  catholique  est  un  temple  dont  Jésus-Glirist  est  U' pon- 
tife éternel  selon  l'ordre  de  Melchisédech  (Ps.  GIX,  4.),  et  de  même 
qu'il  se,  sert  du  ministère  de  ses  prêtres  pour  otîrir  le  sacrifice 
non  sanglant  de  nos  autels,  il  parle  aussi  par  leur  bouche,  du 
haut  de  la  chaire  de  vérité,  pour  enseigner  louLes  les  nations  et 
leur  apprendre  à  observer  tout  ce  que  ce  divin  Sauveur  a  ensei- 
gné. 

C'est  aussi  un  royaume  dont  le  souverain  est  Jésus-Christ  le 
roi  éternel  des  siècles  (L  Tim.  I,  I7.|.  «  Société  visible  à  laquelle 
tous  les  hommes  sont  obligés  de  se  joindre  sous  peine  de  périr 
éternellement,  l'Église  a  besoin  d'un  chelvisible,  dont  la  majesté 
soit  un  reflet  de  celle  du  chef  invisible,  et  dont  l'autorité  s'e.xerce 
dans  tous  les  temps  et  dans  tous  les  lieu.x,  pour  maintenir  l'unité 
et  l'ordre  au  milieu  de  cette  multitude  innombrable  et  la  con- 
duire à  sa  fin  dernière.  Cette  royauté  spirituelle  du  Souverain 
Pontife  a  un  droit  rigoureux  à  notre  respect  et  à  notre  obéis- 
sance. Ne  séparons  jamais  ces  deux  sentiments  qui  ne  pouvcMit 
être  sincères  l'un  sans  l'autre.     Et  comme  cette  royauté  a  uue 


—  350  _ 

origine  et  une  fin  surnaturelles,  notre  respect  et  notre  obéissance 
doivent  être  de  môme  ordre,  c'est-à-dire,  avoir  leur  racine  dans 
la  foi  et  leur  sève  dans  la  charité,  qui  est  le  lien  de  la  perfection 
(Col.  III,  14.).  ). 

«  Nous  sommes  tenus  d'honorer  nos  pères  selon  la  chair  et  de 
leur  obéir,  rar,  dit  Saint  Paul,  cela  est  jusle...  c'est  le  premier 
commandement  fait  avec  une  promesse  ;  hoc  enim  juslum  est....  quod 
est  mandatum  primum  in  promissione  (Éph.  VI,  1,  2.).  Depuis 
quarante  siècles,  la  malheureuse  postérité  de  Gham  expie  la  vio- 
lation de  ce  grand  précepte  (Gen.  IX,  23.)  ;  terrible  exemple  de 
l'importance  que  la  justice  infinie  de  Dieu  attache  à  l'honneur 
que  les  enfants  doivent  à  leurs  parents.  » 

(1  A  plus  i'orle  raison  devons-nous  honorer  celui  qui  dans 
l'Église  exerce  visiblement  l'autorité  du  Père  de  Notre  Seigneur 
Jésus-Ghrist  de  qui  dérive  toute  paternité  dans  le  ciel  et  sur  la  terre  ; 
ex  quo  omnis  paternitas  in  cœlo  et  in  terra  nominatur  (Eph.  III,  15.). 
De  môme  que  le  Fils  de  Dieu  exerce  son  pontificat  et  annonce  sa 
parole  par  le  ministère  de  ses  prêtres  et  de  ses  apôtres,  ainsi  gou- 
verne-t-ii  son  Église  par  le  successeur  de  Saint  Pierre.  » 

«  Quand  donc,  Nos  Très  Ghers  Parères,  cette  voix  paternelle  et 
royale  tout  ensemble,  se  fait  entendre  pour  juger  un  différend, 
donner  une  direction  à  suivre,  imprimer  à  une  institution  nais- 
sante l'élan  qui  doit  en  assurer  le  succès  ;  poser  des  bornes  à 
des  aspirations  dont  la  réalisation  pourrait  empêcher  un  plus 
grand  bien,  ou  causer  des  inconvénients,  réprimer  un  abus  ou 
frapper  des  coupables...  le  devoir  de  tout  vrai  catholique  est 
d'obéir  à  cette  autorité  tutélaire,  sans  laquelle  tout  serait  désor- 
dre et  confusion  dans  ce  vaste  royaume.  »  (Mand.  N"  107,  2  fév. 
1882.) 

Voilà  ce  que  Nous  vous  disions,  il  y  a  quatorze  mois,  à  l'occa- 
sion de  deux  décrets  apostoliques,  dont  l'un  regardait  ce  qu'on 
appelle  la  question  de  l'Université  Laval.  Nous  promulguons 
aujourd'hui  sur  le  même  sujet  et  par  l'ordre  exprès  du  Souve- 
rain Pontife,  un  nouveau  décret  du27févrierderuier,  dont  Nous 
allons  vous    expliquer  les  principales  parties. 

lo  Le  Souverain  Pontife  déclare  que  non  seulement  l'Univer- 
sité elle-même,  mais  aussi  sa  succursale  à  Montréal,  a  été  établie 


—  351  — 

par  autorilé  apostolique.     Il  n'est  donc  plus  permis  d'entretenir 
le  moindre  doute  à  ce  sujet. 

2o  Voulant  mettre  fin  aux  dissensions  et  aux  altacjues  sovde- 
vées  contre  celte  Institution  et  aux  très  graves  dommages  qui  en 
résultent  pour  elle,  le  Saint-Père,  plein  de  sollicitude  pour  le 
bien  de  la  religion,  n'a  pas  hésité  d'examiner  de  nouveau  et  de 
peser  mûrement  la  valeur  des  raisons  exposées  de  part  et 
d'autre  dans  cette  alTaire  ;  ce  qui,  d'un  côté,  inf4i(]ue  quelle 
importance  il  y  attache,  et  de  l'autre,  nous  fait  pressentir  avec 
quelle  docilité  nous  devons  tous  écouter  sa  voix. 

«  On  peut  dire  que  jamais  cause  n'a  été  examinée  plus  son- 
vent,  ni  avec  plus  de  soin,  ni  par  une  plus  haute  autorilé.  Aucun 
autre  tribunal  au  monde  n'aurait  consenti  à  pousser  la  condes- 
cendance jusqu'à  ce  point.  »  iMand.  N»  107.) 

3»  En  vertu  de  son  autorité  suprême  il  ordonne  l'observance 
scrupuleuse  de  ce  qui  est  prescrit  dans  le  décret  de  la  Sacrée 
Congrégation  de  la  Propagande  du  le'"  février  187G  et  dans  la 
bulle  d'érection  canonique  de  l'Université,  documents  déjà  renou- 
velés et  confirmés  par  le  même  Souverain  Pontife.  Dans  le  pre- 
mier de  ces  deux  documents,  le  Saint-Siège  a  pour  but  «  d'empê- 
cher que  des  écoles  de  Droit  et  de  Médecine  ne  continuent  d'être 
affiliées  à  des  Universités  protestantes,  et  beaucoup  plus  encore 
que  les  étudiants  catholiques  ne  fréquentent  de  telles  universi- 
tés. »  C'est  à  quoi  maintenant  il  faut  tendre  par  l'unique  moyen 
possible  indiqué  dans  le  même  décret,  savoir  en  favorisant  la 
succursale  de  l'Université  à  Montréal. 

4°  Pour  manifester  sa  volonté,  le  Souverain  Pontife  se  sert 
aujourd'hui  des  expressions  les  plus  fortes  et  les  plus  générales, 
puisqu'il  ordonne  rigoureusement  en  vertu  de  la  sainte  obcissance. 
Il  n'y  a  non  plus  aucune  exception  quant  aux  personnes  :  arche- 
vêque, évêques,  prêtres,  religieux,  ecclésiastiques  de  tout  degré 
et  de  toute  dignité  ;  fidèles  de  toute  condition  et  de  toute  pro- 
fession... tout  catholique  qui  veut  rester  tel,  doit  se  soumettre. 

5o  Que  défend  le  décret  ?  Il  défend  d'oser  à  l'avenir  tramer 
quelque  projet  contre  lUniversité  et  sa  Succursale  ;  l'attaquer 
de  quelque  manière  que  ce  soit,  par  soi-même  ou  par  d'antres, 
par  des  actes  ou  par  des  écrits,  surtout  s'ils  sont  rendus  publics, 


—  352  — 

d'oiï  il  faut  inférer  que  môme  des  écrits  non  publics  sont  défen- 
dus. 

6"  Que  commande  le  décret  ?  Non  seulement  il  commande 
de  s'abstenir  de  mettre  le  moiiulre  empêchement  à  rexéculiou 
du  décret  du  h'"'  fé-vrier  1870  et  de  la  bulle  (réreclioii,  mais  aussi 
de  s'appliquer  suivant  ses  forces  à  favoriser  cette  Institution  et  à 
lui  prêter  secours  et  protection. 

Ce  serait  désobéir  gravement  à  ces  ordres  si  précis  et  si  géné- 
raux, que  de  chercher  directement  ou  indirectement  à  diminuer 
le  prestige  d'une  Institution  que  le  Souverain  Pontife  prend  si 
solennellement  sous  sa  protection. 

II  ne  serait  pas  bon  catholique  celui  qui  mettrait  des  obstacles 
au  fonctionnement  régulier  de  la  succursale,  soit  en  soulevant 
ou  entretenant  d'injustes  préjugés  contre  elle,  soit  en  créant  de 
nouvelles  difficultés  civiles  dans  l'espoir  de  rendre  inutiles  les 
décisions  du  Saint-Siège. 

Ce  serait  a^^ir  contrairement  à  l'ordre  du  Saint-Père  que  de 
recourir  à  la  presse  ou  de  publier  des  écrits  pour  formuler  des 
accusations  contre  l'Université  Laval,  au  lieu  de  s'adresser  au 
tribunal  régulièrement  établi  pour  la  juger. 

Il  y  aurait  désobéissance  flagrante  à  la  bulle  d'érection,  et  aux 
décrets  de  1876,  de  1881  et  de  1883,  que  de  chercher  à  détourner 
les  jeunes  catholiques  d'aller  soit  à  TUniversilé  de  Québec,  soit 
à  la  succursale  de  Montréal 

Bien  plus,  le  Souverain  Pontife  ordonne  strictement  que  tout 
laïque  ou  membre  du  clergé  profile  des  occasions  qui  se  présen- 
tent, pour  aider  et  protéger,  suivant  la  mesure  de  ses  forces,  cette 
Institution,  en  y  dirigeant  les  jeunes  catholiques. 

En  iusistant  de  cette  manière.  Nos  Très  Ghers  Frères,  sur  les 
divers  points  de  ce  nouveau  décret  apostolique,  et  sur  les  fautes 
où  tombent  ceux  qui  les  enfreignent.  Nous  sommes  loin  de  vou- 
loir vous  adresser  un  reproche.  Au  contraire,  Nous  sommes 
heureux  de  pouvoir  rendre  au  clergé  et  aux  fidèles  de  l'archi- 
diocèse,  le  témoignage  que  ce  n'est  pas  à  eux  qu'il  faut  attribuer 
la  triste  nécessité  où  s'est  trouvé  le  Saint-Siège  de  revenir  à  la 
charge  d'une  manière  si  sévère  et  si  solennelle.    Il  n'y  a  pas  ici 


—  353  — 

d'école  catholique  affiliée  à  une  Université  prolestante  contrai- 
rement à  une  défense  du  Saint-Siège,  qui  date  déjà  de  sept  ans. 
Nos  élèves  catholiques,  à  part  quelques  rares  et  déplurabl.-s 
exceptions,  ne  fréquentent  que  des  Institutions  calhoUiiues.  Ce 
n'est  pas  parmi  nous  qu'ont  pris  naissance  ces  obstacles  et  ces 
procès  qui  ont  été  suscités  à  la  Succursale,  contrairement  à  la 
volonté  du  Saint-Siège.  Dans  ses  acles  publics,  le  clergé  de 
l'Archidiocèse  s'est  constamment  montré  fidèle  à  ses  traditions 
de  respect  et  de  soumission  envers  TÉiiiscoiiat,  les  Sacrées  Con- 
grégations romaines  et  le  Souverain  Pontife  :  aussi  voyons-nous 
ses  travaux  couronnés  de  succès,  son  zèle  récompensé  par  le 
respect  et  la  soumission  des  fidèles.  Nous  avons  la  ferme  con- 
fiance que  ces  excellentes  dispositions  ne  feront  que  prendre 
chaque  jour  de  nouveaux  accroissements.  Unissez  vos  prières 
aux  Nôtres,  Nos  Très  Chers  Frères,  afin  qu'il  en  soit  ainsi  jus- 
qu'à la  consommation  des  siècles. 

A  ces  causes,  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons  et 
ordonnons  ce  qui  suit  : 

lt>  Le  décret  apostolique  du  27  février  1883  sera  lu  et  promul- 
gué en  langue  vulgaire  dans  ce  diocèse,  à  la  suite  du  présent 
mandement  ; 

2»  Nous  recommandons  au  clergé  et  aux  fidèles  de  ce  diocèse 
de  faire  ce  qui  dépendra  d'eux  pour  que  les  intentions  du  Sou- 
verain Pontife  obtiennent  leur  plein  effet. 

Sera  le  présent  mandement  lu  au  prône  de  toutes  les  églises 
et  chapelles  paroissiales  et  autres  où  l'on  fait  l'office  public,  ainsi 
qu'en  chapitre  dans  les  communautés  religieuses,  le  dimanclu" 
qui  suivra  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  dix  neuf  mars  mil  huit 
cent  quatre-vingt-trois,  douzième  anniversaire  de  notre  consé- 
cration épiscopale. 

-}-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 
Par  Monseigneur, 

G.-A,  Mahois,  Ptre, 

Secrétaire. 
23 


—  354  — 

DECRETUM. 

Ciim  Uiiiversilas  Lavallensis  ejnsqne  Succnrsalis  in  civitate 
Mariaiiopolilaiia  Aposlolica  aucloritato  constilnla  ob  exoi'La  dis- 
sidia  siiiuillatesqiie  adversus  ipsam  paralas  non  sine  gravissimo 
sui  dctrimonto  jamdudum  vel  maximis  prematui-difficultalibus, 
Sanclissimns  Domiiius  NosterLeo  DivinaProvidenlia  Papa  XIII 
ad  omnium  dissensionum  radicem  penilus  evellendam  alque 
pacom  et  concordiam  reducendam,  in  audiiintia  diei  18  febraarii 
1883,  iterum  examinatis  ac  perpensis  omnibus  rationum  momen- 
tis  hac  in  re  hactenus  exhibitis,  auctoritate  sua  decrevit  ut  iniis 
qujB  ad  prœdictam  UnivorsiluLom  Lavallensem  ejusque  succur- 
salem  Marianopoli  constitutam  referuntur,  fidèles  omnes  servent 
adamussim  preescriptiones  quœ  tura  in  Resolutione  sen  Decreto 
a  Sacra  Gongregatione  de  Propaganda  Fi  de  lato  die  1  februarii 
1876,  tum  in  constitutione  apostolica  erectionis  canonicEe  praefa- 
tse  Universitatis  conliiientur,  quaeque  alias  ab  eodem  Summo 
Poniifice  commendatse  et  confirmalse  faerunt. 

Insuper  Sanctilas  Sua  in  eadem  audientia  districte  mandavit 
in  virruLe  sanclce  obcdientiae  omnibus  fidelibus  nec  non  eccle- 
siaslicis  viris  cujuscumque  gradus  et  dignitatis  in  regione  Gana- 
densi,  ne,  vel  actu,  vel  scriptis,  prcesertini  in  lucem  edilis,  sive 
per  se  sive  per  alios,  contra  eamdem  Universitatem  ejusque  suc- 
cursalem  in  poslerum  audeaut  aliquid  moliri,  autquavis  ratione 
eam  impugnare,  sed  potins  ut,  nuUumimpedimentumexecutioni 
memorati  Decretiac  Apostolicœ  Gonstitationis  objicientes.  omneS 
commnni  studio  eidem  Institution!  provehendœ  opem  prœsi- 
diumque  pro  viribus  atlerre  adnilantur. 

Prîesi}ns  autem  Decrctum  idemSanctissimusD.  N.  ab  omnibus 
Provinciae  Quebecensis  Episcopis  in  propriis  Diœcesibus  publicari 
jussit,  veluli  absolutum  Sanctse  Sedis  mandatum  ad  memoratas 
quœstiones  dirimendas. 

Datum  Romse  ex  JEd.  S.  Gongnis  de  Propda  Fide  die  27 
februarii  1883. 

L.  f  S.  (Signât.)        Joannes  Gard.  Simeoni, 

Prsefectus. 

(Subsignal.)        -]-  D.  Archiep.  Tvren., 

Secrius. 


—  yôô 


(  Traduction.) 


DECRET. 

Comme  l'Université  Laval  et  sa  Succursale  établie  à  Montréal 
par  autorité  apostolique  se  trouvent  depuis  lonjztemi)S  en  bulle 
à  de  grandes  diilicultés  à  cause  des  discussions  qu'on  a  soulevées 
et  des  inimitiés  (^u'on  a  suscitées  contre  elles  à  leur  Ires  grave 
détriment,  Notre  Très  Saint-Père  Léon  XIII,  jjar  la  divine  pro- 
vidence Pape,  voulant  extirper  jusqu'à  la  racine  toutes  les  dis- 
sensions et  ramener  la  paix  et  la  concorde,  après  avoir  examiné 
de  nouveau  et  pesé  la  valeui-  de  toutes  les  raisons  exposées  jus- 
qu'à présent  sur  cette  alTaire,  a  ordonné,  dans  l'audience  du  18 
février  1883,  en  vertu  de  son  autorité,  qu'en  tout  ce  qui  concerne 
la  dite  Université  el  sa  Succursale  établie  à  Montréal,  tous  les 
fidèles  observent  scrupuleusement  les  prescriptions  contenues 
tanl  dans  la  résolution  ou  le  décret  de  la  Sacrée  Congiégaliou 
de  la  Propagande  du  l^r  lévrier  1876,  que  dans  la  conslilution 
apostolique  qui  érige  canoniquement  la  dite  Université,  el  qui 
ont  d'ailleurs  été  renouvelées  et  confirmées  par  le  même  Souve- 
rain Pontife. 

De  plus,  dans  la  même  audience.  Sa  Sainteté  a  ordonné  rigou- 
reusement, en  vertu  dà  la  sainte  obéissance,  à  tous  les  fidèles, 
ainsi  qu'aux  ecclésiastiques  de  quelque  degré  et  dignité  que  ce 
soit  en  Canada,  de  ne  point  oser  à  l'avenir,  par  eu.\-mèmes  ou 
par  d'autres,  par  des  actes  on  dans  des  écrits,  surtout  s'ils  sont 
rendus  publics,  tramer  quoi  que  ce  soit  contre  la  dite  Universilé 
et  sa  Succursale,  ou  l'attaquer  d'une  manièrt^  quelconque,  mais 
que  plutôt,  s'abstenant  de  mettre  le  moindre  empècbement  à 
l'exécution  du  dit  décret  et  de  la  constitution  apostolique  susdite, 
tous  s'appliquent  suivant  leurs  forces  à  favoriser  la  dite  Institu- 
tion et  à  lui  prêter  secours  et  protection. 

Enfin  le  Saint-Père  a  ordonné  que  Je  présent  décret  soit  publié 
par  tous  les  Évêques  de  la  province  de  Québec  dans  leurs  diocè- 


—  856  — 

ses  respectifs,  comme  ortire  absolu  du  Sainl-Siège  pour  dirimer 
les  susdites  (juestious. 

Donné  h  Rome,  de  la  Sacrée  Congrégation  de  la  Propagande, 
le  27  février  1883. 


L.  -h  S. 


(Signé)        Jean  Gard.  Simeoni, 

Préfet. 
(Signé)        f  D.,  Arch.  de  Tyr, 

Secrétaire. 


(No  118) 

LETTRE  PASTORALE 

DES    ÉVÊQUES    DE    LA    PROVINCE    ECCl-tSIASTIQUE    DE    QUÉBEC    EN    PAVEUR    DES 

ÉCOLES    DU    NORD-OUEST 


NOUS,  PAR  LA  GRACE  DE  DIEU  ET  DU  SIÈGE  APOSTOLIQUE,  ARCHE- 
VÊQUE ET  ÉVÊQUES  DE  LA  PROVINCE  ECCLÉSIASTIQUE  DE  QUÉBEC, 

Au  Cierge  Séculier  cl  Régulier  et  à  tous  les  Fidèles  de  la  Province 
Ecclésiastique  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Nos  Très  Chers  Frères, 

La  charité  tant  de  fois  recommandée  par  Notre  Seigneur 
comme  la  vertu  spéciale  des  chrétiens,  n'a  jamais  cessé  d'être 
pratiquée  parmi  nous.  Lors  même  que  la  vie  était  dure  et  le 
travail  pénible,  le  catholique  du  Canada  trouvait  moyen  d'aider 
son  voisin  plus  pauvre  que  lui  et  de  contribuer  à  l'érection  de 
tant  d'asiles,  d'hôpitaux  et  de  refuges  qui  font  aujourd'hui  notre 
gloire  et  la  couronne  de  nos  églises.  Le  bon  Dieu  a  su  nous 
rendre  au  centuple  les  biens  ainsi  sacrifiés  pour  les  membres 
soutirants  de  Jésus-Christ. 


—  35Y- 

G'est  avec  l'inlime  persuasion  que  cette  chaiilé  des  pries  vil 
encore  dans  les  enfants,  et  pour  leur  en  assurer  le  mérilc  et  la 
récompense,  que  Nous  n'hésitons  pas  aujourd'hui,  Nos  Très 
Chers  Frères,  à  faire  un  nouvel  appel  à  votre  charité,  en  faveur 
d'une  œuvre  aussi  patriotique  que  religieuse  qui,  sans  être  dio- 
césaine, n'en  mérite  pas  moins  voire  sympathie,  parce  qu'elle 
intéresse  une  partie  très  considérable  du  Canada.  Cnmmo  bon 
nombre  parmi  vous  le  savent,  les  sauvages  du  Nord-Ouest  vont 
bientôt  être  réduits  à  la  plus  dure  condiliou.  Malgré  tous  les 
efforts  de  notre  Gouvernement,  la  civilisation  envahissante  les 
expose  à  mourir,  en  les  privant  des  ressources  de  la  chasse,  et  en 
les  jetant,  non  préparés,  en  bulle  aux  exemples  d'un  trop  grand 
nombre  de  chrétiens  infidèles  à  leurs  devoirs.  Eux-mêmes  le 
sentent,  s'en  alarment  à  bon  droit  et  pourraient  devenir  un  jour 
pour  nos  colons  du  Nord-Ouest  un  danger  perpétuel. 

Dans  cette  prévision  pénible,  les  Évêques  et  les  missionnaires 
catholiques  de  cet  immense  territoire  se  sont  posé  une  question 
qui  fail  autant  d'honneur  à  l'humanité  qu'à  la  religion  qui  l'ins- 
pire. Ne  serait-il  point  possible  d'arracher  à  la  mort  ces  pauvres 
sauvages  menacés  ?  Ne  serait-il  pas  possible  d'en  faire  des 
citoyens  utiles  ?  , 

N'écoutant  que  leur  bon  cœur,  ils  se  sont  mis  à  l'œuvre.  Ni 
eux  ni  le  Gouvernement  n'ont  réussi  avec  les  adultes.  On  a  pu 
par  un  travail  persévérant  détruire  en  eux  les  superstitions 
payennes,  leur  faire  connaître  et  aimer  le  Dieu  de  l'évangile. 
Bon  nombre  de  tribus  ont  reçu  la  bonne  nouvelle  et  pratiquent 
leur  foi  avec  la  ferveur  des  néophytes.  Mais  on  n'a  pas  tardé  à 
reconnaître  qu'il  était  impossible  d'habituer  les  adultes  à  l'agri- 
cultui-e,  au  travail,  à  l'économie  et  à  la  vie  civilisée. 

Ces  zélés  missionnaires  ayant  échoué  avec  les  adultes,  ne  se 
laissèrent  ponit  décourager,  et  ils  résolurent  d'essayer  avec  les 
enfants.  Sous  la  direction  des  Évêques,  les  Sœurs  Grises  de 
Montréal  entreprirent  courageusement  d'ouvrir  dans  le  Nord- 
Ouest  des  asiles  oii  elles  accueillirent  autant  et  quelquefois  plus 
de  petites  filles  que  les  ressources  de  la  mission  ne  le  permet- 
taient. Dieu  daigna  bénir  leur  dévouement,  et  elles  ont  la  con- 
solation de  voir  ces  petites  sauvagesses  élevées  en  dehors  de 


—  358  — 

riiinuence  de  leurs  tribus,  devenir  non  seulement  d'excellentes 
chrétiennes,  mais  des  épouses  et  des  mères  industrieuses,  dont 
les  familles,  habituées  au  travail  dès  leur  bas  âge,  seront  capables 
de  se  sufTire. 

Le  zèle  et  le  dévouement  des  Révérends  Pères  Oblatsen  faveur 
des  petits  garçons  n'ont  pas  été  moins  fructueux.  Grâce  aux  le- 
çons d'agriculture  ou  de  métiers  divers,  données  par  les  excel- 
lents frères  convers  de  cette  congrégation,  ces  enfants  sont 
devenus  industrieux,  et  aujourd'hui  on  en  compte  déjà  qui  ga- 
gnent honorablement  leur  vie  eu  cultivant  la  terre  ou  en  exerçant 
des  métiers. 

Après  avoir  exposé  en  notre  présence  ces  magnifiqiies  résul- 
tats, Monseigneur  Grandin,  Évèque  de  Saint-Albert,  missionnaire 
dans  ces  régions  depuis  un  quart  de  siècle,  ajoutait  avec  une 
émotion  que  vous  partagerez  avec  nous.  Nos  Très  Ghers  Frères  : 
«  Ah  !  si  nous  avions  des  ressources  suffisantes,  combien  de  vies 
nous  pourrions  sauver,  combien  d'âmes  nous  pourrions  envoyer 
au  ciel  !  »  C'est  aussi  le  sentiment  des  missionnaires  et  de  tous 
les  chrétiens  du  Nord-Ouest. 

Or,  Nos  Très  Ghers  Çrères,  ces  ressources,  c'est  à  nous  qu'il 
appartient  de  les  procurer  aux  Evoques,  aux  Missionnaires  et 
aux  Religieuses  dans  ces  régions  qui,  après  tout,  sont  une  partie 
de  notre  pays.  Si,  comme  tout  le  fait  espérer,  le  Ganada  doit  en 
retirer  des  richesses  immenses  de  diverses  sortes,  nous  en  aurons 
nécessairement  notre  part.  Puis,  n'oublions  pas  que  ce  sont  des 
prêtres  et  des  évoques  de  notre  province  qui  ont  ouvert  ces  mis- 
sions, et  que  ceux  qui  aujourd'hui  encore  y  travaillent  et  y  souf- 
frent sont  nos  frères.  Des  deux  congrégations  qui  se  partagent 
ce  labeur,  l'une  a  germé  et  l'autre  a  grandi  sur  notre  sol.  Si 
nous  ne  sommes  pas  appelés  à  profiter  des  fruits  du  travail 
accompli  par  ces  âmes  généreuses,  du  moins  ceux  qui  viendront 
après  nous  loueront  et  béniront  notre  charité  sur  la  terre,  pen- 
dant que  nous  en  recevrons  la  récompense  au  ciel.  Plus  que 
personne,  nous  sommes  donc  obligés  de  prêter  l'oreille  à  une 
demande  si  juste  et  de  donner  notre  généreux  concours  à  une 
œuvre  si  digne  de  notre  sympathie.  Nous  le  devons  comme  une 
compensation  à  ces  pauvres  sauvages  qui  se  trouvent  privés  de 


—  359  ~ 

leurs  terrains  de  chasse  ;  la  charité  que  nous  exercerons  à  leur 
égard  attirera  sur  nous  les  bénédictions  du  ciel  ;  1»^  zMcque  tout 
enfant  de  l'Église  doit  avoir  pour  l'extension  du  royaumr  de 
Jésus-Christ,  ne  nous  permet  pas  de  rester  indifTéreuls  h  leur 
sort  ;  si  nous  aimons  sincèrement  notre  patrie,  nu  refusons  pas 
de  faire  quelque  léger  sacrifice  pour  elle. 

Nous  ajoutons  une  autre  raison  qui  se  rapporte  plus  spéciale- 
ment aux  ciicoustances  présentes.  Autrefois  la  France  pouvait 
faire  beaucoup  pour  ces  missions  du  Nord-Ouest.  Non  seulement 
elle  y  envoyait  ses  dévoués  missionnaires,  mais  encore  elle  y 
faisait  parvenir  l'or  de  sa  merveilleuse  charité.  Aujourd'hui, 
par  suite  d'événements  pénibles  que  tous  connaissent,  elle  ne 
peut  plus  faire  autant,  et  peut-être  le  jour  n'est  pas  éloigné  où 
les  Oblats  missionnaires  au  Nord-Ouest  ne  pourront  guère  comp- 
ter que  sur  les  catholiques  du  Canada.  Suppléons  à  ce  que  ne 
peut  accomplir  noti-  '  ancienne  mère-patrie,  et  habituons-nous  à 
prélever  sur  nos  ressources  l'obole  du  missionnaire  et  l'impôt  du 
sauvage. 

Monseigneur  Graudin,  au  nom  de  tous  les  Évoques  du  Nord- 
Ouest,  ose  espérer  qu'il  se  rencontrera  au  Canada  de  bous  jeunes 
gens  qui  voudront  s'associer  à  l'œuvre  des  missionnaires  en  qua- 
lité de  Frères  convers.  Si  après  avoir  éprouvé  leur  vocation, 
Messieurs  les  Curés  les  trouvent  aptes  par  leur  vertu,  leur  éner- 
gie et  leur  courage,  à  remplir  un  jour  ce  ministère  humble  mais 
grandement  méritoire,  ils  sont  priés  de  les  diriger  sans  crainte 
vers  le  noviciat  des  Révérends  Pères  Oblats  de  Lachine.  Ces 
jeunes  élus  du  Seigneur  y  seront  reçus  à  bras  ouverts,  et  appren- 
dront dans  le  silence,  l'humilité  et  l'abnégation,  à  se  dévouer  au 
salut  des  pauvres  sauvages.  Après  un  an  passé  dans  cette  sainte 
maison,  ils  seront  envoyés  dans  le  Nord-Ouest,  et  y  deviendront 
des  auxiliaires  précieux  pour  le  missionnaire,  en  enseignant  aux 
enfants  de  la  forêt  à  travailler  sous  le  regard  de  Dieu  et  h  se 
rendre  utiles  à  eux-mêmes  et  à  la  société.  Admirable  mission 
aux  yeux  de  la  foi  !  Belle  vocation  devant  les  hommes  eux- 
mêmes  ! 

Monseigneur  TÉvêque  de  Saint-Albert  demande  de  plus  le 
secours  de  vos  prières.  L'homme  peut  semer  et  arroser,  mais 
c'est  Dieu  et  Dieu  seul  qui  fait  germer  et  donne  l'accroissement 


—  360  — 

Tous  nos  diocésains,  Nous  n'en  doutons  point,  seront  heureux 
de  contribuer  à  cette  œuvre  admirable  des  missionnaires.  Le 
pauvre  donnera  avec  joie  cette  obole  dont  Notre  Seigneur  fait 
l'éloge  dans  son  évangile  (Luc,  XXL  :i)  ;  nous  verrions  avec 
bonheur  des  personnes  riches  y  contribuer  largement,  en  don- 
nant le  prix  de  la  pension  d'un  orphelin  chaque  année,  soit 
soixante  piastres,  soit  la  moitié,  soit  le  qiiart,snivant  leurs  moyens. 
Notre  Seigneur  dira  un  jour  à  tons  les  bienfaiteurs  de  cette 
œuvre  :  En  vérité  je  vous  le  dis^  ce  que  vous  avez  fait  pour  le  plus 
petit  (Ventre  mes  frères^  c'est  à  moi-mcme  que  vous  l'avez  fait  : 
Amen  dico  vobis^  quamdiu  fecistis  uni  ex  fiis  fratribus  meis  mini- 
misa mihi  fccislis  [Maiih..  XXV.  40.).  Et  continue  l'évangile, /es 
justes,  c'est-à-dire,  ceux  qui  auront  exercé  cet  acte  de  miséri- 
corde, auront  pour  partaqe  la  vie  éternelle  ;  justi  autem  in  vitam 
aeternam  (46). 

Et  afin  que  personne  dans  nos  diocèses  ne  soit  privé  de  l'occa- 
sion de  participer  à  cette  œuvre  à  la  fois  patriotique,  civilisatrice 
et  chrétienne,Nous  avons  réglé  et  ordonné  ce  qui  suit  : 

1°  Tous  les  ans,  le  dimanche  de  la  Pentecôte,  ou   un  autre 

»  7  7 

dimanche  fixé  par  l'Ordinaire,  une  quête  sera  faite  à  la  messe 
paroissiale  dans  toutes  les  églises  ou  chapelles  de  notre  province 
ecclésiastique,  en  faveur  des  écoles  pour  les  jeunes  sauvages  du 
Nord-Ouest. 

2°  Le  produit  de  cette  quête  sera  immédiatement  envoyé  au 
secrétariat  des  évêchés  respectifs,  pour  être  ensuite  réparti  par 
les  Évêques  de  la  Province  de  Québec  entre  les  Évêques  du 
Nord-Ouest  qui  s'occupent  de  l'éducation  catholique  des  enfants 
sauvages. 

3"  Cette  quête  sera  annoncée,  cette  année,  le  dimanche  qui  pré- 
cédera celui  où  elle  doit  avoir  lieu,  par  la  lecture  du  présent 
mandement,  et  les  années  suivantes,  suivant  la  formule  ci-jointe. 

En  retour,  Monseigneur  l'Évêque  de  Saint-Albert  veut  bien 
promettre  qu'une  messe  sera  célébrée  dans  tous  les  Orphelinats 
ou  Hospices  de  son  diocèse,  le  24  mai  de  chaque  année,  fête  de 
Notre-Dame  de  Bon-Secours,  pour  les  bienfaiteurs  vivants  et 
morts'de  ses  pauvres. 


—  361  — 

Donné  sou?  nos  signatures,  le  sceau  de  l'archidiocèse  et  le 
contre-seing  du  secrétaire  de  rarchevèché,  le  3  avril  mil  huit 
cent  quatre-vingt-trois,  jour  où  se  célèbre  cette  année  l'ofTice  de 
Saint-Joseph,  patron  de  TÉglise  Catholique  et  premier  patron  du 
Canadiu 

-}-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 
7  L.-F.,  Év.  dt^s  Trois-Riviéres, 
f  Jean,  Év.  de  St-G.  de  Rimouski, 
f  Édouard-Chs,  Év.  de  Montréal, 
f  Antoine,  Év.  de  Sherbrooke, 
-j-  J.-Thom.-vs,  Év.  d'Ottawa, 
j  L.-Z.,  Év.  de  St-Hvaciuthe, 
-J-  DoM.,  Ev.  do  Chicnntimi, 
•j-  N.  Zéphirin,  Év.  de  Cythère,  Vie. 
Aposl.  de  Pontiac. 

Pai-  Messeigneurs, 

C.-A.  Marois.  Ptre, 

Secrétaire. 


PRÔNE    A    LIRE    LE    DIMANCHE    QUI    PRÉCÈDE    LA    PENTECOTE    OU  AUTRE 
DI.MANCHE    ASSIGNÉ    PAR    l'oRDINAIRE. 


Ajouter  à  la  page  92  de  rAppenciice  au  rituel,  ou  ailleurs  si  l'or- 
dinaire a  assigné  un  autre  jour. 

Dimanche  prochain,  on  fera  en  cette  église  une  quête  en  faveur 
des  écoles  des  enfants  sauvages  du  Nord-Ouest.  Cette  aumi^ne 
a  pour  but  d'instruire  et  d'élever  ces  pauvres  enfants,  de  manière 
qu'ils  ne  soient  pas  exposés  à  mourir  de  misère  et  qu'ils  puissent 
devenir  des  citoyens  utiles.  C'est  une  œuvre  à  la  fois  patriotique, 
civilisatrice  et  chrétienne,  à  laquelle  chacun  est  invité  à  con- 
tribuer selon  ses  moyens,  au  noni  de  Notre  Seigneur,  qui  a 
promis  de  regarder  comme  fait  à  lui-même  et  de  récompenser 
ce  qui  aura  été  fait  de  bien  au  plus  petit  d'entre  ceu.x  qui  croient 
en  lui. 


—  362  — 

(N"119) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


j  Archevêché  de  Québec, 
I     25  avril  1883. 

I.   Retraites. 
II.   Pèlerinages. 

tll.   Lettre  du  Cardinal  Monaco-Lavaletta  au  sujet  des  reliques. 
IV.  Denier  de  Saint-Pierre  pour  1882. 

V.   Petit  manuel  du  jeune  m<^decin  catholique. 
VI.  Mandement  et  quête  en  laveur  des  écoles  du  Nord-Ouest. 

Monsieur, 

I 

La  retraite  de  Messieurs  les  Curés  s'ouvrira  au  Séminaire, 
mardi  le  21  août  au  soir,  pour  se  terminer  mardi  matin  le  28  du 
même  mois.  Celle  de  Messieurs  les  Vicaires  et  autres  prêtres 
obligés  à  l'examen  annuel,  s'ouvrira'à  l'Archevêché,  mardi  soir 
4  septembre,  pour  se  li^rmincr  mardi  matin  li^  1  I  du  même  mois. 

Voir  la  circulaire  N-?  112  du  23  mai  1882. 

II 

Dans  la  même  circulaire  N"  1 12,  il  y  a,  au  sujet  des  pèlerinages, 
un  avis  que  je  vous  prie  de  relire  et  d'obsi'i'ver  ponctuellement. 

III 

Une  lettre  de  Son  Eminence  le  Cardinal  Monaco-Lavaletla, 
vicaire  de  Sa  Sainteté,  en  date  du  l'i  février  dernier,  ordonne  à 
tous  les  Évêques  de  faire  la  liste  exacte  de  tous  les  corps  saints 
qui  se  trouvent  dans  leurs  (fiocèses,  soit  dans  les  églises,  soit 
dans  les  communautés,  même  exemptes,  soit  dans  les  oratoires 
privés,  avec  les  indications  suivantes  :  En  quelle  année,  de  qui, 


—  ms  — 

d'où   (Rome  on  autre  endroil)  ils  ont  été  obtcims,  par  don  on 
autremenl.  et  s'ils  sont  honorés  pnbliqncnuMil  ou  privéïiKMil. 

En  me  transmettant  ces  indications  rédigées  avec  tout  le  soin 
possible,  vons  me  remettrez  aussi  les  authentifjues.  Veuillez 
vous  acquitter  de  ce  devoir  aussitôt  que  possible. 

IV 

Dans  une  lettre  du  1"2  mars  I8H3,  Son  Éminence  le  Cardinal 
Simeoni,  Préfet  de  la  Sacrée  Gongréiration  de  la  Propagande, 
m'informe  qu'elle  a  reçu  et  présenté  au  Sainl-F^ère,  dans  l'au- 
dience du  -28  février,  la  somme  de  839i3.U),  recueillie  dans  le 
diocèse  de  Québec  en  188-2  pour  le  denier  de  Saint-Pierre.  <«  Je 
m'acquitte  avec  joie,  ajoute  Son  Eminence,  de  la  commission 
que  m'a  donnée  le  Saint-Père  de  vous  informer  f\n"\\  a  accueilli 
avec  plaisir  ce  nouveau  témoignage  de  respect  et  d'affection  de 
la  part  des  fidèles  canadiens  envers  le  Saint-Siège,  et  qu'il  ac- 
corde avec  effusion  de  cœur  la  bénédiction  a[)ostolique  à  Votre 
Grandeur  et  à  tous  ceux  qui  ont  pris  part  à  cette  offrande.  » 

Messieurs  les  Curés  voudront  bien  informer  les  fidèles  de  cette 
bénédiction  que  leur  envoie  le  Saint-Père,  et  profiter  de  cette 
occasion  pour  les  engager  à  prier  pour  lui  et  pour  la  Sainte 
Kglise,  aujourd'hui  en  bulle  à  (li>  si  cruelles  persécutions.  Je  les 
invite  à  donner  en  même  temps  aux  fidèles  une  instruction  sur 
celte  œuvi-e  de  piété  filiale  et  éminemment  catholique. 

V 

J'envoie  avec  la  présente  à  chaque  curé  deux  exemplaires 
d'une  feuilU;  intitulée  :  Pclil  manuel  du  jeune  médecin  catholique. 
C'est  un  résumé  de  ce  que  la  théologie  enseigne  sur  les  devoirs 
du  médecin  catholique,  non  seulement  dans  le  traité  des  Etais 
particuliers^  mais  aussi  dans  ceux  des  Actes  humains.,  du  Dècalof/ue, 
des  Préceptes  de  VÉijlise.  des  Sacrements  en  (jénrral  et  de  cidui  du 
Baptême  en  particulier.  On  insiste  surtout  sur  les  (|uestions 
quand  et  comment  il  faut  baptiser.  Ce  dernier  article  vons  aidera 
à  instruire  les  sages-femmes  de  leurs  devoirs,  comme  le  veut 
l'Appendice  au  rituel,  [).  16(3.  La  question  75  de  voti-e  rappoi-t 
annuel  doit  vous  rappeler  chaijiio  année  vos  obligations  à  ce 


—  A(M  — 

sujet.     Vous  pourrez  aussi  passer  cette  feuille  aux  médecius  qui 
sout  dans  votre  paroisse. 

VI 

Vous  recevrez  avec  la  présente  le  mandement  collectif  du  3 
avril  on  faveur  des  écoles  du  Nord-Ouest.  D'après  le  dispositif, 
la(|U(''t('doit  se  faire  régulièrement  le  jour  de  la  Pentecôte,  et  le 
mandement  ou  Tannonce  doit  être  lu  le  dimanche  qui  précède. 
Si  des  circonstances  particulières  donnent  heu  de  penser  que 
dans  quelque  paroisse  il  vaudrait  mieux  remettre  la  quête  à  une 
autre  époque,  Monsieur  le  Curé  devra  obtenir  une  permission 
spéciale.  La  petite  annonce  destinée  à  remplacer  la  lecture  du 
mandement  en  1884  et  les  années  suivantes,  doit  être  collée  im- 
médiatement dans  l'Appendice. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

-|-  E.-A-,  Arch.  de  Québec. 


(NM20)    . 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

INDULGENCE  ACCORDER  AUX  BIKKFAITEURS  DES  ÉCOLES  DU  NORD-OUKST 


(  Archevêché  de  Québec, 
i  1er  mai  1883. 


Monsieur 


En  promulguant  le  mandement  collectif  du  3  avril,  vous  vou- 
drez bien  ajouter  l'annonce  suivante  faite  en  vertu  d'un  induit 
que  je  viens  de  recevoir  : 

«  Par  un  induit  du  8  avril  1883,  Notre  Saint-Père  le  Pape  ac- 
corde à  perpétuité  une  indulgence  plénière,  applicable  aux  âmes 


—  365  — 

du  pnrgaloirt',  aux  personnes  qui.s'étant  confessées  el  ayanlcoin 
munie  le  jour  de  la  quête  en  faveur  des  écoles  du  Nord-Ouest, 
donneront  une  aumône  à  cette  quête  el  prieront  pour  la  propa- 
gation  de  la  foi  et  suivant  les  intentions  du  Souverain  Pontife 
dans  l'église  où  elle  se  fait.  » 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  Taësurancede  mon  sincère  attache- 
ment. 

f  E.-A.,  Arcli.  de  Québec. 


APOGRAPHUW. 

Ex  Audientia  SSmi  habita  die  8a  Aprilis  IH83. 

SSmus  Dominus  Noster  Léo  Divina  Providenlia  W.  Xlll, 
referente  me  infrascripto  S.  Gongnis  de  Propaganda  Fide  Secre- 
tario,  ad  enixas  preces  R.  P.  D.  Elzeari  Archiepiscopi  Qnebecen- 
sis,  Indulgentiam  Plenariam  animabus  quoque  lu  Purgatorio 
detentis  applicabilem  per  modum  suffragii  bénigne  concessil  in 
perpetuum,  ab  omnibus  el  singulis  utriusque  sexus  chrislifideli- 
bus  lucrandam,  qui  eo  die  quo  fil  collectio  pro  ereclioue  et 
sustenlatione  scholarum  calholicarum  pro  Sylvicolis  dominii 
Canadensis  educandis,  vere  pcenitentes,  sacramentaliterconfessi 
ac  sacra  Eucharislia  refecti,  Ecclesiam  inqua  pecunia  coUigilur 
dévote  visitaverint  ibique  aliquas  pias  preces  pro  sanctœ  fidei 
propagalione  et  juxta  Summi  Pontificis  inlentionem  efFuderint. 

Dalura  Romae  ex  sed.  dictse  S.  Gongnis  die  et  anno  ut  supra. 

L.  i  S.  (Sign.)  f  D.  ÀRCHrEP.  Tvren., 

Secrius. 
Gratis  quocumque  titulo. 

Pro  vero  apographo, 

G.-A.  Marois,  Pter, 

Secretarius. 


—  36H  — 


(N»  121) 


MANDEMENT 


SUR    LKS    SOCIÉTÉS    SECRÈTES 


ELZEAR-ALEXANDRE  TASGHEHEAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Cierge  SccuUer  et  Régulier^  el  à  tous  les  Fidèles  de  fArchidiocèse 
de  Québec^  Salut  cl  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Personne  d'entre  vous,  Nos  Très  Chers  Frères,  n'ignore  que 
pour  de  très-t^olides  raisons,  la  sainte  Église  Catholique  défend 
de  s'enrôler  dans  les  Sociétés  Secrètes,  soit  que  Ton  y  exige  ini 
serment,  soit  que  l'on  s'y  contente  d'une  simple  promesse. 

La  peine  d'excommunication  qu'encourt  par  le  fait  môme  celui 
qui  viole  cette  défense,  montre  assez  quelle  importance  l'Église 
y  attache.  «  L'expérience,  disaient,  en  1868,  les  Pères  du  Qua- 
trième Concile  de  Québec,  prouve  le  danger  qu'elles  offrent  pour 
la  religion  et  pour  la  société.  D'ailleurs  le  simple  bon  sens  ne 
dit-il  pas  que  la  vérité  et  la  justice  ne  redoutent  point  la  lumière, 
et  qu'une  association  dont  le  but  serait  honnête  et  avouable,  ne 
s'envelopperait  pas  ainsi  de  mystères  impénétrables  ?  «  Fermez 
donc  l'oreille,  dit  le  Souverain  Pontife  Léon  XII,  d'heureuse 
mémoire,  fermez  l'oreille  aux  paroles  de  ceux  qui,  pour  vous 
attirer  dans  leurs  assemblées,  vous  affirment  qu'il  ne  s'y  commet 
rien  de  contraire  à  la  raison  et  à  la  religion.  D'abord  ce  serment 
coupable  que  l'on  prête,  même  dans  les  grades  inférieurs,  suffit 
pour  que  vous  compreniez  qu'il  est  défendu  d'entrer  dans  ces 
premiers  grades  et  d'y  rester.  Ensuite,  quoique  l'on  n'ait  pas 
coutume  de  confier  ce  qu'il  y  a  de  plus  criminel  et  de  plus  com- 
promettant à  ceux  qui  sont  dans  les  grades  inférii'urs,  il  est 


—  3(57  — 

cependant  manifeste  que  la  force  et  l'audace  de  ces  sociétés  per- 
nicieuses s'accroissent  en  raison  du  nombre  et  de  l'accord  de 
ceux  qui  en  font  partie.  Ainsi  ceux  des  rangs  inférieurs  doivent 
être  considérés  comme  complices  de  tous  les  crimes  qui  s'y  com- 
mettent. 11     (Lettre  Apostolique  de  Léon  XII,  13  mars  \H'2(\.) 

Le  môme  Quatrième  Concile  nous  met  en  garde  contre  cer- 
taines autres  sociétés,  moins  secrètes,  il  est  vrai,  mais  encore 
trop  dangereuses.  «  Sous  prétexte  de  protéger  les  pauvres  ou- 
vriers contre  les  riches  et  les  puissants  qui  voudraient  les  oi)pri- 
mer,  les  chefs  et  les  propagateurs  de  ces  sociétés  cherclu.'Ut  ù 
s'élever  et  à  s'enrichir  aux  dépens  de  ces  mêmes  ouvriers  souvent 
trop  crédules.  Il  font  sonner  bien  haut  les  beaux  noms  de  pro- 
Icclion  muluelle  et  de  charité  pour  tenir  leurs  adeptes  dans  une 
agitation  coutiuuelle  et  fomenter  des  troubles,  des  désordres  et 
des  injustices....  Croyez-le  bien,  Nos  Très  Chers  Frères,  concluent 
les  Pères  du  Concile,  lorsque  vos  pasteurs  et  vos  confesseurs 
cherchent  à  vous  détourner  de  ces  sociétés,  ils  se  montrent  vos 
véritables  et  sincères  amis  ;  vous  seriez  bien  aveugles  si  vous 
méprisiez  leurs  avis  pour  prêter  l'oreille  à  des  étrangers,  à  des 
inconnus  qui  vous  flattent  pour  vous  dépouiller,  et  qui  vous  fout 
de  séduisantes  promesses  pour  vous  précipiter  dans  nn  abime, 
d'où  ils  se  garderont  bien  de  vous  aider  à  sortir.  » 

De  cet  enseignement  de  l'Église  il  résulte.  Nos  Très  Chers 
Frères,  comme  première  conséquence,  que  c'est  toujours  une 
faute  très  grave  que  de  s'enrôler  dans  les  sociétés  secrètes  propre- 
ment dites,  connues  sous  le  nom  générique  de  franc-mai^onnerie, 
quelle  que  soit  la  dénomination  particulière  qui  les  distingue 
les  unes  des  autres. 

Cette  première  conséquence  conduit  à  une  autre  sur  laquelle 
je  crois  devoir  appeler  aujourd'hui  votre  attention,  et  donner  une 
règle  précise  et  pratique,  pour  mettre  fin  à  l'aveuglement  funeste 
dans  lequel  tombent  un  trop  grand  nombre  de  personnes,  qui 
ne  réfléchissent  pas  assez  sur  les  conséquences  de  leurs  actes  et 
de  leurs  paroles. 

La  théologie  nous  enseigne  que  le  dommage  injustement  cau- 
sé à  la  réputation  du  prochain,  soit  par  calomnie,  soit  par  médi- 
sance, est  un  péché  mortel  de  sa  nature,  contre  la  charité  et  la 


—  368  — 

justice  (Gury,  de  decalogo,  n.  446).  Elle  nous  dit  eucore  que  le 
jugement  téméraire  est  une  faute  mortelle  de  sa  nature  contre 
la  justice  (n.  466). 

A  l'égard  d'un  catholique,  l'accusation  de  franc-maçonnerie 
est  certainement  assez  grave  de  sa  nature  pour  être  la  matière 
d'une  calomnie,  ou  d'une  médisance  ou  d'un  jugement  témé- 
raire grave.  Les  circonstances  peuvent  y  ajouter  un  nouveau 
degré  de  malice,  par  exemple,  s'il  s'agit  d'un  prêtre,  d'un  grand 
vicaire,  d'un  évêque,  d'un  cardinal...  ou  de  la  réputation  d'une 
institution  catholique. 

Par  le  temps  qui  court,  certains  catholiques  semblent  avoir 
mis  en  oubli  ces  principes  élémentaires  de  justice  et  de  charité, 
dans  leurs  conversations  et  dans  leurs  écrits,  en  portant  à  la 
légère  cette  accusation  de  franc-maçonnerie  contre  des  membres 
du  clergé  et  contre  des  officiers  publics.  Sous  le  plus  futile  pré- 
texte, on  soupçonne  d'abord,  puis  on  affirme,  et  l'on  jette  aux 
quatre  vents  du  ciel  cette  atroce  accusation  à  laquelle  on  finit 
par  croire  fermement,  parce  qu'elle  revient  de  cent  côtés  divers, 
et  souvent  sous  le  couvert  d'un  secret  hypocrite  que  l'on  reçoit 
et  que  l'on  communique  sans  le  moindre  remords. 

La  plus  élémentaire  bienséance,  aussi  bien  que  la  charité  et 
la  justice,  exigerait  que  les  réclamations  des  victimes  de  ces 
calomnies  fussent  acceptées  comme  une  justification  suffisante  ; 
mais  une  fois  entrés  dans  la  voie  de  l'injustice  et  de  la  haine, 
les  calomniateurs  ne  voient  dans  ces  protestations  qu'un  nouveau 
motif  de  croire  à  la  vérité  de  leurs  accusations. 

Serait-on  bien  aise  de  se  voir  soi-même  dénoncer  de  cette  ma- 
nière comme  coupable  de  désobéissance  à  l'Église  en  matière 
aussi  grave  ? 

Si  on  n'a  pas  de  preuve  de  ce  qu'on  soupçonne  ou  de  ce  qu'on 
a  entendu  dire,  la  charité  et  la  justice  exigent  rigoureusement 
que  l'on  garde  le  silence.  La  calomnie  et  la  médisance  en  ma- 
tière grave  tuent  du  môme  coup  et  celui  qui  la  propage  et  celui 
qui  la  reçoit  volontairement. 

Avez-vous  des  preuves  certaines  à  fournir?  si  vous  comprenez 
tant  soit  peu  votre  devoir  de  chrétien,  ce  n'est  pas  aux  oreilles 


—  369  — 

d'amis  et  de  confidents  impuissants  à  remédier  au  mal  que  vous 
ferez  part  de  ce  que  vous  savez,  car  ce  serait  une  mvdisance  un 
pei-lie  grave  de  sa  nature  ;  mais,  après  avoir  consulté  voire  con- 
fesseur, SI  vous  avez  quelque  doute,  allez  donner  vos  informa- 
tions  et  surtout  vos  preuves  à  raulorilé  compétente. 

Si,  par  le  temps  qui  court,  ces  deux  règles  élémentaires  de  la 
justice  et  de  la  charité  avaient  été  respectées,  combien  de  fautes 
graves  auraient  été  évitées  !  combien  de  consciences,  faussées 
par  un  zèle  mal  avisé  pour  la  religion,  seraient  restées  dans  le 
droit  chemin  !  combien  de  scandales  et  de  discordes  épar-ues  à 
la  cause  catholique  !  ° 

Que  les  coupables  examinent  donc  sérieusement  s'ils  n'auraient 
pas  à  réparer  des  dommages  à  la  réputation  et  à  la  fortune  peut- 
être  de  leur  prochain  ? 

Et  afin  que  chacun  comprenne  bien  son  devoir  sur  ce  grave 
sujet,  nous  déclarons  cas  réservé  dans  le  diocèse  de  Québec  les 
fautes  suivantes  :  ' 

|o  Répandre  ou  répéter  de  vive  voix  ou  par  écrit  une  accusa- 
tion gratuite  de  franc-maçonnerie  contre  un  catholique  quelcon- 
que, même  étranger  au  diocèse. 

2o  Faire  connaître  de  vive  voix  ou  par  écrit  à  d'autres  qu'à 
l'Ordinaire  de  l'accusé  ou  à  son  officiai,  cette  accusation  quand 
on  la  croit  bien  fondée.  Il  est  entendu  que  le  pénitent  peut  tou- 
jours consulter  son  confesseur. 

Jusqu'à  nouvel  ordre  ces  deux  cas  réservés  ne  pourront  être 
absous  que  par  l'archevêque  ou  ses  grands  vicaires,  ou  par  les 
prêtres  à  qui  la  faculté  en  aurait  été  spécifiquement  donnée 
pour  des  cas  particuliers. 

La  réserve  ayant  pour  effet  direct  de  restreindre  le  pouvoir 
du  confesseur,  atteint  môme  les  pénitents  qui  l'ignorent. 

Elle  atteint  aussi  les  fautes  commises  avant  la  promulgation 
ûy\  présent  mandement;  toutefois,  jusqu'au  1er  septembre  x^ro- 
chain  exclusivement,  nous  autorisons  tous  les  confesseurs  à  en 
absoudre,  mais  non  pas  de  celles  qui  seront  commises  après  la 
promulgation. 
24 


— :370  — 

Sera  le  présenl  mandement,  lu  el  publié  au  prône  de  toutes  les 
églises  et  chapelles  paroissiales  et  autres  où  se  fait  l'office  public, 
le  premier  dimanche  après  sa  réception. 

Donné  à  (Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
el  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  premier  juin  mil  huit 
cent  quatre-vingt-trois. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

G.-A.  Marois,  Ptre, 

Secrétaire. 


(No  122) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

PB0CES3I0NS  AUTOBISéES 


f  Archevêché  de  Québec, 
I  11  juin  1883. 


Monsieur, 


J'autorise  Messieurs  les  Curés  à  faire  une  ou  plusieurs  proces- 
sions dans  le  cours  de  l'été,  afin  d'obtenir  un  temps  favorable  à 
la  moisson. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attache- 
ment. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  871  — 

(N"  123) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

AU  SUJET  DE  LÀ  FRANC-UAÇONNEHIB 


f  Archevêché  de  ouéijec, 
(        10  septembre  1883. 


Monsieur, 


Pour  pouvoir  donner  au  Saint-Siège  certains  renseignements 
qu'il  me  demande,  je  vous  ordonne  en  vertu  de  la  sainte  obéis- 
sance de  me  répondre  par  écrit,  aussitôt  que  vous  le  pourrez,  aux 
diverses  questions  qui  suivent. 

Il  va  sans  dire  que  si  vous  avez  besoin  de  prendre  des  infor- 
mations et  d'obtenir  des  preuves,  personne  ne  pourra  s'excuser 
de  vous  aider  par  la  crainte  de  désobéir  à  mon  mandement  du 
\er  de  juin  dernier,  parce  que  je  vous  autorise  à  faire  des  recher- 
ches en  mon  nom. 

1»  Connaissez-vous  des  catholiques  qui  soient  francs-marons? 
Combien  '!  Dans  quelles  paroisses  de  l'archidiocèse  résident-ils? 

2°  Parmi  ces  francs-maçons  catholiques,  y  en  a-t-il  qui  s'occu- 
pent de  l'éducation  de  la  jeunesse  comme  professeurs.  insLilnleurs 
ou  institutrices,  ou  autrement  ?  Dans  quelles  paroisses  résident- 
ils  ? 

3"  A  voire  connaissance,  depuis  dix  ans,  combien  de  francs- 
maçons  se  sont  convertis  à  la  mort  ?  Combien,  depuis  dix  ans, 
ont  refusé  les  secours  de  la  religion  à  la  mort  ?  Dans  quelles 
paroisses  résidaient-ils  ? 

4o  Dans  votre  paroisse  ou  dans  quelque  autre,  fait-on  des 
efforts  pour  enrôler  des  catholiques  dans  la  franc-maçonnerie  ? 

5o  La  franc-maçonnerie  fait-elle  des  progrès  dans  notre  popu- 
lation catholique  ? 


—  372  — 

Veuillez  distinguer  exactement  dans  vos  réponses  ce  qui  est 
certain  d'avec  ce  qui  est  probable,  ou  appuyé  sur  des  on  dit  dont 
la  source  ne  vous  soit  pas  connue,  et  donner  les  raisons  qui  ap- 
puient votre  réponse. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


(No  124) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

FRiàKGS  DU  ROSAIRE  DANS  LE  MOIS  D 'OCTOBRE 


Archevêché  de  Québec, 
27  septembre  1883. 


Monsieur, 


Je  profite  du  premier  moment  libre  pour  vous  communiquer 
le  dispositif  d'une  encyclique  de  Sa  Sainteté  le  Pape  Léon  XIII, 
qui  ne  nous  est  parvenue  que  ces  jours  derniers. 

Considérant  que  dans  tous  les  dangers  extrêmes  auxquels  la 
Sainte  Église  Catholique  a  été  exposée  pendant  sa  longue  car- 
rière, la  Bienheureuse  Vierge  Marie  est  venue  à  son  secours  par 
son  intercession  toute  puissante,  le  Souverain  Pontife  a  résolu, 
à  l'exemple  de  ses  prédécesseurs,  de  recourir  à  ce  grand  moyen 
de  protection,  au  milieu  des  temps  si  agités  où  nous  vivons. 

C'est  pourquoi  il  a  ordonné  : 

1"  Que  la  fête  du  Saint  Rosaire  serait  célébrée  cette  année 
avec  une  dévotion  et  une  solennité  particulières  ; 


—  373  — 

2o  Que  cette  année,  à  commencer  le  premier  octobre  jnsqn'A 
la  fAte  de  la  Tonssainl  inchisivement,  on  réciterait  tous  les  jours 
le  chapelet  et  les  litanies  de  la  Sainte  Vierge,  dans  toutes  les 
églises  paroissiales  et  de  missions  ; 

30  Que  dans  les  autres  églises  ou  oratoires  dédiés  à  la  Sainte 
Vierge,  on  ferait  les  mêmes  prières,  autant  que  ce  sera  possible  ; 

40  Qu'on  invitera  le  peuple  à  assister  chaque  jour  au  saint 
sacrifice  de  la  messe,  et  à  la  bénédiction  du  Saint-Sacrement,  qui 
aura  lieu  immédiatement  après,  ou  à  une  autre  heure  plus  com- 
mode.    On  pourra  exposer  le  Saint-Sacrement  à  cette  messe. 

Le  chapelet  pourrait  être  récité  pendant  cette  messe,  soit  pu- 
bliquement, soit  privément. 

A  cette  bénédiction  du  Saint-Sacrement,  on  chantera  l»  Parce^ 
Domine....  trois  fois  ;  2"  une  antienne  à  la  Sainte  Vierge  ; 
30  Tantum  er;jo...  Après  le  verset,  on  dira  les  oraisons  du  Saint- 
Sacrement,  de  la  Sainte  Vierge  et  Deuf;^  refuçiium... 

Le  Saint-Père  désire  que  l'on  fasse  une  ou  plusieurs  proces- 
sions dans  l'église  ou  au  dehors,  si  c'est  possible.  On  y  suivra 
la  rubrique  des  rogations. 

Le  Souverain  Pontife  accorde  les  indulgences  suivantes  pour 
cette  année  : 

1°  Plénière  le  jour  du  Saint  Rosaire,  ou  pendant  l'octave,  là 
où  les  confesseurs  ne  peuvent  suffire  à  entendre  toutes  les  con- 
fessions, aux  conditions  ordinaires  de  la  confession,  de  la  com- 
munion et  d'une  prière  faite  dans  une  église  pour  les  besoins  de 
l'Église,  suivant  les  intentions  du  Souverain  Pontife. 

2»  Sept  ans  et  sept  quarantaines  chaque  fois  que  l'on  récitera 
le  chapelet  dans  une  église,  avec  prières  suivant  les  mêmes  in- 
tentions. 

Les  personnes  qui  seraient  empêchées  d'aller  à  l'église,  pour- 
ront gagner  la  même  indulgence  partielle  en  récitant  privément 
le  chapelet  et  les  litanies  de  la  sainte  Vierge. 

3"  Plénière  en  faveur  des  personnes  qui  auront  assisté  au 
moins  dix  fois  au  chapelet  récité  dans  l'église  ;  quant  aux  per- 
sonnes empêchées  d'aller  à  l'église,  elles  pourront  gagner  ,cette 


—  374  — 

indulgence  plénière  en  récitant  dix  chapelets  (le  môme  jour  on 
à  des  jours  différents),  pourvu  qu'elles  se  confessent,  commu- 
nient et  prient  suivant  les  intentions  déjà  indiquées. 

Si  j'eusse  eu  plus  de  temps  à  ma  disposition,  j'aurais  adressé 
aux  fidèles  du  diocèse  un  mandement  spécial,  pour  exposer  au 
long  les  motifs  do  notre  confiance  envers  laSainte  Mère  de  Dieu, 
et  le  besoin  qu'a  l'Église,  en  ce  moment,  d'un  secours  tout  spé- 
cial. Je  laisse  à  votre  zèle  et  à  voire  dévotion  envers  Marie  et 
envers  l'Église,  le  soin  d'exciter  dans  les  âmes  dont  vous  êtes 
chargé,  cette  confiance  sans  bornes,  et  de  leur  rappeler  le  devoir 
de  tout  fidèle  de  prier  pour  notre  mère  la  sainte  Église  Catho- 
lique. 

Vous  voudrez  bien,  autant  que  ce  sera  possible,  prendre  des 
mesures  pour  que  ces  prières  et  exercices  de  dévotion  se  fassent 
régulièrement,  et  prendre  occasion  de  ces  réunions  pour  exposer 
les  divers  mystères  dont  la  méditation  rend  la  récitation  du 
chapelet  si  fructueuse. 

Si  Notre  Seigneur  a  promis  d'exaucer  les  prières  de  deux  ou 
trois  personnes  réunies  en  son  nom,  combien  grande  sera  l'effi- 
cacité de  la  prière  de  tous  les  fidèles  du  monde  réunis  dans  une 
même  pensée   et  appuyés  par  l'intercession  de  la  Mère  de  Dieu  ! 

Agréez,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attachement. 

-f-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  375  — 
(No  125) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGT^ 


f  Archevi>ché  de   Québec, 
1       19  novembro  1883. 

I.  QBuvre  de  l'adoration  réparatrice  reoommand<?e. 
II.  Direction  pour  les  fêtes  patronales  dans  chaque  paroinse. 

III.  Offices  votifs  destinés  à  remplacer  les  offices  fcriaux. 

IV.  Nombre  d'oraisons  aux  messes  de  requiem  chantées. 

V.   Au  sujet  du  Tiers-Ordre  de  Saint  François  d'Assise. 

VI.  Monsieur  le  Grand  Vicaire  Legaré  chargé  de  recevoir  les  intentions  do  messe» 
à  commencer  le  1er  janvier  1884. 

VII.  Au  sujet  de  l'empêchement  d'affinité  spirituelle. 

VIII.   Formule  d'acte  de  décès  à  faire  lorsqu'un  cadavre  est  livré  à  la  dissection. 

IX.  Précautions  contre  certains  chevaliers  d'industrie. 

Monsieur, 


Il  existe  à  Rome  une  association  appelée  Œuvre  de  radoration 
réparatrice,  dont  le  but  est  d'unir  les  fidèles  du  monde  entier 
dans  une  pensée  de  réparation  et  d'expiation  envers  Notre  Sei- 
gneur, polir  les  outrages  auxquels  il  est  en  butte  dans  les  temps 
malheureux  où  nous  vivons. 

Le  Souverain  Pontife  a  accordé  aux  associés  qui  visitent  une 
église  où  le  Saint-Sacrement  est  conservé,  les  mêmes  indulgences 
que  dorant  les  Quarante  heures^  savoir  :  1°  une  indulgence  plé- 
nière  aux  conditions  ordinaires  de  la  confession,  de  la  commu- 
iHon  et  d'une  prière  à  l'intention  du  Souverain  Pontife  dans  une 
église  où  le  Saint-Sacrement  est  conservé  ;  2"  une  indulgence 
de  dix  ans  et  dix  quarantaines,  chaque  fois  que  l'on  visite  une 
église  où  le  Saint-Sacrement  est  conservé,  avec  le  ferme  propos 


—  376  — 

do  se  confesser.    Ces  indulgences  sont 'applicables  aux  âmes  du 
purgatoire. 

Pour  devenir  associe,  il  suffit  de  donner  son  nom  à  quelque 
prêtre  autorisé  par  l'Ordinaire.  Sont  autorisés  dans  le  diocèse 
de  Québec,  les  curés  et  leurs  vicaires,  les  chapelains  des  com- 
munautés, les  supérieurs  et  directeurs  des  séminaires  et  collèges. 

La  liste  des  associés  nouveaux  doit  être  envoyée  à  la  fin  de 
chaque  année  à  Monsieur  Labrecque,  prêtre  du  Séminaire  de 
Québec,  directeur  diocésain  de  l'œuvre. 

La  seule  obligation  imposée  aux  associés  est  de  consacrer 
chaque  semaine  une  demi-heure  consécutive  à  visiter  le  Saint- 
Sacrement,  avec  intention  de  réparer  et  d'expier,  autant  que  l'on 
peut,  par  des  actes  de  vertu  chrétienne  et  des  hommages  rendus 
à  Noire  Seigneur,  les  outrages  faits  à  ce  divin  Sauveur. 

Celte  visite  hebdomadaire  au  Sainl-Sacremenl  doit  avoir  les 
conditions  suivantes  :  1°  qu'elle  dure  au  moins  une  demi-heure  ; 
5"^  qu'elle  soit  faite  en  esprit  de  réparation  et  d'expiation,  en 
union  de  cœur  avec  tous  les  associés  du  monde  enliei-,  en  parti- 
culier avec  les  fidèles  qui  visitent  ce  jour-là  le  Saiui-Sacrement 
ex'posé  pour  les  Quarante  heures  dans  une  des  églises  de  Rome  ; 
3»  qu'à  moins  d'empêchement,  elle  se  fasse  le  dimanche  après- 
midi  :  on  peut  y  consacrer  le  temps  des  vêpres  et  surtout  celui 
du  salul  du  Saint-Sacrement,  qui  les  termine  toujours.  Le  di- 
manche après-midi  est  le  temps  assigné  pour  ce  diocèse  par  le 
directeur  général.  Les  associés  empêchés  en  ce  temps  pourront 
faire  leur  visite  un  autre  jour  ou  à  une  autre  heure. 

II 

Comme  tout  prêtre  est  obligé  de  célébrer  sous  le  rite  de  pr» 
classe,  avec  octave,  la  fête  du  patron  ou  titulaire  de  l'église  au 
service  de  laquelle  il  est  attaché,  et,  par  suite,  de  simplifier  ou 
transférer  certains  offices,  je  crois  devoir  résumer  ici  les  règles 
qui  concernent  ce  sujet,  pour  faciliter  aux  prêtres  du  diocèse  la 
confection  de  leur  ordo  particulier,  qu'il  est  bon  de  faire  dès  que 
l'on  a  en  mains  Vorclo  ou  le  calendrier  de  l'année  suivante,  afin 
de  ne  pas  s'exposer  à  manquer  aux  rubriques.  Cela  est  d'autant 
plus  nécessaire  en  ce  moment,  que  les  règles  exposées  par  les 


—  377  — 

rubricistes  se  trouvent  notablement  modifiées  par  les  décrets  dn 
28jnillel    1882  et  du  5  juillet  1883. 

T.  Aucune  octave  ne  peut  commencfr  ou  ètreconlinué»'.  adve- 
nant I"  l^  mercredi  des  cendresjusqu'à  l'octave  de  PAques  inclu- 
sivement ;  2°  le  17  décembre  jusqu'à  ^Kpiphaui^•  inclusivement- 
3"  la  fête  de  la  Pentecôte  et  son  octave. 

II.  Parun  décret  du  28juill('t  1882,  les  offices  doubles-mineurs 
(excepté  ceux  des  Docteurs)  ou  semi-doubles  ne  sont  plus  trans- 
férables, s'ils  se  trouvent  en  occurrence  avec  un  office  priviléf^ié, 
[)ar  exemple,  1(>  mercredi  des  cendres,  ou  d'un  rite  majeur.  L'office 
non  Iransiérabie  est  alors  simplifie.   !"  On  en  fait  mémoire  à  son 
jour  propre  quelque  soit  le  rite  de  l'ofTice  dominant.   Ou  excepte 
les  trois  derniers  jours  de  la  semaine  sainte,  les  jours  de  PAques 
et  de  la  Pentecôte  et  les  deux  jours  qui  les  suivent,  la  fête  du 
Saint-Sacrement,  car  dajis  ces  jours  les  offiees  non  transférables 
sont  omis  entièrement  cette  année-là.    2»  Cette  mémoire  se  fait 
aux  premièi'es  et  aux  secondes  vêpres  et  à  laudes,  ainsi  qu'à   la 
messe  :  excepté  la    m(?sse  du  dimanche  des   rameaux   ei   de  la 
vigile  de  la  Pentecôte  ;  le  mardi  de  Pâques  et  de  la  Pentecôte  aux 
secondes  vêpres  on  fait  mémoire  de  l'office  simplifié  qui  se  ti-ouve 
le   mercredi.    3"  L'ordre   de   ces   mémoires  est   le   suivant  :  a) 
dimanche  privilégié,  bi  jour  octave,  c)  double  simplifié,  d)  di- 
manche non  privilégié,  e)  jour  pendant  l'octave  du  Saint-Sacre- 
ment, fi  semi-double  simplifié,  g)  jour  pendant  les  octaves  non 
privilégiées,  h)  fériés  du  carême,  de  l'aveuLqualre-temps,  vigiles, 
lundi  des  rogations,  il  simple.  4"  La  rencontre  d'un  double  sim- 
plifié ne  dispense  pas  des  mémoires  communes  et  même  de  la 
croix  si  l'office  est  férial,  ni  des  prières  dominicales  ou  feriales, 
ni  d'une  troisième  oraison  à  la  messe,  si  l'office  le  requiert.    5" 
Les  leçons  historiques  du   second  nocturne  de  Toffice  simplifié 
sont  réunies  ensemble  pour  former   la  neuvième  leçon  du  jour; 
mais  elles  s'omettent  si  l'office  du  jour  n'a  que   trois   leçons  ou 
bien  un  répons  propre  après  la  neuvième  leçon,  ou  bien  quand 
il  y  a  à  lire  l'homélie  d'un  dimanche  ou  d'une  férié,  ou  enfin 
pendant  l'octave  dn  Saint-Sacrement. 

ni.   La  fête  patronale  on  du  titulaire  l'emporte, 
1"  Sur  un  double-majeur  ;  ' 


—  378  — 

2°  Sur  II 11  double  de  Ile  classe  ; 

3«  Sur  la  ïèle  de  tout  autre  saint  du  rite  double  de  première 
rlasstf  ;  mais  elle  cède  à  la  Dédicace. 

Le  jour  octave  de  la  fêle  patronale  ou  titulaire  l'empDrle  sur 
un  oilice  double-mineur  ou  de  lout  autre  rite  inférieur. 

Un  otRcc  doublc-minonr  ou  scrai-doiible,  non  transférable, 
accidentellement  en  occun-enceavecla  iete  patronale  ou  du  titu- 
laire ou  avec  l'octave  de  cette  fête,  suit  les  règles  ci-dessus  don- 
nées à  l'article  II.  Si  cette  occurrence  doit  toujours  avoir  lieu, 
par  e.xemple,  parce  que  le  patron  ou  le  titulaire  est  aussi  fixé  au 
même  jour,  cet  office  double-mineur  ou  semi-double  non  trans- 
férable doit  être  fixé  par  l'Oidinaire  au  premier  jour  libre  lan- 
qiiam  in  sedem  propriam  pour  cette  église,  ou  pour  le  lieu  s'il 
s'agit  du  patron. 

IV.  Les  offices  encore  transférables,  c'est-à-dire,  ceux  des  Doc- 
teurs, les  offices  doubles-majeurs  ou  d'un  rite  supérieur,  suivent 
les  règles  en  usage  jusqu'ici,  l"  Les  octaves  de  Pâques  et  de  la 
Pentecôte  n'admettent  aucun  office  mômeoccurrent  ;  2°  pendant 
l'octave  de  rÉ[)iphanie,  on  ne  peut  faire  l'ofiice  que  du  patron, 
du  titulaire  ou  de  la  dédicace  ;  3*^  pendant  l'octave  du  Saint- 
Sacrement,  on  peut  faire  des  doubles-majeurs  ou  mineurs occur- 
rents,  et  des  offices  de  première  ou  seconde  classe  transférés  ; 
A"  pendant  les  octaves  de  Noël,  de  l'Ascension,  de  la  Sainte 
Vierge  et  des  Saints,  on  peut  faire  des  doubles  et  même  des  semi- 
doubles  occurrents  et  des  offices  transférables  transférés. 

V.  Les  offices  suivants  ont  été  élevés  au  rang  de  doubles-ma- 
jeurs, et,  par  suitp,  sont  transférables  :  Saint  Benoît,  21  mars  ; 
commémoraison  de  Saint  Paul,  30  juin  ;  Saint  Dominique,  4 
août  ;  les  Saints  Anges  Gardiens,  2  octobre  ;  Saint  François 
d'Assise,  4  octobre. 

m 

1.  Un  décret  du  5  juillet  1883  permet  à  chacun  [quoad privât am 
recilationem  ad  libitum  singulorum  de  clero]  de  dire  privément  à 
la  place  des  offices  fcriaux  certains  offices  votifs  ci-après  énumé- 
rés.  Il  faut  excepter  I"  le  mercredi  des  cendres  ;  2"  la  semaine 
de  la  passion  et  la  semaine  sainte  ;  3"  le  17  décembre  et  les  jours 
suivants  jusqu'à  Noël.     * 


—  379  — 

2.  Par  les  rubriques  spéciales  de  quelques-uns  de  ces  offices 
votifs,  on  voit  qu'on  peut  en  faire  le  lundi  des  rogations,  les  fé- 
riés des  quaire-temps,  la  veille  de  l'Ascension  et  consêqucinnitMit 
aux  autres  vigiles,  excepté  celles  de  Noël,  de  rK|iiphanif,  de 
Pàfiucs  eî  de  la  Pentecôte  qui  sont  privilégiées. 

3.  Ces  offices  votifs  sont  les  suivants  : 
Lundi,  Saints  Anges. 

Mardi,  Saints  Apôtres. 
Mercredi,  Saint  Joseph. 
Jeudi,  Saint  Sacrement. 
.  Vendredi,  Passion. 
Samedi,  Immaculée  Conception. 

Ces  offices  sont  semi-doubles  et  on  y  fait  les  mémoires  tant 
particulières  que  communes,  et  les  prières  exigées  par  la  rubri(]ue 
générale,  ainsi  que  l'houiélie  d'une  férié  ou  les  le(;oiis  d'un 
simple.  La  concurrence  des  vêpres  se  règle  d'après  les  rubriques 
générales. 

4.  Vous  pouvez  commencer  à  user  de  ce  privilège  dès  que  vous 
vous  serez  procuré  les  offices  et  les  messes  en  question. 

5.  Chacun  étant  libre  d'user  ou  de  ne  pas  user  d'un  privilège, 
vous  pouvez  encore  dire  les  offices  fériaux  quand  vous  voulez. 

6.  Dans  les  offices  publics,  par  exemple,  le  dimanche  aux  vê- 
pres, on  ne  doit  pas  faire  mémoire  de  l'office  votif  que  le  célé- 
brant peut  à  son  gré  dire  on  ne  pas  direprivément  le  lendemain. 

7.  Si  le  prêtre  qui  dit  un  de  ces  offices  votifs,  veut  dire  ou 
chanter  une  autre  messe  votive,  par  exemple,  de  Sainte  Anne,  il 
doit  toujours  faire  en  premier  lieu  mémoire  de  l'office  qu'il  a 
récité.     {Rub.  gén.  du  missel^  ch.  /F,  arl.  3.) 

Je  fais  publier  un  supplément  à  l'ordo  de  1884  en  faveur  de 
ceux  qui  voudront  réciter  ces  offices.  Il  sera  prêt  au  commen- 
cement de  décembre.     Il  coûtera  deux  cenlins. 

IV 

Je  transcris  ici  une  réponse  de  la  S.  R.  C,  13  juillet  1883,  qui 
met  fin  à  tonte  dispute  sur  la  question  du  nombre  d'oraisons  à 
dire  dans  les  messes  de  requiem  chantées. 


—  380  — 

Pclrocoricen.  Ad  III.  Ulrimi  in  missis  quotidianis  dr  requie, 
quse  in  plerisqiie  ecclesiis  parochialibus  absquo  minislris  a  solo 
célébrante  cantantnr,  diccMidœ  sinl  très  oraliones,  an  vero  nna  ? 

R.  Dicenda  una  oratio. 

Ainsi  se  Ironve  confirmée  l'interprétation  que  j'ai  toujours 
donnée  à  la  réponse  citée  dans  la  page  112  de  la  «  Discipline.  » 

Comme  conséquence  nécessaire,  dans  toutes  les  messes  chau- 
lées, la  séquence  est  d'obligation  :  sequenlia  dicilur.  ...quando- 
cwnique  dicilur  una  Innlum  oratio,  dit  la  l'ubrique  générale  du 
missel,  ch.  4,  N"  4 


On  vient  d'imprimer  chez  Monsieur  C.  Darveau  un  petit  livret 
intitulé  :  «  Constitution  sur  la  règle  du  Tiers-Ordre  Séculier  de 
Saint  François,  donnée  pai-  Notre  Saint-Père  Léon  XIII,  le  30 
mai  1883.  »  Je  recommande  aux  prêtres  qui  ont  le  pouvoir 
d'admettre  au  Tiers-Ordre,  de  se  procui'er  ce  petit  livret,  qui  ren- 
ferme tous  les  changements  apportés  par  la  constitution  du  30 
mai  et  des  avis  importants  sur  les  formules  et  bénédictions  main- 
tenant de  rigueur  et  sur  les  privilèges  actuels  des  Tertiaires. 

Voici  quelques  points  sur  lesquels  j'attire  l'attention  du  clergé 
du  diocèse. 

1»  Les  cordigères  peuvent  i-ecevoir  la  bénèdiclion  papale  accor- 
dée à  l'ordre,  seulement  le  8  décembre,  jour  de  la  fête  de  l'Im- 
maculée Conception.  Ils  peuvent  gagner  quatre  indulgences  pai- 
an  aux  fêtes  suivantes  :  Saint  Antoine  de  Padoue,  13  juin  ; 
Sainte  Claire,  12  août  ;  Stigmates  de  Saint  François,  17  septem- 
bre ;  Saint  François  d'Assise,  4  octobre. 

2°  «  Le  définitoire,  prenant  en  considération  les  inconvénients 
qui  résultent  de  l'admission  des  postulants  au  Tiers-Ordre  isolé 
dans  les  localités  où  se  trouvent  des  Fraternités,  a  décidé  qu'au- 
cun Père,  même  le  Révérend  Père  Gardien, qu'aucun  Directeur, 
ne  peut  recevoir  au  Tiers-Ordre  isolé  les  postulants  domiciliés 
dans  ces  mêmes  localités,  à  moins  qu'ils  n'aient  été  présentés  au 
Discrétoire  de  la  Fraternité,  admis  par  lui  et  autorisés  à  prendre 
l'habit  isolément...  En  conséquence  sont  annulés  tous  les  pou- 


—  881  — 


voirs soumis  à  liotrt'jiuidictio.f  de  recevoir  au  Tiers-Ordre  isolé 
les  personnes  domiciliées  dans  toute  localité  où  se  trouve  une  dr 
nos  Fraternités,  si  la  demande  n'a  pas  été  agréée  par  le  D.scrélo.re 
de  cette  Fraternité.  «  lilioiu. 


Comme  il  y  a  à  Saint-Sauveur,  une  fralernilé  établie  pour  les 
lemmes,  aucun  prêtre  autorise  à  recevoir  duTiers-Ordiv  ne  „eui 
validement  admettre  au  Tiers-Ordre  isolé  les  personnes  du  sexe 
domiciliées  dans  la  ville  de  Québec,  ou  à  Saint-Sauveur  sans 
remplir  les  conditions  ci-dessus  exposées. 

Je  recommande  aux  prêtres  autorisés  à  recevoir  du  Tiers 
Ordre,  de  ne  pas  admettre  ceux  qui  le  demandent  sans  les  bien 
connaître  et  sans  les  avoir  bien  éprouvés. 

VI 

A  commencer  au  premier  janvioj-  prochain  c'est  M.  le  Grand 
Vicaire  G.  Legaré  qui  sera  chargé  de  recevoir  et  distribuer  les 
intentions  de  Messes. 

Sont  révoquées  par  la  présente  toutes  les  permissions  particu- 
lières d'en  envoyer  ailleurs. 

VII 

Pour  éviter  de  graves  inconvénients  et  des  correspondances 
inutiles.  Messieurs  les  Curés  devront  à  l'avenir,  lorsqu'ils  de- 
manderont des  dispenses  soit  d'empêchements  dirimanls  soit 
même  de  bans,  en  faveur  de  veufs  ou  de  veuves,  dire  expressé- 
ment si  le  futur  ou  la  future  a  clé  ou  n'a  pas  été  parrain  ou  mar- 
raine du  baptême  ou  de  la  confirmation  de  quelque  enfant  de  la 
veuve  ou  du  veuf.  Il  faut  toujours  le  mentionner,  même  quand 
il  n'y  a  pas  d'empêchement,  afin  que  celui  qui  accorde  la  dis- 
pense soit  sûr  qu'on  a  pensé  à  s'en  informer. 

VIII 

L'acte  46  Vict.  ch.  30  (1883),  ayant  fait  de  nouvelles  règles 
concernant  l'acte  de  décès  des  cadavres  livrés  à  la  dissection,  je 
vous  envoie  une  formule  conforme  à  la  section  9  du  dit  acte! 


—  382  — 

«  Le  (jour,  mois  ol  année  en  toutes  lettres)  s'est  présenté  de- 
vant nous,  prêtre  soussigné,  *"*=  Écuyer,  inspecteui-  d'anatoniie 
pour  la  section  de  Québec  (...  ou  de  Montréal...  ou  de...)  ou  bien, 
sous-inspecteur  d'anatomie  pour  le  district  judiciaire  de...)  le- 
quel, conformément  à  l'acte  46  Vict.  ch.  30  §  9,  nous  a  requis 
d'insérer  dans  le  présent  registre  l'acte  de  décès  de  **,  fils  (ou 
fille)  de  **  et  de  ^■''^  ou  bien  époux  ou  épouse  de...)  décédé  {ou 
décédée)  le  (jour  et  mois  en  toutes  lettres)  dans  l'hôpital  (...  ou  la 
prison...)  (ou  bien  trouvé  mort  {ou  morte)  à  tel  endroit)  âgé  {ou 
âgée)  de  **  ans  et  **  mois,  {ou  environ)  appartenant  à  la  reli- 
gion catholique.  Et  a  le  dit  inspecteur  {ou  sous-inspecteur)  signé 
avec  nous.  Lecture  faite.  » 

Note. — Lorsqu'après  la  dissection  les  restes  du  cadavre  sont 
apportés  au  cimetière,  ils  doivent  être  enterrés  convenablement, 
mais  il  n'y  a  aucune  entrée  à  faire  au  registre. 

IX 

Messieurs  les  Curés  feront  bien  de  mettre  leurs  paroissiens  en 
garde  contre  certains  chevaliers  d'industrie  qui  ont  déjà  exploité 
plusieurs  paroisses  de  cette  province.  Sous  prétexte  d'établir 
des  agents  pour  la  vente  d'instruments  aratoires  ou  d'autres 
objets,  on  engage  des  personnes  à  qui  on  fait  signer  un  papier 
qui  semble  n'avoir  pour  fin  que  de  se  procurer  l'adresse  du 
signataire,  mais  qui,  en  réalité,  est  un  billet  promissoire  que  le 
signataire  trop  crédule  est  quelquefois  obligé  de  payer.  Recom- 
mandez à  vos  paroissiens  de  se  défier  de  toutes  ces  personnes 
inconnues  qui  viennent  leur  demander  des  signatures  doul  ils 
sont  exposés  à  subir  des  conséquences  funestes. 

A  plus  forte  raison  doivent-ils  se  garder  de  donner  des  billets 
promissoires  ou  d'avancer  de  l'argent  à  ces  inconnus,  sur  une 
prétendue  promesse  d'envoi  d'instruments  aratoires  ou  autres 
objets  qui  n'arrivent  jamais. 

Agréez,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attachement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  383  — 
iN»  126) 

MANDEMENT 

SUR    LXS    PRlàSKS    A    FAIBR    POUR    L'ÉOLISI 


ELZEAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  gback  dk 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assistant 
AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier,  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  Fidèles  de  V Archidioc'ese  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

En  tout  temps,  Nos  Très  Ghers  Frères,  la  prière  nous  est  né- 
cessaire. //  faut  toujours  prier^  disait  Notre  Seigneur,  et  ne  pas 
cesser  de  le  faire  ;  oportet  semper  orare  et  nondeficere  iLuc,  XVII 1, 
1  ).  S.  Paul,  fidèle  écho  de  la  doctrine  reçue  de  son  divin  maitre, 
ordonne  aux  fidèles  de  prier  en  tout  temps,  orantes  omni  tempore 
(Éph.  VI,  18.). 

C'est  aussi  ce  qu'ont  recommandé  les  Souverains  Pontifes 
toutes  les  fois  que  l'Église  s'est  trouvée  en  bulle  aux  attaques 
violentes  de  ses  nombreux  ennemis  Nous  avons  déjà  eu  occa- 
sion plusieurs  fois  de  vous  rappeler  cedevoir  et  de  vous  exhorter 
à  le  remplir  fidèlement.  Grâces  à  Dieu,  ces  exhortations  ont 
toujours  trouvé  un  écho  dans  vos  cœurs,  et  l'automne  dernier 
encore,  vous  avez  manifesté  votre  zèle  et  votre  amour  pour  la 
sainte  Église,  en  récitant  avec  dévotion  le  chapelet  chaque  jour 
du  mois  d'octobre,  selon  l'invitation  que  nous  en  avait  faite  le 
Saint- Père.  Vos  pasteurs  Nous  ayant  rendu  témoignage  que 
partout  dans  ce  diocèse  on  s'était  porté  avec  empressement  à  cet 
exercice  de  piété,  en  particulier  et  en  public,  Nous  avons  été 
heureux  de  pouvoir  en  informer  le  Souverain  Pontife,  de  con- 
cert avec  Nos  Vénérables  Collègues  de  cette  Province,  dans  une 
lettre  commune  du  l^r  novembre.    Le  bref  pontifical  du  24  dé- 


—  384  — 

cembro  dernier  nous  a[)prend  avec  quelle  joie  le  Saint-Père  a  vu 
un- mouvement  seniblalile  de  [liété  el  d'attachement  à  l'Église, 
se  manifester  dans  tout  le  monde  catholique. 

Mais,  dit  le  bref,  la  [)iière  ne  doit  pas  seulement  être  animée 
par  la  confiance  ;  il  faut  aussi  qu'elle  soit  pei-sévérante,  comme 
nous  rapprend  Notre  Seigneur  dans  une  parabole  (Luc,  XI,  8.) 

Voilà  pourquoi.  Nos  Très  Chers  Frères,  le  Souverain  Pontife, 
dans  son  bref  du  24  décembre,  nous  exhorte  à  persévérer  dans 
l'habitude  de  dire  le  chapelet  chaque  jour,  et  exprime  le  désir 
qu'il  a  de  le  voir  réciter  tous  les  jours  dans  l'église  principale 
de  chaque  diocèse,  et  au  moins  les  jours  de  l'ète  dans  les  églises 
paroissiales. 

En  mémoire  de  ces  supplications  solennelles  et  si  nombreuses 
faites  dans  le  cours  du  mois  d'octobre  dernier,  le  Saint-Père 
ordonne  qu'on  ajoute  à  la  fin  des  litanies  de  la  Sainte  Vierge, 
cette  nouvelle  invocation  :  Regina  sacratissimi  rosarii^  ora  pro 
nobis  ;  Reine  du  très  saint  rosaire^  priez  pour  nous. 

Un  autre  décret  apostolique  daté  du  jour  de  l'Epiphanie, 
prescrit  dans  tout  le  monde  catholique  la  récitation  de  certaines 
prières  à  la  suite  de  toutes  les  messes  basses,  <i  afin,  dit  le  bref, 
que  le  peuple  chrétien  demande  à  Dieu  par  une  commune  prière 
ce  qui  importe  au  bien  commun  de  la  religion  chrétienne,  et  que, 
par  l'augmentation  du  nombre  des  suppliants,  cette  prière  ob- 
tienne plus  facilement  les  bienfaits  de  la  miséricorde  divine.  » 
Une  indulgence  de  300  jours  est  attachée  à  ces  prières. 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué.  Nous  réglons 
et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

jo  La  traduction  des  décrets  apostoliques  du  10  et  du  24  dé- 
cembre et  du  6  janvier  sera  lue  à  la  suite  du  présent  mande- 
ment ; 

2"  Les  prières  prescrites  seront  dites  à  la  suite  de  toutes  les 
messes  basses  ; 

3<»  A  compter  de  la  réception  de  la  présente,  on  cessera  de  dire 
à  la  messe  l'oraison  pour  le  pape  ; 

4o  L'oraison  Deus  refugium  continuera  de  se  dire  les  diman- 
ches, à  la  grand'messe  seulement  ; 


—  â85  — 


5o  Conformément  au  désir  exprimé  nar  Ip  ^  .;.„  d« 
exhortons  les  fidèles  de  ce  diocèse  ^^rl^^t^ù  "T! 
dans  l'église  de  leur  paroisse.  '     ^M-'l^-'i 

Sera  le  présent  mandement  lu  pt  niihiiû  .... 
égnses  ou  chapelles  paroissiales    rt^r^'^tuT;''^ 
pubhc,  ainsi  qu'en  chapitre  dans  les  comm  uu  J.  ,t  L  '' 

le  premier  dimanche  après  sa  réception.  '•^•l>g>euses, 

Donné  à  Québec,  sous  notre   seing,  le   sceau  d..   l'v..  i  •  ,• 
cese  et  le  contre-seing  de  notre  secrLre  Tv  n'^h  U    u!   "' 
mil  huit  cent  quatre-vingt-quatre.  •''''' 

t  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 
Par  Monseigneur, 

G.-A.  Mahois,  Ptre, 

Secrétaire. 


LÉON  XITT,  PAPE. 

Ad  perpetuam  rei  memoriam. 

Bien  que  ce  salutaire  esprit  de  prière,  grâce  et  gage  (ont  en 

epand.e  ^ur  ,.  la  maison  de  David  et  sur  les  habitants  de  Jérn- 
alem  „,  ne  manque  jamais  dans  l'Église  catholique,  il  semble 
cependant  exciter  plus  vivement  les  âmes  alors  que  lès  homme 
redoutent  comme  immédiat  ou  menaçant  un  gL  d  pédl    "; 
ri^ghse  ou  l'l.:tat.     En  effet,  aux  heures  d'inqnLudc'la   oiet 
piete   envers  Dieu   sont   d'ordinaire  plus   excitées,   pare    'l 
moins  on  voit  paraître  de  secours  humains  en  vue'  d'es  évé  " 
ment.,   plus  on  comprend  la  grande   nécessité   du   patronage 

C'est  ce  que  nous  avons  pu  remarquer  récemment,  lorsque 
emu  des  longues  amertumes  de  l'Église  et  de  la  difficulté  de^ 
emps  ou  nous  sommes.  Nous  avons  fait  appel  à  la  piété  des 
chrétiens  par  notre  lettre  encyclique,  où  Nois'décrétions  q  .e  a 


—  386  — 

Vierge  Marie  devait  être  vénérée  et  implorée  pendani   tout  le 
moi  "d'octobre,  par  la  sj^inle  dévotion  du  Rosaire. 

Nous  savons,  eu  .'Qet,  qu'on  a  obéi  à  notre  volonté  avec  un 
zèle  et  nue  ardeur  digue  de  la  sainteté  du  fait  et  de  la  gravité  des 
motifs.  Kl  ce  n'est  pas  seulement  en  Notre  Italie,  mais  sur  toute 
la  terre  qu'on  a  prié  pour  l'Église  catholique  et  pour  le  salut 
public  ;  partout  les  évoques  avec  leur  autorité,  le  clergé,  par  son 
exemple  et  son  œuvre,  ont  présidé  à  ces  grands  honneurs  rendus 
à  l'envie  à  la  Mère  de  Dieu. 

Certes,  nous  avons  conçu  une  admirable  joie  de  ces  multi- 
ples témoignages  d'une  piété  déclarée  :  les  temples  ornés  avec 
plus  de  magnificence,  les  processions  faites  en  grande  solennité  ; 
l'assiduité  du  peuple  aux  réunions  sacrées,  aux  offices,  aux 
prières  quotidiennes  du  Rosaire.  Nous  ne  voulons  pas  omettre 
ce  que  Nous  avons  appris  avec  émotion  de  quelques  endroits,  où 
a  sévi  plus  cruellement  la  tempête  déchaînée  par  notre  siècle,  et 
où  s'est  manifestée  une  telle  ferveur  de  piété,  que  des  particu- 
liers ont  mieux  aimé,  dans  les  choses  où  cela  leur  était  permis, 
suppléer  par  leui'  propre  ministère  au  manque  de  pasteurs,  plutôt 
que  de  ne  pas  faire  entendre  dans  leurs  temples  les  prières 
ordonnées. 

Aussi,  tandis  que  Nous  consolons  Notre  douleur  des  maux 
présents  par  l'espoir  de  la  boulé  et  de  la  miséricorde  divine,  Nous 
comprenons  qu'il  faut  inculquer  dans  l'âme  de  tous  les  fidèles 
ce  que  les  Lettres  sacrées,  en  divers  endroits,  déclarent  spéciale- 
ment ;  c'est-à-dire  que  dans  toute  vertu  et  aussi  dans  celle  qui 
consiste  à  prier  Dieu,  ce  qui  importe  le  plus,  c'est  surtout  la 
perpétuité  et  la  constance. 

C'est  en  priant  qu'on  supplie  et  qu'on  apaise  Dieu  ;  et^  ce 
pourquoi  il  se  laisse  supplier,  il  veut  que  ce  soit  le  flniil  non 
seulement  de  sa  bonté,  mais  aussi  de  notre  persévérance.  Mais 
cette  persévérance  dans  la  prière  est  bien  plus  nécessaire  en 
notre  temps,  alors  que  de  toutes  parts,  comme  nous  l'avons  sou- 
vent répété,  nous  sommes  entourés  par  tant  et  de  si  grands  périls, 
que  nous  ne  saurions  les  surmonter  sans  l'aide  et  l'assistance  de 
Dieu.  Trop  de  gens  détestent  "  tout  ce  que  l'on  appelle  Dieu  et 
ce  que  l'on  révère  comme  tel  ;  »  l'Église  est  attaquée  non  seule- 
ment par  des  entreprises  particulières,  mais  souvent  par  des 


—  387  - 

inslitiilions  et  des  lois  civiles  ;  les  plus  élranges  nouveaulés 
d'opinions  s'altaquenl  à  la  sagesse  chrétienne,  de  sorte  qn'il  faut 
défendre  son  saint  et  le  saint  pnblic  contre  des  ennemis  acharnés 
conjnrés  ponr  tenter  les  derniers  elforls.  Anssi,  considérant  en 
notre  pensée  les  dangers  de  cette  grande  Intte,  Nous  croyons 
qu'il  faut  surtout  rappeler  en  notre  âme  ce  que  faisait  Nolre- 
Seigneiir  Jésus-Christ  qui,  voulant  nous  enseigner  ce  que  nous 
devions  faire  à  son  imitation,  pria  plus  longtemps  quand  il  fut 
en  agonie. 

Or,  parmi  les  diverses  formes  et  les  formules  pieuses  et  salu- 
taires usitées  dans  l'Église  catholique,  celle  que  l'on  appelle 
le  Rosaire  de  Marie  est  reconimandablo  à  beaucoup  de  titres.  En 
eflet,  cette  prière,  comme  nous  l'avons  confirmé  en  nos  lettres 
encycliques,  a  cela  de  grand  que  le  Rosaire  a  été  institué  ponr 
implorer  le  patronage  de  la  Mère  de  Dieu  contre  L»s  ennemis  du 
nom  catholique  ;  et,  sous  ce  rapport,  personne  n'ignore  qu'elle 
a  souvent  et  beaucoup  servi  à  soulager  les  maux  de  l'Église  II 
importe  donc  aussi  bien  à  la  piété  des  fidèles  qu'au  besoin  public 
des  temps,  que  cette  forme  de  prière  reprenne  Thonneur  qu'on 
lui  a  fait  longtemps,  alors  qu'en  chaque  famille  chrétienne  on 
ne  laissait  passer  aucun  jour  sans  la  récitation  du  Rosaire. 

A  ces  causes,  Nous  exhortons  et  adjurons  tons  les  fidèles  de 
persévérer  religieusement  et  fidèlement  dans  l'habitude  quoti- 
dienne du  Rosaire  ;  et  en  même  temps  Nous  déclarons  qu'il  est 
dans  Notre  désir  que,  chaque  jour,  dans  l'église  principale  de 
chaque  diocèse,  et,  dans  les  églises  paroissiales  les  jours  de  fèie, 
on  le  récite.  Pour  propager  et  maintenir  cet  exercice  de  piété,  les 
ordres  religieux  pourront  rendre  de  grands  services,  et  surtout, 
par  un  certain  droit  spécial,  les  religieux  dominicains  ;  Nous 
sommes  assuré  que  tous  ne  manqueront  pas  à  un  devoir  si  utile 
et  si  noble. 

Nous,  en  l'honneur  de  la  grande  Mère  de  Dieu,  Marie,  pour  la 
perpétuelle  mémoire  de  l'assistance  implorée  de  son  cœur  imma- 
culé, par  toute  la  terre,  pendant  tout  le  mois  d'octobre  ;  en 
témoignage  perpétuel  du  très  grand  espoir  que  Nous  plaçons 
dans  celte  Mère  très  aimante;  pour  implorer  chaque?  jour  davan- 
tage son  aide  propice,  Nous  voulons  et  décrétons,  que  dans  les 
litanies  laurétanes,  après  l'invocation  .•  Reyina  sine  labc  oriyinali 


—  888  — 

concepta,  on  ajoute  celle  aiilre  invocaiion  :  Rcgina  sacratissimi 
Rosarii,  ora  pro  nobis. 

Nous  voulons  quo  Nos  Letlres  présentes  demeurent  dans  la 
postérité  confirmées  el  ratifiées,  comme  elles  sont.  Nous  décré- 
tons vaine  et  inutile  toute  entreprise  qui,  venant  de  qui  que  ce 
soit,  pourrait  s'opposer  ù  l'effet  de  ces  Lettres,  nonobstant  toute 
chose  contraire. 

Donné  à  Rome,  près  Saint-Pierre,  sous  l'anut^au  du  Pécheur, 
le  24  décembre  de  l'année  1883,  sixième  année  de  Notre  Ponti- 
ficat. 

Théodulphe  Gard.  Mertel. 


DÉCRET. 

Urbis  et  Orbis. 

Pour  la  défense  el  le  soutien  de  l'Église  militante,  le  Dieu  de 
miséricorde  suscita  un  grand  saint,  Dominique  Gusman,  le  fon- 
dateur illustre  et  le  père  de  l'ordre  des  Frères  Prêcheurs,  qui 
en  engageant  le  combat  pour  l'Eglise,  mit  principalement  sa 
confiance  dans  la  prière  qu'il  institua  en  l'honneur  de  la  Vierge 
Marie,  sous  le  titre  du  Saint  Rosaire,  et  qu'il  répandit  au  loin 
par  lui-même  et  par  ses  disciples.  Depuis,  la  coutume  des  catho- 
liques fut  toujours  de  faire  de  cette  admirable  formule  de  prière 
comme  le  signe  de  ralliement  de  la  piété  chrétienne. 

G'e&t  pourquoi,  dès  que  Notre  Très  Saint-Père  le  Pape  Léon 
XIII,  se  proposant  d'obtenir,  dans  les  nécessités  présentes,  le 
secours  de  Jésus-Ghrist  par  l'intercession  de  la  Vierge  Marie  sa 
Mère,  eut  prescrit,  par  des  lettres  encycliques,  de  sanctifier  dans 
le  monde  entier  le  mois  d'octobre  de  cette  année  par  les  prières 
du  Rosaire,  partout  les  évêques  et  les  peuples  fidèles,  obéissant 
à  la  volonté  du  Pasteur  suprême,  donnèrent,  par  la  récitation 
assidue  du  Rosaire,  de  magnifiques  preuves  de  leur  piété  et  de 
Içur  amour  pour  la  Mère  très  aimante  de  Dieu,  avec  l'ardent  el 
sûr  espoir  que,  par  l'aide  de  cette  bienheureuse  Vierge,  ils  obtien- 
draient plus  efficacement  du  Père  des  miséricordes,  les  secours 
nécessaires  dans  les  maux  privés  et  publics  qui  affligent  le  monde 
chrétien. 


—  380  — 

Or,  Notre  Trt^s  Saint-Père  le  Pape,  désirant  souverainement, 
d'une  pai't,  contribuer  à  l'accroissement  du  culte  de  rau"usle 
Mère  de  Dieu  par  la  pratique  surtout  d'une  forme  de  [)i-ière  si 
agréable  à  cette  glorieuse  Vierge  ;  d'autre  part,  encourager  do 
plus  en  plus  li-s  fidèles  à  lui  rendre  cet  hommage,  a  accueilli 
avec  bienveillance  et  joie  l'humble  supplique  à  lui  présentée  par 
le  très  Rév.  Père  Joseph  Marie  Laroca,  maître  général  de  l'ordre 
des  Frères  Prêcheurs,  dans  le  but  d'obtenir  que  l'invocation, 
depuis  longtemps  en  usage  dans  la  famille  dominicaine,  de 
Marie  reine  du  Rosaire,  soit  ajoutée  aux  litanies  laurélanes. 

En  conséquence.  Sa  Sainteté  a  voulu  et  prescrit  que,  doré- 
navant  dans  l'Église  universelle,  aux  antres  invocations  de  la 
bienheureuse  Viei-ge  Marie  contenues  dans  les  litanii-s  laurétanes, 
l'invocation  suivante  fût  ajoutée  en  dernier  lieu  :  «  Reine  du  très 
saint  rosaire,  priez  pour  nous.  » 

Sa  Sainteté   a  ordonné,  en  outre,  d'expédier  des    lettres  en 
forme  de  bref.     Nonobstant  toutes  choses  contraires.  » 
Le  10  décembre  1883. 

«  D.  Cardinal  Bartolini, 

«  Préfet  de  la  Sacrée  Congrégation  des  Rites. 

«  Laurent  Salvati, 

«  Secrétaire.  » 


DÉCRET. 

Urbis  et  Orbis. 

Dès  l'année  1859,  le  Pape  Pie  IX,  de  sainte  mémoire,  en  vue 
d'obtenir  le  secours  de  Dieu,  que  réclamaient  les  diflicultés  et  la 
rigueur  des  temps,  prescrivit  que,  dans  toutes  les  églises  des 
Etats  pontificaux,  on  récitât,  après  la  célébration  du  très  saint 
sacrifice  de  la  messe,  certaines  prières  auxquelles  il  aVait  attaché 
des  indulgences.  Or,  comme  l'Église  catholique,  au  milieu  des 
maux  si  graves  qui  nous  assiègent,  et  en  prévision  des  maux 
plus  graves  dont  la  menace  n'est  pas  encore  éloignécde  nous,  a 
le  plus  grand  besoin  de  la  protection  particulière  de  Dieu,  Notre 


—  390  — 

Très  Saint-Père  le  Pape  Léon  XTII  a  jugé  opportun  de  faire 
réciter  dans  le  monde  entier  ces  mêmes  prières,  modifiées  en 
linéiques  parties,  afin  que  le  peuple  chrétien  demande  à  Dieu, 
par  une  commune  prière,  ce  qui  imporli^  au  bien  commun  de  la 
reliijion  chrétienne,  et  que,  par  l'accroissement  du  nombre  des 
suppliants,  cette  prière  obtienne  plus  facilement  les  bienfaits  de 
la  miséricorde  divine. 

C'est  pourquoi,  par  le  présent  décret  de  la  Sacrée  Congréga- 
tion des  Rites,  Sa  Sainteté  a  prescrit  qu'à  l'avenir,  dans  toutes 
les  églises  tant  de  Rome  que  du  monde  catholique,  les  prières 
suivantes,  enrichies  d'une  indulgence  de  trois  cents  jours,  soient 
récitées  à  genoux,  à  la  fin  de  chaque  messe  basse,  savoir  : 

Trois  fois  Ave  Maria^  etc. 

Ensuite  une  fois  Salve  Regina,  etc.,  et  à  la  fin  : 

V.  Priez  pour  nous,  sainte  Mère  de  Dieu. 

R.  Afin  que  nous  devenions  dignes  des  promesses  de  Jésus- 
Christ. 

PRIONS. 

0  Dieu,  notre  refuge  et  notre  force,  écoutez  les  pieuses  prières 
de  votre  Église,  et  faites  que,  par  l'intercession  de  la  glorieuse 
et  immaculée  Vierge  Marie,  Mère  de  Dieu,  de  Saint  Joseph,  de 
vos  saints  apôtres  Pierre  et  Paul  et  de  tous  les  Saints,  ce  que 
nous  sollicitons  humblement  dans  les  nécessités  présentes,  nous 
l'obtenions  efficacement.  Par  le  môme  Jésus-Christ  Notre  Sei- 
gneur. 

R.  Ainsi  soit-il  ! 

Nonobstant  toutes  choses  contraires. 

Le  jour  de  l'Epiphanie  du  Seigneur,  6  janvier  1884. 

D.  Cardinal  Bartolini, 

Préfet  de  la  S.  C.  des  R. 

Laurent  Salvati, 
Secrétaire  de  la  S.  C.  des  R. 


—  391  — 
(No  127) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


j  Archevêché  de  quéhec, 
(  2  février  1884. 

I.  Condamnation  de  la  brochure  :   Ln  source  du  mnl  </<•  l'épuqw  au   Cunn^n,  par 

un  catholique. 
II.   Induit  concernant  les  cierges. 

III.  Quelques  corrections  dans  les  leçons  du  bréviaire. 

IV.  Quêtes  pour  la  Terre-Sainte  et  pour  les  Ecoles  du  Nord-Ouest. 
V.  Œuvre  de  l'adoration  réparatrice. 

Monsieur, 

I 

Une  brochure  intitulée  :  La  source  du  tnal  de  l'époque  au  Ca- 
nada, par  un  caihoUque,  vient  d'être  jnsfemenl  condamnée  par 
Monseigneur  Fabre,  évoque  de  Montréal.  Si  j'étais  seul  attaqué 
dans  ces  pages  où  la  vérité  est  outragée,  je  n'en  aurais  pas  fait 
plus  de  cas  que  de  bien  d'autres  écrits  du  niAme  genre.  Mais 
l'auteur,  qui  se  cache  lâchement  sous  l'anonyme  et  qni  ose  se 
dire  catholique,  une  fois  sorti  delà  voie  droite,  ne  respecte  rien  : 
des  prêtres  vénérables  que  la  tombe  aurait  dû  protéger  contre 
l'insulte,  les  institutions  les  plus  méritantes,  les  évêques,  mes 
prédécesseurs,  et  quelques-uns  de  mes  suffragants,  les  congréga- 
tions romaines,  les  représentants  du  Saint-Siège,  tout  est  couvert 
de  boue,  accusé  de  toutes  manières. 

S'il  n'a  pas  osé  attaquer  directement  et  personnellement  le 
Souverain  Pontife,  c'est  moins  par  respect  pour  celte  suprême 
autorité  que  par  la  crainte  de  se  compromettre  lui-même  d'une 
manière  trop  évidente. 

En  conséquence  je  règle  ce  qni  suit  : 

1"  Je  défen-^ls  de  garder,  de  lire,  de  prêter  la  susdite  brochure 
intitulée  :  Ln  source  du  mal  de  l'époque  on  Canada,  par  un  calho- 
ligue. 


—  392  — 

2"  Sous  peino  de  suspense  ipso  facto^  lout  membre  du  clergé 
de  l'archidiocèse  devra,  dans  les  vingt-quatre  heures  qui  suivront 
la  réception  de  la  présente  circulaire,  jeter  au  feu  la  susdite 
brochure,  que  je  condamne  en  vertu  de  la  dixième  règle  de 
l'index. 

3°  Les  laïques  de  l'archidiocèse  qui  ont  ou  qui  auront  en 
maius  la  susdite  brochure,  devront  également  la  jeter  au  feu, 
dans  les  vingt  quatre  heures  après  la  connaissance  reçue  de  la 
présente  circulaire,  et  cela  sous  peine  de  faute  grave. 

4»  L'absolution  de  la  suspense  et  de  la  faute  grave  ci-dessus 
est  réservée  à  l'Archevêque  et  à  ses  Grands  Vicaires  résidant 
dans  l'archidiocèse. 

5»  La  partie  de  la  présente  circulaire  qui  concerne  cette  bro- 
chure sera  lue  au  prône  des  paroisses  de  la  ville  de  Québec,  le 
premier  dimanche  après  réception,  et  publiée  authentiquement 
dans  les  journaux. 

n 

En  novembre  dernier,  j'ai  demandé  au  Saint-Siège  que,  vu  la 
grande  difficulté  de  nous  procurer  des  cierges  de  cire  d'abeilles, 
il  nous  fût  permis  d'en  employer  où  la  cire  entrerait  pour  la 
moindre  partie.  La  Sacrée-Congrégation  des  Rites  a  accordé,  le 
31  décembre  1883,  à  toute  la  province  un  induit  ainsi  conçu  : 

«  In  sacris  functionibus  saltem  stricte  liturgicis,  curent,  quan- 
tum fieri  potest,  adhibere  ceram  apum,  intérim  vero  de  hac 
qusestione  videndum  erit  particulariter  in  Sacrorum  Rituum 
Congregatione.  » 

Tout  en  maintenant  la  règle  ordinaire  pour  les  fonctions  stric- 
tement liturgiques,  c'est-à-dire,  la  messe  et  le  cierge  pascal,  il 
nous  laisse  libres  pour  les  autres  cas.  Et  même  pour  les  fonc- 
tions strictement  liturgiques,  l'expression  quanlum  fieri  potest 
contient  une  certaine  tolérance  à  laquelle  les  dilhcultés  quasi 
insurmontables  que  nous  éprouvons  dans  ce  pays,  donnent  une 
assez  grande  étendue. 

L'induit  nous  donne  aussi  à  entendre  que  la  Sacrée  Congréga- 
tion va  examiner  et  décider  cette  question  pour  l'univers  entier 


—  898 


111 


Un  certain  nombre  de  lerons  du  bréviaire  ont  été  changeesen 
toul  on  en  partie  par  la  S.  G.  R.  Une  réponse  de  celle  même 
Congrégation,  en  date  du  14  décembre  lHiS-2,  déclare»  «  hnjnsniodi 
modificationes  ab  eadem  S.  G.  approbalas  atqne  éditas  fuisse  ad 
hoc  lanlnmmodo,  ni  in  novis  breviarii  et  proprii  pranlicli  edi- 
lionibus  rite  perficiendis  inseri  debeant  ;  minime  vero  ul  ad  eas 
assumendas  ii  obligentur,  qui  horas  canonicas  récitant  jiixla 
editiones  jam  existentes.  » 

IV 

La  quête  pour  les  écoles  du  Nord-Ouest  a  donne  dans  le  dio- 
cèse de  Québec  la  somme  de  §2-283.65,  et  dans  tonte  la  province 
66606.09. 

Gelle  du  vendredi-saint  pour  la  Terre-Sainte  a  donné  dans  le 
diocèse  de  Québec  S  1662.1 3  en  1882,  et  §1227.02  en  1883. 

Messieurs  les  curés  voudront  bien  se  rappeler  que  ces  quêtes 
doivent  se  faire  tous  les  ans  jusqu'à  nouvel  ordre  :  celle  de  Terre- 
Sainte  le  vendredi-saint,  celle  des  écoles  du  Nord-Ouest  le  diman- 
che de  la  Pentecôte  et  être  annoncées  les  dimanches  (jui  précè- 
dent, selon  les  formules  données  dans  les  mandements  Nos  III, 
24  mars  1882,  et  118,  3  avril  1883. 


L'œuvre  de  l'adoration  réparatrice  recommandée  dans  ma  cir- 
culaire N'^»  125,  19  novembre  1883,  a  déjà  produit  de  grands 
fruits  de  dévotion  dans  les  paroisses  où  elle  a  été  introduite  par 
les  Gurés.    J'invite  ceu.\  qui   ne  l'ont  pas  eAcore  établie  dans 

leurs  paroisses,  à  le  fane  an  iilus  tôt. 

Il  n'est  plus  nécessaii-e  d'envoyer  à  la  fin  de  chaque  année  au 
directeur  diocésain  de  l'œuvre,  la  liste  des  associés.  11  suiïil  de 
lui  envoyei'  le  nombre  des  nouveaux  associes  de  l'année. 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

-J-  E.  A.,  Arch.  de  Québec. 


—  394  — 

(No  128) 

xMANDEMENT 

KN    FAVEUR    DR    LA    SACRER    CONGRÉGATION    DR    LA    PROPAGANDK 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
Diiiu  ET  DU  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Rét/ulier^  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  fidèles  de  f  Archidioc'ese  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

De  tout  teiïips,  Nos  Très  Chers  Frères,  les  Souverains  Pontifes 
ont  eu  la  principale  part  à  ce  calice  d'amertume  auquel  Jésus 
a  voulu  boire  le  premier,  et  qu'il  a  annoncé  comme  devant  être 
le  partage  de  ses  apôtres.  Voici  que  le  Vicaire  de  Jésus-Christ 
vient  li'ètre  la  victime  d'un  nouvel  attentat  contie  son  aiilorilé 
suprême  et  contre  la  mission  qu'il  a  reçue  de  son  divin  maitre. 

Erigée  en  IG22,  [leu  d'années  après  la  t'ondalion  de  noti-e  ville 
de  Québec,  la  Sacrée  Congrégation  de  la  Propagande  n'a  pas 
cessé  d'être  pour  le  Canada  l'organe  officiel  du  Souverain  Pon- 
tife et  le  ministre  de  ses  bieufaits.  Ayant  pour  mission  spéciale, 
comme  son  nom  l'indique,  de  propager  la  foi  dans  le  monde 
entier  et  surtout  là  où  elle  est  encore  inconnue,  cette  Congréga- 
tion a  été  munie  des  plus  amples  pouvoirs  et  se  trouve  chargée 
de  conduire  la  plus  grande  partie  du  monde  catholique.  Cette 
adminisii-alion,  la  plus  vaste  comme  la  plus  délicate  qu'il  y  ait 
dans  le  monde  entier,  exige  toujours  un  personnel  très  nombreux 
et  quelquefois  des  ressources  pécuniaires  considérables,  pour 
faire  face  à  des  dépenses  imprévues  que  réclame  impérieusement 
la  propagation  ou  la  conservation  de  la  foi  dans  un  grand  nom- 
bre d'Ames.  Aussi  les  Souverains  Pontifes  qui  on!  occupé  suc- 
cessivement le  Saint-Siège,  depuis  deux  siècles  et  demi,  ont-ils 


—  305  — 

exercé  leur  munificence  envers  cette  Congrégation,  la  plus 
importantede  toutes.  A  leur  exemple,  des  Cardinaux,  des  Kvéques, 
des  Prêtres,  des  fidèles  de  toutes  nations  ont  contribué  à  cette 
œuvre  ém.inemmenl  catholique.  Les  divers  potentats  (jui  oui 
envahi  Rom»'  à  plusieurs  re[)rises,  ont  respecté  les  intentiousdcs 
pieux  donateurs,  et  auraient  cru  manquer  non  seulement  à  la 
religion,  mais  aussi  à  l'humanité  entière,  en  envahissant  des 
biens  destinés  à  porter  partout  le  flambeau  de  la  foi  et  de  la 
civilisation. 

Il  était  réservé  aux  tristes  temps  dans  lesquels  nous  vivons,  de 
voir  se  consommer  une  si  criante  injustice.  Comme  vous  le 
verrez  par  la  lettre  de  Sou  Eminence  le  Cardinal  Simconi,  dont 
lecture  vous  sera  faite  à  la  suite  de  ce  mandement,  un  arrêt  de 
la  plus  haute  cour  italienne,  vient  de  confisquer  pratii[uemt'Ut, 
sous  un  nom  habilement  déguisé,  les  biens  de  cette  Congréga- 
tion. Il  est  vrai  qu'on  lui  promet  une  certaine  rente  ;  mais 
l'expérience  de  dix  ans  et  plus  prouve  que  celte  rente,  comme 
celles  des  communautés  religieuses,  sera  absorbée  dans  sa  plus 
grande  partie  par  des  taxes  énormes,  des  frais  d'administration 
considérables,  et  sera  exposée  à  des  fluctuations  qui  laisseront 
toujours  la  Propagande  dans  l'incertitude  de  ce  qu'elle  pourra 
faire.  Puis,  d'un  moment  à  l'autre,  on  peut  s'attendre  à  ee  que 
l'iniquité  achèvera  son  œuvre  par  une  confiscation  complète. 

Notre  devoir  en  ces  circonstances  pénibles  est  de  protester 
contre  cet  attentat  aux  droits  les  plus  clairs  de  l'Église  catho- 
lique. 

Mais  là  ne  doit  pas  s'arrêter  notre  zèle  pour  cette  mère  de  nos 
âmes.  La  foi,  dit  Saint  Paul,  n'a  de  vie  qu'à  la  condition  d'être 
animée  par  une  charité  qui  se  montre  parles  œuvres  ;  fidea  qux 
per  charilatrm  operaiur  (Gai.  V,  6.).  Si  donc  nous  aimons  Jésus- 
Christ,  si  nous  aimons  sou  Église,  si  nous  aimons  les  Ames 
rachetées  au  prix  d'un  sang  divin,  il  faut  que,  dans  les  épreuves 
auxqiielles  le  Saint-Siège  est  aujourd'hui  exposé,  il  faut  qiu' 
nous  donnions  des  marques  sensibles  de  notre  foi  et  de  notre 
charité.  Ce  sera  la  plus  efficace,  la  plus  solennelle  et  la  plus 
convaincante  de  tontes  les  protestations.  Déjà  sans  doute,  Nos 
Très  Chers  Frères,  vous  contribuez  au  denier  de  Saint-Pierre 


-  396  — 

avec  une  générosité  qui  ne  se  lalentil  point,  et  Nous  pouvons 
anjourd'liui  vous  dire  que  le  Souverain  Pontife  a  i-eru  avec 
grande  reconnaissance  la  somme  de  S36 15.20  recueillie  en  1883 
dans  ce  diocèse.  Son  Érninence  le  Cardinal  Sinieoni  Nous  écrit, 
le  2[  mars,  que  Sa  Sainteté  a  été  très  sensible  à  ce  nouveau 
témoignage  de  votre  piété  filiale,  et  qu'il  envoie  sa  bénédiction 
apostolique  à  tous  ceux  qui  ont  contribué  à  cette  belle  œuvre. 
Mais,  Nos  Très  Chers  Frères,  quand  un  nouveau  malheur  vient 
frapper  un  père  tendrement  anné,  ses  enfants  se  croient  obligés 
de  donner  de  nouvelles  preuves  de  leur  sympathie  et  de  leur 
amour.  Ils  ne  comptent  pas  ce  qu'ils  ont  déjrà  fait  pour  lui.  et 
leur  cœur  a  bientôt  deviné  ce  qu'il  y  a  à  faire.  Dans  quelque 
temps,  nous  reviendrons  sur  ce  sujet,  après  nous  être  entendu 
avec  nos  vénérables  collègues  dans  l'épiscopat. 

Vous  verrez  par  la  lettre  qui  sera  lue  à  la  suite  de  ce  mande- 
ment, que  le  Saint-Père,  pour  soustraire  à  la  rapacité  d'un  gou- 
vernement ennemi  les  aumônes  destinées  à  la  Sacrée  Congréga- 
tion de  la  Propagande,  établit  eu  divers  lieu.\  du  monde  et  entre 
antres  à  Québec,  des  centres  d'administration  ou  procures^ 
auxquels  seront  confiés  les  dons  que  la  charité  du  clergé  et  des 
fidèles  de  tonte  cette  province  voudrait  consacrer  à  aider  la 
Propagande  dans  sa  mission  religieuse  et  civilisatrice.  Comme 
cette  lettre  explique  clairement  les  raisons  de  cette  mesure,  nous 
nous  abstenons  de  tout  commentaire.  Nous  avons  reçu  en 
même  temps  une  lettre  spéciale  à  laquelle  Nous  avons  répondu 
que  Nous  ferions  notre  possible  pour  rencontrer  les  vues  du 
Saint-Père. 

Toutes  les  fois  que  nous  avons  eu  occasion  de  vous  parler  des 
épreuves  de  notre  mère  la  Sainte  Eglise,  nous  vous  avons  exhor- 
tés. Nos  Très  Chers  Frères,  à  élever  vos  cœurs  vers  le  trône  de 
la  grâce  et  de  la  miséricorde  par  une  prière  fervente.  C'est  là 
encore  un  devoir  que  nous  avons  à  remplir  aujourd'hui.  Et 
pour  que  nos  faibles  supplications  soient  plus  efficaces,  deman- 
dons à  la  mèi'e  de  Jésus  de  les  présenter  elle-même  à  son  divin 
Fils,  qui  ne  saurait  rien  lui  i-efuser  Ijnissez-vousde  tout  cœur 
aux  prières  qui  se  font  chaque  joui-  après  toutes  les  messes  dans 
le  monde  entier,  par  l'ordi'e  du  Souverain  Pontife,  afin  (Voblenir 
efficacement  ce  que  nous  demandons  humblement  par  l'intercession 


—  397  — 

de  la  glorieuse  et  immaculée  Vierge  Marie^  de  Saint  Joseph,  des  bien- 
heureux apôtres  Pierre  et  Paul  et  de  tous  les  Saints. 

C'est  de  Dieu  seul  que  dépend  le  triomphe  que  nous  devons 
espérer  ;  mais  Dieu  veut  bien  nous  associer  à  sa  gloire  par  les 
prières  que  nous  ferons  monter  chaque  jour  vers  son  trône,  et 
viendra  le  moment  où  s'accomplira  dans  toute  son  étendue  celte 
consolante  promesse  de  notre  divin  Sauveur  :  Demandez  et  vous 
recevrez,  afin  que  votre  joie  soit  à  son  comble  :  petite  et  accipielis, 
ut  gaudium  vestrum  sit  plénum  (Jean,  XVI,  24.)- 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  Nous  réglons 
et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

1"  La  lettre  ci-jointe  de  Son  Éminence  le  Cardinal  Préfet  de 
la  Sacrée  Congrégation  de  la  Propagande  sera  lue  à  la  suite  du 
présent  mandement  ; 

2°  Nous  invitons  tous  les  fidèles-  de  ce  diocèse  à  offrir  tout 
spécialement  à  Dieu,  pendant  le  mois  de  Marie  et  pendant  le  mois 
du  Sacré-Cœur,  toutes  leurs  prières  et  bonnes  œuvres  afin  d'ob- 
tenir la  protection  de  Dieu  sur  Notre  Saint-Père  le  Pape,  la 
sainte  Église  romaine  et  la  Sacrée  Congrégation  de  la  Propa- 
gande. Nous  désirons  que  Messieurs  les  Curés  et  autres  prêtres 
qui  présideront  aux  exercices  publics  durant  ces  deux  mois,  en 
parlent  au  moins  une  fois  par  semaine. 

3o  Nous  accordons  quarante  jours  d'indulgence  chaque  fois 
que  dans  un  de  ces  exercices  publics,  ou  récitera  un  pater  et  un 
ave  pour  le  Pape,  l'Église  et  la  Propagande. 

Sera  le  présent  mandement  lu  au  prône  de  toutes  les  églises  et 
chapelles  paroissiales  et  autres  où  se  fait  l'office  public,  ainsi 
qu'en  chapitre  dans  les  communautés  religieuses,  le  dimanche 
qui  suivra  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'Archidiocèse 

et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  quinze  avril  mil  huit 

cent  quatre-vingt-quatre. 

■J-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Marois,  Pire, 

Secrétaire. 


-  898 


LETTRE 

De  Son  Emincnce  le  Cardinal  Simeoni^  Prrfct  de  la  Sacrée  Congréf/a- 
lion  de  la  Propagande^  à  lous  les  Evéques  du  monde. 

Illusliissiiiie  et  Révéreudissime  Seigneur, 

Votre  Seic:nenrie  Illustrissime  a  connaissance  de  la  sentence, 
rendue  eu  date  du  29  janvier  dernier,  par  la  cour  de  cassation  de 
Rome,  toutes  sections  réunies,  relative  à  la  conversion  des  biens 
de  la  Congrégation  de  la  Propagande. 

Selon  la  teneur  de  cet  arrêt,  déjà  assez  qualifié  par  l'opinion 
publique.  la  Propagande  a  été  traitée  comme  les. autres  œuvres 
ecclésiastiques,  qui  avaient  la  personnalité  juridique,  i.'t  comprise 
dans  la  loi  de  conversion  concernant  les  dites  œuvres  conservées 
dans  la  province  do  Rome.     (Loi  de  1873.) 

Votre  Seigneurie  n'ignore  pas  combien  la  nature  de  l'œuvre 
de  la  Propagande,  œuvre  indubitablement  internationale,  est 
différente  des  autres  œuvres,  tant  au  point  de  vue  du  caractère 
de  la  mission  qui  lui  est  confiée,  qu'au  point  de  vue  des  capitaux 
qui  constituent  son  patrimoine.' 

L'acte  fondamental  pai-  lequel  Grégoire  XV,  de  sainte  mémoire, 
a  créé  cette  œuvre  magnifique,  gloire  du  Saint-Siège  et  de  toute 
l'Italie,  ainsi  que  les  Constitutions  pontificales  rendues  à  son 
profit  durant  son  existence  de  deux  siècles  et  demi,  aussi  bien 
que  son  maintien  à  travers  les  crises  les  plus  violentes  de  l'Eu- 
rope, ont  prouvé  suffisamment  au  monde  que  les  Souverains 
Pontifes  ont  établi  cette  institution  dans  le  but  exclusif  d'en  faire 
l'instrument  de  l'exercice  du  saint  ministère  de  l'apostolat,  par 
le  moyen  de  la  propagation  de  la  foi  sur  toute  la  surface  de  la 
terre  ;  à  cet  effet,  ils  lui  ont  conféré  les  pouvoirs  les  plus  amples 
et  les  plus  extraordinaires. 

Pour  lui  assurer  la  pleine  liberté  dans  l'exercice  d'un  si  noble 
ministère,  les  Souverains  Pontifes  ont  éié  les  premiers  à  lui 
fournir  des  moyens  pécuniaires,  et,  dans  le  même  but,  les  fidèles 


399  — 

de  toutes  les  nations  ont  voloiitaireineut  concouru  ;\  aupmenler 
le  patrimoine  de  la  Propagande,  qui  n'était  [las  destiné  à  l'avan- 
tage d'une  seule  nation,  mais  à  celui  de  l'humanité  tout  entière. 

Il  est  donc  notoirement  manil'este  que  l'airèldont  il  rsl  parlé, 
ne  concerne  pas  les.  biens  d'une  institution  particnliérr,  mais 
frappe  le  capital  destiné  exclusivement  à  l'exercici"  du  ministère 
aposlolique'du  Souverain  Pontife  romain  pour  la  conversion  des 
gentils  à  la  lumière  de  la  Foi  et  de  la  Civilisation. 

Cet  arrêt  la  frappe,  soit  en  exposant  la  Propagande  au  danger 
de  voir  périr  en  tout  ou  en  partie  ses  biens  par  suite  dévenlua 
lités  nullement  improbables,  soit  en  subordonnant  le  payenu'nt 
de  ses  rentes  à  l'arbitraire  des  partis  dominants,  c'est-à-dire,  en 
l'assujettissant  à  la  plus  déplorable  inc(>rtitude. 

Il  la  frappe  snrtout,  parce  qu'il  lui  enlève  la  libre  disposition 
de  ses  capitaux,  dont  elle  a  absolument  besoin,  en  raisctn  mémi' 
du  caractère  d'initiative  qui  est  inhérent  à  sa  nature,  et  des  fré- 
quentes occasions  qui  lui  imposent  le  devoir  de  subvenir  aux 
besoins  extraordinaires  des  diverses  missions. 

Le  Saint-Père,  plus  qu'alUigé  par  ce  nouvel  et  grave  attentat 
aux  droits  imprescriptibles  de  son  apostolat,  et  prévoyant  les 
tristes  conséquences  qui  résulteront  de  la  conversion  du  patri- 
moine actuel  de  la  Propagande,  déjà  aliéné,  lile  pendcnte,  dans 
sa  majeure  partie,  par  le  gouvernement  italien,  sent  le  devoir 
d'assurer  de  la  façon  la  plus  convenable  l'avenir  de  cette  institu- 
tion bien  méritante. 

A  cet  etfet,  Sa  Sainteté  a  daigné  m'ordonner,  pour  garantir 
cet  avenir,  de  déclarer  par  la  présente  que  dorénavant  le  siège 
administratif  de  la  Propagande,  pour  toutes  les  donations,  legs 
et  offrandes  par  lesquels  la  piété  des  fidèles  voudrait  bien  con- 
courir à  ses  dépenses  continuelles,  sera  transféré  hors  de  l'Italie. 

En  vue  d'assurer  la  plus  grande  commodité  commune,  il  a  été 
décidé  d'établir  dans  les  différentes  parties  du  monde  divers 
centres  ou  procures,  où  les  offrandes  pourront  être  mises  à  l'abri 
de  tout  péril  et  seront  à  la  libre  et  pleine  disposition  de  la  Sacrée 
Congrégation  pour  l'avantage  des  missions. 


—  400  -- 

Ces  procures  sont  indiquées  dans  la  note  ci-jointe,  que  Votre 
Seigneurie  voudra  bien  porter  à  la  connaissance  des  fidèles  con- 
fiés à  ses  soins,  en  même  temps  que  la  présente  circulaire. 

Je  me  réserve  de  vous  envoyer,  au  besoin,  des  instructions 
ultérieures.  ♦ 

Du  reste,  la  Sacrée  Congrégation  nourrit  le  ferme  espoir  que 
le  nouveau  coup  porté  à  l'Église,  loin  d'affaiblir  la  piété  des 
catholiques,  leur  servira  de  stimulant  puissant  pour  pourvoir, 
avec  une  générosité  toujours  grandissante,  aux  besoins  des  mis- 
sions, besoins  qui  deviennent  de  jour  en  jour  plus  pressants  et 
plus  multipliés. 

De  la  Propagande,  15  mars.  1884. 

Jean  Cardinal  Simeoni,  Préfet. 
f  D.,  Archevêque  de  Tyr,  Secrétaire  . 


LISTE  DES  PROCURES. 


EN    EUROPE  : 


Vienne.— A  la  Nonciature  Apostolique. 

Munich. — Id. 

Paris. — Id. 

Madrid. — Id. 

Lisbonne. — Id. 

La  Haye. — Chez  Monseigneur  l'Internonce  Apostolique. 

Belgique. — A  l'Archevêché  de  Malines. 

Malle. — Chez  l'agent  de  la  Sacrée  Congrégation. 

Londres. — Chez  l'Éme  Cardinal  Archevêque. 

Dublin. — Chez  l'Éme  Cardinal  Archevêque. 

Conslantinoplc. — Chez  S.  Exe.  le  Vicaire  Patriarcal. 


—  401  — 


EN  ASIE  : 


Bombay. — Au  Vicariat  Apostolique. 
Calcutta. — Id. 
Madras. — Id. 

EN  AMÉRIQUE  : 

New-York. — Chez  l'Eme  Cardinal  Archevêque. 

San  Francisco. — Chez  Monseigneur  l'Archevêque. 

Qucbec. — Id. 

Toronto. — Id. 

Hio-Janeiro. — Chez  S.  Exe.  Monseigneur  l'Internonce. 

Buenos-Ayres. — Chez  le  Délégué  Apostolique. 

Quito.— Chez  le  Délégué  Apostolique. 

EN  OGÉANIE  : 

Sydney. — A  l'Archevêché. 

EN  AFRIQUE  : 

Algérie. — Chez  l'Eme  Cardinal  Archevêque. 

N.  B.— Toutes  les  fois  que  la  distance  s'opposera  à  ce  que  les 
fidèles  lassent  parvenir  les  sommes  aux  centres  indiqués,  ils 
pourront  les  adresser  à  leurs  évêques  respectifs. 


26 


—  402  — 

(No  129) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de  Quéuec, 
21  avril  1884. 


I.  Voyage  à  Rome. 

II.  Monsieur  le  grand  vicaire  G.  E.  Legaré,  administrateur. 

III.  Visite  pastorale. 
IV.  Retraites. 

Monsieur, 


Je  m'étais  proposé  d'aller  à  Rome  l'automne  prochain,  pour  y 
rendre  mes  hommages  à  Sa  Sainteté  Léon  XIII  et  accomplir  le 
pèlerinage  ad  limlna  que  les  évèques  sont  tenus  de  faire  de  temps 
en  temps.  J'ai  cru  utile  d'avancer  mon  voyage.  Je  m'embar- 
querai à  Halifax  samedi  prochain. 

Je  compte  sur  vos  prières  et  sur  celles  de  vos  paroissiens  pour 
obtenir  que  ce  voyage  soit  heureux  et  prompt. 

Jusqu'à  mon  retour,  les  dimanches  à  toutes  les  messes,  on  dira 
l'oraison  pro  peregrinantibus^  qui  se  trouve  dans  la  messe  votive 
qui  porte  ce  titre. 

Vous  omettrez  l'oraison  Deus  refugium  à  la  grand'messe. 

De  mon  côté,  je  me  ferai  un  devoir  de  déposer  aux  pieds  du 
Saint-Père  l'assurance  de  votre  respect  et  de  votre  piété  filiale, 
et  de  lui  demander  une  bénédiction  spéciale  pour  tous  les  fidèles 
de  l'Archidiocèse. 

Dans  les  nombreux  sanctuaires  de  la  ville  éternelle,  tous 
auront  part  à  mes  prières. 


I 


à 


—  403  — 


II 


Monsieur  le  grand  vicaire  C.  E.  Legaré  est  nommé  administra- 
teur du  diocèse,  avec  tous  les  pouvoirs  nécessaires  que  je  lui 
comniniiiquc  soit  en  vertu  de  mon  pouvoir  ordinaire,  soit  en 
vertu  d'un  induit  apostolique. 

ni 

A  moins  de  contre-ordre,  la  visite  pastorali?  conmienfera  à 
l'époque  fixée  dans  l'itinéraire.  Un  de  mes  sulTraganls  a  bien 
voulu  se  charger  de  la  commencer  jusqu'à  mon  retour.  En  qua- 
lité de  visiteur,  il  aura  tous  mes  pouvoirs. 

IV 

La  première  retraite  commencera  le  26  août  au  soir,  et  la 
seconde  le  9  septembre. 

Voir  la  circulaire  No  112,  23  mai  1882,  art.  II. 

Dans  la  même  circulaire,  voir  l'art.  IV  au  sujet  des  pèlerinages. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


CIRCULAIRE 


BNCTCLIQUE    SUR    LA    rBAMO-UAÇOKNERIE 


Archevêché  de  Québec, 
21  mai  1884. 


Monsieur  le  Curé, 


Je  me  fais  un  devoir  de  vous  transmettre  une  copie  de  la  tra- 
duction de  l'Encyclique  Humanum  genus  de  Notre  Saint-Père  le 
Pape  Léon  XIII,  sur  la  Franc-Maçonnerie. 


—  404  — 

A  son  retour  de  Rome,  Sa  Grandeur  Monseigneur  l'Archevô- 
quo  vous  communiquera,  sur  cet  admiraljle  document,  les  ins- 
tructions qu'Elle  jugera  nécessaires  ou  utiles. 

J'ai  l'honneur  d'être, 

Monsieur  le  Curé, 
Votre  très  obéissant  serviteur, 

Cyrille  E.  Legaré,  V.  G., 

Administrateur. 


LETTRE  ENCYCLIQUE 
DE  NOTRE  TRÈS  SAINT  PÈRE  LE  PAPE  LÉON  XIII 

SnB   LA   FRANC -UAÇONNBRIS 


A  nos  Vénérables  Frères  les  Palriarches^  Primais^  Archevêques  et 
Évoques  de  tout  l'Univers  Catholique^  en  grâce  et  en  communion 
avec  le  Saint-Siège  Apostolique, 

LÉON  XIII,  PAPE. 

Vénérables  Frères,  Salut  et  Bénédiction  Apostolique. 

Depuis  que,  par  la  jalousie  du  démon,  le  genre  humain  s'est 
misérablement  séparé  de  Dieu,  auquel  il  était  redevable  de  son 
appel  à  l'existence  et  des  dons  surnaturels,  il  s'est  partagé  en 
deux  camps  ennemis,  lesquels  ne  cessent  pas  de  combattre,  l'un 
pour  la  vérité  et  pour  la  vertu,  l'autre  pour  tout  ce  qui  est  con- 
traire à  la  vertu  et  à  la  vérité. — Le  premier  est  le  royaume  de 
Dieu  sur  la  terre,  à  savoir  la  véritable  Église  de  Jésus-Christ, 
dont  les  membres,  s'ils  veulent  lui  appartenir  du  fond  du  cœur 
et  de  manière  à  opérer  leur  salut,  doivent  nécessairement  servir 
Dieu  et  son  Fils  unique  de  toute  leur  âme,  de  toute  leur  volonté. 
Le  second  est  le  royaume  de  Satan.  Sous  son  empire  et  en  sa 
puissance  se  trouvent  tous  ceux  qui,  suivant  les  funestes  exem- 


—  405  — 

pies  de  leur  chef  et  de  nos  premiers  parents,  refusent  d'olx'ir  à 
la  loi  divine  et  multiplieut  leurs  etîorts,  ic:i  pour  se  passer  lii' 
Dieu,  là  pour  afrir  directement  contre  Dieu. 

Ces  deux  royaumes,  Saiut  Augustin  les  a  vus  et  duci-ils  avec 
une  grande  perspicacité  sous  la  forme  de  deux  cités  opposées 
l'une  à  l'autre,  soit  par  les  lois  qui  les  régissent,  soit  par  l'idéal 
qu'elles  poursuivent  ;  et  avec  un  ingénieux  laconisme,  il  a  mis 
en  relief  dans  les  paroles  suivantes  le  principe  coustilulif  de 
chacune  d'elles  :  Deux  amours  ont  donne  7iaiss<(ncc  à  Jeux  cites  : 
la  cité  terrestre  procède  de  l^amour  de  soi  porté  jusqu'au  mépris  de 
Dieu  :  la  cité  céleste  procède  de  l'amour  de  Dieu  porté  jusqu'au  mé- 
pris de  soi.  (a) — Dans  toute  la  suite  des  siècles  qui  nous  ont  pré- 
cédés, ces  deux  cités  n'ont  pas  cessé  de  lutter  l'une  contre  l'autre, 
en  employant  toutes  sortes  de  tactiques  et  les  armes  les  plus 
diverses,  quoique  non  toujours  avec  la  même  ardeur  ni  avec  la 
même  impétuosité. 

A  notre  époque,  les  fauteurs  du  mal  paraissent  s'être  coalisés 
dans  un  immense  effort,  sous  l'impulsion  et  avec  l'aide  d'une 
société  répandue  en  un  grand  nombre  de  lieux  et  fortement 
organisée,  la  société  des  Francs-Maçons.  Ceux-ci,  en  effet,  ne 
prennent  plus  la  peine  de  dissimuler  leurs  intentions,  et  ils  riva- 
lisent d'audace  entre  eux  contre  l'auguste  majesté  de  Dieu.  C'est 
publiquement,  à  ciel  ouvert,  qu'ils  entreprennent  de  ruiner  la 
sainte  Église,  afin  d'arriver,  si  c'était  possible,  à  dépouiller  com- 
plètement les  nations  chrétiennes  des  bienfaits  dont  elles  sont 
redevables  au  Sauveur  Jésus-Gbrist. 

Gémissant  à  la  vue  de  ces  maux  et  sons  l'impulsion  de  la  cha- 
rité. Nous  nous  sentons  souvent  porté  à  crier  vers  Dieu  :  Sei- 
gneur., voici  que  vos  ennemis  font  un  grand  fracas.  Ceux  qui  vous 
hàissenl  ont  levé  la  tétc  Ils  ont  ourdi  contre  votre  peuple  des  com- 
plots pleins  de  malice.,  et  ils  ont  résolu  de  perdre  vos  saints.  Oui, 
ont-ils  dit.,  venez  et  chassons-les  du  sein  des  nations  {b}. 

Cependant,  en  un  si  pressant  danger,  en  présence  d'une  atta- 
que si  cruelle  et  si  opiniâtre  livrée  au  christianisme,  c'est  Notre 


(a)  De  Civ.  Dei,  1,  XIV,  c.  27. 
(6)  Ps.  LXXXII,  2,  4. 


—  406  — 

devoir  de  signaler  le  péril,  de  dénoncer  les  adversaires,  d'opposer 
tonto  la  résistance  possible  à  lenrs  projets  ot  à  leurs  industries, 
d'abord  pour  empêcher  la  p-rle  éternelle  des  âmes  dont  le  salut 
Nous  a  été  confié  ;  puis,  alin  que  le  royaume  de  Jésus-Christ, 
que  nous  sommes  chargé  de  défendre,  non  seulement  demeure 
debout  et  dans  toute  son  intégrité,  mais  fasse  pai-  toute  la  terre 
de  nouveaux  progrès,  de  nouvelles  conquêtes. 

Dans  leur  vigilante  sollicitude  pour  le  salut  du  peuple  chré- 
tien. Nos  prédécesseurs  eurent  bien  vite  reconnu  cet  ennemi 
capital  au  moment  où,  sortant  des  ténèbres  d'une  conspiration 
occulte,  il  s'élançait  à  l'assaut  eu  plein  jour.  Sachant  ce  qu'il 
était,  ce  qu'il  voulait,  et  lisant  pour  ainsi  dire  dans  l'avenir,  ils 
donnèrent  aux  princes  et  aux  peuples  le  signal  d'alarme,  et  les 
mirent  en  garde  contre  les  embûches  et  les  artifices  préparés 
pour  les  surprendre. 

Le  péril  fut  dénoncé  pour  la  première  fois  par  Clément  XII  (a) 
en  1738,  et  la  constitution  promulguée  par  ce  Pape  fut  renou- 
velée et  confirmée  par  Benoit  XIV  (6).  Pie  VII  (c)  marcha  sur 
les  traces  de  ces  deux  Pontifes  ;  et  Léon  XII,  renfei-mant  dans 
sa  constitution  apostolique  Quo  graviora  [d)  tous  les  actes  et  dé- 
crets des  précédents  Papes  sur  cette  matière,  les  ratifia  et  les 
confirma  pour  toujours.  Pie  VIII,  [e)  Grégoire  XVI  {[)  et,  à  di- 
verses reprises,  Pie  IX  \q)  ont  parlé  dans  le  môme  sens. 

Le  but  fondamental  et  l'esprit  de  la  secte  maçonnique  avaient 
été  mis  en  pleine  lumière  par  la  manifestation  évidtnite  de  ses 
agissements,  la  connaissance  de  ses  principes,  l'exposition  de  ses 
règles,  de  ses  rites  et  de  leurs  commentaires,  auxquels  plus  d'une 
fois  s'étaient  ajoutés  les  témoignages  de  ses  propres  adeptes.  En 
pi'ésence  de  ces  faits,  il  était  tout  simple  que  ce  Siège  Apostoli- 


(n)  Const.  In  eminenti,  du  24  avril  1738. 
(6)  Const.  Providas,  du  18  mai  1751. 

(e)  Const.  Eccleaiam  a  Jeuu  Christo,  du  13  septembre  1821. 
Çd)  Const.  du  13  mars  1825. 
(e)  Encycl.  Traditi,  du  21  mai  1829. 
(/)  Encycl.  Mirari,  du  15  août  1832. 

((7)  AUoc.   Multipliée»  inter,  du  25  septembre  1865  ;   Encycl.   Qui  pluribvn,  du  9 
novembre  1846  ;  etc. 


—  407  — 

que  dénonçât  publiquement  la  secte  des  francs-marons  comme 
une  association  criminelle,  non  moins  pernicieuse  aux  intérêts 
du  christianisme  qu'à  ceux  de  la  société  civile.  Il  édicla  donc 
contre  elle  les  peines  les  plus  graves  dont  l'Eglise  a  coutume  de 
frapper  les  coupables,  et  interdit  de  s'y  affilier. 

Irrités  de  cette  mesure,  et  espérant  qu'ils  pourraient,  soit  par 
le  dédain,  soit  par  la  calomnie,  échapper  à  ces  condamnations 
ou  en  atténuer  la  force,  les  membres  de  la  secte  accusèrent  les 
Papes  qui  les  avaient  portées,  tantôt  d'avoir  rendu  des  sentences 
iniques,  tantôt  d'avoir  excédé  la  mesure  dans  les  peines  inlligées. 
C'est  ainsi  qu'ils  s'efforcèrent  d'éluder  l'autorité  ou  de  diminuer 
la  valeur  des  Constitutions  promulguées  par  Clément  XII, 
Benoit  XIV,  Pie  VII  et  Pie  IX. 

Toutefois,  dans  les  rangs  mômes  de  la  secte,  il  ne  maiT(pia  pas 
d'associés  pour  avouer,  même  malgré  eux,  que,  étant  données 
la  doctrine  et  la  dicipline  catholiques,  les  Pontifes  romains 
n'avaient  rien  fait  que  de  très  légitime.  A  cet  aveu,  il  faut  join- 
dre l'assentiment  explicite  d'un  certain  nombre  de  princes  ou  de 
chefs  d'États,  qui  eurent  à  cœur,  soit  de  dénoncer  la  société  des 
francs-maçons  au  Siège  apostolique,  soit  de  la  frapper  eux-mêmes 
comme  dangereuse,  en  portant  des  lois  contre  elle,  ainsi  que  cela 
s'est  pratiqué  en  Hollande,  en  Autriche,  en  Suisse,  en  Espagne, 
en  Bavière,  en  Savoie  et  dans  d'autres  parties  de  l'Italie. 

Il  importe  souverainement  de  faire  remarquer  combien  les 
événements  donnèrent  raison  à  la  sagesse  de  Nos  Prédécesseurs. 
Leurs  prévoyantes  et  paternelles  sollicitudes  n'eurent  pas  par- 
tout nitOMJours  le  succès  désirable:  ce  qu'il  faut  attribuer  soit  à 
la  dissimulation  et  à  l'astuce  des  hommes  engagés  dans  cette 
secte  pernicieuse,  soit  à  l'imprudente  légèreté  de  ceux  qui 
auraient  eu  cependant  l'intérêt  le  plus  direct  à  la  surveiller 
attentivement.  Il  en  est  résulté  que,  dans  l'espace  d'un  siècle  et 
demi,  la  secte  des  francs-maçons  a  fait  d'incroyables  progrès. 
Employant  à  la  fois  l'audace  et  la  ruse,  elle  a  envahi  tous  les 
rangs  de  la  hiérarchie  sociale  et  commence  à  prendre,  au  sein 
des  Étals  modernes,  une  puissance  qui  équivaut  presque  à  la 
souveraineté.  De  cette  rapide  et  formidable  extension  sont  pré- 
cisément résulté  pour  l'Église,  pour  l'autorité  des  princes,  pour 


—  408  — 

lo  salut  public,  les  maux  que  Nos  Prédécesseurs  avaieut  depuis 
longtt'iiips  prévus.  On  on  est  venu  à  ce  point  qu'il  y  a  lieu  de 
concevoir  pour  l'avenir  les  craintes  les  plus  sérieuses  ;  non 
certes  en  ce  qui  concerne  l'Eglise,  dont/  les  solides  fondements 
ne  sauraient  être  ébranlés  par  les  eflbrts  des  hommes,  mais  par 
rapport  à  la  sécurité  des  États,  au  sein  desquels  sont  devenus 
trop  puissantes  ou  cette  secte  de  la  franc-maçonnerie  on  d'autres 
associations  similaires  qui  se  font  ses  coopératrices  et  ses  satel- 
lites. 

Pour  tous  ces  motifs,  à  peine  avions-Nous  mis  la  main  au  gou- 
vernail de  l'Église,  que  Nous  avons  clairement  senti  la  nécessité 
de  résister  à  un  si  grand  mal  et  de  dresser  contre  lui,  autant  qu'il 
serait  possible,  Notre  autorité  apostolique. — Aussi,  profilant  de 
toutes  les  occasions  favorables,  nous  avons  traité  les  principales 
thèses  doctrinales  sur  lesquelles  les  opinions  perverses  de  la 
secte  maçonnique  semblent  avoir  exercé  la  plus  grande  influence. 
C'est  ainsi  que,  dans  notre  encyclique  Quod  Apostolici  muneris^ 
Nous  Nous  sommes  efforcé  de  combattre  les  monstrueux  systèmes 
des  socialistes  et  des  communistes.  Notre  autre  encyclique 
Arcanum  Nous  a  permis  de  mettre  en  lumière  et  de  défendre  la 
notion  véritable  et  anthentique  de  la  société  demestique  dont  le 
mariage  est  l'origine  et  la  source.  Dans  l'encyclique  Diulurnum, 
Nous  avons  fait  connaître,  d'après  les  principes  de  la  sagesse 
chrétienne,  l'essence  du  pouvoir  politique,  et  montré  ses  admi- 
rables harmonies  avec  l'ordre  naturel,  aussi  bien  qu'avec  le 
salut  des  peuples  et  des  princes. 

Aujourd'hui,  à  l'exemple  de  Nos  Prédécesseurs,  Nous  avons  ré- 
solu de  fixer  directement  notre  attention  sur  la  société  maçonni- 
que, sur  l'ensemble  de  sa  doctrine,  sur  ses  projets,  ses  sentiments 
et  ses  actes  additionnels,  afin  de  mettre  en  une  plus  éclatante 
évidence  sa  puissance  pour  le  mal,  et  d'arrêter  dans  ses  progrès 
la  contagion  de  ce  funeste  fléau. 

Il  existe  dans  le  monde  un  certain  nombre  de  sectes  qui,  bien 
qu'elles  diffèrent  les  unes  des  autres  par  le  nom,  les  rites,  la 
forme,  l'origine,  se  ressemblent  et  sont  d'accord  entre  elles  par 
l'analogie  du  but  et  des  principes  essentiels.  En  fait,  elles  sont 
identiques  à  la  franc-maçonnerie,' qui  est  pour  toutes  les  antres 


—  409  — 

rommo  le  point  central  d'où  elles  procèdent  et  où  elles  abotUis- 
seni.  Et.  bien  qn'à  prêsenl  elles  aient  l'appartMice  de  ne  pas  aimer 
à  demeurer  cachées,  bien  qu'elles  liennent  des  rémiioiis  en  plein 
jour  el  sons  les  yeux  de  Ions  ;  bien  ({u'elles  pnblienl  leurs 
journaux;  tontelois,  si  l'on  va  au  fond  des  choses,  on  peut  voir 
qu'elles  appartiennent  à  la  lamille  des  sociétés  clandestines  et 
(lu'elles  en  gardent  les  allures.  Il  y  a,  eu  elfi-t.  chez  elles,  des 
espèces  de  mystères  que  leur  constitution  interdit  avec  le  pins 
grand  soin  de  divulguer,  non  seulement  aux  personnes  du  dehors, 
mais  même  à  bon  nombre'  de  leurs  adeptes. 

A  celte  catégorie  apparlieun<Mit  les  conseils  intimes  et  siqirê- 
mes.  les  noms  des  chefs  pi-iueipaux.  ct.'rtaines  réunions  plus 
occultes  et  intérieures  ;  ainsi  que  les  décisions  prises,  avec  les 
moyens  et  les  agents  d'exécution.  A  cette  loi  du  stîcret  concou- 
n>ut  merveilleusement  :  la  division  faite  entre  les  associés,  des 
droits,  des  offices  el  des  charges,  la  distinction  hiérarchique, 
savamment  organisée,  des  ordres  et  des  degrés,  et  la  discipline 
sévère  à  hiiiuclle  Ions  sont  soumis.  La  plu[»arl  du  li'mps,  ceux 
qui  sollicitent  l'initiation  doivent  promettre,  bien  plus,  ils  doi- 
vent faici' le  serment  solennel  de  ne  jamais  révéler  à  personne, 
à  aueun  moment,  d'aucune  manière,  les  noms  des  associés,  les 
notes  caractéristiques  et  les  doctrines  de  la  société.  C'est  ainsi 
([ue,  sous  des  apparences  mensongères,  el  en  faisant  de  la  dissi- 
mulation une  règle  conslanle  de  conduite,  comme  autrefois  les 
manichéens,  les  francs-magons  n'épargnent  aucun  effort  pour  se 
cacher  et  n'avoir  pour  témoins  que  leurs  complices 

Leur  grand  inlérêi  étant  de  ne  pas  paraître  ce  qu'ils  sont,  ils 
jouenl  le  personnage  d'amis  des  lettres  on  de  philosophes  réunis 
(Misemble  pour  cultiver  les  sciences.  Ils  ne  [)arlenl  (jne  de  leur 
zèle  jionr  les  progrès  de  la  civilisation,  de  leur  amour  pour  le 
pauvre  peuple.  A  les  en  croii-e,  leur  seul  but  est  d'améliorer  le 
sort  de  la  multitude  el  d'étendre  à  un  plus  grand  nombre  d'hom- 
mes les  avantages  de  la  société  civile.  Mais,  à  sui)poser  que  ces 
intentions  fussent  sincères,  elles  seraient  loin  d'épuiser  tons  leui-s 
desseins.  Eu  effet,  ceu.x  (jui  sont  affiliés  doiveut  promelti-e 
d'obéir  aveuglément  el  sans  discussion  aux  injonctions  d(îs 
chefs  ;  de  se  tenir  toujours  prêts,  sur  la  moindre  notification, 
sur  le  plus  léger  signe,  à  exécuter  les  ordres  donnés,  se  vouant 


—  410  — 

d'avance,  en  cas  contrains  aux  traitements  les  pins  rigonrenx. 
et  même  ;\  la  raorl.  De  fait,  il  n'est  pas  rare  qne  la  [)eine  dn 
dernier  supplice  soit  inlligée  à  ceux  d'entre  eux  qni  sont  con- 
vaincus, soit  d'avoir  livré  la  discipline  secrète  de  la  société,  soit 
d'avoir  résisté  aux  ordres  des  chefs  ;  et  cela  se  pratique  avec 
une  telle  dextérité  que,  la  [diiiiart  du  temps,  l'exéculeni-  de  ces 
sentences  de  mort  échappe  à  la  justice,  établie  pour  veiller  sur 
les  crimes  et  poui-  en  tin'r  vengeance. 

