MANDEMENTS
DES
ÉVÊQUES DE QUÉBEC
r
MANDEMENTS
LETTRES PASTORALES ET CIRCULAIRES
DKS
ÊVEQUES DE QUÉBEC
PUBLIÉS PAR
irigi' II. Têtu et l'abbé €.-0. Ciagiion
t ^Joia-XT-ell© sérlo)
SON ÉMINENCE LE CARDINAL TASCHEREAU
Volume Deuxième
QUEBEC
IMPRIMERIE GÉNÉRALE A. COTÉ ET Cie
1890
vévv
2M
II
h
Mgr TASCHEBEAU
(N-^ 62)
MANDEMENT
A L'OCCASION DU CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE d'ÉPISCOPAT DE NOTRE SAINT PÈRE
LE PAPE PIE IX
ELZÉAR-ALEXANDRE TASCHEREAU, par la grâce de
Dieu et du SiÈr.E Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clerçié Séculier et fiéfjulier, aux Communautés Rclif/iemes et à
lom les Fidèles de V Archidioc'ese de Québec, Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Dans le cours de celte nouvelle année. qui commence aujour-
d'hui, Nos Très Ghers Frères, la grâce de Notre Seigneur nous
ménage une grande consolation et une grande joie, au milieu
des sujets d'affliction et de crainte que les malheurs présents de
l'Église inspirent à ses enfants.
Au mois d'avril prochain, il y aura huit ans que nous avons
célébré le cinquantième anniversaire de l'ordination sacerdotale
de Notre Saint Père le Pape Pie IX. Un mois plus tard, dans ce
beau mois de mai, consacré à honorer la Vierge Immaculée,
nous célébrerons le cinquantième anniversaire deTÉpiscopat
— 6 —
df cet immoiii!! Poiilifr. Dans LoiiLu la suite des siècles chré-
lions, bien peu d'évèques oui, lounii une aussi longue can-ière.
et sur les deux cent soixante-deux Pontiles qui ont occupé la
chaire apostolicjne, il n'y en a que trois ou quatre qui comptent
un demi siècle d'épiscopat, et Pie IX seul a atteint et dépassé
les années de Pierre.
Dans des temps ordinaires, ce privilège accordé à un père
bien-aimé nous aurait sans doute remplis de joie et aurait excité
<lans nos cœurs les sentiments d'une vive gratitude. Mais cet
heureux événement emprunte à la gravité des circonstances
une importance majeure, qui doit être pour tous les vrais
enfants de l'Kglise, une source de consolation et d'encourage-
ment. Le vaisseau de l'Église subit aujourd'hui nue tempête
efFrnyabl(> ; la révolution qui, depuis un siècle, bouleverse
l'Europe, est pour Lujuatrième fois maîtresse de Rome, le centre
de la catholicité. Dans d'autres parties du môme continent, la
persécution sévit contre les Évoques, les Prêtres et les Fidèles
qui ne veulent pas trahir leur foi. Ailleurs on n'attend que
l'occasion favorable pour allumer l'incendie. Mais Notre Seigneur
a promis à son Église que les portes de l'enfer ne •prévaudront
jamais 'contre elle; portœ inferi non prœvalebunt adversus eam
(Malth. XVI. 18.). Pour la protéger, il se sert aujourd'hui de celui
qu'il a constitué son vicaire sur la terre ; il le comble pour cela
de ses grâces, il lui conserve la vie et la santé, il prolonge son
sacerdoce et son épiscopat au delà des bornes ordinaires, il l'en-
vironne d'un prestige particulier, qui attire les cœurs de ses
enfants et excite l'admiration et le respect môme de ses ennemis.
Comme de véritables enfants de l'Église, nous devons nous
estimer heureux d'avoir l'occasion de manifester la joie de nos
cœurs, noire reconnaissance envers Dieu, notre piété filiale et
notre dévouement envers notre bien-aimé Pasteur et Père.
A ces causes, et le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons
ce qui suit :
1" Le vingt mai prochain, dimanche de la Pentecôte, on chan-
tera un Te Drum solennel à la suite de la messe paroissiale ou
conventuelle, pour remercier Dieu de tontes les grâces qu'il a
accordées à Notre Saint Père le Pape Pie IX,
— 7 —
2" Les deux diinanches ([ui suivront la publicaliou du présent
mandement, on fera, chaque jour, dans tontes les églises où se
lait l'olfice paroissial, une quête dont le produit sera ollért au
Souverain Pontife à roccasion de cet anniversaire. Les commu-
nautés sont invitées à envoyer aussi leurs offrandes.
30 Les fidèles de cet archidiocèse sont invités à signer une
adresse dont la lecture sera donnée à la suite du présent man-
dement.
Et puisque nous sommes à une époque où chacun se fait un
devoir d'exprimer ses vœux et ses bons souhaits pour Tannée
qui commence, nous vous dirons du fond de notre cœur ces
paroles, par lesquelles l'Apôtre Saint Paul termine une de ses
Épîtres (IL Cor. XIIL 13.) : Que la Grâce de Notre SeUjneur Jcsus-
Christ et la charité de Dieu et la communication du Saint-Esprit
soient awc vous tous. Ainsi soit-il. Gratia Domini Nostri Jcsu
Christi., et charitas Dei et communicatio Sancti Spiritus sit cum
omnibus vobis. Amen.
Sera le présent mandement lu et publié le premier dimanche
après sa réception, au prône de toutes les églises et chapelles où
se fait l'office public et en chapitre «dans les communautés reli-
gieuses.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau do l'Archidiocèse
et le contre-seing de notre secrétaire, le premier janvier«mil
huit cent soixante-dix-sept.
I E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
BEATISSIME PATER,
Felicem occasioncm nacti, infrascripti Archiepiscopus, Epis-
copi, Presbyteri, Glerici et Cives Provincire Quebecensis in
Canada, coram Patehnitate Vestra provoluti, congratulationes
ex inlimo corde depromptas, offerunt.
— s —
Inter tôt cl taiiias calamiLakîs (jiiibiis Ecclesia Ghristi iinnc
tpmporis iinpiigiialur ot aflligitur, mimquam dcfuenint confor-
tatiniiis et ronsolationis motiva, in quibiis eminet specialis illa
ac vore miraiida protectio qiia Paternitas Vestra cii'cumdatiir.
«
Aniios Pi'tri vidit RKATiTiino Vestra ; vidil etiam dies Pétri
et longe siiperavit, plaiidente universo orbe Gatholico.
Ipso aiino qiio Sanctitati Vestr.e datum est Vaticanum Con-
ciliuin iiichoare, exultantes celebravimus quinquagenarium *
anniversarinni sacerdolalis unctionis qua consecralae et sancli-
(ical.'i' sunt nianns illaî qiiae apostolicam benediclionem innu-
meris nuiltitiidinibnsimperlitnnR erant et Ecclesiœ gubernacula
diilicillimis temporibusUam sapienter et firmiter moderaturse.
Nnnc elncet dies illa qua» Veslrœ Episcopalis consecrationis
quinquagenarium anniversarium refert. Rarissimum sane privi-
legium a Deo Optimo Maximo miserrimis nosLris temporibus
reservatum ad nostram confortationem et consolationem !
H.TC contemplantes, gratias ex intimo corde agimus Ghristo,
qui suo in terris Vicario tam longum et mirandum et optime
gestis refertum cursum conficere dédit. Ad maltos et permultos
annos nobis addat Dominu^videre et venerari in Pelri cathedra
sedentem Patrem quem summo amore complectimur et Docto-
REM in (juo. per assistentiam divinam, residet ea infallibililas
qua Divinus Redemptor Ecclesiam suam in dcfinienda doctrina
de fide vel moribus instructam esse voluit.
Immaculala Virgo, quam vel a teneris annis filial! pietale
dilexislis, ipsa cujus ineffabile privilegium declarastis, ipsa Bea-
TiTUDiNEM Vestram protcgat et dofendat et insigni Victoria coro-
net. Ipsa a Sacratissimo corde Jesu obtineat quod votis conti-
nuis expostulamus, ut pro annis quibus vidimus mala, omnes una
cum amantissimo Pâtre, K'etari valeamus de glorioso Sancta3
Matris Ecclesiœ triumpho !
Paternam Vestram et Apostolicam benedictionem imploramus
super nos et super omnes hanc Provinciam inhabitantes.
NO-
TRES SAINT PERE,
Les soussignés, Archevêque, Évèques, Prêtres, Clercs et
Citoyens de la Province de Québec en Canada, profitant d'une
heureuse occasion, se prosternent devant Votre Paternité et
lui otfrent leurs plus cordiales félicitations.
Au milieu des calamités si nombreuses et si grandes qui
assaillent et affligent l'Église de Jésus-Christ en ce temps, entre
les motifs d'encouragement et de consolation qui n'ont jamais
manqué, brille au premier rang cette protection spéciale et
vraiment admirable qui couvre Votre Paternité.
Votre Béatitude a vu les années de Pierre; Elle a vu aussi
les jours de Pierre et les a surpassés de beaucoup, aux applau-
dissements de tout l'univers catholique.
En l'année même où il a été donné à Votre Sainteté d'ouvrir
le concile du Vatican, nous avons célébré avec joie le cinquan-
tième anniversaire de l'onction sacerdotale qui a consacré et
sanctifié ces mainsqui devaient plus tard répandre la bénédiction
apostolique sur des multitudes innombrables et tenir le gouver-
nail de l'Église avec tant de sagesse et de fermeté dans ces temps
(Textrême difficulté.
Maintenant brille le jour du cinquantième anniversaire de
Votre consécration épiscopale. Privilège très rare réservé sans
doute par le Dieu très bon et très grand, à nos temps très mal-
heureux, pour notre encouragement et notre consolation !
Remplis d'admiration, nous rendons grâces du fond de notre
cœur à Jésus-Christ, qui a donné à son Vicaire sur la terre de
parcourir une carrière si longue, si admirable, si remplie de
belles actions. Daigne le Seigneur nous accorder encore pendant
de longues et de très longues années, de voir et de vénérer assis
dans la chaire de Pierre, un Père que nous aimons tendrement»
et un Docteur, en qui, par l'assistance divine, réside cette infailli-
bilité dont notro Divin Rédempteur a voulu que son Église
jouisse, quand elle définit une doctrine concernant la foi ou la
morale.
Que la Vierge Immaculée poui' qui Vous avez eu une piété
filiale dès Votre plus tendre jeunesse, que cette Vierge Imma-
— 10 —
riil«M>, <l()iil Vous avoz itioi-l.iiiic l'incirahlo privilège, qu'Ellc-
iiirni" protriro cl (l(''r('ii(!(> «-l fassi' IriompluM- Votuk Béatitude.
Qu'I'lllc iiirinc ubliiMiiicdii Iri's Sacré Cœur de Jésus, ce que nous
dcmandoMî: coutinucllcnicul, savoir que [lour les années durant
lesquelles nous avons vu le malheur, nous ayons tous ensemble,
avec notre Père très chéri, la joie de voir le glorieux triomphe
de notre mère la sainte Eglise !
Nous implorons Votre bénédiction Paternelle et Apostolique
sur nous et sur tons les habitants de cette Province.
DÉCLARATION
un l/AItcnKVlvQIJE ET ORS iWÈQUES DE LA PROVINCE ECCLÉSIASTIQUE
DE OIJÉFŒC, AU SUJET DE LA LOI ÉLECTORALE.
A la leclurcde la sentence rendue le 28 février dernier par la
Cour Suprême du Canada, dans la cause de l'élection du comté
d(> Charlevoix, les soussignés, Archevêque et Evèqnes de la
Province Ecclésiastique de Québec, ont éprouvé une douleur
profonde, que tous les vrais catholiques ne manqueront point
de partager avec en.\.
Nous n'avons pas à juger la valeur légale des arguments sur
lesquels se sont appuyés les honorables membres du plus haut
tribunal judiciaire de notre pays, pour interpréter avec tant de
sévérité une loi d'ailleurs recommaudable. Mais aussi il ne peut
nous être défendu de déplorer le conllit que ce jugement cons-
tate entre la loi ainsi interprétée et les droits inipi'escriptibles
de l'Église Catholique exposés dans notre pastorale commune
du 22 septembre 1875.
Loin de nous la volonté d'accuser les intentions de ceux qui
ont rédigé et voté la loi électorale en (juestion. Si l'on avait
connu et prévu l'interprétation absolue que cette loi recevrait,
nous croyons que des réclamations nombreuses se seraient
jointes aux nôtres, poui- conserver aux fidèles le droit impres-
criptible de demander à leurs pasteurs et d'en recevoir la direc-
tion dont leur conscience peut avoir besoin dans l'accomplisse-
ment d'un devoir aussi impoiMant.
— 11 —
Mais quand les inconvénieiils d'un Icxlo de loi se manileslenl
au grand jour, le législateur, s'il ne peut remédier au passé, a
toujours devant lui la ressource de pourvoir à l'avenir. Témoin
les amendements (jui se font chaque année aux lois rédigées
primitivement avec le plus de soin et avec les meilleures inten-
tions possibles.
Dans notre pastorale du 22 septembre 1875 (§. VIII.), nous
disions, à propos d'un jugement rendn dans une cause célèbre:
iiJcsus-Chrisl, dit l'Apôtre, a aime son Église el s'est livré lui-
même pour elle (Eph. V. 25.). A l'exemple de notre divin Maître
et Modèle, rien ne doit nous être plus cher en ce monde que
celte même Église, dont nous sommes les membres sous un
même chef qui est Jésus-Christ. Elle est notre mère, puisqu'elle
nous a engendrés à la vie de la grâce ; nous devons l'aimer d'un
amour filial, nous réjouii- de ses triomphes, partager ses Iris-
lesses et a\i besoin élever la voix pour la défendre. Quand donc
nous voyons sa liberté et sa dignité méconnues, il ne peut être
permis à ses enfants et encore moins à ses pasteurs, de garder
un silence qui équivaudrait à une trahison.»
(( La sainte Église Catholique, fidèle aux enseignements de son
Divin Maître, apprend à ses enfants à rendre à César ce qui est
à César, cl a Dieu ce qui est à Dieu (Matlh. XXII. 21. i Elle leur
répète avec le grand Apôtre : rendez à chacun ce qui lui est dû;
le tribut à qui le tribut; l'impôt à qui l'impôt ; la crainte à qui la
crainte; riionneur à qui rhonneur (Rom. XlU.l.). Ce devoir de
justice et de respect qu'elle ne cesse de proclamer, elle a plus
que personne le droit d'attendre qu'on l'accomplira à son égard
et qu'on rendra cà l'Église de Dieu ce ([ui est à l'Église de Dieu. »
Dans le cas dont il s'agissait alors et (jui touchait à une règle
disciplinaire de l'ÉgUse, nous avons vu avec bonheur la Légis-
lature de la Province de Québec, s'empresser de mettre la loi
civile en accord avec la loi ecclésiastique sur ce point important
de discipline, afin de prévenir tout conflit entre les deux auto-
rités et d'assurer à l'Église la protection que lui garantit notre
constitution.
Nous avons la confiance (]ue la même bienveillance et la même
justice seront manifestées aux catholiques dans le cas présent.
-12-
I/irilcrprétalioii si ri-oiin-iise ol si absolue donnée à la loi
élecloralc, si elle osl poussée jusque dans ses dernières consé-
.luences, irail jusqu'à priver l'Kglise Catholique d'un droit sacré,
d'un droil .jur la ualure elle-même confère à toute société et
même à (oui individu, d'un droil enfin que les codes de toutes
les nations rej,'ardent connue indiscutable : ce droit, c'est celui
de léfîiiime défense.
Snjjposous un candidat on un parti (iiii aliiche ouvertement
rinicnlion de détruire l'Église Catholique; n'est-il pas évident
qn'auciin «'alholique ne pourrait, sans commettre un péché grave,
voter en faveur d'un tel candidat ou d'un tel parti ? Et dans ce
cas, que nous ne supposons ici que pour rendre notre pensée plus
évidente, dans ce cas, disons-nous, est-il conforme aux notions
les plus élémentaires de la justice et de la raison, que le prêtre
soilcondamné à garder le silence, ou à ne faire entendre que de
timides conseils, des avis, des recommandations, des exhortations,
sans dire carrément quel est le devoir strict et rigoureux d'un
enfant de l'Kglise Catholique ?
C'est cerjeiidaiit la conséquence qui nous semble résulter de ce
passage du jugement en question :
«J'admets sans la moindre hésitation et avec la plus sincère
ronvi.-iion. 1,- dmii ,]„ prêtre catholique à la prédication, à la
définition <lu dogme rehgieux et de tout point de discipline
ecclésiasti.iue. .le lui nie dans le cas présent, comme dans tout
autre semblable, h; droit d'indiquer un individu ou un parti
politi.|iH., ,>i d,. signaler et vouer l'un ou l'autre à l'indignation
I'"bii.|uc, eu l'accusant de libéralisme catholique ou de toute
-niliv erreur religieuse. Et surtout je lui nie le droit de dire
M'"' '■<"ini qui contribuerait à l'élection de tel candidat commet-
trait 1111 péché grave.»
Ainsi, d'un côté, liberté absolue d'attaquer l'Église Catholique •
de I auln-, impossibilité à celle-ci de se défendre, « ou plutôt de
défendre les intérêts spirituels des âmes qui lui sont confiées'
Mais 1 Kgl.se parle, agit et combat par sou clergé, et refuser ces
droits an clergé, c'est les refuser à l'Église... (Pastorale du 2''>
septembre 1873, §. V.)
Est ce juste ?
~l;^ —
En réclamant ainsi pour l'Église le ilroil de propre défense,
nons ne prétendons nullement exclure des suffrages catholiques,
tont candidat appartenant à une croyance différente, imbu d'une
erreur religieuse tjuelconque. Sans doute, toutes les erreurs sont
rejetées et condamnées par l'Eglise ; mais toutes n'offrent pas le
même danger pour elle. L'histoire de notre Province munli-e
clairement que telle n'a jamais été la prétention du clergé catho-
lique. Des comtés catholiques ont assez souvent élu des mem-
bres protestants, tandis que les comtés protestants, ici ou ailleurs,
n'ont presque jamais envoyé de catholiques au parlement.
En présence de la position faite au clergé par cette sentence
du plus haut tribunal judiciaire du pays, nous n'avons pu nous
dispenser d'élever la voix pour sauvegarder un droit sacré et
nécessaire de l'Église Catholique, et pour demander que nos
Législateurs, dans leur sagesse et leur désir de rendre justice à
tous, apportent à cet étal de choses un remède convenable.
Province de Québec, 26 mars 1877.
■[ E.-A., Arch. de Québec,
-[• L.-F , Év. des Trois-Rivières,
-|- Jean, Év. de St.-G. de Rimouski,
-|- Édouard-Ghs, Év. de Montréal,
j- Antoine, Év. de Sherbrooke,
-j- J.-Thomas, Év. d'Ottawa,
f L. Z., Ëv. de St.-Hyacinthe.
— 14 —
(W G3)
MANDEMENT
Sl'n I.KS PERSÉrUTIONS QU'kNDURE ACTUKLLEMENT le souverain l'ONTIPE, ET SUR
l'apostolat de la PRlfeRE.
KLZÉAR-ALEXANDRE TASCHEREAU, par la CxRace de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant au Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et liégulier^ aux Communautés Religieuses et à
tous les^Fidi'lrs de V Archidiocese de Québec^ SahU et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Déjà, à plusieurs reprises. Nos Très Ghers Frères, nous avons
eu occasion de vous parler de la triste position faite au Souve-
rain Pontife depuis l'envahissement des États Romains par la
révolution. Depuis bientôt sept années, le vicaire de Jésus-
Christ est prisonnier dans son propre palais et son cœur est
abreuvé d'amertume à la vue des maux sans nombre dont l'Église
est aflligée.
Dans un consistoire du 12 mars dernier, Pie IX a faitentendre
sa voix pour protester contre les actes accomplis au détriment
de l'Église et du Siège Apostolique par des ennemis acharnés,
qui ont regardé comme une occasion fort opportune d'assaillir
l'Église de Jésus-Christ, la triste situation et l'abandon dans les-
quels il se trouve.
En s'emparant de Rome et du patrimoine de saint Pierre par
la plus- odieuse, la plus flagrante et la plus sacrilège des usurpa-
lions, les ennemis de l'Église ont voulu non seulement dépouil-
ler, mais anéantir le Siège Apostolique sur lequel est assis le
successeur du Prince des Apôtrcs, le Vicaire de Jésus-Christ, le
Chef de toute l'Église, le Père et le Docteur de tous les Chrétiens.
— 15 —
Pour cacher la noirceur de cet- odieux allenlat, ils feignent de
n'en vouloir qu'à la souveraineté temporelle du Pape, et pro-
testent hypocritement qu'ils ont le plus grand respect pour son
autorité spirituelle.
Aveuglés par leur propre malice, ils ont eu soin de se démen-
tir eux-mêmes et de prouver au mondée la réalité des desseins
pervers qu'on leur a toujours attribués. Ils firent d'abord, en
face de l'Europe entière, la promesse solennelle de respecter la
liberté du Chef de l'Église et même de protéger son indépen-
dance spirituelle. Mais bientôt, ils commencèrent une œuvre
de démolissemont et de renversement de tout l'édifice religieux
et de tout l'ordre ecclésiastique, et la continuèrent avec une per-
sévérance et une astuce vraiment infernales.
Pour gouverner l'Église Catholique, qui compte deux cents
millions d'enfants, il faut au Souverain Pontife un grand
nombre d'aides, ayant chacun leurs attributions, versés dans
toutes les branches de la science ecclésiastique, prêts à donner
au Vicaire de Jésus-Christ le secours de leur travail et de leurs
lumières. Or, Nos Très Chers Fj-ères, qu'est-il arrivé ? « Un à
» un, dit Pie IX, peu à peu, de joui- en jour, les uns après lés
» antres, on nous a enlevé les moyens et les ressources dont nous
„ avons absolument besoin pour diriger et gouverner, comme il
» convient, l'Église Catholique. C'est ainsi que l'inique suppres-
» sion des ordres religieux, nous a malheureusement privé de
„ vaillants et utiles aides, nécessaires pour l'expédition des
,, affaires... Cette suppression a cruellement arraché jusque dans
,, leurs racines, grand nombre de plantes salutaires et fertiles, qui
„ portaient des fruits de bénédiction et de paix dans toutes les
» contrées de la terre.»
Des établissements fondés à Rome pour former des mission-
naires destinés à porter la lumière de l'Évangile jusque chez les
peuples les plus barbares, n'ont pas été respectés, et ainsi ont
été foulés aux pieds les principes non seulement de la justice et
de la religion, mais même de l'humanité et de la civilisation.
Toutes ces vertus que le cloître cache aux yeux du monde,
pour qu'elles brillent d'un plus vif éclat aux yeux de Dieu, en
attendant le grand jour de la révélation ; toutes ces prières qui,
— k; —
jour et niiil, s'elèv/^iU de ces asiles de piété; tous ces actes
héroïques dt> ijéuileiice el de charité qui éloignent la colère de
ni«Mi el attirent sa miséricorde sur le genre humain ; tous ces
travaux île science ecclésiastique el profane qui se poursuivent
avec persévérance el humilité ; toutes ces aumônes spirituelles et
corporelles, (lu'une main coiupalissante distribue pour le plus pur
amour de Dieu....lout cel#n'a pu toucher le cœur des ennemis
de tout bien ; el sans pitié comme sans religion, ils ont chassé
les vierges chrétiennes de leurs paisibles et pauvres demeures,
disperse les bibliothèques el les objets d'art, el tari la source de
si grands bienfaits, eu défendant l'admission des novices à la
pr
ofession reliLàeuse. Au nom de la liberté, on a violé tous les
■o
droits de la liberté humaine.
« Les jeunes clercs, dit encore Pie IX, l'espoir de l'Église, ont
M été méchamment arrachés du sanctuaire, et forcés, à l'âge
1. même où ils devraient se consacrer à Dieu, de revêtir le bau-
). drier de la milice séculière, et de mener un genre de vie qui
M diffère si complètement de leur éducation et de l'esprit de leur
« vocation. »
Les fondations el les édifices que la piété des fidèles croyait
avoir assurés pour toujours à des œuvres de charité et de piété,
ont été violemment arrachés à ceux qui en étaient les légitimes
possesseurs à des titres sacrés, inviolables et revêtus de la sanc-
tion du temps.
La jeunesse, l'espoir de la religion et de la patrie, a été sous
traite à l'influence salutaire et nécessaire de l'Eglise, et livrée à
des hommes de foi suspecte, ou même à des ennemis déclarés
de l'Église, qui n'ont pas craint de faire profession publique
d'athéisme.
Le comble de l'iniquité se trouve dans une certaine loi sur les
abus du clerfjé^ qui impute à crime et à délit et punit sévèrement
les acles que les auteurs de cette loi comprennent sous le nom
insidieux de perturbation de la conscience^ ou de la paix des
familles^ expression si générale et si élastique, que la prédication
la plus innocente en apparence, peut devenir un crime énorme
aux yeux d'un juge mal disposé.
Au nom de la liberté, au nom de la justice, au omdu respect
dû à l'autorité, ou anéantit pour le clergé jusqu'à la dernière
— 17 —
>
trace de cette liberté de la presse, que l'on proclame ^J'ent eiy
comme une des conquêtes de ce qu'on appelle la civilit,Vtl<3'ii
moderne. En Italie, le premier venu, fût-il souillé de tous les
crimes, niât-il toutes les vérités possibles, peut, s'il est laïque,
critiquer publiquement une loi, en signaler et désapprouver les
dispositions, demander qu'elle soit amendée... Mais le prêtre,
au premier mot qu'il écrira, sera condamné ! il n'aura pas même
le droit de faire entendre ses plaintes et de demander justice ! Et
ainsi, après avoir violé toutes les lois de la justice, aprt's avoir
dépouillé et enchaîné l'Église, les ennemis de la vérité veulent
jouir de leur inique triomphe, sans même se réserver la chance
d'éprouver le moindre remords !
Le Souverain Pontife lui-même, que ces ennemis de toute
religion et de toute justice feignent de reconnaître comme
inviolable, ils veulent, disent-ils, l'atteindre dans ceux qui lui
sont chers, dans ceux qui parlent en son nom ; ils veulent, en
un mot, anéantir la voix de la vérité, cette voix qui, leur ensei-
gnant le chemin de tout ce qui est vrai et bon, condamne leur
malice et leur erreur.
Tel est. Nos Très Chers Frères, en abrégé le lugubre tableau
que trace le Souverain Pontife dans son allocution du 12 mars.
Et, comme il le dit lui-même, il ne lui reste plus qu'une seule
liberté, c'est la liberté de voir la démolition progressive de
Tordre et du gouvernement de l'Église, de voir les âmes se perdre,
sans pouvoir les sauver. « Dans un tel état de choses, dit-il, ne
devons-nous pas considérer comme une amère ironie et une
nouvelle dérision, ce qu'on répète si souvent, à savoir que
nous devrions entamer des projets de conciliation et de con-
corde avec ces nouveaux maîtres ?»
Loin de se laisser abattre, l'immortel Pie IX, abandonné de
tout secours humain, proteste qu'il met sa confiance en Dieu :
fl Ne croyez pas, dit-il, qu'au milieu de tant de maux qui nous
affligent, et nous accablent, Notre âme soit brisée, ou que
cette confiance avec laquelle Nous attendons les décrets du
Dieu Tout-Puissant et Éternel, vienne à se lasser en nous...
Là où d'autres secours Nous ont manqué pour défendre les
droits de l'Église et de la Religion, Nous Nous sommes servi
de notre voix et de nos réclamations... C'est en vain que l'on
2
- 18 —
• OUI- et I
<vi'oï(»=^ sur la solide ot vraie prospérité des nations, surlatran-
ijViiilIlé et Tordre parmi les peuples et sur la stabilité du pou-
voir chez ceux qui tiennent le sceptre, si l'autorité de l'Église,
qui maintient par le lien de la Religion toutes les sociétés
justement constituées, est impunément méprisée et violée, et
si son Chef suprême ne peut user d'une pleine liberté et reste
soumis au bon plaisir d'un autre pouvoir. »
Le Pape parle ensuite des consolations qu'il a éprouvées en
voyant les liens de l'unité se resserrer de plus en plus par un
attachement plus sincère au Saint-Siège ; en entendant les
témoignages de sympathie et d'affection qui lui sont adressés de
toutes les parties du monde catholique,- et en accueillant ces
milliers de pèlerins de toutes les nations, venus pour lui mani-
fester leur amour et donner une preuve évidente des préoccupa-
tions et des angoisses que les Enfants de l'Eglise éprouvent en
voyant leur Père commun accablé par tant de malheurs. Il
remercie|[avec effusion de cœur tous ceux qui ont contribué par
leurs pieuses libéralités à soulager sa misère. Enfin il exhorte
tous les Évèques à prendre occasion du cinquantième anniver-
saire de sou Episcopat, pour exposer à leurs ouailles les dangers
et les malheurs du Souverain Pontife, et pour les mettre en
garde contre ceux qui voudraient faire croire que l'Église de
Dieu ne souffre pas violence et persécution dans la personne de
son Chef.
« Mais, dit-il, comme c'est au Tout-Puissant qu'il appartient
de faire pénétrer la lumière dans les esprits, et de fléchir les
cœurs des hommes. Nous vous demandons d'élever^vers Lui vos
ferventes prières... de vous réunir dans les temples pour y
répandre d'humbles supplications pour le salut de notre Mère
l'Eglise, pour la conversion de nos ennemis, et pour la fin de
nos maux si graves et si multipliés. Dieu, qui aime ceux qui le
craignent et ceux qui espèrent en sa miséricorde, daignera, Nous
en avons la ferme confiance, accueillir la prière du peuple qui
crie vers lui... Dieu est avec Nous et il y sera jusqu'à la con-
sommation des siècles. Ceux-là seuls doivent craindre, dont il
est écrit: J'ai vu que ceux qui commettent l'iniquité et sèment des
douleurs et les rrcoUent^ avaient péri par le souffle de Dieu et avaient
ilc consumes par le feu de sa colère (Job, TV. 8, 9.). Mais à ceux
— 19 -
qui craignent Dieu, qui combattent en son nom et espèrent en
sa puissance, à ceux-là est réservé le secours de sa miséricorde.»
Les prières que nous demande le Souverain Pontife, nous
offrent l'occasion la plus favorable pour établir d'une manière
générale dans notre diocèse la belle association qu'on appelle
I'Apostolat de la prière. Jamais il ne fut plus nécessaire de prier
que dans ces temps malheureux, et aucune association n'est plus
capable de donner à notre prière toute l'elTicace dont elle est
susceptible.
En effet, Notre Seigneur a promis que si deux de ses disciples
s'entendaient sur la terre pour demander quelque chose^ son Père
céleste l'accorderait (Malth. XVIII. 19.). Or, Nos Très Chers Frères,
en nous associant à I'Apostolat de la prière, nous nous unissons
à des millions et des millions de chrétiens pour demander à Dieu
la persévérance des justes, la conversion des pécheurs, la pro-
tection en faveur de l'Église et du Souverain Pontife, la gloire
de Dieu...
La seule œuvre imposée aux associés pour jouir des avan-
tages accordés par le Souverain Pontife à cette association, est
d'offrir au moins une fois le jour les actions de la journée en union
avec les intentions du Sacré Cœur de Jésus. Quoi de plus facile !
Vous priez, vous souffrez, vous accomplissez les devoirs de votre
état, vous exercez des actes de charité envers le prochain....
unissez tout cela aux intentions du Sacré Cœur de Jésus.. ..Faites
inscrire votre nom dans le registre de l'association et ayez un
billet d'agrégation, et vous voilà associés pour toujours à cette
belle œuvre, vous voilà participant aux prières et aux mérites de
V Apostolat de la prière, (a)
(a) Messieurs les Curés et Supérieurs ou Chapelains de communautés, qui désirent
établir l'Apostolat de la prière dans leurs paroisses ou communautés, doivent :
1. Se procurer un diplôme d'agrégation, que le Révérend Père Sache, directeur cen-
tral pour l'Archidiocèso, pourra, à partir du 1er juin prochain, envoyer gratuitement
à ceux qui en feront la demande. Il serait bon de faire encadrer ce diplôme et do le
suspendre dans la sacristie.
2. Ouvrir un registre d'agrégation, pour y inscrire les noms des personnes, même
étrangères à la paroisse ou à la communauté, qui veulent être associées.
3. Donner gratis à chaque associé un billet d'agrégation. Chaque associé enregistré
peut mettre ou faire mettre son nom sur ce billet et fixer le jour oîi il désire gagner
l'indulgence plénière attachée à son entrée dans l'association.
— 20 —
Dans notre mandemont du 1er janvier dernier, nous vous avons
invités, Nos Très Chers Frères, à célébrer le cinquantième anni-
versaire de l'épiscopat de ce père bien-aimé. Déjà vous avez
répondu à notiv appi'l en signant une adresse qui lui sera pré-
sentée bientôt, et en lui envoyant une belle et généreuse offrande.
Le 27 février, le Saint-Père a accordé une indulgence plénière,
applicable aux défunts, pour le 3 juin prochain, dimanche dans
roclave du Saint-Sacrement, qui est le jour propre de sa .consé-
cration ôpiscopale. Les conditions de celte indulgence sont la
confession, la communion, l'audition de la messe et une prière
à rinlenlion du Souverain Pontife, savoir pour demander à Dieu
la conversion des pécheurs, la propagation de la foi, la paix et
le triomphe de l'Église Romaine. Gomme ce jour-là est celui où
la procession solennelle du Saint -Sacrement doit avoir lieu,
nous croyons ne devoir rien changer à ce que nous avons déjà
réglé pour le chantdurc/)6'W7Hqui aura lieu lejour de la Pentecôte.
Nous exhortons MM. les prédicateurs de cette dernière fête à profi-
ter de cette occasion pour rappeler aux enfants de l'Église Catho-
lique leurs devoirs d'amour, de reconnaissance et de soumission
envers le Vicaire de Jésus-Christ. Dans les temps malheureux
où nous vivons, le fidèle accomplissement de ces devoirs fera
notre force et notre consolation, et joint aux prières qui s'élèvent
continuellement vers le trône de Dieu, il finira, au jour marqué
par la Providence, par amener la paix et le triomphe de la
vérité. C'est ainsi que Dieu, de qui dépend toute victoire, veut
néanmoins nous associer à sa puissance infinie, afin d'avoir occa-
sion d'exercer en notre faveur cette miséricorde qui ne laisse
aucune bonne œuvre sans récompense, [b]
Un j)etit ouvrage intitulé Petit Manuel de l'Apostolat de la Prière renferme tous les
renseignements nécessaires sur l'œuvre.
Les billets d'agrégation se vendent cinquante centina le mille au secrétariat. Il est
essentiel qu'ils soient distribués gratuitement à chaque associé. Messieurs les Curés
pourront engager la fabrique ou quelque personne charitable, à faire les frais de cet
achat, ou méiue faire une quête dan.s l'église à cette intention.
(Il) Quand viendra le temps d'annoncer la procession solennelle du Saint-Sacrement,
Messieurs les Curés rappelleront aux fidôlos les conditions de l'indulgence à gagner et
les exhorteront de nouveau à prier pour l'Église et pour le Souverain Pontife. Que ne
peuvent pas obtenir ces millions de communions offertes en esprit de charité par des
enfants pour un père bien-aimé I
' — 21 —
Sera le présent mandement lu et publié le premier dimanche
après sa réception, au prône de toutes les églises et chapelles où
se fait l'office public, et en chapitre dans les communautés reli-
gieuses.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'Archidiocèse
et le contre-seing de notre Secrétaire, en la fête du Patronage
de Saint Joseph, vingt-deux avril mil huit cent soixante dix-sopt.
■|- E.-A. Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
MONITUM
AD BKV. PAROCHOS ARCHIDIŒCESIS QUEBECENSIS CIRCA PA8T0RALEM K. 63.
Ne ex diclpe pastoralis lectione et explicatione gravia oriantur
incommoda, omnino abstinendum est a quayis allusione ad
quœstiones politico-religiosas quse nunc temporis in nostra re-
gione agitantur. De solius Romani Pontifiais calamilatibus
agendum, ut omnes fidèles nostri corde uno et anima una ipsi
compatiantur et pro ipso orent.
Insistendum prpecipue optimo operi quod Apostolatus orationis
vocatur, ut omnes fidèles huic aggregentur et ita facilius et citius
finis omniun malorum a Deo Optimo obtineatur.
Petrus quidem servahatur in carcere^ oratio autem fiebat sine
intermissione ab Ecclesia ad Deum pro eo... Et ecce Angélus Domini
aslitit... et ceciderunt catenœ de manibus Pétri (Act. XII. 5....)
Quebeci, 22 aprilis 1877.
-j- E.-A., Archpus Quebecen.
— 22 —
(No 64)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archevêché de Québec,
I 15 Mai 1877.
I. Retraites.
IL Propagation do la Foi.
III. Rapport annuel.
IV. Apostolat do la prière.
Monsieur,
La retraite de Messieurs les Garés s'ouvrira au Séminaire
mardi, le 28 Août prochain, au soir, pour se terminer mardi, le 4
Septembre au matin. Celle de Messieurs les Vicaires, et autres
pri'tres obligés cà l'examen annuel, s'ouvrira à l'Archevêché,
mardi le 11 Septembre, au soir, et se terminera mardi, le 18 du
même mois, au matin.
J'invite spécialement à la première Messieurs les Curés qui
n'ont pu assister à celle de l'année dernière. Quant h la seconde,
l'exiguité du local, où elle a coutume d'avoir lieu, fait désirer
qu'elle ne soit suivie, autant que possible, que par Messieurs
les Vicaires et autres prêtres tenus à l'examen. Messieurs les
Curés qui auront été empêchés d'assister à la première, à
cause des 40 heures dans leurs paroisses ou dans les paroisses
voisines, pourront y assister.
L'on devra arriver à la retraite dès le commencement, et en
suivre les exercices jusqu'à la fin, sans céder dans l'intervalle la
place à un autre.
Tous les prêtres du diocèse, même ceux employés dans les
Séminaires et Collèges, qui n'ont pas encore quatre ans accomplis
de prêtrise, voudront bien se rappeler que le règlement publié
dans la circulaire du 5 juin 1855, concernant l'examen qu'ils
-23 —
doivent subir, est nn règlement permanent fondé sur le XIIIc
décret du premier Concile l^rovincial, qui exige aussi des mêmes
prêtres qu'ils présentent deux sermons sur les sujets déterminés
par l'évoque. Ils feront donc leur possible pour s'y conformer,
sous peine de suspense. L'examen commencera lundi, veille de
la seconde retraite, à 2 h. après-midi ; tous doivent être rendus
à l'heure fixée, et ne pas se faire attendre.
Pour que les paroisses ne demeurent pas sans secours durant
la retraite de Messieurs les Curés, un prêtres devi-a résider dans
une de celles qui sont désignées sous le même numéro, sur le
tableau publié Tannée dernière. Ce prêtre, pourvu qu'il soit
approuvé, est autorisé à exercer tous les pouvoirs de desservant
à l'égard des fidèles des paroisses dont il aura la garde, et de
plus à biner, le dimanche qui se rencontre dans l'intervalle
choisi pour la retraite, afin de leur faciliter le moyen d'entendre
la sainte Messe. Il pourra même biner deux fois, dans le cas
où le prêtr ' qu'il remplacera serait obligé d'être absent deux
dimanches de sa paroisse. Il lui sera loisible, comme desservant,
de déléguer un autre prêtre pour la célébration des mariages.
MM. les Curés qui viendront à la retraite, voudront bien infor-
mer leurs paroissiens des dispositions qu'ils auront prises pour la
desserte de leur paroisse pendant leur absence. Ceux d'entre
eux qui n'auraient pas trouvé moyen de procurer la messe à
leurs paroissiens le dimanche qu'ils seront absents, les averti-
ront de se rendre aux paroisses voisines ; ou s'il était trop diffi-
cile de s'y transporter, ils les avertiront qu'ils sont dispensés, ce
jour-là, de l'obligation d'assister au saint Sacrifice.
Je recommande particulièrement à chaque prêtre d'apportei
avec lui un surplis, pour la clôture de la retraite. Et je profite
de la ciconstance pour faire la même recommandation aux Mes-
sieurs du clergé toutes les fois qu'il y a concours à la basilique,
parce qu'il est quelquefois impossible de fournir des surplis à
tous ceux qui s'y trouvent.
II
C'est dans le cours du mois d'août que les aumônes pour la
Propagation de la Foi doivent être transmises au trésorier, M,
Laliberté, aumônier de l'Archevêché,
— 24 —
Mossioiirs les Missionnaires qui ont besoin d'une allocation de
la Propagation do la Foi, pour eux-m6mes ou pour leurs mis-
sions, doivent donner, dans le cours du mois d'août, chaque
année, un compte exact de leurs besoins et des raisons qui
démontrent la nécessité de cette allocation. Faute de se corfor-
mer à celte règle, ils s'exposent à en être privés. Ils ne doivent pas
oublier do doiuier aussi un rapport sur leurs missions, afin d'in-
téresser tous lt>s fidèles à cette œuvre, par les extraits qu'on en
fera dans les annales.
in
Messieurs les Curés voudront bien se rappeler que le rapport
aniuiel qu'ils sont tenus de faire suivant la formule donnée à la
page 119 de l'Appendice du Rituel, doit être présenté avant le
premier septembre, ante calendas scptembris, dit le décret XVe du
1er Concile de Québec.
Ce rapport doit être écrit sur papier in quarto^ pour être faci-
lement inséré dans les cartables particuliers de chaque paroisse
ou mission, et non pas sur petit papier à lettres.
IV
Le meilleur moyen de répandre et d'établir solidement l'Apos-
tolat de la prière^ est d'organiser un comité de zélateurs ou de
zélatrices, chargé de distribuer les billets et de recueillir les noms
à enregistrer par le Curé. Ou peut se servir pour cela d'une
organisation déjà existante, par exemple, pour la Propagation de
la Foi, la Sainte-Enfance, la Sainte-Famille... Il est essentiel que
les billets soient distribués gratuitement.
Le Révérend Père Sache ayant reçu les diplômes d'agrégation
plus lût qu'il ne pensait, est prêt à les envoyer à Messieurs les
Curés qui en feront la demande. Il recevra très prochainement
un bon nombre de petits manuels qui seront mis en vente au
Secrétariat. (Voir mandement N» G3)
Agréez, Monsieur, l'assurance de mon sincère attachement.
f |E.-A., Arch. de Québec.
— 25 —
(No 65)
MANDEMENT
DES ÉVÊQUKS DE r,A PROVINCE EOCLÉSIASTIlJUK DE QUÉllEC PROMULGUANT LE ItBEl'
QUI NOMME SAINTE ANNE PATRONNE DE LA DITE PROVINCE
NOUS, par la grâce de Dieu et du Siège Apostolique, Arche-
vêque et Évoques de la Province Ecclésiastique de Québec,
Au Clergé Séculier et Régulier, et à tous les fidèles de la dite Pro-
vince, Salut et Bénédiction en Notre Seigneur.
Votre dévotion, Nos Très Chers Frères, envers Sainte Anne,
la mère de la Bienheureuse Vierge Marie, allant toujours crois-
sant, et Dieu se plaisant à manifester chaque jour d'une manière
plus évidente, combien son intercession est puissante. Nous
avons demandé au Souverain Pontife que Sainte Anne lut
déclarée Patronne particulière de la Province Ecclésiastique et
Civile de Québec. Par un rescrit du 7 mai 1876, le Saint-Père a
bien voulu accorder cette faveur, sans préjudice toutefois du
titre que, depuis deux siècles et demi, Saint Joseph possède
comme patron de tout le Canada. Et par une suite nécessaire
des règles de la liturgie, l'office de Sainte Anne a été élevé, pour
notre province, au rang de première classe, avec octave et solen-
nité. Désoi'mais donc nous pourrons et devrons invoquer, avec
une confiance toute spéciale. Sainte Anne comme notre patronne
et notre protectrice.
Il y a deux siècles, le premier évoque du Canada, l'illustre
François de Laval-Montmorency, après vingt ans d'épiscopat,
affirmait que la dévotion envers Sainte Anne distinguait les
habitants de ce pays de tous les autres peuples. Les nombreux
autels et sanctuaires dédiés sous son vocable, l'afiluence toujours
croissante des pèlerins qui s'y portent et les grâces signalées que
Dieu leur accorde, nous montrent que cette dévotion est toujours
- 26 —
chèrt' à vos cœurs et no fera que s'accroître par cette nouvelle
faveur du Souverain Pontife.
Pour vous le faire mieux comprendre et apjtrécier, nous nous
proposons aujourd'hui, Nos Très Cliers Frères, de vous exposer
aussi brièvement que possible les enseignements de l'Eglise
Catholique sur le culte et l'intercession des Saints.
I
DU CULTE QUI APPARTIENT A DIEU SEUL.
Moïse parlant aux Juifs dans le désert, leur rappelle que Dieu
est unique et qu'il est digne de tout notre amour: Ecoutez, 0
Israël : le Seùjncur noire Dieu est unique. Vous aimerez le Seigneur
votre Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme et de toutes vos
forces: Audi, Israël: Dominus Deus nostcr, Dominus unus est.
DiUijes Dominum Deum tuum ex loto corde tuo et ex tola anima tua
et ex tota fortitudine tua (Deut. VI. 4. et 5.). A Dieu seul., dit Saint
Paul, honneur et gloire dans les siècles des siècles: Soli Deo honor
cl gloria in sxcula sxculorum (I. Tim. I. 17.). Toutes choses sont
soumises à sa puissance infinie (Sag. XVI. 13.). S^ providence
gouverne le monde avec une sagesse et une puissance infinies
(Sag. Vin. 1.1 Sa sainteté et sa justice n'ont point de bornes
(Dt'ul. XXXII. 4.). Sa miséricorde est éternelle (Ps. GXVII. 1.).
Eu un mot, Dieu est la perfection infinie et, par ronséqueiit,
infiniment digne de notre amour, de notre crainte et de notre
adoration. Et comme aucun être ne lui estégal, ni même compa-
rable, aucun non plus n'a droit à un amour, à une crainte ou à
une adoration semblable.
Telle est, Nos Très Ghers Frères, l'idée que l'Église Catholique
nous donne de Dieu et du culte souverain et absolu qui est dû
à sa majesté infinie.
II
NATURE DU CULTE QU'iL EST PERMIS DE RENDRE AUX SAINTS.
Eu même temps que la foi catholique nous montre Dieu comme
le souverain Seigneur de toutes choses, comme la source unique
— 27 —
de toute existence et de toute grâce, elle nous rappelle que Dieu
est admirable clans ses Saints : mirabilis Dciis in Sanclis suis (Ps.
LXVII. 36.) : qu'il est glorifie dans leur assembU'c ; {/loridcatur in
consilio Sanclorum (Ps. LXXXVIII 8.); et que lui-mèmo veut
bien être leur récompense infinie: cfjo merces tua ma<jna nimis
(Gen. XV 1.) ; voilà pourquoi David nous invite à louer Dieu dans
ses Saints; laudate Dominum in Sanctis cjus (Ps. CLX. 1.).
Dans l'ordre civil, nous rendons au seul souverain les honneurs
royaux ; mais à cause de lui nous "honorons ceux en qui réside
quelque parcelle de son autorité, et cet honneur est d'un ordre
inférieur, mais il a sa raison et son fondement dans l'honneur
qui est dû au souverain lui-même.
De môme dans l'ordre religieux, ."i Dieu seul nous rendons les
honneurs divins ; mais à cause de Dieu nous honorons les Saints
qui ont été ses serviteurs fidèles pendant leur vie et qui, après
leur mort, sont appelés à s'asseoir avec Jésus sur son trône; qui
vicerit, dabo ei sedere mecum in throno meo (Apoc. III. 21.). Pen-
dant leur vie mortelle, dit Saint Paul, /7s ont reçu Vabondance de
la grâce et du don et de la justice ; ils régneront dans la vie éter-
nelle par Jésus-Christ : abundantiam gratix et donationis etjuslitix
accipienles, in vita regnabunt per unum Jesum Christum (Rom.
V. 17.). Sur la terre ils ont été humiliés et persécutés pour la
justice ; ils ont été oubliés (U méprisés à cause de leur vertu que
"le monde ne pouvait comprendre ; mais après leur mort ils sont
comblés de gloire et dlionneur ; gloria et honore coronasti eum,
Domine (Ps. VIII. 6.).
Pourquoi donc nous serait-il défendu d'honorer ceux que Dieu
comble ainsi de ses faveurs? de reconnaître par des signes de
respect l'excellence de leur vertu et la gloire de leur récompense ?
Nous ne disons point que les Saints sont des dieux : loui de nous
une pareille impiété ! Le culte que nous leur rendons est non
seulement inférieur à celui qui est rendu à Dieu, mais il est
d'une nature différente. Nous adorons Dieu seul; «mais, dit
Saint Jérôme, nous honorons ses serviteurs, afin que l'honneur
qui leur est rendu remonte à Dieu ; honoramus servos, ul honor
servorum rcdundel ad Dominum. »
— 28 —
III
DE l'invocation DES SAINTS.
Durant le saint sacrifice de la messe, le prêtre profondément
incliné demande à Dienqne les Saints dont nons faisons mémoire
snr la terre veuillent bien intercéder pour nous dans les cieux :
Il Ut un pro nobis intcrcedcre dignentur in cœlis^ quorum me-
moriam afjimus m tn-ris. n Nous trouvons dans ces courtes
paroles toute la doctrine catholique snr la nature des prières
que nous adressons aux Saints. Nous ne les invoquons pas comme
la source première des grâces et des bienfaits que nous atten-
dons par leur médiation ; ils ne sont pas tout-puissants dans le
sens absolu de ce mot : la bienheureuse Mère de Jésus elle-
même ira été appelée la toute-puissance suppliante, omnipotentia
supplex, que parce que son divin Fils ne peut rien refuser à ses
prières. Marie et tous les Saints sont nos intercesseurs ; ils
prient pour nous ; nous leur demandons de suppléer à ce qui
manque de ferveur dans notre prière, et voilà quel est l'objet de
la prière que nous leur adressons. Dans les litanies des Saints
nous répétons toujours cette invocation : « Priez pour nous •
ora pro nobis. »
Mais comment les Saints peuvent-ils connaître tant de prières
qui leur sont adressées de toutes les parties du monde ?
Eh quoi! Nos Très Chers Frères, Dieu voit toutes choses,
n'est-il donc pas assez puissant pour faire connaître à ses élus
les hommages qui leur sont rendus sur la terre et les prières qui
leur sont adressées ? L'Archange Raphaël voyait et offrait à
Dion les prières et les bonnes œuvres de Tobie (Tobie, XII. 12.) ;
le prophète Zacharie (I. 12.) nous montre un ange qui voit les
malheurs de Jérusalem et intercède pour elle. Notre Seigneur
nous dit expressément que dans le ciel il y a grande joie à la
conversion d'un pécheur (Luc, XV. 7.). Les Ang-s et les Saints
du ciel ont donc connaissance de ce qui se passe sur la terre. Ils
voient Dieu face à face (L Cor. XIII. 12.) ; Dieu les illumine de
sa propre lumière (Ps. XXXV. 10.), les comble de son propre
honneur, les couronne de sa propre justice, leur communique sa
— 29 —
propre vie, car il est lui-même leur recompense infinie : ego cro
mcrces tua magna nimis (Gen. XXV. 1.) ; et l'on demande com-
ment les Saints peuvent connaître nos vœux et nos priî-res ! Au
témoignage de l'Apôtre Saint Jean (I. Épitre, III. 2...), celle
claire et immédiate vue de Dieu fait rayonner dans l'âme des
Saints, comme dans un miroir fidèle, les perfections de Dieu et
donne à ces âmes bienheureuses une ressemblance ineffable qui
suffit surabondamment à nous expliquer pourquoi et comment
les Saints connaissent nos prières et nos hommages : Nous
savons, dit-il, que îious lui serons semblables, parce que nous le ver-
rons Jel qu'il est : scimus quoniam similes ci crimus, quoniam vidc-
bimus eum sicuti est.
On objectera peut-être que l'invocation des Saints est inju-
rieuse à Dieu et à Notre Seigneur Jésus-Christ, que Saint Paul
déclare être l'unique médiateur entre Dieu et les hommes (I. Tim.
II. 5.).
Non, Nos Très Chers Frères, l'invocation des Saints n'est
injurieuse ni à Dieu, ni à Jésus-Christ.
Voyez ce qui se passe dans l'ordre civil. Le souverain ne
regarde point comme une injure faite à sa majesté, les requêtes
adressées à ceux qui jouissent de sa faveur ; au contraire, il est
content d'avoir une occasion de leur prouver son estime et son
amitié en exauçant leurs prières. Quelle que soit la puissance
d'intercession attribuée à un Saint, ce n'est qu'une puissance
secondaire, surbordonnée à celle de Dieu, de qui nous recon-
naissons que dépend en dernier ressort la concession de la grâce
demandée. Si nos faibles prières adressées à Dieu ne sont pas
une injure à Dieu, pourquoi deviendraient-elles injurieuses
parce que nous aurions demandé à quelques Saints de les pré-
senter et de les appuyer devant son trône.
Saint Paul et Saint Jacques, dans leurs épitres, se recomman-
dent aux prières des chrétiens ; c'est à la foi un acte d'humilité
et un témoignage de la charité qui doit unir ensemble les mem-
bres de la grande famille chrétienne ; pourquoi donc serait-il
défendu de demander une faveur semblable aux Saints qui
régnent dans le ciel ? Pendant leur vie il était permis d'implorer
leur assistance ; pourquoi serait-ce un crime après leur mort ?
— 30 -
Sans doute, Nos Très Ghors Frcros, Jésus-Clirisl est notre
imi(iui3 médiateur, parce que lui seul nous a rachetés; c'est ^ar
sa fjrdcr, dit Saint Pierre, que nous croyons être sauvés; per gra-
tidin Diimlni JcsH-Christi crcdimus saivari (Actes. XV. II.) : et voilà
pourquoi dans le ciel il parle avec autorité et exerce devant le
trône de son Père un pontificat éternel, et est toujours vivant pour
intercéder en notre faveur] semper vivens ad iiiterpellandum pro
nobis (Iléb. VII. 25.). Mais il ne s'en suit nullement que l'inter-
cession des Saints soit injurieuse à cette médiation suprême et
divine. Les Saints, dans le ciel comme sur la terre, ne sont rien
par eu.x mêmes; tout ce qu'ils ont été dans l'ordre de la grâce
sur la terre et ce qu'ils sont au ciel dans l'ordre de la gloire, ils
le tiennent de Jésus-Christ, qui a dit : sans moi vous ne pouvez rien
faire, sine me nihil polestis facere (Jean, XV. 5.). Nous reconnais-
sons qut^ ce divin Sauveur est la source unique et intarissable
des grâces que nous demandons ; et quand les Saints nous aident
à puiser dans les trésors de la miséricorde divine, leur interces-
sion, bien loin d'être injurieuse à la médiation de Jésus-Christ,
en est une des plus belles et des plus touchantes manifestations.
IV
DU CULTE DES RELIQUES ET DES IMAGES.
Suivant le saint concile de Trente (Sess. XXV.), nous devons
honorer le corps des Martyrs et des autres Saints qui régnent
avec Jésus-Christ, dont ils ont été les membres vivants, qui ont
été les temples du Saint-Esprit et qui un jouV doivent être ressus-
cites pour la gloire éternelle.
Nons honorons aussi les instruments de leur pénitence ou de
leur martyre, parce que ces objets nous rappellent leurs exemples^
leurs vertus, leurs mérites, leur mort glorieuse. Nous conser-
vons avec respect les objets qui ont été à leur usage, à cause des
souvenirs de piété qu'ils éveillent dans notre âme.
Enfin les images pieuses nous sont chères et vénérables, parce
qu'elles servent à nous rappeler plus facilement et plus vivement
les mystères ou les Saints que nous honorons.
A la vérité, Nos Très Ghers Frères, ces ossements arides, ces
objets inanimés, ces peintures et ces sculptures, n'ont pas en eux-
— 31 —
mêmes une excellence absolue; ce n'est pas à cause d'eux-mêmes
que nous les vénérons, mais à cause des Saints aulfquels ils se
rapportent, dont ils évoquent le souvenir et provoiiuent l'imita-
tion : «car, dit le saint concile de Nicéc (en 787), l'honneur de
l'image passe à l'original ; celui qui révère l'image révère le sujet
qu'elle représente.» Saint Ambroise rapporte que quand Sainte
Hélène découvrit la croix du Sauveur « elle adora Jésus-Christ
et non pas le bois, ce qui eût été l'erreur des gentils ; elle adora
celui qui avait été suspendu à ce bois. » Et c'est dans ce sens que
nous disons quelquefois que nous adorons la croix. Nous hono-
rons donc les reliques et les images à cause dos Saints, et nous
honorons les Saints eux-mêmes à cause de Dieu, de sorte que
notre culte se rapporte toujours finalement à Dieu seul.
Ce culte des reliques et des images a reçu de Dieu la sanction
de miracles consignés dans les Saintes Écritures. Nous voyons,
en effet, au quatrième hvre des Rois (chap. II. 13...), que le
manteau du prophète Élie servit à son disciple Elisée pour opérer
un miracle et que les ossements de ce même Elisée rendit la vie
à un cadavre jeté par hasard dans son tombeau (chap. XIII. 21.).
Dans le Nouveau Testament, Notre Seigneur récompense par
une guérison miraculeuse la foi de tous ceux qui viennent tou-
cher le bord de sa robe (Matth. IX. 20, et XIV. 3(5.). Dans les Actes
des Apôtres (V. 15.), l'ombre de Saint Pierre^ en passant sur les
malades qu'on mettait sur le chemin de cet apôtre, l'ombre seule
suffisait pour les guérir. De nombreux miracles étaient opérés
lorsqu'on appliquait aux malades des linges qui avaient touché le
corps de Saint Paul (Actes, XIX. 12.). Si Dieu n'avait pas pour
agréable la confiance aux reliques, l'aurait-il récompensée d'une
manière si éclatante ? Et de nos jours encore, Nos Très Chers
Frères, ne sommes-nous point les témoins d'une approbation
aussi directe et aussi solennelle donnée par la Toute-Puissance
divine à ce culte des reliques et des images ?
D'ailleurs, quoi de plus conforme aux usages et aux instincts
de tous les peuples ? Dans une famille, dit Saint Augustin, on
conserve précieusement les vêtements, l'anneau et l'image d'un
père chéri ou d'une mère tendrement aimée ; combien plus
chers nous doivent être les objets et les images qui rappellent à
— 32 —
iiûln> souvenir ceux ijui ont élé nos pères et nos modèles dans la
foi, l'espônuiicc ol la cïiaritô ?
Quand Dieu diMondil aux juifs de faire des images (Exode,
X\. i.l, il ajouta la défense de les adorer, non adorabis ea, pour
nous faire comprendre qu'il proiiibait seulement l'idolâtrie, c'est-
à-dire, l'adoralion d'objets on d'images autres que Dieu. Si l'on
prenait d'une manière absolue la défense faite aux juifs, il s'en
suivrait bien des conséquences que les hérétiques eux-mêmes
sont forcés de rejeter. Si toute image est défendue, il ne serait
permis à personne de garder son pi'opre portrait, ou celui de ses
ancêtres. Si toute vénération religieuse doit être refusée à ce
qui n'est pas Dieu, pourquoi Dieu aurait-il menacé de punir
ceux qui violent son temple, c'est-à-dire, cet édifice de pierre et
de bois où l'on vient prier le Seigneur (I. Cor. III. 17.)? pourquoi
encore ce respect profond pour ce livre qu'on appelle la Bible ?
L'arche d'alliance était faite de bois recouvert en or; Dieu punit
d'une manière terrible les Bethsamites (I. Rois, VI. 19.) et le
lévite Oza (II. Rois, VI. 7.), pour avoir manqué au respect dû à
ce signe extérieur, à ce monument de son alliance avec le peuple
juif. Tant il est vrai que le culte en esprit et en vérité (Jean IV.
24.) que nous devons rendre à Dieu, n'exclut nullement l'emploi
de moyens extérieurs pour exciter et soutenir notre attention et
un certain respect religieux pour tout ce qui se rapporte à Dieu.
D'ailleurs, Nos Très Chers Frères, Dieu ne peut pas être en
contradiction avec lui-môme, puisque non seulement ila permis,
mais il a même commandé en plusieurs circonstances, la confec-
tion d'images en rapport avec son culte. Il fit faire deux chéru-
bins d'or destinés à abriter l'arche d'alliance (Exode, XXV. 18.) ;
plus tard, quand le peuple juif, en punition de ses murmures,
est affligé par des serpents venimeux. Moïse élève dans les airs
un serpent d'airain, vers lequel il suffisait de jeter un regard
pour être guéri (Nombres, XXI. 8.). Josué et tout le peuple,
saisis de crainte à la vue des ennemis, se prosternent devant
farchc d'alliance pour implorer l'assistance divine (Josué, VII. 6).
Dans le temple de Salomon bâti su:' les plans inspirés par Dieu
lui-même, il y avait grand nombre d'images et de sculptures.
Dieu a donc autorisé la confection, l'usage religieux et la véné-
— 33 —
i;ation des images, et, par conséquent, ce ne peut être une prati-
que superstitieuse et condanuiable.
Et vous-mêmes, Mes Très Ghers Frères, pouvez rendre témoi-
gnage de l'utilité de ces images, qui, en parlant aux yeux, éclai-
rent l'intelligence, échauiTent le cœur, élèvent l'àme vers Dieu,
l'auteur de toute grâce, de toute perfection, de tout mérite en ce
monde et de toute gloire dans les cieux. Dieu lui-môme s'est
servi de ce moyen pour se faire connaître et adorer ; car, en
donnant à ce monde visible, matériel et périssable, cette gran-
deur qui nous étonne, cette beauté qui nous ravit, cet ordre par-
fait qui excite notre admiration, il a voulu parler à nos yeux, et,
dit Saint Paul, rendre intelligibles et comme visibles ses invisibles
perfections^ son élernelle puissance et sa divinité^ de (elle sorte que
ceux qui ont refusé de le connailre, sont inexcusables : invisibiiia
enim ipsius a creatura mundi, per ea qux facta sunt^ intellecta
conspiciuntur, sempilerna quoque virlus ejus et divinitas^ ita ut
sint inexcusabiles (Rom. I. 20.).
V
I
CONCLUSION.
Nous sommes les enfants des Saints, disait Tobie à sa famille,
et nous attendons celte vie que Dieu doit donner à ceux qui ne man-
quent pas à la foi qu'ils lui doivent : Filii Sanctorum sumus et vitam
illam expectamus quam ûeus daturus est iis qui fidem su'am non
mutant ab eo (Tobie, IL 18.).
Nous sommes les enfants des Saints ; soyons donc leurs imita-
teurs sur la terre, et pour cela méditons leurs exemples et leurs
maximes. Pondant leur vie mortelle ils ont été exposés aux
mêmes dangers et aux attaques des mêmes ennemis, nous avons
les mêmes devoirs à remplir, le même évangile à suivre; soyons
pleins de courage, car les victoires qu'Us ont remportées nous
montrent ce que peut la bonne volonté aidée de la grâce que
nous a méritée Notre Seigneur Jésus-Christ.
Dieu, qui veut que tous les hommes soient sauvés (I. Tim. IL 4.),
a multiplié autour de nous les moyens d'ajouter sans cesse de
nouveaux fleurons à notre couronne: un mot, une pensée, un
3
— u —
bon désir, un acte si pelil qu'il soit, un verre (Peau donné à un
jiauvrc pour l\rtuour de Dieu (Matlli. X. 42.), ne demeurera pas sans
rèconiptMise. ("esl ainsi que les Saints ont amassé des trésors
dans le ciel: nous soînines leurs enfants, marchons sur leurs tra-
ces et nous serons trouvés dignes de partager leur félicité. Chacun
d'eux nous crie du haut du ciel, comme Saint Paul (I. Cor. XL) :
Soyez vies imitateurs comme je le suis de Jésus-Christ ; imitatores
mci estole sicut et eijo Chrisli.
Entrés dans la gloire et mis eu possession du royaume qui
leur a été préparé dès le commencement du monde (Matth. XXV. 34.),
certains de ne jamais perdre ce bonheur, ils sont néanmoins
pleins de charité et de sollicitude pour nous qui sommes encore
exposés au naufrage. Elevons vers eux nos cœurs et nos mains
avec confiance, afin qu'à leur tour ils fassent brûler au pied du
trône de l'Eternol Vencens de leurs prières (Apoc. V. 8.), qui s'élève
comme un parfum d'agréable odeur dans les siècles des siècles.
Quelle que soit notre condition, nous pouvons et nous devons
tous aspirer à partager leur félicité. Au ciel il y a des rois et des
sujets, des riches et des pauvres, des savants et des ignorants,
des maîtres et des serviteurs; toutes les nations, toutes les tribus,
tous les peuples, toutes les langues sont là debout devant le trône de
Dieu, en présence de V Agneau, revêtus de robes blanches et ayant
des palmes dans leurs mains ; ex omnibus genUbus et tribubus et
populis et linguis stantes ante thronum Dei, in conspectu Agni,
nmirti stolis albis et palmx in manibus eorum (Apoc. Vil. 9.) Cette
robe blanche signifie la pureté de l'âme et du cœur ; ayons hor-
reur de tout ce qui peut la souiller : ces palmes nous apprennent
qu'il faut remporter des victoires sur le monde, sur l'enfer, sur
nous-mêmes. Prenons courage, Jésus et Marie et tous les Saints
seront avec nous dans ces combats de chaque jour et de chaque
instant.
0 Bonne Sainte Anne ! patronne et protectrice de cette Pro-
vince, vous que depuis plus de deux siècles, nos pères et nous,
honorons et invoquons avec une confiance toujours croissante,
intercédez pour nous ! Par vos prières obtenez à vos enfants la
grâce de conserver la foi, d'espérer toujours en Jésus, d'aimer
Dieu par-dessus toute chose et le prochain comme eux-mêmes
pour l'amour de Dieu !
— 35 —
Le nom même que vous portez et qui signifie la grâce ^ nous
remplit d'admiration, de joie et de confiance. Obtenez à vos
enfants une large part à ce précieux héritage de la grâce que leur
a méritée le fils de Maiie, voire fille bien-aimée, afin qu'un jour
nous ayons tous le bonheur de rhanlcr éternellement avec vous
les miséricordes du Seigneur; misericordias Domini in xternum
cantabo (Ps. LXXXVIII. 2.).
A ces causes, et le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons
et ordonnous ce qui suit :
|o Pour remercier Dieu de toutes les grâces obtenues par l'in-
tercession de Sainte Anne, et pour témoigner notre reconnais-
sance de ce qu'elle nous a été donnée pour patronne et protectrice,
la solennité qui doit avoir lieu cette année le 29 juillet, sera
précédée d'un triduum solennel qui commencera le jour même
de la fête, 26 juillet.
2o Durant ce triduum, qui est ordonné seulement pour la
présente année, il y aura chaque jour unegrand'messe de Sainte
Aune et dans l'après-midi un salut du Saint-Sacrement : ces deux
offices seront fixés aux heures les plus commodes, et Messieurs
les Curés sont invités à y faire une instruction, (a)
3» Le jour de la solennité, on chantera le Te Deuni après la
messe, ou bien au salut du Saint-Sacremenl. *
4o A tous les offices du triduum et du dimanche, on fera une
quête pour aider à terminer l'église de Sainte-Anne de Beaupré.
Le produit de ces quêtes sera envoyé aussitôt que possible au
secrétariat du diocèse, à moins que la paroisse ne doive bientôt
faire un pèlerinage à cette église et porter elle-même son offrande.
5o Par un induit apostolique du 25 mars 1877, Notre Saint-
Père le Pape accorde une indulgence plénière aux personnes qui,
s'étant confessées et ayant communié l'un des jours du triduum
ou le jour de la solennité, prieront à l'intention du Souverain
Pontife dans l'église paroissiale du lieu où ils se trouvent. Les
(a) Messieurs les Curés chargés de plusieurs paroisses ou missions, s'ils sont auto-
risés à biner, ne pourront le faire que le dimanche comme d'ordinaire ; mais ils feront
bien de chanter la grand'messe et le salut alternativement dans chaque paroisse.
— .^6 —
roligiouses et leurs élèves, ou malades et serviteurs, pourront
gagner celte indulgence en priant dans leur chapelle ou oratoire.
Celte indulgence est applicable aux défunts. Nous accordons
aussi (juai-anle jours d'indulgence chaque fois que l'on assistera
;\ l'un des offices du triduum, ou au chant du Te Deum prescrit
ci-dessus.
Sera le présent mandi-ment lu et publié au prône de toutes les
églises et chapelles de paroisses et de missions, où se fait l'office
public, et en chapitre dans les communautés religieuses, le pre-
mier dimanche après sa réception.
Donné sous nos signatures, le sceau de l'archidiocèse, et le
contre-seing du secrétaire de l'Archevêché, le premier juin mil
huit cent soixante-dix-sept.
-|- E.-A., Arch. de Québec,
^ L.-F., Év. des Trois-Rivières,
f Jean, Év. de St-G. de Rimouski,
-f Édouard-Chs, Év. de Montréal,
-|- Antoine, Év. de Sherbrooke,
f J.-Thomas, Év. d'Ottawa,
-f- L.-Z., Év. de St-Hyacinlhe.
Par Messeigneurs,
C.-A. Collet, ptre,
Secrétaire.
Indulta pro Prov. Quebecen.
1
Beatissime Pater,
Archiepiscopus et Episcopi Provinci?e Quebecen., in Canada,
ad pedes Sanctilalis Vestrse provoluti, humillime postulant ut a
Sanclilate Vestra concedalur S. Anna tanquam specialisPatroua
ejusdem Provinciœ tum ecclesiasticœ, lum civilis, cum ofïicio
primc^e classis et octava, et solemnitate in dominica proximiori,
— 37 —
sine tamen prc'ejudicio tituli, qnem jam ab aiino 1624 habet S.
Joseph, Sponsus B. M. V., tanqiiam Patronus totius Ganadensis
Regionis.
Ex Audientia SSmi diei 7 Mail 1876.
SSmus D. N. Fins div. Prov. PP. IX., référante me infrapto S.
G. de Propda Fide Pro-Secretario, bénigne annuere dignalus est
pro gratia juxta petita.
Datum Romae ex œdibus S. G., die et anno ut supra.
Gratis sine ulia solutione quocumque titulo.
(L. j S.) (Signât.) J. B. Agnozzi, Pro-Secret.
n
Bme Pater,
Archiepiscopus Qnebecensis et Episcopi ejusdem Provincisead
excitandam devotionem fideiium erga S. Annam patronam, sta-
luerunt lioc anno indicere solemne triduum incipiendum die
ipso festo S. AnncT ; hinc humililer postulant ut S. V. concedere
dignetur Indulgentiam plenariam defunctis 'applicabilem pro
omnibus GhrisUfidelibus qui, contriti, confessi et S. Gommu-
nione refecti, pie oraverint in Ecclesia parochiœ in qua tune eos
morari conligerit, juxta mentem S. V.. infra dicLum triduum
vel Dominica immédiate sequenti, quse est dies in qua celebrau-
da est Solemnitas prpedict.-e patrouce ex indultis apostolicis. Pos-
tulant etiam ut moniales cum suis alumnis, infirmis, et servis,
dictam Indulgentiam lucrari valeant in propria Ecclesia, vel
proprio Oratorio iisdem conditionibus.
Ex Audientia SSmi diei 25 Martii 1877.
SSmus D. N. Pius Divina Prov. PP. IX., referente infrapto S.
G. de Propaganda Fide Secretario, bénigne annuit pro gratia
juxta preces.
Dat. Roraie ex ^d. die. S. G. die et anno prsedictis.
Gratis quocumque titulo.
(L. t S.) Pro R. P. D. Secretario,
(Signal.) AcHiLLES RiNALDiNi, Substitutus.
^38 —
(N-^ 66)
CIRCULAIRE AUX CURÉS
Fraserville. 13 juin 1877.
Monsieur le Curé,
.le suis informé par le Conseil d'Agriculture du Canada que la
moucho h patate, appelée la «Punaise du Colorado» a déjà fait
son apparition dans quelques paroisses du diocèse, et qu'elle met
en grand danger la récolte de ce tubercule. Les hommes expé-
rimentés qui composent le Conseil, suggèrent aux cultivateurs
de se mettre à l'œuvre sans délai, pour détruire la mouche par-
tout où elle se trouve. Cet insecte, qui est de la grosseur d'une
fève, est de couleur jaune et rayé de noir, et ses œufs ressem-
blent à du frai de poisson. Il dépose ses œufs sur la plante et il
en sort des vers qui se nourrissent immédiatement à même la
patate. Il importe donc que chaque cultivateur visite soigneuse-
mont ses champs, et qu'il s'aide de tous les membres disponibles
de sa famille, pour faire la guerre à l'insecte et à ses œufs, en les
jetant au feu.
Le vert de Paris est recommandé comme poison, pour détruire
la mouche; mais l'emploi en est dangereux, et je n'oserais le
suggérer. Un moyen de destruction, qui paraît avoir eu d'heu-
reux résultats, est de semer du sarrasin parmi les patates ; on
peut d'autant mieux en faire usage qu'il n'offre aucun danger.
L'insecte dont il s'agit, dit le Conseil, exerce ses ravages très
sérieusement les deux on trois ans qui suivent son apparition, et
ensuite il commence à disparaître.
Tout en ayant recours aux moyens humains pour remédier au
mal, vous ne manquerez pas d'exhorter vos paroissiens à recou-
rir surtout à la prière pour le faire cesser. A cet effet, je vous
autorise à faire des prières et processions publique?, toujours si
efficaces dans les temps de calamité, et je vous invite à implorer
— 39 —
particulièremenî, dans cette circonstance, la puissante protection
de la Bonne Sainte Anne, devenue la Patronne de notre Province.
Je vous prie, Monsieur le Curé, de faire la lecture de la pré-
sente à vos paroissiens, le premier dimanche après sa réception,
et de les exhorter de votre mieux à ne négliger aucune précau-
tion pour débarrasser leurs champs du fléau dont ils sont
menacés.
Agréez, Monsieur le Curé, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
-j- E.-A. Arch. de Québec.
(N° 67)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
f Archevêché de Québec,
I 1er Septembre 1877.
I. Retraites particulières à faire.
II. Examens des jeunes prêtres.
III. Société Saint-Joseph.
IV. Souscription en faveur du Collège de Sainte-Anne.
V. Décret nouveau sur le mois de Saint Joseph.
VI. Ouvrage de Mgr de Angelis sur le Droit Canonique, recommandé.
Monsieur,
Vous avez sans doute regretté avec moi que la retraite com-
mune n'ait pu avoir lien cette année comme à l'ordinaire. Je vous
invite à en faire une chacun en votre particulier, et j'accorde
dans ce cas seulement et pour celte fois, aux confesseurs, les
mêmes pouvoirs extraordinaires qui ont coutume de se donner
durant la retraite, avec les restrictions ordinaires. A chacun de
vous Notre Seigneur adresse les paroles par lesquelles il invitait
_ 10 —
swanôlros h la roiraile: Vnxih' i^rorsmi in riesrrtum locum, et
rtqulsciu puullum (S. Marr. VI. :n.). Notre second concile pro-
vincial, dans »ou dc'crel XIV, renf.rm. cette exhortation : «Sed
\y MU. osl ul de nunulano pulv.Me non aliquantisper etiam
p corda sord.-scanl : sin^ulis if,'itur annis non prseterrnit-
U;.. ...,.;inalil.nsexerciliisoperam dare, et pastoralibus seces-
.ibu* M"0'* itulixeril episcopns, interesse sedulo cnrent, ut hic,
»i quîr macnl.T ipsis adh.-cserint, abstergi possint, et inde mentis
aciê.H «d rœleslia conlemplanda vividior, et volunlatis vires ad
omno opus bonum amplectendum et persequendum firmiores
évadant»
il
I>»s jeunes prêtres oblipés à subir l'examen prescrit par le
premier Concile de Québec, devront se présenter o moi dans le
cours du mois d.- septembre et je leur assignerai moi-mrme un
examinateur. Ils doivent se rappeler que cette obligation est
80U.S jMîine de suspense.
Les deux sermons à faire pour 1878 auront pour sujet 1° La
vigilance, i» LEucharistio.
m
L'assemblée du bureau de la Société Saint-Joseph a eu lieu le
28 août, tous les procureurs étant présents, excepté un seul.
Nous avons constaté avec peine, que par suite de la retraite de
plusieurs curés, ou par l'abstention de quelques autres, les reve-
nus de la caisse ecclésiastique sont tellement réduitsqu'ila fallu
diminuer d'un quart les allocations déjà très faibles. C'est un
état d«' f'hoses dont je suis persuadé que tous les membres du
clergé du dioc«'S«' seront sensiblement afQigés.
Quand il a été question de fonder une nouvelle société, il y a
eu unanimité presque parfaite en faveur du projet. J'avais donc
droit de compter que tous ceu.x qui faisaient partie de l'ancienne
apporteraient leur concours à la nouvelle, et qu'ainsi le bureau
se trouverait en état de fournir à nos infirmes une allocation
convonabb'. Je ne puis m'expiiiiuer pourquoi un certain nom-
bre df membres les plus capables de fournir à cette œuvre de
rhariié fraternelle et sacerdotale, s'en sont retirés juste au
— 41 —
moment le plus critique, car le commencement des œuvres de
ce genre est toujours sujet à des difTicultés.
Comptant sur la bonne volonté et sur la charité fraternelle et
sacerdotale de tous les membres du clergé de l'archidiocése,
j'aime à croire qu'il sulfira d'exposer cet état de choses, pour que
tons se fassent un devoir de contribuer à cette œuvre, soit en
continuant de faire partie de la société, soit en s'y agrégeant au
plus t()t. Je recevrai avec reconnaissance les noms de ceux qui
veulent s'associer et, en temps opportun, je convoquerai le
bureau pour que leur agrégation ne souffre point de retard.
Il ne faut pas oublier que c'est avant tout une œuvre de
charité mutuelle, qui resserrera davantage les liens de celte
union que le cœur de Notre Seigneur désire voir régner entre
tous les enfants de l'Église, mais surtout entre les membres du
clergé. J'avais l'intention de vous citer quelques textes de la
Sainte Écriture sur ce sujet ; mais embarrassé dans le choix, je
me contente de vous prier instamment de lire et de méditer,
durant votre ^isite au Saint-Sacrement, le chapitre III de la
première épître de Saint Jean : Videle qiialcm charitatem dcdit
ncbis Pater.... Non diligamus vcrbo ncque liiigua, sed opère et
veritale...
IV
Le comité de la souscription en faveur du collège de Sainte-
Anne, s'est assemblé aussi le 28 août. Nous avons constaté avec
joie, et, je pourrais dire, avec admiration, que, grâce au zèle des
souscripteurs, toute la dernière souscription est rentrée à l'excep-
tion d'environ 81,200. dont la majeure partie se réalisera bientôt*
L'actif du Collège est à peu près égal à ce qui reste de passif,
et tout nons poi'te à croire que si la moisson que la Divine Pro-
vidence nous a accordée, ne trompe pas nos espérances, nous i)our-
rons chanter un Te Deum avant douze mois. Le comité a même
délibéré sur la question de faire son rapport final, mais il a été
d'avis qu'il valait mieux attendre quelques mois pour pouvoir
annoncer lui-même la bonne nouvelle.
Les recettes propres du Collège ont dépassé de 81,200. les
dépenses, et ce surplus a été fidèlement employé à payer des
dettes.
— 42 —
Je me fais un devoir de remercier les souscripteurs pour la
générosité avec laquelle ils sont venus en aide à cette œuvre
importante, au prix de sacrifices que Dieu seul pourra récompen-
ser digiKMnent. Demandons maintenant que la Divine Provi-
dence nous accorde bientôt le bonheur de voir le couronnement
de nos elTorls communs.
J'ai trouvé dans la 141e livraison des Analecla (vol. XVI. col.
ôlO.), un décret de la S. G. des Rites, dont je crois utile de vous
donner connaissance. Dans ce décret, qui est du 4 février 1877,
il est permis de commencer les exercices du mois de Saint Joseph
le 16 ou le 17 février, pour les terminer le 19 mars, jour de sa
fête. On peut gagner de cette manière les mêmes indulgences
que si Ton faisait ces exercices durant tout le mois de mars
comme ci devant. Rien n'empêche de suivre encore cette der-
nière méthode, car les décrets anciens ne sont pas révoqués.
VI •
Monseigneur de Angelis a commencé de publier les traités de
Droit canonique qu'il enseigne à Rome depuis 1854. L'ouvrage
entier se publiera pendant quatre années à raison de deux volu-
mes in octavo par année. Chaque volume de 400 pages se vend
à Paris cinq francs, de sorte que l'ouvrage entier, rendu à
Québec, coûtera à peu près $8.
Cet ouvrage renferme les décrets les plus récents émanés du
Saint-Siège et fait connaître la véritable législation actuelle de
rÉglise ; c'est un avantage précieux qu'on ne peut trouver dans
les livres tant soit peu anciens, quelque soit d'ailleurs leur mérite.
L'auteur annonce qu'il exposera avec un soin tout particulier les
questions du Droit Ecclésiastique que soulève l'état actuel des
choses en Europe.
Si vous désirez souscrire à cet ouvrage, vous êtes prié de trans-
mettre votre nom à M. Bolduc, procureur de l'Archevêché.
Agréez, Monsieur, l'assurance de mon sincère attachement,
f E.-A., Arch. de Québec.
48 —
URBIS ET OR BIS
DECUETUM
Jam alias per rescriptum Secretariae Breviiim diei 12 Jiinii
1855 et per decretura hujus Sacrée Congregationis indnlgentiis
sacrisque reliquiis prseposilee diei 27 Aprilis, Plus IX clementer
indiilseral ut universi christifideles aliquod sive piiblice sive
privatim preciim ac virtiitiim exercitium peragentes per iiitegrum
mensem martium in honorem saiicli Josephi, sponsi B. M. V.,
indiilgentiam lucrarentur tercenlum dierum quolibet die, plena-
riam vero in uno dierum mensis ad arbitrium eligendo, quo
confessi et ad S. Synaxim accedentes juxta mentem Sanctitatis
Suse oraverint cum facnltate easdem indulgentias applicandi in
sufFragium defunclorum.
Cum vero mos invaluerit in permultis variarum diœcesum
ecclesiis ut idem exercitium a die décima sexta vel décima septima
mensis februarii incoeptum usque ad deciman nonam diem
sequentis martii producatur et absolvatur, qua die gloriosi
palriarchœ festum in universa Ecclesia recolitur ; humillimse
preces Sanctissimo Domino Nostro exhibitsesuntqualenusdecla-
rare dignetur christifideles qui pio hujusmodi exercitio infra
praefatum tempus vacaverint, easdem, de qnibus supra, indul-
gentias lucrari posse. Quas preces, referente me infiascripto
cardinali Sacrse Congregationis indnlgentiis sacrisque reliquiis
prœpositff! prœfecto, in audienlia diei 2 februarii 1877, Sanctitas
Sua clementer excipiens bénigne annuit pro gratia, servata in
reliquis forma ac tenore prsecedentium concession um. Prsesenti
in perpetuum valituro absque uUa brevis expeditione.
Contrariis quibuscumque non obstantibus.
Datum Romae ex Secretaria ejusdem Sacrée Congregationis,
die 4 februarii 1877.
L. Card. Oreglia a Stephano, Praef. — Pro. R. P. D. Secretario,
Dominicus Serra substitutus.
[Analecta^ vol. XV L col. 510.)
_44 —
(N» 68)
CIRCULAIRE
DES ÉVÊQUKS DE I.A PROVINCE KCCr.ÉSIASTIQUE DK QUÉBKO AU CLERGÉ DK LA
DITR PROVINCE
11 octobre 1877.
Messieurs,
Ayant été consultés sur la conduite que le clergé doit tenir
par rapport à la politique en général et aux élections en parti-
culier, nous croyons opportun de vous adresser la présente
circulaire.
En lisant avec attention les divers documents relatifs à cette
importante et délicate question, on voit facilement que les décrets
et les circulaires ne lui tracent qu'une seule et même voie,
savoir une sage réserve et une grande prudence.
Omnia mihi lice ni ^ scd non omnia expediunt, dit Saint Paul
(I. Cor. VI. 12.). Le prêtre ne s'appartient plus à lui-même mais
à l'Église et aux âmes qui lui sont confiées, et même dans l'exer-
cice de ses droits les plus certains, il est souvent arrêté par la
crainte de nuii-e aux grands intérêts dont il est le dépositaire.
C'est pourquoi notre Deuxième Concile résumé ses devoirs en
ce peu de mots : « Dicta sua ponderet, scripta discutiat, aclus
suos ita componal, ut non vituperetur ministerium nostrum ;
perfectus appareat homo Dei ad omne opus bonum instructus
(Décret XV. §. 29.). » La circulaire du 4 juin 1854, donnée par
les Pères du môme Concile, appliquant ce principe général à la
matière qui nous occupe, s'exprime ainsi : « Le clergé doit, dans
sa vie publique et privée, demeurer neutre dans les questions qui
ne touchent en rien aux principes religieux. »
— 45 —
Et de peur que l'ou ne voulût en conclure qu'il est autorisé à
se prononcer de lui-môme dans les questions qui touchent aux
principes religieux, notre circulaire commune du 22 septembre
1875 déclare expressément que cette matière, commetoutes celles
d'une importance majeure, est réservée au jugement des
Évoques.
« Dans notre pastorale, disions-nous, nous insistons fortement
sur les droits du Clergé comme citoyen, parce que ses ennemis
veulent les lui dénier pour lui fermer la bouche en tout temps ;
mais l'exercice de ces droits, comme de beaucoup d'autres, se
trouve nécessairement restreint par les règles que vous impo-
sent vos supérieurs ecclésiastiques, à qui seuls il appartient de
juger jusqu'à quel point il est opportun d'en user. Le décret du
Quatrième Concile de Québec est bien clair et bien formel sur
ce sujet.
« Notre postorale expose également en quel cas le prêtre peut
et doit élever la voix, non seulement comme citoyen, mais
comme ministre de la religion : nous croyons utile de vous faire
remarquer que, même dans ces circonstances, vous devez avant
tout prendre l'avis et l'ordre de votre Évêque, car ces questions
sont toujours de la plus grande importance et elles tombent a
fortiori sous la restriction imposée par notre Quatrième Concile. »
Dans une lettre du 4 août 1874, le Saint-Siège recommande
aux Évêques de cette Province de veiller à ce que les prescrip-
tions si sages et si prudentes que nos Conciles Provinciaux ont
données au sujet des élections, soient fidèlement suivies. Or
quelles sont ces prescriptions ?
En analysant le IXe décret du Quatrième Concile, et le XVIIIe
du Cinquième, nous trouvons que le Clergé doit se borner à
instruire le peuple de ses obligations en temps d'élection, les-
quelles sont les suivantes : 1» De voter lorsque des raisons suffi-
santes l'exigent; 2" De voter suivant sa conscience et sous le
regard de Dieu, en donnant son suffrage au candidat qu'il juge
prudemment vraiment probe et capable de remplir son mandat,
qui est de veiller au bien de la religion et de l'état, et de le pro-
curer fidèlement; 3° De ne pas vendre son sufi'rage; 4° D'éviter
l'intempérance, la calomnie, le parjure. «Hœc fideliter doceant
populum suum pastores, tanquam fidèles ministri Christi ; inhis
— 46 —
insistant, sistantqne, in omni charitate et patienlia ; nec ultra
procédant in circumstanliis consuetis. Et si quie particulares aut
t'xtraonlinaiia' ocoiirrant circumstanliœ, maxime caveant ne
(luidquam molianliir incoiisiiUo Episcopo. » [Décret. IX. Conc. Prov.
(Juvbec. IV.)
Le Cinquième Concilf renouvelant ce décret, ordonne aux
pasteurs de l'expliquer prudemment, brièvement, clairement,
après mûre prépai-ation, et pendant que les esprits sont calmes.
I" Prudence et mitre préparation ; ces deux qualités sont insé-
parables. Si c'est une obligation grave pour tout pasteur de
préparer avec soin les instructions qu'il est tenu parla loi divine
et par la loi ecclésiastique, de donner à son peuple, cette obliga-
tion devient plus grave encore lorsqu'il s'agit de mettre une
digue à des désordres nombreux et divers, dont les conséquences
sont si déplorables pour l'Église et pour la société entière. Vous
savez qu'en temps d'élection les passions politiques excitent les
hommes à la défiance ; il ne faut donc pas, sans une extrême
nécessité, exposer le clergé aux haines et aux vengeances des
partis politiques. En chaire surtout, vous devez peser vos paro-
les, afin de n'offenser personne, tout en exposant les vrais prin-
cipes qui doivent guider un électeur chrétien et consciencieux.
2" Brièveté^ parce que, dit le Saint-Esprit, in muttiloquio non
deer it peccatum (Pro\. IX. 19.). Les esprits excités et préjugés
trouveront facilement dans la multitude des paroles, matière à
des interprétations malignes.
3° Clarté ; ce sera le fruit d'une bonne préparation et la com-
pagne inséparable de la prudence.
Quand vous aurez ainsi expliqué à votre peuple les principes
qui doivent le guider dans son choix, laissez à la conscience de
chacun le soin d'en faire l'application aux personnes et aux partis.
Et quand un pénitent vous dira qu'il a voté en toute conscience
et sous le regard de Dieu, ne révoquez pas en doute sa bonne foi
et mettez en pratique cet axiome bien connu : Credendum est
pœnitenti tam pro se^ quam contra se dicenti.
Dans ces moments d'excitation, le prêtre, plus que personne^
doit se défier de l'émotion du moment. Il ne doit pas facilement
ajouter foi aux nouvelles qui circulent sur le compte des candi-
— 47 —
dats ou des partis, môme quand elles sont reproduites sur les
journanx : en un clin d'œil elles lonl leur chemin et causent
souvent des dommages fort graves. Vous savez que la justice et
la charité obligent toujours à réparer un dommage auquel on a
contribué positivement, en répandant ou en accréditant une
calomnie ou une médisance.
Dans la lecture des journaux, suivez cette parole de l'apôtre
Saint Jean (I. Jean, IV. 1.) : Charissimi^ nolite omni spiriliii credere,
scd probate spirilus si ex Deo sint; quoniam mulli pscudoprophelx
fxierunt in mundum : et cette autre de Saint Paul (1. Thess. V. 21 ) :
Omnia autcm probalc, quod bonum est tencte.
Le décret du Quatrième Concile vous défend implicitement
d'enseigner en chaire ou ailleurs, qu'il y a péché de voter pour
tel candidat, ou pour tel parti politique. A plus forte raison vous
est-il défendu d'annoncer que vous refuserez les sacrements pour
cette cause.
Du haut de la chaire ne donnez jamaîs votre opinion person-
nelle.
N'assistez à aucune assemblée politique ou ne faites aucun
discours public sur ces matières, sans la permission de votre
Ordinaire.
Si vous avez droit de voter, vous pouvez en user, mais que ce
soit avec prudence et sans ostentation. Il convient que vous
choisissiez le moment le plus favorable, que vous n'attendiez pas
an dernier instant où l'excitation est toujours plus vive, que vous
ne restiez pas auprès du lieu où se fait l'élection.
A ceux qui viendront vous consulter privèment^ répondez avec
prudence, avec calme, sans entrer dans des discussions compro-
mettantes pour votre caractère; car vous savez que les paroles
les plus innocentes et les plus vraies sont exposées dans ces
temps-là à être mal comprises, mal interprétées, mal rapportées.
Et même si vous voyez que l'excitation des esprits est extraor-
dinaire, la prudence vous engagera à répondre simplement que
ce que vous avez dit en chaire doit suffire pour les guider.
Une fois les élections terminées, vous exhorterez vos parois-
siens à oublier tout ce qui aurait pu se dire ou se faire d'ofPen-
sant durant ces temps de trouble et d'excitation. Vous exhor-
- 48 —
loroz les vainqueurs à la modération et à la charité; vous
inviterez les vaincus à concourir avec bonne volonté dans tout
ce qui peut contribuer au bien public de la paroisse, ou du comté,
sans conserver de rancune contre personne. Ce sera un grand
bonheur pour notre pays, si l'on peut y comprendre que la con-
corde dans la vérité et la justice est un bien inestimable, et une
source intarissable de bonheur et de prospérité.
Ne craignons pas que l'influence salutaire du clergé se trouve
amoindrie par cette conduite. Au contraire, elle ne fera que
grandir de jour en jour, à proportion de cette sage et prudente
réserve. Dans le prêtre, le peuple verra, non le partisan, mais le
pasteur et le père de tous : il me contractera pas dans ces luttes
la dangereuse habitude de contredire son pasteur, habitude qui
pourrait passer insensiblement à l'incrédulité sur les dogmes et
les enseignements les plus clairs et les plus certains de la religion.
Quand le candidat patronné ostensiblement par le curé vient à
triompher, une partie de la paroisse garde rancune au curé. Si
ce candidat perd son élection, ses adversaires se vantent d'avoir
triomphé du curé. Dans tous les cas, le pasteur se trouve à per-
dre de cette considération dont son ministère a besoin pour être
l'ructueu.x.
Nous entendons souvent des membres du clergé se plaindre
de ce que la politique se mêle aux affaires de la fabrique,
de la municipalité et des écoles, et jusque dans la nomination
des employés de l'église. Le meilleur et l'unique moyen d'y
apporter remède, sera de donner l'exemple de cette réserve qui
vous est recommandée par la discipline constante et universelle
de cette Province. Au premier mot qui indiquera cette tendance
de mêler la politique à toutes les affaires, exhortez doucement
vos paroissiens à laisser de côté ces considérations étrangères et
toujours funestes au bien de la paroisse.
Si vous êtes attaqué dans les journaux, et si vous croyez
nécessaire de vous défendre, consultez votre Évêque et ne publiez
rien sans son consentement exprès. Défiez-vous surtout de l'émp-
tion du moment.
Gomme la corruption électorale donne lieu à plusieurs ques-
tions théologiques, nous étendons à toute cette Province cer-
— 49 —
taines règles pi-atiques déjà en force dans quelques diocèses,
et que vous trouverez ci-après sous forme d'appendice.
Nous vous conjurons au nom de Notre Seigneur devons mon-
trer fidèles observateurs de ces prescriptions de nos conciles, que
le Saint-Siège a qualifiées de sages et prudentes, afin que nous ne
soyons pas obligés d'user d'autorité pour les faire observer et
que nous n'ayons pas la douleur d'avoir à sévir contre ceux qui
s'en écarteraient.
Nous vous bénissons afFectueusement, ainsi que les Fidèles
confiés à vos soins.
•\- E.-A., Arch. de Québec,
■j- L.-F., Év. des Trois-Rivières,
f Jean, Év. de St-G. de Rimouski,
-|- Édouard-Chs, Év. de Montréal,
-j- Antoine, Év. de Sherbrooke,
-j- J.-Tho.mas, Év. d'Ottawa,
j- L.-Z., Év. de St-Hyacintlie.
INSTRUGTIO
AD CONCIONATORES ET AD GONFESSARIOS PROVINCI^ QUEBECENSIS CIRCA
MODUM AGENDI CUM IIS QUI SUFFRAGIUM SUUM VENDUNT
IN ELECTIONE.
I
Concionatores exponant : 1° Peccatum esse vendere suffra-
gium et hoc prohiberi a lege tum divina, tum humana ; 2" Hoc
peccatum esse grave ex génère suo propter gravitatem damnorum
quœ inde proveniunt tum moribus, tum reipublicœ : corrum-
puntur enim mores per venalitatem inductam in mentibus plebis :
respublica exponitur damnis ex malo candidato et perversis legi-
bus ; 3° Hoc peccatum, grave ex génère suo, esse etiam ex génère suo
materiam necessariam confessionis et contritionis, nec expectaii-
4
— 50 —
(lu m (!sst^ ;i pœiiitenlibiis donec de eo confessarius inquiral : 4"
Ilom malum esse grave recipere pecuniam pru suffrayio omil-
tcndo.
De restilulioiie vel pœiiileiiLia salulari a confessariis injun-
genda, nihil omnino dicanl concionaloies, quia pendet a mullis
circumslanliis quai pouderaudee sunt a confessariis.
Il
Confessarii : 1° Antequam suffragium dalum fuerit vel omissum
pro pecuuia, vel si conditio contraclus illlcUi non fuerit impleta,
omnino exiganl ut reslitiialur pocunia ei qui eam tribuit : non-
duni enini inipleta condilionu culpabili, dominium non fuit
acquisilum, et censetur non posse acquiri, quia conditio turpis
est moral iter impossibilis ; 2'^ Si confessio fiât post impletam con-
dilionem contractus, non possunL imponere restitutionem proprie
diclam (vide Gury, De contractibus, No. 760 ; S. Alph. Lib. III,
No. 7l"2), sed bene valent injungere cleemosynarum erogationem^
tanquam novaî vilse custodiam et ad prseteriti peccati vindictani
et casligationem, ut ait Trid. sess. XIV, cap. 8, (vide Gury, De
pœnilentia No 521.). Hpec posterior régula non est absoluta sicut
prior : summa cum prudentia applicanda est et consideratis
omnibus circumstantiis locornm, personarum et culparum. [n
dubio potius abstinendum. Galamus quassatus non estrumpen-
dus. Infirmi in fide bénigne suscipiendi. Guni pauperibus et
rudioribus milius agendum. Aliquando pars pecuniœ tantum
est elargienda.
Gaveantprtesertim confessarii ne sibi suspicionem avaritise aut
cupiditatis acquirant, eloemosynarum illarum distributionem
sibi reservando.
— 51 —
(No 69)
LETTRE PASTORALE
DK9 ÉVÊQUE3 OK LA PROVINCK KOCLÉSIASTIQUK DE QoiBBC
NOUS, par la grâce de Dieu et du Siège Apostolique, Arche-
vêque et Évèques de la Province Ecclésiastique de Québec,
Au clergé séculier et régulier^ et à tous les fidèles de la dite Province,
Salut et Bénédiction en Notre Seigneur.
La gravité des événements qui se sont succédés depuis les
dernières élections générales et les difïïcultés nombreuses et
diverses auxquelles ils ont donné lieu, Nous font un devoir de
vous rappeler brièvement, Nos Très Chers Frères, les orincipes
et les règles de conduite qui vous ont été donnés jusqu'à présent
dans nos Conciles, nos Circulaires et nos Pastorales, et notam
ment dans celle du 22 septembre 1875.
Le neuvième décret du Quatrième Concile, en 1868, expose en
ces termes vos obligations comme électeurs : k Que les Pasteurs
instruisent avec soin les Fidèles sur leurs devoirs dans les élec-
tions; qu'il leur inculquent fortement que la même loi qui
confère aux citoyens le droit de suffrage, leur impose en même
temps la grave obligation de donner ce suffrage quand c'est
nécessaire et cela toujours suivant leur conscience, sous le regard
de Dieu et pour le plus grand bien de la religion et de la patrie :
qu'en conséquence, les électeurs sont toujours obligés en cons-
cience devant Dieu, de donner leur suffrage au candidat qu'ils
jugent être véritablement honnête et capable de bien s'acquitter
de la charge importante qui lui est confiée, savoir de veiller au
bien de la Religion et de l'État, et de travailler fidèlement à le
promouvoir et à le sauvegarder. »
Les Pères du même Concile s'élèvent aussi avec force contre
les désordres lamentables des élections et flétrissent énergique-
menl la corruption électorale. «Que les prêtres, ministres du
— 5Î> —
Seignoui', diseiil-ils, élèvent doiic la voix contre un si grand
rtMiversement de tons lés principes de la religion et de la morale,
contre une prévarication aussi criminelle et aussi funeste.»
\'A\ US73, Nous avons jugé qu'il était nécessaire de vous pré-
munir contre les dangers des doctrines Cal holico-libèr aies. Pour
cela, Notre Cinquième Concile, employant les propres expressions
du Souverain Pontife, vous a fait connaître les caractères et les
suites funestes de cette grande erreur des temps modernes.
Enfin, Notre Pastorale du -H septembre 1875 a exposé plus au
long les mêmes enseignements, et vous a mis de nouveau en
garde contre le péril. Cette Pastorale déposée par l'un de Nous
aux pieds du Souverain Pontife, Nous a valu les éloges et les
encouragements de l'Immortel Pie IX.
Malheureusement et contre notre intention, quelques-uns ont
cru voir dans ce document un abandon de la région des principes
pour descendre sur le terrain des personnes et des partis politi-
ques. Nous avons voulu vous exposer la vraie doctrine sur la
constitution et les droits de l'Eglise, sijr les droits et les devoirs
du clergé dans la société, sur les obligations de la presse catho-
lique et sur la sainteté du serment : tel a été notre unique but,
telle est encore noire intention. En cela nous suivons l'exemple
du Saint-Siège, qui, en condamnant les erreurs du Libéralisme
Catholique, s'est abstenu de signaler les personnes ou les partis
politiques. Il n'existe en effet aucun acte Pontifical condam-
nant un parti politique quelconque ; toutes les condamnations
émanées jusqu'à présent de cette source vénérable, se rapportent
seulement aux Catholiques-libéraux et à leurs principes, et c'est
dans ce sens que l'on doit entendre le bref adressé en septembre
I87G à l'un de Nous. A l'exemple du Souverain Pontife et sui-
vant la sage prescription de Notre Quatrième Concile, Nous
laissons à la conscience de chacun de juger, sous le regard de
Dieu, quels sont les hommes que ces condamnations peuvent
atteindre, quelque soit d'ailleurs le parti politique auquel ils
appartiennent.
En portant ce jugement sur le prochain, efforcez-vous tou-
jours. Nos Très Chers Frères, de pratiquer cette modération et
cette justice avec lesquelles vous voulez vous-mêmes être jugés
— 53 —
par les hommes et surtout par le Juge Souverain des vivants ol
des morts. Tout en prenant aux questions politiques de votre
patrie Tintérêt qu'elles méritent, tout en essayant d'apprécier à
leur juste valeur les personnes, les actes et les choses, soyez tou-
jours inquiets pour vous-mêmes, de peur que les affaires du
temps qui passe avec la rapidité de l'éclair, ne vous fassent
oublier l'unique chose nécessaire, c'est-à-dire, cette éternité qui
ne passe point et qui est votre fin dernière.
La prière qui nous fait approcher du trône de la miséricorde
avec confiance et humilité, nous obtiendra infailliblement à tous
cette crainte salutaire avec laquelle nous devons, à chaque
instant de notre vie, travailler à notre salut. Ce commerce
intime avec le Dieu de toute charité et de la pai.\ véritable,
donnera à votre âme ce calme dont elle a besoin en tout temps,
mais surtout dans les circonstances solennelles et si importantes,
où vous êtes appelés à exercer le grand et noble droit de suffrage.
Puisez donc souvent à cette source intarissable de grâces et de
bénédictions même temporelles, et le Dieu de paix et de misé-
ricorde sera avec vous dans le temps et dans l'éternité. Amen.
Sera le présent mandement lu et publié au prône de toutes
les églises et chapelles de paroisses et de missions où se fait
l'office, le premier dimanche après sa réception.
Donné à Québec sous nos signatures, le sceau de TArchidio-
cèse et le contre-seing du secrétaire de l'Archevêché, le onze
octobre mil huit cent soixante dix-sept.
-|- E.-A., Arch. de Québec,
■\- L.-F., Év. des Trois-Rivières,
7 Jean, Év. de St-G. de Rimouski,
7 Édouard-Ghs, Év. de Montréal,
j Antoink, Év. de Sherbrooke,
7 J.-Thomas, Év. d'Ottawa,
f L.-Z., Év. de St-Hyacinthe.
Par Messeigueurs,
G.-A. GoLLET, Ptre,
Secrétaire.
— 54 —
(N" 70)
CIRCULAI HE AU CLERGÉ
( Archevêché de Québec,
I 10 Novembre 1877.
I. Caisse Saint-Joseph.
II. Documents officiels appartenant à la fabrique.
III. Mandement du 25 mai 1876 maintenu.
IV. Intention? de messes à acquitter biontAt — Défense d'en envoyer ailleurs -
Registre spécial pour intentions de messes.
V. Oraison Peu», re/ugi»m... à dire encore.
VI. Addition à la profession de foi do Pie IV, et correction à faire dans le rituel.
VII. Salaire du vicaire.
VIII. Règlement concernant les bazars.
IX. Encourager le journal " Le Foyer domestique."
Monsieur,
Je me vois avec chagrin obligé de revenir de nouveau sur la
nécessité d'encourager la caisse Saint-Joseph. Dans ma circulaire
No 67, du I septembre dernier, j'ai exposé les motifs qui doivent
engager tous les membres du clergé de ce diocèse, à s'y agréger
s'ils n'en font pas déjà partie. Deux seulement jusqu'à ce jour
ont répondu à mon appel. J'invite ceux qui ne sont pas membres
à relire et à méditer en toute charité ce que j'ai dit sur ce sujet
dans la circulaire susdite.
II
Les mandements, lettres pastorales, circulaires, lettres d'affaires
concernant la paroisse, dispenses, cahiers de prône, comptes et
reçus, recensement, journaux des comptes, documents officiels
venant de l'Archevêché ou du gouvernement civil, tels que
gazelle offirielle, statuts, actes du parlement, proclamations
— 55 —
etc., doivent être conservés avec soin et laissés entre les mains
de son successeur, par le curé qui quille la paroisse. Danslocas
de mort, les exécuteurs testamentaires doivent examiner avec
soin les papiers et livres du défunt, afin de ne rien apporter de
ce qui appartient à la fabrique. Pour obvier à toute difTiculté
et mettre sa conscience en parfaite sécurité, chaque curé devrait
tenir séparé de ses propres papiers, tout ce qui appartient à la
fabrique. Il arrive assez souvent qu'un nouveau curé ne trouve
absolument rien de toutes ces choses, excepté les registres des
baptêmes, mariages et sépultures et les comptes.
Malgré mes avis réitérés, je trouve encore quelques livres de
comptes qui ne sont pas conformes au modèle donné dans l'ap-
pendice ; je renouvelle mes ordonnances à ce sujet, afin que l'on
ne soit pas surpris si je me montre sévère sur ce point.
III
Pour répondre à diverses questions qui m'ont été faites de vive
voix et par écrit, je déclare que mon mandement (N» 55), 25 mai
1876, sur les devoirs des Heclcurs en temps d'clection, avec ses notes
et son dispositif, n'a point cessé d'être la règle à suivre par le
clergé du diocèse en temps d'élection.
IV
Pour prévenir de graves inconvénients et pour assurer davan-
tage le fidèle accomplissement des principes posés par les théolo-
giens au sujet des honoraires de messes (Gury de Euchar. vol. II.
No 369...), je crois devoir établir dans ce diocèse les règles sui-
vantes, qui sont en force depuis longtemps dans certaines
parties de celte province :
1" Chaque prêtre doit acquitter dans le cours du mois, les
intentions de messes ponr les défunts, qu'il aura acceptées et ne
pourra pas dépasser deux mois pour les autres intentions ;
20 Messieurs les Curés ne sont autorisés h donner des inten-
tions de messes qu'aux prêtres qui habitenl sur leur paroisse, ou
aux curés immédiatement voisins ;
— 56 —
3" Le sin[)lu.s des iik^'sscs qu'on ne peut pas acquitter dans le
temps fixé ci-dessus, doit être envoyé à Monseigneur Cazeau, qui
seul est chargé de les faire accjuilter dans le diocèse, ou ailleurs.
Je fais défense absolue, sous peine de suspense, à tout prêtre de
l'archidiocèse, dCnvoycn- des intentions de messes ailleurs sans
une permission expresse ;
4" Chaque envoi d'argent doit être accompagné d'jndications
snfDsanles pour que l'on puisse distribuer les intentions d'une
manière certaine. Il ne suffit pas d'indiquer qu'elles viennent
de telle paroisse, mais il faut distinguer celles qui soni pro dcfunc-
to, pro dcfuncta, pro defunctis^ in honorem H. M. K, vcl Sanctx
Anna"^ ou ad intenlionem dantis... &c. ;
5" Ceux qui ne pourront se procurer des intentions de messes
dans leur paroisse, ou dans une paroisse immédiatement voisine,
devront en demander à Monseigneur Cazeau ;
60 A commencer au premier janvier prochain, chaque curé
doit avoir un cahier solide où il inscrira chaque jour les inten-
tions de messes reçues, les envois faits à l'Archevêché et les
messes acquittées par lui-même ou par des confrères voisins. Ce
cahier devra être exhibé durant la visite épiscopale.
J'apprends qu'un certain nombre de prêtres de l'Archidiocèse
ne se croient plus tenus de dire l'oraison Deus refugium...k la
messe du dimanche ni à la bénédiction du Saint-Sacrement.
C'est une erreur, car cette prescription n'a pas été révoquée. Les
raisons qui l'ont motivée subsistent encore, et selon les appa-
rences, elles ne sont pas près de disparaître.
VI
Par nn décret du 20 janvier 1877, la Sacrée Congrégation du
Concile a ordonné d'ajouter à la profession de loi de Pie IV, vers
la fin, après les mots prxcipuc a Sacrosancla Tridenlim Synode
ce qui suit : et ab Œcumenico Concilio Vaticano Iradita, dcfinita ac
declarala, prœscviim de Romani PonliCicis Pyimalu et infallibili
magislerio.
— 57 —
Ce décret ordonne qn'à l'avenir celle profession de foi « ab
omnibns qui eani emiltere tenentur sic el non aliter emittalur,
snb comniiiialioiiibus ac pœnis a Concilio Tridenlino et a sjipra-
diclis constilnlionibns S. M. Pii IV stalutis. Id igitur ubique et
ab omnibus, ad qnos spécial, diligenter ac fideliier observetur. »
Afin de ne pas vous exposer à manquer à une obligation si
grave, vous devez faire dans votre édition du rituel de 1870, les
corrections suivantes :
Page 4GG, vers le milieu, après les mots le saint concile de
Trente, ajoutez : cl par le concile Œcuménique du Vatican, surtout
en ce qui concerne la Primauté et i infaillibilité du Pontif'' Romaiti.
Page 470, 7e ligne, après les mots the lioly council of Trent,
ajoutez: and by the Œcumenical council of the Vatican, specially
about the Primacy and infallibilily of tlv Roman Ponti/f.
Celle addition au texte anglais doit absolument se faire même
dans les paroisses où l'on ne parle que le français, parce qu'il
peut arriver que dans la suite on ait à y recevoir l'abjuration
d'une personne de langue anglaise.
De peur de l'oublier, faites ces deux corrections de suite dans
tous les exemplaires en votre possession.
I
VII
A propos du salaire des vicaires dans ce diocèse, on me fait
assez souvent des questions que je crois utile de résoudre une
fois pour toutes.
jo Le salaire ordinaire des vicaires dans la campagne est de
8100.
2o Le salaire d'un desservant durant l'absence prolongée du
curé, est de 8200 pour l'année, el doit se payej- au pro rata du
temps de la desserte.
3" Le curé doit payer a) le voyage du vicaire qui vient chez
lui ; b) les frais du vicaire qu'il envoie rendre service à ses voi-
sins dans un concours ; c) l'aller et le retour du prêtre qui, sur
la demande du dit curé, vient lui rendre service temporaire-
ment.
— 58 —
4" Le curé, associé h la Société Saint-Joseph, doit à cette
société le cinquantième du casuel entier qu'il reçoit pour une
grand'mi'ssr (ju'il fait chanter par son vicaire, et il ne peut pas
rt'tianchcr de ce casuel l'honoraire qu'il paye à son vicaire à
cette occasion. S'il chantait lui-même cette messe, il devrait
certainement le cinquantième de tout le casuel reçu ; en char-
geant son vicaire de la chanter, le curé demeure libre d'appli-
quer sa propre messe pour une autre intention et ainsi se trouve
n'avoir rien perdu.
VIII
La multiplicité des bazars pour venir en aide au.x diverses
institutions charitables de la ville, rend nécessaire une certaine
entente à ce sujet, dans l'intérêt même de ces institutions. C'est
pourquoi je règle qu'à partir de l'année prochaine, les institu-
tions qui se proposent de faire appel au public par un bazar,
• devront m'en imformer dans le cours du mois de janvier de
chaque année, afin que, dans le cours du mois de février suivant,
les permissions nécessaires soient accordées, avec fixation de la
date cà laquelle ce bazar peurra avoir lieu.
IX
\'ous avez du recevoir, vers la fin de septembre, une circulaire
privée de Monsieur Stanislas Drapeau, vous invitant à favoriser
le Foyer Domestique par une souscription nationale des Canadiens
Français de la Province de Québec. Je dois vous dire que je
n'ai pas ])romis autre chose que de vous recommander cette
excellente publication et de vous inviter à y souscrire et à lui
procurer des souscripteurs dans les paroisses du diocèse. C'est
le vrai et unique moyen de la rendre utile, car si elle n'a pas
assez de lecteurs pour la soutenir, il est inutile de lui faire des
dons.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère attache-
ment.
■j- E.-A., Arch. de Québec.
— 59 —
(N" 71)
MANDEMElNT
SUR LA CONVOCATION DU SIXIÈMR CONCILE PROVINCIAL DE QUÉBEC
ELZÉAR-ALEXANDRE TASCHEREAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Régulier^ aux Communautés Religieuses et à
tous les Fidèles de V Archidioc'ese de Québec^ Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Nous vous annonçons aujourd'hui, Nos Très Chers Frères,
que le sixième Concile Provincial de Québec est convoqué, dans
la Basilique de Notre-Dame, pour dimanche, le 19 mai prochain.
Cette réunion de vos premiers pasteurs doit vous intéresser au
plus haut degré, car elle a pour objet tout ce qui peut contri-
buer au bien de vos âmes. Quelque sages que soient les lois
universelles de la sainte Eglise catholique, il y a dans chaque
pays, dans chaque province, des usages et des circonstances qui
peuvent rendre nécessaire soit une législation spéciale sur quel-
ques points, soit une promulgation plus accentuée de celle qui
existe. Voilà pourquoi l'Église, toujours inspirée par le Saint-
Esprit, fait une loi aux Évêques de se réunir de temps '^n temps,
avec une certaine solennité et avec le concours de prêtres habiles
et zélés, pour délibérer ensemble sur les moyens de conserver
le dépôt de la foi et de restaurer ou d'affermir les saintes règles
de la morale chrétienne ou de la dicipline ecclésiastique. Humai-
nement parlant, c'est la voie naturelle qui doit conduire à laper-
.fection des lois dans une société quelconque. Les discussions
que soulève chaque proposition servent à en mieux faire saisir la
portée et à rendre plus claire, plus complète et plus utile au bien
commun, l'expression de la volonté du législateur. Si à cela
l'on ajoute l'assistance que Notre Seigneur a promise à son
— 60 —
Kglise, nous avons lonl ce qu'il faut pour que les rlécrels de nos
Conciles aienl un droit s[)écial à voire allenlion, à voire respect
et à votre obéissance.
Kn tout temps, Nos Très Chers Frères, vous êtes obligés de
prier pour vos pasteurs ; la reconnaissance et votre propre inté-
rêt vous en font un devoir ; car, dit l'apûtre Saint Paul, ils veil-
lent comme devant rendre compte de vos dm,cs ; ipsi pervigilanl
quasi rationem pro animabus vestris reddituri (Héb. XIII. 17.).
Nous avons donc droit de compter que, dans les conjonctures pré-
sentes, vous ne manfjucrez point d'élever vos cœurs et vos mains
vers le trône de la miséricorde divine, afin que la lumière du
Saint-Esprit illumine vos pasteurs et que sa grâce les assiste dans
leurs délibérations.
Nous invitons spécialement les associés de l'apostolat de la
PHiÈRE à redoubler de ferveur et à faire une sainte violence au
cœur adorable de notre divin Rédempteur, afin que ce Concile
tourne à la plus grande gloire de Dieu et au salut de toules les
âmes confiées à la sollicitude des Évoques de cette province.
A cet effet, et le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons et
ordonnons ce qui suit :
1" A dater de la réception des présentes, et jusqu'à la fin du
Concile, on récitera à toutes les messes, l'oraison du Saint-Esprit
avant l'oraison du Pape, et l'on omettra l'oraisony^ro quacumque
necessitate. Cette dernière oraison continuera d'être obligatoire
après le Concile comme ci-devant.
2" Dans les églises où doivent avoir lieu les Quarante-
Heures, jusqu'au 27 mai inclusivement, le second jour on chan-
tera le messe votive du Saint-Esprit au lieu de la messe pro pace.
3" Les deux dimanches qui précéderont l'ouverlure^u Concile
et le jour même, Messieurs les Curés inviteront spécialement les
fidèles H prier à cette intention et à faire des œuvres de charité
et de mortification, des communions et autres pratiques de piété.
Ces jours-là, à la suite des grand'messes, on chantera les litanies
de la Sainte Vierge, au lieu de les réciter.
4" Dans la Basilique de Québec, le mercredi, le jeudi et le
vendredi qui précéderont l'ouverture du Concile, le Saint-Sacre-
- c.^ -
ment sera exposé depuis la prmière messe jusqu'à la dcrnii"'re, et
le soir il y aura saint et bénédicliou du Saiul-Sacrement.
Sera le préseut mandement lu et publié au prône de toutes les
églises et chapelles où se fait l'oiiice public, et en chapitre dans
les communautés religieuses, le premier dimanche après sa
réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de rArchidiocèse
et le contre-seing de notre secrétaire, en la fête de la Purifica-
tion de la Très Sainte Vierge, deux février mil huit cent soixante-
dix-huit.
-j- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
(N" 72)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archevêché de Québec,
( 4 Février 1878.
I. Explication au sujet des honoraires de messes.
II. Mois de Saint Joseph.
III. Rubriques de l'oflice de Saint François de Sales.
IV. Nouvelle permission de garder le Saint-Sacrement dans les sacristies en hiver,
avec autel privilégié.
V. Messe basse de minuit avec communion dans les couvents, et autel privilégié
dans les oratoires privés des couvents.
Monsieur,
Depuis que ma circulaire (N» 70) du 10 novembre 1877 a été
publiée, on m'a fait, à propos des honoraires de messes, plusieurs
— 62-
qiiL'slions auxiiiiclles je me prupose de répondre aujourd'hui en
pusanl des principes généraux qui serviront à résoudre toutes
les diiricnllés.
l" La volonté du donateur d'un honoraire de messe est la
règle fondamentale à suivre. Lorsqu'elle est explicite sur le
temps, le lieu, la manière, etc., le prêtre pent et doit s'y confor-
mer autant que ce peut être possible. Il est cependant à remar-
quer que s'il s'agit de messes ordonnées par un testateur, l'exé
cutour testamentaire n'a pas le droit d'y rien changer ou ajouter,
par exemple, en accordant au prêtre un temps illimité pour
acquitter les messes.
2" L'Église présume que l'intention du donateur, si elle n'est
pas autrement connue, est que la messe soit acquittée le plus
tôt possible, et c'est la fin qu'elle se propose dans les lois qu'elle
a établies à ce sujet, lois dont ma circulaire (N^ 70) n'est que
l'écho. Il est bon de remarquer que le temps d'un ou de deux mois
fixé par l'église ne se compte pas mathématiquement mais
moralement, en sorte qu'il n'y a pas violation de la règle par un
délai de quelques jours avec une cause raisonnable,
3" Dans notre pays, il y a des époques dans l'année où les
honoraires de messes viennent en abondance, et d'autres où ils
sout rares. Je pense qu'un curé qui prévoit qu'il pourra les
acquitter dans les trois mois, peut les garder, en ayant soin
toutefois d'avertir ses paroissiens, afin que ceux qui voudront
qu'elles soient acquittées par d'autres, le disent expressément.
4° Le curé qui a pris les précautions que suggère la prudence
pour transmettre sûrement les honoraires de messes, n'en est
plus responsable.
ô" Il n'est pas nécessaire que les messes soient transmises une
à une, à mesure qu'elles sont reçues au delà du nombre permis ;
cette remise peut se faire toutes les semaines, tous les quinze
jours ou tous les mois, selon les circonstances qu'il faut estimer
ex œquo et bono^ sans illusion comme sans scrupule. La difll-
culté qui résulte de la rareté des occasions, ou des craintes que
l'on peut avoir au sujet de la malle, ou de la rareté des billets
de banque dans l'endroit, peut encore excuser de faute un délai
que la bonne volonté ne peut éviter. Les curés d'un même
— 63 —
canton, qui ont occasion de se rencontrer fréquemment, pour-
raient s'entendre à ce sujet. Ceux du Saguenay peuvent s'adresser
au grand vicaire du district pour envoyer ou recevoir des hono-
raires de messes.
6<» Pour entretenir et favoriser la pieuse coutume qu'ont les
fidèles de faire célébrer des messes pour les défunts ou à
d'autres intentions, un curé ne doit pas reculer devant le petit
travail qu'exigent la réception, l'inscription et la transmission
des honoraires. Tout ce qui tient à la piété des fidèles et à la
gloire de Dieu, doit être regardé comme compris dans les devoirs
d'un bon pasteur, sans qu'il soit besoin de lui citer une loi
expresse.
70 Je pense avoir à peine besoin de vous dire qu'il n'est pas du
tout permis de réunir les honoraires de plusieurs basses messes
pour chanter une grand'messe à l'intention des donateurs. Ce
serait aussi une pratique condamnable que d'exhorter les fidèles
à ne faire célébrer que des grand'messes,
II
Vous voudrez bien vous rappeler ce qui a été dit dans la cir-
culaire (No 67) du U-r septembre 1877, au sujet de l'induit qui
permet de commencer les exercices du mois de S. Joseph le 10
ou le 17 février, pour les terminer le 19 mars. Plusieurs fidèles
aimeront sans doute à profiter de ce privilège.
III
Voici, d'après un certificat du secrétaire de la S. C. des Rites
en date du 17 novembre 1877, la rubrique concernant l'ofQce
de Saint François de Sales.
Ad Magnificat. 0 Doctor béate Francisée
I. Nocturne. Sapientiam de communi doctorum.*
IL Nocturne. A la fin de la sixième leçon., ajouter : et a Summo
Ponlifice Pio Nono, ex Sacrorum Rituum Gongregationis con-
sulto, universalis Ecclesiee Doctor fuit declaratus.
— 64 —
111. NûctiiriR!. liviDKjilr : Vos eslis sal lerraî.... Homélie de
Sailli Auijustin : Oslcndit Dominus de commuai dortonim^
avec le Vlll'-' répons : In medio
Messe, lu ineclio d'' communi doclorum avec l'Oraison
propre et Credo.
Martyrologe. 5 KalciiJas januarii après les mois Anne-
siiim translatiim fuit ajouter: Quem Pins Noniis, ex Sacro-
riini Uitiuiiii Goiigregationis consulto, nniversalis Ecclesife
Doetorem declaravit.
Pour ne pas manquer à ces rubriques, vous ferez bien de
marquer immédiatement dans votre bréviaire et dans vos missels,
les corrections ci-dessus indiquées.
IV
En vertu de l'induit du 11 novembre 1877, dont vous trouverez
copie ci-après, je renouvelle pour sept ans à commencer le 23
avril prochain, les permissions déjà données de garder le Saint-
Sacrement dans les sacristies et les privilèges de l'autel de ces
mêmes sacristies, durant l'hiver, c'est-à-dire, depuis le premier
novembre jusqu'au premier mai, s^rya/es servandis. (Voir Circu-
laire iV" 7 du 'djuin 1871.)
Un autre induit de même date m'autorise 1° à permettre que
durant la nuit de Noël on dise dans les couvents de l'archidio-
cèse une messe basse et qu'on y donne la sainte communion ;
2' à déclarer privilégié un autel dans les oratoires privés de ces
couvents qui n'ont point de chapelle ou d'oratoire public. Ces
privilèges seront accordés sur demande spéciale.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère attache-
ment.
-{- E.-A., Arch. de Québec.
no
INDULT
(Traduction de rHalien.)
Tvbs Saint Père,
L'Archevêque de Québec demande humblement à Votre Sain-
teté la prorogation de l'induit accordé pour sept ans le 23 avril
1871, permettant de garder le Saint-Sacrement dans les sacris-
ties durant l'hiver avec privilège de l'autel et indulgence plénière
dans les diverses églises de son diocèse.
Ex audientia SSmi diei 11 novembris 1877.
SSraus Dominus Noster Plus Divina Providentia PP. IX,
referente me infrascripto S. Gongregationis de Propaganda Fide
Secretario, bénigne prorogare ad aliud septennium indultum
concessum die 23 aprilis 1871 in forma et terminis praîcedentis
concessionis. Contrariis... &.c.
Datum Rorase ex yEdib. S. G. die et anno ut supra.
Gratis quocumque titulo.
J. B. Agnozzi,
Secretario.
— 66 —
(No 73)
xMANDEMENT
DR IIOKSRIONRUR R.-A. TASCIIEBRAU, ARCnRVÊQUK DE QUÉRRC, A L'OCCASION DE LA |
MORT DU SOUVERAIN PONTIl'K PIE IX. •
KLZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
DiKu ET DU Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Cli'rgv Séculier cl Régulier^ aux Communaul.cs Religieuses et à
tous les Fidèles de V Archidioc'ese de Québec.^ Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Depuis longtemps, Nos Très Ghers Frères, les nouvelles venues
de l'ancien monde nous annonçaient la fin prochaine de Notre
Très Saint-Père le Pape Pie IX. Son âge avancé, ses infirmités,
ses cruelles épreuves, nous faisaient prévoir ce que notre cœur
n'osait s'avouer à lui-même Aujourd'hui l'Église Catholique
pleure celui qui pendant plus de trente-deux années fut son
pasteur et son père.
La Divine Providence, qui l'avait appelé à la plus sublime des
dignités de ce monde, comme à la plus formidable des missions,
lui avait accordé tous les dons nécessaires pour cette fin. Nous
avons vu de nos ycux, entendu de nos oreilles et comme touché
de nos mains, ce que cette grande âme et ce cœur vraiment apos-
tolique avaient reçu de majesté, de lumière, de force, de fermeté,
de prudence, de piété, tle vertu et de charmes, pour gouverner
l'Église de Dieu, enseigner le peuple fidèle, attirer tous les cœurs
vers le Siège Apostolique par un attrait mystérieux, signaler et
flétrir l'erreur et l'injustice jusque sur les trônes des puissances
de la terre. Nous n'entreprendrons point ici de faire l'éloge de
Pie IX ; ce que tous connaissent, ce que tous sentent au fond
de leur cœur, ne pourrait qu'être alTaibli par nos paroles ; nos
regrets et nos pleurs en diront toujours plus que nos discours.
— I » < —
Si dans notre profonde et trop juste douleur, nous venons
verser sur sa tombe nos prières avee nos larmes, co n'est pas que
nous doutions de la couronne acquise par tant de travaux et de
combats; ces prières, aussi bien que nos larmes, font partie
nécessaire des devoirs que nous impose la piété filiale éclairée
par la foi.
En venant prier sur la tombe de ce grand Pontife, nous ren-
drons hommage à la souveraine puissance de Dieu, qui a ordonné
que la poussière retourne à la poussière d'où elle est soi-lie ;
pulvis es el in piUvcrem revcrteris (Gen. III. 19.). Le plus grand,
comme le plus petit des enfants d'Adam, est soumis à'cette loi
inexorable de la mort, après laquelle vient le jugement : post
hoc autem juilicium (Hébr. IX. 27.) : jugement formidable à subir
devant la Sainteté infinie aux yeux de laquelle rien n'échappe et
qui ti'ouve des taches jusque dans les anges : in anqelis suis repcril
pravitalem (Job, IV. 18.).
Vous viendrez donc, Nos Très Chers Frères, rendre à votre pas-
teur et père ce dernier et lugubre devoir, en vous unissant de
cœur aux prières solennelles qui seront faites pour le repos de
l'âme de notre bien-aimé Pontife.
Toutefois notre douleur ne doit pas èlre sans quelque conso-
lation : ne vous affligez poinl^ dit Saint Paul, comme ceux qui
n'ont point (Vespèrance ; non contristemini sicut el céleri qui spcm
non hahent (I. Thess. IV. 13.). Car dit le même apôtre, // faul que
ce corps corruptible revête Pincorruplibilité, et que ce corps mortel
revêle rimmortalilé ; oportet corruplibile hoc ijulucre incorruplio-
nem et morlalc hoc induvrc Immortolitatcm (I. Cor. XV. 53.). . Cette
résurrection de la chair, cette incorruptibilité et cette immortalité
que, chaque jour en récitant le symbole, nous faisons profession
de croire et que nous espérons pour nous-mêmes, nous viendrons
la saluer au milieu de ces pompes funèbres, comme devant être
un jour l'apanage de celui qui, à l'exemple de l'apôtre, peut dire
en toute vérité, du fond de sa tombe : Tai combattu le bon combat^
j'ai accomplima course J'ai conservé la foi : bonum certamencertavi,
cursum consummavi^ fulcm servavi ; // ne me reste plus qu'à recevoir
la couronne qui m'est réservée el que le Seigneur^ juste juge^ me
rendra en ce jour : in reliquo reposita est mihi corona justilix^
quam reddel mihi Dominus in illa die justus judex [IL Tim. IV. 7.).
— 68 —
Mais en face de cette consolation et de cette espérance, vient
se dresser nne [HMiséc de frayeur et de découragement à laquelle
cependant, Nos Très Chers Frères, nous ne devons pas céder.
Le vaisseau de l'Église est aujourd'hui ballotté par une des
phis i'urieuses tempêtes de sa longue carrière : Les nations fré-
missent, dit le psalmisle (Ps. IL t...), les peuples méditent contre
elle de vains projets ; les Rois et les princes de la terre se sont
ligués contre le Seigneur et contre le Christ... La tempête est
à son comble, et voilà que juste au moment le plus critique,
l'habile pilote qui conduisait le vaisseau disparaît.
Que va devenir cette grande famille de deux cents millions de
catholiiiues, dispersée sur toute la terre, privée de son chef dans
ces temps de danger extrême ?
Les ennemis de l'Église vont sans doute battre des mains ; ils
vont se féliciter mutuellement de voirenfin tomber en pièces cette
Église catholique, apostolique et romaine, qui par sa durée, sa
force et sa beauté, contraste si évidemment avec ces mille sectes
nées d'hier et que le temps dévore sans peine, parce qu'elles
portent en elles-mêmes le germe de leur destruction. Joie insen-
sée ! félicitations aussi éphémères que peu charitables !
Pour nous, enfants de cette épouse du Christ, soyons plus unis
que jamais par les liens de la charité et de l'unité catholique ;
souvenons-nous de la solennelle promesse faite à TÉglise : Les
portes de l'enfer ne prévaudront jamais contre elle : portse inferi
non prxvalebunt adversus eam (Matth. XVL 18.). Gardons-nous
de laisser ébranler notre foi et notre confiance : le ciel et la terre
passeront^ dit Jésus-Christ, mais mes paroles ne passeront point :
cœlurn et terra transibunt, verba autem mea non transibunt (Marc,
XIII. 31.). Ne nous exposons point à mérite]- le reproche que
noire Seigneur adressait un jour à ses disciples, qui craignaient
de périr dans la baniue où il se trouvait avec eux : Quid timidi
eslis, modicv fidei ? Pourquoi ctcs-vous saisis de crainte^ hommes
de peu de foi ? Et aussitôt Jésus se levant^ commanda aux vents et
à la m'r, et il se fit un grand calme ; tune surgens^ imperavit vcn-
lis et mari et facta est tranquillitas magna (Matth. VIII. 26.).
Ah ! sans doute. Nos Très Ghers Frères, il peut nous être
permis de pleurer sur les ruines amoncelées par la persécution ;
•
ê
— 69 —
de nous attrister à la pensée de tous les maux spirituels et tem-
porels que cause dans notre siècle la violation do toutes les lois
divines et humaines ; de nous demander avec anxiété combien
de temps dui-eront encore ces cruelles épreuves.
Une seule chose nous est défendue à nous, enfants de l'É.iîlise
catholique, à nous qui avons foi dans la parole de notre divin
fondateur : c'est de laisser défaillir notre courage et ébranler
notre foi ; c'est de craindre une catastrophe sans remède ; c'est
de donner la moindre confiance aux calculs d'une prétendue
sagesse humaine, que Dieu confondra tôt ou tard comme elle
le mérite. Dieu seul est grand ; et les hommes les plus puissants,
les peuples les plus redoutables sont devant lui comme un néant :
omnes (pentes quasi non sint ; sic sunt coram eo (Isaie, XL. 17.).
Non ! non ! les portes de l'enfer ne prévaudront jamais jamais
contre l'Église fondée sur Pierre, le prince des Apôtres Ce
n'est pas en vain que Jêsus-Chrisl a aimé son Eglise.; et s^est livré
lui-même pour elle : Christus dilexil Ecclesiam et scipsum Iradidit
protea (Eph. V. 25.). En promettant que les portes de l'enfer ne
prévaudront jamais contre elle, le Fils de Dieu n'a pas eu l'in-
tention de lui épargner les épreuves ; au contraire, ses paroles
supposent que TÉglise sera en butte aux attaques des puissances
infernales, et l'histoire attf^ste que l'enfer, comme un océan sou-
levé par la tempête, n'a jamais manqué de pousser ses vagues
frémissantes contre ce rocher immobile, sans pouvoir jamais le
détruire. Aucune institution n'a été si aimée ni si persécutée
que l'Eglise Catholique ; pour la renverser, des millions d'en-
nemis ont épuisé tous les efforts de leur rage ; pour elle des
millions ont donné leur vie avec joie. Il en sera ainsi jusqu'à
la fin des temps, parce que la vérité seule a le privilège de sou-
lever de telles haines et de mériter un tel amour.
Dans ce combat entre la lumière et les ténèbres, entre l'Église
Catholique et la révolution, chacun de nous. Nos Très Chers
Frères, est appelé à prendre une part active. Aucun enfant de
l'Église Catholique ne peut demeurer spectateur indifférent des
outrages que souffre sa mère. La prière est un devoir de chaque
jour, mais les circonstances actuelles la rendent plus nécessaire
que jamais. Écoutons ce que disait l'Immortel Pie IX, dans
cette célèbre allocution du 12 mars 1877 que nous vous avons
— 70 —
fail connaîlro dans un niandcmcnl spéci.il : apivs avoir décrit on
ItTincs ('norj^iqut'S la [HTséciilion (jnc souffre l'Kgliso, il ajoutait :
« Mais romnii» cV-st au Toui-Puissant qu'il appartient de faire
» pénéti-er la lumière dans les esprits et de fléchir les cœurs des
» hommes, Nous vous demandons d'élever vers Lui vos ferventes
» prières de vous réunir dans les temples [lour y répandre
«d'humbles supplications pour le salul de notre Mère l'Église,
» pour la eonversion de nos (Mincinis et pour la fin de nos maux si
» graves et si multipliés. Dieu (ini aime ceux qui le craignent et
» ceux (]ui espèrent en sa miséricorde, daignera, nous en avons la
.. ferme confiance, accueillir la prière du peuple qui crie vers lui....
» Dieu est avec nous et il y sera jusqu'à la consommation des
» siècles. Ceux-là seuls doivent craindre dont il est écrit : J'ai
» vu que ceux qui commetlcnl l'iniquité et sèment des douleurs et
» les recollent, avaient péri par le souffle de Dieu et avaient été con-
» sûmes par le feu de sa colère (Job, IV. 8, 9.). Mais à ceux qui
» craignent Dieu, qui combattent en son nom' et espèrent en sa
h puissance, à ceux-là est réservé le secours de sa miséricorde. »
Ces paroles de notre regretté Pontife auront un écho dans vos
cœurs, Nos Très Cliers Frères ; et de toutes parts d'humbles et
ferventes supplications s'élèveront vers le trône delà miséricorde
divine.
Ayons confiance ; car la prière dispose de la force du Tout-
Puissant : En vérité^ en vérité^ je vous le dis. si vous demanJcz à
mon Pire quelque chose en mon nom, il vous le donnera. Demandez
et vous recevrez ; amen, amen, dico vobis, si quid petieritis Patrcm
in nomine meo, dabit vobis. Petite et accipietis (Jean, XVI. 23.).
Ayons courage ; « car ce triomphe éclatant qui doit avoir lieu
tôt ou tard, Dieu dans sa miséricorde infinie, veut nous y associer
par l"s prières et les bonnes œuvres que nous ferons à cette
intention. Par les calamités dont nous sommes les témoins ou
les victimes, il veut nous forcer à reconnaître son souverain
domaine, nous faire tomber à genoux devant sou trône pour
exprimer le repentir de nos fautes et manifester la confiance
filiale dont nos cœurs doivent être remplis. » [Mand. No. 38,
8 février 1875, sur le jubilé.)
Que les ennemis de la sainte Église mettent leur confiance
dans h) nomlirt; et la valeur de leurs armées, qu'ils passent en
— 71 —
revue avec orgueil ItMirs chariots de guerroel leurschevaux; pour
nous, enfants de la promesse, le nom du Seigneur iuvoi|ué avec
couliance sera notre ferme appui, hi in curribus et hi in e<juis,nos
autem in nomine Domini Dci nostri invocabimus (Ps. XÏX. 8.).
Aux regards de Dieu, l'humble et suppliante prière s'élevant de
tous côtés, comme la fumée d'un encens d'agréable odeur, auia
plus de poids que toutes les combinaisons delà sagesse ou plulût
de la folie du monde : elle remportera tôt ou tard la victoire.
A ces causes, et le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons
et ordonnons ce qui suit :
lo Dans toutes les paroisses et missions de ce diocèse il sera
chanté un service solennel pour le repos de l'âme de notre bien-
aimé Pontife le pape Pie IX. Dans la Basilique de Québec, le
service aura lieu le jeudi 14 février, à neuf heures et demie.
2» A la messe et au salut du Saint-Sacrement, l'oraison pro
papa sera remplacée par l'oraison pro eligcndo summo ponlificc.
Après l'élection connue d'une manière certaine, l'oraison pro
papa se dira comme ci-devant. Dans le canon de la messe on
omettra les paroles mm famulo luo Papa nostro N et jusqu'à ce
qn\m nouveau pape ait été élu.
3o Nous invitons tous les fidèles de ce diocèse à offrir des
communions et d'autres actes de piété pour le repos de l'âme de
notre bien-aimé Pontife et pour qu'il plaise à Notre Seigneur
d'abréger les épreuves de la Sainte Église Catholique et
Romaine, et de nous accorder un Pontife fidèle selon son cœur.
Sera le présent mandement lu et publié au prône de toutes les
églises et chapelles où se fait l'office public, et en chapitre dans
les communautés religieuses, le premier dimanche après sa
réception.
Donné à Québec sous notre seing, le sceau de l'Archidiocèse
et le contre seing de notre Secrétaire, le sept février mil huit
cent soixante dix-huit.
\ E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
— 72
(No 74)
MANDEMENT
ANKOKÇANT L'ÉLECTIOK DE NOTRE SAINT-PÈRE LK PAPF. LÉON XIII
ELZÉAR-ALEX ANDRE TASGIIEHEAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clerfjc Séculier et Rcgulicr. aux Communautés Religieuses et à
tous les Fui clés de VArchidioc'ese de Québec^ Salut et Bénédiction
en Notre Seigmeur.
Il y a qu(>lqiies jours à peine, Nos Très Chers Frères, nous
avions la douleur de vous annoncer la mort de notre bien-aimé
ponlife le pape Pie IX. En même temps nous vous invitions à
faire des prières et des bonnes œuvres, non seulement pour le
repos de son âmo, mais aussi pour implorer la protection de
Dieu sur la sainte Église romaine et obtenir la prompte élection
d'un nouveau pasteur selon le cœur divin do Jésus.
Aujourd'hui nous avons la joie de pouvoir vous dire comme
les anges aux bergers de Bethléem : Evangelizo vobis gaudium
magnum quod crit omni populo : je vous annonce une heureuse
nouvelle qui comblera de joie tout le peuple (Luc, II. 10.).
Nos prières ont été exaucées, et dans la cité des bienheureux
apôtres Pierre et Paul, un nouveau pontife nous a été donné
dans la personne de l'ÉminentissimeCardinalJoachim Pecci,qui
a pris le nom de Léon XIII.
Gloire donc à Dieu au plus haut des deux et paix sur la terre
aux hommes de bonne volonté : gloria in altissimis Dec et in terra
pax hominibus borne voluntatis (Luc, II. 14.).
0 vénérable pontife, vicaire de Jésus-Christ, successeur de
Saint Pierre, docteur infaillible dans l'Église de Dieu, centre de
l'unité catholique, représentant visible du chef invisible de qui
découle toute bénédiction dans le ciel et sur la terre, ô père de
— 73 —
nos âmes, nous vous saluons avec une affection filiale et nous
vous offrons nos respectueux hommages. Quoique séparés par
une longue distance, nous sommes à vos pieds d'esprit et de
cœur, et, comme des enfants dévoués et fidèles, nous réclamons
notre part dans ces bénédictions apostoliques dont le irésor a
été confié à votre cœur paternel !
Accompli avec tant de promptitude et de facilité au milieu de
circonstances exceptionnelles qui nous donnaient de vives et
justes appréhensions, ce grand et heureux événement doit être
regardé comme une nouvelle et éclatante preuve de la protec-
tion toute spéciale que Dieu accorde à son Église.
Et en ellét, Nos Très Ghers Frères, quand on examine la fin
que s'est proposée notre divin Rédempteur eu fondant son
Église pour continuer jusqu'à la consommation des siècles,
l'œuvre de notre rédemption et sanctification, oi> ne tarde pas à
comprendre qu'il n'en peut être autrement.
A une Église qui devait durer jusqu'à la consommation des
siècles, Jésus ne pouvait donner pour fondement un homme
dont la vie était bornée ; quand donc il a établi Pierre comme
fondement inébranlabh; de sou Église, il a voulu désigner nue
institution permanenle et visible. La raison en est que toujours
il y aura des âmes dont la foi aura besoin d'être éclairée et
foitifiée, des âmes qui demanderont d'être purifiées, des âmes
enfin à qui sera nécessaire une direction visible et fermement
appuyée sui- une autorité incontestable. Toujours le vaisseau
de l'Église aui-a besoin d'un pilote visible qui y maintienne cet
ordre et cette unité sans lesquels le naufrage est certair.. La
promesse de Jésus-Christ n'a donc pu être restreinte à la per-
sonne de Saint Pierre, mais elle doit être entendue de ses
successeurs jusqu'à la fin des temps. Aussi d'un 'siècle à l'autre
entendons-nous conmie une voix qui répète ces courtes mais
énei'giques pai-oles : Pierre ne mexirl point ; Pierre vil toujours
dans ses successeurs et il parle par eur bouche. Par ses succes-
seurs il est le fondement inébranlable de l'Église de Jésus-Christ,
il est le confirmateur infaillible de ses frères, le pasteur universel,
le docteur perpétuel des enfants de l'Église, le guide éclairé par
le Saint-Ks[)rit et dont la voix ne saurait nous égarer, ni l'autorité
être surpassée.
— 74 —
« Dieu a livre le monde aux disputes des hommes ; mumlum
Iradidil disputaliouibus corum (Eccl. III. II.) : dans les sciences,
dans les arls, dans les mille et mille aiïaires qui occnpcMU les
esprits sur la terre, les hommes se trompent souvent, mais parce
que leur erreur ne compromet pas leur éternité, Di(,'u laisse au
temps i3t aux patientes recherches de la raison humaine le soin
de redresser ce qui s'écarte de la vérité ; mais du moment qu'une
erreur quelconque pourrait jeter en péril la vérité surnaturelle
de la foi ou les lois sacrées de ia morale, il a voulu ménager à
chacun une sauvegarde à la fois toute-puissante et infaillible. »
(Mand. N" 26, des Pères du Cinquième Concile, 22 mai 1873.)
Tel est, Nos Très Ghers Frères, le secret de cette unité si
parfaite qui embrasse tous les siècles comme tous les peuples.
Les vérités que Jésus a enseignées à ses apôtres avec mission de
les transmettre au monde entier, in mimdum universum (Marc,
XVI. 15.), ces vérités ne se sont point altérées en passant par
tant de mains différentes. D'un siècle à l'autre, depuis le pre-
mier jour jusqu'à la fin des temps, la môme voix fait entendre
les mémos accents. Allez écouter les nations catholiques d'au-
jourd'hui, elles redisent les mêmes symboles que les peuples
catholiques, disparus de la face de la terre, ont professés en leur
temps. Comparez l'enseignement de cette multitude de livres
composés dans toutes les langues, chez des peuples différents de
mœurs comme de langage, par des auteurs séparés 'les uns des
auti-es dans le temps comme dans l'espace, quell(^ unanimité
admirable dans cette exposition de dogmes sublimes et de pré-
ce[ites moraux si crucifiants pour la nature humaine! Toujours
et partout respire la même foi, se sent la même espérance, brûle
la même charité. Aujourd'hui, comme aux premiers siècles, il
n'y a qu'wn cœur et qu'une dme^ cor unum et anima una (Act. IV.
32.), parce qu'il y a un centre visible, sagement institué, provi-
dentiellement conservé et divinement investi d'un pouvoir que
l'assistance du Saint-Esprit empêche de s'égarer quand il enseigne
à l'Eglise universelle ce qu'elle doit croire ou faire.
0 admirables desseins de la sagesse infinie qui atteint ses fins
avec force et dispose toutes choses avec suavité :' attingit a fine ad
fmcm fortiter et disponit omnia suaviter (Sag. VIII. 1.) !
Ne nous contentons pas. Nos Très Chers Frères, d'amirer cette
œuvre merveilleuse de la droite du Tout-Puissan t ; nous sommes
— Tô-
les enfants de celle Église infaillible cl indesliuclible où se
Irouvenl la vraie foi, la solide espérance, la cliarilé vivifianle :
montrons-nous loujonis dignes de celle nièrt- (jui nons a enfantés
à Jésns-Cluisl. Dansées lenips de li'oiibles et de révolte on
nons vivons, lenonsnons invariablement atlachés de cœnr cl
d'esprit à la Chaire de Saint Pierre, qni seule peut nons aifci-mir
contre tonles les défaillances de notre panvrc nature : cll(> a les
paroles de la vie étei-nclle; quiconque prétend récolter en dehors
de son champ n'amassera rien pour le royaume des cienx, et
tonte branche (]ni ne tire pas sa sève de cet arbi'c de vie, se des-
séchera et sera jetée au feu.
A ces causes, et le saint nom de Dieu invofjiié, nons réglons
et ordonnons ce qni suit :
1" Le premier dimanche après la réception des [)résenles, il
sera chanté un Te Dcum solennel à la suite de la messe dans les
pnroisscs et missions de ce diocèse ; dans les communautés ce
Te Deum sera chanté, ou au moins récité, après la messe conven-
tuelle ;
•2» A la messe et au salut du Saint-Sacrement, on dira comme
ci-devant l'oraison pro papa et on ometti-a l'oraison pro clùjrmlo
summo pontificc. Dans le canon de la messe on dira les paroles
qui ont rapport au Souverain Pontife ;
3" Nous invitons tous les fidèles de ce diocèseà offrir des com-
munions et d'autres actes de piété pour remercier Notre Seigneur
et poui" implorer sa bénédiction sur notre nouveau Pontife.
Sera le présent mandement lu et publié au prône de loules les
éghses et chapelles où se fait l'ofTice public, et en chapitre dans
les communautés religieuses, le premier dimanche après sa
réception.
Donné à QuélDec, sous notre seing, le sceau de l'Aicliidiocèse
cl le contre-seing de notre secrétaire, le vingtième jour do
février mil huit cent soixante dix-huit.
-J- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
— 76 —
(N" 75)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archevêché de Québec,
I 29 Mars 1878.
I. Los élections prochaines. Mandement il lire ; fraudes à condamner ; pasto-
rale et circulaire du 11 octobre 1877 à suivre.
II. Quête pour le diocèse de Chatham.
III. Annales do la Propagation de la Foi.
TV. Manuel des paroisses et fabriques recommandé (2o édition).
Monsieur,
I
A propos des élections on m'a fait deux questions :
l'i Faut-il lire le mandement du 25 mai 1876? Je réponds que
le dispositif de ce mandement ne laisse pas de doute là-dessus ;
et une fois pour toutes je déclare que, jusqu'à nouvel ordre, on
ne doit pas attendre pour le faire, la réception d'une circulaire
à ce sujet. Du moment qu'il est question sérieusement d'une,
élection dans un comté, Messieurs les Curés de ce comté sont
tenus de lire ce mandement.
2" A la veille d'une élection certains contrats de vente et de
location se font uniijuement dans le but de qualifier les ache-
teurs et les locataires pour voter; les parties contractantes n'ont
aucune intention de transférer ou d'acquérir le domaine de la
propriété vendue, ou l'usage de la propriété louée ; le prix est
une pure fiction que l'on est convenu d'avance de ne pas exij.'eri
et encore moins de payer : on demande si ces acheteurs ou loca-
taires peuvent, sans parjure^ faire le serment exigé de ceux qui
veulent voter ?
L'acte électoral de Québec, :W Vict. ch. 7, §. H, déclare que
pour être électeur il faut être « actuellement el de bonnr foi\ pro-
-11-
[ii'iétaire ou occupant de biens-fonds estimés d'après le rôle
il'évaliiation être locataire de bonne foi payant pour des
biens-fonds un loyer annuel de »
A la §. 167, N" 7, celui qui se présente pour voter peut être
I l'quis de répondre sous serment qu'il n'a commis aucune manœu-
■ ■e frauduleuse qui le rend inhabile à voler à cette élection.
L'acte des élections fédérales, 37 Vict. ch. 7, §. 40 et 43, con-
tient absolument les mêmes dispositions, puisqu'il réfère aux
lois d'élections existantes dans la province où chacun est appelé
à voter.
Les choses étant ainsi réglées, il me paraît que les individus
qui se prétendent qualifiés en vertu d'un contrat qui n'a rien de
réel et qui est purement fictif, se rendent coupables de parjure
en faisant le serment susdit, car ils ne sont pas propriétaires ou
locataires de bonne foi. Si vous avez connaissance que de sem-
blables contrats simulés se font dans votre paroisse, vous devez
mettre vos paroissiens sur leurs gardes. IIo7no videt ea quœ
parent^ Dominus autem inluelur cor (L Rois, XVI, 7.).
Je profite de l'occasion qui se présente pour vous inviter à étu-
dier de nouveau et à mettre en pratique la pastorale et la circu-
laire communes du II octobre 1877 (Nos 68 et 69.). Comme
ces deux documents ont reçu l'approbation du Saint-Siège, il est
de mon devoir de veiller à ce qu'ils soient fidèlement mis à
exécution.
II
Le 14 février dernier, un incendie a consumé en peu d'heures
la cathédrale, la résidence épiscopale et le collège des Frères de
Mon:;eigneur Rogers, évèque de Ghatham dans le Nouveau-
Brunswick. Cet accident est d'autant plus déplorable que ce
diocèse, encore nouveau et ne renfermant qu'une faible popu-
lation catholique peu fortunée, se trouvait déjà grevé d'une dette
considérable, que les assurances n'ont pu couvrir.
Déjà des quêtes ont été ordonnées dans plusieurs diocèses
voisins et je crois que nous ne pouvons nous dispenser de venir
en aide à Monseigneur Rogers, dans la pénible situation où il se
trouve. En conséquence, vous devez. Monsieur le curé, dans le
- 78 —
cours (lu mois d'avril prochain, faire, un jour do dimanche ou
de IV'U", une (iiirlc s|)éciale à c(!lle fin, v.i je vous invite à l'an-
noncer d'avaiici" cl à la recommander à vos charitables parois-
siens. L\mmi'in(\ disait le saint homme Tobie à son Fils (XII. 9.),
délivre de la mort^ et ejj'ace les ijcclics cl fait trouve)' la miséricorde
et la vie éternelle. Aussitôt que possible, vous voudrez bien en
transmettre If produit au seci'étaire de rArchevôché.
Connue la circulaiii; de Monseigneur l'Évèque de Chatham
reproduite à la suite de la présente, expose clairement de quoi
il s'agit, vous êtes prié de la lire eu annonçant cette qnète.
\\\
Les Annales de la Propagation de la Foi pour le mois de
février, sont prêtes à être distribuées ; Messieurs les Curés
sont priés de retirer les paquets destinés à leurs paroisses.
IV
Je recommande spécialement au clergé de l'archidiocèse la
seconde édition d'un ouviag(^ intitulé : « Droit administratif ou
manuel des paroisses et fabriques par l'honorable Hector L.
Langevin, G. B. » Depuis qu'a paru la première (1802), la légis-
lation a subi de grands changements et des décisions judiciaires
nombreuses et importantes ont établi la jurisprudence au sujet
des matières traitées dans cet ouvrage. Tous ces changemeuts
et jugements y sont indiqués, de sorte qu'on peut le consulter
comme un guide sûr dans les dilficultésqui se présentent, et dans
les formalités à remplir pour profiter des avantages de la loi
dans une foule de cas.
Je recommande aux fabriques d'en acheter un exemplaire qui
sera marqué au nom de la paroisse et demeurera dans les archi-
ves pour être consulté au besoin par les Marguilliers.
Veuillez agréer, Monsieui-, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
-|- E.-A., Arch. de Québec.
79 —
CIRCULAIRE DE MONSEIGNEDR l'ÉVIÏQUE DE CHATHAM.
Le désastreux incendie qui a, jeudi matin, le 14 du courant,
enlièremeuL rasé notre bel établissement religieux de Ghalham,
notre belle pro -cathédrale, le Collège de Saint-Michel tenu par les
Frères des Ecoles Chrétiennes, et notre résidence épiscopale,
avec une grande partie de leur contenu, fruit de tant d'années
de courageux sacrifices de la part de notre dévoué Clergé et des
religieuses populations de Chatham, ce désastre, disons-nous,
nous oblige, quoique bien à regret, à demander, tant on dehors
de notre Diocèse que dans ses propres limites, les secours de la
charité dans un aussi pressant besoin.
Il n'y a pas que les Frères directeurs de notre Collège et leurs
élèves qui se voient, comme Nous dans le moment, privés de
l'heureux toit qui nous abritait; les fidèles eux-mêmes de Notre
ville n'avaient à leur usage que la seule église ouverte au public
qui vient d'être si tristement dévorée par les flammes !
Nous Nous voyons par là forcé de commencer de suite les
travaux de construction de notre nouvelle Cathédrale, afin de
pouvoir au plus tôt en préparer le soubassement et procurer
ainsi aux fidèles un endroit assez spacieux, quoique temporaire,
qui leur permette de s'assembler pour remplir leurs devoirs de
religion et de rendre à Dieu son culte.
Il nous faut bien voir aussi à nous procurer un local, soit
temporaire, soit permanent, pour y rouvrir les classes de notre
Collège, ainsi qu'une maison pour Nous-môme et nos prêtres.
Nous nous trouvions déjà chargé d'une assez lourde dette
pour ce qui avait été fait ici et que le feu vient de détruire. Il est
donc assez évident que les moyens laissés à notre disposition sont
aujourd'hui tout à fait insuffisants pour nous permettre de faiue
face à d'aussi pressants besoins ; et il ne nous reste d'autre alter-
native que de faire appel, dans ce moment de détresse, aux sym-
pathies charitables de nos bienveillants voisins.
En conséquence, Nous recommandons au public les personnes
qui, ayant bien voulu consentir à se charger de faire des col-
— 80 —
lectes, ont été dùmeiil nommées par le Comité Général de
secours et autorisées à solliciter et à recevoir les aumônes qui
seront faites pour l'objet de cette lettre.
(Signé) •]- James Rogers, Év. de Ghalham.
(N° 76)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
f Archevêché de Québec,
l 15 Avril 1878.
T. Visite pastoral*.
II. Retraites.
III. Propagation de la Foi.
IV. Rapport annuel.
V. Confession des enfants durant l'année.
VI. .-Vvis à donner concernant les insectes qui dévorent les patates.
Monsieur,
1
Vous recevrez avec la présente l'itinéraire de la visite pasto-
rale de 1878. L'incertitude où je suis encore sur l'époque où
aura lieu l'érection d'un diocèse à Ghicoulimi, ne me permet
guère d'annoncer une visite dans ce territoire pour cet été,
avec le risque d'être obligé d'y renoncer si le bref d'érection
venait à être promulgué dans l'intervalle.
Le mandement (No 37) pour la seconde visite pastorale, sera
publié tel qu'il est dans les paroisses où c'est la seconde fois
seulement que je les visite. Dans les autres il sera aussi publié
avec une légère modification dans les premières phrases, parce
que c'est la troisième fois que je les visite. Il faudra aussi
publier le prône sur la confirmation {voir Vapp. du rituel^ paye
40). Si vous n'avez pas ce mandement, il vous sera envoyé sur
demande faite à M. GoUet.
— 81 —
II
La retraite de Messieurs les Curés s'ouvrira au Séminaire,
mardi, le 27 août prochain au soir, pour se terminer mardi, le 3
septembre au malin. Celle de Messieurs les Vicaires, et autres
pi-ètres obligés à l'examen annuel, s'ouvrira à l'Archevôchè,
mardi, le 10 septembre au soir, et se terminera mardi, le 17 du
même mois au matin.
J'invite spécialement à la première Messieurs les Curés qui
n'ont pu assister à celle de l'année dernière. Quant à la seconde,
l'exiguité du local où elle a coutume d'avoir lieu, fait désirer
qu'elle ne soit suivie, autant que possible, que par Messieurs les
Vicaires et autres prêtres tenus à l'examen.
L'on devra arriver à la retraite dès le commencement, et en
suivre les exercices jusqu'à la fin, sans céder dans l'intervalle la
place à un autre.
Tous les prêtres du diocèse, même ceux employés dans les
Séminaires et Collèges, qui n'ont pas encore quatre ans accomplis
de prêtrise, voudront bien so rappeler que le règlement publié
dans la circulaire du 5 juin 1855, concernant l'examen qu'ils
doivent subir, est un règlement permanent fondé sur le XII
décret du premier Concile Provincial, qui exige aussi des mêmes
prêtres qu'ils présentent doux sermons sur les sujets déterminés
par l'évêque. Ils feront donc leur possible pour s'y conformer,
sous peine de suspense. L'examen commencera lundi, veille de
la seconde retraite, à 2 heures après midi ; tous doivent être
rendus à l'heure fixée, et ne pas se faire attendre.
Pour que les paroisses ne demeurent pas sans secours, durant
la retraite de Messieurs les Curés, un prêtre devra résider dans
une de celles qui sont désignées sous le même numéro, sur le
tableau joint à la présente. Ce prêtre, pourvu qu'il soit approuvé,
est autorisé à exercer tous les devoirs de desservant à l'égard
des fidèles des paroisses dont il aura la garde, et de plus à biner,
le dimanche qui se rencontre dans l'intervalle choisi pour la
retraite, afin de leur faciliter le moyen d'entendre la Sainte
Messe, Il pourra même biner deux fois, dans le cas où le prêtre
6
— 82 —
qu'il ri'inplaœra serait obligé (l'fHrc absent deux dimanches de sa
paroisso. Il lui sera loisible, comme desservant, de déléguer un
autre prôtre pour la célébration des mariages.
MessiiMirs l"s Curés qui viendront à la retraite, voudront bien
informer leurs paroissitMis des dispositions qu'ils auront prises
pour la desserte de leurs paroisses pendant leur absence. Ceux
d'entre eux (jui n'auraient pas trouvé moyen de procurer la messe
à leurs paroissiens le dimanche qu'ils seront absents, les avertiront
de se rendre aux paroisses voisines ; ou, s'il était trop difficile
de s'y transporter, ils les avertiront qu'ils sont dispensés, ce jour-
là, de l'obligation d'assister au Saint Sacrifice.
Je recommande particulièrement à chaque prêtre d'apporter
avec lui un surplis, pour la clôture de la retraite. Et je profite
de la circonstance pour faire la même recommandation aux
Messieurs du clergé, toutes les fois qu'il y a concours à la basi-
lique, parce qu'ilestquelquefois impossible de fournir des surplis
à tous ceux qui s'y trouvent.
TABLEAU MENTIONNÉ CI-DESSUS.
1 lUvière-du-Loup et Saint-Anlonin,
2 Noire-Dame du Portage et Saint-André,
3 Saint-Alexandre et Sainte-Hélène,
4 Kamouraska et Saint-Paschal,
5 Saint-Denis, Saint-Philippe et Mont-Garmel,
6 La Rivière-Ouelle et Saint-Pacome,
7 Sainte-Anne et Saint-Onésime
8 Saint-Roch et Sainte-Louise,
9 Saint-Jean Port-Joly et Saint-Aubert,
10 L'Islet, Saint-Cyrille et Saint-Eugène,
11 Le Cap Saint-Ignace et Saint-Thomas,
12 Saint-Pierre et Saint-François,
13 Berihier et Saint-Vallier,
14 Saint-Raphaël et Saint-Cajétan d'Armagh,
15 Saint Michel et Beaumont,
16 Saint-Gervais et Saint-Charles, ]
17 Saint-Lazare et Sainte-Claire,
18 Buckland, Montminy et Saint-Magloire,
— 83 —
19 Sainte-Germaine et Sainte-Justine.
20 Sainte-Héaédine et Sainte-Marguerite,
21 Saint-Édûuard et Saint-Malachie de Frampton,
22 SaintCômo, Saint-Georges. et. Saint.-Fran(;oisde Beauce,
23 Saint-Sébastien et Saint-Vital,
24 Saint-Honoré et Saint-Évariste,
25 Saint-Victor et Saint-Éphrem de Tring,
26 Saint-Joseph et Saint-Frédéric.
27 Sainte-Marie et Saints-Anges,
28 Saint-Elzéar et Sainl-Séverin,
29 Saint-Sylvestre, Broughton et Sacré-Cœur,
30 Saint-Narcisse et Saint-Patrice,
31 Saint-Ferdinand et Sainte-Sophie,
32 Saint-Galixte,
33 Sainte-Julie et Inverness,
34 Saint-Isidore et Saint-Lambert,
35 Sainte- Anaslasie et Sainte-Agathe,
36 Saint-Anselme et Saint-Henri,
37 Saint-Joseph de la Pointe-Lévis, Notre-Dame de la Vic-
toire et Saint-David,
38 Saint-Jean-Ghrysoslôme et Saint-Romuald,
39 Saint-Nicolas et Sainl-Étiinme de Lauzon,
40 Saint-Antoine et Saint-Apollinaire,
41 Sainte-Croix et Sainl-Flavien,
42 Lotbinière et Saint-Edouard,
43 Sainte-Emmélie et Saint-Jeau-Deschaillons,
44 Les Grondines et Deschambault,
45 Sainl-Ubalde, Saint-Casimir et Saint-Alban,
46 Portneuf et Cap-Santé,
47 Saint -Basile et Saint-Raymond,
48 La Pointe-aux-Trembles et Saint-Augustin,
49 Les Écureuils et Sainte-Jeanne,
50 Saint-Colomb el Sainte-Foye,
51 Ancienue-Lorette el Saint-Ambroise,
52 Charlesbourg et Stoneham,
53 Beauport el Saull-Monlmorency,
54 Sainte-Catherine el Valcarlier,
55 L'Ange-Gardien et le Château-Richer,
— 84 —
5G Sainlo-Aunc cl Saiiit-Joachiui,
57 Saiiil-Fcrréol et Saint-Tile des Caps,
58 La Pelile-Rivière et la Baie-Saint-Paul,
5il Saint-Urbain et Saiiit-Hilarion,
GO Les Kboulements et Saint-Irénée,
Gl La Malbaie et Sainte-Agnès,
6'2 Sainl-Fiflèle et Sainl-Siniéon,
63 Notre-Dame-dii-Lac, Saint-Louis et Sainl-Prime,
Gi Hébertville et Saint-Jérôme,
G5 Notre-Dame de Laterrière et Saint-Dominique,
GG Ghicontimi, Sainte-Anne et Saint-Fulgence,
G7 Saint-Alphonse et Saint-Alexis,
G8 Tadoussac, Escoumains et Mille-Vaches.
N. B. — Messieurs les Curés et Missionnaires dont les paroisses
ne sont pas mentionnées dans le tableau ci-dessus, pourront venir
à la retraite en les recommandant aux soins de leurs confrères
voisins.
Messieurs les Curés de l'Ile d'Orléans peuvent s'arranger
ensemble, de manière à laisser à un seul d'entre eux le soin de
toute l'île.
III
C'est dans le cours du mois d'août que les aumônes pour la
Propagation de la Foi doivent être transmises au trésorier. Mon-
sieur Têtu, aumônier de l'Archevêché.
Messieurs les Missionnaires qui ont besoin d'une allocation de
le Propagation de la Foi, pour eux-mêmes ou pour leurs mis-
sions, doivent donner dans le cours du mois d'août, chaque
année, un compte exact de leurs besoins et des raisons qui
démontrent la nécessité de celte allocation. Faute de se confor-
mer à cette règle, ils s'exposent à en être privés. Ils ne doivent
pas oublier de donner aussi un rapport sur leurs missions, afin
d'intéresser tous les fidèles à cette œuvre, par les sxtraits qu'on |
en fera dans les annales.
Je remarque avec peine que quelques paroisses n'ont pas
envoyé leur contribution à l'œuvre de la Propagation de la Foi, |
depuis deux ou trois ans.
— 85 —
Je vous prie donc de vouloir bien me faire connaître la cause
de celle omission, et de prendre les mesures que vous jugerez
convenables pour la faire réparer au plus tôt.
Veuillez bien rappeler aux personnes chargées de lecueillir
ces contributions, que c'est un devoir pour elles de les trans-
mettre exactement au trésorier de l'œuvre, tous les ans dans le
mois d'août.
Je profite aussi de l'occasion pour vous prier instamment de
travailler avec persévérance à exciter et à entretenir le zèle de
vos paroissiens pour cette sainte œuvre ; et cela dans l'intérêt
de leur propre salut, comme il vous sera facile de le leur faire
comprendre, aussi bien que dans celui de nos missions, et de la
conversion des infidèles.
IV
Messieurs les Curés voudront bien se rappeler que le rapport
annuel qu'ils sont tenus de faire suivant la formule donnée à la
page 119 de l'Appendice du rituel, doit être présenté avant le
premier septembre.
Ce rapport doit être écrit sur papier in quarto., pour qu'il
puisse facilement être inséré dans les cartables particuliers de
chaque paroisse ou mission, et non pas sur petit papier à
lettres.
Dans les rapports annuels on omet quelquefois des réponses
sous prétexte qu'elles sont les mêmes que les années précéden-
'tes, ou bien qu'on n'a rien à dire... De là il arrive que quand
j'ai besoin de quelque information, je suis obligé de parcourir
plusieurs rapports pour trouver ce qu'il me faut, et comme cela
remonte quelquefois à plusieurs années, je ne puis avoir de cer-
titude sur Tétat actuel des choses.
Ces rapports doivent être signés et datés.
V
Je crois utile de rappeler ici l'ordonnance de notre second
Concile concernant le nombre de fois que les enfants doivent
être confessés chaque année : « Parochi, quantum fieri poterit,
— «6 —
anKrm bis o\it ter in anno oos confitcntes andiant, prseserlim cum
jam inripimit attiiigere aîtalom prima? (•omnuinionis, atqiie ad
praliam alisolutinnis, in rniaiit^im potonint, illos pnoparent dis-
posiloijne absolvant. » Il ntî sufTit donc [>as de les confesser U7ie
fois par année. Le senl moyen de s'assurer qu'ils viennent tous^
est do les réunir à des époques fixes, soit à l'église, soit dans les
écoles, surtout qunnd il s'agit d'endroits uu peu éloignés de,
l'église. Les instructions sur la visite annuelle de la paroisse
{Appenrlicr ilu liiturl page 115...), rapportent le texte du Rituel
Romain qui oblige chaque curé à faire un recensement de toutes
les familles do la paroisse et à marquer distinctement quels sont
les communiants et les non-communiants. Avec ce tableau à la
main, rien de plus facile que de s'assurer si tous les enfants en
âge de se confesser se sont présentés. Pour s'être trop confié à la
bonne volonté des parents, uu curé s'expose à répondre de leur
négligence, en laissant croupir dans le péché et les mauvaises
habitudes, de pauvres enfants qu'un peu plus de soin aurait
sauvés. Le plus souvent ce sont précisément ceux qui auraient
plus besoin de se confesser qui ne se présentent point.
VI
Le 13 juin 1877, je vous ai adressé une circulaire (N" 66) dans
laquelle je vous invitais à mettre vos paroissiens en garde contre
les ravages de cet insecte qui dévore les feuilles et la tige de la
patate et par là fait périr cette plante si précieuse pour notre
pays.
Grâces à Dieu, les ravages de cet insecte n'ont pas été bien-
sensibles l'année dernière, mais il ne faut pas oublier qu'il se mul-
tiplie et voyage avec une effrayante rapidité et qu'il est de lapins
grande importance de le détruire sans délai là où il fait son
apparition. Chaque cultivateur doit donc visiter soigneusement
et fréquemment ses champs, et s'aider de tous les membres de sa
famille pour détruire Tinsecte à ses différents états et surtout
ses œufs Le moyen le plus sûr de l'anéantir est de le jeter au
feu.
Tout en invitant vos paroissiens à recourir aux moyens
humnins pour arrêter ce fléau, vous ne manquerez pas de les
exhorter à implorer le secours de Dieu. A cet effet, je vous auto-
— 8Y —
rise H faire des prières et des processions publiques toujours si
efficaces dans les temps de calamité. Nous implorerons i>articu-
lièrement la puissante protection de la Bonne Sainte Anne,
patronne de notre province. Cette procession se fait comme aux
rogations.
Veuillez agréer, Monsieur, rasourance de mon sincère attache-
ment.
-}- E.-A., Arch. de Québec.
(No 77)
MANDEMENT
POCE LA DÉPOSITION SOLENNELLE DBS RESTES MORTELS DK MGR FRANÇOIS DE LAVAL
DE MONTMORENCY DANS LA CHAPELLE DU SÉMINAIRE
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevi^que de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Régulier, aux Communautés Religieuses et à
tous les Fidèles de fArchidiocèse de Québec, Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Nous n'oublierons jamais. Nos Très Ghers Frères, l'émotion
qui s'empara de notre âme, lorsqu'au mois de septembre dernier,
nous nous sommes trouvé en présence des restes mortels de
Monseigneur de Laval, le glorienx fondateur de notre église.
Ah ! c'est qu'il nous était donné de contempler ce chef vénérable,
où étaient venues s'abriter tant de nobles et de grandes pensées!
Dieu l'avait si bien rempli de sagesse et d'' intelligence ! Implevi
eum sapientia et intelligrntia {Exoà.H^XXl, 3.) \ Là, près de ces
ossements, nous pensions entendre palpiter ce cœur où les
sentiments les plus généreux comme les plus forts s'étaient
— 88 -
donne un si fidèle reiulcz - vous ! El ce cœur somblait se
ranimer el nous redire à tous les paroles du psalmiste :
Reprenez une nouvelle ènerf/ie iwiir la sainte cause du bien; agissez
avec couraf/e : viriliter aijr et ronfortetur cor luum (Ps. XXVI.
1-4.). Oli 1 (luils nous paraissaient beaux encore les pieds de
TApôlre du Canada, do celui qui élail venu annoncer la paix sur
les rives de noire pairie, porter la bonne nouvelle, prêcher le
saint el dire à une autre Sion encore barbare : Votre Dieu va
rèfjner ! Ouam pulchri pedes annuntiantis bonum, dicentis Sion :
Riijnabit Deus tuus (Isaie, LU, 7,). El le prophète élevait de nou-
veau la voix pour consoler ces ossements arides, en leur prédi-
sant un avenir plein de gloire : vos os mêmes reprendront une
seconde vie et refleuriront comme la plante des jardins : ossa vcstra
(]uasi herba germinabunt (Isaie, LXVI, 14.).
Heureuse l'Église du Canada, mille fois heureuse d'avoir eu
pour fondateur un évèque tel que le désiraient les fondateurs
de l'Église Universelle ! N'est-ce pas, en effet, son portrait que
nous retrace Saint Paul, dans ses épîtres à Tite et à Timothée ?
// faut^ nous dit l'Apôtre, qu'un évéque soit irrépréhensible :
oportet cpiscopum irreprehensibilcm esse (I. Tim. III, 2.). La répu-
tation de Monseigneur de Laval est sortie brillante et pure
des nuages que quelques-uns de ses contemporains ont essayé
de faire planer sur elle. De son .temps même, la vénérable Mère
Marie de l'Incarnation lui décernait les plus justes éloges el elle
en poi'tail un jugement que la postérité a été heureuse de
recueillir cl de consacrer. « C'est, écrivait-elle, c'est un homme
de haut mérite, et de vertu singulière. Sa vie est si exemplaire,
qu'il tient tout le monde en admiration.» L'Évêque, continue
Saint Paul, doit être prudent, prudenlem. Au milieu des diffi-
cultés sans nombre qui ont surgi sur ses pas, Monseigneur de
Laval n'a-t-il pas donné mille preuves de sagesse, d'un tact
exquis, de réserve el d'habileté ? Il a su conjurer tous les
périls : périls où l'hérésie aurait pu entraîner les colons, périls
que courait la vraie civilisation en présence de la barbarie, périls
où l'on allait précipiter les indigènes laissant libre carrière à
leur insatiable convoitise.
L'Apûtre Saint Paul ajoute encore : il faut (jue l'Évêque aime
V hospitalité, hospitalcm. Ah! c'est ici, Nos Très Chers Frères,
— 89 —
que lions pouvons élever la voix bien liant et proclamer qne per-
sonne pins que cet illnstre prélat n'a créé, ni entretenu nu senti-
ment plus vil de rtiospilalité ! Selon les désirs de sou cœur,
comme aux yeux de sou inépuisable charité, sou clergé ne
devait former qu'une seule et unique lamille, et il en était le
père ; cl la maison palei-nelle où il aimait à les recevoir et à leur
prodiguer les attentions les pins délicates, c'est le Séminaire de
Québec, aujourd'hui encore le fidèle héritier de ses sentiments.
Oui, Nos Très Gliers Frères, nous en prenons à témoin les mem-
bres de notre clergé et les piètres étrangers qui nous visitent :
l'exemple de Monseigneur de Laval u'a-t-il pas été fidèlement
suivi depuis plus de deux siècles ? Où, ailleurs que dans la
maison fondée par ses largesses, trouverait-on un accueil plus
cordial ? Le prêtre ne s'y Irouve-t-il pas au milieu de frères tou-
jours heureux de le revoir ?
Bonté pleine d'attraits, tel était un des charmes du caractère
de Monseigneui" de Laval : ceux qui vivaient dans son intimité
admiraient encore sa mansuétude : Jton percussorem^ a dit Saint
Paul. Rappelez-vous. Nos Tiès Ghers Frères, quelle modéra-
tion il déploya en présence d'un gouvei'ueur, son ancien ami,
(jui, oublieux de tous ses devoirs les plus sacrés, était venu
l'assaillir avec ses gens en armes. Noti-e prélat, calme et rési-
gné, se tien', au [)ied des autels et prie pour son persécuteur, à
l'exemple de Saint Thomas Becket, prêt comme lui adonner son
sang pour la justice. Ce mépris de la vie il s'y était préparé
depuis longtemps, en renonçant à tous les biens de la terre.
L'Évèque iic doit pas cire porlv à un (jain honteux^ non turpis hicri
cupiduni iTite I, 7.) ; et notre illustre père eu Jésus-Christ avait
poussé le désintéressement jusqu'à riiéroïsme. Héritier d'une
des plus grandes familles du royaume de France, il i-enonce à
ses litres en faveur de ses frères. Les biens qu'il se réserve et
ceux qu'il accepte de la munificence de ses bienfaiteurs, il en
dispose pour son Église et son Séminaire. Il ne garde rien pour
lui. Il veut vivi-e et mourir, comme son divin modèle, pauvre
et désapproprié de tout ce qui touche aux richesses du monde.
Que l'Apôtre ajoute, après cela: l'Evèque doit être saint, saiic-
lum iTite I. 8.1, et nous ne serons pas effrayés de l'obligation
imposée à Monseigneur de Laval. Sans doute, à l'Église seule il
— 90 —
app;utionl de déposer l'auréolo sur le front des héros chrétiens
tpi't'llc veut nous voir honorer d'un culte public, et nous ne pré-
tendons pas ici devancer son jugement. Mais, Nos Très Ghers
Frères, si, pour avoir la qualité exigée par Saint Paul, il sulîit
d'avoir pratiqué une humilité, une mortification, une charité,
qui, aux yeux des contemporains, ne le cédaient en rien à Thé-
roïsme des premiers siècles ; s'il suffît d'un zèle à tbute épreuve ;
s'il suffit d'avoir fondé et gouverné une vaste Eglise avec tant de
grAce et de lumière que son successeur immédiat ait pu dire :
« Ma plus grande peine est de trouver une Eglise où il ne nous
parait plus rien y avoir à faire pour exercer mon zèle ; » s'il suffit
d'avoir été fils dévoué du Saint-Siège, prêt à accueillir tous ses
enseignements, malgré les* exemples qui lui venaient de la
France ; si, en un mot, pour être saint, il suffit d'avoir voué à
tous ses devoirs une inviolable fidélité : nous en avons la ferme
conviction, Monseigneur de Laval ne s'est pas éloigné de l'idéal
tracé par Saint Paul, et il en demeurera à jamais une des plus
parfaites réalisations.
Grand comme évèque, Monseigneur de Laval fut encore grand
comme citoyen. Il brille au premier rang parmi les fondateurs
de notre nationalité. Un jour môme, grâce à sa puissante
médiation, nos ancêtres furent retirés de la ruine où ils allaient
s'abimer, eux et toutes nos destinées futures. C'était en 1662,
trois années après son arrivée à Québec. Quel spectacle déso-
lant se déroulait alors aux regards ! Au dedans, une disette
générale ; au dehors, des menaces de guerre, des supplices atro-
ces qui attendaient les missionnaires et les habitants de la
colonie ; dans tous les esprits, la crainte perpétuelle de voir
l'Église et l'État sombrer pour ne plus reparaître. Le découra-
gement devint si général, qu'on alla jusqu'à proposer d'abandon-
ner toutes les espérances de l'avenir, et de retourner en France.
Monseigneur de Laval, déjà plus canadien que français, résista
énergiquementà un projet qui nous eût anéantis comme peuple,
et s'offrit d'aller trouver le Roi pour le conjurer de ve'.iiren aide
à ses lointains sujets. Le saint évèque fut reçu à la cour de
Louis XIV avec le respect et la vénération que méritaient et la
grandeur d'un nom illustre et l'éclat de vertus héroïques. Des
troupes furent envoyées; l'administration das affaires publiques
— 91 —
s'organisa, et la reconnaissance aurait pu décerner au Prélat le
titre de «Sauveur de la Patrie. »
Le Canada devint si bien sa patrie, qu'il ne pouvait plus s'en
éloigner sans se croire eu exil. Vntrc demeure sera la micunc^
votre peuple sera mon peuple, disait celte héroïne de nos Saints
Livres à Noémi ; je mourrai dans la 'erre où vous serez enierrrc
et fi/ ehoislrii ma sépulture (Ruth, I, 16, 17.1. Monseigneur de
Laval tenait le même langage à la jeune nation qui avait grandi
à l'ombre bienfaisante de sa houlette pastorale. Sa vie s'était
dépensée tout entière au service du Canada : c'était là qu'il
voulait avoir la suprême consolation de reposer après la mort.