Or,  vivre  dans  la  dissimulation  et  vouloir  être  enveloppé  de 
ténèbres  ;  enchaîner  à  soi  par  les  liens. les  plus  étroits,  et  sans 
leur  avoir  préalablement  fait  connaître  à  quoi  ils  s'engagent, 
des  hommes  réduits  ainsi  à  l'état  d'esclavage  ;  employer  à  toutes 
sortes  d'attentats  ces  instrnments  passifs  d'une  volonté  étrangère  ; 
armer  poui*  le  meurtre  des  mains  à  l'aide  desquelles  on  s'assure 
l'impunité  dn  crime  :  ce  sont  là  de  monstrueuses  pratiques  con- 
damnées par  la  nature  elle-même.  La  raison  et  la  vérité  suffisent 
donc  à  prouver  que  la  société  est  en  opposition  formelle  avec  la 
justice  et  la  moi-ale  naturelles. 

D'autres  preuves,  d'une  grande  clarté,  s'ajoutent  aux  précé- 
dentes et  font  encore  mieux  voir  combien,  par  sa  constitution 
essentielle,  cette  association  i-épugne  à  l'honnêteté.  Si  grandes, 
en  effet,  qne  puissent  ètn^,  parmi  les  hommes,  l'astncieusi;  habi- 
leté de  la  dissimulation  et  l'habitu'le  du  mensonge,  il  est  impos- 
sible qu'une  cause,  quelle  qu'elle  soit,  ne  se  trahisse  pas  par  les 
effets  qu'(dle  produit  :  un.  bon  arbre  ne  peutpas  porter  de  mauvais 
fruits,  et  un  mauvais  n'en  peut  pas  porter  de  bons,  [a) 

Or,  les  fruits  produits  par  la  secte  maçonnique  sont  pernicieux 
et  des  plus  amers.  Voici,  en  etfet,  ce  qui  résulte  de  ce  que  Nous 
avons  précédemment  indique,  et  cette  conclusion  Nous  livre  li* 
dernier  mot  de  ses  desseins.  Il  s'agit  pour  les  francs-maçons — 
et  tous  le ui's  efforts  tendent  à  ce  but  -il  s'agit  d«  détruire  de 
fond  en  comble  toute  la  discipline  religieuse  et  sociale  qui  est 
née  des  institutions  chrétiennes,  et  de  lui  en  substituer  une 
nouvelle,  façonnée  à  leurs  idées  et  dont  les  principes  fondamen- 
taux el  les  lois  sont  empi-nntés  au  Naturalisme. 


(o)  Matth.  VII,  18. 


—  411  — 

Tout  ce  que  Nous  venons  ou  ce  que  Nous  Nous  proposons  de 
dire  doit  «Hre  entendu  de  la  secte  maçonnique  envisagée  dans 
son  ensemblf  et  en  tant  qu'ellt."  i-mbrasse  d'autres  soci»Hés  qui 
sont  pour  elles  des  sœurs  et  des  alliées.  Nous  ne  prétendons  pas 
appliquer  tomes  ces  réflexions  à  chacun  de  leurs  membres  pris 
iudividuellement.  Parmi  eux,  en  etTet,  il  s'en  peut  trouver,  el 
même  en  bon  nombre,  qui,  bien  que  non  exempts  de  faute  pour 
s'être  afTiliés  à  de  semblables  sociétés,  ne  trempent  cependant 
pas  dans  leurs  actes  criminels  et  ignorent  le  but  final  que  ces 
sociétés  seflbrcent  d'atteindre.  De  même  encore,  il  se  peut  faire 
que  quelques-uns  des  groupes  n'approuvent  pas  les  conclusions 
extrêmes  auxquelles  la  logique  devrait  les  contraindre  d'adhéivr. 
puisqu'elles  découlent  nécessairement  des  principes  communs  à 
l'association.  Mais  le  mal  porte  avec  lui  la  turpitude  qui  d'elle- 
même  repousse  et  effraie.  En  oiitre,  des  circonstances  particu- 
lières de  temps  ou  de  lieux  peuvent  persuadera  certaines  fractions 
de  demeurer  eu  deçà  de  ce  qu'elles  souhaiteraient  de  faire,  ou 
de  ce  que  font  d'autres  associations;  il  n'en  faut  pas  conclure 
pour  cela  que  ces  groupes  soient  étrangers  au  pacte  fondamental 
de  la  maçonnerie.  Ce  pacte  demande  à  être  apprécié,  moins  par 
les  actes  accomplis  et  par  leurs  résultats,  que  par  l'esprit  (]ui 
l'anime  et  par  ses  principes  généraux. 

Or,  le  premier  principe  des  naturalistes,  c'est  qu'eu  toutes 
choses  la  nature  ou  la  raison  humaine  doit  être  maîtresse  ou 
souveraine.  Cela  posé,  s'il  s'agit  des  devoirs  envers  Dien,  ou 
bien  ils  eu  font  peu  de  cas,  ou  ils  en  altèrent  l'essence  par  des 
opinions  vagues  el  des  sentiments  erronés.  Ils  nient  que  Dieu 
soit  l'auteur  d'aucune  révélation.  Pour  eux,  en  dehors  de  ce 
(jne  peut  comprendre  la  raison  humaine,  il  n'y  a  iii  dogme  reli- 
gieux, ni  vérité,  ni  maître  en  la  parole  de  qui,  au  nom  de  son 
mandat  officiel  d'enseignement,  on  doive  avoir  foi.  Or,  comme 
la  mission  tout  à  fait  propre  et  spéciale  de  l'Église  catholique 
consiste  à  i-ecevoir  dans  leur  plénitude  et  à  garder  dans  une  pu- 
reté incorruptible  les  doctrines  révélées  de  Dieu,  aussi  bien  que 
l'autorité  établie  pour  les  enseigner  avec  les  antres  secours  don- 
nés du  ciel,  en  vue  de  sauver  les  hommes,  c'est  contre  elle  que 
les  adversaires  déploient  le  plus  d'acharnement  el  dirigent  leurs 
plus  violentes  attaques. 


—  412  — 

MainltMiant,  qu'on  voie  à  l'œuvre  la  secte  des  francs-maçons 
dans  les  choses  qui  loucht'nl  à  la  religion,  là  princip.iiemonl  oii 
son  action  pinit  s'e.\erct>r  avec  une  liberté  plus  liconciiuise  :  et 
que  l'on  dise  si  elle  ne  semble  pas  s'être  donné  pour  mandat  de 
mettre  h.  exécution  les  décrets  des  naturalistes. 

Ainsi,  dùt-il  lui  en  coûter  un  long  et  opiniàlre  labeur,  elle  se 
propose  de  réduire  à  ri<?u,  an  sein  de  la  sû(;iété  civile,  le  magis- 
tère et  l'autorité  de  l'Église  ;  d'où  cette  conséquence  que  les 
francs-maçons  s'appliquent  à  vulgariser  et  pour  laquelle  ils  ne 
cessent  pas  de  combattre,  à  savoir  qu'il  faut  absolument  séparer 
l'Église  et  l'État.  Par  suite,  ils  excluent  des  lois  aussi  bien  que 
de  l'administration  de  la  chose  publique  la  très  salutaire  influence 
de  la  religion  catholique,  et  ils  aboutissent  logiquement  à  la 
prétention  de  constituer  l'État  tout  entier  eu  dehors  des  institu- 
tions et  des  préceptes  de  l'Église. 

Mais  il  ne  leur  suffit  pas  d'exclure  de  toute  participation  au 
gouvernement  des  affaires  humaines  l'Église,  ce  guide  si  sage  et 
si  sûr  ;  il  fau.t  encore  qu'ils  la  traitent  en  ennemie  et  usent  de 
violence  contre  elle.  De  là.  l'impunité  avec  laquelle  pai-  la  pa 
rôle  par  la  plume,  par  l'enseignement,  il  est  permis  de  s'attaquer 
aux  fondements  mêmes  de  la  religion  catholique.  Ni  les  droits 
de  l'Église,  ni  les  prérogatives  dont  la  Providence  l'avait  dotée  : 
rien  n'échappe  à  leurs  attaque-.  On  réduit  presque  à  rien  sa 
liberté  d'action,  et  cela  par  des  lois  qui  en  apparence  ne  semblent 
pas  trop  oppressives,  mais  qui  en  réalité,  sont  expressément 
faites  pour  enchaîner  cette  liberté.  Au  nombre  des  lois  excep- 
tionnelles faites  contre  le  clergé.  Nous  signalerons  particulière- 
ment celles  qui  auraient  pour  résultat  de  diminuer  notablement 
le  nombre  des  ministres  du  sanctuaire,  et  de  réduire  toujoui's 
davantage  leurs  moyens  indispeii?ables  d'action  et  d'existence. 
Les  restes  des  biens  ecclésiastiques,  soumis  à  mille  servitudes, 
sont  placés  sous  la  dépendance  et  le  bon  plaisir  d'administra- 
teurs civils.  Les  communautés  religieuses  sont  supprimées  ou 
dispersées.  A  l'égard  du  Siège  apostolique  et  du  Pontife  romain 
l'inimitié  de  ces  sectaires  a  redoublé  d'intensité.  Après  avoir, 
sous  de  faux  prétextes,  dépouillé  le  Pape  de  sa  souveraineté 
temporelle,  uécessaii-e  garantie  de  sa  liberté  et  de  ses  droits,  ils 
l'ont  réduit  à  une  situation  tout  à  la  fois  inique  et  intolérable, 


—  413  — 

jusqu'à  ce  qu'enfin,  en  ces  derniers  temps,  les  lautenrs  de  ces 
sectes  en  soient  arrivés  au  point  qui  était  depuis  longtemps  le 
but  de  leurs  secrets  desseins  :  à  savoir,  de  proclamer  (jui*  le 
moment  est  venu  de  supprimer  la  puissance  sacrée  des  Pontifes 
romains  et  de  détruire  entièrement  cette  Papauté  qui  est  d'ins- 
titution divine.  Pour  mettre  hors  de  doute  l'existence  d'un  tel 
plan,  et  à  défaut  d'autres  preuves,  il  suflirait  d'invoquer  le 
témoignage  d'hommes  qui  ont  appartenu  à  la  secte,  et  dont  la 
plupart,  soit  dans  le  passé,  soit  à  une  époque  plus  récente,  ont 
attesté  comme  certaine  la  volonté  où  sont  les  fraucs-marons  de 
poursuivre  le  catholicisme  d'une  inimitié  exclusive  et  impla- 
cable, avec  leur  ferme  résolution  de  ne  s'arrêter  qu'après  avoir 
ruiné  de  fond  eri  comble  toutes  les  institutions  religieuses  éta- 
blies par  les  Papes. 

Que  si  tous  les  membres  de  la  secte  ne  sont  pas  obligés  d'ab- 
jurer explicitement  le  catholicisme,  cette  exception,  loin  de  nuire 
an  plan  général  de  la  franc-magonnerie,  sert  plutôt  ses  intérêts. 
Elle  lui  permet  d'abord  de  tromper  plus  facilement  l(^s  personnes 
simples  et  sans  défiance,  et  elle  rend  accessible  à  un  plus  grand 
nombre  l'admission  dans  la  secte.  De  plus,  en  ouvrant  leurs 
rangs  à  des  adeptes  qui  viennent  à  eux  des  religions  les  plus 
diverses,  ils  deviennent  capables  d'accréditer  la  grande  ei-reur 
du  temps  présent,  laquelle  consiste  àreléguer  au  rang  des  choses 
indifférentes  le  souci  de  la  religion,  et  à  mettre  sur  le  pied  de 
l'égalité  toutes  les  formes  religieuses.  Or,  à  lui  seul,  ce  prin- 
cipe suffit  à  ruiner  toutes  les  religions,  et  particulièrement  la 
religion  catholique  ;  car,  étant  la  seule  véi'itable,  elle  ne  peut, 
sans  subir  la  dernière  des  injures  et  des  injustices,  tolérer  que 
les  autres  religions  lui  soient  égales. 

Les  naturalistes  vont  encore  plus  loin.  Audacieusement  en- 
gagés dans  la  voie  de  l'erreur  sur  les  plus  importantes  questions 
ils  sont  entraînés  et  comme  précipités  par  la  logique  jusqu'aux 
conséquences  les  plus  extrêmes  de  leurs  principes,  soit  à  cause 
de  la  faiblesse  de  la  nature  humaine,  soit  par  le  juste  châtiment 
dont  Dieu  frappe  leur  orgueil.  Il  suit  de  là  qu'ils  ne  gardent 
même  plus  dans  leur  intégrité  et  dans  leur  certitude  les  vérités 
accessibles  à  la  seule  lumière  de  la  raison  naturelle,  telles  que 
sont  assurément  l'existence  de  Dieu,  la  spiritualité  et  i'immor- 


—  414  — 

tnlité  de  l'âme.  Em[)ortée  dans  une  nouvelle  carrière  d'erreurs, 
la  secle  des  francs-mai^'ous  n'a  pas  échappé  à  ces  écueiis.  En 
effet,  bien  que,  prise  dans  son  ensemble,  la  secte  fasse  profes- 
sion de  croire  à  l'existence  de  Dieu,  le  témoignage  de  ses  pro- 
pres membres  établit  que  cette  croyance  n'est  pas,  pour  chacun 
d'eux  individuellement,  l'objet  d'un  assentiment  ferme  et  d'une 
inébranlable  certitude.  Ils  ne  dissimulent  pas  que  la  question 
de  Dieu  est  parmi  eux  une  cause  de  grands  dissentiments.  Il 
est  même  avéré  qu'il  y  a  peu  de  temps,  une  sérieuse  controverse 
s'est  engagée  entre  eux  à  ce  sujet.  En  fait,  la  secte  laisse  aux 
initiés  liberté  entière  de  se  prononcer  en  tel  ou  tel  sens,  soit 
pour  aHirmer  l'existence  de  Dieu,  soit  pour  la  nier  ;  et  ceux  qui 
nient  résolument  ce  dogme  sont  aussi  facilement  reçus  à  l'initia- 
tion que  ceux  qui  d'une  certaine  façon  l'admettent  encore,  mais 
en  le  dépravant,  comme  les  panthéistes,  dont  l'erreur  consiste 
précisément,  tout  en  retenant  de  l'Etre  divin  on  ne  sait  quelles 
absurdes  apparences,  à  faire  disparaître  ce  qu'il  y  a  d'essentiel 
dans  la  vérité  de  son  existence. 

Or,  quand  ce  fondement  nécessaire  est  détruit  ou  seulement 
ébranlé,  il  va  de  soi  que  les  autres  principes  de  l'ordre  naturel 
chancellent  dans  la  raison  humaine  et  qu'elle  ne  sache  plus  à 
quoi  s'en  tenir,  ni  sur  la  création  du  monde  par  un  acte  libre  et 
souverain  du  Créateur,  ni  sur  le  gouvenementde  la  Providence, 
ni  sur  la  survivance  de  l'âme  et  la  réalité  d'une  vie  future  et 
immortelle  succédant  à  la  vie  présente.  L'effondrement  de  véri- 
tés qui  sont  la  base  de  l'ordre  naturel  et  qui  importent  si  fort 
à  la  conduite  rationnelle  et  pratique  de  la  vie,  aura  un  contre- 
coup sur  les  mœurs  privées  et  publiques — Passons  sous  silence 
ces  vertus  surnaturelles,  que,  à  moins  d'un  don  spécial  de  Dieu, 
personne  ne  peut  ni  pratiquer,  ni  acquérir  ;  vertus  dont  il  est 
impossible  de  trouver  aucune  trace  chez  ceux  qui  font  profession 
d'ignorer  dédaigneusement  la  Rédemption  du  genre  humain,  la 
grâce,  les  sacrements,  le  bonheur  futur  à  conquérir  dans  le  ciel. 
Nous  parlons  simplement  des  devoirs  qui  résultent  des  princi- 
pes de  l'honnêteté  naturelle. 

Un  Dieu  qui  a  créé  le  monde  et  le  gouverne  par  sa  Provi- 
dence ;  une  loi  éternelle  dont  les  prescriptions  ordonnent  de  res- 
pecter l'ordre  de  la  nature  et  défendent  de  le  troubler  ;  une  fin 


—  415  — 

dernière  placée  pour  l'àme  dans  une  région  snpérunnv  aux 
choses  humaines,  et  au  delà  de  celle  hùlellerie  terrestre  :  voilà 
les  sources,  voilà  les  principes  de  toute  justice  et  honnêteté. 
Faites-les  disparaître  (c'est  la  prétention  des  naturalistes  et  des 
francs-maçjons),  et  il  sera  impossible  de  savoir  en  quoi  consiste 
la  science  du  juste  et  do  Tinjuste,  ou  sur  quoi  elle  s'appuie. 
Quant  à  la  morale,  la  seule  chose  qui  a  trouvé  grâce  devant 
les  membres  de  la  secte  macjonnique  et  dans  laquelle  ils  veulent 
que  la  jeunesse  soit  instruite  avec  soin,  c'est  colle  qu'ils  appel- 
lent «  morale  civique — morale  indépendante — morale  libre  »  on 
d'autres  termes,  morale  qui  ne  fait  aucune  place  aux  idées  reli- 
gieuses. 

Or,  combien  une  telle  morale  est  insuffisante,  jusqu'à  quel 
point  elle  manque  de  solidité  et  fléchit  sous  le  souffle  des  passions, 
on  le  peut  voir  assez  par  les  tristes  résultats  qu'elle  a  déjà  don- 
nés. Là  en  effet  où,  après  avoir  pris  la  place  de  la  morale  chré- 
tienne, elle  a  commencé  à  régner  avec  plus  de  liberté,  on  a 
vu  promptement  dépérir  la  probité  et  l'intégrité  des  mœurs, 
grandir  et  se  fortifier  les  opinions  les  plus  monstrueuses  et  l'au- 
dace des  crimes  partout  déborder.  Ces  maux  provoquent  au- 
jourd'hui des  plaintes  et  des  lamentations  universelles,  aux- 
quelles font  parfois  écho  bon  nombre  de  ceux-là  mêmes  qui,  bien 
malgré  eux,  sont  contraints  de  rendre  hommage  à  l'évidence  de 
la  vérité. 

En  outre,  la  nature  humaine  ayant  été  viciée  par  le  péché 
originel,  et,  à  cause  de  cela,  étant  devenue  beaucoup  plus  dispo- 
sée au  vice  qu'à  la  vertu,  l'honnêteté  est  absolument  impossible 
si  les  mouvements  désordonnés  de  l'àme  ne  sont  pas  réprimés 
et  si  les  appétits  n'obéissent  pas  à  la  raison.  Dans  ce  conflit,  il 
faut  souvent  mépriser  les  intérêts  terrestres  et  se  résoudre  aux 
plus  durs  travaux  et  à  la  souffrance,  pour  que  la  raison  victo- 
rieuse demeure  en  possession  de  son  pouvoir.  Mais  les  natura- 
listes et  les  francs-maçons,  n'ajoutant  aucune  foi  à  la  révélation 
que  nous  tenons  de  Dieu,  nient  que  le  père  du  genre  humain  ail 
péché,  et  par  conséquent  que  les  forces  du  libre  arbitre  soient 
d'aucune  façon  a  débilitées,  ou  inclinées  vers  le  mal.  »    (a)    Tout 


(a)  Concile  de  Trente,  Se?s.  VI,  De  Jtutif.  ohap.  1. 


—  416  — 

au  contraire,  ils  exagèreiil  la  puissance  et  l'excellence  de  la  na- 
ture, et,  mettant  uuiiiuenienl  en  elle  le  principe  et  la  règle  de  la 
justice,  ils  ne  peuvent  même  pas  concevoir  la  nécessité  de  faire 
de  constants  elTorts  vl  de  déployer  un  très  grand  courage  pour 
comprimer  les  révoltes  de  la  nature  et  [)Our  imposer  silence  à 
ses  appétits. 

Aussi  voyons-nous  multiplier  et  mettre  à  la  portée  de  tous  les 
hommes  tout  ce  ({ui  peut  flatter  leurs  passions.  Journaux  et 
brochures  d'où  la  réserve  et  la  pudeur  sont  bannies  ;  représen- 
tations théâtrales  dont  la  licence  passe  les  bornes  ;  œuvres  artis- 
tiques où  s'étalent,  avec  un  cynisme  révoltant,  les  principes  de 
ce  qu'on  appelle  aujourd'hui  le  réalisme  ;  inventions  ingénieuses 
destinées  à  augmenter  les  délicatesses  et  les  jouissances  de  la 
vie  ;  en  un  mot,  tout  est  mi*s  en  œuvre  pour  satisfaire  l'amour 
du  plaisir,  avec  lequel  finit  par  se  mettre  d'accord  la  vertu  en- 
dormie. 

Assurément,  ceux-là  sont  coupables,  mais  en  môme  temps,  ils 
sont  conséquents  avec  eux-mêmes,  qui,  supprimant  l'espérance 
des  biens  futurs,  abaissent  la  félicité  au  niveau  de  choses  péris- 
sables, plus  bas  même  que  les  horizons  terrestres.  A  l'appui  de 
ces  assertions,  il  serait  facile  de  produire  des  faits  certains,  bien 
qu'en  apparence  incroyables.  Personne,  en  effet,  n'obéissant 
avec  autant  de  servilité  à  ces  habiles  et  rusés  personnages  que 
ceux  dont  le  courage  s'est  énervé  et  brisé  dans  l'esclavage  des 
passions,  il  s'est  trouvé  dans  la  franc-maçonnerie  des  sectaires 
pour  soutenir  qu'il  fallait  systématiquement  employer  tous  les 
moyens  de  saturer  la  multitude  de  licence  et  de  vices,  bien  as- 
surés qu'à  ces  conditions  elle  serait  tout  entière  entre  leurs 
mains  et  pourrait  servir  d'instrument  à  l'accomplissement  de 
leurs  projets  les  plus  audacieux. 

Relativement  à  la  société  domestique,  voici  à  quoi  se  résume 
l'enseignement  des  naturalistes.  Le  mariage  n'est  qu'une  variété 
de  l'espèce  des  contrats  ;  il  peut  donc  être  légitimement  dissous 
à  la  volonté  des  contractants.  Les  chefs  du  gouvernement  ont 
puissance  sur  le  lien  conjugal.  Dans  l'éducation  des  enfants,  il 
n'y  a  rien  à  leur  enseigner  méthodiquement  ni  à  leur  prescrire 
en  fait  de  religion.  C'est  affaire  à  chacun  d'eux,  lorsqu'ils  seront 


.    —417  — 

en  âge,  de  choisir  la  religion  qu'il  leur  plaira.  Or,  non  seule- 
ment les  francs-mayons  adhèrent  entièrement  à  ces  iirincipes, 
mais  ils  s'appliquent  à  les  Taire  passer  dans  les  mœurs  et  dans 
les  institutions.  Déjà,  dans  beaucoup  de  pays,  même  catholiques, 
il  est  établi  qu'en  dehors  du  mariage  civil,  il  n'y  a  pas  d'uuir)u 
légitime.  Ailleurs,  la  loi  autorise  le  divorce,  que  d'autres  peu- 
ples s'apprêtent  à  introduire  dans  leur  législation  le  plus  tût 
possible.  Toutes  ces  mesures  hâtent  la  réalisation  prochaine  du 
projet  de  changer  l'essence  du  mariage  et  le  réduire  à  n'être 
plus  qu'une  union  instable,  éphémère,  née  du  caprice  d'un  in- 
stant, et  pouvant  être  dissoute  quand  ce  caprice  changera. 

La  secte  concentre  aussi  toutes  ses  énergies  et  tous  ses  efforts 
pour  s'emparer  de  l'éducation  de  la  jeunesse.  Les  francs-maçons 
espèrent  qu'Us  pourront  aisément  former  d'après  leurs  idées  cet 
âge  si  tendre  et  en  plier  lallexibilité  dans  le  sens  qu'ils  voudront, 
rien  iit'  devant  être  plus  elficace  pour  préparer  à  la  société  civile 
une  rai  e  de  citoyens  telle  qu'ils  rêvent  de  la  lui  donner.  C'est 
pour  cela  que,  dans  l'éducation  et  dans  l'instruction  des  enfants, 
ils  ne  veulent  tolérer  les  ministres  de  l'Église,  ni  comme  profes- 
seurs, ni  comme  surveillants.  Déjà,  dans  pfusieurs  pays,  ilsont 
réussi  à  faire  confier  exclusivement  à  des  laïques  l'éducation  de 
la  jeunesse  aussi  bien  qu'à  proscrire  totalement  de  l'enseigne- 
ment de  la  morale  les  grands  et  saints  devoirs  qui  unissent 
l'homme  à  Dieu. 

Viennent  ensuite  les  dogmes  de  la  science  politique.  Voici 
quelles  sont  en  cette  matière  les  thèses  des  naturalistes  :  Les 
hommes  sont  égaux  en  droits  ;  tous,  et  à  tous  les  points  de  vue, 
sont  d'égale  condition.  Étant  tous  libres  par  nature,  aucun  d'eux 
n'a  le  droit  de  commander  à  un  de  ses  semblables,  c'est  faire  vio- 
lence aux  hommes  que  de  prétendre  les  soumettre  à  une  auto- 
rité quelconque,  à  moins  que  cette  autorité  ne  procède  d'eux- 
mêmes.  Tout  pouvoir  est  dans  le  peuple  libre  ;  ceux  qui  exercent 
le  commandement  n'en  sont  les  détenteurs  que  i)ar  le  mandat 
ou  par  la  concession  du  peuple,  de  telle  sorte  que  si  la  volonté 
populaire  change,  il  faut  dépouiller  de  leur  autorité  les  chefs 
de  l'État,  même  malgré  eux.  La  source  de  tous  les  droits  et  de 
toutes  les  fonctions  civiles  réside  soit  dans  la  multitude,  soit 
dans  le  pouvoir  qui  régit  l'État  mais  quand  il  a  été  constitué 
27 


—  4l8- 

d'après  les  nouveaux  principes.  En  t)iilre,  l'État  doit  èlrealhée. 
Il  iH'  trouve  en  ellet  dans  les  diverses  formes  religieuses  aucune 
raison  de  préférer  l'une  à  l'autre  :  donc,  toutes  doivent  être 
mises  sur  lui  pied  d'égalité. 

Or,  tjue  ces  doctrines  soient  professées  par  les  francs-maçons, 
que  tel  soit  pour  eux  l'idéal  d'après  lequel  ils  entendent  consti- 
tuer les  sociétés  :  cela  est  presque  Iropévident  pour  avoir  besoin 
d'être  prouvé.  Il  y  a  déjà  longtemps  qu'ils  travaillent  ouverte- 
ment à  le  réaliser,  en  y  employant  toutes  leurs  forces  et  toutes 
leurs  ressources.  Ils  fraient  ainsi  le  chemin  à  d'autres  sectaires 
nombreux  et  plus  audacieux  qui  se  tiennent  prêts  à  tirer  de  ces 
faux  principes  des  conclusions  encore  plus  détestables,  à  savoir 
le  partage  égal  et  la  communauté  des  biens  entre  les  citoyens, 
après  que  toute  distinction  de  rangs  et  de  fortunes  aura  été 
supprimée. 

Les  faits  que  nous  venons  de  résumer  mettent  en  une  lumière 
sulïisanle  la  constitution  intime  des  francs-maçons  et  montre 
clairement  par  quelle  route  ils  s'acheminent  vers  leur  but. 
Leurs  dogmes  principaux  sont  en  un  si  complet  et  si  manifeste 
désaccord  avec  la  raison  ([u'il  ne  se  peut  imaginer  lien  de  plus 
pervers.  En  effet,  vouloir  détruire  la  religion  et  l'Église  établies 
par  Dieu  lui-même  et  assurées  par  lui  d'une  perpétuelle  protec- 
tion, pour  ramener  parmi  nous,  après  dix-huit  siècles,  les  mœurs 
et  les  institutions  des  païens,  n'est-ce  pas  le  comble  de  la  folie  et 
de  la  plus  audacieuse  impiété  ?  Mais  ce  qui  n'est  ni  moins  hor- 
l'ible  ni  plus  supportable,  c'est  de  voir  répudier  les  bienfaits  mi- 
séricordieusementacquispar  Jésus-Christ,  d'abord  aux  individus, 
puis  aux  hommes  groupés  en  familles  et  en  nations  ;  bienfaits 
qui,  au  témoignage  des  ennemis  mêmes  du  christianisme,  sont 
du  plus  haut  prix.  Certes,  dans  un  plan  si  insensé  et  si  criminel, 
il  est  bien  permis  de  reconnaître  la  haine  inexplicable  dont 
Satan  est  animé  à  l'égard  de  Jésus-Christ  et  sa  passion  de  ven- 
geance. 

L'autre  dessein,  à  la  réalisation  duquel  les  francs-maçons 
emploient  tous  leurs  efforts,  consiste  à  détruire  les  fondements 
piincipaux  de  la  justice  et  de  l'honnêteté.  Par  là,  ils  se  font  les 
auxiliaires  de  ceux  qui  voudraient  qu'à  l'instar  de  l'animal 
l'homme  n'eût  d'autre  règle  d'action  que  ses  désirs.    Ce  dessein 


—  419  — 

ne  va  rien  moins  qu'à  déshonorer  le  genre  humain  et  à  le  préci- 
piter ignominieusement  à  sa  perte. — Le  mal  s'augmente;  de  tous 
les  périls  qui  menacent  la  société  domestique  et  la  société  civile. 
Ainsi  que  nous  Pavons  exposé  ailleurs,  tous  les  peuples,  tous  les 
siècles  s'accordent  îl  reconnaître  dans  le  mariagt;  quelque  chose 
de  sacré  et  de  religieux,  et  la  loi  divine  a  pourvu  à  ce  que  les 
unions  conjugales  ne  puissent  pas  être  dissoutes.  Mais  si  elles 
deviennent  purement  profanes  ;  s'il  est  permis  de  les  rompre  au 
gré  des  contractants,  aussitôt  la  constitution  de  la  famille  sera 
en  proie  mu  trouble  et  à  la  confusion  ;  les  femmes  seront  décou- 
rounées  de  leur  dignité  ;  toute  protection  et  toute  sécurité  dis- 
paraîtront pour  les  enfants  et  pour  leurs  intérêts.  Quant  à  la 
prétention  de  faire  l'État  complètement  étranger  à  la  religion  et 
pouvant  administrer  les  affaires  publiques  sans  tenir  plus  de 
compte  de  Dieu  que  s'il  n'existait  pas  :  c'est  une  témérité  sans 
exemple,  même  chez  les  païens.  Ils  portaient  si  profondément 
gravée  au  plus  intime  de  leurs  âmes  non  seulement  une  idée 
vague  des  dieux,  mais  la  nécessité  sociale  de  la  religion,  qu'à 
leur  sens  il  eût  été  plus  aisé  à  une  ville  de  se  tenir  debout  sans 
être  appuyée  au  sol  que  privée  de  Dieu.  De  fait,  la  société  du 
genre  humain,  pour  laquelle  la  nature  nous  a  créés,  a  été  cons- 
tituée par  Dieu,  auteur  de  la  nature.  De  lui,  comme  principe 
et  comme  source,  découlent  dans  leur  force  et  dans  leur  péren- 
nité les  bienfaits  innombrables  dont  elle  nous  enrichit.  Aussi, 
de  même  que  la  voix  de  la  nature  rappelle  à  chaque  homme  en 
particulier  l'obligation  où  il  est  d'offrir  à  Dieu  le  culte  d'une 
pieuse  reconnaissance,  parce  que  c'est  à  Lui  que  nous  sommes 
redevables  de  la  vie  et  des  biens  qui  l'accompagnent,  un  devoir 
semblable  s'impose  aux  peuples  et  aux  sociétés. 

De  là  résulte  avec^la  dernière  évidence  que  ceux  qui  veulent 
briser  toute  relation  entre  la  société  civile  et  les  devoirs  de  la 
religion  ne  commettent  pas  seulement  une  injustice,  mais  leur 
conduite  prouve  encore  leur  ignorance  et  leur  ineptie.  En 
effet,  c'est  par  la  volonté  de  Dieu  que  les  hommes  naissent  pour 
être  réunis  et  pour  vivre  en  société  ;  l'autorité  est  le  lien  néces- 
saire au  maintien  de  la  société  civile,  de  telle  sorte  que,  lui  brisé, 
elle  se  dissout  facilement  et  immédiatement.  L'autorité  a  donc 
pour  auteur  le  même  Etre  qui  a  créé  la  société.  Aussi,  quel  que 


—  420  — 

soit  celui  entre  les  mains  de  qui  le  pouvoir  réside,  celui-là  est  le 
minisire  de  Dieu.  Par  consé(j[uenl,  dans  la  mesure  où  l'exigent 
la  fin  et  la  nature  de  la  société  humaine,  il  faut  obéir  au  pouvoir 
létritime  commandant  des  choses  justes,  comme  à  l'autorité 
même  de  Dieu  qui  gouverne  tout  ;  et  rien  n'est  plus  contraire  à 
la  vérité  que  de  soutenir  qu'il  dépend  de  la  volonté  du  peuple 
de  refuser  cette  obéissance  quand  il  lui  plaît. 

De  même,  si  l'on  considère  que  tous  les  hommes  sont  de  même 
race  et  de  même  nature  et  qu'ils  doivent  tous  atteindre  la  môme 
fin  dernière,  et  si  l'on  regarde  aux  devoirs  et  aux  droits  qui 
découlent  de  cette  communauté  d'origine  et  de  destinée,  il  n'est 
pas  douteux  qu'ils  ne  soient  tous  égaux.  Mais,  comme  ils  n'ont 
pas  tous  les  mêmes  ressources  d'inlelligence  et  qu'ils  diffèrent 
les  uns  des  autres,  soit  par  les  facultés  de  l'esprit,  soit  par  les 
énergies  physiques  ;  comme  enfin  il  existe  entre  eux  mille  dis- 
tinctions de  mœurs,  de  goûts,  de  caractères,  rien  ne  répugne 
tant  à  la  raison  que  de  prétendre  les  ramener  tous  à  la  même 
mesure  et  d'introduire  dans  les  institutions  de  la  vie  civile  une 
égalité  rigoureuse  et  mathématique.  De  même,  en  effet,  que  la 
parfaite  constitution  du  corps  humain  résulte  de  l'union  et  de 
l'assemblage  des  membres  qui  n'ont  ni  les  mêmes  formes  ni  les 
mêmes  fonctions,  mais  dont  l'heureuse  association  et  le  concours 
harmonieux  donnent  à  tout  l'organisme  sa  beauté  plastique,  sa 
forcé  et  son  aptitude  à  rendre  les  services  nécessaires,  de  même, 
au  sein  de  la  société  humaine,  se  trouve  une  variété  presque 
infinie  de  parties  dissemblables.  Si  elles  étaient  toutes  égales 
entre  elles  et  libres,  chacune  pour  son  compte,  d'agir  à  leur 
guise,  rien  ne  serait  plus  difforme  qu'une  telle  société.  Si,  au 
contraire,  par  une  sage  hiérarchie  des  mérites,  des  goûts,  des 
aptitudes,  chacune  d'elles  concourt  au  bien  général,  vous  voyez 
se  dresser  devant  vous  l'image  d'une  société  bien  ordonnée  et 
conforme  à  la  nature. 

Les  malfaisantes  erreurs  que  Nous  venons  de  rappeler  menacent 
les  Étals  des  dangers  les  plus  redoutables.  En  effet,  supprimez 
la  crainte  de  Dieu  et  le  respect  dû  à  ses  lois  ;  laissez  tomber  eu 
discrédit  Taulorité  des  princes  ;  donnez  libre  carrière  et  encou- 
ragement à  la  manie  des  révolutions  ;  lâchez  la  bride  aux  pas- 
sions populaires  ;  brisez  tout  frein,  sauf  celui  des  châtiments, 


—  421  — 

vous  aboutirez  par  la  force  des  choses  à  uu  houlevurseuieuL 
universel  et  à  la  ruiiie  de  toutes  les  institutions  :  tel  est,  il  est 
vrai,  le  but  avéré,  explicite  que  poursuivent  de  leurs  elForls 
beaucoup  d'associations  communistes  et  socialistes  ;  et  la  secte 
des  francs-maçons  n'a  pas  le  droit  de  se  dire  étrangère  à  leurs 
attentats,  puisqu'elle  favorise  leurs  desseins  et  que,  sur  le  li-nain 
des  pVincipes,  elle  est  entièrement  d'accord  avec  elles.  Si  ces 
principes  ne  produisent  pas  immédiatement  et  partout  leurs 
conséiiuences  extrêmes,  ce  n'est  ni  à  la  discipline  de  la  secte  ni  à 
la  volonté  des  sectaires  qu'il  faut  l'attribuer  ;  mais  d'abord  à  la 
vertu  de  cette  divine  religion  qui  ne  peut  pas  être  anéantie  ; 
puis  aussi  à  l'action  des  hommes  qui,  formant  la  partie  la  phis 
saine  des  nations,  refusent  de  subir  le  joug  des  sociétés  secrètes, 
et  luttent  avec  courage  contre  leurs  entreprises  insensées. 

Et  plût  à  Dieu  que  tous,  jugeant  l'arbre  par  ses  fruits,  sussent 
reconnaître  le  germe  et  le  principe  des  maux  qui  nous  accablent, 
des  dangers  qui  nous  menacent.  Nous  avons  affaire  à  un  en- 
nemi rusé  et  fécond  en  artifices.  Il  excelle  à  chatouiller  agréa- 
blement les  oreilles  des  princes  et  des  peuples,  et  il  a  su  prendre 
les  uns  et  les  autres  par  la  douceur  de  ses  maximes  et  l'appât  de 
ses  flatteries. — Les  princes  ?  les  francs-maçons  se  sont  insinués 
dans  leur  faveur  sous  le  masque  de  l'amitié,  pour  faire  d'eux  des 
alliés  et  de  puissants  auxiliaires  à  l'aide  desquels  ils  opprime- 
raient plus  sûrement  les  catholiques.  Afin  d'aiguillonner  plus 
vivement  le  zèle  de  ces  hauts  personnages,  ils  poursuivent 
l'Église  d'impudentes  calomnies.  C'est  ainsi  qu'ils  l'accusent 
d'être  jalouse  de  la  puissance  des  souverains  et  de  leur  contester 
leurs  droits.  Assurés  par  cette  politique  de  l'impunité  de  leur 
audace,  ils  ont  commencé  à  jouir  d'un  grand  crédit  sur  les  gou- 
vernements. D'ailleurs,  ils  se  tiennent  toujours  prêts  à  ébranler 
les  fondements  des  empires,  à  poursuivre,  à  dénoncer,  et  même 
à  chasser  les  princes,  toutes  les  fois  que  ceux-ci  paraissent  user 
du  pouvoir  autrement  que  la  secte  ne  l'exige. — Los  peuples  ?  ils 
se  jouent  d'eux  en  les  flattant  par  des  procédés  semblables.  Ils 
ont  toujours  à  la  bouche  les  mots  de  «  liberté  »  et  de  «  prospérité 
publifjue.  )>  A  les  en  croire,  c'est  l'Église,  ce  sont  les  souverains 
qui  ont  toujours  fait  obstacle  à  ce  que  les  masses  fussent  ar:-a- 
chées  à  une  servitude  injuste  et  délivrées  de  la  misère.    Ils  ont 


—  422  — 

séduit  le  peuple  par  ce  langage  fallacieux,  et  excitant  en  lui  la 
soif  des  changements,  ils  l'ont  lancé  à  l'assaut  des  deux  puissan- 
ces ecclésiastique  et  civile.  Toutefois,  la  réalité  des  avantages 
iiu'on  espère  demeure  toujours  au-dessous  de  l'imagination  et  de 
ses  désirs.  Bien  loin  d'être  devenu  plus  heureux,  le  peuple  ac- 
cablé par  une  oppression  et  une  misère  croissantes  se  voit  encore 
dépouillé  dos  consolations  qu'il  eût  pu  trouver  avec  tant  de  fa- 
cilité et  d'abondance,  dans  les  croyances  et  les  pratiques  de  la 
l'cligion  chrétienne.  Lorsque  les  hommes  s'attaquent  à  l'ordre 
providentiellement  établi,  par  une  juste  punition  de  leur  orgueil, 
ils  trouvent  souvent  l'afQiction  et  la  ruine  à  la  place  de  la  for- 
tune prospère  sur  laquelle  ils  avaient  témérairement  compté 
pour  l'assouvissement  de  tous  leurs  désirs. 

Quant  à  l'Église,  si  par-dessus  toute  chose,  elle  ordonne  aux 
hommes  d'obéir  à  Dieu,  souverain  seigneur  de  l'univers,  l'on 
porterait  contre  elle  un  jugement  calomnieux,  si  on  croyait 
qu'elle  est  jalouse  de  la  puissance  civile  ou  qu'elle  songe  à  entre- 
prendre sur  les  droits  des  princes.  Loin  de  là.  Elle  met  sous  la  sanc- 
tion du  devoir  et  de  la  conscience  l'obligation  de  rendre  à  la 
puissance  civile  ce  qui  lui  est  légitimement  dû.  Si  elle  fait 
découler  de  Dieu  lui-môme  le  droit  de  commander,  il  en  résulte 
pour  l'autorité  un  surcroît  considérable  de  dignité  et  une  facilité 
plus  grande  de  se  concilier  l'obéissance,  le  respect  et  le  bon 
vouloir  des  citoyens.  D'ailleurs,  toujours  amie  de  la  paix,  c'est 
elle  qui  nourrit  la  concorde,  en  embrassant  tous  les  hommes 
dans  la  tendresse  de  sa  charité  maternelle.  Uniquement  atten- 
tive à  procurer  le  bien  des  mortels,  elle  ne  se  lasse  pas  de  rappe- 
ler qu'il  faut  toujours  tempérer  la  justice  par  la  clémence,  le 
commandement  par  l'équité,  les  lois  par  la  modération  ;  que  le 
droit  de  chacun  est  inviolable  ;  que  c'est  un  devoii-  de  travailler 
au  maintien  de  l'ordre  et  de  la  tranquillité  générale,  et  de  venir 
en  aide,  dans  toute  la  mesure  du  possible,  par  la  charité  privée 
et  publique,  aux  souffrances  des  malheureux.  Mais,  pour  em- 
ployer fort  A  propos  les  paroles  de  Saint  Augustin,  ils  croient  ou 
ils  cherchent  à  faire  croire  que  la  doctrine  chrétienne  est  incompa- 
tible avec  le  bien  de  PEtat,  parce  qu'ils  veulent  fonder  l'Etat  non  sur 
la  solidité  des  vertus,  mais  sur  l'impunité  des  vices.  \a] — Si   tout 


(a)  EpiBt.  157  al.  3,  ad  VoluBian.,  cap.  5.  n.  20. 


—  423  — 

cela  était  mieux  connu,  princes  et  peuples  feraient  preuve  de 
sagesse  politique  et  agiraient  tonformémenl  aux  exigences  du 
salut  général,  en  s'unissanl  à  l'Église  pour  résister  aux  attaques 
des  francs-maçons,  an  lieu  de  s'unir  aux  francs-maçons  pour 
combattre  l'Église. 

Quoi  qu'il  en  puisse  advenir,  Notre  devoir  est  de  nous  appli- 
quer à  trouver  des  remèdes  proportionnés  à  un  mal  si  intense  et 
dont  les  ravages  ne  se  sont  que  Irojt  étendus.     Nous  le  savons  : 
notre  meilleur  et  plus  solide  espoir  de  guérisTDU  est  dans  la  vertu 
de  cette  religion  divine  que  les  francs-maeons  haïssent  d'autant 
plus  qu'ils  la  redoutent  davantage.     Il  importe  donc  souverai- 
nement de  faire  d'elle  le  point  central  dé  la  résistance  contre 
l'ennemi  commun      Aussi,  tous  les  décrets  portés  par  l«'s  Pon 
tifes  romains,  Nos  prédécesseurs,  en  vue  de  paralyser  les  efforts 
et  les  tentatives  de  la  secte  maçonnique  ;  toutes  les  sentences 
prononcées  par  eux  pour  détourner  les  hommes  de  s'afïïlier  à 
celte  secte  ou  pour  les  déterminer  à  en  sortir,  Nous  entendons 
les  ratifier  de  nouveau,  tant  en  général  qu'en  particulier.    Plein 
de  confiance  à  cet  égard  dans  la  bonne  volonté  des  chrétiens, 
Nous  les  supplions,  au  nom  de  leur  salut  éternel,  et  nous  leur 
demandons  de  se  faire  une  obligation  sacrée  de  conscience  de 
ne  jamais  s'écarter,  même  d'une  seule  ligne,  des  prescriptions 
promulguées  à  ce  sujet  par  le  Siège  Apostolique. 

Quant  à  vous.  Vénérables  Frères,  Nous  vous  prions.  Nous 
vous  conjurons  d'unir  vos  efforts  aux  Nôtres,  et  d'employer  tout 
votre  zèle  à  faire  disparaître  l'impure  contagion  du  poison  qui 
circule  dans  les  veines  de  la  société  et  l'infecte  tout  entière.  Il 
s'agit  pour  vous  de  procurer  la  gloire  de  Dieu  et  le  salut  du 
prochain.  Gombatlanl  pour  de  si  grandes  causes,  ni  le  courage 
ni  la  force  ne  vous  feront  défaut.  Il  vous  appartient  de  déter- 
miner dans  votre  sagesse  par  quels  moyens  plus  efficaces  vous 
pourrez  avoir  raison  des  difficultés  et  des  obstacles  qui  se  dres- 
seront contre  vous.— Mais,  puisque  l'autorité  inhérente  à  Notre 
charge  Nous  impose  le  devoir  do  vous  tracer  Nous-mème  la  ligne 
de  conduite  que  Nous  estimons  la  meilleure.  Nous  vous  disons  : 

En  premier  lieu,  arrachez   à  la  franc-maçonnerie  l"  masque 
dont  elle  se  couvre,  et  faites-la  voir  telle  qu'elle  est. 


—  424  — 

Secoiuloment,  par  vos  discours  et  par  des  Lettn.'s  pastorales 
spécialement  consacrées  à  cette  question,  instruisez  vos  peuples; 
faites-leur  connaîtn"  les  artifices  employés  par  ces  sectes  pour 
séduire  les  hommes  et  les  attirer  dans  leurs  rangs, — la  perversité 
de  leurs  doctrines, — l'infamie  de  leurs  actes.  Rappelez-leur 
qu'en  vertu  des  sentenc-es  plusieurs  fois  portées  par  Nos  prédé- 
cesseurs, aucun  catholique,  s'il  veut  rester  digne  de  ce  nom  et 
avoir  de  son  salut  le  souci  qu'il  mérite,  ne  peut,  sous  aucun  pré- 
texte, s'aflilier  à  la  secte  des  francs-maçons.  Que  personne  donc 
ne  se  laisse  tromper  par  de  fausses  apparences  d'honnêteté.  Quel- 
ques personnes  peuvent  en  effet  croire  que,  dans  les  projets  des 
francs-maçons,  il  n'y  a  rien  de  formellement  contraire  à  la  sain- 
teté de  la  religion  et  dos  mœurs.  Toutefois,  le  principe  fonda- 
mental, qui  est  comme  l'âme  de  la  secte  étant  condamné  par  la 
morale,  il  ne  saurait  être  permis  de  se  joindre  à  elle,  ni  de  lui 
venir  en  aide  d'aucune  façon. 

Il  faut  eusuilt',  à  l'aide  de  fréquentes  instructions  et  exhorta- 
tions, faire  en  sorte  que  les  masses  acquièrent  la  connaissance 
de  la  religion..  Dans  ce  but,  nous  conseillons  très  fort  d'expo- 
ser, soit  par  écrit,  soit  de  vive  voix  et  dans  des  discours  ad  hoc. 
les  éléments  des  principes  sacrés  qui  constituent  la  philosophie 
chrétienne.  Cette  dernière  recommandation  a  surtout  pour  but 
de  guérir  par  une  science  de  bon  aloi  les  maladies  intellectuelles 
des  hommes,  et  de  les  prémunir  tout  à  la  fois  contre  les  formes 
multiples  de  l'erreur  et  contre  les  nombreuses  séductions  du  vice, 
surtout  iMi  un  temps  où  la  licence  des  écrits  va  de  pair  avec  une 
insatiable  avidité  d'apprendre.  L'œuvre  est  immense  ;  pour 
l'accomplir,  vous  aurez  avant  tout  l'aide  et  la  collaboration  de 
votre  clergé,  si  vous  donnez  tous  vos  soins  à  le  bien  former  et  à 
le  maintenir  dans  la  perfection  de  la  discipline  ecclésiastique  et 
dans  la  science  des  saintes  lettres. 

Toutefois,  une  cause  si  belle  et  d'une  si  haute  importance 
appelle  à  son  secours  le  dévouement  intelligent  des  laïques  qui 
unissent  les  bonnes  mœurs  et  l'uistruction  à  l'amour  de  la  reli- 
gion et  de  la  patrie.  Mettez  en  commun,  Vénérables  Frères,  les 
forces  de  ces  deux  ordres,  et  donnez  tons  vos  soins  à  ce  que  lès 
hommes  connaissent  à  fond  l'Église  Catholique  ol  l'aiment  de 
ont  leur  f'œur.    Car,  plus  cette  connaissance  et  cet  amour  gran- 


-  425  — 

diront  (J;m^  les   ùmcs,  plus  on   prendra  en  déi^oùt    los  sofiélés 
secrètes,  plus  on  sera  empressé  de  les  fnir 

Nous  profitons  à  dessein  de  la  nouvidle  oeeasion  qui  Nous  csl 
otfei'le  d'insister  sur  la  recommandation  déjà  faiU'  par  Nons  en 
laveur  dn  Tiers-Ordre  de  Saint-Françjois,  à  la  diseiplinc  dmincl 
nous  avons  apporté  diî  sages  tempéraments.  Il  faiU  mettre  un 
grand  zèU;  à  le  propager  et  à  ralTermir.  Tel  eu  ell'ri  i]tril  a  ete 
établi  par  son  auttnir,  il  consiste  lont  entier  eu  ceci  :  atliri'r  les 
hommes  à  l'amour  de  Jésus-Christ,  à  rainour  de  l'K^lise,  à  la 
pratique  des  vertus  chrétiennes.  Il  peut  dont;  rendn;  de  grands 
services  poui"  aider  à  vaincre  la  contagion  de  ces  sectes  détesta- 
bles Que  celle  sainte  association  fasse  doue  lous  li-s  jours  de 
nouveaux  pi-ogrès.  Parmi  les  nouilireux  avantages  (jue  l'on 
peut  attendre  d'elle,  il  eu  "st  un  (|ui  [)rime  lous  les  autres:  celle 
association  est  une  véritable  école  de  Liberté,  de  Fraternité, 
d'Égalité,  non  selon  l'absurde  façjon  dont  les  francs-maçjons enten- 
dent ces  choses,  mais  telles  que  Jésus-Christ  a  voulu  eu  enrichir 
le  genre  humain  et  que  Saint  François  les  a  mises  eu  [jratiijue. 

Nous  parlons  donc  ici  de  la  liberté  des  enfants  de  Dieu,  au 
nom  d(;  laquelle  nous  refusons  d'obéir  à  ces  maîtres  iniques  qui 
s'appellent  Satan  et  les  mauvaises  passions.  Nous  parlons  de  la 
fraternité  qui  nous  rattache  à  Dieu,  commun  créateur  et  père 
de  lous  les  hommes.  Nous  parlons  de  l'égalité  qui,  établie  sur 
les  fondements  de  la  justice  et  do  la  charité,  ne  rôve  pas  de  sup- 
primer toute  distinction  entre  les  hommes,  mais  excelle  à  faire, 
de  la  vai'iété  des  conditions  et  des  devoirs  de  la  vie,  une  harmo- 
nie admirable,  et  une  sorte  de  merveilleux  concert  dont  proti- 
teni  naturellement  les  intérêts  et  la  dignité  de  la  vie  civile. 

En  troisième  lieu,  une  institution,due  à  la  sagesse  de  nos  pères 
et  momentanément  interrompue  par  le  cours  des  temps  pourrait 
à  l'époque  où  nous  sommes,  redevenir  le  type  et  la  forme  de 
créations  analogues.  Nous  voulons  parler  de  ces  corporations 
ouvrières  destinées  à  protéger,  sous  la  tutelle  de  la  religion,  les 
intérêts  du  li-avail  et  les  mœurs  des  travailleurs.  Si  la  pierre  de 
touche  d'une  longue  expérience  avait  fait  apprécier  à  nos  an- 
cêtres l'utilité  ai',  ces  associations,  notre  âge  en  retirerait  peut- 
êlre  de  plus  grands  fruits,  tant  elles  ofTrent  de  précieuses  res- 
sources pour  combattre  avec  succès  et  pour  écraser  la  puissance 


—  42r;  — 

des  sectes.  Ceux  ([ui  n'échappent  à  la  misère  qu'au  pi-ix  du  labeur 
(le  Ictirs  mains,  en  même  tt^mps  que,  par  leur  condition,  ils  sont 
sou\<'iaincm('iU  dignes  de  la  charitable  assistance  de  leurs  stun- 
blables,  sont  aussi  les  plus  exposés  à  être  trompés  par  les  séduc- 
tions et  les  ruses  d(!S  apôtres  du   mensonge.     Tl  faut  donc   leur 
venir  en  aide  avec  une  très  grande  habihîté  et   leur  onvi-ir   les 
rangs  d'associations  honnêtes  pour  les  empêcher  d'être  enrôlés 
dans  les  mauvaises.  En  conséquence,  et  pour  le  salut  du  peuple. 
Nous  souhaitons  ardemment  de  voir  se  réaliser,  sous  les  aus- 
pices et  le  patronage  des  Évèqnes,  ces  corporations  appropriées 
aux  besoins  du  temps  présent     Ce  n'est  pas  pour  Nous  une  joie 
médiocre  d'avoir  vu  déjà  se  constituer  en   plusieurs  lieux  des 
associations  de  ce  genre,  ainsi  que  des  sociétés  de  patrons,  le  but 
des  unes  et  des  autres  étant  de  venir  en  aide  à  l'honorable  classe 
des  prolétaires,  d'assurer  à  leurs  enfants  le  bienfait  d'un   patro- 
nage tutélaire,  de  leur  fournir  les  moyens  de  garder,  avec  de 
bonnes  mœurs,  la  connaissance  de  la  religion  et  l'amour  de   la 
piété.— Nous  ne  saurions  ici  passer  sous  silence  une  société  qui 
a  donné  tant  d'exemples  admirables  et  qui  a  si  bien  mérité  des 
classes  poi)ulaires.     Nous  voulons  parler  de  celle  qui  a   pris  le 
nom  de  son  père.  Saint  Vincent  de  Paul.     On   connaît  assez  les 
œuvres  accomplies  par  cette  société  et  le  but  qu'elle  se  propose. 
Les  efforts  de  ses  membi-es  tendent  uniquement  à  se  porter  par 
une  charitable  initiative  au  secours  des  pauvres  et  des  malheu- 
reux, ce  qu'ils  font  avec  une  merveilleuse  sagacité  et  une  non 
moins  admirable  modestie.     Mais  plus  cette  société  cache  le  bien 
qu'elle  opère,  plus  elle  est  apte  à  pratiquer  la  charité  chrétienne 
et  cà  soulager  la  misère  des  hommes. 

Quatrièmement,  afin  d'atteindre  plus  aisément  le  bu'  de  Nos 
désirs,  Nous  recommandons  avec  une  nouvelle  instance  à  votre 
foi  et  à  votre  vigilance  la  jeunessi;  (jui  est  l'espoir  de  la  société. 
Appliquez  à  sa  formation  la  plusgrande  partie  de  vos  sollicitudes 
pastorales.  Quels  qu'aient  déjà  pu  être  à  cet  égard  votre  zèle  et 
votre  prévoyance,  croyez  que  vous  n'eu  ferez  jamais  assez  pour 
soustraire  la  jeunesse  aux  écoles  et  aux  mailics  près  desquels 
elle  serait  exposée  à  i-espirei-  le  souille  empoisonné  des  sectes. 
Paiini  les  prescriptions  de  la  doctrine  chrétienne,  il  en  est  une 


—  427  — 

sur  laquelle  devront  insister  les  parents,  les  [tienx   instituteurs, 
les  curés,  sous  l'impulsion  de  leurs  Évèques. 

Nous  voulons  parler  de  la  nécessité  de  prémunir  hnirs  enfants 
ou  leurs  élèves  contre  ces  sociétés  criminelles,  eu  li-ur  appre- 
nant de  bonne  heure  à  se  défier  des  artifices  perfides  et  variés  à 
l'aide  desquels  leurs  prosélytes  cherchent  à  enlacer  les  honmies. 
Ceux  qui  ont  charge  de  préparer  les  jeunes  gens  à  recevoir  les 
sacremenls  comme  il  faut,  agii-aient  sagement  s'ils  amenaient 
chacun  d'eux  à  [)i-endre  la  lei'me  résolution  de  ne  s'agrégfr  à 
aucune  société  à  l'insu  de  leurs  parents,  on  sans  avoir  consulté 
leur  curé  ou  leur  confesseur. 

Du  reste,  .\ou>  savons  très  bien  que  nos  communs  labeurs  pour 
arracher  du  champ  du  Seigneur  ces  semences  pernicieuses,  se- 
raient tout  à  fait  impuissants  si,  du  haut  du  ciel,  le  Maître  de  la 
vigne  ne  secondait  nos  efforts.  Il  est  donc  nécessaire  d'implorer 
son  assistance  et  son  secours  avec  un  grande  ardeur  et  par  des 
sollicitations  réitéi'ées,  proportionnées  h  la  nécessité  des  circon- 
stances et  à  l'intensité  du  péril.  Fière  de  ses  précédents  succès,  la 
secte  des  francs-maçons  lève  insolemment  la  tète,  et  son  audace 
semble  ne  plus  connaître  aucunes  bornes.  Rattachés  les  uns  aux 
autres  pai-  le  lien  d'une  fédération  criminelle  et  de  leurs  projets 
occultes,  ses  adeptes  se  prêtent  vui  mutuel  appui  ei  se  provo- 
quent entre  eux    à  oser  et  à  faire  le  mal. 

A  une  si  violente  attaque  doit  répondre  une  défense  énergi- 
que. Que  les  gens  de  bien  s'unissent  donc,  eux  aussi  et  forment 
une  immense  coalition  de  prières  et  d'efforts.  En  conséquence, 
Nous  leur  demaiidons  de  faire  entre  eux,  par  la  concorde  des 
f'sprits  et  des  cœurs,  une  cohésion  qui  les  rende  invincibles 
con;i-e  les  assauts  des  sectaires.  En  outre,  qu'ils  tendent  vers 
Dieu  des  mains  sup[)liantes  et  que  leurs  gémissements  persévé- 
rants s'efi'orcent  d'obtenir  la  prospérité  et  les  progrès  du  christia- 
nisme, la  paisible  jouissance  pour  l'Église  de  la  liberté  néces- 
saire, le  retour  des  égarés  au  bien,  le  triomphe  de  la  vérité  sur 
l'erreur,  de  la  vertu  sur  le  vice. 

Demandons  à  la  Vierge  Marie,  Mère  de  Dieu,  de  se  faire  notre 
auxiliaire  et  notre  interprète.  Victorieuse  de  Satan  dès  le  pre- 
mier instant  de  sa  Conception,  qu'elle  déploie  sa  puissance  contre 


—  428  — 

les  sectes  réprouvées  ciui  fonl  si  évidemment  revivre  parmi  nous 
res[)rit  de  révolte,  l'incorriyible  perfidie  et  la  ruse  du  démon. — 
Appi'lons  à  notre  aide  le  prince  desmilices  célestes  Saint  Michel, 
(jui  a  précipité  dans  les  enlers  les  Anges  révoltés  ;  puis  Saint  Jo- 
seph, l'Kpoux  de  laTrès  Sainte  Vierge.le  céleste  et  tnlélaire  patron 
de  l'Église  Catholique,  et  les  grands  Apôtres  Saint  Pierre  et 
Saint  Paul,  ces  infatigables  semeurs  et  ces  cham[)ions  in^■inci- 
bles  de  la  foi  catholique.  Grâc(>  à  leur  protection  et  à  la  persé- 
vérance de  tons  les  fidèles  dans  la  prière,  Nous  avons  la  con- 
fiance que  Dieu  daignera  envoyer  un  secours  opportun  et  miséri- 
cordieux au  genre  humain  en  proie  à  un  si  grand  danger. 

En  attendant,  comme  gage  des  dons  célestes  et  comme  témoi- 
gnage de  Notre  bienveillance,  Nous  vous  envoyons  du  fond  du 
cœur  la  bénédiction  apostolique,  à  vous,  Vénérables  Frères,  ainsi 
qu'au  clergé  et  aux  peuples  confiés  à  votre  sollicitude. 

Donné  à  Rome,  près  Saint-Pierre,  le  20  avril   1884,  de  Noire 
Pontificat  la  septième  année. 

Léon  XIII,  Pape. 


—  42i)  — 

MANDEMENT 

1-B0MUL8UANT    UKK    BNCVOLIQUK    DU    SOUVERAIN    PONTIFE    CONTRE    I.A  PRANC-M Ai,U.N.SBRIE 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  pah  la  grâce  de 
Dieu  kt  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assistant 
AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clcrgc  Séculier  et  Régulier  et  à  tous  les  Fidèles  de  rArchidiocèse 
de  Québec,  Salut  et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

C'est  de  Rome,  en  la  fête  des  bienheureux  apôtres  Pierre  et 
Paul,  après  avoir  eu  le  bonheur  d'offrir  le  saint  sacrifice  sur 
leurs  tombeaux  et  de  recevoir  pour  Nous  et  pour  vous  la  béné- 
iliclion  du  Vicaire  de  Jésus-Christ,  que  Nous  vous  adressons 
aujourd'hui  la  parole,  Nos  Très  Ghers  Frères,  pour  promulguer 
une  Encyclique  sur  un  sujet  des  plus  importants. 

Depuis  un  siècle  et  demi,  les  Souverains  Pontifes,  comme  des 
sentinelles  vigilantes  placées  sur  les  murs  do  la  cité  de  Dieu, 
n'ont  cessé  de  sonner  l'alarme  contre  les  sociétés  secrètes,  qui 
ne  sont  autre  chose  que  l'armée  de  la  cité  du  mal.  Le  20  avril 
dernier,  Notre  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII,  fidèle  à  son  devoir 
et  aux  traditions  du  Siège  Apostolique,  a  exposé  les  très  graves 
raisons  pour  lesquelles  ces  sociétés  doivent  être  en  horreur  aux 
enfants  de  l'Eglise. 

L'apôtre  Saint  Paul  (Éph.  V,  8.1  recommande  aux  chrétiens  de 
vivre  comme  des  enfants  de  lumière  :  ut  filii  lucis  ambulate.  Le 
secret  profond  et  inviolable  dont  la  franc-maçonnerie  s'enveloppe 
est  déjà  par  lui-même  une  preuve  de  la  perversité  de  ses  des- 
seins, car  le  bien  ne  craint  pas  la  lumière.  Et  cela  est  vrai 
même  dans  le  cas  où  la  promesse  du  secret  n'est  pas  confirmée 
par  serment. 


—  430  — 

La  franc-maçonnorie  exige  de  ses  adeptes  une  obéissance 
aveugle  et  absolue  aux  ordres  de  ses  chefs,  en  sorte  que  ceux 
(jui  sont  assez  imprudents  pour  s'enrôler  dans  ses  rangs,  en  de- 
viiMintMit  les  esclaves,  et  coutcmU  le  danger  de  perdre  la  vie  en 
cas  de  désobéissance.  C'est  donc  une  folie  que  d'y  entrer  ;  c'est 
un  devoir  d'en  sortir  au  plus  vile. 

Elle  fait  profession  de  n'exclure  de  son  sein  aucune  religion 
et  de  n'en  reconnaître  aucune  ;  l'enfant  de  l'Église  qui  mitre 
dans  cette  société  est  donc  exposé  à  entendre  l'éloge  et  à  prendre 
peu  à  peu  l'habitude  de  cette  indifférence  religieuse  qui  offre 
plus  de  danger  qu'une  hostilité  ouverte  capable  de  provoquer 
des  soupçons  et  des  remords. 

Cette  indifférence  n'est  elle-même  qu'un  premier  pas  vers  un 
abime  plus  profond. 

Làuie  humaine,  créée  à  l'image  de  Dieu  et  appelée  à  un  bon- 
heur parfait,  ne  peut  se  dispenser  d'avoir  une  religion.  L'iudif- 
férentisme  l'incline  à  se  faire  une  religion  à  son  gré,  selon  les 
bornes  étroites  de  son  intelligence  et  surtout  conforme  aux  vils 
penchants  d'un  cœur  enclin  au  mal  dès  sa  jeunesse  (Gen.  VIII,  21.) 
par  suite  du  péché  originel.  L'orgueil,  le  commencement  de  tout 
pi'ché^  initium  omnis  pcccati  (Eccl.  X,  15.|,  comme  nous  le  dit 
l'Esprit  Saint,  l'orgueil  fait  rejeter  toute  révélation  divine  ;  la 
concupiscence  abhorre  toute  morale  qui  la  gène  et  sous  prétexte 
de  liberté,  veut  s'affranchii-  de  toute  loi  divine  et  humaine. 
L'existence  d'un  Dieu  infiniment  saint  et  puissant  ;  la  spiritua- 
lité et  l'immortalité  de  l'âme  ;  la  sainteté  et  l'indissolubilité  du 
mariage  ;  les  droits  les  plus  évidents  de  l'Église  ;  les  principes 
fondamentaux  de  la  famille  et  de  la  société  ;  tout  est  méconnu, 
nié,  foulé  aux  pieds  et  il  ne  reste  plus  aux  passions  les  plus  dan- 
gereuses d'autre  frein  que  la  crainte  d'un  châtiment  temporel, 
auquel  les  coupables  ont  toujours  l'espoir  et  trop  souvent  la 
chance  d'échapper. 

Tel  est.  Nos  Très  Chers  Frères,  le  tableau  que  l'Encyclique 
nous  trace  de  ce  rja/i/ra/tsmf  auquel  arrivent  par  degrés  les  francs- 
maçons  les  plus  avancés.  Ce  qui  se  passe  aujourd'hui  en  Eu- 
rope en  est  une  preuve  évidente. 


-,431  - 

Le  Souverain  Pontife  reconnaît  que  parmi  les  francs-niai^ons 
il  y  en  a  un  bon  nombre  qui  n'en  sont  pas  tMicore  rmilus  à  et; 
degré  de  perversité  et  qui  reculeraient  d'horreur  s'ils  connais- 
saient combien  rigoureusement  ces  épouvantables  conséquences 
découlent  des  principes  fondamentaux   de  la   franc-maronut'ric. 

Ce  qui  les  trompe  et  les  aveugle  c'est  cette  apparence  sédui- 
sante de  riinion  fraternelle  qu'elle  propose  et  invoque  comme 
étant  le  but  unique  et  le  fruit  de  l'association  :  (;e  sont  ces  se- 
cours muluels  que  les  membres  se  prêtent  les  uns  aux  autres 
quand  ils  se  sont  reconnus  au  moyen  de  signes  mystérieux  qu'ils 
croient  à  tort  être  l'unique  secret  de  la  société,  tandis  que  les 
vrais  secrets  ne  sont  révélés  qu'à  ceux  dont  les  principes  anti- 
religieux et  anti-sociaux  sont  parfaitement  connus. 

Mais,  Nos  Très  Ghers  Frères,  ne  vous  laissez  pas  prendre  à  ce 
piège  si  adroitement  et  si  perfidement  déguisé  pour  captiver  des 
âmes  sans  défiance,  dont  les  suffrages  et  les  contributions  ser- 
vent à  augmenter  les  forces  et  les  ressources  de  chefs  inconnus 
qui  conspirent  dans  l'ombre  pour  renverser  l'Église  et  boulever- 
ser la  société  chrétienne.  Dieu  est  charité,  dit  l'apùtrebien-aimé 
il  Jean.  IV,  16.),  Deus  caritas  est  ;  voilà  pourquoi  la  frauc-maeon- 
nerie  cherche  à  se  couvrir  du  manteau  de  cette  vertu  sublime 
qui,  comme  Dieu,  ne  connaît  pas  d'acception  de  personne.  Les 
sociétés  secrètes  se  trahissent  elles-mêmes  en  bornant  leurs  se- 
cours et  leurs  aumônes  à  leurs  adeptes,  quand  toutefois  il  reste 
quelque  ressource  après  ce  qui  a  été  employé  à  l'accomplisse- 
ment de  leurs  œuvres  de  ténèbres. 

Encore  une  fois.  Nos  Très  Ghers  Frères,  ne  vous  laissez  pas 
prendre  à  ce  piège  si  adroitement  et  si  perfidement  déguisé. 

Obéissez  à  la  voix  de  l'Église,  qui,  comme  une  tendre  mère, 
toujours  inquiète  sur  les  dangers  que  peuvent  courir  ses  enfants, 
vous  défend  sous  peine  d'excommunication  de  vous  enrôler  dans 
les  sociétés  secrètes,  et  ordonne  à  ceux  qui  ont  eu  cette  impru- 
dence et  ce  malheur,  de  s'en  retirer  au  plus  vite. 

Dieu  merci,  le  nombre  des  catholiques  du  Ganada  qui  ont 
désobéi  à  l'Église  en  cette  matière,  est  très  petit.  N'y  en  eùl-il 
qu'un  seul,   le  danger  auquel  se  trouve  exposée  cette  pauvre 


—  432  — 

âme  devrait  nous  faire  verser  des  larmes  avec  des  prières  pour 
sa  conversion  ;  le  mènie  sentiment  doit  nons  animer  tons  à  prier 
aussi  jionr  la  conversion  de  ceux  qui  font  véritablement  l'œuvre 
de  la  franc-maçonnerie,  en  accusant  faussement  leurs  frères  et 
même  des  membi-es  du  clergé  d'être  les  adeptes  des  sociétés  se- 
crètes. Ces  atroces  calomnies  propagées  jusqu'en  Europe  et  à 
Rome  même,  ne  trompent  que  ceux  qui  ne  connaissent  pas 
combien  les  catholiques  de  notre  province,  et  de  l'archidiocèse 
en  particulier,  sont  attachés  à  leur  foi  et  fidèles  à  mettre  en 
pratique  l'enseignement  de  l'Eglise. 

Au  lieu  de  nous  déchirer  et  de  nous  décrier  ainsi  sur  des  ques- 
tions de  nombres,  soyons  plutôt  d'accord  pour  conjurer  un  dan- 
ger commun. 

La  franc-maçonnerie  cherche  partout  à  enrôler  les  jeunes  gens 
et  les  ouvriers,  les  uns  par  l'appât  de  la  curiosité,  les  autres  par 
Tespoir  d'un  secours  dont  nous  avons  signalé  le  véritable  but. 
Dans  la  famille  chrélienne  et  dans  Técole,  il  faut  donc  de  bonne 
heure  prémunir  la  jeunesse,  à  quelque  rang  de  la  société  qu'elle 
appartienne,  contre  ces  tentatives  dangereuses. 

Du  haut  de  la  chaire  et  dans  la  direction  des  âmes,  les  pas- 
teurs doivent  rappeler  aux  fidèles  les  défenses  de  l'Église,  les 
vérités  attaquées  par  les  sociétés  secrètes  et  encourager  les 
pieuses  associations  telles  que  les  Congrégations  et  i'Archicou- 
frérie  de  la  Sainte  Vierge,  la  société  de  Saint  Vincent  de  Paul, 
le  Tiers-Ordre  de  Saint  François,  le  scapulaire,  le  saint  rosaire,  la 
communion  réparatrice,  l'apostolat  de  la  prière  et  autres  du 
même  genre.  11  sera  bon  de  rappeler  de  temps  en  temps  aux 
fidèles  que,  selon  notre  premier  concile,  tenu  en  1851,  aucun 
confesseur  ne  peut  absoudre  les  francs-maçons  qui  refusent  ou 
négligent  de  renoncer  à  la  franc-maçonnerie. 

Une  instruction  donnée,  le  I U  mai  dernier,  par  le  Saint-Office,  en 
nous  suggérant  ces  moyens,  nous  apprend  que  Notre  Saint-Père 
le  Pape,  voulant  autant  que  possible  favoriser  la  conversion  des 
francs-maçons,  accorde  pendant  un  an  à  tous  les  confesseurs 
approuvés  par  l'Ordinaire,  le  pouvoir  d'absoudre  des  censures  et 
de  réconcilier  à  l'Église  ceux  qui,  étant  sincèrement  contrits  de 


—  433  — 

leur  faute,  abandonneraient  la  franc-ma(;onnerie.  (a)  Prions 
afin  que  tous  se  montrent  fidèles  à  la  grâce  qui  leur  est  olTcrlL' 
et  s'empressent  d'en  profiter. 

Suivant  cette  même  Instruction,  le  Souverain  Poutife  désire 
que  dans  cet  espace  de  temps  les  fidèles  soient  appelés  à  faire  une 
retraite  ou  au  moins  quelques  jours  d'exercices  publics,  où,  tout 
en  méditant  pour  leur  propre  compte  les  vérités  éternelles,  ils  se 
feront  un  devoir  de  prier  et  de  communier  pour  la  conversion 
des  catholiques  enrôlés  dans  les  sociétés  secrètes,  et  imploreront 
la  protection  du  ciel  sur  l'Église  et  sur  son  Chef,  aujourd'hui 
exposés  à  une  si  furieuse  tempête,  (b) 

Les  écrivains  catholiques  rendront  aussi  un  grand  service  à  la 
cause  commune  en  exposant  les  enseignements  du  Saint-Siège, 
les  périls  que  courent  l'Église  et  la  société  chrétienne.  Mais 
pour  que  leur  travail  soit  béni  de  Dieu,  il  faut,  comme  le  dit 
l'Instruction  du  Saint-Office,  qu'ils  combattent  sous  la  conduite 
de  leurs  évoques — episcopis  ducibus. — Il  faut  qu'ils  évitent  toute 
exagération,  toute  accusation  qui  n'est  propre  qu'à  affaiblir  les 
forces  catholiques,  en  les  divisant  par  d'amères  récriminations  et 
en  suscitant  des  discussions  où  la  charité  est  sacrifiée,  sans  aucun 
profit  pour  la  cause  commune. 

Tous  doivent  se  persuader  que  le  meilleur  moyen  de  ramener 
au  bercail  une  pauvre  brebis  égarée,  n'est  pas  de  monter  sur  les 
toits  pour  la  décrier,  mais  d'avertir  en  toute  charité  et  en  toute 
confiance  ceux  que  l'autorité  et  la  grâce  de  leur  ministère  peu- 
vent mettre  en  état  de  remédier  au  mal. 

Bien  coupables  sont  ceux  qui  accusent  témérairement  et  qui 
font  circuler  la  calomnie  à  l'aide  d'un  secret  perfide  que  l'on 
reçoit  et  que  l'on  transmet  sans  remords. 


(a)  Ce  pouvoir  commence  aujourd'hui  et  finira  à  minuit  entre  le  28  et  le  29  juin 
1885,  car  il  est  accordé  pour  un  an  à  compter  du  jour  de  la  promulgation  do  l'encycli- 
que dans  chaque  diocèse. 

(b)  Messieurs  les  curés  pourraient  consacrer  à  cette  fin  quelqucî  jours  des  mois  de 
Saint  Joseph,  de  la  Sainte  Vierge,   du  Sacré-Cœur,  de  Sainte  Anne,    ou  de   novembre 
en  y  donnant  une  solennité  particulière.     Dans  tous  les  exercices  publics  de  ces  diffé- 
rents mois,  on  pourrait  aussi  faire  une  prière  spéciale  à  cette  intention. 

28 


—  434  — 

Outre  les  sociétés  secrètes  proprement  dites,  dans  lesquelles 
on  conspire  contre  l'Église  et  l'État,  avec  promesse  du  secret, 
confirmée  ou  non  par  serment,  il  y  en  a  d'autres  qu'il  iaut  éviter 
sous  peine  de  péché  grave.  Ce  sont  celles  où  l'on  exige  un  secret 
inviolable  avec  promesse  par  serment  d'obéir  absolument  à  des 
chefs  que  Ton  ne  connaît  pas.  Il  l'auL  aussi  regarder  comme 
dangereuses  certaines  sociétés  dont  la  doctrine  est  suspecte  et 
dont  les  chefs  se  conduisent  de  manière  à  inspirer  une  juste 
défiance,  [a]  Elles  sont  quelquefois  d'autant  plus  à  redouter 
qu'elles  se  couvrent  du  voile  d'une  fin  hoiTinHe  qui  peut  en  im- 
poser facilement. 

Les  Pères  du  quatrième  concile  de  Québec,  dans  leur  pasto- 
rale du  14  mai  1868,  vous  ont  déjà  signalé  ce  danger. 

«  Tenez-vous  également  éloignés  de  certaines  autres  sociétés, 
moins  secrètes,  il  est  vrai,  mais  encore  trop  dangereuses.  Sou& 
prétexte  de  protéger  les  pauvres  ouvriers  contre  les  riches  et  les 
puissants  qui  voudraient  les  opprimer,  les  chefs  et  les  propaga- 
teurs de  ces  sociétés  cherchent  à  s'élever  et  à  s'enrichir  aux  dé- 
pens de  ces  mêmes  ouvriers  souvent  trop  crédules.  Ils  font 
sonner  bien  haut  les  beaux  noms  de  protection  mutuelle  et  de 
charilc,  pour  tenir  leurs  adeptes  dans  une  agitation  continuelle 
et  fomenter  des  troubles,  des  désordres  et  des  injustices.  De  là 
résultent  pour  les  pauvres  ouvriers  deux  grands  malheurs. 
D'abord  ils  s'exposent  au  danger  de  perdre  leur  foi,  leurs  mœurs 
et  tout  sentiment  de  probité  et  de  justice,  en  faisant  société  avec 
des  inconnus  qui  se  montrent  malheureusement  trop  habiles  à 
leur  communiquer  leur  propre  perversité.  En  second  lieu,  l'on 
a  vu  ici  comme  aux  États-Unis,  comme  en  Angleterre,  comme 
en  France  et  partout  ailleurs,  les  tristes  fruits  de  ces  conspira- 
tions contre  le  repos  public.  Les  pauvres  ouvriers  n'en  ont  retiré 
qu'une  misère  plus  profonde,  une  ruine  totale  des  industries  qui 
ks  faisaient  vivre  ;  et  quelquefois  même,  les  rigueurs  de  la  jus- 
tice humaine  sont  venues  y  ajouter  des  châtiments  exemplaires. 

«  Croyez-le  donc  bien,  Nos  Très  Chers  Frères,  lorsque  vos 
pasteurs  et  vos  confesseurs  cherchent  à  vous  détourner  de  ces 


(a)  lustructioD  du  S.  0.,  10  mai  1884,  Nos  3  et  4. 


—  435:— 

sociétés,  ils  se  montrent  vos  véritables  et  sincères  amis  ;  vous 
seriez  bien  aveugles,  si  vous  méprisiez  leurs  avis  pour  priMt-r 
l'oreille  à  des  étrangers,  à  des  inconnus  qui  vous  llallcnl  pour 
vous  dépouiller,  et  qui  vous  font  de  séduisantes  promesses  pour 
vous  précipiter  dans  un  abîme,  d'où  ils  se  garderont  bien  de 
vous  aider  à  sortir.  » 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué.  Nous  réglons 
et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

1°  Le  présent  mandement  sera  lu  le  premier  dimanche  après 
sa  réception,  dans  toutes  les  églises  et  chapelles  de  paroisses  et 
de  missions  où  se  fait  l'office  public  ; 

2"  A  la  suite  de  ce  mandement,  on  lira  au  prône,  en  une  ou 
plusieurs  fois,  l'Encyclique  du  20  avril  dernier  ; 

3"  Chacune  de  ces  lectures  partielles  sera  suivie  de  la  récitation 
publique  de  trois  Pater  et  Ave  à  genoux,  pour  la  conversion  de 
ceux  qui  ont  eu  le  malheur  de  s'engager  dans  une  société  secrète. 

Donné  à  Rome,  en  dehors  de  la  porte  Flaminienne,  sous  notre 
seing  et  le  sceau  de  l'archidiocèse,  et  le  contre-seing  de  noire 
secrétaire  ad  hoc,  le  vingt-neuf  juin  mil  huit  cent  quatre-vingt- 
quatre,  en  la  fête  des  bienheureux  Apôtres  Pierre  et  Paul. 

-}-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

L.-N.  Bégin,  Ptre, 

Secrétaire  ad  hoc. 


—  436  — 


CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


À.  l'occasion  du  dix-nkuvièmk  ckntknaire  dk  la  naissance  dk  la  saintk-vieroe 


j  Archevêché  de  Québec, 
I  14  août  1884. 


Monsieur  le  Curé, 


Le  Préfet  de  la  Sacrée  Congrégation  des  Rites,  Son  Éminence 
le  Cardinal  Bartolini,  vient  d'adresser  aux  Évt''ques  du  monde 
entier  une  lettre  qui  a  rapport  à  la  prochaine  solennité  de  la 
Nativité  de  la  Sainte  Vierge. 

Qnelques  cardinaux,  un  grand  nombre  d'évêques  et  de  prélats 
avaient  présenté  à  Notre  Très  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII,  une 
requête  le  suppliant  de  vouloir  bien  approuver  l'opinion  de 
quelques  historiens  qui  croient  que  l'année  prochaine  serait  le 
dix-neuvième  centenaire  de  la  naissance  de  l'auguste  Mère  de 
Dieu.  Ne  convenait-il  pas  de  célébrer  cet  heureux  événement 
par  une  solennité  toute  spécial*  dans  l'univers  catholique  ?  Ce 
serait,  en  même  temps,  une  réparation  contre  les  attaques  et  les 
blasphèmes  que  les  puissances  des  ténèbres  lancent  aujourd'hui 
contre  la  Reine  des  anges  et  des  hommes. 

La  Congrégation  des  Rites  chargée  d'examiner  ce  projet  ne 
trouva  pas  expédient  de  l'approuver,  et  cela  pour  deux  raisons 
principales  :  d'abord  on  ne  peut  déterminer  avec  certitude  l'année 
de  la  naissance  de  la  Vierge  Marie  ;  ensuite,  la  nature  spéciale 
du  culte  rendu  à  la  Mère  de  Dieu  semble  exiger  que  toujours 
ses  glorieux  mystères  soient  célébrés  avec  le  même  éclat  et  le 
même  amour.  Toutefois,  la  Congrégation  loua  les  pieux  désirs 
de  tant  de  prélats  distingués  et  demanda  au  Saint-Père  qu'un 
nouveau  témoignage  de  vénération  et  de  piété  filiale  fût  donné 
à  notre  bonne  Mère. 


—  437  — 

En  conséquence,  le  Souverain  Pontife  a  réglé  qu'un  Tritluum 
solennel  sera  célébré  celle  ainiéc,  à  Toccasion  de  la  solennité  de 
la  Nativité  de  la  Sainte  Vierge. 

Messieurs  les  Curés  sont  donc  invités  : 

1°  A  convier  leurs  fidèles  à  une  grand'messequi  se  célébrerait 
le  6,  7  et  8  du  mois  de  septembre  prochain. 

2o  A  donner  ces  jours-là  la  bénédiction  solennelle  du  Saint- 
Sacrement. 

3o  A  faire,  l'un  des  jours  indiqués,  une  procession  en  chantant 
les  litanies  de  la  Sainte  Vierge. 

Les  fidèles  qui  assisteront  à  l'un  des  exercices  pourront  gagner 
une  indulgence  de  sept  ans  et  de  sept  quarantaines.  Ceux  (jui 
assisteront  chaque  jour  à  l'un  des  exercices  et  qui,  durant  le 
Triduum,  se  seront  confessés,  auront  communié  et  prieront  aux 
intentions  du  Souverain  Pontife,  pourront  gagner  une  indul- 
gence plénière,  applicable  aux  âmes  du  purgatoire. 

Les  fidèles  seront  invités  à  jouir  de  ces  faveurs  spirituelles,  et 
s'empresseront  sans  doute  d'attirer  sur  eux  et  sur  l'Église  les 
bénédictions  de  Celle  qui  se  montre  attentive  à  toutes  nos  prières. 

J'ai  l'honneur  d'être, 

Monsieur  le  Curé, 
Votre  très  obéissant  serviteur, 

Cyrille-E.  Legaré,  V.  G., 
Administrateur, 


—  488  — 

CIRGULiVIRE  AU  CLERGÉ 

PRi:ÈRES    PUBLIQUES    FENDANT    LE    MOIS    D'OCTOBRK 


Archevêché  de   Québec, 
19  septembre  1884. 


Monsieur  le  Curé, 


Sa  Sainteté  Léon  XIII  vient  de  publier  une  encyclique  que  je 
m'empresse  de  vous  communiquer.  Je  vous  prie  d'en  donner 
lecture  à  vos  fidèles.  Vous  les  exhorterez  à  remplir  les  vues  du 
Souverain  Pontife,  en  se  rendant  chaque  jour  du  mois  d'octobre 
au  pied  des  autels  de  Marie. 

Je  laisse  à  Messieurs  les  Curés  la  liberté  de  choisir  l'heure  à 
laquelle  il  sera  plus  facile  de  réunir  leurs  paroissiens. 

Je  permets  qu'il  y  ait,  chaque  jour,  à  une  messe,  exposition  du 
Saint-Sacrement  avec  bénédiction.  Le  chapelet  et  les  litanies 
de  la  sainte  Vierge  se  réciteront  à  haute  voix  pendant  le  saint 
sacrifice. 

Si  les  circonstances  le  permettent,  il  se  fera  une  ou  plusieurs 
processions  solennelles  pendant  le  mois. 

A  la  bénédiction  du  Saint-Sacrement,  qui  pourra  se  donner 
tous  les  jours,  soit  le  soir  ou  à  la  messe,  après  l'oraison  Deus  qui 
nobis^  la  prière  ci-jointe  sera  dite  par  le  célébrant. 

Dans  toutes  les  paroisses  où  il  sera  jugé  utile,  les  indulgences 
accordées  pour  le  mois  d'octobre  pourront  être  différées  au  mois 
de  novembre  ou  de  décembre. 

J'ai  l'honneur  d'être. 

Monsieur  le  Curé, 
Votre  bien  dévoué  serviteur, 

Cyrille  E.  Legaré,  V.  G., 

Administrateur. 


—  439  — 


PRIKRE. 


0  Cœur  de  Marie,  Mère  de  Dieu  et  notre  Mère  ;  û  Cœur  très 
aimable,  objet  des  complaisances  de  l'adorable  Trinité  ;  Cœur 
digne  de  toute  la  vénération  et  de  l'amour  des  Anj,'es  i-t  des 
hommes  ;  Cœur  le  plus  ressemblant  à  celui  de  Jésus,  dont  vous 
êtes  la  plus  parfaite  image  ;  Cœur  plein  de  bonté  et  de  compas- 
sion pour  nos  misères,  daignez  fondre  la  glace  de  nos  propres 
cœnrs,  et  faites  qu'ils  s'attachent  entièrement  à  celui  de  notre 
divin  Sauveur.  Répandez  eu  eux  l'amour  de  vos  vertus,  (!l  en- 
flammez-les du  feu  sacré  dont  vous  brûlez  constamment  vous- 
même.  Couvrez  de  votre  protection  la  sainte  Église,  gardez-la, 
soyez  toujours  son  refuge  et  son  invincible  défense  contrr  toutes 
les  attaques  de  ses  ennemis.  Soyez  notre  voie  pouraller  à  Jésus 
et  le  canal  par  lequel  nous  recevions  toutes  les  grûces  néces- 
saires pour  nous  sauver.  Soyez  notre  secours  dans  nos  besoins, 
notre  soulagement  dans  les  afflictions,  notre  force  dans  les  ten- 
tations, notre  refuge  dans  les  persécutions,  notre  aide  dans  tons 
les  périls,  mais  spécialement  dans  les  derniers  combats  de  notre 
vie.  à  l'heure  de  notre  mort,  lorsque  tout  l'enfer  se  déchaînera 
contre  nous,  afin  de  ravir  nos  âmes  ;  oui,  soyez  notre  défense 
dans  ce  moment  terrible  et  formidable  d'où  dépendra  notre  des- 
tinée éternelle.  Ah  !  faites-nous  alors,  ô  très  douce  Vierge,  éprou- 
ver la  tendresse  de  votre  Cœur  maternel,  et  la  force  de  votre 
puissance  sur  le  divin  Cœur  de  Jésus,  en  nous  ouvrant,  dans  la 
source  même  de  la  miséricorde,  un  refuge  assuré,  d'où  nous 
puissions  aller  le  bénir  avec  vous,  dans  le  Parailis.  pendant  tous 
les  siècles  des  siècles.    Ainsi  soit-il. 

LOUANGES  ATIX  TRÈS  SAINTS    COEURS  DE  JÉSUS  ET  DE  MAUIE. 

Que  le  très  divin  Cœur  de  Jésus  et  le  Cœur  très  pur  de  Marie 
soient  connus,  loués,  bénis,  aimés,  servis,  glorifiés  et  partout  et 
r.oujours.     Ainsi  soit-il. 

Le  Souverain  Pontife  Pie  VII,  par  un  Rescritde  la  Sacrée  Con- 
grégation des  Indulgences  du  18  août  1807,  accorda  : 

Une  indulgence  de  soixante  jours,  une  fois  le  jour,  à  ceux  qui 
réciteront  dévotement  et  d'un  cœur  contrit  la  susdite  prière 
avec  les  louanges  aux  très  saints  Cœurs  de  Jésus  et  de  Marie. 


—  440  —  . 

Une  indulgence  plénière  aux  Fêtes  de  la  Nativité,  de  l'As- 
somption, et  du  très  saint  Cœur  de  Marie,  à  tous  ceux  qui  les 
auront  récitées  chaque  jour  pendant  le  cours  d'une  année  ;  pour- 
vu (ju'aux  jours  des  Fêtes  susnientionées,  étant  véritablement 
contrits,  ils  se  confessent,  communient,  visitent  une  église  dé- 
diée à  la  bienheureuse  Vierge  Marie  ou  un  autel  qui  lui  est  con- 
sacré dans  une  église  quelconque,  et  y  prient  suivant  l'intention 
du  Souverain  Pontife. 

Une  indulgence  plénière  in  articula  morlis^  à  ceux  qui  auront 
pratiqué,  chaque  jour,  pendant  leur  vie  ce  pieux  exercice. 


LETTRE  ENCYCLIQUE 

DE  NOTRE  TRÈS  SAINT  PÈRE  LE  PAPE  LÉON  XJII 


Aux  Vénérables  Frères  les  Patriarches^  Primats,  Archevêques,  et 
Évéqucs  du  monde  catholique  en  grâce  et  en  communion  avec 
le  Siège  Apostolique, 

LÉON  XIII,  PAPE. 

Vénérables  Frères,  salut  et  bénédiction  apostolique. 

L'an  dernier,  comme  vous  le  savez.  Nous  avons  prescrit  par 
Nos  Lettres  encycliques  que,  dans  toutes  les  parties  du  monde 
catholique  et  à  Teflet  d'obtenir  le  secours  céleste  en  faveur  de 
l'Église  éprouvée,  la  puissante  Mère  de  Dieu  serait  honorée, 
pendant  tout  le  mois  d'octobre,  par  la  récitation  du  très  saint 
Rosaire.  En  cela,  nous  avons  suivi  et  Notre  propre  inspiration 
et  les  exemples  de  Nos  prédécesseurs  qui,  aux  époques  les  plus 
difficiles  de  l'Église,  ont  eu  l'habitude  de  recourir  avec  un  élan 
spécial  de  piété  à  l'auguste  Vierge  Marie  et  d'implorer  son  aide 
par  de  ferventes  prières.— Or  l'on  a  obéi  partout  à  Notre  volonté 
sur  ce  point,  avec  une  telle   ardeur  et  une  telle  concorde,  que 


—  441  — 

l'on  a  vu  se  manifester  admirablement  de  qn»'l  fervent  esprit  de 
religion  et  de  piété  est  animé  le  peuple  chrétien  et  combien 
grande  est  la  confiance  universelle  dans  le  céleste  patronage  de 
la  Vierge  Marie.  Pour  Nous,  accablé  par  le  poids  de  tant  d'épreu- 
ves et  de  maux,  Nous  avouons  avoir  ressenti  une  grande  conso- 
lation à  ce  spectacle  de  la  ferveur,  de  la  foi  et  de  la  piété,  et 
même  y  avoir  puisé  un  nouveau  courage  pour  supporter,  si  Dieu 
le  vent  ainsi,  des  épreuves  pins  dures  encore.  En  eU"et,  tant  que 
l'esprit  de  prière  sera  répandu  sur  la  maison  de  David  et  sur  les 
habitants  de  Jérusalem,  Nous  espérons  fermement  que  Dieu  se 
laissera  enfin  toucher  et  que,  prenant  en  pitié  la  condition  de 
son  Église,  Il  accueillera  les  prières  présentées  par  Celle  qu'il 
a  voulu  l'aire  lui-môme  la  dispensatrice  des  grâces  célestes. 

C'est  pourquoi,  étant  donnée  l'existence  des  mêmes  motifs  qui 
Nous  ont  amené,  l'an  dernier,  à  ranimer  la  piété  publique,  Nous 
pensons,  Vénérables  Fi'ères,  qu'il  est  de  notre  devoir  d'exhorter 
aussi  ("ette  année  le  peuple  chrétien  à  persévérer  dans  le  mode 
et  dans  la  forme  de  prière  qui  est  désignée  sous  le  nom  de  Ro- 
saire, afin  de  mériter  le  patronage  efficace  de  la  puissante  Mère 
de  Dieu.  Si,  d'une  part,  en  elTet,  les  ennemis  du  nom  chrétien 
font  preuve  d'une  si  grande  obstination  dans  leurs  desseins,  il 
faut,  d'antre  part,  que  la  constance  de  la  volonté  ne  soit  pas 
moins  grande  chez  les  chrétiens  militants,  puisque  le  secours 
céleste  et  les  bienfaits  que  Dieu  nous  accorde  sont  d'ordinaire 
le  fruit  de  notre  persévérance. — Il  est  utile  à  ce  propos  de  rappeler 
l'exemple  de  l'illustre  Judith  qui,  nous  offrant  l'image  de  l'au- 
guste Vierge  Marie,  sut  réprimer  la  folle  impatience  des  Juifs, 
lorsque  ceux-ci  voulaient  fixer  à  Dieu,  d'après  leur  arbitre,  le 
jour  où  il  devait  secourir  la  ville  opprimée.  De  même,  il  ne  faut 
pas  perdre  de  vue  l'exemple  des  Apôtres  qui  surent  attendre  le 
don  suprême  de  l'Espril-Saint,  dont  ils  avaient  reçu  la  promesse, 
en  persévérant  tous  ensemble  dans  la  prière  avec  Marie,  Mère  de 
Jésus. — Or  il  s'agit  maintenant  d'une  chose  de  la  plus  haute  im- 
portance et  entourée  de  difficultés,  c'est-à-dire  d'humilier  l'anti- 
que et  fourbe  ennemi  jusque  dans  les  retranchements  de  son 
orgueilleuse  puissance  ;  il  s'agit  de  revendiquer  la  libei-lé  de 
l'Eglise  et  de  son  Chef,  en  un  mot,  de  conserver  et  de  défendre 
les  bases  mêmes  >ur  lesquelles  doit  reposer  la  sécurité  et  le  salut 
de  la  société  humaine.     Il  faut  donc  s'efforcer,  en  ces  temps  si 


-  442  — 

tristos  pour  l'Egliso,  de  garder  avec  soin  et  pieusement  la  sainte 
habitude  du  Rosaire  en  riiouneur  de  la  Vierge,  d'autant  plus  que 
l(>s  pri{>res  en  sont  disposées  de  fa(;on  à  rappeler,  d'après  leur 
ordre,  tous  les  mystères  de  notre  salut  et,  par  là  même,  à  favo- 
riser grandement  l'esprit  de  piété. 

En  ce  qui  concerne  l'Italie,  il  est  souverainement  nécessaire, 
en  ce  moment,  d'implorer  par  les  prières  du  Rosaire  le  secours 
de  la  puissante  Vierge  Marie,  car  nous  sommes  non  seulement 
menacés  mais  éprouvés  par  une  calamité  inattendue.  Voici,  en 
effet,  que  l'épidémie  asiatique,  franchissant  les  bornes  que  la 
nature  semblait  lui  avoir  posées,  a  envahi,  par  la  volonté  de 
Dieu,  les  ports  les  plus  importants  des  Gaules  et,  de  là,  les  con- 
trées italiennes  avoisinantes. — Il  faut  donc  recourir  à  Marie,  à 
Celle  que  l'Église  appelle  à  bon  droit  el  à  juste  titre  la  dispensa- 
trice de  la  sanlé,  des  secours  et  des  consolations  'célestes,  afin 
que,  accueillant  d'une  manière  propice  le  secours  imploré  par 
des  prières  qui  lui  sont  particulièrement  agréables,  Elle  chasse 
loin  de  Nous  le  fléau  impur. 

C'est  pourquoi,  à  l'approche  du  mois  d'octobre,  pendant  h.'quel 
le  monde  catholique  célèbre  la  fête  de  Notre-Dame  du  Rosaire, 
Nous  avons  résolu  de  renouveler,  cette  année,  les  mômes  pre- 
scriptions que  Nous  avions  faites  l'année  dernière. — Nous  établis- 
sons donc  et  nous  ordonnons  qu'à  partir  du  l^r  octobre  jusqu'au 
2  novembre  suivant,  cinq  dizaines  au  moins  du  Rosaii-e  avec  les 
Litanies  soient  récitées  tous  les  jours  dans  toutes  les  églises  pa- 
roissiales et  dans  les  sanctuaires  publics  dédiés  à  la  Mère  de 
Dieu,  comme  aussi  dans  d'autres  églises  à  désigner  par  TOrdi- 
naire.  Si  la  récitation  a  lieu  le  matin,  elle  sera  faite  pendant  la 
célébration  de  la  Messe  ;  si  elle  a  lieu  dans  l'après-midi,  on  ex- 
posera le  Saint-Sacrement  à  l'adoration  publique  et  l'on  donnera 
la  bénédiction  suivant  l'usage  aux  assistants.  Nous  désirons  en 
outre  que  les  Confréries  du  Saint-Rosaire,  partout  où  les  lois 
civiles  le  permettent,  fassent  des  processions  solennelles  pour 
l'honneur  de  la  religion. 

Voulant  à  cet  effet  que  les  trésors  célestes  de  l'Église  soient 
ouverts  à  la  piété  chrétienne.  Nous  renouvelons  toutes  les  Indul- 
gences que  Nous  avions  accordées  l'année  dernière.  A  tous 
ceux  qui,  aux  jours  établis,  assisteront  à  la  recitation  publique 


—  448  — 

du  Rosaire  et  prieront  à  Nos  intentions,  et  à  tous  ceux  de  même 
qui,  légitimement  empêchés,  en  feront  la  récitaliou  privée,  Nous 
accordons  pour  chaque  lois  l'indulgence  de  sept  ans  et  de  sept 
quarantaines.  A  ceux  en  outre  qui,  pendanl  le  temps  susmen- 
tionné, auront  accompli  cette  récitation  di.\  fois  au  moins  dans 
les  églises,  ou,  si  de  justes  motifs  les  en  empêchent,  dans  leur 
habitation  privée,  et  qui  se  seront  confessés  et  auront  re<;u  la 
sainte  communion.  Nous  accordons  l'indulgence  plénière  de  leurs 
péchés,  prise  dans  le  trésor  de  l'Église.  Nous  accordons  en  outre 
cette  indulgence  plénière  et  rémission  de  peines  à  tous  ceu.x 
aussi  qui,  le  jour  de  la  fête  de  Notrt>-Danie  du  Rosaire,  ou  l'un 
des  jours  de  l'octave,  auront  reçu  les  sacrements  et  prié  à  Notre 
inlention  Dieu  et  sa  très  sainte  Mère  dans  quelque  sanctuaire. 

Voulant  enfin  pourvoir  au  bien  spirituel  de  ceux  qui  vivent  à 
la  campagne  et  sont  employés  aux  travaux  des  champs,  surtout 
pendant  le  mois  d'octobre,  Nous  accordons  en  leur  faveur  que 
toutes  Nos  dispositions  précédentes,  y  compris  celles  qui  se  rap- 
poi'lent  aux  Indulgences  à  gagner  pendant  le  mois  d'octobre, 
puissent  être  diffei'ées  au  mois  de  novembre  ou  de  décembre,  au 
prudent  arbitre  des  Ordinaires  respectifs. 

Nous  ne  doutons  pas.  Vénérables  Frères,  que  des  fruits  abon- 
dants ne  répondent  à  Nos  soins,  surtout  s'il  plaît  à  Dieu  par 
l'abondance  de  ses  grâces  de  faire  germer  la  bonne  semence (jne 
Nous  jetons  en  terre  et  que  Nous  confions  à  votre  sollicitude. 
Nous  sommes  assuré  que  le  peuple  chrétien  répondra  à  l'appel 
de  Notre  autorité  apostolique  avec  cet  esprit  de  foi  et  de  piété 
dont  il  a  donné.  Tan  dernier,  un  si  magnifique  témoignage. 
Daigne  la  céleste  Patronne,  invoquée  par  les  prières  du  Rosaire, 
venir  à  Notre  aide  et  faire  en  sorte  que,  les  discordes  étant 
apaisées  et  les  di-oilsde  l'Église  étant  respectés  sur  toute  la  terre, 
nous  obtenions  de  Dieu  la  tranquillité  désirée.— Comme  gage  de 
ce  bienfait.  Nous  accordons  affectueusement  la  Bénédiction 
Apostolique  à  Vous,  à  votre  clergé  et  aux  peuples  confiés  à  vos 
soins. 

Donné  à  Rome,  près  de  Saint-Pierre,  le  30  août  I88i,  en  la 
septième  année  de  Notre  Pontificat. 

Léon  XIII,  Pape. 


—  444  — 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

AU-SUJKT    DE    DEUX   SOCIÉTÉS    SKCRÈTES. 


(  Archkvéché  de  Quéhec, 
{  17  octobre  1884. 

Monsieur  le  Curé, 

Au  mois  d'octobre  dernier,  Sa  Grandeur  Monseigneur  l'Ar- 
chevêque a  consulté  la  Sacrée  Congrégation  de  l'Inquisition,  au 
sujet  de  deux  sociétés  secrètes. 

La  réponse  à  cette  consultation  m'a  été  envoyée  cette  semaine. 

Je  crois  utile  de  vous  donner  connaissance  de  ces  deux  docu- 
ments. 

J'ai  l'honneur  d'être. 

Votre  bien  dévoué  seiviteur, 

Cyrille  E.  Legaré,  V,  G., 

Administrateui'. 


REPONSE 

A  une  consultalion  faite  à  Rome  au  sujet  de  certaines  sociétés  for- 
mées dans  la  classe  ouvrière. 


CONSULTATION. 

Quebeci,  5  oclobris  1883. 
Emo  D.  D.  Ga.rd.  Bilio. 

Eminentissime  Domine, 

Jam  die  14  septembris  Eminentise  Vestrse  respondi  me  nihil 
omissurum  ad  colligendas  informationes  quas  die  28  julii  a  me 
postulabat  circa  progressus  Sectarum  Massonicarum  priesertim 
in  mea  provincia  et  diœcesi.  Cuni  nondum  habeam  oninia  quîE 
sufTicerc  possint,  non  intendo  hodie  dareresponsum  definitivum. 


—  446  — 

Est  autem  alla  qusestio  gravissima  cujiis  solutiomaximi  refori 
et  a  Sancta  Sede  definieiida  videtur. 

lu  Canada  et  in  Slatibns  Fœderalis  AmeriCcTR  St'pltMilrioualis 
exislunt  i)hirinKE  Socielates  ad  instar  aularnni  (I.oj,m's)  massoni- 
carnin  ordinalie.  Taies  sunt  Socielates  teli'^'rapliislariiin  \ain/lice 
Telenraph  operalors)  navium  onustorum  [ship  laburers)  vianiin 
ferrearum  varii  otficiales  (railway  eivjinecrs^  braliesmen...  coinluc- 
tors)  ferri  vel  vitri  fictores  (iron  mouklers^  glass  blowers)  et  aliae 
innltîe. 

Concilivim  plenarium  Baltimorense  II,  anno  18G6,  in  tilulo 
XII  De  Societatibus  Secretis^  No  511  et  seq.  distinctionem  essen- 
tialem  facit  inler  socielates  occultas  condemnatas  et  illas  opera- 
riornm  sodalitates  quas  non  constat  aliud  sibi  proponere  quani 
Sociorum  in  propria  arte  exercenda  niutuani  tiitelani  ac  juvanien. 

Die  13  jnlii  18G5,  S.  G.  de  Propagaiida  Fide  statnil  «  ivcurren- 
dnm  esse  ad  Sanclam  Sedem  et  qnidem  adamussini  omnibus 
expositis  renim  adjunctis,  si  qua^  foi'ttî  diUicultales  in  ai)plicatione 
decreti  ejusdeni  diei  circa  eamdem  niateriani  inveniantnr.  » 

Inclnsas  fransmitto  constituliones  dnarum  sodalitalumn  £71/1- 
lum  laboris  »  [Kiii'ilits  oflabor]  et  «  Telegraphislarum  »  (  Tclri/rap/iers), 
ut  de  iiatnra,  scopo  et  mediis  harum  societatum  melius  jndicari 
possit.  Prior  eo  diligentius  examinanda  est  qno  videtur  genera- 
lior  in  sua  extensione  ad  omnia  gênera  laboris. 

Guni  ad  invitationem  Surami  Ponlificis  oranes  Archiepiscopi 
Staluum  Fœderalorum  America?  Septenlrionalis  mox  convenire 
debeant  Romœ  ad  examinandas  plures  qusesliones  qnae  discipli- 
nam  totius  Gonfederationis  tangunt,  humiliter  postulo  ut  de  his 
sodalitatibns  qua'stio  examinetur  abillis  Pra»lalisqni  eo  apliores 
sunt  ad  causam  enucleandam  quo  talcs  Societales  numerosiores 
sunt  in  eorum  provinciis. 

Principia  quidem  clarissima  sunt,  scd  applicatio  praclica 
intricalissima  ;  et  nulla  melior  occasio  inveniri  potesl  ad  (inem 
imponendum  omnibus  dubiis. 

Eminentise  Vestrse 
addictissimus  et  humillimus  servus, 

(Signât.)        -{-  E.-A.,  Archpus  Quebecen. 


-  446  — 

RÉPONSE. 

S.  Gougregazioiie  di  Piopaganda 
Sogreleria. 

Roma,  Seltembre  1884. 

Oggelto  :  Gommnnicazione  di  risoluzioni. 

Illmo  e  Rmo  Signore, 

La  S.  V.  con  leltera  del  5  OlLobre  1883  rimeltevaaIlaS.  Gongne 
deîlla  Suprema  Inquisizione  gli  statuli  délia  Socielà  dei  Cavalieri 
del  iavoro,  e  di  quella  dei  Telec/rafiati  airmchè  presi  ad  esame 
dal  S.  Goiisesso,  potesse  dal  medosimo  giudicarsi,  suUa  natura 
délie  Socielà  suddelle,  edi  allre  consimili,  che  Ella  diceva  empia- 
meiile  propagate  non  solo  nel  Ganadù,  ma  anche  negli  Slali 
Unili  deU'America  Settenirionale.  Ora  gli  Emi  Inquisitori  Ge- 
nerali  nella  Gongne  del  27  p.  p.  Agosto,  dopo  accurato  e  maturo 
esame,  emisero  nn  Decrelo  del  seguente  tenore  :  «  Spectatis 
principiis,  organismo,  ac  statnlis  Societatis  Equilum  laborum 
proul  exponuntur,  Societatem  ipsam  recensendam  esse  inierpro- 
hibitas  a  S.  Sede,  juxta  instructionem  hiijus  Supremse  Gongnis 
diei  10  maii  1884  et  ad  mentem.  Mens  est  ut  commendetur 
Episcopis  ut  tam  quoad  delatas,  quam  quoad  similes  Societates 
procédant,  atque  remédia  adhibeanl  secundum  mandata,  et  con- 
silia,  quse  in  eadem  Instructione  continentur.  » 

Intanto  prego  il  Signore  che  lungamente  La  conservi  e  La 
prosperi. 

Di  V.  S. 

Affmo  come  Fratelio,  ; 

Giovanni  Gard.  Simeoni, 

Prefetto. 

f  D.  Arciv.  Tyren. 
Segr. 
Mgr  Alessandro  Taschereau, 

Arciv°  :  di  Québec. 


—  447  - 

{Traiiuclion.) 

S.  Gong,  de  la  Prop. 
Secrélarial. 

Rome,  Sept.  1884. 

Objet  :  Communication  de  résolutions. 

Illme  et  Rme  Seigneur, 

Votre  Seigneurie,  par  une  lettre  du  5  octobre  tMS3,  remtîllail 
à  la  Sacrée  Congrégation  de  l'Inquisition  les  règlements  de  la 
société  des  a  Chevaliers  du  Travail»  et  celle  des  (iTélcyraphisles,» 
afin  que  cette  Sacrée  Congrégation,  après  les  avoir  examines 
pùL  prononcer  un  jugement  sur  la  nature  des  sociétés  susdites, 
et  d'autres  semblables,  qui,  d'après  Votre  Seigneurie,  sont  ample- 
ment répandues  non  seulement  dans  le  Canada,  mais  encore  dans 
les  États-Unis  de  l'Amérique  du  Nord.  Or,  les  Emes  Cardi- 
naux Inquisiteurs,  dans  la  Congrégation  du  27  août  dernier, 
après  un  mûr  et  sérieux  examen,  ont  émis  un  décret  dont  voici 
la  teneur  :  «  Spectatis  principiis,  organismo,  ac  statutis  Socie- 
tatis  E(juitum  ^rtôorumproutexponunlur,  Socielalem  ipsam  recen- 
sendam  esse  inter  prohibilasaS.Sede,  juxtainstructionem  hujus 
Supremœ  Congnis  diei  10  maii  1884  et  ad  inentem.  Mens  est  ut 
commendetur  Episcopis  ut  tam  quoad  delatas,  quam  quoad  si- 
miles  Societates  procédant,  atque  remédia  adliibeaiit  secundum 
mandata,  et  cousiiia,  quifi  in  eadem  lustructioue  contineulur.  » 

Je  prie  le  Seigneur  de  vous  conserver  longtemps. 

De  V.  S. 

Le  très  affectueux  confrère, 

(Signé)     Jean  Card.  Simeoni, 

Préfet. 

(Soussigné)   f  D.  Arch.  de  Tyr, 

Secrétaire. 

Monseigneur  Alexandre  Taschereau, 

Archevêque  de  Québec. 


—  448  — 


LETTRE  PASTORALE 


HOUR   CONDAMNER    LK    "  Rt)YAL    MUSKUM 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,    Archevêque  de  Quéhec, 

Aux  fuliies  de  la  ville  de  Québec  et  de  Saint-Sauveur^  Salut  et  Béné- 
diction en  Notre  Seigneur. 

Nous  venons  aujourd'hui,  Nos  Très  Ghers  Frères,  vous  rappe- 
ler le  devoir  de  la  prudence  chrétienne  et  de  cette  vigilance 
sans  lesquelles  il  ne  saurait  y  avoir  de  sécurité  pour  vos  Ames. 

Celui  ([ui  aime  le  danger  y  périra,  dit  le  Saint-Esprit  (Eccli.,  III, 
27.)  ;  qui  amal  periculum  in  illo  peribit. 

Soyez  prudents  comme  des  serpents^  dit  Notre  Seigneur  (Mallh.. 
X,  16.)  ;  estotc  prudentes  sicut  serpentes. 

Veillez  et  priez.,  dit-il  encore  (Matth.,  XXVI,  41.),  de  peur  que  vous 
ne  succombiez  à  la  tentation  ;  vigilate  et  orate  ut  non  intretis  in 
tentationem. 

Cet  important  devoir  de  la  prudence  et  de  la  vigilance  chré- 
tienne, un  trop  grand  nombre  d'entre  vous  semblent  l'avoir  mis 
en  oubli  depuis  pkisieurs  mois,  en  fréquentant  certaines  repré- 
sentations théâtrales  à  ce  qui  s'appelle  le  Royal  Muséum. 

D'après  des  témoignages  auxquels  nous  croyons  pouvoir  ajou- 
ter foi  en  toute  sécurité,  il  s'y  est  joué  des  pièces  où  la  morale 
est  outragée  de  la  manière  la  plus  scandaleuse. 

Cela  doit  vous  suffire,  Nos  Très  Chers  Frères,  pour  vous  enga- 
ger à  cesser  absolument  de  fréquenter  ces  spectacles  abominables, 
et  d'encourager  par  votre  présence  et  par  voti-e  argent  ceux  qui 
sont  venus  faire  cette  injure  à  votre  foi,  et  tendre  ces  pièges  à 
votre  salut  éternel  et  à  l'innocence  de  vos  enfants,  pour  lesquels 
vous  aurez  à  rendre  compte  devant  Dieu,  âme  pour  âme. 


—  449  — 

Nous  savons  que  plusieurs  de  ceux  qui  ont  fréquenté  ces  re- 
présentations, prétendent  n'y  avoir  pas  vu  ni  entendu  de  mal  • 
mais  cela  prouve  combien  le  danger  est  grand,  puisque  leur  cœur 
a  ete  lascmé  jusqu'à  ce  point  par  les  attraits  de  l'iniquilé. 

Au  livre  des  Proverbes  (VU,  -23.),  le  Saint-Esprit  nons  repré- 
sente ces  âmes  imprudentes  comme  un  oiseau  qui,  attiré  par 
l'amorce,  vient  à  tire  d'aile  se  jeter  dans  le  filet  où' l'attend  la 
mort  :  vdut  si  avis  fcslincl  ad  laqucum  et  ncscit  quod  de  periculo 
aniviœ  illius  a'jilur.  Pour  vous.  Nos  Très  Chers  Frères,  il  ne 
s'agit  pas  ici  de  cette  mort  corporelle  que  vous  redoutez  et  qui 
doit  venir  tôt  ou  tard  ;  il  y  en  a  une  autre  bien  plus  à  craindre  • 
c'est  la  mort  éternelle,  car,  nous  dit  l'Apôtre  Saint  Paul,  stipen- 
dia peccali  mors  :  la  mort  est  le  juste  salaire  du  pcchc  (Rom  VI 
23.).  ■'        ' 

Dans  quelques  jours,  Nos  Très  Ghers  Frères,  nous  célébrerons 
la  lete  de  Jésus  naissant  dans  la  pauvreté,  pour  nous  témoigner 
son  amour,  nous  servir  de  modèle  et  racheter  nos  âmes.  Venez  à 
sa  crèche  tomme  à  une  lonlaine  divine  où  vous  puiserez  à  pleines 
mains  les  bénédictions  célestes.  En  celte  saison  rigoureuse,  les 
pauvres,  les  orphelins,  les  malades,  les  infu  mes,  en  un  mot  les 
membres  de  Jésus,  souffrent  de  toutes  manières;  venez  apporter 
avec  foi  et  amour  à  ce  divin  Enfant  le  superflu  que  vous  dépen- 
seriez en  plaisirs  dangereux  ou  mortels  pour  votre  âme.  Et  Jésus 
vous  accueillera,  si  vous  venez  à  lui  avec  un  cœur  purifié  par 
une  contrition  sincère  et  par  une  volonté  bien  déterminée  de 
l'aimer  et  de  le  servir  tous  les  jours  de  votre  vie;  il  vous  aimera, 
vous  bénira  vous  et  vos  enfants,  et  vous  tiendra  en  ré.^erve  les 
joies  éternelles  du  paradis,  en  comparaison  desquelles  les  plus 
beaux  plaisirs  si  courts  de  ce  monde  ne  sont  que  tristesse  et 
amertume. 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  défendons 
d-assister  à  ces  représentations,  de  quelque  nature  que  ce  soit 
données  par  le  Dime  ou  le  Royal  Muséum.  ' 

Sera  la  présente  lettre  pastorale  lue  au  prune  des  églises  pa- 
roissiales ou  succursales  de  la  cité  de  Québec  et  de  Saint-Sauveur, 
les  deux  dimanches  qui  suivront  sa  réception. 

29 


—  450  — 

Donné  à  Québec,  sous  noire  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
et  le  contre  seing  de  notre  secrétaire,  le  dix-neuf  décembre  mil 
huit  cent  quatre-vingt-quatre. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Marois,  Ptre, 

Secrétaire. 


CIRCULAIRE 


A.MESSIEURS  LES  CURÉS  DE  QUÉBEC  ET  DES  ENVIRONS,  CONTER  CKETAINB8 
REPRÉSENTATIONS  THÉÂTRALES. 


Archevêché  de  Québec, 
16  janvier  1885. 


Monsieur  le  Curé, 


Dans  mon  mandement  du  dix-neuf  décembre  dernier,  j'ai  mis 
les  catholiques  de  cette  ville  en  garde  contre  les  représentations 
théâtrales  du  Dime  Muséum.  J'apprends  de  divers  côtés  que 
quelques  catholiques  de  la  ville  et  des  environs  se  croient  auto- 
risés à  assister  aux  représentations  données  sous  le  nom  à'Opera 
house.  Veuillez  avertir  vos  paroissiens  qu'un  changement  de 
nom  ne  détruit  point  la  défense  portée,  et  que  les  principes  de 
la  prudence  et  de  la  vigilance  chrétienne  sont  obligatoires  par- 
tout pour  quiconque  veut  faire  son  salut. 

Agréez,  Monsieur  le  Curé,  l'assurance  de  mon  dévouement. 

'l  E.-A.,  Arch.  de  Québec 


—  451  — 
(No  131) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  de  Quédec, 
(  2  lévrier  1885. 


I.  Indulgence  en  faveur  des  congrdganistes. 
II.  Cas  réservé  aboli. 

III.  L'oraison  Deus  refugium  au  salut  et  à  la  grand'messe  du  dimaDcho. 

IV.  Liste  et  registre  des  parrains  de  confirmation. 

V.  Parrain  du  baptême  ne  peut  l'être  de  la  confirmation. 
VI.  Décision  du  Saint-OËBce  sur  certaines  sociétés  secrètes. 
VII.  Établissement  du  Tiers-Ordre  de  Saint  François. 
VIII.  "  L'acte  de  tempérance  du  Canada  "  ou  "  Scott  Aot.  " 
IX.  Décision  sur  la  craniotomie  ou  embri/otomie. 
X.  Souscription  à  la  caisse  Saint-Joseph. 


Le  26  mai  1884,  Sa  Sainteté  a  accordé  une  indulgence  plénière, 
applicable  au.x  défunts,  à  l'occasion  du  troisième  centenaire  de 
la  Congrégation  de  la  Sainte  Vierge,  établie  à  Rome  le  5  décem- 
bre 1584. 

lo  Cette  indulgence  est  accordée  aux  seuls  membres  des  Con- 
grégations de  la  Sainte  Vierge  affiliées  à  la  Prima  Primaria  de 
Rome.  Pour  obtenir  cette  affiliation,  si  elle  n'est  pas  déjà  ac- 
cordée, vous  pouvez  vous  adresser  au  Révérend  Père  Sache,  à 
Québec,  en  lui  envoyant  les  renseignements  suivants  :  date  de 
l'érection  canonique  par  l'évèque  ;  nom  du  diocèse,  de  la  paroisse, 
de  la  chapelle  où  se  tiennent  les  réunions,  par  exemple,  de  l'Im- 
maculée Conception,  de  la  Nativité,  de  l'Assomption,  etc.  de  la 
Sainte  Vierge  ;  patron  secondaire  de  cette  chapelle,  s'il  y  en  a  un. 

2o  Cette  indulgence  peut  se  gagner  pendant  toute  l'année  1885. 


—  452  — 

3"^  Le  jour  choisi  pour  rindulgence  par  le  directeur  de  chaque 
lougrégalion  doit  être  précédé  d'une  neuvaine  de  prières  faites 
eu  coniuiuu,  oL  à  hu]uelle  il  faudra  avoir  assisté  au  moius  cinq 
fois.  (Ou  pourra  douncn-  la  héuédiction  du  Saint-Sacrement 
avec  l'ostensoir  le  jour  de  l'indulgence  ;  avec  le  ciboire  les  autres 
jours.) 

4"  Les  autres  conditions  sont  la  confession,  la  communion  et 
une  visite  à  la  chapelle  on  église  de  la  congrégation  dont  on  fait 
partie,  avec  prières  pour  la  concorde  des  princes  chrétiens,  l'ex- 
tirpation des  hérésies,  la  conversion  des  pécheurs  et  l'exaltation 
de  la  sainte  Église. 

5°  Les  pouvoirs  extraordinaires  suivants  sont  accordés  au 
directeur  de  chaque  congrégation  et  à  deux  autres  prêtres 
approuvés  que  je  l'autorise  à  choisir,  en  faveur  des  seuls  mem- 
bres des  congrégations  afTiliées  qui  veulent  gagner  cette  indul- 
gence :  a)  absoudre  (au  for  de  la  conscience  seulement)  des  fautes, 
excommunications  et  autres  censures  ecclésiastiques  et  peines 
inlligées,  qui,  de  quelque  manière  que  ce  soit,  sont  réservées  au 
Pontife  romain  en  vertu  de  la  bulle  AposloUcœ  Scdis  de  Pie  IX, 
(voir  la  page  107...  du  cinquième  concile  de  Québec,  où  elle  est 
reproduite)  excepté  les  articles  I,  7  et  lU  spécialement  réservés  et 
les  articles  3,  6,  8,  9  et  10  simplement  réservés,  pour  lesquels  la 
réserve  conserve  toute  sa  vigueur. 

b)  A  ces  facultés  accordées  par  le  Souverain  Pontife  j'ajoute 
celle  d'absoudre  des  cas  réservés  dans  l'archidiocèse. 

c)  Le  Souverain  Pontife  accorde  aussi,  aux  confesseurs  sus- 
dits, le  pouvoir  de  commuer  les  vœux  simples  en  quelque  autre 
œuvre  pie. 

d)  Les  congréganistes  qui,  par  infirmité  ou  pour  quelque  autre 
cause,  sont  empêchés  d'accomplir  les  œuvres  prescrites  ou  quel- 
qu'une d'elles,  pourront  en  obtenir  de  leur  confesseur  la  com- 
mutation en  quelque  autre  œuvre  pie. 

Rien  n'empêche  de  faire  coïncider  cette  neuvaine  avec  les  exer- 
cices du  mois  de  mai. 


—  4.53 


n 


Dans  mon  mandement  N«>  1-21,  1^-  juin  1S.S3.  j'ai  réservé  les 
fautes  suivantes  :  «  I"  Répandre  ou  répéter  de  vive  voix  ou  par 
écrit  une  accusalion  gratuite  de  franc-magonnerie  contre  un 
catholique  quelconque,  même  étranger  au  diocèse  ;  2o  faire 
connaître  de  vive  voix  ou  par  écrit  à  d'autres  qu'à  l'Ordinaire  de 
l'accusé,  ou  à  son  Officiai,  cette  accusalion,  quand  on  la  croit 
bien  fondée.  » 

Cette  réserve  ne  me  paraissant  plus  opportune,  je  la  révoque 
par  la  présente,  dont  vous  donnerez  lecture  au  prône  le  premier 
dimanche  après  réception. 

i 

L'accusation  de  franc-maeonnerie  contre  un  catholique  est 
assez  grave  par  elle-même  pour  que  celui  qui  veut  la  porter  ou 
la  répéter  prenne  bien  garde,  de  peur  de  manquer  à  la  charité 
et  à  la  justice  qui  sont  toujours  dues  au  prochain. 

m 

L'oraison  Dcus  refugium  doit  se  dire  au  salut  du  Saint-Sarre- 
ment  et  à  la  grand'messe  du  dimanche. 

IV 

Dans  ma  circulaire  N»  109,  18  février  1882,  je  vous  ai  recom- 
mandé de  tenir  un  registre  e.xact  des  noms  des  parrains  et  mar- 
raines de  coiifiimalion  avec  toutes  les  indications  nécessaires 
pour  empêcher  le  moindre  doute  sur  l'identité  des  personnes.  Je 
vous  ai  aussi  donné  un  modèle  de  l'entrée  au  registre. 

A  cause  de  l'importance  de  cet  enregistrement,  j'ai  commencé 
l'année  dernière  à  tenir  à  l'archevêché  un  second  registre  des 
confirmations,  dans  la  crainte  que  celui  qui  est  tenu  dans  les 
paroisses  ne  vienne  à  périr.  C'est  pourquoi,  Messieurs  les  Curés, 
dans  les  paroisses  desquels  aura  lieu  désormais  la  visite  pasto- 
rale, doivent  tenir  prête  dès  avant  la  visite  une  liste  alphabftique 
des  garçons  qui  doivent  être  confirmés,  avec  les  autres  indica- 
tions exigées  par  la  circulaire  N"  lO'J,  et  une  liste  semblable  à 


—  454  — 

part,  des  filles  ù  confirmer.  Ces  listes  seront  données  à  l'arche- 
vèqne  dès  son  arrivée  dans  la  paroisse  et,  après  la  confirmation, 
elles  seront  vérifiées  au  moyen  des  billets  de  confirmation  avant 
d'être  enregistrées. 

Monsieur  P.  G.  Delisle,  imprimeur,  a  préparé  des  feuilles  pour 
ces  listes  et  des  registres,  qu'on  peut  se  procurer  chez  lui  ou  à 
rarchevùché.  Le  prix  de  chaque  feuille  contenant  cent  vingt- 
huit  lignes,  est  de  3  centins.  Le  prix  des  registres  reliés  varie 
suivant  la  qualité  de  la  reliure  elle  nombre  de  feuilles. 


D'après  une  décision  de  la  S..  R.  G.,  16  février  1884,  in  Aticoni- 
tana^  les  parrains  et  marraines  du  baptême  né  peuvent  l'être 
dans  la  confirmation  de  la  même  personne. 

VI 

Le  5  octobre  1883,  j'ai  transmis  à  la  Propagande  les  constitu- 
tions de  deux  sociétés  appelées  «  Les  chevaliers  du  travail  » 
(Knights  of  labor)  et  des  «Opérateurs  de  télégraphe»  [Telcrjra- 
phers)  en  demandant  un  jugement  sur  ces  deux  sociétés. 

En  septembre  1884,  le  Saint-Office  a  donné  la  décision  sui- 
vante qui  doit  servir  de  règle. 

«  Spectatis  principiis,  organismo  ac  statutis  societatis  Equilum 
laboris  prout  exponuntur,  societatem  ipsam  recensendam  esse 
inter  prohibitas  a  Sancta  Sede  juxta  instructioneni  hnjus  Supre- 
mœ  Gongregalionis  diei  10  inaii  1884  et  ad  mentem.  Mens  est 
ut  commendetur  episcopis  ut  tam  quoad  delatas,  quam  quoad 
similes  societates  procédant  atque  remédia  adhibeant  secundum 
mandata  et  consilia  quse  in  eadem  Instruclione  continentur.  » 

Gopie  de  la  consultation  et  de  cette  réponse  vous  a  déjà  été 
communiquée  en  mon  absence  par  M.  G.-E.  Legaré,  vicaire-géné- 
ral, administrateur. 

Je  crois  utile  de  vous  donner  quelques  explications. 
L'instruction  du  10  mai  1884,  distingue  trois  espèces  de  socié- 
tés défendues  par  l'Église.    Lajpremière^est  la  franc-maçonnerie 


—  455  — 

proprement  dite  dans  toutes  ses  ramifications,  dont  le  but  osten- 
sible on  secret  est  de  renverser  l'Église  et  les  pouvoirs  It^gilimes 
soit  qu'on  y  exige  un  serment  de  garder  le  secret,  soit  que  l'on 
se  contente  d'une  simple  promesse.  Elle  est  défendue  sons  peine 
d'excommunication  lalœ  srntenda;  vésevvde  au  Souverain  INinlife 
par  la  bulle  de  Pie  IX,  Apostolicx  Sedis.  De  ce  nombre  sont  les 
Féniens,  les  Odd-fellows,  etc. 

La  seconde  est  défendue  sons  peine  de  péché  (/rave  ;  elqueUjue 
soit  le  but  que  l'on  s'y  propose,  autre  que  celui  de  renverser 
l'Église  et  les  pouvoirs  légitimes,  son  caractère  dislinctif  est 
d'exiger  de  ses  adeptes  par  serment  un  secret  inviolable  et  une 
obéissance  aveugle  à  des  chefs  inconnus.  De  ce  nombre  est  la 
société  des  Chei'aliers  du  travail^  Knights  of  labor.  Les  membres 
ne  sont  sous  le  coup  d'aucune  réserve,  mais  ils  ne  peuvcni  être 
absous,  s'ils  persistent  à  faire  partie  de  cette  société. 

La  troisième,  qu'on  ne  peut  classer  avec  certitude  dans  l'une 
des  deux  premières,  est  celle  des  sociétés  ilouleuscs  et  pleines  de 
danger  {dubix  et  pcriculi  plenx]^  tant  à  cause  des  doctrines  qu'elles 
professent,  que  de  la  manière  d'agir  des  chefs  qui  les  ont  for- 
mées et  les  régissent.  Les  confesseurs  et  les  pasteurs  des  ;\mes 
doivent  en  détourner  ceux  dont  ils  ont  la  conduite,  avec  d'au- 
tant plus  de  soin,  que  ces  sociétés  ont  une  apparence  trompeuse 
d'honnêteté  que  les  hommes  simples  et  les  jeunes  gens  ne  peu- 
vent découvrir  et  éviter  que  difficilement.  Telles  sont  les  so- 
ciétés des  Opérateurs  de  télégraphe,  des  ship  laborers,  des  ingé- 
«icMivs,  des  conducteurs  de  chemin  de  fer.  des  mou/purs  de  fer,  des 
fabricants  de  verre,  des  Foresters,  etc.,  etc. 

Toutefois,  si  après  avoir  exhorté  fortement  un  membre  de  ces 
sociétés  douteuses  et  dangereuses  à  s'en  séparer,  vous  n'avez  pu 
le  décider  à  suivre  vos  avis,  à  raison  de  quelque  circonstance 
spéciale,  vous  ferez  bien  de  consulter  l'Ordinaire,  si  c'est  pos- 
sible, avant  d'exiger  cette  renonciation  sous  peine  de  refus  d'ab- 
solution. Il  faut  leur  appliquer  les  principes  exposés  au  N'>  3 
de  l'article  «Sociétés  secrètes»,  page  216  de  la  «  Discipline.  » 


—  450  — 


vn 


Je  publierai  bionlût  la  bulle  de  Léon  XIII,  17  septembre  1882, 
sur  le  Tiers-Ordre  do  Saiul  François. 

Vous  trouverez  à  la  suite  de  la  présente  circulaire,  une  copie 
de  l'autorisalion  qui  m'a  été  donnée,  le  28  mai  I88i,  de  commu- 
niquer à  des  piètres  et  aux  curés  de  rarchidiocèse,  mais  seule- 
ment en  faveur  de  leurs  paroissiens^  le  pouvoir  d'admettre  à  l'ha- 
bit et  à  la  profession  du  Tiers-Ordre  de  Saint  François. 

Par  la  présente  je  communique  ce  pouvoir  à  tous  les  curés  et 
desservants  de  missions  dans  l'arcliidiocèse,  non  seulement  à 
ceux  qui  le  sont  actuellement,  mais  à  ceux  qui  seront  nommés 
plus  lard  par  moi  ou  en  mon  nom. 

Lorsque  dans  une  paroisse  ou  mission,  le  nombre  des  Tertiaires 
isolés  sera  assez  considérable  pour  former  une  Fraternité  ou 
Congrégation,  je  donnerai,  sur  la  demande  du  curé,  un  diplôme 
spécial  à  cet  effet,  et  en  nommerai  le  directeur,  qui  sera  alors 
muni  de  tous  les  pouvoirs  nécessaires  pour  la  régir. 

Chaque  année,  ce  directeur  devra,  dans  le  cours  du  mois  de 
janvier,  me  faire  connaître  le  nombre  et  l'état  de  ferveur  de  la 
Fraternité  et  ce  qu'il  jugera  opportun  de  suggérer  pour  le  plus 
grand  bien  des  membres.  Je  transmettrai  ces  renseignements  à 
qui  de  droit. 

Le  choix  des  personnes  que  l'on  admettra  au  noviciat  et  sur- 
tout à  la  profession  doit  être  fait  avec  un  grand  soin.  Mieux 
vaut  n'avoir  qu'un  petit  nombre  de  Tertiaires  vraiment  pieux  et 
exemplaires,  que  d'en  avoir  un  grand  nombre  qui  soient  lièdes 
ou  de  mauvais  exemple.  On  ne  doit  sous  aucun  prétexte  ad- 
mettre les  personnes  de  réputation  douteuse,  celles  qui  sont 
querelleuses,  mondaines,  médisantes,  ou  qui  exercent  une  pro- 
fession illicite  ;  les  esprits  turbulents  qui  sèment  le  trouble  et 
la  zizanie  par  leur  indiscrétion...  Il  faut  éprouver  pendant  une 
année  entière  les  novices  avant  de  les  admettre  à  la  profession. 
Ils  devront  se  distinguer  par  leur  charité  envers  les  paiivres, 
leur  dévotion  au  Saint-Sacrement  et  à  la  sainte  Vierge.  Si  leur 
ferveur  et  leur  régularité  diminuent,  il  faut  les  avertir  charita- 


—  457- 

blement  trois  fois  avant  de  les  exclure.     Persomip  ne  pont   (^tre 
admis  avant  lâge  de  quatorze  ans. 

La  prudence  e.xige  ijut'  les  prêtres  qui  ont  reyu  le  pouvoir 
d'admt'ttn"  au  Tiers-Oidru,  nen  lassent  jamais  usage  sans  avoir 
préalablement  consulté  le  curé  (le  ceux  qui  se  présentent  pour 
être  admis  au  noviciat  ou  à  la  profession,  et  ils  sont  tenus  de 
s'assurer  de  leur  bonne  conduite  pendant  le  noviciat. 

Dans  ma  circulaire  No  IJ"..  1!)  novembre  1883,  je  vous  ai 
transmis  une  décision  eu  vertu  de  laquelle,  dans  les  localités  où 
une  fraternité  du  Tiers-Ordre  est  établie,  on  ne  peut  admettre 
comme  Tertiaires  isolés  que  les  pt.'rsonnes  autorisées  par  le  dis- 
crétoire  de  cette  fraternité  à  prendre  l'habit.  D'après  des  infor- 
mations authentiques  reçues  à  Rome,  cette  décision,  prise  [lar 
un  discrétoire  particulier,  n'a  pas  de  valeur  hors  de  son  terri- 
toire, ni  par  conséquent  dans  le  Canada. 

Je  fais  imprimer  chez  M.  P.  G.  Delisle  un  petit  livret  conte- 
nant les  Règles^  PrivilèQCS  et  Cérémonial  du  Tiers-Ordre.  Il  sera 
eu  vente  au  commencement  de  février. 

Il  se  vend  60  centins  la  douzaine. 

VIII 

Des  curés  de  divers  comtés  du  diocèse  m'ont  exprime  le  désir 
de  voir  Vacle  de  tempérance  du  Canada  (1878),  autrement  appelé 
le  Scott  ad.  mis  en  vigueur,  afin  de  diminuer,  autant  que  possi- 
ble, les  ravages  que  fait  l'ivrognerie,  dont  les  tristes  progrès  ne 
sont  que  trop  visibles  dans  certaines  parties  du  pays. 

Dans  la  page  ^^S  de  la  «  Discipline,  «Je  me  suis  montré  peu 
favorable  à  cette  mesure,  parce  que  jusque  là  les  effets  n'avaient 
pas  répondu  aux  espérances  que  l'on  eu  avait  conçues.  Mais 
en  présence  des  bons  effets  produits  dans  bon  nombre  de  comtés 
où  elle  a  été  adoptée,  il  me  semble  que  nous  pourrions  au  moins 
essayer  ce  remèdi'  contre  un  mal  qui  nous  déborde.  .le  prie 
Messieurs  les  Curé.s  de  relire  les  conseils  que  je  donne  là-dessus 
dans  la  «  Discipline,  h 

En  ce  moment.  Monsieur  Brousseau,  de  Québec,  imprime  vingt 
mille  exemplaires  français  de  cet  acte,  et  j'y  ai  donné  mon  impri- 


—  468  — 

matui\  afin  que  les  ennemis  de  la  tempérance  n'en  contestent- 
point  l'authenticité,  comme  cela  est  déjà  arrivé.  Le  prix  sera  de 
S3.50  pour  cent  copies  ;  $0.50  la  douzaine  et  80.U5  la  copie  en 
détail. 

Avant  d'entreprendre  cette  croisade,  il  est  important  de  bien 
étudier  les  formalités  exigées  par  la  loi. 

Je  saisis  cette  occasion,  pour  exhoiter  Messieurs  les  Curés  à  ne 
rien  négliger  pour  faire  fleurir  dans  leurs  paroisses  la  belle 
société  de  la  croix,  à  laquelle  la  promulgation  de  la  loi  en  ques- 
tion pourrait  pi-èter  un  puissant  secours,  puisqu'elle  tend  à  dimi- 
nuer considérablement  les  occasions  dangereuses. 

IX 

Avec  ma  circulaire  N^  119,  25  avril  1883,  je  vous  ai  transmis 
deux  exemplaires  d'une  feuille  intitulée  :  Pelil  manuel  du  jeune 
médecin  catholique.  L'article  13  de  ce  pelit  manuel^  où  il  est  dit 
que  Vembryolomie.,  ou  destruction  directe  du  fœtus  vivant,  n'est 
jamais  permise,  même  pour  sauver  la  vie  de  la  mère...,  vient 
d'être  appuyé  par  une  résolution  du  Saint-Office,  en  date  du  30 
mai  1884,  dont  Messieurs  les  Curés  feront  bien  de  donner  com 
munication  à  leurs  médecins 

«  An  tuto  doceri  possit  in  scholis  catholicis  licitam  esse  opera- 
tionem  chirurgicam  quam  craniolomiam  appellant,  quando  sci- 
licet  ea  omissa  mater  et  filins  perituri  sint,  ea  e  contra  admissa, 
salvanda  sit  mater  infante  pereunte  ?  » 

«  Resp.  Tuto  doceri  non  posse.  r. 

On  ne  peut  enseigner  en  sûreté  de  conscience  que  la  craninto- 
mie  ou  cmbryofomie  soit  permise  :  encore  moins  serait-il  permis 
de  la  pratiquer. 

X 

Le  29  août  1882,  les  procureurs  de  la  Société  Ecclésiastique  de 
Saint-Joseph  et  les  membres  présents  à  l'assemblée,  ont  été  una- 
nimes à  exprime!'  le  désir  qu'une  souscription  payable  en  cinq 
années  fût  ouverte  pour  augmenter  les  fonds  de  la  société  et  par 
là  môme  les  revenus  annuels  qui  suffisent  à  peine  pour  faire 
face  aux  besoins  des  infirmes. 


—  459  — 

Plusieurs  prêtres,  bien  que  n'appartenanl  pas  à  la  société,  oui 
voulu  coulribuer  géuéreusenienl  à  celle  belle  œuvre  (Je  eharile 
fralernelle  el  sacerdotale. 

Au  moment  actuel,  celU^  souscription  se  monte  à  .?30f)7,  dont 
81578  sont  déjà  rentrées  et  la  balance  due,  SliS'.l.  viendra  en 
son  lemps  Le  nombre  des  souscripteurs  et)l  seulement  de  93, 
quoiqut;  la  société  compte  250  membres. 

Je  serai  heureux  de  voir  tons  les  prêtres  du  diocèse,  même 
ceux  (|ui  ne  sont  pas  membres  de  la  Société  Saint-Joseph,  pren- 
dre part  à  cette  bonne  œuvre. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  alla- 
chemenl. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


FR.  BERNARDUS  AB  ANDERMATT 

TOTIUS  ORDINIS  FF.  MINORUM 

Sancti  Francisci  Capuccinorum  Ministcr  Genrralis  (/.  iS 
Rmo  Dno  Dno, 
Alexandro  Taschereau  Archiefiscopo  Quebecensi, 

Potestatem  facit  qnatenus.  intra  limite?  sufe  Diœceseos,  iis 
exceptis  locis  in  quibus  existunt  Ordinis  Nostri  domus  cujus- 
cumque  Familiœ,  sive  Capuccinorum,  sive  Observantium  a\il 
Reformalorum  aut  Recollectorum  ant  Alcanlarinorum,  sive 
Gonventnalium,  Ghristifideles  per  se,  val  per  alios  sarerdotes 
prœsertim  parochos,  quoad  respectivam  dumtaxal  parœciam,  ad 
habitum  et  ad  professionem  Tertii  Ordinis  S.  P.  N.  Francisci 
admillere,  admissisque  benedictiones  cnm  indnlgentia  plenaria 
statis  diebus  imi)ertiri  légitime  possit  et  valeat  Prœterea,  ni 
pi-c-efatos  Tertiarios,  sicubi  eorum  numerns  suificienler  excreve- 
i-it,  in  Gongregationes  coadunare  valeat,  at  nnicnique  Gongrega- 
tioni  ipsnm  Parochum  loci,  sen  alium  Sacerdotem  sibi  benevi- 
sum,  qua  Directorem  prseficere,  cui  facultates  opporlnnas  ex 
nunc  conferre  intendimus. 


—  460  — 

Placeat  tamen  cidom  Rmo  Archiepiscopo  Quebecensi  nomina 
singulorum  Diivctorum  Congregationis  Tortii  Ordinis  ad  proxi- 
mioroni  P.  Ministniin  Proviiicialem  Ordinis  Noslri,  iit  supra, 
qiiolannis  transmillere,  et  cuilibet  prsedictonim  Directonim  in- 
juiigere  ut,  ad  nientem  Gonstilutionum  Apostolicarum,  de  erec- 
ta  Congregatione,  deqne  ojus  statu  ac  membrorum  numéro, 
eumdcni  P.  Minislrum  Provincialem  certJoren:i  faciat,  et  cuhn  eo 
quœ  ad  majoi-om  TtM-tiariornm  iitililatein  conducerc  possu^it, 
communicet. 

Dat.  Ronic-e  ex  Nostro  Cœnobio  SSmse  Immac.  Concept.,  die 
18  maii,  an.   IS84. 

L.  f  S. 

(Sign.)        Fr.  Beknardus  ab  Andermatt, 

Min.  Gen.  qui  Supra. 


(No  132) 

MANDEMENT 

PROMULGUANT    L'ENCYCLIQUE    DU    17    SEPTEMBRE    1882 
SUR    LE    TIERS-ORDRE    DE  SAINT-FRANÇOIS 

ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assistant 
AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clerrjc  Séculier  et  Régulier,  et  à  tous  les  Fidèles  de  l'Arckidiocèse 
de  Québec,  Salut  et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Nous  avons  retardé  jusqu'à  ce  jour,  Nos  Très  Chers  Frères,  la 
promulgation  de  l'admirable  encyclique  du  17  septembre  1882, 
dans  laquelle  Léon  XIII  exhorte  tous  les  fidèles  à  entiu'i- dans  le 
Tiers-Ordre  de  Saint  François  d'Assise.  Deux  i-aisons  ont  été  In 
cause  de  ce  retard.     La  première  est  que  Nous  Nous  attendions 


—  461  — 

à  voir  des  Franciscains  s'établir  dans  le  Canada,  pour  faire  fleu- 
rir celle  sainle  association  avec  plus  de  facilité.  La  secondu  est 
que  nous  n'avons  reru  que  pendant  notre  séjour  à  Home,  les 
pouvoirs  nécessaires  pour  généraliser  cette  œuvre  dans  le 
diocèse. 

Gomme  ce  vénérable  et  magnifique  document  apostolique  doit 
vous  être  lu  à  la  suite  de  la  présente  pastorale,  Nous  Nous  con- 
tenterons de  vous  donner  quelques  explications  propres  à  vous 
en  faciliter  l'intelligence. 

Notre  Seigneur  Jésus-Christ,  roi  du  ciel  et  de  la  terre,  pour 
nous  faire  mieu.\  comprendre  le  néant  des  choses  de  ce  monde, 
a  voulu  naître,  vivre  et  mourir  dans  la  pauvreté.  //  s'esl  fait 
pauvre  par  amour  pour  vous,  dit  Saint  Paul,  quoi  qu'il  fût  riche, 
afin  (le  vous  enrichir  de  sa  pauvreté  :  propler  vos  cgcnus  factus  est, 
cum  esset  dives,  ul  illius  inopia  divitcs  esselis.  (II  Cor.,  VIII,  '.).). 
Le  premier,  il  a  fait  entendre  au  monde  cette  parole  que  la  sa- 
gesse humaine,  livrée  à  ses  propres  forces,  ne  comprendra 
jamais:  Beati  paupcres  spiritu  ;  bienheureux  les  pauvres  d'esprit 
(Matlh  ,V,  3.)  ;  c'est-à  dire,  bienheureux  ceux  qui  n'attachent  point 
leur  cœur  aux  richesses  et  qui  ne  meltenl  point  leur  bonheur  à 
les  amasser  et  à  en  jouir. 

11  y  a  sept  cents  ans  que  naquit  en  Italie  François  d'Assise, 
que  la  Providence  divine  destinait  à  donner  au  monde  l'exemple 
du  plus  parfait  détachement  des  choses  de  la  terre.  Tout  jeune 
encore,  il  renonça  à  l'héritage  paternel,  distribua  aux  pauvres 
tout  ce  qu'il  avait,  se  revêtit  d'une  pauvre  tunique,  et  voulut 
vivre  dans  un  tel  abandon  à  la  Providence,  qu'il  n'acceptait 
d'aumône  que  ce  qu'il  en  fallait  pour  ne  pas  mourir  de  faim,  et 
souvent  môme  le  partageait  avec  les  pauvres  qu'il  rencontrait. 
Sa  maxime,  ou  plutôt  l'élan  habituel  de  sa  piété,  était  «  Mon 
Dieu  et  mon  tout  »  ;  et  en  effet,  quitter  tout  pour  Dieu,  c'est  ne 
rien  quitter,  puisque  tout  se  retrouve  éminemment  en  Dieu. 
Touchés  par  la  sainteté  de  sa  vie,  par  la  force  de  ses  paroles  et 
surtout  par  les  miracles  qu'il  opérait,  un  grand  nombre  de  dis- 
ciples s'attachèrent  à  lui  ;  et  depuis  sept  siècles,  cet  ordre  reli- 
gieux, fondé  sur  la  pratique  de  la  pauvreté  la  plus  extrême,  n'a 
cessé  de  donner  au  monde  l'exemple  du  détachement,  de  l'hu- 
milité,  de  l'abnégaliou  chrétienne  la  plus  parfaite. 


—  462  — 

A  part  cette  multilude  do  personnes  de  l'un  et  de  l'autre  sexe 
qui,  à  la  voix  de  Saint  François,  firent  profession  de  tendre  à  la 
periection  de  la  chai-ité  divine  par  les  trois  vœux  essentiels  de 
la  vie  religieuse,  il  se  trouva  un  grand  nombre  d'hommes  et  de 
femmes  qui,  avides  de  servir  Dieu  dans  le  monde,  lui  demandè- 
rent de  vouloir  bien  les  admettre  sous  sa  règle. 

«  C'est  la  raison,  dit  Léon  XIII,  qui  détermina  ce  saint  patriar- 
che à  établir  la  confrérie  du  Tiers-Ordre,  destinée  à  comprendre 
toutes  les  conditions,  tous  les  âges,  et  l'un  et  l'autre  sexe,  sans 
que  pour  cela  les  liens  de  famille  et  de  société  soient  rompus.  » 

«  Il  l'organisa  sagement,  continue  le  Souverain  Pontife,  moins 
avec  des  règles  particulières  que  d'après  les  propres  lois  évangé- 
liques  qui  ne  sauraient  paraître  trop  dures  à  aucun  chrétien. 
Ses  règles,  en  effet,  sont  d'obéir  aux  commandements  de  Dieu  et 
de  l'Église  ;  de  s'abstenir  des  factions  et  des  rixes  ;  de  ne  détour- 
ner quoique  ce  soit  du  bien  d'autrui  ;  de  ne  prendre  les  armes 
que  pour  la  religion  et  la  patrie  ;  de  garder  la  tempérance  dans 
la  nourriture  et  le  genre  de  vie  ;  d'éviter  le  luxe  ;  de  s'abstenir 
des  séductions  dangereuses  de  la  danse  et  du  théâtre.  » 

Sans  doute.  Nos  Très  Ghers  Frères,  tous  les  chrétiens  étant 
appelés  à  la  vie  éternelle,  doivent  et  peuvent  y  arriver  avec  la 
grâce  divine  par  la  voie  des  commandements  de  Dieu,  sans  faire 
partie  ou  d'un  ordre  religieux  ou  du  tiers-ordre.  Mais  on  com- 
prendra facilement  quels  grands  avantagesily  a  à  s'enrôler  dans 
ces  pieuses  associations  que  les  prières  de  l'Église  sanctifient  et 
auxquelles  Noire  Seigneur  a  promis  une  bénédiction  toute  par- 
ticulière en  disant  :  Là  où  deux  ou  trois  seront  assemblés  en  mon 
nom,  je  suis  au  milieu  d^eux  ;  ubi  sunt  duo  vel  1res  congregati  in 
nomine  meo,  ibi  sum  in  medio  eorum  (Matth.,  XV III,  20.).  Saint 
François  a  voulu  que  tous  les  Tertiaires  dispersés  dans  le  monde 
entier  eussent  part  à  toutes  les  bonnes  œuvres  et  à  tous  les 
mérites  les  uns  des  autres.  De  même  que  le  fen,  en  se  commu- 
niquant à  de  nouvelles  matières  inflammables,  loin  de  perdre  de 
son  activité,  la  voit  au  contraire  s'accroître  à  mesure  qu'il  s'étend, 
de  même  aussi  la  charité,  qui  est  le  feu  allumé  par  Jésus-Christ, 
multiplie  les  mérites  en  proportion  de  la  communication  qu'on 
en  fait  à  ses  frères.  Toutes  les  pénitences,  toutes  les  mortifica- 
tions, tous  les  travaux  apostoliques,  tous  les  actes  de  dévouement 


—  463  — 

et  de  vertus  de  toutes  sortes  qui  se  font  à  chaque  instant  dans 
l'ordre  séraphique,  deviennent  la  patrimoine  cunininn  de  chaque 
Tertiaire  pendant  sa  vie  et  servent  à  soulay;er  son  âme  dans  les 
flammes  du  purgatoire. 

La  religion  n'est  pas  seule  à  profiler  de  ce  trésor  immense  ;  la 
patrie  en  retire  également  des  bienlaits  inestimables.  Les  priè- 
res et  les  bons  exemples  des  Tertiaires  attireront  sur  elle  les 
bénédictions  divines  et  serviront  à  faire  fleurir  toutes  les  vertus 
qui  forment  les  bons  chrétiens  et  par  conséquent  les  bons 
citoyens. 

Voilà  pourquoi  Léon  XIII  dit  dans  sa  bulle  :  «  Nous  exhor- 
tons vivement  les  chrétiens  à  ne  pas  refuser  de  se  faire  inscrire 
dans  cette  sainte  milice  de  Jésus-Christ...  Plaise  à  Dieu  que  les 
populations  chrétiennes  accourent  à  la  règle  du  Tiers-Ordre  nxec 
autant  d'ardeur  et  eu  aussi  grand  nombre  qu'elles  affluaient 
autrefois  à  l'envi  auprès  de  François  lui-même.  » 

Toutefois,  Nos  Très  Ghers  Frères,  comme  il  ne  suilit  pas  de 
donner  son  nom  à  une  confrérie  pour  en  percevoir  les  avantages, 
il  ne  faut  pas  oublier  la  recommandation  (]ue  fait  le  Souverain 
Pontife  :  «  Que  ceu.\,  dit-il,  qui  auront  i-evêtu  les  insignes  de  la 
pénitence^  regardent  l'image  de  leur  saint  auteur  et  s'y  attachent, 
sans  quoi  rien  de  ce  qu'on  en  attend  de  bon  ne  se  réaliserait,  u 

Quelque  grands  que  soient  les  avantages,  pour  ainsi  dire  exté- 
rieurs, du  Tiers-Ordre,  tels  que  les  indulgences  nombreuses  que 
l'on  peut  y  gagner,  les  prières  et  les  bonnes  œuvres  auxquelles 
on  participe,  comme  Nous  l'avons  dit,  ce  n'est  pas  là  que  doivent 
s'arrêter  nos  désirs  et  nos  efforts.  En  entrant  dans  le  l'iejs- 
Ordre,  on  ne  quitte  point  sa  famille,  sa  position  ni  ses  occupa- 
lions  dans  le  monde,  on  ne  fait  pas  les  vœux  essentiels  de  l'elat 
religieux,  mais  on  doit  se  proposer  la  perfection  chrétienne  dans 
l'état  où  Ton  se  trouve  :  la  perfection  dans  l'étal  du  mariage 
comme  dans  le  célibat,  la  perfection  dans  la  richesse  comme 
dans  la  pauvreté,  la  perfection  dans  l'autorité  comme  dans  l'o- 
béissance... Dans  tous  les  étals  de  la  société,  les  vertus  chré- 
tiennes sont  possibles  à  tous  leurs  degrés  de  perfection  ;  en  lisant 
la  vie  des  saints  on  en  trouve  sur  le  trône  des  rois  comme  sous 
les   haillons  des  mendiants  ;  dans  la  famille  comme  dans  le 


—  464  — 

cloîlr»?,  au  milieu  de  toutes  les  séductions  du  mondt;  comme 
dans  les  deserls  de  la  Thébaïde  ;  le  Tiers-Ordre  est  uu  moyeu 
puissant  de  sanctification,  parce  qu'en  délacluuit  le  cœur  de 
tout  ce  qui  passe,  il  le  rend  capable  des  sacrifices  qu'inspiie 
rameur  de  Dieu  et  du  prochain,  (jui  est  /(/  pUniludc  de  la  loi, 
comme  dit  Saint  Paul, /j/e/i/a((/o /fi//s  dileclio  (Rom.,  Xlil,  10.). 
Aussi  le  Ti(M-s-Ordre  est-il  accessible  à  toutes  les  condition?,  à 
toutes  les  santés,  à  tous  les  tem[)éraments,  aux  princes  el  aux 
princesses,  comme  aux  serviteurs  et  aux  servantes,  aux  prêtres 
comme  aux  gens  mariés,  aux  jeunes  gens  et  aux  jeunes  filles, 
comme  aux  vieillards. 

Quand  on  examine  le  règlement  donné  par  Léon  XIII,  le  30 
mai  1883,  ou  voit  que  les  obligations  spéciales  imposées  aux 
Tertiaires  se  réduisent  à  bien  peu  de  choses  :  porter  le  petit  sca- 
pulaire  et  le  cordon  de  Saint  François  ;  éviter  dans  l'habillrment 
ce  qui  ressent  le  luxe  ;  jeûner  la  veille  de  l'Immaculée  Concep- 
tion et  la  veille  de  la  fête  de  Saint  François  ;  se  confesser  et 
communier  au  moins  chaque;  mois  ;  réciter  chaque  jour  douze 
Pa/tT,  Ave  et  Gloria  ;  éviter  les  bals  et  les  spectacles  dangereux, 
el  les  repas  licencieux  ;  assister  aux  funérailles  des  frères  dé- 
funts el  réciter  pour  eux  un  chapelet.  Et  môme  est-il  entendu 
expressément  que  ces  pratiques  n'obligent  pas  sous  peine  de 
péché  et  qu'on  peut  en  être  dispensé  quand  il  y  a  une  raison 
grave  et  légitime.  Tout  le  reste  du  règlement  n'exige  autre 
chose  que  la  pratique  des  vertus  chrétiennes,  obligatoires  pour 
tout  le  monde,  telles  que  la  fuite  des  occasions  de  péché,  la  fru- 
galité et  la  tempérance,  le  bon  exemple,  la  charité  envers  le 
prochain  en  paroles  et  en  action. 

Pour  favoriser  autant  qu'il  dépend  de  Nous  les  personnes  qui 
désirent  entrer  dans  cette  pieuse  association,  en  vertu  de  pou- 
voirs spéciaux  qui  Nous  ont  été  donnés  le  28  mai  1884,  par  le 
Révérend  Père  d'Andermatt,  ministre  général  de  l'ordre  des 
Frères  Mineurs  Capucins.  Nous  donnons  à  tous  les  curés  et  mis- 
sionnaires de  l'archidiocèse,  le  pouvoir  d'admettre  leurs  parois- 
siens à  l'habit  et  à  la  profession  du  Tiers-Ordre  de  Saint-Fran- 
çois el  celui  de  donner  aux  Tertiaires,  dans  les  jours  fixés  par  le 
règlement  pontifical  du  30  mai  1883,  la  bénédiction  portant 
indulgence  plénière. 


—  465  — 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  proue  de  toutes  lea 
églises  et  chapelles  paroissiales  et  autres  où  se  fait  rollice  public, 
le  dimanche  qui  suivra  sa  réception,  et  rEncycliqne  pourra  èlr.- 
lue  en  une  ou  plusieurs  fois  les  diinauchfs  suivants. 

Donné  à  Québec,  sous  noire  seing,  le  sceau  de  larchidio«ese 
et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  dix  neuf  mars  mil  huit 
cent  quatre-vingt-cinq,  en  la  fêle  de  Saint-Joseph,  patron  dr 
l'église  universelle  et  du  Canada. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 
Par  Monseigneur, 

G.-A.  Marois,  Ptre, 

Secrétaire. 


LETTRE  ENCYCLIQUE 
DE  NOTRE  TRÈS  SAINT  PÈRE  LE  PAPE  LÉON  XIII 

AUX    PATRIARCHES,    PRIMATS,    ARCHEVÊQUES    ET  A  TOUS    LES    ÉVÊQCES    DU    MONDE    CATHO- 
LIQUE K.V  GRACE  ET  EN  COMMU.VION  AVEC  LE  SAINT  SIÈGE. 


A  nos  Vénérables  Frères  les  Patriarches^  Primats,  Archevêques  ri 
Evéques  de  tout  l'Univers  Catholique,  en  grâce  et  en  communion 
avec  le  Saint-Siège  Apostolique, 

LÉON  XIII,  PAPE. 

Vénérables  Frères,  Salut  et  Bénédiction  Apostolique. 

C'est  par  une  heureuse  coïncidence  que  le  peuple  chrétien  a 
pu,  à  bref  intervalle,  célébrer  la  mémoire  do  den.x  hommes  qui, 
appelés  au  ciel  pour  y  jouir  éternellement  de  la  récompt;use 
promise  à  la  sainteté,  ont;  laissé  sur  terre  une  foule  glorieuse 
de  disciples,  comme  une  semence  toujours  renaissanlu  de  leurs 
vertus. — En  effet,  après  avoir  célébré  solennellement  l'anniver- 
saire de  Saint-Benoît,  le  père  et  le  législateur  des  Moines  d'Occi- 
dent, on  s'apprête  églement  à  rendre  des  honneurs  publics  à 
30 


—  466  — 

Sainf-FiMiKjois  d'Assise,  sept  siècles  s'étant  écoulés  depuis  le 
jour  qui  l'a  vu  uaitre.  Que  ce  rapprochement  ait  lieu  par  un 
dessein  miséricordieux  de  la  Divine  Providence,  Nous  avons  de 
raisonnables  motifs  de  le  croire.  Car,  par  le  concours  providen- 
tiel de  Tanniversaire  de  la  naissance  de  ces  Pères  illustres,  il 
semble  que  Dieu  veuille  renouveler  le  souvenir  de  leurs  mérites 
éminents  et  en  même  temps  faire  comprendre  que  les  ordres  re- 
ligieux dont  ils  furent  les  fondateurs,  n'auraient  jamais  dû  subir 
de  si  indignes  violences,  dans  les  pays  surtout  dont  ils  ont 
agrandi  le  patrimoine  de  civilisation  et  de  gloire  par  leur  travail, 
par  leur  génie  et  par  leur  zèle  infatigable. — Nous  avons  pleine 
conliance  que  ces  solennités  ne  resteront  pas  sans  fruit  pour  le 
peuple  chrétien  qui,  non  sans  raison,  s'est  habitué  à  voir  dans 
les  religieux  des  amis  ;  aussi,  de  même  qu'il  a  honoré  avec  une 
grande  piété  et  un  cœur  reconnaissant  le  nom  de  Saint-Benoît, 
ainsi  maintenant  s'apprête-t-il  à  célébrer  à  l'envi  la  mémoire  de 
Saint-François  par  des  fêtes  pompeuses  et  de  nombreuses  et 
significatives  démonstrations.  Cette  émulation  de  piété  ainsi 
que  cette  rivalité  d'hommages  ne  sont  pas  circonscrites  au  pays 
qui  a  vu  naître  ce  Saint,  ni  aux  contrées  qu'il  a  glorifiées  de  sa 
présence  ;  elles  s'étendent  à  toutes  les  terres,  partout  où  la  i-e- 
nonmi^e  de  François  s'est  répandue,  partout  où  fleurissent  ses 
institutions. 

Ces  pieux  et  ardents  sentiments,  personne,  certes,  ne  les  ap- 
prouve plus  que  Nous,  surtout  parce  que  dès  notre  jeunesse  Nous 
avons  été  habitué  à  admirer  Saint  François  et  à  l'entourer  d'une 
vénération  spéciale  ;  et  nous  nous  glorifions  d'avoir  été  admis  à 
faire  x^artie  de  la  famille  franciscaine.  Plus  d'une  fois,  avec  une 
joie  des  plus  vives,  Nous  avons  fait  la  pieuse  ascension  des  monts 
sacrés  de  l'Alvei-nia.  Là,  partout  où  Nous  portions  nos  pas, 
l'image  de  ce  Héros  s'offrait  à  notre  esprit,  et  cette  solitude  Nous 
tenait  l'âme  absorbée  dans  la  méditation  attentive  de  ses  glorieux 
souvenirs. — Mois  quelque  louable  que  soit  ce  zèle,  cependant,  il 
n'est  pas  tout.  Il  faut  bien  se  persuader  que  les  honneurs  pré- 
parés à  Saint  François  lui  seront  d'autant  plus  agréables  qu'ils 
apporteront  plus  de  fruit  à  ceux  qui  les  lui  rendent.  Et  ces  fruits 
seront  solides  et  durables,  si  ceux  qui  admirent  les  vertus  de  cet 
homme  éminent  s'attachent  à  lui  ressembler  et  s'efforcent  de 


—  4G7  — 

devenir  meilleurs  on  l'imitant.  Si,  avec  le  secours  de  Dieu,  ils 
travaillent  avec  zèle  dans  ce  but,  ils  y  trouveront  pour  les  maux 
d'aujourd'hui  un  remède  opportun  des  plus  eflicaces.— C'est 
pourquoi,  Vénérables  Frères,  Nous  Nous  adressons  à  vous  dans 
ces  lettres,  non  seulement  pour  donner  à  Saint  Fran(;ois  un  té- 
moignage public  de  notre  piété,  mais  aussi  pour  cnillammcr 
votre  charité  afin  que  vous  travailliez  de  concert  avec  Nons  à 
appliquer  ce  remède  au  salut  des  hummes. 

Jésus-Christ,  le  Libérateur  du  genre  humain,  est  la  source 
intarissable  et  éternelle  de  tous  les  biens  qui  nous  arrivent  de 
l'infinie  bonté  de  Dieu,  de  sorte  que  Celui  qui  a  sauvé  le  moiide 
une  fois,  continuera  de  le  sauver  pendant  la  durée  des  siècles. 
Car  il  n'y  a  pas  sous  le  ciel  tVaulre  nom  donné  aux  hommes,  ynice 
auquel  nous  puissions  être  sauvés,  (a) 

Si  donc  il  arrive  quelquefois  que,  par  la  corruption  de  la  na- 
ture ou  par  la  faute  des  hommes,  le  genre  humain  tombe  dans 
la  décadence  et  qu'il  ait  besoin,  pour  sortir  de  cet  étal,  d'un 
secours  extraordinaire,  il  est  tout  à  fait  nécessaire  qu'il  recoure 
à  Jésus-Christ,  avec  la  persuasion  qu'il  trouvera  en  lui  le  meil- 
leur et  le  plus  assuré  des  refuges.  Sa  vertu  divine  est  si  grande 
et  si  puissante  qu'elle  suffit  à  guérir  tous  les  maux  et  à  écarter 
tous  les  périls.  Et  la  guérisou  sera  infaillible,  pourvu  que  l'hu- 
manité revienne  à  la  profession  de  la  sagesse  chrétienne  et  aux 
préceptes  évangéliques.  Quand  donc  la  société  se  trouve  aux 
prises  avec  les  maux  dont  nons  parlons,  aussitôt  qu'a  sonné 
l'heure  d'y  porter  secours,  prévue  dans  les  conseils  divins.  Dieu 
suscite  immédiatement  un  homme  sur  la  terre,  non  pas  un 
homme  d'une  trempe  commune,  mais  un  homme  éminent  et 
extraordinaire  auquel  il  donne  pour  mission  de  restaurer  l'ordre 
public.  Or  ce  besoin  se  fait  sentir  à  la  fin  du  douzième  et  au 
commencement  du  treizième  siècle,  et  cette  grande  œuvre  de 
restauration,  ce  fut  Saint  François  qui  l'accomplit. 

Cette  époque,  avec  son  cortège  de  vertus  et  de  vices,  est  sufTi- 
samment  connue.  La  foi  catholique  s'épanouissait  avec  vigueur, 
profondément  enracinée  dans  les  âmes  ;  c'était  un  beau  spectacle 


(a)  Act.  IV,  12. 


—  468  — 

do  voir  partir  pour  la  Palestine  des  foules  animées  d'une  ardente 
piété,  résolues  à  vaincre  ou  à  mourir.  D'autre  part,  une  licence 
extrême  avait  envahi  les  mœurs  et  il  y  avait  un  besoin  urgent 
de  réveiller  dans  les  âmes  l'esprit  de  Jésus-Christ.— Or,  la  base 
des  vertus  chrétiennes  est  l'esprit  de  dévouement  et  de  sacrifice 
symbolisé  dans  la  croix  que  doit  porter  sur  ses  épaules  quiconque 
veut  mîircher  sur  les  traces  de  Jésus-Christ.  Et  c'est  le  propre 
de  cet  esprit  de  sacrifice  d'apporter  avec  lui  le  détachement  des 
biens  de  ce  monde,  l'empire  généreux  sur  soi-même,  la  patience 
calme  et  résignée  dans  l'adversité.  Enfin,  la  maîtresse  et  la 
reine  de  toutes  les  vertus,  est  la  charité  envers  Dieu  et  envers  le 
prochain  ;  sa  puissance  est  si  forte  qu'elle  amortit  les  difficultés 
inséparables  de  l'accomplissement  du  devoir,  et  si  grandes  que 
soient  les  alllictions  de  la  vie,  elle  sait  les  rendre  non  seulement 
supportables,  mais  pleines  de  douceur. 

De  ces  vertus,  au  douzième  siècle,  la  disette  était  grande,  alors 
que  beaucoup,  attachés  éperdùment  aux  choses  humaines,  am- 
bitionnaient loilement  les  honneurs  et  les  richesses,  ou  consu- 
maient leur  vie  dans  le  luxe  et  le  dérèglement.  Un  petit  nombre 
s'imposaient  à  la  multitude  malheureuse  et  méprisée,  et  leur  puis- 
sance ne  servait  le  plus  souvent  qu'à  l'opprimer  ;  ceux  mêmes 
qui  par  leur  charge  auraient  dû  servir  d'exemple  et  de  guide 
aux  autres,  n'étaient  pas  exempts  de  ce  genre  de  fautes.  A  me- 
sure que  la  charité  allait  diminuant,  les  passions  perverses  pre- 
naient journellement  le  dessus  ;  les  envies,  les  rivalités,  les 
haines,  dominaient  avec  une  telle  véhémence,  qu'au  moindre 
prétexte  les  cités  limitrophes  luttaient  l'une  contre  l'aut  re  dans 
des  guerres  désastreuses,  et  que  les  citoyens  d'un  même  pays 
s'entre-déchiraient  cruellement. 

Tel  fut  le  siècle  où  parut  Saint  François.  On  le  vit  avec  une 
simplicité  admirable,  égale  à  sa  constance,  entreprendre  d'offrir 
aux  regards  du  monde  corrompu,  avec  la  parole  et  l'exemple, 
l'image  accomplie  de  la  perfection. — De  môme  que  Saint  Domi- 
nique défendait  courageusement  dans  ces  temps  l'intégrité  de  la 
doctrine  catholique,  et,  avec  la  lumière  de  la  révélation,  chas- 
sait les  dogmes  pervers  de  l'hérésie,  ainsi  Saint  François,  secon- 
dant l'impulsion  de  la  grâce  qui  le  conduisait  aux  grandes  en- 
treprises, parvint  à  réveiller  dans  les  cœurs  chrétiens  l'amour 


—  469  — 

de  la  vertu,  et  à  ramener  à  rimitatioii  de  Jésus-Christ  l»*s 
hommes  égarés  depuis  lougtemps  loin  do  cette  voie.  Certes  ce 
ne  fui  point  un  hasard  qui  apporta  aux  oreillesdu jeunehonnne 
ces  paroles  de  l'Evangile  :  «  N'ayez  ni  or  ni  anjenl  dans  vos 
bourses,  ni  besace  pour  le  voyaje,  ni  deux  tuniques,  ni  des  chaus- 
sures, ni  même  un  bâton  \a),  »  et  «  Si  vous  voulez  être  parfaits,  al- 
lez et  vendez  ce  que  vous  avez  et  donnez-le  aux  pauvres...  Venez  et 
suivez-moi  »  (b).  Accueillant  ces  paroles  comnii"  si  elk-s  avaient 
été  dites  spécialement  pour  lui,  il  va,  se  dépouille  de  tout,  jus- 
qu'à ses  habits,  prend  la  pauvreté  comme  conipngne  et  amie 
pour  le  reste  de  sa  vie,  et  de  ces  grandes  maximes  de  la  perfec- 
tion évangélique  qu'il  avait  embrassées  déjà  avec  une  si  grande 
générosité  de  cœur,  il  forme  le  fondement  de  la  règle  qu'il  don- 
nera à  son  Ordre. 

Dès  lors,  au  milieu  des  mœurs  voluptueuses  et  de  la  mollesse 
efféminée  de  son  siècle,  il  marche  avec  un  extérieur  négligé  et 
repoussant  ;  il  va  mendiant  son  pain  de  porte  en  porte,  et  ce  que 
l'on  regarde  comme  le  plus  révoltant,  non  seulement  il  supporte 
sans  mui'murer  les  railleries  de  la  populace,  mais  il  semble  les 
savourer  avec  une  joie  merveilleuse.  C'est  que  la  folie  de  la 
Croix  de  Jésus-Christ  était  devenue  pour  lui  la  sagesse  la  plus 
élevée,  et  lui  qui  en  avait  pénétré  le  profond  et  auguste  mystère, 
il  vit  et  comprit  qu'il  ne  pourrait  nulle  part  mieux  placer  sa 
gloire. — Avec  l'amour  de  la  croix,  son  cœur  s'enflamma  de  la 
plus  vive  et  la  plus  ardente  charité  qui  le  poussa  à  vouloir  pro- 
pager courageusement  sur  la  terre  le  règne  de  Jésus-Christ  et  à 
se  dévouer  à  cette  cause  au  péril  même  de  sa  vie.  Cette  charité 
il  l'é tendait  à  tous  les  hommes,  mais  les  plus  misérables  et  les 
plus  repoussants  étaient  l'objet  de  sa  prédilection,  de  sorte  qu'il 
semblait  mettre  ses  complaisances  particulières  précisément  dans 
ces  malheureux  que  le  monde  orgueilleux  a  coutume  de  fuir  ou 
de  regarder  avec  dégoût.  Il  fut  ainsi  l'un  des  plus  méritants 
apôtres  de  cette  fraternité  entre  les  hommes  rétablie  et  perfec- 
tionnée par  Jésus-Christ,  qui  fait  du  genre  humain  comme  une 


(a)  Matth.,  X,  9,    10. 
(h)  Matth.,  XIX,  21. 


—  4V0  — 

seule  nimille  soumise  au  souverain  pouvoir  de  Dieu,  le  père 
commun  de  tous. 

Orné  de  tant  do  vertus  et  appuyé  sur  une  vie  si  austère,  cet 
homme  avide  de  sainteté  s'elforça,  autant  qu'il  était  en  lui,  de  se 
modeler  sur  Jésus-Christ  II  semble  que  la  Providence  divine 
ait  voulu  se  manifester  clairement  dans  les  ressemblances  exté- 
rieures que  la  vie  de  Saint  Fran(;ois  présente  avec  celle  du  divin 
Rédempteur.— Et  de  fait,  comme  à  Jésus-Christ,  il  arriva  à  Saint 
François  de  naître  dans  une  étable  et  d'être  placé  à  terre,  petit 
enfant,  comme  autrefois  Jésus,  gisant  sur  un  peu  de  paille.  Pour 
achever  cette  ressemblance,  il  ne  lui  manqua,  selon  la  tradition, 
ni  les  chœurs  des  esprits  angéliques,  ni  les  concerts  harmonieux 
dans  les  airs.  De  plus,  comme  Jésus  choisit  ses  apôtres,  ainsi 
François  réunit  autonr  de  lui  quelques  disciples  pour  les  en- 
voyer ensuite  sur  la  terre  prêcher  la  paix  chrétienne  et  le  salut 
éternel  des  âmes.  Dénué  de  tout,  livré  aux  plus  dures  raille- 
ries, répudié  par  les  siens,  il  voulut  ressembler  à  Jésus-Christ  en 
cela  même  qu'il- n'avait  pas  plus  que  lui  où  reposer  sa  tête.  Enfin, 
comme  dernier  trait  de  ressemblance,  sur  le  mont  Alvernia 
comme  sur  son  Calvaire,  il  reçut  par  un  prodige  inouï  jusqu'a- 
lors, l'impression  des  sacrés  stigmates  et  fut  pour  ainsi  dire  cru- 
cifié dans  sa  chair. — Nous  lappelons  ici  un  fait  célèbre  non 
moins  par  la  grandeur  du  miracle  que  par  le  témoignage  élo- 
quent des  siècles.  Comme  un  jour  sa  pensée  était  absorbée  dans 
la  contemplation  des  douleurs  de  Jésus,  qu'il  cherchait  à  s'iden- 
tifier avec  le  Rédempteur  soulTrant  et  qu'il  était  comme  altéré 
de  ses  ineffables  amertumes,  un  ange  descendu  du  ciel  apparut 
subitement  à  ses  regards  ;  aussitôt  une  vertu  secrète  émana  de 
l'envoyé  céleste,  et  François  sentit  ses  pieds  et  ses  mains  comme 
percés  de  clous  et  son  côté  comme  ouvert  par  le  fer  aigu  d'une 
lance.  Ce  prodige  accompli,  il  conçut  dans  son  âme  une  ardeur 
indicible  d'amour,  et  il  porta  désormais  sur  son  corps  l'image 
vivante  et  matérielle  des  blessures  de  Jésus-Christ. 

Ces  miracles,  dignes  d'être  célébrés  dans  le  langage  des  anges 
plutôt  que  par  des  lèvres  humaines,  démontrent  assez  la  gran- 
deur de  cet  homme  et  combien  il  était  digne  d'être  choisi  par 
Dieu  pour  ramener  ses  contemporains  à  la  pratique  des  vertus 
chrétiennes.     Sans  doute  ce  fat  plus  qu'une  voix  humaine  que 


—  471  — 

Saint  François  entendit  près  de  l'ôglise  Saint-Daniicii  :  l'fj,  sou 
tiens  ma  maison  qui  s'écroule.  La  vision  divine  (jui  s'oUVil  aux 
regards  d'Innocent  III  ne  fut  pas  moins  niervoillcuse,  quand  il 
lui  sembla  voir  Saint  François  soutenant  les  murs  inclinés  de  la 
basilique  de  Saint-Jean-de-Lalran.  La  raison  de  tous  ces  pro- 
diges est  manifeste  :  ils  signifiaient  que  Saint  François  serait 
dans  ces  temps  un  ferme  appui  et  l'une  des  colonnes  de  la  ehn-- 
tienlé.     Et  de  fait  il  mit  aussitôt  la  main  à  l'œuvre. 

Les  douze  compagnons  qui  s'étaieut  mis  sous  sa  discipline 
furent  comme  un  humble  grain  de  sénevé  qui,  avec  rruflucnce 
divine  et  sous  les  auspices  du  Souverain  Pontife,  germa  et  pro- 
duisit rapidement  une  abondante  moisson.  A  ces  disciples  qii'il 
avait  formés  à  l'École  de  Jésus-Christ,  François  assigna,  pour  y 
prêcher  la  cause  de  l'Évangile,  les  diverses  contrées  de  l'Italie  et 
de  l'Europe  ;  et  à  quelques-uns  d'entre  eux  il  donna  la  mission 
d'aller  jusqu'en  Afrique.  Ils  partent  sans  retard,  pauvres,  igno- 
rants et  grossiers,  ils  se  présentent  à  la  foule  ;  dans  les  carre- 
fours et  sur  les  places  publiques,  sans  l'apparat  du  lieu  ni  la 
pompe  du  langage,  ils  commencent  à  exhorter  les  hommes  au 
mépris  des  choses  humaines  et  à  la  pensée  du  monde  à  venir.  Il 
est  admirable  de  voir  quels  fruits  merveilleux  produisit  l'œuvre 
de  ces  apôtres  si  insuffisants  en  apparence  :  une  nuiltitude  im- 
mense accourait  à  eux  avide  de  les  entendre  ;  on  la  voyait  pleu- 
rer arhèrement  ses  fautes,  oublier  les  injures,  et  ses  querelles 
apaisées,  écouter  la  voix  de  la  réconciliation.  On  ne  saurait 
dire  avec  quel  attrait,  avec  quel  entraînement  la  foule  se  portait 
vers  Saint  François.  Un  immense  concours  de  population  le 
suivait  partout  où  il  se  présentait  ;  et  il  n'était  pas  rare  de  voir 
sortir  pêle-mêle  des  bourgs  et  des  cités  les  plus  populeuses,  des 
hommes  de  toutes  conditions  qui  venaient  le  supplier  de  les  ad- 
mettre sous  sa  direction. — C'est  ce  concours  qui  donna  au  Saint 
l'idée  d'instituer  l'association  du  Tiers-Ordre  qui  s'ouvrirait  à 
toutes  les  conditions  de  la  société,  sans  distinction  d'âge  ni  de 
sexe,  et  n'obligerait  point  à  rompre  les  liens  de  la  famille  et  des 
affaires  domestiques.  Il  sut  donner  à  cette  institution  de  sages 
tempéraments,  moins  encore  par  des  règles  spéciales  que  par  le 
concours  même  des  préceptes  évangéliques  qu'aucun  chrétien 
ne  peut  trouver  trop  difficiles  ;  elle  se  résume  à  obéir  aux  pré- 


—  472  — 

coptes  de  Du-u  et  de  rÉglise,  s'abstenir  des  querelles  et  des  rixes, 
i-cspectiT  le  bien  d'anlriii,  ne  prendre  les  armes  que  pour  lareli- 
,1,'ion  et  la  patrie,  garder  la  tempérance  dans  la  nourriture  et  la 
modestie  dans  les  vêtements,  fuir  le  luxe,  éviter  les  attraits  dan- 
gereux et  corrupteurs  de  la  danse  et  des  spectacles. 

Il  est  facile  de  comprendre  quels  grands  avantages  découlèrent 
de  cette  institution,  aussi  salutaire  en  elle-même  qu'admirable- 
ment opportune  pour  celte  époque. — De  cette  opportunité  font 
foi  les  associations  similaires  qui  germèrent  de  la  famille  domi- 
nicaine et  des  autres  ordres  religieux  et  aussi  le  témoignage 
iiTécusablo  des  faits.  Des  plus  petits  jusqu'aux  plus  grands,  on 
arrivait  en  foule,  enflammés  de  zèle  et  d'ardeur,  s'enrôler  dans  le 
Tiers-Ordre  de  Saint-François.  Le  saint  roi  de  France,  Louis  IX, 
et  Élizabeth,  de  la  famille  royale  de  Hongrie,  furent  des  premiers 
à  solliciter  cette  faveur  ;  après  eux  vinrent,  dans  la  suite  des 
siècles,  plusieurs  Souverains  Pontifes,  des  cardinaux,  des  évoques, 
des  rois,  des  princes,  qui  ne  dédaignèrent  pas  de  revêtir  les 
livrées  franciscaines.  Les  membres  du  Tiers-Ordre  firent  preuve 
de  piété  et  de  courage  dans  la  défense  de  la  religion  catholique, 
et  si  par  leurs  vertus  ils  s'attirèrent  la  haine  des  méchants,  ils 
obtinrent  toujours  aussi  la  plus  désirable  et  la  plus  glorieuse  des 
consolations  :  l'approbation  des  hommes  honnêtes  et  vertueux. 
Grégoire  IX  lui-même,  Notre  Prédécesseur,  louant  publique- 
ment leur  foi  et  leur  courage,  n'hésite  pas  à  leur  faire  un 
bouclier  de  sa  propre  autorité  et  à  les  appeler  de  ces  noms  hono- 
rables :  Milice  du  Christ^  Nouveaux  Macchabées. — Cet  éloge  était 
mérité.  C'était  en  effet  un  puissant  secours  pour  la  société,  que 
cet  ordre,  dont  les  membres,  prenant  pour  modèle  les  vertus  et 
les  lois  de  leur  fondateur,  s'efforçaient,  autant  qu'il  était  en  eux, 
de  faire  refleurir  dans  les  villes,  les  gloires  et  les  mérites  de  la 
vie  chétienne.  Grâce  à  l'œuvre  et  à  l'exemple  des  Tertiaires,  on 
vit  plus  d'une  fois  les  discordes  éteintes  ou  apaisées  ;  les  armes 
tomber  des  mains  des  factieux  ;  les  causes  de  querelle  ou  de 
dispute  écartées  ;  des  soulagements  procurés  aux  indigents  et 
aux  délaissés  ;  le  luxe,  ce  gouffre  des  fortunes  et  cet  instrument 
de  corruption,  refréné.  Aussi  la  paix  domestique  et  la  tranquil- 
lité publique,  l'honnêteté  et  la  douceur,  le  bon  usage  et  la  sauve- 
garde de  la  propriété,  qui  sont  les  meilleurs  éléments  de  la  civi- 


—  473  — 

lisation  et  du  bien-être,  sont  comme  autant  do  rameaux  qui 
s'élancent  de  l'arbre  du  Tiers-Ordre  ;  si  ces  biens  n'ont  pas  6lô 
perdus,  l'Europe  le  doit  en  grande  partie  à  Saint  Fraut-uis. 

Mais  l'Italie,  plus  que  toute  autre  nation,  est  redevable  à  Saint 
François  ;  de  même  qu'elle  a  été  le  principal  thé;\lre  df  ses  vertus, 
de  même  aussi  elle  en  a  retiré  les  plus  farauds  bitMifails. — Dans 
ce  temps  où  la  plupart  s'adonnaient  à  l'injustice  et  à  la  violeiu'»', 
on  vit  François  tendre  toujours  une  main  secourablc  aux  alUi;j'i's 
et  aux  malheureux.  Riche  dans  son  extrême  indigence,  il  n'omit 
jamais  de  soulager  la  misère  d'autrui,  oublieux  de  la  sienne 
propre.  La  langue  naissante  de  sa  patrie  balbutiait  pleine  de 
douceur  sur  ses  lèvres  ;  il  fit  passer  la  double  inspiration  d--  la 
charité  et  de  la  poésie  par  des  cantiques  populaires,  qui  depuis 
n'ont  pas  semblé  démériter  l'admiration  de  la  |)0stérité  savante. 
A  la  seule  pensée  de  Saint  François,  on  a  vu  comme  un  souille, 
comme  une  inspiration  plus  qu'humaine  animer  le  génie  italien, 
à  tel  point  que  les  plus  grands  artistes  ont  rivalisé  de  talent  pour 
reproduire  ses  œuvres  par  la  peinture,  la  sculpture  et  la  cise- 
lure. Dante  Alighieri  a  trouvé  dans  la  vie  de  F^rancois  un  liéros 
digne  d'être  chanté  sur  sa  lyre,  non  moins  sublime  que  mélo- 
dieuse. Cimabue  et  Giotto  y  ont  puisé  un  sujet  de  compositions 
immortelles  qui  rivalisent  avec  celles  de  l'art  grec.  Les  plus 
habiles  architectes  en  ont  reçu  l'inspiration  pour  les  œuvres  les 
plus  admirables,  en  décorant  le  tombeau  de  l'homme  de  la  pau- 
vreté, et  cette  église  de  Sainte-Marie-des-Anges,  témoin  de  si  nom- 
breux et  de  si  grands  prodiges.  De  toutes  parts,  les  foules 
accourent  vers  ces  temples,  pour  vénérer  à  Assise  le  patriarche 
des  pauvres,  dans  lequel  ont  afflué  les  dons  de  la  bonté  divine, 
en  proportion  de  son  détachement  complet  des  choses  d'ici-bas. 

Il  est  donc  manifeste  qu'une  source  féconde  de  bienfaits  est 
dérivée  de  ce  seul  homme  pour  le  salut  de  la  société  religieuse 
et  civile.  Mais  puisque  son  esprit  absolument  et  excellemment 
chrétien  s'adapte  à  merveille  à  tous  les  temps  et  à  tous  les  lieux, 
on  ne  peut  douter  que  les  institutions  franciscaines  ne  doivent 
assurer  aussi  à  notre  époque  de  grands  avantages,  d'autant  plus 
que  la  condition  des  temps  présents  semble  offrir  plus  d'une  analo- 
gie avec  celle  de  ce  temps-là.— Gomme  au  douzième  siècle,  la 


—  4*74  — 

divine  charité  ne  s'est  pas  peu  affaiblie  parmi  nous,  et  nous 
voyons  de  fjraves  manquements  dans  raecomplissement  des 
devoirs  chrétiens,  tantôt  [)ar  ignorance,  tantôt  par  négligence. 
Avec  le  môme  courant  d'idées  et  des  tendances  égales,  le  plus 
grand  nombre  consument  aujourd'hui  leur  vie  à  rechercher  les 
avantages  matériels  et  h  poiirsuivre  avidement  les  plaisirs.  Livrés 
à  un  luxe  efl'réné,  ils  sont  [irodigues  de  leurs  biens  et  convoitent 
ceux  d'autrui  ;  abusant  du  mot  de  fraternité,  ils  la  prêchent 
beaucoup  plus  en  paroles  qu'en  exemples  ;  car  ils  ne  s'inspirent 
que  de  leur  égoïsme,  et  Ton  voit  diminuer  de  jour  en  jour  le 
véritable  esprit  de  charité  envers  les  pauvres  et  les  petits, — En 
ce  temps-là,  l'erreur  si  tristement  féconde  des  Albigeois,  par  cela 
môme  qu'elle  soulevait  les  multitudes  contre  le  pouvoir  de 
l'Église,  jetait  le  trouble  dans  la  société  civile  et  frayait  la  voie  à 
une  sorte  de  socialisme.  Aujourd'hui,  de  môme,  se  sont  multipliés 
les  partisans  et  les  propagateurs  du  Naluralisme^  qui  contestent 
opiniâtrement  le  devoir  de  la  soumission  à  l'Église  et  qui,  engagés 
chaquejour  davantage  dans  cette  voie,  en  arrivent  par  la  force  de 
la  logique  à  ne  pas  épargner  l'autorité  civile  elle-même.  Ils  fomen- 
tent dans  le  peuple  l'esprit  de  violence  et  de  sédition  ;  ils  atta- 
quent le  droit  de  propriété  ;  ils  flattent  les  convoitises  des  prolé- 
taires et  ébranlent  ainsi  les  fondements  de  l'ordre  public  et 
privé. 

Au  milieu  de  si  grands  maux,  vous  comprenez  parfaitement, 
Vénérables  Frères,  que  l'on  peut  à  bon  droit  espérer  des  institu- 
tions franciscaines  un  soulagement  notable,  si  on  leur  rend 
aujourd'hui  leur  éclat  primitif. — En  redevenant  florissantes,  elles 
feraient  refleurir  aussi  la  foi,  la  piété  et  toutes  les  vertus  chré- 
tiennes ;  l'appétit  désordonné  des  choses  terrestres  en  serait 
refréné,  et  l'on  ne  se  rebuterait  pas  de  dompter  les  passions  par 
la  vertu,  ce  qui  est  réputé  maintenant  par  un  trop  grand  nombre 
comme  une  lourde  et  insupportable  charge.  Unis  par  les  liens 
d'une  charité  vraiment  fraternelle,  les  hommes  sauraient  s'entr'ai- 
mer et  ils  entoureraient  du  respect  qui  convient,  les  pauvres  et 
les  malheureux,  parce  qu'ils  offrent  l'image  du  Christ.— En  outre, 
imbus  de  l'esprit  du  chi-istianisme.  ils  sauraient,  à  n'en  pas 
douter,  qu'il  faut  obéir  par  devoir  de  conscience  à  l'autorité 
légitime,  et  qu'il  n'est  permis  en  quoi  que  ce  soit  de  violer  les 


—  475  — 

droits  d'aiitrui.  Rien  n'est  plus  efficace  que  cette  disposition  de 
l'esprit  pour  extirper  le  vice  contraire,  savoir  :  la  violence,  les 
outrages,  la  soif  des  innovations,  la  haine  parmi  les  diverses 
classes  de  citoyens,  en  un  mot  tout  ci'  q\ii  constitue  les  principes 
et  les  armes  du  socialisme. — Knfm,  on  aura  résolu  admirahli'nu'ul 
le  problème  qui  préoccupe  si  vivement  l'esprit  de  ceux  qui  i^'ou- 
vernent,  les  rapports  entre  les  riches  et  les  paiivres,  le  jour  où 
l'on  sera  bien  persuadé  que  la  pauvreté  ne  manque  pas  de  sa 
dignité  propre,  que  le  richedoit  être  miséricordieux,  bienfaisant, 
et  le  pauvre  content  de  son  sort  et  de  son  travail,  et  que  d'ail- 
leurs,  ni  l'un  ni  l'autre  n'étant  né  pour  les  biens  périssables 
d'ici-bas,  ils  doivent,  celui-ci  par  la  patience,  celui-là  par  la  libé- 
ralité, parvenir  au  ciel. 

Pour  ces  motifs,  Nous  désirons  ardemment  et  depuis  long- 
temps que  chacun  s'applique  de  tout  sou  pouvoir  à  l'imitation 
de  Saint  François  d'Assise.— Aussi,  de  même  que  par  le  passé, 
Nous  avons  toujours  consacré  une  sollicitude  particulière  à  ré- 
pandre le  Tiers-Ordre  de  Saint  François,  de  même  maintenant 
que,  par  la  bouté  de  Dieu,  Nous  sommes  appelé  à  exercer  le 
Pontificat  suprême.  Nous  exhortons  les  chrétiens,  lorsqu'ils  en 
auront  l'occasion  opportune,  à  ne  pas  refuser  de  donner  leur 
nom  à  cette  sainte  milice  de  Jésus-Christ.  Déjà  dans  beaucoup 
de  contrées,  on  compte  en  grand  nombre  les  chrétiens  qui  mar- 
chent avec  joie  sur  les  traces  de  ce  Père  séraphique.  Nous 
louons  et  nous  approuvons  grandement  ce  zèle,  mais  nSus  vou- 
drions encore  le  voir  s'accroître  et  se  propager  davantage,  sur- 
tout par  vos  soins,  Vénérables  Frères. — Mais  ce  que  Nous  re- 
commandons par-de.-sus  tout,  c'est  que  ceux  qui  revêtent  les 
insignes  sacrés  de  la  Pénitence.,  tiennent  les  i-egards  fixés  sur  le 
modèle  de  leur  Fondateur  et  s'efforcent  de  lui  ressembler  ;  sans 
cet  effort  on  ne  pourrait  rien  espérer  de  bien.  Efforcez-vous 
donc  de  faire  connaître  et  apprécier  comme  il  mérite  le  Tiers- 
Ordre  ;  ayez  soin  que  les  Pasteurs  des  âmes  en  développent  soi- 
gneusement l'esprit,  montrent  sa  pratique  facile,  la  source  de 
faveurs  spirituelles  qui  en  découlent,  les  avantagesqni  en  revien- 
nent pour  les  individus  et  la  société  en  général. 

Il  faut  d'autant  mieux  s'employer  à  ce  but,  que  le  premier  et 
le  second  Ordre  de  Saint-François,  battus  en   ce  moment  par 


—  476  — 

l'orage  des  persécutions,  sont  exposés  à  d'indignes  traitements. 
Fasse  le  ciel  que  par  la  protection  de  leur  Père  bienheureux,  ils 
sortent  de  cette  épreuve  rajeunis  et  llorissants  !  Fasse  le  ("iel 
aussi  que  les  nations  chrétiennes  viennent  embrasser  le  Tiers- 
Ordre,  aussi  nombreuses  et  aussi  empressées  qu'elles  accouraient 
jadis  aux  pieds  du  grand  Patriarche. — Ceci  nous  le  demandons 
plus  vivement  et  avec  d'autant  plus  de  droit  aux  Italiens,  que 
les  liens  d'une  patrie  commune  et  la  plus  grande  abondance  de 
bienfaits  reçus  doivent  leur  inspirer  plus  de  reconnaissance  et 
de  dévotion  envers  Saint  François.  Ainsi,  après  sept  siècles, 
l'Italie  et  le  monde  chrétien  se  verraient  encore  une  fois  rame- 
nés du  trouble  à  la  tranquillité,  de  la  ruine  au  salut,  par  la  vertu 
de  l'humble  moine  d'Assise.  Demandons  tous  cette  grâce  à 
Saint  François,  surtout  pendant  ces  jours  ;  demandons-la  aussi 
à  Marie  la  Mère  de  Dieu,  qui  a  toujours  récompensé  de  sa  pro- 
tection et  de  ses  faveurs  pariiculières,  la  piété  et  la  dévotion 
envers  son  fidèle  serviteur. 

En  attendant,  comme  gage  des  dons  célestes  et  comme  preuve 
de  Notre  particulière  bienveillance,  Nous  vous  donnons  avec 
effusion  de  cœur,  à  Vous,  Vénérables  Frères,  à  tout  le  clergé  et 
à  tout  le  peuple  soumis  à  votre  juridiction,  la  bénédiction  apos- 
tolique. 

Donné  à  Rome,  près  de  Saint-Pierre,  le  17  septembre  1882,  la 
cinquièn^e  année  de  Notre  Pontificat. 

Léon  XIII,   Pape. 


—  477  — 
(No  133) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


I  Archevêché  de  QuÉnEc, 
1  2  avril  1885. 

I.   Prières  poar  la  paix. 
II.  Temps  de  la  communion  pascale. 

Monsieur  le  Curé, 

I 

Les  malheurs  de  la  guerre  sont  toujours  déplorables,  mais  ils 
'■■  sont  bien  davantage,  quand  ce  sont  les  enfants  d'une  m(**me 

tlrie  qui  combattent  les  uns  contre  les  autres.  Tel  est  l'aflli- 
-  ant  spectacle  que  nous  offre  en  ce  moment  le  vaste  territoire 
lu  Nord-Ouest.  Veuillez  inviter  les  fidèles  confiés  à  vos  soins  à 
l'ijer  Dieu  de  mettre  fin  à  ce  terrible  fléau,  et  de  protéger  les 
braves  miliciens  que  l'obéissance  envoie  sur  le  champ  de 
bataille. 

Jusqu'cà  nouvel  ordre,  le  clergé  de  l'archidiocèse  dira,  à  toutes 
les  messes  basses  ou  chantées,  quand  la  rubrique  le  permet, 
l'oraison  'pro  pace  :  Deus,  a  quo  sancla...  L'oraison,  Deux,  rrfu- 
qium  ne  se  dira  plus  à  la  messe  chantée  du  dimanche;  mais  elle 
continuera  de  se  dire  au  salut  du  Saint-Sacrement. 

II 

Je  profite  de  cette  occasion,  pour  vous  annoncer  qu'en  vertu 
d'un  induit  du  8  mars  dernier  accordé  pour  dix  ans,  je  continue 
la  permission  donnée  aux  fidèles  de  ce  diocèse,  dans  la  circulaire 
N»  51  (26  janvier  1876),  de  faire  la  communion  pascale  pendant 
tout  le  carême.  Le  temps  des  pâques  finira  à  la  Quasimodo,  sui- 
vant la  loi  générale  de  l'Église. 

Agréez,  Monsieur  le  Curé,  l'assurance  de  mon  sincère  attache- 
ment. 

•]-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  478  — 
iNo  134) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Satnt-Denis  de  Kamouraska, 
22  iuin  1885. 


I.  Permission  de  commencer  matines  à  2  heures,  renouvelée. 
II.  Retraites. 

III.  Organisation  du  transport  des  saintes  huiles. 

IV.  Écoles  du  Nord-Ouest. 

V.  Tiers-Ordre  de  Saint  François. 
VI.  Prières  et  brochures  condamnées. 
VII.  Processions  autorisées. 
VIII.  A  qui  faut-il  demander  des  dispenses  d'empêchements  occultes  ? 


Le  22  février  1885,  le  Souverain  Pontife  a  bien  voulu  renou- 
veler pour  dix  ans  l'induit  du  9  mai  1875,  nous  permettant  de 
commencer  Matines  à  deux  heures  après-midi. 

n 

La  première  retraite  s'ouvrira  au  Séminaire,  mardi  le  25  aoûî 
prochain  au  soir,  pour  se  terminer  le  1er  septembre  au  malin.  La 
seconde  commencera  le  mardi  8  septembre  au  matin,  et  finira 
mardi  matin  le  15. 

"Voir  la  «  Discipline  »  page  106.  pour  ce  qui  concerne  l'examen 
des  jeunes  prêtres,  lequel  est  obligatoire  sous  peine  de  suspense. 

Messieurs  les  Curés  ne  doivent  pas  oublier  d'apporter  avec  eux 
leur  rapport  annuel,  s'ils  ne  l'ont  déjà  présenté.  Voir  ce  que  dit 
la  «  Discipline  »  page  197, 


—  419  — 

Ceux  qui  se  proposent  d'assister  à  la  première  retraite  doivent 
en  prévenir  M.  l'économe  du  Séminaire,  et  M.  rauinônier  dt' 
l'Archevêché  pour  la  seconde,  au  moins  dix  jours  d'avance,  alin 
que  la  liste  des  chambres  que  chacun  occupera  et  les  autres  pré- 
paratifs nécessaires  puisscnl  se  faii-p  plus  connnodéuient.  Faute 
de  cet  avis,  il  y  a  eu  l'année  dernière  des  inconvénients  assez 
graves. 

On  est  prié  aussi  d'apporter  un  surplis,  vl  la  partie  d'automne 
du  bréviaire  qui  sera  nécessaire  avant  la  fin  de  la  première 
retraite. 

Ceux  qui  n'ont  pu  assister  à  la  retraite  l'année  dernière  doivent 
y  venir  cette  année.    Voir  la  «  Discipline  »  par  207. 

III 

Pendant  la  première  retraite  de  cette  année,  je  voudrait-,  >i 
c'est  possible,  organiser  le  transport  des  saintes  huiles  après  leur 
consécration  le  jeudi  saint  J'invite  Messieurs  les  Curés  à  s'en- 
tendre sur  les  meilleurs  moyens  de  faire  faire  dans  leurs  can- 
tons ce  transport  convenablement  et  sans  frais  inutiles.  Pour 
le  moment,  je  ne  ferai  aucune  suggestion,  car  je  comprends  que 
les  circonstances  locales  sont  si  diverses,  qu'il  est  impossible  d'y 
pourvoir  d'une  manière  absolue.  Je  dirai  seulement  que  les 
quatre  chemins  de  fer  qui  sillonnent  le  diocèse  rendent  cette  orga- 
nisation plus  facile,  non  pas  que  je  permette  de  compter  sur  les 
compagnies  iVexprcss,  ou  sur  les  postillons,  mais  parce  que  l'on 
pourrait,  ce  semble,  envoyer  à  frais  communs  un  prêtre  qui 
serait  chargé  de  déposer  les  ampoules  à  certaines  stations,  où  le 
curé  viendrait  les  recevoir  et  les  expédierait  à  ses  confrères  voi- 
sins. Une  organisation  spéciale  pourrait  être  faite  dans  les  lieux 
qui  ne  sont  pas  traversés  par  les  chemins  de  fer. 

Dès  qu'ils  se  seront  entendus,  Messieurs  les  Curés  voudront 
bien  mettre  par  écrit  leurs  plans  et  les  envoyer  aussitôt  à  TAr- 
chevôché,  afin  qu'on  ait  le  temps  de  les  étudier,  de  les  compa- 
rer et  de  les  combiner,  pour  arriver  à  quelque  chose  de  pratique, 
avant  la  première  retraite.  Alors  je  profiterai  de  la  présence  du 
clergé,  pour  obtenir  les  éclaircissements  qui  pourraient  être 
nécessaires  ou  utiles,  et  mettre  la  dernière  main  à  celte  œuvre. 


—  480  — 


IV 


Les  douloureuses  épreuves  auxquelles  le  Nord-Ouest  a  été 
soumis  lie  doivent  pas  diminuer  notre  zèle  (!t  notre  générosité 
en  faveur  des  écoles  des  enfants  sauvages.  C'est  au  contraire  un 
motif  nouveau  de  venir  au  secours  de  ces  pauvres  missions. 
Messi(3urs  les  Curés  sont  priés  d'envoyer  au  plus  tôt  h  Monsieur 
Têtu  le  produit  de  la  quête  qui  a  dû  se  faire  le  jour  de  la  Pente- 
côte.   Si  elle  a  été  omise,  elle  doit  avoir  lieu  au  plus  tôt. 


Messieurs  les  Curés  qui  désirent  entrer  dans  le  Tiers-Ordre 
de  Saint  François,  pourront  être  admis  à  la  prise  d'habit  et  à  la 
profession  par  celui  de  leurs  confrères  qu'ils  auront  choisi,  àqui 
je  communi(|ue  les  facultés  nécessaires  en  vertu  de  l'autorisation 
dont  il  est  question  dans  ma  circulaire  N»  131. 

VI 

J'apprends  qu'on  fait  circuler  dans  quelques  paroisses  de  ce 
diocèse,  une  certaine  prière  qu'on  dit  avoir  été  composée  en  1505 
et  envoyée  par  le  Pape  à  l'empereur  Charles  IX...  On  attribue  à 
cette  prière  des  ejffels  merveilleux.  Elle  contient  des  passages 
ridicules,  et  pour  comble  de  supercherie,  on  affirme  faussement 
qu'elle  a  été  approuvée  par  un  vénérable  évoque. 

J'invite  Messieurs  le  Curés  à  mettre  leurs  paroissiens  en  garde 
contre  cette  prétendue  prière.  Ils  devraient  obliger  ceux  qui  en 
ont  des  copies  imprimées  ou  manuscrites,  à  les  leur  apporter, 
afin  qu'elles  soient  jetées  au  feu. 

Dans  ma  circulaire  N"  18,  le""  juin  1872,  j'en  ai  déjà  condamné 
une  du  môme  genre.  J'ajoutais  une  recommandation  que  je 
renouvelle  aujourd'hui.  «  A  cette  occasion,  je  prie  Messieurs 
les  Curés,  de  tenir  l'œil  ouvert  sur  d'autres  pratiques  de  ce  genre 
et  qui  cherchent  à  s'introduire  quelquefois  dans  les  paroisses.  La 
règle  de  l'Église  veut  que  les  prières  et  feuilles  d'indulgences 
ne  soient  pas  imprimées  sans  approbation.  » 


— ^1  — 

Les  sociétés  bibliques  cherchoul  aussi  à  répandre  de  petites 
brochures,  dont  quelques-une>  ont  des  titres  propres  à  lronij)er 
les  personnes  qui  ne  sont  pas  sur  leurs  gardes.  Je  vous  recom- 
mande de  nouveau  de  les  retirer  des  mains  des  fidMcs  et  de  k-s 
jeter  au  feu.  11  faut  vows  défier  des  opuscules  qui  n'ont  pas  de 
nom  d'auteur,  ni  d'imprimeur,  et  n'ont  pas  d'approbation. 

Vil 

J'autorise  Messieurs  les  Curés  à  faire,  dans  le  cours  de  l'été, 
une  ou  deux  processions,  s'ils  jugent  que  ce  soit  opportun  poui' 
obtenir  la  protection  du  ciel  en  faveur  des  biens  de  la  terre  ou 
contre  les  épidémies. 

VIII 

Dans  une  note  au  bas  de  la  page  6i  de  la  «  Discipline,»  vous 
avez  une  direction  sur  la  manière  de  demander  dispense  des 
empêchements  occultes.  Quand  il  y  a  en  même  temps  un  empê- 
chement au  for  extérieur,  il  faut  vous  adresser  à  deux  autorités 
différentes  :  l»  à  l'une  pour  la  dispense  au  for  extérieur  sans 
faire  mention  de  l'autre  ;  2<j  à  une  autorité  différente,  sub  nomi- 
nibus  suppositis,  en  lui  faisant  connaître  l'existence  de  l'un  et  de 
l'autre  empêchement. 

Dans  l'archidiocèse  de  Québec,  en  vertu  d'induits  tout  spéciaux, 
ces  autorités  sont  l'Archevêque,  et  Messieurs  les  grands  vicaires 
T.-É.  Hauiel  et  G.-É.  Legaré. 

Agréez,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attachement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


81 


—  482  — 
(No  135) 

MANDEMENT 

CONOBRN'ANT    UNK    SOUSCRIPTION    POUB   LB    MIITKB-ÀUTBL   Dl    L'ÉOLISIS 
DE    SAINTE-.1NNB     DE    BEÀUPB&. 


l^LZÉAR-ALEXANDRE  TASCHEREAU,  par  la  ghack  dk 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier,  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  Fidèles  de  r Archidioc'ese  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Depuis  plus  de  deux  siècles,  Nos  Très  Ghers  Frères,  les  fidèles 
du  Canada  manifestent  une  tendre  piété  et  une  grande  confiance 
envers  la  mère  de  la  très  sainte  Vierge  Marie.  Il  y  a  longtemps 
que  le  nom  de  Bonne  Sainte  Anne  lui  a  été  donné  dans  ce  pays; 
et  de  fait,  la  charité  divine,  en  accordant  à  son  intercession  de 
nombreuses  grâces  spirituelles  et  temporelles,  semble  avoir  mis 
dans  son  cœur  une  abondante  participation  de  cette  boulé  dont 
la  source  inépuisable  est  en  Dieu. 

C'est  dans  cette  pensée  qu'en  1872,  les  évoques  de  cette  pro- 
vince invitèrent  tous  leurs  diocésains  à  contribuer  pour  la  cons- 
truction d'une  nouvelle  église  à  Sainte-Anne  de  Beaupré.  1/an- 
cienne  église  menaçait  ruine,  et  se  trouvait  d'ailleurs  beaucoup 
trop  petite  pour  contenir  la  foule  des  pèlerins  que  la  confiance 
et  la  reconnaissance  y  faisaient  affluer  dans  la  belle  saison.  Les 
fidèles  de  la  province  ayant  noblement  et  généreusement  répon- 
du à  cet  appel,  on  a  pu  construire  une  belle  église  dans  des  pro- 
portions que  l'on  croyait  alors  bien  suffisantes  pour  abriter 
convenablement  la  multitude  des  pèlerins.  Mais  au  bout  de 
quelques   années  il  lallul  l'élargir  et  l'allonger,    de  manière 


—  4S3  — 

qu'elle  a  aujourd'hui  deux  cents  pieds  de  longueur  et  ceul  pieds 
de  large  à  l'iutérieur. 

En  1876,  les  évèqnesde  la  province,  profoudéuitMit  touchés  de 
cette  dévotion  toujours  croissante  des  fidèles  envers  Sainte 
Anne,  demandèrent  au  Souverain  Pontife  de  vouhiir  Itii'ii  la 
déclarer  patronne  de  la  province  ecclésiastique  et  civile  de  (Qué- 
bec. Cette  grâce,  accordée  le  7  mai  de  la  même  année,  fut  an- 
noncée, l'année  suivante,  dans  un  mandement  collectif  et  célébrée 
par  un  Iriduum  solennel.  Depuis  cette  époque,  la  fêle  d(;  Sainie 
Anne  est  de  première  classe  avec  octave  et  solennité  dans  toute 
la  province. 

Les  effets  de  cette  faveur  pontificale  ne  tardèrent  pas  ;'i  se  pro- 
duire. Les  pèlerinages  organisés  qui,  en  1875,  ue  dépassaient 
pas  le  nombre  de  17,  étaient  déjà  presque  triplés  deux  ans  plus 
tiird,  et  en  1884  atteignaient  le  chiffre  de  &2.  Le  nombre  des 
pèlerins  qui,  en  1875,  n'était  que  de  27,000.  fut  de  38,500  en  1877 
et  de  61,725  en  1884. 

Grdce  aux  sages  règlements  faits  par  les  évèques,  aux  soins 
pieux  et  dévoués  des  membres  du  clergé  qui  ont  organisé  ces 
pèlerinages  et  à  la  prévoyante  direction  comme  au  zèle  des 
Révérends  Pères  Rédemploristes,  à  qui  nous  avons  confié  la 
garde  de  ce  sanctuaire,  en  novembre  1878,  ces  nombreux  pèleri- 
nages se  sont  accomplis  dans  des  conditions  d'ordre  et  de  piété 
vraiment  édifiantes.  Il  en  a  été  de  même  des  concours  de  pèle- 
rins isolés  qui  viennent  presque  chaque  jour  invoquer  la  bonne 
Saint  Anne. 

Cette  augmentation  rapide  des  pèlerinages  et  des  pèlei-ins  est 
à  la  fois  le  fruit  et  la  preuve  évidente  de  la  puissanc(^  d'interces- 
sion que  la  bonté  divine  a  accordée  à  la  bonne  Sainte  Anne  dans 
son  sanctuaire  de  Beaupré.  Chaque  année,  au  moins  une  cen- 
taine d'objets  divers  y  sont  laissés  en  signe  de  guérisons  opérées. 
Dans  bien  des  cas,  les  circonstances  de  ces  guérisons  examinées 
et  constatées  en  prouvent  le  caractère  merveilleux. 

Mais  comme  devant  Dieu  tout  doit  se  rapporter  finalement  à 
sa  gloire  par  le  salut  et  la  sanctification  des  âmes,  le  nombre  des 
grâces  spirituelles  obtenues  est  infiniment  plus  élevé  que  celui 
des  guérisons  corporelles  ou  autres  faveurs  temporelles. 


—  484^ 

Ceux-là  mômes  qui  n'ont  pas  obtenu  la  grâce  tempoivUe  qu'ils 
étaient  venus  solliciter,  s'en  retournent  consolés,  encoura^jés  et 
forlifiés,  pour  acquérir  une  plus  belle  couronne  dans  le  ciel  par 
la  patience  et  la  résignation.  Quelque  fois  même  cette  résigna- 
tion a  été  récompensée  plus  tard  par  l'obtention  de  la  grâce  qui 
n'avait  été  que  différée. 

Combien  d'âmes  flétries  par  le  péché  y  ont  recouvré  la  vie  de 
la  grâce  !  Qui  pourra  compter  les  pécheurs  captifs  de  leurs  pas- 
sions, et  à  qui  Sainte  Anne  a  obtenu  la  liberté  des  enfants  de 
Dieu  !  Que  d'âmes  tièdes  ont  senti  s'allumer  en  elles  le  feu  de  la 
ferveur  !  Et  vous,  ô  âmes  ferventes,  n'est-il  pas  vrai  que  dans 
ces  pèlerinages  une  rosée  céleste  est  venue  vous  donner  une 
nouvelle  vigueur  ?  Ceux  mêmes  que  la  curiosité  avait  attirés 
vers  ce  sanctuaire,  n'ont  pu  échapper  à  cette  merveilleuse  in- 
fluence de  la  grâce  dont  il  est  comme  tout  rempli  ! 

Des  protestants  eux-mêmes,  dans  des  écrits  publiés  par  les 
journaux,  ont  rendu  un  éclatant  témoignage  de  l'impression 
profonde  qu'ils  y  avaient  subie. 

Dans  l'église  ainsi  agrandie,  il  y  a  quinze  autels  et  bientôt  on 
en  ajoutera  deux  autres  ;  de  sorte  qu'avec  les  trois  autels  de  la 
sacristie  et  celui  de  la  chapelle  bâtie  sur  l'emplacement  de  l'an- 
cienne église,  vingt  et  un  prêtres  pèlerins  pourront  célébrer  en 
même  temps  la  sainte  messe. 

Déjà  plusieurs  des  autels  de  l'église  sont  ou  seront  magnifi- 
quement construits  aux  frais  de  divers  diocèses,  ou  de  commu- 
nautés ou  de  paroisses. 

Du  côté  de  l'épître,  l'autel  de  la  Vierge  du  perpétuel  secours 
appartient  au  diocèse  de  Montréal  ;  celui  de  Saint  Alphonse,  aux 
Révérends  Pères  Rédemptoristes  ;  celui  de  Saint  Joachim,  au 
diocèse  de  Rimouski.  Ceux  de  Saijit  Patrice,  de  Saint  François- 
Xavier^  de  Saint  Benoît,  de  Saint  Antoine  de  Padoue  et  de  Saint 
François  de  Sales^  sont  encore  disponibles. 

Du  côté  de  l'évangile,  celui  du  Sacré  Cœur  de  Jésus  est  offert 
par  le  diocèse  de  Saint-Hyacinthe  ;  celui  de  la  Sainte  Famille^ 
par  la  paroisse  de  Sainte-Anne  de  Beaupré  ;  celui  de  Saint  Jo- 
seph^ par  le  diocèse  d'Ottawa.    Viennent  ensuite  ceux  de  Saint 


—  485  — 

Jean-Baptiste,  de  VAnge  Gardien,  de  Notre  Dame  de  Pitié,  de  Saint 
François  d'Assise  et  de  Saint  Vincent  de  Paul. 

Déjà  bon  nombre  de  très  belles  statues  ont  été  données  pour 
orner  ces  autels  :  celle  de  Saint  Patrice,  par  les  Irlandais  de 
Montréal  ;  celle  de  Saint  Alphonse,  par  ceux  de  Q\iéber.  I.es 
jeunes  gens  de  la  haute-ville  de  Québec  ont  donné  celle  de  Saint 
François-Xavier  ;  un  paroissien  du  Châtoau-Rirher,  celle  de 
Saint  Brnoit  ;  les  hommes  de  Saint-Pierre  de  Montréal,  celle  de 
la  Sainte  Famille  ;  les  Dames  do  la  même  paroisse,  celle  de  Notre 
Dame  de  Pitié.  Les  paroissiens  de  Saint- Jean-Baptiste  de  Mont- 
réal ont  donné  celle  de  leur  patron.  Un  paroissien  de  Sainte- 
Anne  de  Beaupré  a  offert  celle  de  VAnge  Gardien,  et  enfin  les 
Tertiaires  de  Saint-Sauveur  de  Québec  ont  donné  celles  de  Saint 
François  d'Assise  et  de  Saint  Antoine  de  Padouc. 

La  grande  et  belle  statue  de  Sainte  Anne,  qui  est  dans  la  nef, 
aux  pieds  de  laquelle  tout  pèlerin  sent  redoubler  sa  foi  et  sa 
confiance,  est  un  présent  d'une  riche  et  pieuse  famille  Belge, 
dont  un  des  fils  est  Rédemptoriste  à  Sainte-Anne  de  Beaupré. 

Maintenant  que  cette  église  est  à  peu  près  terminée,  il  faut 
songer  à  y  placer  un  maître-autel  qui  soit  en  rapport  avec  le 
sanctuaire,  dont  il  doit  être  le  principal  et  le  plus  bel  ornement. 
C'est  en  offe^  vers  cet  autel  que  se  dirige  tout  naturellement  le 
premier  regard  de  tout  pèlerin  qui  entre  dans  l'église.  Là  s'offre 
à  la  vénération  de  tous  l'antique  image  de  Sainte  Anne  si  chère 
à  la  piété  des  Canadiens  depuis  l'année  1666.  Là  Notre  Seigneur 
réside  jour  et  nuit,  toujours  prêt  à  écouter  et  à  exaucer  les 
prières  qui  lai  sont  présentées  par  l'intermédiaire  de  la  bonne 
Sainli.'  Anne.  C'est  de  là  qu'il  descend  à  la  table  sainte  pour 
nourrir  nos  âmes  de  ses  grâces  et  donner  aux  pèlerins  la  récom- 
pense de  leur  foi  et  de  leur  confiance,  caria  plupart  des  miracles 
qui  s'opèrent  dans  cette  église,  ont  lieu  au  moment  de  la  sainte 
communion. 

Il  n'est  donc  que  juste  de  réserver  à  l'archidiocèse  de  Québec 
l'honneur  d'élever  cet  autel  dans  un  sanctuaire  qui  lui  appartient 
depuis  son  origine.  Aussi  y  a-t-il  déjà  longtemps  que  Nous 
avon?  formé  ce  projet  que  diverses  circonstances  Nous  ont  em- 
pêché de  réaliser.    Connaissant  par  expérience  qu'il  suffit  de 


—  48n  — 

vous  proposer  une  bonne  œuvre  pour  la  voir  réussir,  Nous  Nous 
adressons  avec  pleine  confiance  à  vous.  Nos  Très  Chers  Frères, 
en  vous  invitant  à  contribuer  pour  l'érection  du  maître-autel  de 
Sainte-Anne  de  Beaupré. 

Nous  vous  demandons  peu  de  chose,  Nos  Très  Ghers  Frères  ; 
si  peu,  que  Nous  craignons  de  paraître  faire  injure  à  votre  dévo- 
tion envers  la  bonne  Sainte  Anne.  Notre  but  est  de  fournir  h 
tous  Nos  diocésains  sans  exception  roccasion  de  prendre  part  à 
la  bonne  œuvre. 

Nous  demandons  deux  centins  par  âme  ;  deux  centins  répar- 
tis sur  deux  années,  un  centin  en  1885,  et  l'autre  en  1886,  à 
moins  que  vous  ne  préfériez  les  donner  de  suite. 

Quelle  est  la  personne  si  pauvre  qu'elle  ne  puisse  pas  offrir  à 
Notre  Seigneur  et  à  la  bonne  Sainte  Anne  cette  faible  souscrip- 
tion ?  Quel  est  l'enfant  si  jeune  qui  ne  veuille  contribuer  cette 
pi'tite  somme  ?  Quels  sont  les  parents  qui  ne  donneront  pas  vo- 
lontiers ces  deux  centins  au  nom  de  leur  enfant  encore  au  ber- 
ceau, afin  que  la  bonne  Sainte  Anne  le  leur  conserve  et  le  pro- 
tège toute  sa  vie  ? 

Chaque  curé  sachant  le  nombre  total  des  âmes  qu'il  y  a  dans 
sa  paroisse,  arrivera  facilement  à  connaître  si  la  paroisse  a  four- 
ni à  la  bonne  Sainte  Anne  le  petit  contingent  que  Nous  deman- 
dons aujourd'hui. 

Nous  ne  vous  cacherons  pas,  Nos  Très  Ghers  Frères,  qu'en 
mettant  cette  souscription  à  la  portée  des  plus  pauvres,  Nous 
comptons  avec  pleine  confiance  que  la  plupart  des  personnes  qui 
en  ont  le  moyen,  se  feront  un  honn(Hir  et  un  bonheur  d'y  con- 
tribuer davantage.  La  dévotion  et  la  confiance  envers  la  bonne 
Sainte  Anne  est  si  générale  et  si  tendre  dans  ce  diocèse  ;  il  y  a 
tant  de  familles  qui  sentent  le  besoin  de  la  remercier  pour  quel- 
que faveur  reçue,  ou  qui  comptent  sur  elle  pour  obtenir  la  gué- 
rison  ou  la  conversion  de  quelqu'un  de  leurs  membres  ;  combien 
d'âmes  pieuses  qui  aimeront  à  faire  quelque  sacrifice  pour  orner 
un  autel  où  Notre  Seigneur  veut  bien  résider  ! 

A  vous  tous.  Nos  Très  Chers  Frères,  Nous  adressons  le  conseil 
du  saint  homme  Tobie  à  son  fils  :  5/  voua  avez  beaucoup^  donnez 


—  487  — 

abondamment  :  si  vous  avez  peu.,  donnez  peu.,  mais  que  ce  soit  de 
bon  cœur  :  si  exiguum  tibi  fueril^  etiam  exiguum  Ubenter  impertiri 
stude  (Tobie,  IV,  9.). 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqné.  Nous  réglons  et 
ordonnons  ce  qui  suit  : 

1"  Dans  toutes  les  paroisses  et  missions  de  ce  diocèse,  il  se 
fera,  dans  le  mois  de  juillet  de  la  présente  année  et  dans  celui  de 
l'année  prochaine,  une  quête  pour  le  maitre-aulel  de  l'église  de 
la  bonne  Sainte-Anne  de  Beaupré.  Cette  quête  se  fera  au  moins 
deux  dimanches  de  suite,  afin  que  tout  le  monde  ait  l'occasion  de 
présenter  son  offrande  à  la  bonne  Sainte  Anne. 

2"  Les  personnes  qui,  en  dehors  de  ces  quêtes,  donneront  a»i 
moins  cinquante  centins  pour  cet  autel,  pourront  faire  inscrire 
leurs  noms  dans  une  liste  que  Messieurs  les  Curés  et  Mission- 
naires transmettront  à  l'aumônier  de  l'Archevêché,  avec  le  pro- 
duit des  quêtes,  et  ces  noms  seront  conservés  dans  la  paroisse. 

Sera  le  présent  mandement  lu  au  prône  de  toutes  les  églises 
paroissiales  et  autres  où  l'on  fait  l'office  public,  et  en  chapitre 
dans  les  communautés  religieuses,  le  premier  dimanche  après 
sa  réception  ,et  une  seconde  fois  le  premier  dimanche  de  juillet 
1886,  si  c'est  nécessaire. 

Donné  à  Sainte-Anne  de  la  Pocatière,  en  cours  de  visite  pasto- 
rale, sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'Archidiocèse  et  le  contre- 
seing de  notre  secrétaire,  le  vingt-sixième  jour  de  juin  mil  huit 
cent  quatre-vingt-cinq. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Marois,  Ptre, 

Secrétairft. 


—  488  — 
(No  136) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


/  Archevêché  de  Québec, 
(  22  juillet  1885. 

T.    7V  D^um  à  ohnntor. 
II.  Adoration  réparatrice. 
III.  Réponse  sur  la  manière  de  faire  le  chemin  de  la  croix. 

Monsieur, 

I 

Le  retour  de  nos  braves  volontaires  est  une  preuve  que  la 
guerre  est  finie  dans  le  Nord-Ouest.  Après  avoir  prié  pour  obte- 
irir  la  cessation  de  ce  fléau,  notre  devoir  est  de  rendre  grâce  à 
Dieu  qui  a  daigné  exaucer  nos  prières.  En  conséquence,  le 
prennier  dimanche  après  la  réception  de  la  présente,  il  sera 
chanté  un  Te  Deum  dans  les  églises  paroissiales  et  de  missions. 
L'oraison  pro  pace  ne  se  dira  plus  à  la  messe  ;  mais  aux  messes 
chantées  du  dimanche,  on  dira  comme  ci-devant  l'oraison  Deus 
refugium. 

II 

Messieurs  les  curés  dans  les  paroisses  desquels  est  érigée 
l'adoration  réparatrice,  sont  priés  d'apporter  avec  eux,  en  venant 
à  la  retraite,  le  nombre  des  membres  qu'ils  ont  agrégés  depuis  le 
dernier  envoi  et  de  le  remettre  à  Monsieur  Labrecque,  du  sémi- 
naire.    Il  n'est  pas  nécessaire  d'envoyer  les  noms. 

III 

Vous  trouverez  ci-après  la  réponse  à  une  question  que  j'avais 
faite  sur  la  manière  de  faire  le  chemin  de  la  croix. 

Agréez,  Monsieur,  /'assurance  de  mon  sincère  attachement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  489  — 
[Apographum. 


Beatissime  Pater, 


[nfrascriptns  Archiepiscopiis  Qnebecensis  hnmiliter  postulat 
solutionem  sequenlis  dnbii  : 

«  An  indulgentias  pii  exercilii  Vis  Crucis  iucreturqui  singiilas 
stationes  percnrrit  absque  genuflectendo  ?» 

Quebeci,  diei  10  maii  1885. 

Sanclitalis  Vestrae, 

humillimus  et  addictissimiis  filins, 

(Signât.)        j  E.A.,  Archpus  Quebecen. 

Ex  audientia  SSmi  diei  28  junii   1880. 

SSmns  Dominiis  Noster  Léo  Divina  Providentia  PP.  XIII, 
referento  me  infrascripto  archiepiscopo  Tyron.,  S.  Congnis  de 
Propaganda  Fide  Secrelario,,  ad  propositnm  dubiiim  resrribi 
mandavit  :  Affirmative. 

Dalum  Romffi  ex  sed.  diclse  S.  Congnis  die  et  anno  ut  supra. 
L.  i  S. 

(Signal.)        Pro  R.  P.  D.  Secrelario, 

Zéphyr iNUS  Zitelli,  Off. 
Gratis  quocumque  titulo. 

Pro  vero  apographo, 

C.-A.  Mardis,  pter, 

Secretarius 
Archidiœcesis  Quebecensis. 


—  400  - 
(N*»  137) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  de  Québeg, 
j       1er  septembre  1885. 

I.  Lettre  du  Pape  au  Cardinal  Quibert. 
II.  Décret  du  Saint-OflSco  concernant  les  dispenses, 
m.   Décrets  du  Saint-Office  sur  l'excommunication  mineure  et  l'absolution  du  oom- 

plioo. 
IV.  Pouvoir  d'indulgencier  des  chapelets,  renouvelé. 
V.  Calices  et  patènes  non  conformes  aux  rubriques. 

1 

Je  vous  envoie  ci-joint  la  copie  de  la  lettre  de  I^éon  Xni  au 
Cardinal  Archevêque  de  Paris,  en  date  du  17  juin  dernier.  Quoi- 
qu'elle ait  été  publiée  dans  les  journaux,  il  me  paraît  utile  que 
vous  en  ayez  un  exemplaire  sous  la  main,  parce  qu'elle  expose 
admirablement  les  inconvénients  de  certaines  polémiques  reli- 
gieuses, qui,  au  Canada  comme  en  Europe,  divisent  les  catholi- 
ques, où  plus  que  jamais  il  serait  nécessaire  de  n'avoir  qu'wn 
cœur  et  une  âme  comme  les  premiers  chrétiens. 

Le  remède  est  tout  indiqué  par  la  nature  du  mal  lui-même. 
Ces  discussions  fâcheuses,  dans  lesquelles  des  écrivains  catholi- 
ques s'attribuent  une  espèce  d'infaillibilité  pour  condamner  ce 
qui  ne  cadre  pas  absolument  avec  leurs  vues  sur  les  questions 
les  plus  importantes,  n'ont,  le  plus  souvent,  pour  origine,  qu'un 
fond  fV amour-propre  et,  de  trop  grande  confiance  en  soi-même  qu'on 
ne  sait  pas  réprimer.  (Lettre  du  Cardinal  Guibert  au  Souverain 
Pontife.) 

Léon  XIII,  de  son  côté,  remarque  que  «  parmi  les  catholiques, 
il  s'en  trouve,  peut-être  à  cause  du  malheur  des  temps,  qui,  non 
contents  du  rôle  de  soumission  qui  leur  est  assigné  dans  l'Église, 


—  491  - 

croient  pouvoir  en  prendre  un  dans  son  gouverneniciil.  Tout 
an  moins  s'imagincnt-ils  qu'il  leur  est  permis  (rcxaniiiitT  cl  de 
juger  selon  leur  manière  de  voir  les  actes  de  l'auiorilè...  Aux 
pasteurs  seuls  a  été  donné  l'entier  pouvoir  d'enseigner,  déjuger, 
de  diriger  ;  aux  fidèles  a  été  imposé  le  devoir  de  suivre  ces  en- 
seignements, de  se  soumettre  avec  docilité  à  ces  jugements,  de 
se  laisser  gouverner,  corriger  et  conduire  au  salut...» 

M  II  n'est  pas  nécessaire,  pour  manquer  à  un  devoir  aussi  sacré, 
de  faire  acte  d'opposition  ouverte  soit  aux  évèques,  soit  au  chef 
de  l'Église  ;  il  suffit  de  cette  opposition  qui  se  fait  d'une  manière 
indirecte,  d'autant  plu?  dangereuse  ([u'on  rhcnhc  davantage  ;\ 
la  voiler  par  des  apparences  contraires...  » 

La  rigueur  avec  laquelle  le  Souverain  Pontife  viL'ut  dr  traiter 
le  «  Journal  de  Rome»,  nous  indique  combien  il  a  à  cœur  df  voir 
la  fin  de  ces  discordes  et  de  cette  insubordination  qui  peuvent 
avoir  des  suites  funestes.  C'est  aussi  une  invitation  tacite  à  ne 
pas  encourager  les  journaux  qui  marcheraient  dans  la  même 
voie. 

Il  va  sans  dire  qu'en  cette  matière,  comme  dans  tout  le  reste, 
le  clergé  doit  donner  l'exemple  :  exemplumeslo  fuleliumjnvrrbn^ 
in  conversalione^  in  charitate,  in  fidp  \\.  Tim.,  IV,  12.). 

n 

Dans  la  note  au  bas  de  la  page  64  de  la  «  Discipline  .. ,  on  lit 
que  :  Copula  incestuosa  non  producit  novum  impedimenlum 
inter  ipsos  copnlatos,  sert  declaralio  hujus  copulse  incesluoss  est 
conditio  sine  qua  non  valet  dispensatio  ab  imprdimento  consangui- 
nilatis  vel  affmitatis  (el\am  sp'w'iluaUs  necnon  et  publicœ  hones- 
tatis). 

Par  le  décret  ci-joint  du  Saint-Office,  en  date  du  25  juin  18H5, 
vous  verrez  que  cette  déclaration  n'est  plus  requise  pour  la  vali- 
dité de  la  dispense. 

Mais  comme  cette  modification  de  la  loi  canonique  donne  lien 
à  quelques  difficultés  pratiques,  voici  les  instructions  qui  vous 
serviront  à  les  résoudre. 

1"  Les  dispenses  accordées  après  le  25  juin  1885.  sans  (jue  la 
déclaration  en  question  ait  été  faite,  sont  valides,  car  le  décret 


—  492  — 

déclare  que  cette  obligation  «  revocari,  abrogari,  nulliusqne 
roboris  impostenim  fore  decerni,  dispensationes  matrimoniales 
posthac  concedendas,  etiamsi  copula  incestnosa  vel  consilinmet 
intontio  per  eam  facilins  dispensationem  impetrandi  reticila 
fnerit,  validas  fntnras.  »  Notre  ignorance  de  cette  nouvelle  loi, 
ni  même  la  mauvaise  foi  des  parties,  n'en  empêchent  pas  les 
effets. 

2°  Los  dispenses  accordées  avant  le  25  juin  sans  que  la  décla- 
ration ait  été  faite,  sont  douteuses  et  les  mariages  contractés  en 
vertu  de  ces  dispenses,  soit  avant  soit  après  le  25  juin,  sont 
invalides. 

3o  Les  dispenses  accordées  le  25  juin,  sans  que  la  déclaration 
ait  été  faite,  sont  douteuses,  et  les  mariages  contractés  en  vertu 
de  ces  dispenses,  doivent  être  revalidés  au  moyen  d'une  nou- 
velle dispense  de  l'empêchement  ad  cautelam.  La  raison  de  ce 
doute  est  que  l'on  ignore  le  moment  précis  où  le  décret  a  com- 
mencé à  être  en  vigueur  ce  jour-là  :  si  on  le  connaissait,  il  fau- 
drait constater  si  la  dispense  a  été  accordée  avant  ou  après  ce 
moment.  La  date  peut  se  constater  par  les  registres  paroissiaux 
et,  au  besoin,  par  les  archives  épiscopales. 

En  résumé,  les  confesseurs  doivent  s'informer  exactement  de 
la  date  de  la  dispense  qui  a  été  accordée,et  juger  ensuite  suivant 
les  principes  qui  viennent  d'être  exposés. 

Les  cas  2  et  3  pourront  se  présenter  encore  pendant  plusieurs 
années,  surtout  dans  les  revues  et  les  confessions  générales. 

J'attire  spécialement  votre  attention  sur  le  dernier  paragraphe 
où  les  pasteurs  des  âmes  et  les  confesseurs  sont  exhortés  à  ins- 
pirer aux  fidèles  l'horreur  de  l'inceste,  en  leur  faisant  connaître 
les  peines  qu'ils  encourent  et  qui  sont  exposées  dans  une  note 
que  j'ai  ajoutée  à  la  suite  du  décret.  La  peine  d'excommunica- 
tion, qui  est  ferendœ  senlenlix,  fait  connaître  combien  l'Eglise 
déteste  cette  faute. 

III 

Voici  deux  décrets  importants  que  je  trouve  dans  le  vol  XVIl 
des  Acta  S.  Sedis,  p.  555. 


—  493  — 

l"  Tulo  doceri  potesl  excoinraunicalionem  iniiioreiu  ubolilaiu 
esse  vi  Conslitutionis  AposloUcœ  Scdis.  (S.  0.  lU  dect'iubris  I8H3.) 

2»  Qui  complicem  in  peccato  turpi  absolvere  PiiilmI  subjiciliir 
excommunicationi  latie  a  buUa  Sacramcnium  jxrniieiiiix.  (S.  Pœ- 
nit.  1  marlii  1878  et  S.  0.  10  dec.  1883.) 

IV 

En  vertu  d'un  induit  du  9  août  1885,  je  renouvelle  pour  cinq 
aos  le  pouvoir  de  bénir  el  indulgencLer  les  chapelets  donné  par 
écrit.  Ceux  qui  ont  déjà  obtenu  ce  pouvoir  par  écrit,  feront  bien 
de  mettre  au  bas  de  leur  diplôme  la  note  suivante  : 

«  Renouvelé  pour  cinq  ans  par  la  circulaire  N»^  137  du  l»""  sep- 
tembre 1885.  » 

Les  pouvoirs  donnés  de  vive  voix  finiront  le  19  septembre  pro- 
chain. 


Plusieurs  fois  déjà,  j'ai  eu  occasion  de  condamner  ou  de  refuser 
de  consacrer  des  calices  et  des  patènes  qui  n'avaient  pas  les  con- 
ditions voulues  par  la  loi  de  l'Église,  quant  à  la  matière.  On 
croit  avoir  lait  un  bon  marché  parce  qu'on  les  a  achetés  à  un 
prix  modique,  mais  en  réalité  ils  ne  valent  rien.  Il  faut  donc  les 
faire  examiner  avant  de  les  acheter  et  ne  pas  se  fier  uniquement 
à  l'afTirmation  du  vendeur.  Au  moins  faut-il  exiger  qu'il  s'oblige 
à  les  reprendre,  s'ils  ne  sont  pas  ce  qu'ils  doivent  être. 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  mon  dévouement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  494  — 


LETTRE 


DK    SA    SAINTETÉ    A    SON    ÉMINENCE    LB    CARDINAL   aciBBRT 


Très  cher  Fils,  salut  et  bénédiction  apostolique. 

Votre  lettre,  pleine  des  sentiments  du  plus  filial  attachement 
et  du  dévouement  le  plus  sincère  envers  Notre  personne,  a  dou- 
cement consolé  Notre  cœur,  contristé  par  une  récente  et  grave 
amertume.  Vous  le  comprenez,  rien  ne  pourrait  Nous  être  plus 
profondément  douloureux  que  de  voir  troubler  parmi  les  catho- 
liques l'esprit  de  concorde  et  ébranler  la  tranquille  assurance, 
l'abandon  confiant  et  soumis  que  des  fils  doivent  avoir  dans  l'au- 
torité du  Père  qui  les  gouverne.  Aussi,  à  la  seule  apparence  des 
premiers  signes  du  mal.  Nous  ne  pouvons  que  grandement  Nous 
émouvoir  et  chei-cher  à  prévenir  sans  retard  un  tel  péril.  Voilà 
pourquoi  la  récente  publication  d'un  écrit  venu  d'où  l'on  devait 
le  moins  l'attendre  et  que  vous  déplorez  comme  Nous,  le  bruit 
qui  s'est  fait  autour  de  lui,  les  commentaires  auxquels  il  a  donné 
lieu.  Nous  décident  à  rompre  le  silence  sur  un  sujet  pénible  à  la 
vérité,  mais  qui  n'en  est  pas  moins  opportun,  soit  pour  la  France, 
soit  pour  d'autres  contrées. 

Lorsqu'on  observe  ces  indices,  il  n'est  pas  difficile  de  voir  que, 
parmi  les  catholiques,  il  s'en  trouve,  peut-être  à  cause  du  malheur 
des  temps,  qui,  non  contents  du  rôle  de  soumission  qui  leur  est 
assigné  dans  l'Église,  croient  pouvoir  en  prendre  un  dans  son 
gouvernement.  Tout  au  moins  s'imagineut-ils  qu'il  leur  est  per- 
mis d'examiner  et  déjuger  selon  leur  manière  de  voir  les  actes 
de  l'autorité.  Ce  serait  là  un  grave  désordre,  s'il  pouvait  pi-éva- 
loir  dans  l'Église  de  Dieu,  où,  par  l'expresse  volonté  de  son  divin 
Fondateur,  deux  ordres  distincts  sont  établis  de  la  façon  la  plus 
nette  :  l'Eglise  enseignante  et  l'Eglise  enseignée,  les  Pasteurs  et 
le  troupeau,  et  parmi  les  pasteurs,  l'un  d'entre  eux  qui  est  pour 
tous  le  Chef  et  le  Pasteur  suprême.  Aux  pasteurs  seuls  a  été 
donné  l'entier  pouvoir  d'enseigner,  de  juger,  de  diriger  ;  aux 


—  495  — 

fidèles  a  été  imposé  le  devoir  de  suivre  ces  euseignements,  de  se 
soumettre  avec  docilité  à  ces  jugt'ments,  de  se  laisser  gouverner, 
corriger  et  conduire  au  salut. 

Ainsi,  il  est  d'absolue  nécessité  que  les  simples  fidèles  se  sou- 
mettent d'esprit  et  de  cœur  à  leurs  pasteurs  propres,  et  ceux-ci 
avec  eux  au  Chef  et  au  Pasteur  suprême.  De  cette  subordina- 
tion, de  cette  obéissance  dépendent  l'ordre  et  la  vie  de  l'Église. 
Elle  est  la  condition  indispensable  pour  faire  le  bien  et  pour 
arriver  heureusement  au  port.  Si,  au  contraire,  les  simples  fi- 
dèles s'attribuent  l'autorité,  s'ils  prétendent  s'ériger  en  juges  et 
en  docteurs  ;  si  des  inférieurs  préfèrent  ou  tentent  de  faire  pré- 
valoir, dans  le  gouvernement  de  l'Église  universelle,  une  direc- 
tion différente  de  celle  de  l'autorité  suprême,  c'est,  de  leur  part, 
renverser  l'ordre,  porter  la  confusion  dans  un  grand  nombre 
d'esprits  et  sortir  du  droit  chemin. 

El  il  n'est  pas  nécessaire,  pour  manquer  à  un  devoir  aussi 
sacré,  de  faire  acte  d'opposition  ouverte  soit  aux  évéques,  soilau 
Chef  de  l'Église  :  il  suffit  de  cette  opposition  qui  se  fait  d'une 
manière  indirecte,  d'autant  plus  dangereuse  qu'on  cherche  da- 
vantage à  la  voiler  par  des  apparences  contraires. — Ou  manque 
aussi  à  ce  devoir  sacré  lors^que.  tout  en  se  montrant  jaloux  du 
pouvoir  et  des  prérogatives  du  Souverain  Pontife,  on  ne  respecte 
pas  les  évèques  qui  sont  en  communion  avec  lui,  ou  on  ne  tient 
pas  le  compte  voulu  de  leur  autorité,  ou  on  en  interprète  défa- 
vorablement les  actes  et  les  intentions  avant  tout  jugement  du 
Siège  Apostolique. — C'est  également  une  preuve  de  soumission 
peu  sincère  que  d'établir  une  opposition  entre  Souverain  Pontife 
et  Souverain  Pontife.  Ceux  qui,  entre  deux  directions  différen- 
tes, repoussent  celle  du  présent  pour  s'en  tenir  au  passé,  ne  font 
pas  preuve  d'obéissance  envers  l'autorité,  qui  a  le  droit  et  le  de- 
voir de  les  diriger,  et  ressemblent  sous  quelques  rapports  à  ceux 
qui,  après  une  condamnation,  voudraient  en  appeler  au  futur 
concile  ou  à  un  Pape  mieux  informé. 

Ce  qu'il  faut  tenir  sur  ce  point,  c'est  donc  que,  dans  le  gouver- 
nement général  de  l'Église,  en  dehors  des  devoirs  essentiels  du 
ministère  apostolique  imposés  à  tous  les  Pontifes,  il  est  libre  à 
chacun  d'eux  de  suivre  la  règle  de  conduite  que,  selon  les  temps 
et  les  autres  circonstances,  il  juge  la  meilleure.    Eu  cela  il  eat 


—  496  — 

le  seul  juge,  ayant  sur  ce  point  non  seulement  des  lumières  spé- 
ciales, mais  eu.core  la  connaissance  de  la  situation  et  des  besoins 
généraux  de  la  calholicilé,  d'après  lesquels  il  convient  que  gp 
règle  sa  sollicitude  apostolique.  C'est  lui  qui  doit  procurer  le 
bien  de  l'Église  universelle,  auquel  se  coordonne  le  bien  de  ses 
diverses  parties,  et  tous  les  autres  qui  sont  soumis  à  cette  coor- 
dination doivent  seconder  l'action  du  Directeur  suprême  et  servir 
à  ses  desseins.  De  môme  que  l'Église  est  une,  que  son  Chef  est 
unique,  de  même  unique  est  son  gouvernement,  auquel  tous 
doivent  se  conlorraer. 

De  l'oubli  de  ces  principes  résulte,  pour  les  catholiques,  une 
diminution  du  respect,  de  la  vénération,  de  la  confiance  envers 
Celui  qui  leur  a  été  donné  pour  chef.  Les  liens  d'amour  et 
d'obéissauce  qui  doivent  unir  tous  les  fidèles  à  leurs  pasteurs,  ei 
les  fidèles  ainsi  que  leurs  pasteurs  au  Pasteur  suprême,  s'en 
trouvent  affaiblis.  Et  cependant,  c'est  de  ces  liens  que  dépendent 
principalement  la  conservation  et  le  salut  de  tous.  Lorsqu'on 
oublie  et  qu'on  n'observe  plus  ces  principes,  la  voie  lapins  large 
s'ouvre  au.x  dissensions  et  aux  discordes  parmi  les  catholiques, 
et  cela  au  très  grave  détriment  de  l'union,  qui  est  le  caractère 
distinctif  des  fidèles  de  Jésus-Christ.  Cette  union  devrait  être 
toujours,  mais  particulièrement  dans  ce  temps,  à  cause  de  la 
conspiration  de  tant  de  puissances  ennemies,  l'intérêt  suprême 
et  universel,  en  présence  duquel  devrait  disparaître  tout  senti- 
ment de  complaisance  personnelle  ou  d'avantage  privé. 

Un  tel  devoir,  s'il  incombe  à  tous  sans  exception,  est  d'une 
manière  plus  rigoureuse  celui  des  journalistes,  qui,  s'ils  n'é- 
taient animés  de  cet  esprit  de  docilité  et  de  soumission  si  néces- 
saire à  tout  catholique,  contribueraient  à  étendre  et  à  aggraver 
de  beaucoup  les  maux  que  Nous  déplorons.  L'obligation  qu'ils 
ont  à  remplir  en  tout  ce  qui  touche  aux  intérêts  religieux  et  à 
l'action  de  l'Église  dans  la  société,  est  donc  de  se  soumettre 
pleinement,  d'esprit  et  de  cœur,  comme  tous  les  autres  fidèles, 
à  leurs  propres  évêques  et  au  Pontife  romain,  d'en  suivre  et 
d'en  reproduire  les  enseignements,  d'en  seconder  de  tout  cœur 
l'impulsion,  d'en  respecter  et  d'en  faire  respecter  les  intentions. 
Les  écrivains  qui  agiraient  autrement,  pour  servir  les  vues  et 
les  intérêts  de  ceux  dont  Nous  avons  réprouvé  dans  cette  lettre 


—  497  — 

l'esprit  et  les  tendances,  manqueraient  à  leur  nol.lc  mission,  et 
ils  se  flatteraient  aussi  vaincuicnt  de  servir  par  là  les  inU'-rêls  et 
la  cause  de  l'Église,  que  ceux  qui  chercheraient  à  allwnuer  et  à 
diminuer  la  vérité  catholique,  ou  à  ne  s'en  faire  que  les  soutiens 
trop  timides. 

Nous  avons  été  conduit  à  vous  entretenir  de  lels  sujets 
Notre  très  cher  Fils,  non  seulement  pour  l'opportunité  qu'ils 
penvent  avoir  pour  la  France,  mais  encore  par  la  connaissance 
que  Nous  avons  de  vos  sentiments  et  par  la  conduite  que  vous 
avez  su  tenir  dans  les  moments  et  dans  les  conditions  les  plus 
difliciles. 

Toujours  ferme  et  courageux  dans  la  défense  des  intértMs  re- 
ligieux et  des  droits  sacrés  de  l'Église,  vous  les  avez  encore,  dans 
une  occasion  récente,  virilement  soutenus  et  défendus  puliliciue- 
ment  par  votre  parole  lumineuse  et  puissante.  Mais  à  la  fermeté 
vous  avez  su  joindre  toujours  cette  mesure  sereine  et  tranquille 
digne  de  la  noble  cause  que  vous  défendez,  et  vous  y  avez  tou- 
jours porté  un  esprit  libre  de  toute  passion,  i)l('inement  soumis 
à  la  direction  du  Siège  Apostolique  et  entièrement  dévoué  à 
Notre  personne.  Il  nous  est  donc  agréable  de  pouvoir  vous 
donner  un  nouveau  témoignage  de  Notre  satisfaction  et  de  Notre 
bienveillance  très  particulière,  regrettant  seulement  de  savoir 
que  votre  santé  n'est  pas  telle  que  Nous  le  désirerions  ardem- 
ment. Nous  adressons  sans  cesse  au  Ciel  avec  ferveur  des  vœux 
et  des  prières,  pour  qu'elle  redevienne  entièrement  bonne  et  vous 
soit  longtemps  conservée.  Et  pour  gage  des  divines  faveurs  que 
nous  appelons  sur  vous  avec  abondance.  Nous  donnons  de  tout 
Notre  Cœur,  à  vous,  Notre  cher  Fils,  à  votre  clergé  et  à  votre 
peuple  tout  entier.  Notre  bénédiction  apostolique. 

Donné  à  Rome,  près  Saint-Pierre,  le  17  juin   1885,   huitième 
année  de  Notre  Pontificat. 

Léon  XIII,  Pape. 


32 


498  — 


DECRETUM 


Illme  ac  Rmo  Domine, 

Infandiim  inceslus  flagilium  peculiari  semper  odio  sancta  Dei 
Ecclesia  proseqiuila  est,  el  siimmi  romani  Ponlificesslalucrunt, 
ut  qui  eo  sese  temerare  non  erubuissent,  si  ad  apostolicam  Se- 
dem  cont'ugcront  pelendaî  causa  dispensalionis  super  impedi- 
monlis  malrimonium  dirimenlibus,  eorum  preces,  nisi  eis  de 
admisso  scelere  menlio  facta  esset,  obreplionis  et  subreptionis 
vilio  infectse  haberentur  atquc  ideo  dispensatio  esset  invalida  ; 
idque  ea  sanclissimade  causa  cautum  fuit,  ut  abhocgravissimo 
crimine  christiûdeles  arcerentur. 

Hanc  S.  Sedis  mentem  testantur  tum  alia  documenta,  tum 
décret um,  quod  novissime  supremum  sanctœ  romanœ  et  uni- 
versalis  Inquisitionis  consilium,  ipso  adprobanle  romano  Ponli- 
fice,  feria  IV  die  l  augusti  18GG  tulit,  quod  est  huiusmodi  «  sub- 
reptitias  esse  et  nuUibi  ac  nullo  modo  valere  dispensationes,  quœ 
sive  directe  ab  apostolica  Sede,  sive  ex  pontilica  delegalione 
super  quibuscumque  gradibus  prohibitis  consanguinitatis,  affi- 
nilatis,  cognationis  spiritualis  nec  non  et  publicœ  honestatis  con- 
ceduntur,  si  sponsianteearumdem  dispensationum'executionem, 
sive  ante  sive  post  earum  impetrationem  incestus  reatum  palra- 
verint  ;  et  vel  interrogati,  vel  eliam  non  inlerrogati,  malitiose 
vel  etiam  ignoranter  reticuerint  copulam  incestuosam  inter  eos 
initam  sive  publiée  ea  nota  sit  sive  etiam  occulta,  vel  reticuerint 
consilium  et  intentionem  qua  eamdem  copulam  inierunt,  ut  dis- 
pensationem  lacilius  assequerentur  ».  S.  Pœnitenliaria  vestigiis 
insistens  supremœ  Inquisitionis  id  ipsum  die  20  iulii  1879  sta- 
luit. 

Vcrum  cum  plurimi  sacrorum  antistites  sive  seorsum  singuli, 
sive  coniunclim  S.  Sedi  retuleriiit,  maxima  ea  de  causa  oriri 
incommoda  cum  ad  malrimonialium  dispensalionum  execulio- 
nem  procedilur,  cthisce  prajserlim  misei'is  lemporibusin  fidelium 
perniciem  non  raro  vergere  quod  in  eorum  salutem  sapienter 
inductum  fuerat,  Sanctissimus   D.  N.  Léo  divina  provideutia 


—  499  — 

Papa  Xni  eoriim  postulatioiiibiis  permolns,  re  diu  ac  matiir.' 
perpensa,  et  siiffragio  ndlunerons  EmiiuMilissimoruin  S.  H.  K.  Car 
dinalium  in  univcrsa  clirisliaiia  rcpuhlica  una  niociini  iiuiuisilo- 
nim  generaliiim,  hasce  litteias  omnibus  locuninionliiiariisdaii- 
das  iussit,  qiiibiis  eis  notiim  fierot,  decreliim  siipcriiis  ivlaliimS. 
l'omanœ  et  universalis  Iiiqnisilionis  et  S.  Pœnilonliaria«,et  (jiiiiJ- 
quid  in  eiimdem  sensum  alias  declaralnm,  siatiilnni  ant  siylo 
Curiaî  iiulnclum  fiierit  a  se  rcvocan\  obrofjari  nulliusfiur  robnris 
imposterum  fore  deccrni:  simiilqiie statu!  et  diMiaraii,  dispensalio- 
nes  matrimoniales  posthac  concedeiulas,  rtiamsi  copiiln  inrrsluns'ï 
vel  consilium  et  inle.ilio  per  cam  facUius  (linpensalionem  imprtrandi 
relicila  fuerint,  validas  fuluras  :  contrariis  quibuscumque  etiani 
spécial!  mentione  digiiis  minime  obslantibus. 

Dum  tamen  ob  gravissima  rationnm  momenta  a  prislino  rigore 
hac  snper  re  Sanclissimus  Pater  bénigne  reeedendum  ducil, 
mens  Ipsius  est,  ut  nihil  de  horrore,  qnod  incestus  crimon  inge- 
rere  débet,  ex  fidelinm  menlibus  detrahatnr  ;  imo  vero  siimmo 
studio  excitandos  vult  animarnm  curatores,  aliosqne  qnibus 
fovendce  inter  chrislifideles  moriim  honestatis  cnra  demandala 
est,  nt  prudenter  quidcm,  provit  rei  natnra  postulat,  eflicacitcr 
tamen  élaborent  huic  facinori  insectando  et  fidelibus  ab  eodem, 
propositis  pœnis  qnibus  obnoxii  fiunl  (a)  deterrendis. 

Datum  Romse  ex  cancellaria  S.  0.  die  25  iunii  1885. 
Addictissimus  in  Domino, 

R.  Gard.  Monaco. 


(a)  Ferraris.  Vo.  Pœna.  art.  II.  Xo.  140.  Do  jare  canonico  laici  incestum  simplicem 
fine  inatrimoaio  committentes,  sunt  e.xconioiunicandi.  Si  aliquis  ex  conjugibus  inces- 
tam  coniinittat  cum  consanguineo  aut  consanguinca  altcrius  conjugis,  privatnr  juro 
petendi  conjugale  debitum.  (Cetcrae  pœnœ  ipso  facto  oliiu  incurrendic  abrugantur  u 
buUa  Pii  IX  ÂpostoUcK  Sedis,  12  oct.  1869.) 

f  E.-A.,  Abchpcs  Qukbece!». 


—  600 


(No  138) 


MANDEMENT 


ORDONNANT    LA    RÉCITATION    DU    CHAPELKT    ET    DBS    MTANIK8    DB    LA   8AINTB    VIKRGB 

PENDANT   LE   UOIS    D'OCTOBRB. 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assistant 
AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier^  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  fidèles  de  V Archidioc'ese  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Pendant  ces  deux  dernières  années,  pour  nous  conformer  au 
désir  du  Saint-Père,  le  mois  d'octobre  a  été  consacré  à  implorer 
l'assistance  de  la  Mère  de  Dieu  en  faveur  de  la  Sainte  Église 
Catholique,  aujourd'hui  en  proie  à  de  si  cruelles  épreuves.  L'em- 
pressement avec  lequel  les  fidèles  du  monde  entier  ont  répondu 
à  celte  invitation,  a  engagé  le  Souverain  Pontife  à  recommander 
ces  exercices  d'une  manière  permanente,  jusqu'à  ce  qu'il  plaise  à 
la  divine  bonté  de  rendre  la  paix  à  l'Église. 

C'est  pourquoi,  dans  un  décret  du  20  août  dernier,  Sa  Sainteté 
Léon  XIII  renouvelle  ce  qu'EUe  a  déjà  prescrit  sur  la  manière  de 
célébrer  la  fête  du  Saint  Rosaire  et  de  consacrer  tout  ce  mois  à 
honorer  et  invoquer  la  très  sainte  Vierge,  non  seulement  cette 
année,  mais  aussi  les  années  suivantes  jusqu'à  nouvel  ordre 
comme  suit  : 

I.  La  fêle  du  Saint  Rosaire  sera  célébrée  avec  une  dévotion 
et  une  solennité  particulière.  Une  indulgence  plénière  est  ac- 
cordée aux  fidèles  qui,  le  jour  de  cette  fête,  ou  pendant  l'octave, 
s'étanl  confessés  et  ayant  communié,  prieront  dans  une  église, 
suivant  les  intentions  du  Souverain  Pontife. 


—  501  — 

n.  A  commencer  le  premier  octobre  jusqu'à  la  fùte  de  la  Tous- 
saint inclusivement,  le  chapelet  suivi  des  litanies  de  la  sainte 
Vierge  devra  être  récité  tous  les  jours,  dans  toutes  les  églises 
paroissiales  et  de  missions,  et  aussi,  autant  que  possible,  dans  les 
autres  églises  ou  oratoires  dédiés  à  la  mère  de  Dieu.  Les  com- 
munautés vaqueront  à  ces  pieux  exercices  dans  leurs  chapelles. 

S'ils  ont  lieu  le  matin,  ce  doit  être  pendant  la  messe  :  si  mane 
fiât,  dit  le  décret,  missa  inter  preces  celebretur,  autant  que  ce  sera 
possible. 

Si  c'est  dans  l'après-midi,  on  exposera  le  Saint-Sacrement  avec 
l'ostensoir,  on  chantera  trois  fois  Pai^ce  Domine...  avec  encense- 
ment ;  on  récitera  ensuite  le  chapelet  et  les  litanies,  puis  on 
chantera  le  Tantum  ergo  avec  encensement,  le  verset  Pnncm  de 
cœlo^  les  oraisons  du  Saint-Sacrement,  de  la  sainte  Vierge  et  Dcus 
refugium.  Après  la  bénédiction,  on  chantera  le  psaume  LaudaU 
Dominum  omnes  génies. 

III.  Outre  les  indulgences  déjà  accordées  à  la  récitation  du 
chapelet  et  des  litanies,  le  Souverain  Pontife  accorde  une  indul- 
gence de  sept  ans  et  sept  quarantaines  aux  fidèles  qui  auront 
assisté  à  ces  pieux  exercices  publics  et  y  ^auront  prié  selon  ses 
intentions. 

Ceux  qui  auront  été  légitimement  empêchés  d'y  assister,  ga- 
gneront les  mêmes  indulgences  en  récitant  privément  ces  mêmes 
prières  aux  mêmes  intentions. 

IV.  Une  autre  indulgence  plénière  aux  conditions  ordinaires 
de  la  confession  et  de  la  communion  est  accordée  aux  fidèles  qui 
auront  assisté  au  moins  dix  fois  à  ces  exercices  publics,  ou  qui, 
en  étant  légitimement  empêchés,  les  auront  faits  en  particulier. 

V.  Les  cultivateurs  que  les  travaux  des  champs  auraient  em- 
pêchés de  faire  ces  prières  en  octobre,  pourront  gagner  les 
mômes  indulgences  pendant  le  mois  de  novembre  ou  de  décem- 
bre, en  remplissant  les  conditions  susdites. 

Nous  lisons  dans  les  Actes  des  Apôtres  (XII,  5.),  que  Saint 
Pierre  ayant  été  emprisonné  par  Hérode,  toute  l'Eglise  se  mit  à 
prier  continuellement  pour  lui  :  Oratio  autcm  ficbat  sine  inler- 
missione  ab  ecclesia  ad  Deum  pro  eo.    Cette  prière  ne  tarda  pas  à 


—  602  — 

Aire  exaucée  ;  car  Dieu  envoya  un  ange  qui  fit  tomber  les  fers 
avec  lesquels  le  saint  apôtre  était  enchaîné,  ouvrit  les  portes  de 
fer,  et  le  mit  en  liberté  malgré  les  nombreux  soldats  qui  le  gar- 
daient. 

Aujourd'hui,  Nos  Très  Chers  Frères,  le  successeur  de  Pierre 
est  emprisonné,  et  notre  devoir,  comme  aux  premiers  siècles  de 
l'Église,  est  de  prier  jour  et  nuit  pour  obtenir  sa  délivrance. 

L'Église  catholique,  noire  mère,  est  l'épouse  bien-aimée  de 
Jésus  Christ  ;  il  faut  qu'elle  ait  part  à  son  calice  d'amertume. 
D'ailleurs,  Nos  Très  Chers  Frères,  rien  ne  prouve  mieux  l'ori- 
gine divine  de  cette  Église,  que  la  force  qui  lui  fait  traverser  les 
siècles  en  dépit  de  toutes  les  tempêtes  que  l'enfer  suscite  contre 
elle.  Si  c'était  une  institution  humaine,  il  y  a  déjà  longtemps 
qu'elle  a"urait  disparu  de  la  face  de  la  terre.  La  croix  du  Cal- 
vaire est  son  étendard  ;  les  épines  sont  sa  couroime.  Pour  elle, 
comme  pour  tous  ceux  qui  auront  persévéré  jusqu'à  la  fin  dans 
l'amour  et  le  service  de  Dieu,  se  vérifie  chaque  jour  celte  pro- 
messe de  Jésus-Christ  :  A  celui  qui  aura  remporté  la  victoire  je 
donnerai  pour  récompense  cfêtre  assis  avec  moi  sur  mon  trône: 
Qui  viceril,  clabo  ci  scdcre  mecum  in  throno  mro  (Apoc,  III,  21.). 

Grâces  éternelles  en  soient  rendues  à  Dieu,  Nos  Très  Chers 
Frères,  ce  triomphe  de  la  sainte  Église  peut  devenir  notre  œuvre 
à  tous,  si  entrant  dans  les  desseins  adorables  de  la  providence 
divine,  nous  obtenons  par  nos  prières  que  les  jours  de  l'épreuve 
soient  abrégés,  que  la  victoire  soit  plus  complète,  que  le  règne 
du  Christ  sur  les  âmes  soit  plus  étendu  et  que  son  saint  nom 
soit  mieux  connu  et  adoré.  C'est  par  des  prières  persévérantes 
et  ferventes  que  nous  obtiendrons  ce  que  Dieu  désire  nous  ac- 
corder. A  cause  de  l'amour  qu'il  nous  porte,  il  aime  nous  voir  à 
ses  pieds  lui  demander  ce  triomphe  de  son  Église,  afin  d'avoir 
occasion  de  nous  en  récompenser  un  jour.  Et  comme  nulle 
créature  ne  lui  est  plus  chère  que  la  sainte  mère  de  son  divin 
Fils,  il  aime  nous  voir  recourir  à  son  intercession  toute-puis- 
sante, pour  rendi-e  nos  prières  plus  efficaces.  Voilà  pourquoi  le 
Souverain  Pontife,  éclairé  des  lumières  célestes,  veut  que  dans 
tous  les  pays  du  monde  catholique,  pendant  un  mois  entier, 
nous  unissions  nos  supplications  à  celles  de  'Marie,  pour  obtenir 


—  503  — 

à  notre  mère  la  sainte  Église,  cette  paix  et  cette  liberté  dont  elle 
a  besoin. 

A  ses  disciples  Jésus-Clirist  a  confié  l'apostolat  do  la  parole, 
qn'ils  devaient  faire  entendre  jnsqn'aux  extrémités  do  la  terre  : 
Allez^  ensci(incz  toutes  les  nations  :  euntes  docetc  omncs  (jfntrs 
(Matlh.,  XXVIII,  19.).  A  tons  les  enfants  de  TÉplise,  il  ronfle 
l'apostolat  de  la  prière  avec  des  promesses  magnifiques  d'offira- 
cité  :  demandez  et  vous  recevrez  ;  petite  et  accipirtis  iMatth..  VII. 
7.).  Croyez  fermement  que  tôt  ou  tard  vous  serez  exauces  ;  crcdilr 
quia  accipictis  (Malth.,  XI,  24.).  Cette  mission  do  la  prière,  mis- 
sion si  douce  et  si  efficace,  remplissons-la,  Nos  Très  Chors  Frères, 
en  tout  temps,  mais  surtout  dans  ces  moments  solonnols  où  la 
voix  du  vicaire  de  Jésus-Christ  invite  les  enfants  do  l'Eglise, 
dispersés  dans  le  monde  entier  à  s'unir,  dans  une  commune  invo- 
cation, aux  pieds  de  la  mère  deDieu,5dont  l'intercession  est  toule- 
puissante.  Ainsi  se  renouvellera  de  nos  jours  ce  qui  se  passa 
dans  le  cénacle  après  l'ascension  du  Sauveur  :  Les  apôtres 
étaient  tous  persévérant  unanimement  dans  la  prière  avec  Hfaric, 
mère  de  Jésus  :  hi  omnes  eranl  persévérantes  unanimiter  in  oratione 
cum  Maria  matrc  Jesu  (Act,,  I,  14.). 

Mais,  Nos  Très  Chers  Frères,  si  nous  désirons  sincèrement 
être  exaucés,  il  faut  purifier  nos  cœurs  de  toute  attache  au  pé- 
ché, il  faut  sanctifier  toutes  les  puissances  de  nos  âmes,  témoi- 
gner à  Dieu  en  toutes  choses  notre  respect,  notre  obéissance  et 
notre  amour,  pratiquer  la  charité  envers  notre  prochain  pour 
l'amour  de  Dieu  ;  car,  dit  Notre  Seigneur,  dans  ce  double  précepte 
de  la  charité  sont  contenus  la  loi  et  les  prophètes  :  in  his  duobus 
mandatis  universa  Icx  pendet  et  prophetœ  (Matth.,  XXII,  40  ].  Kn 
nous  conformant  ainsi  à  la  volonté  de  Dieu,  nous  mériterons  de 
voir  nos  prières  exaucées,  suivant  cette  parole  du  Saint-Esprit, 
la  prière  de  celui  qui  s'humilie  pénétrera  les  deux  :  oratio  humi- 
liantis  se  nubcs  penetrabit  ;  mais  il  faut  y  persévérer  jusqu'à  ce 
qu'étant  parvenue  au  trône  de  la  miséricorde  divine,  elle  en 
descende  vers  nous,  apportant  ce  regard  de  Dieu  qui  fait  oublier 
toutes  les  tribulations  :  et  donec  propinquet  non  consolabitur  et 
non  discedet  donec  AUissimus  aspiciat  (Eccli.,  XXXV,  21.). 

Sera  le  présent  mandement  lu  au  prône  de  toutes  les  églises  et 
chapelles  paroissiales  et  autres  où  se  fait  l'office  public,  et  en 


—  504  — 

chapitre  dans   les   communautés  religieuses,  le  dimanche  qui 
suivra  sa  réception,  la) 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  rarchidiocèseet 
le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  huit  de  septembre  mil  huit 
cent  quatre-vingt-cinq,  en  la  fête  de  la  nativité  de  la  bienheureuse 
Vierge  Marie,  Mère  de  Dieu. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur. 

G.-A.  Marois,  Ptre, 

Secrétaire. 


(No  139) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de   Québec, 
13  novembre  1885. 


I.   Règlements  du  bureau  de  santé,  concernant  la  picote. 

II.  R<^ponse  du  Saint-Siège  au  sujet  de  l'interprétatioD    du  décret  du  25  juin  1886, 
circa  obligationein  declarandi  incestum. 

m.   Quête  pour  la  colonisation. 

IV.  Rapport  annuel  do  1886. 


Monsieur, 


Vous  recevrez  avec  la  présente  un  exemplaire  officiel  des  règle- 
ments du  bureau  de  santé  pour  la  province  de  Québec. 

Quoique  jusqu'à  présent,  grâce  rà  Dieu,  la  picote  n'ait  pas  fait 
de  grands  ravages  dans  les  quelques  parties  de  l'archidiocèse  où 

((()  Messieurs  les  curé?  voudront  bien  prendre  les  mesures  pour  que  ces  exercices  de 
dévotion  se  fassent  régulièrement,  et  expliquer  d'avance  aux  fidèles  les  divers  mystères 
dont  la  méditation  rend  la  récitation  du  chapelet  si  fructueuse. 


—  605  — 

elle  a  l'ail  son  apparition,  la  prudence  exige  que  Ton  ne  néglige 
ancune  des  précaulions  que  rcxpérience  udus  t'iiscif^iie  comme 
propres  à  empêcher  rinvasioii  de  celle  épidémie,  ou  an  moins  à 
en  diminuer  notablement  les  ravages  là  où  elle  anrail  penélre. 
Il  ne  faut  pas  oublier  que  la  saison  de  l'hiver  rend  l'épidùmie 
plus  dangereuse,  parce  qu'il  y  esl  plus  dillicile  d'acM'er  les  appar- 
tements, sans  exposer  les  nialades  à  prendre  du  froid. 

Ce  règlement  vous  aidera  à  donner  en  toute  sécurité  de  bons 
avis  à  vos  paroissiens,  soit  du  haut  de  la  chaire,  soit  ailleurs. 

Vous  vous  ferez  un  devoir  d'exhorter  vos  paroissiens  à  se  sou- 
mettre à  ces  mesures,  quelque  gênantes  qu'elles  puissent  paraître 
quelquefois,  puisqu'elles  n'ont  pas  d'autre  but  iiue  d'empêcher 
le  deuil  et  la  mort  d'entrer  dans  leurs  familles. 

Jusqu'à  nouvel  ordre,  vous  rem[)lacerez  l'oraison  Deus  rrfu- 
gium  par  celle  pro  vitaiula  mortalilale...  Deus,  qui  non  mortem...^ 
aux  messes  chantées  du  dimanche 

11 

Dans  ma  circulaire  N"  137,  l'^'"  septembre  1885,  à  propos  du 
décret  du  25  juin  1885,  abrogeant  l'obligation  de  déclarer  l'in- 
ceste commis  avant  une  dispense,  je  disais  que  les  dispenses 
accordées  le  25  juin  1884  sans  cette  déclaration,  étaient  douteuses. 
Ayant  consulté  à  Rome,  j'ai  reçu  pour  réponse,  dans  une  lettre 
de  S.  É.  le  Cardinal  Simeoni,  en  date  du  6  octobre  1885.  que  les 
dispenses  accordées  le  jour  même  où  le  décret  a  été  émané,  sont 
valides,  quand  même  la  déclaration  autrefois  exigée  n'aurait  pas 
eu  lieu.  Il  n'y  a  donc  pas  à  s'inquiéter  sur  les  dispenses  accor- 
dées sans  cette  déclaration  le  25  juin  1885  ou  plus  tard. 

III 

Messieurs  les  Curés  qui  n'ont  pas  encore  fait  la  quête  pour  la 
colonisation,  son  priés  de  la  recueillir  aussitôt  que  possible. 

Le  tableau  de  l'année  dernière  nous  montre  un  trop  grand 
nombre  de  paroisses  qui  n'ont  rien  fourni,  et  d'autres  qui  ne  figu- 
rent que  pour  une  somme  beaucoup  trop  faible.  Kn  revanche, 
il  y  en  a  un  certain  nombre  qui  se  sont  distinguées  par  leur 


—  606  — 

générosité  envers  cette  œuvre  patriotique  et  religieuse  tout  h  la 
fois. 

11  est  bon  de  toujours  faire  précéder  les  quêtes  par  la  lecture 
du  mandement  du  1er  septembre  1880  sur  cette  œuvre  Chaque 
mois,  je  célèbre  dans  la  Basilique  la  messe  qui  a  été  promise 
pour  tous  les  associés  et  bienfaiteurs  vivants  ou  défimts. 

IV 

Me  proposant  d'envoyer  l'année  prochaine  un  rapport  au  Saint- 
Siège  sur  le  diocèse,  je  vous  prie  de  faire  votre  recensement 
annuel  avec  un  soin  tout  particulier.  Je  profite  de  l'occasion 
pour  vous  rappeler  qu'en  répondant  aux  diverses  questions  dans 
votre  rapport  annuel,  vous  ne  devez  omettre  rien  de  ce  qui  est 
demandé  dans  l'appendice,  ni  vous  contenter  de  réponses  ap- 
proximnlives,  par  exemple,  sur  la  population  de  la  paroisse,  sur 
le  nombre  de  communiants,  sur  le  revenu  et  la  dépense  ordinaire 
de  la  fabrique 

J'ai  fait  imprimoi-  un  blanc  de  rapport  annuel  conforme  à 
celui  de  l'appendice,  avec  quelques  additions  importantes  ou  des 
explications  auxquelles  je  tiens  beaucoup.  En  conséquence,  à 
l'avenir  tous  les  rapports  annuels  devront  se  faire  d'après  cette 
formule  nouvelle  que  vous  pouvez  facilement  vous  procurer 
chez  M.  Delisle  imprimeur,  N"  1,  Port  Dauphin,  Québec.  \,e 
prix  de  chaque  exemplaire  la  poste  y  comprise,  est  de  SO  10.  La 
douzaine,  la  poste  y  comprise,  se  vend  S0.72  ;  au  cent  la  poste 
y  comprise  S4.00.  Plusieurs  fabi-iques  poui-raient  s'entendre 
pour  en  acheter  une  centaine  ensemble,  et  se  pourvoir  ainsi  pour 
plusieurs  années.  Rien  n'empêche  que  quand  vous  avez  à  de- 
mander quelque  dispense,  vous  m'envoyiez  votre  commande 
avec  l'argent  nécessaire  ;  les  secrétaires  se  feront  un  plaisir  de 
transmettre  le  tout  à  l'imprimeur. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  607  — 

(N'UOi 

MANDEMENT 


PROMULGUANT    L  ENCYCLIQUE    lUMORTALF.    DKI  MISERENTIS    OPU5    SIR    LA    CONSTITUTION 

CHRÉTIENNE    DES    ÉTATS. 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  pah  la  (.race  ue 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  AncHEvÉQUE  de  Quéoec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clerr/c  Séculier  cl  Rêfjulicr.  aux  Communnulrs  nfliiiiruscs  ei  a 
loua  li's  Fidèles  de  rArchidioci'Sf'  de  Québec^  Salul  et  Bciudiclion 
en  Noire  Seigneur. 

I.  [a)  De  loiil  temps,  Nos  Trèri  Chers  Frères,  les  Souverains  Pon- 
tifes, fidèles  aux  devoirs  et  à  la  grâce  de  leur  mission  divine,  ont 
donné  aux  enfants  de  rÉ>;lise  les  enseignements  que  requéraient 
les  circonstances.  Du  haut  de  la  chaire  de  Saint  Pierre,  ils  n'ont 
cessé  de  faire  entendre  leur  voix  rendue  infailliblti  par  la  puis- 
sance et  la  sagesse  divines,  pour  définir  la  doctrine  que  tous  doi- 
vent croire  et  mettre  en  pratique.  C'est  ce  que  vient  dr  faire 
Notre  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII,  dans  son  admirable  ency- 
clique :  Immortale  Dei  miserentis  opus  sur  la  consliluiion  chrr- 
tirnne  des  Etats  et  sur  les  devoirs  prives  des  sujets,  comme  il  le  dit 
lui-même  à  la  fin  de  ce  document,  dont  l'importance  et  l'oppor- 
tunité sont  évidentes. 

II.  L'erreur  capitale  de  notre  siècle,  si  justement  appelé  le  siècle 
des  révolutions,  est  de  confondre  toutes  les  notions  du  véritable 
pouvoir,  afin  de  substituer  à  l'autorité  divine,  ce  qu'on  appi-Ue 
l'autorité  suprême  du  peuple,  et  ainsi  justifier  toutes  les  révolu- 
tions, tous  les  désordres,  toutes  les  injustices. 


(a)  Ces  chiffres  romains  ont  rapport  aux  titres  mis  dans  le   texte  de   l'eneyoliqaa 
pour  en  faire  mieux  distinguer  et  comprendre  les  principales  idée«. 


—  608  — 

Pour  détruire  dans  sa  racine  celle  erreur  désastreuse,  Léon 
XIII  part  de  ce  principe  fondamental  que  Dieu,  créateur  de 
l'homme,  a  sur  son  ouvrage  un  domaine  souverain  et  absolu,  et 
qu'en  constituant  l'homme  avec  des  penchants  et  des  besoins 
qui  le  forcent  à  vivre  en  société,  la  sagesse  infinie  a  dû  vouloir 
et  a  voulu  en  effet  tout  ce  qui  est  nécessaire  pour  que  cette 
société  puisse  atteindre  sa  fin,  qui  est  la  conservation  de  la  vie 
et  la  perfection  de  l'esprit  et  du  cœur  de  l'homme.  Or,  dans 
toute  société,  il  faut  une  autorité  qui  imprime  à  toutes  les  vo- 
lontés individuelles,  une  même  impulsion  vers  un  but  commun; 
Dieu,  qui  ne  veut  pas  les  choses  à  moitié,  a  donc  voulu  l'auto- 
rité ;  c'est  ce  que  nous  apprend  Saint  Paul  (Rom.,  VIII,  I.)  quand 
il  dit  :  non  est  potestas  7usi  a  Deo  ;  il  n'y  a  pas  de  pouvoir  qui  ne 
vienne  de  Dieu.  Les  formes  de  la  souveraineté  peuvent  varier, 
mais  toutes  doivent  remonter  à  Dieu  comme  à  leur  source. 

IIL  De  là  découlent  les  droits  et  les  devoirs  réciproques  de  res- 
pect et  d'obéissance  d'un  côté,  de  justice,  de  bonté  paternelle  et  de 
protection  de  l'autre.  Protection  non  seulement  pour  les  indi- 
vidus et  la  société  en  général,  mais  aussi  pour  tout  ce  qui  lient 
au  bonheur  temporel  et  éternel  :  protection  pour  la  famille,  pro- 
tection pour  la  moi-ale  et  la  religion. 

IV.  L'Église  catholique,  à  qui  Jésus-Christ  a  donné  mission 
de  prêcher  VêvangiU'  à  toute  créature  (Marc,  XVI,  15.),  comme  le 
prouvent  les  prophéties,  les  miracles,  sa  propagation  merveil- 
leuse, le  témoignage  des  martyrs,  l'Église  catholique  est  une 
société  parfaite  et  complète  en  elle-même,  distincte  de  l'État 
civil.  Elle  a  son  chef,  à  qui  ont  été  confiées  les  clefs  du  royaume 
des  deux  (Mallh.,  XVI,  19.)  ;  elle  est  surnaturelle  par  sa  fin  et  par 
ses  moyens  ;  elle  est  indépendante  en  vertu  de  la  volonté  de  son 
divin  fondateur  et  de  la  grâce  de  sa  mission.  Elle  est  supérieure 
à  l'Étal  en  dignité  et  en  autorité,  parce  que  la  fin  dernière  de 
l'homme  est  la  plus  nécessaire  et  la  plus  noble  qui  se  puisse 
concevoir.  C'est  à  l'Église,  et  non  à  l'État,  qu'il  appartient  de 
guider  les  hommes  vers  le  ciel  ;  de  commander,  de  juger  et 
d'administrer  tout  ce  qui  se  rap[)orte  au  salut  des  âmes.  «  Aussi, 
dit  l'Encyclique,  ce  n'est  pas  sans  une  disposition  particulière 
de  la  providence,  que  le  chef  de  l'Eglise  a  été  muni  d'un  princi- 
pal civil,  comme  de  la  meilleure  garde  de  son  indépendance,  w 


—  609  — 

V.  «  Dieu,  dit  encore  Léon  XIII,  a  donc  divisé  le  j^uinLiue- 
raent  du  genre  humain  entre  deux  puissances  :  la  puissance  t'ccié- 
siasliqueet  la  puissance  civile  ;  celle-là  préposée  aux  choses  divi- 
nes, celle-ci  aux  choses  humaines.  Chacnne  d'elles  en  son  genre 
est  souveraine  :  chacune  est  renfermée  dans  des  limites  parfaite- 
ment déterminées  et  tracées  en  conformité  de  sa  nature  et  de 
son  but  spécial...  Toutefois  leur  antorité  s'exer(;ant  sur  les 
mêmes  sujets,  il  peut  arriver  qu'une  siMile  et  mémo  chose,  bien 
qu'à  lin  litre  dillerent,  mais  pourtant  une  seule  et  même  chose, 
ressorlisse  à  la  juridiction  et  au  jugement  de  l'une  et  de  l'aulro 
puissance.  » 

Au  témoignage  de  Saint  Paul  (Rom..  Xlll,  1.),  les  puissances 
ont  été  non  seulement  créées  par  Dieu,  mais  aussi  ordonnées  i)nr 
lui,  c'est-à-dire,  que  la  sagesse  divine  les  a  si  admirablement 
tempérées,  qu'aucune  d'elles,  si  elle  demeure  fidèle  à  la  règle  qui 
lui  a  été  imposée,  ne  gène  les  autres,  et  que  toutes  dans  un  par- 
fait ensemble  conspirent  au  but  que  s'est  proposé  le  créateur. 
En  peu  de  mots,  l'Encyclique  trace  nettement  la  limite  des  deux 
pouvoirs  :  «  Tout  ce  qui  touche,  à  un  titre  quelconque,  au  salut 
des  âmes  et  au  culte  de  Dieu,  soit  par  sa  nature,  soit  par  sa  des- 
tination, est  du  ressort  de  l'autorité  de  l'Église.  Les  autres 
choses  sont  soumises  à  l'autorité  civile.  » 

VI.  Cette  distinction  si  claire,  si  précise,  n'ôterien  à  la  majesté 
delà  puissance  civile  ;  au  contraire,  elle  la  revêt  d'un  caractère 
sacré  et  l'appuie  sur  le  fondement  le  plus  solide  qu'on  puisse 
concevoir.  L'individu  et  la  famille  sont  mis  sous  la  sauvegarde 
divine.  L'homme  voyageur  sur  la  terre  a  un  guide  infaillible 
vers  la  patrie  céleste,  et  trouve  dans  sa  patrie  terrestre  la  sécu- 
rité et  les  avantages  de  la  société  ;  les  deux  puissances,  prove- 
nant de  la  môme  source  divine,  qui  les  a  ordonnées,  se  prêtent 
un  mutuel  appui  pour  rendre  l'homme  heureux  dans  le  temps 
et  dans  l'éternité.  »  Ceux,  dit  Saint  Augusliiî,  qui  prétendent 
que  la  doctrine  du  Christ  est  contraire  au  bien  de  l'État,  qu'ils 
nous  donnent  une  armée  de  soldats  tels  que  les  fait  la  doctrine 
du  Christ  ;  qu'ils  nous  donnent  de  tels  gouverneurs  de  pro- 
vinces, de  tels  maris,  de  telles  épouses,  de  tels  parents,  de  tels 
serviteurs,  de  tels  rois,  de  tels  juges,  de  tels  tributaires  enlln  et 
des  percepteurs  du  fisc  tels  que  les  veut  la  doctrine  chrétienne  I 


—  510  — 

Et  qu'ils  osent  encore  dire  qu'elle  est  contraire  à  l'État  !  Mais 
que  bien  plutôt  ils  n'hésitent  pas  d'avouer  qu'elle  est  une  sauve- 
garde  pour  l'État  quand  on  la  suit.  » 

VII.  Dans  les  siècles  de  foi,  la  philosophie  de  l'Évangile  gou- 
vernait les  États,  pénétrait  les  lois,  les  institutions,  les  mœurs  des 
peuples,  tous  les  rangs  et  tous  les  rapports  de  la  société  civile. 
Alors,  en  Europe,  \v  sacerdoce  et  l'empire  étaient  liés  entre  eux 
par  une  heureuse  concorde  et  un  échange  amical  de  bons  offices. 
Les  nations  barbares  ont  été  civilisées  ;  les  musulmans  repous- 
sés ;  la  civilisation  a  fait  des  progrès  continus  ;  la  viaie  liberté 
sous  ses  diverses  formes  régnait  ;  de  grandes  institutions  pour 
le  soulagement  des  misères  et  l'avantage  des  sciences  ont  été 
fondées.  «Quand  l'empire  et  le  sacerdoce  vivent  en  bonne  har- 
monie, disait  un  écrivain  du  douzième  siècle,  le  monde  est  bien 
gouverné,  l'Église  est  florissante  et  féconde.  Mais  quand  la 
discorde  se  met  entre  eux,  non  seulement  les  petites  choses  ne 
grandissent  pas,  mais  les  grandes  elles-mêmes  dépérissent  misé- 
rablement.» 

VIII.  Par  malheur,  au  IG^  siècle,  le  goût  des  nouveautés,  après 
avoir  bouleversé  la  religion  chrétienne,  passa  bientôt  à  boule- 
verser aussi  la  philosophie  et  tous  les  degrés  de  la  société  civile. 
Un  droit  nouveau,  ou  plutôt  une  liberté  effrénée,  vint  prendre 
la  place  du  droit  chrétien  ou  plutôt  du  droit  naturel.  On  pro- 
clama une  prétendue  égalité,  un  fausse  indépendance,  une  dan- 
gereuse liberté  de  penser  et  d'agir  selon  ses  caprices.  La  souve- 
raineté de  Dieu  fut  mise  de  côté  et  remplacée  par  celle  du  peu- 
ple, comme  si  Dieu  n'existait  point  ou  ne  s'occupait  point  du 
genre  humain.  L'État,  devenu  la  multitude  se  gouvernant  elle- 
même,  ne  se  croit  lié  à  aucune  religion,  ne  se  croit  pas  tenu 
de  chercher  quelle  est  la  seule  vraie,  mais  confond  toutes  les 
religions  dans  une  égalité  de  droit,  à  cette  seule  fin  de  les  empê- 
cher de  troubler  l'oi'dre  public.  Liberté  sans  frein  de  toute  cons- 
cience, liberté  absolue  d'adorer  ou  de  ne  pas  adorer  Dieu,  licence 
sans  bornes  de  penser  et  de  parler  ! 

En  conséquence  de  ces  faux  principes,  l'Église  catholique,  la 
seule  vraie,  a  été  mise  sur  un  pied  d'égalité  et  même  d'infério- 
rité avec  des  sociétés  qui  lui  sont  étrangères.  Ses  lois  sont  violées, 
sa  mission  divine  entravée,  on  lui  a  interdit  toute  ingérence  dans 


—  511  — 

l'éducation.  Dans  les  matières  mixtes,  l'État  porte  des  décrets 
arbitraires,  souvent  contraires  aux  saintes  lois  de  l'Éjîlise  et  à 
riinilé  et  à  la  stabilité  du  lien  conjugal.  Ou  la  dépouille  de  ses 
biens,  on  lui  nie  le  droit  de  posséder  sans  la  pi.'rniission  de  l'État. 
Les  lois,  l'administration,  l'éducatiou  sans  religion,  la  suppres- 
sion du  pouvoir  temporel  du  Pape,  tout  tend  à  frapper  au  cœur 
les  institutions  chrétiennes,  à  anéantir  la  liberté  et  tous  les  droits 
de  l'Église  catholique. 

IX.  Mais  aussi  l'autorité  civile  est-elle  punie  par  où  elle  pechi*. 
car  elle  devient  impuissante  à  gouverner  ses  sujets  et  à  se  prolé- 
ger elle-même  contre  la  révolution.  La  liberté  de  penser  et  de 
publier  ce  que  l'on  veut,  même  pour  nier  l'existence  de  Dieu, 
ne  diffère  en  rien  de  l'athéisme.  L'intelligence  qui  adhère  à  des 
opinions  fausses,  la  volonté  qui  choisit  le  mal,  déchoient  de 
leur  dignité  et  se  corrompent.  La  parole  qui  dit  le  mensonge 
ou  favorise  le  désordre,  ne  devrait  jamais  avoir  la  protection  des 
lois.  La  prétendue  morale  civile  n'est  appuyée  sur  rien.  Vou- 
loir assujettir  l'Église  au  pouvoir  civil  dans  l'exercice  de  sou 
ministère,  c'est  une  grande  injustice  et  une  grande  témérité  ; 
c'est  troubler  l'ordre  établi  de  Dieu,  donner  le  pas  aux  choses 
naturelles  sur  les  choses  surnaturelles,  tarir  la  source  des  biens 
que  l'Église  était  destinée  à  produire  ;  c'est  préparer  la  voie  à 
des  bouleversements  funestes,  comme  le  prouve  l'histoire  de 
notre  temps. 

X.  Les  souverains  pontifes  Grégoire  XVI  et  Pie  IX  ont  con- 
damné justement  les  erreurs  qui  tendent  à  séparer  l'Église  de 
l'État,  et  à  priver  ainsi  les  hommes  des  grands  bienfaits  que  leur 
alliance  ne  manque  pas  de  produire.  L'Église  a  des  droits  qu'elle 
tient  de  son  fondateur  ;  elle  est  une  société  parfaite,  complète  et 
indépendante  en  elle-même  ;  l'Étal  doit  la  protéger,  loin  de  cher- 
cher à  en  diminuer  la  liberté  d'action  dans  sa  sphère.  L'État  a 
sans  doute  des  droits  qu'il  tient  de  Dieu  comme  l'Église,  mais  il 
ne  peut  pas  se  considérer  comme  étant  la  source  de  tous  les 
droits,  ni  comme  jouissant  d'un  droit  illimité  ;  les  lois  éternelles 
de  la  justice  et  de  la  morale  sont  une  barrière  qu'il  ne  doit  jamais 
franchir.  Dans  les  questions  mixtes,  il  est  pleinement confoime 
à  la  nature  et  aux  desseins  de  Dieu  que  les  deux  autorités  se 
mettent  d'accord. 


—  512  — 

XI.  Toiil  en  réprouvant  les  erreurs  concernant  les  rapports 
entre  l'Église  et  l'Élat,  l'Église  ne  condamne  aucune  forme  de 
gouvernement,  ne  s'oppose  point  à  ce  que  le  peuple  prenne  une 
part  plus  ou  moins  large  à  l'administration  ;  elle  n'est  pas  l'enne- 
mie d'nnejuste  tolérance,  ni  d'une  saine  et  légitime  liberté.  A  ses 
yeux  l'indilTérence  en  matière  de  religion  est  un  crime  ;  néan- 
moins elle  ne  blànie  point  les  chefs  d'État  qui,  en  vue  d'un  bien 
à  atteindre  ou  d'un  mal  à  empêcher,  tolèrent,  dans  la  pratique, 
que  les  divers  cultes  aient  leur  place  dans  l'État.  Elle  demande 
avec  raison  que  l'État  n'empiète  point  sur  ses  droits,  ne  fasse 
rien  de  contraire  à  sa  doctrine,  à  la  justice  et  au  bien  public. 

XII.  La  vraie  liberté  trouvera  toujours  dans  l'Église  un  appui 
solide,  une  prolectrice  incorruptible.  L'Église  accueillera  tou- 
jours avec  joie  le  vrai  progrès  ;  elle  encouragera  toutes  les  recher- 
ches qui  ont  un  but  honnête  et  salutaire  ;  mais  aussi  elle  veil- 
lera à  empêcher  que  les  sciences  et  l'industrie  ne  fassent  oublier 
Dieu  et  la  vie  éternelle,  fin  dernière  de  l'homme. 

XIII.  Elle  fait  à  ses  enfants  un  devoir  de  prendre  part  aux 
affaires  publiques  ;  car  leur  abstention  laisse  le  champ  libre  aux 
ennemis  de  la  vraie  liberté  et  de  la  religion,  au  lieu  que  leur 
intervention  peut  infuser  dans  les  veines  de  l'État,  comme  un 
sang  réparateur,  la  vertu  et  l'influence  salutaire  de  l'évangile. 

XIV.  Dans  la  politique,  comme  dans  la  vie  privée,  la  doctrine 
de  Jésus-Christ  doit  être  notre  règle  ;  aimons  l'Église  comme 
notre  mère  ;  gardons  ses  commandements  ;  protégeons  ses  droits  ; 
faisons  en  sorte  que  l'État  pourvoie  à  l'éducation  religieuse  et 
morale  de  la  jeunesse.  C'est  ainsi  que  les  premiers  chrétiens, 
en  dépit  de  persécutions  sanglantes,  réussirent  à  faire  pénétrer 
peu  à  peu  dans  l'immense  empire  romain,  les  maximes  et  la  mo- 
rale du  christianisme, 

XV.  Pour  atteindre  cette  noble  fin,  les  moyens  peuvent  varier 
selon  les  circonstances,  mais  le  bon  accord  des  volontés  et  l'uni- 
formité d'action,  fondés  sur  la  direction  du  Saint-Siège  et  des 
Évêques,  sont  toujours  nécessaires.  Toute  connivence  avec  l'er- 
reur doit  être  évitée  ;  mais  aussi,  dans  les  questions  hbres  et  en 
particulier  dans  celles  qui  sont  purement  politiques,  les  journa- 
listes doivent  observer  la  modération  ;  se  proposer  uniquement 


—  513  — 

la  vérité  pour  but  ;  éviter  les  soupirons  injustes,  surtout  à  l'égard 
de  ceux  dont  la  piété  et  lo  dévouement  au  Saint-Siège  sont  bien 
connus  ;  s'abstenir  de  fomenter  des  divisions  par  esprit  de  parti  ; 
ensevelir  dans  un  sincère  oubli  les  dissenlnnents  et  les  torts 
passés.  L'autorité  de  l'Eglise  doit  ètn?  ropeclée  dans'la  vie  pu- 
blique comme  dans  la  vie  pi-ivée,  car cbacun  iloit  être  conséiiuenl 
avec  lui-même.  Par  ces  moyens,  les  calholiiiues  aideront  ^K••li^e 
à  conserver  et  à  propager  sa  doctrine,  et  à  sauver  la  société,  dont 
le  sort  est  aujourd'hui  si  compromis  par  le  nalunitiswc  el  le 
rationalisme^  qui  veulent  remplacer  l'autorité  de  Dieu  par  celle 
de  l'homme. 

XVI.  Tels  sont,  Nos  Très  Ghers  Frères,  en  peu  de  mots,  les 
enseignements  si  clairement  donnés  dans  celte  admirable  ency- 
clique, à  toutes  les  nations  catholiques,  sur  lu  coiisliiutiuii  chrc- 
licnnc  des  Etals  et  les  devoirs  privés  des  sujets. 

Toute  autorité  venant  de  Dieu  dans  l'Étal,  qu(.'lle  (ju^en  soit  la 
forme,  a  droit  à  notre  respect  et  à  notre  obéissance  ;  mais  aussi 
doit-elle  s'exercer  avec  justice  et  avec  une  paternelle  bonté  qui 
soit  un  reflet  de  la  providence  divine,  dont  elle  est  le  uiinislre. 
L"Église,  autre  puissance  parfaite  en  elle-même  et  indépen- 
dante, également  établie  de  Dieu,  mais  dans  une  sphère  jdus 
relevée,  puisqu'elle  a  pour  mission  de  conduira  l'homme  à  sa 
fin  dernière  qui  est  la  vie  éternelle,  l'Église  a  droit  au  respect 
et  à  la  protection  de  l'État. 

Tout  sujet  de  l'État,  étant  aussi  enfant  de  l'Eglise,  doit  rendre 
à  César  ce  qui  est  à  César  et  à  Dieu  ce  qui  est  à  Dieu  (Mallli.,  WII, 
21.).  Et  quand  l'État,  oubliant  son  origine  et  son  devoir,  veut  abu- 
ser de  sa  force  pour  empiéter  sur  les  droits  de  l'Église  ou  de  la 
conscience,  tout  chrétien  doit  répondre  comme  les  Ai)ôtres  :  // 
faut  obéir  à  Dieu  plutôt  qu'aux  hommes  (Ad.,  V,  20.1. 

Dans  leur  conduite  publique  comme  dans  leur  conduite  pri- 
vée, tous  doivent  observer  en  toutes  choses  les  préceptes  de  l'é- 
vangile, la  justice,  la  charité,  la  modération,  l'obéis.sance  aux 
autorités  légitimes,  et  ne  jamais  perdre  de  vue  que  cette  fragile 
et  courte  existence  sur  la  terre  est  la  préparation  à  une  vie  éter- 
nelle, comme  nous  le  dit  l'Apôtre  :  Nous  iiavons  pas  ici  de  de- 
meure permanente,  mais  nous  en  attendons  une  autre  :  non  habemus 
hic  manenteni  civitatem,  sed  fuluram  inquirimus  (Héb.,  XIII,  !'».). 
33 


—  514  — 

RLMidons  grâces  à  Dieu,  Nos  Très  Cliers  Frères,  qui,  au  milieu 
dos  ténèbres  amoncelées  par  les  erreurs  de  notre  siècle,  fait 
briller  à  nos  yeux,  une  si  vive  lumière,  pour  rappeler  à  tous,  su- 
jets et  souverains,  leurs  devoirs  respectifs,  et  rétablir  sur  ses 
véritables  bases  la  notion  de  l'autorité  et  de  l'obéissance.  Nui 
doute  que  ces  paroles  si  claires,  si  précises,  appuyées  d'argu- 
ments invincibles,  rétabliront  l'ordre  troublé  par  de  fausses 
doctrines,  réuniront  tous  les  esprits  divisés  par  l'erreur,  et  prou- 
veront une  fois  de  plus  que  «  l'Église,  bien  qu'en  soi  et  de  sa 
nature,  elle  ait  pour  but  le  salut  des  âmes  et  la  félicité  éternelle, 
est  cependant,  môme  dans  la  sphère  des  choses  humaines,  la 
source  de  tant  et  de  tels  avantages,  qu'elle  n'en  pourrait  procu- 
rer de  plus  nombreux  et  de  plus  grands,  lors  même  qu'elle  eût 
été  fondée  surtout  et  directement  en  vue  d'assurer  la  félicité  de 
cette  vie.  » 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  toutes 
les  églises  et  chapelles  paroissiales  et  autres  où  se  fait  l'office 
public,  et  en^chapitre  dans  les  communautés  religieuses,  le  pre- 
mier dimanche  après  sa  réception. 

L'encyclique  Immortale  Dei  miserentis  opus  sera  aussi  promul- 
guée intégralement  en  une  ou  plusieurs  fois,  à  Québec  dans  la 
Basilique  de  Notre-Dame,  à  Saint-Roch,  à  Saint-Jean,  à  Saint- 
Sauveur  et  à  Saint-Patrice,  (a) 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  Secrétaire,  l'an  mil  huit  cent  quatre- 
vingt-cinq,  en  la  fête  de  la  naissance  de  Notre  Seigneur  Jésus- 
Christ,  roi  immortel  des  siècles^  à  qui  toute  adoration  et  obéissance 
sont  dues  dans  le  ciel  et  sur  la  terre. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

G.-A.  Marois,  Ptre, 

Secrétaire. 


(a)  Messieurs  les  autres  curés  et  missionnaires  et  les  supérieures  des  communautés 
sont  libres  de  la  promulguer  en  tout  ou  en  partie,  ou  même  de  l'omettre  entièrement, 
selon  qu'ils  croiront  expédient. 


—  515  — 

LETTRE  ENCYCLIQUE 

DE  NOTRE  TRÈS  SALNT  PÈRE  LE  PAPE  LÉOiN  XJll 

8DR   LA    CONSTITVTIO.V    CBBÉTIEN.NE    DK3    ÉTATS 

Aux  Vénérables  Frères  les  Patriarches,  Primats^  Arclievéiptes,  ri 
Evéqucs  du  monde  catholique  en  r/rdce  et  en  communion  avrc 
le  Siège  Apostolique, 

LÉON  XIII,  PAPE. 
Vénérables  Frères,  salut  et  bénédiction  apostolique. 

I 

BUT    DE     CETTE     ENCYCLIQUE    :    COND-.MNER     LES     ERREURS     MO'  ERNES 
SUR   LES   RELATIONS   ENTRE    l'ÉGLISE   ET   l'ÉTAT.    (a) 

Œuvre  immortelle  du  Dieu  ae  miséricorde,  l'Eglise,  bien 
qu'en  soi  et  de  sa  nature  elle  ait  pour  but  le  salut  des  âiues  cl 
la  félicité  éternelle,  est  cependant,  dans  la  sphère  même  des 
choses  humaines,  la  source  de  tant  et  de  tels  avantages,  ([u'elle 
n'en  pourrait  j.)rocurer  de  plus  nombreux  et  de  plus  grand ~^,  lois 
même  qu'elle  iùt  été  fondée  surtout  et  directement  en  vue  d'as- 
surer la  félicité  de  cette  vie. — Partout,  en  effet,  où  l'Église  a 
pénétré,  elle  a  immédiatement  changé  la  face  des  choses  et  im- 
prégné les  mœurs  publiques,  non  seulement  de  vertus  inconnues 
jusqu'alors,  mais  encore  d'une  civilisation  toute  nouvelle.  Tous 
les  peuples  qui  l'ont  accueillie,  se  sont  distingués  par  la  dou- 
ceur, l'équité,  et  la  gloire  des  exploits.— Et  toutefois  c'est  une 
accusation  déjà  bien  ancienne  que  l'Église,  dit-on,  est  contraire 
aux  intérêts  de  la  société  civile,  et  incapable  d'assurer  les  condi- 
tions de  bien-être  et  de  gloire,  que  réclame  à  bon  droit  et  par 
une  aspiration  naturelle  toute  société  bien  constituée.  Dès  les 
premiers  jours  de  l'Église,  nous  le  savons,  les  Chrétiens  ont  été 


(o)  Ces  titres  ne  sont  pas  dans  l'Encyclique  ;  ils  pourront  servir  à  en  faire  mieux 
distinguer  et  comprendre  les  principales  idées.  t  E.-A.  A.  Q. 


—  61G  — 

inquiétés  par  suite  d'injustes  préjugés  de  cette  sorte,  et  mis  en 
bulle  à  la  haine  et  au  resseutimont,  sous  prétexte  qu'ils  étaient 
les  tMuiemis  de  renipiro.  A  cette  époque,  l'opinion  publique 
niellait  volontiers  à  la  charge  du  nom  chrétien  les  maux  qui 
assaillaient  la  société,  tandis  que  c'était  Dieu,  le  vengeur  des 
crimes,  (jui  infligeait  de  justes  peines  aux  coupables.  Cette 
atroce  calomnie  indigna  à  bon  droit  le  génie  de  Saint  Augustin 
el  aiguisa  son  style.  C"est  surtout  dans  sou  livre  de  la  Cilé  de 
/>/>«/,  qu'il  mit  en  lumière  la  vertu  de  la  sagesse  chrétienne  dans 
ses  rapports  avec  la  chose  publique,  si  bien  qu'il  semble  moins 
avoir  plaidé  la  cause  des  chrétiens  de  son  temps,  que  remporté 
un  triomphe  perpétuel  sur  de  si  fausses  accusations. — ^Toutefois, 
1(>  penchant  funeste  à  ces  plaintes  et  à  ces  griefs  ne  cessa  pas,  et 
bi^aucoupse  sont  plu  à  chercher  la  règle  de  la  vie  sociale  en 
dehors  des  doctrines  de  l'Église  catholique.  Et  môme  de  nos 
jours,  le  droit  nouveau^  comme  on  l'appelle  et  qu'on  prétend  être 
le  fruit  d'un  âge  adulte  et  le  produit  d'une  liberté  progressive, 
commence  à  prévaloir  et  à  dominer  partout. — Mais  en  dépit  dp 
tant  d'essais,  il  est  de  fait  qu'on  n'a  jamais  trouvé,  pour  consti- 
tuer et  régir  l'Étal,  de  système  préférable  à  celui  qui  est  l'épa- 
nonissemcnt  spontané  de  la  doctrine  évangélique. — Nous  croyons 
donc  qu'il  est  d'une  importance  souveraine,  et  conforme  à  Notre 
Charge  Apostolique,  de  confronter  les  nouvelles  théories  sociales 
avec  la  doctrine  chrétienne.  De  cette  sorte,  Nous  avons  la  con- 
fiance que  la  vérité  dissipera,  par  son  seul  éclat,  toute  cause 
d'erreur  et  de  doute,  si  bien  que  chacun  pourra  facilement  voir 
ces  règles  suprêmes  de  conduite  qu'il  doit  suivre  et  observer. 

II 

PRINCIPE   FONDAMENTAL  :    ORIGINE   DIVINE   DU   POUVOIR. — 
CONSÉQUENCES  PRATIQUES. 

Il  n'est  pas  bien  difficile  d'établir  quel  aspect  et  quelle  forme 
aura  la  société,  si  la  philosophie  chrétienne  gouverne  la  chose 
publique. — L'homme  est  né  pour  vivre  en  société,  car  ne  pouvant 
dans  l'isolement  ni  se  procurer  ce  qui  est  nécessaire  et  utile  à  la 
vie,  ni  acquérir  la  perfection  de  l'esprit  et  du  cœur,  la  Providence 
l'a  fait  pour  s'unir  à  ses  semblables  en  une  société  tant  dômes- 


—  517  — 

tique  que  civile,  seule  capable  de  fournir  ce  qu'il  faut  à  la  per- 
fection de  l'existence.  Mais  comme  nulle  société  ne  saurait 
exister  sans  un  ch(;f  suprt'me  qui  imprime  à  tous  une  môme 
impulsion  efficace  vers  un  but  commun,  il  en  résulte  qu'une 
autorité  est  nécessaire  aux  hommes  constitués  en  société  pour 
les  régir  ;  autorité  qui,  aussi  bien  que  la  société,  procède  de  la 
nature,  et  par  suite  a  Dieu  po\ir  auteur. — Il  en  résulte  encore 
que  le  pouvoir  public  ne  peut  venir  que  de  Dieu.  Dieu  seul,  en 
effet,  est  le  vrai  et  souverain  Maître  des  choses  :  toutes,  quelles 
qu'elles  soient,  doivent  nécessairement  lui  être  soumises  et  lui 
obéir  ;  de  telle  sorte  que  quiconque  a  le  droit  de  commander, 
ne  tient  ce  droit  que  de  Dieu,  chef  suprême  de  tous.  R  nij  a  pas 
de  pouvoir  qui  ne  vienne  de  Dieu  [a] — Du  reste,  la  souveraineté 
n'est  en  soi  nécessairement  liée  à  aucune  forme  politique  ;  elle 
peut  fort  bien  s'adapter  à  celle-ci  ou  à  celle-là,  pourvu  qu'elle 
soit  de  fait  apte  à  l'utilité  et  au  bien  commun.  Mais  quelle  que 
soit  la  forme  de  gouvernement,  tous  les  Chefs  d'État  doivent 
absolument  avoir  le  regard  fixé  sur  Dieu,  souverain  modérateur 
du  monde,  et  dans  l'accomplissement  de  leur  mandat  le  prendre 
pour  modèle  et  pour  règle.  De  même,  en  effet,  que  dans  l'ordre 
des  choses  visibles,  Dieu  a  créé  des  causes  secondes,  en  qui  se 
reflètent  en  quelque  façon  la  nature  et  l'action  divines,  et  qui 
concourent  à  mener  au  but  où  tend  cet  univers  ;  ainsi  a-t-il 
voulu  que  dans  la  société  civile  il  y  eût  une  autorité  dont  les 
dépositaires  fussent  comme  une  image  de  la  puissance  que  Dieu 
a  sur  le  genre  humain,  en  même  temps  quedesa  providence.  Le 
commandement  doit  donc  être  juste  ;  c'est  moins  le  gouverne- 
ment d"un  maître  que  d'un  père,  car  l'autorité  de  Dieu  sur  les 
hommes  est  très  juste  et  se  trouve  unie  à  une  paternelle  bonté. 
Il  doit  d'ailleurs  s'exercer  pour  l'avantage  des  citoyens,  parce 
que  ceux  qui  ont  autorité  sur  les  autres  en  sont  investis  exclusi- 
vement pour  assurer  le  bien  public.  L'autorité  civile  ne  doit 
servir,  sous  aucun  prétexte,  à  l'avantage  d'un  seul  ou  de  quel- 
ques-uns, puisqu'elle  a  été  constituée  pour  le  bien  commun.  Si 
les  Chefs  d'Ktat  se  laissaient  entraîner  aune  domination  injuste, 
s'ils  péchaient  par  abus  de  pouvoir  ou  par  orgueil,  s'ils  ne  pour- 


(a)  Rom.,  Xin,  1. 


—  518  — 

voyaiiMil  pas  au  bien  du  peuple,  qu'ils  le  sachent,  ils  auront  un 
jour  à  rondrc  compte  à  Diou,  et  ce  compte  sera  d'autant  pins 
sévère,  que  pins  sainte  est  la  fonction  qu'ils  exercent  et  plus  élevé 
le  dej,'ré  de  la  dignité  dont  ils  sont  revêtus.  Les  puissants  seront 
puissamment  punis  (a)— De  cette  manière  la  suprématie  du  com- 
mandement entraînera  l'hommage  volontaire  du  respect  des 
sujets.  Kn  elTet,  si  ceux-ci  sont  une  fois  bien  convaincus  que 
l'autorité  des  Souverains  vient  de  Dieu,  ils  se  sentiront  obligés 
en  justice  à  accueillir  docilement  les  ordres  des  princes,  et  à  leur 
prètei'  obéissance  et  fidélité  par  un  sentiment  semblable  à  la 
piété  (in'ont  les  enfants  envers  les  parents.  Que  tout/-  âme  soit 
soumis'-  aux  puissances  plus  élevées  {b). — Car  il  n'est  pas  plus  per- 
mis de  mépriser  le  pouvoir  légitime,  quelle  que  soit  la  personne 
en  qui  il  réside,  que  de  résister  à  la  volonté  de  Dieu  ;  or  ceux 
qui  lui  résistent  courent  d'eux-mêmes  à  leur  perte.  Qui  résiste 
au  pouvoir,  résiste  à  fordre  établi  par  Dieu  et  ceux  qui  lui  résis- 
tent s\'tlirent  à  eux-mêmes  la  damnation  (c).  Ainsi  donc  secouer 
l'obéissance, 'et  révolutionner  la  société  par  le  moyen  de  la  sédi- 
tion, c'est  un  crime  de  lèse-majesté  non  seulement  humaine, 
mais  tl'vine. 

ni 

jEvoirs  DE  l'État  enveio  la  religion  en  général. 

La  société  politique  étant  for  dée  sur  ces  principes,  il  est  évi- 
dent qu'elle  doit  absolument  accomplir  par  un  culte  public  les 
nombreux  et  importants  devoirs  qui  l'unissent  à  Dieu. — Si  la 
nature  et  la  raison  imposent  ;:  chacun  l'obligation  d'honorer 
Dieu  d'un  culte  saint  et  sacré,  parce  que  nous  dépendons  de  sa 
puissance,  et  que  issus  de  Lui,  nons  devons  retourner  à  Lui, 
elles  astreignent  à  la  même  loi  la  société  civile.  Les  hommes, 
en  effet,  unis  par  les  liens  d'une  société  commune,  ne  dépendent 
pas  moins  de  Dieu,  que  pris  isolément  ;  autant  au  moins  que 
l'individu,  la  société  doit  rendre  grâce  à  Dieu,  de  qui  elle  tient 


(a).Sag..  VI,  7. 
(6)  Rom.,  XIII,  1. 
(«•)  Rom.,|XIII,  2. 


l'existence,  la  conservation  et  la  multitude  innombrable  de  ses 
biens.  C'est  pourquoi,  de  même  qu'il  n'est  permis  à  personne 
de  négliger  ses  devoirs  envers  Dieu,  et  que  le  plus  grand  de  tous 
les  devoirs  est  d'embrasser  d'esprit  et  de  cœur  la  religion,  non 
pas  celle  que  chacun  préfère,  mais  celle  que  Dieu  a  prescrite,  et 
que  des  preuves  certaines  et  indubitables  établissent  comme  la 
seule  vraie  entre  toutes  ;  ainsi  les  sociétés  politiques  nopeuvont 
sans  crime  se  conduire  comme  si  Dieu  n'existait  en  aucune  ma- 
nière, ou  se  passer  de  la  religion  comme  étrangère  et  inutile,  ou 
en  admettre  une  indifféremment,  selon  leur  bon  plaisir.  En 
honorant  la  Divinité,  elles  doivent  suivre  strictement  les  règles 
et  le  mode  suivant  lesquels  Dieu  lui-même  a  déclaré  vouloir 
être  honoré. — Les  chefs  d'État  doivent  donc  tenir  pour  saint  le 
nom  de  Dieu,  et  mettre  au  nombre  de  leurs  principaux  devoirs, 
celui  de  favoriser  la  religion,  de  la  protéger  de  leur  bienveil- 
lance, de  la  couvrir  de  l'autorité  tulélaire  des  lois,  et  ne  rien 
statuer  ou  décider,  qui  soit  contraire  à  son  intégrité.  Et  cela 
ils  le  doivent  aux  citoyens  dont  ils  sont  les  chefs.  Tous,  tant  que 
nous  sommes,  en  effet,  nous  sommes  nés  et  élevés  en  vue  d'un 
bien  suprême  et  final  auquel  il  faut  tout  rapporter,  placé  qu'il 
est  aux  cieux,  au  delà  de  cette  fragile  et  courte  existence.  Puis- 
que c'est  de  cela  que  dépend  la  complète  et  parfaite  félicité  des 
hommes,  il  est  de  l'intérêt  suprême  de  chacun  d'atteindi'e  celle 
fin.  Comme  donc  la  société  civile  a  été  établie  pour  l'utilité  de 
tous,  elle  doit,  en  favorisant  la  prospérité  publique,  pourvoir  au 
bien  des  citoyens,  de  façon  non  seulement  à  ne  mettre  aucun 
obstacle,  mais  à  assurer  toutes  les  facilités  possibles  à  la  pour- 
suite et  à  l'acquisition  de  ce  bien  suprême  et  immuable  auquel 
ils  aspirent  eux-mêmes.  La  première  de  toutes  consiste  à  faire 
respecter  la  sainte  et  inviolable  observance  de  la  religion,  dont 
les  devoirs  unissent  l'homme  à  Dieu. 

IV 

DEVOIRS  DE  l'État  envers  l'église. 

Quant  à  décider  quelle  religion  est  la  vraie,  cela  n'est  pas  diffi- 
cile à  quiconque  voudra  en  juger  avec  prudence  et  sincérité.  En 
effet,  des  preuves  très  nombreuses  et  éclatantes,  la  vérité  des 


—  520  — 

propht-lies,  la  miiUiUidc  dos  miracles,  la  prodigieuse  célérité  de 
la  iiropagalion  de  la  loi,  nirme  parmi  ses  ennemis,  et  en  dépit 
des  plus  grands  obslacles,  le  témoignage  des  martyrs,  et  d'autres 
argunnMils  semblables  [irouvent  clairement  que  la  seule  vraie 
rcliuion  est  relie  que  Jésus-Christ  a  instituée  lui-même  et  qu'il  a 
donné  mission  à  son  Église  de  garder  et  de  propager. 

Car  1.' Fils  unique  de  Dieu  a  établi  sur  la  terre  une  société 
qu'on  appelle  l'Église,  et  il  l'a  chargée  de  continuer  à  travers 
tous  les  Ages  la  mission  sublime  et  divine  que  Lui-même  avait 
reeue  de  son  Père.  Comme  mon  Père  m'a  envoyé,  moi  je  vous  envoie 

^a). Voici  que  je  suis  avec  vous  jusqu'à  la  consommation  des  siècles 

(bl  De  même  donc  que  Jésus-Christ  est  venu  sur  la  terre  afin 
que  les  hommes  aient  la  vie  et  l'aient  plus  abondamment  (C), 
ainsi  l'Église  se  propose  comme  fin  le  salut  éternel  des  âmes  ;  et 
dans  ce  but,  telle  est  sa  constitution  qu'elle  embrasse  dans  son 
extension  l'humanité  tout  entière,  et  n'est  circonscrite  par  aucune 
limite  ni  de  temps,  ni  de  lieu.  Prêchez  l'Évangile  à  toute  créature 
(f/).— A  cette  immense  multitude  d'hommes,  Dieu  lui-môme  a 
donné  des  chefs  avec  le  pouvoir  de  les  gouverner.  A  leur  tête 
il  en  a  préposé  un  seul,  dont  il  a  voulu  faire  le  plus  grand  et  le 
plus  svir  maître  de  vérité,  et  à  qui  il  a  confié  la  clef  du  royaume 
des  cieux.  Je  le  donnerai  les  clefs  du  royaume  des  deux  {e).—Pais 
mes  agneaux... pais  mes  brebis  if).— J'ai  prié  pour  toi,  afin  que  ta 
foi  ne  défaille  point  (/y).— Bien  que  composée  d'hommes,  comme 
la  société  civile,  cette  société  de  l'Église,  soit  pour  la  fin  qui  lui 
est  assignée,  soit  pour  les  moyens  qui  lui  servent  à  l'atteindre, 
est  surnaturelle  et  spirituelle.  Elle  se  dislingue  donc  et  diffère 
de  la  société  civile.  En  outre,  et  ceci  est  de  la  plus  grande  impor- 
tance, elle  constitue  une  société  juridiquement  parfaite  dans 
son  genre,  parce  que,  de  l'expresse  volonté  et  par  la  grâce  de  son 


(fi)  .lenn,  XX,  21. 