Lorsqu'il visita la France pour la dernière fois, il lui fut offert,
de la part du monarque, une retraite honorable où sa vieillesse
aurait pu s'éleindre au milieu du respect et de la vénération
générale. On ne pouvait lui proposer de plus pénible sacrifice :
« c'était disait-il, lui demander de renoncer à ce (}ui lui était le
plus cher au monde.» Il supplia donc Louis XIV de lui per-
mettre de venir passer ses dernières années et de mourir au
milieu du petit peuple qu'il avait tant aimé. Touchant specta-
cle qui nous reporte au.x scènes bibliques des premiers âges !
fêtais devant le roi, dit Néhémias, et je paraissais lanijuissant en
sa présence et le roi me dit : pourquoi donc votre visage est-il si
triste ? El je dis au roi : comment pourrais-je ne pas avoir le visage
triste, puisque la ville où mes pères sont ensevelis est déserte ? Si
vous voulez me faire quelque grâce, renvoyez-moi en Judée, en la
terre du sépulcre de mes pères ill Esdras, II, 2, 3, 5.). Le monar-
que français se laissa loucher par une altitude si digne et par un
attachement si profond ; ou plutôt la divine Providence ne per-
mit pas qu'une terre en quelque sorte étrangère possédât les
restes mortels de Monseigneur de Laval. Ils nous appartenaient
à lous les titres ; et si ce père dévoué, ce bienfaiteur insigne, ce
héros du sacrifice, ce grand homme animé du plus pur patrio-
tisme, s'était identifié avec nous, au point de se persuader que
ses os reposeraient plus tranquillement au milieu de nous :
quelle immense consolation pour nous d'en avoir la garde
sacrée ! Nous les avons conservés comme un dépôt inaliénable,
qui nous i-appelle un passé tout peuplé d'innombrables et chers
souvenii's, et qui est pour la génération actuelle, comme pour la
postérité, le gage certain de la protection divine !
92
Mais, NosTivsChorsFn'POs, il est une institution qnc Monsei-
pnoiirdi' Ijuval chérissait outre toutes les autres : il l'appelait
mi^nie l'ânn' de louli; l'Église du Canada ; une institution à
laquelle il donna trois fois la vie, puisqu'après l'avoir élevée de
ses mains, il la fit surgir ensuite, à deux reprises différentes, des
ruines de l'incendie ; une institution si admirablement cons-
tituée qu'elle a traversé toute la durée de notre existence
nationale, distribuant à chaque génération lumière et vertu ;
une institution qui a échappé à tous les périls et a souvent été
pour notre peuple comme un point de ralliement ; une institu-
tion qui, par reconnaissance pour son fondateur, a voulu appeler
de son nom un des plus beaux sanctuaires de la science sacrée et
profane : cette institution, c'est le Séminaire de Québec. Mon-
seigneur de Laval lui était attaché par toutes les fibres de son
cœur, par toutes les puissances de son âme. Il l'avait créée,
établie sur des bases solides, unie intimement au Séminaire
des Missions-Étrangères de Paris, cette admirable école du
martyre et de la prédication évangéliquc. C'était, disait-il, son
chef-d'œuvre : oui, chef-d'œuvre admirable destiné, à son insu, à
redire éternellement l'histoire de ses grandes vertus ! Est-il
étonnant qu'après l'avoir tant aimé, il ait désiré de n'en être
jamais séparé, même après sa mort ? Il aurait donc voulu y faire
reconstruire une chapelle, où il aurait dormi son dernier som-
meil, en attendant la glorieuse résurrection. Les malheurs des
temps ne lui permirent pas de réaliser un projet si cher à son
cœur.
Nous avons donc pensé, Nos Très Cliers Frères, satisfaire aux
désirs les plus légitimes de Monseigneur de Laval, en accordant
à ses dignes enfants du Séminaire de Québec, la consolation de
posséder ses restes mortels après en avoir été privés pendant
cent soixante et dix ans.
Qu'ils aillent donc reposer en paix dans leur sanctuaire béni,
où la Providence semble elle-même les diriger et les placer pour
toujours ! Le Jh'ophète royal s'adressant au Seigneur, lui disait ;
Quelqu'un racontera-t-il ta miséricorde dans le tombeau et ta vérité
dans l'empire du trépas ? Numquid narrabit aliquis in sepulcro
misrrimrdinm tunm vt rcrilatcm tuam in penlitione (Ps.
LXXXVII, 12.) ? Oui, lui répondrons-nous avec confiance. Du
-93-
fond de sa tombe, Monseigneur de Laval continuera à nous
parler et à nous instruire. Il publiera et les merveilles de grâce
opérées en sa personne et les merveilles qui ont accompagné le
prodigieux développement de son Église de Québec, aujourd'hui
la mère de plus de soixante diocèses. Il parlera au cœur de
cette nombreuse jeunesse qui aimera venir prier et s'encourager
auprès de ses cendres immortelles. A tous, il apprendra que
l'accomplissement du devoir et la pratique des fortes vertus, est
le gage le plus sûr de la prospérité des empires comme du bon-
heur des individus. Et tous, attentifs à ses grands exemples,
nous verrons s'accomplir le vœu du psalmiste : la mémoire du
juste ne saurait périr ; in mcmoria œterna erit justus (Ps. GXJ, 7.) !
A ces causes, et le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons et
ordonnons ce qui suit :
jo Le 23 mai, après un service chanté à la Basilique, se fera
la déposition solennelle des restes mortels de Monseigneur de
Laval dans la Chapelle du Séminaire.
2° Les fidèles de notre Archidiocèse sont invités à adresser au
ciel de ferventes prières pour que l'Église s'occupe un jour de la
glorification de ce grand serviteur de Dieu, si telle est la volonté
de la Providence.
Sera le présent mandement lu et publié au prône de toutes les
églises et chapelles où se fait l'oflice public, et en chapitre dans
les communautés religieuses, le premier dimanche après sa
réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'Archidiocèse
et le contre-seing de notre secrétaire, le trentième jour d'Avril,
256e anniversaire de la naissance de Monseigneur de Laval, mil
huit cent soixante-dix-huit.
-J- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
— 94 —
(No 7»)
LETTRE PASTORALE
DKS PÈRKS DU SIXliiHE CONCILE DR QUÉBEC
NOUS, par la grAce de Dieu et du Siège Apostolique, Arche-
vêque et Évèques de la Province Ecclésiastique de Québec,
Au Clergé Séculier et Régulier^ aux Communautés liéligieuses et à
tous les Fidèles de la Province Ecclésiastique de Québec, Salut
et Bénédiction en Notre Seigneur.
Le grand Apôtre compare la vie chrétienne à un champ des-
tiné à produire des fruits pour la vie éterueile, à un temple que
chacun de nous est appelé à construire pour la gloire de Dieu :
Dei agricultura eslis, Dei xdijlcatio eslis (I Cor. III, 9.).
Telle est, Nos Très Chers Frères, la pensée que nous venons
aujourd'hui vous exposer à la suite de notre Sixième Concile
I^rovincial. Saint Paul dit, dans le même verset, que nous sommes
les aides de Dieu, Dei adjutores sumus, dans la culture de ce champ
spirituel, dans l'édification de ce temple que la grâce doit élever
dans vos cœurs ; nous sommes aussi vos aides dans ce ti-avail
mystérieux duquel dépend pour vous une éternité de bonheur. Et
voilà pourquoi nous vous adressons tous ensemble cette lettre
pastorale destinée à résumer en peu de mots les règles fonda-
mentales de la vie chrétienne.
Eu plusieurs endroits de ses épitres, le grand Apôtre nous dit
que le juste vit de la foi; Juslus ex fide vivit (Rom., I. 17., Héb. X.
38., Gai., III. 11.). C'est en effet par cette vertu que se commence,
s'uccroit et se consomme la justification. La foi est comme l'ar-
chitecte de ce temple que le juste élève au dedans de lui-même :
chaque pensée, chaque parole, chaque action de sa vie, surnatu-
ralisée par les motifs de sa foi, est comme une pierre qui s'ajoute
à l'édifice jusqu'au jour où Dieu vient en prendre possession
— !»5 —
pour l'éternité : c'est une fleur de ce jardin spirituel, que les
mains des anges viennent cueillir pour en faire hommage à la
majesté divine.
Dans sa vie intime et personnelle, dans la famille, dans la
société civile dont il est le membre, toujours et partout, le juste
vit de la foi et en fait la règle suprême de ses pensées, de ses
désirs, de ses jugements et de ses actes. Ne pouvant pas entrer
dans tous les développements dont ce vaste sujet serait suscep-
tible, nous nous bornerons aux principes les plus généraux qui,
une fois bien connus et bien compris, vous dirigeront sûrement
dans la voie du salut.
I
l'encyclique de Léon xiii. (a)
En vous parlant ainsi, Nos Très Chers Frères, nous accompli-
rons fidèlement le vœu exprimé par Notre Saint-Père le Pape
Léon XIII, dont l'admirable encyclique nous est arrivée au mo-
ment où allait s'ouvrir notre Gonpile. Cette première parole du
successeur de l'immortel Pie IX était attendue avec une reli-
gieuse impatience : elle sera lue dans toutes les églises de cette
province, afin que la voix du père commun des fidèles soit
entendue par tous ses enfants. Tous ont pris part au deuil et aux
afllictions de notre mère la sainte Église, lorsqu'elle s'est vue
privée de son premier pasteur ; tous se sont réjouis à la nouvelle
de l'élection si prompte et si heureuse du nouveau Pontife; tous
aussi écouteront avec respect et obéissance les premiers accents
de ce Pontife selon le cœur de Dieu, tel que l'exigent les besoins
de nos temps malheureux : doué de science, de piété, de fermeté
inébranlable pour continuer les glorieuses traditions de Pie IX.
Ce vénérable document est daté du grand jour de la résurrec-
tion de Notre Seigneur qui, étant mort à cause de nos péchés^ est
(a) Le texte de l'encyclique doit être lu immédiatement nprôs ce premier article.
Comme cette Pastorale est longue, elle ne doit pas étro lue tout d'un trait, mais
article par article, avec des explications convenables pour en faire mieux saisir les
détails et l'ensemble. Chacun des numéros peut fournir la matière d'une instruction
apéoiule.
— 96 —
ressuscité jwur noire justificalion : qui Iradilus est propter delicta
noslra et rcsurrexit propter juslijicationcm noslram (Rom., IV,
2").). IMaise ;\ Dmmi que co soit le présage de la fin des maux
(|ui allli^uMil la saiiilt» Kglise Romaine et sou auguste chef !
Du haut (le ce trùne, le plus élevé du monde, le Souverain
Poulifo (Mubrasse d'un seul regard l'univers entier, et son cœur
est abreuvé di' tristesse à la vue de cette désolation qui pèse sur
la terre. Toutes les lois divines et humaines sont violées ; la
justice et la charité semblent bannies de ce monde.
L'encycliiiue énunière les attentats commis contre des évèqucs
et des ministres de la religion, contre les ordres religieux, les
écoles catholiques, les institutions de charité, les droits sacrés
et inaliénables du Saint-Siège au patrimoine de Saint Pierre.
Et comme conséquence nécessaire de ces attentats, il n'y a plus
ni [laix, ni sécurité, ni stabiliié dans les sociétés civiles, qui sont
agitées et bouleversées par des révolutions continuelles. On
dirait un volcan qui se prépare àvomir desilammes vengeresses.
( )r, quelle est la cause de ces affreux malheurs ? La première
et la principale est le mépris de l'autorité divine de l'Eglise:
mépris qui rejaillit sur son divin fondateur. Léon XIII redit
dans un langage sublime les bienfaits sans nombre de cette
Église en faveur de l'humanité, de la civilisation, des arts et
des sciences. La dignité humaine et la vraie libcM'té des âmes
lui doivent leur existence, car les peuples qui se joignent à elle
acquièrent ces biens inestimables, et ceux qui s'en éloignent les
perdent sans retour. Témoin les contrées de l'Orient jadis si
florissantes ; témoin l'Italie aujourd'hui en proie à la misère et
à l'anarchie.
Après avoir renouvelé et confirmé les protestations de Pie IX
contre la violation des droits du Saint-Siège, Léon XIII invite
tous les rois et les princes à se rattacher à l'Église, gardienne de
la véritable notion de l'autorité sans laquelle il ne peut y avoir
d'ordre et de stabilité.
11 exhorte aussi tous les fidèles à prier la miséricorde divine
de mettre un terme à tous ces maux.
Il conjure tons les évoques de ne négliger aucune occasion de
semer dans le champ du Seigneur le hon grain des doctrines
— 1»7 —
célestes, de faire pénétrer dans tontes les âmes, et snrtout dans
celles de la jennesse, les principes salntaires dr la foi catholiqne.
C'est ce qne nons allons essayer de faire en vons montrant la
foi comme le mobile de voln> vie entière dnrant les jonrs de
votre pèlerinage en ce monde.
II
LE CHRÉTIKN nOlT VIVRE DE LA TOI DANS SA VIE INTIME ET
PERSONNELLE.
Dieu a été vu sur la tcrre^ dit un Prophète, cl il a converse avec
les hommes : in terris visus est et cum hominibus conversalus est
(Bar. III, 38.), afin, selon la remaiHjne de Saint Bernard, « qu'en
voyant ce qu'il esldevenn pour notre amour, nous soyons excités
à imiter sa vie humaine, pour retracer en nous l'image de sa
vie divine, suivant cette parole de l'apôtre : // faut que la vie de
Jésus soit manifestée en notre chair mortelle : ut et vita Jesu mani-
festctur in carne nostra mortali (II. Cor., IV, 1 1.). »
Entrons donc, Nos Très Chers Frères, dans le cœur divin de
notre modèle pour y apprendre comment le juste doit vivre de
la foi.
1. « L'intention, dit Saint Augustin, dirige l'œuvre à sa fin,
comme le gouvernail dirige le vaisseau vers le port, m L'offrande
d'un denier, l'aumône d"uu verre d"eau reçoit de l'inteufion sur-
naturelle inspirée par la foi, une si grande valeur, que Dieu la
récompense par une éternité de gloire. Aussi Notre Seigneur
entrant dans le monde consacre-t-il à son Père tous les moments
de sa vie mortelle : Voici^ dit-il, que je viens pour faire^ 6 Dieu^
votre volonté : in'jrediens mundum dtcit...Ecce vcnio...ul faciam^
beus^ volunlatem luam (Héb. IV, 5, T.). A cet exemple. Nos Très
Chers Frères, notre première pensée de chaque jour doit être un
acte de généreuse offrande pour accomplir la volonté de Dieu,
qui nous accorde cette journée comme un moyen d'acquérir la
vie éternelle.
Contemplons un instant Notre Seigneur vivant de cette vie
toute de foi et d'obéissance, dans l'humble demeure de Naza-
7
— 98 —
rt'lli. J('siis travaille dans la boutique cruii pauvre charpentier,
la prière anime et sanctifie son humble travail ; il éprouve de la
laligne, il en bénit la justice de Dieu dans la sentence portée
contre notre premier père ; il reç^oit des ordres, il adore le do-
maine suprême de la majesté divine qui a établi dans ce monde
visible les ditiërents étals de conditions inégales ; quand on lui
paye le salaire de son travail, il rend grâces à la Providence qui
nourrit les oiseaux du ciel et nous donne notre pain quotidien ;
il essuie des dédains (;t des rebuts, il les accepte pour réparer la
gloire de Dieu outragée par le péché des hommes... Et ainsi, à
chaciue action, à chaque instant du joui-, le cœur de Jésus, notre
modèle, amasse des trésors de mérites, non par des miracles, ni
par des actions e.xlraordinaires, mais en vertu de cette intention
droite et pure qui surnaturahse et divinise ce qu'il y a de plus
commun, de plus ordinaire, de pins indilTéreut en apparence,
dans les actes de la vie humaine. 0 heureux Thomme qui pent
dire comme Jésus : Celui qui m'a envoyé est avec moi... et je fais
toujours ce qui lui est agréable : Qui me misit mecum est... ego quœ
placita sunt ei facio sempcr (Jean, VIII. 29.).
2. Cette vie de foi qui surnaturalise le travail le moins noble
en apparence, sanctifie égaleuicnt la soulï'rance.
bléla» ! quel est l'enfant d'Adam qui n'entende en lui-même
ce que l'Apùtre appelle une réponse de mort : responsum mortis
(II. Cor., I. U.) ? Ce n'est pas seulement à cause de cet arrêt for-
midable porté contre tout être vivant dans ce monde, mais aussi
à cause de ces tribulations qui se multiplient dans notre cœur
(Ps., XXIV. 17.). Le juste lui-même n'en est pas exempt; ses
tribulations sont nombreuses, dit le Prophète (Ps., XXXIII. 2U.) ;
mais il se console en jetant un regard sur Jésus, l'auteur et le
consommateur de la foi (Héb., XIl, 2.), et en se disant à lui-même :
Si nous soujfrons avec lui, nous serons glorifiés avec lui : si compa-
limur ut et conglorificemur (Rom., VIII, 17.). Que le juste souffre
la douleur et rinfirraité dans son corps ; que son cœur soit
abreuvé d'amertume, de crainte et de chagrin ; que le deuil
entre dans sa maison ; que l'infortune vienne le précipiter,
comme le saint homme Job, du faite des honneui's et des richesses
dans i'abime de la plus profonde misère : le juste qui vit de la
foi sait que tôt ou tard Dieu lui-même essuiera ses larmes, abslev'
— 09 —
r/rl Deus omnem lacrymam ah ocuUs eorum^xt qu'il nUj aura })lus
alors ni mort^ ni deuil, ni gnnissrmrnt, ni douleur (Apoc, XXI, 4.).
3. Les soiitfrances ne sont pas la leiile épreuve du juste dans
celte vallée de larmes.
Le grand Apôtre, qui avait enduré avrC joie les verges, les
chaînes, la prison, la faim, la soif, la nudité, sentait son courage
défaillir à la vue de ces combats intérieurs que l'ennemi du salut
livre au cœur pour rentrainor au mal. Dans sou décourage-
ment, Saint Paul s'écriait avec amertume : Qui donc me déli-
vrera de ce corps de mort ? (Juis nir. liberabit de corpore mortis
hujus ? Et une voix intérieure lui répondait : Ce sera la grâce de
Dieu par les mérites de Jésus-Christ : Gratia Dei per Jesurn Chris-
tum (Rom., VII, 24, 25.).
Or, Nos Très Chers Frères, comment s'obtient cette grâce si
nécessaire pour repousser les traits enllammés du malin esprit ?
C'est Notre Seigneur lui-même qui nous l'apprend : Veillez et
priez^ dit-il ,^/e peur que vous n entriez en tentation ; vigilate et orale
ut non intretis in lentationem (Matth., XXVI, 41.).
4. Suivant l'ordre ordinaire de la providence divine, la grâce
n'est accordée qu'à la prière. Que de bienfaits nous avons à
demander chaque jour à Dieu, pour nous-mêmes, pour ceux qui
nous sont chers, pour l'Église et son auguste chef, pour nos pas-
teurs, pour noire patrie et pour tous ceux qui prennent part au
gouvernement de l'État ! La prière n'est pas seulement un
devoir pour le chrétien ; c'est aussi une consolation, c'est un hon-
neur, c'est un bonheur de pouvoir ainsi approcher du trône de
rÉternel,notre père, notre bienfaiteur, la perfection infinie !
5. La prière nous met en communication avec les élus du ciel
qu'elle intéresse à notre salut, en demandant leur intercession
au milieu des dangers que nous courons. Elle va aussi comme
un rosée bienfaisante descendre sur ces âmes qui nous furent
chères pendant leur vie et que la sainteté infinie de Dieu lient
éloignées pour un temps, de ce bonheur d'où la moindre souil-
lure est exclue.
6. A la prière qui obtient la lumière et la force, le chrétien
qui vil de la foi joint une vigilance exacte, car il sait que le
— 100 —
ilémon comme tin lioA ru(/issaiil lournc sans cesse autour de nous^
cherchant fjiti <lciiorcr...liui(/iuim leo rufjiens circuit quxrcns qucm
dcvorel (I. Pierre, V, 8.). L'apôtre Saint, Pierre, qui nous avertit
de ce (laiij;er, nous enseigne aussitôt le moyen d'y échapper :
cui resistilr fortes in ride ; rrsistez-lui demeurant forts dans la foi ;
c'esl-à dire, Nos Très Chers Frères, que considérant avec les
yeux de la foi que le plus alFreux des malheurs est le péché, vous
devez tenir l'ennemi à distance par une vigilance exacte el con-
tinuelle. Loin donc de votre cœur ces pensées, ces désirs, ces
imaginations qui, sans avoir encore la forme repoussante du
péché, sont comme l'étincelle qui peut y allumer l'incendie.
Loin de vos yeux ces romans, ces journaux, ces feuilletons, ces
images, ces regards imprudents capables, suivant le prophète
Jérémie, de faire entrer la mort par vos yeux, qui sont comme
les fenêtres de votre àmc : ascendit mors per fenestras^ ingressa
est domos nostras (Jérémie, IX, 21.). Loin de vous ces danses
lascives, ces vêlements que la modestie naturelle, aussi bien que
la loi évangélique, condamne et réprouve. Loin de vos lèvres
sanctifiées par la sainte communion, ces conversations contraires
à la charité, à la justice, à la pudeur, et qui font de la parole, ce
noble attribut de l'homme, l'instrument trop facile du scandale
et de l'iniquité. Que votre modestie, dit l'apôtre, soit connue de
tous, parce que le Seigneur est proche : modeslia vestra nota sit
omnibus hominibus, Dominus enim prope est (Philip. IV, 5.). Le
juste qui vit de la foi comme Moïse, voit l'invisible témoin de
ses actes ; invisibilem lanquam videns suslinuit (Héb. XI, 27.) : il
sait que Dieu voit tout ce qui arrive, entend toutes les paroles,
connaît parfailement le secret des cœurs ; et qu'après avoir été
le témoin de tous les actes, ce môme Dieu en sera le juge inexo-
rable.
7. Le juste n'oublie point cette promesse solennelle du Saint-
Esprit : Dans toutes vos œuvres rappelez-vous vos fins dernières, et
vous ne pécherez jamais : in omnibus operibus luis memorare novis-
sima tua et in xtertium non peccabis (Eccïi. VII, 40.). Il se souvient
qu'il faudra dire adieu à sa fortune, à ses plaisirs, à ses amis, à
sa famille, à sa maison, à son corps lui-même... Il ne s'attache
point à ce qui passe comme une ombre ; el Dieu seul, qui ne
passe point, lui semble digne de sou attachement el de son service.
— 101 —
8. Chaque jour, le chrétien qui vit de la foi examine sa cons-
cience, et lorsqu'il s'aperçoit que, malgré sa prièreet sa vigilance,
le péché est entré dans son âme,' il en gémit ami-rement, il s'hu-
milie et s'efforce de laver au plus tût son ini(juité dans les eaux
salutaires de la pénitence ; car il sait que Dieu ne rejette point le
cœur contrit et humilir (Ps. L. 10.). Loin de se laisser abattre par
cette funeste chute, il en prend occasion de prier avec plus de
ferveur, de fréquenter plus assidûment les saci-emenls de péni-
tence et d'eucharistie, de veiller avec plus de soin ; il ne se
contente pas. d'observer fidèlement les jeûnes et les abstinences
imposés par l'Église, mais il sait exercer contre lui-même les
saintes rigueurs de la mortification chrétienne, qui n'est pas
seulement la juste peine du péché, mais le plus sûr moyen de
s'en préserver à l'avenir. Et pour satisfaire plus pleinement à
la justice divine, il s'efforce de gagner les nombreuses indul-
gences que l'Église applique à ses enfants. C'est ainsi que, siiivant
la remarque de Saint Paul, tout coopère au bien île ceux qui aiment
Dieu : diligcntibus Dcum omnia cooperantur in bonum (Rom.
VIII, -28.).
0. Toute la vie du chrétien peut se résumer dans cette parole
du Prophète royal : Déclina a malo et fac bonum : éloignez-vous
(lu mal et faites ce qui est bon (Ps. XXXVI, 27.). Pour accomplir
ce double devoir, il faut savoir distinguer ce qui est bien d'avec
ce qui est mal ; il faut donc étudier et méditer la loi de Dieu,
écouter la parole sainte, lire de bons livres, s'entretenir quelque-
fois des vérités à croire, des vertus à pratiquer, des fautes à
éviter pour obtenir la vie éternelle. Et quand une fois sa
conscience se trouve ainsi éclairée, le chrétien a pour elle un
respect sans bornes : ce qu'elle commande, il le fait sans hésiter ;
ce qu'elle permet, il se croit autorisé à le faire ; ce qu'elle con-
damne, il s'en abstient soigneusement ; et, dans le doute, il
examine et consulte jusqu'à ce que la lumière se fasse : Prenez
(jarde^ dit Jésus-Christ parlant de la conscience, prenez garde de
peur que la lumière qui est en vous, ne devienne ténèbres : vide ne
lumen quod in te est, tenebrœ fiant. [Luc, XI, 35.).
Tels sont. Nos Très Chers Frères, les principes fondamentaux
de la vie chrétienne ; quoiqu'ils puissent, absolument parlant,
>uffire pour vous guider aussi dans l'accomplissement de vos
- 102 —
devoirs de famille et de citoyens, nous croyons cependant utile
d'entrer dans quelques détails plus particuliers sur cette impor-
lanle matière.
[.E CHRETIEN VIVANT DE LA KOI DANS LA FAMILLE.
La famille, aussi bien (|ut' le cœur du chrétien, est un sanc-
tuaire que la relijjfion consacre, et qu'elle sanctifie dans toutes
ses parties, en faisant connaître à chacun de ses membres les
devoirs que Dieu lui impose.
10. La foi dit aux époux que leur union indissoluble est un
grand sacrement : sacramenium magnum (Eph. V, 32.), parce qu'il
confère une grâce spéciale dont la source et le type se trouvent
dans l'union ineffable de Jésus-Christ avec son Église. Amour
et respect réciproques, support mutuel et fidélité inviolable jus-
quà la mort, honnêteté sans tache, voilà ce qui rend honorable
le mariage chrétien ; honorabile connubium, dit Saint Paul (Héb.
XIII, 4.), et attire sur les époux les bénédictions célestes.
11. Ces bénédictions sont surtout nécessaires pour la bonne
éducation des enfants, qui est une œuvre longue, diflicile et
importante. C'est une œuvre sacrée, car il s'agit de poser dans
lame de vos enfants les fondements d'une vie sainte et d'en faire
sur la terre des temples vivants du Saint-Esprit, afin qu'un jour
ils soient trouvés dignes d'entrer dans la .lérusalem céleste. Et
voilà principalement pourquoi la sainte Église Catholique, cons-
tituée la gardienne du sacrement et la mère des enfants du
Christ, déteste et réprouve ces mariages mixtes, qui sont toujours
un danger pour les époux et un obstacle sérieux à l'éducation
chrétienne des enfants.
12. Le saint homme Tobie apprit à son fils dès son enfance à
craindre Dieu et à s^abstenir de tout péché : quem ab infantia timere
Deum docuil et abstinere ab omni peccato (Tobie I, 10.). A cet
exemple profitez des premières lueurs d'intelligence dans vos
enfants, pour leur apprendre à connaître Dieu, l'infinie perfec-
tion, à Taimer, à le craindre, à le servir, à le prier, [^"'ai tes leur
comprendre que Dieu est présent partout, que rien n'échappe à
— 103 —
son regard, pas même ce qui est caché dans leur cœur ; qiu^
même tes ténèbres les plus c paisses sont à ses yeux comme la lumière
du jour : tcnebrx non obseurabunlur a le.... sicut tencbrœ ejus ita
el lumen ^-/(/.s- (Ps. CXXXVIII, 12.). Inspirez-leur une tendre dévo-
tion pour Marie, un grand amour et un respect profond pour
leur bon ange, le compagnon fidèle de leur pèlerinage ici-bas et
le témoin perpétuel de leurs actes. Ces premières impressions
de pié|é, de respect, de confiance, se graveront profondément
dans leurs jeunes cœurs et ne s'en effaceront jamais.
13. Lorsque vos enfants sont en âge d'aller au catéchisme, il
est de votre devoir de les y envoyer régulièrement, afin qu'ils
soient instruits des vérités qu'aucun chrétien ne peut ignorer
sans danger pour son salut.
14. Donnez et faites donner à vos enfants une instruction en
rapport avec vos moyens et ne craignez pas de faii-e pour cela des
sacrifices pécuniaires. Veillez surtout à ce que les instituteurs
et institutrices à qui vous confiez vos enfants soient irréprocha-
bles sous tous les rapports. Nos Conciles provinciaux, suivant
la doctrine du Saint-Siège, vous ont déjà mis en garde contre
les écoles protestantes, et contre ces antres écoles qu'on appelle
mixtes., où la foi et les mœurs de vos enfants courraient de si
giands dangers, parce qu'on y enseigne des doctrines contraires
à la religion catholique, ou bien encore parce que vos enfants s'y
accoutumeraient à regarder la religion comme chose indifférente.
15. Nous vous avons déjà parlé, Nos Très Chers Frères, de
cette vigilance exacte el continuelle que tout vrai chrétien doit
exercer pour se conserver dans la justice. La jeunesse, qui en a
plus besoin, est malheureusement moins en état de l'exercer,
parce qu'elle n'en soupçonne guère la nécessité. C'est aux
parents à y suppléer, en empêchant leurs enfants de s'exposer
au danger d'offenser Dieu.
Veillez donc sur les livres, les journaux, les peintures et objets
d'an qui entrent dans vos maisons. Veillez sur les compagnies
que fréquentent vos enfants. Ne leur laissez pas prendre des
habitudes de luxe, de sensualité, d'égoïsme, de prodigalité, do
fausse liberté, qui feraient leui' malheur et le vôtre, en éteignant
tout noble sentiment el en favorisant les plus mauvais instincts
— 104 —
d'iiiip n.ilnrp déj^radée. Ne Itiir pormottez pas ces parures im-
niodi^stcs, ces daiises vives, ces valses et auLies danses défendues,
ces rencontres solitaires, ces veillées prolongées, qni sont comme
autant de sources empoisonnées on vos enfants iraient boire à
longs traits l'iniquité et la mort. Ne dites pas pour vous rassurer
que vos enfants sont déjà assez grands et assez raisonnables,
qu'ils sont sages et bien élevés, et qu'il n'y a aucun danger pour
eux. Illusion fatale ! Plus le trésor est riche, plus aussi vous
devez veiller à sa conservation ! Oh ! que de pauvres eîifants
se perdent tous les jours par suite de cette fausse sécurité ! Et
quel compte terrible leurs parents auront à rendre de leur aveugle
confiance !
IG. Il y a dans la vie de vos enfants une époque de laquelle
dépend leur bonheur ; passage bordé d'abîmes célèbres par de
nombreuses catastrophes. Vient le temps où ils songent à s'éta-
blir et à contracter mariage. Combien embrassent cet état d'après
la seule impulsion d'une passion qui les aveugle un moment
pour faire place à une réalité désespérante ! Pendant des années
entières on laisse ces jeunes cœurs nourrir une llamme qui les
dévore, qui tarit en eux la piété, obscurcit l'intelligence, et trop
souvent entraîne dans des désordres lamentables. Ces trop
longues fréqucntaiions^ comme on les appelle, nous le disons en
gémissant, sont une des plaies de nôtre pays. Une fois que la
passion est allumée, l'autorité paternelle est méprisée ; les sages
conseils d'une véritable amitié sont dédaignés ; la voix de la
conscience est étouffée ; Dieu lui-même est mis en oubli
On s'imagine follement que l'amour supplée à tout dans ce monde
et qu'il justiliera toutes choses devant hî tribunal de la sainteté
infinie. Viendra le jour où l'on ouvrira les yeux ; où les regrets,
les remords, toute une vie de chagrins, feront expier ces impru-
dences et ces excès.
Veillez donc, Nos Très Chers Frères, sur vos chers enfants
comme sur la prunelle de vos yeux. Détournez-les, autant que
vous pourrez, de ces alliances entre pi'oches parents que la loi de
l'Eglise défend pour de graves raisons et qu'elle voudrait n'avoir
jamais à permettre. Détournez-les aussi de ces mariages mixtes,
où la différence des croyances met de si sérieux obstacles à la
parfaite union des cœurs et à la bonne éducation des familles.
— 105 —
17. Voire vigilance doit encore s'exercer pour découvrir et
extirper les mauvaises inclinations el les défauts de vos enfants.
Dans celte œuvre ditlicile, il faut éviter \os i-xcrs opposés d'une
sévérité outrée et d'une mollesse blâmable. La cliarité chré-
tienne, la tendresse paternelle éclairée par la foi, sauront vous
inspirer cet heureux mélange de douceur et de force qui surmonte
tous les obstacles. Ne vous découragez jamais ; pressez à temps
el à contretemps : reprenez^ suppliez, rrprimandcz en toute pa-
tience cl toute doctrine; veillez, travaillez^ remplissez votre
ministère : insta opporlune, importune ; argue, obsecra^ increpa in
omni paticntia cl doctrina vifjila, labora, ministerium luum
impie (IT. Tim. IV, 2, 5.). EtTorcez-vous de mériter la bénédiction
de Dieu par vos prières et par vos bonnes œuvres, et considérez
que votre récompense sera en proportion de votre bonne volonté
et de votre travail.
18. Tons vos efforts seront inutiles si vous-mêmes ne donnez
à vos enfants l'exemple de toutes les vertus que vous voulez
leur inculquer. Soyez dans votre maison comme un livre tou-
jours ouvert où vos enfants puissent lire sans efforts les vertus
qu'ils ont à pratiquer : la foi, la charité, la religion, la fréquen-
tation des sacrements, le respect et l'attention pour la parole de
Dieu, l'amour de la vérité, le respect pour le serment, la tempé-
rance, la justice et la douceur envers tout le monde Soyez
tels que vous puissiez dire à vos enfants, comme Saint Paul:
Soyez mes imitateurs comme je le suis de Jésus-Christ; imitatores
mci eslote sicut et eçjo Christi \\. Cor. IV, 16.).
19. Si vous êtes fidèles à ces pratiques, vous trouverez, Nos
Très Ghers Frères, dans l'obéissance, la vertu et l'amour de vos
enfants, une première récompense qui fera votre bonheur sur la
terre et sera un avanl-goùt de cette autre vie où vos enfants
feront votre couronne et votre joie pendant l'éternité. Et vous
aussi, ô enfants, comprenez bien que votre sécurité et votre
bonheur ne peuvent se trouver que dans l'obéissance et le respect
que vous témoignerez à vos parents. Obéissez à vos parents dans
le Seiijneur, car cela est juste, dit Saint Paul. Honorez votre père
et votre mère^ c'est le premier commandement fait avec une promesse,
afin que vous soyez heureux et que vous viviez longtemps sur la
">rre (Éph. VI. 1 ).
— lOG —
i?0. Dans un rtM-taiii nombro de familles, il y a aussi des ser-
viteurs : de là naissent certains devoirs réciproques.
Si vous avez un serviteur fidèle, dit le Saint-Esprit, qu'il vous
soit cher comme votre propre âme et traitez-le comme un frire
(Eccli. XXXIII, 31.). Maîtres, dit Saint Paul, rendez à vos servi-
teurs ce qui est juste et cquitat)ic, sachant que vous avez un maître
dans le ciel (Col. IV, 1.). Traitez-les avec charité, comme vos
enfants ; avec justice, en n'exigeant pas \in travail excessif et en
leur payant exactement leur salaire ; avec douceur et bonté,
comme vous voudriez être traités à leur place ; avec vigilance,
de peur qu'un jour Dieu ne vous redemande des âmes perdues
par votre négligence. Méditez de temps en temps ces pai-olesde
Saint Paul : Si quelqu'un n'a pas soin des siens et surtout de ceux
qui sont dans sa maison, il a renié sa foi et est pire qu'un infidèle
(I. Tim. V, 8.1.
2!. De leur côté, les serviteurs doivent à leurs niailres la fidé-
lité, l'obéissance, le travail, le respect. Serviteurs, dit Saint Paul,
obéissez en tout à vos maîtres, selon la chai)-, ne les servant point à
l'œil comme pour plaire aux hommes, mais avec sinwiicitc de cœur
craignant Dieu. Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur comme
pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que vous recevrez
du Seigneur l'héritage du ciel comme récompense Celui qui
fait une injustice, recevra selon qu'il a fait injustement (Col. III, 22...).
Heureuse la famille où Dieu est ainsi honoré par tous ceux
qui habitent sous ce toit béni ! Quelle paix, quelle concorde,
quelle charité, quelle subordination de tous ses membres !
Quelle image de cette grande famille du Ciel dont Dieu est le
père et dont les anges et les saints sont les heureux enfants ! La
foi seule, la vertu chrétienne, la fidélité à tous les devoirs, peut
enfanter ce prodige.
IV
LE CHRKTIEiN Vrr DE LA FOI DANS SES RELATIONS SOCIALES.
22. Le chrétien ne vit pas seulement avec lui-même et avec sa
fan)illo ; il se trouve nécessairement en relations fréquentes
avec ses semblables. De là des devoirs nombreux et variés que
le grand apôtre résume en ces courtes paroles : Rendez à chacun
— lOY-
ce quihii est dv : reddile omnibus débita (Rom. XTTI, T.). En voulant
que rhomme vive en société, Dieu a voulu par là mémo tout ce
qui est nécessaire à cet ordre de choses. Toute puissance vient
de lui seul : non rut potestas nisi a Dca iRom. XIII, 1.1 Toute
obéissance, tout tribut, toute crainte, toute justice, comme aussi
tous droits sont des conséquences rigoureuses de ce fait posé par
la sagesse divine.
23. Le Saint-Esprit, au livre de la Sagesse (ch. VI.), décrit les
devoirs de ceu.\ qui gouvernent la multitude : Considérez que
c'est du Très-Haut que vous avez reçu la puissance, et qu'il interro-
gera vos oeuvres, scrutera même vos pensées, parce quêtant les
ministres de son royaume, vous n'avez pas fjardé la loi de la justice,
ni marché selon sa volonté. Aussi viendrat-il à vous d'une manière
effroyable pour cous-juger avec une extrême rigueur. Le chrétien,
loin de s'enorgueillir de son autorité, y trouve un sujet de
crainte. Le saint roi David, au milieu dos splendeurs et des occu-
pations du royaume portait son âme dans ses mains et n'oubliait
pas la loi de Dieu ; anima mea in manibus mets semper et legem
tuam non sum obliius (Ps. GXVIII. lOD.i ; toujours il craignait
pour le salut de son âme et prenait pour guide la loi de Dieu. Il
implorait les lumières divines, disant avec confiance : Vous êtes.
Seigneur, la lampe qui m'éclaire, et c'est vous qui illuminez mes
ténèbres : Tu lucerna mea. Domine, et tu illuminabis lenebras meas
aï. Rois, XXII, 29.).
Le saint homme Job avait pour chacun de ses actes wn? crainte
mêlée de respect, sachant que Dieu n'épargne point celui qui manque
à son devoir; Verebar omnia opéra mea, sciens quia non parceres
delinquenli (Job, IX, 28.). De même le chrétien, revêtu d'une
autorité grande ou petite, craint et respecte tous ses actes. Il
; craint à cause du compte qu'il lui faudra rendre un jour : reddc
1 ralioncm (Luc, XVI, 2.; ; il respecte, car il sait qu'i'. est, comme
dit Saint Paul, le ministre de Dieu, le servant en cela même : minis-
Iri Dei sunt, in hoc ipsum servienles (Rom., XIII, 6.). Il ne pei'd
jamais de vue le serment par lequel il s'est obligé, devant la
majesté divine, à remplir fidèlement son devoir et à éviter toute
injustice et toute négligence.
24. /^ e.s/jus/e, dit Saint Paul, que toute urne soit soumise aux
puissances supérieures : omnis anima poteslatibus sublimioribus
-108 —
i
suhi/ila sil (Rom. XIII, 1.). Aussi le chrétien qui vil do la foi,
lémoigiu'-l-il aux (lé[)osilain\s du pouvoir le respect et l'obéis-
sance qui leur sont dus, car il sait que loul pouvoir vient de Dicu^
ot que c'est par lui que sont ordonnés les divers degrés de ces
puissances ; qiuv autetn sunl. a Deo ordinatœ sunt. Il leur obéit
moins par crainte scrvile que par devoir de conscience ; non
sotinn proptcr iratn^ scd eliam proptcr conscientiam (ibid.). Ce que
la loi ordonne, il le fait avec bonne volonté ; ce qu'elle défend, il
s'en abstient : et toujours il voit dans cette obéissance un hom-
mag(> rendu au souverain domaine de la majesté divine qui a
pourvu de celte manièi-e à l'ordre et à la paix, qui font la sécurité
et le bonheur des citoyens. A cette obéissance il ne reconnait
d'autre limite que celle qui est due à la loi divine, et alors il dit
comme les apôtres et les mai-tyrs : // faut obéir à Dieu plutôt
qu'aux hommes ; obedire oporlct Deo magis quam hominibus (Actes,
V, 21).). L'obéissance ainsi éclairée et surnalui-alisée par la foi,
n'a lien de servile ni d'humiliant ; elle participe à la grandeur
et à la noblesse du motif qui l'anime, et sera un jour récompen-
sée [lar une couronne de justice et de gloire immortelle.
Le vrai chrétien aime sa pairie ; ce sentiment que la natui-e a
mis dans son coeur, la religion l'approuve et le sanctifie. Quand
même il ne ferait que donner l'exemple du lespect pour la justice
et pour l'ordre, il lendrait un immense service à son pays; mais
la foi va plus loin encore, car elle sait lui inspirer de généreux
sacrifices, elle met en son cœur undévouemenlsans bornes pour
cette grande cause ; le vrai chrétien, qui vit de la foi. sait répé-
ter au besoin la noble parole de Judas Machabée : Mourons avec
courage pour nos frères : Moriamur in virtute noslra propler fra-
très Jiosli^os (I. Mach. IX, 10.).
25. Il nous reste à vous exprimer brièvement, Nos Très Chers
Frères, les devoirs du chrétien envers le prochain. L'apôtre,
après avoir recommandé de rendre à chacun ce qui lui est dû,
reddile omnibus débita (Rom. XIII, 7.), ajoute ces paroles : Tous
les commandements qui ont rapport au prochain se résument en
celui-ci : Vous aimerez votre prochain comme vous-même ; si quod
est aliud mandalum^ in hoc vcrbo instauratur : Diligcs proximum
tuum sicut teipsum (Rom. XIII, •■).). Il en donne aussitôt la raison
évidente : celui qui aime son prochain s'abstient de 4ui faire du
— 109 —
mal, et s'étudie, au contraire, à lui procurer tout le bonheur
possible, cor la pU'nilude de la loi, c'est la charité : plcnitiulo Icgis
est dilectio (ibid. 10.). C'est la répétition du précepte donné par
Notre-Seigneur lui-même dans l'évangile (Matth. VII, 12.) et par le
saint homme Tobie dans les admirables instructions qu'il adres-
sait à son fils (Tobie IV, 16.).
26. Nous aimons que l'on respecte nos droits, notre fortune,
notre réputation et jusqu'à nos susceptibilités : respectons aussi
les droits, la fortune, la réputation, les susceptibilités du pro-
chain. C'est ainsi que par une admirable alliance, la charité
que nous devons avoir pour le prochain, trouve dans notre propre
cœur la règle claire et précise de la plus stricte justice.
Loin donc de vous, Nos Très Chers Frères, ces calomnies
injurieuses, ces procès injustes et ruineux, ces contrats où l'équité
est violée, ces usures qui crient vengeance devant le Seigneur,
ces banqueroutes frauduleuses où l'on veut avoir tout le bénéfice
de la loi sans en respecter les conditions. Ces criantes injustices
ont leur source dans l'orgueil et la sensualité. L'orgueil de la vie^
comme l'appelle Saint Jean (I. Ép. Il, 16.), entrant dans une infer-
nale conspiration avec la concupiscence de la chair et la concupis-
cence des yeux, entraîne les hommes dans un luxe eifréné, dans
des dépenses extravagantes, dans cette cupidité qui, au témoi-
gnage de Saint Paul (I. Tim. VI, 9...), <?s/ la racine de toutes les
i'ijustices^ fait perdre la foi et engage ses malheureuses victimes
dans une multitude de désirs inutiles et nuisibles, qui les préci-
pitent dans la ruine et la perdition. Il va même jusqu'à dire
que ravarice, ou l'amour désordonné des richesses, est une idolâ-
trie^ et que ceux qui s'abandonnent à cette passion rCauront point de
part dans le royaume de Jésus-Christ et de Dieu ; idolorum servitus^
non habet hereditatem in regno Christi et Dei (Eph., V, 5.).
La charité, qui nous enseigne la justice que nous devons ob-
server à l'égard de notre prochain, nous fera trouver également
dans notre propie cœur, l'aumône qui soulage nos frères,- la
patience qui supporte leurs défauts, la douceur qui nous gagne
leur alTection, et tout cet ensemble de vertus sociales dont la
pratique tend à adoucir les rigueurs de notre exil dans cette
vallée de larmes : c'est la plénitude de la loi^ et il est impossible
d'imaginer quelque devoir qui n'y trouve son principe et sa règle.
— 110 —
Vous aimerez donc, Nos Très Chers Frères, vous aimerez le Sei-
gneur votre Dieu de louL votre cœur, de toute votre âme, de tout
votre esprit ; c'est le plus grand et le premier des commandements.
Le second est semblable au premier ; Vous aimerez votre prochain
comme vous-même. Dans ces deux commandements sont contenus
toute la loi et les prophètes : in his duobus mandatis universa Icx
peniirt et prophr/.r (Malth. XXll, 37 ).
CONCLUSION.
Nous lisons dans l'Ancien Testament qu'après la captivité de
Babylone, un certain nombre de Juifs revinrent à Jérusalem et
se mirent eu Irais de rebâtir le temple. Les officiers de Darius
leur ayant demandé eu vertu de quelle autorité ils relevaient les
murailles de leur ville et de ce temple, les Juifs répondirent :
Nous sommes les serviteurs du Dieu du ciel et de la terre et nous
reconstruisons son temple : nos sumus servi Dei cœli et ter r se, et
œdihcamus lemplum (1. Esdr. 5, 11.).
Nous aussi, Nos Très Chers Frères, que la grâce du baptême a
délivrés de la captivité du péché et rendus enfants de l'Église,
nous sommes les sej'viteurs de Dieu et nous avons à construire
dans notre propre cœur un sanctuaire à la majesté divine : Dei
œdificatio eslis [L Cor. III, 9.). Ce temple de Dieu est saint, et c'est
vous-mêmes, dit Saint Paul : lemplum Dei sanctum est, quod estis
vos (ibid., 17.). L'architecte de ce temple, c'est la foi, et Dieu qui
vous a appelés à cette admirable lumière (I. Pierre II, 9.), ne vous
l'a pas donnée pour satisfaire la curiosité de votre esprit, mais
pour vous diriger dans l'œuvre de votre salul éternel. Devenus
par la foi les enfants de Dieu, vous devez aussi par la foi vivre
pour Dieu. Celui qui naura pas cru, dit Jésus-Christ, sera con-
damné ; qui non crediderit, condemnabitur (Marc, XVI, 10.); mais
la foi sans tes œuvres, dit Saint Jacques, (II, 20.), est morte ; fubs
sine operibus mortua est : si donc, Nos Très Chers Frères, vous
n'agissez pas conformément à ce que la foi vous enseigne, si vous
n"en faites pas la règle de vos pensées, de vos désirs, de vos juge-
ments, de vos paroles et de vos actes, voire foi est morte et ne
saurait vous sauver.
Sans doute, Nos Très Chers Frères, il faut pour cela faire
quelques sacrifices ; mais ne perdez pas courage, dit Saint Paul,
— m —
car les tribulations momentanées et Infères (jue nous souffrons en In
vie présente^ opèrent en nous le poids éternel crune sublime et incom-
parable gloire, en nous qui ne considérons point les choses qui se
voient, mais celles qui ne se voient point. Les choses visibles sont
temporelles., mais celles qui ne peuvent être vues par les yeux du
corps, sont éternelles ; qux videntur temporalia sunt, quse aulcm
non videntur œierna surd (IL Cor., TV, 16...). Mes bien-aimés, dit
l'apôtre Saint Jean, nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous
serons un jour n'a pas encore paru. Nous savons que lorsqu'il parai-
tra, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il
est. Quiconque a cette espérance en lui, se sanctifie, comme lui-
même est saint ; omnis qui habet hanc spem in eo, sancti/icat se
sicut et ille sarictus est (I. Jean, III, 2...).
Cette foi et cette espérance auront leur consommation dans la
charité qui fait le bonheur des élus dans le ciel, et alors nous
chanterons les miséricordes.éternelles de notre Dieu.
Que la (jrâce de Notre Seigneur Jésus-Christ et la charité de Dieu
et la communication du Saint-Esprit soit avec vous toiis : gralia
Domini Nostri Jesu Christi et charitas Dei et communicatio Sancti
Spiritus sit cum omnibus vobis. Amen. (II. Cor., XIII, 13.)
Sera la présente lettre pastorale lue et expliquée an prône de
toutes les paroisses et missions de cette province ecclésiastique,
et en chapitre dans les communautés religieuses, aussitôt après
sa réception.
Donné à l'Archevêché de Québec, sous nos signatures, le sceau
de l'Archidiocèse et le contre-seing du secrétaire de l'Archidio-
cèse, le vingt-six mai, mil huit-cent soixante dix-huit.
f E.-A., Arch. de Québec,
\ L.-F., Év. des Trois-Rivières,
\ Jean, Év. de St-G. de Rimouski,
f Édouard-Chs, Év. de Montréal,
f Antoine, Év. de Sherbrooke,
-j- J.-Thomas, Év. d'Ottawa,
f L.-Z., Év. de St-Hyacinthe.
Par Messeigneurs,
C.-A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
— 112 —
LETTRE ENCYCLIQUE
DE NOTRE TRÈS SAINT PÈRE LE PAPE LÉON XllJ
A tous les Palriarchcs^ Primais, Archevêques, Evêques
lia monde catholique en cjrâce et en communion
avec le Siège Apostolique,
LÉON XIII, PAPE.
Vénérables Frcres, Salut et Bénédiction Apostolique.
A peine élevé, par un impénétrable dessein de Dieu et sans le
mériter, au faite de la Dignité Apostolique, nous nous sommes
senti poussé par un vif dcsii- et par une sorte de nécessité à Nous
adresser à vous par lettre, non seulement pour vous manifester
les sentiments de Notre profonde affection, m.ais encore pour
remplir auprès de vous les devoirs de la charge que Dieu Nous
a confiée, en vous encourageant, vous, qui avez été appelés à
partager Notre sollicitude, à soutenir avec Nous la lutte des
temps actuels pour l'Église de Dieu et le salut des âmes.
Dès les premiers instants, en effet, de Notre Pontificat, ce qui
s'offre à Nos regards, c'est le triste spectacle des maux qui acca-
blent de toutes parts le genre humain : Nous voyous cette sub-
version si étendue des vérités suprêmes qui sont comme les
fondements sur lesquels s'appuie l'état de la société humaine :
cette audace des esprits qui ne peuvent supporter aucune autorité
légitime ; cette cause perpétuelle de dissensions d"où naissent
les querelles intestines et les cruelles et sanglantes guerres ; le
mépris des lois qui règlent les mœurs et protègent la justice ;
l'insatiable cupidité des choses qui passent et l'oubli des choses
éternelles, poussés l'un et l'autre jusqu'à cette fureur insensée
qui conduit tant de malheureux à oser à chaque instant porter
sur eux-mêmes des mains violentes ; Nous vovons encore l'admi-
nislration inconsidérée, la profusion, la malversation des deniers
publics ; comme aussi l'impudence de ceux qui commettent de
— lis-
grandes trahisons pour se donner l'apparence de champions de
la liberté et de tout droit ; enfin Nous voyons celte sorte de
peste meurtrière qui coule inlérieurement dans les membres de
la société humaine, ne la laisse point reposer et lui présage de
nouvelles révolutions et de funestes résultats.
Or, Nous Nous sommes convaincu que ces maux ont leur
principale cause dans le mépris et le rejet de cette sainte et très
auguste autorité de l'Église, qui gouverne le genre humain au
nom de Dieu, et qui est le garant et l'appui de toute autorité
légitime. Les ennemis de l'ordre public ont parfaitement com-
pris cela ; et voilà pourquoi ils ont pensé que rien n'était plus
propre à renverser les fondements de la société que d'attaquer
opiniâtrement l'Église de Dieu, de la rendre odieuse et haïssable,
par de honteuses calomnies, en la représentant comme l'ennemie
de la vraie civilisation ; d'affaiblir sa force et son autorité par
des blessures toujours nouvelles, et d'abattre le pouvoir suprême
du Pontife Romain, qui est ici-bas le gardien et le défenseur des
règles immuables du bien et du juste. De là donc sont sorties
ces lois qui ébranlent la divine constitution de l'Église catholique,
et dont nous avons à déplorer la promulgation dans la plupart
des pays ; de là ont découlé le mépris du pouvoir épiscopal, et
les entraves mises à Texercice du ministère ecclésiastique, et la
dispersion des Ordres religieux, et la confiscation et la vente à
l'encan des biens qui servaient à entretenir les ministres de
l'Église et les pauvres ; de là encore, cq résultat que les institu-
tions publiques consacrées à la charité et à la bienfaisance ont
été soustraites à la salutaire direction de l'Église; de là celte
liberté effrénée et perverse de tout enseigner et de tout publier,
quand, au contraire, on viole et on opprime en toute manière le
droit de l'Église d'instruire et d'élever la jeunesse.
C'est là aussi ce "qu'on a eu en vue en s'emparant du pouvoir
temporel que la divine Providence avait accordé depuis de longs
siècles au Pontife Romain, pour qu'il pût user librement et sans
entraves, pour le salut éternel des peuples, du pouvoir que
Jésus-Christ lui a conféré.
Si nous avons rappelé cette funeste multitude de maux, Véné-
rables Frères, ce n'est pas pour augmenter la tristesse qu'un si
déplorable état de choses fait naître eu vous par lui-même ; mais
8
— 114 —
c'est parce quo nous comprenons qu'à la vue de cette masse de
maux vous reconnaîtrez surtouL combien est grande la gravité
des choses qui réclament noire ministère et notre zèle, et avec
qjiel soin assidu Nous devons travailler à défendre et à garantir
de toutes nos forces l'Église de Jésus-Christ et la dignité de ce
siège Apostolique attaquée par tant de calomnies, surtout dans
les temps pervers où nous vivons.
Il est bien clair et évident, Vénérables Frères, que la cause de
la civilisation manque de fondements solides, si elle ne s'appuie
pas sur les principes éternels de la vérité et sur les droits immua-
bles du droit et de la justice, si un amour sincère n'unit entre
elles les volontés des hommes et ne règle heureusement la dis-
tinction et les motifs de leurs devoirs réciproques. Or, qui
oserait le nier ? N'est-ce pas l'Église qui en prêchant l'Évangile
parmi les nations, a fait briller la lumière de la vérité au miheu
des peuples sauvages et imbus des superstitions honteuses et qui
les a ramenés à la connaissance du divin Auteur de toutes choses
et au respect d'eux-mêmes ?
N'est-ce pas l'Église qui, faisant disparaître la calamité de
l'esclavage, a rappelé les hommes à la dignité de leur très noble
nature ? N'est-ce pas elle qui, en déployant sur toutes les plages
de la terre l'étendard de la rédemption, en attirant à elle les
sciences et les arts ou en les couvrant de sa protection ; qui, par
ses excellentes institutions de charité où toutes les misères trou-
vent leur soulagement, par ses fondations et par les dépôts dont
elle a accepté la garde, a partout civilisé dans ses mœurs privées
et publiques le genre humain, l'a relevé de sa misère, et l'a formé
avec toutes sortes de soins à un genre de vie conforme à la di-
gnité et à l'espérance humaine ?
Et maintenant, si un homme d'esprit sain compare l'époque où
nous vivons, si hostile àlaj-eligion et à l'Église de Jésus-Christ,
avec ces temps si heureux où l'Église était honorée par les peuples
comme une Mère, il devra se convaincre entièrement que notre
époque pleine de troubles et de destructions se précipite tout droit
et rapidement à sa perte, et que ces temps-là ont été d'autant plus
florissants en excellentes institutions, en tranquillité de la vie,
en richesses et en prospérité, que les peuples se sont montrés
plus soumis au gouvernement de l'Église et plus observateurs
— 115 —
de ses lois. Que si les biens nombreux que Nous venons de rap-
peler et qui ont dû leur naissance au ministère de l'Église et à
son influence salutaire, sont vraiment des ouvrages et des gloires
de la civilisation humaine, il s'en faut donc de beaucoup que
l'Église de Jésus-Christ abhorre la civilisation et la repousse,
puisque c'est à elle au contraire que revient en entier, selon son
jugement, l'honneur d'avoir été sa nourrice, sa maîtresse et sa
mère.
Bien plus, cette sorte de civilisation qui répugne au contraire
aux saintes doctrines et aux lois de l'Église, n'est autre chose
qu'une feinte civilisation et doit être considérée comme un vain
nom sans réalité. C'est là une vérité dont nous fournissent une
preuve manifeste ces peuples qui n'ont pas vu briller la lumière,
de l'Évangile ; dans leur vie, on a pu apercevoir quelques faux
dehors d'une éducation plus cultivée, mais les vrais et solides
biens de la civilisation n'y ont pas prospéré.
Il ne faut point, en effet, considérer comme une perfection de la
vie civile, celle qui consiste à mépriser audacieusement tout
l)Ouvoir légitime ; et on ne doit pas saluer du no:n de liberté
celle qui a pour cortège honteux et misérable la propagation
L'ffrénée des erreurs, le libre assouvissement des cupidités per-
verses, l'impunité des crimes et des méfaits et l'oppression des
meilleurs citoyens de toute classe. Ce sont là des principes erro-
nés, pervers et faux ; ils ne sauraient donc assurément avoir la
force de perfectionner la nature humaine et de la faire prospérer,
car le péché fait les hommes misérables ; il devient au contraire
absolument inévitable qu'après avoir corrompu les esprits et les
cœurs, ces principes, par leur propre poids, ne précipitent les peu-
ples dans toutes sortes de malheurs, qu'ils ne renversent tout
ordre légitime et ne conduisent ainsi tôt ou tard la situation et la
tranquillité publiques à leur dernière perte.
Si on contemple, au contraire, les œuvres du Pontificat romain,
que peut-il y avoir de plus inique que de nier combien les Pon-
tifes romains ont noblement et bien mérité de toute la société
civile ?
Nos prédécesseurs, en effet, voulant pourvoir au bonheur des
peuples, entreprirent des luttes de tout genre, supportèrent de
- 116 —
rudes fatigues et n'hésitèrent jamais à s'exposer à d'âpres diffi-
cultés ; les yeux fixés au ciel, ils n'abaissèrent point leur front
devant les menaces des méchants et ne commirent pas la bas-
sesse de se laisser détourner de leur devoir, soit par les flatteries,
soit par des promesses. Ce fut ce Siège Apostolique qui ramassa
les restes de l'antique société détruite et les réunit ensemble. Il
fut aussi le flambeau ami qui illumina la civilisation des temps
chrétiens ; l'ancre de salut au milieu des plus terribles tempêtes
qui aient agité la race humaine ; le lien sacré de la concorde
qui unit entre elles des nations éloignées et de moeurs diverses ;
il fut enfin le centre commun où l'on venait chercher aussi bien
la doctrine de la foi et de la religion que les auspices de paix et
les conseils des actes à accomplir. Quoi de plus ? C'est la gloire
des Pontifes Romains de s'être toujours et sans relâche opposés
comme un mur et un rempart à ce que la société humaine ne
retombât dans la superstition et la barbarie antiques.
Mais plût au ciel que cette autorité salutaire n'eût jamais été
négligée ou répudiée ! Le pouvoir civil n'eût pas alors perdu
cette auréole auguste et sacrée qui le distinguait, que la religion
lui avait donnée et qui seule rend l'état d'obéissance noble et
digne de l'homme ; on n'aurait pas vu s'allumer tant de sédi-
tions et de guerres qui ont été la funeste cause de calamités et
de meurtres ; et tant de royaumes, autrefois très florissants,
tombés aujourd'hui du faite de la prospérité, ne seraient point
accablés sous le poids de toutes sortes de misères. Nous avons
encore un exemple des malheurs qu'entraîne la répudiation de
l'autorité de l'Église dans les peuples orientaux qui, en brisant
les liens très doux qui les unissaient à ce Siège Apostolique, ont
perdu la splendeur de leur antique réputation, la gloire des
sciences et des lettres et la dignité de leur empire.
Or, ces admirables bienfaits que le Siège Apostolique a répan-
dus sur toutes les plages de la terre, et dont font foi les plus
illustres monuments de tous les temps, ont été spécialement res-
sentis par ce pays d'Italie qui a tiré du Pontificat romain des
fruits d'autant plus abondants que par le fait de sa situation il
s'en trouvait plus rapproché. C'est en effet aux Pontifes Romains
que l'Italie doit se reconnaître redevable de la gloire solide et de
la grandeur dont elle a brillé au milieu des autres nations. Leur
— 117 —
autorité et leurs soins paternels l'ont plusieurs fois protégée
contre les vives attaques, des ennemis, et c'est d'eux qu'elle a
reçu le soulagement ei le secours nécessaire pour que la foi
catholique fût toujours intégralement conservée dans les cœurs.
Ces mérites de Nos Prédécesseurs, pour n'en point citer d'an-
tres, nous sont surtout attestés par l'histoire des temps de Saint
Léon le grand, d'Alexandre III, d'Innocent III, de Saint Pie V,
de Léon X et d'autres Pontifes par les soins et sous les auspices
desquels l'Italie échappa à la dernière destruction dont elle était
menacée par les barbares, conserva intacte l'antique foi, et au
milieu des ténèbres et de la barbarie d'une époque plus grossière,
développa la lumière des sciences et la splendeur des arts, et les
conserva florissantes. Ils nous sont attestés encore par cette
sainte ville, siège des Pontifes, qui a tiré d'eux ce très grand
avantage d'être non seulement la plus forte citadelle de la foi,
mais encore d'avoir obtenu l'admiration et le respect du monde
•entier en devenant l'asile des beaux-arts et la demeure de la
sagesse. Comme la grandeur de ces choses a été transmise au
souvenir éternel de la postérité par les monuments de l'histoire,
il est aisé de comprendre que ce n'est que par une volonté hos-
tile et une indigne calomnie employées Tune et l'autre à trom-
per les hommes, qu'on a fait accroire par la parole et par les
écrits, que ce Siège Apostolique était un obstacle à la civilisation
des peuples et à la prospérité de l'Italie.
Si donc toutes les espérances de l'Italie et du monde tout
entier sont placées sur cette force si favorable au bien et à l'uti-
lité de tous, dont jouit l'autorité du Siège Apostoli(iue et sur ce
hen si étroit qui unit tons les fidèles au Pontife Romain, Nous
1 comprenons que Nous ne devons avoir rien plus à cœur que de
conserver religieusement intacte sa dignité à la Chaire Romaine
et de resserrer de plus en plus l'union des membres avec la tête
et celle des fils avec leur père.
C'est pourquoi, pour maintenir avant tout et du mieux que
Nous pouvons les droits et la liberté du Saint-Siège, Nous ne
cesserons jamais de lutter pour conserver à notre autorité l'obéis-
sance qui lui est due, pour écarter les obstacles qui empêchent
— 118 —
la pleine liberté de notre ministère et de notre pouvoir, et ponr
obtenir le retour à cet état de choses où les desseins de la divine
Providence avaient auti-efois placé les Pontifes Romains. Et ce
n'est ni par esprit d'ambition, ni par désir de domination. Véné-
rables Frères, qne Nous sommes poussé à demander ce retour,
mais bien par les devoirs de notre charge et par les engagements
religieux du serment qui Nous lie. Nous y sommes en outre
poussé non seulement par la considération que ce pouvoir tem-
porel nous est nécessaire pour défendre et conserver la pleine
liberté du pouvoir spirituel, mais encore parce qu'il a été plei-
nement constaté que c'est de la cause du bien pnblic et du salut
de toute la société humaine qu'il s'agit. Il suit de là que, à
raison du devoir de notre charge, qui Nous oblige à défendre
les droits de la sainte Église, quand il est question du pouvoir
temporel du Siège Apostolique, Nous ne pouvons Nous dispenser
de renouveler et de confirmer dans ces lettres toutes les mêmes
déclarations et protestations que notre prédécesseur Pie IX, de .
sainte mémoire, a plusieurs fois émises et renouvelées tant contre
l'occupation du pouvoir temporel que contre la violation des
droits de l'Église romaine. Nous tournons en même temps notre
voix vers les princes et les chefs suprêmes des peuples, et Nous
les supplions instamment, par l'auguste nom de Dieu très puis-
sant, de ne pas repousser l'aide que l'Église leur ofTre, dans un
moment aussi nécessaire ; d'entourer amicalement, comme de
soins unanimes, cette source d'autorité et de salut, et de s'atta-
cher de plus en plus à elle par les liens d'un amourétroit et d'un
profond respect. Fasse le Ciel qu'ils reconnaissent la vérité de
tout ce que Nous avons dit, et qu'ils se persuadent que la doc-
trine de Jésus-Christ, comme disait Saint Augustin, est te grand
salut du pays quand on y conforme ses actes ! Puissent-ils com-
prendre que leur sûreté et leur tranquillité aussi bien que la
sûreté et la tranquillité publiques, dépendent de la conservation
de l'Église et de l'obéissance qu'on lui prête, afin d'appliquer
alors toutes leurs pensées et tous leurs soins à faire disparaître
les maux dont l'Église et son Chef visible sont affligés. Puisse-t-il
enfin en résulter que les peuples qu'ils gouvernent entrent dans
la voie de la justice et de la paix, etjouissentd'une ère heureuse
de prospérité et de gloire.
— 119 —
En outre, voulant aussi maintenir de plus en plus étroite la
concorde entre tout le troupeau calholiqne et son Pasteur su-
prême. Nous vous engageons ici avec une affection toute parti-
culière, Vénérables Frères, et nous vous exhortons chaleyrense-
ment à enflammer de l'amour de la religion, par votre zèle
sacerdotal et votre vigilance pastorale, les fidèles qui vous ont
été confiés, afin qu'ils s'attachent de plus en plus étroitement à
cette Chaire de vérité et de justice, qu'ils acceptent tous sa doc-
trine avec la plus profonde soumission d'esprit et de volonté et
qu'ils rejettent enfin absolument toutes les opinions, mémo les
plus répandues, qu'ils sauront être contraires aux enseignements
de l'Église. Sur ce sujet, les Pontifes Romains, nos prédéces-
seurs, et en particulier Pie IX, de sainte mémoire, surtout dans
le Concile du Vatican, ayant sans cesse devant les yeux ces
paroles de Saint Paul : Veillez à ce que personne ne vous trompe
par le moyen de la philosophie ou d'un vain artifice qui serait sui-
vant la tradition des hommes ou suivant les éléments du monde^ et
non suivant Jésus-Christ^ ne négligèrent pas toutes les fois que ce
fut nécessaire, de réprouver les erreurs qui faisaient irruption et
de les condamner par des censures apostoliques. Nous aussi,
marchant sur les traces de nos prédécesseurs, Nous confirmons
et Nous renouvelons toutes ces condamnations du haut de ce
Siège Apostolique de vérité, et en même temps Nous demandons
vivement au Père des lumières de faire que tous les fidèles, en-
tièrement unis dans un même sentiment et une môme opinion. pen-
sent et parlent absolument comme Nous. Votre devoir à vous,
Vénérables Frères, est d'employer vos soins assidus à répandre au
loin dans le champ du Seigneur la semence des célestes doctrines
et à faire pénétrer à propos dans l'esprit des fidèles les preuves
de la foi catholique, pour qu'elles y poussent des profondes ra-
cines et s'y conservent à l'abri de la contagion des erreurs. Plus
les ennemis de la religion font de grands efforts pour enseigner
aux hommes sans instruction et surtout aux jeunes gens des
prmcipes qui obscurcissent leur esprit et corrompent leur cœur,
plus il faut travailler avec ardeur à faire prospérer non seule-
ment une habile et solide méthode d'éducation, mais surtout à
rendre l'enseignement lui-môme conforme de tous points à la foi
catholique tant dans les lettres que dans les sciences et en parti-
— 120 —
culier dans la philosophie, de laquelle dépend en grande
partie la vraie explication des autres sciences, et qui, loin de
tendre à renverser la divine révélation, se réjouit, au contraire,
de lui^iplanir la voie et de la défendre contre .ses assaillants,
comme nous l'ont enseigné, par leurs exemples et leurs écrits, le
grand Augustin, le docteur angélique et tous les autres maîtres
de la sagesse chrétienne.
Il est toutefois nécessaire que cette excellente éducation de la
jeunesse, pour être une garantie de la vraie foi et de la religion
et une sauvegarde de l'intégrité des mœurs, commence dans
l'intérieur même de la famille : de cette famille qui, malheu-
reusement troublée dans les temps actuels, ne peut recouvrer sa
dignité que par ces lois que le divin Auteur lui a fixées lui-môme
en l'instituant dans l'Église. Jésus-Christ en effet, en élevant à
la dignité de sacrement le pacte du mariage, qu'il a voulu faire
servir à symboliser son union avec- l'Église, n'a pas seulement
rendu la liaison des époux plus sainte, mais il a préparé tant
aux parents qu'aux enfants des moyens très efficaces propres à
leur faciliter, par l'observance de leurs devoirs réciproques,
l'oblenlion de la félicité temporelle et éternelle. Malheureuse-
ment, après que des lois impies et sans aucun respect pour sa
sainteté ont rabaissé' ce grand sacrement au même rang que les
contrats purement civils, il est arrivé que des citoyens, profanant
la dignité du mariage chrétien, ont adopté le concubinat légal
au lieu des noces religieuses : des époux ont négligé les devoirs
de la foi qu'ils s'étaient promise, des enfants ont refusé à leurs
parents l'obéissance et le respect qu'ils leur devaient, les liens
de la charité domestique se sont relâchés et, ce qui est d'un bien
triste exemple et fort nuisible aux mœurs publiques, à un amour
insensé ont très souvent succédé des séparations funestes et per-
nicieuses.
Il est impossible que la vue de ces misères et de ces faits dé-
plorables. Vénérables Frères, n'excite pas votre zèle et ne vous
pousse pas à exhorter avec soin et sans relâche les fidèles confiés
à votre garde à prêter une oreille docile aux enseignements qui
ont trait à la sainteté du mariage chrétien et à obéir aux lois de
l'Église qui règlent les devoirs des époux et des enfants.
— 1*21 —
C'est ainsi que vous oblienrlrez cette réforme si désirable des
mœurs et de la manière de vivre de chaque homme en particu-
lier, car de même que d'iin troue pourri il ne peut naître que
des branches pires et des fruits malheureux, de même cette fu-
neste plaie qui corrompt les lamilles, rejaillit par une triste
con'agion sur tous les citoyens et devient un mal et un défaut
commun. Au contraire, lasociété domestique une fois façonnée
à une forme de vie chrétienne, chaque membre s'accoutumera
peu à peu à aimer la religion et la piété, à détester les fausses et
pernicieuses doctrines, à pratiquer la vertu, à obéir à ses supé-
rieurs et à réprimer celte recherche insatiable de l'intérêt pure-
ment privé qui abaisse et énerve si profondément la nature
humaiue. Un bon moyen de réaliser ce but sera de diriger et
d'encourager ces pieuses associations qui ont été plus particu-
lièrement instituées, surtout dans ces lemps-ci, pour favoriser
les intérêts catholiques.
Ce sont en vérité. Vénérables Frères, de grandes choses,
mômes des choses supérieures aux forces humaines que Nous
embrassons aiusi de nos vœux et de nos espérances ; mais
comme Dieu a fait les nations du moude guérissables et qu'il a
fondé son Église pour le salut des peuples, promettant de l'as-
sister jusqu'à la consommation des siècles. Nous avons la ferme
confiance que le geure humain, frappé de tant de maux et de
calamités, finira, grâce à vos efforts, par chercher le salut et la
prospérité dans la soumission à l'Église, et dans le magistère
infaillible de cette Chaire Apostolique.
Et maintenant. Vénérables Frères, avant du clore cette lettre,
Nous éprouvons le besoin de vous faire part de notre joie en
voyant l'union admirable et la concorde qui régnent parmi vous
et vous unissent si parfaitemeut à ce Siège Apostolique, et Nous
sommes en vérité persuadé que cette parfaite union est non
seulement un rempart inexpugnable contre les assauts des enne-
mis, mais encore un présage heureux et prospère de temps
meilleurs pour l'Église ; elle procure un très grand soulagement
à notre faiblesse et relève aussi d'une façon heureuse notre
esprit, en Nous aidant à soutenir avec ardeur dans la difficile
charge que nous avons reçue, toutes les fatigues et tous les com-
bats^pour l'Église de Dieu,
— 122 —
Nous ne pouvons non plus séparer de ces causes d'espérance
et de joie qae nous venon;; de vous manifesler, les déclarations
d'amour et d'obéissance que dans ces commencements de Notre
Ponlificat, vous, Vénérables Frères, vous avez faites à notre
humble personne et que Nous ont faites aussi tant d'ecclésiasti-
ques et de fidèles, prouvant ainsi par les lettres envoyées, par
les largesses recueillies, par les pèlerinages accomplis et par tant
d'autres marques de piété, que cette dévotion el cette charité qu'ils
n'avaient cessé de témoigner à notre très digne Prédécesseur, sont
demeurées si fermes, si stables et si entières, qu'elles ne se sont
point refroidies à la venue d'un successeur aussi peu digne de
cet héritage. A la vue de témoignages si splondides de la foi
catholique, Nous devons confesser humblement que le Seigneur
est bon et bienveillant, et à vous. Vénérables Frères, et à tous
ces fils chéris de qui Nous les avons reçus, Nous exprimons les
nombreux et profonds sentiments de gratitude qui inondent
notre cœur, plein de confiance que, dans la détresse et la difficulté
des temps actuels, votre zèle et votre amour, ainsi que ceux des
fidèles, ne Nous feront jamais défaut. Nous ne doutons pas non
plus que ces remarquables exemples de piété filiale et de vertu
chrétienne ne contribuent puissamment à toucher le cœur du
Dieu très miséricordieux, et à lui faire jeter un regard de bien-
veillance sur son troupeau et à lui faire accorder la paix et la
victoire à l'Église.
Mais, comme Nous sommes persuadé que cette paix et cette
victoire nous seront plus promptement et plus facilement accor-
dées si les fidèles adressent constamment à Dieu des prières et
des vœux pour les lui demander, Nous vous exhortons vivement,
Vénérables Frères, à exciter dans ce but le zèle et lu ferveur des
fidèles, en les engageant à employer pour médiatrice auprès de
Dieu la Reine immaculée des cieux, et pour intercesseurs Saint
Joseph, patron céleste de l'Église, et les saints apôtres Pierre et
Paul, au puissant patronage desquels Nous recommandons notre
humble ijersonne, tous les ordres de la hiérarchie ecclésiastique,
et tout le troupeau du Seigneur.
Au reste. Nous souhaitons que ces jours où nous fêtons le
solennel anniversaire de la résurrection de Jésus-Christ, soient
pour vous et pour tout le troupeau du Seigneur, heureux, salu-
— 123 —
taires et pleins d'une sainte joie, priant Dieu qui est si bon d'ef-
facer les fautes (jue nous avons commises el de nous faire misé-
ricordieusemenl remise de la peine qu'elles nous ont méritée, et
cela par le sang de l'Agneau immaculé qui a effacé la sentence
portée contre nous.
Qur la Qvâcr dr Notre Seigivur JrsusChrisI, la charilc tir Dieu ri
la communication du Saint-Esprit soient avec vous tous, Vénéra-
bles Frères, et c'est de grand cœur que Nous vous accordons à
tous et à chacun en particulier, ainsi qu'à nos chers fils le clergé
et les fidèles de vos églises, la bénédiction apostolique comme
gage de notre s[iéciale bienveillance et comme pi-ésage de la pro
tection céleste.
Donné à Rome près Saint-Pierre, le jour solennel de Pâques, le
21 avril de l'an 1878, la première année de Noli-e pontificat.
LÉON XII T. Papk.
(No 79)
CIRCULAIRE
CONSEILS POUR I.A DESTRUCTION DE LA MOUCHE A PATATE.
Archevêché de Québec,
17 juin 1878.
Monsieur,
Dans une lettre circulaire du 13 juin de l'année dernière. Mon-
seigneur l'Archevêque priait Messieurs les Curés du diocèse
d'exhorter leurs paroissiens à prendre des mesures, pour com-
battre la mouche à patate qui menaçait d'envahir leurs champs.
— 124 —
D'après les nouvelles qui arrivent de toutes parts au Bureau de
l'Agricullure, il est constaté que le danger est beaucoup plus
grand cette année, qu'il ne l'était alors. Il est donc de la plus
grande importance que nos cultivateurs s'empressent d'employer
les remèdes propres à paralyser au moins le mal, s'il n'est pas
possible de le faire disparaître tout à fait. C'est pour leur venir
en aide que le Bureau fait publier par milliers d'exemplaires,
pour être répandus dans les campagnes, un écrit qui indique le
moyen le plus efficace de faire cesser le fléau.
Ce moyen est suggéré par Monsieur J.-C. Taché, Député Minis-
tre de l'Agriculture à Ottawa, dans une brochure qu'il a publiée
à propos de la mouche à patate, dont le pays a tant à redouter
les ravages. Il doit être accueilli avec d'autant plus de confiance
que Monsieur Taché a fait une étude sérieuse de la question, et
qu'il a mis à profit pour cela l'expérience des hommes les plus
capables de l'éclairer.
Comme vous allez recevoir un nombre considérable d'exem-
plaires de l'écrit que le Bureau veut porter de la sorte à la con-
naissance des agriculteurs, j'ose, en l'absence de Monseigneur
l'Archevêque, vous prier de seconder la bonne œuvre, en les
faisant répandre le plus tôt possible parmi vos paroissiens. Il
me semble que, pour arriver plus sûrement au but, il serait
mieux de mettre les imprimés en question entre les mains du
Maire et des autres Officiers municipaux de la paroisse, et d'in-
former les intéressés, au prône de la Fête-Dieu, ou de dimanche
prochain, qu'on leur en fera la distribution, le jour même, à la
porte de l'église, à l'issue de la grand'messe.
Qu'il me soit permis de vous inviter en même temps à mettre
en pratique la recommandation suivante, qui se trouve à la fin
de la lettre ci-dessus citée de Monseigneur l'Archevêque :
« Tout en ayant recours aux moyens humains pour remédier
au mal, vous ne manquerez pas d'exhorter vos paroissiens à
recourir surtout à la prière pour le faire cesser. A cet effet, je
vous autorise à faire des prières et processions publiques, tou-
jours si efficaces dans les temps de calamité, et je vous invite à
implorer particulièrement, dans cette circonstance, la puissante
-125 —
protection de la Bonne Sainte Anne, devenue la patronne de
notre Province.»
Veuillez, Monsieur, donner lecture de la présente à votre
prône, et l'accompagner des exhortations les plus pressantes à
vos paroissiens, pour qu'ils ne tardent pas à faire usage du
remède qui leur est suggéré.
J'ai l'honneur d'être,
Monsieur,
Votre très humble et obéissant serviteur,
G.-F. Gazeau, Vicaire-Général.
P. S. Le Bureau de l'Agriculture a établi un dépôt de vert
de Paris chez Monsieur Girice Têtu, N° 80, rue Saint-Pierre.
MANDEMENT
A l'occasion de l'érection du siège de chicoutimi.
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Aux Fidèles des comtés de Chicoutimi^ de Charlevoix et de cette -par-
tie du comté de Saguenay située à l'ouest de la Rivière Portneuf^
. Salut et Bénédiction en Notre Seigneur.
Nous avons à vous annoncer, Nos Très Ghers Frères, une
nouvelle importante.
Il a plu à Notre Saint-Père le Pape, par une bulle en date du
28 mai 1878, d'ériger à Ghicoutimi un nouveau siège épiscopal,
auquel il a assigné pour diocèse les comtés de Ghicoutimi, de
— 126 —
Charlevoix et de cette partie du comté de Sagiienay située à
l'ouesL de la Rivic-re Portneuf.
Monsingneur Dominique Racine, qui a été nommé premier
évèque de co nouveau siège, doit être consacré à Québec, le di-
manche, quatre août prochain, et il ira prendre possession de
son siège le mercredi suivant, sept du même mois. C'est à cette
dernière épo(iue seulement que commencera l'exercice de sa
juridiction épiscopale sur le diocèse qui lui a été confié et que
la nôtre cessera.
En vous disant adieu, Nos Très Ghers Frères, nous ne pouvons
nous dispenser de rendre témoignage de votre foi el de votre
zèle pour noire sainte religion, comme nous avons pu le consta-
ter en personne dînant la visite pastorale que nous vous avons
faite il y a quatre ans. Continuez de témoigner à votre pasteur
les mêmes sentiments d'affection, de respect et d'obéissance dont
vous avez donné tant de preuves. Les vertus qui le distinguent,
les talents qu'il a déployés, l'expérience qu'il a acquise par les
divers emplois qu'il a remplis, la connaissance qu'un séjour de
seize années au milieu de vous lui a donnée de vos besoins spi-
rituels, tout nous inspire la ferme confiance que son épiscopat
sera à la fois long et fructueux pour le bien de vos âmes. Il vous
dira lui-môme combien il vous aime et quel désir il a de vous
voir toujours marcher dans les voies du salut. Vous ne man-
querez pas. Nos Très Chers Frères, de demander à Notre Sei-
gneur de lui accorder toutes les grâces dont il a besoin pour
bien remplir les devoirs de la charge redoutable qui lui est
imposée.
Nous espérons aussi que vous nous continuerez à nous-mème
l'affection que vous nous avez toujours portée, en retour de celle
que nous conserverons pour vous, Nos Très Chers Frères, dont les
âmes nous ont été confiées il y a un peu plus de sept années.
Soyons toujours unis dans le cœur adorable de Notre Seigneur,
qui doit être notre refuge en ce monde et notre félicité dans une
vie meilleure. Cette union si désirable et si précieuse aura pour
signe extérieur la continuation de votre union avec le diocèse de
Québec, dans cette belle dévotion des Quaranle-Hcures pour
l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement : les noms de vos
— 127 —
paroisses et missions devant encore figurer avec ceux do l'nrchi-
diocèse dans la liste qui remplit l'année entière. Le désir ardent
exprimé par votre vénérable évèque sur ce point rencontre trop
bien nos propres sentiments, pour que nous ayons iiésité à y
accéder. Devant Jésus, exposé joui- et nuit sur nos autels, vous
prierez pour nous comme nous prierons pour vous à notre tour,
et ainsi la rosée de la grâce ne cessera de descendre sur l'un et
sur l'autre diocèse.
Permettez-nous, Nos Très Chers Frères, de vous dire adieu
par ces paroles de l'apôtre Saint Paul aux Corinthiens (IL Ep.,
XIII, i'i) : Que la Grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ et la charité
de Dieu et la communication du Saint-Esprit soit avec vous. Amen.
Sera la présente lettre pastorale lue et publiée au prône des
messes paroissiales du territoire ci-dessus désigné, le premier
dimanche ou jour de fête après sa réception.
Donné à Saint-Joseph de Deschambault, en cours de visite
pastorale, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse et le contre-
seing de notre secrétaire, le cinq juillet mil huit cent soixante
dix-huit.
-J- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Mardis, Ptre,
Secrétaire.
Notes : — lo Messieurs les Curés, Vicaires, et autres prêtres du diocèse de Chicou-
timi seront les bienvenus, s'ils désirent faire leur retraite cette anuéo avec ceux de
l'Archidiocèse.
2o Les rapports de paroisse du nouveau diocèse doivent être transmis à Monsei-
gneur de Chicoutiuii.
128
(N" 80)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché de Québec,
20 Août 1878.
I. Mort du Cardinal Franchi et do Monseigneur Conroy.
IL Précautions à prendre dans l'achat des cierges.
III. Assemblées publiques à empêcher dans le voisinage des églises.
IV. Résolution de quelques cas de conscience concernant les élections.
Monsieur,
Au commencement de ce mois sont décédées deux personnes
auxquelles tous les fidèles de ce diocèse doivent une grande recon-
naissance. Son Éminence le Cardinal Franchi, ci-devant préfet
de la Sacrée Congrégation de la Propagande, est mort le premier
jour d'août, et Son Excellence Monseigneur G. Conroy, Délégué
Apostolique, l'a suivi le quatrième jour. Présumantque vous ne
manqueriez point de les recommander aux prières des fidèles, je
n'ai pas cru nécessaire de vous inviter spécialement à remplir ce
devoir de charité et de reconnaissance. J'aurais désiré pouvoir
chanter plus tôt un service solennel dans la Basilique de Québec,
mais durant les vacances ce n'est guère possible. Je profiterai
du temps de la première retraite pour accomplir ce devoir, ven-
dredi le 30 coui'ant, à 9 heures.
II
Les rubriques ordonnent que les cierges soient de cire. Il est
permis néanmoins d'ajouter à la cire quelque substance étrangère,
mais en moindre quantité. Le commerce a abusé de cette per-
mission pour confectionner des cierges defauxaloi, dans lesquels
— 129 —
il n'y a point ou presque point de cire. La parafinu, (jui ne coûte
que le tiers de la cire, sert ù la confection de cierges qui, à pre-
mière vue, ressemblent parfaitement à ceux de cire ; le moyen
de les distinguer est 1° qu'ils se ploient facilement, au lieu que
ceux de cire cassent ; 2° qu'ils sont plus blancs que ceux de
cire. Ces faux cierges se vendant moins cher ont trouvé un
débit plus étendu, qui fait réaliser d'énormes bénéfices aux
auteurs de cette falsification. J'invite Messieurs les curés à
veiller de près sui" les achats de cierges pour leurs églises, afm
que la rubrique ne soit point violée. Nos diverses communautés
religieuses en fabriquent qui sont d'accord avec les saintes lois
de l'Éslise.
-o'
III
A raison de la sainteté de nos églises et du respect qu'elles
méritent, il est tout à fait désirable que dorénavant il ne se fasse
plus de discours, politiques ou autres, sur le perron, vu qu'ils
troublent les personnes qui prient, et dérangent les catéchismes
qui souvent ont lieu dans ce môme temps. Les assemblées
publiques devraient donc se tenir assez loin de la maison de
Dieu, pour ne point troubler le religieux silence qui doit régner
dans nos saints temples.
IV
\o Dans ma circulaire (N" 75) du 29 mars dernier, j'émettais
l'opinion que les électeurs qui se prétendent qualifiés en vertu
d'un contrat qui n'a rien de réel, et qui est purement fictif, se
rendent coupables de parjure en faisant le serment requis des
électeurs. Je suis encore de la môme opinion ; néanmoins,
comme des autorités assez graves émettent un doute là-dessus,
je crois utile de trancher la difficulté en autorisant tous les con-
fesseurs à absoudre de la faute grave que commettent sans
aucun doute ceux qui usurpent un droit aussi important. S'il
n'y a çoiiU pai-jure^ il y a certainement un péché mortel dont il
faut s'accuser et avoir un repentir sincère, pour en recevoir l'ab-
solution. La permission d'absoudre que je donne ici vaut pour
le passé, comme pour l'avenir,
9
— 130 —
2-' A maintes reprises, j'ai été consulté sur la question sui-
vante: Un propriétaire ([ui a vendu sa propriété depuis la con-
fection des listes éloctDrales, peut-il aller voter et même faire le
serment qu"il est ritulividu dont le nom figure sur la liste élec-
torale ?
Je réponds que oui, jjarce que, d'après maintes décisions des
Iribunaux, l'intention de la loi est de maintenir cet homme dans
son droit de voter jusqu'à la confection d'une nouvelle liste
électorale. Le sermeuL qu'il est appelé à prêter, ne suppose
point qu'il soit actuellement propriétaire ; mais i{\\!\\ était proprié-
taire de bonne foi au moment où a été faite la liste des électeurs.
Le nouveau propriétaire ne figurant point sur cette liste, ne
pourrait pas aller voter, ni, par conséquent, faire le serment
e.xigé par la loi.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
— 1 8 1 —
(No 81)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
j Archevêché de Québec,
I 7 Novembre 1878.
I. Lettre de Léon XIII.
II. Collège de Sainte-Anne.
III. " La petite œuvre du Cœur de .Tdsus. "
IV. La propagation de la Foi.
V. Quarante-IIeures de 1879.
VL Conférences de 1 879.
VII. Remarques sur les rapports annuels.
VIII. Privilège personnel d'autel :\ demander.
IX. Tables des mandement? et circulaires. — Résumé des ordonnances en force dans
l'Archidiocèse.
Monsieur,
Dès que l'éleclion de Notre Saint-Père le Pape Léon XIII a
été connue d'une manière certaine, je me suis fait un devoir de
lui écrire pour lui exprimer les sentiments de respect et de
piété filiale, dont le clergé et les fidèles de ce diocèse sont rem-"
plis envers le vicaire de Jésus-Christ. Il m'a adressé, le 17 juin,
une belle réponse, qu'un oubli regrettable m'a empêché de vous
communiquer dans ma circulaire du 20 août. Je vous transmets
aujourd'hui le texte de cette réponse avec une traduction, que
vous lirez à votre peuple, pour lui faire connaître l'affection que
nous porte le chef de l'Église et la bénédiction qu'il nous donne.
Vous profiterez de cette occasion pour exhorter les fidèles à prier
avec ferveur, afin que Notre Seigneur mette bientôt un terme
aux persécutions qu'endure l'fîglise Romaine et son chef ; vous
leur rappellerez que les litanies qui se disent à la fin de toutes
les messes, se récitent à cette intention, et qu'en s'unissant à ces
prières publiques ils accomplissent un devoir de piété filiale.
132 —
II
DnrauL la relraiUî. j'ai pu annoncer avec grande joie que le
comité de sonscriplion pour le Collège de Sainte-Anne avait de-
mandé et oblenn permission de se dissoudre parce qu'il ne
croyait plus ses services nécessaires. Après avoir examiné l'état
financier de cette maison, il a constaté que si les affaires conti-
nuant à être administrées avec la même sagesse et la même
prudence, le Collège non seulement pouri-a se maintenir, mais
aussi acquitter avec le temps les dettes dont il reste chargé. Il
a en effet été convenu dès le commencement que la souscrip-
tion servirait à amortir la différence entre l'actif et le passif ; or
au 31 juillet, l'actif, c'est-à-dire, les dettes actives et considérées
comme solvables. dépassaient le passif de quelques centaines de
piastres. Il reste encore à retirer de la souscription 81408.00,
sur lesquelles on compte pour acquitter la dette passive, et j'aime
à croire que chacun se fera un devoir d'accomplir fidèlement sa
promesse à son échéance. La plupart de ces souscriptions sont
à termes qui ne sont pas échus, de sorte qu'on peut dire qu'une
très faible partie de la souscription est arriérée : aucun de ces
souscripteurs ne peut se considérer comme libéré de sa promesse.
Avant de se dissoudre, le comité a (;ru devoir rendre témoi-
gnage du zèle et de la générosité vraiment admirables avec les-
quels les souscripteurs se sont portés en faveur de cette œuvre
importante, pour la sauver du naufrage. Ce zèle et cette géné-
rosité sont d'autant plus louables que la crise monétaire qui
aiflige ce pays tout entier, a rendu plus difficile et, en certains
cas, vraiment héroïque, la ponctualité avec laquelle les souscrip-
teurs ont effectué leurs payements.
Tout en m'associant de grand cœur à ce beau témoignage rendu
par le comité aux • souscripteurs, je croirais manquer à un
devoir important, si je n'exprimais ici ma reconnaissance à Mes-
sieurs les membres de ce comité, pour le zèle, la bonne volonté
et le soin avec lesquels ils ont fait tout ce qui dépendait d'eux
pour menei' à bonne fin une entreprise aussi difficile.
J'invite spécialement tout le clergé à rendre grâces à Notre
Seigneur qui a donné sa bénédiction à nos efforts.
— 133 —
III
Ceux qui u'ont pas assisté à la retraite de cette aunée rece-
vront avec la piésente cijculaire, un opuscule intitulé «La petite
œuvre du Cœur de Jésus. » Vous verrez dans la première page
l'approbation donnée à cette œuvre par tous les évèques de la
province réunis pour le sixième concile. Les pages suivantes
vous en feront connaître le but, les moyens, l'organisation.
J'appelle votre attention sur la page 18, qui expose ce qu'il y
a à faire pour organiser et établir « La petite œuvre. »
Monsieur H. Tèlu, aumônier de l'Archevêché, est nommé Di-
recteur diocésain.
« Un prêtre, ami zélé du Sacré-Cœur et des petits enfants, sera
choisi dans chaque partie principale du diocèse par Monseigneur
l'Évèque du diocèse, à titre de sous-directeur diocésain. » (page
18.) J'invite Messieurs les curés de chaque comté à s'entendre
entre eux pour me désigner un d'entre eux, à qui serait confiée
cette belle et méritoire mission.
Dans toutes nos églises il y a une image ou une statue du
Sacré-Cœur ; « la petite œuvre » fera de chaque famille comme
un sanctuaire où Notre Seigneur aura autant d'images vivantes
du Sacré-Cœur, qu'il y aura d'enfants agrégés.
IV
Les annales de la Propagation de la foi pour le mois d'octobre
sont prêtes à être livi'ées ; vous êtes prié de retirer ou faire reti-
rer au plus tôt le paquet destiné à votre paroisse.
J'ai écrit à un certain nombre de curés dont les paroisses
m'ont paru avoir besoin d'être stimulées d'une manière toute
particulière en faveur de cette belle et importante œuvre, parce
que depuis quatre années leur contribution n'est nullement en
rapport avec leur population et leurs moyens. Je compte sur le
zèle des pasteurs pour donner une nouvelle vie à cette œuvre,
non seulement dans les paroisses dont je viens de parler, mais
aussi" dans bon nombre d'autres où elle parait languir. Les plus
petites et les plus pauvres peuvent contribuer au moins quelque
— 184 —
chose cl inôrilor ainsi loiir ii.irl dans les bénédictions qne cette
charité attire snr tont nn canton. Imi parconrant les listes des
(jnatre dernières années, on verra facilement qne certaines
paroisses donnent (jiiatre on cin(| fois pins qne d'antres beanconp
pins grandes et pins riches.
V
Dans le calendrier de 1879, vons reraarqnerez que le commen-
cement des (7Uora?i/e heures est annoncé comme devant avoir lien
deux jonrs de suite dans deux paroisses différentes. Il est entendu
que dans chacune de ces paroisses ces pieux exercices dureront
deux jours comme ci-devant, le nombre des églises étant main-
tenant assez considérable pour qu'ils aient lien simultanément
dans plusieurs à la fois. Il en sera ainsi les années suivantes.
VI
En vons transmettant les questions pour les conférences de
1(S79, je recommande tout particulièrement à Messieurs les Pré-
sidents de se faire un devoir de convoquer leurs confrères aux
temps convenables, et à Messieurs les Secrétaires de me trans-
mettre les procès- verbaux dès qu'ils ont été approuvés et signés
par qui de droit. Quand le Président vient à mourir ou à quitter
l'arrondissement, le Secrétaire, de concert avec le pins ancien
membre, doit m'en donner avis, afin qu'un nouveau Président
soit nommé.
VII
Je viens d'achever la lecture des rapports annuels ordonnés
par le XV« décret du premier concile de Québec. J'ai constaté
avec plaisir qu'en général ils ont été faits avec plus de soin et
sont plus conformes à la prescription do l'Appendice, que les
années précédentes. Cependant je crois utile de faire ici quel-
ques remarques.
Dans ma circulaire N" 76, j'ai recommandé de faire ce rapport
sur papier in qxiarlo ; de n'omettre aucune réponse sons prétexte
qu'elle est la même que les années précédentes ; de le signer et
dater ; ces recommandations n'ont pas toujours été suivies.
if-
- 135 —
Le seconde remarque qui se trouve en lôte de la formule du
rapport, Appendice, page 119, a aussi été négligée par quelques-
uns.
Certains rapports sont écrits avec une encre très pâle, ou bien
avec cette encre dite magique qui se détériore facilement à l'hu-
midité : je crois devoir vous rappeler de nouveau que ces encres
ne devraient jamais être employées pour les documents publics
et surtout pour les registres pai'oissiaux. Obligation grave à
cause des dommages qui peuvent en résulter.
ji» Population. L'Appendice, page 115, expose l'obligation de
la visite annuelle de paroisse et la manière de la faire : il rap-
pelle en particulier avec quel soin il faut prendre note de chaque
famille et de chaque individu qui la compose. Au moyen de ces
notes, le curé pourra donner sur la population de sa paroisse des
détails certains et non pas seulement approximatifs.
3" Catéchisme et première communion. Dans quelques paroisses
il a été jugé impossible de faire le catéchisme les dimanches
durant l'hiver. Chaque curé doit examiner avec grand soin
a) jusqu'à quel point cette impossibilité est réelle ; b) si les cir-
constances ne seraient pas changées ; c) s'il ne serait pas possible
aujourd'hui de faire le catéchisme plus tard dans l'automne, ou
de commencer plus tôt dans le printemps. La règle ne fait au-
cune distinction do saisons et pour se croire exempté de la suivre,
il faut avoir des raisons bien graves et bien évidentes, dont on
rendra compte à Dieu. En hiver, on pourrait le faire dans la
sacristie, s'il n'y a pas d'autre obstacle que le froid dans l'église.
Malgré l'avis donné dans la circulaire N" 76, il y a encore des
paroisses où les enfants qui n'ont pas encore communié, ne sont
confessés qn'nne fois par année ; dans d'autres, on n'a pas pris
les précautions que j'ai recommandées pour s'assurer qu'ils se
présentent tous.
i" Ecoles. Quelques-uns ne visitent les écoles qu'une fois
l'année et ignorent même le nombre des enfantsqui les fréquen-
tent. Celte visite est une partie importante de la vigilance pas-
torale.
5» Bibliothèque de paroisse. Je vois avec regret que cette ins-
titution est négligée dans un trop grand nombre de paroisses.
— 136 —
6" Affaires de la fabrique. Il serait désii-ablo que les registres et
papiers de la fabrique fussent conservés dans des voûtes à l'épreuve
du feu ; et j'invite Messieurs les curés à faire tout en leur pou-
voir pour obtenir (ju'ii en soit ainsi. Mais là où ce n'est pas
encore possible, il faudrait du moins qne ces docnments fussent
tenus conslammenl dans des boites facilcmcnl Iramportables en
cas de danger. Ces boites ne devraient pas être conservées dans
la sacristie, où personne ne se trouve durant la nuit pour les
sauver dn péril, ni dans le grenier du presbytère. La meilleure
place est dans l'appartement ordinaire du curé, et les serviteurs
devraient avoir dos ordres précis sur ce qu'ils auraient à faire eu
cas d'incendie, pour sauver ces documents. Le registre de l'année
peut (Hre gardé à part, mais il ne devrait pas être laissé dans la
sacristie à la merci de tout le monde.
Quoique petit que soit le nombre des titres et documents d'une
fabrique, il n'est pas inutile d'en avoir une liste dans le registre
des délibérations de la fabrique, afin que l'on puisse plus tard
en constater l'existence. Cette liste doit être faite avec quelques
détails importants qui puissent servir plus tard : par exemple,
« Donation ou vente d'une terre de ** arpents sur*='=, parN ,
le de l'année, ** notaire. » Parce que l'on n'a pas trouvé la
liste, ce n'est point une raison pour n'en point faire. Dans le
registre, il faut laisser quelques pages blanches pour continuer
cette liste au besoin.
J'allache une grande importance aux questions 37, 38, 40 et
41. Il faut donner les chiffres précis, et non pas un à peu près.
8» Objets du culte. N'y eût-il qu'une seule messe fondée, elle
doit être affichée dans la sacristie. Il est arrivé assez souvent
qu'un nouveau curé, en faisant des recherches dans les papiers
de sa fabrique, a constaté l'existence de fondations dont son pré-
décesseur ne paraît pas avoir soupçonné l'existence.
Il y a obligation de baptiser et de confesser dans l'église, ex-
cepté dans la saison rigoureuse, où on peut le faire dans la sa-
cristie. Il doit donc y avoir des fonts et des confessionnaux dans
l'église, là où c'est possible.
9» Confréries et bonnes œuvres. Dans bon nombre de paroisses
je ne trouve pas mentionné l'apostolat de la prière, comme y
-137-
étant établi. Je profile de celte occasion pour recommander de
nouveau celte excellente œuvre.
11" liclrailrs. Kn arrivant dans une paroisse, un curé doit
s'infoimer quand a eu lieu la dernière retraite et suivre le décret
VI du 3^- concile qui ordonne de procurer de temps en temps cet
avantage aux fidèles.
12" licvenu du curé. La question GS entre dans certains détails
trop souvent négligés. Si l'on donne le nombre de minots de
grains, il faut y ajouter la valeur totale en argent.
l4o Divers. Le curé doit s'assurer par lui-même si les sages-
femmes savent quand et comment baptiser. Il fera bien aussi
de s'entendre avec le médecin au sujet du certificat d'ondoiement
que celui-ci donne quelquefois.
VIII
Au 15 décembre pi-ochain, je transmettrai à Rome les noms
des prêtres du diocèse qui désirent ob!enir le privilège d'appli-
quer l'indulgence plénière aux défunts pour qui ils célèbrent.
Ceux qui veulent piofitei- de l'occasion sont priés de m'en infor-
mer avant cette époque.
IX
Je me propose de publier, à la fin de cette année, une table
alphabétique de mes mandements et circulaires, afin de faciliter
les recherches que l'on a quelquefois besoin de faire pour se
rappeler ce qui a été réglé sur un point particulier. La pre-
mière série, format //; quarto, renferme les 40 premiers numéros;
la seconde, format in oclavo, commence par le numéro 47, 22
septembre 1875 ; je recommande à tous les membres du clergé
de les faire reliei- quand ils auront reçu ces tables. Les exem-
plaires appartenant aux fabriques devront être reliés aux frais
de celle-ci. •
J'ai commencé un résumé des ordonnances épiscopales et con-
ciliaires en foi»ce dans l'archidiocèse ; c'est un travail assez long,
— 188 —
mallieiircust.'mcnl souveiU interrompu par les mille affaires de
eluuiue jour ; j'espère néanmoins le l<,'rminer dans le eours de
l'année prochaine.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère attache-
ment.
-]- E.-A., Arch. de Québec.
LEO PP. XIll.
Venerabiiis Frater,
Salulem et Apostolicam Bencdictionem. Mordax illa soUici-
tudo, qua conlurbalus fuisti vix ac didicisli Pétri naviculam
egregio suo Gnbernatore fuisse privatam, et anxia illa formido,
qua imminentem, uti videbalur, procellam spectasti, satis super-
que docent, Venerabiiis Frater, qua fueris Itelilia perfusus ab
ocissimse electionis NostriB nuncio. Ciun autem in Nobis. licet
indigno Pétri suecessore, illum perpetuo vivenlem respexeris, fide
ipsa tua compulsus fuisti ad gratulationes, ad nbsequia, ad abso-
lu t;e devolionis significationes, ad faustitatis omina. Hœc vero
cum ultro eruperint ex animo tuo, sicuti a propria spontaneitate
pretiosiora lacta sunt, sic Nobis suavissima obveneruut, et eo
magis, quod non proprio dumtaxat nomine loquulus fueris, sed
Cleri quoque populique lui. Quid enim Nobis optatius, quidju-
cundius esse posset, quam ut vos « licet vastissimo terrse maris-
qne spatio distantes, in corde tamen Salvatoris Nosti'i cor unum
et animam unam habeatis cum Vicario Christi ? » Hœc unitas,
hsec fides erit Victoria quœ vincet mundum ; in hac certe per-
severabis cum grege tuo, in hac decertare perges Nobiscum
adversus potestales lenebrarum, per banc splendidiora semper
Nobis exhibebis tuœ carilalis argumenta. Accipe itaque gratis-
sihii animi Noslri teslimonium, accipe incensa pro spiritual! et '
lemporali prosperitate tua commissœque tibi Diœcesis vota, et
mm iis supernorum munerum anspicem Apostolicam Benedic-
tionem, quam prœcipuie Nostric benevolentiie pignus tibi,Venera-
•r
bilis Fratcr, univcrsoqiie Cloro et pnpnlo tno peraniantoi- imper-
timns.
DaUiin RoniîE apiid S. Pelriim die 17 Juiiii aiino 1S7S, Ponli-
ficatus Noslri an no primo.
Léo pp. XIII.
Veiierabili Fralri
Alexandre Archiepiscopo Quebecensi
Quebecum.
{Traduction.)
LÉON Xlll PAPE.
Vénérable Frère, Salut et Bénédiction Apostolique.
Cette vive inquiétude, dont vous fûtes saisi en apprenant que
la nacelle de Pierre avait été privée de son illustre pilote et cette
anxiété avec laquelle vous avez envisagé la tempête qui parais-
sait imminente, montrent assez, Vénérable Frère, quelle a été
voire joie en apprenant Notre élection qui s'est faite si prompte-
ment. Gomme vous avez vu en nous, malgré Notre indignité, le
successeur toujours vivant de Pierre, votre foi vous a engagé à
Nous offrir des félicitations, des témoignages de respect, et des
expressions de dévouement sans bornes et des vœux de bonheur.
Ces sentiments ont d'autant plus de prix à nos yeux qu'ils nous
paraissent avoir spontanément pris naissance dans votrii cœuuet
Nous sont d'autant plus agréables que vous n'avez pas parlé seu-
lement en votre nom, mais aussi au nom de votre clergé et de
votre peuple. Hieu ne saurait être plus conforme à nos désirs,
ni plus agréable pour nous, que d'apprendre que « séparés de
Nous par un très vaste espace de terre et de mer, vous n'êtes
cependant, dans le cœur de Notre Sauveur, qu'un même cœur et
une même âme, avec le vicaire de Jésus-Ghrisl. » Cette unité,
cette foi sont le gage de la victoire qui sera remportée sur le
monde : vous y persévérerez certainement avec votie troupeau ;
par elles vous continuerez de combattrtî avec Nous contre les
puissances des ténèbres ; par elles vous Nous donnerez des mar-
— 140 —
ques toujours plus éclatantes de votre charité. Recevez donc
ce témoiguagc de Notre profonde gratitude : recevez avec nos
vœux ardents pour votre prospérité spirituelle et temporelle et
pour celle de votre diocèse, Notre Bénédiction Apostolique,
gage des faveurs célestes, que, comme marque de Notre bienveil-
lance spéciale, Nous vous donnons de tout coeur à vous, Véné-
rable Frère, à tout votre clergé et à tout votre peuple.
Donné à Rome auprès do Saint-Pierre, le 17 juin 1878, en la
première année de Notre pontificat.
Léon XIII, Pape.
A Notre Vénérable Frère,
Alexandre, Archevêque de Québec,
à Québec.
(No 82)
MANDEMENT
PROMULGUANT UNE ENCYCLIQUE DE LÉON XIII
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Régulier, aux Communautés Religieuses cl à
tous les Fidèles de V Archidiocese de Québec^ Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Nous venons de recevoir. Nos Très Ghers Frères, une nou-
velle encyclique de notre Saint- Père le Pape Léon XIII, que
Nous Nous empressons de vous communiquer. C'est la seconde
fois que, depuis son exaltation sur la chaire de Saint Pierre, il
élève la voix pour nous rappeler les saints et salutaires ensei-
gnements de l'Église catholique et condamner les erreurs qui
bouleversent en ce moment la société.
■t.
— Ul —
Avant de vous donner lecture de ce magnifique document qui
prouve si bien la sollicitude maternelle de l'Église catholique et
le zèle vraiment apostolique de notre Souverain Pontife, nous
croyons utile de vous en exposer les principaux articles, afin de
vous aider à les mieux comprendre et à les graver plus profon-
dément dans votre mémoire.
Et d'abord écoutons avec un respect mêlé de crainte, ce cri
d'effroi qui s'échappe de son cœur : « Les maux que nous déplo-
rions dans notre première ency(;lique, se sont accrus si promple-
raent, que, de nouveau, Nous sommes forcé de vous adresser la
parole, car il semble que Nous entendions retentir à notre oreille
ces paroles du prophète : Crie : ne cesse de crier ; élève la voix et
qu'elle résonne comme la trompette : clama : ne cesses ; quasi tuba
exalta vocem tuam (Is. LVIII, 1 .). »
Pendant longtemps les sociétés secrètes, sous différents noms,
se sont acharnées à miner sourdement les fondements de la
société civile. Aujourd'hui elles se montrent au grand jour et
s'attaquent ouvertement à tout ce qui pourrait mettre une digue
à leurs pernicieux desseins. Afin de tromper plus facilement la
multitude, ces hommes pervers font miroiter devant ses yeux les
grands mots de liberté et d'égalité que ni la loi de Dieu, ni la
nature, ni la raison ne peuvent admettre dans le sens absolu que
l'on veut leur attribuer. Et en effet, quelle est cette indépen-
dance effrénée que l'on voudrait voir régner partout ?
On veut chasser Dieu de ce monde, détruire toute notion d'au-
torité dans la société, de stabilité et de subordination dans la
famille, de droit dans la propriété, de révélation dans la rehgion,
d'idée rehgieuse dans l'éducation de l'enfance, et enfin de cons-
cience dans les habitudes publiques et privées de la vie humaine.
En un mol, il semble que l'on veuille faire de ce monde une
image vivante de l'enfer, où le Saint-Esprit nous dit que tout est
désordre et horreur éternelle : ubi nullus ordo^ sed sempiternus hor-
ror inhabitat (Job, X, 22.). Peut-il en être autrement quand on a
effacé de toutes les âmes l'idée de la vie future, pour concentrer
toutes les aspirations des cœurs dans le bien-être matériel et le
plaisir, sans tenir le moindre compte de la vérité, de la justice,
de la charité ?
1
— 142 —
L'Église catholique, que Saint, Paul appelle la colonne et le sou-
lien de la vcrilè ; columna ri firmamcnhim veritatis [1. Tim. III, 15.),
a toujours combattu ces funestes doctrines, toujours anathéraa-
lisé les sociétés secrètes qui les répandaient, toujours défendu à
ses enfants de faire partie de ces dangereuses et criminelles as-
sociations : mais, par malheur, elle n'a pas été secondée comme
il aurait fallu [>ar les princes de ce monde, qui se sont montrés
indifférents et trop souvent hostiles à ses doctrines salutaires.
Comme une bonne mère, elle rappelle à tous les hommes que
leur fin suprême est dans une autre vie et que cette vallée de
larmes est un lieu de passage, où chacun doit accomplir toute
justice pour être jugé digne d'enti-er dans le royaume des cieux.
D'un côté, elle enseigne aux sujets qu'il n'y a point de puissance
qui ne vienne de Dieu et que quiconque résiste à la puissance résiste
à l'ordre de Dieu, et que ceux qui résistent, attirent sur eux-mêmes
la condamnation : non est potestas nisi a Deo... qui resistit potes-
tati Dei ordinationi resislit. Qui auteni resislunt^ ipsi sïbi damna-
tioncm acquirunt |Rom. XIII, l, 2.). C'est pourquoi, continue
Saint Paul, soyez soumis par nécessité, non seulement par crainte,
mais aussi par conscience... rendez à chacun ce qui lui est dû : le
tribut à qui le tribut ; l'impôt à qui l'impôt ; la crainte à qui la
crainte ; l'honneur à qui l'honneur ; necessitate subditi estote.^ non
solum propter iram., sed etiam propter conscientiam... R^ddile ergo
omnibus débita : cui tribulum.^ tributum ; cui vectigal, vectigal ;
cui timorem, limorcm ; cui honorem., honorem (ibid. 5, 7.). Mais
en même temps qu'elle défend toute révolte dans le sujet, elle
condamne tout abus de pouvoir dans ceux qui gouvernent, et
rappelle à ceux-ci le terrible jugement, judicium durissimum
(Sag. VI, 0.) qui les attend s'ils n'observent pas les lois de la
jnstice.
La famille, qui est le principe de la société civile, trouve aussi
dans l'Église sa protection et sa règle. Le mariage est ennobli
et sanctifié ; il possède dans TinefFable union de Jésus-Christ
avec son Église le type de son indissolubilité, le modèle de cet
amour qui doit régner entre des cœurs unis pour la vie, la source
de cette grâce céleste qui surnatui-alise la puissance paternelle
et l'obéissance filiale. L'Église voit dans le plus humble des
serviteurs un enfant de Dieu, digne de sa sollicitude, et si elle
— 143 —
apprend an serviteur qu'il faut obéir riclMoraeiit, elle commande
an maître de le traiter avec charité et justice. Voilà autant de
vérités et de préceptes que l'on cherche à détruire.
Le socialisme représente la propriété comme une invention
humaine, qui répugne à l'égalité naturelle entre les honniies.
L'Église, au contraii-e, regarde le respect de la propriété comme
la condition essentielle de la tranquillité publique et du bonheur
des citoyens. A la vérité, la propriété suppose qu'il y a des
riches et des pauvres ; cette inégalité de biens provient tout na-
turellement de la différence qui existera toujours entre les hom-
mes sous le rapport des forces physiques et intellectuelles ;
aucune puissance humaine, aucune théorie, aucune révolution
ne changera cet ordre de choses, et les doctrines socialistes ne
feraient que rendre pire la condition des hommes, en les rédui-
sant tous à une égale, mais irrémédiable pauvreté absolue.
La sagesse catholique, tout en maintenant inviolable le droit
de propriété, en prévient les inconvénients, d'abord en bannis-
sant de tous les cœurs l'avarice, le vol, l'usure, l'injustice sous
toutes les formes et même le simple désir 'désordonné du bien
d'autrui. Ensuite, elle s'efforce d'allumer dans tous les cœurs
le feu divin de la charité, qui ne se contente pas de donner de.
son superflu, mais qui sait créer des dévouements sublimes. Il
n'y a pas une misère, pas une infortune, pas une infirmité, à
laquelle l'ingénieuse et héroïque charité catholique n'ait trouvé
une ressource, un consolation, un remède. Aux riches elle com-
mande l'aumône; aux âmes d'élite que la vocation divine appelle
à se donner elles-mêmes pour l'amour de Dieu, elle montre
Jésus-Christ souffrant dans la personne des pauvres et promet-
tant de regarder comme fait à lui-même ce qui sera fait au plus
petit de ceux qui croient en lui. Enfin elle relève et console
l'esprit des pauvres, soit en leur proposant l'exemple de Jésus-
Christ qui étant riche a voulu se faire pauvre pour nous enrichir
par son indigence ; propter vos cgenus factus est^ cum essel clives,
ut illius inopia vos divites essetis (II. Cor. VIII, 9.), soit en leur
rappelant les paroles par lesquelles il a déclaré bienheureux les
pauvres et leur a fait espérer les récompenses de la vie éternelle.
C'est ainsi, Nos Très Chers Frères, que la vérité catholique,
en même temps qu'elle enseigne le chemin de l'éternité bien-
— 144 —
heureuse, adoucit les maux inévitables de la vie présente et
assure le bonheur de la. société, de la famille et de chaque indi-
vidu.
Ecoutez doue avec respect et reconnaissanc?^ces enseignements
du chef de l'Eglise ; i-épétez-les à vos enfants et donnez-leur tou-
jours l'exemple de la docilité et de l'amour pour la sainte Église
Catholique, Apostolique et Romaine. Ayez en horreur les socié-
tés secrètes (jui conspiren.t dans l'ombre contre toute vérité et
toute justice, et qui veulent tout bouleverser pour s'élever sur
les ruines de la société, de la famille, de la religion. Élevez vos
cœurs et vos mains vers le trône de la miséricorde, afin que la
Divine Providence mette un terme à tous les maux qui affligent
le monde et l'Église ; et afin que vos prières soient plus
sûrement exaucées, purifiez vos cœurs de tous péchés et ornez-
les de toutes les vertus chrétiennes qui feront votre bonheur en
ce monde et en l'autre.
Sera le pi-ésent mandement lu et publié au prône de toutes les
paroisses et missions, et en chapitre dans les communautés reli-
gieuses, le premier dimanche après sa réception. L'Encyclique
Pontificale sera ensuite lue en une ou plusieurs fois.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'Archidiocèse
et le contreseing de notre Secrétaire, le premier février mil huit
cent soixante dix-neuf.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
— 145 —
LKTTRE ENCYCLIQUE
DE NOTRE TRÈS SAINT PÈRE LE PAPE LÉON XIII
A TOUS LKS PATRIARCHKS, PRIMATS, ARCHF.TÊQUKS KT ÉVÊQUES DU MONDE CATHOLIQUE, EN
ORACR ET COMMUNION AVEC LE SIÈGE APOSTOLIQUE
A nos Vénérables Frères les Patriarches. Primais^ Archevêques cl
Evtques du monde catholique, en grâce et en communion avec le
Siège Apostolique,
LÉON XIIL PAPE.
Vénérables Frères, Salut et Bénédiclion Apostolique.
Dès le commencement de notre Pontifical, Nous n'avons pas
négligé, ainsi que l'exigeait la charge de notre ministère aposto-
lique, de signaler celte peste mortelle qui se glisse à travers les
membres les plus intimes de la société humaine et qui la conduit
H sa perte ; en même temps, Nous avons indiqué quels étaient
les remèdes les plus efficaces au moyen desquels la société pou-
vait retrouver la voie du salut et échapper aux graves périls qui
la menacent. Mais les maux que nous déplorions alors se sont
si promplement accrus,^que de nouveau, Nous sommes forcé de
vous adresser la parole, car il semble que Nous entendions re-
tentir à notre oreille ces mots du Prophète : Crie, ne cesse de
crier ; élève ta voix, et qu'elle soit pareille à la trompette (Is. LVIII, 1 .).
Vous comprenez sans peine. Vénérables Frères, que Nous par-
lons de la secte de ces hommes qui s'appellent diversement et de
noms presque barbares, socialistes, communistes, nihilistes, et qui
répandus par toute la terre, et liés étroitement entre eux par
un pacte inique, ne demandent plus désormais leur force aux
ténèbres de réunions occultes, mais, se produisant au jour publi-
quement et en toute confiance, s'efforcent de mener à bout le
dessein, par eux inauguré depuis longtemps, de bouleverser les
fondements de la société civile. Ce sont eux, assurément, qui
10
— 146 —
selon que l'atteste la parole divine, souillent toute chair^ méprisent
toute domination et blasphèment toute majesté (Jude, V, 8.).
En effet, ils ne laissent entier ou iatacl rien de ce qui a été
sagement décrété par les lois divines et humaines pour la sécu-
rité et l'honneur de la vie. Pendant qu'ils blâment l'obéissance
rendue aux puissances supérieures qui tiennent de Dieu le droit
de commander et auxquelles, selon l'enseignement de l'Apôtre,
toute âme doit être soumise, ils prêchent la parfaite égalité de
tous les hommes pour ce qui regarde leurs droits et leurs devoirs.
Ils déshonorent l'union naturelle de l'homme et de la femme,
qui était sacrée aux yeux mômes des nations barbares ; et le lien
de cette union, qui resserre principalement la société domestique,
ils l'affaiblissent ou bien le sacrifient à la débauche.
Enfin, séduits par la cupidité des biens présents, qui est la
source de tous les maux et dont le désir a fait errer plusieurs dans
/a /b/ (I. Tira., VI, 10.), ils attaquent le droit de propriété sanc-
tionné par le droit naturel et, par un attentat monstrueux, pen-
dant qu'ils affectent de prendre souci des besoins de tous les
hommes et prétendent satisfaire tous leurs désirs, ils s'efforcent
de ravir, pour en faire la propriété commune, tout ce qui a été
acquis à chacun, ou bien par le titre d'un légitime héritage, ou
bien par le travail intellectuel ou manuel, ou bien par l'écono-
mie. De plus, ces opinions monstrueuses, ils les publient dans
leurs réunions, il les glissent dans des brochures et, par la nuée
des journaux, ils les répandent dans la foule. Aussi la majesté
resp(,'Ctable et le pouvoir des rois sont devenus, chez le peuple
révolté, l'objet d'une si grande hostilité, que d'abominables traî-
tres, impatients de tout frein et animés d'une audace impie, ont
tourné plusieurs fois, en peu de temps, leurs armes contre les
chefs des gouvernements eux-mêmes.
Or, cette audace d'hommes perfides qui menace chaque jour
de ruines plus graves la société civile, et qui excite dans tous les
esprits l'inquiétude et le trouble, tire sa cause et son origine de
ces doctrines empoisonnées qui, répandues en ces derniers temps
pai-mi les peuples comme des semences de vices, ont donné, en
leur temps, des fruits si pernicieux. En eflét, vous savez très
bien, Vénérables Frères, que la guerre cruelle qui, depuis le
— 147 —
seizième siècle, a été déclarée contre la loi calholique par ces
novateurs, visait à écarter touli' ié\élati()ii et à renverser tout
l'ordre surnaturel, afin que l'accès lût ouvert aux inventions ou
plutôt aux délires de la seule raison.
Tirant hypocritement son nom de la raison, cette erreur qui
flatte et excite la soil" de graudii-, naturelle au cœur de l'homme,
et qui lâche les rênes à tous les genres de passions, a spontané-
ment étendu ses ravages, non pas seulement dans les esprits d'un
grand nombre d'hommes, jnais dans la société civile elle-même.
Alors, par une impiété toute nouvelle et que les païens eux-mêmes
n'ont pas connue, on a vu se constituer des gouvernements, ne
tenant nul compte de Dieu et de l'onlre établi par Jjui ; ou a
proclamé que l'autorité publique ne prenait pas de Dieu le prin-
cipe, la majesté, la force de commander, mais de la multitude
du peuple, laquelle, se croyant dégagée de toute sanction divine,
n'a plus souffert d'être soumise à d'autres lois que celles qu'elle
aurait portées elle-même, conformément à son caprice.
Puis, après qu'on eut combattu et rejeté comme contraires à
la raison les vérités surnaturelles de la foi, l'Auteur même de la
Rédemption du genre humain est contraint par degrés et peu à
peu de s'exiler des études, dans les universités, les lycées et les
collèges, ainsi que de toutes les habitudes publiques de la vie
humaine. Enfin, après avoir livré à l'oubli les récompenses et
les peines de l'éternelle vie future, le désir ardent du bonheur
a été renfermé dans l'espace du temps présent. Avec la diffusion
au loin et au large de ces doctrines, avec la grande licence de
penser et d'agir qui a été ainsi enfantée de toutes parts, faut-il
s'étonner que les hommes de condition inférieure, ceux qui ha-
bitent une pauvre demeure ou un pauvre atelier, soient envieux
de s'élever jusqu'aux palais et à la fortune de ceux qui sont plus
riches ; faut-il s'étonner qu'il n'y ait plus nulle tranquillité pour
la vie publique ou privée, et que le genre humain soit presque
arrivé aux extrémités de l'abime ?
Or, les pasteurs suprêmes de l'Église, à qui incombe la charge
de protéger le troupeau du Seigneur contre les embûches de
l'ennemi, se sont appliqués de bonne heui-e à détourner le péril
et à veiller au salut des fidèles. Car, aussitôt que commençaient
— 148 —
à grossir les sociétés claiidfsliiies, dans le sein desquelles con-
vaienl alors déjà les semences des erreurs dont Nous avons
parlé, les Pontifes Romains Clément XII et Benoît XIV ne né
gligèreiit pas de démasquer les desseins impies des sectes et
d'avertir les fidèles du monde entier, du mal que Ton préparait
ainsi sourdement. Mais après que, grâce à ceux qui se glori-
llaient du nom de philosophes, une liberté effrénée fnt attribuée
à riiorame, après que le droit nouveau, comme ils disent, com-
mençja d'être forgé et sanctionné, contrairement à la loi natu-
l'elle et divine, le Pape Pie VI dévoila tout aussitôt, par des
documents publics, le caractère détestable et la fausseté de ces
doctrines.
Néanmoins, et comme aucun moyen efficace n'avait pu empê-
cher que leurs dogmes pervers ne fussent de jour en jour plus
acceptés par les peuples, et ne fissent invasion jusque dans les
décisions publiques des gouvernements, les Papes Pie VII et
Léon XII analhématisèrent les sectes occultes, et, pour autant
qu'il dépendait d'eux, avertirent de nouveau la société du péril
qui la menaçait. Enfin tout le monde sait parfaitement par
quelles paroles très graves, avec quelle fermeté d'âme et quelle
constance notre glorieux prédécesseur Pie IX, d'heureuse
mémoire, soit dans ses allocutions, soit par ses lettres encycli-
ques envoyées aux évêques de l'univers entier, a combattu aussi
bien contre les iniques efforts des sectes que, nominativement,
contre la peste du socialisme, qui, de cette source, a fait partout
irruption.
Mais ce qu'il faut déplorer, c'est que ceux à qui est confié le
soin du bien commun, se laissant entourer par les fraudes des
hommes impies et ell'rayer par leursmenaces, ont toujours mani-
festé à l'Église des dispositions suspectes ou même hostiles. Ils
n'ont pas compris que les efforts des sectes auraient été vains, si
la doctrine de l'Église catholique et l'autorité des Pontifes
romains étaient toujours demeurées en honneur, comme il est
dû, aussi bien chez les princes que chez les peuples. Car L'Eglise
du Dieu vivant^ qui est la colonne et le soutien de la vérité (I. Tim ,
III, 15.), enseigne ces doctrines, ces préceptes par lesquels on
pourvoit au salut et au reposde la société, en môme temps qu'on
arrête radicalement la funeste propagande du socialisme.
— 149 —
En efifet, bien que les socialistes, abusant de l'Évangile môme,
pour trom[)er plus facilement les imprudents, aient accoutumé
de le torturer pour le conformer à leurs doctrines, la vérité est
qu'il y a une telle dilTéreuce entre leurs dogmes pervers et la
très pure doctrine de Jésus Christ, qu'il ne saurait y en avoir de
plus grande. Car, quel commerce y a-t-il entre la justice el C ini-
quité ? Et quelle société y a-t-il entre la lumière et les ténèbres (II.
Cor. VI, 14.) ? Ceux-là ne cessent, comme nous le savons, de pro-
clamer que tous les hommes sont, par nature, égaux entre eu.x,
et à cause de cela ils prétendent qu'on ne doit au pouvoir ni
honneur ni respect, ni obéissance aux lois, sauf à celles qu'ils
auraient sanctionnées d'après leur caprice.
Au contraire, d'après les documents évangéliques, l'égalité des
hommes est en cela que, tous ayant la même nature, tous sont
appelés à la même très hante dignité de fils de Dieu, et, en
même temps, que, une seule et même foi étant proposée à tous,
chacun doit être jugé selon la même loi et obtenir les peines on
la récompense qu'il aura méritées. Cependant il y a une inéga-
lité de droit et de pouvoir qui émane de l'auteur même de la
nature en vertu de qui toute paternité prend son nom au ciel et sur
la terre (Éph. III, 15.). Quant aux princes et aux sujets, leurs
âmes, d'après la doctrine et les préceptes catholiques, sont
mutuellement liées par des devoirs et des droits de telle sorte
que, d'une part, la modération s'impose à la passion du pouvoir et
que, d'autre part, l'obéissance est rendue facile, ferme et très
noble.
Ainsi, l'Église in-culque constamment à la multitude de sujets
ce précepte apostolique : // n'y a point de puissance qui ne vienne
de Dieu. Ccst pourquoi qui résiste à la puissance résiste à l'ordre
de Dieu : et celles qui sont ont été établies de Dieu. Or ceux qui
résistent, attirent sur eux-mêmes la condamnation. Ce précepte
ordonne encore d'être nécessairement soumis., non seulement par
crainte de la colère., mais encore par conscience, et à rendre à tous
ce qui leur est dû : à qui le tribut., le tribut ; à qui l'impôt., l'im-
pôt ; a qui la crainte.^ la crainte ; à qui rhonneur., l'honneur
(Rom., XIII, 1.).
Car celui qui a créé et qui gouverne toutes choses, les a dis-
posées, dans sa prévoyante sagesse, de manière à ce que les
— 150 —
iiiféritniros^attoignont leur fin [lar les inoyoïmos et celles-ci par
les supéi'ieures. De mènio'Yloiic qu'il a voulu que dans le
royaume céleste lui-même les chœurs des anges fussent distincts
et subordonnés les uns aux autres, de même encore qu'il a
établi dans l'Église diiïerenls degrés d'ordres avec la diversité
des fonctions, en Korte que tous ne fussent pas apôtres, ni tous
pasteurs, ainsi a-t-il constitué dans la société civile plusieurs
ordres différents en dignité, en droits et en puissance, afin que
l'Etat, comme l'Église, formât un seul corps composé d'un
grand nombre de membres, bs uns plus nobles que les antres,
mais tous nécessaires les nns aux autres et soucieux du bien
commun.
Mais pour quejes recteurs du pniple usent du pouvoir qui
leur a été conféré pour l'édification, et non pour la destruction,
l'Eglise du Christ avertit à propos les princes eux-mêmes que la
sévérité du juge^suprême plane sur eux, et empruntant les pa-
roles de la divine Sagesse, elle leur crie à tous, an nom de Dieu :
« Prêtez l'oreille, vous qui dirigez les multitudes et vous com-
plaisez dans les foules des nations, car la puissance vous a été
donnée par Dieu et la force par le Très-Haut, qui examinera vos
œuvres et scrutera vos pensées... car le jugemenfe sera sévère
pour les gouvernants... Dieu, en effet, n'exceptera personne et
n'aura égard à aucune grandeur, car c'est Dieu qui a fait le
petit et le grand, et il a môme soin de tous ; mais aux plus forts
est réservé un plus fort châtiment (Sag. VI, 9.1.
S'il arrive cependant aux princes d'excéder témérairement
dans l'exercice de leur pouvoir, la doctrine catholique ne permet
pas toutefois de s'insurger soi-même contre eux, de peur que la
iranquillité de l'ordre ne soit de plus en plus troublée et que la
société n'en reçoive un plus grand dommage. Et lorsque l'excès
en est au point qu'il ne pai-aisse plus aucune autre espérance de
salut, la patience chrétienne apprend à chercher le remède dans
le mérite et dans d'instantes prières auprès de Dieu. Que si les
ordonnances des législateurs et des princes sanctionnent ou com-
mandent quelque chose de contraire à la loi divine ou naturelle,
la dignité du nom chrétien, le devoir et le précepte apostolique
proclament qu'il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes.
— 151 —
Mais cette vertu salutaire de l'É^^lise qui rejaillit sur la société
civile pour le maintien de Tordre en elle el pour sa conservation,
la société domestique elle-même, qui esl le principe de toute cité
et de tout Élat, la ressent el l'éprouve nécessairement aussi.
Vous savez, en effet, Vénérables Fi'ères, que la règle de celle
société a, d'après le droit naturel, son fondement dans l'union
indissoluble de l'homme et de la femme, el son complémeul dans
les devoirs et les droits des parents et des enfants, des maîtres et
des serviteurs les uns envers les autres. Vous savez aussi que
les théories du socialisme la dissolvent presque entièrement,
puisque, ayant perdu la force qui lui vient du mariage religieux,
elle voit nécessairement se relâcher la puissance paternelle par
rapport aux enfants et les devoirs des enfants envers leurs pa-
rents.
Au contraire, le mariage honorable en tout (Hébr. XIII, i),
que Dieu lui-même a institué au commencement du monde pour
la propagation el la perpétuité de l'espèce el qu'il a fait indisso-
luble. l'Église enseigne qu'il est devenu encore plus solide et
plus saint par Jésus-Christ, qui lui a conféré la dignité de sacre-
ment, et a voulu en faire l'image de son union avec l'Église.
C'est pourquoi, selon l'avertissement de l'Apôtre, le mari esl le
chef de la femme, comme Jésus-Christ est le chef de l'Église
(Éph V. 23.) ; et, de même que l'Église est soumise à Jésus-
Christ, qui l'aime d'un très chaste et perpétuel amour, ainsi les
femmes doivent être soumises à leurs maris, et ceux-ci doivent,
en échange, les aimer d'une affection fidèle et constante.
L'Église règle également la puissance du père et du maître,
de manière à contenir les fils et les serviteurs dans le devoir el
sans qu'elle excède la mesure. Car, selon les enseignements
catholiques, l'autorité des parents et des maîtres n'est qu'un écou-
lement de l'autorité du Père et du Maître céleste, et ainsi non
seulement elle tire de celle-ci son origine et sa force, mais elle
lui emprunte nécessairenlent aussi sa nature et son caractère.
C'est pourquoi l'Apôtre exhorte les enfants à obéir en Dieu à
leurs parents, et à honorer leur père et leur mère, ce qui est le
premier commandement fait avec une promesse (Éph. VI, 2.). Et
aux parents il dit : « El vous, pères, ne provoquez pas vos fils au
ressentiment, mais élevez-les dans la discipline et la correction
— 152 —
du Seigneur (Id. i). Le iirécepto que le même apôtre donne aux
serviteurs et aux maîtres, est que les uns obéissent à leurs
maîtres selon la ciuiir,... les servant eu toute bonne volonté
comme Dieu lui-même, et (iu(> les autres n'usent pas de mauvais
traitements envers leurs serviteurs, se souvenant que Dieu est
le maître de tous dans les eieux et qu'il n'y a point d'acception
de personnes pour lui (Id. 9.).
Si toutes ces choses étaient observées par chacun de ceux
(ju'elles concernent, selon la disposition de la divine volonté,
chaque famille offrirait l'image de la demeure céleste et les
insignes bienfaits qui en résulteraient ne se renfermeraient pas
seulement dans les murailles domestiques, mais se répandraient
sur les États eux-mêmes.
Quant à la tranquillité publique et domestique, la sagesse
catholique, appuyée sur les préceptes de la loi divine et naturelle,
y pourvoit très prudemment par les idées qu'elle adopte et enseigne
sur le droit de propriété et sur le partage des biens qui sont acquis
pour la nécessité et l'utilité de la vie. Car, tandis que les socia-
listes présentent le droit de propriété comme étant une inven-
tion humaine, répugnant à l'égalité naturelle entre les hommes ;
tandis que, prêchant la communauté des biens, ils proclament
qu'on ne saurait supporter patiemment la pauvreté et qu'on peut
impunément violer les possessions et les droits des riches, l'Église
reconnaît beaucoup plus utilement et sagement que l'inégalité
existe entre les hommes, naturellement dissemblables par les
forces du corps et de l'esprit, et que cette inégalité existe même
dans la possession des biens; elle ordonne, en outre, que le droit
de propriété et de domaine, provenant de la nature môme, soit
maintenu intact et inviolé dans les mains de qui le possède ; car
elle sait que le vol et la rapine ont été condamnés dans la loi
naturelle par Dieu, l'auteur et le gardien de tout droit, au point
qu'il n'est même pas permis do convoiter le bien d'autrui, etque
les voleurs et les larrons sont exclus. ctDmme les adultères et les
idolâtres, du royaume des cieux. Elle ne néglige pas pour cela,
en bonne mère, le soin des pauvres, et n'omet point de pourvoir
à leurs nécessités, parce que, les embrassant dans son sein mater-
nel et sachant qu'ils représentent Jésus-Christ lui-môme, qui con-
sidère comme fait -^ Igi-piême le bien fait au plus petit des pan-
— 153 —
vres, elle les a en grand honneur ; elle les assiste de tout son
pouvoir, elle a soin de faire élever partout des maisons et des
hospices où ils sont recueillis, nourris et soignés, et elle les
prend sons sa tutelle. De plus, elle lait un strict devoir aux riches
de donner leur superflu ;ui.\ pauvres, et elle les effraye par la
pensée du divin jugement, qui les condamnera aux supplices
éternels s'ils ne subviennent aux nécessités des indigents. Enfin,
elle relève et console l'esprit des pauvres, soit en leur proposant
l'exemple de Jésus-Christ, qui étant riche a voulu se faire pau-
vre pour nous, soit en leur rappelant les paroles par lesquelles
il a déclaré bienheureux les pauvi-es, et leur a fait espérer les
récompenses de l'éternelle félicité. Qni ne voit que c'est là le
meilleur moyen d'arranger l'antique conflit soulevé entre les
pauvres et les riches ? Car, ainsi que le démontre l'évidence
même des choses et des faits, si ce moyen est rejeté ou méconnu,
il arrive nécessairement, ou que la plus grande partie du genre
humain est réduite à la vile condition d'esclave, comme on l'a
vu longtemps chez les nations païennes, ou que la société hu-
maine est agitée de troubles continuels et dévorée par les rapines
et les brigandages, ainsi que nous avons eu la douleur de le
constater dans ces derniers temps encore.
Puisqu'il en est ainsi, Vénérables Frères, Nous, à qui incombe
le gouvernement de toute l'Église, do môme qu'au commence-
ment de notre Pontificat Nous avons déjà montré aux peuples et
aux princes, ballottés par une dure tempête, le port du salut ;
ainsi, en ce moment du suprême péril, Nous élevons de nouveau
avec émotion notre voix apostolique pour les prier, au nom de
leur propre intérêt et du salut des États, et les conjui-erde pren-
dre pour maiti-esse l'Église (jui a eu une si grande part à la
prospérité publique des nations, et de reconnaîti-e que les rap-
ports du gouvei-nement et de la religion sont si connexes, que
tout ce qu'on enlève à celle-ci, diminue d'autant la soumission
des sujets et la majesté du pouvoir. Et lorsqu'ils auront reconnu
que l'Église de Jésus-Christ possède pour détourner le fléau du
socialisme une vertu qni ne se trouve ni dans les lois humaines,
ni dans les répressions des magistrats, ni dans les armes des
soldats, qu'ils rétablissent enfin celte Église dans la condition et
_ 154 —
la liberlf' qu'il lui laut pour exerct;i-, pour l'avantage de loule la
société, sa très salutain> influence.
Pour vous, Vénérables Frères, qui connaissez l'origine et la
nature di's maux accumulés sur 1(> monde, appliquez-vous de
tonte l'ardeur et de toute la loice de votre esprit à faire péné-
trer et à iucuhiuer profondément dans tontes les âmes la doctrine
catlioli(jue. Faites en sorte que, dès leurs plus tendres années,
ils s'accoutument à avoir pour Dieu un amoni- di' fils et à véné-
rer son nom, à se montrer déférants pour la majesté des princes
et des lois, à s'abstenir de toutes convoitises et à garder fidèle-
ment l'ordre que Dieu a établi soit dans la société civile, soit
dans la société domestique. Tl faut encore que vous ayez soin
que les enfants de l'Eglise catliolique ne s'enrôlent point dans la
secte exécrable et ne la servent en aucune manière ; mais, au
contraire, qu'ils montrent, par leurs belles actions et leur ma-
nière honnête de se comporter en tontes choses, combien stable
et heureuse serait la société humaine, si tous ses membres se
distinguaient par la régulaiùié de leur conduite et par leurs ver-
tus. Enfin, comme les sectateurs du socialisme se recrutent
surtout parmi les hommes qui exercent les diverses industries
ou qui louent leur travail, et qui, impatients de leur condition
ouvrière, sont plus facilement entraînés par l'appât des richesses
et la promesse des biens, il nous paraît opportun d'encourager
les sociétés d'ouvriers et d'artisans, qui, instituées sous le patro-
nage de la religion, savent rendre tous leurs membres contents
de leur sort et résignés au travail, et les porte à mener une vie
paisible et tranquille.
Qu'il favorise nos entreprises et les vôtres. Vénérables Frères,
Celui à qui nous sommes obligés de l'apporter le principe et le
succès de tout bien D'ailleurs, Nous avons un motif d'espérer
un prompt secours dans ces jours mêmes où l'on célèbre l'anni-
versaire de la naissance du Seigneur; car ce salut nouveau, que
le Christ naissant apportait au monde déjà vieux et presque dis-
sons par l'extrémité de ses maux. Il ordonne que nous l'cîspérions
nous aussi ; cette paix qu'il annonçait alors aux hommes par le
ministère des anges, Il a promis qu'il nous la donnerait, à nous
aussi. Car la main de Dieu n'a point été raccourcie poui" qu'il
îi
.{i
— 1
00
ne puisse nous sauver, et son oreille n'a pas été fermée ponniu'Il
itc puisse entendre (fs. LIX. !.)•
En ces jours donc de très heureux auspices, Nous prions ardem-
ment le Dispensateur de tous biens, vous souluiitanl à vous,
Vénéi'ables Frères, et aux fidèles de vos églises toute joie et tonte
prospérité, afin que de nouveau ûppdraisscnt ou rri/anl (tes
liomvics la bonté et l'humunilc de Dieu Notir Snuvrur l'I'il. III. i.i,
qui, après nous avoir arrachés de la puissance d'un eiuienu
cruel, nous a élevés à la très noble dignité d'enfants de Dieu. Kl
afin que nos vœux soient plus promptement et pleinement rem-
plis, joignez-vous à Nous, Vénérables Frères, pour a(li'e>ser à
Dieu de ferventes prières ; invoquez aussi le patronage de la bien-
heureuse Vierge Marie immaculée dès son oi'igine, de .lost'ph
son époux, et des saints apôtres Pierre et Paul, aux suffrages
desquels Nous avons la plus grande confiance.
Cependant, et comme gage des faveurs célestes. Nous vous
donnons dans le Seigneur, et du fond de notre cœur, la béné-
diction apostolique, à vous, Vénérables Frères, à votre clergé el
à tous les fidèles.
Donné à Rome, à Saint-Pierre, le 28 décembre ISTS. la pre-
mière année de notre pontificat.
Léon XIII, Pape.
Traduction de « L'Univers. »
— 156 —
(No 83)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archevêché dk Québec,
I 29 Février 1879.
T. Visite pastorale.
II. Au sujet de la r(^servc du parjure.
III. Mandements à faire relier.
IV. .\pplication et honoraire de la seconde messe, quand on est autorisé à biner.
V. Indulgences de la formule de consécration au Sacré Cœur de Jésus qui se trouve
dans l'appendice du rituel.
VI. Annales do la Propagation do la Foi.
Monsieur,
Vous recevrez avec la présente l'itinéraire de la visite pasto-
rale de 1879, et des 7}otes concernant la visite épiscopalc dans le
diocèse de Québec.
Veuillez publier le mandement (N" 37) fait pour la seconde
visite pastorale, avec une légère modification dans les premières
phrases. Il faut aussi lire le prône sur la confirmation (App.
pages 40 et 253). Si vous n'avez pas ce mandement, il vous sera
envoyé sur demande faite au secrétaire.
II
Dans la circulaire N» 43, 26 avril 1875, la réserve du parjure
a été soumise à plusieurs disj)Ositioiis spéciales que les circons-
tances exigeaient. A compter de la réception de la présente :
1" le pouvoir d'absoudre des cas réserves renfermera aussi celui'
d'absoudre du parjure ; 2<> les déclarations et facultés accordées
dans les articles 1, 2 et 3 du décret XIII de notre cinquième
concile (page 54), s'appliqueront au parjure comme aux autres
cas réservés.
— 157 —
Pour répondre à des questions qui m ont été posées sur celte
matière, je crois utile de vous citer ici deux extraits de la théo-
logie de Gousset, traité du décalogue, Nos i7l et 477.
« Celui qui affirme par serment comme vrai ce qu'il croit faux
ou comme sincère une promesse qu'il n'a pas l'intention d'accom-
plir, se rend coupable de ;)flryu;r, d'un péché mortel qui n'ad-
met pas de légèreté de matière. .. (Cette faute est certainement
réservée dans cette province.)
« Il y a certainement péché mortel à ne pas exécuter, quand
ou le peut, la promesse en matière grave qu'on a confirmée par
serment. Mais y a-t-il parjure à ne pas l'exécuter, à rétracter
l'intention qu'on avait dès le principe de tenir à ses engagements ?
C'est une question controversée. L'un et l'autre sentiment sont
certainement probables. Par conséquent, dans les diocèses où
le parjure serait réservé, il ne faudrait pas faire tomber la n'srrve
sur la violation d'un serment pi'omissoire. »
J'ajouterai cependant qu'il faut certainement regarder conmie
coupable de parjure réservé, celui qui affirme sous son serment
d'office^ comme vraie une chose qu'il croit fausse. Il en est de
même du témoin qui est toujours censé parler sous te serment
qu'il a prêté de dire la vérité.
III
Vous avez déjà reçu deux exemplaires de la table des matières
traitées dans mes mandements et circulaires de 1871 à 1878 inclu-
sivement. Elle est commune aux deux premiers volumes, que
vous êtes invité à faire relier aussitôt que possible, aux frais de
la fabrique à qui ces documents appartiennent. Une de ces tables
doit être mise à la fin de chaque volume.
IV
Le 14 septembre dernier, la Sacrée Congrégation du Concile a
jugé qu'il est permis aux prêtres qui sont dûment autori.sés à
biner, d'appliquer la seconde messe à un confrère défunt, mem-
bre d'une société dont les règles exigent que l'on célèbre pour
chaque associé qui vient de mourir. C'est le cas pour notre
— 158 —
société des mosses, Société SaiiU-Joseph, la Congrégalion
(Acta S. Scdis, vol, XI, page 283).
Dans une lettre de la Propagande adressée à tons les évêques
qui sont sons sa iuiidiclion, le 15 octobre IH()3, on lit ce qni
suit: « Ordinariis missionuni facultas tribuilur indulgendi ut,
justa et gravi causa intercedente, sacerdotes sibi snbditi etiam
pro secunda missa in eadem die ceiebranda stipendium perci-
pere possiut et valeant. » La permission n'est pas donnée d'une
nianii're générale à tons ceux qui sont autorisés à biner ; mais
si quelqu'un croit avoir de justrs n graves raiso)is^ il pourra Tob-
tenir.
V
Aux pages 101 et 322 de notre appendice du rituel (1874), se
trouve la foi"mnle de consécration du Sacré Cœur de Jésus, qui
doit être lue chaque aimée le dimanche après l'octave de la Fête-
Dieu. Cette formule, avec les changements ci-après indiqués, a
été enrichie d'indulgences par un induit du 25 juillet 1877,
reproduit à la suite de cette circulaire, et dont j'ai différé la pro-
mulgation parce que j'en avais demandé une modification qui
n'a pas été accordée. Vous voudrez bien remarquer que l'in-
dulgence plénière est accordée au premier jeudi et non pas au
premier v(>ndredi de chaque mois. Voici la liste des indulgences
attachées à cette formule en latin ou fidèlement traduite.
1" Plénière, une fois, à la fête du Sacré Cœur, ou pendant
l'octave ; anx conditions ordinaires de la confession, de la com-
munion, de la visite d'une église avec prière aux intentions du
Souverain Pontife ; il faut ajouter la l'écitation de cette formule
ou bien raudilion attentive et dévote de cette récitation faite
publiquement dans une église ou ailleurs.
2" Plénière, tous les premiers jeudis du mois, aux mômes con-
ditions.
3o Plénière, une fois par mois, au jour que chacun peut choi-
sir, aux mêmes conditions, pourvu que l'on ait récité ou entendu
réciter cette formule avec attention et dévotion tous les jours du
mois.
4» Sept ans et sept quarantaines, une fois par jour, pourvu
qu'on la récite ou entende réciter avec contrition, attention et
dévotion.
— 159 —
En accordant ces indulgences le Saint-Père a ordonné quel-
ques petits changements que je vous prie de faire immnlititemnit
dans l'appendice, afin que les fidèles jouissent de ci's privilèges.
Page lui, avant dernière ligne, vvlvdwclu'v. des brebis, i-t substi-
tuez de tous ceux.
Page 102, 5« ligne, après Ponlifr ajoutez N.
•' '' fie ligne, après heureux ajoutez sur lu trm .
" "■ 8'' ligne, après vous ajoutez pour toujours.
Dans la l'ormule en anglais, page 322.
iOe ligne de la formule, retranchez the shcep which et substi-
tuez ail thosc ivhom.
15« ligne, après Po«;//7" ajoutez N.
16^' ligne, après happy., ajoutez upon the curth.
18*^" ligne, api'ès ourselves, ajoutez for ever.
VI
Les annales de la Propagation de la foi pour février, sont
prêtes à être distiibuées. Vous êtes prié de retirer ou faire re-
tirer le paquet destiné à votre paroisse. Par le compte-rendu de
l'œuvre pour l'année 1878, je regrette de voir que certaines pa-
roisses de l'archidiocèse ont besoin d'être stimulées en faveurde
cette belle œuvre ; les unes ne fournissent rien, d'autres pour-
raient donner davantage. Depuis que l'émigration aux États-
Unis a diminué, les nouveaux établissements se forment et s'aug-
mentent rapidement et nous devons considérer comme un acte
de patriotisme et de religion tout ce qui peut contribuer à favo-
riser ce mouvement de notre population. Sans compter les nou-
velles missions du diocèse de Ghicoulimi, on trouve dans la liste
des allocations pour le diocèse de Québec, les missions de Saint-
Marcel, de Saint-Martin, de Saint-Philémon et de Saint-Stanislas,
dont les noms ne figurent pas dans le comf)te-rendu de l'année
1877. Celles du Sacré-Cœur de Marie, de Saint-Adrien et de
Saint-Pamphile, qui datent de quelques années à peine, soupi-
rent après le moment où il me sera possible de leur donner un
— 160 —
prêtre résickMit. Voilà une faible idée des progrès que fait la
colonisation et des ressources doni on a besoin pour que les cou-
rageux colons u(> demeurent pas privés des secours religieux.
Veuillez agréer. Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
INDULTUM.
SSmus Dniis Nr Pins PP. IX in audientia habita die 26 julii
1877 ab infrascripto Gardinali Pr^electo Sac. Congnis Indulgen-
tiis Sacri?que Reliqniis pr.Tpositaî omnibus ntriusque sexus
christifidclilius in Quebecensi Provinciadegentibus qui pr.'ufatam
consecralionis formulam rite approbatam in quocumque idio-
mate, dummodo versio sit fidelis, recitaverint vel publiée sive
in ecclesia sive alibi recitatam dévote et attente audierint bénigne
concessil nt Indulgenliam plenariam çonsequi possint etvaleant
ipsa die festi Sacratissimi Cordis Jesu, item diebus infra octavam
una vice tantum lucrandam, nec non singulis primis feriis
quintis in mense. modo vere pœnitenles, confessi et sacra com-
miinione refecli aliquam ecclesiam visitaverint ibique per aliquod
temporis spatium juxta mentem Sanctitatis Suse pie oraverint.
Insuper iisdem ut supra dispositis qui eamdem consecralionis
formulam singulis diebus vcl dévote recitaverint, vel recitatam
dévote et attente audierint indulgenliam pariler plenariam una
vice singulis mensibus consequendam elargilus est. Jpsam
tandem consecralionis formulam corde sailemcontritoac dévote
recilanlibus vel recitatam dévote et attente audienlibus Indul-
genliam septem annorum lolldemque quadragenarum semel in
die lucrifaciendam clemenler induisit. Prsesenli in perpeluum
valituro absque ulla Brevis expeditione. Gontrariis qnibus-
cumque non obstantibus.
Dalnm Romse ex Sècretaria ejusdem S. G. die 26 julii 1877.
Ai.. Gard. Orkiw.ia a S. Stephano, Pra3f.
A. Paniri, Secrelarius.
— 161 —
(No 84)
xMANDEMENT
SUR LE JUBILÉ DR 187V
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEHEAU, pau i.a guace dk
Dieu et du Siège Apostolique, AncHEvÉguE de Quéuec, Assis-
tant AU TuoNE Pontifical,
Au Clerijé Séculier et Rcjulicr, aux Commwiaulés Hcliyieuses et à
tous les fidèles de VArchidioc'ese de Québec^ Salul et Binidiclion
en Notre Seiijneur.
Les Souverains Pontifes ont coulnme d'accorder une indul-
gence en forme de jubilé au conimenceinent de leur pontificat.
Ils veulent ainsi donner aux fidèles un témoignage de ieurailec-
tion et par les prières et bonnes œuvres prescrites, attirer sur
leur règne des bénédictions plus abondantes. Conforniéinent à
cet usage. Notre Saint-Père le Pape l^éon XIU vient de publier
une bulle accordant un jubilé qui doit se terminer au jour de
la Pentecôte inclusivement, premier juin prochain.
Deux motifs doivent vous engager, Nos Très Chers Frères, à
profiter de ces jours de grâce et de miséricorde.
En premier lieu, considérez qu'il est bien véritablement arrivé
pour vous ce temps favorable et ce jour de salut, dont parle le grand
apôtre ; ecce nuuc tempus acceptabile, ecce nunc dies salutis (II.
Cor. VI, 2.). Méditez cette miséricorde infinie de Dieu qui se
multiplie, pour ainsi dire, afin que rien ne manque de ce qui
peut vous aider à purifier vos cœurs de tout péché... Méditez
cette miséricorde qui épargne le pécheur, l'attend avec patience,
le recherche avec sollicitude et l'accueille avec tant d'amour lors-
qu'il se repent... Méditez encore vos fins dernières : cette mort
impitoyable qui n'épargne personne; ce jugement redoutable
auquel rien ne peut échapper ; ces années éternelles dont le sou-
11
— 162 —
venir remplissait d'otFroi lo prophète royal (Fs.LXXVI, 6). Con-
sidérez ct'llo abondance de rédemption^ copiosa redemplio (Ps.
CXXIX, T.), (lui vous est olTerte en ces jours de salut ; puisque
tous les trésors spirituels de l'Eglise vous sont otierls, non seule-
ment pour ellacer vos péchés, mais aussi pour vous appliquer à
vous-mêmes dans toute leur plénitude les mérites surabondants
de Notre Seigneur et de tous les saints.
Le motif de votre propre intérêt spirituel n'est pas le seul qui
doive vous engager à remplir avec zèle et ferveur les conditions
du jubilé.
Vous devez vous rappeler encore le cri d'effroi échappé du
cœur de notre bien-aimé Pontife, que nous vous avons répété
dans notre mandement du premier février dernier. Des doctrines
funestes, des erreurs monstrueuses bouleversent les flots autour
de la sainte Église aujourd'hui exposée à une des plus violentes
tempêtes de sa longue et orageuse carrière. « On veut chasser
Dieu de ce monde, détruire toute notion d'autorité dans la socié-
té, de stabilité et de subordination dans la famille, de droit dans
la propriété, de révélation dans la religion, d'idée religieuse dans
l'éducation de l'enfance et enfin de conscience dans les habitudes
publiques et privées de la vie humaine. En un mot, il semble
que l'on veuille faire de ce monde une image vivante de l'enfer,
où le Saint-Esprit nous dit que loiU est désordre et horreur éter-
nelle ; ubi nullus ordo, sed sempiternus horror inhabitat (Job, X,
22.). Peut-il en être autrement quand on a effacé de toutes les
âmes l'idée de la vie future pour concentrer tontes les aspira-
tions des cœurs dans le bien-être matériel et le plaisir, sans tenir
le moindre compte de la vérité, de la justice, de la charité ? »
(Mand. No 82, l février 1879.)
Avec bien plus de raison que les apôtres ballottés par une fu-
rieuse tempête sur le lac de Génésareth, nous avons droit de
dire : Seigneur^ sauvez-nous^ car nous allons périr ; Domine^ salva
H06-, pcrimus (Luc, VIII, 24.). Or, Nos Très Chers Frères, si nous
voulons que cette prière soit efficace, il faut nous humilier de-
vant Dieu et purifier nos cœurs de tous les péchés qui attirent
ces maux sur la terre. Car^ dit le Saint-Esprit, la prière de celui
qui s'humilie percera les nues ; il ne se consolera pas qu'elle n'ait
été jusqu'à Dieu^ et il ne se retirera point jusqu'à ce que le Très-
— 163 —
Haut le regarde ; Oratio humiliantis se nubes pemlrubil : cl donrc
propiiiqitct non consolabilur, cl non iUscedet doncc Allisùnuis asni
aaMEccli. XXXV, 21.).
Tels sont, Nos Très Chers Frères, les molifs qui om enfjagé
Notre Saint-Père le Pape à ouvrir h s trésors spiiituels d.'
l'Église, à user dans toute sa plénitude de ce pouvoir de lier et
délier qui lui a été confié dans la personne du Prince des Apô-
tres, afin de favoriser la rémission des péchés en accordant à
tous les confesseurs les pouvoirs les plus e.xlraordinaires en fa-
veur de ceux qui, étant sincèrement contrits de leuis fautes,
fermement résolus de ne plus les commettre et disposés à les
réparer, se présenteront au tribunal de la pénitence avec l'iu
tenlion sérieuse et sincère de remplir toutes les conditions pres-
crites pour gagner cette indulgence du jubilé.
A ces causes et le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons et
ordonnons ce qui suit :
La traduction ci-jointe de l'encyclique de Notre Saint-Pèn- le
Pape Léon XIII accordant une indulgence plénière sous forme
de jubilé, sera lue et publiée à la suite du présent mandement.
Les cinq conditions à remplir sont les suivantes :
lo La confession et la communion avec les dispositions retjuises •
elles doivent être distinctes de la confession annuelle et de la
communion pascale.
2° Six visites aux églises désignées. Elles peuvent se faire
toutes le même jour ou en des jours diOerents. Les visites d'une
même église peuvent se faire à la suite l'une de l'antre, pourvu
que l'on sorte de l'église un instant entre les visiles et que l'on
récite chaque fois les prières prescrites,
(a) Les fidèles de la haute-ville de Québec et de la rue Samt-
(«) Messieurs les curés ne liront de ces pnragraphes que ce qui concerne les fidi^les
de leur paroisse. Il serait bon de revenir à plusieurs reprises sur les condition.» du
jubilé et sur la manière de les accomplir. Pour plus grande sûreté, on pourrait invi-
ter les paroissiens à en observer quolqu'ure ensemble, par exemple, à jeûner tous lo
même jour ou dans la même semaine, à l'aire leur visite ou leur fiura<Jno et li< di-
mancbe précédent expliquer en détail ce qu'il y a à faire. Il est plus convcnnblc et
plus prudent de terminer par la confession et la communion.
— lt)4 —
t>anl visiteront deux fois la Basilique, l'église de Saint-Patrice
et la chapelle du Séminaire.
Ceux de la basse-ville visiteront deux lois la Basilique, la cha-
pelle du Séminaire et l'église de la basse-ville.
Ceux de Notre-Dame de la Garde visiteront six fois leur église.
Ceux des faubourgs Saint-Jean et Saint-Louis visiteront deux
fois les églises de Saint-Jean, des Pères Jésuites et de Saint-
Patrice.
Ceux de Saint-Roch et de Saint-Sauveur visiteront deux fois
ces deux églises et celle des congréganisLes de Saint-Roch.
Dans les paroisses et missions de la campagne, les fidèles visi-
teront six fois leur église ou chapelle paroissiale.
Les religieuses cloîtrées ou non cloitrées et leurs novices,
ainsi que les personnes du sexe qui vivent dans les monastères,
visiteront six lois la chapelle ou l'oratoire de leur communauté.
Chaque visite qui se fera processionnellemenl comptera pour
trois.
3» Dans chacune de ces visites d'église, réciter cinq Pater et
cinq Ave^ Maria, ou faire d'autres prières, aux intentions du Sou-
verain Pontife, savoir, entre autres, pour la prospérité eL l'exal-
tation de l'Église catholique et du Siège Apostolique, l'extirpa-
tion des hérésies, la conversion des pécheurs, la concorde entre
les princes chrétiens, la paix et l'unité de tout le peuple fidèle.
4" Un jeûne avec abstinence. Ce jeûne et cette abstinence
peuvent s'observer a) un jour du carême où l'induit de 1844
nous permet de manger gras, mais non pas les jours où cette
permission n'a pas été accordée ; b) en dehors du carême, un
jour quelconque, même un vendredi, pourvu que ce ne soit pas
un jour de jeûne d'obligation.
5o Une aumône aux pauvres ou en faveur de quelque bonne
œuvre, selon la dévotion de chacun, (a)
(u) Cette aumône peut être appliquée aux pauvres directement par les fidèles eux-
mêmes. Messieurs les Curés pourront aussi engager les fidèles à donner quelque
chose pour des bonnes œuvres, par exemple, le Denier de Saint-Pierre, la Propagation
de la foi, la construction de quoique chapelle de mission, un hôpital, un aaile du Bon-
Paateur, une maison d'éducation
— 165 —
Les navigateurs el les voyageurs, une fois revenus à leur
domicile, ou arrêtés quelque part pour un temps suftisaul, pour-
ront gagner l'indulgence en accomplissant les œuvres prescrites
et en visitant six fois l'église cathédrale, ou piinripale. ou parois-
siale de leur domicile ou du lieu.
Tout fidèle qui a l'intention sérieuse et sincère de g,:guer l'in-
dulgence du jubilé et d'accomplir pour cela les œuvr»'s pres-
crites, peut faire sa confession à tout prêtre séculier ou régulier
approuvé dans ce diocèse ; et tout confesseur est autorisé dans ce
cas à absoudre de toute faute et censure réservée au Pape 3u à
l'Ordinaire et à commuer les vœux suivant l'instruction annexée
à ce mandement.
(a) Les religieuses cloîtrées ou non cloîtrées et leurs novices,
sont autorisées à faire leur confession du jubilé à tout confesseur
approuvé dans ce diocèse pour entendre les confessions des reli-
gieuses.
Sera le présent mandement lu et publié au prône de toutes les
églises et chapelles paroissiales et autres où se fait l'oflice public,
et en chapitre dans les communautés religieuses, le premier
dimanche après sa réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'Archidiocèse
et le contre-seing de notre secrétaire, le dixième jour de mars,
mil huit cent soixante dix-neuf.
-]- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
(o) Ce paragraphe ne doit être lu que dans les communautés. Toutefois Mcssieur»
les Curés de la campagne qui ont des couvents, doivent donner aux religieuses qui s'y
trouvent, connaissance de ce paragraphe et de celui où il est question des visites \ faire.
— 166 —
LETTRES APOSTOLIQUES
I)K NOTRK TRÈS SAINT PÈRK LE PAPE LÉON XIll
PROMULGUANT UN JUBILÉ UNIVEHSEI. POUR IMPLORER LE SECOURS DIVIN
LÉON XIII, J^APE,
.4 tous 1rs jid'drs qui auront connaissance des présentes Lettres,
Soiut et Brnrdirtion Apostolique.
D'après l'ancien usage de l'Église Romaine et silôl qu'ils ac-
ceptaient le fardeau de la servitude apostolique, les Souverains
Pontifes, nos prédécesseurs, ont eu la coutume d'ouvrir, en fa-
veur de tous les fidèles, avec une libéralité paternelle, les trésors
des dons célestes et de prescrire dans l'Église de communes
prières, en offrant des avantages spirituels et salutaires, pour les
exciter à obtenir par des prières, par des œuvres pieuses et par
des aumônes, le secours du Pasteur éternel des âmes. D'une
part en effet, c'était comme uu don de joyeux augure que les
Chefs suprêmes de la Religion faisaient, dès le principe de leur
ministère apostolique, à leurs fils en Jésus-Christ, et c'était aussi
comme un gage de cette charité avec laquelle ils étendaient leur
sollicitude à toute la famille chrétienne ; d'autre part, c'était un
devoir solennel de piété et de vertu chrétienne que les fidèles et
leurs Pasteurs unis au Chef visible de l'Église rendaient à Dieu,
afin que le Père des miséricordes regardât d'un œil propice et
secourût, non seulement son troupeau, mais aussi, comme ledit
Saint Léon, le Pasteur des brebis pour le garder et le paître lui-
même.
Insinré par cette pensée, et suivant l'exemple de Nos Prédéces-
seurs, Nous avons résolu, à l'approche de l'anniversaire de Notre
élection, d'annoncer à tout le monde catholique une indulgence
à l'instar d'un Jubilé universel. Nous connaissons à fond, en
effet, combien l'abondance dos grâces divines est nécessaire à
Noire infirmité dans le ministère difficile dont, nous sommes
— 167 —
chargé ; Nous connaissons par une longue expérience conihien
triste est la condition des temps où nous vivons et à ijucUes
épreuves l'Église est soumise en ce siècle. Nous craignons,
d'ailleurs, que de plus grands maux ne viennent à fondre sur la
société, et cela à cause des intérêts publics chaque jour plus
menacés, à cause des funestes projets des hommes impies el
aussi à cause des menaces de la colère céleste qui sévit déjà
contre quelques-uns avec tant de sévérité.
Or, puisque le fruit bienfaisant et spécial du «Inbilea pour but
d'obtenir que les fautes de l'ànie soient expiées, (jue l'on exerce
des œuvres de pénitence et de charité, que les devoirs de piété
soient accomplis avec plus de zèle, et puisque a\issi les sacrifices
de justice et les prières ferventes et unanimes qui sont olVci-tes
par toute l'Église, sont tellement féconds en grâces et agréables
à Dieu, qu'ils semblent faire violence à la miséricorde divine, il
est h espérer fermement que le Père céleste considérera l'hunn-
liation de son peuple et que l'état actuel des choses venant à
subir un heureux changement. Dieu daignera nous montrer la
lumière et la consolation de ses miséricordes. Gai-, si, comme
disait le même Saint Léon le Grand, « il nous est donné, jiar la
grâce de Dieu, de corrigei- nos mœurs elde vaincre nos ennemis
spirituels, nous verrons également terrassée la force des ennemis
corporels, et, par notre propre amélioration, nous vaincrons
ceux qui nous accablent, non point à cause de leurs mérites, mais
à cause de nos crimes. » Aussi exhortons-Nous vivement et
conjurons-Nous dans le Seigneur tous et chacun des enfants de
l'Église catholique, pour qu'ils unissent aux nôtres leurs prières,
leurs supplications et leurs actes de vertu et de piété chrétienne,
et pour que, avec l'aide de Dieu, ils profitent pour le bien de
leurs âmes et pour l'utilité de l'Église, de cette grâce du Jubilé
qui leur est offerte en ce temps de miséricordes célestes.
C'est pourquoi, appuyé sur la miséricorde du Dieu Tout-Puis-
sant et sur l'autorité des Saints Apôtres Pierre et Paul, en vertu
de ce pouvoir de lier et de délier que le Seigneur Nous a confié
malgré notre indignité, Nous accordons et concédons, comme
dans l'année du Jubilé, en faveur de ceux qui, dans. la .ville de
Rome et au dehors, visitent certaines églises, une très plénière
indulgence de tous les péchés, à tous et à chacun des fidèles des
— 168 —
deux sexes qui habitent dans iintre auguste Cité, ou (jui y vien-
dront, à la condition qu'ils visitent deux lois les basiliques de
de Saint-Jean-de-Latrau, du Prince des Apôtres et de Sainte-
Marie-Majeure, à partir (lu premier dimanche du Carême, c'est à-
dire, du deuxième jour de mars, jusqu'au premier jour de juin
inclusivement, c'esl-à-dire, jusqu'au dimanche d'^ la Pentecôte, et
que, en visitant ces basiliques, ils adressent à Dieu, pendantquel-
que espace de temps, de ferventes prières pour la prospérité et
l'exaltation de l'Église catholique et de ce Siège Apostolique,
pour l'extirpation des hérésies et la conversion de tous ceux qui
vivent dans l'erreur, pour la concoi'de des princes chrétiens,
pour la paix et l'unité de tout le peuple' fidèle, enfin, selon notre
intention ; à la condition aussi que, dans le temps susdit ils jeû-
nent une fois, en n'usant que d'aliments maigres, en dehors des
jours non compris dans rindull quadragésimal et des autres
jours où le précepte du jeûne serait obligatoire, et que, pendant
ce môme temps, ayant confessé leurs péchés, ils reçoivent la
Sainte Eucharistie et ils distribuent quelque aumône aux pau-
vres ou en faveur de toute autre œuvre pieuse, selon la dévotion
de chacun.
Cette même indulgence pourra être gagnée par tous ceux qui
habitent en quelque lieu que ce soit hors de Rome, à la condition
que, dans l'espace de ces trois mois, ils visitent deux fois trois
éïïlises de leur ville, ou lieu de résidence ou des environs, ou
bien trois fois s'il n'y a que deux églises, ou bien six fois s'il n'y en
a qu'une, pourvu que les églises à visiter soient désignées par
les Ordinaires des lieux respectifs, ou bien par leurs vicaires et
officiaux, ou enfin par leur ordre, et, à leur défaut, par ceux qui
ont charge d'âmes ; et à la condition aussi que, dans le même
espace de temps, ils accomplissent dévotement les autres œuvres
indiquées ci-dessus. Nous accordons également que cette indul-
gence puisse être appliquée par voie de sufTrage aux âmes des
fidèles qui ont quitté cette vie, unies à Dieu par la charité. Les
Ordinaires pourront aussi, selon qu'ils le jugeront à propos,
réduire à moindre nombre les visites des églises, en faveur des
chapitres et des congrégations soit séculières, soit régulières,
comme aussi des sociétés religieuses, des confréries, des univer-
sités et des collèges qui visiteront processionnellement les églises
indiquées.
-^ 169 —
Nous accordons a ceux qui se trouvent sur mer et à ceux ijui
sont en voyage, de pouvoir gagner la même indulgence, d(*s
qu'ils seront de retour dans leurs (domiciles ou sfiont arrivés
ailleurs, dans une résidence fixe, i)0urvu qu'ils acconiplissciU les
œuvres ci-dessus indiquées et qu'ils visitent six fois l'église ca-
thédrale, ou principale, ou la paroissiale du lieu de leur domi-
cile ou de cette résidence. Quant aux réguliers de l'un eU'aulre
sexe, même à ceux qui vivent en perpétuidle clôture, comme
aussi aux autres personnes tant laïques qu'ecclésiastiques, tant
séculièi-es que régulières, soit qu'elles se trouvent en prison ou
en captivité, ou qu'elles en soient empêchées par la maladie ou
par toute autre cause, qui ne poui-ront l'aire les œuvres susdites
ou du moins quelques unes d'entre elles. Nous leur accordons et
octroyons également qu'un confesseur approuvé par l'Ordinaire
du lieu, puisse commuer ces œuvres en d'autres de piété ou les
proroger jusqu'à une autre prochaine époque, et intimer celles
que les pénitents pourront accomplir, avec pouvoir même de
dispenser de la communion les enfants qui n'ont pas encore fait
leur première communion.
En outre. Nous accordons à tous et à chacun des fidèles, tant
laïques qu'ecclésiastiques, séculiers et réguliers d'un ordre quel-
conque ou d'un institut à nommer spécialement, la permission
et la faculté de pouvoir se choisir pour confesseur un prêtre
quelconque, tant séculier que régulier, parmi ceux actuellement
approuvés ; faculté dont pourront user même les religieuses, les
novices et les autres femmes qui vivent dans les cloîtres, pourvu
que le confesseur soit approuvé pour les religieuses ; ce confes-
seur pourra, pendant le susdit espace de temps, absoudre, pour
cette fois et dans le for de la conscience seulement, ceux ou
celles qui se confesseront à lui avec l'intention de gagner le pré-
sent Jubilé, et d'accomplir toutes les œuvres nécessaires à cet effet,
des peines d'excommunication, de suspense et des autres senten-
ces ecclésiastiques, des censures portées par le droit ou par
l'homme pour quelque cause que ce soit, même de celles réser-
vées à l'Ordinaire du lieu, ou à Nous-même on au Siège Apos-
tolique, des cas réservés même cVunc manière spéciale k qui que ce
soit et au Souverain Pontife et au Siège Apostolique, même s'il
s'agit de cas qui, autrement, ne seraient pas censés compris dans
les facultés les plus amples.
— ito —
Il pourra aussi les absoudre do tous les péchés et excès, quelque
graves et éuoruies (ju'ils puissent être, même de ceux réservés,
comme Nous avons déjà dit, aux Ordinaires, à Nous et au Siège
Apostolique, après leur avoir toutefois imposé une pénitence salu-
taire et les autres choses à imposer de droit, et après avoir au-
paravant exigé l'abjuration et la rétractation des erreurs, comme
c'est de droit, s'il s'agit d'hérésie ; il pourra aussi commuer tous les
vœux, même ceux jurés et réservés au Siège Apostolique (excepté
toutefois ceux de chasteté, de religion et d'obligation qui auront
été acceptés par un tiers ou dans lesquels il s'agirait du préju-
dice d'un tiers, excepté aussi les vœux de punition qui sont appe-
lés préservatifs du péché, à moins que la commutation ne soit
jugée aussi propre que la première matière du vœu à empêcher
hi récidive) ; il pourra les commuer en d'autres œuvres pieuses
et salutaires, et quand il s'agira de pénitents même réguliers
constitués dans les saints ordres, il pourra les dispenser de l'irré-
gularité occulte, mais seulement de celle encourue pour la vio-
lation des censures, pour qu'ils puissent exercer les ordres qu'ils
ont reçus ou être promus à un ordre supérieur.
Nous n'entendons pas toutefois, pai- les présentes Lettres, dis-
penser de toute autre irrégularité provenant soit de délit, soit do
défaut, qu'elle soit publique, cachée ou connue, ni de toute autre
incapacité ou impuissance, de quelque manière qu'elle ait été
contractée ; Nous n'entendons pas non plus accorder le pouvoir
d'en dispenser, ni celui d'habiliter et de restituer à son premier
état, même dans le for de la conscience ; Notre intention est
encore de ne pas déroger aux expresses déclarations contenues
dans la Constitution du Pape Benoît XIV, Notre prédécesseur
d'heureuse mémoire, qui commence par ces mots Sacramcnlum
Pœnitenlix ; enfui, les présentes Lettres ne pourront ni ne devront
en aucune nianière favoriser ceux qui auront été nommément
excommuniés, suspendus, interdits par Nous et par le Siège
Apostolique, ou par quelque prélat ou par un juge ecclésiastique,
ou qui aui-aient été déclarés frappés d'autres sentences, ou qui
auront été dénoncés publiquement, si pendant le susdit espace
de temps ils ne donnent pas satisfaction, et ne s'accordent pas
avec les parties, dans le cas où ce serait nécessaire. Que si, au
jugement du confesseur, ils ne pouvaient donner satisfaction
— 171 —
dans le terme fixé, Nous accordons qu'ils puissent être absous
dans le lor de la conscience, mais seulement pourijn'ils puissent
gagner les indulgences du Jubilé, apiès qu'il leur aura été toute
fois enjoint de salislaii-e aussitôt qu'ils le pourront.
C'est pourquoi, au nom de la sainte obéissance, Nous ordon-
nons i-igoni'eusement et Nous connnandons, par les pié>enles
Lettres, à tous les Ordinaires, en quelque lieu qu'ils soient, et à
lenrs vicaires et officianx, et à défaut de ceux-ci, à ceux qui ont
charge d'âmes, de publier et de faire publier les présentes Let-
tres ou leur copie dès qu'ils les auront n^nies, dans leurs églises,
diocèses, provinces, cités, villes, terres et villages, et de faire
connaître aux populations, convenablement préparées par la
prédication de la parole de Dieu, autant que ce sera possible,
l'église ou les églises à visitei'.
Nonobstant les constitutions et les ordonnances apostoliciues,
en particulier celles par lesquelles le pouvoir d'absoudre dans
certains cas alors exprimés est tellement réservé au Pontife Ro-
main que les concessions semblables on différentes d'indulgences
et de pouvoirs de ce genre, à moins qu'il n'y soil fait expresse
meution ou qu'il n'y soit spécialement dérogé, ne penvent servir
à personne ; nonobstant anssi la règle de ne pas accorder des
indulgences ad instar ; nonobstant les statuts de tons les ordres
et congrégations ou instituts même fortifiés par serment, par la
confirmation apostolique ou de toute antre manière ; et nonobs-
tant (Mifin les coutumes, les privilèges et les Lettres apostoliiiues
concédés, approuvés et renouvelés à ces mêmes ordres, congré-
gations et instituts.
A l'effet du susdit Jubilé, Nous dérogeons cette fois spéciale-
ment, nommément et expressément à toutes et à chacune de ces
choses, même s'il était nécessaire de faire d'elles et de leurs
teneurs une spéciale, spécifique, expresse et individuelle men-
tion, non toutefois par des clauses générales aboutissant au même
résultat, ou s'il fallait les exprimei- tout auircment, on conserver
à cet effet une autre forme piécise quelconque ; considérant
lenrs tenenrs suffisamment exprimées par les présentes et regar-
dant comme observée la forme qni s'y trouve prescrite ;*de
même Nous dérogeons à tontes les autres choses contraires._ Pour
— m —
que toutefois Nos présentes Lettres, qui ne peuvent être portées
dans chaque endroit, parviennent plus facilement à la connais-
sance de tous, dans tons les lieux et chez tous les peuples. Nous
voulons qu'on accorde à leurs copies ou aux exemplaires même
imprimés, signés de la main de quelque notaire public, et munis
du sceau d'une personne constituée en dignité ecclésiastique, la
même foi qu'on accorderait aux présentes, si elles étaient exhi-
bées ou montrées.
Donné à Rome, près Saint- Pierre, sous l'anneau du pêcheur,
le 15 du mois de février de l'an mil huit cent soixanle-dix-neuf,
la première année de Notre Pontificat.
L. Gard. Nina.
INSTRUCTIO
Ad cleruni Qucbecensem circa jubileum anni 1879.
I. Parochi.
1. Optât Summus Pontifex ut populi eliam Verhi Dei prœdica-
tione^ quoad fleri possit^ rile prxparenlur et doceantur conditiones
implendas.
2. Fiant igitur, quantum possibile erit, in singulis parochiis
spiritualia exercitia trium saltem dierum. Permiltimus ut in
dictis diebus exponatur Sanctissimum Sacramentum semel in
die, hora convenienti et detur benedictio.
II. Qum POSSINT CONFESSARII.
Quilibet sacerdos approbatus in hac diœcesi, potest in tota
diœcesi, semel tantum unumquemque pœnitentem et in foro
conscientiœ lantum. in favorem fidelium qui ad sacrum tribunal
accedunt cum serio et sincero proposito lucrandi jubileum, et
reliqua ad id hicrandum necessaria opora adiraplendi, exercere
sequentes facultates, imposita salutari pœnitentia et injunctisde
jure injungendis ;
— 173 —
1. Absolvere ab omnibus excoinmunicationibus, suspensioni-
bus et aliis ecciesiasticis seiileiiliis et ctiisuris, a jure vel ab
homine quavis de causa lalis seu inflictis, eliaiii lucoruu» Unli-
iiariis et Summo Poiilifici seu Sedi Aposlolicic, eliam spcciali
modo reservatis. (Videantur exceptiones infra.)
2. Absolvere ab omnibus peccalis etiani Ordiuariis ac Sunnuo
Pontifici et Sedi Apostolicae reservatis, et, si de ha'resi agalur
abjuratis prius et retractatis erroribus. [Videantur exceptiones
infra.)
3. Commutare iu alla pia et salutaria opéra, volaqux'cumque
eliam jurata ac Sedi Apostolicœ reservata, exceplis votis 1" casti-
talis perpetUcB ; 2° religionis ; 3" obligationis qua- a tertio ac-
ceptata fuerint ; 4" iis in quibus agatur de picujudicio lerlii ;
5o pœnalibus qua3 praeservativa a peccato nuncupanlnr, nisi
commutatio fiât in aliud opus quod judicetur fulurum non
minus a peccato praeservativum.
4. Dispensare, in casibus occultis tantum, cum clericis in
sacris ordinibus constitutis, qui, ob violatam aliquamcensuram,
privati fuissent exercitio ordinis suscepti, vel facultale ascen-
dendi ad ordinem superiorem.
5. Commutare in alia pietatis opéra (v. g. in audilionem missœ,
viam crucis, rosarium, jejunium, eleemosynam...), vel in aliud
proximum tempus prorogare, eaque injungere quae ipsi pœni-
tentes effîcere poterunt, unum vel plura ex operibus injunctis
pro jubileo lucrando, in favorem pœnitenliuni in carcere aut
captivitate existentium, vel aliqua corporis inûrmitate seu alio
quocumque impedimento detentorum.
6. Dispensare super communione cum pueris qui nonduni ad
primam communionem admissi fuerint. Non est necessarium
ut aliud opus loco communionis injungatur his pueris.
III. QuiD NON POSSINT CONFESSARU.
1. Dispensare super quacumque alia irregularitate, vel de-
feetu, vel incapacitate, vel inhabilitate, praeter illam de qua
supra iu 4.
2. Absolvere complicem in turpi.
— 174 —
3. Absolvorp oum qui oomplicem in Inrpi absolvit.
4. Absolvere eum qui caliimniose accusavil sacerdolem de
sollicilationo in ronrpssione.
5. Absolvt'i-e pœniLentes qiios noverint fuisse soUicitalos in
confessione el qui renuerint dennntiare, juxta buUam Benodicti
XIV « Sacrtimrnlnm Pcunilcntix. »
(). Absolvere eos qui a Summo Pontifice et Apostolica Sede,
vel ab aliquo Prtelato, seu judiceecclesiastico nominatim excom-
municali, suspcnsi, interdicli, seu alias in sententias et censuras
incidisse dociarati, vel publiée denunliali iuerint, nisi intra
tempus jubilei salisfecerint, et cum partibus, ubi opus fueril,
concordaverint. Si tamen intra prœfmitum tempus, judicio con-
fessarii, satisl'acere non potuerint, absolvi poterunt in foro con-
scientise ad efFeetum dumtaxat assequendi indulgenlias jubilei,
injuncta obligatione satisfaciendi statim ac poterunt.