(6)  Matth.,  XXVIII.  20. 

(c)  Jean,  X,  10. 

(rf)  Marc,  XVI,  15. 

(*)  Matth.,  XVI,  19. 

(/)  .lonn,  XXI,  1(5,  17. 

(s)  Luc,  XXII,  32. 


—  521  — 

fondateur,  elle  possède  en  soi  par  elle-même  toutes  les  ressour 
ces  qui  sont  nécessaires  à  son  existence  et  à  son  action     Comme 
la  fin  à  laquelle  tend  l'Église  est  de  beaucoup  la  plus  noble  de 
toutes,  de  même  son  pouvoir  Teinporle  sur  tous  les  autres,  et  ne 
peut  en  aucune  faijon  C'ivc  inférieur  ni  assujetti  au  pouvoir  civil. 
— En  ell'et,  Jésus-Christ  a  donné  plein  pouvoir  à  ses  Apôtres  dans 
la  sphère  des  choses  sacrées,  en  y  joignant  tant  la  faculté  de 
faire  de  véritables  lois,  que  lo  double  pouvoir  qui  en  découle  de 
juger  et  de   punir.     «  Tuule  puissance  m'a  été  donnée  au  ciel  ei 
sur  ta  terre,  allez  donc,  enseignez  toutes  les  nations ..  .apprenez-leur 
à  observer  tout  ce  que  je  vous  ai  prescrit  »  (a). — Et  ailleurs  :  «  S'il 
ne  les  écoule  pas,  dites-le  à  l'Eglise  »  (6).     El  encore  :  Ayez  soin  de 
punir  toute  désobéissaiice  »  (c).     De  plus  :  »  Je  serai  plus  sévère  en 
vertu  du  pouvoir  que  le  Seigneur  m\i  donnépour  f édification  et  non 
pour  la  I  uine  »  (d).  C'est  donc  à  l'Église,  non  à  l'État,  qu'il  appar- 
tient de  guider  les  hommes  vers  les  choses  célestes,  et  c'est  à  elle 
que  Dieu  a  donné  le  mandat  de  connaître  et  de  décider  de  tout 
ce  qui  touche  à  la  religion  ;  d'enseigner  toutes  les  nations,  d'éten- 
dre aussi  loin  que  possible  les  frontières  du  nom  chiétien  ;  bref 
d'administrer  librement  et  en  dernier  ressort  les  intérêts  chré- 
tiens.— Cette  autorité  parfaite  en  soi,  et  ne  relevant  que  d'elle- 
même,  depuis  longtemps  battue  en  brèche  par  une  philosophie 
adulatrice  des  princes,  l'Eglise  n'a  jamais  cessé  ni  de  la  revendi- 
quer, ni  de  l'iîxercer  publiquement.     Les  premiers  de  tous  ses 
champions  ont  été  les  Apôtres,  qui,  empêchés  par  les  princes  de 
la  Synagogue  de  répandre  l'Évangile,  répondaient  avec  fermeté  : 
«  fl  faut  obéir  à  Dieu  plutôt  qu'aux  hommes  n  {e\.     C'est  elle  que 
les  Pères  de  l'Église  se  sont  appliqués  à  défendre  par  de  solides 
raisons,  quand    ils  en   ont  eu    l'occasion,   et  que   les    Pontifes 
Romains  n'ont  jamais  manqué  de  revendiquer  avec  une  constance 
invincible  contre  ses  agresseurs.  — Bien  plus,  elle  a  eu  pour  elle, 
en  principe  et  en  fait,  l'assentiment   des  princes   et  des  chefs 


(a)  Matth.,  XXVHI,  18.  19,  20. 
(6)  Matth.,  XVin,  17. 
(c)  II  Cor.,  X,  6. 
(i)  Ibid.  XIII,  10. 
(e)  Act.,  V,  29. 


co- 

d'Klals,  qui,  dans  leurs  négociations  et  dans  leurs  transactions, 
en  envoyant  et  en  recevant  des  ambassades,  par  l'échange 
d'aulres  bons  offices,  ont  constamment  agi  avec  l'Église  comme 
av.'c  une  [luissance  souveraine  et  légitime.  Aussi  n'est-ce  pas  sans 
une  disi)Osition  particulière  de  la  Providence  de  Dieu,  que  cette 
autorité  a  été  munie  d'un  principat  civil,  comme  de  la  meilleure 
sauvegarde  de  son  indépendance. 


DISTINi.TION    ET    LIMITES    DES    DEUX    POUVOIRS. 

Dieu  a  donc  divisé  le  gouvernement  du  genre  humain  entre 
d(  iix  puissances  :  la  puissance  ecclésiastique  et  la  puissance 
civile  ;  celle-là  préposée  aux  choses  divines,  celle-ci  aux  choses 
humaines.  Chacune  d'elles  en  son  genre  est  souveraine  ;  cha- 
cune est  renfermée  dans  des  limites  parfaitement  déterminées  et 
tracées  en  conformité  de  sa  nature  et  de  son  but  spécial.  Il  y  a 
donc  comme  une  sphère  circonscrite  dans  laquelle  chacune 
exerce  son  action  en  vertu  d'un  droit  qui  lui  est  propre.  Toutefois 
le.ir  autorité  s'exerçant  sur  les  mêmes  sujets,  il  peut  arriver 
qu'une  seule  et  même  chose,  bien  qu'à  un  titre  diiférent,  mais 
pourtant  une  seule  et  même  chose,  ressortisse  à  la  juridiction  et 
au  jngement  de  l'une  et  de  l'autre  puissance.  Il  était  donc  digne 
de  la  sage  providence  de  Dieu  qui  les  a  établies  tontes  les  deux, 
de  leur  tracer  leur  voie  et  leurs  rapports  entre  elles.  Les  puis- 
sances qui  sont,  ont  été  ordonnées  par  Dieu  (a).  S'il  en  était  autre- 
ment, il  naîtrait  souvent  des  causes  de  funestes  contentions  et 
de  conflits,  et  souvent  l'homme  devrait  hésiter  perplexe  comme 
en  face  d'une  double  voie,  ne  sachant  que  faire,  par.  suite  des 
ordres  contraires  de  deux  puissances  dont  il  ne  peut  en  conscience 
secouer  le  joug.  Il  répugnerait  souverainement  de  rendre  res- 
ponsable de  ce  désordre  la  sagesse  et  la  bonté  de  Dieu,  qui  dans 
le  gouvernement  du  monde  physique,  pourtant  d'un  ordre  bien 
inférieur,  a  si  bien  tempéré  les  unes  par  les  autres  les  forces  et 
les  causes^naturelles,  et  les  a  fait  s'accorder  d'une  façon  si  admi- 
rable, qu'aucune  d'elles  ne  gêne  les  autres,  et  que  toutes  dans  un 

(«)  Rom.,  XIII,  1. 


—  628  - 

parfait  ensemble  conspirent  au  but  auquel  tend  l'univers.— Il  est 
donc  nécessaire  qu'il  y  ait  entre  les  deux  puissances  un  système 
de  rapports,  bien  ordonné,  analogue  à  celui  qui  dans  l'homnie 
constitue  l'nnion  de  l'àme  et  du  rorps.  On  ne  peut  se  faire  une 
juste  idée  de  la  nature  et  de  la  force  de  ces  rapports,  qu'en  con- 
sidérant, comme  nous  l'avons  dit,  la  nature  de  chacune  desdeux 
puissances,  et  en  tenant  compte  de  l'excellence  et  de  la  noblesse 
d((  leurs  buts,  puisque  l'une  a  pour  fin  prochaine  et  spéciale  de 
s^occuper  des  intérêts  teriestres,  et  l'autre  de  procurer  les  iaens 
célestes  et  éternels. — Ainsi  tont  ce  qui  dans  les  choses  humaines 
est  sacré  à  un  litre  quelconque,  tout  ce  qui  touche  au  salul  des 
âmes  et  au  cuUe  de  Dieu,  soit  par  sa  nature,  soit  par  i-appnrt  à 
son  bnt,  tout  cela  est  du  ressort  de  l'autorité  de  l'Église.  Quant 
aux  autres  choses  qu'embrasse  l'ordre  civil  et  politique,  U  est 
juste  qu'elles  soient  soumises  à  l'autorité  civile,  puisque  Jésus- 
Christ  a  commandé  de  rendre  à  César  ce  qui  est  à  César,  et  à 
Dieu  ce  qui  est  à  Dieu.— Des  temps  arrivent  parfois  où  prévaut 
un  autre  mode  d'assurer  la  concorde  et  de  garantir  la  paix  et  la 
liberté,  c'est  quand  les  chefs  d'État  et  les  Souverains  Pontifes  se 
sont  mis  d'accord  par  un  traité  sur  quelque  point  particulier. 
Dans  de  telles  circonstances,  l'Église  donne  des  preuves  écla- 
tantes de  sa  charité  maternelle,  en  poussant  aussi  loin  que  pos- 
sible l'indulgence  et  la  condescendance. 

Tell,  est,  d'après  l'esquisse  sommaire  que  nous  en  avons  tra- 
cée, l'organisation  chrétienne  de  la  société  civile,  et  cette  théo- 
rie n'est  ni  téméraire  ni  arbitraire,  mais  elle  se  déduit  des  prin- 
cipes les  plus  élevés  et  les  plus  certains,  confirmés  par  la  raison 
naturelle  elle-même. 

VI 

AVANTAGES  SOCIAUX  ET  PERSONNELS  DE  LA    DISTINCTION  DES  POUVOIRS. 

Cette  constitution  de  la  société  politique  n'a  rien  qui  puisse 
paraître  peu  digne  ou  malséant  à  la  dignité  des  princes.  Loin 
de  rien  ôter  aux  droits  de  la  majesté,  elle  les  rend  au  contraire 
plus  stables  et  plus  augustes.  Bien  plus,  si  l'on  y  regarde  de 
plus  près,  on  reconnaîtra  à  cette  constitution  une  grande  perfec- 
tion qui  fait  défaut  aux  autres  systèmes  politiques,  et  elle  pro- 


—  524  — 

(hiirail  certaincMiUMit  des  fruits  excellents  et  variés,  si  seulement 
cluKint'  pouvoir  demeurait  dans  ses  attributions,  et  mettait  tous 
si»s  soins  à  remplir  l'olTice  et  la  tâche  qui  lui  ont  été  assignés. — 
\\n  fflet,  dans  la  constitution  de  l'Élat,  telle  que  nous  venons  de 
r«'.\pos('r,  le  divin  et  l'humain  sont  délimités  dans  un  ordre  con- 
venable, les  droits  des  citoyens  sont  assurés  et  placés  sous  la 
protection  des  mêmes  lois  divines,  naturelles  et  humaines,  les 
devoirs  de  chacun  sont  aussi  sagement  tracés  que  leur  obser- 
vance est  i>rudemment  sauvegardée.  Tous  les  hommes,  dans 
cet  acheminement  incertain  et  pénible  vers  la  cité  éternelle, 
savent  (|u'ils  ont  à  leur  service  des  guides  si!irs  pour  les  conduire 
au  but  et  des  auxiliaires  pour  l'atteindre.  Ils  savent  de  même 
que  d'autres  chefs  leur  ont  été  donnés  pour  obtenir  et  conserver 
la  sécurité,  les  biens  et  les  autres  avantages  de  cette  vie. — La 
société  domestique  trouve  sa  solidité  nécessaire  dans  la  sainteté 
du  lien  conjugal,  un  et  indissoluble  ;  les  droits  et  les  devoirs 
des  époux  sont  réglés  en  toute  justice  et  équité  ;  l'honneur  dû  à 
la  femme  est  sauvegardé;  l'autorité  du  mari  se  modèle  sur  l'au- 
torité de  Dieu  :  le  pouvoir  paternel  est  tempéré  par  les  égards 
dus  à  l'épouse  et  aux  enfants  ;  enfin,  il  est  parfaitement  pourvu 
à  la  protection,  au  bien-être  et  à  l'éducation  de  ces  derniers. — 
Dans  l'ordre  politique  et  civil,  les  lois  ont  pour  but  le  bien  com 
mun,  dictées  non  par  la  volonté  et  le  jugement  trompeur  de  la 
foule,  mais  par  la  vérité  et  la  justice.  L'autorité  des  princes 
revêt  une  sorte  de  caractère  sacré  plus  qu'humain,  et  elle  est 
contenue  de  manière  à  ne  pas  s'écarter  de  la  justice,  ni  excéder 
son  pouvoir.  L'obéissance  des  sujets  va  de  pair  avec  l'honuiMir 
et  la  dignité,  parce  qu'elle  n'est  pas  un  assujettissement  triiomme 
à  homme,  mais  une  soumission  à  la  volonté  de  Dieu  régnant  par 
des  hommes.  Une  fois  cela  reconnu  et  accepté,  il  en  résulte 
clairement  que  c'est  un  devoir  de  justice  de  respecter  la  majesté 
des  princes,  d'être  soumis  avec  une  constante  fidélité  à  la  puis- 
sance politique,  d'éviter  les  séditions,  et  d'observer  religieuse- 
ment la  constitution  de  l'État.  —  Pareillement,  dans  cette  série 
des  devoirs  se  placent  la  charité  mutuelle,  la  bonté,  la  libé- 
ralité. L'homme  qui  est  à  la  fois  citoyen  et  chrétien,  n'est 
plus  tiraillé  par  des  obligations  contradictoires.  Enfin  les 
biens  considérables  dont  la  religion  chrétienne  enrichit  spon- 


—  625  — 

tanémeiil  même  la  vie  torreslre  des  individus,  sont  acquis  à  la 
communauté  el  à  la  société  civile  :  d'où  ressort  l'évidence  de  ces 
paroles  :  «  Le  sort  de  l'Étal  dépend  du  culte  que  l'on  rend  à  Dieu  ; 
et  il  y  a  entre  l'un  et  l'autre  de  nombreux  liens  de  parenté  et 
d'étroite  amitié  »  (a) — En  plusieurs  passages,  Saint  Augustin  a 
admirablement  relevé,  selon  sa  coutume,  la  valeur  de  ces  biens, 
sui  tout  quand  il  interpelle  l'Église  catholique  en  ces  termes: 
«  Tu  conduis  et  instruis  les  enfants  avec  tendresse,  les  jeunes 
gens  avec  force,  les  vieillards  avec  calme,  comme  le  comporte 
l'âge  non  seulement  du  corps,  mais  encore  de  l'âme.  Tu  soumets 
les  femmes  à  leurs  maris  par  une  chaste  et  fidèle  obéissance, 
non  pour  assouvir  la  passion,  mais  pour  propager  l'espèce  et 
constituer  la  société  de  la  famille.  Tu  donnes  autorité  aux  maris 
sur  leurs  femmes,  non  pour  se  jouer  de  la  faiblesse  du  sexe, 
mais  pour  suivre  les  lois  d'un  sincère  amour.  Tu  subordonnes 
les  enfants  aux  parents  par  une  sorte  de  libre  servitude  ;  et  tu 
préposes  les  enfants  aux  parents  par  une  tendre  autorité.  Tu 
unis  non  seulement  en  société,  mais  dans  une  sorte  de  fraternité, 
les  citoyens  aux  citoyens,  les  nations  aux  nations,  et  les  hommes 
entre  eux  par  le  souvenir  des  premiers  parents.  Tu  apprends 
aux  rois  à  faire  le  bonheur  des  peuples,  et  tu  prescris  aux  peu- 
ples de  se  soumettre  aux  rois.  Tu  enseignes  avec  soin  à  qui  est 
dû  l'honneur,  à  qui  l'alTection,  à  qui  le  respect,  à  qui  la  crainte, 
à  qui  la  consolation,  à  qui  l'avertissement,  à  qui  l'encourage- 
ment, à  qui  la  correction,  à  qui  la  réprimande,  à  qui  le  châti- 
ment :  et  tu  fais  savoir  comment,  si  toutes  ces  choses  ne 
sont  pas  dues  à  tous,  à  tous  est  due  la  charité,  et  à  per- 
sonne l'injustice  »  (b). — Ailleurs  le  même  Docteur  reprend  en 
ces  termes  la  fausse  sagesse  des  politiques  philosophes  :  «  Ceux 
qui  disent  que  la  doctrine  du  Christ  est  contraire  au  bien  de 
l'État,  qu'ils  nous  donnent  une  armée  de  soldats  tels  que  les  fait 
la  doctrine  du  Christ,  qu'ils  nous  donnent  de  tels  gouverneurs 
de  provinces,  de  tels  maris,  de  telles  épouses,  de  tels  parents,  de 
tels  serviteurs,  de  tels  rois,  de  tels  juges,  de  tels  tributairesenfin, 
et  des  percepteurs  du  fisc  tels  que  les  veut  la  doctrine  chrétienne  ! 


(a)  Sacr.  Imper,  ad  Cyrillum  Alexaud.  et  Episcopos  Metrop.  (Cf.  Labbeum  CoUect. 
Conc.  T.  III.) 

(6)  Saint  Augustin — Des  mœurs  de  l'Église  cath.,  ch.  30,  N.  63. 


-  526  — 

Et  (ju'ils  ospiit  encore  dire  qu'elle  ost  contraire  à  l'État  !  Mais 
que  bien  plutôt  ils  n'hé>;ilent  pas  d'avouer  qu'elle  est  une  grande 
sauvegarde  i>our  l'Étal  qu.ind  on  la  suit.»  (a) 

VII 

TAHI.EAU    DE    LA    SOCIÉTÉ    CHRÉTIENNE. 

Il  lut  un  temps  où  la  philosophie  de  l'Évangile  gouvernait  les 
Étals.  A  cette  époque,  l'influence  de  la  sagesse  chrétienne  et  sa 
divine  vertu  pénétraient  les  lois,  le.s  institulions,  les  mœurs  des 
jjcuples,  tous  les  rangs  et  tous  les  rapports  de  la  société  civile. 
Alors  la  religion  instituée  par  Jésus-Christ,  solidement  établie 
dans  le  degré  de  dignité  qui  lui  est  dû,  était  partout  florissante, 
grâce  à  la  faveur  des  princes  et  à  la  protection  légitime  des  ma- 
gistrats. Alors  le  sacerdoce  et  l'empire  étaient  liés  entre  eux 
par  une  heureuse  concorde  et  un  amical  échange  de  bons  offices. 
Organisée  de  la  sorte,  la  société  civile  donne  des  fruits  supé- 
rieurs à  loiite  attente,  dont  la  mémoire  subsiste  et  subsistera, 
consignée  qu'elle  est  dans  d'innombrables  documents  que  nul 
artifice  des  adversaires  ne  pourra  corrompre  ou  obscurcir.^Si 
l'Europe  chrétienne  a  dompté  les  nations  barbares,  et  les  a  fait 
passer  de  la  férocité  à  la  mansuétude,  de  la  superstition  à  la  vé- 
rité ;  si  elle  a  repoussé  victorieusement  les  invasions  musul- 
manes ;  si  elle  a  gardé  la  suprématie  de  la  civilisation,  et,  si  en 
tout  ce  qui  fait  honneur  à  l'humanité,  elle  s'est  constamment  et 
partout  montrée  guide  et  maîtresse  ;  si  elle  a  gratifié  les  peuples 
de  la  vraie  liberté  sons  ses  diverses  formes  :  si  elle  a  très  sage- 
ment fondé  une  foule  d'oeuvres  pour  le  soulagement  des  mi- 
sères, il  est  hors  de  doute  qu'elle  en  est  grandement  redevable 
à  la  religion,  sous  l'inspiration  et  avec  l'aide  de  laquelle 
elle  a  entrepris  et  accompli  de  si  grandes  choses. — Tous  ces  biens 
dureraient  encore,  si  l'accord  des  deux  puissances  avait  persé- 
véré, et  il  y  avait  lieu  d'en  espérer  de  plus  grands  encore,  si 
l'autorité,  si  l'enseignement,  si  les  avis  de  l'Église  avaient  ren- 
contré une  docilité  plus  parfaite  et  plus  constante.  Car  il  fau- 
drait tenir  comme  loi  imprescriptible,  ce  qu'Yves  de  Chartres 


(a)  6.  Aug.  Lettre  138  (ni.  5)  à  MaroeUin  C.  II,  n.  15. 


—  627   - 

écrivit  au  Pape  Pascal  II  :  «  Quand  l'empire  et  le  sacerdoce 
vivent  en  bonne  harmonie,  le  monde  est  bien  gouverné,  l'Église 
est  florissante  et  féconde.  Mais  quand  la  discorde  se  met  entre 
eux,  non  seulement  les  petites  choses  ne  grandissent  pas,  mais 
les  grandes  elles-mêmes  dépérissent  misérablement.  »  (a) 

vm 

FAUX    PRINCIPES    DU    SEIZIlÎME  SIÈCLE  SUR  LA  LIBERTÉ    ET    L'ÉGALITÉ. — 

LEURS    CONSÉQUENGES. 

Mais  ce  pernicieux  et  déplorable  goût  de  nouveautés  que  vit 
naître  le  XVIe  siècle,  après  avoir  d'abord  bouleversé  la  religion 
chrétienne,  bientôt  par  une  pente  naturelle  passa  à  la  philoso- 
phie, et  de  la  philosophie  à  tous  les  degrés  de  la  société  civile. 
C'est  à  cette  source  qu'il  faut  faire  remonter  ces  principes  mo- 
dernes de  liberté  effrénée,  rêvés  et  promulgués  parmi  les  grandes 
perturbations  du  siècle  dernier,  comme  les  principes  et  les  fon- 
dements d'un  droit  nouveau^  incomia  jusqu'alors,  et  sur  plus 
d'un  point  en  désaccord  non  seulement  avec  le  nom  chrétien, 
mais  avec  le  droit  naturel.— ^oici  le  premier  de  tous  ces  prin- 
cipes :  tous  les  hommes,  dès  iors  qu'ils  sont  de  même  race  et  de 
même  nature,  sont  semblables,  et,  par  le  fait,  égaux  entre  eux 
dans  la  pratique  de  la  vie  ;  chacun  relève  si  bien  de  lui  seul, 
qu'il  n'est  d'aucune  façon  soumis  à  l'autorité  d'autrui  ;  il  peut 
en  toute  liberté  penser  sur  toute  chose  ce  qu'il  veut,  faire  ce  qui 
lui  plait  ;  personne  n'a  le  droit  de  commander  aux  autres.  Dans 
une  société  fondée  sur  ces  principes,  l'autorité  publique  n'est 
que  la  volonté  du  peuple,  lequel  ne  dépendant  que  de  lui-même, 
est  aussi  le  seul  à  se  commander.  11  choisit  ses  mandataire;, 
mais-  de  telle  sorte  qu'il  leur  délègue  moins  le  droit  que  la  fonc- 
tion du  pouvoir,  pour  l'exercer  en  son  nom.  La  souveraineté  de 
Dieu  est  mise  de  côté,  exactement  comme  si  Dieu  n'existait  pa^, 
ju  ne  s'occupait  en  rien  de  la  société  du  genre  humain  ;  ou  bien 
comme  si  les  hommes,  soit  en  particulier,  soit  en  société,  ne 
devaient  rien  à  Dieu,  ou  qu'on  pût  imaginer  une  puissance  quel- 
conque dont  la  cause,  la  force  et  l'autorité  ne  résidât  point  tout 


(a)  Lettre  238. 


—  528- 

eiiluTC  en  Di<ii  inriiiL-.  Do  celle  sorte,  on  le  voit,  l'Étal  n'est  autre 
chose  (luo  la  mulliludu  muîlresse  et  se  gouvernant  elle-même  ; 
el  dès  lors  que  le  peuple  esL  censé  la  source  de  tout  droit  et  de 
tout  pouvoir,  il  s'en  suit  que  l'État  ne  se  croit  lié  à  aucune  obli- 
gation envers  Dieu,  n(^  professe  officiellement  aucune  religion, 
n'esl  pas  tenu  lie  rechercher  quelle  est  la  seule  vraie  entre  toutes, 
ni  d'en  piéférer  une  aux  .lulres,  ni  d'en  favoriser  une  principa- 
lement ;  mais  qu'il  doit  leur  attribuer  à  toutes  Fégahlé  en  droit, 
à  cette  fin  seulement  de  les  empêcher  de  troubler  l'ordre  public. 
Par  conséquent,  chacun  sera  libre  de  se  faire  juge  de  toute  ques- 
tion religieuse,  chacun  sera  libre  d'embrasser  la  religion  qu'il 
préfère,  ou  de  n'en  suivre  aucune  si  aucune  ne  lui  agrée.  De 
là  découlent  nécessairement  la  liberté  sans  frein  de  toute  cons- 
cience, la  liberté  absolue  d'adorer  ou  de  ne  pas  adorer  Dieu,  la 
licence  sans  bornes  el  de  penser  el  de  publier  ses  pensées. 

Élaul  donné  que  l'État  repose  sur  ces  principes  aujourd'hui 
en  grande  faveur,  il  est  aisé  de  voir  à  quelle  place  on  relègue 
iujuslemeat  l'Église. — Là,  en  effet,  où  la  pratique  est  d'accord 
avec  de  telles  doctrines,  la  religion  catholique  est  mise  dans 
l'État  sur  le  pied  d'égalité,  ou  même  d'infériorité  avec  des  socié- 
tés qui  lui  sont  étrangères.  Il  n'esl  tenu  nul  compte  des  lois 
ecclésiastiques  ;  l'Église,  qui  a  reçu  de  Jésus-Christ  ordre  el 
mission,  se  voit  interdire  toute  ingérence  dans  l'instruction 
publique.  -  Dans  les  matières  qui  sont  de  droit  mixte,  les  chefs 
d'État  portent  d'eux-mêmes  des  décrets  arbitraires,  et  sur  ces 
points  affichent  un  superbe  mépris  des  saintes  lois  de  l'Église. 
Ainsi  ils  font  ressortir  à  leur  juridiction  les  mariages  des  chré- 
tiens ;  portent  des  lois  snr  le  lien  conjugal,  son  unité,  sa  stabihté  ; 
mettent  la  main  sur  les  biens  des  clercs,  et  nient  à  l'Église  le 
droit  de  posséder.  En  somme,  ils  traitent  l'Église  comme  si  elle 
n'avait  ni  le  caractère  ni  les  droits  d'une  société  parfaite,  el 
qu'elle  fût  simplement  une  association  semblable  aux  autres  qui 
existent  dans  l'Étal.  Aussi  tout  ce  qu'elle  a  de  droits,  de  puis- 
sance légitiftie  d'action,  ils  le  font  dépendre  de  la  concession  et 
de  la  faveur  des  gouvernements. 

Dans  les  États  où  la  législation  civile  laisse  à  l'Église  son  auto- 
nomie, et  où  un  concordai  public  est  intervenu  entre  les  deux 
puissances,  d'abord  on  crie  qu'il  faut  séparer  les  affaires  de 


-529  — 

l'Église  des  affaires  de  l'État,  et  cela  dans  le  but  de  pouvoir  agir 
impunémeul  contre  la  foi  jurée  et  se  faire  arbitre  de  tout,  eu 
écartant  tous  les  obstacles.— Mais  comme  l'Église  ne  peut  les  souf- 
frir patiemment,  car  ce  serait  pour  elle  déserter  les  plus  grands  et 
les  plus  sacrés  des  devoirs,  et  qu'elle  réclame  absolument  le  reli- 
gieux accomplissement  de  la  foi  qu'on  lui  a  jurée,  il  nait souvent 
entre  la  puissance  s[tirituelle  et  le  pouvoir  civil  des  conflits  dont 
l'issue  presque  inévitable  est  d'assujettir  celle  qui  est  le  moins 
pourvue  de  moyens  humains  à  celui  qui  en  est  mieux  pourvu. 

Ainsi,  dans  cette  situation  politique  que  plusieurs  favorisent 
aujourd'hui,  il  y  a  une  tendance  des  idées  et  des  volontés  à  chas- 
ser tout  à  fait  l'Église  de  la  société,  ou  à  la  tenir  assujettie  et 
enchaînée  à  l'État.  La  plupart  des  mesures  prises  par  les  gou- 
vernements s'inspirent  de  ce  dessein.  Les  lois,  l'administration 
publique,  l'éducation  sans  religion,  la  spoliation  et  la  destruction 
des  Ordres  religieux,  la  suppression  du  pouvoir  temporel  des 
Pontifes  Romains,  tout  tend  à  ce  but  :  frapper  au  cœur  les  insti- 
tutions chrétiennes,  réduire  à  rien  la  liberté  de  l'Église  catho- 
lique et  à  néant  ses  autres  droits. 

RÉFUTATION    DE    CES    FAUX    PRINCIPES. 

La  simple  raison  naturelle  démontre  combien  cette  façon  d'en 
tendre  le  gouvernement  civil  s'éloigne  de  la  vérité. — Son  témoi- 
gnage, en  effet,  sufïït  à  établir  que  tout  ce  qu'il  y  a  d'autorité 
parmi  les  hommes  procède  de  Dieu,  comme  d'une  source  auguste 
et  suprême.  Quant  à  la  souveraineté  du  peuple,  que,  sans  tenir 
aucun  compte  de  Dieu,  l'on  dit  résider  de  droit  naturel  dans  le 
peuple,  si  elle  est  éminemment  propre  à  flatter  et  à  enflammer 
une  foule  de  passions,  elle  ne  repose  sur  aucun  fondement  solidi;, 
et  ne  saurait  avoir  assez  de  force  pour  garantir  la  sécurité  publi- 
que et  le  maintien  paisible  'de  l'ordre.  En  effet,  sous  l'empire 
de  ces  doctrines,  les  principes  ont  fléchi  à  ce  point  que,  pour 
beaucoup,  c'est  une  loi  imprescriptible  en  droit  politique  que  de 
pouvoir  légitimement  soulever  des  séditions.  Car  Topinion  pré- 
vaut que  les  chefs  du  gouvernement  ne  sont  plus  que  des  délé- 
gués chargés  d'exécuter  la  volonté  du  peuple  ;  d'où  cette  consé- 
34 


—  .530  — 

ipicMice  iiécossairo,  q\ie  tn\il  peut  égalemoiU  changer  au  gré  du 
jtfjipk'  et  qu'il  y  a  toujours  à  craindre  des  troubles. 

Helativemoul  à  la  religion,  penser  qu'il  est  indifférenl  qu'elle 
.lit  (les  formes  disparates  et  contraires,  équivaut  simplement  à 
n'en  vouloir  ni  choisir  ni  suivre  aucune.  C'est  l'athéisme  moins 
le  nom.  Quiconque,  en  effet,  croit  en  Dieu,  s'il  est  conséquent 
et  ne  veut  pas  tomber  dans  l'absurde,  doit  nécessairement  ad- 
uicllre  (]ue  les  divers  cultes  en  usage  entre  lesquels  il  y  a  tant 
de  dilftTence,  de  disparité  et  d'opposition,  même  sur  les  points 
les  plus  importants,  ne  sauraient  être  tous  également  vrais, 
également  bons,  également  agréables  à  Dieu. 

De  même,  la  liberté  de  penser  et  de  publier  ses  pensées,  sous- 
traite à  toute  règle,  n'est  pas  de  soi  un  bien  dont  la  société  ait  à 
se  féliciter  ;  mais  c'est  plutôt  la  source  et  l'origine  de  beaucoup 
de  maux. — La  liberté,  cet  élément  de  perfection  pour  l'homme, 
doit  s'appliquer  à  ce  qui  est  vrai  et  à  ce  qui  est  bon.  Or,  l'es- 
sence du  bien  et  de  la  vérité  ne  peut  changer  au  gré  de  l'homme, 
mais  elle  demeure  toujours  la  même,  et  n'tst  pas  moins  immua- 
ble que  la  nature  des  choses.  Si  l'intelligence  adhère  à  des 
opinions  fausses,  si  la  volonté  choisit  le  mal  et  s'y  attache,  ni 
Tune  ni  l'autre  n'atteint  sa  perfection,  toutes  deux  déchoient  de 
leur  dignité  native  et  se  corrompent.  Il  n'est  donc  pas  permis 
de  mettre  au  jour  et  d'exposer  aux  yeux  des  hommes  ce  qui  est 
contraire  à  la  vertu  et  à  la  vérité,  et  bien  moins  encore  déplacer 
cette  licence  sous  la  tutelle  et  la  protection  des  lois.  Il  n'y  a 
qu'une  voie  pour  arriver  au  ciel  vers  lequel  nous  tendons  tous  : 
c'est  une  bonne  vie.  L'État  s'écarte  donc  des  règles  et  des  pres- 
criptions de  la  nature,  s'il  favorise  à  ce  point  la  licence  des  opi- 
nions et  des  actions  coupables,  que  l'on  puisse  impunément  dé- 
tourner les  esprits  de  la  vérité  et  les  âmes  de  la  vertu — Quant  à 
l'Église,  que  Dieu  lui-môme  a  établie,  l'exclure  de  la  vie  publi- 
que, des  lois,  de  l'éducation  de  la  jeunesse,  de  la  société  domes- 
tique, c'est  une  grande  et  pernicieuse  erreur.  Une  société  sans 
religion  ne  saurait  être  bien  réglée  ;  et  déjà,  plus  peut-être  qu'il 
ne  faudrait,  l'on  voit  ce  que  vaut  en  soi  et  dans  ses  conséquences 
cette  soi-disant  morale  civile,  La  vraie  maîtresse  de  la  vertu  et 
la  gardienne  des  mœurs  est  l'Église  du  Christ.  C'est  elle  qui 
conserve  en  leur  intégrité  les  principes  d'où  découlent  les  de- 


-  531  — 

voirs,  el  tini,  siiggt'i-anl  Il's  plus  nobles  motifs   de   bien    vivre, 
ordomio  non  senlenienl  de  fuir  les  mauvaises  actions,  mais  de 
donipli'i-  les  mouvements  de  l'âme  contraires  à  la  raison,  quand 
m«?me  ils  ne  se   traduisent   pas  en   acte.     Prétendre   assujettir 
l'Éi^lise  an  pouvoir  civil  dans  rexercice  de  son  ministère,  c'est  à 
la  fois  une  ^,M-aiide  injustice  et  une  grande  témérité.     I^ar  le  fait 
même  on  trouble  Tordre,  car  on  donne  le  pas  aux  choses  natu- 
relles sur  l(^s  choses  surnatiirelles  ;  on  tarit,  ou  certainement  on 
diminue  beaucoup  l'aflluence  des  biens  dont  l'Eglise,  si  elle  était 
sans  entraves,  comblerait  la  société  ;  et,  de  plus,  ou  ouvre  la 
voie  à  des  haines  et  à  des  luttes  dont  de  trop  fré.[uenles  expé- 
riences ont  démontré  la  grande  et  funeste  influence  sur  l'une  et 
l'autre  société. 


CONDAMNATION    DE    CES    PRINCIPES    PAR    LES    SOUVERAINS    PONTIFES. 

Ces  doctrines  que  la  raison  humaine  réprouve,  et  qui  ont  une 
inllnence  si  considérable  sur  la  marche  des  choses  publiques,  les 
Pontifes  Romains,  Nos  prédécesseurs,  dans  la  pleine  conscience 
de  ce  que  réclamait  d'eux  la  charge  apostolique,  n'ont  jamais 
sonifert  quelleï   fussent  impunément  émises.    C'est  ainsi  que 
dans  sa  Lettre  Encyclique  «  Mirari  Vos  »  du  15  août   1832,  Gré- 
goire XVI,  avec  une  grande  autorité  doctrinale,  a  repoussé  ce 
que  l'on  avanc^-ait  dès  lors  :  qu'en  fait  de  religion,  il  n'y  a  pas  de 
choix  à  faire  :  que  chacun  est  maître  d'eu  juger  à  son  aise  :  que 
chacun  nt?  relève  que  de  sa  conscience,  et  peut,  eu  outre,  publier 
ce  iju'il  pense  et  ourdir  des  révolutions  dans  l'État.    Au  sujet  de 
la  séparation  de  l'Église  et  de  l'État,  ce  Pontife  s'exprime  en  ces 
termes  :  «  Nous  ne  pouvons  pas  attendre  pour  l'Église  et  l'Etat 
des  résultats  meilleurs  des  tendances  de  ceux  qui  prétendent  sé- 
parer l'Église  de  l'État,  et  rompre  la  concorde  mutuelle  entre  le 
sacerdoc;  et  l'empire.  C'est  qu'en  effet  les  fauteurs  d'une  liberté 
effrénée  redoulent  celle  concorde,  qui  a  toujours  été  si  favorable 
et  salutaire  aux  intérêts  religieux  et  civils,  »— De  la  même  ma- 
nière, Pie  IX,  chaque  fois  que  l'occasion  s'en  présenta,  a  con- 
damné les  fausses  opinions  les  plus  en  vogue,  et  ensuite  il  en  fil 


—  632  — 

faiir  un  reciu'il,  afin  que  dans  un  tel  déluge  d'erreurs  les  catho- 
liques eussent  une  direction  sûre,  (a) 

De  ces  décisions  des  Souverains  Pontifes,  il  faut  absolument 
conclure  que  l'origin»'  de  la  puissance  publique  doit  s'attribuer 
à  Dieu  et  non  à  lu  multitude  ;  que  le  droit  à  l'émeute  répugne 
à  kl  raison  ;  que  ne  tenir  aucun  compte  des  devoirs  de  la  reli- 
gion, ou  traiter  de  la  même  manière  les  différentes  religions, 
n'est  permis  ni  aux  individus,  ni  aux  sociétés;  que  la  liberté 
illimitée  de  penser  et  d'émettre  en  public  ses  pensées,  ne  doit 
nullement  être  rangée  parmi  les  droils  des  citoyens,  ni  parmi  les 
choses  dignes  de  faveur  et  de  protection. — De  même  il  faut  ad- 
mettre que  l'Église,  non  moins  que  l'État,  de  sa  nature  et  de 
plein  droit,  est  une  société  parfaite  ;  que  les  dépositaires  du 
pouvoir  ne  doivent  pas  prétendre  asservir  et  subjuguer  l'Église, 
ni  diminuer  sa  liberté  d'action  dans  sa  sphère,  ni  lui  enlever 
n'importe  lequel  des  droits  qui  lui  ont  été  conférés  par  Jésus- 
Ghrisl.— Dans  les  questions  de  droit  mixte,  il  est  pleinement 
conforme  à  là  nature  ainsi  qu'aux  desseins  de  Dieu,  non  de 
séparer  une  puissance  de  l'autre,  moins  encore  de  les  mettre 
en  lutte,  mais  bien  d'établir  entre  elles  cet  accord  qui  est  en  har- 
monie avec  les  attributs  spéciaux  que  chaque  société  tient  de  sa 
nature. 


(a)  Il  suffit  d'en  citer  quelques-unes  : — Prop.  XIX. — L'Eglise  n'est  pas  une  société 
vraie,  parfaite,  indépendante  ;  elle  ne  jouit  pas  de  droits  propres  et  constants  que  lui 
ait  coiifdrés  son  divin  Fondateur  ;  mais  il  appartient  au  pouvoir  civil  de  définir  quels 
Bont  les  droits  de  l'Église  et  dans  quelles  limites  elle  peut  les  exercer. 

Prop.  XXXIX. — L'État,  comme  origine  et  source  de  tous  les  droits,  jouit  d'un  droit 
illimité. 

Prop.  LV.— Il  faut  séparer  l'Église  de  l'État  et  l'État  de  l'Église. 

Prop.  LXXIX. — ...il  est  fau.x  que  la  liberté  civile  des  cultes  et  la  pleine  faculté 
donnée  à  chacun  de  manifester  ouvertement  et  publiquement  n'importe  quelles  opinions 
ou  pensées,  ait  pour  conséquence  de  corrompre  plus  facilement  les  esprits  et  les  mœurs 
et  de  propager  la  peste  de  l'indifférence. 

/ 


—  /)33  — 


XI 


L'Ér.LISE   NE   CONDAMNE   AUCUNE   FOPME   DE   GOUVERNEMENT  ;  NI    LA 

PARTICIPATION    DU    PET'PLE    AU    POUVOIR,    NI    LA    TOLÉRANCE 

CIVILE    DES    DIVERS    CULTES,    NI    LES    VRAIS    PROGRÈS, 

NI    UNE   SAINTE   LIBERTÉ. 

Telles  sont  les  règles  tracées  par  l'Église  catholique  rclative- 
menl  à  la  constitution  et  au  gouvernement  des  États.— Ces  prin- 
cipes et  ces  décrets,  si  l'on  veut  en  juger  sainement,  ne  réprouvent 
en  soi  aucune  des  différentes  formes  de  gouvernement,  attendu 
que  celles  ci  n'ont  rien  qui  répugne  à  la  doctrine  catholique,  et 
que,  si  elles  sont  appliquées  avec  sagesse  et  justice,  elles  peuvent 
toutes  garantir  la  prospérité  publique. — Bien  plus,  on  ne  ré- 
prouve pas  en  soi  que  le  peuple  ait  sa  part  plus  ou  moins  grande 
au  gouvernement  ;  cela  môme,  en  certains  temps  et  sous  certaines 
lois,  peut  devenir  non  seulement  un  avantage,  mais  un  devoir 
pour  les  citoyens.— De  plus,  il  n'y  a  pour  personne  de  juste 
motif  d'accuser  l'Église  d'être  l'ennemie  soit  d'une  juste  tolé- 
rance, soiL  d'une  saine  et  légitime  liberté. — En  effet,  si  l'Église 
juge  qu'il  n'est  pas  permis  de  mettre  les  divers  cultes  sur  le 
même  pied  légal  que  la  vraie  religion,  elle  ne  condamne  pas 
pour  cela  les  chefs  d'État  qui,  en  vue  d'un  bien  à  atteindre,  ou 
d'un  mal  à  empêcher,  tolèrent  dans  la  pratique  que  ces  divers 
cultes  aient  chacun  leur  place  dans  l'État. — C'est  d'ailleurs  la 
coutume  de  l'Église  de  veiller  avec  le  plus  grand  soin  à  ce  que 
personne  ne  soit  forcé  d'embrasser  la  foi  catholique  contre  son 
gré,  car,  ainsi  que  l'observe  Saint  Augustin,  Vhomme  ne  peut 
croire  que  de  plein  gré  (a). 

Par  la  même  raison,  l'Église  ne  peut  approuver  une  liberté 
qui  engendre  le  dégoût  des  plus  saintes  lois  de  Dieu,  et  secoue 
l'obéissance  qui  est  due  à  l'aulorilé  légitime.  C'est  là  plutôt  une 
licence  qu'une  liberté,  et  Saint  Augustin  l'appelle  très  justement, 
une  liberté  de  perdition  (b)  et  l'Apôtre  Saint  Pierre,  un  voile  de 


(a)  Traité.2C,  sur  Saint  Jean,  n.  2. 

(6)   Ep.  105  aux  DonatisteF,  ch.  2,  N.  9. 


—  534  — 

mcchanctlc  [a].  Bifii  plus,  celle  prétendue  libcrle  élanl  opposée  cà 
la  raison  est  une  véritable  servitude.  Celui  qui  commet  le  péché 
.,</  l'esclave  ilu  péché  {b).  Celle-h\,  au  contraire,  est  la  liberté  vraie 
«H  désirable  qui,  dans  Tordre  individuel,  ne  laisse  rbonime 
esclave  ni  des  erreurs,  ni  des  passions  qui  sont  ses  pires  tyrans  ; 
et  dans  l'ordre  public  trace  de  sages  règles  aux  citoyens,  facilite 
largement  raccroissement  du  bien-être,  et  préserve  de  l'arbi- 
traire d'autrui  la  chose  publique.— Cette  liberté  honnête  et  digne 
de  l'honinie,  l'Église  l'approuve  au  plus  haut  point,  et  pour  en 
garantir  au  peuple  la  ferme  et  intégrale  jouissance  elle  n'a  ja- 
mais cessé  de  lutter  et  de  combattre. — Oui,  en  vérité,  tout  ce 
(ju'il  peut  y  avoir  de  salutaire  au  bien  général  dans  l'Etat,  tout 
ce  qui  est  utile  à  proléger  le  peuple  contre  la  licence  des  princes 
qui  ne  pourvoient  pas  à  son  bien,  tout  ce  qui  empêche  les  em- 
piétements injustes  de  l'État  sur  la  commune  ou  la  famille  ; 
tout  ce  qui  intéresse  l'honneur,  la  personnalité  humaine,  et  la 
sauvegarde  des  droits  égaux  de  chacun,  tout  cela  l'Église  catho- 
lique en  a  toujours  pris,  soit  l'initiative,  soit  le  patronage,  soit 
la  protection,  comme  rattestont  les  monuments  des  âges  piécé- 
deuts.  Toujours  conséquente  avec  elle-même,  si,  d'une  part, 
elle  repousse  une  liberté  immodérée,  qui  pour  les  individus  et 
les  peuples  dégénère  en  licence  ou  en  sei'vitude,  de  l'autre,  elle 
approuve  de  grand  coeur  les  progrès  que  chaque  jour  fait  naître, 
si  vraiment  ils  contribuent  à  la  prospérité  de  cette  vie,  qui  est 
comme  un  acheminement  vers  la  vie  future  et  durable  à  jamais. 
—Ainsi  donc,  dire  que  l'Église  voit  de  mauvais  œil  les  formes 
plus  modernes  des  systèmes  politiques,  et  repousse  en  bloc 
toutes  les  découvertes  du  génie  contemporain,  c'est  une  pui-e 
calomnie  sans  fondement.  Sans  doute,  elle  répudie  les  opinions 
malsaines,  elle  réprouve  le  pernicieux  penchant  à  la  révolte,  et 
tout  particulièremet  cette  prédisposition  des  esprits  où  perce 
déjà  la  volonté  de  s'éloigner  de  Dieu  ;  mais  comme  tout  ce  qui 
est  vrai  ne  peut  procéder  que  de  Dieu,  en  tout  ce  que  les  recher- 
ches de  l'esprit  humain  découvrent  de  vérité,  l'Églisi»  reconnaît 
comme  une  trace  de  l'intelligence  divine  :  et  comme  il  n'y  a 
aiirunc  véi-ité  untiirelle  qui  infirme  la  foi  aux  vérités  divine- 


(a)  I.  s.  Potri,  II,  16. 
(Ô  Jean,  VIII,  34.; 


—  635  — 

ment  révélées,  que  beaucoup  la  confirment,  et  que  toute  décou- 
verte de  la  vérité  peut  porter  à  connaître  et  à  louer  Dieu  lui- 
même,  l'Église  accueillera  toujours  volontiers  et  avec  joie  tout 
ce  qui  contribuera  à  élargir  la  sphère  des  sciences  ;  et  ainsi 
qu'elle  l'a  toujours  fail  pour  les  autres  sciences,  elle  favorisei-a 
et  encouragera  celles  qui  ont  pour  objet  l'étude  de  In  nature. 
Kn  ce  genre  d'études,  l'Église  ne  s'oppose  à  aucune  découverte 
de  l'esprit;  elle  voit  sans  déplaisir  tant  de 'recherches  qui  ont 
pour  but  l'agrément  et  le  bien-être  ;  et  même,  ennemie  née  de 
l'inertie  et  de  la  paresse,  elle  souhaite  grandfMiient  que  l'exercice 
et  la  culture  fasssent  porter  au  génie  de  l'homme  des  fruits 
abondants.  Elle  a  des  encouragements  pour  toute  espèce  d'arts 
et  d'industries,  et  en  dirigeant  par  sa  vertu  toutes  ces  recherches 
vers  un  but  honnête  et  salutaire,  elle  s'applique  à  empêcher  que 
l'intelligence  et  l'industrie  de  l'homme  ne  le  détournent  de  Dieu 
et  des  biens  célestes. 

xn 

LA    VKRITÉ,    UNIQUE    SOURCE    UE    LA    VRAIE    LIBERTÉ. 

C'est  cette  manière  d'agir  pourtant  si  raisonnable  et  si  sage, 
qui  est  discréditée  en  ce  temps  où  les  États,  non  seulement  refu- 
sent de  se  conformer  aux  principes  de  la  philosophie  chrétienne, 
mais  paraissent  vouloir  s'en  éloigner  chaque  jour  davantage. 
Xénnmoins,  le  propre  de  la  lumière  étant  de  rayonner  d'elle- 
mêmt>  au  loin,  et  de  pénétrer  peu  à  peu  les  esprits  des  hommes, 
mù  comme  Nous  sommes  par  la  conscience  des  très  hautes  et 
très  saintes  obligations  de  la  mission  apostolique  dont  nous 
sommes  investi  envers  tous  les  peuples,  Nous  proclamons  libre- 
ment, selon  notre  devoir,  la  vérité.  Non  pas  que  nous  ne  tenions 
aucun  compte  des  temps,  ou  que  nous  estimions  devoir  pros- 
crire les  honnêtes  et  utiles  progrès  de  notre  âge;  mais  parce  que 
Nous  voudi'ions  voir  les  affaires  publiques  suivre  des  voies  moins 
périlleuses  et  reposer  sur  de  plus  solides  fondements  ;  et  cela  en 
laissant  intacte  la  liberté  légitime  des  peuples  ;  cette  liberté  dont 
la  vérité  est  parmi  les  hommes  la  source  et  la  meilleure  sauve- 
garde :  La  vérité  vous  délivrera,  (a) 


(a)  :Jean,  VIH,  32. 


—  536  — 
XIII 

DEVOIRS    CIVIQUES    DES    CATHOLIQUES. 

Si  donc  dans  ces  conjonctures  difficiles  les  catholiques  Nous 
(^roulent,  comme  c'est  leur  devoir,  ils  sauront  exactement  quels 
sont  les  devoirs  de  chacun  tant  en  théorie  qu'en  pratique. — En 
théorie  d'abord  il  est  nécessaire  de  s'en  tenir  avec  une  adhésion 
inébranlable  à  tout  ce  que  les  Pontifes  Romains  ont  enseigné  ou 
enseigneront;  et,  toutes  les  fois  que  les  circonstances  l'exigeront, 
d'en  faire  profession  publique.  Particulièrement  en  ce  qui  touche 
aux  libertés  moilernes,  comme  on  les  appelle,  chacun  doit  s'en 
tenir  au  jugement  du  Siège  Apostolique,  et  se  conformer  à  ses 
décisions.  Il  faut  prendre  garde  de  se  laisser  tromper  parla  spé- 
cieuse honnêteté  de  ces  libertés,  et  se  rappeler  de  quelles  sources 
elles  émanent  et  par  quel  esprit  elles  se  propagent  et  se  soutien- 
nent. L'expérience  a  déjà  fait  suffisamment  connaître  les  résul- 
tats qu'elles  ont  eus  pour  la  société,  et  combien  les  frnits qu'elles 
ont  portés  inspirent  à  bon  droit  de  regrets  aux  hommes  honnêtes 
et  sages. — S'il  existe  quelque  part,  ou  si  l'on  imagine  par  la  pensée 
un  État  qui  persécute  effrontément  et  tyranniquement  le  nom  chré- 
tien, et  qu'on  le  confronte  au  genre  de  gouvernement  moderne 
dont  Nous  parlons,  ce  dernier  pourrait  sembler  plus  tolérable. 
Cependant  les  principes  sur  lesquels  se  base  ce  dernier  sont  de 
telle  nature,  ainsi  que  nous  l'avons  dit,  qu'en  eux-mêmes  ils  ne 
doivent  être  approuvés  par  personne, 

En  pratique,  l'action  peut  s'exercer  soit  dans  l's  affaires  pri- 
vées et  domestiques,  soit  dans  les  affaires  publiques. — Dans  l'ordre 
privé,  le  premier  devoir  de  chacun  est  de  conformer  très  exac- 
tement sa  vie  et  ses  mœurs  aux  préceptes  de  l'Évangile,  et  de  ne 
pas  reculer  devant  ce  que  la  vertu  chrétienne  impose  de  quelque 
peu  difficile  à  souffrir  et  à  endurer.  Tous  doivent,  en  outre, 
aimer  l'Église  comme  leur  mère  commune,  obéir  à  ses  lois,  pour- 
voir à  son  honneur,  sauvegarder  ses  droits,  et  prendre  soin  que 
coux  sur  lesquels  ils  exercent  quelque  autorité,  la  respectent  et 
l'ainienl  avec  la  même  piété  filiale.  Il  importe  encore  au  salut 
public  que  les  catholiques  prêtent  sagement  leur  concours  à 


—  587  — 

l'administration  des  affaires  municipales,  et  s'appliquent  surtout 
à  faire  en  sorte  que  l'autorité  publique  pourvoie  à  l'éducation 
religieuse  et  morale  de  la  jeunesse,  comme  il  convient  à  des 
chrétien?  :  de  là  dépend  sui'toul  le  salul  de  la  société.— Il  sera 
généralement  utile  et  louable  que  les  catholiques  étendent  leur 
action  au  delà  des  limites  de  ce  champ  trop  restreint,  et  abor- 
dent les  grandes  charges  de  l'État.  Généralement^  disons-nous, 
car  ici  Nos  conseils  s'adressent  à  toutes  les  nations.  Du  reste, 
il  peut  arriver  quelque  part  que  pour  les  motifs  les  plus  graves 
et  les  plus  justes,  il  ne  soit  nullement  expédient  de  participer 
an.\  affaires  politiques  et  d'accepter  les  fonctions  de  l'État. 

XIV 

EXHORTATION     .\UX      CATHOLIQUES     A     PRENDRE     PART     AUX     AFFAIRES 
PUBLIQUES    COMME    LES    PREMIERS    CHRÉTIENS. 

Mais  généralement,  comme  Nous  l'avons  dit.  refuser  de  pren- 
dre aucune  part  aux  affaires  publiques  serait  aussi  répréhen- 
sible  que  de  n'apporter  à  l'utilité  commune  ni  soin  ni  concours  ; 
d'autant  plus  que  les  catholiques,  en  vertu  même  de  la  doctrine 
qu'ils  professent,  sont  obligés  de  remplir  ce  devoir  en  toute  in- 
tégrité et  conscience.  D'ailleurs,  eux  s'abstenanl,  les  rênes  du 
gouvernement  passeront  sans  conteste  aux  mains  de  ceux  dont 
les  opinions  n'offrent  certes  pas  grand  espoir  de  salut  pour  l'Étal. 
Ce  serait,  de  plus,  pernicieux  aux  intérêts  chrétiens,  parce  que 
les  ennemis  de  l'Église  auraient  tout  pouvoir  et  ses  défenseurs 
aucun.  Il  est  donc  évident  que  les  catholiques  ont  de  justes 
motifs  d'aborder  la  vie  politique  ;  car  ils  le  font  et  doivent  le 
faire  non  pour  approuver  ce  qu'il  peut  y  avoir  de  blâmable  pré- 
sentement dans  les  institutions  politiques,  mais  pour  tirer  de 
ces  institutions  mêmes,  autant  que  faire  se  peut,  le  bien  public 
sincère  et  vrai,  en  se  proposant  d'infuser  dans  toutes  les  veines 
de  l'Étal  comme  une  sève  et  un  sang  réparateur,  la  vertu  et 
l'influence  de  la  religion  catholique. — Ainsi  fut-il  fait  aux  pre- 
miers âges  de  l'Église.  Rien  n'était  plus  éloigné  des  maximes 
et  des  mœurs  de  l'Église,  que  les  maximes  et  les  mœurs  des 
païens  ;  on  voyait  toutefois  les  chrétiens  incorruptibles  en  pleine 
superstition  et  toujours  semblables  à  eux-mêmes,^ entrer  coura- 


—  638  — 

geiisomcnt  partout  où  s'ouvrait  un  accès.  D'une  fidélité  exem- 
plaire envers  les  princes,  et  d'une;  obéissance  aux  lois  de  l'État 
aussi  parfaite  rpTil  leur  était  permis;  ils  jetaient  de  toute  part 
un  merveilleux  éclat  de  sainteté  ;  s'e-lforyaient  d'être  utiles  à 
leurs  frères,  et  d'attirer  l(>s  autres  à  suivre  Notre  Seigneur,  dis- 
posés cependant  à  céder  la  place  et  à  uiotiiir  courageusement 
s'ils  n'avaient  pu,  sans  blesser  leur  conscience,  garder  les  hon- 
neurs, les  magistratures  et  les  charges  militaires.  De  la  sorte, 
ils  introduisirent  i'a()idement  les  institutions  chi'étiennes  non 
seulemeni  dans  les  foyers  domestiques,  mais  dans  les  cam[)S,  la 
curie  el  jusqu'au  palais  impérial.  «  Nous  ne  sommes  que  d'hier, 
et  nous  remplissons  tout  ce  qui  est  à  vous,  vos  villes,  vos  îles, 
vos  forteresses,  vos  municipes,  vos  conciliabules,  vos  camps  eux- 
mêmes,  les  tribus,  les  décuries,  le  palais,  le  sénat,  le  forum.  )){a) 
Aussi,  lorsqu'il  fut  permis  de  professer  publiquement  l'Évangile, 
la  foi  chrétienne  apparut  dans  un  grand  nombre  de  villes,  non 
vagissante  encore,  mais  forte  et  déjà  pleine  de  vigueur. 

Dans  les'  temps  où  nous  sommes,  il  y  a  tout  lieu  de  renouveler 
ces  exemples  de  nos  pères.  Avant  tout,  il  est  nécessaire  que  tous 
les  catholiques  dignes  de  ce  nom  se  déterminent  à  être  et  à  se 
montrer  les  fils  très  dévoués  de  l'Eglise,  qu'ils  repoussent  sans 
hésiter  tout  ce  qui  serait  incompatible  avec  cette  profession, 
qu'ils  se  servent  des  institutions  publiques,  autantqn'ils  le  pour- 
ront faire  en  conscience,  au  profit  de  la  vérité  et  de  la  justice, 
qu'ils  travaillent  à  ce  que  la  liberté  ne  dépasse  pas  la  limite  posée 
jiar  la  loi  naturelle  etdivine  ;  qu'ils  prennentà  tâche  de  ramener 
toute  constitution  publique  à  cette  forme  chi-étienne  que  Nous 
avons  proposée  pour  modèle.-  Ce  n'est  pas  chose  aisée  que  de 
déterminer  un  mode  unique  et  c-,  rtain  pour  réaliser  ces  données, 
attendu  qu'il  doit  convenir  cà  des  lieux  et  à  des  temps  fort  dispa- 
rates entre  eux.  Néanmoins  il  faut  avant  tout  conserver  la  con- 
corde des  volontés  et  tendre  à  l'unifoimité  de  l'action.  On 
obtiendra  sûrement  ce  double  résultat,  si  chacun  pi-end  pour 
règle  de  conduite  les  prescriptions  du  Siège  Apostolique  et 
l'obéissance  aux  Évêques  que  l' Esprit-Saint  a  établis  pour  rêyir 
rEt/lisr  (le  Dieu,  (b) 


('•)  Terlul.  Apologet.  N.  37. 
CM  .\<<t.,  XX,  28. 


589  — 


XV 


FKlt.METt:,    CIIAIUTK,    JUSTICE    KT    MOUÉUATION    DANS  l.IiS  DISCUSSIONS, 

CONCOHDK  POUR   LE  HIKN  COMMUN.—  ItÉIÉHENCt, 

ENVESS    I.E    SAINT-SIÈGE. 

La  deleiise  du  nom  cliiélien  réclame  iin[)érieiisemt.'iit que  l'as- 
scMfimeul  aux  doctrines  enseignées  par  l'Église,  soit  de  la  [lart 
de  tous  unanime  et  constant,  et  de  ce  côté  il  faut  se  garder  ou 
d'être  en  quoi  que  ce  soit  de  connivence  avec  les  fausses  opi- 
nions, ou  de  les  combattre  plus  mollement  que  ne  le  comporte 
la  vérité.  Pour  les  choses  sur  lesquelles  on  peut  discuter  libre- 
ment, il  sera  permis  de  discuter  avec  modération  et  dans  le  but 
de  rechercher  la  véiité,  mais  en  mettant  de  côté  les  soupçons 
injustes  et  les  accusations  réciproques.  A  cette  fin,  de  peur  que 
l'union  des  esprits  ne  soit  détruite  par  de  téméraires  accnsj^tions, 
voici  ce  que  tous  doivent  admettre  :  la  profession  intègre  de  la 
foi  catholi(jue,  absolument  incompatible  avec  les  opinions  qui 
se  rapprochent  du  rationalisme  et  du  naturalisme,  et  dont  le  but 
capital  est  de  détruire  de  fond  en  comble  les  institutions  chré- 
tiennes et  d'établir  dans  la  société  l'autorité  de  l'homme  à  la 
place  de  celle  de  Dieu. — Il  n'est  pas  permis  non  plus  d'avoir 
deux  manières  île  se  conduire,  l'une  en  particulier,  l'autre  en 
public,  de  faç;on  à  respecter  l'autorité  de  l'Église  dans  sa  vie 
pi-lvée.  et  à  la  rejeter  dans  sa  vie  publique  ;  ce  serait  là  allier 
iisemble  le  bien  et  h?  mal,  et  mettre  l'homme  en  lutte  avec  lui- 
même,  quand  au  conliaire  il  doit  toujours  être  conséquent  et  ne 
s'écarter  de  la  vertu  chrétienne  en  aucun  genre  de  vie  ou  d'af- 
faires.— Mais  s'il  s'agit  de  questions  purement  politiqui^s,  du 
meilleur  genre  de  gouvernement,  de  tel  ou  tel  système  d'admi- 
nistration civile,  des  divergences  honnêtes  sont  permises.  La 
justice  ne  souffre  donc  pas  que  l'on  fasse  un  crime  à  des  hommes 
dont  la  piété  est  d'ailleurs  connue,  et  l'esprit  tout  disposé  à  ac- 
cepter docilement  les  décisions  du  Saint-Siège,  de  ce  qu'ils  sont 
d'un  avis  différent  sur  les  points  en  question.  Ce  serait  encore 
une  injustice  bien  plus  grande  de  suspecter  leur  foi  ou  de  les 
accuser  de  la  trahir,  ainsi  que  Nous  l'avons  regretté  plus  d'une 
fois. — Que  ce  soit  là  une  loi  imprescriptible  pour  les  écrivains  et 


—  540  — 

surtout  pour  les  journalistes.  Dans  une  lutte  où  les  plus  grands 
iulért^ls  sont  enjeu,  il  ne  faut  laisser  aucune  place  aux  dissen- 
sions intestines  on  ii  l'esprit  de  parti  ;  mais  dans  un  accord 
unanime  des  esj)rits  et  des  cœurs,  tous  doivent  poursuivre  le 
but  commun  qui  est  de  sauver  les  grands  intérêts  de  la  religion 
et  de  la  société.  Si  donc  par  le  passé  quelques  dissentiments  ont 
eu  lieu,  il  faut  les  ensevelir  dans  un  sincère  oubli  ;  si  quelque 
témérité,  si  quelque  injustice  a  été  commise,  quel  que  soit  le 
cou[table,  il  faut  tout  réparer  par  une  charité  réciproque  et  tout 
racheter  par  un  commun  assaut  de  déférence  envers  le  Saint- 
Siège.— De  la  sorte,  les  catholiques  obtiendront  deux  avantages 
très  importants;  celui  d'aider  l'Église  à  conserver  et  à  propager 
la  doctrine  chrétienne  et  celui  de  rendre  le  service  le  plus  signalé 
à  la  société,  dont  le  salut  est  fortement  compromis  par  les  mau- 
vaises doctrines  et  les  mauvaises  passions, 

XVI 

CONCLUSION    ET    BÉNÉDICTION    APOSTOLIQUE. 

C'est  là,  Vénérables  Frères,  ce  que  Nous  avons  cru  devoir 
enseigner  à  toutes  les  nations  du  monde  catholique  sur  la  consti- 
tution chiétienne  des  Etats,  et  les  devoirs  privés  des  sujets. 

Il  nous  reste  à  implorer  par  d'ardentes  prières  le  secours 
céleste,  et  à  conjurer  Dieu  de  faire  lui-même  aboutir  au  terme 
désiré  tous  nos  désirs  et  tous  nos  efforts  pour  sa  gloire  et  le 
salut  du  genre  humain,  car  Lui  seul  peut  éclairer  les  esprits  et 
toucher  les  cœurs  des  hommes.  Comme  gage  des  bénédictions 
divines  et  en  témoignage  de  Notre  paternelle  bienveillance.  Nous 
vous  donnons  dans  la  charité  du  Seigneur,  Vénérables  Frères,  à 
vous,  ainsi  qu'au  clergé  et  au  peuple  entier  confié  à  votre  garde 
et  à  votre  vigilance,  la  Bénédiction  Apostolique. 

Donné  à  Rome,  près  de  Saint-Pierre,  le  1er  uovembre  1885,  la 
huitième  année  de  Notre  PonliUcal. 

Léon  XUI,  Pape. 


—  541  — 

(N<^  141) 

MANDEMENT 

SUB    LR    JUBILfi    DE    1880 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assistant 
AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier,  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  Fidèles  de  l'Archidiocèse  de  Québec,  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Pour  la  troisième  fois  depuis  son  élection,  Notre  Saint-Père  le 
Pape  Léon  XIII,  dans  une  bulle  du  22  décembre  1885,  vient 
d"accorder  une  indulgence  plénière  en  forme  de  jubilé,  pour  toute 
l'année  1886.  Il  nous  fait  connaître  lui-même  les  motifs  qui  l'ont 
engagé  à  recourir  de  nouveau  à  ce  grand  moyen  d'implorer  le 
secours  du  ciel,  dans  les  circonstances  difficiles  où  se  trouve  la 
sainte  Eglise  Catholique. 

Après  avoir  défini  dans  son  admirable  encyclique  Immortale 
Dei,  l'origine,  les  droits  et  les  devoirs  de  la  société  chrétienne  et 
avoir  ainsi  posé  les  bases  sur  lesquelles  cette  société  est  appuyée, 
il  ne  lui  restait  plus,  pour  assurer  le  bonheur  des  peuples,  que 
de  faire  fleurir  les  vertus  chrétiennes  dans  tous  ses  membres. 
De  même  que  dans  un  édifice  la  beauté  et  la  solidité  dépendent 
de  la  beauté  et  de  la  solidité  de  chacune  des  parties,  ainsi  dans 
l'État  l'ordre  et  la  prospérité  sont  en  rapport  avec  les  vertus 
chrétiennes  publiques  et  privées  des  citoyens.  Aussi  l'ennemi 
de  tout  bien  fait-il  aujourd'hui  des  efforts  inouïs  pour  répandre 
la  démoralisation  et  l'infidélité.  La  sainte  Église  catholique  est 
seule  capable  d'opposer  une  digue  à  ce  torrent  de  démoralisatioa 
et  d'erreur  qui  envahit  le  monde. 


—  542  — 

La  tt'nr,  dit  le  prophète  Jérémie  (XII,  11),  est  en  proie  à  une 
lit'solotion  extrrnu^  parce  que  Von  a  chassé  Dieu  de  son  cœur  ;  déso- 
lai ione  (lesotata  est  terra^  quia  non  est  qui  recorjilel  corde.  Voilà 
pourquoi  le  ScigiitMir,  par  la  honche  d'un  autre  pro[»h('te  (Isaït) 
XIj\'1,  S...I,  iiivitt'  les  hommes  à  rentrer  dans  leur  cœur:  redite 
ad  cor  :  à  rappeler  dans  leur  mémoire  les  sii-cles  passés  et  àrccon- 
nailre  Dieu  pour  leur  Seigneur;  recordamini  prioris  sseculi.  quo- 
niam  e<jo  sum  Deus  et  non  est  ultra  deus,  nec  est  similis  nici. 

Aux  eni'anis  lidèles  tle  rÉglise,  il  appartient  pendant  ce  juhilé 
de  remédier  à  ces  maux  par  leur  assiduité  à  entendre  la  parole 
de  Dieu,  à  t'ain?  pénitence  de  leurs  péchés,  à  extirper  de  leur 
cœur  tous  les  mauvais  penchants,  et  à  donner  en  tout  et  partout 
le  bon  exemple.  Ce  sera  comme  un  levain  salutaire  qui.  malgré 
sa  petitesse,  pénétrera  la  masse  entière  pour  la  guérir  et  la  per- 
fectionner. C'est  ainsi,  Nos  Très  Chers  Frères,  qu'en  correspon- 
dant fidèlement  aux  intentions  du  vicaire  de  Jésus-Christ,  vous 
liavaillerez  non  seulement  à  la  sanctification  de  vos  âmes,  mais 
aussi  au  honheur  de  votre  patrie,  car,  nous  dit  le  Saint-Esprit  : 
La  justice  fait  prospérer  les  nations,  mais  le  péché  rend  les  peuples 
misérables  ;  justitia  élevai  gentes,  miseros  autem  facit  populos  pec- 
catum  (Prov.,  XIV,  34.). 

A  cette  occasion,  le  Saint-Père  exhorte  de  nouveau  les  fidèles 
à  se  faire  inscrire  dans  le  Tiers-Ordre  de  Saint-François  et  à  en 
observer  fidèlement  les  règles.  «  La  religion  n'est  pas  seule  à 
profiler  de  ce  trésor  immense  ;  la  patrie  en  retire  également  des 
bienfaits  inestimables.  Les  prières  et  les  bons  exemples  des 
Tertiaires  attireront  sur  elle  les  bénédictions  divines,  et  serviront 
à  faire  fleurir  toutes  les  vei'lus  qui  forment  les  bons  chrétiens  et, 
par  conséquent,  les  bons  citoyens.  »  (Mand.  No  132,  111  mars 
1S85.) 

Parmi  les  oeuvres  commandées  comme  condition  de  l'indul- 
gence du  jubilé,  se  trouvent  des  prières  à  faire  dans  les  églises 
désignées.  Notre  Seigneur  a  promis  d'exaucer  la  prière  de  deux 
ou  trois  personnes  qui  seront  d'accord  pour  lui  demander  quel- 
que grâce  (Matth.,  XVIII.  19.).  Combien  donc  sera  puissante  la 
prière  de  ces  millions  de  catholiques  répandus  sur  la  surface  de 
la  terre  !  Prière  unique,  puisqu'elle  se  fera  sur  l'invitation  et 


—  543  — 

selon  les  iiileiilioiis  du  Vicaire  de  Jésus-Clirisl  !  Prière  qui  aura 
l'appui  de  la  Toute-puissance  sttppUanle  de  Marie,  dont  le  Saint- 
Père  nous  exhorte  à  implorer  l'inlercession  dans  la  récitation  du 
saint  Rosaire  !  Il  faut  nous  humilier,  reconnaître  noire  néant 
et  notre  indignité,  purifier  nos  cœurs  de  tous  les  péchés  qui 
attirent  la  colère  divine  sur  la  terre,  profiter  de  ces  trésors  de 
miséricorde  mis  à  notre  disposition  pendant  cette  année  jubi- 
laire. Alors  se  vérifiera  pour  la  sainte  Eglise,  pour  notre  patrie, 
pour  chacun  de  nous,  cette  solennelle  et  consolante  promesse  du 
Kils  de  Dieu  :  Demandez  et  vous  recevrez  ;  pelile  et  accipielis. 
(Matth.,  VII,  1.) 

Bien  des  fois  déjà  depuis  son  élection,  Léon  XIII  a  exhorté  les 
catholiques  à  garder  entre  eux  l'imité  de  l'esprit  dans  le  lien  de  la 
paix  ;  servare  unitatem  spirilus  in  vinculo  pacis.  (Eph.,  IV,  3.) 
Pour  arriver  à  cette  paix  si  désirable  et  si  nécessaire,  en  face  de 
la  tempête  dont  l'Église  est  assaillie  en  ce  moment,  il  faut,  dit 
S.  Paul,  l'humililê,  la  douceur,  la  patience,  sans  quoi  le  lien  de  la 
charité  se  relâche  et  même  se  rompt  tout  à  fait.  La  bulle  ex- 
horte les  Évoques  du  monde  entier  à  faire  en  sorte  que  les  au- 
teurs de  ces  dissensions  entre  catholiques  reviennent  à  leur  de- 
voir, et  n'oublient  jamais  que  Jésus-Christ,  à  la  veille  de  monter 
sur  le  calvaire,  fit  à  son  Père  cette  demande  en  faveur  des  fidèles 
jusqu'à  la  consommation  des  siècles  :  Que  tous  soient  un,  comme 
vous,  mon  Pire,  l'êtes  en  moi  et  moi  en  vous  ;  afin  qu'eux  aussi 
soient  un  en  Nous  :  omnes  unum  sint,  sicut  tu,  Pater,  in  me  et  ego 
in  te,  ut  et  ipsi  in  nobis  unum  sint  (Jean,  XVII,  21.). 

Nous  vous  conjurons  tous.  Nos  Très  Chers  Frères,  et  en  par- 
ticulier les  journalistes  catholiques  de  notre  diocèse,  de  ne  jamais 
perdre  de  vue  cette  recommandation  du  Souverain  Pontife,  ni 
cette  suprême  prière  du  Sauveur  de  nos  âmes.  Sans  doute,  il  y 
a  dans  ce  monde  bien  des  questions  que  Dieu  a  livrées  aux  dis- 
putes des  hommes  ;  mundum  tradidit  disputationi  eorum  (Eccle., 
111,  II.)  ;  mais  la  charité  et  la  justice  envers  le  prochain,  le  res- 
pect de  l'autorité  et  de  la  liberté  d'antrui,  la  modération  dans  le 
langage,  sont  des  vertus  absolues  dont  rien  ne  peut  justifier  la 
violation. 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons  et 
ordonnons  ce  qui  suit  : 


—  644^ 

La  traduction  ci-jointe  de  l'encyclique  de  Notre  Saint-Père  le 
Pape  Léon  XI II,  on  date  du  22  décembre  1885,  accordant  un 
jubilé  extraordinaire,  sera  lue  et  publiée  à  la  suite  du  présent 
mandement. 

Les  cinq  conditions  à  remplir  pour  gagner  cette  indulgence, 
qui  est  applicable  aux  âmes  du  purgatoire,  sont  les  suivantes  : 

I"  La  confession  et  la  communion,  avec  les  dispositions  requises. 
La  confession  annuelle  et  la  communion  pascale  ne  peuvent  pas 
suHire  pour  gagner  l'indulgence  du  jubilé.  Les  enfants  qui 
n'ont  pas  encore  fait  leur  première  communion,  devront  être 
dispenses  de  la  communion  par  leur  confesseur  (a).  Les  confesseurs 
peuvent  commuer  les  autres  œuvres  prescrites,  quand  il  y  a 
quelque  raison  pour  cela,  par  exemple,  en  faveur  des  malades, 
des  prisonniers,  etc. 

2o  Six  visites  aux  églises  désignées.  Ces  visites  peuvent  se 
faire  toutes  le  même  jour  ou  à  des  jours  différents.  Les  visites 
d'une  même  église  peuvent  se  faire  à  la  suite  l'une  de  l'autre, 
pourvu  que  l'on  sorte  de  l'église  un  instant  entre  les  visites  et 
que  l'on  récite  chaque  fois  les  prières  prescrites. 

(b)  Les  fidèles  de  la  haute-ville  de  Québec,  de  la  rue  Saint- 
Paul  et  des  rues  voisines,  visiteront  deux  fois  la  Basilique, 
l'église  de  Saint-Patrice  et  la  chapelle  du  Séminaire. 

Ceux  de  la  basse-ville  et  du  quartier  Ghamplain.  deux  fois  la 
Basilique,  la  chapelle  du  Séminaire  et  l'église  de  la  basse-ville. 

Ceux  de  Notre-Dame  de  la  Garde  visiteront  six  fois  leur  église. 

Ceux  des  faubourgs  Saint-Jean  et  Saint-Louis,  visiteront  deux 
fois  les  églises  Saint-Jean,  des  Pères  Jésuites  et  de  Saint-Patrice. 


(a)  Nul  autre  que  le  confesseur  ne  peut  leur  accorder  cette  dispense,  ni  commuer  les 
autres  œuvres  enjointes.     Ce  pouvoir  doit  être  exercé  au  tribunal  de  la  pénitence. 

(h)  Messieurs  les  Curés  no  liront  des  paragraphes  suivants  jusqu'à  3o  que  ce  qui 
concerne  les  fidèles  de  leur  paroisse.  Il  serait  bon  de  revenir  à  plusieurs  reprises  sur 
les  conditions  du  jubilé  et  sur  la  manière  de  les  accomplir.  Pour  plus  grande  sûreté, 
on  pourrait  inviter  les  paroissiens  à  en  observer  quelqu'une  ensemble,  par  exemple,  à 
jeûner  tous  le  môme  jour  ou  dans  la  même  semaine,  à  faire  leurs  visites  ou  leur  au- 
mône... et  le  dimanche  précédent  expliquer  en  détail  ce  qu'il  y  a  à  faire.  Il  est  plus 
convenable  et  plue  prudent  de  terminer  par  la  confession  et  la  communion. 


—  045  — 

Ceux  de  Saint  Roch  visileronl  deux  l'ois  les  églises  de  Saiiil- 
Roch,  de  Saint-Sauveur  et  des  Congréganistes  de  Saint  Roch. 

Ceux  de  Saint  Sauveur  visiteront  deux  fois  les  églises  de  Saint- 
Sauveur,  de  Notre-Dame  de  Lourdes  et  des  Gongréganistes  de 
Sainl-Roch. 

Dans  les  paroisses  et  missions  de  la  campagne,  les  fidèles  visi- 
teront six  fois  leur  église  on  chapelle  paroissiale. 

Les  religieuses  non  cloîtrées  et  leurs  novices,  ainsi  que  les 
personnes  qui  vivent  dans  les  monastères,  suivront  la  même 
règle  que  les  fidèles  pour  la  visite  des  églises. 

Les  religieuses  cloîtrées  devront  faire  commuer  la  visite  des 
églises  assignées  pour  les  fidèles,  en  visites  de  leur  propre  cha- 
pelle ou  oratoire.  Cette  commutation  ne  peut  se  faire  que  par 
le  confesseur  au  tribunal  de  la  pénitence. 

Chaque  visite  qui  se  fera  processionnellement  comptera  pour 
deux. 

3»  Dans  chacune  de  ces  visites  d'église,  réciter  cinq  pater  et 
ave,  ou  autres  prières,  aux  intentions  du  Souverain  Pontife, 
savoir,  entre  autres,  pour  la  prospérité  et  l'exaltation  de  l'Église 
Catholique,  et  du  Siège  Apostolique,  l'extirpation  des  hérésies, 
la  conversion  des  pécheurs,  la  concorde  entre  les  princes  chré- 
tiens, la  paix  et  l'unité  de  tout  le  peuple  fidèle. 

4°  Deux  jours  de  jeûne  avec  maigre  strict,  c'est-à-dire,  avec 
abstinence  de  toute  graisse,  du  lait,  du  beurre,  du  fromage,  des 
œufs  et  de  tout  aliment  dans  lequel  entre  quelqu'un  de  ces  com- 
estibles. Ce  jeûne  peut  s'observer  l»  un  jour  du  carême  où 
l'induit  de  1844  nous  permet  de  manger  gras  ;  2°  en  dehors  du 
carême,  un  jour  quelconque,  même  un  vendredi,  pourvu  que  ce 
ne  soit  pas  un  jour  de  jeûne  d'obligation. 

5»  Une  aumône,  suivant  les  moyens  de  chacun,  d'après  le  con- 
seil du  confesseur,  en  faveur  d'une  œuvre  qui  favorise  la  propa- 
gation et  l'augmentation  de  la  foi  catholique,  ou  l'éducation 
chrétienne,  ou  les  vocations  ecclésiastiques. 

Les  navigateurs  et  les  voyageurs,  une  fois  revenus  à  leur 
domicile,  ou  arrêtés  quelque  part  pour  un  temps  suffisant,  pour- 
35 


—  546  — 

roiil  gagner  riiiùiilgem'e  en  accoiiiplissaiil  les  œuvres  prescrites 
l'I  en  visilaiil  six  fois  réglisecathédrale,  ou  principale,  ou  parois- 
siale, de  U'ur  domicile  on  dn  lieu. 

Tout  fidèle  (jni  a  l'iulention  sérieuse  et  sincère  de  gagner  l'in- 
du Igenco  dn  jubilé  et  d'accomplir  pour  cela  les  œuvres  prescrites, 
peut  faire  sa  confession  à  tout  prêtre  séculier  ou  régulier 
approuvé  dans  ce  diocèse  ;  et  tout  confesseur  est  autorisé  dans 
ce  cas  à  absoudre  de  toute  fan  le  et  censure  réservées  au  Pape  ou  à 
l'Ordinaire,  et  ;\  commuer  les  vœux  suivant  l'inslruction  annexée 
à  ce  mandement. 

{a]  Les  religieuses  cloitrées  ou  non  cloîtrées,  leurs  novices  et 
postulantes  sont  autorisées  à  faire  leur  confession  du  jubilé  à 
loul  confesseur  approuvé  dans  ce  diocèse  pour  entendre  les  con- 
fessions des  religieuses. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de  toutes 
les  églises  et  chapelles  paroissiales,  et  autres  où  se  fait  l'office 
public,  ainsi  qu'en  chapitre  dans  les  communautés  religieuses, 
le  premier  dimanche  après  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
et  le  contre  seing  de  notre  secrétaire,  le  vingt-huitième  jour  de 
janvier,  mil  huit  cent  quatre-vingt-six. 

-|-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

G.-A.  Marois,  Ptre, 

Secrétaire. 


(<i)  Ce  fiiiragraphe  ne  doit  être  lu  que  dans  les  communautés.  Toutefois  Messieurs 
les  Curts  de  Li  campagne  qui  ont  dos  couvents,  doivent  donner  aux  religieuses  qui  s'y 
trouvent,  connaissance  de  ce  paragraphe  et  de  celui  ou  il  est  question  des  visites  à 
faire. 


—  547  — 

INSTRUCTIO 

Ad  cterum  Qutbecensem  circa  jubileum  anni  1880. 


PAROGHI, 

l"  Optât  Summus  Pontifex  n\.  piis  concionibus  ail  vulgi  captiun 
accommodatis  muUiludincm  cnidiant  sacerdoles  lecli,  viaximeque 
ad  pœnitcnliam  cohortcnliir^  ad  Tevtii  ordinis  S.  Francisci  propa- 
yatioiiem  et  prœsertim  ad  devolionem  Rosarii  Marialis  promo- 
vendarn. 

2'ï  Fiant  igitur,  quantum  possibile  erit,  in  singulis  parochiis, 
spiritualia  exercitia  trium  saltem  dierura.  Pormiltimus  ni  in 
dictis  diebns  exponalur  Sanctissimnm  Sacramentum  semel  in 
die,  liora  convenienti,  et  detur  benedictio. 

II 

QUID    POSSINT   CONFESSARII. 

Quilibet  sacerdos  approbatus  in  hac  diœcesi,  potest  in  tola 
diœcesi,  semel  tantum,  unumquemque  pœnitenlem  et  in  foro 
conscientiœ  tantum,  in  favorem  fidelium  qui  ad  sacrum  tribunal 
accedunt  cum  serio  et  sincero  proposilo  lucrandi  jubileum,  et 
reliqua  ad  id  lucrandum  necessaria  opéra  adimplendi,  exercere 
sequentes  facullates,  imposita  salutari  pœnilenlia  et  injunctis  de 
jure  injungendis  : 

1«  Absolvere  ad  omnibus  excommunicationibus,  suspensioni- 
bus,  et  aliis  ecclesiaslicis  sententiis  et  censuris,  a  jure  vel  ab  lio- 
mincquavisde  causa  latis  siiuinflictis,  eliam  locorum  Ordinaiiis 
et  Summo  Ponliflci  seu  Sedi  Apostolicaî,  etiam  speciali  modo 
reservalis.  (  Vidcantur  exceplioncs  iiifra.) 

2»  Absolvere  ab  omnibus  peccatis  etiam  Ordinariis  ac  Summo 
Pontifici  et  Sedi  Apostolicse,  reservatis,  et  si  de  heresi  agalur, 
abjuratis  prius  et  retractatis  erroribus.  [Vidcantur  exccpliones 
infra.) 


—  548  — 

:{"  Cominutarc  in  alla  pia  et  salutaria  opéra,  votaquœcumque 
eliani  jiirata  ac  Sedi  Apostolicse  reservata,  EXGEPTIS  votis  a) 
casiilalis  pi-rppfu.T  ;  6)  religionis  ;  c)  (Dbligatioiiis  qusR  a  tertio 
accfptala  fiuM-il  ;  </)  iis  in  (inibiis  agatur  de  prrpjndicio  tertii  ; 
r)  jKiMialibiis  qiue  pr.rsrrvdlivœ  a  peccalo  nmiciipantur,  nisi 
coimnutatio  liât  in  alind  opus  quod  jndicetnr  fntnrnm  non  mi- 
nus a  peccato  pneservativum. 

i"  Dispensare,  in  casibus  occnltis  lantum,  cum  clericis  in  sa- 
cris  ordinibus  constitutis.  qui,  ob  violalam  aliquam  censuram, 
privati  fuissent  exercitio  ordinis  suscepti,  vel  facultate  ascen- 
dendi  ad  ordinem  superiorera. 

5"  Commutare  in  alia  pietatis  opéra,  (v.  g.  in  auditionem  mis- 
sa",  viam  crucis,  rosarium,  jejunium,  eleemosynam...),  vel  in 
aliud  iiroximum  tempus  prorogare,  eaqoe  injungere  quae  ipsi 
pdMiilentes  ellicere  polerunt.  unum  vel  plura  exoperibus  injunc- 
lis  pro  jubileo  lucrando,  in  favorem  pœnitentium,  in  carcere, 
aut  captivitate  existentium,  vel  aliqua  corporis  infirmitate  seu 
alio  quocumqne  impedimento  detentorum. 

6'^  Dispensare  super  communione  cum  pueris  qui  nondum  ad 
prima  m  communionen  admissi  fuerint.  Non  est  necessariura 
ut  aliud  opus  loco  communionis  injungatur  his  pueris. 

III 

QUID   NON   POSSINT    CONFESSAKH. 

lo  Dispensare  super  quacumque  alia  irregularitate,  vel  defectu, 
vel  incapacitate,  vel  inhabilitale,  prseter  illaai  de  qua  supra  in  4°. 
2»  Absolvere  complicem  in  turpi. 
3"  Absolvere  eum  qui  complicem  in  turpi  absolvit. 

4"  Absolvere  eum  qui  calumniose  accusavit  sacerdotem  de 
sollicitatione  in  confessione. 

5o  Absolvere  pœnitentes  quos  noverint  fuisse  sollicitatos  in 
confessione  et  qui  renuerint  denuntiare,  juxta  bullam  Beuedicti 
XIV  «  Sa  crame  nlum  pœiiilenlix.  » 

6"  Absolvere  eos  qui  a  Summo  Pontifice  et  Aposlolica  Sede, 
vel  ab  ali(iuo  Prœlato,  seu  judice  ecclesiastico  nominatim  excom- 
municali,  suspensi,  interdicti,  seu  alias  in  sententias  et  censuras 


—  549 

incidisse  declarati,  vel  publiée  denunciati  fneriut,  nisi  inlra  lom- 
piisjiibilei  salisfecerint,  etciim  partibus,  ubi  opiis  fnoril,  coiicor- 
daverint.  Si  tamera  intra  prœfinitum  tempiis,  jiidirio  confossarii, 
salisfacere  potiierint,  absolvi  poteninl  in  foro  conscientire  ad 
cfit'ctum  dumtaxat  assequendi  indulgentias  jubiloi,  injunota 
obligaLione  satisfaciendi  statim  ac  poterunt. 

7"  Dare  absolutionem  a  reservatis  vel  a  censiiris  vel  commii- 
lationcm  voloriim,  aiit  dispensationem  irregularitalis,  illi  qui 
jam  a  se  vel  ab  alio  absolutus  virtuto  facultatuin  hiijiis  jubilci, 
in  eadem  reciderit, 

IV 

DIVERS.E    DECLARATIONES. 

l«  Ad  kicrandum  jubileum  reqniritur  confessio  et  commiinio 
disiincta  a  confessione  annuali  et  commiinione  paschali  :  nec 
snffîcit  quod  qiiis  confessorera  adeat  duabiis  vicibns  in  ordine 
ad  nnicam  absolutionem. 

2'  Quando  eadem  ecclesia  est  pluries  visitanda,  necesse  est 
(>grrdi  ab  ecclesia  saltem  ad  momentum. 

S''  Indultum  pro  navigantibus  et  iter  facientibus  qui  impe- 
diunlnr  qnominusciirrente  tomporejubilei  opéra  injunctaexequi 
valeaut,  extendilur  etiam  ultra  hoc  tempus. 

4"  Qui  conditiones  prescriptas  adimplel  in  aliéna  diœcesi,  ubi 
non  habel  domicilium,  lucratur  jubileum  si  observet  ordina- 
liones  Ordinarii  loci  ubi  moratur.  Item  qui  partem  conditionum 
adimplel  in  una  diœcesi  et  alias  in  alla. 

5»  Poiest  fidelis  jubilei  indulgentiam  cumulative  pro  se  et 
defimcLis  lucrari. 

6"  Fidèles  in  processionibus  extra  januasecclesise  autoratorii, 
ob  illins  angustiam  rémanentes,  et  cum  aliis  orantes,  unnm 
corpus  moraliter  efformant,  ac  proinde  visitationi  pro  lucrando 
jubileo  satisfaciunt. 

(Acta  S.  Sedis,  vol.  VIII,  pag.  266,  359,  485,  487  et  554  ;  Vol. 
Xlir.  136.) 

Quebeci,  die  vigesima  octava  januarii  1886. 

f  E.-A.,  Archpus  Quebecen. 


—  660  — 
(No  142) 

MANDEMENT 

SrR    t,A    rONVOCATION    1)0    SEl'TièMK    CONCII.K    PnOVINCIAI.    DR    QUÉBKC 


i;i.ZKAR-ALEXANDRE  TASGHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assis- 
tant AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Scculicr  cl  RcfjuUcr.  aux  Communautés  Rclirpeuscs  cl  à 
lous  les  Fidèles  deVArchidloccse  de  Québec^  Salut  et  Détiédiction 
en  Notre  Scifjncur. 

Pour  la  septième  fois  depuis  l'éroclion  de  la  province  ecclé- 
siaslique  de  Québec,  un  concile  va  avoir  lieu  en  cette  ville.  Il 
s'ouvrira  le  dimanche,  30  mai  prochain  ;  dix  évoques  et  un  préfet 
apostoliqne,  assistés  de  théologiens  et  de  canonistes,  y  sont 
convoqués. 

Comme  celte  réunion  des  premiers  pasteurs  de  notre  province 
est  d'une  grande  importance  pour  le  bien  spirituel  de  tous  les 
fidèles  soumis  à  leur  juridiction,  Nous  vous  exhortons  tous, 
Nos  Très  Chers  Frères,  à  invoquer  avec  ferveur  et  confiance  les 
himières  du  Saint-Esprit,  afin  que  ceux  (ivCil  a  lui-même  placés 
pour  régir  V Église  de  Dieu  (AcL,  XX,  28.)  connaissent  la  voie  par 
laquelle  ils  doivent  conduire  les  âmes  confiées  à  leur  sollicitude. 

La  prière  est  un  devoir  de  tous  les  jours;  c'est  par  elle  que 
nous  viennent  les  grâces  dont  nous  avons  besoin  pour  notre 
salut.  Priez  sans  cesse,  dit  l'apôtre  Saint  Paul,  sine  intermissionc 
orale  (I.  Thess ,  V,  17.).  La  charité,  qui  unit  tous  les  membres  de 
l'Église,  nous  fait  un  devoir  de  prier  les  uns  pour  les  autres  afin 
que  nous  soyons  sauvés;  orale  pro  invicem  ut  salvcmini  (Saint 
Jacques,  V,  IG.).  Saint  Paul  (L  Tim.,  II,  1.)  recommande  de  prier 
pour  tous  les  fiommes  ;  pour  les  rois,  pour  tous  ceux  qui  sont  élevés 
dans  quelque  dignité -j  Ohsccro  ficri  oraliones  pro  omnibus  homini- 


—  551  — 

bus  qui  in  mblimilale  sunf.  Il  y  a  donc  pour  vous,  Nos  Tit's 
Chers  Frères,  obligation  de  prier  pour  ceux  qui  travaillenl  au 
salut  de  vos  âmes,  pour  le  Souverain  Pontife,  pour  les  Évrcjnes, 
pour  vos  curés  et  pour  tout  le  clergé.  Mais  cette  obligation 
devient  plus  urgente,  dans  les  circonstances  extraordinaires, 
comme  sont  les  assemblées  de  vos  premiei-s  pasteurs  couvociués 
au  nom  de  l'Église,  pour  délibérer  sur  les  questions  les  |)lus 
importantes  qui  concernent  le  salut  de  vos  Ames.  Nous  vous 
invitons  tous,  Nos  Très  Chers  Frères,  à  redoubler  de  ferveur,  à 
offrir  vos  prières,  vos  communions,  vos  bonnes  œuvres,  afin 
d'obtenir  du  Cœur  adorable  de  notre  divin  Rédempte\ir,  par 
l'intercession  de  Marie  Immaculée,  que  ce  Concile  tourne  à  la 
plus  grande  gloire  de  Dieu  et  au  salut  de  toutes  les  âmes  con- 
fiées à  la  sollicitude  des  Évèques  de  cette  province. 

A  cet  effet,  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  ordonnons 
ce  qui  suit  : 

h  A  commencer  le  premier  joui-  de  mars  prochain  et  jusqu'à 
la  fin  du  concile,  on  récitera  à  toutes  les  messes  l'oraison  du 
Saint-Esprit  et  l'on  cessera  de  dire  toute  autre  oraison  dcmandato. 

•2"  Dans  les  églises  où  doivent  avoir  lieu  les  Quarante  Heures, 
dejjuis  le  l*^''  mars  jusqu'au  (i  juin  inclusivement,  le  second  jour 
ou  dira  la  messe  votive  du  Saint-Esprit  au  lieu  de  la  messe  pro 
pace. 

3«  !.es  deux  dimanches  qui  précéderont  l'ouverture  du  con- 
cile et  le  jour  même,  Messieurs  les  Curés  inviteront  spécialement 
les  fidèles  à  prier  à  cette  intention  et  à  faire  des  œuvres  de  cha- 
rité et  de  mortification,  des  communions  et  antres  pratiques  de 
piété.  A  la  suite  de  la  grand'messe  de  ces  trois  dimanches,  on 
récitera  à  genoux  les  litanies  de  la  Sainte  Vierge. 

-\'>  Dans  la  Basilique  de  Québec,  outre  ce  qui  vient  d'être  or- 
donné, le  mercredi,  le  jeudi  et  le  vendredi  qui  précéderont 
l'ouverture  du  concile,  le  Saint-Sacrement  sera  exposé  depuis  le 
commencement  de  la  première  messe  jusqu'à  la  fin  de  la  dernière, 
et  le  soir  il  y  aura  salut  et  bénédiction  du  Saint-Sacrement. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  an  prône  de  tontes  les 
églises  et  chapelles  où  se  fait  l'office  public  et  en  chapitn»  d;ins 
les  communautés  religieuses,  le  premier  dimanchf  après  sa  ré- 
ception. 


—  552  — 

Donné  à  Québec,  sons  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
ol  le  contre-seing  de  noire  secrétaire,  en  la  fèlede  laPnrificalion 
(le  la  Très  Sainte  Vierge,  (Icnx  lévrier  mil  huit  cent  quatre- 
vingt-six. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Mardis,  Pti-e, 

Secrétaire. 


CIRCULAIRE  AU  CLERGE 

AU    SUJET    !)U    JUBILÉ 


j  Archevêché  de  Québkc, 
1         2  février  1886. 
Monsieur, 

Je  vous  transmets  avec  le  présent  mandement  quelques  déci- 
sions récentes  de  la  S.  Pénilencerie  au  sujet  du  jubilé. 

En  conséquence  du  premier  article,  il  faut  effacer  tous  les 
mots  suivants  dans  les  lignes  5  et  6  de  la  page  7  de  mon  mande- 
ment N»  141  sur  le  jubilé  :  1">  Un  jour  du  carême  où  VinduU  de 
I84i  nous  permet  de  manger  gras  ;  2"  en  dehors  du  carême. 

La  phrase  doit  donc  se  lire  comme  suit  :  Ce  jeûne  peut  s'ob- 
server un  jour  quelconque,  môme  un  vendredi,  pourvu  que  ce 
ne  soit  pas  un  jour  de  jeûne  d'obligation.  » 

Vous  voudrez  bien  en  donner  connaissance  au.x  personnes  qui 
sont  sous  votre  direction. 

■\-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


Sacra  l'œnUenliaria  de  mandalo  SSmi   D.  N.  Lconis   PP.   XI II  sc- 
qurnlcx  declaraliones  edil  pro  jubilxo  liujus  anni  1886. 

I.  .Icjimium  pro  jubilœo  consequendo  pr.Tscriptum  adimpleri 
non  posse  diebus  stricti  juris  jejnnio  reservatis  nec  diebus  qua- 


—  553  — 

tuor  temponim  per  annum  ol  nisi  adhibeantiir  cibi  osurialos, 
vetito  iisu  circa  qualitatcni  ciborum  cujiisciiiiKiiit'  indiilli  seii 
privilegii  etiam  buUie  CriiciaUn.  In  iis  vero  locis  iibi  cibis  esii- 
rialibiis  nti  difficile  sit,  Ordinarios  posse  indiilgero  iil  ova  et  lac- 
ticinia  adhibeantur,  servata  in  céleris  jejiuiiiecclcsiasLici  forma. 

II  Christifidelibus  ciim  capiliilis,  congregatioiiibus,  coiifra- 
ternitalibu^,  collegiis  nec  non  eu  m  proprio  parocho  aut  sacer- 
dote  ab  eo  depiUalo  ecclesias  pi-o  lucraiido  jiibiheo  processioiia- 
liler  visitantibus  applicari  posse  ab  Ordinariis  indulluni  in 
litteris  apostolicis  iisdem  capiliilis,  congregationibus  etc.,  con- 
cessum. 

III.  Una  eademque  confessione  et  commnnione  non  posse 
satisfieri  praîcepto  paschali  et  simiil  acqniri  jubilseum. 

IV.  Jubilseum  qnoad  plenariam  indulgentiau!  bis  aut  pluries 

icquiri  posse  injuncla  opéra  bis  aut  pluries  iterando;  semelvero, 

idest  prima  tantum  vice,  qnoad  ceteros  favores,  nempe  absolu- 

tionis   a  censuris  et  a   casibus   reservatis,    commulationes   aut 

dispensationes. 

V.  Ad  injnnctas  visitationes  exequendas  designari  posse  etiam 
capellas  et  oratoria,  dummodo  sint  publico  cullui  addicta  (>t  in 
iis  soleat  Missa  celebrari. 

VI.  Visitationes  ad  lucrandum  jubilseum  indictas,  dummodo 
pra?scripto  numéro  fiant,  institui  posse  pro  libitu  fidelium  sive 
nuo  sive  diversis  diebus. 

VIL  Posse  lucrari  jubiheum  eos  qui  conditiones  praîscriptas 
partim  in  una  diœcesi  partini  in  alla  quacumque  ex  causa  adim- 
plent  aut  perficiunt,  si  observent  ordinationes  Ordinariorum 
locorum. 

VIII.  Confessarios  uti  non  posse  facuUatibus  exlraordinariis 
per  litteras  apostolicas  concessis  cum  iis  qui  pctunt  absolvi  et 
dispensari,  sed  nolunt  adimplere  opéra  injuncta  et  lucrari  jubi- 
lœum. 

Datum  Romse  in  sacra  Pœnitentiaria  die  15  januarii  1886. 

Raphaël  Gard.  Monaco  La  Valletta 
Major  Poenitentiarius. 
Hyppolitus  Gan.  Palombi,  Secretarius. 


554  — 


(No  143) 


MANDEMENT 

SUR    CERTAINKS    SOCIÉTÉS    DÉPKNDUK8 


I':LZb:AR-ALEXANDRF:  TASCHEREAU,  par  la  grâce  de 
Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec,  Assistant 
AU  Trône  Pontifical, 

Au  Clergé  Séculier  et  Réfjulicr^  et  à  tous  les  Fidèles  de  V Archidioc'ese 
de  Québec,  Salut  cl  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Dans  notre  mandement  du  29  juin  1884,  Nous  vous  avons 
déjà  mis  'en  garde,  Nos  Très  Chers  Frères,  contre  toutes  les 
sociétés  dangereuses  et  en  particulier  contre  la  franc-maçonnerie, 
si  formellement  condamnée  par  les  Souverains  Pontifes,  et  en 
particulier  par  Sa  Sainteté  le  Pape  Léon  XTIl,  dans  la  bulle 
Ilumaimm  genus. 

Nous  ci-oyons  devoir  vous  rappeler.  Nos  Très  Chers  Frères, 
que  la  loi  de  l'Église  défend  de  s'enrôler  dans  la  franc-macon- 
nerie  sons  peine  d'excommunication  encourue  par  le  fait  même, 
et  dont  l'absolution  est  réservée  au  Souverain  Pontife.  Vous 
savez  bien  que  l'excommunication  est  la  plus  terrible  peine  que 
l'Église  puisse  iniligcr  à  un  coupable.  Quel  malheur  pour  un 
enfant  de  se  voir  chassé  do  la  maison  paternelle  !  Celui  qui  a 
encouru  l'excommunication  se  trouve  en  dehors  de  la  sainte 
Église  catholique,  il  ne  participe  plus  à  ses  prières,  n'a  plus  de 
droit  à  ses  sacrements,  et,  s'il  meurt  dans  cet  état,  son  âme  séparée 
de  la  vraie  Église  ne  peut  avoir  droit  à  l'héritage  céleste,  et  son 
corps  ne  peut  reposer  dans  une  terre  bénite  par  l'Église. 

A  l'occasion  du  jubilé,  le  Saint-Père  accorde  à  tous  les  con- 
fosseurs  le  pouvoir  d'en  absoudre  ceux  qui,  étant  sincèrement 
repentants  el  voulant  gagner  l'indulgence  du  jubilé,  renonce- 
ront franchemput  nf  pour  toujours  à  la  franc-maçonnerie.  Nous 


—  565  — 

exhortons  tons  cenx  qui  auraient  en  l'imprudence  et  le  malheur 
de  s'enrôler  dans  cette  association  condamnée  par  l'Église,  à 
profiter  des  grâces  du  jubilé  pour  se  jéconcilier  avec  Dieu  et 
avec  son  Église,  hors  de  laquelle  il  n'y  a  point  de  salut.  Nous 
les  en  supplions  pour  l'amour  de  Jésus  qui  a  versé  jusqu'à  la 
dernière  goutte  de  son  sang  pour  le  salut  de  leur  âme. 

Des  troubles  sérieux,  accompagnés  d'incendies  désastreux  et 
de  nombreuses  pertes  de  vie,  viennent  d'avoir  lieu  dans  un  bon 
nombre  de  villes  des  Étals-Unis.  El  s'il  faut  en  croire  les  jour- 
naux, ces  malheurs  sont  le  fruit  des  grèves  organisées  par  une 
société  dont  les  i-amifications  s'étendent  partout  et  comptent  pour 
associés  des  ouvriers  de  toute  espèce. 

Ayant  appris  que  des  émissaires  de  la  société  des  chevaliers  du 
travail  ont  essayé  de  recrutei'  des  membres  dans  quelques 
parties  de  cette  province.  Nous  croyons  devoir,  Nos  Très  Chers 
Frères,  vous  mettre  en  garde  contre  elle.  Et  veuillez  remarquer 
que  Nous  ne  parlons  pas  en  notre  propre  nom,  mais  au  nom  du 
Saint-Siège  que  Nous  avons  consulté. 

En  effet,  au  mois  d'octobre  1883,  Nous  avons  envoyé  à  Rome 
un  exemplaire  authentique  des  règles  et  constitutions  de  cette 
société,  qui  Nous  avait  été  mis  en  mains  par  un  membre  qui 
désirait  savoir  au  juste  à  quoi  s'en  tenir.  Près  d'une  année  plus 
tard,  la  Congrégation  du  Saint  Office,  après  avoir  examiné  ces 
conslilutions  avec  tout  le  soin  et  toute  la  prudence  possibles, 
Nous  a  donné  la  réponse  suivante,  qui  doit  vous  servir  de  règle 
absolue  et  vous  tenir  éloignés  de  la  société  des  chevaliers  du 
travail.     En  voici  la  traduction  fidèle  : 

«  Vu  les  principes,  l'organisation  et  les  statuts  de  la  société 
des  chevaliers  du  travail.,  celle  société  doit  être  rangée  [)armi 
celles  que  le  Saint-Siège  prohibe,  suivant  l'Instruction  de  cette 
suprême  congrégation,  donnée  le  10  mai  1884.  » 

Nous  n'ignorons  pas,  Nos  Très  Chers  Frères,  que  pour  éluder 
celte  condamnation  si  précise  et  si  claire,  on  a  cru  qu'il  suffisait 
de  changer  queUiues  articles  des  constitutions.  Nous  ferons 
remarquer  deux  choses  ; 


—  56H  — 

1"  Que  le  jiigomoiil  étant  appuyé  sur  les  principes,  l'organisa- 
lion  cl  tes  stafuls  (le  la  socii'lt'^  il  faudrait  changer  loul  cela  du 
fond  en  comble  pour  échapper  à  la  condamnation  • 

•2'>  Que  lo  Saint-Siège  est  le  seul  juge  compétent  pour  décider 
SI  les  changements  opérés  sont  de  nature  à  rendre  cette  société 
acceptable  pour  les  enfants  de  l'Église  :  en  attendant  cette  déci- 
sion, un  catholique  doit  tenii-  la  société  pour  défendue. 

La  Congrégation  du  Saint-Office  continue  sa  réponse  en  ex- 
hortant les  Évèques  à  employer  contre  cette  société  et  les  socié- 
tés semblabl(>s,  les  procédures  et  les  remèdes  exposés  dans  l'ins- 
truction du  10  mai  188-4,  c'est-à-dire,  à  regarder  comme  coupables, 
de  péché  grave  et  indignes  de  l'absolution  ceux  qui  persistent  à 
en  faire  partie. 

Prenez  donc  pour  règle  générale.  Nos  Très  Ghers  Frères,  de 
ne  jamais  donner  votre  nom  à  ces  sociétés,  surtout  si  elles  vous 
sont  proposées  par  des  étrangers,  sans  avoir  consulté  vos  pas- 
teurs. Cela  vous  épargnera  bien  des  difficultés  sérieuses, 
quelquefois  des  dangers  pour  votre  vie  ou  votre  fortune.  Défiez- 
vous  en  d'autant  plus  qu'elles  se  couvrent  du  voile  d'une  fin 
honnête,  qui  peut  en  imposer  facilement. 

"Sous  prétexte  de  protéger  les  pauvres  ouvriers  contre  les 
riches  et  les  puissants  qui  voudraient  les  opprimer,  les  chefs  et 
les  propagateurs  de  ces  sociétés  cherchent  à  s'élever  et  à  s'enri- 
chir aux  dépens  de  ces  mêmes  ouvriers  souvent  trop  crédules. 
Ils  font  sonner  bien  haut  les  beaux  noms  de  proteclion  muluclle 
rt  de  cliariU'^  pour  tenir  leurs  adeptes  dans  une  agitation  conti- 
nuelle et  fomenter  des  troubles,  des  désordres  et  des  injustices. 
De  là  résultent  pour  les  pauvres  ouvriers  deux  grands  malheurs. 
D'abord  ils  s'exposent  au  danger  de  perdre  leur  foi,  leurs  mœurs 
et  tout  sentiment  de  probité  et  de  justice,  en  faisant  société  avec 
des  inconnus  qui  se  montrent  malheureusement  trop   habiles  à 
leur  communiquer  leur  propre  perversité.     En  second  lieu,  l'on 
a  vu  ici,  comme  aux  États-Unis,  comme  en  Angleterre,  comme 
on  France  et  partout  ailleurs,  les  tristes  fruits  de  ces  conspira- 
tions contre  le  repos   public.     Les   pauvres  ouvriers  n'en  ont 
retiré  qu'une  misère  plus  profonde,  une  ruine  totale  des  indus- 


—  557  — 

tries  qui  les  faisaient  vivre  ;  et  quelquefois  môme,  les  rigueurs 
de  la  justice  humaine  sont  venues  y  ajouter  dos  châtiments 
exemplaires.  " 

«  Croyez-le  donc  bien,  Nos  Très  Ghers  Frères,  lorsque  vos 
pasteurs  et  vos  confesseurs  cherchent  à  vous  détourner  de  ces 
sociétés,  ils  se  montrent  vos  véritables  et  sincères  amis  ;  vous 
seriez  bien  aveugles  si  vous  méprisiez  leurs  avis  pour  prêter 
l'oreille  à  des  étrangers,  à  des  inconnus  qui  vous  flattent  pour 
vous  dépouiller,  et  qui  vous  font  de  séduisantes  promesses  pour 
vous  précipiter  dans  un  abime,  d'où  ils  se  garderont  bien  de 
vous  aider  à  sortir.  »  (a) 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  Nous  réglons 
et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

lo  Le  présent  mandement  sera  lu  le  premier  dimanche  après 
la  réception,  dans  toutes  les  églises  et  chapelles  de  paroisses  et 
de  missions  où  se  fait  Toflice  public  ; 

2°  Après  cette  publication,  on  récitera  à  genoux  un  Pater  et 
un  Ave  pour  la  conversion  de  tous  ceux  qui  ont  eu  le  malheur 
de  s'engager  dans  une  société  défendue  par  l'Église. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  noti'e  Secrétaire,  le  dix-neuf  avril  mil  huit 
cent  quatre-vingt-six. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Par  Monseigneur, 

C.-A.  Marois,  Ptre, 

Secrétaire. 


(a)   Mandement  du  Quatrième  Concile  de  Québec,  14  mai  1886. 


—  558  — 
(N»  144) 

CIKCULAIRE  AU  CLERGÉ 


J  Archevêché  de  québec, 
(  14  mai  1880. 

r.  Donior  de  Saint-Picrro  on  1885. 
II.   Honoraires  de  messes  envoyés  hors  du  diocèse. 
m.  Défense  do  vendre  des  boissons  dans  les  bazars. 
IV.  Bureau  de  santé  et  épidémies. 
V.  Retraites. 

\'r.  Voile  humerai  à  porter  dans  la  bénédiction  donnée  avec  le  ciboire. 
VII.  Indulgence  in  ariiculo  mortiii  :   réponse  de  la  Sacrée  Congrégation  des  Indul- 
gences. 
VIII.  Induit  concernani  la  solennité  de  Saint  Michel. 

IX.  Réponse  de  la  Sacrée  Pénitoncerie  concernant  le  jeûne  eucharistique  et  l'heure 
dite  des  chemins  de  fer. 
X.  Quête  pour  l'autel  de  Sainte  Anne. 

Monsieur, 

I 

Le  4  lévrier  deinier.  j'ai  transmis  à  Son  Éminence  le  Cardinal 
Préfet  de  la  Propagande  la  somme  de  S3773.G5,  recaeillie  dans 
l'archidiocèse  de  Québec-  pour  le  denier  de  Saint-Pierre  pendant 
l'année  1885. 

Le  12  mars,  Son  Éminence  m'écrit  que  le  Saint-Père  a  reçu 
avec  reconnaissance  cette  offrande,  et  envoie  sa  bénédiction  apos- 
tolique au  clergé  et  au.x  fidèles  qui  lui  ont  donné  celte  marque 
d'aflectiou. 

II 

J'ai  dernièrement  été  consulté  sur  la  question,  si  des  laïques 
du   diocèse  peuvent  envoyer  des   honoraires  de   messes   dans 


—  559  — 

d'autres  diocèses.  L'art,  i.  du  décret  XIV  de  notre  sixième  con- 
cile est  bien  formel  là-dessus  :  Nulla  stipendia  missai'iim  exlrii 
diœcesim  millanlur  absque  licentia  Ordinarii  :  aucun  honoraire  de 
messes  ne  doit  être  envoyé  hors  du  diocèse  sans  la  permission  de 
rOrdinaire.    La  défense  est  absolue  et  générale. 

Dans  ma  circulaire  (N"  125)  du  19  novembre  1883,  j'ai  révo(iué 
toutes  les  permissions  particulières  d'envoyer  ailleurs  des  hono- 
raires de  messes.    Je  renouvelle  cette  révocation, 

III 

Depuis  quelques  années,  l'usage  s'est  introduit  dans  les  bazars 
de  fournir  du  vin  et  des  boissons  alcooliques  ou  fernientées  aux 
pei'sonnes  qui  viennent  y  prendre  des  repas.  Comme  cet  usage 
peut  donner  occasion  à  des  inconvénients,  j'en  suis  venu  à  la 
conclusion  qu'il  vaut  mieux  abolir  cet  usage,  et  de  prohiber 
dans  les  bazars,  toute  vente  de  spiritueux  et  de  bière,  comme  il 
a  été  ordonné  dans  le  troisième  concile  plénier  de  Baltimore 
(Art.  290.).  On  m'a  quelquefois  demandé  la  permission  de  tenir 
les  bazars  ouverts  dans  l'après-midi  ou  la  soirée  des  dimanches 
et  fêtes  ;  je  l'ai  toujours  refusée  et  suis  déterminé  à  ne  pas  l'ac- 
corder. 

IV 

Vous  avez  dû  recevoir,  dans  le  mois  d'avril  dernier,  une  lettre 
du  secrétaire  du  bureau  central  de  santé,  vous  demandant  d'im- 
portantes informations  sur  l'état  actuel  de  la  santé  dans  votre 
paroisse.  J'espère  que  vous  vous  êtes  fait  un  devoir  de  donner 
ces  renseignements  qui  peuvent  être  si  utiles,  et  que,  si  vous 
l'avez  omis,  vous  vous  en  acquitterez  au  plus  tôt. 

Je  n'ignore  pas  que  dans  quelques  paroisses,  heureusement 
peu  nombreuses,  il  y  a  de  forts  préjugés  contre  l'opportunité  et 
l'utilité  des  précautions  à  prendre  contre  les  maladies  conta- 
gieuses, et  surtout  en  ce  qui  regarde  l'établissement  de  bureaux 
de  santé.  Je  compte  sur  votre  zèle  et  votre  prudence  pour  faire 
dispai-aitre  ces  préjugés  et  rendre  ce  service  à  toute  la  Province. 
Au  besoin,  vous  devrez  avoir  recours  au  bureau  central  de  santé 
(30,  Rue  Saint-Jacques,  Montréal)  qui  est  revêtu  de  tous  les  pou- 
voirs nécessaires. 


—  600  — 


V 


La  incmièro  retrailo  s'ouvrira  au  Sémiuaire  mardi,  le  24  août 
prochain  au  soir,  pour  se  terminer  le  31  du  môme  mois  au  malin. 
La  seconde  commencera  mardi,  le  7  septembre  au  soir  et  finira 
le  14  au  matin. 

Veuillez  suivre  les  avis  donnés  à  ce  sujet  dans  la  circulaire 
N"  134,  22  juin  1885. 

VI 

Dans  l'appendice  au  rituel  (éd.  1874)  page  69,  il  n'est  pas  dit 
que  pour  donner  la  bénédiction  avec  le  saint  ciboire,  il  faille  se 
servir  du  voile  humerai.  Gomme  plusieurs  décisions  en  exigent 
l'usage  dans  cette  cérémonie,  il  faudra  désormais  suivre  cette 
rubrique.  Il  sera  bon  cà  la  page  ci-dessus  mentionnée  d'ajouter 
en  marge  les  mots  suivants  (après  étole  blanche)  :  «  et  le  voile 
huméi-al.  « 

VII 

Comme  certains  auteurs  pensent  que  la  bénédiction  apostolique 
avec  indulgence  plénière  m  articulo  mortis  ne  peut  être  accordée 
que  dans  le  cas  où  il  y  a  danger  imminent  de  mort,  la  Sacrée 
Congrégation  des  Indulgences  a  donné  le  19  décembre  1885,  la 
réponse  suivante  : 

Q.  Utrum  benedictio  apostolica  cum  indulgentia  plenaria  in 
articulo  mortis  dari  possit  post  collata  extrema  sacramenta  quum 
pericnlura  quidem  mortis  adest,  non  tamen  imminens  ? 

R.  Affirmative  ;  quam  responsionem  ex  rei  natura  pro  omnibus 
segrotis  Ghristifidelibus  in  mortis  periculo  constitutis  valere 
dixerunt.  [Tablet,  24  avril  1886.) 

VIII 

Vous  trouverez  ci-après  l'induit  qui  permet  de  retarder  la 
solennité  de  Saint  Michel  jusqu'au  second  dimanche  d'octobre, 
quand  elle  se  trouve  en  concurrence  avec  le  Saint  Rosaire.   Voici 


—  sel- 
les  rnbriqiit's  à  suivre  cette   année   ]o   iiremici-   et    le   second 
dinnanche  d'octobre  et  dont  je  vous  prie  de  prendre  note  sur 
votre  calendrier,  aussitôt  que  vous  aurez  reçu  la  pi-ésente. 

OCTOBRE  1886. 

Le  3  octobre,  on  fait  l'office  et  la  Solennité  du  Saint  Rosaire. 
La  Solennité  de  Saint  Michel  est  renvoyée  au  second  dimanche 
d'octobre,  d'après  l'induit  du  G  décembre  1885. 

Le  10  octobre,  pour  l'oCTict^  et  les  messes  privées,  on  suit  la 
rubrique  indiquée  dans  VOr/lo.  Ou  célèbre  ainsi  la  solennité  de 
Saint  Michel  : 

Solemnitas  S.  Micliaelis.  Missa  priiici palis  ut  i:i  Jostr»,  Corn. 
Ma  terni  ta  tis  B.  M.  V.,  dom.  et  S.  Francisci  Borgiœ.  Pi-œf.  SS. 
Triiiit.  Ev  dom.  in  fine. — lu  II  Vesp.  caniatis  S.  Michaelis,  com. 
Maternilatis  B.  M.  V.,  dom.,  et  S.  Francisci  Bor";ia3. 


'  o* 


IX 

4 

Dans  tout  ce  diocèse,  l'heure  véritable  est  plus  ou  moins  en 
avant  de  ce  que  l'on  appelle  l'heure  des  chemins  de  fer,  qui  est 
maintenant  adoptée  presque  partout.  Ainsi,  à  Québec,  quand  il 
est  minuit  suivant  l'heui-e  des  chemins  de  fer,  il  est  minuit  et 
treize  minutes  à  Theure  véritable.  Ou  s'est  demandé  si  pour  le 
jeûne  eucharistique^  on  peut  se  régler  suivant  l'heure  des  chemins 
(le  fer.  Le  24  mars  dernier,  la  S.  Pénitencerie  a  répondu  afiir- 
mativement  à  la  consultation  que  j'avais  faite,  comme  vous  le 
verrez  à  la  suite  de  cette  circulaire. 


Veuillez  ne  pas  oublier  la  quête  qui  doit  se  faire  en  juillet 
î»rochaiu  pour  le  maitre-autel  de  l'éirlise  de  la  bonne  Sainte-Anne, 
conformément  au  mandement  N"  135,  26  juin  1885.  Après  avoir 
brièvement  exposé  le  but  de  cette  quête,  Messieurs  les  Curés 
liront,  au  premier  dimanche  de  juillet,  le  dispositif  Nos  1  et  2,  de 
la  pai,^e  7  du  dit  mandement. 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  mon  dévouemcMit. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 
36 


—  562  — 

INnULl-    CONCEKNANT    LA    SOI.KNNITÉ    DK    SAINT  MICHEL. 

Kx  aiulionlia  SSmi  habita  die  G  decembris  1885. 

SSiinis  D.  N.  L(.o  D.  Providuiilia  PP.  XIII,  referente  me 
iiifrascriplo  archiopiscopo  Tyien.,  S.C.de  Propaganda  fidesecre- 
fario,  biMiigne  indulsil  ni  f-  sluin  S.  Michaelis  archangeli  cele- 
brari  possit  die  trigesima  ejiisdem  mensis  seplembris,  si  erit  dies 
doiniiiica,  vol  dominica  seciinda  Oclobris. 

Dalum  Romœ  ex  sed.  diclse  S.  Gong,  die  et  anno  ut  supra. 

(Signât.)        -j-  D.,  Archiep.  Tyren., 

Secret. 


g.  In  Canadensi  regione  viœ  ferreœ  horam  communem  adop- 
lavorunl  eamdeni  in  singulis  zonis  quindecim  graduum  longitu- 
dinis.  Iliiic  in  qnibnsdam  locis  vernm  tempus  semihora  prœce- 
dit  tempns  vise  ferreœ,  in  aliis  locis  vero  sequitnr,  et  in  intermediis 
locis  plus  minusve  aut  prsecedit  aut  sequilur. 

In  Iota  diœcesi  Quebecensi,  ubi  verum  tempus  prsecedit  horam 
viœ  ferreœ,  cives  et  ipsum  gubernium,  ad  majorem  commodi- 
lulcm,  adoptaverunt  horam  viarum  furrearum  :  quœritur  an 
quis  possil  uli  hac  hora  injejunio  eucharislico,  vel  polius  debeat 
scqui  tempus  verum  ? 

R.  Sacra  Pœnitenliaria  ad  dubium  propositum  respondit  : 
AlTirmativead  iam  partem  ;  négative  ad  2am. 

Dalum  Romaî  in  sacra  Pœnitenliaria  die  24a  Marlii  1886. 

(Signât.)  R.  Gard.  Monaco,  P.  M. 


—  568 


(N"  145) 


CIRCULAIRP:  AU  CLERGÉ 


AD    SUJET    PE    LA  VISITE    PASTORALE 


Archkvéché  de  Québec, 
2  juin  1886. 


Monsieur, 


La  visite  pastorale  aura  lieu  aux  jours  indiqués  dans  l'itiné- 
raire. 

Monseigneur  Lorrain,  vicaire  apostolique  de  Pontiac,  a  bien 
voulu  se  charger  de  la  faire  en  mon  nom,  jusqu'au  Château- 
Richer  inclusivement.  On  lui  rendra  les  mêmes  honneurs  qu'à 
moi-même,  et  en  qualité  de  visiteur  il  aura  les  mêmes  pouvoirs. 

Je  me  rendrai  à  Charlesbourg,  le  21  vers  deux  heures  après 
midi,  et  continuerai  la  visite  comme  il  est  indiqué  dans  Titiné- 
raire 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  mou  sincère  atta- 
chement. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  564  — 


(N«146) 


LETTRE  PASTORALE 

l>KS    pèUES    nu    SKPTIKMK    CONCILB    DE    QUÉBEC 


NOUS,  PAR  i-A  GRACE  DE  Dieu  et  du  Siège  Apostolique,  Arche- 
vêque   ET    ÉVÉQUES    DE    LA    PROVIN'CE    ECCLÉSIASTIQUE    DE  QuÉBEC  ET 

Préfet  Apostolique  du  golfe  saint-laurent, 

.41/  Cierge  Séculier  et  Régulier  et  à  tous  les  Fidèles  de  cette  province^ 
Salut  et  Bénédiction  en  Noire  Seigneur. 

Vous  avez  entendu  dernièrement,  Nos  Très  Chers  Frères,  la 
voix  (lu  Cher  de  l'Église,  dénonçant  à  l'univers,  dans  son  Ency- 
clique Humauum  Gcnus  du  20  Avril  1884,  la  Franc-Maçonnerie 
el  les  autres  Sociétés  Secrètes. 

Le  Souverain  Pontife  rappelle  à  ce  propos  la  parole  du  grand 
Saint  Augustin,  touchant  deux  cités  qui  se  partagent  le  monde  : 

«  La  cité  terrestre  procédant  de  l'amour  de  soi  porté  jusqu'au 
mépris  de  Dieu  ;  la  cité  céleste  procédant  de  l'amour  de  Dieu 
porté  jusqu'au  mépris  de  soi  ;  »  [a)  deux  cités  formant  deux 
camps  ennemis  toujouis  en  lutte,  depuis  que  Satan  a  tenté 
l'homme  el  l'a  misérablement  séparé  de  son  Dieu.  Le  Saint- 
Père  ajoute  que  «  dans  tous  les  siècles,  ces  deux  sociétés  se  li- 
vrèrent toujours  des  combats,  mais  avec  une  ardeur  plus  ou 
moins  grande  »,  et  que  les  fauteurs  du  mal  sont  de  nos  jours 
«  comme  coalisés  dans  un  immense  effort  sous  l'impulsion  et 
avec  l'aide  d'une  société  répandue  en  un  grand  nombre  de  lieux 
et  fortement  organisée  sous  le  nom  de  Société  des  Francs-Maçons.» 

Le  Canada  n'échappe  pas  à  ce  danger,  Nos  Très  Chers  Frères, 
puisque  les  sociétés  secrètes  ont  été  signalées  par  les  Pères  du 


(ri)  De  la  Cité  de  Dieu,  Livre  XIV,  chap.  27. 


—  565  — 

Premier  Concile  Provincial  de  Quében,  dès  1851.  Kmprnntant 
les  paroles  de  l'Apôtre  anx  fidèles  d'Éphèse,  (a)  ils  rappelaient 
anx  fidèles,  «  qu'ils  devaient  marcher  comme  des  fils  do  lumière 
et  s'éloigner  absolument  do  ces  sociétés  ténébreuses,  dans  les- 
qnelles  ne  peuvent  entrer  les  membres  de  Jésus-Christ.  » 

Vos  Évoques  ont  traité  le  même  sujet  dans  le  troisième  Con- 
cile Provincial,  lorsque,  dans  leur  lettre  Pastorale  collective  du 
21  Mai  18G5,  empruntant  la  voix  de  Pie  IX,  de  sainte  mémoire, 
ils  ont  représenté  comme  de  terribles  ennemis,  «ceux  (jui,  ar- 
més du  secours  des  sociétés  secrètes,  voudraient  abolir  loiil 
culte  religieux  :  qui  foulent  aux  pieds  les  droits  sacrés  de  l'iv 
giise,  en  cherchant  à  la  dominer  injustement  ;  qui  oxa lient  an- 
lant  qu'ils  peuvent  la  raison  humaine,  jusqu'à  l'égah-r  même  à 
la  révélation  divine,  etc.  » 

Voici,  Nos  Très  Chers  Frères,  comment  s'exprimaient  à  leur 
lonr  les  Pères  du  Quatrième  Concile  Provincial  (Décret  XI)  : 
«  Il  est  bien  déplorable  que,  malgré  les  défenses  portées  par  les 
Pères  du  Premier  Concile  de  cette  Province,  suivant  les  inten- 
tions des  Souverains  Pontifes,  un  grand  nombre  de  prétendus 
catholiques  entrent  dans  ces  sociétés  sous  différents  prétextes.  » 

Nous-mêmes,  Nos  Très  Chers  Frèies,  pourrions-nous  ne  pas  éle- 
ver i(  la  voix  lorsque  le  Souverain  Pontife  Nous  prie.  Nous  con- 
jure d'unir  Nos  efforts  aux  siens  et  d'employer  tout  Notre  zèle 
à  faire  disparaître  l'impure  contagion  du  poison  qui  circule  dans 
toutes  les  veines  de  la  société,  »  lorsqu'il  Nous  exhorte  <  à  arra- 
cher à  la  Franc-magonnerio  le  masque  dont  elle  se  couvre  et 
de  la  faire  voir  telle  qu'elle  est  ;  de  faire  connaître  les  artifices 
employés  par  ces  sociétés  pour  séduire  les  hommes  et  les  attirer 
dans  leurs  rangs  ;  de  dévoiler  la  perversité  de  leurs  opinions  et 
l'infamie  de  leurs  actes.  » 

Après  avoir  promulgué  dans  nos  diocèses  respectifs  cette 
importante  Encyclique,  il  Nous  reste  maintenant  à  unir  Nos 
voix,  pour  vous  présenter  un  enseignement  conjoint  et  exécuter 
ce  qui  Nous  est  si  instamment  recommandé  par  le  Vicaire  de 


(a)  Chap.  V,  verset  8. 


—  566  — 

.1. -sus  Christ  et  par  son  orf,'an('.  la  Sacrée  Congrégation  du  Sainl- 
OlTicf,  dans  sos  Inslntrlions  du  10  mai  18H4. 

Pour  mieux  Nous  confornuu-  aux  désirs  et  aux  vues  pleines  de 
sagesse  du  Chef  de  l'Église,  Nous  voulons  aujourd'hui  tâcher  de 
vous  inspirer.  Nos  Très  Chers  Frères,  une  grande  horreur  de 
ces  organisations  ténébreuses,  en  vous  faisant  connaître  : 

1"  Ce  qu'est  la  Franc-Maçonnerie  dans  laquelle  se  résument 
lo\ites  les  sociétés  secrètes,  soit  qu'elles  soient  connues  sous  des 
noms  différents,  soit  qu'elles  travaillent  de  concert  ; 

2"  Quels  sont  les  buts  véritables  de  la  Franc-Maçonnerie  et 
des  autres  sociétés  de  ce  genre,  et  quels  sont  les  moyens  employés 
par  elles  pour  y  arriver; 

>  Quels  dangers  courent  ceux  qui  y  entrent  ; 

4»  Knfin.  qufds  sont  les  devoirs  de  ceux  qui  se  sont  laissé 
séduire 

I 

CE  qu'est  la  franc-maçonnerie. 

Suivant  l'aspect  sous  lequel  on  a  considéré  la  Franc-Maçon- 
nerie, elle  a  été  définie  de  différentes  manières  ;  mais,  voulant 
la  représenter  dans  toutes  les  attributions  qu'elle  affecte,  Nous 
emprunterons  la  notion  qui  en  est  donnée  par  un  homme  qui  l'a 
étudiée  profondément  (a).  «C'est,  dit-il,  une  société  d'hommes 
sans  religion  unis  ensemble  par  une  organisation  et  des  serments 
horribles,  sous  la  direction  occulte  de  chefs  invisibles,  pour  faire 
la  guerre  à  l'Église  et  à  la  société,  et,  sous  le  spécieux  prétexte 
d'établir  dans  tout  l'univers  la  liberté,  l'égalité,  et  la  fraternité, 
ressusciter  le  paganisme.  » 

«  Née  du  protestantisme,  dit  un  prélat  français,  (b)  elle  en 
a  pris  toutes  les  négations  premières,  en  y  ajoutant  une  négation 
phis  radicale  encore,  la  négation  universelle  de  tout  l'ordre  sur- 
naturel. » 


(n)   Le  R6v<^rend  Père  Gautrelet. 

(h)  Monseigneur  Bouché,  Évoque  de  Saint  Brieuc. 


—  667  — 

On  peut  aussi  définir  la  Franc-Maçonnerie  :  une  association 
très  ancienne,  mère  et  directrice  de  toutes  les  antres  sociétés 
occultes  de  notre  époque,  répandue  présentement  dans  le  monde 
entier. 

Ce  que  Nous  disons  de  la  Franc-Maçormerie  s'applique  en  effet 
à  tontes  les  sociétés  secrètes  en  général,  comme  le  Saint-Père  l'a 
exprimé  dans  son  Encyclique,  en  disant:  «Tout  ce  que  nous 
venons  ou  que  nous  nous  proposons  de  dire,  doit  être  entendu 
de  la  secte  maçonnique  envisagée  en  son  (Misemble  et  en  laul 
qu'elle  embrasse  d'autres  sociétés  qui  sont  pour  elle  des  sœurs  et 
des  alliées.  » 

11 

BUTS  VÉRITABLES    DE  LA  FRANC-MACONNERIE  ET    DES   AUTRES    SOCIÉTÉS 
SECRÈTES,  ET  MOYENS  QU'ELLES  PRENNENT  POUR  Y  ARRIVER. 

Leur  premier  but  (si  elles  pouvaient  y  parvenir)  est  de  se 
substituer  à  l'Église  dans  le  monde 

«  La  Franc-Maçonnerie,  dit  un  adepte  converti,  (ai  groiescjuc 
imitation  du  catholicisme,  a  ses  rites  particuliers.  Les  prêtres 
de  Dieu  ayant  une  liturgie,  les  valets  de  Satan,  s'érigeant  en 
pontifes,  ont  voulu  avoir  la  leur.  » 

<(  Le  but  de  la  Maçonnerie,  en  résumé,  dit  une  revue  estimée, 
(6)  c'est  de  jeter  notre  Dieu,  le  seul  vrai  Dieu,  qu'ils  appelleut 
avec  haine,  et  que  nous  nommons  avec  amour  Adona%  à  bas  de 
son  trône  éternel,  pour  mettre  à  sa  place  leur  dieu  à  eux  Eblis^ 
qui  n'est  autre  que  Lucifei-  ou  Satan.  » 

Elle  a  des  loges  pour  temples,  on  y  célèbre  un  véritable  culte, 
des  cérémonies,  souvent  ridicules,  il  est  vrai,  mais  aussi  odieuses 
que  sacrilèges  ;  [c]  elle  adore  son  dieu  à  elle,  l'esprit  infernal  ; 
elle  a  ses  doctrines  positivistes  et  naturalistes  ;  elle  prêche  une 
morale  libre  et  indépendante,  favorisant  les  passions  et  en  pré- 
parant le  triomphe  dans  les  cœurs. 


(a)   Léo  Taxil,  Lei/rèrea  Troin  Pointu. 
(6)   La  Franc- Maçonnerie  dénw»qn^t. 
(e)  Voir  le  Rituel  Maçonnique, 


—  568  — 

Un  (le  ses  chi'l's  a  dit  (im'  la  secte  maçonnique  «  travaille  à 
rouler  le  cadavre  du  catholicisme  dans  la  fosse,  n 

Léon  XIII  les  connaît  bien  :  «  ils  ue  pivnnent  [)lu>,  dit-il,  la 
peine  de  dissiniuh'r  leurs  iuLiMilions,  et  ils  rivalisent  d'audace 
entre  eux  contre  l'auguste  majesté  de  Dieu.  C'est  publitjuement 
(ju'ils  entreprennent  de  rninei-  la  Sainte  Église,  afin  d'arriver  si 
faire  se  pouvait,  h  dépouiller  complètement  les  nations  chré- 
lieiuies  des  bienfaits  dont  elles  sont  redevables  à  Jésus-Christ 
Sauveur,  n 

C'est  [)Ourqnoi  un  ha\auL  Eveque  [a]  l'appelle  avec  raison 
«  une  société  secrète  dont  le  but  est  de  faire  dispaiaitre  du  iTionde 
la  discipline  religieuse,  morale  et  sociale,  créée  i)ar  les  institu- 
tions chrétiennes.  » 

Voyons  les  principaux  moyens  qu'elle  emploie  pour  poursuivre 
ce  but  infernal  : 

I"  l-i  Fi-anc-Maçonnerie  insinue  parmi  ses  membres  une  doc- 
trine antichrétienne.— C'est  Weishanpt  (6),  auteur  du  code  de 
l'ordre,  qui  nous  l'apprend  en  ces  termes  :  «  Souv(Miez-vous  que 
la  lin  justifie  les  moyens,  que  le  sage  doit  prendre  [.our  le  bien 
tous  les  moyens  du  méchant  pour  le  mal.  Ceux  dont  nous  avons 
usé  pour  vous  délivrer,  ceux  que  nous  prenons  pour  délivrer  un 
jour  le  genre  humain  de  toute  religion,  ne  sont  qu'une  pieuse 
fraude  que  nous  nous  réservons  de  dévoiler  !  ! » 

«  Ne  conspirons  que  contre  Rome.  »  disait  une  circulaire  de  la 
Hante  Veiifr,  «  il  faut  décatholiciser  le-  monde.  »  (r;i 

Amsi,  comme  vous  le  voyez.  Nos  Chers  Frères,  c'est  bien  à  la 
Religiou  qu(!  les  Francs-Maçons  eu  venlent.— «  Nous  avons  eu 
bien  des  préjugés  à  vaincre  chez  vous,  dit  le  chef  de  cette  asso- 
ciation infernale,  avant  de  vous  persuader  que  cette  prétendue 
religion  du  Christ  n'était  qu'un  ouvrage  des  prêtres,  de  i'impos- 
Inre  et  de  la  tyrannie.  »  [d] 


(«)  Monseigneur  Dennel,  Évéque  d'Arias,  Boulogne  et  St-O 
('.)  Monseigneur  Fuva,  La  Franc-Maçonnerie,  p.  30. 
(«?)  Le  même. 
(*/)  l<c  même. 


mer. 


—  ôby  — 

2"  La  Franc-Mat^uiiiifrie  cherche  à  abolir,  parloul  un  sexuice 
son  influence,  leie>pecl  pour  les  pieceples  de  la  morale,  el  à  éli- 
miner radicalenienl  lonte  idée  de  contrainte  on  d'opposition  aux 
passiojis  brutales.  «  Les  bases  de  la  morale  ma(;onnique,  dit  un 
éminenl  prélat,  ia)  ne  sont  pas  antres  que  la  liberté  el  réy:alité 
primitive  ou  le  prétendu  état  de  natni'e,  qu'il  Tant  établir  pour 
la  destruction  de  toute  autorité  spirituelle  el  temporelle.  Cette 
morale  ressort  de  ion?  les  j.'radps  et  de  tous  les  rites.  » 

La  Franc-Maçonnerie  impose  aussi  à  ses  adeptes,  adopte  pour 
siens  et  proclanii'  bien  haut  les  fan.x  principes  du  libéralisme 
moderne  :  la  sé[)aration  de  rÉ.^lise  et  de  l'Etat,  l'exclusion  de  la 
Religion  de  la  politique  et  des  affaires  publiques,  la  laïcisation 
absolue  de  renseignement,  le  pouvoir  de  l'État  sur  le  lien  du 
mariage,  la  souveraineté  du  peuple,  etc. 

3»  La  Franc-Maçonnerie  tâche  d'empêcher  les  enfants  de  ses 
membres  de  recevoir  le  baptême  ;  les  épouses  des  francs-maçons 
avances  iuilii'ul  leurs  enfants  à  la  maçonnerie  ei  les  portent  à 
la  loge  ;  celle  initiation  remplace  le  baptême,  [b] 

(I  Elle  a  tout  un  ensemble  de  cérémonies  el  de  rites  :  elle  con- 
fère un  baptême  à  sa  façon.  »  {c) 

4"  Connaissant  l'importance  de  l'éducation,  la  Fianc-Maçon- 
nerie  s'efforce  de  toute  façon  de  s'emparer  de  l'enfance  et  de  ia 
jeunesse  au  moyen  d'écoles  et  autres  maisons  d'instruction 
exclusivement  laï(iues,  d'où  {>st  banni  tout  conlrôli»  de  l'Eglise, 
tout  enseignement  religieux,  et  qui,  sous  l'apparence  de  iKMitra- 
lité,  sont  complètement  hostiles  au  christianisme.  Des  généra- 
lions  ainsi  formées  à  l'absence  el  même  à  la  haine  de  toute  reli- 
gion révélée,  el  n'cniendanl  jamais  parler  ni  du  Dieu  ni  de  ses 
lois,  ni  de  la  vertu,  ni  d'une  vie  future,  que  peuvent-elles  pro- 
metti'e  aux  temps  qui  nous  suivront  ? 

5"  La  Franc-Maçonnerie  protège  le  divorce.  «  Dans  le  mariage 
maçonnique  que  nous  avons  vu  pratiquei-  à  l'Ile  Maurice,  il  y  a 


(a)  Mgr  Fa  va. 

(I))  Le  même. 

(c)  Mgr  de  Ségur,  "  Le*  Franex-Maçoni.  " 


—  610  — 

vingt  ans,  dil  un  Évt^qne,  {a)  le  vénérable^  c'est  à-clire,  le  chef  de 
la  logo,  demande  au  premier  surveillant  devant  les  conjoints  : 

Il  Que  pense/.-vous  de  l'indissolubilité  du  mariage  ?— Elle  est 
contraire  aux  lois  de  la  nature  et  de  la  raison. — Quel  doit  en  être 
le  correctif  ?— Le  divorce.  » 

Voilà  le  langage  et  les  principes  des  vrais  maçons. 

G"  La  Franc-Maronnerie  entoure,  autant  que  possible,  le  maçon 
mourant  de  frères,  connus  sous  le  nom  de  solidaires^  chargés 
d'éloigner  de  son  lit  le  prêtre  et  toute  idée  religieuse.  Ils  ont 
été  nommés  solidaires  parce  qu'ils  s'engagent  vis-à-vis  les  uns 
des  autres,  par  pacte  formel,  à  vivre  sans  religion  et  à  mourir 
sans  prêtre.  »  (6) 

'I  Elle  a  un  cérémonial  pour  les  enterrements,  etc.,  tout  cela 
avec  des  invocations,  des  bénédictions,  des  encensements,  des 
consécrations  ;  en  un  mot,  une  apparence  de  culte.  »  (c) 

70  Quand  le  franc-maçon  meurt  ainsi,  ses  amis  ont  bien  soin 
de  conduire  son  cadavre  tout  droit  au  cimetière  sans  cérémonies 
ni  prières,  ce  que  l'on  a  appelé  avec  raison  enfouissement  civil. 

8"  Il  fallait  un  moyen  qui  atteignît  aussi  les  femmes  :  et  l'on 
a  créé  pour  elles  des  loges  que  l'on  appelle  d'adoption.  Ce  sont 
des  francs-maçons  qui  les  dii'igent,  y  célèbrent  des  fêtes,  pronon- 
cent des  discours,  etc.  Les  femmes  y  prêtent  nu  serment  analogue 
à  celui  des  hommes. 

La  femme  une  fois  entraînée  dans  le  mal,  il  est  facile  de  com- 
prendre que  la  famille  y  tombera  bientôt  :  et  c'est  ce  que  veut 
la  maçonnerie  : 

Il  La  famille,  c'est  l'obstacle,  disait  un  des  chefs  ;  {d)  elle  est  à 
détruire,  si  l'on  veut  arriver  à  donnera  tous  une  éducation  égale 
et  révolutionnaire.  » 


(a)    CorreH/jondame  de  Home,  No  118,  2e  lettre  sur  la  franc-maçonnerie. 

(1/)  Mgr  de  Ségur,  Leê  Francs- Maçonn. 

Ce)  Lp  méine. 

(d)  Difcoiir»  de  Oratien,  à  l'Hdtel-de-VilIe  de  Paris,  sous  la  commune. 


—  571  — 

0"  La  Franc-Maçonnerie  favorise  de  tout  son  pouvoir  VIndiffê- 
rentisme^  sous  prétexte  de  tenir  la  porte  des  lojies  ouverte  à  toute 
espèce  de  personnes.  «  Si  tous  les  membres  de  la  secte,  dit  Léon 
XIIL  ne  sont  pas  obligés  d'abjurer  explicitement  lecatholicisme, 
cette  exception,  loin  de  nuire  au  plan  général  de  la  franc  maçon- 
nerie, sert  plutôt  ses  intérêts.  Elle  lui  permet  d'abord  de  tromper 
plus  facilement  les  personnes  simples  et  sans  défiance,  et  rend 
accessible  à  nu  plus  grand  nombre  l'admission  dans  la  Secte.  De 
plus,  ouvrant  leurs  rangs  à  des  adeptes  qui  viennent  à  eux  des 
religions  les  plus  diverses,  les  francs-maçons  deviennent  plus 
capables  d'acci'édiler  la  grande  erreurdu  temps  présent,  laquelle 
consiste  à  reléguej-  an  rang  des  cboses  indifférentes,  le  souci  de 
la  religion,  et  à  mettre  sur  le  pied  de  l'égalité  toutes  les  formes 
religieuses.  » 

10"  Enfin,  pour  consommer  leur  œuvre  de  ténèbres,  les  loges 
ont  amené  la  situation  inique  et  intolérable^  dans  laquelle  se 
trouve  le  Pontife  Romain,  et  «  elles  proclament  que  le  moment 
est  venu  de  détruire  la  puissance  sacrée  du  Chef  de  l'Église,  et 
de  détruire  entièrement  cette  Papauté  qui  est  rrtnstitution  di- 
vine. »  (a) 

Le  deuxième  but  des  sociétés  secrètes  est  de  se  saisir  de  l'auto- 
rité temporelle  dans  les  divers  États.  La  Franc-Maçonnerie  a 
fait  d'incroyables  progrès  dans  ce  sens.  C'est  Léon  XIII  lui-même 
qui  nous  le  fait  remarquer  :-«  Elle  se  tient  toujours  prèle,  dit-il, 
à  ébranler  les  fondements  des  empires,  à  po\irsuivre,  à  dénoncer 
et  même  à  chasser  les  princes,  toutes  les  fois  que  ceux-ci  parais- 
sent user  du  pouvoir  autrement  que  la  secte  l'exige.» 

Le  ^ra.(f/-ma?7rf,^n  recevant  le  serment  même  des  femmes, 
ne  leur  cache  pas  que  «  la  première  de  leurs  obligations  sera 
d'aigrir  les  peuples  contre  les  rois,  contre  les  prêtres,  [et  que  le 
complément  final  est  l'anéantissement  de  toute  monarchie.  »  {b) 

Pour  tout  bouleverser  ainsi  et  arriver  à  ses  fins,  la  Fi'anc-Ma- 
çonnerie  fomente  et  encourage  les  révolutions.  Un  historien, 
qui  n'est  pas  suspect,  (cl  en  rend  témoignage  dans  ces  termes  : — 


(a)  Encyclique  Immortale  Dei. 

(b)  Correspondance  de  Rome. 

(c)  Louis  Blanc,  Histoire  de  la  Révolution  Française. 


—  572  — 

'I  A  la  veille  de  la  révolution  française,  la  Franc-Maçonnerie  se 
trouvait  avoir  pris  un  développement  immense  :  répandue  dans 
riMirope  entière,  elle  secondait  le  génie  méditatif  de  l'Allemagne, 
agitait  sourdement  la  France,  et  présentait  partout  l'image  d'une 
société  fondée  sur  des  principes  contraires  à  ceux  de  la  société 
civile.  I) 

A  l'appui  de  ces  assertions,  Nous  vous  citerons  l'ex^trait  sui- 
vaut  d'une  lettre  conciliaire  adressée  aux  fidèles  de  la  province 
de  New- York,  en  1883  :  [a] 

'(  Dans  les  contrées  du  vieux  monde,  les  sociétés  secrètes 
cherchent  la  destruction  de  l'ordre  existant;  elles  attaquent 
directement  la  Keligion  et  ses  ministres;  elles  publient  les  faus- 
setés les  plus  grossières  sur  le  compte  de  l'Église;  elles  calom- 
nient et  avilissent  les  plus  hauts  dignitaires.  De  tontes  les 
manières  possibles,  elles  s'efforcent  de  saper  son  autorité  ;  elles 
excitent  les  passions  de  la  multitude  contre  Elle  ;  elles  tâchent 
de  soustraire  les  enfants  h  son  influence  et  à  son  enseignement  ; 
elles  bannissent  les  communautés  religieuses  ;  elles  profanent  et 
sécularisent  les  temples  de  la  prière,  répandent  la  corruption 
parmi  la  jeunesse,  caricaturent  les  choses  les  plus  saintes,  arra- 
chent le  crucifix  des  murs  des  maisons  d'école,  jettent  dehors 
l'image  du  Sauveur  comme  une  chose  immonde.» 

«  Leur  plus  grand  intérêt,  dit  à  son  tour  Léon  XIII,  élant  de 
ne  pas  paraître  ce  qu'ils  sont,  les  maçons  jouent  h;  personnage 
d'amis  des  lettres  ou  de  philosophes,  réunis  ensemble  pour  cul- 
tiver les  sciences  ;  ils  ne  parlent  que  do  leur  zèle  pour  le  progrès 
de  la  civilisation,  de  leur  amour  pour  le  pauvre  peuple.» 

Pour  les  rois,  les  fils  des  rois  et  les  grands^du  monde,  la  fr.uic 
maçonnerie  est  aristocrate  ;  pour  les  gens  du  peuple,  elle  se  la  il 
démocratique;  elle  flatte  toutes  les  ambitions  :  celles  du  riche, 
celles  du  pauvre,  celles  du  savant  et  celles  de  l'ignorant.  «  La 
Franc-Maçonnerie  aime  les  princes el  les  nobles,  comme  le  loup 
aime  les  moutons.  Donc  les  princes,  les  nobles  et  les  riches 
atliliés  à   la  Maçonnerie,  loin  de  voir  dans  les  arrière-loges,  ne 

(«)   PruHoroUett^r  of  th>-  Cardinal  A rcJihùhop  and   th.    IH.hopH  of  the   Province  of 
New-York.  •' 


—  573  — 

voient  pas  même  dans  les  loges:  on  les  y  voit  et  surtout  on  les 
y  fait  voir.  »  [a) 

III 

DANGERS    DE   s'aFFILIER    A    LA    FRANC-MAÇONNERIE. 

Le  premier  danger  que  l'on  court  en  entrant  dans  les  loges, 
c'est  que  les  atiiliés  sont  oblii;és  de  prêter  plusieurs  serments 
illicites,  résumés  dans  le  premier  qui  leur  est  imposé  quand  ils 
deviennent  apprentis,  et  par  lequel  ils  «  jurent  très  solennelle- 
ment et  sincèrement  de  cacher,  couvrir,  et  ne  jamais  révéler,  ni 
en  tout,  ni  en  partie,  ni  sur  un  point,  ni  sur  plusieurs,  les  secrets 
et  mystères  des  maçons  ;  secrets  et  mystères  qui  leur  ont  été, 
leur  seront  alors  et  pourront  peut-être  leur  être  confiés  dans  la 
suite.  » 

Ce  serment,  un  peu  différent  dans  les  termes,  est  le  même  au 
fond  dans  les  différents  pays. 

«  Pour  déterminer  les  curieux,  on  leur  confie  que  la  société 
conserve  religieusement  un  secret  qui  n'est  et  ne  peut  être  le 
partage  que  des  seuls  francs-maçons.  »  [b] 

«  Se  trouver  membre  d'une  loge,  se  sentir  en  dehors  de  sa 
famille  et  de  ses  enfants,  appelé  à  garder  un  secret,  qu'on  ne  vous 
confie  jamais,  est  pour  certaines  natures  une  volupté,  une  ambi- 
tion.» [r.) 

Là  est  sans  doute  la  raison  des  paroles  suivantes  adressées  par 
le  vénérable  (ou  chef  de  la  loge)  en  procédant  à  l'initiation  d'un 
maçon  :  «Chaque  degré  a  ses  secrets  particuliers  :  ces  secrets  ne 
sont  pas  communiqués  à  tous,  mais  on  les  donne  au  candidat 
selon  son  mérite  et  ses  aptitudes.  » 

Les  Pères  du  troisième  Concile  Plénier  de  Baltimore  (d)  ont 
signalé  aux  fidèles  des  États-Unis,  le  danger  des  ténèbres  dont 
s'entourent  les  sociétés  secrètes  : 


(</)  Mgr  de  Ségur,  Les  Francs- Maçon». 

(b)  "  Histoire  pittoresque  de  la  Franc-Maçonnerie." 

(c)  Lettre  à  la  Vente  Fiémontaise,  18  janvier  1882. 

(d)  7  Décembre  1884. 


—  674  — 

«  Si,  dans  mie  société,  diseut-ils,  les  membres  sont  tenus  au 
secret  même  lorsqu'ils  sont  interrogés  avec  raison  par  l'autorité 
comi)élente,  ils  sont  mis  par  là  même  en  dehors  des  limites  de 
l'approbation  de  l'Église  ;  ils  ne  peuvent  en  même  temps  conti- 
nuer à  être  membres  et  prétendre  être  admis  aux  sacrements.  Il 
faut  en  dire  autant  de  toute  organisation  d'après  laquelle  les 
membres  sont  liés  par  une  promesse  d'obéissance  aveugle  à  l'ac- 
ceptation anticipée  et  à  l'exécution  des  ordres,  quels  qu'ils  soient, 
légitimes  ou  illicites,  qui  peuvent  émaner  de  leurs  chefs  ;  parce 
qu'âne  telle  promesse  est  également  contraire  à  la  raison  et  à  la 
conscience.  » 

C'est  là  en  effet  le  second  danger  que  l'on  court  en  entrant 
dans  les  loges,  puisqu'on  s'y  engage  par  un  serment  bien  témé- 
raire «  à  obéir  aux  signes  légaux  et  aux  ordres  que  donnera 
une  loge  de  maîtres  maçons.  » 

Quel  aveuglement  que  de  se  mettre  ainsi  sous  la  direction  de 
chefs  non  responsables,  dont  les  ordres  ne  souffrent  pas  de  répli- 
que !  Bien  plus,  n'est-ce  pas  le  dernier  degré  de  la  folie  que  de 
soumettre,  de  gaieté  de  cœur,  la  liberté  de  ses  actions  à  la  merci 
de  chefs  inconnus,  sans  conscience  ni  religion  ?  Oui,  aveugle- 
ment, folie,  ou  plutôt  esclavage  le  plus  humiliant,  voilà  la  posi- 
tion de  ces  dupes  insensées  ;  car  c'est  souvent  sur  l'êchafaud  ou 
dans  les  bagnes  qu'elles  vont  expier  les  actes  criminels  qu'on 
leur  fait  commettre  à  un  moment  donné,  tandis  que  les  chefs, 
cachés  dans  les  ténèbres  dont  ils  s'entourent,  voient  verser  le 
sang  des  victimes  et  échappent  à  une  condamnation  qu'ils  ont 
méritée  eux-mêmes. 

«  11  y  a  dans  la  Franc-Maçonnerie  des  grades  et  toute  une  hié- 
rarchie, dit  un  écrivain  moderne  ;  [a]  à  partir  du  premier  grade, 
celui  d'apprenti,  jusqu'aux  plus  élevés,  l'œuvre  de  la  Franc- 
Maçonnerie  est  une  œuvre  de  haine  contre  Dieu,  son  Christ  et 
l'Eglise  Catholique.  » 

«  Après  l'apprenti,  viennent  les  grades  de  Maître^  et  de  Rose- 
Croix^  puis  celui  de  Kadosch^  qui  font  la  matière  d'un  traité  spé- 
cial intitulé  la  maçonnerie  occulte^  où  l'on  trouve  les  détails  de 


(o)    Les  Frèret  TroU  Point*. 


—  575  — 

la  hiérarchie  des  ateliers.  Enfin  les  33es  qui  sont  les  chefs 
suprêmes,  possèdent  leurs  statuts  secrets,  leurs  règlements  par- 
ticuliers :  ils  ont  une  organisation  spéciale  dans  la  secte  ;  ils 
forment  une  société  au  milieu  de  la  société,  un  ordre  au  sein  de 
l'ordre,  et  sont  le  Sacrê-CoUègc  de  l'église  du  grand  architecte.»  (a) 

La  Franc-Magonnerie  est  entre  les  mains  d'une  demi-douzaine 
d'individus  inconnus  et  ayant  des  desseins  sinistres.  Un  homme 
d'état  protestant  écrivait  en  1845,  en  parlant  des  révolutions 
européennes  :  «  Tous  ces  grands  mouvements  des  peuples  oppri- 
més, etc.,  sont  combinés  par  une  demi-douzaine  d'individus  qui 
donnent  leurs  ordres  aux  sociétés  secrètes  de  l'Europe  entière.  » 

«  Il  faut  reconnaître  qu'il  existe  chez  la  Franc-Maçonnerie  un 
centre  caché  de  direction  qui  varie  suivant  les  circonstances  de 
temps,  de  lieu,  de  pays,  d'époques.»  (b) 

Le  caractère  cosmopolite  des  sociétés  secrètes  et  en  particulier 
de  celle  des  Chevaliers  du  Travail  (KniglUs  of  labor)  expose  néces- 
sairement beaucoup  de  ceux  qui  en  font  partie,  à  exécuter  les 
ordres  d'un  conseil  siégeant  dans  un  pays  étranger,  qui,  à  un 
moment  donné,  peut  être  en  opposition  d'intérêts  et  même  en 
guerre  avec  le  gouvernement  auquel  ces  membres  doivent 
fidélité. 

Pour  nous  convaincre  encore  plus  parfaitement  du  danger  de 
se  mettre  ainsi  témérairement  sous  la  direction  d'un  pouvoir 
occulte.  Nous  vous  citerons  les  paroles  d'un  Évêque  des  États- 
Unis,  bien  à  même  de  connaître  l'organisation  des  sociétés  se- 
crètes :  «  En  présence,  dit-il,  (c)  de  cette  persécution  d'une  uni- 
versalité jusqu'ici  inouïe,  de  la  simultanéité  de  ses  actes,  de  la 
similarité  des  moyens  qu'elle  emploie,  nous-sommes  forcément 
amenés  à  conclure  l'existence  d'une  direction  donnée,  d'un  plan 
d'ensemble,  d'une  forte  organisation  qui  exécute,  d'un  but  arrêté 
vers  lequel  tout  tend.  Oui,  elle  existe  cette  organisation  avec 
son  but,  son  plan,  et  la  direction  occulte  à  laquelle  elle  obéit  ; 
société  compacte  malgré  sa  dissémination  sur  le  globe  ;  société 
mêlée  à  toutes  les  sociétés  sans  relever-d'aucune  société,  d'une 


(a)  Monseigneur  Fava,  La  Franc-Maçonnerie,  p.  102. 