7. Dare absolutionem a reservatis vel commutationem votorum,
aut dispensationem irregularitatis, illi qui jani a se vel ab alio
absolutus virtuLe l'acullatum hujus jubilei, in eadem reciderit.
IV. Diverse declaratîones.
1. Ad lucrandum jubileum requiritur confessio et communio
distincta a confessione annuali et communione paschali : nec
sufficit quod quis confessorem adeat duabus vicibus in ordine ad
unicam absolutionem.
2. Quando eadem ecclesia est pluries visitanda, necesse est
egredi ab ecclesia sallem ad momentum.
3. Indultum pro naviganlibus et iter facientibus qui impe-
diuntiir quominus currente tempore jubilei opéra injuncta
exequi valeanl, extenditur etiam ultra hoc tempus.
•4. Qui couditiones prescriptas adimplet in aliéna diœcesi, ubi
non habet domicilium, lucratur jubileum si observet ordina-
tiones Ordinarii loci ubimoratur. Item qui partem conditionum
adimplet in una diœcesi et alias in alia.
5. Potest fidelis jubilei indulgentiam cumulative pro se et
defunctis lucrari.
— 175 —
6. Fidèles in processionibus extra jaiuias ecclesire aiit oralorii
ob illius angnstiam rémanentes, et cum aliis oranles, nniuii
corpus moraliter elTormant, ac proinde visitalioni pio hicrando
jubileo salisl'aciunt.
(Acla S. Sedis, vol. VIII, pag. -200, 359, 485, 487 et 554.)
Quebeci, die décima martii 1879.
f E.-A., Archpus Quebecen.
(No 85)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
AU SUJET DU JUBILÉ
Archevêché de Québec,
9 Avril 1879.
Monsieur,
Je viens de trouver dans un journal religieux publié à Rome,
une réponse de la Sacrée Pénitencerie en date du 26 février, que
je m'empresse de vous communiquer. En voici le texte traduit
fidèlement de l'italien.
« Le jeûne prescrit pour gagner le jubilé de 1879, peut être
accompli même pendant le carême, pourvu que ce soit en dehors
des jours exceptés dans les lettres apostoliques et que l'on ne
fasâe usage que d'alimenls de mairjre strict^ avec défense pour ce
qui regarde la qualité des aliments, de faire usage detnnf induit
ou privilège, et même de la bulle dite Cruciata. »
« Le jubilé, quant à l'indulgence plénière, peut être gagné deux
ou plusieurs fois, pourvu que l'on fasse deux ou plusieurs fois
— 176 —
toutes les œuvres prescrites. Mais quant aux faveurs attachées
au jubilé pour l'absolution des censures et cas réservés et pour
les conmiutalions et dispenses, elles n'ont lieu qu'une seule
fois. »
(^ue faut-il entendre par alimeiUs de maigre strict? Cela exclut
toute viande, toute graisse, les œufs et les laitages, c'est-à-dire,
non seulement le beurre (îI le fromage, mais aussi le lait dans
son état liquide, tout aliment dans lequel entrent les œufs ou les
laitages.
Dans notre pays cette abstinence stricte est à la vérité plus
difficile qu'en Italie ; cependant comme elle est prescrite seule-
ment pour un jour, il est à espérer que les lidèles s'y conforme-
ront exactement afin de ne pas se priver de la faveur du jubilé.
Du reste, là où ce serait trop difficile ou impossible, les con-
fesseurs peuvent commuer cette circonstance du jeûne en une
autre œuvre, comme toute autre œuvre prescrite. Cette com-
mutation ne peut se faire que par le confesseur, dans chaque cas
en particulier, et au tribunal de la pénitence.
Ceux qui ont déjà observé le jeûne avec l'abstinence telle
qu'entendue dans le pays, doivent jeûner de nouveau en obser-
vant ce qui est prescrit ci-dessus.
Ceux qui ont fait le jeûne, avec commutation de l'abstinence,
ou qui ouL obtenu commutation du jeûne lui-même, ne sont pas
tenus de jeûner de nouveau ou de faire commuer de nouveau le
jeûne ou l'abstinence.
Agréez, Monsieur le Curé, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
— 177 —
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archevêché de gtÉBEc
1 10 avril 187U. '
1. Jubilé prolongé jusqu'à la fin d'août.
II. Offices nouveaux accordés à la Province.
III. Retraites.
IV. Divers avis déjà donnés dans la circulaire No 76.
V. Formule de consécration au Sacré-Cœur.
Monsieur,
I-
Une lettre du cardinal Siméoni, en date du G mars, m'inforn'o
que le temps pour gagner l'indulgence du juLilé est prolon.-^
jusqu'à la fin du mois d'août, pour tons les fidèles qui demeu
]-ent en dehors de l'Europe.
II
Sur la demande des Pères du si.vième concile de Québec, le
Saint-Père nous a accordé, le 30 janvier IM79, plusieurs nouveaux
offices qui commenceront à être d'obligation dans l'O/Wode IH80.
Tous ces offices sont doubles, excepté ceux qui sont marqués
autrement dans la liste qui suit.
5 février, les SS. Martyrs du Japon ; Il février, Sainte Gene-
viève, vierge ; 12 février. Saint Ildefonse, confesseur-pontife ;
26 février, Sainte Marguerite de Gortone, non-vierge, semidou-
ble ; 23 mars. Saint Thuribe, confesseur-pontife ; 1 1 mai. Saint
François de Hieronymo, confesseur non pontife ; 15 mai. Saint
Isidore, laboureur, confesseur non pontife ; 5 juillet, Saint
12
— 178 -
Michel des Saints, confesseur non pontife ; 9 jnillet, Saint Zenon
et compagnons, martyrs; Il août, Sainte Philomène, vierge et
martyre ; 0 septembre, le Bienheureux PieireClaver, confesseur
non imntife ; 23 octobre, le Très Saint Rédempteur, double-
majeur ; r, novembre, Saint Léonard de Poi't-Maurice, confes-
seur non pontife ; 10 décembre, la Translation de la Sainte
Maison de Loretle, double-majeur.
Par un induit de même date, 1» ont été élevés au rite double
les ofiices suivants : 18 février. Saint Siméon, évêque et martyr ;
1 octobre. Saint Rémi, confesseur-pontife ; 21 octobre, Sainte
Ursule et ses compagnes, vierges-martyres, avec office propre ;
20 permission a été donnée de transféi-er au premier jour libre,
en cas d'empêchement, les sept ofiices de la Passion qui se réci-
tent entre la septuagésime et Pâques, pourvu que le renvoi n'ait
pas lieu après le carême, et l'office de la Sainte-Famille, quand
il ue peut se célébrer le second dimanche après Pâques.
III
La :etraite de Messieurs les Curés s'ouvrira au Séminaire,
mardi le 26 août prochain au soir, pour se terminer mardi le 2
septembre au matin. Celle de Messieurs les Vicaires et autres
prêtres obligés à l'examen annuel s'ouvrira à l'Archevêché,
mardi le 9 septembre au soir, pour se terminer mardi le 16 sep-
tembre au matin. Les permissions et recommandations données
l'année dernière, dans la circulaire N» 76, sont encore en vi-
gueur. Le tableau des paroisses qui s'y trouve vaut aussi pour
cette année, excepté l" pour les paroisses du diocèse de Chicou-
timi ; 2o pour Saint-Léon de Standon qui est adjoint à Saint-
Edouard et Saint-Malachie.
IV
La même circulaire N» 76 renferme divers avis que vous êtes
prié de lire attentivement et de mettre en pratique, concer-
nant 1" la Propagation de la foi ; 2° le rapport annuel siir les
paroisses ; 3" la confession des enfants ; 4° les avis à donner
concernant les insectes qui dévorent les patates.
— 17H
Dans la circulaire No 83 je vous ai lait connaître les indul-
gences attachées à la formule corrigée de consécration au Sacré-
Cœur, qui se lit au prune le dimanche après l'oclave de la rr-ie-
Dieu. J'en ai fait imprimer des copies sur une pelit<' feuille,
qui se vend SI le mille, chez P.-G. Delisle, imprimeur, ou au
secrétariat. Ce serait une excellente chose que de la répandre
dans les familles par le moyen des enfants des écoles et du calé-
chisme.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère allache-
ment.
f E.-A., Arch. de Québec.
(No 87)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archevêché de québec,
"( 29 septembre 1879.
I. Quête en faveur des paroissiens d'Hébertville <t de Saint-Jérrtme.
ir. Explication sur la juridiction.
III. Doubles des mandements et circulaires à envoyer.
IV. Obligations des curés qui ont deux paroisses, concernant la messe pro populo.
V. Statistique des décès abolie jusqu'à nouvel ordre.
VI. Explications au sujet de l'exaraen des jeunes prêtres.
Monsieur,
Le premier septembre dernier, la grêle a fait de terribles ra-
vages dans les paroisses d'Hébertville et de Saint-Jérôme du
Saguenay. En quelques minutes, deux cents familles ont eu la
— 180 —
clouleui- de voir anéantir complètement la récolte sur laquelle
elles comptaient pour vivre durant l'hiver et ensemencer leurs
champs au printemps. C'est une bien rude épreuve pour ces
pauvies colons qui se relevaient à peine des pertes causées par
l'immense et désastreux incendie de 1870. A celte époque, toute
la population de cette province se fit un devoir de charité et de
patriotisme de venir à leur secours ; aujourd'hui, quoique le
désastre soit beaucoup plus restreint, il n'en est pas moins réel.
C'est pourquoi j'ai pensé que les fidèles de l'archidiocèse de
Québec aimeraient à donner de l'aide à tant de familles que les
ressources locales seraient impuissantes à soulager; J'invite
donc Messieurs les curés à faire faire dans leurs églises, aussitôt
que possible, une quête spéciale qu'ils auront soin d'annoncer
d'avance, et de transmettre ensuite au secrétariat. Ils pourront
rappeler à leurs paroissiens ces belles paroles du saint homme
Tobie à son fils (Chap. V, 7...) : Faites V aumône de votre bien et
ne détournez pas votre visage du pauvre ; car alors le Seigneur ne
détournera point non plus son visage de dessus vous. Soyez chari-
table selon que vous le pourrez. Si vous avez beaucoup., donnez
beaucoup : si vous avez peu, donnez de bon cœur selon ce peu. Vous
amasserez ainsi un grand trésor et une grande récompense pour le
jour de la nécessité ; parce que l'aumône délivre de tout péché et de
la mort : elle ne laissera point famé tomber dans les ténèbres. L'au-
mône sera le sujet d'une grande confiance devant Dieu pour tous
ceux qui l'auront faite.
II
Pour obvier à tout malentendu au sujet de la juridiction, je
déclare, h que quand j'autorise un curé à inviter à confesser ou
à prèclier dans sa paroisse, les prêtres approuvés dans l'archidio-
cèse ou dans un autre diocèse, mon intention est d'entendre par
cette expression seulement les prêtres ayant actuellement juridic-
tion : 2o que, d'après la discipline de la province, un prêtre ne
peut confesser un autre prêtre ou un ecclésiastique au moins
tonsuré, que dans le cas où il a lui-même juridiction quelque
part dans le diocèse où se fait la conlession.
— 181 —
III
Ceux qui ont en mains des doubles des maiidemenls cl circu-
laires sont priés de les envoyer à l'archevèrhe jmur aider à com-
pléter des collections.
rv
Le 9 mai 1874, la Sacrée Congrégation du Concile a donné une
décision que je crois devoir reproduire ici.
Ulrum parochus duas habens parochias, quiob rationahilem
causam non potuit die dominica vel festo secundara missam
celebrare, teneatur per hebdomadam applicare missam pro popu-
lo sua^ secundœ parochias; vel ulrum sufficiat ul unicammissma
quam die dominica vel festo célébrât, applicet pro populo dua-
rum suarum parochiarnm ? R. A/firmalivc ail primam parlrm,
négative ad secundam (Acta S. Sedis, vol. VIII, p. 33.).
D'après diverses décisions rapportées à cette occasion, 1" si le
ciiré est autorisé à biner, il doit appliquer lui-même les deu.x
messes ; 2o s'il a un vicaire, il doit faire appliquer la messe de
ce vicaire à l'une des paroisses ; 3^' s'il ne peut faire autrement,
il applique la messe pour une des paroisses dans le cours de la
semaine.
Dans ma circulaire N" 44 (31 mai 1875i, j'ai déjà ivipporle
diverses réponses sur ce même sujet, mais qui ne compretUicut
pas le cas où il n'y a qu'une seule messe pour deux paroisses.
Il est bon de remarquer qu'il s'agit de ^Hvois^es ranoniqwmrnt
érigées. Les prêtres, même résidents, chargés d'un lerriloire
délimité, mais non érigé en paroisse canonique, ne sont pas tenus
en justice de célébrer pro populo ; mais il convient que par rhnrité
ils le fassent... dccet ex charitatc. (Cire. N" 44.)
V
Une lettre du Département de l'Agriculture et des Travaux
publics, en date du 26 août 1879, m'a informé que l'acte 49 Vicl.,
— 182 —
#
ch. 20, concernatit la statistique des causes de décès, dont il a
été question dans ma circulaire N** 61, ne sera pas mis en force
jusqu'à nouvel ordre.
VI
Les sermons à faire pour IHHO, par les jeunes prêtres obligés à
l'examen par le décret XIII de notre premier concile, auront
pour sujets : 1" le mystère de l'Incarnation ; 2» le jeûne du
carême, son obligation et la manière de l'observer.
Chaque prêtre, après sa sortie du Grand Séminaire, doit subir
quatre examens annuels, et comme il se présente diverses diffi-
cultés dans l'interprétation de cette règle, voici ce que je statue
pour tous ceux qui ont été ordonnés depuis le l^"" mars 1876.
1° Les prêtres ordonnés entre le l^r septembre et le 1er janvier
seront tenus de subir leur premier examen au mois de septembre
de l'année suivante ;
2° Ceux ordonnés entre le premierjanvier et le premier septem-
bre subiront leur premier examen au mois de septembre de l'an-
née suivante ;
3" L'examen que subissent au Grand Séminaire les prêtres
ordonnés vers la fin du troisième terme, étant un examen de
l'année scolaire, ne doit pas être compté parmi les quatre ordon-
nés par le premier concile.
4» Ceux qui, pour de graves raisons, auraient été exemptés par
l'Archevêque de subir un examen, devront le reprendre dans
leur cinquième ou sixième année, suivant les circonstances.
Agréez, Monsieur, l'assurance de mon sincère attachement,
■\ E.-A., Arch. de Québec.
— 183 —
(N° 88)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché dk ouéhec,
l(J novembre 187*J.
I. La bulle ^-Eterni Patrie du 4 août 1879 sur la philosophie chrétirniio.
IL Indulgence du 25o anniversaire du dogme de l'Immaculée Conception.
III. Indulgences et privilèges de la Propagation de la Foi. — .\postolnt de la prière.
rV. L'œuvre des tabernacles.
V. Tableau généalogique à donner en demandant des dispenses.
Monsieur,
I
Le 4 août dernier, Notre Sainl-Père le Pape Léon XUl a publie
une admirable encyclique que vous avez pu lire que^jnes semai
nés [tins tard dans les journaux. L'objet de celte encyclique <'sl
d'e.xhorter les évèques et le clergé en général à étudier, à propa-
ger, et à défendre les saines doctrines de l'Église, en suivant aulanl
que possible la méthode et les enseignements de Saint Thomas, j-i
justement appelé l'ange de l'école. Les professeurs de nos hautes
maisons d'éducation ne manqueront pas, j'en suis convaincu, dese
conformer aux intentions d'un Pontife qui a su conquérir en peu
de temps l'admiration el la conûance universelles. Les pasteurs
des âmes redoubleront de zèle pour consacrer à l'élude des
sciences sacrées tout le temps que leur laissent les fonctions dti
ministère, pour donner à leurs instructions, soit en chaire, soil
au catéchisme, toute la clarté et Texactitude possibles, fl enfin
pour veiller avec soin sur les écoles où l'enfafice se prépare au.x
luttes de l'âge mùr.
— 184
II
Le 8 décembre prochain stMa le vingt-cinquième anniversaire
do la proclamation du dogme de l'Immacnlée Conception de la
Bienheureuse Vierge Mai-ie, Le digne successeur de Pie IX,
désirant, que cette fête soit célébrée avec plus de piété qu'à
l'ordinaire, a accordé, pour cette année, le 20 septembre dernier,
une indulgence plénière qui pourra être gagnée une fois le jour
de la l'ète ou un des jours de l'octave, aux conditions ordinaires
de la confession, de la communion et d'une prière aux intentions
du Souverain Pontife dans une église ou chapelle publique.
Cette indulgence est applicable aux âmes du purgatoire.
Messieurs les Curés voudront bien annoncer celte indulgence
dès le premier dimanche de l'avenl et exhorter les fidèles à louer
Notre-Seignour du grand privilège accordé à sa sainte mère, et
à prier cette Vierge Immaculée de nous accorder la grâce d'imi-
ter sa fidèle correspondance à tous les desseins de Dieu. Nous
demanderons aussi la cessation des maux que souffrent en ce
moment la sainte Eglise et son aiigusie chef.
Dans les églises et chapelles où il y a déjà une indulgence
plénière attachée à cette fête, les fidèles pourront les gagner
toutes deux en visitant deux fois l'église ou chapelle publique,
et en y renouvelant les prières aux intentions du Souverain
Pontife. Une seule confession et une seule communion suffisent.
iir
Je suis heureux de pouvoir vous annoncer que par un induit
du 17 octobre 1879, l'association delà Propagation de la foi, telle
qu'établie dans ce diocèse, jouit des mêmes privilèges et indul-
gences que cette association telli^ qu'établie en France.
Je profite de la circonstance pour vous inviter à encourager
cette œuvre si importante et si capable d'attirer les bénédictions
de Dieu sur les associés.
Je recommande aussi VApostolat de la prière ; il faut l'établir
là où il ne l'est pas encore ; il faut le faire fleurir de plus en plus
là où il existe déjà ( FoiV /''n?fl»r/cm^?î/ iV" 63 et la circulaire N° 64).
— 185 —
IV
L'œuvre des tabernacles, dont le ('entri' rsl ;iii Oouvonl de la
Congrégation de Notre-Dame de Montréal, a pour but de venir
en aide aux églises et aux missions panvres, en It-nr iiroeuranl
des vases sacrés, du linge, des ornements, etc., suivant les res-
sources de Tassocialion. J'invite tontes les paroisses et missions
du diocèse à s'y faire inscrire II suflil [)0ur cela d'envoyer
chaque année une contribution de SIO, en retour de laquelle les
paroisses et missions les plus nécessiteuses recevront des vases
sacrés, du linge, des ornements, etc., pour un montant au moins
égal, sinon plus considérable, et les autres au moins quelque
souvenir de l'œuvre.
Les personnes qui veulent être associées et avoir part aux
mérites de l'œuvre, se font inscrire et payeiii une contribution
annuelle de 80. ôO. On voit par le hulbîlin de IH78, que l'associa
tion a distribué pour une valeui'de S;{2I"2.55 à 8"2 paroisses ap[>ar-
tenant à 17 diocèses différents du Canada et des Étals-Unis. Os
chiffres prouvent clairement combien le zèle des associées et
zélatrices de l'œuvre a su multiplier la vai(uir des contributions
annuelles par le travail des associées, (jui se réunissent deux fois
par mois pour confectionner les ornements. ..elc , et solliciter des
aumônes.
V
A compter de la réception de la présente, toute demande de
dispense de consanguinité ou d'affinité devra être accompagnée
d'un tableau généalogique qui en fasse connaître les sources el
le degré. Il arrive trop souvent que faute de celle précaution, il
y ait des erreurs graves dans la supputation des degrés.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère attache-
ment.
-j- E.-A.. Arch. de Québec.
— 186 —
(No 89)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archevêché de Québec,
I 10 Décembre 1879.
I. Cinquantième anniversaire de l'ordination de Monseigneur Ca/.eau.
II. Ouvrage sur la •' Discipline du diocèse de Québec " annoncé.
Monsieur,
I
Le 3 janvier prochain sera le cinquantième anniversaire de
l'ordinalioa sacerdotale de Monseigneui- Cazean ; mais comme ce
jour est un samedi, la célébration en a été remise au jeudi sui-
vant, 8 janvier ; elle aura lieu à la Basilique, où la messe se
chantera à 9^ heures. Les membres du clergé de l'archidiocèse
sont tous invités à venir y rendre grâces à Dieu et à implorer sa
bénédiction sur ce digne Prélat dont la carrière ecclésiastique,
depuis cinquante-quatre ans, a été consacrée tout entière au
service du diocèse de Québec. Ceux qui ont des connaissances
dans la ville ou dans les environs, feront bien de s'assurer un
logement pour cette occasion, parce que l'afQuence des évoques
et des prêtres étrangers, qui sont attendus, ne permettra guèiu
de compter sur l'archevêché et sur le séminaire. Vous êtes prié
d'apporter un sui-plis avec vous pour la môme i-aison ; il sera
bon d'y mettre une marque pour le retrouver facilement.
II
Dans ma circulaire (N^ 81) du 7 novembre 1878, je vous an-
nonçais que je préparais un résumé des ordonnances épiscopales
et conciliaires en force dans l'archidiocèse. Ce long travail,
souvent interrompu par les mille aiï'aires de chaque jour, est
terminé et imprimé sous le litre de » Discipline du diocèse de
— 187 —
Québec. » C'est un volume de 252 pages, de même formai et de
même caractère que l'Appendice au Rituel. Il sera en vente lo
17 décembre, et relié coûtera la somme de Sl.50. F*our rendre
l'ouvrage plus complet et plus utile, j'ai quekniefois cité des lois
générales de l'Église, des articles de notre code civil, l'opinion
de certains théologiens,, qui ont rapport à des points de noire
discipline. J'ai aussi prolité de l'occasion pour faire quelques
changements, que l'on reconnaîtra facilement parce qu'ils sont
signés. Le plus important est celui qui concerne la juridiction
des curés et des vicaires dans les paroisses voisines, que j'ai dé-
finie d'une manière à la fois plus large et plus claire. En repro-
dnisant dans les deu.v langues le mandement (N» 55) sur les
•devoirs des électeurs pendant les élections, j'ai levé la défense
qui avait été faite de commenter ce document, tout (mi mainte
nant les limites tracées par nos conciles et par la circulaire et
la pastorale collectives du 11 octobre 1877. L'e.xlrait suivant de
la préface fera connaître mes intentions à ce sujet : « Notre in-
tention est que ces modifications deviennent obligatoires dans ce
diocèse à commencer du h""" octobre 1880 ; nous permettons
toutefois à chacun de s'y conformer avant celte époque, s'il
l'aime mieu.x ; cette permission comprend même les règlements
que l'on trouvera au mot Jui-idiclion. »
Qnoiqut- cet ouvrage soit destiné principalement au diocèse de
Québec, il pent être utile dans toute la Pi'ovince, parce que le
plus souvent les autorités citées y font loi. La plnparl même
des ordounanc<'s proprement diocésaines ne sont que l'e.xiilica-
tion ou rapplicatiou de règles en vigueur dans la Provino' »mi-
lière.
.le me suis attaché à ce qu'une e.xpérience de neuf années m'a
monli-e comme étant d"nne utilité plus pratique et plus fréquente ;
j'ai pu donner quelquefois troi» ou trop peu sur certaines
matières, je prie le lecteur de me tenir compte de ma bonne
volonté.
Veuillez agréer. Monsieur, l'assurance de mon sincère alla-
chement..
f E.-A., Arch. de Québec.
— 188 —
(No 90)
r.[R.:ULAIRE AU CLERGÉ
f Archevêché de québec,
l 19 mars 1S80.
I. Apostolat de la prière.
II. Visite pastorale de 1880.
m. Réforme du petit catéchisme.
IV. Induit sur la messe à dire par un curé chargé de plusieurs paroisses oanonique-
ment érigées.
V. Hrochure contre l'intempérance, recommandée.
Monsieur,
L'Apostolat de la prière est généralement établi dans Tarchi-
diocèse de Québec, les paroisses qui ne sont pas encore agrégées
ne larderont pas à jouir de cet avantage. Mais les fruits que
doit produire cette œuvre féconde seront sans aucun doute pro-
portionnés au zèle du directeur. Il est donc de mon devoir
d'exciter ce zèle et de le fortifier. C'est ce que je me propose en
communiquant quelques renseignements utiles et môme néces-
saires aux directeurs.
Pour stimuler notre zèle et nous encourager à établir l'Apos-
tolat, ou à le soutenir et à le développer dans les lieux où il est
déjà établi, ne suffit-il pas de nous rappeler l'estime et l'amour
que les Souverains Pontifes Pie IX et Léon XIII lui ont témoi-
gné et les progrès prodigieux qu'il a faits sous leur protection
aussi efTicaoe que bienveillante ? Personne n'ignore les faveurs
dont Pie IX a comblé l'Apostolat; t'est lui qui l'a enrichi k
perpétuité de nombreuses indulgences ; c'est sous son pontificat,
en 1866, que cette œuvre reçut enfin son organisation définitive,
lorsque ses statuts furent approuvés par la Sacrée Congrégation
des évèques et des réguliers.
— 189 —
Quant ù Sa Sainteté le Pape Leuii \lli, ecouluiis-le déclaraui
kii-inème, avec une tendre etl'usiuii, les sentinieiils qu'il enliv-
tient pour l'Apostolat, à cinq cents associes venus des divers
diocèses d'Italie et réunis en sa présence, dans hi salle du Con-
sistoire, le 23 novembre dernier.
« Nous aimons aussi, dit-il, à rappeler de chers souvenirs, elà
vous manifester de douces espérances sur cet Apostolat et sur la
dévotion au Sacré-Cœur, qui lui est unie.
« Oui, il nous est doux de rappeler, à la plus grande gloire de
Dieu, que, dès le moment où la Providence voulut commettre à
nos soins le gouvernement d'une partie du ti'oupeau dt- Jésus-
Christ, nous estimâmes qu'il était du devoir de nuire uiinislére
pastoral de procurer aux fidèles les moyens les plus ellicaces de
salut ; parmi lesquels excelle sans aucun doute la dévotion au
Sacre-Cœur de Jésus. Nous résolûmes donc, et nous établîmes
par un décret spécial que la pieuse Union de l'Apostolat de la
prière serait fondée à Pérouse ; Nous en nommâmes le direc-
teur, et Nous recommandâmes vivement cette institution au zèle
des curés, pour qu'elle fût propagée parmi les fidèles conhés à
leurs soins. Plus tard, la divine Bonté nous accorda de consa-
crer en grande pompe et avec une préparation convenable, la ville
et tout le diocèse de Pérouse au Sacré-Cœur. Maintenant encore
notre âme tressaille en se rappelant avec quel élan de piété, de
dévotion et d'amour, les fidèles répondirent à notre appel ardent,
et quels fruits abondants de salut en furent alors recueillis.
Aussi, nne fois que nous avons été placé sur la chaire de Saint
Pierre, Nous n'avons pu faire moins que de promouvoir dans
toute l'Église la dévotion an divin Cœur, et Nous avons été heu-
reux de profiter d'une occasion récente, qui Nous a été offerte,
de favoriser l'accroissement de votre œuvre, en en approuvant les
Statuts.
« Et maintenant Nous désirons de toute l'ardeur de notre âme
que la dévotion sincère au Sacré-Cœur de Jésus se propage et se
répande amplement sur toute la terre. Nous savons en effet
combien elle est salutaire et profitable pour les âmes, et Nous
avons la douce certitude que de grands biens émaneront de ce
divin Cœur pour remédier d'une manière efficace aux maux qui
affligent le monde. «
— 190 —
Les Staliits approuvés par Luon Xill (^onfirmeiiL dans sa sub-
stance t'I perfecLiouuenl eu (juel(|ues points la première organi-
sation ; comnir ils ne se trouvent pas dans les Petits Manuels
ini[)riinés avant cette année, je crois utile de les reproduire ici,
afin .jiic les Directeurs puissent les étudier plus facilement.
STATUTS DE [/aPOSTOLAT DE LA PRIÈRE, LIC.UE DU COEUR DE JÉSUS,
APPlUtllVÉS ET CONFUniÉS PAR UN DÉCRET DE NOTRE
SAINT- PÈRE LE PAPE LÉON XUI.
Art. l. L'Apostolat de la Prière est une OEuvre pie, dont les
membres s'eilorcent de développer en eux-mêmes et dans les
autres le zèle pour la prière, selon les désirs et à l'exemple du
très Sacré Cœur de Jésus, toujours vivant pour intercéder en
notre faveur.
Art. 2. Pour atteindre le but de cette OEuvre, on emploiera
avec grand avantage, non seulement des prières vocales et men-
tales, mais encore toute sorte de bonnes œuvres, soit de piété,
soit de miséricorde ; la fréquente réception des sacrements,
l'exacte observation des commandements de Dieu et de l'Église;
et enfin tout ce qui peut contribuer efficacement à la piété chré-
tienne, à la gloire de Dieu et au salut des âmes.
Art. 3. Tous les fidèles de l'un et de l'autre sexe peuvent, en
se conformant aux Constitutions ou Décrets du Siège Apostoli-
que, s'enrôler dans cette sainte OEuvre, et jouir des grâces spiri-
tuelles et indulgences que le même Siège Apostolique a daigné
lui accorder.
Art. 4. Pour gagner les indulgences accordées à l'Apostolat
de la Prière, les Associés doivent ajouter à leur prière du matin,
qu'ils auront soin de ne pas omettre, l'offrande des prières, des
œuvres et des souffrances du jour présent, aux intentions pour
lesquelles Jésus-Christ Notre Seigneur s'offre lui-même dans le
sacrifice de l'autel. Il leur est, déplus, recommandé d'offrir, cha-
que jour, une dizaine du Rosaire pour la conservation du Sou-
verain Pontife et pour les besoins de l'Église, qu'on leur signale
au commencement de chaque mois.
— 191 —
Art. 5. Ceux d'entre les fidèles eurùlés dans la saint.' l.i^in-qui
l'ont spécialement profession de piété et d'un zèle ardrnt pour
les âmes, et qui, pour cela même, portent le uoni df Zélateurs
ou de Zélatrices, doivent s'ellorcer, par tous les moyens possi-
bles, de promouvoir chaque jour davantaf,'e la •,'loire divine, le
saint des âmes et le culte du très saint Cœur de Jésus, ainsi que
les autres dévotions approuvées par l'Église, selon les pouvoirs
à eux accordés par les supérieurs : ils devront donc se réunir
en Conseils, ù des époques déterminées, afin de prendre timli's
les mesures qui leur paraîtront ojjportunes.
Art. G. L'OËuvre de l'Apostolat de la Prière a un Din-i leur
général, qui est nommé pai- le Supérieur général de la Compa-
gnie de Jésus, sauf l'approbation préalable donnée ;\ cha(|ue
élection par le Saint-Siège, et sauf la dépendance à garder vis-à-
vis de l'Ordinaire du lieu où se trouve ce Directeur.
Art. 7. Le Directeur général peut, dans les diverses contrées
et diocèses, instituer des Directeurs centraux, du consentement
des Ordinaires respectifs, dont la juridiction doit être entière-
ment sauvegardée, soit par rapport aux centres établis, ou à
établir, soit par rapport aux fidèles de leurs diocèses déjà inscrits
on à insci'ire, suivant la foi'me des saints Canons et des Consti-
tutions Apostoliques.
Art. 8. Les Directeurs ceuti'aux doivent, chaque année, infor-
mer le Directeur général des lieux où ils auront établi des cen-
tres, et lui transmettre les noms des Associés inscrits, afin (ju'on
puisse les transcrire dans le catalogue de l'Cduvre. {a)
DÉCRET.
Noire Saint-Père le Pape Léon XIII^ dans l'audience reçue par le
soussigné Seigneur Secrétaire de la Sacrée Congrégation des Evéques
et Réguliers^ à la date du 24 mai 1879, après avoir entendu Texposé
de chacun des articles, a approuvé et confirmé, comme il approuve
et confirme par la teneur du présent décret, les Statuts cités plus
haut, suivant qu'ils sont contenus dans cette copie, dont Vautographf
se conserve aux archives de la même Congrégation, sauf toujours la
(a) Dispense de cette obligation a été accordée pour le Canada.
— 1 î^2 —
juridiction des Ordinaires suivant la forme des saints Canons et des
Constitutions Apostoliques : déclarant en outre de )iul e/fet^ dans le
prisent et l\ivenn\ les décrets portés par cette Sacrée Congréyalion
des Évêques et Hé(/ulicrs à la date du 21 juillet 186G et du 28 mai
1807.
Donné à Home, au- Secrétariat de cette même Congrégation des
Évêques et Réguliers, ce 28 mai 1870.
.1. Gaud. Ferrieri, préfet.
L. S.
-|- A., Archev. de Myre, Secrétaire.
UNION bL' l'apostolat AVEC l'aRGHICONFRÉRIE ROMAINE DU
SACRÉ-COEUR DE JÉSUS.
Dès le principe l'Apostolat fut agrégé à l'archiconfrérie romaine
du Sacré-Cœur de Jés'us ; mais celte agrégation devint irrégu-
lière par suite du développement de l'Apostolat et de son orga-
nisation, qui en fait une œuvre à part. Cependant pour ne pas
priver les associés de l'avantage de l'agrégation à l'archiconfrérie
et de la participation aux nombreuses indulgences dont elle
jouit, on a formé une autre union, qui conserve tous ces avan-
tages ; mais à (certaines conditions, qu'il faut connaître. Voici
donc les rapports qui existent actuellement entre l'Apostolat et
l'Archiconfrérie romaine du Sacré-Cœur.
1. Tous les associés de l'Apostolat appartenant à l'œuvre le 7
juin 1879, appartiennent aussi à l'Archiconfrérie du Sacré-Cœur.
2. Tous les directeurs des centres diocésains et locaux (parois-
ses, communautés, collèges, etc.) existant à cette même époque,
ont le pouvoir d'agréger à l'Archiconfrérie en même temps qu'ils
agrégeront à l'Apostolat.
3. Ces pouvoirs passent aux successeurs des directeurs actuels,
sans qu'il soit besoin d'une concession nouvelle.
â
— 193 —
4. Quant aux centres, soit diocésains, soit locaux, qui oui été
constitués depuis le 7 juin I87i), ou qui seront consliiuùsà I-ivo
nir, pour que leurs directeurs présenls et futurs jouissent' du
pouvoir d'associer à l'Archiconfrérie du Sacré-Cœur, il suilira
que l'indication de ces nouveaux centres soit transmise par le
directeur général de l'Apostolat, à la direction ^'énérale d.. V\r
chiconfrérie. Celle-ci expédiera des diplômes conlerant le pou-
voir en question.
5. Tous les associés de l'Apostolat qui ont été reçus deimis le
7 juin lS79,ouquiserontre(,-usà l'avenir, doivent, pour faire
partie de l'Archiconfrérie, y être spécialement agrégés par nu
directeur ayant le pouvoir d'agréger.
6. Pour agréger les nouveaux associés, les directeurs a-n-a-
teurs leur donneront des billets d'agrégation à l'ArchiconfréHe
et prendront leurs noms. Ces noms seront transmis chaque'
année au secrétaire de l'Archevêché pour être confiés à une
confrérie du Sacré-Cœur alhliée à l'Archiconfrérie romaine.
Dans les centres locaux, on ne tient pas d'autre registre que celui
de l'Apostolat.
Rrmarques.— i^ Comme d'après h's nouv.'aux rapports .pii
existent entre l'Apostolat de la prière et rArchiconfrérie du
Sacré-Cœur, il est nécessaire d'envoyer à Rome tous les noms
des centres anciens et nouveaux de l'Apostolai, je prie Messieurs
les directeurs de ces centres, c'est-à-dire. Messieurs les curés,
et Messieurs les supérieurs, ou directeurs de collèges et de com-
munautés qui ont un diplôme d'agrégation, de vouloir bien,
aussitôt que possible, donner au Révérend Père Sache la date
de ce diplôme. Ils auront aussi la bonté de l'informer en même
temps du nombre de billets d'agrégation à l'Archiconfrérie qui
leur seront nécessaires, et il les leur fera parvfuir.
2o Vous êtes prié d'employer du papier de la dimension de la
présente circulaire, pour les listes des associés à l'Archiconfrérie
que vous devrez envoyer chaque année à l'archevêché. Ces
listes devront comprendre tous les noms des associés admis à
l'Apostolat après le 7 juin 1879, et qui auront reçu un bill.-t
d'agrégation à l'Archiconfrérie.
13
— 104 —
3" Mossiours les curés dont les paroisses ne sont pas encore
agrégées, n'ont qu'à s'adresser au Révérend Père Sache, qui se
fera un plaisir de leur expédier un diplôme d'agrégation.
fqnem veni miltcre in Icrrain. disait Notre-Seignenr, el quid
volo nhi Ml accendolur ? (Luc XII, 49.) Quel est le pasteur des
Ames qui n'aimera à conlribuer par son zèle à accomplir ce vœu
du iils de Dieu ?
II
Vous recevrez avec la présente l'itinéraire de la visite pasto-
rale de 1880.
Veuillez relire et observer ce qui est prescrit dans la « Disci-
pline » au mot vùilc pastorale.
Pour annoncer cette visite vous publierez le mandement
(No 37, fait pour la seconde visite pastorale, avec une légère
modification dans les premières phrases. Il faut aussi lire le
prône sur la confirmation (Append. pag. 40 et 252.). Si vous
n'avez pas ce mandement, il vous sera envoyé sur demande faite
an secrétaire.
III
Bon nombre de curés de la province ayant manifesté à leurs
Évoques le désir de voir le petit catéchisme du premier concile
remplacé par un autre, ou modifié, les Évoques ont résolu de
consulter leur clergé à ce sujet.
C'est pourquoi je vous invite par la présente à me donner par
écrit avant le premier septembre prochain, votre réponse aux
questions suivantes. Je désire que dans vos réunions, soit pour
les conférences, soit pour des concours, vous en confériez ensem-
ble ; et j'accepterai avec plaisir les réponses collectives qui seront
faites à la suite de ces discussions si propres à jeter du jour sur
cette importante matière.
|o Notre petit catéchisme français, publié par ordre du pre-
mier concile de Québec et Tabrégé qui se trouve à la fin, sont-
ils susceptibles d'amélioration ? Si oui, quels sont en détail les
- 195 —
additions, relraiichemoiils. niodifir.ilions à faiiv dans le texte dos
questions et des réponses ?
2° Vandrait-il mieux y substitue)- (luelque aulic caléolii.snH'
que vous connaissez ? Lequel on lesijnels reconiniaudez-vous ?
3" Le catéchisme de Butler, traduit en français, ijourrail-il
être adopté ? Si oui, quels sont en détail les additions, retran-
chements, modifications à y faire ?
Dans le cours de Tété, vous aurez tous occasion, en préparant
les enfants à la première communion, ou à la conlirmaliun, de
remarquer ce qui est défectueux dans notre catéchisme ; notez
soigneusement à mesure ce que [expérience vous aura suggéré,
et ainsi, par le concours de tous, nous pouvons espérer d'arri-
ver, sinon à une perfection absolue, qui est impossible, du moins
à un perfectionnement généralement désiré.
IV
Dans la page 49 de la «Discipline n, il est dit au N" ITiju'nncnré
chargé de deux paroisses est tenu aune mess(> pour chacune de
ces paroisses, chaque dimanche et jour de fête d'obligation. S'il ne
peut les dire ou les faire dire le jour même, il doit y suppléer
pendant la semaine. Comme ce devoir a pu être omis dans le
passé, j'ai obtenu un induit du 1 l janviiM- dernier, qui fait remise
des omissions passées, mais exige qu'on accomplisse ce devoir à
l'avenir. Cet induit se trouve reproduit .à la fm de cette circu-
laire. Au No 18 de la même page, vous verrez qu'il s'agit de
paroisses canoniquement érigées toutes deux.
Le Révérend Père Paquin, 0. M. 1. , a publié à la lin de l'an-
née dernière, chez C. Darveau, imprimeur, une « Conférence sur
les propriétés délétères des liqueurs spiritueuses », que j'aime-
rais voir répandre dans le diocèse comme un excellent moyen
d'empêcher les ravages de lïn tempérance. Cette brochure se
vend 10 centins.
Agréez, Monsieur, l'assurance de mon sincère attachement.
-j- E.-A., Arch. de Québec.
— 196 —
(APOGRAPHUM)
BiME Pateh
Kx diversis S. C. C. decisionibus et in specie diei 9 maii 1874,
palet parochiim cui commissa est cura dnaniin parochiarum,
toneri in donùnicis et festis duas missas celebrare pro populo
vel per se si facullatem binaiidi habeat, vel iinam per se et
alterain per vicarium vel alium sacerdotem si possit, vel tandem
aiteram raissam celebrare infra hebdomadam. Quas decisiones
quidam ex hujusce diœcesis Quebecensis,parochi, per ignoran-
tiam vcl oblivionem, exequi omiserunt etiam per notabile tempus
et ideo ad Sanctilatem Vestram recurrunt postulantes ut de
plenitudine Apostolicse potestatis pro omissis condonare et sup-
plere dignetur.
Ex Audientia SSmi diei 11 januarii 1880.
SSmus Dominus Noster Léo Divina Providentia PP. XIII
referente infrascripto S. Congnis de Propaganda Fide Secretario,
attenlis exposiiis, quoad prœlerituu), petitam sanalionem super
omissione celebrationis missarum pro populo allerius parœcise
bénigne concedere dignatus est ; quoad futui-um vero rescribi
jussit standumobligationi.
Datum Romse, ex JEd. S. G. die et anno ut supra.
Ïj -|- s Gratis quocumque litulo.
(Signât.) J. Massotti, Secrius.
— 107 —
(No 91)
MANDEMENT
DE MONSEIGNKUR E.-A. TASCHERKAU, ARCHEVÊQUE DE QUÉBEC, Sltt L'uUSCliVATIitX
DKS DIMANCHES ET FÊTES.
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, pah i.a r.iucE de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Régulier, et à tous les Fidèles de CArchidio-
cèse de Québec, Salut et Bénédiction en Notre Seigneur.
Le devoir de notre charge pastorale nous oblige d'élever
aujourd'hui la voix pour vous rappeler, Nos Très Ghers Frères,
combien importante est la sanctification du dimanche et combien
sont graves certains désordres qui s'y commettent.
Ayez soin, disait Dieu aux Juifs, de garder mon sabbat, car c'est
la marque établie entre moi et vous pour vous rappeler à vous ri à
votre postérité que je suis le Seigneur qui vous sanctifie : viditc ut
sabbatum meum custodiatis ; quia signum est intcr me et vos in
générât ionibus vestris, ut sciatis quia ego Dominus qui sanctifico vos
(Exod. XXXI. 13.). Il sanctionna cette ordonnance par la peine
de mort (v. 15.), et nous voyons que plus tard il ordonna de
lapider un homme qui avait été surpris i-amassanl du bois un '
jour de sabbat (Nomb. XV. 35.).
Autant la loi nouvelle est plus parfaite et plus sainte que
l'ancienne, autant le dimanche est-il plus digne de notre res[iect
et de notre religieuse observance.
En ce jour, le Père éternel, créateur de toutes les choses visibU's
et invisibles, fil sortir du néant le ciel et la terre par une seule
parole.
En ce jour, le Fils de Dieu, incarné et mis à mort pour notre ré-
demption, sortit glorieux et plein de vie de ce tombea;i où ses
— 198 —
ennemis croyaient l'avoir onchaîno pour toujours. Sa résurrec-
tion, image, modèle et principe de celle (picnousdevonsaltendre
pour nous-mêmes à la fin des temps, est le fondement inébi*in-
lable d(> notre foi et de noire (espérance.
En ce jour enfin, le Saiut-Ksprit descendit sur les Apôtres et
leur connnuui(iua la lumière et la force dont ils avaient besoin
pour annoncer l'évangile jusqu'aux extrémités de la terre.
Gomme vous le voyez, Nos Très Chers Frères, chacune des
adorables personnes de la Sainte; Trinité a choisi ce jour du
dimanche pour signaler sa puissance, sa sagesse, sa bonté infinie.
Voilfl pourquoi la sainte Eglise catholique y convoque ses
enfants à assister au saint sacrifice de la messe et aux instructions
des pasteurs chargés de continuer l'œuvre des apôtres, ou plutôt
de Notre Seigneur Jésus-Christ. Et c'est afin que vous puissiez
accomplir plus facilement ces devoirs, qu'elle vous ordonne de
faire trêve à vos occupations ordinaires qui mettraient obstacle
à votre recueillement, à votre prière, à la grâce de Dieu et à la
sanctification de vos âmes.
Tous les moments de notre vie sont un présent de la bonté
divine ei lui appartiennent de la manière la plus légitime et la
plus absolue possible ; sa justice nous en demandera un compte
rigoureux. Cependant, comme les nécessités de la vie en récla-
ment une grande partie, Dieu s'est réservé plus spécialement le
dimanche et veut que nous y observions un saint et mystérieux
repos pendant lequel nous souvenant qu'il est notre premier
I)rincipe et notre dernière fin, nous puissions nous appliquer
uniquement à honorer notre Créateur et à sanctifiei- nos âmes.
Séparés du bruit et de la dissipation des affaires du siècle,
dégagés de toutes les distractions et préoccupations qu'elles
entraînent, sachons nous recueillir comme si déjà nous étions
admis à la vue intuitive des perfections divines, et à la jouis-
sance de ce repos éternel promis à ceux qui pourront dire avec
l'Apôtre : fai combattu le bon combat, bonum certamen certavi :
fat achevé ma course, fai servi Dieu avec fidélité ; cursum consum-
mavi, fulcm servavi : il ne me reste plus qu'à recevoir la couronne
de justice^ que le Srifjneur, juste juge^ doit me donner en ce jour ;
— 199 —
in reliquo reposila est mihi coroiia jus[iti;r (juam rolihi vurn ih>-
miniis in illa (/ie.justus jwlcx (II. Tiiii. IV. 7, 8.).
Il lie vous est pas interdit de vous i-éjouir en Cf jnur du >i-i.
gneur : mais votre joie doit être toute suinte, et exeuipte di- loul
reproche ; elle ne doit mettre aucun obstacle aux devoirs de la
piété que chacun est obligé d'y remplir. Il faut éviter avec m. m
tout ce qui serait en opposition aux bonnes ina-urs, tout ce qui
ne convient pas à un jour que Dieu a béni et sanclilié tout s|(é-
cialement et ([u'il a réservé à sa Lrloire. C'est en ce jour surtout
que nous devons mettre en pratique cette parole de l'Apûire :
Gaudetc in Domino aempvv : ilerurn dico^yaudelr. Modeslia vcstra
nota sil omnibus hominibus^ Dominus propr est : n'jouissrzi'ous
toujours dans le Seigneur : je vous le répète, réjouissez-vous. Que
votre modestie brille à tous les regards, car le Seigneur est proche
(Philip. IV, 4, 5.).
<( Hélas ! s'écrie un saint docteur (saint Autonin). 0 pervei-silé
du genre humain qui tourne en abus et en crimes les institutions
les plus saintes ! 0 perte irréparable d'un temps si précieux !
0 désordre qui fait la joie des démons ! Combien de chreiims
qui font de ces saints jours les fêtes, non du Seigneur, mais de
Satan ! »
Les Pères de notre sixième concile, dans leur pastorale coin-
mune (N" 78, 26 mai 1878), donnent aux parents des avis furi
importants : « Il y a dans la vie de vos enfants une époque de
laquelle dépend leur bonheur ; passage bordé d'abîmes célè-
bres par de nombreuses catastrophes. Vient le temps où ils son-
gent à s'établir et à contracter mariage. Combien embrassent
cet état d'après la seule impulsion d'une passion qui les aveuglf
un moment pour faire place à une réalité désespérante ! Pen-
dant des années entières, on laisse ce? jeunes cœurs nourrir uim
flamme qui les dévore, qui tarit en eux la piété, obscurcit l'in-
telligence, et trop souvent entraîne dans des désordres lamenta-
bles. Ces trop longues fréquentations, comme on les apjK'lle,
nous le disons en gémissant, sont une des plaies de notre pays. »
Or, Nos Très Chers Frères, ces fréquentations, ce désordre,
cette plaie de notre pays, ont lieu le plus souvent le dimanche,
et par une négligence incroyable, une faiblesse inconcevable des
- 200 —
parents qui no soiigeiil. [las même à exercer la moindre surveil-
lance sui' ces âmes dont Dieu leur demandera un compte rigou-
reux, c'est en ce joui- qui devrait être sanctifié, que le Seigneur
est le plus offensé ! Ces proimMiades solitaires de vos enfants,
ces voyages lointains, ces v(Mllées prolongées, l'ont monter vers
lo ciel comme un nuage d'iuicjuités qui attireni la foudre sur les
familles on Dieu est ainsi olt'iMisé.
Outre ce désordre qui se cache, il y en a un autre qui s'étale
en [uiblic et qui [ii-oduil un scandale encore plus déplorable.
Nous voulons parler, Nos Très Chers Frères, de ces excursions
(Ir plaisir qui se font les dimanches et fêtes d'obligation en
bateau à vapeur, en chemin de fer, ou quelquefois dans une lon-
gue file de voilures. L'expérience prouve qu'elles donnent occa-
sion à de tels désordres d'intempérance et d'immoralité, que nous
croyons devoir défendre absolument, et sous peine de péché
mortel, les excursions de plaisir des dimanches et des fêles d'obli-
gation.
Les pasteurs des âmes et les confesseurs devront user de toute
leur influence pour en détourner les fidèles commis à leur solli
cilude.
Les parents et les maîtres sont tenus en conscience d'empêcher
leurs enfants et leurs seviteurs de prendre part à ces excursions
dites de plaisir, mais qui mériteraient plutôt d'être appelées des
voyages de péché, de désordre et de malédiction.
Nous lisons dans la Genèse (XXXVII, 33.) que, quand les
enfants de Jacob apportèrent à leur pèi'e la tunique ensanglan
tée de leur frère Joseph, ce saint patriarche s'écria dans l'excès
de sa douleur : Fera pessima comedil eum ; une bête Ires féroce
Va dévore ! Il déchira ses vêtements, se revêtit d'un cilice et pen-
dant de longues années pleura son fils, sans vouloir accepter
de consolation.
Oh! Nos Très Chers Frères, combien de parents qui pour-
raient tenir le même langage, mais en y ajoutant l'expression d'un
remords trop bien mérité : C'est ma faute, c'est ma faute, c'est
ma très grande faute !
Si au retour de ces promenades solitaires, de ces veillées pro-
longées, de ces exciirgions de plaisir, votre enfant revenait à vous
— 201 -'
tout meurlii par un accident, vous en seriez dans une désolalioii
extrême ; si on vous aj)portait son cadavre, votre douleur n'au-
i-ait i»lus do bornes et vous vous reproclieriez avi'c raison voire
imprudence et votre coupable faiblesse.
Hélas! Nos Tivs Chers Frères, si vous i)ouvit'z lire dans le cœur
de votre jeune homme ou de votre jeune (illecjui revient de tvtle
[)romeuade, de cette veillée, de cette excursion de plaisir, quellt-
serait votre épouvante, votre douleur, votre désolation à la vue
des alïVeux ravages que le démon a laits en (juelques heures
dans le cœur qui vous est si cher ! Fera pessima comniii vum ;
une bêle 1res fcrocc l\i divorc. A peine cet enfant est-il venu au
monde, vous avez eu grand soin de le faire régénérer dans les
eaux du baptême ; plus tard vous avez salué avec joie les pre-
miers rayons de sou intelligence, dont vous avez profité pour lui
donner vous-mêmes les premières notions de l'amour de Dieu ;
vous vous êtes réjouis à sa première conmiunion et à sa conllr-
mation ; vous lui avez procuré des guides pour l'inslruire dans
les vérités de la religion et dans les connaissances qui p. ni vent
lui être utiles ; vous lui avez donné d(î bons exemples et de sages
avis : vous n'avez rien négligé, ce semble, pour en faire un b(jn
chrétien et un bon citoyen. Voilà que, par une négligenct! inexpli-
cable, par une faiblesse impardonnable, vous avez laissé cet
enfant s'exposer au péril... J'c^'a pessiyna comedil nnn : une bt'lr
1res féroce l'a dévoré. Le voilà cet enfant qui ivvient à vous
esclave du démon, chargé des chaînes du péché, blessé à mort
par ce qu'il a vu, entendu et fait dans cette promenade, dans
cette veillée, dans cette excursion de plaisir ! Ce sont là les
salaires que le péché donne à ceux qui le commettent Sti})endia
peccali mors iRom. VI, 23 ).
Vous ne vous en apercevriez pas toujours de suite, mais le mal
n'en est pas moins réel ; le poison mortel circule dans les veines
de votre enfant et tôt on tard il produira ses funestes etfels.
Viendra le jour où le Seigneur mettra à exécution cette terrible
parole : Snn(juincm ejus de manu tua rcquirum^ je vous demande-
rai compie de son sang lEzéch III, 18.) ; converlam feslivitalcs
vestj'as in lucium^ et omnia cunlica vestra in planclum : jr change-
rai en deuil loulcs vos réjouissances., et vos c/)"">;'"î< en /lémisse.
menls (Amos, VIII, 10.).
— 202 —
Nous avons la douce ronnaiice, Nos Très Ghcrs Frères, que
vous écoulerez notre voix ol (luo lions n'aurons pas à gémir sur
les désordres qui clian.uM'Ul eu source de colèreetde inalédiclion,
un jour où la l.oulé diviut! Lient à notre disposition des Irésois
de grâces, de bénédictions, de mérites et de gloire pour le temps
et pour l'éternité. Nous comptons sur votre esprit d-e foi et de
crainte du Seigneur, pour espérer que les dimanches et fêles
seront toujours observés par un religieux repos et par unesauite
joie ayant sa source dans le Seigneur lui-méuie, comme le veut
rapôtre Saint Paul. Vous vous abstiendrez. Nos Très Chers
Frères, de prendre part vous-mêmes h ces excursions de plaisir et
vous empêcherez vos enfants et vos serviteurs d'y exposer leur
âme aux pièges du démon.
A ceux qui, méprisant nos avis et notre autorité pastorale,
s'obstineraient à violer les règles de la prudence et de la morale
chrétienne, nous donnons a méditer sérieusement cette parole du
Grand Apôtre : Par la dureté cl par Vimp'rnitcnce de votre cœur^
vous vous amassez, un trésor de colère pour le jour de la colère el de
la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun
selon ses œuvres: la vie éternelle à ceux qui... cherchant la ffloirc.
l'honneur et l'immortalité : mais la colère el Vindidnation... à ceux
qui se livrent à l'iniquité (Rom. II, 5...).
A ces causes, et le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons
et ordonnons ce qui suit :
1" Nous défendons sous peine de péché grave aux fidèles de
ce diocèse de prendre pari les jours de fêtes et de dimanche aux
excursions de pUiisir en chemins de fer, en bateaux à vapeur o.i
en voiture, même quand le produit de ces excursions serait des-
tiné à une bonne œuvre. Nous n'entendons pas néanmoins con-
damner les pèlerinages qui se font en ces jours, pourvu que l'on
V observe le recueillement, la piété et le bon ordre.
■2" Les parents et les maîtres doivent tenir absolument à ce
que leurs enfants et leurs serviteurs observent fidèlement les
saints jours de dimanche et de fête et ne s'y exposent pas à offen-
ser Dieu dans des promenades, des veillées ou des voyages dont
une trop funeste expérience démontre les dangers. •
— 208 —
Sera le présent manclemenl lu ei publié au prAue de loules
les églises et chapelles où se fait l'ollice public. If premier di-
manche après sa réception et, plus tard, aussi sonvml (|ue les
pasteurs le jugeront utile ou nécessaire.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de rArclu'v«*'ché el
le contre-seing de notre secrétaire, le vingt-six avril mil huit
cent quatre- vingt.
7 E.-A., Arch de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Collet, Ptre,
Secrétairt'
(No 93)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( AncHEvficnÉ m-; Qlébec,
\ 27 Avril IHSO.
I. Retraites et rnpport annuel.
II. Tiibleau généalogique à faire quand un demande dispense.
III. Apostolat de la prière.
IV. Décrets sur le lieu oîi doivent se conserver les saintes huiles.
V. Féto nationale du 24 juin.
Monsieur,
I
La retraite de Messieurs les Curés s'ouvrira an Séminaire
mardi le 24 août prochain au soir, poui'se terminer mardi matin
le :]\ du même mois. Celle de Messieurs les Vicaires cl autres
prêtres obligés à l'e.xamen annuel, s'ouvrira à l'Archevêché mardi
— 204 —
le 7 scplt'inbre au soir, pour se lermiuer uiardi matin le 14 du
nièiiie luois Vous ti-ouverez dans la « Discipline», page 207, les
permissions el reconimandalious ordinaires, el à la page 106 ce
qui (.•oncerne/'<'a;amt'n des jeunes prêtres. Le tableau des parois
ses sera le même que l'année dernière, excepté que 1" dans l'Ile
d'Orléans il restera désormais deux prêtres au lieu d'un seul ; 2°
les paroisses du Sacré-Cœur de Jésus et du Sacré-Cœur de Marie
celles de Saiul-Calixle el Sainte-Sophie, et celles de Saint-Fer-
dinand et do Saint-Adrien, seront unies.
J'invite de nouveau Messieurs les Curés à faire leur rapport
annuel en temps oppni-tun et en la manirre décrite dans la « Dis-
cipline )i, page 1*J7.
II
.le prie Messieui'S les Curés de dresser avec beaucoup de soin
le tableau généalogique ordonné par la Circulaire N» 88, 10
novembre 1879 ivoir « Discipline» page 102). quand ils demandent
une dispense de consanguinité ou d'aflinilé. On doit y donner
les noms de baptême et de famille et faire pour cela les recher-
ches nécessaires Ces tableaux sont enregistrés dans un cahier
afin de servir à résondre les difiicullés qui peuvent survenir plus
lard sur la validilé des mariages ; et s'ils ne sont pas faits avec
soin, ils peuvent causer des embarras foi't sérieux, par exemple,
si les noms de baptême el de famille ne sont pas écrits correc-
tement.
III
Un très petit nombre de curés se sont conformés jusqu'cà pré-
sent aux prescriptions contenues dans ia Circulaire N» 90, con-
cernant l'Aposlolal de la prière. Ceux qui les négligent exposent
leurs paroissiens à ôti-e privés des privilègesde celle belle œuvre,
qui est si puissante pour attirer les bénédictions de Dieu sui-
l'Église et sur tous ses enfants.
IV
J'attire l'altenlion de Messieurs les Curés sur le? deux i-éponses
suivantes de la S. R. C. in Tolelana., 31 août 1872.
— 205 (2° --
MAxXDEMEM
AD SUJET DES SOCIÉTÉS DK TBAVAILLKUUS
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHER EAU, par la grûce de Dieu
et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec,
Aux fidèles de la ville de Québec et des environs^ Salul cl Bénédiction
en Nuire Seigneur.
Nous avons appris avec douleur, Nos Très Cliers Frères, que
pendant ces dernières semaines des troubles sérieux ont eu' lieu
dans cette ville et aux environs, et que malgré les exhorlalions
de vos pasleurs et les avis donnés par les autorités civiles, ces
troubles paraissent en voie de se continuer, au grand délrinienl
des âmes et au grand dommage temporel de notre cité.
Chacun doit se souvenir que tout homme est maître de son
travail et peut en disposer au prix qui lui convient. 11 a le
même droit sur son travail qu'un cultivateur sur sa terre. C'est
pourquoi les sociétés des travailleurs se rendent coupables d'une
grave injustice, toutes les lois qu'elles essaient de lorcer quel-
qu'un à se joindre à elles ou à travailler pour le prix qu'elles
ont fixé. Ceux qui sont en dehors de ces sociétés, ont un droit
égal à fixer eux-mêmes le prix auquel ils travaillent. C'est pour-
quoi nous défendons à tout catholique do chercher, en quelque
manière que ce soit, par violence ou autrement, à forcer quel-
qu'un à entrer dans ces sociétés ou à travailler aux prix fixés
par les dites sociétés.
Désirant empêcher, autant qu'il nous est possible, les catholi-
ques, dont les âmes nous ont été confiées par le Dieu Tout-puis-
sant, d'attaquer ainsi injustement les droits naturels de leurs
semblables, et sachant que ces injustices offensent Dieu et
perdent les âmes : le Saint nom de Dieu invoqué et en vertu de
l'autorité qui nous a été donnée par Notre Seigneur Jésus-
Christ pour le bien de vos âmes, Nous réglons et ordonnons ce
qui suit :
— 205 (3" —
1' Tout calholiqwc (jui, daiis le cours de la présente année
1880, alta(|U('raou complolrra d'attaquer une personne, membre
ou luiu .l'iiuc société de Iravaillcurs, ou un membre de sa
famille, parce que cette personne travaille, ou a travaillé, ou est
disposée à travailler au prix qui lui convient, sera excommunié
par le fait même de cette attaque ou de ce complot d'attaque.
2" Nous réservons à Nous et à nos vicaires généraux l'absolu-
tion de ce péché et de celte excommunication. Nous avertis-
sons les coupables que, selon les régies éternelles de la justice,
cette absolution ne peut être donnée à moins que le dommage
causé par cette attaque ne soit réparé.
3' Cette ordonnance prendra e£fet dans tout notre diocèse
aussitôt après sa lecture au prône des messes paroissiales dans
les églises de celte ville et des environs.
4' Sera la présente lettre pastorale lue au prône des églises
paroissiales de cette ville et des environs, les quatre premiers
dimanches après sa réception, et, plus tard, le premier dimanche
des mois de juillet, août, septembre et octobre de la présente
année.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse
et le contre seing de notre secrétaire, le quatorze mai mil huit
cent quatre-vingt.
-j- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Collet, Pire,
Secrétaire.
!
— 205 —
Dubiiim V. Possiint-ne parochi relinere sanclum oleum Iiiftr-
moium in domo sua, oo qnod extra ecclesiam parochialcin ha-
bitent, non obslanbibn^ S. R. C. decretis ?
R. Négative et servetur decretum diei K; (Iccenibiis \H'2Vt in
Gandavensi ad III.
Dubium VI. Tenebilur-ne pivplatns diœcesanns obligare oiiin»-»
et singulos parochos et sacerdotes ad servamla unuiia super his
pnescripta in rituali romano, quando iiulla inli-rvcniat ur^'i-ns
nécessitas aliter agendi, nonobslantequacuinquei-onlraria cii.un
immemorabili consuetudine ?
R. A/fïrmalive.
Que chacun e.xamine bien s'il est en règle avec ces décisions
La grande fête nationale du 2i juin réunira probablement bon
nombre de prêtres canadiens venus de diverses parties de ce
continent. Les membres du clergé de ce diocèse (jui ont Tinlen-
tion d'y venir, feront bien de s'arranger de manière à ne point se
loger dans la ville ni dans les environs immédiats, afin de laisser
vacants pour la grande afQuence d'étrangers que l'on attend, les
logements disponibles. Chacun est invité à apporter avec soi
son surplis et sa barrette.
Veuillez agréer. Monsieur, l'assurance de mon sincère allij-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
— 206 —
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché de Québec,
31 mai 1880.
I. Avis au sujet de la retraite.
II. Peines portées contre certains émeutiers.
III. Denier de Saint-Pierre et Apostolat de la prière.
IV. Avis sur hi correspondance pendant la visite.
Monsieur,
Les membres du clergé qui se proposent d'assister à la retraite
devront à l'avenir, à commencer dès cette année, en prévenir
Monsieur l'économe du Séminaire pour le première retraite, et
Monsieur l'aumônier de l'Archevêché pour la seconde, au moins
dix jours d'avance, afin que la liste des chambres que chacun
occupera et les autres préparatifs nécessaires puissent se faire
plus commodément.
n
Je crois utile de faire connaître à tout le clergé de l'archidio-
cèse le dispositif du mandomont que j'ai dernièrement adressé
aux fidèles de la ville de Québec et des environs, afin que s'il se
présente à vous quelque pénitent coupable de la faute que j'y
condamne, vous sachiez ce que vous avez à faire.
« 1° Tout catholique qui dans le cours de la présente année 1880,
attaquera ou complotera d'attaquer une personne, membre ou
non d'une société de travailleurs, ou un membre de sa famille,
parce que cette personne travaille, ou a travaillé, ou est disposée
- 207 -
à travailler au prix qui lui convionl, sora exrommiinié pari»* ail
même de cette attaque ou de ce comi>lol d'allaiiue. .•
« 2" Nous réservous à nous et à nos vicaires généraux l'aliso-
lulion de ci' péché et de cette excnuimuuication. »
Je vous prie de profiter de l'occasion pour faire <oniprendre
aux coupables quelle grande injiistice ils ont commise en essavanl
par violence de forcer quelqu'un à travailler pour nu prix plutôt
que pour un autre, ou en rcnipèchaul violeuunent de Iravaillfr.
Cette injustice, comme toute autre, doit être réparée.
iri
Le 18 mars j'ai envoyé à Rome la somme de S;V27I.1 1, repré-
sentant le denier de Saint Pierre pour Tannée 1870. Une lettre
de Son Éminence le Cardinal Simeoni, préfet de la F^rnpagande,
en date du 24 avril, en accuse réception et annonce que le Saint-
Père a accueilli cette offrande avec reconnaissance et accorde
sa bénédiction apostolique à tous ceux qui y ont contribué, ainsi
qu'à tout le clergé et au diocèse en général. En faisant part de
cette nouvelle aux fidèles de votre juridiction, vous voudrez bien
les encourager à se montrer zélés en faveur de cette œuvre de
piété filiale et de foi. Plus les ennemis de l'Église se montrent
acharnés à la persécuter et à la dépouiller, plus ses véritables
enfants doivent redoubler de charité envers le vicaire de Jésus-
Christ. En même temp«;, vous leur rappellerez l'obligation où
ils sont de prier pour lui, afin que Notre Seigneur le soutienne
et le protège au milieu des tribulations dont il est assailli. Je
saisis cette occasion pour vous recommander de nouveau l'Apos-
tolat de la prière, comme le moyen le plus efficace d'obtenir ce
que nous désirons tous avec tant d'ardeur. Veuillez reliri- rn
que la circulaire N" 90 contient sur ce sujet.
[V
Je désire qu'à l'avenir les demandes de dispenses soient adres-
sées à M. le Secrétaire, qui les fera signer par qui de droit. Si
cependant il y a quelque difficulté toute spéciale, on pourra
s'adresser directement à l'Archevêque ou an Grand-Vicaire.
— 208 —
Monseigneur Cazeau devant être absent une partie de l'été,
M. Marois est chargé de recevoir et de distribuer les intentions
de messes. M Rolduc est autorisé à accorder les dispenses de
bans et d'empêchements, et les facultés de prêcher, confesser,
absoudre des cas réservés, commner les vœux, célébrer la messe.
Ce qui regarde l'administration proprement dite et qui ne peut
se retarder, devra m'ètre adressé dans les paroisses que je visite,
en tenant compte du temps nécessaire pour que les lettres m'y
arrivent certainement. Les paroisses suivantes n'ont la poste
que rarement, et il vaudra mieux ne pas y diriger les lettres qui
me sont destinées : Saint-Cajétan. Saint-Paul, Saint-Magloire,
Bucidand, Saint-Lazare, Saint-Léon, Sainte-Germaine, Sainte-
Justine,Saint Odilon, Saint-Sébastien, Saint-Honoré, Saint-Gùme,
Saints-Anges.
Veuillez agréer. Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
(N° 94 )
LETTRE PASTORALE
DB3 ÉVÊQUES nK LA PKOVINCK KCCLÉSIASTIQOB DE QCÉBEC, SUR LK RESPECT DU A LA
PAROLE DE DIEU KT AU SACREMENT DE PÉNITENCE.
NOUS, PAR LA GRACE DE DiEU ET DU SiÈGE APOSTOLIQUE, ARCHE-
VÊQUE ET ÉvÉQUES DE LA PROVINCE ECCLÉSIASTIQUE DE QuÉBEC,
Au Clevfjê Séculier el RcQulicr ri à tous les Fidèles de la Province
Ecclésiastique de Québec, Salut cl Bénédiction en Notre Seigneur.
Déjà, Nos Très Chers Frères, dans notre pastorale commune
du 22 septembre 1875, à propos de la sépulture ecclésiastique,
nous avons élevé la voix pour défendre la liberté de l'Église.
Nous disions alors : « Jésus-Christ, dit l'Apôtre Saint Paul, a
l'O'.t
aimé son Eglise el s' esl livre lui-mt'mc pour elle (Éhh. V 25) \
l'exemple de noire Divin Mailiv ul Module, rien nedoaiiousi>lre
plus cher en ce monde que celle même Église, dont nous
sommes les membres sons un même chef qui est JésnsCImsl
Elle est noire mère, puisqu'elle nous a engendrés à la vi.. d»-
la grâce, nous devons l'aimer d'un amour ♦ilial, non» re-
jouir de ses triomphes, partager ses tristesses et au besoin élever
la voix pour la défendre. Quand donc nous voyous sa liberté el
sa dignité méconnues, il ne peut être permis à ses enfants, et
encoie moins à ses pasteurs, de garder un silence qui équivau-
drait à une trahison. »
Aujourd'hui, Nos Très Chers Frères, le même devoir nous
incombe d'élever encore la voix pour proteslej- contre certaines
pratiques qui tendent à détruire la liberté du ministère pasiorul
et le respect dû au sacrement du Pénitence et à ses minisires.
Dans quelques occasions assez récentes, ou a uublié ce prin
cipe que nous exposions dans la même pastorale, savoir (jue
« Si quelqu'un croit avoir droit de se plaindre d'un ministre d.-
l'Église, ce n'est pas au tribunal civil qu'il doit le citer, mais
bien au tribunal ecclésiastique, seul compétent à juger la doc-
trine et les actes du prêtre. Voilà pourquoi Pie IX, dans sa
bulle Aposlolicx Scdis^ octobre KSO'J, déclare fiMppésd'une excom-
munication majeure ceux qui obligent direclemeut on indirecte-
ment les juges laïques à citer devant leur tribunal les personnes
ecclésiastiques, contre les dispositions du droit canonique. »
Des curés ont été cités devant le tribunal civil pour répondre
sur ce qu'ils avaient dit eu chaire, et, ce qui est plus grave en-
core, on a appelé des témoins pour leur faire dire si el pounjuoi
l'absolution leur avait été refusée dans le saint tribunal de la
pénitence.
Au quatrième chapitre des Actes des Apôtres, nous voyons
que Saint Pierre et Saint Jean furent cités à comparaître et à
répondre sur cette question : Par quelle puissance ou au nom de
qui avcz-vous prêche : In qua viriutc. aul in quo nomine fecislis
hoc vos ? (v. 7.). Ils répondirent que c'était au nom de Notre
Seigneur Jésus-Christ, et quand ou le leur défendit, ils en apjM'-
lèrent de cette sentence inique eu dl.saut : Juijez vous-mêmes s'il
14
— 210 —
est j le devant Dieii, de vous obéir plutôt qu'à Dieu : Sijustum est
in conspeciii Dci^ vos potius audire quam Deum^judicate (v. 49.).
C'est l'Église seule qui donne mission pour prêcher ; c'est elle
([ui avant tout peut juger si les bornes de cette mission ont été
respectées on non ; et l'enfant de l'Eglise qui va du premier
coup demander au juge civil de donner une sentence sur ce
sujet, méprisi> cette mère di; son âme et travaille à tarir la source
de la parole divine qui sauve les âmes.
Bien plus coupables encore sont ceux qui s'attaquent au sa-
crement de Pénitence.
Notre Seigneur Jésus-Christ qui 7iows.a rachetés par son sang
et nous a mérité la rémission de nos péchés, in. quo habcmus re-
demptioncm pcr sanguincm ejus^remissionem peccatorum (Col. 1, 14.),
. a institué ce sacrement quand il dit à ses Apôtres et, en leur
personne, à tous les prêtres jusqu'à la consommation des siècles :
Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront
retenus à ceux à qui vous les retiendrez ; Quorum remiseritis pec-
cata remittuntur eis, et quorum retinueritis, retenta sunt (Saint
Jean, XX, 23.). Ce double pouvoir ne devant pas s'exercer à
l'aveugle, il s'en suit que le pécheur qui veut être réconcilié
avec Dieu doit faire connaître au ministre du sacrement non
seulement toutes les fautes graves que sa conscience lui repro-
che, mais aussi les dispositions intérieures et surnaturelles, de
regret sincère du passé et de ferme propos pour l'avenir, sans
lesquelles aucun péché ne peut être pardonné.
Dieu, qui est la sagesse infinie, veut chaque chose avec toutes
ses conséquences et les conditions nécessaires pour qu'elle attei-
gne la fin qu'il s'est proposée. Il a donc dû vouloir, et l'Église
enseigne qu'il a voulu en effet, que le ministre du sacrement
gardât le silence le plus absolu sur tout ce qui se passe dans ce
jugement qu'il exerce au nom de Dieu pour remettre ou retenir
les péchés.
Qui est-ce qui voudrait, en effet, se soumettre à ce tribunal,
s'il avait à redouter la moindre trahison ?
Ni la mort dont un innocent est menacé, ni la nécessité de
prévenir un malheur public, ni aucune dispense même dp la
— Î>11 —
plus haute autorité dans l'Église, n.< pciiveul autoriser .-■ .un
fesseur à violer ce secret, même après la morl du peiiiiciil.
Fût<-il menacé lui-même du dernier supplice, il devrait mourir
martyr du sceau sacramentel, comme Saint Jean Nepoinu'
plutôt que de révéler directement ou inilirectt?menl ce qu'il sait
par la confession. Ce secret est si absolu, que le coi
doit le garder même à l'égard du pénitent avec qui ii uuii
éviter toute parole, toute allusion, tout signe quelconque
qui pourrait lui causer quelque peine'ou lui rendre le sacrement
odieux. D ne peut en parler au pénitent, même pour son plus
grand bien spirituel, sans sa permission claire, expresse el par-
faitement libre. Et s'il y a \c nioiinlre danger que le respect el
la confiance dûs au sacrement puissent en souiïVir, le confesseur
ne peut user de cette permission, [larce qu'alors lepénitt-nt n'est
pas seul intéressé.
Les choses étant ainsi réglées de droit divin pour ce qui con-
cerne le secret auquel le confesseur est tenu dans ce ipii louche
au sacrement de pénitence, le pénitent lui-même doit avoir, de
son côté, des obligations graves à remplir envei-s le sacrement
et envers le ministre à qui il est venu demander Pabsolutiou.
Quel est, en effet, le prêtre qui voudrait exercer ce ministère
de miséricorde et de réconciliation, s'il avait à redoutcir la moin-
dre trahison ?
Sans doute le pénitent n'est tenu qu'à ce qu'on appelle le srcrel
naturel sur tout ce qui peut nuire au respect que tout fidèle doit
avoir pour ce sacrement, au ministère sacré dont le prêtre se
trouve revêtu par la grâce divine, ou à la personne du confes-
seur. Ce seci^et naturel^ quoique moins strict que celui du con-
fesseur, est néanmoins encore l'objet d'une obligation fort grave
de religion, de charité, de justice.
La loi civile (Gode de procédure, art. 275.) protège le confes-
seur, comme l'avocat, le notaire, le médecin, ou toute autre per-
sonne à qui est confié un secret d'office. Elle ne permet pas
qu'on l'interroge là-dessus, car des motifs d'ordre public exigent
que ces communications confidentielles d'un citoyen avec
celui de qui il attend conseil el appui, soient à l'abri de tout
soupçon de trahison et puissent se faire à cœur ouvert el en
212
loiiU; liburlé. Môiuo dans les cas où ceUe manifestation serait
de nature à produire un certain bien considérable, la loi la
défend néanmoins, parce que l'on croirait avoir acheté ce bien
passager trop cIkm- au prix de la confiance mutuelle et de la
liberté parfaite qui doivent régner dans ces communications.
Les mêmes raisons d'ordre public existent quand il s'agit de
proléger l'homme de profession, et, à plus forte raison, le con-
fesseur, contre les indiscrétions et dénonciations du client ou
du pénitent. La loi doit refuser d'enieudre l'homme qui, contre
toutes les lois de l'honneur, veut compromettre celui à qui il a
demandé conseil ou la réconciliation de son àme et dont il exige
le silence absolu. La justice et l'ordre public ne doivent-ils pas
protéger l'un autant que l'autre? Et quand il s'agit du sacre-
ment de Pénitence, la religion vient ajouter un nouveau poids à
ces raisons.
Que fait ce pénitent qui vient devant un tribunal civil déposer
contre son confesseur et l'accuser de lui avoir injnstement refu-
sé l'absolution ? Il accuse lâchement un homme qui ne peut se
défendre ; il expose à la dérision publique le sacrement de la
miséricorde divine ; il soumet une cause essentiellement ecclé-
siastique à un juge qui peut être étranger à sa foi, un infidèle,
un impie, un athée... et qui, dans tons les cas, n'a pas cette
science théologique nécessaire pour voir clair dans ces questions
intimes de conscience, où l'Église elle-même ne peut pénétrer
autrement que par les règles générales qu'elle prescrit aux con-
fesseurs.
Pour juger en pleine connaissance de cause, il faudrait con-
naître tous les plis et replis de la conscience de l'accusateur lui-
même ; mais celui-ci voudra-t-il consentir à se manifester ainsi?
Au saint tribunal, le pénitent est plus intéressé que personne
à dire toute la vérité, rien que la vérité ; car sa franchise est
elle-même une marque de sa bonne disposition et contribue à
lui mériter ce pardon qu'il vient solliciter. Mais au tribunal de
la justice humaine, viendra-t-il faire un aveu semblable pour
justifier sa dénonciation ?
Et quand il s'agit de questions politiques, il n'y a dans le
monde, surtout de nos jours, que trop de ijartisans aveugles qui
i
— 213 —
s'imaginent que tous les moyens sont bons pour procurer le
triomphe de leur parti. , Déjà nous avons souvent condamné
cette erreur monstrueuse ; nous avons spùcialemonl cherché à
flétrir le parjure et à en inspirer plus d'horreur: j)onr cela nous
en avons fait un cas réservé et avons ordonné aux pasteurs d«'s
âmes d'en expliciuer la malice deux fois par aimée. Ces pré-
somptions devraient, ce semble, suffire pour détruire la crédibi-
lité d'un témoignage rendu dans de pareilles circonstances cl
prouver qu'il ne serait ni juste, ni prudent, ni raisonnable (pi'nn
tribunal civil permit de produire et d'interroger un témoin pour
lui faire dire si et pourquoi l'absolution lui a été refusée par
son confesseur.
(I La pureté des élections, disait dernièrement \m honorable
juge, est certainement nécessaire au bon fonctionnement des
affaires publiques, mais ce serait l'acheter à un trop haut prix,
que de l'obtenir au détriment d'une institution d'un ordre phis
relevé et qui intéresse un grand nombre de personnes, je veux
dire le tribunal de la pénitence. »
D'ailleurs, Nos Très Chers Frères, pour ce qui regarde notre pro
vince en particulier, personne n'ignore jusqu'à quel point les Kvè-
ques ont proclamé hautement la liberté des opinions purement
politiques ; mais en usant de cette liberté, il arrive trop souvent
que l'on enfreigne les principes delà morale, soit en agissant jiar
des motifs qu'elle condamne, soit en violant les lois de la justice,
de la charité ou de la vérité, et alors les pasteurs des Ames doi-
vent dans le tribunal de la pénitence, comme du haut de la
chaire, réprouver ce que Dieu défend et ce que la loi civile elle-
même punirait si elle pouvait l'atteindre. L'expérience prouve
que les auditeurs ne comprennent pas toujours ce qui leur est
dit du haut de la chaire ; de même les pénitents ne saisissent
pas toujours la raison du refus de l'absolution. Cela arrive
surtout dans ces moments d'excitation où la fièvre électorale fait
dire et faire ce qu'en d'autres temps plus calmes on n'oserait se
permettre. Toute passion aveugle et enchaîne un cœur, et quand
la religion veut la détruire pour rendre à ce pauvre cœur la lu-
mière et la liberté, elle éprouve toujours une certaine résistance,
qui ne doit pas cependant empêcher le zèle et la charité de faire
leur œuvre.
— 214 —
Nous avons la confiance ipic les graves considérations que
nons vouons d'exposer, dissiporonl lonlcs les inquiétudes et tous
les doutes sur celle grave nialière, et feront comprendre pour-
quoi l'immorlel Pie IX, dans sa bulle Apostolicx Scdis du mois
d'octobre ISOi), a prononcé senlenci' d'excounnunicalion ipso fado
ot réservée au Souverain PonliCe conti-e « ceux qui directement
ou indirectement forcent les juges laï(iiies à ( iter devant leur tri-
bunal les personnes ecclésiastiques contre les dispositions du
droit canonique ; » ce qui arrive cerlainemeut lorsque l'on traîne
devant les tribunaux un prêtre pour lui faire rendi-e compte de
ce qu'il a dit ou l'ait dans l'exercice du saint ministère. Nons
ajoutons ici que nous regardons comme un grave attentat à la
libei-lé du ministère sacré, toute tentative qui aurait pour but de
contraindre, on même simplement de i)ermettre à un catholique
de déposer en cour de justice contre son confesseur pour refus
d'absolution « Si quelqu'un croit avoir droit de se plaindre
d'un ministre de l'Église, ce n'est pas au tribunal civil qu'il doit
le citer, mais bien an tribunal ecclésiastique, seul compétent à
juger la doctrine et les actes du prêtre. » (Pastorale collective du
2-2 septembre 1875.)
Sera le présent mandement lu et publié au prône de toutes les
églises et chapelles de paraisses et de missions où se fait l'office
public, le premier dimanche après sa réception.
Donné sous nos signatures, le sceau de l'Archidiocèse et le
contre-seing du secrétaire de l'Ai-chidiocèse, le premier juin.mil
huit cent quatre-vingt.
-|- E.-A., Arch. de Québec,
-|- L.-F., Év. des Trois-Rivières,
f Jean, Év. de St-G. de Rimonski,
f Édouard-Chs, Év. de Montréal,
-f- Antoine, Év. de Sherbrooke,
-f J.-Thomas, Év. d'Ottawa,
j- L.-Z., Év. de St-Hyacinthe,
-f- DoM., Év. de Chicoutimi.
Par Messeignenrs,
C.-A. Collet, Pti-e,
Secrétaire,
— 215 —
(No 95)
MANDEMENT
SUR LA COLONISATION
ELZÉAR-ALEXANDRI-: TASGFIEREAU, i>au la chace uk
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque le Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clcrgc Scciilicr el Uc(juliei\ et à tous les FiiUirs de l'Archidwctsr
de Québec, Salut et Bcncdiction en Notre Sririneur.
Depuis longtemps. Nos Très Chers Frères, l'on voit avec, cha-
grin un certain nombre de familles canadiennos-franraises quit-
ter cette province pour aller s'établir dans les États-Unis, où trop
souvent elles perdent leur foi et ne trouvent que déception el
misère.
Deux causes principales sont assignées à cet exil volontaire et
funeste auquel se condamnent nos compatriotes. Les Pères de
notre sixième Concile iN" 26, 23 mai 1873.) les signalent dans
leur pastorale commune : « Une chose est certaine à nos veux
disent-ils, c'est qne l'émigration n'aurait plus de prétexte et s'ar-
rêterait, si les parents employaient pour donner à leurs enfants
des établissements dans les terres nouvelles, l'argent qui se con-
sume en pure perte pour le luxe et l'intempérance. »
Oui, Nos Très Chers Frères, dirons-nous avec ces mêmes
Pères, « C'est depuis qu'un luxe effréné a envahi nos campagnes,
que cette émigration a pris des proportions si alarmantes. On
s'endette outre mesure pour se procurer des toilettes extrava-
gantes, des ameublements trop riches pour les moyens dont on
dispose, pour fêter des amis, pour paraître en public avec des
équipages magnifiques ; en un mot. Vorfjueil de la vie, comme
"appelle l'apôtre Saint Jean (I. Ép. H, 16), entrant en conspira-
- 216 —
lion infonialo avec la conaiiiisccncc de la chair ri la conniphcence
ilrs //n/.r, s'attaqiio avec acharnenionLa la forlnno tomporollc des
familli>s, pour arriver à la ruine éterueil(.' des ànios. »
L'intempérance, ce vice déf^i-adant, ce vice funeste à « la forlun^^
et au repos des familles, à la santé et à la vie de ses malheureuses
victimes, ce vice enfin qu'on peut a[)pelf-r avec vérité une des
grandes portes de l'enfer, l'intempérance, disons-nous, en appau-
vrissant les familles, et en diminuant l'esprit de foi, pousse un
certain nombre de nos compatriotes à aller aux États-Unis. »
Voilà donc, Nos Très Chers Frères, trois grands maux (jni dé
soient iiotri' patri(^ : le luxe, l'intempérance et Témigration. Or,
aujourd'hui comme toujours, la religion vient vous proposer un
remède facile et efficace à tous ces maux à la fois.
No\is établissons dans notre diocèse une société de colonisa-
tion dont la direction sera confiée à un conseil composé d'hom-
mes dont le zèle, le désintéressement et le patriotisme sont con-
nus de tons. Aidé de leurs sages avis et de la connaissance par-
faite qu'ils ont de tout le territoire de ce vaste diocèse, nous
comptons, avec l'aide de Dieu, pouvoir donner à la colonisation
un élan tout nouveau et dont les fruits abondants réjouiront les
cœurs de fous ceux qui aimiMit noti-e patrie.
Mais, Nos Très Ghers Frères, pour réussir dans cette grande
et belle emtreprise, nous avons besoin de votre concours.
1" Concours de votre zèle pour cette œuvre dont vous compre-
nez sans peine l'importance majeure et urgente. Notre nationa-
lité, notre religion, et, par conséquent, l'avenir spirituel et tem-
porel de vos enfants et de vos compatriotes, y sont profondé-
ment intéressés.
Nous nommons pour zélalmrs de l'œuvre tous les curés et
supérieurs de séminaires, collèges et communautés. Ils nom-
meront, chacun dans sa paroisse ou son établissement, des col-
lecteurs et CGlleclrices chargés de recueillir à domicile la contri-
bution annuelle des membres et les noms de ceux qui veulent se
faire inscrire. Que chacun s(! prête volontiers à rendre ce ser-
vice à la religion et à la patrie. Faites connaître cette œuvre à
ceux qui l'ignorejit • exitez le zèle et la générosité de ceux qui ne
— 217 —
paraissent pas assez portés en sa faveur ; donnez re.xcmplc
toujours plus efficace que les paroles.
2o Concours de votre f/cnërositc^ on, pour employer une expres-
sion plus chrétienne et plus divine, concours de votre charilv, la
première, la plus t;xcellente de toutes les v(>rtus, sans laquelle,
au témoignage de Tapùtre Saint Paul (I. Cor. Xlll, l,..i, imus
ne sommes rien devant Dieu. Oui, Nos Très Chers Frères, con-
cours de votre charité, car il ne s'agit pas seulement d'aider à
l'établissement d'un certain nombre de vos enfants et de vos com-
patriotes, ce qui est déjà mie grand acte de charité, une aimiôue
corporelle très efficace, mais aussi de procurer la gloire de votre
Dieu en conservant dans les sentiers de la foi un grand nombre
de familles qui, sans cela, iraientailleurs s'e.xposer au dangci' do
perdre la foi et de périr éternellement.
Nous vous demandons chaque année la [>etite aumûue de ili.x
ceulius par personne. Cette aumône vous donnera droit aux
fruits d'une messe qui sera célébrée chaque mois pour attirer
les bénédictions spirituelles et temporelles sur tons les membres
de l'association. Vous aurez donc la bénédiction de la charité
de Dieu que vous glorifiez et du prochain que vous aidez ; la béné-
diction de la foi dont vous conservez et augmentez le règne dans
notre chère patrie ; la bénédiction de l'espérance par la grAce et
la miséricorde que Dieu répand sur ceux qui l'aiment et le ser-
vent, et par la gloire éternelle qui récompense môme un verre
d'eau donné pour l'amour de Dieu. Fallût-il pour cela sacrifier
quel(iue petite dépense, quelque plaisir, nous sommes certain
que votre foi et que votre patriotisme vous feront saisir avec
bonheur une si belle occasion do bien mériter de l'un et de
l'autre
3« Enfin, Nos Très'Chers Frères, nous comptons sur le con-
cours de tous les parents chrétiens, surtout des cultivateurs, afin
que vous donniez vos enfants à la colonisation, ou plutôt à la
patrie, à la religion, à Dieu même.
Oui, Nos Très Chers Frères, ne vous contentez pas de donner
à cette belle œuvre votre zèle, votre contribution annuelle :
donnez-y vos enfants, car c'est pour eux qu'elle est plus directe-
ment établie. Le plus souvent dans les familles tant soit peu
— 218 —
nombreuses, riiérilajîe iialeniel une fois partagé se réduit pres-
qui' à riiMi La colonisation vous offre un moyen facile pour
assuri'i- leur avenir. Vos fils iront dans la forêt arroser la terre
(J'nni- sutMir (jui la fécondei-a en peu d'années et leur permettra
de jeter bi(Mitôt les bases de nouvelles familles, où vos filles trou-
veront leur place à leur tour. Avec ce que vos fils auraient
inutilement déptMisé en voitures et habillements de luxe, et peut-
être, hélas ! eu débauches, vous pourrez facilement les aider à
se créer en peu d'années un établissement où ils trouveront un
bonheur et une aisance que Toisiveté, le luxe et le plaisir ne
leur donneront certainement jamais. L'expérience est là pour
prouver que ces courageux colons, qui n'ont pas eu peur des
épreuves auxquelles leui* coudilion, comme toutes les autres, est
exposée, ont fini par se créer une position infiniment prèférable
sous tous les rapports à cet exil et à cet esclavage que certaines
familles sont allées chercher dans leo manufactui-es des États-
Unis. Combien de ces pauvres exilés qui voudraient revenir au
pays et qui n'eu ont ni les moyens, ni la force ! Combien de
jeunes gens et de jeunes filles qui ont perdu la santé et même la
vie, dans l'aii' empesté de ces manufactures où ils travaillent
sans relâche comme des esclaves ! Et parmi ceux qui ont sur-
vécu. combi(>n peu ont réussi à mettre leur vieillesse à l'abri de
la misèi-e ! Parcourez, an contraire, ces nouvelles colonies de
défricheurs intrépides qui ont fondé des paroisses aujourd'hui
florissantes ; vous y voyez partout régner la santé, les joies de
la famille, l'aisance et, ce qui est encore plus désirable, la foi et
la religion. C'est un spectacle dont nous avons fréquemment
été uons-môme le témoin dans nos visites pastorales, et dont
nous ne cessons de remercier Dieu.
Donnez vos enfants à la colonisation. T^a nouvelle société leur
procurera les informations dont ils auront besoin ; elle les en-
couragera et leur facilitera leni- rude tâche. Gomme une tendre
mère, elle essuyera leurs larmes et veillera surtout à ce que les
secours et les consolations divines de la religion ne manquent
point à ces chers enfants dont vous avez si justement à cœur
le salut.
Profitant de l'expérience déjà acquise, la société laissera aux
parents le soin de nourrir et d'entretenir leurs enfants jusqu'au
— 210 —
moment où ceux-ci soroiil en étal de se suffire àeux-mruu's; car
il est bien connu que les colons qui comptent pour celasurd'au-
tres ressources que sur celles de la famille, ne déploieul pas toute
l'énergie dont ils sont cajiables, et trop souvent cousunn'Ul dans
l'oisiveté ou le plaisir, les secours qui leur viennent d'ailleurs.
Néanmoins, la société se fera un bonheur et un dev(nr de vmir
en aide à ceux que des circonstances extraordinaires, mais non
pas leur paresse ou leur mauvaise conduite, auraient réduits à
la misère. La gelée, la gi'èle, le feu, l'inondation, une maladie
prolongée et autres accidents, seront pris en sérieuse considéra-
tion, et les victimes seront encouragées et secoui-ues autant (jue
le permettront Ifs ressources dont la société pourra dispost-r.
Dans l'ouverture ou la réparation des chemins dont le gouver-
nement est chargé, il se présente parfois des petites dépenses
imprévues et qui peuvent néanmoins servir beaucoup au jirogrès
d'une nouvelle colonie ; l'association y pourvoira avec prompti-
tude, sauf à obtenir compensation du gouvernement, si celui-ci
le juge à propos.
L'œuvre de la propagation de la foi suffit déjà à peine pour
construire des chapelles et soutenir des missionnaii-es dans les
nouveaux établissements ; la société de colonisation viendra à
son secours pour procurer de suite aux nouveaux colons les en-
couragements et les consolations de la religion.
Voilà, Nos Très Ghers Frères, tout le plan de Celte organisa-
tion qui nous paraît à la fois simple et efficace, et qui, avec la
grâce de Dieu et votre coopération, produira, nous l'espérons,
ses fruits de bénédiction pour le temps et pour rélernité. Nous
ne nous dissimulons pas les difficultés qu'il y aura à surmonter
surtout dans les commencements ; toute œuvre chrélieime a
besoin, pour réussir, d'être marquée du sceau de la croix; mais
c'est dans ce signe divin que réside la victoire. Vos prières et
votre concours en assureront le succès.
A ces causes et le saint nom de Dieu invoque, nous réglons et
ordonnons ce qui suit :
1" Nous établissons une société de colonisation dans notre
diocèse : le co7jsfi7 f/'ar/wm/sirai/on sera composé de l'Archevêque,
président cxofficio et de quatre membres nommés par lui, dont
deux laïques et deux prêtres.
— 220 —
2" Pour ('Ire inoiiil)r(^ du rassociation, il suffira de se l'aire
inscrire [>ar un zélateur et do coulribuor annuellement dix cen-
tins pour l'œuvre.
3" Messieurs les cui'és et supérieurs des séminaires, collèges
el communautés seront zrlaleurs ex ofjlcio. Tls nommeront des
collccleurs et coUcclricrs chargés de i-ecueillir à domicile les noms
et les contributions des membres.
4" Tous les ans, au temps que chaque curé trouvera plus op-
portun, une quête sera faite un dimanche ou fête d'obligation,
dans toutes les églises de l'archidiocèse, et le produit en sera
immé(liat(Mnent envoyé à l'archevêché, pour y être à la disposi-
tion du conseil d'administration de la société.
5o Chaque mois, une messe sera célébrée dans la basilique de
Québec pour attirer les bénédictions de Dieu sui- tons les mem-
bres de l'association et sur les colons qu'elle assiste directement
ou indirectement. Les membres défunts y auront aussi leur
part.
Sera le présent mandement lu et publié au prône de toutes les
églises et chapelles de paroisses et de missions où se fait l'office
public, le premier di^lan^;h(^ après sa réception, et plus tard,
chaqu(> année, le dimanche tjui pi-écèdera la quête ordonnée
pour la société.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse et
le contre-seing de notre secrétaire, le premier septembre mil huit
cent quatre-vingt.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
1
OOl
MANDEMENT
A l'occasion du DKUX-CENTIÈME ANNIVERSAIRE DK L'ÉTARLISSKMKNT OKS PBàRRS
DES ÉCOLES CHRÉTIENNES
ELZÉAR-ALEXANDRE TASCHEREAU, pah la (W^ack de
Dieu et du Siège Apostolique, Ahchevi>uue de Quékec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Aux fidèles de la cité de Québec^ salul et bénédiction en Notre Sei-
gneur.
Il est juste, Nos Très Ghers Frères, que nous rendions des
actions de grâces à Dieu pour tous les bienfaits qu'il nous accor-
de. Nous mettons au nombre de ces bienfaits les plus insignes,
l'établissement parmi nous des Ghers Frères des Écoles Chré-
tiennes, qui depuis bientôt quarante ans forment à la science et
surtout à la piété un si grand nombre d'enfants de celte ville.
Le 24 juin dernier était le deux-centième anniversaire de la
fondation de cet Institut par le Vénérable Jean-Baptiste do la
Salle ; mais comme en ce jour nous célébrions notre fête natio-
nale, il a été jugé nécessaire de remettre à plus tard, après la
rentrée des élèves, le triduum destiné à rendre à Dieu de solen-
nelles actions de grâces. G'est ce qui aura lieu les lundi, mardi
et mercredi, 18, 19 et 20 du courant.
Les deu.\- premiers jours seront consacrés à une retraite que les
élèves feront dans les églises de Saint-Roch, de Saint-Patrice, de
Saint-Sauveur et de Saint-Jean. Les exercices du soir se termi-
neront par la bénédiction du Saint-Sacrement.
Le dernier jour à 9 heures, il y aura, dans l'église de Saint-
Jean, une messe solennelle avec sermon par un ancien élève des
Chers Frères. Les élèves de toutes les écoles des Chers Frères y
assisteront, et le soir à 5 heures, il y aura dans la même église
222
bénédiction du Sainl-Sacrcmenl avec Te Dcum. Nous invitons
spécialement à ces deux exercices les parents des élèves.
Les mêmes exercices pourront avoir lieu en même temps ou
plus tard dans les paroisses de campagne de l'archidiocèse on il
y a des établissements des Chers Frères.
Nous vous exhortons tons. Nos Très Ghers Frères, à unir vos
prières et vos actions de grâces aux Nôtres et à celles des Ghers
Frères et de leurs nombreux élèves, afin que Notre Seigneur
répande de plus en plus ses bénédictions sur cet Institut qui
rend de si grands services à la Religion et à la Patrie, et qu'il le
protège contre la persécution à laquelle il est aujourd'hui en
butte en France et ailleurs.
Sera le présent mandement lu au prône de toutes les églises
de cette ville le dimanche après sa réception.
Donné à Onébec, sous notre seing, le sceau de l'Archidiocèse
et le contre-seing de notre secrétaire, le sept octobre mil huit
cent quatre-vingt.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
— 223 —
(No 96)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archkvéché de Québec,
\-2 Oclobn' IHSd.
I. Pouvoir d'indulgencier les chapelets, renouvela-.
II. Précautions à prendre pour mettre les archives en sûreté.
III. Abus à réformer au sujet du drap mortuaire.
IV. Indulgences à gagner dans les sacristies en hiver.
V. Enregistrement de certains documents à renouveler.
Monsieur,
Par un induit du 19 septembre dernier, j'ai été autorisé pour
cinq ans à communiquer aux prêtres de ce diocèse, la faculté de
bénir les chapelets, les croi.x, médailles, et d'y appliquer les in-
dulgences dites apostoliques et celles dites de Sainte Brigitte. Eu
conséquence, par la présente, je renouvelle ce pouvoir en faveur
de tous les prêtres du diocèse qui l'ont déjà obtenu de moi par
écrit. Toutes ces facultés expireront advenant le 19 septembre
1885.
n
En lisant les rapports annuels de cette année, j'ai trouvé qu'en
certaines paroisses les titre.'^ et papiers de la fabrique sont con-
servés à la sacristie ou bien dans des armoires placées dans le
presbytère. J'appelle l'attention de Messieurs les Curés sur l'ar-
ticle 3 du mot Archives dans la « Discipline », extrait de la circu-
laire No 81, où sont expliquées en détail les précautions à
prendre.
— 224 —
III
Messieurs les Curés sont priés de mellre fin à une coutume
conlraire aux rubriques et. à la décision de la S. R. C, rapportée
dans l'ordo de 1880 à la fin du mois de septembre.
Feretrum, cum in oo corpus includilur, et castrnm doloris,
absente corpore, panno nigro cooperiri debent ; qiueritur utrum
feretrum, si in eo reconditur corpus puollœ innuptre, panno ex
lana alba conloxto coopcM'ire liceat in signum virginitatis, et
etiam pro Castro doloris in die tertia, scptima, trigesima et anni-
versaria ipsius puellœ innuptai ?
R. Négative in utroque casu. (S. R. C, N^ 5221, ad 13.)
Aliud est de parvulis ante usum rationis defunctis, proqnibus
color albus adhibendus est. (De Herdt, P. L, N» 149.)
Il est du devoir des curés de tenir à ce que la rubrique soit
désormais observée sur ce point, comme sur les autres. La cou-
leur blanche ne peut être employée que dans la sépulture des
enfants qui n'ont pas sept ans.
IV
Vous trouverez ci-après le texte d'un induit du 20 juin 1880,
en vertu duijuol, dans toute cette province, les fidèles peuvent
gagner dans les sacristies, où (d'après un autre induit) il est per-
mis de garder le Saint-Sacrement entre le le'" novembre et le l^r
mai, les indulgences qui supposent la visite d'une église avec
prière aux intentions du Souverain Pontife. Ce privilège ne
s'étend pas aux autres mois de l'année où, pour une raison
spéciale, par exemple, des travaux dans l'église, l'évèqne aurait
permis de garder le Saint-Sacrement dans la sao'istie et d'y dire
la messe.
V
Certains faits assez récents me donnent lieu de croire que
quelques prêtres ordonnés à litre de patrimoine^ c'est-à-dire, avec
un titre clérical hypothéqué sur un bien-fonds, croient pouvoir
donner main-levée de cette hypothèque, sans songer à remplacer
ce titre. C'est une erreur qui est signalée dans la page 234 de
la II Discipline. »
-225 -
Comme d'après nos lois, l'eiiregislrement des hypnllièques a
besoin d'être renouvelé do temps en temps, ch;i(jiie prêtre doit
prendie cette précaution [joiir ne pas pei-dre son litu' clérical, et
chaque cnré doit voii- aus?i à ce que les litres de sa fabri(ine ne
deviennent pas caducs faute de cette précaution. Cela est sur-
tout nécessaire dans les comtés où le cadastre csl pronuilgiie.
En consultant un notaire on un avocat, chacun saura au juste
ce qu'il a à faire.
Veuillez agréer, Monsieur, rassurance de mou sincère atta-
chement.
-}• E.-A., Arch. de (Québec.
(APOCJKAPUrM)
Bme Pater,
Archiepiscopns et Episcopi Provincise Quebecensis humiliter
exponunt in suis diœcesibus ecclesias tempore hiemali, id est a
prima die novembres usque ad primam maii, valde frigidas esse
et propterea indultum fuisse ut hoc tempore SSmum Eucharis-
tie Sacramentum in sacristiis asscrvetur, servatis servandis.
Idcirco postulant ut indulgenlipe omnes quie alicujus ecclesia?
visitationem supponunt cum oralionr ad inleiitiuiiem Summi
Pontificis possint similiter a fidelibns oblineri pci' visilalioneni
sacristise tempore quo juxta dictum indultum SSma Eucharistia
ibidem asservatur.
Ex audientia SSmi diei 20 junii I8S0, SSmus Dominns Nosler
Léo Divina Providentia PP. XIII, referenle infrascriplo S.
Congnis de Propaganda Fide Secretario, porreclis precibus
bénigne annuere dignatus est pro gralia juxta pelita.
Datum Romœ ex aed. d. S. Congnis, die et anno ut supra.
Gratis qnocumque titulo,
L. j S. (Sfgnat.) ,1. Masotti,
Secrins.
15
— 226 —
(No 97)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archevêché de Québec,
\ 15 novembre 1880.
[. Dictionnaire généalogique des familles canadiennes, recommandé.
II. Importance do faire constater de suite le décès des personnes qui meurent
hors do la province.
III. Article 6 du règlement sur les pèlerinages.
IV. Livres distribués par les sociétés bibliques.
Monsieur,
Vous connaissez déjà le Diclionnaire Généalogique des familles
canadiennes par Monsieur l'abbé Gyprieii Tanguay, dont l'impor-
tance est reconnue Je tous, non seulement pour l'histoire du
pays et des familles, mais aussi pour aider à débrouiller les
questions de parenté dans les causes matrimoniales. Jusqu'ici
il n'a été possible de publier que le premier volume (de 1608 à
1700). Le second volume, qui comprendra près de quatre-vingts
ans, est maintenant prêt pour la publication, mais l'imprimeur
n'ose l'entreprendre avant qu'un nombre suffisant du premier
ne soit vendu pour couvrir les frais déjà encourus pour celui-ci.
Il serait gi-andement à désirer que chaque fabrijque et même
chaque bibliothèque paroissiale possédât un exemplaire de cet
ouvrage, auquel on peut avoir besoin de recourir pour retrouver
des actes importants dans les questions d'héritages, de généalo-
gies et mariages. J'exhorte donc tous les curés et missionnaires
du diocèse à en faire acheter par les paroisses et par les missions
et pour les bibliothèques paroissiales.
227
Le premier volume broché, j,M-an(i 8", de 6-2.\ pages h dtMix
colonnes, sera cédé poni' S"2. aux Iralniqnes, aux missions, aux
bibliothèques paroissiales, aux èlahlissements d'édui-alion. L'im-
primeur. Monsieur Eusèbc Sénecal. doit envoyer prochaine-
ment dans les paroisses, un agent qui livrera iminédialemenl
le premier volume sur paiement de la somme ci-dessus.
Il
Il arrive assez souvent que des hommes mariés meurent par
accident ou autrement dans les chantiers des Étals-Unis ou du
Canada. Il est important que leurs veuves fa.-sent anssilûl des
démarches pour obtenir une [)reuve certaine et aulhenli(jnt> tin
décès ; en i-etardant de quelques années on même quelciues
mois, elles s'exposent à ne pouvoir [ilustard prouver leur liberté
si elles veulent se remarier, ou le décès du mari dans lesdillicul-
tés qui s'élèvent à l'égard d'héritages à recueillir. Cette preuve
est presque toujours possible et facile quand elle est cherchée de
suite, au lieu qu'elle devient souvent impossible après un certain
laps de temps, comme j'ai fréquemment l'occasion de le consta-
ter quand il s'agit de veuves qui demandent à contracter
mariage.
Messieurs les Curés rendront service à bien des familles en
insistant sur ce point dès .q l'ou retjoit la nouvelle d'un décès
arrivé au loin. Il faut remaiijuer que des lettres particulières
et surtout des articles de journaux, ne suffisent pas toujours :
ils peuvent néanmoins être très utiles et doivent être conservés
avec soin. Le plus court sera de consulter l'Archevêque en lui
envoyant ces documents, afin qu'il déclare de suite si l'on peut
y ajouter foi entière et indique les démarches ultérieures à faire
de suite.
Quand c'est un témoin du décès, ou de l'enterrement, qui an-
nonce la nouvelle, ou bien qui l'a entendue d'autres persoimes
bien renseignées, il serait prudent de se procurer de suite un
affidavil de son témoignage rendu devant un juge de paix.
— 228 —
III
Pondant la dernif're retraite, j'ai annoncé que je consulterais
Nos Seimiours h's Évèqnesde la Province sur la question, savoir,
si l'artii-le () du règlement concernant l'organisation des pèleri-
nages {Discipline, patjc 152) oblige sous peine de nullité des
absolutions ?
Il a été décidé que les diverses conditions exigées par cet arti-
cle obligent en général sub gravi, mais non sons peine de nullité
des absolutions.
IV
J'ai été informé que dans certaines paroisses du diocèse, on a
essayé dernièrement de distribuer des bibles protestantes et des
petits livres dans lesquels l'erreur est quelquefois habilement
déguisée sous une forme hypocrite. Vous vous ferez un devoir
de mettre les fidèles en garde contre les agents des sociétés bi-
bliques qui colportent ces écrits et les vendent à vil prix, ou
même quelquefois les donnent pour rien. Faites-vons apporter
ceux qui auraient été ainsi achetés ou reçus, et jetez-les au feu.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
-}- E.-A., Arch. de Québec.
— 229 —
(No 98)
xMANDExMENT
PBOMOLGCANT UXK KNCYCLIQL'K DK NOTRK SAIXT-PÈRE LK PAPK LÉON IIII, SUR L'otl-VRH
DR Là propagation DE LA KOI.
ELZÉAR-ALKXANDRE TASGHEREAU, pah la t-rack de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Quéuec, Assistant
AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Ré/julier, aux Communautés Religieuses et à
tous les Fidèles de VArchidiocise de Québec^ Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Nous nous faisons un devoir, Nos Très Chers Frères, de vous
communiquer une encyclique de Notre Saint-Père le Pape Léon
Xni. ayant pour but de ranimer dans tout le monde catholique
le zèle des fidèles en faveur de la belle et importante œuvre de
la Propagation de la foi. Gomme ce document doit vous «^tre lu
à la suite de notre présente lettre pastorale, nous n'avons pas
besoin de vous exposer nous-mème au long les puissants motifs
qui doivent vous faire aimer et favoriser cette œuvre si éminem-
ment catholique. Ils se résument en un seul mot : la charité.
Notre Seigneui- nous apprend que cette vertu fait l'objet du
premier et du plus grand des commandements et du second qui
est semblable au premier... Vous aimerez., dit-il, le Seigneur votre
Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme, et dr tout votre es-
prit... Vous aimerez votre prochain comme vous-même. A ces deux
commandements se rapportent toute la loi et les prophHes : Diliges
Dominum Deum tuum ex toto corde tuo, et in tota anirna tua., et in
tota mente tua... Diliges proximum tuum sicut te ipsum. In his
duobus mandatis universa lexpendct et prophetx [^\^\.\.h. XXII. 37.. I.
Saini Paul l'appelle le lien de la perfection, vinculum perfeclionis
— 230 —
(Col m, \k.) ; la plènitwic ilr la loi, /ilniitudo Irgis dilcctio (Rom.
XIII, lu |. L'apôli-L! Sailli .Icau (I. Ép. III, 14.) nous dil que celui
qui n'a pas la charité demeure dans la mort, qui non diligit manet
in morte.
Les saints pères appellent la charité, la racine, la forme, le
fondement de toutes les vertus; c'est elle qui les rend dignes
trune récompense éternelle ; c'est elle, dit Saint Augustin, qui
distingue les enfants de Dieu des enfants de la perdition. C'est
la sève divine qui produit les fruits de la vie éternelle ; c'est le
sang qui fait circuler la vie dans le corps de l'Église et dans
chacun de ses membres.
Or, Nos Très Cliers Frères, l'œuvre de la Propagation de la
foi est une des plus belles et des plus éclatantes manifestations de
notre charité envers Dieu, envers l'Église, envers le prochain,
envers nous-mêmes.
Elle donne à Dieu des adorateurs, ou plutôt elle lui rend des
enfants que le péché, l'ignorance et l'erreur lui avaient ravis.
La sainte Église, notre mère, est heureuse de voirentrer dans
son bercail ces innombrables brebis dont elle déplorait la perte
éternelle.
Le prophète royal, dans le psaume cent-sixième, a décrit en
termes phophétiques tous les bienfaits que Dieu veut conférer
aux hommes par le moyen de celte admirable association. Que
les miséricordes du Seigneur, dit-il, soient le sujet de 7ios cantiques^
et qu'il soit loué à cause des merveilles qu'il a opérées en faveur des
enfants des hommes. Il a rassasié et comblé de biens des âmes affa-
mées et dénuées de tout. Les enfants de mon peuple étaient plongés
dans les ténèbres et dans les ombres de la mort., captifs, dans l'indi-
gence^ chargés de chaînes... Il les a fait sortir des ténèbres et des
ombres de la mort... il a rompu leurs chaînes... brisé les portes
d'airain de leur prison... il les a retirés de leur voie d'iniquité... il
a envoyé sa parole et les a guéris ; misit verbum suum et sanavit
eos.
Cette parole qui guérit, instrument de la puissance et de la
miséricorde divine, est portée par les missionnaires ; mais les
missionnaires ont besoin de l'obole catholique pour aller la faire
— 231 —
entendre à ces pauvres âmes privées des lumières de la foi et
assises dans tes ombres de In mnrt.
Notre Seigneur vent vous associer, Nos Très Chers Frèros, à
cette œuvre de charité et vous fournir ainsi une excellente occa-
sion de vous procurer des biens inestimables.
Vous avez offensé quelquefois votre Dieu ; voici un moyeu df
réparer votre faute et de mériter votre pardon.
Vous avez quelquefois scandalisé votre prochain ; contribuez
par vos aumônes à procurer à Dieu des hommages qui compen-
sent les outrages dont vous avez été la cause.
Vous voulez vous assurer la persévérance finale, une sainte
mort, une récompense éternelle ; Dieu, qui est infiniment riche
en miséricorde (Éph. II, 4.1, vous rendra au centuple la petite
aumône que vous aurez versée chaque semaine dans le trésor
de la charité catholique et apostolique.
Sans compter les nombreuses indulgences dont les Souverains
Pontifes ont enrichi cette admirable association, vous aurez part
aux mérites des missionnaires, aux prières de leurs néophytes, à
tonte cette bénédiction que la sainte Église communique à ses
enfants à proportion de la charité qui les anime.
Dieu qui vous a donné tout ce que vous possédez, vous en
demande bien peu aujourd'hui : un sou par semaine! mais cette
petite somme réunie à tant d'autres produira de grandes choses
pour la gloire de Dieu, l'exaltation de la sainte Église, le salut
de votre prochain et votre propre sanctification.
Bien qu'une certaine partie des aumônes recueillies dans ce
diocèse y soit emi)loyée h procurer les consolations de la religion
à ceux de nos fi-ères qui s'en vont former de nouveaux établisse-
ments dans nos forêts, ce qui est une œuvre à la l'ois patriotique
et éminemment religieuse, il ne faut pas croire, Nos Très Ghers
Frères, que vous soyez étrangers aux œuvres et aux avantages
de cette œuvre catholique.
Les missions des sauvages Naskapis, entre le golfe Saint-Lau-
rent et la Baie d'Hudson, et celles des Montagnais dans la vallée
du Saint-Maurice sont soutenues uniquement par l'œuvre de la
— 232 —
Prnpacralion de la foi du dincèso dt^ Québec. Dans l'Afrique
t;riilrali% \c Révoi'ciul Pèro Ailliiir Bouchard, missionnaire apos-
tolique, natif de ce diocèse, l'st allé planter le drapeau de la foi ;
nous avons accordé une aunu'tuf (jui nous donne droit à prendre
part aux niérilfs de cci iuliepide missionnaire, aux prières de
ses néophytes et aux bénédictions que l'aumône attire toujours
sur ceux qui donnent de bon cœur pour l'amour de Dieu et du
prochain.
Nous avons la confiance (juc la [larole du Souverain Pontife
ranimera le zèle de tous les fidèles de ce diocèse ; qu'on organi-
sera partout de nouvelles dizaines, et qu'on profitera des indul-
gences et autres privilèges accordés à cette œuvre.
Sera le présent mandemcui In et publié au prône de toutes les
églises et chapelles de paroisses et de missions où se fait l'olTice
public, et en chapitre dans les communautés religieuses, le pre-
mier dimanche après sa réception.
Donné à Québ c, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse
et le contre-seing do notre secrétaire, en la fête de la conversion
de l'Apôtre Saint Paul, vingt-cinq janvier mil huit cent quatre-
vingt-un.
-|- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C. A. Collet, Ptre,
Secrétaire.
— 238 —
LETTRE KNGYGLIQUr:
DE NOTRE TRÈS SAINT PÈRE LE PAPE EKON XIII
A lous les Palriarches, Prinuils, Archevêques, Kvrqttes
du monde catholique en f/râce et en communion
avec le Siège Apostoliiiue.
Vénérables Frères, Saint et Bénédiction Apostolique.
La cité sainte de Dien, qni est l'Église, n'étant ciifonsrrite par
aucune frontière, a rern de son Fondateur la force ot la loi
d'étendre chaque jour davantage «le lieu de son campement» el
d'élargir « la toison qui recouvre ses tentes » (Ts. LIV, 2.) Cet
accroissement des peuples chrétiens est assurément dû principa-
lement à l'intime assistance et à l'inspii-ation du Saint Esprit ;
toutefois il s'accomplit extérieurement par le travail des hommes
el selon les lois de la nature humaine. Il est, en effet, conforme
à la sagesse de Dieu que chaque chose soit ordonnée et conduite
à sa fin par les moyens qui conviennent à sa nature propre.
Les moyens et les hommes qui procurent à la Jérusalem ter-
restre de nouveaux citoyens ne sont pas d'une seule et unique
nature. Le premier rôle appartient à ceux qui prêchent la pa
rôle de Dieu ; c'est la leçon que Notre Seigneur a doimée par
ses exemples et ses paroles ; c'est l'enseignement sur lequel
insistait Saint Paul en disant : n Comment croiront-ils en celui
dont ils n'ont pas entendu parler ? Comment en entendront-ils
parler, si personne ne leur prêche ?... La foi vient de l'audition
et l'audition par la parole de Jésus Christ » (Rom. X. 14. 17 i.
Or, ce ministère appartient à ceux-là qui ont été légitimement
initiés aux sacrés mystères.
Mais ceux-ci sont grandement aidés et secourus par ceux (jui
leur fournissent les ressources extérieures on qni attirent snrenx
les dons célestes par des prières adressées à Dieu Ainsi sont
louées dans l'Évangile les femmes « qui soutenaient de leurs
— 234 —
bÏLMis )i le Clirisl [)i'èch;inl le loyaimie de Dieu, (liiic, VIII, 3i ;
et sailli Paul témoigne qu'à ceux qui annoncent l'Évangile, il est
accordé pai- la volonté de Dieu de vivre de V évangile (I. Cor. IX, 1 4.).
Pareillement, lujus savons que le Christ a donné à ses disci-
ples, à ses auditeuraf, ce commandement : «Demandez au maître
de la moisson (jnil y envoie des ouvriers. » (Matth. IX, 3. Luc,
X, 2.). Nous savons ([ue les premiers disciples formés par l'exem-
ple des Apôtres s'adressaient à Dieu en ces termes : « Donnez à
vos serviteurs d'annoncer votre parole en toute confiance.» (Act.
IV, 29.)
Ces deux ofTices, qui consistent à donner et cà prier, ne servent
pas seulement à élargir les frontières du royaume des cieux ; il
ont encore ce propre avantage de pouvoir être facilement rem-
plis par tout homme, quelle que soit sa condition. En effet,
quel est l'homme, si pauvre qu'il ne puisse donner une mince
obole, si accablé d'occupations qu'il ne puisse quelquefois
élever vers Dieu une prière poui" h^s messagers du Saint Évan-
gile? Les hommes apostoliques ont toujours voulu procurer ces
secours, et spécialement les Pontifes romains auxquels incombe
paiticulièrement le soin de propager la foi chrétienne. La
forme de ce secours n'a pas toujours été la même ; elle a varié
selon les diverses nécessités des temps et des lieux.
La tendance de nos temps étant d'entreprendre les choses diffi-
ciles par le concours de volontés et de forces unies, nous avons
vu se former partout des sociétés, dont plusieurs avaient pour
but de procurei' l'extension de la Religion en quelques contrées.
Mais, parmi elles, la plus éminente est la pieuse association for-
mée, il y a soixante ans, à Lyon, en France, et qui a pris le nom
de « la Propagation de la foi. » Elle eut d'abord pour objet de
secourir quelques missionnaires en Amérique ; puis, comme le
grain de >énevé qui croit en arbre gigantesque et dont les
rameaux fleui'issent largement, elle a élinidu à toutes les missions
éparses sur la terre entière son action bienfaisante. Cette excel-
lente institution fut promptement approuvée par les Pasteurs de
l'Église et comblée de splendides éloges. Les Pontifes romains
Pie VII, Léon XII, Pie VIII, nos prédécesseurs, la recomman-
dèrent chaleureusement et l'enrichireni d'indulgences.
— 235 —
Elle fut recommandée avec phis de sollicilude encore, et
entourée d'une afFection vraiment paternclli", par (iréf^oire \\ I,
qui, dans son Encyclique en date du 15 août de la (luarantii-me
année de ce siècle, eu a parlé en ces termes : m Celte œiivri' vrai-
ment grande et très sainte, qui, au moyen de faibles otrrandi's et
de prières quotidiennes adressées à Dieu par chaque associe, se
soutient, s'accroît, se fortifie, et qui a pour but de si'courir les
ouvriers apostoliques, d'exercer envers les néophytes les œuvres
de la charité chrétienne, et de délivrer les fidèles de l'assaut des
persécutions. Nous l'estimons très digne de l'admiration cl de
l'amour de tous les bons. Il ne faut pas croire qu'un si précieux
avantage soit venu à l'Église dans ces temps uouvea\i.x sans un<'
vue spéciale de la divine Providence. Gai-, à l'heure où l'Epouse
chérie du Christ est assaillie par les machinations de toutes
sortes de l'infernal ennemi, rien ne pouvait .u-i-ivcr de plus
opportun que cet effort des fidèles animés du désir de propager
la vérité catholique et unissant leur zèle, leurs ressources, pour
gagner les âmes au Christ. » Il exhortait ensuite les évèques,
afin que chacun, dans son diocèse, travaillât avec grand zèle à
développer une institution si salutaire.
Et Pie IX, de glorieuse mémoire, marchant sur les traces de
son prédécesseur, n'a laissé passer aucune occasion d'aider cette
société très méritante et d'en augmenter la prospérité. Eu etfet,
par son autorité, les sociétés reeurent de plus amples [trivilèges
d'indulgences pontificales; la piété chrétienne fut appelée au
secours de cette OEnvre ; les principaux associés qui s'étaient
le plus distingués par leur zèle, furent honorés de plusieurs
distinctions, et enfin plusieurs Œuvres annexes, auxiliaii-es de
l'Institution, furent louées et développées par le même Pontife.
A la même [époque, l'émulation de la piété fil naître deux
autres sociétés dont l'une prit le nom de la Sainle-Enfancr de
Jésus Christ, l'autre celui d'Écoles (rOrient. La première a pour
but de recueillir et d'élever dans les habitudes chrétiennes de
malheureux petits enfants que leurs parents, poussés par la misère
et la faim, exposent sans pitié, spécialement en Chine où prévaut
cette barbare coutume. La charité des sociétés les recueille très
affectueusement, les achète parfois, prend soin de les faire régé-
nérer par le baptême,*afin qu'ils grandissent avec l'aide de Dieu,
— 236 —
pour l'espérance de l'P^f^lise, ou que, s'ils viennent à mourir, ils
puissent obtenir le bonheur éternel. L'autre association, que
Nous avons nommée plus haut, prend soin des adolescents et
s'efforce, par Ions les moyens, de leur inculquer la saine doctrine,
de les soustraire aux périls d'une science menteuse, vers laquelle
ils sont inclinés par une imprudente curiosité de tout savoir.
Du reste, l'une et l'antre société prête son aide active à celle
plus ancienne qui se nomme «La Propagation de la Foi.)i Soute-
nues par l'aumône et les prières des peuples chrétiens^ elles
conspirent en amicale alliance pour atteindre le même but ;
toutes tendent à ce que, par la diffusion de la lumière évangé-
lique, beaucoup d'étrangers à l'Église soient amenés à connaître
Dieu, à l'adorer, lui el son envoyé, Jésus-Christ. Aussi, dans
des lettres apostoliques. Notre prédécesseur Pie IX a-t-il comblé
de louanges méritées ces deux institutions, et les a-t-il enrichies
de précieuses indulgences.
Ces trois associations, qui ont joui d'une si grande l'avcui- aux
yeux des Souverains Pontifes et auxquelles chacun d'eux n'a cessé
d'apporter son concours, ont donné des fruits abondants de salut
à notre congiégatiou de la Propagande, et ne lui ont pas été d'un
mince secours poui- soutenii- le poids des missions ; elles ont
fleuri, donnant joyeuse espérance d'une plus laige moisson dans
l'avenir.
Mais les tempêtes nombreuses et violentes qui se sont dé-
chaînées contre l'Église, dans les contrées déjà éclairées par la
lumière évangélique, ont nui considérablement à ces œuvres
instituées pour civiliser les peuples barbares. Plusieurs causes
ont contribué à diminuer le nombre et la générosité des
associés. Le monde a été inondé par des opinions dépravées qui
aiguisent les appétits de bonheur terrestre et effacent la pensée
des biens célestes : qu'attendre de celui qui emploie son intelli-
gence à rêver la volupté et son corps à la goiàter ? De tels hom-
mes peuvent-ils adresser- à Dieu des prières qui procui-ent le
triomphe de la grâce et de la lumièi-e divine de l'Evangile aux
peuples assis dans les ténèbres ? Comment apporteraient-ils leur
concours aux prêtres qui ti-availleut et combattent pour la Foi ?
Le malheur est venu aussi diminuer la générosité des âmes
— 237 —
même pieuses, d'abord parce que, dans celte rnan^' moiilanlr
du mal, la charité de plusieurs se refroidit ; ensuite parce que
les malheurs privés et les conimolionsdes affaires pul)li(iues joints
à la crainte de temps pires encore, ont inspiré à btMnconp
d'hommes la pensée de ménager leurs ressources et di- diminuer
leurs aumônes.
Au contraire, les missions apostoliques souffrent iK' nom-
breuses et graves nécessités, parce que le nombre des ouvriers
évangéliques diminue, et que ceux qui meurent on qui sont
épuisés par la vieillesse ou la faiblesse, ne sont pas remplacés
par des missionnaires égaux en nombre et en courage. De plus.
Nous voyons les familles religieuses qui fournissaient beauroiip
d'ouvriers aux saintes missions, dissoutes par des lois injustes,
les clercs arrachés à l'autel, et astreints aux obligations mili-
taires, les biens de l'un et de l'autre clergé presque partout con-
fisqués on menacés. Et pourtant, le chemin nouvellement
ouvert vers des régions qui paraissaient inaccessibles, la con-
naissance plus complète des lieux et des nations, devraient ame-
ner de nouvelles expéditions des soldats du Christ et rétablisse-
ment de nouvelles missions. Il faudrait donc augmenter le
nombre des missionnaires et les ressources dont ils ont besoin.
Venons aux difficultés et aux obstacles qu'engendrent les con-
tradictions. 11 arrive souvent que des hommes trompeurs,
semeurs de mensonges, simulent les apôtres du Christ, et abon-
damment pourvus des ressources humaines, entravent le minis-
tère des prêtres catholiques, prennent la place de ceux qui man-
quent, ou dressent une chaire contre la leur, se regardant comme
victorieux si leurs auditeurs, qui entendent expliquer de deux
manières la parole de Dieu, se demandent avec anxiété quelle
est la vraie voie du salut. PKit à Dieu que leurs artifices fussent
inutiles ! Il est profondément déplorable que des hommes qui
repoussent de tels maîtres ou ne les ont pas connus, qui appel-
lent la vraie lumière de la vérité, ne puissent avoir un maître
qui leur apprenne la vraie doctrine et les amène dans le sein de
l'Église. Ce sont vraiment des enfants qui demandent du pain
et auxquels personne n'en distribue, ce sont des champs jaunis,
mûrs pour la moisson ; mais les ouvriers sont peu nombreux ;
ils le seront moins encore demain !
— 238 —
Puisqu'il eu esl ainsi, Véuérables Frères, nous croyons qu'il
est de notre devoir de stimuler le zèle, la piété et la charité des
chrétiens, afin qu'ils aident de leurs largesses l'OEuvre des
saintes missions cl la Propagation de la Foi. L'excellence de
cette Œuvre ressort dn bien qu'elle se propose et aussi des avan-
tages qu'elle procure. Elle tend directement cette sainte OEnvre,
à la gloire dn nom divin, à étendre sur la terre le royaume du
Christ ; elle est infiniment profitable à ceux qui sont retirés de
la fange du vice et de l'ombre de la mort, et amenés à la lumière
et à la voie du salut éternel, à ces pauvres nations qui sont appe-
lées à passer de l'état de la barbarie à la civilisation. Mais
l'OEuvre est utile aussi et fructueuse à ceux qui prennent quel-
que part à cette ti-ansformatioii ; ils amassent des trésors spiri-
tuels et Dieu se fait, pour ainsi dire, leur débiteur !
Nous vous invitons donc. Vénérables Frères, à partager de
plus en plus notre sollicitude, afin que d'un cœur unanime vous
vous appliquiez avec nous à soutenir, à aider les missions apos-
toliques, mettant en Dieu votre confiance, et ne vous laissant
décourager par aucune difficulté. Il y va du salut des âmes
pour lequel est mort notre Rédempteur, pour lequel il nous a
faits évèques et prêtres, afin que nous avancions l'œuvre des
saints et la perfection ^de son corps mystique. Que chacun de
nous, dans le lieu où il a été placé par Dieu pour la garde d'un
troupeau, s'efforce, par tous les moyens en son pouvoir, de pro-
curer aux saintes missions ces secours que nous trouvons en
usage dès les commencements de l'Église, c'est-à-dire, la prédi-
cation de l'Évangile, les prières et les aumônes des personnes
pieuses.
Si donc vous trouvez des personnes zélées pour la gloire de Dieu,
prêtes et propres à entreprendre les saintes expéditions, encou-
ragez-les à étudier et à connaître en eux la volonté de Dieu, puis
à répondre sans balancer à l'appel du Saint-Esprit, sans écouter
la chair ni le sang.
Et quant aux autres prêtres, aux religieux de l'un et de l'autre
sexe, et enfin à tous les fidèles confiés à vos soins, engagez-les
avec grand zèle à implorer par des supplications continuelles
l'aide céleste pour les semeurs de la parole divine. Qu'ils invo-
quent l'intercession de la Vierge Mère de Dieu, qui a la puis-
— 289 —
sance de détruire toutes les erreurs ; de sou très pin- Époux que
beaucoup de Missious out déjà choisi pour protecteur etgardieu,
et que le Saint-Siège apostolique a donné pour patron à l'Kj^lise
univursellH ; des princes des apôtres et de tous les apôtn-s qui,
les premiers, ont lait retentir toutes les contrées de l;i Icrr»' de
la prédication évangélique ; et enfin de tous les antres honunes
illustres par la sainteté qui, dans ce ministère, ont consume leurs
forces et répandu leur sang.
Qu'à la prière suppliante s'unisse l'aumône qui a [)our elfct dt-
faire participer aux travaux et aux mérites des ouvriers apostoli-
ques, ceux qui les aident, bien que séparés pai- la distance et
rtîtenus par d'autres occupations.
Sans doute les temps sont si durs, que beaucoup sounii-ni de
la misère ; mais que personne pour cela ne manque de courage ;
car personne ne peut justement regarder comme trop onéreuse
l'offrande d'une pièce de monnaie bien minime sans doute, mais
qui réunie à beaucoup d'autres, peut créer de grandes ressources.
Que chacun considère, d'après votre enseignement, ô Vénéra-
bles Frères, que sa libéralité ne sera pas une perte pour lui,
parce que celui qui donne au pauvre, prête à Dieu, et que l'au-
mône a été bien nommée la plus lucrative des industries.
Si, d'après la promesse du même Jésus-Christ, celui là ne
perdra pas sa récompense qui a donné un verre d'eau fraîche à
un des plus petits qui croient en lui, une grande recompense
attendra certainement celui (jui dépense pour les saintes mis-
sions une petite monnaie, et qui, y joignant la prière, exerce à
la fois des œuvres de charité nombreuses et diverses, celle sur-
tout que les Saints Pères ont appelée la plus divine entre les
œuvres divines, puisqu'il se fait ainsi l'auxiliaire de Dieu pour
le salut du prochain.
Nous avons la ferme confiance, Vénérables Frères, que tous
ceux qui se glorifient du nom de catholiques, repassant dans
leur esprit ces considérations, et enllamméspar vos exhortations,
se porteront à cette œuvre de piété que Nous avons tant à cœur.
Ils ne permettront pas que leur zèle pour la diffusion du règne
de Jésus-Christ soit dépassé par l'ardeur et l'habileté de ceux
qui s'efforcent de propager l'empire du prince des ténèbres.
- 240 -
Implorant le secours de Dieu pour les pieuses entreprises des
peuples chrétiens, Nous accordons très afrectueusement dans le
Sfignenr la bénédiction apostolique, témoignage de Notre parti-
culière bienveillance, à vous, Vénérables Frères, au clergé et au
peuple conliés à votre vigilance.
Donné k Rome, près Saint-Pierre, le 3« jour de décembre de
l'an IHHO, la troisième de Notre Pontificat.
Léon XIII, Pape.
(No 99)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
J Archevêché de québec,
l 26 janvier 1881.
I. Visite pastorale de 1881.
IL Office des Saints Cyrille et Méthode.
III. Litanies prohibées.
IV. Encyclique sur la Propagation de la foi.
V. Lettres d'argent à enregistrer.
Monsieur,
I
Vous recevrez avec la présente rilinéraire de la visite pasto-
rale de 1881. Veuillez voir à ce sujet l'article II de la Circulaire
No 90, 19 mars 1880.
n
Par une bulle du 30 septembre 1880, Notre Saint-Père le Pape
Léon XIII a rendu obligatoire dans toute l'Église l'office des
Saints Cyrille et Méthode, confesseurs pontifes, sous le rite dou-
ble mineur et l'a fixé au 5 juillet. Mais comme ce jour est déjà
occupé par la fête de Saint Michel des Saints, accordé à cette
province par un induit spécial du 30 janvier 1879, les Évoques
— 241 —
de la province, usant de la faculté qui leur est accordét- i.ir
divers décrets, ont fixé l'ollice des Saints Cyrille et Mélhode au
7 du môme mois. Vous devrez donc le réciter dès le 7 juillet
1881, et faire àl'ordo et au calendrier de cette année les correc-
tions suivantes, si elles ne s'y trouvent déjà.
Juillet 7, b, SS. Cyrille et Méthode, évéques t-l confesseurs
double. '
21, r, Saint Boniface, évèque et martyr, double (Ojuin).
27, Saint Norbert, évèque et confesseur, double (G juin).
30, Saint Jean (a S. Facundo), confesseur, (12 juin).
Août 13, b, Saint Jean François Régis, confesseur, (IG juin) avec
mémoire de la vigile à laudes et à la messe.
Si vous n'avez pas pour votre sacristie un calendrier .lu
second tirage, corrigé comme ci-dessus, vous ferez bien de chan-
ger de suite les couleurs du 7 et du 21 juillet et du 13 août, afin
que le sacristain ne se trompe point.
Vous trouverez l'office et la messe de ces saints chez l'ininri-
meur P.-G. Delisle, ou à l'Archevêché.
m
Un décret de la S. R. C, en date du IG juin 1880, ordonne au.x
évêques de ne point permettre dans leurs diocèses la récitation
publique de litanies non approuvées parle Saint-Siège, et de refu-
• ser leur approbation aux livres renfermant de ces litanies. Los
seules litanies approuvées jusqu'à présent sont celles du saini
nom de Jésus, de la sainte Vierge, dites de Lorelte, et des Saints.
Eu conséquence, il est défendu de réciter publiquement et, à
plus forte raison, de chanter, les litanies de Saint Franço'is-
Xavier, de Sainte Anne, de Saint Joseph et autres que l'on
trouve dans les livres de dévotion. On voit par la teneur même
du décret que le désir du Saint-Siège est que Ton cesse tôt ou
tard entièrement de les réciter même privcmcnt, puisque les
évêques doivent désormais refuser leur approbation à tout livre
qui les contient.
IV
^ En vous envoyant le mandement ci-joint et l'encyclique sur
l'œuvre de la Propagation de la foi, j'attire votre attention soé-
16 ^
- 242 —
ciale sur quelques passages de l'encyclique, où le Sainl-Père
exhorte les évoques et le clergé à déployer tout le zèle possible
en faveur de cette belle œuvre : « Il y va du salut des âmes pour
lesquelles est mort noire Rédempteur, pour lequel il nous a faits
évè(iues et prêtres... Que chacun de nous, dans le lieu où il a
été placé par Dieu, s'eil'orce par tous les moyeus en son pouvoir,
de procurer aux saintes missions ce secours... Engagez les fidèles
à implorer par des supplications continuelles Taide céleste pour
les semeurs de la parole divine. »
Grâces à Dieu, dans un grand nombre de paroisses de l'archi-
diocèse, on montre beaucoup de générosité et de zèle pour cette
œuvre; mais en parcourant la liste des contributions, on voit
quelques grandes paroisses qui se laissent dépasser par d'autres
beaucoup plus petites et moins fortunées. Examinons devant
Dieu à quoi cela pent tenir.
Pour réussir, il ne suffit pas d'en parler du haut de la chaire,
mais il faut organiser l'œuvre en choisissant dans chaque rue.
ou chaque concession, une ou plusieurs personnes de confiance
et de zèle qui se chargent de former des dizaines nouvelles et
d^en recueillir les aumônes. Gela demande un peu de soin pour
commencer, mais une fois que l'organisation est complétée, elle
ne requiert plus qu'un peu de vigilance pour qu'elle continue de
produire des fruits abondants. Il serait à propos de réunir une
fois ou deux par année les chefs de dizaines, pour aviser en com-
mun aux moyens de rendre l'œuvre plus prospère, choisir de
nouveaux chefs pour remplacer ceux qui manquent par mort ou
maladie, et pour créer de nouvelles dizaines.
Confulimus autem de vobis in Domino, quoniam qux prœcipimus
et facitis et facietis. Domiuus autem clirigat corda vrstra in chari-
late Dei et patientia Chrisd (II. Thess. III, 4, 5.).
Je crois devoir vous recommander de faire toujours enregis-
trer les lettres contenant de l'argent, parce qu'autrement elles
sont exposées à être perdues sans que l'on puisse facilement les
retrouver.
Veuillez agréer, Monsieui-, l'assurance de mon sincère atta-
chement. , ^ u
f E.-A., Arch. de Québec.
— 243 —
(No 100)
cirgulairl: au gleugé
ArCHKVÉCHI^ DK guÉHEC,
•23 mars 1881.
I. Monsieur Marois chargé dos luet^ses.
II. Avis sur le recensement.
m. Instruction sur les reliques.
Monsieur,
C'est Monsieur Marois, maître des cérémonies, et assistant-
secrétaire, qui est maintenant chargé, à la place de feu Monsei-
gneur Gazeau, de recevoir et distribuer les intentions de messes.
II
Le recensement du Canada devant avoir lieu prochainement,
je crois utile de reproduire ici les sages conseils que Monseigneur
Baillargeon donnait sur ce sujet au clergé dans sa circulaire du
13 décembre 1860.
« L'on va procéder à un nouveau recensement, et déjà l'on a
nommé les principaux officiers qui doivent être chargés de ce
soin. Je n'ai pas besoin de vous dire combien il est à désirer,
sous les rapports et religieux et politiques, que l'on se prêle de
la meilleure volonté possible à ce qu'exige la loi sur ce point.
Tous ceux qui exercent quelque influence sur nos populations,
doivent se faire un devoir de s'en servir, pour aider à l'accom-
plissement de la loi. Vous comprendrez facilement que le clergé
a une large part d'influence à exercer en cette occasion.
« Je viens donc vous inviter à bien faire connaître aux fidèles
de votre paroisse, ou mission, l'obligation que la loi leur impose
— 244 —
do fournir fulèlenicnl aux ofliciers préposés au recensement, les
inforniations requises. 11 sera à propos de leur l'aire comprendre
qu'il importe beaucoup aux habitants du Bas-Canada, surtout
aux caiholiques, de ïnivo constater exactement leur nombre ;
que pins ce nombre sera considérable, plus ils aui'ont de part
dans la distribution des deniers publics, pour l'encouragement
de réducation et pour les améliorations locales ; qu'ils ne doi.
vent pas hésiter non plus à donner un état fidèle des produits ou
revenus de leiu-s terres, ou autres propriétés, afin que l'on puisse
se former une juste idée des ressources générales de cette partie
de la Province, que des hommes ennemis s'attachent à déprécier.
« Au besoin, vous ne manquerez pas de dissiper les préjugés
que des gens à vues étroites pourraient opposer au fonctionne-
ment de la loi, en s'elTorçant de faire croire que le recensement
a pour but de taxer le peuple, d'enrôler un plus grand nombre
d'hommes dans la milice.
« Vous voudrez bien profiter de la première occasion, après la
réception de la présente, pour donner à vos paroissiens les avis
que vous croirez les plus propres à atteindre le but désiré. »
III
Ceux qui feront à l'avenu' demander des corps saints ou des
reliques à Rome, devront exiger absolument de leurs commis-
sionnaires qu'ils obtiennent le visa du Cardinal-Vicaire ou de
celui quil a chargé de ce soin, sur les authentiques de ces reli-
ques, quand même ces authentiques auraient été donnés par
quelque autre évèque ou cardinal. Par une instruction du 17
janvier 1881, les évèques ont défense de laisser exposer et véné-
rer dans leurs diocèses les reliques venant désormais de Rome
sans cette autorisation du Cardinal-Vicaire ou de son substitut
Faute de celte précaution on s'exposerait donc à ne pouvoir faire
reconnaître ici des reliques qu'on aurait eu grande peine à se
procurer.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
— 245 —
(No 101)
MANDEMENT
PROMULGUANT L'ENCYCLIQUE SUR LE JUBILÉ DE 1881
ELZÉAR-ALEXANDRE TASCHEREAU, par f.a r.nACE de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clrr(fé Séculier et Régulier, aux Communautés Rcliffieuses et à
toux les Fidèles de V Archidiocèse de Québec, Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Dieu, dans sa sagesse inlinie, dont nous ne saurions pén6tror
les desseins adorables, permet que son Église soit aujoui-d'hui
ballottée par une des plus furieuses tempêtes de sa laborit.'use
carrière. Sans doute /es portes rf^ Vcnfer.ne prévaudront jamais
contre elle (Matth. XVI, 18.), mais il n'est pas permis àses enfants
de regarder avec indifférence les efforts de l'impiété qui voudrait
la détruire. Dieu désire nous associer à son triomphe, en nous
permettant de hâter le jour de la victoire par nos supplications
et nos bonnes œuvres.
Voilà pourquoi. Nos Très Chers Frères, le Souverain Pontife
Léon XIII. dans une encyclique du 12 mars dernier, nous invile
à élever tous ensemble nos cœurs et nos mains supi)liantes vers
le trône de la miséricorde, pour obtenir la cessation des persécu-
tions auxquelles l'Église Catholique, et en particulier le Saint-
Siège, est en butte dans l'ancien monde. Afin de nous animci-
plus fortement dans cette croisade pacifique, il nous accorde de
nouveau, après un intervalle d'un an et demi, une indulgence
très plénière en forme de jubilé, applicable au.x défunts et qui
pourra être gagnée dans ce pays jusqu'à la fin de la présente
année.
— 246 —
A cette occasion, il ouvre les trésors spirituels de l'Église, il
use dans toute sa plénitude de ce pouvoir de lier et de délier qui
lui a été confié dans la personne du Prince des Apôtres, afin de
favoriser la rémission des péchés, en accordant à tous les con-
fesseurs les pouvoirs les plus extraordinaires, en faveur de ceux
qui étant sincèrement contrits de leurs fautes, fermement réso-
lus de ne plus les commettre et disposés à les réparer, se présen-
teront au tribunal de la pénitence avec l'intention sérieuse et
sincère de remplir toutes les conditions requises pour gagner
cette indulgence du jubilé.
Si vous aimez la sainte Église, votre mère, Nos Très Chers
Frères, vous vous ferez un bonheur de profiter de ce temps favo-
rable, de ces jours rie salut^ dont parle le grand apôtre, ecce nunc
tempus acceptabile^ ecce mmc (lies salutis (II. Cor. VI, 2.), pour pu-
rifier vos âmes et rendre ainsi plus agréables à Dieu et plus
dignes d'être exaucées les prières que vous adressez au ciel pour
obtenir que la persécution cesse, que la paix règne, que les doc-
trines perverses qui inondent la terre soient anéanties, et que le
salut des âmes ne soit plus empêché par les obstacles innombra-
bles que l'enfer y oppose. Gomme vous le voyez. Nos Très Ghers
Frères, vous êtes vous-mêmes intéressés à profiter de cette grande
grâce, puisqu'en même temps que vous témoignerez votre
amour pour l'Église, vous aurez à votre disposition tous ses tré-
sors spirituels, non seulement pour effacer vos péchés, mais
aussi pour appliquer à votre âme dans toutes leur plénitude les
mérites surabondants de Notre Seigneur et de tous les Saints.
Nous n'entrerons pas plus longuement dans le détail des avan-
tages que vous pouvez vous assurer par ce jubilé, ni des maux
auxquels le Saint-Père veut obtenir remède : la lecture qui vous
sera faite de l'encyclique, à la suite de ce mandement, vous les
exposera bien mieux que nous ne pourrions le faire. Pi'êtez
donc une oreille attentive à ces paroles du Vicaire de .lésus-
Christ, recueillez-les dans vos coeurs et ne négligez rien pour les
mettre en pratique. Évitez avec plus de soin que jamais les
différents désordres que nous vous avons souvent signalés : l'in-
tempérance, le luxe, le parjure, les fréquentations dangereuses,
la négligence à surveiller vos enfants, les procès injustes, la pro-
— 24Y —
fanalion des jours cor.sacrés à Dieu et tout ce qui poul ternir la
beauté et la pureté de votre cœur.
Vous remai-querez. Nos Très Chers Frères, ce passa},'e de l'en-
cyclique où le Souverain Pontife nous exhorte tout parlieulière-
ment à redoubler de dévotion envers la Sainte Vierge et envers
Saint Joseph, patron de l'Eglise catholique. A cette première
recommandation il eu ajoute une autre en ces termes : « De plus,
Nous exhortons tout le monde à entreprendre par piété des pèle-
rinages aux sanctuaires des Saints parliculii-rement vénérables
et consacrés en chaque pays par un culte local et traditionnel, n
Nous comptons, Nos Très Chers Frères, que pour vous con-
former à ce désir de notre bien-aimé père et pontife, vous con-
sacrerez les exercices du beau mois de Marie, qui approche, à
solliciter les grâces qu'il espère obtenir par ce jubilé. Votis y
joindrez chaque jour quelque pratique en l'honneur de Saint
Joseph.
Le sanctuaire de Sainte-Anne de Beaupré est bien pour nous
ce sanctuaire vénérable et consacré par un culte traditionnt^,
que Léon XIII désire que tous les fidèles visitent dans le cours
de cette année. La sainte patronne de notre province aimera
voir tous ses enfants accourir dans cette église élevée par leurs
généreuses contributions ; et, tout en exauçant, selon sa coutu-
me, les prières que nous y ferons pour nous-mêmes et pour ceux
qui nous sont chers, elle nous aidera puissamment à obtenir
pour notre mère la sainte Église et pour son auguste chef, les
grâces importantes que le monde catholique tout entier va solli-
citer.
A ces causes et le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons et
ordonnons ce qui suit :
La traduction ci-jointe de l'encyclique de Notre Saint-Père le
Pape Léon XIII, «mi date du 12 mars dei-nier, accordant un
jubilé extraordinaire, sera lue et publiée à la suite du présent
mandement.
Les conditions à remplir sont les suivantes :
1" La confession et la commumon, avec les dispositions requises.
La confession annuelle et la communion pascale ne peuvent
— 248 —
pas sufTire pour gagner l'indulgence du jubilé. Les enfants qui
n'ont pas encore fuit leur première communion, devront être
dispenses de la communion par leur confesseur, (a)
2" Six visites aux églises désignées. Ces visites peuvent se
faire toutes le même jour ou à des jours différents. Les visites
d'une mémo église peuvent se faire à la snite l'une de l'autre,
pourvii que l'on sorte de l'église un instant entre les visites et
que l'on récite chaque fois les prières prescrites.
(b) Les fidèles de la haute-ville de Québec, delà rue Saint-Paul
et des rues voisines, visiteront deux fois la Basilique, l'égUse de
Saint-Patrice et la chapelle du Séminaire.
Ceux de la basse-ville et du quartier Ghamplain, deux fois la
Basilique, la chapelle du Séminaire et l'église de la basse-ville.
Ceux de Notre-Dame de la Garde visiteront six fois leur église.
Ceux des faubourgs Saint-Jean et Saint-Louis, visiteront deux
fois les églises de Saint-Jean, des Pères Jésuites et de Saint-Pa-
trice.
Ceux de Saint-Roch visiteront deux fois les églises de Saint-
Roch, de Saint-Sauveur et des Congréganistes de Saint-Roch.
Ceux de Saint-Sauveur visiteront deux fois les églises de Saint-
Sauveur, de Notre-Dame de Lourdes et des Congréganistes de
Saint-Roch.
Dans les paroisses ou missions de la campagne, les fidèles vi-
siteront six fois leur église ou chapelle paroissiale.
(a) Nul autre que le con/caneur ne peut leur accorder cette dispense, ni commuer les
autres œuvres prescrites. Ce pouvoir doit être exercé au tribunal de la pénitence.
(b) Messieurs les Curés ne liront des paragraphes suivants jusqu'à 3o, que ce qui
concerne les fidèles de leur paroisse. Il serait bon de revenir à plusieurs reprises sur
les conditions du jubilé et sur la manière de les accomplir. Pour plus grande sûreté,
on pourrait inviter les paroissiens à en observer quelque une ensemble, par exemple, à
jeûner tous le même jour ou dans la même semaine, à faire leurs visites ou leur au-
mdne... et le dimanche précédent expliquer en détail ce qu'il y a à faire. Il est plus
convenable et plus prudent de terminer par la confession et la communioji.
— 249 —
Les religieuses non cloîtrées et leurs novices, ainsi cjUf les
personnes qui vivent dans les communautés, suiviuul la même
règle que les fidèles pour la visite des églises.
Les religieuses cloîtrées devront faire connnui'r les visites des
églises assignées pour les fidèles, en visites de leur propre cha-
pelle ou oratoire. Cette commutation ne peut se faire que par
le confesseur au tribunal de la pénitence.
Chaque visite qui se fera processionnellemenl comptera pour
trois.
3'^ Dans chacune de ces visites d'église, n'ciler riiu/ pain- ri
ave^ ou outres prières^ aux intentions du Souverain-Pontife, sa-
voir, entre autirs, pour la prospérité et l'exaltation de l'Eglise
Catholique et du Siège Apostolique, l'exlii-aption des hérésies, la
conversion des pécheurs, la concorde entre l(>s piinces chi'étiens,
la paix et l'unité de tout le peuple fidèle.
4" Un jour de jeûne avec maigre slrict^ c'est-à-dire, avec absti-
nence de toute graisse, du lait, du beurre, du fromage, des œufs,
et de tout aliment dans lequel entre quelqu'un de ces comesti-
bles. Ce jeûne peut s'observer a) un jour du carême où l'induit
de 1844 nous permet de manger gras (*) ; b) en dehors du carême,
un jour quelconque, même un vendredi, pourvu que ce ne soit
pas un jour de jeûne d'obligation.
5" Une aumône en faveur de quelque bonne œuvre. Nous
recommandons tout spécialement à la charité des fidèles le Sé-
minaire de Rimouski, qu'un incendie vient de détruire. Per-
sonne n'ignore combien une œuvre de ce genre est essentielle au
bien de la religion dans un diocèse. C'est pourquoi nous ordon-
nons qu'une quête soit faite pour cet objet deux dimanches de
suite, après avis donné d'avance, et aussitôt que possible.
Les navigateurs et les voyageurs, une fois revenus à leur do-
micile, ou arrêtés quelque pari pour un temps sulTisant, pour-
ront gagner l'indulgence en accomplissant les œuvres prescrites
et en visitant six fois féglise cathédrale, ou principale, ou parois-
siale de leur domicile ou du lieu.
(*) Cette première remarque n'a pus d'application cette année parce que ce man-
dement n'a pu être publié avant la fin de la permission accordée par l'induit do 1844.
— îlôO _
Tout fîdob' qui a l'intonlion sérif^use et sincère de gagner l'in-
dnlgencc dn jubile et d'accomplir pour cela lesœnvres prescrites,
peut faire sa confession à tout prèlre séculier ou régulier ap-
prouvé dans ce diocèse ; el tout confesseur est autorisé dans ce
cas à absoudre de toute faute et censure réservée au Pape ou à
rOrdinaire el à commuer les vœux suivant l'instruction annexée
à ce mandement.
(a) Les religieuses cloîtrées ou non cloîtrées et leurs novices
sont autorisées à faire leur confession du jubilé à tout confesseur
approuvé dans ce diocèse pour cutciulrc les confessions des reli-
gieuses.
Sera le présent mandement lu el publié au prône de toutes les
églises et chapelles paroissiales et autres où se fait l'office public,
ainsi qu'en chapitre dans les coniiminautés religieuses, le pre-
mier dimanche après sa réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse
et le conlre-seing de notre secrétaire, le huitième jour d'avril,
mil huit cent quatre-vingt-un.
-j- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Collet, Pire,
Secrétaire.
(rt) Ce paragraphe ne doit être lu que dans les communautés. Toutefois Messieurs
les Curés de la campagne qui ont des couvents, doivent donner au.x religieuses qui s'y
trouvent, connaissance de ce paragraphe et de celui où il est question des visites à
faire.
— 251 —
LETTRES APUSTOEinUES
DE NOTRE TRÈS SAINT PÈRE LE PAPE LÉON XIll
ANNONÇANT UN JOBIbt KXTRAOBDINAIRR
A nos Vénérables h-èrcs 1rs Pattnarches, Primats, Archevêques et
Évéqucs en paix et communion avec le Siège Apostolique^ et à
Nos chers Fils tous les fidèles du Christ, Salut et Bcnédiciion Apos-
tolique.
L'Église militante de Jésus-Christ, qui peut le mieux donner
au genre humain le salut et la paix, est si gravement éprouvée
par le malheur des temps, que chaque jour elle est assaillie par
de nouvelles tempêtes, pareille, en vérité, à celte barque de
Génésareth qui, pendant qu'elle portait Notre Seigneur Jésus-
Christ et ses disciples, était violemment secouée par les veilts et
les flots. En eifet, ceux qui font la guerre au nom catholique
s'accroissent démesurément par le nombre, par les forces et par
l'audace de leurs desseins ; et il ne leur suffit pas d'abandonner
ouvertement les célestes doctrines, mais ils essayent de toutes
leurs forces et avec violence d'exclure absolument l'Église de la
société civile, ou au moins de l'empêcher d'avoir aucune action
sur la vie publique des peuples. D'où il arrive que, dans l'ac-
complissement de la charge qu'elle a reçue divinement de son
auteur, l'Église se sent environnée de tous côtés et entravée par
de grandes difficultés.
Les effets les plus cruels de cette conjuration funeste retom-
bent principalement sur le Pontife romain, à qui, pendant qu'il
est dépossédé de ses droits légitimes et entravé de mille manières
dans l'accomplissement de ses grandes fonctions, on laisse, comme
par dérision, une certaine figure de la majesté royale. C'est
pourquoi, placé que Nous sommes par la divine Providence au
faite de ce pouvoir sacré, et chargé de l'administration de l'Eglise
universelle. Nous sentons depuis longtemps et Nous avons dit
— 262 —
souvent combien est dure et calamiteuse la situation où Nous
ont jeté les vicissitudes des temps.
Nous ne voulons pas rappeler les choses une à une, mais tout
le monde sait manifestement ce qui se fait depuis plusieurs
années dans cette ville de Rome, qui est la Nôtre. Ici, en effet,
au centre même de la vérité catholique, on se joue de la sainteté
de la religion, ou s'attaque à la dignité du Siège apostolique, et
la majesté pontificale est eu butte aux fréquentes injures d'hom-
mes dépravés. On a dérobé à noire pouvoir plusieurs fondations
que Nos prédécesseurs, qui les avaient pieusement et généreuse-
ment établies, avaient transmises à leurs successeurs pour qu'elles
fussent inviolablement conservées On ne s'est même pas arrêté
devant la violation de cette institution sacrée destinée à la propa-
gande du nom chrélien^ institution qui, ayant mérité avec éclat,
non seulement de la religion, mais aussi du genre humain,
n'avait jamais subi aucune violente de la force dans les temps
antérieurs. On a vu beaucoup de temples du rite catholique
fermés ou profanés, ceux du rite hérétique au contraire multi-
pliés, les mauvaises doctrines répandues impunément par les
écrits ou par les actes. Ceux qui se sont emparés du gouverne-
ment des affaires s'appliquent continuellement à faire des lois
injurieuses pour l'Eglise et le nom catholique, et cela en face de
Nous, dont tous les soins, de par l'ordre de Dieu lui-même, doi-
vent pourvoir à ce que les droils de l'Église soient saufs et que
la chrétienté ne reçoive aucune atteinte.
Sans aucun égard pour ce pouvoir d'enseigner qui réside dans
le Pontife Romain, ils écartent Notre autorité de l'instruction
même de la jeunesse, et s'il nous est permis — ce qui n'est interdit
à aucun particulier — d'ouvrir à nos frais des écoles, pour l'ins-
truction de la jeunesse, la violence et la rigueur des lois civiles
font invasion jusque dans ces écoles Nous sommes d'autant
plus vivement ému d'un si funeste spectacle, que Nous n'avons
pas les moyens suffisants de subvenir, autant que nous le sou-
haiterions, à tant de maux. En effet, Nous sommes vraiment
plus sous le pouvoir de nos ennemis que Nous ne Nous appar-
tenons, et l'usage même de cette libe:té qu'on nous concède
n'a pas un fondement certain de durée et de stabilité, jjuisque
le bon plaisir d'un autre peut Nous l'enlever ou l'amoindrir.
— 253 —
Cependant, il est manifeste, d'après une expérience quoli
dienne, que la contagion du mal gagne de plus en plus dans le
reste du corps de l'État chrétien et s'étend à un giand nombre
d'hommes. Car les peuples séparés de l'Église tombent chaiiue
jour dans les calamités plus grandes, et du moment (jue la loi
catholique est éteinte ou affaiblie, la porte est ouverte au déver-
gondage des idées et à la curiosité malsaine des nouveautés.
Lorsqu'on a méprisé le très grand et très noble pouvoir de celui
qui tient la place de Dieu sur la terre, il est évident (ju'il ne
reste dans l'autorité des hommes aucun frein assez fort pour
retenii" les espi-its indomptés des rebelles ou pour réprimer, dans
la multitude, l'ardeur d'une liberté eu démence. Aussi, la so-
ciété civile, bien qu'elle ait déjà subi de grandes calamités, est-
elle épouvantée par la perspective de périls plus grands encore.
C'est pourquoi il est nécessaire que l'Église, pour repousser
les efforts de ses ennemis et accomplir sa charge au profit de
tous, travaille et combatte beaucoup. Mais dans ce combat vio-
lent et varié, où il s'agit de la gloire divine et où l'on se bat pour
le salut éternel des âmes, toute la valeur et toute l'habileté de
l'homme seraient vaines si l'on n'était aidé par les secours cé-
lestes appropriés aux temps. Or, dans les temps de troubles et
d'afflictions pour le nom chrétien, le meilleur refuge contre les
peines et les angoisses a toujours été dans le redoublement de
prières pour demander à Dieu de venir au secours de son Eglise
attaquée, et de lui donner la force de combattre et le pouvoir de
triompher. Nous donc, conformément à cette constante cou-
tume, et à l'exemple des anciens, sachant bien que Dieu se laisse
d'autant plus fléchir, que plus grande est dans les hommes l'ar-
deur (lu repentir et par conséquent aussi la volonté de rentrer
en grâce avec lui, afin d'obtenir le secours céleste et le soulage-
ment des esprits. Nous annonçons par cette lettre, au monde ca-
tholique, un jubilé extraordinaire.
C'est pourquoi. Nous confiant dans la miséricorde du Dieu
tout-puissant et dans l'autorité des bienheureux apôtres Pierre
et Paul, en vertu du pouvoir de lier et de délier que le Seigneur
nous a conféré malgré Notre indignité. Nous accordons à tous
et à chacun des fidèles de l'un et l'autre sexe une indulgence
très plénière, en forme de jubilé général, à condition de rempiii-
— 254 —
— poui- ceux qui habitent l'Europe, du 19 mars prochain, jour
consacré en l'honneur de Saint Joseph, l'époux de la bienheu-
reuse Vierge Marie, au ler novembre, jour de la solennité de
tous les Saints, inclusivement, et pour ceux qui sont hors de
l'Europe, du même jour, 19 mars, jusqu'au dernier jour de la
présente année 18H1 inclusivement— les prescriptions suivantes
qui sont pour les habitants ou les hôtes de Rome, de visiter deux
fois la basilique de Lati-an et les basiliques Vaticane et Libérienne,
et d'y prier Dieu pieusc^ment quelque temps pour la prospérité
et l'exaltation de ce Saint-Siège apostolique, pour l'extirpation
des hérésies et la conversion de tous ceux qui sont dans l'erreur,
pour la concorde des princes chrétiens et la paix et l'union de
tout le peuple fidèle, selon nos intentions ; eu outre, déjeuner
une fois, en n'usant que des mets permis, et en dehors des jours
compris dans l'induit du carême ou consacrés, d'après le
précepte de l'Église, à un jeûne de droit strict; enfin de rece-
voir le très saint sacrement de l'Eucharistie, après avoir confessé
leurs péchés avec les dispositions requises et de faire quelque
offrande, à titre d'aumône, à une œuvre pie.
A cet effet. Nous rappelons spécialement les institutions dont
Nous avons recommandé naguère dans une lettre les intérêts à la
charité des chrétiens savoir, la Propagation de la Foi, la Sainte-
Enfance et les Écoles d'Orient; institutions que Nous avons gran-
dement à cœur et que Nous Nous proposons d'établir et de propa-
ger jusque dans les contrées éloignées et barbares, afin de les
mettre à même de subvenir à tous les besoins. Quant à tous
ceux qui habitent hors de Rome, en quelque lieu que ce soit, ils
devront visiter deux fois, aux intervalles prescrits, trois églises
à désigner à cet effet par les Ordinaires des lieux ou par leurs
vicaires et officiaux, ou sur leur délégation et à défaut par ceux
qui ont charge d'âmes, ou trois fois, s'ils n'y a que deux églises
et six fois s'il n'y en a qu^une ; ils devront pareillement accom-
plir les autres œuvres prescrites ci-dessus. Nous voulons que
cette indulgence puisse être appliquée aussi, par manière de suf-
frage, aux âmes qui sont sorties de cette vie en union avec Dieu
dans la charité. Nous accordons d'autre part aux Ordinaires
des lieux la faculté de réduire, selon leur prudence, à un moin-
dre nombre les visites aux églises susdites pour les chapitres et
— 255 —
les congrégations de séculiers comme de réguliers, les commu-
nautés, confréries, universités ou collèges quelconques (jui les
font en procession.
Nous permettons aux navigateurs et aux voyageurs de gnf,Mit'r
la même indulgence, à leur retour ou à leur arrivée dans une
station déterminée, en visitant six fois l'église majeure on parois-
siale, ft en accomplissant convenablement les autres œuvres,
comme il a été prescrit plus haut. Quant aux rég\iliers de l'iui
et de l'autre sexe, même à ceux qui sont cloîtrés à perpétuité, et à
tous autres laïques et ecclésiastiques, séculiers ou réguliers, qui
se trouvent empêchés par détention, infirmité cori)orelle on
toute autre juste cause, de remplir les prescriptions susdites ou
quelques-unes d'entre elles, Nous permettons à leur confesseur
de les commuer en d'autres œuvres de piété ou même d'en dilTé-
rer l'accomplissement à un antre temps rapproché, en y ajoutant
la permission de dispenser de la communion les enfants qui
n'ont pas encore été admis à la première communion.
En outre. Nous accordons à tous et à chacun des fidèles, tant
laïques qu'ecclésiastiques, aux séculiers et aux réguliers de tout
ordre et de tout institut, même de ceux qu'il faudrait nommer
spécialement, la faculté de se choisir à cet eflét quelque confes-
seur que ce soit, tant séculier que régulier, approuvé. Les reli-
gieuses, novices et autres, femmes vivant dans le cloitre, pourront
user aussi de cette faculté, pourvu qu'elles s'adressent à un cou
fesseur approuvé pour les religieuses. Aux confesseurs eux-
mêmes, mais seulement à l'occasion et pendant le temps du jubi-
lé, Nous conférons les mêmes pouvoirs que Nous leur avons don-
nés lors du jubilé promulgué par Nos lettres apostoliques du 15
février I87v). commençant par ces mots « Pontirices maximi », à
l'exception toutefois de ce que Nous avons excepté par ces mêmes
lettres.
Mais pour que les fruits de salut que Nous avons en vue soient
plus sûrement et plus abondamment recueillis dans ce saint
Jubilé, il faut que tous s'appliquent avec ardeur à mériter, par-
ticulièrement pendant ce temps, l'intercession de l'auguste Mère
de Dieu, par leurs hommages et leur piété envers elle. Nous
remettons aussi et Nous confions ce saint Jubilé à la garde et à
— 266 —
la protection de saint Joseph, le très chaste époux de la bien-
JKuireiise Vierge Mai-ie, que le souverain Pontife Pie IX. de
glorieuse mémoire, a déclaré patron de l'Église universelle, et
dont Nous désirons que tous les fidèles chrétiens réclament
chaque jour l'assistance. De plus, Nous exhortons tout le monde
à (Miticprendre par piété des pèlerinages aux sanctuaires des
Saints particulièrement vénérables et consacrés en chaque pays
par un culte local et traditionnel, et dont le plus célèbre pour
ritalie'-est la sainte maison de Notre-Dame de Lorette, qui
recommande le souvenir des plus augustes mystères.
A ces fins, en vertu de la sainte obéissance, Nous enjoignons
et Nous ordonnons à tous et à chacun des Ordinaires des lieux,
et à leurs vicaires et officiaux, ou, à leur défaut, à ceux qui ont
charge d'âmes, dès qu'ils auront reçu des copies ou des exem-
plaires imprimés de ces présentes lettres, de les faire publier
chacun dans l'étendue de leur juridiction, et de désigner aux
populations l'église ou les églises à visiter, comme il est dit plus
haut, en ayant soin de les préparer, autant qu'il sera possible,
par la prédication de la parole de Dieu.
Et pour que ces présentes lettres, qui ne peuvent être portées
en chaque lieu, parviennent plus facilement à la connaissance
de tous. Nous voulons qu'aux copies ou exemplaires imprimés,
souscrits de la main de quelque notaire public et munis du sceau
d'une personne constituée en dignité ecclésiastique, la même foi
soit due qu'à ces présentes elles-mêmes, si elles étaient exhibées
ou montrées.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, sous l'anneau du Pêcheur,
le 15 mars 1881, l'an quatre de 'Notre Pontificat.
Léon XIII, Pape.
'
— 257 —
INSTRUGTIO
Ad clerum Quebeccnsem circa jubilriim anni 1881.
I. PAnOGIII.
1. Optât Summns Ponlifex iil populi. eliam vcrbi Dci prxdica-
tione, quoad ficri possit^ rilc /^rj?/)arc;//uret doceanliir condiliones
implendas.
2. Fiant igitur, quantum possibile crit, in singulis parochiis
spirilualia exercilia trinm sallem dierum. Pcrmitlinuis iil in
diclis diebus oxponalur Sanclissimum Saciamcnlum SL-mel in
die, hora convenienti et detnr beiiedicLio.
II. QUID POSSINT CONFESSARII.
Quilibet sacerdos approbalus in hac diœcosi, potesl in tola
diœcesi, semel tantnm nnumquemquc pœnitcntem et in foro
conscienliœ tantum, in l'avorem fidelium qui ad sacrum tribunal
accedunt cum serio et sinccro proposito lucrandi jubilenm, et
reliqua ad id lucrandum necessaria opéra adimplendi, exercore
sequenles facultates, imposila salutari pœnitenlia etiujunctis de
jure injungendis :
1. Absolvere ab omnibus excomraunicationibus, suspensioni-
bus et aliis ecclesiasticis sententiis et censuris, a jure vel ab
homine quavis de causa latis seu inflictis, eliam locorum Ordi-
iiariis et Summo Pontifici seu Sedi Apostolicaî, eliam spcciali
modo reservatis. (Videantur excepliones infra.)
2. Absolvere ab omnibus peccalis etiam Ordinariis ac Summo
Pontifici et Sedi Aposlolicœ reservatis, et si de hœresi agatur,
abjuratis prius et retractatis erroribus. (Videantur excepliones
infra.)
3. Gommutare in alia pia et salutaria opéra, vota quœcumque
etiam jurata ac Sedi Apostolicœ rescrvala, cxceplis volis 1" cas-
titalis perpetuse ; 2o religionis ; 3" obiigationis quaî a tertio ac-
ceptata fuerint ; 4° iis in quibus agatur de prœjudicio tertii ;
17
— 258 —
5" pœnalibus quœ prxservaliva a pcccalo niuicupaiilur, nisi
comnuitatio fiat in aliiid opiis quod judicelur luluriim non minus
a peccato prœservalivnm.
4. Dispensare, in casibns occnllis tantuni. cum clericis in
sa(;i'is oïdinibns conslilulis, qui, ob violalam aliquam censuram,
privali laissent exei'ciLio ordinis suscepti, vol lacullale ascen-
dendi ad ordinem superiorem.
5. Commulare in alia pietatis opéra fv. g. in auditionem missse,
viam crucis, rosarium, jejunium, eleemosynam...), vol in aliud
proximum lempus prorogare, eaqne injungere quœ ipsi pœrji-
tenles ofTicero potcrunt, nnum vel plura ex operibus injunctis
pro jubileo lucrando, in favorem pœnitenlium in carcere aut
caplivitale exislentium, vel aliqua corporis infirmilate seu alio
quocumque impedimento detentorum.
G. Dispensare super communione cum pueris qui nondura ad
primam communionem admissi fuerint. Non est necessarium
ut aliud opus loco conimunionis injungatur his pueris.
m. QuiD NON POSSINT CONFESSARU.
1. Dispensare super quacumque alia irregularilate, vel de-
fectu, vel incapacitate, vel inhabilitale, prseler illam de qua
supra in 4.
2. Absolvere complicem in turpi.
3. Absolvere eum qui complicem in turpi absolvit.
4. Absolvere eum qui calumniose accusavit sacerdotem de
sollicilatione in confessione.
5. Absolvere pœnitentes quos noverint fuisse soUicitatos in
confessione et qui renuernit deuuntiare, juxla buUam Benedicti
XIV « Sacramcnlum pœniUntix. »
6. Absolvere eos qui a Summo Pontifice et Apostolica Sede,
vel ab aliquo Prœlalo, seu judiccecclesiasliconominatim excom-
municali, suspensi, inlcrdicli, seu alias in scnltnlias et censuras
incidisse declarali, vel publiée denunciati fuerint, nisi intra
tempus jubilei satisfecerinr., et cum partibus, ubi opus fuerit,
concordaverint. Si tamen intra prϞnitum tempus, judicio
— 259 —
confessarii, salisfacere non potnennt, absolvi potorunt in foro
conscienliœ ad affeclum dnnitaxal asseqnendi induli^'enlias jnbi-
lei, injuncta obligalione salislaciendi stalim ac polorunl.
7. Dare absolnlioncm a roservalis vol a censnris vol commn-
tationem votorum, aiU dispensalionem irregnlarilalis, ilH (jui
jam a se vel ab alio absolulus virtule facultalum luijiis jnbiloi
in eadem reciderit.
IV. Diverse declarationes.
1. Ad hicrandnm jiibilenm reqniritur confessio et commnnio
dislincta a confessione annnali et comnuinione paschali : nec
snfTuit qnod qnis confessorem adeat duabns vicibns in ordine
ad unicam absolutionem.
2. Quando oadem ecclesia est plnries visilanda, necesse est
egredi ab ecclesia saltem ad momenlnm.
3. Indultum pro naviganlibus et iter facientibus qni impe-
dinntnr quominns currente tempore jnbiloi opéra injnncla
exeqni valeant, extenditur eliani ultra hoc lempus.
•
4. Qui conditiones prœscriptas adimplet in aliéna diœcesi, nbi
non habet domicilinm, lucratnr jnbileum si observot ordinatio-
nes Ordinarii loci nbi moralnr. Item qui partem condilionnm
adimplet in una diœcesi et alias in alla.
5. Potest fidelis jubilei indulgentiam cumulative pro se et
defunctis lucrari.
G. Fidèles in processionibns extra jannas ecclesia; antoratorii,
ob illins angusliam rémanentes, et cum aliis ovantes, nnum
corpus moraliler efformanl, ac proinde visitationi pro Incrando
jubileo satisfaciunt.
(Acta S. Sedis, vol. VIII, pag. 266, 359, 485, 487 et 554.)
Quebeci, die octava aprilis 1881.
f E.-A., Archpns Quebeceu.
— 260 —
(No 102)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
AnCHEVÊCHÉ DE QuÉDEC,
28 avril 1881.
I. Jubilé. Abstinence stricte.
II. Retraites et rapport annuel.
m. Denier de Saint-Pierre en 1880.
IV. Indulgence t» articula morti».
V. Les Quarante heures doivent durer deux jours.
Monsieur,
Selon une réponse de la Sacrée Pénitencerie, 25 mars 1881,
l'indulgence du jubilé peut être gagnée autant de fois que l'on
répète toutes les conditions requises ; mais les pouvoirs extraoï-
dinaires accordés aux confesseurs ne peuvent être e.xercés qu'une
seule fois en faveur de chaque individu ; cette restriction s'étend
aussi à la commutation des œuvres prescrites.
Une auti'e décision du 2 avril déclare expressément que les
confesseurs ne peuvent coxmnweY l'abstinence stricte qu'en faveur
de ceux qui veram et gravent cibos esurialcs sibi procurandi difficul-
latem experiuntur. Les commutations d'abstinence stricte, qui
se feraient pour une autre raison, ne seraient pas valides. Cette
décision ne regarde pas le jeûne qui est séparable de cette absti-
nence, et peut être commué pour toute autre raison suffisante.
n
La retraite de Messieurs les Curés s'ouvrira an Séminaire,
mardi le 23 août prochain au soir, pour se terminer mardi matin
— 261 —
le 30 du même mois. Celle de Messieurs les Vicaires el autres
prêtres obligés à rexamen anuuel, s'ouvrira à l'Archevêché
mardi soir le 6 septembre, pour se leruiiuer mardi malin le 13
du même mois.
Voir la circulaire 92, 27 avril 1880, pour ce qui regarde l'exa-
men des jeunes prêtres el le soin des paroisses.
Voir aussi la circulaire 93, 31 mai 1880, sur l'avis que doivent
donner au moins dix jours d'avance à Monsieur l'éronomi' du
Séminaire, ou à Monsieur l'aumônier de l'Archevêché, ceu.\ qui
se proposent d'assister à la première ou à la seconde retraite,
afin que !a liste des chambres et les autres préparatifs nécessaires
puissent se faii-e plus commodément.
Messieurs les Curés ne doivent pas oublier d'apporter avec eu.x
leur rapport annuel, s'ils ne l'ont envoyé avant la retraite. (Voir
u Discipline, M page 197.)
III
Le 16 février j'ai envoyé à Rome la somme de S3389.52, repré-
sentant le denier de Saint-Pierre pour Tannée 1880. Une lettre
de Son Éminence le Cardinal Simeoni, préfet de la Pi'opagande,
en date du 23 mars, eu accuse réception et annonce que le Saint-
Père a accueilli cette offrande avec reconnaissance el accorde sa
bénédiction à Ions ceux qui y ont conti-ibué. En faisant part
de cette nouvelle aux fidèles de votre juridiction, vous voudrez
bien les encourager à se montrer de plus en plus zélés en faveur
de cette œuvre de piété filiale et de foi. Plus les ennemis de
l'Église se montrent acharnés à la persécuter et à la dépouiller,
plus ses véritables enfants doivent redoubler de charité envers
le Vicaire de Jésus-Christ. En même temps vous leur rappel-
lerez l'obligation où ils sont de prier pour lui. afin que Noire
Seigneur le soutienne et le protège au milieu des tribulations
dont il est assailli.
Je saisis celte occasion pour vous recommander de nouveau
l'Apostolat de la prière comme moyen très efficace d'obtenir ce
que nous désirons tous avec ardeur. (Voir circulaire N" 90.)
262
IV
J'infornK? tons ceux qui ont obtenu le pouvoir d'appliquer l'in-
dulgence î'u ar//rw/o wor^îs, que je leur renouvelle ce pouvoir,
en vertu d'un induit du 28 novembre 1880, valable pour dix ans.
V
Dans ma circulaire du 7 novembre 1878, N»? 81, je faisais remar-
quer que dans le calendrier le commencement des 40 heures est
annoncé comme devant avoir lieu deux jours de suite dans deux
paroisses différentes. II est entendu que dans chacune de ces
deux paroisses ces pieux exercices dureront deux jours Je renou-
velle cet avis parce que j'ai appris qu'il a été oublié par quel-
ques-uns. L'instruction reproduite à la page 183 delà «Disci-
pline » est bien formelle sur ce sujet et suppose nécessairement
deux jours.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère attache-
ment.
-J- E.-A., Arch. de Québec.
— 203 —
(No 103)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
PBOCRSStONS A FAIRE CONTRE LA SÉCHERESSE
1
Saint-Roch des Aulnaies,
25 juin 1881.
Monsieur,
Je vous invite et vous autorise à faire, conformément au ri-
tuel, une ou plusieurs processions, pour obtenir la cessation de
la sécheresse qui menace de causer un dommage considérable
aux moissons et favorise les incendies qui ravagent les forêts en
plusieurs endroits.
En même temps, vous prierez afin que les patates soient pré-
servées des ravages des insectes qui les dévorent depuis quel-
ques années.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
-J- E.-A., Arch. de Québec.
— 264 —
(N°104)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché de québec,
7 octobre 1881.
I. Instruction du Sainl-Siôgc sur la conduite du clergé dans la politique.
II. Décret sur la succursale do l'Université à. Montréal.
III. Messe et v<?])res notées de l'office du Très Saint Rédempteur.
IV. Colonisation.
V. Orphelinat dos Sœurs do la Charité.
Monsieur,
Vous recevrez avec la présente deu.x documents importants
qui viennent d'arriver de Rome.
J'appelle d'une manière toute spéciale votre attention sur les
prescriptions du Saint-Office relatives à la conduite que le clergé
doit tenir par rapport à la politique en général et aux élections
en particulier. Ces instructions ayant servi de base à la pasto-
rale et à la circulaire communes du 11 octobre 1877 (voir la
Discipline au mot Élections), je n'ai pas besoin d'entrer dans de
nouvelles explications sur la manière pratique de les observer.
En suivant exactement la ligne dc^conduite tracée dans ces deux
documents émanés do l'épiscopat de la province, et dans mon
mandement du 25 mai 187G sur les élections, vous serez certains
de ne pas vous écai'ter de la volonté aujourd'hui si formidle-
ment promulguée du Souverain Pontife. La circulaire susdite
se termine par ces paroles : « Nous vous conjurons au nom de
Notre-Seigneur de vous montrer fidèles observateurs de ces
prescriptions de nos Conciles, que le Saint-Siège a qualifiées de
saçjcs et prudentes^ afin que nous ne soyons pas obligés d'user
— 265 —
d'autorité pour les faire observer et que nous n'ayons pas la
douleur d'avoir à sévir contre ceux qui s'en écartt'raienl. .. .I*ai
la confiance que le clergé de l'Ai'chidiocèse ne nie donnera ja
mais occasion de mer.tre celle menace à exécution.
Vous verrez dans la première lettre du Cardinal Préfet, que
la question de Vinfluence indue ne doit être agitée par lesévêqnes
eux-mêmes qu'avec le (.•onsenlemenl et selon les instructions
que la Propagande se réserve de leur donner, quand ils auront
jugé d'un commun accord que le temps en est arrivé. A plus
forte raison le clergé doit-il se tenir tranquille là-dessus, et s'oc-
cuper do faire comprendre aux laïques, quelque bien intenlion-
nés qu'ils soient, que la convenance et la prudence leur font une
loi d'observer la même règle. Si le clergé suit exactement la
ligne de conduite qui lui est Iracée par le Saini-Siège et par
l'Épiscopal. s'il s'en lient scrupuleusement à Vullra non procé-
dant inconsuUo episcopo de notre quatrième concile, il ne sera
plus question d'influence indue cléricale^ ni de ces discussions qui
passionnent les esprits au détriment de la religion et de la chose
publique.
Si l'on en croit certains journaux, le programme de ISTl serait
de nouveau amené sur le lapis dans les prochaines élections,
malgré la défense expresse du Saint-Siège dans la lettre du i
août 1874, dernièremeni rendue publique dans un journal de
cette province. Puisque le Saint-Siège ordonne de s'en tenir aux
prescriptions sages et prudentes de nos conciles, ce serait lémérilé
et désobéissance grave que de vouloir suivre une autre lègle.