(6)  Le  même,  Ibidem. 

(e)  Lettre  de  Mgr  Martin,  évêqae  de  Natohitoohes,  1876. 


—  5Y6  — 

puissance  au-dessus  de  loule  puissance,  celle  de  Dieu  exceptée  ; 
société  terrible  qui  est  pour  la  société  religieuse  comme  pour 
les  sociétés  civiles,  pour  la  civilisation  du  monde,  non  pas  seu- 
lement nii  dan.uci-,  mais  le  plus  redoutable  des  dangers;  société 
tant  de  lois  anathémalisée,  et  mille  fois  digne  de  Tètre.  Aveugle 
qui  ne  le  voit  pas,  et  malheur  à  vous  de  ce  que  beaucoup  pou- 
vaient et  devaient  voir,  et  n'ont  pas  vu  ou  ont  vu  trop  tard.  Le 
nom  générique  qu'a  emprunté  cette  secte  exécrable  est  sur 
toutes  les  lèvres  :  Fronc-Maçonnerie  ;  le  nom  qu'elle  tient  de  sa 
nature  et  de  son  auteur,  c'est  deslruclion.  » 

Le  troisirmc  danger  de  l'affiliation  aux  sociétés  secrètes,  c'est 
(lu'elles  sont  une  menace  pour  ceux  qui  encourraient  leur  dé- 
plaisir, leur  haine,  ou  leur  vengeance  ;  elle  peut  servir  aux  plus 
mauvaises  fins  et  devenir  un  instrument  de  tyrannie  même  en 
opposition  aux  droits  les  mieux  reconnus.  On  peut  soupçonner 
avec  raison  celui  qui  entre  dans  une  loge,  de  vouloir  empiéter 
sur  les  droits  et  la  liberté  des  autres  par  des  moyens  occultes  et 
par  conséquent  avec  la  lâcheté  la  plus  caractérisée.  C'est  ce  qui 
se  pratique  malheureusement  si  souvent,  de  nos  jours,  par  ven- 
geance et  par  intérêt,  et  en  particulier  au  moyen  de  ces  grèves 
désastreuses  et  pour  les  maîtres  et  pour  les  employés. 

Happelez-vous,  Nos  Très  Ghers  Frères,  ce  que  disaient  à  cet 
égard  les  Pères  de  notre  quatrième  concile  provincial,  dans  leur 
lettre  pastorale  collective  :  [a]  «  Tenez-vous  également  éloignés 
de  certaines  autres  sociétés,  moins  secrètes,  il  est  vrai,  mais  en- 
core trop  dangereuses.  Sous  prétexte  de  protéger  les  pauvres 
ouvriers  contre  les  riches  et  les  puissants  qui  voudraient  les 
opprimer,  les  chefs  et  les  propagateurs  de  ces  sociétés  cherchent 
à  s'élever  et  à  s'enrichir  aux  dépens  de  ces  mêmes  ouvriers  son- 
vent  trop  crédules.  Ils  font  sonner  bien  haut  les  beaux  noms 
de  proleclion  muluclle  et  de  charité^  pour  tenir  leurs  adeptes  dans 
une  agitation  continuelle  et  fomenter  des  troubles,  des  désordres 
et  des  injustices.  De  là  résultent  pour  les  pauvres  ouvriers 
deux  grands  malheurs. 


(a)  I>ettre  Pastorale  des  Pères  du  4e  Concile,  14  mai  1868. 


—  577  — 

H  D'abord,  ils  s'exposent  au  danger  de  perdre  leur  foi,  leurs 
mœurs  et  tout  sentiment  de  probité  et  de  justice,  en  fait>ant  so- 
ciété avec  des  inconnus,  qui  se  montrent  malheureusement  trop 
habiles  à  leur  communiquer  leur  propre  perversité. 

«  En  second  lieu,  l'on  a  vu  ici  comme  aux  Etals-Unis,  comme 
en  Angleterre,  comme  en  France  et  partout  ailleurs,  les  tristes 
fruits  de  ces  conspirations  contre  le  repos  public.  Les  pauvres 
ouvriers  n'en  ont  retiré  qu'une  misère  plus  profonde,  une  ruine 
totale  (les  iniJustries  qui  les  faisaient  vivre  ;  et  quelquefois 
même  les  rigueurs  de  la  justice  humaine  sont  venues  y  ajouter 
des  châtiments  exemplaires.  Croyez-le  donc  bien.  Nos  Très 
Chers  Frères,  lorsque  vos  pasteurs  et  vos  confesseurs  cherchent 
à  vous  détourner  de  ces  sociétés,  ils  se  montrent  vos  véritables 
et  sincères  amis  ;  vous  seriez  bien  aveugles,  si  vous  méprisiez 
leurs  avis  pour  prêter  l'oreille  à  des  étrangers,  à  des  inconnus, 
qui  vous  flattent  pour  vous  dépouiller,  et  qui  vous  font  de  sédui- 
santes promesses  pour  vous  précipiter  dans  un  abîme,  d'où  ils  se 
garderont  bien  de  vous  aider  à  sortir.  » 

Oui,  Nos  Très  Chers  Frères,  considérez  comme  dangereuse 
toute  société  qui  empêche  l'exercice  légitime  de  la  liberté  des 
autres,  soit  de  la  part  des  maîtres,  soit  de  la  part  des  employés, 
surtout  si  elle  a  recours  à  la  violence  pour  obtenir  son  but.  Et, 
en  effet,  n'est-ce  pas  une  flagrante  injustice  que  d'employer  la 
force  pour  empêcher  ses  frères  de  gagner  honnêtement  leur 
vie  ? 

Ne  soyez  donc  pas  surpris  si  l'Église,  comme  une  bonne  mère, 
frappe  de  censures  la  maçonnerie  et  les  autres  sectes  condam- 
nées, telles  que  les  Carbonari  et  les  Francs-Maçons,  désignés  ex- 
pressément dans  la  Constitution  Apostolicœ  Seclis.  Dans  cette 
condamnation  se  trouvent  inclus  les  Féniens  d'après  un  décret 
du  12  janvier  1870. 

Nous  voulons  vous  faire  remarquer  en  outre.  Nos  Très  Chers 
Frères,  que  d'autres  sociétés,  bien  qu'on  ne  puisse  définir  avec 
certitude  si  elles  se  rattachent  à  celles  dont  nous  avons  parlé, 
sont  pourtant  suspectes  et  pleines  de  périls,  tant  pour  les  doc- 
trines qu'elles  professent  que  pour  leur  mode  d'action  et  pour 

37 


—  678  — 

los  chels  autour  desquels   elles  se   groupent   et   qui   les   com- 
inaniieut.  (u) 

Ceux  qui  font  partie  de  ces  sociétés  et  refusent  d'en  sortir,  ne 
peuvent  être  admis  aux  sacrements,  même  à  la  mort,  et  sont 
privés  de  la  sé^julture  ecclésiastique. 

C'rsl  là  le  (luoiriemc  danger  anquel  s'exposent  ceux  qui  ont 
liuiprudence  de  demander  leur  affiliation. 

Pour  des  hommes  qui  ont  conservé  des  sentiments  de  foi,  la 
seule  pensée  d'être  privés  de  toute  participation  aux  prières  et 
aux  sacrements  de  l'Église,  ne  doit-elle  pas -être  assez  forte  pour 
les  arrêter  ? 

Entendez  les  exhortations  adressées  à  tout  le  peuple  d'Irlande 
par  ses  Kvèques  :  [b] 

(I  Évitez  toutes  les  sociétés  secrètes,  toutes  les  organisations  illé- 
gales, si  sévèrement  condamnées  par  l'Église.  Ces  associations 
présentent  sans  doute  aux  infidèles  et  aux  révolutionnaires,  une 
ofiicine  appropriée  pour  y  soustraire  à  la  lumière  du  jour  leurs 
mortelles  conspirations  contre  la  religion  et  la  société.  Mais 
elles  n'ont  encore  jamais  formé  un  véritable  champion  de  la 
justice  et  de  la  liberté.  Leurs  efforts  ont  toujours  été  condam- 
nés à  la  stérilité.  Le  seul  résultat  que  les  organisations  secrètes 
aient  obtenu  dans  le  monde,  a  été  de  déraciner  la  foi,  de  dégra- 
der l'esprit  national,  et  d'établir  une  tyrannie  cachée,  dange- 
reuse et  irresponsable,  qui  pèse  sur  ses  malheureux  membres 
avec  une  cruauté  et  un  poids  tels  que,  si  on  leur  compare  les 
maux  qu'ils  avaient  été  destinés  ostensiblement  à  faire  dispa- 
raître, ces  maux  pourraient  passer  pour  la  liberté  elle-même. 
C'est  en  elles  surtout  que  se  vérifient  les  paroles  de  la  Sainte 
Écriture  : 

«  La  justice  élève  une  nation,  mais  le  péché  la  rend  malheureuse,  o 
(Prov.  14,  34.) 


(a)   Jrutruction  de  la  Sainte  Inquiiition  li.  et  U.  à  tous  le»  Évêques  du  mond*  catho- 
lique—IQ  mai  1884. 

(6)  Lettre  pastorale  conjointe. — 20  septembre  1875. 


—  579  — 

Outre  ces  sociétés,  il  y  en  a  d'autres  interdites  et  qu'il  faut 
éviter  sous  peine  de  péché  p:i-iive,  au  nombre  desquelles  il  l'aut 
compter  principalement  celles  qui  exigent  de  leurs  membres  un 
secret  qu'il  ne  fîîut  dévoiler  à  personne,  une  obéissance  sans 
réserve  devant  être  prêtée  à  des  chefs  occultes. 

Telle  est  en  particulier  la  société  des  Chevaliers  du  Travail  que 
la  Sacrée  Congrégation  de  l'Inquisition,  par  sa  réponse  de 
septembre  1884,  a  déclaré  devoir  être  classsée  parmi  les  sociétés 
défendues  par  le  Saint-Siège,  et  autres  du  même  genre. 

C'est  ainsi  que  la  Sacrée  Congrégation  de  la  Propagande, 
interrogée  au  sujet  de  la  société  des  Cordonniers,  répondit,  \c  10 
novembre  1870,  faisant  remarquer  «  aux  ouvriers  en  général  qui 
font  partie  de  sociétés  de  ce  genre,  qu'ils  doivent  craindre  de  se 
laisser  entraîner  par  les  ruses  et  les  artifices  d'hommes  méchants, 
à  viok-r  les  lois  de  la  justice,  soit  en  ne  travaillant  pas  autant  qu'ils 
y  sont  tenus,  soit  de  quelque  autre  manière  à  l'égard  de  ceux  qui 
les  emploient,  u 

«  On  ne  peut  nullement  regarder  comme  tolérées,  dit  laSacrée 
Congrégation,  les  sociétés  de  quelque  nature  qu'elles  soient,  dans 
lesquelles  on  s'engage  par  sei-ment  à  obéir  à  tout  ce  qui  sera 
commandé  par  les  chefs  de  lasociété,ouàgarder  inviolablement 
le  secret,  même  quand  on  serait  interrogé  par  une  autorité  légi- 
time. Enfin  on  doit  regarder  comme  absolument  illicites  les 
sociétés  dont  les  membres  s'engagent  à  se  défendre  tellement  les 
uns  les  autres,  qu'il  en  résulte  un  danger  de  troubles  et  de 
meurtres.  » 

Ayant  surtout  à  cœur  votre  fidélité  inébranlable  au  service  du 
Maître  Souverain  de  nos  âmes  et  l'intégrité  de  vos  mœurs,  Nous 
ne  voulons  lien  épargner  pour  vous  en  détourner  également,  et 
avec  d'autant  plus  de  soin,  que  l'apparence  d'honnêteté  conser- 
vée par  ces  sociétés  peut  faire  illusion  à  plusieurs  et  les  empê- 
cher d'apercevoir  le  péril  caché  ;  c'est  principalement  aux  hommes 
sans  défiance  et  aux  jeunes  gens  que  Nous  adressons  nos  aver- 
tissements. 


—  680  — 


* 
IV 


oiu.ir.ATiDN  poun  ceux  qui  appartiennent  aux  sociétés 

DÉFENDUES    DE   s'EN    RETIRER. 

D'.ipri's  les  principes  que  Nous  vous  avons  exposés,  Nos  Très 
Cliei-s  Frères,  vous  comprenez  que  c'est  un  devoir  rigoureux  et 
urgent  pour  ceux  qui  se  sont  laissés  entraîner  et  sont  affiliés  à 
quelqu'une  de  ces  sociétés,  de  s'en  retirer,  quand  bien  même  ils 
y  seraient  entrés  de  bonne  foi.  Leur  obligation  serait  la  même, 
si  la  société  à  lai]uelle  ils  appartiennent  était  d'abord  irrépro- 
chable et  s(M'ait  devenue  repréhensible  dans  son  but  ou  ses 
moyens,  depuis  qu'ils  en  sont  membres.  Et  ce  devoir,  il  faudrait 
le  remplir  même  au  risque  d'encourir  un  dommage  ou  une  perte, 
tu  un  mot,  sans  égard  pour  les  considérations  purement  humai- 
nes. S'ils  avaient  en  leur  possession  des  insignes  propres  à  ces 
sociétés  défendues,  des  manuels  ou  rituels  s'y  rapportant,  ils 
devraient  les  détruire.  Enfin  ils  devraient  se  hâter  de  retirer 
offîciellement  leurs  noms,  en  informant  le  chef  de  l'association 
(lu  leur  résignation,  et  en  remettant  à  leur  Ordinaire,  soit  direc- 
tement, soit  par  l'intermédiaire  de  leur  curé  ou  de  leur  confes- 
seur, une  déclaration  très  explicite  au  même  effet,  qui  serait  con- 
servée aux  archives  de  l'Évêché, 

De  celte  manière  seulement,  ils  sépareront  leur  cause  de  celle 
des  ennemis  de  la  société,  de  la  religion  et  de  la  Sainte  Église  ; 
ils  montreront  qu'ils  ont  bien  compris  ces  paroles  de  Saint  Paul 
aux  Corinthiens  :  «  Quel  accord  entre  le  Christ  et  Bèlial?  Ou  quel 
commerce  entre  le  fidHe  et  l'infidèle  ?  c'est  pourquoi  sortez  du  milieu 
d'cux^  et  séparez-vous,  àil  le  Seigneur,  et  ne  louchez  point  à  ce  qui 
est  impur.  »  (a) 

Ajoutons  que,  si  leur  affiliation  à  quelqu'une  de  ces  sectes  est 
devenue  publique,  ils  doivent  faire  en  sorte  que  leur  renoncia- 
tion soit  également  publique,  afin  de  réparer  convenablement 
le  scandale  qu'ils  ont  donné. 


(a>  II  Cor..  VI,  16,  17. 


—  581  — 

Cependant  quelques-uns  abjeclenl  que  runioii  fait  la  force 
et  que  c'est  un  moyen  de  se  protéger  et  de  s'aider  mutuellement^ 
que  d'entrer  dans  ces  sociétés  de  secours  muluel. 

C'est  malheureusement  ce  sophisme  qui  rend  populaire  dans 
notre  siècle  la  formation  de  ces  sociétés  secrètes.  Elles  ne  sont 
pas  sans  posséder  du  crédit  et  du  pouvoir,  Nous  l'avouons  sans 
peine  ;  mais  aussi  Nous  vous  ferons  remarq\u}r  que  l'Eglise 
catholique  ne  s'oppose  jamais  à  des  associalions  fondées  sur  la 
justice  et  soumises  aux  lois.  Elle  exige  de  vous  une  seule  chose, 
c'est  que  le  but  soit  légitime  et  les  moyens  employés,  conformes 
à  la  loi  divine. 

Quand  une  société  aurait  le  meilleur  but  possible  ou  désira- 
ble, si  les  moyens  qui  sont  employés  sont  mauvais  ou  illégaux, 
il  est  impossible  à  l'Église  de  l'approuver,  comme  tout  catholi- 
que qui  connaît  quelque  chose  de  sa  religion  doit  le  comprendre. 
Quelques  calomnies  que  ses  ennemis  aient  inventées,  l'Eglise  a 
toujours  eu  poui-  principe  fondamental  que  la  fin  ne  justifie  pas 
les  moyens. 

Ne  sont  pas  exempts  de  l'obligation  d'abandonner  les  sociétés 
défendues,  ceux  qui  prélendenl  n'y  voir  aucun  mal;  car  ils  sont 
alors  de  pauvres  dupes  à  qui  l'on  n'ose  pas  confier  les  desseins 
pervers  des  loges. 

Mais  en  les  fréquentant,  ils  se  rendent  les  complices,  peut-être 
inconscients,  de  tout  le  mal  produit  par  ces  sectes  infernales. 

Nous  ne  vous  tenons  pas  ici  un  langage  différent  de  celui  des 
souverains  Pontifes.  «  Fermez  l'oreille,  disait  Léon  XII  d'heu- 
reuse mémoire,  (a)  aux  paroles  de  ceux  qui,  pour  vous  attirer 
dans  leurs  assemblées,  vous  affirment  qu'il  ne  s'y  commet  rien 
de  contraire  à  la  raison  et  à  la  Religion.  D'abord  ce  serment  cou- 
pable que  l'on  prête,  même  dans  les  grades  inférieurs,  suffit  pour 
que  vous  compreniez  qu'il  est  défendu  d'entrer  dans  ces  premiers 
grades  et  d'y  rester.  Ensuite,  quoique  l'on  n'ait  pas  coutume  de 
confier  ce  qu'il  y  a  de  plus  criminel  et  de  plus  compromettant  à 
ceux  qui  sont  dans  les  grades  inférieurs,  il  est  cependant  mani- 
feste que  la  force  et  l'audace  de  ces  sociétés  pernicieuses  s'ac- 

(a)  Lettre  Apostolique  du  13  mars  1826. 


—  582  — 

noissL'iit  cil  raison  du  nombre  et  de  Taccord  de  ceux  qui  on  font 
partie.  Ainsi  conx  des  rangs  inférieurs  doivent  être  considérés 
comme  complices  de  tous  les  crimes  qui  s'y  commellent.  » 

Voyez  du  même  œil  les  sociétés  anti-religieuses,  professant  et 
prêchant  ouvertement  des  doctrines  impies,  comme  celle  des 
libres  penseurs  :  puisque  aucun  catholique  ne  peut  s'associer  à 
ceux  ijni  attaquent  la  Religion. 

Défiez-vous  de  même  des  sociétés  dans  lesquelles  on  fait  usage 
d'un  Rituel  ou  d'une  forme  de  culte  en  opposition  avec  l'ensei- 
gnement catholique  ;  elles  ne  sont  rien  autre  chose  que  des  sectes 
religieuses. 

Telles  sont,  Nos  Ghers  Frères,  les  recommandations  qu'il  était 
de  notre  devoir  de  vous  adressera  propos  des  sociétés  défen- 
dues ;  car  Notre  Seigneur  doit  un  jour  Nous  demander  compte 
de  chacune  des  âmes  qui  Nous  sont  confiées,  et  puissions-Nous 
à  son  exemple.  Nous  rendre  le  consolant  témoignage  qu'aucune 
n'a  péri  par  «otre  négligence  !  (a) 

Nous  entretenons  la  douce  confiance  que,  brebis  soumises  et 
fidèles,  vous  écouterez  Notre  voix  {b]  et  vous  vous  éloignerez  de 
plus  en  plus  de  ces  pâturages  empoisonnés,  pour  suivre  Notre 
paternelle  direction  et  vous  conformer  en  tout  aux  prescriptions 
de  la  Sainte  Église. 

Nous  terminerons,  Nos  Chers  Frères,  en  vous  indiquant,  à  la 
suite  de  Notre  Saint-Père  Léon  XIII,  les  principaux  moyens  à 
employer  pour  enrayer  les  progrès  des  sociétés  défendues. 

I"  Que  les  parents  s'occupent  davantage  de  la  bonne  éduca- 
tion de  leurs  enfants  ; 

2»  Que  les  pasteurs  des  âmes  continuent  de  prendre  un  soin 

font  particulier  de  la  jeunesse  de  leurs  paroisses,  et  s'appliquent 

à  inspirer  à  tous  une  grande  horreur  de  ces  associations   téiîé- 
brenses  ; 

>  Que  les  artisans,  en  formant  entre  eux  des  sociétés  de 
bienveillance  et  de  secours  mutuels,  aient  soin   de   suivre  la 


(n)  Jean.  XVII,  12. 
(A)  Jean,  X.  27. 


—  583  — 

direction  de  leur  curé  et  de  soumettre  leurs  règlements  à   l'ap- 
probation de  leur  Evêque  ; 

4"  Que  l'on  favorise  plus  que  jamais  les  associations  de  prières 
et  de  bonnes  œuvres,  particulièrement  le  Tiers-Onlrc  de  Saint- 
François  cPAssise.  les  Conférences  de  Saint  Vincent  de  Paul^  les  Con- 
grégations de  jeunes  gens  et  de  jeunes  filles,  les  sociétés  pieuses 
de  pères  et  de  mères  do  familles  ; 

50  Que  l'on  encourage  les  Congrès  et  les  Académies  catholiques 
auxquels  prendront  part  des  laïques  bien  instruits  et  bien  dispo- 
sés, avec  l'assentiment  de  leur  Ordinaire,  et  le  concours  de  quel- 
ques prêtres  zélés. 

Sera  la  présente  lettre  pastorale  lue  au  prône  le  plus  tôt  pos- 
sible après  sa  réception,  en  une  ou  plusieurs  fois,  dans  toutes  les 
églises  ou  chapelles  où  se  lait  l'office  public,  et  ensuite  conser- 
vée aux  archives  de  chaque  paroisse  et  mission. 

Donné  à  Québec,  sous  nos  signatures,  le  sceau  de  l'archidio- 
cèse  et  le  contre-seing  du  Secrétaire  de  l'Archevêché,  ce  six  juin 
mil  huit  cent  quatre-'^ingt-six. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

-f-  L.-F.,  Év.  des  Trois-Rivières. 

•f  Jean,  Év.  de  St-G.  de  Rimouski, 

-j-  Édouard-Ghs,   Év.  de  Montréal, 

-J-  Antoine,  Év.  de  Sherbrooke, 

f  J. -Thomas,  Év.  d'Ottawa, 

1  L.  Z.,  Év.  de  St-Hyacinthe, 

f  DoM.,  Év.  de  Chicoutimi, 

-j-  N.-Zéphirin,  Vie.  Apost.  de  Pontiac, 

J  Elphège,  Év.  de  Nicolet, 

F.-X.  BossÉ,  Ptre,  Préfet"  Apostoli- 
que du  Golfe  Saint-Laurent. 

Par  Nos  Seigneurs, 

G.-A.  Marois,  Ptre, 
Secrétaire  de  l'Archevêché  de  Québec. 


—  584^ 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

rofK    l.l'I    ANNONCBR    I,'KLÉVATI0.N    DK    L'aECHEVÊQUK    A    LA    DIGNITÉ    l)K    CARDINAL 


Archevêché  de  Québec, 
7  juin  1886. 


Mon  Cher  Monsieur, 


.l'ép^'O'^^'^'  ^^^^  immense  joie,  en  vous  annonçanl  que  la  nou- 
velle de  l'élévation  de  Sa  Grandeur  Monseigneur  l'Archevêque 
au  rang  de  Prince  de  l'Église  est  aujourd'hui  certaine. 

Remercions  le  ciel  de  cet  insigne  honneur  conféré  à  notre  pre- 
mier pasteur. 

Mardi  le-15  du  courant,  à  3  heures  p. m.  le  clergé  de  l'archi- 
diocèse  présentera  ses  respectueux  hommages  à  Son  Éminence  ; 
vous  êtes  cordialement  invité  à  prendre  part  à  cette  démonstra- 
tion. Son  Eminence  tient  beaucoup  à  recevoir  son  clergé  auquel 
Elle  demeure  si  profondément  attachée. 

La  collation  de  la  barrette  cardinalice  se  fera  à  une  date  qui  ne 
peut  encore  être  fixée.  Vous  en  serez  informé,  et  le  dimanche 
qui  suivra  cette  cérémonie  solennelle,  vous  voudi-ez  bien  chan- 
ter un  Te  Deum,  après  la  messe  pai-oissiale. 

Je  me  permets  de  vous  transmettre  la  copie  d'une  letti-e  de 
remerciement  qui  sera  adressée  au  Saint-Père  par  le  clergé  de 
l'archidiocèse.  Je  vous  prie  de  me  la  renvoyer  avec  votre  signa- 
taire. Sa  Sainteté  sera  heureuse  de  constater  dans  un  document 
public  notre  profonde  reconnaissance,  (a) 

J'ai  l'honneur  d'être, 

Votre  bien  dévoué. 

En  Notre  Seigneur, 
Cyrille  É.  Legaré,  V.  G. 


(••)  Cette  lettre  est  publiée  plus  loin  avec  la  réponse  du  Saint-PC'  re. 


—  585  — 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

INVITATION    AUX    KÊTKS    DK    LA    BABRKTTK    CABDINALICK 


Archevêché  de  Québec, 
8  juillet  1886. 


Monsieur, 


Vous  êtes  cordialement  invité  à  assister  à  la  cérémonie  de  la 
collation  de  la  Barrette  Cardinalice,  à  9  heures  a  m.,  le  21  juillet, 
dans  la  Basilique  de  N.-D.  de  Québec.  Le  clergé  est  prié  de  se 
rendre  sur  la  place  de  la  Basilique,  à  l'heure  indiquée  ci-dessus, 
pour  prendre  part  à  la  procession  solennelle  de  l'entrée.  Le 
grand  nombre  de  prêtres,  attendus  en  cette  circonstance,  ne  per- 
mettra pas  de  fournir  des  habits  de  chœur  à  tous,  et  chacun  est 
prié  d'apporter  avec  lui  un  surplis  de  cérémonie. 

Les  Messieurs  du  Séminaire  de  Québec,  fidèles  à  leurs  tradi- 
tions hospitalières,  ont  bien  voulu  ouvrir  toutes  les  chambres 
dont  ils  peuvent  disposer,  pour  recevoir  le  clergé  en  aussi  grand 
nombre  que  possible. 

Le  grand  dîner,  donné  par  Son  Éminence  le  Cardinal  Archevê- 
que de  Québec,  aura  lieu  dans  l'Académie  de  Musique,  rue  Saint- 
Louis,  à  2  heures,  p.  m.,  le  21  juillet.     Vous  y  êtes  convié. 

NN.  SS.  les  Évêques  de  S.  G.  de  Rimouski,  de  Sherbrooke  et  de 
Chicoutimi,  ont  ordonné  le  chant  d'un  Te  Deum  dans  leur  diocèse 
respectif,  pour  remercier  Dieu  du  grand  honneur  fait  à  notre 
jeune  pays  par  l'élévation  de  Son  Éminence  à  la  haute  dignité 
du  Cardinalat.  Nous  serons  tous  fidèles  à  chanter  celui  que  je 
vous  ai  demandé  dans  ma  lettre  circulaire  du  7  juin,  dimanche,  le 
26  du  courant. 

Vous  aimerez,  sans  doute,  à  savoir  que  le  20  de  juillet,  veille 
du  jour  mémorable  que  nous  nous  préparons  à  célébrer,  il  y 
aura,  au  Pavillon  des  Patineurs,  à  Québec,  grande  solennité 
musicale,  en  l'honneur  de  Son  Éminence,    organisée    par  un 


—  586  — 

roniilé  de  laïques  dévoués  (ini  veulent  ainsi  contribuer  à  l'éclat 
de  la  fôle. 

Je  demeure  sincèrement, 

Monsieur, 

Votre  tout  dévoué, 

Gyrille-É.  Legaré,  V.  G. 


(No  147) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de   Québec, 
24  septembre  1886. 


I.  Bénédiction  du  Saint-Sacremont  avec  le  ciboire,  en  octobre. 

II.  Crémation  des  cadavres  prohibée. 

III.  NouveUe  prière  à  la  suite  des  messes  basses. 

IV.  Formules  des  actes  de  baptêmes  à  observer. 

V.  Chapitre  Cogentes  de  la  bulle  Apostolicm  Sedis  expliqué. 

VI.  Sermon  des  jeunes  prêtres  pour  1887. 

VIT.  Heure  do  la  sonnerie  de  l'Angélus  changée. 

Monsieur, 


Les  décrets  apostoliques  concernant  la  récitation  publique  du 
chapelet  pendant  le  mois  d'octobre  et  le  premier  novembre, 
supposent  que  ces  prières  se  font  en  présence  du  Saint-Sacre- 
ment exposé  dans  l'ostensoir.  En  vertu  d'un  nouveau  décret  du 
"20  août  1886,  dans  les  églises  et  oratoires  où  le  Saint-Sacrement 
est  conservé,  mais  trop  pauvres  pour  avoir  un  ostensoir,  ob 
eoritm  paupertatem,  on  pourra  suivre  cette  rubrique,  savoir  :  le 
tabernacle  sera  ouvert  dès  le  commencement,  mais  le  Saint 
Ciboire  ne  sera  tiré  qu'au  moment  de  la  bénédiction,  après  la- 
quelle il  y  sera  remis  :  Apcviendo  nh  initio  osliolum  ciboriiet  cum 
pyxirir  populum  in  fine  benedicendo. 


—  687- 

Si  le  chapelet  se  récite  pendant  la  messe,  le  tabernacle  ne  sera 
ouvert  qu'après  le  dernier  évangile  si  c'est  une  grand'messe,  ou 
après  la  récitation  des  prières  ordinaires  commandées  à  la  suite 
des  basses  messes. 

Pour  le  chant,  l'encensement  et  les  oraisons,  on  suivra  la 
même  rubrique  que  si  c'était  en  présence  de  l'ostensoir.  (Voir 
page  2  du  mandement  N»  138,  8  septembre  1885,  ou  bien  l'an- 
nonce supplémentaire  ajoutée  au  prône  du  Saint  Rosaire,  page 
111  de  l'appendice  au  rituel.) 

Le  prêtre  qui  donne  la  bénédiction  devra  se  servir  du  voile 
humerai. 

Je  profite  de  cette  occasion  pour  ordonner  que  l'on  se  serve 
aussi  du  voile  humerai  dans  la  bénédiction  du  Saint  Ciboire 
qui  termine  les  instructions  du  carême  et  autres  occasions  sem- 
blables, quoique  la  rubrique  de  l'appendice  au  rituel,  page  69, 
n'en  fasse  pas  mention. 

II 

Le  19  mars  1886,  le  Saint-Office,  avec  l'approbation  du  Souve- 
rain Pontife,  a  répondu  comme  suit  aux  questions  suivantes  : 

l''  An  licitum  sit  nomen  dare  socielatibus  quibus  propositum 
est  promovere  usum  comburendi  hominum  cadavera  ? 

R.  Négative,  et  si  agatur  de  societatibus  massonicse  sectpp  filia- 
bus,  incurri  pœnas  contra  hanc  lalas. 

2"  An  licitum  sit  mandare  ut  sua  aliorumve  cadavera  combu- 
rantnr  ? 
R.  Négative. 

Grâces  à  Dieu  celte  idée  n'a  pas  encore  fait  apparition  parmi 
nous  ;  mais  il  est  bon  que  vous  sachiez  ce  que  l'Église  en  pense, 
afin  de  la  combattre  dès  le  principe. 

ni 

Vous  avez  dû  recevoir  une  copie  de  la  nouvelle  oraison  que 
le  Saint-Père  a  ordonné  de  dire  à  la  suite  des  messes  basses.  Il 
y  a  ajouté  une  invocation  à  Saint  Michel,  Archange,  prince  de 
la  milice  céleste,  le  suppliant  de  combattre  et  de  repousser  en 


—  588  — 

eufor  Satan  et  les  mauvais  esprits  qui  infestent  le  monde  et  tra- 
vaillent à  la  perdition  des  âmes.  Les  indulgences  attachées  à  ces 
prières  sont  les  mêmes  qu'aux  anciennes.  Pour  les  gagner,  il 
faut  répondre  aux  trois  Ave  Maria  et  réciter  avec  le  prêtre  le 
Salve^  Hegina,  si  on  en  est  capable. 

IV 

J'ai  constaté  avec  surprise  et  chagrin  que  dans  les  registres 
paroissiaux  on  ne  suit  pas  pai'tout  la  formule  ordonnée  dans  la 
circulaire  commune,  N»  1 15,  décembre  1882,  page  5,  pour  les 
actes  de  baptêmes.  Comme  tons  les  évêques  ont  déclaré  qu'il 
peut  résulter  de  graves  inconvénients  de  l'ancienne  formule,  il 
peut  aussi  y  avoir  faute  grave  à  ne  pas  suivre  cette  instruction. 


Le  23  janvier  1886,  le  Saint-OlTice  a  adressé  à  tous  les  Évêques 
une  interprétation  importante  et  fort  pratique  du  chapitre  Co- 
gentes  de  la  bnlle  de  Pie  IX  Aposlolicse  Sedis.  12  oct.  1869,  (voir 
5e  concile  provincial,  page  110),  que  je  crois  devoir  signaler  à 
votre  attention. 

Illme  ac  Rme  Domine, 

In  constilutione  Pii  IX  Sa.  mae.,  quae  incipit  Apostolicœ  Sedis 
moderalioni,  IV  id.  oct.  1869,  cautum  est  excommunicationem 
Roniano  Pontifici  reservatam  speciali  modo  incurrere  :  «  Cogen- 
les  sive  direclc  sive  indirecte  laicos  ad  trahendum  ad  suum  tribunal 
pcrsonas  Ecclesiaslicas  prxler  canonicas  disposiliones  :  item,  cden- 
tes  leges  vcl  décréta  contra  liberlatem  et  jura  Ecclcsix. 

Gum  de  vei-o  sensu  et  intelligentia  hujus  capitis  ssepe  dubita- 
Inm  fueril,  h;ec  Suprema  Congregatio  S.  Romanae  et  Universa- 
lis  Iiiquisilionis  non  semel  declaravit— caput  Cogentes  non  affi- 
cere  nisi  législatures  et  alias  auctorilates  cogentes  sive  directe 
sive  indirecte  judices  laicos  ad  trahendum  ad  suum  tribunal 
personas  Ecclesiasticas  prœter  canonicas  dispositiones.— Hanc 
vero  declaralionem  SSmus  Dominus  Noster  Léo  Papa  XIII  pro- 
bavit  et  confirmavit  ;  ideoque  S.  heec  Congregatio  illam  cum 
omnibus  lornnim  oïdinariis  pro  norina  communicandam  esse 
censuit. 


—  589  — 

Ceteruiu  in  lis  locis  in  quibus  fori  privilégie  per  Sumnios 
Pontitices  derogaluni  non  fuit,  si  in  eis  non  datnr  jnra  sna  per- 
sequi  nisi  apud  jndices  laicos,  tenenlur  singnli  prius  a  proprio 
ipsorum  Ordinario  veniam  petere  ut  clericos  in  forum  laico- 
rum  convenire  possinl  ;  eamque  Ordinarii  nunquam  denega- 
bunt  tum  maxime,  cum  ipsi  controversiis  inter  parles  concilian- 
dis  frustra  operam  dederinl.  Episcopos  autem  in  id  forum  con- 
venire absque  venia  Sedis  Apostolicse  non  iicel.  Et  si  quis  ausus 
fuerit  trahere  ad  judicem  seu  judices  laicos  vel  clericnm  sine 
venia  Ordinarii,  vel  Episcopum  sine  venia  S.  Sedis,  in  potcstate 
eorumdem  Ordinariornm  erit  in  eum,  praesertim  si  fuerit  cleri- 
cns,  animadvertere  pœnis  et  censuris  ferendse  sententiae  uti  vio- 
lalorem  privilegii  fori,  si  id  expedire  in  Domino  judicaverint 

Intérim  fausta  multa  ac  felicia  tibi  precor  a  Domino. 
Datum  Romse  die  23  januarii  anni  1886. 
Addiclissimus  in  Domino. 

(Signât.)  S.  Gard.  Monaco. 

VI 

Les  jeunes  prêtres  obligés  à  subir  en  1887  les  examens  pres- 
crits par  le  I^""  Concile  de  Québec  (Discipline,  page  106.),  auront  à 
remettre  en  même  temps  deux  sermons,  l'un  sur  la  Sainte  Tri- 
nité, l'autre  sur  la  patience. 

VII 

Vu  que  désormais  la  solennité  de  Saint  Michel  se  célébrera 
ordinairement  le  second  dimanche  d'octobre  (Circulaire  N'^144), 
NN.  SS.  les  Archevêques  et  Évêques  de  la  province  civile  de 
Québec  sont  convenus  qu'à  commencer  dès  cette  année,  1°  l'an- 
gélus du  matin  et  du  soir  se  sonnera  toujours  à  6  heures  depuis 
le  1er  octobre  inclusivement  jusqu'au  jeudi-saint  ;  2°  à  commen- 
cer le  samedi-saint,  l'angélus  se  sonnera  à  7  heures  du  soir  et  le 
matin  à  5  heures  jusqu'à  la  fin  de  septembre. 

Vous  ferez  bien  de  mettre  ceci  en  note  à  la  page  148  de  l'appen- 
dice au  rituel. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  attache- 
ment. 

E.-A.  Card.  TASCHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 


—  590  — 


(No  148) 


CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

POUR     CORRIORB     UN     PASSAGE    DE    LA    OIHCULAIEE   NO    147 


Archevêché  de  Québec, 
30  septembre  1886. 


Monsieur 


Je  me  hdte  de  rectifier  une  erreui-  commise  par  distraction 
dans  le  premier  article  de  ma  dernière  circulaire  du  24  courant. 
Il  faut  effacer  dans  cette  circulaire  l'alinéa  qui  commence  par 
ces  mots  :  «  Si  le  chapelet  se  récite  pendant  la  messe ,, 

Les  décrets  apostoliques  et  mon  mandement  (No  138)  du  8 
septembre  1885,  ne  supposent  pas  que  le  Saint-Sacrement  soit 
exposé  durant  la  messe  pendant  laquelle  se  récite  le  chapelet. 
«  Si  mancfiaL  missainter preces  celebretur.n  L'exposition  du  Saint- 
Sacrement  n'a  lieu  que  si  le  chapelet  est  récité  dans  l'après- 
midi. 

Veuillez  agréer,  Monsieui-,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

E.  A.  Gard.  TASGHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 


—  591  — 
(No  149) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

POUR    CONDAUNEB    "    LA    LINTKRNB    " 


Archevêché  de  Québec, 
8  novembre  188G. 


Monsieur  le  Curé, 


J'apprends  que  dans  quelques  paroisses,  on  vend  ou  l'on  dis- 
tribue un  pamphlet  intitulé  La  Lanterne^  par  Arthur  Duies.  C'est 
une  nouvelle  édition  d'un  journal  édité  en  1868  et  1869.  Je  crois 
devoir  vous  le  signaler  comme  tout  à  fait  condamnable. 

A  la  page  105,  l'auteur  se  moque  de  ceux  qui  disaient  de  lui 
qu'il  se  convertirait  à  son  lit  de  mort  :  «  Je  souhaite,  dit-il,  que 
CCS  personnes  n'aient  pas  raison.  »  Il  y  a  quelques  années,  sans 
être  aux  portes  do  la  mort,  il  a  fait  mine  de  se  convertir  ;  quel- 
ques personnes  ont  cru  à  sa  sincérité  ;  mais  il  a  tenu  à  vérifier 
son  souhait. 

Ce  pamphlet  est  un  amas  confus  de  blasphèmes,  d'attaques 
contre  l'Église  catholique,  sa  hiérarchie,  ses  œuvres,  son  ensei- 
gnement, ses  institutions. 

Suivant  lui,  l'histoire  sainte  est  un  inepte  compendium  des  plus 
ridicules  légendes  ;  le  mariage  devrait  devenir  au  Canada  comme 
aux  États-Unis,  un  contrat  libre,  exclusivement  civil  et  privé  ;  on 
devrait,  comme  en  France  et  en  Espagne,  voler  les  biens  de 
l'Église... 

Dans  sa  rage  de  tout  mordre,  gouverneurs,  ministres,  députés..., 
il  insulte  tous  ses  compatriotes  canadiens-français,  qui,  suivant 
lui,  se  civilisent  de  moins  en  moins,  ne  connaissent  pas  leur  igno- 
rance et  n'éprouvent  pas  le  besoin  de  s'instruire,  perpétuent  l'escla- 
vage de  l'intelligence  dans  un  pays  où  brillent  toutes  les  libertés. 


—  692  — 

Il  se  vaille  d'avoir  été  mis  à  la  porte  de  trois  collèges,  et  affirme 
qu'il  est  impossible  qu'on  y  enseigne  la  science...  et  accuse 
d'ignorance  nos  hommes  de  profession  et  ce  qu'on  appelle  la 
classe  instruite. 

Il  n'est  pas  étonnant  après  cela  qu'il  puisse  citei'  avec  orgueil 
l'approbation  donnée  à  ces  écrits  par  un  protestant  et  par  deux 
journaux  impies,  l'un  de  la  Nouvelle-Orléans  et  l'autre  de  New- 
York. 

Si  vous  avez  connaissance,  Monsieur  le  Curé,  que  la  susdite 
brochure  intitulée  La  Lanterne,  par  Arthur  Buies...  nouvelle  édi- 
tion lS8i,  se  trouve  dans  votre  paroisse,  vous  prémunirez  vos 
paroissiens  contre  les  doctrines  qu'elle  contient  et  en  interdirez 
la  lecture.  11  va  sans  dire  que  la  première  édition  est  aussi 
condamnée. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

E.-A.  Gard.  TASCHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 


(No  150) 


MANDEMENT 


m 


1-1' 

'il    tu 
Al'    SUJET    DK    L'UNIVKRSITÉ    LAVAL 


ELZÉAR-ALEXANDRE  TASCHEREAU,  Cardinal  Prêtre 
DE  LA  Sainte  Église  Romaine,  par  la  grâce  de  Dieu  et  du  Siège 
Apostolique,  Archevêque  de  Québec, 

Au  Clergé  Séculier  et  Rèqulier  et  à  tous  les  Fidèles  de  V Archidioc'ese 
de  Québec,  Salut  et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Depuis  que,  malgré  notre  indignité,  le  Souverain  Pontife  Léon 
XIII  a  daigné  nous  revêtir  de  la  pourpre  romaine,  c'est  la  pre- 
mière fois.  Nos  Très  Chers  Frères,  que  Nous  avons  l'occasion  de 
TOUS  adresser  la  parole.    Nous  vous  répéterons  la  bénédiction 


—  593  — 

de  l'ApùLie  Saint  Paul  aux  fidèles  de  Gorimhe  (I.  Cor.,  I,  3.1  : 
Que  Dieu  noire  père  et  JcsusClirist  noire  Seiyneur  vous  accordent 
la  (jrâce  el  la  paix;  gralia  vobisel  pax  a  Dco paire  nuslroet  Domino 
Jesu  Christo  ! 

A  vous,  Nos  Très  Cheis  Frères,  ot  à  tous  les  catholiques  du 
Cauada  reviennent  en  premier  lieu  tout  l'honneur  et  k'  inéi'ile 
de  cette  dignité,  comme  le  prouvent  les  paroles  que  liî  Souverain 
Pontife  prononça  dans  le  consistoire  du  7  juin  deruirr.  »  Tout 
le  monde  sait,  dit-il,  avec  quelle  fermeté  les  Canadiens  sont 
attachés  à  la  foi  cathoii(iue,  quel  amour  ils  ont  [)Our  TK^lise 
et  quelle  générosité,  quelle  piété  et  quelle  fidélité  ils  ont  montrées 
envers  le  Pontife  romain  dans  des  temps  1res  difficiles.  C'est 
pourquoi,  ajoule-t-il,  Nous  ne  doutons  pas  que  l'élévation  d'un 
ai'chevêiine  canadien  à  une  si  grande  dignité  ne  doive  contri- 
buei'  à  l'honneur  de  la  religion  catholique,  au  bien  ol  à.  la  féli- 
cité du  peuple  canadien,  et  à  augmenter  el  confirmer  sou 
dévouement  envers  l'Église  Romaine.» 

Lorsque  nous  songeons,  Nos  Très  Chers  Frères,  à  l'immense 
bienfait  (jue  Nous  avons  reçu  en  cette  occasion  et  à  la  vive 
reconnaissance  que  tous  ensemble  nous  devons  en  concevoir, 
Nous  Nous  sentons  remiili  de  confiance  que  vous  accueillerez 
avec  empressement  et  bonne  volonté  les  conseils  et  les  désirs  de 
Noire  bien-aimé  Pontife. 

Voici  la  lettre  que,  le  2G  juillet  dernier,  en  la  fête  de  la  Bonne 
Sainte  Anne,  patronne  de  cette  province,  et  quelques  jours  seu- 
lement après  les  solennités  de  notre  installation  comme  Cardinal, 
le  Souverain  Pontife  daignait  nous  adresser  : 

A    NOTHE    CHER    FILS    ALEXANDRE    TASCUEREAU.    CARDINAL  PRIÎTRE     DE 
LA    SAINTE    ÉGLISE    ROMAINE,    ARCHEVEQUE    DE    QUÉUEC. 

LÉON  Xin,  PAPE. 

Chi'i'  Fils,  Salut  el  Bénédiction  Apostolique. 

Il  nnu>  a  été  fort  agréable  d'apprendre  que,  grâce  à  la  généro- 
sité d'un  avocat  distingué  de  Québec,  Monsieur   Baillargé.    une 
nouvelle  chaire  a  été  ajoutée  à  celles  qui   existaient  déjà  dans 
l'Université  Laval,  dont  Vous  êtes  le  Chancelier  Apostolique. 
38 


—  504  — 

Conimola  fin  de  cette  chaire  osl  de  former  la  jeunesse  studieuse 
aux  iollrosct  à  la  ju'rfection  de  l'éloquence,  Nous  Nous  réjouis- 
sons beaucoup  do  sa  création,  parce  que  le  progrès  de  la  religion 
el  du  bien  publia  dépend  beaucoup  de  l'excellence  de  l'enseigne- 
uienl  doiuie  à  la  jeunesse  et  parce  qu'il  nous  parait  nécessaire 
qut?  les  jeunes  catholiques  soient  instruits  des  règles  de  l'élo- 
quence, pour  pouvoir  de  vive  voix  ou  par  écrit  défendre  et  pro- 
pager la  vérité. 

Nou.s  pensons  doue  que,  par  ccL  acte  de  libéralité,  Notre  Cher 
Fils,  que  Nous  avons  déjà  nommé,  n'aura  pas  seulement  con- 
tribué au  développement  des  arts  et  des  lettres  dans  sa  patrie, 
mais  se  sera  élevé  à  lui-même  un  monument  durable,  car  il  a 
mérité  et  les  louanges  de  ses  contemporains  et  les  éloges  de  la 
postérité. 

Nous  avons  le  ferme  espoir  que  ce  noble  exemple  sera  un  fort 
stimulant  pour  engager  d'autres  fidèles,  distingués  par  leur  zèle 
et  favorisés  par  la  fortune,  à  bien  mériter  de  la  religion  et  de  la 
patrie,  en  contribuant  par  leur  libéralité  à  cette  grande  œuvre, 
si  importante  surtout  de  nos  jours,  d'un  bon  et  solide  enseigne- 
ment de  la  jeunesse. 

La  distance  qui  Nous  sépare,  en  ne  Nous  permettant  point  d'ex- 
primer de  vive  voix  à  l'illustre  fondateur  Nos  sentiments  d'affec- 
tion paternelle  et  les  vœux  que  Nous  formons  pour  qu'il  reçoive 
de  Dieu  l'ample  récompense  due  à  sa  bonne  œuvre.  Nous  Vous 
chargeons,  Cher  Fils,  de  le  faire  en  Notre  Nom. 

Nous  saisissons  cette  occasion.  Cher  Fils,  pour  vous  recom- 
mander instamment,  à  vous  et  à  vos  vénérables  Collègues  les 
Évèques  de  la  Province  de  Québec,  de  pourvoir,  avec  le  plus 
grand  zèle  et  avec  un  parfait  accoi'd,  à  la  stabilité,  à  la  protection, 
à  la  prospérité  et  au  bon  fonctionnement  de  cette  Université 
Laval,  que  seule  en  union  avec  la  succursale  de  Montréal,  le 
Saint-Siège  a  décorée  du  titre  de  catholique. 

Nous  vous  recommandons  aussi  de  faire  en  sorte  que  les 
jeunes  gens  de  Vos  Collèges  et  Séminaires  soient  inscrits  au 
nombre  de  ses  élèves. 

Plein  de  confiance  dans  votre  émiuente  vertu.  Nous  vous 
donnons,  dans  le  Seigneur  et  du  fond  de  Notre  Cœur,  comme 


—  iS^f)  — 

gage  des  dons  célestes  et  de  Notre  sincère  affection,  Notre  Béné- 
diction Apostoliqne,  à  Vons,  Noti-e  très  cher  Fils,  à  l'homme 
illnstre  déjà  mentionné,  à  Ions  ceux  qui  par  leni-s  efforts  et  lenr 
générosité  contribuent  à  rendre  plus  florissante  au  Canada 
l'éducation  de  la  jeunesse,  au  clergé  et  aux  fidèles  soumis  à 
votre  sollicitude  pastorale. 

Donné  à  Rome,  près  de  Saint-Pierre,  le  •26'^'  jour  de  juillet  de 
ramiée  1880,  de  Notre  Poulilicat  la  neuvième. 

LÉON  XIII,  Pape. 

Le  Pontificat  de  Léon  XIll  sera  célèbre  dans  l'histoire  de 
l'Église  par  la  puissante  impulsion  qu'il  a  donnée  aux  études  et 
par  le  zèle  avec  lequel  il  encourage  tous  ceux  qui  contribuent  à 
l'éducation  chrétienne  et  scientifique  de  la  jeunesse  catholique. 
Notre  pays  n'est  pas  oublié  dans  cette  sollicitude  admirable  et 
universelle.  Déjà  à  plusieurs  reprises  et  suivant  les  traces  de 
son  prédécesseur  l'immortel  Pie  IX,  il  avait  donné  à  l'Univer- 
silô  Laval  des  marques  évidentes  de  l'intérêt  qu'il  porte  à  cette 
institution  si  importante  an  bien  de  notre  religion  et  de  notre 
nationalité.  Dans  la  lettre  dont  vous  venez  d'entendre  la  lec- 
ture, il  a  voulu  récompenser  la  générosité  d'un  de  nos  conci- 
toyens et  exciter  le  zèle  de  ceux  que  la  fortune  favorise,  à  imiter 
un  si  bel  exemple. 

Quand  on  étudie  l'histoire  de  toutes  les  grandes  universités  de 
l'Europe,  on  voit  que  les  rois,  les  princes,  les  nobles,  les  riches  de 
toutes  conditions,  et  même  des  possesseurs  de  médiocres  for- 
tunes, ont  tenu  à  honneur  de  fonder  des  chaires,  de  léguer  des 
bibliothèques  précieuses,  d'assurer  à  des  élèves  peu  fortunés  les 
moyens  d'en  suivre  l'enseignement. 

Pourquoi,  Nos  Très  Ghers  Frères,  n'en  serait-il  pas  de  même 
parmi  nous  ? 

Il  est  vrai  que  les  grandes  fortunes  sont  rares;  mais  la  foi  est 
grande,  la  charité  est  ardente,  le  patriotisme  en  honneur.  Ce 
qu'un  seul  ne  peut  faire,  le  nombre  peut  l'exécuter.  Le  fli'uve 
majestueux  qui  traverse  notre  pays  d'une  extrémité  à  l'autre  est 
si  large  et  si  profond,  que  les  plus  gros  navires  peuvent  leremon- 


—  506  - 

ter  jusiiirà  iinr  y;raiidc  distance  de  rocéaii,  parce  que  des  milliers 
de  petits  ruisseaux  sont  venus  lui  apporter  leur  humble  tribut. 

Hemarquons  bien,  Nos  Très  Cliers  Frères,  les  motifs  que  nous 
pr()[>nse  le  Souverain  Pontife. 

Il  Le  progrès  de  la  i-eligion,  dit-il,  et  du  bien  public,  dépend 
beaucoup  de  l'excellence  de  rensingnemcnt  doimé  à  la  jeunesse.  ,> 

Donc,  Nos  Très  Cliers  Frères,  votre  foi  et  votre  patriotisme 
sont  intéressés  à  cette  œuvi-e.  Dans  tonte  notre  province,  il  y  a 
des  écoles  de  divers  degrés,  ainsi  que  des  collèges  et  séminaires, 
on  vos  enfants  se  préparent  à  occupej-  dans  l'Église  ou  l'État  la 
place  que  la  divine  providence  leur  assigne  ;  mais  ce  n'est  encore 
qu'une  préparation  ;  il  faut  remonter  plus  haut,  et  tout  peuple 
qui  ne  veut  point  déchoir,  doit  fournir  à  l'élite  de  sa  jeunesse 
des  moyens  d'acquérir  les  connaissances  nécessaires  à  ceux  qui 
doivent  y  occuper  le  premier  rang.   C'est  le  rôle  des  universités. 

Il  y  a  trente-quatre  ans,  les  évèques  du  Canada-Uni,  persua- 
dés de  la  nécessité  d'une  Université  Catholique,  ont  obtenu,  le 
8  décembre  1852,  de  Sa  Majesté,  pour  l'Université  Laval,  une 
charte  aussi  ample  et  aussi  favorable  que  les  catholiques  du 
Canada  pouvaient  le  désirer.  Lo.  Souverain  Pontife  accorda  en 
même  temps  certains  privilèges  indispensables,  se  réservant  de 
donner  sa  sanction  définitive  quand  celte  Institution  aurait  fait 
ses  preuves.  Au  bout  de  vingt-quatre  ans,  après  en  avoir  parfai- 
tement connu  l'organisation  et  l'enseignement  et  apprécié  les 
avantages  qu'elle  olTre  à  la  jeunesse  canadienne,  Pie  IX,  le  15 
mai  187G,  érigea  canoniqnement  l'Université  Laval  et  la  dota  de 
tous  les  privilèges  que  l'Église  accorde  aux  institutions  de  ce 
genre. 

Léon  XIII,  à  son  tour,  dans  sa  lettre  du  26  juillet  dernier, 
«  recommande  instamment  à  tout  l'épiscopat  de  la  province  de 
Québec,  de  pourvoir,  avec  le  plus  grand  zèle  et  avec  un  parfait 
accord,  à  la  stabilité,  à  la  protection,  à  la  prospérité  et  au  bon 
fonctionnement  de  cette  Université  Laval,  que,  seule  en  union 
avec  la  succursale  de  Montréal,  le  Saint-Siège  a  décorée  du  titre 
de  Catholique,  n 

C'est  ainsi,  Nos  Très  Cliers  Frères,  que  la  religion  reconnaît, 
sanctifie  et  encourage  tout  ce  qui  peut  contribuer  au  bonheur 


—  597  — 

(les  peuples.  Pour  nous.  Canadiens,  qui  devons  tout  ce  que  nous 
sommes  à  la  religion,  ne  cessons  d'en  témoigner  notre  reconnais- 
sance à  Dieu  par  notre  zèle  à  maintenir  cette  Institution  si 
importante. 

En  etîet,  Nos  Très  Cbers  Frères,  il  importe  à  l'honneur  et  à 
la  conservation  de  notre  nationalité  que  nos  hommes  de  profes- 
sion se  distinguent  par  leur  science.  Notre  position  à  nous, 
Catholiques  du  Canada,  qui  sommes  en  minorité,  exige  impé- 
rieusement que  ceux  qui  sont  à  notre  tète  soient  de  plus  en  plus 
capables  de  défendre  et  de  propager  non  seulement  la  vérité 
religieuse,  mais  aussi  la  vérité  sociale,  telle  que  l'Église,  inspirée 
par  son  divin  fondateur,  nous  l'enseigne  dans  ses  principes  fon- 
damentaux dont  un  peuple  ne  peut  s'écarter  sans  tomlier  dans 
l'anarchie  ou  la  révolution.  «  Or,  dit  Pie  IX  dans  sa  bulle 
d'érection  canonique  de  l'Université  Laval,  l'expérience  de  tous 
les  siècles  nous  apprend  que  les  Universités  ont  puissnnmient 
concouru  à  détruire  les  erreurs  qui  naissent  le  plus  souvent  de 
l'innorance  des  lettres  et  qui  défigurent  la  doctrine  sacrée  de  la 
république  chrétienne.  » 

Bien  des  familles  font  élever  à  grands  frais  des  monuments 
funèbres  dans  nos  cimetières.  Nous  ne  blâmons  pas  cette  pratique 
que  la  piété  filiale  inspire  et  que  son  antiquité  recommande. 
Mais  ces  monuments,  comme  le  remarque  Léon  XIII  dans  sa 
lettre,  ne  sont  guère  durables,  et,  dans  tous  les  cas,  les  sentiments 
de  i-egret  qu'ils  éveillent  deviennent  de  moins  en  moins  sensibles, 
à  mesure  (jue  ceux  qui  ont  connu  le  défunt  disparaissent  à  leur 
tour  de  la  scène  du  monde. 

Il  en  est  tout  autrement  quand  il  s'agit  de  personnes  qui  pai-  leur 
libéralité  ont  contribué  au  bien  de  la  religion  et  de  la  patrie,  en 
favorisant  par  des  fondations  le  bon  et  solide  enseignement  de 
la  jeunesse.  Sans  parler  des  vieux  pays,  où  l'on  se  fait  un  devoir 
rigoureux  d'honorer  les  bienfaiteurs  de  l'éducation,  Nous  pou- 
vons en  citer  des  exemples  frappants  dans  notre  province  de 
Québec.  Les  noms  des  fondateurs  de  nos  principales  institutions 
d'enseignement  sont  gravés  en  caractères  inefTaçables  dans  tous 
les  cœurs  ;  le  temps  qui  dévore  tout  ne  fait  que  rendre  leur  nom 
plus  cher  et  plus  célèbre.     Chaque  nouvelle  génération  qui  par- 


—  508  — 

tiripo  aux  avantages  de  ces  bienfaits,  bénit  la  mémoire  de  son 
bienfaiteur,  qui  se  trouve  ainsi  immortalisée  par  un  monument 
pins  durable  que  le  marbre;  car  dit  Léon  XIII,  «  il  a  mérité  et 
les  louanges  de  ses  contemporains  et  les  éloges  de  la  postérité.  » 

Le  Séminaire  de  Québec,  qui  s'est  généreusement  chargé  de 
la  fondation  de  l'Université  I>aval  et  qui  n'a  rien  épargné  pour 
rendre  celte  institution  florissante,  a  toujours  compté  que  des 
amis  de  l'éducation  se  feraient  une  gloire  et  un  bonheur  de 
l'aider  dans  cette  importante  et  dispendieuse  entreprise.  Aujour- 
d'hui plus(jue  jamais,  il  croit  avoir  droit  à  ce  secours,  parce  que 
les  circonstances  et  le  désir  du  Saint-Siège  lui  ont  fait  une  posi- 
tion toute  nouvelle  par  l'établissement  d'une  succursale  à  Mont- 
réal, (]ui,  eu  partageant  les  élèves,  diminue  considéi'abiement  les 
ressources  sur  lesquelles  il  avait  primitivement  droit  décompter. 

La  théologie,  le  droit,  la  médecine,  les  sciences  et  la  littérature 
oifrent  im  vaste  champ  à  la  générosité  et  au  patriotisme  de  nos 
compatriotes  catholiques  de  toute  origine.  Si  la  fortune  d'un 
ami  zélé  de  la  haute  éducation  ne  lui  permet  pas  de  fonder  une 
chaire,  il  donnera  de  bon  cœur  son  denier,  en  se  î-appelant  que 
Dieu  et  la  patrie  lui  en  tiendront  compte,  et  que  son  obole  jointe 
à  d'autres  offrandes  fera  de  grandes  choses  et  immortalisera 
son  nom. 

Dans  une  audience  accordée  à  Son  Éminence  le  Cardinal  Si- 
meoni.  protecteur  de  l'Université  Laval,  le  5  septembre  1886,  le 
Souverain  Pontife,  «  afin  de  donner  un  plus  grand  accroissement 
au.x  éludes  et  pour  e.xciter  les  fidèles  à  venir  en  aide  à  l'Univer- 
sité Laval  par  le  concours  de  leur  zèle  et  de  leurs  contributions, 
a  bien  voulu  accorder  à  tous  les  bienfaiteurs  de  celte  Université, 
>ine  indulgence  plénière  à  l'article  de  la  mort.  » 

De  son  côté,  le  Séminaire  de  Québec,  afin  d'assurer  davantage 
la  réalisation  des  vœux  du  Souverain  Pontife,  a  fondé  à  perpé- 
tuité une  messe  qui  sera  célébrée  chaque  semaine  pour  le  bien 
spirituel  et  temporel  des  bienfaiteurs  de  notre  Université  Gatho- 
lirjue. 

Comme  conclusion  pratique  de  tout  ce  que  Nous  venons  de 
vous  e.xposer.  Nos  Très  Chers  Frères,  Nous  vous  dirons  d'abord 
av.'c  notre  bien-aimé  Souverain  Pontife  :  «  Nous  avons  le  ferme 


—  599  — 

espoir  que  le  noble  exemple  donné  par  un  généi-onx  riloyeii  de 
Québec  sera  un  fort  stimulant  pour  engager  d'autres  fidèles 
distingués  parleur  zèle  et  favorisés  par  la  fortune,  à  bien  méri- 
ter de  la  religion  et  de  la  patrie,  en  contribuant  par  leur  libéra- 
lité à  cette  grande  œuvre,  si  importante  surtout  de  nos  jours, 
d'un  bon  et  solide  enseignement  de  la  jeunesse.  » 

Nous  terminerons  par  un  passage  de  la  Sainte  Écriture,  (jiii 
résume  et  confirme  pleinement  tout  ce  que  Nous  venons  de 
vous  dire. 

it  L'homme  sage,  dit  le  Saint-Esprit,  instruit  son  peuple  et  le 
fruit  de  sa  sagesse  est  stable  et  fidèle.  Il  sera  comblé  de  béné- 
dictions et  ceux  qui  le  verront  le  combleront  de  louanges.  Il 
est  vrai  que  les  jours  d'un  homme  sont  courts;  mais  les  jours 
de  son  peuple  sont  innombrables;  et  l'honneur  que  le  sage  se 
sera  acquis  vivra  éternellement.»  (Eccli.  XXXVII,  26...) 

Sera  le  présent  mandement  lu  au  prône  de  toutes  les  églises 
et  chapelles  paroissiales  et  autres  où  l'on  fait  l'ofTice  public,  le 
dimanche  qui  suivra  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse  et 
le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  huit  de  décembre  mil  huit 
cent  quatre-vingt-six,  en  la  fête  de  Marie  Immaculée,  patronne 
de  l'Université  Laval. 

E.-A.  Gard.  TASCHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 

Par  Son  Éminence, 

C.-A.  Marois,  Ptre, 

Secrétaire. 


—  600  — 

MANDEMENT 

ORnONNAXT    AI'    OLKRIÎK    KT    A    TOUS     I.KS     FIDÈI.KS     DE     l'aRCHIDIOCÈSK    HK    QUÉBKC    QUI 

ONT    KN    MAINS    DKS    ÉClilTS    1)F,    MOXSEIGNKUH    DE    LAVAI,,    PKKMIKIi    KvfeQIIK 

I)K    yUKIII-i'.     I>1-      I  I  *;     TFtVNSMKTTRU      A      I,' ARCHKV  Kf  H  K. 


KLZÉAR-ALEXANDRE   TASGHEREAU,   Caudinal   Prktre 

DE  I-.V  SaINTI-:  IviLLSIC  Ro^fAINE,  PAR  LA  GRACE    DE    DiEU    ET  DU  SiÈGE 

Apostolique,  Archevêque  de  Québec, 

Au  Cl''r!/c  Scculirr  cl  RcQulier,  aux  Communautés  Religieuse!^  et  à. 
tous  1rs  Fiddcs  de  l' Archidiocèsc  de  Québec^  Salut  et  Dèiudiction 
en  Notre  Seifjneur. 

Dans  Notre  inandtMTKînl  du  30  avril  1878,  pour  la  déposilion 
solennelle  des  restes  mortels  de  Mgr  de  Laval,  Nous  vous  invi- 
tions, Nos  Très  Ghers  Frères,  à  adresser  au  ciel  de  ferventes 
prières  pour  que  l'Église  s'occupât  un  jour  de  la  glorification  de 
ce  grand  serviteur  de  Dieu. 

Vos  prières  ont  été  exaucées,  et,  (jiielqnes  semaines  plus  tard, 
les  évèques  de  la  [)rovince,  réunis  en  Concile,  manifestèreut  ce 
désir,  et  une  commission  nommée  par  Nous  commença  les  lon- 
gues et  rigoureuses  procédures  exigées  comme  préliminaires 
lécessaires  à  l'introduction  de  cette  cause.  Le  rapport  de  l'eu- 
juèle  faite  sur  la  ré[)utation  de  vertu  et  sur  les  miracles  opérés 
par  son  intercession,  fut  envoyé  à  Rome,  et,  après  mûr  examen, 
la  Congrégation  des  Rites  Nous  donna  instruction  de  recueillir 
tous  les  écrits  de  Mgr  de  Laval,  c'est-à-dire,  «  non  seulement  les 
ouvrages  ou  livres,  mais  aussi  les  traités,  les  opuscules,  les 
méditations,  les  discours,  les  lettres,  les  pétitions  on  requêtes 
et  les  brouillons  et  aiitres  écrits  de  la  main  du  serviteur  de  Dieu, 
ou  dictés  ou  ordonnés  par  lui...  Dans  le  cas  même  où  ces  écrits 
auraient  été  imprimés,  les  autographes,  s'ils  existent  encore, 
doivent  être  livrés,  à  moins  ({u'il  ne  soit  certain  ([m."  les  impri- 
més y  sont  absolument  conformes.» 


—  601  — 

Tous  ces  écrits  une  fois  recueillis  devront  être  envoyés  à 
Rome,  po\ir  y  être  minutieusement  examinés  et  reconnus  con- 
formes à  l'enseignement  do  l'Kglise. 

En  vertu  de  cette  instruction  apostolique,  tous  les  fidèles  de  ce 
diocèse,  sans  exception  aucune,  sont  obligés,  sous  peine  des  cen- 
sures, et  par  conséquent  de  faute  grave,  non  seulement  de  Nous 
faire  parvenir  directement  ou  par  l'intermédiaire  de  leur  curé, 
tous  les  écrits  de  Mgr  de  Laval  qu'ils  auraient  en  mains,  mais 
aussi  de  Nous  indiquer  les  personnes  qu'ils  savent  en  avoir  en 
leur  possession. 

Les  personnes  qui  refuseront  ou  négligeront  de  Nous  faire 
remettre  ces  écrits  ou  de  Nous  désigner  ceux  qui  en  ont,  avant 
le  premier  février  prochain,  seront  considérées  comme  coupa- 
bles de  désobéissance  grave  cl  indignes  de  recevoir  les  sacre- 
ments. 

Messieurs  les  Curés,  même  des  paroisses  les  plus  récentes, 
devront  examiner  les  archives  de  leur  paroisse. 

Les  communautés  religieuses  sont  tenues  de  faire  des  recher- 
ches et  de  Nous  en  communiquer  le  résultat  par  l'entremise  de 
leur  supérieure  ou  de  leur  chapelain. 

Tous  les  fidèles  doivent  examiner  leurs  bibliothèques  et  leurs 
manuscrits,  s'ils  ont  quelque  raison  de  croire  qu'il  s'y  trouvé- 
quelque  chose  de  ce  qui  est  demandé  ci-dessus. 

Nous  avons  la  ferme  confiance.  Nos  Très  Cheis  Frères,  que 
vous  vous  ferez  un  devoir  et  un  bonheur  de  vous  conformer  à 
cette  ordonnance  du  Saint-Siège,  afin  de  prouver  votre  obéissance 
et  de  contribuer  à  la  glorification  du  fondateur  de  cette  église  de 
Québec,  dont  nous  sommes  les  enfants.  En  même  temps,  conti- 
nuez d'adresser  au  ciel  de  ferventes  prières,  afin  que  nous  ayons 
tous  ensemble  l'immense  joie  de  pouvoir  un  jour  l'invoquer  pu- 
bliquement comme  notre  protecteur  et  notre  père.  Et  puisque 
nous  sommes  à  la  veille  de  commencer  une  nouvelle  année, 
acceptez,  comme  venant  du  cœur  de  Monseigneur  de  Laval,  la 
bénédiction  qu'en  qualité  de  son  successeur  Nous  vous  donnons, 
en  nous  servant  des  paroles  du  grand  Apôtre  :  Que  la  fjrnce  de 
Noire  Seigneur  Jésus-Christ  et  la  charité  de  Dieu  et  la  communica- 
tion du  Saint-Espnt  soit  avec  vous  ;    gratia  Domini   Nosiri  Jesu 


—  602  — 

C'iristi  cl  cluirittis  Dei  cl  communicatio  Sa)icti  Spirilus  sit  cum  om- 
nibus vobis.  Amen.  (II.  Cor.,  XIII,  13.) 

S(M-a  le  prôsonl  mandcMiiciit  lu  et  publié  au  prôm;  de  toutes 
les  c.^iises  et  chapelles  paroissiales  et  autres  où  se  fait  l'office 
publie,  et  en  chapitre  dans  les  communautés  religieuses,  le 
dimanche  qui  suivra  sa  réception  et  une  seconde  fois  quinze 
jours  plus  tard. 

Donné  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse  et  le 
contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  vingt-cinq  décembre  mil  huit 
cent  quatre-vingt-six,  en  la  fête  de  la  naissance  de  Notre  Seigneur 
Jésus-Christ. 

E.-A.  Gard.  TASCHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 

Par  Son  Éminence, 

G.-A.  Marois,  Ptre, 

Secrétaire. 


CIRCULAIRE  AU   CLERGÉ 


ADRF.S.SK    DU    CLER(iÉ    AU    SAINT-PÈRE    KT    RÉPONSK    DE    SON    ÉMINKNCE    I.K 

SECBÉTAIRE    D'ÉTAT 


Québec,  30  décembre  1886. 

Monsieur  et  cher  confrère, 

Gomme  mon  nom  se  trouve  le  premier  sur  la  liste  des  signa- 
taires de  la  lettre  de  remerciement  adressée  par  le  Glergé  de 
l'Archidiocèse  à  Sa  Sainteté  Léon  XIII,  à  l'occasion  de  l'éléva- 
tion de  notre  vénéré  Archevêque  à  la  dignité  de  Gardinal  de  la 
Sainte  Église  Romaine,  j'ai  eu  l'honneur  d'être  l'heureux  réci- 
piendaire de  la  magnifique  réponse  que  Son  Eminence  le  Gar- 
dinal Secrétaire  d'État  nous  a  faite  à  tous,  au  nom  de  Sa  Sainteté. 


—  603  — 

C'est  pour  moi  un  devoir  bien  agréable  que  celui  de  vous 
communiquer  ce  précieux  document. 

Comme  vous  avez  renvoyé  avec  votre  signature  l'exemplaire 
de  la  lettre  collective  que  nous  avons  adressée  au  Saint-Père, 
vous  désirez  sans  doute  en  avoir  une  copie.  Je  crois  donc  vous 
faire  («laisir  en  vous  adressant  les  deux  documents,  ad  futuram 
rei  memoriam. 

J'ai  l'honneur  d'être, 

Cher  Monsieur, 

Votre  tout  dévoué  confrère  en  N.  S., 

Thos  E.  Hamel,  Ptre,  V.  G. 


ADRESSE 

DU    CLERGÉ    DE    l'ARCHIDIOCÈSK    DK    QUÉBEC    A    SA    SAINTETÉ    LE    PAPE    LÉON    XIII 

Très  Saint  Père, 

Le  clergé  séculier  et  régulier  de  l'Archidiocèse  de  Québec, 
humblement  prosterné  à  Vos  pieds,  s'empresse  d'exprimer  à 
Votre  Sainteté  les  sentiments  de  profonde  reconnaissance,  que 
lui  inspii-e  l'élévation  de  son  vénérable  Archevêque  à  la  dignité 
cardinalice. 

Bien  des  fois  déjà,  Très  Saint  Père,  Vous  avez  voulu  donner 
à  Vos  enfants  du  Canada  d'éclatants  témoignages  de  cette  solli- 
citude paternelle  qui  ne  reconnaît  point  d'obstacles  ni  de  limites  : 
'(Atlinf/it  a  fine  ad  finem  fortitrr  ci  disponil  omnia  suaviter.  »  Mar- 
chant sur  les  traces  de  son  illustre  prédécesseur,  le  vénéré  Pie 
IX,  Votre  Sainteté  avait  daigné  louer  l'esprit  de  foi  et  de  piété 
qui.  grâces  en  soient  rendues  à  Dieu,  règne  encore  aujourd'hui 
dans  notre  chère  patrie.  Mais  en  élevant  notre  vénérable  Ar- 
chevêque à  la  sublime  dignité  de  Prince  de  l'Église,  en  le  faisant 
asseoir  dans  l'auguste   sénat   de    la   Sainte    Église    Romaine, 


—  604  — 

nièrt-'  t'I  iiiaiiresse  de  loiiles  les  autres,  Votre  Sainteté  a  mis  le 
(•nmbl(>  à  ses  bienfaits. 

i,)iu'  Votre  Sainteté  nous  permette  de  Lui  parler  ici  avec  la 
liberté  et  la  sincérité  d'enranls  dévoués  et  reconnaissants. 

Nous  n'if,Miorions  pas  assurément  quelle  est  la  haute  dignité 
des  éminentissimes  caidinaux  de  la  Sainte  É":lise  Romaine,  con- 
seillers  intimes  du  vicaire  de  Jésus-Christ,  appelés  à  partager 
avec  lui  le  soin  de  toutes  les  églises,  à  diriger  sûrement  vers  les 
félicités  éternelles  ces  multitudes  innombrables  d'âmes  chré- 
tiennes répandues  sur  toute  la  surface  de  la  terre,  et  dont  les 
destinées  sont  si  précieuses,  puisqu'elles  ont  été  rachetées  au 
prix  du  sang  de  Notre  Seigneur  Jésus-Christ  lui-môme.  Et 
n'est-ce  pas  aux  cardinaux  de  la  sainte  Église  que  peuvent  être 
appliquées,  d'une  manière  toute  spéciale,  ces  paroles  de  l'apôtre  : 
n  Mlcndilc  vohis  el  universo  gregi^  in  quo  vos  Spirilus  Sanctus 
posuil  cpiscopos  rcr/ere  Ecdcsiam  Dci,  quam  acquisivil  sanguine 
suo  ?  » 

Néanmoins,  Très  Saint  Père,  nous  osions  espérer  que  notre 
chère  patrie  et  notre  archidiocèse  de  Québec,  le  plus  ancien  de 
l'Amérique  Septentrionale  et  la  source  féconde  de  tant  d'autres 
diocèses,  seraient  bientôt  appelés  à  fournir  à  l'Église  un  membre 
du  Sacré-Collège:  «  Reposita  est  hœc  spcs  mea  in  sinumco.))  Tout 
nous  le  faisait  espérer  :  la  réunion  en  un  seul  état  de  toute 
rAmérii[ue  anglaise;  la  foi  reconnue  des  nombreux  fidèles  qui 
sont  répandus  dans  toutes  les  parties  de  la  Nouvelle- France, 
cette  terre  si  bénie  de  Dieu,  arrosée  jadis  du  sang  fécond  des 
martyrs,  et  sans  cesse  parcourue  dans  tous  les  sens  par  tant  de 
zélés  missionnaires  ;  enfin  la  situation  politique  du  Canada, 
stable  et  assurée,  qui,  sous  l'égide  protectrice  de  la  grande 
nation  Britannique,  jouit  aujourd'hui  d'une  sage  liberté  et  de 
l'indépendance  religieuse  garantie  par  les  traités  et  par  la  con- 
stitution. 

Mais,  Très  Saint  Père,  une  autre  source  et  un  autre  fondement 
de  nos  désirs  et  de  nos  espérances,  c'était  le  mérite  de  notre 
illustre  Archevêque.  Nous  savons  que  nous  exprimons  les  sen- 
timents de  Votre  Sainteté,  en  rendant  hommage  aux  éminenles 
vertus,  à  la  sagesse  et  cà  la  prudence  surtout  que  nous  l'avons  vu 


—  605  — 

déployer  dans  des  circonstances  aussi  difficiles  que  nombreuses, 
à  l'activité  dont  il  n'a  jamais  cessé  de  donner  des  preuves  par  sa 
vigilance  continuelle  sur  les  pasteurs  et  sur  leurs  troupeaux, 
par  la  création  de  missions  et  de  paroisses  nouvelles,  par  les 
encouragements  et  le  développement  qu'il  a  donnés  à  la  grande 
cause  de  l'inslruclion  chrétienne,  cette  cause  si  chère  à  Votre 
cœur  de  pontife  et  de  père.  Et  ici.  Très  Saint  Père,  nous  sommes 
heureux  de  Vous  rappeler  l'empressement  tout  filial  avec  lequel 
il  s'est  rendu  aux  désirs  de  Votre  Sainteté,  en  donnant  dans  ses 
grands  et  ses  petits  séminaires,  une  plus  large  place  à  l'étude  de 
la  théologie  et  de  la  philosophie  de  Saint  Thomas.  Nous  n'igno- 
rons pas  quel  prix  Vous  attachez  à  ce  retour  aux  enseignements 
de  r.Auge  de  l'École,  et  quels  heureux  résultats  il  est  légitime- 
ment pei-mis  d'en  attendre  pour  la  conciliation  de  la  foi  et  de  la 
science,  aussi  bien  que  de  la  société  religieuse  et  de  la  société 
politique.  Puisse  la  divine  Providence  bénir  ce  mouvement, 
dont  Votre  Sainteté  a  la  gloire  d'avoir  pris  l'initiative! 

Nous  ne  dirons  rien  de  la  science  de  notre  vénérable  Arche- 
vêque. Avant  son  élévation  à  l'épiscopat,  il  s'était  rendu  dans 
la  ville  éternelle,  afin  d'y  puiser  une  connaissance  plus  profonde 
des  sciences  ecclésiastiques  et  des  doctrines  romaines.  Il 
n'avait  pas  hésité  à  entreprendre  ce  long  voyage  pour  compléter, 
au  milieu  de  la  jeunesse  studieuse  qu'appellent  de  tous  côtés  à 
Rome  la  solidité  et  l'éclat  de  l'enseignement,  ses  études  théolo- 
giques déjà  si  sérieuses  et  toujours  prolongées.  Plus  tard  son 
zèle  et  des  affaires  importantes  qui  regardaient  le  bien  de  la 
religion  durent  plusieurs  fois  l'y  rappeler,  et  nous  savons  que 
ses  vertus  et  ses  talents  ont  été  hautement  appréciés. 

Maintenant,  Très  Saint  Père,  nos  désirs  sont  remplis,  nos  vœux 
sont  exaucés,  par  l'élévation  de  Monseigneur  Elzéar-Alexandre 
Taschereau,  notre  vénérable  Archevêque,  à  la  dignité  cardina 
lice. 

La  joie  du  Pontife  et  du  père  rejaillit  sur  ses  coopérateurs  et 
sur  ses  enfants.  Aussi,  dans  la  joie  qui  inonde  nos  cœurs,  que 
pouvons-nous  faire,  que  pouvons-nous  dire  ?  Nous  élevons  nos 
regards  vers  le  ciel  ;  nous  adressons  à  Dieu  tout-puissant  et  à 
Voire  Sainteté  nos  actions  de  grâces  pour  un  si  grand  bienfait. 


—  606  — 

Four  nous,  et  au  nom  des  fidèles  confiés  à  nos  soins,  nous  pro- 
lesloiis  liaulenicnt  do  nolro  foi  inébranlable,  de  notre  dévone- 
intMit  au  Saint.  Siège  et,  de  noire  obéissance  absolue  à  l'auguste 
Pontife,  qui  gouverne  avec  tant  de  fermeté  et  de  prudence  la 
banjue  immortelle  de  Pierre. 

Nous  déclarons  solennellement  à  Votre  Sainteté  que  nous  ad- 
hérons de  tout  cœur  aux  enseignements  donnés  dans  Ses  Ency- 
cliques, qui  font  l'admiration  de  tout  l'univers,  et  qui  ont  jeté 
tant  de  lumières  sur  les  questions  les  plus  difficiles  et  les  plus 
importantes  pour  le  gouvernement  des  sociétés  humaines. 

Puisse  le  souverain  dispensateur  de  tout  bien  et  de  toute  grâce 
accorder  encore  à  Votre  Sainteté  de  nombreuses  années  !  Les 
grandes  choses  qui  ont  honoré,  jusqu'à  présent, Votre  pontificat, 
rappellent  les  œuvres,  l'habileté  et  les  vertus  de  Vos  plus  illus- 
tres prédécesseurs.  Elles  ont  eu  déjà  de  précieux  résultats  pour 
le  bonheur  de  l'Église  et  du  monde,  et  elles  sont  un  gage  d'un 
heureux  avenir. 

Daignez,  Très  Saint  Père,  accueillir  avec  une  bonté  paternelle 
l'expression  de  ces  sentiments  et  de  ces  vœux  et  répandre  Vos 
bénédictions  sur  Vos  fils  soumis  et  dévoués. 


[Traduction.) 

Au  Très  Révérend  Thomas  E.  Hamel, 
Vicaire  Général, 

Québec. 
Illustrissime  Monsieur, 

L'adresse  filiale  dans  laquelle  Votre  Seigneurie  Illustrissime 
et  tout  le  Clergé  séculier  et  régulier  de  l'archidiocèse  de  Québec, 
rendent  grâce  au  Saint-Père,  pour  la  promotion  de  leur  vénérable 
Pasteiu-  à  la  pourpre  sacrée,  a  été  lue  par  Sa  Sainteté  avec  une 
satisfaction  et  une  consolation  toute  particulière.    En  effet,  non 


—  607  — 

seulement  elle  contient  les  plus  vifs  sentiments  d'affection  et  de 
dévouement  de  la  part  du  Clergé  envers  le  Saint-Siège,  l'adhé- 
sion la  plus  explicite  aux  enseignements  donnés  au  monde  catho- 
lique par  Sa  Sainteté  dans  Ses  mémorables  Encycliques,  mais 
prouve  aussi  que,  dans  l'archidiocèse  de  Québec,  les  liens  les 
plus  étroits  unissent  entre  eux  leur  digne  Pasteur  et  sescoopéra- 
teurs  ecclésiastiques.  C'est  ce  que  désire  très  ardemment  l'Au- 
guste Chef  de  l'Église  pour  tous  les  diocèses  du  monde.  C'est 
pourquoi,  tout  en  se  réjouissant  de  voir  ce  désir  réalisé  parmi 
vous,  Il  vous  remercie  et  de  l'hommage  que  vous  avez  rendu  à 
Sa  personne  sacrée  et  de  la  satisfaction  que  vous  avez  causée 
à  Son  cœur.  Vous  exhortant  donc  à  conserver  toujours  cet 
esprit  de  respect  et  d'obéissance  au  Saint-Siège  et  à  votre  Chef 
immédiat,  Il  vous  envoie  dans  toute  l'effusion  de  Son  âme  la 
Bénédiction  Apostolique. 

Priant  Votre  Seigneurie  de  faire  connaître  à  ses  collègues  avec 
quelle  satisfaction  Sa  Sainteté  a  accueilli  cette  démonstration  de 
votre  foi  et  de  votre  religieux  dévouement,  je  me  fais  un  devoir 
de  me  souscrire  avec  la  considération  la  plus  distinguée, 

De  Votre  Seigneurie  Illustrissime, 
Le  très  dévoué  serviteur, 

L.  Card.  Jacobini. 

Rome,  9  décembre  1886. 


—  608  — 
(N"  152) 

MANDEMENT 

ANNONÇANT    I.K    JUBILÉ   SACEEnOTAL    1>1-;    I.KON    XIII 


KI.ZKAH-ALKXANDRK  TASCIIERRAU,  Gaudinal  Prêtre 
DE  LA  Sainte  Éc.lise  Romaine,  par  la  grâce  de  Dieu  et  du  Siège 
Apostolique,  Archevêque  de  Québec, 

.4»  Clrrijc  Siculicr  cl  jiàjulicr,  aux  Communautés  Relirjicuses  cl  à 
loux  1rs  Fidèles  de  VArchidloc'ese  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction 
en  Noire  Seigneur. 

C'est  1111(3  pieuse  et  touchante  coutume  que  de  célébrer  dans 
une  famille  le  cinquantième  anniversaire  du  mariage  des  parents. 
A  cette  occasion,  les  enfants  et  petits  enfants  se  réunissent  dans 
la  maison  paternelle  et  se  font  un  bonheur  de  témoigner  leur 
respect  et  leur  amour  envers  les  auteurs  de  leurs  jours.  L'Église, 
comme  une  bonne  mère,  les  voit  accourir  avec  joie  au  pied  des 
autels  et  s'unit  avec  eux,  pour  remercier  Dieu  des  grâces  qu'il  a 
répandues  sur  cette  famille  privilégiée  et  implorer  pour  elle  les 
bénédictions  du  ciel. 

La  même  joie  et  la  môme  reconnaissance  se  manifestent  dans 
un  diocèse  ou  dans  une  paroisse  dont  le  pasteur  célèbre  le  cin- 
quantième anniversaire  de  son  ordination. 

La  Sainte  Église  catholique  est  aussi  une  grande  famille  dont 
l»'s  innombrables  enfants  sont  répandus  sur  la  terre  entière  ;  et 
quand  le  Père  de  cette  famille,  après  avoir  exercé  les  sublimes 
fonctions  du  sacerdoce  pendant  un  demi-siècle,  doit  rendre  de 
solennelles  actions  de  grâces  à  Dieu,  n'est-il  pas  juste  que  nous 
nous  réjouissions  avec  lui  et  que  nous  lui  témoignions  notre 
respect  et  notre  amour  ? 

Or,  Nos  Très  Chers  Frères,  le  31  décembre  de  cette  année, 
notre  très  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII  doit  célébrer  son  jubilé 


—  609  — 

sacerdotal,  et  Nous  venons  vous  inviter  à  remercier  Dieu  de 
toutes  les  grâces  qu'il  lui  a  accordées,  et  à  prier  avec  ferveur  afin 
que  la  Providence  divine  nous  conserve  encore  longtemps  ce 
Père  bien-aimé. 

Vous  le  savez.  Nos  Très  Chers  Frères,  le  Pape  est  le  Vicaire 
de  Jésus-Christ,  notre  rédempteur;  à  lui  ont  été  confiées  les 
clefs  du  royaume  des  cieux  ;  toute  juridiction  pour  nous  absou- 
dre et  pour  gouverner  cet  immense  empire,  réside  en  lui  comme 
dans  une  source  intarissable,  que  le  sang  de  Jésus-Christ  fait 
jaillir  jusqu'à  la  consommation  des  siècles  ;  sa  parole  infaillible 
nous  indique  ce  que  nous  devons  croire  et  faire  pour  entrer  dans 
le  royaume  des  cieux  ;  il  est  le  centre  de  l'unité  catholique, 
représentant  visiblement  le  chef  invisible  de  qui  découle  toute 
bénédiction  dans  le  ciel  et  sur  la  terre.  Voilà  pourquoi  il  est 
revêtu  de  la  plus  sublime  dignité  qui  se  puisse  concevoir  sur  la 
terre  ;  les  plus  grands  rois  n'ont  qu'un  territoire  bien  petit  quand 
on  le  compare  avec  la  surface  de  la  terre  entière,  et  ils  ne  com- 
mandent que  dans  l'ordre  temporel  :  le  Souverain  Pontife  a  reçu 
en  héritage  toutes  les  nations  de  la  terre,  qui  lui  doivent  obéis- 
sance dans  ce  qui  concerne  la  vie  éternelle,  fin  dernière  de  tous 
les  hommes. 

Voilà  neuf  ans  que  Léon  XIII  exerce  celte  royauté  spirituelle, 
et  nous  savons  tous  avec  quelle  fermeté  il  a  réclamé  les  droits 
de  l'Église  ;  avec  quelle  science  et  quelle  clarté  il  a  exposé  l'en- 
seignement catholique  sur  les  questions  les  plus  importantes  et 
les  plus  délicates  ;  avec  quel  zèle  il  a  encouragé  le  Tiers-Ordre 
de  Saint-François  d'Assise,  les  conférences  de  Saint-Vincent  de 
Paul,  la  Propagation  de  la  Foi  et  les  missions  dans  toutes  les 
parties  du  monde;  quel  élan  il  a  donné  à  l'étude  de  la  philo- 
sophie chrétienne  et  de  la  théologie,  selon  l'admirable  méthode 
de  Saint  Thomas. 

Le  prophète  Zacharie  (XII,  10.)  nous  apprend  que  quand  Dieu 
veut  protéger  son  peuple  contre  ses  ennemis,  il  répand  sur  lui 
Vesprit  de  grâce  et  de  prière^  spiritum  gratix  et  prccum.  Confiant 
dans  cette  promesse  et  dans  la  toute-puissante  intercession  de  la 
mère  de  Jésus,  Léon  XIII  a  invité  tous  les  fidèles  à  la  récitation 
fréquente  et  publique  du  chapelet,  et  remis  en  honneur  cette 

39 


—  610- 

(lèvolion  au  moyen  de  laquelle  Saint  Dominique  avait  opéré  de 
si  praudes  choses.  Faisons-nous  un  devoir  de  prier  chaque  jonr 
pour  la  Sainte  Église,  persécutée  si  cruellement  dans  son  chef  et 
dans  ses  membres.  Demandons  à  Dieu  d'abréger  les  jours  de 
captivité  de  noire  père,  et  d(>  lui  rendre  cette  libellé  dont  il  a 
besoin  pour  accomplir  la  sublime  mission  qui  lui  a  été  confiée. 

Ce  devoir  de  la  prière,  Nous  vous  exhortons  à  le  remplir  pen- 
dant tout  le  cours  de  cette  année  avec  plus  de  zèle  et  de  confiance 
que  jamais  ;  c'est,  en  eifet,  la  meilleure  manière  de  témoigner  à 
notre  père  notre  attachement  et  notre  amour,  et  à  notre  mère  la 
sainte  Église  notre  dévouement  et  notre  afTection  filiale. 

Imitons  l'e.xemple  des  premiers  chrétiens  quine  cessaient  de  prier 
pour  Saint  Pierre  détenu  en  prison:  oralio  autem  fiebat  sine  inter- 
missionc  ab  Ecclcsia  ad  Dcumproeo  (Act.,  XII,  5.),  Disons  avec  un 
auteur  sacré  :  Priez  le  Seigneur  qu'il  nous  donne  la  joie  du  cœur  cl  que 
pendant  nos  jours  et  pour  jamais  il  fasse  fleurir  la  paix  dans  Israël  : 
El  nunc  orale  Dcum...  ut  del  nobis  jucundilalem  cordis  et  fieri 
pacem  in  diebus  nostris  in  Israël  per  dies  sempilernos  (Eccli., 
L.24...). 

Tous  les  ans,  Nos  Très  Chers  Frères,  nous  nous  faisons  un 
devoir  de  contribuer  au  denier  de  Saint-Pierre,  destiné  à  payer 
les  grandes  dépenses  qu'exige  nécessairement  une  administration 
qui  embrasse  le  monde  entier. 

Nous  avons  la  confiance  que  cette  année  vous  doublerez  votre 
aumône,  afin  de  témoigner,  comme  tous  les  autres  fidèles  du 
monde  entier,  votre  dévouement  envers  notre  bien-aimé  Pontife 
et  de  protester  ainsi  contre  ses  spoliateurs. 

Ordinairement,  dans  ce  diocèse,  le  denier  de  Saint-Pierre  ne 
dépasse  guère  un  centin  par  âme  ;  nous  vous  en  demandons  deux 
pour  cette  année,  afin  de  nous  unir  aux  catholiques  du  monde 
entier,  qui  se  font  un  bonheur  et  un  honneur  de  témoigner  d'une 
manière  toute  spéciale  leur  attachement  pour  le  Saint-Père,  à 
roccasion  de  son  jubilé  sacerdotal. 

Dans  bien  des  diocèses  d'Europe,  les  communautés  et  les  dames 
préparent  des  ornements  et  des  linges  d'autel  qu'elles  veulent 
olTrir  au  Souverain  Pontife,  qui  les  distribuera  aux  missions  les 


-  eu- 
plus  pauvres.  Quelques  personnes  se  proposent  de  donner  des 
calices,  des  ciboires,  des  missels  ou  autres  choses  pouvant  servir 
au  culte.  Nous  serions  heureu.v  de  pouvoir  présenter  au  Saint- 
Pèie  une  liste  bien  longue  de  ces  cadeau.x,  et  Nous  invitons 
toutes  les  personnes  bien  disposées  à  Nous  faire  connaître  aussi- 
tôt que  possible  leurs  intentions  à  ce  sujet. 

Suivant  l'apôtre  Saint  Paul  (1.  Cor.,  XIII,  8.),  la  charité  ne 
s'épuise  jamais  ;  charitas  numquam  cxcidit  ;  en  l'exerçant  sur  la 
terre  nous  no  faisons  que  lui  donner  une  force  toujours  crois- 
sante, comme  un  feu  qui  devient  plus  ardent  à  mesure  qu'on  lui 
fournit  de  nouveaux  aliments.  Dans  le  ciel  même,  suivant  la 
pensée  du  grand  apôtre,  elle  survivra  à  la  foi  et  à  l'espérance 
qui  n'auront  plus  leur  raison  d'être  et  suffira  pour  faire  le  bon- 
heur parfait  et  éternel  des  âmes  justes.  Dans  l'église  militante, 
comme  dans  l'église  triomphante,  elle  est  le  lien  de  tous  les 
cœurs,  la  source  de  toute  vie  et  de  tout  bonheur.  Ne  laissons 
pas  échapper  cette  belle  occasion  de  nous  unir  à  tous  les  cœurs 
vraiment  catholiques  du  monde  entier,  pour  déposer  aux  pieds 
de  notre  bien-aimé  pontife  et  père,  le  tribut  de  notre  filiale 
affection,  au  jour  de  ses  noces  d'or. 

A  ces  causes  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué.  Nous  réglons 
et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

l''  Dans  le  cours  de  cette  année,  il  sera  fait  deux  quêtes  pour 
le  denier  de  Saint-Pierre  et  à  l'occasion  du  jubilé  sacerdotal  de 
notre  Sainl-Père  le  Pape  Léon  XIII  :  la  première  dans  le  mois 
d'avril,  deux  dimanches  de  suite  et  à  toutes  les  messes  ;  la  se- 
conde dans  le  mois  d'août,  aussi  deux  dimanches  de  suite  et  à 
toutes  les  messes.  Toutes  les  familles  de  ce  diocèse  sont  spécia- 
lement invitées  à  donner  au  moins  un  cenlin  par  âme  dans  cha- 
cune de  ces  quêtes  ; 

2o  Les  personnes  qui  eu  ont  les  moyens,  sont  invitées  à  donner 
quelque  chose  de  plus,  soit  en  argent,  soit  en  vases  sacrés,  orne- 
ments et  autres  objets  du  culte  pour  de  pauvres  missions  que  le 
Saint-Père  désignera  ; 

3»  A  un  jour  qui  sera  déterminé  plus  tard,  on  chantera  une 
grand'messe  et  le  Te  Deum  dans  la  Basilique  et  dans  toutes  les 
églises  paroissiales  et  de  missions,  et  dans  les  comrhunautés  reli- 


—  612  — 

jîioiises  où  ce  sera  possible,  sinon  la  messe  ordinaire  conven- 
luelle  sera  suivie  du  Te  Deum. 

Sera  le  présent  mandement  lu  au  prône  de  toutes  les  églises 
paroissiales  et  aulres  où  se  fait  l'office  public,  et  en  chapitre 
dans  les  communautés  religieuses,  le  dimanche  qui  suivra  sa 
réception  et  de  plus  le  dimanche  qui  précédera  la  première 
quiHe  du  mois  d'avril  et  la  première  quête  du  mois  d'août. 

Donné  h  Québec,  sous  notre  seing  et  le  sceau  de  l'archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  sixième  jour  de  janvier 
mil  huit  cent  quatre-vingt-sept,  en  la  tête  de  l'Epiphanie. 

E.-A.  Gard.  TASCHEKEAU, 

Arch.  de  Québec. 

Par  Son  Éminence, 

G.-A.  Marois,  Ptre, 

Secrétaire. 


(No  153) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


f  Archevêché  de  québec, 
I         17  janvier  1887. 

I.  Départ  pour  Rome, 
ir.  M.  le  Grand  Vicaire  Legaré,  administrateur. 

Monsieur, 

I 

Une  dépêche  télégraphique  de  Son  Éminence  le  Cardinal 
Jocobini,  Secrétaire  d'État  de  Sa  Sainteté,  m'annonce  que  le  con- 
sistoire aura  lieu  à  la  fin  de  févriei-  ou  dans  les  premiers  jours  de 
mars,  et  m'invite  à  m'y  trouver.  En  conséquence  je  partirai  de 
Québec,  jeudi  le  27  courant,  pour  New-York,  où  je  m'embarque- 
rai le  21). 


—  613  — 

Je  compte  sur  vos  prières  et  sur  celles  de  vos  paroissiens  pour 
obtenir  un  heureux  et  prompt  voyage.  J'espère  être  de  retour 
avant  la  semaine  sainte. 

Pendant  mon  voyage,  à  la  messe  on  dira  l'oraison  pro  peregri- 
nantibusy  qui  se  trouve  à  la  messe  votive  portant  ce  titre. 

Je  me  ferai  un  devoir  de  prier  pour  le  clergé  et  les  fidèles  du 
diocèse  dans  les  sanctuaires  de  Rome,  et  de  déposer  aux  pieds  du 
Saint-Père  l'assurance  de  votre  respect  et  de  votre  piété  filiale, 
et  de  lui  demander  une  bénédiction  spéciale  pour  tout  le  diocèse. 

II 

Monsieur  le  Grand  Vicaire  G.-É.  Legaré  est  nommé  adminis- 
trateur du  diocèse  avec  tous  les  pouvoirs  nécessaires  que  je  lui 
communique,  soit  en  vertu  de  mes  pouvoirs  ordinaires,  soit  en 
vertu  d'un  induit  apostolique  qui  m'autorise  à  lui  communiquer 
mes  pouvoirs  extraordinaires  en  cas  d'absence. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

E.-A.  Gard.  TASGHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 


(No  154) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

>    LIEE    SEULEMENT    DANS    LES    PAROISSES    OU    IL   Y    A   DES    CHEVALIERS   DU    TRAVAIL 


f  Archevêché  de  québec, 
I  5  avril  1887. 


Monsieur, 


En  septembre  1884,  le  Saint-Siège  consulté  par  moi  sur  la 
société  des  Chevaliers  du  Travail,  l'a  condamnée  sous  peine  de 
péché  grave,  et  a  recommandé  aux  évoques  d'en  détourner  leurs 


—  614  - 

diocésains,  comme  je  l'ai  fait  dans  ma  circulaire  (N»  131)  du  2 
février  1885. 

A  la  suite  de  représentations  faites  par  Nos  Seigneurs  les 
évèqnes  dos  États-Unis,  le  Saint-Siègeasuspendu  jusqu'à  nouvel 
ordre  l'olTet  de  cette  sentence. 

Kii  conséquence,  j'autorise  les  confesseurs  de  ce  diocèse  à 
absoudre  les  chevaliers  du  travail  aux  conditions  suivantes,  qu'il 
est  de  votre  devoir  strict  de  leur  expliquer  et  faire  observer  : 

1"  Qu'ils  s'accusent  et  se  repentent  sincèrement  du  péché  grave 
dont  ils  se  sont  rendus  coupables  en  n'obéissant  pas  au  décret  de 
septembre  1884  ; 

2»  Qu'ils  soient  prêts  à  abandonner  cette  société  aussitôt  que 
le  Saint-Siège  l'ordonnera  ; 

3"  Qu'ils  promettent  sincèrement  et  explicitement  d'éviter 
absolument  tout  ce  qui  peut  favoriser  les  sociétés  maçonniques 
et  autres  qui  sont  condamnées,  ou  blesser  les  lois  de  la  justice, 
de  la  charité  ou  de  l'État  ; 

h^  Qu'ils  s'abstiennent  de  toute  promesse  et  de  tout  serment 
par  lequel  ils  s'obligeraient  à  obéir  aveuglément  à  tous  les 
ordres  des  directeurs  de  la  société  ou  à  garder  un  secret  absolu 
même  vis-à-vis  des  autorités  légitimes.  (Voir  la  «  Discipline,  » 
page  217.) 

En  faveur  de  ces  pénitents  seulement  et  en  vertu  d'un  induit, 
je  prolonge  le  temps  de  la  communion  pascale  jusqu'à  la  fête  de 
l'Ascension  inclusivement. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

E.-A.  Gard.  TASGHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 


—  615  — 

(No  155) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archevêché  de  Québec, 
\  Il  mai  1887. 

I.  Retraites. 
TI.  Précaution  à  prendre  quand  le  domicile  des  époux  n'est  pas  absolument  certain. 

III.  Pouvoir  d'indulgencier  dos  crucifix  portant  les  indulgences   du  chemin   do   la 

croix,  accordé  aux  prêtres  actuels  de  l'archidiocèse.  Induit  du  6  mars  1887. 

IV.  Vin  de  messe  recommandé. 


La  première  retraite  s'ouvrira  an  Séminaire  le  mardi,  23  août 
prochain,  à  5  henres  du  soir,  pour  se  terminer  le  mardi  suivant, 
30  août  au  matin.  La  seconde  commencera  mardi  soir,  le  6  sep- 
tembre, et  se  terminera  le  13. 

Voir  la  «  Discipline  »  page  106,  pour  ce  qui  concerne  l'examen 
des  jeunes  prêtres,  lequel  est  d'obligation  sous  peine  de  suspense. 

Messieurs  les  Curés  ne  doivent  pas  oublier  d'apporter  avec  eux 
leur  rapport  annuel,  s'ils  ne  l'ont  déjà  présenté.  («Discipline  » 
page  197.)  Tous  doivent  apporter  un  surplis. 

Ceux  qui  se  proposent  d'assister  à  la  retraite,  doivent  avertir 
Monsieur  l'économe  du  Séminaire,  au  moins  dix  jours  avant  la 
retraite  à  laquelle  ils  doivent  assister,  afin  que  la  liste  des  cham- 
bres que  chacun  occupera  et  les  autres  préparatifs  nécessaires 
puissent  se  faire  commodément. 

Pour  les  pouvoirs  des  desservants,  voir  la  «  Discipline  »  page 
207. 

Ceux  qui  n'ont  pas  assisté  à  la  retraite  l'année  dernière,  doi- 
vent y  assister  cette  année.  Chacun  doit  y  arriver  dès  le 
commencement  et  en  suivre  les  exercices  jusqu'à  la  fin. 


—  616  — 


n 


.Te  crois  devoir  donner  à  Messieurs  les  Curés  un  conseil  qui 
évitera  des  délais  et  des  correspondances  inutiles  et  quelquefois 
de  graves  diflicultés.  Il  arrive  assez  souvent  que  des  jeunes 
personnes  et  surtout  des  institutrices,  après  avoir  demeuré  dans 
un»'  paroisse  étrangère,  viennent  se  marier  dans  leur  paroisse 
natale,  avec  une  personne  d'une  autre  paroisse.  Dans  certains 
cas,  il  peut  arriver  que  le  curé  de  la  paroisse  natale  n'ait  pas  la 
juridiction  nécessaire  ;  dans  d'autres  cas.  il  peut  y  avoir  des 
doutes.  Il  est  toujours  plus  prudent  que  celui  qui  célèbre  un 
mariage  de  cette  espèce,  se  fasse  autoriser  par  le  curé  de  t'époux, 
dont  le  domicile  est  toujours  bien  facile  à  constater. 

III 

En  vertu  de  l'induit  du  6  mars  1887,  dont  le  texte  se  trouve 
ci-après,  j'autorise  tous  les  prêtres  actuels  de  l'archidiocèse  à  y 
bénir  et  indulgcncier  des  crucifix  pour  le  chemin  de  la  croix. 
Les  prêtres  qui  seront  ordonnés  plus  tard  recevront  ce  pouvoir 
sur  demande.  Ce  pouvoir  qui  n'a  pas  besoin  d'être  renouvelé 
ne  peut  être  exercé  hors  de  l'archidiocèse. 

Voici  quelques  renseignements  utiles  que  j'emprunte  à  l'ou- 
vrage du  Père  Maurel  :  Le  chrétien  éclairé  sur  la  nature  et  l'usage 
des  indulgences. 

1"  Le  signe  de  la  croix  fait  avec  la  main  et  avec  l'intention 
d'indulgencier  les  objets  qui  peuvent  être  bénits  et  indulgenciés, 
suffit  sans  autre  cérémonie. 

2»  Le  crucifix  doit  n'être  pas  si  petit  qu'il  disparaisse  presque 
dans  la  main  de  celui  qui  s'en  sert.  Il  doit  être  de  matière  solide. 

30  Le  privilège  est  personnel  et  le  propriétaire  seul  du  crucifix 
bénit  et  indulgencié  peut  s'en  servir  pour  gagner  les  indulgences. 
Le  crucifix  ne  peut  être  vendu,  ni  donné,  ni  même  prêté  à  un 
autre  avec  intention  de  lui  communiquer  l'indulgence  ;  s'il  se 
perd,  il  faut  faire  bénir  celui  qui  le  remplace. 

4'»  l^our  gagner  les  indulgences,  il  faut  a)  tenir  le  crucifix  bénit 
à  I.'»  main  ^  b]  réciter  dévotement  quatorze  Pater,  Ave,  Gloria,  en 


—  617  — 

pensant  à  la  passion  de  Notre  Seigneur,  et  ensuite  cinq  autres 
Paler,  Ave,  Gloria  pour  le  Souverain  Pontife.  Cette  récitation 
ne  doit  pas  être  interrompue  au  moins  notablement,  ou  d'une 
manière  qui  détruise  l'unité  morale  de  la  prière. 

5»  Ce  privilège  n'est  pas  tellement  absolu  qu'on  puisse  toujours 
en  user.  Il  faut  qu'il  y  ait  impossibilité  morale  ou  au  moins  un 
légitime  empcchemenl  d'aller  faire  le  chemin  de  la  croix  dans  une 
église  ou  autre  lieu  où  se  trouvent  les  stations  ordinaires  du 
chemin  de  la  croix. 

Peuvent  user  de  ce  privilège,  par  exemple,  les  malades,  les  in- 
firmes, les  voyageurs  sur  mer  ou  dans  les  pays  infidèles,  les 
garde-malades,  les  serviteurs  ou  servantes  qui  ne  peuvent  s'ab- 
senter que  très  difficilement,  les  religieux  et  religieuses  et  autres 
personnes  que  des  occupations  multipliées  empêchent  de  se 
rendi'e  à  l'église,  les  personnes  qui  demeurent  trop  loin  de 
l'église Chacun  fera  bien  de  consulter,  de  peur  de  se  pri- 
ver des  indulgences  en  se  faisant  illusion. 

IV 

D'après  des  recommandations  venues  d'un  bon  nombre  d'é- 
vêques,  de  séminaires  et  de  communautés  de  religieux  des  pro- 
vinces d'Ontario  et  de  Québec,  je  crois  devoir  vous  recommander 
pour  la  messe  le  vin  de  MM.  Ernest  Girardot  et  Cie,  de  Sandwich, 
Ontario.  Voilà  déjà  plusieurs  années  que  ces  Messieurs  ont  fait 
leurs  preuves. 

J'envoie  avec  la  présente  à  chaque  curé  une  feuille  qui  indique 
le  prix  de  ce  vin  de  messe  et  les  mesures  à  prendre  pour  le  con- 
server en  bon  état.  Ces  Messieurs  n'ont  point  de  dépôt  à  Québec, 
parce  qu'il  vous  est  aussi  facile  de  correspondre  directement 
avec  eux  qu'avec  un  marchand  de  Québec,  en  leur  indiquant 
exactement  à  quelle  station  du  chemin  de  fer  le  plus  voisin  de 
votre  paroisse  devront  être  envoyés  les  fûts  ou  barriques  que 
vous  voulez  avoir.  Vous  remarquerez  qu'il  y  a  un  escompte  de 
4  par  cent  pour  argent  comptant. 

Veuillez  agréer,  \fonsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

E.-A.  Card.  TASCHEREAQ, 

Arch.  de  Québec. 


618  — 


BEATISSIME  PATER, 

Klzearus  Cardinalis  Taschereau,  Archiepiscopus  Quebecen., 
humililor  postulai  ut  sibi  coucodalnr  [lulultum  vi  cujus  possit 
presbyteris  suîb  diœcesis  facultatem  coucedere  benediceudi  Cru- 
ces  cum  indulf^ontiis  Viœ  Crucis  :  ratio  est  quia  in  hac  regione 
prrmulli  suut  fidèles  qui  non  possunt  adiré  ecclesias  in  quibus 
piiun  exercitium  Viœ  Crucis  est ereclum. 

K\  Audientia  SSmi  habita  die  6a  Martii  1887, 

SSmus  Doniinus  Noster  Léo  divina  Providenlia  PP.  XTII, 
roferente  me  infrascripto  Archiepiscopo  Tyren.,  S.  Conguis  de 
Propagauda  Fide  Secretario,  Emo  ac  Rmo  Dno  S.  R.  E.  Gardi- 
nali  Elzearo  Archiepiscopo  Quebecen.,  facultatem  de  qua  in  pre- 
cibus  bénigne  concedere  dignatus  est  cum  applicatione  indul- 
gentiarum  visitantibus  Stationes  Vise  Crucis  in  Ecclesiis  Fra- 
Irum  Ordinis  Minorum  et  Reformatorum  a  Sede  Apostolica  con- 
cessarum,  quas  tamen  in  tantum  lucrari  valeanl  qui  aut  infirma 
valeludine  laborent  aut  ab  hujusmodi  Stalionibus  in  Ecclesiis 
Oraloriisfiue  publicis  visitaudis  légitime  prœpediantur  :  dummodo 
reliqua  pro  iis  assequendis  injuncla  absolverint. 

Datum  Romœ  ex  ^Edibus  dictae  S.  Congnis  die  et  anno  ut 

supra. 

(L.  f  S.|    j-    D.  Archiep.  Tyren.,  Secr. 


—  619  — 
(No  156) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 

PROCESSIONS    CONTRE    LA    MOUCHE    A    PATATES 


Saint-Patrice  de  Beaurivage, 
5  juillet  1887. 


Monsieur  le  Curé, 


Comme  j'ai  pu  le  constater,  le  fléau  de  «  la  mouche  à  patates  » 
continue  à  faire  des  ravages  dans  nos  campagnes. 

Pour  le  conjurer,  j'autorise  Messieurs  les  curés  à  faire  une  ou 
plusieurs  processions  dans  le  cours  de  l'été. 

Cette  permission  est  donnée  non  seulement  pour  cette  année, 
mais  aussi  pour  les  autres  années  où  Ton  croira  bon  de  renou- 
veler ces  processions,  soit  pour  faire  cesser  ce  fléau,  soit  pour  le 
prévenir. 

VeuilUez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

E.-A.  Card.  TASCHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 


—  620  — 


(N"  157) 

MANDEMENT 

ORDOXKANT    UK    "    TV    Deum    "    A    L'OCCASION    DU   JUBILÉ   8ACERD0TAI-   DE 
SA    SAINTETÉ    LÉON   XIII 


KLZKAIl-ALKXANDRE  TASCHEREAU,  Cardinal  Prêtre 
hE  i.A  Sainte  E(;lisi-:  Romaink,  par  la  grâce  de  Dieu  et  du  Siège 
Apostolique,  Archevêque  de  Québec, 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier,  aux  Communautés  Religieuses  et  à 
tous  les  Fidcli's  deVArchidioc'ese  de  Québec,  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Dans  noire  mandement  du  6  janvier  dernier,  Nous  vous  avons 
invités,  Nos  Très  Chers  Frères,  à  célébrer  dignement  le  cinquan- 
tième anniversaire  de  Tordination  sacerdotale  de  Sa  Sainteté  le 
Pape  Léon  XIII.  Vous  avez  répondu  généreusement  à  l'appel 
que  Nous  vous  avons  fait  de  donner  à  cette  occasion  des  preuves 
particulières  de  votre  attachement  et  de  votre  dévouement  à  la 
sahite  Église  Catholique  dans  la  personne  de  son  chef.  Vos 
prières  et  vos  aumônes  témoignent  de  votre  foi  et  de  votre  cha- 
rité. Vous  verrez  dans  le  bref  du  1er  octobre,  qui  sera  lu  à  la 
suite  du  présent  mandement,  que  le  Souverain  Pontife,  touché 
des  manifestations  sincères  d'attachement  et  de  solide  piété  qui 
se  sont  faites  dans  le  monde  entier  et  se  feront  encore,  a  ouvert 
les  trésors  spirituels  de  l'Église  et  accordé  une  indulgence  plé- 
nière  et  des  indulgences  partielles,  toutes  applicables  aux  âmes 
du  purgatoire,  aux  conditions  suivantes  : 

1"  Les  pèlerins  qui  se  rendront  à  Rome  à  l'occasion  du  jubilé 
sacerdotal  de  Sa  Sainteté,  gagneront  une  indulgence  plén^ère  ; 

2"  Ceux  qui,  sans  aller  à  Rome,  s'uniront  d'esprit  et  de  cœur 
aux  pèlerins,  ou  bien  favoriseront  de  quoique  manière  ces  pieux 
pèleruiages,  gagneront  aussi  une  indulgence  plenière  le  1er  jan- 


—  621  — 

vier,  en  disant  nn  chapelet  pendant  neuf  jours  consécutifs  avant 
ce  jour,  c'est-à-dire,  commençant  an  pljiis  tard  vendredi  le  23 
décembre,  pourvu  que  vraiment  contrits  ils  se  confessent,  com- 
munient ce  jour-là,  et  prient  dans  leur  église  paroissiale,  ou 
toute  autre  église  ou  oratoire  public,  pour  la  concorde  des 
princes  chrétiens,  l'extirpation  des  hérésies,  la  conversion  des 
pécheurs  et  l'exaltation  de  la  Sainte  Eglise  ; 

3°  Une  autre  indulgence  plénière  aux  mêmes  conditions  d"une 
autre  neuvaine  de  chapelets,  avec  confession,  communion  et 
prière  dans  une  église  ou  oratoire,  à  gagner  le  jour  de  fête  qui 
suivra  immédiatement  cette  neuvaine  faite  dans  le  temps  fixé 
pour  les  audiences  que  le  Saint-Père  donnera  aux  pèlerins  ; 

4°  Une  indulgence  de  trois  cents  jours  pour  chaque  jour  de 
ces  neuvaines. 

Pour  vous  engager,  Nos  Très  Chers  Frères,  à  célébrer  digne- 
ment cette  fête  de  famille,  Nous  vous  répéterons  ici  quelques 
passages  de  notre  mandement  du  6  janvier  dernier,  qui  vous  en 
rappelleront  les  motifs  : 

«  C'est  une  pieuse  et  touchante  coutume  que  de  célébrer  dans 
une  famille  le  cinquantième  anniversaire  du  mariage  des  pa- 
rents. A  cette  occasion,  les  enfants  et  les  petits-enfants  se  réu- 
nissent dans  la  maison  paternelle  et  se  font  un  bonheur  de  té- 
moigner leur  respect  et  leur  amour  envers  les  auteurs  de  leurs 
jours.  L'Église,  comme  une  bonne  mère,  les  voit  avec  joie 
accourir  aux  pieds  des  autels  et  s'unit  avec  eux,  pour  remercier 
Dieu  des  grâces  qu'il  a  répandues  sur  cette  famille  privilégiée 
et  implorer  pour  elle  les  bénédictions  du  ciel.  » 

H  La  même  joie  et  la  même  reconnaissance  se  manifestent  dans 
un  diocèse  ou  dans  une  paroisse  dont  le  pasteur  célèbre  le  cin- 
quantième anniversaire  de  son  ordination.  » 

«  La  Sainte  Église  catholique  est  aussi  une  grande  famille, 
dont  les  innombrables  enfants  sont  répandus  sur  la  terre  en- 
tière ;  et  quand  le  Père  de  cette  famille,  après  avoir  exercé  les 
sublimes  fonctions  du  sacerdoce  pendant  un  demi-siècle,  doit 
rendre  de  solennelles  actions  de  grâces  à  Dieu,  n'est-il  pas  juste 


—  622  — 

que  nous  nous  réjouissions  avec  lui  et  que  nous  lui  témoignions 
noire  respect  et  notre  amour.  ?  » 

n  Or,  Nos  Très  Chers  Frères,  le  31  décembre  de  celle  année, 
notre  très  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII  doit  célébrer  son  jubilé 
sacerdotal,  et  Nous  venons  vous  inviter  à  remercier  Dieu  de 
toutes  les  grûces  qu'il  lui  a  accordées,  et  à  prier  avec  ferveur 
afin  que  la  Providence  divine  nous  conserve  encore  longtemps 
ce  Père  bien-aimé.  » 

).  Vous  le  savez.  Nos  Très  Chers  Frères,  le  Pape  est  le  Vicaire 
de  Jésus-Christ,  notre  rédempteur  ;  à  lui  ont  été  confiées  les 
clefs  du  royaume  des  cieux  ;  toute  juridiction  pour  nous  ab- 
soudre et  pour  gouverner  cet  immense  empire,  réside  en  lui, 
comme  dans  une  source  intarissable  que  le  sang  de  Jésus-Christ 
fait  jaillir  jusqu'à  la  consommation  des  siècles  ;  sa  parole  infail- 
lible nous  indique  ce  que  nous  devons  croire  et  faire  pour  entrer 
dans  le  royaume  des  cieux  ;  il  est  le  centre  de  l'uni  le  catholi- 
que, représentant  visiblement  le  chef  invisible  de  qui  découle 
toute  bénédiction  dans  le  ciel  et  sur  la  terre.  Voilà  pourquoi  il 
est  revêtu  de  la  plus  sublime 'dignité  qui  se  puisse  concevoir  en 
ce  monde  ;  les  plus  grands  rois  n'ont  qu'un  territoire  bien  petit, 
quand  on  le  compare  avec  la  surface  de  la  terre  entière,  et  ils  ne 
commandent  que  dans  l'ordre  temporel  :  le  Souverain  Pontife  a 
reçu  en  héritage  toutes  les  nations  de  la  terre,  qui  lui  doivent 
obéissance  dans  ce  qui  concerne  la  vie  éternelle,  fin  dernière  de 
tous  les  hommes.  » 

«  Voilà  neuf  ans  que  Léon  XIII  exerce  celte  royauté  spiri- 
tuelle, et  nous  savons  tous  avec  quelle  fermeté  il  a  réclamé  les 
droils  de  l'Église  ;  avec  quelle  science  et  quelle  clarté  il  a  expo- 
sé l'enseignement  catholique  sur  les  questions  les  plus  impor- 
tantes et  les  plus  délicates;  avec  quel  zèle  il  a  encouragé  le 
tiers-ordre  de  Saint-François  d'Assise,  les  conférences  de  Saint- 
Vincent  de  Paul,  la  Propagation  de  la  foi  et  les  missions  dans 
toutes  les  parties  du  monde  ;  quel  élan  il  a  donné  à  l'élude  de 
la  philosophie  chrétienne  et  de  la  théologie  selon  l'admirable 
méthode  de  Saint  Thomas.  » 

«Le  Prophète  Zacharie  (XIL  10),  nous  apprend  que  quand 
Dieu  veut  protéger  son  peuple  contre  ses  ennemis,  il  répand  sur 


—  623  - 

lui  l'esprit  de  grâce  et  de  prière,  spirilurn  ijratiœ  et  preruri}.  Con- 
fiant dans  cette  promesse  et  dans  la  toute-puissante  intercession 
de  la  mère  de  Jésus,  Léon  XIII  a  invité  tous  les  fidèles  à  la  ré- 
citation fréquente  et  publique  du  chapelet,  et  remis  en  honneur 
cette  dévotion  au  moyen  de  laquelle  Saint  Dominique  avait 
opéré  de  si  grandes  choses.  Faisons-nous  un  devoir  de  prier 
chaque  jour  pour  la  Sainte  Église  persécutée  si  cruellement 
dans  son  chef  et  dans  ses  membres.  Demandons  à  Dieu  d'abré- 
ger les  jours  de  la  captivité  de  notre  père,  et  de  lui  rendre  cette 
liberté  dont  il  a  besoin  pour  accomplir  la  sublime  mission  qui 
lui  a  été  confiée.  » 

«  Ce  devoir  de  la  prière,  Nous  vous  exhorions  à  le  remplir 
pendant  tout  le  cours  de  cette  année,  avec  plus  de  zèle  et  de  con- 
fiance que  jamais;  c'est,  en  elTet,  la  meilleure  manière  de  témoi- 
gner à  notre  père  notre  attachement  et  notre  amour,  et  à  notre 
mère  la  sainte  Église  notre  dévouement  et  notre  affection 
filiale.  » 

«  Imitons  l'exemple  des  premiers  chrétiens  qui  ne  cessaient  de 
prier  pour  Saint  Pierre  détenu  en  prison  ;  oralio  autem  fiebal  sine 
intermissione  ab  Ecclcsia  ad  Deum  pro  eo  (Act.,  XII,  5.).  Disons 
avec  un  auteur  sacré  :  Priez  le  Seigneur  qu'il  nous  donne  ta  joie 
du  cœur  et  que,  pendant  nos  jours  et  pouv  jamais,  il  fasse  fleurir  la 
paix  dans  Israël  ;  Et  nunc  orate  Deum. ..ut  det  nobis  jucunditatcm 
cordis  et  fieri  pacem  in  âicbus  nostris  in  Israël  per  dies  sempiternos 
(Eccli.,  L,  24...).» 

«  Suivant  l'apôtre  Saint-Paul  (I.  Cor.,  XIII,  8.),  la  charité  ne 
s'épuise  jamais  ;  charitas  numquam  excidit  ;  en  l'exerçant  sur  la 
terre,  nous  ne  faisons  que  lui  donner  une  force  toujours  crois- 
sante, comme  un  feu  qui  devient  plus  ardent  à  mesure  qu'on  lui 
fournil  de  nouveaux  aliments.  Dans  le  ciel  môme,  suivant  la 
pensée  du  grand  apôtre,  elle  survivra  à  la  foi  et  à  l'espérance, 
qui  n'auront  plus  leur  raison  d'être,  et  suffira  pour  faire  le  bon- 
heur parfait  et  éternel  des  âmes  justes.  Dans  l'église  militante, 
comme  dans  l'église  triomphante,  elle  est  le  lien  de  tous  les 
cœurs,  la  source  de  toute  vie  et  de  tout  bonheur.  Ne  laissons 
pas  échapper  cette  belle  occasion  de  nous  unir  à  tous  les  cœurs 
vraiment  catholiques  du  monde  entier,  pour  déposer  aux  jjieds  de 


—  624  — 

noliv  bion-aimé  pontife  et  père,  le  tribut  de  notre  filiale  affecUon, 
au  jour  de  ses  noces  d'or.  » 

A  ci^s  causes  cl  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  Nous  réglons 
cl  ordonnons  ce  qui  suit  : 

1"  Le  premier  janvier  1888,  un  Te  Dcum  solennel  sera  chanté, 
après  la  messe  paroissiale,  dans  toutes  les  églises  et  chapelles 
où  se  fait  l'oflice  public  (a),  et  dans  les  communautés  religieuses 
à  la  suite  de  la  messe  conventuelle  ; 

2"  Pendant  tout  le  mois  de  janvier,  les  prêtres  diront  à  la 
messe  Toraison  Pvo  fjraliarum  aclione^  qui  commence  par  les 
mots  :  Deus^  cujus  miscricordiss...  et  qui  se  trouve  à  la  suite  de 
la  messe  votive  de  la  sainte  Trinité  ; 

3<»  Dimanche,  le  15  janvier,  fête  du  Saint  Nom  de  Jésus,  Nous 
célébrerons,  dans  la  Basilique  Métropolitaine,  la  messe  d'actions 
de  grâce,  que  des  circonstances  paiticulières  Nous  empêchent 
de  célébrer  le  premier  janvier.  Il  y  aura  sermon  de  circons- 
tance. 

Sera  le  présent  mandement,  ainsi  que  le  bref  pontifical  du 
premier  octobre  1887,  lu  au  prône  de  toutes  les  églises  parois- 
siales et  autres  où  se  fait  l'office  public,  et  en  chapitre  dans  les 
communautés  religiei|ses,  le  dimanche  qui  suivra  sa  réception. 

Donné  cà  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidio- 
cèse  et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  premier  décembre 
mil  huit  cent  quatre-vingt-sept. 

E.-A.  Gard.  TASGHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 

Par  Son  Éminence, 

C.-A.  Marois,  Ptre,  G.  S., 

Secrétaire. 


(a)  Il  convient  que  le  sermon  du  jour  ait  pour  objet  l'amour,  le  respect  et  l'obéis- 
unce  que  tous  les  enfants  de  l'Eglise  doivent  au  Souverain  Pontife.  Dans  la  Basilique, 
le  Tr  l)cum  sera  cliaiit<^  le  premier  janvier  et  le  quinze  ;  il  convient  que,  dans  l'in- 
itruction  du  jour  de  l'an,  la  solennité  du  15  soit  annoncée  avec  invitation  spéciale 
aux  fidMcs  do  la  paroisse  do  Notre-Dame  de  Québec,  de  s'unir  d'esprit  et  de  cœur  aux 
prières  et  actions  de  grâces  qui  ont  lieu  dans  le  monde  entier. 


—  025  — 


LEON   XIII   PAPE 

A  tous  les  ficlHcs  qui  liroiU  les  présentes  lellres^  salut  et  bénédiction 

apostolique. 

An  premier  jour  de  Tannée  prochaine,  Nous  célébrerons,  avec 
la  grâce  de  Dieu,  la  solennité  de  Noire  Jubilé  Sacerdotal.  Toutes 
les  nations  de  la  terre  et  toutes  les  classes  sociales,comme  n'ayant 
(|u'un  seul  cœur  et  une  seule  âme,  son!  au  comble  de  l'allégresse, 
et  au  milieu  des  temps  si  diiïiciles  où,  par  la  volonté  divine, 
Nous  occupons  le  siège  auguste  de  Saint  Pierre,  elles  nous  té- 
moignent admirablement  et  solennellement  leur  foi,  leur  amour, 
leui-  respect  et  leurs  ielicilalions.  Ces  témoignages,  Nous  les 
acceptons  pour  en  rapporter  toute  la  gloire  à  Dieu,  qui  Nous  con- 
sole dans  Noire  tribulatiou  et  à  qui  Nous  ne  cessons  de  deman- 
der qu'il  bénisse  tout  le  peuple  chrétien  et  lui  accorde  la  paix 
et  la  concorde  désirées  depuis  longtemps. 

Touché  de  ces  manifestations  sincères  d'attachement  et  de 
solide  piété,  et  déférant  aux  prières  qui  Nous  ont  été  adressées, 
afin  que  tous  Nos  enfants  puissent  retirer  de  la  fête  de  leur  Père 
quelque  avantage  pour  leur  bonheur  éternel,  Nous  avons  résolu 
d'ouvrir  les  trésors  de  l'Église,  dont  Dieu  nous  a  confié  la  dis- 
pensation. 

C'est  pourquoi.  Nous  appuyant  sur  la  miséricorde  du  Dieu 
toul-puissant  et  sur  l'autorité  de  ses  saints  apôtres  Pierre  et  Paul, 
Nous  accordons  dans  le  Seigneur  une  indulgence  plénière,  et  la 
rémission  de  tous  les  péchés  à  tous  et  à  chacun  des  fidèles,  de 
l'un  et  l'autre  sexe,  qui  viendront  en  pèlerinage  à  Rome,  à  l'oc- 
casion de  Notre  Jubilé  sacerdotal,  pour  donner  un  témoignage 
public  et  manifeste  de  la  piété  et  de  l'attachement  au  nom  de 
leurs  nations  respectives  et  rendre  hommage  et  obéissance  à 
celte  suprême  autorité  dont  Dieu  Nous  a  revêtu. 

De  même  à  tous  les  chrétiens  de  l'un  et  l'autre  sexe  qui  suivent 
et  accompagnent  d'esprit  et  de  cœur  ces  pèlerinages  faits  à  Rome 
et  à  tous  ceux  qui,  de  quelque  manière  que  ce  soit,  favorisent  le 
succès  de  ces  pieuses  pérégrinations,  s'ils  font,  avant  le  jour  de 

40 


—  626  — 

Noire  jubilé  sacerdotal,  c'est-à-dire,  avant  le  premier  janvier 
prochain,  une  neuvaine,  en  récitant  chaque  jour  le  tiers  du  saint 
rosaire,  et  s'ils  répèlent  celte  neuvaine  pendant  le  temps  fixé 
pour  les  audiences  de  ces  pieux  pèlerinages,  et  étant  vraiment 
contrits,  s'élaut  confessés  et  ayant  communié,  ils  visitent  leur 
église  paroissiale,  ou  quelque  autre  église  ou  oratoire  privé  et  y 
oITrenl  à  Dieu  de  pieuses  prières  pour  la  concorde  des  princes 
chrétiens,  l'exlirpalion  des  hérésies,  la  conversion  des  pécheurs, 
cl  l'exaltation  de  la  sainte  Église,  leur  mère,  Nous  accordons 
dans  le  Seigneui-  une  indulgence  plénière  et  la  rémission  de  tous 
les  péchés,  ie  jour  de  Notre  Jubilé  sacerdotal,  ainsi  qu'à  la  fête 
qui  suivra  immédiatement  la  seconde  neuvaine,  au  choix  de 
chacun,  dans  le  temps  fixé  comme  ci-dessus. 

De  plus,  à  tous  ceux  qui.  au  moins  contrits  de  coeur,  feront 
ces  neuvaines.  Nous  remettons  en  la  forme  usitée  dans  l'Église, 
pour  chaque  jour  de  ces  nçuvaines,  trois  cents  jours  des  péni- 
lences  qu'ils  peuvent  avoir  encourues  et  qu'ils  peuvent  encore 
devoir. 

Nous  accordons  toutes  et  chacune  de  ces  indulgences,  rémis- 
sions de  péchés  et  dispenses  de  pénitences,  de  manière  qu'elles 
puissent  être  appliquées  aux  âmes  du  purgatoire  et  Nous  voulons 
qu'elles  soient  accordées  seulement  pour  cette  année. 

Enfin  Nous  voulons  que,  nonobstant  toutes  choses  contraires, 
les  exemplaires  ou  copies,  môme  imprimés,  de  ces  présentes 
lettres,  signés  par  un  notaire  public  et  munis  du  sceau  de 
quelque  dignitaire  ecclésiastique,  soient  acceptés  comme  si  les 
présentes  lettres  elles-mêmes  étaient  produites  ou  exhibées. 

Donné  à  Rome,  près  de  Saint-Pierre,  sous  l'anneau  du  Pêcheur, 
le  premier  octobre  1887,  en  la  dixième  année  de  Notre  Ponti- 
fical. 

M.  Gard.  LEDOCHOWSKI. 


—  627  — 


(No  158) 


CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


(  Archkvêché  de  Québec, 
(  3  décembre  1887. 


I.   Erreur  corris^ée  dans  hi  eirculiiiri-  155,  relative  au  Chemin  de  la  Croix  fait  avec 

un  crucifix  bénit. 
II.  Permission  et  indulgence  de  la  messe  du  premier  vendredi  du  mois. 
III.  Soirées  dramatiques  et  autres  réunions  défendues  les  dimanches  et  fêtes  d'obli- 
gation. 
IV'.   Enregistrement  nécessaire  des  personnes  qui  font  partie  d'une  confrérie  quel- 
conque ayant  un  scapulaire. 

V.  Sermons  à  faire  par  les  jeunes  prêtres  pour  1888. 

VI.  Assurance  des  édifices  religieux. 


I 


Dans  la  circulaire  N»  155,  Il  mai  1887,  page  3,  article  4,  en 
mentionnant  les  conditions  à  remplir  pour  gagner  les  indul- 
gences attachées  aux  crucifix  bénits  pour  le  chemin  de  la  croix, 
j'ai  fait  une  omission  que  je  crois  devoir  réparer.  Voici  le  para- 
graphe tel  qu'il  doit  être  lu  : 

u  4°  Pour  gagner  les  indulgences,  il  faut  a)  tenir  le  crucifix 
bénit  à  la  main  ;  b]  réciter  dévotement  quatorze  Pater,  Ave^  Glo- 
ria^ en  pensant  à  la  passion  de  Notre  Seigneur,  et  ensuite  cinq 
autres  Pater,  Ave,  Gloria,  avec  um  autre  Pater,  Ave,  Gloria, 
pour  le  Souverain  Pontife.  Cette  récitation  ne  doit  pas  être 
interrompue  au  moins  notablement,  ou  d'une  manière  qui  dé- 
truise l'unité  morale  de  la  prière.  » 

Les  mots  en  caractère  semi  capital  ont  été  omis  par  inadver- 
tance. 


—  628 


U 


Dans  plusieurs  paroisses,  c'est  uue  pieuse  coutume  de  célébrer 
tous  les  premiers  veudredis  du  mois  une  messe  à  laquelle  assis- 
lent  ordinairement  beaucoup  de  personnes,  dont  un  bon  nombre 
comuiuuient  par  dévotion  envers  le  Sacré  Cœur  de  Jésus.  Pour 
favoriser  cette  dévotion  dans  toutes  les  paroisses,  communautés 
et  collèges  de  ce  diocèse,  je  permets  d'exposer  le  Saint-Sacrement 
pendant  ou  après  cette  messe,  soit  chantée,  soit  basse,  et  j'accorde 
cent  jours  d'indulgeiice  à  toutes  les  personnes  qui  y  assisteront 
et  prieront  pour  la  conversion  des  pécheurs.  La  rubrique  de 
ces  messes  est  la  même  que  pendant  l'octave  du  Saint-Sacrement. 

III 

J'ai  été  informé  que,  dans  quelques  paroisses  de  Tarchidiocèse, 
il  y  a  eu  cet  été,  les  jours  de  dimanche  et  de  fêtes  d'obligation, 
des  soirées  dramatiques  et  autres  réunions  de  ce  genre,  dont  le 
produit  était  destiné  à  des  bonnes  œuvres.  Je  charge  MM.  les 
curés  de  voir  à  ce  que  cela  n'ait  plus  lieu. 

IV 

Le  '21  avril  1887,  Notre  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII  a  révo- 
qué la  permission  donnée  par  Grégoire  XVI,  le  30  avril  1838,  de 
ne  pas  enregistrer  les  noms  des  personnes  qui  sont  reçues  du 
Bcapulaire  de  Notre-Dame  du  Mont-Carmel.  Cet  enregistrement 
des  noms  est  maintenant  de  rigueur  et  vous  devez  enregistrer 
non  seulement  les  personnes  qui  seront  reçues  à  l'avenir,  mais 
aussi  pour  plus  grande  sûreté,  celles  qui  ont  été  admises  depuis 
le  27  avril  dernier.  Dans  toutes  les  paroisses  où  cette  confrérie 
est  établie,  ou  s'établira  dans  la  suite,  il  doit  y  avoir  un  registre 
pour  cet  effet. 

Il  est  très  désirable  que  même  les  personnes  qui  ont  été  reçues 
avant  le  27  avril  dernier  se  fassent  inscrire. 

D'après  la  même  décision  Pontificale,  toutes  les  confréries 
quelconques  dont  les  membres  portent  un  scapulaire,  doivent 
pareillement  faire  inscrire   les  noms  des  confrères.    Si  cette 


—  629  — 

formalité  n'a  pas  été  remplie,  il  faut  y  remédier  au  plus  tôt  pour 
tous  les  membres  saus  exception. 

V 

Les  sermons  à  faire  par  les  jeunes  prêtres  pour  1888  sont  : 

10  Ascension  de  Notre  Seigneur. 

2"  Devoirs  des  parents,  [voir  le  décret  XVI  du  6e  concile  de 
Québec.) 

VI 

En  lisant  les  rapports  annuels,  je  remarque  que  quelques 
fabriques  n'ont  pas  assuré  leurs  édifices  ou  ne  les  ont  assurés 
que  pour  une  somme  beaucoup  trop  faible.  L'assurance  mu- 
tuelle des  fabriques  ne  prend  pas  de  risques  au  delà  de  81  i,000, 
ce  qui  suffit  pour  un  certain  nombre  d'églises  ;  mais  la  plupart 
ont  une  valeur  bien  plus  grande  et  dans  ce  cas  on  doit  y  sup- 
pléer au  moyen  des  compagnies  d'assurances. 

J'invite  Messieurs  les  curés  à  relire  avec  attention  l'article 
((Assurance»  dans  la  ((Discipline»  page  14,  et  à  en  donner  lecture 
à  leurs  marguilliers  s'ils  le  jugent  utile  ou  nécessaire. 

11  va  sans  dire  que  dans  le  cas  où  il  y  a  un  dommage  partiel 
causé  par  le  feu,  l'assurance  mutuelle  des  fabriques  ne  doit  être 
appelée  à  payer  que  sa  quote-part  si  l'édifice  a  d'autres  polices 
d'assurance. 

Veuillez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement. 

E.-A.  Gard.  TASGHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 


—  630  — 


(No  159) 


CiUCULAlUE  AU  (XERGÉ 


Archevêché  dk  Québec, 
8  décembre  1887. 


I.  Erreur  corrigée  dans  le  mandeiueiit  du  1er  décembre. 
II.   Adoration  réparatrice. 

Monsieur, 


Je  me  fais  un  devoir  de  corriger  une  erreur  dans  mon  mande- 
ment (157)  du  1er  décembre  courant. 

Dans  la  page  2,  article  2,  j'ai  dit  que,  pour  gagner  l'indulgence 
plènière  du  1er  janvier  prochain,  il  fallail  communier  ce  jour-là. 
On  m'a  fait  remarquer  que  le  bref  pontifical  du  l^-  octobre  sup- 
pose plutôt  que  la  communion  prescrite  pour  gagner  cette  indul- 
gence, fait  partie  de  la  neuvaine  qui  doit  avoir  lieu  avant  le  pre- 
mier janvier  prochain  ;  ayant  examiné  de  nouveau  le  bref  et 
consulté  plusieurs  théologiens,  j'en  suis  venu  à  la  conclusion 
qu'en  etfet  la  communion  prescrite  peut  se  faire  avant  le  pre- 
mier janvier,  quoique  l'indulgence  ne  puisse  être  gagnée  que  ce 
jour-là.  Quant  à  la  question  si  la  communion  faite  le  premier 
janvier  peut  suffire,  je  n'ose  l'affirmer. 

Messieurs  les  Curés  sont  priés  d'inviter  leurs  paroissiens  à 
profiler  de  la  facilité  que  présente  cette  décision,  pour  se  confes- 
ser, et  d'offrir  leur  communion  pour  le  Souverain  Pontife  ;  et 
comme  la  neuvaine  peut  se  faire  en  aucun  temps,  avant  le  pre- 
mier janvier  .^  il  y  aura  au  moins  deux  semaines  [)Our  cela. 


—  631  — 


n 

Dans  ma  circulaire  N"  125, 19  novembre  1883,  j'ai  recommandé 
Vœuvre  de  Vadoralion  réparatrice.  Je  la  recommande  de  nouveau 
à  cause  des  grâces  et.  indulgences  qui  y  soni  allachées.  Dans  le 
diocèse,  tous  les  curés  et  les  vicaires,  les  chapelains  des  commu- 
nautés, les  supérieurs  et  directeurs  des  séminaires  et  collèges, 
sont  autorisés  à  enregistrer  les  noms  des  personnes  qui  veulent 
en  faire  partie. 

Le  directeur  diocésain  est  Monsieur  Labrecque,  directeur  du 
grand  séminaire,  et,  d'après  ma  circulaire  N"  127,  2  février  1884, 
tous  ceux  qui  ont  enregistré  des  associés,  doivent  lui  envoyer,  à 
la  fin  de  chaque  année,  non  plus  la  liste  des  associés,  mais  sim- 
plement le  nombre  des  nouveaux  associés  depuis  le  dernier  envoi. 
C'est  une  chose  bien  facile,  mais  qui  ne  doit  pas  être  négligée. 

Veuillez  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  mon  sincère  atta- 
chement, et  mes  meilleurs  souhaits  pour  l'année  qui  va  bientôt 
commencer. 

E.-A.  Gard.  TASGHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 


APPENDICE 


Itinéraires  des  visites  pastorales 

1877. 


3— 


i. 
.). 
().— 

?.• 

8. 

9. 
10. 
II. 
1-2. 
1 3. 
li. 
15. 
16. 
17. 
18. 
19. 
20. 
•21 
22. 
23. 


•Saint-Philippe  de  Néri, 
Notre-Dame  Du  Moiit-Carmel, 
Saint-Pascal, 
•Sainte-Hélène, 
•Saint-Alexandre, 
Saint -Éleuthère   de    Pohonéga- 

mook,  [a] 
■Saint-Antonin, 

•Saint-Patrice  de  la  Riv.-du-Loup, 
■Notre-Dame  du  Portage, 
Saint-André. 

-Saint-Louis  de  Kamouraska, 
■Saint-Denis,  (b) 
Saint-Pacome, 
Saint-Onésime, 
■Sainte-Anne, 
■Saint-Roch, 
■Sainte-Louise, 
■Sainte-Perpétue, 
■Saint-Pamphile,  (c) 
Saint-Benoit  du  Lac  Noir, 
■Saint-Auberi, 
-Saint-Jean  Port-Joli, 
■Notre-Dame  de  l'Islet  et  Saini- 

Kugène, 


Lundi  ^     4 

et 

5 

juin 

5 

'.i 

6 

a 

6,7 

u 

8 

u 

8 

l. 

9 

(i 

Samedi^     9 

u 

10 

a 

10 

u 

U 

a 

12 

u 

13 

a 

13 

ii. 

14 

(( 

14 

ii 

15 

(i 

15 

Li 

16 

u 

16 

ii 

17 

u 

Dim.  17 

U 

18 

ce 

18 

u 

19 

a 

19 

b. 

20 

ce 

20,21 

il. 

22 

ce 

22 

a 

23 

a 

23 

a 

24 

ce 

Dim.  24 

a 

25 

Ce 

25 

Cl 

26 

u 

27 

ce 

27 

C( 

28 

ee 

28 

>i 

29 

ce 

29,30    "     1    juillet 


(a)  Lo  11,  coucher  à  Saint-Alexandre  ;  le  12,  départ  à  3  h.  A.  M.   pour   Saint-An-1 
tonin,  011  l'entrée  solennelle  se  fera  à  2  h.  P.  M. 

(fc)  La  visite  de  la  Rivière-Ouelle  aura  lieu  plus  tard. 

(f)  Le  26,  coucher  à  Sainte-Perpétue  ;  le  27,  départ  à  7  h.   A.    M.   pour  Saint-Be- 
noit, oii  la  visite  s'ouvrira  à  9  h.  ;  on  arrivera  à  Saint-Aubert  vers  3  h.  P.  M. 


u 
(( 

ce 

a 

Cl 

u 
u 
u 
il 


u 
u 


—  636  — 

«24._Sainl-Gyrillc,  Dim.     1  et    2    juillet 

25.— Cap  S;iinl-I|j;nace,  2,3  "     4 

06.— Saint-Antoine  de  l'Ile  aux  Grues,  4  "     5 

•J7.— Saint-Thomas,  5,  G  "■    7 

28.— Saint-Pierre,  7  ''    8 

29.— Saint-François,  Dim.     8  "     9 

30.— Noire-Dame  de  Berthier,  9  ^'10 

31.-Saint-Vallier,  10  "  U 

32.— Saint-Raphaël,  11,12  "  13 

33.— Saint-Michel,  13  '^  14 

34.— Saint-Étienne  de  Beaumont  (d)  14  "  15 

35.— Sainte-Pétronille,  Lundi^  16  "17 

36.— Saint-Pierre  d'Orléans,  17  "18 

37.— Sainte-Famille    "  18  "  19 

38.— Saint-François     "  19  "  20        " 

39.— Saint-Jean            '^  20  "  21 

40.— Saint-Laurent.    "  Samedi,  21  "  22 

NOTES 

I.  Voir  les  notes  à  la  suite  du  mandement  du  2  Février  1875, 
pour  la  seconde  visite  pastorale,  et  le  décret  VIII  du  second 
Concile  de  Québec. 

II.  Le  prêtre  qui  doit  précéder  l'Archevêque  et  prêcher  la 
retraite  préparatoire  aux  confirmands,  arrivera  dans  chaque 
paroisse  48  heures  avant  le  Prélat.  Tous  les  confirmands  de- 
vront être  rendus  à  l'église  pour  la  première  instruction,  qui 
aiira  lieu  à  4  heures  de  l'après-midi.  On  leur  indiquera  l'heure 
des  autres  exercices  de  la  retraite,  dont  le  programme  sera  à 
peu  près  comme  suit  : 

Premier  jour. — A  4  heures  P.  M.,  instruction  sur  la  retraite. 
Prière  et  Chapelet. 

Second  jour. — A  8  heures  ou  9  heures  A.  M.,  instruction  sur 
l'examen  de  conscience,  la  confession,  la  contrition.  Confessions 
commencées,  si  c'est  nécessaire. 


('/)  Lo  \S.  oounhor  à  Québec  ;  dép.art  lo  16,  à  UJ  A.  M.,  pour  Sainte-Pétronille,  oh 
]'»ntrf-e  solennelle  aura  lieu  à  2  h.  P.jM. 


—  637  — 

A  1  heure  P.  M.,  visite  du  Saint-Sacrement,  chapelet,  instruc- 
tion qui  résume  celle  du  matin,  et  traite  ensuite  du  salut.  Con- 
fessions. 

Troisième  jour.— A  8  heures  ou  9  heures  A.  M.,  confessions, 
inslriiction  sur  la  confirmalion,  sur  les  dispositions  qu'elle 
exige  ;  explication  des  cérémonies  ;  exercice. 

On  finit  par  la  distribution  des  billets,  qui  doivent  renfermer 
les  noms  de  baptême  et  de  famille,  et  être  signés  du  curé  ou  du 
vicaire.  Quand  ces  billets  sont  distribués  trop  longtemps  d'a- 
vance, les  enfants  les  perdent  et  sont  moins  fidèles  à  assister  à 
la  retraite.  Les  noms  des  confirmés  doivent  être  enregistrés 
après  la  visite,  dans  un  cahier  destiné  à  demeurer  dans  les 
archives  de  la  paroisse. 

m.  Les  confirraands  doivent  tous  avoir  été  examinés  sur  le 
catéchisme  avant  la  retraite,  parce  que  l'expérience  démontre 
qu'il  n'y  a  pas  assez  de  temps  pour  cet  examen  durant  la  retraite. 

IV.  Chaque  curé  fera  transporter  ce  prêtre  dans  la  paroisse 
où  celui-ci  doit  aller  rendre  le  même  service.  Si  la  visite  ne 
doit  durer  qu'une  journée,  le  prêtre  part  avant  l'arrivée  de 
l'Archevêque,  de  manière  à  être  rendu  à  son  poste  avant  4 
heures  après  midi.  Dans  les  paroisses  où  la  visite  dure  deux 
jours,  le  prêtre  part  le  lendemain  de  l'arrivée  de  l'Archevêque. 


1878. 


1.— Laval                                                 Lundi,  10 

et  11 

juin 

2. — Ange-Gardien                                                1 1 

"  12 

kC 

3.— Sainte-Anne,                                             12,13 

"  14 

a 

4. — Saint-Ferréol,                                                  14 

"  15 

C( 

5.— Saint-Tite,                                                        15 

"  16 

il 

6.— Saint-Joachim,                                      Dim.  16 

u  17 

u 

7. — Château-Richer,                                            17 

'^  18 

a 

8.— Beauport  et  Saull  Montmorency,            18, 19 

"  20 

u 

9.— Charlesbourg,  (a)                           Fête-Dieu  20 

"  21 

u 

(a)  Coucher  à  Charlesbourg  le  21  au  soir,  aller  au  lac  Beauport  pour  y  dire  la  messe 
le  22  à  8  h.  et  donner  la  confirmation  ;  diner  à  Stoneham  oil  l'entrée  solennelle  se 
fera  à  1  h.,  et  ensuite  visite  non  solennelle  à  Saint-Adolphe. 


638  — 


10. —  Lar  Bi'iuiporl, 

1 1.— Slonchani, 

12.— Ttnvkt'sbury. 

13. — Valcarlicr, 

1 .4._SaiiUe-Callierinp, 

15. — Sainl-Uayinoiul, 

Ki. — Saint -Basile, 

17. — Sainl-Alban, 

IH. — Saint-Casimir, 

19.— Sainl-Ubalde, 

20. — Notre-Dame  de  Baliscan,  (b) 

21. — Grondines, 

22. — Deschambault, 

23.— Portneiif, 

2-4. — Cap-Santé, 

25. — Écureuils, 

20. — Sainte-Jeanne, 

27. — Pointé-aux-Trembles, 

28.— Saint-Augustin, 

29. — Ancienne-Loretta, 

30. — Saint-Ambroise, 

31.— Saint-Félix, 

32.— Saint-Colomb, 

33. — Sainte-Foye. 


22 

juin 

22 

et 

23 

ii. 

Dim.  23 

24 

24 

25 

u 

25 

26 

u 

26 

27 

(.1 

27 

28 

(( 

28 

29 

u 

29 

30 

Cl. 

Dim.  30 

1 

juillet 

1 

o 

^ 

(i 

3 

4 

a 

4 

5 

(( 

5 

6 

kl 

6 

7 

(i 

Dim.     7 

8 

II 

8 

9 

ce 

9 

10 

U 

10 

11 

c; 

11 

12 

ce 

12,13 

14 

ce 

Dim.  14 

15 

ce 

15 

16 

ce 

en 

Octobi 

-e 

1879. 


1. — Saint-Nicolas, 
2. — Saint-Élienne, 
3. — Sainl-Agapit, 
4. — Saint-Apollinaire, 
5. — Saint-Antoine, 
6. — Sainte-Croix, 
7.  — Lotbinière, 


Lundi^     9 

et  10 

juin 

10 

ce    II 

ee 

11 

'^    12 

ec 

Fête-Dieu  12 

"    13 

ec 

13 

u  14 

ce 

14 

"  15 

ce 

Dim.  15 

"  16 

i.e 

(ft)  Le  2  juillet,  messe  et  confirmation  à  7  h.  à  Notre-Dame  de  Batiscan  ;  dîner  à 
Sttint-Ubiilde,  oouohor  à  Saint-Casimir.  Le  3  au  matin,  à  9  h.  départ  pour  les  Gron- 
dioM  où  l'ouvorturo  de  la  visite  aura  lieu  à  Ij  h.  P.  M. 


—  689  — 


a. — Saint-Jean  Deschaillons,  (a) 

9. — Sainte  Emmélie, 
10. — Sainl-Édouard. 
1 1. — Saint-Flavien, 
1 2. — Sainte-Anastasie, 
13.— Sainte-Julie,  {b] 
1  i. — Notre-Dame  de  Lourdes, 
lô, — Saint-Calixte, 
1 6. — Sainte-Sophie, 
17. — Saint-Ferdinand,  (c) 
IK. — Saint-Adrien, 
19. — Saint-Pierre  Baptiste, 
20. — Inverness  et  Leeds,  [d) 
2 1 . — Sainte-Agathe, 
22.— Saint-Gilles, 
23. — Sain  t-Narcisse, 
24. — Saint-Patrice, 
Saint-Sylvestre, 
•Saint-Pierre  de  Broughlon, 


25.- 
26. 


27. — Sacré-Cœur  de  Marie, 

28. — Sacré-Cœur  de  Jésus, 

29. — Saint-Séverin, 

30. — Saint-Elzéar, 

31. — Saint-Bernard, 

32.— Saint-Isidore, 

33. — Saint-Lambert, 

34. — Saint-Jean-Chrvsostôme, 

35. — Saint-Romuald, 

36.— Saint-David, 

37. — Notre-Dame  de  Lévis. 


16,17  et    18 

juin 

18 

"  19 

u 

19 

^'  20 

(( 

20 

^'  21 

a 

21 

"  22 

(; 

Dim.  22 

"  23 

C4 

24 

u 

24 

''  25 

u 

25 

"  26 

u 

26 

"  27 

(( 

28 

ce 

Dim. 

29 

te 

29 

''  30 

(( 

30 

"     1 

juillet 

ardi,     1 

"     2 

u 

2 

"     3 

u 

3 

u     4 

C; 

4 

"     5 

(i 

5 

'^    6 

il 

Dim.    6 

u     7 

a 

7 

"    8 

u 

8 

"    9 

a 

9 

^'  10 

u 

10 

"  11 

ic 

11 

"  12 

ic 

12 

"  13 

u 

Dim.  13 

u  14 

a 

en  septembre 

(( 

eu  octobre 

(a)  Visite  particulière  à  Saiute-Philomène  le  17  après-midi  ;  départ  à  2  h. 
(6)  Coucher  à  Sainte-.Tulie  le  23  au  soir  ;  messe  et  confirmation  à  Notre-Dame  de 
Lourdes,  à  8  h.,  le  24  ;  dîner  à  Sainte-Julie  et  départ  à  2  h.  pour  Saint-Calixte. 

(c)  Coucher  à  Saint-Ferdinand  le  27  au  soir  ;  messe  et  confirmation  à  Saint-Adrien 
à  8  h.  le  28  ;  dîner  et  coucher  à  Saint-Ferdinand  ;  messe  et  confirmation  à  Saint- 
Pierre-Baptiste  à  8  h.  le  29  ;  dîner  à  Inverness. 

(d)  Le  29,  l'entrée  solennelle  à  Inverness  se  fera  à  IJ  h.  et  ensuite  visite  particu- 
lière à  Leeds,  si  le  temps  le  permet. 


640  — 


1880. 


1. — Saiiit-Cliarles, 

Jeudi, 

3 

et 

4 

juin 

2. — Saiiil-GiMvais, 

4, 

5 

II 

G 

u 

3.— Saiut-Raiihaël, 

Dim.  6, 

7 

u 

8 

u 

•i. — Saint-Cajelan, 

8 

a 

9 

u 

5 — Saiiil-Paul. 

9 

ii. 

10 

II 

G.— Saint- Philémon   et  Saint- 

■Ma- 

gloire,  (a) 

Jeudi^ 

10 

u 

11 

il 

7. — Notre-Dame  de  Fiiickland, 

II 

(i 

12 

u 

H  — Saint-Damien  et  Saint-Lazare,  (b) 

12 

ic 

13 

a 

9. — Sainte-Claire, 

Dim. 

13 

n 

14 

II 

10. — Sainl-Malachie, 

14 

II 

15 

u 

1 1. — Saint- Léon, 

15 

a 

16 

II 

1 C. — Sainte-Germaine, 

16 

a 

17 

II 

V.l — Sainte-Justine,  (c) 

Jeudi^ 

17 

u 

18 

u 

14.    SaintOdilon, 

18 

u 

19 

u 

15. — Saint-Edouard, 

19 

u 

20 

u 

IG. — Sainte-Marguerite,  (d) 

Dim. 

20 

u 

21 

II 

RETOUR  A  QUÉBEC 


17. — Saint-Henri, 

18. — Saint-Anselme, 

19. — Sainte-Hénédine, 

20. — Sainte-Marie  de  la  Beauce, 

21. — Saint-Frédéric, 

22.— Saint-Victor, 

23. — Saint-Éphrem, 

24. — Saint-Évariste,  (e) 


Samedi,  26     "  27 

Dim.  27 

28 

29, 30 

Jeudi,     1 

2 

3 

Dim.    4 


"  28        " 
"  29        '^ 

;i 


1  juillet 

Il    2        " 

"  3  " 
u  4  u 
u      5  u 


(a)  \iO  10,  courte  station  en  passant  à  Saint-Philémon. 

(t)  Ix!  12,  courte  station  en  passant  ;\  Saint-Damien. 

(c)  Oflico  à  8  h.  ;  départ  à  10  h.  pour  dîner   à  Sainte-Germaine,   d'où   l'on   part  à 


S  h. 


((/)  On  prendra  le  train  le  22  au  matin  à  Sainte-Hénédine. 

(«)  Office  à  8  h.  ;  départ  à  10  h.  pour  dîner  à  Saint-Vital,  d'oîi  l'on  part  à  2  h. 


—  041  — 

25. — Saiiit-Sébaslien  et  Saint-Samuel, 

(/■)  5 

26.— Saint- Vital,  6 

27. — Sainl-Honoré,  7 

28. — Sainl-George  et  SaiiU-Marlin,  iy]  Jcudi^  8,    9 

29.— Saint-Cùrae,  [h]  10 

30. — Saint-François,  Dlm.  11,12 

31.— Saint-Joseph,  13,14 

32. — Saints-Anges,  [i)  Jeudi^  15 

Voir  l'article  visite  épiscopalb  dans  la  "  Discipline.  " 


et 

0 

juilb 

lit 

i( 

7 

u 

(( 

8 

a 

il. 

10 

(i 

Cl 

11 

(( 

C( 

13 

Cl 

(.(. 

15 

Ch 

i  i 

10 

(( 

1881. 


!.— Saiiili'-Pi'tronille,  l.-O., 
2.— Saint-Pierre,  " 

3.— Sainte-Famille, 
4. — Saint-Fi-ançois, 
5. — Saint- Jean, 
6. — Saint-Laurent, 


ce 
(c 
ce 


Samedi^ 

28 

et  29 

mai 

Dim. 

29 

"  30 

ce 

30 

"  31 

li. 