II
Le second document vous fera connaître la décision donnée
personnellement par Léon XIII concernant la succursale de
l'Université Laval à ^:ontréal. Le Souverain Pontife exprime
l'espoir que grâce aux efforis des évêqiies et du clergé, la con-
corde et la paix renaîtront dans Ions les esprits. Je compte sur
votre obéissance et sur votre attachement au Saint-Siège, pour
obtenir ce résultat si désiré et si désirable. Le décret du 1<<-
février 1876 étant maintenu, il est du devoir de tout vrai et sin-
cère catholique d'en favoriser l'exécution, autant que cela peut
- 266 —
dépendre do lui, et de s'abstenir soigneusement de tout ce qui
pourrait y mellre obstacle.
III
Dimanche le 23 courant, a\ira lieu pour la première fois l'office
solennel du Très Saint Rédempteur. Comme la grand'messe et
les vêpres de cet office ne se trouvent point dans nos livres de
chant, je les ai fait imprimer.
On pourra s'en procurer chez A. Côté et Gie, imprimeurs, ou
à TArehevèché. Chaque e.xemplaire coûte cinq cenlins.
Il y a une soixantaine de paroisses qui n'ont encore rien four-
ni pour la colonisation. Je prie Messieurs les Curés de se sou-
venir que le mandement du |ei- septembre 1880 ordonne de faire
pour cet objet une quête spéciale et d'organiser cette œuvi-e en
nommant des collecteurs et des collectrices, chargés de recueil
lir à domicile les noms et les contributions des membres. Mes-
sieurs les Curés qui n'ont pas encore rempli ces obligations,
devront s'en acquitter avant le l'^' décembre prochain. Le diman-
che qui précédera la collecte, ils liront le mandement, afin de
rappeler au.\ fidèles les considérations qui peuvent les engagera
favoriser cette œuvre religieuse et patriotique.
Monsieur T. G. Rouleau, assistant de Monsieur le Principal de
l'École Normale, ayant été chargé de faire connaître la belle et
touchante œuvre de l'orphelinat des Sœurs de la Charité de
Québec, je prie Messieurs le Curés de vouloir bien lui faciliter
autant que possible cette mission, eii accueillant favorablement
la demande qu'il leur fera de la permission de prêcher et de
quêter dans leurs églises.
Notre Seigneur a dit, en parlant de ces pauvres enfants : Qui
susceperit unum parvulum talcm in nomine meo, me suscipit
[S. Matlh. XVIII, 5.1. En contribuant de quelque manière à cette
œuvre, vous aurez donc part à l'honneur et au bonheur de rendre
— 2G7 —
service à ce divin Sauveur lui-même. Vous aurez pari aux prières
qui cliaquejour s'élèvent de cet orphelinat vers le Irùne delà
grâce et de la miséricorde.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère attache-
ment.
f E.-A., Arch. do Québec.
DOCUMENTS
ÉMANÉS DU SAINT-SIÈGF. SUR LA CONDUITE DU CLERGÉ DANS I,A POLITIQUE, l/lNl'LUÏNCi
INDUE ET L'uNIVERSITÉ-LAVAL, 13 SEPTEMBRE 1881.
( Texte.)
Tllmo e Revmo Signore,
Questa S. Congregazione è venutaad apprendero che in cotesta
Provincia alcuni del clero e del ceto secolare continuano ad
ingerirsi troppo nelle poliliche elezioni, profitlando sia di^l pul-
pito sia dei giornali e di allre produzioni pubbliche.
E pure noto alla suddetta S. Congregazione che qualche Suf-
fraganeo di V. S. cerca ora di ricorrere al Parlamento, aflinchè
sia modificata la legge délie elezioni relativamente alla cosi detta
influenza indebila.
Ora per quanto concerne il primo punlo, mi reco a prcmnra
di ricordare alla S. V. che già fin dall'anno 1876 la Congrega-
zione Suprema del S. Uffîzio emano la seguente istruzione :
« Deve farsi intendere ai Vescovi del Canada che la S. Sede
riconosce perfettamente la somma gravita dei fatti da loro rife-
rili, essendo specialmente da deplorarsi lo scapiio che ne sofiFre
l'autorità del clero ed il sanlo ministero. Percio onde riparare a
tanti danni, bisogna sopralutto estiparne la radice. Ora la ca-
gione di quanti inconvenienti vi sono, si è la discordia di quoi
Vescovi fra di loro, si rispetto alla questione politica, come in-
— 268 —
toi'iio ad allre qucslioni agitatesi leslè nel Canada. Aliinchè
dimqae si ponga modo a quelli' si increscevoli disseiizioni, sarà
necessario ch«i quoi Voscovi di concerto con Monsig. Ucdegato
Apli('(t iiiviatn iirl Canada, slabiliscano Ira di se una liiiea di
condolta da lencrsi unilorniemenle da liiiLi c singoli di fronle a
quel parlili polilici.
« Allra cagione dci rispeltivi inconvenienti, si è l ingerirsi
troppo quel Clero iicllc cose poliliche mellendosi in non cale
pnrtroppo la prudenza pasloralf. An.ilogo rimedio a sifîallo
eccesso di zelo, si è il ricordai-e a (jnci Vcscovi (juanlo già venne
loro laceomandalo da qnesla Suprema nella ieria IV, 29 Luglio
l87-i, elle cioè alToecorrenza délie poliliche elezioni si alLenes-
sero nel consigliare gli elettori a qnanto trovasi determinalo nel
Sinodo Provinciale celebralo iiel 1868. Si aggiungerà che la
Chiesa nel condannare il liberalismo, non inlende colpire Inlli
e singoli i partiel politici, i quali per avventura sichiamano libe-
rali, i-ilerendosi le decisioni délia Chiesa a certi errori opposti
alla dottrina cottolica, non ad un determinato qualsiasi partilo
politico, e quindi fanno maie quanti senz'altro dichiarano esser
condannato dalla Chiesa uno dei partitii politici nel Canada,
quello cioè detto riformalore^ parlito già appoggiato caldamente
da alcuni Vescovi stessi.
« Finalmente per quello cIk; riguarda Toggetto principah." dei
proposli dnbhi, (jual temperamento cioè sia da pi-endersi rispetto
a quel cattolici, i quali per motivo di pretesa iudebila ingerenza
dei Clero nelle elezioni poliliche ricorrono al Iribunale civile,
non si pno dare in proposito una i-egola générale a quel Vesco-
vi, e quindi spelterà a chi ne ha i'ufiicio provvedere nei singoli
casi olla coscienza di rhi ne fa lùcorso. Provvedano aduuque
quel Vescovi a quanto è necessario, onde porre in salvo l'onore
dei Clero, avendo cura sopraltutto acciocchè s'impedisca al pos-
sibile il dover comparire persone ecclesiastiche innanzi al giu-
dice laico.
« Infme si esortino quei Vescovi ad osservare rispetioalle cose
poliliche la massima ris(,'rvatezza, specialmeute avuto i-iguai'do
al pericolo ch(i vi ha di provocarc; a fiera guerra contro la Chie-
— 2t9 —
sa i proteslanti gia inquietatisi c adiratisi contro dol Clero soUo
pretesto d'indebita ingerenza iielle olozioni polilichc.
« Olli-e a cio si avverta che il Clero evili sempre di nominare
le pei'done nel pergamo, moUo più per iscredilarle alla occaziouo
dt'lle elezioni, o che non si adopri mai riiiihioiiza dd mmislero
ecclesiastico per mire parlicolari, che solo (luaiido i Caiulidati
polrebbero riuscire nocivi ai veri iiileressi délia Cliiesa. »
In conformilà di laie Istruzione la S V. duve far conoscere
senza indiigio a lulli i suoi Suffraganei, al Clero, e a liilli quelli
che cio riguarda, essere meiUe del S. Padre che le suddcUe pri's-
crizioni del S. Uffîzio siano rigorosamenle osservate.
Per quanto poi si riferisce al secondo punlo, la S. V. dovrà
notificare a ciascuiio dei SulTraganei da parle di Sua Saii-
tità che ciascuno dei Prelali individualmeiUe si aslenga dal
promiiovere o iar promuovere sia nel Parlamenlo sia iiella pub-
blica slampa, la questione snllamodilicazione délia leggerignar-
danle la cosi délia inlluenza indebila. Che se venisse un' epoca,
in cui i Vescovi riunilisi lulli insieme giudicassero essere giunlo
il lempo opporluno di fare la suindicala demanda, dovranno pri-
ma ricorrère a questaS. Congregazione per riceverne le analoghe
islruzioni.
In quesla iulelligenza prego il Signore che Le sia largo d'ogni
bene.
Roma dalla Propaganda 13 Seltembre 1881.
Di V. S.,
Affmo par servirla,
(Sign.) Giov.\NNi Cahd. Simeoni, Prefello.
(Subsign.) I. Masotti, Segrio.
Monsignor Alessandro Tachereau.
Arcivescovo di Québec.
Pour copie conforme,
C.-A. Collet, ptre.
Secrétaire de VArchidioc'esc
— 270
(Iraduclion.)
A Monseigneur Alexandre Taschereau,
Archevêque de Québec.
illustrissime el Révércndissime Seigneur,
Il est venu à la connaissance de la Sacrée Congrégation de la
Propagande que dans votre Province certains membres du clergé
el du corps séculier continuent à s'ingérer trop dans les élec-
tions politiques, en se servant soit de la chaire, soit des journaux
et autres publications.
Il est également connu de la susdite Suprême Congrégation
que certain sulTragant de Votre Seigneurie cherche actuellement
à recourir au Parlement, pour faire modifier la loi des élections
relativement à l'influence dite indue.
Or, pour ce qui concerne le premier point, je m'empresse de
rappeler à Votre Seigneurie que déjcà, en l'année 1876, la Su-
prême Congrégation du Sainl-Ofïice a émané l'instruction sui-
vante :
« Il faut faire entendre aux Évèques du Canada que le Saint-
Siège reconnaît parfaitement l'extrême gravité des faits rappor-
tés par eux. et qu'il y a à déplorer particulièrement le tort dont
en souffrent l'autorité du clergé et le saint ministère. C'est pour-
quoi afin de réparer de si grands dommages, il faut surtout en
extirper la racine. Or la cause de si graves inconvénients se
trouve dans la division de ces Évoques entre eux, tant au sujet
de la question politique qu'au sujet d'autres questions qui s'agi-
tent en ce moment au Canada. Afin donc de mettre un terme à
ces dissensions si regrettables, il sera nécessaire que ces Evêques,
de concert avec Monseigneur le Délégué Apostolique envoyé au
Canada, s'entendent pour déterminer une ligne de conduite uni-
forme à suivre par tous et chacun d'eux à l'égard des partis
politiques.
— 271 —
i( Une autre cause des mêmes incpuvénieiilsse Irouvi' dans l'in-
gérence trop grande du clergé dans les affaires poliliiiues, sans
se soucier assez de la prudence pastorale. Le remède convenable
à cet excès de zèle, c'est de rappeler à ces Hvèqnes ce qui leur a
déjà été recommandé par cette Suprême Congrégation, mercredi,
211 juillet 1874, à savoir que, à l'occasion des élections polilicjnes,
ils se conforment, dans leurs conseils aux électeurs, à ce (jui se
trouve décrété dans le Concile Provincial de 1808 11 faudra
ajouter que l'Église, en condamnant le libéralisme, n'enlend pas
frapper tous et chacun des partis politiques, qui par hasard s'ap-
pellent libéraux^ puisque les décisions de l'Kglisese rapport(.'nt à
certaines erreurs opposées à la doctrine catholique, et non pas à
un parti politique quelconque déterminé, et que par consé(iuenl
ceux-là font mal qui, sans autre fondement, déclarent être con-
damné par l'Église un des partis politiciues du Caiiada, à savoir
le parti appelé réformiste, parti ci-devant chaudement appuyé
même par quelques Évêques.
« EuQn pour ce qui regarde l'objet principal des doutes [iropo-
sés, à savoir quelle mesure il y a à prendre relativement aux
catholiques qui, pour cause de prétendue ingérence indue du
clergé dans les élections politiques, recourent au tribunal civil,
ou ne peut donner à ce sujet une règle générale aux Évêques, et
il appartiendra eu conséquence à qui eu a l'otlice, de pourvoir,
dans chaque cas, à la conscience de celui qui a fait ce recours.
Que les Évêques prennent donc les mesures nécessaires pour
sauvegarder l'honneur du clergé, ayant soin surtout d'empêcher
autant que possible que des personnes ecclésiastiques soient
obligées de comparaître devant le juge laïque.
« Il faudra enfin exhorter les Évêques à observer par rapport
aux affaires politiques la plus grande réserve, eu égard particu-
lièrement au danger qu'il y a de provoquer à une guerre vio-
lente contre l'Église les protestants déjà inquiets et irrités contre
le clergé sous prétexte d'ingérence indue dans les élections poli-
tiques.
« En outre, il faut faire en sorte que le clergé évite toujours
de nommer les personnes en chaire, encore bien plus si c'est
pour les discréditer à l'occasion des élections, et qu'il ne se serve
— 272 —
jamais de rinfluence du ministère ecclésiastique pour des fins
pai-liculières, si ce n'est lorsque les candidats pourraient devenir
nuisibles aux vrais iulôrèls do l'Eglise. »
Conformément à cette instruction, Votre Seigneurie doitfaire
connaître sans retard à tous ses sufîragants, au clei-gé et à tous
ceux que cela concerne, que c'est l'intention du Saint-Père que
les susdites prescriptions du Saint-Office soient rigoureusement
observées.
Pour ce qui a rapp(jrl au second point, Votre Seigneurie devra
notifier à chacun des suffragants, de la part de Sa Sainteté, que
chacun des Prélats individuellement ait à s'abstenir d'agiter ou
de faire agiter soit dans le Parlement, soit dans la presse, la
question de la modification de la loi concernant ladite influence
indue. Que s'il arrivait une époque où les évoques réunis
jugeassent tous ensemble que le temps opportun est venu de
faire la susdite demande, ils devront d'abord recourir à celte
Sacrée Congrégation pour en recevoir les instructions conve-
nables.
Dans cette pensée, je prie le Seigneur qu'il vous prodigue tous
les biens.
Rome, Palais de la Propagande, 13 septembre 1881.
' De Votre Seigneurie
Le très affectionné serviteur,
Jean Cardinal Simeoni,
Préfet.
I. Masotti, Secrétaire.
[Texte.)
Illmo e Rmo Signore,
Il S. Padre avendo preso ad esame la questione di nuovo in-
sorla tra l'Universilà Laval e la Succursale slabilita in Montréal,
noir Udienza straordinaria di jeri lenutaper tratlare unicamente
di questo affare, ha ordinato cspressamente di signiûcare alla S.
— 273 —
V., essere sua decisa volonlà clie debba slarsi al Decrelo di
quesla S. Congregazione emanalo nel giorno 1" Fcbbrajo 187G e
che si prosegua a dargli esocuziono.
Resta quiiidi Ella incaricata di communicare quosla Ponlificia
disposizione a liilli i suoi sufTi-aganei.
Sua Sanlilcà nutre fiducia che colesto Clerc e popolo callolico,
di cui ha rioevulo sempro luminosissime prove di divozione e di
attaccameiito alla S. Sedo. si uniformerà allt» anzidetle sue dis-
posizioni, e che i rispetlivi Prelali non lasceranno di recondurre
negli animi la concordia o la paco.
E qui prego il Signore che lungamente la conservi e la
prosperi.
Roma dalla Propaganda 13 Setlembre 1881,
Di V. S. affmo.
(Signât.) Giovanni Gard. Simeoni,
Prefelto.
(Subsign.) 1. Masotti.
Segrio.
Mg Arcivescovo di Québec.
Pour copie conforme,
G.-A. Collet, ptre,
Secrélaire de VArchidioccie.
(Traduction.)
Illustrissime et Révérendissime Seigneur,
Le Saint-Père, ayant mis à l'examen la question soulevée de
nouveau au sujet de l'Université Laval et de la succursale éta-
blie à Montréal, a ordonné expressément, dans l'audience extraor-
dinaire d'hier, tenue pour traiter uniquement de celle affaire, de
signifier à Votre Seigneurie que c'est sa volonté décidée que l'on
doit s'en tenir au décret de cette Sacrée Congrégation, émané le
premier jour de février 1876, et continuer à y donner exécution.
18
— 274 —
Voire SiMgiu'ui-ii' reste par conséquent chargée de communi-
quer cet ordre du Pape à tous ses sulTragants.
Sa Sainteté nom ril la confiance que le clergé et le peuple ca-
lholi(|ue du C-auada, rlout vAle a toujours reçu les preuves les
plus éclalanîes de dévouement et (rattachement au Saint-Siège,
se coni'ornieioul unanimement à ses ordres susdits et que les
divei's prélats travailleront sans relâche à ramenei- dans les
esprits la concorde et la paix.
Maintenant, je pi ie le Seigneur de vous accorder longue vie
et bonheur.
Rome, Palais de la Propagande, 13 septembre 1881,
De Votre Seigneurie,
Le très affectueux serviteur,
Jean Cardinal Simeoni,
Préfet.
1. Masotti, Secrétaire.
Monseigneur l'Archevêque de Québec.
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
DK LK rROTINCB KCCLÉ3IA3T1QUE DK QUÉBEC, POUR LUI COMMUNIQUER LKS DÉCISIONS D0
SAINT OFFICE SUR LES DIFFICULTÉS EELiaiEUSKS.
( AnCHEVÊCHÉ^DE QuÉBEC,
1 7 octobre 1881.
Monsieur,
Dans l'extrait ci-joint d'une lettre de Son Eminence le Cardi-
nal Simeoni. préfet de la Sacrée Congrégation de la propagande
en dat<' du 13 septembre dernier, il m'est ordonné défaire con-
nailre sans relarri à mes suffragants^ au clergé et à tous ceux que
cela concerne^ que c'est l'intention du Saint-Père que 1rs prescriptions
— 275 —
du Saint Office qu'elle renferme^ soient rigoureusement observées.
GVst pour obéir à cette injonrlioii formelle que je vous en trans-
mets aujourd'hui le texte italien avec une traduction fran(;aise.
Ce sont ces instructions (lui ont servi de base à la pastorale et à
la circulaire communes du 1 1 octobre 1877.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance démon sinct-re attache-
ment.
•J- E.-A. Arch de Québec
DÉCLARATION
un L'aKCHKVÉQUK KT DLS ivÊQUKS DK LA PBOVI.VCK ECCLÉSIASTIQUE DE yi'kBLC
CO.VCBBNANT CERTAINS ÉCRITS PUBLIÉS CO.VTBE L'UNIVEOSITÉ LATAL
Nous soussii^nés, Archevêque et Évoques de la province
ecclésiastique de Québec, réunis comme conseil supérieur établi
par la bulle » Inter varias sollicitudines » pour la haute surveil-
lance de la doctrine et de la discipline, c'est-à-dire, de la foi et
des mœurs, dans l'Université Laval, avons reçu de cette Institu-
tion une plainte contre certains écrits récents dans lesquels se
trouvent une foule d'accusations diverses contre elle. Faisant
droit à la dite plainte en vertu des pouvoirs à nous confies par
un règlement apostolique de 1877, déclarons et ordonnons ce qui
suit :
I. Ces accusations n'ayant pas été portées devant notre tribu-
nal, nous devons les regarder et nous les regardons en cllet
comme non avenues, jusqu'à ce que les accusateurs se soient
présentés régulièrement devant nous avec des plaintes netlemeiU
formulées et en aient fait la pieuve régulièrement.
II. Nous regardons les auteurs de ces écrits comme coupables
entre autres des fautes suivantes :
a) Manque de respect envers le Saint-Siège devant le tribunal
duquel les questions traitées étaient pendantes.
— 276 —
(b) Désobéissance flagrante aux ordres des évêques de cette
province et du Saint-Siège.
Les Pères de notre cinquième concile, dans leur pastorale
commune, s'expriment comme suit :
M Nous voulons qu'à l'avenir quiconque croirait devant Dieu
» avoir un grief contre cette institution catholique ou quel-
)) que autre, le fasse non pas devant le tribunal incompétent de
H l'opinion publique, par la voie des journaux, mais devant ceux
» que les saintes lois de la hiérarchie catholique ont institués
» les juges et les gardiens de la foi ».
Le décret XXII du cincjuième concile donne aux écrivains
catholiques de cette province, les règles à suivre dans leurs
discussions surtout avec des catholiques. La modération, la
prudence, la charité, le respect envers les autorités ecclésias-
tiques et civiles, envers les établissements placés sous la direction
des évêques, sont spécialement recommandés. Or, nous le disons
à regret, ces prescriptions ont été violées ouvertement.
Le Saint-Siège a aussi clairement manifesté sa volonté en deux
circonstances.
Dans le décret du l»"" février 1876, qui vient d'être confirmé par
Léon XIII, il est enjoint aux évoques qui croiraient devant Dieu
avoir quelque reproche à faire à cette Institution, « de ne jamais
)) recourir à la presse, laquelle d'ordinaire, comme l'a prouvé
» dans le cas actuel une triste expérience, sert plus à aigrir les
» esprits et les questions qu'à remédier au mal et aboutit à causer
n préjudice à l'honneur de l'Université et souvent même à l'hon-
» neur de la cause catholique. »
Cette injonction si formelle et si absolue oblige a fortiori le
clergé et les fidèles de cette province, comme le prouve, du
reste, le document que nous allons citer.
En 1877, le Saint-Siège, à notre demande, a formulé et sanc-
tionné un règlement sur les droits et les devoirs de ce conseil de
haute surveillance créé par la bulle « Inter varias sollicitudines.»
L'arlicle XVI trace nettement aux écrivains catholiques de celte
province la marche à suivre quand ils croient avoir raison de se
plaindre de l'Université Laval.
— 211 —
« XVI. Les écrivains catholiques, en parlant de l'Université el
de ses professeurs, en tant (jue professeurs, devront observer dans
leurs écrits le décret XXII du cinquième concile de Québec. Si
quelqu'un, qui n'est pas évèque, croit avoir raison de se plain-
dre, soit de l'Université, soit de l'un de ses professeurs, il ne lui
reste aucune autre voie à suivre que de manifester privémenl
ses plaintes à quelqu'un des évèques. Il appartiendra ensuite ù
celui-ci de juger de ce qu'il faut faire. Si les plaintes lui parais-
sent bien fondées, il devra les déférer, soit au chancelier, soit au
conseil supérieur, dont il demandera la convocation à l'Arche-
vêque. »
III. Les excès de langage d'un adversaire, ni ses désobéissan-
ces, ne sauraient jamais excuser un écrivain de ses manque-
raents au respect dû à qui de droit, à la justice, à la vérité, à la
charité chrétienne et à la prudence. Nous condamnons tous ces
manquements de quelque part qu'ils viennent ; nous renouve-
lons les ordonnances et défenses déjà faites sur ce sujet. Recom-
mandons fortement de s'abstenir de tout ce qui pourrait servir k
entretenir l'agitation des esprits. C'est le vœu qu'exprime le
Souverain-Pontife, quand il nous enjoint de travailler sans relâ-
che à ramener dans les esprits la concorde et la paix.
Donné à Québec, sous nos signatures, le sceau de l'Archidio-
cèse el le contre-seing de l'assistant-secrétaire de l'Archidiocèse,
le vingt-unième jour du mois d'octobre mil huit cent quatre-
vingt-un.
-}- E.-A., Arch. de Québec,
-j- L.-F., Év. des Trois-Rivièrcs,
-j- Jean, Év. de St-G. de Rimouski,
-]- Édouard-Chs, Év. de Montréal,
-j- Antoine, Év. de Sherbrooke,
-J- J.-Thomas, Év. d'Ottawa,
f L.-Z., Év. de St-Hyacinthe,
-j- DoM., Év. de Ghicoutimi.
Par Messeigneurs,
G.-A. Marois, Ptre,
Assistant-Secrétaire.
— 278 —
(No 105)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
AnCHEVÉCHÉ DE QuÉBEC,
15 Décembre 1881.
I. Tt Deum pour les grâces du jubilé.
II. Litnnios supprimées aprôs la messe.
III. Indulgence de la visite postoralo.
IV. Conférences théologiques do 1882.
Monsieur,
D'après tout ce que j'ai entendu dire par Messieurs les curés
de rA:chidiocèso, les exercices du jubilé ont produit un bien
immense dans tontes nos paroisses. Il est juste que nous en
rendions grâces à Dieu. Le premier janvier prochain, il sera
donc chanté un Te Deum à la suite des messes paroissiales et con-
ventuelles dans tontes les paroisses, missions et communautés
du diocèse. Là où il ne serait pas possible de le chanter, on le
récitera tont hant. Dans les missions où l'office n'aurait pas eu
lieu le premier janvier, le Te Deum sera chanté on récité la pre-
mière fois que l'office s'y fera un jour de dimanche on de fête
d'obligation.
II
A commencer à la môme date, on cessera de réciter les litanies
à la suite des messes ; mais on contiiuiera de dii'e les oraisons
pro quacumrjue ncccssitatc comme ci-devant. Aux saints dn Saint-
Sacrement on chantera le Parce Domine... avant le Domine^ snl-
vum...
— 279 —
m
Vous Irouvorez à la fin de celte circulaire une copie rie l'in-
duit du 21 novembre 1880, par lequel Noire Sainl-l\'re le Pape
Léon XIII accorde une indulgence plénière applicalile aux
défunts, aux habitants des paroisses, missions ol coninuniau-
tés, à l'occa'iion de la visite épiscopale, aux conditions ordinaires
de la confession, de la communion et d'une prière aux intentions
du Souverain Pontife, dans l'église ou chapelle de la paroisse,
mission ou communauté.
Cet induit est perpétuel, et n'aura pas besoin d'être renouvelé
comme ceux obtenus jusqu'à celle époque par mes prédécesseurs
et par moi.
IV
Vous recevrez avec la présente les questions pour les confé-
rences Ihéologiques de 1882. Je recommande de suivre fidèle-
ment ce qui est prescrit à ce sujet dans la « Discipline. »
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
INDULTUM.
Beatissime Pater, Archiepiscopus Quebccensis. ad pedes Sanc-
tilalis Tupe humililer provolulus cum omni subjectione postulat
ul Sauctilas Tua ipsa concedere digneiur indulgeniiam plena-
riam, defunclis applicabilem. incolis parochiarum, missionnin
et communilatum hujusce archidiœcesis, (jui tempore visitalio-
nis episcopalis, contriti, confessi ac sacra communione refecli
visitaverint ecclesiam parochiae vel missionis. aui communitalis,
et ibidem oraverinl ad mentem Summi Ponlifi«'is.
Ex a\idientia SSmi diei 21 novembris 1880.
r
— 280 —
SSmus D. N. Léo divina providentia PP. XIIT, rcferente me
infrascl'iplo S. Gong, de Propaganda fide Secrelario, porreclis
precibiis bénigne aniUKMis, pelilam indnlgenliam plenariam
bénigne concedciv dignalus est in forma Eeclesiae consnela, ser-
vatis servandis.
Datum Romae ex aedibus S. Gong, die et anno ut supra.
(Sign.) I. Masotti, Secretarius.
L. -hS.
Gratis quocumque titulo.
(NolOG)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
f Archevêché de Québec,
1 9 janvier 1882.
I. Compte-rendu de la Société de Colonisation du diocèso de Québec.
II. Visite pastorale de 1882.
Monsieur,
Le premier janvier courant, il y a eu seize mois que la société
de colonisation de l'archidiocèse de Québec a été établie par mon
mandement du ler septembre 1880. Le zèle et la générosité avec
lesquels on a répondu à mon invitalion m'ont profondément
toufhé et m'ont convaincu que l'importance ou plutôt la néces-
sité de cette œuvre est bien justement ap[)réciée par mes diocé-
sains et que le clergé s'y est intéressé de tout cœur. Je les en
remercie au nom de Dieu et de la patrip, dont j'ai invoqué le
souvenir dès le début de cotte société.
— 281 —
Je me propose de vous rendre compte des opérations de la
société pendant ces seize mois ; mais auparavant nous allons
jeter ensemble un coup d'œil sur les progiès de la colonisation
dans l'archidiocèse depuis le 10 mars 1H71, jour de ma consécra-
tion et de ma prise de possession.
I. Paroisses dont j'ai noaune les premiers curés résidents.
1871. Sacré-Cœur de Jésus et Saint-Côme iComlé de Beaucel ;
Saint-Paul de Montminy (Montmngny) ; Saint-Patrice de Bean-
rivage (Lolbinière) ; Sainl-Ubalde iPortneuf).
1872. Sainl-Séverin (Beauce).
1873. Saint-Honoré de Shenley (Beauce) ; Saint-Narcisse de
Beaurivage (Lolbinière).
1874. Saint-Eleuthère de Pohénégamook iKamouraska).
1875. Saints-Anges (Beauce).
1876. Saint-Sébastien d'Aylmer (Beauce).
1877. Saint-David de Laiiberivière (Lévis).
1878. Saint-Eugène (L'Islet) ; Saint-Léon de Standon (Dorches-
ter) ; Saint-Magloire (Bellechasse).
1879. Saint-Adrien d'IrUin.de, et Sacré-Cœur de Marie dans
Thetford (Méganlici.
1880. Notre-Dame des Anges dans Montanban (PorfneuO ;
Saint-Pamphile (Isletl.
1881. Saint-Zacbarie dans Metgermette-Nord (Dorchester).
IL A leur tour, quelques-unes de ces vingt paroisses nouvelles
ont déjà donné naissance à des missions voisines auxquelles il
faudra tôt ou tard nommer des curés résidents.
Saint-Sébastien a formé Saint-Samuel de Gayhurst (Beauce) ;
Saint-Adrien a formé Saint-Alphonse de Thetford (Mégantic) ;
et bientôt le curé de SainL-Zacharie aura à desservir SaintPros-
perde Watford (Dorchester).
ITL D'antres paroisses pins anciennes ont aussi ouvert des
missions nouvelles.
— 282 —
Sur le chemin Taché oui sur^i depuis quelques années Saint-
Marcel d'Arago, en arrière de Sainl-Gyrille (Islet) ; Sainte-
Apolline de Patton, en aiTière du Gap Saint-Ignace (Montmagny);
Saiut-Philémon de Mailloux eiilre Saint-Paul et Notre-Dame de
Buckland (Bellcchasse).
Dans la Beance, Monsieur le riiréde Saint-Georges dessert Saint
Martin de Shonley : Saint-Méthode d'Adstock est une mission
de Monsieur le curé de Saint-Ephrem de Tring.
Dans BiMlPchasse, outre Saint-Philémou déjà nommé, Saint-
Nérée et Saint-Damien sont en voie de formation.
Dans Dorchestei-, le canton de Watford est attaqué au Nord
par des colons venus de Sainte-Germaine, qui ont fondé la mis-
sion de Sainte-Rose ; au Sud, des colons venus de la Beance
ont commencé celle de Saint-Prosper déjà nommée.
Dans le comté de Lotbinière. Sainte-Philomène de P'ortierville
vient d'être éi-igée en arrière de Saint-Jean Deschaillons.
Dans l'augmentation de Somerset (Méganlicj, Nolre'-Dame de
Lourdes est desservie depuis plusieurs années par Monsieur le
curé de Sainte-Julie.
Dans le comté de l'Islet, la mission de Saint Damase d'Ash-
ford, est desservie par Monsieur le curé de Sainte-Louise.
Voilà donc quatorze missions qui avant longtemps seront assez
florissantes pour avoir des curés résidents, et qui, à leur tour, en
formeront d'autres dans les territoires aujourd'hui inhabités.
Gomme on le voit, sur ces trente quatre paroisses ou missions
nouvelles, le Gomté de Beance est celui qui en compte un plus
grand nombre : neuf, c'est-à-dire un peu moins du tiers. Dans
ce comté, qui est le plus populeiix de l'Archidiocèse (32,021
âmes d'après le recensement de 1881), il y a encore du territoire
pour une quinzaine de paroisses, en y comprenant les cantons
de Ditchfield et de Spalding. ijui font partie du diocèse de Sher-
brooke.
Viennent ensuite Bellechasse, Dorchester et l'Islet q\ii en ont
chacun qnati-e ; Lotbinière trois ; Montmagny et Portneuf,
ehacnn deux : Kamouraska et Lévis, charun une,
— 283 —
Il y a en onlre, six missions antérieures à 1S71, niaisqui n'ont
guère progressé pour diverses causes : Saint-Agricole de Gos-
ford, desservie par Monsieur le curé de Saint-Raymond, et une
autre mission dans le sud du même canton desservie par Mon-
sieur le curé de Valcartier (Portneuf; ; Saint-Jacques de Tew-
kesbury et Saint-Dunstan du lac Beauport dans !<; comté de
Québec ; et Saint-Adolphe ilans Montmorency, et enfin Saint-
Odilon de Cranbourne dans Dorchester.
«La société de colonisation du diocèse de Qutîbec» a été
reconnue par le gouvernement i)rovincial le 18 mai 1881, avec
tons les pouvoirs et droits accordés par « L'acte des sociétés de
colonisation », et à cette occasion, Messieurs S. Lesage et Eu-
gène E. Taché, se trouvant empêchés par les règles du service
civil de continuer à faire partie du conseil d'administration, ont
été remplacés par Messieurs Théophile Ledroit et Narcisse
Hamel. Ils n'ont pas cessé pour cela de s'intéresser vivement
an succès de la colonisation en général et de notre société en
particulier, à laquelle ils ont rendu et rendent encore d'insignes
services.
Il reste encore à recevoir S 170.45. ■
Sur ses propres deniers, la société a donné S63 pour compléter
une route de colonisation dans Saint-Sébastien et 821)0 pour le
même but dans la paroisse des Saints-Anges.
Il arrivait souvent que les colons, après avoir reçu de l'agent
des terres l'indication du rang et du numéro de leur lot, ne pou-
vaient s'y rendre, ni le reconnaître d'une manière certaine ; plu-
sieurs se sont écartés, ont erré à l'aventure et sont revenus
découragés et dégoûtés. Pour obvier à ce grave inconvénient,
la société a dépensé une somme de SI 21 pour payer dans Met-
germette et dans Montanban des guides qui se sont acquittés de
leur devoir à la grande satisfaction de tous les intéressés.
A Metgermette-Nord, la Propagation de la foi a fait défricher
vingt arpents sur le lot (31 du V-' rang) de l'église de Saint-Za-
charie, afin de pouvoir y construire bientôt, sans avoir à craindre
l'incendie, une chapelle et nne résidence pour le missionnaire.
Ces travaux n'ont coûté que §240. La société de colonisation a
reçu pour cette mission des ornements, des vase? sacrés, etc..
— 284 —
oslimés à S48"2.50, de sorte que la chapelle se trouve bien pour-
vue du nécessaire. Le 2 in'iobre dernier, j'ai vu de mes y(Mix
quatre-vingts arpents défrichés sur les lots voisins de celui de
Téglise, de sorte qu'au cœur même de cette paroisse naissante, il
y avait déjà cent arpents de préparés à produire une récolte en
1882. D'après le rapport de l'agent des terres, le nombre des lots
pris dans ce canton avant le premier janvier courant, se monte à
2Gi), sans compter les onze lots pris et défrichés jadis par l'an
cienue société française et qui ont été vendus par le shérif le 31
décembi-e dernier. Sur un grand nombre de ces lots, il y a déjà
des travaux de faits, mais il m'est impossible pour le moment
d'entrer dans des détails plus précis,- que j'espère pouvoir donner
plus tard
Une aide de 805 a été accordée aux colons de Saint-Martin ; la
société se propose d'ajouter $100 et de voter aussi 8100 pour
construction d'édifices nécessaires, à Saint-Marcel.
Le printemps dernier, la société a donné 855 pour aider de
pauvies colons du canton d'Armagh à acheter du grain de se-
mence.
Les courageux missionnaires qui se sont dévoués à celte œuvre,
soit pour porter les secours religieux^anx colons, soit pour faire
connaître l'œuvre dans un certain nombre de paroisses et attirer
des colons, soit pour surveiller les travaux de défrichement ou
de routes, ne pouvaient guère compter pour leui" subsistance sur
la dîme ou le casuel, ni sur la Propagation de la foi déjà sur-
chargée d'œuvres indispensables. La société de colonisation a
dû y pourvoir presque complètement. C'est ainsi qu'elle a
alloué 8300 au missionnaire de Notre-Dame des Anges de Mon-
tauban pour l'année 1880-81, et autant pour 1881-8-2. Celui de
Saint Zacharie de Metgermette, nommé en juin dernier, n'a
encore reçu que §200. et il faut remarquer que jusqu'à ce jour
le casuel et la dîme n'ont rien produit Le missionnaire deSaml-
Éleulhère de Pohénégamook a reçu 820.
Si à toutes ces dépenses on ajoute 8100 pour frais d'impres-
sion, correspondance, registres, etc., on voit que la société a
dépensé 82819.26 sur ses fonds, et reçu indirectement du gou-
vernement provincial 81329.27. Il reste donc en caisse au !«' jan-
— 285 —
vier couraiil S1G79.9Û; el la société peut encore réclamer du
gouveniemeiil uik.' somme de S170.45 pour travaux qu'elle a
droit de recommander. Selon les apparenc(>s, la société trouvera
facilement à placer ce surplus, car l'élan déjà donné à la coloni-
sation produira ses effets, surtout dans l'année que nous com-
mençons : elle aura besoin plus que jamais d'être aidée dans
son œuvre.
L'on pouvait craindre peut-être que la société de colonisation
ne nuisît à la Propagation de la foi ; mais bien loin de dimi-
nuer, les recettes de cette dernière société ont augmenté en IH8I •
et, comme on pourra le voir dans le compte-rendu qui sera
publie dans les annales de février prochain, elles se sont élevées
à la somme de §8112.84, tandis qu'en 1880 elles n'avaient donné
que S6773.G5 ; ce qui fait une différence de S330.16 en faveur de
1881.
Vous voudrez bien vous rappeler que dans mon mandement
du Ur septembre 1880 sui- la colonisation, h Tous les curés et
supérieui's des Séminaires. Collèges et Communautés sont établis
Ze\a\euvs ex o/ficio ; 2° qu'outre les droits d'inscription que les
zélateurs el zélatrices recueilleront, il doit se faire chaque année
dans toutes les églises une quête pour cette œuvre : il sera bon
de la faire précéder par la lecture du mandement ; 3» qu'une
messe doit être célébrée chaque mois dans la Basilique pour
tous les associés et bienfaiteurs vivants et défunts.
II
Vous recevrez avec la présente l'itinéraire de la visite pasto-
rale de 1882. Veuillez voira ce sujet la circulaire N^OO, 19 mars
1880.
Je vous prie d'agréer avec mes meilleurs souhaits de bonne
année pour vous el pour tous ceux (|ui sont confiés à votre sol-
licitude, l'assurance de mon sincère attachement.
-]- E.-A., Arch. de Québec.
— 286 —
(N" 107)
MANDEMENT
SUR LK RK8PKCT DU AUX PÉCISIONS OU BAINT-SIÈQB
b:LZÉAR-ALEXANDRE TASGHEHEAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Régulier^ aux Communautés Religieuses et à
tous les Fiiilies di'VArchidioc'ese de Québec^ Salut et Bénédiction en
Notre Seigneur.
Divers événemenls de date récente, Nous engagent. Nos Très
Ghers Frères, à élever aujourd'hui la voix pour défendre les
droits du Saint-Siège, malheureusement méconnus et foulés aux
pieds par certains catholiques de noire province.
I
La sainte Église Catholique est un temple dont Jésus-Christ
est le pontife éternel selon l'ordre de Melchisédech (Ps. CIX. 4.) et
toujours vivant pour intercéder en notre faveur iHéh. VII, 25.),
toujours et partout offrant lui-même par les mains de ses prêtres
qu'il a établis les dispensateurs de ses mystères (I. Cor. IV. 1.),
cette victime sans tache qu'un prophète annonçait comme devant
être offerte depuis le lever du so'eil jusqu'au couchant^ pour mani-
fester en tous lieux combien est grand le nom du Seigneur (Mala-
chie, I. 11.).
Il
Dans ce temple, à côté de l'autel, est la chaire du haut de
laquelle le même pontife éternel fait entendre celte voix qui
parvieni jusqu'aux extrémités de la terre (Ps. XVIII. 5.) ; car ceux
qui la répèlent en tous lieux ont reçu leur mission du Fils de
— 287 —
Dieu, qui, avant de monter au ciel, leur a dit : Toute puissance
m'a été donnée dans le ciel el sur la terre. Allez donc ; enseignez
toutes les nations... leur apprenant à observer tout ce <jue jf vous
ai commandé ; data est mihi omnis potestas in cœlo et in terra.
Euntes ergo^ docete omnes gcntes docentes eos servare omnta
quxcumque mandavi vobis (Matth. XXVIIl. 18...).
Entre toutes ces voix il en est une qui domine les autres ;
toujours la même, toujours infaillible, car c'est la voix de Pierre
toujours vivant dans ses successeurs ; la voix de celui ;\ (jni
Jésus-Christ a dit : Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mo)t
Église et les portes de l'enfer ne prcvawtront point contre elle : tu
es Petrus et super hanc petram xdificabo ErcUsiam meam et portx
inferi non prxvalcbunt adversus eam (Matth. XVI. 28...).
Tantôt elle proclame la vérité ou condamne l'erreur ; et mal-
heur à qui refuse de l'écouter, car c'est la voix même du Seigneur
qui brise les cèdres, les cèdres du Liban ; vox Domini confringcntis
cedros, cedros Libani (Ps. XXVIIl. 5.), c'est-à-dire, suivant l'ex-
pression de l'Apôtre, qu'elle abaisse toute hauteur qui s'élève
contre la science de Dieu ; omnem altiludinem extollenlem se ad-
versus scienUam Dei \l\. Cor. X, 5.). Tantôt le Pontife romain
définit les lois imprescriptibles de la morale ; et ses décisions,
comme celles qui touchent au dogme, sont irréfragables ; car
la parole de Dieu, dont il est le fidèle écho, doit être la lampe
qui éclaire nos pas et la lumière de nos sentiers ; lucerna pedibus
meis verbum tuum et lumen semitis meis (Ps. CXVIIl, 105.).
III
La sainte Église est aussi un royaume dont le souverain est
Jésus-Christ /e roi immortel des siècles (I. Tim. 1, 17.). Société
visible à laquelle tous les hommes sont obligés de se joindre sous
peine de périr éternellement, l'Église a besoin d'un chef visible,
dont la majesté soit un reflet de celle du chef invisible el dont
l'autorité s'exerce dans tous les temps et dans tous les lieux, pour
mauuenir l'unité et l'ordre au milieu de cette multitude innom-
brable et la conduire à sa fin dernière.
Cette royauté spirituelle du Pontife romain a un droit rigou-
reux à notre respect et à notre obéissance. Ne séparons jamais ces
— 288 -
deux seiilimoiils qui ne peuvent être sincères l'un sans Tautre.
El coninie celle royaulé a une origine el une fin surnaturelles,
notre respect el noire obéissance doivent être de même ordre,
c'esl-à-dire, avoir leur racine dans la foi et leur sève dans la cha-
rité, qui isl te lien de la perfection (Col. 111, 1 i).
Nous sommes tenus d'honorer nos pères selon la chair et de
leur obéir, car, dit Saint Paul, cela est juste... c'est te premier
commamtemciil fait avec une promesse: hoc cnim justum est...quod
est mandatum primum in promissione (Éph. VI, I, 2.). Depuis
quarante siècles, la malheureuse postérité de Cham expie la vio-
lation de ce grand précepte (Gen. IX. 23.) ; terrible exemple de
l'in.porlance que la justice infinie de Dieu attache à l'honneur
que les enfants doivent à leurs parents.
A plus forte raison devons-nous honorer celui qui dans l'Église
exerce visiblement l'autorité du père de Notre Seigneur Jésus-
Christ de qui dérive toute paternité dans le ciel et sur la terre ; ex
quo omnis paternitas in cœlo et in terra nominatur (Eph. III, 15.).
De même que le Fils de Dieu exerce son pontifical el annonce
sa parole par le ministère de ses prêtres et de ses apôtres, ainsi
gouverne-t-il son Église par le successeur de Saint Pierre.
Quand donc, Nos Très Ghers Frères, cette voix, paternelle et
royale tout ensemble, se fait entendre pour juger un dilTérend,
donner une direction à suivre, imprimer à une institution nais-
sante l'élan qui doit en assurer le succès, poser des bornes à des
aspirations dont la réalisation pourrait empêcher un plus grand
bien, ou causer des inconvénients, réprimer un abus ou frapper
des coupables... le devoir de tout vrai catholique est d'obéir à
cette autorité tutélaire, sans laquelle tout serait désordre et con-
fusion dans ce vaste royaume.
Aussi notre Ginquième Goncile (Dec, V.), après avoir rapporté
le texte du Goncile de Florence sur la primauté du Pontife
romain, ajoute-t-il : « Nous voulons que ce décret solennel soit
fréquemment inculqué aux fidèles de cette province, afin qu'ils
sachent tous que le Souverain Pontife, le légitime successeur de
Saint Pierre, a la primauté dans toute l'Église, dételle sorte que
tout procède de lui comme de la source de l'autorité spirituelle
et que tout converge vers lui comme vers le centre de l'unité...
— 289
et qu'il peut de son propre droit porter sur lu foi, les mœurs et
la discipline, des décrets auxquels tous les chrélieus sont luuu.
d ol)eir d esprit et de cœur. »
IV
Nous voyons dans l'Ancien Testament (Nonib. XI tC) inie !<•
Seigneur donna à Moïse soixante-dix assistants, auxqu.-ls il -.c-
corda des grâces spéciales pour l'aider dans le gouvern.Mn.Mit du
peuple juif.
Dans tous les États, il y a un certain nombre de ministres d.-
jnges, de magistrats et otficiers, dont la fonction est d'admiliis-
trer la chose publique et de rendre la justice au nom du souve-
rain. La désobéissance ou Tinjure au plus humble des repré-
sentants de l'autorité suprême, est punie comme un outrag.- à
cette autorité. Il serait déraisonnable d'exiger que Ir. roi rcMidlt
la justice par lui-même à tous ses sujets et s'occupât de tous les
détails de l'administration. *
Ainsi en est-il dans l'Église qui compte au moins deux cents
millions de sujets répandus dans toutes les régions de la terre.
Il a donc fallu créer à Rome certains ministères appelés Con-
grégations, qui ont chacun leurs attributions spéciales détermi-
nées et qui sont les organes officiels des volontés du Souverain
Pontife. Les Cardinaux qui composent ces Congrégations sont
des hommes éminents par leur savoir, habitués de longue main
dans les postes inférieurs à traiter les affaires les plus difficiles.
Ils sont aidés par des consullcurs versés dans la théologie et le
droit canonique, afin que rien ne manque aux jugemeiUs qu'ils
sont appelés à rendre.
D'après les bulles d'érection de ces diverses congrégations, la
juridiction de ces tribunaux est apostolique, c'est-à-dire, qu'ils
jugent et ordonnent au nom du successeur de Saint Pierre, en
vertu même de l'autorité pontificale. Elles ont de plus pour cou-
tume constante de n'expédier aucune affaire tant soit peu impor-
tante sans en avoir préalablement référé au Saint-Père. Elles
forment avec lui un seul et même tribunal, de telle sorte qu'il
n'est pas permis régulièrement d'en appeler du jugement d'une
Congrégation à celui du Souverain Pontife.
19
— 290 —
Les Éminenlissimes Cardinaux qui en sont les Préfets sont
chargés non seulement de présider les réunions de leurs collè-
gues, mais encore de promulguer les sentences ou décrets portés
par les Congrégations respectives, d'écrire des lettres au nom de
ces mêmes Congrégations et même du Souverain Pontife, et de
veiller à ce que les déci-ets soient mis à exécution. Ils sont le
canal olTiciel par lequel ces tribiinaux font connaître leurs vo-
lontés. Les documents signés par un Cardinal en sa qualité de
Préfet ont la même autorité que s'ils étaient signés par le Pape
lui-môme, et son témoignage au sujet d'un ordre qu'il déclare
avoir reiju du Saint-Père est irréfragable ; il a le privilège d'être
cru sur parole.
Entre toutes les Congrégations romaines, la plus importante
est celle de la Propagande, dgnt la juridiction s'étend sur au
moins la moitié du monde catholique. C'est à elle que les Évê-
qucs et les fidèles du Canada doivent s'adresser toutes les fois
qu'ils ont quelque affaire à traiter avec le Saint-Siège. C'est par
elle aussi que le Souverain Pontife nous manifeste ses ordres.
La sollicitude si constante et si paternelle qu'elle n'a cessé de
montrer pour notre pays depuis le commencement, mérite le
tribut de la plus sincère reconnaissance, comme son autorité
exige celui de notre parfaite soumission.
Notre affection toute filiale et notre profond respect sont éga-
lement dus à l'homme éminent que la confiance du Saint-Père a
placé à la tête de cette Congrégation ; le Cardinal Simeoni, dont
le nom vous est déjà connu par une foule de documents, est un
de ces hommes dont le vaste savoir et la longue expérience sont
rehaussés par une douceur inaltérable et par une solide piété.
C'est pourquoi, Nos Très Chers Frères, vous avez dû partager
notre étonnement et notre douleur, en voyant avec quelle indi-
gnité certains éciivains, qui se disent catholiques, ont dernière-
ment osé parler contre lui, contre la Congrégation de la Propa--
gande dont il est le Préfet, et par là-même contre la personne
auguste et vénérée du Souverain Pontife, dont il nous a trans-
mis officiellement les volontés.
^
— 2'Jl
VI
Le 13 septembre dernier, le Souverain Pontife Nous a trans-
mis par la Sacrée Congrégation de la Propagande, deux décrets
de grande importance.
Le premier confirme le maintien de la succursale de l'Univer-
sité Laval à Montréal, établie en vertu d'un décret apostolique
du l«r février 187G.
Le second trace aux Évêques et au Clergé la conduite à tenir
par rapport à certains points des relations pratiques entre l'Église
et l'État dans cette province.
Plus tard, à deux reprises différentes, le Souverain Pontife
nous a fait connaître par la même voie qu'il tient à ce que ces
deux décrets soient rigoureusement observés. Comme consé-
quence nécessaire, nous devons présumer qu'il serait inutile de
songer ù les faire révoquer ou modifier. Nous nous proposons
de vous dire quelques mots sur ces deux décrets aussi clairs
qu'énergiques.
VII
Ce qu'on appelle la question de r Université Laval n'est pas
chose nouvelle à Rome ni dans notre pays En 1862 elle fut
portée pour la première fois devant le Saint-Siège et reçut une
première solution, confirmée trois ans plus tard (I8G5) ; plaidée
encore en 1873, puis réglée en 1876 d'une manière qu'on aurait
dû croire définitive par le décret du l-'' février et par la bulle du
15 mai de cette même année. Léon XIII, cédant aux instances
de certains adversaires de l'Université, résolut d'en finir une
fois pour toutes et nomma, en 1881, une commission spéciale de
trois Cardinaux, les Éminentissimes Merlel, Simeoni et Franzc-
lin, avec injonction d'examiner tous les documents et plaidoyers
filés de part et d'autre depuis le commencement, et de faire
rapport au Souverain Pontife, qui se réservait ainsi le jugement
définitif. On peut dire que jamais cause n'a été examinée plus
souvent ni avec plus de soin, ni par une plus haute autorité.
Aucun autre tribunal au monde n'aurait consenti à pousser la
condescendance jusqu'à ce point.
0Q9
Maintenant le Souverain Pontife veut (Vune volonté décidée et
une fois pour toutes^ qu'à l'ombre du grand nom de Mgr de Laval,
une seule univoi-sité se mainiienne et se développe dans les deux
j)rincipaiix centres de population de notre jeune province, sous
les regards attentifs de l'Épiscopat et sous la haute protection du
Saint-Siège. Telle était aussi la pensée de l'immortel Pie IX à
(jui les Évèques de cette province écrivaient collectivement le (j
janvier 1878, date de l'inauguration de la succursale : < Déjà la
bénédiction apostolique que renferme la bulle Inler varias sol-
liciludincs (1870), produit les meilleurs fruits, et nos cœurs
sont remplis d'une grande joie à la vue de ce nouveau rameau
Montréalais dont nous avons salué la naissance en ce jour de
la manifestation de Notre-Seigneur. Que Votre Sainteté daigne
répandre de nouveau sa bénédiction apostolique sur cet arbre de
l'Université Laval qu'EUe-même a planté et affermi, ainsi que
sur ce nouveau rameau, afin qu'il croisse de jour en jour et qu'il
se charge de fruits de justice et de science pour la plus grande
gloire de Dieu, pour l'exaltation de la sainte religion et pour le
bien de toute notre province. »
En présence de cette attitude de deux Souverains Pontifes et
de l'Épiscopat de cette province, tout vrai catholique se fera vo-
lontiers un devoir d'éviter ce qui pourrait tendre directement ou
indirectement à diminuer le prestige d'une Institution que
l'Église couvre si solennellement de son égide protectrice. Il ne
serait pas bon catholique celui qui mettrait des obstacles au
fonctionnement régulier de la succursale, soit en soulevant ou
entretenant dïnjustes préjugés contre elle, soit en créant des
difficultés devant les autorités civiles dans l'espoir de rendre inu-
tiles les décisions du Saint-Siège. Ce serait agir contrairement
aux ordres exprès de l'Épiscopat et de notre cinquième concile,
ainsi qu'au décret apostolique de Pie IX, du 1er février 1876,
confirmé le 13 septembre dernier par Léon XIII, que de recourir
à la presse pour formuler des accusations contre l'Université
Laval, au lieu de s'adresser au tribunal régulièrement établi
pour la juger. Ce serait une désobéissance flagrante au décret
et à la bulle de Pie IX, que de chercher à détourner les jeunes
catholiques d'aller soit à l'Université de Québec, soit à la suc
cursale de Montréal.
— 293 —
Du reste, Nos Très Chers Frères, depuis bionlôl trente ans
l'Université Laval existe. Son histoire est devant vous. Les
ennemis ne lui ont certes pas fait défaut ; mais jamais ses juges
naturels et seuls autorisés, Rome et l'Épiscopat, ne l'ont trouvée
en dehors de la voie de la vérité. Des clameurs inspirées parla
passion ont bien pu égarer pour un temps l'opinion publi(ju«',
mais la vérité finit toujours par prévaloir. Ses adversaires, mis
en demeure de la citer devant le tribunal compétent, ont tou-
jours jusqu'ici trouvé plus commode de répéter à satiété leurs
accusations calomnieuses, que de tenter d'en faire régulièrement
la preuve.
Les milliers d'élèves qu'elle a formés portent avec honneur le
drapeau de leur Aima mater dans les rangs de notre société. Ils
sont la preuve vivante de la sûreté de son enseignement et de la
sage direction à laquelle ils ont été soumis. Elle peut avoir ses
imperfections, comme tout ce qui est humain ; mais alors que
celui qui se croit absolument parfait lui jette la première pierre.
Des âmes ardentes dans les luttes politiques ont reproché à
l'Université Laval de ne pas vouloir se jeter dans la mêlée pour
favoriser leur parti. Cette abstention elle-même a été fausse-
ment interprétée comme un indice de ce qu'on appelle tendances
libérales. On aurait voulu sans doute que l'Université s'arrogeât
le droit de juger et condamner un parti politique (jue l'Épiscopat
Canadien tout entier, de l'Atlantique au Pacifique, n'a pas encore
voulu juger ni condamner !... un parti au sujet duquel le second
décret apostolique du 13 septembre dernier dit formellement :
« L'Église en condamnant le libéralisme, n'entend pas frapper tous
et chacun des partis politiques qui par hasard s'appellent /ifec'raj/x,
puisque les décisions de l'Église se rapportent à certaines erreurs
opposées à la doctrine catholique, et non pas à un parti quel-
conque déterminé, et que, par conséquent, ceux-là font mal qui,
sans autre fondement, déclarent être condamné par l'Église un
des partis politiques du Canada, à savoir le parti appelé réformiste^
parti ci-devant chaudement appuyé même par quelques évêques.»
C'est en s'inspirant de ces mômes principes que, le 1 ! octobre
1877, les Évêques de cette province ont unanimement déclaré ne
pas vouloir » abandonner la région des principes pour descendre
— 294 —
s\ir lo terrain ries personnes et dos parlis politiques... A l'exemple
du Souverain Ponlife, ont-ils ajouté, et suivant la sage prescrip-
tion de notre Quatrième Concile, nous laissons à la conscience
de chacun de juger, sous le regard de Dieu, quels sont les
hommes que ces condamnations peuvent atteindre, quelque soit
d'ailleurs le parti politique auquel ils appartiennent. »
Voilà la ligne de conduite que l'Université Laval a suivie et
suivra jusqu'à ce qu'il en soit ordonné autrement par qui de
droit.
C'est cette sage impartialité, dictée du reste par l'obéissance,
qui a valu à cette Institution, dans le cours de l'été dernier, les
sympathies et l'appui de membres de la Législature provinciale
appartenant à toutes les nuances politiques et même à des
croyances différentes. Nous saisissons avec bonheur cette occa-
sion solennelle de leur en témoigner notre vive reconnaissance,
au nom de cette Institution qui Nous est si chère, au nom de
rÉpiscopat qui avait demandé la loi en question, au nom enfin
du Saint-Siège, aux vœux duquel on a déféré en levant un ob-
stacle qui s'oppoèait à l'exécution d'un décret apostolique.
VIII
Notre Cinquième Concile (Dec. XXIII) recommande à nos écri-
vains catholiques « d'obtempérer volontiers aux avis de leur
Évoque, de prendre ses conseils, surtout quand ils auront à
traiter les questions difficiles des relations pratiques en tre l'Eglise
et la Société civile, telles qu'elles existent dans notre pays. »
Le second décret apostolique du 13 septembre ordonne que
relativement à la très grave question de l'amendement de nos
lois civiles sur Vinfluencc inclue^ le Saint-Siège soit consulté par
les Évêques avant d'en demander la solution. Cela doit vous
faire comprendre, Nos Très Chers Frères, l'importance et la diffi-
culté de cette question en particulier, qui regarde les relations
pratiques entre l'Eglise et l'Etat ; puisque le Souverain Pontife
veut que rien ne se fasse sans son avis préalable.
La sainte Église romaine est notre mère ; aimons-la de tout
cœur et estimons-nous heureux de pouvoir trouver dans sa
— 295 —
direction et sous sa tutelle la sécurité que nous chercherions en
vain ailleurs. Elle a mission et, par consé(]U(int, grilce spéciale
pour conduire tousses enfants, si éloignés qu'ils soient; le souille
divin qui l'anime ne connaît pas plus de limites dans l'espace
que dans le temps. Placée par la divine providence au-dessus et
loin de nos petits intérêts de personnes et de localités; loin, bien
loin surtout de nos agitations politiques, elle n'en est que plus
en état de les apprécier avec impartialité et de dire avec certi-
tude ce qui peut contribuer à la plus grande gloire de Dieu et
au salut des âmes. ^
Laissez-nous maintenant. Nos Très Chers Frères, vous faire ;\
cette occasion quelques recommandations fort impoi'tantes et
qui simplifieront ou plutôt résoudront sans secousse et sans
danger, cette question brûlante dite de rinfluence indue.
Ne soyez pas si déraisonnables ni si imprudents que d'exiger
de votre curé qu'il se mette au service de votre parti politique.
Il est citoyen sans doute, mais aussi il est prêtre ; prêtre pour
Dieu, pour l'Église, pour vos âmes qui doivent toutes lui rire
chères, et au salut desquelles il doit travailler. Gardez-vous de
lui en vouloir s'il observe strictement les instructions qu'il a
reçues de ceux que le Saint-Esprit a établis pour régir l'Eglise de
Dieu (Act. XX. 28.).
« Quand des circonstances exceptionnelles exigeront que nous
élevions la voix avec autorité, pour vous signaler quelque dan-
ger pour votre foi, ou pour les saintes règles de la morale, ou,
pour les droits imprescriptibles de la sainte Église, nous espé-
rons que Dieu nous fera la grâce de ne pas manquer à notre
devoir de pasteur, et nous avons la confiance que vous écoute-
rez notre voix. » (Mand. (55) sur les devoirs des électeurs, 25 mai
1876.»
A ces causes, le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons et
ordonnons ce qui suit :
lo Nous condamnons et réprouvons tout écrit tendant à afTai-
blir le respect et l'obéissance dus au Souverain Pontife, aux Con-
grégations romaines, à l'Épiscopat et aux décrets apostoliques
du 13 septembre 1881 ;
- 296 —
2» Nous invitons tous nos diocésains à manifester ce respect
et celte obéissance en s'abslenanl de recevoir tout journal qui
publie, ou reproduit sans protestation, des articles injurieux au
Saint-Siège ou à l'Épiscopat, ou contraires aux intentions si clai-
rement manifestées par le Souverain Pontife dans les susdits
décrets ;
3" Nous recommandons enlin à tous les fidèles de rarchidio-
cèse de faire ce qui dépendra d'eux pour que ces intentions
obtiennent leur plein efifet.
»
Sera le présent mandement lu et publié au prône de toutes les
églises et chapelles de paroisses et de missions où se fait l'office
public, et en chapitre dans les communautés religieuses, le pre-
mier dimanche après sa réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse
et le contre-seing de notre assistant-secrétaire, le deux février
mil huit cent quatre-vingt-deux.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Marois, Ptre,
Assistant-Secrétaire.
297
(No 108)
MANDEMENT
PROMULGUANT LES UÉCRETS DU SIXIÈME CONCILE PROVINCIAL DR QUÉBEC
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, pai» la grack de
Dieu et du Sièce Apostolique, Archevêque de Quéhec, Assistant
AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Ré/juUer, aux Communautés Religieuses et à
tous les Fidlies de VArchidiocèse de Québec^ Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Il y aura bientôt quatre ans, Nos Très Chers Frères, que notre
Sixième Concile Provincial a été célébré. Pendant ce long es-
pace de temps, il a été à Rome l'objet d'un examen rigoureux, et
il nous est revenu avec les remarques et les modifications que
la sagesse romaine a jugé utile d'y faire. Nous venons aujour-
d'hui en promulguer les décrets dans cet archidiocèse, où ils
devront désormais avoir force de loi.
Comme certains articles regardent uniquement le clergé, Nous
Nous bornerons, dans la présente lettre pastorale, avons donner
un aperçu de ceux qui concernent tous les fidèles.
lo (Décret VI.) Dans le décret qui a pour titre Des droits de
l'Eglise, notre concile vous met en garde conti-e la fausse doc-
trine, que l'on peut plaire à Dieu en pratiquant une religion
quelconque. Erreur monstrueuse qui sape la foi par la base et
qui mettrait sur le même pied que l'Églisç Catholique, cette mul-
titude infinie de sectes qu'a engendrées le libre examen, principe
fondamental du protestantisme. Notre Seigneur Jésus-Christ a
dit : Je suis la voie, la vérité et la vie ; ego sum via, veritas et vita
(Jean XIV, 6.) : il n'a donc pas laissé à chacun la liberté de se
tracer une voie différente de la sienne, de se créer une vérité à sa
- 298 —
guise, de vivre d'une vie autn? que celle (jui a sa source dans
celte Église dont il est le fondemenl et le chef, cl à Uujuelle il a
donné tons les pouvoirs nécessaires pour conduire les âmes à
leur fin dernièie (]ui csl le bonheur éternel. Tonte branche qui
ne lient pas à cette vigne est nécessairement stérile, elle est pri-
vée de sève, se dessèche cl n'est bonne qu'à jeter au feu (Jean,
XVI. 6.).
2» L'éducation chrétienne de la jeunesse estsi importante, que
notre concile en a parlé dans plusieurs de ses décrets
(D. VI.) L'éducation doit être religieuse et, par conséquent, ne
peut jamais être soustraite au contrôle de l'Église, ni séparée de
la foi catholique. « Par sa constitution divine, l'Église a le droit
et le devoir de veiller à ce que la foi et les mœurs de la jeunesse
chrétienne soient sauvegardées dans les écoles et que ces biens
précieu.K n'y soient point exposés au danger de se perdre... Pour
cet objet, l'Kglise doit avoir entrée dans les écoles, non par sim-
ple tolérance, mais en vertu de sa mission divine (a). »
(D. XVI, XVIII et XXIV.) Notre concile résume en peu de
mots les devoirs des parents envers leurs enfants. Ils doivent
les instruire et les faire instruire des vérités de la religion ; leur
faire connaître, aimer, servir et craindre Dieu, qui est notre pre-
mier principe et notre dernière fin. Et comme l'exemple fait
toujours sur ces cœurs tendres plus d'impression que les paroles,
les parents doivent être en tout les modèles des vertus chrétien-
nes et même civiles qu'ils sont tenus d'inculquer à leurs enfants.
La vigilance et la correction des défauts sont un autre devoir
malheureusement trop négligé. Combien de [)arents qui se
perdent éternellement et qui sont la cause de la perte de leurs
enfants, parce qu'au lieu de les surveiller et de les corriger, ils
leur laissent fréquenter des compagnies dangereuses, danser des
danses réprouvées par la morale, nourrir dans leur cœur des
idées de vanité et de luxe, c Surtout, Nos Très Ghers Frèi-es,
ne permettez pas à vos enfants ces longues fréquentations, ces
rencontres solitaires, ces veillées prolongées, qui sont comme
autant de sources empoisonnées où vos enfants iraient boire à
(o) Circulaire de Monseigneur Baillargeon, 31 mai 1870.
~ 299 —
longs traits l'iniquité et la mort... Une fois que la passion est
allumée, rantoiilé paternelle' e.-;t méprisée ; les sages conseils
d'une véritable amitié sont dédaignés ; la voix de la conscience
est étouffée ; Dieu lui-même est mis en oubli... Viendra le jour
où l'on ouvrira les yeux ; où les regrets, les remords, toute une
vie de chagrins, feront expier ces imprudences et ces excès...
Détournez autant que vous le pourrez vos enfants de ces allian-
ces entre proches parents que la loi de l'Église défend pour de
graves raisons et qu'elle voudrait n'avoir jamais à permettre, (a]
iD. VIII.) Le Souverain Pontife actuel ayant manifesté le désir
de voir les études philosophiques selon l'admirable méthode de
Saint Thomas, remises en honneur, notre concile a réglé ce qui
doit être fait dans nos collèges et séminaires pour cette fin.
Le décret XVIII»; de noire concile exhorte les parents qui ont
des enfants sourds-muets à taire des sacrifices pour les faire ins-
truire, et implore les bénédictions célestes sur les Institutions
fondées dans ce but et sur les hommes dévoués qui les dirigent.
3» Vous connaissez par expérience, Nos Très Ghers Frères,
combien le? retraites publiques produisent de fruits de salut
dans nos paroisses. L'année jubilaire qui vient de s'écouler a
été si remarquable sous ce rapport, que nous avons cru devoir
vous inviter à en rendre de solennelles actions de grâces par le
chant du Te Deum au premier jour de la présente année. C'est
en effet dans ces saints exercices que se vérifie la parole du
Psalmiste nous montrant Dieu inondant les âmes d'un dHiujc de
grâces : Dominus diluvium inhabilare facil (Ps. XXVIII, lO.I. Les
pécheurs se consertissent, les âmes tièdes s'embrasent du feu de
la charité, les justes s'affermissent dans leurs saintes dispositions.
Notre Concile ordonne que les retraites de paroisse aient lieu à
des époques déterminées et établit certaines règles destinées à
les r-^ndre plus fructueuses. Quand donc. Nos Très Chers Frères,
la voix de vos pasteurs vous appellera à ces salutaires exercices,
faites-vous un devoir et un bonheur de correspondre fidèlement
à la grâce divine.
(a) Lettre pastorale des Pères du 6e concile, No 78, 26 mai 1878.
— 300 —
4» (D. irr, V et XIX.) Comme la foi, sa7is laquelle il est impos-
sible lie plaire à Dieu (Héb. XI, 6.), est la racine, le fondement et
le commencement dn saint, notre Concile s'est occnpé de cette
vertn dans trois de ses décrets.
Dans le premier et dans le second, il est question de la pro-
fession de foi que doivent faire les évèques et les membres du
clergé dans certaines circonstances ; car, Nos Très Chers Fi'ères,
il faut que pour nous, comme pour Abraham, la foi coopère ànos
œuvres (S. Jacq. II, 22.), si nous voulons que notre ministère ne
demeure pas stérile au milieu de vous.
Le décret qui a pour titre de certains dangers de la foi à éviter^
recommande à tous les fidèles de cette province d'éviter d'entrer
en controverse suf la religion avec nos frères séparés, à moins
d'avoir toute la science nécessaire pour découvrir et réfuter les
sophismes dont ceux-ci savent envelopper leurs erreurs. Il rap-
pelle de plus qu'il est défendu de prendre part aux offices et aux
prédications des hérétiques.
Les cathoIi(]ues qui sont en service dans des familles protes-
tantes doivent s'abstenir d'assister aux prières de la famille, et
abandonner le service si on veut les gêner dans l'exercice de
leurs devoirs religieux.
On no doit garder dans sa maison aucun livre traitant de reli-
gion et fait par un hérétique ou par un apostat. Il y a peine
d'excommunication spécialement réservée au Souverain Pontife,
portée par Pie IX. dans sa bulle Apostolicx Sedis^ contre (^eux qui
sciemment lisent, ou gardent, ou impriment ou défendent de
tels livres quand ils sont faits pour soutenir l'hérésie Refusez
impitoyablement ceux que les sociétés bibliques veulent vous
vendre à vil prix ou môme vous donner, et si on les laisse dans
votre maison, jetez-les au feu Défiez-vous de ceux qui parais-
sent les plus innocents, car sous des paroles en apparence reli-
gieuses et morales, les pages de ces livres cachent un poison
mortel.
5° .Si vous ne faites pénitence^ disait Notre Seigneur, vous péri-
rez tous: si pœnitentiam non egeretis, omnes similiter pcribilis
(Luc, XTII. ô.) L'apôti-e Saint Paul, fulèle écho de la doctrine
du divin Maitre, ne reconnaît pour disciples de Jésus-Christ que
— 301 —
ceux qui crucifient leur chair avec ses vices et ses concupiscences :
qui autem sunt Christi carnem suam crucifixcrunt cum vitiis el con-
cupiscentiis (Gai. V. 24.). En elfol, rhomine déchu par le péché
originel est enclin au mal tics sa jeunesse (Gen. VIII, -21.), el s'il
ne veut pas périr éternellement il doit morlificr ses membres (Col.
III, 5.), c'est-à-dire, faire une guerre continuelle à tous ses mauvais
penchants qui Tentraînent vers Tabime. Voilà pourquoi la Sainte
Église prescrit certains jours d'abstinence ou de jeûne, un jour
chaque semaine, pendant les quarante jours du carême et encore
à la veille de certaines fêtes, puis au commencement de chaque
saison, afin de nous rappeler fréquemment cette grande obligation
de la vie chrétienne. Malheureusement il n'y a que trop de
personnes qui cherchent à s'abuser elles-mêmes pour s'exempter
ou se faire exempter des abstinences et des jeûnes de l'Église.
C'est à ces chrétiens immortifiés que l'Apôtre Saint Paul s'a-
dresse quand il dit : Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ;
mais si par l'esprit vous mortifiez les œuvres de la chair, vous vi-
vrez ; sisecundum carnem vixeritis, moriemini ; si autem spirilu
facta carnis mortificaveritis, vivetis (Rom. VIII, 13.). A ces jeûnes
et abstinences que vous ne pouvez pas observer, il faut suppléer
par d'autres mortifications et par des prières et des bonnes
œuvres qui, en attirant sur vous les grâces de Dieu, vous fortifie-
ront contre les attaques du démon.
6° (D. XXII et XXIII.) L'Apôtre Saint Paul parlant de l'ava-
rice, l'appelle wne idolâtrie^ idolorum servitus (Éph. V, 5.), et nous
en fait voir les dangers, car, dit-il, ceux qui veulent devenir riches
tombent dans la tentation et dans les filets du diable, et en beaucoup de
désirs inutiles et nuisibles qui précipitent les hommes dans la ruine
et la perdition : car la racine de tous les maux est la cupidité :
nam qui volunl divites fieri, incidunt in tentationem et in laqueum
diaboli et desideria multa inutilia et nociva, quxmergunl hominem
in interilum et perditionem : radix enim omnium malorum est
cupiditas (I. Tim. VI. 10, 11.). Notre Concile vous prémunit
contre cette passion qui est la cause de tant d'injustices et de
fautes contre la charité, surtout dans les procès injustes que l'on
suscite au prochain et dans les banqueroutes frauduleuses. Il
vous exhorte à essayer de toutes manières à terminer vos diffé-
— 302 —
rends soit par mie transaction, soit par un arbitrage, et à obser-
ver <Mi toutes choses les règles de la plus rigoureuse justice.
7o (D. XXIV.) Notre Sixième Concile ayant renouvelé les
ordonnances laites dans le Cinquième au sujetde la tempérance,
Nous vous rappellerons en peu de mots ce qu(î Nous vous disions
dans notre Mandement (45) du 16 juin 1875. « Nous vous exhor-
tons, Nos Très Chers Frères, à remettre dans leur premier état
de ferveur ces admirables sociétés de tempérance, qui ont pro-
duit de si beaux résultats dans les temps où elles étaient en
honneur. Notre Saint-Père le Pape Pie IX a accordé plusieurs
indulgences plénières et partielles pour encourager les associés
de la tempérance (a) ; ne négligeons point ce moyen de satis-
faire à la justice divine pour nos péchés passés, tout en rendant
un immense service à notre chère patrie par l'exemple d'une
vertu si importante. Tout le monde devrait faire partie de ces
admirables sociétés : les gens sobres pour se conserver, pour
donner l'exemple, pour encourager la conversion des ivrognes ;
les gens intempérants, pour briser la chaîne de leurs iniquités
et de leurs habitudes, pour réparer le passé et s'affermir dans
leurs bonnes résolutions, hélas ! trop facilement oubliées, quand
rien ne vient en rappeler le souvenir... L'autorité civile a établi
certaines lois concernant l'octroi des licences et la vente des
liqueurs enivrantes. Les conseillers municipaux et autres offi-
ciers chargés de ce soin, auront un jour à répondre devant Dieu
de la négligence et de la faiblesse qu'ils auront montrées dans
l'accomplissement de leurs devoirs. Il y a péché grave à accor-
der des licences là où elles ne sont pas nécessaires, là où
elles peuvent introduire ou augmenter un désordre qui pro-
duit la ruine des âmes et des corps ; on ne peut donner
l'absolution aux conseillers municipaux qui accordent des
licences à des personnes qu'ils savent être incapables de
maintenir le bon ordre. Les personnes qui vendent sans licence
ne peuvent être admises aux sacrements, si elles ne renoncent à
leur trafic criminel. Les personnes licenciées, qui manquent
aux lois civiles ou morales, sont également indignes des sacre-
(^a) \'()ir l'appendice du Cinquième Concile, page 96.
_ 303 —
ments. En cette matière dangereuse, il y a péril de tous côtés,
et celui qui veut faire sou salut doit être toujours dans la
crainte. »
A propos de tempérance, Nous vous diruus, Nos Tn's Cht-rs
Frères, quelques mots sur la colonisation. Dans h'ur mande-
ment (26| du 22 mai 1873, les Pères du Cinquième Concile de
Québec, nous disaient que « l'intempérance en appauvrissant Il's
familles, et en diminuant l'esprit de foi, pousse un certain
nombre de nos compatriotes à aller au.x États-Unis... Une chose
est certaine à nos yeux, disaient-ils encore, c'est que l'éniigralion
n'aurait plus de prétexte et s'arrêterait, si les parents employaient
à préparer pour leurs enfants, des établissements dans les terres
nouvelles, l'argent qui se consume en pure perte pour le luxe et
l'intempérance. »
Nous sommes heureux. Nos Très Chers Frères, de vous rendre
ici témoignage de la bonne volonté et de la générosité avec les-
quelles vous avez répondu à l'appel que Nous avons fait eu
faveur de la colonisation, dans Notre mandement du 1er sep-
tembre 1880. Déjà cette belle société a produit plus de fruits
que Nous n'osions l'espérer, et Nous comptons que l'année
courante nous donnera une moisson plus abondante encore dans
ces nouvelles missions qui ne font que de naître.
Consacrez à cette bonne œuvre, à la fois patriotique et reli-
gieuse, « l'argent qui se consume en pure perte pour le luxe et
l'intempérance, » et vous verrez s'accomplir dans notre province
la promesse faite autrefois par la bouche du prophète Isaïe :
Agrandissez vos tentes... car vous vous étendrez à droite et à yau-
che et votre postérité aura les nations pour héritage et elle habitera
des villes maintenant désertes ; dilata locum tentoriitui... ad dex-
teram enim et ad laevam penetrabis : et semcn tuum génies hxredi-
tabit et civitates désertas inhubitabit (Isaie, LIV, 2, 3.).
Nous espérons que vous vous montrerez fidèles à suivre les
conseils et à observer les ordres de Notre Sixième Concile, au-
quel le Souverain Pontife a donné sa sancLion apostolique.
Evitez soigneusement les désordres qui vous sont signalés ; res-
pectez les défenses salutaires qui vous ont été faites ; gravez
profondément dans votre mémoire les salutaires enseignements
— 304 —
qui vous soûl douués et la béuédictiou de Dieu sera sur vous,
sur vos familles el sur uolre chère patrie tout entière, car il est
écrit : Bienheureuse la nation qui a le Seigneur pour son Dieu ;...
les yeux du Seigneur sont arrêtés sur ceux qui le craignent et qui
mettent leur espérance en sa miséricorde ; beata gens cujus Dominus
Deus ejus... ecce oculi Domini super mctuentes eum et in cis qui
sperant super misericordia cjus (Ps. XXXII, 12, 18.).
A ces causes el le saiut nom de Dieu invoqué, nous réglons et
ordonnons ce qui suit :
Les décrets du Sixième Concile Provincial de Québec sont par
les présentes promulgués dans l'Archidiocèse de Québec, et
commencent de ce jour à être obligatoires.
Sera le présent mandement lu et publié en une ou plusieurs
fois au prône de toutes les églises ou chapelles paroissiales et
autres où l'on fait l'office public, ainsi qu'en chapitre dans les
communautés religieuses, le dimanche qui suivra sa réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'Archidiocèse et
le contre-seing de notre assistant-secrétaire, le dix-huit février
mil huit cent quatre-vingt-deux.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Mardis, Ptre,
Assistant-Secrétaire.
30,5 —
(No 109)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( AncHEvi^ciifi deQuébkc,
i 18 février IHS-J.
I. Promulgation du sixième concile provincial.
II. Des parrains pour la confirmation.
III. Officialité établie dans le diocèse.
IV. Indulgence de la fête des sainte.' reliques dtcnduo à l'octave.
V. Comité de vigilance contre l'intempérance, recommandé.
VI. Cercles agricole» et colonisation, recommandés.
VII. Nouvelles leçons du second nocturne de l'ofEco de Saint Thomas d'Aquin.
Monsieur,
Vous recevrez avec la présenle le mandement qui promulgue
dans ce diocèse les décrets de notre sixième concile tenu en mai
1878.
Tous les membres du clergé doivent se procurer au plus tôt
un exemplaire de ce concile, imprimé chez Monsieur P.-G. De-
lisle, à Québec, l'étudier avec soin, afin de pouvoir instruire et
diriger les âmes confiées à leur sollicitude et suivre eux-mêmes
les ordonnances qui regardent spécialement le clergé. L'impri-
meur a aussi en mains des exemplaires des cinq premiers con-
ciles, que l'on doit se procurer au plus tôt si on ne les a déjà,
ainsi que la « Discipline du diocèse de Québec. » Le prix de ce
concile est de cinquante centins.
J'attire votre attention toute spéciale sur les décrets qui regar-
dent plus particulièrement le clergé.
Décret V. De fidei professione emittenda.
D. VIL De vita et honestate clericorum.
20
— 306 —
D. IX. De foro ecclesiastico et de offîcialitatibus.
D. X. Du uiatriiiioiiio et causis matrimoiiiallbLis.
D. XI. Ne clerici sese negotiis ssecularibus immisceant.
D. \TII. De patrinis in coufirmatione.
D. XIV. De stipendio pro missa celebranda.
D. XXII. De peccatis contra charitatem et justitiam in litibus ;
seconde partie.
n
Le décret XITI, de patriîiis in confirmatione ^ a besoin de quel-
ques e.vplications. 11 a pour but de remettre en vigueur dans
toute lîi province la rubrique du pontifical qui veut que chaque
coufirmand ait son parrain ou sa marraine de confirmation.
Gomme le parrain ou la marraine contracte avec le confirmé et
avec le père et la mère du confirmé, une aflinité spirituelle qui
est un empêchement dirimant de mariage, il est de grande im-
portance que l'on prenne des mesures pour que cet empêche-
ment soit constaté d'une manière indubitable.
I. Le choix du parrain ou de la marraine de confirmation ap-
partient aux parents comme pour le baptême, ou à leur défaut
au curé.
II. Ne peuvent pas être parrain ou marraine de confirmation
1» le père ; 2» la mère ; 3° l'époux ; -i» l'épouse du coufirmand ;
5o les excommuniés, les interdits, les hérétiques et autres que le
rituel romain défend d'admettre comme parrain ou marraine du
baptême ; 6° tous ceux qui n'ont pas encore été confirmés.
III. Le meilleur choix à faire est celui des frères et des sœurs
des confirmands, pourvu qu'ils aient été confirmés. Il n'y a pas
alors de crainte à avoir par rapport à l'empêchement d'afiinité
spirituelle.
A défaut de frères et de sœurs on peut choisir les proches
parents surtout d'un âge avancé, comme les oncles et tantes et
môme les grand'pères et grand'mères.
[V. Dans tous les cas il faut tenir registre exact des noms du
parrain ou de la marraine de chaque confirmé, avec toutes les
— 307 —
indications nécessaires pour empêcher le moindre doute sur
l'identité des personnes.
Pour établir une règle uniforme et sûre, voici un modi'le de
l'entrée au registre.
Le 188 , ont été confirmés par Monseigneur Jean-Bap-
tiste 12 (ans), (fils) de François-Xavier de Marie (parrain)
son frère Louis-Joseph. Les mots entre parenthèses peuvent
être omis dans les entrées suivantes. Cette liste doit nécessaire-
ment être signée par le curé ou par le desservant.
Afin de ne pas se trouver pris de court au dernier moment, il
sera bon d'écrire tous ces renseignements dès le commencement
du catéchisme de confirmation.
V. Comme il serait très incommode de faire accompagner
chaque confirmand par son parrain ou sa marraine, Monsieur le
curé pourra choisir deux personnes d'un âge mùr, un homme et
une femme, qui seront constitués les procureurs de tous les par-
rains et de toutes le marraines et qui resteront auprès de l'évèque,
le premier tant que durera la confirmation des garçons et la
seconde pendant la confirmation des filles, pour représenter tous
les parrains ou toutes les marraines. Cette procuration doit être
bien constatée par le curé et faite de telle sorte que le curé
puisse, en cas d'accident, substituer un autre procureur. Les
parrains ou marraines viendront dire au curé : J'accepte d'être
parrain ou marraine de confirmation de tel enfant et je vous
autorise à me faire représenter par qui vous voudrez.
Quand il s'agit de la confirmation d'un petit enfant, le parrain
ou la marraine le tient sur son bras droit ; dans les autres cas
il ou elle tient sa main droite sur l'épaule droite du confirmand
pendant que l'évèque fait l'onction.
III
Le décret IX, de foro ecclesiastico et de officialitatibus^ éiahlW un
tribunal ecclésiastique pour juger au for extérieur les clercs
constitués dans les ordres sacrés et les prêtres accusés de quel-
que faute. Voici la liste des membres de l'officialité établie dans
l'archidiocèse de Québec, non seulement pour juger les causes
— 308 —
(1(! première inslaiice, mais aussi celles qui viendront en appel
des diocèses sulFraganls.
0/liciol: Le Très Révérend Monsieur Cyrille E. Legaré, vicaire
général.
Assesseurs : Mgr J. D. Déziel, curé de Notre-Dame de Lé vis.
Le Révérend M. Joseph Auclair, curé de la Basi-
lique.
Le Révérend Monsieur Edouard Bonneau, Chape-
lain des Sœurs de la Charité.
Le Révérend Monsieur M. E. Mélhol, Supérieur du
Séminaire de Québec.
Promoleur : Le Révérend Monsieur L-N. Bégiu, directeur du
Séminaire de Québec.
Vice-promoteur : Le Révérend Monsieur H. Têtu, aumônier de
l'Archevêché.
Chancelier : Le Révérend Monsieur C.-A. Collet, secrétaire de
l'Archidiocèse.
Vice-chancelier : Le Révérend Monsieur C.-A. Marois, assistant-
secrétaire de l'Archidiocèse.
La procédure est réglée par une instruction de la Sacrée Con-
grégation des Évéqucs et Réguliers, en date du 1 1 juin 1880, obli-
gatoire dans toute l'Église. (Voir Acta S. Sedis, XIII, page 324.)
Celui qui se croira lésé par la sentence pourra en appeler au
Saint-Siège (a) dans les dix jours utiles, c'est-à-dire, dans les 240
heures qui suivront le moment où la sentence lui aura été intimée
ofjicirllement. Après ce terme, s'il n'y a pas eu appel, la sentence
passe à l'état de chose jugée et doit être exécutée.
L'appel doit être signifié à l'oflicial avant l'expiration de ces
dix jours utiles. Il n'est pas nécessaire, mais il est bon que
l'appelant se fasse donner un écrit attestant qu'il a appelé en
temps utile.
(a) Dans les diocèses suffragants, on peut en appeler au M<'-tropolitain, mais dans
l'archidiocèse c'est au Saint-Siège qu'on en appelle, parce que rArcbcvôquo est consé
avoir jugé par son oflScialité.
— 309 —
IV
Vous avez dans la « Discipline » au mot Reliques^ la rubrique
et les privilèges de la fête des saintes reliques que nous sommes
autorisés à célébrer chaque année dans chaque église.
Gomme riiidulgence accordée à celte occasion le lî) janvier
1879 ne s'étendait pas au-delà d'un jour, j'ai adressé la i?uppliiiue
suivante :
Plurimi parochi hujusce archidiœceseos optant ut dicta indul-
gentia plenaria extendatur ad totam octavam diei in q\ia (il
exposilio reliquiarum, quia non possunt audire coiitVssiones
omnium fidelium qui hanc indulgentiam lucrari vellent.
La réponse a été comme suit :
Utendo facnltatibus sibi concessis a SSmo D. N. Leone Divina
Providenlia PP. XIII, infrascriptus S. G. de Propaganda fide
secretarius, annnit pro gratia, ita tamen ut fidèles priedictani
indulgtMiliam plenariam lucrari possinl vel in die quo fit expo-
silio reliqniai-nm vel in alio quolibet die infra oclavam, luia
dumtaxat vice, dummodo vere pœnitentes et confessi et sacra
communione refecli ecclesiam in qua fit solemnis exposilio reli-
quiarum visitaverint, ibique aliquas preces pro sancta- fidei pro-
pagatione et juxta Summi Pontificis intentionem eirud(.'riul.
Dalum Rom« ex aîdibus S. G. de Propaganda fide, die 1 1 de-
cembris anno 1881.
Gratis quocumque titulo.
L. iS.
(Signé) L Masotti, Secrelarius.
J'avais aussi demandé que les mêmes privilèges et indulgences
fussent accordés en faveur des oratoires des collèges et commu-
nautés qui n'ont pas encore d'églises publiques, mais il a été
répondu : non expedire.
V
Il a été formé à Québec, comme à Montréal, un comitv de vigi-
lance contre l'intempérance. J'en ai accepté la présidence hono 1
— 310 —
rairc el le patronage, parce qu'il m'a paru que ce comité, composé
de personnes de toutes les dénoniinalions i-eligieuses, pouvait
rendre de grands services. « Il a pour but de combattre le vice
de l'intempérance en cherchant à réduii-e le nombre des hôtels,
auberges et tavernes mal tenus et autres places où les boissons
enivrantes se vendent, employant pour cela les moyens légaux
que lui offre la loi des licences de la Province de Québec. » Cet
extrait du programme du comité fait connaître le but que l'on se
propose et les moyens d'y arriver. La persuasion et les motifs
religi(Mi.\- ont rarement prise sur ceux qui veulent s'enrichir aux
dépens des malheureuses victimes de l'intempérance. Les lois
les plus sages et les plus fortes deviennent inutiles, si personne
ne veille à leur exécution ou ne s'occupe de signaler les cou-
pables à l'autorité qui peut réprimer les excès.
Il serait donc bien à désirer qu'il se formât dans chaque
paroisse du diocèse un comité local qui pût faire rapport au
comité central de Québec, de toutes les contraventions dont il
aui-ait pu constater l'existence, afin que l'autorité compétente,
instruite à son tour, fût en état de faire mettre la loi à exécution.
C'est surtout dans la ville de Québec et dans les environs que
je désire voir Messieurs les curés favoriser une organisation qui
mettra fin sinon à tous les abus, du moins à un certain nombre
de contraventions à la loi.
Il serai!, bien désirable surtout que le nombre des licences fût
diminué et qu'elles ne fussent accordées qu'à des personnes bien
qualifiées selon la loi. Par sa composition elle-même, le comité
sera bien en état de connaître au juste toutes les circonstances
de lieux et de personnes, et de mettre les autorités sur leurs
gardes.
Quand nn incendie menace un quartier, chacun s'empresse de
porter secours dans la crainte que le feu ne vienne consumer sa
maison ; de même en doit-il être quand il s'agit d'opposer une
digue à un mal aussi pernicieux que l'intempérance.
VI
J'ai appris avec plaisir que dans bon nombre de paroisses on
a établi des cercles agricoles. Gomme c'est, à mon avis, un excel-
lent moyen de faire faire des progrès à la bonne culture et par
— 311 —
là-raèmc d'empêcher l'émigration de nos compatriotes, je désire
que Messieurs les curés en favorisent l'établissement par tons
les moyens en leur i»ouvoir. C'est ainsi que tout en auf^men-
tant le bien-être de leurs paroissiens, ils favoriseront indirecte
nient mais etiicacement la Colonisalion, cette œuvre patriotique
et religieuse que nous devons avoir tous à cœur. Je recom-
mande de nouveau cette dernière œuvre et désire que le mande-
ment du 1er septembre 1880 soit lu avant la quête qui doit se
faire an temps jugé le plus favorable.
VU
Par un décret du l 'i octobre 1881, approuvé par le Souverain
Pontife, la S. R. C. a ordonné qu'à l'avenir on lirait au secoud
nocturne de l'oflice de Saint Thomas d'Aquin, de nouvelles
leçons. J'en envoie ci-joint une copie à ceux qui autrement ne
pourraient les recevoir à temps pour le jour de la fête. Ceux
qui demeurent dans les environs de Québec pourront se les pro
curer au secrétariat ou chez l'imprimeur P. G. Delisle.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
+ E.-A., Arch. de Québec.
— 312 —
(No 110)
ORDONNANCE
POUR DÉPENDRK LA LECTURE D'ONE BRCICHURK CONTRE L'uNIVERSITÉ LAVAL
ELZÉAR-ALEX ANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
Dieu et nu Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Régulier, et à tous les Fidèles de l" Archidiocese
de Québec^ Salut el Bénédiction en Notre Seigneur.
Nous croyons de notre devoir. Nos Très Chers Frères, de con-
damner publiquement une certaine brochure qui vient de paraî-
tre à Montréal et dans laquelle l'obéissance et le respect dus au
Saint-Siège sont' méconnus. Elle porte le titre suivant : La
conscience catholique outragée el les droits de l'intelligence violés
par les deux défenseurs de l'Université Laval^ Sa Grâce Monsei-
gneur Taschereau, Archevêque de Québec^et Sa Grandeur Monseigneur
Fabre^ Eve que de Montréal. Ouvrage réservé pour le public canadien
et Notre Très Sai7it Père le Pape. Par le Docteur Elzéar Paquin.
Au milieu de cet amas indigeste de grands mots et de phrases
creuses, d'assertions et accusations gratuites, en tête duquel
figure une protestation hypocrite de respect pour l'autorité reli-
gieuse, on voit à chaque page une pensée dominante que l'auteur
lui-même exprime comme suit, à la page 6 :
« On nous impose des décrets obtenus de Rome par la fourbe-
rie et le mensonge, et, ce qui est pire, on publie des mandements
pour commander aux catholiques de cette province de se sou-
mettre à cette décision romaine »
Quand on rapproche cette phrase du titre de la brochure, la
conclusion naturelle qu'on en tire est celle-ci : Rome a donné des
décrets par lesquels la conscience catholique est outragée et les droits
de V intelligence sont violés. Voilà le jugement prononcé par un
— 813 —
Docteur en Médecine sur les deux décrets du l:^ septembre IHKl,
émanés du Souverain Pontife en personne, comme le prouve le
texte même de ces décrets que la Sacrée Cougré^'alion de la
Propagande nous i», fait connaître oflicitdlcment.
Mais voici une autre énorinité.
A la page 2, il accuse la Propagande, c'est-à-dire, leSoiivciaiu
Pontife, (le s\Urc laisse tromper su)- les faits relatifs l'i la ijuestioa
universitaire et iravoir donné un décret favorable à un parti potiti-
que qui marche sous l'étendard des idées modernes, c'est-à-dire, de
Vanti-christianisme et de la révolution.
Depuis vingt ans, des Évèques, des Chanoines, des Curés et
autres Prêtres, des Avocats, des Médecins, s(Uit allés tour à tour
à Rome pour éclairer le Saint-Siège sur ces (]uestions. Sans
compter tout ce qui a été dit ou écrit à Monseigneur Conroy
pendant son séjour au Canada, des liasses de mémoires et de
requét(>s, d'articles de journaux et de brochures, ont été envoyées
on portées an Pape et aux Cardinaux contre Laval t>l contre le
parti politiqne qu'on voulait faire condamner. Le résultat final
de ces démarches et de ces écrits a été la promulgation desdenx
décrets du 13 septembre.
N'est-ce pas outrager le sens commun et faire an Saint-Siège
tout entier la plus sanglante injnre que de direanjourd'hui (|u'il
ne s'est trouvé personne dans toute la Cour romaine poiir dis-
cerner la vérité au milieu de tous ces débats contradictoires et
protester contre des idées anti chrétiennes et révolulionnairrs qui
outragent la conscience catholique et violent les droits de rinirUi-
gence ?
En conséquence, et usant des pouvoirs formellement n-con-
nus à notre autorité épiscopale par la dixième des règles de
Vinilex publiées par ordre du Concile de Trente, nous condam
nous la susdite brochure et défendons sons peine de désobéis-
sance grave et même des censures, au Clergé Séculier et Régu-
lier et aux fidèles de l'archidiocèse de Québec, de lire et même
de garder en leur possession la susdite brochure.
Et attendu qu'à la page 22 l'auteur annonce qu'il la fera suivre
d'autres écrits pour l'appuyer, et sollicite des sonscriplious pour
— 314-
l'aider dans celle œuvre, Nous étendons la même déTense sous
les mêmes peines à ces brochures.
Sera la preseulc ordonnance envoyée à Ions les membres du
clergé de l'archidiocese el publiée dans les journaux, afin que
personne ne puisse prétexter ignorance. Si quelque curé a con-
naissance qu'on ail répandu ces écrits dans sa paroisse, il devra
donner lecture de cette ordonnance au prune, le premier diman-
che.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'Archidiocèse
et le contre-seing de notre assistant-secrétaire, le treizième jour
de mars mil huit cent quatre-vingt-deux.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Marois, Pire,
Assistant-Secrétaire
(No 111)
LETTRE PASTORALE
DES ÉVÊQUES DR LA PROTIKCK BCCLÉSIÀSTIQUK DE QUÉBEC ORDONNANT CNE QDÊTK
ANNDKLLE EN FAVEUR DE LA TKRRE-SAINTK
NOUS, PAR LA GRACE DE DiEU ET DU SlèfrE APOSTOLIQUE, ARCHE-
VÊQUE ET ÉvÊQUES DE LA PROVINCE ECCLÉSIASTIQUE DE QuÉBEC,
Au Clergé Séculier et Régulier et à tous les Fidèles de la Province
Ecclésiastique de Québec, Salut et Bénédiction en Notre Seigneur.
Souvent, Nos Très Ghers Frères, dans les prédications que
vous entendez et dans les livres de piété que vous lisez, il est
question de la ville de Jérusalem el des autres lieux saints que
Notre Divin Sauveur a illustrés et sanctifiés par sa présence.
— 315-
Belhloem nous rappolle celtr immense charitt» qui a ongage
le Fils (le Dieu à se revêtir de noire chair mortelle et passible, j\
éprouver loutes nos infirmilcs excepte le pt'chv : lenlalmn per om-
nia pro similittuline absque peccato (Iléb. IV, 15.).
Nazareth nous le montre vivant dans la pauvreté, l'obéissance
à Marie et à Joseph, et la plus parfaite conformité aux ordres de
son Père Céleste ; dévoilant dr plus eu [dus cha(|u<' jour au
monde ces trésors infinis de sagesse et de grâce dont sou ((eur
divin était rempli
Sur les bords du Jourdain, le divin Rédempteur se confond
dans la foule des pécheurs et va recevoir le baptême de la péni-
tence, faible image de ce sacrement de baptême (ju'il instituf
pour la régénération de nos âmes.
La Judée tout entière a entendu ses prédications, vu avec
étonnement et admiration ces prodiges qui faisaient dire â ceux
qui en étaient les témoins : Un grand prophète a apparu au mi-
lieu (le nous et Dieu a visité son peuple : propheta magnus snrrexil
in nobis et quia Deus visitavit plebem suam (Luc, VII, 16.).
Voilà le Thabor où il a voulu donner à ses disciples une idée
et un avant-goût de ces ineffables délices dont il v(>ut abreuver
éternellement ses élus.
Dans la sainte cité de Jérusalem et aux environs, il y aaujour
d'hui grand nombre de sanctuaires qui rappellent quelque trait
de sa vie ou quelque circonstance de sa passion.
Voici le Cénacle où Jésus ayant aimé les siens (Jean Xill, I.)
voulut, la veille de sa mort, leur donner le gage suprême et
permanent de son amour, en instituant la divine Eucharistie.
Voici le jardin des Oliviers où ce cœur divin et infiniment pur.
brisé à cause de nos iniquités (Isaïe, LUI, 5.), a fait verser à ses
yeux des torrents de larmes amères et couvert tout son corps
d'une sueur de sang, pour nous faire comprendre tout ce qu'il y
a d'horrible dans le péché.
Ailleurs est le palais de ce juge inique qui, tout en procla-
mant l'innocence de l'accusé, le condamne à une cruelle flagel-
lation, et ensuite à une mort ignominieuse.
— 316 —
Le pieux pèlerin qui va à Jérusalem se fait uu devoir de par-
courir la voie douloureuse qui conduit du préXoire au calvaire.
Il suit et compte les pas de ce nouvel Isaac, qui porte sur ses
épaules ensanglantées le bois du sacrifice ; il s'arriHe pour s'age-
nouiller aux endroits où le divin Rédi.nnptenr succombe sous le
poids de la croix ; il pleure avec Jésus et Marie à l'endroit où le
fils et la mère se rencontrent. Qui redira les émotions dont un
chrétien est saisi en s'agenouillant à l'endi'oit même où se con-
somma le plus grand, le plus saint, le plus efficace, le plus divin
de tous les sacrifices ?
Pour tous les autres homme?, le tombeau est le degré suprême
de l'humiliation, à laquelle l'oubli vient bientôt imprimer le ca-
chet d'une espèce d'anéantissement. Mais il était écrit que le
rejeton de Jessé serait exposé devant tous les peuples comme un si-
gne de salut ; que les nations viendraient lui offrir leurs prières et
que son sépulcre serait glorieux ; radix Jesse^ gui stat in signum
populorum^ ipsum gmtes deprecabuntur, et erit sepulcrum ejus glo-
riosum (Isaïe, XI, 10.). Et, en effet, depuis plus de dix-huit siè-
cles le Saint Sépulcre, d'où Jésus-Christ, vainqueur de la mort,
est sorti glorieusement le troisième jour, est l'objet de la véné-
ration de tous les peuples chrétiens.
Après quarante jours passés sur la terre à instruire ses disci-
ples. Notre Seigneur les réunit au sommet de la montagne des
Oliviers, leur donne ses dernières instructions, les envoie prêcher
l'évangile par toute la terre et en leur présence il monte au ciel.
leur laissant une dernière et suprême bénédiction qui subsistera
jusqu'à la consommation des siècles.
Tels sont. Nos Très Chers Frères, les principaux vénérables
sanctuaires de la Terre-Sainte que la piété des fidèles a toujours
tenu à honneur de conserver et de relever chaque fois qu'une
main impie a osé les détruire. Au moyen âge, la chrétienté
tout entière prise d'un saint enthousiasme excité par la foi, se
rendit à Jérusalem pour délivrer la ville sainte depuis longtemps
passée sous le joug des plus mortels ennemis du Christ. Malheu-
reusement l'ambition, la jalousie et la division des princes chré-
tiens, le refroidissement de la charité, la firent bientôt retomber
aux mains des Mahométans (jni In possèdent encore.
— 317— •
Dans les temps les plus mauvais et au milieu des plus cruelles
persécutions, il y eut toujours à Jérusalem dos âmes dévouées
qui s'exposèrent à mille dangers et à mille avanies et quoUiuefois
à la mort, pour veiller à la garde de ces saucluaircs ijui uav.s
rappellent tant de pieux souvenirs. Toujours il leui- lallut recou-
rir à la charité des peuples d'Occident pour se maintenir au
poste d'honneur et exercer l'hospitalité envers les nombreux pè-
lerins que la dévotion ne cesse d'attirer à Jérusalem. Les hum
blés enfants de Saint François d'Assise sont là depuis cinq siècles,
comme sentinelles autour du saint sépulcre, recevantd'une main
les aumônes de la chrétienté et les employant de l'autre à con-
server les sanctuaires et à réparer les ravages que le temps ou
la malice des ennemis du nom chrétien ne cesse d'y faire.
Les Souverains Pontifes se sont toujours fait un devoir d'aider
et de favoriser ces pieuses offrandes ; et, le 31 juillet 177U, le Pape
Pie VI, renouvelant les bulles de ses prédécesseurs, a établi une
quête annuelle dont le produit serait employé à subvenir aux
besoins religieux de la Terre-Sainte.
En souvenir de la passion et de la mort de Notre Seigneur
Jésus-Christ, il a réglé que cette quête se ferait le jour du Ven-
dredi-Saint, afin de donner aux fidèles l'occasion de témoigner
par l'offrande d'une obole, leur amour et leur reconnaissance à
celui qui a répandu tout son sang pour notre rédemption. Quel
est celui qui n'aimera en ce grand jour, à contribuer quelque
chose pour ces sanctuaires vénérables ?
Voilà, Nos Très Ghers Frères, la bonne œuvre que nous venons
vous recommander aujourd'hui, sur l'invitation spéciale qui
nous a été faite par le Saint-Siège, dans une lettre de Son Emi
nence le Cardinal Simeoni, en date du 17 novembre IHSl.
A ces causes et le saint nom de Dieu invoqué. Nous réglons et
ordonnons ce qui suit:
lo Chaque année, pendant l'office du matin, le Vendredi-Saint,
une quête sera faite pour la Terre-Sainte dans les églises de
cette province. Le produit en sera envoyé aussitôt que possible
au secrétariat du diocèse, pour être remis à qui de droit.
— 318 —
2o Cette qiiôle sera annoncée cette année, le dimanche des
Rameaux, par la lecture du présent mandement, et les autres
années, suivant la formule ci-jointe.
Donné sous nos signatures, le sceau de l'archidiocèse et le
contre-sinng de rassistanl-secrélairc de l'Archevôché, le vingt-
quatre mars mil huit cent quatre-vingt-deux.
-}- E.-A., Arch. de Québec,
f L.-F., Év. des Trois-Rivières, par C.-O.
Garon, Ptre, V. G., Administrateur,
-j- Jean, Év. de St-G. de Rimonski,
f Édouard-Chs, Év. de Montréal,
f Antoine, Év. de Sherbi'ooke,
-j- J.-Thomas, Év. d'Ottawa, par O.-J. Rou-
THiER, Ptre, V. G., Administrateur,
-}- L.-Z., Év. de St-Hyacinthe,
-]- DoM., Év. de Ghicoutimi.
Par Messeigneurs,
G.-A. Marois, Ptre,
Assistant-Secrétaire.
PRONE A LIRE LE DIMANCHE DES RAMEAUX.
Ajouter à la page 83 de Vappendice au milieu de la page^ avant
Valinéa qui commence « Le Samedi-Saint. »
Le Vendredi-Saint, pendant l'office du matin, il sera fait une
quête en cette église en faveur des sanctuaires de Jérusalem et
de la Terre-Sainte. Saisissez avec joie. Mes Frères, celte occasion
de témoigner par l'otfrande d'une obole, votre amour et votre
reconnaissance à celui qui a répandu tout son sang pour votre
rédemption.
- 319 -
(No \\\>\
fJRCULAlRE AU CLERGÉ
Archevêché de québec,
23 mai 1 882.
I. Solennité du Sacré-Cœur.
II. Retraites.
III. Denier de Saint-Pierro pour 1881.
IV. Avis sur les pèlerinages.
V. Transmission des saintes huiles le Jeudi-Saint.
VI. Livres des sociétés bibliques.
VII. Manuel du citoyen catholique, recommandé.
Monsieur,
Vous trouverez ci-après l'induit par lequel l'office du Sacré-
Cœur de Jésus est élevé, pour l'archidiocèse de Québec, au rite
de seconde classe, avec solennité. En conséqnence, il faudra
faire les changements suivants dans l'Ordo et le calendrier de
cette année.
Jeudis 15 juin, lères Vêpres du Sacré-Cœur sans mémoire de
l'octave du Saint-Sacrement.
Dim. \Sjuiii. Solennité du Sacré-Cœur. Messe solennelle ou
conventuelle et secondes vêpres du Sacré-Cœur. Kyrie de se-
conde classe, avec mémoire du suivant et du dimanche.
II
La retraite de Messieurs les Curés s'ouvrira au Séminaire, mardi
le 22 août au soir, pour se terminer mardi matin le 29 du même
mois. Celle de Messieurs les Vicaires et autres prêtres obligés à
— 320 —
re.\;im(Mi annuel, s'ouvrira à l'ArchevAché, mardi soir 5 septem-
bre, pour se terminer mardi malin le 12 du même mois.
Voir la circulaire '.)2, 27 avril 1880, pour ce qui regarde l'exa-
men des jeunes prêtres et le soin des paroisses. Les paroisses de
Saint-Cùme et de Saint-Zacharie seront unies.
Voir aussi la circulaire 93, 31 mai 1880, sur l'avis que doivent
doimer au moins dix jours d'avance à Monsieur l'Économe du
Séniinaii-e, ou à Monsieur l'Aumônier de l'Archevêché, ceux qui
se proposent d'assister à la première ou à la seconde retraite, afin
que la liste des chambres et les autres préparatifs nécessaires
puissent se faire plus commodément.
Messieurs les Curés ne doivent pas oublier d'apporter avec eux
leur rapport annuel, s'ils ne l'ont envoyé avant la retraite. (Voir
à ce sujet les recommandations données dans la « Discipline, »
page 197.)
III
Le 23 février, j'ai envoyé à Rome la somme de 83671.62. repré-
sentant le denier de Saint-Pierre pour l'année 1881. Une lettre
de Son Éminence le Cardinal Simeoni, en date du 17 mars, en
accuse réception et annonce que le Saint-Père a accueilli avec
plaisir et reconnaissance cette nouvelle preuve de la piété filiale
que lui témoignent les fidèles de l'archidiocèse et nous accorde
à tous avec effusion de cœur la bénédiction apostolique. En
faisant part de cette nouvelle aux fidèles de votre juridiction,
vous voudrez bien les encourager à se montrer de plus en plus
zélés en faveur de cette œuvre de piélé filiale et de foi. Plus les
ennemis de l'Église se montrent acharnés à la persécuter et à la
dépouiller, plus ses véritables enfants doivent redoubler de
charité envers le vicaire de Jésus-Christ. En même temps, vous
leur rappellerez l'obligation où ils sont de prier pour le Souve-
rain Pontife ,afin que Notre Seigneur le soutienne et le protège
au milieu des tribulations dont il est assailli.
Je profite de cette occasion pour vous recommander de nou-
veau l'Apostolat de la prière comme moyen très efficace d'obtenir
en faveur de l'Église ce secours que nous désirons avec ardeur.
(Voir Circulaire No 90.)
— 321 —
IV
Pour obvier à certains inconvénients dans li-b p(lerina"i's à
Sainle-Anne de Beaupré^ je crois devoir donner les avis sui-
vants :
1° L'église n'étant pas assez spacieuse pour contenir [)lusi('nrs
pèlerinages à la fois, il faut, afin d'éviter l'encombrement, écrire
assez longtemps d'avance pour que le Curé de Sainte-Anne ait
le temps de répondre qu"il n'y a pas d'obstacles. Cet article 3
du règlement (Voir «Discipline» page 151) n'est pas toujours
bien observé et il en est résulté des inconvénients fort graves.
2» On a voulu profiter du même voyage pour visiter Sainle-
Anne de Beaupré et Noire- Dame de Lourdes à Saint-Michel, el,
comme il faut compter sur la marée, il est arrivé souvent que
les pèlerins ont eu à peine le temps de satisfaire leur dévotion à
demi : de là des chagrins et des murmures qui nuisent beaucoup
au pèlerinage. Il faut donc en général se contenter de faire un
seul pèlerinage à la fois.
3° Les articles 7 et .8 du règlement («Discipline» page 152i
concernant l'obligation de laisser à l'église du pèlerinage la
quête entière et la moitié du profit de l'organisation du pèleri-
nage, sont trop souvent mis en oubli. C'est une question d'obéis-
sance et de justice qui intéresse la conscience des organisateurs.
Maintenant que le diocèse est sillonné par des chemins de fer,
il serait possible, ce semble, d'organiser un système pour trans-
mettre plus facilement et à moins de frais que par le passé, les
saintes huiles le jeudi saint.
J'invite Messieurs les Curés à s'entendre dans chaque canton,
pour me faire connaître leurs vues à ce sujet.
On ne doit point demander que les saintes huiles soient trans-
mises par la poste.
VI
Déjà, à plusieurs reprises, je vous ai signalé les efforts des
sociétés bibliques pour répandre dans nos campagnes des livres
n
— 322 —
ou pamphlets dangereux ei des bibles, ou nouveaux testaments
non approuvés i»ar l'Église. Pour mieux tromper les fidèles, on
a quelquefois mis en tète de ces traductions de l'Écriture Sainte
des approbations données il y a cent ans, ou même plus, à des
éditions depuis longtemps disparues. J'ai sous les yeux un
nouveau testament imprimé à Bruxelles en 1879 et qui porte une
approbation donnée en 1701. Il est évident que rien ne garantit
aux yeux des catholiques l'authenticité de cette réimpression
moderne. Vous devez vous faire livrer tous ces produits des
sociétés bibliciues et les jeter au feu.
VII
On voit dans les actes de notre cinquième concile, page 34,
que les Pères de ce concile ont manifesté le désir de voir publier
un Manuel sur le sujet si difficile de la liberté de l'Eglise et de ses
rapports avec l'autorité civile^ dont il est question dans le vingt-
quatrième décret. Diverses circonstances ont empêché jusqu'à
ces derniers mois- la publication de cet ouvrage, dont lesÉvêques
de la Province ont définitivement approuvé le texte dans leur
assemblée du 20 octobre 1881, comme on le voit dans la lettre
d'approbation qu'ils ont signée ce jour-là, et qui sert de préface.
Je me fais un devoir de le recommander à tous avec les pro-
pres expressions du susdit décret : « Afin que, dans l'occasion, la
liberté et les droits de l'Église aient de courageux et savants dé-
fenseurs parmi les hommes du monde, soit juges, soit avocats,
soit députés du peuple, soit citoyens catholiques, il est très dési-
rable que des professeurs distingués par leur saine doctrine et
habiles dans les lettres et les sciences, instruisent exactement
là-dessus les élèves de toutes les Universités, Collèges et Acadé-
mies, autant que possible. »
Cet ouvrage porte le titre de « Manuel du citoyen catholique ».
C'est un Manuel ou abrégé qui, sans entrer dans tous les dévelop-
pements dont ce vaste sujet est susceptible, renferme en quelques
pages une foule de notions fondamentales et pratiques. Le
catholique y trouvera exposés avec exactitude, clarté et force ses
devoirs comme citoyen, c'est-à-dire, comme membre de cette
grande société qu'on appelle ÏÉtat ; mais afin qu'il les comprenne
— 328 —
mieux, on a eu le soin de donner des notions sur la société en
général, sur la famille, sur l'Église et sur leurs rapports entre
elles et avec VÉlat.
Je désire qu'on en mette des exemplaires dans les bibliothèques
paroissiales et que Messieurs les Curés on recommandent la lec-
ture dans leurs paroisses.
Comme la plupart des questions traitées dans ce Manuel tout
partie du programme de philosophie pour le baccalauréat ('sarls
de l'Université Laval, Messieurs les Professeurs de Philosophie
dans les Séminaires et Collèges du diocèse de Québec auront peu
de chose à ajouter pour exposer aussi à leurs élèves les quelques
questions qui ne rentrent pas dans le dit programme. Kt ainsi
se trouvera facilement accompli le désir de notre cinquième con-
cile.
Le Manuel est en vente à Québec chez les libraires suivants :
J. A. Langlais, N. S. Hardy et l. P. Déry. Le prix est de SU. 18.
Veuillez agréer. Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
QUEBECEN.
Sacra Rituum Cougregalio, utendo facultatibus sibi specialiter
a Sanctissimo Domino Nostro Leone Papa XIII tributis, ad
enixas preces Rmi Dni Alexandri Taschereau .Archiepiscoi)i
Quebecensis, insequentia privilégia concessit, nimirum :
L Ut in kalendario Ârchidiœceseos Quebecen., feslum Sacri
Gordis Jesu a ritu duplici majori amodo evehatur ad ritum
Duplicis secundse classis ;
IL Ut in cunctis prsefatse Archidiœceseos Ecclesiis Domiuica
post Octavam Corporis Christi, vel ea impedita aliquo Feslo
Domini aut Duplici primse classis, altéra subsequenti Dominica
similiter non impedita, instilui valeat solemnitas ejusdem Sacri
Gordis cum unica Missa, cum cautu tamen celebrauda, propria
— 324 —
ipsius Divini Cordis iiti in tVslo, addita qiioqne facullate solem-
iiiler raiuMidi d(3 eodoni Vospcias, ast sub conditionc ul ii omnes
qui ad Horas Caiioiiicas loiuMitur, privalim recilenl illasde officio
occuirenli ; dinmnodo in onniibus rubricjE servenlnr.
Contr;ii-iis non obstantilnis qnibnscnniqno. Die 19 decembris
1881.
L. f S.
(Signal.) D. Cardinalis Bartolinius, S. R. C.
Prsfect.
(Snbsign.) Plac. Ralli, S. R. C. Secrius.
(No 113)
LETTRE PASTORALE
POUR DÉFENDRE LA LKCTOEE DU " COURRIER DES ÉTATS-UNIS "
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Cierge Séculier et, Régulier^ aux Communautés Religieuses et à
tous les Fidèles de VArchidiocèse de Québec, Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Le devoir de notre charge pastorale Nous oblige aujourd'hui,
Nos Très Ghers Frères, de vous prémunir contre un terrible
danser qui menace les mœurs d'un certain nombre de nos
ouailles.
Les Pères du (juatrième concile de Québec disaient dans leur
pastorale commune du 14 mai 1868, « qu'un bon livre dans une
— 325 —
famille est comme un écho de la parole divine. ..mais aussi quels
étranges ravages peut faire un mauvais livre ! »
Ou peut dire la même chose d'un journal, dont les eir.'ts peu-
vent être bons ou funestes selon la qualité des écrits (ju'il rnn-
tient.
Nous ajouterons avec les mêmes Pères ce cri d'alarme : « Fuyez
donc comme la peste, ces livres (ou ces journau.x) (jiie l'esprit de
ténèbres cherche à répandre partout ; ne laissez pas entrer dans
vos demeures ces poisons mortels, de peur que vos enfants n'éten-
dent leurs mains jusqu'à ces iniquités » (Ps. CXXIV, 3.).
On vient de nous signaler un journal intitulé «Le Courrier des
États-Unis, H publié à New-York, comme renfermant des romans
infâmes, et qui malheureusement est trop répandu dans la popu-
lation catholique de Québec et dans quelques paroisses de la
campagne.
Nons avons examiné par Nous-même quelqui^s numéros de ce
journal et sommes resté convaincu qu'un père de famille ne peut
en conscience lire lui-même ce journal et encore moins le laisser
tomber sous les yeux de ses enfants. Il y a là de ces choses
dont l'apôlre Saint Paul (Éph. V, 3.1, a dit qu'elles doivent être
tellement en horreur à des chrétiens, qu'elles ne peuvent pas
même être mentionnées parmi eux, 7iec nominelur in i^obis^ et il
en donne la raison, c'est que nous sommes tous appelés à être
des saints, sicut decet sanctos : car, ajoute-t-il, comprenez bien
que celui qui se rend coupable de ces turpitudes, non habet hx-
rcditatem in regno Christi et Dei^ se rend indigne de posséder un
jour cet héritage divin que le Christ nous a mérité par ses souf-
frances. Que personne, dit encore ce grand apôtre, ne se laisse
séduire par ces écrits, car c'est pour ces péchés-là que la colère
de Dieu est tombée sur les enfants de l'incrédulité et de la déso-
béissance : Ncmo vos seducat inanibus verbis : proplcr hoc enim
venit ira Dei in filios diffidentix. Le déluge et l'anéantissement
des villes coupables par le feu du ciel, nous font assez coimaître
combien, d'un côté, le cœur humain est fragile et, d(.' l'antre, jus-
qu'à quel point la clameur de ces monstruosités attire sur la tête
des coupables la colère du Tout-puissant (Gen. XVIII, 20.).
— 32n —
Après ces sévères avertissements, le grand Apôtre tire une
ronclusion pratique que nous devons vous répéter ici : Nolite
ergo rfjici participrs corujn (Éph. V. 7.) ; gai'dez-vous bien d'y
avoir part avec eux, de peur, que vous n'ayez part aussi à leurs
supplices temporels et éternels.
En conséquence, Nous déclarons que le susdit journal « Le
Courriel' des États-Unis ». publié à New- York, ne peut être encou-
ragé par aucun catholique sans une faute très grave.
Usant des pouvoirs formellement reconnus à notre autorité
épiscopale par la dixième des règles de ['index publiées par ordre
du Concile de Trente, nous défendons à tous nos diocésains, sous
peine de désobéissance grave et môme des censures, d'encoura-
ger par leur souscription, de lire, et même de garder en leur pos-
session, le susdit journal.
Sera la présente ordonnance envoyée k tous les membres du
clergé de l'archidiocèse et publiée dans les journaux, afin que
personne ne puisse prétexter ignorance. Elle sera lue dans les
paroisses de la ville de Québec et des faubourgs ; et si quelque
curé de la campagne a connaissance que ce journal soit reçu
dans sa paroisse, il devra donner lecture de la présente ordon-
nance au prône, le premier dimanche après réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse et
le contre-seing de notre assistant-secrétaire, le dix-huitièmejour
de juillet mil huit cent quatre-vingt-deux.
-|- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Mardis, Ptre,
Assistant-Secrétaire.
— 327 —
(No 114)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché de Québec,
21 octobre 1882.
I. Profession de foi à émettre.
II. Nouveaux membres de l'OfiBoialité.
m. Conférences ecclésiastiques.
IV. Quête pour la colonisation. Autres œuvres recommandées.
V. Souscription au fonds de la Caisse ecclésiastique de Saint-Joseph.
Monsieur,
I
La profession de foi qui a été émise pendant la retraite doit
être renouvelée avant le l^r décembre prochain, 1'^ par les curés
qui ont pris possession d'une nouvelle cure au l^' octobre cou-
rant ; 2o par les vicaires nommés pour la première fois depuis la
retraite.
Les professeurs, prêtres ou ecclésiastiques, qui enseignent
quelqu'une des branches énumérées dans l'article 5 du cinquième
décret de notre sixième concile, et qui n'ont pas fait la profes-
sion de foi à la retraite ou après; sont aussi tenus de remettre,
dans les deux mois après leur entrée en fonction.
II
La mort de Monseigneur Déziel et le départ de Monsieur Collet
ayant laissé vacants deux offices dans l'ofricialilé de ce diocèse,
j'ai nommé Monsieur A. A. Biais, assesseur, et Monsieur G. A.
— 328 -
Marois, chancelier, avec Monsieur C. 0. Gagnon pour vice-chan-
celier.
111
Vous recevrez avec la présente les questions des conférences
pour l'année prochaine. Je profite de cette occasion pour rap-
peler au Clergé que c'est une obligation d'y assister, quand on
n'est pas exempté par une raison suliisante. Cette assistance,
pour être utile et atteindre le but que se sont proposé le premier
et le second concile de Québec, doit être précédée d'une prépa-
ration suflisante pour apprécier en connaissance de cause les
autorités et les arguments apportés par le conférencier. On ou-
blie trop souvent d'obéir à la quatrième règle qui se trouve à la
page 39 de la » Discipline. »
IV
Un certain nombre de paroisses n'ont pas encore fourni leur
contribution annuelle pour la colonisation. Je prie Messieurs
les Curés de se souvenir que le mandement du 1er septembre 1880
ordonne de faire pour cet objet une quête spéciale, et d'organiser
cette œuvre en nommant des collecteurs et des collectrices,
chargés de recueillir à domicile les noms et les contributions
des membres. Messieurs les curés qui n'ont pas encore rempli
ces obligations, devront s'en acquitter avant le l^r décembre. Le
dimanche qui précédera la collecte, ils liront le mandement, afin
de rappeler aux fidèles les considérations qui peuvent les engager
à favoriser cette œuvre religieuse et patriotique.
A cette occasion, je vous recommande les œuvres delà Propa-
gation de la foi, du denier de Saint-Pierre, de la Sainte-Enfance.
Le bureau de la Caisse Ecclésiastique s'est assemblé comme
de coutume, le jour de la clôture de la retraite. Les procureurs
et les membres présents à l'assemblée ont été unanimes à expri-
mer le désir qu'une souscription, payable en cinq années^ fût ou-
verte pour augmenter les fonds de la société et par là-même les
— 329 —
revenus annuels, qui suffisent à peine pour faire faci' aux besoins
des infirmes.
Une souscription ouverte sur le champ a produit la belle
somme de 82,140, promises par cinquante pr^'tres, dontqucUjues-
uns, bien que n'appartenant pas à la société, ont voulu néanmoins
contribuer généreusement à cette belle œuvre de charité frater-
nelle et sacerdotale. Depuis ce temps et à la seconde retraite, il
a été souscrit 8250, ce qui forme un total de S2,31H), promis par
soi.\ante-cinq membres du clergé
Je serai heureux de voir tous les autres prêtresdu diocèse,
même ceux qui ne sont pas membres de la société Saint-Joseph,
s'associer à ce généreux mouvement.
Le premier terme sera payable en octobre prochain et les
quatre autres en même temps que la contribution annuelle. Il
va sans dire que ceux qui voudront payer d'avance deux ou plu-
sieurs termes, seront les bienvenus.
Pendant l'absence de M. Têtu, c'est M Placide Beaudet
qui fera les fonctions de secrétaire de la Caisse, de la Propaga-
tion de la Foi et de la Colonisation. C'est à l'Archevêché (ju'il
réside et que toutes ses lettres doivent lui être adressées.
Veuillez agréer. Monsieur, .l'assurance de mon sincère atta-
chement.
f E.-A., Ai-ch de Québec.
— 330 -
(No 115)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
DR I,A PROVINCn KCCLÉSIASTIQUK DK QUÉBEC, AU 8UJKT DE LA TENUE DES BEG18TBB8.
Archevêché de Québec,
Décembre 1882.
Messieurs et chers Collaborateurs,
A l'approche du renouvellement de l'année, Nous croyons
devoir appeler voire attention toute spéciale sur une de vos plus
importantes obligations, la tenue des registres de baptêmes, ma-
riages et sépultures. En généi-al, Nous pouvons vous rendre le
témoignage que Nous sommes satisfaits de la manière dont vous
vous en acquittez : mais, comme il y a eu malheureusement des
irrégularités t^raves en ce point et que la négligence de quelques-
uns peut nuire au Clergé tout entier, Nous voulons y obvier
autant qu'il dépend de Nous.
Le Clergé, dans notre Province, est obligé à tenir ct s registres
à deux titres différents : en vertu de la loi ecclésiastique et en
vertu de la loi civile.
1» C'est à la fin du Rituel Romain, immédiatement avant le
supplément [Appem/ix], que l'on trouve exprimée l'obligation de
tenir des registres de baptêmes, mariages et sépultures.
« Liber Baptizatorum habeatur in Ecclesiis in quibus conjerlur
Baptisma... Liber Matrimoniorum... Liber Defunctorum habeatur
etiam in omnibus Ecclesiis in quibus defuncli sepeliunlur. Hi...
habeanlur a quolibet Parocho.
— 331 —
» Advertat in primis Parochus ut in libris tam Bnplizatorum...
quam Malrimoniorum et Defunctorum exprimat semper non solum
nomen personarum qux ibi nominantur, aed eliam familiam. >■
Puis viennenl des formules appropriées aux divers cas. (Page
331, édition de Î870, Québec.)
Il suit de là que les curés tiennent ces registres d'abord comme
ministres de l'Église, et qu'ils y seraient également obligés lors
même qu'il n'y aurait pas de loi civile à cet effet,
2" Mais le pouvoir temporel, considérant l'importance pour
les individus, la famille et la société civile tout entière, de la
constatation exacte des naissances, mariages et décès, a fait de
son côté des règlements pour prescrire la tenue de tels registres,
et en déterminer tous les détails. Il reconnaît pour les fins
civiles nos registres ecclésiastiques, en exigeant toutefois cer-
taines modifications qu'il croit utiles ou nécessaires. A ce point
de vue, les curés les tiennent donc aussi comme représentants
de l'autorité civile, et doivent conséquemment observer les lois
qui lèglent cette matièie.
II
Du temps même des Romains, on tenait des Registres analo-
gues, pour preuve de l'âge.
Sous le gouvernement français, on trouve dès le 15 janvier
1629 une ordonnance à ce sujet, renouvelée en 1667, puis le 5
août 1715, et enfin le 9 avril 1736 et le 12 juillet 1746.
Dans V Appendice au Rituel, édition de 1874, page 152 et suivan-
tes, vous trouvez ce qui est actuellement réglé sur cette matière
par notre Code Civil, le Code de procédure, la loi de 1872 et la
41e Vict. ch. 8.
De tout temps, dans ce pays, la tenue de ces Registres a été
confiée au Clergé, et la conquête nous a providentiellement pré-
servés de registres purement civils, tenus par des officiers de
l'État.
m
Massillon, dans un de ses discours synodaux, s'élève avec vi-
gueur contre la mauvaise tenue des registres religieux des pa-
— 83-2 —
roissos, et il la Iraile de négligence criminelle ; il appelle saints et
augustes les titres (jui constatent la naissance spirituelle et le
mariage des chrétiens : ce sont des témoignages authentiques et
sacrés de l'état d(! la religion et des paroisses. N'écrire les actes
que sur des feuilles volantes, sans ordre, sans soin ni précaution,
les laisser se disperser à l'aventure comme des papiers de nul
intérêt et de rebut, c'est à ses yeux une sorte de profanation et
(le crime, puisque" la sûreté di's baptêmes et la légitimité des
mariages en dépendent. On doit donc veiller à ce qu'ils soient
réunis, conservés et transmis intacts à la postérité (Voir Le
Guide (les Currs^ par M. Dieu lin.)
IV
Voici les principaux points sur lesquels Nous croyons devoir
insister.
1° Se procurer à temps pour l'année suivante un registre de
bon papi(M-, couvert solidement, et le faii-e numéroter, parapher
et authentiquer par (jui de droit, de manière à pouvoir s'enservir
dès le 1er janvier.
2" Employer une encre convenable et écrire proprement et
lisiblement.
3° Suivre les formules que l'on trouve dans V Appendice au Ri-
lueL [a] en les modifiant selon les circonstances. Dans les actes
de mariage, mentionner si les témoins sont parents ou alliés des
parties, de quel côté et à quel degi'é.
4" Inscrire les actes dans les deux registres de suite et sans
blancs, aussitôt que l'on a rempli sa fonction, et avant de les
faire signer.
5° Donner lecture de chaque acte aux parties comparantes ou
à leur procureur, et aux témoins, et en faire mention dans l'acte
par les mots : « lecture [aile. »
6o Faire ensuite signer l'acte immédiatement par les témoins
qui savent signer et ne signer qu'après eux.
(a) Sauf l'exception ci-après pour les actes de baptême.
— 833 —
7" Écrire tout au long, sans abréviation ni chiffres ; fanv pa-
rapher les renvois par tous ceux qui signent Tacle, et uiiMiliouner
ces renvois et les ratures à la fin de l'acte.
8° Éviter soigneusement de laisser dans les registres, à la fin
de la journée, des actes en blanc ou incomplets.
9° Déposer au greffe, dans les six premières semaines de cha-
que année, le registre de l'année précédente, après Tavoir rolla-
tionné avec l'autre double, et avoir fait un index alphabétique.
10" Conserver en lieu sûr tous les anciens registres de la [la-
roisse, et avoir soin de faire préparer un index, afin de faciliter
les recherches. %
Comme les formules d'actes de baptême données aux pages
164 et 378 (anglais) de V appendice ne désignent pas assez claire-
ment le sexe de l'enfant, et qu'il peut en résulter de graves incon-
vénients, Nous ordonnons qu'à compter de la réception de la
présente, on se serve des formules suivantes :
Le (jour^ mois et année en toutes lettres}^ nous soussigné, curé
(ou vicaire) de cette paroisse, avons baptisé N. né (ou née) la veille
[OU tel jour) fils [ou fille) légitime de N. [sa profession) et de N. de
cette paroisse [ou de telle autre paroisse ou mission.) Le parrain
a été N. [sa profession et son domicile) et la marraine N. {sa profes-
sion (a) et son domicile) qui, ainsi que le père, ont signé avec nous
{ou qui ont déclaré ne savoir signer). Lecture faite.
The (day, monlh andyearallwritleninfull) \ve ihe undersigned,
parish-priest \or vicar) of this parish, hâve baptised N. born (the
same or such a day), legitimate son [or daughteri of N. (his pro-
fession) and of N. of this parish \or of the parish or mission of....)
The godfather was N. [his profession and domicil] and the god-
mother N. [lier profession [a) and domicil) who, as well as the
(a) Article 64 du Code Civil. Comme la.plupart des marraines n'ont pas de pro-
fession, il faut présumer que l'intention de la loi est que la marraine puisse être faci-
lement distinguée de toute autre personne portant le même nom : on y satisfait en
disant par exemple, épouse ou veuve de N... ou bien : grand'mère, tante, sœur, rouuine
de l'enfant, ou encore : Jille de N.
— 334 —
father, hâve signed wilh iis (or hâve declared thaï they cannot
sign). This act has been read Lo Ihe parties.
VI
Nous nous Ualtons qu'avec l'esprit de souuiissiou et la bouue
volonté qui ont coutume de distinguer notre clergé, vous serez
tous plus que jamais fidèles à ces prescriptions et à toutes les
autres de la loi, afin que Nous n'ayons pas la pénible obligation
de sévir contre personne pour des infractions à ces règles si
justes, si importantes et si sages.
Messieurs, il ne faut pas qu'aucun curé, par sa négligence à
cet égard, fournisse aux hommes mal disposés quelque prétexte
de vouloir enlever cette fonction aux membres du clergé. Tâ-
chez au contraire de mériter toujours l'approbation de vos Su-
périeurs spirituels et temporels, et de maintenir intact, autant
qu'il dépend de vous, l'accord entre l'Église et l'État, pour le
bien de notre chère patrie.
Vous souhaitant une heureuse année, abondante en* fruits de
sanctification pour vous-mêmes, Messieurs et chers Collabora-
teurs, et pour les âmes qui vous sont confiées, Nous vous bénis-
sons très affectueusement, au Nom du Père, et du Fils, et du
Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
f E.-A., Arch. de Québec,
-j- L.-F , Év. des Trois-Rivières,
-}- Jean, Év. de St.-G. de Rimouski,
-f- Édouard-Ghs, Év. de Montréal,
-}- Antoine, Év. de Sherbrooke,
-j- J.-Thomas, Év. d'Ottawa,
i L. Z., Év. de St.-Hyacinthe,
j- N.-Zéphirin, Vie. Apost. de Pontiac,
N. DoucET, Ptre, V. G. Administra-
teur de Chicoutimi,
F.-X. BossÉ, Ptre, Préfet Apostoli-
que du Golfe Saint-Laurent.
— 835 —
(N" 116)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché de Québec,
7 mars 1883.
I. Encyclique de Léon XIII à l'Espagne, et lettre du Cardinal Simeoni.
II. Visite pastorale de 1883.
III. Avis sur les demandes de dispenses pour mariages mixtes.
IV. Quête du vendredi-saint.
V. Ne point favoriser les souscriptions étrangères non approuvées.
VI. Confesseurs extraordinaires dans les communautés.
VII. Nappes d'autel.
VIII. Denier de Saint-Pierre en 1882.
IX. Société de colonisation en 1882.
X. Les sociétés secrètes.
XI. Avis à donner concernant l'enregistrement do certains douaires.
Monsieur,
Vous trouverez à la fin de la présente circulaire une copie de
l'Encyclique adressée le 8 décembre dernier par Notre Très
Samt-Père Léon XIll à i'épiscopat et aux fidèles de l'Espagne.
Je tiens de bonne source que le Souverain Pontife désire que
celte lettre soit promulguée partout, parce qu'elle renferme des
avis importants utiles dans tous les pays catholiques. En la
lisant dans nos journaux, vous avez pu remarquer sans peine
qu'elle donne certains enseignements et conseils qu'on serait
tenté de croire avoir été formulés pour notre province en parli-
culier. Afin que vous l'ayez facilement sous la main, pour la
consulter au besoin, je vous en transmets une copie qui restera
dans les archives des paroisses, avec les documents dont la
conservation vous est ordonnée dans la « Discipline » au mol
Archives.
— 336 —
Vous avez pu lire ces jours-ci dans les journaux la lettre de
Son iMiiinence le Cardinal Simeoni, en date du 3 février 1883,
confirmant d'une manière si absolue l'instruction du Saint-
Office que je vous ai communiquée dans ma circulaire (No 104)
du 7 octobre 1881. Je me contente de vous citer une phrase qui
résume cette lettre du 3 février : « Hinc Amplitudini Tuse com-
mitlo ut hanc S. Conpregationis mentem SSmi D. N. prœscrip-
liouibus apprime conformem, eo modo quo tibi opporlunius
videaiur notam reddas, ut omnes in dobito contineantur ofTicio
ac promplam obediontiam S. Sedi exhibeant. » Je suis heureux
de pouvoir rendre témoignage au Saint-Siège que le clergé de
l'Archidiocèse s'est jusqu'ici montré fils de l'obéissance^ filius obe-
dieiitiœ, comme dit l'Ecriture, à l'égard de cette instruction, à
laquelle le Saint-Siège attache une si grande importance, et j'ai
l'intime conviction qu'il en sera toujours ainsi.
II
Vous recevrez avec la présente l'itinéraire de la visite pasto-
rale de 1883. Veuillez voir à ce sujet la circulaii-e No 90, 19
mars 1880.
Dans la circulaire No 109, 18 février 1882, vous trouverez ce
qui concerne le choix et l'enregistrement des parrains et mar-
raines de confirmation.
III
Lorsque vous demandez dispense pour mariage entre catho-
lique et non-catholique, il faut exposer si la partie non-catholi-
que a été baptisée ou non. Dans le premier cas la dispense est
de mariage mixte^ dans le second cas c'est une dispense de dispa-
rité de culte. Le premier de ces empêchements n'est pas diri-
mant, mais le second l'est, et l'on voit de suite combien il est
important de ne pas les confondre. Veuillez voir à ce sujet
la décision du Saint-Office, 17 septembre 1830, rapportée dans la
« Discipline » p. 133, v. Mariage, art. 13.
Vous demanderez donc à la partie non-cathoHque : l» à quelle
secte ses parents appartiennent ? 2° si elle a été baptisée ? En
demandant la dispense, vous ferez mention des réponses données
à ces questions.
— 837
IV
Vous voudrez bien vous rappeler que la quête |du veudredi-
saiut, ordonnée l'année deiiiièie par le uiandeuienl du '2'i mars
188-2 (N" 111), doit se l'aire ions les ans. Vous rannoncerez le jour
des Rameaux suivant la formule qui vous a été adressée avec le
mandement susdit, mais ce dernier n'est pas destiné à èli-e lu de
nouveau. Je vous en parh; cette année, aQn que la coutume une
fois introduite ne se perde point.
Il nous arrive de temps eu temps des demandes de souscrip-
tions pour des bonnes œuvres, en dehors du diocèse et quelquefois
même pour d'autres pays. Je vous donne pour rè.iïle générale
de ne point favoriser ces souscriptions, à moins qu'elles n'aient
été approuvées par écrit par votre Ordinaire, car il est arrivé
plus d'une fois qu'on a été trompé.
VI
Pour me conformer à la loi de l'Église, je tiens à ce que les
différentes Lommunautés et couvents du diocèse aient des con-
fesseurs extraordinaires ù '..ertaines époques de l'année, savoir
dans les semaines des quatre-temps ou dans la semaine qui pré-
cède ou celle qui suit. Tous les ans, j'envoie à chaque couvent
une liste authentique des confesseurs autorisés à y entendre les
confessions des religieuses. J'ai été chagrin d'appn;ndre que
quelques-uns de ces confesseurs refusaient toujours leur minis-
tère. Je les prie de se rappeler que si la justice ne leur fait pas
un devoir rigoureux de rendre ce service, la charité et, par con-
séquent, le zèle qui en est la marque la plus prati({ue, doivent suf-
fire pour leur faire accepter l'iiivitalio!! qui leur en est faite, à
moins de quelque raison temporaire.
VII
Quelques consultations qui m'ont été adressées à propos des
nappes d'autel, me donnent occasion de rappeler ici les règles à
22
— 838 -
ce sujet. La rubrique du Missel exige trois nappes bénites, dout
celle de dessus doit èlre lougue, de manière à toucher k terre
par ses extreuiilés, les deux autres peuvent être plus courtes et
une seule plièe en deux peut en tenir lieu. (Rub. gén. du missel,
XX.) D'où il suit I" que la toile qui enveloppe la pierre sacrée
ne peut pas compter pour une nappe, car elle n'est pas bénite et
ne doit pas l'être, parce qu'elle ne peut commodément être chan-
gée au besoin ; i» que sous la nappe supérieure, on ne peut pas
remplacer les deux autres nappes requises, par des linges non
bénits comme nappes d'autel.
VIII
Eu vous envoyant la liste des sommes recueillies en 1882 pour
le denier de Saint-Pierre, je suis heureux de pouvoir dire qu'elle
dépasse de §271.78 celle de l'année dernière. Je regrette d'avoir
à remarquer que les paroisses suivantes n'ont rien contribué en
1881, ni eu 1882: Saint-Vital de Lambton, Mont-Garmel, Saint-
Sébastien ; il faut espérer qu'elles répareront leur oubli par une
triple, ou au moins double contribution en 1883.
IX
Dans la liste des contributions pour la société décolonisation,
vous remarquerez un trop grand nombre de paroisses qui n'ont
pas encore envoyé leur contribution de 1882, pour cette œuvre à
la fois religieuse et patriotique. Je compte que ces paroisses fi-
gureront avec honneur dans la liste de 1883.
Vous voudrez bien vous rappeler que dans mou mandement
du 1er septembre 1880 sur la colonisation : h' Tous les curés et
supérieurs des séminaires, collèges et communautés sont établis
zéhiieiivs ex officio ] 2" qu'outre les droits d'inscription que les
zélateurs recueilleront, il doit se faire chaque année dans toutes
les églises une quête pour cette œuvre : il sera bon de la faire
précéder par la lecture du mandement ; 3" qu'une messe doit
ôtrt.' célébrée chaque mois dans la Basilique pour tous les asso-
ciés et bienfaiteurs vivants ou défunts.
88i>
Vous trouverez à la page -210 de la « Discipliue » au mol Socié-
tés secrètes, la ligue de couduite à suivie avec ceux qui eu fout
partie. La règle de couduile douuée par le I"" Coucile de (Québec
est bieu précise : « ncminein posse absulutione sacrumcntuli dunari,
nisi a societatibiis secrclis prorsus recédai. » Vous trouverez à ce
même article les marques auxquelles ou peut recouuaitre si uue
société est défeudue ou non. Vous pouvez yt devez regarder
comme prohibée toute société dout les règlemeuts reufermeut le
principe des grèves, principe fécond en troubles et eu désordres,
comme l'expérience le prouve trop souvent.
XI
11 y a déjà quelque temps que j'ai attiré Tattentiou publique
sur l'acte Vict. iô (18S1) ch. 16, relalil" à reuregislreinent des
douaires coulumiers et de certaines servitudes, jusqu'à présent
non requis par l'article 2110 de notre Code Civil. Comme )e
délai accordé par cet acte pour faire cet enregistrement néces-
saire à la conservation de ces droits, expirera le 30 juin prochain,
vous rendrez service à bien des personnes qui ignorent cette loi,
surtout dans nos campagnes, en attirant leur attention, et en leur
conseillant du haut de la chaire de consulter leurs notaires ou
autres personnes de loi, pour savoir s'ils ont besoin de faire enre-
gistrer leurs contrats. Il y. a bien de pauvres veuves surtout
qui sont exposées à perdre leurs droits en ne se conformant pas
à la loi.
Veuillez agréer. Monsieur, l'assurance de mon sincère aiia-
chemenl.
-f- E.-A., Arch. de Québec.
— 340 —
ENCYCLIQUE
DE NOTRE TRÈS SAINT PÈRE LE PAPE LÉON XIIJ
A Nos Vénérables Frères cl chers Fils les Archevêques et Evéques et
autres Ordinaires de la région d'Espagne^
LÉON XIII, PAPE.
Vénérables Frères et chers Fils, salut et bénédiction
apostolique.
La généreuse et noble nation d'Espagne excelle en beaucoup
de choses ; mais ce qu'il faut signaler au premier rang, c'est
surlout qu'après les bouleversements d'hommes et de choses,
elle garde intact ce zèle ancien et comme héréditaire pour la foi
catholique auquel le salut et la grandeur de l'Espagne ont tou-
jours paru attachés. De ce zèle il y a des preuves en grand
nombre, mais la principale est cette piété insigne envers le Siège
apostolique, dont les Espagnols témoignent souvent d'une façon
éclatante et de toute mauièie, par leurs lettres, par leurs libéra-
lités, par les pèlerinages entrepris en l'honneur de la religion.
En outre, le souvenir ne périra pas du temps, qui n'est pas éloi-
gne, où, le Siège apostolique subissant l'atleiiUe d'événements
funestes, les Espagnols donnèrent à l'Europe le spectacle de la
force tout ensemble et de la piété de leurs coeurs.
Dans tout cela, chers Fils et vénérables Frères, après le bien-
fait particulier de Dieu, Nous reconnaissons le fruit de votre
vigilance, et aussi la louable résolution du peuple lui-même qui,
par CCS temps si hostiles au nom catholique, adhère avec zèle à
la ndigion de ses ancêtres et n'hésite pas à égaler la grandeur
des péi-ils par la grandeur de la constance qu'il y oppose. Aussi
n'estil rien qu'où ne puisse, à bon droit, espérer de l'Espagne,
pourvu que cette affection des cœurs soit entrelenue par la cha-
rité et fortifiée par un ferme accord des volontés.
— .^41 —
NÉCESSITÉ DE l'uNION KNTHE LES CATHOLIQUES, (a)
Mais à Cl' sujel — car Nous no dissimulons pas l'étal dos choses
— lorsquo Nous songoons à rntlitudo que cf-rlaiiis catholiques
d'Espagno croient devoir prendre, Notre esprit est douloureuse-
ment affecté d'une sollicitude anxieuse, assez semblable à celle
que les Corinthiens jadis causaient à l'apôtre Saint Paul. La
concorde non seulement des catholiques entre eux, mais surtout
les catholiqiftîs avec les évoques, était resiée jusqu'ici paisible
et assurée ; aussi Notre prédécesseur Grégoire XVI louait à bon
droit la nation espagnole de ce qu'en sa très grande majorité elle
persévérait dans sou antique respect .envers les évèques et les
pasleuis iulerieurs institués canoniquement. {b)
.Aujourd'hui, cependant, par suite des rivalités do parti, on
aperçoit des traces de dissensionsqui partagent lesesprits comme
n divers camps et troublent même les associations instituées en
vue de la religion Souvent il arrive que l'autorité des évèques
1 moins de crédit qu'il ne faudrait auprès de ceux qui discutent
sur les meilleurs moyens qu'il convient d'adopter pour la dé'
fense des intérêts catholiques. Bien plus, si parfois un évoque
donne nn conseil, s'il a, selon son pouvoir, ordonné quelque
chose, il ne manque pas de personnes qui le supportent mal ou
le blâment ouvertement, l'interprétant de telle sorte qu'ils esti-
: lient que l'évêque a voulu favoriser les uns et molester les
autres.
Or. on voit clairement combien il importe de maintenir intacte
l'union des esprits, d'autant plus que, dans cette licence des
mauvaises opinions -si répandues partout, dans cette guerre si
violente et si perfide faite à l'Église catholique, il est absolument
nécessaire que ions les chrétiens mettent en commun leurs
forces et fassent aussi conspirer leurs volontés pour la résistance,
de peur qne la ruse de leurs adversaires ne les amène h. tomber
-éparément sous leurs coups. C'est pourquoi, frappé par la
(a) Ces titres ne se trouvent point dans l'Encyclique : ils ont été ajoutés pour en
faire mieux remarquer et comprendre les principnles id<?es.
(6) Alloc. Afflictaê, Kal. mart. 1841.
— 342 —
considération de ces dangers, Nous vous faisons appel par ces
If-tlros, chers F'ils et vénérables Frères, demandant avec ardeur
que, vous faisant les interprètes de nos salutaires avis, vous ap-
pliquiez à rafTennir la concorde, votre prudence et votre autorité.
HAIM'ORTS MUTUELS DE LA REI-IGION ET DE LA POLITIQUE.
Or, il sera opportun tout d'abord de rappeler quels sont les
rai){iorts mutuels de la religion et de la politique, parce que
beaucoup se laissent tromper en ce point par des grreurs con-
traires. En effet, il en est qui ont coutume non seulement de
distinguer la politique et la religion, mais de les désunir com-
plètement et de les séparer, de telle sorte qu'ils ne veulent entre
elles rien de commun et qu'ils ne pensent qu'il faille en rien
tolérer l'influence de l'une sur l'autre. Ceux-là, en vérité, ne
dilTèrent pas beaucoup de ceux qui souhaitent que l'Étal soit
constitué et administré en dehors de Dieu créateur et maître de
toutes choses; et leur erreur est d'autant plus déplorable, qu'ils
écartent ainsi-témérairement la société de la source d'avantages
la plus féconde. Car, quand la religion est supprimée, il arrive
nécessairement qu'on voit chanceler la stabilité des principes
sur lesquels se fonde surtout la sécurité publique, qui tirent de
la religion leur principale force, et au moyen desquels on peut,
par exemple, commander avec justice et modération, se sou-
mettre par conscience du devoir qu'on en a, dompter ses passions
par la vertu, rendre à chacun ce qui lui appartient, ne pas tou-
cher au bien d'autrui.
Mais de même qu'il faut éviter cette erreur impie, il faut fuir
aussi l'opinion contraire de ceux qui mêlent et confondent, pour
ainsi dire, la religion avec l'un ou l'autre parti politique, au
point qu'ils déclarent avoir presque abandonné le nom de catho-
liques ceux qui seraient d'un autre parti. Cela, c'est faire entrer
à tort les factions politiques dans le champ auguste de la reli-
gion ; c'est vouloir supprimer la concorde fraternelle, et ouvrir
la porte à une multitude funeste d'inconvénients. Il importe
donc que la religion et la politique, qui sont distinctes par genre
et par nature, soient dans l'opinion et le jugement l'objet de la
même distinction ; car cet ordre de choses civiles, pour honnête
çt important qu'il soit, si on le considère en lui-même, ne dé-
— 348 —
passe pas les fins de la vie qu'on passe sur cette terre. Au con-
traire, la religion, néede Dieu el rapportant à Dieu tontes choses,
s'élève plus haut et atteint le Ciel. Ce (ju'elle v ut, en etret. ce
qu'elle demande, c'est d'inculquer à l'ûine, qui est la partii' de
l'homme la plus excellente, la connaissance et l'amour de Dieu,
et de conduire sûrement le genre humain tout entier à la cité
future que nous cherchons. C'est pourquoi il est juste de con-
sidérer comme étant d'un ordre supérieur, la religion et tout ce
qui lui est attaché par quelque lien particulier. D'où il suit cpie
la religion étant le bien suprême, elle doit demeurei- intacte au
milieu de la variété des choses humaines, et jusque dans les
changements des États, car elle embrasse tous les intervalles de
temps et de lieux. Il faut donc que les hommes de partis con-
traires, divisés sur le reste, s'accordent tous à convenir (jue la
religion doit être sauve dans l'Etat.
Tous ceux qui aiment le nom catholique doivent s'unir comme
par un pacte en vue de poursuivre avec zèle ce dessein, aussi
noble que nécessaire, et faire taire un peu les opinions diverses
relatives à la politique, bien qu'il soit très permis de défendre
ces opinions en leur lieu, honnêtement el légitimrment. l'Église,
en efifet, ne condamne pas les préoccupations de ce genre, pourvu
qu'elles ne répugnent ni à la religion ni à la justice ; mais, loin
de tout fracas de contestations, elle continue d'apporter ses soins
à l'utilité commune, d'aimer tous les hommes avec une charité
maternelle, réservant toutefois ses prédilections pour ceux dont
la foi et la piété sont plus grandes.
AUTORITÉ DES ÉVÊQUES ET RESPECT QUI LEUR EST DU.
Or, le fondement de la concorde dont Nous avons parlé, est le
même dans TÉglise que dans toute société bien constituée: c'est
l'obéissance au pouvoir légitime qui, par ses ordres, par ses
interdictions, par sa direction, procure la concorde et l'harmo-
nie dans la variété des esprits. A cet effet. Nous allons rapiieler
des choses bien connuesde tous ; Nous les rappelons néanmoins,
afin qu'elles soient l'objet non seulement des reflexions de l'esprit,
mais de la pratique et des usages quotidiens et comme la règle
du devoir.
— 344 —
De mùmo donc que le Ponlife romain est lu mîùlie el le chef
de Ion lu l'Église, de même les évèques sonl les direclenrs el les
chefs des Églises qu'ils ont reçues canouiquemenl pour les gou-
verner. C'est à eu.\ (lu'il iippariienl, cliacun dans sa juridiclion,
de présider, d'oi-donnei-, de corriger cl généralement de décider
des choses qui paraissent se rapporler à l'Église. En effet, il sont
participants du pouvoir sacré que Notre Seigneur Jésus-Christ
laissa à sou Eglise, après l'avoir reçu de son Père. C'est poni--
quoi Grégoire XVI, Notre prédécesseur, a dit : « Nous ne dou-
ions pas que ceux qui sont aiipelés à une part de Notre sollici-
tude lienuent la place de Dieu (a). » Ce pouvoir des évùqnes
leur a d'ailleurs élé donné pour la plus grande utilité de ceux
sur qui il s'exerce, car, par sa nature, il vise à Uàlificalion du
corps de JcsuxChrisl^ et il fait que chaque évoque est comme le
lieu qui ratLacli(3 entre eux et avec le souverain Pontife, par la
communion de la foi et de la charité, les chrétiens dont il est le
chef, comme sont unis la tète et les membres.
Sur ce sujet, voici la grave sentence de saint Cyprien : « Le
peuple uni au p'rètre el le troupeau adhérant à son pasteur, voilà
l'Église (b) », et celte antre plus grave encore : « Vous devez
savoir que l'évoque est dans l'Église et l'Église dans l'évoque, en
sorte que, si quelqu'un n'est pas avec l'évèque, il n'est pas dans
l'Église (c). » Telle est la constitution de l'Église, et elle esl
immuable et perpétuelle. Que si on ne la gardait pas saintement,
il s'ensuivrait nécessairement une profonde perturltation des
droits et des devoirs, par la disjonction des membres bien adap-
tés du corps de l'Église, « lequel soutenu (!t construit à l'aide de
nœuds et de jointures, grandit pour la gloire de Dieu (d). » D'où
il appert qu'il faut accorder aux évèques un respect égal à l'ex-
cellence de leur charge, el leur obéir absolument dans les choses
qui relèvent de leur pouvoir.
(a) Epist. 198, lib. 13.
(b) Ep. 69,'arf. Papianum.
(c) Jbid.
(d) Coloss. ir, 19.
345 —
I.E CLERGÉ ET LES PARTIS PUl.nH^tlES.
Fil lOiisidtMciiil 1<\^ disscnlimcnls qui apitoiii i-n et- ti'ini)s-ci
hi.'.uicoup (lV'>i)rits, non sciilfinciil Nous cxhorloiis tODs les Ks-
pngnols, mais nous les atlj lirons inslammcnt de se inonlnT p»'-
iiélrés do ce grand devoir. Qu'ils s'appliiiiiciil. .ivrc nu soin loul
paiticuli(M\ à garder la modération cl à praliqucr l'obéissaiico,
ceux qui aitpartirnnenl an clergé cl donl lus paroles el les actes
oui le plus d'anlorilé, comme exemple, an[irès de Ions les partis.
Les œnvit.'s i\t' Icuv ministère, qu'ils le sachent bien, leur devien-
dront surtout Irnclneuses en même Icmps (lu'ellcs seront salu-
taires au prochain, s'ils s'aUachent à l'autorité el à la volonté de
celui qui gouverne le diocèse. Il n'est pas dans l'ordre (ine les prê-
tres se livrent au.\ rivalités de parti, de manière à paraître avoir
plus à cœur les choses humaines que les divines. Qu'ils com-
prennent donc (jifii leur Tant prendre garde do sortir do la sa-
gesse cl de la mesure. Grâce à ce soin. Nous sommes persuadé
que le clergé espagnol contribuera de plus en plus par sa vertu,
sa doctrine el ses œuvres, non seulement au salut des Ames, mais
au bien de l'État.
nÈC.LES A SUIVRE PAR LES ASSOCIATIONS CATHOLIQUES.
Pour l'aider dans celte tâche, Nous faisons grand cas du con
cours de ces associations, qui sont comme des troupes auxiliaires
pour la propagation du nom chrétien. Aussi approuvons-Nous
leur existence et leurs œuvres, et Nous souhaitons vivement
qu'en croissant eu nombre et en zèle, elles produisent des fruits
toujours plus abondants. Mais comme elles se proposent la dé-
fense et le progrès de la cause catholique, et que cette cause est
confiée dans chaque diocèse à l'évêque, il va de soi qu'elles doi-
vent être soumises aux évèques, se placer sous leur autorité et
leur patronage, et s'efforcer de maintenir dans leur sein la con-
corde des esprits. C'est en effet, la première loi de toute société
d'hommes, que toute leur force et leur efTicai ité viennent de
l'accord des volontés; il faut ensuite que ces sortesd'associations
fassent briller la charité mutuelle, qui doit être la compagne de
- 346 -
toiilfs les bonnes œuvres, el comme le siyiii- el la inarcjuc de
tous les disciples de la philosophie chrélienne.
C'est pouniuoi, comme il peut atriver aux associés d'avoir des
opinions politiciues di lié tentes, pour que la bonne harmonit; ne
soit pas troublée par les divergences des pai-tis, il faut se rappe-
ler le but de ces associations, qui tiennent du catholicisme même
leur nom, et se proposer unitiuement dans la conduite de ne pa-
raître appartenir à aucun parti, en se souvenant de cette divine
{)ai(>le de l'apôtre Saint Paul : « Vous tous (}ui avez été baptisés
dans le Christ, vous avez revêtu la livrée du Christ. Il n'y a
plus de Juif ni de Grec, plus d'esclave ni d'homme libre... car
vous êtes tous un dans le Christ (a). » Il en résultera cet avan-
tage que non seulement tous les associés entre eux, mais aussi
qne les diverses associations d\i même genre réaliseront ce qui
doit être le but principal de leurs efforts, l'entente et la bonne
harmonie. En mettant de côté, comme Nous l'avons dit, les
questions de partis, on supprimera les principales causes deqiu>
relles, et ainsi une même cause réunira en elle tout le monde,
cette cause la plus grande et la plus noble, sur laquelle il ne peut
exister de dissentiment entre les catholiques dignes de ce nom.
AVIS A LA PRESSE CATHOLIQUE.
Enfin il est li'ès important que ceux qui combattent par leurs
écrits, surtout dans les journaux, pour la défense de la ivligion,
observent cette règle. Leur zèle et leurs bonnes intentions Nous
sont connues, et Nous ne pouvons manquer de leur accorder de
justes éloges pour leurs mérites à l'égard du catholicisme. Mais
la cause qu'ils ont embrassée est si bonne et si haute, qu'elle
exige de nombreuses conditions auxquelles île doivent pas faillir
les défenseurs de la justice et de la vérité: car en remplissant
un devoir, ils ne peuvent manquer aux auti'cs. I^es avis (|ue
Nous avons donnés aux associations. Nous les donnons de même
aux éci'ivains, afin qu'écartant dans un esprit (1(> douceur et de
mansuétude les sujets de disputes, ils maintiennent entre eux et
dans le [)ublic l'union des es[)rits ; car les écrivains peuvent
(n) Colonn. II, 19.
- 34t -
beaucoup eu bien et eu mal Comme il u'y a lieu de plus oou-
Iraire à la coucorde que la violcucc du laugage. les jut,'emeuls
téméraires, les calomnies, il faut éviter et délester tout ce (jui y
i-essemble. Pour la défense des droits sacrés de l'Église et de la
doctrine catholique, ce n'est jjas des débals acrimonieux qu'il
l'aul, mais une discussion modérée et mesurée, où le poids des
arf^uments, plutôt que la violence et l'àpreté du style, doniu'
raison à l'écrivain.
CONCLUSION.
Telli's sont donc les règles de conduite (luc Nous estimons les
plus propres à faire disparaître les causes qui empêchent la par-
faite union des esprits. Ce sera à vous, chers Fils et vénérables
Frères, d'être les interprètes de Notre pensée auprès du peuple,
et de veiller, anlaut que vous le pourrez, à ce que tous coul'ur-
meut leur conduite à Nos avis. Nous avons toute confiance que
les Espagnols, tant par l'efïètde leur attachementépi-ouvé envers
ce Siège apostolique, qu'en considération des avantages de la
concorde, le fei-ont d'eux-mêmes. Qu'ils reproduisent les exem-
ples de leur nation ; (juils considèrent que si leurs ancêtres ont
pu accomplir chez enx et au dehors de si hauts faits, ce n'est
pas assurément en gaspillant li'urs forces dans des divisions,
mais en agissant comme avec une seule âme et un seul esprit.
Car, c'est animés par une fraternelle affection et par uii niêiue
sentiment, qu'ils ont triomphé de la redoutable domination des
Maures, de l'hérésie et du schisme. Qu'ils snivcnl donc les
traces de ceux dont ils ont reçu la foi et la gloire, afin de se
montrer les héritiers non seulement de leur nom, mais aussi de
leurs vertus.
Pour le reste. Nous croyons, chers Fils et vénéiables Frères,
(ju'il importe, pour l'union d(!S esprits et la conformité de con-
duite, que ceux de vous qui sont dans la même province se con-
cerient entre eux et avec leur archevêque sur les résolutions à
prendre; eu commun, et, s'il en était besoin, qu'ils recourent à ce
Siège apostolique, d'où procède, avec la lumière de la vérité,
l'intégrité de la foi et la torce de la discipline. Les pèlerinages
entrepris des divers points dt; l'Espagne seront particulièrement
— 848 —
fnvornbles à cet effet. Car il n'y a rien de plus propre à apaiser
les (lissonliments el. à écarter les disputes que la voix de Celui
que notre Seigneur Jésus-Christ, prince de la paix, a établi
conniii' vicaire; de son autorité, et aussi l'abondance des grâces
célestes qui découl(> à pleins bords du lonib(>au des apôtres.
Cependant, comme « toui. Noire pouvoir vient de Dieu, » jjriez
Dieu ardemmeni avec Nous, qu'il donne à Nos conseils une
vertu elîicace et ([u'il dispose l'esprit des peui)li,'s à l'obéissance.
Que l'auguste Mèi-e de Dieu, la Vierge Marie Innnaculée. \)a-
tronne des Espagnes, favorise noire commune entrepiàse ; que
l'apôtre saint Jacques Nous soit en aide, ainsi que Thérèse de
Jésus, la vierge législatrice, la grande lumière des Espagnes, en
qui le zèle de l'union, l'amour de la patrie et l'obéissance chré
tienne ont élé d'un si éclatant exemple
Et maintenant, comme gage des célestes faveurs et en témoi-
gnage de Notre paternelle bienveillance pour vous, Nous vous
donnons affectueusenienl dans le Seigneui-, à vous tous, nos
chers Fils et vénérables Fi'ères, et à tout»' la nation espagnole,
la bénédiction apostolique.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 8 décembre de l'an I88i?,
de Notre Pontificat la cinquième année.
Léon XIII, Pape.
849 —
(N" llTi
MANDEMENT
PBOMULOOAUT UN DÉCRET DU SOUVERAIN PONTIKE RELATIF A L'u.MVKRSITÉ-LAV AL
ELZÉAR-ALEXANDRK TASGIIEREAU, par la giuce de
Dieu kt du Siège Apostolique, AKCHEvi>guE de Québec, Assistant
AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Régulier et à tous les Fidèles de l'Archidiocése
de Québec^ Salut et Bénédiction en Notre Seigneur.
Déjà, Nos Très Chors Frôres, dans iioUl- iiiandt^m'nit du '2 lé-
vrier 18.S2, Nous vous avons rappelé avec quel respect tous les
entants de l'I'Jglise doivent recevoir et exécuter les décisions du
Saint-Siège.
L'Église catholique est un temple dont Jésus-Glirist est U' pon-
tife éternel selon l'ordre de Melchisédech (Ps. GIX, 4.), et de même
qu'il se, sert du ministère de ses prêtres pour otîrir le sacrifice
non sanglant de nos autels, il parle aussi par leur bouche, du
haut de la chaire de vérité, pour enseigner louLes les nations et
leur apprendre à observer tout ce que ce divin Sauveur a ensei-
gné.
C'est aussi un royaume dont le souverain est Jésus-Christ le
roi éternel des siècles (L Tim. I, I7.|. « Société visible à laquelle
tous les hommes sont obligés de se joindre sous peine de périr
éternellement, l'Église a besoin d'un chelvisible, dont la majesté
soit un reflet de celle du chef invisible, et dont l'autorité s'e.xerce
dans tous les temps et dans tous les lieu.x, pour maintenir l'unité
et l'ordre au milieu de cette multitude innombrable et la con-
duire à sa fin dernière. Cette royauté spirituelle du Souverain
Pontife a un droit rigoureux à notre respect et à notre obéis-
sance. Ne séparons jamais ces deux sentiments qui ne pouvcMit
être sincères l'un sans l'autre. Et comme cette royauté a uue
— 350 _
origine et une fin surnaturelles, notre respect et notre obéissance
doivent être de môme ordre, c'est-à-dire, avoir leur racine dans
la foi et leur sève dans la charité, qui est le lien de la perfection
(Col. III, 14.). ).
« Nous sommes tenus d'honorer nos pères selon la chair et de
leur obéir, rar, dit Saint Paul, cela est jusle... c'est le premier
commandement fait avec une promesse ; hoc enim juslum est.... quod
est mandatum primum in promissione (Éph. VI, 1, 2.). Depuis
quarante siècles, la malheureuse postérité de Gham expie la vio-
lation de ce grand précepte (Gen. IX, 23.) ; terrible exemple de
l'importance que la justice infinie de Dieu attache à l'honneur
que les enfants doivent à leurs parents. »
(1 A plus i'orle raison devons-nous honorer celui qui dans
l'Église exerce visiblement l'autorité du Père de Notre Seigneur
Jésus-Ghrist de qui dérive toute paternité dans le ciel et sur la terre ;
ex quo omnis paternitas in cœlo et in terra nominatur (Eph. III, 15.).
De môme que le Fils de Dieu exerce son pontificat et annonce sa
parole par le ministère de ses prêtres et de ses apôtres, ainsi gou-
verne-t-ii son Église par le successeur de Saint Pierre. »
« Quand donc, Nos Très Ghers Parères, cette voix paternelle et
royale tout ensemble, se fait entendre pour juger un différend,
donner une direction à suivre, imprimer à une institution nais-
sante l'élan qui doit en assurer le succès ; poser des bornes à
des aspirations dont la réalisation pourrait empêcher un plus
grand bien, ou causer des inconvénients, réprimer un abus ou
frapper des coupables... le devoir de tout vrai catholique est
d'obéir à cette autorité tutélaire, sans laquelle tout serait désor-
dre et confusion dans ce vaste royaume. » (Mand. N" 107, 2 fév.
1882.)
Voilà ce que Nous vous disions, il y a quatorze mois, à l'occa-
sion de deux décrets apostoliques, dont l'un regardait ce qu'on
appelle la question de l'Université Laval. Nous promulguons
aujourd'hui sur le même sujet et par l'ordre exprès du Souve-
rain Pontife, un nouveau décret du27févrierderuier, dont Nous
allons vous expliquer les principales parties.
lo Le Souverain Pontife déclare que non seulement l'Univer-
sité elle-même, mais aussi sa succursale à Montréal, a été établie
— 351 —
par autorilé apostolique. Il n'est donc plus permis d'entretenir
le moindre doute à ce sujet.
2o Voulant mettre fin aux dissensions et aux altacjues sovde-
vées contre celte Institution et aux très graves dommages qui en
résultent pour elle, le Saint-Père, plein de sollicitude pour le
bien de la religion, n'a pas hésité d'examiner de nouveau et de
peser mûrement la valeur des raisons exposées de part et
d'autre dans cette alTaire ; ce qui, d'un côté, inf4i(]ue quelle
importance il y attache, et de l'autre, nous fait pressentir avec
quelle docilité nous devons tous écouter sa voix.
« On peut dire que jamais cause n'a été examinée plus son-
vent, ni avec plus de soin, ni par une plus haute autorilé. Aucun
autre tribunal au monde n'aurait consenti à pousser la condes-
cendance jusqu'à ce point. » iMand. N» 107.)
3» En vertu de son autorité suprême il ordonne l'observance
scrupuleuse de ce qui est prescrit dans le décret de la Sacrée
Congrégation de la Propagande du le'" février 187G et dans la
bulle d'érection canonique de l'Université, documents déjà renou-
velés et confirmés par le même Souverain Pontife. Dans le pre-
mier de ces deux documents, le Saint-Siège a pour but « d'empê-
cher que des écoles de Droit et de Médecine ne continuent d'être
affiliées à des Universités protestantes, et beaucoup plus encore
que les étudiants catholiques ne fréquentent de telles universi-
tés. » C'est à quoi maintenant il faut tendre par l'unique moyen
possible indiqué dans le même décret, savoir en favorisant la
succursale de l'Université à Montréal.
4° Pour manifester sa volonté, le Souverain Pontife se sert
aujourd'hui des expressions les plus fortes et les plus générales,
puisqu'il ordonne rigoureusement en vertu de la sainte obcissance.
Il n'y a non plus aucune exception quant aux personnes : arche-
vêque, évêques, prêtres, religieux, ecclésiastiques de tout degré
et de toute dignité ; fidèles de toute condition et de toute pro-
fession... tout catholique qui veut rester tel, doit se soumettre.
5o Que défend le décret ? Il défend d'oser à l'avenir tramer
quelque projet contre lUniversité et sa Succursale ; l'attaquer
de quelque manière que ce soit, par soi-même ou par d'antres,
par des actes ou par des écrits, surtout s'ils sont rendus publics,
— 352 —
d'oiï il faut inférer que môme des écrits non publics sont défen-
dus.
6" Que commande le décret ? Non seulement il commande
de s'abstenir de mettre le moiiulre empêchement à rexéculiou
du décret du h'"' fé-vrier 1870 et de la bulle (réreclioii, mais aussi
de s'appliquer suivant ses forces à favoriser cette Institution et à
lui prêter secours et protection.
Ce serait désobéir gravement à ces ordres si précis et si géné-
raux, que de chercher directement ou indirectement à diminuer
le prestige d'une Institution que le Souverain Pontife prend si
solennellement sous sa protection.
II ne serait pas bon catholique celui qui mettrait des obstacles
au fonctionnement régulier de la succursale, soit en soulevant
ou entretenant d'injustes préjugés contre elle, soit en créant de
nouvelles difficultés civiles dans l'espoir de rendre inutiles les
décisions du Saint-Siège.
Ce serait a^^ir contrairement à l'ordre du Saint-Père que de
recourir à la presse ou de publier des écrits pour formuler des
accusations contre l'Université Laval, au lieu de s'adresser au
tribunal régulièrement établi pour la juger.
Il y aurait désobéissance flagrante à la bulle d'érection, et aux
décrets de 1876, de 1881 et de 1883, que de chercher à détourner
les jeunes catholiques d'aller soit à TUniversilé de Québec, soit
à la succursale de Montréal
Bien plus, le Souverain Pontife ordonne strictement que tout
laïque ou membre du clergé profile des occasions qui se présen-
tent, pour aider et protéger, suivant la mesure de ses forces, cette
Institution, en y dirigeant les jeunes catholiques.
En iusistant de cette manière. Nos Très Ghers Frères, sur les
divers points de ce nouveau décret apostolique, et sur les fautes
où tombent ceux qui les enfreignent. Nous sommes loin de vou-
loir vous adresser un reproche. Au contraire, Nous sommes
heureux de pouvoir rendre au clergé et aux fidèles de l'archi-
diocèse, le témoignage que ce n'est pas à eux qu'il faut attribuer
la triste nécessité où s'est trouvé le Saint-Siège de revenir à la
charge d'une manière si sévère et si solennelle. Il n'y a pas ici
— 353 —
d'école catholique affiliée à une Université prolestante contrai-
rement à une défense du Saint-Siège, qui date déjà de sept ans.
Nos élèves catholiques, à part quelques rares et déplurabl.-s
exceptions, ne fréquentent que des Institutions calhoUiiues. Ce
n'est pas parmi nous qu'ont pris naissance ces obstacles et ces
procès qui ont été suscités à la Succursale, contrairement à la
volonté du Saint-Siège. Dans ses acles publics, le clergé de
l'Archidiocèse s'est constamment montré fidèle à ses traditions
de respect et de soumission envers TÉiiiscoiiat, les Sacrées Con-
grégations romaines et le Souverain Pontife : aussi voyons-nous
ses travaux couronnés de succès, son zèle récompensé par le
respect et la soumission des fidèles. Nous avons la ferme con-
fiance que ces excellentes dispositions ne feront que prendre
chaque jour de nouveaux accroissements. Unissez vos prières
aux Nôtres, Nos Très Chers Frères, afin qu'il en soit ainsi jus-
qu'à la consommation des siècles.
A ces causes, le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons et
ordonnons ce qui suit :
lt> Le décret apostolique du 27 février 1883 sera lu et promul-
gué en langue vulgaire dans ce diocèse, à la suite du présent
mandement ;
2» Nous recommandons au clergé et aux fidèles de ce diocèse
de faire ce qui dépendra d'eux pour que les intentions du Sou-
verain Pontife obtiennent leur plein effet.
Sera le présent mandement lu au prône de toutes les églises
et chapelles paroissiales et autres où l'on fait l'office public, ainsi
qu'en chapitre dans les communautés religieuses, le dimanclu"
qui suivra sa réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse
et le contre-seing de notre secrétaire, le dix neuf mars mil huit
cent quatre-vingt-trois, douzième anniversaire de notre consé-
cration épiscopale.
-}- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A, Mahois, Ptre,
Secrétaire.
23
— 354 —
DECRETUM.
Ciim Uiiiversilas Lavallensis ejnsqne Succnrsalis in civitate
Mariaiiopolilaiia Aposlolica aucloritato constilnla ob exoi'La dis-
sidia siiiuillatesqiie adversus ipsam paralas non sine gravissimo
sui dctrimonto jamdudum vel maximis prematui-difficultalibus,
Sanclissimns Domiiius NosterLeo DivinaProvidenlia Papa XIII
ad omnium dissensionum radicem penilus evellendam alque
pacom et concordiam reducendam, in audiiintia diei 18 febraarii
1883, iterum examinatis ac perpensis omnibus rationum momen-
tis hac in re hactenus exhibitis, auctoritate sua decrevit ut iniis
qujB ad prœdictam UnivorsiluLom Lavallensem ejusque succur-
salem Marianopoli constitutam referuntur, fidèles omnes servent
adamussim preescriptiones quœ tura in Resolutione sen Decreto
a Sacra Gongregatione de Propaganda Fi de lato die 1 februarii
1876, tum in constitutione apostolica erectionis canonicEe praefa-
tse Universitatis conliiientur, quaeque alias ab eodem Summo
Poniifice commendatse et confirmalse faerunt.
Insuper Sanctilas Sua in eadem audientia districte mandavit
in virruLe sanclce obcdientiae omnibus fidelibus nec non eccle-
siaslicis viris cujuscumque gradus et dignitatis in regione Gana-
densi, ne, vel actu, vel scriptis, prcesertini in lucem edilis, sive
per se sive per alios, contra eamdem Universitatem ejusque suc-
cursalem in poslerum audeaut aliquid moliri, autquavis ratione
eam impugnare, sed potins ut, nuUumimpedimentumexecutioni
memorati Decretiac Apostolicœ Gonstitationis objicientes. omneS
commnni studio eidem Institution! provehendœ opem prœsi-
diumque pro viribus atlerre adnilantur.
Prîesi}ns autem Decrctum idemSanctissimusD. N. ab omnibus
Provinciae Quebecensis Episcopis in propriis Diœcesibus publicari
jussit, veluli absolutum Sanctse Sedis mandatum ad memoratas
quœstiones dirimendas.
Datum Romse ex JEd. S. Gongnis de Propda Fide die 27
februarii 1883.
L. f S. (Signât.) Joannes Gard. Simeoni,
Prsefectus.
(Subsignal.) -]- D. Archiep. Tvren.,
Secrius.
— yôô
( Traduction.)
DECRET.
Comme l'Université Laval et sa Succursale établie à Montréal
par autorité apostolique se trouvent depuis lonjztemi)S en bulle
à de grandes diilicultés à cause des discussions qu'on a soulevées
et des inimitiés (^u'on a suscitées contre elles à leur Ires grave
détriment, Notre Très Saint-Père Léon XIII, jjar la divine pro-
vidence Pape, voulant extirper jusqu'à la racine toutes les dis-
sensions et ramener la paix et la concorde, après avoir examiné
de nouveau et pesé la valeui- de toutes les raisons exposées jus-
qu'à présent sur cette alTaire, a ordonné, dans l'audience du 18
février 1883, en vertu de son autorité, qu'en tout ce qui concerne
la dite Université el sa Succursale établie à Montréal, tous les
fidèles observent scrupuleusement les prescriptions contenues
tanl dans la résolution ou le décret de la Sacrée Congiégaliou
de la Propagande du l^r lévrier 1876, que dans la conslilution
apostolique qui érige canoniquement la dite Université, el qui
ont d'ailleurs été renouvelées et confirmées par le même Souve-
rain Pontife.
De plus, dans la même audience. Sa Sainteté a ordonné rigou-
reusement, en vertu dà la sainte obéissance, à tous les fidèles,
ainsi qu'aux ecclésiastiques de quelque degré et dignité que ce
soit en Canada, de ne point oser à l'avenir, par eu.\-mèmes ou
par d'autres, par des actes on dans des écrits, surtout s'ils sont
rendus publics, tramer quoi que ce soit contre la dite Universilé
et sa Succursale, ou l'attaquer d'une manièrt^ quelconque, mais
que plutôt, s'abstenant de mettre le moindre empècbement à
l'exécution du dit décret et de la constitution apostolique susdite,
tous s'appliquent suivant leurs forces à favoriser la dite Institu-
tion et à lui prêter secours et protection.
Enfin le Saint-Père a ordonné que Je présent décret soit publié
par tous les Évêques de la province de Québec dans leurs diocè-
— 856 —
ses respectifs, comme ortire absolu du Sainl-Siège pour dirimer
les susdites (juestious.
Donné h Rome, de la Sacrée Congrégation de la Propagande,
le 27 février 1883.
L. -h S.
(Signé) Jean Gard. Simeoni,
Préfet.
(Signé) f D., Arch. de Tyr,
Secrétaire.
(No 118)
LETTRE PASTORALE
DES ÉVÊQUES DE LA PROVINCE ECCl-tSIASTIQUE DE QUÉBEC EN PAVEUR DES
ÉCOLES DU NORD-OUEST
NOUS, PAR LA GRACE DE DIEU ET DU SIÈGE APOSTOLIQUE, ARCHE-
VÊQUE ET ÉVÊQUES DE LA PROVINCE ECCLÉSIASTIQUE DE QUÉBEC,
Au Cierge Séculier cl Régulier et à tous les Fidèles de la Province
Ecclésiastique de Québec^ Salut et Bénédiction en Notre Seigneur.
Nos Très Chers Frères,
La charité tant de fois recommandée par Notre Seigneur
comme la vertu spéciale des chrétiens, n'a jamais cessé d'être
pratiquée parmi nous. Lors même que la vie était dure et le
travail pénible, le catholique du Canada trouvait moyen d'aider
son voisin plus pauvre que lui et de contribuer à l'érection de
tant d'asiles, d'hôpitaux et de refuges qui font aujourd'hui notre
gloire et la couronne de nos églises. Le bon Dieu a su nous
rendre au centuple les biens ainsi sacrifiés pour les membres
soutirants de Jésus-Christ.
— 35Y-
G'est avec l'inlime persuasion que cette chaiilé des pries vil
encore dans les enfants, et pour leur en assurer le mérilc et la
récompense, que Nous n'hésitons pas aujourd'hui, Nos Très
Chers Frères, à faire un nouvel appel à votre charité, en faveur
d'une œuvre aussi patriotique que religieuse qui, sans être dio-
césaine, n'en mérite pas moins voire sympathie, parce qu'elle
intéresse une partie très considérable du Canada. Cnmmo bon
nombre parmi vous le savent, les sauvages du Nord-Ouest vont
bientôt être réduits à la plus dure condiliou. Malgré tous les
efforts de notre Gouvernement, la civilisation envahissante les
expose à mourir, en les privant des ressources de la chasse, et en
les jetant, non préparés, en bulle aux exemples d'un trop grand
nombre de chrétiens infidèles à leurs devoirs. Eux-mêmes le
sentent, s'en alarment à bon droit et pourraient devenir un jour
pour nos colons du Nord-Ouest un danger perpétuel.
Dans cette prévision pénible, les Évêques et les missionnaires
catholiques de cet immense territoire se sont posé une question
qui fail autant d'honneur à l'humanité qu'à la religion qui l'ins-
pire. Ne serait-il point possible d'arracher à la mort ces pauvres
sauvages menacés ? Ne serait-il pas possible d'en faire des
citoyens utiles ? ,
N'écoutant que leur bon cœur, ils se sont mis à l'œuvre. Ni
eux ni le Gouvernement n'ont réussi avec les adultes. On a pu
par un travail persévérant détruire en eux les superstitions
payennes, leur faire connaître et aimer le Dieu de l'évangile.
Bon nombre de tribus ont reçu la bonne nouvelle et pratiquent
leur foi avec la ferveur des néophytes. Mais on n'a pas tardé à
reconnaître qu'il était impossible d'habituer les adultes à l'agri-
cultui-e, au travail, à l'économie et à la vie civilisée.
Ces zélés missionnaires ayant échoué avec les adultes, ne se
laissèrent ponit décourager, et ils résolurent d'essayer avec les
enfants. Sous la direction des Évêques, les Sœurs Grises de
Montréal entreprirent courageusement d'ouvrir dans le Nord-
Ouest des asiles oii elles accueillirent autant et quelquefois plus
de petites filles que les ressources de la mission ne le permet-
taient. Dieu daigna bénir leur dévouement, et elles ont la con-
solation de voir ces petites sauvagesses élevées en dehors de
— 358 —
riiinuence de leurs tribus, devenir non seulement d'excellentes
chrétiennes, mais des épouses et des mères industrieuses, dont
les familles, habituées au travail dès leur bas âge, seront capables
de se sufTire.
Le zèle et le dévouement des Révérends Pères Oblatsen faveur
des petits garçons n'ont pas été moins fructueux. Grâce aux le-
çons d'agriculture ou de métiers divers, données par les excel-
lents frères convers de cette congrégation, ces enfants sont
devenus industrieux, et aujourd'hui on en compte déjà qui ga-
gnent honorablement leur vie eu cultivant la terre ou en exerçant
des métiers.
Après avoir exposé en notre présence ces magnifiqiies résul-
tats, Monseigneur Grandin, Évèque de Saint-Albert, missionnaire
dans ces régions depuis un quart de siècle, ajoutait avec une
émotion que vous partagerez avec nous. Nos Très Ghers Frères :
« Ah ! si nous avions des ressources suffisantes, combien de vies
nous pourrions sauver, combien d'âmes nous pourrions envoyer
au ciel ! » C'est aussi le sentiment des missionnaires et de tous
les chrétiens du Nord-Ouest.
Or, Nos Très Ghers Çrères, ces ressources, c'est à nous qu'il
appartient de les procurer aux Evoques, aux Missionnaires et
aux Religieuses dans ces régions qui, après tout, sont une partie
de notre pays. Si, comme tout le fait espérer, le Ganada doit en
retirer des richesses immenses de diverses sortes, nous en aurons
nécessairement notre part. Puis, n'oublions pas que ce sont des
prêtres et des évoques de notre province qui ont ouvert ces mis-
sions, et que ceux qui aujourd'hui encore y travaillent et y souf-
frent sont nos frères. Des deux congrégations qui se partagent
ce labeur, l'une a germé et l'autre a grandi sur notre sol. Si
nous ne sommes pas appelés à profiter des fruits du travail
accompli par ces âmes généreuses, du moins ceux qui viendront
après nous loueront et béniront notre charité sur la terre, pen-
dant que nous en recevrons la récompense au ciel. Plus que
personne, nous sommes donc obligés de prêter l'oreille à une
demande si juste et de donner notre généreux concours à une
œuvre si digne de notre sympathie. Nous le devons comme une
compensation à ces pauvres sauvages qui se trouvent privés de
— 359 ~
leurs terrains de chasse ; la charité que nous exercerons à leur
égard attirera sur nous les bénédictions du ciel ; 1»^ zMcque tout
enfant de l'Église doit avoir pour l'extension du royaumr de
Jésus-Christ, ne nous permet pas de rester indifTéreuls h leur
sort ; si nous aimons sincèrement notre patrie, nu refusons pas
de faire quelque léger sacrifice pour elle.
Nous ajoutons une autre raison qui se rapporte plus spéciale-
ment aux ciicoustances présentes. Autrefois la France pouvait
faire beaucoup pour ces missions du Nord-Ouest. Non seulement
elle y envoyait ses dévoués missionnaires, mais encore elle y
faisait parvenir l'or de sa merveilleuse charité. Aujourd'hui,
par suite d'événements pénibles que tous connaissent, elle ne
peut plus faire autant, et peut-être le jour n'est pas éloigné où
les Oblats missionnaires au Nord-Ouest ne pourront guère comp-
ter que sur les catholiques du Canada. Suppléons à ce que ne
peut accomplir noti- ' ancienne mère-patrie, et habituons-nous à
prélever sur nos ressources l'obole du missionnaire et l'impôt du
sauvage.
Monseigneur Graudin, au nom de tous les Évoques du Nord-
Ouest, ose espérer qu'il se rencontrera au Canada de bous jeunes
gens qui voudront s'associer à l'œuvre des missionnaires en qua-
lité de Frères convers. Si après avoir éprouvé leur vocation,
Messieurs les Curés les trouvent aptes par leur vertu, leur éner-
gie et leur courage, à remplir un jour ce ministère humble mais
grandement méritoire, ils sont priés de les diriger sans crainte
vers le noviciat des Révérends Pères Oblats de Lachine. Ces
jeunes élus du Seigneur y seront reçus à bras ouverts, et appren-
dront dans le silence, l'humilité et l'abnégation, à se dévouer au
salut des pauvres sauvages. Après un an passé dans cette sainte
maison, ils seront envoyés dans le Nord-Ouest, et y deviendront
des auxiliaires précieux pour le missionnaire, en enseignant aux
enfants de la forêt à travailler sous le regard de Dieu et h se
rendre utiles à eux-mêmes et à la société. Admirable mission
aux yeux de la foi ! Belle vocation devant les hommes eux-
mêmes !
Monseigneur TÉvêque de Saint-Albert demande de plus le
secours de vos prières. L'homme peut semer et arroser, mais
c'est Dieu et Dieu seul qui fait germer et donne l'accroissement
— 360 —
Tous nos diocésains, Nous n'en doutons point, seront heureux
de contribuer à cette œuvre admirable des missionnaires. Le
pauvre donnera avec joie cette obole dont Notre Seigneur fait
l'éloge dans son évangile (Luc, XXL :i) ; nous verrions avec
bonheur des personnes riches y contribuer largement, en don-
nant le prix de la pension d'un orphelin chaque année, soit
soixante piastres, soit la moitié, soit le qiiart,snivant leurs moyens.
Notre Seigneur dira un jour à tons les bienfaiteurs de cette
œuvre : En vérité je vous le dis^ ce que vous avez fait pour le plus
petit (Ventre mes frères^ c'est à moi-mcme que vous l'avez fait :
Amen dico vobis^ quamdiu fecistis uni ex fiis fratribus meis mini-
misa mihi fccislis [Maiih.. XXV. 40.). Et continue l'évangile, /es
justes, c'est-à-dire, ceux qui auront exercé cet acte de miséri-
corde, auront pour partaqe la vie éternelle ; justi autem in vitam
aeternam (46).
Et afin que personne dans nos diocèses ne soit privé de l'occa-
sion de participer à cette œuvre à la fois patriotique, civilisatrice
et chrétienne,Nous avons réglé et ordonné ce qui suit :
1° Tous les ans, le dimanche de la Pentecôte, ou un autre
» 7 7
dimanche fixé par l'Ordinaire, une quête sera faite à la messe
paroissiale dans toutes les églises ou chapelles de notre province
ecclésiastique, en faveur des écoles pour les jeunes sauvages du
Nord-Ouest.
2° Le produit de cette quête sera immédiatement envoyé au
secrétariat des évêchés respectifs, pour être ensuite réparti par
les Évêques de la Province de Québec entre les Évêques du
Nord-Ouest qui s'occupent de l'éducation catholique des enfants
sauvages.
3" Cette quête sera annoncée, cette année, le dimanche qui pré-
cédera celui où elle doit avoir lieu, par la lecture du présent
mandement, et les années suivantes, suivant la formule ci-jointe.
En retour, Monseigneur l'Évêque de Saint-Albert veut bien
promettre qu'une messe sera célébrée dans tous les Orphelinats
ou Hospices de son diocèse, le 24 mai de chaque année, fête de
Notre-Dame de Bon-Secours, pour les bienfaiteurs vivants et
morts'de ses pauvres.
— 361 —
Donné sou? nos signatures, le sceau de l'archidiocèse et le
contre-seing du secrétaire de rarchevèché, le 3 avril mil huit
cent quatre-vingt-trois, jour où se célèbre cette année l'ofTice de
Saint-Joseph, patron de TÉglise Catholique et premier patron du
Canadiu
-}- E.-A., Arch. de Québec.
7 L.-F., Év. dt^s Trois-Riviéres,
f Jean, Év. de St-G. de Rimouski,
f Édouard-Chs, Év. de Montréal,
f Antoine, Év. de Sherbrooke,
-j- J.-Thom.-vs, Év. d'Ottawa,
j L.-Z., Év. de St-Hvaciuthe,
-J- DoM., Ev. do Chicnntimi,
•j- N. Zéphirin, Év. de Cythère, Vie.
Aposl. de Pontiac.
Pai- Messeigneurs,
C.-A. Marois. Ptre,
Secrétaire.
PRÔNE A LIRE LE DIMANCHE QUI PRÉCÈDE LA PENTECOTE OU AUTRE
DI.MANCHE ASSIGNÉ PAR l'oRDINAIRE.
Ajouter à la page 92 de rAppenciice au rituel, ou ailleurs si l'or-
dinaire a assigné un autre jour.
Dimanche prochain, on fera en cette église une quête en faveur
des écoles des enfants sauvages du Nord-Ouest. Cette aumi^ne
a pour but d'instruire et d'élever ces pauvres enfants, de manière
qu'ils ne soient pas exposés à mourir de misère et qu'ils puissent
devenir des citoyens utiles. C'est une œuvre à la fois patriotique,
civilisatrice et chrétienne, à laquelle chacun est invité à con-
tribuer selon ses moyens, au noni de Notre Seigneur, qui a
promis de regarder comme fait à lui-même et de récompenser
ce qui aura été fait de bien au plus petit d'entre ceu.x qui croient
en lui.
— 362 —
(N"119)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
j Archevêché de Québec,
I 25 avril 1883.
I. Retraites.
II. Pèlerinages.
tll. Lettre du Cardinal Monaco-Lavaletta au sujet des reliques.
IV. Denier de Saint-Pierre pour 1882.
V. Petit manuel du jeune m<^decin catholique.
VI. Mandement et quête en laveur des écoles du Nord-Ouest.
Monsieur,
I
La retraite de Messieurs les Curés s'ouvrira au Séminaire,
mardi le 21 août au soir, pour se terminer mardi matin le 28 du
même mois. Celle de Messieurs les Vicaires et autres prêtres
obligés à l'examen annuel, s'ouvrira'à l'Archevêché, mardi soir
4 septembre, pour se li^rmincr mardi matin li^ 1 I du même mois.
Voir la circulaire N-? 112 du 23 mai 1882.
II
Dans la même circulaire N" 1 12, il y a, au sujet des pèlerinages,
un avis que je vous prie de relire et d'obsi'i'ver ponctuellement.
III
Une lettre de Son Eminence le Cardinal Monaco-Lavaletla,
vicaire de Sa Sainteté, en date du l'i février dernier, ordonne à
tous les Évêques de faire la liste exacte de tous les corps saints
qui se trouvent dans leurs (fiocèses, soit dans les églises, soit
dans les communautés, même exemptes, soit dans les oratoires
privés, avec les indications suivantes : En quelle année, de qui,
— ms —
d'où (Rome on autre endroil) ils ont été obtcims, par don on
autremenl. et s'ils sont honorés pnbliqncnuMil ou privéïiKMil.
En me transmettant ces indications rédigées avec tout le soin
possible, vons me remettrez aussi les authentifjues. Veuillez
vous acquitter de ce devoir aussitôt que possible.
IV
Dans une lettre du 1"2 mars I8H3, Son Éminence le Cardinal
Simeoni, Préfet de la Sacrée Gongréiration de la Propagande,
m'informe qu'elle a reçu et présenté au Sainl-F^ère, dans l'au-
dience du -28 février, la somme de 839i3.U), recueillie dans le
diocèse de Québec en 188-2 pour le denier de Saint-Pierre. <« Je
m'acquitte avec joie, ajoute Son Eminence, de la commission
que m'a donnée le Saint-Père de vous informer f\n"\\ a accueilli
avec plaisir ce nouveau témoignage de respect et d'affection de
la part des fidèles canadiens envers le Saint-Siège, et qu'il ac-
corde avec effusion de cœur la bénédiction a[)ostolique à Votre
Grandeur et à tous ceux qui ont pris part à cette offrande. »
Messieurs les Curés voudront bien informer les fidèles de cette
bénédiction que leur envoie le Saint-Père, et profiter de cette
occasion pour les engager à prier pour lui et pour la Sainte
Kglise, aujourd'hui en bulle à (li> si cruelles persécutions. Je les
invite à donner en même temps aux fidèles une instruction sur
celte œuvi-e de piété filiale et éminemment catholique.
V
J'envoie avec la présente à chaque curé deux exemplaires
d'une feuilU; intitulée : Pclil manuel du jeune médecin catholique.
C'est un résumé de ce que la théologie enseigne sur les devoirs
du médecin catholique, non seulement dans le traité des Etais
particuliers^ mais aussi dans ceux des Actes humains., du Dècalof/ue,
des Préceptes de VÉijlise. des Sacrements en (jénrral et de cidui du
Baptême en particulier. On insiste surtout sur les (|uestions
quand et comment il faut baptiser. Ce dernier article vons aidera
à instruire les sages-femmes de leurs devoirs, comme le veut
l'Appendice au rituel, [). 16(3. La question 75 de voti-e rappoi-t
annuel doit vous rappeler chaijiio année vos obligations à ce
— A(M —
sujet. Vous pourrez aussi passer cette feuille aux médecius qui
sout dans votre paroisse.
VI
Vous recevrez avec la présente le mandement collectif du 3
avril on faveur des écoles du Nord-Ouest. D'après le dispositif,
la(|U(''t('doit se faire régulièrement le jour de la Pentecôte, et le
mandement ou Tannonce doit être lu le dimanche qui précède.
Si des circonstances particulières donnent heu de penser que
dans quelque paroisse il vaudrait mieux remettre la quête à une
autre époque, Monsieur le Curé devra obtenir une permission
spéciale. La petite annonce destinée à remplacer la lecture du
mandement en 1884 et les années suivantes, doit être collée im-
médiatement dans l'Appendice.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
-|- E.-A-, Arch. de Québec.
(NM20) .
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
INDULGENCE ACCORDER AUX BIKKFAITEURS DES ÉCOLES DU NORD-OUKST
( Archevêché de Québec,
i 1er mai 1883.
Monsieur
En promulguant le mandement collectif du 3 avril, vous vou-
drez bien ajouter l'annonce suivante faite en vertu d'un induit
que je viens de recevoir :
« Par un induit du 8 avril 1883, Notre Saint-Père le Pape ac-
corde à perpétuité une indulgence plénière, applicable aux âmes
— 365 —
du pnrgaloirt', aux personnes qui.s'étant confessées el ayanlcoin
munie le jour de la quête en faveur des écoles du Nord-Ouest,
donneront une aumône à cette quête el prieront pour la propa-
gation de la foi et suivant les intentions du Souverain Pontife
dans l'église où elle se fait. »
Veuillez agréer, Monsieur, Taësurancede mon sincère attache-
ment.
f E.-A., Arcli. de Québec.
APOGRAPHUW.
Ex Audientia SSmi habita die 8a Aprilis IH83.
SSmus Dominus Noster Léo Divina Providenlia W. Xlll,
referente me infrascripto S. Gongnis de Propaganda Fide Secre-
tario, ad enixas preces R. P. D. Elzeari Archiepiscopi Qnebecen-
sis, Indulgentiam Plenariam animabus quoque lu Purgatorio
detentis applicabilem per modum suffragii bénigne concessil in
perpetuum, ab omnibus el singulis utriusque sexus chrislifideli-
bus lucrandam, qui eo die quo fil collectio pro ereclioue et
sustenlatione scholarum calholicarum pro Sylvicolis dominii
Canadensis educandis, vere pcenitentes, sacramentaliterconfessi
ac sacra Eucharislia refecti, Ecclesiam inqua pecunia coUigilur
dévote visitaverint ibique aliquas pias preces pro sanctœ fidei
propagalione et juxta Summi Pontificis inlentionem efFuderint.
Dalura Romae ex sed. dictse S. Gongnis die et anno ut supra.
L. i S. (Sign.) f D. ÀRCHrEP. Tvren.,
Secrius.
Gratis quocumque titulo.
Pro vero apographo,
G.-A. Marois, Pter,
Secretarius.
— 36H —
(N» 121)
MANDEMENT
SUR LKS SOCIÉTÉS SECRÈTES
ELZEAR-ALEXANDRE TASGHEHEAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Cierge SccuUer et Régulier^ el à tous les Fidèles de fArchidiocèse
de Québec^ Salut cl Bénédiction en Notre Seigneur.
Personne d'entre vous, Nos Très Chers Frères, n'ignore que
pour de très-t^olides raisons, la sainte Église Catholique défend
de s'enrôler dans les Sociétés Secrètes, soit que Ton y exige ini
serment, soit que l'on s'y contente d'une simple promesse.
La peine d'excommunication qu'encourt par le fait môme celui
qui viole cette défense, montre assez quelle importance l'Église
y attache. « L'expérience, disaient, en 1868, les Pères du Qua-
trième Concile de Québec, prouve le danger qu'elles offrent pour
la religion et pour la société. D'ailleurs le simple bon sens ne
dit-il pas que la vérité et la justice ne redoutent point la lumière,
et qu'une association dont le but serait honnête et avouable, ne
s'envelopperait pas ainsi de mystères impénétrables ? « Fermez
donc l'oreille, dit le Souverain Pontife Léon XII, d'heureuse
mémoire, fermez l'oreille aux paroles de ceux qui, pour vous
attirer dans leurs assemblées, vous affirment qu'il ne s'y commet
rien de contraire à la raison et à la religion. D'abord ce serment
coupable que l'on prête, même dans les grades inférieurs, suffit
pour que vous compreniez qu'il est défendu d'entrer dans ces
premiers grades et d'y rester. Ensuite, quoique l'on n'ait pas
coutume de confier ce qu'il y a de plus criminel et de plus com-
promettant à ceux qui sont dans les grades inférii'urs, il est
— 3(57 —
cependant manifeste que la force et l'audace de ces sociétés per-
nicieuses s'accroissent en raison du nombre et de l'accord de
ceux qui en font partie. Ainsi ceux des rangs inférieurs doivent
être considérés comme complices de tous les crimes qui s'y com-
mettent. 11 (Lettre Apostolique de Léon XII, 13 mars \H'2(\.)
Le môme Quatrième Concile nous met en garde contre cer-
taines autres sociétés, moins secrètes, il est vrai, mais encore
trop dangereuses. « Sous prétexte de protéger les pauvres ou-
vriers contre les riches et les puissants qui voudraient les oi)pri-
mer, les chefs et les propagateurs de ces sociétés cherclu.'Ut ù
s'élever et à s'enrichir aux dépens de ces mêmes ouvriers souvent
trop crédules. Il font sonner bien haut les beaux noms de pro-
Icclion muluelle et de charité pour tenir leurs adeptes dans une
agitation coutiuuelle et fomenter des troubles, des désordres et
des injustices.... Croyez-le bien, Nos Très Chers Frères, concluent
les Pères du Concile, lorsque vos pasteurs et vos confesseurs
cherchent à vous détourner de ces sociétés, ils se montrent vos
véritables et sincères amis ; vous seriez bien aveugles si vous
méprisiez leurs avis pour prêter l'oreille à des étrangers, à des
inconnus qui vous flattent pour vous dépouiller, et qui vous fout
de séduisantes promesses pour vous précipiter dans nn abime,
d'où ils se garderont bien de vous aider à sortir. »
De cet enseignement de l'Église il résulte. Nos Très Chers
Frères, comme première conséquence, que c'est toujours une
faute très grave que de s'enrôler dans les sociétés secrètes propre-
ment dites, connues sous le nom générique de franc-mai^onnerie,
quelle que soit la dénomination particulière qui les distingue
les unes des autres.
Cette première conséquence conduit à une autre sur laquelle
je crois devoir appeler aujourd'hui votre attention, et donner une
règle précise et pratique, pour mettre fin à l'aveuglement funeste
dans lequel tombent un trop grand nombre de personnes, qui
ne réfléchissent pas assez sur les conséquences de leurs actes et
de leurs paroles.
La théologie nous enseigne que le dommage injustement cau-
sé à la réputation du prochain, soit par calomnie, soit par médi-
sance, est un péché mortel de sa nature, contre la charité et la
— 368 —
justice (Gury, de decalogo, n. 446). Elle nous dit eucore que le
jugement téméraire est une faute mortelle de sa nature contre
la justice (n. 466).
A l'égard d'un catholique, l'accusation de franc-maçonnerie
est certainement assez grave de sa nature pour être la matière
d'une calomnie, ou d'une médisance ou d'un jugement témé-
raire grave. Les circonstances peuvent y ajouter un nouveau
degré de malice, par exemple, s'il s'agit d'un prêtre, d'un grand
vicaire, d'un évêque, d'un cardinal... ou de la réputation d'une
institution catholique.
Par le temps qui court, certains catholiques semblent avoir
mis en oubli ces principes élémentaires de justice et de charité,
dans leurs conversations et dans leurs écrits, en portant à la
légère cette accusation de franc-maçonnerie contre des membres
du clergé et contre des officiers publics. Sous le plus futile pré-
texte, on soupçonne d'abord, puis on affirme, et l'on jette aux
quatre vents du ciel cette atroce accusation à laquelle on finit
par croire fermement, parce qu'elle revient de cent côtés divers,
et souvent sous le couvert d'un secret hypocrite que l'on reçoit
et que l'on communique sans le moindre remords.
La plus élémentaire bienséance, aussi bien que la charité et
la justice, exigerait que les réclamations des victimes de ces
calomnies fussent acceptées comme une justification suffisante ;
mais une fois entrés dans la voie de l'injustice et de la haine,
les calomniateurs ne voient dans ces protestations qu'un nouveau
motif de croire à la vérité de leurs accusations.
Serait-on bien aise de se voir soi-même dénoncer de cette ma-
nière comme coupable de désobéissance à l'Église en matière
aussi grave ?
Si on n'a pas de preuve de ce qu'on soupçonne ou de ce qu'on
a entendu dire, la charité et la justice exigent rigoureusement
que l'on garde le silence. La calomnie et la médisance en ma-
tière grave tuent du môme coup et celui qui la propage et celui
qui la reçoit volontairement.
Avez-vous des preuves certaines à fournir? si vous comprenez
tant soit peu votre devoir de chrétien, ce n'est pas aux oreilles
— 369 —
d'amis et de confidents impuissants à remédier au mal que vous
ferez part de ce que vous savez, car ce serait une mvdisance un
pei-lie grave de sa nature ; mais, après avoir consulté voire con-
fesseur, SI vous avez quelque doute, allez donner vos informa-
tions et surtout vos preuves à raulorilé compétente.
Si, par le temps qui court, ces deux règles élémentaires de la
justice et de la charité avaient été respectées, combien de fautes
graves auraient été évitées ! combien de consciences, faussées
par un zèle mal avisé pour la religion, seraient restées dans le
droit chemin ! combien de scandales et de discordes épar-ues à
la cause catholique ! °
Que les coupables examinent donc sérieusement s'ils n'auraient
pas à réparer des dommages à la réputation et à la fortune peut-
être de leur prochain ?
Et afin que chacun comprenne bien son devoir sur ce grave
sujet, nous déclarons cas réservé dans le diocèse de Québec les
fautes suivantes : '
|o Répandre ou répéter de vive voix ou par écrit une accusa-
tion gratuite de franc-maçonnerie contre un catholique quelcon-
que, même étranger au diocèse.
2o Faire connaître de vive voix ou par écrit à d'autres qu'à
l'Ordinaire de l'accusé ou à son officiai, cette accusation quand
on la croit bien fondée. Il est entendu que le pénitent peut tou-
jours consulter son confesseur.
Jusqu'à nouvel ordre ces deux cas réservés ne pourront être
absous que par l'archevêque ou ses grands vicaires, ou par les
prêtres à qui la faculté en aurait été spécifiquement donnée
pour des cas particuliers.
La réserve ayant pour effet direct de restreindre le pouvoir
du confesseur, atteint môme les pénitents qui l'ignorent.
Elle atteint aussi les fautes commises avant la promulgation
ûy\ présent mandement; toutefois, jusqu'au 1er septembre x^ro-
chain exclusivement, nous autorisons tous les confesseurs à en
absoudre, mais non pas de celles qui seront commises après la
promulgation.
24
— :370 —
Sera le présenl mandement, lu el publié au prône de toutes les
églises et chapelles paroissiales et autres où se fait l'office public,
le premier dimanche après sa réception.
Donné à (Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse
el le contre-seing de notre secrétaire, le premier juin mil huit
cent quatre-vingt-trois.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Marois, Ptre,
Secrétaire.
(No 122)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
PB0CES3I0NS AUTOBISéES
f Archevêché de Québec,
I 11 juin 1883.
Monsieur,
J'autorise Messieurs les Curés à faire une ou plusieurs proces-
sions dans le cours de l'été, afin d'obtenir un temps favorable à
la moisson.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère attache-
ment.
f E.-A., Arch. de Québec.
— 871 —
(N" 123)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
AU SUJET DE LÀ FRANC-UAÇONNEHIB
f Archevêché de ouéijec,
( 10 septembre 1883.
Monsieur,
Pour pouvoir donner au Saint-Siège certains renseignements
qu'il me demande, je vous ordonne en vertu de la sainte obéis-
sance de me répondre par écrit, aussitôt que vous le pourrez, aux
diverses questions qui suivent.
Il va sans dire que si vous avez besoin de prendre des infor-
mations et d'obtenir des preuves, personne ne pourra s'excuser
de vous aider par la crainte de désobéir à mon mandement du
\er de juin dernier, parce que je vous autorise à faire des recher-
ches en mon nom.
1» Connaissez-vous des catholiques qui soient francs-marons?
Combien '! Dans quelles paroisses de l'archidiocèse résident-ils?
2° Parmi ces francs-maçons catholiques, y en a-t-il qui s'occu-
pent de l'éducation de la jeunesse comme professeurs. insLilnleurs
ou institutrices, ou autrement ? Dans quelles paroisses résident-
ils ?
3" A voire connaissance, depuis dix ans, combien de francs-
maçons se sont convertis à la mort ? Combien, depuis dix ans,
ont refusé les secours de la religion à la mort ? Dans quelles
paroisses résidaient-ils ?
4o Dans votre paroisse ou dans quelque autre, fait-on des
efforts pour enrôler des catholiques dans la franc-maçonnerie ?
5o La franc-maçonnerie fait-elle des progrès dans notre popu-
lation catholique ?
— 372 —
Veuillez distinguer exactement dans vos réponses ce qui est
certain d'avec ce qui est probable, ou appuyé sur des on dit dont
la source ne vous soit pas connue, et donner les raisons qui ap-
puient votre réponse.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
(No 124)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
FRiàKGS DU ROSAIRE DANS LE MOIS D 'OCTOBRE
Archevêché de Québec,
27 septembre 1883.
Monsieur,
Je profite du premier moment libre pour vous communiquer
le dispositif d'une encyclique de Sa Sainteté le Pape Léon XIII,
qui ne nous est parvenue que ces jours derniers.
Considérant que dans tous les dangers extrêmes auxquels la
Sainte Église Catholique a été exposée pendant sa longue car-
rière, la Bienheureuse Vierge Marie est venue à son secours par
son intercession toute puissante, le Souverain Pontife a résolu,
à l'exemple de ses prédécesseurs, de recourir à ce grand moyen
de protection, au milieu des temps si agités où nous vivons.
C'est pourquoi il a ordonné :
1" Que la fête du Saint Rosaire serait célébrée cette année
avec une dévotion et une solennité particulières ;
— 373 —
2o Que cette année, à commencer le premier octobre jnsqn'A
la fAte de la Tonssainl inchisivement, on réciterait tous les jours
le chapelet et les litanies de la Sainte Vierge, dans toutes les
églises paroissiales et de missions ;
30 Que dans les autres églises ou oratoires dédiés à la Sainte
Vierge, on ferait les mêmes prières, autant que ce sera possible ;
40 Qu'on invitera le peuple à assister chaque jour au saint
sacrifice de la messe, et à la bénédiction du Saint-Sacrement, qui
aura lieu immédiatement après, ou à une autre heure plus com-
mode. On pourra exposer le Saint-Sacrement à cette messe.
Le chapelet pourrait être récité pendant cette messe, soit pu-
bliquement, soit privément.
A cette bénédiction du Saint-Sacrement, on chantera l» Parce^
Domine.... trois fois ; 2" une antienne à la Sainte Vierge ;
30 Tantum er;jo... Après le verset, on dira les oraisons du Saint-
Sacrement, de la Sainte Vierge et Deuf;^ refuçiium...
Le Saint-Père désire que l'on fasse une ou plusieurs proces-
sions dans l'église ou au dehors, si c'est possible. On y suivra
la rubrique des rogations.
Le Souverain Pontife accorde les indulgences suivantes pour
cette année :
1° Plénière le jour du Saint Rosaire, ou pendant l'octave, là
où les confesseurs ne peuvent suffire à entendre toutes les con-
fessions, aux conditions ordinaires de la confession, de la com-
munion et d'une prière faite dans une église pour les besoins de
l'Église, suivant les intentions du Souverain Pontife.
2» Sept ans et sept quarantaines chaque fois que l'on récitera
le chapelet dans une église, avec prières suivant les mêmes in-
tentions.
Les personnes qui seraient empêchées d'aller à l'église, pour-
ront gagner la même indulgence partielle en récitant privément
le chapelet et les litanies de la sainte Vierge.
3" Plénière en faveur des personnes qui auront assisté au
moins dix fois au chapelet récité dans l'église ; quant aux per-
sonnes empêchées d'aller à l'église, elles pourront gagner ,cette
— 374 —
indulgence plénière en récitant dix chapelets (le môme jour on
à des jours différents), pourvu qu'elles se confessent, commu-
nient et prient suivant les intentions déjà indiquées.
Si j'eusse eu plus de temps à ma disposition, j'aurais adressé
aux fidèles du diocèse un mandement spécial, pour exposer au
long les motifs do notre confiance envers laSainte Mère de Dieu,
et le besoin qu'a l'Église, en ce moment, d'un secours tout spé-
cial. Je laisse à votre zèle et à voire dévotion envers Marie et
envers l'Église, le soin d'exciter dans les âmes dont vous êtes
chargé, cette confiance sans bornes, et de leur rappeler le devoir
de tout fidèle de prier pour notre mère la sainte Église Catho-
lique.
Vous voudrez bien, autant que ce sera possible, prendre des
mesures pour que ces prières et exercices de dévotion se fassent
régulièrement, et prendre occasion de ces réunions pour exposer
les divers mystères dont la méditation rend la récitation du
chapelet si fructueuse.
Si Notre Seigneur a promis d'exaucer les prières de deux ou
trois personnes réunies en son nom, combien grande sera l'effi-
cacité de la prière de tous les fidèles du monde réunis dans une
même pensée et appuyés par l'intercession de la Mère de Dieu !
Agréez, Monsieur, l'assurance de mon sincère attachement.
-f- E.-A., Arch. de Québec.
— 375 —
(No 125)
CIRCULAIRE AU CLERGT^
f Archevi>ché de Québec,
1 19 novembro 1883.
I. QBuvre de l'adoration réparatrice reoommand<?e.
II. Direction pour les fêtes patronales dans chaque paroinse.
III. Offices votifs destinés à remplacer les offices fcriaux.
IV. Nombre d'oraisons aux messes de requiem chantées.
V. Au sujet du Tiers-Ordre de Saint François d'Assise.
VI. Monsieur le Grand Vicaire Legaré chargé de recevoir les intentions do messe»
à commencer le 1er janvier 1884.
VII. Au sujet de l'empêchement d'affinité spirituelle.
VIII. Formule d'acte de décès à faire lorsqu'un cadavre est livré à la dissection.
IX. Précautions contre certains chevaliers d'industrie.
Monsieur,
Il existe à Rome une association appelée Œuvre de radoration
réparatrice, dont le but est d'unir les fidèles du monde entier
dans une pensée de réparation et d'expiation envers Notre Sei-
gneur, polir les outrages auxquels il est en butte dans les temps
malheureux où nous vivons.
Le Souverain Pontife a accordé aux associés qui visitent une
église où le Saint-Sacrement est conservé, les mêmes indulgences
que dorant les Quarante heures^ savoir : 1° une indulgence plé-
nière aux conditions ordinaires de la confession, de la commu-
iHon et d'une prière à l'intention du Souverain Pontife dans une
église où le Saint-Sacrement est conservé ; 2" une indulgence
de dix ans et dix quarantaines, chaque fois que l'on visite une
église où le Saint-Sacrement est conservé, avec le ferme propos
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do se confesser. Ces indulgences sont 'applicables aux âmes du
purgatoire.
Pour devenir associe, il suffit de donner son nom à quelque
prêtre autorisé par l'Ordinaire. Sont autorisés dans le diocèse
de Québec, les curés et leurs vicaires, les chapelains des com-
munautés, les supérieurs et directeurs des séminaires et collèges.
La liste des associés nouveaux doit être envoyée à la fin de
chaque année à Monsieur Labrecque, prêtre du Séminaire de
Québec, directeur diocésain de l'œuvre.
La seule obligation imposée aux associés est de consacrer
chaque semaine une demi-heure consécutive à visiter le Saint-
Sacrement, avec intention de réparer et d'expier, autant que l'on
peut, par des actes de vertu chrétienne et des hommages rendus
à Noire Seigneur, les outrages faits à ce divin Sauveur.
Celte visite hebdomadaire au Sainl-Sacremenl doit avoir les
conditions suivantes : 1° qu'elle dure au moins une demi-heure ;
5"^ qu'elle soit faite en esprit de réparation et d'expiation, en
union de cœur avec tous les associés du monde enliei-, en parti-
culier avec les fidèles qui visitent ce jour-là le Saiui-Sacrement
ex'posé pour les Quarante heures dans une des églises de Rome ;
3» qu'à moins d'empêchement, elle se fasse le dimanche après-
midi : on peut y consacrer le temps des vêpres et surtout celui
du salul du Saint-Sacrement, qui les termine toujours. Le di-
manche après-midi est le temps assigné pour ce diocèse par le
directeur général. Les associés empêchés en ce temps pourront
faire leur visite un autre jour ou à une autre heure.
II
Comme tout prêtre est obligé de célébrer sous le rite de pr»
classe, avec octave, la fête du patron ou titulaire de l'église au
service de laquelle il est attaché, et, par suite, de simplifier ou
transférer certains offices, je crois devoir résumer ici les règles
qui concernent ce sujet, pour faciliter aux prêtres du diocèse la
confection de leur ordo particulier, qu'il est bon de faire dès que
l'on a en mains Vorclo ou le calendrier de l'année suivante, afin
de ne pas s'exposer à manquer aux rubriques. Cela est d'autant
plus nécessaire en ce moment, que les règles exposées par les
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rubricistes se trouvent notablement modifiées par les décrets dn
28jnillel 1882 et du 5 juillet 1883.
T. Aucune octave ne peut commencfr ou ètreconlinué»'. adve-
nant I" l^ mercredi des cendresjusqu'à l'octave de PAques inclu-
sivement ; 2° le 17 décembre jusqu'à ^Kpiphaui^• inclusivement-
3" la fête de la Pentecôte et son octave.
II. Parun décret du 28juill('t 1882, les offices doubles-mineurs
(excepté ceux des Docteurs) ou semi-doubles ne sont plus trans-
férables, s'ils se trouvent en occurrence avec un office priviléf^ié,
[)ar exemple, 1(> mercredi des cendres, ou d'un rite majeur. L'office
non Iransiérabie est alors simplifie. !" On en fait mémoire à son
jour propre quelque soit le rite de l'ofTice dominant. Ou excepte
les trois derniers jours de la semaine sainte, les jours de PAques
et de la Pentecôte et les deux jours qui les suivent, la fête du
Saint-Sacrement, car dajis ces jours les offiees non transférables
sont omis entièrement cette année-là. 2» Cette mémoire se fait
aux premièi'es et aux secondes vêpres et à laudes, ainsi qu'à la
messe : excepté la m(?sse du dimanche des rameaux ei de la
vigile de la Pentecôte ; le mardi de Pâques et de la Pentecôte aux
secondes vêpres on fait mémoire de l'office simplifié qui se ti-ouve
le mercredi. 3" L'ordre de ces mémoires est le suivant : a)
dimanche privilégié, bi jour octave, c) double simplifié, d) di-
manche non privilégié, e) jour pendant l'octave du Saint-Sacre-
ment, fi semi-double simplifié, g) jour pendant les octaves non
privilégiées, h) fériés du carême, de l'aveuLqualre-temps, vigiles,
lundi des rogations, il simple. 4" La rencontre d'un double sim-
plifié ne dispense pas des mémoires communes et même de la
croix si l'office est férial, ni des prières dominicales ou feriales,
ni d'une troisième oraison à la messe, si l'office le requiert. 5"
Les leçons historiques du second nocturne de Toffice simplifié
sont réunies ensemble pour former la neuvième leçon du jour;
mais elles s'omettent si l'office du jour n'a que trois leçons ou
bien un répons propre après la neuvième leçon, ou bien quand
il y a à lire l'homélie d'un dimanche ou d'une férié, ou enfin
pendant l'octave dn Saint-Sacrement.
ni. La fête patronale on du titulaire l'emporte,
1" Sur un double-majeur ; '
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2° Sur II 11 double de Ile classe ;
3« Sur la ïèle de tout autre saint du rite double de première
rlasstf ; mais elle cède à la Dédicace.
Le jour octave de la fêle patronale ou titulaire l'empDrle sur
un oilice double-mineur ou de lout autre rite inférieur.
Un otRcc doublc-minonr ou scrai-doiible, non transférable,
accidentellement en occun-enceavecla iete patronale ou du titu-
laire ou avec l'octave de cette fête, suit les règles ci-dessus don-
nées à l'article II. Si cette occurrence doit toujours avoir lieu,
par e.xemple, parce que le patron ou le titulaire est aussi fixé au
même jour, cet office double-mineur ou semi-double non trans-
férable doit être fixé par l'Oidinaire au premier jour libre lan-
qiiam in sedem propriam pour cette église, ou pour le lieu s'il
s'agit du patron.
IV. Les offices encore transférables, c'est-à-dire, ceux des Doc-
teurs, les offices doubles-majeurs ou d'un rite supérieur, suivent
les règles en usage jusqu'ici, l" Les octaves de Pâques et de la
Pentecôte n'admettent aucun office mômeoccurrent ; 2° pendant
l'octave de rÉ[)iphanie, on ne peut faire l'ofiice que du patron,
du titulaire ou de la dédicace ; 3*^ pendant l'octave du Saint-
Sacrement, on peut faire des doubles-majeurs ou mineurs occur-
rents, et des offices de première ou seconde classe transférés ;
A" pendant les octaves de Noël, de l'Ascension, de la Sainte
Vierge et des Saints, on peut faire des doubles et même des semi-
doubles occurrents et des offices transférables transférés.
V. Les offices suivants ont été élevés au rang de doubles-ma-
jeurs, et, par suitp, sont transférables : Saint Benoît, 21 mars ;
commémoraison de Saint Paul, 30 juin ; Saint Dominique, 4
août ; les Saints Anges Gardiens, 2 octobre ; Saint François
d'Assise, 4 octobre.
m
1. Un décret du 5 juillet 1883 permet à chacun [quoad privât am
recilationem ad libitum singulorum de clero] de dire privément à
la place des offices fcriaux certains offices votifs ci-après énumé-
rés. Il faut excepter I" le mercredi des cendres ; 2" la semaine
de la passion et la semaine sainte ; 3" le 17 décembre et les jours
suivants jusqu'à Noël. *
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2. Par les rubriques spéciales de quelques-uns de ces offices
votifs, on voit qu'on peut en faire le lundi des rogations, les fé-
riés des quaire-temps, la veille de l'Ascension et consêqucinnitMit
aux autres vigiles, excepté celles de Noël, de rK|iiphanif, de
Pàfiucs eî de la Pentecôte qui sont privilégiées.
3. Ces offices votifs sont les suivants :
Lundi, Saints Anges.
Mardi, Saints Apôtres.
Mercredi, Saint Joseph.
Jeudi, Saint Sacrement.
. Vendredi, Passion.
Samedi, Immaculée Conception.
Ces offices sont semi-doubles et on y fait les mémoires tant
particulières que communes, et les prières exigées par la rubri(]ue
générale, ainsi que l'houiélie d'une férié ou les le(;oiis d'un
simple. La concurrence des vêpres se règle d'après les rubriques
générales.
4. Vous pouvez commencer à user de ce privilège dès que vous
vous serez procuré les offices et les messes en question.
5. Chacun étant libre d'user ou de ne pas user d'un privilège,
vous pouvez encore dire les offices fériaux quand vous voulez.
6. Dans les offices publics, par exemple, le dimanche aux vê-
pres, on ne doit pas faire mémoire de l'office votif que le célé-
brant peut à son gré dire on ne pas direprivément le lendemain.
7. Si le prêtre qui dit un de ces offices votifs, veut dire ou
chanter une autre messe votive, par exemple, de Sainte Anne, il
doit toujours faire en premier lieu mémoire de l'office qu'il a
récité. {Rub. gén. du missel^ ch. /F, arl. 3.)
Je fais publier un supplément à l'ordo de 1884 en faveur de
ceux qui voudront réciter ces offices. Il sera prêt au commen-
cement de décembre. Il coûtera deux cenlins.
IV
Je transcris ici une réponse de la S. R. C, 13 juillet 1883, qui
met fin à tonte dispute sur la question du nombre d'oraisons à
dire dans les messes de requiem chantées.
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Pclrocoricen. Ad III. Ulrimi in missis quotidianis dr requie,
quse in plerisqiie ecclesiis parochialibus absquo minislris a solo
célébrante cantantnr, diccMidœ sinl très oraliones, an vero nna ?
R. Dicenda una oratio.
Ainsi se Ironve confirmée l'interprétation que j'ai toujours
donnée à la réponse citée dans la page 112 de la « Discipline. »
Comme conséquence nécessaire, dans toutes les messes chau-
lées, la séquence est d'obligation : sequenlia dicilur. ...quando-
cwnique dicilur una Innlum oratio, dit la l'ubrique générale du
missel, ch. 4, N" 4
On vient d'imprimer chez Monsieur C. Darveau un petit livret
intitulé : « Constitution sur la règle du Tiers-Ordre Séculier de
Saint François, donnée pai- Notre Saint-Père Léon XIII, le 30
mai 1883. » Je recommande aux prêtres qui ont le pouvoir
d'admettre au Tiers-Ordre, de se procui'er ce petit livret, qui ren-
ferme tous les changements apportés par la constitution du 30
mai et des avis importants sur les formules et bénédictions main-
tenant de rigueur et sur les privilèges actuels des Tertiaires.
Voici quelques points sur lesquels j'attire l'attention du clergé
du diocèse.
1» Les cordigères peuvent i-ecevoir la bénèdiclion papale accor-
dée à l'ordre, seulement le 8 décembre, jour de la fête de l'Im-
maculée Conception. Ils peuvent gagner quatre indulgences pai-
an aux fêtes suivantes : Saint Antoine de Padoue, 13 juin ;
Sainte Claire, 12 août ; Stigmates de Saint François, 17 septem-
bre ; Saint François d'Assise, 4 octobre.
2° « Le définitoire, prenant en considération les inconvénients
qui résultent de l'admission des postulants au Tiers-Ordre isolé
dans les localités où se trouvent des Fraternités, a décidé qu'au-
cun Père, même le Révérend Père Gardien, qu'aucun Directeur,
ne peut recevoir au Tiers-Ordre isolé les postulants domiciliés
dans ces mêmes localités, à moins qu'ils n'aient été présentés au
Discrétoire de la Fraternité, admis par lui et autorisés à prendre
l'habit isolément... En conséquence sont annulés tous les pou-
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voirs soumis à liotrt'jiuidictio.f de recevoir au Tiers-Ordre isolé
les personnes domiciliées dans toute localité où se trouve une dr
nos Fraternités, si la demande n'a pas été agréée par le D.scrélo.re
de cette Fraternité. « lilioiu.
Comme il y a à Saint-Sauveur, une fralernilé établie pour les
lemmes, aucun prêtre autorise à recevoir duTiers-Ordiv ne „eui
validement admettre au Tiers-Ordre isolé les personnes du sexe
domiciliées dans la ville de Québec, ou à Saint-Sauveur sans
remplir les conditions ci-dessus exposées.
Je recommande aux prêtres autorisés à recevoir du Tiers
Ordre, de ne pas admettre ceux qui le demandent sans les bien
connaître et sans les avoir bien éprouvés.
VI
A commencer au premier janvioj- prochain c'est M. le Grand
Vicaire G. Legaré qui sera chargé de recevoir et distribuer les
intentions de Messes.
Sont révoquées par la présente toutes les permissions particu-
lières d'en envoyer ailleurs.
VII
Pour éviter de graves inconvénients et des correspondances
inutiles. Messieurs les Curés devront à l'avenir, lorsqu'ils de-
manderont des dispenses soit d'empêchements dirimanls soit
même de bans, en faveur de veufs ou de veuves, dire expressé-
ment si le futur ou la future a clé ou n'a pas été parrain ou mar-
raine du baptême ou de la confirmation de quelque enfant de la
veuve ou du veuf. Il faut toujours le mentionner, même quand
il n'y a pas d'empêchement, afin que celui qui accorde la dis-
pense soit sûr qu'on a pensé à s'en informer.
VIII
L'acte 46 Vict. ch. 30 (1883), ayant fait de nouvelles règles
concernant l'acte de décès des cadavres livrés à la dissection, je
vous envoie une formule conforme à la section 9 du dit acte!
— 382 —
« Le (jour, mois ol année en toutes lettres) s'est présenté de-
vant nous, prêtre soussigné, *"*= Écuyer, inspecteui- d'anatoniie
pour la section de Québec (... ou de Montréal... ou de...) ou bien,
sous-inspecteur d'anatomie pour le district judiciaire de...) le-
quel, conformément à l'acte 46 Vict. ch. 30 § 9, nous a requis
d'insérer dans le présent registre l'acte de décès de **, fils (ou
fille) de ** et de ^■''^ ou bien époux ou épouse de...) décédé {ou
décédée) le (jour et mois en toutes lettres) dans l'hôpital (... ou la
prison...) (ou bien trouvé mort {ou morte) à tel endroit) âgé {ou
âgée) de ** ans et ** mois, {ou environ) appartenant à la reli-
gion catholique. Et a le dit inspecteur {ou sous-inspecteur) signé
avec nous. Lecture faite. »
Note. — Lorsqu'après la dissection les restes du cadavre sont
apportés au cimetière, ils doivent être enterrés convenablement,
mais il n'y a aucune entrée à faire au registre.
IX
Messieurs les Curés feront bien de mettre leurs paroissiens en
garde contre certains chevaliers d'industrie qui ont déjà exploité
plusieurs paroisses de cette province. Sous prétexte d'établir
des agents pour la vente d'instruments aratoires ou d'autres
objets, on engage des personnes à qui on fait signer un papier
qui semble n'avoir pour fin que de se procurer l'adresse du
signataire, mais qui, en réalité, est un billet promissoire que le
signataire trop crédule est quelquefois obligé de payer. Recom-
mandez à vos paroissiens de se défier de toutes ces personnes
inconnues qui viennent leur demander des signatures doul ils
sont exposés à subir des conséquences funestes.
A plus forte raison doivent-ils se garder de donner des billets
promissoires ou d'avancer de l'argent à ces inconnus, sur une
prétendue promesse d'envoi d'instruments aratoires ou autres
objets qui n'arrivent jamais.
Agréez, Monsieur, l'assurance de mon sincère attachement.
f E.-A., Arch. de Québec.
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iN» 126)
MANDEMENT
SUR LXS PRlàSKS A FAIBR POUR L'ÉOLISI
ELZEAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la gback dk
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assistant
AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Régulier, aux Communautés Religieuses et à
tous les Fidèles de V Archidioc'ese de Québec^ Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
En tout temps, Nos Très Ghers Frères, la prière nous est né-
cessaire. // faut toujours prier^ disait Notre Seigneur, et ne pas
cesser de le faire ; oportet semper orare et nondeficere iLuc, XVII 1,
1 ). S. Paul, fidèle écho de la doctrine reçue de son divin maitre,
ordonne aux fidèles de prier en tout temps, orantes omni tempore
(Éph. VI, 18.).
C'est aussi ce qu'ont recommandé les Souverains Pontifes
toutes les fois que l'Église s'est trouvée en bulle aux attaques
violentes de ses nombreux ennemis Nous avons déjà eu occa-
sion plusieurs fois de vous rappeler cedevoir et de vous exhorter
à le remplir fidèlement. Grâces à Dieu, ces exhortations ont
toujours trouvé un écho dans vos cœurs, et l'automne dernier
encore, vous avez manifesté votre zèle et votre amour pour la
sainte Église, en récitant avec dévotion le chapelet chaque jour
du mois d'octobre, selon l'invitation que nous en avait faite le
Saint- Père. Vos pasteurs Nous ayant rendu témoignage que
partout dans ce diocèse on s'était porté avec empressement à cet
exercice de piété, en particulier et en public, Nous avons été
heureux de pouvoir en informer le Souverain Pontife, de con-
cert avec Nos Vénérables Collègues de cette Province, dans une
lettre commune du l^r novembre. Le bref pontifical du 24 dé-
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cembro dernier nous a[)prend avec quelle joie le Saint-Père a vu
un- mouvement seniblalile de [liété el d'attachement à l'Église,
se manifester dans tout le monde catholique.
Mais, dit le bref, la [)iière ne doit pas seulement être animée
par la confiance ; il faut aussi qu'elle soit pei-sévérante, comme
nous rapprend Notre Seigneur dans une parabole (Luc, XI, 8.)
Voilà pourquoi. Nos Très Chers Frères, le Souverain Pontife,
dans son bref du 24 décembre, nous exhorte à persévérer dans
l'habitude de dire le chapelet chaque jour, et exprime le désir
qu'il a de le voir réciter tous les jours dans l'église principale
de chaque diocèse, et au moins les jours de l'ète dans les églises
paroissiales.
En mémoire de ces supplications solennelles et si nombreuses
faites dans le cours du mois d'octobre dernier, le Saint-Père
ordonne qu'on ajoute à la fin des litanies de la Sainte Vierge,
cette nouvelle invocation : Regina sacratissimi rosarii^ ora pro
nobis ; Reine du très saint rosaire^ priez pour nous.
Un autre décret apostolique daté du jour de l'Epiphanie,
prescrit dans tout le monde catholique la récitation de certaines
prières à la suite de toutes les messes basses, <i afin, dit le bref,
que le peuple chrétien demande à Dieu par une commune prière
ce qui importe au bien commun de la religion chrétienne, et que,
par l'augmentation du nombre des suppliants, cette prière ob-
tienne plus facilement les bienfaits de la miséricorde divine. »
Une indulgence de 300 jours est attachée à ces prières.
A ces causes et le saint nom de Dieu invoqué. Nous réglons
et ordonnons ce qui suit :
jo La traduction des décrets apostoliques du 10 et du 24 dé-
cembre et du 6 janvier sera lue à la suite du présent mande-
ment ;
2" Les prières prescrites seront dites à la suite de toutes les
messes basses ;
3<» A compter de la réception de la présente, on cessera de dire
à la messe l'oraison pour le pape ;
4o L'oraison Deus refugium continuera de se dire les diman-
ches, à la grand'messe seulement ;
— â85 —
5o Conformément au désir exprimé nar Ip ^ .;.„ d«
exhortons les fidèles de ce diocèse ^^rl^^t^ù "T!
dans l'église de leur paroisse. ' ^M-'l^-'i
Sera le présent mandement lu pt niihiiû ....
égnses ou chapelles paroissiales rt^r^'^tuT;''^
pubhc, ainsi qu'en chapitre dans les comm uu J. ,t L ''
le premier dimanche après sa réception. '•^•l>g>euses,
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau d.. l'v.. i • ,•
cese et le contre-seing de notre secrLre Tv n'^h U u! "'
mil huit cent quatre-vingt-quatre. •'''''
t E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Mahois, Ptre,
Secrétaire.
LÉON XITT, PAPE.
Ad perpetuam rei memoriam.
Bien que ce salutaire esprit de prière, grâce et gage (ont en
epand.e ^ur ,. la maison de David et sur les habitants de Jérn-
alem „, ne manque jamais dans l'Église catholique, il semble
cependant exciter plus vivement les âmes alors que lès homme
redoutent comme immédiat ou menaçant un gL d pédl ";
ri^ghse ou l'l.:tat. En effet, aux heures d'inqnLudc'la oiet
piete envers Dieu sont d'ordinaire plus excitées, pare 'l
moins on voit paraître de secours humains en vue' d'es évé "
ment., plus on comprend la grande nécessité du patronage
C'est ce que nous avons pu remarquer récemment, lorsque
emu des longues amertumes de l'Église et de la difficulté de^
emps ou nous sommes. Nous avons fait appel à la piété des
chrétiens par notre lettre encyclique, où Nois'décrétions q .e a
— 386 —
Vierge Marie devait être vénérée et implorée pendani tout le
moi "d'octobre, par la sj^inle dévotion du Rosaire.
Nous savons, eu .'Qet, qu'on a obéi à notre volonté avec un
zèle et nue ardeur digue de la sainteté du fait et de la gravité des
motifs. Kl ce n'est pas seulement en Notre Italie, mais sur toute
la terre qu'on a prié pour l'Église catholique et pour le salut
public ; partout les évoques avec leur autorité, le clergé, par son
exemple et son œuvre, ont présidé à ces grands honneurs rendus
à l'envie à la Mère de Dieu.
Certes, nous avons conçu une admirable joie de ces multi-
ples témoignages d'une piété déclarée : les temples ornés avec
plus de magnificence, les processions faites en grande solennité ;
l'assiduité du peuple aux réunions sacrées, aux offices, aux
prières quotidiennes du Rosaire. Nous ne voulons pas omettre
ce que Nous avons appris avec émotion de quelques endroits, où
a sévi plus cruellement la tempête déchaînée par notre siècle, et
où s'est manifestée une telle ferveur de piété, que des particu-
liers ont mieux aimé, dans les choses où cela leur était permis,
suppléer par leui' propre ministère au manque de pasteurs, plutôt
que de ne pas faire entendre dans leurs temples les prières
ordonnées.
Aussi, tandis que Nous consolons Notre douleur des maux
présents par l'espoir de la boulé et de la miséricorde divine, Nous
comprenons qu'il faut inculquer dans l'âme de tous les fidèles
ce que les Lettres sacrées, en divers endroits, déclarent spéciale-
ment ; c'est-à-dire que dans toute vertu et aussi dans celle qui
consiste à prier Dieu, ce qui importe le plus, c'est surtout la
perpétuité et la constance.
C'est en priant qu'on supplie et qu'on apaise Dieu ; et^ ce
pourquoi il se laisse supplier, il veut que ce soit le flniil non
seulement de sa bonté, mais aussi de notre persévérance. Mais
cette persévérance dans la prière est bien plus nécessaire en
notre temps, alors que de toutes parts, comme nous l'avons sou-
vent répété, nous sommes entourés par tant et de si grands périls,
que nous ne saurions les surmonter sans l'aide et l'assistance de
Dieu. Trop de gens détestent " tout ce que l'on appelle Dieu et
ce que l'on révère comme tel ; » l'Église est attaquée non seule-
ment par des entreprises particulières, mais souvent par des
— 387 -
inslitiilions et des lois civiles ; les plus élranges nouveaulés
d'opinions s'altaquenl à la sagesse chrétienne, de sorte qn'il faut
défendre son saint et le saint pnblic contre des ennemis acharnés
conjnrés ponr tenter les derniers elforls. Anssi, considérant en
notre pensée les dangers de cette grande Intte, Nous croyons
qu'il faut surtout rappeler en notre âme ce que faisait Nolre-
Seigneiir Jésus-Christ qui, voulant nous enseigner ce que nous
devions faire à son imitation, pria plus longtemps quand il fut
en agonie.
Or, parmi les diverses formes et les formules pieuses et salu-
taires usitées dans l'Église catholique, celle que l'on appelle
le Rosaire de Marie est reconimandablo à beaucoup de titres. En
eflet, cette prière, comme nous l'avons confirmé en nos lettres
encycliques, a cela de grand que le Rosaire a été institué ponr
implorer le patronage de la Mère de Dieu contre L»s ennemis du
nom catholique ; et, sous ce rapport, personne n'ignore qu'elle
a souvent et beaucoup servi à soulager les maux de l'Église II
importe donc aussi bien à la piété des fidèles qu'au besoin public
des temps, que cette forme de prière reprenne Thonneur qu'on
lui a fait longtemps, alors qu'en chaque famille chrétienne on
ne laissait passer aucun jour sans la récitation du Rosaire.
A ces causes, Nous exhortons et adjurons tons les fidèles de
persévérer religieusement et fidèlement dans l'habitude quoti-
dienne du Rosaire ; et en même temps Nous déclarons qu'il est
dans Notre désir que, chaque jour, dans l'église principale de
chaque diocèse, et, dans les églises paroissiales les jours de fèie,
on le récite. Pour propager et maintenir cet exercice de piété, les
ordres religieux pourront rendre de grands services, et surtout,
par un certain droit spécial, les religieux dominicains ; Nous
sommes assuré que tous ne manqueront pas à un devoir si utile
et si noble.
Nous, en l'honneur de la grande Mère de Dieu, Marie, pour la
perpétuelle mémoire de l'assistance implorée de son cœur imma-
culé, par toute la terre, pendant tout le mois d'octobre ; en
témoignage perpétuel du très grand espoir que Nous plaçons
dans celte Mère très aimante; pour implorer chaque? jour davan-
tage son aide propice, Nous voulons et décrétons, que dans les
litanies laurétanes, après l'invocation .• Reyina sine labc oriyinali
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concepta, on ajoute celle aiilre invocaiion : Rcgina sacratissimi
Rosarii, ora pro nobis.
Nous voulons quo Nos Letlres présentes demeurent dans la
postérité confirmées el ratifiées, comme elles sont. Nous décré-
tons vaine et inutile toute entreprise qui, venant de qui que ce
soit, pourrait s'opposer ù l'effet de ces Lettres, nonobstant toute
chose contraire.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, sous l'anut^au du Pécheur,
le 24 décembre de l'année 1883, sixième année de Notre Ponti-
ficat.
Théodulphe Gard. Mertel.
DÉCRET.
Urbis et Orbis.
Pour la défense el le soutien de l'Église militante, le Dieu de
miséricorde suscita un grand saint, Dominique Gusman, le fon-
dateur illustre et le père de l'ordre des Frères Prêcheurs, qui
en engageant le combat pour l'Eglise, mit principalement sa
confiance dans la prière qu'il institua en l'honneur de la Vierge
Marie, sous le titre du Saint Rosaire, et qu'il répandit au loin
par lui-même et par ses disciples. Depuis, la coutume des catho-
liques fut toujours de faire de cette admirable formule de prière
comme le signe de ralliement de la piété chrétienne.
G'e&t pourquoi, dès que Notre Très Saint-Père le Pape Léon
XIII, se proposant d'obtenir, dans les nécessités présentes, le
secours de Jésus-Ghrist par l'intercession de la Vierge Marie sa
Mère, eut prescrit, par des lettres encycliques, de sanctifier dans
le monde entier le mois d'octobre de cette année par les prières
du Rosaire, partout les évêques et les peuples fidèles, obéissant
à la volonté du Pasteur suprême, donnèrent, par la récitation
assidue du Rosaire, de magnifiques preuves de leur piété et de
Içur amour pour la Mère très aimante de Dieu, avec l'ardent el
sûr espoir que, par l'aide de cette bienheureuse Vierge, ils obtien-
draient plus efficacement du Père des miséricordes, les secours
nécessaires dans les maux privés et publics qui affligent le monde
chrétien.
— 380 —
Or, Notre Trt^s Saint-Père le Pape, désirant souverainement,
d'une pai't, contribuer à l'accroissement du culte de rau"usle
Mère de Dieu par la pratique surtout d'une forme de [)i-ière si
agréable à cette glorieuse Vierge ; d'autre part, encourager do
plus en plus li-s fidèles à lui rendre cet hommage, a accueilli
avec bienveillance et joie l'humble supplique à lui présentée par
le très Rév. Père Joseph Marie Laroca, maître général de l'ordre
des Frères Prêcheurs, dans le but d'obtenir que l'invocation,
depuis longtemps en usage dans la famille dominicaine, de
Marie reine du Rosaire, soit ajoutée aux litanies laurélanes.
En conséquence. Sa Sainteté a voulu et prescrit que, doré-
navant dans l'Église universelle, aux antres invocations de la
bienheureuse Viei-ge Marie contenues dans les litanii-s laurétanes,
l'invocation suivante fût ajoutée en dernier lieu : « Reine du très
saint rosaire, priez pour nous. »
Sa Sainteté a ordonné, en outre, d'expédier des lettres en
forme de bref. Nonobstant toutes choses contraires. »
Le 10 décembre 1883.
« D. Cardinal Bartolini,
« Préfet de la Sacrée Congrégation des Rites.
« Laurent Salvati,
« Secrétaire. »
DÉCRET.
Urbis et Orbis.
Dès l'année 1859, le Pape Pie IX, de sainte mémoire, en vue
d'obtenir le secours de Dieu, que réclamaient les diflicultés et la
rigueur des temps, prescrivit que, dans toutes les églises des
Etats pontificaux, on récitât, après la célébration du très saint
sacrifice de la messe, certaines prières auxquelles il aVait attaché
des indulgences. Or, comme l'Église catholique, au milieu des
maux si graves qui nous assiègent, et en prévision des maux
plus graves dont la menace n'est pas encore éloignécde nous, a
le plus grand besoin de la protection particulière de Dieu, Notre
— 390 —
Très Saint-Père le Pape Léon XTII a jugé opportun de faire
réciter dans le monde entier ces mêmes prières, modifiées en
linéiques parties, afin que le peuple chrétien demande à Dieu,
par une commune prière, ce qui imporli^ au bien commun de la
reliijion chrétienne, et que, par l'accroissement du nombre des
suppliants, cette prière obtienne plus facilement les bienfaits de
la miséricorde divine.
C'est pourquoi, par le présent décret de la Sacrée Congréga-
tion des Rites, Sa Sainteté a prescrit qu'à l'avenir, dans toutes
les églises tant de Rome que du monde catholique, les prières
suivantes, enrichies d'une indulgence de trois cents jours, soient
récitées à genoux, à la fin de chaque messe basse, savoir :
Trois fois Ave Maria^ etc.
Ensuite une fois Salve Regina, etc., et à la fin :
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.
R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-
Christ.
PRIONS.
0 Dieu, notre refuge et notre force, écoutez les pieuses prières
de votre Église, et faites que, par l'intercession de la glorieuse
et immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, de Saint Joseph, de
vos saints apôtres Pierre et Paul et de tous les Saints, ce que
nous sollicitons humblement dans les nécessités présentes, nous
l'obtenions efficacement. Par le môme Jésus-Christ Notre Sei-
gneur.
R. Ainsi soit-il !
Nonobstant toutes choses contraires.
Le jour de l'Epiphanie du Seigneur, 6 janvier 1884.
D. Cardinal Bartolini,
Préfet de la S. C. des R.
Laurent Salvati,
Secrétaire de la S. C. des R.
— 391 —
(No 127)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
j Archevêché de quéhec,
( 2 février 1884.
I. Condamnation de la brochure : Ln source du mnl </<• l'épuqw au Cunn^n, par
un catholique.
II. Induit concernant les cierges.
III. Quelques corrections dans les leçons du bréviaire.
IV. Quêtes pour la Terre-Sainte et pour les Ecoles du Nord-Ouest.
V. Œuvre de l'adoration réparatrice.
Monsieur,
I
Une brochure intitulée : La source du tnal de l'époque au Ca-
nada, par un caihoUque, vient d'être jnsfemenl condamnée par
Monseigneur Fabre, évoque de Montréal. Si j'étais seul attaqué
dans ces pages où la vérité est outragée, je n'en aurais pas fait
plus de cas que de bien d'autres écrits du niAme genre. Mais
l'auteur, qui se cache lâchement sous l'anonyme et qni ose se
dire catholique, une fois sorti delà voie droite, ne respecte rien :
des prêtres vénérables que la tombe aurait dû protéger contre
l'insulte, les institutions les plus méritantes, les évêques, mes
prédécesseurs, et quelques-uns de mes suffragants, les congréga-
tions romaines, les représentants du Saint-Siège, tout est couvert
de boue, accusé de toutes manières.
S'il n'a pas osé attaquer directement et personnellement le
Souverain Pontife, c'est moins par respect pour celte suprême
autorité que par la crainte de se compromettre lui-même d'une
manière trop évidente.
En conséquence je règle ce qni suit :
1" Je défen-^ls de garder, de lire, de prêter la susdite brochure
intitulée : Ln source du mal de l'époque on Canada, par un calho-
ligue.
— 392 —
2" Sous peino de suspense ipso facto^ lout membre du clergé
de l'archidiocèse devra, dans les vingt-quatre heures qui suivront
la réception de la présente circulaire, jeter au feu la susdite
brochure, que je condamne en vertu de la dixième règle de
l'index.
3° Les laïques de l'archidiocèse qui ont ou qui auront en
maius la susdite brochure, devront également la jeter au feu,
dans les vingt quatre heures après la connaissance reçue de la
présente circulaire, et cela sous peine de faute grave.
4» L'absolution de la suspense et de la faute grave ci-dessus
est réservée à l'Archevêque et à ses Grands Vicaires résidant
dans l'archidiocèse.
5» La partie de la présente circulaire qui concerne cette bro-
chure sera lue au prône des paroisses de la ville de Québec, le
premier dimanche après réception, et publiée authentiquement
dans les journaux.
n
En novembre dernier, j'ai demandé au Saint-Siège que, vu la
grande difficulté de nous procurer des cierges de cire d'abeilles,
il nous fût permis d'en employer où la cire entrerait pour la
moindre partie. La Sacrée-Congrégation des Rites a accordé, le
31 décembre 1883, à toute la province un induit ainsi conçu :
« In sacris functionibus saltem stricte liturgicis, curent, quan-
tum fieri potest, adhibere ceram apum, intérim vero de hac
qusestione videndum erit particulariter in Sacrorum Rituum
Congregatione. »
Tout en maintenant la règle ordinaire pour les fonctions stric-
tement liturgiques, c'est-à-dire, la messe et le cierge pascal, il
nous laisse libres pour les autres cas. Et même pour les fonc-
tions strictement liturgiques, l'expression quanlum fieri potest
contient une certaine tolérance à laquelle les dilhcultés quasi
insurmontables que nous éprouvons dans ce pays, donnent une
assez grande étendue.
L'induit nous donne aussi à entendre que la Sacrée Congréga-
tion va examiner et décider cette question pour l'univers entier
— 898
111
Un certain nombre de lerons du bréviaire ont été changeesen
toul on en partie par la S. G. R. Une réponse de celle même
Congrégation, en date du 14 décembre lHiS-2, déclare» « hnjnsniodi
modificationes ab eadem S. G. approbalas atqne éditas fuisse ad
hoc lanlnmmodo, ni in novis breviarii et proprii pranlicli edi-
lionibus rite perficiendis inseri debeant ; minime vero ul ad eas
assumendas ii obligentur, qui horas canonicas récitant jiixla
editiones jam existentes. »
IV
La quête pour les écoles du Nord-Ouest a donne dans le dio-
cèse de Québec la somme de §2-283.65, et dans tonte la province
66606.09.
Gelle du vendredi-saint pour la Terre-Sainte a donné dans le
diocèse de Québec S 1662.1 3 en 1882, et §1227.02 en 1883.
Messieurs les curés voudront bien se rappeler que ces quêtes
doivent se faire tous les ans jusqu'à nouvel ordre : celle de Terre-
Sainte le vendredi-saint, celle des écoles du Nord-Ouest le diman-
che de la Pentecôte et être annoncées les dimanches (jui précè-
dent, selon les formules données dans les mandements Nos III,
24 mars 1882, et 118, 3 avril 1883.
L'œuvre de l'adoration réparatrice recommandée dans ma cir-
culaire N'^» 125, 19 novembre 1883, a déjà produit de grands
fruits de dévotion dans les paroisses où elle a été introduite par
les Gurés. J'invite ceu.\ qui ne l'ont pas eAcore établie dans
leurs paroisses, à le fane an iilus tôt.
Il n'est plus nécessaii-e d'envoyer à la fin de chaque année au
directeur diocésain de l'œuvre, la liste des associés. 11 suiïil de
lui envoyei' le nombre des nouveaux associes de l'année.
Veuillez agréer. Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
-J- E. A., Arch. de Québec.
— 394 —
(No 128)
xMANDEMENT
KN FAVEUR DR LA SACRER CONGRÉGATION DR LA PROPAGANDK
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
Diiiu ET DU Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Rét/ulier^ aux Communautés Religieuses et à
tous les fidèles de f Archidioc'ese de Québec^ Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
De tout teiïips, Nos Très Chers Frères, les Souverains Pontifes
ont eu la principale part à ce calice d'amertume auquel Jésus
a voulu boire le premier, et qu'il a annoncé comme devant être
le partage de ses apôtres. Voici que le Vicaire de Jésus-Christ
vient li'ètre la victime d'un nouvel attentat contie son aiilorilé
suprême et contre la mission qu'il a reçue de son divin maitre.
Erigée en IG22, [leu d'années après la t'ondalion de noti-e ville
de Québec, la Sacrée Congrégation de la Propagande n'a pas
cessé d'être pour le Canada l'organe officiel du Souverain Pon-
tife et le ministre de ses bieufaits. Ayant pour mission spéciale,
comme son nom l'indique, de propager la foi dans le monde
entier et surtout là où elle est encore inconnue, cette Congréga-
tion a été munie des plus amples pouvoirs et se trouve chargée
de conduire la plus grande partie du monde catholique. Cette
adminisii-alion, la plus vaste comme la plus délicate qu'il y ait
dans le monde entier, exige toujours un personnel très nombreux
et quelquefois des ressources pécuniaires considérables, pour
faire face à des dépenses imprévues que réclame impérieusement
la propagation ou la conservation de la foi dans un grand nom-
bre d'Ames. Aussi les Souverains Pontifes qui on! occupé suc-
cessivement le Saint-Siège, depuis deux siècles et demi, ont-ils
— 305 —
exercé leur munificence envers cette Congrégation, la plus
importantede toutes. A leur exemple, des Cardinaux, des Kvéques,
des Prêtres, des fidèles de toutes nations ont contribué à cette
œuvre ém.inemmenl catholique. Les divers potentats (jui oui
envahi Rom»' à plusieurs re[)rises, ont respecté les intentiousdcs
pieux donateurs, et auraient cru manquer non seulement à la
religion, mais aussi à l'humanité entière, en envahissant des
biens destinés à porter partout le flambeau de la foi et de la
civilisation.
Il était réservé aux tristes temps dans lesquels nous vivons, de
voir se consommer une si criante injustice. Comme vous le
verrez par la lettre de Sou Eminence le Cardinal Simconi, dont
lecture vous sera faite à la suite de ce mandement, un arrêt de
la plus haute cour italienne, vient de confisquer pratii[uemt'Ut,
sous un nom habilement déguisé, les biens de cette Congréga-
tion. Il est vrai qu'on lui promet une certaine rente ; mais
l'expérience de dix ans et plus prouve que celte rente, comme
celles des communautés religieuses, sera absorbée dans sa plus
grande partie par des taxes énormes, des frais d'administration
considérables, et sera exposée à des fluctuations qui laisseront
toujours la Propagande dans l'incertitude de ce qu'elle pourra
faire. Puis, d'un moment à l'autre, on peut s'attendre à ee que
l'iniquité achèvera son œuvre par une confiscation complète.
Notre devoir en ces circonstances pénibles est de protester
contre cet attentat aux droits les plus clairs de l'Église catho-
lique.
Mais là ne doit pas s'arrêter notre zèle pour cette mère de nos
âmes. La foi, dit Saint Paul, n'a de vie qu'à la condition d'être
animée par une charité qui se montre parles œuvres ; fidea qux
per charilatrm operaiur (Gai. V, 6.). Si donc nous aimons Jésus-
Christ, si nous aimons sou Église, si nous aimons les Ames
rachetées au prix d'un sang divin, il faut que, dans les épreuves
auxqiielles le Saint-Siège est aujourd'hui exposé, il faut qiu'
nous donnions des marques sensibles de notre foi et de notre
charité. Ce sera la plus efficace, la plus solennelle et la plus
convaincante de tontes les protestations. Déjà sans doute, Nos
Très Chers Frères, vous contribuez au denier de Saint-Pierre
- 396 —
avec une générosité qui ne se lalentil point, et Nous pouvons
anjourd'liui vous dire que le Souverain Pontife a i-eru avec
grande reconnaissance la somme de S36 15.20 recueillie en 1883
dans ce diocèse. Son Érninence le Cardinal Sinieoni Nous écrit,
le 2[ mars, que Sa Sainteté a été très sensible à ce nouveau
témoignage de votre piété filiale, et qu'il envoie sa bénédiction
apostolique à tous ceux qui ont contribué à cette belle œuvre.
Mais, Nos Très Chers Frères, quand un nouveau malheur vient
frapper un père tendrement anné, ses enfants se croient obligés
de donner de nouvelles preuves de leur sympathie et de leur
amour. Ils ne comptent pas ce qu'ils ont déjrà fait pour lui. et
leur cœur a bientôt deviné ce qu'il y a à faire. Dans quelque
temps, nous reviendrons sur ce sujet, après nous être entendu
avec nos vénérables collègues dans l'épiscopat.
Vous verrez par la lettre qui sera lue à la suite de ce mande-
ment, que le Saint-Père, pour soustraire à la rapacité d'un gou-
vernement ennemi les aumônes destinées à la Sacrée Congréga-
tion de la Propagande, établit eu divers lieu.\ du monde et entre
antres à Québec, des centres d'administration ou procures^
auxquels seront confiés les dons que la charité du clergé et des
fidèles de tonte cette province voudrait consacrer à aider la
Propagande dans sa mission religieuse et civilisatrice. Comme
cette lettre explique clairement les raisons de cette mesure, nous
nous abstenons de tout commentaire. Nous avons reçu en
même temps une lettre spéciale à laquelle Nous avons répondu
que Nous ferions notre possible pour rencontrer les vues du
Saint-Père.
Toutes les fois que nous avons eu occasion de vous parler des
épreuves de notre mère la Sainte Eglise, nous vous avons exhor-
tés. Nos Très Chers Frères, à élever vos cœurs vers le trône de
la grâce et de la miséricorde par une prière fervente. C'est là
encore un devoir que nous avons à remplir aujourd'hui. Et
pour que nos faibles supplications soient plus efficaces, deman-
dons à la mèi'e de Jésus de les présenter elle-même à son divin
Fils, qui ne saurait rien lui i-efuser Ijnissez-vousde tout cœur
aux prières qui se font chaque joui- après toutes les messes dans
le monde entier, par l'ordi'e du Souverain Pontife, afin (Voblenir
efficacement ce que nous demandons humblement par l'intercession
— 397 —
de la glorieuse et immaculée Vierge Marie^ de Saint Joseph, des bien-
heureux apôtres Pierre et Paul et de tous les Saints.
C'est de Dieu seul que dépend le triomphe que nous devons
espérer ; mais Dieu veut bien nous associer à sa gloire par les
prières que nous ferons monter chaque jour vers son trône, et
viendra le moment où s'accomplira dans toute son étendue celte
consolante promesse de notre divin Sauveur : Demandez et vous
recevrez, afin que votre joie soit à son comble : petite et accipielis,
ut gaudium vestrum sit plénum (Jean, XVI, 24.)-
A ces causes et le saint nom de Dieu invoqué, Nous réglons
et ordonnons ce qui suit :
1" La lettre ci-jointe de Son Éminence le Cardinal Préfet de
la Sacrée Congrégation de la Propagande sera lue à la suite du
présent mandement ;
2° Nous invitons tous les fidèles- de ce diocèse à offrir tout
spécialement à Dieu, pendant le mois de Marie et pendant le mois
du Sacré-Cœur, toutes leurs prières et bonnes œuvres afin d'ob-
tenir la protection de Dieu sur Notre Saint-Père le Pape, la
sainte Église romaine et la Sacrée Congrégation de la Propa-
gande. Nous désirons que Messieurs les Curés et autres prêtres
qui présideront aux exercices publics durant ces deux mois, en
parlent au moins une fois par semaine.
3o Nous accordons quarante jours d'indulgence chaque fois
que dans un de ces exercices publics, ou récitera un pater et un
ave pour le Pape, l'Église et la Propagande.
Sera le présent mandement lu au prône de toutes les églises et
chapelles paroissiales et autres où se fait l'office public, ainsi
qu'en chapitre dans les communautés religieuses, le dimanche
qui suivra sa réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'Archidiocèse
et le contre-seing de notre secrétaire, le quinze avril mil huit
cent quatre-vingt-quatre.
■J- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Marois, Pire,
Secrétaire.
- 898
LETTRE
De Son Emincnce le Cardinal Simeoni^ Prrfct de la Sacrée Congréf/a-
lion de la Propagande^ à lous les Evéques du monde.
Illusliissiiiie et Révéreudissime Seigneur,
Votre Seic:nenrie Illustrissime a connaissance de la sentence,
rendue eu date du 29 janvier dernier, par la cour de cassation de
Rome, toutes sections réunies, relative à la conversion des biens
de la Congrégation de la Propagande.
Selon la teneur de cet arrêt, déjà assez qualifié par l'opinion
publique. la Propagande a été traitée comme les. autres œuvres
ecclésiastiques, qui avaient la personnalité juridique, i.'t comprise
dans la loi de conversion concernant les dites œuvres conservées
dans la province do Rome. (Loi de 1873.)
Votre Seigneurie n'ignore pas combien la nature de l'œuvre
de la Propagande, œuvre indubitablement internationale, est
différente des autres œuvres, tant au point de vue du caractère
de la mission qui lui est confiée, qu'au point de vue des capitaux
qui constituent son patrimoine.'
L'acte fondamental pai- lequel Grégoire XV, de sainte mémoire,
a créé cette œuvre magnifique, gloire du Saint-Siège et de toute
l'Italie, ainsi que les Constitutions pontificales rendues à son
profit durant son existence de deux siècles et demi, aussi bien
que son maintien à travers les crises les plus violentes de l'Eu-
rope, ont prouvé suffisamment au monde que les Souverains
Pontifes ont établi cette institution dans le but exclusif d'en faire
l'instrument de l'exercice du saint ministère de l'apostolat, par
le moyen de la propagation de la foi sur toute la surface de la
terre ; à cet effet, ils lui ont conféré les pouvoirs les plus amples
et les plus extraordinaires.
Pour lui assurer la pleine liberté dans l'exercice d'un si noble
ministère, les Souverains Pontifes ont éié les premiers à lui
fournir des moyens pécuniaires, et, dans le même but, les fidèles
399 —
de toutes les nations ont voloiitaireineut concouru ;\ aupmenler
le patrimoine de la Propagande, qui n'était [las destiné à l'avan-
tage d'une seule nation, mais à celui de l'humanité tout entière.
Il est donc notoirement manil'este que l'airèldont il rsl parlé,
ne concerne pas les. biens d'une institution particnliérr, mais
frappe le capital destiné exclusivement à l'exercici" du ministère
aposlolique'du Souverain Pontife romain pour la conversion des
gentils à la lumière de la Foi et de la Civilisation.
Cet arrêt la frappe, soit en exposant la Propagande au danger
de voir périr en tout ou en partie ses biens par suite dévenlua
lités nullement improbables, soit en subordonnant le payenu'nt
de ses rentes à l'arbitraire des partis dominants, c'est-à-dire, en
l'assujettissant à la plus déplorable inc(>rtitude.
Il la frappe snrtout, parce qu'il lui enlève la libre disposition
de ses capitaux, dont elle a absolument besoin, en raisctn mémi'
du caractère d'initiative qui est inhérent à sa nature, et des fré-
quentes occasions qui lui imposent le devoir de subvenir aux
besoins extraordinaires des diverses missions.
Le Saint-Père, plus qu'alUigé par ce nouvel et grave attentat
aux droits imprescriptibles de son apostolat, et prévoyant les
tristes conséquences qui résulteront de la conversion du patri-
moine actuel de la Propagande, déjà aliéné, lile pendcnte, dans
sa majeure partie, par le gouvernement italien, sent le devoir
d'assurer de la façon la plus convenable l'avenir de cette institu-
tion bien méritante.
A cet etfet, Sa Sainteté a daigné m'ordonner, pour garantir
cet avenir, de déclarer par la présente que dorénavant le siège
administratif de la Propagande, pour toutes les donations, legs
et offrandes par lesquels la piété des fidèles voudrait bien con-
courir à ses dépenses continuelles, sera transféré hors de l'Italie.
En vue d'assurer la plus grande commodité commune, il a été
décidé d'établir dans les différentes parties du monde divers
centres ou procures, où les offrandes pourront être mises à l'abri
de tout péril et seront à la libre et pleine disposition de la Sacrée
Congrégation pour l'avantage des missions.
— 400 --
Ces procures sont indiquées dans la note ci-jointe, que Votre
Seigneurie voudra bien porter à la connaissance des fidèles con-
fiés à ses soins, en même temps que la présente circulaire.
Je me réserve de vous envoyer, au besoin, des instructions
ultérieures. ♦
Du reste, la Sacrée Congrégation nourrit le ferme espoir que
le nouveau coup porté à l'Église, loin d'affaiblir la piété des
catholiques, leur servira de stimulant puissant pour pourvoir,
avec une générosité toujours grandissante, aux besoins des mis-
sions, besoins qui deviennent de jour en jour plus pressants et
plus multipliés.
De la Propagande, 15 mars. 1884.
Jean Cardinal Simeoni, Préfet.
f D., Archevêque de Tyr, Secrétaire .
LISTE DES PROCURES.
EN EUROPE :
Vienne.— A la Nonciature Apostolique.
Munich. — Id.
Paris. — Id.
Madrid. — Id.
Lisbonne. — Id.
La Haye. — Chez Monseigneur l'Internonce Apostolique.
Belgique. — A l'Archevêché de Malines.
Malle. — Chez l'agent de la Sacrée Congrégation.
Londres. — Chez l'Éme Cardinal Archevêque.
Dublin. — Chez l'Éme Cardinal Archevêque.
Conslantinoplc. — Chez S. Exe. le Vicaire Patriarcal.
— 401 —
EN ASIE :
Bombay. — Au Vicariat Apostolique.
Calcutta. — Id.
Madras. — Id.
EN AMÉRIQUE :
New-York. — Chez l'Eme Cardinal Archevêque.
San Francisco. — Chez Monseigneur l'Archevêque.
Qucbec. — Id.
Toronto. — Id.
Hio-Janeiro. — Chez S. Exe. Monseigneur l'Internonce.
Buenos-Ayres. — Chez le Délégué Apostolique.
Quito.— Chez le Délégué Apostolique.
EN OGÉANIE :
Sydney. — A l'Archevêché.
EN AFRIQUE :
Algérie. — Chez l'Eme Cardinal Archevêque.
N. B.— Toutes les fois que la distance s'opposera à ce que les
fidèles lassent parvenir les sommes aux centres indiqués, ils
pourront les adresser à leurs évêques respectifs.
26
— 402 —
(No 129)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché de Quéuec,
21 avril 1884.
I. Voyage à Rome.
II. Monsieur le grand vicaire G. E. Legaré, administrateur.
III. Visite pastorale.
IV. Retraites.
Monsieur,
Je m'étais proposé d'aller à Rome l'automne prochain, pour y
rendre mes hommages à Sa Sainteté Léon XIII et accomplir le
pèlerinage ad limlna que les évèques sont tenus de faire de temps
en temps. J'ai cru utile d'avancer mon voyage. Je m'embar-
querai à Halifax samedi prochain.
Je compte sur vos prières et sur celles de vos paroissiens pour
obtenir que ce voyage soit heureux et prompt.
Jusqu'à mon retour, les dimanches à toutes les messes, on dira
l'oraison pro peregrinantibus^ qui se trouve dans la messe votive
qui porte ce titre.
Vous omettrez l'oraison Deus refugium à la grand'messe.
De mon côté, je me ferai un devoir de déposer aux pieds du
Saint-Père l'assurance de votre respect et de votre piété filiale,
et de lui demander une bénédiction spéciale pour tous les fidèles
de l'Archidiocèse.
Dans les nombreux sanctuaires de la ville éternelle, tous
auront part à mes prières.
I
à
— 403 —
II
Monsieur le grand vicaire C. E. Legaré est nommé administra-
teur du diocèse, avec tous les pouvoirs nécessaires que je lui
comniniiiquc soit en vertu de mon pouvoir ordinaire, soit en
vertu d'un induit apostolique.
ni
A moins de contre-ordre, la visite pastorali? conmienfera à
l'époque fixée dans l'itinéraire. Un de mes sulTraganls a bien
voulu se charger de la commencer jusqu'à mon retour. En qua-
lité de visiteur, il aura tous mes pouvoirs.
IV
La première retraite commencera le 26 août au soir, et la
seconde le 9 septembre.
Voir la circulaire No 112, 23 mai 1882, art. II.
Dans la même circulaire, voir l'art. IV au sujet des pèlerinages.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
CIRCULAIRE
BNCTCLIQUE SUR LA rBAMO-UAÇOKNERIE
Archevêché de Québec,
21 mai 1884.
Monsieur le Curé,
Je me fais un devoir de vous transmettre une copie de la tra-
duction de l'Encyclique Humanum genus de Notre Saint-Père le
Pape Léon XIII, sur la Franc-Maçonnerie.
— 404 —
A son retour de Rome, Sa Grandeur Monseigneur l'Archevô-
quo vous communiquera, sur cet admiraljle document, les ins-
tructions qu'Elle jugera nécessaires ou utiles.
J'ai l'honneur d'être,
Monsieur le Curé,
Votre très obéissant serviteur,
Cyrille E. Legaré, V. G.,
Administrateur.
LETTRE ENCYCLIQUE
DE NOTRE TRÈS SAINT PÈRE LE PAPE LÉON XIII
SnB LA FRANC -UAÇONNBRIS
A nos Vénérables Frères les Palriarches^ Primais^ Archevêques et
Évoques de tout l'Univers Catholique^ en grâce et en communion
avec le Saint-Siège Apostolique,
LÉON XIII, PAPE.
Vénérables Frères, Salut et Bénédiction Apostolique.
Depuis que, par la jalousie du démon, le genre humain s'est
misérablement séparé de Dieu, auquel il était redevable de son
appel à l'existence et des dons surnaturels, il s'est partagé en
deux camps ennemis, lesquels ne cessent pas de combattre, l'un
pour la vérité et pour la vertu, l'autre pour tout ce qui est con-
traire à la vertu et à la vérité. — Le premier est le royaume de
Dieu sur la terre, à savoir la véritable Église de Jésus-Christ,
dont les membres, s'ils veulent lui appartenir du fond du cœur
et de manière à opérer leur salut, doivent nécessairement servir
Dieu et son Fils unique de toute leur âme, de toute leur volonté.
Le second est le royaume de Satan. Sous son empire et en sa
puissance se trouvent tous ceux qui, suivant les funestes exem-
— 405 —
pies de leur chef et de nos premiers parents, refusent d'olx'ir à
la loi divine et multiplieut leurs etîorts, ic:i pour se passer lii'
Dieu, là pour afrir directement contre Dieu.
Ces deux royaumes, Saiut Augustin les a vus et duci-ils avec
une grande perspicacité sous la forme de deux cités opposées
l'une à l'autre, soit par les lois qui les régissent, soit par l'idéal
qu'elles poursuivent ; et avec un ingénieux laconisme, il a mis
en relief dans les paroles suivantes le principe coustilulif de
chacune d'elles : Deux amours ont donne 7iaiss<(ncc à Jeux cites :
la cité terrestre procède de l^amour de soi porté jusqu'au mépris de
Dieu : la cité céleste procède de l'amour de Dieu porté jusqu'au mé-
pris de soi. (a) — Dans toute la suite des siècles qui nous ont pré-
cédés, ces deux cités n'ont pas cessé de lutter l'une contre l'autre,
en employant toutes sortes de tactiques et les armes les plus
diverses, quoique non toujours avec la même ardeur ni avec la
même impétuosité.
A notre époque, les fauteurs du mal paraissent s'être coalisés
dans un immense effort, sous l'impulsion et avec l'aide d'une
société répandue en un grand nombre de lieux et fortement
organisée, la société des Francs-Maçons. Ceux-ci, en effet, ne
prennent plus la peine de dissimuler leurs intentions, et ils riva-
lisent d'audace entre eux contre l'auguste majesté de Dieu. C'est
publiquement, à ciel ouvert, qu'ils entreprennent de ruiner la
sainte Église, afin d'arriver, si c'était possible, à dépouiller com-
plètement les nations chrétiennes des bienfaits dont elles sont
redevables au Sauveur Jésus-Gbrist.
Gémissant à la vue de ces maux et sons l'impulsion de la cha-
rité. Nous nous sentons souvent porté à crier vers Dieu : Sei-
gneur., voici que vos ennemis font un grand fracas. Ceux qui vous
hàissenl ont levé la tétc Ils ont ourdi contre votre peuple des com-
plots pleins de malice., et ils ont résolu de perdre vos saints. Oui,
ont-ils dit., venez et chassons-les du sein des nations {b}.
Cependant, en un si pressant danger, en présence d'une atta-
que si cruelle et si opiniâtre livrée au christianisme, c'est Notre
(a) De Civ. Dei, 1, XIV, c. 27.
(6) Ps. LXXXII, 2, 4.
— 406 —
devoir de signaler le péril, de dénoncer les adversaires, d'opposer
tonto la résistance possible à lenrs projets ot à leurs industries,
d'abord pour empêcher la p-rle éternelle des âmes dont le salut
Nous a été confié ; puis, alin que le royaume de Jésus-Christ,
que nous sommes chargé de défendre, non seulement demeure
debout et dans toute son intégrité, mais fasse pai- toute la terre
de nouveaux progrès, de nouvelles conquêtes.
Dans leur vigilante sollicitude pour le salut du peuple chré-
tien. Nos prédécesseurs eurent bien vite reconnu cet ennemi
capital au moment où, sortant des ténèbres d'une conspiration
occulte, il s'élançait à l'assaut eu plein jour. Sachant ce qu'il
était, ce qu'il voulait, et lisant pour ainsi dire dans l'avenir, ils
donnèrent aux princes et aux peuples le signal d'alarme, et les
mirent en garde contre les embûches et les artifices préparés
pour les surprendre.
Le péril fut dénoncé pour la première fois par Clément XII (a)
en 1738, et la constitution promulguée par ce Pape fut renou-
velée et confirmée par Benoit XIV (6). Pie VII (c) marcha sur
les traces de ces deux Pontifes ; et Léon XII, renfei-mant dans
sa constitution apostolique Quo graviora [d) tous les actes et dé-
crets des précédents Papes sur cette matière, les ratifia et les
confirma pour toujours. Pie VIII, [e) Grégoire XVI {[) et, à di-
verses reprises, Pie IX \q) ont parlé dans le môme sens.
Le but fondamental et l'esprit de la secte maçonnique avaient
été mis en pleine lumière par la manifestation évidtnite de ses
agissements, la connaissance de ses principes, l'exposition de ses
règles, de ses rites et de leurs commentaires, auxquels plus d'une
fois s'étaient ajoutés les témoignages de ses propres adeptes. En
pi'ésence de ces faits, il était tout simple que ce Siège Apostoli-
(n) Const. In eminenti, du 24 avril 1738.
(6) Const. Providas, du 18 mai 1751.
(e) Const. Eccleaiam a Jeuu Christo, du 13 septembre 1821.
Çd) Const. du 13 mars 1825.
(e) Encycl. Traditi, du 21 mai 1829.
(/) Encycl. Mirari, du 15 août 1832.
((7) AUoc. Multipliée» inter, du 25 septembre 1865 ; Encycl. Qui pluribvn, du 9
novembre 1846 ; etc.
— 407 —
que dénonçât publiquement la secte des francs-marons comme
une association criminelle, non moins pernicieuse aux intérêts
du christianisme qu'à ceux de la société civile. Il édicla donc
contre elle les peines les plus graves dont l'Eglise a coutume de
frapper les coupables, et interdit de s'y affilier.
Irrités de cette mesure, et espérant qu'ils pourraient, soit par
le dédain, soit par la calomnie, échapper à ces condamnations
ou en atténuer la force, les membres de la secte accusèrent les
Papes qui les avaient portées, tantôt d'avoir rendu des sentences
iniques, tantôt d'avoir excédé la mesure dans les peines inlligées.
C'est ainsi qu'ils s'efforcèrent d'éluder l'autorité ou de diminuer
la valeur des Constitutions promulguées par Clément XII,
Benoit XIV, Pie VII et Pie IX.
Toutefois, dans les rangs mômes de la secte, il ne maiT(pia pas
d'associés pour avouer, même malgré eux, que, étant données
la doctrine et la dicipline catholiques, les Pontifes romains
n'avaient rien fait que de très légitime. A cet aveu, il faut join-
dre l'assentiment explicite d'un certain nombre de princes ou de
chefs d'États, qui eurent à cœur, soit de dénoncer la société des
francs-maçons au Siège apostolique, soit de la frapper eux-mêmes
comme dangereuse, en portant des lois contre elle, ainsi que cela
s'est pratiqué en Hollande, en Autriche, en Suisse, en Espagne,
en Bavière, en Savoie et dans d'autres parties de l'Italie.
Il importe souverainement de faire remarquer combien les
événements donnèrent raison à la sagesse de Nos Prédécesseurs.
Leurs prévoyantes et paternelles sollicitudes n'eurent pas par-
tout nitOMJours le succès désirable: ce qu'il faut attribuer soit à
la dissimulation et à l'astuce des hommes engagés dans cette
secte pernicieuse, soit à l'imprudente légèreté de ceux qui
auraient eu cependant l'intérêt le plus direct à la surveiller
attentivement. Il en est résulté que, dans l'espace d'un siècle et
demi, la secte des francs-maçons a fait d'incroyables progrès.
Employant à la fois l'audace et la ruse, elle a envahi tous les
rangs de la hiérarchie sociale et commence à prendre, au sein
des Étals modernes, une puissance qui équivaut presque à la
souveraineté. De cette rapide et formidable extension sont pré-
cisément résulté pour l'Église, pour l'autorité des princes, pour
— 408 —
lo salut public, les maux que Nos Prédécesseurs avaieut depuis
longtt'iiips prévus. On on est venu à ce point qu'il y a lieu de
concevoir pour l'avenir les craintes les plus sérieuses ; non
certes en ce qui concerne l'Eglise, dont/ les solides fondements
ne sauraient être ébranlés par les eflbrts des hommes, mais par
rapport à la sécurité des États, au sein desquels sont devenus
trop puissantes ou cette secte de la franc-maçonnerie on d'autres
associations similaires qui se font ses coopératrices et ses satel-
lites.
Pour tous ces motifs, à peine avions-Nous mis la main au gou-
vernail de l'Église, que Nous avons clairement senti la nécessité
de résister à un si grand mal et de dresser contre lui, autant qu'il
serait possible, Notre autorité apostolique. — Aussi, profilant de
toutes les occasions favorables, nous avons traité les principales
thèses doctrinales sur lesquelles les opinions perverses de la
secte maçonnique semblent avoir exercé la plus grande influence.
C'est ainsi que, dans notre encyclique Quod Apostolici muneris^
Nous Nous sommes efforcé de combattre les monstrueux systèmes
des socialistes et des communistes. Notre autre encyclique
Arcanum Nous a permis de mettre en lumière et de défendre la
notion véritable et anthentique de la société demestique dont le
mariage est l'origine et la source. Dans l'encyclique Diulurnum,
Nous avons fait connaître, d'après les principes de la sagesse
chrétienne, l'essence du pouvoir politique, et montré ses admi-
rables harmonies avec l'ordre naturel, aussi bien qu'avec le
salut des peuples et des princes.
Aujourd'hui, à l'exemple de Nos Prédécesseurs, Nous avons ré-
solu de fixer directement notre attention sur la société maçonni-
que, sur l'ensemble de sa doctrine, sur ses projets, ses sentiments
et ses actes additionnels, afin de mettre en une plus éclatante
évidence sa puissance pour le mal, et d'arrêter dans ses progrès
la contagion de ce funeste fléau.
Il existe dans le monde un certain nombre de sectes qui, bien
qu'elles diffèrent les unes des autres par le nom, les rites, la
forme, l'origine, se ressemblent et sont d'accord entre elles par
l'analogie du but et des principes essentiels. En fait, elles sont
identiques à la franc-maçonnerie,' qui est pour toutes les antres
— 409 —
rommo le point central d'où elles procèdent et où elles abotUis-
seni. Et. bien qn'à prêsenl elles aient l'appartMice de ne pas aimer
à demeurer cachées, bien qu'elles liennent des rémiioiis en plein
jour el sons les yeux de Ions ; bien ({u'elles pnblienl leurs
journaux; tontelois, si l'on va au fond des choses, on peut voir
qu'elles appartiennent à la lamille des sociétés clandestines et
(lu'elles en gardent les allures. Il y a, eu elfi-t. chez elles, des
espèces de mystères que leur constitution interdit avec le pins
grand soin de divulguer, non seulement aux personnes du dehors,
mais même à bon nombre' de leurs adeptes.
A celte catégorie apparlieun<Mit les conseils intimes et siqirê-
mes. les noms des chefs pi-iueipaux. ct.'rtaines réunions plus
occultes et intérieures ; ainsi que les décisions prises, avec les
moyens et les agents d'exécution. A cette loi du stîcret concou-
n>ut merveilleusement : la division faite entre les associés, des
droits, des offices el des charges, la distinction hiérarchique,
savamment organisée, des ordres et des degrés, et la discipline
sévère à hiiiuclle Ions sont soumis. La plu[»arl du li'mps, ceux
qui sollicitent l'initiation doivent promettre, bien plus, ils doi-
vent faici' le serment solennel de ne jamais révéler à personne,
à aueun moment, d'aucune manière, les noms des associés, les
notes caractéristiques et les doctrines de la société. C'est ainsi
([ue, sous des apparences mensongères, el en faisant de la dissi-
mulation une règle conslanle de conduite, comme autrefois les
manichéens, les francs-magons n'épargnent aucun effort pour se
cacher et n'avoir pour témoins que leurs complices
Leur grand inlérêi étant de ne pas paraître ce qu'ils sont, ils
jouenl le personnage d'amis des lettres on de philosophes réunis
(Misemble pour cultiver les sciences. Ils ne [)arlenl (jne de leur
zèle jionr les progrès de la civilisation, de leur amour pour le
pauvre peuple. A les en croii-e, leur seul but est d'améliorer le
sort de la multitude el d'étendre à un plus grand nombre d'hom-
mes les avantages de la société civile. Mais, à sui)poser que ces
intentions fussent sincères, elles seraient loin d'épuiser tons leui-s
desseins. Eu effet, ceu.x (jui sont affiliés doiveut promelti-e
d'obéir aveuglément el sans discussion aux injonctions d(îs
chefs ; de se tenir toujours prêts, sur la moindre notification,
sur le plus léger signe, à exécuter les ordres donnés, se vouant
— 410 —
d'avance, en cas contrains aux traitements les pins rigonrenx.
et même ;\ la raorl. De fait, il n'est pas rare qne la [)eine dn
dernier supplice soit inlligée à ceux d'entre eux qni sont con-
vaincus, soit d'avoir livré la discipline secrète de la société, soit
d'avoir résisté aux ordres des chefs ; et cela se pratique avec
une telle dextérité que, la [diiiiart du temps, l'exéculeni- de ces
sentences de mort échappe à la justice, établie pour veiller sur
les crimes et poui- en tin'r vengeance.
Or, vivre dans la dissimulation et vouloir être enveloppé de
ténèbres ; enchaîner à soi par les liens. les plus étroits, et sans
leur avoir préalablement fait connaître à quoi ils s'engagent,
des hommes réduits ainsi à l'état d'esclavage ; employer à toutes
sortes d'attentats ces instrnments passifs d'une volonté étrangère ;
armer poui* le meurtre des mains à l'aide desquelles on s'assure
l'impunité dn crime : ce sont là de monstrueuses pratiques con-
damnées par la nature elle-même. La raison et la vérité suffisent
donc à prouver que la société est en opposition formelle avec la
justice et la moi-ale naturelles.
D'autres preuves, d'une grande clarté, s'ajoutent aux précé-
dentes et font encore mieux voir combien, par sa constitution
essentielle, cette association i-épugne à l'honnêteté. Si grandes,
en effet, qne puissent ètn^, parmi les hommes, l'astncieusi; habi-
leté de la dissimulation et l'habitu'le du mensonge, il est impos-
sible qu'une cause, quelle qu'elle soit, ne se trahisse pas par les
effets qu'(dle produit : un. bon arbre ne peutpas porter de mauvais
fruits, et un mauvais n'en peut pas porter de bons, [a)
Or, les fruits produits par la secte maçonnique sont pernicieux
et des plus amers. Voici, en etfet, ce qui résulte de ce que Nous
avons précédemment indique, et cette conclusion Nous livre li*
dernier mot de ses desseins. Il s'agit pour les francs-maçons —
et tous le ui's efforts tendent à ce but -il s'agit d« détruire de
fond en comble toute la discipline religieuse et sociale qui est
née des institutions chrétiennes, et de lui en substituer une
nouvelle, façonnée à leurs idées et dont les principes fondamen-
taux el les lois sont empi-nntés au Naturalisme.
(o) Matth. VII, 18.
— 411 —
Tout ce que Nous venons ou ce que Nous Nous proposons de
dire doit «Hre entendu de la secte maçonnique envisagée dans
son ensemblf et en tant qu'ellt." i-mbrasse d'autres soci»Hés qui
sont pour elles des sœurs et des alliées. Nous ne prétendons pas
appliquer tomes ces réflexions à chacun de leurs membres pris
iudividuellement. Parmi eux, en etTet, il s'en peut trouver, el
même en bon nombre, qui, bien que non exempts de faute pour
s'être afTiliés à de semblables sociétés, ne trempent cependant
pas dans leurs actes criminels et ignorent le but final que ces
sociétés seflbrcent d'atteindre. De même encore, il se peut faire
que quelques-uns des groupes n'approuvent pas les conclusions
extrêmes auxquelles la logique devrait les contraindre d'adhéivr.
puisqu'elles découlent nécessairement des principes communs à
l'association. Mais le mal porte avec lui la turpitude qui d'elle-
même repousse et effraie. En oiitre, des circonstances particu-
lières de temps ou de lieux peuvent persuadera certaines fractions
de demeurer eu deçà de ce qu'elles souhaiteraient de faire, ou
de ce que font d'autres associations; il n'en faut pas conclure
pour cela que ces groupes soient étrangers au pacte fondamental
de la maçonnerie. Ce pacte demande à être apprécié, moins par
les actes accomplis et par leurs résultats, que par l'esprit (]ui
l'anime et par ses principes généraux.
Or, le premier principe des naturalistes, c'est qu'eu toutes
choses la nature ou la raison humaine doit être maîtresse ou
souveraine. Cela posé, s'il s'agit des devoirs envers Dien, ou
bien ils eu font peu de cas, ou ils en altèrent l'essence par des
opinions vagues el des sentiments erronés. Ils nient que Dieu
soit l'auteur d'aucune révélation. Pour eux, en dehors de ce
(jne peut comprendre la raison humaine, il n'y a iii dogme reli-
gieux, ni vérité, ni maître en la parole de qui, au nom de son
mandat officiel d'enseignement, on doive avoir foi. Or, comme
la mission tout à fait propre et spéciale de l'Église catholique
consiste à i-ecevoir dans leur plénitude et à garder dans une pu-
reté incorruptible les doctrines révélées de Dieu, aussi bien que
l'autorité établie pour les enseigner avec les antres secours don-
nés du ciel, en vue de sauver les hommes, c'est contre elle que
les adversaires déploient le plus d'acharnement el dirigent leurs
plus violentes attaques.
— 412 —
MainltMiant, qu'on voie à l'œuvre la secte des francs-maçons
dans les choses qui loucht'nl à la religion, là princip.iiemonl oii
son action pinit s'e.\erct>r avec une liberté plus liconciiuise : et
que l'on dise si elle ne semble pas s'être donné pour mandat de
mettre h. exécution les décrets des naturalistes.
Ainsi, dùt-il lui en coûter un long et opiniàlre labeur, elle se
propose de réduire à ri<?u, an sein de la sû(;iété civile, le magis-
tère et l'autorité de l'Église ; d'où cette conséquence que les
francs-maçons s'appliquent à vulgariser et pour laquelle ils ne
cessent pas de combattre, à savoir qu'il faut absolument séparer
l'Église et l'État. Par suite, ils excluent des lois aussi bien que
de l'administration de la chose publique la très salutaire influence
de la religion catholique, et ils aboutissent logiquement à la
prétention de constituer l'État tout entier eu dehors des institu-
tions et des préceptes de l'Église.
Mais il ne leur suffit pas d'exclure de toute participation au
gouvernement des affaires humaines l'Église, ce guide si sage et
si sûr ; il fau.t encore qu'ils la traitent en ennemie et usent de
violence contre elle. De là. l'impunité avec laquelle pai- la pa
rôle par la plume, par l'enseignement, il est permis de s'attaquer
aux fondements mêmes de la religion catholique. Ni les droits
de l'Église, ni les prérogatives dont la Providence l'avait dotée :
rien n'échappe à leurs attaque-. On réduit presque à rien sa
liberté d'action, et cela par des lois qui en apparence ne semblent
pas trop oppressives, mais qui en réalité, sont expressément
faites pour enchaîner cette liberté. Au nombre des lois excep-
tionnelles faites contre le clergé. Nous signalerons particulière-
ment celles qui auraient pour résultat de diminuer notablement
le nombre des ministres du sanctuaire, et de réduire toujoui's
davantage leurs moyens indispeii?ables d'action et d'existence.
Les restes des biens ecclésiastiques, soumis à mille servitudes,
sont placés sous la dépendance et le bon plaisir d'administra-
teurs civils. Les communautés religieuses sont supprimées ou
dispersées. A l'égard du Siège apostolique et du Pontife romain
l'inimitié de ces sectaires a redoublé d'intensité. Après avoir,
sous de faux prétextes, dépouillé le Pape de sa souveraineté
temporelle, uécessaii-e garantie de sa liberté et de ses droits, ils
l'ont réduit à une situation tout à la fois inique et intolérable,
— 413 —
jusqu'à ce qu'enfin, en ces derniers temps, les lautenrs de ces
sectes en soient arrivés au point qui était depuis longtemps le
but de leurs secrets desseins : à savoir, de proclamer (jui* le
moment est venu de supprimer la puissance sacrée des Pontifes
romains et de détruire entièrement cette Papauté qui est d'ins-
titution divine. Pour mettre hors de doute l'existence d'un tel
plan, et à défaut d'autres preuves, il suflirait d'invoquer le
témoignage d'hommes qui ont appartenu à la secte, et dont la
plupart, soit dans le passé, soit à une époque plus récente, ont
attesté comme certaine la volonté où sont les fraucs-marons de
poursuivre le catholicisme d'une inimitié exclusive et impla-
cable, avec leur ferme résolution de ne s'arrêter qu'après avoir
ruiné de fond eri comble toutes les institutions religieuses éta-
blies par les Papes.
Que si tous les membres de la secte ne sont pas obligés d'ab-
jurer explicitement le catholicisme, cette exception, loin de nuire
an plan général de la franc-magonnerie, sert plutôt ses intérêts.
Elle lui permet d'abord de tromper plus facilement l(^s personnes
simples et sans défiance, et elle rend accessible à un plus grand
nombre l'admission dans la secte. De plus, en ouvrant leurs
rangs à des adeptes qui viennent à eux des religions les plus
diverses, ils deviennent capables d'accréditer la grande ei-reur
du temps présent, laquelle consiste àreléguer au rang des choses
indifférentes le souci de la religion, et à mettre sur le pied de
l'égalité toutes les formes religieuses. Or, à lui seul, ce prin-
cipe suffit à ruiner toutes les religions, et particulièrement la
religion catholique ; car, étant la seule véi'itable, elle ne peut,
sans subir la dernière des injures et des injustices, tolérer que
les autres religions lui soient égales.
Les naturalistes vont encore plus loin. Audacieusement en-
gagés dans la voie de l'erreur sur les plus importantes questions
ils sont entraînés et comme précipités par la logique jusqu'aux
conséquences les plus extrêmes de leurs principes, soit à cause
de la faiblesse de la nature humaine, soit par le juste châtiment
dont Dieu frappe leur orgueil. Il suit de là qu'ils ne gardent
même plus dans leur intégrité et dans leur certitude les vérités
accessibles à la seule lumière de la raison naturelle, telles que
sont assurément l'existence de Dieu, la spiritualité et i'immor-
— 414 —
tnlité de l'âme. Em[)ortée dans une nouvelle carrière d'erreurs,
la secle des francs-mai^'ous n'a pas échappé à ces écueiis. En
effet, bien que, prise dans son ensemble, la secte fasse profes-
sion de croire à l'existence de Dieu, le témoignage de ses pro-
pres membres établit que cette croyance n'est pas, pour chacun
d'eux individuellement, l'objet d'un assentiment ferme et d'une
inébranlable certitude. Ils ne dissimulent pas que la question
de Dieu est parmi eux une cause de grands dissentiments. Il
est même avéré qu'il y a peu de temps, une sérieuse controverse
s'est engagée entre eux à ce sujet. En fait, la secte laisse aux
initiés liberté entière de se prononcer en tel ou tel sens, soit
pour aHirmer l'existence de Dieu, soit pour la nier ; et ceux qui
nient résolument ce dogme sont aussi facilement reçus à l'initia-
tion que ceux qui d'une certaine façon l'admettent encore, mais
en le dépravant, comme les panthéistes, dont l'erreur consiste
précisément, tout en retenant de l'Etre divin on ne sait quelles
absurdes apparences, à faire disparaître ce qu'il y a d'essentiel
dans la vérité de son existence.
Or, quand ce fondement nécessaire est détruit ou seulement
ébranlé, il va de soi que les autres principes de l'ordre naturel
chancellent dans la raison humaine et qu'elle ne sache plus à
quoi s'en tenir, ni sur la création du monde par un acte libre et
souverain du Créateur, ni sur le gouvenementde la Providence,
ni sur la survivance de l'âme et la réalité d'une vie future et
immortelle succédant à la vie présente. L'effondrement de véri-
tés qui sont la base de l'ordre naturel et qui importent si fort
à la conduite rationnelle et pratique de la vie, aura un contre-
coup sur les mœurs privées et publiques — Passons sous silence
ces vertus surnaturelles, que, à moins d'un don spécial de Dieu,
personne ne peut ni pratiquer, ni acquérir ; vertus dont il est
impossible de trouver aucune trace chez ceux qui font profession
d'ignorer dédaigneusement la Rédemption du genre humain, la
grâce, les sacrements, le bonheur futur à conquérir dans le ciel.
Nous parlons simplement des devoirs qui résultent des princi-
pes de l'honnêteté naturelle.
Un Dieu qui a créé le monde et le gouverne par sa Provi-
dence ; une loi éternelle dont les prescriptions ordonnent de res-
pecter l'ordre de la nature et défendent de le troubler ; une fin
— 415 —
dernière placée pour l'àme dans une région snpérunnv aux
choses humaines, et au delà de celle hùlellerie terrestre : voilà
les sources, voilà les principes de toute justice et honnêteté.
Faites-les disparaître (c'est la prétention des naturalistes et des
francs-maçjons), et il sera impossible de savoir en quoi consiste
la science du juste et do Tinjuste, ou sur quoi elle s'appuie.
Quant à la morale, la seule chose qui a trouvé grâce devant
les membres de la secte macjonnique et dans laquelle ils veulent
que la jeunesse soit instruite avec soin, c'est colle qu'ils appel-
lent « morale civique — morale indépendante — morale libre » on
d'autres termes, morale qui ne fait aucune place aux idées reli-
gieuses.
Or, combien une telle morale est insuffisante, jusqu'à quel
point elle manque de solidité et fléchit sous le souffle des passions,
on le peut voir assez par les tristes résultats qu'elle a déjà don-
nés. Là en effet où, après avoir pris la place de la morale chré-
tienne, elle a commencé à régner avec plus de liberté, on a
vu promptement dépérir la probité et l'intégrité des mœurs,
grandir et se fortifier les opinions les plus monstrueuses et l'au-
dace des crimes partout déborder. Ces maux provoquent au-
jourd'hui des plaintes et des lamentations universelles, aux-
quelles font parfois écho bon nombre de ceux-là mêmes qui, bien
malgré eux, sont contraints de rendre hommage à l'évidence de
la vérité.
En outre, la nature humaine ayant été viciée par le péché
originel, et, à cause de cela, étant devenue beaucoup plus dispo-
sée au vice qu'à la vertu, l'honnêteté est absolument impossible
si les mouvements désordonnés de l'àme ne sont pas réprimés
et si les appétits n'obéissent pas à la raison. Dans ce conflit, il
faut souvent mépriser les intérêts terrestres et se résoudre aux
plus durs travaux et à la souffrance, pour que la raison victo-
rieuse demeure en possession de son pouvoir. Mais les natura-
listes et les francs-maçons, n'ajoutant aucune foi à la révélation
que nous tenons de Dieu, nient que le père du genre humain ail
péché, et par conséquent que les forces du libre arbitre soient
d'aucune façon a débilitées, ou inclinées vers le mal. » (a) Tout
(a) Concile de Trente, Se?s. VI, De Jtutif. ohap. 1.
— 416 —
au contraire, ils exagèreiil la puissance et l'excellence de la na-
ture, et, mettant uuiiiuenienl en elle le principe et la règle de la
justice, ils ne peuvent même pas concevoir la nécessité de faire
de constants elTorts vl de déployer un très grand courage pour
comprimer les révoltes de la nature et [)Our imposer silence à
ses appétits.
Aussi voyons-nous multiplier et mettre à la portée de tous les
hommes tout ce ({ui peut flatter leurs passions. Journaux et
brochures d'où la réserve et la pudeur sont bannies ; représen-
tations théâtrales dont la licence passe les bornes ; œuvres artis-
tiques où s'étalent, avec un cynisme révoltant, les principes de
ce qu'on appelle aujourd'hui le réalisme ; inventions ingénieuses
destinées à augmenter les délicatesses et les jouissances de la
vie ; en un mot, tout est mi*s en œuvre pour satisfaire l'amour
du plaisir, avec lequel finit par se mettre d'accord la vertu en-
dormie.
Assurément, ceux-là sont coupables, mais en môme temps, ils
sont conséquents avec eux-mêmes, qui, supprimant l'espérance
des biens futurs, abaissent la félicité au niveau de choses péris-
sables, plus bas même que les horizons terrestres. A l'appui de
ces assertions, il serait facile de produire des faits certains, bien
qu'en apparence incroyables. Personne, en effet, n'obéissant
avec autant de servilité à ces habiles et rusés personnages que
ceux dont le courage s'est énervé et brisé dans l'esclavage des
passions, il s'est trouvé dans la franc-maçonnerie des sectaires
pour soutenir qu'il fallait systématiquement employer tous les
moyens de saturer la multitude de licence et de vices, bien as-
surés qu'à ces conditions elle serait tout entière entre leurs
mains et pourrait servir d'instrument à l'accomplissement de
leurs projets les plus audacieux.
Relativement à la société domestique, voici à quoi se résume
l'enseignement des naturalistes. Le mariage n'est qu'une variété
de l'espèce des contrats ; il peut donc être légitimement dissous
à la volonté des contractants. Les chefs du gouvernement ont
puissance sur le lien conjugal. Dans l'éducation des enfants, il
n'y a rien à leur enseigner méthodiquement ni à leur prescrire
en fait de religion. C'est affaire à chacun d'eux, lorsqu'ils seront
. —417 —
en âge, de choisir la religion qu'il leur plaira. Or, non seule-
ment les francs-mayons adhèrent entièrement à ces iirincipes,
mais ils s'appliquent à les Taire passer dans les mœurs et dans
les institutions. Déjà, dans beaucoup de pays, même catholiques,
il est établi qu'en dehors du mariage civil, il n'y a pas d'uuir)u
légitime. Ailleurs, la loi autorise le divorce, que d'autres peu-
ples s'apprêtent à introduire dans leur législation le plus tût
possible. Toutes ces mesures hâtent la réalisation prochaine du
projet de changer l'essence du mariage et le réduire à n'être
plus qu'une union instable, éphémère, née du caprice d'un in-
stant, et pouvant être dissoute quand ce caprice changera.
La secte concentre aussi toutes ses énergies et tous ses efforts
pour s'emparer de l'éducation de la jeunesse. Les francs-maçons
espèrent qu'Us pourront aisément former d'après leurs idées cet
âge si tendre et en plier lallexibilité dans le sens qu'ils voudront,
rien iit' devant être plus elficace pour préparer à la société civile
une rai e de citoyens telle qu'ils rêvent de la lui donner. C'est
pour cela que, dans l'éducation et dans l'instruction des enfants,
ils ne veulent tolérer les ministres de l'Église, ni comme profes-
seurs, ni comme surveillants. Déjà, dans pfusieurs pays, ilsont
réussi à faire confier exclusivement à des laïques l'éducation de
la jeunesse aussi bien qu'à proscrire totalement de l'enseigne-
ment de la morale les grands et saints devoirs qui unissent
l'homme à Dieu.
Viennent ensuite les dogmes de la science politique. Voici
quelles sont en cette matière les thèses des naturalistes : Les
hommes sont égaux en droits ; tous, et à tous les points de vue,
sont d'égale condition. Étant tous libres par nature, aucun d'eux
n'a le droit de commander à un de ses semblables, c'est faire vio-
lence aux hommes que de prétendre les soumettre à une auto-
rité quelconque, à moins que cette autorité ne procède d'eux-
mêmes. Tout pouvoir est dans le peuple libre ; ceux qui exercent
le commandement n'en sont les détenteurs que i)ar le mandat
ou par la concession du peuple, de telle sorte que si la volonté
populaire change, il faut dépouiller de leur autorité les chefs
de l'État, même malgré eux. La source de tous les droits et de
toutes les fonctions civiles réside soit dans la multitude, soit
dans le pouvoir qui régit l'État mais quand il a été constitué
27
— 4l8-
d'après les nouveaux principes. En t)iilre, l'État doit èlrealhée.
Il iH' trouve en ellet dans les diverses formes religieuses aucune
raison de préférer l'une à l'autre : donc, toutes doivent être
mises sur lui pied d'égalité.
Or, tjue ces doctrines soient professées par les francs-maçons,
que tel soit pour eux l'idéal d'après lequel ils entendent consti-
tuer les sociétés : cela est presque Iropévident pour avoir besoin
d'être prouvé. Il y a déjà longtemps qu'ils travaillent ouverte-
ment à le réaliser, en y employant toutes leurs forces et toutes
leurs ressources. Ils fraient ainsi le chemin à d'autres sectaires
nombreux et plus audacieux qui se tiennent prêts à tirer de ces
faux principes des conclusions encore plus détestables, à savoir
le partage égal et la communauté des biens entre les citoyens,
après que toute distinction de rangs et de fortunes aura été
supprimée.
Les faits que nous venons de résumer mettent en une lumière
sulïisanle la constitution intime des francs-maçons et montre
clairement par quelle route ils s'acheminent vers leur but.
Leurs dogmes principaux sont en un si complet et si manifeste
désaccord avec la raison ([u'il ne se peut imaginer lien de plus
pervers. En effet, vouloir détruire la religion et l'Église établies
par Dieu lui-même et assurées par lui d'une perpétuelle protec-
tion, pour ramener parmi nous, après dix-huit siècles, les mœurs
et les institutions des païens, n'est-ce pas le comble de la folie et
de la plus audacieuse impiété ? Mais ce qui n'est ni moins hor-
l'ible ni plus supportable, c'est de voir répudier les bienfaits mi-
séricordieusementacquispar Jésus-Christ, d'abord aux individus,
puis aux hommes groupés en familles et en nations ; bienfaits
qui, au témoignage des ennemis mêmes du christianisme, sont
du plus haut prix. Certes, dans un plan si insensé et si criminel,
il est bien permis de reconnaître la haine inexplicable dont
Satan est animé à l'égard de Jésus-Christ et sa passion de ven-
geance.
L'autre dessein, à la réalisation duquel les francs-maçons
emploient tous leurs efforts, consiste à détruire les fondements
piincipaux de la justice et de l'honnêteté. Par là, ils se font les
auxiliaires de ceux qui voudraient qu'à l'instar de l'animal
l'homme n'eût d'autre règle d'action que ses désirs. Ce dessein
— 419 —
ne va rien moins qu'à déshonorer le genre humain et à le préci-
piter ignominieusement à sa perte. — Le mal s'augmente; de tous
les périls qui menacent la société domestique et la société civile.
Ainsi que nous Pavons exposé ailleurs, tous les peuples, tous les
siècles s'accordent îl reconnaître dans le mariagt; quelque chose
de sacré et de religieux, et la loi divine a pourvu à ce que les
unions conjugales ne puissent pas être dissoutes. Mais si elles
deviennent purement profanes ; s'il est permis de les rompre au
gré des contractants, aussitôt la constitution de la famille sera
en proie mu trouble et à la confusion ; les femmes seront décou-
rounées de leur dignité ; toute protection et toute sécurité dis-
paraîtront pour les enfants et pour leurs intérêts. Quant à la
prétention de faire l'État complètement étranger à la religion et
pouvant administrer les affaires publiques sans tenir plus de
compte de Dieu que s'il n'existait pas : c'est une témérité sans
exemple, même chez les païens. Ils portaient si profondément
gravée au plus intime de leurs âmes non seulement une idée
vague des dieux, mais la nécessité sociale de la religion, qu'à
leur sens il eût été plus aisé à une ville de se tenir debout sans
être appuyée au sol que privée de Dieu. De fait, la société du
genre humain, pour laquelle la nature nous a créés, a été cons-
tituée par Dieu, auteur de la nature. De lui, comme principe
et comme source, découlent dans leur force et dans leur péren-
nité les bienfaits innombrables dont elle nous enrichit. Aussi,
de même que la voix de la nature rappelle à chaque homme en
particulier l'obligation où il est d'offrir à Dieu le culte d'une
pieuse reconnaissance, parce que c'est à Lui que nous sommes
redevables de la vie et des biens qui l'accompagnent, un devoir
semblable s'impose aux peuples et aux sociétés.
De là résulte avec^la dernière évidence que ceux qui veulent
briser toute relation entre la société civile et les devoirs de la
religion ne commettent pas seulement une injustice, mais leur
conduite prouve encore leur ignorance et leur ineptie. En
effet, c'est par la volonté de Dieu que les hommes naissent pour
être réunis et pour vivre en société ; l'autorité est le lien néces-
saire au maintien de la société civile, de telle sorte que, lui brisé,
elle se dissout facilement et immédiatement. L'autorité a donc
pour auteur le même Etre qui a créé la société. Aussi, quel que
— 420 —
soit celui entre les mains de qui le pouvoir réside, celui-là est le
minisire de Dieu. Par consé(j[uenl, dans la mesure où l'exigent
la fin et la nature de la société humaine, il faut obéir au pouvoir
létritime commandant des choses justes, comme à l'autorité
même de Dieu qui gouverne tout ; et rien n'est plus contraire à
la vérité que de soutenir qu'il dépend de la volonté du peuple
de refuser cette obéissance quand il lui plaît.
De même, si l'on considère que tous les hommes sont de même
race et de même nature et qu'ils doivent tous atteindre la môme
fin dernière, et si l'on regarde aux devoirs et aux droits qui
découlent de cette communauté d'origine et de destinée, il n'est
pas douteux qu'ils ne soient tous égaux. Mais, comme ils n'ont
pas tous les mêmes ressources d'inlelligence et qu'ils diffèrent
les uns des autres, soit par les facultés de l'esprit, soit par les
énergies physiques ; comme enfin il existe entre eux mille dis-
tinctions de mœurs, de goûts, de caractères, rien ne répugne
tant à la raison que de prétendre les ramener tous à la même
mesure et d'introduire dans les institutions de la vie civile une
égalité rigoureuse et mathématique. De même, en effet, que la
parfaite constitution du corps humain résulte de l'union et de
l'assemblage des membres qui n'ont ni les mêmes formes ni les
mêmes fonctions, mais dont l'heureuse association et le concours
harmonieux donnent à tout l'organisme sa beauté plastique, sa
forcé et son aptitude à rendre les services nécessaires, de même,
au sein de la société humaine, se trouve une variété presque
infinie de parties dissemblables. Si elles étaient toutes égales
entre elles et libres, chacune pour son compte, d'agir à leur
guise, rien ne serait plus difforme qu'une telle société. Si, au
contraire, par une sage hiérarchie des mérites, des goûts, des
aptitudes, chacune d'elles concourt au bien général, vous voyez
se dresser devant vous l'image d'une société bien ordonnée et
conforme à la nature.
Les malfaisantes erreurs que Nous venons de rappeler menacent
les Étals des dangers les plus redoutables. En effet, supprimez
la crainte de Dieu et le respect dû à ses lois ; laissez tomber eu
discrédit Taulorité des princes ; donnez libre carrière et encou-
ragement à la manie des révolutions ; lâchez la bride aux pas-
sions populaires ; brisez tout frein, sauf celui des châtiments,
— 421 —
vous aboutirez par la force des choses à uu houlevurseuieuL
universel et à la ruiiie de toutes les institutions : tel est, il est
vrai, le but avéré, explicite que poursuivent de leurs elForls
beaucoup d'associations communistes et socialistes ; et la secte
des francs-maçons n'a pas le droit de se dire étrangère à leurs
attentats, puisqu'elle favorise leurs desseins et que, sur le li-nain
des pVincipes, elle est entièrement d'accord avec elles. Si ces
principes ne produisent pas immédiatement et partout leurs
conséiiuences extrêmes, ce n'est ni à la discipline de la secte ni à
la volonté des sectaires qu'il faut l'attribuer ; mais d'abord à la
vertu de cette divine religion qui ne peut pas être anéantie ;
puis aussi à l'action des hommes qui, formant la partie la phis
saine des nations, refusent de subir le joug des sociétés secrètes,
et luttent avec courage contre leurs entreprises insensées.
Et plût à Dieu que tous, jugeant l'arbre par ses fruits, sussent
reconnaître le germe et le principe des maux qui nous accablent,
des dangers qui nous menacent. Nous avons affaire à un en-
nemi rusé et fécond en artifices. Il excelle à chatouiller agréa-
blement les oreilles des princes et des peuples, et il a su prendre
les uns et les autres par la douceur de ses maximes et l'appât de
ses flatteries. — Les princes ? les francs-maçons se sont insinués
dans leur faveur sous le masque de l'amitié, pour faire d'eux des
alliés et de puissants auxiliaires à l'aide desquels ils opprime-
raient plus sûrement les catholiques. Afin d'aiguillonner plus
vivement le zèle de ces hauts personnages, ils poursuivent
l'Église d'impudentes calomnies. C'est ainsi qu'ils l'accusent
d'être jalouse de la puissance des souverains et de leur contester
leurs droits. Assurés par cette politique de l'impunité de leur
audace, ils ont commencé à jouir d'un grand crédit sur les gou-
vernements. D'ailleurs, ils se tiennent toujours prêts à ébranler
les fondements des empires, à poursuivre, à dénoncer, et même
à chasser les princes, toutes les fois que ceux-ci paraissent user
du pouvoir autrement que la secte ne l'exige. — Los peuples ? ils
se jouent d'eux en les flattant par des procédés semblables. Ils
ont toujours à la bouche les mots de « liberté » et de « prospérité
publifjue. )> A les en croire, c'est l'Église, ce sont les souverains
qui ont toujours fait obstacle à ce que les masses fussent ar:-a-
chées à une servitude injuste et délivrées de la misère. Ils ont
— 422 —
séduit le peuple par ce langage fallacieux, et excitant en lui la
soif des changements, ils l'ont lancé à l'assaut des deux puissan-
ces ecclésiastique et civile. Toutefois, la réalité des avantages
iiu'on espère demeure toujours au-dessous de l'imagination et de
ses désirs. Bien loin d'être devenu plus heureux, le peuple ac-
cablé par une oppression et une misère croissantes se voit encore
dépouillé dos consolations qu'il eût pu trouver avec tant de fa-
cilité et d'abondance, dans les croyances et les pratiques de la
l'cligion chrétienne. Lorsque les hommes s'attaquent à l'ordre
providentiellement établi, par une juste punition de leur orgueil,
ils trouvent souvent l'afQiction et la ruine à la place de la for-
tune prospère sur laquelle ils avaient témérairement compté
pour l'assouvissement de tous leurs désirs.
Quant à l'Église, si par-dessus toute chose, elle ordonne aux
hommes d'obéir à Dieu, souverain seigneur de l'univers, l'on
porterait contre elle un jugement calomnieux, si on croyait
qu'elle est jalouse de la puissance civile ou qu'elle songe à entre-
prendre sur les droits des princes. Loin de là. Elle met sous la sanc-
tion du devoir et de la conscience l'obligation de rendre à la
puissance civile ce qui lui est légitimement dû. Si elle fait
découler de Dieu lui-môme le droit de commander, il en résulte
pour l'autorité un surcroît considérable de dignité et une facilité
plus grande de se concilier l'obéissance, le respect et le bon
vouloir des citoyens. D'ailleurs, toujours amie de la paix, c'est
elle qui nourrit la concorde, en embrassant tous les hommes
dans la tendresse de sa charité maternelle. Uniquement atten-
tive à procurer le bien des mortels, elle ne se lasse pas de rappe-
ler qu'il faut toujours tempérer la justice par la clémence, le
commandement par l'équité, les lois par la modération ; que le
droit de chacun est inviolable ; que c'est un devoii- de travailler
au maintien de l'ordre et de la tranquillité générale, et de venir
en aide, dans toute la mesure du possible, par la charité privée
et publique, aux souffrances des malheureux. Mais, pour em-
ployer fort A propos les paroles de Saint Augustin, ils croient ou
ils cherchent à faire croire que la doctrine chrétienne est incompa-
tible avec le bien de PEtat, parce qu'ils veulent fonder l'Etat non sur
la solidité des vertus, mais sur l'impunité des vices. \a] — Si tout
(a) EpiBt. 157 al. 3, ad VoluBian., cap. 5. n. 20.
— 423 —
cela était mieux connu, princes et peuples feraient preuve de
sagesse politique et agiraient tonformémenl aux exigences du
salut général, en s'unissanl à l'Église pour résister aux attaques
des francs-maçons, an lieu de s'unir aux francs-maçons pour
combattre l'Église.
Quoi qu'il en puisse advenir, Notre devoir est de nous appli-
quer à trouver des remèdes proportionnés à un mal si intense et
dont les ravages ne se sont que Irojt étendus. Nous le savons :
notre meilleur et plus solide espoir de guérisTDU est dans la vertu
de cette religion divine que les francs-maeons haïssent d'autant
plus qu'ils la redoutent davantage. Il importe donc souverai-
nement de faire d'elle le point central dé la résistance contre
l'ennemi commun Aussi, tous les décrets portés par l«'s Pon
tifes romains, Nos prédécesseurs, en vue de paralyser les efforts
et les tentatives de la secte maçonnique ; toutes les sentences
prononcées par eux pour détourner les hommes de s'afïïlier à
celte secte ou pour les déterminer à en sortir, Nous entendons
les ratifier de nouveau, tant en général qu'en particulier. Plein
de confiance à cet égard dans la bonne volonté des chrétiens,
Nous les supplions, au nom de leur salut éternel, et nous leur
demandons de se faire une obligation sacrée de conscience de
ne jamais s'écarter, même d'une seule ligne, des prescriptions
promulguées à ce sujet par le Siège Apostolique.
Quant à vous. Vénérables Frères, Nous vous prions. Nous
vous conjurons d'unir vos efforts aux Nôtres, et d'employer tout
votre zèle à faire disparaître l'impure contagion du poison qui
circule dans les veines de la société et l'infecte tout entière. Il
s'agit pour vous de procurer la gloire de Dieu et le salut du
prochain. Gombatlanl pour de si grandes causes, ni le courage
ni la force ne vous feront défaut. Il vous appartient de déter-
miner dans votre sagesse par quels moyens plus efficaces vous
pourrez avoir raison des difficultés et des obstacles qui se dres-
seront contre vous.— Mais, puisque l'autorité inhérente à Notre
charge Nous impose le devoir do vous tracer Nous-mème la ligne
de conduite que Nous estimons la meilleure. Nous vous disons :
En premier lieu, arrachez à la franc-maçonnerie l" masque
dont elle se couvre, et faites-la voir telle qu'elle est.
— 424 —
Secoiuloment, par vos discours et par des Lettn.'s pastorales
spécialement consacrées à cette question, instruisez vos peuples;
faites-leur connaîtn" les artifices employés par ces sectes pour
séduire les hommes et les attirer dans leurs rangs, — la perversité
de leurs doctrines, — l'infamie de leurs actes. Rappelez-leur
qu'en vertu des sentenc-es plusieurs fois portées par Nos prédé-
cesseurs, aucun catholique, s'il veut rester digne de ce nom et
avoir de son salut le souci qu'il mérite, ne peut, sous aucun pré-
texte, s'aflilier à la secte des francs-maçons. Que personne donc
ne se laisse tromper par de fausses apparences d'honnêteté. Quel-
ques personnes peuvent en effet croire que, dans les projets des
francs-maçons, il n'y a rien de formellement contraire à la sain-
teté de la religion et dos mœurs. Toutefois, le principe fonda-
mental, qui est comme l'âme de la secte étant condamné par la
morale, il ne saurait être permis de se joindre à elle, ni de lui
venir en aide d'aucune façon.
Il faut eusuilt', à l'aide de fréquentes instructions et exhorta-
tions, faire en sorte que les masses acquièrent la connaissance
de la religion.. Dans ce but, nous conseillons très fort d'expo-
ser, soit par écrit, soit de vive voix et dans des discours ad hoc.
les éléments des principes sacrés qui constituent la philosophie
chrétienne. Cette dernière recommandation a surtout pour but
de guérir par une science de bon aloi les maladies intellectuelles
des hommes, et de les prémunir tout à la fois contre les formes
multiples de l'erreur et contre les nombreuses séductions du vice,
surtout iMi un temps où la licence des écrits va de pair avec une
insatiable avidité d'apprendre. L'œuvre est immense ; pour
l'accomplir, vous aurez avant tout l'aide et la collaboration de
votre clergé, si vous donnez tous vos soins à le bien former et à
le maintenir dans la perfection de la discipline ecclésiastique et
dans la science des saintes lettres.
Toutefois, une cause si belle et d'une si haute importance
appelle à son secours le dévouement intelligent des laïques qui
unissent les bonnes mœurs et l'uistruction à l'amour de la reli-
gion et de la patrie. Mettez en commun, Vénérables Frères, les
forces de ces deux ordres, et donnez tons vos soins à ce que lès
hommes connaissent à fond l'Église Catholique ol l'aiment de
ont leur f'œur. Car, plus cette connaissance et cet amour gran-
- 425 —
diront (J;m^ les ùmcs, plus on prendra en déi^oùt los sofiélés
secrètes, plus on sera empressé de les fnir
Nous profitons à dessein de la nouvidle oeeasion qui Nous csl
otfei'le d'insister sur la recommandation déjà faiU' par Nons en
laveur dn Tiers-Ordre de Saint-Françjois, à la diseiplinc dmincl
nous avons apporté diî sages tempéraments. Il faiU mettre un
grand zèU; à le propager et à ralTermir. Tel eu ell'ri i]tril a ete
établi par son auttnir, il consiste lont entier eu ceci : atliri'r les
hommes à l'amour de Jésus-Christ, à rainour de l'K^lise, à la
pratique des vertus chrétiennes. Il peut dont; rendn; de grands
services poui" aider à vaincre la contagion de ces sectes détesta-
bles Que celle sainte association fasse doue lous li-s jours de
nouveaux pi-ogrès. Parmi les nouilireux avantages (jue l'on
peut attendre d'elle, il eu "st un (|ui [)rime lous les autres: celle
association est une véritable école de Liberté, de Fraternité,
d'Égalité, non selon l'absurde façjon dont les francs-maçjons enten-
dent ces choses, mais telles que Jésus-Christ a voulu eu enrichir
le genre humain et que Saint François les a mises eu [jratiijue.
Nous parlons donc ici de la liberté des enfants de Dieu, au
nom d(; laquelle nous refusons d'obéir à ces maîtres iniques qui
s'appellent Satan et les mauvaises passions. Nous parlons de la
fraternité qui nous rattache à Dieu, commun créateur et père
de lous les hommes. Nous parlons de l'égalité qui, établie sur
les fondements de la justice et do la charité, ne rôve pas de sup-
primer toute distinction entre les hommes, mais excelle à faire,
de la vai'iété des conditions et des devoirs de la vie, une harmo-
nie admirable, et une sorte de merveilleux concert dont proti-
teni naturellement les intérêts et la dignité de la vie civile.
En troisième lieu, une institution,due à la sagesse de nos pères
et momentanément interrompue par le cours des temps pourrait
à l'époque où nous sommes, redevenir le type et la forme de
créations analogues. Nous voulons parler de ces corporations
ouvrières destinées à protéger, sous la tutelle de la religion, les
intérêts du li-avail et les mœurs des travailleurs. Si la pierre de
touche d'une longue expérience avait fait apprécier à nos an-
cêtres l'utilité ai', ces associations, notre âge en retirerait peut-
êlre de plus grands fruits, tant elles ofTrent de précieuses res-
sources pour combattre avec succès et pour écraser la puissance
— 42r; —
des sectes. Ceux ([ui n'échappent à la misère qu'au pi-ix du labeur
(le Ictirs mains, en même tt^mps que, par leur condition, ils sont
sou\<'iaincm('iU dignes de la charitable assistance de leurs stun-
blables, sont aussi les plus exposés à être trompés par les séduc-
tions et les ruses d(!S apôtres du mensonge. Tl faut donc leur
venir en aide avec une très grande habihîté et leur onvi-ir les
rangs d'associations honnêtes pour les empêcher d'être enrôlés
dans les mauvaises. En conséquence, et pour le salut du peuple.
Nous souhaitons ardemment de voir se réaliser, sous les aus-
pices et le patronage des Évèqnes, ces corporations appropriées
aux besoins du temps présent Ce n'est pas pour Nous une joie
médiocre d'avoir vu déjà se constituer en plusieurs lieux des
associations de ce genre, ainsi que des sociétés de patrons, le but
des unes et des autres étant de venir en aide à l'honorable classe
des prolétaires, d'assurer à leurs enfants le bienfait d'un patro-
nage tutélaire, de leur fournir les moyens de garder, avec de
bonnes mœurs, la connaissance de la religion et l'amour de la
piété.— Nous ne saurions ici passer sous silence une société qui
a donné tant d'exemples admirables et qui a si bien mérité des
classes poi)ulaires. Nous voulons parler de celle qui a pris le
nom de son père. Saint Vincent de Paul. On connaît assez les
œuvres accomplies par cette société et le but qu'elle se propose.
Les efforts de ses membi-es tendent uniquement à se porter par
une charitable initiative au secours des pauvres et des malheu-
reux, ce qu'ils font avec une merveilleuse sagacité et une non
moins admirable modestie. Mais plus cette société cache le bien
qu'elle opère, plus elle est apte à pratiquer la charité chrétienne
et cà soulager la misère des hommes.
Quatrièmement, afin d'atteindre plus aisément le bu' de Nos
désirs, Nous recommandons avec une nouvelle instance à votre
foi et à votre vigilance la jeunessi; (jui est l'espoir de la société.
Appliquez à sa formation la plusgrande partie de vos sollicitudes
pastorales. Quels qu'aient déjà pu être à cet égard votre zèle et
votre prévoyance, croyez que vous n'eu ferez jamais assez pour
soustraire la jeunesse aux écoles et aux mailics près desquels
elle serait exposée à i-espirei- le souille empoisonné des sectes.
Paiini les prescriptions de la doctrine chrétienne, il en est une
— 427 —
sur laquelle devront insister les parents, les [tienx instituteurs,
les curés, sous l'impulsion de leurs Évèques.
Nous voulons parler de la nécessité de prémunir hnirs enfants
ou leurs élèves contre ces sociétés criminelles, eu li-ur appre-
nant de bonne heure à se défier des artifices perfides et variés à
l'aide desquels leurs prosélytes cherchent à enlacer les honmies.
Ceux qui ont charge de préparer les jeunes gens à recevoir les
sacremenls comme il faut, agii-aient sagement s'ils amenaient
chacun d'eux à [)i-endre la lei'me résolution de ne s'agrégfr à
aucune société à l'insu de leurs parents, on sans avoir consulté
leur curé ou leur confesseur.
Du reste, .\ou> savons très bien que nos communs labeurs pour
arracher du champ du Seigneur ces semences pernicieuses, se-
raient tout à fait impuissants si, du haut du ciel, le Maître de la
vigne ne secondait nos efforts. Il est donc nécessaire d'implorer
son assistance et son secours avec un grande ardeur et par des
sollicitations réitéi'ées, proportionnées h la nécessité des circon-
stances et à l'intensité du péril. Fière de ses précédents succès, la
secte des francs-maçons lève insolemment la tète, et son audace
semble ne plus connaître aucunes bornes. Rattachés les uns aux
autres pai- le lien d'une fédération criminelle et de leurs projets
occultes, ses adeptes se prêtent vui mutuel appui ei se provo-
quent entre eux à oser et à faire le mal.
A une si violente attaque doit répondre une défense énergi-
que. Que les gens de bien s'unissent donc, eux aussi et forment
une immense coalition de prières et d'efforts. En conséquence,
Nous leur demaiidons de faire entre eux, par la concorde des
f'sprits et des cœurs, une cohésion qui les rende invincibles
con;i-e les assauts des sectaires. En outre, qu'ils tendent vers
Dieu des mains sup[)liantes et que leurs gémissements persévé-
rants s'efi'orcent d'obtenir la prospérité et les progrès du christia-
nisme, la paisible jouissance pour l'Église de la liberté néces-
saire, le retour des égarés au bien, le triomphe de la vérité sur
l'erreur, de la vertu sur le vice.
Demandons à la Vierge Marie, Mère de Dieu, de se faire notre
auxiliaire et notre interprète. Victorieuse de Satan dès le pre-
mier instant de sa Conception, qu'elle déploie sa puissance contre
— 428 —
les sectes réprouvées ciui fonl si évidemment revivre parmi nous
res[)rit de révolte, l'incorriyible perfidie et la ruse du démon. —
Appi'lons à notre aide le prince desmilices célestes Saint Michel,
(jui a précipité dans les enlers les Anges révoltés ; puis Saint Jo-
seph, l'Kpoux de laTrès Sainte Vierge.le céleste et tnlélaire patron
de l'Église Catholique, et les grands Apôtres Saint Pierre et
Saint Paul, ces infatigables semeurs et ces cham[)ions in^■inci-
bles de la foi catholique. Grâc(> à leur protection et à la persé-
vérance de tons les fidèles dans la prière, Nous avons la con-
fiance que Dieu daignera envoyer un secours opportun et miséri-
cordieux au genre humain en proie à un si grand danger.
En attendant, comme gage des dons célestes et comme témoi-
gnage de Notre bienveillance, Nous vous envoyons du fond du
cœur la bénédiction apostolique, à vous, Vénérables Frères, ainsi
qu'au clergé et aux peuples confiés à votre sollicitude.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 20 avril 1884, de Noire
Pontificat la septième année.
Léon XIII, Pape.
— 42i) —
MANDEMENT
1-B0MUL8UANT UKK BNCVOLIQUK DU SOUVERAIN PONTIFE CONTRE I.A PRANC-M Ai,U.N.SBRIE
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, pah la grâce de
Dieu kt du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assistant
AU Trône Pontifical,
Au Clcrgc Séculier et Régulier et à tous les Fidèles de rArchidiocèse
de Québec, Salut et Bénédiction en Notre Seigneur.
C'est de Rome, en la fête des bienheureux apôtres Pierre et
Paul, après avoir eu le bonheur d'offrir le saint sacrifice sur
leurs tombeaux et de recevoir pour Nous et pour vous la béné-
iliclion du Vicaire de Jésus-Christ, que Nous vous adressons
aujourd'hui la parole, Nos Très Ghers Frères, pour promulguer
une Encyclique sur un sujet des plus importants.
Depuis un siècle et demi, les Souverains Pontifes, comme des
sentinelles vigilantes placées sur les murs do la cité de Dieu,
n'ont cessé de sonner l'alarme contre les sociétés secrètes, qui
ne sont autre chose que l'armée de la cité du mal. Le 20 avril
dernier, Notre Saint-Père le Pape Léon XIII, fidèle à son devoir
et aux traditions du Siège Apostolique, a exposé les très graves
raisons pour lesquelles ces sociétés doivent être en horreur aux
enfants de l'Eglise.
L'apôtre Saint Paul (Éph. V, 8.1 recommande aux chrétiens de
vivre comme des enfants de lumière : ut filii lucis ambulate. Le
secret profond et inviolable dont la franc-maçonnerie s'enveloppe
est déjà par lui-même une preuve de la perversité de ses des-
seins, car le bien ne craint pas la lumière. Et cela est vrai
même dans le cas où la promesse du secret n'est pas confirmée
par serment.
— 430 —
La franc-maçonnorie exige de ses adeptes une obéissance
aveugle et absolue aux ordres de ses chefs, en sorte que ceux
(jui sont assez imprudents pour s'enrôler dans ses rangs, en de-
viiMintMit les esclaves, et coutcmU le danger de perdre la vie en
cas de désobéissance. C'est donc une folie que d'y entrer ; c'est
un devoir d'en sortir au plus vile.
Elle fait profession de n'exclure de son sein aucune religion
et de n'en reconnaître aucune ; l'enfant de l'Église qui mitre
dans cette société est donc exposé à entendre l'éloge et à prendre
peu à peu l'habitude de cette indifférence religieuse qui offre
plus de danger qu'une hostilité ouverte capable de provoquer
des soupçons et des remords.
Cette indifférence n'est elle-même qu'un premier pas vers un
abime plus profond.
Làuie humaine, créée à l'image de Dieu et appelée à un bon-
heur parfait, ne peut se dispenser d'avoir une religion. L'iudif-
férentisme l'incline à se faire une religion à son gré, selon les
bornes étroites de son intelligence et surtout conforme aux vils
penchants d'un cœur enclin au mal dès sa jeunesse (Gen. VIII, 21.)
par suite du péché originel. L'orgueil, le commencement de tout
pi'ché^ initium omnis pcccati (Eccl. X, 15.|, comme nous le dit
l'Esprit Saint, l'orgueil fait rejeter toute révélation divine ; la
concupiscence abhorre toute morale qui la gène et sous prétexte
de liberté, veut s'affranchii- de toute loi divine et humaine.
L'existence d'un Dieu infiniment saint et puissant ; la spiritua-
lité et l'immortalité de l'âme ; la sainteté et l'indissolubilité du
mariage ; les droits les plus évidents de l'Église ; les principes
fondamentaux de la famille et de la société ; tout est méconnu,
nié, foulé aux pieds et il ne reste plus aux passions les plus dan-
gereuses d'autre frein que la crainte d'un châtiment temporel,
auquel les coupables ont toujours l'espoir et trop souvent la
chance d'échapper.
Tel est. Nos Très Chers Frères, le tableau que l'Encyclique
nous trace de ce rja/i/ra/tsmf auquel arrivent par degrés les francs-
maçons les plus avancés. Ce qui se passe aujourd'hui en Eu-
rope en est une preuve évidente.
-,431 -
Le Souverain Pontife reconnaît que parmi les francs-niai^ons
il y en a un bon nombre qui n'en sont pas tMicore rmilus à et;
degré de perversité et qui reculeraient d'horreur s'ils connais-
saient combien rigoureusement ces épouvantables conséquences
découlent des principes fondamentaux de la franc-maronut'ric.
Ce qui les trompe et les aveugle c'est cette apparence sédui-
sante de riinion fraternelle qu'elle propose et invoque comme
étant le but unique et le fruit de l'association : (;e sont ces se-
cours muluels que les membres se prêtent les uns aux autres
quand ils se sont reconnus au moyen de signes mystérieux qu'ils
croient à tort être l'unique secret de la société, tandis que les
vrais secrets ne sont révélés qu'à ceux dont les principes anti-
religieux et anti-sociaux sont parfaitement connus.
Mais, Nos Très Ghers Frères, ne vous laissez pas prendre à ce
piège si adroitement et si perfidement déguisé pour captiver des
âmes sans défiance, dont les suffrages et les contributions ser-
vent à augmenter les forces et les ressources de chefs inconnus
qui conspirent dans l'ombre pour renverser l'Église et boulever-
ser la société chrétienne. Dieu est charité, dit l'apùtrebien-aimé
il Jean. IV, 16.), Deus caritas est ; voilà pourquoi la frauc-maeon-
nerie cherche à se couvrir du manteau de cette vertu sublime
qui, comme Dieu, ne connaît pas d'acception de personne. Les
sociétés secrètes se trahissent elles-mêmes en bornant leurs se-
cours et leurs aumônes à leurs adeptes, quand toutefois il reste
quelque ressource après ce qui a été employé à l'accomplisse-
ment de leurs œuvres de ténèbres.
Encore une fois. Nos Très Ghers Frères, ne vous laissez pas
prendre à ce piège si adroitement et si perfidement déguisé.
Obéissez à la voix de l'Église, qui, comme une tendre mère,
toujours inquiète sur les dangers que peuvent courir ses enfants,
vous défend sous peine d'excommunication de vous enrôler dans
les sociétés secrètes, et ordonne à ceux qui ont eu cette impru-
dence et ce malheur, de s'en retirer au plus vite.
Dieu merci, le nombre des catholiques du Ganada qui ont
désobéi à l'Église en cette matière, est très petit. N'y en eùl-il
qu'un seul, le danger auquel se trouve exposée cette pauvre
— 432 —
âme devrait nous faire verser des larmes avec des prières pour
sa conversion ; le mènie sentiment doit nons animer tons à prier
aussi jionr la conversion de ceux qui font véritablement l'œuvre
de la franc-maçonnerie, en accusant faussement leurs frères et
même des membi-es du clergé d'être les adeptes des sociétés se-
crètes. Ces atroces calomnies propagées jusqu'en Europe et à
Rome même, ne trompent que ceux qui ne connaissent pas
combien les catholiques de notre province, et de l'archidiocèse
en particulier, sont attachés à leur foi et fidèles à mettre en
pratique l'enseignement de l'Eglise.
Au lieu de nous déchirer et de nous décrier ainsi sur des ques-
tions de nombres, soyons plutôt d'accord pour conjurer un dan-
ger commun.
La franc-maçonnerie cherche partout à enrôler les jeunes gens
et les ouvriers, les uns par l'appât de la curiosité, les autres par
Tespoir d'un secours dont nous avons signalé le véritable but.
Dans la famille chrélienne et dans Técole, il faut donc de bonne
heure prémunir la jeunesse, à quelque rang de la société qu'elle
appartienne, contre ces tentatives dangereuses.
Du haut de la chaire et dans la direction des âmes, les pas-
teurs doivent rappeler aux fidèles les défenses de l'Église, les
vérités attaquées par les sociétés secrètes et encourager les
pieuses associations telles que les Congrégations et i'Archicou-
frérie de la Sainte Vierge, la société de Saint Vincent de Paul,
le Tiers-Ordre de Saint François, le scapulaire, le saint rosaire, la
communion réparatrice, l'apostolat de la prière et autres du
même genre. 11 sera bon de rappeler de temps en temps aux
fidèles que, selon notre premier concile, tenu en 1851, aucun
confesseur ne peut absoudre les francs-maçons qui refusent ou
négligent de renoncer à la franc-maçonnerie.
Une instruction donnée, le I U mai dernier, par le Saint-Office, en
nous suggérant ces moyens, nous apprend que Notre Saint-Père
le Pape, voulant autant que possible favoriser la conversion des
francs-maçons, accorde pendant un an à tous les confesseurs
approuvés par l'Ordinaire, le pouvoir d'absoudre des censures et
de réconcilier à l'Église ceux qui, étant sincèrement contrits de
— 433 —
leur faute, abandonneraient la franc-ma(;onnerie. (a) Prions
afin que tous se montrent fidèles à la grâce qui leur est olTcrlL'
et s'empressent d'en profiter.
Suivant cette même Instruction, le Souverain Poutife désire
que dans cet espace de temps les fidèles soient appelés à faire une
retraite ou au moins quelques jours d'exercices publics, où, tout
en méditant pour leur propre compte les vérités éternelles, ils se
feront un devoir de prier et de communier pour la conversion
des catholiques enrôlés dans les sociétés secrètes, et imploreront
la protection du ciel sur l'Église et sur son Chef, aujourd'hui
exposés à une si furieuse tempête, (b)
Les écrivains catholiques rendront aussi un grand service à la
cause commune en exposant les enseignements du Saint-Siège,
les périls que courent l'Église et la société chrétienne. Mais
pour que leur travail soit béni de Dieu, il faut, comme le dit
l'Instruction du Saint-Office, qu'ils combattent sous la conduite
de leurs évoques — episcopis ducibus. — Il faut qu'ils évitent toute
exagération, toute accusation qui n'est propre qu'à affaiblir les
forces catholiques, en les divisant par d'amères récriminations et
en suscitant des discussions où la charité est sacrifiée, sans aucun
profit pour la cause commune.
Tous doivent se persuader que le meilleur moyen de ramener
au bercail une pauvre brebis égarée, n'est pas de monter sur les
toits pour la décrier, mais d'avertir en toute charité et en toute
confiance ceux que l'autorité et la grâce de leur ministère peu-
vent mettre en état de remédier au mal.
Bien coupables sont ceux qui accusent témérairement et qui
font circuler la calomnie à l'aide d'un secret perfide que l'on
reçoit et que l'on transmet sans remords.
(a) Ce pouvoir commence aujourd'hui et finira à minuit entre le 28 et le 29 juin
1885, car il est accordé pour un an à compter du jour de la promulgation do l'encycli-
que dans chaque diocèse.
(b) Messieurs les curés pourraient consacrer à cette fin quelqucî jours des mois de
Saint Joseph, de la Sainte Vierge, du Sacré-Cœur, de Sainte Anne, ou de novembre
en y donnant une solennité particulière. Dans tous les exercices publics de ces diffé-
rents mois, on pourrait aussi faire une prière spéciale à cette intention.
28
— 434 —
Outre les sociétés secrètes proprement dites, dans lesquelles
on conspire contre l'Église et l'État, avec promesse du secret,
confirmée ou non par serment, il y en a d'autres qu'il iaut éviter
sous peine de péché grave. Ce sont celles où l'on exige un secret
inviolable avec promesse par serment d'obéir absolument à des
chefs que Ton ne connaît pas. Il l'auL aussi regarder comme
dangereuses certaines sociétés dont la doctrine est suspecte et
dont les chefs se conduisent de manière à inspirer une juste
défiance, [a] Elles sont quelquefois d'autant plus à redouter
qu'elles se couvrent du voile d'une fin hoiTinHe qui peut en im-
poser facilement.
Les Pères du quatrième concile de Québec, dans leur pasto-
rale du 14 mai 1868, vous ont déjà signalé ce danger.
« Tenez-vous également éloignés de certaines autres sociétés,
moins secrètes, il est vrai, mais encore trop dangereuses. Sou&
prétexte de protéger les pauvres ouvriers contre les riches et les
puissants qui voudraient les opprimer, les chefs et les propaga-
teurs de ces sociétés cherchent à s'élever et à s'enrichir aux dé-
pens de ces mêmes ouvriers souvent trop crédules. Ils font
sonner bien haut les beaux noms de protection mutuelle et de
charilc, pour tenir leurs adeptes dans une agitation continuelle
et fomenter des troubles, des désordres et des injustices. De là
résultent pour les pauvres ouvriers deux grands malheurs.
D'abord ils s'exposent au danger de perdre leur foi, leurs mœurs
et tout sentiment de probité et de justice, en faisant société avec
des inconnus qui se montrent malheureusement trop habiles à
leur communiquer leur propre perversité. En second lieu, l'on
a vu ici comme aux États-Unis, comme en Angleterre, comme
en France et partout ailleurs, les tristes fruits de ces conspira-
tions contre le repos public. Les pauvres ouvriers n'en ont retiré
qu'une misère plus profonde, une ruine totale des industries qui
ks faisaient vivre ; et quelquefois même, les rigueurs de la jus-
tice humaine sont venues y ajouter des châtiments exemplaires.
« Croyez-le donc bien, Nos Très Chers Frères, lorsque vos
pasteurs et vos confesseurs cherchent à vous détourner de ces
(a) lustructioD du S. 0., 10 mai 1884, Nos 3 et 4.
— 435:—
sociétés, ils se montrent vos véritables et sincères amis ; vous
seriez bien aveugles, si vous méprisiez leurs avis pour priMt-r
l'oreille à des étrangers, à des inconnus qui vous llallcnl pour
vous dépouiller, et qui vous font de séduisantes promesses pour
vous précipiter dans un abîme, d'où ils se garderont bien de
vous aider à sortir. »
A ces causes et le saint nom de Dieu invoqué. Nous réglons
et ordonnons ce qui suit :
1° Le présent mandement sera lu le premier dimanche après
sa réception, dans toutes les églises et chapelles de paroisses et
de missions où se fait l'office public ;
2" A la suite de ce mandement, on lira au prône, en une ou
plusieurs fois, l'Encyclique du 20 avril dernier ;
3" Chacune de ces lectures partielles sera suivie de la récitation
publique de trois Pater et Ave à genoux, pour la conversion de
ceux qui ont eu le malheur de s'engager dans une société secrète.
Donné à Rome, en dehors de la porte Flaminienne, sous notre
seing et le sceau de l'archidiocèse, et le contre-seing de noire
secrétaire ad hoc, le vingt-neuf juin mil huit cent quatre-vingt-
quatre, en la fête des bienheureux Apôtres Pierre et Paul.
-}- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
L.-N. Bégin, Ptre,
Secrétaire ad hoc.
— 436 —
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
À. l'occasion du dix-nkuvièmk ckntknaire dk la naissance dk la saintk-vieroe
j Archevêché de Québec,
I 14 août 1884.
Monsieur le Curé,
Le Préfet de la Sacrée Congrégation des Rites, Son Éminence
le Cardinal Bartolini, vient d'adresser aux Évt''ques du monde
entier une lettre qui a rapport à la prochaine solennité de la
Nativité de la Sainte Vierge.
Qnelques cardinaux, un grand nombre d'évêques et de prélats
avaient présenté à Notre Très Saint-Père le Pape Léon XIII, une
requête le suppliant de vouloir bien approuver l'opinion de
quelques historiens qui croient que l'année prochaine serait le
dix-neuvième centenaire de la naissance de l'auguste Mère de
Dieu. Ne convenait-il pas de célébrer cet heureux événement
par une solennité toute spécial* dans l'univers catholique ? Ce
serait, en même temps, une réparation contre les attaques et les
blasphèmes que les puissances des ténèbres lancent aujourd'hui
contre la Reine des anges et des hommes.
La Congrégation des Rites chargée d'examiner ce projet ne
trouva pas expédient de l'approuver, et cela pour deux raisons
principales : d'abord on ne peut déterminer avec certitude l'année
de la naissance de la Vierge Marie ; ensuite, la nature spéciale
du culte rendu à la Mère de Dieu semble exiger que toujours
ses glorieux mystères soient célébrés avec le même éclat et le
même amour. Toutefois, la Congrégation loua les pieux désirs
de tant de prélats distingués et demanda au Saint-Père qu'un
nouveau témoignage de vénération et de piété filiale fût donné
à notre bonne Mère.
— 437 —
En conséquence, le Souverain Pontife a réglé qu'un Tritluum
solennel sera célébré celle ainiéc, à Toccasion de la solennité de
la Nativité de la Sainte Vierge.
Messieurs les Curés sont donc invités :
1° A convier leurs fidèles à une grand'messequi se célébrerait
le 6, 7 et 8 du mois de septembre prochain.
2o A donner ces jours-là la bénédiction solennelle du Saint-
Sacrement.
3o A faire, l'un des jours indiqués, une procession en chantant
les litanies de la Sainte Vierge.
Les fidèles qui assisteront à l'un des exercices pourront gagner
une indulgence de sept ans et de sept quarantaines. Ceux (jui
assisteront chaque jour à l'un des exercices et qui, durant le
Triduum, se seront confessés, auront communié et prieront aux
intentions du Souverain Pontife, pourront gagner une indul-
gence plénière, applicable aux âmes du purgatoire.
Les fidèles seront invités à jouir de ces faveurs spirituelles, et
s'empresseront sans doute d'attirer sur eux et sur l'Église les
bénédictions de Celle qui se montre attentive à toutes nos prières.
J'ai l'honneur d'être,
Monsieur le Curé,
Votre très obéissant serviteur,
Cyrille-E. Legaré, V. G.,
Administrateur,
— 488 —
CIRGULiVIRE AU CLERGÉ
PRi:ÈRES PUBLIQUES FENDANT LE MOIS D'OCTOBRK
Archevêché de Québec,
19 septembre 1884.
Monsieur le Curé,
Sa Sainteté Léon XIII vient de publier une encyclique que je
m'empresse de vous communiquer. Je vous prie d'en donner
lecture à vos fidèles. Vous les exhorterez à remplir les vues du
Souverain Pontife, en se rendant chaque jour du mois d'octobre
au pied des autels de Marie.
Je laisse à Messieurs les Curés la liberté de choisir l'heure à
laquelle il sera plus facile de réunir leurs paroissiens.
Je permets qu'il y ait, chaque jour, à une messe, exposition du
Saint-Sacrement avec bénédiction. Le chapelet et les litanies
de la sainte Vierge se réciteront à haute voix pendant le saint
sacrifice.
Si les circonstances le permettent, il se fera une ou plusieurs
processions solennelles pendant le mois.
A la bénédiction du Saint-Sacrement, qui pourra se donner
tous les jours, soit le soir ou à la messe, après l'oraison Deus qui
nobis^ la prière ci-jointe sera dite par le célébrant.
Dans toutes les paroisses où il sera jugé utile, les indulgences
accordées pour le mois d'octobre pourront être différées au mois
de novembre ou de décembre.
J'ai l'honneur d'être.
Monsieur le Curé,
Votre bien dévoué serviteur,
Cyrille E. Legaré, V. G.,
Administrateur.
— 439 —
PRIKRE.
0 Cœur de Marie, Mère de Dieu et notre Mère ; û Cœur très
aimable, objet des complaisances de l'adorable Trinité ; Cœur
digne de toute la vénération et de l'amour des Anj,'es i-t des
hommes ; Cœur le plus ressemblant à celui de Jésus, dont vous
êtes la plus parfaite image ; Cœur plein de bonté et de compas-
sion pour nos misères, daignez fondre la glace de nos propres
cœnrs, et faites qu'ils s'attachent entièrement à celui de notre
divin Sauveur. Répandez eu eux l'amour de vos vertus, (!l en-
flammez-les du feu sacré dont vous brûlez constamment vous-
même. Couvrez de votre protection la sainte Église, gardez-la,
soyez toujours son refuge et son invincible défense contrr toutes
les attaques de ses ennemis. Soyez notre voie pouraller à Jésus
et le canal par lequel nous recevions toutes les grûces néces-
saires pour nous sauver. Soyez notre secours dans nos besoins,
notre soulagement dans les afflictions, notre force dans les ten-
tations, notre refuge dans les persécutions, notre aide dans tons
les périls, mais spécialement dans les derniers combats de notre
vie. à l'heure de notre mort, lorsque tout l'enfer se déchaînera
contre nous, afin de ravir nos âmes ; oui, soyez notre défense
dans ce moment terrible et formidable d'où dépendra notre des-
tinée éternelle. Ah ! faites-nous alors, ô très douce Vierge, éprou-
ver la tendresse de votre Cœur maternel, et la force de votre
puissance sur le divin Cœur de Jésus, en nous ouvrant, dans la
source même de la miséricorde, un refuge assuré, d'où nous
puissions aller le bénir avec vous, dans le Parailis. pendant tous
les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
LOUANGES ATIX TRÈS SAINTS COEURS DE JÉSUS ET DE MAUIE.
Que le très divin Cœur de Jésus et le Cœur très pur de Marie
soient connus, loués, bénis, aimés, servis, glorifiés et partout et
r.oujours. Ainsi soit-il.
Le Souverain Pontife Pie VII, par un Rescritde la Sacrée Con-
grégation des Indulgences du 18 août 1807, accorda :
Une indulgence de soixante jours, une fois le jour, à ceux qui
réciteront dévotement et d'un cœur contrit la susdite prière
avec les louanges aux très saints Cœurs de Jésus et de Marie.
— 440 — .
Une indulgence plénière aux Fêtes de la Nativité, de l'As-
somption, et du très saint Cœur de Marie, à tous ceux qui les
auront récitées chaque jour pendant le cours d'une année ; pour-
vu (ju'aux jours des Fêtes susnientionées, étant véritablement
contrits, ils se confessent, communient, visitent une église dé-
diée à la bienheureuse Vierge Marie ou un autel qui lui est con-
sacré dans une église quelconque, et y prient suivant l'intention
du Souverain Pontife.
Une indulgence plénière in articula morlis^ à ceux qui auront
pratiqué, chaque jour, pendant leur vie ce pieux exercice.
LETTRE ENCYCLIQUE
DE NOTRE TRÈS SAINT PÈRE LE PAPE LÉON XJII
Aux Vénérables Frères les Patriarches^ Primats, Archevêques, et
Évéqucs du monde catholique en grâce et en communion avec
le Siège Apostolique,
LÉON XIII, PAPE.
Vénérables Frères, salut et bénédiction apostolique.
L'an dernier, comme vous le savez. Nous avons prescrit par
Nos Lettres encycliques que, dans toutes les parties du monde
catholique et à Teflet d'obtenir le secours céleste en faveur de
l'Église éprouvée, la puissante Mère de Dieu serait honorée,
pendant tout le mois d'octobre, par la récitation du très saint
Rosaire. En cela, nous avons suivi et Notre propre inspiration
et les exemples de Nos prédécesseurs qui, aux époques les plus
difficiles de l'Église, ont eu l'habitude de recourir avec un élan
spécial de piété à l'auguste Vierge Marie et d'implorer son aide
par de ferventes prières.— Or l'on a obéi partout à Notre volonté
sur ce point, avec une telle ardeur et une telle concorde, que
— 441 —
l'on a vu se manifester admirablement de qn»'l fervent esprit de
religion et de piété est animé le peuple chrétien et combien
grande est la confiance universelle dans le céleste patronage de
la Vierge Marie. Pour Nous, accablé par le poids de tant d'épreu-
ves et de maux, Nous avouons avoir ressenti une grande conso-
lation à ce spectacle de la ferveur, de la foi et de la piété, et
même y avoir puisé un nouveau courage pour supporter, si Dieu
le vent ainsi, des épreuves pins dures encore. En eU"et, tant que
l'esprit de prière sera répandu sur la maison de David et sur les
habitants de Jérusalem, Nous espérons fermement que Dieu se
laissera enfin toucher et que, prenant en pitié la condition de
son Église, Il accueillera les prières présentées par Celle qu'il
a voulu l'aire lui-môme la dispensatrice des grâces célestes.
C'est pourquoi, étant donnée l'existence des mêmes motifs qui
Nous ont amené, l'an dernier, à ranimer la piété publique, Nous
pensons, Vénérables Fi'ères, qu'il est de notre devoir d'exhorter
aussi ("ette année le peuple chrétien à persévérer dans le mode
et dans la forme de prière qui est désignée sous le nom de Ro-
saire, afin de mériter le patronage efficace de la puissante Mère
de Dieu. Si, d'une part, en elTet, les ennemis du nom chrétien
font preuve d'une si grande obstination dans leurs desseins, il
faut, d'antre part, que la constance de la volonté ne soit pas
moins grande chez les chrétiens militants, puisque le secours
céleste et les bienfaits que Dieu nous accorde sont d'ordinaire
le fruit de notre persévérance. — Il est utile à ce propos de rappeler
l'exemple de l'illustre Judith qui, nous offrant l'image de l'au-
guste Vierge Marie, sut réprimer la folle impatience des Juifs,
lorsque ceux-ci voulaient fixer à Dieu, d'après leur arbitre, le
jour où il devait secourir la ville opprimée. De même, il ne faut
pas perdre de vue l'exemple des Apôtres qui surent attendre le
don suprême de l'Espril-Saint, dont ils avaient reçu la promesse,
en persévérant tous ensemble dans la prière avec Marie, Mère de
Jésus. — Or il s'agit maintenant d'une chose de la plus haute im-
portance et entourée de difficultés, c'est-à-dire d'humilier l'anti-
que et fourbe ennemi jusque dans les retranchements de son
orgueilleuse puissance ; il s'agit de revendiquer la libei-lé de
l'Eglise et de son Chef, en un mot, de conserver et de défendre
les bases mêmes >ur lesquelles doit reposer la sécurité et le salut
de la société humaine. Il faut donc s'efforcer, en ces temps si
- 442 —
tristos pour l'Egliso, de garder avec soin et pieusement la sainte
habitude du Rosaire en riiouneur de la Vierge, d'autant plus que
l(>s pri{>res en sont disposées de fa(;on à rappeler, d'après leur
ordre, tous les mystères de notre salut et, par là même, à favo-
riser grandement l'esprit de piété.
En ce qui concerne l'Italie, il est souverainement nécessaire,
en ce moment, d'implorer par les prières du Rosaire le secours
de la puissante Vierge Marie, car nous sommes non seulement
menacés mais éprouvés par une calamité inattendue. Voici, en
effet, que l'épidémie asiatique, franchissant les bornes que la
nature semblait lui avoir posées, a envahi, par la volonté de
Dieu, les ports les plus importants des Gaules et, de là, les con-
trées italiennes avoisinantes. — Il faut donc recourir à Marie, à
Celle que l'Église appelle à bon droit el à juste titre la dispensa-
trice de la sanlé, des secours et des consolations 'célestes, afin
que, accueillant d'une manière propice le secours imploré par
des prières qui lui sont particulièrement agréables, Elle chasse
loin de Nous le fléau impur.
C'est pourquoi, à l'approche du mois d'octobre, pendant h.'quel
le monde catholique célèbre la fête de Notre-Dame du Rosaire,
Nous avons résolu de renouveler, cette année, les mômes pre-
scriptions que Nous avions faites l'année dernière. — Nous établis-
sons donc et nous ordonnons qu'à partir du l^r octobre jusqu'au
2 novembre suivant, cinq dizaines au moins du Rosaii-e avec les
Litanies soient récitées tous les jours dans toutes les églises pa-
roissiales et dans les sanctuaires publics dédiés à la Mère de
Dieu, comme aussi dans d'autres églises à désigner par TOrdi-
naire. Si la récitation a lieu le matin, elle sera faite pendant la
célébration de la Messe ; si elle a lieu dans l'après-midi, on ex-
posera le Saint-Sacrement à l'adoration publique et l'on donnera
la bénédiction suivant l'usage aux assistants. Nous désirons en
outre que les Confréries du Saint-Rosaire, partout où les lois
civiles le permettent, fassent des processions solennelles pour
l'honneur de la religion.
Voulant à cet effet que les trésors célestes de l'Église soient
ouverts à la piété chrétienne. Nous renouvelons toutes les Indul-
gences que Nous avions accordées l'année dernière. A tous
ceux qui, aux jours établis, assisteront à la recitation publique
— 448 —
du Rosaire et prieront à Nos intentions, et à tous ceux de même
qui, légitimement empêchés, en feront la récitaliou privée, Nous
accordons pour chaque lois l'indulgence de sept ans et de sept
quarantaines. A ceux en outre qui, pendanl le temps susmen-
tionné, auront accompli cette récitation di.\ fois au moins dans
les églises, ou, si de justes motifs les en empêchent, dans leur
habitation privée, et qui se seront confessés et auront re<;u la
sainte communion. Nous accordons l'indulgence plénière de leurs
péchés, prise dans le trésor de l'Église. Nous accordons en outre
cette indulgence plénière et rémission de peines à tous ceu.x
aussi qui, le jour de la fête de Notrt>-Danie du Rosaire, ou l'un
des jours de l'octave, auront reçu les sacrements et prié à Notre
inlention Dieu et sa très sainte Mère dans quelque sanctuaire.
Voulant enfin pourvoir au bien spirituel de ceux qui vivent à
la campagne et sont employés aux travaux des champs, surtout
pendant le mois d'octobre, Nous accordons en leur faveur que
toutes Nos dispositions précédentes, y compris celles qui se rap-
poi'lent aux Indulgences à gagner pendant le mois d'octobre,
puissent être diffei'ées au mois de novembre ou de décembre, au
prudent arbitre des Ordinaires respectifs.
Nous ne doutons pas. Vénérables Frères, que des fruits abon-
dants ne répondent à Nos soins, surtout s'il plaît à Dieu par
l'abondance de ses grâces de faire germer la bonne semence (jne
Nous jetons en terre et que Nous confions à votre sollicitude.
Nous sommes assuré que le peuple chrétien répondra à l'appel
de Notre autorité apostolique avec cet esprit de foi et de piété
dont il a donné. Tan dernier, un si magnifique témoignage.
Daigne la céleste Patronne, invoquée par les prières du Rosaire,
venir à Notre aide et faire en sorte que, les discordes étant
apaisées et les di-oilsde l'Église étant respectés sur toute la terre,
nous obtenions de Dieu la tranquillité désirée.— Comme gage de
ce bienfait. Nous accordons affectueusement la Bénédiction
Apostolique à Vous, à votre clergé et aux peuples confiés à vos
soins.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 30 août I88i, en la
septième année de Notre Pontificat.
Léon XIII, Pape.
— 444 —
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
AU-SUJKT DE DEUX SOCIÉTÉS SKCRÈTES.
( Archkvéché de Quéhec,
{ 17 octobre 1884.
Monsieur le Curé,
Au mois d'octobre dernier, Sa Grandeur Monseigneur l'Ar-
chevêque a consulté la Sacrée Congrégation de l'Inquisition, au
sujet de deux sociétés secrètes.
La réponse à cette consultation m'a été envoyée cette semaine.
Je crois utile de vous donner connaissance de ces deux docu-
ments.
J'ai l'honneur d'être.
Votre bien dévoué seiviteur,
Cyrille E. Legaré, V, G.,
Administrateui'.
REPONSE
A une consultalion faite à Rome au sujet de certaines sociétés for-
mées dans la classe ouvrière.
CONSULTATION.
Quebeci, 5 oclobris 1883.
Emo D. D. Ga.rd. Bilio.
Eminentissime Domine,
Jam die 14 septembris Eminentise Vestrse respondi me nihil
omissurum ad colligendas informationes quas die 28 julii a me
postulabat circa progressus Sectarum Massonicarum priesertim
in mea provincia et diœcesi. Cuni nondum habeam oninia quîE
sufTicerc possint, non intendo hodie dareresponsum definitivum.
— 446 —
Est autem alla qusestio gravissima cujiis solutiomaximi refori
et a Sancta Sede definieiida videtur.
lu Canada et in Slatibns Fœderalis AmeriCcTR St'pltMilrioualis
exislunt i)hirinKE Socielates ad instar aularnni (I.oj,m's) massoni-
carnin ordinalie. Taies sunt Socielates teli'^'rapliislariiin \ain/lice
Telenraph operalors) navium onustorum [ship laburers) vianiin
ferrearum varii otficiales (railway eivjinecrs^ braliesmen... coinluc-
tors) ferri vel vitri fictores (iron mouklers^ glass blowers) et aliae
innltîe.
Concilivim plenarium Baltimorense II, anno 18G6, in tilulo
XII De Societatibus Secretis^ No 511 et seq. distinctionem essen-
tialem facit inler socielates occultas condemnatas et illas opera-
riornm sodalitates quas non constat aliud sibi proponere quani
Sociorum in propria arte exercenda niutuani tiitelani ac juvanien.
Die 13 jnlii 18G5, S. G. de Propagaiida Fide statnil « ivcurren-
dnm esse ad Sanclam Sedem et qnidem adamussini omnibus
expositis renim adjunctis, si qua^ foi'ttî diUicultales in ai)plicatione
decreti ejusdeni diei circa eamdem niateriani inveniantnr. »
Inclnsas fransmitto constituliones dnarum sodalitalumn £71/1-
lum laboris » [Kiii'ilits oflabor] et « Telegraphislarum » ( Tclri/rap/iers),
ut de iiatnra, scopo et mediis harum societatum melius jndicari
possit. Prior eo diligentius examinanda est qno videtur genera-
lior in sua extensione ad omnia gênera laboris.
Guni ad invitationem Surami Ponlificis oranes Archiepiscopi
Staluum Fœderalorum America? Septenlrionalis mox convenire
debeant Romœ ad examinandas plures qusesliones qnae discipli-
nam totius Gonfederationis tangunt, humiliter postulo ut de his
sodalitatibns qua'stio examinetur abillis Pra»lalisqni eo apliores
sunt ad causam enucleandam quo talcs Societales numerosiores
sunt in eorum provinciis.
Principia quidem clarissima sunt, scd applicatio praclica
intricalissima ; et nulla melior occasio inveniri potesl ad (inem
imponendum omnibus dubiis.
Eminentise Vestrse
addictissimus et humillimus servus,
(Signât.) -{- E.-A., Archpus Quebecen.
- 446 —
RÉPONSE.
S. Gougregazioiie di Piopaganda
Sogreleria.
Roma, Seltembre 1884.
Oggelto : Gommnnicazione di risoluzioni.
Illmo e Rmo Signore,
La S. V. con leltera del 5 OlLobre 1883 rimeltevaaIlaS. Gongne
deîlla Suprema Inquisizione gli statuli délia Socielà dei Cavalieri
del iavoro, e di quella dei Telec/rafiati airmchè presi ad esame
dal S. Goiisesso, potesse dal medosimo giudicarsi, suUa natura
délie Socielà suddelle, edi allre consimili, che Ella diceva empia-
meiile propagate non solo nel Ganadù, ma anche negli Slali
Unili deU'America Settenirionale. Ora gli Emi Inquisitori Ge-
nerali nella Gongne del 27 p. p. Agosto, dopo accurato e maturo
esame, emisero nn Decrelo del seguente tenore : « Spectatis
principiis, organismo, ac statnlis Societatis Equilum laborum
proul exponuntur, Societatem ipsam recensendam esse inierpro-
hibitas a S. Sede, juxta instructionem hiijus Supremse Gongnis
diei 10 maii 1884 et ad mentem. Mens est ut commendetur
Episcopis ut tam quoad delatas, quam quoad similes Societates
procédant, atque remédia adhibeanl secundum mandata, et con-
silia, quse in eadem Instructione continentur. »
Intanto prego il Signore che lungamente La conservi e La
prosperi.
Di V. S.
Affmo come Fratelio, ;
Giovanni Gard. Simeoni,
Prefetto.
f D. Arciv. Tyren.
Segr.
Mgr Alessandro Taschereau,
Arciv° : di Québec.
— 447 -
{Traiiuclion.)
S. Gong, de la Prop.
Secrélarial.
Rome, Sept. 1884.
Objet : Communication de résolutions.
Illme et Rme Seigneur,
Votre Seigneurie, par une lettre du 5 octobre tMS3, remtîllail
à la Sacrée Congrégation de l'Inquisition les règlements de la
société des a Chevaliers du Travail» et celle des (iTélcyraphisles,»
afin que cette Sacrée Congrégation, après les avoir examines
pùL prononcer un jugement sur la nature des sociétés susdites,
et d'autres semblables, qui, d'après Votre Seigneurie, sont ample-
ment répandues non seulement dans le Canada, mais encore dans
les États-Unis de l'Amérique du Nord. Or, les Emes Cardi-
naux Inquisiteurs, dans la Congrégation du 27 août dernier,
après un mûr et sérieux examen, ont émis un décret dont voici
la teneur : « Spectatis principiis, organismo, ac statutis Socie-
tatis E(juitum ^rtôorumproutexponunlur, Socielalem ipsam recen-
sendam esse inter prohibilasaS.Sede, juxtainstructionem hujus
Supremœ Congnis diei 10 maii 1884 et ad inentem. Mens est ut
commendetur Episcopis ut tam quoad delatas, quam quoad si-
miles Societates procédant, atque remédia adliibeaiit secundum
mandata, et cousiiia, quifi in eadem lustructioue contineulur. »
Je prie le Seigneur de vous conserver longtemps.
De V. S.
Le très affectueux confrère,
(Signé) Jean Card. Simeoni,
Préfet.