31 

"     1 

juin 

1 

"    2 

ce 

Jeudi, 

2 

"     3 

ce 

7. — Saint-Onésime, 

8. — Saint-Pacôme, 

9. — Notre-Dame  du  Mont-Garmel, 
10. — Saint-Pascal. 
1 1. — Sainte-Hélène, 
12. — Saint-Alexandre,  (a) 
13. — Saint-Éleuthère, 


Lundi^  6 

"     7 

ce 

7 

"     8 

t  • 

8 

"    9 

Jeudi,  9,10 

ce    II 

11 

"  12 

Dim.  12 

"  13 

iQ 

u    \A 

(f)  Après  l'entrée  solennelle,  visite  particulière  à  Saint-Samuel, 
(i;)  Le  9,  d(?part  à  1  h.  p.  m.  pour  faire  une  visite  particulière  il  Saint-Martin. 
(h)  Office  h  8  h.  ;  départ  à  10  h.  pour  dîner  à  Saint-George,  d'où  l'on  part   à  2  h. 
(i)   Ketour  iV  Québec  par  le  train  du  17. 

(ir)  Le  l.S,  office  à  8  h.  Départ  à  midi  pour  Saint-Eleuthère.  Le  14,  coucher  à 
Snint-Alcxandre,  d'où  l'on  part  le  15  à  9  b.  pour  Saint-Antonin,  où  l'ouverture  de  la 
visite  aura  lieu  à  2  h.  p.  m. 

41 


—  642  — 


I  i.— Saiiil-Anloiiin,  [b) 

i:,._NoUv-l)ani('  du  Portage, 

IG.— Saiiil-Aiidiv, 

17. —  Kamoinaska, 

18.— Sainl-Doiiis, 

19.— Sainl-Philippe, 

'20.— Rivière  Oiielle, 

21. — Sainle-Aiine, 

22.— Saint-Hooh, 

23. — Sainte-Louise,  ic) 

2i.— Sauite-Perpétue  et  Saint-Benoit, 

25.— Saint-Painphile,  [d) 

26.— Saint-Aubert, 

27.— Saint- Jean-Port-Joli. 

28.— Saint-Eugène, 

29._Saint-Cyrille  et  Saint-Marcel,  (e) 

3(1.— Islet,  1/*) 

31. — Isle  aux  Grues,  (g) 

32. — Saint-Thomas, 

33. — Saint-Pierre, 

34. — Saint  François, 

35. — Berthier, 

36.— Saint-Vailier, 

37. — Saint-Michel, 

38. — Beaumont, 

39. — Saint-Joseph  de  Lé  vis. 

Voir  "  Discipline   "  au  mot  Vùite  épùcopale. 


15 

et 

16 

juin 

Fête-Dieu   16 

(( 

17 

u 

17 

C( 

18 

II 

18 

(l 

19 

II 

Dim.  19 

II 

20 

II 

20 

k( 

21 

l( 

21 

(( 

22 

a 

Merc.  22,  23 

u 

24 

u 

24 

a 

25 

u 

25 

a 

26 

u 

Dim.  26 

u 

27 

II 

27 

(i 

28 

u 

28 

kC 

29 

a 

29 

u 

30 

u 

Jeudi,  30 

u 

1 

juillet 

1,    2 

a 

3 

II 

Dim.  3,    4 

u 

5 

II 

5 

il 

6 

(i 

Merc.    6,    7 

il 

8 

II 

8 

II 

9 

(( 

9 

II 

10 

II 

Dim.  10 

i( 

11 

II 

11 

u 

12 

II 

12 

u 

13 

II 

Merc.  13 

u 

14 

II 

en  octobre 

(It)  Lu  visite  de  la  Rivière-du-Loup  a  ou  lieu  en  octobre  1880,  à  cause  des  traraux 
dans  l'intérieur  de  l'église  en  18S1. 

(<•)  Le  26,  office  :\  8  h.  Départ  à  11  h.  pour  Sainte-Perpétue.  Courte  station  à 
Saint-Dauiase. 

(J)  Le  28,  office  à  8  h.  Dîner  à  Sainte-Perpétuo.  Départ  à  midi  pour  Saint-Au- 
bert. 

(«)  Le  2  juillet,  office  à  8  h.  Départ  à  midi  pour  Saint-Marcel.  Le  3,  messe  à  6 
h.  et  confirmation  de  quelques  enfants.  Départ  vers  8  h.  pour  Saint-Cyrille.  Départ 
pour  ri!<let  ù  3  b. 

(j)  Le  5,  office  i\  8  b.  Dîner  au  Cap  Saint-Ignace  pour  traverser  au  premier  mo- 
ment favorable.  La  visite  du  Cap  Saint-Ignace  est  remise  à  une  autre  année,  à  cause 
•le  la  construction  de  l'église. 

(y)   Lo  6,  office  à  8  b.  et  traversée  au  premier  moment  favorable. 


—  643  — 


1882. 

1.— Saiiite-Foye,  Lw;u/î,  29  et  3U  mai 

•2.— Saint-Félix,  30  "31  " 

:{.— Saint-Colomb,  31  "     1  juin 


4. —  Laval, 

Lundi,  12 

'^  13 

5. — Ange-Gardien, 

13 

"  14 

6. — Sainte-Anne  de  Beaupré, 

14 

"  15 

7. — Saint-Ferréol, 

15 

"  16 

8.— Saint-Tite, 

16 

"  17 

9. — Saint-Joachim, 

17 

"  18 

1(1. — Châleau-Richer, 

Dim.  18 

"  19 

11. — Beauport  et  Saint-Gré 

goire   du 

Sault  Montmorency, 

19,20 

"  21 

12.— Charlesbourg  (a) 

21 

"  22 

13. — Lac  Beauport, 

23 

14. — Stoneham, 

23 

"  24 

15. — Tewkesbury, 

24 

"  25 

11). — Valcartier, 

Dim.  25 

'•  26 

1 7. — Sainte-Catherine, 

26 

„  27 

18. — Sa  in  le- Jean  ne, 

27 

„  28 

19. — Saint-Raymond, 

28 

'•  29 

20— Saint-Basile, 

SS. 

Pierre 

et  Paul  29 

^'  30 

21. — Deschambault, 

30 

ce     1 

22.— Saint-Alban, 

1 

"     2 

23.— Saint-Casimir, 

Dim.     2 

'^     3 

24.-Saint-Ubalde, 

3 

u     4 

25.— Notre-Dame  des  Anges 

de 

Mon- 

tauban  ib) 

4 

"     5 

u 


il 


(C 


juillet 


u 


u 


(a)  Coucher  à  Charlesbourg  le  22  au  soir.  Le  23,  messe  au  Lac  Beauport  à  8  h.  et 
confirmation.  Dîner  à  Stoneham  oîi  l'entrée  solennelle  se  fera  à  1  h.  p.  m.  et  ensuite, 
si  le  temps  le  permet,  visite  particulière  à  Saint-Adolphe. 

(6)  Coucher  à  Saint-Casimir  le  5  au  soir.  Le  6,  départ  à  9  h.  a.  m.  pour  les  Gron- 
dines,  oîi  l'ouverture  de  la  visite  se  fera  à  IJ  h. 


644 


'20.— Grondines, 

6 

et    7 

juin 

27. — Porlueuf, 

7 

"     8 

i( 

o.s._Cap-Sanlé, 

8 

"    9 

ce 

20.— Écun-uils, 

Dim.    9 

"  10 

a 

30.     l^inle-aux-Trembles, 

10 

a    ^1 

u 

3|._SainUAugustin, 

11 

"  12 

u 

32. — Ancienne-Lorette, 

12 

"  13 

(( 

33.— Sainl-Ambroise. 

Jeudi,  13,14 

"  15 

i( 

Voir  "  Discipline  "  au  mot  Visite 

épiscopale. 

1883. 


1.— Saint-Nicolas, 

Lundi, 

11 

et 

12 

juin 

2.— Saint-Élienne, 

12 

1.1. 

13 

ec 

3. — Sainl-Agapit, 

13 

n. 

14 

ce 

4._Saint-Apollinaire, 

14 

u 

15 

ce 

5. — Saint-Antoine, 

15 

u 

16 

ce 

f). — Sainle-Croix, 

16 

u 

17 

ce 

7. — Lûlbinière, 

Dim. 

17 

C( 

18 

ec 

8._Sai  n  t-Jean-Deschaillons, 

18 

C( 

19 

ce 

'.». — Sainte-Philomène, 

19 

(( 

20 

ec 

11). — Sainte-Emmélie, 

20 

Cl 

21 

ec 

1 1. — Saint-Edouard, 

21 

ce 

22 

ce 

12.    Saint-Flavien, 

22 

ce 

23 

ec 

13. — Sainte-Anastasie, 

23 

ce 

24 

ce 

14.— Sainte-Julie,  (o) 

Dim. 

24 

(C 

25 

ce 

15. — Notre-Dame  de  Lourdes, 

ce 

26 

ce 

16.— Saint-Galixte, 

26 

u 

27 

ce 

17. — Sainte-Sophie,  (6) 

27 

ce 

28 

ce 

18. — Saint-Pierre-Baptiste, 

ce 

29 

ec 

10. — Saint-Ferdinand, 

29 

ce 

30 

ec 

20.— Saint- Adrien  et  Saint-Alphonse 

(c)          30 

,    1 

ce 

2 

juillet 

(a)  Coucher  à  Sainte-Julie  le  25  au  soir  ;  le  26  au  matin,  messe  et  confirmation  à 
8  h.  à  Notre-Dame  de  Lourdes  ;  dîner  à  Sainte-Julie  et  départ  à  2  h.  pour  Saint- 
Cnlixtc. 

(4)  Coucher  il  Sainte-Sophie  le  28  au  soir  ;  le  29  au  matin  messe  et  confirmation  à 
8  h.  à  Saint-Piorre-Baptiste  ;  dîner  à  Saint-Ferdinand,  oii  l'entrée  solennelle  se  fera 
à  2  h. 

(c)  Coucher  à  Saint-Adrien  le  1  juillet  au  soir  ;  le  2  au  matin,  messe  à  8  h.  à  Saint- 
Alphonse  ;  dincr  à  Inverness,  oii  l'entrée  solennelle  aura  lieu  à  3  h. 


—  645 


21. — Inverness  et  Leeds, 

Lundis 

2 

et   3 

juillet 

22. — Sainte-Agathe, 

3 

u     4 

u 

23.— Sainl-Giles, 

4 

"     5 

l( 

24. — Saint-Narcisse, 

0 

"    6 

l( 

25. — Saint-Patrice, 

6 

u     7 

u 

26.— Saint-Sylvestre, 

7 

"     8 

II 

27.— Saint-Pierre  de  Broughlon, 

Dim. 

8 

"•    9 

II 

28. — Sacré-Cœur  de  Marie, 

9 

''  10 

kW 

29.— Sacré-Cœur  de  Jésus, 

10 

u    ^1 

U 

30.— Saint-Séverin, 

11 

"  12 

a 

31. — Saint-Elzéar, 

12 

''  13 

u 

32.— Saint-Bernard, 

13 

u  14 

a 

33. — Saint-Isidore, 

14 

"   15 

u 

34. — Saint-Lambert, 

Dim. 

15 

"  16 

ce 

35.— Saint-Jean-Chrysostôme, 

16 

u  17 

.( 

36.— Saint-Romuald, 

en  septembre 

37.— Saint-David, 

u 

38.  -Notre-Dame  de  Lévis. 

en  oc 

tobre 

Voir  "  Discipline  "  au  mot  Visite  épiacopale. 


1884, 


1. — Saint-Henri, 

2. — Saint-Anselme, 

3. — Sainte-Hénédine, 

4. — Sainte-Marie, 

5. — Saint-Frédéric, 

6. — Saint-Victor, 

7. — Saint-Éphrem  et  Saint-Méthode 

d'Adstock  (a) 
8. — Saint-Évariste. 
9. — Saint-Sébastien  d'Aylmer,  (b) 
10. —Saint-Samuel  de  Gayhurst, 


Samedi,     7 

et    8 

juin 

8 

■•'    9 

u 

9 

''  10 

Cfc 

10,11 

"  12 

C( 

Fête-Dieu  12 

'^  13 

ce 

13 

u  14 

l( 

14 

"  15 

Cl 

Dim.  15 

''  16 

ce 

16 

u  17 

ce 

17 

"  18 

ce 

(a)  Après  l'entrée  solennelle,  visite  particulière  à  Saint-Méthode. 

(A)  Le  17,  après  dîner,  quelques  prêtres  iront  confesser  à  Saint-Samuel,  oîi  l'arche- 
vêque se  rendra  le  18  pour  dire  la  messe  à  8  h.  et  confirmer.  Dîner  :i  Saint-Sébas- 
tien, d'où  l'on  part  à  Ij  h.  pour  Saint- Vital. 


—  646  — 

11.— S.iiiil-Vilal, 

\-2. — Saiul-lloiiùré, 

\X — Sailli-George  etSaint-Prosper  de 

Walford  (c) 
14. — Saiiil-Marlin, 
I').— Saiiil-Côme, 
IC. — Sainl-Zacharie  de  Metgermette, 

17. — Saiiil-Fraiiçois, 

18. — Saint-Joseph, 

l'.i. — Saints-Anges, 

20. — Sainte-Margnerite, 

21. — Saint-Edouard, 

22.— Saint-Odilon,  {e) 

23. — Sainte-Germaine  et  Sainte-Rose 

de  Watlord,  (f) 
24. — Sainte-Justine,  (g) 
25. — Saint-Léon, 
26. — Saint-Malachie, 
27.— Sainte-Claire, 
28. — Saint-Lazare, 
29.— Saint-Damien, 
30. — Notre  -  Dame    de    Buokland    et 

Saint-Philémon.  {h) 
31. — Saint-Magloire, 
32.— Saint-Paul, 
33. — Sainf-Cajetan, 
34.— Saint-Raphaël, 
35. — Saint-Nérée, 


18 

et 

11) 

juin 

Jeudi, 

11) 

(i 

20 

<( 

20, 

21 

u 

22 

ik 

Dim. 

22 

ce 

23 

(( 

23 

u 

24 

u 

24 

(1. 

25 

li. 

Jeudi,  26 

,27 

Il 

28 

u 

28,  21) 

u 

30 

u 

Lundi, 

30 

u 

1 

juillet 

1 

u 

2 

u 

-2 

u 

3 

i(. 

Jeudi, 

3 

(( 

4 

u 

\ 

b. 

ô 

IC 

5 

;: 

6 

u 

Dim. 

6 

<.: 

7 

u 

■^ 

/ 

Il 

8 

(l 

8 

u 

1) 

b« 

9 

bb 

10 

u 

Jeudi, 

10 

Ul. 

11 

ce 

11 

IC 

12 

Cl 

12 

a 

13 

ce 

Dim. 

13 

u 

14 

ce 

14 

il. 

15 

c; 

15 

a 

16 

ce 

16 

a 

17 

ce 

(-•)  ho  21,  à  IJ  h.  départ  do  l'Archevêque    pour   faire    une    visite    particulière    .à 
Saint-Prosper. 

(d)  Le  25  au  soir,  coucher  à  Saint-George,  d'oii  l'on  part  le  26  à  9  li.    A.    M.    pour 
Saint-François,  où  l'entrée  solennelle  aura  lien  à  IJ  h. 

(e)  Office  à  8  h.  ;  départ  à  midi. 

(/)  Après  l'entrée  solennelle,  vi.site  particulière  à  Sainte-Rose. 

(g)  I/O  6,  office  à  8  h.  ;  départ  à  10   h.    pour  dîner  à   Sainte-Ucruiaiiio,   d'où   l'on 
part  à  2  h.  pour  Saint-Léon. 

(h)  î>>  12.  courte  station  en  passant  à  Saint-Philémon. 


—  647  — 


36. — Saint-Gervais, 
37.— Saint-Charles. 


Jeudi,  17,18    et  19    juillet 
Samedi,  19     ''  20 


Voir  l'article  Visite  épiscopaU  dans  la  "  Discipline.  " 


Los  cinq  paroisses  suivantes  ont  la  visite  régulière  pour  la  promiJire  fois:  Saint- 
Samuel,  Saiut-Martiu,  Saint-Dainicn,  Saint-Zacharie,  et  Saint-Nérée.  Ces  deux  der- 
nières ont  été  créées  depuis  la  dernière  visite  en  1880. 

Les  trois  missions  suivantes  n'ont  encore  jamais  été  visitées  :  Saint-Méthode 
d'Adstock,  Saint-Prosper  et  Sainte-Rose,  toutes  deux  situées  dans  Watford  ;  elles 
sont  nées  depuis  1880,  époque  de  la  dernière  visite. 


1885. 


l.— Sainte-Pétronille  I.  0., 

2. — Saint-Pierre, 

3. — Sainte-Famille, 

4. — Saint-François, 

5. — Saint-Jean, 

6. — Saint-Laurent, 


Samedi,  30    et  31       mai 


7.— Saint-Onésime, 

8.— Saint-Pacôme, 

9.— Notre-Dame  du  Mont-Carmel, 
10. -Saint-Pascal, 
1 1. — Sainte-Hélène, 
12 — Saint-Ale.xandre,  (a) 
1 3.— Saint-Éleuthère, 
1 4.— Saint-Antonin, 
15. — Rivière  du-Loup, 
16.  -Notre-Dame  du  Portage, 
17. — Saint-André, 
18. — Kamouraska, 
19. — Saint-Denis. 
20.  -  Saint-Philippe, 
21.— Rivière-Ouelle, 


31 

1 

juin 

Lundi, 

1 

2 

C( 

2 

3 

u 

3 

4 

(( 

Fête-Dieu. 

,   ^ 

5 

C( 

Lundi, 

8 

9 

a 

9 

10 

(( 

10 

11 

u 

Jeudi,  11. 

,12 

13 

(( 

13 

14 

(( 

Dim. 

14 

15 

(i 

15 

16 

u 

17 

18 

C4 

Jeudi, 

18 

19 

U 

19 

20 

(.'. 

20 

21 

(( 

Dim. 

21 

22 

(( 

22 

23 

C( 

23 

24 

IC 

24 

25 

u 

(a)  Le  15,  office  à  8  h.  Départ  à  midi  pour  Saint-Eleuthôre.  Le  10,  coucher  à 
Saint-Alexandre,  d'où  l'on  part  le  17  à  9  h.  A.  M.  pour  Saint-Antonin,  oîi  l'ouverture 
de  la  visite  aura  lieu  à  2  h,  P.  M. 


— 

648  — 

* 

22.— Sainte-Anne, 

Jeudi,  25,20 

et 

27 

juin 

23._Sainl-Hoch, 

27 

Cl 

28 

II 

•24. —Sainte-Louise,  (b) 

Dim.  28 

Cl 

29 

u 

25.— Sainle-Perpétue  et  Sainl-Benoit, 

2<) 

.c 

30 

Cl 

2G.-Sainl-Pami)hile,  (0 

30 

a 

1 

juiile 

27.— Sainl-Anbert, 

Merc.     1 

le 

-2 

II 

2R.— Saint-Jean  Port-Joly, 

9 

l; 

3 

II 

29.-Islot, 

3,   4 

II 

5 

II 

30.— Sainl-Engène, 

Dim.     5 

II 

0 

II 

31.— Saint-Cyrille  et  Saint-Marcel,  [d] 

6,    7 

U 

8 

II 

32.-  Sainte-Apolline  (e)  et  Cap 

Saint- 

Ignace,  (/) 

^/erc.  8,  9,10 

II 

11 

a 

33. -Isle-aux-Grues  {gi 

11 

II 

12 

II 

3'».— Saint-Thomas  et  Notre-Dame  du 

Rosaire,  [h) 

Dim.  12,13 

II 

14 

a 

35. — Saint-Pierre, 

\'i 

II 

15 

II 

3(i.— Saint-François, 

15 

.1 

10 

II 

37.  -  Berthi'er, 

Jeudis   10 

II 

17 

u 

38.  -  Sainl-Vallier, 

17 

II 

18 

u 

39.— Saint-Michel, 

18 

II 

19 

II 

iO.— Beaumont, 

Dim.  19 

a 

20 

II 

il.— Saint-Joseph  de  Lévis. 

en  oc 

tobre 

Voir  lo  l'article  Visite  épixcopale  dans  la  "  Discipline.  " 

2o  Les  circulaires  109,  18  février  1882,  et  131,  2  février  1885,  sur  le  choix,  la  liste 
et  les  procureurs  des  parrains  de  confirmatioii. 


(/.)  Lo  29,  office  h  8  h.  Départ  à  11  h.  j)Our  Sainto-Perpétuo,  courte  station  à 
Saint-Benoît. 

(c)  Le  l  juillet,  office  à  8  h.  Dîner  à  Sainte-Perpétue.  Départ  à  midi  et  demi 
pour  Saint-Aubert. 

(d)  Le  7,  office  à  8  h.  A  midi,  départ  de  l'Archevêque  avec  le  Curé  et  un  autre 
prêtre  pour  Saint-Marcel.  Le  personnel  do  la  visite  se  rendra  au  Cap  Saint-Ignace 
dans  l'après-midi  du  même  jour.  Le  8,  office  .\  8  h.  et  départ  à  1  h.  pour  Sainte- 
Apolline. 

(«)  Lo  9,  office  à  Ci  h.  Départ  à  8  h.  de  Sainte-Apolline  pour  le  Cap  Saint-Ignace, 
oii  l'ouverture  de  la  visite  aura  lieu  à  3  h.  P.  M. 

(/)  Le  11,  office  à  8  h.     Traversée  au  premier  moment  favorable. 

(</)  lifl  12,  tout  comme  la  veille. 

(h)  Le  13.  messe  de  la  confirmation  :i  7  h.  L'Archevêque    partira   vers  i»    h.  A.  M- 
p"iir  aller  à  Notre-Dame  du  Saint-Kosaire  en  visite  particulière. 


—  649  — 


1886. 


1. — Sainle-Foye, 
2.     Saint-Félix, 
3. — Sailli  Colomb, 


i. — Laval, 

5. — Ani^L'-Gardien, 

G. — Saillie-Anne  de  Beaupré, 

7. — Sainl-Ferréol, 

8.— bainl-Tile, 

9.— Sainl-Joaehira, 
10.— Chàteau-Richer, 
1 1.— Charlesbourg,  (a) 
12. — Lac  Beauport, 
13. — Stoneham, 
14. — Tewkesburv, 
l.").— Valcartier, 
16. — Sainle-Calherine, 
1 7. — Sainte-Jeanne, 
18. — Sainl-Raymond, 
19.— Saint-Basile, 
20.— DeseUambaull, 
21. — Sainl-Alban, 
22.  -Saint-Casimir, 
23.— Saint-Ubalde, 
24. — Noire-Dame  des  Anges  de  Mon- 

tauban,  [b) 
25. — Grondines, 
26. — Portnenf, 
27. — Cap-Santé, 
28.  — Écureuils, 


Mardi  ^ 

8 

el    9 

juin 

\) 

'^   10 

b(. 

10 

"   Il 

i( 

Lundi, 

14 

''  15 

(i 

15 

"  16 

(( 

16 

a     ,7 

u 

Jeudi, 

17 

''   18 

Cl 

18 

"   19 

(( 

19 

"  20 

(( 

Dim. 

20 

"  21 

(( 

21 

"  22 

II 

23 

(C 

23 

•'  24 

u 

Jeudi, 

24 

"  25 

II 

25 

'^  26 

II 

26 

"  27 

a 

Dim. 

27 

"  28 

II 

28. 

,29 

"  30 

u 

30 

"     1 

juillet 

Jeudi, 

1 

'•     2 

a 

2 

>'     3 

u 

3 

u    4 

u 

Dim. 

4 

''     5 

II 

5 

"    6 

u 

7 

"     8 

II 

Jeudi, 

8 

"    9 

II 

9 

"  10 

II 

10 

"  11 

a 

(a)  Coucher  à  Charlesbourg  le  22  au  soir.  Le  23,  messe  au  Lac  Beauport  à  8  h.  et 
oonfinn.ition.  Dîner  à  .Stoneham,  où  l'entrée  solennelle  se  fera  .^  1  h.  p.  m.  et  ensuite, 
si  le  temps  le  permet,  vi.«ite  particulière  à  S.  Adolphe. 

■  (A.)  Coucher  à  S.  Casimir   le  6   au  soir.     Le  7,  départ  à  9  h.  a.   ra.   imnr  les  (iron- 
dines,  où  l'ouverture  de  la  visite  se  fera  à  IJ  h. 


650  — 


29.— Poiiilt.'  aiix-Trombles, 
30. — Saiiil-Auguslin, 
;{ l . — A  iicieniio-Lorelle, 
32.  — Saiiit-Ambi  oise, 

Moiilmorencv 


HcaiiporL  (f)  cl  Saint-Grégoire  de 


Dim.  11  et  12  juillet 

12  ''  13 

13  "  14        " 
14,15  "  16        "■ 

en  septembre 


Voir  les  circulaires  109,  18  février  1882,  et  131,  2  février  1885,  sur  le  choix  et  la 
li.'lc  pf  Ipfi  procureur!"  des  imrrains  de  confirmation.  "  Discipline  "  au  mot  Vinite  épi- 
tropalr. 


1887. 


I. 

2. 

3.— 

4.— 

5. 


Saint-Nicolas, 

Saint-Etienne, 

Sainl-Agapit, 

Saint-Apollinaire, 

Saint-Antoine, 

Sainte-Croix, 
7. — Lotbinière, 
8. — Sainte-Emmélie, 
9.— Saint-Jean-Deschaillons, 
10.— Sainte-Philomène, 
1 1. — Saint-Edouard, 
12.— Sainl-Flavien, 
13— Sainte-Agathe, 
1  i.— Sainte-Anastasie, 
15. — Inverness  et  Leeds, 
16. — Saint-Pierre-Baptiste, 
17. — Sainte-Julie,  (a> 
18. — Notre-Dame  de  Lourdes, 
19.— Saint-Galixte, 
20.— Sainte-Sophie, 
■?1.— Saint  Ferdinand, 
22.— Saint-Adrien, 


Lundi,    6 

7 

et    7 
*'    8 

juin 

8 

"    9 

(.(. 

Fête-Dieu,   9 

-  10 

a 

10 

a    |., 

u 

11 

"  12 

u 

Dim.  12 

"  13 

(i 

13 

"  14 

i( 

14 

''  15 

u 

15 

"  16 

II 

Jeudi,  16 

u  17 

u 

17 

'•  18 

L^ 

18 

^'  19 

U 

Dim.  19 

''  20 

(.(. 

20 

'^  21 

(( 

21 

'^  22 

(( 

Merc.  22 

"  23 

c 

24 

li 

24 

"  25 

a 

25 

"  26 

(( 

Dim.  26 

"  27 

Cw 

27 

"  28 

u 

(c)  Visite  retardée  à  cause  de  travaux  dans  l'église. 

C'i)  fon.-her  h  Sainte-Julie  le  23  au  soir  ;  le  24  au  matin,  messe  et  confirmation  à 
.N'otro-Damp  do  Lourdes  à  8  h.  ;  dtner  à  SaintP-.Tulie  et  départ  à  2  h.  pour  SainJ- 
Calizt«. 


— 

651  — 

•23. 

-Saint- Alphonse 

et  Sair 

it-Dèsiré,  {b) 

28 

et 

29 

juin 

■24.- 

—Sacré  Cœur  de  ] 

\farie, 

29 

il 

30 

kl 

25. 

Sacré-Cœur  de  Jésus, 

Jeudi^ 

30 

ce 

1 

juillet 

2G.- 

—Saint-Pierre  de 

Broug 

hton. 

1 

II 

2 

II 

27- 

— Sainl-Séverin, 

0 

^ 

II 

3 

II 

28.- 

— Saint- Elzéar, 

Dim. 

3 

II 

'» 

II 

29.- 

—Saint-Sylvestre, 

4 

kl 

5 

II 

30.- 

—Saint-Patrice, 

5 

II 

6 

ik 

31.- 

—Saint  Gilles, 

6 

kl 

/ 

II 

32.- 

—Saint-Narcisse, 

Jeudis 

7 

II 

s 

u 

33.- 

—Saint-Bernard, 

8 

II 

9 

Ik 

34. 

—  Saint-Isidore, 

9 

kl 

10 

II 

35.- 

—Saint-Lambert, 

Dim. 

10 

II 

11 

II 

36.- 

— Saint-Jean-Chrj 

•sostôme 

11 

II 

12 

II 

37.- 

— Saint-Romuald, 

en 

septembre 

38.- 

—Saint-David, 

II 

39.. 

—Notre-Dame  de 

Lévis. 

en 

octobre 

Voir  lo  La  "  Discipline  "  au  mot  Visite  épxscopale. 

2o  Les  notes  roncfrnant  le»  parrain»  et  marraines  de  confirmation  et  le  registre  qui 
doit  en  ftre  tenu,  envoyées  à  Messieurs  les  Curés  qui  doivent  recevoir  la  visite  cette 
année. 


NOTES 

Concrrnant  la  visite  épiscopale  daiis  le  diocèse  de  Québec 


I.  Voir  le  décret  VIII,  De  conârmatione^  dans  le  second  Concile 
de  Québec. 

II.  Voir  les  Remarques  sur  le  Petit  Cérémonial  pour  Varchidio- 
cese  de  Québec,  au  N"  451,  et  l'Appendice  au  rituel,  page  128. 

III.  Le  départ  se  fait  ordinairement  à  une  heure  après-midi. 
MM.  les  Curé?  peuvent  ainsi  calculer  à  peu  près  l'heure  de  l'ar- 

(6)  Le  28,  après  l'ouverture  de  la  visite  à  Saint-Alphonse,  courte  visite  particulière 
à  Saint  Désiré,  si  c'est  possible.  Le  29,  l'office  à  Saint-Alphonse  commenocrn  à  .'<  h. 
Ver?  11  h.  dépnrf  par  chemin  de  fer.     Dîner  au  Sacré-Cœur  de  Marie. 


—  652  - 

rivée  dans  l(Mir  paroisse,  en  tenant  compte  de  la  longueur  et  de 
lï'lat  de  la  roule  à  parcourir.  Dans  certains  cas,  le  départ  sera 
avancé  de  manière  à  ce  que  l'arrivée  ait  lieu  au  plus  lard  à  4J 
h.  Le  départ  peut  être  avancé  jusqu'à  9  h.  du  matin,  surtout 
quand  il  y  a  des  voyages  à  faire  par  eau,  afin  de  profiter  de  la 
marée.  MM.  les  Curés  voudront  bien  prendre  d'avance  les  infor- 
mations et  les  arrangements  nécessaires. 

Le  marguillier  en  charge  doit  voir  d'avance  à  procurer  les 
voitures  nécessaires  pour  transporter  à  la  paroisse  suivante  le 
personnel  et  le  bagage  de  la  visite.  La  voiture  destinée  au  ba- 
gage doit  être  prête  à  partir  un  quart  d'heure  après  le  dernier 
ollice  du  matin,  pour  qu'elle  soit  rendue  à  temps  dans  la  paroisse 
voisine. 

IV.  A  cause  des  accidents  qui  peuvent  arriver  à  l'occasion  de 
la  musique  que  l'on  fait  et  des  coups  de  fusil  ou  de  canon  que 
l'on  tire  quelquefois  durant  la  visite  pastorale,  MM.  les  Curés 
sont  priés  de  défendre  absolument  ces  démonstrations  bien  in- 
tentionnées sans  doute,  mais  dangereuses. 

V.  Les  cavalcades  et  les  longues  files  de  voitures  sont  aussi 
sujettes  à  des  inconvénients  de  diverses  sortes,  et  MM.  les  Curés 
sont  priés  de  les  empêcher  d'avoir  lieu. 

VL  Le  prêtre  qui  doit  précéder  l'Archevêque  et  prêcher  la 
retraite  préparatoire  aux  confirmands,  arrivera  dans  chaque 
paroisse  48  heures  aVant  le  Prélat.  Tous  les  cenfirmands  devront 
être  rendus  à  l'église  pour  la  première  instruction  qui  aura  lieu 
à  4  h.  de  l'après-midi.  On  leur  indiquera  l'heure  des  autres  ex- 
ercices de  la  retraite,  dont  le  programme  sera  à  peu  près  comme 
suit. 

Premier  jour. — A  4  h.  P.  M.,  instruction  sur  la  retraite.  Prière 
et  Chapelet. 

Second  jour. — A  8  h.  ou  9  h.  A.  M ,  instruction  sur  l'examen 
de  conscience,  la  confession,  la  contrition.  Confessions  com- 
mencées, si  c'est  nécessaire. 

A  1  11.  P.  M.,  visite  du  Saint-Sacrement,  chapelet,  instruction 
•  jui  résnme  celle  du  matin,  et  traite  ensuite  du  salut.  Confes- 
sions. 


—  653  — 

Troisième  jour.— A  8  h.  ou  9  h.  A.  M.,  confessions,  instruction 
sur  la  contirmation,  sur  les  dispositions  qu'elle  exige  ;  explication 
des  cérémonies  ;  exercice. 

On  finit  par  la  distribution  des  billets,  qui  doivent  renfermer 
les  noms  de  baptême  et  de  famille,  et  être  signés  du  curé  ou  du 
vicaire.  Quand  ces  billets  sont  distribués  trop  longtemps  d'a- 
vance, les  enfants  les  perdent  et  sont  moins  fidèles  à  assister  à  la 
retraite.  Les  noms  des  confirmés  doivent  être  enregistrés  après 
la  visite,  dans  un  cahier  destiné  à  demeurer  dans  les  archives 
de  la  paroisse. 

VIL  Les  confirmands  doivent  tous  avoir  été  examinés  sur  le 
catéchisme  avant  la  retraite,  parce  que  l'expérience  démontre 
qu'il  n'y  a  pas  assez  de  temps  pour  cet  examen  durant  la  retraite. 

Vin.  Chaque  curé  fera  transporter  ce  prêtre  dans  la  paroisse 
où  celui-ci  doit  aller  rendre  le  môme  service.  Si  la  visite  ne 
doit  durer  qu'une  journée,  le  prêtre  part  avant  l'arrivée  de  l'Ar- 
chevêque, de  manière  à  être  rendu  à  son  poste  avant  4  heures 
après-midi.  Dans  les  paroisses  où  la  visite  dure  deux  jours,  le 
prêtre  part  le  lendemain  de  l'arrivée  de  l'Archevêque. 

f  E.-A.  Arch  de  Québec. 


NOTES 


Concernant  les  parrains  et  marraines  de  confirmation  et  le  registre 

gui  doit  en  être  tenu. 


D'après  le  décret  XITI  du  sixième  concile  provincial,  chaque 
confirmand  doit,  en  règle  générale,  avoir  son  parrain  ou  sa 
marraine,  et  la  même  personne  ne  peut  remplir  cette  charge 
pour  plusieurs  confirmands,  sans  une  raison  sufiisante. 

Comme  le  parrain  ou  la  marraine  de  confirmation  contracte 
avec  le  confirmé  et  avec  le  père  et  la  mère  du  confirmé  ime 


—  654  — 

afRuite  spiriliu'lle  qui  est  un  empêchement  dirimant  du  mariage, 
il  osl  de  grande  importance  que  l'on  prenne  des  mesures  pour 
qup  cet  empêchement  soit  constaté  d'une  manière  indubitable. 

I.  ÏAi  choix  <lu  panaiii  ou  de  la  marraine  de  confirmation 
appartient  aux  parents  comme  pour  le  baptême,  ou,  à  leur  dé- 
faut, au  curé. 

II.  .Ne  peuvent  pas  être  parrain  ou  marraine  de  confirmation  : 
l"  le  père,  la  mère,  l'époux,  l'épouse  du  confirmaud,  2»  le  par- 
rain ou  la  marraine  du  baptême,  ^o  les  excommuniés,  les  inter- 
dits, les  hérétiques  et  autres  que  le  rituel  défend  d'adinettre 
comme  parrain  ou  marraine  du  baptême,  4»  tous  ceux  qui  n'ont 
pas  été  confirmés. 

III.  Le  meilleur  choix  à  faire  est  celui  des  frères  et  sœurs  des 
coniirniands,  pourvu  qu'ils  aient  été  confirmés. 

A  défaut  de  frères  et  sœurs,  on  peut  choisir  les  proches  parents 
surtout  d'un  âge  avancé,  comme  le  grand'père  et  la  grand'mère 
et  les  oncles  et  tantes. 

IV.  Dans  tous  les  cas,  il  faut  tenir  registre  exacides  noms  des 
parrains  et  marraines,  avec  toutes  les  indications  nécessaires 
pour  empêcher  le  moindre  doute  sur  l'identité,  soit  des  confir- 
mands,  soit  des  parrains  et  marraines. 

Dans  ce  registre  il  faut  inscrire  l»  les  noms  de  baptême  et  de 
famille  tout  au  long  et  l'âge  du  confirmand  ;  2°  les  noms  du 
père  et  de  la  mère  ;  3»  le  nom  du  parrain  ou  de  la  marraine 
tout  au  long,  avec  une  indication  qui  empêche  tout  doute  sur 
l'identité  de  la  personne,  par  exemple  frère,  sœw\  grancVpère^ 
grand'mère,  oncle,  tante,  cousin,  cousine...  ou  bien  époux  ou.  épouse 
de...  ou  autre  renseignement.  Gela  est  nécessaire,  parce  que 
souvent,  dans  une  paroisse,  il  y  a  plusieurs  personnes  qui  portent 
le  même  nom.     La  qualité  d'ami  est  trop  vague  pour  suffire. 

V.  Chaque  paroisse  doit  avoir  un  registre  de  confirmation. 
Les  listes  de  chaque  confirmation  doivent  être  par  ordre  alpha- 
bétique, en  deux  séries,  l'une  pour  les  garçons,  l'autre  pour  les 
filles,  afin  que  les  recherches  soient  plus  faciles.  Elles  doivent 
être  datées  et  signées  par  le  curé. 


—  656  — 

Une  de  ces  listes  sur  des  feuilles  volantes  doit  être  remise  à 
l'évèque,  qui  la  fera  copier  dans  un  second  registre  tenu  à 
l'évêché. 

Afin  de  ne  pas  se  trouver  pris  de  court  au  dernier  moment,  il 
faut  écrire  tous  ces  renseignements  dès  le  commencement  du 
catéchisme  de  confirmation,  et  la  liste  doit  être  vérifiée  plus 
tard  au  moyen  des  billets  recueillis  pendant  la  confirmation. 

VI.  Gomme  il  serait  très  incommode  de  faire  accompagner 
chaque  confirmand  par  son  parrain  ou  sa  marraine,  M.  le  Curé 
pourra  choisir  deux  personnes  d'un  ûge  mûr,  un  homme  et  une 
femme,  qui  seront  constitués  les  procureurs  de  tous  les  parrains 
et  de  toutes  les  marraines,  et  qui  resteront  auprès  de  l'évèque, 
le  premier  tant  que  durera  la  confirmation  des  garçons  et  la 
seconde  pendant  la  confirmation  des  filles,  pour  représenter  tous 
les  parrains  et  marraines.  Cette  procuration  doit  être  constatée 
par  le  curé,  et  faite  de  telle  sorte  que  le  curé  puisse,  en  cas  d'ac- 
cident, substituer  un  autre  procureur. 

Les  parrains  et  marraines  viendront  dire  au  curé  :  «  J'accepte 
d'être  parrain  ou  marraine  de  tel  enfant  et  je  vous  autorise  à 
me  faire  représenter  par  qui  vous  voudrez.  » 

Quand  il  s'agit  de  la  confirmation  d'un  petit  enfant,  le  parrain 
ou  la  marraine  le  tient  sur  son  bras  droit  ;  dans  les  autres  cas, 
il  ou  elle  tient  sa  main  droite  sur  l'épaule  droite  du  confirmand, 
pendant  que  l'Évoque  fait  l'onction. 

Le  règlement  de  la  retraite  à  donner  aux  confirmands  se 
trouve  dans  la  «  Discipline  »  pages  241  et  242. 

Québec,  15  janvier  1887. 

E.-A.  Cahd.  TASCHEREAU, 

Arch.  de  Québec. 


—  656  — 


Sri 

;k 

z 

-«: 

'f. 

'A 

îO 

*~* 

« 

H 

oc 

Z 

^" 

< 

a 
z 

H 

H 

eu 

u 

OC' 

c 

es 

C/5 

03 

00 

W 

^ 

00 

•-H 

"g. 

J 

-i. 

0^ 

•^ 

tSi 

OL 

1—4 

X 

HH 

w 

— 

w 

Q 

D 

u 

Cd 

00 

w 

« 

^ 

ffî 

H 

X 
X 

!--> 

•— 1 

(Z) 

^ 

u 

O 

PU 

X 

^ 

X 

1^ 

o 

n 

Sri 

c/) 

3 

Cri 

X 

a 

X 

u 

-" 

K 

»« 

t--. 

O 

rr, 

c       — 


'Ji 
z 

■«: 
a 


ttJ 

C 

to      o 

o 

c       o 

o       o        o       oa 

œ 

co 

OC'         o 

o 

o       <= 

o           IC           c           50 

00 
X 

c 

r- 

ce       o 

Ift 

es       ti 

<0            ce           Cl            Oi 

CH 

<»• 

I— 1 

Cl 

M 

1-1      es 

es 

tn 

M 

o       o 

O 

o       o 

i«          o          o          1/5 

lO 

»rt 

1 

=» 

^ 

c       o 

Cl         o         o         00 

00 
00 

V 

t~ 

t 

o 

■o 

Cl          lO 

«c          QC           >0          o 

1— t 

^^ 

C-» 

c^ 

-1          Cl 

un 

Vj 

■O 

co       o 

o 

c       c 

o       o       ^       o 

•<»< 

■<-> 

^ 

00        o 

o 

c:       o 

o          o          o          i-c 

00 
00 

c; 

ce          <=■ 

es 

Cl           ttî 
^           Cl 

oc         00         lO         Tjl 

<^ 

f-^ 

00 

o 

«5         o 

o 

o       o 

o         o         o         00 

M 

00 
00 

4^ 

00 

■q<        o 

o 

o       o 

1=       o       o       ce 

ec 

50          o 

o 

Cl          u-5 

CO          00          i«          •* 

f-H 

■^ 

es 

lO 

1-^          Cl 

ce 

<^ 

OQ 

«5 

o      o 

o 

C         O 

o        o        l^        c^ 

M 

00 

o       o 

w 

o       o 

•o       o       ce       -». 

00 

e? 

00 

•«»< 

m       o 

o 

Cl        «o 

1^ 

00        ce        ef^ 

<» 

»0 

I— ( 

-l       M 

lO 

1-1          Cl 

1- 

■f 

OD 

00 

co       o 

o 

o       o 

o        o        o        00 

f-^ 

<4^ 

ce 

«c       o 

o 

o       o 

o        o        o        t~ 

00 

00 

O 

05 

c^       o 

o 

o          lO 

1^          GO          lO          00 

^H 

t^ 

t—       es 

"O 

r-i         es 

es 

<» 

f-H 

00 

>o 

ce       o 

— 

o        o 

o       o       o       o 

<3 

»o 

00        o 

o 

o       o 

o        o        1=        o 

00 

o 

00 

*^ 

c       o 

o 

es       >o 

OC'       00       00       •« 

(-H 

«c 

I— 1           C-3 

o 

1-1          Cl 

»o 

<«^ 

lù 

o 

O        o 

o 

o       o 

o          C3>          o          o 

Ci 

00 

o       o 

o 

o      o 

lO        Cl        o        o 

t^ 

o 

00 

1-1 

«5       te> 

o 

M         lO 

tO         00         T«         c= 

i-H 

^' 

T— » 

c^ 

•o 

1-1         M 

«o 

œ 

œ 

o 

o 

o       o 

_•*>       o       o 

00 

■«-> 

^H 

o 

o 

<=       o 

^        c^ 

t- 

o 

00 

o> 

o 

o 

Cl        .o 

t^        oc        ■« 

i^ 

es 

o 

1-1       es 

Vf 

l-( 

w^ 

co 

o 

» 

o 

lO         IC 

o      o      o      o 

t^ 

o 

*c 

5 

o 

Cl       ce 

t-       o       o       es 

1— 
00 

T— < 

o 

•o 

o       o 

o       «o       co       »^ 

<©■ 

M 

■^ 

-* 

o 
es 

M       t- 

es       T}(       1-1       -l< 
es 

o 

w 

<s 

CQ 

-H 

1 

es 

u 

t> 

c 

1 

a 

G3 

'ce 

ce 

O 

13 

£ 

j: 

NI 

c: 

B 

CD 

> 

9 

r" 

O 

Ê 

a 
O 

1 

vu 
o 

> 

"S 

B 

1 

1 

C 

VI 

C 
1 

01 

O 

•C 

1 

U 

JS 

"3 

3 

h 

•«-> 

5 

■«-a 

o 

£ 

-^ 

"S 

u      a 

9 

c 

S 

pq 

O 

W 

& 

te 

8 
OQ 

'5 

CQ 

—  657  — 


■--5 

^^ 

*0 

^ 

« 

c 

= 

0 

0 

0 

C 

■♦ 

ce 

"O 

^' 

1- 

= 

r< 

s 

0 

i- 

0 

» 

00 

,, 

— 

^ 

0 

ce 

ce 

00 

Oi 

œ 

Cl 

0» 

0 

j~ 

.-3 

-T 

■^ 

r^ 

ce 

e-i 

0 

0 

C5 

o                             0        t^ 

'«      « 

0 

■0 

•n       <o 

0 

«0 

0 

o 

= 

= 

r« 

«- 

l~ 

0 

0 

<=       ?î 

0 

t~ 

«0 

0 

ÏO 

ri 

C-I                                     33          00 

c^       «^ 

1— t 

0 

0          -Si 

00 

•n 

t- 

0 

f-H 

ce 

•* 

>o 

0 

«0 

0                                     t~         0 

<=>       » 

0 

0 

0         0 

m 

i»< 

0 

«0 

CO 

«5 

0                           ^-       0 

>o        "î 

0 

0 

ce      00 

ee 

■* 

ta 

-r 

_ 

T» 

X                                  — 

Cl 

_ 

■^ 

^H 

Cï 

ce      j- 

00 

00 

00 

-r 

l-. 

n 

CO 

r-4 

ce 

■<r 

1-^ 

«o 

0 

«, 

»c 

0 

■<» 

s 

0 

0 

_ 

0 

0 

>o 

«o 

•0 

05 

l~      0 

0       I— 

0 

t- 

- 

■■^ 

0 

co 

t~ 

M 

00 

■^ 

00         -^ 

^ 

0 

Cl 

00 

-^      0 

•<t 

t^ 

ce 

I— 

ce 

0 

n 

-ï< 

»— » 

i— 

0 

te 

0 

0 

(—4 

c 

»o      »o 

0      0 

e 

■o 

0      0 

ce 

■0 

= 

0 

0 

00 

= 

M       w 

0         C<3 

0 

es 

<£>             0 

CV 

c» 

C4 

^ 

— 

_ 

^. 

00         M 

0          l- 

— 

5C 

CI        --r 

ce 

c: 

Cl 

U5 

t.-^ 

0 

c^ 

C^          C-J 

•f 

— 

ce 

T 

^^ 

r-i 

f— ' 

C 

_ 

^ 

ce       « 



0 

c 

0              0 

0 

0 

C 

œ 

c= 

= 

«c       -r 

~ 

0 

0 

= 

0 

00 

0 

•V 

T. 

^ 

— 

c 

>                          ^ 

;,- 

■^ 

0 

^ 

0             ^ 

ce 

C3 

ce 

C^ 

- 

~ 

c^ 

ri 

Cl 

0 

Cl 

r-H 

■--3 

0 

m 

c 

10         lO 

0 

0 

■0 

Ci        10 

t- 

>o 

r» 

lO 

10 

T 

Cl 

0 

0 

M 

"o      ce 

'— 

C3 

0 

0 

M 

oc 

1-" 

-« 

0 

N 

00 

0      a» 

0 

t- 

1- 

IM 

ce 

t-^ 

kO 

t-^ 

M 

1-1       •<»< 

^- 

•>^ 

f^ 

0       1-- 

_ 

_ 

c 

X 

^ 

lO        0 

0          u- 

= 

■^ 

c 

C 

'-': 

0 

= 

c 

c= 

Cl 

Cl          0           = 

c- 

00       ---t 

i- 

— 

ce 

ce 

c: 

Cl          — 

ce       ce       00       lO 

ce 

■^ 

0 

m 

•* 

d 

•<T 

c 

^ 

X 

^ 

0 

Π

0        0        lO        0        lO        = 

0      0 

c 

~ 

= 

^ 

0 

= 

0       ce       -is       Cl       0       — 

0 

e; 

«;       c 

t- 

_. 

ce      Cl 

»c 

00       03       Cl       ce       c 

c 

ce 

- 

X 

ce 

■* 

-* 

CI 

,« 

0        0        u- 

•0 

c 

0 

10^^00000 

Ci          Cl          t- 

>— 

0           Π

0 

0          10          T—          10          >0          33          •«»< 

X         t= 

1-         X 

OJ 

-* 

•^ 

œ      Cl 

m          cr 

•»*<      i^      0 

c^ 

^ 

<= 

^— 

^ 

c 

1-1          Ci 

r- 

0          Cl          Cl 

Cl           r- 

c 

H 

CJ 

3 

;z; 

ci 

c 

0 

C 

"c 
>- 
ç 

M 

x 

c 
â 

CD 
"il 

ç 

c 

, 

l 

c 

c 

>        a 
;       «5 

c 
n 

:      'c 

u 

C 

'  t 

ô 

0 

en 

t 

cr 

0 

^ 
•< 

!           f 

f       - 

;     ;; 

>         Ê 
;        < 

'    4 
4     1 

c 

s 

,     d: 

c 
î      < 

M        01 


C 
OQ 


S) 
X 


42 


«2 


ce         02 


OQ 


ci 
«2 


O 

c 


co 


o 
bO 

c 


ci 
«2 


—  658 


■«3 

c 


3 

Qj 

c/> 

eu 

Ci 

T 

#-* 

M 

co 

<D 

XI 

■^ 

00 

.-3 

C/3 


o 

00 


«■■r 

00 


00 

00 


00 
X 


o 

00 
00 

«i»/ 

'3 

O 

o 

:/} 

00 

-03 

00 

;j 

^^ 

o 

TT! 

05 

t^ 

;^  ■ 

00 

"  " 

-^ 

■r. 

^ 

oo 

Ci 

t— 

13 

00 

^-^ 

en 

u 

^ 

t^ 

^ 

t^ 

^ 

00 

Cd 

—^ 

a 

u 

H 

K 

â 

3 

a 

o 

aj 

(O 


00 


m 

ce 

O 

o 

I- 

m 
»- 

O 

M 

M 

CI 

co 

o 

o 

<«► 

o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
ce 


00 


o 


1—        >o 

ce        00 


o 

00 


eo 


00 
00 


00 

00 


00 
00 


00 

00 


o 

00 
00 


ce 


o 
o 


o 


.-I         o 


C-1 


00 


o 
o 


o 
Cl 


o 


o 

«5 


eo 


00        o 


«o 
eo 


f» 


eo 


o 


eo 


o 

00 


un 
eo 


1-1      t~ 

co       •* 


eo 


«» 


c-1 

eo 


00 


o 


eo 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


eo 


oo 

(M 


00 


o 
<z> 


■^ 
•* 


VJ 

U7 

eo 

00 

o 
o 

o 

o 
o 

5 

o 
o 

o 
o 

•<y> 

05 
(M 

G3 

t— ( 

•— < 

co 

J.- 

00 

o 

I— < 

03 

I— 1 

I-H 

^ 

o 

co 

Ci 
00 

eo 

1- 

00 


00 
00 


00 


00 
00 


eo       o> 

M         —I 


o 
o 

O 

o 

O 

o 

O 

00 

o 
o 

rt( 

I— ' 

T-H 

o 
1— 1 

eo 

i-H 

eo 

co 

^» 


m 

o 

^ 

-t 

o 

eo 

^ 

o 

O 

lO 

O 

■o 

o 

lO 

O 

t^ 

o 

00 

o 

o 

O 

es 

o 

1~ 

o 

o 

J:- 

t- 

IM 

t-H 

00 

o 

o 

co 

o 

■o 

00 

eo 

c^ 

f-H 

(M 

T—l 

y-< 

c^ 

M 

kO 

eo 

<«• 

'"' 

^^ 

o 

o 

■ra 

O 

lO 

o 

3 

•n 

o 

O 

o 

o 

o 

o 

■* 

o 

eo 

=> 

O 

o 

C5 

o 

o» 

o 

eo 

•^ 

co 

co 

co 

o 

O 

o 

1:~ 

_J 

00 

^^ 

M 

C<1 

f— t 

■o 

(_4 

l-H 

f— t 

eo 

^ 

co 

« 

eo 

-» 

i-H 

I— ( 

w 

o 

o 

o 

o 

o 

1— 1 

o 

00 

o 

00 

o 

Tt< 

o 

co 

o 

o 

>o 

■# 

co 

o 

,—1 

•««. 

c 
o 

o 
o 

o 

o 
o 

1— H 

I-H 

t— < 
eo 

es 
es 

05 

co 

3 

«0 


A4 

o 


Cl4 

S 

a 

-a 
o 

B 
□ 


C3 


eJ 

I-:) 

s> 

c 
a 
< 


a 
02 


B 


CQ 


a       a, 


cd 
«3 


CQ 


c9 
CQ 


o 


ci 
OQ 


3        -5 
M)      -3 

I  I 


T5 
(A 

B  -H  (T» 


OQ 


es 
OQ 


o 
eu 
s 
a 
e 

m 


c« 
OQ 


—  659  — 


o       o 


o 


o 

o 


o 
d 


es 

co 


o 
o 

o 

o 

•M 

c 

CM 

o 

O 

n 
•<i< 

00 

1— ) 

o 

QO 


O 

o 


o 


o 


o 


o 


CO 


o 


o 

o 


o 


o 
o 


o 


o 


ta 


c-> 

05 


c^ 


co 


..-;       co 


o 

3 


O 
O 


o 
o 


o 


o       co 

o         00 


c 
o 


00 


00 

o 


c 


Cl 

oc 


ri       —       1^ 


o 


o 


co 


o 
co 


o 
o 

co 
co 

o 
c 

o 
1- 

o 

o 

o 
o 

<l 

o 

•<J< 

00 

co 

l-H 

o 

CI 

00 


o 
o 


co       o 


co 


CM 


o 
<o 


o 
o 


o 

ca 

o 

o 
o 

o 
o 

o 
o 

o 
o 

CM 

co 

t- 

^ 

c? 

00 

to 

CM 

o 
co 

co 

co 

C~5 

1—* 

Cl 

C5 

o 

C-) 


C-1 


o 


o 


o 


1^       o 

co       co 

■o        — 


o       o 

o       co 


co 


o      o 

1-1  Tf 

r-       ce 


o 


00 
CM 


O 

cq 


CM 


00 
>C5 


e-1 

co 


05  C' 

Jr^         ce 


O 


O 
co 


00 

C) 


•-0 

ce 


es 
o 


o 
o 


o 

CM 


o 
o 


1:~ 


o 


c 

00 


o 


o 

«75 

O 

ce 

o 

w 

o 
o 

x^ 

o 

o 

co 
CM 

o 

t^ 

co 

00 

o 

00 

o 


to 


^     a 


o 


'3 

•? 

"3 

C 

O 

o 

s 

Y 

•4-3 

-«-» 

M 

O 

■C 

c 

^ 

c3 

=S 

W 

ta 

QQ 

O 

.5       îJ 
3     o 


QQ 


60 


o 


C 
a 


o 


co 


es 

3 
O 

0:5 

o 

J3 

.O 

3 

•a 

1 

S) 

1. 

•*-> 

/O 

ci 


ce 
s: 
O 


o 
O 


*^  .u 

-«  5 

o  I 

bo  <U 

f  .s 

"o  '3 


co 
co 


co 


00 
co 


o 
o 


m 


o 

a 

<o 


S) 

c 

3 

o 

a 

c3 


'S 
kl 

O 


03 


ce 


—  660  — 


Zi 


et 

■a 

^ 

0) 

a 

eu 

V, 

V 

1 

"* 

o 

ÛC 

r 

X) 

c 

CJ 

c. 
Xi 


-a 

0) 

u 
o 


X 


X 


u 

u 
M 

(S 

c» 


c 


00 

00 


o        ~ 


00 
00 


00 

oc 


X 
X 


X 

X 


o 

00 
00 


ce 


00 


X 


© 

:          00          »rt          o          «o          Oi          o          o          o          o          G) 

wj 

^ 

:       o       ri       c 

;          IC          ^5          o          o          o          >0          c 

ce 

QO 

o 

;       to       M       -c       ■? 

1       -r       c;       o       00       o       >« 

00 

IM 

c-< 

" 

<«^ 

»ft         i.'î        ifl        00        O        t^ 

:      O      O      t-      O      O 

00 

en 

CI         t~         O         f^         co         t* 

:       o       o       00       ^       <=> 

u 

CI          CD          0>          o          «o          'O 

;       o5       o       -t(       «o       o 

00 

>a 

C^           —1 

1-^ 

'f* 

. 

:       »       eo       «o       o       «o       *-       = 

o       o 

:     o 

» 

;(Mr-.«00003»000 

:     ® 

•^ 

00 

c 

C5         lO         o         — 

«o       co       o       — 

■c 

00 

^ 

^ 

I      -' 

" 

•» 

, 

C 

> 

e<î       M       o 

o       o       o       o       o 

^^ 

WJ 

c 

> 

■*         M         o 

«o       o       o       o       o 

00 

o 

c 

1 

05           l- 

U5 

«o         co         o         M         t- 

00 

e^ 

(M       >-< 

l-H 

V, 

. 

C 

t-«oooooooo 

e^ 

(TJ 

:      c 

— it-O-l-OOOOO 

00 

O 

ir 

3SCJ>OM00«O          — 

i~ 

00 

co 

(M          .- 

r^ 

^ 

»r 

= 

^ 

o        <= 

— 

O           iC 

o       o 

^ 

■K 

m       c-t 

ir 

c 

^ 

V 

O       00       C 

o 

OC 

ô 

0>          t-          tr-          •«         f- 

.. 

o          35         te 

•^ 

.     00 

co 

c^ 

!-• 

-71- 

, 

« 

-t 

« 

e 

c 

\r. 

o 

oq 

o 

en 

-M 

5C 

a 

s 

o 

c 

>r 

= 

«= 

00 

ç^ 

W 

t- 

00       u: 

^ 

o         l'- 

«c 

■^ 

00 

Ot 

(M 

es 

»-- 

1-1 

'^ 

. 

O         C 

c 

c: 

_ 

c 

'O 

œ 

iS 

o        -* 

^       ir* 

= 

ô       c 

c 

co 

t^ 

o 

oc 

J^        Ci        te 

f^ 

-t 

■^ 

»r; 

lO 

00 

M 

t1      1- 

^' 

, 

c: 

tO 

^ 

c 

G          o          c 

c 

00 

tn 

c 

ITs 

â 

c: 

o       eo       <= 

■o 

1^ 

O 

oc 

-»< 

J- 

^- 

■<*<         N         00         •^ 

00 

C<3 

M       f- 

1— ( 

'■/:- 

, 

o      c 

c 

>      c 

c 

c 

O         o         o         lO 

m 

o        = 

<= 

>       c 

cr 

)       <=       c<)       o       er 

(M 

b- 

o 

1^ 

o          >0          Tj 

<      -* 

tt 

V. 

--•*-* 

00 

00 

c^ 

C*; 

C-. 

eo       >—       1- 

^ 

s 

c 

1- 

/—N 

c 

fS 

<U 

•'^ 

e 

1^    .£ 

C 

3 
Cr, 

s 

^ 

o 

1 

ç 

S 

1 

3 

C 

03 

o 

c. 

.£ 

■a 

z 

û 

■s 

-è 

^ 

E 

o 

c 

1 

V 

'E 

c 

cr 

o 

c: 
p 
c 

3 
0) 

u 
c 

E 
E 

2 

a 
.2 

ï^ 

s: 

S 

« 

r» 

•^ 

i 

C 

M               -«^ 

-i; 

C 

c 

o 

e 

'5 

'W 

'W 

-S 

S 

^H 

^W 

o 

1 

t 

^ 

^ 

s 

1 

4j 

1 

4-( 

1 

c; 

4^ 

Z 

1 

4<9 

c 

z 

c 

ta 

c 

a 

c 

c 

ç 

a 

- 

'5 

c: 

o 

a 

'S 

'« 

'c 

'5 

'e 

'3 

'5 

o, 

en 

M 

P 

^W 

CQ 

02 

OJ 

oc 

œ 

M 

ce 

—  661  - 


o 

o 

o 

T»t 

o 

o 

3» 

o 

CO 

o 

O 

^ 

o 

o 

>A 

o 

e 

o 

o 

es 

•«r 

o 

Cv; 

o 

o 

•^ 

lO 

o 

o 

O 

>a 

^ 

■«J< 

c: 

c^ 

o 

^ 

t- 

r^ 

c; 

ri 

M 

00 

es 

00 

■o 

•o 

00 

«~ 

T 

M 

I-H 

ri 

*-H 

I-H 

es 

f-H 

l-H 

o 

c 

o 

lO 

o 

■* 

O 

•o 

O 

O 

o 

o 

•o 

o 

o 

O 

to 

o 

o 

i~ 

o 

M 

oo 

e-> 

•O 

(S 

«3 

o 

t~ 

o 

o 

O 

o 

f 

o 

00 

C) 

te 

o 

r^ 

■* 

o» 

00 

00 

-t 

Ci 

03 

■^ 

I-H 

(M 

î-i 

f-H 

1— • 

e'j 

M 

es 

o 

>n 

C 

>o 

o 

o 

■O 

o 

o 

o 

U5 

o 

o 

o 

l-H 

_ 

o 

œ 

C-1 

= 

^^ 

o 

os 

c^ 

•o 

o 

T-1 

O 

o 

o 

o 

•* 

O 

o 

■^ 

■«i 

-t 

Si 

o 

o 

t- 

<a 

o 

«O 

50 

es 

o 

o 

■■O 

fO 

o 

ï-1 

es 

^^ 

o 

c^> 

I—* 

es 

»— < 

•n> 

M 

o 

e 

>      o 

o 

o 

o       o 

o 

iH 

•o 

o 

o 

o 

o 

o 

lO 

o 

c 

>       t~ 

o 

i^ 

o       o 

o 

O 

eo 

t~ 

o 

■o 

<=> 

lO 

es 

t- 

e^ 

>          Cl 

^H 

co 

<o       o 

Cl 

cx> 

CO 

t- 

t- 

«o 

■^ 

e-1 

i-i 

c^ 

1       l-< 

IM 

es 

es 

es 

I-H 

e^ 

es 

rH 

I-H 

c« 

•« 

ir 

c 

>       urs 

O 

_ 

o       o 

•n 

îO 

lO 

o 

O 

o 

o 

o 

o 

l~ 

t- 

u- 

s       os 

o 

o 

o         1~ 

t- 

00 

es 

f— < 

o 

o 

l-H 

o 

o 

•n 

M 

î- 

1       ^ 

«o 

m 

•r 

ce 

■<*' 

t^ 

fi 

t^ 

C~l 

o 

3 

■^ 

I-H 

es 

I— « 

»— t 

M 

^H 

es 

r-l 

f— t 

■* 

es 

o 

<= 

c 

>       o 

o 

o 

o 

O 

O 

-^ 

to 

o 

o 

O 

«o 

o 

■v 

C 

.r 

s       o 

o 

o 

•— 

O 

es 

«o 

00 

o 

«5 

O 

ce 

o 

■* 

t- 

c 

:       o 

>o 

m 

— 

o 

t~ 

(O 

00 

m 

TJ< 

O 

00 

es 

1- 

i           r-i 

1-^ 

f-H 

ÎS 

<n 

rH 

es 

I-H 

l-H 

■^ 

es 

lO 

e 

>       te 

>             1-H 

c 

e 

c 

>         lA 

o 

Tjt 

o 

es 

O 

o 

m 

o 

o 

o 

c 

>       t- 

1         iO 

o 

o 

<= 

>         t- 

o 

« 

<o 

es 

•o 

o 

I-H 

o 

o 

ÎC 

«c 

C' 

^         OJ 

o 

^- 

= 

es 

e-1 

rj< 

•* 

o 

o 

M 

es 

t- 

Ci 

1— ' 

r-t 

^- 

î^) 

rH 

es 

es 

l-H 

n 

T-H 

o 

o 

o 

ta 

o 

O 

tO 

o 

— 

>o 

o 

O 

o 

o 

o 

co 

o 

o 

es 

•^ 

o 

^ 

o 

o 

t- 

l-H 

o 

o 

o 

lO 

e-j 

o 

= 

o 

es 

o 

— 

■* 

o 

l- 

co 

1:- 

00 

eo 

o 

00 

I-H 

es 

I-H 

l-H 

I-H 

I-H 

es 

I-H 

■<1< 

l-H 

o 

o 

o 

^^ 

o 

o 

o 

lO 

ti 

■o 

O 

o 

o 

«s 

o 

I-H 

>o 

o 

t~ 

«5 

o 

-il 

es 

t~ 

es 

■* 

o 

<=> 

<N 

o 

es 

e^ 

to 

o 

e-1 

00 

es 

•^ 

O 

M 

t- 

m 

•^ 

00      . 

to 

" 

I— 1 

I-H 

i-^ 

C-) 

l-H 

es 

I-H 

l-H 

o 
o 


es 


o 
o 


I-H  I-H  co 


Ci 


o 


o 
es 


o 
es 


co 
es 


o 
o 


o 
o 


o 


o 
o 


1^(0  0 

co  I-H  r-^ 


-*-> 
»> 

o 

c 

kl 

'i) 

et 

bC 

> 

3 

•w 

» 

H-J 

^ 

C 

C 

es 

a 

œ 

OQ 

3 
C 

I 

&< 
Cj 

3  3 


ci 


(M 


^ 


■73 

C 

B 


CQ 


>« 


C 

o 


13 


3 

O       "« 


si 
OQ 


CO 


C 


CO 


fe     ptl     fe 


oS 
CQ 


ci 
CO 


OQ 


•a 

Ih 


CO 


bO 

«• 
o 


CQ 


2 
'S 

a 

C! 


co 


C3 
CO 


o     .S 

o 

kl 


3 
CQ 


—  662  — 


v> 


a; 


ai 

3 

Oi 

co 

OJ 

t. 

u 

. 

a; 

o 

f)D 

eu 

00 

J. 

^" 

r. 

«^ 

c 

ce 

(U 


oc 

OC' 


00 


oc 


o 

on 

•r* 

•3J 

O» 

00 

c 

•^ 

T3 

*■ 

o 

.il 

oc 
oc 

u 

(^ 

Q) 

X 

^^ 

^— 

tfi 

c 

oc 

« 

r^ 

-a 

00 

^M 

co 

t^ 

k.^ 

l~- 

■J 

00 

u 

^- 

p 

u 

H 

K 

en 

H 

S 

S 

O 

«3 

o 

o 

o 

co 

o 

o 

O 

o 

o 

o 

o 

o 

CD 

W 

o 

>c 

o 

co 

o 

o 

o 

■^ 

■= 

o 

o 

>fl 

oo 

'-■ 

lO 

00 

o 

00 

co 

o 

t~ 

os 

IC 

=J 

-c 

'O 

oc 

Cl 

i-H 

I— « 

co 

1— l 

■* 

co 

■O 

, 

«o 

•o 

o 

o 

o 

o 

>n 

o 

co 

lO 

un 

o 

« 

N 

co 

rH 

o 

o 

o 

oo 

o 

t- 

o 

o» 

■o 

s 

00 

o 

CO 

co 

co 

lO 

t- 

o 

05 

Cl 

liO 

00 

rH 

Cl 

lO 

T— ( 

1- 

I— 1 

>o 

co 

<^ 

, 

O 

o 

m 

o 

o 

00 

o 

<= 

■o 

o 

•o 

co 

s 

0) 

m 

o 

t~ 

lO 

t^ 

= 

09 

•c 

"O 

o 

o 

l-H 

O 

m 

c: 

o»      «o 

c^ 

oo 

c^ 

Cl 

o 

1-^ 

r- 

•* 

00 

V- 

co 

^H 

t-       .— 

^a 

>« 

■^ 

^-1 

t.- 

, 

•o 

•n 

Π

Cl 

<= 

o 

■^ 

c 

^ 

^ 

c 

lO 

co 

w 

M 

Cl 

u- 

o 

"* 

c 

00        o 

5 

c 

co 

c 

c^ 

t^ 

^ 

oc 

co       t^       c»       o       o- 

co 

t 

o 

«■] 

I— 1 

CI 

Cl 

co 

00 

c 

ce 

'l' 

«» 

c 

X 

O          ifl 

=■      = 

o          c: 

_ 

C 

IC 

(M 

o: 

-* 

00         T» 

c: 

o 

1:^        c         co 

= 

-t 

00 

ce 

V 

ce 

1^        J^         ce 

yf. 

Cl 

<Z>          t-          c-. 

c- 

Cl 

l^ 

00 

r- 

co 

co       to      C5 

M          co          co 

r^ 

■««• 

, 

«c 

œ 

o       o      o- 

c 

^. 

O           Cl 

CO 

o      o 

1— t 

o 

Cl 

c 

o       oc 

r- 

CQ 

c^ 

o        — 

oc 

Π

«o 

00 
00 

C5 

co 

•^ 

■fl 

■<* 

o»       c       c 

^ 

CO          l~- 

c^ 

— « 

co    . 

co       e<i       00       — 

o       lO       co 

^ 

m 

•4-» 
O 

^ 

i-: 

o       = 

oooor^i^^o 

o 

r- 

~ 

co       eo 

o          -^          o          c          00          >-■          i.O          3i 

00 

fÛTtlOOt^lMCOlM.- 

c: 

M         o»         ï~ 

I-* 

co 

co         Cl         00         t—         — 

CO         co 

W 

m 

O          C 

o          o          o          o          «5          o          = 

O           O           CO 

os 

•MOOOOOt-'OOOTtt^l^O 

00 

o 

irï        o        LC         ,— i        co        t— 

lO       >o       Tt 

•*        o        00 

•— 

C 

c^ 

f-l        o        rt         1-1        00        co 

•^ 

GQ 

lO          o          1-1          o 

:          co          o          o          o          o          o          lO 

00 

i^         os         lO         o 

:       co       o       lo       ^-<       o       o       co 

00 

O 

-*         00         to         ■* 

:     1-1     co     j~-     — 

co            05            1^ 

•— i            y— 

lO 

:      co      .-H      co      ^ 

.—       o       co 

«©■ 

. 

o           =5           o           lO           c 

>        c^        o        '^        c:        o        ^        o 

■w 

c- 

o        t^        Cl         c 

>       i«       oj       o       -o       o       CI       m 

t^ 

o 

r- 

CI       CI       i^       ço       a 

s         ^         00         o         C5         rt<         Oi         Ir- 

co 

CI       co       eo 

iji       1-1        o       1—       Cl       co       m 

^> 

/-v 

•S 

c 

tr 

£? 

c 

1 

« 

>» 

1 

1 

o 

•B 

c 

^ 

1 

!5 

c. 

«J 

u 

Ci 

c 

c 

1 

-4-J 

o 

B 

o 

w 

1 

cr 

9 

SI 

o 

l-H 

<2 

«             1 

o 

c 

1 

o 

4iJ 

ce 

fl 

o 

1 

1 

y 

3 

ce 

Ê 

S 
1-; 

ô 
es 

S) 

•-5 
1 

B 
•-5 

e 
es 

S) 

l-î 

•4-â 

B 

c 

c 

s 

o 

c 

■4- 

^ 

^ 

B 

B 

> 

c 

e: 

'S 

e: 

ej 

a 

'5 

4 

»— 

•^ 

Cj 

es 

'5 

ce 

03 

œ 

œ 

M 

M 

C 

^ 

m 

03 

00 

03 

—  663  — 


00 

o 

c» 

o        = 

o 

:      o 

O 

Ir- 

o 

c 

O 

■o 

1- 

o 

.— • 

o 

o 

I—» 

>       o 

o 

= 

o 

(— t 

•^ 

O 

co 

t^ 

«c 

-^ 

o 

o 

^ 

oc 

■o 

:     « 

fl 

«O 

o 

00 

-»" 

'f 

^H 

c^ 

o 

o 

:     ^ 

-f 

1-^ 

Ot 

o 

ço 

o 

Si 

•« 

_^ 

o       : 

o 

-f 

<c 

o       o 

o 

e 

lO 

ce 

o 

05 

o 

M 

= 

= 

00 

o 

o 

o       o 

i£» 

o 

»o 

m 

00 

!>• 

<M 

■* 

o 

_ 

e^ 

co 

œ 

e<       uî 

t- 

o 

co 

c^ 

o 

co 

co 

T»< 

00 

i-H 

s 

o 

o 
co 

o 
I— ( 

o 

O 
O 

o 
o 

o 
o 

o 
o 

o 
o 

co 

o 
o 

o 

o 
o 

o 

o 

«o 

>o 

e-i 

co 

Cl 

rH 

I— t 

UO 

co 

00 

1^ 

î^ 

«o 

IM 

o 

•o 

uo 

t^ 

o 

= 

o 

■o 

•o 

Cl 

OO 

>o 

m 

o 

o 

53 

o        f) 

f-H 

(M 

Cl 

OO 

t— 1 

Cl 

co 

o 

o 

a> 

o          00 

00 

t^ 

co 

5-1 

Cl 

«o 

Cl 

o 

c; 

c 

o 

co 

f-H 

^          IM 

«o 

■^ 

f— 4 

■»< 

•V 

lo 

o 

c^ 

d 

o 

o       c 

o 

o 

t- 

œ 

<s       <s 

•« 

o 

m 

t^ 

I^ 

o 

o 

00 

o        = 

o 

o 

o 

o 

o       o 

f 

o 

o 

o> 

«5 

^ 

— 

t- 

o 

Cl 

1—» 

C) 

_ 

h- 

ce 

^H 

es> 

M 

t- 

co 

00 

•n< 

CO 

o 

r-t 

eo 

1-1 

CO 

^ 

(— 

>      o 

»o 

Oi 

o 

o        <= 

<=> 

o 

o 

•o 

o       eo 

o 

o 

O 

1^ 

C 

o 

00 

co 

t- 

o         c= 

o 

o 

o 

m 

o        00 

«ft 

*^ 

1^ 

^^ 

o 

co 

't 

•n 

-*< 

o 

—, 

50 

Cl         00 

•o 

co 

rH 

o 

o 

■<1< 

>o 

•^ 

•* 

"* 

Cl 

00 

o 

■A 

«fl 

c: 

\a 

o 

o 

r-l 

o         -t< 

o 

Cl 

O 

e-i 

<= 

>           C5 

M 

o 

(M 

co       c: 

œ 

o 

o 

■<1< 

o       œ 

o 

m 

u- 

1~ 

os 

»— 1 

00 

c»!         « 

•<»< 

Ci 

Cl 

•* 

o       -o 

o 

t- 

rH 

M 

•>* 

IM 

•* 

Cv 

co 

'it 

00 

Cl 

^ 

t— 

■O 

00 

G> 

00 

c 

co 

o 

o 

o 

>«       o 

>o 

o 

O 

•o 

G 

>         t—* 

•* 

-l* 

OO 

<= 

00 

o 

o 

(=> 

CI         lO 

^_ 

u- 

00 

et 

C5 

— 

a 

)      •* 

>        t^ 

« 

Tjl 

Cl          CI 

Cl 

ce 

rH 

M 

1— t 

•a 

rjt 

Cl 

:      "^ 

<c 

C 


o       o 

^~  Cl 

Cl  ■«< 


Cl        o 

oc        ■* 


o 


o 


o 

o 

o 

i^ 

o 

lO 

Cl 

•<J< 

c 

o 

oc 

•fl 

co 

c 

ï- 

co 

co 

c^ 

^ 

eJ 

o 

0 

t> 

:      =5 

i 

:      o 

a 

:     P3 

1- 

o 

c 

i 

'J 

c7 

: 

o 
o 


co 
co 


o 

Cl 


00       «n 

Cl  i-H 


o      o 

rH  d 


o 

cS 
o 


"5.     "â,     ;:: 

W)  W  3 

oc"-: 


*^         m        .^        -^        -t^^ 


O 


"O        o 

rH  -1* 


OO 


o 
o 


o 

co 


o 
o 


eo 

Cl 


o 


o 

03 


(M 


05 


C 

3 

c 

2 

m 

e! 

v:^ 

ci 

C3 

OU 

>-s 

GQ 

CQ 

ce      te 


HH     ta 


es 

1-^ 


es 


c 
o 


el! 
02 


o 

.2        o 

M         1^ 


o 
1-3 


OQ 


—  664  — 


Ifi 

<u 

•O) 

r* 

c 

ca 

03 

OJ 

.^ 

c 

«J 

"O 

^^ 

3 

Oi 

1 

k. 

^ 

O 

^ 

00 

o 

oc 

ce 


en 


00 
ÛO 


OJ 

00 

*— 

00 

0, 

•— ' 

a> 

00 

oc 

^ 

o 

f 

Si 

(>« 

ce 

o 

OD 

a; 

jq 

<j 

*^ 

C 

OQ 
00 

0) 

•a 

r 

O 

o 

no 

.<!< 

00 

O 

^ 

O 

^ 

TD 

C5 

O) 

00 

^~' 

en 

^ 

C 

00 

« 

t^ 

TS 

00 

^r^ 

tn 

u 

t^ 

>M 

t^ 

■^ 

OD 

M 

•^ 

P 

U 

H 

K 

u-î 

o 

co 

O 

•o 

o 

o 

o 

o 

o 

lu 

1^ 

o 

"O 

o 

T  1 

œ 

o 

o 

o 

o 

00 

<u 

t— 4 

T— 1 

l-H 

rH 

IM 

t^ 

co 

o 

es 

eo 

s 

co 

Cl 

f-H 

f^t 

1-4 

•X- 

c 

*o 

o 

o 

o 

O 

O 

*-H 

O 

o 

O 

>o 

(= 

00 

lO 

o 

o 

lO 

O 

•O 

o 

o 

o 

00 

c^ 

« 

,_! 

co 

•* 

■^ 

M 

cc< 

co 

00 

M 

t- 

00 

1— 1 

^^ 

lO 

co 

rH 

1— t 

ft 

e 

o 

o 

o 

o 

o 

>o 

o 

o 

O 

O 

•* 

"5 

lO 

o 

o 

lO 

o 

c^ 

«o 

o 

o 

t- 

co 

■^ 

00 

cq 

ÎO 

00 

M 

C~1 

co 

Cl 

es 

lO 

00 

I-H 

co 

c^ 

■* 

*— 4 

rH 

p— ( 

Ht 

c 

o 

O 

o 

o 

o 

O 

o 

o 

o 

o 

O 

00 

o 

co 

l-H 

o 
«o 

o 

co 

o 

o 

I-H 

o 
e<i 

O 

ta 

00 

I— ) 

eo 

co 

■* 

IH 

1-1 

f^ 

<^ 

. 

O 

o 

o 

o 

o 

o 

O 

o 

o 

M 

GO 

o 

•n 

o 

m 

lO 

tn 

o 

o 

o 

00 

U 

<o 

^H 

; 

I— < 

(M 

I— 1 

■^ 

o 

o 

m 

00 

co 

eo 

■* 

»— t 

es 

ï^ 

«»■ 

. 

c 

■o 

u* 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

r-t 

o 

oc 

J- 

1:~ 

co 

«o 

■<H 

o 

<s 

e<s 

00 

ce 

3S 

(M 

* 

o 

(N 

CO 

r^ 

es 

es 

o 

00 

co 

■^ 

•* 

e^ 

•■fi- 

, 

J> 

in 

O 

o 

O 

o 

o 

o 

a 

00 

co 

«c 

(M 

co 

c» 

o 

1- 

o 

o 

00 

es 

o 

rH 

00 

I— t 

(M 

Tt( 

eo 

es 

r-t 

^ 

, 

, 

«£ 

c 

O 

o 

<= 

•n 

o 

o 

m 

o 

05 

"3 

s: 

s            O 

o 

o 

o 

C-l 

-* 

o 

co 

o 

00 

T} 

t- 

«o 

(M 

co 

00 

<M 

es 

eo 

«©• 

(>) 

CO 

co 

rH 

. 

c 

^ 

o 

c 

>       c 

c 

m 

<= 

o 

00 

Vj 

ÎV 

Tf 

:      "^ 

<= 

■<t 

es 

>o 

o 

00 

C» 

t- 

) 

o 

:     -* 

<^ 

1       c<; 

00 

50 

c 

00 

■W- 

co 

:      "* 

co 

rH 

f— 1 

m 

ir 

5          C 

o 

:      o 

c 

5            C 

<= 

O 

<= 

(=> 

c^ 

5           "T 

>o 

:      ^ 

c 

5            >0            C 

:      "^ 

<= 

o 

t- 

o 

t- 

1- 

C^ 

o 

'       co 

ex 

>         CO         c 

m 

co 

00 

00 

T> 

■^ 

:      -er 

1-^         >o 

co 

I-^ 

^ 

•-N 

i 

S 

^ 

c 

: 

*t* 

^ 

'      ^ 

9 

!           £, 

c 

1    s» 

1 

1 

;       c 

:    1 

1 

?^ 

G 

l      1 

a 

)       s 

C 

0     .s 

}           ; 

:        o 

"â 

;             C 

oc 

c 

>           O 

â 

g 

p- 

S 

<; 

O 

e 
c 

3      ï 

! 

;  ^ 

>              -4- 

;        « 
1       ê 

£ 

t. 
C 

1 

c 

1 

< 

i     a 

1         es 
)        P 

1 

'a 

C 

ç 

-*- 

ca 
1 

:      .£ 

t 

J               C 

1          C 

f: 

3          C 

J 

t 

«            Sh 

c 

_a 

c 
V 

j     et 

a 

'S 

J        V 

î      '5 

2        CÛ 

C 

i      ce 

'5 
ce 

1 

>          O 

'S 

'5 
ce 

—  665  — 


o 

- 

00 

_, 

= 

o 

o 

:     o 

o 

o 

o 

o 

o 

•« 

o 

lO 

m 

<— < 

>f> 

Ô 

o 

o 

= 

*     ^ 

es 

o 

co 

71 

— 

«- 

co 

•* 

M 

'' 

ro 

00 

O 

-r 

-r 

:      ^ 

o 

co 
es 

o 

to 

te 

os 

o 

to 

o 

o 

^^ 

o 

*r- 

o 

o 

o 

:      o 

•o 

O 

i-M 

a 

o 

o 

o 

m 

N 

t- 

te 

■o 

c 

es 

o 

= 

:      =• 

o 

o 

00 

o      t- 

^H 

•* 

es 

■<1' 

C5 

1.-5 

ï-H 

c 

s       eo 

e-> 

•n 

:       00 

es 

o 

o 

lO 

00 

os 

co 

f-^ 

I— t 

i-H 

es 

co 

es 

-* 

es 

o 

O 

O 

O 

O 

o 

:      o 

es 

o 

'*< 

ti 

•o 

o 

o 

o 

l"-i 

■^ 

>o 

;        o 

00 

:     o 

co 

o 

o 

e-1 

es 

o 

"O 

co 

-t< 

t- 

Ci 

:       (M 

co 

•       o» 

co 

00 

to 

o 

os 

o 

co 

7—* 

i-H 

es 

es 

I— t 

es 

o 

I-H 

=> 

^0 

t— 

c 

5           C 

00 

:      o 

to 

o 

ta 

= 

o 

o 

o 

c 

O 

= 

ce 

=           = 

:      o 

00 

1^ 

?-^ 

s        o 

o 

o 

co 

■* 

ta 

00 

c- 

1          O 

e-i 

:       es 

o> 

-1< 

os 

00       e-> 

eo 

■* 

co 

I— 1 

:      «^ 

I— ) 

es 

es 

T^ 

co 

■>J< 

co 

u-5 

o 

•^ 

o 

1          O 

:      o 

o 

t- 

o 

o       o 

o 

o 

■rt 

<M 

vn 

o 

o 

»r 

s        o 

>       o 

o 

<z> 

^ 

o       o 

o 

o 

co 

M 

j~- 

o 

os 

<       e-j 

:       >o 

o 

es 

eo 

00       os 

co 

o 

00 

o 

^H 

es 

es 

es 

eo 

■* 

es 

O 

»o 

o 

_ 

iT 

5           œ 

:      o 

■o 

o 

os 

co       o 

o 

o 

o 

o 

es 

o 

o 

s- 

)           O 

S 

es 

=5 

CO 

o        o 

lO 

o 

es 

M 

lO 

M 

o 

r- 

■4       es 

:       es 

*- 

^ 

■>1< 

o       es 

.— 1 

t- 

^^ 

co 

I-^ 

f^ 

;             f-H 

r-i 

?J 

es 

es       i-i 

e^i 

■^ 

co 

*c 

o 

o 

Ç 

5          O 

= 

:      o 

O 

O 

UTi 

o       os 

e-i 

o 

o 

(M 

o 

o 

5          O 

<= 

:     = 

t- 

t~ 

o       -^ 

C3S 

o 

co 

03 

o 

f-t 

C 

:       es 

a; 

:       -r 

•^ 

"S< 

œ 

co       -- 

to 

00 

to 

M 

T-t 

r-" 

es 

T— 4 

TI< 

c 

o 

>o 

C 

»          O 

c 

> 

o       o 

o 

te 

O 

o      o 

o 

o 

o 

ce 

-" 

t- 

C 

;       o 

c 

i 

35          O 

•o 

os 

t- 

o          00 

o 

o 

o 

t- 

■* 

t- 

T- 

H       es 

ir 

i 

1-1          O 

os 

■>!}< 

os 

tK           00 

os 

co 

»-- 

e-j 

i-H 

■1 

eo 

es 

c^ 

o 

>o 

c 

;       o 

a 

) 

O        o 

o 

c 

O 

o         -fl 

o 

o 

■o 

« 

o 

00 

p 

0        o 

•<» 

t 

«s       o 

co 

o 

O 

o       o 

•<* 

o 

eo 

t- 

•* 

>a 

-       o 

t- 

M          O 

os 

00 

2! 

Tj.             to 

o: 

o 

t~ 

f— < 

)— t 

e'i 

r^ 

t-4 

co 

es 

c 

j       o 

o 

e 

s       o 

c 

> 

:      o 

o 

m 

U3 

O       o 

O 

•o 

o 

c 

>       o 

o 

r 

-1        o 

c 

> 

:     o 

o 

co 

t- 

<=>         "O 

o 

es 

co 

p- 

ce 

t- 

->       c 

c- 

) 

■       :     *~ 

1> 

to 

OS 

>n           rH 

o 

t~ 

o 

îs 

1             t-H 

es 

i 

•        fh 

es 

es 

çq 

o       e<i 

"* 

U3 

■* 

:      o 

t 

:         es 

> 

:        :       c 

'•      .- 

> 

:       •      c 

:      es 

c 

'i 

'î 
•< 

^ 

:      o     1 

3 

« 

12 

H 

:       w       C 

ce 

t 

< 

i 

fi. 

:      1 

H          P 

:     « 

•        o 
:       •« 

S        o 

o 

â    'B 

c 
c 

c 
ê 

> 

1 1 

!h         Pl, 
1             1 
S           s 

e 
t 
a 
C 
i 

fi 

3          C 

3      a,     <- 

»       « 
2     ^     ^ 

C 

h- 
£ 

t. 

S 

>  '= 

;    (£ 

>  e 

«         1- 

s 

B 
f. 

>    Et 

1       " 

) 

î          K. 

S         c 

3     (1 
»       1 

1 

= 

;     à, 

'       s 

i  ^ 

•      2 

c 
1 

c 

1 

I 

^ 

^                     « 

^    z 

^ 

j     i 

»   ■*. 

>       -*- 

î    -*- 

1 

a      ■•- 

>    ^ 

1          /<U 

/a> 

c 

:       ; 

3          B 

c 

s       s 

3           1 

z       a       c 

3          C 

1        ;: 

1      _e 

i       c 

c 

:     •> 

•p 

1               tw 

^      >^ 

G 

s          c 

g         'S 

's 

5     "3 

3        "e 

3        *3        'é 

!       "é 

i       'â 

i      S 

) 

o        e 

'ê 

2       « 

:s 

a 

3       CI 

3        CQ 

a 

}        C 

D     xa 

a 

a     u 

3       CQ       a 

2     a 

J      c/ 

2       » 

<      t 

U     a 

i        U 

P^ 

4 

666  — 


c; 


a. 
ai 


C/3 

a; 


2 

03 

-a 


o 

X3 


O» 


u 
en 

o 
o 


c 


Çd 

û 

U 
H 

K 

« 

O 
03 


;3 

t>3 


00 


0) 
00 

00 


00 
00 


00 
00 


00 

00 


GO 

OC 


oc 

OC 


00 


00 
X 


00 


'  co 

« 

o 

o 

O 

»^ 

>« 

U5 

■^ 

co 

■n 

co 
00 

i 

00 

O 

o 

■o 

o 

•o 

(M 

00 

es        J^ 

•M           CO 

-1< 

co 

es 
es 

<» 

rH 

u 

I-H 

1-H 

UO 

1 

^ 

. 

t- 

■« 

m 

o 

o 

O 

o 

•r> 

o 

o 

m 

o 

o3 

w 

00 

t- 

o 

o 

o 

o 

C5 

o 

o 

es 

00 

o 

00 

es 

t^ 

T»l 

co 

M 

Cl 

CO 

'n 

r»< 

os 

00 

rH 

M 

(M 

•<*< 

1-^ 

«» 

O 

o 

o 

o 

o 

o 

O 

Ci         O 

<z> 

O 

co 

s 

«5 

M 

co 

o 

o 

o 

o 

>o 

t^       o 

tn 

-1< 

"O 

o 

O 

o 

œ 

ta 

M 

■o 

c<< 

co         ■nj< 

i— 

co 

e^i 

00 

C-1 

C-1 

C-î 

I— ( 

co 

f^ 

«» 

, 

(M 

o 

<s 

o 

o 

o 

1- 

00        o 

o 

o 

o 

e<5 

W 

o 

o 

o 

o 

o 

co 

o       co 

o 

lO 

00 

»-H 

r^ 

t- 

U5 

>o 

(M 

CO 

l-H          CO 

o 

co 

eo 

00 

1— 1 

•■^ 

IM 

ÎO 

es 

T— 1 

m 

, 

CO 

o 

o 

•A 

o 

o 

lO 

o 

co 

co 

e-1 

CO 

>« 

•a 

(M 

o 

o 

es         : 

o 

1^ 

oc 

00 

«o 

•o 

t~ 

vn 

M 

•^ 

co          : 

co 

co 

co 

00 

1— t 

•e» 

f-< 

(N 

IM 

T-l                  l 

f 

. 

T»t 

O 

o 

o 

O 

o 

Tf<                  O 

o 

.- 

o 

f-H 

o 

«> 

o 

o 

o 

CO 

o 

o 

o 

CO 

o 

00 

00 

IM 

r-« 

T)< 

c^ 

o 

e-1       co 

>o 

co 

■cjt 

00 

i-H 

M 

iH 

co 

r-i 

lO 

•■» 

, 

O 

lO 

O 

o 

^ 

l.'i 

IC 

'-0         c 

lO 

o 

o 

o 

■<!< 

<M 

CO 

o 

<= 

«M 

lO 

es       lO 

es 

00 

o 

00 

i-J 

M 

n 

M 

7 

«î 

■* 

o         IM 

co 

00 

CO 

00 

(M 

ce 

M 

r— ' 

■o 

1— » 

^ 

, 

O 

■O 

o 

o 

T— i 

O           O 

=> 

lO 

lO 

Ci 
00 

I— 1 

co 

o 

CO        c 
rt<        co 

o 

co 

■o< 

*— ' 

IM 

o 

^/è- 

, 

eo 

o 

^ 

>       o 

CJ 

O       e-1       o 

■o 

o 

00 

"^ 

w5 

o 

5 

o 

iC 

o          05          o 

>n 

o 

00 

O 

ce 

lO 

c^ 

c^ 

co 

CO          O          lO 

t~ 

^^ 

<M 

IM 

^ 

^ 

C 

c; 

o 

<= 

5            o 

Uî 

m      O       O 

ifl 

o 

-4-> 

c: 

•^ 

o 

c 

;       o 

eo 

00        o        o 

•o 

o 

t~ 

O 

t- 

M< 

IM 

c 

l- 

t- 

•<J< 

— '       ,-.       es 

co 

es 

00 

m 

>« 

l-H 

1^- 

ï-H          r-H          1— 1 

co 

1-1 

■» 

z*^ 

; 

«> 

••* 

tf 

3 

e. 

; 

ce 

c 
< 

1 
a 

a 

1 

• 

1 

1 

O 

;      T 

1         c 

1       \ 
>       ï 

;    p 

:      ^ 

^- 

3          "T 

l  j 

l      .: 

o 

:      1 

;          û 

1          c 

! 

s 

e 
e 

i  i 

3      c 

<           t 

5        0 

^         c 
?         ^ 

> 

> 

2        u 

:      t 

°   î 

i     ^ 

i->           c 

1 1 

'.       E 
c 

3 

3     ë 

• 

o 

-♦■ 

*    -♦■ 

i        y 

>             V 

l>      ■> 

J         ■«. 

i        t- 

s     t. 

J       4 

J           ^ 

c 

:       c 

3         t 

<        1 

■; 

3           C 

:        5 

c         ( 

=        c 

1       ^ 

"             Z 

1         c 

>        c 

>       . 

5 

e 

î         c 

i         c 

S 

S       ■= 

s       " 

ej        « 

J        r 

:        C 

3        'ci 

» 

3        U 

5     V 

2        C/ 

D         U 

Q        t/ 

2      y 

j      t 

C      a 

2     a 

i        U 

2        t/ 

2 

—  667 


o 

o 

O 

•n 

o 

00 

o 

o 

o 

M 

o 

o 

•^ 

C-J 

M 

OC 

o 

>o 

o 
M 

o 
ce 

t- 

t- 



o 

o 

, 

'-' 

c 

«o 

e^ 

o 

o 

■>1< 

(M 

o 

_< 

^♦< 

Tf 

I— t 

c^ 

- 

o 

o 

00 

œ 

o 

o 

o 

a> 

00 

co 

"3" 

IM 

m 

•<»< 

^M 

f—> 

pî 

œ 

5C 

1- 

o 

-^ 

r- 

o 

c 

= 

= 

C-) 

o- 

c 

t^ 

■-. 

o 

»— « 

co 

<= 

>       ce 

o 

o 

1.-5 

o 

c 

>       If 

m 

m 

O 

•^ 

c 

t- 

o 

o 

«O 

eo 

l-H 

c^ 

o 

co 

c 

-* 

o 

<= 

f— < 

C-1 

c 

c^ 

o 

co 

00 

co 

c^ 

»- 

o 

a> 

o 

^^ 

I— < 

o 

1^ 
ce 

co 

_. 

c-\ 

o 

m 

o 

es 

o 

Oi 

o 

-t 

o 

"O 

co 

co 

ce 

ce 

C5 

03 

»— t 

O 

00 
co 
co 



o 



X 

_ 

„ 

o 

tO 

u"^ 

= 

— 

co 

1:^ 

•o 

Ci 

O 

^^ 

^ 

co 

o 

C 

>o 

o 

o 

o 

o 

00 

co 

o 

o 

>o 

■et 

ce 

•^ 

■* 

't 

t^ 

1^ 

(M 

co 

^^ 

o 

o 

c 

c 

o 

m 

•c 

-f 

o 

>o 

t~         00 

CJ 

c 

■o 

iC 

co 

IM 

es 

c 
ce 

o 

2 
.a 


Û3  t- 

.S  O 

I       f 


> 


S     -      = 
'5      ^      ■« 

co        >        OQ 


o 


-5 


c 
p 

z 

a 


3 


3 

■a 


3 
T3 


eS 

h- 

Ph  00 

O 

a 

"" 

e 

r^j 

•o 

S 

co 

*■** 

t~ 

1  ^ 

o» 

— 

co 

9 

•c^ 

-t 

<u 

CC3 

S' 

<n 

1 

e 

a 

3 
(S 

o 

ce 

"ci 

s 

-^ 

■«^ 

(U 

a 

o 

e 

Ih 

/C> 

CI 

p 

c 
o 

T3 

es 

ce 


c 
o 
Q 


P. 


668  — 


c/3 
O 


H 


Q 
Z 
H 

eu 

z 
o 


r-        «O 


< 

en 

00 

oc 

^ 

Z 

O 

H 

1— ^ 

^ 

M 

o 

m 

iiMM 

00 

u 

M 

oc 

I— 1 

o 

a 

o 

>* 

00 

w 

«M 

00 

ce 

O 
O 

CB 

nn 

<: 

1-3 

ce 
p 
o 

PU 

u 

Cs] 

■« 

o> 

M 
Q 

U 
en 

u 
O 


M 

en 

Z 

•«! 
Q 


00 


00 

00 


00 
00 


, 

00         00         o 

o      o      o      o      o 

■ 

au 

O          00          O 

o       o       o       o       o 

ce 

o 

IM          1-1          <= 

K- 

o        05        «o        w 

00 

T»l 

I— ' 

r— 

I— 1 

00 

^ 

r^ 

, 

lOOOlOOOOO 

03 

«ooot-oooo 

O 

o 

lO               Tt 

O          es 

U5       o       œ       «o 

00 

« 

l-H 

!M            >-! 

00 

««■ 

, 

to 

:      o      o 

:      o      o 

w 

o 

;        o        u^ 

:      o      o 

■f 

o 

-* 

:      o      co 

■        o        ÎC 

00 

00 

I-H 

I— 1 

00 

<^ 

1— < 

o          «5          o          o          o 

:      o      o      o 

5D          «:-          o          o          o 

:      ^      o      o 

ce 

o 

CO          i«          O          en          O 

•       00       <o       o 

00 

00 

I—» 

T— 4 

00 

^• 

I— ' 

, 

o         IM         o         00 

:     o     o     o 

00 

co       cj       o       œ 

:      O      O      O 

e« 

o 

rH            t-            o            -* 

:           r-l           lO           ■* 

00 

Oi 

r- 

-       c< 

1-1           IM 

00 

■^ 

1-H 

I— « 

, 

00         1- 

o       o 

O          iO          O 

-M 

«5          CO          o          X 

o         tf>         ^ 

1-H 

o 

1-1          00          O          Tt 

o       I-l       œ 

00 

J^ 

rH 

(M        co 

00 

</è- 

CO 

I-l 

^- 

s 

or 

a. 

> 

'0. 

•c 

O 

w 

a. 

pp 

03 

^w 

a 

p 

r* 

a 

1 

g; 

'5 

s 

ri 

CK 

^4. 

a 

h- 1 

o; 

G> 

-kJ 

9[ 

> 

© 

U 

S 

C 

'C 

-d 

o 

>< 

à 

e 

à 

£ 

5 

s- 

S 
S 

a 

■Z 

o 

PQ 

3 

c 

PUi 

S 
O 

.   9 

'5 

A 

a 

"3 

-d 

ta 

's 

o 

2 

vu 

5 

S2 

•*- 
"3 

en 
\* 

■>      a 
8 

co 

s 
8 

1 

c 
*câ 

pg 

Ï2i 

-< 

M 

W 

t= 

M 

CQ 

■    Cû 

OQ 

—  669  — 


o 
es 


—I  os 

■M  00 


Cl 


^^ 

— 

o 

o 

o 

c 

o 

«rs 

i^ 

o 

o 

o 

o 

•o 

o 

o 

o 

co 

^^ 

«~l 

o 


o 
o 


a>       ce 


00 


00 

o 

o 

9 

O 

o 

5 

O 

O 

o 
o 

o 

0> 

rH 

-<< 

f— ( 

co 

o 

Oî 

M 

c-1 

o 

l-H 

'H« 

«c 

■o 

o 

= 

o 

O 

O 

o 

o 

o 

o 

•Cl 

o 

o 

c 

o 

00 

ce 

o 

-r 

O 

cq 

o 

o 

o 

!- 

o 

o 

•o 

c 

fO 

p- ( 

CO 

-1< 

o 

(M 

œ 

co 

o 

«>> 

c: 

o 

f^ 

c 

■* 

M 

»-^ 

c^ 

.-H 

Cl 

^-< 

r^ 

t— < 

1-t 

1-H 

_, 

-J" 

o 

o 

o 

cq 

•O 

o 

o 

o 

o 

c 

_ 

•o 

o 

(M 

05 

o 

CM 

lO 

■«r 

co 

o 

o 

'^ 

o 

lO 

"— 

ï-1 

= 

00 

o> 

'«f 

00 

•<*< 

es 

o 

00 

00 

es 

t^ 

I-- 

c 

t- 

,-< 

o 

M 

r-( 

M 

»o 

cq 

!— 1 

M 

eo 

?— ( 

o 

O 

■o 

OO 

1— < 

o 

o 

o 

c 

1- 

lO 

o 

lO 

o 

o 

o 

■M 

03 

1- 

t^ 

o 

o 

o 

<n 

-t* 

o 

Cl 

•*< 

ec 

1^ 

>o 

O 

Tj< 

■^ 

J:- 

00 

1- 

00 

o 

OO 

o 

o 

co 

lO 

-i< 

t- 

M 

M 

IM 

eo 

C-J 

•^ 

^w 

^M 

l-H 

i-H 

M 

-f       o 

r-1         CO 


CO 


•o 
«s 
es 


S5 


œ 
•* 


•o 

o 


o 
o 

00 

00 

o 

o 

o 
o 

eo 

•o 

■o 
•^ 

cq 

C5 

1— ' 

o 

co 

(M 

50 

œ 

0-. 

co 

o 
1— ' 

c! 
S) 


bO 


o 


3 

3        .S 

Ph      cq 


> 
s 

cS 


QQ 


S 

8 

O 


o 

«s 

02 


<o 


H 
O 


o 
I 

c 


o 


^ 


3  P- 

<S  3 

O         eS 

PQ 


■^        rj 


es 
OQ 


a 


m 

O 
bO 

C 


00 


a 


OQ 


—  670  — 


M 

« 

<i 

c 

c 

«J 

m 

a> 

«^ 

c 

« 

•o 

a 

a> 

eu 

a 

o 

•  ^< 

es 

en 

C 

. 

O 

1^ 

c 

3 

CJ 

co 

D 

1 

■O 

1 

-a 

00 

-Oi 

00 

^mm 

o 

o 

en 

Q) 

m 

ci 

X) 
00 

u 

*^ 

C 

X 

X 

o 

Xi 

c- 

'^ 

rc 

X 

a 

X 

OJ 

^ 

"O 

<N 

00 

(U 

on 

en 

•<L 

CJ 

r> 

O 

^-^ 

00 

-a 

X 

a> 

^' 

•■"* 

en 

C 

ce 

-a 

CD 

ta 

•j 

•J 

M 

P 

u 

M 

« 

en 

H 

2 

a 

o 

co 

o   o 

o 

:   o   -o   >o 

:  c   c> 

o 

o 

m 

o   o 

o 

:   o   ce   ^ 

:   o   o 

>o 

es 

«c 

o 

- 

m^                  ^- 

>o 

:  o  50  — ( 

:   co  •'S' 

o 

es 

00 

e~«   — 

c^ 

e^ 

.      rH      t~ 

00 

>» 

r-l 

. 

o   o 

ï~   «o   c 

;   o   o 

t^   o   m 

o 

<=> 

« 

o   t~ 

00   -^   >o   o   ^ 

M    M    00 

o 

00 

>o 

u 

M   ■^ 

«o    M    o    t-    t- 

M    1-1    «O 

•* 

e^ 

00 

M    M 

C<5 

r-l 

<N 

00 

</» 

l-H 

. 

O    00 

:   00   -j<   o   o 

» 

~    o    M 

o 

00 

o   <o 

:   o  00   o   o 

O    O    «O 

o 

OO 

Ttl 

o 

o    Xî 

;   t-   o   00   -H 

'N    T)<    CO 

*- 

es 

00 

M    O» 

dî 

■o    t:- 

00 

^^ 

r-* 

^H 

•-H 

, 

O    ^ 

IT 

>   M   o   o   o 

O    O    O 

o 

o 

DO 
4J 

o     1-1 

t- 

M    o    <0    1>- 

lo   o   eo 

o 

>o 

M 

O 

eo   uî 

t- 

C<)    te    C>    Oi 

lO    oa   t~ 

■^ 

eo 

00 

n*    rH 

C<)      I-H 

o 

00 

«9* 

r-l 

rH 

, 

o   00 

■r 

lO    o   o   »^ 

-^    "O    O 

o 

- 

n 

-w 

o    t^ 

■^ 

(M    C-)    o    <M 

<M    Cq    Ol 

e-q 

C4 

w 

o    lO 

a 

co   T—   œ   CI 

05    0    0a 

05 

00 

OO 

.  CO    l-H    c^ 

.-J    <M    Pî 

1-H 

00 

^> 

IM 

1-1 

ce 

o   o 

X   t~   o   o 

O     O     O 

O 

..^ 

o   o 

i^   «o   o   to 

«o    CD    o 

t^ 

S 

o 

T-M 

t-   e^ 

1—t           r- 

'    lO    1-1 

Tit   Tf   o 

ce 

es 

00 

■»    <M 

^^   -^   —   »-( 

(M     M     Tlt 

1— t 

■>«< 

OO 

•d9- 

l-H 

•-*\ 

%} 

4* 

•«• 

;i 

cç 

1 

1 

pi 

1 

^ 

s 

1. 

e 

/C 

■< 

Ph 

c 

^ 

(S 

■< 

^ 

o 

£ 

13 
« 

6 

a 

"3 

'S 

'5 

o 

"S 

•4-J 

3 

_s 

•2 

e 

e 

n 

■4-> 

•4^ 

"o 

-o 

SU) 

'5 

-4-3 

f 
a 

C 

C 

c 

p 

3 

3 

a 

• 

< 

1 
B 

<! 
1 

a 

< 

c 

•< 

1 

c 

1 
•♦a 

c 

<5 
1 

a 

m 

1 

p 

o 

a 

o 
a. 

p 

c 

*S 

"5 

"5 

'3 

'S 

'3 

"S 

"5 

s 

<B 

"S 

e 

CD 

CQ 

CQ 

co 

CQ 

CQ 

CQ 

CQ 

n 

m 

CQ 

m 

—  671  — 


X 


o 


o 
o 


00 


o       o 

o         >-< 


00         N 


N       t~      — 

^         -H         co 


o 
o 


o 
«o 


o       o 
o       o 


:=  o 

o        o 


O 
00 


O 


o 
o 


00 


o 

o 

O 

o 

o 
■a 

O 
O 

e» 

^î 

co 

«o 

os 

^î 

1— t 

CM 


o 
o 


o 


o 


o       o 
o       o 


C5 


o 


ce 

GO 


00 

es 


—1         o 


o 
o 


o 

M 


o 


C<1  = 


(M  •-! 


o 
o 


1-1        co 

rH  T)( 


o 

u-5 


O 

o 

00 

1-H 

o 

o 

o 

CD 

es 

o 

■^ 

■-0 

o 
co 

p 
o 


a 


es 


es 

O 


c9 


a 
ce 

I 

a. 
O 


O 


o 

c 


câ 
I 

eu 


05 

O 

o 
o 

(M 

I-H 

o» 

cc 

«5 

es 

a 
O 


cS 


CQ 


s 
o 

05 


c3 
CQ 


l3 

•a 


«3 
C3 


GQ 


<» 

B 

e 
o 

►-5 
o 

a> 

a 

•o 
o 


CQ 


—      -a 


kl 

3 
O 

o 

o 

1 

fi 

a 
o 
fi 

,o 

-M 

-M 

J. 

-*j 

a 

e 

fl 

a 

u 

03 

cS 

ea 

08 

O 

CQ 

QQ 

OQ 

CQ 

a 

a 
-a 
o 

00 

o 

fi 


—  672 


73 

C 

o 

a. 


tu 

c 

«J 

Q 

'^^ 

O 

U 

^ 

OJ 

es 

^ 

00 

<j 

00 

~ — ' 

^' 

c 
c/: 

Qj 

rt 

»o 

oc 

, 

» 

^^ 

T- 

O 

<■ 

-* 

00 

c 

or 

o 

^— 

-CI 

oo 

c 

00 

OJ 

'C 

C-* 

© 

m 

GO 

O 

ns 

oS 

0) 

00 

^^ 

tf} 

C 

nj 

13 

œ 

H 

■J 

u 

M 

P 

u 

H 

ee 

M 

U 

« 

•c 

O 

ce 

%i 

0^>'î'00000 

0      0      0      ce 

t-       1- 

-t>      t- 

0000 

10       c       0       0 

«o 

o 

C^           'M           - 

c^       ce       >o       00       •5l< 

1-1           5D           ^           r- 

CD 

00 

^/^ 

•^ 

. 

OO'OOOUÎOO 

0000 

•w 

OOCOOOt-OTH 

■0           «ï           m           Oi 

o 

. 

•n 

M          •- 

j       .-1        M       -#       ce       ce       «c 

CM           Cl           ■«<           ■<* 

00 

f- 

-1 

CM 

00 

^ 

^* 

x 

o 

:      c      0      0      0      0      0 

eo        0       0       m 

c: 

;       -f       -^       0       0       0       œ 

1        c 

5        c 

;       es 

-»< 

^ 

ec 

:      «c      M      0      •<}<      m      00 

TT         <:^         -^        1^ 

oc 

I-l 

C^ 

1- 

^^ 

l'- 

00 

<* 

f-t 

m 

o 

o       c 

0       0       0       -n       0       OC' 

0       0       0       ce 

c         1- 

t-         0          "5         50         c         5C 

=       000 

n 

M         <= 

0       .0       ce       ce       0       0 

M         05         lO         i^ 

00 

IM 

<M          <N 

00 

*» 

I-* 

crj 

•o 

0      >o      0     T*      0       : 

0 

0       0 

c- 

1 

0       iM       0       >o       0         : 

0 

:      0      0 

O 

. 

M 

un 

(M       c^       t^       ce       (M          ; 

-*l 

•      00      1» 

00 

C^          rt          r- 

^H 

00 

w 

^H 

. 

o 

0 

■0          TJH          0 

un        ir 

>      0      10 

o 

o 

J:- 

:      0      ce      0        : 

C^l          J> 

0          CM 

— 

00 

IM 

^         00         1^ 

0;        1 

H           tO           ^ 

X 

i-H 

co 

C<1          - 

(M        : 

Ci 

r-t 

oc 

4/^ 

•-* 

/*\ 

V 

•*• 

S 

oq 

Y 

1 

1 

£ 

1 

12; 

c 
o 

p 

E 

U 

/a 
c 

0 

c 
pi 

) 

< 

^ 

>-3 

1 

a 
0 

O 

£) 

œ 

(B 

0 

C 

'S 

^ 

<3 

^ 

E 

(S 

•4-3 

ai 

« 

3 

c 
9 

c3 

a 

1 

^ 

c: 

g 

c: 

B 

E 

B 

e 

c 

s 

1 
1 

"c 

0 
u      "-3 

ei 

9 

0      d 

1 
s 

^ 

1 

1 

■ 

1 

^ 

1 

1 

1 

I 

1 

•«-> 

•4-3 

■♦- 

4-1 

-*^ 

•«j 

•*-! 

•4-J 

•M 

c 

E 

.S 

c 

y 

c 

C 

.S 

_C 

G 

g 

u 

■3 

"S 

'c 

■5 

G 

■= 

'3 

*« 

'S 

'c 

■5 

^w 

co 

co 

M 

œ 

w 

M 

M 

M 

OG 

ce 

«3 

—  673- 


o 

e 

o 

o 

o 

o 

O 

o 

o 

o 

•o 

3 

■o 

•a 

a> 

o 

o 

o 

M 

« 

o 

>n 

o 

o 

e^i 

■<n 

N 

•v 

«o 

o 

es 

•* 

•o 

o 

t~ 

•* 

M 

«o 

n 

o> 

c 

o 

^^ 

eo 

o 

o 

o 

o 

=   o 

=> 

"C 

=   o 

o 

o 

;= 

c- 

■« 

o 

■»< 

o 

■* 

03 

o 

o   00 

o 

t^ 

o   o 

o 

o 

■>7< 

»- 

>n 

c» 

— 

^^ 

m 

— 

■o 

o   — 

C5 

ce 

t- 

o» 

co 

>o 

.^ 

c» 

C-» 

e-j   e-i 

»— 1 

O 

c 


00 


3 

o 


o 


o 
o 


ÏS 


M  —  ■>!< 

—  M  -- 


M  1-1 

<3> 


QO 


O 


Ci 

t~ 

o 
«o 

o 

o 

o 
o 

'-5 

es 

o 
o 

O 
O 

o 

o 

■^ 

•f 
•* 

o 

-1' 

X 

o 

os 

ri 

es 

t- 

es 

es 

o 

o 
o 

o 
o 

o 

o 
o 

o 
o 

o 
1-^ 

30 

■» 

o 

o 

CO 

es 

00 

ce 

es 

CO 


es 

ce 

O 
O 

o 
es 

o 
o 

o 

«o 

o 

r-l 

O 

es 

t- 

CO 

= 

c 

e-) 

o 

Ci 

es 

o 
o 

e-) 

o 

C5 
«0 

f-< 

o 

00 

C5 

o 
o 

o 
o 

o 

o 

^ 

•o 

es 

CO 

■<1< 
CO 

Oi 

CO 

n 

t'- 
es 

00 

CO 

es 

00 
V3 

00 

I-^ 

CO 
ro 

» 

t- 

"S 

a 

c3      -: 

c        o 


o 
o 

3 
e3 

o 


M 


"->«.;: 


o 


ci 
CO 


o 


C3 


I  "^ 

^       i. 

<         9 


m 


CO 

43 


C3 


m  <n  ç5 

'S         'S         "C 
O 

C 
c3 


si 


piH 


cS 


93 

CO 


kl 

O 

o 

a 


a 
CO 


a 
a 


es 

CO 


C5     œ 


CO 


C3 
CQ 


c 

-5 

a 
o 

11 

Cl 


o 

c 


e3 
CO 


c 

w 


es 

CO 


O 


e3 


O 

c 
o 


CO 


a 
kl 
« 

> 
a 


—  674  — 


« 

O) 

o 

a 

a 

ta 

ta 

a> 

^«« 

•3 

a 

es 

«a 

a 

0) 

o^ 

c 

o 

• 

>« 

ca 

(O 

c 

^ 

O 

^^ 

o 
U 

3 
ÇO 

0) 

1 

•a 

o 

•Or 

00 

r> 

<J 

U 

O 

03 

C/J 

rt 

00 

oo 

1-^ 

^m$ 

*j 

o 

Ci, 

00 

o 

00 

<u 

>?— 

Xi 

■XI 

co 

-r; 

O- 

00 

^M 

o 

^3 

fN" 

05 

OO 

(/) 

00 

.aj 

T^ 

u 

o 

•  v^ 

^■^ 

"O 

QO 

o 

00 

^^ 

m 

a 

C3 

•O 

en 

H 

•J 

^ 

»^ 

U 

a 

u 

H 

•^ 

•/; 

U 

a 

:« 

o 

co 

00 
00 


en 

00 


00 


-Ji  o 


o 


o 


1—1 

«5 

O 

o 
o 

o 

co 

<o 

00 

■^ 

m 

o 
«o 


o 


•o 


•o       00 


o 

I-H 

M 

i-H 

i^ 

o 

O 

o 

m 

O 

o 

o 

f— 1 

a> 

•* 

CO 

t- 

o 

o 

ty 

O 

o 

■* 

00 

os 

•O 

c«5 

co 

•o 

■* 

1-H 

oo 
00 


00 


co 


o 

00 


00 
00 


o 
o 

o 
o» 

I— 1 

Cl 
co 

O 
05 

o 

1— l 

00 

co 

CO 

CO 

CO 

o 
■* 

^ 


o 
o 


I-H  o 


o 
o 


00 
CO 


-i<       «o 


00 
00 


l>3 


c 


00 


CO 

CO 


Ci 


o 


eo 


o 
co 


■<}' 


o 
o 


o 
«o 


00 
CO 


o 


■S  ^ 

u  > 

M  H 

■1  I           a> 

^  «^          oc 

CQ  M         M 


as 

■4-»  7-; 

°      2 

en         wO 


a 

cj 


ci 
CQ 


C 

a 
o 


OQ 


B 
ci 
o 

1-S 


cj 
CQ 


O 


o 

Ph 

I 

a 

« 
•-s 


C4 

CQ 


O 

a 
ta 

CJ 

>-) 


CQ 


03 


CJ 


■o 


a 
a 

o 

n 

o 


O 

•a 


.a 
o 

cl 
o 
i-s 


a 
CQ 


eu     o. 

o        « 


o 
•-s 


C4 

CQ 


o 


a 

OQ 


—  675  — 


^^ 

o 

o 

o 

o 

O 

o 

o 

o 

O 

o 

>n 

u** 

c^ 

■A 

•A 

•* 

o 

o 

o 

o 

O 

o 

=> 

o 

=> 

o 

1—1 

— 

c-> 

00 

CO 

o 

•* 

eo 

r^ 

00 

rj 

« 

o 

i-- 

n 

(— « 

o 

•o 

o 

o 

Cî 

>       o 

o 

o 

o 

>o 

o 

o 

o 

o       O 

Cl 

n 

w 

t- 

o 

o 

c 

>       o 

o 

M 

o 

<M 

<3 

o 

o 

ta       t~ 

Cl 

00 

^^ 

■A 

r-H 

te 

ï-H 

^H 

M 

e^ 

^ 

«5 

•>1< 

■* 

t-       t~ 

M 

1— « 

1-H 

l-H 

e-i 

■O 

e>5 

co 

eo 

o 
o 


o 
o 


o  (M 

n       i-i 


o 

o 
o 

o 
o 

o 
o 

o 

o 

Cl 

o 

o 

o 

Cl 

Cl 
Cl 

eo 

00 

o 
o 


c< 


o 
o 


o 


o        — 
Cl 


<a       o 


Cl 


o 

o 
o 

o 

o 
o 

o 

o 
o 

t~ 

«5 

ÎO 

■<n 

Cl 

I— t 

00 

o 
o 


o       o 
o       ta 


o 
o 


o 
o 


1-1  Cl 


o 

o 


Cl 


o 
o 


o 
o 


Cl 


o 
d 


1:- 


Cl 


t-       1—' 


o 

Cl 


o 


C5 


o 
o 


Cl 


o 
o 

o 

o 
o 

o 

I— 1 

o 
o 

o 

Cl 

o 

o 
o 

o 

o 

Cl 

Ol 

ec 

to 

U3 

Cl 

1— f 

I— t 

to 

Cl 

I— t 

■T 

O 

o 


3 

1-5 

I 

O 

c 


3 
1-5 


Kl 

a 

3 
O 

a 


va     va 


^ 

; 

u 

ti 

, 

s 

<s 

c 

eJ 

h—» 

q 

1-; 

,^ 

^ 

-^ 

•3 

S 

'S 

QQ 

I-! 

GQ 

ci        vy 


3 
O 


O         o 


O 

S 


:?. 


<t^         en 


1^ 


es 
GQ 


c 

o 

1 

a> 

■*^ 

4^ 

J= 

a 

c 

C 

B 

c 

a 

ce 

C5 

a 

hI 

va 

CG 

CQ 

va 

va 


o 

S 

s 

•«-' 

■4^ 

c 

c: 

« 

va 

GQ 

676  — 


-a) 


Ç 


eo 

« 

c 

o 

3 

o 

CO 

o 

TS 

O 

O 

or 

<3 

X 

O 

O 

ce 

o 

irj 

ci 

on 

'  ' 

X 

o 


o 


•y. 

5 


as 

Cd 

'  a 
s 
o 


X 
X 


X 

œ 


X 
X 


X 

X 


o 

O 

o 

o 

o 

o 

>o 

M 

■a 

• 

o 

O 

o 

o 

— 

o 

t^ 

(M 

OJ 

i 

t>             : 

e-1 

«D 

o 

■<r 

co 

o 

c^ 

eo 

:      ■* 

•v>           : 

ri 

-t 

t— t 

: 

•n 

>o 

O 

o 

o 

o 

o 

■o 

o 

:      o 

■À            : 

M 

O 

o 

■o 

>o 

o 

o 

co 

w 

:     «^ 

U5 
OC 

u            : 

t- 

-ïl 

X 

o 

«c 

o 

<o 

r^ 

co 

:      *^ 

e-> 

f-^ 

•«»< 

00 

**           : 

o 

o 

o 

o 

o 

fS 

«O 

:     o 

"j            î 

o> 

•<«< 

o 

o 

>o 

(M 

1-t 

:      "> 

3 

t 

o 

e^ 

«o 

!-• 

CQ 

(M 

•n 

:     co 

co 

r-< 

rH 

00 

•/:- 

. 

o 

o 

o 

o 

<=> 

o 

O 

O 

o 

:      o 

1— » 

o 

o 

o 

O 

o 

o 

O 

co 

:      00 

c: 

o 

^ 

— , 

co 

^ 

co 

«£ 

CJ> 

■* 

«5 

:      ^o 

or> 

— 

^M 

r— 

i-H 

00 

ff 

■— 

■= 

>       o 

o 

^ 

o 

o 

O 

O 

« 

:      o 

v^                .— 

>       c 

.o 

o 

o 

O 

o 

œ 

:      <» 

M  . 

"                ^ 

1        _ 

M 

VTi 

^ 

■* 

co 

o 

■* 

;          r- 

00 

1*1 

1— « 

-    00 

•y> 

1       '^ 

1 

. 

o 

O 

o 

o 

o 

c 

o 

^, 

<= 

:      VA 

^ 

o 

^ 

u*^ 

00 

«: 

o 

c: 

Π

■^ 

t— < 

o 

^ 

co 

f 

o 

r— ' 

c 

co 

«O 

^ 

•      ^ 

00 

c^ 

1— H 

I— < 

00 

fft 

•-H 

^— N 

^ 

tô 

1 

1 

1 

}        '• 

1 

C 
c 

i 

f    : 

■< 

C 

j 

î 

:      c 

0- 

a 
s. 

X) 

c 
c 

; 

^     1 

< 

c 

> 

4 

) 

•    s 

c 

> 

:       s 

;     â 

5       § 

) 
t 

i 

1 

c 

•        « 

3          .2 

3       £ 
3      !2 

> 

:        s 

>       E 

l    é 

i       1 

;     j 

;     c 
;     c 

>        e 
j       E 

u 

5      ; 

}         c 

i         c 

H            ft. 

•          C 

î     s 

>         y 
i        % 

Paul  do 
-Perpéti 

■• 

1 

i        t 

i       ^ 

,         e 

>        *. 

i             J 

■       « 

I 

:        c 

1         c 

!     i 

;       c 

L 

;        c 

:        c 

c 

"ç 

:      .S      .? 

< 

5         W 

6 
1/ 

l  é 

4      u 

>      ■: 

i         c 

'c 

a 

c 

ï       '5       "é 

) 

—  677  — 


o 


o 


—         O 

o       o 


œ 

00 


o 


00         -«l"         — 


o 


o 


o 

o 
o 

o 
o 

o 

3 

O 
M 

o 
o 

o 

^N 

1-^ 

1-^ 

CD 

-1< 

e^ 

I— < 

«s 

o 


o 
o 


t~       o 


o 


o 


o 


o 


o 
o 


o       o 


o 
o 


•o 
r» 


o 
o 

00 

o 
o 

o 
^■1 

00 

o 

o 

«c 

M 

t^ 

^^ 

"1< 

o 

o 


00 
00 


o 
o 


o 
o 


o 


o 


!0 

O 

o 
o 

o 

o 

M 

o 
o 

o 

o 

00 

■* 

o» 

1— < 

us 

1—* 

00 

i-i 

O 

« 

t> 

o 
o 


o 


o 
o 


00 


o 


o 
•s 


o 


^      -a 
2       o. 


-4) 

eu 


a 

c 
la 


3 
C 


O 
13 


3 
O        13 


s) 


se 
oc 


DO 


CO 


«0 


<e 
co 


ce 
00 


c 

et 


o 

eu 


G.        >> 

P3      « 


a. 

3 

O 
hJ 

I 

3 
•S 


o 


00         ■<»< 


O 
M 


OC 


* 

TC 


es 

C 

< 


S>  0) 

9  § 

^  I 

>  .2 

12  r^ 


S 

S 

o 


QO 


•-5 

a> 

13 

a 
8 

O 


o 


C3 

S 

9 

8 
o 


ce 


CD 


30 


et 
CO 


678  — 


<i 

c 
c 


e 
ta 
•o 

c 

Ci 

a, 

c 
o 
'S 
ea 
en 

C 

c 
o 
U 

0) 

"G 
o 

ir. 


o 


c; 


(H 

•a 

<v 

o 
o 


JJ       — 

CA 

B 
eo 
•a 

n 

H 

Û 

t3 

D 
u 

H 

«E 


3 

03 


oc 

oc 


T, 

OC 


oc 


00 


oc 

OC 


a 
o 
ce 


M 

0 

0 

0 

10 

0 

at 

«0 

m 

0 

>« 

0 

0 

»« 

es 

•0 

co 

«0 

00 

0 

t~ 

0 

M 

1— " 

•» 

0 

(35 

»- 

f— 

es 

t~ 

» 

*^ 

e-i 

•0 

0 

0 

•0 

0 

0 

0 

0 

■* 

«- 

en 

C 

■0 

r—* 

o 

>o 

0 

co 

o> 

10 

0 

0 

e^ 

1-1 

ec 

00 

I-l 

; 

i- 

m 

ce 

t- 

00 

1^ 

t- 

c^ 

•fl 

1— 

oo 

</> 

ce 

f-H 

•^ 

00 

c 

c 

c 

0           iT! 

>rt 

0 

œ 

C<5 

CD 

c 

0 

es 

ce 

T— 

« 

œ 

« 

eq 

"^ 

0 

^- 

n 

»-           .- 

ir 

c 

•* 

i~ 

00 

^ 

«c 

ce 

-1 

e^ 

oc 

•<^ 

œ 

t~ 

co 

. 

c 

ce 

0000 

«0       0       c 

es 

•^ 

m 

»— 

<n       -9 

0           0 

000c 

e^ 

P3 

0 

<= 

ce 

e^ 

■fl 

j^       e^ 

<—       lo       0- 

es 

<o 

00 

1— 

r-J 

M      e^ 

O! 

M 

00 

^&> 

•0 

r- 

M 

, 

•0 

■fl 

c^ 

i«         «5         C 

0        ÎC 

>«       es 

C->     * 

- 

ce 

t- 

es 

m 

e^      e^       <= 

0>         00         00         c 

<-> 

M 

0 

oe 

M 

^ 

0         rH 

M 

i-(       «       r^       c 

î~ 

00 

e<5 

50       e^       c 

0 

œ 

^ 

t~ 

00 

i-^ 

m 

• 

Π

0 

0       t- 

<= 

:      0      c 

\e 

te 

OB 

C 

■* 

0       00 

■<* 

0       00       c 

^_ 

0 

OC 

^^ 

0         M 

a 

i 

u- 

— 

35 

00 

(— ■ 

es 

c^ 

•T        e- 

o- 

Oi 

00 

^» 

^ 

■* 

•* 

><• 

.^-s 

*> 

«< 

•«* 

3 

ûQ 

1 

"3 

1 

H 

ê 

1 

îz; 

0 

< 

&< 

S 

-«1 

c 

c? 

Π

-w 
0 

> 

c 
c 
œ 

1- 

X 

1 

« 

(S 

£ 

c 

c 

1- 
& 

t 

"s 

> 

.1 

> 

0 
'4-9 

•«^ 
C 

k 

■w 

0 

-w 

•*J 

•4^ 

-u 

d 

4^ 

^ 

a 

C 

4 

c 

C 

c 

B 

B 

c 

c 

c: 

^ 

■5 

2 

'S 

°s 

■5 

■5 

l 

'5 

0 

5 

OC 

rc 

QC 

oc 

tn 

oc 

rx 

rr. 

0 

—  679  — 


DEPENSES 

DE    LA    SOCIÉTÉ    DE    COLONISATION 

1881-1882-1883 

Sainte-Anastasie,  pour  grains  de  semence $  75  00 

Saints-Anges  de  Beance,  pour  route 200  00 

Sainte-Apolline,  pour  terre  de  fabrique,  grains  etc 289  55 

Saint-Cajetau  d'Armagh,  pour  grains  de  semence 55  00 

Sacré-Cœur  de  Marie,  pour  chemin 200  00 

Saint-ÉIeuthère    de    Pohonégamook,   pour  terre  de 

fabrique 150  00 

"            "                "     pour  le  missionnaire.  80  00 

"            '■'■               "■      '•  grains  de  semence  500  00 

Saint-Marcel,  pour  grains  de  semence  etc 285  00 

'^          "          "     la  chapelle 125  00 

Saint-Martin,  pour  l'église  etc.,  etc 265  00 

Saint-Méthode  d'Adstock,  pour  l'église  etc 279  00 

Normandin,  pour  la  chapelle 100  00 

Notre-Dame  de  Montauban,  pour  l'église  etc 726  93 

"                    "              "     le  missionnaire 1,050  00 

''          "                   "            '"     guides,  agents 25  00 

"          "                   "              "    grains  de  semence...  25  00 

Sainte-Philomène  de  Fortierville  pour  chemin 200  00 

Saint-Sébastien  et  Saint-Samuel,  pour  chemins 363  33 

St-Zacharie  de  Melgermette,  pour  édifices  religieux...  1,982  93 

"     le  missionnaire 900  00 

"     guides,  agents 135  00 

Secours  à  des  colons  pauvrts 138  00 

Dépenses  du  Rév.  Père  Laçasse 401  40 

Dépenses  d'imprimerie,  perdu  sur  mauvais  billets  etc.  162  67 

$  8,713  81 


—  680  — 

Recette  de  Tannée  18H1 8  4400  16 

-  1882 3807  12 

'«      1883 2526  24 

Total  de  la  Recette 810,832  52 

Total  de  la  Dépense 8,713  81 

En  mains 8  2,118  71 

Kn  vertu  de  son  incorporation,  la  société  a  droit  de  recevoir 
du  Gouvernement  provincial,  une  somme  égale  au  tiers  des  con- 
tributions. Pendant  les  années  1881,  1882  et  1883,  elle  a  ainsi 
reçu  82,053.27.  Cette  somme  a  été  employée  pour  faire  ouvrir 
ou  améliorer  des  chemins  de  colonisation  Elle  a  été  distribuée 
comme  suit  : 

Saiut-Zacharie  de  Metgermette 8  1200  00 

Saint-Pamphile 474  00 

Saiiit-Éleulhère  de  Pohonégamook 502  60 

Sainte-Rose  de  Watford 450  00 

Saint-Sebastien  et  Saint-Samuel 236  67 

8  2,053  27 
Le  Gouvernement  doit  encore  à  la  Société 8     657  57 

Archevêché  de  Québec,  1er  janvier  1884. 

H.  TÊTU,  Ptre. 


1884. 

Sainte-Apolline,  pour  grains  de  semence 8     100  00 

Saint-Damien,  pour  la  chapelle 1,037  00 

"          '•         pour  le  missionnaire. 00  00 

Saini-Éleuthère  de  Pohonégamook,  pour  route 12  00 

"                       "            "     pour  grains  de  semence..  500  00 

"           "           "            "     pour  grange 50  00 

''          ''           '*            '*     pour  le  missionnaire 340  00 


—  681  - 

Sainl-Ludger  iRisboroughi,  pour  défrichemenls $  100  00 

"           ''             "               pour  chemin 50  OU 

Sainl-Magloire,  pour  grains  de  semence 50  00 

Saint-Marcel,  pour  la  chapelle 105  00 

•'■        "            "     un  pont,  etc 70  00 

Saint-Mélhode  d'Adsiock,  pour  la  chapelle 275  00 

'■'■            "■                '^         pour  le  missionnaire 25  00 

Saint-Nérée,  pour  le  missionnaire 70  00 

Noire-Dame  de  Montauban,  pour  grains  de  semence..  40  00 

"          '■'■       ''■            "•           pour  le  missionnaire 125  00 

Notre-Dame  du  Rosaire,  pour  la  chapelle 50  00 

Sainl-Pamphile.  pour  grains  de  semence GO  00 

Sainle-Perpétuo,  pour  grains  de  semence 100  00 

Saint-Prosper  de  Walford,  pour  grains  de  semence 25  00 

"          "          "          "        achat  d'un  lotdeterre,etc.  39  00 

Sainte-Rose       ''          "        pour  grains  de  semence..  20  00 

"        "           "■          "        pour  grange 50  00 

Saint-Tite,  pour  un  pont 10  00 

Sainl-Zacharie  de  Metgermette,  pour  grange 44  00 

''•            "■        pour  grains  de  semence.  95  00 

"          "          "            ''         pour  missionnaire 300  00 

Secours  à  des  colons  en  détresse 20  00 

Arrérages  payés  au  Père  Laçasse  18  00 

$  4,770  00 

Recelte  de  1884 $  3,727  23 

En  mains  au  1er  janvier  1884 2,118  71 

Total  de  la  recette S  5,845  94 

Dépense $  4,770  00 

En  mains $  1,075  94 

La  Société  a  reçu  du  gouvernement  la  somme  de  §1,262.00,  qui 
a  été  employée  pour  faire  ouvrir  ou  améliorer  des  chemins  de 
colonisation.    Cette  somme  a  été  distribuée  comme  suit  ; 


—  682  — 

Saint-Damien $  462  00 

Saint-MiHhode  d'Adstock  100  00 

Sair.t-Prospor  de  Watford 400  00 

Sainle-Rose  de  Watford 300  00 

$  1,262  00 

Le  Gouvernement  doit  encore $644  27 

Archeve^ché  de  Québec,  l^r  janvier  1885. 

H.  TÊTU,  Ptre. 


1885. 

Saint-Bruno  de  Woodbridge,  pour  chapelle $     205  35 

Saiiit-Damion,  pour  missionnaire 90  00 

Sainl-Éloulhère  de  Pohonégamook,  pour  grains  de 

semence  75  00 

"            ''            "             "            pour  missionnaire  50  00 

Sainte-Germaine,  pour  missionnaire 25  00 

Sainl-Gilles,  pour  route  de  colonisation 50  00 

Sainl-Ludger  de  Risborough,  pour  défrichements  sur 

le  terrain  de  l'église.  100  00 

''        "          ''          "       pour  route  de  colonisation.  50  00 

Saint-Marcel,  pour  la  chapelle 25  00 

Saint-Méthode  d'Adstock,  pour  lachapelle 40  60 

"          "              "            pour  le  missionnaire 25  00 

Saint-Nérée,  pour  le  missionnaire 113  50 

Notre-Dame  de  Montauban,  pour  assurance  de  la 

chapelle.  22  00 

*'            "          "            pour  le  missionnaire 225  00 

Notre-Dame  du  Rosaire,  pour  chapelle  etc 1,378  00 

Saint-Pamphile,  pour  chemin  de  colonisation 150  00 

Sainte-Philomène,  pour  l'église 1,287  51 

Saint-Prosper  de  Watford,  pour  la  chapelle 150  00 

Sacré-Cœur  de  Marie,  pour  la  chapelle 011  50 

Saiut-Zacharie  de  Metgermette,  pour  presbytère 68  13 

"        ''            "            "        pour  grains  de  semence.  15  00 

"        "            "            "        pour  missionnaire 200  00 


—  688  — 

Achat  de  25  acres  dans  le  Canton  Bois  (S.  Bernardin).  $       10  50 

Loterie  Nationale 20  00 

Secours  à  de  pauvres  colons  otc 106  00 

85,393  09 
Remarques. — Quelques-unes  de  ces  allocations  sont  beaucoup 
plus  considéi-ablos  que  les  autres,  parce  qu'elles  sont  le  produit 
de  quêtes  ou  de  donations  faites  expressément  en  faveur  des 
missions  qui  les  ont  reçues.  Les  parents  et  amis  des  colons  ont 
souscrit  plus  généreusement  à  cette  condition.  Cette  remarque 
s'applique  aussi  a»ix  années  précédentes. 
Résumé  : 

En  mains  au  1er  janv.  1885 SI, 075  94 

Recette  de  1885 $4,877  57 

Total  de  la  Recette $5,953  51 

Dépense $5,393  09 

En  mains $    560  42 

La  Société  a  reçu  du  gouvernement  la  somme  de  $1,394.54  qui 
a  été  employée  pour  faire  ouvrir  ou  améliorer  des  chemins  de 
colouisatiou.    Celle  somme  a  été  dislribuée  comme  suit  : 

Saint-Adrien 8  400  00 

Saint-Damien 13U  00 

Saint-Nérée 235  54 

Sainte-Philomène 429  00 

Sacré-Cœur  de  Marie 200  00 

Le  Gouvernement  doit 81,082  28 

Archevêché  de  Québec,  le  1er  janvier  1886. 

H.  TÊTU,   Ptre. 


1886. 

Chapelle  de  Saint-Marcel $         6  00 

''         "  Saint-Méthode  d'Adstock 8  00 

'^  Saint-Nérée 115  00 

Église  de  Sainte-Philomène 2,964  00 

Presbytère  de  Sainte-Perpétue 30  00 


—  684 


Missinmiairo  de  Saint  Damien 

"  Saint-lileulhère , 

'<■  "  Saiiil-Nérée 

"  "  Noire-Dame  de  Monlaiiban 

"  "  Noire-Dame  du  Rosaire 

"  "  Sainl-Zacharie  de  Melgermelte. 

rrrains  de  Semence  à  Sainle-Apolline 

''      '^  '•        "Saint-Éleulhère 

"      ''  "        "Sainle-Jiisline 

"  Saint-Magloire 

'•  Saint  Marcel 

"  Sainte-Rose  de  Watford.... 

"  Sacré-Cœur  de  Marie 

"  Saint-Séverin 

Secours  à  plusieurs  colons  pauvres 


,  s   30 

00 

150 

00 

90 

00 

400 

00 

25 

on 

125 

00 

40 

00 

40 

00 

40 

00 

40 

00 

40 

00 

40 

no 

40  00 

40 

00 

107 

00 

$4,370  00 
Résumé  : 

En  mains  au  1er  janvier  1886 S    560  42 

Recette  de  1886 4,577  36 


Total  de  la  Recette S5,137  78 

Dépense $4,370  00 


En  mains 8     767  78 

« 

La  Société  a  reçu  du  gouvernement  la  somme  de  SI. 971. 16, 
qui  a  été  employée  pour  faire  ouvrir  ou  améliorer  des  chemins 
décolonisation     Celte  somme  a  été  distribuée  comme  suit  : 

Sainte-Justine S     200  00 

Saint-Ludger 

Saint-Magloire  de  Roux 

Saint-Martin 

Saint-Nérée 

Sai  n  l-Pnmphi  le 

Sainte  Phi lomèut' 

SainU'-Rose  de  Watford 

$1,971    16 
Archevêché  de  Québec,  K''  février  1887. 

H.  Têtu,  Ptre. 


200  00 

200  00 

150 

00 

346 

16 

175 

00 

400 

00 

300 

00 

—  685 


OUii:STIONES 

COLLATIONIBUS    THEOLOGICIS    DlSCUTIENDiï:     IN     ABCHIDIOECESI 

QUEBECENSl 


ANNO  1878 


MENSE  JANUARIO. 

Tiliiis  et  Berlha,  consaiigiiinei  in  secundo  gradu,  dispensalio- 
nem  ah  Ordinaiio  oblinnerunl  vi  specialis  indulti  in  (jno,  proj)- 
ter  inces'ium  declaratiini  in  pt'lilione,  sequenlem  condiLionom 
stalnil  sedes  Aposlolica  :  Ad  pœnilentiai  tribunal  accédant,  eosque 
Episcopiis,  sive  per  se.  sive  per  oliam  personam  ecclesiasticamab  eo 
spccialitcr  dcputandam,  a  coisiiris  rt  pœnis  ecclesiaslicis  quomodo- 
libet  incursis,  necnon  ab  inceslus  realibus.  absolval,  et  dcinde  cum 
iisdem  super  asserto  impcdimenlo  ob  causas  quas  cxposucrunl^ 
dispensare  valeal.  Porro  ambo  ronfessarinm  adeunt  cui  inces- 
tnm  snnm  qnidem  palelaclunt,  nihil  do  sua  nubendi  inlenliono 
dicentes,  el  ab  eo  absolniionem  rpcipiunt,  et  deindf\  accepla  dis- 
pensatione,  matrimoninm  célébrant  coram  parocho. 

Qnseritur  : 

1»  Quomodo  procedeudam  in  casu  ut  absolutio  et  disprnsatio 
vaîcnnl  ? 

2"  An  in  cnsu  vnleal  matrimoniurn  ?  El  qualenus  négative  : 

3°  Quomodo  procedendum  ail  i  ehabili talion em  malrimonii  ? 


Circa  pinm  exercitinm  Via;  Cruels  qnseritur  : 

I"  An  semper  necessarium  sit  e  loco  in  locum  Iransire  ad singulas 
«taliones  ? 


—  686  — 

2"  An  possit  Hcri  interruplio  inter  duas  stationes^  v.  .7.,  audire 
missam^  confilcri^  neyotiu  Iransigcrc,  de ? 

3»  (Juinnm  posxint  hoc  exercilium  peraqcre  cum  cruclfixo  ad  hoc 
specialilcr  bcnediclo^  (juando  et  r/uornodo  ? 


MENSE  MAIO. 


Tiliiis  roram  judice  intorrogatus  sub  jurameiito,  respoiidel 
contra  veritalein  sibi  nolara,  sub  prcGlextu  quod,  suo  quidem 
judifio,  jiulex  non  habeat  jus  talem  qucestionem  imponendi. 

Hac  occasioue,  Theologus  consullus  totam  jurameuli  male- 
riam  accurate  perpendit,  examinât  in  quo  piœcise  consistât  na- 
lur.i  perjurii,  quousque  sesc  extendak  hujus  criminis  reservatio. 
et  tandem,  an  Tilius  ait  rêvera  reus  perjurii,  cujus  absolutiosit 
reservala? 


Titius,  sacerdos  infirmus,  domicilium  figit  in  parochia  S 

cui  praîost  Sempronius  parochns.  Appropinq Liante  die  festo 
patroni,  pai-ochns,  dominica  prcecedenti,  nil  annuntiat  populo 
sno  de  festo,  nec  de  solemnitate.  nec  de  iudulgenlia  infra  octa- 
vam.  Ipsa  die  festi,  qu?e  incidit  feria  quarla,  Sempronius  mis- 
sam  exeqnialem  cantat,  corpore  pressente  et  ejus  vicarius  missam 
de  die  cantat  ritu  duplici  minori,  absque  credo^  et  cum  oratione 
de  mandata,  ad  instanliam  parochiauorum  propter  abundanliam 
messis.  His  posilis  et  antequam  parochum  moneat,  Tilius 
episcopura  consulit  : 

1"  An  ipse  Titius  possit  et  debeat  patroni  o/ficium  et  octavam 
celebrare  ? 

2»  An  et  contra  quas  rubricas  peccaverit  Sempronius,  et  an 
graviter  vel  leviler  ? 

3"  An  spccialiter  peccaverit  contra  prohibitionem  faclam  in 
archidiœcLsi  Qaebecensi,  22  decenibris  1810,  (Orduiin.  dioc.  F. 
N"  10.)  ? 


—  687  — 

4o  An  quxdam  sint  anni  tempora  in  quibus  no/i  liceat  oclavas 
celebrare  / 

5»  Ubinam  inveniatur  o/ficiuvi  patroni  cujus  nomen  non  sit  in 
calendario  breviarii? 

6<»  An  consuetudo  possit  excusare  Scmpronium  ? 


MENSE  JULIO. 


I.  Gum  Tilius  indigerel  summa  $30.  ad  unam  hebdomadam, 
Petrum  adiil  qui  poslulanli  respondil  se  illi  muluo  dalurum 
hanc  summum  ad  unam  hebdomadam  sequentibus  condilionibus  : 
\o  ut  immédiate  solveret  S0.50,  et  2°  ut  pro  singulis  hebdoma- 
dibus  sequentibus  solveret  mulctam  $0.25.  Ita  agit  Petrus  l» 
ad  se  compensandum  non  solum  pro  interesse  pecuniœ  suœ,  sed 
etiam  pro  labore  numerandi  nummos  pra3standos  aut  accipien- 
dos,  et  libres  computorumscribendi  et  invigilandi  ne  quiddeper- 
datur  suœ  fortunaî  et  quia  parvsesummœ  hujusmodiexponuntiir 
periculo  remanendi  absque  fructu,  longiset  repelitis  intervallis; 
2»  ad  urgendam  restitutionera  pecuniae  suse.  Girca  finem  tertiœ 
hebdomadœ,  venit  Titius  ad  summam  restituendam,  sed  noluit 
mulctam  solvere,  quia,  gravissimo  raorbo  correplus,  non  potuerat 
citius  venire  nec  alium  mittere. 

II.  Altéra  vice,  Titius  ab  eodem  Petro  mutuo  accipit  S25.  ad 
decem  hebdomadas,  sequentibus  conditionibus  :  1"  ut  immédiate 
solvat  80.50  ;  2°  ut  restituât  infra  sex  hebdomadas  ;  si  vero  dif- 
férât solutionem  infra  quatuor  sequentes  hebdomadas,  iterum 
solvere  debeat  §0.25  pro  singulis  hebdomadibus  sequentibus 
post  decimam,  donec  totum  restituerit, 

Quœritur  : 

\o  Quid  de  Petro  in  utroque  casu  proposito  ?  An  quid  restituere 
debeat  ? 

2o  An  Titius  a  muleta  solvenda  eximatur  in  priori  casu  ? 


Sempronius  parochus  ruralis  raane  die  dominica  in  hortulo 
suo  perambulans,  uvse  acinuminconsiderate  in  os  immisit.  Vix 


—  688  — 

nutiMii  succi  piiltulam  deglutire  inceperat,  reminiscens  se  mis- 
sam  esse  celobraliirum  pro  populo,  statim  residinim  acini  suc- 
ciim,  meduUam  ac  corlicemexpuil.  Anceps  vero  dubilat  iitnim 
l'oU'brare  possil  ?  In  missalis  lubricis  goneralibus  De  defeclibus 
§.  IX.  N"  3,  legil  cominunionem  minime  impediri  si  lavando  on, 
lirfjlulialur  stilln  aqux  prxier  intentioncm...  et  hac  fretus  aucto- 
rilate  célébrât.  Allamen  sequeuti  die  anxius  confessarium  adit 
el  ab  eo  quœrit  an  recte  egerit  ? 


MENSE   OCTOBRI. 

(Fil  eleclio  secrelarii  per  scrutinia  sécréta) 

Senipronius  Parochus,  concionem  faciens  de  tertio  decalogi 
prîcceplo,  affirmât  eum  peccare  qui  die  dominica  débita  sua 
Suivit,  quia  violât  prœceptum  sanctificandi  hanc  diem.  Hœc 
audiens  Joannes,  parochianus,  suum  pastorem  adit  et  ab  eo 
qnasdam  explanationes  postulat,  affirmans  se  semper  pulavisse 
hanc  i)raxim  esse  legitimam,  imo  esse  actum  juslitiœ  et  conse- 
quenler  bonura  opus  quod  nullo  modo  violet  pnecoptum.  Res- 
pondit  parochus  se  esse  paslorem  et  habere  jus  ut  sibi  credatur 
exponenli  doclrinam  Ecclesise,  cujusuomine  loquitur,  nec  teneri 
explanationes  dare  cuicumque  postulant!.  Joannes  queradam 
Iheologum  adit  et  ab  eo  quserit  : 

1°  Quousque  sese  extendat  fuies  prxslanda  a  parochianis  doc- 
IririêP  quam  prxdicat  pastor  ? 

2o  An  omne  dubium  de  veritate  hujus  doctrinx  sil  peccatum  ? 
3»  Quid  de  doctrina  Sempronii  in  casu  et  de  ejus  agendi  ralionc 
erga  Joannem  ? 


Semiironius  parochus,  propter  quosdam  abusus  in  sua  paro- 
chia  régnantes,  propria  auctorilale  et  inconsullo  Ordinario,  omisit 
celebrationem  raissae  solemnis  in  nocte  Natalis  Domini. 

Quaîritur  : 

\°  An  existât  aliqua  lex  gencraliSy  vel  diœcesana  aut  provincialis^ 
qux  oblige t  parochos  ad  hanc  missam  cclebrandam  ? 

2o  An  vituperandus  sit  Sempronlus  ? 

3»  An  idem  sil  dicendum  ubi  agitur  de  missa  in  aurora  ejusdem 
diei  1 


—  689  — 

ANNO  1879 


Quia   tu   scienliam  repulisti^  repellam  le  ne  sacerdolio  fuîigaris 
mihi.  (Oseae,  IV,  6.) 


MENSE  JANUARIO. 

Sempronuis,  concionem  habens  de  grat.ia  et  de  aierilo,  coram 
fidelibiis  inler  alla  docet  I"  hominem  etiam  justum  non  posse 
per  bona  opéra  vere  mereri  gloriam  œlernam,  neqne  augmen- 
lum  gratiœ  sancliûcanlis,  neque  perseveranliam  finalem,  siqui- 
dem  nulla  est  proportio  inler  opéra  hominis  et  hujusmodi  dona 
supernatiiralia,  quœ  aliiinde  in  hachypolhesi  non  esscntamplins 
graluita  ;  docet  2°  innllo  minns  peccalorem  posse  ullo  modo 
mereri  conversionem  suam,  vel  graliam  sanctificantcm.  Tilius 
presbyler,  heec  audiens,  exislimansque  doclrinam  hanc  pluri- 
mis  diffîcullatibns  ansam  prsebere,  anxius  quserit  a  theologo  ut 
breviter  exponat  : 

1"  Doclrinam  Ecclcsix  de  nalura^  de  condilionibus  et  de  objecta 
merili  ? 

2"  Opinionem  propriam  de  doclrina  a  Sempronio  tradila  1 


In  ordine  ofBcii  pro  anno  1878,  sic  legitur  rubrica  ad  diem  11 
octobris  :  RR.  ex  I  Noct.  dom.  praec...  2a  or.  Fidelium. 

Quseritur  : 

1°  Quibusnam  in  casibus  responsorio  legenda  sint  diversa  ab  iis 
quœ  in  fine  leclionum  assignantur  ? 

2"  Oii-^nam  est  régula  circa  orationem  Fidelium  in  missa 
feriali  ? 


44 


690  — 


MENSE  MAIO. 

Gains  confessarius  Tilio,  qui  se  homicidam  confessus  fnerat, 
déclarai  euni  ex  jiislilia  teneri  1"  solvere  débita  qiiœ  non  pote- 
ninl  solvi  ab  lierede  occisi  ;  2"  uxoiem  et  filios  occisi  susten- 
lare  ;  3"  impensas  medicalionis  et  fiinerum  solvere  ;  4°  tandem 
pcr  eleemosynas,  preces,  pia  opéra,  iiidulgenlias...  compensare 
pro  omnibus  mcrilis  et  satisfactionibus  quibus  privavit  occisum, 
vilaj  ejns  praimatnrum  finem  imponendo  injuste.  Titius  etiam 
déclarât  se  scire  indubitanter  occisum  vovisse  ingressum  in 
quoddam  raonasterium  si  uxori  superviveret. 

Hinc  quœritur  : 

1o  Ad  quitl   occisor  ienealur  ex  jusiilia  f 

2"  Quid  de  siiKjulis  in  casu  ? 

3»  An  quîd  resliluendum  sit  monasterio  supradicto  ? 


Sempronius  parochns  aquam  baptismalem  non  rénovât  in 
vigilia  pentecosles.  Hsec  sciens,  Titius,  ejus  confessarius,  ipsi 
denegat  absohitionem  nisi  de  culpa  gravi  contritionem exprimat 
et  novam  aquam  qnamprimum  benedicere  curet,  intérim  absti- 
n'Mis  a  conferendo  baptismum  cum  aqua  quse  benedicta  fuerit 
sabbato  sancto. 

Qnœritur  : 

1»  An  sit  gravis  obligalio  renovandi  hanc  aquam  in  vigilia  pen- 
tecosles ? 

2o  An  post  pentecosten  liceat  uti  aqua  benedicta  sahbato  sancto  ? 

3»  An  sucerdos  vocatus  ad  conferendum  baptisma  in  parochia 
Srmpronil  et  hœc  sciens  possit  tuta  conscientia  dicta  aqua  uti? 

4"  Quid  de  agendi  modo  Titii  in  casu  ? 


—  691  — 


MENSE  JULIO. 


Bernardiniis,  scribeus  librum  de  justiûcatione,  seqiientes  sta- 
tuil  propositiones  : 

1»  Firma  fiducia  in  mérita  Ghristi  formaliter  justificat  pecca- 
torem,  quin  ex  ejus  parte  requirantiir  bona  opéra,  juxta  illud 
Rom.  m,  '2S  :  Arbilramur  justificari  hominem  pcr  fulem  sine  ope- 
ribus  legis,  et  Ephes.  II.  8  :  Grali.a  estis  salvati  pcr  fidcm. 

■2o  Bona  opéra  non  sunt  nisi  manifestationes  vel  fruclus  justi 
ficalionis  qiiam  peccator  per  fidiiciam  in  mérita  Ghristi  accepit 
quin  conférant  ad  justilîcalionem  conservandam  vel  augendam. 

Titins,  censor  librorum  qui  typis  mandari  debent,  a  theologis 
quaerit,  ad  snam  opinionem  hac  de  re  roborandam,  ut  clare^ei 
exponanl : 

|o  Naturam  gvatix  habilualis  et  justîficalionis  ; 

2o  Disposiliones  qux  ad  juslificalionem  rcquiruntur  ; 

3^'  Suam  sealentiam  de  duplici  propositione  Dcrnardini. 


Sempronius  parochus,  qnadam  die  iter  agens,  transit  ante  do- 
mum  Titii  parochiani  sui,  qui  graviter  œgrotans  noluerat  quarto 
antea  die  confiteri  et  alla  sacramenta  infirmorum  recipere.  Ti- 
tium  ita  fortiter  et  suaviter  alloquitur  ut  tandem  infirmus  con- 
sentiat  confiteri  et  recipere  sacramenta.  Sed  ecce  subito  ita 
morli  vicinus  apparet  ut  non  remaneat  tempus  confitendi,  nec 
olea  sacra  et  viaticum  ab  ecclesia  afferendi.  Absolutionem  im- 
pertitnr  parochus  et  deinde  benedictionem  in  arliculo  morlis  cum 
indulgenlia  plenaria  ;  qua  vix  absoluta  moritur  Titius.  Paro- 
chum  vicinum  consulit  anxius  Sempronius  etquœrit  :  An  vali'Je 
et  licite  poluerit  in  casu  hanc  benedictionem  conccdere  ? 


—  692  — 

MENSE  OCTOBRI. 

[Fil  elcctio  secretarii  per  scrutinia  sécréta.) 

Vitellius  parochus,  alloquciis  fidèles  de  peccatoribus  qui  in 
eadom  pcccata  «iravissima  n.'Iabiinlur,  ail  exinde  irain  Dei  ad- 
versiis  luijiismodi  dclinquenles  ita  in  dies  crescere,  lU  tandem 
eis  qiiamciimquc  gratiam  dencgct  :  unde  in  impœnilenlia  finali 
nioriunlur.  Addit  oorum  salutem  ila  esse  impossibilem,  ut 
inlidelos,  (jui  nullani  acceperunt  graliam  a  Deo,  facilius  ad 
cœlum  viribus  propriis  nalurse  pervenire  valerent. 

Posl  missam  oritur  controversia  inter  concionatorera  et  alte- 
rum  prcsbyteiHim  qui  omnia  audiverat,  qiiique  vehementerejus 
doclrinam  inciepat.  Quum  lis  non  posset  omnino  dirimi,  ambo 
quieruut  : 

I"  Quœnam  sit  iloclrina  calliolica  de  graliarum  dislributione  ? 

2"  Ulrum  gralise  sufjicicntes  semper  concedantur  omnibus  pecca- 
toribus., et  etiam  infidelibus  ? 

30  Quid  dicendum  sit  de  doclrina  Vitellii  ? 


Titiiis,  vicarius  in  quadam  parochia  ruraliQuebecensis  Archi- 
diœcesis,  média  nocte  vocalur  ad  ministranda  sacramenta  cui- 
dam  aîgrolo  parochiae  vicinse.  Inquirit  an  parochus  ejusdem 
segroti  sit  absens  ?  Responsum  liabet  parochumquidem  prœsen- 
lem  esse  in  parochia,  sed  viam  ad  parochiam  Tilii  mnlto  brevio- 
rein  et  commodiorem  esse  et  idcirco  recursum  factura  fuisse  ad 
ipsum,  cui  aliunde  cBgrotus  jam  pluries  confessionem  fecerat. 
Ri'spondel  Titius  se  in  hoc  casu  jurisdictionem  non  habere, 
juxta  régulas  archidiœcesis.  Tune  pai'ochus  Tilii,  licet  senex  et 
inllrmus,  pergil  ad  aîgrotum  :  deinde  vero  archiepiscopum 
consulil  utnini,  attenta  formula  ordinaria  deputationis  vicario- 
rura  in  hac  archidiœcesi,  Tilius  habeat,  necne,  jurisdictionem 
in  casu  ? 


—  693 


ANNO  1880 


MENSE  JANUARIO. 

Semproniiis  parochus  Tilio  et  Berlhîe,  suis  parochianis,  facul- 
talem  scriplam  concedit  ut  malrimonio  jungantur  a  Gaio  paro- 
cho  vicino.  in  ejusdem  Caii  parochia.  Gains  subito  vocatus  ni 
cujusdam  iegrolantis  confessioncm  audiret,  Falvium  snuni  vica- 
rium  invitai  ad  niatrimonium  celebraudum.  Pancis  elapsis  iioris, 
inci[)it  Fulvius  dubitare  de  valore  hnjns  matrimonii  et  consnlit 
theologuni,  qui,  hac  occasione,  perpendit  et  examinai  lolam 
theoriam  impedimenti  clandestinitalis,  prcesertim  ubi  agitur  de 
potestate  et  de  modo  delegandi  et  snbdelegandi  alinm  sacerdo- 
tem.  Anleqnam  vero  snam  sentenliam  aperiatcirca  validilatem 
matrimonii  in  casu,  Sempronium  ipsum  inierrogat,  qui  respon- 
del  se  quidem  non  cogitasse  de  facultate  subdelegandi,  quam 
tamen  carte  concessisset,  si  de  ea  cogitasset. 


Titius  sacerdos,  cum  puer  ad  ecclesiam  allatus  videretur 
moribnndus,  eura  statim  baplizavit  et  deinde  omissas  ceremo 
nias  supplere  incepit.  Sed  cum  ad  unctiones  faciendas  devenis 
set.  nullum  aliud  oleura  invenire  potuil  prseter  oleum  infirmo 
rum  Tune  timens  ne  infans  moribnndus  gratiis  unctionum 
privaretur,  hoc  oleo  usus  est,  quia  pulabat  illud  licitum  esse  in 
casu  necessitatis.    Attamen  anxius,  theologum  adit,  quaerens  : 

1o  An  bene  se  gesserit  in  casu  ? 

2o  Quid  sibi  nunc  faciendum  si  infans  supermxerit  7 


MENSE  MAIO. 


Petrus  débet  Titio  8100.  quos  solvere  débet  mense  octobri. 
Opportuno  tempore,  offert  illi,  loco  pecunige  quam  non  habet, 
quamdam  qnantilatem  frumeuli,  juxta  prelium  commune  hujus 
temporis,  et  banc  acceptât  Titius.    Quia  autem  Petrus  hoc  fru- 


—  694  — 

monln  imligol,  ut  siiam  f.imiliam  alat  tempore  hiemali  et  agros 
coiisfirro  possil  Icnipore  vcnio,  eamdam  qiianlilalem  frumenli 
stalini  omit  ab  rodem  Tilio,  solvendam  mense  junio  sequenli, 
jiixla  valorem  illius  temporis,  qiiando  pretium  duplo  majus 
quain  mense  oclobri  ordinarie  existit. 

Qua?nlnr: 

I"  Çuxiiam  sunt  principia  circa  prelium  alicujus  rei? 

2"  An  lierai  ciiicumquc  vcndilori  quantumcumquc  pot  est  lucrum 
reporlare  ex  mercibus  suis  ? 

30  QiUd  de  Tilio  in  casii  ? 


Sempronius  parochus  ex  inadvertentia  anniintial  in  missa 
dominicali  missam  de  requie  celebrandam  die  sequenli  proanni- 
versario  cnjusdam  defuncli.  Titius  vicarins,  qui  tempore  missse 
dominicalis  abfuerat  ad  ministranda  sacramenta  moribundo, 
vespere  invitalus  a  parocho  iil  praîdictam  missam  de  requie 
scquenti  die  celebraret,  récusât,  dicens  hoc  non  licere  diebus 
secundaî  classis.     Inslat   parochus,   allegans  varia   incommoda 

quîE  ex  omissione  sequerenlur  :  scandalum,  raurmurationes , 

prœserlim  quia  jam  advenerunl  plures  cognati  et  amici  ex  diver- 
sis  parociiiis.  Gum  vicarius  in  sua  sententia  persisteret,  ipse 
parochus  célébrât. 

Hac  occasione  quœritur  : 

1°  Quibusnam  diebus  prohibeanlur  missœ  solemnes  anniversa- 
rix  7 

1"  Sub  quanarn  culpa  obligent  illx  rubricx  ? 

:r  Ouid  scnliendum  de  parochi  et  vicariiagendi  ratione  in  casu? 


MENSE  JULIO. 


Sempronius  parochus  de  purgatorio  concionem  faciens,  docet  : 
1"  omnia  snffragia  quae  pro  defunctis  offeruntur  vim  ex  opère 
operaiitis  lantnm  habere  et  consequonter  peccatores  inutiliter 
pro  defunctis  orare  et  alla  bona  opéra  exercere  ;  ■>  hcTC  suffra- 


-  695  — 

gia  defiinctis  applicari  habita  ratione  charitatis  quam  eornm 
unusquisque,  dum  vivenH,  defunctis  oxhibueiit.  ;  3"  angelos  et 
sanctos  in  rœlo  uullo  modo  prodesse  posse  animabiis  iii  purga- 
torio  exislenlibus.  quia  angeli  et  sancli  salisfaclioius  incapaces 
sunt  ;  4»  reslilulionem  rei  aliéna;  ab  heredibus  esse  quidem 
aclnm  jnstitiœ  a  qiio  abslinere  non  possunt  absque  peccalo,  sed 
pro  defunctis  nec  necessariam  nec  uLilem  esse  ;  5°  defunclos, 
quamdiu  in  purgatorio  existunt.  frustra  invocari  ;  G»  tandem 
pœnas  purgatorii  probabililer  nunquam  extendi  ultra  decem 
aut  vigenti  annos. 

Haec  audiens  quidam  theologus  perpendit  : 

1°  Quid  de  doclrina  purgatorii  statueril  concilium  Tridentinum^ 
sessione  XXV  ? 

2°  Quid  de  veritalr    et   opporlunitate  singulorum    qux  in  dicta 
concione  exponuntur  ? 


Sempronius  presbyter  sff!pp  dat  communionem  extra  missam 
absque  causa  gravi,  semper  cum  stola  alba,  vel  aliquando  cum 
.paramentis  nigris  quando  missam  pro  defunctis  celebraturus  est 
vel  celebravit,  et  tandem  nuUas  preces  aut  benedictiones  récitât. 

Quaeritur  : 

1"  Qusenam  rationcs  requiruntur  et  sufficiunt  ut  communia  conce- 
datur  extra  missam  ? 

2°  Quid  de  singulis  in  casu  ? 


MENSE   OGTOBRI. 

{Fit  electio  secretariiper  scrutinia  sécréta.) 

Qnodammane,  Petrus  vidot  messem  suam  pedibus  animalium 
conculcatam  fuisse  noctu  cum  magno  suo  damno.  Putans  illud 
factum  fuisse  ab  animalibusPauli,  hune  coram  jndice  civili  citât, 
a  quo.  lite  contestata  et  probalionibus  hinc  et  inde  deductis, 
prifisertim  ex  testimonio  Gaii  et  Titii,  ad  expensas  litis  et  dam- 
num  resarciendura  damnatur  Pau  lus. 


—  696  — 

Hic  antcm  rorlo  novit,  sod  probare  non  potuit,  toliim  damnnm 
facliMu  fuisse  ab  animalibus  Srmpronii,  quem  etiam  novil  nul- 
lius  culp.'E  Iheologicse  reiim  fuisse.  Theologum  adii  et  ab  eo 
qiuTrit  : 

l"  (>«/(/  statuatur  a  legc  lum  nalurali^  tum  civili,  circa  repara- 
tionem  damnorum  ab  animalibus  factorum  ? 

2»  Quid  sil  compensalio  et  quxnam  sint  conditiones  ut  quis  ea 
uti  possil  ? 

>  Quid  xeiitiendum  de  scnlentiajudicismaterialiterinjusla,  licet 
judex  non  peccaverit,  quia  eam  juxta  allegata  et  probata  protuUt  ? 

'»»  .4/i,  el  a  quibusnam^  et  quonam  ordine,  licitum  sit  Paulo  corn- 
pensalione  uti  in  casu  ? 


Caiiis  presbyter  de  indulgenliis  concionem  faciens,  hsec  inter 
alla  asseril  : 

1»  Non  sufficere  earum  giMieralem  applicalionem,  v.  g.  cogna- 
lis  vel  benefactoribus  meis,  animœ  qiue  diulius  c^clitil  in  parga- 
torio,  vel  (Iuîe  liberationi  proximior  est,  defunctis  in  génère  vel 
defunctis  lalis  familiœ  aut  parochise ; 

1°  Eas  applicari  posse  viventi,  etiam  inscio  vel  indisposito  ; 

3"  Pii  exercitii  vise  crucis  mérita,  satisfactiones  et  indulgen- 
lias  posse  applicari  pro  conversione  peccatorum,  vel  alicujus 
ppccaloris  in  specie. 

Quiil  de  singuUs  in  specie  ? 


ANNO  1881 


MENSE  JANUARIO. 


[Legalur  post  lectionem  prœcedentis  coUationis  articulus  «  Confé- 
rences ecclésiastiques  »  in  Disciplina.) 

Sompronius  parochiis  .-egrolos  parochianos  ullimis  sacramen- 
lis  munilos  nunqiiara  visitât,  nisi  ilerum  vocaliis  ;  imo  aliquo- 


—  697  — 

lies  etiam  vocatus  ire  negligit  ;  vicarium  siium  vitupérât,  quia 
infirmum  in  domo  vicina  jacenlem  sœpius  visitai. 

Quadam  die,  post  vesperas,  vocatus  utsacramentamoribundo- 
rum  ministret  proprio  parochiano,  qui  subito  et  gravissimo  mor- 
bo  correptus  jacebat  in  parochia  vicina,  non  longe  ab  ecclesia 
iiiius  porochiaî,  ire  recusavit,  ne  longuni  iterfacere  cogcreturet 
ne  parocho  vicino  injuriam  facere  videretur. 

Quieritur  : 

lo  Quid  in  riiuali  romano  statuntur  circa  assistentiam  moribun- 
dorum  ? 

2"  QuicI  (le  singulis  in  casu  ? 

Sabbato  sancto,  Sempronins  parochus  carbones  ex  culina  sua 
allatos,  vel  ex  phosphore  accensos,  solemniter  benedicit. 

Idem  in  aquam  baptismalem  mcrgit  non  ipsum  cereum  solem- 
niter benedictum,  sed  ligneiim  slipitem  qui  illum  suslinere  dé- 
bet super  candelabrum,  cui  stipiti  affixa  sunt  quinque  grana 
thuris. 

Quaeritur  an  et  graviter  peccaverit  in  casu  ? 


MENSE    MAIO. 


Caius,  Fulvius  et  Titius,  recens  ordinati  sacerdotes,  inter  se 
sermonem  habent  de  modo  satisfaciendi  obligation!  qnœ  orilur 
ex  stipendio  recepto  pro  missis  in  honorem  Sanctse  Année,  ma- 
tris  B.  M.  V.,  celebrandis. 

Caius  contendit  missam  de  die  etiam  non  impedita,  velquam- 
cumque  votivam,  etiam  de  Rcquie,  sufficere. 

Fulvius  hanc  tenet  sententiam,  scilicet  non  satisfieri  obliga- 
tioni,  nisicelebretur  diebus  non  impeditis  missa  prout  invenitur 
in  missali  ad  diem  26  Julii,  nihil  immutato,  sed  additis  duabus 
orationibus  jnxla  rubricas,  scilicet  eâ  quœ  respondet  officiodici, 
et  altéra  quœ  secundo  loco  dicenda  fuisset  in  missa  diei. 

Titius  affirmât  satisfieri  per  missam  de  die,  quando  rubricse 
prohibent  votivam  ;  diebus  vero  liberis,  omnino  dicendam  mis- 


—  698  — 

s.im  de  communi  non  virr/inum  cl  qiiasdam  esse  exrepliones   fa- 
ciendas  rcLriil.'o  tratlilaî  a  Fiilvio  circa  terliam  oralionem. 

Qiiitlam  rubricanim  pcriliis,  ab  iis  consultus,  exponit  :  1"  totam 
seritMii  principioruni  circa  missas  votivas  in  génère  ;  2o  obliga- 
tiones  sacerdolis  qui  slipendiiim  accepit  pro  missa  voliva  vel 
deliinctoruni  celebranda,  relative  ad  qualitalem  missœ  ;  3oquot 
el  quasnam  oraliones  dicere  debeal  aut  possit.  Deinde  diversas 
opiniones  a  Caio,  Fiilvio  et  Tilio  eraissas  perpendit  et  confutal 
aul  confirmât. 


Sempronins  parochus  non  nisi  difficile  potest  habere  minis- 
trnm  in  celebralione  missse  ;  aliquando  utitur  rainislro  qui  res- 
pondere  nescil  ;  aliquando  responsiones  fiuutamuliere,  quae  ad 
mensam  communionis  genuflectit  extra  chorum  ;  aliquando 
tandem  célébrai  absque  uUo  minislro  aul  respondenle,  ne  coii- 
solalione  celebrandi  infra  hebdomadam  privetui'.  Qu?eritur 
quid  de  singulis  iit  casu  ? 


MENSE  JULIO. 


Titius,  de  contrilione  sermonem  faciens,  dicil  perfeclionem 
charitalis  et  contrilionis  repetendam  esse  a  gradibus  apprelia- 
tionis,  et  conlrilionem  perfectam  eo  litulo  distinguendam  esse 
ab  imperfecla,  quod  illa  sit  ex  dileclione  Dei  super  omnia.  non 
item  imperfecla. 

Gains  conlendit  ad  conlrilionem  perfectam  requiri  charilatis 
intensionem,  el  conlrilionem  ab  allrilione  non  differre  specie, 
sed  gradibus,  ita  ut  charilas  admodum  inleusa  conlrilionem 
efficial  perfectam,  debilis  autem  et  remissa  imperfectam. 

Fnlvius  sacerdosaliam  sontenliam  propugnat,  scilicel  charilali 
generatim  et  non  lanlnm  summie  ejus  inlensioni  juslificalionem 
adàcribendam  esse. 

Theologus  consultus  argumenta  et  objectiones  singularum 
opinionum  perpendit  et  exponit  quid  de  illis  senlieudum  sit. 


—  699  — 

Tilius  pueros  modura  facicMidi  signum  criicis  ita  docet  :  ver- 
bum  Pdlris  diciliir  quaiulo  manus  dextra  fronlom  langit  :  Filii 
in  peclore  ;  Spiritux  in  hiinuM'O  siiiislro  ;  Sancli  in  hnmoro  dox- 
tro.     Amen  dicitur  manibns  jnnclis. 

Gains  dicit  verba  Spirilus  Sancti  dicenda  esse  in  hiimero  sinis- 
tre elAmen  in  doxtro. 

Quseritur  quxnam  régula  tenencla  sit  ? 


MENSE  OGTOBRI. 

(Fil  electio  secretarii  per  scrutinia  sécréta.) 

Sempronins  parochns  in  animosuo  statuerai  Petrnm  tanqnam 
famuhira  condncere  post  mensem  ;  nihil  tamon  Petro  anl  cui- 
quara  alii  dixil.  Intérim  Petrus  Sempronio  in  confessione  dé- 
clarât se  plura  fnrla  commisisse  apud  herum  cui  tune  inservil. 
His  auditis,  Sempronius  in  corde  suo  volunlatem  mutât,  et  de 
Paulo  condncendo  cogitai.  Inquisilione  facla  apnd  plure?  per- 
sonas,  invenit  eum  optima  fama  honeslatis  et  fidelilalis  gaudere. 
Sed  antequam  Paulo  manifestaveril  suam  iutenlionem,  ex  ejus 
confessione  comperit  eum  esse  pessimum  horainem  et  furem  ; 
idcirco  alium  famulum  quserit. 

Poslea  lamen  anxius  theologum  adil,  quserens  : 

to  Quousque  sesc  extendil  sigillum  sacramentale  ? 

2»  Quid  in  primo  et  secundo  casu  ? 

3'^  Quid^  si  in  secundo  casu  intenlionem  suam  Paulo  manifesta- 
visset,  non  absolutam  sed  conditionatam  ? 


Sempronius  parochns.  in  die  commemorationis  omnium  fide- 
lium  defunclorum,  missam  parochialem  célébrât,  corpore  pr?e- 
senle,  pro  quodam  parochiano  cujus  exequias  soleranes  in  fine 
miss?e  célébrai. 

Quseritur  : 

1°  An  parochus  deheat  hac  die  celebrare  pro  populo  ? 

2°  An  bene  se  gesserit  in  casu  ? 


700  — 


ANNO  1882 


MENSE  JANUARIO. 

{Lrgntur  post  Icctionem  prxccdenUs  coUatioiiis  nrliculua  «  Confé- 
rences ecclésiastiques  »  in  Disciplina.) 

Girca  sacramentalem  confessionem  qusBritnr  : 

1°  Quinam  in  diversis  sxculis  ejus  necessitatem  iieqaverinl  ? 

2°  Quid  de  fxde  tenendum  sil  relative  ad  ejus  necessitatem  et  con- 
ditiones  essentiales  ? 

3»  (^uibusnam  argumentis  scripluralibus  probetur  divinum  prx- 
ceptum  confessionis  ? 

4"  Quomodo  refellantur  prsecipuas  objectiones  scripturales  protes- 
tnnlium  contra  confessionem  ? 


Qureritur  : 

1  °  Quxnam  origo  et  quinam  fuerint  antiquitus  praecipui  ritus  bene- 
dictionis  cinerum  in  iniiio  quadragesimalis  jejunii  ? 

2°  Nam  districte  requiratur  cineres  benedicendos  conficiendos  esse 
ex  palmis  prxcedenti  anno  benediclis  ?  Et  an,  earum  defectu,  possint 
adhiberi  cineres  communes  ? 


MENSE  MAIO. 


Semproniiisconfessarins,diimeorumexcipit  confessionem  q  nos 
novil  aliéna  sustnlisse  vel  damna  inlulisse.  abstinnit  ssepissime 
a  declarando  restitntionis  oiiere,  prflesertim  cnm  ageretur  de  rndi- 
bns  qnando  tenentur  in  solidiim  ;  nec  enira  isli  facile  sibi  i)ei-- 
siiadcnt  tciieri  ad  restiluendam  paitem  a  sociis  ablatam,  vel  repa- 
landum  tolum  danuuim  a  pluribus  cansatum.  Geteros  vero 
rt'sliluere  jubel  quidquid  jndicio  boni  doctique   viri  ab  ipsis  eli- 


—  701  — 

gendi  seqimm  videbitur.  Rogatus  vero  aliquando  ut  de  restitu- 
tione  facieiida  cum  doininis  paciscalur,  primura  quœril  quid 
quisque  dare  velil,  tum  dominis  est  auctor  ut,  ne  rem  totam 
perdant,  aliquid  polius  liberalitate  remittant.  Urgel,  orat  et 
aiictorilateqiiapollel  negolium  plerumque  ita  conficit,  ut  exigua 
debili  parte  totum  persolvat.  Hujusmodi  benignitate  cum  iis 
qui  ad  sacramentum  accédant  agendum  sibi  persuadet,  ne  lam 
severa  de  restilutione  doctrina  a  lanlo  sacramento  deterreantur, 
quin  domini  qnod  suum  est  recipiant.  Attamen,  quadam  die, 
theologum  anxius  consulit  : 

1°  Qux  sit  obligatio  confessarii  in  alienx  rei  restilutione  vtl  indi- 
cenda^  vel  pevtraclanda  ? 

2°  An  bene  se  gesserit  ? 


Tempore  vacationis,  Titius  clehcus  a  parocho  invitatur  ut  sub- 
diaconi  munus  exerceat,  in  missa  quse  in  feslo  palronali  parochiœ 
solemniter  celebranda  est.  Primo  récusât,  dicens  se  ab  Ordiua- 
rio  non  habere  licentiam  ad  hoc,  sed  tandem,  instante  parocho, 
omnibus  paramenlis'induilur  reluctans,  et  manipulum  habens, 
cantal  epistolam,  calicem  prseparat,  aqujfi  guttuiam  ibidem 
infundit  et  post  communionem  calicem  purificat.  Postea  vero 
timens  ne  aliquam  censuram  aut  irregularitatem  incurrerit, 
theologum  adit  quœrens  : 

\°  Quxnam  requiralur  nécessitas  ut  in  missa  solemni  officium 
subdiaconalus  a  non-subdiacono  exerceatur  ? 

2°  An  omnino  requiratur  ut  clericus  sit  saltem  in  minoribus  con- 
stitutus,  et  habeat  licentiam  ab  Ordinario? 

3°  An  simplex  clericus  tonsuratus  possit  ab  Ordinario  ad  hoc 
licentiam  habere  ? 

4"  An  etiam  laicus  possit  hoc  offîcio  fungi  ? 

b°  An  bene  se  gesserit  in  casu  et  an  aliquam  censuram  aut  irregu- 
laritatem incurrerit  ? 


—  702  — 


MENSE  JULIO. 


Circii  sacraineiitalem  confessionem  quœrilur  : 
1°  Qiiœnajn  sinl  prxcipun  argumenta  tradUionis  ? 
'2°  (Juomodo   rcspoiuleri  possU    objectionibus   ex   Iraditione    de- 
prompt is  '/ 


Cum  in  oppido  quodam  Italico  nova  parochialis  ecclesia  ex 
piis  fidoliuin  oblationibus  in  tola  parochia  colleclis  construeretur, 
non  levi;  jugiuni  in  1er  incolas  et  parochum  orlnm  est.  Indixeral 
enim  isle  nlpiope  allare  inajusdiio  conderenlursepuicra,  unnni 
pro  parvulis  niaribns,  alterum  pro  fœminis,  ad  liocut,  juxta 
ritnalis  normam,  parvulorum  cadavera  in  spécial!  et  separato 
loculo  sepelirentiir.  Quod  cum  incolœ  rescivissent,  contra  paro- 
olium  vocem  acriter  extulernnt,  déclarantes  velle  se  ut  pervetusta 
oppidi  consuetudo  sepeliendi  videlicet  parvulorum  corpora  ubi 
proximiores  consanguinei  condebantur,  omnino  servarelur,  ac 
nunquam  passuros  ut  cineres  natorum  a  parentiim  cineribus 
separarenlur  ;  atque  ut  facilius  parochum  in  suani  sententiam 
lralierent,pias  largitiones  pro  constructione  ecclesiîE  se  negaturos 
minitati  sunt.     Nunc  quaerit  parochus  : 

lo  Quinam  sub  parvulorum  nomine  in  casu  intelligantur  f 
■20  Quinam  peculiares  ritus  in  eis  efferendis  adhibendi  sint  ? 

3«>  Quare  crux  sine  hasta  in  his  funeribus  cfferalur  et  flores  cada- 
veribus  superimponantur  ? 

4o  An  diebus  quibus  aduUorum  funus  prohibetur,  pro  parvulis 
eliam  vetitum  sit? 

5°  An  pcculiare  sepulcrum  pro  parvulis  statuendum  sit  et  an  in 
alio  sepulcro  sepcliri  possint  ? 


MENSE   OGTOBRl. 

{Fit  electio  secretarii per  scrutinia  sécréta.) 

Sempronius  parochus,  graviter  aegrotantem  Titium  invisens, 
desperationis  abysso  ingeuti  tristitia  absorptum,  ut  conscientiam 


—  703  ~ 

sibi  aperiret  blanditer  horlatus  est.  TumTitius  dicit  :  «  Honesto 
génère  natiis  commodain,  sed  multis  abhiiic  aiinis,  [lalriuionio 
adaucto,  splendidiorem  vilain  diixi.  Usqiie  adhuc  lequi  acjusti 
viri  fama  potilus  in  totius  vitœ  inslilulo,  nonnisi  dicleria  quœ- 
dam  de  adullerio  cum  suspicions  quod  ex  eo  filium  habuerim, 
passus  sum.  Verum  quœ  possideo  peculalu,  furlis,  usuris  acqui- 
sita  sunt.  Insnper  domus  mihi  est,  quœ  ad  pnpillos  spectat 
valde  pauperes,  quorum  olim  curam  gerebam.  Tandem,  ex  eo 
adulleriu,  in  aliéna  familia,  cum  dainno  suppositorum  fralrum, 
filium  raeum  naluralera  adesse  crte  scio.  Proplerea  undiiiue 
reslitulionis  onere  gi-avatum  urgeri  me  sentio.  Verum  si  quid 
quod  tôt  et  tantis  obligalionibus  responderet  e  patrimonio  sub- 
traham,  prœterquam  quod  mea  familia,  quîB  pluribus  filiis  et  in- 
nuptis  filiabus  constat,  a  suo  statu  decidere  cogitur,  me  fama 
periclitaturum  probe  scio.  Legatum  enim  si  quod,  testamento 
condito,  illis  miserrimis  pupillis  incompensationem  darelur,  me 
aliquando  eis  furatum  esse  dubia  ingerorot.  Legatum  filio,  vel 
familire  ubi  ille  manet,  suspiciones  de  adulterio  firmabit.  Lega- 
tum ad  pias  causas  ex  nimia  etinopinata  patrimonii  imminutione, 
tôt  extantibns  filiis,  bona  possessa  maie  parla  fuisse  indicia 
priebebit.  Nec  clanculum  rem  componere  valeo,  cum  nuUa 
pecunia  mihi  prsesto  sit  et  stabilia  solummodo  rem  familiarera 
constituant.  » 

His  auditis  Sempronius  anceps  hœret  et  secum  quœrit  : 

1°  Qux  causas  excusent  a  restilutione  ? 
2°  Utrum  adsint  in  casu  ? 

3°  Quitus  modis  quieti  et  saluti  Titii  consulere  possit  1 


Quseritur  : 

1°  Quxnam  sint  aqux  lustralis  in  dominicis  diebus  aspersionis 
origo,  antiquitas  ac  mysteria  ? 

2°  An  in  omnibus  et  singulis  ecclesiis  prxfata  aqux  benedictx  as- 
persio  sit  peragenda  et  an  unquam  extra  dies  dominicos  locum  habere 
quxat  ? 

3°  Num  singulis  quoque  diebus  dominicis  salis  pariter  et  aquœ 
aspergendx  benediclio  sit  renovanda  f 


-704  — 

ANiNO  1883 

MENSE  JANUARIO. 

(Lcijaluv  post  Icctionem  prxcedenlis  collationis  articulus  ^.^  Confé- 
rences ecclisiastiques  »  in  Disciplina.) 

Somproniiis  parochiis,de  altritione  concionem  faciens,  affirmât 
eani  nulliim  ainorem  Dei  otiam  initialem  supponere.  Vicarius 
aiiU'm  ejiis  contendil  hanc  doctrinam  non  esse  sanam,  et  ambo 
Iheologum  consulunt  quserentes  : 

1"  Quid  sit  allrilio  ? 

2"  An  semper  svfficiat  ad  justificaiionem  cum  sacramento  pœniten- 
tix^  vel  alio  sacramento  ? 

3°  Quid  de  sententia  Sempronii  ? 


Sempronius  parochus,  cum,  propter  graves  causas,  non  possil 
exequias  cujusdam  parochiani  celebrare  prseterquam  die  domi- 
nica,  consulil  theologum  utrum  sibi  liceat  celebrare  hanc  mis- 
sam  exequialem  et  ad  aliam  diem  transferre  missam  pro  populo 
applicandam,  vel  per  suum  vicarium  pro  hac  vice  satisfacere 
prseceplo  celebrandi  pro  populo  ? 

Consulit  simul  utrum  teneatur  ipse  missam  celebrare  pro  populo 
infra  hebdomadam,  quia  sacerdos  cui.,  propter  infirmitatem,  vel 
aliam  causam,  hanc  curam  commiserat^  ei  satisfacere  omisit  ? 


MENSE  MAIO, 


Beriha  a  Titio  juvene  honesto  et  fortunato  cura  intentione  nu- 
bendi  frequentabatur.  Gaia  vero  ex  invidia  rumorem  sparsit 
Bertham  deprehensam  fuisse  in  adullerio  cum  quodum  vire 
ejusdem  loci,  et  in  testimonium  adducebat  aliam  feminam.  Hœc 
audiens,  Titius  omnino  deseruit  Bertham,  quse  in  aliam  paro- 
chiam  eraigrare  coacta  est,  nbi,  post  aliquod  temporis  spatium, 
alium  virum  honestum  sed  Titio  minus  fortunatum  duxit. 


—  705  — 

Paucis  elapsis  annis,  Caia,  generalem  confessionen  iiislituons, 
coiifessario  déclarât  atrocem  calumniam  quam  olim  contra  Ber- 
thani  commisit. 

Anxius  confessarius  quœril  : 

l"  Quibusiiam  modis  in  geiierc  calumnia  reparari  dcbcat  i 

2"  An  in  cam  omnino  exigenda  sit  retractatio  calumnix  i 

;^"  An  etiam  exigenda  sit  pecuniaria  compensatio  ? 


Sempronius  parochusquadam  die  accipit  a  parochiano  sum- 
inain  pecunicB  ultra  taxani  ordinariam  pro  missaexequiali.  Gum 
ipse  parochiis  impediretur,  celebrationem  missse  commisit  vica- 
rio,  ciii  ordinariura  stipendium  tradidit. 

Quîeritur  an  ita  fieri  liceat  ? 

Hac  occasione,  theologus  et  canonista  totam  materiam  de  taxa 
missarum  expendit,  praeserlim  circa  modum  stipendia  alteri 
presbytero  elargiendi. 


MENSE  JULIO. 


Joannes,  parochianus  Sempronii,  volens  domum  suam  vetns- 
tale  collabentem  resedificare,  partem  domus  Pétri  vicini  sui 
locavit  et  ibi  habitavit  cum  sua  familia  et  ancilla  Bertha,  minori, 
cujus  parentes  habitabant  in  parochia  Fulvii. 

Domus  autem  Pétri  sita  erat  partira  in  territorio  parochise 
Sempronii,  partira  vero  in  tej'ritorio  parochise  Titii,  cujus  paro- 
chianus noraine  Paulus  voluit  ducere  Berlhara.  Factis  denun- 
tiationibus,  raatriraonium  celebratura  est  a  Sempronio,  absque 
ulla  licenlia  Tilii.  Exorlo  dubio  de  validitate  raatrimonii, 
Titius  consulitquemdara  theologum,  qui  hac  occasione  expendit 
totam  theoriam  de  domicilio  in  ordine  ad  celebrationem  matri- 
monii,  tnm  juxta  leges  civiles  hujusce  provinciœ,  tnm  juxta  jus 
ecclesiasticura,  et  deinde  suara  sententiara  profert  circa  validita- 
tera  raatriraonii  in  casu. 


45 


—  706  — 

Semitroniiis  parochns,  obleiita  dispensalione  temporis  prohi- 
bili,  célébrât  inaliiiuoiiiiiin  TiLii  ciini  Bertha,  in  ecclesia,  corara 
populo,  cuni  omnibus  ceremoniis  in  rituali  prsescriptis,  et  dein- 
de  célébrai  missam  de  die.  vel  votivam  de  B.  M.  V. 

In  regeslo  scribil  juxla  consuetam  formuiam  se  benediclionem 
uuptialem  iliis  imperliisse. 

Quierilur  an  bene  sese  gesserit  ? 


MENSE  OGTOBRI. 

{Fit  clectio  secretarii  per  scrutinia  sécréta.) 

Pctrus,  antequam  raercaturam  exerceret,  in  sua  mente  firmi- 
tor  staluil  nonnisi  mediam  suramara  quam  possidet  in  commer- 
cio  exponere  ;  aliam  mediam  suai  uxori  dono  dédit,  hac  sola 
inlenlione  ut  creditores  eam  reclamare  non  possent,  casu  quo 
commercium  haud  bonum  exilum  haberet.  Transactis  autem 
decem  annis,  faclum  est,  ex  diversis  accidentibus  et  absque  culpa 
Pelri,  ut  non  soUim  amiserit  summam  expositam,  sed  eliam  aère 
alieno  gravarelur. 

Tune  Iheologum  consulit,  qusereus  an  ieneatur  solvere  ex  iis 
qu3B  uxoridono  dederat?  Hac  occasione,  llieologus  expendit  quid 
ex  jure  civili  et  ex  jure  canonico  sentiendum  de  donationibus 
inler  virum  et  uxorem,  et  postea  sententiam  profert  in  casu. 


Titius  moribundus  in  testamento  jubet  ut  duodecim  missae 
de  requie  cantenlur  pro  anima  sua.  Fraler  ejus,  cum  hoc  res- 
civisset,  Titio  affirmât  centum  missas  lectas  ipsi  magis  profutu- 
ras,  quia  fructus  sacriflciorum  pcndet  poiius  a  numéro  quam 
ab  externa  solemnitate.  His  auditis,  Titius  jubet  ut  arcessatur 
nolarius  qui  codicillum  conscnbat  juxla  consilium  fratris.  Sed 
ecce  moritur  antequam  res  confici  potuerit.  Vidua  ejus  anxiaa 
Iheologo  quœrit  : 

1"  Quid  sentiendum  de  asserlione  fratris  ? 

2"  An  possit  vel  debeat  sequi  voluntatem  sibi  bene  nolam  marilif 
potius  quam  disposilionem  in  testamento  scriptam  ? 


—  Y07 


ANNO  1884 


MENSE  JANUARIO. 

[Legalur  post  lectionem  piwcedentis  collalionis  ariiculus  «  Confé- 
rences ecclésiastiques  »  in  Disciplina.) 

Titius,  operariiis  et  simiil  nuisicse  perilus,  aliqiiando  propecu- 
nia  opem  siiam  prsestat  cnm  quibusdam  sociis  in  choreis,  in  qni- 
bus  finnt  saltationes  lum  boHcie,  tum  prohibitre.  Licet  pecnnia 
sic  acquisita  non  sit  absolu  te  necessaria  ad  sustentationem  familise 
suse,  lamen  hoc  lucrum  deserere  haesilat,  propter  bonum  inde 
sibi  proveniens,  et  maxime  ut  familiaî  suse  contra  adversitatem 
possibilem  tutamen  providere  valeat.  Gonfessarium  suum  adit, 
qui,  antequam  respondoat,  totam  theoriam  de  cooperationo  in 
genei-c  et  speciatim  relative  ad  choreas  et  saltationes  acciirate 
expendit. 

Quéeritur  quid  respondendum  Titio  in  casu  ? 


Sempronius  parochus,  audiens  Caium,  parochum  vicinum, 
aliquando  a  quibusdam  parochianis  suis  advocari  pro  confes- 
sione  peragenda,  suam  offensionera  exprimit  coramsuis  familia- 
ribus,  qui  de  ea  rumorem  spargunt.  Jmo,  quadam  die,in  concione 
conlra  parochianos  segrotantes  insurgit  qui,  relicto  proprio  pas- 
tore,  alienum  accersunt  ut  confiteantur. 

His  auditis.  Gains  omnino  récusât  amplius  pergere  ad  dictam 
parochiam  ut  confessiones  excipiat. 

Quseritur  quid  sentiendnin  de  agendi  modo  tum  Sempronii,  tum 
Caii,  in  casu  ? 


—  708  - 


MENSE  MAIO. 

Gains,  (jucm  niinor  alïirmal  esse  affîliatiim  socielati  secrelse, 
ali(|uaiulo  missa-  parochiali  diebns  dominicis  et  festivis  assislit  ; 
conira  religionem  non  loquiLur,  sed  nec  in  ejus  favorem.  Ecce, 
(jiiadam  die,  subito  gravissime  cegrotans  invilalur  ad  arcessen- 
(iuin  confossarium,  srrd  cum  nihil  responderct,  uxor  ejus  paro- 
rhum  arcersil,  qui  iMim  oinni  sensu  privatum  invonit  et  mox 
Mioriturum  crédit  ;  ideo  eum  absolvit  et  ei  extremam  unctionem 
iniuistrat. 

Poslea  vero  tlieologuni  coiisulit  quaerens  : 

I"  Qu^nam  siint  principia  slaluenda  circa  absolulionem  ei  extre- 
mam unclionem  ministrandum  lis  de  quorum  dispositione  dubita- 
lurf 

'2"  An  in  -casu  dcbuisset  abstinerc  a  sacramentis  conferendis,  velab 
uno  aul  ab  allcro  f 


Senipronius  i)arochus.  quadam  die,  domi  absque  solemnitate, 
baplizat  puenini  illegitiinum  recens  natura,  quem  parentes  ad 
ecclesiam  afferri  récusant,  quia  infamiam  timent. 

Quicritur  an  hoc  aliquando  licite  fieri  possit  ? 

Hac  occasione,  Iheologus  consultus  expendit  totam  theoriara 
do  palrinis,  aquabaplismali,ceremoniis,  unctionibus,  professione 
fidoi.  fonte  bnplismali  et  aliis  in  baptismi  collatione  solemni 
adhibendis  et  de  eorum  obligatione  disserit. 


MENSE   JULIO. 


Sempronius  parochus  in  sua  parochia  habet  plures  tabernas 
m  (juibus  venduntur  absque  licentia  liquores  inebriantes.  Qua- 
dam die,  cum  audiisset  in  una  ex  illis  graviter  infirmari  patrem- 
familias,  in  altéra  vero  adolescentulam   quiudecira  annorum, 


—  709  — 

cœpit  intra  se  anxius  cogitare  quomodo  cum  illis  agendum^  et  an 
possit  el  debeat  utrique  omnia  morienlium  sacramenla  conferre  ? 


Sempronius  parochus,  anleqiiam  infanlulumbaptizaret,  inter- 
pellatui-  a  Tilio  notario  qui,  nomine  Piiblii,  mariti  iiialris  iufan- 
tiili,  protestai  11  r  hune  esse  aduUoriuum,  et  enixe  postulat  ut  de 
dicta  protestatione  mentio  fiât  in  regestis. 

Sempronius  anxius  consuiit  quid  agendum  ? 


MENSE  OGTOBRT. 

\Fit  elcctio  secretarii  per  scrudnia  sécréta.) 

Sempronius,parochus,  volens  concionem  facere  de  indulgentiis, 
quœrit  : 

|o  Quomodo  definiantur  indulgent iœ  et  explicentur  varix  partes 
definitionis  f    . 

2»  Quotuplex  distinguatur  indulgentiarum  genus^  et  unde  ventât 
distinctio  per  dies  et  annos  et  quadragenas  7 

3o  Quomodo  probetur  potestas  Ecclesix  eas  concedendi  ? 

4'^  Quibus  argumcntis  refellantur  praecipuae  objeclionea  acatholi 
corum  f 


Sempronius  parochus  non  semper  legit  exhortationes  quse  in 
editione  ritualis  romani  pro  Qnebecensi  provincia  inveniuntur, 
legendas  ante  et  post  collationem  baptismi  etaliorum  sacramen- 
torum.  Varias  rationes  affert,  v.  g.,  quia  patrinos  et  parentes 
aut  sponsos  suffîcienter  instructos  putat  ;  quia  aBgrotantes  débi- 
les sunt  ;  quia  ipse  multis  occupationibus  obruitur. 

Titius  vero  parochus  vicinus  contendit  nuUam  esse  obligatio- 
nem  eas  legendi  et  semper  abstinet. 

Quid  sentiendum  de  modo  agendi  Sempronii  et  Titii  ? 


—  710  — 

ANNO  1885 

MENSE  JANUARIO. 

(Lfqntxir  poxl  lectioncm  prxcrdenlls  collationis  articulus  «  Confé- 
rences eccU&iastiqucs  »  in  Disciplina.) 

Somproniiis  parochus,  in  dorniiiica  quinquagesima^,  scrmonem 
faciciis  (lo  jejunio  et  abslinentia,  iiiLer  causas  ab  abstineiitia 
excnsatiles  liane  refert  :  Qiiando  in  lamilia  aliquis  légitime  im- 
peditur  ab  observanda  abstinentia,  nalla  est  obligatio  prœparan- 
di  cibos  utriusque  generis,  et  conséquente!*  cetera  membra  fa- 
milii-e  possunt  uti  carnibus. 

Hune  sermonem  audiens,  Titins  sacerdos  de  veritate  assertio- 
nis  diibilat  et  theologum  consulit,  qui  hac  occasione  expendit 
totani  theoriara  legis  ecclesiaslicse  circa  abstinentiam,  et  deinde 
th<'sini  Sempronii  examinât  non  solum  in  génère,  sed  etiam 
ralione  habita  circumstantiarnm  hujusce  diœcesis,  tum  inurbe, 
tum  in  ruralibus  parochiis. 


Sempronins  parochus,  nullumalium  calicem  habens  ut  missse 
sacrificium  ollerat  quam  non  consecratum,  in  quo  lamen  Zephi- 
riruis,  antecessor  suus,  missam  multoties  celebraverat,  eo  tula 
conscientia  utitur.  lUis  vero  qui  eum  deconsecrationis  defectu 
moiit'nt,  rcspondet  calicem  ipsa  missae  celebralione  fuisse  con- 
secratum, ita  ut  alla  non  indigeat  consecratione. 

Quœritur  : 

1"  Quid  de  hac  opinione  sentiendum  ? 

2»  A  quotiam  calicis  consecralio  fieri  debeat? 

3o  Utrum  simplex  sacerdos  ex  episcopi  delegatione  id  possit  ? 


MENSE  MAIO. 


Si.'cundo  mense  post  nnptias  vix  elapso,  Bertha  ortnm  dédit 
filio  qni  paulo  post  mortuns  est.  Titins  ejus  maritus  parochum 
adii,  exponens  se  cum  illa  nunquam  copulam  habnisse  ante  ma- 


—  711  — 

trimoniiim,  et  consequenter  se  non  posse  haberi  nt  palrem  in- 
fantis  illius  ;  hinc  postulat  nt  propler  errorena  matrimonium 
invaiidum  declaretur. 

Parochiis  anxius  Iheologum  consulit  quœrens  : 

|o  An  valcat  matrimonium  in  casu  ? 

■^o  An  saltem  Titius  possil,  salva  conscientia^  sese  omnino  separare 
a  Berlha  ? 

30  Quid  agendum  in  casu  ? 


Gains  recens  ordinatns  ad  presbytoratiim  videt  in  Ordine^  ad 
diem  29  octobris  1883,  sequentem  rubricam  :  "  Feria  II,  virid. 
De  ea.  Lect.  I.  Noct.  Dom.  pi;ec.  RR.  ex  feria  2  Dixit  Judas  ;  2a 
or.  Fidelium,  3a  A  cunctis.  " 

Sempronium  parochum  suura  adit  quœrens  : 

|o  Quare  iegendx  sint  Lectiones  I  Noct.  Dom.  prœc.  ? 

2'  Quare  dicenda  sint  Respo}iso7na  ferix  1  ? 

3"  Quare  secundo  loco  in  missa  oratio  Fidelium  ? 

4"^  Volens  celebrare  missam  votivam  de  B.  M.  F.,  quasnam  et  quo- 
nam  ordine  orationes  dicere  debeat.,  antc  orationem  de  mandato  ? 

Hac  occasione,  Sempronius  exponit  totam  theoriam  lectionura 
et  responsoriorum  ex  rubricis  generalibus  breviarii,  necnon 
oraiionum  ex  rubricis  generalibus  missalis  et  deinde  respondet 
diversis  qusestionibns  a  Gaio  propositis. 


MENSE  JULIO. 


Sempronius  parochus,  de  beatitndine  sanctorum  in  cœlo  con- 
cionem  faciens.  asseril  eam  prsecipue  consistere  in  visione  Dei 
facic  ad  faciem  et  sicuti  est.  Titius  presbyter  ha;c  audiens,  putat 
in  definitione  hujus  beatitudiuis  faciendam  esse  meutionem 
etiam  charitatis  et  possessionis  fiimiT  Doi,  et  charitatem  primum 


—  712  — 

lociini  leiiere.  Inter  Sempronium  et  Tilium,  postera  die,  exur- 
git  longa  controversia  ;  sed  cura  concordare  non  possent,  theolo- 
giim  consulunt,  qui,  anloqnam  opinionem  suam  exprimat,  totam 
tliL'oriain  exponit  circa  visionis  bealificae  possibilUatem,  cxislen- 
tiam.  riffuisiln,  ohjrcium,  conjunclioncm  cum  amore  et  gaudio  ac 
tauilcm  in.rqiKilIlnfem. 


Gains  vicarius  neo-presbyter,  missam  pro  sponso  et  sponsa  ce- 

lebrans,  distractus  omitlil  oraLiones  Propitiare et  Deus  qui 

potesiate dicendas  post  Orationem  dominicam.    Hoc  autem 

animadverlens,  post  pi-imam    orationem   ante   communionem, 
versus  ad  sponsos  illas  dicit  et  missam  prosequitur. 

Quœritur  an  bene  egerit  ? 


MENSE  OGTOBRI. 

{Fit  electio  secretarii  per  scrutinia  sécréta.) 

Petrus  et  Paulus  fratres  conirauni  consensu  dividunt  fundum 
quom  a  pâtre  morluo  acceperanl  et  limites  utriusque  partis  ipsi 
ponuut.  Post  vero  aliquod  temporis  spatium,  videntes  divisionem 
insequalem  esse,  peritum  agrimensorem  arcessunt,  qui  novam 
divisionem  in  forma  authentica  statuât.  In  parte  vero  quae  tune 
Paulo  conlingit,  invenitui-  Petrum  salis  magnam  quantitatem 
arborum  dejecisse  et  vendidisse.  cujus  pretium  sibi  vindicat 
Paulus.  Ambo  theologum  consulunt,  qui,  anlequam  respondeat, 
expouil  Iheoriam  de  possessore  bonœ,  aul  mahe,  aui  dubiœ  fidei, 
et  deinde  casum  propositum  dirimit,  scilicet  an  cl  quid  Pclrus 
solvere  debeat  fratri  suo  / 


Quneritur  :  Quomodo  agcndum  quando  pluribiis  simul  adminis- 
tranda  sunt  sacramenla  exlremx  unclionis  et  viatici  cum  indulgetilia 
in  arliculo  morlis  ? 


—  713  — 


ANNO  1886 


MENSE  JANUARIO.  (a) 

(Legatur  post  leclionem  prwcedentis  collationis  articulus  «  Confé- 
rences ecclésiastiques))  in  Disciplina.) 

Gains  vir  paiiper  duas  domus  possidet  quarum  iinam  inhabilat, 
alteram  vero  ex  qna  pretiummodicum  recipit  qiiando  locatoi-em 
invenire  polest,  quod  nonnisi  raro  conlingil.  Tenetiir  autem 
censiim  annuum  solvere  venditori  fundi,inquo  hœc  domus  exis- 
lit,  et  taxas  tuin  municipales,  lum  scholares  et  alias.  Hinc,  ab 
anno  in  aimum,  ad  niinam  totalem  vergit.  Quadam  autem  nocte 
domus,  quae  vacua  erat,  incendio  consumilur,  et  Gains  putat  eam 
fulmine  percussam  fuisse,  unde  in  boua  fide  i-ecipit  pretium 
assecurationis  et  débita  quibus  gravabatur,  solvit. 

Bertha  autem  uxor  ejus,  post  plurimos  annos,  graviter  segro- 
tans,  confessario  fatelur  se  causam  voluntariam  et  directam  fuisse 
incendii,  viro  omnino  inscio.  Affirmât  se  tum  nescivisse  pecca- 
tum  esse  ita  agere,  et  nihil  habere  unde  restituere  possit. 

Anxius  confessarius  theologum  consulit  : 

P  .4/4  obligare  possit  aut  debeat  Bertham  ut  marilum  suum 
moneat  ? 

2°  An  maritus  monilus  teneatur  fidem  adhibere  uxori  sux  ? 

3°  An  teneatur  pretium  assecurationis  restituere  si  possit  ? 

4»  An  creditores  qui  receperunt  pecuniam^  tcneantur  eam  resti- 
tuere assecuratoribus  ? 


(à)  C'est  une  obligation  d'assister  aux  conférences  quand  on  n'est  pas  exempté  par 
une  raison  suffisante.  Cette  assistance,  pour  être  utile  et  atteindre  le  but  que  se  sont 
propos*''  le  premier  et  le  second  concile  de  Québec,  doit  être  précédée  d'une  'prépara- 
tion suffisante  pour  apprécier  en  connaissance  do  cause  les  autorités  et  les  arguments 
apporté»  par  le  conférencier.  On  oublie  trop  souvent  de  se  conformer  à  la  quatrième 
règle  qui  se  trouve  à  la  page  39  de  la  "  Discipline.  "  (Cire.  No.  114,  22  oot.  1882.) 


—  714  — 

5o  .4/j  saltrm  rximatur  marilus  a  re$tituendo  summas  quas  an- 
uualim  solveral  asseculonbus  ? 


Una  hora  ant(>(]iiaiii  conlrahatur  matrimonium  Titii  cum  Ber- 
tha,  SiMiipronius  [larochns  audit  confessionom  Tilii,  qui  fatotnr 
s«'  ivin  habiiissi'  cum  sorore  Bcrlhse  ;  non  moncl  Titium  de 
inipfdimento  et  malrimoniiim  célébrât.  Postea  vero  anxius  paro- 
chns  tlieologum  consulil,  inqnirens  : 

I"  (>uiJ  in  casu  dicere  et  facere  debuissel  ? 

2o  Quid  niinc  lujcndum  ut  proprix  conscientise  consulat  ? 


MENSE  MAIO. 


Die  natali  Domini,  Gains  concionem  habens  de  incarnatione  et 
btMieficiis  inde  creatnrse  provenientibns,  sequentes  propositiones 
emittil  : 

1"  Primi  generis  humani  parentes  ad  visionem  intuitivam  et 
boalificamnondestinabantur,  unde,  si  non  peccavissent,  nec  ipsi, 
nec  eornm  posteri  hanc  visionem  iinqnam  assequi  potuissent, 
quia  incarnatio  locum  non  habuisset. 

S*»  Sola  filii  Dei  incarnatio  nos  ad  talem  et  tantam  beatitudi- 
nem  evehere  potuit. 

3°  Ipsi  angeli,  qui  scmper  vident  faciem  Patris  (Matlh.,  XVIII, 
10.1,  hoc  privilegio  donati  fuerunt  intuitu  incarnationis. 

HsBC  audiens  Titius,  theologum  adit,  quaerens  quid  de  his  pro- 
posidonibus  sentiendum. 


Scmpronius  audiens  confessionem  Berlhae,  comperit  eam  cum 
stio   priore   marilo   consanguineo  ante   matrimonium    palrasse 
iiic<'slum,quem  ijnidem  declaravit  ante  dispensationem  obtentam. 
Morluo  hoc  marito,  fralrem  ejus  cum  dispensatione  duxit,  leli 
rilo  mcestu  quem  cum  priore  marito  commiserat.     Hinc  anxius 


—  715- 

confessarius  qiuerit  ulrum  sil  validum  poslerius  matrimonium 
conlractum  anle  diem  25  jmiii  1885  ? 


MENSE  JULIO. 


Tilius  catholicus  ex  mera  curiosilate  templnm  qnoddam  pro- 
teslaiiticum  ingressus,  audivil  coiicionera  in  qua  oralor  vehe- 
mcnler  insurgebat  contra  Iradilionem  catholicam,  quam  non 
modo  fallibilem  et  inutilem  afTirmabat,  sed  etiara  injuriosam  et 
oppositam  sacris  Scripturis. 

His  fallacibus  argnmenlis  vehementer  commotns,  cogitât  de 
relinqnendo  catholicismo  ad  amplectendum  prolestantismum  ; 
sed  anteqnam  hoc  propositum  exoquatur,  quemdam  Iheolognm 
consul] l,  ab  ipso  postulans  ut  sibi  exponal  : 

P  Quiti  sit  tradilio  ? 

•>  An  sit  necessaria  ? 

3o  An  rêvera  existât  ? 

40  Quomodo  incorrupta  transmitti  possit  ? 

5»  Tandem  eam  non  esse  injuriosam,  :iut  oppositam  Sacris  Scrip- 
turis. 


Sempronius  parochus  Sancti  Marcelliani,  Martyris,  cujus  fes- 
tum  celebratur  18  junii,  iina  cum  Sancto  Marco,  quœrit  : 

jo  Sub  quonam  ritu  et  an  sub  gravi  cum  octava  celebrare  dcbeat 
hoc  festum  ? 

2°  Quid  de  Sancto  Marco  ? 

3"  Quodnam  o/Jîcium  et  quamnam  missam  dicere  debeat  ? 

4»  An.  officium  Sancti  Gulielmi,  quod  occurrit  in  die  octava,  ad 
aliam  diem  transferendum  sit  ? 


-716  — 

MENSE  OGTOBRI. 

{Fit  electio  seeretarii  per  scrutinia  sécréta.) 

Caiiis  coiileiidil  socios  omnium  societatiim  prohibilarum  ipso 
fado  incurrere  excommuuicalionem  reservalam  Summo  Pon- 
lillci. 

Tiliiis  VLTO  opinaliir  non  omnes  quidem  incurrere  haiic  pœ- 
iiam,  st'd  omnibus  dimegandam  esse  absolu Lionem  qui  societa- 
lem  deserere  récusant  ;  adest  enim,  inquil,  in  bis  societatibus 
malilia  intrinseca,  qnse  probatur  ex  malis  inde  provenienlibus, 
V.  g.,  violalione  justitige,  ordinis  perturbalione,  juramenti  seu 
promissionis  imprudentia  et  periculis  fidei  et  morum. 

Theologus  ab  iis  consultus  1"  exponitlegeiecclesiasticasnunc 
vigenles  contra  varias  societales  prohibitas  ;  2°  refert  et  expen- 
dil  pj-incipia  generalia  circa  pericula  vitanda  ;  3°  singulas  partes 
opinionis.  tnmCaii,  tum  Tilii,  examinât,  singulis  Iribuens  notam 
quam  mereri  videntur.  Postea  exponit  quomodo  sese  gerere 
debeat  confessarius  cum  pœnitente  quera  nomen  alicui  societali 
probibitse  dédisse  comperit. 


Gains,  neo-presbyter,  baptizans,  aquam  fnndit  super  caput 
infantis  simul  dicens  :  JV.,  ^170  baptizo  le  in  nomme  Putris;  sed  bis 
diciis,  adverlit  neque  patrinum,  neque  matrinam  infantem  tene- 
re,  et  illos,  ut  hoc  faciant,  monet  paucis  verbis,  deinde  prosequi- 
lur  form'nlam  :  et  Filii  et  Spiritus  Sancti. 

t^uœritur  : 

l"  An  valeat  baptismus^  vel  saltem  sit  dubius  et  iterandus  ? 

2°  An  palrinus  et  matrina  affinitatem  spirilualem  conlraxerinl  ? 


—  m- 


ANNO  1887 


MENSE  JANUARIO. 

[Lcgatur  post  lectionem  prxcedenlis  collationis  arliculus  «  Confé- 
rences ecclésiastiques  »  in  Disciplina.) 

Semproniiis  parochus  ssepe  abest  parochia  ex  diversis  rationi- 
bus  plus  miinisve  gravibus,  nec  se  peccare  putat  quia  vicarium 
habet.  Quadam  die,  exerciliis  spiritualibus  vacans,  audita  con- 
cione  circa  obligationem  residenlise  et  servilii  personalis,  a  suo 
confessario  exquirit  : 

lo  Quxnam  sit  nalura  et  obligatio  residenlise  f 

■2°  Quxnam  causœ  Icgitimœ  ab  ea  dispensent  ? 

30  Quamdiu  possit  parochus  a  residenlia  abstinere  absque  peccato  ? 

Eumdem  confessarium  consulit  Gaius,  vicarius  Sempronii, 
qui  et  ipse  ssepe  abfuit  a  parochia,  easdem  quaestiones  de  resi- 
denlia vicarii  proponens. 


Gaius,  neo-presbyler,  curam  gerens  duarum  parochiarum,  qua- 
rum  parochi  spiritualibus  annuis  exercitiis  vacabant,  in  prima 
missa,  die  dominica,  per  distractionem  ablutiones  sumpsit. 
Ad  aliam  parochiam  pergens,  dubitareincepit  an  posset  ibi  cele- 
brare  missam.  Tlieologus  consultus  rationes  hinc  et  inde  ex- 
pendit  et  sententiam  proferl. 


MENSE  MAIO. 


Gaius  sacerdos,  post  curriculum  theologige  in  seminario  com- 
pletum,  singulis  diebus  per  plures  horas  theologiœ  morali  sum- 
mo  cum  studio  incumbit,  sed  vix  unquam  theologise  dogmaticse 
operam  navat,  subprsetexlu  quod  adpraxim  etadprœdicationem 


—  718  — 

non  est  necessaria,  neç  etiam  utilis.    Quid  senliendum  de  opinione 
et  agendi  ratio  ne  Caii  ? 


Semproiiius  parochus,  in  confessione  aiidiens  Bertham  ex  illi- 
cila  co[>iila  gravidain  l'sse,  ei  quidem  contritce  absolulionem  con- 
codil,  SL'd  coinmunioiiem  deiiegat,  non  excepto  lempore  paschali, 
propter  scandai  uni 

Qn;erilnr  <{utd  de  hoc  Seuiproiui  agendi  modo  senliendum  ? 


MENSE  JULIO. 


P»;trns  ex  vindicla  Paulnm  vulneravit  vulnere  lethali  sedsa- 
nabili.  Mox  pœnilons  Petrus  et  sciens  Gainm  medicum  a  fami- 
liaPauli  accersitum,  esse  valde  indoctumet  ebriosum,  arcessivit 
Semproninm  medicum  doclissimnm  ut  Gainm  consiliis  adjuvaret 
Senipronins  autem  ex  odio  erga  Paulnm,  Gainm  negligenlem  et 
ipse  corrigorc  neglexit.  Hinc  Panlns  mortnus  est,  et  Petrns  a 
judice  ad  magnam  pecunige  summam  restitnendam  coactus  est. 

Ad  quid  et  quo  ordine  tenentur  Caius  et,  Sempronius  ? 


Sempronins  parochns  absolutionem  récusât  iisquiinebriantes 
liqnores  emnnt  apnd  mercatores  non  habentes  liceutiam,  quia 
complices  sunt  fraudis  contra  legem. 

Titins,  vicinus  paroclius,  vehementer  hortatur  populum  suum 
ni  a  tali  emptione  abstineat. 

Gaiut;,  alter  parochus,  nihil  dicit. 

Qnserilnr  quid  de  his  diversis  agendi  modis  dicendum  ? 


—  719  — 


MENSE  OCTOBRI. 

(Fit  eleclio  secretarii  per  scrulinia  secj'eta.) 

Maria,  mater  Berthœ,  adit  confessarium  filiae  snse,  et  eum 
inducere  tentât  ut  eam  dissnadeal  a  proposito  ingrediendi  com- 
munitalem  religiosam.  Allegat  se  non  credere  vocalionem  esse 
veram  et  velle  eam  probare  ;  teneri  filiam  parentibus  obedire,  et 
eorum  necessitatibus  subvenire  ;  taudem  timendumesse  ne  paler 
irascatur,  odium  maximum  religionis  concipiat  et  totam  paro- 
chiam  in  qua  magna  auctoritate  gaudet  perturbet. 

Quid  respondere  malri  et  injungere  aut  consulere  filix  débet  cou- 
fessarius  ? 

Sempronius  parochus  ad  primam  comraunionem  admiltit 
infauluiam  sex  annos  et  totidem  menses  uatam,  quam  invenit 
bene  doctam,  non  solumquoad  litterara  sed  etiam  quoad  sensum 
catechisrai,  et  quse  preces  optime  noverat. 

Quseritur  : 

1°  An  bene  ? 

2°  Quanam  xtate  in  génère  admittendi  sunt  pueri  ad  primam 
communionem  ? 


ANNO  1888 


MENSE  JANUARIO. 

{Legatur  posi  lectionem  prœcedentis  collationis  articulus  «  Confé- 
rences ecclésiastiques  »  in  Disciplina.) 

Quseritur  : 

\°  Quomodo    defmiatur  dogma  in  génère  et  dogma  catholicum 
in  specie  f 


—  720  — 

*2"  An  rrvrlationes  factx  quibuxdam  sanctis^  quas  Ecclesia  laudavit 
vrt  saltem  tolcravit,  sint  nova  dogmata  ? 
T  An  in  Ecclesia  Chrisli  possiîU  nova  dogmata  oriri  ? 

i"  An  omnia  qux  in  sacris  lilleris  legunlur,  v.  g.,  de  bcllis  populo- 
rum,  de  factis  aul  sermonibus  quorumdam  hominum^  âdei  dogmata 
dici  possint  f 

5"  Quodnam  est  motivum  fundamentale  fidei  quam  adhibere  debe- 
mus  dogmalibus  ? 

6»  An  h^creticiqui  id  tantum  pro  dogmaie  habent  quodspiritu  suo 
privato  inveniunl  in  sacris  scripturis^  fidem  proprie  dictam  et  chris- 
tianavi  habere  dici  possint  ? 

7»  Quxnam  est  differentia  intcr  dogma  et  mysterium  ? 

H**  (Juœnam  sunt  dogmata  qux  fidem  explicilam  requirunt  et  dog- 
mata circa  qux  fides  implicita  sufflcit  ? 


In  oiïicio  malulino  sabbali  sancti  et  in  vigilia  Pentecostes, 
Seinpronius  parochus  non  habens  clericos  qui  cantare  aut  alla 
voce  légère  possint  prophelias  his  diebus  prœscriptas  in  missali, 
eas  omnino  oraittit  vel  aliquoties  submissavocelegit.  Quœritur 
an  bene  f 


MENSE  MAIO. 


Pelrus  matrimoniun  cum  Anna  consangiiinea  contraxit  bona 
fide  et  post  quoddam  tempus  in  regionem  longinquam  abiit,  ubi 
contraxit  mala  fide  cum  Maria.  Intérim  Anna,  audito  falso 
nunlio  de  morte  Pétri,  contraxit  cum  Paulo,  qui  mox  raortuus 
est.  Pelrus,  derelicta  Maria,  in  patriam  tune  revertilur.  Anna 
vero,  detecto  tandem  impedimento  consanguinitatis,  timel  ne 
Pelrus  renovare  consensum  recuset  si  obtineatur  dispensatio 
ordinaria  ;  unde  allegans  gravissimas  rationes,  ad  summum 
!*ontificem  recurrit,  petens  sanatiouem  m  radice. 

QuEcritur  : 

1"  Quamam  est  theoria  sanalionis  in  radice  f 


—  721  — 

2o  Quid  senliendum  de  malnmoniis  Pétri  cum  Maria,  et  Annx 
cutn  Paulo  ? 

3°  An  matrimonium  Pétri  cum  Aivia  sanari  possit  in  radice  ? 


Gains  sacerdos  stipendia  recipit  pro  missis  in  honorem  B.  M. 
V.,  celebrandis.  Diebiis  diiplicibiis  missam  de  die  célébrât,  semi 
diiplicibus  vero  missam  de  die,  vel  volivam  de  Sancto  Joseph, 
vel  de  reqiiie.    Qii?eritur  an  suis  obligationibus  satisfeceril  ? 


MENSE  JULIO. 

Ouseritur  : 

r  .4/1  conclusiones  théologien  qux  ex  dogmatibus  eruuntur  tan- 
quam  dogmata  habendx  sint  ? 

2°  Quid  senliendum  de  opinione  eorum  qui  docent  successu  tempo- 
ris  et  crescente  humanorum  ingeniorum  cultura^  nova  et  puriora 
dogmata  exorla  esse  et  ipsam  religionem  christianam  objective  con- 
tinua perfici  posse  et  debere  7 

3°  An  in  probatione  el  explicatione  dogmatum  possint  adhiberi 
argumenta  rationalia  seu  philosophica  ? 

4"  In  quo  consista  error  Hermelis  circa  usum  philosophix  in  hac 
materia  et  quomodo  refutatur  ? 


QncTritur  an  in  exeqiiiis  defunctorum  possint  functiones  quse 
praîcedunt  vel  sequuntur  missam  licite  fieri  ab  aliis  sacerdotibiis 
quam  a  célébrante  ?  Quid  dicunt  rubricœ  ritnalis  ?  qiiaenam 
resolutiones  a  S  R.  G.  datge  snnt  ?  quid  de  iisu  contrario  sen- 
liendum ?  qnsenam  exceptiones  admittendse  sunt  ? 


46 


—  722  — 

MENSE  OGTOBRI 

Tilius  confessario  suo  hœc  confitetur  : 

I.  (^iiadam  die,  ciim  amico  meoGaio  loquens  dedifficultatibus. 
mois  ciim  quodam  ciudilore,  qui  debiti  immedialam  solulionem- 
ur^ebal  cum  minis,  dixi  :  Ulinam  domus  mea  quœ  assecurala 
est  if^ne  conibuiTielur  !  Paucis  elapsis  diebus,  domus  igné  con- 
suinpta  est,  et. iiescio  ulrum  incendium  causam  habuerit  casum 
forluilum  vel  amici  moi,  quem  lamen  valde   suspicor,  culpam. 

II.  Aliani  domum  habebam  vetustate  coUabentem  et  quam 
necessario  rciedifica  re  oporlebat  ut  utilis  esseposset.  Ecce  qua- 
dam  die  domus  vicina  igné  consumitur,  at  ego  média  necessaria 
cl  possibilia  adhibere  neglexi  ad  impediendum  ne  iucendio  com- 
bureretur  domus  mea. 

Teneor-no'in  ulroque  casu  pretium  assecurationis  restituere  ? 

Theologus  a  confessario  consultus  expendit  diversas  causas 
reslilulionis  et  ulrumque  casum  solvit. 


Sempronius  parochus  : 

lo  Post  Orate,  fratres  velprsefationem,  meminitse  oblitum  esse 
aiTerre  particulas  consecrandas  pro  communione  fidelium  et 
hostiam  magnam  pro  ostensorio.  lilas  sibi  afferri  jubet  et  eas 
opporluno  tempore  consecrat. 

2o  Post  prœfalionem,  didicit  malrem  suam  subito  mortuam 
esse  cl,  mulala  inlenlione,  pro  ea  célébrât. 

3°  Quaiido  novas  parliculas  consecrat,  eas  post  communionem 
in  pyxidem  deponil  in  qua  snnt  jam  paucœ  particulœ  olim  con- 
secralaî,  vel,  iis  consumplis,  non  purificat  pyxidem  antequam 
novas  parliculas  consecralas  imponat. 

4"  Saîpe  communionem  anle  vel  postmissam,  automnino  extra 
missam,  dislribuit. 

Quaîritur  quid  sentiendum  de  iis  agendi  modis  et  quomodo  agere 
debuissfi  f 


723  — 


LISTE 

DKS     ABBOMDISSEHENTS    POUB    LES    CONFÊBENCRS     FCCLÉSIASTIQUES    DU    DIOCiSB    DE 

QUÉBEC,    18   UCTOBBB    18S3. 


COTE   NORD. 

1.  La  cilé  de  Québec,  Sainl-Sauveur,  Saint-Colomb  de  Sillery. 

2.  Grondines,  Deschambault,  Portneuf,  Cap-Santé. 

3.  Saint-Casimir,  Saint-Ubalde,  Notre-Dame  des  Anges,  Saint- 
Alban. 

4.  Saint-Augustin,  Lorette,  Saint-Ambroise,  Valcartier,  Sainte- 
Foye,  Cap-Rouge,  Poinle-aux-Trembles,  Écureuils. 

5.  Saint- Basile,  Saint -Raymond,  Sainte -Catherine,  Sainte 
Jeanne. 

6.  Charlesbourg,  Stoneham,  Laval,  Beauport,  Ange-Gardien 

7.  Saint-Joachim,  Saint-Tite,  Saiut-Ferréol,  Château-Richer. 

8.  Ile  d'Orléans. 

CÔTE   SUD. 

9.  Saint-Jean  Deschaillons,  Sainte-Emmélie,  Lolbinière.  Saint- 
Edouard,  Sainte-Croix,  SainLe-Philomène. 

1 0.  Saint-Ferdinand,  Sainte-Sophie,  Saint-Adrien,  Sainte-Julie, 
Saint-Calixte,  Inverness,  Sainle-Anastasie. 

11.  Saint-Pierre  de  Broughton,  Sacré-Cœur  de  Jésus,  Sacré- 
Cœur  de  Marie. 

12.  Saint-Évariste,  Saint-Vital,  Saint-Sébaslieu,  Saint-Samuel, 
Saint-Honoré. 

13.  Saint-Flavien,    Saint-Antoine,    Saint-Apollinaire,    Saint- 
Agapit,  Sailli-Nicolas,  Saint-É tienne,  Sainte- Agathe. 


—  124  — 

14.  Collopi!  de  Notro-Damo  de  Lévis,  Notre-Dame  de  Lévis, 
Saiiiuloseph  de  Lévis,  iSaiiil-llomuald,  Sainl-David,  Saint-Jean- 
Clnysoslùme,  Sainl-llenri. 

lô.  Saint-Isidore,  Saint-Lambcrl,  Sainl-Bernard,  Saint-Nar- 
cisse, Saint-Gilles,  Sainl-Sylvestre,  Saint-Patrice. 

IG.  Sainte-Marie,  Saint-Elzéar,  Saints-Anges,  Saint-Séverin. 

17.  Saint-Joseph,  Saint-Frédéric,  Saint-François,  Saint-Victor, 
Sainl-Éplirem. 

18.  Saint-Georges,  Saint-Martin,  Saint-Gôme,  Saint-Zacharie, 
Sainl-Prosper. 

19.  Saint-Anselme, Sainte-Marguerite, Sainte-Hénédine,  Sainte- 
Claire. 

'20.  Saint-Malachie,  Saint-Edouard,  Saint-Léon,  Sainte-Justine, 
Sainte-Germaine,  Saint-Odilon. 

Sl.Beaumont,  Saint-Charles,  Saint-Michel, Saint-Vallier,Saint- 
Gervais,  Saint-Raphaël,  Saint-Lazare,  Saint-Nérée. 

22.  Notre-Dame  de  Buckland,  Saint-Cajetan,  Saint-Paul, 
Saint-Magloire,  Saint-Damien. 

23.  Saint-Thomas,  Berthier,  Saint-François  du  Sud,  Saint- 
Pierre  du  Sud,  lle-aux-Grues. 

24.  Cap  Saint-Ignace,  Islet,  Saint-Eugène,  Saint-Cyrille. 

25.  Saint-Jean-Port-Joli,  Saint-Aubert,  Saint-  Pamphile,Sainte- 
Perpélue,  Sainte-Louise,  Saint-Roch  des  Aulnaies. 

26.  Collège  de  Sainte-Anne,  Sainte-Anne  de  la  Pocatière.  Saint- 
Onésime,  Saint-Pacôme,  Rivière-Ouelle,  Saint-Denis. 

27.  Kamouraska,  Saint-André,  Notre-Dame  du  Portage,  Saint- 
Patrice  de  la  Rivière-du-Loup,  Saint-Antonin. 

28.  Saint-Alexandre,  Saint-Éleuthère,  Sainte-Hélène,  Saint- 
Paschal,  Saint-Philippe,  Mont-Carmel. 

PRÉSIDENTS   DES   CONFÉRENCES. 

1.  Los  conlerences  de  Québec,  de  Sainte-Anne  de  la  Pocatière 
el  de  Lévis.  auront  ponr  présidents  les  supérieurs  du  Séminaire 


—  725  — 

et  des  Collèges  respectifs  ;  en  leur  absence,  le  premier  assistant 
présidera  et  à  son  défaut  le  plus  ancien  membre  présent. 

2.  Le  président  des  autres  conférences  sera  le  curé  le  plus 
ancien  par  l'ordination.  En  son  absence,  le  plus  ancien  curé 
présidera.  Les  présidents  actuels,  nommés  par  l'Archevêque, 
continueront  en  charge  juscju'à  leur  mort,  ou  à  leur  sortie  de 
l'arrondissement.  Si  le  Président  étant  présent  est  empêché  par 
infirmité  ou  autrement,  le  plus  ancien  curé  présent  en  exercera 
les  fonctions. 

3.  Si  nn  Président  par  ancienneté,  devient  incapable  de  rem- 
plir les  devoirs  de  sa  charge,  le  curé  le  plus  ancien  devra  se 
charger  de  remplir  les  devoirs  du  président  tant  que  ce  sera 
nécessaire. 

REMARQUES. 

Vous^remarquerez  dans  la  liste  qui  précède,  des  changements 
assez  notables  rendus  nécessaires  par  l'établissement  de  nou- 
velles paroisses.  J'ai  cru  devoir  diviser  plusieurs  arrondisse- 
ments dont  la  trop,grande;^étendue  exigeait  l'absence  simultanée 
d"un  grand  .nombre  de  curés  voisins.  Pour  la  môme  raison, 
j'invite  Messieurs  les  Présidents  de  conférences  voisines  à  s'en- 
tendre ensemble  pour  ne  pas  convoquer  les  conférences  le  même 
jour. 

Le  Président,de_;chaque  arrondissement  est  tenu  de  prendre 
les  mesures  nécessaires  pour  que  les  conférences  se  tiennent 
régulièrement  et  que  tous  les  membres  y  assistent.  Le  Secré- 
taire devra  exécuter  ponctuellement  les  ordres  que  le  Président 
lui  donnera  pour  cette  fin. 

-}-  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


—  •726  — 

CAISSE  ECCLÉSIASTIQUE  SAINT-JOSEPH 

PROCÈS-VERBAUX 

nrS  A8SKMBLÉFS  DU  BUREAU  TKNDK8  A  QUÉBEC 


LE  28  AOUT  1877. 


Présidence  de  Sa  Grandeur  Monseigneur  l'Archevêque  de  Québec. 

Présents  :  Mgr  C.-F.  Gazeaii.  V.  G.,  MM.  Jo?-David  Déziel, 
Michel  Forgiies,  David  Martinean,  Grégoire  Tremblay,  Joseph 
Auclair,  Charles  Trudelle,  François  Xavier  Piamondon,  Jérôme 
Sasseville,  Félix  Buleau  et  Augustin  Beaudry,  procureurs. 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  29  août  de  l'année 
dernière  est  lu  et  accepté. 

Présenté  les  demandes  d'agrégation  de 

MM.  Narcisse  Parent,  MM.  Elzéar-Léon  Moisan, 
Janv.-Jacques  Gauthier,  Eus.-Arthur  Belleau, 

Ls-Arthur  Caron,  Edouard  Lamontagne. 

Marcel-Prosper  Meunier, 

Ces  messieurs  sont  unanimement  admis  comme  membres  de 
la  société,  pourvu  qu'ils  remplissent  les  conditions  énoncées 
dans  le  N»  7  des  Règles  de  la  dite  société. 

Le  Secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis  la 
dernière  assemblée  : 

MM.  Ovide  Brunet,  MM.  Edouard  Parent, 

Prime  Girard,  Alexis  Mailloux,  V.  G. 


—  727  — 

Les  noms  de  ceux  qui  ont  été  exclus  de  la  Caisse  : 

MM.  François  Bouclier,  MM,  Nazaire  Leclerc,      % 
Edouard  Fafard,  Ls-Antoine  Proulx, 

Ambroise  Fafard,  Charlcs-Stauislas  Richard, 

Élienne  HalIé,  Jean-Bapliste  Vallée, 

(en  vertu  du  N»  15  des  Règles,  1")  ;  et 

M.  Joseph-Stanislas  Martel, 
(en  vertu  du  N»  15,  3"). 

Les  noms  de  ceux  qui  ont  donné  leur  résignation  : 

MM.  Edouard  Fafard, 
Ls-Antoine  Proulx. 

Le  Trésorier  lit  le  résumé  des  comptes  comme  suit  : 

RECETTES. 

Contributions  des  membres $1,940  07 

Payé  par  la  Caisse  Saint-Michel 253  00 

Intérêt  perçu  à  la  Caisse  d'Économie 90  46 

82,293  53 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie  au  27  août  1876 2,232  00 

S4,525  53 

DÉPENSES. 

Pensions  accordées  par  l'assemblée  précédente  et  par 

Mgr  le  Président $3,340  00 

Impressions,  achats  de  cahiers  etc 74  41 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 545  97 

$3,960  38 
En  mains 8565  15 

DETTES   ACTIVES. 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie S545  97 

Dues  par  la  Caisse  Saint-Michel 269  00 

$614  97 


—  728  — 

DETTES   PASSIVES. 

Pensions  encore  dues ^100  00 

Le  Bureau  décide  de  diminuer  les  pensions  pour  Tannée  pro- 
chaine, vu  le  peu  d'argent  à  distribuer,  et  alloue  les  suivantes  : 

MM.  Ovide  Grenier $180  00 

Charles  Tardif 180  00 

Basile  Dosrochers 165  00 

Pierre  Clément 165  00 

Charles  Beaumonl 165  00 

Godfroi  Tremblay 150  00 

Charles  Pouliot 150  00 

Isidore  Doucet. 150  00 

Napoléon  Cinqmars 150  00 

Roger  Boily 150  00 

Louis-Théodore  Bernard....  150  00 

Ferdinand  Catellier 150  00 

John  McDonald 100  00 

Jean  Naud 100  00 

Léandre  Gill 100  00 

Raymond  Casgrain 80  00 

Bernard  McGauran 80  00 

Louis  Poulin 80  00 

Léon  Provancher 80  00 

Zéphirin  Gingras 80  00 


$2,605  00 

Messieurs  les  procureurs  expriment  leur  regret  de  voir  qu'un 
si  grand  nombre  de  prêtres  du  diocèse  aient,  jusqu'à  présent, 
refusé  leur  concours  pour  le  soutien  de  la  Caisse,  et  que  d'autres 
s'en  soient  retirés,  et  après  discussion,  il  est  résolu  : 

«  Que  Mgr  le  Président  soit  prié  d'encourager  et  d'inviter  à 
faire  partie  de  la  Caisse  Saint-Joseph,  ceux  qui  ne  s'y  sont  pas 
encore  agrégés  et  ceux  qui  s'en  sontîretirés.  » 


—  729  — 

Fait  et  passé  à  l'Archevêché  de  Québec,  le  28e  jour  d'août 
mil  huit  cent  soixaiite-dix-sopt. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

Président  C.  E.  S.  J. 

H.  TÊTU,  Ptre, 
Secrétaire-Trésorier  C.  E.  S.  J. 


LE  3  SEPTEMBRE   1878. 

Présents  :  Mgr  G.  -  F.  Cazeau,  V.  G.,  MM.  Michel  Forgues, 
David  Marliueau,  Grégoire  Tremblay,  Charles  Trudelle,  Fran- 
çois-Xavier Plamondon,  Jérôme  Sasseville,  Augustin  Beaudry 
et  François  Pilote,  procureurs. 

M.  François  Pilote  devient  procureur  à  la  place  de  M.  Félix 
Buteau,  en  vertu  de  l'article  26  (5o)  des  règles  de  la  Société. 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  28  août  de  l'année 
dernière  est  lu  et  accepté. 

Le  secrétaire  donne  les  noms  des  Messieurs  qui  ont  été  élus 
membres  de  la  société  par  lettres  des  Procureurs,  depuis  le  der- 
nier bureau  : 

MM.  Joseph  Stanislas  Martel,  MM.  Placide  Roy, 
Philippe  Beaulieu.  Edouard  Roy, 

Ferdinand  Garneau,  Octave  Pelletier, 

Louis  Guérin,  Louis  Halle. 

Edouard  Fafard, 

Présenté  les  demandes  d'agrégation  de 

MM.  Camille  Brochu,  MM.  George  McCrea, 
Chs-Édouard  Carrier,  Chs-Henri  Paquet, 

Jean  Baptiste  Gossehn,  Chs-Édouard  Poiré, 

Éloi  Laliberté,  Alfred  Pouliot. 

Joseph  Lizotte,  Louis  Quézel, 

Olivier  Mathieu, 


—  tso  — 

et  de  la  réadmission  de 

M.  Etienne  Halle. 

Ces  messieurs  sont  unanimement  admis  comme  membres  de 
la  société,  pourvu  qu'ils  remplissent  les  conditions  énoncées  dans 
le  N"  7  des  règles  de  la  dite  société. 

Le  secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis  la 
dernière  assemblée  : 

MM.  Félix  Buteau,  MM.  Isidore  Doucet, 

Ls-Zéphirin  Caron,  Jacques-Benj.  Grenier. 

Pierre  Clément, 

Les  noms  de  ceux  qui  ont  été  exclus  de  la  Caisse  : 

MM.  Jos.-ApoUinaire  Gingras,        M.  David  Roussel. 
Louis  Halle, 

M.  Jean-Ble  Pelletier  a  donné  sa  résignation. 

Le  Trésorier  lit  le  résumé  des  comptes  comme  suit  : 

RECETTES. 

Contributions  des  membres $2,849  12 

Arrérages  perçus 122  82 

Reçu  de  la  Caisse  Saint-Michel 650  00 

Intérêt  perçu  à  la  Caisse  d'Économie 56  70 

Intérêt  de  $350  prêtées  au  Sieur  Philéas  Goulet 42  00 

S  3,720  64 

En  caisse  au  dernier  bureau..       565  15 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie  au  dernier  bureau 547  97 


DÉPENSES. 


$4,833  76 


Pensions  accordées  par  l'assemblée  précédente $2,566  75 

Pensions  accordées  par  Mgr  le  Président 219  50 

Pensions  dues  au  dernier  bureau 100  00 

Frais  d'impressions,  timbres,  etc 17  32 

Prêt  au  sieur  Philéas  Goulet 350  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 1,562  06 


$4,815  63 
En  mains S  18  13. 


—  781  — 


DETTES   ACTIVES. 

Prêt  à  Philéas  Goulet  (succession  Poulioti 8     350  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 1,562  06 

DETTES    PASSIVES. 

Trois  mois  de  pension  à  M.  N.  Constantin. 
Le  Bureau  alloue  les  pensions  suivantes  : 
Pour  l'année  courante  : 

MM.  N.  Constantin $     107  00 

Lactance  Mayrand 3  50 

Pour  l'année  prochaine  : 

MM.  Ovide  Grenier S     180  00 

Charles  Tardif 180  00 

Jean-Baptiste  Côté 180  Où 

Benjamin  Desrochers 165  00 

Charles  Beaumont 165  00 

Godfroi  Tremblay 150  00 

Charles  Pouliot..^ 150  00 

Napoléon  Cinqmars 150  00 

Roger  Boily 150  00 

Théodore  Bernard 150  00 

Ferdinand  Catellier 150  00 

L.-Léon  Bélisle 150  00 

John  McDonald 100  00 

JeanNaud 100  00 

Léandre  Gill 100  00 

Raymond  Casgrain 80  00 

Bernard  McGauran 80  00 

Louis  Poulin 80  00 

Léon  Provancher 80  00 

Zéphirin  Gingras 80  00 

$  2,T21  00 

Les  Procureurs  autorisent  le  trésorier  à  diminuer  proportion- 
nellement le  quatrième  terme  des  pensions  qui  sont  au-dessus 
de  $80.00,  si  les  ressources  ne  permettent  pas  de  le  payer  en 
entier. 


l 


—  •732  — 

Il  l'.sl  résolu  qu'à  la  prochaine  session  du  parlement  provin- 
ial,  on  demandera  l'incorporation  de  la  société. 

Le  secrélairi'  lit  une  lettre  de  M,  Joseph-Stanislas  Martel  con- 
cernant son  exclusion  de  la  Caisse  Ecclésiastique  Saint-Joseph, 
telle  (j[ue  publiée  dans  le  procès-verbal  du  28  août  1877  ;  les 
procureurs  présents  sont  unanimes  à  maintenir  l'exactitude  du 
dit  procès-verbal. 

Fait  et  passé  à  l'Archevêché  de  Québec,  le  3^  jour  de  septem- 
bre mil  huit  cent  soixante  dix-huit. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

Président  G.  E.  S.  J. 

H.  TÊTU,  Ptre, 

Sec-Trésorier  G.  E.  S.  J. 


LE  2  SEPTEMBRE  1879. 


Présidence  de  Sa  Grandeur  Mgr  l'Archevêque  de  Québec. 

Présents  :  Mgr  G.-F.  Gazeau,  V.  G.,  MM.  Joseph-David  Dôziel, 
Michel  Forgues,  David  Martineau,  Gharles  Trudelle,  François 
Xavier  Plamondon,  Jérôme  Sasseville,  Augustin  =Beaudry  el 
François  Pilote,  Procureurs. 

Absents  :  Mgr  Dominique  Racine  et  MM.  Joseph  Auclair  el 
Grégoire  Tremblay. 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  3  septembre  de  l'an 
née  dernière  est  lu  et  adopté. 

Le  secrétaire  lit  une  lettre  de  Mgr  Dominique  Racine,  Évêque 
de  Ghicoutimi,  informant  Messieurs  les  Procureurs  qu'il  est 
obligé  par  les  circonstances  de  se  retirer  de  la  Société  Ecclésias 
tique  Saint-Joseph. 

Monsieur  J.  B.  Z.  Bolduc  est  appelé  à  succéder  à  Sa  Grandeui 
en  qualité  de  procureur,  en  vertu  du  N"  26  (5o)  des  règles  de  l£ 
Société.  On  donne  les  raisons  qu'il  apporte  pour  refuser  cette 
charge,  et,  comme  elles  sont  agréées  et  trouvées  bonnes  par  h 


—  733  - 

bureau,  M.  Edouard  Fafard  est  déclaré  élu  d'après  les  mêmes 
règles. 

Le  scrétaire  informe  l'assemblée  que  le  bill  pour  incorporer 
la  société  a  élô  adopté  par  les  deux  branches  de  la  législalui-e  et 
qu'il  n'attend  plus,  pour  avoir  force  de  loi,  que  la  sanilion  de 
Son  Excellence  le  Lieutenant-Gouverneur. 

Lu  une  lettre  de  M.  Joseph-Stanislas  Martel,  demandant  la 
permission  d'appeler  au  Saint-Siège  ou  aux  tribunaux  civils,  à 
îOn  choix,  pour  obtenir  le  redressement  du  grief  dont  il  s'est 
plaint  l'année  dernière.  Mgr  le  Président  est  prié  de  lui  donner 
les  lettres  d'appel  au  Saint-Siège  seulement. 

Présenté  les  demandes  d'agrégation  de 

MM.  Walstan  Biais,  MM.  Edouard  Page, 

Adolphe  Legaré,  Jos.-Onésime  Brousseau, 

Cyrille  Legaré,  Louis-Alfred  Paquet, 

Joseph-B.  Soulard,  Jean  Boulet, 

Franç.-Xavier  Bélanger, 

ît  de  la  réadmission  de 

M.  Honoré  Desruisseaux. 

Ces  messieurs  sont  unanimement  admis  comme  membres  de 
a  société,  pourvu  qu'ils  remplissent  les  conditions  énoncées 
ians  le  N»  7  des  règles  de  la  dite  société. 

M.  Théophile  Houde  a  été  réadmis  pendant  l'année  par  Mgr 
e  Président. 

Le  secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis  la 
lernière  assemblée  : 

IIM.  Damase  Gonthier,  MM.  J.-B,  Thibault,  V.  G., 

Octave  Pelletier,  Godfroi  Tremblay  ; 

Léon  Roy, 

Les  noms  de  ceux  qui  ont  été  exclus  de  la  Société  : 

V!M.  Ls-Wilbrod  Barabé,  MM.  Narcisse  Parent, 
John  Connolly,  Joseph  Sirois, 

Honoré  Desruisseaux,  John  Maguire- 

Théophile  Houde, 


—  734  — 
Ltî  Trésorier  lit  le  résumé  des  comptes  comme  suit  : 

RECETTES. 

Coutribulious  des  membres $2,305  83 

Arrérages  pei'(,' us 102  95 

Intérêt  à  la  Caisse  d'Économie 52  14 

Don  par  testament  de  M.  H.  Potvin,  Pire 20  00 

'«                  "              M.  J.-B.  Grenier,  Ptre 500  00 

"                 ^'         de  M.  Michel  Forgues,  Ptre 200  00 

En  mains  au  dernier  bureau 18  13 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie  au  dernier  bureau 1,562  06 

8  4,761  11 

DÉPENSES. 

Pensions  accordées  par  l'assemblée  précédente $2,657  50 

Pensions,  accordées  par  Mgr  le  Président 124  00 

Payé  pour  l'incorporation  de  la  société 41  96 

Frais  d'impression,  timbres,  etc 16  23 

Prêt  au  Collège  de  Ste-Anne,  [succession  Grenier] 500  00 

Prêt  aux  Sœurs  de  la  Charité,  [don  Forgues] 200  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 1,151  50 


i 


$4,691  19 
En  mains §69  92. 

DETTES  ACTIVES. 

Prêt  au  sieur  Philéas  Goulet  [succession  Pouliot]....  $     350  00* 
PnH  au  Collège  de  Ste-Anne  [succession  Grenier]..,.        500  00 

Prêt  au.\  Sœurs  de  la  Charité  [don  Forgues] 200  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 1,151  50 


$2,201  50 


•  Dans  les  comptes  do  l'année  dernière,  ces  $350  00  paraissent  dans  la  dépense  et 
icmblent  no  pas  étro  mentionnées  dans  la  recette  ;  mais  cette  somme  est  renfermée 
dans  les  $650  00  que  l'on  voit  dans  la  recette  comme  suit  :  "  Reçu  de  la  Caisse  Saint- 
.Micbol  $650  00."  Tout  ce  qui  vient  de  la  succession  Pouliot  appartenait  à  la  Caisse 
Saint-Michel.  Les  300  autres  piastres  étaient  le  remboursement  d'un  prôt  fait  par  la 
Caisse  Saint-Michel  à  la  fabrique  de  Saint-Flavien. 

H.  TÊTU,  Ptxo. 


—  •735  — 


DETTES    PASSIVES. 


Il  n'y  en  a  pas. 

Le  Bureau  alloue  les  pensions  suivantes  : 

Mgr  l'Archevêque  Blanchet $     2UU  OU 

MM.  Ovide  Grenier 180  00 

Charles  Tardif 180  00 

Jean-Bapliste  Côté 180  00 

Napoléon  Ciiiqmars 180  00 

Benjamin  Desrochers 105  00 

Charles  Pouliot 150  00 

Roger  Boily 150  00 

Théodore  Bernard 150  00 

Ls-Léon  Bélisle 150  00 

Léon  Provancher 150  00 

Charles  Beaumont 100  00 

JeanNaud 100  00 

LéandreGill 100  00 

■  Ferdinand  Catellier 80  00 

Raymond  Casgrain 80  00 

Bernard  McGauran 80  00 

LouisPoulin 80  00 

Zéphirin  Gingras 80  00 

S  2,535  00 

Les  Procureurs  autorisent  le  Trésorier  ù  diminuer  proportion- 
nellement le  quatrième  terme  des  pensions  qui  sont  au-dessus  de 
S80  00,  si  les  ressources  ne  permettent  pas  de  le  payer  en  entier. 

Fait  et  passé  à  l'Archevêché  de  Québec,  le  2e  jour  de  septem- 
bre mil  huit  cent  soixante  dix-neuf.  . 

-J-  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

Président  C.  E.  S.  J. 

H.  TÉTu,  Ptre, 

Sec-Trésorier,  G.  E.  S.  J. 


—  736  — 
LE  31    AOUT  1880. 

Présidence  de  Sa  Grandeur  Mgr  l'Archevêque  de  Québec. 

Pn'stMUs  :  M.m-  C.-F.  Cazeau,  V.-G.,  MM.  Joseph  Auclair,  Da- 
vid Maiiineau,  Gliarles  Tnidelle,  François-Xavier  Plamondon, 
Jérôme  Sassevillc,  Augustin  Beaudry,  François  Pilote  et 
Edouard  Fal'ard,  procureurs. 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  2  septembre  de  l'an- 
née dernière  est  lu  et  adopté. 

Le  bureau  décide  :  1"  que  les  membres  de  la  Société  sont 
obligés  de  payer  le  50^  des  revenus  perçus  en  grains,  que  ces 
grains  soient  vendus  ou  non  ;  2°  qu'ils  ne  sont  pas  tenus  de 
payer  le  Ô0«  de  la  dîme  ou  du  supplément  qu'ils  ne  peuvent  pas 
charitablement  exiger,  à  cause  de  la  pauvreté  de  ceux  qui  le 
doivent. 

Mgr  le  Président  annonce  que  le  bill  incorporant  la  Société 
Ecclésiastique  Saint-Joseph  a  été  sanctionné  le  11  septembre 
1870,  et  qu'il  porte  le  titre  de  42  Vict.,  ch.  66. 

Présenté  les  demandes  d'agrégation  de 
MM.  François  Boutin,  MM.  Cyrille  Noël, 

Joseph-Élie  Breton,  David  Pampalon, 

Benjamin  Dionne,  Wenceslas  Plaisance, 

Maximin  Fortin,  Octave  Soucy, 

Georges  Guy,  Louis  Tremblay, 

Hugh  McGratty, 
et  de  la  réadmission  de 

M.  Lucien  Gagné, 

Ces  messieurs  sont  unanimement  admis  comme  membres  de 
la  société,  pourvu  qu'ils  remplissent  les  conditions  énoncées 
dans  le  N"  7  des  règles  de  la  dite  société. 

Il  est  décidé  que  l'on  accepte  l'offre  qu'a  faite  M.  Octave  Soucy, 
de  donner  seulement  la  somme  de  cinquante  piastres,  pour  les 
arrérages  qu'il  aurait  à  payer,  y  compris  l'année  qui  vient  de 
finir,  ot  ce,  parce  qu'il  a  fait  partie,  dans  le  diocèse  de  Rimouski, 
d'une  société  du  même  genre  que   la  Société   Ecclésiastique 


—  m  — 

Saint-Joseph,  société  à  laquelle  il  a  payé  régulièrement  sa  con- 
tribution, mai^  dont  il  ne  pont  plus  être  le  membre,  maintt.Miant 
qu'il  est  revenu  dans  le  diocèse  de  Québec. 

Le  secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis  la 
dernière  assemblée  : 

MM.  Pierre  Beaumont,  MM.  William  Richardson, 

Ferdinand  Gatellier,  Louis-Léon  Bélisle. 

Les  noms  de  ceux  qui  ont  été  exclus  de  la  société  : 

MM.  Adolphe  Girard,  MM.  Cyprien  Tanguay, 

Lucien  Gagné,  Prosper  Vincent. 

Le  trésorier  lit  le  résumé  des  comptes,  comme  suit  : 

RECETTES. 

Contributions  des  membres $2,221  44 

Arréi'ages  perçus 

Intérêt  à  la  Caisse  d'Économie 

Litérèts  sur  fonds  placés 

Don  par  testament  de  M.  Pierre  Roy,  Ptre... 

"     "  "  '•     J.-B.  Grenier,  Ptre. 

Remboursé  par  le  Collège  de  Sainte-Anne... 

''  "     les  Sœurs  de  la  Charité 

En  mains  au  dernier  bureau 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie  au  dernier  bureau 1,151  50 

$5,212  30 

DÉPENSES. 

Pensions  accordées  par  l'assemblée  précédente $2,306  37 

Pensions  accordées  par  Monseigneur  le  Président 192  50 

Acheté  livret  de  reçus,  frais  d'impression,  timbres,  etc.  20  10 
Prêt  sur  hypothèque  pour  le  couvent  de  St-Georges 

de  Beauce 1,000  00 

Parts  de  banque 250  00 

Prêté  à  l'Archevêché  de  Québec 200  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 990  26 


285  20 

48 

79 

85 

45 

100 

00 

550 

00 

500 

00 

200 

00 

69 

92 

1,151 

50 

$4,959  23 
En  mains $253  07. 

47 


—  •738  — 


DETTES    ACTIVES. 


PnH  au  sieur  Pliilt-as  Goulet,  (succession  Pouliot)....  $     350  00 
l>,vl  pour  le  couveul,.le  Sainl-Georges  de  la  Beauce, 
ihvDOllièque  ;  succession  Grenier,  Roy  et  D.-H. 

tAu) ^^'^^^  0^ 

l>nH  à  TArchevèche  de  Québec,  (don  Forgues) 200  00 

Paris  de  banque  (succession  Grenier) 250  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie  990  26 

8  2,790  26 

DETTES  PASSIVES. 

Il  n'y  en  a  pas. 

Le  bureau  alloue  les  pensions  suivantes  : 

MM  L.-T.  Bernard ^200  00 

■-G.  Tardif 200  00 

L.Gill 200  00 

0.  Grenier ^'^O  00 

J.-B.CÔté 180  00 

B.  Desrochers ^^^  00 

G.  Pouliot 1^0  00 

L.  Provancher "ISO  00 

G.  Beaumont ^00  00 

J.Naud 100  00 

Raym.  Gasgrain 80  00 

B.  McGauran 80  00 

L.  Poulin 80  00 

Z.  Gingras 80  00 

81,945  00 

Fait  et  passé  à  l'Archevêché  de  Québec,  le  3le  jour  d'août  mil 
huit  cent  quatre-vingt. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

Président  G.  E.  S.  J. 

H.  TÊTU,  Ptre, 

Sec-Trésorier. 


Y39  — 


LE  30  AOUT  1881 


Présidence  de  Sa  Grandeur  Mgr  l'Archevêque  de  Québec. 

Présents  :  Monseigneur  J.  D.  Déziel,  MM.  David  Martinean, 
Fran(^'ois-Xavier  Plamondon,  Jérôme  Sasseville,  Augustin  Beau- 
dry,  François  Pilote  et  Edouard  Fafard,  procureurs. 

Le  procès- verbal  de  l'assemblée  tenue  le  31  août  de  l'année 
dernière  est  lu  et  adopté. 

Présenté  les  demandes  d'agrégation  de 

MM.  Herménégilde  BoufTard,         MM.  Odilon  Marois, 

Félix  Blanchet,  Adolphe  Michaud, 

L.-P.  Miville  Deschènes,  Olivier  Moisan, 

J.-B.  Gouillard-Dupuis,  Edmond  Paradis, 

François-Xavier  Faguy.  Georges  Pelletier, 

Bruno  Desjardins,  Jos.-Ed.  Rouleau, 

Joseph  Feuiltault,  Orner  Tanguay, 

René  Labbé,  Arthur  Vaillancourt. 
L.-Alfred  Langlois, 

Ces  messieurs  sont  unanimement  admis  comme  membres  de 
la  société,  pourvu  qu'ils  remplissent  les  conditions  énoncées 
dans  le  N»  7  des  règles  de  la  dite  société. 

Le  secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis  la 
dernière  assemblée  : 

Mgr  G.-F.  Gazeau,  MM.  L.-O.  Gauthier, 

M.  F.-X.  Baillargé,  Ad.  Papineau  ; 

Les  noms  de  ceux  qui  se  sont  retirés  de  la  société  : 

MM.  Gléophas  Gagnon  et  Adelbert  Blanchet. 

Le  trésorier  lit  le  résumé  des  comptes,  comme  suit  : 


— :740  — 


RECETTES. 


Contributions  des  membres  6  2,832  66 

Arrérages  i)er(;ns 162  74 

Intérêt  à  la  Caisse  d'Économie 40  39 

Intérêts  sur  fonds  placés 126  04 

Uon  par  testament  de  M.  G.  Tremblay,  Ptre 16  00 

"  "  "    J.-B.  Grenier,  Ptre 49100 

Kn  mains  au  dernier  bureau 253  07 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie  au  dernier  bureau 990  26 

$4,912  16 

DÉPENSES. 

Pensions  accordées  par  l'assemblée  précédente $1,945  00 

Pensions  accordées  par  Mgr  le  Président 543  90 

Acheté  livet  de  reçus,  frais  d'impression,  timbres,  etc.          20  75 

Prêt  aux  Révérendes  Sœurs  de  la  Charité 500  00 

Parts  dans  l'Assurance  de  Québec 296  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 1,467  17 

$4,772  82 

En  mains $139  34. 

DETTES    ACTIVES. 

Prêt  au  sieur  Philéas  Goulet,  (succession  Pouliot) $    350  00 

Prêt  sur  hypothèque  (successions  Grenier,  Roy  et  D. 

H.  Têtu) 1,000  00 

Prêt  à  l'Archevêché  de  Québec  (don  Forgues) 200  00 

Parts  de  banque  (succession  Grenier) 250  00 

Assurance  de  Québec,  4  parts  (succession  Grenier) 280  00 

Prêt  aux  Sœurs  de  la  Charité 500  00 

$2,580  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 1,467  17 

8  4,047  17 


—  741  — 

DETTES    PASSIVES. 

Il  n'y  en  a  pas. 

Le  bureau  alloue  les  pensions  suivantes  : 

Mgr  l'Archevêque  Blanchet S  200  00 

MM.  L.-T.  Bernard 200  00 

G.  Tardif 200  00 

L.  Gill 200  00 

F.-X.  Côté 200  00 

0.  Grenier 180  00 

J.-B.  Côté 180  00 

B.  Desrochers 165  00 

G.Pouliot 150  00 

L.  Provancher 150  00 

L.-H.  Grenier 150  00 

R.Boily 150  00 

E.Roy 150  00 

D.  Pampalon 150  00 

C.  Beaumont 100  00 

J.  Naud 100  00 

Raym.  Gasgrain 80  00 

B.  McGauran 80  00 

L.  Poulin 80  00 

Z.  Gingras 80  00 

62,945  00 

Les  Procureurs  autorisent  le  Trésorier  à  diminuer  proportion- 
nellement le  quatrième  terme  des  pensions  qui  sont  au-dessus 
de  $80.00,  si  les  ressources  ne  permettent  pas  de  le  payer  en 
entier. 

Fait  et  passé  à  l'Archevêché  de  Québec,  le  30^  jour  d'août  mil 
huit  cent  quatre-vingt-un. 

f  E.-A.  Arch.  de  Québec, 

Président  G.  E.  S.  J. 

H.  TÊTU,  Ptre, 

Sec-Trésorier  C.  E.  S.  J. 


—  742  - 
LE   29  AOUT  1882. 

Présidence  de  Sa  Grandeur  Mgr  r Archevêque  de  Québec. 

Présents  :  MM.  François-Xavier  Plamondon,  Charles  Trndelle, 
Augustin  Boauflry,  François  Pilote,  Ls-Anloiue  Martel,  Edouard 
Fafard  et  Antoine  Gauvreau,  procureurs. 

Le  procès-verhal  de  l'assemblée  tenue  le  30  août  de  l'année 
dernière  est  lu  et  adopté. 

Le  secrétaire  donne  le  résultat  des  votes  donnés  pour  l'élec- 
lion  des  nouveaux  Procureurs  comme  suit  : 

1.  MM.  François-Xavier  Plamondon 99  voix\ 

2.  Joiîeph  Auclair 95  »  \ 

3.  Grégoire  Tremblay 91  »  I 

4.  Charles  Trudelle 87  »  I  !? 

5.  Edouard  Fafard 85  »  f  | 

6.  Augustin  Beaudry 77  )>  l   ^ 

7.  Jérôme  Sasseville 75  »  /  ^ 

8.  Antoine  Gauvreau 71  »  l  ^. 

9.  Cyrille  Legaré,  V.  G 68  »  1  s 

10.  Michel  Forgues 62    »      ]' 

11.  Edouard  Bonneau 55    »      | 

12.  François  Pilote 52    »     / 

1.  MM.  Léandre  Hamelin 43  voix 

2.  Thomas-Eugène  Beaulieu 40  » 

3.  Nicolas-Tol.  Hébert 29  » 

4.  J.  B.-Zacharie  Bolduc 27  » 

5.  Adolphe  Legaré 24  » 

6.  Pierre  Lagacé 23  » 

7.  Louis-Antoine  Martel 20  » 

8.  David  Martineau ! 17  » 

9  Georges-LsLemoine 16  » 

lu.  Nap.-Joseph  Sirois 16     » 

11.  François-Xavier  Gosselin 16    » 

12.  Narcisse  Bellenger 14    >' 


— 143  — 

MM.  Walstan  Biais 14  voix 

Joseph  Hoffman 11     • 

André  Pelletier 10 

Joseph-Aimé  Bureau 10 

Henri  Têtu 10 

Fidèle  Morisset 9 

Napoléon  Laliberté 9 

Charles-Edouard  Poiré 8 

Ludger  Biais 8 

Joseph-Oclave  Faucher 7 

Julien-Melchior  Bernier 6 

NéréeGingras 5 

Cyrille-Alfred  Mai'ois 5 

Joseph  Stanislas  Martel 4 

Antoine  Campeau 3 

Pierre-Olivier  Drolet 3 

Ulric  Rousseau 3 

Georges-Éric  Sauvageau 3 

Edouard  Dufour 2 

Etienne  Halle 2 

Clovis  Roy 2 

Joseph  Lagueux 2 

Jean-Baptiste  Villeneuve 2 

Daraase  Matte 2 

Victor  Legaré 2 

Adolphe  Godbout 2 

Chs-AUyre  Collet 2 

Théodule  Delagrave 2 

Narcisse  Beaubien 1 

Basile  Robin 1 

Présenté  les  demandes  d'agrégation  de 

MM.  Georges  Fraser,  MM.  Joseph  Valin, 

Narcisse  Proulx,  J-Baptiste  Thiboutot, 

James  Ballantyne,  Alphonse  Têtu, 

Emile  Dionne,  Louis  Paradis, 


—  744  — 

MM.  Louis  Sl-Pierre,  MM.  Maxime  Fillion, 

Louis  Lessard,  Charles  Boulay, 

Chs-Oclave  Gagnon,  Josepli-Alex.  Lafrance. 

Ces  messieurs  sont  unanimement  admis  comme  membres  de 
la  snciélé  bien  que  les  trois  premiers  ne  se  soient  pas  conformés 
au  N"  6,  II,  des  règles. 

Le  secrétaire  donne  le  nom  des  membres  décédés  depuis  la 
dernière  assemblée  : 

M-r  J.  D.  Déziel,  MM.  F.-X.  Côté, 

M.  Bernard  McGauran,  Félix  Blanchel. 

Les  noms  des  membres  exclus  : 

MM.  Léon  Parent,  M.  Edouard  Lauriot. 

Wilbrod  Tremblay, 

Les  noms  de  ceux  qui  se  retirent  de  la  société  : 

MM.  Pierre  Boily,  M.  Olivier  Mathieu. 

Edouard  Page, 

Le  trésorier  lit  le  résumé  des  comptes,  comme  suit  : 

RECETTES. 

Contributions  des  membres S  2,731  26 

Arrérages  perçus 112  00 

Arrérages  de  la  Caisse  Saint-Michel 12  00 

Intérêt  à  la  Caisse  d'Économie 26  43 

Intérêts  sur  fonds  placés 120  17 

Don  par  testament  de  Mgr  Cazeau 20  00 

Remis  par  les  Sœurs  de  la  Charité 500  00 

Succession  Pouliol  (Caisse  Saint-Michel) 141  00 

En  mains  au  dernier  bureau 139  34 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie  au  dernier  bureau 1,467  17 

S  5,269  37 


746  — 


DÉPENSES. 


Pensions  accordées  par  l'assemblée  précédente 8  2,528  67 

Pensions  accordées  par  Mgr  le  Président G79  59 

Acheté  livret  de  reçus,  frais  d'impression,  timbres,  etc.  19  50 

Prêt  à  la  fabrique.de  Saint-Urbain 400  00 

Versements  à  l'Assurance  de  Québec 20  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Economie 1,'j30  B5 


8  5,078  61 
En  mains 8190  76. 

DETTES  ACTIVES. 

Prêt  au  sieur  Philéas  Goulet  (Succession  Pouliot)....  8     350  00 
Prêt  sur  hypothèque,  (successions  Grenier,  Roy  et 

D.-H.^Tètu 1,000  00 

Prêt  à  l'Archevêché  de  Québec  (don  Forgues) 200  00 

Parts  de  banque  (succession  Grenier) 250  00 

Assurance  de  Québec,  4  parts  (succession  Grenier)....  300  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Saint-Urbain 400  00 

8  2,500  00 
Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 1,430  85 

8  3,930  85 

DETTES  PASSIVES. 

Il  n'y  en  a  pas. 

Le  bureau  alloue  les  pensions  suivantes  : 

Mgr  l'Archevêque  Blanchet 8    200  00 

MM.  G.  Tardif 225  00 

L.-T.  Bernard 200  00 

L.Gill 200  00 

Ls  Langis 200  00 

F.-X.  Bégin 200  00 

Georges  Côté 200  00 


—  746  — 

MM.  0.  Grenier. $180  00 

.I.-B.  Côlé ■  180  00 

B.  Desrochers 105  00 

G.  PoaUot 150  00 

P.  0.  Drolet 150  00 

R.  Boily 150  00 

E.  Roy 150  00 

AinahieBlanchet 100  00 

L.  Provanrher 80  00 

L.-H.  Grenier 80  00 

F.-X.  Déluge 80  00 

C.  Beanmont 80  00 

J.  Naud 80  00 

P.  Dionne 80  00 

L.  Poulin 80  00 

R.  Gasgrain 80  00 

-J.  Gingras 80  00 

E.-L.  Moisan 80  00 


$  3,450  00 

Les  Procureurs  autorisent  le  Trésorier  à  diminuer  propor- 
tionnellement le  quatrième  terme  des  pensions  qui  sont  au- 
dessus  de  S80.00,  si  les  ressources  ne  permettent  pas  de  le  payer 
en  entier. 

Fait  et  passé  à  l'Archevêché  de  Québec,  le  29^  jour  d'août  mil 
huit  cent  quatre-vingt-deux. 

-}•  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 

Président  C.  E.  S.  J. 

H.  TÊTU,  Ptre, 

Sec-Trésorier,  G.  E.  S.  J. 

Le  bureau  de  la  Gaisse  Ecclésiastique  s'est  assemblé  comme 
de  coutume,  le  joui-  de  la  clôture  de  la  retraite.  Les  procureurs 
et  les  membres  présents  à  l'assemblée  ont  été  unanimes  à  expri- 
mer le  désir  qu'une  souscription,  payable  en  cinq  années,  fût 
ouverte  pour  augmenter  les  fonds  de  la  société  et  par  là  même 


—  141  — 

les  revenus  annuels,  qui  suffisent  h  peine  pour  faire  face  aux 
besoins  des  infirmes. 

Une  souscription  ouverte  sur-le-champ  a  produit  la  belle 
somme  de  §2,140,  promises  par  cinquante  prêtres,  dont  quelques- 
uns,  bien  que  n'appartenant  pas  à  la  société,  ont  voulu  néan- 
moins contribuer  généreusement  à  cette  belle  œuvre  de  charité 
fraternelle  et  sacerdotale.  Depuis  ce  temps  et  à  la  seconde 
retraite,  il  a  été  souscrit  8250,  ce  qui  forme  un  total  de  S2,390, 
promis  par  soixante-cinq  membres  du  clergé. 

Je  serai  heureux  de  voir  tous  les  autres  prêtres  du  diocèse, 
même  ceux  qui  ne  sont  pas  membres  de  la  société  Saint-Joseph, 
s'associer  à  ce  généreux  mouvement. 

Le  premier  terme  sera  payable  en  octobre  prochain  et  les 
quatre  autres  en  même  temps  que  la  contribution  annuelle.  Il 
va  sans  dire  que  ceux  qui  voudront  payer  d'avance  deux  ou 
plusieurs  termes,  seront  les  bienvenus. 

Pendant  l'absence  de  M.  Têtu,  c'est  M.  Placide  Beaudet  qui 
fera  les  fonctions  de  secrétaire  de  la  Caisse,  de  la  Propagation 
de  la  Foi  et  de  la  Colonisation.  C'est  à  l'Archevêché  qu'il  réside 
et  que  toutes  ses  lettres  doivent  lui  être  adressées. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec. 


LE  28  AOUT  1883. 


Présidence  de  Sa  Grandeur  Mgr  r Archevêque  de  Québec. 

Présents  :  MM.  C.-É.  Legaré,  V.  G.,  François-Xavier  Plamon- 
don,  Charles  Trudelle,  Edouard  Fafard,  Augustin  Beaudry, 
Antoine  Gauvreau,  Edouard  Bonneau  et  (-.éandre  Hamelin,  pro- 
cureurs. 

Le  procès- verbal  de  l'assemblée  tenue  le  29  août  de  l'année 
dernière  est  lu  et  adopté. 


—  748  — 

Le  secrétaire  annonce  que   les  Directeurs   ont  élu   comme 
membres  de  la  société  les  messieurs  dont  les  noms  suivent  : 

MM.  Joseph  Beaudoin,  MM.  Arthur  Marchand, 
Albort  Beau  lieu,  Eustache  Maguire, 

Charles  Gouin,  Alphonse  Lemieux, 

Arthur  Gouin,  Gilbert  Lemieux. 

Présenté  les  demandes  d'agrégation  de 

MM.  Petor-Michael  O'Leary,  MM.  Joseph-Thadée  Hudon, 
Charles  Leclerc,  Antoine  Pampalon, 

Henri-Arthur  Scott,  Thos-Viclor  Lauzé, 

Jos-Achille  Rousseau,  Albert  Rouleau. 

Ces  messieurs  sont  unanimement  admis  comme  membres  de 
la  société. 

Le  secré-taire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis    la 
dernière  assemblée  : 

Mgr  N.  Blanchet,  MM.  David  Martineau, 

M.  Michel  Forgues,  Athanase  Lepage. 

Le  trésorier  lit  le  résumé  des  comptes,  comme  suit  : 

RECETTES. 

Contributions  des  membres $2,865  59 

Arrérages  perçus 98  36 

Souscription  spéciale 1,002  00 

Intérêt  à  la  Caisse  d'Économie 47  90 

Intérêts  sur  fonds  placés 123  25 

Remis  par  l'Archevêché 200  00 

Reçu  par  testament  de  M.  A.  Lepage 250  00 

"      "            "             ^'    J.  Bonenfant 100  00 

"      ''           "             "    D.  Martineau 100  00 

"      "            "            "    J.B.  Grenier 25  00 

En  mains  au  dernier  bureau  190  76 

Dépôt  H  la  Caisse  d'Économie  au  dernier  bureau 1,430  85 

S  6,433  71 


—  749  — 


DÉPENSES. 

Pensions  accordées  par  l'assemblée  précédente S  3,101  85 

Pensions  accordées  par  Mgr  le  Président 180  15 

Impression  du  rapport,  etc 19  00 

Parts  de  Banque  Nationale "250  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 2,871  75 

$6,422  75 
En  mains UO  96. 

DETTES  ACTIVES- 

Prêt  au  sieur  Philéas  Goulet $     350  00 

Prêt  sur  hypothèque 1,000  00 

Parts  de  Banque  Nationale  (10  parts) 500  00 

Assurance  de  Québec,  (4  parts) 300  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Saint-Urbain 400  00 

Dû  par  souscription  spéciale 1,889  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 2,871  75 


$7,310  75 

DETTES  PASSIVES. 

Dû  pour  pensions 37  00 

Dû  pour  registre 3  00 

Le  bureau  alloue  les  pensions  suivantes  : 

MM.  C.  Tardif $    225  00 

L.-T.  Bernard 200  (10 

L.Gill 200  00 

F.-X.  Bégin 200  00 

0.  Grenier 200  00 

G.-E.Sauvageau 200  00 

J.Girard 200  00 

J.-B.  Côté 180  00 

L.  Provancher 180  00 

B.  Desrochers 165  00 

CPouliot 150  00 


ê 
—  760  — 

MM.  H.  Boily $150  00 

E.  Roy 150  00 

Amabïe  Blanchet 100  00 

L.-H.Grenier 80  00 

F.-X.  Déluge 80  00 

C  Beaumont 80  00 

.1.  Naiid 80  00 

V.  Dionne 80  00 

L.  Poulin 80  00 

R.  Gasgrain 80  00 

J.  Gingias 80  00 

MM.  les  Directeurs  allouent  aussi  à  M.  L. 

Provancher  pour  l'année  précédente 100  00 

Total  des  allocations ^3,240  00 

Fait  et  passé  à  l'Archevêché  de  Québec,  le  28e  jour  d'août  mil 
huit  cent  quatre-vingt-trois. 

f  E.-A..  Arch.  de  Québec, 

Président  G.  E.  S.  J. 

H.  TÊTU,  Ptre, 

Sec-Trésorier  G.  E.  S.  J. 


LE  2  SEPTEMBRE  1884. 


Présidence   de    M.   le    Grand-Vicaire   Legaré^   Adminislrateur    de 

V  Archidiocèse. 

Présents  :  MM.  François-Xavier  Plamondon,  Gharles  Tru- 
delle,  Edouard  Fafard,  Augustin  Beaudry,  Jérôme  Sasseville, 
Antoine  Gauvreau,  Edouard  Bonneau  et  Léandre  Hamelin, 
procureurs. 

M.  Grégoire  Tremblay  devenant  pensionnaire  de  la  société, 
sera  remplacé  comme  procureur  par  M.  Thos-E.  Beaulieu. 


—  751  — 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  29  août  de  l'année 
dernière  est  lu  et  adopté. 

Présenté  les  demandes  d'agrégation  de 

MM.  Jean-Bte  Blouin,  MM.  Isidore  Deblois, 

Magloire  Moreau,  Joseph  Richard, 

Charles  Richard,  Louis  Belleau, 

Alfred  Boissinot,  Hubert  Lessard, 

Onésiphore  Cantin,  F.-X.  Tessier-Laplanle, 

Honoré  Labrecque,  Théophile  ïurcol, 

Etienne  Gorriveau,  Gaudiose  Brousseau, 

Ferdinand  Chabot,  Alfred  Dionne, 

Jos.-AlphonseFeuillaull,  Philippe  Ouellel, 

Clément  Leclerc,  Théophile  Trudel. 

Ces  messieurs  sont  unanimement  admis  comme  membres  de 
la  société,  ainsi  que  M.  Apollinaire  Gingras  qui  demande  sa 
réadmission. 

Le  secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis  la 
dernière  assemblée  : 

MM.  Louis  Poulin,  MM.  Georges  Casgrain, 

Benj.  Desrochers,  Cyrille  Noël. 

Geo.-Éric  Sauvageau, 

Exclu  :  M.  Louis  Guérin. 

Le  trésorier  lit  le  résumé  des  comptes,  comme  suit  : 

RECETTES. 

Contributions  des  membres 82,613  46 

Arrérages  perçus 45  42 

Souscription   spéciale ••  457  00 

Donné  par  M.  le  Grand-Vicaire  Legaré.  800  00 

Intérêt  à  la  Caisse  d'Économie 39  75 

Intérêts  sur  fonds  placés 140  06 

Remis  par  la  fabrique  de  Saint-Urbain 400  00 

En  mains  au  dernier  bureau 10  96 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie  au  dernier  bureau 2,871  75 

$  7,378  40 


—  762  — 


DÉPENSES. 


Pensions  accordées  par  l'assemblée  précédente S2,586  19 

IVnsions  accordées  par  Mgr  le  Président 408  15 

Iinpri'ssioii  dii  rapport,  elc IB  35 

Prrl  ;i  la  fabri(iue  de  Saint-Lazare 1,000  00 

PnH  ;\  la  fabrique  de  Saint-Janvier  de  Weedon 1,500  00 

Dépôt  c\  la  Caisse  d'Économie 1,710  25 

$7,222  94 
Kn  mains $155  46. 

DETTES  ACTIVES. 

Prêt  au  sieur  Philéas  Goulet $     350  00 

Prêt  sur  hypothèque 1,000  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Saint-Lazare 1,000  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Saint-Janvier  de  Weedon 1,500  00 

Paris  de  Banque  Nationale,  (lu  parts) 500  00 

Assurance  de  Québec,  (4  parts) 300  00 

Dû  par  souscription  spéciale 1,432  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 1,710  25 

$  7,792  25 

DETTES  PASSIVES. 

Il  n'y  en  a  pas. 

Le  bureau  alloue  les  pensions  suivantes  : 

MM.  C.  Tardif $  225  00 

L.  Gill 200  00 

0.  Grenier 200  00 

L.-T.  Bernard 180  00 

F.-X.  Bégin 180  00 

J.-B.  Côté 160  00 

L.  Provancher 160  00 

G.  Pouliot 150  00 

J.Girard ". -  120  00 

R.  Boily 100  00 

E.Roy 100  00 


—  753  — 

MM.  AmableBlanchel SlOO  OU 

L.-H.  Grenier 100  00 

F.-X.  Déluge 80  00 

G.-Beaumonl 80  00 

^              J.  Naud 80  00 

P.  Dionne 80  00 

R.  Gasgrain 80  00 

Z.  Gingras 80  00 

J.  Bourassa 80  00 

Grég.  Tremblay 80  00 

Total  des  allocations $2,015  00 

Il  est  résohi  que  tontes  les  pensions  seront  payées  telles  que 
volées,  sans  aucune  diminution. 

Fait  et  passé  à  l'Archevêché  de  Québec,  le  2e  jour  de  septem- 
bre mil  huit  cent  quatre-vingt-quatre. 

G.-É.  Legaré,  V.  G.,  Adm., 

Président. 
H.  TÉTU,  Ptre, 

Sec-Trésorier  G.  E.  S.  J. 


LE  l'^''   SEPTEMBRE    1885. 


Présidence  de  Sa  Grandeur  Mgr  V Archevêque  de  Québec. 

Présents  :  MM.  G.-É.  Legaré,  V.  G.,  François-Xavier  Plamon- 
don,  Gharles  Trudelle,  Edouard  Fafard,  Augustin  Beaudry,  Jé- 
rôme Sasseville,  Antoine  Gauvreau,  Edouard  Bonneau,  Léan- 
dre  Hamelin  et  Thos-Eug.  Beaulieu,  procureurs. 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  2  septembre  de 
l'année  dernière  est  lu  et  adopté. 

Le  secrétaire  annonce  que  MM.  L.-N.  Bégin,  Ghs  Gagné  et 
Edmond  Verret  ont  été  élus  membres  pendant  l'année,  les  pro- 
cureurs ayant  été  consultés  par  écrit. 
48 


—  7-54  — 

l'resento  les  demandes  d'agrégation  de 

MM.  Joseph  Genesl,  MM.  François  Têlu, 
Augnslin  Vézina,  Siméon  Jolicœur, 

Cyprien  Jean,  Joseph  Goudreau, 

Daniel  Guiniont,  Pierre  Ouellet. 

Ces  messieurs  sont  unanimement  admis  comme  membres  de 
la  société. 

Le  secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis  la 
dernière  assemblée  : 

MM.  Charles  Tardif,  MM.  Pierre  Lagacé, 
Grégoire  Tremblay,  Henri  DeBrie, 

Amable  Blanchet,  James  Sexton. 

Léandre  Gill, 

Le  trésorier  lit  le  résumé  des  comptes,  comme  suit  : 

RECETTES. 

Contributions  des  membres $2,8G9  03 

Arrérages  perçus 390  82 

Souscription  spéciale 351  00 

Donné  par  M.  le  Grand  Vicaire  Legaré 1,200  00 

Intérêt  à  la  Caisse  d'Économie 25  72 

Intérêts  sur  fonds  placés 241  50 

Remboursement  d'un  prêt 1,000  00 

En  mains  au  dernier  bureau 155  46 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie  au  dernier  bureau 1,710  25 


$7,943  78 

DÉPENSES. 

Pensions  accordées  par  l'assemblée  précédente 3  2,502  50 

Pensions  accordées  par  Mgr  le  Président 498  71 

Impression  du  rapport,  elc 18  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  St-Janvier  de  Weedon 2,150  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 2,654  63 


e  7,823  84 
En  mains $119  94. 


-  765 


DETTES    ACTIVES. 


Prêt  au  sieur  Philéas  Goulet 

Prêt  à  la  fabrique  de  Si-Lazare 

Prêt  à  la  fabrique  de  Si-Janvier  de  Weedon. 

Parts  de  Banque  Nationale  (lU parts) 

Assurance  de  Québec,  (4  parts) 

Dû  par  souscription  spéciale 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 


DETTES  PASSIVES. 

Dû  pour  pensions ,. $42  00. 

Le  bureau  alloue  les  pensions  suivantes  : 

MM.  G.  Boulay 

F.  Dumontier 

0.  Grenier 

J.-B.  Plamondon , 

L.-T.  Bernard 

F.-X.  Bégin 

J.  Girard 

L.  Provancher 

J.-B.  Côté 

G.  Gouin 

G.  Pouliot , 

L.-H.  Grenier , 

E.Roy 

R.  Boily 

F.-X.  Delâge , 

G.  Beauraont , 

J.  Naud 

P.  Dionne 

R.  Gasgrain 

Z.  Gingras 

J.  Bourassa 


$     350  00 

1,000  00 

3,050  00 

500  00 

300  00 

1,241  00 

2,654  63 

$9,695  63 


200  00 

200  00 

200  00 

200  00 

200  00 

180  00 

180  00 

160  00 

160  00 

160  00 

150  00 

150  00 

150  00 

100  00 

80  00 

80  00 

80  00 

80  00 

80  00 

80  00 

80  00 


Total  des  allocations $2,950  00 


—  766  — 

Il  est  résolu  que  toutes  les  pensions  seront  payées  telles  qae 
votées,  sans  aucune  diminution. 

Fait  et  passé  à  l'Archevêché  de  Québec,  le  1er  jour  de  sep- 
tembre mil  huit  cent  quatre-vingt-cinq. 

f  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

Président. 

H.  TÊTU,   Ptre, 
Sec-Trésorier  C.  E.  S.  J. 


LE  34   AOUT  1886. 


Présidence  de  Son  Éminence  le  Cardinal  Taschereau. 

Présents  :  MM.  C.-É.  Legaré,  V.  G.,  François-Xavier  Piamon- 
don,  Edouard  Fafard,  Augustin  Beaudry,  Jérôme  Sasseville, 
Antoine  Gauvreau,  Edouard  Bonneau,  Léandre  Haraelin,  Thos- 
Eug.  Beaulieu  et  Nicolas-Tol.  Hébert,  procureurs. 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  2  septembre  de  l'an- 
née dernière  est  lu  et  adopté. 

M.  F.  Pilote  étant  mort  dans  le  courant  de  l'année  et  M.  G. 
Trudelle  devenant  pensionnaire  de  la  société,  doivent  être  rem- 
placés comme  procureurs  d'après  le  règlement,  par  MM.  N.  T. 
Hébert  et  J.  B.  Z.  Bolduc.  Gependant  M.  Bolduc  ayant  décliné 
cet  honneur,  M.  Adolphe  Legaré  le  remplace,  aussi  de  droit. 

«  Après  mûre  et  sérieuse  considération,  les  procureurs  croyant 
rencontrer  les  désirs  de  la  très  grande  majorité  des  membres  de 
la  Société,  décident  unanimement  qu'il  est  opportun  de  fixer 
toutes  les  pensions  à  la  somme  de  deux  cents  piastres.  Pour 
arriver  à  cet  heureux  résultat,  ils  proposent  aux  membres  les 
modifications  suivantes,  sur  lesquelles  ils  auront  à  se  pro- 
noncer : 


—  757  — 


»  1°  Aucun  membre  de  la  société  ne  paiera  une  contiibution 
annuelle  moindre  que  sept  piastres  ; 

»  2°  Tous  ceux  qui  voudront  à  l'avenir  faire  partie  de  la  So 
ciété,  paieront  une  prime  de  vingt  piastres  en  cinq  versements 
égaux,  payables  dans  les  cinq  premières  années  ; 

»  3°  La  contribution  annuelle  de  chaque  membre  sera  de  deux 
et  demi  par  cent  au  lieu  de  deux  ; 

H  4°  Dans  le  cas  où  les  revenus  de  la  Société  ne  suffiraient 
pas,  le  bureau  pourra  prélever  une  répartition  sur  tous  les 
membres,  basée  sur  leur  dernière  contribution  annuelle  ; 

»  5°  Les  articles  7  et  8  des  règles  de  la  société  ne  seront  nul- 
lement affectés  par  les  modifications  proposées. 

),  6°  Ordre  est  donné  au  secrétaire  d'adresser  une  circulaire  à 
tous  les  membres  pour  les  prier  de  donner  leur  avis  sur  ces 
changements  à  faire.  » 

Le  secrétaire  annonce  que  MM.  Arthur  Bouchard,  Henri 
Defoy,  Philogone  Lemay,  Alphonse  Talbot,  Fortunat  Rouleau, 
Frs-Xavier  Coulure  et  Louis  Coulombe  ont  été  élus  membres 
pendant  l'année,  les  procureurs  ayant  été  consultés  par  écrit. 

Présenté  les  demandes  d'agrégation  de 


MM.  Ferdinand  Bégin, 
Jean-Baptiste  Ruel, 
Philippe-Benoît  Garneau, 
Joseph-Octave  Langlois, 
Pierre  Plante, 
Joseph-Télesp.  Lachance, 
Pierre-Achille  Bégin, 
Célestin  Lemieux, 
Auguste  Caron, 
Philippe  Delisle, 


MM.  Clément  Lévêque, 
Jos-Elzéar  Galerneau, 
Achille  Fiset, 
Thomas  Marcoux, 
Tancrède  Paquet, 
Ls-Adolphe  Grenier, 
Frs-Xavier  Casgrain, 
Joseph  Lavoie, 
Albert  Lamothe, 
Théodule  Giguère, 


Et  la  demande  de  réadmission  de  M.  Prosper  Vincent. 

Il  est  décidé  que  la  demande  de  ces  messieurs  sera  prise  en 
considération,  à  une  prochaine  assemblée  du  bureau,  qui  sera 
tenue  sur  convocation  de  S.  É.  le  Président. 


—  758  — 

T.e  secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis  la 
dernière  assemblée  : 

MM.  François  Pilote,  MM.  Zéphirin  Gingras, 

Narcisse  Beaubien,  Napoléon  Laliberlé. 

Le  trésorier  lit  le  résumé  des  comptes,  comme  suit  : 

RECETTES. 

Contributions  des  membres S  3,109  00 

Arrérages  perçus 39  29 

Souscription  spéciale 249  00 

Donné  par  M.  le  Grand  Vicaire  Legaré 1,200  00 

Donné  par  testament  de  M.  James  Sexton 223  50 

Intérêt  à  la  Caisse  d'Économie 22  68 

Intérêts  sur  fonds  placés 396  50 

Remboursement  d'un  prêt 1,000  00 

En  mains  au  dernier  bureau 119  94 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie  au  dernier  bureau 2,654  63 

$9,014  54 

DÉPENSES. 

Pensions  accordées  par  l'assemblée  précédente $2,910  00 

Pensions  accordées  par  Mgr  le  Président 713  94 

Impression  du  rapport,  etc 20  00 

Prêt  aux  RR.  PP.  Oblats  de  Winnipeg 2,000  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Laval 1,250  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Saint-Elzéar 1,000  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Sainte-Anne  de  Beaupré 1,000  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 92  76 


$8,986  70 
En  mains $  27  84. 


—  Y59 


DETTES  ACTIVES. 

Prêt  au  sieur  Philéas  Goulet e     350  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Sainl-Janvier  de  Weedon 3,650  00 

Prêt  aux  RR.  PP.  Oblals  de  Winnipeg 2,000  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Laval 1,250  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Saiul-Elzéar 1,000  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Sainte-Aune  de  Beaupré 1,000  00 

Parts  de  Banque  Nationale.  (10  parts) 500  00 

Assurance  de  Québec,  (i  parts) 300  00 

Du  par  souscription  spéciale 092  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 92  76 

$11,134  76 

DETTES    PASSIVES. 

DÛ  pour  pension $      64  00 

Le  bureau  alloue  les  pensions  suivantes  : 

MM.  A.  Campeau S    200  00 

L.-T.  Bernard 200  00 

F.  Dumontier 200  00 

J.-B.  Côté 200  00 

0.  Grenier 200  00 

J.-B.Plamondon 200  00 

H.  Dubé 200  00 

E.-L.  Moisan 200  00 

D.  Pampalon.. 200  00 

J.Girard 180  00 

L.-H.Grenier 150  00 

L.  Provancher 100  00 

C.  Trudel 100  00 

F.-X.  Bégin 100  00 

R.  Boily 100  00 

E.Roy 100  00 

C.Boulay 100  00 

B.  Dionne 100  00 

O.  Marois 100  00 

F.-X.  Delâge 80  00 


—  760  — 

MM.  J.  Naud $80  00 

C.  Beaumout 80  00 

.T.  Bonrassa 80  00 

G.  Pouliot 80  00 

L.-A.Martel 80  00 

R.  Casgrain 80  00 

P.  Dionne 80  00 

Total  des  allocations $3,570  00 

Fait  et  passé  à  l'Archevêché  de  Québec,  le  31   août  mil  huit 
cent  quatre-vingt-six. 

E.  A.  Gard.  TASGHEREAU, 

Arch.  de  Québec,  Président. 

H.  TÊTU,  Ptre, 

Sec-Trésorier,  G.  E.  S.  J. 


LE  30  AOUT  1887. 


Présidence  de  Son  Eminence  le  Cardinal  Taschereau. 

Présents  :  Mgr  Legaré,  V.  G.,  MM.  François-Xavier  Plamon- 
don,  Edouard  Fafard,  Antoine  Gauvreau,  Edouard  Bonneau, 
Léandre  Hamelin,  Thos-Eug.  Beaulieu,  Nicolas-Tol.  Hébert,  Ad. 
Legaré  et  Nap.-Jos.  Sirois,  procureurs. 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  31  août  de  l'année 
dernière  est  lu  et  adopté. 

Il  est  résolu  :  qu'un  procureur  ayant  cessé  de  faire  partie  du 
bureau,  parce  qu'il  est  devenu  pensionnaire,  redevient  membre 
du  bureau,  quand  il  cesse  de  recevoir  une  pension,  pourvu  qu'il 
y  ait  une  vacance  à  remplir. 

M.  Joseph  Auclair  ayant  donné  sa  démission  comme  procu- 
reur, M.  Gharles  Trudelle  le  remplace  en  vertu  de  cette  déci- 
sion. 

Après  discussion  et  les  membres  présents  ayant  été  consultés, 
MM.  les  procureurs  décident  de  ne  faire  aucun  changement  aux 
règles  de  la  Caisse  Ecclésiastique, 


—  761  — 

Quelques  membres  proposent  que  la  société  ait  un  médecin 
attitré,  qui  seul  pourra  donner  des  certificats  en  faveur  de  ceux 
qui  veulent  avoir  des  pensions.  Cette  motion  est  rejetée  sur 
division. 

Présenté  les  demandes  d'agrégation  de 

MM.  Louis  Bacon,  MM.  Joseph  Lavoie, 

Siméon  Beaulieu,  Irénée  Lecours, 

Achille  Bégin,  Jos.-Benjamin  Levasseur, 

Théodule  Biais,  Aristide  Magnan, 

Auguste  ^Garon,  Georges  Miville, 

Joseph  Dumais,  Gondé  Nadeau, 

Lucien  Gauvreau,  Patrick  O'Reilly, 

Pierre  Grondin,  Dominique  Pelletier, 

Joseph-Octave  Guimont,  Albert  Rousseau, 

Eugène  Hudon,  Georges  Têtu  ; 
Ghs-Frs  Labourière, 

Et  la  demande  de  réadmission  de  M.  Herménégilde  Bouffard. 

Tous  ces  messieurs  sont  admis  comme  membres  de  la  société. 

Le  Secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis  la 
dernière  assemblée  : 

MM.  Frs-Xavier  Delâge,  M.  Maxime  Fortin. 

Elz.-Léon  Moisan, 

Le  trésorier  lit  le  résumé  des  comptes,  comme  suit  • 

RECETTES. 

Contributions  des  membres S  3,121  39 

Arrérages  perçus 104  30 

Souscription  spéciale 100  00 

Donné  par  Mgr  Legaré 1,300  00 

Donné  par  testament  de  M.  Max.  Fortin 30  00 

Intérêt  à  la  Caisse  d'Économie 15  35 

Intérêts  sur  fonds  placés 591  53 

En  mains  au  dernier  bureau 27  84 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie  au  dernier  bureau 92  76 

$5,283  17 


—  762  — 


DÉPENSES. 


PtMisions  accordées  par  le  bureau  du  31  août  1886 $3,259  00 

Pensions  accordées   par  le  bureau  du  9  septembre 

1886 365  001 

Pensions  accordées  par  le  bureau  du  11  novembre 

18S0 222  66; 

Pensions  accordées  par  S.  É.  le  Président 324  22| 

Impression  du  rapport  et  des  circulaires 39  35J 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 1,014  61 


$5,224  84 


En  mains $158  33. 


DETTES     ACTIVES. 

Prêt  au  sieur  Philéas  Goulet $     350  00| 

Prêt  à  la  fabrique  de  Saint-Janvier  de  Weedon 3,650  00; 

Prêt  aux  RR.  PP.  Oblats  de  Winnipeg 2,000  00| 

Prêt  à  la  fabrique  de  Laval 1,250  OOJ 

Prêt  à  la  fabrique  de  Saint-Elzéar 1,000  00 

Prêt  à  la  fabrique  de  Sainte-Anne  de  Beaupré 1,000  OOj 

Parts  de  Banque  Nationale  (10  parts) 500  00] 

Assurance  de  Québec  (4  parts) 300  00 

Dû  par  souscription  spéciale 892  OOj 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Économie 1,014  61 


$11,956  61 


DETTES   PASSIVES. 


Il  n'y  en  a  pas. 

Le  bureau  alloue  les  pensions  suivantes  : 


MM.  0.  Grenier 

H.  Lessard 

J.-B.Côté 

L.-T.  Bernard. 
L.-H.  Grenier.. 

F.  Brunet 

F.  Dumontier. 
R.  Boilv 


200  00 
156  00 
150  00 
150  00 
150  00 
150  00 
150  00 
150  00 


—  763  — 

MM.  J.-B.  Plamondon $150  00 

J.   Girard 150  00 

D.  Pampalon 150  00 

J.  Élie  dit  Breton 150  00 

Od.  Marois 150  00 

G.  Boulay 150  00 

A.  Gampeaii 100  00 

L.  Provaiicher 100  00 

F.-X.  Bégin 100  00 

E.  Roy 100  00 

H.  Dnbé 100  00 

L.  Sanfaçon 100  00 

J.  Naud 80  00 

A.  Beaudry 80  00 

G.  Pouliot 80  00 

J.  Bourassa 80  00 

G.  Beaumont 80  00 

A.  Pelletier 80  00 

J.-M.  Bernier 80  00 

P.  Dionne 80  00 

L.-A.  Martel 80  00 

R,  Gasgrain 80  00 

$3,556  00 

Il  est  décidé  que  le  bureau  s'efforcera  toujours  de  proportion- 
ner les  dépenses  aux  recettes  ordinaires,  afin  de  ne  pas  toucher 
au  fonds  capital  de  la  société. 

Ordre  est  donné  au  secrétaire  de  donner  une  liste  des  dons 
qui  ont  été  faits  à  la  Gaisse,  en  y  comprenant  les  contributions 
des  membres  en  1873  et  1874  et  ce  qui  a  été  reçu  de  la  Gaisse 
Saint-Michel. 

Fait  et  passé  à  Québec,  le  30  août  mil  huit  cent  quatre-vingt- 
sept. 

E.-A.  Gard.  TASGHEREAU, 

Arch.  de  Québec,  Président. 
H.  TÊTU,  Ptre, 

Secrétaire-Trésorier. 


—  •764- 


X 


a 

H 
03 

o 

Y, 

u 

p 

< 
tn 

►J 
O 

H 

^      t-: 

-  °° 

O  "^ 

o        «> 

73  t^ 

oo 
<:       -- 


M 
Q 

co 

H 

H 

O 
H 

Q 

U 

es 

> 


• 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

*- 

00 

4^ 

0 

0 

0 

0 

•0 

IM 

00 

o 

00 

■* 

0 

0 

e^ 

eo 

iC 

s 

^ 

■•If 

1— 1 

fH 

e<i 

1—1 

1—1 

, 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

to 

0 

0 

0 

0 

0 

M 

00 

y 

00 

■* 

0 

00 

(M 

co 

in 

f-H 

r^ 

r-^ 

C<1 

1-1 

1-1 

. 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

115 

00 
00 

-fcj 

0 

0 

0 

0 

0 

(M 

o 

^ 

0 

<o 

M 

05 

•0 

f— < 

r- < 

M 

rH 

1—1 

^Jt 

l-H 

0 

0 

0 

0 

«5 

0 

•<*< 

0 

0 

0 

0 

00 

(M 

00 

o 

00 

■* 

0 

«O 

<M 

<M 

>o 

^^ 

^ 

i-H 

1-1 

(M 

^H 

I-H 

, 

0 

0 

O. 

0 

0 

œ 

M 

■4-' 

0 

=> 

0 

0 

•O 

0 

00 

o 

00 

^ 

0 

0 

C^ 

00 

0 

f— < 

1—1 

!M 

l-H 

e^ 

m- 

r-l 

, 

0 

œ 

0 

0 

0 

0       0 

50 

(M 

-*-3 

C 

t; 

0 

0 

0 

(M          OC 

(M 

00 

o 

a 

00 

•* 

"a 

0 

•0 

IM 

50         Oî 

0 

1—1 

•* 

^- 

C<I 

I-H 

(M 

^H 

^ 

1— ( 

g 

, 

0 

s 

0 

0 

0 

:      0 

0        C 

0 

l-l 

-i^ 

0 

T 

CT> 

0 

0 

0       c 

>o 

00 

o 

K 

oo 

■Tj< 

"Ë 

0 

ce 

O! 

IM 

lO          G 

eî 

I— ( 

•^ 

1-^ 

*^ 

CO          <M 

^ 

iH 

£ 

0 

= 

0 

0 

0 

0 

0        C 

0 

o 

O' 

<= 

0 

C 

C 

Π

0       = 

C<) 

00 

O 

00 

■* 

-<* 

0 

^ 

^ 

(M 

C-)         c 

co 

I-H 

Tt< 

T— < 

(M 

;       ^- 

co            r- 

^• 

r^ 

0 

C 

>            C 

S        0 

0       c 

c 

>       <= 

0        C 

0 

os 

0 

C 

5            G 

>      0 

0      <= 

Tj 

<       c 

0       oc 

ce 

*- 

0 

00 

Tj< 

•^ 

ce 

>       0 

Tf 

0 

c 

<N 

1-1       t- 

oo 

1— ( 

^ 

1— 

.-H 

C^ 

P— 

co 

■^ 

l-H 

0 

C 

>           C^ 

1            0 

<= 

c 

>         0         0         0         "O 

00 

0 

c 

5            ^ 

>            0 

Π

5           0 

0          <M 

^ 

Jr- 

C) 

00 

•* 

■^ 

<      T( 

<            0 

C 

ir 

)          (M 

^       t- 

10 

r^ 

■* 

5^ 

1            1-1 

<N 

r- 

i                  T— 

co 

^ 

'^ 

OQ 

0 

c 

.           ^ 

S       0 

0        C 

>                  0                  0                  0                  0 

» 

0 

^ 

5           ^ 

:        0 

<= 

C 

5       00       '^• 

fM 

±- 

0 

00 

■* 

•<j 

<           if 

>        0 

^ 

iT 

)       r5 

TjH       m       lO 

^H 

■<* 

f— 

4        I— t 

(M 

^- 

^       p— 

co 

rfy 

-H 

3 

; 

i 

:      6 

rH 

; 

£. 

• 

-a 
5 

-4- 

<3 

,             ^ 

\      > 

> 

:      C 

■       C 

> 

■■ 

û 

5 

1 

-3 

:       0 

3      « 

< 

.       Cl 

• 

CO 

c 

5        1: 

3 

p. 

(           rh 

3 
3 

d 

I 

a 

C3 

4 

<5 

Î  i 

}            Ci 

0       ^ 

3    := 

s       c 

î      p: 

1        K 

n 

2 

ci 

0 

e 

î 

3          0 

:       ci 

c 

i  1 

!   1 
> 

i 

3 

V] 

p 

;          - 
^         5 

S 

^        P 

-fc 

P 

5      ce 

c 

5      ^ 

-< 

S 

■< 
» 

5      C 

5     d 

C 

h- 

1 

t. 

•- 

J    a 

ù 

a 
0 

1! 

1     ; 
3 

- 

- 

s 

" 

0       ï 

- 

- 

i 


— 165  — 


o 

(M 


O 


O 

o 


^ 
•^ 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 


es 


o 

s: 
"03 

s 


o 
o 


o 


o 
o 


O 

o 


o 


o 


o 


o 

00 


o 


o 


o 
o 


■* 


o 
o 


o 


o 


o 
o 


o 
1= 


o 
o 


TU 


O 


o 

00 


o 


00 

00 


o 
o 


o 


■*      ■* 


O 


o 
es 


o 


O 


O 
O 


= 
m 


U3 

o 


o 


e>5 


00 


o 
o 


o 

«5 


O 


o 
o 


o 

«5 


es 


o 
o 


o 

«3 


O 

o 


o 
es 


o 
o 


o 


o 


o 
o 


00 


o 


es 

un 


o 
o 


■*      ■* 


o 


O 

o 


es 


o 
o 


o 


o 


o 


o 
o 


es 


es 


o 


«o 


B 


o 


Cl 


O 

o 


o 


o 
o 

es 


o 
o 


O 

o 


o 
o 


o 
es 


o 


00 

es 


a 


o 
o 


o 
es 


es 


•* 


o 
«o 


es 


o 


O 


o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 
o 


■n 
"3 

a 


(S 

es 


o 
o 


es 


o 


es 


o 


o 
o 


00 


o 
o 


o 
o 


^ 


•a 


o 


o 
o 


13 


o 

00 


■* 


o 
o 


o 
(S 


■^       1-1 


o 


o 
o 


00 


o 
o 


a 

a 


•* 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


"3 

a 


es 


o 
es 


w 

•b 
d 


^ 

< 

S 

o 

1-5 

es 

^ 

O 

o 

(4 

b 

(i. 

Im 

ea 

'3 

C 

o 

^ 

a 

o 

s 

o 

3 

m 

C) 

<! 

-ï! 

< 

PQ 

^ 

S 

^ 

es 


ej 

^ 

U3 
'S 

Hî 

m 

Ci 

c 

o 

O 

1^ 

0) 

a 

h1 

n 

Ml 

>^ 

^ 

!rl 

h 

^o 

d 

^ 

^ 

d 
d 

«i 

es 

a 

a> 

m 

pq 

PQ 

PQ 

a 
o 


PQ 


S 

w 


V 

■o 

3 

PQ 


o 
ci 


S 
e3 
o 
PQ 


^ 
O. 


«         » 


•-5 


S 

s 


a> 

.a 


•5      '^ 

3 
es 


a 

■a      S 
3       a 

d         es 
(S        o 

PQ    n 


.a 
PM 

B 


3 

PQ 


60 

a 
I 

00 

© 
a 


o 

m 


—  766 


o 


es 

ce 

OJ 
O' 

es 

Xi 

"o 
o 


Cl 
O 

c/: 


QJ 

•n 

O/ 

•*^ 

a> 
o 
a> 
t^ 

en 

O» 


V3 


oc 

oc 

^^ 
I 

ce 


oc 

oc 

«1 

•y.- 

a 

:      o 

;        o 

malade 
26  00 

o 

o 
o 

te 

o 
«o 

tO          «4 

te 

00 

00 

1-1 

"s 

^..    a 

:       o       s>       o       o       o       o 

o       TS       o       »^       ^       >o 
:               â 

r^         -s         œ         00         (M         te 

i          a    " 

:      o      o 

:      '=■      <= 

00 
00 

^    a 

:       o      M       >«      o       o 

-3         CO         C-1         o         o 

:      os 

.        —        i-        o         OJ        to 

:      a     ^     ^ 

:      o      o 
;       o       m 

00 

00 

1— 1 

^  1 

:       S!        :      U5      o      uï 

;         T3             :         W         o         "O 

r      —         •       os      00      te 
:      9       i 

:       o       o 
:      o      o 

00 

00 

T—t 

4/e.     a 

:       a        :      c      o      o 

•           "T!               •           o           o           t^ 

:      cj        : 

■-             •          o          t-          vft 

:       ®        ;      "-H 
:      S       : 

:     o 
:     "=> 

:      ■* 

00 

oc 

1— t 

V         cj 

«^    a 

:      o        :      o      o      o 
:      o        :      o      >o      te 

'•               T-l                     •'               I—               te               lA 

I— 1                     t               ï— ( 

:     o 

;        o 

:     ■* 

00 

00 

J               rH 

es 

€^    a 

O        :      i«      o      o 

o           ;        N        t-        te 

(M          1       te       m       m 

:  '  o 

:     ■= 

:     '*' 

o 

00 

oo 

^    a 

o        :      o      m      o        : 
o       :     o     t-     to       : 

co          :       «o       m       c--:          • 

o 
c 

1879 

„•      o      o        : 

iS        -c        o           ; 

^    a           i 

o          t       i^        »c       o>        © 
o            ;         (M         i-         to         "T! 

pq          ;       te       lO       eo       •-; 

-^       i                             8 

o 
o 

oc 

00 

1        " 

•      »      o       : 
»     -a     «       : 

«:-      a               : 

o         :       m       ift 

o             ;         M         t- 

N         •       te       lo 

:      o      o      o 

;        o        o        o 
f-i 

00 

T— ! 

i    -a    §      i 

-  1  "   i 

o        :      c      >o 

o             ;         o         1:~ 

r-i           •        te        O 

:      o        : 
:      ®       : 

en 

1-1         : 

o        : 
o        : 

1 

cr 

a 
es 

a 
o 

£ 

s 

<a 

m 
S 

£ 
.2 

S 

o 

a 

s 

o 
« 

•H 
(S 

c 
'Sd 

« 

U 
IS 

m 

I 

"5 

W 

.s"    .'^ 

3      ■&      '3 

î 

o 

tu 

c 

M 
o 

C 

à 
o 

h? 

I 

en 

1 

2 

a 
œ 

s 

A 

< 

s 

s 

"S 

PQ 

"S 
s 

es 
PQ 

—  161  — 


= 

o 

D 

>a 

s 

o 

o 

00 

o 

o 

o 

» 

o 

o 

o 

o 

o 

t- 

•o 

00 

rH 

o 

o 

o 

_2 

o 

1< 

o 

•o 

«o 

±- 

t- 

"^ 

ce 

O 

es 

oc 

M< 

T»l 

t— 

f— l 

es 

I-H 

E 

es 

^ 

" 

a 

f-H 

c 

o 

C 

c 

c 

o 

m 

o 

o 

c: 

o 

a 

O 

o 

o 

o 

o 

es 

tf: 

o 

o 

es 

o 

o 

o 

œ 

'a 
a 

o 

•^ 

o 

o 

o 

es 

es 

<o 

-t 

o 

es 

Oi 

>« 

•f 

t- 

05 

e>) 

(M 

c5 

s 

es 

es 

^ 

es 

1— 1 

a 

c 

O 

<D 

o 

o 

o 

o 

n 

Π

c 

o 

a 

o 

o 

o 

O 

-a 

_8 

o 

i- 

00 

c 

co 

O 

c 

o 

-a 

CI 

o 

-r 

o 

œ 

"fl 

«o 

•<i< 

•* 

o 

eq 

00 

o 

-r 

t- 

es 

1— ( 

C 

C 

e- 

es 

^^ 

^H 

e^ 

fH 

c 

o 

o 

o 

c 

o 

o 

c 

o 

C 

c 

« 

«J 

c 

c 

o 

o 

Π

o 

o 

<= 

>o 

C 

c; 

o 

O! 

-* 

o 

t^ 

o: 

2! 

•* 

02 

es 

o: 

-f 

h- 

iSj 

es 

c 

^ 

— 

" 

1^ 

o 

a 

c 

B 

o 

o 

s 

>fl 

lO 

o 

o 

•o 

~ 

c 

a 

£1 

O 

o 

o 

"C 

ce 

es 

o 

o 

e-j 

5 

1/- 

•a 

TS 

œ 

es 

c; 

a 

= 

o 

-t 

oc 

■<ï- 

■«t 

t- 

es 

t-       — 

' 

t^ 

es 

es 

0 

. 

— 

" 

^~ 

C3 

a 

"à 

.       S 

i 

c 

^ 

«oc 

o 

o       c 

o       o       o 

:       a 

c 

c 

o 

T3           00           o           o 

o       .c 

>e: 

o         ■* 

:      'C 

05 

_d 

e 

o 

o 

-t 

lO 

l^ 

'O 

00 

o 

r^ 

■« 

"c 

t- 

es 

es 

c; 
C 

ce 

es 

~ 

rH 

S 

o 

o 

4 

o       o       o 

es       c 

O 

o        ir 

c 

>         O 

O 

o 

o 

ts        t~        O        O 

>o       u: 

C^l 

■*       ev 

c 

>       o 

-* 

«c 

co 

c 

ce 

œ 

■* 

es 

<s 

ce 

■«K       c 

> 

.  ir 

>          "5 

00 

c: 

£ 

^ 

^ 

I-H 

" 

^- 

*" 

■(          I— 

c 

o 

«, 

= 

o 

o 

c 

c 

s 

<= 

o 

c 

>          O 

c 

c 

o 

c: 

c 

o 

o 

o        <= 

c 

c 

>       -t< 

c 

;        o 

■>» 

o 

Oi 

es 

t^ 

es 

c: 

oc 

e^ 

■»+ 

■^ 

tr 

s       es 

00 

es 

£ 

" 

>— 

1—i 

" 

" 

»— 

'^ 

^           r— 

c 

o 

s 

c 

o       >o 

o       c 

o       c 

o 

c 

i            O 

o 

<= 

«i 

t 

<= 

o       es 

o        o       o       <= 

>      -^ 

c 

>           TS 

■<» 

œ 

cS 

00 

co 

t'- 

m 

lO 

t- 

f 

■^ 

-* 

«£ 

>         — 

00 

i 

rH 

" 

" 

'^ 

^          i 

c 

o 

©        ir 

= 

O 

o       o 

c 

>       o 

C 

3              S> 

o 

c 

eq 

TJ        c^ 

^ 

O 

o      o 

>      -^ 

<= 

5            73 

■* 

es 

e; 

* 

o 

es       u- 

o 

o       o 

•^ 

•<»< 

e' 

^        "Z 

00 

ei 

=3           ^ 

I-H            C- 

e- 

'      2 

C 

a 

o       o 

œ       o       o       o 

o       o 

c 

>       o 

:     if 

5           » 

o 

o       es 

"O       «o       o       o 

o         <= 

c 

>       ■«p 

c 

)         TS 

■n» 

a 

J^ 

o       >o 

T*               O- 

o 

o        = 

«c 

>       -v 

[     *■ 

00 

es 

i      " 

r^ 

^       e> 

ce 

a 

t^ 

, 

O 

oc 

Q 

■ 
• 

c 

'C 

c 

! 

> 
> 

"Ç 

3 

1- 

3 

-4- 
1- 

a 

e 

£ 

1      < 

•           4 
1         ,£ 

>        e 

:        c 

• 

■        c 

a 

:      c 

c 

1h 

•v 

c 

h 

1 

e 

i 

c 
c 

geron,  Alfre 

1 

a 

6 
C 

î      .S 

:        c 

c 

p   £ 

!        c 

r     1- 

a 
'c 

nier,  Julien 

1      .2 

c 

0 

"s 

< 

:       "s 
i        c 

3          C 

1              1 

J           C 

r    •- 

l     .£ 

9           = 

0 

;    i 

î  J 

<      pc 

a 

< 

0 

^     1 

c 
t: 

â 
c 

.A 
••       13 

.a 
es 

<       u 

t. 

4        *• 

4                  k 

i       h 

E 

"              0 

'ê 

e 

1         e 

i        e 

1           c 

j 

9 

e 

>        e 

a 

>        s 

>         a 

>        a> 

<« 

>            t-2 

4                  r- 

•        c 

5       'ë 

)       é 

c 

>        o 

PC 

)       n 

a 

5       P 

)       (X 

1     eq 

P 

1      p: 

ë 

S 

i   5 

3      p: 

5    ff 

1     p 

5      p: 

<      p: 

p: 

)       PC 

> 

—  768  — 


0) 

w 

o 


0) 

P 
cr 

en 

ce 

(O 

F— < 

O 

» 
rï 

'o 
o 
U2 


en 

ai 
«-» 
<u 
o 
<u 
t-, 

en 

a> 
-a 

a> 

> 


P 
ta 

< 
ce 

H 


;3 


oc 

00 
00 


, 

0 

a 

0 

a> 

0 

•w 

CO 

0 

^ 

0 

a> 

In. 

O; 

c 

~ 

•T3 

e^ 

>o 

r-< 

CO 

10 

c 

"S 

oo 

00 

w 

« 

0: 

es 

es 

I-H 

>o 

00 

^ 

g 

a 

a 

. 

0 

c 

0 

IC 

10 

m 

0 

0 

0 

0 

0 

<o 

tft 

c 

«c 

-a 

m 

rH 

0 

t- 

c 

0 

0 

00 
00 

CI 

oc 

1—^ 

0 

B 

00 

ci 

"s 

a 

T— 1 

iTi 

00 

03 

u: 

oc 

■<i( 

, 

a 

0 

0 

0 

v 

0 

0 

0 

0 

c 

c 

0 

lO 

4-> 

0 

<= 

c^ 

c^ 

"2 

0 

0 

0 

<s 

•c 

00 

0 

00 
00 

O 

i> 

■* 

«■^ 

00 

a 

M 

■* 

00 

ta 

•* 

t- 

•<«< 

f— ( 

f-H 

■-H 

i-H 

-^ 

, 

lO 

c 

œ 

0 

0 

•0 

CO 

0 

■O 

c 

0 

0 

00 

00 

OQ 

e^ 

c 

e 

<o 

0 

(M 

M 

0 

t- 

oc 

e<< 

^ 

V 

t- 

Tt 

■<* 

t- 

00 

0 

ce 

00 

CO 

c 

t- 

■<x 

r^ 

<©■ 

T-H 

r— ( 

i-( 

rH 

. 

0 

c 

(M 

0 

0 

0 

0 

0 

C 

c: 

0 

00 

00 

0 

"* 

Oî 

0 

0 

'^ 

0 

0 

C 

es 

0 

O 

•* 

'^ 

■* 

oc 

■<* 

OS 

•<*■ 

«c 

«c 

a 

•^ 

T— ( 

<^ 

pH 

T-H 

I— 

0 

^ 

ez 

0 

0 

0 

œ 

0      c 

:      0      0 

00 

00 

«c 

<c 

c 

_o 

09 

c 

c: 

'^ 

.      0      0 

u 

0: 

M         0         Tf 

œ 

<o 

M" 

t 

0- 

e^ 

■* 

•««■ 

" 

" 

. 