(Soussigné) f D. Arch. de Tyr,
Secrétaire.
Monseigneur Alexandre Taschereau,
Archevêque de Québec.
— 448 —
LETTRE PASTORALE
HOUR CONDAMNER LK " Rt)YAL MUSKUM
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Quéhec,
Aux fuliies de la ville de Québec et de Saint-Sauveur^ Salut et Béné-
diction en Notre Seigneur.
Nous venons aujourd'hui, Nos Très Ghers Frères, vous rappe-
ler le devoir de la prudence chrétienne et de cette vigilance
sans lesquelles il ne saurait y avoir de sécurité pour vos Ames.
Celui ([ui aime le danger y périra, dit le Saint-Esprit (Eccli., III,
27.) ; qui amal periculum in illo peribit.
Soyez prudents comme des serpents^ dit Notre Seigneur (Mallh..
X, 16.) ; estotc prudentes sicut serpentes.
Veillez et priez., dit-il encore (Matth., XXVI, 41.), de peur que vous
ne succombiez à la tentation ; vigilate et orate ut non intretis in
tentationem.
Cet important devoir de la prudence et de la vigilance chré-
tienne, un trop grand nombre d'entre vous semblent l'avoir mis
en oubli depuis pkisieurs mois, en fréquentant certaines repré-
sentations théâtrales à ce qui s'appelle le Royal Muséum.
D'après des témoignages auxquels nous croyons pouvoir ajou-
ter foi en toute sécurité, il s'y est joué des pièces où la morale
est outragée de la manière la plus scandaleuse.
Cela doit vous suffire, Nos Très Chers Frères, pour vous enga-
ger à cesser absolument de fréquenter ces spectacles abominables,
et d'encourager par votre présence et par voti-e argent ceux qui
sont venus faire cette injure à votre foi, et tendre ces pièges à
votre salut éternel et à l'innocence de vos enfants, pour lesquels
vous aurez à rendre compte devant Dieu, âme pour âme.
— 449 —
Nous savons que plusieurs de ceux qui ont fréquenté ces re-
présentations, prétendent n'y avoir pas vu ni entendu de mal •
mais cela prouve combien le danger est grand, puisque leur cœur
a ete lascmé jusqu'à ce point par les attraits de l'iniquilé.
Au livre des Proverbes (VU, -23.), le Saint-Esprit nons repré-
sente ces âmes imprudentes comme un oiseau qui, attiré par
l'amorce, vient à tire d'aile se jeter dans le filet où' l'attend la
mort : vdut si avis fcslincl ad laqucum et ncscit quod de periculo
aniviœ illius a'jilur. Pour vous. Nos Très Chers Frères, il ne
s'agit pas ici de cette mort corporelle que vous redoutez et qui
doit venir tôt ou tard ; il y en a une autre bien plus à craindre •
c'est la mort éternelle, car, nous dit l'Apôtre Saint Paul, stipen-
dia peccali mors : la mort est le juste salaire du pcchc (Rom VI
23.). ■' '
Dans quelques jours, Nos Très Ghers Frères, nous célébrerons
la lete de Jésus naissant dans la pauvreté, pour nous témoigner
son amour, nous servir de modèle et racheter nos âmes. Venez à
sa crèche tomme à une lonlaine divine où vous puiserez à pleines
mains les bénédictions célestes. En celte saison rigoureuse, les
pauvres, les orphelins, les malades, les infu mes, en un mot les
membres de Jésus, souffrent de toutes manières; venez apporter
avec foi et amour à ce divin Enfant le superflu que vous dépen-
seriez en plaisirs dangereux ou mortels pour votre âme. Et Jésus
vous accueillera, si vous venez à lui avec un cœur purifié par
une contrition sincère et par une volonté bien déterminée de
l'aimer et de le servir tous les jours de votre vie; il vous aimera,
vous bénira vous et vos enfants, et vous tiendra en ré.^erve les
joies éternelles du paradis, en comparaison desquelles les plus
beaux plaisirs si courts de ce monde ne sont que tristesse et
amertume.
A ces causes et le saint nom de Dieu invoqué, nous défendons
d-assister à ces représentations, de quelque nature que ce soit
données par le Dime ou le Royal Muséum. '
Sera la présente lettre pastorale lue au prune des églises pa-
roissiales ou succursales de la cité de Québec et de Saint-Sauveur,
les deux dimanches qui suivront sa réception.
29
— 450 —
Donné à Québec, sous noire seing, le sceau de l'archidiocèse
et le contre seing de notre secrétaire, le dix-neuf décembre mil
huit cent quatre-vingt-quatre.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Marois, Ptre,
Secrétaire.
CIRCULAIRE
A.MESSIEURS LES CURÉS DE QUÉBEC ET DES ENVIRONS, CONTER CKETAINB8
REPRÉSENTATIONS THÉÂTRALES.
Archevêché de Québec,
16 janvier 1885.
Monsieur le Curé,
Dans mon mandement du dix-neuf décembre dernier, j'ai mis
les catholiques de cette ville en garde contre les représentations
théâtrales du Dime Muséum. J'apprends de divers côtés que
quelques catholiques de la ville et des environs se croient auto-
risés à assister aux représentations données sous le nom à'Opera
house. Veuillez avertir vos paroissiens qu'un changement de
nom ne détruit point la défense portée, et que les principes de
la prudence et de la vigilance chrétienne sont obligatoires par-
tout pour quiconque veut faire son salut.
Agréez, Monsieur le Curé, l'assurance de mon dévouement.
'l E.-A., Arch. de Québec
— 451 —
(No 131)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archevêché de Quédec,
( 2 lévrier 1885.
I. Indulgence en faveur des congrdganistes.
II. Cas réservé aboli.
III. L'oraison Deus refugium au salut et à la grand'messe du dimaDcho.
IV. Liste et registre des parrains de confirmation.
V. Parrain du baptême ne peut l'être de la confirmation.
VI. Décision du Saint-OËBce sur certaines sociétés secrètes.
VII. Établissement du Tiers-Ordre de Saint François.
VIII. " L'acte de tempérance du Canada " ou " Scott Aot. "
IX. Décision sur la craniotomie ou embri/otomie.
X. Souscription à la caisse Saint-Joseph.
Le 26 mai 1884, Sa Sainteté a accordé une indulgence plénière,
applicable au.x défunts, à l'occasion du troisième centenaire de
la Congrégation de la Sainte Vierge, établie à Rome le 5 décem-
bre 1584.
lo Cette indulgence est accordée aux seuls membres des Con-
grégations de la Sainte Vierge affiliées à la Prima Primaria de
Rome. Pour obtenir cette affiliation, si elle n'est pas déjà ac-
cordée, vous pouvez vous adresser au Révérend Père Sache, à
Québec, en lui envoyant les renseignements suivants : date de
l'érection canonique par l'évèque ; nom du diocèse, de la paroisse,
de la chapelle où se tiennent les réunions, par exemple, de l'Im-
maculée Conception, de la Nativité, de l'Assomption, etc. de la
Sainte Vierge ; patron secondaire de cette chapelle, s'il y en a un.
2o Cette indulgence peut se gagner pendant toute l'année 1885.
— 452 —
3"^ Le jour choisi pour rindulgence par le directeur de chaque
lougrégalion doit être précédé d'une neuvaine de prières faites
eu coniuiuu, oL à hu]uelle il faudra avoir assisté au moius cinq
fois. (Ou pourra douncn- la héuédiction du Saint-Sacrement
avec l'ostensoir le jour de l'indulgence ; avec le ciboire les autres
jours.)
4" Les autres conditions sont la confession, la communion et
une visite à la chapelle on église de la congrégation dont on fait
partie, avec prières pour la concorde des princes chrétiens, l'ex-
tirpation des hérésies, la conversion des pécheurs et l'exaltation
de la sainte Église.
5° Les pouvoirs extraordinaires suivants sont accordés au
directeur de chaque congrégation et à deux autres prêtres
approuvés que je l'autorise à choisir, en faveur des seuls mem-
bres des congrégations afTiliées qui veulent gagner cette indul-
gence : a) absoudre (au for de la conscience seulement) des fautes,
excommunications et autres censures ecclésiastiques et peines
inlligées, qui, de quelque manière que ce soit, sont réservées au
Pontife romain en vertu de la bulle AposloUcœ Scdis de Pie IX,
(voir la page 107... du cinquième concile de Québec, où elle est
reproduite) excepté les articles I, 7 et lU spécialement réservés et
les articles 3, 6, 8, 9 et 10 simplement réservés, pour lesquels la
réserve conserve toute sa vigueur.
b) A ces facultés accordées par le Souverain Pontife j'ajoute
celle d'absoudre des cas réservés dans l'archidiocèse.
c) Le Souverain Pontife accorde aussi, aux confesseurs sus-
dits, le pouvoir de commuer les vœux simples en quelque autre
œuvre pie.
d) Les congréganistes qui, par infirmité ou pour quelque autre
cause, sont empêchés d'accomplir les œuvres prescrites ou quel-
qu'une d'elles, pourront en obtenir de leur confesseur la com-
mutation en quelque autre œuvre pie.
Rien n'empêche de faire coïncider cette neuvaine avec les exer-
cices du mois de mai.
— 4.53
n
Dans mon mandement N«> 1-21, 1^- juin 1S.S3. j'ai réservé les
fautes suivantes : « I" Répandre ou répéter de vive voix ou par
écrit une accusalion gratuite de franc-magonnerie contre un
catholique quelconque, même étranger au diocèse ; 2o faire
connaître de vive voix ou par écrit à d'autres qu'à l'Ordinaire de
l'accusé, ou à son Officiai, cette accusalion, quand on la croit
bien fondée. »
Cette réserve ne me paraissant plus opportune, je la révoque
par la présente, dont vous donnerez lecture au prône le premier
dimanche après réception.
i
L'accusation de franc-maeonnerie contre un catholique est
assez grave par elle-même pour que celui qui veut la porter ou
la répéter prenne bien garde, de peur de manquer à la charité
et à la justice qui sont toujours dues au prochain.
m
L'oraison Dcus refugium doit se dire au salut du Saint-Sarre-
ment et à la grand'messe du dimanche.
IV
Dans ma circulaire N» 109, 18 février 1882, je vous ai recom-
mandé de tenir un registre e.xact des noms des parrains et mar-
raines de coiifiimalion avec toutes les indications nécessaires
pour empêcher le moindre doute sur l'identité des personnes. Je
vous ai aussi donné un modèle de l'entrée au registre.
A cause de l'importance de cet enregistrement, j'ai commencé
l'année dernière à tenir à l'archevêché un second registre des
confirmations, dans la crainte que celui qui est tenu dans les
paroisses ne vienne à périr. C'est pourquoi, Messieurs les Curés,
dans les paroisses desquels aura lieu désormais la visite pasto-
rale, doivent tenir prête dès avant la visite une liste alphabftique
des garçons qui doivent être confirmés, avec les autres indica-
tions exigées par la circulaire N" lO'J, et une liste semblable à
— 454 —
part, des filles ù confirmer. Ces listes seront données à l'arche-
vèqne dès son arrivée dans la paroisse et, après la confirmation,
elles seront vérifiées au moyen des billets de confirmation avant
d'être enregistrées.
Monsieur P. G. Delisle, imprimeur, a préparé des feuilles pour
ces listes et des registres, qu'on peut se procurer chez lui ou à
rarchevùché. Le prix de chaque feuille contenant cent vingt-
huit lignes, est de 3 centins. Le prix des registres reliés varie
suivant la qualité de la reliure elle nombre de feuilles.
D'après une décision de la S.. R. G., 16 février 1884, in Aticoni-
tana^ les parrains et marraines du baptême né peuvent l'être
dans la confirmation de la même personne.
VI
Le 5 octobre 1883, j'ai transmis à la Propagande les constitu-
tions de deux sociétés appelées « Les chevaliers du travail »
(Knights of labor) et des «Opérateurs de télégraphe» [Telcrjra-
phers) en demandant un jugement sur ces deux sociétés.
En septembre 1884, le Saint-Office a donné la décision sui-
vante qui doit servir de règle.
« Spectatis principiis, organismo ac statutis societatis Equilum
laboris prout exponuntur, societatem ipsam recensendam esse
inter prohibitas a Sancta Sede juxta instructioneni hnjus Supre-
mœ Gongregalionis diei 10 inaii 1884 et ad mentem. Mens est
ut commendetur episcopis ut tam quoad delatas, quam quoad
similes societates procédant atque remédia adhibeant secundum
mandata et consilia quse in eadem Instruclione continentur. »
Gopie de la consultation et de cette réponse vous a déjà été
communiquée en mon absence par M. G.-E. Legaré, vicaire-géné-
ral, administrateur.
Je crois utile de vous donner quelques explications.
L'instruction du 10 mai 1884, distingue trois espèces de socié-
tés défendues par l'Église. Lajpremière^est la franc-maçonnerie
— 455 —
proprement dite dans toutes ses ramifications, dont le but osten-
sible on secret est de renverser l'Église et les pouvoirs It^gilimes
soit qu'on y exige un serment de garder le secret, soit que l'on
se contente d'une simple promesse. Elle est défendue sons peine
d'excommunication lalœ srntenda; vésevvde au Souverain INinlife
par la bulle de Pie IX, Apostolicx Sedis. De ce nombre sont les
Féniens, les Odd-fellows, etc.
La seconde est défendue sons peine de péché (/rave ; elqueUjue
soit le but que l'on s'y propose, autre que celui de renverser
l'Église et les pouvoirs légitimes, son caractère dislinctif est
d'exiger de ses adeptes par serment un secret inviolable et une
obéissance aveugle à des chefs inconnus. De ce nombre est la
société des Chei'aliers du travail^ Knights of labor. Les membres
ne sont sous le coup d'aucune réserve, mais ils ne peuvcni être
absous, s'ils persistent à faire partie de cette société.
La troisième, qu'on ne peut classer avec certitude dans l'une
des deux premières, est celle des sociétés ilouleuscs et pleines de
danger {dubix et pcriculi plenx]^ tant à cause des doctrines qu'elles
professent, que de la manière d'agir des chefs qui les ont for-
mées et les régissent. Les confesseurs et les pasteurs des ;\mes
doivent en détourner ceux dont ils ont la conduite, avec d'au-
tant plus de soin, que ces sociétés ont une apparence trompeuse
d'honnêteté que les hommes simples et les jeunes gens ne peu-
vent découvrir et éviter que difficilement. Telles sont les so-
ciétés des Opérateurs de télégraphe, des ship laborers, des ingé-
«icMivs, des conducteurs de chemin de fer. des mou/purs de fer, des
fabricants de verre, des Foresters, etc., etc.
Toutefois, si après avoir exhorté fortement un membre de ces
sociétés douteuses et dangereuses à s'en séparer, vous n'avez pu
le décider à suivre vos avis, à raison de quelque circonstance
spéciale, vous ferez bien de consulter l'Ordinaire, si c'est pos-
sible, avant d'exiger cette renonciation sous peine de refus d'ab-
solution. Il faut leur appliquer les principes exposés au N'> 3
de l'article «Sociétés secrètes», page 216 de la « Discipline. »
— 450 —
vn
Je publierai bionlût la bulle de Léon XIII, 17 septembre 1882,
sur le Tiers-Ordre do Saiul François.
Vous trouverez à la suite de la présente circulaire, une copie
de l'autorisalion qui m'a été donnée, le 28 mai I88i, de commu-
niquer à des piètres et aux curés de rarchidiocèse, mais seule-
ment en faveur de leurs paroissiens^ le pouvoir d'admettre à l'ha-
bit et à la profession du Tiers-Ordre de Saint François.
Par la présente je communique ce pouvoir à tous les curés et
desservants de missions dans l'arcliidiocèse, non seulement à
ceux qui le sont actuellement, mais à ceux qui seront nommés
plus lard par moi ou en mon nom.
Lorsque dans une paroisse ou mission, le nombre des Tertiaires
isolés sera assez considérable pour former une Fraternité ou
Congrégation, je donnerai, sur la demande du curé, un diplôme
spécial à cet effet, et en nommerai le directeur, qui sera alors
muni de tous les pouvoirs nécessaires pour la régir.
Chaque année, ce directeur devra, dans le cours du mois de
janvier, me faire connaître le nombre et l'état de ferveur de la
Fraternité et ce qu'il jugera opportun de suggérer pour le plus
grand bien des membres. Je transmettrai ces renseignements à
qui de droit.
Le choix des personnes que l'on admettra au noviciat et sur-
tout à la profession doit être fait avec un grand soin. Mieux
vaut n'avoir qu'un petit nombre de Tertiaires vraiment pieux et
exemplaires, que d'en avoir un grand nombre qui soient lièdes
ou de mauvais exemple. On ne doit sous aucun prétexte ad-
mettre les personnes de réputation douteuse, celles qui sont
querelleuses, mondaines, médisantes, ou qui exercent une pro-
fession illicite ; les esprits turbulents qui sèment le trouble et
la zizanie par leur indiscrétion... Il faut éprouver pendant une
année entière les novices avant de les admettre à la profession.
Ils devront se distinguer par leur charité envers les paiivres,
leur dévotion au Saint-Sacrement et à la sainte Vierge. Si leur
ferveur et leur régularité diminuent, il faut les avertir charita-
— 457-
blement trois fois avant de les exclure. Persomip ne pont (^tre
admis avant lâge de quatorze ans.
La prudence e.xige ijut' les prêtres qui ont reyu le pouvoir
d'admt'ttn" au Tiers-Oidru, nen lassent jamais usage sans avoir
préalablement consulté le curé (le ceux qui se présentent pour
être admis au noviciat ou à la profession, et ils sont tenus de
s'assurer de leur bonne conduite pendant le noviciat.
Dans ma circulaire No IJ".. 1!) novembre 1883, je vous ai
transmis une décision eu vertu de laquelle, dans les localités où
une fraternité du Tiers-Ordre est établie, on ne peut admettre
comme Tertiaires isolés que les pt.'rsonnes autorisées par le dis-
crétoire de cette fraternité à prendre l'habit. D'après des infor-
mations authentiques reçues à Rome, cette décision, prise [lar
un discrétoire particulier, n'a pas de valeur hors de son terri-
toire, ni par conséquent dans le Canada.
Je fais imprimer chez M. P. G. Delisle un petit livret conte-
nant les Règles^ PrivilèQCS et Cérémonial du Tiers-Ordre. Il sera
eu vente au commencement de février.
Il se vend 60 centins la douzaine.
VIII
Des curés de divers comtés du diocèse m'ont exprime le désir
de voir Vacle de tempérance du Canada (1878), autrement appelé
le Scott ad. mis en vigueur, afin de diminuer, autant que possi-
ble, les ravages que fait l'ivrognerie, dont les tristes progrès ne
sont que trop visibles dans certaines parties du pays.
Dans la page ^^S de la « Discipline, «Je me suis montré peu
favorable à cette mesure, parce que jusque là les effets n'avaient
pas répondu aux espérances que l'on eu avait conçues. Mais
en présence des bons effets produits dans bon nombre de comtés
où elle a été adoptée, il me semble que nous pourrions au moins
essayer ce remèdi' contre un mal qui nous déborde. .le prie
Messieurs les Curé.s de relire les conseils que je donne là-dessus
dans la « Discipline, h
En ce moment. Monsieur Brousseau, de Québec, imprime vingt
mille exemplaires français de cet acte, et j'y ai donné mon impri-
— 468 —
matui\ afin que les ennemis de la tempérance n'en contestent-
point l'authenticité, comme cela est déjà arrivé. Le prix sera de
S3.50 pour cent copies ; $0.50 la douzaine et 80.U5 la copie en
détail.
Avant d'entreprendre cette croisade, il est important de bien
étudier les formalités exigées par la loi.
Je saisis cette occasion, pour exhoiter Messieurs les Curés à ne
rien négliger pour faire fleurir dans leurs paroisses la belle
société de la croix, à laquelle la promulgation de la loi en ques-
tion pourrait pi-èter un puissant secours, puisqu'elle tend à dimi-
nuer considérablement les occasions dangereuses.
IX
Avec ma circulaire N^ 119, 25 avril 1883, je vous ai transmis
deux exemplaires d'une feuille intitulée : Pelil manuel du jeune
médecin catholique. L'article 13 de ce pelit manuel^ où il est dit
que Vembryolomie., ou destruction directe du fœtus vivant, n'est
jamais permise, même pour sauver la vie de la mère..., vient
d'être appuyé par une résolution du Saint-Office, en date du 30
mai 1884, dont Messieurs les Curés feront bien de donner com
munication à leurs médecins
« An tuto doceri possit in scholis catholicis licitam esse opera-
tionem chirurgicam quam craniolomiam appellant, quando sci-
licet ea omissa mater et filins perituri sint, ea e contra admissa,
salvanda sit mater infante pereunte ? »
« Resp. Tuto doceri non posse. r.
On ne peut enseigner en sûreté de conscience que la craninto-
mie ou cmbryofomie soit permise : encore moins serait-il permis
de la pratiquer.
X
Le 29 août 1882, les procureurs de la Société Ecclésiastique de
Saint-Joseph et les membres présents à l'assemblée, ont été una-
nimes à exprime!' le désir qu'une souscription payable en cinq
années fût ouverte pour augmenter les fonds de la société et par
là môme les revenus annuels qui suffisent à peine pour faire
face aux besoins des infirmes.
— 459 —
Plusieurs prêtres, bien que n'appartenanl pas à la société, oui
voulu coulribuer géuéreusenienl à celle belle œuvre (Je eharile
fralernelle el sacerdotale.
Au moment actuel, celU^ souscription se monte à .?30f)7, dont
81578 sont déjà rentrées et la balance due, SliS'.l. viendra en
son lemps Le nombre des souscripteurs et)l seulement de 93,
quoiqut; la société compte 250 membres.
Je serai heureux de voir tons les prêtres du diocèse, même
ceux (|ui ne sont pas membres de la Société Saint-Joseph, pren-
dre part à cette bonne œuvre.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère alla-
chemenl.
f E.-A., Arch. de Québec.
FR. BERNARDUS AB ANDERMATT
TOTIUS ORDINIS FF. MINORUM
Sancti Francisci Capuccinorum Ministcr Genrralis (/. iS
Rmo Dno Dno,
Alexandro Taschereau Archiefiscopo Quebecensi,
Potestatem facit qnatenus. intra limite? sufe Diœceseos, iis
exceptis locis in quibus existunt Ordinis Nostri domus cujus-
cumque Familiœ, sive Capuccinorum, sive Observantium a\il
Reformalorum aut Recollectorum ant Alcanlarinorum, sive
Gonventnalium, Ghristifideles per se, val per alios sarerdotes
prœsertim parochos, quoad respectivam dumtaxal parœciam, ad
habitum et ad professionem Tertii Ordinis S. P. N. Francisci
admillere, admissisque benedictiones cnm indnlgentia plenaria
statis diebus imi)ertiri légitime possit et valeat Prœterea, ni
pi-c-efatos Tertiarios, sicubi eorum numerns suificienler excreve-
i-it, in Gongregationes coadunare valeat, at nnicnique Gongrega-
tioni ipsnm Parochum loci, sen alium Sacerdotem sibi benevi-
sum, qua Directorem prseficere, cui facultates opporlnnas ex
nunc conferre intendimus.
— 460 —
Placeat tamen cidom Rmo Archiepiscopo Quebecensi nomina
singulorum Diivctorum Congregationis Tortii Ordinis ad proxi-
mioroni P. Ministniin Proviiicialem Ordinis Noslri, iit supra,
qiiolannis transmillere, et cuilibet prsedictonim Directonim in-
juiigere ut, ad nientem Gonstilutionum Apostolicarum, de erec-
ta Congregatione, deqne ojus statu ac membrorum numéro,
eumdcni P. Minislrum Provincialem certJoren:i faciat, et cuhn eo
quœ ad majoi-om TtM-tiariornm iitililatein conducerc possu^it,
communicet.
Dat. Ronic-e ex Nostro Cœnobio SSmse Immac. Concept., die
18 maii, an. IS84.
L. f S.
(Sign.) Fr. Beknardus ab Andermatt,
Min. Gen. qui Supra.
(No 132)
MANDEMENT
PROMULGUANT L'ENCYCLIQUE DU 17 SEPTEMBRE 1882
SUR LE TIERS-ORDRE DE SAINT-FRANÇOIS
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assistant
AU Trône Pontifical,
Au Clerrjc Séculier et Régulier, et à tous les Fidèles de l'Arckidiocèse
de Québec, Salut et Bénédiction en Notre Seigneur.
Nous avons retardé jusqu'à ce jour, Nos Très Chers Frères, la
promulgation de l'admirable encyclique du 17 septembre 1882,
dans laquelle Léon XIII exhorte tous les fidèles à entiu'i- dans le
Tiers-Ordre de Saint François d'Assise. Deux i-aisons ont été In
cause de ce retard. La première est que Nous Nous attendions
— 461 —
à voir des Franciscains s'établir dans le Canada, pour faire fleu-
rir celle sainle association avec plus de facilité. La secondu est
que nous n'avons reru que pendant notre séjour à Home, les
pouvoirs nécessaires pour généraliser cette œuvre dans le
diocèse.
Gomme ce vénérable et magnifique document apostolique doit
vous être lu à la suite de la présente pastorale, Nous Nous con-
tenterons de vous donner quelques explications propres à vous
en faciliter l'intelligence.
Notre Seigneur Jésus-Christ, roi du ciel et de la terre, pour
nous faire mieu.\ comprendre le néant des choses de ce monde,
a voulu naître, vivre et mourir dans la pauvreté. // s'esl fait
pauvre par amour pour vous, dit Saint Paul, quoi qu'il fût riche,
afin (le vous enrichir de sa pauvreté : propler vos cgcnus factus est,
cum esset dives, ul illius inopia divitcs esselis. (II Cor., VIII, '.).).
Le premier, il a fait entendre au monde cette parole que la sa-
gesse humaine, livrée à ses propres forces, ne comprendra
jamais: Beati paupcres spiritu ; bienheureux les pauvres d'esprit
(Matlh ,V, 3.) ; c'est-à dire, bienheureux ceux qui n'attachent point
leur cœur aux richesses et qui ne meltenl point leur bonheur à
les amasser et à en jouir.
11 y a sept cents ans que naquit en Italie François d'Assise,
que la Providence divine destinait à donner au monde l'exemple
du plus parfait détachement des choses de la terre. Tout jeune
encore, il renonça à l'héritage paternel, distribua aux pauvres
tout ce qu'il avait, se revêtit d'une pauvre tunique, et voulut
vivre dans un tel abandon à la Providence, qu'il n'acceptait
d'aumône que ce qu'il en fallait pour ne pas mourir de faim, et
souvent môme le partageait avec les pauvres qu'il rencontrait.
Sa maxime, ou plutôt l'élan habituel de sa piété, était « Mon
Dieu et mon tout » ; et en effet, quitter tout pour Dieu, c'est ne
rien quitter, puisque tout se retrouve éminemment en Dieu.
Touchés par la sainteté de sa vie, par la force de ses paroles et
surtout par les miracles qu'il opérait, un grand nombre de dis-
ciples s'attachèrent à lui ; et depuis sept siècles, cet ordre reli-
gieux, fondé sur la pratique de la pauvreté la plus extrême, n'a
cessé de donner au monde l'exemple du détachement, de l'hu-
milité, de l'abnégaliou chrétienne la plus parfaite.
— 462 —
A part cette multilude do personnes de l'un et de l'autre sexe
qui, à la voix de Saint François, firent profession de tendre à la
periection de la chai-ité divine par les trois vœux essentiels de
la vie religieuse, il se trouva un grand nombre d'hommes et de
femmes qui, avides de servir Dieu dans le monde, lui demandè-
rent de vouloir bien les admettre sous sa règle.
« C'est la raison, dit Léon XIII, qui détermina ce saint patriar-
che à établir la confrérie du Tiers-Ordre, destinée à comprendre
toutes les conditions, tous les âges, et l'un et l'autre sexe, sans
que pour cela les liens de famille et de société soient rompus. »
« Il l'organisa sagement, continue le Souverain Pontife, moins
avec des règles particulières que d'après les propres lois évangé-
liques qui ne sauraient paraître trop dures à aucun chrétien.
Ses règles, en effet, sont d'obéir aux commandements de Dieu et
de l'Église ; de s'abstenir des factions et des rixes ; de ne détour-
ner quoique ce soit du bien d'autrui ; de ne prendre les armes
que pour la religion et la patrie ; de garder la tempérance dans
la nourriture et le genre de vie ; d'éviter le luxe ; de s'abstenir
des séductions dangereuses de la danse et du théâtre. »
Sans doute. Nos Très Ghers Frères, tous les chrétiens étant
appelés à la vie éternelle, doivent et peuvent y arriver avec la
grâce divine par la voie des commandements de Dieu, sans faire
partie ou d'un ordre religieux ou du tiers-ordre. Mais on com-
prendra facilement quels grands avantagesily a à s'enrôler dans
ces pieuses associations que les prières de l'Église sanctifient et
auxquelles Noire Seigneur a promis une bénédiction toute par-
ticulière en disant : Là où deux ou trois seront assemblés en mon
nom, je suis au milieu d^eux ; ubi sunt duo vel 1res congregati in
nomine meo, ibi sum in medio eorum (Matth., XV III, 20.). Saint
François a voulu que tous les Tertiaires dispersés dans le monde
entier eussent part à toutes les bonnes œuvres et à tous les
mérites les uns des autres. De même que le fen, en se commu-
niquant à de nouvelles matières inflammables, loin de perdre de
son activité, la voit au contraire s'accroître à mesure qu'il s'étend,
de même aussi la charité, qui est le feu allumé par Jésus-Christ,
multiplie les mérites en proportion de la communication qu'on
en fait à ses frères. Toutes les pénitences, toutes les mortifica-
tions, tous les travaux apostoliques, tous les actes de dévouement
— 463 —
et de vertus de toutes sortes qui se font à chaque instant dans
l'ordre séraphique, deviennent la patrimoine cunininn de chaque
Tertiaire pendant sa vie et servent à soulay;er son âme dans les
flammes du purgatoire.
La religion n'est pas seule à profiler de ce trésor immense ; la
patrie en retire également des bienlaits inestimables. Les priè-
res et les bons exemples des Tertiaires attireront sur elle les
bénédictions divines et serviront à faire fleurir toutes les vertus
qui forment les bons chrétiens et par conséquent les bons
citoyens.
Voilà pourquoi Léon XIII dit dans sa bulle : « Nous exhor-
tons vivement les chrétiens à ne pas refuser de se faire inscrire
dans cette sainte milice de Jésus-Christ... Plaise à Dieu que les
populations chrétiennes accourent à la règle du Tiers-Ordre nxec
autant d'ardeur et eu aussi grand nombre qu'elles affluaient
autrefois à l'envi auprès de François lui-même. »
Toutefois, Nos Très Ghers Frères, comme il ne suilit pas de
donner son nom à une confrérie pour en percevoir les avantages,
il ne faut pas oublier la recommandation (]ue fait le Souverain
Pontife : « Que ceu.\, dit-il, qui auront i-evêtu les insignes de la
pénitence^ regardent l'image de leur saint auteur et s'y attachent,
sans quoi rien de ce qu'on en attend de bon ne se réaliserait, u
Quelque grands que soient les avantages, pour ainsi dire exté-
rieurs, du Tiers-Ordre, tels que les indulgences nombreuses que
l'on peut y gagner, les prières et les bonnes œuvres auxquelles
on participe, comme Nous l'avons dit, ce n'est pas là que doivent
s'arrêter nos désirs et nos efforts. En entrant dans le l'iejs-
Ordre, on ne quitte point sa famille, sa position ni ses occupa-
lions dans le monde, on ne fait pas les vœux essentiels de l'elat
religieux, mais on doit se proposer la perfection chrétienne dans
l'état où Ton se trouve : la perfection dans l'étal du mariage
comme dans le célibat, la perfection dans la richesse comme
dans la pauvreté, la perfection dans l'autorité comme dans l'o-
béissance... Dans tous les étals de la société, les vertus chré-
tiennes sont possibles à tous leurs degrés de perfection ; en lisant
la vie des saints on en trouve sur le trône des rois comme sous
les haillons des mendiants ; dans la famille comme dans le
— 464 —
cloîlr»?, au milieu de toutes les séductions du mondt; comme
dans les deserls de la Thébaïde ; le Tiers-Ordre est uu moyeu
puissant de sanctification, parce qu'en délacluuit le cœur de
tout ce qui passe, il le rend capable des sacrifices qu'inspiie
rameur de Dieu et du prochain, (jui est /(/ pUniludc de la loi,
comme dit Saint Paul, /j/e/i/a((/o /fi//s dileclio (Rom., Xlil, 10.).
Aussi le Ti(M-s-Ordre est-il accessible à toutes les condition?, à
toutes les santés, à tous les tem[)éraments, aux princes el aux
princesses, comme aux serviteurs et aux servantes, aux prêtres
comme aux gens mariés, aux jeunes gens et aux jeunes filles,
comme aux vieillards.
Quand on examine le règlement donné par Léon XIII, le 30
mai 1883, ou voit que les obligations spéciales imposées aux
Tertiaires se réduisent à bien peu de choses : porter le petit sca-
pulaire et le cordon de Saint François ; éviter dans l'habillrment
ce qui ressent le luxe ; jeûner la veille de l'Immaculée Concep-
tion et la veille de la fête de Saint François ; se confesser et
communier au moins chaque; mois ; réciter chaque jour douze
Pa/tT, Ave et Gloria ; éviter les bals et les spectacles dangereux,
el les repas licencieux ; assister aux funérailles des frères dé-
funts el réciter pour eux un chapelet. Et môme est-il entendu
expressément que ces pratiques n'obligent pas sous peine de
péché et qu'on peut en être dispensé quand il y a une raison
grave et légitime. Tout le reste du règlement n'exige autre
chose que la pratique des vertus chrétiennes, obligatoires pour
tout le monde, telles que la fuite des occasions de péché, la fru-
galité et la tempérance, le bon exemple, la charité envers le
prochain en paroles et en action.
Pour favoriser autant qu'il dépend de Nous les personnes qui
désirent entrer dans cette pieuse association, en vertu de pou-
voirs spéciaux qui Nous ont été donnés le 28 mai 1884, par le
Révérend Père d'Andermatt, ministre général de l'ordre des
Frères Mineurs Capucins. Nous donnons à tous les curés et mis-
sionnaires de l'archidiocèse, le pouvoir d'admettre leurs parois-
siens à l'habit et à la profession du Tiers-Ordre de Saint-Fran-
çois el celui de donner aux Tertiaires, dans les jours fixés par le
règlement pontifical du 30 mai 1883, la bénédiction portant
indulgence plénière.
— 465 —
Sera le présent mandement lu et publié au proue de toutes lea
églises et chapelles paroissiales et autres où se fait rollice public,
le dimanche qui suivra sa réception, et rEncycliqne pourra èlr.-
lue en une ou plusieurs fois les diinauchfs suivants.
Donné à Québec, sous noire seing, le sceau de larchidio«ese
et le contre-seing de notre secrétaire, le dix neuf mars mil huit
cent quatre-vingt-cinq, en la fêle de Saint-Joseph, patron dr
l'église universelle et du Canada.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Marois, Ptre,
Secrétaire.
LETTRE ENCYCLIQUE
DE NOTRE TRÈS SAINT PÈRE LE PAPE LÉON XIII
AUX PATRIARCHES, PRIMATS, ARCHEVÊQUES ET A TOUS LES ÉVÊQCES DU MONDE CATHO-
LIQUE K.V GRACE ET EN COMMU.VION AVEC LE SAINT SIÈGE.
A nos Vénérables Frères les Patriarches^ Primats, Archevêques ri
Evéques de tout l'Univers Catholique, en grâce et en communion
avec le Saint-Siège Apostolique,
LÉON XIII, PAPE.
Vénérables Frères, Salut et Bénédiction Apostolique.
C'est par une heureuse coïncidence que le peuple chrétien a
pu, à bref intervalle, célébrer la mémoire do den.x hommes qui,
appelés au ciel pour y jouir éternellement de la récompt;use
promise à la sainteté, ont; laissé sur terre une foule glorieuse
de disciples, comme une semence toujours renaissanlu de leurs
vertus. — En effet, après avoir célébré solennellement l'anniver-
saire de Saint-Benoît, le père et le législateur des Moines d'Occi-
dent, on s'apprête églement à rendre des honneurs publics à
30
— 466 —
Sainf-FiMiKjois d'Assise, sept siècles s'étant écoulés depuis le
jour qui l'a vu uaitre. Que ce rapprochement ait lieu par un
dessein miséricordieux de la Divine Providence, Nous avons de
raisonnables motifs de le croire. Car, par le concours providen-
tiel de Tanniversaire de la naissance de ces Pères illustres, il
semble que Dieu veuille renouveler le souvenir de leurs mérites
éminents et en même temps faire comprendre que les ordres re-
ligieux dont ils furent les fondateurs, n'auraient jamais dû subir
de si indignes violences, dans les pays surtout dont ils ont
agrandi le patrimoine de civilisation et de gloire par leur travail,
par leur génie et par leur zèle infatigable. — Nous avons pleine
conliance que ces solennités ne resteront pas sans fruit pour le
peuple chrétien qui, non sans raison, s'est habitué à voir dans
les religieux des amis ; aussi, de même qu'il a honoré avec une
grande piété et un cœur reconnaissant le nom de Saint-Benoît,
ainsi maintenant s'apprête-t-il à célébrer à l'envi la mémoire de
Saint-François par des fêtes pompeuses et de nombreuses et
significatives démonstrations. Cette émulation de piété ainsi
que cette rivalité d'hommages ne sont pas circonscrites au pays
qui a vu naître ce Saint, ni aux contrées qu'il a glorifiées de sa
présence ; elles s'étendent à toutes les terres, partout où la i-e-
nonmi^e de François s'est répandue, partout où fleurissent ses
institutions.
Ces pieux et ardents sentiments, personne, certes, ne les ap-
prouve plus que Nous, surtout parce que dès notre jeunesse Nous
avons été habitué à admirer Saint François et à l'entourer d'une
vénération spéciale ; et nous nous glorifions d'avoir été admis à
faire x^artie de la famille franciscaine. Plus d'une fois, avec une
joie des plus vives, Nous avons fait la pieuse ascension des monts
sacrés de l'Alvei-nia. Là, partout où Nous portions nos pas,
l'image de ce Héros s'offrait à notre esprit, et cette solitude Nous
tenait l'âme absorbée dans la méditation attentive de ses glorieux
souvenirs. — Mois quelque louable que soit ce zèle, cependant, il
n'est pas tout. Il faut bien se persuader que les honneurs pré-
parés à Saint François lui seront d'autant plus agréables qu'ils
apporteront plus de fruit à ceux qui les lui rendent. Et ces fruits
seront solides et durables, si ceux qui admirent les vertus de cet
homme éminent s'attachent à lui ressembler et s'efforcent de
— 4G7 —
devenir meilleurs on l'imitant. Si, avec le secours de Dieu, ils
travaillent avec zèle dans ce but, ils y trouveront pour les maux
d'aujourd'hui un remède opportun des plus eflicaces.— C'est
pourquoi, Vénérables Frères, Nous Nous adressons à vous dans
ces lettres, non seulement pour donner à Saint Fran(;ois un té-
moignage public de notre piété, mais aussi pour cnillammcr
votre charité afin que vous travailliez de concert avec Nons à
appliquer ce remède au salut des hummes.
Jésus-Christ, le Libérateur du genre humain, est la source
intarissable et éternelle de tous les biens qui nous arrivent de
l'infinie bonté de Dieu, de sorte que Celui qui a sauvé le moiide
une fois, continuera de le sauver pendant la durée des siècles.
Car il n'y a pas sous le ciel tVaulre nom donné aux hommes, ynice
auquel nous puissions être sauvés, (a)
Si donc il arrive quelquefois que, par la corruption de la na-
ture ou par la faute des hommes, le genre humain tombe dans
la décadence et qu'il ait besoin, pour sortir de cet étal, d'un
secours extraordinaire, il est tout à fait nécessaire qu'il recoure
à Jésus-Christ, avec la persuasion qu'il trouvera en lui le meil-
leur et le plus assuré des refuges. Sa vertu divine est si grande
et si puissante qu'elle suffit à guérir tous les maux et à écarter
tous les périls. Et la guérisou sera infaillible, pourvu que l'hu-
manité revienne à la profession de la sagesse chrétienne et aux
préceptes évangéliques. Quand donc la société se trouve aux
prises avec les maux dont nons parlons, aussitôt qu'a sonné
l'heure d'y porter secours, prévue dans les conseils divins. Dieu
suscite immédiatement un homme sur la terre, non pas un
homme d'une trempe commune, mais un homme éminent et
extraordinaire auquel il donne pour mission de restaurer l'ordre
public. Or ce besoin se fait sentir à la fin du douzième et au
commencement du treizième siècle, et cette grande œuvre de
restauration, ce fut Saint François qui l'accomplit.
Cette époque, avec son cortège de vertus et de vices, est sufTi-
samment connue. La foi catholique s'épanouissait avec vigueur,
profondément enracinée dans les âmes ; c'était un beau spectacle
(a) Act. IV, 12.
— 468 —
do voir partir pour la Palestine des foules animées d'une ardente
piété, résolues à vaincre ou à mourir. D'autre part, une licence
extrême avait envahi les mœurs et il y avait un besoin urgent
de réveiller dans les âmes l'esprit de Jésus-Christ.— Or, la base
des vertus chrétiennes est l'esprit de dévouement et de sacrifice
symbolisé dans la croix que doit porter sur ses épaules quiconque
veut mîircher sur les traces de Jésus-Christ. Et c'est le propre
de cet esprit de sacrifice d'apporter avec lui le détachement des
biens de ce monde, l'empire généreux sur soi-même, la patience
calme et résignée dans l'adversité. Enfin, la maîtresse et la
reine de toutes les vertus, est la charité envers Dieu et envers le
prochain ; sa puissance est si forte qu'elle amortit les difficultés
inséparables de l'accomplissement du devoir, et si grandes que
soient les alllictions de la vie, elle sait les rendre non seulement
supportables, mais pleines de douceur.
De ces vertus, au douzième siècle, la disette était grande, alors
que beaucoup, attachés éperdùment aux choses humaines, am-
bitionnaient loilement les honneurs et les richesses, ou consu-
maient leur vie dans le luxe et le dérèglement. Un petit nombre
s'imposaient à la multitude malheureuse et méprisée, et leur puis-
sance ne servait le plus souvent qu'à l'opprimer ; ceux mêmes
qui par leur charge auraient dû servir d'exemple et de guide
aux autres, n'étaient pas exempts de ce genre de fautes. A me-
sure que la charité allait diminuant, les passions perverses pre-
naient journellement le dessus ; les envies, les rivalités, les
haines, dominaient avec une telle véhémence, qu'au moindre
prétexte les cités limitrophes luttaient l'une contre l'aut re dans
des guerres désastreuses, et que les citoyens d'un même pays
s'entre-déchiraient cruellement.
Tel fut le siècle où parut Saint François. On le vit avec une
simplicité admirable, égale à sa constance, entreprendre d'offrir
aux regards du monde corrompu, avec la parole et l'exemple,
l'image accomplie de la perfection. — De môme que Saint Domi-
nique défendait courageusement dans ces temps l'intégrité de la
doctrine catholique, et, avec la lumière de la révélation, chas-
sait les dogmes pervers de l'hérésie, ainsi Saint François, secon-
dant l'impulsion de la grâce qui le conduisait aux grandes en-
treprises, parvint à réveiller dans les cœurs chrétiens l'amour
— 469 —
de la vertu, et à ramener à rimitatioii de Jésus-Christ l»*s
hommes égarés depuis lougtemps loin do cette voie. Certes ce
ne fui point un hasard qui apporta aux oreillesdu jeunehonnne
ces paroles de l'Evangile : « N'ayez ni or ni anjenl dans vos
bourses, ni besace pour le voyaje, ni deux tuniques, ni des chaus-
sures, ni même un bâton \a), » et « Si vous voulez être parfaits, al-
lez et vendez ce que vous avez et donnez-le aux pauvres... Venez et
suivez-moi » (b). Accueillant ces paroles comnii" si elk-s avaient
été dites spécialement pour lui, il va, se dépouille de tout, jus-
qu'à ses habits, prend la pauvreté comme conipngne et amie
pour le reste de sa vie, et de ces grandes maximes de la perfec-
tion évangélique qu'il avait embrassées déjà avec une si grande
générosité de cœur, il forme le fondement de la règle qu'il don-
nera à son Ordre.
Dès lors, au milieu des mœurs voluptueuses et de la mollesse
efféminée de son siècle, il marche avec un extérieur négligé et
repoussant ; il va mendiant son pain de porte en porte, et ce que
l'on regarde comme le plus révoltant, non seulement il supporte
sans mui'murer les railleries de la populace, mais il semble les
savourer avec une joie merveilleuse. C'est que la folie de la
Croix de Jésus-Christ était devenue pour lui la sagesse la plus
élevée, et lui qui en avait pénétré le profond et auguste mystère,
il vit et comprit qu'il ne pourrait nulle part mieux placer sa
gloire. — Avec l'amour de la croix, son cœur s'enflamma de la
plus vive et la plus ardente charité qui le poussa à vouloir pro-
pager courageusement sur la terre le règne de Jésus-Christ et à
se dévouer à cette cause au péril même de sa vie. Cette charité
il l'é tendait à tous les hommes, mais les plus misérables et les
plus repoussants étaient l'objet de sa prédilection, de sorte qu'il
semblait mettre ses complaisances particulières précisément dans
ces malheureux que le monde orgueilleux a coutume de fuir ou
de regarder avec dégoût. Il fut ainsi l'un des plus méritants
apôtres de cette fraternité entre les hommes rétablie et perfec-
tionnée par Jésus-Christ, qui fait du genre humain comme une
(a) Matth., X, 9, 10.
(h) Matth., XIX, 21.
— 4V0 —
seule nimille soumise au souverain pouvoir de Dieu, le père
commun de tous.
Orné de tant do vertus et appuyé sur une vie si austère, cet
homme avide de sainteté s'elforça, autant qu'il était en lui, de se
modeler sur Jésus-Christ II semble que la Providence divine
ait voulu se manifester clairement dans les ressemblances exté-
rieures que la vie de Saint Fran(;ois présente avec celle du divin
Rédempteur.— Et de fait, comme à Jésus-Christ, il arriva à Saint
François de naître dans une étable et d'être placé à terre, petit
enfant, comme autrefois Jésus, gisant sur un peu de paille. Pour
achever cette ressemblance, il ne lui manqua, selon la tradition,
ni les chœurs des esprits angéliques, ni les concerts harmonieux
dans les airs. De plus, comme Jésus choisit ses apôtres, ainsi
François réunit autonr de lui quelques disciples pour les en-
voyer ensuite sur la terre prêcher la paix chrétienne et le salut
éternel des âmes. Dénué de tout, livré aux plus dures raille-
ries, répudié par les siens, il voulut ressembler à Jésus-Christ en
cela même qu'il- n'avait pas plus que lui où reposer sa tête. Enfin,
comme dernier trait de ressemblance, sur le mont Alvernia
comme sur son Calvaire, il reçut par un prodige inouï jusqu'a-
lors, l'impression des sacrés stigmates et fut pour ainsi dire cru-
cifié dans sa chair. — Nous lappelons ici un fait célèbre non
moins par la grandeur du miracle que par le témoignage élo-
quent des siècles. Comme un jour sa pensée était absorbée dans
la contemplation des douleurs de Jésus, qu'il cherchait à s'iden-
tifier avec le Rédempteur soulTrant et qu'il était comme altéré
de ses ineffables amertumes, un ange descendu du ciel apparut
subitement à ses regards ; aussitôt une vertu secrète émana de
l'envoyé céleste, et François sentit ses pieds et ses mains comme
percés de clous et son côté comme ouvert par le fer aigu d'une
lance. Ce prodige accompli, il conçut dans son âme une ardeur
indicible d'amour, et il porta désormais sur son corps l'image
vivante et matérielle des blessures de Jésus-Christ.
Ces miracles, dignes d'être célébrés dans le langage des anges
plutôt que par des lèvres humaines, démontrent assez la gran-
deur de cet homme et combien il était digne d'être choisi par
Dieu pour ramener ses contemporains à la pratique des vertus
chrétiennes. Sans doute ce fat plus qu'une voix humaine que
— 471 —
Saint François entendit près de l'ôglise Saint-Daniicii : l'fj, sou
tiens ma maison qui s'écroule. La vision divine (jui s'oUVil aux
regards d'Innocent III ne fut pas moins niervoillcuse, quand il
lui sembla voir Saint François soutenant les murs inclinés de la
basilique de Saint-Jean-de-Lalran. La raison de tous ces pro-
diges est manifeste : ils signifiaient que Saint François serait
dans ces temps un ferme appui et l'une des colonnes de la ehn--
tienlé. Et de fait il mit aussitôt la main à l'œuvre.
Les douze compagnons qui s'étaieut mis sous sa discipline
furent comme un humble grain de sénevé qui, avec rruflucnce
divine et sous les auspices du Souverain Pontife, germa et pro-
duisit rapidement une abondante moisson. A ces disciples qii'il
avait formés à l'École de Jésus-Christ, François assigna, pour y
prêcher la cause de l'Évangile, les diverses contrées de l'Italie et
de l'Europe ; et à quelques-uns d'entre eux il donna la mission
d'aller jusqu'en Afrique. Ils partent sans retard, pauvres, igno-
rants et grossiers, ils se présentent à la foule ; dans les carre-
fours et sur les places publiques, sans l'apparat du lieu ni la
pompe du langage, ils commencent à exhorter les hommes au
mépris des choses humaines et à la pensée du monde à venir. Il
est admirable de voir quels fruits merveilleux produisit l'œuvre
de ces apôtres si insuffisants en apparence : une nuiltitude im-
mense accourait à eux avide de les entendre ; on la voyait pleu-
rer arhèrement ses fautes, oublier les injures, et ses querelles
apaisées, écouter la voix de la réconciliation. On ne saurait
dire avec quel attrait, avec quel entraînement la foule se portait
vers Saint François. Un immense concours de population le
suivait partout où il se présentait ; et il n'était pas rare de voir
sortir pêle-mêle des bourgs et des cités les plus populeuses, des
hommes de toutes conditions qui venaient le supplier de les ad-
mettre sous sa direction. — C'est ce concours qui donna au Saint
l'idée d'instituer l'association du Tiers-Ordre qui s'ouvrirait à
toutes les conditions de la société, sans distinction d'âge ni de
sexe, et n'obligerait point à rompre les liens de la famille et des
affaires domestiques. Il sut donner à cette institution de sages
tempéraments, moins encore par des règles spéciales que par le
concours même des préceptes évangéliques qu'aucun chrétien
ne peut trouver trop difficiles ; elle se résume à obéir aux pré-
— 472 —
coptes de Du-u et de rÉglise, s'abstenir des querelles et des rixes,
i-cspectiT le bien d'anlriii, ne prendre les armes que pour lareli-
,1,'ion et la patrie, garder la tempérance dans la nourriture et la
modestie dans les vêtements, fuir le luxe, éviter les attraits dan-
gereux et corrupteurs de la danse et des spectacles.
Il est facile de comprendre quels grands avantages découlèrent
de cette institution, aussi salutaire en elle-même qu'admirable-
ment opportune pour celte époque. — De cette opportunité font
foi les associations similaires qui germèrent de la famille domi-
nicaine et des autres ordres religieux et aussi le témoignage
iiTécusablo des faits. Des plus petits jusqu'aux plus grands, on
arrivait en foule, enflammés de zèle et d'ardeur, s'enrôler dans le
Tiers-Ordre de Saint-François. Le saint roi de France, Louis IX,
et Élizabeth, de la famille royale de Hongrie, furent des premiers
à solliciter cette faveur ; après eux vinrent, dans la suite des
siècles, plusieurs Souverains Pontifes, des cardinaux, des évoques,
des rois, des princes, qui ne dédaignèrent pas de revêtir les
livrées franciscaines. Les membres du Tiers-Ordre firent preuve
de piété et de courage dans la défense de la religion catholique,
et si par leurs vertus ils s'attirèrent la haine des méchants, ils
obtinrent toujours aussi la plus désirable et la plus glorieuse des
consolations : l'approbation des hommes honnêtes et vertueux.
Grégoire IX lui-même, Notre Prédécesseur, louant publique-
ment leur foi et leur courage, n'hésite pas à leur faire un
bouclier de sa propre autorité et à les appeler de ces noms hono-
rables : Milice du Christ^ Nouveaux Macchabées. — Cet éloge était
mérité. C'était en effet un puissant secours pour la société, que
cet ordre, dont les membres, prenant pour modèle les vertus et
les lois de leur fondateur, s'efforçaient, autant qu'il était en eux,
de faire refleurir dans les villes, les gloires et les mérites de la
vie chétienne. Grâce à l'œuvre et à l'exemple des Tertiaires, on
vit plus d'une fois les discordes éteintes ou apaisées ; les armes
tomber des mains des factieux ; les causes de querelle ou de
dispute écartées ; des soulagements procurés aux indigents et
aux délaissés ; le luxe, ce gouffre des fortunes et cet instrument
de corruption, refréné. Aussi la paix domestique et la tranquil-
lité publique, l'honnêteté et la douceur, le bon usage et la sauve-
garde de la propriété, qui sont les meilleurs éléments de la civi-
— 473 —
lisation et du bien-être, sont comme autant do rameaux qui
s'élancent de l'arbre du Tiers-Ordre ; si ces biens n'ont pas 6lô
perdus, l'Europe le doit en grande partie à Saint Fraut-uis.
Mais l'Italie, plus que toute autre nation, est redevable à Saint
François ; de même qu'elle a été le principal thé;\lre df ses vertus,
de même aussi elle en a retiré les plus farauds bitMifails. — Dans
ce temps où la plupart s'adonnaient à l'injustice et à la violeiu'»',
on vit François tendre toujours une main secourablc aux alUi;j'i's
et aux malheureux. Riche dans son extrême indigence, il n'omit
jamais de soulager la misère d'autrui, oublieux de la sienne
propre. La langue naissante de sa patrie balbutiait pleine de
douceur sur ses lèvres ; il fit passer la double inspiration d-- la
charité et de la poésie par des cantiques populaires, qui depuis
n'ont pas semblé démériter l'admiration de la |)0stérité savante.
A la seule pensée de Saint François, on a vu comme un souille,
comme une inspiration plus qu'humaine animer le génie italien,
à tel point que les plus grands artistes ont rivalisé de talent pour
reproduire ses œuvres par la peinture, la sculpture et la cise-
lure. Dante Alighieri a trouvé dans la vie de F^rancois un liéros
digne d'être chanté sur sa lyre, non moins sublime que mélo-
dieuse. Cimabue et Giotto y ont puisé un sujet de compositions
immortelles qui rivalisent avec celles de l'art grec. Les plus
habiles architectes en ont reçu l'inspiration pour les œuvres les
plus admirables, en décorant le tombeau de l'homme de la pau-
vreté, et cette église de Sainte-Marie-des-Anges, témoin de si nom-
breux et de si grands prodiges. De toutes parts, les foules
accourent vers ces temples, pour vénérer à Assise le patriarche
des pauvres, dans lequel ont afflué les dons de la bonté divine,
en proportion de son détachement complet des choses d'ici-bas.
Il est donc manifeste qu'une source féconde de bienfaits est
dérivée de ce seul homme pour le salut de la société religieuse
et civile. Mais puisque son esprit absolument et excellemment
chrétien s'adapte à merveille à tous les temps et à tous les lieux,
on ne peut douter que les institutions franciscaines ne doivent
assurer aussi à notre époque de grands avantages, d'autant plus
que la condition des temps présents semble offrir plus d'une analo-
gie avec celle de ce temps-là.— Gomme au douzième siècle, la
— 4*74 —
divine charité ne s'est pas peu affaiblie parmi nous, et nous
voyons de fjraves manquements dans raecomplissement des
devoirs chrétiens, tantôt [)ar ignorance, tantôt par négligence.
Avec le môme courant d'idées et des tendances égales, le plus
grand nombre consument aujourd'hui leur vie à rechercher les
avantages matériels et h poiirsuivre avidement les plaisirs. Livrés
à un luxe efl'réné, ils sont [irodigues de leurs biens et convoitent
ceux d'autrui ; abusant du mot de fraternité, ils la prêchent
beaucoup plus en paroles qu'en exemples ; car ils ne s'inspirent
que de leur égoïsme, et Ton voit diminuer de jour en jour le
véritable esprit de charité envers les pauvres et les petits, — En
ce temps-là, l'erreur si tristement féconde des Albigeois, par cela
môme qu'elle soulevait les multitudes contre le pouvoir de
l'Église, jetait le trouble dans la société civile et frayait la voie à
une sorte de socialisme. Aujourd'hui, de môme, se sont multipliés
les partisans et les propagateurs du Naluralisme^ qui contestent
opiniâtrement le devoir de la soumission à l'Église et qui, engagés
chaquejour davantage dans cette voie, en arrivent par la force de
la logique à ne pas épargner l'autorité civile elle-même. Ils fomen-
tent dans le peuple l'esprit de violence et de sédition ; ils atta-
quent le droit de propriété ; ils flattent les convoitises des prolé-
taires et ébranlent ainsi les fondements de l'ordre public et
privé.
Au milieu de si grands maux, vous comprenez parfaitement,
Vénérables Frères, que l'on peut à bon droit espérer des institu-
tions franciscaines un soulagement notable, si on leur rend
aujourd'hui leur éclat primitif. — En redevenant florissantes, elles
feraient refleurir aussi la foi, la piété et toutes les vertus chré-
tiennes ; l'appétit désordonné des choses terrestres en serait
refréné, et l'on ne se rebuterait pas de dompter les passions par
la vertu, ce qui est réputé maintenant par un trop grand nombre
comme une lourde et insupportable charge. Unis par les liens
d'une charité vraiment fraternelle, les hommes sauraient s'entr'ai-
mer et ils entoureraient du respect qui convient, les pauvres et
les malheureux, parce qu'ils offrent l'image du Christ.— En outre,
imbus de l'esprit du chi-istianisme. ils sauraient, à n'en pas
douter, qu'il faut obéir par devoir de conscience à l'autorité
légitime, et qu'il n'est permis en quoi que ce soit de violer les
— 475 —
droits d'aiitrui. Rien n'est plus efficace que cette disposition de
l'esprit pour extirper le vice contraire, savoir : la violence, les
outrages, la soif des innovations, la haine parmi les diverses
classes de citoyens, en un mot tout ci' q\ii constitue les principes
et les armes du socialisme. — Knfm, on aura résolu admirahli'nu'ul
le problème qui préoccupe si vivement l'esprit de ceux qui i^'ou-
vernent, les rapports entre les riches et les paiivres, le jour où
l'on sera bien persuadé que la pauvreté ne manque pas de sa
dignité propre, que le richedoit être miséricordieux, bienfaisant,
et le pauvre content de son sort et de son travail, et que d'ail-
leurs, ni l'un ni l'autre n'étant né pour les biens périssables
d'ici-bas, ils doivent, celui-ci par la patience, celui-là par la libé-
ralité, parvenir au ciel.
Pour ces motifs, Nous désirons ardemment et depuis long-
temps que chacun s'applique de tout sou pouvoir à l'imitation
de Saint François d'Assise.— Aussi, de même que par le passé,
Nous avons toujours consacré une sollicitude particulière à ré-
pandre le Tiers-Ordre de Saint François, de même maintenant
que, par la bouté de Dieu, Nous sommes appelé à exercer le
Pontificat suprême. Nous exhortons les chrétiens, lorsqu'ils en
auront l'occasion opportune, à ne pas refuser de donner leur
nom à cette sainte milice de Jésus-Christ. Déjà dans beaucoup
de contrées, on compte en grand nombre les chrétiens qui mar-
chent avec joie sur les traces de ce Père séraphique. Nous
louons et nous approuvons grandement ce zèle, mais nSus vou-
drions encore le voir s'accroître et se propager davantage, sur-
tout par vos soins, Vénérables Frères. — Mais ce que Nous re-
commandons par-de.-sus tout, c'est que ceux qui revêtent les
insignes sacrés de la Pénitence., tiennent les i-egards fixés sur le
modèle de leur Fondateur et s'efforcent de lui ressembler ; sans
cet effort on ne pourrait rien espérer de bien. Efforcez-vous
donc de faire connaître et apprécier comme il mérite le Tiers-
Ordre ; ayez soin que les Pasteurs des âmes en développent soi-
gneusement l'esprit, montrent sa pratique facile, la source de
faveurs spirituelles qui en découlent, les avantagesqni en revien-
nent pour les individus et la société en général.
Il faut d'autant mieux s'employer à ce but, que le premier et
le second Ordre de Saint-François, battus en ce moment par
— 476 —
l'orage des persécutions, sont exposés à d'indignes traitements.
Fasse le ciel que par la protection de leur Père bienheureux, ils
sortent de cette épreuve rajeunis et llorissants ! Fasse le ("iel
aussi que les nations chrétiennes viennent embrasser le Tiers-
Ordre, aussi nombreuses et aussi empressées qu'elles accouraient
jadis aux pieds du grand Patriarche. — Ceci nous le demandons
plus vivement et avec d'autant plus de droit aux Italiens, que
les liens d'une patrie commune et la plus grande abondance de
bienfaits reçus doivent leur inspirer plus de reconnaissance et
de dévotion envers Saint François. Ainsi, après sept siècles,
l'Italie et le monde chrétien se verraient encore une fois rame-
nés du trouble à la tranquillité, de la ruine au salut, par la vertu
de l'humble moine d'Assise. Demandons tous cette grâce à
Saint François, surtout pendant ces jours ; demandons-la aussi
à Marie la Mère de Dieu, qui a toujours récompensé de sa pro-
tection et de ses faveurs pariiculières, la piété et la dévotion
envers son fidèle serviteur.
En attendant, comme gage des dons célestes et comme preuve
de Notre particulière bienveillance, Nous vous donnons avec
effusion de cœur, à Vous, Vénérables Frères, à tout le clergé et
à tout le peuple soumis à votre juridiction, la bénédiction apos-
tolique.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 17 septembre 1882, la
cinquièn^e année de Notre Pontificat.
Léon XIII, Pape.
— 477 —
(No 133)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
I Archevêché de QuÉnEc,
1 2 avril 1885.
I. Prières poar la paix.
II. Temps de la communion pascale.
Monsieur le Curé,
I
Les malheurs de la guerre sont toujours déplorables, mais ils
'■■ sont bien davantage, quand ce sont les enfants d'une m(**me
tlrie qui combattent les uns contre les autres. Tel est l'aflli-
- ant spectacle que nous offre en ce moment le vaste territoire
lu Nord-Ouest. Veuillez inviter les fidèles confiés à vos soins à
l'ijer Dieu de mettre fin à ce terrible fléau, et de protéger les
braves miliciens que l'obéissance envoie sur le champ de
bataille.
Jusqu'cà nouvel ordre, le clergé de l'archidiocèse dira, à toutes
les messes basses ou chantées, quand la rubrique le permet,
l'oraison 'pro pace : Deus, a quo sancla... L'oraison, Deux, rrfu-
qium ne se dira plus à la messe chantée du dimanche; mais elle
continuera de se dire au salut du Saint-Sacrement.
II
Je profite de cette occasion, pour vous annoncer qu'en vertu
d'un induit du 8 mars dernier accordé pour dix ans, je continue
la permission donnée aux fidèles de ce diocèse, dans la circulaire
N» 51 (26 janvier 1876), de faire la communion pascale pendant
tout le carême. Le temps des pâques finira à la Quasimodo, sui-
vant la loi générale de l'Église.
Agréez, Monsieur le Curé, l'assurance de mon sincère attache-
ment.
•]- E.-A., Arch. de Québec.
— 478 —
iNo 134)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Satnt-Denis de Kamouraska,
22 iuin 1885.
I. Permission de commencer matines à 2 heures, renouvelée.
II. Retraites.
III. Organisation du transport des saintes huiles.
IV. Écoles du Nord-Ouest.
V. Tiers-Ordre de Saint François.
VI. Prières et brochures condamnées.
VII. Processions autorisées.
VIII. A qui faut-il demander des dispenses d'empêchements occultes ?
Le 22 février 1885, le Souverain Pontife a bien voulu renou-
veler pour dix ans l'induit du 9 mai 1875, nous permettant de
commencer Matines à deux heures après-midi.
n
La première retraite s'ouvrira au Séminaire, mardi le 25 aoûî
prochain au soir, pour se terminer le 1er septembre au malin. La
seconde commencera le mardi 8 septembre au matin, et finira
mardi matin le 15.
"Voir la « Discipline » page 106. pour ce qui concerne l'examen
des jeunes prêtres, lequel est obligatoire sous peine de suspense.
Messieurs les Curés ne doivent pas oublier d'apporter avec eux
leur rapport annuel, s'ils ne l'ont déjà présenté. Voir ce que dit
la « Discipline » page 197,
— 419 —
Ceux qui se proposent d'assister à la première retraite doivent
en prévenir M. l'économe du Séminaire, et M. rauinônier dt'
l'Archevêché pour la seconde, au moins dix jours d'avance, alin
que la liste des chambres que chacun occupera et les autres pré-
paratifs nécessaires puisscnl se faii-p plus connnodéuient. Faute
de cet avis, il y a eu l'année dernière des inconvénients assez
graves.
On est prié aussi d'apporter un surplis, vl la partie d'automne
du bréviaire qui sera nécessaire avant la fin de la première
retraite.
Ceux qui n'ont pu assister à la retraite l'année dernière doivent
y venir cette année. Voir la « Discipline » par 207.
III
Pendant la première retraite de cette année, je voudrait-, >i
c'est possible, organiser le transport des saintes huiles après leur
consécration le jeudi saint J'invite Messieurs les Curés à s'en-
tendre sur les meilleurs moyens de faire faire dans leurs can-
tons ce transport convenablement et sans frais inutiles. Pour
le moment, je ne ferai aucune suggestion, car je comprends que
les circonstances locales sont si diverses, qu'il est impossible d'y
pourvoir d'une manière absolue. Je dirai seulement que les
quatre chemins de fer qui sillonnent le diocèse rendent cette orga-
nisation plus facile, non pas que je permette de compter sur les
compagnies iVexprcss, ou sur les postillons, mais parce que l'on
pourrait, ce semble, envoyer à frais communs un prêtre qui
serait chargé de déposer les ampoules à certaines stations, où le
curé viendrait les recevoir et les expédierait à ses confrères voi-
sins. Une organisation spéciale pourrait être faite dans les lieux
qui ne sont pas traversés par les chemins de fer.
Dès qu'ils se seront entendus, Messieurs les Curés voudront
bien mettre par écrit leurs plans et les envoyer aussitôt à TAr-
chevôché, afin qu'on ait le temps de les étudier, de les compa-
rer et de les combiner, pour arriver à quelque chose de pratique,
avant la première retraite. Alors je profiterai de la présence du
clergé, pour obtenir les éclaircissements qui pourraient être
nécessaires ou utiles, et mettre la dernière main à celte œuvre.
— 480 —
IV
Les douloureuses épreuves auxquelles le Nord-Ouest a été
soumis lie doivent pas diminuer notre zèle (!t notre générosité
en faveur des écoles des enfants sauvages. C'est au contraire un
motif nouveau de venir au secours de ces pauvres missions.
Messi(3urs les Curés sont priés d'envoyer au plus tôt h Monsieur
Têtu le produit de la quête qui a dû se faire le jour de la Pente-
côte. Si elle a été omise, elle doit avoir lieu au plus tôt.
Messieurs les Curés qui désirent entrer dans le Tiers-Ordre
de Saint François, pourront être admis à la prise d'habit et à la
profession par celui de leurs confrères qu'ils auront choisi, àqui
je communi(|ue les facultés nécessaires en vertu de l'autorisation
dont il est question dans ma circulaire N» 131.
VI
J'apprends qu'on fait circuler dans quelques paroisses de ce
diocèse, une certaine prière qu'on dit avoir été composée en 1505
et envoyée par le Pape à l'empereur Charles IX... On attribue à
cette prière des ejffels merveilleux. Elle contient des passages
ridicules, et pour comble de supercherie, on affirme faussement
qu'elle a été approuvée par un vénérable évoque.
J'invite Messieurs le Curés à mettre leurs paroissiens en garde
contre cette prétendue prière. Ils devraient obliger ceux qui en
ont des copies imprimées ou manuscrites, à les leur apporter,
afin qu'elles soient jetées au feu.
Dans ma circulaire N" 18, le"" juin 1872, j'en ai déjà condamné
une du môme genre. J'ajoutais une recommandation que je
renouvelle aujourd'hui. « A cette occasion, je prie Messieurs
les Curés, de tenir l'œil ouvert sur d'autres pratiques de ce genre
et qui cherchent à s'introduire quelquefois dans les paroisses. La
règle de l'Église veut que les prières et feuilles d'indulgences
ne soient pas imprimées sans approbation. »
— ^1 —
Les sociétés bibliques cherchoul aussi à répandre de petites
brochures, dont quelques-une> ont des titres propres à lronij)er
les personnes qui ne sont pas sur leurs gardes. Je vous recom-
mande de nouveau de les retirer des mains des fidMcs et de k-s
jeter au feu. 11 faut vows défier des opuscules qui n'ont pas de
nom d'auteur, ni d'imprimeur, et n'ont pas d'approbation.
Vil
J'autorise Messieurs les Curés à faire, dans le cours de l'été,
une ou deux processions, s'ils jugent que ce soit opportun poui'
obtenir la protection du ciel en faveur des biens de la terre ou
contre les épidémies.
VIII
Dans une note au bas de la page 6i de la « Discipline,» vous
avez une direction sur la manière de demander dispense des
empêchements occultes. Quand il y a en même temps un empê-
chement au for extérieur, il faut vous adresser à deux autorités
différentes : l» à l'une pour la dispense au for extérieur sans
faire mention de l'autre ; 2<j à une autorité différente, sub nomi-
nibus suppositis, en lui faisant connaître l'existence de l'un et de
l'autre empêchement.
Dans l'archidiocèse de Québec, en vertu d'induits tout spéciaux,
ces autorités sont l'Archevêque, et Messieurs les grands vicaires
T.-É. Hauiel et G.-É. Legaré.
Agréez, Monsieur, l'assurance de mon sincère attachement.
f E.-A., Arch. de Québec.
81
— 482 —
(No 135)
MANDEMENT
CONOBRN'ANT UNK SOUSCRIPTION POUB LB MIITKB-ÀUTBL Dl L'ÉOLISIS
DE SAINTE-.1NNB DE BEÀUPB&.
l^LZÉAR-ALEXANDRE TASCHEREAU, par la ghack dk
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Régulier, aux Communautés Religieuses et à
tous les Fidèles de r Archidioc'ese de Québec^ Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Depuis plus de deux siècles, Nos Très Ghers Frères, les fidèles
du Canada manifestent une tendre piété et une grande confiance
envers la mère de la très sainte Vierge Marie. Il y a longtemps
que le nom de Bonne Sainte Anne lui a été donné dans ce pays;
et de fait, la charité divine, en accordant à son intercession de
nombreuses grâces spirituelles et temporelles, semble avoir mis
dans son cœur une abondante participation de cette boulé dont
la source inépuisable est en Dieu.
C'est dans cette pensée qu'en 1872, les évoques de cette pro-
vince invitèrent tous leurs diocésains à contribuer pour la cons-
truction d'une nouvelle église à Sainte-Anne de Beaupré. 1/an-
cienne église menaçait ruine, et se trouvait d'ailleurs beaucoup
trop petite pour contenir la foule des pèlerins que la confiance
et la reconnaissance y faisaient affluer dans la belle saison. Les
fidèles de la province ayant noblement et généreusement répon-
du à cet appel, on a pu construire une belle église dans des pro-
portions que l'on croyait alors bien suffisantes pour abriter
convenablement la multitude des pèlerins. Mais au bout de
quelques années il lallul l'élargir et l'allonger, de manière
— 4S3 —
qu'elle a aujourd'hui deux cents pieds de longueur et ceul pieds
de large à l'iutérieur.
En 1876, les évèqnesde la province, profoudéuitMit touchés de
cette dévotion toujours croissante des fidèles envers Sainte
Anne, demandèrent au Souverain Pontife de vouhiir Itii'ii la
déclarer patronne de la province ecclésiastique et civile de (Qué-
bec. Cette grâce, accordée le 7 mai de la même année, fut an-
noncée, l'année suivante, dans un mandement collectif et célébrée
par un Iriduum solennel. Depuis cette époque, la fêle d(; Sainie
Anne est de première classe avec octave et solennité dans toute
la province.
Les effets de cette faveur pontificale ne tardèrent pas ;'i se pro-
duire. Les pèlerinages organisés qui, en 1875, ue dépassaient
pas le nombre de 17, étaient déjà presque triplés deux ans plus
tiird, et en 1884 atteignaient le chiffre de &2. Le nombre des
pèlerins qui, en 1875, n'était que de 27,000. fut de 38,500 en 1877
et de 61,725 en 1884.
Grdce aux sages règlements faits par les évèques, aux soins
pieux et dévoués des membres du clergé qui ont organisé ces
pèlerinages et à la prévoyante direction comme au zèle des
Révérends Pères Rédemploristes, à qui nous avons confié la
garde de ce sanctuaire, en novembre 1878, ces nombreux pèleri-
nages se sont accomplis dans des conditions d'ordre et de piété
vraiment édifiantes. Il en a été de même des concours de pèle-
rins isolés qui viennent presque chaque jour invoquer la bonne
Saint Anne.
Cette augmentation rapide des pèlerinages et des pèlei-ins est
à la fois le fruit et la preuve évidente de la puissanc(^ d'interces-
sion que la bonté divine a accordée à la bonne Sainte Anne dans
son sanctuaire de Beaupré. Chaque année, au moins une cen-
taine d'objets divers y sont laissés en signe de guérisons opérées.
Dans bien des cas, les circonstances de ces guérisons examinées
et constatées en prouvent le caractère merveilleux.
Mais comme devant Dieu tout doit se rapporter finalement à
sa gloire par le salut et la sanctification des âmes, le nombre des
grâces spirituelles obtenues est infiniment plus élevé que celui
des guérisons corporelles ou autres faveurs temporelles.
— 484^
Ceux-là mômes qui n'ont pas obtenu la grâce tempoivUe qu'ils
étaient venus solliciter, s'en retournent consolés, encoura^jés et
forlifiés, pour acquérir une plus belle couronne dans le ciel par
la patience et la résignation. Quelque fois même cette résigna-
tion a été récompensée plus tard par l'obtention de la grâce qui
n'avait été que différée.
Combien d'âmes flétries par le péché y ont recouvré la vie de
la grâce ! Qui pourra compter les pécheurs captifs de leurs pas-
sions, et à qui Sainte Anne a obtenu la liberté des enfants de
Dieu ! Que d'âmes tièdes ont senti s'allumer en elles le feu de la
ferveur ! Et vous, ô âmes ferventes, n'est-il pas vrai que dans
ces pèlerinages une rosée céleste est venue vous donner une
nouvelle vigueur ? Ceux mêmes que la curiosité avait attirés
vers ce sanctuaire, n'ont pu échapper à cette merveilleuse in-
fluence de la grâce dont il est comme tout rempli !
Des protestants eux-mêmes, dans des écrits publiés par les
journaux, ont rendu un éclatant témoignage de l'impression
profonde qu'ils y avaient subie.
Dans l'église ainsi agrandie, il y a quinze autels et bientôt on
en ajoutera deux autres ; de sorte qu'avec les trois autels de la
sacristie et celui de la chapelle bâtie sur l'emplacement de l'an-
cienne église, vingt et un prêtres pèlerins pourront célébrer en
même temps la sainte messe.
Déjà plusieurs des autels de l'église sont ou seront magnifi-
quement construits aux frais de divers diocèses, ou de commu-
nautés ou de paroisses.
Du côté de l'épître, l'autel de la Vierge du perpétuel secours
appartient au diocèse de Montréal ; celui de Saint Alphonse, aux
Révérends Pères Rédemptoristes ; celui de Saint Joachim, au
diocèse de Rimouski. Ceux de Saijit Patrice, de Saint François-
Xavier^ de Saint Benoît, de Saint Antoine de Padoue et de Saint
François de Sales^ sont encore disponibles.
Du côté de l'évangile, celui du Sacré Cœur de Jésus est offert
par le diocèse de Saint-Hyacinthe ; celui de la Sainte Famille^
par la paroisse de Sainte-Anne de Beaupré ; celui de Saint Jo-
seph^ par le diocèse d'Ottawa. Viennent ensuite ceux de Saint
— 485 —
Jean-Baptiste, de VAnge Gardien, de Notre Dame de Pitié, de Saint
François d'Assise et de Saint Vincent de Paul.
Déjà bon nombre de très belles statues ont été données pour
orner ces autels : celle de Saint Patrice, par les Irlandais de
Montréal ; celle de Saint Alphonse, par ceux de Q\iéber. I.es
jeunes gens de la haute-ville de Québec ont donné celle de Saint
François-Xavier ; un paroissien du Châtoau-Rirher, celle de
Saint Brnoit ; les hommes de Saint-Pierre de Montréal, celle de
la Sainte Famille ; les Dames do la même paroisse, celle de Notre
Dame de Pitié. Les paroissiens de Saint- Jean-Baptiste de Mont-
réal ont donné celle de leur patron. Un paroissien de Sainte-
Anne de Beaupré a offert celle de VAnge Gardien, et enfin les
Tertiaires de Saint-Sauveur de Québec ont donné celles de Saint
François d'Assise et de Saint Antoine de Padouc.
La grande et belle statue de Sainte Anne, qui est dans la nef,
aux pieds de laquelle tout pèlerin sent redoubler sa foi et sa
confiance, est un présent d'une riche et pieuse famille Belge,
dont un des fils est Rédemptoriste à Sainte-Anne de Beaupré.
Maintenant que cette église est à peu près terminée, il faut
songer à y placer un maître-autel qui soit en rapport avec le
sanctuaire, dont il doit être le principal et le plus bel ornement.
C'est en offe^ vers cet autel que se dirige tout naturellement le
premier regard de tout pèlerin qui entre dans l'église. Là s'offre
à la vénération de tous l'antique image de Sainte Anne si chère
à la piété des Canadiens depuis l'année 1666. Là Notre Seigneur
réside jour et nuit, toujours prêt à écouter et à exaucer les
prières qui lai sont présentées par l'intermédiaire de la bonne
Sainli.' Anne. C'est de là qu'il descend à la table sainte pour
nourrir nos âmes de ses grâces et donner aux pèlerins la récom-
pense de leur foi et de leur confiance, caria plupart des miracles
qui s'opèrent dans cette église, ont lieu au moment de la sainte
communion.
Il n'est donc que juste de réserver à l'archidiocèse de Québec
l'honneur d'élever cet autel dans un sanctuaire qui lui appartient
depuis son origine. Aussi y a-t-il déjà longtemps que Nous
avon? formé ce projet que diverses circonstances Nous ont em-
pêché de réaliser. Connaissant par expérience qu'il suffit de
— 48n —
vous proposer une bonne œuvre pour la voir réussir, Nous Nous
adressons avec pleine confiance à vous. Nos Très Chers Frères,
en vous invitant à contribuer pour l'érection du maître-autel de
Sainte-Anne de Beaupré.
Nous vous demandons peu de chose, Nos Très Ghers Frères ;
si peu, que Nous craignons de paraître faire injure à votre dévo-
tion envers la bonne Sainte Anne. Notre but est de fournir h
tous Nos diocésains sans exception roccasion de prendre part à
la bonne œuvre.
Nous demandons deux centins par âme ; deux centins répar-
tis sur deux années, un centin en 1885, et l'autre en 1886, à
moins que vous ne préfériez les donner de suite.
Quelle est la personne si pauvre qu'elle ne puisse pas offrir à
Notre Seigneur et à la bonne Sainte Anne cette faible souscrip-
tion ? Quel est l'enfant si jeune qui ne veuille contribuer cette
pi'tite somme ? Quels sont les parents qui ne donneront pas vo-
lontiers ces deux centins au nom de leur enfant encore au ber-
ceau, afin que la bonne Sainte Anne le leur conserve et le pro-
tège toute sa vie ?
Chaque curé sachant le nombre total des âmes qu'il y a dans
sa paroisse, arrivera facilement à connaître si la paroisse a four-
ni à la bonne Sainte Anne le petit contingent que Nous deman-
dons aujourd'hui.
Nous ne vous cacherons pas, Nos Très Ghers Frères, qu'en
mettant cette souscription à la portée des plus pauvres, Nous
comptons avec pleine confiance que la plupart des personnes qui
en ont le moyen, se feront un honn(Hir et un bonheur d'y con-
tribuer davantage. La dévotion et la confiance envers la bonne
Sainte Anne est si générale et si tendre dans ce diocèse ; il y a
tant de familles qui sentent le besoin de la remercier pour quel-
que faveur reçue, ou qui comptent sur elle pour obtenir la gué-
rison ou la conversion de quelqu'un de leurs membres ; combien
d'âmes pieuses qui aimeront à faire quelque sacrifice pour orner
un autel où Notre Seigneur veut bien résider !
A vous tous. Nos Très Chers Frères, Nous adressons le conseil
du saint homme Tobie à son fils : 5/ voua avez beaucoup^ donnez
— 487 —
abondamment : si vous avez peu., donnez peu., mais que ce soit de
bon cœur : si exiguum tibi fueril^ etiam exiguum Ubenter impertiri
stude (Tobie, IV, 9.).
A ces causes et le saint nom de Dieu invoqné. Nous réglons et
ordonnons ce qui suit :
1" Dans toutes les paroisses et missions de ce diocèse, il se
fera, dans le mois de juillet de la présente année et dans celui de
l'année prochaine, une quête pour le maitre-aulel de l'église de
la bonne Sainte-Anne de Beaupré. Cette quête se fera au moins
deux dimanches de suite, afin que tout le monde ait l'occasion de
présenter son offrande à la bonne Sainte Anne.
2" Les personnes qui, en dehors de ces quêtes, donneront a»i
moins cinquante centins pour cet autel, pourront faire inscrire
leurs noms dans une liste que Messieurs les Curés et Mission-
naires transmettront à l'aumônier de l'Archevêché, avec le pro-
duit des quêtes, et ces noms seront conservés dans la paroisse.
Sera le présent mandement lu au prône de toutes les églises
paroissiales et autres où l'on fait l'office public, et en chapitre
dans les communautés religieuses, le premier dimanche après
sa réception ,et une seconde fois le premier dimanche de juillet
1886, si c'est nécessaire.
Donné à Sainte-Anne de la Pocatière, en cours de visite pasto-
rale, sous notre seing, le sceau de l'Archidiocèse et le contre-
seing de notre secrétaire, le vingt-sixième jour de juin mil huit
cent quatre-vingt-cinq.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Marois, Ptre,
Secrétairft.
— 488 —
(No 136)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
/ Archevêché de Québec,
( 22 juillet 1885.
T. 7V D^um à ohnntor.
II. Adoration réparatrice.
III. Réponse sur la manière de faire le chemin de la croix.
Monsieur,
I
Le retour de nos braves volontaires est une preuve que la
guerre est finie dans le Nord-Ouest. Après avoir prié pour obte-
irir la cessation de ce fléau, notre devoir est de rendre grâce à
Dieu qui a daigné exaucer nos prières. En conséquence, le
prennier dimanche après la réception de la présente, il sera
chanté un Te Deum dans les églises paroissiales et de missions.
L'oraison pro pace ne se dira plus à la messe ; mais aux messes
chantées du dimanche, on dira comme ci-devant l'oraison Deus
refugium.
II
Messieurs les curés dans les paroisses desquels est érigée
l'adoration réparatrice, sont priés d'apporter avec eux, en venant
à la retraite, le nombre des membres qu'ils ont agrégés depuis le
dernier envoi et de le remettre à Monsieur Labrecque, du sémi-
naire. Il n'est pas nécessaire d'envoyer les noms.
III
Vous trouverez ci-après la réponse à une question que j'avais
faite sur la manière de faire le chemin de la croix.
Agréez, Monsieur, /'assurance de mon sincère attachement.
f E.-A., Arch. de Québec.
— 489 —
[Apographum.
Beatissime Pater,
[nfrascriptns Archiepiscopiis Qnebecensis hnmiliter postulat
solutionem sequenlis dnbii :
« An indulgentias pii exercilii Vis Crucis iucreturqui singiilas
stationes percnrrit absque genuflectendo ?»
Quebeci, diei 10 maii 1885.
Sanclitalis Vestrae,
humillimus et addictissimiis filins,
(Signât.) j E.A., Archpus Quebecen.
Ex audientia SSmi diei 28 junii 1880.
SSmns Dominiis Noster Léo Divina Providentia PP. XIII,
referento me infrascripto archiepiscopo Tyron., S. Congnis de
Propaganda Fide Secrelario,, ad propositnm dubiiim resrribi
mandavit : Affirmative.
Dalum Romffi ex sed. diclse S. Congnis die et anno ut supra.
L. i S.
(Signal.) Pro R. P. D. Secrelario,
Zéphyr iNUS Zitelli, Off.
Gratis quocumque titulo.
Pro vero apographo,
C.-A. Mardis, pter,
Secretarius
Archidiœcesis Quebecensis.
— 400 -
(N*» 137)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archevêché de Québeg,
j 1er septembre 1885.
I. Lettre du Pape au Cardinal Quibert.
II. Décret du Saint-OflSco concernant les dispenses,
m. Décrets du Saint-Office sur l'excommunication mineure et l'absolution du oom-
plioo.
IV. Pouvoir d'indulgencier des chapelets, renouvelé.
V. Calices et patènes non conformes aux rubriques.
1
Je vous envoie ci-joint la copie de la lettre de I^éon Xni au
Cardinal Archevêque de Paris, en date du 17 juin dernier. Quoi-
qu'elle ait été publiée dans les journaux, il me paraît utile que
vous en ayez un exemplaire sous la main, parce qu'elle expose
admirablement les inconvénients de certaines polémiques reli-
gieuses, qui, au Canada comme en Europe, divisent les catholi-
ques, où plus que jamais il serait nécessaire de n'avoir qu'wn
cœur et une âme comme les premiers chrétiens.
Le remède est tout indiqué par la nature du mal lui-même.
Ces discussions fâcheuses, dans lesquelles des écrivains catholi-
ques s'attribuent une espèce d'infaillibilité pour condamner ce
qui ne cadre pas absolument avec leurs vues sur les questions
les plus importantes, n'ont, le plus souvent, pour origine, qu'un
fond fV amour-propre et, de trop grande confiance en soi-même qu'on
ne sait pas réprimer. (Lettre du Cardinal Guibert au Souverain
Pontife.)
Léon XIII, de son côté, remarque que « parmi les catholiques,
il s'en trouve, peut-être à cause du malheur des temps, qui, non
contents du rôle de soumission qui leur est assigné dans l'Église,
— 491 -
croient pouvoir en prendre un dans son gouverneniciil. Tout
an moins s'imagincnt-ils qu'il leur est permis (rcxaniiiitT cl de
juger selon leur manière de voir les actes de l'auiorilè... Aux
pasteurs seuls a été donné l'entier pouvoir d'enseigner, déjuger,
de diriger ; aux fidèles a été imposé le devoir de suivre ces en-
seignements, de se soumettre avec docilité à ces jugements, de
se laisser gouverner, corriger et conduire au salut...»
M II n'est pas nécessaire, pour manquer à un devoir aussi sacré,
de faire acte d'opposition ouverte soit aux évèques, soit au chef
de l'Église ; il suffit de cette opposition qui se fait d'une manière
indirecte, d'autant plu? dangereuse ([u'on rhcnhc davantage ;\
la voiler par des apparences contraires... »
La rigueur avec laquelle le Souverain Pontife viL'ut dr traiter
le « Journal de Rome», nous indique combien il a à cœur df voir
la fin de ces discordes et de cette insubordination qui peuvent
avoir des suites funestes. C'est aussi une invitation tacite à ne
pas encourager les journaux qui marcheraient dans la même
voie.
Il va sans dire qu'en cette matière, comme dans tout le reste,
le clergé doit donner l'exemple : exemplumeslo fuleliumjnvrrbn^
in conversalione^ in charitate, in fidp \\. Tim., IV, 12.).
n
Dans la note au bas de la page 64 de la « Discipline .. , on lit
que : Copula incestuosa non producit novum impedimenlum
inter ipsos copnlatos, sert declaralio hujus copulse incesluoss est
conditio sine qua non valet dispensatio ab imprdimento consangui-
nilatis vel affmitatis (el\am sp'w'iluaUs necnon et publicœ hones-
tatis).
Par le décret ci-joint du Saint-Office, en date du 25 juin 18H5,
vous verrez que cette déclaration n'est plus requise pour la vali-
dité de la dispense.
Mais comme cette modification de la loi canonique donne lien
à quelques difficultés pratiques, voici les instructions qui vous
serviront à les résoudre.
1" Les dispenses accordées après le 25 juin 1885. sans (jue la
déclaration en question ait été faite, sont valides, car le décret
— 492 —
déclare que cette obligation « revocari, abrogari, nulliusqne
roboris impostenim fore decerni, dispensationes matrimoniales
posthac concedendas, etiamsi copula incestnosa vel consilinmet
intontio per eam facilins dispensationem impetrandi reticila
fnerit, validas fntnras. » Notre ignorance de cette nouvelle loi,
ni même la mauvaise foi des parties, n'en empêchent pas les
effets.
2° Los dispenses accordées avant le 25 juin sans que la décla-
ration ait été faite, sont douteuses et les mariages contractés en
vertu de ces dispenses, soit avant soit après le 25 juin, sont
invalides.
3o Les dispenses accordées le 25 juin, sans que la déclaration
ait été faite, sont douteuses, et les mariages contractés en vertu
de ces dispenses, doivent être revalidés au moyen d'une nou-
velle dispense de l'empêchement ad cautelam. La raison de ce
doute est que l'on ignore le moment précis où le décret a com-
mencé à être en vigueur ce jour-là : si on le connaissait, il fau-
drait constater si la dispense a été accordée avant ou après ce
moment. La date peut se constater par les registres paroissiaux
et, au besoin, par les archives épiscopales.
En résumé, les confesseurs doivent s'informer exactement de
la date de la dispense qui a été accordée,et juger ensuite suivant
les principes qui viennent d'être exposés.
Les cas 2 et 3 pourront se présenter encore pendant plusieurs
années, surtout dans les revues et les confessions générales.
J'attire spécialement votre attention sur le dernier paragraphe
où les pasteurs des âmes et les confesseurs sont exhortés à ins-
pirer aux fidèles l'horreur de l'inceste, en leur faisant connaître
les peines qu'ils encourent et qui sont exposées dans une note
que j'ai ajoutée à la suite du décret. La peine d'excommunica-
tion, qui est ferendœ senlenlix, fait connaître combien l'Eglise
déteste cette faute.
III
Voici deux décrets importants que je trouve dans le vol XVIl
des Acta S. Sedis, p. 555.
— 493 —
l" Tulo doceri potesl excoinraunicalionem iniiioreiu ubolilaiu
esse vi Conslitutionis AposloUcœ Scdis. (S. 0. lU dect'iubris I8H3.)
2» Qui complicem in peccato turpi absolvere PiiilmI subjiciliir
excommunicationi latie a buUa Sacramcnium jxrniieiiiix. (S. Pœ-
nit. 1 marlii 1878 et S. 0. 10 dec. 1883.)
IV
En vertu d'un induit du 9 août 1885, je renouvelle pour cinq
aos le pouvoir de bénir el indulgencLer les chapelets donné par
écrit. Ceux qui ont déjà obtenu ce pouvoir par écrit, feront bien
de mettre au bas de leur diplôme la note suivante :
« Renouvelé pour cinq ans par la circulaire N»^ 137 du l»"" sep-
tembre 1885. »
Les pouvoirs donnés de vive voix finiront le 19 septembre pro-
chain.
Plusieurs fois déjà, j'ai eu occasion de condamner ou de refuser
de consacrer des calices et des patènes qui n'avaient pas les con-
ditions voulues par la loi de l'Église, quant à la matière. On
croit avoir lait un bon marché parce qu'on les a achetés à un
prix modique, mais en réalité ils ne valent rien. Il faut donc les
faire examiner avant de les acheter et ne pas se fier uniquement
à l'afTirmation du vendeur. Au moins faut-il exiger qu'il s'oblige
à les reprendre, s'ils ne sont pas ce qu'ils doivent être.
Veuillez agréer. Monsieur, l'assurance de mon dévouement.
f E.-A., Arch. de Québec.
— 494 —
LETTRE
DK SA SAINTETÉ A SON ÉMINENCE LB CARDINAL aciBBRT
Très cher Fils, salut et bénédiction apostolique.
Votre lettre, pleine des sentiments du plus filial attachement
et du dévouement le plus sincère envers Notre personne, a dou-
cement consolé Notre cœur, contristé par une récente et grave
amertume. Vous le comprenez, rien ne pourrait Nous être plus
profondément douloureux que de voir troubler parmi les catho-
liques l'esprit de concorde et ébranler la tranquille assurance,
l'abandon confiant et soumis que des fils doivent avoir dans l'au-
torité du Père qui les gouverne. Aussi, à la seule apparence des
premiers signes du mal. Nous ne pouvons que grandement Nous
émouvoir et chei-cher à prévenir sans retard un tel péril. Voilà
pourquoi la récente publication d'un écrit venu d'où l'on devait
le moins l'attendre et que vous déplorez comme Nous, le bruit
qui s'est fait autour de lui, les commentaires auxquels il a donné
lieu. Nous décident à rompre le silence sur un sujet pénible à la
vérité, mais qui n'en est pas moins opportun, soit pour la France,
soit pour d'autres contrées.
Lorsqu'on observe ces indices, il n'est pas difficile de voir que,
parmi les catholiques, il s'en trouve, peut-être à cause du malheur
des temps, qui, non contents du rôle de soumission qui leur est
assigné dans l'Église, croient pouvoir en prendre un dans son
gouvernement. Tout au moins s'imagineut-ils qu'il leur est per-
mis d'examiner et déjuger selon leur manière de voir les actes
de l'autorité. Ce serait là un grave désordre, s'il pouvait pi-éva-
loir dans l'Église de Dieu, où, par l'expresse volonté de son divin
Fondateur, deux ordres distincts sont établis de la façon la plus
nette : l'Eglise enseignante et l'Eglise enseignée, les Pasteurs et
le troupeau, et parmi les pasteurs, l'un d'entre eux qui est pour
tous le Chef et le Pasteur suprême. Aux pasteurs seuls a été
donné l'entier pouvoir d'enseigner, de juger, de diriger ; aux
— 495 —
fidèles a été imposé le devoir de suivre ces euseignements, de se
soumettre avec docilité à ces jugt'ments, de se laisser gouverner,
corriger et conduire au salut.
Ainsi, il est d'absolue nécessité que les simples fidèles se sou-
mettent d'esprit et de cœur à leurs pasteurs propres, et ceux-ci
avec eux au Chef et au Pasteur suprême. De cette subordina-
tion, de cette obéissance dépendent l'ordre et la vie de l'Église.
Elle est la condition indispensable pour faire le bien et pour
arriver heureusement au port. Si, au contraire, les simples fi-
dèles s'attribuent l'autorité, s'ils prétendent s'ériger en juges et
en docteurs ; si des inférieurs préfèrent ou tentent de faire pré-
valoir, dans le gouvernement de l'Église universelle, une direc-
tion différente de celle de l'autorité suprême, c'est, de leur part,
renverser l'ordre, porter la confusion dans un grand nombre
d'esprits et sortir du droit chemin.
El il n'est pas nécessaire, pour manquer à un devoir aussi
sacré, de faire acte d'opposition ouverte soit aux évéques, soilau
Chef de l'Église : il suffit de cette opposition qui se fait d'une
manière indirecte, d'autant plus dangereuse qu'on cherche da-
vantage à la voiler par des apparences contraires. — Ou manque
aussi à ce devoir sacré lors^que. tout en se montrant jaloux du
pouvoir et des prérogatives du Souverain Pontife, on ne respecte
pas les évèques qui sont en communion avec lui, ou on ne tient
pas le compte voulu de leur autorité, ou on en interprète défa-
vorablement les actes et les intentions avant tout jugement du
Siège Apostolique. — C'est également une preuve de soumission
peu sincère que d'établir une opposition entre Souverain Pontife
et Souverain Pontife. Ceux qui, entre deux directions différen-
tes, repoussent celle du présent pour s'en tenir au passé, ne font
pas preuve d'obéissance envers l'autorité, qui a le droit et le de-
voir de les diriger, et ressemblent sous quelques rapports à ceux
qui, après une condamnation, voudraient en appeler au futur
concile ou à un Pape mieux informé.
Ce qu'il faut tenir sur ce point, c'est donc que, dans le gouver-
nement général de l'Église, en dehors des devoirs essentiels du
ministère apostolique imposés à tous les Pontifes, il est libre à
chacun d'eux de suivre la règle de conduite que, selon les temps
et les autres circonstances, il juge la meilleure. Eu cela il eat
— 496 —
le seul juge, ayant sur ce point non seulement des lumières spé-
ciales, mais eu.core la connaissance de la situation et des besoins
généraux de la calholicilé, d'après lesquels il convient que gp
règle sa sollicitude apostolique. C'est lui qui doit procurer le
bien de l'Église universelle, auquel se coordonne le bien de ses
diverses parties, et tous les autres qui sont soumis à cette coor-
dination doivent seconder l'action du Directeur suprême et servir
à ses desseins. De môme que l'Église est une, que son Chef est
unique, de même unique est son gouvernement, auquel tous
doivent se conlorraer.
De l'oubli de ces principes résulte, pour les catholiques, une
diminution du respect, de la vénération, de la confiance envers
Celui qui leur a été donné pour chef. Les liens d'amour et
d'obéissauce qui doivent unir tous les fidèles à leurs pasteurs, ei
les fidèles ainsi que leurs pasteurs au Pasteur suprême, s'en
trouvent affaiblis. Et cependant, c'est de ces liens que dépendent
principalement la conservation et le salut de tous. Lorsqu'on
oublie et qu'on n'observe plus ces principes, la voie lapins large
s'ouvre au.x dissensions et aux discordes parmi les catholiques,
et cela au très grave détriment de l'union, qui est le caractère
distinctif des fidèles de Jésus-Christ. Cette union devrait être
toujours, mais particulièrement dans ce temps, à cause de la
conspiration de tant de puissances ennemies, l'intérêt suprême
et universel, en présence duquel devrait disparaître tout senti-
ment de complaisance personnelle ou d'avantage privé.
Un tel devoir, s'il incombe à tous sans exception, est d'une
manière plus rigoureuse celui des journalistes, qui, s'ils n'é-
taient animés de cet esprit de docilité et de soumission si néces-
saire à tout catholique, contribueraient à étendre et à aggraver
de beaucoup les maux que Nous déplorons. L'obligation qu'ils
ont à remplir en tout ce qui touche aux intérêts religieux et à
l'action de l'Église dans la société, est donc de se soumettre
pleinement, d'esprit et de cœur, comme tous les autres fidèles,
à leurs propres évêques et au Pontife romain, d'en suivre et
d'en reproduire les enseignements, d'en seconder de tout cœur
l'impulsion, d'en respecter et d'en faire respecter les intentions.
Les écrivains qui agiraient autrement, pour servir les vues et
les intérêts de ceux dont Nous avons réprouvé dans cette lettre
— 497 —
l'esprit et les tendances, manqueraient à leur nol.lc mission, et
ils se flatteraient aussi vaincuicnt de servir par là les inU'-rêls et
la cause de l'Église, que ceux qui chercheraient à allwnuer et à
diminuer la vérité catholique, ou à ne s'en faire que les soutiens
trop timides.
Nous avons été conduit à vous entretenir de lels sujets
Notre très cher Fils, non seulement pour l'opportunité qu'ils
penvent avoir pour la France, mais encore par la connaissance
que Nous avons de vos sentiments et par la conduite que vous
avez su tenir dans les moments et dans les conditions les plus
difliciles.
Toujours ferme et courageux dans la défense des intértMs re-
ligieux et des droits sacrés de l'Église, vous les avez encore, dans
une occasion récente, virilement soutenus et défendus puliliciue-
ment par votre parole lumineuse et puissante. Mais à la fermeté
vous avez su joindre toujours cette mesure sereine et tranquille
digne de la noble cause que vous défendez, et vous y avez tou-
jours porté un esprit libre de toute passion, i)l('inement soumis
à la direction du Siège Apostolique et entièrement dévoué à
Notre personne. Il nous est donc agréable de pouvoir vous
donner un nouveau témoignage de Notre satisfaction et de Notre
bienveillance très particulière, regrettant seulement de savoir
que votre santé n'est pas telle que Nous le désirerions ardem-
ment. Nous adressons sans cesse au Ciel avec ferveur des vœux
et des prières, pour qu'elle redevienne entièrement bonne et vous
soit longtemps conservée. Et pour gage des divines faveurs que
nous appelons sur vous avec abondance. Nous donnons de tout
Notre Cœur, à vous, Notre cher Fils, à votre clergé et à votre
peuple tout entier. Notre bénédiction apostolique.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 17 juin 1885, huitième
année de Notre Pontificat.
Léon XIII, Pape.
32
498 —
DECRETUM
Illme ac Rmo Domine,
Infandiim inceslus flagilium peculiari semper odio sancta Dei
Ecclesia proseqiuila est, el siimmi romani Ponlificesslalucrunt,
ut qui eo sese temerare non erubuissent, si ad apostolicam Se-
dem cont'ugcront pelendaî causa dispensalionis super impedi-
monlis malrimonium dirimenlibus, eorum preces, nisi eis de
admisso scelere menlio facta esset, obreplionis et subreptionis
vilio infectse haberentur atquc ideo dispensatio esset invalida ;
idque ea sanclissimade causa cautum fuit, ut abhocgravissimo
crimine christiûdeles arcerentur.
Hanc S. Sedis mentem testantur tum alia documenta, tum
décret um, quod novissime supremum sanctœ romanœ et uni-
versalis Inquisitionis consilium, ipso adprobanle romano Ponli-
fice, feria IV die l augusti 18GG tulit, quod est huiusmodi « sub-
reptitias esse et nuUibi ac nullo modo valere dispensationes, quœ
sive directe ab apostolica Sede, sive ex pontilica delegalione
super quibuscumque gradibus prohibitis consanguinitatis, affi-
nilatis, cognationis spiritualis nec non et publicœ honestatis con-
ceduntur, si sponsianteearumdem dispensationum'executionem,
sive ante sive post earum impetrationem incestus reatum palra-
verint ; et vel interrogati, vel eliam non inlerrogati, malitiose
vel etiam ignoranter reticuerint copulam incestuosam inter eos
initam sive publiée ea nota sit sive etiam occulta, vel reticuerint
consilium et intentionem qua eamdem copulam inierunt, ut dis-
pensationem lacilius assequerentur ». S. Pœnitenliaria vestigiis
insistens supremœ Inquisitionis id ipsum die 20 iulii 1879 sta-
luit.
Vcrum cum plurimi sacrorum antistites sive seorsum singuli,
sive coniunclim S. Sedi retuleriiit, maxima ea de causa oriri
incommoda cum ad malrimonialium dispensalionum execulio-
nem procedilur, cthisce prajserlim misei'is lemporibusin fidelium
perniciem non raro vergere quod in eorum salutem sapienter
inductum fuerat, Sanctissimus D. N. Léo divina provideutia
— 499 —
Papa Xni eoriim postulatioiiibiis permolns, re diu ac matiir.'
perpensa, et siiffragio ndlunerons EmiiuMilissimoruin S. H. K. Car
dinalium in univcrsa clirisliaiia rcpuhlica una niociini iiuiuisilo-
nim generaliiim, hasce litteias omnibus locuninionliiiariisdaii-
das iussit, qiiibiis eis notiim fierot, decreliim siipcriiis ivlaliimS.
l'omanœ et universalis Iiiqnisilionis et S. Pœnilonliaria«,et (jiiiiJ-
quid in eiimdem sensum alias declaralnm, siatiilnni ant siylo
Curiaî iiulnclum fiierit a se rcvocan\ obrofjari nulliusfiur robnris
imposterum fore deccrni: simiilqiie statu! et diMiaraii, dispensalio-
nes matrimoniales posthac concedeiulas, rtiamsi copiiln inrrsluns'ï
vel consilium et inle.ilio per cam facUius (linpensalionem imprtrandi
relicila fuerint, validas fuluras : contrariis quibuscumque etiani
spécial! mentione digiiis minime obslantibus.
Dum tamen ob gravissima rationnm momenta a prislino rigore
hac snper re Sanclissimus Pater bénigne reeedendum ducil,
mens Ipsius est, ut nihil de horrore, qnod incestus crimon inge-
rere débet, ex fidelinm menlibus detrahatnr ; imo vero siimmo
studio excitandos vult animarnm curatores, aliosqne qnibus
fovendce inter chrislifideles moriim honestatis cnra demandala
est, nt prudenter quidcm, provit rei natnra postulat, eflicacitcr
tamen élaborent huic facinori insectando et fidelibus ab eodem,
propositis pœnis qnibus obnoxii fiunl (a) deterrendis.
Datum Romse ex cancellaria S. 0. die 25 iunii 1885.
Addictissimus in Domino,
R. Gard. Monaco.
(a) Ferraris. Vo. Pœna. art. II. Xo. 140. Do jare canonico laici incestum simplicem
fine inatrimoaio committentes, sunt e.xconioiunicandi. Si aliquis ex conjugibus inces-
tam coniinittat cum consanguineo aut consanguinca altcrius conjugis, privatnr juro
petendi conjugale debitum. (Cetcrae pœnœ ipso facto oliiu incurrendic abrugantur u
buUa Pii IX ÂpostoUcK Sedis, 12 oct. 1869.)
f E.-A., Abchpcs Qukbece!».
— 600
(No 138)
MANDEMENT
ORDONNANT LA RÉCITATION DU CHAPELKT ET DBS MTANIK8 DB LA 8AINTB VIKRGB
PENDANT LE UOIS D'OCTOBRB.
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assistant
AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Régulier^ aux Communautés Religieuses et à
tous les fidèles de V Archidioc'ese de Québec^ Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Pendant ces deux dernières années, pour nous conformer au
désir du Saint-Père, le mois d'octobre a été consacré à implorer
l'assistance de la Mère de Dieu en faveur de la Sainte Église
Catholique, aujourd'hui en proie à de si cruelles épreuves. L'em-
pressement avec lequel les fidèles du monde entier ont répondu
à celte invitation, a engagé le Souverain Pontife à recommander
ces exercices d'une manière permanente, jusqu'à ce qu'il plaise à
la divine bonté de rendre la paix à l'Église.
C'est pourquoi, dans un décret du 20 août dernier, Sa Sainteté
Léon XIII renouvelle ce qu'EUe a déjà prescrit sur la manière de
célébrer la fête du Saint Rosaire et de consacrer tout ce mois à
honorer et invoquer la très sainte Vierge, non seulement cette
année, mais aussi les années suivantes jusqu'à nouvel ordre
comme suit :
I. La fêle du Saint Rosaire sera célébrée avec une dévotion
et une solennité particulière. Une indulgence plénière est ac-
cordée aux fidèles qui, le jour de cette fête, ou pendant l'octave,
s'étanl confessés et ayant communié, prieront dans une église,
suivant les intentions du Souverain Pontife.
— 501 —
n. A commencer le premier octobre jusqu'à la fùte de la Tous-
saint inclusivement, le chapelet suivi des litanies de la sainte
Vierge devra être récité tous les jours, dans toutes les églises
paroissiales et de missions, et aussi, autant que possible, dans les
autres églises ou oratoires dédiés à la mère de Dieu. Les com-
munautés vaqueront à ces pieux exercices dans leurs chapelles.
S'ils ont lieu le matin, ce doit être pendant la messe : si mane
fiât, dit le décret, missa inter preces celebretur, autant que ce sera
possible.
Si c'est dans l'après-midi, on exposera le Saint-Sacrement avec
l'ostensoir, on chantera trois fois Pai^ce Domine... avec encense-
ment ; on récitera ensuite le chapelet et les litanies, puis on
chantera le Tantum ergo avec encensement, le verset Pnncm de
cœlo^ les oraisons du Saint-Sacrement, de la sainte Vierge et Dcus
refugium. Après la bénédiction, on chantera le psaume LaudaU
Dominum omnes génies.
III. Outre les indulgences déjà accordées à la récitation du
chapelet et des litanies, le Souverain Pontife accorde une indul-
gence de sept ans et sept quarantaines aux fidèles qui auront
assisté à ces pieux exercices publics et y ^auront prié selon ses
intentions.
Ceux qui auront été légitimement empêchés d'y assister, ga-
gneront les mêmes indulgences en récitant privément ces mêmes
prières aux mêmes intentions.
IV. Une autre indulgence plénière aux conditions ordinaires
de la confession et de la communion est accordée aux fidèles qui
auront assisté au moins dix fois à ces exercices publics, ou qui,
en étant légitimement empêchés, les auront faits en particulier.
V. Les cultivateurs que les travaux des champs auraient em-
pêchés de faire ces prières en octobre, pourront gagner les
mômes indulgences pendant le mois de novembre ou de décem-
bre, en remplissant les conditions susdites.
Nous lisons dans les Actes des Apôtres (XII, 5.), que Saint
Pierre ayant été emprisonné par Hérode, toute l'Eglise se mit à
prier continuellement pour lui : Oratio autcm ficbat sine inler-
missione ab ecclesia ad Deum pro eo. Cette prière ne tarda pas à
— 602 —
Aire exaucée ; car Dieu envoya un ange qui fit tomber les fers
avec lesquels le saint apôtre était enchaîné, ouvrit les portes de
fer, et le mit en liberté malgré les nombreux soldats qui le gar-
daient.
Aujourd'hui, Nos Très Chers Frères, le successeur de Pierre
est emprisonné, et notre devoir, comme aux premiers siècles de
l'Église, est de prier jour et nuit pour obtenir sa délivrance.
L'Église catholique, noire mère, est l'épouse bien-aimée de
Jésus Christ ; il faut qu'elle ait part à son calice d'amertume.
D'ailleurs, Nos Très Chers Frères, rien ne prouve mieux l'ori-
gine divine de cette Église, que la force qui lui fait traverser les
siècles en dépit de toutes les tempêtes que l'enfer suscite contre
elle. Si c'était une institution humaine, il y a déjà longtemps
qu'elle a"urait disparu de la face de la terre. La croix du Cal-
vaire est son étendard ; les épines sont sa couroime. Pour elle,
comme pour tous ceux qui auront persévéré jusqu'à la fin dans
l'amour et le service de Dieu, se vérifie chaque jour celte pro-
messe de Jésus-Christ : A celui qui aura remporté la victoire je
donnerai pour récompense cfêtre assis avec moi sur mon trône:
Qui viceril, clabo ci scdcre mecum in throno mro (Apoc, III, 21.).
Grâces éternelles en soient rendues à Dieu, Nos Très Chers
Frères, ce triomphe de la sainte Église peut devenir notre œuvre
à tous, si entrant dans les desseins adorables de la providence
divine, nous obtenons par nos prières que les jours de l'épreuve
soient abrégés, que la victoire soit plus complète, que le règne
du Christ sur les âmes soit plus étendu et que son saint nom
soit mieux connu et adoré. C'est par des prières persévérantes
et ferventes que nous obtiendrons ce que Dieu désire nous ac-
corder. A cause de l'amour qu'il nous porte, il aime nous voir à
ses pieds lui demander ce triomphe de son Église, afin d'avoir
occasion de nous en récompenser un jour. Et comme nulle
créature ne lui est plus chère que la sainte mère de son divin
Fils, il aime nous voir recourir à son intercession toute-puis-
sante, pour rendi-e nos prières plus efficaces. Voilà pourquoi le
Souverain Pontife, éclairé des lumières célestes, veut que dans
tous les pays du monde catholique, pendant un mois entier,
nous unissions nos supplications à celles de 'Marie, pour obtenir
— 503 —
à notre mère la sainte Église, cette paix et cette liberté dont elle
a besoin.
A ses disciples Jésus-Clirist a confié l'apostolat do la parole,
qn'ils devaient faire entendre jnsqn'aux extrémités do la terre :
Allez^ ensci(incz toutes les nations : euntes docetc omncs (jfntrs
(Matlh., XXVIII, 19.). A tons les enfants de TÉplise, il ronfle
l'apostolat de la prière avec des promesses magnifiques d'offira-
cité : demandez et vous recevrez ; petite et accipirtis iMatth.. VII.
7.). Croyez fermement que tôt ou tard vous serez exauces ; crcdilr
quia accipictis (Malth., XI, 24.). Cette mission do la prière, mis-
sion si douce et si efficace, remplissons-la, Nos Très Chors Frères,
en tout temps, mais surtout dans ces moments solonnols où la
voix du vicaire de Jésus-Christ invite les enfants do l'Eglise,
dispersés dans le monde entier à s'unir, dans une commune invo-
cation, aux pieds de la mère deDieu,5dont l'intercession est toule-
puissante. Ainsi se renouvellera de nos jours ce qui se passa
dans le cénacle après l'ascension du Sauveur : Les apôtres
étaient tous persévérant unanimement dans la prière avec Hfaric,
mère de Jésus : hi omnes eranl persévérantes unanimiter in oratione
cum Maria matrc Jesu (Act,, I, 14.).
Mais, Nos Très Chers Frères, si nous désirons sincèrement
être exaucés, il faut purifier nos cœurs de toute attache au pé-
ché, il faut sanctifier toutes les puissances de nos âmes, témoi-
gner à Dieu en toutes choses notre respect, notre obéissance et
notre amour, pratiquer la charité envers notre prochain pour
l'amour de Dieu ; car, dit Notre Seigneur, dans ce double précepte
de la charité sont contenus la loi et les prophètes : in his duobus
mandatis universa Icx pendet et prophetœ (Matth., XXII, 40 ]. Kn
nous conformant ainsi à la volonté de Dieu, nous mériterons de
voir nos prières exaucées, suivant cette parole du Saint-Esprit,
la prière de celui qui s'humilie pénétrera les deux : oratio humi-
liantis se nubcs penetrabit ; mais il faut y persévérer jusqu'à ce
qu'étant parvenue au trône de la miséricorde divine, elle en
descende vers nous, apportant ce regard de Dieu qui fait oublier
toutes les tribulations : et donec propinquet non consolabitur et
non discedet donec AUissimus aspiciat (Eccli., XXXV, 21.).
Sera le présent mandement lu au prône de toutes les églises et
chapelles paroissiales et autres où se fait l'office public, et en
— 504 —
chapitre dans les communautés religieuses, le dimanche qui
suivra sa réception, la)
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de rarchidiocèseet
le contre-seing de notre secrétaire, le huit de septembre mil huit
cent quatre-vingt-cinq, en la fête de la nativité de la bienheureuse
Vierge Marie, Mère de Dieu.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur.
G.-A. Marois, Ptre,
Secrétaire.
(No 139)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché de Québec,
13 novembre 1885.
I. Règlements du bureau de santé, concernant la picote.
II. R<^ponse du Saint-Siège au sujet de l'interprétatioD du décret du 25 juin 1886,
circa obligationein declarandi incestum.
m. Quête pour la colonisation.
IV. Rapport annuel do 1886.
Monsieur,
Vous recevrez avec la présente un exemplaire officiel des règle-
ments du bureau de santé pour la province de Québec.
Quoique jusqu'à présent, grâce rà Dieu, la picote n'ait pas fait
de grands ravages dans les quelques parties de l'archidiocèse où
((() Messieurs les curé? voudront bien prendre les mesures pour que ces exercices de
dévotion se fassent régulièrement, et expliquer d'avance aux fidèles les divers mystères
dont la méditation rend la récitation du chapelet si fructueuse.
— 605 —
elle a l'ail son apparition, la prudence exige que Ton ne néglige
ancune des précaulions que rcxpérience udus t'iiscif^iie comme
propres à empêcher rinvasioii de celle épidémie, ou an moins à
en diminuer notablement les ravages là où elle anrail penélre.
Il ne faut pas oublier que la saison de l'hiver rend l'épidùmie
plus dangereuse, parce qu'il y esl plus dillicile d'acM'er les appar-
tements, sans exposer les nialades à prendre du froid.
Ce règlement vous aidera à donner en toute sécurité de bons
avis à vos paroissiens, soit du haut de la chaire, soit ailleurs.
Vous vous ferez un devoir d'exhorter vos paroissiens à se sou-
mettre à ces mesures, quelque gênantes qu'elles puissent paraître
quelquefois, puisqu'elles n'ont pas d'autre but iiue d'empêcher
le deuil et la mort d'entrer dans leurs familles.
Jusqu'à nouvel ordre, vous rem[)lacerez l'oraison Deus rrfu-
gium par celle pro vitaiula mortalilale... Deus, qui non mortem...^
aux messes chantées du dimanche
11
Dans ma circulaire N" 137, l'^'" septembre 1885, à propos du
décret du 25 juin 1885, abrogeant l'obligation de déclarer l'in-
ceste commis avant une dispense, je disais que les dispenses
accordées le 25 juin 1884 sans cette déclaration, étaient douteuses.
Ayant consulté à Rome, j'ai reçu pour réponse, dans une lettre
de S. É. le Cardinal Simeoni, en date du 6 octobre 1885. que les
dispenses accordées le jour même où le décret a été émané, sont
valides, quand même la déclaration autrefois exigée n'aurait pas
eu lieu. Il n'y a donc pas à s'inquiéter sur les dispenses accor-
dées sans cette déclaration le 25 juin 1885 ou plus tard.
III
Messieurs les Curés qui n'ont pas encore fait la quête pour la
colonisation, son priés de la recueillir aussitôt que possible.
Le tableau de l'année dernière nous montre un trop grand
nombre de paroisses qui n'ont rien fourni, et d'autres qui ne figu-
rent que pour une somme beaucoup trop faible. Kn revanche,
il y en a un certain nombre qui se sont distinguées par leur
— 606 —
générosité envers cette œuvre patriotique et religieuse tout h la
fois.
11 est bon de toujours faire précéder les quêtes par la lecture
du mandement du 1er septembre 1880 sur cette œuvre Chaque
mois, je célèbre dans la Basilique la messe qui a été promise
pour tous les associés et bienfaiteurs vivants ou défimts.
IV
Me proposant d'envoyer l'année prochaine un rapport au Saint-
Siège sur le diocèse, je vous prie de faire votre recensement
annuel avec un soin tout particulier. Je profite de l'occasion
pour vous rappeler qu'en répondant aux diverses questions dans
votre rapport annuel, vous ne devez omettre rien de ce qui est
demandé dans l'appendice, ni vous contenter de réponses ap-
proximnlives, par exemple, sur la population de la paroisse, sur
le nombre de communiants, sur le revenu et la dépense ordinaire
de la fabrique
J'ai fait imprimoi- un blanc de rapport annuel conforme à
celui de l'appendice, avec quelques additions importantes ou des
explications auxquelles je tiens beaucoup. En conséquence, à
l'avenir tous les rapports annuels devront se faire d'après cette
formule nouvelle que vous pouvez facilement vous procurer
chez M. Delisle imprimeur, N" 1, Port Dauphin, Québec. \,e
prix de chaque exemplaire la poste y comprise, est de SO 10. La
douzaine, la poste y comprise, se vend S0.72 ; au cent la poste
y comprise S4.00. Plusieurs fabi-iques poui-raient s'entendre
pour en acheter une centaine ensemble, et se pourvoir ainsi pour
plusieurs années. Rien n'empêche que quand vous avez à de-
mander quelque dispense, vous m'envoyiez votre commande
avec l'argent nécessaire ; les secrétaires se feront un plaisir de
transmettre le tout à l'imprimeur.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
— 607 —
(N'UOi
MANDEMENT
PROMULGUANT L ENCYCLIQUE lUMORTALF. DKI MISERENTIS OPU5 SIR LA CONSTITUTION
CHRÉTIENNE DES ÉTATS.
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, pah la (.race ue
Dieu et du Siège Apostolique, AncHEvÉQUE de Quéoec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clerr/c Séculier cl Rêfjulicr. aux Communnulrs nfliiiiruscs ei a
loua li's Fidèles de rArchidioci'Sf' de Québec^ Salul et Bciudiclion
en Noire Seigneur.
I. [a) De loiil temps, Nos Trèri Chers Frères, les Souverains Pon-
tifes, fidèles aux devoirs et à la grâce de leur mission divine, ont
donné aux enfants de rÉ>;lise les enseignements que requéraient
les circonstances. Du haut de la chaire de Saint Pierre, ils n'ont
cessé de faire entendre leur voix rendue infailliblti par la puis-
sance et la sagesse divines, pour définir la doctrine que tous doi-
vent croire et mettre en pratique. C'est ce que vient dr faire
Notre Saint-Père le Pape Léon XIII, dans son admirable ency-
clique : Immortale Dei miserentis opus sur la consliluiion chrr-
tirnne des Etats et sur les devoirs prives des sujets, comme il le dit
lui-même à la fin de ce document, dont l'importance et l'oppor-
tunité sont évidentes.
II. L'erreur capitale de notre siècle, si justement appelé le siècle
des révolutions, est de confondre toutes les notions du véritable
pouvoir, afin de substituer à l'autorité divine, ce qu'on appi-Ue
l'autorité suprême du peuple, et ainsi justifier toutes les révolu-
tions, tous les désordres, toutes les injustices.
(a) Ces chiffres romains ont rapport aux titres mis dans le texte de l'eneyoliqaa
pour en faire mieux distinguer et comprendre les principales idée«.
— 608 —
Pour détruire dans sa racine celle erreur désastreuse, Léon
XIII part de ce principe fondamental que Dieu, créateur de
l'homme, a sur son ouvrage un domaine souverain et absolu, et
qu'en constituant l'homme avec des penchants et des besoins
qui le forcent à vivre en société, la sagesse infinie a dû vouloir
et a voulu en effet tout ce qui est nécessaire pour que cette
société puisse atteindre sa fin, qui est la conservation de la vie
et la perfection de l'esprit et du cœur de l'homme. Or, dans
toute société, il faut une autorité qui imprime à toutes les vo-
lontés individuelles, une même impulsion vers un but commun;
Dieu, qui ne veut pas les choses à moitié, a donc voulu l'auto-
rité ; c'est ce que nous apprend Saint Paul (Rom., VIII, I.) quand
il dit : non est potestas 7usi a Deo ; il n'y a pas de pouvoir qui ne
vienne de Dieu. Les formes de la souveraineté peuvent varier,
mais toutes doivent remonter à Dieu comme à leur source.
IIL De là découlent les droits et les devoirs réciproques de res-
pect et d'obéissance d'un côté, de justice, de bonté paternelle et de
protection de l'autre. Protection non seulement pour les indi-
vidus et la société en général, mais aussi pour tout ce qui lient
au bonheur temporel et éternel : protection pour la famille, pro-
tection pour la moi-ale et la religion.
IV. L'Église catholique, à qui Jésus-Christ a donné mission
de prêcher VêvangiU' à toute créature (Marc, XVI, 15.), comme le
prouvent les prophéties, les miracles, sa propagation merveil-
leuse, le témoignage des martyrs, l'Église catholique est une
société parfaite et complète en elle-même, distincte de l'État
civil. Elle a son chef, à qui ont été confiées les clefs du royaume
des deux (Mallh., XVI, 19.) ; elle est surnaturelle par sa fin et par
ses moyens ; elle est indépendante en vertu de la volonté de son
divin fondateur et de la grâce de sa mission. Elle est supérieure
à l'Étal en dignité et en autorité, parce que la fin dernière de
l'homme est la plus nécessaire et la plus noble qui se puisse
concevoir. C'est à l'Église, et non à l'État, qu'il appartient de
guider les hommes vers le ciel ; de commander, de juger et
d'administrer tout ce qui se rap[)orte au salut des âmes. « Aussi,
dit l'Encyclique, ce n'est pas sans une disposition particulière
de la providence, que le chef de l'Eglise a été muni d'un princi-
pal civil, comme de la meilleure garde de son indépendance, w
— 609 —
V. « Dieu, dit encore Léon XIII, a donc divisé le j^uinLiue-
raent du genre humain entre deux puissances : la puissance t'ccié-
siasliqueet la puissance civile ; celle-là préposée aux choses divi-
nes, celle-ci aux choses humaines. Chacnne d'elles en son genre
est souveraine : chacune est renfermée dans des limites parfaite-
ment déterminées et tracées en conformité de sa nature et de
son but spécial... Toutefois leur antorité s'exer(;ant sur les
mêmes sujets, il peut arriver qu'une siMile et mémo chose, bien
qu'à lin litre dillerent, mais pourtant une seule et même chose,
ressorlisse à la juridiction et au jugement de l'une et de l'aulro
puissance. »
Au témoignage de Saint Paul (Rom.. Xlll, 1.), les puissances
ont été non seulement créées par Dieu, mais aussi ordonnées i)nr
lui, c'est-à-dire, que la sagesse divine les a si admirablement
tempérées, qu'aucune d'elles, si elle demeure fidèle à la règle qui
lui a été imposée, ne gène les autres, et que toutes dans un par-
fait ensemble conspirent au but que s'est proposé le créateur.
En peu de mots, l'Encyclique trace nettement la limite des deux
pouvoirs : « Tout ce qui touche, à un titre quelconque, au salut
des âmes et au culte de Dieu, soit par sa nature, soit par sa des-
tination, est du ressort de l'autorité de l'Église. Les autres
choses sont soumises à l'autorité civile. »
VI. Cette distinction si claire, si précise, n'ôterien à la majesté
delà puissance civile ; au contraire, elle la revêt d'un caractère
sacré et l'appuie sur le fondement le plus solide qu'on puisse
concevoir. L'individu et la famille sont mis sous la sauvegarde
divine. L'homme voyageur sur la terre a un guide infaillible
vers la patrie céleste, et trouve dans sa patrie terrestre la sécu-
rité et les avantages de la société ; les deux puissances, prove-
nant de la môme source divine, qui les a ordonnées, se prêtent
un mutuel appui pour rendre l'homme heureux dans le temps
et dans l'éternité. » Ceux, dit Saint Augusliiî, qui prétendent
que la doctrine du Christ est contraire au bien de l'État, qu'ils
nous donnent une armée de soldats tels que les fait la doctrine
du Christ ; qu'ils nous donnent de tels gouverneurs de pro-
vinces, de tels maris, de telles épouses, de tels parents, de tels
serviteurs, de tels rois, de tels juges, de tels tributaires enlln et
des percepteurs du fisc tels que les veut la doctrine chrétienne I
— 510 —
Et qu'ils osent encore dire qu'elle est contraire à l'État ! Mais
que bien plutôt ils n'hésitent pas d'avouer qu'elle est une sauve-
garde pour l'État quand on la suit. »
VII. Dans les siècles de foi, la philosophie de l'Évangile gou-
vernait les États, pénétrait les lois, les institutions, les mœurs des
peuples, tous les rangs et tous les rapports de la société civile.
Alors, en Europe, \v sacerdoce et l'empire étaient liés entre eux
par une heureuse concorde et un échange amical de bons offices.
Les nations barbares ont été civilisées ; les musulmans repous-
sés ; la civilisation a fait des progrès continus ; la viaie liberté
sous ses diverses formes régnait ; de grandes institutions pour
le soulagement des misères et l'avantage des sciences ont été
fondées. «Quand l'empire et le sacerdoce vivent en bonne har-
monie, disait un écrivain du douzième siècle, le monde est bien
gouverné, l'Église est florissante et féconde. Mais quand la
discorde se met entre eux, non seulement les petites choses ne
grandissent pas, mais les grandes elles-mêmes dépérissent misé-
rablement.»
VIII. Par malheur, au IG^ siècle, le goût des nouveautés, après
avoir bouleversé la religion chrétienne, passa bientôt à boule-
verser aussi la philosophie et tous les degrés de la société civile.
Un droit nouveau, ou plutôt une liberté effrénée, vint prendre
la place du droit chrétien ou plutôt du droit naturel. On pro-
clama une prétendue égalité, un fausse indépendance, une dan-
gereuse liberté de penser et d'agir selon ses caprices. La souve-
raineté de Dieu fut mise de côté et remplacée par celle du peu-
ple, comme si Dieu n'existait point ou ne s'occupait point du
genre humain. L'État, devenu la multitude se gouvernant elle-
même, ne se croit lié à aucune religion, ne se croit pas tenu
de chercher quelle est la seule vraie, mais confond toutes les
religions dans une égalité de droit, à cette seule fin de les empê-
cher de troubler l'oi'dre public. Liberté sans frein de toute cons-
cience, liberté absolue d'adorer ou de ne pas adorer Dieu, licence
sans bornes de penser et de parler !
En conséquence de ces faux principes, l'Église catholique, la
seule vraie, a été mise sur un pied d'égalité et même d'infério-
rité avec des sociétés qui lui sont étrangères. Ses lois sont violées,
sa mission divine entravée, on lui a interdit toute ingérence dans
— 511 —
l'éducation. Dans les matières mixtes, l'État porte des décrets
arbitraires, souvent contraires aux saintes lois de l'Éjîlise et à
riinilé et à la stabilité du lien conjugal. Ou la dépouille de ses
biens, on lui nie le droit de posséder sans la pi.'rniission de l'État.
Les lois, l'administration, l'éducatiou sans religion, la suppres-
sion du pouvoir temporel du Pape, tout tend à frapper au cœur
les institutions chrétiennes, à anéantir la liberté et tous les droits
de l'Église catholique.
IX. Mais aussi l'autorité civile est-elle punie par où elle pechi*.
car elle devient impuissante à gouverner ses sujets et à se prolé-
ger elle-même contre la révolution. La liberté de penser et de
publier ce que l'on veut, même pour nier l'existence de Dieu,
ne diffère en rien de l'athéisme. L'intelligence qui adhère à des
opinions fausses, la volonté qui choisit le mal, déchoient de
leur dignité et se corrompent. La parole qui dit le mensonge
ou favorise le désordre, ne devrait jamais avoir la protection des
lois. La prétendue morale civile n'est appuyée sur rien. Vou-
loir assujettir l'Église au pouvoir civil dans l'exercice de sou
ministère, c'est une grande injustice et une grande témérité ;
c'est troubler l'ordre établi de Dieu, donner le pas aux choses
naturelles sur les choses surnaturelles, tarir la source des biens
que l'Église était destinée à produire ; c'est préparer la voie à
des bouleversements funestes, comme le prouve l'histoire de
notre temps.
X. Les souverains pontifes Grégoire XVI et Pie IX ont con-
damné justement les erreurs qui tendent à séparer l'Église de
l'État, et à priver ainsi les hommes des grands bienfaits que leur
alliance ne manque pas de produire. L'Église a des droits qu'elle
tient de son fondateur ; elle est une société parfaite, complète et
indépendante en elle-même ; l'Étal doit la protéger, loin de cher-
cher à en diminuer la liberté d'action dans sa sphère. L'État a
sans doute des droits qu'il tient de Dieu comme l'Église, mais il
ne peut pas se considérer comme étant la source de tous les
droits, ni comme jouissant d'un droit illimité ; les lois éternelles
de la justice et de la morale sont une barrière qu'il ne doit jamais
franchir. Dans les questions mixtes, il est pleinement confoime
à la nature et aux desseins de Dieu que les deux autorités se
mettent d'accord.
— 512 —
XI. Toiil en réprouvant les erreurs concernant les rapports
entre l'Église et l'Élat, l'Église ne condamne aucune forme de
gouvernement, ne s'oppose point à ce que le peuple prenne une
part plus ou moins large à l'administration ; elle n'est pas l'enne-
mie d'nnejuste tolérance, ni d'une saine et légitime liberté. A ses
yeux l'indilTérence en matière de religion est un crime ; néan-
moins elle ne blànie point les chefs d'État qui, en vue d'un bien
à atteindre ou d'un mal à empêcher, tolèrent, dans la pratique,
que les divers cultes aient leur place dans l'État. Elle demande
avec raison que l'État n'empiète point sur ses droits, ne fasse
rien de contraire à sa doctrine, à la justice et au bien public.
XII. La vraie liberté trouvera toujours dans l'Église un appui
solide, une prolectrice incorruptible. L'Église accueillera tou-
jours avec joie le vrai progrès ; elle encouragera toutes les recher-
ches qui ont un but honnête et salutaire ; mais aussi elle veil-
lera à empêcher que les sciences et l'industrie ne fassent oublier
Dieu et la vie éternelle, fin dernière de l'homme.
XIII. Elle fait à ses enfants un devoir de prendre part aux
affaires publiques ; car leur abstention laisse le champ libre aux
ennemis de la vraie liberté et de la religion, au lieu que leur
intervention peut infuser dans les veines de l'État, comme un
sang réparateur, la vertu et l'influence salutaire de l'évangile.
XIV. Dans la politique, comme dans la vie privée, la doctrine
de Jésus-Christ doit être notre règle ; aimons l'Église comme
notre mère ; gardons ses commandements ; protégeons ses droits ;
faisons en sorte que l'État pourvoie à l'éducation religieuse et
morale de la jeunesse. C'est ainsi que les premiers chrétiens,
en dépit de persécutions sanglantes, réussirent à faire pénétrer
peu à peu dans l'immense empire romain, les maximes et la mo-
rale du christianisme,
XV. Pour atteindre cette noble fin, les moyens peuvent varier
selon les circonstances, mais le bon accord des volontés et l'uni-
formité d'action, fondés sur la direction du Saint-Siège et des
Évêques, sont toujours nécessaires. Toute connivence avec l'er-
reur doit être évitée ; mais aussi, dans les questions hbres et en
particulier dans celles qui sont purement politiques, les journa-
listes doivent observer la modération ; se proposer uniquement
— 513 —
la vérité pour but ; éviter les soupirons injustes, surtout à l'égard
de ceux dont la piété et lo dévouement au Saint-Siège sont bien
connus ; s'abstenir de fomenter des divisions par esprit de parti ;
ensevelir dans un sincère oubli les dissenlnnents et les torts
passés. L'autorité de l'Eglise doit ètn? ropeclée dans'la vie pu-
blique comme dans la vie pi-ivée, car cbacun iloit être conséiiuenl
avec lui-même. Par ces moyens, les calholiiiues aideront ^K••li^e
à conserver et à propager sa doctrine, et à sauver la société, dont
le sort est aujourd'hui si compromis par le nalunitiswc el le
rationalisme^ qui veulent remplacer l'autorité de Dieu par celle
de l'homme.
XVI. Tels sont, Nos Très Ghers Frères, en peu de mots, les
enseignements si clairement donnés dans celte admirable ency-
clique, à toutes les nations catholiques, sur lu coiisliiutiuii chrc-
licnnc des Etals et les devoirs privés des sujets.
Toute autorité venant de Dieu dans l'Étal, qu(.'lle (ju^en soit la
forme, a droit à notre respect et à notre obéissance ; mais aussi
doit-elle s'exercer avec justice et avec une paternelle bonté qui
soit un reflet de la providence divine, dont elle est le uiinislre.
L"Église, autre puissance parfaite en elle-même et indépen-
dante, également établie de Dieu, mais dans une sphère jdus
relevée, puisqu'elle a pour mission de conduira l'homme à sa
fin dernière qui est la vie éternelle, l'Église a droit au respect
et à la protection de l'État.
Tout sujet de l'État, étant aussi enfant de l'Eglise, doit rendre
à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu (Mallli., WII,
21.). Et quand l'État, oubliant son origine et son devoir, veut abu-
ser de sa force pour empiéter sur les droits de l'Église ou de la
conscience, tout chrétien doit répondre comme les Ai)ôtres : //
faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes (Ad., V, 20.1.
Dans leur conduite publique comme dans leur conduite pri-
vée, tous doivent observer en toutes choses les préceptes de l'é-
vangile, la justice, la charité, la modération, l'obéis.sance aux
autorités légitimes, et ne jamais perdre de vue que cette fragile
et courte existence sur la terre est la préparation à une vie éter-
nelle, comme nous le dit l'Apôtre : Nous iiavons pas ici de de-
meure permanente, mais nous en attendons une autre : non habemus
hic manenteni civitatem, sed fuluram inquirimus (Héb., XIII, !'».).
33
— 514 —
RLMidons grâces à Dieu, Nos Très Cliers Frères, qui, au milieu
dos ténèbres amoncelées par les erreurs de notre siècle, fait
briller à nos yeux, une si vive lumière, pour rappeler à tous, su-
jets et souverains, leurs devoirs respectifs, et rétablir sur ses
véritables bases la notion de l'autorité et de l'obéissance. Nui
doute que ces paroles si claires, si précises, appuyées d'argu-
ments invincibles, rétabliront l'ordre troublé par de fausses
doctrines, réuniront tous les esprits divisés par l'erreur, et prou-
veront une fois de plus que « l'Église, bien qu'en soi et de sa
nature, elle ait pour but le salut des âmes et la félicité éternelle,
est cependant, môme dans la sphère des choses humaines, la
source de tant et de tels avantages, qu'elle n'en pourrait procu-
rer de plus nombreux et de plus grands, lors même qu'elle eût
été fondée surtout et directement en vue d'assurer la félicité de
cette vie. »
Sera le présent mandement lu et publié au prône de toutes
les églises et chapelles paroissiales et autres où se fait l'office
public, et en^chapitre dans les communautés religieuses, le pre-
mier dimanche après sa réception.
L'encyclique Immortale Dei miserentis opus sera aussi promul-
guée intégralement en une ou plusieurs fois, à Québec dans la
Basilique de Notre-Dame, à Saint-Roch, à Saint-Jean, à Saint-
Sauveur et à Saint-Patrice, (a)
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse
et le contre-seing de notre Secrétaire, l'an mil huit cent quatre-
vingt-cinq, en la fête de la naissance de Notre Seigneur Jésus-
Christ, roi immortel des siècles^ à qui toute adoration et obéissance
sont dues dans le ciel et sur la terre.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Marois, Ptre,
Secrétaire.
(a) Messieurs les autres curés et missionnaires et les supérieures des communautés
sont libres de la promulguer en tout ou en partie, ou même de l'omettre entièrement,
selon qu'ils croiront expédient.
— 515 —
LETTRE ENCYCLIQUE
DE NOTRE TRÈS SALNT PÈRE LE PAPE LÉOiN XJll
8DR LA CONSTITVTIO.V CBBÉTIEN.NE DK3 ÉTATS
Aux Vénérables Frères les Patriarches, Primats^ Arclievéiptes, ri
Evéqucs du monde catholique en r/rdce et en communion avrc
le Siège Apostolique,
LÉON XIII, PAPE.
Vénérables Frères, salut et bénédiction apostolique.
I
BUT DE CETTE ENCYCLIQUE : COND-.MNER LES ERREURS MO' ERNES
SUR LES RELATIONS ENTRE l'ÉGLISE ET l'ÉTAT. (a)
Œuvre immortelle du Dieu ae miséricorde, l'Eglise, bien
qu'en soi et de sa nature elle ait pour but le salut des âiues cl
la félicité éternelle, est cependant, dans la sphère même des
choses humaines, la source de tant et de tels avantages, ([u'elle
n'en pourrait j.)rocurer de plus nombreux et de plus grand ~^, lois
même qu'elle iùt été fondée surtout et directement en vue d'as-
surer la félicité de cette vie. — Partout, en effet, où l'Église a
pénétré, elle a immédiatement changé la face des choses et im-
prégné les mœurs publiques, non seulement de vertus inconnues
jusqu'alors, mais encore d'une civilisation toute nouvelle. Tous
les peuples qui l'ont accueillie, se sont distingués par la dou-
ceur, l'équité, et la gloire des exploits.— Et toutefois c'est une
accusation déjà bien ancienne que l'Église, dit-on, est contraire
aux intérêts de la société civile, et incapable d'assurer les condi-
tions de bien-être et de gloire, que réclame à bon droit et par
une aspiration naturelle toute société bien constituée. Dès les
premiers jours de l'Église, nous le savons, les Chrétiens ont été
(o) Ces titres ne sont pas dans l'Encyclique ; ils pourront servir à en faire mieux
distinguer et comprendre les principales idées. t E.-A. A. Q.
— 61G —
inquiétés par suite d'injustes préjugés de cette sorte, et mis en
bulle à la haine et au resseutimont, sous prétexte qu'ils étaient
les tMuiemis de renipiro. A cette époque, l'opinion publique
niellait volontiers à la charge du nom chrétien les maux qui
assaillaient la société, tandis que c'était Dieu, le vengeur des
crimes, (jui infligeait de justes peines aux coupables. Cette
atroce calomnie indigna à bon droit le génie de Saint Augustin
el aiguisa son style. C"est surtout dans sou livre de la Cilé de
/>/>«/, qu'il mit en lumière la vertu de la sagesse chrétienne dans
ses rapports avec la chose publique, si bien qu'il semble moins
avoir plaidé la cause des chrétiens de son temps, que remporté
un triomphe perpétuel sur de si fausses accusations. — ^Toutefois,
1(> penchant funeste à ces plaintes et à ces griefs ne cessa pas, et
bi^aucoupse sont plu à chercher la règle de la vie sociale en
dehors des doctrines de l'Église catholique. Et môme de nos
jours, le droit nouveau^ comme on l'appelle et qu'on prétend être
le fruit d'un âge adulte et le produit d'une liberté progressive,
commence à prévaloir et à dominer partout. — Mais en dépit dp
tant d'essais, il est de fait qu'on n'a jamais trouvé, pour consti-
tuer et régir l'Étal, de système préférable à celui qui est l'épa-
nonissemcnt spontané de la doctrine évangélique. — Nous croyons
donc qu'il est d'une importance souveraine, et conforme à Notre
Charge Apostolique, de confronter les nouvelles théories sociales
avec la doctrine chrétienne. De cette sorte, Nous avons la con-
fiance que la vérité dissipera, par son seul éclat, toute cause
d'erreur et de doute, si bien que chacun pourra facilement voir
ces règles suprêmes de conduite qu'il doit suivre et observer.
II
PRINCIPE FONDAMENTAL : ORIGINE DIVINE DU POUVOIR. —
CONSÉQUENCES PRATIQUES.
Il n'est pas bien difficile d'établir quel aspect et quelle forme
aura la société, si la philosophie chrétienne gouverne la chose
publique. — L'homme est né pour vivre en société, car ne pouvant
dans l'isolement ni se procurer ce qui est nécessaire et utile à la
vie, ni acquérir la perfection de l'esprit et du cœur, la Providence
l'a fait pour s'unir à ses semblables en une société tant dômes-
— 517 —
tique que civile, seule capable de fournir ce qu'il faut à la per-
fection de l'existence. Mais comme nulle société ne saurait
exister sans un ch(;f suprt'me qui imprime à tous une môme
impulsion efficace vers un but commun, il en résulte qu'une
autorité est nécessaire aux hommes constitués en société pour
les régir ; autorité qui, aussi bien que la société, procède de la
nature, et par suite a Dieu po\ir auteur. — Il en résulte encore
que le pouvoir public ne peut venir que de Dieu. Dieu seul, en
effet, est le vrai et souverain Maître des choses : toutes, quelles
qu'elles soient, doivent nécessairement lui être soumises et lui
obéir ; de telle sorte que quiconque a le droit de commander,
ne tient ce droit que de Dieu, chef suprême de tous. R nij a pas
de pouvoir qui ne vienne de Dieu [a] — Du reste, la souveraineté
n'est en soi nécessairement liée à aucune forme politique ; elle
peut fort bien s'adapter à celle-ci ou à celle-là, pourvu qu'elle
soit de fait apte à l'utilité et au bien commun. Mais quelle que
soit la forme de gouvernement, tous les Chefs d'État doivent
absolument avoir le regard fixé sur Dieu, souverain modérateur
du monde, et dans l'accomplissement de leur mandat le prendre
pour modèle et pour règle. De même, en effet, que dans l'ordre
des choses visibles, Dieu a créé des causes secondes, en qui se
reflètent en quelque façon la nature et l'action divines, et qui
concourent à mener au but où tend cet univers ; ainsi a-t-il
voulu que dans la société civile il y eût une autorité dont les
dépositaires fussent comme une image de la puissance que Dieu
a sur le genre humain, en même temps quedesa providence. Le
commandement doit donc être juste ; c'est moins le gouverne-
ment d"un maître que d'un père, car l'autorité de Dieu sur les
hommes est très juste et se trouve unie à une paternelle bonté.
Il doit d'ailleurs s'exercer pour l'avantage des citoyens, parce
que ceux qui ont autorité sur les autres en sont investis exclusi-
vement pour assurer le bien public. L'autorité civile ne doit
servir, sous aucun prétexte, à l'avantage d'un seul ou de quel-
ques-uns, puisqu'elle a été constituée pour le bien commun. Si
les Chefs d'Ktat se laissaient entraîner aune domination injuste,
s'ils péchaient par abus de pouvoir ou par orgueil, s'ils ne pour-
(a) Rom., Xin, 1.
— 518 —
voyaiiMil pas au bien du peuple, qu'ils le sachent, ils auront un
jour à rondrc compte à Diou, et ce compte sera d'autant pins
sévère, que pins sainte est la fonction qu'ils exercent et plus élevé
le dej,'ré de la dignité dont ils sont revêtus. Les puissants seront
puissamment punis (a)— De cette manière la suprématie du com-
mandement entraînera l'hommage volontaire du respect des
sujets. Kn elTet, si ceux-ci sont une fois bien convaincus que
l'autorité des Souverains vient de Dieu, ils se sentiront obligés
en justice à accueillir docilement les ordres des princes, et à leur
prètei' obéissance et fidélité par un sentiment semblable à la
piété (in'ont les enfants envers les parents. Que tout/- âme soit
soumis'- aux puissances plus élevées {b). — Car il n'est pas plus per-
mis de mépriser le pouvoir légitime, quelle que soit la personne
en qui il réside, que de résister à la volonté de Dieu ; or ceux
qui lui résistent courent d'eux-mêmes à leur perte. Qui résiste
au pouvoir, résiste à fordre établi par Dieu et ceux qui lui résis-
tent s\'tlirent à eux-mêmes la damnation (c). Ainsi donc secouer
l'obéissance, 'et révolutionner la société par le moyen de la sédi-
tion, c'est un crime de lèse-majesté non seulement humaine,
mais tl'vine.
ni
jEvoirs DE l'État enveio la religion en général.
La société politique étant for dée sur ces principes, il est évi-
dent qu'elle doit absolument accomplir par un culte public les
nombreux et importants devoirs qui l'unissent à Dieu. — Si la
nature et la raison imposent ;: chacun l'obligation d'honorer
Dieu d'un culte saint et sacré, parce que nous dépendons de sa
puissance, et que issus de Lui, nons devons retourner à Lui,
elles astreignent à la même loi la société civile. Les hommes,
en effet, unis par les liens d'une société commune, ne dépendent
pas moins de Dieu, que pris isolément ; autant au moins que
l'individu, la société doit rendre grâce à Dieu, de qui elle tient
(a).Sag.. VI, 7.
(6) Rom., XIII, 1.
(«•) Rom.,|XIII, 2.
l'existence, la conservation et la multitude innombrable de ses
biens. C'est pourquoi, de même qu'il n'est permis à personne
de négliger ses devoirs envers Dieu, et que le plus grand de tous
les devoirs est d'embrasser d'esprit et de cœur la religion, non
pas celle que chacun préfère, mais celle que Dieu a prescrite, et
que des preuves certaines et indubitables établissent comme la
seule vraie entre toutes ; ainsi les sociétés politiques nopeuvont
sans crime se conduire comme si Dieu n'existait en aucune ma-
nière, ou se passer de la religion comme étrangère et inutile, ou
en admettre une indifféremment, selon leur bon plaisir. En
honorant la Divinité, elles doivent suivre strictement les règles
et le mode suivant lesquels Dieu lui-même a déclaré vouloir
être honoré. — Les chefs d'État doivent donc tenir pour saint le
nom de Dieu, et mettre au nombre de leurs principaux devoirs,
celui de favoriser la religion, de la protéger de leur bienveil-
lance, de la couvrir de l'autorité tulélaire des lois, et ne rien
statuer ou décider, qui soit contraire à son intégrité. Et cela
ils le doivent aux citoyens dont ils sont les chefs. Tous, tant que
nous sommes, en effet, nous sommes nés et élevés en vue d'un
bien suprême et final auquel il faut tout rapporter, placé qu'il
est aux cieux, au delà de cette fragile et courte existence. Puis-
que c'est de cela que dépend la complète et parfaite félicité des
hommes, il est de l'intérêt suprême de chacun d'atteindi'e celle
fin. Comme donc la société civile a été établie pour l'utilité de
tous, elle doit, en favorisant la prospérité publique, pourvoir au
bien des citoyens, de façon non seulement à ne mettre aucun
obstacle, mais à assurer toutes les facilités possibles à la pour-
suite et à l'acquisition de ce bien suprême et immuable auquel
ils aspirent eux-mêmes. La première de toutes consiste à faire
respecter la sainte et inviolable observance de la religion, dont
les devoirs unissent l'homme à Dieu.
IV
DEVOIRS DE l'État envers l'église.
Quant à décider quelle religion est la vraie, cela n'est pas diffi-
cile à quiconque voudra en juger avec prudence et sincérité. En
effet, des preuves très nombreuses et éclatantes, la vérité des
— 520 —
propht-lies, la miiUiUidc dos miracles, la prodigieuse célérité de
la iiropagalion de la loi, nirme parmi ses ennemis, et en dépit
des plus grands obslacles, le témoignage des martyrs, et d'autres
argunnMils semblables [irouvent clairement que la seule vraie
rcliuion est relie que Jésus-Christ a instituée lui-même et qu'il a
donné mission à son Église de garder et de propager.
Car 1.' Fils unique de Dieu a établi sur la terre une société
qu'on appelle l'Église, et il l'a chargée de continuer à travers
tous les Ages la mission sublime et divine que Lui-même avait
reeue de son Père. Comme mon Père m'a envoyé, moi je vous envoie
^a). Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles
(bl De même donc que Jésus-Christ est venu sur la terre afin
que les hommes aient la vie et l'aient plus abondamment (C),
ainsi l'Église se propose comme fin le salut éternel des âmes ; et
dans ce but, telle est sa constitution qu'elle embrasse dans son
extension l'humanité tout entière, et n'est circonscrite par aucune
limite ni de temps, ni de lieu. Prêchez l'Évangile à toute créature
(f/).— A cette immense multitude d'hommes, Dieu lui-môme a
donné des chefs avec le pouvoir de les gouverner. A leur tête
il en a préposé un seul, dont il a voulu faire le plus grand et le
plus svir maître de vérité, et à qui il a confié la clef du royaume
des cieux. Je le donnerai les clefs du royaume des deux {e).—Pais
mes agneaux... pais mes brebis if).— J'ai prié pour toi, afin que ta
foi ne défaille point (/y).— Bien que composée d'hommes, comme
la société civile, cette société de l'Église, soit pour la fin qui lui
est assignée, soit pour les moyens qui lui servent à l'atteindre,
est surnaturelle et spirituelle. Elle se dislingue donc et diffère
de la société civile. En outre, et ceci est de la plus grande impor-
tance, elle constitue une société juridiquement parfaite dans
son genre, parce que, de l'expresse volonté et par la grâce de son
(fi) .lenn, XX, 21.
(6) Matth., XXVIII. 20.
(c) Jean, X, 10.
(rf) Marc, XVI, 15.
(*) Matth., XVI, 19.
(/) .lonn, XXI, 1(5, 17.
(s) Luc, XXII, 32.
— 521 —
fondateur, elle possède en soi par elle-même toutes les ressour
ces qui sont nécessaires à son existence et à son action Comme
la fin à laquelle tend l'Église est de beaucoup la plus noble de
toutes, de même son pouvoir Teinporle sur tous les autres, et ne
peut en aucune faijon C'ivc inférieur ni assujetti au pouvoir civil.
— En ell'et, Jésus-Christ a donné plein pouvoir à ses Apôtres dans
la sphère des choses sacrées, en y joignant tant la faculté de
faire de véritables lois, que lo double pouvoir qui en découle de
juger et de punir. « Tuule puissance m'a été donnée au ciel ei
sur ta terre, allez donc, enseignez toutes les nations .. .apprenez-leur
à observer tout ce que je vous ai prescrit » (a). — Et ailleurs : « S'il
ne les écoule pas, dites-le à l'Eglise » (6). El encore : Ayez soin de
punir toute désobéissaiice » (c). De plus : » Je serai plus sévère en
vertu du pouvoir que le Seigneur m\i donnépour f édification et non
pour la I uine » (d). C'est donc à l'Église, non à l'État, qu'il appar-
tient de guider les hommes vers les choses célestes, et c'est à elle
que Dieu a donné le mandat de connaître et de décider de tout
ce qui touche à la religion ; d'enseigner toutes les nations, d'éten-
dre aussi loin que possible les frontières du nom chiétien ; bref
d'administrer librement et en dernier ressort les intérêts chré-
tiens.— Cette autorité parfaite en soi, et ne relevant que d'elle-
même, depuis longtemps battue en brèche par une philosophie
adulatrice des princes, l'Eglise n'a jamais cessé ni de la revendi-
quer, ni de l'iîxercer publiquement. Les premiers de tous ses
champions ont été les Apôtres, qui, empêchés par les princes de
la Synagogue de répandre l'Évangile, répondaient avec fermeté :
« fl faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes n {e\. C'est elle que
les Pères de l'Église se sont appliqués à défendre par de solides
raisons, quand ils en ont eu l'occasion, et que les Pontifes
Romains n'ont jamais manqué de revendiquer avec une constance
invincible contre ses agresseurs. — Bien plus, elle a eu pour elle,
en principe et en fait, l'assentiment des princes et des chefs
(a) Matth., XXVHI, 18. 19, 20.
(6) Matth., XVin, 17.
(c) II Cor., X, 6.
(i) Ibid. XIII, 10.
(e) Act., V, 29.
co-
d'Klals, qui, dans leurs négociations et dans leurs transactions,
en envoyant et en recevant des ambassades, par l'échange
d'aulres bons offices, ont constamment agi avec l'Église comme
av.'c une [luissance souveraine et légitime. Aussi n'est-ce pas sans
une disi)Osition particulière de la Providence de Dieu, que cette
autorité a été munie d'un principat civil, comme de la meilleure
sauvegarde de son indépendance.
DISTINi.TION ET LIMITES DES DEUX POUVOIRS.
Dieu a donc divisé le gouvernement du genre humain entre
d( iix puissances : la puissance ecclésiastique et la puissance
civile ; celle-là préposée aux choses divines, celle-ci aux choses
humaines. Chacune d'elles en son genre est souveraine ; cha-
cune est renfermée dans des limites parfaitement déterminées et
tracées en conformité de sa nature et de son but spécial. Il y a
donc comme une sphère circonscrite dans laquelle chacune
exerce son action en vertu d'un droit qui lui est propre. Toutefois
le.ir autorité s'exerçant sur les mêmes sujets, il peut arriver
qu'une seule et même chose, bien qu'à un titre diiférent, mais
pourtant une seule et même chose, ressortisse à la juridiction et
au jngement de l'une et de l'autre puissance. Il était donc digne
de la sage providence de Dieu qui les a établies tontes les deux,
de leur tracer leur voie et leurs rapports entre elles. Les puis-
sances qui sont, ont été ordonnées par Dieu (a). S'il en était autre-
ment, il naîtrait souvent des causes de funestes contentions et
de conflits, et souvent l'homme devrait hésiter perplexe comme
en face d'une double voie, ne sachant que faire, par. suite des
ordres contraires de deux puissances dont il ne peut en conscience
secouer le joug. Il répugnerait souverainement de rendre res-
ponsable de ce désordre la sagesse et la bonté de Dieu, qui dans
le gouvernement du monde physique, pourtant d'un ordre bien
inférieur, a si bien tempéré les unes par les autres les forces et
les causes^naturelles, et les a fait s'accorder d'une façon si admi-
rable, qu'aucune d'elles ne gêne les autres, et que toutes dans un
(«) Rom., XIII, 1.
— 628 -
parfait ensemble conspirent au but auquel tend l'univers.— Il est
donc nécessaire qu'il y ait entre les deux puissances un système
de rapports, bien ordonné, analogue à celui qui dans l'homnie
constitue l'nnion de l'àme et du rorps. On ne peut se faire une
juste idée de la nature et de la force de ces rapports, qu'en con-
sidérant, comme nous l'avons dit, la nature de chacune desdeux
puissances, et en tenant compte de l'excellence et de la noblesse
d(( leurs buts, puisque l'une a pour fin prochaine et spéciale de
s^occuper des intérêts teriestres, et l'autre de procurer les iaens
célestes et éternels. — Ainsi tont ce qui dans les choses humaines
est sacré à un litre quelconque, tout ce qui touche au salul des
âmes et au cuUe de Dieu, soit par sa nature, soit par i-appnrt à
son bnt, tout cela est du ressort de l'autorité de l'Église. Quant
aux autres choses qu'embrasse l'ordre civil et politique, U est
juste qu'elles soient soumises à l'autorité civile, puisque Jésus-
Christ a commandé de rendre à César ce qui est à César, et à
Dieu ce qui est à Dieu.— Des temps arrivent parfois où prévaut
un autre mode d'assurer la concorde et de garantir la paix et la
liberté, c'est quand les chefs d'État et les Souverains Pontifes se
sont mis d'accord par un traité sur quelque point particulier.
Dans de telles circonstances, l'Église donne des preuves écla-
tantes de sa charité maternelle, en poussant aussi loin que pos-
sible l'indulgence et la condescendance.
Tell, est, d'après l'esquisse sommaire que nous en avons tra-
cée, l'organisation chrétienne de la société civile, et cette théo-
rie n'est ni téméraire ni arbitraire, mais elle se déduit des prin-
cipes les plus élevés et les plus certains, confirmés par la raison
naturelle elle-même.
VI
AVANTAGES SOCIAUX ET PERSONNELS DE LA DISTINCTION DES POUVOIRS.
Cette constitution de la société politique n'a rien qui puisse
paraître peu digne ou malséant à la dignité des princes. Loin
de rien ôter aux droits de la majesté, elle les rend au contraire
plus stables et plus augustes. Bien plus, si l'on y regarde de
plus près, on reconnaîtra à cette constitution une grande perfec-
tion qui fait défaut aux autres systèmes politiques, et elle pro-
— 524 —
(hiirail certaincMiUMit des fruits excellents et variés, si seulement
cluKint' pouvoir demeurait dans ses attributions, et mettait tous
si»s soins à remplir l'olTice et la tâche qui lui ont été assignés. —
\\n fflet, dans la constitution de l'Élat, telle que nous venons de
r«'.\pos('r, le divin et l'humain sont délimités dans un ordre con-
venable, les droits des citoyens sont assurés et placés sous la
protection des mêmes lois divines, naturelles et humaines, les
devoirs de chacun sont aussi sagement tracés que leur obser-
vance est i>rudemment sauvegardée. Tous les hommes, dans
cet acheminement incertain et pénible vers la cité éternelle,
savent (|u'ils ont à leur service des guides si!irs pour les conduire
au but et des auxiliaires pour l'atteindre. Ils savent de même
que d'autres chefs leur ont été donnés pour obtenir et conserver
la sécurité, les biens et les autres avantages de cette vie. — La
société domestique trouve sa solidité nécessaire dans la sainteté
du lien conjugal, un et indissoluble ; les droits et les devoirs
des époux sont réglés en toute justice et équité ; l'honneur dû à
la femme est sauvegardé; l'autorité du mari se modèle sur l'au-
torité de Dieu : le pouvoir paternel est tempéré par les égards
dus à l'épouse et aux enfants ; enfin, il est parfaitement pourvu
à la protection, au bien-être et à l'éducation de ces derniers. —
Dans l'ordre politique et civil, les lois ont pour but le bien com
mun, dictées non par la volonté et le jugement trompeur de la
foule, mais par la vérité et la justice. L'autorité des princes
revêt une sorte de caractère sacré plus qu'humain, et elle est
contenue de manière à ne pas s'écarter de la justice, ni excéder
son pouvoir. L'obéissance des sujets va de pair avec l'honuiMir
et la dignité, parce qu'elle n'est pas un assujettissement triiomme
à homme, mais une soumission à la volonté de Dieu régnant par
des hommes. Une fois cela reconnu et accepté, il en résulte
clairement que c'est un devoir de justice de respecter la majesté
des princes, d'être soumis avec une constante fidélité à la puis-
sance politique, d'éviter les séditions, et d'observer religieuse-
ment la constitution de l'État. — Pareillement, dans cette série
des devoirs se placent la charité mutuelle, la bonté, la libé-
ralité. L'homme qui est à la fois citoyen et chrétien, n'est
plus tiraillé par des obligations contradictoires. Enfin les
biens considérables dont la religion chrétienne enrichit spon-
— 625 —
tanémeiil même la vie torreslre des individus, sont acquis à la
communauté el à la société civile : d'où ressort l'évidence de ces
paroles : « Le sort de l'Étal dépend du culte que l'on rend à Dieu ;
et il y a entre l'un et l'autre de nombreux liens de parenté et
d'étroite amitié » (a) — En plusieurs passages, Saint Augustin a
admirablement relevé, selon sa coutume, la valeur de ces biens,
sui tout quand il interpelle l'Église catholique en ces termes:
« Tu conduis et instruis les enfants avec tendresse, les jeunes
gens avec force, les vieillards avec calme, comme le comporte
l'âge non seulement du corps, mais encore de l'âme. Tu soumets
les femmes à leurs maris par une chaste et fidèle obéissance,
non pour assouvir la passion, mais pour propager l'espèce et
constituer la société de la famille. Tu donnes autorité aux maris
sur leurs femmes, non pour se jouer de la faiblesse du sexe,
mais pour suivre les lois d'un sincère amour. Tu subordonnes
les enfants aux parents par une sorte de libre servitude ; et tu
préposes les enfants aux parents par une tendre autorité. Tu
unis non seulement en société, mais dans une sorte de fraternité,
les citoyens aux citoyens, les nations aux nations, et les hommes
entre eux par le souvenir des premiers parents. Tu apprends
aux rois à faire le bonheur des peuples, et tu prescris aux peu-
ples de se soumettre aux rois. Tu enseignes avec soin à qui est
dû l'honneur, à qui l'alTection, à qui le respect, à qui la crainte,
à qui la consolation, à qui l'avertissement, à qui l'encourage-
ment, à qui la correction, à qui la réprimande, à qui le châti-
ment : et tu fais savoir comment, si toutes ces choses ne
sont pas dues à tous, à tous est due la charité, et à per-
sonne l'injustice » (b). — Ailleurs le même Docteur reprend en
ces termes la fausse sagesse des politiques philosophes : « Ceux
qui disent que la doctrine du Christ est contraire au bien de
l'État, qu'ils nous donnent une armée de soldats tels que les fait
la doctrine du Christ, qu'ils nous donnent de tels gouverneurs
de provinces, de tels maris, de telles épouses, de tels parents, de
tels serviteurs, de tels rois, de tels juges, de tels tributairesenfin,
et des percepteurs du fisc tels que les veut la doctrine chrétienne !
(a) Sacr. Imper, ad Cyrillum Alexaud. et Episcopos Metrop. (Cf. Labbeum CoUect.
Conc. T. III.)
(6) Saint Augustin — Des mœurs de l'Église cath., ch. 30, N. 63.
- 526 —
Et (ju'ils ospiit encore dire qu'elle ost contraire à l'État ! Mais
que bien plutôt ils n'hé>;ilent pas d'avouer qu'elle est une grande
sauvegarde i>our l'Étal qu.ind on la suit.» (a)
VII
TAHI.EAU DE LA SOCIÉTÉ CHRÉTIENNE.
Il lut un temps où la philosophie de l'Évangile gouvernait les
Étals. A cette époque, l'influence de la sagesse chrétienne et sa
divine vertu pénétraient les lois, le.s institulions, les mœurs des
jjcuples, tous les rangs et tous les rapports de la société civile.
Alors la religion instituée par Jésus-Christ, solidement établie
dans le degré de dignité qui lui est dû, était partout florissante,
grâce à la faveur des princes et à la protection légitime des ma-
gistrats. Alors le sacerdoce et l'empire étaient liés entre eux
par une heureuse concorde et un amical échange de bons offices.
Organisée de la sorte, la société civile donne des fruits supé-
rieurs à loiite attente, dont la mémoire subsiste et subsistera,
consignée qu'elle est dans d'innombrables documents que nul
artifice des adversaires ne pourra corrompre ou obscurcir.^Si
l'Europe chrétienne a dompté les nations barbares, et les a fait
passer de la férocité à la mansuétude, de la superstition à la vé-
rité ; si elle a repoussé victorieusement les invasions musul-
manes ; si elle a gardé la suprématie de la civilisation, et, si en
tout ce qui fait honneur à l'humanité, elle s'est constamment et
partout montrée guide et maîtresse ; si elle a gratifié les peuples
de la vraie liberté sons ses diverses formes : si elle a très sage-
ment fondé une foule d'oeuvres pour le soulagement des mi-
sères, il est hors de doute qu'elle en est grandement redevable
à la religion, sous l'inspiration et avec l'aide de laquelle
elle a entrepris et accompli de si grandes choses. — Tous ces biens
dureraient encore, si l'accord des deux puissances avait persé-
véré, et il y avait lieu d'en espérer de plus grands encore, si
l'autorité, si l'enseignement, si les avis de l'Église avaient ren-
contré une docilité plus parfaite et plus constante. Car il fau-
drait tenir comme loi imprescriptible, ce qu'Yves de Chartres
(a) 6. Aug. Lettre 138 (ni. 5) à MaroeUin C. II, n. 15.
— 627 -
écrivit au Pape Pascal II : « Quand l'empire et le sacerdoce
vivent en bonne harmonie, le monde est bien gouverné, l'Église
est florissante et féconde. Mais quand la discorde se met entre
eux, non seulement les petites choses ne grandissent pas, mais
les grandes elles-mêmes dépérissent misérablement. » (a)
vm
FAUX PRINCIPES DU SEIZIlÎME SIÈCLE SUR LA LIBERTÉ ET L'ÉGALITÉ. —
LEURS CONSÉQUENGES.
Mais ce pernicieux et déplorable goût de nouveautés que vit
naître le XVIe siècle, après avoir d'abord bouleversé la religion
chrétienne, bientôt par une pente naturelle passa à la philoso-
phie, et de la philosophie à tous les degrés de la société civile.
C'est à cette source qu'il faut faire remonter ces principes mo-
dernes de liberté effrénée, rêvés et promulgués parmi les grandes
perturbations du siècle dernier, comme les principes et les fon-
dements d'un droit nouveau^ incomia jusqu'alors, et sur plus
d'un point en désaccord non seulement avec le nom chrétien,
mais avec le droit naturel.— ^oici le premier de tous ces prin-
cipes : tous les hommes, dès iors qu'ils sont de même race et de
même nature, sont semblables, et, par le fait, égaux entre eux
dans la pratique de la vie ; chacun relève si bien de lui seul,
qu'il n'est d'aucune façon soumis à l'autorité d'autrui ; il peut
en toute liberté penser sur toute chose ce qu'il veut, faire ce qui
lui plait ; personne n'a le droit de commander aux autres. Dans
une société fondée sur ces principes, l'autorité publique n'est
que la volonté du peuple, lequel ne dépendant que de lui-même,
est aussi le seul à se commander. 11 choisit ses mandataire;,
mais- de telle sorte qu'il leur délègue moins le droit que la fonc-
tion du pouvoir, pour l'exercer en son nom. La souveraineté de
Dieu est mise de côté, exactement comme si Dieu n'existait pa^,
ju ne s'occupait en rien de la société du genre humain ; ou bien
comme si les hommes, soit en particulier, soit en société, ne
devaient rien à Dieu, ou qu'on pût imaginer une puissance quel-
conque dont la cause, la force et l'autorité ne résidât point tout
(a) Lettre 238.
— 528-
eiiluTC en Di<ii inriiiL-. Do celle sorte, on le voit, l'Étal n'est autre
chose (luo la mulliludu muîlresse et se gouvernant elle-même ;
el dès lors que le peuple esL censé la source de tout droit et de
tout pouvoir, il s'en suit que l'État ne se croit lié à aucune obli-
gation envers Dieu, n(^ professe officiellement aucune religion,
n'esl pas tenu lie rechercher quelle est la seule vraie entre toutes,
ni d'en piéférer une aux .lulres, ni d'en favoriser une principa-
lement ; mais qu'il doit leur attribuer à toutes Fégahlé en droit,
à cette fin seulement de les empêcher de troubler l'ordre public.
Par conséquent, chacun sera libre de se faire juge de toute ques-
tion religieuse, chacun sera libre d'embrasser la religion qu'il
préfère, ou de n'en suivre aucune si aucune ne lui agrée. De
là découlent nécessairement la liberté sans frein de toute cons-
cience, la liberté absolue d'adorer ou de ne pas adorer Dieu, la
licence sans bornes el de penser el de publier ses pensées.
Élaul donné que l'État repose sur ces principes aujourd'hui
en grande faveur, il est aisé de voir à quelle place on relègue
iujuslemeat l'Église. — Là, en effet, où la pratique est d'accord
avec de telles doctrines, la religion catholique est mise dans
l'État sur le pied d'égalité, ou même d'infériorité avec des socié-
tés qui lui sont étrangères. Il n'esl tenu nul compte des lois
ecclésiastiques ; l'Église, qui a reçu de Jésus-Christ ordre el
mission, se voit interdire toute ingérence dans l'instruction
publique. - Dans les matières qui sont de droit mixte, les chefs
d'État portent d'eux-mêmes des décrets arbitraires, et sur ces
points affichent un superbe mépris des saintes lois de l'Église.
Ainsi ils font ressortir à leur juridiction les mariages des chré-
tiens ; portent des lois snr le lien conjugal, son unité, sa stabihté ;
mettent la main sur les biens des clercs, et nient à l'Église le
droit de posséder. En somme, ils traitent l'Église comme si elle
n'avait ni le caractère ni les droits d'une société parfaite, el
qu'elle fût simplement une association semblable aux autres qui
existent dans l'Étal. Aussi tout ce qu'elle a de droits, de puis-
sance légitiftie d'action, ils le font dépendre de la concession et
de la faveur des gouvernements.
Dans les États où la législation civile laisse à l'Église son auto-
nomie, et où un concordai public est intervenu entre les deux
puissances, d'abord on crie qu'il faut séparer les affaires de
-529 —
l'Église des affaires de l'État, et cela dans le but de pouvoir agir
impunémeul contre la foi jurée et se faire arbitre de tout, eu
écartant tous les obstacles.— Mais comme l'Église ne peut les souf-
frir patiemment, car ce serait pour elle déserter les plus grands et
les plus sacrés des devoirs, et qu'elle réclame absolument le reli-
gieux accomplissement de la foi qu'on lui a jurée, il nait souvent
entre la puissance s[tirituelle et le pouvoir civil des conflits dont
l'issue presque inévitable est d'assujettir celle qui est le moins
pourvue de moyens humains à celui qui en est mieux pourvu.
Ainsi, dans cette situation politique que plusieurs favorisent
aujourd'hui, il y a une tendance des idées et des volontés à chas-
ser tout à fait l'Église de la société, ou à la tenir assujettie et
enchaînée à l'État. La plupart des mesures prises par les gou-
vernements s'inspirent de ce dessein. Les lois, l'administration
publique, l'éducation sans religion, la spoliation et la destruction
des Ordres religieux, la suppression du pouvoir temporel des
Pontifes Romains, tout tend à ce but : frapper au cœur les insti-
tutions chrétiennes, réduire à rien la liberté de l'Église catho-
lique et à néant ses autres droits.
RÉFUTATION DE CES FAUX PRINCIPES.
La simple raison naturelle démontre combien cette façon d'en
tendre le gouvernement civil s'éloigne de la vérité. — Son témoi-
gnage, en effet, sufïït à établir que tout ce qu'il y a d'autorité
parmi les hommes procède de Dieu, comme d'une source auguste
et suprême. Quant à la souveraineté du peuple, que, sans tenir
aucun compte de Dieu, l'on dit résider de droit naturel dans le
peuple, si elle est éminemment propre à flatter et à enflammer
une foule de passions, elle ne repose sur aucun fondement solidi;,
et ne saurait avoir assez de force pour garantir la sécurité publi-
que et le maintien paisible 'de l'ordre. En effet, sous l'empire
de ces doctrines, les principes ont fléchi à ce point que, pour
beaucoup, c'est une loi imprescriptible en droit politique que de
pouvoir légitimement soulever des séditions. Car Topinion pré-
vaut que les chefs du gouvernement ne sont plus que des délé-
gués chargés d'exécuter la volonté du peuple ; d'où cette consé-
34
— .530 —
ipicMice iiécossairo, q\ie tn\il peut égalemoiU changer au gré du
jtfjipk' et qu'il y a toujours à craindre des troubles.
Helativemoul à la religion, penser qu'il est indifférenl qu'elle
.lit (les formes disparates et contraires, équivaut simplement à
n'en vouloir ni choisir ni suivre aucune. C'est l'athéisme moins
le nom. Quiconque, en effet, croit en Dieu, s'il est conséquent
et ne veut pas tomber dans l'absurde, doit nécessairement ad-
uicllre (]ue les divers cultes en usage entre lesquels il y a tant
de dilftTence, de disparité et d'opposition, même sur les points
les plus importants, ne sauraient être tous également vrais,
également bons, également agréables à Dieu.
De même, la liberté de penser et de publier ses pensées, sous-
traite à toute règle, n'est pas de soi un bien dont la société ait à
se féliciter ; mais c'est plutôt la source et l'origine de beaucoup
de maux. — La liberté, cet élément de perfection pour l'homme,
doit s'appliquer à ce qui est vrai et à ce qui est bon. Or, l'es-
sence du bien et de la vérité ne peut changer au gré de l'homme,
mais elle demeure toujours la même, et n'tst pas moins immua-
ble que la nature des choses. Si l'intelligence adhère à des
opinions fausses, si la volonté choisit le mal et s'y attache, ni
Tune ni l'autre n'atteint sa perfection, toutes deux déchoient de
leur dignité native et se corrompent. Il n'est donc pas permis
de mettre au jour et d'exposer aux yeux des hommes ce qui est
contraire à la vertu et à la vérité, et bien moins encore déplacer
cette licence sous la tutelle et la protection des lois. Il n'y a
qu'une voie pour arriver au ciel vers lequel nous tendons tous :
c'est une bonne vie. L'État s'écarte donc des règles et des pres-
criptions de la nature, s'il favorise à ce point la licence des opi-
nions et des actions coupables, que l'on puisse impunément dé-
tourner les esprits de la vérité et les âmes de la vertu — Quant à
l'Église, que Dieu lui-môme a établie, l'exclure de la vie publi-
que, des lois, de l'éducation de la jeunesse, de la société domes-
tique, c'est une grande et pernicieuse erreur. Une société sans
religion ne saurait être bien réglée ; et déjà, plus peut-être qu'il
ne faudrait, l'on voit ce que vaut en soi et dans ses conséquences
cette soi-disant morale civile, La vraie maîtresse de la vertu et
la gardienne des mœurs est l'Église du Christ. C'est elle qui
conserve en leur intégrité les principes d'où découlent les de-
- 531 —
voirs, el tini, siiggt'i-anl Il's plus nobles motifs de bien vivre,
ordomio non senlenienl de fuir les mauvaises actions, mais de
donipli'i- les mouvements de l'âme contraires à la raison, quand
m«?me ils ne se traduisent pas en acte. Prétendre assujettir
l'Éi^lise an pouvoir civil dans rexercice de son ministère, c'est à
la fois une ^,M-aiide injustice et une grande témérité. I^ar le fait
même on trouble Tordre, car on donne le pas aux choses natu-
relles sur l(^s choses surnatiirelles ; on tarit, ou certainement on
diminue beaucoup l'aflluence des biens dont l'Eglise, si elle était
sans entraves, comblerait la société ; et, de plus, ou ouvre la
voie à des haines et à des luttes dont de trop fré.[uenles expé-
riences ont démontré la grande et funeste influence sur l'une et
l'autre société.
CONDAMNATION DE CES PRINCIPES PAR LES SOUVERAINS PONTIFES.
Ces doctrines que la raison humaine réprouve, et qui ont une
inllnence si considérable sur la marche des choses publiques, les
Pontifes Romains, Nos prédécesseurs, dans la pleine conscience
de ce que réclamait d'eux la charge apostolique, n'ont jamais
sonifert quelleï fussent impunément émises. C'est ainsi que
dans sa Lettre Encyclique « Mirari Vos » du 15 août 1832, Gré-
goire XVI, avec une grande autorité doctrinale, a repoussé ce
que l'on avanc^-ait dès lors : qu'en fait de religion, il n'y a pas de
choix à faire : que chacun est maître d'eu juger à son aise : que
chacun nt? relève que de sa conscience, et peut, eu outre, publier
ce iju'il pense et ourdir des révolutions dans l'État. Au sujet de
la séparation de l'Église et de l'État, ce Pontife s'exprime en ces
termes : « Nous ne pouvons pas attendre pour l'Église et l'Etat
des résultats meilleurs des tendances de ceux qui prétendent sé-
parer l'Église de l'État, et rompre la concorde mutuelle entre le
sacerdoc; et l'empire. C'est qu'en effet les fauteurs d'une liberté
effrénée redoulent celle concorde, qui a toujours été si favorable
et salutaire aux intérêts religieux et civils, »— De la même ma-
nière, Pie IX, chaque fois que l'occasion s'en présenta, a con-
damné les fausses opinions les plus en vogue, et ensuite il en fil
— 632 —
faiir un reciu'il, afin que dans un tel déluge d'erreurs les catho-
liques eussent une direction sûre, (a)
De ces décisions des Souverains Pontifes, il faut absolument
conclure que l'origin»' de la puissance publique doit s'attribuer
à Dieu et non à lu multitude ; que le droit à l'émeute répugne
à kl raison ; que ne tenir aucun compte des devoirs de la reli-
gion, ou traiter de la même manière les différentes religions,
n'est permis ni aux individus, ni aux sociétés; que la liberté
illimitée de penser et d'émettre en public ses pensées, ne doit
nullement être rangée parmi les droils des citoyens, ni parmi les
choses dignes de faveur et de protection. — De même il faut ad-
mettre que l'Église, non moins que l'État, de sa nature et de
plein droit, est une société parfaite ; que les dépositaires du
pouvoir ne doivent pas prétendre asservir et subjuguer l'Église,
ni diminuer sa liberté d'action dans sa sphère, ni lui enlever
n'importe lequel des droits qui lui ont été conférés par Jésus-
Ghrisl.— Dans les questions de droit mixte, il est pleinement
conforme à là nature ainsi qu'aux desseins de Dieu, non de
séparer une puissance de l'autre, moins encore de les mettre
en lutte, mais bien d'établir entre elles cet accord qui est en har-
monie avec les attributs spéciaux que chaque société tient de sa
nature.
(a) Il suffit d'en citer quelques-unes : — Prop. XIX. — L'Eglise n'est pas une société
vraie, parfaite, indépendante ; elle ne jouit pas de droits propres et constants que lui
ait coiifdrés son divin Fondateur ; mais il appartient au pouvoir civil de définir quels
Bont les droits de l'Église et dans quelles limites elle peut les exercer.
Prop. XXXIX. — L'État, comme origine et source de tous les droits, jouit d'un droit
illimité.
Prop. LV.— Il faut séparer l'Église de l'État et l'État de l'Église.
Prop. LXXIX. — ...il est fau.x que la liberté civile des cultes et la pleine faculté
donnée à chacun de manifester ouvertement et publiquement n'importe quelles opinions
ou pensées, ait pour conséquence de corrompre plus facilement les esprits et les mœurs
et de propager la peste de l'indifférence.
/
— /)33 —
XI
L'Ér.LISE NE CONDAMNE AUCUNE FOPME DE GOUVERNEMENT ; NI LA
PARTICIPATION DU PET'PLE AU POUVOIR, NI LA TOLÉRANCE
CIVILE DES DIVERS CULTES, NI LES VRAIS PROGRÈS,
NI UNE SAINTE LIBERTÉ.