0 

0 

0 

0 

c 

C 

c: 

<= 

© 

rH 

OQ 

.4^ 

0 

c 

0 

00 

c 

c: 

C 

0 

0 

00 

0 

00 

t- 

rf 

eo 

00 

Tf 

•* 

u^ 

■* 

■* 

l-H 

^ 

T— 

r-^ 

Vj 

c 

c 

C 

■fl 

■*       co       <= 

:      0     0 

o 

c: 

0      = 

1> 

t-        1:-        0 

;       0       0 

00 

& 

00 

C5 

^ 

T— 

es 

C 

0       0 

Ttl            •<*< 

I— ( 

»H 

!— 

r— 

rH 

«* 

, 

C 

c 

•S 

U5 

0 

0            0 

œ 

-«^ 

C 

«; 

c 

i~ 

0 

0            0 

t~ 

c 

00 

C 

■«t 

ce 

OS 

00 

co       •* 

t— ( 

«^ 

I-^ 

. 

C: 

Π

c: 

0 

0 

00 

-*2 

<= 

0 

et 

0 

0 

t^ 

0 

00 

C 

«C 

os 

00 

00 

I— 1 

■«■ 

*"* 

fH 

. 

0 

0 

0 

0 

t- 

•*-» 

0 

0 

e-q 

0 

i~ 

0 

00 

«C 

>o 

ifl 

00 

1—1 

•s* 

rH 

S 

;c 

1 

'5 

c 

c 

> 

a 

"? 

:      c 

!       £ 

1 

>§ 

) 

rf: 

.       " 

• 

a 

a 

"5 

ê 

;  ■= 

1 

c 

a 

e 

c 

cr 

C 

"c 

.  M 

'       -1 

!   J 

>         : 

'         5 

1 

< 

t- 
c 

1 

1   é 

1— 

tr 

■    1 

^  i 

>-     .£ 

1    « 

•       c 
1     •- 

c 

1         e 

i"  J 

i 

>       c 

e 

;    • 

3         a 

f    i 

>        a 

3           w 

c 

fe: 

— 

1- 

1- 

•4- 

s      t 

)        ;: 

!          E 

)       a 

c 

- 

1          E 

"c 

a 

P 

E 

3 

)        <: 

>       e 

>          C 

:    2 

c 

c 

)          C 

>       c 

c 

c 

C 

k 

•       (■ 

<       >i 

•          t- 

(£ 

(£ 

)     P: 

)    ^ 

1      PB 

PC 

p= 

\    a 

)     p: 

>        PC 

\         a 

)      pq 

^ 

S 

769  — 


c       o 


o       o 


o       o 

o       o 


o       o 
o       o 


05 
C<1 


o 

rs 

"a 

a 


o 
S 


o 


o 
o 


o 
o 


o       o 
o       o 


o 
o 


ô 

o 


o 
o 


o  50 


O 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 

-a 

"S 


o 


(M 


o 
o 


o 


o 
o 


■* 


C-1 


o 

a 


o 
1.-Î 


■<1< 


o 
o 


o 
un 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


m 
M 


o 


O 
O 


o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


es 


o 


o 
es 


o 

C3 

"a 

a 


o 
o 


o 
o 


es 


es 


o 
•3 

a 


o 


o 


■^ 


o 


o 
o 


o 
o 


co 
es 


•a 

C3 

S 


o 
o 


o 
o 


O 

es 


o 

-^ 

13 

a 


o 


o       o 
■*       ce 


o 
o 


o 
es 


-a 


o 


-a 

ci 


^     *»     13 

a  a 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 
es 


o 


o        o 


o 
o 


o 


es 


o 

15 

a 


o 
o 


o 


S 

7> 

•-3 

tci 

S 

3 

d 

cl 

V 

V 

-VJ 

3 

3 

m 

m 

C  O 

°  -S 

Q 

3  O 
là 

S  « 

a  a 

O  o 


3 

.a 


2  O 

m  I 

3  .22 
bO  s 

3  O 


a 
o 

u 

O 


a 

o 

es 


a. 


o 

Ci 

C3 


3 
O 

-a 


C3 
3 
O 

-a 


(H 


b       ~ 


o 

o 

c 

"3 


■a 
a 
o 

a 


a 


«      « 


o 


a 
"3 

kl  M 


a 
"3 

M 


•a 

a 

ci 

_a 
•B 

u 


•3      :2 


o 


o 
o 


o        ■* 
es       1— 


o 
o 


es 


o 

00 


es 


o 


o 


o 
-a 

C3 


o        1-         -— 


-  i 


o 
es 


o        o 
o       "8 

et 
o        •- 

^    a 


o 
o 


o      "a 

00        "-3 

'^    a 


o 

'J5 


O         <u 

o      -a 
oo      ■-- 

a 


es 


•a 

a 
<à 

a 


o 

ci 


I 

a 
o 

kc 
3 
eâ 
h? 


O 

.a 

cS 


a 
o 


a 
o 
va 

"3 
a, 

S?; 


ci 


.a      .S 


49 


—  770  — 


V) 

o 

•-a 


ce 

o 


'33 

W 
>o 


2       co 


o 
o 


c 
•a 

O) 

a 
u 
o 

03 

a 

o 
> 


73 
H 

< 

H 
M 


oc 


en 

o 
■f7> 

o 

00 

o 

o 
o 

00 

o 
o 

o 

CO 

o 

-3 

a 

a 

o 
o 

o 
o 

O 

CCI 

o 

O      O        : 
o      -^        : 

Tj<      Tjf       i 

CM 

o        : 

o        o       o       o       o 
o       13       o       ^       >o 

o       '^       ■*       T^       eo 

CO           1                                      <M 

00 
00 

o 

O           O 

o        : 
■=■        : 

■*       ; 

o       o        : 

CO     -r       : 
«       2        i 

O 
O 

C<1 

00 
00 

r-* 

o       o 
iO        o 

— <          CO 

o       i 

o        o 

-    1     ! 

o 
o 

00 
C<1 

co 

r-( 

O 

o        o 
n 

<M           « 

o      o        : 

o        -3           ; 
e! 

"^    rt     : 

a      : 

o 
o 

(M 
CO 
CO 

1— 1 

O        o 

C5           O 

-rH           O 
l-H 

o        o 

c3         rt 

o 
o 

00 

CO 
CO 

O          O 

o      o       o 
o       o       rs 

-i<       o       -2 

CM          rH           « 

o 
■o 

o 

ôo 

CO 

o       o 

CM         t-         -3 

Ci        o        -s 

a 

o 
o 

rH 

ce 

I— 1 

o 
•:©• 

O       c-q 

o       o        o 

00        «o        "3 

co       o       ~ 

a 

O 
O 

O 

00 

•33 
f-t 

<=•          CM 
C-1          ift 

:     o 

;        o 

o       o       o 

(X3         <0         t~ 

Tj(         c»         M 

rH 

O 

CO 

I-H 

00 

.           o          o          «3          O          o 

i£       -3       O       c<i       O       O 
"        ~        (M        ■«        00        o 

n           r-l                                           rH 

«y    a 

O       O       O 
o        CO         «o 

00         o        -1< 

O 

o 
o 

rH 

1 

c 
(- 
1- 
t 

s 

c 
c 

£ 

*               V 

:    fS 

■"       ■  1 

a 

c 

c, 

> 

< 

-     c 

"c 

c 

■»       c 

i 

C 

c 

:       c 

;         v: 

:      "c 
:      f 

c 

>   'i 
;     i 

9           C 
>           C 

)      C 

3 

i          c 

L   l 
]     t 

>        c 

\         .1 

5      £ 

>  «a 

>  U 

ci 

c 

H; 

0 

£ 

:       c 

5 

r    ^ 
\     t 

1          E 
>          C 

1  i 

s         es 

< 

>  > 

4            r-€ 
I              f^ 

>  eo 

>  5 

—  771  — 


«       o 

r-  O 


O 
O 

ce 


o 
o 


o 
o 


o 


Si 


30 


o 
o 


o 

00 


o 


o 

00 


o 


o 

00 


o 


o 
oo 


o 


00 


o 
es 


o 
o 


o 


o 


(M 


o       o 
o        rj 


o 

-a 


o 

■a 
c 

"3 

s 


a 


o 

a 


es 


o 
o 


o 

CI 


o 
o 


o 


1^1 


o 


es 


fco     .2 


<      -2      '*"      •- 


/Cl 


3 
O 

3 


Q    « 


o 


a  ►, 

.  o 

a  - 

o  o 


o 
"3 


M 


fin 
o 


o 
o 

Ci 


es 

M 


C5 


O 

O 


o 


OC 


•<1< 


o 


o 


o 

es 


o 


o 
o 


es 


o 
o 


o 


o 


o 
o 


^ 
o 


o 


o 
o 

o 


o       o       o 

^  C5  o 

00        00        o 


«o 

o 


o       o 

>o       rs 

a 

a 


o 
o 


o 
es 


o 
o 


o 
o 


o 


o 


es 


o 


o 


o 


o 


o 

OC 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
•a 

C3 

a 


o 
^ 


o 
es 


o 


00 


u-5 

00 


o 


o 


o 
o 

00 


o  o 

es  "B 

lO  — 

^  a 


00 


o 


o 
o 


o 


"3 

o        o 


o 

> 

b         o 

a*  :? 


a 

es 

B 

pp 


a 

o 


Pi 


a 
« 

o 
m 

O 

n 


o 


o 


o 


o 


O 

o 


o 


o 


00 


o 


es 


o 


o 

a 
ci 

a 


o 
o 


o 

oc 


o 
o 


o 

a 

3 

m 


.9 
-3 


o 

B 

tn 

a 
'■5 


o        o 


a 


o 

•-5 


œ 


a 

ei 

•? 
o 

PQ 


o 
fi 


o 
a 
o 

K 


o 


2      2 


kl         (S       !> 
S  M  . 

5j       a      .-• 


o 


a 
o 


fi       fi       fi 


—  112  — 


o 
1/1 

o 


et 
(/} 

(U 

a 

'XI 

..^ 
t/} 

<J 

•o 

<i 

o 

c 

c/: 


en 

O) 

«^ 

a> 

o 

m 

tt) 
-a 

u 

> 


3 

-a 

H 

■< 

es 

H 


3 


00 
00 


1 

o 

o       o       o 

a 

:       o         0)       o       o       o       o 

00 

œ 

a' 

ce 

o        "*        <=> 

Tt         -f         M 

■a 

o           T3           C>           o           <0           o 

:                cs 

«D       --;       co       1^       <-i       00 

—             C3                          ^H           1-^ 

t-^ 

•«> 

1 

a 

o 

O         O          <» 

o 

:      o      o      o      o      «o      o 

o 

ul 

o 

o         rji         ^3 

n 

.        o         Tj<         C3        co        00        o 

co 

oc 

O 

■^ 

n 
-^       ^       - 

_£3 

:          co          '^          co          o          00          00 

^^ 

<» 

2 

g 

. 

o 

o       o       o 

o 

;          o          o          o          o          o          u-5 

>f3 

n 

m 

o       o       o 

-s 

:      o      -t      -«j*      i«      o      c-< 

CO 
00 

o 

o 

T)<         -«i         ■* 

a 

:       eo       Tt       o       lO       Tft       «5 

r>4 

r^ 

T—         1— 1         rH 

<» 

■n 

.0         0         0 

o 

:        o       o       o       o       00       o 

•^ 

Vj 

o 

t-       o       o 

r3 

;          <0          T3<          o         co          r^          ^ 

OC 

c> 

_rt 

00 

«<î 

o           -rt           C-î 

u^          Tt          o          «5          M          00 

1-^ 

C3 

T— 

H 

<— f                1-H                1— l 

^/> 

S 

. 

o 

:      o      o 

o 

:      O      o      O      O      1-1      >« 

et 

en 

■œ 

;           o           o 

•a 

;          lO          Tt          o          «o          tH          C<I 

co 

t* 

cj 

00 

M 

:      -*      ^ 

*^ 

;        CD        -rt        CTi        co        M        *- 

I-* 

•V> 

a 

. 

C5 

o 

o 

O          O          O          C5          O          O 

M 

m 

O 

o 

-a 

13         Tt         o         1-1         o         o 

00 

o 

ci 

C3 

en 

■* 

-:t< 

<— ' 

;          -2          Tt          O          o          »-         t- 

T-H 

<e 

ci 

a 

:       ^ 

f-l             (M             T-H 

, 

O 

o 

o 

O        O        o        "ï        O        o 

*^ 

co 

o 

O 

o 

o           Tt           o           Cs|           o           o 

00 

O 

ÛO 

iC 

■* 

o 

o        Tt        o        «o        C^l        t- 

^H 

f^              rH             f-4 

'y> 

. 

o 

M 

o 

o       o       o       M       o       o 

o 

^.j 

ÎO 

co 

o 

o        Tt        o        00        o        o 

00 

o 

00 

o 

ce 

^ 

o          Tt          o          C5          «c          ■« 

T-H 

^H 

1—1 

r-(           r- 

*V> 

, 

o 

o 

o       o       o       o       o       o 

o 

t/j 

o 

o 

o       o       o       to       o       o 

1^ 

o 

co 

o 

»o 

^ 

Tt              c»             ««             o             Tj( 

f— t 

r— < 

f— ( 

— ^ 

r- 

M 

-»■ 

tn 

O 

(O 

o         o         'rt         uo        o         o 

00 

O 

o 

o       1-^       cs       o       o       o 

J~- 

o 

00 

O 

IM 

00             Tt              o             Tt              (M             -^ 

1-4 

rH 

.-l          r-(          es 

■»> 

1» 

o 

o 

o 

o         o         o         o         lO         o 

I^- 

n 

o 

o       o       oo       o       t-       o 

1— 

o 

ei 

c 

œ 

H 

•r** 

o             Tt              — 

00        CO        -^i* 

« 

r— < 

c 

^^ 

r-(          r- 

I— 1 

r«- 

a 

£ 

^ 

5 

"t 

3 

^ 

O 

c 

a 

es 

o 

o 

c 

c 

f: 

eï 
5 

1 

rS 

^u 

■; 

M 

£ 

„ 

4: 

c 

o 
m 

o 
« 
o 

< 

cT 

V 

a 

1^ 

p- 

(. 

^ 

a 

B 

a 

C 

o 

*- 

K                      S 

e3 

a 
o 

a 
c 

a 
c 

c 
o 

o 

3 
o 

g 

■>«. 

s 

a 

3 

S 

S 

Q 

fi 

fi 

fi 

o 

fi 

p 

C 

fi 

fi 

^ 

i^ 

—  VT3  — 


<D 

o 

o 

J_ 

o 

o 

o 

o 

o 

O 

o 

o 

o 

o 

o 

13 

■>J< 

o 

Ô 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

to 

■M 

I— 1 

o 

■o 

-r 

-T 

'T 

Cl 

•o 

•^ 

Cl 

•* 

to 

S 

e^ 

I— ' 

co 

1— 1 

»-H 

1— ' 

o 

o 

(S 

o 

o 

co 

o 

O 

O 

o 

o 

•o 

o 

o 

_2 

TJ< 

o 

o 

«3 

o 

o 

'O 

O 

o 

00 

1» 

^ 

o 

o 

(M 

_ 

Î'I 

«o 

-•p 

•t 

00 

o 

■«n 

-M 

f 

00 

ci 

a 

CO 

I-H 

CO 

»— " 

«-^ 

o 

o 

O 

o 

o 

^ 

o 

O 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

•o 

o 

o 

co 

o 

o 

eo 

(M 

o 

co 

■* 

■^ 

^ 

■* 

o 

■<1« 

00 

O 

o 

C 

o 

o 

c 

o 

o 

o       o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

C-J 

o 

<= 

o 

'O 

o       o 

00 

Cl 

o 

■* 

;o 

IM 

o 

o 

•^ 

. 

-t 

■* 

I^       Tjt 

■* 

OJ 

00 

co 

co 

o 

o 

o 

o 

<s 

c 

c 

o 

o        <= 

o 

o 

Uï 

o 

o 

o 

co 

o 

■^c 

o 

o 

c 

O 

o 

o 

t* 

>o 

«c 

o 

ce 

CI 

co 

•<t 

•* 

o 

1—* 

co          Tl( 

■>4< 

o 

I-H 

o 
1— ( 

o 

o 

o 

o 

o 

Π

<= 

o 

o       o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

co 

o 

!C 

O 

o 

c 

o 

o 

■«I< 

<o 

Tt< 

o 

fî 

t— < 

C/; 

7-1 

o 

oo      ■^ 

co 

■>1< 

»— ( 

1— i 

M 

co 

r-t            f-H 

o 

o 

o 

^ 

o 

<= 

<= 

o 

Cl        o 

o 

o 

o 

o 

o 

:0 

o 

te 

C 

o 

o      o 

•* 

o 

•^ 

<N 

«5 

rc 

^^ 

C 

.:- 

-J 

•^           Cl 

' 

-:)( 

00 

f— 1 

M 

»— » 

t-(           -H 

o 

O 



<z 

o 

o       c 

:      o 

o 

o 

o 

s 

<= 

c: 

o       c 

:      "^ 

o 

Tt^ 

■rt 

CS 

c- 

o 

Tj<               C5 

:      ■* 

00 

(M 

F— 

4 

r-l          r- 

o 

O 

o 

c 

o 

Π

:      c 

o 

o 

o 

c: 

o 

O 

:      '^ 

C<1 

o 

C-5 

= 

ce 

o 

;      ■* 

e^ 

1— ( 

^"~" 

= 

G 

o 

c 

>       o 

:      c 

o 

o 

O 

Cî 

c 

>      o 

:      "^ 

:      ° 

o 

^ 

Ci 

u^ 

:     ' 

>         00 

i      '== 

:      ■* 

c» 

^^ 

(M 

^" 

t- 

^^ 

:      c 

>       o 

:      c 

:      o 

o 

ô 

>       o 

:      <=> 

:      ■= 

:     o 

,^ 

•>!■ 

:      <^ 

1        o 

•          Cl 

:      "* 

00 

— 

(           rH 

:      .^ 

:       c 

> 

:        w 

3 

c 

i 

l 

:       i 

3 

'               ' 

■ 

•          £ 

a 

i        : 

:      c 
t 

0 

fi 

c 

E 
C 

c 

-*- 

e 
a 

>- 

:         w 

>        '^ 

!        : 
,      C 

! 

î       = 
1        c 
)       — 

s       .fi 

ï  1 
^  i 

a 

'£ 

c 

>< 

>           1 
(          V 

î 

a 

'     ~ 

l     <= 

*■    t 

e 
s        t 

f  l 

0 

< 

) 

) 

C 

!      ; 

} 

: 
i        g 

<        C: 

î,       < 

\     i 

3         1 
i        c 

5       ': 

2    â 

H 

>      > 

c 

:     % 

3 

;           C 

:  s 

5 

< 

:      c 

:      1 

:    i 

:       6 

■>         u 

>       a 

;    b 

n            ^ 
3         a> 

^         u 

5           O 

i 

> 

e 

£ 

1 
< 
Ci 

u 
:        c 

1 
.         \ 

:    c 
> 

:    1 

;    ] 
\    i 

ij 

j       e 

3        Z 
i       s 

3            C 

i     l 

T 

i 
r    ^ 

;    ^ 

:    i 

!       c 
;       c 

1      "l 

3          = 

:         z 
f       % 

1 
I 

D 

—  774  — 


Si 

04 

0) 

m 

0 

•7 

J> 

s 

e3 

CO 

0 

3 

tr 

w-> 

(0 

rt 

!fl 

-O) 

u 

0 

H 

0 

-aj 

«j 

0 

^**rf 

0 

3 

Ctt 

03 

rt 

^—1 

(U 

r- 

'^ 

00 

0 

00 

~; 

r^ 

0) 

t^ 

0 

00 

0; 

^'^ 

b. 

en 

0) 

-a 

< 
M 


) 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

e 

»* 

m 

«0 

= 

0 

0 

c^ 

>o 

0 

0 

10 

m 

œ 

00 

ri 

0 

^c 

Tj< 

<N 

•r 

10 

<=> 

■^ 

00 

CO 

t- 

r— < 

1— ( 

f-H 

C-) 

T-H 

f» 

*» 

^ 

C 

0 

0 

0 

l« 

0 

es 

2 

<o 

0 

50 

0 

0 

<M 

© 

00 

CO 

u 

>« 

>o 

<M 

»— 1 

«0 

T»l 

0 

1— 1 

T— ' 

l-l 

oz 

r^ 

w 

•€«• 

. 

^ 

0 

0 

0 

C5 

0 

0 

m 

Wï 

0 

0 

0 

(M 

0 

0 

«M 

00 

00 

0 

>o 

-1< 

Tf 

0 

Tj< 

m 

0 

n 

*» 

l-H 

1-1 

<M 

r-< 

e^ 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

■* 

VI 

ÇC 

0 

r-* 

0 

= 

0 

CO 

00 

CO 

0 

v« 

•« 

lO 

0 

CO 

0 

Oi 

»— < 

<«• 

I— < 

ï— ( 

1— « 

e«3 

l-H 

r-l 

. 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

M 

œ 

0 

0 

0 

>o 

0 

0 

■* 

00 
03 

« 

«e 

1^ 

1~- 

00 

CO 

■><< 

u-î 

r-l 

<» 

^H 

1-^ 

0^ 

F— < 

IM 

, 

M 

0 

0 

0 

0 

0 

■* 

00 

00 

m 

CO 

0 

0 

10 

0 

0 

■* 

C^ 

C^ 

0 

0» 

Oi 

»— 1 

(M 

n 

IH 

<€«' 

r-l 

M 

1—t 

M 

. 

0 

r-t 

c 

0 

0 

1—1 

[W 

0 

r^ 

c 

S 

0 

0 

00 

0 

00 

M< 

es 

c 

oc 

■* 

»-H 

•f» 

»-H 

1— 

I-H 

M 

, 

ir- 

G 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

00 
00 

t-H 

c 

0 

m 

0 

0 

0 

<3 

0 

M 

"^ 

**< 

00 

±- 

0 

~. 

•* 

f-H 

<o- 

" 

f— ( 

c^ 

m 

<= 

•^ 

0 

0 

<M 

0 

C 

0 

Oî 

te 

)       c- 

0 

0 

i>- 

0 

i^ 

0 

1-- 

0 

00 

C^ 

,— 

■* 

t- 

•* 

t- 

t- 

•* 

r-t 

<^ 

*"" 

1-1 

p-H 

, 

c 

>       c 

>          C 

0 

C 

C- 

c 

CO 

00 

w 

Π

>       ir 

>          0 

0 

;          C 

>rt 

c 

•rt 

J- 

u 

00 

e>- 

s       « 

)          -f 

00 

•          -^ 

I> 

oc 

■* 

I— < 

^ 

T— 1 

, 

c 

!           U- 

0 

0 

0 

00 

>- 

!JÎ 

5£ 

J          C^ 

■               0 

0 

0 

5 

■* 

l~- 

0 

2 

C' 

!         1- 

(M 

0 

(^) 

rH 

Tf 

<y> 

rH 

»— < 

c^ 

I— 

m 

0 

t. 

;        e 

> 

:       > 

■> 

S 

e 
e 

e 

S       c 

1. 

c 

a* 

:       e 

3   i 

3 

c 

i      .6 

3    " 

u 

:      c 

•4- 

0 

cS 
1-5 

"t 

>    - 

3        : 

3          V 

*û 

A 

3 

*          c 

— 

«  è 

^ 

1 

c 

c 

c 

i  t 

ri 

5"  •^ 

d 

é 

0 

: 

5     1 

.2 

,     c: 
:      " 

>         X 

* 
< 

C 

I        c 

3        c 

r    c 

é 

c 

0     1 

e 
c 

c 
u 

!    ï 

r    = 

!         e; 

"    I-; 

1 

.s 

c 

)       « 

>       c 

)    0 

■    4 

>         0. 

c 

— 

le 

lia 

c 

;        c 

:       c 

:        c 

i       c 

)        c 

c 

'     "H 

^ 

^•2 

t 

£        i: 

0      t 

e      b 

:      >. 

<        h 

«: 

s 

s 

c 

;        e 

I         c 

)        a 

es 

"s 

i             B 

)         s 

a 

î       5 

ci 

d 

r* 

^        ^ 

5       C 

!        C 

C 

c 

!        c 

>     ;; 

r>- 

C 

^ 

« 

ÏS 

s 

—  TY5  — 


o      o 

—I        o 


o 


o 


(M 


O 


1» 

o 
o 

o 

o 

o 

o 

t- 

« 

o 

O 

o 

o 
o 

o 

o 

>.-5 

"3 
c3 


(M 


C-)         o 


o 
o 


o 
o 


o 
c 


C-3 


o 
2 


o       o 

<M         r-H 


O 
O 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
es 


o 
o 


'O 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


ri  O 


O 

es 


O 
O 


o 


o 
o 


o 


o 
o 


o       o 
o       o 


m 
M 


1= 
o 


o 


o 

ta 


o 

"3 


o 
en 


o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


IM  O 


C3 


o 
o 


o 


«3 


<z> 


O 

O 


o 
o 


-3 


es 


■B         o 

5     '-' 


o 

o 


o 

o 


(M 


O 

o 


o 
o 


o 


o 


o 


-n      o 


r3 


in 


C3 


O 


O 
00 


o 

00 


<M 


O 


o 


o 
o 


«= 
o 


o 

■3 


O 

C-3 


O 

o 


o 


o 
es 


(M 


>/5 


<3 


o        •= 
o         r-( 

-<       es 


o 
s 


o 
o 


o 
o 


o 


o 


o 

o 


o 
o 


es 
o 


—       o 

a      ^ 


rt 


S        r-< 


o 
o 


o 
o 


«o 


-H  —  f^ 


o 


o       .2 


3 

o 


es 


3 
ci 


o 

c 

c  — . 

<  s 


3 
C3 
C5 


O 

<3 


to 


o 
<! 


o 

O 


O     o 


~    ^-   <    »?   ^    ^- 

3 
û 

J3 

•3 

:-         O 

O  wï  O 


fco 


C3 

fcO 


S 

o 


k: 


.a 

"3 
O 

O 


o 

O 
< 


•3 
O 

O 


B 

a 

rt 


3 


o 

o 


es 

Q 


o 


-lie  — 


x: 

O 

•3 

s 

es 


tn 

e3 

(A 

"o 
u 

U 
•« 

-a; 

o 
o 

C/2 


O 

m 

(U 

> 


s 
•a 

< 


3 


00 
QO 


C 
"w  (- 


00 


, 

c 

o 

O 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

Jt^ 

s 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

"5 

TS 

o 

o 

00 

u 

_d 

rt 

00 

p— 1 

*^ 

1— ' 

t 

T»< 

o 

"C«l 

"cï 

a 

"3 

a 

05 

Cl 

, 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

«5 

o 

o 

OQ 

c 

o 

o 

o 

r) 

-3 

-o 

t- 

o 

00 

o 

_d 

_d 

^ 

a. 

•w- 

CJ 

■^ 

-f 

Tl< 

"ri 

"5 

a 

a 

■M 

o 

, 

o 

o 

>n 

o 

o 

o 

<D 

>n 

o 

>A 

Oj 

o 

o 

Cl 

o 

lO 

TS 

73 

c^ 

o 

QC 

o 

_d 

^ 

00 

f— « 

Tf 

i-« 

•* 

o 

■^ 

lO 

■^ 

1—1 

<o 

c: 

f-t 

CJ 

•^ 

a 

Ç 

, 

o 

o 

_ 

o 

o 

o 

o 

o 

■^ 

w 

o 

o 

o 

o 

^3 

-a 

o 

o 

co 

o 

^ 

c; 

00 

^« 

■* 

•* 

•* 

a 

Irt 

o 

l-H 

ce 

^H 

Cl 

•Mk 

a 

_ 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

M 

n 

o 

o 

o 

o 

ta 

T3 

o 

:      ^ 

00 

c> 

K 

_= 

00 

1^ 

•^ 

■* 

Tt 

; 

ce 

'•       o 

»-H 

</> 

lO 

a 

c 

a 

r-^ 

:      00 

, 

o 

o 

o 

<î 

^. 

o       o 

Cl 

tn 

o 

o 

"O 

-C 

es 

o       o 

00 

o 

_£ 

c: 

00 

o 

■V 

•* 

t^       => 

I— 1 

^ 

iO 

c5 

r~ 

co 

. 

o 

o 

o 

o 

irt 

o       o 

tH 

m 

c 

o 

'O 

-B 

t- 

o       o 

co 

o 

cj 

00 

o 

■* 

r- 

— 

CC 

Tf             ^ 

€0 

m 

Cj 

a 

c 

ï~< 

cq 

, 

o 

o 

o 

C 

<= 

o       o 

o 

tn 

<s 

o 

73 

c 

C 

o       o 

00 

u 

e 

03 

o 

•* 

e 

(M 

■^ 

Tfl         o 

I-^ 

o 

Cl 

^ 

a 

, 

o 

o 

o 

C 

c 

o        © 

Ol 

n 

o 

o 

73 

c 

c: 

o      o 

1- 

« 

C 

00 

o 

-* 

d 

■^ 

-.ti         co 

i-c 

>o 

c 

:      '"'      "" 

I— 1 

^ 

a 

. 

o 

o 

o 

O 

o 

m 

o       o 

00 

■*-» 

o 

o 

■B 

»r* 

c 

d 

o       o 

t- 

o 

c 

00 

o 

■* 

<= 

>         es 

i> 

co          o 

I-l 

^' 

■* 

C5 

B 

^ 

(M 

-À 

o 

o 

c 

>       o      o 

:       o 

t- 

o 

Ti 

C 

>        o        ■* 

:      ■=" 

J^ 

u 

e 

00 

o 

"ë 

•^ 

l^ 

■* 

;       CD 

1— t 

■n* 

1— 

^ 

w^ 

^ 

a 

>: 

_e> 

'> 

s 

ce 

•c 

S 

"b 

M 

■> 

c 

0 

1 

QO 

a 

° 

7 

f^ 

1- 

1 

"S 

8 

1 

c 
c 

c 

1 1 

> 

i 

•           0 

1        c 

:       o 

t 

V 

c 

T. 

2 
l 

;          C 

r  s 

c 

s: 

1       .î 

0 

1 

►2 

5       i 

1 
>        e 

1   5 

C 

a 

5      I-: 

.        vg 

H 

5      o 

a 

c 

s       < 

i        C 

'        C 

1. 

*■ 

r     t 

c 

-       c" 

o 

c 

:      c 

'          C 

r       o 

_ç 

a 

>        a 

î         "C 

.1 

1                  -4^ 

en 

V 

7 

:       S 

'c 

'É 

:       *c 

c 

1 

«                    ^ 

OQ 

cr 

: 

3           z 

'ï 

)           o 

4, 

Q 

)       a 

)          c 

■^ 

i            O 

O 

C 

c 

>          C 

)       c 

;        h 

>- 

t 

'       t 

•      b 

3       a 

O 

r> 

C 

5        C 

J     c 

5       C? 

C 

C 

3        C 

c 

d 

3        O 

taM 

#4 

ii^ 

-111 


o 

o 

O 

o 

o 

o 

o 

— 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

>o 

■^ 

«o 

o 

o 

^H 

= 

o 

o 

o 

o 

c^ 

o 

o 

o 

o 

o 

U5 

-r 

^ 

— 

c-> 

3» 

'■c 

- 

-* 

M 

■■o 

■o 

^ 

t 

IM 

00 

^H 

^H 

" 

i-H 

o 

o 

o 

o 

•o 

O 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

■o 

o 

N 

co 

o 

o 

•o 

«o 

o 

(^ 

o 

o 

o 

o 

o 

«o 

M 

o 

M 

(M 

t-- 

«^ 

--0 

-o 

~: 

M 

c-> 

c^ 

'T 

^ 

•o 

00 

^H 

•"^ 

<— < 

o       o 

—  M 


o 


o 
o 


o 


o 
o 


o 


o 
o 

X 


o 

ce 


35 


o 
o 


m 

OJ 


o 
o 


o 


o 
o 

•■o 


00 


00 


o 
o 


IM 


o 


o 
o 


o 
o 

ô 

o 
o 

o 
00 

o 
o 

O 

o 
00 

o 

•<*< 

-f 

r^) 

j>- 

00 

t~ 

M 

o 


^ 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


00 


00 


ta 


o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 


o 
o 


-^ 

M 


o 
o 


50 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
o 


1:^ 


O 


o 


o 

00 


o 
o 


O 

o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
o 


CM 


o 

00 


o 


o 


o 


o 


o 


o 
o 


CM 


o 

00 


o 


o 
o 


o 


o       o 
o       o 


ÎM 


o 
o 


o 

00 


o 
o 


a 
Q 

•a 
a 
o 

J 
'3 
es 


o 

T3 

3 

O 
I 

ci 
C 


bO 


o 

o 

-a 

m 

o 

Si; 

>» 

>-> 

Z— 

3 

s 

et 

3 
O 


C  ci 

S      .2 


S 

e3 


XI) 


a.  ^ 

o  => 

^-  H 

i  o" 

«  s 


a 
o 


■8 

a 
H 


tn 

O 


a 

t-i  a  "j 

H      ^       -^ 


û  o 

ci  73 

b        o        3  S 

a     =     E  =: 


H 

o 

13 

3 


-S 

s 

a 


o 
S 


a 
o 

a 


a, 


3 

8 

a       o 
s)      := 

©        o 


03 


a 
o 

Pi 


t4       1-5 


—  TTS  — 


u 
tn 
O 


co 

0) 

3 

CT» 

CA 

C3 

(A 

•OJ 

O 

o 

W 

____ 

^ 

•CJ 

•m» 

-ai 

3 

'o 

co 

o 

(Tj 

rt 

00 

00 

û) 

•a 

1 

tfi 

r^ 

o 

00 

«^ 

^^ 

o 

o 

Qi 

U 

en 

QJ 

«a 

o; 

u 

> 

•< 

(S 
H 
K 


O 

o 

O 

o 

o 

o 

o 

o 

t- 

00 

■1^ 

o 

o 

o 

o 

lO 

o 

o 

o 

flO 

o 

'«J» 

'^ 

•* 

■I" 

«o 

1^ 

I-H 

o 

c^ 

f-l 

V,' 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

<o 

m 

*-* 

o 

o 

o 

o 

o 

o 

1-^ 

o 

Tf 

•^ 

co 

t 

■<)< 

o 

rH 

I-H 

I-H 

^ 

o 

o 

o 

O 

o 

o 

o 

o 

m 

orj 

o 

<=> 

>o 

lO 

o 

<=> 

o 

o 

00 

00 

t-H 

O 

■* 

lO 

50 

i^ 

•<1< 

00 

1- 

o 

.-H 

^H 

rH 

I-H 

•(» 

o 

o 

O 

O 

o 

c 

O 

o 

■»«< 

o 

iS 

o 

o 

o 

o 

(M 

o 

00 
00 

O 

Tt< 

Tt< 

«o 

00 

■«»< 

co 

-# 

o» 

t-H 

•71- 

(N 

»-H 

I-H 

I-H 

, 

o 

O 

O 

o 

o 

O 

o 

M 

Vj 

•«-> 

o 

o 

o 

o 

o 

O 

(M 

00 
00 

O 

■* 

«c 

GO 

-* 

IC 

t 

o 

»-l 

.y:. 

es 

I-H 

nH 

c 

O 

o 

o       o 

o 

<N 

M 

c 

o 

o 

o      o 

o 

co 

00 

o 

ce 

00 

^ 

00          -cjl 

o 

rH 

es 

T-H 

rH          rH 

ï— ' 

■€^ 

' 

e 

o 

o 

O          O 

o 

»— • 

c 

o 

o 

<= 

O 

o 

00 
00 

O 

«c 

00 

-* 

u- 

o 

T 

I-H 

^ 

(M 

I-H 

c 

O          O 

o 

c>       o 

o 

o 

^ 

o       o 

o 

C5           o 

o 

00 

co 

o 

c 

to      oo 

"* 

00       "O 

•^ 

r-i 

"M          ^ 

^ 

. 

c 

> 

O       o 

o 

o         lO 

o 

CJ 

CQ 

C£ 

> 

o       o 

o 

o       M 

o 

I~ 

O 

00 

M 

<S5         00 

^ 

>o 

Ij* 

r-i 

<«• 

Cs 

T-H 

Cs 

, 

c 

> 

o      o 

o 

;       c 

o 

00 

03 

«: 

} 

<s       c 

o 

s       co 

o 

1- 

Q 

00 

O" 

> 

co      oo 

d 

^             Tt 

■^ 

^H 

(M          IM 

I-H 

'■Jt' 

. 

:      c 

> 

:      o      o 

o       o       ^- 

1— 

n 

:      ^ 

^ 

:      o      o 

o       c-î       o 

J^ 

O 

CO 

'.       " 

^ 

■       co       o 

00          lO          I-H 

^^ 

;          t 

:      (M      c^ 

^ 

i     1 

I        r 

:       c 

5 

*         t 

: 

:       c 

3 

c 

1 

•H 

■      ?5 

0 

0       £ 

!        c 

3 

ci 

< 

« 

^         'Z 

)      t 

J9 

c 

> 

3 

D 

c 

;       1 

:    1 
■1     " 

!     ^ 

i    X 

5 

o 

1 

l      -a 

c 

'         < 

c 

!    î 

M 

,      c 

-     ■% 

; 

1<        „ 

^3 

1 

a 

e 

1 
» 

c 

D           O 

3         Xi 

h* 

c 

c 
c 

s 

h 

s       < 

5    i 

!  J 

î  1 

s        = 
0        b 

c 

•  i 

0       '^ 

c 

s? 

>           0 

3        :a 

:  =^ 

montagne, 

e 

i        <A 

c 

â         0 

9           i 

li         e 

3          : 

a             ■> 

!           = 

c 

3             C- 

es 

>- 

9       1^ 

t- 

3       1. 

9      w. 

3       v. 

9       1. 

i     w 

^ 

.. 

3      «^ 

iJ 

;; 

3 

1 

s 

3 

—  7Y9  — 


O  M 


o 
m 


o 


o 
o 


o 


o 
■^ 


o 

X 


o 


o 


o 


o 
o 


o 


o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 
=1 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 


CI 


o 
o 


c-1       -r       ■»-> 

-r       — 


o       « 


C->         o         u-; 

^-  ■V         ^. 


O 

O 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 
o 


O  C) 


o       r^ 


e^       «o       -^ 
—       e-i       -H 


o 
o 


o 
1< 


•^ 
•* 


o         -f 


o       I-        o 

r-  ÎS         — . 


O  -»<  O 


o 

= 

o 

>o 

o 

o 

1^ 

•^ 

00 

œ 

^- 

o 

•"^ 

o 

o 

o 

>o 

■* 

o 

o 

1~ 

O 


o 
M 


o 
o 


•o 


o 

00 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 

05 


o 
o 


o 


o 
o 


t- 


o 


o 
o 


o 
o 


c 


o 
o 

00 


o 


a 


s 
o 


c 


I  ^ 


u 

c 

t>0 


"m 
5 


o 
"5) 

5 


3 

o 
I-:) 


o 
"5) 

5 


ci 


a 
s 
o 


3 


"O 


vu 


es 

a 

o 


3 
:3 


J3        JS         "         s 

=-     s      2      s 

w      js      ^      3. 


■5  ^  ^  ^ 

E>  o  o  o 

ci  o  o  o 

^  ^  ^  ^ 


U3 


V 


o 

< 


I  ï 

s         5» 


>o 


o        o 

u     ^     ^ 


3 

o 


s     s 


K 

9 

s 

s 


—  ISO  — 


j3 
£1. 

m 

O 


a 

ce 

0) 

3 

tr 

M 

rt 

•  ^4 

M 

«« 

o 

o 

U 

<^ 

•tu 

«^ 

<D 

3 

'G 

V3 

o 

1 

C/2 

1 

r^ 

00 

oc 

o 

T3 

t^ 

en 

r- 

ai 

m 

.*^ 

■^ 

<u 

o 

ÇJ 

!« 

o 

TJ 

a 


00 


o 
o 


"         Tjt         00 


ce 
00 
00 


m 

00 

00 


00 
00 


00 

00 


00 
00 


00 


o 
oo 

00 


05 

00 


i  § 


(» 


o 


o 
o 


(ff 


•^ 
■* 


o 


</> 


o 


o 
o 


o 


o 

(M 


o 
o 


Tj< 


es 


o 

o 

tn 

o 

o 

<N 

Tt* 

■* 

"O 

o 

■= 

-* 

c; 

o 

I-H 

■»> 


^ 


o 
•y.- 


<» 


o 


r/^ 


O 

o 


o 


o       o 


00 


o 

00 


o 
c 


o 


o 
o 


H 

s 
o 

a 

^^ 

s 

s 


o 


c 
'S 

a 


es 

s 


« 
fcO 
es 


o 

ÛO 


o 


o 
es 


00 


s 


3 
C 


cl 


J3 
Ph 


O 

va 


o 


o 
o 


o 


o 


o 
o 


o 


o 


o 


o 

o 


o 


o 
o 


s       c 


^ 

^ 

^ 

V 

o 

TS 

TS 

-a 

s 

3 

Ci 

ci 
m 

os 
m 

«a, 

1» 

0) 

V 

v 

<« 

<«) 

IJ 

iJ 

ij 

iJ 

1^ 

V 

eu       n 

o        •< 

s 
o         bC 

s       ce 

3     S 


3 


S 

ta 


—  781  — 


o       o 


o       o 


a 
B 


o      •«  o 

a 

«s       -;  o 

-        I  - 


o 
o 


<=>       -Z       ^ 
n        2       s^ 


e      e 
o      o 

00       e^ 


o 
o 


o       o 


O        o 

00  M 


O 

o 


o 
o 


o        — • 


o 


o 


C3 

«o 


Ci  —I  CD 

-H         M         r- 


O 


o       o 

00         -- 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 


•o 


o 


00         M 


o 
o 


o 


o 


o 


o 


o 


o 

X 


o 
o 


o 


<o       o 


o 
o 


o 


o 

<3 

O 

o 
o 

o 
o 

o 
o 

O 

o 

00 

Cl 

(M 

Cl 


o 


O       o 

■—I         o 

-1<        C-J 


o 
o 


o 


o 

o 


O 

O 


o 


o 

(M 


O 


o 
o 


fi 


o 

00 


o 
o 


o 


1-       M 


o 
es 


o 
o 


o 


00 


o 


o 
o 


o 


o       o 


o         CI 

Cl  l-H 


o 
o 


o 


o 
o 


o 


00 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 

X 


<3 


o 


o  o 

es 

s 


o 


o 
es 


o 
o 


Cl 


«o 


cq 
c< 


c 
o 

1-5 


s 


u 
3         hJ 

>;    i 


3 


•a 

B 


•3 

c 
o 

a 

><" 

s 
o 
o 

ci 


es 

a 

o 
H 

;ï 
o 
u 

cS 


o 

B 
es        — 

-s     2 


J3 


'S 
o 


o 

►-5 


tn 


o        o 

•-5  iJ 


El  "ô  "ô 

cr"  -fcj  *j 

k<  u  u 

ci  es  es 

s  s  ^ 


o 

B 
B 
o 

I 
m 

o 

1-5 


es 


s- 


S 
ci 

c 


c 
2       o       5 

r*  wj         Ti 


S 


es 

S 

ci 

Q 


es 


o 

es 
1-3 

13 

B 
es 
u 
>^ 
es 


0) 

O 
O 

CJ 

es" 
o 


■a 
fcO 

s 

» 


es 


O 

o 

a 

g 

O 


—  782  — 


a* 
u 

o 


ea 

3 

w 

(O 
V) 

•a) 


P^  ^ 


:=j     co 


o 
ce 


3; 
-a 

en 

V 

o 
v 

(O 

o; 
•a 

2 


a 


•< 


00 
I 

r- 
(^ 

oc 


1- 

o 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

•- 

u 

o 

0 

0 

0 

m 

0 

0 

0 

■0 

cj 

0 

00 

f-l 

O 

00 

l~ 

00 

r-H 

CO 

oc 

rH 

-Ji 

0 

es 

"3 

a 

00 

•■^ 

o 

o 

^ 

0 

0 

0 

0 

'O 

0 

0 

0 

CO 

en 

o 

<s 

0 

0 

0 

iO 

0 

C^I 

0 

"3 
C3 

0 

QO 

00 
rH 

o 

Cl 

o 

■0 

00 

CO 

t— l 

d 

Cl 
rH 

B 

»~ 

w» 

o 

o 

^ 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

<o 

0 

>o 

CD 

o 

■* 

0 

^ 

0 

10 

0 

^ 

0 

ta 

0 

00 
CO 

O 

00 

■* 

■^ 

t^ 

00 

i-H 

rH 

0 

rH 

0 

es 

"3 

a 

00 

<•*• 

o 

o 

0 

0 

0 

=> 

0 

0 

a 

0 

•^ 

o 

Tl< 

0 

0 

0 

•0 

0 

^ 

0 

00 
00 

1—4 

35 

•>«< 

M 

tH 

ZD 

0 

rH 

0 
(M 

•3 

S 

00 

O 

o 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

CO 

-t-» 

o 

M 

xa 

0 

lO 

0 

0 

m 

"3 

C3 

0 

00 
00 

o 

C5 

■* 

'" 

■<>< 

»— ) 

r-t 

e-> 

rH 

a 

0 

. 

o 

O 

0 

0 

C^ 

0 

0 

0 

0 

0 

M 

-•-3 

o 

o 

0 

0 

5^ 

0 

•0 

0 

■s 

g» 

0 

00 

00 

1— t 

o 

■■/> 

Ci 

■* 

«a 

■* 

i—t 

0» 

0 

un 

a 

00 

o 

o 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

00 
00 

1— ( 

en 

u 

Vf 

o 

o 

(M 

0 

0 

0 
1— < 

0 

00 

«0 

•a 

es 

"n 

a 

0 

o 

0 

0 

■O 

0 

>o 

0 

lO 

o 

o 

0 

i^ 

M 

0 

to 

C-l 

00 

o 

-fl 

•* 

• 

.-0 

00 

Oî 

«0 

oa 

r^ 

i» 

r- < 

r-* 

a 

o 

0 

0 

OC 

0 

:      0 

0 

0 

05 

o 

<s 

0 

«c 

0 

:      '^ 

c 

0 

00 

o 

T}< 

■* 

e<i 

■^ 

« 

;      «c 

CO 

i-H 

<«• 

1—t 

B 

. 

o 

0 

0 

0 

0 

0 

a 

0 

00 

VV 

o 

«: 

0 

0 

0 

:      "" 

1: 
S 

«5 

O 

•>* 

M 

>o 

'^ 

1- 

:      '^ 

0 

»-H 

</> 

i-( 

rH 

— 

o 

c^ 

0 

0 

:      ifl 

a 

0 

00 

o 

o 

oc 
te 

r- 

0 
0 

r- 

c 

"S 
E 

^ 
•* 

u 

o 

p< 

Ui 

;        c 

o 

1: 

i 

1 

1 

•— < 

u 
c3 

d 
0 

c 

C 

> 

> 

\   1 

:     ■£ 
:       c 

:    E- 

-  i 

:  1 

5       _c 

C 
C 

i      « 

3          C 

1 

s 

-t< 

^ 

>     ? 

;  i 

i       ^ 

^ 

<                 K 

^     <f 

^        ^ 

c 

CO 

a 

•0 

s 

0 

C 

c 

CJ 

i        c 

Q              0 

^            If 

f  "1 

2       c 

î   1 

1        >■ 

i    l 

<         T 

3          = 

3         "T 

>       c 

ud,  0 

a> 

'c 

i          C 

5        c 

i 

5       c 

)        c 

= 

d         a 

c 

es 

:^ 

S 

> 

3     > 

3     5 

s 

3     S 

1   ë 

!     ^ 

5      !2 

|2 

^ 

i 

—  783  — 


o 


o 


o       o 

33  -f 


O 

o 


3 

a 


o 
o 


o 


o       o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 


o 
o 


o 
o 


«o 
1^ 


o 
o 


o 

C3 


o 


o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 


o 


1-c       es 


o      o 
—       ts 


o 
o 


o 


o 


CO 


o 


o 
00 


o 
o 


o 
o 


o 


o 
«o 


o 


o 

00 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 

;z; 


c 
.a 


CL, 


I 


o 

CO 


o 


«3 


^ 
o 


CO 


o 
o 


o 
es 


oo 

00 


o 
o 

es 


o 
o 


o 


o 
o 

o 


o 

o 


o 

ce 
Cl 


o 

■* 


o 


CO 


o 

CO 


o 
o 


CO 


CO 

c» 


o 

«3 


ej 


•^  .*->  .«J 

cî     :2      ^ 


—  3 

O      o 


s 

o 


s 
o 


c; 


<      O 


a 
o 

•5 


o 
«o 


o 


o 


o 


o 
o 


o 


11* 


13 


■-5      ;:: 


rf  2  ç)  -g 

&,  a.  c  3 

a  a  'b,  o< 

a  ej  a  «1 

Pi  &i  Oi  Pi 


c 
o 

a 

I 

m 

J3 

O 

3 

«s 

P4 


C3 


O 

3 


O 

r3 

Kl 
U 

O 

a 

CS 

H 


3 
«J 


■a 

a 
o 

g 

•a 
P4 


•o 

kl 
fS 
Pi 


3 
O 
1^ 


T3 
CS 

P* 


s 
o 
•3 


a 
o 

d 

04 


—  784  — 


Si 

a. 
o 
tn 

O 
►-8 


en 

a 
cr 

.2 

"o 
u 


'G 
o 


-a 

01 

o 
•»^ 
<u 
o 
a; 

» 
•o 

£ 

> 


3 


■< 

H 
H 


3 


oc 

00 


OL    . 

O 

0--       o       o 

o       c 

o 

t- 

o 

es 

o       <= 

-■r       c: 

o 

00 

V 

00 

(N 

rH           T)<           T)<           00           -"l" 

•* 

r-H 

:       e^       r-i 

l-H 

^ 

^ 

O 

o 

o       o 

o      o 

oo 

00 

en 

O 

o 

o       o 

o      o 

O 

CJ 

o          IM 

00         ■* 

r»<         O 

r^ 

I— 

l-H           I-l 

««9- 

lO 

O          O 

o       o 

O       o 

«s 

m 

1~ 

O       O 

c>       o 

o      o 

00 

ç^ 

œ 

o» 

i-         CO 

œ       Tfi 

<M       o> 

i-< 

r-H           f— 1 

1—1                  T-l 

«» 

, 

o 

O          O 

o      o 

o       o 

M' 

UJ 

o 

o       o 

5C        o 

o       o 

oo 

o 

00 

00 

•        00        >o 

«o        M" 

rH          00 

r- 

:           I— 1           r~^ 

nH           rH 

•«> 

e>3 

o 

:     o     o 

o       o 

«         O 

M 

o 

:     o     o 

lO        o 

o        <=> 

00 

O 

00 

«o 

SO         r*< 

00         -^ 

M       to 

i— « 

^- 

rH              rH 

<» 

, 

o 

O         O 

o       o 

o      o 

c<> 

M 

o 

O       o 

o       o 

o       o 

00 

C? 

oc 

C5 

CO          t^ 

05            Tjt 

c^      o> 

rH 

t-H              l-H 

■H         rH 

«* 

. 

>o 

o       o 

o        >^ 

O         O 

fH 

-«-t 

e^i 

o       o 

•o        1^ 

o       o 

co 

O 

00 

00 

00         >* 

00        o 

Oi         i~ 

—H 

r~i 

l-H 

^ 

m 

4^ 

o        <= 

o      o 

>« 

o      o 

o 

o      c 

o       o 

±^ 

o        ^ 

00 

o 

00 

lO 

a: 

rt          lO 

m 

■^      t- 

^^ 

^H 

f-H 

•««• 

. 

o      c 

>o       o 

o 

o      c 

o> 

-w 

o       c 

00        o 

o 

o       o 

t^ 

O 

oo 

Tjt      1> 

C<<         rl< 

-* 

Tf         te 

r^ 

1-t        r- 

1— 1 

•» 

. 

o        <= 

O         O 

o 

e 

C 

o      o 

00 

1~ 

o        ir 

CD         O 

■^ 

oc 

<= 

o      o 

00 

•rp           te 

> 

M         lO 

M 

«c 

t- 

T»<           to 

1-^ 

1-1          ri 

1— 

t— * 

■«=■ 

o      c 

>      e 

>         N         O 

o 

:      if 

) 

o      o 

o          iC 

>          G 

>         M         O 

:      '^ 

'.      ^ 

1 

o      o 

00 

•^      t- 

■^ 

<         (M         to 

■* 

If 

> 

:       Tjt       eo 

^H 

^H         rH 

ï— 

I— ' 

<«■ 

"C 

c 

c 
s 
c 

Π

^ 

^fl 

0 
C 

c 

s 

a 

■4-1 

pa 

œ 

(. 

1 

1 
oc 

C 

c 

V 
V 

'î 

ci 

— 

< 

t. 

r: 
c 
< 

'e 

o 

fi 

1 

i 

c 

es 

1 

O 

0 
O 

c 

c3 

•-: 

ij; 

^ 

lu 

u 

»- 

«- 

^ 

t- 

u 

►^ 

•^       P^ 

■^      .^ 

4- 

c 

a 

w 

c. 

0. 

a 

c 

s 

C 
o 

c 
o: 

C 

|a 

c 

"« 

c; 

_0 

SI 

D 

^ 

t- 

£: 

*"^ 

^- 

Z— 

•"■ 

O 

ts 

d 

a 

"c 

a 

a 

a 

"3 

"a 

"S 

K. 

rzs 

PM 

Pi 

P, 

A. 

P. 

Pi 

p- 

p^ 

Ph 

^ 

p. 

PM 

1 

—  785  — 


c 

5          s 

s             CJ 

o 

o            4i          o           0*0*0 

:      o 

o       o       o       o 

■ra        O        "O 

o 

•       c 

i           '^ 

:       =>       -3       o       t- 

:     ■=• 

;       o        o       c>       ^ 

ci 

Uî            50            — 

-Jl 

:      ■=      " 

3          r          " 

:      t      M 

:      •* 

■         o         -H         ■>*         o 

lO              w 

1— t 

^H 

a 

a 

a 

^        o         » 

:       o         3       o        u       o       o 

o      o 

I      o       o      o      o 

O         O         "O 

;         -j.         -3         .o         -3         o         o 

■n"       o 

:      o      s      o     ^ 

C3 

Ï8 

a 

o       «o       — 

:      C--      -3      t»      -      ^      CJ 

■^        "^ 

:      ce      <*      -ji      <o 

a 

a 

a 

o       o       to 

:      o        «       o       s      o      o 

o      o 

o       o 

o 

00         o          •» 

:     «5     -o     o     13     .o     o 

-j<       o 

:     o     o 

:      ■« 

Tj.             O             J- 

t-       —       c^       -3       o       -H 

s          a 

■«      -* 

:         o         r»( 

:     "* 

o       o       o 

o        c,       o        «       o       o 

o       'n 

^      o 

;        o 

ce       o       « 

m       'O       = 

;       -3       o       o 

o          u-5 

o      o 

:     "« 

TJ.               O               Tj. 

00         -z 

:      -3"      -i:      o      -ti 

o      = 

l^ 

-n 

*o 

TT            ^^ 

w      M 

•*       t— t 

f-H 

â 

à 

O         O         Oi 

a 

..-)         o        o         s       ^       ^ 

o 

Ç5 

00         o         •» 

-^ 

1-         -3         o         "3         o         «5 

^ 

o 

s 

53 

•^ 

TJ<            O            -1< 

c: 
Ë 

^    -s    -*•    -5    2    :: 

s               3 

on 

«o 

o       o       o 

O 

o         o        o        4)        o       o 

o 

*o 

o       o       o 

-a 

(N        13        es        13        M        «o 

o 

:      cï 

e 

cS 

03 

rx         o         C-. 

"s 

œ       —       Ti<       —       t,       ^ 

5                            5           i-l           r-l 

o 

■o 

a 

a 

a 

o       c 

o 

o 

<=>         c 

j_ 

o       o 

o 

o 

o        = 

o 

T3 

s 

■^ 

o       x~ 

o 

« 

r 

-*       c 

T 

o 

"5 

-*    1 

ru          O 

r— ( 

o 

CJ 

C<î 

a 

s 

à 

c 

o 

o 

s 

. 

O       >o 

o 

s 

o 

•n 

= 

""C 

o        C-ï 

<s 

K 

; 

r 

C-1 

T— 1 

"5 

■^ 

" 

ru        O 
t— « 

a 

£ 

i 

o 

o 

o 

e= 

c 

s 

<= 

o 

o 

o 

o 

IM 

-B 

<= 

•^ 

•r 

O        o 

o 

o 

_= 

c 

c 

"5 

Tt 

c 

"5 

-* 

00 

-XI 

00 

a 

s 

S 

<= 

o 

o 

c 

s 

o       o 

o 

o 

<= 

1^ 

13 

'^ 

t: 

o       o 

o 

o 

^ 

c 

o 
1— « 

"3 

"5 

c- 

t 

T-H 

•-a 

a 

£ 

c 

o 

o 

4) 

s 

c 

O 

o 

o 

o 

o 

-3 

■c 

'^ 

■<I< 

o 

o 

_d 

_^ 

s 

-^ 

e« 

a 

l 

"â 

o> 

Oî 

■c 

• 

1- 

^ 

a 

e 
e 
c 
s 

& 

s 
c 

c 

c 

.s 

>< 

1 

:  1 

c 
c 

£ 

c 

â 

es 

c 
o 

a 

câ 

s 

a 
s 

a 

o 

c 

a 

< 
c 

er 

a 

ce 

a 
cr 
cr 

.1 

c 

é 

a 

1 

« 

00 

O 
•-5 

©" 

'Z 
e3 

.a 
O 

.a 

0 

œ 

S 

1-5 

-d 

s 
c 

c 
o 

-s 

cS 

a 

■l 

PC 

c 

•4-1 

a 

es 
a 

= 

U 

!§ 
a 

c 

C 
C 

ë 

*c 

s 

"s 

•; 

"â 

â 

> 
O 

C 

-a 
c 

o 

^ 

"s 

"s 

"s 

o 

c 

o 

t: 

C 

.  2 

c 

o 

o 

o 

â 

s 

s 

S 

p^ 

&. 

^ 

Ph 

fe 

o 

S 

« 

s 

pi 

tf 

« 

tf 

50 


•786  — 


II) 

o 


tn 

C3 

en 

•!• 

O 

u 

U 

<w 

«a 

<<u 

03 

y 

"^    ^ 

o 

ce 

• 

oc 

00 

o 

^~ 

T3 

t^ 

93 

00 

o; 


C/3 


> 


e 


0 

0     0 

0 

a> 

0 

:      0 

0 

0 

0        0 

t^ 

u< 

0 

-5           0 

0 

TS 

fS 

:     "=> 

>o 

0    "^    ^ 

g 

0 

^c 

^     -«1" 

1-H 

es 

"5 

00 

0 

c» 

■* 

es 

3     ^ 

•y.- 

E 

a 

, 

^ 

0     0 

•0 

« 

0 

:      'O 

0 

0    0 

te 

tD 

0 

0     0 

•^ 

13 

i.- 

:      ="' 

0 

:      -q      0 

00 

CJ 

es 

a 

00 

ce 

C<1 

"5 

00 

:      ^ 

as 

i    "i    '^ 

*f^ 

g 

a 

^ 

0 

0     0 

0 

« 

0 

:      0 

0 

:      0 

«0 

to 

0 

0     0 

0 

■o 

0 

:      ■'^ 

M 

;        0 

co 

0 

^ 

00 

0 

•^          CM 

0 

"5 

a 

C5 

i-^ 

■0 

:      °o 

f— 1 

v4 

t— 1 

(M 

:        r^ 

«»- 

0 

0          0 

0 

11) 

0 

:      0 

0 

:      0      0 

•* 

tfi 

0 

0          0 

<S 

-» 

0 

:      '^ 

00 

:      0      0 

00 

0 

^ 

en 

00 

•^          IM 

00 

a 

05 

I— < 

■* 

•      00     00 

rH 

n™ 

»— < 

:        r-< 

^£> 

, 

0 

0          0 

0 

0 

0 

:      0 

0 

:      0      0 

e>î 

Vi 

0 

0          0 

Uï 

-a 

0 

:      <=" 

00 

:      >o      0 

co 

0 

a 

oc 

co 

(M         1- 

«0 

10 

"^ 

;      t-      »o 

^fr 

f— 1 

»— ' 

ci 

a 

:      i-j 

, 

0 

:      0 

0 

0 

0 

:      0 

0 

:      0     0 

p» 

iS 

0 

:      ^ 

0 

Ti 

0 

:     "^ 

0 

:     <=>     0 

oc 

Cl 

a 

oc 

Cl 

0 

t- 

"3 

■* 

*            C5 

"* 

•        0        OJ 

fh 

r~* 

!         ï— " 

T—* 

.           r-" 

^ 

a 

' 

. 

0 

:     0 

0 

0 

0 

:      0 

0 

0           0 

ri 

OT 

0 

:      0 

0 

0 

<= 

:      "^ 

0 

:      0      0 

00 

0 

00 

00 

0 

>ri 

ce 

f 

t-^ 

•* 

:      ■*      00 

•6©- 

r-^ 

1-H 

\      I— 1 

, 

0 

:      0 

0 

C5 

0 

:      0 

0 

0      0 

0 

^ 

0 

:      c 

0 

0 

0 

:     "=" 

ce 

0      <=> 

00 

a 

ot 

00 

:      '^' 

(M 

«5 

-* 

:      ^> 

M 

^      00 

■■J> 

I      »— < 

C-I 

m 

0 

0 

0 

0 

0 

:      0 

0 

0     0 

e» 

c^ 

0 

0 

0 

0 

:      "= 

«5 

:     0     0 

t- 

0 

00 

0 

œ 

0 

ic 

■* 

:      ^ 

Sî 

T»(             O 

f» 

" 

Csl 

r^ 

00 

<=> 

0 

0 

0 

œ 

c 

>            0 

0 

0             0 

00 

0 

0 

<s 

0 

to 

c 

>       >o 

to 

0             0 

t~ 

t) 

00 

00 

«o 

(M 

5C 

(M 

Tt 

<           03 

M 

"*             ^ 

»-i 

■6* 

(M 

e^ 

1 

1—* 

0 

0 

0 

0 

ir 

0 

0             ^ 

i- 

0 

0 

0 

0 

CN 

^ 

<s        <=> 

t- 

c 

00 

-t 

(M 

(M 

•^ 

>r: 

0 

•»JI      M 

r- 

■» 

'" 

IM 

os 

!— ! 

i-H 

0 

u 

0 

T3 

to 

ÏM 

0 

>o 

C3 

9 

a 

u 

oj 

•p 

S 

m 

C3 

0 

1 

i 

1-5 

1 

J^ 

_C 

Ti 

•3 

0 

« 

1 

0 

H 

3 
«a 
0 

< 

s 

0 
m 

> 

G 

-2 

a 

3 
0 

-'A 

0 
1 

0 

H 

1 

"3 

-a 

a 

't 

d 

's 

c 

B 

0 

43 

tn 

« 

•. 

^ 

^ 

** 

c 
cj 

0 

"3 

3 

3 

>> 

>> 

k> 

>, 

t^ 

t^ 

(O 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

y 

3 

n 

0^ 

« 

rt 

M 

« 

tf 

« 

tf 

w 

e; 

787  — 


o       s 

=5  O 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
s 


o 
o 


<3 


o 


o 


o 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
•>1« 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 


o 

33 


O 

o 


o 
o 


o 

o 


o 
o 


o 


o 
o 


o 


o 

03 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
o 


O 


o 


O 


o 
es 


o 
o 


o 
e<< 


o 


O 

o 


o 
o 


(M 


O  — 


O  O 

o       o 

N  -H 


o 
o 


o 
o 


o 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


a 


o 

•a 

a 


a 


o 
o 

00 


o 
o 


o 
o 


o 
o 


o 


•^ 
w 


o 
o 


o         00 


O 
C3 


O 

■O 

ci 

"3 

a 


o 
■o 

"3 

a 


o 


■3 

c; 

a 


s 

J3 


«  ~ 

^  .£ 

>  o  ^ 

9  >  o 

d  c3  S 

'Ji  m  m 


a 

ci 

C 
C 

M 

o 
M 


-a 


o 

^-5 


O 

m 
O 

I 

Oh 

C3 


CQ        C£l 


O 

o 


u 

s 
o 

00 


J3 
O. 


O 


a 

o 


1  "^ 

m     ce 


9)  O 

S  '^ 

-2  & 

"^  p;  ^  « 

=  es  ,  . 

s  M  M  r3 

r:  C  a  M 

(S  d  c)  ej 

H  Eh  H  H 


o 
o 


o 
o 


^    -    ^ 
a 


c 
o 

x: 


o 


o 
o 


o 


O 
O 


es 


o 


C<5 

es 


o 
o 


P3 


C3 

a 
2     o 

o 

s         Si 


H 


H 


-a 


-3 
a 

"3 

E 


o 
u 

T5 

O 

i^ 

_d 

15 

a 
g 

El 


o 


a 

o 


—  788  — 


O 


ce 


en 

ce 
"1, 

o 
W 

rî 

'G 
o 


<^ 

-^ 

ai 
u 
d) 

a> 

a; 


oc 

X 

1 

X 


1-1 

1  00 
4  00 
4  00 
6  16 
4  00 

16  00 
4  60 
4  00 

16  70 

00 

coooooooo         ; 
■<rOO-<rooooo           ; 

i-H                                          IM 

1 

■6» 

O^OC>00^>AO             : 
■«JiOOOOOOCCO            : 

00 
00 

r— " 

o      o      o       o      o       o 

TT       -r<       t^       o       o       o 

■*         o         o          •*          T»)         o 

«5       : 
o 

00 

00 

O 

:      o      o      o 

;           o           o           o 

:      T}(      Tt      to 

:      o        : 
:      <=        : 

r-l 

oc 
00 

O 

o 
o 

o 

:      o 

O        : 
o        : 

T— 1 

QC 
00 

i2      s 

o 

:      o 

:      <= 

:      ■* 

O        : 
:      ^       : 

:      <=>        : 

IM       : 

1880 

a' 

O 

o       o 
o         ■* 

o 
o 

lo        : 

00           • 

I— 1        : 

C5 

ôô 

o      o 
o       o 

o 
o 

o        : 

•=        : 

00 

r— < 

00 

1- 

00 

o       o 
o       o 

T-                  lO 
T— '               7-^ 

o 
o 

O         O 
O       o 

00         ■* 

I— 1 

1-- 

00 

o       o 
o        «=. 

rt        o 
1-1          C-5 

o 

o      o 
o      o 

o         <4< 

1 

> 

H 

^3 

c 

s 

£ 

H 

cr 

C 

s 

c 

a 

a 
Eh 

Q 

le 

c 
c 

-      H 

'n 
s 
kl 

H 

.     1 

EH 

o 

•M 

O 

« 

k. 
a 

EH 

S 
X. 

X 

^     < 

1 
c 

c 

'5 
> 

c 

o 
-< 

<s 

•r 

o 
£ 

-M 

2 

M 

s 

OL 

3 

S 
-< 

<B       : 
DO        ; 

1      J 

1     « 

—  789  — 
ARRÉRAGES  PERÇUS 

1877 

Mgr  l'Archevêque  Blanchel ?     8  00 

MM.  É.  Fafard 20  00 

Jos.  Laberge 20  00 

J.-T.-A.  Chaperon 7  20 

Ulric  Rousseau G  70 

W.  Richardson G  00 

É.-V.  Dion 4  65 

Narc.  Parent 4  00 

P.Beaumont 3  00 

Léon  Morisset 2  00 

Raym.  Casgrain 1  80 

1878 

MM.  Nazaire  Leclerc S  24  00 

Camille  Brochu 20  00 

Chs-Henri  Paquet 18  60 

Edouard  Roy 15  00 

Louis  Halle 13  72 

Philippe  Beaulieu 11  50 

Joseph  Lizotte 1<>  00 

Octave  Pelletier 9  20 

Ferd.Garneau 8  00 

Louis  Quézel 6  00 

F.-X.  Bellay 4  00 

C.-É.  Carrier 4  00 

1879 

MM.  G.  É.  Poiré ^  83  00 

W.  Biais 45  00 

A.  Legaré 1^  ^^ 

C.  Legaré , 15  60 

A.  Gingras 12  00 


—  V90  — 

NfM.  T.  lloude ^  ^^  ^^ 

H.  Desruisseaux 9  00 

U.  Rousseau '^  00 

F.-X.  Gosselin 5  00 

A.  Beaudel 3  82 

.T.  Lizolle ^  60 

.l.-S.  Martel • 2  00 

.T    Boulet 1  "^2 

A.  Pouliot 0  75 

r.-X.  Bélanger 0  62 

É.  Page 0  62 


'o'- 


1880 

MM.  É.  Halle  ^  50  00 

M.  Fortin ^2  14 

J.-B.  Soùlard 41  00 

J.-O.Soucy 32  00 

Cyp.  Tanguay 24  00 

J.  Sirois 18  OU 

J.  Maguire 12  00 

A  Fafard 10  00 

A.  Girard 10  00 

L.-A.  Proulx 10  00 

L.  Ga-né 8  00 

J.  Connolly 5  00 

F.-X.  Bellay 4  00 

P.  Vincent 2  00 

H.  Dubé 1  00 

G.  Trudelle 0  60 

G.  Noël 0  55 

Éd.  Leclerc 0  40 

G.  Guy =  0  25 

1881 

MM.  Max.  Fortin S     4  72 

D.  Pampalon 4  00 

B.  Robin 4  00 


—  Y91  — 

MM.  U.  Rousseau S  4  00 

F.-X.  Faguy 3  go 

J.   Feuiltault 3  (j(j 

0.  Moisaii 3  25 

B.  Desjardins 1  oo 

F.  Garneau 1  qq 

J.-R.  Martel \  qo 

R.  Labbé 0  75 

1882 

MM.  N.Proul.x S  37  ou 

G.  Fraser , 3G  00 

J.  Ballantyne 25  60 

É.  Lauriot 12  00 

L.  Parent \\  00 

G.-A.  Marois 10  GO 

Ad.  Bhinchet 10  00 

F.  Dumontier 4  00 

F.  Garneau 3  00 

É.  Lamonlagne , 2  00 

J.-S  Martel 2  00 

H.  Paquet 1  00 

H.  Bouffard 0  50 

L.  Lessard 0  50 

L.  Saint-Pierre ; 0  50 

1883 

MM.  É.  Dionne $  12  00 

G.  Lemieux 

G.  Leclerc ' 

J.  Valin 

A.  Marchand 

J.  Beaudoin 

M.  Fillion 

A.  Lafrance 

A.  Lemieux 


4 

25 

2  00 

1 

50 

1 

09 

1 

09 

1 

09 

0 

82 

0 

60 

—  792  — 


1884 

MM.  Ap.  Giiifiras $180  00 

dis  Richanl 34  00 

Magl.  Moroau 20  00 

P.îler  O'Leary 12  00 

Wilb.  Tremblay 10  00 

.T.-B.  Villeneuve 6  00 

Bruno  Desjardins 5  30 

Max.  Fortin 5  25 

Alf.  Boissinot 4  00 

G.-A.  Marois 4  00 

On.  Ganlin 3  00 

Fidèle  Morisset 2  25 

.T.  S.  Martel 2  00 

LsBellean 1  00 

Et.  Corriveau 1  00 

Ferd.  Garneau 1  00 

Hon.  Labrecque 1  00 

Geo.  Fraser 0  80 

Albert  Rouleau 0  40 

Ths  Lauzé 0  30 

1885 

MM.  J.-B.  Blonin a $  65  00 

L.-N.  Bégin  40  00 

M.  Moreau 20  00 

Jules  Mailley 14  00 

A.  Boissinot 8  00 

L.  Lindsay 2  00 

A.  Gonin / 1   16 

G.Gouin 1  16 

J.-A.  Feniltault 1  00 

J.  Genest 1  00 

J.-S.  Martel 1  00 

C.  Gagné 0  50 

I.  Deblois '. 0  30 


—  •793  — 


188(3 

MM.  A.  Bouchard $  't7  50 

F.-X.  Gosselin 18  UO 

E.  Magaire 13  00 

T.  Bégin 8  50 

J.  Sexlon 6  75 

B.  Desjardins 3  00 

J.-B.  Gosselin 2  66 

F.-X.  Coulure l  50 

F.  Rouleau I   33 

L.  Coulombe 1  20 

H.  Defoy U  45 

G.  Jean 0  30 

1887 

MM.  L.  H.  Fréchette $  16  00 

J.-T.  Hudon 10  00 

A.  Beaudry 7  95 

H.  Bouffard 4  00 

D.  Pelletier 4  00 

J-B.  Ruel 3  33 

J.-O.  Langlois 2  21 

A.Fiset 0  50 

A.  Caron 0  50 

F.-X.  Laplante 0  50 

T.  Paquet 0  50 


—  794  — 
LISTE 

DK8    DONS    QDl    ONT    FORMÉ   LK    CAPITAL    DF.    LA    CAISSE    ECCLÉSIASTIQUE    SAINT-JOSEPH 


Conlribnlions  dos  membres  en  1873  et  1874 $1,063  56 

Reru  (le  la  Caisse  SaiiU-Michel 1,050  00 

Don  de  MgrLegaré 4,500  00 

Souscription  spéciale  payée 2,159  00 

''        due 892  00 

Donné  par  testament  de  M.  J.-B.  Grenier 1,506  00 

''               ''                 Ath.  Lepage 250  00 

''                "                  JamesSexlon 223  50 

"     -           '-                  M.  Forgues 200  00 

"                ''                  D.-H,  Tôlii 100  00 

"               ^^                 D.  Marlineau 100  00 

"                "                  J.  Bonenfant 100  00 

"               "                 P.  Roy 100  00 

''               '•                 Max.  Fortin 30  00 

"                "                  Mgr  Gazeau  20  00 

"               "                 H.  Potvin..  20  00 

"                '^                  G.  Tremblay 10  00 

Total S  12,390  06 

Archevêché  de  Québec,  l^f  octobre  1887. 


H.  TÊTU,  Ptre, 

Sec-Trésorier. 


—  V95  — 


LISTE 

DBS  UEMBRF.S  QUI  ONT  ÉTÉ  EXCLUS  EN  VERTU  DU  PREMIER  ARTICLE  DU  KO.  16 

DBS  RÈGLES 


«  Un  membre  est  exclu  de  la  Société  ipso  facto  et  sans  qu'il 
soit  besoin  de  déclaration  : 

H  I»  Si  avant  le  premier  octobre  il  n'a  pas  payé  sa  contribu- 
tion annuelle;  mais,  dans  ce  cas,  le  Président  pourra, sur  preuve 
sulfisanle  d'un  empêchement  légitime,  autre  que  le  défaut  d'ar- 
gent, et  sur  payement  effectif  de  tous  les  arrérages,  rétablir  le 
dit  membre  dans  tous  ses  droits  avant  le  premier  janvier  suivant,  u 

L    1877— MM.  Ap.  Gingras,  Ls  HalIé  et  D.  Roussel. 

1878_MM.  W.  Barabé,  J.  ConnoUy.  H.  Desruisseaux,  T.  Houde, 

N.  Parant  et  J.  Sirois. 
1879— MM.  L.  Gagné,  A.  Girard,  G.  Tanguay  et  P.  VincenU 
1883— M.  Ls  Guérin. 
1886— MM.  H.  Bouffard  et  J.  T.  Hudon. 


CIRCULAIRE 

A    MM.    LES    MEMBRES    DE    LA    SOCIÉTÉ    KCCLÉSI ASTIQUE    SAINT-JOSEPH. 

Québec,  l^r  juin  1882. 
EXTRAIT  DES  RÈGLES. 

ARTICLE  VIL 
ELECTION    DES   PROCUREURS. 

26.  Il  est  à  désirer  que  l'on  choisisse  pour  procureurs  ceux 
qui  peuvent  facilement  venir  à  Québec,  à  l'appel  du  président; 
néanmoins  chacun  est  libre  de  les  choisir  où  il  veut.  Les  pro- 
cureurs sont  élus  tous  les  six  ans,  en  la  manière  suivante  : 


—  796  — 

1  '  IjC  Secrétaire  envoie  par  la  poste,  à  tous  les  membres,  dans 
la  première  quinzaine  de  juin,  une  liste  de  tons  les  membres  non 
pensionnés  de  la  Société,  commençant  par  les  plus  anciens  par 
l'ordination,  et  motlanl  à  part  les  noms  des  procureurs  sortant 
do  charge  et  des  douze  membres  qui,  après  eux,  ont  eu  le  plus 
do  voix  ù  la  dernière  élection  ;  tous  ceux  qui  sont  sur  ces  trois 
listes  sont  également  éligibles; 

2"  Chaque  associé  choisit  douze  noms  qu'il  envoie  avec  sa 
signature,  au  président,  avant  le  15'août;  les  suffrages  qui  arri- 
vent après  C(Hlo  époque  sont  considérés  comme  non  avenus  ; 
mais  s'il  y  a  un  Coadjuteur  qui  soit  vice  président  de  droit,  la 
liste  ne  doit  renfermer  que  onze  noms 

l  Les  onze  ou  douze  premiers  sur  la  liste  sont  déclarés  pro- 
cureurs, mais  ils  n'entrent  en  charge  qu'au  premier  octobre  sui- 
vant. 


Noms  des  procureurs  sortant  de  charge. 

Mgr  .T.-D.  Déziel  MM.  Frs-Xavier  Plamondon 

MM.  Michel  Forgues  Jérôme  Sasseville 

David  Marlineau  Augustin  Beaudry 

Grégoire  Tremblay  François  Pilote 

Joseph  Auclair  Edouard  Falard 

Charles  Trudelle  Narcisse  Doucet  V.  G. 


Noms  des  douze  membres  qiii.,  après  cux^  ont  eu  le  plus  grand  nombre 
de  voix  à  la  dernière  élection. 

MM.  Nicolas-Tol.  Hébert  MM.  André  Pelletier 

Ls-Autoine  Martel  Georges-Ls  Leraoine 

Léandre  Hamelin  Nap.-Joseph  Sirois 

Antoine  Gauvre.au  Joseph-Stanislas  Martel 

Narcisse  Bellenger  Pierre  Lagacé 

Edouard  Bonneau  Thos-Eugène  Beaulieu 


797  — 


Liste  des   (lu'rcs   m'ambres  non  ij'/nsiunws  df  la   suctciCy  par  uriire 
d'a)icicnu(ic  dans  le  sacerdoce. 


MM.  Gharles-Éd.  Poiré 
Anloine  Campeau 
Jean-Noël  Guerlin 
Jean-Ble  Zaoli.  Bolduc 
Edouard  Dulour 
Narcisse  Beaubien 
Joseph  Bourrassa 
Élieniie  Halle 
Basile  Robin 
Joseph-Nérée  Gingras 
Narcisse  Godbout 
François-Xavier  Bégin 
Glovis  Roy 

Julien-Melchior  Bernier 
Jules  Mailley 
Frédéric  Oliva 
Joseph  Lagueux 
Félix  BruaeL 
Fidèle  Morissel 
Éloi-Viclorien  Dion 
Maximin  Fortin 
Félix  Dumontier 
Godefroy  Gandin 
Adolphe  Legaré 
Pierre-Olivier  Drolet 
Georges  Casgrain 
Gharles-Frs  Clou  lier 
Jean-Baptiste  Villeneuve 
Ulric  Rousseau 
F.-X.-Ludger  Biais 
Walstan  Biais 
Joseph  Hoffman 
Honoré  Desruisseaux 
Cyrille  Legaré,  V.  G. 
Patrick  Kelly 


MM.  Narcisse  Gauvin 
Daniase  Malle 
Augustin  Bernier 
Jose[)h-Ainié  Bureau 
Louis-Bailhéli'niy  Halle 
Michel-Edouard  Roy 
Louis-Joseph  Hudon 
Achille  Pelletier 
Prudent  Dubé 
François-Xavier  Méthol 
J.-T.-Aimé  Chaperon 
Augustin  Gauthier 
Narcisse  Forlier 
Hubert  Beaudet 
Charles  Galerneau 
Jos-Etienue  Martin 
Victor  Legaré 
Geo.-Éric  Sauvageau 
Louis-Geo.  Fournier 
Henri  de  Brie 
Achille  Vallée 
Athanase  Lepage 
Napoléon  Cinq  Mars 
Eugène  Frenette 
Charles  Bacon 
James  Ne  vil  le 
Napoléon  Laliberté 
Pantaléon  Bégin 
Pierre  Savoie 
Bernard  Bernier 
Cyriac  Bérubé 
Auguste  Gosselin 
JosOctave  Faucher 
Joseph  Girard 
Laurent-Bénoni  Chabot 


Y98  — 


MM.  Anselme  Boucher 
Elzéar  Aiiclair 
Louis- Joseph  Gagnon 
Jos-Rémi  Desjardins 
Adolphe  Godbout 
AU'red  Bergeron 
Ludger  Marceau 
Charles  Baillargeon 
Jeau-Baplisle  Plamondon 
Louis  Langis 
Joseph-Aimé  Rainville 
Joseph-Octave  Soucy 
Pierre  Boily 
Henri  Paquet 
Joseph-Benoit  Soulard 
Polycarpe  Dassylva 
G.-C.  de  la  Chevrolière 
Maximin  Hudon 
Frangois-Xavier  Gosselin 
Guillaume  Giroux 
Camille  Brochu 
Bernard-Claude  Guy 
Herménégilde  Dubé 
Théophile  Houde 
Louis  Sanfaçon 
Philéas  Lessard 
Placide  Beaudet 
Théophile  Montminy 
Joseph  Marquis 
Léon  Morisset 
Edouard  Leclerc 
Ernest  Hudon 
Darie  Lemieux 
Lucien  Gagné 
Louis-Anselme  Déziel 
Chs-Allyre  Collet 
Éiienne  Grondin 
Edouard  Casault 


MM.  Philippe  Beaulieu 
James  Sexton 
Nazaire  Paquet 
David  Gosselin 
Hospice  Desjardins 
René  Casgrain 
Charles  Bourque 
Théodule  Delagrave 
Zoël  Lambert 
Honoré  Leclerc 
Paul Dubé 
Henri  Têtu 
Onésime  Naud 
Benjamin  Demers 
Cyrille-Alfred  Marois 
Thomas-Grégoire  Rouleau 
Félix  Gendron 
Fortunat  Pelletier 
Lactance  Mayrand 
John  O'Farreil 
Lionel  Lindsay 
Ovide  Godin 
Adelbert  Blanchet 
Ferdinand  Garneau 
Jos-Édouard  Roy 
Jos-Édouard  Parent 
Ludger  Pé russe 
Ernest  Nadeau 
François-H.  Bélanger 
Charles-Edouard  Carrier 
Louis-Quézel 
Janvier-Jacques  Gauthier 
Joseph-Alphonse  D'Auteuil 
Joseph-Alphonse  Huart 
Arthur  Belleau 
Prosper  Meunier 
Jean-Baptiste  Gosselin 
Arthur  Garon 


— 199  — 


MM.  Placide  Roy 

Elzéar-Léon  Moisaii 
Alphonse  Beaudel 
Edouard  Lamontagne 
Louis-David  Guérin 
Éloi  Laliberlé 
Georges  McGrea 
Jean  Boulet 

François  Xavier  Bélanger 
Alfred  Pouliot 
Onésime  Brousseau 
Alfred  Paquet 
Cyrille  Noël 
François-Xavier  Faguy 
Hugh  McGratty 
Georges  Guy 
Joseph  Feuiltault 
Louis-Olivier  Moisan 
Benjan:iin  Dionne 


MM.  Alfred  Boissinot 
Joseph-Élie  Breton 
Wenceslas  Plaisance 
René  Labbé 
Fi'angois  Boulin 
Bruno  Desjardins 
Louis  Tremblay 
Orner  Tanguay 
Jos-Édouard  Rouleau 
Ls  Alfred  Langlois 
Adolphe  Michaud 
J.-B.  Couillard  Dupuis 
Herménégilde  BoufFard 
Arthur  Vaillancourt 
Odilon  Ma  rois 
Edmond  Paradis 
L.-P.  Miville-Deschènes 
Georges  Pelletier 

H.  TÊTU,  Ptre, 

Sec-Trésorier. 


CIRCULAIRE 


ACX    MKMBRKS    DR  I,A    CAISSE    KCCLÉSJ ASTIQUE    SAINT-JOSEPH. 


AncHEvécHÉ  DE  Québec, 
1er  septembre  188G. 


Mon  Cher  Monsieur, 


Je  suis  chargé  par  Messieurs  les  Procureurs  de  la  Caisse 
Ecclésiastique  Saint-Joseph  de  vous  faire  connaître  l'importante 
décision  à  laquelle  ils  sont  arrivés  hier,  dans  leur  assemblée 
annuelle,  et  je  ne  saurais  mieux  faire  qu'en  vous  envoyant  copie 
d'une  partie  du  procès-verbal  : 

«  Après  mûre  et  sérieuse  considération,  les  procureurs,  croyant 
rencontrer  les  désirs  de  la  très  grande  majorité  des  membres  de 


—  800  — 

la  Société,  décident  unanimement  qu'il  est  opportun  de  fixer 
foules  les  pensions  à  la  somme  de  deux  cents  piastres.  Pour 
arriver  à  cet  heureux  résultat,  ils  proposent  aux  membres  les 
modifications  suivantes,  sur  lesquelles  ils  auront  à  se  prononcer  -. 

(t  l'i  Aucun  membre  de  la  société  ne  paiera  une  contribution 
annuelle  moindre  que  sept  piastres  ; 

«  20  Tous  ceux  qui  voudront  à  l'avenir  faire  partie  de  la  So- 
ciété, paieront  une  prime  de  vingt  piastres  en  cinq  versements 
égaux,  payables  dans  les  cinq  premières  années  ; 

«  3"  La  contribution  annuelle  de  chaque  membre  sera  de  deux 
et  demi  par  cent  au  lieu  de  deux  ; 

«  4°  Dans  le  cas  où  les  revenus  de  la  société  ne  suffiraient  pas, 
le  bureau  pourra  prélever  une  répartition  sur  tous  les  membres, 
basée  sur  leur  dernière  contribution  annuelle  ; 

«  5o  Les  articles  7  et  8  des  règles  de  la  société  ne  seront  nul- 
lement affectés  par  les  modifications  proposées. 

(I  Ordre  est  donné  au  secrétaire  d'adresser  une  circulaire  à 
tous  les  membres,  pour  les  prier  de  donner  leur  avis  sur  ces 
changements  à  faire.  » 

C'est  le  désir  formel  de  Son  Éminence  le  Président  et  de  Mes- 
sieurs les  Procureurs,  que  chaque  membre  veuille  bien  répondre 
à  cette  circulaire.  Gomme  il  s'agit  de  l'avenir  de  la  Société  et 
que,  pour  modifier  les  règlements,  il  faut  que  la  majorité  y  con- 
sente, les  abstentions  pourraient  avoir  les  conséquences  les  plus 
graves. 

Soyez  donc  assez  bon  pour  me  faire  parvenir  votre  réponse 
dans  le  courant  du  présent  mois  de  septembre,  afin  que  Son  Émi- 
nence puisse  en  prendre  connaissance  avant  son  départ  pour 
Rome. 

J'ai  l'honneur  d'être, 

Mon  cher  Monsieur, 

Votre  très'dévoué  serviteur, 

H.  TÊTU,  Ptre, 

Secrétaire. 


—  bOl 


ClRCUr.ATRK 


AUV    MKMBRKS    OK    I,  \    CAISSK    KCCI.ÉStASTIQUK    SAIXT-JOSKPH 


Archevêché  de  Québec, 
15  novembre  1880. 


Mon  cher  Monsieur, 


Je  suis  chargé  par  Messieurs  les  Procureurs  de  la  Caisse  Ec- 
clésiastique Saint-Joseph,  de  vous  faire  connaître  ce  qui  s'est 
passé  à  l'assemblée  qu'ils  ont  tenue  à  l'Archevêché,  le  11  du 
présent  mois. 

J'ai  d'abord  eu  rhouncur  d'annoncer  au  bureau  que  224 
membres  ont  répondu  à  ma  lettre  du  1er  de  septembre  dernier, 
concernant  certains  changements  à  faire  au  règlement,  et  que 
50  se  sont  abstenus  ;  188  ont  voté  pour  toutes  les  modifications 
proposées  et  14  ont  voté  contre  ;  21  s'opposent  au  l^r  article 
seulement,  18  au  2e  et  22  au  4c. 

Après  avoir  entendu  la  lecture  de  plusieurs  lettres  et  après 
avoir  discuté  au  long  les  raisons  données  de  part  et  d'autre,  les 
Procureurs  ont  décidé  d'attendre  à  la  prochaine  assemblée  gé- 
nérale, après  la  retraite  ecclésiastique  de  1887,  pour  adopter  ou 
rejeter  définitivement  les  dites  modifications. 

Les  raisons  qui  ont  motivé  cette  ligne  de  conduite  sont  :  le 
grand  nombre  de  malades  (32)  soutenus  actuellement  par  la 
caisse,  le  grand  nombre  de  membres  qui  n'ont  pas  fait  connaître 
leur  opinion,  des  oppositions  de  la  part  de  certains  membresqui 
avaient  d'abord  répondu  affirmativement  et  qui  ne  sont  plus  du 
même  avis,  le  désir  manifesté  par  d'autres  que  des  modifica- 
tions aussi  importantes  soient  discutées  en  assemblée  générale, 
etc.,  etc. 

51 


—  802  — 

Les  messieurs  dont  les  noms  suivent  furent  ensuite  admis  au 
nombre  des  membres  de  la  société  :  MM.  Joseph-Honoré  Fré- 
chi'lte,  Jos.-Thaddéc  Hudon,  Ferdinand  Bégin,  Luc  Lévêque, 
.lean-BapListe  Ruel,  Philippe-Benoît  Garneau,  Joseph  Octave 
Laiijilois,  Pierre  Plante,  Jos.-Télesphore  Lachance,  Célestin  Le- 
mieux,  Philippe  Delisle,  Clément  Lévêque,  Joseph-Elzéar  Galer- 
nean,  Achille  Fiset,  Thomas  Marcoux,  Tancrède  Paquet,  Ls- 
Adolpho  Grenier,  Joseph-Esdras  Laberge,  Louis  Garon,  Frs- 
Xavier  Casgrain,  Alberl  Lamothe,  Théodule  Giguère  et  Aurélien 
Angers. 

Enfui  les  pensions  suivantes  furent  allouées  : 

Pour  M.  Aug.  Beaudry,  8100.00. 
<(     M.  Jules-Mel.  Bernier  S80.00. 
(I      M.  Odilon  Marois  $50.00  (augmentation). 

Le  9  septembre  dernier,  le  bureau  avait  accordé  $200  à  M.  Da- 
vid Gosselui  et  $180  à  M.  Ls  Sansfaçon,  de  sorte  que  la  somme 
totale  des  pensions  volées  pour  l'année  courante  est  actuelle- 
ment de  $3,980.00. 

J'ai  l'honneur  d'être, 

Mon  cher  Monsieur, 
Votre  très  dévoué  confrère, 

H.  TÊTU,  Ptre, 

Secrétaire. 


—  803  — 

i2   17c/.  Ch.  66. 

(BILL  DE  L'ASSEMBLÉE  No   15) 

Acte  pour  incorporer  la  Société  Ecclésiastique  de  Saint-Joseph 
dans  le  diocèse  de  Québec. 

Sanctionné  le  II  septembre  1879. 

ATTENDU  que  la  Société  Ecclésiastique  de  Saint-Joseph  a 
été  formée  dans  le  but  de  secourir  les  membres  de  la  dite  so- 
ciété, en  cas  d'infirmité,  maladie,  vieillesse  ou  incapacité  ;  et 
attendu  que  les  Très  Révérends  Elzéar-Alexandre  Taschereau, 
Archevêque  de  Québec,  Charles-Félix  Gazeau,  Vicaire-Généi-al, 
et  les  Révérends  Joseph-David  Déziel,  Michel  Forgues,  David 
Martineau,  Grégoire  Tremblay,  Joseph  Auclair,  Charles  Tru- 
delle,  François-Xavier  Plamondon,  Jérôme  Sasseville,  Augustin 
Beaudry  et  François  Pilote,  formant  le  bureau  de  direction  de 
la  dite  société,  ont  demandé  par  requête,  en  leur  nom  et  au  nom 
des  autres  membres  de  la  mémo  société,  qu'elle  soit  incorporée, 
pour  assurer  à  tous  ses  membres  et  à  leurs  successeurs,  les 
bienfaits  qui  résultent  de  l'incorporation,  et  attendu  qu'il  est 
juste  d'accéder  à  leur  demande  ;  à  ces  causes,  Sa  Majesté,  par  et 
de  l'avis  et  du  consentement  de  la  Législature  de  Québec,  décrète 
ce  qui  suit  : 

1.  Les  dits  Très  Révérends  Elzéar  Alexandre  Taschereau, 
Archevêque  de  Québec,  Charles-Félix  Gazeau,  Vicaire-Général, 
et  les  Révérends  Joseph-David  Déziel,  Michel  Forgues,  David 
Martineau,  Grégoire  Tremblay,  Joseph  Auclair,  Charles  Tru- 
delle,  François-Xavier  Plamondon,  Jérôme  Sasseville,  Augus- 
tin Beaudry  et  François  Pilote,  et  tels  autres  prêtres  qui  sont 
actuellement  membres  de  la  dite  société,  ou  qui  pourront  le  de- 
venir par  la  suite,  en  vertu  du  présent  acte  et  des  règles  et 
statuts  de  la  dite  société,  seront  et  sont  par  le  présent  constitués 
corps  politique  et  corporation  sous  le  nom  de  :  «  la  Société 
Ecclésiastique  de  Saint-Joseph,  »  et  sous  ce  nom,  pourront  en 
tout  temps,  acheter,  acquérir,  posséder,  avoir,  échanger  et  rece- 


—  804  — 

voir  pour  eux  et  leurs  successeurs,  à  l'usage  et  pour  les  fins  de 
la  diti'  corporation,  des  biens  immeubles  en  cette  province  (ou 
dans  la  puissance  du  Canada),  n'excédant  pas  la  valeur  annuelle 
do  quatre  mille  piastres,  et  pourront  les  vendre  et  aliéner,  ou 
en  disposer  et  en  acheter  et  acquérir  d'autres  à  la  place,  pour  les 
besoins  et  les  fins  susdites. 

2.  Tous  les  biens  mobiliers,  ainsi  que  toutes  les  créances,  droits 
ou  rérlamalions  appartenant  à  la  dite  société,  lors  de  la  passa- 
tion du  présent  acte,  seront  et  sont  par  le  présent  dévolus,  et 
passeront  à  la  corporation  établie  par  le  même  présent  acte, 
laiiuelle  dite  corporation  sera  de  môme  responsable  de  toutes 
les  dettes  de  la  dite  société  et  de  toute  réclamation  contre  elle. 

:\.  Les  règles,  statuts  et  règlements  de  la  dite  société,  en  force 
lors  de  la  passation  du  présent  acte,  seront,  et  continueront 
d'être  les  règles,  statuts  et  règlements  de  la  dite  corporation  ; 
et  les  procureûis,  officiers  ou  administrateurs  de  la  dite  société, 
en  charge  lors  de  la  passation  du  présent  acte,  et  chacun  d'eux, 
continueront  à  remplir  leurs  charges  respectives,  comme  procu- 
l'eurs,  ofliciers  ou  administrateurs  de  la  dite  corporation,  et  à 
en  administrer  et  gérer  les  affaires,  jusqu'à  ce  qu'il  en  soit  élu 
d'autres  pour  les  remplacer,  comme  il  est  prescrit  par  les  dites 
règles,  statuts  et  règlements,  pourvu  que  telles  règles,  statuts 
et  règlements  ne  soient  pas  conti-aires  aux  lois  de  cette  pro- 
vince. 

4.  La  dite  corporation,  quand  elle  en  sera  requise  par  le  lieu- 
tenant-gouverneur, sera  tenue  de  transmettre  annuellement  à 
la  législature,  un  rapport  complet  de  ses  propriétés  mobihères 
et  immobilières,  ainsi  que  de  ses  recettes  et  dépenses  annuelles, 
dans  les  premiers  quinze  jours  de  la  session. 

5.  Le  présent  acte  deviendra  en  force  le  jour  de  sa  sanction. 


—  806  — 


ORGANISATION 

DKS  PÈLERINAGES  DANS  TOUTE  LA  PROVINCE  ECCLÉSUSTIQUK  DK  QL'ÉBKO 


1°  Il  faut  avant  tout  que  le  curé  ou  autre  prêtre  qui  veut 
organiser  un  pèlerinage,  en  demande  par  écrit  la  permission  à 
rÉvèque  du  lieu  d'où  doit  parlir  le  pèlerinage,  exposant  le  terme 
du  pèlerinage,  le  but  de  l'emploi  qui  sera  fait  du  profil  net,  le 
jour  du  départ  et  celui  du  retour,  le  mode  de  transport. 

2°  Les  pèlerinages  organisés  sans  la  permission  de  l'Évéque, 
sont  défendus. 

3°  Une  fois  la  permission  obtenue,  le  chef  du  pèlerinage 
devra  avertir  le  curé  ou  le  recteur  de  l'église  à  visiter,  lui  fai- 
sant connaître  le  jour  et  l'heure  probable  de  l'arrivée  et  du 
départ,  le  nombre  probable  de  pèlerins,  et  le  mode  de  transport, 
ainsi  que  la  permission  obtenue  de  l'Ordinaire  des  pèlerins.  Cet 
avis  doit  être  donné  assez  tôt  pour  que  le  curé  ou  recteur  ait  le 
temps  de  répondre  qu'il  n'y  a  pas  d'obstacles. 

4°  Autant  que  possible,  les  pèlerinages  devraient  avoir  lieu 
un  autre  jour  que  le  dimanche. 

5o  En  vertu  du  présent  règlement  et  à  moins  d'une  défense 
spéciale  faite  par  l'Ordinaire  d'un  des  diocèses  de  cette  Province, 
pour  ce  qui  concerne  son  diocèse,  le  prêtre  qui  est  chef  du  pèle- 
rinage et  qui  a  obtenu  la  permission  écrite  de  son  Ordinaire, 
peut  inviter  à  l'accompagner  tout  prêtre  approuvé  et  lui  commu- 
niquer juridiction  de  prêcher  et  de  confesser  en  allant  et  reve- 
nant et  dans  le  lieu  même  du  pèlerinage  ;  ils  pourront  alors 
absoudre  de  tous  les  cas  réservés  soit  au  Souverain  Pontife,  soit 
à  l'Ordinaire,  et  même  du  parjure,  sauf  les  cas  de  la  bulle  Sacra- 
mentum  pœnitenlix^  de  Ben.  XIV.  Ces  pouvoirs  peuvent  être  oxer- 
cés  même  dans  le  cas  où  l'on  traverse  un  autre  diocèse  de  la  pro- 
vince et  où  le  terme  du  pèlerinage  est  aussi  dans  un  autre  dio- 
cèse de  la  province.  (MM.  les  curés  auront  soin  de  ne  pas  laisser 
vacantes  plusieurs  paroisses  voisines.) 


—  806  — 

()<•  Pour  pouvoir  confesser  durant  le  voyage,  il  faut  avoir  un 
surplis,  une  élole,  et  une  gi'ille  pour  confesser  les  femmes,  selon 
la  discipline  (h"  la  province.  Si  l'on  confesse  dans  un  appartement 
privé,  la  porte  de  cet  appartement  doit  être  lipissée  ouverte  et  il 
doit  y  avoir  nue  lumière  durant  la  nuit. 

7"  Le  profit  total  de  la  qnèti.'  faite  dans  l'église  ou  dans  les 
alentour?,  appartient  à  ré.eliso  du  pèlei'inage. 

8-  Qand  le  pèlerinage  est  organisé  pour  le  profit  d'une  autre 
boiuie  œuvre,  la  moitié  an  moins  du  profit  doit  être  laissée  à 
l'église  du  pèlerinage. 

0'^  En  arrivant  au  lieu  du  pèlerinage,  le  chef  devra  présenter 
et  laisser  au  curé  ou  au  recteur  de  l'église,  la  permission  écrite 
donnée  par  l'Évèque  du  lieu  d'où  le  pèlerinage  est  parti. 


Québi'c,  0  octobre  1877. 


'l  E.-A.,  Arch.  de  Québec, 

-{-  L.-F.,  Év.  des  Trois-Rivières, 

f  Jean,  Év.  de  St-G.  de  Rimouski, 

-j-  Édouard-Ghs,   Év.  de  Montréal, 

-J-  Antoine,  Ev.  de  Sherbrooke, 

7  J. -Thomas,  Év.  d'Ottawa, 

7  L.  Z.,  Év.  de  St-Hyacinthe 


iVii 


TABLE  DES  MATIERES 


SON  ÉMINENCE  LE  CARDINAL  TASCHEREAU 

(Suite) 

187Y 

Pagb 

(62)  Mandement   à  l'occasion   du   cinquantième  anniversaire   d'épiscopat  de 

Notre  Saint-Pôre  le  Pape  Pie  IX 5 

Adresse  du  clergé  de  la  Province  de  Québec  au  Saint-Pùre 7 

Déclaration   de  l'Archevêque  et  des  Évoques  de  la  Province  ecclésiastique 

de  Québec,  au  sujet  de  la  loi  électorale 10 

(63)  Mandement  sur  les  persécutions   qu'endure   actuellement  le  Souverain 

Pontife,  et  sur  l'Apostolat  de  la  prière 14 

Monitum  ad  Eev.  Parochos  Archidiœcesis  Quebecensis   circa  Pastoralem 

N.  63 21 

(64)  Circulaire  au  Clergé.— I.  Retraites.— IL  Propagation  de  la  Foi.— III.  Rap- 

port annuel. — IV.  Apostolat  de  la  prière 22 

(65)  Mandement  des  Évêques  de  la  Province  Ecclésiastique  de  Québec  promul- 

guant le  bref  qui  nomme  Sainte  Anne  patronne  de  la  dite  Province...       25 

(66)  Circulaire  aux  curés  au  sujet  de  la  mouche  à  patates 38 

(67)  Circulaire  au  clergé.— I.  Retraites  particulières  à  faire. — II.  Examens  des 

jeunes  prêtres.- III.  Société  Saint-Joseph.— IV.  Souscription  en 
faveur  du  Collège  de  Sainte-Anne.— V.  Décret  nouveau  sur  le  mois  de 
Saint-Joseph.— VI.  Ouvrage  de  Mgr  De  Angelis  sur  le  droit  canonique, 
recommandé ''^ 

(68)  Circulaire  des  Évêques  de  la  Province  Ecclésiastique  de  Québec  au  clergé 

de  la  dite  Province  au  sujet  de  la  politique 44 

Instrnctio  ad  concionatores  et  ad  confcssariosProvinciae  Quebecensis  circa 

modum.  agendi  cum  iis  qui  suffragium  suum  vendant  in  electione 49 


—  808  — 

Page 

(61))  Lettre  pastorale  des  Évêques  de  la  Province  Ecclésiastique  de  Québec  au 

51 
ïujet  de  la  politique 

(70)  l-irculairc  au  cicrg(:'.— I.  Caisse  Saint-Joseph.— II.  Documents  officiels 
appartenant  à  la  fabrique.— III.  Mandement  du  25  mai  1876  main- 
tenu.—IV.  Intentions  de  messes  à  acquitter  bientôt— Défense  d'en 
envoyer  ailleurs— Registre  spécial  pour  intentions  de  messes.— V. 
Orai.'^on  Deun...  refugiuw,  à  dire  encore. -VI.  Addition  à  la  profes- 
sion de  loi  do  Pic  IV,  et  correction  à  faire  dans  le  rituel.— VIL 
Salaire  du  vicaire. — VIII.  Règlement  concernant  les  bazars. — IX. 
Encourager  le  journal  "  Le  Foyer  domestique  " 54 

1878 

(71)  Mandement  sur  la  convocation  du  sixième  concile  provincial  de  Québec...       59 

(72)  Circulaire  au  clergé.— I.  Explication  au  sujet  des  honoraires  de  messes.— 

IL  Mois  de  Saint  Joseph.- IIL  Rubriques  de  l'office  de  Saint  Fran- 
çois- de  Sales.- IV.  Nouvelle  permission  de  garderie  Saiut-Sacreraent 
dans  les  sacristies  en  hiver,  avec  autel  privilégié. — V.  Messe  basse 
do  minuit  avec  communion  dans  les  couvents,  et  autel  privilégié  dans 
les  oratoires  privés  des  couvents "1 

(73)  Mandement  à  l'occasion  de  la  mort  de  Pie  IX 66 

(74)  Mandement  annonçant  l'élection  de  Notre  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIIL       72 

(75)  Circulaire  au  clergé.— I.  Les  élections  prochaines.     Mandement  à  lire  ; 

fraudes  à  condamner  ;  pastorale  et  circulaire  du  11  octobre  1877  à 
suivre.— II.  Quijte  pour  le  diocèse  de  Chatham.— III.  Annales  de  la 
Propagation  de  la  Foi. — IV.  Manuel  des  paroisses  et  fiibriques  recom- 
mandé (2e  édition) 76 

(76)  Circulaire  au  clergé.— I.  Visite  pastorale.— II.  Retraites.— III.  Propaga- 

tion de  la  Foi. — IV.  Rapport  annuel. — V.  Confession  des  enfants 
duriint  l'année. —  \'I.  Avis  à  donner  concernant  les  insectes  qui  dévo- 
rent les  patates 80 

(77)  .Mandement  pour  la  déposition  solennelle  des  restes  mortels  de  Mgr  Fran- 

çois do  Laval  de  Montiaorenej'  dans  la  cliapellc  du  Séminaire 87 

(78)  Lettre  pastorale  des  Pères  du  sixième  concile  de  Québec 94 

Lettre  encyclique  de  Notre  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII 112 

(79)  Circulaire. — Conseils  pour  la  destruction  de  la  mouche  à  patates 123 

Mandement  ;\  l'occasion  de  l'ércclion  du  Siège  de  Chicoutimi 125 

(80)  Ciivulaire  au  clergé.— I.  Mort  du  Cardinal  Franchi  et  de  Mgr  Conroy.— 

IL  Précautions  5  prendre  dans'l'achat  des  cierges.— III.,  Assemblées 


—  809  — 

Page 

publiques  à  empêcher  dans  le  voisinage  des  églises. — IV.  K(?solutiou 

de  quelques  cas  de  conscience  concernant  les  élections 128 

(81)  Circulaire  au  clergé. — I.  Lettre  de  Léon  XIII. — II.  Collège  de  Sainte-Anne. 
— III.  "  La  petite  œuvre  du  cœur  de  Jésus  ". — 1\'.  La  Propagation 
de  la  Foi.— V.  Quarante  Heures  de  1879. — VI.  Conférences  de  1879. 
— VII.  Renuirques  sur  les  rapports  annuels. — VIII.  Privilège  ])er- 
sonnel  d'autel  à  demander. — IX.  Table  des  niundumcnts  et  circulaires. 
— Késumé  des  ordonnances  en  force  dans  l'archidiocèse 131 


1879 


(82)  Mandement  promulguant  une  Encyclique  de  Léon  Xlll 140 

Lettre  Encyclique  de  Notre  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII 145 

(83)  Circulaire  au  clergé. — I.  Visite  pastorale. — II.  Au  sujet  de  la  réserve  du 

parjure. — III.  Mandements  à  faire  relier. — IV.  -Vpplication  et  hono- 
raire de  la  seconde  messe,  quand  on  est  autorisé  à  biner. — A'.  Indul- 
gences do  la  formule  de  consécration  au  Sacré  Cœur  de  .Jésus,  qui  !>e 
trouve  dans  l'appendice  du  rituel. — VI.  Annales  de  la  Prop.-igation 
de  la  Foi ]5(î 

(84)  Mandement  sur  le  Jubilé  de   187'.) Itil 

Lettres  Apostoliques  de  Léon  XIII  promulguant  un  Jubile  Universel  pour 

implorer  le  secours  divin 166 

Instructio  ad  clerum  Quebecensem  circa  jubilciiin  anni  187'.' 172 

(85)  Circulaire  au  clergé  au  sujet  du  Jubilé 175 

(86)  Circulaire  au  clergé. — I.  Jubilé  prolongé  jusqu'à  la  fin  d'août. — IL  Offices 

nouveaux  accordés  à  la  Province. — III.  Retraites. — IV.  Divers  avis 
déj.à  donnés  dans  la  circulaire  Xo  76. — V.  Formule  de  consécration 
au  Sacré  Cœur...... 177 

(87)  Circulaire  au  clergé. — I.    Quête  en   faveur  dos  paroissiens  d'IIébertvillo 

et  de  Saint-Jérôme. — II.  Explication  sur  la  juridiction. — III.  Dou- 
bles des  mandements  et  circulaires  à  envoyer. — IV.  Obligation  des 
curés  qui  ont  deux  paroisses,  concernant  la  messe  ^jro  7Jo/>u/o. — V. 
Statistique  des  décès  abolie  jusqu'à  nouvel  ordre. — VI.  Explications 
au  sujet  de  l'examen  des  jeunes  prêtres 179 

(88)  Circulaire  au  clergé. — I.  La  bulle  ^Elerni  Putris  du  4  août  1879  surlaphi- 

loso])hie  chrétienne. — II.  Indulgence  du  25c  anniversaire  du  dogme 
de  l'Immaculée  Conception. — III.  Indulgences  et  privilèges  de  la 
Propagation  de  la  Foi. — Apostolat  de  la  prière. — IV.  L'Œuvre  des 


—  810  — 

Page 
Tabernacles. — V.  Tableau  généalogique  à  donner  en  demandant  des 

dispenses - 183 

(89)  Circulaire  au  clergé. — I.  Cinquantième  anniversaire  de  l'ordination  de 
Monseigneur  Cazeau. — II.  Ouvrage  sur  la  "  Discipline  du  diocèse  de 
Québûo  "  annoncé 186 


1880 


(90)  Circulaire  au  clergé. — I.  xipostolat  de  la  prière. — II.  Visite  pastorale  de 

1880. — III.  Réforme  du  petit  Catéchisme. — IV.  Induit  sur  la  messe 
à  dire  par  un  curé  chargé  de  plusieurs  paroisses  canoniquement  éri- 
gées.— V.  Brochure  contre  l'intempérance,  recommandée 188 

(91)  Mandement  sur  l'observation  des  dimanches  et  fêtes 197 

(92)  Circulaire  au  clergé. — I.  Retraites  et  rapport  annuel. — II.  Tableau  géné- 

alogique à  faire  quand  on  demande  dispense, — III.  Apostolat  de  la 
prière. — IV.  Décrets  sur  le  lieu  où  doivent  se  conserver  les  saintes 

huiles. — V.  Fête  nationale  du  24  juin 203 

Mandement  au  sujet  des  sociétés  de  travailleurs 205  (2^ 

(93)  Circulaire  au  clergé. — I.  Avis  au  sujet  de  la  retraite. — ^11.  Peines  portées 

contre  certains  émeuticrs. — III.  Denier  de  Saint-Pierre  et  Apostolat 

de  la  prière. — IV.  Avis  sur  la  correspondance  pendant  la  visite 206 

(94)  Lettre  pastorale  desÉvêques  de  la  Province  Ecclésiastique  de  Québec,  sur 

le  respect  dû  à  la  parole  de  Dieu  et  au  sacrement  de  pénitence 208 

(95)  Mandement  sur  la  colonisation 215 

Mandement  à  l'occasion   du    200e   anniversaire    de    l'établissement   des 

Frères  des  Écoles  Chrétiennes 221 

(96)  Circulaire  au  clergé. — I.  Pouvoir  d'indulgencier  les  chapelets,  renouvelé. 

— II.  Précautions  à  prendre  pour  mettre  les  archives  en  sûreté. — III. 
Abus  à  réformer  au  sujet  du  drap  mortuaire. — IV.  Indulgences  à 
gagner  dans  les  sacristies  en  hiver. — V.  Enregistrement  de  certains 
documents  à  renouveler 223 

(97)  Circulaire  au  clergé. — I.  Dictionnaire  généalogique  des  familles  canadien- 

nes, recommandé. — II.  Importance  de  faire  constater  de  suite  le 
décès  des  personnes  qui  meurent  hors  de  la  province. — III.  Article  6 
du  règlement  sur  les  pèlerinages. — IV.  Livres  distribués  par  les  So- 
ciétés bibliques 22H 


—  811  — 


1881 


Page 

(98)  Mandement  promulguant  ure  Encyclique  de  Notre  Snint-Père  le  Pape  Léon 

XIII,  sur  l'œuvre  de  la  Propagation  de  la  Foi 229 

Lettre  Encyclique  de  Notre  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII 233 

(99)  Circulaire  au  clergé. — I.  Visite  pastorale  de  1881. — II.  Office  des  Saints 

Cyrille  et  Méthode. — III.  Litanies  prohibées. — IV.  Encyclique  sur 

la  Propagation  de  la  Foi. — V.   Lettres  d'argent  à  enregistrer 240 

(100)  Circulaire  au   clergé. — I.  Monsieur   Marois  chargé  des  messes. — II.  .\vis 

sur  le  recensement. — III.  Instruction  sur  les  reliques 24.S 

(101)  Mandement  promulguant  l'Encyclique  sur  le  Jubilé  do  1881 245 

Lettres  Apostoliques  de  Notre  Très  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII  annon- 
çant un  jubilé  extraordinaire 251 

Instructio  ad  cierum  Quebeeensem  circa  jubileum  anni  1881  257 

(102)  Circulaire  au  clergé. — I.  .Jubilé.   Abstinence  stricte. — IT.  Retraites  et  rap- 

port annuel. — III.  Denier  de  Saint-Pierre  en  1880. — 1\'.  Indulgence 

n;  articula  mortis. — V.  Les  Quarante- Heures  doivent  durer  deux, jours.      2fi0 

(103)  Circulaire  nu  clergé. — Procession  à  faire  contre  la  sécheresse 2fi3 

(104)  Circulaire  au  clergé. — I.  Instruction   du  Saint-Siège  sur  la  conduite  du 

clergé  dans  la  politique. — II  Décret  sur  la  succursale  de  l'Université 
à  Montréal. — III.  Messe  et  vêpres  notées  de  l'office  du  Très  Saint 
Rédempteur. — IV.  Colonisation.— V.  Orphelinat  des  Sœurs  de  la 
Charité 2(54 

Documents  émanés  du  Saint-Siège  sur  la  conduite  du  clergé  dans  la  poli- 
tique, l'influence  indue  et  l'Université- Lav.al,  13  septembre  1881 -'«7 

Circulaire  au  clergé  de  la  Province  Ecclésiastique  de  Québec,  pour  lui 
communiquer  les  décisions  du  Saint-Oflice  sur  les  difficultés  reli- 
gieuses       -~*^ 

Déclaration  de  l'Archevêque  et  des  Évêques  de  la  Province  Ecclésiastique 

de  Québec  concernant  certains  écrits  publiés  contre  l'Université-Laval.     275 

(105)  Circulaire  au  clergé. — I.  Te  Deum  pour  les  grâces  du  Jubilé. — II.  Litanies 

supprimées  après  la  messe. — TH.  Indulgence  de  la  visite  pastorale. — 

IV.  Conférences  théologiques  de  1882 278 


—  812  — 

1882 

Paob 
(106)  Circulaire  au  clergé.— I.  Compte-rendu  de  la  Société  de  colonisation  du 

diocèse  de  Québec. — II.  Visite  pastorale  de  1882 280 

(107  Miindement  sur  le  respect  dft  aux  décisions  du  Saint-Siôge 286 

(108)  Mandement   promulguant   les    décrets    du    sixième  concile  provincial   do 

Québec 29? 

(109)  Circulaire  au  clergé.— I.  Promulgation  du  sixième  concile  provincial.— 

IL  Des  parrains  pour  la  confirmation.— III.  Officialité  établie  dans 
le  diocèse.— IV.  Indulgence  do  la  fête  des  Saintes  Reliques  étendue  à 
l'octave. — V.  Comité  de  vigilance  contre  l'intempérance,  recommandé. 
— VI.  Cercles  agricoles  et  colonisation,  recommandés. — VII.  Nouvelles 
leçons  du  second  nocturne  de  l'office  de  Saint  Thomas  d'Aquin .305 

(110)  Ordonnance  pour  défendre   la  lecture  d'une  brochure  contre  l'Université 

•  Laval 31 2 

(111)  Lettre  Pastorale  des  évêques  de  la  Province  Ecclésiastique  de  Québec  or- 

donnant une  quête  annuelle  en  faveur  de  la  Terre-Sainte 314 

(112)  Circulaire  au  clergé.-L  Solennité  du  Sacré-Cœur.- IL  Retraites.— IIL 

Denier  de  Saint-Pierre  pour  1881.— IV.  Avis  sur  les  pèlerinages.— V. 
Transmission  des  saintes  huiles  le  jeudi-saint.— VI.  Livres  des  soci- 
étés bibliques. — VIL  Manuel  du  citoyen  catholique,  recommandé .■il9 

(11;!)  Lettre  Pastorale  pour  défendre  la  lecture  du  "  Courrier  des  États-Unis  ".     324 

(114)  Circulaire  au    clergé.— L  Profession    de   foi    à   émettre.— II.    Nouveaux      .„ 
membres    de     l'officialité.— IIL     Conférences    ecclésiastiques.— IV. 
Quête  pour  la  colonisation.     Autres  œuvres    recommandées.  —    V. 
Souscription  au  fonds  de  la  Caisse  Ecclésiastique  Saint-Joseph ,327 

(IL-i)  Circulaire  au  clergé  de  la  Province  Ecclésiastique  de  Québec,  au  sujet  de 

la  tenue  dos  registres 330 

(116)  Circulaire  au  clergé.— L  Encyclique  de  Léon  XIII  à  l'Espagne  et  lettre 
du  Cardinal  Simeoni.— IL  Visite  pastorale  de  1883.- IIL  Avis  sur 
les  demandes  de  dispenses  pour  mariages  mixtes.— IV.  Quête  du  ven- 
dredi-saint.—V.  Ne  pas  favoriser  les  souscriptions  étrangères  non 
approuvées. — VI.  Confesseurs  extraordinaires  dans  les  coaimunautés. 
—VIL  Nappes  d'autel.— VIII.  Denier  de  Saint-Pierre  en  1882.- IX. 
Société  de  colonisation  en  1882.— X.  Les  sociétés  secrètes.— XL  Avis 

à  donner  concernant  l'enregistrement  de  certains  douaires .335 

Encyclique  de  Notre  Saint-Père  le  Papo  Léon  XIII  aux  Évêques  d'Espagne     340 


—  813  — 
1883 

Pàob 

(117)  Mandement  promulguant  un  décret  du  Souverain  Pontife  relatif  à  l'Uni- 

versité-Laval      349 

(118)  Lettre  Pastorale  des  Évêques  de  la  Province  Ecclésiastique  do  Québec  en 

faveur  des  Écoles  du   Xord-Ouest 356  ■^ 

(119)  Circulaire    au   clergé. — I.    Retraites. — II.    Pèlerinages. — III.   Lettre    du 

Cardinal  Monaco-Lavaletta  au  sujet  des  reliques. — IV.  Denier  de 
Saint-Pierre  pour  1882. — V.  Petit  manuel  du  jeune  médecin  catholi- 
que.— VI.  Mandement  et  quête  en  faveur  des  Écoles  du  Nord-Ouest..     362 

(120)  Circulaire  au  clergé. — Indulgence  accordée  aux  bienfaiteurs  des  Écoles  du 

Nord-Ouest 364 

(121)  Mandement  sur  les  Sociétés  Secrètes 366 

(122)  Circulaire  au  clergé. — Processions  autorisées 370 

(123)  Circulaire  au  clergé. — Au  sujet  de  la  franc-maçonnerie 371      , 

(124)  Circulaire  au  clergé. — Prières  du  Rosaire  dans  le  mois  d'octobre 372 

(125)  Circulaire  au  clergé. — I.  Œuvre  de  V adoration  réparatrice,  recommandée. 

— II.  Direction  pour  les  fêtes  patronales  dans  chaque  paroisse. — III. 
Ofifices  votifs  destinés  à  remplacer  les  offices  fériau.x. — IV.  Nombre 
d'oraisons  aux  messes  de  requiem  chantées. — V.  Au  sujet  du  Tiers- 
Ordre  de  Saint-François  d'Assise. — VI.  Monsieur  le  Grand  Vicaire 
Legaré  chargé  de  recevoir  les  intentions  de  messes  à  commencer  le  1er 
janvier  1884. — VII.  Au  sujet  de  l'empêchement  d'affinité  spirituelle. 
— VIII.  Formule  d'acte  de  décès  à  faire  lorsqu'un  cadavre  est  livré 
à  la  dissection. — IX.  Précautions  contre  certains  chevaliers  d'indus- 
trie      375 


h 


1884 

(126)  Mandement  sur  les  prières  il  faire  pour  l'Église 383 

(127)  Circulaire  au  clergé. — I.  Condamnation  de  la  brochure  :  La  source  du  mal 

de  l'époque  au,  Canada,  par  un  catholique. — II.  Induit  concernant  les 
cierges. — III.  Quelques  corrections  dans  les  leçons  du  bréviaire. — IV. 
Quêtes  pour  la  Terre-Sainte  et  pour  les  Ecoles  du  Nord-Ouest. — V. 
Œuvre  de  Vadoration  réparatrice 391 

(128)  Mandement  en  faveur  de  la  Sacrée  Congrégation  de  la  Propagande 394 

(129)  Circulaire  au  clergé. — I.  Voyage  à  Rome. — II.  Monsieur  le  Grand  Vicaire 
C.  B.  Legaré,  administrateur. — III.  Visite  pastorale. — IV.  Retraites.     402 


I 


—  814  — 

Page 

Circulaire. — Encyclique  sur  la  franc-maçonnerie 403 

Lettre  Encj'clique  do  Ldon  XIII  sur  la  tnuic-maçonuerie  404 

(ISO)  Mandement  promulguant  une  Encyclique  du  Souverain  Pontife  contre  la 

franc-maçonncrio 429 

Circulaire  au  ■•lergé  à  l'occasion   du   dix-neuvième  centenaire  de  la  nais- 
sance de  la  .Sainte  Vierge 436 

Circulaire  au  clergé. — Prières  publiques  pendant  le  mois  d'octobre 438 

Lettre  Encyclique  de  Notre  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII 440 

Circulaire  au  clergé. — Au  sujet  de  deux  sociétés  secrètes 444 

Lettre  Pastorale  pour  condamner  le  "  Royal  Muséum  "  448 

1885 

Circulaire  à  MM.  les  Curés  de  Québec   et  des  environs,  contre   certaines 

représentations  théâtrales 450 

(ni)  Circulaire  au  clergé. — I.  Indulgence  en  faveur  des  congréganistes. — II. 
Ca?  réservé  aboli. — III.  L'oraison  Deus  refugium  au  salut  et  à  la 
grand'messe  du  dimanche. — IV.  Liste  et  registre  des  parrains  de  con  • 
firmation. — V.  Parrain  du  baptême  ne  peut  l'être  de  la  confirma- 
tion.— VI.  Décision  du  Saint-Office  sur  certaines  sociétés  secrètes. — 
VII.  Établissement  du  Tiers-Ordre  de  Saint-François.  —  VIII. 
"  L'Acte  de  tempérance  du  Canada  "  ou  "  Scott  Act."— IX.  Décision 
sur  la  craniatomie  ou  embryotomie. — X.  Souscription  à  la  Caisse  Saint- 
Joseph  451 

(132)  Mandement  promulguant  l'Encyclique  du  17  septembre  1882  sur  le  Tiers- 

Ordre  de  Saint-François 460 

Lettre  Encyclique  de  Notre  Saint-Père  le  Pape  Léon  XIII 465 

(133)  Circulaire  au  clergé. — I.  Prières  pour  la  paix. — II.  Temps  de  la   commu- 

nion pascale 477 

(134)  Circulaire  au  clergé. — I.  Permission  de  commencer  matines   à  2  heures, 

renouvelée. — II.  Retraites. — III.  Organisation  du  transport  des  saintes 
huiles. — IV.  Écoles  du  Nord-Ouest. — V.  Tiers-Ordre  de  Saint-Fran- 
çois.— Vr.  Prières  et  brochures  condamnées. — VIL  Processions  auto- 
risées.— VIII.  A  qui  faut-il  demander  des  dispenses  d'empêchements 
occultes? 478 

(135)  Mandement  concernant  une  souscription  pour  le  maître-autel   de   l'église 

de  Sainte-Anne  de  Beaupré 482 

(136)  Circulaire  au  clergé. — I.  Te  Deum  à  chanter. — II.  Adoration  réparatrice. 

— III.  Réponse  sur  la  manière  de  faire  le  chemin  de  la  croix 488 


—  815  — 

Paor 

(137)  Circulaire  au  clergé. — I.  Lettre  du  Pape  au  Cardinal  Guibort. — II.  Décret 

du  Saint-Office  concernant  les  dispenses. — III.  Décrets  du  Saint- 
Office  sur  l'excommunication  mineure  et  l'absolution  du  complice. — 
IV.  Pouvoir  d'indulgencier  les  chapelets,  renouvelé. — V.  Calices  et 

patènes  non  conformes  aux  rubriques 490 

Lettre  de  Sa  Sainteté  au  Cardinal  Guibert 404 

(138)  Mandement  ordonnant   la   recitation   du    chapelet   et   dos   litanies  de  la 

Sainte  Vierge  pendant  le  mois  d'octobre 500 

(139)  Circulaire  au  clergé. — I.  Règlement  du  bureau  de  sauté,   concernant  la 

picote. — II.  Réponse  du  Saint-Siège  au  sajet  de  l'interprétation  do 
décret  du  25  juin  1885,  circa  obligationem  declarandiincestum. — III. 
Quête  pour  la  colonisation. — IV.  Rapport  annuel  de  1886 604 

(140)  Mandement  promulguant  l'Encyclique  Immortale   Dei  sur  la  constitution 

chrétienne  des  États 507 

Lettre  Encyclique  de  Léon  XIII  sur  la  constitution  chrétienne  des  États.     515 

1886 

(141)  Mandement  sur  le  Jubilé  de  1886 541 

Instructio  ad  clerum  Quebecensem  circa  jubileum  anni  1886 547 

(142)  Mandement  sur  la  convocation  du  septième  concile  provincial  de  Québec.  550 
Circulaire  au  clergé,  au  sujet  du  jubilé 552 

(143)  Mandement  sur  certaines  sociétés  défendues 554 

(144)  Circulaire  au  clergé. — I.  Denier  de  Saint-Pierre  en  1885. — II.  Honoraires 

de  messes  envoyés  hors  du  diocèse. — III.  Défense  de  vendre  des  bois- 
sons dans  les  bazars. — IV.  Bureau  de  santé  et  épidémies. — V.  Re- 
traites.— VI.  Voile  humerai  à  porter  dans  la  bénédiction  donnée  aveo 
le  ciboire. — VII.  Indulgence  in  articula  morti»  ;  réponse  de  la  Sacrée 
Congrégation  des  Indulgences. — VIII.  Induit  concernant  la  solennité 
de  Saint  Michel. — IX.  Réponse  de  la  Sacrée  Pénitencerie  concernant 
le  jeûne  eucharistique  et  l'heure  dite  de»  chemin»  de  fer. — X.  Quête 
pour  l'autel  de  Sainte-Ânne 558 

(145)  Circulaire  au  clergé. — Au  sujet  de  la  visite  pastorale 563 

(146)  Lettre  Pastorale  des  Pères  du  septième  concile  de  Québec 564 

Circulaire  au  clergé. — Pour  lui  annoncer  l'élévation  de  l'Archevêque  à  la 

dignité  de  Cardinal 584 

Circulaire  au  clergé. — Invitation  aux  fêtes  de  la  Barrette  cardinalice 685 

(147)  Circulaire  au  clergé. — I.  Bénédiction  du  Saint-Sacrement  aveo  le  ciboire, 

en  octobre. — H.  Crémation  des  cadavres  prohibée. — LU.  iîouveUe» 


—  816  — 

Page 
priôros  i\  la  suite  des  messes  basses.— IV.  Formule  des  actes  do  baptCme 
il  observer.— V.  Chapitre  cogentcs  de  la  bulle  Apostolicœ  Sedis  expli- 
qu(:i._VI.  Sermon»  des  jeunes  prêtres  pour  1887.— VII.  Heure  de  la 

Sonnerie  de  VAng^uH,  changde 586 

(148)  i'iroulair.'  au  olorg(5.— Pour  corriger  un  passage  de  la  circulaire  No  147...     590 

(M9)  Circulaire  au  clergé.— Pour  condamner  "  La  Lanterne  " 591 

(150)  Mandement  au  sujet  de  l'Université-Laval 592 

(i:,1)  Mandement  ordonnant  au  clergé  et  .\  tous  les  fidèles  de  rArchidiocèse  de 
Québec  qui  ont  en  mains  des  écrits  de  Monseigneur  de  Laval,  premier 

év<}que  de  Québec,  de  les  transmettre  à  l'Archevêché fiOO 

Circulaire  au  clergé.— Adresse  du  clergé  au  Saint-Père  et  réponse  de  Son 

Éminence  le  Secrétaire  d'État 602 

188Y 

(152)  Mandement  annonçant  le  Jubilé  sacerdotal  de  Léon  XIII 608 

(i:.:n  Circulaire  !iu  clcrgé.—I.  Départ  pour  Rome.— II.    M.   le  Grand  Vicaire 

Legaré,  administrateur  612 

(154)  Circulaire  au  clergé. — A  lire  seulement  dans  les  paroisses  où  il  y  a  des 

Chevaliers  du  travail 61.3 

(155)  Circulaire  au  clergé.— I.  Retraites.— IL  Précautions  à  prendre  quand  le 

domicile  des  épou.x  n'est  pas  absolument  certain. — III.  Pouvoir  d'iu- 
dulgencicr  des  crucifix  portant  les  indulgences  du  chemin  delacroix, 
accordé  aux  prêtres  actuels  de  l'Arcbidiocôse.  Induit  du  6  mars  1887. 
— IV.  Vin  de  messe  recommandé 615 

(156)  Circulaire  au  clergé. — Procession  contre  la  mouche  à  patates 619 

(157)  Mandement  ordonnant  un  Te  Deum  à  l'occasion  du  Jubilé  sacerdotal  de  Sa 

Sainteté  Léon  XIII 620 

(158)  Circulaire  au  clergé. — I.  Erreur  corrigée  dans  la  circulaire  155,  relative 

au  chemin  de  la  croix  fait  avec  un  crucifix  bénit. — II.  Permission 
ot  indulgence  de  la  messe  du  premier  vendredi  du  mois. — III.  Soirées 
dramatiques  et  autres  réunions  défendues  les  dimanches  et  fêtes  d'o- 
bligation.— IV.  Enregistrement  nécessaire  des  personnes  qui  font 
partie  d'une  confrérie  quelconque  ayant  un  scapulaire. — V.  Sermons 
à  faire  par  les  jeunes  prêtres  pour  1888. — VI.  Assurance  des  édifices 

religieux 627 

(169)  Circulaire  au  clergé. — I.  Erreur  corrigée  dans  le  mandement  du  1er  dé- 
cembre.— II.  Adoration  réparatrice 630 


—  817  — 
APPENDICE 

Pagh 

Itinéraires  des  visites  pastorales ôSô 

Sommes  recueillies    dans    le   diocùse    do    Québec  pour  le  denier  do  Saint- 
Pierre  pendant  les   années   1877,  1878,  1879,  1880,  1881,  1882,  1883, 

188-l,1885et  1886 656 

Femmes  recueillies  dans  le  diocèse  do  Québoo  pour  la  société  do  colonisa- 
tion pendant  les  années  1881,  1882,  1883,  1884,  1885  et  1886 668 

Dépenses  de  la  société  do  colonisation  de  1881  à  1887 679 

QusDstiones  colUtionibus  theologicis  discutiondœ  in   archidiœcesi   Quebe- 

consi 685 

Liste  des  arrondissements  pour  les    conférences  ecclésiastiques  du  diocèse 

de  Québec,  18  octobre  1883 723 

Caisse  Ecclésiastique  Saint-Joseph. — Procès-verbaux   des   assemblées  du 

bureau  tenues  à  Québec 726 

Extrait  du  livre  des  Recettes  de    la  Société    Ecclésiastique  Saint-Joseph 

1877-1887 764 

Circulaire  à  MM.  les  Membres  de  la  Société  Ecclésiastique  Saint-Joseph..     795 

Circulaire  aux  Membres  de  la  Caisse  Ecclésiastique  Saint-Joseph 791) 

Circulaire  aux  Membres  do  la  Caisse  Ecclésiastique  Saint-Joseph  801 

Acte  pour  incorporer  la  Société  Ecclésiastique  Saint-Joseph 803 

Organisation  des  pèlerinages    dans    toute  la   province   ecclésiastique   do 

Québec 805 


52 


TABLE  ALPHABÉTIUUE  DES  MATIÈRES 


ABSOLUTION— Du  complice,  492. 

ADORATION  RÉPARATRICE— Recommandée,  375,  393,  488,  «31. 

ADRESSE— Du  clergé  à  Pie  IX,  7  ;— Du  clergé  à  Léon  XIII,  603. 

AFFINITÉ  SPIRITUELLE— (Voir  Dispentes.) 

ANGELUS — Heure  do  la  sonnerie  changée,  589. 

ANNE  (Sainte) — Nommée  patronne  de  la  province,  25; — Avis  sur  les  pèlerinages,  321  ; 
— Souscription  pour  le  maître-autel  de  Sainte-Anne  do  Beaupré,  482,  561  ; — Or- 
ganisation dos  pèlerinages,  805. 

ANNIVERSAIRE— 60e  d'épiscopat  do  Pie  IX,  5,  20  ;— 25e  du  dogme  de  l'Immaculée 
Conception,  184  ; — 50e  d'ordination  de  MgrCazeau,  186  ; — 200e  de  l'établissement 
des  Frères  des  Écoles  Chrétiennes,  221  ; — 19e  centenaire  de  la  naissance  do  la 
Sainte  Vierge,  436  ;— 50o  de  prêtrise  do  Léon  XIII,  608,  620. 

APOSTOLAT  DE  LA  PRIÈRE— Recommandée,  14,  21,  24,  136,  184  ;— Statuts,  190, 
204,  207. 

APPENDICE- De  ce  volume,  633. 

ARCHIVES— Moyen  de  les  conserver,  54,  136,  223. 

ARGENT— Lettres  d'argent  à  faire  enregistrer,  242. 

ASSEMBLÉES  PUBLIQUES— Prohibées  près  des  églises,  129. 

ASSURANCE— Des  cdificos  religieux,  629. 

AUTEL  PRIVILÉGIÉ— Des  sacristies  pendant  l'hiver,  64  :— Dans  les  couvents,  64  ; 
— Privilège  personnel  à  demander,  137. 


BAZARS — Règlement  à  observer,  58  ; — Défense  d'y  vendre  des  boissons,  559. 
BINAGE — .application  et  honoraire  de  la  seconde  messe,  157. 
BRÉVIAIRE— (Voir  Office.) 


CAISSE  ECCLESIASTIQUE— Avis  au  clergé,  40,  54  ;— Souscription  spéciale,  328, 
458; — Procès-verbaux  des  assemblées  du  bureau,  726  ; — Recettes  de  1877  à  1887, 
764  ; — Election  des  procureurs,  795  ;—  Changement*  proposés,  799,  801  ; — Acte 
d'incorporation,  803. 


—  820-- 

CALICK— Non  coufonnc  uux  ruijriqucs,  493. 

CARI'INAli Mgr  Tnschoreau  uommé,  584  ; — Fêtes  de  la  Barrette,  586  ; — Adresse  au 

Pnpo,  C02;— Voyngo  à  Rome,  402,  012, 
CAS  lli:SERVÉ — Au  sujet  des  grévistes,  205  (3°  ; — Accusation  de  franc-maçonnerie, 

360  ; — Abolition  de  la  rdscrvc,  453. 
CATKCIIISMK — En  liivcr,  135  ; — Réforme  du  Petit  Catéchisme,  194. 
rAZEAl'  (.Mgr) — 50o  anniversaire  de  prêtrise,  186. 
rEmLi:.*^  A(JHIC0LES— Recommandés,  310. 

CHAPELETS — Pouvoir  de  les  indulgencier,  223,  493.     (Voir  Rosaire,') 
CIIATHAM  (Diocèse  de) — Quête  pour  la  cathédrale  incendiée,  77. 
CIIEMI.V  DE  LA  CROIX — Manière  de  le   faire,   489  j — Pouvoir   d'indulgencier  les 

crucifi-x,  610,  627. 
CHEVALIERS  D'INDUSTRIE— Précautions  à  prendre  contre  eux,  382. 
CHEVALIERS  ï)\5  TRAVAIL— Réponse  de  Rome  à  une  consultation,  444  ;— Décret 

du  Saint-Office,  454,  554  ; — Condamnation  suspendue,  614. 
CHICOUTIMI— Érection  du  diocèse,  125. 

CHRÉTIENS — Pastorale  des  Pères  du  Vie  concile  sur  leurs  devoirs,  94. 
CIER(îES— Matière  nécessaire,  128  ;— Induit,  392. 
CŒUR  DE  MARIE— Prière,  439. 
roG ENTES— MMa  expliquée,  588. 

COLLÉCE  DE  SAINTE-ANNE— Souscription  en  sa  faveur,  41,  132. 
COLONISATION— Établissement  de  la  société,  215;— Quête  recommandée,  266,  328, 

338,  505  ; — Comptes-rendus,  280,  668  ; — Conseils  des  Pères  du  Vie  concile,  303  ; 

— Cercles  agricoles,  310. 
COMMUNION  PASCALE— Pendant  tout  le  carême,  477. 

CdNOILES  DE  QUÉBEC— Vie  annoncé,  59  ;  Lettre  Pastorale  des  Pères,   94  ;  Pro- 
mulgation des  décrets,  297,  305  ; — Vile   convoqué,   550  ;  Lettre  Pastorale  des 

Pères,  564. 
CONFÉRENCES  ECCLÉSIASTIQUES— Avis,    134,  328   ;— Questions,    685   ;— Liste 

des  arrondissements,  723. 
CONFESSEURS— Des  religieuses,  337. 
CONFESSION- Des  enfants,  85. 
CONFIRMATION— (Voir  Parraina.) 
CONORÉCJATION  (de  la  Ste  Vierge)— Indulgences,  451. 
CONROY  (Mgr)— Sa  mort,  128. 

CORRESPONDANCE— Pendant  la  visite  pastorale,  207. 
COURRIER  DES  ÉTATS-UNIS— Défense  de  le  recevoir,  324. 
CRUCIFI.X — Pouvoir  d'y  attacher  les  indulgences  du  chemin  de  la  croix,  616,  827. 


—  821  — 

DE  ANGELIS — Ouvrage  sur  le  droit  canon,  42. 

DECES — Des  personnes  hors  de  la  province,  227. 

DECLAR.\TIOX — Des  évoques  sur  un  jugement  de  la  Cour  Suprême,  10. 

DENIER  DE  SAINT-PIERRE— Remercîments   du  Pape,   207,   261,  320,  338,  363, 

558  ; — Noces  d'or  de  Léon  XIII,  611  ; — Sommes  rocucillie!<,  655. 
DICTIONNAIRE  GÉNÉALOGIQUE— Recommandé,  226. 

DI.MAXCHE — Observation  du  dimanche,  197; — Soirées  dramatiques  défendues,   628. 
DISCIPLINE  DU  DIOCÈSE  DE  QUÉBEC— Ouvrage  annoncé.  137.  186. 
DISPEXSES— Tableau  généalogique  à  envoyer,  185,  204  ;— Demandes  à  adresser  au 

secrétaire,  207  ; — Avis  pour  mariages  mi.xtes,  336  ; — D'aflBnité  spirituelle,  381  ; — 

D'empêchements  occultes,  4SI; — Décret  de  eopula  incetluoia,  491,   498;   Décret 

sur  l'obligation  declarandi  incestum,  505. 
DISSECTION— Formule  d'acte  à  faire,  381. 
DOUAIRES— (Voir  Enregistrement.) 
DRAP  MORTUAIRE— Abus  à  réformer,  224. 


ÉCOLES — Visite  des  écoles,  135; — Doctrine  du  Vie  concile  sur  l'éducation,   298; — 

Du  Nord-Ouest,  (Voir  Nord-Ouest.) 
ÉLECTIONS  POLITIQUES— (Voir  Politique.) 
EMBRYOTOMIE— Décision  du  Saint-Siège,  458. 
ENCYCLIQUES— /n«cii(fa6i7i  (1878),  112  -y—Quod  apoaloliei  miineris,  145  ;— Pontijiceê 

Maximi  (1879),  166  •,—Sancta   Dei  Civitas   (1880),    233  ;—MUitana  Jesu    Christi 

Eccleaia  (1881),  251  •,—Cum  multa  (1882),  340  i—Humanum  Genus  (1884),   404  ; 

Superiore  anno,  440  ; — Auspicato  conceasum  (1882),   465  ; — Immortale  Dei  (18S5), 

515. 
ENREGISTREMENT— De    certains   documents,  à  renouveler,   224  ;— Des  douaires, 

339  j — Des  noms  de  ceux   qui   portent  le  scapulaire  du  Mont-Carmel,  628  ; — Des 

noms  des  parrains  de  confirmation,  453,  653. 
ÉTATS — Encyclique  sur  la  constitution  chrétienne  des  Etats,  507. 
EXAMEN— Des  jeunes  prêtres,  40,  182,  589,  629. 
EXCOMMUNICATION  MINEURE— Abolie,  492. 
EXCURSIONS— Défendues  le  dimanche,  197. 


FABRIQUE- Archives  à  conserver,  54,  136,  223. 

FBXE De  Ste  Aune,  25  ; — Excursions  défendues  les  jours  de  fêtes,  197  ; — Nationale  du 


—  822  — 

24  juin,  206  :— Des  Saintes  Reliques,  309  ;— Solennité  du  Sacré-Cœur,   319,   323  j 

— Fétei"  putronalcs,  376  : — Solennité  de  S.  Michel,  560. 
FOYKR  DOMESTIQUE— Jouriuil  recommandé,  68. 
PR.ANCHI  (Lo  oanlinal)— Sa  mort,  128. 
FKANf-M.AÇ»  INNE  RIE— Cai!   ré.<;crvé,   360  ;— Questions   posées,   371  ; — Encyclique 

llumanum  gfnui,  40^,  404,  429  ;   Ré.scrvo  abolie,  453  ; — Lettre  des  Pères  du  Vile 

concile,  664. 
FRÈRES  (des  école»  chrétiennes) — 200e  anniversaire  de  leur  établissement,  221. 


IiriLE.'^  !>AINTES — Où  les  conserver,  204; — Leur  transmission  le  jeudi-saint,  321, 
479. 


IMMACULÉE  CONCEPTION— 25e  anniversaire  du  dogme,  184. 

INDULGENCES— 50e  anniversaire  d'épiseopat  de  Pie  IX,  29  ;— Pour  la  fête  de  Ste 
Anne,  37  ; — Consécration  au  S.  C.  de  Jésus,  158,  160  j — 25e  anniversaire  du 
dogme  de  l'Immaculée  Conception,  184  ; — De  la  Propagation  do  la  Foi,  184  ; — De 
l'apostolat  de  la  prière.  190  ; — Dans  les  sacristies  en  hiver,  224  ; — In  articula 
mortiê,  262,  560  ; — Indulgences  pendant  la  visite,  279  ; — Mois  du  Rosaire,  373, 
601  ; — Congréganistes  de  la  Sainte  Vierge,  451  ; — Bienfaiteurs  de  l'Universlté- 
Laval,  598  ; — Crucifix  indulgenoiés  pour  le  chemin  de  la  croix,  616,  627  ; — Noces 
d'or  de  Léon  XIII,  620,  627,  630. 

INDULT — Sainte  Anne  nommée  patronne  de  la  Province,  37  ; — Pour  garder  le  Saint- 
Sacrement  dans  les  sacristies,  65  ; — Messes  de  minuit,  64  ; — Autel  privilégié  dans 
les  couvents,  64  ; — Indulgences  de  la  consécration  au  Sacré-Cœur,  160  ; — Messe  à 
dire  par  un  curé  chargé  de  plusieurs  paroisses,  196  ; — Indulgences  pendant  la 
visite,  279  ; — Saintes  Reliques,  309  : — Solennité  du  Sacré-Cœur,  323  ; — Écoles  du 
Nord-Ouest,  365  ; — Au  sujet  des  cierges,  392  ; — Solennité  de  Saint-Michel,  662  ; 
Crucifix  pour  chemin  de  la  crois,  618. 

INFLUENCE  INDUE— (Voir  Politique.) 

INTEMPERANCE — Brochure  recommandée,  195  ; — Avis  des  Pères  du  Vie  concile 
302  ;— Comité  de  vigilance,  309  ; — Scott  Act  recommandé,  457. 


JEAN-BAPTISTE  (Saint)— Fête  nationale,  205. 

JEUNE  EUCHARISTIQUE— Réponse  de  la  Sainte  Pénitenoerie,  661. 


—  823- 

JOSEPH  (Saint)— Mois  en  sou  honneur,  42,  63.  (Voir  Caitte). 

JUBILÉ— (1879),  161  ;  Encyclique.  166  ;  lustruotion  au  clergé,  172  ;  Condition»,  175; 
Prolongé,  177  j — (1881),  245;  Encycliiiuc,  251;  Instruction  au  clofKé,  257: 
Abstinence  stricte,  260  ;  Te  Beurn,  278; — (1886),  dil  -.  Instruction  au  olorgé, 
547  ;  Au  sujet  du  jeûne,  552. 

JURIDICTION— Explication  donnée,  180. 


LANTERNE  (La)— Journal  condamné.  591. 

LAVAL  (Mgr  de) — Translation  do  ses  restes,  85  : — Ordre  de  transnjettrri  tousse»  écrit» 

à  l'archevêché,  600. 
LEGARÉ  (Mgr  C.  E.)— Chargé  des  messes,  381  ; — Nommé  administrateur,  402.  612. 
LÉON  XIII— Son  élection,  72,  95;— Lettre  à  l'Archevêque  de  Québec.    131.    138;— 

Lettre  au  cardinal  Guibert,  494  ;— Noces  d'or,  608,  620. 
LIBÉRALISME  CATHOLIQUE— Déclaration  des  évêques,  10.     (Voir  r;liti,,ue..) 


MANDEMENTS — Tables  annoncées,  137  ; — A  luire  relier.  157  ; — Doubles  à  envoyer 
à  l'archevêché,  181. 

MANUEL  DES  PAROISSES  ET  FABRIQUES— Recommandé,  78. 

MANUEL  DU  CITOYEN  CATHOLIQUE— RKCommandé,  322. 

MANUEL  DU  MÉDECIN  CATHOLIQUE- Recommandé,  36.3. 

MARIAGE — Domicile  des  époux,  616.  (Voir  Diipennei.) 

MATINES — Permis  do  commencer  à  2  heures  P.  M.,  478. 

MESSES — Honoraires  à  envoyer  à  l'Archevêché,  55,  61.  558; — De  minuit,  64;— 
Application  et  honoraire  quand  le  prêtre  bine,  157  ; — Mes^se  pro  populo  quand  le 
curé  dessert  deux  paroisses,  181,  195  ; — Monsieur  Marois  chargé  des  messes,  243  ; 
Messe  notée  du  Très  Saint  Rédempteur,  266  ;— Nombre  d'oraisons  aux  messe»  de 
requiem  chantées,  379  ; — Monsieur  C.  Legaré,  Vicaire  Général,  chargé  des  messes. 
381  ; — Vin  recommandé,  617  ; — Du  lor  vendredi  du  mois,  628. 

MOUCHE  A   PATATES— 38,  86,  123,  263,  619. 


'       NAPPES  D'AUTEL— Règles  à  ce  sujet,  337. 

NORD-OUEST— Quête  pour  les  écoles,  356,  364,  393,  480  :— Prières  pour  la  paix,  477  ; 
— Te  JJenm  après  la  guerre.  488. 


—  824  — 

ŒUVRE  DES  TABERNACLES— Recommandée,  185. 

OFFICE— De  Suint  François  do  Sales,  63  ;— Offices  nouveaux,  177  ;— Des  Saints  Cy- 
rille et  Méthode,  240  ;— Messe  et  vêpres  notées  du  Très  Saint  Rédempteur,  266  ;— 
Do  Saint  Thomas  d'Aciuin,  311  ;— Fêtes  patronales,  376  ;— Offices  votifs.  378  ;— 
Porrootions  à  quelques  leçons  du  bréviaire,  393. 

OFFICIALITÉ— Établie  dans  le  diocèse,  307  ;-  Nouveaux  membres,  327. 

ORAISON— i5«i(»,  refugium  continuée,  56;  384,  453  ;— Nombre  d'oraisons  aux  messes 
do  requiem  chantées,  379  ;— Pour  le  Pape,  discontinuée,  384  ;— Ao  peregrinan- 
tibxiê,  402  -.—Propace,  477  ;— Du  Saint-Esprit,  551. 

ORPHELINAT  (des  Sœurs  do  la  Charité)— Quête,  266. 


PARJURE— Cas  réservé,  166. 

PAROLE  DE  DIEU  •  -Respect  qui  lui  est  dû,  208. 

PARRAINS— De  la  confirmation,  306,  454,  653  ;— Liste,  453. 

PÈLERINAGES— Article  6  du  règlement,  228  ;— Avis,  321,  362; —Organisation,  805. 

PÉNITENCE- Respect  dû  au  sacrement,  208. 

PETITE  ŒUVRE  DU  CŒUR  DE  JÉSUS— Recommandée,  133. 

PHILOSOPHIE  CHRÉTIENNE— Bulle  ^terni  Patris,  183  ;— De  Saint  Thomas,  299. 

PICOTE— Règlement  du  bureau  de  santé,  504. 

PIE  IX— 50e  anniversaire  d'épiscopat,  5,  20  ;— Ses  épreuves,  14  ;— Sa  mort,  66. 

POLITIQUE— Déclaration  des  évoques  sur  un  jugement  de  la  Cour  Suprême,  10  ;— 
Avis  au  clergé,  21,  76  ; — Circulaire  des  Évêques,  44  ; — Instruction  aux  confes- 
seurs, 49  ; — Lettre  Pastorale  des  Évêques,  51  ; — Mandement  maintenu,  55  ; — 
Assemblées  prohibées  près  des  églises,  129  ; — Contrats  frauduleux  et  parjures, 
129  ; — Respect  dû  à  la  parole  de  Dieu  et  au  sacrement  de  pénitence,  208 
Instruction  du  Saint-Siège,  264,  267  ;— Circulaire  au  clergé  de  la  Province,  274 
Influence  indue,  294  ; — Lettre  du  Pape  aux  Évêques  d'Espagne,  335,  340 
Encyclique  Immortale  iJei,  537. 

PRIÈRE— Condamnée,  480. 

PRIÈRES  PUBLIQUES— 50e  anniversaire  d'épiscopat  de  Pie  IX,  5  ;— Pour  le  Vie 
concile,  60  ;— Contre  la  mouche  à  patates,  38,  86,  123,  263,  619  ;— Après  la  mort 
de  Pie  IX,  66  ;— Élection  de  Léon  XIII,  72  ;— Contre  la  sécheresse,  263  ;— Te 
Deum  après  le  Jubilé,  278  ;  Après  la  guerre  du  Nord-Ouest,  488  ;  Après  la  nomi- 
nation du  Cardinal,  584  ;  Noces  d'or  de  Léon  XIII,  611,  624  ; — Pour  les  biens  de 
la  terre,  370,  481  ;— Du  Rosaire,  372,  438,  500  ;— Pour  l'Église,  .383,  389  ;— 19e 
centenaire  de  la  naissance  de  la  Sainte  Vierge,  437  ; — Pour  lapaix  au  Nord-Ouest, 
477  i — Ouverture  du  Vlle  concile,  551  ; — A  la  suite  des  messes  basses,  383,  389, 
M7. 


—  825  — 

PROCESSION— (Voir  Prière»  publique».) 

PROFESSION  DE  FOI— Addition  à  la  formule  do  Pic  IV,  56  ;— A  <5iuottrc.  327. 

PROPAGANDE  (S.  C.  de  la)— Organisation  de  procures,  394  ;— Lettre  du  Cardinal 

Simeoni,  398. 
PROPAGATION  DE  LA  FOI— Avis,  23.  84,   132.    159.    184  :— K.u}cli(,uc  de   Lé*.n 

XIII,  229,  241. 


QUARANTE-HEURES— Durée  qu'elles  doivent  avoir.  134.  2fi2. 

QUETE — Pour  la  cathédrale  do  Chathaui,   77  ; — Pt>ur   Hébertvillo  et   Saint-.Térâmc, 

179;— Pour  la  colonisation,   215,   266,   328,  338,  505,  668  ;— Pour  l'Orplu-linat. 

266  ; — Pour   la   Terre-Sainte,   314,    337  ; — Quêtes   non   approuvées,  337  ; — Pour 

Écoles  du  Nord-Ouest,  356.  364.  393.  480;— Pour  le  maitre-autel  de  Saintc-Anno. 

482,  561  ;— Noces  d'or  de  Léon  XIII.  611  ;— Denier  de  Saint-Pierre,  655. 


RAPPORT  ANNUEL— Sur   les  paroisses,   24,  85,  1.34,  20.?,  260  ;— Formule  imprimée, 

506. 
RECENSEMENT— Avis  à  ce  sujet,  243. 
REGISTRES — Manière  de  les  tenir,  330  ; — Formule  d'acte  de  dissection,   381  ; — Acte 

de  baptême,  588. 
RELIQUES— Culte  à  rendre,  30  ;— Instruction,  244  ;— Indulgences  de   la  fête,  309  : 

— Lettre  du  Cardinal  Monaco,  362. 
RETRAITES  ECCLÉSIASTIQUES— Avis,  22,  ."9,  81,  178.  20.".,  206,    261,  319,  362, 

403,  478,  560. 
RETRAITES  PAROISSIALES— Avis,  299,  615. 
RITUEL— Correction  à  faire,  57. 
ROSAIRE— Prières  à  faire  en  octobre,  372,  500,  590  ;— Décret  du  Pape,   385,   388  ;— 

Encyclique,  438  ; — Bénédiction  avec  le  saint  ciboire,  586,  590. 


SACRE-CŒUR  DE  JÉSUS— Acte  de  consécration,  158,  179  ;— Solennité,  319. 
SACRISTIES — Autel  privilégié  et  permission  d'y  garder  le  Saint-Sacrement,  64  ; — 

Indulgences  à  y  gagner  en  hiver,  224. 
SAINTS— Culte  à  leur  rendre,  25. 
SAINT-SIÈGE— Respect  dû  à  ses  décisions.  286. 
SANTÉ  (Bureau  de) — Règlements   au   sujet  de    la  picote,  504  ; — Précautions  contre 

les  épidémies,  559. 

53 


—  826  — 

SOCIALISTES— Encyclique  de  Léon  XIII,  145. 

SOClhTK— Siiint-Joseph,  40.  ô4,  328,  458,  726,  764,  796,  799,  801,  803  ;— De  travail- 

luiirs,  iOJ  (2",  200  ;— I»e  colonisation,  215,  260,  280,  303,  310,  328,  338,  505,  668  ; 

—Souiut(?s  bibliques  228,  321,  480  ;— Sociétés  secrètes,  339,  366,  371,  403,   444, 

454.  554,  604. 
SOURCE  (La)  DU  MAL  EN  CANADA— Ouvrage  condamné,  391. 
SOURDS-MUETS— Exhortation  des  Pores  du  Vie  Concile,  299. 
STATISTIQUE— Des  décos  abolie,  181. 


TAliLE^^ — bcs  mandements,  137,  157. 
TERliE-SAIXTE— Quête  annuelle.  314,  337,  393. 

TUEATRE — Itoi/itl  Muséum  condamné,  448,  450  ; — Détendu  le  dimanche,  628. 
TIERS-ORDRE  DE  SAINT-FRANÇOIS— L'établir,  380,  542  ;— Pouvoirs  à  cet  efiFet, 
456,  480  ; — Encyclique  promulguée,  460. 


UNIVERSITE-LAVAL— Décret  sur  la  succursale,  265,  273  ;— Déclaration  des  évé- 
qucs,  275  ; — Respect  dû  aux  décisions  de  Rome,  286; — Brochure  condamnée,  312; 
—Décret  du  27  février  1883,  349  ;— Fondation  de  chaires,  592, 


VICAIRES — Salaire  et  dépenses,  57.  (Voir  Examen.) 

VIS  DE  MESSE— Recommandé,  617. 

VISITE  PASTORALE— Avis,   80,   156,    194,  240,  285,  336,  403,  663  ;— lodulgeuces, 

27'J  ;— Itinéraires  de  1877  à  1887,  635. 
VOILE  IIUMÉRAL— Pour  la  bénédiction  avec  le  ciboire,  560. 
VOYACiE— De  l'archevêque  à  Rome,  402,  612. 


OUn       X      \J        \iAJLm 


PLEASE  DO  NOT  REMOVE 
CARDS  OR  SLIPS  FROM  THIS  POCKET 


BX      Québec  (Archdiocese) 
1423       Mandements 
Q4A3 
v-5 


(o^