Telles sont les règles tracées par l'Église catholique rclative-
menl à la constitution et au gouvernement des États.— Ces prin-
cipes et ces décrets, si l'on veut en juger sainement, ne réprouvent
en soi aucune des différentes formes de gouvernement, attendu
que celles ci n'ont rien qui répugne à la doctrine catholique, et
que, si elles sont appliquées avec sagesse et justice, elles peuvent
toutes garantir la prospérité publique. — Bien plus, on ne ré-
prouve pas en soi que le peuple ait sa part plus ou moins grande
au gouvernement ; cela môme, en certains temps et sous certaines
lois, peut devenir non seulement un avantage, mais un devoir
pour les citoyens.— De plus, il n'y a pour personne de juste
motif d'accuser l'Église d'être l'ennemie soit d'une juste tolé-
rance, soiL d'une saine et légitime liberté. — En effet, si l'Église
juge qu'il n'est pas permis de mettre les divers cultes sur le
même pied légal que la vraie religion, elle ne condamne pas
pour cela les chefs d'État qui, en vue d'un bien à atteindre, ou
d'un mal à empêcher, tolèrent dans la pratique que ces divers
cultes aient chacun leur place dans l'État. — C'est d'ailleurs la
coutume de l'Église de veiller avec le plus grand soin à ce que
personne ne soit forcé d'embrasser la foi catholique contre son
gré, car, ainsi que l'observe Saint Augustin, Vhomme ne peut
croire que de plein gré (a).
Par la même raison, l'Église ne peut approuver une liberté
qui engendre le dégoût des plus saintes lois de Dieu, et secoue
l'obéissance qui est due à l'aulorilé légitime. C'est là plutôt une
licence qu'une liberté, et Saint Augustin l'appelle très justement,
une liberté de perdition (b) et l'Apôtre Saint Pierre, un voile de
(a) Traité.2C, sur Saint Jean, n. 2.
(6) Ep. 105 aux DonatisteF, ch. 2, N. 9.
— 534 —
mcchanctlc [a]. Bifii plus, celle prétendue libcrle élanl opposée cà
la raison est une véritable servitude. Celui qui commet le péché
.,</ l'esclave ilu péché {b). Celle-h\, au contraire, est la liberté vraie
«H désirable qui, dans Tordre individuel, ne laisse rbonime
esclave ni des erreurs, ni des passions qui sont ses pires tyrans ;
et dans l'ordre public trace de sages règles aux citoyens, facilite
largement raccroissement du bien-être, et préserve de l'arbi-
traire d'autrui la chose publique.— Cette liberté honnête et digne
de l'honinie, l'Église l'approuve au plus haut point, et pour en
garantir au peuple la ferme et intégrale jouissance elle n'a ja-
mais cessé de lutter et de combattre. — Oui, en vérité, tout ce
(ju'il peut y avoir de salutaire au bien général dans l'Etat, tout
ce qui est utile à proléger le peuple contre la licence des princes
qui ne pourvoient pas à son bien, tout ce qui empêche les em-
piétements injustes de l'État sur la commune ou la famille ;
tout ce qui intéresse l'honneur, la personnalité humaine, et la
sauvegarde des droits égaux de chacun, tout cela l'Église catho-
lique en a toujours pris, soit l'initiative, soit le patronage, soit
la protection, comme rattestont les monuments des âges piécé-
deuts. Toujours conséquente avec elle-même, si, d'une part,
elle repousse une liberté immodérée, qui pour les individus et
les peuples dégénère en licence ou en sei'vitude, de l'autre, elle
approuve de grand coeur les progrès que chaque jour fait naître,
si vraiment ils contribuent à la prospérité de cette vie, qui est
comme un acheminement vers la vie future et durable à jamais.
—Ainsi donc, dire que l'Église voit de mauvais œil les formes
plus modernes des systèmes politiques, et repousse en bloc
toutes les découvertes du génie contemporain, c'est une pui-e
calomnie sans fondement. Sans doute, elle répudie les opinions
malsaines, elle réprouve le pernicieux penchant à la révolte, et
tout particulièremet cette prédisposition des esprits où perce
déjà la volonté de s'éloigner de Dieu ; mais comme tout ce qui
est vrai ne peut procéder que de Dieu, en tout ce que les recher-
ches de l'esprit humain découvrent de vérité, l'Églisi» reconnaît
comme une trace de l'intelligence divine : et comme il n'y a
aiirunc véi-ité untiirelle qui infirme la foi aux vérités divine-
(a) I. s. Potri, II, 16.
(Ô Jean, VIII, 34.;
— 635 —
ment révélées, que beaucoup la confirment, et que toute décou-
verte de la vérité peut porter à connaître et à louer Dieu lui-
même, l'Église accueillera toujours volontiers et avec joie tout
ce qui contribuera à élargir la sphère des sciences ; et ainsi
qu'elle l'a toujours fail pour les autres sciences, elle favorisei-a
et encouragera celles qui ont pour objet l'étude de In nature.
Kn ce genre d'études, l'Église ne s'oppose à aucune découverte
de l'esprit; elle voit sans déplaisir tant de 'recherches qui ont
pour but l'agrément et le bien-être ; et même, ennemie née de
l'inertie et de la paresse, elle souhaite grandfMiient que l'exercice
et la culture fasssent porter au génie de l'homme des fruits
abondants. Elle a des encouragements pour toute espèce d'arts
et d'industries, et en dirigeant par sa vertu toutes ces recherches
vers un but honnête et salutaire, elle s'applique à empêcher que
l'intelligence et l'industrie de l'homme ne le détournent de Dieu
et des biens célestes.
xn
LA VKRITÉ, UNIQUE SOURCE UE LA VRAIE LIBERTÉ.
C'est cette manière d'agir pourtant si raisonnable et si sage,
qui est discréditée en ce temps où les États, non seulement refu-
sent de se conformer aux principes de la philosophie chrétienne,
mais paraissent vouloir s'en éloigner chaque jour davantage.
Xénnmoins, le propre de la lumière étant de rayonner d'elle-
mêmt> au loin, et de pénétrer peu à peu les esprits des hommes,
mù comme Nous sommes par la conscience des très hautes et
très saintes obligations de la mission apostolique dont nous
sommes investi envers tous les peuples, Nous proclamons libre-
ment, selon notre devoir, la vérité. Non pas que nous ne tenions
aucun compte des temps, ou que nous estimions devoir pros-
crire les honnêtes et utiles progrès de notre âge; mais parce que
Nous voudi'ions voir les affaires publiques suivre des voies moins
périlleuses et reposer sur de plus solides fondements ; et cela en
laissant intacte la liberté légitime des peuples ; cette liberté dont
la vérité est parmi les hommes la source et la meilleure sauve-
garde : La vérité vous délivrera, (a)
(a) :Jean, VIH, 32.
— 536 —
XIII
DEVOIRS CIVIQUES DES CATHOLIQUES.
Si donc dans ces conjonctures difficiles les catholiques Nous
(^roulent, comme c'est leur devoir, ils sauront exactement quels
sont les devoirs de chacun tant en théorie qu'en pratique. — En
théorie d'abord il est nécessaire de s'en tenir avec une adhésion
inébranlable à tout ce que les Pontifes Romains ont enseigné ou
enseigneront; et, toutes les fois que les circonstances l'exigeront,
d'en faire profession publique. Particulièrement en ce qui touche
aux libertés moilernes, comme on les appelle, chacun doit s'en
tenir au jugement du Siège Apostolique, et se conformer à ses
décisions. Il faut prendre garde de se laisser tromper parla spé-
cieuse honnêteté de ces libertés, et se rappeler de quelles sources
elles émanent et par quel esprit elles se propagent et se soutien-
nent. L'expérience a déjà fait suffisamment connaître les résul-
tats qu'elles ont eus pour la société, et combien les frnits qu'elles
ont portés inspirent à bon droit de regrets aux hommes honnêtes
et sages. — S'il existe quelque part, ou si l'on imagine par la pensée
un État qui persécute effrontément et tyranniquement le nom chré-
tien, et qu'on le confronte au genre de gouvernement moderne
dont Nous parlons, ce dernier pourrait sembler plus tolérable.
Cependant les principes sur lesquels se base ce dernier sont de
telle nature, ainsi que nous l'avons dit, qu'en eux-mêmes ils ne
doivent être approuvés par personne,
En pratique, l'action peut s'exercer soit dans l's affaires pri-
vées et domestiques, soit dans les affaires publiques. — Dans l'ordre
privé, le premier devoir de chacun est de conformer très exac-
tement sa vie et ses mœurs aux préceptes de l'Évangile, et de ne
pas reculer devant ce que la vertu chrétienne impose de quelque
peu difficile à souffrir et à endurer. Tous doivent, en outre,
aimer l'Église comme leur mère commune, obéir à ses lois, pour-
voir à son honneur, sauvegarder ses droits, et prendre soin que
coux sur lesquels ils exercent quelque autorité, la respectent et
l'ainienl avec la même piété filiale. Il importe encore au salut
public que les catholiques prêtent sagement leur concours à
— 587 —
l'administration des affaires municipales, et s'appliquent surtout
à faire en sorte que l'autorité publique pourvoie à l'éducation
religieuse et morale de la jeunesse, comme il convient à des
chrétien? : de là dépend sui'toul le salul de la société.— Il sera
généralement utile et louable que les catholiques étendent leur
action au delà des limites de ce champ trop restreint, et abor-
dent les grandes charges de l'État. Généralement^ disons-nous,
car ici Nos conseils s'adressent à toutes les nations. Du reste,
il peut arriver quelque part que pour les motifs les plus graves
et les plus justes, il ne soit nullement expédient de participer
an.\ affaires politiques et d'accepter les fonctions de l'État.
XIV
EXHORTATION .\UX CATHOLIQUES A PRENDRE PART AUX AFFAIRES
PUBLIQUES COMME LES PREMIERS CHRÉTIENS.
Mais généralement, comme Nous l'avons dit. refuser de pren-
dre aucune part aux affaires publiques serait aussi répréhen-
sible que de n'apporter à l'utilité commune ni soin ni concours ;
d'autant plus que les catholiques, en vertu même de la doctrine
qu'ils professent, sont obligés de remplir ce devoir en toute in-
tégrité et conscience. D'ailleurs, eux s'abstenanl, les rênes du
gouvernement passeront sans conteste aux mains de ceux dont
les opinions n'offrent certes pas grand espoir de salut pour l'Étal.
Ce serait, de plus, pernicieux aux intérêts chrétiens, parce que
les ennemis de l'Église auraient tout pouvoir et ses défenseurs
aucun. Il est donc évident que les catholiques ont de justes
motifs d'aborder la vie politique ; car ils le font et doivent le
faire non pour approuver ce qu'il peut y avoir de blâmable pré-
sentement dans les institutions politiques, mais pour tirer de
ces institutions mêmes, autant que faire se peut, le bien public
sincère et vrai, en se proposant d'infuser dans toutes les veines
de l'Étal comme une sève et un sang réparateur, la vertu et
l'influence de la religion catholique. — Ainsi fut-il fait aux pre-
miers âges de l'Église. Rien n'était plus éloigné des maximes
et des mœurs de l'Église, que les maximes et les mœurs des
païens ; on voyait toutefois les chrétiens incorruptibles en pleine
superstition et toujours semblables à eux-mêmes,^ entrer coura-
— 638 —
geiisomcnt partout où s'ouvrait un accès. D'une fidélité exem-
plaire envers les princes, et d'une; obéissance aux lois de l'État
aussi parfaite rpTil leur était permis; ils jetaient de toute part
un merveilleux éclat de sainteté ; s'e-lforyaient d'être utiles à
leurs frères, et d'attirer l(>s autres à suivre Notre Seigneur, dis-
posés cependant à céder la place et à uiotiiir courageusement
s'ils n'avaient pu, sans blesser leur conscience, garder les hon-
neurs, les magistratures et les charges militaires. De la sorte,
ils introduisirent i'a()idement les institutions chi'étiennes non
seulemeni dans les foyers domestiques, mais dans les cam[)S, la
curie el jusqu'au palais impérial. « Nous ne sommes que d'hier,
et nous remplissons tout ce qui est à vous, vos villes, vos îles,
vos forteresses, vos municipes, vos conciliabules, vos camps eux-
mêmes, les tribus, les décuries, le palais, le sénat, le forum. )){a)
Aussi, lorsqu'il fut permis de professer publiquement l'Évangile,
la foi chrétienne apparut dans un grand nombre de villes, non
vagissante encore, mais forte et déjà pleine de vigueur.
Dans les' temps où nous sommes, il y a tout lieu de renouveler
ces exemples de nos pères. Avant tout, il est nécessaire que tous
les catholiques dignes de ce nom se déterminent à être et à se
montrer les fils très dévoués de l'Eglise, qu'ils repoussent sans
hésiter tout ce qui serait incompatible avec cette profession,
qu'ils se servent des institutions publiques, autantqn'ils le pour-
ront faire en conscience, au profit de la vérité et de la justice,
qu'ils travaillent à ce que la liberté ne dépasse pas la limite posée
jiar la loi naturelle etdivine ; qu'ils prennentà tâche de ramener
toute constitution publique à cette forme chi-étienne que Nous
avons proposée pour modèle.- Ce n'est pas chose aisée que de
déterminer un mode unique et c-, rtain pour réaliser ces données,
attendu qu'il doit convenir cà des lieux et à des temps fort dispa-
rates entre eux. Néanmoins il faut avant tout conserver la con-
corde des volontés et tendre à l'unifoimité de l'action. On
obtiendra sûrement ce double résultat, si chacun pi-end pour
règle de conduite les prescriptions du Siège Apostolique et
l'obéissance aux Évêques que l' Esprit-Saint a établis pour rêyir
rEt/lisr (le Dieu, (b)
('•) Terlul. Apologet. N. 37.
CM .\<<t., XX, 28.
589 —
XV
FKlt.METt:, CIIAIUTK, JUSTICE KT MOUÉUATION DANS l.IiS DISCUSSIONS,
CONCOHDK POUR LE HIKN COMMUN.— ItÉIÉHENCt,
ENVESS I.E SAINT-SIÈGE.
La deleiise du nom cliiélien réclame iin[)érieiisemt.'iit que l'as-
scMfimeul aux doctrines enseignées par l'Église, soit de la [lart
de tous unanime et constant, et de ce côté il faut se garder ou
d'être en quoi que ce soit de connivence avec les fausses opi-
nions, ou de les combattre plus mollement que ne le comporte
la vérité. Pour les choses sur lesquelles on peut discuter libre-
ment, il sera permis de discuter avec modération et dans le but
de rechercher la véiité, mais en mettant de côté les soupçons
injustes et les accusations réciproques. A cette fin, de peur que
l'union des esprits ne soit détruite par de téméraires accnsj^tions,
voici ce que tous doivent admettre : la profession intègre de la
foi catholi(jue, absolument incompatible avec les opinions qui
se rapprochent du rationalisme et du naturalisme, et dont le but
capital est de détruire de fond en comble les institutions chré-
tiennes et d'établir dans la société l'autorité de l'homme à la
place de celle de Dieu. — Il n'est pas permis non plus d'avoir
deux manières île se conduire, l'une en particulier, l'autre en
public, de faç;on à respecter l'autorité de l'Église dans sa vie
pi-lvée. et à la rejeter dans sa vie publique ; ce serait là allier
iisemble le bien et h? mal, et mettre l'homme en lutte avec lui-
même, quand au conliaire il doit toujours être conséquent et ne
s'écarter de la vertu chrétienne en aucun genre de vie ou d'af-
faires.— Mais s'il s'agit de questions purement politiqui^s, du
meilleur genre de gouvernement, de tel ou tel système d'admi-
nistration civile, des divergences honnêtes sont permises. La
justice ne souffre donc pas que l'on fasse un crime à des hommes
dont la piété est d'ailleurs connue, et l'esprit tout disposé à ac-
cepter docilement les décisions du Saint-Siège, de ce qu'ils sont
d'un avis différent sur les points en question. Ce serait encore
une injustice bien plus grande de suspecter leur foi ou de les
accuser de la trahir, ainsi que Nous l'avons regretté plus d'une
fois. — Que ce soit là une loi imprescriptible pour les écrivains et
— 540 —
surtout pour les journalistes. Dans une lutte où les plus grands
iulért^ls sont enjeu, il ne faut laisser aucune place aux dissen-
sions intestines on ii l'esprit de parti ; mais dans un accord
unanime des esj)rits et des cœurs, tous doivent poursuivre le
but commun qui est de sauver les grands intérêts de la religion
et de la société. Si donc par le passé quelques dissentiments ont
eu lieu, il faut les ensevelir dans un sincère oubli ; si quelque
témérité, si quelque injustice a été commise, quel que soit le
cou[table, il faut tout réparer par une charité réciproque et tout
racheter par un commun assaut de déférence envers le Saint-
Siège.— De la sorte, les catholiques obtiendront deux avantages
très importants; celui d'aider l'Église à conserver et à propager
la doctrine chrétienne et celui de rendre le service le plus signalé
à la société, dont le salut est fortement compromis par les mau-
vaises doctrines et les mauvaises passions,
XVI
CONCLUSION ET BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE.
C'est là, Vénérables Frères, ce que Nous avons cru devoir
enseigner à toutes les nations du monde catholique sur la consti-
tution chiétienne des Etats, et les devoirs privés des sujets.
Il nous reste à implorer par d'ardentes prières le secours
céleste, et à conjurer Dieu de faire lui-même aboutir au terme
désiré tous nos désirs et tous nos efforts pour sa gloire et le
salut du genre humain, car Lui seul peut éclairer les esprits et
toucher les cœurs des hommes. Comme gage des bénédictions
divines et en témoignage de Notre paternelle bienveillance. Nous
vous donnons dans la charité du Seigneur, Vénérables Frères, à
vous, ainsi qu'au clergé et au peuple entier confié à votre garde
et à votre vigilance, la Bénédiction Apostolique.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 1er uovembre 1885, la
huitième année de Notre PonliUcal.
Léon XUI, Pape.
— 541 —
(N<^ 141)
MANDEMENT
SUB LR JUBILfi DE 1880
ELZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assistant
AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Régulier, aux Communautés Religieuses et à
tous les Fidèles de l'Archidiocèse de Québec, Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Pour la troisième fois depuis son élection, Notre Saint-Père le
Pape Léon XIII, dans une bulle du 22 décembre 1885, vient
d"accorder une indulgence plénière en forme de jubilé, pour toute
l'année 1886. Il nous fait connaître lui-même les motifs qui l'ont
engagé à recourir de nouveau à ce grand moyen d'implorer le
secours du ciel, dans les circonstances difficiles où se trouve la
sainte Eglise Catholique.
Après avoir défini dans son admirable encyclique Immortale
Dei, l'origine, les droits et les devoirs de la société chrétienne et
avoir ainsi posé les bases sur lesquelles cette société est appuyée,
il ne lui restait plus, pour assurer le bonheur des peuples, que
de faire fleurir les vertus chrétiennes dans tous ses membres.
De même que dans un édifice la beauté et la solidité dépendent
de la beauté et de la solidité de chacune des parties, ainsi dans
l'État l'ordre et la prospérité sont en rapport avec les vertus
chrétiennes publiques et privées des citoyens. Aussi l'ennemi
de tout bien fait-il aujourd'hui des efforts inouïs pour répandre
la démoralisation et l'infidélité. La sainte Église catholique est
seule capable d'opposer une digue à ce torrent de démoralisatioa
et d'erreur qui envahit le monde.
— 542 —
La tt'nr, dit le prophète Jérémie (XII, 11), est en proie à une
lit'solotion extrrnu^ parce que Von a chassé Dieu de son cœur ; déso-
lai ione (lesotata est terra^ quia non est qui recorjilel corde. Voilà
pourquoi le ScigiitMir, par la honche d'un autre pro[»h('te (Isaït)
XIj\'1, S...I, iiivitt' les hommes à rentrer dans leur cœur: redite
ad cor : à rappeler dans leur mémoire les sii-cles passés et àrccon-
nailre Dieu pour leur Seigneur; recordamini prioris sseculi. quo-
niam e<jo sum Deus et non est ultra deus, nec est similis nici.
Aux eni'anis lidèles tle rÉglise, il appartient pendant ce juhilé
de remédier à ces maux par leur assiduité à entendre la parole
de Dieu, à t'ain? pénitence de leurs péchés, à extirper de leur
cœur tous les mauvais penchants, et à donner en tout et partout
le bon exemple. Ce sera comme un levain salutaire qui. malgré
sa petitesse, pénétrera la masse entière pour la guérir et la per-
fectionner. C'est ainsi, Nos Très Chers Frères, qu'en correspon-
dant fidèlement aux intentions du vicaire de Jésus-Christ, vous
liavaillerez non seulement à la sanctification de vos âmes, mais
aussi au honheur de votre patrie, car, nous dit le Saint-Esprit :
La justice fait prospérer les nations, mais le péché rend les peuples
misérables ; justitia élevai gentes, miseros autem facit populos pec-
catum (Prov., XIV, 34.).
A cette occasion, le Saint-Père exhorte de nouveau les fidèles
à se faire inscrire dans le Tiers-Ordre de Saint-François et à en
observer fidèlement les règles. « La religion n'est pas seule à
profiler de ce trésor immense ; la patrie en retire également des
bienfaits inestimables. Les prières et les bons exemples des
Tertiaires attireront sur elle les bénédictions divines, et serviront
à faire fleurir toutes les vei'lus qui forment les bons chrétiens et,
par conséquent, les bons citoyens. » (Mand. No 132, 111 mars
1S85.)
Parmi les oeuvres commandées comme condition de l'indul-
gence du jubilé, se trouvent des prières à faire dans les églises
désignées. Notre Seigneur a promis d'exaucer la prière de deux
ou trois personnes qui seront d'accord pour lui demander quel-
que grâce (Matth., XVIII. 19.). Combien donc sera puissante la
prière de ces millions de catholiques répandus sur la surface de
la terre ! Prière unique, puisqu'elle se fera sur l'invitation et
— 543 —
selon les iiileiilioiis du Vicaire de Jésus-Clirisl ! Prière qui aura
l'appui de la Toute-puissance sttppUanle de Marie, dont le Saint-
Père nous exhorte à implorer l'inlercession dans la récitation du
saint Rosaire ! Il faut nous humilier, reconnaître noire néant
et notre indignité, purifier nos cœurs de tous les péchés qui
attirent la colère divine sur la terre, profiter de ces trésors de
miséricorde mis à notre disposition pendant cette année jubi-
laire. Alors se vérifiera pour la sainte Eglise, pour notre patrie,
pour chacun de nous, cette solennelle et consolante promesse du
Kils de Dieu : Demandez et vous recevrez ; pelile et accipielis.
(Matth., VII, 1.)
Bien des fois déjà depuis son élection, Léon XIII a exhorté les
catholiques à garder entre eux l'imité de l'esprit dans le lien de la
paix ; servare unitatem spirilus in vinculo pacis. (Eph., IV, 3.)
Pour arriver à cette paix si désirable et si nécessaire, en face de
la tempête dont l'Église est assaillie en ce moment, il faut, dit
S. Paul, l'humililê, la douceur, la patience, sans quoi le lien de la
charité se relâche et même se rompt tout à fait. La bulle ex-
horte les Évoques du monde entier à faire en sorte que les au-
teurs de ces dissensions entre catholiques reviennent à leur de-
voir, et n'oublient jamais que Jésus-Christ, à la veille de monter
sur le calvaire, fit à son Père cette demande en faveur des fidèles
jusqu'à la consommation des siècles : Que tous soient un, comme
vous, mon Pire, l'êtes en moi et moi en vous ; afin qu'eux aussi
soient un en Nous : omnes unum sint, sicut tu, Pater, in me et ego
in te, ut et ipsi in nobis unum sint (Jean, XVII, 21.).
Nous vous conjurons tous. Nos Très Chers Frères, et en par-
ticulier les journalistes catholiques de notre diocèse, de ne jamais
perdre de vue cette recommandation du Souverain Pontife, ni
cette suprême prière du Sauveur de nos âmes. Sans doute, il y
a dans ce monde bien des questions que Dieu a livrées aux dis-
putes des hommes ; mundum tradidit disputationi eorum (Eccle.,
111, II.) ; mais la charité et la justice envers le prochain, le res-
pect de l'autorité et de la liberté d'antrui, la modération dans le
langage, sont des vertus absolues dont rien ne peut justifier la
violation.
A ces causes et le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons et
ordonnons ce qui suit :
— 644^
La traduction ci-jointe de l'encyclique de Notre Saint-Père le
Pape Léon XI II, on date du 22 décembre 1885, accordant un
jubilé extraordinaire, sera lue et publiée à la suite du présent
mandement.
Les cinq conditions à remplir pour gagner cette indulgence,
qui est applicable aux âmes du purgatoire, sont les suivantes :
I" La confession et la communion, avec les dispositions requises.
La confession annuelle et la communion pascale ne peuvent pas
suHire pour gagner l'indulgence du jubilé. Les enfants qui
n'ont pas encore fait leur première communion, devront être
dispenses de la communion par leur confesseur (a). Les confesseurs
peuvent commuer les autres œuvres prescrites, quand il y a
quelque raison pour cela, par exemple, en faveur des malades,
des prisonniers, etc.
2o Six visites aux églises désignées. Ces visites peuvent se
faire toutes le même jour ou à des jours différents. Les visites
d'une même église peuvent se faire à la suite l'une de l'autre,
pourvu que l'on sorte de l'église un instant entre les visites et
que l'on récite chaque fois les prières prescrites.
(b) Les fidèles de la haute-ville de Québec, de la rue Saint-
Paul et des rues voisines, visiteront deux fois la Basilique,
l'église de Saint-Patrice et la chapelle du Séminaire.
Ceux de la basse-ville et du quartier Ghamplain. deux fois la
Basilique, la chapelle du Séminaire et l'église de la basse-ville.
Ceux de Notre-Dame de la Garde visiteront six fois leur église.
Ceux des faubourgs Saint-Jean et Saint-Louis, visiteront deux
fois les églises Saint-Jean, des Pères Jésuites et de Saint-Patrice.
(a) Nul autre que le confesseur ne peut leur accorder cette dispense, ni commuer les
autres œuvres enjointes. Ce pouvoir doit être exercé au tribunal de la pénitence.
(h) Messieurs les Curés no liront des paragraphes suivants jusqu'à 3o que ce qui
concerne les fidèles de leur paroisse. Il serait bon de revenir à plusieurs reprises sur
les conditions du jubilé et sur la manière de les accomplir. Pour plus grande sûreté,
on pourrait inviter les paroissiens à en observer quelqu'une ensemble, par exemple, à
jeûner tous le môme jour ou dans la même semaine, à faire leurs visites ou leur au-
mône... et le dimanche précédent expliquer en détail ce qu'il y a à faire. Il est plus
convenable et plue prudent de terminer par la confession et la communion.
— 045 —
Ceux de Saint Roch visileronl deux l'ois les églises de Saiiil-
Roch, de Saint-Sauveur et des Congréganistes de Saint Roch.
Ceux de Saint Sauveur visiteront deux fois les églises de Saint-
Sauveur, de Notre-Dame de Lourdes et des Gongréganistes de
Sainl-Roch.
Dans les paroisses et missions de la campagne, les fidèles visi-
teront six fois leur église on chapelle paroissiale.
Les religieuses non cloîtrées et leurs novices, ainsi que les
personnes qui vivent dans les monastères, suivront la même
règle que les fidèles pour la visite des églises.
Les religieuses cloîtrées devront faire commuer la visite des
églises assignées pour les fidèles, en visites de leur propre cha-
pelle ou oratoire. Cette commutation ne peut se faire que par
le confesseur au tribunal de la pénitence.
Chaque visite qui se fera processionnellement comptera pour
deux.
3» Dans chacune de ces visites d'église, réciter cinq pater et
ave, ou autres prières, aux intentions du Souverain Pontife,
savoir, entre autres, pour la prospérité et l'exaltation de l'Église
Catholique, et du Siège Apostolique, l'extirpation des hérésies,
la conversion des pécheurs, la concorde entre les princes chré-
tiens, la paix et l'unité de tout le peuple fidèle.
4° Deux jours de jeûne avec maigre strict, c'est-à-dire, avec
abstinence de toute graisse, du lait, du beurre, du fromage, des
œufs et de tout aliment dans lequel entre quelqu'un de ces com-
estibles. Ce jeûne peut s'observer l» un jour du carême où
l'induit de 1844 nous permet de manger gras ; 2° en dehors du
carême, un jour quelconque, même un vendredi, pourvu que ce
ne soit pas un jour de jeûne d'obligation.
5» Une aumône, suivant les moyens de chacun, d'après le con-
seil du confesseur, en faveur d'une œuvre qui favorise la propa-
gation et l'augmentation de la foi catholique, ou l'éducation
chrétienne, ou les vocations ecclésiastiques.
Les navigateurs et les voyageurs, une fois revenus à leur
domicile, ou arrêtés quelque part pour un temps suffisant, pour-
35
— 546 —
roiil gagner riiiùiilgem'e en accoiiiplissaiil les œuvres prescrites
l'I en visilaiil six fois réglisecathédrale, ou principale, ou parois-
siale, de U'ur domicile on dn lieu.
Tout fidèle (jni a l'iulention sérieuse et sincère de gagner l'in-
du Igenco dn jubilé et d'accomplir pour cela les œuvres prescrites,
peut faire sa confession à tout prêtre séculier ou régulier
approuvé dans ce diocèse ; et tout confesseur est autorisé dans
ce cas à absoudre de toute fan le et censure réservées au Pape ou à
l'Ordinaire, et ;\ commuer les vœux suivant l'inslruction annexée
à ce mandement.
{a] Les religieuses cloitrées ou non cloîtrées, leurs novices et
postulantes sont autorisées à faire leur confession du jubilé à
loul confesseur approuvé dans ce diocèse pour entendre les con-
fessions des religieuses.
Sera le présent mandement lu et publié au prône de toutes
les églises et chapelles paroissiales, et autres où se fait l'office
public, ainsi qu'en chapitre dans les communautés religieuses,
le premier dimanche après sa réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse
et le contre seing de notre secrétaire, le vingt-huitième jour de
janvier, mil huit cent quatre-vingt-six.
-|- E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
G.-A. Marois, Ptre,
Secrétaire.
(<i) Ce fiiiragraphe ne doit être lu que dans les communautés. Toutefois Messieurs
les Curts de Li campagne qui ont dos couvents, doivent donner aux religieuses qui s'y
trouvent, connaissance de ce paragraphe et de celui ou il est question des visites à
faire.
— 547 —
INSTRUCTIO
Ad cterum Qutbecensem circa jubileum anni 1880.
PAROGHI,
l" Optât Summus Pontifex n\. piis concionibus ail vulgi captiun
accommodatis muUiludincm cnidiant sacerdoles lecli, viaximeque
ad pœnitcnliam cohortcnliir^ ad Tevtii ordinis S. Francisci propa-
yatioiiem et prœsertim ad devolionem Rosarii Marialis promo-
vendarn.
2'ï Fiant igitur, quantum possibile erit, in singulis parochiis,
spiritualia exercitia trium saltem dierura. Pormiltimus ni in
dictis diebns exponalur Sanctissimnm Sacramentum semel in
die, liora convenienti, et detur benedictio.
II
QUID POSSINT CONFESSARII.
Quilibet sacerdos approbatus in hac diœcesi, potest in tola
diœcesi, semel tantum, unumquemque pœnitenlem et in foro
conscientiœ tantum, in favorem fidelium qui ad sacrum tribunal
accedunt cum serio et sincero proposilo lucrandi jubileum, et
reliqua ad id lucrandum necessaria opéra adimplendi, exercere
sequentes facullates, imposita salutari pœnilenlia et injunctis de
jure injungendis :
1« Absolvere ad omnibus excommunicationibus, suspensioni-
bus, et aliis ecclesiaslicis sententiis et censuris, a jure vel ab lio-
mincquavisde causa latis siiuinflictis, eliam locorum Ordinaiiis
et Summo Ponliflci seu Sedi Apostolicaî, etiam speciali modo
reservalis. ( Vidcantur exceplioncs iiifra.)
2» Absolvere ab omnibus peccatis etiam Ordinariis ac Summo
Pontifici et Sedi Apostolicse, reservatis, et si de heresi agalur,
abjuratis prius et retractatis erroribus. [Vidcantur exccpliones
infra.)
— 548 —
:{" Cominutarc in alla pia et salutaria opéra, votaquœcumque
eliani jiirata ac Sedi Apostolicse reservata, EXGEPTIS votis a)
casiilalis pi-rppfu.T ; 6) religionis ; c) (Dbligatioiiis qusR a tertio
accfptala fiuM-il ; </) iis in (inibiis agatur de prrpjndicio tertii ;
r) jKiMialibiis qiue pr.rsrrvdlivœ a peccalo nmiciipantur, nisi
coimnutatio liât in alind opus quod jndicetnr fntnrnm non mi-
nus a peccato pneservativum.
i" Dispensare, in casibus occnltis lantum, cum clericis in sa-
cris ordinibus constitutis. qui, ob violalam aliquam censuram,
privati fuissent exercitio ordinis suscepti, vel facultate ascen-
dendi ad ordinem superiorera.
5" Commutare in alia pietatis opéra, (v. g. in auditionem mis-
sa", viam crucis, rosarium, jejunium, eleemosynam...), vel in
aliud iiroximum tempus prorogare, eaqoe injungere quae ipsi
pdMiilentes ellicere polerunt. unum vel plura exoperibus injunc-
lis pro jubileo lucrando, in favorem pœnitentium, in carcere,
aut captivitate existentium, vel aliqua corporis infirmitate seu
alio quocumqne impedimento detentorum.
6'^ Dispensare super communione cum pueris qui nondum ad
prima m communionen admissi fuerint. Non est necessariura
ut aliud opus loco communionis injungatur his pueris.
III
QUID NON POSSINT CONFESSAKH.
lo Dispensare super quacumque alia irregularitate, vel defectu,
vel incapacitate, vel inhabilitale, prseter illaai de qua supra in 4°.
2» Absolvere complicem in turpi.
3" Absolvere eum qui complicem in turpi absolvit.
4" Absolvere eum qui calumniose accusavit sacerdotem de
sollicitatione in confessione.
5o Absolvere pœnitentes quos noverint fuisse sollicitatos in
confessione et qui renuerint denuntiare, juxta bullam Beuedicti
XIV « Sa crame nlum pœiiilenlix. »
6" Absolvere eos qui a Summo Pontifice et Aposlolica Sede,
vel ab ali(iuo Prœlato, seu judice ecclesiastico nominatim excom-
municali, suspensi, interdicti, seu alias in sententias et censuras
— 549
incidisse declarati, vel publiée denunciati fneriut, nisi inlra lom-
piisjiibilei salisfecerint, etciim partibus, ubi opiis fnoril, coiicor-
daverint. Si tamera intra prœfinitum tempiis, jiidirio confossarii,
salisfacere potiierint, absolvi poteninl in foro conscientire ad
cfit'ctum dumtaxat assequendi indulgentias jubiloi, injunota
obligaLione satisfaciendi statim ac poterunt.
7" Dare absolutionem a reservatis vel a censiiris vel commii-
lationcm voloriim, aiit dispensationem irregularitalis, illi qui
jam a se vel ab alio absolutus virtuto facultatuin hiijiis jubilci,
in eadem reciderit,
IV
DIVERS.E DECLARATIONES.
l« Ad kicrandum jubileum reqniritur confessio et commiinio
disiincta a confessione annuali et commiinione paschali : nec
snffîcit quod qiiis confessorera adeat duabiis vicibns in ordine
ad nnicam absolutionem.
2' Quando eadem ecclesia est pluries visitanda, necesse est
(>grrdi ab ecclesia saltem ad momentum.
S'' Indultum pro navigantibus et iter facientibus qui impe-
diunlnr qnominusciirrente tomporejubilei opéra injunctaexequi
valeaut, extendilur etiam ultra hoc tempus.
4" Qui conditiones prescriptas adimplel in aliéna diœcesi, ubi
non habel domicilium, lucratur jubileum si observet ordina-
liones Ordinarii loci ubi moratur. Item qui partem conditionum
adimplel in una diœcesi et alias in alla.
5» Poiest fidelis jubilei indulgentiam cumulative pro se et
defimcLis lucrari.
6" Fidèles in processionibus extra januasecclesise autoratorii,
ob illins angustiam rémanentes, et cum aliis orantes, unnm
corpus moraliter efformant, ac proinde visitationi pro lucrando
jubileo satisfaciunt.
(Acta S. Sedis, vol. VIII, pag. 266, 359, 485, 487 et 554 ; Vol.
Xlir. 136.)
Quebeci, die vigesima octava januarii 1886.
f E.-A., Archpus Quebecen.
— 660 —
(No 142)
MANDEMENT
SrR t,A rONVOCATION 1)0 SEl'TièMK CONCII.K PnOVINCIAI. DR QUÉBKC
i;i.ZKAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assis-
tant AU Trône Pontifical,
Au Clergé Scculicr cl RcfjuUcr. aux Communautés Rclirpeuscs cl à
lous les Fidèles deVArchidloccse de Québec^ Salut et Détiédiction
en Notre Scifjncur.
Pour la septième fois depuis l'éroclion de la province ecclé-
siaslique de Québec, un concile va avoir lieu en cette ville. Il
s'ouvrira le dimanche, 30 mai prochain ; dix évoques et un préfet
apostoliqne, assistés de théologiens et de canonistes, y sont
convoqués.
Comme celte réunion des premiers pasteurs de notre province
est d'une grande importance pour le bien spirituel de tous les
fidèles soumis à leur juridiction, Nous vous exhortons tous,
Nos Très Chers Frères, à invoquer avec ferveur et confiance les
himières du Saint-Esprit, afin que ceux (ivCil a lui-même placés
pour régir V Église de Dieu (AcL, XX, 28.) connaissent la voie par
laquelle ils doivent conduire les âmes confiées à leur sollicitude.
La prière est un devoir de tous les jours; c'est par elle que
nous viennent les grâces dont nous avons besoin pour notre
salut. Priez sans cesse, dit l'apôtre Saint Paul, sine intermissionc
orale (I. Thess , V, 17.). La charité, qui unit tous les membres de
l'Église, nous fait un devoir de prier les uns pour les autres afin
que nous soyons sauvés; orale pro invicem ut salvcmini (Saint
Jacques, V, IG.). Saint Paul (L Tim., II, 1.) recommande de prier
pour tous les fiommes ; pour les rois, pour tous ceux qui sont élevés
dans quelque dignité -j Ohsccro ficri oraliones pro omnibus homini-
— 551 —
bus qui in mblimilale sunf. Il y a donc pour vous, Nos Tit's
Chers Frères, obligation de prier pour ceux qui travaillenl au
salut de vos âmes, pour le Souverain Pontife, pour les Évrcjnes,
pour vos curés et pour tout le clergé. Mais cette obligation
devient plus urgente, dans les circonstances extraordinaires,
comme sont les assemblées de vos premiei-s pasteurs couvociués
au nom de l'Église, pour délibérer sur les questions les |)lus
importantes qui concernent le salut de vos Ames. Nous vous
invitons tous, Nos Très Chers Frères, à redoubler de ferveur, à
offrir vos prières, vos communions, vos bonnes œuvres, afin
d'obtenir du Cœur adorable de notre divin Rédempte\ir, par
l'intercession de Marie Immaculée, que ce Concile tourne à la
plus grande gloire de Dieu et au salut de toutes les âmes con-
fiées à la sollicitude des Évèques de cette province.
A cet effet, et le saint nom de Dieu invoqué, nous ordonnons
ce qui suit :
h A commencer le premier joui- de mars prochain et jusqu'à
la fin du concile, on récitera à toutes les messes l'oraison du
Saint-Esprit et l'on cessera de dire toute autre oraison dcmandato.
•2" Dans les églises où doivent avoir lieu les Quarante Heures,
dejjuis le l*^'' mars jusqu'au (i juin inclusivement, le second jour
ou dira la messe votive du Saint-Esprit au lieu de la messe pro
pace.
3« !.es deux dimanches qui précéderont l'ouverture du con-
cile et le jour même, Messieurs les Curés inviteront spécialement
les fidèles à prier à cette intention et à faire des œuvres de cha-
rité et de mortification, des communions et antres pratiques de
piété. A la suite de la grand'messe de ces trois dimanches, on
récitera à genoux les litanies de la Sainte Vierge.
-\'> Dans la Basilique de Québec, outre ce qui vient d'être or-
donné, le mercredi, le jeudi et le vendredi qui précéderont
l'ouverture du concile, le Saint-Sacrement sera exposé depuis le
commencement de la première messe jusqu'à la fin de la dernière,
et le soir il y aura salut et bénédiction du Saint-Sacrement.
Sera le présent mandement lu et publié an prône de tontes les
églises et chapelles où se fait l'office public et en chapitn» d;ins
les communautés religieuses, le premier dimanchf après sa ré-
ception.
— 552 —
Donné à Québec, sons notre seing, le sceau de l'archidiocèse
ol le contre-seing de noire secrétaire, en la fèlede laPnrificalion
(le la Très Sainte Vierge, (Icnx lévrier mil huit cent quatre-
vingt-six.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Mardis, Pti-e,
Secrétaire.
CIRCULAIRE AU CLERGE
AU SUJET !)U JUBILÉ
j Archevêché de Québkc,
1 2 février 1886.
Monsieur,
Je vous transmets avec le présent mandement quelques déci-
sions récentes de la S. Pénilencerie au sujet du jubilé.
En conséquence du premier article, il faut effacer tous les
mots suivants dans les lignes 5 et 6 de la page 7 de mon mande-
ment N» 141 sur le jubilé : 1"> Un jour du carême où VinduU de
I84i nous permet de manger gras ; 2" en dehors du carême.
La phrase doit donc se lire comme suit : Ce jeûne peut s'ob-
server un jour quelconque, môme un vendredi, pourvu que ce
ne soit pas un jour de jeûne d'obligation. »
Vous voudrez bien en donner connaissance au.x personnes qui
sont sous votre direction.
■\- E.-A., Arch. de Québec.
Sacra l'œnUenliaria de mandalo SSmi D. N. Lconis PP. XI II sc-
qurnlcx declaraliones edil pro jubilxo liujus anni 1886.
I. .Icjimium pro jubilœo consequendo pr.Tscriptum adimpleri
non posse diebus stricti juris jejnnio reservatis nec diebus qua-
— 553 —
tuor temponim per annum ol nisi adhibeantiir cibi osurialos,
vetito iisu circa qualitatcni ciborum cujiisciiiiKiiit' indiilli seii
privilegii etiam buUie CriiciaUn. In iis vero locis iibi cibis esii-
rialibiis nti difficile sit, Ordinarios posse indiilgero iil ova et lac-
ticinia adhibeantur, servata in céleris jejiuiiiecclcsiasLici forma.
II Christifidelibus ciim capiliilis, congregatioiiibus, coiifra-
ternitalibu^, collegiis nec non eu m proprio parocho aut sacer-
dote ab eo depiUalo ecclesias pi-o lucraiido jiibiheo processioiia-
liler visitantibus applicari posse ab Ordinariis indulluni in
litteris apostolicis iisdem capiliilis, congregationibus etc., con-
cessum.
III. Una eademque confessione et commnnione non posse
satisfieri praîcepto paschali et simiil acqniri jubilseum.
IV. Jubilseum qnoad plenariam indulgentiau! bis aut pluries
icquiri posse injuncla opéra bis aut pluries iterando; semelvero,
idest prima tantum vice, qnoad ceteros favores, nempe absolu-
tionis a censuris et a casibus reservatis, commulationes aut
dispensationes.
V. Ad injnnctas visitationes exequendas designari posse etiam
capellas et oratoria, dummodo sint publico cullui addicta (>t in
iis soleat Missa celebrari.
VI. Visitationes ad lucrandum jubilseum indictas, dummodo
pra?scripto numéro fiant, institui posse pro libitu fidelium sive
nuo sive diversis diebus.
VIL Posse lucrari jubiheum eos qui conditiones praîscriptas
partim in una diœcesi partini in alla quacumque ex causa adim-
plent aut perficiunt, si observent ordinationes Ordinariorum
locorum.
VIII. Confessarios uti non posse facuUatibus exlraordinariis
per litteras apostolicas concessis cum iis qui pctunt absolvi et
dispensari, sed nolunt adimplere opéra injuncta et lucrari jubi-
lœum.
Datum Romse in sacra Pœnitentiaria die 15 januarii 1886.
Raphaël Gard. Monaco La Valletta
Major Poenitentiarius.
Hyppolitus Gan. Palombi, Secretarius.
554 —
(No 143)
MANDEMENT
SUR CERTAINKS SOCIÉTÉS DÉPKNDUK8
I':LZb:AR-ALEXANDRF: TASCHEREAU, par la grâce de
Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque de Québec, Assistant
AU Trône Pontifical,
Au Clergé Séculier et Réfjulicr^ et à tous les Fidèles de V Archidioc'ese
de Québec, Salut cl Bénédiction en Notre Seigneur.
Dans notre mandement du 29 juin 1884, Nous vous avons
déjà mis 'en garde, Nos Très Chers Frères, contre toutes les
sociétés dangereuses et en particulier contre la franc-maçonnerie,
si formellement condamnée par les Souverains Pontifes, et en
particulier par Sa Sainteté le Pape Léon XTIl, dans la bulle
Ilumaimm genus.
Nous ci-oyons devoir vous rappeler. Nos Très Chers Frères,
que la loi de l'Église défend de s'enrôler dans la franc-macon-
nerie sons peine d'excommunication encourue par le fait même,
et dont l'absolution est réservée au Souverain Pontife. Vous
savez bien que l'excommunication est la plus terrible peine que
l'Église puisse iniligcr à un coupable. Quel malheur pour un
enfant de se voir chassé do la maison paternelle ! Celui qui a
encouru l'excommunication se trouve en dehors de la sainte
Église catholique, il ne participe plus à ses prières, n'a plus de
droit à ses sacrements, et, s'il meurt dans cet état, son âme séparée
de la vraie Église ne peut avoir droit à l'héritage céleste, et son
corps ne peut reposer dans une terre bénite par l'Église.
A l'occasion du jubilé, le Saint-Père accorde à tous les con-
fosseurs le pouvoir d'en absoudre ceux qui, étant sincèrement
repentants el voulant gagner l'indulgence du jubilé, renonce-
ront franchemput nf pour toujours à la franc-maçonnerie. Nous
— 565 —
exhortons tons cenx qui auraient en l'imprudence et le malheur
de s'enrôler dans cette association condamnée par l'Église, à
profiter des grâces du jubilé pour se jéconcilier avec Dieu et
avec son Église, hors de laquelle il n'y a point de salut. Nous
les en supplions pour l'amour de Jésus qui a versé jusqu'à la
dernière goutte de son sang pour le salut de leur âme.
Des troubles sérieux, accompagnés d'incendies désastreux et
de nombreuses pertes de vie, viennent d'avoir lieu dans un bon
nombre de villes des Étals-Unis. El s'il faut en croire les jour-
naux, ces malheurs sont le fruit des grèves organisées par une
société dont les i-amifications s'étendent partout et comptent pour
associés des ouvriers de toute espèce.
Ayant appris que des émissaires de la société des chevaliers du
travail ont essayé de recrutei' des membres dans quelques
parties de cette province. Nous croyons devoir, Nos Très Chers
Frères, vous mettre en garde contre elle. Et veuillez remarquer
que Nous ne parlons pas en notre propre nom, mais au nom du
Saint-Siège que Nous avons consulté.
En effet, au mois d'octobre 1883, Nous avons envoyé à Rome
un exemplaire authentique des règles et constitutions de cette
société, qui Nous avait été mis en mains par un membre qui
désirait savoir au juste à quoi s'en tenir. Près d'une année plus
tard, la Congrégation du Saint Office, après avoir examiné ces
conslilutions avec tout le soin et toute la prudence possibles,
Nous a donné la réponse suivante, qui doit vous servir de règle
absolue et vous tenir éloignés de la société des chevaliers du
travail. En voici la traduction fidèle :
« Vu les principes, l'organisation et les statuts de la société
des chevaliers du travail., celle société doit être rangée [)armi
celles que le Saint-Siège prohibe, suivant l'Instruction de cette
suprême congrégation, donnée le 10 mai 1884. »
Nous n'ignorons pas, Nos Très Chers Frères, que pour éluder
celte condamnation si précise et si claire, on a cru qu'il suffisait
de changer queUiues articles des constitutions. Nous ferons
remarquer deux choses ;
— 56H —
1" Que le jiigomoiil étant appuyé sur les principes, l'organisa-
lion cl tes stafuls (le la socii'lt'^ il faudrait changer loul cela du
fond en comble pour échapper à la condamnation •
•2'> Que lo Saint-Siège est le seul juge compétent pour décider
SI les changements opérés sont de nature à rendre cette société
acceptable pour les enfants de l'Église : en attendant cette déci-
sion, un catholique doit tenii- la société pour défendue.
La Congrégation du Saint-Office continue sa réponse en ex-
hortant les Évèques à employer contre cette société et les socié-
tés semblabl(>s, les procédures et les remèdes exposés dans l'ins-
truction du 10 mai 188-4, c'est-à-dire, à regarder comme coupables,
de péché grave et indignes de l'absolution ceux qui persistent à
en faire partie.
Prenez donc pour règle générale. Nos Très Ghers Frères, de
ne jamais donner votre nom à ces sociétés, surtout si elles vous
sont proposées par des étrangers, sans avoir consulté vos pas-
teurs. Cela vous épargnera bien des difficultés sérieuses,
quelquefois des dangers pour votre vie ou votre fortune. Défiez-
vous en d'autant plus qu'elles se couvrent du voile d'une fin
honnête, qui peut en imposer facilement.
"Sous prétexte de protéger les pauvres ouvriers contre les
riches et les puissants qui voudraient les opprimer, les chefs et
les propagateurs de ces sociétés cherchent à s'élever et à s'enri-
chir aux dépens de ces mêmes ouvriers souvent trop crédules.
Ils font sonner bien haut les beaux noms de proteclion muluclle
rt de cliariU'^ pour tenir leurs adeptes dans une agitation conti-
nuelle et fomenter des troubles, des désordres et des injustices.
De là résultent pour les pauvres ouvriers deux grands malheurs.
D'abord ils s'exposent au danger de perdre leur foi, leurs mœurs
et tout sentiment de probité et de justice, en faisant société avec
des inconnus qui se montrent malheureusement trop habiles à
leur communiquer leur propre perversité. En second lieu, l'on
a vu ici, comme aux États-Unis, comme en Angleterre, comme
on France et partout ailleurs, les tristes fruits de ces conspira-
tions contre le repos public. Les pauvres ouvriers n'en ont
retiré qu'une misère plus profonde, une ruine totale des indus-
— 557 —
tries qui les faisaient vivre ; et quelquefois môme, les rigueurs
de la justice humaine sont venues y ajouter dos châtiments
exemplaires. "
« Croyez-le donc bien, Nos Très Ghers Frères, lorsque vos
pasteurs et vos confesseurs cherchent à vous détourner de ces
sociétés, ils se montrent vos véritables et sincères amis ; vous
seriez bien aveugles si vous méprisiez leurs avis pour prêter
l'oreille à des étrangers, à des inconnus qui vous flattent pour
vous dépouiller, et qui vous font de séduisantes promesses pour
vous précipiter dans un abime, d'où ils se garderont bien de
vous aider à sortir. » (a)
A ces causes et le saint nom de Dieu invoqué, Nous réglons
et ordonnons ce qui suit :
lo Le présent mandement sera lu le premier dimanche après
la réception, dans toutes les églises et chapelles de paroisses et
de missions où se fait Toflice public ;
2° Après cette publication, on récitera à genoux un Pater et
un Ave pour la conversion de tous ceux qui ont eu le malheur
de s'engager dans une société défendue par l'Église.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse
et le contre-seing de noti'e Secrétaire, le dix-neuf avril mil huit
cent quatre-vingt-six.
f E.-A., Arch. de Québec.
Par Monseigneur,
C.-A. Marois, Ptre,
Secrétaire.
(a) Mandement du Quatrième Concile de Québec, 14 mai 1886.
— 558 —
(N» 144)
CIKCULAIRE AU CLERGÉ
J Archevêché de québec,
( 14 mai 1880.
r. Donior de Saint-Picrro on 1885.
II. Honoraires de messes envoyés hors du diocèse.
m. Défense do vendre des boissons dans les bazars.
IV. Bureau de santé et épidémies.
V. Retraites.
\'r. Voile humerai à porter dans la bénédiction donnée avec le ciboire.
VII. Indulgence in ariiculo mortiii : réponse de la Sacrée Congrégation des Indul-
gences.
VIII. Induit concernani la solennité de Saint Michel.
IX. Réponse de la Sacrée Pénitoncerie concernant le jeûne eucharistique et l'heure
dite des chemins de fer.
X. Quête pour l'autel de Sainte Anne.
Monsieur,
I
Le 4 lévrier deinier. j'ai transmis à Son Éminence le Cardinal
Préfet de la Propagande la somme de S3773.G5, recaeillie dans
l'archidiocèse de Québec- pour le denier de Saint-Pierre pendant
l'année 1885.
Le 12 mars, Son Éminence m'écrit que le Saint-Père a reçu
avec reconnaissance cette offrande, et envoie sa bénédiction apos-
tolique au clergé et au.x fidèles qui lui ont donné celte marque
d'aflectiou.
II
J'ai dernièrement été consulté sur la question, si des laïques
du diocèse peuvent envoyer des honoraires de messes dans
— 559 —
d'autres diocèses. L'art, i. du décret XIV de notre sixième con-
cile est bien formel là-dessus : Nulla stipendia missai'iim exlrii
diœcesim millanlur absque licentia Ordinarii : aucun honoraire de
messes ne doit être envoyé hors du diocèse sans la permission de
rOrdinaire. La défense est absolue et générale.
Dans ma circulaire (N" 125) du 19 novembre 1883, j'ai révo(iué
toutes les permissions particulières d'envoyer ailleurs des hono-
raires de messes. Je renouvelle cette révocation,
III
Depuis quelques années, l'usage s'est introduit dans les bazars
de fournir du vin et des boissons alcooliques ou fernientées aux
pei'sonnes qui viennent y prendre des repas. Comme cet usage
peut donner occasion à des inconvénients, j'en suis venu à la
conclusion qu'il vaut mieux abolir cet usage, et de prohiber
dans les bazars, toute vente de spiritueux et de bière, comme il
a été ordonné dans le troisième concile plénier de Baltimore
(Art. 290.). On m'a quelquefois demandé la permission de tenir
les bazars ouverts dans l'après-midi ou la soirée des dimanches
et fêtes ; je l'ai toujours refusée et suis déterminé à ne pas l'ac-
corder.
IV
Vous avez dû recevoir, dans le mois d'avril dernier, une lettre
du secrétaire du bureau central de santé, vous demandant d'im-
portantes informations sur l'état actuel de la santé dans votre
paroisse. J'espère que vous vous êtes fait un devoir de donner
ces renseignements qui peuvent être si utiles, et que, si vous
l'avez omis, vous vous en acquitterez au plus tôt.
Je n'ignore pas que dans quelques paroisses, heureusement
peu nombreuses, il y a de forts préjugés contre l'opportunité et
l'utilité des précautions à prendre contre les maladies conta-
gieuses, et surtout en ce qui regarde l'établissement de bureaux
de santé. Je compte sur votre zèle et votre prudence pour faire
dispai-aitre ces préjugés et rendre ce service à toute la Province.
Au besoin, vous devrez avoir recours au bureau central de santé
(30, Rue Saint-Jacques, Montréal) qui est revêtu de tous les pou-
voirs nécessaires.
— 600 —
V
La incmièro retrailo s'ouvrira au Sémiuaire mardi, le 24 août
prochain au soir, pour se terminer le 31 du môme mois au malin.
La seconde commencera mardi, le 7 septembre au soir et finira
le 14 au matin.
Veuillez suivre les avis donnés à ce sujet dans la circulaire
N" 134, 22 juin 1885.
VI
Dans l'appendice au rituel (éd. 1874) page 69, il n'est pas dit
que pour donner la bénédiction avec le saint ciboire, il faille se
servir du voile humerai. Gomme plusieurs décisions en exigent
l'usage dans cette cérémonie, il faudra désormais suivre cette
rubrique. Il sera bon cà la page ci-dessus mentionnée d'ajouter
en marge les mots suivants (après étole blanche) : « et le voile
huméi-al. «
VII
Comme certains auteurs pensent que la bénédiction apostolique
avec indulgence plénière m articulo mortis ne peut être accordée
que dans le cas où il y a danger imminent de mort, la Sacrée
Congrégation des Indulgences a donné le 19 décembre 1885, la
réponse suivante :
Q. Utrum benedictio apostolica cum indulgentia plenaria in
articulo mortis dari possit post collata extrema sacramenta quum
pericnlura quidem mortis adest, non tamen imminens ?
R. Affirmative ; quam responsionem ex rei natura pro omnibus
segrotis Ghristifidelibus in mortis periculo constitutis valere
dixerunt. [Tablet, 24 avril 1886.)
VIII
Vous trouverez ci-après l'induit qui permet de retarder la
solennité de Saint Michel jusqu'au second dimanche d'octobre,
quand elle se trouve en concurrence avec le Saint Rosaire. Voici
— sel-
les rnbriqiit's à suivre cette année ]o iiremici- et le second
dinnanche d'octobre et dont je vous prie de prendre note sur
votre calendrier, aussitôt que vous aurez reçu la pi-ésente.
OCTOBRE 1886.
Le 3 octobre, on fait l'office et la Solennité du Saint Rosaire.
La Solennité de Saint Michel est renvoyée au second dimanche
d'octobre, d'après l'induit du G décembre 1885.
Le 10 octobre, pour l'oCTict^ et les messes privées, on suit la
rubrique indiquée dans VOr/lo. Ou célèbre ainsi la solennité de
Saint Michel :
Solemnitas S. Micliaelis. Missa priiici palis ut i:i Jostr», Corn.
Ma terni ta tis B. M. V., dom. et S. Francisci Borgiœ. Pi-œf. SS.
Triiiit. Ev dom. in fine. — lu II Vesp. caniatis S. Michaelis, com.
Maternilatis B. M. V., dom., et S. Francisci Bor";ia3.
' o*
IX
4
Dans tout ce diocèse, l'heure véritable est plus ou moins en
avant de ce que l'on appelle l'heure des chemins de fer, qui est
maintenant adoptée presque partout. Ainsi, à Québec, quand il
est minuit suivant l'heui-e des chemins de fer, il est minuit et
treize minutes à Theure véritable. Ou s'est demandé si pour le
jeûne eucharistique^ on peut se régler suivant l'heure des chemins
(le fer. Le 24 mars dernier, la S. Pénitencerie a répondu afiir-
mativement à la consultation que j'avais faite, comme vous le
verrez à la suite de cette circulaire.
Veuillez ne pas oublier la quête qui doit se faire en juillet
î»rochaiu pour le maitre-autel de l'éirlise de la bonne Sainte-Anne,
conformément au mandement N" 135, 26 juin 1885. Après avoir
brièvement exposé le but de cette quête, Messieurs les Curés
liront, au premier dimanche de juillet, le dispositif Nos 1 et 2, de
la pai,^e 7 du dit mandement.
Veuillez agréer. Monsieur, l'assurance de mon dévouemcMit.
f E.-A., Arch. de Québec.
36
— 562 —
INnULl- CONCEKNANT LA SOI.KNNITÉ DK SAINT MICHEL.
Kx aiulionlia SSmi habita die G decembris 1885.
SSiinis D. N. L(.o D. Providuiilia PP. XIII, referente me
iiifrascriplo archiopiscopo Tyien., S.C.de Propaganda fidesecre-
fario, biMiigne indulsil ni f- sluin S. Michaelis archangeli cele-
brari possit die trigesima ejiisdem mensis seplembris, si erit dies
doiniiiica, vol dominica seciinda Oclobris.
Dalum Romœ ex sed. diclse S. Gong, die et anno ut supra.
(Signât.) -j- D., Archiep. Tyren.,
Secret.
g. In Canadensi regione viœ ferreœ horam communem adop-
lavorunl eamdeni in singulis zonis quindecim graduum longitu-
dinis. Iliiic in qnibnsdam locis vernm tempus semihora prœce-
dit tempns vise ferreœ, in aliis locis vero sequitnr, et in intermediis
locis plus minusve aut prsecedit aut sequilur.
In Iota diœcesi Quebecensi, ubi verum tempus prsecedit horam
viœ ferreœ, cives et ipsum gubernium, ad majorem commodi-
lulcm, adoptaverunt horam viarum furrearum : quœritur an
quis possil uli hac hora injejunio eucharislico, vel polius debeat
scqui tempus verum ?
R. Sacra Pœnitenliaria ad dubium propositum respondit :
AlTirmativead iam partem ; négative ad 2am.
Dalum Romaî in sacra Pœnitenliaria die 24a Marlii 1886.
(Signât.) R. Gard. Monaco, P. M.
— 568
(N" 145)
CIRCULAIRP: AU CLERGÉ
AD SUJET PE LA VISITE PASTORALE
Archkvéché de Québec,
2 juin 1886.
Monsieur,
La visite pastorale aura lieu aux jours indiqués dans l'itiné-
raire.
Monseigneur Lorrain, vicaire apostolique de Pontiac, a bien
voulu se charger de la faire en mon nom, jusqu'au Château-
Richer inclusivement. On lui rendra les mêmes honneurs qu'à
moi-même, et en qualité de visiteur il aura les mêmes pouvoirs.
Je me rendrai à Charlesbourg, le 21 vers deux heures après
midi, et continuerai la visite comme il est indiqué dans Titiné-
raire
Veuillez agréer. Monsieur, l'assurance de mou sincère atta-
chement.
f E.-A., Arch. de Québec.
— 564 —
(N«146)
LETTRE PASTORALE
l>KS pèUES nu SKPTIKMK CONCILB DE QUÉBEC
NOUS, PAR i-A GRACE DE Dieu et du Siège Apostolique, Arche-
vêque ET ÉVÉQUES DE LA PROVIN'CE ECCLÉSIASTIQUE DE QuÉBEC ET
Préfet Apostolique du golfe saint-laurent,
.41/ Cierge Séculier et Régulier et à tous les Fidèles de cette province^
Salut et Bénédiction en Noire Seigneur.
Vous avez entendu dernièrement, Nos Très Chers Frères, la
voix (lu Cher de l'Église, dénonçant à l'univers, dans son Ency-
clique Humauum Gcnus du 20 Avril 1884, la Franc-Maçonnerie
el les autres Sociétés Secrètes.
Le Souverain Pontife rappelle à ce propos la parole du grand
Saint Augustin, touchant deux cités qui se partagent le monde :
« La cité terrestre procédant de l'amour de soi porté jusqu'au
mépris de Dieu ; la cité céleste procédant de l'amour de Dieu
porté jusqu'au mépris de soi ; » [a) deux cités formant deux
camps ennemis toujouis en lutte, depuis que Satan a tenté
l'homme el l'a misérablement séparé de son Dieu. Le Saint-
Père ajoute que « dans tous les siècles, ces deux sociétés se li-
vrèrent toujours des combats, mais avec une ardeur plus ou
moins grande », et que les fauteurs du mal sont de nos jours
« comme coalisés dans un immense effort sous l'impulsion et
avec l'aide d'une société répandue en un grand nombre de lieux
et fortement organisée sous le nom de Société des Francs-Maçons.»
Le Canada n'échappe pas à ce danger, Nos Très Chers Frères,
puisque les sociétés secrètes ont été signalées par les Pères du
(ri) De la Cité de Dieu, Livre XIV, chap. 27.
— 565 —
Premier Concile Provincial de Quében, dès 1851. Kmprnntant
les paroles de l'Apôtre anx fidèles d'Éphèse, (a) ils rappelaient
anx fidèles, « qu'ils devaient marcher comme des fils do lumière
et s'éloigner absolument do ces sociétés ténébreuses, dans les-
qnelles ne peuvent entrer les membres de Jésus-Christ. »
Vos Évoques ont traité le même sujet dans le troisième Con-
cile Provincial, lorsque, dans leur lettre Pastorale collective du
21 Mai 18G5, empruntant la voix de Pie IX, de sainte mémoire,
ils ont représenté comme de terribles ennemis, «ceux (jui, ar-
més du secours des sociétés secrètes, voudraient abolir loiil
culte religieux : qui foulent aux pieds les droits sacrés de l'iv
giise, en cherchant à la dominer injustement ; qui oxa lient an-
lant qu'ils peuvent la raison humaine, jusqu'à l'égah-r même à
la révélation divine, etc. »
Voici, Nos Très Chers Frères, comment s'exprimaient à leur
lonr les Pères du Quatrième Concile Provincial (Décret XI) :
« Il est bien déplorable que, malgré les défenses portées par les
Pères du Premier Concile de cette Province, suivant les inten-
tions des Souverains Pontifes, un grand nombre de prétendus
catholiques entrent dans ces sociétés sous différents prétextes. »
Nous-mêmes, Nos Très Chers Frèies, pourrions-nous ne pas éle-
ver i( la voix lorsque le Souverain Pontife Nous prie. Nous con-
jure d'unir Nos efforts aux siens et d'employer tout Notre zèle
à faire disparaître l'impure contagion du poison qui circule dans
toutes les veines de la société, » lorsqu'il Nous exhorte < à arra-
cher à la Franc-magonnerio le masque dont elle se couvre et
de la faire voir telle qu'elle est ; de faire connaître les artifices
employés par ces sociétés pour séduire les hommes et les attirer
dans leurs rangs ; de dévoiler la perversité de leurs opinions et
l'infamie de leurs actes. »
Après avoir promulgué dans nos diocèses respectifs cette
importante Encyclique, il Nous reste maintenant à unir Nos
voix, pour vous présenter un enseignement conjoint et exécuter
ce qui Nous est si instamment recommandé par le Vicaire de
(a) Chap. V, verset 8.
— 566 —
.1. -sus Christ et par son orf,'an('. la Sacrée Congrégation du Sainl-
OlTicf, dans sos Inslntrlions du 10 mai 18H4.
Pour mieux Nous confornuu- aux désirs et aux vues pleines de
sagesse du Chef de l'Église, Nous voulons aujourd'hui tâcher de
vous inspirer. Nos Très Chers Frères, une grande horreur de
ces organisations ténébreuses, en vous faisant connaître :
1" Ce qu'est la Franc-Maçonnerie dans laquelle se résument
lo\ites les sociétés secrètes, soit qu'elles soient connues sous des
noms différents, soit qu'elles travaillent de concert ;
2" Quels sont les buts véritables de la Franc-Maçonnerie et
des autres sociétés de ce genre, et quels sont les moyens employés
par elles pour y arriver;
> Quels dangers courent ceux qui y entrent ;
4» Knfin. qufds sont les devoirs de ceux qui se sont laissé
séduire
I
CE qu'est la franc-maçonnerie.
Suivant l'aspect sous lequel on a considéré la Franc-Maçon-
nerie, elle a été définie de différentes manières ; mais, voulant
la représenter dans toutes les attributions qu'elle affecte, Nous
emprunterons la notion qui en est donnée par un homme qui l'a
étudiée profondément (a). «C'est, dit-il, une société d'hommes
sans religion unis ensemble par une organisation et des serments
horribles, sous la direction occulte de chefs invisibles, pour faire
la guerre à l'Église et à la société, et, sous le spécieux prétexte
d'établir dans tout l'univers la liberté, l'égalité, et la fraternité,
ressusciter le paganisme. »
« Née du protestantisme, dit un prélat français, (b) elle en
a pris toutes les négations premières, en y ajoutant une négation
phis radicale encore, la négation universelle de tout l'ordre sur-
naturel. »
(n) Le R6v<^rend Père Gautrelet.
(h) Monseigneur Bouché, Évoque de Saint Brieuc.
— 667 —
On peut aussi définir la Franc-Maçonnerie : une association
très ancienne, mère et directrice de toutes les antres sociétés
occultes de notre époque, répandue présentement dans le monde
entier.
Ce que Nous disons de la Franc-Maçormerie s'applique en effet
à tontes les sociétés secrètes en général, comme le Saint-Père l'a
exprimé dans son Encyclique, en disant: «Tout ce que nous
venons ou que nous nous proposons de dire, doit être entendu
de la secte maçonnique envisagée en son (Misemble et en laul
qu'elle embrasse d'autres sociétés qui sont pour elle des sœurs et
des alliées. »
11
BUTS VÉRITABLES DE LA FRANC-MACONNERIE ET DES AUTRES SOCIÉTÉS
SECRÈTES, ET MOYENS QU'ELLES PRENNENT POUR Y ARRIVER.
Leur premier but (si elles pouvaient y parvenir) est de se
substituer à l'Église dans le monde
« La Franc-Maçonnerie, dit un adepte converti, (ai groiescjuc
imitation du catholicisme, a ses rites particuliers. Les prêtres
de Dieu ayant une liturgie, les valets de Satan, s'érigeant en
pontifes, ont voulu avoir la leur. »
<( Le but de la Maçonnerie, en résumé, dit une revue estimée,
(6) c'est de jeter notre Dieu, le seul vrai Dieu, qu'ils appelleut
avec haine, et que nous nommons avec amour Adona% à bas de
son trône éternel, pour mettre à sa place leur dieu à eux Eblis^
qui n'est autre que Lucifei- ou Satan. »
Elle a des loges pour temples, on y célèbre un véritable culte,
des cérémonies, souvent ridicules, il est vrai, mais aussi odieuses
que sacrilèges ; [c] elle adore son dieu à elle, l'esprit infernal ;
elle a ses doctrines positivistes et naturalistes ; elle prêche une
morale libre et indépendante, favorisant les passions et en pré-
parant le triomphe dans les cœurs.
(a) Léo Taxil, Lei/rèrea Troin Pointu.
(6) La Franc- Maçonnerie dénw»qn^t.
(e) Voir le Rituel Maçonnique,
— 568 —
Un (le ses chi'l's a dit (im' la secte maçonnique « travaille à
rouler le cadavre du catholicisme dans la fosse, n
Léon XIII les connaît bien : « ils ue pivnnent [)lu>, dit-il, la
peine de dissiniuh'r leurs iuLiMilions, et ils rivalisent d'audace
entre eux contre l'auguste majesté de Dieu. C'est publitjuement
(ju'ils entreprennent de rninei- la Sainte Église, afin d'arriver si
faire se pouvait, h dépouiller complètement les nations chré-
lieiuies des bienfaits dont elles sont redevables à Jésus-Christ
Sauveur, n
C'est [)Ourqnoi un ha\auL Eveque [a] l'appelle avec raison
« une société secrète dont le but est de faire dispaiaitre du iTionde
la discipline religieuse, morale et sociale, créée i)ar les institu-
tions chrétiennes. »
Voyons les principaux moyens qu'elle emploie pour poursuivre
ce but infernal :
I" l-i Fi-anc-Maçonnerie insinue parmi ses membres une doc-
trine antichrétienne.— C'est Weishanpt (6), auteur du code de
l'ordre, qui nous l'apprend en ces termes : « Souv(Miez-vous que
la lin justifie les moyens, que le sage doit prendre [.our le bien
tous les moyens du méchant pour le mal. Ceux dont nous avons
usé pour vous délivrer, ceux que nous prenons pour délivrer un
jour le genre humain de toute religion, ne sont qu'une pieuse
fraude que nous nous réservons de dévoiler ! ! »
« Ne conspirons que contre Rome. » disait une circulaire de la
Hante Veiifr, « il faut décatholiciser le- monde. » (r;i
Amsi, comme vous le voyez. Nos Chers Frères, c'est bien à la
Religiou qu(! les Francs-Maçons eu venlent.— « Nous avons eu
bien des préjugés à vaincre chez vous, dit le chef de cette asso-
ciation infernale, avant de vous persuader que cette prétendue
religion du Christ n'était qu'un ouvrage des prêtres, de i'impos-
Inre et de la tyrannie. » [d]
(«) Monseigneur Dennel, Évéque d'Arias, Boulogne et St-O
('.) Monseigneur Fuva, La Franc-Maçonnerie, p. 30.
(«?) Le même.
(*/) l<c même.
mer.
— ôby —
2" La Franc-Mat^uiiiifrie cherche à abolir, parloul un sexuice
son influence, leie>pecl pour les pieceples de la morale, el à éli-
miner radicalenienl lonte idée de contrainte on d'opposition aux
passiojis brutales. « Les bases de la morale ma(;onnique, dit un
éminenl prélat, ia) ne sont pas antres que la liberté el réy:alité
primitive ou le prétendu état de natni'e, qu'il Tant établir pour
la destruction de toute autorité spirituelle el temporelle. Cette
morale ressort de ion? les j.'radps et de tous les rites. »
La Franc-Maçonnerie impose aussi à ses adeptes, adopte pour
siens et proclanii' bien haut les fan.x principes du libéralisme
moderne : la sé[)aration de rÉ.^lise et de l'Etat, l'exclusion de la
Religion de la politique et des affaires publiques, la laïcisation
absolue de renseignement, le pouvoir de l'État sur le lien du
mariage, la souveraineté du peuple, etc.
3» La Franc-Maçonnerie tâche d'empêcher les enfants de ses
membres de recevoir le baptême ; les épouses des francs-maçons
avances iuilii'ul leurs enfants à la maçonnerie ei les portent à
la loge ; celle initiation remplace le baptême, [b]
(I Elle a tout un ensemble de cérémonies el de rites : elle con-
fère un baptême à sa façon. » {c)
4" Connaissant l'importance de l'éducation, la Fianc-Maçon-
nerie s'efforce de toute façon de s'emparer de l'enfance et de ia
jeunesse au moyen d'écoles et autres maisons d'instruction
exclusivement laï(iues, d'où {>st banni tout conlrôli» de l'Eglise,
tout enseignement religieux, et qui, sous l'apparence de iKMitra-
lité, sont complètement hostiles au christianisme. Des généra-
lions ainsi formées à l'absence el même à la haine de toute reli-
gion révélée, el n'cniendanl jamais parler ni du Dieu ni de ses
lois, ni de la vertu, ni d'une vie future, que peuvent-elles pro-
metti'e aux temps qui nous suivront ?
5" La Franc-Maçonnerie protège le divorce. « Dans le mariage
maçonnique que nous avons vu pratiquei- à l'Ile Maurice, il y a
(a) Mgr Fa va.
(I)) Le même.
(c) Mgr de Ségur, " Le* Franex-Maçoni. "
— 610 —
vingt ans, dil un Évt^qne, {a) le vénérable^ c'est à-clire, le chef de
la logo, demande au premier surveillant devant les conjoints :
Il Que pense/.-vous de l'indissolubilité du mariage ?— Elle est
contraire aux lois de la nature et de la raison. — Quel doit en être
le correctif ?— Le divorce. »
Voilà le langage et les principes des vrais maçons.
G" La Franc-Maronnerie entoure, autant que possible, le maçon
mourant de frères, connus sous le nom de solidaires^ chargés
d'éloigner de son lit le prêtre et toute idée religieuse. Ils ont
été nommés solidaires parce qu'ils s'engagent vis-à-vis les uns
des autres, par pacte formel, à vivre sans religion et à mourir
sans prêtre. » (6)
'I Elle a un cérémonial pour les enterrements, etc., tout cela
avec des invocations, des bénédictions, des encensements, des
consécrations ; en un mot, une apparence de culte. » (c)
70 Quand le franc-maçon meurt ainsi, ses amis ont bien soin
de conduire son cadavre tout droit au cimetière sans cérémonies
ni prières, ce que l'on a appelé avec raison enfouissement civil.
8" Il fallait un moyen qui atteignît aussi les femmes : et l'on
a créé pour elles des loges que l'on appelle d'adoption. Ce sont
des francs-maçons qui les dii'igent, y célèbrent des fêtes, pronon-
cent des discours, etc. Les femmes y prêtent nu serment analogue
à celui des hommes.
La femme une fois entraînée dans le mal, il est facile de com-
prendre que la famille y tombera bientôt : et c'est ce que veut
la maçonnerie :
Il La famille, c'est l'obstacle, disait un des chefs ; {d) elle est à
détruire, si l'on veut arriver à donnera tous une éducation égale
et révolutionnaire. »
(a) CorreH/jondame de Home, No 118, 2e lettre sur la franc-maçonnerie.
(1/) Mgr de Ségur, Leê Francs- Maçonn.
Ce) Lp méine.
(d) Difcoiir» de Oratien, à l'Hdtel-de-VilIe de Paris, sous la commune.
— 571 —
0" La Franc-Maçonnerie favorise de tout son pouvoir VIndiffê-
rentisme^ sous prétexte de tenir la porte des lojies ouverte à toute
espèce de personnes. « Si tous les membres de la secte, dit Léon
XIIL ne sont pas obligés d'abjurer explicitement lecatholicisme,
cette exception, loin de nuire au plan général de la franc maçon-
nerie, sert plutôt ses intérêts. Elle lui permet d'abord de tromper
plus facilement les personnes simples et sans défiance, et rend
accessible à nu plus grand nombre l'admission dans la Secte. De
plus, ouvrant leurs rangs à des adeptes qui viennent à eux des
religions les plus diverses, les francs-maçons deviennent plus
capables d'acci'édiler la grande erreurdu temps présent, laquelle
consiste à reléguej- an rang des cboses indifférentes, le souci de
la religion, et à mettre sur le pied de l'égalité toutes les formes
religieuses. »
10" Enfin, pour consommer leur œuvre de ténèbres, les loges
ont amené la situation inique et intolérable^ dans laquelle se
trouve le Pontife Romain, et « elles proclament que le moment
est venu de détruire la puissance sacrée du Chef de l'Église, et
de détruire entièrement cette Papauté qui est rrtnstitution di-
vine. » (a)
Le deuxième but des sociétés secrètes est de se saisir de l'auto-
rité temporelle dans les divers États. La Franc-Maçonnerie a
fait d'incroyables progrès dans ce sens. C'est Léon XIII lui-même
qui nous le fait remarquer :-« Elle se tient toujours prèle, dit-il,
à ébranler les fondements des empires, à po\irsuivre, à dénoncer
et même à chasser les princes, toutes les fois que ceux-ci parais-
sent user du pouvoir autrement que la secte l'exige.»
Le ^ra.(f/-ma?7rf,^n recevant le serment même des femmes,
ne leur cache pas que « la première de leurs obligations sera
d'aigrir les peuples contre les rois, contre les prêtres, [et que le
complément final est l'anéantissement de toute monarchie. » {b)
Pour tout bouleverser ainsi et arriver à ses fins, la Fi'anc-Ma-
çonnerie fomente et encourage les révolutions. Un historien,
qui n'est pas suspect, (cl en rend témoignage dans ces termes : —
(a) Encyclique Immortale Dei.
(b) Correspondance de Rome.
(c) Louis Blanc, Histoire de la Révolution Française.
— 572 —
'I A la veille de la révolution française, la Franc-Maçonnerie se
trouvait avoir pris un développement immense : répandue dans
riMirope entière, elle secondait le génie méditatif de l'Allemagne,
agitait sourdement la France, et présentait partout l'image d'une
société fondée sur des principes contraires à ceux de la société
civile. I)
A l'appui de ces assertions, Nous vous citerons l'ex^trait sui-
vaut d'une lettre conciliaire adressée aux fidèles de la province
de New- York, en 1883 : [a]
'( Dans les contrées du vieux monde, les sociétés secrètes
cherchent la destruction de l'ordre existant; elles attaquent
directement la Keligion et ses ministres; elles publient les faus-
setés les plus grossières sur le compte de l'Église; elles calom-
nient et avilissent les plus hauts dignitaires. De tontes les
manières possibles, elles s'efforcent de saper son autorité ; elles
excitent les passions de la multitude contre Elle ; elles tâchent
de soustraire les enfants h son influence et à son enseignement ;
elles bannissent les communautés religieuses ; elles profanent et
sécularisent les temples de la prière, répandent la corruption
parmi la jeunesse, caricaturent les choses les plus saintes, arra-
chent le crucifix des murs des maisons d'école, jettent dehors
l'image du Sauveur comme une chose immonde.»
« Leur plus grand intérêt, dit à son tour Léon XIII, élant de
ne pas paraître ce qu'ils sont, les maçons jouent h; personnage
d'amis des lettres ou de philosophes, réunis ensemble pour cul-
tiver les sciences ; ils ne parlent que do leur zèle pour le progrès
de la civilisation, de leur amour pour le pauvre peuple.»
Pour les rois, les fils des rois et les grands^du monde, la fr.uic
maçonnerie est aristocrate ; pour les gens du peuple, elle se la il
démocratique; elle flatte toutes les ambitions : celles du riche,
celles du pauvre, celles du savant et celles de l'ignorant. « La
Franc-Maçonnerie aime les princes el les nobles, comme le loup
aime les moutons. Donc les princes, les nobles et les riches
atliliés à la Maçonnerie, loin de voir dans les arrière-loges, ne
(«) PruHoroUett^r of th>- Cardinal A rcJihùhop and th. IH.hopH of the Province of
New-York. •'
— 573 —
voient pas même dans les loges: on les y voit et surtout on les
y fait voir. » [a)
III
DANGERS DE s'aFFILIER A LA FRANC-MAÇONNERIE.
Le premier danger que l'on court en entrant dans les loges,
c'est que les atiiliés sont oblii;és de prêter plusieurs serments
illicites, résumés dans le premier qui leur est imposé quand ils
deviennent apprentis, et par lequel ils « jurent très solennelle-
ment et sincèrement de cacher, couvrir, et ne jamais révéler, ni
en tout, ni en partie, ni sur un point, ni sur plusieurs, les secrets
et mystères des maçons ; secrets et mystères qui leur ont été,
leur seront alors et pourront peut-être leur être confiés dans la
suite. »
Ce serment, un peu différent dans les termes, est le même au
fond dans les différents pays.
« Pour déterminer les curieux, on leur confie que la société
conserve religieusement un secret qui n'est et ne peut être le
partage que des seuls francs-maçons. » [b]
« Se trouver membre d'une loge, se sentir en dehors de sa
famille et de ses enfants, appelé à garder un secret, qu'on ne vous
confie jamais, est pour certaines natures une volupté, une ambi-
tion.» [r.)
Là est sans doute la raison des paroles suivantes adressées par
le vénérable (ou chef de la loge) en procédant à l'initiation d'un
maçon : «Chaque degré a ses secrets particuliers : ces secrets ne
sont pas communiqués à tous, mais on les donne au candidat
selon son mérite et ses aptitudes. »
Les Pères du troisième Concile Plénier de Baltimore (d) ont
signalé aux fidèles des États-Unis, le danger des ténèbres dont
s'entourent les sociétés secrètes :
(</) Mgr de Ségur, Les Francs- Maçon».
(b) " Histoire pittoresque de la Franc-Maçonnerie."
(c) Lettre à la Vente Fiémontaise, 18 janvier 1882.
(d) 7 Décembre 1884.
— 674 —
« Si, dans mie société, diseut-ils, les membres sont tenus au
secret même lorsqu'ils sont interrogés avec raison par l'autorité
comi)élente, ils sont mis par là même en dehors des limites de
l'approbation de l'Église ; ils ne peuvent en même temps conti-
nuer à être membres et prétendre être admis aux sacrements. Il
faut en dire autant de toute organisation d'après laquelle les
membres sont liés par une promesse d'obéissance aveugle à l'ac-
ceptation anticipée et à l'exécution des ordres, quels qu'ils soient,
légitimes ou illicites, qui peuvent émaner de leurs chefs ; parce
qu'âne telle promesse est également contraire à la raison et à la
conscience. »
C'est là en effet le second danger que l'on court en entrant
dans les loges, puisqu'on s'y engage par un serment bien témé-
raire « à obéir aux signes légaux et aux ordres que donnera
une loge de maîtres maçons. »
Quel aveuglement que de se mettre ainsi sous la direction de
chefs non responsables, dont les ordres ne souffrent pas de répli-
que ! Bien plus, n'est-ce pas le dernier degré de la folie que de
soumettre, de gaieté de cœur, la liberté de ses actions à la merci
de chefs inconnus, sans conscience ni religion ? Oui, aveugle-
ment, folie, ou plutôt esclavage le plus humiliant, voilà la posi-
tion de ces dupes insensées ; car c'est souvent sur l'êchafaud ou
dans les bagnes qu'elles vont expier les actes criminels qu'on
leur fait commettre à un moment donné, tandis que les chefs,
cachés dans les ténèbres dont ils s'entourent, voient verser le
sang des victimes et échappent à une condamnation qu'ils ont
méritée eux-mêmes.
« 11 y a dans la Franc-Maçonnerie des grades et toute une hié-
rarchie, dit un écrivain moderne ; [a] à partir du premier grade,
celui d'apprenti, jusqu'aux plus élevés, l'œuvre de la Franc-
Maçonnerie est une œuvre de haine contre Dieu, son Christ et
l'Eglise Catholique. »
« Après l'apprenti, viennent les grades de Maître^ et de Rose-
Croix^ puis celui de Kadosch^ qui font la matière d'un traité spé-
cial intitulé la maçonnerie occulte^ où l'on trouve les détails de
(o) Les Frèret TroU Point*.
— 575 —
la hiérarchie des ateliers. Enfin les 33es qui sont les chefs
suprêmes, possèdent leurs statuts secrets, leurs règlements par-
ticuliers : ils ont une organisation spéciale dans la secte ; ils
forment une société au milieu de la société, un ordre au sein de
l'ordre, et sont le Sacrê-CoUègc de l'église du grand architecte.» (a)
La Franc-Magonnerie est entre les mains d'une demi-douzaine
d'individus inconnus et ayant des desseins sinistres. Un homme
d'état protestant écrivait en 1845, en parlant des révolutions
européennes : « Tous ces grands mouvements des peuples oppri-
més, etc., sont combinés par une demi-douzaine d'individus qui
donnent leurs ordres aux sociétés secrètes de l'Europe entière. »
« Il faut reconnaître qu'il existe chez la Franc-Maçonnerie un
centre caché de direction qui varie suivant les circonstances de
temps, de lieu, de pays, d'époques.» (b)
Le caractère cosmopolite des sociétés secrètes et en particulier
de celle des Chevaliers du Travail (KniglUs of labor) expose néces-
sairement beaucoup de ceux qui en font partie, à exécuter les
ordres d'un conseil siégeant dans un pays étranger, qui, à un
moment donné, peut être en opposition d'intérêts et même en
guerre avec le gouvernement auquel ces membres doivent
fidélité.
Pour nous convaincre encore plus parfaitement du danger de
se mettre ainsi témérairement sous la direction d'un pouvoir
occulte. Nous vous citerons les paroles d'un Évêque des États-
Unis, bien à même de connaître l'organisation des sociétés se-
crètes : « En présence, dit-il, (c) de cette persécution d'une uni-
versalité jusqu'ici inouïe, de la simultanéité de ses actes, de la
similarité des moyens qu'elle emploie, nous-sommes forcément
amenés à conclure l'existence d'une direction donnée, d'un plan
d'ensemble, d'une forte organisation qui exécute, d'un but arrêté
vers lequel tout tend. Oui, elle existe cette organisation avec
son but, son plan, et la direction occulte à laquelle elle obéit ;
société compacte malgré sa dissémination sur le globe ; société
mêlée à toutes les sociétés sans relever-d'aucune société, d'une
(a) Monseigneur Fava, La Franc-Maçonnerie, p. 102.
(6) Le même, Ibidem.
(e) Lettre de Mgr Martin, évêqae de Natohitoohes, 1876.
— 5Y6 —
puissance au-dessus de loule puissance, celle de Dieu exceptée ;
société terrible qui est pour la société religieuse comme pour
les sociétés civiles, pour la civilisation du monde, non pas seu-
lement nii dan.uci-, mais le plus redoutable des dangers; société
tant de lois anathémalisée, et mille fois digne de Tètre. Aveugle
qui ne le voit pas, et malheur à vous de ce que beaucoup pou-
vaient et devaient voir, et n'ont pas vu ou ont vu trop tard. Le
nom générique qu'a emprunté cette secte exécrable est sur
toutes les lèvres : Fronc-Maçonnerie ; le nom qu'elle tient de sa
nature et de son auteur, c'est deslruclion. »
Le troisirmc danger de l'affiliation aux sociétés secrètes, c'est
(lu'elles sont une menace pour ceux qui encourraient leur dé-
plaisir, leur haine, ou leur vengeance ; elle peut servir aux plus
mauvaises fins et devenir un instrument de tyrannie même en
opposition aux droits les mieux reconnus. On peut soupçonner
avec raison celui qui entre dans une loge, de vouloir empiéter
sur les droits et la liberté des autres par des moyens occultes et
par conséquent avec la lâcheté la plus caractérisée. C'est ce qui
se pratique malheureusement si souvent, de nos jours, par ven-
geance et par intérêt, et en particulier au moyen de ces grèves
désastreuses et pour les maîtres et pour les employés.
Happelez-vous, Nos Très Ghers Frères, ce que disaient à cet
égard les Pères de notre quatrième concile provincial, dans leur
lettre pastorale collective : [a] « Tenez-vous également éloignés
de certaines autres sociétés, moins secrètes, il est vrai, mais en-
core trop dangereuses. Sous prétexte de protéger les pauvres
ouvriers contre les riches et les puissants qui voudraient les
opprimer, les chefs et les propagateurs de ces sociétés cherchent
à s'élever et à s'enrichir aux dépens de ces mêmes ouvriers son-
vent trop crédules. Ils font sonner bien haut les beaux noms
de proleclion muluclle et de charité^ pour tenir leurs adeptes dans
une agitation continuelle et fomenter des troubles, des désordres
et des injustices. De là résultent pour les pauvres ouvriers
deux grands malheurs.
(a) I>ettre Pastorale des Pères du 4e Concile, 14 mai 1868.
— 577 —
H D'abord, ils s'exposent au danger de perdre leur foi, leurs
mœurs et tout sentiment de probité et de justice, en fait>ant so-
ciété avec des inconnus, qui se montrent malheureusement trop
habiles à leur communiquer leur propre perversité.
« En second lieu, l'on a vu ici comme aux Etals-Unis, comme
en Angleterre, comme en France et partout ailleurs, les tristes
fruits de ces conspirations contre le repos public. Les pauvres
ouvriers n'en ont retiré qu'une misère plus profonde, une ruine
totale (les iniJustries qui les faisaient vivre ; et quelquefois
même les rigueurs de la justice humaine sont venues y ajouter
des châtiments exemplaires. Croyez-le donc bien. Nos Très
Chers Frères, lorsque vos pasteurs et vos confesseurs cherchent
à vous détourner de ces sociétés, ils se montrent vos véritables
et sincères amis ; vous seriez bien aveugles, si vous méprisiez
leurs avis pour prêter l'oreille à des étrangers, à des inconnus,
qui vous flattent pour vous dépouiller, et qui vous font de sédui-
santes promesses pour vous précipiter dans un abîme, d'où ils se
garderont bien de vous aider à sortir. »
Oui, Nos Très Chers Frères, considérez comme dangereuse
toute société qui empêche l'exercice légitime de la liberté des
autres, soit de la part des maîtres, soit de la part des employés,
surtout si elle a recours à la violence pour obtenir son but. Et,
en effet, n'est-ce pas une flagrante injustice que d'employer la
force pour empêcher ses frères de gagner honnêtement leur
vie ?
Ne soyez donc pas surpris si l'Église, comme une bonne mère,
frappe de censures la maçonnerie et les autres sectes condam-
nées, telles que les Carbonari et les Francs-Maçons, désignés ex-
pressément dans la Constitution Apostolicœ Seclis. Dans cette
condamnation se trouvent inclus les Féniens d'après un décret
du 12 janvier 1870.
Nous voulons vous faire remarquer en outre. Nos Très Chers
Frères, que d'autres sociétés, bien qu'on ne puisse définir avec
certitude si elles se rattachent à celles dont nous avons parlé,
sont pourtant suspectes et pleines de périls, tant pour les doc-
trines qu'elles professent que pour leur mode d'action et pour
37
— 678 —
los chels autour desquels elles se groupent et qui les com-
inaniieut. (u)
Ceux qui font partie de ces sociétés et refusent d'en sortir, ne
peuvent être admis aux sacrements, même à la mort, et sont
privés de la sé^julture ecclésiastique.
C'rsl là le (luoiriemc danger anquel s'exposent ceux qui ont
liuiprudence de demander leur affiliation.
Pour des hommes qui ont conservé des sentiments de foi, la
seule pensée d'être privés de toute participation aux prières et
aux sacrements de l'Église, ne doit-elle pas -être assez forte pour
les arrêter ?
Entendez les exhortations adressées à tout le peuple d'Irlande
par ses Kvèques : [b]
(I Évitez toutes les sociétés secrètes, toutes les organisations illé-
gales, si sévèrement condamnées par l'Église. Ces associations
présentent sans doute aux infidèles et aux révolutionnaires, une
ofiicine appropriée pour y soustraire à la lumière du jour leurs
mortelles conspirations contre la religion et la société. Mais
elles n'ont encore jamais formé un véritable champion de la
justice et de la liberté. Leurs efforts ont toujours été condam-
nés à la stérilité. Le seul résultat que les organisations secrètes
aient obtenu dans le monde, a été de déraciner la foi, de dégra-
der l'esprit national, et d'établir une tyrannie cachée, dange-
reuse et irresponsable, qui pèse sur ses malheureux membres
avec une cruauté et un poids tels que, si on leur compare les
maux qu'ils avaient été destinés ostensiblement à faire dispa-
raître, ces maux pourraient passer pour la liberté elle-même.
C'est en elles surtout que se vérifient les paroles de la Sainte
Écriture :
« La justice élève une nation, mais le péché la rend malheureuse, o
(Prov. 14, 34.)
(a) Jrutruction de la Sainte Inquiiition li. et U. à tous le» Évêques du mond* catho-
lique—IQ mai 1884.
(6) Lettre pastorale conjointe. — 20 septembre 1875.
— 579 —
Outre ces sociétés, il y en a d'autres interdites et qu'il faut
éviter sous peine de péché p:i-iive, au nombre desquelles il l'aut
compter principalement celles qui exigent de leurs membres un
secret qu'il ne fîîut dévoiler à personne, une obéissance sans
réserve devant être prêtée à des chefs occultes.
Telle est en particulier la société des Chevaliers du Travail que
la Sacrée Congrégation de l'Inquisition, par sa réponse de
septembre 1884, a déclaré devoir être classsée parmi les sociétés
défendues par le Saint-Siège, et autres du même genre.
C'est ainsi que la Sacrée Congrégation de la Propagande,
interrogée au sujet de la société des Cordonniers, répondit, \c 10
novembre 1870, faisant remarquer « aux ouvriers en général qui
font partie de sociétés de ce genre, qu'ils doivent craindre de se
laisser entraîner par les ruses et les artifices d'hommes méchants,
à viok-r les lois de la justice, soit en ne travaillant pas autant qu'ils
y sont tenus, soit de quelque autre manière à l'égard de ceux qui
les emploient, u
« On ne peut nullement regarder comme tolérées, dit laSacrée
Congrégation, les sociétés de quelque nature qu'elles soient, dans
lesquelles on s'engage par sei-ment à obéir à tout ce qui sera
commandé par les chefs de lasociété,ouàgarder inviolablement
le secret, même quand on serait interrogé par une autorité légi-
time. Enfin on doit regarder comme absolument illicites les
sociétés dont les membres s'engagent à se défendre tellement les
uns les autres, qu'il en résulte un danger de troubles et de
meurtres. »
Ayant surtout à cœur votre fidélité inébranlable au service du
Maître Souverain de nos âmes et l'intégrité de vos mœurs, Nous
ne voulons lien épargner pour vous en détourner également, et
avec d'autant plus de soin, que l'apparence d'honnêteté conser-
vée par ces sociétés peut faire illusion à plusieurs et les empê-
cher d'apercevoir le péril caché ; c'est principalement aux hommes
sans défiance et aux jeunes gens que Nous adressons nos aver-
tissements.
— 680 —
*
IV
oiu.ir.ATiDN poun ceux qui appartiennent aux sociétés
DÉFENDUES DE s'EN RETIRER.
D'.ipri's les principes que Nous vous avons exposés, Nos Très
Cliei-s Frères, vous comprenez que c'est un devoir rigoureux et
urgent pour ceux qui se sont laissés entraîner et sont affiliés à
quelqu'une de ces sociétés, de s'en retirer, quand bien même ils
y seraient entrés de bonne foi. Leur obligation serait la même,
si la société à lai]uelle ils appartiennent était d'abord irrépro-
chable et s(M'ait devenue repréhensible dans son but ou ses
moyens, depuis qu'ils en sont membres. Et ce devoir, il faudrait
le remplir même au risque d'encourir un dommage ou une perte,
tu un mot, sans égard pour les considérations purement humai-
nes. S'ils avaient en leur possession des insignes propres à ces
sociétés défendues, des manuels ou rituels s'y rapportant, ils
devraient les détruire. Enfin ils devraient se hâter de retirer
offîciellement leurs noms, en informant le chef de l'association
(lu leur résignation, et en remettant à leur Ordinaire, soit direc-
tement, soit par l'intermédiaire de leur curé ou de leur confes-
seur, une déclaration très explicite au même effet, qui serait con-
servée aux archives de l'Évêché,
De celte manière seulement, ils sépareront leur cause de celle
des ennemis de la société, de la religion et de la Sainte Église ;
ils montreront qu'ils ont bien compris ces paroles de Saint Paul
aux Corinthiens : « Quel accord entre le Christ et Bèlial? Ou quel
commerce entre le fidHe et l'infidèle ? c'est pourquoi sortez du milieu
d'cux^ et séparez-vous, àil le Seigneur, et ne louchez point à ce qui
est impur. » (a)
Ajoutons que, si leur affiliation à quelqu'une de ces sectes est
devenue publique, ils doivent faire en sorte que leur renoncia-
tion soit également publique, afin de réparer convenablement
le scandale qu'ils ont donné.
(a> II Cor.. VI, 16, 17.
— 581 —
Cependant quelques-uns abjeclenl que runioii fait la force
et que c'est un moyen de se protéger et de s'aider mutuellement^
que d'entrer dans ces sociétés de secours muluel.
C'est malheureusement ce sophisme qui rend populaire dans
notre siècle la formation de ces sociétés secrètes. Elles ne sont
pas sans posséder du crédit et du pouvoir, Nous l'avouons sans
peine ; mais aussi Nous vous ferons remarq\u}r que l'Eglise
catholique ne s'oppose jamais à des associalions fondées sur la
justice et soumises aux lois. Elle exige de vous une seule chose,
c'est que le but soit légitime et les moyens employés, conformes
à la loi divine.
Quand une société aurait le meilleur but possible ou désira-
ble, si les moyens qui sont employés sont mauvais ou illégaux,
il est impossible à l'Église de l'approuver, comme tout catholi-
que qui connaît quelque chose de sa religion doit le comprendre.
Quelques calomnies que ses ennemis aient inventées, l'Eglise a
toujours eu poui- principe fondamental que la fin ne justifie pas
les moyens.
Ne sont pas exempts de l'obligation d'abandonner les sociétés
défendues, ceux qui prélendenl n'y voir aucun mal; car ils sont
alors de pauvres dupes à qui l'on n'ose pas confier les desseins
pervers des loges.
Mais en les fréquentant, ils se rendent les complices, peut-être
inconscients, de tout le mal produit par ces sectes infernales.
Nous ne vous tenons pas ici un langage différent de celui des
souverains Pontifes. « Fermez l'oreille, disait Léon XII d'heu-
reuse mémoire, (a) aux paroles de ceux qui, pour vous attirer
dans leurs assemblées, vous affirment qu'il ne s'y commet rien
de contraire à la raison et à la Religion. D'abord ce serment cou-
pable que l'on prête, même dans les grades inférieurs, suffit pour
que vous compreniez qu'il est défendu d'entrer dans ces premiers
grades et d'y rester. Ensuite, quoique l'on n'ait pas coutume de
confier ce qu'il y a de plus criminel et de plus compromettant à
ceux qui sont dans les grades inférieurs, il est cependant mani-
feste que la force et l'audace de ces sociétés pernicieuses s'ac-
(a) Lettre Apostolique du 13 mars 1826.
— 582 —
noissL'iit cil raison du nombre et de Taccord de ceux qui on font
partie. Ainsi conx des rangs inférieurs doivent être considérés
comme complices de tous les crimes qui s'y commellent. »
Voyez du même œil les sociétés anti-religieuses, professant et
prêchant ouvertement des doctrines impies, comme celle des
libres penseurs : puisque aucun catholique ne peut s'associer à
ceux ijni attaquent la Religion.
Défiez-vous de même des sociétés dans lesquelles on fait usage
d'un Rituel ou d'une forme de culte en opposition avec l'ensei-
gnement catholique ; elles ne sont rien autre chose que des sectes
religieuses.
Telles sont, Nos Ghers Frères, les recommandations qu'il était
de notre devoir de vous adressera propos des sociétés défen-
dues ; car Notre Seigneur doit un jour Nous demander compte
de chacune des âmes qui Nous sont confiées, et puissions-Nous
à son exemple. Nous rendre le consolant témoignage qu'aucune
n'a péri par «otre négligence ! (a)
Nous entretenons la douce confiance que, brebis soumises et
fidèles, vous écouterez Notre voix {b] et vous vous éloignerez de
plus en plus de ces pâturages empoisonnés, pour suivre Notre
paternelle direction et vous conformer en tout aux prescriptions
de la Sainte Église.
Nous terminerons, Nos Chers Frères, en vous indiquant, à la
suite de Notre Saint-Père Léon XIII, les principaux moyens à
employer pour enrayer les progrès des sociétés défendues.
I" Que les parents s'occupent davantage de la bonne éduca-
tion de leurs enfants ;
2» Que les pasteurs des âmes continuent de prendre un soin
font particulier de la jeunesse de leurs paroisses, et s'appliquent
à inspirer à tous une grande horreur de ces associations téiîé-
brenses ;
> Que les artisans, en formant entre eux des sociétés de
bienveillance et de secours mutuels, aient soin de suivre la
(n) Jean. XVII, 12.
(A) Jean, X. 27.
— 583 —
direction de leur curé et de soumettre leurs règlements à l'ap-
probation de leur Evêque ;
4" Que l'on favorise plus que jamais les associations de prières
et de bonnes œuvres, particulièrement le Tiers-Onlrc de Saint-
François cPAssise. les Conférences de Saint Vincent de Paul^ les Con-
grégations de jeunes gens et de jeunes filles, les sociétés pieuses
de pères et de mères do familles ;
50 Que l'on encourage les Congrès et les Académies catholiques
auxquels prendront part des laïques bien instruits et bien dispo-
sés, avec l'assentiment de leur Ordinaire, et le concours de quel-
ques prêtres zélés.
Sera la présente lettre pastorale lue au prône le plus tôt pos-
sible après sa réception, en une ou plusieurs fois, dans toutes les
églises ou chapelles où se lait l'office public, et ensuite conser-
vée aux archives de chaque paroisse et mission.
Donné à Québec, sous nos signatures, le sceau de l'archidio-
cèse et le contre-seing du Secrétaire de l'Archevêché, ce six juin
mil huit cent quatre-'^ingt-six.
f E.-A., Arch. de Québec,
-f- L.-F., Év. des Trois-Rivières.
•f Jean, Év. de St-G. de Rimouski,
-j- Édouard-Ghs, Év. de Montréal,
-J- Antoine, Év. de Sherbrooke,
f J. -Thomas, Év. d'Ottawa,
1 L. Z., Év. de St-Hyacinthe,
f DoM., Év. de Chicoutimi,
-j- N.-Zéphirin, Vie. Apost. de Pontiac,
J Elphège, Év. de Nicolet,
F.-X. BossÉ, Ptre, Préfet" Apostoli-
que du Golfe Saint-Laurent.
Par Nos Seigneurs,
G.-A. Marois, Ptre,
Secrétaire de l'Archevêché de Québec.
— 584^
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
rofK l.l'I ANNONCBR I,'KLÉVATI0.N DK L'aECHEVÊQUK A LA DIGNITÉ l)K CARDINAL
Archevêché de Québec,
7 juin 1886.
Mon Cher Monsieur,
.l'ép^'O'^^'^' ^^^^ immense joie, en vous annonçanl que la nou-
velle de l'élévation de Sa Grandeur Monseigneur l'Archevêque
au rang de Prince de l'Église est aujourd'hui certaine.
Remercions le ciel de cet insigne honneur conféré à notre pre-
mier pasteur.
Mardi le-15 du courant, à 3 heures p. m. le clergé de l'archi-
diocèse présentera ses respectueux hommages à Son Éminence ;
vous êtes cordialement invité à prendre part à cette démonstra-
tion. Son Eminence tient beaucoup à recevoir son clergé auquel
Elle demeure si profondément attachée.
La collation de la barrette cardinalice se fera à une date qui ne
peut encore être fixée. Vous en serez informé, et le dimanche
qui suivra cette cérémonie solennelle, vous voudi-ez bien chan-
ter un Te Deum, après la messe pai-oissiale.
Je me permets de vous transmettre la copie d'une letti-e de
remerciement qui sera adressée au Saint-Père par le clergé de
l'archidiocèse. Je vous prie de me la renvoyer avec votre signa-
taire. Sa Sainteté sera heureuse de constater dans un document
public notre profonde reconnaissance, (a)
J'ai l'honneur d'être,
Votre bien dévoué.
En Notre Seigneur,
Cyrille É. Legaré, V. G.
(••) Cette lettre est publiée plus loin avec la réponse du Saint-PC' re.
— 585 —
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
INVITATION AUX KÊTKS DK LA BABRKTTK CABDINALICK
Archevêché de Québec,
8 juillet 1886.
Monsieur,
Vous êtes cordialement invité à assister à la cérémonie de la
collation de la Barrette Cardinalice, à 9 heures a m., le 21 juillet,
dans la Basilique de N.-D. de Québec. Le clergé est prié de se
rendre sur la place de la Basilique, à l'heure indiquée ci-dessus,
pour prendre part à la procession solennelle de l'entrée. Le
grand nombre de prêtres, attendus en cette circonstance, ne per-
mettra pas de fournir des habits de chœur à tous, et chacun est
prié d'apporter avec lui un surplis de cérémonie.
Les Messieurs du Séminaire de Québec, fidèles à leurs tradi-
tions hospitalières, ont bien voulu ouvrir toutes les chambres
dont ils peuvent disposer, pour recevoir le clergé en aussi grand
nombre que possible.
Le grand dîner, donné par Son Éminence le Cardinal Archevê-
que de Québec, aura lieu dans l'Académie de Musique, rue Saint-
Louis, à 2 heures, p. m., le 21 juillet. Vous y êtes convié.
NN. SS. les Évêques de S. G. de Rimouski, de Sherbrooke et de
Chicoutimi, ont ordonné le chant d'un Te Deum dans leur diocèse
respectif, pour remercier Dieu du grand honneur fait à notre
jeune pays par l'élévation de Son Éminence à la haute dignité
du Cardinalat. Nous serons tous fidèles à chanter celui que je
vous ai demandé dans ma lettre circulaire du 7 juin, dimanche, le
26 du courant.
Vous aimerez, sans doute, à savoir que le 20 de juillet, veille
du jour mémorable que nous nous préparons à célébrer, il y
aura, au Pavillon des Patineurs, à Québec, grande solennité
musicale, en l'honneur de Son Éminence, organisée par un
— 586 —
roniilé de laïques dévoués (ini veulent ainsi contribuer à l'éclat
de la fôle.
Je demeure sincèrement,
Monsieur,
Votre tout dévoué,
Gyrille-É. Legaré, V. G.
(No 147)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché de Québec,
24 septembre 1886.
I. Bénédiction du Saint-Sacremont avec le ciboire, en octobre.
II. Crémation des cadavres prohibée.
III. NouveUe prière à la suite des messes basses.
IV. Formules des actes de baptêmes à observer.
V. Chapitre Cogentes de la bulle Apostolicm Sedis expliqué.
VI. Sermon des jeunes prêtres pour 1887.
VIT. Heure do la sonnerie de l'Angélus changée.
Monsieur,
Les décrets apostoliques concernant la récitation publique du
chapelet pendant le mois d'octobre et le premier novembre,
supposent que ces prières se font en présence du Saint-Sacre-
ment exposé dans l'ostensoir. En vertu d'un nouveau décret du
"20 août 1886, dans les églises et oratoires où le Saint-Sacrement
est conservé, mais trop pauvres pour avoir un ostensoir, ob
eoritm paupertatem, on pourra suivre cette rubrique, savoir : le
tabernacle sera ouvert dès le commencement, mais le Saint
Ciboire ne sera tiré qu'au moment de la bénédiction, après la-
quelle il y sera remis : Apcviendo nh initio osliolum ciboriiet cum
pyxirir populum in fine benedicendo.
— 687-
Si le chapelet se récite pendant la messe, le tabernacle ne sera
ouvert qu'après le dernier évangile si c'est une grand'messe, ou
après la récitation des prières ordinaires commandées à la suite
des basses messes.
Pour le chant, l'encensement et les oraisons, on suivra la
même rubrique que si c'était en présence de l'ostensoir. (Voir
page 2 du mandement N» 138, 8 septembre 1885, ou bien l'an-
nonce supplémentaire ajoutée au prône du Saint Rosaire, page
111 de l'appendice au rituel.)
Le prêtre qui donne la bénédiction devra se servir du voile
humerai.
Je profite de cette occasion pour ordonner que l'on se serve
aussi du voile humerai dans la bénédiction du Saint Ciboire
qui termine les instructions du carême et autres occasions sem-
blables, quoique la rubrique de l'appendice au rituel, page 69,
n'en fasse pas mention.
II
Le 19 mars 1886, le Saint-Office, avec l'approbation du Souve-
rain Pontife, a répondu comme suit aux questions suivantes :
l'' An licitum sit nomen dare socielatibus quibus propositum
est promovere usum comburendi hominum cadavera ?
R. Négative, et si agatur de societatibus massonicse sectpp filia-
bus, incurri pœnas contra hanc lalas.
2" An licitum sit mandare ut sua aliorumve cadavera combu-
rantnr ?
R. Négative.
Grâces à Dieu celte idée n'a pas encore fait apparition parmi
nous ; mais il est bon que vous sachiez ce que l'Église en pense,
afin de la combattre dès le principe.
ni
Vous avez dû recevoir une copie de la nouvelle oraison que
le Saint-Père a ordonné de dire à la suite des messes basses. Il
y a ajouté une invocation à Saint Michel, Archange, prince de
la milice céleste, le suppliant de combattre et de repousser en
— 588 —
eufor Satan et les mauvais esprits qui infestent le monde et tra-
vaillent à la perdition des âmes. Les indulgences attachées à ces
prières sont les mêmes qu'aux anciennes. Pour les gagner, il
faut répondre aux trois Ave Maria et réciter avec le prêtre le
Salve^ Hegina, si on en est capable.
IV
J'ai constaté avec surprise et chagrin que dans les registres
paroissiaux on ne suit pas pai'tout la formule ordonnée dans la
circulaire commune, N» 1 15, décembre 1882, page 5, pour les
actes de baptêmes. Comme tons les évêques ont déclaré qu'il
peut résulter de graves inconvénients de l'ancienne formule, il
peut aussi y avoir faute grave à ne pas suivre cette instruction.
Le 23 janvier 1886, le Saint-OlTice a adressé à tous les Évêques
une interprétation importante et fort pratique du chapitre Co-
gentes de la bnlle de Pie IX Aposlolicse Sedis. 12 oct. 1869, (voir
5e concile provincial, page 110), que je crois devoir signaler à
votre attention.
Illme ac Rme Domine,
In constilutione Pii IX Sa. mae., quae incipit Apostolicœ Sedis
moderalioni, IV id. oct. 1869, cautum est excommunicationem
Roniano Pontifici reservatam speciali modo incurrere : « Cogen-
les sive direclc sive indirecte laicos ad trahendum ad suum tribunal
pcrsonas Ecclesiaslicas prxler canonicas disposiliones : item, cden-
tes leges vcl décréta contra liberlatem et jura Ecclcsix.
Gum de vei-o sensu et intelligentia hujus capitis ssepe dubita-
Inm fueril, h;ec Suprema Congregatio S. Romanae et Universa-
lis Iiiquisilionis non semel declaravit— caput Cogentes non affi-
cere nisi législatures et alias auctorilates cogentes sive directe
sive indirecte judices laicos ad trahendum ad suum tribunal
personas Ecclesiasticas prœter canonicas dispositiones.— Hanc
vero declaralionem SSmus Dominus Noster Léo Papa XIII pro-
bavit et confirmavit ; ideoque S. heec Congregatio illam cum
omnibus lornnim oïdinariis pro norina communicandam esse
censuit.
— 589 —
Ceteruiu in lis locis in quibus fori privilégie per Sumnios
Pontitices derogaluni non fuit, si in eis non datnr jnra sna per-
sequi nisi apud jndices laicos, tenenlur singnli prius a proprio
ipsorum Ordinario veniam petere ut clericos in forum laico-
rum convenire possinl ; eamque Ordinarii nunquam denega-
bunt tum maxime, cum ipsi controversiis inter parles concilian-
dis frustra operam dederinl. Episcopos autem in id forum con-
venire absque venia Sedis Apostolicse non iicel. Et si quis ausus
fuerit trahere ad judicem seu judices laicos vel clericnm sine
venia Ordinarii, vel Episcopum sine venia S. Sedis, in potcstate
eorumdem Ordinariornm erit in eum, praesertim si fuerit cleri-
cns, animadvertere pœnis et censuris ferendse sententiae uti vio-
lalorem privilegii fori, si id expedire in Domino judicaverint
Intérim fausta multa ac felicia tibi precor a Domino.
Datum Romse die 23 januarii anni 1886.
Addiclissimus in Domino.
(Signât.) S. Gard. Monaco.
VI
Les jeunes prêtres obligés à subir en 1887 les examens pres-
crits par le I^"" Concile de Québec (Discipline, page 106.), auront à
remettre en même temps deux sermons, l'un sur la Sainte Tri-
nité, l'autre sur la patience.
VII
Vu que désormais la solennité de Saint Michel se célébrera
ordinairement le second dimanche d'octobre (Circulaire N'^144),
NN. SS. les Archevêques et Évêques de la province civile de
Québec sont convenus qu'à commencer dès cette année, 1° l'an-
gélus du matin et du soir se sonnera toujours à 6 heures depuis
le 1er octobre inclusivement jusqu'au jeudi-saint ; 2° à commen-
cer le samedi-saint, l'angélus se sonnera à 7 heures du soir et le
matin à 5 heures jusqu'à la fin de septembre.
Vous ferez bien de mettre ceci en note à la page 148 de l'appen-
dice au rituel.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère attache-
ment.
E.-A. Card. TASCHEREAU,
Arch. de Québec.
— 590 —
(No 148)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
POUR CORRIORB UN PASSAGE DE LA OIHCULAIEE NO 147
Archevêché de Québec,
30 septembre 1886.
Monsieur
Je me hdte de rectifier une erreui- commise par distraction
dans le premier article de ma dernière circulaire du 24 courant.
Il faut effacer dans cette circulaire l'alinéa qui commence par
ces mots : « Si le chapelet se récite pendant la messe ,,
Les décrets apostoliques et mon mandement (No 138) du 8
septembre 1885, ne supposent pas que le Saint-Sacrement soit
exposé durant la messe pendant laquelle se récite le chapelet.
« Si mancfiaL missainter preces celebretur.n L'exposition du Saint-
Sacrement n'a lieu que si le chapelet est récité dans l'après-
midi.
Veuillez agréer, Monsieui-, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
E. A. Gard. TASGHEREAU,
Arch. de Québec.
— 591 —
(No 149)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
POUR CONDAUNEB " LA LINTKRNB "
Archevêché de Québec,
8 novembre 188G.
Monsieur le Curé,
J'apprends que dans quelques paroisses, on vend ou l'on dis-
tribue un pamphlet intitulé La Lanterne^ par Arthur Duies. C'est
une nouvelle édition d'un journal édité en 1868 et 1869. Je crois
devoir vous le signaler comme tout à fait condamnable.
A la page 105, l'auteur se moque de ceux qui disaient de lui
qu'il se convertirait à son lit de mort : « Je souhaite, dit-il, que
CCS personnes n'aient pas raison. » Il y a quelques années, sans
être aux portes do la mort, il a fait mine de se convertir ; quel-
ques personnes ont cru à sa sincérité ; mais il a tenu à vérifier
son souhait.
Ce pamphlet est un amas confus de blasphèmes, d'attaques
contre l'Église catholique, sa hiérarchie, ses œuvres, son ensei-
gnement, ses institutions.
Suivant lui, l'histoire sainte est un inepte compendium des plus
ridicules légendes ; le mariage devrait devenir au Canada comme
aux États-Unis, un contrat libre, exclusivement civil et privé ; on
devrait, comme en France et en Espagne, voler les biens de
l'Église...
Dans sa rage de tout mordre, gouverneurs, ministres, députés...,
il insulte tous ses compatriotes canadiens-français, qui, suivant
lui, se civilisent de moins en moins, ne connaissent pas leur igno-
rance et n'éprouvent pas le besoin de s'instruire, perpétuent l'escla-
vage de l'intelligence dans un pays où brillent toutes les libertés.
— 692 —
Il se vaille d'avoir été mis à la porte de trois collèges, et affirme
qu'il est impossible qu'on y enseigne la science... et accuse
d'ignorance nos hommes de profession et ce qu'on appelle la
classe instruite.
Il n'est pas étonnant après cela qu'il puisse citei' avec orgueil
l'approbation donnée à ces écrits par un protestant et par deux
journaux impies, l'un de la Nouvelle-Orléans et l'autre de New-
York.
Si vous avez connaissance, Monsieur le Curé, que la susdite
brochure intitulée La Lanterne, par Arthur Buies... nouvelle édi-
tion lS8i, se trouve dans votre paroisse, vous prémunirez vos
paroissiens contre les doctrines qu'elle contient et en interdirez
la lecture. 11 va sans dire que la première édition est aussi
condamnée.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
E.-A. Gard. TASCHEREAU,
Arch. de Québec.
(No 150)
MANDEMENT
m
1-1'
'il tu
Al' SUJET DK L'UNIVKRSITÉ LAVAL
ELZÉAR-ALEXANDRE TASCHEREAU, Cardinal Prêtre
DE LA Sainte Église Romaine, par la grâce de Dieu et du Siège
Apostolique, Archevêque de Québec,
Au Clergé Séculier et Rèqulier et à tous les Fidèles de V Archidioc'ese
de Québec, Salut et Bénédiction en Notre Seigneur.
Depuis que, malgré notre indignité, le Souverain Pontife Léon
XIII a daigné nous revêtir de la pourpre romaine, c'est la pre-
mière fois. Nos Très Chers Frères, que Nous avons l'occasion de
TOUS adresser la parole. Nous vous répéterons la bénédiction
— 593 —
de l'ApùLie Saint Paul aux fidèles de Gorimhe (I. Cor., I, 3.1 :
Que Dieu noire père et JcsusClirist noire Seiyneur vous accordent
la (jrâce el la paix; gralia vobisel pax a Dco paire nuslroet Domino
Jesu Christo !
A vous, Nos Très Cheis Frères, ot à tous les catholiques du
Cauada reviennent en premier lieu tout l'honneur et k' inéi'ile
de cette dignité, comme le prouvent les paroles que liî Souverain
Pontife prononça dans le consistoire du 7 juin deruirr. » Tout
le monde sait, dit-il, avec quelle fermeté les Canadiens sont
attachés à la foi cathoii(iue, quel amour ils ont [)Our TK^lise
et quelle générosité, quelle piété et quelle fidélité ils ont montrées
envers le Pontife romain dans des temps 1res difficiles. C'est
pourquoi, ajoule-t-il, Nous ne doutons pas que l'élévation d'un
ai'chevêiine canadien à une si grande dignité ne doive contri-
buei' à l'honneur de la religion catholique, au bien ol à. la féli-
cité du peuple canadien, et à augmenter el confirmer sou
dévouement envers l'Église Romaine.»
Lorsque nous songeons, Nos Très Chers Frères, à l'immense
bienfait (jue Nous avons reçu en cette occasion et à la vive
reconnaissance que tous ensemble nous devons en concevoir,
Nous Nous sentons remiili de confiance que vous accueillerez
avec empressement et bonne volonté les conseils et les désirs de
Noire bien-aimé Pontife.
Voici la lettre que, le 2G juillet dernier, en la fête de la Bonne
Sainte Anne, patronne de cette province, et quelques jours seu-
lement après les solennités de notre installation comme Cardinal,
le Souverain Pontife daignait nous adresser :
A NOTHE CHER FILS ALEXANDRE TASCUEREAU. CARDINAL PRIÎTRE DE
LA SAINTE ÉGLISE ROMAINE, ARCHEVEQUE DE QUÉUEC.
LÉON Xin, PAPE.
Chi'i' Fils, Salut el Bénédiction Apostolique.
Il nnu> a été fort agréable d'apprendre que, grâce à la généro-
sité d'un avocat distingué de Québec, Monsieur Baillargé. une
nouvelle chaire a été ajoutée à celles qui existaient déjà dans
l'Université Laval, dont Vous êtes le Chancelier Apostolique.
38
— 504 —
Conimola fin de cette chaire osl de former la jeunesse studieuse
aux iollrosct à la ju'rfection de l'éloquence, Nous Nous réjouis-
sons beaucoup do sa création, parce que le progrès de la religion
el du bien publia dépend beaucoup de l'excellence de l'enseigne-
uienl doiuie à la jeunesse et parce qu'il nous parait nécessaire
qut? les jeunes catholiques soient instruits des règles de l'élo-
quence, pour pouvoir de vive voix ou par écrit défendre et pro-
pager la vérité.
Nou.s pensons doue que, par ccL acte de libéralité, Notre Cher
Fils, que Nous avons déjà nommé, n'aura pas seulement con-
tribué au développement des arts et des lettres dans sa patrie,
mais se sera élevé à lui-même un monument durable, car il a
mérité et les louanges de ses contemporains et les éloges de la
postérité.
Nous avons le ferme espoir que ce noble exemple sera un fort
stimulant pour engager d'autres fidèles, distingués par leur zèle
et favorisés par la fortune, à bien mériter de la religion et de la
patrie, en contribuant par leur libéralité à cette grande œuvre,
si importante surtout de nos jours, d'un bon et solide enseigne-
ment de la jeunesse.
La distance qui Nous sépare, en ne Nous permettant point d'ex-
primer de vive voix à l'illustre fondateur Nos sentiments d'affec-
tion paternelle et les vœux que Nous formons pour qu'il reçoive
de Dieu l'ample récompense due à sa bonne œuvre. Nous Vous
chargeons, Cher Fils, de le faire en Notre Nom.
Nous saisissons cette occasion. Cher Fils, pour vous recom-
mander instamment, à vous et à vos vénérables Collègues les
Évèques de la Province de Québec, de pourvoir, avec le plus
grand zèle et avec un parfait accoi'd, à la stabilité, à la protection,
à la prospérité et au bon fonctionnement de cette Université
Laval, que seule en union avec la succursale de Montréal, le
Saint-Siège a décorée du titre de catholique.
Nous vous recommandons aussi de faire en sorte que les
jeunes gens de Vos Collèges et Séminaires soient inscrits au
nombre de ses élèves.
Plein de confiance dans votre émiuente vertu. Nous vous
donnons, dans le Seigneur et du fond de Notre Cœur, comme
— iS^f) —
gage des dons célestes et de Notre sincère affection, Notre Béné-
diction Apostoliqne, à Vons, Noti-e très cher Fils, à l'homme
illnstre déjà mentionné, à Ions ceux qui par leni-s efforts et lenr
générosité contribuent à rendre plus florissante au Canada
l'éducation de la jeunesse, au clergé et aux fidèles soumis à
votre sollicitude pastorale.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le •26'^' jour de juillet de
ramiée 1880, de Notre Poulilicat la neuvième.
LÉON XIII, Pape.
Le Pontificat de Léon XIll sera célèbre dans l'histoire de
l'Église par la puissante impulsion qu'il a donnée aux études et
par le zèle avec lequel il encourage tous ceux qui contribuent à
l'éducation chrétienne et scientifique de la jeunesse catholique.
Notre pays n'est pas oublié dans cette sollicitude admirable et
universelle. Déjà à plusieurs reprises et suivant les traces de
son prédécesseur l'immortel Pie IX, il avait donné à l'Univer-
silô Laval des marques évidentes de l'intérêt qu'il porte à cette
institution si importante an bien de notre religion et de notre
nationalité. Dans la lettre dont vous venez d'entendre la lec-
ture, il a voulu récompenser la générosité d'un de nos conci-
toyens et exciter le zèle de ceux que la fortune favorise, à imiter
un si bel exemple.
Quand on étudie l'histoire de toutes les grandes universités de
l'Europe, on voit que les rois, les princes, les nobles, les riches de
toutes conditions, et même des possesseurs de médiocres for-
tunes, ont tenu à honneur de fonder des chaires, de léguer des
bibliothèques précieuses, d'assurer à des élèves peu fortunés les
moyens d'en suivre l'enseignement.
Pourquoi, Nos Très Ghers Frères, n'en serait-il pas de même
parmi nous ?
Il est vrai que les grandes fortunes sont rares; mais la foi est
grande, la charité est ardente, le patriotisme en honneur. Ce
qu'un seul ne peut faire, le nombre peut l'exécuter. Le fli'uve
majestueux qui traverse notre pays d'une extrémité à l'autre est
si large et si profond, que les plus gros navires peuvent leremon-
— 506 -
ter jusiiirà iinr y;raiidc distance de rocéaii, parce que des milliers
de petits ruisseaux sont venus lui apporter leur humble tribut.
Hemarquons bien, Nos Très Cliers Frères, les motifs que nous
pr()[>nse le Souverain Pontife.
Il Le progrès de la i-eligion, dit-il, et du bien public, dépend
beaucoup de l'excellence de rensingnemcnt doimé à la jeunesse. ,>
Donc, Nos Très Cliers Frères, votre foi et votre patriotisme
sont intéressés à cette œuvi-e. Dans tonte notre province, il y a
des écoles de divers degrés, ainsi que des collèges et séminaires,
on vos enfants se préparent à occupej- dans l'Église ou l'État la
place que la divine providence leur assigne ; mais ce n'est encore
qu'une préparation ; il faut remonter plus haut, et tout peuple
qui ne veut point déchoir, doit fournir à l'élite de sa jeunesse
des moyens d'acquérir les connaissances nécessaires à ceux qui
doivent y occuper le premier rang. C'est le rôle des universités.
Il y a trente-quatre ans, les évèques du Canada-Uni, persua-
dés de la nécessité d'une Université Catholique, ont obtenu, le
8 décembre 1852, de Sa Majesté, pour l'Université Laval, une
charte aussi ample et aussi favorable que les catholiques du
Canada pouvaient le désirer. Lo. Souverain Pontife accorda en
même temps certains privilèges indispensables, se réservant de
donner sa sanction définitive quand celte Institution aurait fait
ses preuves. Au bout de vingt-quatre ans, après en avoir parfai-
tement connu l'organisation et l'enseignement et apprécié les
avantages qu'elle olTre à la jeunesse canadienne, Pie IX, le 15
mai 187G, érigea canoniqnement l'Université Laval et la dota de
tous les privilèges que l'Église accorde aux institutions de ce
genre.
Léon XIII, à son tour, dans sa lettre du 26 juillet dernier,
« recommande instamment à tout l'épiscopat de la province de
Québec, de pourvoir, avec le plus grand zèle et avec un parfait
accord, à la stabilité, à la protection, à la prospérité et au bon
fonctionnement de cette Université Laval, que, seule en union
avec la succursale de Montréal, le Saint-Siège a décorée du titre
de Catholique, n
C'est ainsi, Nos Très Cliers Frères, que la religion reconnaît,
sanctifie et encourage tout ce qui peut contribuer au bonheur
— 597 —
(les peuples. Pour nous. Canadiens, qui devons tout ce que nous
sommes à la religion, ne cessons d'en témoigner notre reconnais-
sance à Dieu par notre zèle à maintenir cette Institution si
importante.
En etîet, Nos Très Cbers Frères, il importe à l'honneur et à
la conservation de notre nationalité que nos hommes de profes-
sion se distinguent par leur science. Notre position à nous,
Catholiques du Canada, qui sommes en minorité, exige impé-
rieusement que ceux qui sont à notre tète soient de plus en plus
capables de défendre et de propager non seulement la vérité
religieuse, mais aussi la vérité sociale, telle que l'Église, inspirée
par son divin fondateur, nous l'enseigne dans ses principes fon-
damentaux dont un peuple ne peut s'écarter sans tomlier dans
l'anarchie ou la révolution. « Or, dit Pie IX dans sa bulle
d'érection canonique de l'Université Laval, l'expérience de tous
les siècles nous apprend que les Universités ont puissnnmient
concouru à détruire les erreurs qui naissent le plus souvent de
l'innorance des lettres et qui défigurent la doctrine sacrée de la
république chrétienne. »
Bien des familles font élever à grands frais des monuments
funèbres dans nos cimetières. Nous ne blâmons pas cette pratique
que la piété filiale inspire et que son antiquité recommande.
Mais ces monuments, comme le remarque Léon XIII dans sa
lettre, ne sont guère durables, et, dans tous les cas, les sentiments
de i-egret qu'ils éveillent deviennent de moins en moins sensibles,
à mesure (jue ceux qui ont connu le défunt disparaissent à leur
tour de la scène du monde.
Il en est tout autrement quand il s'agit de personnes qui pai- leur
libéralité ont contribué au bien de la religion et de la patrie, en
favorisant par des fondations le bon et solide enseignement de
la jeunesse. Sans parler des vieux pays, où l'on se fait un devoir
rigoureux d'honorer les bienfaiteurs de l'éducation, Nous pou-
vons en citer des exemples frappants dans notre province de
Québec. Les noms des fondateurs de nos principales institutions
d'enseignement sont gravés en caractères inefTaçables dans tous
les cœurs ; le temps qui dévore tout ne fait que rendre leur nom
plus cher et plus célèbre. Chaque nouvelle génération qui par-
— 508 —
tiripo aux avantages de ces bienfaits, bénit la mémoire de son
bienfaiteur, qui se trouve ainsi immortalisée par un monument
pins durable que le marbre; car dit Léon XIII, « il a mérité et
les louanges de ses contemporains et les éloges de la postérité. »
Le Séminaire de Québec, qui s'est généreusement chargé de
la fondation de l'Université I>aval et qui n'a rien épargné pour
rendre celte institution florissante, a toujours compté que des
amis de l'éducation se feraient une gloire et un bonheur de
l'aider dans cette importante et dispendieuse entreprise. Aujour-
d'hui plus(jue jamais, il croit avoir droit à ce secours, parce que
les circonstances et le désir du Saint-Siège lui ont fait une posi-
tion toute nouvelle par l'établissement d'une succursale à Mont-
réal, (]ui, eu partageant les élèves, diminue considéi'abiement les
ressources sur lesquelles il avait primitivement droit décompter.
La théologie, le droit, la médecine, les sciences et la littérature
oifrent im vaste champ à la générosité et au patriotisme de nos
compatriotes catholiques de toute origine. Si la fortune d'un
ami zélé de la haute éducation ne lui permet pas de fonder une
chaire, il donnera de bon cœur son denier, en se î-appelant que
Dieu et la patrie lui en tiendront compte, et que son obole jointe
à d'autres offrandes fera de grandes choses et immortalisera
son nom.
Dans une audience accordée à Son Éminence le Cardinal Si-
meoni. protecteur de l'Université Laval, le 5 septembre 1886, le
Souverain Pontife, « afin de donner un plus grand accroissement
au.x éludes et pour e.xciter les fidèles à venir en aide à l'Univer-
sité Laval par le concours de leur zèle et de leurs contributions,
a bien voulu accorder à tous les bienfaiteurs de celte Université,
>ine indulgence plénière à l'article de la mort. »
De son côté, le Séminaire de Québec, afin d'assurer davantage
la réalisation des vœux du Souverain Pontife, a fondé à perpé-
tuité une messe qui sera célébrée chaque semaine pour le bien
spirituel et temporel des bienfaiteurs de notre Université Gatho-
lirjue.
Comme conclusion pratique de tout ce que Nous venons de
vous e.xposer. Nos Très Chers Frères, Nous vous dirons d'abord
av.'c notre bien-aimé Souverain Pontife : « Nous avons le ferme
— 599 —
espoir que le noble exemple donné par un généi-onx riloyeii de
Québec sera un fort stimulant pour engager d'autres fidèles
distingués parleur zèle et favorisés par la fortune, à bien méri-
ter de la religion et de la patrie, en contribuant par leur libéra-
lité à cette grande œuvre, si importante surtout de nos jours,
d'un bon et solide enseignement de la jeunesse. »
Nous terminerons par un passage de la Sainte Écriture, (jiii
résume et confirme pleinement tout ce que Nous venons de
vous dire.
it L'homme sage, dit le Saint-Esprit, instruit son peuple et le
fruit de sa sagesse est stable et fidèle. Il sera comblé de béné-
dictions et ceux qui le verront le combleront de louanges. Il
est vrai que les jours d'un homme sont courts; mais les jours
de son peuple sont innombrables; et l'honneur que le sage se
sera acquis vivra éternellement.» (Eccli. XXXVII, 26...)
Sera le présent mandement lu au prône de toutes les églises
et chapelles paroissiales et autres où l'on fait l'ofTice public, le
dimanche qui suivra sa réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse et
le contre-seing de notre secrétaire, le huit de décembre mil huit
cent quatre-vingt-six, en la fête de Marie Immaculée, patronne
de l'Université Laval.
E.-A. Gard. TASCHEREAU,
Arch. de Québec.
Par Son Éminence,
C.-A. Marois, Ptre,
Secrétaire.
— 600 —
MANDEMENT
ORnONNAXT AI' OLKRIÎK KT A TOUS I.KS FIDÈI.KS DE l'aRCHIDIOCÈSK HK QUÉBKC QUI
ONT KN MAINS DKS ÉClilTS 1)F, MOXSEIGNKUH DE LAVAI,, PKKMIKIi KvfeQIIK
I)K yUKIII-i'. I>1- I I *; TFtVNSMKTTRU A I,' ARCHKV Kf H K.
KLZÉAR-ALEXANDRE TASGHEREAU, Caudinal Prktre
DE I-.V SaINTI-: IviLLSIC Ro^fAINE, PAR LA GRACE DE DiEU ET DU SiÈGE
Apostolique, Archevêque de Québec,
Au Cl''r!/c Scculirr cl RcQulier, aux Communautés Religieuse!^ et à.
tous 1rs Fiddcs de l' Archidiocèsc de Québec^ Salut et Dèiudiction
en Notre Seifjneur.
Dans Notre inandtMTKînl du 30 avril 1878, pour la déposilion
solennelle des restes mortels de Mgr de Laval, Nous vous invi-
tions, Nos Très Ghers Frères, à adresser au ciel de ferventes
prières pour que l'Église s'occupât un jour de la glorification de
ce grand serviteur de Dieu.
Vos prières ont été exaucées, et, (jiielqnes semaines plus tard,
les évèques de la [)rovince, réunis en Concile, manifestèreut ce
désir, et une commission nommée par Nous commença les lon-
gues et rigoureuses procédures exigées comme préliminaires
lécessaires à l'introduction de cette cause. Le rapport de l'eu-
juèle faite sur la ré[)utation de vertu et sur les miracles opérés
par son intercession, fut envoyé à Rome, et, après mûr examen,
la Congrégation des Rites Nous donna instruction de recueillir
tous les écrits de Mgr de Laval, c'est-à-dire, « non seulement les
ouvrages ou livres, mais aussi les traités, les opuscules, les
méditations, les discours, les lettres, les pétitions on requêtes
et les brouillons et aiitres écrits de la main du serviteur de Dieu,
ou dictés ou ordonnés par lui... Dans le cas même où ces écrits
auraient été imprimés, les autographes, s'ils existent encore,
doivent être livrés, à moins ({u'il ne soit certain ([m." les impri-
més y sont absolument conformes.»
— 601 —
Tous ces écrits une fois recueillis devront être envoyés à
Rome, po\ir y être minutieusement examinés et reconnus con-
formes à l'enseignement do l'Kglise.
En vertu de cette instruction apostolique, tous les fidèles de ce
diocèse, sans exception aucune, sont obligés, sous peine des cen-
sures, et par conséquent de faute grave, non seulement de Nous
faire parvenir directement ou par l'intermédiaire de leur curé,
tous les écrits de Mgr de Laval qu'ils auraient en mains, mais
aussi de Nous indiquer les personnes qu'ils savent en avoir en
leur possession.
Les personnes qui refuseront ou négligeront de Nous faire
remettre ces écrits ou de Nous désigner ceux qui en ont, avant
le premier février prochain, seront considérées comme coupa-
bles de désobéissance grave cl indignes de recevoir les sacre-
ments.
Messieurs les Curés, même des paroisses les plus récentes,
devront examiner les archives de leur paroisse.
Les communautés religieuses sont tenues de faire des recher-
ches et de Nous en communiquer le résultat par l'entremise de
leur supérieure ou de leur chapelain.
Tous les fidèles doivent examiner leurs bibliothèques et leurs
manuscrits, s'ils ont quelque raison de croire qu'il s'y trouvé-
quelque chose de ce qui est demandé ci-dessus.
Nous avons la ferme confiance. Nos Très Cheis Frères, que
vous vous ferez un devoir et un bonheur de vous conformer à
cette ordonnance du Saint-Siège, afin de prouver votre obéissance
et de contribuer à la glorification du fondateur de cette église de
Québec, dont nous sommes les enfants. En même temps, conti-
nuez d'adresser au ciel de ferventes prières, afin que nous ayons
tous ensemble l'immense joie de pouvoir un jour l'invoquer pu-
bliquement comme notre protecteur et notre père. Et puisque
nous sommes à la veille de commencer une nouvelle année,
acceptez, comme venant du cœur de Monseigneur de Laval, la
bénédiction qu'en qualité de son successeur Nous vous donnons,
en nous servant des paroles du grand Apôtre : Que la fjrnce de
Noire Seigneur Jésus-Christ et la charité de Dieu et la communica-
tion du Saint-Espnt soit avec vous ; gratia Domini Nosiri Jesu
— 602 —
C'iristi cl cluirittis Dei cl communicatio Sa)icti Spirilus sit cum om-
nibus vobis. Amen. (II. Cor., XIII, 13.)
S(M-a le prôsonl mandcMiiciit lu et publié au prôm; de toutes
les c.^iises et chapelles paroissiales et autres où se fait l'office
publie, et en chapitre dans les communautés religieuses, le
dimanche qui suivra sa réception et une seconde fois quinze
jours plus tard.
Donné sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse et le
contre-seing de notre secrétaire, le vingt-cinq décembre mil huit
cent quatre-vingt-six, en la fête de la naissance de Notre Seigneur
Jésus-Christ.
E.-A. Gard. TASCHEREAU,
Arch. de Québec.
Par Son Éminence,
G.-A. Marois, Ptre,
Secrétaire.
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
ADRF.S.SK DU CLER(iÉ AU SAINT-PÈRE KT RÉPONSK DE SON ÉMINKNCE I.K
SECBÉTAIRE D'ÉTAT
Québec, 30 décembre 1886.
Monsieur et cher confrère,
Gomme mon nom se trouve le premier sur la liste des signa-
taires de la lettre de remerciement adressée par le Glergé de
l'Archidiocèse à Sa Sainteté Léon XIII, à l'occasion de l'éléva-
tion de notre vénéré Archevêque à la dignité de Gardinal de la
Sainte Église Romaine, j'ai eu l'honneur d'être l'heureux réci-
piendaire de la magnifique réponse que Son Eminence le Gar-
dinal Secrétaire d'État nous a faite à tous, au nom de Sa Sainteté.
— 603 —
C'est pour moi un devoir bien agréable que celui de vous
communiquer ce précieux document.
Comme vous avez renvoyé avec votre signature l'exemplaire
de la lettre collective que nous avons adressée au Saint-Père,
vous désirez sans doute en avoir une copie. Je crois donc vous
faire («laisir en vous adressant les deux documents, ad futuram
rei memoriam.
J'ai l'honneur d'être,
Cher Monsieur,
Votre tout dévoué confrère en N. S.,
Thos E. Hamel, Ptre, V. G.
ADRESSE
DU CLERGÉ DE l'ARCHIDIOCÈSK DK QUÉBEC A SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIII
Très Saint Père,
Le clergé séculier et régulier de l'Archidiocèse de Québec,
humblement prosterné à Vos pieds, s'empresse d'exprimer à
Votre Sainteté les sentiments de profonde reconnaissance, que
lui inspii-e l'élévation de son vénérable Archevêque à la dignité
cardinalice.
Bien des fois déjà, Très Saint Père, Vous avez voulu donner
à Vos enfants du Canada d'éclatants témoignages de cette solli-
citude paternelle qui ne reconnaît point d'obstacles ni de limites :
'(Atlinf/it a fine ad finem fortitrr ci disponil omnia suaviter. » Mar-
chant sur les traces de son illustre prédécesseur, le vénéré Pie
IX, Votre Sainteté avait daigné louer l'esprit de foi et de piété
qui. grâces en soient rendues à Dieu, règne encore aujourd'hui
dans notre chère patrie. Mais en élevant notre vénérable Ar-
chevêque à la sublime dignité de Prince de l'Église, en le faisant
asseoir dans l'auguste sénat de la Sainte Église Romaine,
— 604 —
nièrt-' t'I iiiaiiresse de loiiles les autres, Votre Sainteté a mis le
(•nmbl(> à ses bienfaits.
i,)iu' Votre Sainteté nous permette de Lui parler ici avec la
liberté et la sincérité d'enranls dévoués et reconnaissants.
Nous n'if,Miorions pas assurément quelle est la haute dignité
des éminentissimes caidinaux de la Sainte É":lise Romaine, con-
seillers intimes du vicaire de Jésus-Christ, appelés à partager
avec lui le soin de toutes les églises, à diriger sûrement vers les
félicités éternelles ces multitudes innombrables d'âmes chré-
tiennes répandues sur toute la surface de la terre, et dont les
destinées sont si précieuses, puisqu'elles ont été rachetées au
prix du sang de Notre Seigneur Jésus-Christ lui-môme. Et
n'est-ce pas aux cardinaux de la sainte Église que peuvent être
appliquées, d'une manière toute spéciale, ces paroles de l'apôtre :
n Mlcndilc vohis el universo gregi^ in quo vos Spirilus Sanctus
posuil cpiscopos rcr/ere Ecdcsiam Dci, quam acquisivil sanguine
suo ? »
Néanmoins, Très Saint Père, nous osions espérer que notre
chère patrie et notre archidiocèse de Québec, le plus ancien de
l'Amérique Septentrionale et la source féconde de tant d'autres
diocèses, seraient bientôt appelés à fournir à l'Église un membre
du Sacré-Collège: « Reposita est hœc spcs mea in sinumco.)) Tout
nous le faisait espérer : la réunion en un seul état de toute
rAmérii[ue anglaise; la foi reconnue des nombreux fidèles qui
sont répandus dans toutes les parties de la Nouvelle- France,
cette terre si bénie de Dieu, arrosée jadis du sang fécond des
martyrs, et sans cesse parcourue dans tous les sens par tant de
zélés missionnaires ; enfin la situation politique du Canada,
stable et assurée, qui, sous l'égide protectrice de la grande
nation Britannique, jouit aujourd'hui d'une sage liberté et de
l'indépendance religieuse garantie par les traités et par la con-
stitution.
Mais, Très Saint Père, une autre source et un autre fondement
de nos désirs et de nos espérances, c'était le mérite de notre
illustre Archevêque. Nous savons que nous exprimons les sen-
timents de Votre Sainteté, en rendant hommage aux éminenles
vertus, à la sagesse et cà la prudence surtout que nous l'avons vu
— 605 —
déployer dans des circonstances aussi difficiles que nombreuses,
à l'activité dont il n'a jamais cessé de donner des preuves par sa
vigilance continuelle sur les pasteurs et sur leurs troupeaux,
par la création de missions et de paroisses nouvelles, par les
encouragements et le développement qu'il a donnés à la grande
cause de l'inslruclion chrétienne, cette cause si chère à Votre
cœur de pontife et de père. Et ici. Très Saint Père, nous sommes
heureux de Vous rappeler l'empressement tout filial avec lequel
il s'est rendu aux désirs de Votre Sainteté, en donnant dans ses
grands et ses petits séminaires, une plus large place à l'étude de
la théologie et de la philosophie de Saint Thomas. Nous n'igno-
rons pas quel prix Vous attachez à ce retour aux enseignements
de r.Auge de l'École, et quels heureux résultats il est légitime-
ment pei-mis d'en attendre pour la conciliation de la foi et de la
science, aussi bien que de la société religieuse et de la société
politique. Puisse la divine Providence bénir ce mouvement,
dont Votre Sainteté a la gloire d'avoir pris l'initiative!
Nous ne dirons rien de la science de notre vénérable Arche-
vêque. Avant son élévation à l'épiscopat, il s'était rendu dans
la ville éternelle, afin d'y puiser une connaissance plus profonde
des sciences ecclésiastiques et des doctrines romaines. Il
n'avait pas hésité à entreprendre ce long voyage pour compléter,
au milieu de la jeunesse studieuse qu'appellent de tous côtés à
Rome la solidité et l'éclat de l'enseignement, ses études théolo-
giques déjà si sérieuses et toujours prolongées. Plus tard son
zèle et des affaires importantes qui regardaient le bien de la
religion durent plusieurs fois l'y rappeler, et nous savons que
ses vertus et ses talents ont été hautement appréciés.
Maintenant, Très Saint Père, nos désirs sont remplis, nos vœux
sont exaucés, par l'élévation de Monseigneur Elzéar-Alexandre
Taschereau, notre vénérable Archevêque, à la dignité cardina
lice.
La joie du Pontife et du père rejaillit sur ses coopérateurs et
sur ses enfants. Aussi, dans la joie qui inonde nos cœurs, que
pouvons-nous faire, que pouvons-nous dire ? Nous élevons nos
regards vers le ciel ; nous adressons à Dieu tout-puissant et à
Voire Sainteté nos actions de grâces pour un si grand bienfait.
— 606 —
Four nous, et au nom des fidèles confiés à nos soins, nous pro-
lesloiis liaulenicnt do nolro foi inébranlable, de notre dévone-
intMit au Saint. Siège et, de noire obéissance absolue à l'auguste
Pontife, qui gouverne avec tant de fermeté et de prudence la
banjue immortelle de Pierre.
Nous déclarons solennellement à Votre Sainteté que nous ad-
hérons de tout cœur aux enseignements donnés dans Ses Ency-
cliques, qui font l'admiration de tout l'univers, et qui ont jeté
tant de lumières sur les questions les plus difficiles et les plus
importantes pour le gouvernement des sociétés humaines.
Puisse le souverain dispensateur de tout bien et de toute grâce
accorder encore à Votre Sainteté de nombreuses années ! Les
grandes choses qui ont honoré, jusqu'à présent, Votre pontificat,
rappellent les œuvres, l'habileté et les vertus de Vos plus illus-
tres prédécesseurs. Elles ont eu déjà de précieux résultats pour
le bonheur de l'Église et du monde, et elles sont un gage d'un
heureux avenir.
Daignez, Très Saint Père, accueillir avec une bonté paternelle
l'expression de ces sentiments et de ces vœux et répandre Vos
bénédictions sur Vos fils soumis et dévoués.
[Traduction.)
Au Très Révérend Thomas E. Hamel,
Vicaire Général,
Québec.
Illustrissime Monsieur,
L'adresse filiale dans laquelle Votre Seigneurie Illustrissime
et tout le Clergé séculier et régulier de l'archidiocèse de Québec,
rendent grâce au Saint-Père, pour la promotion de leur vénérable
Pasteiu- à la pourpre sacrée, a été lue par Sa Sainteté avec une
satisfaction et une consolation toute particulière. En effet, non
— 607 —
seulement elle contient les plus vifs sentiments d'affection et de
dévouement de la part du Clergé envers le Saint-Siège, l'adhé-
sion la plus explicite aux enseignements donnés au monde catho-
lique par Sa Sainteté dans Ses mémorables Encycliques, mais
prouve aussi que, dans l'archidiocèse de Québec, les liens les
plus étroits unissent entre eux leur digne Pasteur et sescoopéra-
teurs ecclésiastiques. C'est ce que désire très ardemment l'Au-
guste Chef de l'Église pour tous les diocèses du monde. C'est
pourquoi, tout en se réjouissant de voir ce désir réalisé parmi
vous, Il vous remercie et de l'hommage que vous avez rendu à
Sa personne sacrée et de la satisfaction que vous avez causée
à Son cœur. Vous exhortant donc à conserver toujours cet
esprit de respect et d'obéissance au Saint-Siège et à votre Chef
immédiat, Il vous envoie dans toute l'effusion de Son âme la
Bénédiction Apostolique.
Priant Votre Seigneurie de faire connaître à ses collègues avec
quelle satisfaction Sa Sainteté a accueilli cette démonstration de
votre foi et de votre religieux dévouement, je me fais un devoir
de me souscrire avec la considération la plus distinguée,
De Votre Seigneurie Illustrissime,
Le très dévoué serviteur,
L. Card. Jacobini.
Rome, 9 décembre 1886.
— 608 —
(N" 152)
MANDEMENT
ANNONÇANT I.K JUBILÉ SACEEnOTAL 1>1-; I.KON XIII
KI.ZKAH-ALKXANDRK TASCIIERRAU, Gaudinal Prêtre
DE LA Sainte Éc.lise Romaine, par la grâce de Dieu et du Siège
Apostolique, Archevêque de Québec,
.4» Clrrijc Siculicr cl jiàjulicr, aux Communautés Relirjicuses cl à
loux 1rs Fidèles de VArchidloc'ese de Québec^ Salut et Bénédiction
en Noire Seigneur.
C'est 1111(3 pieuse et touchante coutume que de célébrer dans
une famille le cinquantième anniversaire du mariage des parents.
A cette occasion, les enfants et petits enfants se réunissent dans
la maison paternelle et se font un bonheur de témoigner leur
respect et leur amour envers les auteurs de leurs jours. L'Église,
comme une bonne mère, les voit accourir avec joie au pied des
autels et s'unit avec eux, pour remercier Dieu des grâces qu'il a
répandues sur cette famille privilégiée et implorer pour elle les
bénédictions du ciel.
La même joie et la môme reconnaissance se manifestent dans
un diocèse ou dans une paroisse dont le pasteur célèbre le cin-
quantième anniversaire de son ordination.
La Sainte Église catholique est aussi une grande famille dont
l»'s innombrables enfants sont répandus sur la terre entière ; et
quand le Père de cette famille, après avoir exercé les sublimes
fonctions du sacerdoce pendant un demi-siècle, doit rendre de
solennelles actions de grâces à Dieu, n'est-il pas juste que nous
nous réjouissions avec lui et que nous lui témoignions notre
respect et notre amour ?
Or, Nos Très Chers Frères, le 31 décembre de cette année,
notre très Saint-Père le Pape Léon XIII doit célébrer son jubilé
— 609 —
sacerdotal, et Nous venons vous inviter à remercier Dieu de
toutes les grâces qu'il lui a accordées, et à prier avec ferveur afin
que la Providence divine nous conserve encore longtemps ce
Père bien-aimé.
Vous le savez. Nos Très Chers Frères, le Pape est le Vicaire
de Jésus-Christ, notre rédempteur; à lui ont été confiées les
clefs du royaume des cieux ; toute juridiction pour nous absou-
dre et pour gouverner cet immense empire, réside en lui comme
dans une source intarissable, que le sang de Jésus-Christ fait
jaillir jusqu'à la consommation des siècles ; sa parole infaillible
nous indique ce que nous devons croire et faire pour entrer dans
le royaume des cieux ; il est le centre de l'unité catholique,
représentant visiblement le chef invisible de qui découle toute
bénédiction dans le ciel et sur la terre. Voilà pourquoi il est
revêtu de la plus sublime dignité qui se puisse concevoir sur la
terre ; les plus grands rois n'ont qu'un territoire bien petit quand
on le compare avec la surface de la terre entière, et ils ne com-
mandent que dans l'ordre temporel : le Souverain Pontife a reçu
en héritage toutes les nations de la terre, qui lui doivent obéis-
sance dans ce qui concerne la vie éternelle, fin dernière de tous
les hommes.
Voilà neuf ans que Léon XIII exerce celte royauté spirituelle,
et nous savons tous avec quelle fermeté il a réclamé les droits
de l'Église ; avec quelle science et quelle clarté il a exposé l'en-
seignement catholique sur les questions les plus importantes et
les plus délicates ; avec quel zèle il a encouragé le Tiers-Ordre
de Saint-François d'Assise, les conférences de Saint-Vincent de
Paul, la Propagation de la Foi et les missions dans toutes les
parties du monde; quel élan il a donné à l'étude de la philo-
sophie chrétienne et de la théologie, selon l'admirable méthode
de Saint Thomas.
Le prophète Zacharie (XII, 10.) nous apprend que quand Dieu
veut protéger son peuple contre ses ennemis, il répand sur lui
Vesprit de grâce et de prière^ spiritum gratix et prccum. Confiant
dans cette promesse et dans la toute-puissante intercession de la
mère de Jésus, Léon XIII a invité tous les fidèles à la récitation
fréquente et publique du chapelet, et remis en honneur cette
39
— 610-
(lèvolion au moyen de laquelle Saint Dominique avait opéré de
si praudes choses. Faisons-nous un devoir de prier chaque jonr
pour la Sainte Église, persécutée si cruellement dans son chef et
dans ses membres. Demandons à Dieu d'abréger les jours de
captivité de noire père, et d(> lui rendre cette libellé dont il a
besoin pour accomplir la sublime mission qui lui a été confiée.
Ce devoir de la prière, Nous vous exhortons à le remplir pen-
dant tout le cours de cette année avec plus de zèle et de confiance
que jamais ; c'est, en eifet, la meilleure manière de témoigner à
notre père notre attachement et notre amour, et à notre mère la
sainte Église notre dévouement et notre afTection filiale.
Imitons l'e.xemple des premiers chrétiens quine cessaient de prier
pour Saint Pierre détenu en prison: oralio autem fiebat sine inter-
missionc ab Ecclcsia ad Dcumproeo (Act., XII, 5.), Disons avec un
auteur sacré : Priez le Seigneur qu'il nous donne la joie du cœur cl que
pendant nos jours et pour jamais il fasse fleurir la paix dans Israël :
El nunc orale Dcum... ut del nobis jucundilalem cordis et fieri
pacem in diebus nostris in Israël per dies sempilernos (Eccli.,
L.24...).
Tous les ans, Nos Très Chers Frères, nous nous faisons un
devoir de contribuer au denier de Saint-Pierre, destiné à payer
les grandes dépenses qu'exige nécessairement une administration
qui embrasse le monde entier.
Nous avons la confiance que cette année vous doublerez votre
aumône, afin de témoigner, comme tous les autres fidèles du
monde entier, votre dévouement envers notre bien-aimé Pontife
et de protester ainsi contre ses spoliateurs.
Ordinairement, dans ce diocèse, le denier de Saint-Pierre ne
dépasse guère un centin par âme ; nous vous en demandons deux
pour cette année, afin de nous unir aux catholiques du monde
entier, qui se font un bonheur et un honneur de témoigner d'une
manière toute spéciale leur attachement pour le Saint-Père, à
roccasion de son jubilé sacerdotal.
Dans bien des diocèses d'Europe, les communautés et les dames
préparent des ornements et des linges d'autel qu'elles veulent
olTrir au Souverain Pontife, qui les distribuera aux missions les
- eu-
plus pauvres. Quelques personnes se proposent de donner des
calices, des ciboires, des missels ou autres choses pouvant servir
au culte. Nous serions heureu.v de pouvoir présenter au Saint-
Pèie une liste bien longue de ces cadeau.x, et Nous invitons
toutes les personnes bien disposées à Nous faire connaître aussi-
tôt que possible leurs intentions à ce sujet.
Suivant l'apôtre Saint Paul (1. Cor., XIII, 8.), la charité ne
s'épuise jamais ; charitas numquam cxcidit ; en l'exerçant sur la
terre nous no faisons que lui donner une force toujours crois-
sante, comme un feu qui devient plus ardent à mesure qu'on lui
fournit de nouveaux aliments. Dans le ciel même, suivant la
pensée du grand apôtre, elle survivra à la foi et à l'espérance
qui n'auront plus leur raison d'être et suffira pour faire le bon-
heur parfait et éternel des âmes justes. Dans l'église militante,
comme dans l'église triomphante, elle est le lien de tous les
cœurs, la source de toute vie et de tout bonheur. Ne laissons
pas échapper cette belle occasion de nous unir à tous les cœurs
vraiment catholiques du monde entier, pour déposer aux pieds
de notre bien-aimé pontife et père, le tribut de notre filiale
affection, au jour de ses noces d'or.
A ces causes et le saint nom de Dieu invoqué. Nous réglons
et ordonnons ce qui suit :
l'' Dans le cours de cette année, il sera fait deux quêtes pour
le denier de Saint-Pierre et à l'occasion du jubilé sacerdotal de
notre Sainl-Père le Pape Léon XIII : la première dans le mois
d'avril, deux dimanches de suite et à toutes les messes ; la se-
conde dans le mois d'août, aussi deux dimanches de suite et à
toutes les messes. Toutes les familles de ce diocèse sont spécia-
lement invitées à donner au moins un cenlin par âme dans cha-
cune de ces quêtes ;
2o Les personnes qui eu ont les moyens, sont invitées à donner
quelque chose de plus, soit en argent, soit en vases sacrés, orne-
ments et autres objets du culte pour de pauvres missions que le
Saint-Père désignera ;
3» A un jour qui sera déterminé plus tard, on chantera une
grand'messe et le Te Deum dans la Basilique et dans toutes les
églises paroissiales et de missions, et dans les comrhunautés reli-
— 612 —
jîioiises où ce sera possible, sinon la messe ordinaire conven-
luelle sera suivie du Te Deum.
Sera le présent mandement lu au prône de toutes les églises
paroissiales et aulres où se fait l'office public, et en chapitre
dans les communautés religieuses, le dimanche qui suivra sa
réception et de plus le dimanche qui précédera la première
quiHe du mois d'avril et la première quête du mois d'août.
Donné h Québec, sous notre seing et le sceau de l'archidiocèse
et le contre-seing de notre secrétaire, le sixième jour de janvier
mil huit cent quatre-vingt-sept, en la tête de l'Epiphanie.
E.-A. Gard. TASCHEKEAU,
Arch. de Québec.
Par Son Éminence,
G.-A. Marois, Ptre,
Secrétaire.
(No 153)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
f Archevêché de québec,
I 17 janvier 1887.
I. Départ pour Rome,
ir. M. le Grand Vicaire Legaré, administrateur.
Monsieur,
I
Une dépêche télégraphique de Son Éminence le Cardinal
Jocobini, Secrétaire d'État de Sa Sainteté, m'annonce que le con-
sistoire aura lieu à la fin de févriei- ou dans les premiers jours de
mars, et m'invite à m'y trouver. En conséquence je partirai de
Québec, jeudi le 27 courant, pour New-York, où je m'embarque-
rai le 21).
— 613 —
Je compte sur vos prières et sur celles de vos paroissiens pour
obtenir un heureux et prompt voyage. J'espère être de retour
avant la semaine sainte.
Pendant mon voyage, à la messe on dira l'oraison pro peregri-
nantibusy qui se trouve à la messe votive portant ce titre.
Je me ferai un devoir de prier pour le clergé et les fidèles du
diocèse dans les sanctuaires de Rome, et de déposer aux pieds du
Saint-Père l'assurance de votre respect et de votre piété filiale,
et de lui demander une bénédiction spéciale pour tout le diocèse.
II
Monsieur le Grand Vicaire G.-É. Legaré est nommé adminis-
trateur du diocèse avec tous les pouvoirs nécessaires que je lui
communique, soit en vertu de mes pouvoirs ordinaires, soit en
vertu d'un induit apostolique qui m'autorise à lui communiquer
mes pouvoirs extraordinaires en cas d'absence.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
E.-A. Gard. TASGHEREAU,
Arch. de Québec.
(No 154)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
> LIEE SEULEMENT DANS LES PAROISSES OU IL Y A DES CHEVALIERS DU TRAVAIL
f Archevêché de québec,
I 5 avril 1887.
Monsieur,
En septembre 1884, le Saint-Siège consulté par moi sur la
société des Chevaliers du Travail, l'a condamnée sous peine de
péché grave, et a recommandé aux évoques d'en détourner leurs
— 614 -
diocésains, comme je l'ai fait dans ma circulaire (N» 131) du 2
février 1885.
A la suite de représentations faites par Nos Seigneurs les
évèqnes dos États-Unis, le Saint-Siègeasuspendu jusqu'à nouvel
ordre l'olTet de cette sentence.
Kii conséquence, j'autorise les confesseurs de ce diocèse à
absoudre les chevaliers du travail aux conditions suivantes, qu'il
est de votre devoir strict de leur expliquer et faire observer :
1" Qu'ils s'accusent et se repentent sincèrement du péché grave
dont ils se sont rendus coupables en n'obéissant pas au décret de
septembre 1884 ;
2» Qu'ils soient prêts à abandonner cette société aussitôt que
le Saint-Siège l'ordonnera ;
3" Qu'ils promettent sincèrement et explicitement d'éviter
absolument tout ce qui peut favoriser les sociétés maçonniques
et autres qui sont condamnées, ou blesser les lois de la justice,
de la charité ou de l'État ;
h^ Qu'ils s'abstiennent de toute promesse et de tout serment
par lequel ils s'obligeraient à obéir aveuglément à tous les
ordres des directeurs de la société ou à garder un secret absolu
même vis-à-vis des autorités légitimes. (Voir la « Discipline, »
page 217.)
En faveur de ces pénitents seulement et en vertu d'un induit,
je prolonge le temps de la communion pascale jusqu'à la fête de
l'Ascension inclusivement.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
E.-A. Gard. TASGHEREAU,
Arch. de Québec.
— 615 —
(No 155)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archevêché de Québec,
\ Il mai 1887.
I. Retraites.
TI. Précaution à prendre quand le domicile des époux n'est pas absolument certain.
III. Pouvoir d'indulgencier dos crucifix portant les indulgences du chemin do la
croix, accordé aux prêtres actuels de l'archidiocèse. Induit du 6 mars 1887.
IV. Vin de messe recommandé.
La première retraite s'ouvrira an Séminaire le mardi, 23 août
prochain, à 5 henres du soir, pour se terminer le mardi suivant,
30 août au matin. La seconde commencera mardi soir, le 6 sep-
tembre, et se terminera le 13.
Voir la « Discipline » page 106, pour ce qui concerne l'examen
des jeunes prêtres, lequel est d'obligation sous peine de suspense.
Messieurs les Curés ne doivent pas oublier d'apporter avec eux
leur rapport annuel, s'ils ne l'ont déjà présenté. («Discipline »
page 197.) Tous doivent apporter un surplis.
Ceux qui se proposent d'assister à la retraite, doivent avertir
Monsieur l'économe du Séminaire, au moins dix jours avant la
retraite à laquelle ils doivent assister, afin que la liste des cham-
bres que chacun occupera et les autres préparatifs nécessaires
puissent se faire commodément.
Pour les pouvoirs des desservants, voir la « Discipline » page
207.
Ceux qui n'ont pas assisté à la retraite l'année dernière, doi-
vent y assister cette année. Chacun doit y arriver dès le
commencement et en suivre les exercices jusqu'à la fin.
— 616 —
n
.Te crois devoir donner à Messieurs les Curés un conseil qui
évitera des délais et des correspondances inutiles et quelquefois
de graves diflicultés. Il arrive assez souvent que des jeunes
personnes et surtout des institutrices, après avoir demeuré dans
un»' paroisse étrangère, viennent se marier dans leur paroisse
natale, avec une personne d'une autre paroisse. Dans certains
cas, il peut arriver que le curé de la paroisse natale n'ait pas la
juridiction nécessaire ; dans d'autres cas. il peut y avoir des
doutes. Il est toujours plus prudent que celui qui célèbre un
mariage de cette espèce, se fasse autoriser par le curé de t'époux,
dont le domicile est toujours bien facile à constater.
III
En vertu de l'induit du 6 mars 1887, dont le texte se trouve
ci-après, j'autorise tous les prêtres actuels de l'archidiocèse à y
bénir et indulgcncier des crucifix pour le chemin de la croix.
Les prêtres qui seront ordonnés plus tard recevront ce pouvoir
sur demande. Ce pouvoir qui n'a pas besoin d'être renouvelé
ne peut être exercé hors de l'archidiocèse.
Voici quelques renseignements utiles que j'emprunte à l'ou-
vrage du Père Maurel : Le chrétien éclairé sur la nature et l'usage
des indulgences.
1" Le signe de la croix fait avec la main et avec l'intention
d'indulgencier les objets qui peuvent être bénits et indulgenciés,
suffit sans autre cérémonie.
2» Le crucifix doit n'être pas si petit qu'il disparaisse presque
dans la main de celui qui s'en sert. Il doit être de matière solide.
30 Le privilège est personnel et le propriétaire seul du crucifix
bénit et indulgencié peut s'en servir pour gagner les indulgences.
Le crucifix ne peut être vendu, ni donné, ni même prêté à un
autre avec intention de lui communiquer l'indulgence ; s'il se
perd, il faut faire bénir celui qui le remplace.
4'» l^our gagner les indulgences, il faut a) tenir le crucifix bénit
à I.'» main ^ b] réciter dévotement quatorze Pater, Ave, Gloria, en
— 617 —
pensant à la passion de Notre Seigneur, et ensuite cinq autres
Paler, Ave, Gloria pour le Souverain Pontife. Cette récitation
ne doit pas être interrompue au moins notablement, ou d'une
manière qui détruise l'unité morale de la prière.
5» Ce privilège n'est pas tellement absolu qu'on puisse toujours
en user. Il faut qu'il y ait impossibilité morale ou au moins un
légitime empcchemenl d'aller faire le chemin de la croix dans une
église ou autre lieu où se trouvent les stations ordinaires du
chemin de la croix.
Peuvent user de ce privilège, par exemple, les malades, les in-
firmes, les voyageurs sur mer ou dans les pays infidèles, les
garde-malades, les serviteurs ou servantes qui ne peuvent s'ab-
senter que très difficilement, les religieux et religieuses et autres
personnes que des occupations multipliées empêchent de se
rendi'e à l'église, les personnes qui demeurent trop loin de
l'église Chacun fera bien de consulter, de peur de se pri-
ver des indulgences en se faisant illusion.
IV
D'après des recommandations venues d'un bon nombre d'é-
vêques, de séminaires et de communautés de religieux des pro-
vinces d'Ontario et de Québec, je crois devoir vous recommander
pour la messe le vin de MM. Ernest Girardot et Cie, de Sandwich,
Ontario. Voilà déjà plusieurs années que ces Messieurs ont fait
leurs preuves.
J'envoie avec la présente à chaque curé une feuille qui indique
le prix de ce vin de messe et les mesures à prendre pour le con-
server en bon état. Ces Messieurs n'ont point de dépôt à Québec,
parce qu'il vous est aussi facile de correspondre directement
avec eux qu'avec un marchand de Québec, en leur indiquant
exactement à quelle station du chemin de fer le plus voisin de
votre paroisse devront être envoyés les fûts ou barriques que
vous voulez avoir. Vous remarquerez qu'il y a un escompte de
4 par cent pour argent comptant.
Veuillez agréer, \fonsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
E.-A. Card. TASCHEREAQ,
Arch. de Québec.
618 —
BEATISSIME PATER,
Klzearus Cardinalis Taschereau, Archiepiscopus Quebecen.,
humililor postulai ut sibi coucodalnr [lulultum vi cujus possit
presbyteris suîb diœcesis facultatem coucedere benediceudi Cru-
ces cum indulf^ontiis Viœ Crucis : ratio est quia in hac regione
prrmulli suut fidèles qui non possunt adiré ecclesias in quibus
piiun exercitium Viœ Crucis est ereclum.
K\ Audientia SSmi habita die 6a Martii 1887,
SSmus Doniinus Noster Léo divina Providenlia PP. XTII,
roferente me infrascripto Archiepiscopo Tyren., S. Conguis de
Propagauda Fide Secretario, Emo ac Rmo Dno S. R. E. Gardi-
nali Elzearo Archiepiscopo Quebecen., facultatem de qua in pre-
cibus bénigne concedere dignatus est cum applicatione indul-
gentiarum visitantibus Stationes Vise Crucis in Ecclesiis Fra-
Irum Ordinis Minorum et Reformatorum a Sede Apostolica con-
cessarum, quas tamen in tantum lucrari valeanl qui aut infirma
valeludine laborent aut ab hujusmodi Stalionibus in Ecclesiis
Oraloriisfiue publicis visitaudis légitime prœpediantur : dummodo
reliqua pro iis assequendis injuncla absolverint.
Datum Romœ ex ^Edibus dictae S. Congnis die et anno ut
supra.
(L. f S.| j- D. Archiep. Tyren., Secr.
— 619 —
(No 156)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
PROCESSIONS CONTRE LA MOUCHE A PATATES
Saint-Patrice de Beaurivage,
5 juillet 1887.
Monsieur le Curé,
Comme j'ai pu le constater, le fléau de « la mouche à patates »
continue à faire des ravages dans nos campagnes.
Pour le conjurer, j'autorise Messieurs les curés à faire une ou
plusieurs processions dans le cours de l'été.
Cette permission est donnée non seulement pour cette année,
mais aussi pour les autres années où Ton croira bon de renou-
veler ces processions, soit pour faire cesser ce fléau, soit pour le
prévenir.
VeuilUez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
E.-A. Card. TASCHEREAU,
Arch. de Québec.
— 620 —
(N" 157)
MANDEMENT
ORDOXKANT UK " TV Deum " A L'OCCASION DU JUBILÉ 8ACERD0TAI- DE
SA SAINTETÉ LÉON XIII
KLZKAIl-ALKXANDRE TASCHEREAU, Cardinal Prêtre
hE i.A Sainte E(;lisi-: Romaink, par la grâce de Dieu et du Siège
Apostolique, Archevêque de Québec,
Au Clergé Séculier et Régulier, aux Communautés Religieuses et à
tous les Fidcli's deVArchidioc'ese de Québec, Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Dans noire mandement du 6 janvier dernier, Nous vous avons
invités, Nos Très Chers Frères, à célébrer dignement le cinquan-
tième anniversaire de Tordination sacerdotale de Sa Sainteté le
Pape Léon XIII. Vous avez répondu généreusement à l'appel
que Nous vous avons fait de donner à cette occasion des preuves
particulières de votre attachement et de votre dévouement à la
sahite Église Catholique dans la personne de son chef. Vos
prières et vos aumônes témoignent de votre foi et de votre cha-
rité. Vous verrez dans le bref du 1er octobre, qui sera lu à la
suite du présent mandement, que le Souverain Pontife, touché
des manifestations sincères d'attachement et de solide piété qui
se sont faites dans le monde entier et se feront encore, a ouvert
les trésors spirituels de l'Église et accordé une indulgence plé-
nière et des indulgences partielles, toutes applicables aux âmes
du purgatoire, aux conditions suivantes :
1" Les pèlerins qui se rendront à Rome à l'occasion du jubilé
sacerdotal de Sa Sainteté, gagneront une indulgence plén^ère ;
2" Ceux qui, sans aller à Rome, s'uniront d'esprit et de cœur
aux pèlerins, ou bien favoriseront de quoique manière ces pieux
pèleruiages, gagneront aussi une indulgence plenière le 1er jan-
— 621 —
vier, en disant nn chapelet pendant neuf jours consécutifs avant
ce jour, c'est-à-dire, commençant an pljiis tard vendredi le 23
décembre, pourvu que vraiment contrits ils se confessent, com-
munient ce jour-là, et prient dans leur église paroissiale, ou
toute autre église ou oratoire public, pour la concorde des
princes chrétiens, l'extirpation des hérésies, la conversion des
pécheurs et l'exaltation de la Sainte Eglise ;
3° Une autre indulgence plénière aux mêmes conditions d"une
autre neuvaine de chapelets, avec confession, communion et
prière dans une église ou oratoire, à gagner le jour de fête qui
suivra immédiatement cette neuvaine faite dans le temps fixé
pour les audiences que le Saint-Père donnera aux pèlerins ;
4° Une indulgence de trois cents jours pour chaque jour de
ces neuvaines.
Pour vous engager, Nos Très Chers Frères, à célébrer digne-
ment cette fête de famille, Nous vous répéterons ici quelques
passages de notre mandement du 6 janvier dernier, qui vous en
rappelleront les motifs :
« C'est une pieuse et touchante coutume que de célébrer dans
une famille le cinquantième anniversaire du mariage des pa-
rents. A cette occasion, les enfants et les petits-enfants se réu-
nissent dans la maison paternelle et se font un bonheur de té-
moigner leur respect et leur amour envers les auteurs de leurs
jours. L'Église, comme une bonne mère, les voit avec joie
accourir aux pieds des autels et s'unit avec eux, pour remercier
Dieu des grâces qu'il a répandues sur cette famille privilégiée
et implorer pour elle les bénédictions du ciel. »
H La même joie et la même reconnaissance se manifestent dans
un diocèse ou dans une paroisse dont le pasteur célèbre le cin-
quantième anniversaire de son ordination. »
« La Sainte Église catholique est aussi une grande famille,
dont les innombrables enfants sont répandus sur la terre en-
tière ; et quand le Père de cette famille, après avoir exercé les
sublimes fonctions du sacerdoce pendant un demi-siècle, doit
rendre de solennelles actions de grâces à Dieu, n'est-il pas juste
— 622 —
que nous nous réjouissions avec lui et que nous lui témoignions
noire respect et notre amour. ? »
n Or, Nos Très Chers Frères, le 31 décembre de celle année,
notre très Saint-Père le Pape Léon XIII doit célébrer son jubilé
sacerdotal, et Nous venons vous inviter à remercier Dieu de
toutes les grûces qu'il lui a accordées, et à prier avec ferveur
afin que la Providence divine nous conserve encore longtemps
ce Père bien-aimé. »
). Vous le savez. Nos Très Chers Frères, le Pape est le Vicaire
de Jésus-Christ, notre rédempteur ; à lui ont été confiées les
clefs du royaume des cieux ; toute juridiction pour nous ab-
soudre et pour gouverner cet immense empire, réside en lui,
comme dans une source intarissable que le sang de Jésus-Christ
fait jaillir jusqu'à la consommation des siècles ; sa parole infail-
lible nous indique ce que nous devons croire et faire pour entrer
dans le royaume des cieux ; il est le centre de l'uni le catholi-
que, représentant visiblement le chef invisible de qui découle
toute bénédiction dans le ciel et sur la terre. Voilà pourquoi il
est revêtu de la plus sublime 'dignité qui se puisse concevoir en
ce monde ; les plus grands rois n'ont qu'un territoire bien petit,
quand on le compare avec la surface de la terre entière, et ils ne
commandent que dans l'ordre temporel : le Souverain Pontife a
reçu en héritage toutes les nations de la terre, qui lui doivent
obéissance dans ce qui concerne la vie éternelle, fin dernière de
tous les hommes. »
« Voilà neuf ans que Léon XIII exerce celte royauté spiri-
tuelle, et nous savons tous avec quelle fermeté il a réclamé les
droils de l'Église ; avec quelle science et quelle clarté il a expo-
sé l'enseignement catholique sur les questions les plus impor-
tantes et les plus délicates; avec quel zèle il a encouragé le
tiers-ordre de Saint-François d'Assise, les conférences de Saint-
Vincent de Paul, la Propagation de la foi et les missions dans
toutes les parties du monde ; quel élan il a donné à l'élude de
la philosophie chrétienne et de la théologie selon l'admirable
méthode de Saint Thomas. »
«Le Prophète Zacharie (XIL 10), nous apprend que quand
Dieu veut protéger son peuple contre ses ennemis, il répand sur
— 623 -
lui l'esprit de grâce et de prière, spirilurn ijratiœ et preruri}. Con-
fiant dans cette promesse et dans la toute-puissante intercession
de la mère de Jésus, Léon XIII a invité tous les fidèles à la ré-
citation fréquente et publique du chapelet, et remis en honneur
cette dévotion au moyen de laquelle Saint Dominique avait
opéré de si grandes choses. Faisons-nous un devoir de prier
chaque jour pour la Sainte Église persécutée si cruellement
dans son chef et dans ses membres. Demandons à Dieu d'abré-
ger les jours de la captivité de notre père, et de lui rendre cette
liberté dont il a besoin pour accomplir la sublime mission qui
lui a été confiée. »
« Ce devoir de la prière, Nous vous exhorions à le remplir
pendant tout le cours de cette année, avec plus de zèle et de con-
fiance que jamais; c'est, en elTet, la meilleure manière de témoi-
gner à notre père notre attachement et notre amour, et à notre
mère la sainte Église notre dévouement et notre affection
filiale. »
« Imitons l'exemple des premiers chrétiens qui ne cessaient de
prier pour Saint Pierre détenu en prison ; oralio autem fiebal sine
intermissione ab Ecclcsia ad Deum pro eo (Act., XII, 5.). Disons
avec un auteur sacré : Priez le Seigneur qu'il nous donne ta joie
du cœur et que, pendant nos jours et pouv jamais, il fasse fleurir la
paix dans Israël ; Et nunc orate Deum. ..ut det nobis jucunditatcm
cordis et fieri pacem in âicbus nostris in Israël per dies sempiternos
(Eccli., L, 24...).»
« Suivant l'apôtre Saint-Paul (I. Cor., XIII, 8.), la charité ne
s'épuise jamais ; charitas numquam excidit ; en l'exerçant sur la
terre, nous ne faisons que lui donner une force toujours crois-
sante, comme un feu qui devient plus ardent à mesure qu'on lui
fournil de nouveaux aliments. Dans le ciel môme, suivant la
pensée du grand apôtre, elle survivra à la foi et à l'espérance,
qui n'auront plus leur raison d'être, et suffira pour faire le bon-
heur parfait et éternel des âmes justes. Dans l'église militante,
comme dans l'église triomphante, elle est le lien de tous les
cœurs, la source de toute vie et de tout bonheur. Ne laissons
pas échapper cette belle occasion de nous unir à tous les cœurs
vraiment catholiques du monde entier, pour déposer aux jjieds de
— 624 —
noliv bion-aimé pontife et père, le tribut de notre filiale affecUon,
au jour de ses noces d'or. »
A ci^s causes cl le saint nom de Dieu invoqué, Nous réglons
cl ordonnons ce qui suit :
1" Le premier janvier 1888, un Te Dcum solennel sera chanté,
après la messe paroissiale, dans toutes les églises et chapelles
où se fait l'oflice public (a), et dans les communautés religieuses
à la suite de la messe conventuelle ;
2" Pendant tout le mois de janvier, les prêtres diront à la
messe Toraison Pvo fjraliarum aclione^ qui commence par les
mots : Deus^ cujus miscricordiss... et qui se trouve à la suite de
la messe votive de la sainte Trinité ;
3<» Dimanche, le 15 janvier, fête du Saint Nom de Jésus, Nous
célébrerons, dans la Basilique Métropolitaine, la messe d'actions
de grâce, que des circonstances paiticulières Nous empêchent
de célébrer le premier janvier. Il y aura sermon de circons-
tance.
Sera le présent mandement, ainsi que le bref pontifical du
premier octobre 1887, lu au prône de toutes les églises parois-
siales et autres où se fait l'office public, et en chapitre dans les
communautés religiei|ses, le dimanche qui suivra sa réception.
Donné cà Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidio-
cèse et le contre-seing de notre secrétaire, le premier décembre
mil huit cent quatre-vingt-sept.
E.-A. Gard. TASGHEREAU,
Arch. de Québec.
Par Son Éminence,
C.-A. Marois, Ptre, G. S.,
Secrétaire.
(a) Il convient que le sermon du jour ait pour objet l'amour, le respect et l'obéis-
unce que tous les enfants de l'Eglise doivent au Souverain Pontife. Dans la Basilique,
le Tr l)cum sera cliaiit<^ le premier janvier et le quinze ; il convient que, dans l'in-
itruction du jour de l'an, la solennité du 15 soit annoncée avec invitation spéciale
aux fidMcs do la paroisse do Notre-Dame de Québec, de s'unir d'esprit et de cœur aux
prières et actions de grâces qui ont lieu dans le monde entier.
— 025 —
LEON XIII PAPE
A tous les ficlHcs qui liroiU les présentes lellres^ salut et bénédiction
apostolique.
An premier jour de Tannée prochaine, Nous célébrerons, avec
la grâce de Dieu, la solennité de Noire Jubilé Sacerdotal. Toutes
les nations de la terre et toutes les classes sociales,comme n'ayant
(|u'un seul cœur et une seule âme, son! au comble de l'allégresse,
et au milieu des temps si diiïiciles où, par la volonté divine,
Nous occupons le siège auguste de Saint Pierre, elles nous té-
moignent admirablement et solennellement leur foi, leur amour,
leui- respect et leurs ielicilalions. Ces témoignages, Nous les
acceptons pour en rapporter toute la gloire à Dieu, qui Nous con-
sole dans Noire tribulatiou et à qui Nous ne cessons de deman-
der qu'il bénisse tout le peuple chrétien et lui accorde la paix
et la concorde désirées depuis longtemps.
Touché de ces manifestations sincères d'attachement et de
solide piété, et déférant aux prières qui Nous ont été adressées,
afin que tous Nos enfants puissent retirer de la fête de leur Père
quelque avantage pour leur bonheur éternel, Nous avons résolu
d'ouvrir les trésors de l'Église, dont Dieu nous a confié la dis-
pensation.
C'est pourquoi. Nous appuyant sur la miséricorde du Dieu
toul-puissant et sur l'autorité de ses saints apôtres Pierre et Paul,
Nous accordons dans le Seigneur une indulgence plénière, et la
rémission de tous les péchés à tous et à chacun des fidèles, de
l'un et l'autre sexe, qui viendront en pèlerinage à Rome, à l'oc-
casion de Notre Jubilé sacerdotal, pour donner un témoignage
public et manifeste de la piété et de l'attachement au nom de
leurs nations respectives et rendre hommage et obéissance à
celte suprême autorité dont Dieu Nous a revêtu.
De même à tous les chrétiens de l'un et l'autre sexe qui suivent
et accompagnent d'esprit et de cœur ces pèlerinages faits à Rome
et à tous ceux qui, de quelque manière que ce soit, favorisent le
succès de ces pieuses pérégrinations, s'ils font, avant le jour de
40
— 626 —
Noire jubilé sacerdotal, c'est-à-dire, avant le premier janvier
prochain, une neuvaine, en récitant chaque jour le tiers du saint
rosaire, et s'ils répèlent celte neuvaine pendant le temps fixé
pour les audiences de ces pieux pèlerinages, et étant vraiment
contrits, s'élaut confessés et ayant communié, ils visitent leur
église paroissiale, ou quelque autre église ou oratoire privé et y
oITrenl à Dieu de pieuses prières pour la concorde des princes
chrétiens, l'exlirpalion des hérésies, la conversion des pécheurs,
cl l'exaltation de la sainte Église, leur mère, Nous accordons
dans le Seigneui- une indulgence plénière et la rémission de tous
les péchés, ie jour de Notre Jubilé sacerdotal, ainsi qu'à la fête
qui suivra immédiatement la seconde neuvaine, au choix de
chacun, dans le temps fixé comme ci-dessus.
De plus, à tous ceux qui. au moins contrits de coeur, feront
ces neuvaines. Nous remettons en la forme usitée dans l'Église,
pour chaque jour de ces nçuvaines, trois cents jours des péni-
lences qu'ils peuvent avoir encourues et qu'ils peuvent encore
devoir.
Nous accordons toutes et chacune de ces indulgences, rémis-
sions de péchés et dispenses de pénitences, de manière qu'elles
puissent être appliquées aux âmes du purgatoire et Nous voulons
qu'elles soient accordées seulement pour cette année.
Enfin Nous voulons que, nonobstant toutes choses contraires,
les exemplaires ou copies, môme imprimés, de ces présentes
lettres, signés par un notaire public et munis du sceau de
quelque dignitaire ecclésiastique, soient acceptés comme si les
présentes lettres elles-mêmes étaient produites ou exhibées.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, sous l'anneau du Pêcheur,
le premier octobre 1887, en la dixième année de Notre Ponti-
fical.
M. Gard. LEDOCHOWSKI.
— 627 —
(No 158)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
( Archkvêché de Québec,
( 3 décembre 1887.
I. Erreur corris^ée dans hi eirculiiiri- 155, relative au Chemin de la Croix fait avec
un crucifix bénit.
II. Permission et indulgence de la messe du premier vendredi du mois.
III. Soirées dramatiques et autres réunions défendues les dimanches et fêtes d'obli-
gation.
IV'. Enregistrement nécessaire des personnes qui font partie d'une confrérie quel-
conque ayant un scapulaire.
V. Sermons à faire par les jeunes prêtres pour 1888.
VI. Assurance des édifices religieux.
I
Dans la circulaire N» 155, Il mai 1887, page 3, article 4, en
mentionnant les conditions à remplir pour gagner les indul-
gences attachées aux crucifix bénits pour le chemin de la croix,
j'ai fait une omission que je crois devoir réparer. Voici le para-
graphe tel qu'il doit être lu :
u 4° Pour gagner les indulgences, il faut a) tenir le crucifix
bénit à la main ; b] réciter dévotement quatorze Pater, Ave^ Glo-
ria^ en pensant à la passion de Notre Seigneur, et ensuite cinq
autres Pater, Ave, Gloria, avec um autre Pater, Ave, Gloria,
pour le Souverain Pontife. Cette récitation ne doit pas être
interrompue au moins notablement, ou d'une manière qui dé-
truise l'unité morale de la prière. »
Les mots en caractère semi capital ont été omis par inadver-
tance.
— 628
U
Dans plusieurs paroisses, c'est uue pieuse coutume de célébrer
tous les premiers veudredis du mois une messe à laquelle assis-
lent ordinairement beaucoup de personnes, dont un bon nombre
comuiuuient par dévotion envers le Sacré Cœur de Jésus. Pour
favoriser cette dévotion dans toutes les paroisses, communautés
et collèges de ce diocèse, je permets d'exposer le Saint-Sacrement
pendant ou après cette messe, soit chantée, soit basse, et j'accorde
cent jours d'indulgeiice à toutes les personnes qui y assisteront
et prieront pour la conversion des pécheurs. La rubrique de
ces messes est la même que pendant l'octave du Saint-Sacrement.
III
J'ai été informé que, dans quelques paroisses de Tarchidiocèse,
il y a eu cet été, les jours de dimanche et de fêtes d'obligation,
des soirées dramatiques et autres réunions de ce genre, dont le
produit était destiné à des bonnes œuvres. Je charge MM. les
curés de voir à ce que cela n'ait plus lieu.
IV
Le '21 avril 1887, Notre Saint-Père le Pape Léon XIII a révo-
qué la permission donnée par Grégoire XVI, le 30 avril 1838, de
ne pas enregistrer les noms des personnes qui sont reçues du
Bcapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel. Cet enregistrement
des noms est maintenant de rigueur et vous devez enregistrer
non seulement les personnes qui seront reçues à l'avenir, mais
aussi pour plus grande sûreté, celles qui ont été admises depuis
le 27 avril dernier. Dans toutes les paroisses où cette confrérie
est établie, ou s'établira dans la suite, il doit y avoir un registre
pour cet effet.
Il est très désirable que même les personnes qui ont été reçues
avant le 27 avril dernier se fassent inscrire.
D'après la même décision Pontificale, toutes les confréries
quelconques dont les membres portent un scapulaire, doivent
pareillement faire inscrire les noms des confrères. Si cette
— 629 —
formalité n'a pas été remplie, il faut y remédier au plus tôt pour
tous les membres saus exception.
V
Les sermons à faire par les jeunes prêtres pour 1888 sont :
10 Ascension de Notre Seigneur.
2" Devoirs des parents, [voir le décret XVI du 6e concile de
Québec.)
VI
En lisant les rapports annuels, je remarque que quelques
fabriques n'ont pas assuré leurs édifices ou ne les ont assurés
que pour une somme beaucoup trop faible. L'assurance mu-
tuelle des fabriques ne prend pas de risques au delà de 81 i,000,
ce qui suffit pour un certain nombre d'églises ; mais la plupart
ont une valeur bien plus grande et dans ce cas on doit y sup-
pléer au moyen des compagnies d'assurances.
J'invite Messieurs les curés à relire avec attention l'article
((Assurance» dans la ((Discipline» page 14, et à en donner lecture
à leurs marguilliers s'ils le jugent utile ou nécessaire.
11 va sans dire que dans le cas où il y a un dommage partiel
causé par le feu, l'assurance mutuelle des fabriques ne doit être
appelée à payer que sa quote-part si l'édifice a d'autres polices
d'assurance.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement.
E.-A. Gard. TASGHEREAU,
Arch. de Québec.
— 630 —
(No 159)
CiUCULAlUE AU (XERGÉ
Archevêché dk Québec,
8 décembre 1887.
I. Erreur corrigée dans le mandeiueiit du 1er décembre.
II. Adoration réparatrice.
Monsieur,
Je me fais un devoir de corriger une erreur dans mon mande-
ment (157) du 1er décembre courant.
Dans la page 2, article 2, j'ai dit que, pour gagner l'indulgence
plènière du 1er janvier prochain, il fallail communier ce jour-là.
On m'a fait remarquer que le bref pontifical du l^- octobre sup-
pose plutôt que la communion prescrite pour gagner cette indul-
gence, fait partie de la neuvaine qui doit avoir lieu avant le pre-
mier janvier prochain ; ayant examiné de nouveau le bref et
consulté plusieurs théologiens, j'en suis venu à la conclusion
qu'en etfet la communion prescrite peut se faire avant le pre-
mier janvier, quoique l'indulgence ne puisse être gagnée que ce
jour-là. Quant à la question si la communion faite le premier
janvier peut suffire, je n'ose l'affirmer.
Messieurs les Curés sont priés d'inviter leurs paroissiens à
profiler de la facilité que présente cette décision, pour se confes-
ser, et d'offrir leur communion pour le Souverain Pontife ; et
comme la neuvaine peut se faire en aucun temps, avant le pre-
mier janvier .^ il y aura au moins deux semaines [)Our cela.
— 631 —
n
Dans ma circulaire N" 125, 19 novembre 1883, j'ai recommandé
Vœuvre de Vadoralion réparatrice. Je la recommande de nouveau
à cause des grâces et. indulgences qui y soni allachées. Dans le
diocèse, tous les curés et les vicaires, les chapelains des commu-
nautés, les supérieurs et directeurs des séminaires et collèges,
sont autorisés à enregistrer les noms des personnes qui veulent
en faire partie.
Le directeur diocésain est Monsieur Labrecque, directeur du
grand séminaire, et, d'après ma circulaire N" 127, 2 février 1884,
tous ceux qui ont enregistré des associés, doivent lui envoyer, à
la fin de chaque année, non plus la liste des associés, mais sim-
plement le nombre des nouveaux associés depuis le dernier envoi.
C'est une chose bien facile, mais qui ne doit pas être négligée.
Veuillez agréer. Monsieur, l'assurance de mon sincère atta-
chement, et mes meilleurs souhaits pour l'année qui va bientôt
commencer.
E.-A. Gard. TASGHEREAU,
Arch. de Québec.
APPENDICE
Itinéraires des visites pastorales
1877.
3—
i.
.).
().—
?.•
8.
9.
10.
II.
1-2.
1 3.
li.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
•21
22.
23.
•Saint-Philippe de Néri,
Notre-Dame Du Moiit-Carmel,
Saint-Pascal,
•Sainte-Hélène,
•Saint-Alexandre,
Saint -Éleuthère de Pohonéga-
mook, [a]
■Saint-Antonin,
•Saint-Patrice de la Riv.-du-Loup,
■Notre-Dame du Portage,
Saint-André.
-Saint-Louis de Kamouraska,
■Saint-Denis, (b)
Saint-Pacome,
Saint-Onésime,
■Sainte-Anne,
■Saint-Roch,
■Sainte-Louise,
■Sainte-Perpétue,
■Saint-Pamphile, (c)
Saint-Benoit du Lac Noir,
■Saint-Auberi,
-Saint-Jean Port-Joli,
■Notre-Dame de l'Islet et Saini-
Kugène,
Lundi ^ 4
et
5
juin
5
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29,30 " 1 juillet
(a) Lo 11, coucher à Saint-Alexandre ; le 12, départ à 3 h. A. M. pour Saint-An-1
tonin, 011 l'entrée solennelle se fera à 2 h. P. M.
(fc) La visite de la Rivière-Ouelle aura lieu plus tard.
(f) Le 26, coucher à Sainte-Perpétue ; le 27, départ à 7 h. A. M. pour Saint-Be-
noit, oii la visite s'ouvrira à 9 h. ; on arrivera à Saint-Aubert vers 3 h. P. M.
u
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— 636 —
«24._Sainl-Gyrillc, Dim. 1 et 2 juillet
25.— Cap S;iinl-I|j;nace, 2,3 " 4
06.— Saint-Antoine de l'Ile aux Grues, 4 " 5
•J7.— Saint-Thomas, 5, G "■ 7
28.— Saint-Pierre, 7 '' 8
29.— Saint-François, Dim. 8 " 9
30.— Noire-Dame de Berthier, 9 ^'10
31.-Saint-Vallier, 10 " U
32.— Saint-Raphaël, 11,12 " 13
33.— Saint-Michel, 13 '^ 14
34.— Saint-Étienne de Beaumont (d) 14 " 15
35.— Sainte-Pétronille, Lundi^ 16 "17
36.— Saint-Pierre d'Orléans, 17 "18
37.— Sainte-Famille " 18 " 19
38.— Saint-François " 19 " 20 "
39.— Saint-Jean '^ 20 " 21
40.— Saint-Laurent. " Samedi, 21 " 22
NOTES
I. Voir les notes à la suite du mandement du 2 Février 1875,
pour la seconde visite pastorale, et le décret VIII du second
Concile de Québec.
II. Le prêtre qui doit précéder l'Archevêque et prêcher la
retraite préparatoire aux confirmands, arrivera dans chaque
paroisse 48 heures avant le Prélat. Tous les confirmands de-
vront être rendus à l'église pour la première instruction, qui
aiira lieu à 4 heures de l'après-midi. On leur indiquera l'heure
des autres exercices de la retraite, dont le programme sera à
peu près comme suit :
Premier jour. — A 4 heures P. M., instruction sur la retraite.
Prière et Chapelet.
Second jour. — A 8 heures ou 9 heures A. M., instruction sur
l'examen de conscience, la confession, la contrition. Confessions
commencées, si c'est nécessaire.
('/) Lo \S. oounhor à Québec ; dép.art lo 16, à UJ A. M., pour Sainte-Pétronille, oh
]'»ntrf-e solennelle aura lieu à 2 h. P.jM.
— 637 —
A 1 heure P. M., visite du Saint-Sacrement, chapelet, instruc-
tion qui résume celle du matin, et traite ensuite du salut. Con-
fessions.
Troisième jour.— A 8 heures ou 9 heures A. M., confessions,
inslriiction sur la confirmalion, sur les dispositions qu'elle
exige ; explication des cérémonies ; exercice.
On finit par la distribution des billets, qui doivent renfermer
les noms de baptême et de famille, et être signés du curé ou du
vicaire. Quand ces billets sont distribués trop longtemps d'a-
vance, les enfants les perdent et sont moins fidèles à assister à
la retraite. Les noms des confirmés doivent être enregistrés
après la visite, dans un cahier destiné à demeurer dans les
archives de la paroisse.
m. Les confirraands doivent tous avoir été examinés sur le
catéchisme avant la retraite, parce que l'expérience démontre
qu'il n'y a pas assez de temps pour cet examen durant la retraite.
IV. Chaque curé fera transporter ce prêtre dans la paroisse
où celui-ci doit aller rendre le même service. Si la visite ne
doit durer qu'une journée, le prêtre part avant l'arrivée de
l'Archevêque, de manière à être rendu à son poste avant 4
heures après midi. Dans les paroisses où la visite dure deux
jours, le prêtre part le lendemain de l'arrivée de l'Archevêque.
1878.
1.— Laval Lundi, 10
et 11
juin
2. — Ange-Gardien 1 1
" 12
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3.— Sainte-Anne, 12,13
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a
4. — Saint-Ferréol, 14
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5.— Saint-Tite, 15
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il
6.— Saint-Joachim, Dim. 16
u 17
u
7. — Château-Richer, 17
'^ 18
a
8.— Beauport et Saull Montmorency, 18, 19
" 20
u
9.— Charlesbourg, (a) Fête-Dieu 20
" 21
u
(a) Coucher à Charlesbourg le 21 au soir, aller au lac Beauport pour y dire la messe
le 22 à 8 h. et donner la confirmation ; diner à Stoneham oil l'entrée solennelle se
fera à 1 h., et ensuite visite non solennelle à Saint-Adolphe.
638 —
10. — Lar Bi'iuiporl,
1 1.— Slonchani,
12.— Ttnvkt'sbury.
13. — Valcarlicr,
1 .4._SaiiUe-Callierinp,
15. — Sainl-Uayinoiul,
Ki. — Saint -Basile,
17. — Sainl-Alban,
IH. — Saint-Casimir,
19.— Sainl-Ubalde,
20. — Notre-Dame de Baliscan, (b)
21. — Grondines,
22. — Deschambault,
23.— Portneiif,
2-4. — Cap-Santé,
25. — Écureuils,
20. — Sainte-Jeanne,
27. — Pointé-aux-Trembles,
28.— Saint-Augustin,
29. — Ancienne-Loretta,
30. — Saint-Ambroise,
31.— Saint-Félix,
32.— Saint-Colomb,
33. — Sainte-Foye.
22
juin
22
et
23
ii.
Dim. 23
24
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Octobi
-e
1879.
1. — Saint-Nicolas,
2. — Saint-Élienne,
3. — Sainl-Agapit,
4. — Saint-Apollinaire,
5. — Saint-Antoine,
6. — Sainte-Croix,
7. — Lotbinière,
Lundi^ 9
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i.e
(ft) Le 2 juillet, messe et confirmation à 7 h. à Notre-Dame de Batiscan ; dîner à
Sttint-Ubiilde, oouohor à Saint-Casimir. Le 3 au matin, à 9 h. départ pour les Gron-
dioM où l'ouvorturo de la visite aura lieu à Ij h. P. M.
— 689 —
a. — Saint-Jean Deschaillons, (a)
9. — Sainte Emmélie,
10. — Sainl-Édouard.
1 1. — Saint-Flavien,
1 2. — Sainte-Anastasie,
13.— Sainte-Julie, {b]
1 i. — Notre-Dame de Lourdes,
lô, — Saint-Calixte,
1 6. — Sainte-Sophie,
17. — Saint-Ferdinand, (c)
IK. — Saint-Adrien,
19. — Saint-Pierre Baptiste,
20. — Inverness et Leeds, [d)
2 1 . — Sainte-Agathe,
22.— Saint-Gilles,
23. — Sain t-Narcisse,
24. — Saint-Patrice,
Saint-Sylvestre,
•Saint-Pierre de Broughlon,
25.-
26.
27. — Sacré-Cœur de Marie,
28. — Sacré-Cœur de Jésus,
29. — Saint-Séverin,
30. — Saint-Elzéar,
31. — Saint-Bernard,
32.— Saint-Isidore,
33. — Saint-Lambert,
34. — Saint-Jean-Chrvsostôme,
35. — Saint-Romuald,
36.— Saint-David,
37. — Notre-Dame de Lévis.
16,17 et 18
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en septembre
((
eu octobre
(a) Visite particulière à Saiute-Philomène le 17 après-midi ; départ à 2 h.
(6) Coucher à Sainte-.Tulie le 23 au soir ; messe et confirmation à Notre-Dame de
Lourdes, à 8 h., le 24 ; dîner à Sainte-Julie et départ à 2 h. pour Saint-Calixte.
(c) Coucher à Saint-Ferdinand le 27 au soir ; messe et confirmation à Saint-Adrien
à 8 h. le 28 ; dîner et coucher à Saint-Ferdinand ; messe et confirmation à Saint-
Pierre-Baptiste à 8 h. le 29 ; dîner à Inverness.
(d) Le 29, l'entrée solennelle à Inverness se fera à IJ h. et ensuite visite particu-
lière à Leeds, si le temps le permet.
640 —
1880.
1. — Saiiit-Cliarles,
Jeudi,
3
et
4
juin
2. — Saiiil-GiMvais,
4,
5
II
G
u
3.— Saiut-Raiihaël,
Dim. 6,
7
u
8
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•i. — Saint-Cajelan,
8
a
9
u
5 — Saiiil-Paul.
9
ii.
10
II
G.— Saint- Philémon et Saint-
■Ma-
gloire, (a)
Jeudi^
10
u
11
il
7. — Notre-Dame de Fiiickland,
II
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12
u
H — Saint-Damien et Saint-Lazare, (b)
12
ic
13
a
9. — Sainte-Claire,
Dim.
13
n
14
II
10. — Sainl-Malachie,
14
II
15
u
1 1. — Saint- Léon,
15
a
16
II
1 C. — Sainte-Germaine,
16
a
17
II
V.l — Sainte-Justine, (c)
Jeudi^
17
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18
u
14. SaintOdilon,
18
u
19
u
15. — Saint-Edouard,
19
u
20
u
IG. — Sainte-Marguerite, (d)
Dim.
20
u
21
II
RETOUR A QUÉBEC
17. — Saint-Henri,
18. — Saint-Anselme,
19. — Sainte-Hénédine,
20. — Sainte-Marie de la Beauce,
21. — Saint-Frédéric,
22.— Saint-Victor,
23. — Saint-Éphrem,
24. — Saint-Évariste, (e)
Samedi, 26 " 27
Dim. 27
28
29, 30
Jeudi, 1
2
3
Dim. 4
" 28 "
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1 juillet
Il 2 "
" 3 "
u 4 u
u 5 u
(a) \iO 10, courte station en passant à Saint-Philémon.
(t) Ix! 12, courte station en passant ;\ Saint-Damien.
(c) Oflico à 8 h. ; départ à 10 h. pour dîner à Sainte-Germaine, d'où l'on part à
S h.
((/) On prendra le train le 22 au matin à Sainte-Hénédine.
(«) Office à 8 h. ; départ à 10 h. pour dîner à Saint-Vital, d'oîi l'on part à 2 h.
— 041 —
25. — Saiiit-Sébaslien et Saint-Samuel,
(/■) 5
26.— Saint- Vital, 6
27. — Sainl-Honoré, 7
28. — Sainl-George et SaiiU-Marlin, iy] Jcudi^ 8, 9
29.— Saint-Cùrae, [h] 10
30. — Saint-François, Dlm. 11,12
31.— Saint-Joseph, 13,14
32. — Saints-Anges, [i) Jeudi^ 15
Voir l'article visite épiscopalb dans la " Discipline. "
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1881.
!.— Saiiili'-Pi'tronille, l.-O.,
2.— Saint-Pierre, "
3.— Sainte-Famille,
4. — Saint-Fi-ançois,
5. — Saint- Jean,
6. — Saint-Laurent,
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Samedi^
28
et 29
mai
Dim.
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li.
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juin
1
" 2
ce
Jeudi,
2
" 3
ce
7. — Saint-Onésime,
8. — Saint-Pacôme,
9. — Notre-Dame du Mont-Garmel,
10. — Saint-Pascal.
1 1. — Sainte-Hélène,
12. — Saint-Alexandre, (a)
13. — Saint-Éleuthère,
Lundi^ 6
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Jeudi, 9,10
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(f) Après l'entrée solennelle, visite particulière à Saint-Samuel,
(i;) Le 9, d(?part à 1 h. p. m. pour faire une visite particulière il Saint-Martin.
(h) Office h 8 h. ; départ à 10 h. pour dîner à Saint-George, d'où l'on part à 2 h.
(i) Ketour iV Québec par le train du 17.
(ir) Le l.S, office à 8 h. Départ à midi pour Saint-Eleuthère. Le 14, coucher à
Snint-Alcxandre, d'où l'on part le 15 à 9 b. pour Saint-Antonin, où l'ouverture de la
visite aura lieu à 2 h. p. m.
41
— 642 —
I i.— Saiiil-Anloiiin, [b)
i:,._NoUv-l)ani(' du Portage,
IG.— Saiiil-Aiidiv,
17. — Kamoinaska,
18.— Sainl-Doiiis,
19.— Sainl-Philippe,
'20.— Rivière Oiielle,
21. — Sainle-Aiine,
22.— Saint-Hooh,
23. — Sainte-Louise, ic)
2i.— Sauite-Perpétue et Saint-Benoit,
25.— Saint-Painphile, [d)
26.— Saint-Aubert,
27.— Saint- Jean-Port-Joli.
28.— Saint-Eugène,
29._Saint-Cyrille et Saint-Marcel, (e)
3(1.— Islet, 1/*)
31. — Isle aux Grues, (g)
32. — Saint-Thomas,
33. — Saint-Pierre,
34. — Saint François,
35. — Berthier,
36.— Saint-Vailier,
37. — Saint-Michel,
38. — Beaumont,
39. — Saint-Joseph de Lé vis.
Voir " Discipline " au mot Vùite épùcopale.
15
et
16
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13
II
Merc. 13
u
14
II
en octobre
(It) Lu visite de la Rivière-du-Loup a ou lieu en octobre 1880, à cause des traraux
dans l'intérieur de l'église en 18S1.
(<•) Le 26, office :\ 8 h. Départ à 11 h. pour Sainte-Perpétue. Courte station à
Saint-Dauiase.
(J) Le 28, office à 8 h. Dîner à Sainte-Perpétuo. Départ à midi pour Saint-Au-
bert.
(«) Le 2 juillet, office à 8 h. Départ à midi pour Saint-Marcel. Le 3, messe à 6
h. et confirmation de quelques enfants. Départ vers 8 h. pour Saint-Cyrille. Départ
pour ri!<let ù 3 b.
(j) Le 5, office i\ 8 b. Dîner au Cap Saint-Ignace pour traverser au premier mo-
ment favorable. La visite du Cap Saint-Ignace est remise à une autre année, à cause
•le la construction de l'église.
(y) Lo 6, office à 8 b. et traversée au premier moment favorable.
— 643 —
1882.
1.— Saiiite-Foye, Lw;u/î, 29 et 3U mai
•2.— Saint-Félix, 30 "31 "
:{.— Saint-Colomb, 31 " 1 juin
4. — Laval,
Lundi, 12
'^ 13
5. — Ange-Gardien,
13
" 14
6. — Sainte-Anne de Beaupré,
14
" 15
7. — Saint-Ferréol,
15
" 16
8.— Saint-Tite,
16
" 17
9. — Saint-Joachim,
17
" 18
1(1. — Châleau-Richer,
Dim. 18
" 19
11. — Beauport et Saint-Gré
goire du
Sault Montmorency,
19,20
" 21
12.— Charlesbourg (a)
21
" 22
13. — Lac Beauport,
23
14. — Stoneham,
23
" 24
15. — Tewkesbury,
24
" 25
11). — Valcartier,
Dim. 25
'• 26
1 7. — Sainte-Catherine,
26
„ 27
18. — Sa in le- Jean ne,
27
„ 28
19. — Saint-Raymond,
28
'• 29
20— Saint-Basile,
SS.
Pierre
et Paul 29
^' 30
21. — Deschambault,
30
ce 1
22.— Saint-Alban,
1
" 2
23.— Saint-Casimir,
Dim. 2
'^ 3
24.-Saint-Ubalde,
3
u 4
25.— Notre-Dame des Anges
de
Mon-
tauban ib)
4
" 5
u
il
(C
juillet
u
u
(a) Coucher à Charlesbourg le 22 au soir. Le 23, messe au Lac Beauport à 8 h. et
confirmation. Dîner à Stoneham oîi l'entrée solennelle se fera à 1 h. p. m. et ensuite,
si le temps le permet, visite particulière à Saint-Adolphe.
(6) Coucher à Saint-Casimir le 5 au soir. Le 6, départ à 9 h. a. m. pour les Gron-
dines, oîi l'ouverture de la visite se fera à IJ h.
644
'20.— Grondines,
6
et 7
juin
27. — Porlueuf,
7
" 8
i(
o.s._Cap-Sanlé,
8
" 9
ce
20.— Écun-uils,
Dim. 9
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30. l^inle-aux-Trembles,
10
a ^1
u
3|._SainUAugustin,
11
" 12
u
32. — Ancienne-Lorette,
12
" 13
((
33.— Sainl-Ambroise.
Jeudi, 13,14
" 15
i(
Voir " Discipline " au mot Visite
épiscopale.
1883.
1.— Saint-Nicolas,
Lundi,
11
et
12
juin
2.— Saint-Élienne,
12
1.1.
13
ec
3. — Sainl-Agapit,
13
n.
14
ce
4._Saint-Apollinaire,
14
u
15
ce
5. — Saint-Antoine,
15
u
16
ce
f). — Sainle-Croix,
16
u
17
ce
7. — Lûlbinière,
Dim.
17
C(
18
ec
8._Sai n t-Jean-Deschaillons,
18
C(
19
ce
'.». — Sainte-Philomène,
19
((
20
ec
11). — Sainte-Emmélie,
20
Cl
21
ec
1 1. — Saint-Edouard,
21
ce
22
ce
12. Saint-Flavien,
22
ce
23
ec
13. — Sainte-Anastasie,
23
ce
24
ce
14.— Sainte-Julie, (o)
Dim.
24
(C
25
ce
15. — Notre-Dame de Lourdes,
ce
26
ce
16.— Saint-Galixte,
26
u
27
ce
17. — Sainte-Sophie, (6)
27
ce
28
ce
18. — Saint-Pierre-Baptiste,
ce
29
ec
10. — Saint-Ferdinand,
29
ce
30
ec
20.— Saint- Adrien et Saint-Alphonse
(c) 30
, 1
ce
2
juillet
(a) Coucher à Sainte-Julie le 25 au soir ; le 26 au matin, messe et confirmation à
8 h. à Notre-Dame de Lourdes ; dîner à Sainte-Julie et départ à 2 h. pour Saint-
Cnlixtc.
(4) Coucher il Sainte-Sophie le 28 au soir ; le 29 au matin messe et confirmation à
8 h. à Saint-Piorre-Baptiste ; dîner à Saint-Ferdinand, oii l'entrée solennelle se fera
à 2 h.
(c) Coucher à Saint-Adrien le 1 juillet au soir ; le 2 au matin, messe à 8 h. à Saint-
Alphonse ; dincr à Inverness, oii l'entrée solennelle aura lieu à 3 h.
— 645
21. — Inverness et Leeds,
Lundis
2
et 3
juillet
22. — Sainte-Agathe,
3
u 4
u
23.— Sainl-Giles,
4
" 5
l(
24. — Saint-Narcisse,
0
" 6
l(
25. — Saint-Patrice,
6
u 7
u
26.— Saint-Sylvestre,
7
" 8
II
27.— Saint-Pierre de Broughlon,
Dim.
8
"• 9
II
28. — Sacré-Cœur de Marie,
9
'' 10
kW
29.— Sacré-Cœur de Jésus,
10
u ^1
U
30.— Saint-Séverin,
11
" 12
a
31. — Saint-Elzéar,
12
'' 13
u
32.— Saint-Bernard,
13
u 14
a
33. — Saint-Isidore,
14
" 15
u
34. — Saint-Lambert,
Dim.
15
" 16
ce
35.— Saint-Jean-Chrysostôme,
16
u 17
.(
36.— Saint-Romuald,
en septembre
37.— Saint-David,
u
38. -Notre-Dame de Lévis.
en oc
tobre
Voir " Discipline " au mot Visite épiacopale.
1884,
1. — Saint-Henri,
2. — Saint-Anselme,
3. — Sainte-Hénédine,
4. — Sainte-Marie,
5. — Saint-Frédéric,
6. — Saint-Victor,
7. — Saint-Éphrem et Saint-Méthode
d'Adstock (a)
8. — Saint-Évariste.
9. — Saint-Sébastien d'Aylmer, (b)
10. —Saint-Samuel de Gayhurst,
Samedi, 7
et 8
juin
8
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16
u 17
ce
17
" 18
ce
(a) Après l'entrée solennelle, visite particulière à Saint-Méthode.
(A) Le 17, après dîner, quelques prêtres iront confesser à Saint-Samuel, oîi l'arche-
vêque se rendra le 18 pour dire la messe à 8 h. et confirmer. Dîner :i Saint-Sébas-
tien, d'où l'on part à Ij h. pour Saint- Vital.
— 646 —
11.— S.iiiil-Vilal,
\-2. — Saiul-lloiiùré,
\X — Sailli-George etSaint-Prosper de
Walford (c)
14. — Saiiil-Marlin,
I').— Saiiil-Côme,
IC. — Sainl-Zacharie de Metgermette,
17. — Saiiil-Fraiiçois,
18. — Saint-Joseph,
l'.i. — Saints-Anges,
20. — Sainte-Margnerite,
21. — Saint-Edouard,
22.— Saint-Odilon, {e)
23. — Sainte-Germaine et Sainte-Rose
de Watlord, (f)
24. — Sainte-Justine, (g)
25. — Saint-Léon,
26. — Saint-Malachie,
27.— Sainte-Claire,
28. — Saint-Lazare,
29.— Saint-Damien,
30. — Notre - Dame de Buokland et
Saint-Philémon. {h)
31. — Saint-Magloire,
32.— Saint-Paul,
33. — Sainf-Cajetan,
34.— Saint-Raphaël,
35. — Saint-Nérée,
18
et
11)
juin
Jeudi,
11)
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ce
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a
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ce
(-•) ho 21, à IJ h. départ do l'Archevêque pour faire une visite particulière .à
Saint-Prosper.
(d) Le 25 au soir, coucher à Saint-George, d'oii l'on part le 26 à 9 li. A. M. pour
Saint-François, où l'entrée solennelle aura lien à IJ h.
(e) Office à 8 h. ; départ à midi.
(/) Après l'entrée solennelle, vi.site particulière à Sainte-Rose.
(g) I/O 6, office à 8 h. ; départ à 10 h. pour dîner à Sainte-Ucruiaiiio, d'où l'on
part à 2 h. pour Saint-Léon.
(h) î>> 12. courte station en passant à Saint-Philémon.
— 647 —
36. — Saint-Gervais,
37.— Saint-Charles.
Jeudi, 17,18 et 19 juillet
Samedi, 19 '' 20
Voir l'article Visite épiscopaU dans la " Discipline. "
Los cinq paroisses suivantes ont la visite régulière pour la promiJire fois: Saint-
Samuel, Saiut-Martiu, Saint-Dainicn, Saint-Zacharie, et Saint-Nérée. Ces deux der-
nières ont été créées depuis la dernière visite en 1880.
Les trois missions suivantes n'ont encore jamais été visitées : Saint-Méthode
d'Adstock, Saint-Prosper et Sainte-Rose, toutes deux situées dans Watford ; elles
sont nées depuis 1880, époque de la dernière visite.
1885.
l.— Sainte-Pétronille I. 0.,
2. — Saint-Pierre,
3. — Sainte-Famille,
4. — Saint-François,
5. — Saint-Jean,
6. — Saint-Laurent,
Samedi, 30 et 31 mai
7.— Saint-Onésime,
8.— Saint-Pacôme,
9.— Notre-Dame du Mont-Carmel,
10. -Saint-Pascal,
1 1. — Sainte-Hélène,
12 — Saint-Ale.xandre, (a)
1 3.— Saint-Éleuthère,
1 4.— Saint-Antonin,
15. — Rivière du-Loup,
16. -Notre-Dame du Portage,
17. — Saint-André,
18. — Kamouraska,
19. — Saint-Denis.
20. - Saint-Philippe,
21.— Rivière-Ouelle,
31
1
juin
Lundi,
1
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Fête-Dieu.
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24
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u
(a) Le 15, office à 8 h. Départ à midi pour Saint-Eleuthôre. Le 10, coucher à
Saint-Alexandre, d'où l'on part le 17 à 9 h. A. M. pour Saint-Antonin, oîi l'ouverture
de la visite aura lieu à 2 h, P. M.
—
648 —
*
22.— Sainte-Anne,
Jeudi, 25,20
et
27
juin
23._Sainl-Hoch,
27
Cl
28
II
•24. —Sainte-Louise, (b)
Dim. 28
Cl
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25.— Sainle-Perpétue et Sainl-Benoit,
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2G.-Sainl-Pami)hile, (0
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27.— Sainl-Anbert,
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2R.— Saint-Jean Port-Joly,
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29.-Islot,
3, 4
II
5
II
30.— Sainl-Engène,
Dim. 5
II
0
II
31.— Saint-Cyrille et Saint-Marcel, [d]
6, 7
U
8
II
32.- Sainte-Apolline (e) et Cap
Saint-
Ignace, (/)
^/erc. 8, 9,10
II
11
a
33. -Isle-aux-Grues {gi
11
II
12
II
3'».— Saint-Thomas et Notre-Dame du
Rosaire, [h)
Dim. 12,13
II
14
a
35. — Saint-Pierre,
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II
15
II
3(i.— Saint-François,
15
.1
10
II
37. - Berthi'er,
Jeudis 10
II
17
u
38. - Sainl-Vallier,
17
II
18
u
39.— Saint-Michel,
18
II
19
II
iO.— Beaumont,
Dim. 19
a
20
II
il.— Saint-Joseph de Lévis.
en oc
tobre
Voir lo l'article Visite épixcopale dans la " Discipline. "
2o Les circulaires 109, 18 février 1882, et 131, 2 février 1885, sur le choix, la liste
et les procureurs des parrains de confirmatioii.
(/.) Lo 29, office h 8 h. Départ à 11 h. j)Our Sainto-Perpétuo, courte station à
Saint-Benoît.
(c) Le l juillet, office à 8 h. Dîner à Sainte-Perpétue. Départ à midi et demi
pour Saint-Aubert.
(d) Le 7, office à 8 h. A midi, départ de l'Archevêque avec le Curé et un autre
prêtre pour Saint-Marcel. Le personnel do la visite se rendra au Cap Saint-Ignace
dans l'après-midi du même jour. Le 8, office .\ 8 h. et départ à 1 h. pour Sainte-
Apolline.
(«) Lo 9, office à Ci h. Départ à 8 h. de Sainte-Apolline pour le Cap Saint-Ignace,
oii l'ouverture de la visite aura lieu à 3 h. P. M.
(/) Le 11, office à 8 h. Traversée au premier moment favorable.
(</) lifl 12, tout comme la veille.
(h) Le 13. messe de la confirmation :i 7 h. L'Archevêque partira vers i» h. A. M-
p"iir aller à Notre-Dame du Saint-Kosaire en visite particulière.
— 649 —
1886.
1. — Sainle-Foye,
2. Saint-Félix,
3. — Sailli Colomb,
i. — Laval,
5. — Ani^L'-Gardien,
G. — Saillie-Anne de Beaupré,
7. — Sainl-Ferréol,
8.— bainl-Tile,
9.— Sainl-Joaehira,
10.— Chàteau-Richer,
1 1.— Charlesbourg, (a)
12. — Lac Beauport,
13. — Stoneham,
14. — Tewkesburv,
l.").— Valcartier,
16. — Sainle-Calherine,
1 7. — Sainte-Jeanne,
18. — Sainl-Raymond,
19.— Saint-Basile,
20.— DeseUambaull,
21. — Sainl-Alban,
22. -Saint-Casimir,
23.— Saint-Ubalde,
24. — Noire-Dame des Anges de Mon-
tauban, [b)
25. — Grondines,
26. — Portnenf,
27. — Cap-Santé,
28. — Écureuils,
Mardi ^
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" 11
a
(a) Coucher à Charlesbourg le 22 au soir. Le 23, messe au Lac Beauport à 8 h. et
oonfinn.ition. Dîner à .Stoneham, où l'entrée solennelle se fera .^ 1 h. p. m. et ensuite,
si le temps le permet, vi.«ite particulière à S. Adolphe.
■ (A.) Coucher à S. Casimir le 6 au soir. Le 7, départ à 9 h. a. ra. imnr les (iron-
dines, où l'ouverture de la visite se fera à IJ h.
650 —
29.— Poiiilt.' aiix-Trombles,
30. — Saiiil-Auguslin,
;{ l . — A iicieniio-Lorelle,
32. — Saiiit-Ambi oise,
Moiilmorencv
HcaiiporL (f) cl Saint-Grégoire de
Dim. 11 et 12 juillet
12 '' 13
13 " 14 "
14,15 " 16 "■
en septembre
Voir les circulaires 109, 18 février 1882, et 131, 2 février 1885, sur le choix et la
li.'lc pf Ipfi procureur!" des imrrains de confirmation. " Discipline " au mot Vinite épi-
tropalr.
1887.
I.
2.
3.—
4.—
5.
Saint-Nicolas,
Saint-Etienne,
Sainl-Agapit,
Saint-Apollinaire,
Saint-Antoine,
Sainte-Croix,
7. — Lotbinière,
8. — Sainte-Emmélie,
9.— Saint-Jean-Deschaillons,
10.— Sainte-Philomène,
1 1. — Saint-Edouard,
12.— Sainl-Flavien,
13— Sainte-Agathe,
1 i.— Sainte-Anastasie,
15. — Inverness et Leeds,
16. — Saint-Pierre-Baptiste,
17. — Sainte-Julie, (a>
18. — Notre-Dame de Lourdes,
19.— Saint-Galixte,
20.— Sainte-Sophie,
■?1.— Saint Ferdinand,
22.— Saint-Adrien,
Lundi, 6
7
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Dim. 26
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Cw
27
" 28
u
(c) Visite retardée à cause de travaux dans l'église.
C'i) fon.-her h Sainte-Julie le 23 au soir ; le 24 au matin, messe et confirmation à
.N'otro-Damp do Lourdes à 8 h. ; dtner à SaintP-.Tulie et départ à 2 h. pour SainJ-
Calizt«.
—
651 —
•23.
-Saint- Alphonse
et Sair
it-Dèsiré, {b)
28
et
29
juin
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—Saint-Pierre de
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28.-
— Saint- Elzéar,
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29.-
—Saint-Sylvestre,
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30.-
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31.-
—Saint Gilles,
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32.-
—Saint-Narcisse,
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—Saint-Bernard,
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34.
— Saint-Isidore,
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II
35.-
—Saint-Lambert,
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II
11
II
36.-
— Saint-Jean-Chrj
•sostôme
11
II
12
II
37.-
— Saint-Romuald,
en
septembre
38.-
—Saint-David,
II
39..
—Notre-Dame de
Lévis.
en
octobre
Voir lo La " Discipline " au mot Visite épxscopale.
2o Les notes roncfrnant le» parrain» et marraines de confirmation et le registre qui
doit en ftre tenu, envoyées à Messieurs les Curés qui doivent recevoir la visite cette
année.
NOTES
Concrrnant la visite épiscopale daiis le diocèse de Québec
I. Voir le décret VIII, De conârmatione^ dans le second Concile
de Québec.
II. Voir les Remarques sur le Petit Cérémonial pour Varchidio-
cese de Québec, au N" 451, et l'Appendice au rituel, page 128.
III. Le départ se fait ordinairement à une heure après-midi.
MM. les Curé? peuvent ainsi calculer à peu près l'heure de l'ar-
(6) Le 28, après l'ouverture de la visite à Saint-Alphonse, courte visite particulière
à Saint Désiré, si c'est possible. Le 29, l'office à Saint-Alphonse commenocrn à .'< h.
Ver? 11 h. dépnrf par chemin de fer. Dîner au Sacré-Cœur de Marie.
— 652 -
rivée dans l(Mir paroisse, en tenant compte de la longueur et de
lï'lat de la roule à parcourir. Dans certains cas, le départ sera
avancé de manière à ce que l'arrivée ait lieu au plus lard à 4J
h. Le départ peut être avancé jusqu'à 9 h. du matin, surtout
quand il y a des voyages à faire par eau, afin de profiter de la
marée. MM. les Curés voudront bien prendre d'avance les infor-
mations et les arrangements nécessaires.
Le marguillier en charge doit voir d'avance à procurer les
voitures nécessaires pour transporter à la paroisse suivante le
personnel et le bagage de la visite. La voiture destinée au ba-
gage doit être prête à partir un quart d'heure après le dernier
ollice du matin, pour qu'elle soit rendue à temps dans la paroisse
voisine.
IV. A cause des accidents qui peuvent arriver à l'occasion de
la musique que l'on fait et des coups de fusil ou de canon que
l'on tire quelquefois durant la visite pastorale, MM. les Curés
sont priés de défendre absolument ces démonstrations bien in-
tentionnées sans doute, mais dangereuses.
V. Les cavalcades et les longues files de voitures sont aussi
sujettes à des inconvénients de diverses sortes, et MM. les Curés
sont priés de les empêcher d'avoir lieu.
VL Le prêtre qui doit précéder l'Archevêque et prêcher la
retraite préparatoire aux confirmands, arrivera dans chaque
paroisse 48 heures aVant le Prélat. Tous les cenfirmands devront
être rendus à l'église pour la première instruction qui aura lieu
à 4 h. de l'après-midi. On leur indiquera l'heure des autres ex-
ercices de la retraite, dont le programme sera à peu près comme
suit.
Premier jour. — A 4 h. P. M., instruction sur la retraite. Prière
et Chapelet.
Second jour. — A 8 h. ou 9 h. A. M , instruction sur l'examen
de conscience, la confession, la contrition. Confessions com-
mencées, si c'est nécessaire.
A 1 11. P. M., visite du Saint-Sacrement, chapelet, instruction
• jui résnme celle du matin, et traite ensuite du salut. Confes-
sions.
— 653 —
Troisième jour.— A 8 h. ou 9 h. A. M., confessions, instruction
sur la contirmation, sur les dispositions qu'elle exige ; explication
des cérémonies ; exercice.
On finit par la distribution des billets, qui doivent renfermer
les noms de baptême et de famille, et être signés du curé ou du
vicaire. Quand ces billets sont distribués trop longtemps d'a-
vance, les enfants les perdent et sont moins fidèles à assister à la
retraite. Les noms des confirmés doivent être enregistrés après
la visite, dans un cahier destiné à demeurer dans les archives
de la paroisse.
VIL Les confirmands doivent tous avoir été examinés sur le
catéchisme avant la retraite, parce que l'expérience démontre
qu'il n'y a pas assez de temps pour cet examen durant la retraite.
Vin. Chaque curé fera transporter ce prêtre dans la paroisse
où celui-ci doit aller rendre le môme service. Si la visite ne
doit durer qu'une journée, le prêtre part avant l'arrivée de l'Ar-
chevêque, de manière à être rendu à son poste avant 4 heures
après-midi. Dans les paroisses où la visite dure deux jours, le
prêtre part le lendemain de l'arrivée de l'Archevêque.
f E.-A. Arch de Québec.
NOTES
Concernant les parrains et marraines de confirmation et le registre
gui doit en être tenu.
D'après le décret XITI du sixième concile provincial, chaque
confirmand doit, en règle générale, avoir son parrain ou sa
marraine, et la même personne ne peut remplir cette charge
pour plusieurs confirmands, sans une raison sufiisante.
Comme le parrain ou la marraine de confirmation contracte
avec le confirmé et avec le père et la mère du confirmé ime
— 654 —
afRuite spiriliu'lle qui est un empêchement dirimant du mariage,
il osl de grande importance que l'on prenne des mesures pour
qup cet empêchement soit constaté d'une manière indubitable.
I. ÏAi choix <lu panaiii ou de la marraine de confirmation
appartient aux parents comme pour le baptême, ou, à leur dé-
faut, au curé.
II. .Ne peuvent pas être parrain ou marraine de confirmation :
l" le père, la mère, l'époux, l'épouse du confirmaud, 2» le par-
rain ou la marraine du baptême, ^o les excommuniés, les inter-
dits, les hérétiques et autres que le rituel défend d'adinettre
comme parrain ou marraine du baptême, 4» tous ceux qui n'ont
pas été confirmés.
III. Le meilleur choix à faire est celui des frères et sœurs des
coniirniands, pourvu qu'ils aient été confirmés.
A défaut de frères et sœurs, on peut choisir les proches parents
surtout d'un âge avancé, comme le grand'père et la grand'mère
et les oncles et tantes.
IV. Dans tous les cas, il faut tenir registre exacides noms des
parrains et marraines, avec toutes les indications nécessaires
pour empêcher le moindre doute sur l'identité, soit des confir-
mands, soit des parrains et marraines.
Dans ce registre il faut inscrire l» les noms de baptême et de
famille tout au long et l'âge du confirmand ; 2° les noms du
père et de la mère ; 3» le nom du parrain ou de la marraine
tout au long, avec une indication qui empêche tout doute sur
l'identité de la personne, par exemple frère, sœw\ grancVpère^
grand'mère, oncle, tante, cousin, cousine... ou bien époux ou. épouse
de... ou autre renseignement. Gela est nécessaire, parce que
souvent, dans une paroisse, il y a plusieurs personnes qui portent
le même nom. La qualité d'ami est trop vague pour suffire.
V. Chaque paroisse doit avoir un registre de confirmation.
Les listes de chaque confirmation doivent être par ordre alpha-
bétique, en deux séries, l'une pour les garçons, l'autre pour les
filles, afin que les recherches soient plus faciles. Elles doivent
être datées et signées par le curé.
— 656 —
Une de ces listes sur des feuilles volantes doit être remise à
l'évèque, qui la fera copier dans un second registre tenu à
l'évêché.
Afin de ne pas se trouver pris de court au dernier moment, il
faut écrire tous ces renseignements dès le commencement du
catéchisme de confirmation, et la liste doit être vérifiée plus
tard au moyen des billets recueillis pendant la confirmation.
VI. Gomme il serait très incommode de faire accompagner
chaque confirmand par son parrain ou sa marraine, M. le Curé
pourra choisir deux personnes d'un ûge mûr, un homme et une
femme, qui seront constitués les procureurs de tous les parrains
et de toutes les marraines, et qui resteront auprès de l'évèque,
le premier tant que durera la confirmation des garçons et la
seconde pendant la confirmation des filles, pour représenter tous
les parrains et marraines. Cette procuration doit être constatée
par le curé, et faite de telle sorte que le curé puisse, en cas d'ac-
cident, substituer un autre procureur.
Les parrains et marraines viendront dire au curé : « J'accepte
d'être parrain ou marraine de tel enfant et je vous autorise à
me faire représenter par qui vous voudrez. »
Quand il s'agit de la confirmation d'un petit enfant, le parrain
ou la marraine le tient sur son bras droit ; dans les autres cas,
il ou elle tient sa main droite sur l'épaule droite du confirmand,
pendant que l'Évoque fait l'onction.
Le règlement de la retraite à donner aux confirmands se
trouve dans la « Discipline » pages 241 et 242.
Québec, 15 janvier 1887.
E.-A. Cahd. TASCHEREAU,
Arch. de Québec.
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— 679 —
DEPENSES
DE LA SOCIÉTÉ DE COLONISATION
1881-1882-1883
Sainte-Anastasie, pour grains de semence $ 75 00
Saints-Anges de Beance, pour route 200 00
Sainte-Apolline, pour terre de fabrique, grains etc 289 55
Saint-Cajetau d'Armagh, pour grains de semence 55 00
Sacré-Cœur de Marie, pour chemin 200 00
Saint-ÉIeuthère de Pohonégamook, pour terre de
fabrique 150 00
" " " pour le missionnaire. 80 00
" '■'■ "■ '• grains de semence 500 00
Saint-Marcel, pour grains de semence etc 285 00
'^ " " la chapelle 125 00
Saint-Martin, pour l'église etc., etc 265 00
Saint-Méthode d'Adstock, pour l'église etc 279 00
Normandin, pour la chapelle 100 00
Notre-Dame de Montauban, pour l'église etc 726 93
" " " le missionnaire 1,050 00
'' " " '" guides, agents 25 00
" " " " grains de semence... 25 00
Sainte-Philomène de Fortierville pour chemin 200 00
Saint-Sébastien et Saint-Samuel, pour chemins 363 33
St-Zacharie de Melgermette, pour édifices religieux... 1,982 93
" le missionnaire 900 00
" guides, agents 135 00
Secours à des colons pauvrts 138 00
Dépenses du Rév. Père Laçasse 401 40
Dépenses d'imprimerie, perdu sur mauvais billets etc. 162 67
$ 8,713 81
— 680 —
Recette de Tannée 18H1 8 4400 16
- 1882 3807 12
'« 1883 2526 24
Total de la Recette 810,832 52
Total de la Dépense 8,713 81
En mains 8 2,118 71
Kn vertu de son incorporation, la société a droit de recevoir
du Gouvernement provincial, une somme égale au tiers des con-
tributions. Pendant les années 1881, 1882 et 1883, elle a ainsi
reçu 82,053.27. Cette somme a été employée pour faire ouvrir
ou améliorer des chemins de colonisation Elle a été distribuée
comme suit :
Saiut-Zacharie de Metgermette 8 1200 00
Saint-Pamphile 474 00
Saiiit-Éleulhère de Pohonégamook 502 60
Sainte-Rose de Watford 450 00
Saint-Sebastien et Saint-Samuel 236 67
8 2,053 27
Le Gouvernement doit encore à la Société 8 657 57
Archevêché de Québec, 1er janvier 1884.
H. TÊTU, Ptre.
1884.
Sainte-Apolline, pour grains de semence 8 100 00
Saint-Damien, pour la chapelle 1,037 00
" '• pour le missionnaire. 00 00
Saini-Éleuthère de Pohonégamook, pour route 12 00
" " " pour grains de semence.. 500 00
" " " " pour grange 50 00
'' '' '* '* pour le missionnaire 340 00
— 681 -
Sainl-Ludger iRisboroughi, pour défrichemenls $ 100 00
" '' " pour chemin 50 OU
Sainl-Magloire, pour grains de semence 50 00
Saint-Marcel, pour la chapelle 105 00
•'■ " " un pont, etc 70 00
Saint-Mélhode d'Adsiock, pour la chapelle 275 00
'■'■ "■ '^ pour le missionnaire 25 00
Saint-Nérée, pour le missionnaire 70 00
Noire-Dame de Montauban, pour grains de semence.. 40 00
" '■'■ ''■ "• pour le missionnaire 125 00
Notre-Dame du Rosaire, pour la chapelle 50 00
Sainl-Pamphile. pour grains de semence GO 00
Sainle-Perpétuo, pour grains de semence 100 00
Saint-Prosper de Walford, pour grains de semence 25 00
" " " " achat d'un lotdeterre,etc. 39 00
Sainte-Rose '' " pour grains de semence.. 20 00
" " "■ " pour grange 50 00
Saint-Tite, pour un pont 10 00
Sainl-Zacharie de Metgermette, pour grange 44 00
''• "■ pour grains de semence. 95 00
" " " '' pour missionnaire 300 00
Secours à des colons en détresse 20 00
Arrérages payés au Père Laçasse 18 00
$ 4,770 00
Recelte de 1884 $ 3,727 23
En mains au 1er janvier 1884 2,118 71
Total de la recette S 5,845 94
Dépense $ 4,770 00
En mains $ 1,075 94
La Société a reçu du gouvernement la somme de §1,262.00, qui
a été employée pour faire ouvrir ou améliorer des chemins de
colonisation. Cette somme a été distribuée comme suit ;
— 682 —
Saint-Damien $ 462 00
Saint-MiHhode d'Adstock 100 00
Sair.t-Prospor de Watford 400 00
Sainle-Rose de Watford 300 00
$ 1,262 00
Le Gouvernement doit encore $644 27
Archeve^ché de Québec, l^r janvier 1885.
H. TÊTU, Ptre.
1885.
Saint-Bruno de Woodbridge, pour chapelle $ 205 35
Saiiit-Damion, pour missionnaire 90 00
Sainl-Éloulhère de Pohonégamook, pour grains de
semence 75 00
" '' " " pour missionnaire 50 00
Sainte-Germaine, pour missionnaire 25 00
Sainl-Gilles, pour route de colonisation 50 00
Sainl-Ludger de Risborough, pour défrichements sur
le terrain de l'église. 100 00
'' " '' " pour route de colonisation. 50 00
Saint-Marcel, pour la chapelle 25 00
Saint-Méthode d'Adstock, pour lachapelle 40 60
" " " pour le missionnaire 25 00
Saint-Nérée, pour le missionnaire 113 50
Notre-Dame de Montauban, pour assurance de la
chapelle. 22 00
*' " " pour le missionnaire 225 00
Notre-Dame du Rosaire, pour chapelle etc 1,378 00
Saint-Pamphile, pour chemin de colonisation 150 00
Sainte-Philomène, pour l'église 1,287 51
Saint-Prosper de Watford, pour la chapelle 150 00
Sacré-Cœur de Marie, pour la chapelle 011 50
Saiut-Zacharie de Metgermette, pour presbytère 68 13
" '' " " pour grains de semence. 15 00
" " " " pour missionnaire 200 00
— 688 —
Achat de 25 acres dans le Canton Bois (S. Bernardin). $ 10 50
Loterie Nationale 20 00
Secours à de pauvres colons otc 106 00
85,393 09
Remarques. — Quelques-unes de ces allocations sont beaucoup
plus considéi-ablos que les autres, parce qu'elles sont le produit
de quêtes ou de donations faites expressément en faveur des
missions qui les ont reçues. Les parents et amis des colons ont
souscrit plus généreusement à cette condition. Cette remarque
s'applique aussi a»ix années précédentes.
Résumé :
En mains au 1er janv. 1885 SI, 075 94
Recette de 1885 $4,877 57
Total de la Recette $5,953 51
Dépense $5,393 09
En mains $ 560 42
La Société a reçu du gouvernement la somme de $1,394.54 qui
a été employée pour faire ouvrir ou améliorer des chemins de
colouisatiou. Celle somme a été dislribuée comme suit :
Saint-Adrien 8 400 00
Saint-Damien 13U 00
Saint-Nérée 235 54
Sainte-Philomène 429 00
Sacré-Cœur de Marie 200 00
Le Gouvernement doit 81,082 28
Archevêché de Québec, le 1er janvier 1886.
H. TÊTU, Ptre.
1886.
Chapelle de Saint-Marcel $ 6 00
'' " Saint-Méthode d'Adstock 8 00
'^ Saint-Nérée 115 00
Église de Sainte-Philomène 2,964 00
Presbytère de Sainte-Perpétue 30 00
— 684
Missinmiairo de Saint Damien
" Saint-lileulhère ,
'<■ " Saiiil-Nérée
" " Noire-Dame de Monlaiiban
" " Noire-Dame du Rosaire
" " Sainl-Zacharie de Melgermelte.
rrrains de Semence à Sainle-Apolline
'' '^ '• "Saint-Éleulhère
" '' " "Sainle-Jiisline
" Saint-Magloire
'• Saint Marcel
" Sainte-Rose de Watford....
" Sacré-Cœur de Marie
" Saint-Séverin
Secours à plusieurs colons pauvres
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150
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90
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400
00
25
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40
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40
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40
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40
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40 00
40
00
107
00
$4,370 00
Résumé :
En mains au 1er janvier 1886 S 560 42
Recette de 1886 4,577 36
Total de la Recette S5,137 78
Dépense $4,370 00
En mains 8 767 78
«
La Société a reçu du gouvernement la somme de SI. 971. 16,
qui a été employée pour faire ouvrir ou améliorer des chemins
décolonisation Celte somme a été distribuée comme suit :
Sainte-Justine S 200 00
Saint-Ludger
Saint-Magloire de Roux
Saint-Martin
Saint-Nérée
Sai n l-Pnmphi le
Sainte Phi lomèut'
SainU'-Rose de Watford
$1,971 16
Archevêché de Québec, K'' février 1887.
H. Têtu, Ptre.
200 00
200 00
150
00
346
16
175
00
400
00
300
00
— 685
OUii:STIONES
COLLATIONIBUS THEOLOGICIS DlSCUTIENDiï: IN ABCHIDIOECESI
QUEBECENSl
ANNO 1878
MENSE JANUARIO.
Tiliiis et Berlha, consaiigiiinei in secundo gradu, dispensalio-
nem ah Ordinaiio oblinnerunl vi specialis indulti in (jno, proj)-
ter inces'ium declaratiini in pt'lilione, sequenlem condiLionom
stalnil sedes Aposlolica : Ad pœnilentiai tribunal accédant, eosque
Episcopiis, sive per se. sive per oliam personam ecclesiasticamab eo
spccialitcr dcputandam, a coisiiris rt pœnis ecclesiaslicis quomodo-
libet incursis, necnon ab inceslus realibus. absolval, et dcinde cum
iisdem super asserto impcdimenlo ob causas quas cxposucrunl^
dispensare valeal. Porro ambo ronfessarinm adeunt cui inces-
tnm snnm qnidem palelaclunt, nihil do sua nubendi inlenliono
dicentes, el ab eo absolniionem rpcipiunt, et deindf\ accepla dis-
pensatione, matrimoninm célébrant coram parocho.
Qnseritur :
1» Quomodo procedeudam in casu ut absolutio et disprnsatio
vaîcnnl ?
2" An in cnsu vnleal matrimoniurn ? El qualenus négative :
3° Quomodo procedendum ail i ehabili talion em malrimonii ?
Circa pinm exercitinm Via; Cruels qnseritur :
I" An semper necessarium sit e loco in locum Iransire ad singulas
«taliones ?
— 686 —
2" An possit Hcri interruplio inter duas stationes^ v. .7., audire
missam^ confilcri^ neyotiu Iransigcrc, de ?
3» (Juinnm posxint hoc exercilium peraqcre cum cruclfixo ad hoc
specialilcr bcnediclo^ (juando et r/uornodo ?
MENSE MAIO.
Tiliiis roram judice intorrogatus sub jurameiito, respoiidel
contra veritalein sibi nolara, sub prcGlextu quod, suo quidem
judifio, jiulex non habeat jus talem qucestionem imponendi.
Hac occasioue, Theologus consullus totam jurameuli male-
riam accurate perpendit, examinât in quo piœcise consistât na-
lur.i perjurii, quousque sesc extendak hujus criminis reservatio.
et tandem, an Tilius ait rêvera reus perjurii, cujus absolutiosit
reservala?
Titius, sacerdos infirmus, domicilium figit in parochia S
cui praîost Sempronius parochns. Appropinq Liante die festo
patroni, pai-ochns, dominica prcecedenti, nil annuntiat populo
sno de festo, nec de solemnitate. nec de iudulgenlia infra octa-
vam. Ipsa die festi, qu?e incidit feria quarla, Sempronius mis-
sam exeqnialem cantat, corpore pressente et ejus vicarius missam
de die cantat ritu duplici minori, absque credo^ et cum oratione
de mandata, ad instanliam parochiauorum propter abundanliam
messis. His posilis et antequam parochum moneat, Tilius
episcopura consulit :
1" An ipse Titius possit et debeat patroni o/ficium et octavam
celebrare ?
2» An et contra quas rubricas peccaverit Sempronius, et an
graviter vel leviler ?
3" An spccialiter peccaverit contra prohibitionem faclam in
archidiœcLsi Qaebecensi, 22 decenibris 1810, (Orduiin. dioc. F.
N" 10.) ?
— 687 —
4o An quxdam sint anni tempora in quibus no/i liceat oclavas
celebrare /
5» Ubinam inveniatur o/ficiuvi patroni cujus nomen non sit in
calendario breviarii?
6<» An consuetudo possit excusare Scmpronium ?
MENSE JULIO.
I. Gum Tilius indigerel summa $30. ad unam hebdomadam,
Petrum adiil qui poslulanli respondil se illi muluo dalurum
hanc summum ad unam hebdomadam sequentibus condilionibus :
\o ut immédiate solveret S0.50, et 2° ut pro singulis hebdoma-
dibus sequentibus solveret mulctam $0.25. Ita agit Petrus l»
ad se compensandum non solum pro interesse pecuniœ suœ, sed
etiam pro labore numerandi nummos pra3standos aut accipien-
dos, et libres computorumscribendi et invigilandi ne quiddeper-
datur suœ fortunaî et quia parvsesummœ hujusmodiexponuntiir
periculo remanendi absque fructu, longiset repelitis intervallis;
2» ad urgendam restitutionera pecuniae suse. Girca finem tertiœ
hebdomadœ, venit Titius ad summam restituendam, sed noluit
mulctam solvere, quia, gravissimo raorbo correplus, non potuerat
citius venire nec alium mittere.
II. Altéra vice, Titius ab eodem Petro mutuo accipit S25. ad
decem hebdomadas, sequentibus conditionibus : 1" ut immédiate
solvat 80.50 ; 2° ut restituât infra sex hebdomadas ; si vero dif-
férât solutionem infra quatuor sequentes hebdomadas, iterum
solvere debeat §0.25 pro singulis hebdomadibus sequentibus
post decimam, donec totum restituerit,
Quœritur :
\o Quid de Petro in utroque casu proposito ? An quid restituere
debeat ?
2o An Titius a muleta solvenda eximatur in priori casu ?
Sempronius parochus ruralis raane die dominica in hortulo
suo perambulans, uvse acinuminconsiderate in os immisit. Vix
— 688 —
nutiMii succi piiltulam deglutire inceperat, reminiscens se mis-
sam esse celobraliirum pro populo, statim residinim acini suc-
ciim, meduUam ac corlicemexpuil. Anceps vero dubilat iitnim
l'oU'brare possil ? In missalis lubricis goneralibus De defeclibus
§. IX. N" 3, legil cominunionem minime impediri si lavando on,
lirfjlulialur stilln aqux prxier intentioncm... et hac fretus aucto-
rilate célébrât. Allamen sequeuti die anxius confessarium adit
el ab eo quœrit an recte egerit ?
MENSE OCTOBRI.
(Fil eleclio secrelarii per scrutinia sécréta)
Senipronius Parochus, concionem faciens de tertio decalogi
prîcceplo, affirmât eum peccare qui die dominica débita sua
Suivit, quia violât prœceptum sanctificandi hanc diem. Hœc
audiens Joannes, parochianus, suum pastorem adit et ab eo
qnasdam explanationes postulat, affirmans se semper pulavisse
hanc i)raxim esse legitimam, imo esse actum juslitiœ et conse-
quenler bonura opus quod nullo modo violet pnecoptum. Res-
pondit parochus se esse paslorem et habere jus ut sibi credatur
exponenli doclrinam Ecclesise, cujusuomine loquitur, nec teneri
explanationes dare cuicumque postulant!. Joannes queradam
Iheologum adit et ab eo quserit :
1° Quousque sese extendat fuies prxslanda a parochianis doc-
IririêP quam prxdicat pastor ?
2o An omne dubium de veritate hujus doctrinx sil peccatum ?
3» Quid de doctrina Sempronii in casu et de ejus agendi ralionc
erga Joannem ?
Semiironius parochus, propter quosdam abusus in sua paro-
chia régnantes, propria auctorilale et inconsullo Ordinario, omisit
celebrationem raissae solemnis in nocte Natalis Domini.
Quaîritur :
\° An existât aliqua lex gencraliSy vel diœcesana aut provincialis^
qux oblige t parochos ad hanc missam cclebrandam ?
2o An vituperandus sit Sempronlus ?
3» An idem sil dicendum ubi agitur de missa in aurora ejusdem
diei 1
— 689 —
ANNO 1879
Quia tu scienliam repulisti^ repellam le ne sacerdolio fuîigaris
mihi. (Oseae, IV, 6.)
MENSE JANUARIO.
Sempronuis, concionem habens de grat.ia et de aierilo, coram
fidelibiis inler alla docet I" hominem etiam justum non posse
per bona opéra vere mereri gloriam œlernam, neqne augmen-
lum gratiœ sancliûcanlis, neque perseveranliam finalem, siqui-
dem nulla est proportio inler opéra hominis et hujusmodi dona
supernatiiralia, quœ aliiinde in hachypolhesi non esscntamplins
graluita ; docet 2° innllo minns peccalorem posse ullo modo
mereri conversionem suam, vel graliam sanctificantcm. Tilius
presbyler, heec audiens, exislimansque doclrinam hanc pluri-
mis diffîcullatibns ansam prsebere, anxius quserit a theologo ut
breviter exponat :
1" Doclrinam Ecclcsix de nalura^ de condilionibus et de objecta
merili ?
2" Opinionem propriam de doclrina a Sempronio tradila 1
In ordine ofBcii pro anno 1878, sic legitur rubrica ad diem 11
octobris : RR. ex I Noct. dom. praec... 2a or. Fidelium.
Quseritur :
1° Quibusnam in casibus responsorio legenda sint diversa ab iis
quœ in fine leclionum assignantur ?
2" Oii-^nam est régula circa orationem Fidelium in missa
feriali ?
44
690 —
MENSE MAIO.
Gains confessarius Tilio, qui se homicidam confessus fnerat,
déclarai euni ex jiislilia teneri 1" solvere débita qiiœ non pote-
ninl solvi ab lierede occisi ; 2" uxoiem et filios occisi susten-
lare ; 3" impensas medicalionis et fiinerum solvere ; 4° tandem
pcr eleemosynas, preces, pia opéra, iiidulgenlias... compensare
pro omnibus mcrilis et satisfactionibus quibus privavit occisum,
vilaj ejns praimatnrum finem imponendo injuste. Titius etiam
déclarât se scire indubitanter occisum vovisse ingressum in
quoddam raonasterium si uxori superviveret.
Hinc quœritur :
1o Ad quitl occisor ienealur ex jusiilia f
2" Quid de siiKjulis in casu ?
3» An quîd resliluendum sit monasterio supradicto ?
Sempronius parochns aquam baptismalem non rénovât in
vigilia pentecosles. Hsec sciens, Titius, ejus confessarius, ipsi
denegat absohitionem nisi de culpa gravi contritionem exprimat
et novam aquam qnamprimum benedicere curet, intérim absti-
n'Mis a conferendo baptismum cum aqua quse benedicta fuerit
sabbato sancto.
Qnœritur :
1» An sit gravis obligalio renovandi hanc aquam in vigilia pen-
tecosles ?
2o An post pentecosten liceat uti aqua benedicta sahbato sancto ?
3» An sucerdos vocatus ad conferendum baptisma in parochia
Srmpronil et hœc sciens possit tuta conscientia dicta aqua uti?
4" Quid de agendi modo Titii in casu ?
— 691 —
MENSE JULIO.
Bernardiniis, scribeus librum de justiûcatione, seqiientes sta-
tuil propositiones :
1» Firma fiducia in mérita Ghristi formaliter justificat pecca-
torem, quin ex ejus parte requirantiir bona opéra, juxta illud
Rom. m, '2S : Arbilramur justificari hominem pcr fulem sine ope-
ribus legis, et Ephes. II. 8 : Grali.a estis salvati pcr fidcm.
■2o Bona opéra non sunt nisi manifestationes vel fruclus justi
ficalionis qiiam peccator per fidiiciam in mérita Ghristi accepit
quin conférant ad justilîcalionem conservandam vel augendam.
Titins, censor librorum qui typis mandari debent, a theologis
quaerit, ad snam opinionem hac de re roborandam, ut clare^ei
exponanl :
|o Naturam gvatix habilualis et justîficalionis ;
2o Disposiliones qux ad juslificalionem rcquiruntur ;
3^' Suam sealentiam de duplici propositione Dcrnardini.
Sempronius parochus, qnadam die iter agens, transit ante do-
mum Titii parochiani sui, qui graviter œgrotans noluerat quarto
antea die confiteri et alla sacramenta infirmorum recipere. Ti-
tium ita fortiter et suaviter alloquitur ut tandem infirmus con-
sentiat confiteri et recipere sacramenta. Sed ecce subito ita
morli vicinus apparet ut non remaneat tempus confitendi, nec
olea sacra et viaticum ab ecclesia afferendi. Absolutionem im-
pertitnr parochus et deinde benedictionem in arliculo morlis cum
indulgenlia plenaria ; qua vix absoluta moritur Titius. Paro-
chum vicinum consulit anxius Sempronius etquœrit : An vali'Je
et licite poluerit in casu hanc benedictionem conccdere ?
— 692 —
MENSE OCTOBRI.
[Fil elcctio secretarii per scrutinia sécréta.)
Vitellius parochus, alloquciis fidèles de peccatoribus qui in
eadom pcccata «iravissima n.'Iabiinlur, ail exinde irain Dei ad-
versiis luijiismodi dclinquenles ita in dies crescere, lU tandem
eis qiiamciimquc gratiam dencgct : unde in impœnilenlia finali
nioriunlur. Addit oorum salutem ila esse impossibilem, ut
inlidelos, (jui nullani acceperunt graliam a Deo, facilius ad
cœlum viribus propriis nalurse pervenire valerent.
Posl missam oritur controversia inter concionatorera et alte-
rum prcsbyteiHim qui omnia audiverat, qiiique vehementerejus
doclrinam inciepat. Quum lis non posset omnino dirimi, ambo
quieruut :
I" Quœnam sit iloclrina calliolica de graliarum dislributione ?
2" Ulrum gralise sufjicicntes semper concedantur omnibus pecca-
toribus., et etiam infidelibus ?
30 Quid dicendum sit de doclrina Vitellii ?
Titiiis, vicarius in quadam parochia ruraliQuebecensis Archi-
diœcesis, média nocte vocalur ad ministranda sacramenta cui-
dam aîgrolo parochiae vicinse. Inquirit an parochus ejusdem
segroti sit absens ? Responsum liabet parochumquidem prœsen-
lem esse in parochia, sed viam ad parochiam Tilii mnlto brevio-
rein et commodiorem esse et idcirco recursum factura fuisse ad
ipsum, cui aliunde cBgrotus jam pluries confessionem fecerat.
Ri'spondel Titius se in hoc casu jurisdictionem non habere,
juxta régulas archidiœcesis. Tune pai'ochus Tilii, licet senex et
inllrmus, pergil ad aîgrotum : deinde vero archiepiscopum
consulil utnini, attenta formula ordinaria deputationis vicario-
rura in hac archidiœcesi, Tilius habeat, necne, jurisdictionem
in casu ?
— 693
ANNO 1880
MENSE JANUARIO.
Semproniiis parochus Tilio et Berlhîe, suis parochianis, facul-
talem scriplam concedit ut malrimonio jungantur a Gaio paro-
cho vicino. in ejusdem Caii parochia. Gains subito vocatus ni
cujusdam iegrolantis confessioncm audiret, Falvium snuni vica-
rium invitai ad niatrimonium celebraudum. Pancis elapsis iioris,
inci[)it Fulvius dubitare de valore hnjns matrimonii et consnlit
theologuni, qui, hac occasione, perpendit et examinai lolam
theoriam impedimenti clandestinitalis, prcesertim ubi agitur de
potestate et de modo delegandi et snbdelegandi alinm sacerdo-
tem. Anleqnam vero snam sentenliam aperiatcirca validilatem
matrimonii in casu, Sempronium ipsum inierrogat, qui respon-
del se quidem non cogitasse de facultate subdelegandi, quam
tamen carte concessisset, si de ea cogitasset.
Titius sacerdos, cum puer ad ecclesiam allatus videretur
moribnndus, eura statim baplizavit et deinde omissas ceremo
nias supplere incepit. Sed cum ad unctiones faciendas devenis
set. nullum aliud oleura invenire potuil prseter oleum infirmo
rum Tune timens ne infans moribnndus gratiis unctionum
privaretur, hoc oleo usus est, quia pulabat illud licitum esse in
casu necessitatis. Attamen anxius, theologum adit, quaerens :
1o An bene se gesserit in casu ?
2o Quid sibi nunc faciendum si infans supermxerit 7
MENSE MAIO.
Petrus débet Titio 8100. quos solvere débet mense octobri.
Opportuno tempore, offert illi, loco pecunige quam non habet,
quamdam qnantilatem frumeuli, juxta prelium commune hujus
temporis, et banc acceptât Titius. Quia autem Petrus hoc fru-
— 694 —
monln imligol, ut siiam f.imiliam alat tempore hiemali et agros
coiisfirro possil Icnipore vcnio, eamdam qiianlilalem frumenli
stalini omit ab rodem Tilio, solvendam mense junio sequenli,
jiixla valorem illius temporis, qiiando pretium duplo majus
quain mense oclobri ordinarie existit.
Qua?nlnr:
I" Çuxiiam sunt principia circa prelium alicujus rei?
2" An lierai ciiicumquc vcndilori quantumcumquc pot est lucrum
reporlare ex mercibus suis ?
30 QiUd de Tilio in casii ?
Sempronius parochus ex inadvertentia anniintial in missa
dominicali missam de requie celebrandam die sequenli proanni-
versario cnjusdam defuncli. Titius vicarins, qui tempore missse
dominicalis abfuerat ad ministranda sacramenta moribundo,
vespere invitalus a parocho iil praîdictam missam de requie
scquenti die celebraret, récusât, dicens hoc non licere diebus
secundaî classis. Inslat parochus, allegans varia incommoda
quîE ex omissione sequerenlur : scandalum, raurmurationes ,
prœserlim quia jam advenerunl plures cognati et amici ex diver-
sis parociiiis. Gum vicarius in sua sententia persisteret, ipse
parochus célébrât.
Hac occasione quœritur :
1° Quibusnam diebus prohibeanlur missœ solemnes anniversa-
rix 7
1" Sub quanarn culpa obligent illx rubricx ?
:r Ouid scnliendum de parochi et vicariiagendi ratione in casu?
MENSE JULIO.
Sempronius parochus de purgatorio concionem faciens, docet :
1" omnia snffragia quae pro defunctis offeruntur vim ex opère
operaiitis lantnm habere et consequonter peccatores inutiliter
pro defunctis orare et alla bona opéra exercere ; ■> hcTC suffra-
- 695 —
gia defiinctis applicari habita ratione charitatis quam eornm
unusquisque, dum vivenH, defunctis oxhibueiit. ; 3" angelos et
sanctos in rœlo uullo modo prodesse posse animabiis iii purga-
torio exislenlibus. quia angeli et sancli salisfaclioius incapaces
sunt ; 4» reslilulionem rei aliéna; ab heredibus esse quidem
aclnm jnstitiœ a qiio abslinere non possunt absque peccalo, sed
pro defunctis nec necessariam nec uLilem esse ; 5° defunclos,
quamdiu in purgatorio existunt. frustra invocari ; G» tandem
pœnas purgatorii probabililer nunquam extendi ultra decem
aut vigenti annos.
Haec audiens quidam theologus perpendit :
1° Quid de doclrina purgatorii statueril concilium Tridentinum^
sessione XXV ?
2° Quid de veritalr et opporlunitate singulorum qux in dicta
concione exponuntur ?
Sempronius presbyter sff!pp dat communionem extra missam
absque causa gravi, semper cum stola alba, vel aliquando cum
.paramentis nigris quando missam pro defunctis celebraturus est
vel celebravit, et tandem nuUas preces aut benedictiones récitât.
Quaeritur :
1" Qusenam rationcs requiruntur et sufficiunt ut communia conce-
datur extra missam ?
2° Quid de singulis in casu ?
MENSE OGTOBRI.
{Fit electio secretariiper scrutinia sécréta.)
Qnodammane, Petrus vidot messem suam pedibus animalium
conculcatam fuisse noctu cum magno suo damno. Putans illud
factum fuisse ab animalibusPauli, hune coram jndice civili citât,
a quo. lite contestata et probalionibus hinc et inde deductis,
prifisertim ex testimonio Gaii et Titii, ad expensas litis et dam-
num resarciendura damnatur Pau lus.
— 696 —
Hic antcm rorlo novit, sod probare non potuit, toliim damnnm
facliMu fuisse ab animalibus Srmpronii, quem etiam novil nul-
lius culp.'E Iheologicse reiim fuisse. Theologum adii et ab eo
qiuTrit :
l" (>«/(/ statuatur a legc lum nalurali^ tum civili, circa repara-
tionem damnorum ab animalibus factorum ?
2» Quid sil compensalio et quxnam sint conditiones ut quis ea
uti possil ?
> Quid xeiitiendum de scnlentiajudicismaterialiterinjusla, licet
judex non peccaverit, quia eam juxta allegata et probata protuUt ?
'»» .4/i, el a quibusnam^ et quonam ordine, licitum sit Paulo corn-
pensalione uti in casu ?
Caiiis presbyter de indulgenliis concionem faciens, hsec inter
alla asseril :
1» Non sufficere earum giMieralem applicalionem, v. g. cogna-
lis vel benefactoribus meis, animœ qiue diulius c^clitil in parga-
torio, vel (Iuîe liberationi proximior est, defunctis in génère vel
defunctis lalis familiœ aut parochise ;
1° Eas applicari posse viventi, etiam inscio vel indisposito ;
3" Pii exercitii vise crucis mérita, satisfactiones et indulgen-
lias posse applicari pro conversione peccatorum, vel alicujus
ppccaloris in specie.
Quiil de singuUs in specie ?
ANNO 1881
MENSE JANUARIO.
[Legalur post lectionem prœcedentis coUationis articulus « Confé-
rences ecclésiastiques » in Disciplina.)
Sompronius parochiis .-egrolos parochianos ullimis sacramen-
lis munilos nunqiiara visitât, nisi ilerum vocaliis ; imo aliquo-
— 697 —
lies etiam vocatus ire negligit ; vicarium siium vitupérât, quia
infirmum in domo vicina jacenlem sœpius visitai.
Quadam die, post vesperas, vocatus utsacramentamoribundo-
rum ministret proprio parochiano, qui subito et gravissimo mor-
bo correptus jacebat in parochia vicina, non longe ab ecclesia
iiiius porochiaî, ire recusavit, ne longuni iterfacere cogcreturet
ne parocho vicino injuriam facere videretur.
Quieritur :
lo Quid in riiuali romano statuntur circa assistentiam moribun-
dorum ?
2" QuicI (le singulis in casu ?
Sabbato sancto, Sempronins parochus carbones ex culina sua
allatos, vel ex phosphore accensos, solemniter benedicit.
Idem in aquam baptismalem mcrgit non ipsum cereum solem-
niter benedictum, sed ligneiim slipitem qui illum suslinere dé-
bet super candelabrum, cui stipiti affixa sunt quinque grana
thuris.
Quaeritur an et graviter peccaverit in casu ?
MENSE MAIO.
Caius, Fulvius et Titius, recens ordinati sacerdotes, inter se
sermonem habent de modo satisfaciendi obligation! qnœ orilur
ex stipendio recepto pro missis in honorem Sanctse Année, ma-
tris B. M. V., celebrandis.
Caius contendit missam de die etiam non impedita, velquam-
cumque votivam, etiam de Rcquie, sufficere.
Fulvius hanc tenet sententiam, scilicet non satisfieri obliga-
tioni, nisicelebretur diebus non impeditis missa prout invenitur
in missali ad diem 26 Julii, nihil immutato, sed additis duabus
orationibus jnxla rubricas, scilicet eâ quœ respondet officiodici,
et altéra quœ secundo loco dicenda fuisset in missa diei.
Titius affirmât satisfieri per missam de die, quando rubricse
prohibent votivam ; diebus vero liberis, omnino dicendam mis-
— 698 —
s.im de communi non virr/inum cl qiiasdam esse exrepliones fa-
ciendas rcLriil.'o tratlilaî a Fiilvio circa terliam oralionem.
Qiiitlam rubricanim pcriliis, ab iis consultus, exponit : 1" totam
seritMii principioruni circa missas votivas in génère ; 2o obliga-
tiones sacerdolis qui slipendiiim accepit pro missa voliva vel
deliinctoruni celebranda, relative ad qualitalem missœ ; 3oquot
el quasnam oraliones dicere debeal aut possit. Deinde diversas
opiniones a Caio, Fiilvio et Tilio eraissas perpendit et confutal
aul confirmât.
Sempronins parochus non nisi difficile potest habere minis-
trnm in celebralione missse ; aliquando utitur rainislro qui res-
pondere nescil ; aliquando responsiones fiuutamuliere, quae ad
mensam communionis genuflectit extra chorum ; aliquando
tandem célébrai absque uUo minislro aul respondenle, ne coii-
solalione celebrandi infra hebdomadam privetui'. Qu?eritur
quid de singulis iit casu ?
MENSE JULIO.
Titius, de contrilione sermonem faciens, dicil perfeclionem
charitalis et contrilionis repetendam esse a gradibus apprelia-
tionis, et conlrilionem perfectam eo litulo distinguendam esse
ab imperfecla, quod illa sit ex dileclione Dei super omnia. non
item imperfecla.
Gains conlendit ad conlrilionem perfectam requiri charilatis
intensionem, el conlrilionem ab allrilione non differre specie,
sed gradibus, ita ut charilas admodum inleusa conlrilionem
efficial perfectam, debilis autem et remissa imperfectam.
Fnlvius sacerdosaliam sontenliam propugnat, scilicel charilali
generatim et non lanlnm summie ejus inlensioni juslificalionem
adàcribendam esse.
Theologus consultus argumenta et objectiones singularum
opinionum perpendit et exponit quid de illis senlieudum sit.
— 699 —
Tilius pueros modura facicMidi signum criicis ita docet : ver-
bum Pdlris diciliir quaiulo manus dextra fronlom langit : Filii
in peclore ; Spiritux in hiinuM'O siiiislro ; Sancli in hnmoro dox-
tro. Amen dicitur manibns jnnclis.
Gains dicit verba Spirilus Sancti dicenda esse in hiimero sinis-
tre elAmen in doxtro.
Quseritur quxnam régula tenencla sit ?
MENSE OGTOBRI.
(Fil electio secretarii per scrutinia sécréta.)
Sempronins parochns in animosuo statuerai Petrnm tanqnam
famuhira condncere post mensem ; nihil tamon Petro anl cui-
quara alii dixil. Intérim Petrus Sempronio in confessione dé-
clarât se plura fnrla commisisse apud herum cui tune inservil.
His auditis, Sempronius in corde suo volunlatem mutât, et de
Paulo condncendo cogitai. Inquisilione facla apnd plure? per-
sonas, invenit eum optima fama honeslatis et fidelilalis gaudere.
Sed antequam Paulo manifestaveril suam iutenlionem, ex ejus
confessione comperit eum esse pessimum horainem et furem ;
idcirco alium famulum quserit.
Poslea lamen anxius theologum adil, quserens :
to Quousque sesc extendil sigillum sacramentale ?
2» Quid in primo et secundo casu ?
3'^ Quid^ si in secundo casu intenlionem suam Paulo manifesta-
visset, non absolutam sed conditionatam ?
Sempronius parochns. in die commemorationis omnium fide-
lium defunclorum, missam parochialem célébrât, corpore pr?e-
senle, pro quodam parochiano cujus exequias soleranes in fine
miss?e célébrai.
Quseritur :
1° An parochus deheat hac die celebrare pro populo ?
2° An bene se gesserit in casu ?
700 —
ANNO 1882
MENSE JANUARIO.
{Lrgntur post Icctionem prxccdenUs coUatioiiis nrliculua « Confé-
rences ecclésiastiques » in Disciplina.)
Girca sacramentalem confessionem qusBritnr :
1° Quinam in diversis sxculis ejus necessitatem iieqaverinl ?
2° Quid de fxde tenendum sil relative ad ejus necessitatem et con-
ditiones essentiales ?
3» (^uibusnam argumentis scripluralibus probetur divinum prx-
ceptum confessionis ?
4" Quomodo refellantur prsecipuas objectiones scripturales protes-
tnnlium contra confessionem ?
Qureritur :
1 ° Quxnam origo et quinam fuerint antiquitus praecipui ritus bene-
dictionis cinerum in iniiio quadragesimalis jejunii ?
2° Nam districte requiratur cineres benedicendos conficiendos esse
ex palmis prxcedenti anno benediclis ? Et an, earum defectu, possint
adhiberi cineres communes ?
MENSE MAIO.
Semproniiisconfessarins,diimeorumexcipit confessionem q nos
novil aliéna sustnlisse vel damna inlulisse. abstinnit ssepissime
a declarando restitntionis oiiere, prflesertim cnm ageretur de rndi-
bns qnando tenentur in solidiim ; nec enira isli facile sibi i)ei--
siiadcnt tciieri ad restiluendam paitem a sociis ablatam, vel repa-
landum tolum danuuim a pluribus cansatum. Geteros vero
rt'sliluere jubel quidquid jndicio boni doctique viri ab ipsis eli-
— 701 —
gendi seqimm videbitur. Rogatus vero aliquando ut de restitu-
tione facieiida cum doininis paciscalur, primura quœril quid
quisque dare velil, tum dominis est auctor ut, ne rem totam
perdant, aliquid polius liberalitate remittant. Urgel, orat et
aiictorilateqiiapollel negolium plerumque ita conficit, ut exigua
debili parte totum persolvat. Hujusmodi benignitate cum iis
qui ad sacramentum accédant agendum sibi persuadet, ne lam
severa de restilutione doctrina a lanlo sacramento deterreantur,
quin domini qnod suum est recipiant. Attamen, quadam die,
theologum anxius consulit :
1° Qux sit obligatio confessarii in alienx rei restilutione vtl indi-
cenda^ vel pevtraclanda ?
2° An bene se gesserit ?
Tempore vacationis, Titius clehcus a parocho invitatur ut sub-
diaconi munus exerceat, in missa quse in feslo palronali parochiœ
solemniter celebranda est. Primo récusât, dicens se ab Ordiua-
rio non habere licentiam ad hoc, sed tandem, instante parocho,
omnibus paramenlis'induilur reluctans, et manipulum habens,
cantal epistolam, calicem prseparat, aqujfi guttuiam ibidem
infundit et post communionem calicem purificat. Postea vero
timens ne aliquam censuram aut irregularitatem incurrerit,
theologum adit quœrens :
\° Quxnam requiralur nécessitas ut in missa solemni officium
subdiaconalus a non-subdiacono exerceatur ?
2° An omnino requiratur ut clericus sit saltem in minoribus con-
stitutus, et habeat licentiam ab Ordinario?
3° An simplex clericus tonsuratus possit ab Ordinario ad hoc
licentiam habere ?
4" An etiam laicus possit hoc offîcio fungi ?
b° An bene se gesserit in casu et an aliquam censuram aut irregu-
laritatem incurrerit ?
— 702 —
MENSE JULIO.
Circii sacraineiitalem confessionem quœrilur :
1° Qiiœnajn sinl prxcipun argumenta tradUionis ?
'2° (Juomodo rcspoiuleri possU objectionibus ex Iraditione de-
prompt is '/
Cum in oppido quodam Italico nova parochialis ecclesia ex
piis fidoliuin oblationibus in tola parochia colleclis construeretur,
non levi; jugiuni in 1er incolas et parochum orlnm est. Indixeral
enim isle nlpiope allare inajusdiio conderenlursepuicra, unnni
pro parvulis niaribns, alterum pro fœminis, ad liocut, juxta
ritnalis normam, parvulorum cadavera in spécial! et separato
loculo sepelirentiir. Quod cum incolœ rescivissent, contra paro-
olium vocem acriter extulernnt, déclarantes velle se ut pervetusta
oppidi consuetudo sepeliendi videlicet parvulorum corpora ubi
proximiores consanguinei condebantur, omnino servarelur, ac
nunquam passuros ut cineres natorum a parentiim cineribus
separarenlur ; atque ut facilius parochum in suani sententiam
lralierent,pias largitiones pro constructione ecclesiîE se negaturos
minitati sunt. Nunc quaerit parochus :
lo Quinam sub parvulorum nomine in casu intelligantur f
■20 Quinam peculiares ritus in eis efferendis adhibendi sint ?
3«> Quare crux sine hasta in his funeribus cfferalur et flores cada-
veribus superimponantur ?
4o An diebus quibus aduUorum funus prohibetur, pro parvulis
eliam vetitum sit?
5° An pcculiare sepulcrum pro parvulis statuendum sit et an in
alio sepulcro sepcliri possint ?
MENSE OGTOBRl.
{Fit electio secretarii per scrutinia sécréta.)
Sempronius parochus, graviter aegrotantem Titium invisens,
desperationis abysso ingeuti tristitia absorptum, ut conscientiam
— 703 ~
sibi aperiret blanditer horlatus est. TumTitius dicit : « Honesto
génère natiis commodain, sed multis abhiiic aiinis, [lalriuionio
adaucto, splendidiorem vilain diixi. Usqiie adhuc lequi acjusti
viri fama potilus in totius vitœ inslilulo, nonnisi dicleria quœ-
dam de adullerio cum suspicions quod ex eo filium habuerim,
passus sum. Verum quœ possideo peculalu, furlis, usuris acqui-
sita sunt. Insnper domus mihi est, quœ ad pnpillos spectat
valde pauperes, quorum olim curam gerebam. Tandem, ex eo
adulleriu, in aliéna familia, cum dainno suppositorum fralrum,
filium raeum naluralera adesse crte scio. Proplerea undiiiue
reslitulionis onere gi-avatum urgeri me sentio. Verum si quid
quod tôt et tantis obligalionibus responderet e patrimonio sub-
traham, prœterquam quod mea familia, quîB pluribus filiis et in-
nuptis filiabus constat, a suo statu decidere cogitur, me fama
periclitaturum probe scio. Legatum enim si quod, testamento
condito, illis miserrimis pupillis incompensationem darelur, me
aliquando eis furatum esse dubia ingerorot. Legatum filio, vel
familire ubi ille manet, suspiciones de adulterio firmabit. Lega-
tum ad pias causas ex nimia etinopinata patrimonii imminutione,
tôt extantibns filiis, bona possessa maie parla fuisse indicia
priebebit. Nec clanculum rem componere valeo, cum nuUa
pecunia mihi prsesto sit et stabilia solummodo rem familiarera
constituant. »
His auditis Sempronius anceps hœret et secum quœrit :
1° Qux causas excusent a restilutione ?
2° Utrum adsint in casu ?
3° Quitus modis quieti et saluti Titii consulere possit 1
Quseritur :
1° Quxnam sint aqux lustralis in dominicis diebus aspersionis
origo, antiquitas ac mysteria ?
2° An in omnibus et singulis ecclesiis prxfata aqux benedictx as-
persio sit peragenda et an unquam extra dies dominicos locum habere
quxat ?
3° Num singulis quoque diebus dominicis salis pariter et aquœ
aspergendx benediclio sit renovanda f
-704 —
ANiNO 1883
MENSE JANUARIO.
(Lcijaluv post Icctionem prxcedenlis collationis articulus ^.^ Confé-
rences ecclisiastiques » in Disciplina.)
Somproniiis parochiis,de altritione concionem faciens, affirmât
eani nulliim ainorem Dei otiam initialem supponere. Vicarius
aiiU'm ejiis contendil hanc doctrinam non esse sanam, et ambo
Iheologum consulunt quserentes :
1" Quid sit allrilio ?
2" An semper svfficiat ad justificaiionem cum sacramento pœniten-
tix^ vel alio sacramento ?
3° Quid de sententia Sempronii ?
Sempronius parochus, cum, propter graves causas, non possil
exequias cujusdam parochiani celebrare prseterquam die domi-
nica, consulil theologum utrum sibi liceat celebrare hanc mis-
sam exequialem et ad aliam diem transferre missam pro populo
applicandam, vel per suum vicarium pro hac vice satisfacere
prseceplo celebrandi pro populo ?
Consulit simul utrum teneatur ipse missam celebrare pro populo
infra hebdomadam, quia sacerdos cui., propter infirmitatem, vel
aliam causam, hanc curam commiserat^ ei satisfacere omisit ?
MENSE MAIO,
Beriha a Titio juvene honesto et fortunato cura intentione nu-
bendi frequentabatur. Gaia vero ex invidia rumorem sparsit
Bertham deprehensam fuisse in adullerio cum quodum vire
ejusdem loci, et in testimonium adducebat aliam feminam. Hœc
audiens, Titius omnino deseruit Bertham, quse in aliam paro-
chiam eraigrare coacta est, nbi, post aliquod temporis spatium,
alium virum honestum sed Titio minus fortunatum duxit.
— 705 —
Paucis elapsis annis, Caia, generalem confessionen iiislituons,
coiifessario déclarât atrocem calumniam quam olim contra Ber-
thani commisit.
Anxius confessarius quœril :
l" Quibusiiam modis in geiierc calumnia reparari dcbcat i
2" An in cam omnino exigenda sit retractatio calumnix i
;^" An etiam exigenda sit pecuniaria compensatio ?
Sempronius parochusquadam die accipit a parochiano sum-
inain pecunicB ultra taxani ordinariam pro missaexequiali. Gum
ipse parochiis impediretur, celebrationem missse commisit vica-
rio, ciii ordinariura stipendium tradidit.
Quîeritur an ita fieri liceat ?
Hac occasione, theologus et canonista totam materiam de taxa
missarum expendit, praeserlim circa modum stipendia alteri
presbytero elargiendi.
MENSE JULIO.
Joannes, parochianus Sempronii, volens domum suam vetns-
tale collabentem resedificare, partem domus Pétri vicini sui
locavit et ibi habitavit cum sua familia et ancilla Bertha, minori,
cujus parentes habitabant in parochia Fulvii.
Domus autem Pétri sita erat partira in territorio parochise
Sempronii, partira vero in tej'ritorio parochise Titii, cujus paro-
chianus noraine Paulus voluit ducere Berlhara. Factis denun-
tiationibus, raatriraonium celebratura est a Sempronio, absque
ulla licenlia Tilii. Exorlo dubio de validitate raatrimonii,
Titius consulitquemdara theologum, qui hac occasione expendit
totam theoriam de domicilio in ordine ad celebrationem matri-
monii, tnm juxta leges civiles hujusce provinciœ, tnm juxta jus
ecclesiasticura, et deinde suara sententiara profert circa validita-
tera raatriraonii in casu.
45
— 706 —
Semitroniiis parochns, obleiita dispensalione temporis prohi-
bili, célébrât inaliiiuoiiiiiin TiLii ciini Bertha, in ecclesia, corara
populo, cuni omnibus ceremoniis in rituali prsescriptis, et dein-
de célébrai missam de die. vel votivam de B. M. V.
In regeslo scribil juxla consuetam formuiam se benediclionem
uuptialem iliis imperliisse.
Quierilur an bene sese gesserit ?
MENSE OGTOBRI.
{Fit clectio secretarii per scrutinia sécréta.)
Pctrus, antequam raercaturam exerceret, in sua mente firmi-
tor staluil nonnisi mediam suramara quam possidet in commer-
cio exponere ; aliam mediam suai uxori dono dédit, hac sola
inlenlione ut creditores eam reclamare non possent, casu quo
commercium haud bonum exilum haberet. Transactis autem
decem annis, faclum est, ex diversis accidentibus et absque culpa
Pelri, ut non soUim amiserit summam expositam, sed eliam aère
alieno gravarelur.
Tune Iheologum consulit, qusereus an ieneatur solvere ex iis
qu3B uxoridono dederat? Hac occasione, llieologus expendit quid
ex jure civili et ex jure canonico sentiendum de donationibus
inler virum et uxorem, et postea sententiam profert in casu.
Titius moribundus in testamento jubet ut duodecim missae
de requie cantenlur pro anima sua. Fraler ejus, cum hoc res-
civisset, Titio affirmât centum missas lectas ipsi magis profutu-
ras, quia fructus sacriflciorum pcndet poiius a numéro quam
ab externa solemnitate. His auditis, Titius jubet ut arcessatur
nolarius qui codicillum conscnbat juxla consilium fratris. Sed
ecce moritur antequam res confici potuerit. Vidua ejus anxiaa
Iheologo quœrit :
1" Quid sentiendum de asserlione fratris ?
2" An possit vel debeat sequi voluntatem sibi bene nolam marilif
potius quam disposilionem in testamento scriptam ?
— Y07
ANNO 1884
MENSE JANUARIO.
[Legalur post lectionem piwcedentis collalionis ariiculus « Confé-
rences ecclésiastiques » in Disciplina.)
Titius, operariiis et simiil nuisicse perilus, aliqiiando propecu-
nia opem siiam prsestat cnm quibusdam sociis in choreis, in qni-
bus finnt saltationes lum boHcie, tum prohibitre. Licet pecnnia
sic acquisita non sit absolu te necessaria ad sustentationem familise
suse, lamen hoc lucrum deserere haesilat, propter bonum inde
sibi proveniens, et maxime ut familiaî suse contra adversitatem
possibilem tutamen providere valeat. Gonfessarium suum adit,
qui, antequam respondoat, totam theoriam de cooperationo in
genei-c et speciatim relative ad choreas et saltationes acciirate
expendit.
Quéeritur quid respondendum Titio in casu ?
Sempronius parochus, audiens Caium, parochum vicinum,
aliquando a quibusdam parochianis suis advocari pro confes-
sione peragenda, suam offensionera exprimit coramsuis familia-
ribus, qui de ea rumorem spargunt. Jmo, quadam die,in concione
conlra parochianos segrotantes insurgit qui, relicto proprio pas-
tore, alienum accersunt ut confiteantur.
His auditis. Gains omnino récusât amplius pergere ad dictam
parochiam ut confessiones excipiat.
Quseritur quid sentiendnin de agendi modo tum Sempronii, tum
Caii, in casu ?
— 708 -
MENSE MAIO.
Gains, (jucm niinor alïirmal esse affîliatiim socielati secrelse,
ali(|uaiulo missa- parochiali diebns dominicis et festivis assislit ;
conira religionem non loquiLur, sed nec in ejus favorem. Ecce,
(jiiadam die, subito gravissime cegrotans invilalur ad arcessen-
(iuin confossarium, srrd cum nihil responderct, uxor ejus paro-
rhum arcersil, qui iMim oinni sensu privatum invonit et mox
Mioriturum crédit ; ideo eum absolvit et ei extremam unctionem
iniuistrat.
Poslea vero tlieologuni coiisulit quaerens :
I" Qu^nam siint principia slaluenda circa absolulionem ei extre-
mam unclionem ministrandum lis de quorum dispositione dubita-
lurf
'2" An in -casu dcbuisset abstinerc a sacramentis conferendis, velab
uno aul ab allcro f
Senipronius i)arochus. quadam die, domi absque solemnitate,
baplizat puenini illegitiinum recens natura, quem parentes ad
ecclesiam afferri récusant, quia infamiam timent.
Quicritur an hoc aliquando licite fieri possit ?
Hac occasione, Iheologus consultus expendit totam theoriara
do palrinis, aquabaplismali,ceremoniis, unctionibus, professione
fidoi. fonte bnplismali et aliis in baptismi collatione solemni
adhibendis et de eorum obligatione disserit.
MENSE JULIO.
Sempronius parochus in sua parochia habet plures tabernas
m (juibus venduntur absque licentia liquores inebriantes. Qua-
dam die, cum audiisset in una ex illis graviter infirmari patrem-
familias, in altéra vero adolescentulam quiudecira annorum,
— 709 —
cœpit intra se anxius cogitare quomodo cum illis agendum^ et an
possit el debeat utrique omnia morienlium sacramenla conferre ?
Sempronius parochus, anleqiiam infanlulumbaptizaret, inter-
pellatui- a Tilio notario qui, nomine Piiblii, mariti iiialris iufan-
tiili, protestai 11 r hune esse aduUoriuum, et enixe postulat ut de
dicta protestatione mentio fiât in regestis.
Sempronius anxius consuiit quid agendum ?
MENSE OGTOBRT.
\Fit elcctio secretarii per scrudnia sécréta.)
Sempronius,parochus, volens concionem facere de indulgentiis,
quœrit :
|o Quomodo definiantur indulgent iœ et explicentur varix partes
definitionis f .
2» Quotuplex distinguatur indulgentiarum genus^ et unde ventât
distinctio per dies et annos et quadragenas 7
3o Quomodo probetur potestas Ecclesix eas concedendi ?
4'^ Quibus argumcntis refellantur praecipuae objeclionea acatholi
corum f
Sempronius parochus non semper legit exhortationes quse in
editione ritualis romani pro Qnebecensi provincia inveniuntur,
legendas ante et post collationem baptismi etaliorum sacramen-
torum. Varias rationes affert, v. g., quia patrinos et parentes
aut sponsos suffîcienter instructos putat ; quia aBgrotantes débi-
les sunt ; quia ipse multis occupationibus obruitur.
Titius vero parochus vicinus contendit nuUam esse obligatio-
nem eas legendi et semper abstinet.
Quid sentiendum de modo agendi Sempronii et Titii ?
— 710 —
ANNO 1885
MENSE JANUARIO.
(Lfqntxir poxl lectioncm prxcrdenlls collationis articulus « Confé-
rences eccU&iastiqucs » in Disciplina.)
Somproniiis parochus, in dorniiiica quinquagesima^, scrmonem
faciciis (lo jejunio et abslinentia, iiiLer causas ab abstineiitia
excnsatiles liane refert : Qiiando in lamilia aliquis légitime im-
peditur ab observanda abstinentia, nalla est obligatio prœparan-
di cibos utriusque generis, et conséquente!* cetera membra fa-
milii-e possunt uti carnibus.
Hune sermonem audiens, Titins sacerdos de veritate assertio-
nis diibilat et theologum consulit, qui hac occasione expendit
totani theoriara legis ecclesiaslicse circa abstinentiam, et deinde
th<'sini Sempronii examinât non solum in génère, sed etiam
ralione habita circumstantiarnm hujusce diœcesis, tum inurbe,
tum in ruralibus parochiis.
Sempronins parochus, nullumalium calicem habens ut missse
sacrificium ollerat quam non consecratum, in quo lamen Zephi-
riruis, antecessor suus, missam multoties celebraverat, eo tula
conscientia utitur. lUis vero qui eum deconsecrationis defectu
moiit'nt, rcspondet calicem ipsa missae celebralione fuisse con-
secratum, ita ut alla non indigeat consecratione.
Quœritur :
1" Quid de hac opinione sentiendum ?
2» A quotiam calicis consecralio fieri debeat?
3o Utrum simplex sacerdos ex episcopi delegatione id possit ?
MENSE MAIO.
Si.'cundo mense post nnptias vix elapso, Bertha ortnm dédit
filio qni paulo post mortuns est. Titins ejus maritus parochum
adii, exponens se cum illa nunquam copulam habnisse ante ma-
— 711 —
trimoniiim, et consequenter se non posse haberi nt palrem in-
fantis illius ; hinc postulat nt propler errorena matrimonium
invaiidum declaretur.
Parochiis anxius Iheologum consulit quœrens :
|o An valcat matrimonium in casu ?
■^o An saltem Titius possil, salva conscientia^ sese omnino separare
a Berlha ?
30 Quid agendum in casu ?
Gains recens ordinatns ad presbytoratiim videt in Ordine^ ad
diem 29 octobris 1883, sequentem rubricam : " Feria II, virid.
De ea. Lect. I. Noct. Dom. pi;ec. RR. ex feria 2 Dixit Judas ; 2a
or. Fidelium, 3a A cunctis. "
Sempronium parochum suura adit quœrens :
|o Quare iegendx sint Lectiones I Noct. Dom. prœc. ?
2' Quare dicenda sint Respo}iso7na ferix 1 ?
3" Quare secundo loco in missa oratio Fidelium ?
4"^ Volens celebrare missam votivam de B. M. F., quasnam et quo-
nam ordine orationes dicere debeat., antc orationem de mandato ?
Hac occasione, Sempronius exponit totam theoriam lectionura
et responsoriorum ex rubricis generalibus breviarii, necnon
oraiionum ex rubricis generalibus missalis et deinde respondet
diversis qusestionibns a Gaio propositis.
MENSE JULIO.
Sempronius parochus, de beatitndine sanctorum in cœlo con-
cionem faciens. asseril eam prsecipue consistere in visione Dei
facic ad faciem et sicuti est. Titius presbyter ha;c audiens, putat
in definitione hujus beatitudiuis faciendam esse meutionem
etiam charitatis et possessionis fiimiT Doi, et charitatem primum
— 712 —
lociini leiiere. Inter Sempronium et Tilium, postera die, exur-
git longa controversia ; sed cura concordare non possent, theolo-
giim consulunt, qui, anloqnam opinionem suam exprimat, totam
tliL'oriain exponit circa visionis bealificae possibilUatem, cxislen-
tiam. riffuisiln, ohjrcium, conjunclioncm cum amore et gaudio ac
tauilcm in.rqiKilIlnfem.
Gains vicarius neo-presbyter, missam pro sponso et sponsa ce-
lebrans, distractus omitlil oraLiones Propitiare et Deus qui
potesiate dicendas post Orationem dominicam. Hoc autem
animadverlens, post pi-imam orationem ante communionem,
versus ad sponsos illas dicit et missam prosequitur.
Quœritur an bene egerit ?
MENSE OGTOBRI.
{Fit electio secretarii per scrutinia sécréta.)
Petrus et Paulus fratres conirauni consensu dividunt fundum
quom a pâtre morluo acceperanl et limites utriusque partis ipsi
ponuut. Post vero aliquod temporis spatium, videntes divisionem
insequalem esse, peritum agrimensorem arcessunt, qui novam
divisionem in forma authentica statuât. In parte vero quae tune
Paulo conlingit, invenitui- Petrum salis magnam quantitatem
arborum dejecisse et vendidisse. cujus pretium sibi vindicat
Paulus. Ambo theologum consulunt, qui, anlequam respondeat,
expouil Iheoriam de possessore bonœ, aul mahe, aui dubiœ fidei,
et deinde casum propositum dirimit, scilicet an cl quid Pclrus
solvere debeat fratri suo /
Quneritur : Quomodo agcndum quando pluribiis simul adminis-
tranda sunt sacramenla exlremx unclionis et viatici cum indulgetilia
in arliculo morlis ?
— 713 —
ANNO 1886
MENSE JANUARIO. (a)
(Legatur post leclionem prwcedentis collationis articulus « Confé-
rences ecclésiastiques)) in Disciplina.)
Gains vir paiiper duas domus possidet quarum iinam inhabilat,
alteram vero ex qna pretiummodicum recipit qiiando locatoi-em
invenire polest, quod nonnisi raro conlingil. Tenetiir autem
censiim annuum solvere venditori fundi,inquo hœc domus exis-
lit, et taxas tuin municipales, lum scholares et alias. Hinc, ab
anno in aimum, ad niinam totalem vergit. Quadam autem nocte
domus, quae vacua erat, incendio consumilur, et Gains putat eam
fulmine percussam fuisse, unde in boua fide i-ecipit pretium
assecurationis et débita quibus gravabatur, solvit.
Bertha autem uxor ejus, post plurimos annos, graviter segro-
tans, confessario fatelur se causam voluntariam et directam fuisse
incendii, viro omnino inscio. Affirmât se tum nescivisse pecca-
tum esse ita agere, et nihil habere unde restituere possit.
Anxius confessarius theologum consulit :
P .4/4 obligare possit aut debeat Bertham ut marilum suum
moneat ?
2° An maritus monilus teneatur fidem adhibere uxori sux ?
3° An teneatur pretium assecurationis restituere si possit ?
4» An creditores qui receperunt pecuniam^ tcneantur eam resti-
tuere assecuratoribus ?
(à) C'est une obligation d'assister aux conférences quand on n'est pas exempté par
une raison suffisante. Cette assistance, pour être utile et atteindre le but que se sont
propos*'' le premier et le second concile de Québec, doit être précédée d'une 'prépara-
tion suffisante pour apprécier en connaissance do cause les autorités et les arguments
apporté» par le conférencier. On oublie trop souvent de se conformer à la quatrième
règle qui se trouve à la page 39 de la " Discipline. " (Cire. No. 114, 22 oot. 1882.)
— 714 —
5o .4/j saltrm rximatur marilus a re$tituendo summas quas an-
uualim solveral asseculonbus ?
Una hora ant(>(]iiaiii conlrahatur matrimonium Titii cum Ber-
tha, SiMiipronius [larochns audit confessionom Tilii, qui fatotnr
s«' ivin habiiissi' cum sorore Bcrlhse ; non moncl Titium de
inipfdimento et malrimoniiim célébrât. Postea vero anxius paro-
chns tlieologum consulil, inqnirens :
I" (>uiJ in casu dicere et facere debuissel ?
2o Quid niinc lujcndum ut proprix conscientise consulat ?
MENSE MAIO.
Die natali Domini, Gains concionem habens de incarnatione et
btMieficiis inde creatnrse provenientibns, sequentes propositiones
emittil :
1" Primi generis humani parentes ad visionem intuitivam et
boalificamnondestinabantur, unde, si non peccavissent, nec ipsi,
nec eornm posteri hanc visionem iinqnam assequi potuissent,
quia incarnatio locum non habuisset.
S*» Sola filii Dei incarnatio nos ad talem et tantam beatitudi-
nem evehere potuit.
3° Ipsi angeli, qui scmper vident faciem Patris (Matlh., XVIII,
10.1, hoc privilegio donati fuerunt intuitu incarnationis.
HsBC audiens Titius, theologum adit, quaerens quid de his pro-
posidonibus sentiendum.
Scmpronius audiens confessionem Berlhae, comperit eam cum
stio priore marilo consanguineo ante matrimonium palrasse
iiic<'slum,quem ijnidem declaravit ante dispensationem obtentam.
Morluo hoc marito, fralrem ejus cum dispensatione duxit, leli
rilo mcestu quem cum priore marito commiserat. Hinc anxius
— 715-
confessarius qiuerit ulrum sil validum poslerius matrimonium
conlractum anle diem 25 jmiii 1885 ?
MENSE JULIO.
Tilius catholicus ex mera curiosilate templnm qnoddam pro-
teslaiiticum ingressus, audivil coiicionera in qua oralor vehe-
mcnler insurgebat contra Iradilionem catholicam, quam non
modo fallibilem et inutilem afTirmabat, sed etiara injuriosam et
oppositam sacris Scripturis.
His fallacibus argnmenlis vehementer commotns, cogitât de
relinqnendo catholicismo ad amplectendum prolestantismum ;
sed anteqnam hoc propositum exoquatur, quemdam Iheolognm
consul] l, ab ipso postulans ut sibi exponal :
P Quiti sit tradilio ?
•> An sit necessaria ?
3o An rêvera existât ?
40 Quomodo incorrupta transmitti possit ?
5» Tandem eam non esse injuriosam, :iut oppositam Sacris Scrip-
turis.
Sempronius parochus Sancti Marcelliani, Martyris, cujus fes-
tum celebratur 18 junii, iina cum Sancto Marco, quœrit :
jo Sub quonam ritu et an sub gravi cum octava celebrare dcbeat
hoc festum ?
2° Quid de Sancto Marco ?
3" Quodnam o/Jîcium et quamnam missam dicere debeat ?
4» An. officium Sancti Gulielmi, quod occurrit in die octava, ad
aliam diem transferendum sit ?
-716 —
MENSE OGTOBRI.
{Fit electio seeretarii per scrutinia sécréta.)
Caiiis coiileiidil socios omnium societatiim prohibilarum ipso
fado incurrere excommuuicalionem reservalam Summo Pon-
lillci.
Tiliiis VLTO opinaliir non omnes quidem incurrere haiic pœ-
iiam, st'd omnibus dimegandam esse absolu Lionem qui societa-
lem deserere récusant ; adest enim, inquil, in bis societatibus
malilia intrinseca, qnse probatur ex malis inde provenienlibus,
V. g., violalione justitige, ordinis perturbalione, juramenti seu
promissionis imprudentia et periculis fidei et morum.
Theologus ab iis consultus 1" exponitlegeiecclesiasticasnunc
vigenles contra varias societales prohibitas ; 2° refert et expen-
dil pj-incipia generalia circa pericula vitanda ; 3° singulas partes
opinionis. tnmCaii, tum Tilii, examinât, singulis Iribuens notam
quam mereri videntur. Postea exponit quomodo sese gerere
debeat confessarius cum pœnitente quera nomen alicui societali
probibitse dédisse comperit.
Gains, neo-presbyter, baptizans, aquam fnndit super caput
infantis simul dicens : JV., ^170 baptizo le in nomme Putris; sed bis
diciis, adverlit neque patrinum, neque matrinam infantem tene-
re, et illos, ut hoc faciant, monet paucis verbis, deinde prosequi-
lur form'nlam : et Filii et Spiritus Sancti.
t^uœritur :
l" An valeat baptismus^ vel saltem sit dubius et iterandus ?
2° An palrinus et matrina affinitatem spirilualem conlraxerinl ?
— m-
ANNO 1887
MENSE JANUARIO.
[Lcgatur post lectionem prxcedenlis collationis arliculus « Confé-
rences ecclésiastiques » in Disciplina.)
Semproniiis parochus ssepe abest parochia ex diversis rationi-
bus plus miinisve gravibus, nec se peccare putat quia vicarium
habet. Quadam die, exerciliis spiritualibus vacans, audita con-
cione circa obligationem residenlise et servilii personalis, a suo
confessario exquirit :
lo Quxnam sit nalura et obligatio residenlise f
■2° Quxnam causœ Icgitimœ ab ea dispensent ?
30 Quamdiu possit parochus a residenlia abstinere absque peccato ?
Eumdem confessarium consulit Gaius, vicarius Sempronii,
qui et ipse ssepe abfuit a parochia, easdem quaestiones de resi-
denlia vicarii proponens.
Gaius, neo-presbyler, curam gerens duarum parochiarum, qua-
rum parochi spiritualibus annuis exercitiis vacabant, in prima
missa, die dominica, per distractionem ablutiones sumpsit.
Ad aliam parochiam pergens, dubitareincepit an posset ibi cele-
brare missam. Tlieologus consultus rationes hinc et inde ex-
pendit et sententiam proferl.
MENSE MAIO.
Gaius sacerdos, post curriculum theologige in seminario com-
pletum, singulis diebus per plures horas theologiœ morali sum-
mo cum studio incumbit, sed vix unquam theologise dogmaticse
operam navat, subprsetexlu quod adpraxim etadprœdicationem
— 718 —
non est necessaria, neç etiam utilis. Quid senliendum de opinione
et agendi ratio ne Caii ?
Semproiiius parochus, in confessione aiidiens Bertham ex illi-
cila co[>iila gravidain l'sse, ei quidem contritce absolulionem con-
codil, SL'd coinmunioiiem deiiegat, non excepto lempore paschali,
propter scandai uni
Qn;erilnr <{utd de hoc Seuiproiui agendi modo senliendum ?
MENSE JULIO.
P»;trns ex vindicla Paulnm vulneravit vulnere lethali sedsa-
nabili. Mox pœnilons Petrus et sciens Gainm medicum a fami-
liaPauli accersitum, esse valde indoctumet ebriosum, arcessivit
Semproninm medicum doclissimnm ut Gainm consiliis adjuvaret
Senipronins autem ex odio erga Paulnm, Gainm negligenlem et
ipse corrigorc neglexit. Hinc Panlns mortnus est, et Petrns a
judice ad magnam pecunige summam restitnendam coactus est.
Ad quid et quo ordine tenentur Caius et, Sempronius ?
Sempronins parochns absolutionem récusât iisquiinebriantes
liqnores emnnt apnd mercatores non habentes liceutiam, quia
complices sunt fraudis contra legem.
Titins, vicinus paroclius, vehementer hortatur populum suum
ni a tali emptione abstineat.
Gaiut;, alter parochus, nihil dicit.
Qnserilnr quid de his diversis agendi modis dicendum ?
— 719 —
MENSE OCTOBRI.
(Fit eleclio secretarii per scrulinia secj'eta.)
Maria, mater Berthœ, adit confessarium filiae snse, et eum
inducere tentât ut eam dissnadeal a proposito ingrediendi com-
munitalem religiosam. Allegat se non credere vocalionem esse
veram et velle eam probare ; teneri filiam parentibus obedire, et
eorum necessitatibus subvenire ; taudem timendumesse ne paler
irascatur, odium maximum religionis concipiat et totam paro-
chiam in qua magna auctoritate gaudet perturbet.
Quid respondere malri et injungere aut consulere filix débet cou-
fessarius ?
Sempronius parochus ad primam comraunionem admiltit
infauluiam sex annos et totidem menses uatam, quam invenit
bene doctam, non solumquoad litterara sed etiam quoad sensum
catechisrai, et quse preces optime noverat.
Quseritur :
1° An bene ?
2° Quanam xtate in génère admittendi sunt pueri ad primam
communionem ?
ANNO 1888
MENSE JANUARIO.
{Legatur posi lectionem prœcedentis collationis articulus « Confé-
rences ecclésiastiques » in Disciplina.)
Quseritur :
\° Quomodo defmiatur dogma in génère et dogma catholicum
in specie f
— 720 —
*2" An rrvrlationes factx quibuxdam sanctis^ quas Ecclesia laudavit
vrt saltem tolcravit, sint nova dogmata ?
T An in Ecclesia Chrisli possiîU nova dogmata oriri ?
i" An omnia qux in sacris lilleris legunlur, v. g., de bcllis populo-
rum, de factis aul sermonibus quorumdam hominum^ âdei dogmata
dici possint f
5" Quodnam est motivum fundamentale fidei quam adhibere debe-
mus dogmalibus ?
6» An h^creticiqui id tantum pro dogmaie habent quodspiritu suo
privato inveniunl in sacris scripturis^ fidem proprie dictam et chris-
tianavi habere dici possint ?
7» Quxnam est differentia intcr dogma et mysterium ?
H** (Juœnam sunt dogmata qux fidem explicilam requirunt et dog-
mata circa qux fides implicita sufflcit ?
In oiïicio malulino sabbali sancti et in vigilia Pentecostes,
Seinpronius parochus non habens clericos qui cantare aut alla
voce légère possint prophelias his diebus prœscriptas in missali,
eas omnino oraittit vel aliquoties submissavocelegit. Quœritur
an bene f
MENSE MAIO.
Pelrus matrimoniun cum Anna consangiiinea contraxit bona
fide et post quoddam tempus in regionem longinquam abiit, ubi
contraxit mala fide cum Maria. Intérim Anna, audito falso
nunlio de morte Pétri, contraxit cum Paulo, qui mox raortuus
est. Pelrus, derelicta Maria, in patriam tune revertilur. Anna
vero, detecto tandem impedimento consanguinitatis, timel ne
Pelrus renovare consensum recuset si obtineatur dispensatio
ordinaria ; unde allegans gravissimas rationes, ad summum
!*ontificem recurrit, petens sanatiouem m radice.
QuEcritur :
1" Quamam est theoria sanalionis in radice f
— 721 —
2o Quid senliendum de malnmoniis Pétri cum Maria, et Annx
cutn Paulo ?
3° An matrimonium Pétri cum Aivia sanari possit in radice ?
Gains sacerdos stipendia recipit pro missis in honorem B. M.
V., celebrandis. Diebiis diiplicibiis missam de die célébrât, semi
diiplicibus vero missam de die, vel volivam de Sancto Joseph,
vel de reqiiie. Qii?eritur an suis obligationibus satisfeceril ?
MENSE JULIO.
Ouseritur :
r .4/1 conclusiones théologien qux ex dogmatibus eruuntur tan-
quam dogmata habendx sint ?
2° Quid senliendum de opinione eorum qui docent successu tempo-
ris et crescente humanorum ingeniorum cultura^ nova et puriora
dogmata exorla esse et ipsam religionem christianam objective con-
tinua perfici posse et debere 7
3° An in probatione el explicatione dogmatum possint adhiberi
argumenta rationalia seu philosophica ?
4" In quo consista error Hermelis circa usum philosophix in hac
materia et quomodo refutatur ?
QncTritur an in exeqiiiis defunctorum possint functiones quse
praîcedunt vel sequuntur missam licite fieri ab aliis sacerdotibiis
quam a célébrante ? Quid dicunt rubricœ ritnalis ? qiiaenam
resolutiones a S R. G. datge snnt ? quid de iisu contrario sen-
liendum ? qnsenam exceptiones admittendse sunt ?
46
— 722 —
MENSE OGTOBRI
Tilius confessario suo hœc confitetur :
I. (^iiadam die, ciim amico meoGaio loquens dedifficultatibus.
mois ciim quodam ciudilore, qui debiti immedialam solulionem-
ur^ebal cum minis, dixi : Ulinam domus mea quœ assecurala
est if^ne conibuiTielur ! Paucis elapsis diebus, domus igné con-
suinpta est, et. iiescio ulrum incendium causam habuerit casum
forluilum vel amici moi, quem lamen valde suspicor, culpam.
II. Aliani domum habebam vetustate coUabentem et quam
necessario rciedifica re oporlebat ut utilis esseposset. Ecce qua-
dam die domus vicina igné consumitur, at ego média necessaria
cl possibilia adhibere neglexi ad impediendum ne iucendio com-
bureretur domus mea.
Teneor-no'in ulroque casu pretium assecurationis restituere ?
Theologus a confessario consultus expendit diversas causas
reslilulionis et ulrumque casum solvit.
Sempronius parochus :
lo Post Orate, fratres velprsefationem, meminitse oblitum esse
aiTerre particulas consecrandas pro communione fidelium et
hostiam magnam pro ostensorio. lilas sibi afferri jubet et eas
opporluno tempore consecrat.
2o Post prœfalionem, didicit malrem suam subito mortuam
esse cl, mulala inlenlione, pro ea célébrât.
3° Quaiido novas parliculas consecrat, eas post communionem
in pyxidem deponil in qua snnt jam paucœ particulœ olim con-
secralaî, vel, iis consumplis, non purificat pyxidem antequam
novas parliculas consecralas imponat.
4" Saîpe communionem anle vel postmissam, automnino extra
missam, dislribuit.
Quaîritur quid sentiendum de iis agendi modis et quomodo agere
debuissfi f
723 —
LISTE
DKS ABBOMDISSEHENTS POUB LES CONFÊBENCRS FCCLÉSIASTIQUES DU DIOCiSB DE
QUÉBEC, 18 UCTOBBB 18S3.
COTE NORD.
1. La cilé de Québec, Sainl-Sauveur, Saint-Colomb de Sillery.
2. Grondines, Deschambault, Portneuf, Cap-Santé.
3. Saint-Casimir, Saint-Ubalde, Notre-Dame des Anges, Saint-
Alban.
4. Saint-Augustin, Lorette, Saint-Ambroise, Valcartier, Sainte-
Foye, Cap-Rouge, Poinle-aux-Trembles, Écureuils.
5. Saint- Basile, Saint -Raymond, Sainte -Catherine, Sainte
Jeanne.
6. Charlesbourg, Stoneham, Laval, Beauport, Ange-Gardien
7. Saint-Joachim, Saint-Tite, Saiut-Ferréol, Château-Richer.
8. Ile d'Orléans.
CÔTE SUD.
9. Saint-Jean Deschaillons, Sainte-Emmélie, Lolbinière. Saint-
Edouard, Sainte-Croix, SainLe-Philomène.
1 0. Saint-Ferdinand, Sainte-Sophie, Saint-Adrien, Sainte-Julie,
Saint-Calixte, Inverness, Sainle-Anastasie.
11. Saint-Pierre de Broughton, Sacré-Cœur de Jésus, Sacré-
Cœur de Marie.
12. Saint-Évariste, Saint-Vital, Saint-Sébaslieu, Saint-Samuel,
Saint-Honoré.
13. Saint-Flavien, Saint-Antoine, Saint-Apollinaire, Saint-
Agapit, Sailli-Nicolas, Saint-É tienne, Sainte- Agathe.
— 124 —
14. Collopi! de Notro-Damo de Lévis, Notre-Dame de Lévis,
Saiiiuloseph de Lévis, iSaiiil-llomuald, Sainl-David, Saint-Jean-
Clnysoslùme, Sainl-llenri.
lô. Saint-Isidore, Saint-Lambcrl, Sainl-Bernard, Saint-Nar-
cisse, Saint-Gilles, Sainl-Sylvestre, Saint-Patrice.
IG. Sainte-Marie, Saint-Elzéar, Saints-Anges, Saint-Séverin.
17. Saint-Joseph, Saint-Frédéric, Saint-François, Saint-Victor,
Sainl-Éplirem.
18. Saint-Georges, Saint-Martin, Saint-Gôme, Saint-Zacharie,
Sainl-Prosper.
19. Saint-Anselme, Sainte-Marguerite, Sainte-Hénédine, Sainte-
Claire.
'20. Saint-Malachie, Saint-Edouard, Saint-Léon, Sainte-Justine,
Sainte-Germaine, Saint-Odilon.
Sl.Beaumont, Saint-Charles, Saint-Michel, Saint-Vallier,Saint-
Gervais, Saint-Raphaël, Saint-Lazare, Saint-Nérée.
22. Notre-Dame de Buckland, Saint-Cajetan, Saint-Paul,
Saint-Magloire, Saint-Damien.
23. Saint-Thomas, Berthier, Saint-François du Sud, Saint-
Pierre du Sud, lle-aux-Grues.
24. Cap Saint-Ignace, Islet, Saint-Eugène, Saint-Cyrille.
25. Saint-Jean-Port-Joli, Saint-Aubert, Saint- Pamphile,Sainte-
Perpélue, Sainte-Louise, Saint-Roch des Aulnaies.
26. Collège de Sainte-Anne, Sainte-Anne de la Pocatière. Saint-
Onésime, Saint-Pacôme, Rivière-Ouelle, Saint-Denis.
27. Kamouraska, Saint-André, Notre-Dame du Portage, Saint-
Patrice de la Rivière-du-Loup, Saint-Antonin.
28. Saint-Alexandre, Saint-Éleuthère, Sainte-Hélène, Saint-
Paschal, Saint-Philippe, Mont-Carmel.
PRÉSIDENTS DES CONFÉRENCES.
1. Los conlerences de Québec, de Sainte-Anne de la Pocatière
el de Lévis. auront ponr présidents les supérieurs du Séminaire
— 725 —
et des Collèges respectifs ; en leur absence, le premier assistant
présidera et à son défaut le plus ancien membre présent.
2. Le président des autres conférences sera le curé le plus
ancien par l'ordination. En son absence, le plus ancien curé
présidera. Les présidents actuels, nommés par l'Archevêque,
continueront en charge juscju'à leur mort, ou à leur sortie de
l'arrondissement. Si le Président étant présent est empêché par
infirmité ou autrement, le plus ancien curé présent en exercera
les fonctions.
3. Si nn Président par ancienneté, devient incapable de rem-
plir les devoirs de sa charge, le curé le plus ancien devra se
charger de remplir les devoirs du président tant que ce sera
nécessaire.
REMARQUES.
Vous^remarquerez dans la liste qui précède, des changements
assez notables rendus nécessaires par l'établissement de nou-
velles paroisses. J'ai cru devoir diviser plusieurs arrondisse-
ments dont la trop,grande;^étendue exigeait l'absence simultanée
d"un grand .nombre de curés voisins. Pour la môme raison,
j'invite Messieurs les Présidents de conférences voisines à s'en-
tendre ensemble pour ne pas convoquer les conférences le même
jour.
Le Président,de_;chaque arrondissement est tenu de prendre
les mesures nécessaires pour que les conférences se tiennent
régulièrement et que tous les membres y assistent. Le Secré-
taire devra exécuter ponctuellement les ordres que le Président
lui donnera pour cette fin.
-}- E.-A., Arch. de Québec.
— •726 —
CAISSE ECCLÉSIASTIQUE SAINT-JOSEPH
PROCÈS-VERBAUX
nrS A8SKMBLÉFS DU BUREAU TKNDK8 A QUÉBEC
LE 28 AOUT 1877.
Présidence de Sa Grandeur Monseigneur l'Archevêque de Québec.
Présents : Mgr C.-F. Gazeaii. V. G., MM. Jo?-David Déziel,
Michel Forgiies, David Martinean, Grégoire Tremblay, Joseph
Auclair, Charles Trudelle, François Xavier Piamondon, Jérôme
Sasseville, Félix Buleau et Augustin Beaudry, procureurs.
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 29 août de l'année
dernière est lu et accepté.
Présenté les demandes d'agrégation de
MM. Narcisse Parent, MM. Elzéar-Léon Moisan,
Janv.-Jacques Gauthier, Eus.-Arthur Belleau,
Ls-Arthur Caron, Edouard Lamontagne.
Marcel-Prosper Meunier,
Ces messieurs sont unanimement admis comme membres de
la société, pourvu qu'ils remplissent les conditions énoncées
dans le N» 7 des Règles de la dite société.
Le Secrétaire donne les noms des membres décédés depuis la
dernière assemblée :
MM. Ovide Brunet, MM. Edouard Parent,
Prime Girard, Alexis Mailloux, V. G.
— 727 —
Les noms de ceux qui ont été exclus de la Caisse :
MM. François Bouclier, MM, Nazaire Leclerc, %
Edouard Fafard, Ls-Antoine Proulx,
Ambroise Fafard, Charlcs-Stauislas Richard,
Élienne HalIé, Jean-Bapliste Vallée,
(en vertu du N» 15 des Règles, 1") ; et
M. Joseph-Stanislas Martel,
(en vertu du N» 15, 3").
Les noms de ceux qui ont donné leur résignation :
MM. Edouard Fafard,
Ls-Antoine Proulx.
Le Trésorier lit le résumé des comptes comme suit :
RECETTES.
Contributions des membres $1,940 07
Payé par la Caisse Saint-Michel 253 00
Intérêt perçu à la Caisse d'Économie 90 46
82,293 53
Dépôt à la Caisse d'Économie au 27 août 1876 2,232 00
S4,525 53
DÉPENSES.
Pensions accordées par l'assemblée précédente et par
Mgr le Président $3,340 00
Impressions, achats de cahiers etc 74 41
Dépôt à la Caisse d'Économie 545 97
$3,960 38
En mains 8565 15
DETTES ACTIVES.
Dépôt à la Caisse d'Économie S545 97
Dues par la Caisse Saint-Michel 269 00
$614 97
— 728 —
DETTES PASSIVES.
Pensions encore dues ^100 00
Le Bureau décide de diminuer les pensions pour Tannée pro-
chaine, vu le peu d'argent à distribuer, et alloue les suivantes :
MM. Ovide Grenier $180 00
Charles Tardif 180 00
Basile Dosrochers 165 00
Pierre Clément 165 00
Charles Beaumonl 165 00
Godfroi Tremblay 150 00
Charles Pouliot 150 00
Isidore Doucet. 150 00
Napoléon Cinqmars 150 00
Roger Boily 150 00
Louis-Théodore Bernard.... 150 00
Ferdinand Catellier 150 00
John McDonald 100 00
Jean Naud 100 00
Léandre Gill 100 00
Raymond Casgrain 80 00
Bernard McGauran 80 00
Louis Poulin 80 00
Léon Provancher 80 00
Zéphirin Gingras 80 00
$2,605 00
Messieurs les procureurs expriment leur regret de voir qu'un
si grand nombre de prêtres du diocèse aient, jusqu'à présent,
refusé leur concours pour le soutien de la Caisse, et que d'autres
s'en soient retirés, et après discussion, il est résolu :
« Que Mgr le Président soit prié d'encourager et d'inviter à
faire partie de la Caisse Saint-Joseph, ceux qui ne s'y sont pas
encore agrégés et ceux qui s'en sontîretirés. »
— 729 —
Fait et passé à l'Archevêché de Québec, le 28e jour d'août
mil huit cent soixaiite-dix-sopt.
f E.-A., Arch. de Québec,
Président C. E. S. J.
H. TÊTU, Ptre,
Secrétaire-Trésorier C. E. S. J.
LE 3 SEPTEMBRE 1878.
Présents : Mgr G. - F. Cazeau, V. G., MM. Michel Forgues,
David Marliueau, Grégoire Tremblay, Charles Trudelle, Fran-
çois-Xavier Plamondon, Jérôme Sasseville, Augustin Beaudry
et François Pilote, procureurs.
M. François Pilote devient procureur à la place de M. Félix
Buteau, en vertu de l'article 26 (5o) des règles de la Société.
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 28 août de l'année
dernière est lu et accepté.
Le secrétaire donne les noms des Messieurs qui ont été élus
membres de la société par lettres des Procureurs, depuis le der-
nier bureau :
MM. Joseph Stanislas Martel, MM. Placide Roy,
Philippe Beaulieu. Edouard Roy,
Ferdinand Garneau, Octave Pelletier,
Louis Guérin, Louis Halle.
Edouard Fafard,
Présenté les demandes d'agrégation de
MM. Camille Brochu, MM. George McCrea,
Chs-Édouard Carrier, Chs-Henri Paquet,
Jean Baptiste Gossehn, Chs-Édouard Poiré,
Éloi Laliberté, Alfred Pouliot.
Joseph Lizotte, Louis Quézel,
Olivier Mathieu,
— tso —
et de la réadmission de
M. Etienne Halle.
Ces messieurs sont unanimement admis comme membres de
la société, pourvu qu'ils remplissent les conditions énoncées dans
le N" 7 des règles de la dite société.
Le secrétaire donne les noms des membres décédés depuis la
dernière assemblée :
MM. Félix Buteau, MM. Isidore Doucet,
Ls-Zéphirin Caron, Jacques-Benj. Grenier.
Pierre Clément,
Les noms de ceux qui ont été exclus de la Caisse :
MM. Jos.-ApoUinaire Gingras, M. David Roussel.
Louis Halle,
M. Jean-Ble Pelletier a donné sa résignation.
Le Trésorier lit le résumé des comptes comme suit :
RECETTES.
Contributions des membres $2,849 12
Arrérages perçus 122 82
Reçu de la Caisse Saint-Michel 650 00
Intérêt perçu à la Caisse d'Économie 56 70
Intérêt de $350 prêtées au Sieur Philéas Goulet 42 00
S 3,720 64
En caisse au dernier bureau.. 565 15
Dépôt à la Caisse d'Économie au dernier bureau 547 97
DÉPENSES.
$4,833 76
Pensions accordées par l'assemblée précédente $2,566 75
Pensions accordées par Mgr le Président 219 50
Pensions dues au dernier bureau 100 00
Frais d'impressions, timbres, etc 17 32
Prêt au sieur Philéas Goulet 350 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 1,562 06
$4,815 63
En mains S 18 13.
— 781 —
DETTES ACTIVES.
Prêt à Philéas Goulet (succession Poulioti 8 350 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 1,562 06
DETTES PASSIVES.
Trois mois de pension à M. N. Constantin.
Le Bureau alloue les pensions suivantes :
Pour l'année courante :
MM. N. Constantin $ 107 00
Lactance Mayrand 3 50
Pour l'année prochaine :
MM. Ovide Grenier S 180 00
Charles Tardif 180 00
Jean-Baptiste Côté 180 Où
Benjamin Desrochers 165 00
Charles Beaumont 165 00
Godfroi Tremblay 150 00
Charles Pouliot..^ 150 00
Napoléon Cinqmars 150 00
Roger Boily 150 00
Théodore Bernard 150 00
Ferdinand Catellier 150 00
L.-Léon Bélisle 150 00
John McDonald 100 00
JeanNaud 100 00
Léandre Gill 100 00
Raymond Casgrain 80 00
Bernard McGauran 80 00
Louis Poulin 80 00
Léon Provancher 80 00
Zéphirin Gingras 80 00
$ 2,T21 00
Les Procureurs autorisent le trésorier à diminuer proportion-
nellement le quatrième terme des pensions qui sont au-dessus
de $80.00, si les ressources ne permettent pas de le payer en
entier.
l
— •732 —
Il l'.sl résolu qu'à la prochaine session du parlement provin-
ial, on demandera l'incorporation de la société.
Le secrélairi' lit une lettre de M, Joseph-Stanislas Martel con-
cernant son exclusion de la Caisse Ecclésiastique Saint-Joseph,
telle (j[ue publiée dans le procès-verbal du 28 août 1877 ; les
procureurs présents sont unanimes à maintenir l'exactitude du
dit procès-verbal.
Fait et passé à l'Archevêché de Québec, le 3^ jour de septem-
bre mil huit cent soixante dix-huit.
f E.-A., Arch. de Québec,
Président G. E. S. J.
H. TÊTU, Ptre,
Sec-Trésorier G. E. S. J.
LE 2 SEPTEMBRE 1879.
Présidence de Sa Grandeur Mgr l'Archevêque de Québec.
Présents : Mgr G.-F. Gazeau, V. G., MM. Joseph-David Dôziel,
Michel Forgues, David Martineau, Gharles Trudelle, François
Xavier Plamondon, Jérôme Sasseville, Augustin =Beaudry el
François Pilote, Procureurs.
Absents : Mgr Dominique Racine et MM. Joseph Auclair el
Grégoire Tremblay.
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 3 septembre de l'an
née dernière est lu et adopté.
Le secrétaire lit une lettre de Mgr Dominique Racine, Évêque
de Ghicoutimi, informant Messieurs les Procureurs qu'il est
obligé par les circonstances de se retirer de la Société Ecclésias
tique Saint-Joseph.
Monsieur J. B. Z. Bolduc est appelé à succéder à Sa Grandeui
en qualité de procureur, en vertu du N" 26 (5o) des règles de l£
Société. On donne les raisons qu'il apporte pour refuser cette
charge, et, comme elles sont agréées et trouvées bonnes par h
— 733 -
bureau, M. Edouard Fafard est déclaré élu d'après les mêmes
règles.
Le scrétaire informe l'assemblée que le bill pour incorporer
la société a élô adopté par les deux branches de la législalui-e et
qu'il n'attend plus, pour avoir force de loi, que la sanilion de
Son Excellence le Lieutenant-Gouverneur.
Lu une lettre de M. Joseph-Stanislas Martel, demandant la
permission d'appeler au Saint-Siège ou aux tribunaux civils, à
îOn choix, pour obtenir le redressement du grief dont il s'est
plaint l'année dernière. Mgr le Président est prié de lui donner
les lettres d'appel au Saint-Siège seulement.
Présenté les demandes d'agrégation de
MM. Walstan Biais, MM. Edouard Page,
Adolphe Legaré, Jos.-Onésime Brousseau,
Cyrille Legaré, Louis-Alfred Paquet,
Joseph-B. Soulard, Jean Boulet,
Franç.-Xavier Bélanger,
ît de la réadmission de
M. Honoré Desruisseaux.
Ces messieurs sont unanimement admis comme membres de
a société, pourvu qu'ils remplissent les conditions énoncées
ians le N» 7 des règles de la dite société.
M. Théophile Houde a été réadmis pendant l'année par Mgr
e Président.
Le secrétaire donne les noms des membres décédés depuis la
lernière assemblée :
IIM. Damase Gonthier, MM. J.-B, Thibault, V. G.,
Octave Pelletier, Godfroi Tremblay ;
Léon Roy,
Les noms de ceux qui ont été exclus de la Société :
V!M. Ls-Wilbrod Barabé, MM. Narcisse Parent,
John Connolly, Joseph Sirois,
Honoré Desruisseaux, John Maguire-
Théophile Houde,
— 734 —
Ltî Trésorier lit le résumé des comptes comme suit :
RECETTES.
Coutribulious des membres $2,305 83
Arrérages pei'(,' us 102 95
Intérêt à la Caisse d'Économie 52 14
Don par testament de M. H. Potvin, Pire 20 00
'« " M. J.-B. Grenier, Ptre 500 00
" ^' de M. Michel Forgues, Ptre 200 00
En mains au dernier bureau 18 13
Dépôt à la Caisse d'Économie au dernier bureau 1,562 06
8 4,761 11
DÉPENSES.
Pensions accordées par l'assemblée précédente $2,657 50
Pensions, accordées par Mgr le Président 124 00
Payé pour l'incorporation de la société 41 96
Frais d'impression, timbres, etc 16 23
Prêt au Collège de Ste-Anne, [succession Grenier] 500 00
Prêt aux Sœurs de la Charité, [don Forgues] 200 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 1,151 50
i
$4,691 19
En mains §69 92.
DETTES ACTIVES.
Prêt au sieur Philéas Goulet [succession Pouliot].... $ 350 00*
PnH au Collège de Ste-Anne [succession Grenier]..,. 500 00
Prêt au.\ Sœurs de la Charité [don Forgues] 200 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 1,151 50
$2,201 50
• Dans les comptes do l'année dernière, ces $350 00 paraissent dans la dépense et
icmblent no pas étro mentionnées dans la recette ; mais cette somme est renfermée
dans les $650 00 que l'on voit dans la recette comme suit : " Reçu de la Caisse Saint-
.Micbol $650 00." Tout ce qui vient de la succession Pouliot appartenait à la Caisse
Saint-Michel. Les 300 autres piastres étaient le remboursement d'un prôt fait par la
Caisse Saint-Michel à la fabrique de Saint-Flavien.
H. TÊTU, Ptxo.
— •735 —
DETTES PASSIVES.
Il n'y en a pas.
Le Bureau alloue les pensions suivantes :
Mgr l'Archevêque Blanchet $ 2UU OU
MM. Ovide Grenier 180 00
Charles Tardif 180 00
Jean-Bapliste Côté 180 00
Napoléon Ciiiqmars 180 00
Benjamin Desrochers 105 00
Charles Pouliot 150 00
Roger Boily 150 00
Théodore Bernard 150 00
Ls-Léon Bélisle 150 00
Léon Provancher 150 00
Charles Beaumont 100 00
JeanNaud 100 00
LéandreGill 100 00
■ Ferdinand Catellier 80 00
Raymond Casgrain 80 00
Bernard McGauran 80 00
LouisPoulin 80 00
Zéphirin Gingras 80 00
S 2,535 00
Les Procureurs autorisent le Trésorier ù diminuer proportion-
nellement le quatrième terme des pensions qui sont au-dessus de
S80 00, si les ressources ne permettent pas de le payer en entier.
Fait et passé à l'Archevêché de Québec, le 2e jour de septem-
bre mil huit cent soixante dix-neuf. .
-J- E.-A., Arch. de Québec,
Président C. E. S. J.
H. TÉTu, Ptre,
Sec-Trésorier, G. E. S. J.
— 736 —
LE 31 AOUT 1880.
Présidence de Sa Grandeur Mgr l'Archevêque de Québec.
Pn'stMUs : M.m- C.-F. Cazeau, V.-G., MM. Joseph Auclair, Da-
vid Maiiineau, Gliarles Tnidelle, François-Xavier Plamondon,
Jérôme Sassevillc, Augustin Beaudry, François Pilote et
Edouard Fal'ard, procureurs.
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 2 septembre de l'an-
née dernière est lu et adopté.
Le bureau décide : 1" que les membres de la Société sont
obligés de payer le 50^ des revenus perçus en grains, que ces
grains soient vendus ou non ; 2° qu'ils ne sont pas tenus de
payer le Ô0« de la dîme ou du supplément qu'ils ne peuvent pas
charitablement exiger, à cause de la pauvreté de ceux qui le
doivent.
Mgr le Président annonce que le bill incorporant la Société
Ecclésiastique Saint-Joseph a été sanctionné le 11 septembre
1870, et qu'il porte le titre de 42 Vict., ch. 66.
Présenté les demandes d'agrégation de
MM. François Boutin, MM. Cyrille Noël,
Joseph-Élie Breton, David Pampalon,
Benjamin Dionne, Wenceslas Plaisance,
Maximin Fortin, Octave Soucy,
Georges Guy, Louis Tremblay,
Hugh McGratty,
et de la réadmission de
M. Lucien Gagné,
Ces messieurs sont unanimement admis comme membres de
la société, pourvu qu'ils remplissent les conditions énoncées
dans le N" 7 des règles de la dite société.
Il est décidé que l'on accepte l'offre qu'a faite M. Octave Soucy,
de donner seulement la somme de cinquante piastres, pour les
arrérages qu'il aurait à payer, y compris l'année qui vient de
finir, ot ce, parce qu'il a fait partie, dans le diocèse de Rimouski,
d'une société du même genre que la Société Ecclésiastique
— m —
Saint-Joseph, société à laquelle il a payé régulièrement sa con-
tribution, mai^ dont il ne pont plus être le membre, maintt.Miant
qu'il est revenu dans le diocèse de Québec.
Le secrétaire donne les noms des membres décédés depuis la
dernière assemblée :
MM. Pierre Beaumont, MM. William Richardson,
Ferdinand Gatellier, Louis-Léon Bélisle.
Les noms de ceux qui ont été exclus de la société :
MM. Adolphe Girard, MM. Cyprien Tanguay,
Lucien Gagné, Prosper Vincent.
Le trésorier lit le résumé des comptes, comme suit :
RECETTES.
Contributions des membres $2,221 44
Arréi'ages perçus
Intérêt à la Caisse d'Économie
Litérèts sur fonds placés
Don par testament de M. Pierre Roy, Ptre...
" " " '• J.-B. Grenier, Ptre.
Remboursé par le Collège de Sainte-Anne...
'' " les Sœurs de la Charité
En mains au dernier bureau
Dépôt à la Caisse d'Économie au dernier bureau 1,151 50
$5,212 30
DÉPENSES.
Pensions accordées par l'assemblée précédente $2,306 37
Pensions accordées par Monseigneur le Président 192 50
Acheté livret de reçus, frais d'impression, timbres, etc. 20 10
Prêt sur hypothèque pour le couvent de St-Georges
de Beauce 1,000 00
Parts de banque 250 00
Prêté à l'Archevêché de Québec 200 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 990 26
285 20
48
79
85
45
100
00
550
00
500
00
200
00
69
92
1,151
50
$4,959 23
En mains $253 07.
47
— •738 —
DETTES ACTIVES.
PnH au sieur Pliilt-as Goulet, (succession Pouliot).... $ 350 00
l>,vl pour le couveul,.le Sainl-Georges de la Beauce,
ihvDOllièque ; succession Grenier, Roy et D.-H.
tAu) ^^'^^^ 0^
l>nH à TArchevèche de Québec, (don Forgues) 200 00
Paris de banque (succession Grenier) 250 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 990 26
8 2,790 26
DETTES PASSIVES.
Il n'y en a pas.
Le bureau alloue les pensions suivantes :
MM L.-T. Bernard ^200 00
■-G. Tardif 200 00
L.Gill 200 00
0. Grenier ^'^O 00
J.-B.CÔté 180 00
B. Desrochers ^^^ 00
G. Pouliot 1^0 00
L. Provancher "ISO 00
G. Beaumont ^00 00
J.Naud 100 00
Raym. Gasgrain 80 00
B. McGauran 80 00
L. Poulin 80 00
Z. Gingras 80 00
81,945 00
Fait et passé à l'Archevêché de Québec, le 3le jour d'août mil
huit cent quatre-vingt.
f E.-A., Arch. de Québec,
Président G. E. S. J.
H. TÊTU, Ptre,
Sec-Trésorier.
Y39 —
LE 30 AOUT 1881
Présidence de Sa Grandeur Mgr l'Archevêque de Québec.
Présents : Monseigneur J. D. Déziel, MM. David Martinean,
Fran(^'ois-Xavier Plamondon, Jérôme Sasseville, Augustin Beau-
dry, François Pilote et Edouard Fafard, procureurs.
Le procès- verbal de l'assemblée tenue le 31 août de l'année
dernière est lu et adopté.
Présenté les demandes d'agrégation de
MM. Herménégilde BoufTard, MM. Odilon Marois,
Félix Blanchet, Adolphe Michaud,
L.-P. Miville Deschènes, Olivier Moisan,
J.-B. Gouillard-Dupuis, Edmond Paradis,
François-Xavier Faguy. Georges Pelletier,
Bruno Desjardins, Jos.-Ed. Rouleau,
Joseph Feuiltault, Orner Tanguay,
René Labbé, Arthur Vaillancourt.
L.-Alfred Langlois,
Ces messieurs sont unanimement admis comme membres de
la société, pourvu qu'ils remplissent les conditions énoncées
dans le N» 7 des règles de la dite société.
Le secrétaire donne les noms des membres décédés depuis la
dernière assemblée :
Mgr G.-F. Gazeau, MM. L.-O. Gauthier,
M. F.-X. Baillargé, Ad. Papineau ;
Les noms de ceux qui se sont retirés de la société :
MM. Gléophas Gagnon et Adelbert Blanchet.
Le trésorier lit le résumé des comptes, comme suit :
— :740 —
RECETTES.
Contributions des membres 6 2,832 66
Arrérages i)er(;ns 162 74
Intérêt à la Caisse d'Économie 40 39
Intérêts sur fonds placés 126 04
Uon par testament de M. G. Tremblay, Ptre 16 00
" " " J.-B. Grenier, Ptre 49100
Kn mains au dernier bureau 253 07
Dépôt à la Caisse d'Économie au dernier bureau 990 26
$4,912 16
DÉPENSES.
Pensions accordées par l'assemblée précédente $1,945 00
Pensions accordées par Mgr le Président 543 90
Acheté livet de reçus, frais d'impression, timbres, etc. 20 75
Prêt aux Révérendes Sœurs de la Charité 500 00
Parts dans l'Assurance de Québec 296 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 1,467 17
$4,772 82
En mains $139 34.
DETTES ACTIVES.
Prêt au sieur Philéas Goulet, (succession Pouliot) $ 350 00
Prêt sur hypothèque (successions Grenier, Roy et D.
H. Têtu) 1,000 00
Prêt à l'Archevêché de Québec (don Forgues) 200 00
Parts de banque (succession Grenier) 250 00
Assurance de Québec, 4 parts (succession Grenier) 280 00
Prêt aux Sœurs de la Charité 500 00
$2,580 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 1,467 17
8 4,047 17
— 741 —
DETTES PASSIVES.
Il n'y en a pas.
Le bureau alloue les pensions suivantes :
Mgr l'Archevêque Blanchet S 200 00
MM. L.-T. Bernard 200 00
G. Tardif 200 00
L. Gill 200 00
F.-X. Côté 200 00
0. Grenier 180 00
J.-B. Côté 180 00
B. Desrochers 165 00
G.Pouliot 150 00
L. Provancher 150 00
L.-H. Grenier 150 00
R.Boily 150 00
E.Roy 150 00
D. Pampalon 150 00
C. Beaumont 100 00
J. Naud 100 00
Raym. Gasgrain 80 00
B. McGauran 80 00
L. Poulin 80 00
Z. Gingras 80 00
62,945 00
Les Procureurs autorisent le Trésorier à diminuer proportion-
nellement le quatrième terme des pensions qui sont au-dessus
de $80.00, si les ressources ne permettent pas de le payer en
entier.
Fait et passé à l'Archevêché de Québec, le 30^ jour d'août mil
huit cent quatre-vingt-un.
f E.-A. Arch. de Québec,
Président G. E. S. J.
H. TÊTU, Ptre,
Sec-Trésorier C. E. S. J.
— 742 -
LE 29 AOUT 1882.
Présidence de Sa Grandeur Mgr r Archevêque de Québec.
Présents : MM. François-Xavier Plamondon, Charles Trndelle,
Augustin Boauflry, François Pilote, Ls-Anloiue Martel, Edouard
Fafard et Antoine Gauvreau, procureurs.
Le procès-verhal de l'assemblée tenue le 30 août de l'année
dernière est lu et adopté.
Le secrétaire donne le résultat des votes donnés pour l'élec-
lion des nouveaux Procureurs comme suit :
1. MM. François-Xavier Plamondon 99 voix\
2. Joiîeph Auclair 95 » \
3. Grégoire Tremblay 91 » I
4. Charles Trudelle 87 » I !?
5. Edouard Fafard 85 » f |
6. Augustin Beaudry 77 )> l ^
7. Jérôme Sasseville 75 » / ^
8. Antoine Gauvreau 71 » l ^.
9. Cyrille Legaré, V. G 68 » 1 s
10. Michel Forgues 62 » ]'
11. Edouard Bonneau 55 » |
12. François Pilote 52 » /
1. MM. Léandre Hamelin 43 voix
2. Thomas-Eugène Beaulieu 40 »
3. Nicolas-Tol. Hébert 29 »
4. J. B.-Zacharie Bolduc 27 »
5. Adolphe Legaré 24 »
6. Pierre Lagacé 23 »
7. Louis-Antoine Martel 20 »
8. David Martineau ! 17 »
9 Georges-LsLemoine 16 »
lu. Nap.-Joseph Sirois 16 »
11. François-Xavier Gosselin 16 »
12. Narcisse Bellenger 14 >'
— 143 —
MM. Walstan Biais 14 voix
Joseph Hoffman 11 •
André Pelletier 10
Joseph-Aimé Bureau 10
Henri Têtu 10
Fidèle Morisset 9
Napoléon Laliberté 9
Charles-Edouard Poiré 8
Ludger Biais 8
Joseph-Oclave Faucher 7
Julien-Melchior Bernier 6
NéréeGingras 5
Cyrille-Alfred Mai'ois 5
Joseph Stanislas Martel 4
Antoine Campeau 3
Pierre-Olivier Drolet 3
Ulric Rousseau 3
Georges-Éric Sauvageau 3
Edouard Dufour 2
Etienne Halle 2
Clovis Roy 2
Joseph Lagueux 2
Jean-Baptiste Villeneuve 2
Daraase Matte 2
Victor Legaré 2
Adolphe Godbout 2
Chs-AUyre Collet 2
Théodule Delagrave 2
Narcisse Beaubien 1
Basile Robin 1
Présenté les demandes d'agrégation de
MM. Georges Fraser, MM. Joseph Valin,
Narcisse Proulx, J-Baptiste Thiboutot,
James Ballantyne, Alphonse Têtu,
Emile Dionne, Louis Paradis,
— 744 —
MM. Louis Sl-Pierre, MM. Maxime Fillion,
Louis Lessard, Charles Boulay,
Chs-Oclave Gagnon, Josepli-Alex. Lafrance.
Ces messieurs sont unanimement admis comme membres de
la snciélé bien que les trois premiers ne se soient pas conformés
au N" 6, II, des règles.
Le secrétaire donne le nom des membres décédés depuis la
dernière assemblée :
M-r J. D. Déziel, MM. F.-X. Côté,
M. Bernard McGauran, Félix Blanchel.
Les noms des membres exclus :
MM. Léon Parent, M. Edouard Lauriot.
Wilbrod Tremblay,
Les noms de ceux qui se retirent de la société :
MM. Pierre Boily, M. Olivier Mathieu.
Edouard Page,
Le trésorier lit le résumé des comptes, comme suit :
RECETTES.
Contributions des membres S 2,731 26
Arrérages perçus 112 00
Arrérages de la Caisse Saint-Michel 12 00
Intérêt à la Caisse d'Économie 26 43
Intérêts sur fonds placés 120 17
Don par testament de Mgr Cazeau 20 00
Remis par les Sœurs de la Charité 500 00
Succession Pouliol (Caisse Saint-Michel) 141 00
En mains au dernier bureau 139 34
Dépôt à la Caisse d'Économie au dernier bureau 1,467 17
S 5,269 37
746 —
DÉPENSES.
Pensions accordées par l'assemblée précédente 8 2,528 67
Pensions accordées par Mgr le Président G79 59
Acheté livret de reçus, frais d'impression, timbres, etc. 19 50
Prêt à la fabrique.de Saint-Urbain 400 00
Versements à l'Assurance de Québec 20 00
Dépôt à la Caisse d'Economie 1,'j30 B5
8 5,078 61
En mains 8190 76.
DETTES ACTIVES.
Prêt au sieur Philéas Goulet (Succession Pouliot).... 8 350 00
Prêt sur hypothèque, (successions Grenier, Roy et
D.-H.^Tètu 1,000 00
Prêt à l'Archevêché de Québec (don Forgues) 200 00
Parts de banque (succession Grenier) 250 00
Assurance de Québec, 4 parts (succession Grenier).... 300 00
Prêt à la fabrique de Saint-Urbain 400 00
8 2,500 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 1,430 85
8 3,930 85
DETTES PASSIVES.
Il n'y en a pas.
Le bureau alloue les pensions suivantes :
Mgr l'Archevêque Blanchet 8 200 00
MM. G. Tardif 225 00
L.-T. Bernard 200 00
L.Gill 200 00
Ls Langis 200 00
F.-X. Bégin 200 00
Georges Côté 200 00
— 746 —
MM. 0. Grenier. $180 00
.I.-B. Côlé ■ 180 00
B. Desrochers 105 00
G. PoaUot 150 00
P. 0. Drolet 150 00
R. Boily 150 00
E. Roy 150 00
AinahieBlanchet 100 00
L. Provanrher 80 00
L.-H. Grenier 80 00
F.-X. Déluge 80 00
C. Beanmont 80 00
J. Naud 80 00
P. Dionne 80 00
L. Poulin 80 00
R. Gasgrain 80 00
-J. Gingras 80 00
E.-L. Moisan 80 00
$ 3,450 00
Les Procureurs autorisent le Trésorier à diminuer propor-
tionnellement le quatrième terme des pensions qui sont au-
dessus de S80.00, si les ressources ne permettent pas de le payer
en entier.
Fait et passé à l'Archevêché de Québec, le 29^ jour d'août mil
huit cent quatre-vingt-deux.
-}• E.-A., Arch. de Québec.
Président C. E. S. J.
H. TÊTU, Ptre,
Sec-Trésorier, G. E. S. J.
Le bureau de la Gaisse Ecclésiastique s'est assemblé comme
de coutume, le joui- de la clôture de la retraite. Les procureurs
et les membres présents à l'assemblée ont été unanimes à expri-
mer le désir qu'une souscription, payable en cinq années, fût
ouverte pour augmenter les fonds de la société et par là même
— 141 —
les revenus annuels, qui suffisent h peine pour faire face aux
besoins des infirmes.
Une souscription ouverte sur-le-champ a produit la belle
somme de §2,140, promises par cinquante prêtres, dont quelques-
uns, bien que n'appartenant pas à la société, ont voulu néan-
moins contribuer généreusement à cette belle œuvre de charité
fraternelle et sacerdotale. Depuis ce temps et à la seconde
retraite, il a été souscrit 8250, ce qui forme un total de S2,390,
promis par soixante-cinq membres du clergé.
Je serai heureux de voir tous les autres prêtres du diocèse,
même ceux qui ne sont pas membres de la société Saint-Joseph,
s'associer à ce généreux mouvement.
Le premier terme sera payable en octobre prochain et les
quatre autres en même temps que la contribution annuelle. Il
va sans dire que ceux qui voudront payer d'avance deux ou
plusieurs termes, seront les bienvenus.
Pendant l'absence de M. Têtu, c'est M. Placide Beaudet qui
fera les fonctions de secrétaire de la Caisse, de la Propagation
de la Foi et de la Colonisation. C'est à l'Archevêché qu'il réside
et que toutes ses lettres doivent lui être adressées.
f E.-A., Arch. de Québec.
LE 28 AOUT 1883.
Présidence de Sa Grandeur Mgr r Archevêque de Québec.
Présents : MM. C.-É. Legaré, V. G., François-Xavier Plamon-
don, Charles Trudelle, Edouard Fafard, Augustin Beaudry,
Antoine Gauvreau, Edouard Bonneau et (-.éandre Hamelin, pro-
cureurs.
Le procès- verbal de l'assemblée tenue le 29 août de l'année
dernière est lu et adopté.
— 748 —
Le secrétaire annonce que les Directeurs ont élu comme
membres de la société les messieurs dont les noms suivent :
MM. Joseph Beaudoin, MM. Arthur Marchand,
Albort Beau lieu, Eustache Maguire,
Charles Gouin, Alphonse Lemieux,
Arthur Gouin, Gilbert Lemieux.
Présenté les demandes d'agrégation de
MM. Petor-Michael O'Leary, MM. Joseph-Thadée Hudon,
Charles Leclerc, Antoine Pampalon,
Henri-Arthur Scott, Thos-Viclor Lauzé,
Jos-Achille Rousseau, Albert Rouleau.
Ces messieurs sont unanimement admis comme membres de
la société.
Le secré-taire donne les noms des membres décédés depuis la
dernière assemblée :
Mgr N. Blanchet, MM. David Martineau,
M. Michel Forgues, Athanase Lepage.
Le trésorier lit le résumé des comptes, comme suit :
RECETTES.
Contributions des membres $2,865 59
Arrérages perçus 98 36
Souscription spéciale 1,002 00
Intérêt à la Caisse d'Économie 47 90
Intérêts sur fonds placés 123 25
Remis par l'Archevêché 200 00
Reçu par testament de M. A. Lepage 250 00
" " " ^' J. Bonenfant 100 00
" '' " " D. Martineau 100 00
" " " " J.B. Grenier 25 00
En mains au dernier bureau 190 76
Dépôt H la Caisse d'Économie au dernier bureau 1,430 85
S 6,433 71
— 749 —
DÉPENSES.
Pensions accordées par l'assemblée précédente S 3,101 85
Pensions accordées par Mgr le Président 180 15
Impression du rapport, etc 19 00
Parts de Banque Nationale "250 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 2,871 75
$6,422 75
En mains UO 96.
DETTES ACTIVES-
Prêt au sieur Philéas Goulet $ 350 00
Prêt sur hypothèque 1,000 00
Parts de Banque Nationale (10 parts) 500 00
Assurance de Québec, (4 parts) 300 00
Prêt à la fabrique de Saint-Urbain 400 00
Dû par souscription spéciale 1,889 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 2,871 75
$7,310 75
DETTES PASSIVES.
Dû pour pensions 37 00
Dû pour registre 3 00
Le bureau alloue les pensions suivantes :
MM. C. Tardif $ 225 00
L.-T. Bernard 200 (10
L.Gill 200 00
F.-X. Bégin 200 00
0. Grenier 200 00
G.-E.Sauvageau 200 00
J.Girard 200 00
J.-B. Côté 180 00
L. Provancher 180 00
B. Desrochers 165 00
CPouliot 150 00
ê
— 760 —
MM. H. Boily $150 00
E. Roy 150 00
Amabïe Blanchet 100 00
L.-H.Grenier 80 00
F.-X. Déluge 80 00
C Beaumont 80 00
.1. Naiid 80 00
V. Dionne 80 00
L. Poulin 80 00
R. Gasgrain 80 00
J. Gingias 80 00
MM. les Directeurs allouent aussi à M. L.
Provancher pour l'année précédente 100 00
Total des allocations ^3,240 00
Fait et passé à l'Archevêché de Québec, le 28e jour d'août mil
huit cent quatre-vingt-trois.
f E.-A.. Arch. de Québec,
Président G. E. S. J.
H. TÊTU, Ptre,
Sec-Trésorier G. E. S. J.
LE 2 SEPTEMBRE 1884.
Présidence de M. le Grand-Vicaire Legaré^ Adminislrateur de
V Archidiocèse.
Présents : MM. François-Xavier Plamondon, Gharles Tru-
delle, Edouard Fafard, Augustin Beaudry, Jérôme Sasseville,
Antoine Gauvreau, Edouard Bonneau et Léandre Hamelin,
procureurs.
M. Grégoire Tremblay devenant pensionnaire de la société,
sera remplacé comme procureur par M. Thos-E. Beaulieu.
— 751 —
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 29 août de l'année
dernière est lu et adopté.
Présenté les demandes d'agrégation de
MM. Jean-Bte Blouin, MM. Isidore Deblois,
Magloire Moreau, Joseph Richard,
Charles Richard, Louis Belleau,
Alfred Boissinot, Hubert Lessard,
Onésiphore Cantin, F.-X. Tessier-Laplanle,
Honoré Labrecque, Théophile ïurcol,
Etienne Gorriveau, Gaudiose Brousseau,
Ferdinand Chabot, Alfred Dionne,
Jos.-AlphonseFeuillaull, Philippe Ouellel,
Clément Leclerc, Théophile Trudel.
Ces messieurs sont unanimement admis comme membres de
la société, ainsi que M. Apollinaire Gingras qui demande sa
réadmission.
Le secrétaire donne les noms des membres décédés depuis la
dernière assemblée :
MM. Louis Poulin, MM. Georges Casgrain,
Benj. Desrochers, Cyrille Noël.
Geo.-Éric Sauvageau,
Exclu : M. Louis Guérin.
Le trésorier lit le résumé des comptes, comme suit :
RECETTES.
Contributions des membres 82,613 46
Arrérages perçus 45 42
Souscription spéciale •• 457 00
Donné par M. le Grand-Vicaire Legaré. 800 00
Intérêt à la Caisse d'Économie 39 75
Intérêts sur fonds placés 140 06
Remis par la fabrique de Saint-Urbain 400 00
En mains au dernier bureau 10 96
Dépôt à la Caisse d'Économie au dernier bureau 2,871 75
$ 7,378 40
— 762 —
DÉPENSES.
Pensions accordées par l'assemblée précédente S2,586 19
IVnsions accordées par Mgr le Président 408 15
Iinpri'ssioii dii rapport, elc IB 35
Prrl ;i la fabri(iue de Saint-Lazare 1,000 00
PnH ;\ la fabrique de Saint-Janvier de Weedon 1,500 00
Dépôt c\ la Caisse d'Économie 1,710 25
$7,222 94
Kn mains $155 46.
DETTES ACTIVES.
Prêt au sieur Philéas Goulet $ 350 00
Prêt sur hypothèque 1,000 00
Prêt à la fabrique de Saint-Lazare 1,000 00
Prêt à la fabrique de Saint-Janvier de Weedon 1,500 00
Paris de Banque Nationale, (lu parts) 500 00
Assurance de Québec, (4 parts) 300 00
Dû par souscription spéciale 1,432 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 1,710 25
$ 7,792 25
DETTES PASSIVES.
Il n'y en a pas.
Le bureau alloue les pensions suivantes :
MM. C. Tardif $ 225 00
L. Gill 200 00
0. Grenier 200 00
L.-T. Bernard 180 00
F.-X. Bégin 180 00
J.-B. Côté 160 00
L. Provancher 160 00
G. Pouliot 150 00
J.Girard ". - 120 00
R. Boily 100 00
E.Roy 100 00
— 753 —
MM. AmableBlanchel SlOO OU
L.-H. Grenier 100 00
F.-X. Déluge 80 00
G.-Beaumonl 80 00
^ J. Naud 80 00
P. Dionne 80 00
R. Gasgrain 80 00
Z. Gingras 80 00
J. Bourassa 80 00
Grég. Tremblay 80 00
Total des allocations $2,015 00
Il est résohi que tontes les pensions seront payées telles que
volées, sans aucune diminution.
Fait et passé à l'Archevêché de Québec, le 2e jour de septem-
bre mil huit cent quatre-vingt-quatre.
G.-É. Legaré, V. G., Adm.,
Président.
H. TÉTU, Ptre,
Sec-Trésorier G. E. S. J.
LE l'^'' SEPTEMBRE 1885.
Présidence de Sa Grandeur Mgr V Archevêque de Québec.
Présents : MM. G.-É. Legaré, V. G., François-Xavier Plamon-
don, Gharles Trudelle, Edouard Fafard, Augustin Beaudry, Jé-
rôme Sasseville, Antoine Gauvreau, Edouard Bonneau, Léan-
dre Hamelin et Thos-Eug. Beaulieu, procureurs.
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 2 septembre de
l'année dernière est lu et adopté.
Le secrétaire annonce que MM. L.-N. Bégin, Ghs Gagné et
Edmond Verret ont été élus membres pendant l'année, les pro-
cureurs ayant été consultés par écrit.
48
— 7-54 —
l'resento les demandes d'agrégation de
MM. Joseph Genesl, MM. François Têlu,
Augnslin Vézina, Siméon Jolicœur,
Cyprien Jean, Joseph Goudreau,
Daniel Guiniont, Pierre Ouellet.
Ces messieurs sont unanimement admis comme membres de
la société.
Le secrétaire donne les noms des membres décédés depuis la
dernière assemblée :
MM. Charles Tardif, MM. Pierre Lagacé,
Grégoire Tremblay, Henri DeBrie,
Amable Blanchet, James Sexton.
Léandre Gill,
Le trésorier lit le résumé des comptes, comme suit :
RECETTES.
Contributions des membres $2,8G9 03
Arrérages perçus 390 82
Souscription spéciale 351 00
Donné par M. le Grand Vicaire Legaré 1,200 00
Intérêt à la Caisse d'Économie 25 72
Intérêts sur fonds placés 241 50
Remboursement d'un prêt 1,000 00
En mains au dernier bureau 155 46
Dépôt à la Caisse d'Économie au dernier bureau 1,710 25
$7,943 78
DÉPENSES.
Pensions accordées par l'assemblée précédente 3 2,502 50
Pensions accordées par Mgr le Président 498 71
Impression du rapport, elc 18 00
Prêt à la fabrique de St-Janvier de Weedon 2,150 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 2,654 63
e 7,823 84
En mains $119 94.
- 765
DETTES ACTIVES.
Prêt au sieur Philéas Goulet
Prêt à la fabrique de Si-Lazare
Prêt à la fabrique de Si-Janvier de Weedon.
Parts de Banque Nationale (lU parts)
Assurance de Québec, (4 parts)
Dû par souscription spéciale
Dépôt à la Caisse d'Économie
DETTES PASSIVES.
Dû pour pensions ,. $42 00.
Le bureau alloue les pensions suivantes :
MM. G. Boulay
F. Dumontier
0. Grenier
J.-B. Plamondon ,
L.-T. Bernard
F.-X. Bégin
J. Girard
L. Provancher
J.-B. Côté
G. Gouin
G. Pouliot ,
L.-H. Grenier ,
E.Roy
R. Boily
F.-X. Delâge ,
G. Beauraont ,
J. Naud
P. Dionne
R. Gasgrain
Z. Gingras
J. Bourassa
$ 350 00
1,000 00
3,050 00
500 00
300 00
1,241 00
2,654 63
$9,695 63
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
180 00
180 00
160 00
160 00
160 00
150 00
150 00
150 00
100 00
80 00
80 00
80 00
80 00
80 00
80 00
80 00
Total des allocations $2,950 00
— 766 —
Il est résolu que toutes les pensions seront payées telles qae
votées, sans aucune diminution.
Fait et passé à l'Archevêché de Québec, le 1er jour de sep-
tembre mil huit cent quatre-vingt-cinq.
f E.-A., Arch. de Québec,
Président.
H. TÊTU, Ptre,
Sec-Trésorier C. E. S. J.
LE 34 AOUT 1886.
Présidence de Son Éminence le Cardinal Taschereau.
Présents : MM. C.-É. Legaré, V. G., François-Xavier Piamon-
don, Edouard Fafard, Augustin Beaudry, Jérôme Sasseville,
Antoine Gauvreau, Edouard Bonneau, Léandre Haraelin, Thos-
Eug. Beaulieu et Nicolas-Tol. Hébert, procureurs.
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 2 septembre de l'an-
née dernière est lu et adopté.
M. F. Pilote étant mort dans le courant de l'année et M. G.
Trudelle devenant pensionnaire de la société, doivent être rem-
placés comme procureurs d'après le règlement, par MM. N. T.
Hébert et J. B. Z. Bolduc. Gependant M. Bolduc ayant décliné
cet honneur, M. Adolphe Legaré le remplace, aussi de droit.
« Après mûre et sérieuse considération, les procureurs croyant
rencontrer les désirs de la très grande majorité des membres de
la Société, décident unanimement qu'il est opportun de fixer
toutes les pensions à la somme de deux cents piastres. Pour
arriver à cet heureux résultat, ils proposent aux membres les
modifications suivantes, sur lesquelles ils auront à se pro-
noncer :
— 757 —
» 1° Aucun membre de la société ne paiera une contiibution
annuelle moindre que sept piastres ;
» 2° Tous ceux qui voudront à l'avenir faire partie de la So
ciété, paieront une prime de vingt piastres en cinq versements
égaux, payables dans les cinq premières années ;
» 3° La contribution annuelle de chaque membre sera de deux
et demi par cent au lieu de deux ;
H 4° Dans le cas où les revenus de la Société ne suffiraient
pas, le bureau pourra prélever une répartition sur tous les
membres, basée sur leur dernière contribution annuelle ;
» 5° Les articles 7 et 8 des règles de la société ne seront nul-
lement affectés par les modifications proposées.
), 6° Ordre est donné au secrétaire d'adresser une circulaire à
tous les membres pour les prier de donner leur avis sur ces
changements à faire. »
Le secrétaire annonce que MM. Arthur Bouchard, Henri
Defoy, Philogone Lemay, Alphonse Talbot, Fortunat Rouleau,
Frs-Xavier Coulure et Louis Coulombe ont été élus membres
pendant l'année, les procureurs ayant été consultés par écrit.
Présenté les demandes d'agrégation de
MM. Ferdinand Bégin,
Jean-Baptiste Ruel,
Philippe-Benoît Garneau,
Joseph-Octave Langlois,
Pierre Plante,
Joseph-Télesp. Lachance,
Pierre-Achille Bégin,
Célestin Lemieux,
Auguste Caron,
Philippe Delisle,
MM. Clément Lévêque,
Jos-Elzéar Galerneau,
Achille Fiset,
Thomas Marcoux,
Tancrède Paquet,
Ls-Adolphe Grenier,
Frs-Xavier Casgrain,
Joseph Lavoie,
Albert Lamothe,
Théodule Giguère,
Et la demande de réadmission de M. Prosper Vincent.
Il est décidé que la demande de ces messieurs sera prise en
considération, à une prochaine assemblée du bureau, qui sera
tenue sur convocation de S. É. le Président.
— 758 —
T.e secrétaire donne les noms des membres décédés depuis la
dernière assemblée :
MM. François Pilote, MM. Zéphirin Gingras,
Narcisse Beaubien, Napoléon Laliberlé.
Le trésorier lit le résumé des comptes, comme suit :
RECETTES.
Contributions des membres S 3,109 00
Arrérages perçus 39 29
Souscription spéciale 249 00
Donné par M. le Grand Vicaire Legaré 1,200 00
Donné par testament de M. James Sexton 223 50
Intérêt à la Caisse d'Économie 22 68
Intérêts sur fonds placés 396 50
Remboursement d'un prêt 1,000 00
En mains au dernier bureau 119 94
Dépôt à la Caisse d'Économie au dernier bureau 2,654 63
$9,014 54
DÉPENSES.
Pensions accordées par l'assemblée précédente $2,910 00
Pensions accordées par Mgr le Président 713 94
Impression du rapport, etc 20 00
Prêt aux RR. PP. Oblats de Winnipeg 2,000 00
Prêt à la fabrique de Laval 1,250 00
Prêt à la fabrique de Saint-Elzéar 1,000 00
Prêt à la fabrique de Sainte-Anne de Beaupré 1,000 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 92 76
$8,986 70
En mains $ 27 84.
— Y59
DETTES ACTIVES.
Prêt au sieur Philéas Goulet e 350 00
Prêt à la fabrique de Sainl-Janvier de Weedon 3,650 00
Prêt aux RR. PP. Oblals de Winnipeg 2,000 00
Prêt à la fabrique de Laval 1,250 00
Prêt à la fabrique de Saiul-Elzéar 1,000 00
Prêt à la fabrique de Sainte-Aune de Beaupré 1,000 00
Parts de Banque Nationale. (10 parts) 500 00
Assurance de Québec, (i parts) 300 00
Du par souscription spéciale 092 00
Dépôt à la Caisse d'Économie 92 76
$11,134 76
DETTES PASSIVES.
DÛ pour pension $ 64 00
Le bureau alloue les pensions suivantes :
MM. A. Campeau S 200 00
L.-T. Bernard 200 00
F. Dumontier 200 00
J.-B. Côté 200 00
0. Grenier 200 00
J.-B.Plamondon 200 00
H. Dubé 200 00
E.-L. Moisan 200 00
D. Pampalon.. 200 00
J.Girard 180 00
L.-H.Grenier 150 00
L. Provancher 100 00
C. Trudel 100 00
F.-X. Bégin 100 00
R. Boily 100 00
E.Roy 100 00
C.Boulay 100 00
B. Dionne 100 00
O. Marois 100 00
F.-X. Delâge 80 00
— 760 —
MM. J. Naud $80 00
C. Beaumout 80 00
.T. Bonrassa 80 00
G. Pouliot 80 00
L.-A.Martel 80 00
R. Casgrain 80 00
P. Dionne 80 00
Total des allocations $3,570 00
Fait et passé à l'Archevêché de Québec, le 31 août mil huit
cent quatre-vingt-six.
E. A. Gard. TASGHEREAU,
Arch. de Québec, Président.
H. TÊTU, Ptre,
Sec-Trésorier, G. E. S. J.
LE 30 AOUT 1887.
Présidence de Son Eminence le Cardinal Taschereau.
Présents : Mgr Legaré, V. G., MM. François-Xavier Plamon-
don, Edouard Fafard, Antoine Gauvreau, Edouard Bonneau,
Léandre Hamelin, Thos-Eug. Beaulieu, Nicolas-Tol. Hébert, Ad.
Legaré et Nap.-Jos. Sirois, procureurs.
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 31 août de l'année
dernière est lu et adopté.
Il est résolu : qu'un procureur ayant cessé de faire partie du
bureau, parce qu'il est devenu pensionnaire, redevient membre
du bureau, quand il cesse de recevoir une pension, pourvu qu'il
y ait une vacance à remplir.
M. Joseph Auclair ayant donné sa démission comme procu-
reur, M. Gharles Trudelle le remplace en vertu de cette déci-
sion.
Après discussion et les membres présents ayant été consultés,
MM. les procureurs décident de ne faire aucun changement aux
règles de la Caisse Ecclésiastique,
— 761 —
Quelques membres proposent que la société ait un médecin
attitré, qui seul pourra donner des certificats en faveur de ceux
qui veulent avoir des pensions. Cette motion est rejetée sur
division.
Présenté les demandes d'agrégation de
MM. Louis Bacon, MM. Joseph Lavoie,
Siméon Beaulieu, Irénée Lecours,
Achille Bégin, Jos.-Benjamin Levasseur,
Théodule Biais, Aristide Magnan,
Auguste ^Garon, Georges Miville,
Joseph Dumais, Gondé Nadeau,
Lucien Gauvreau, Patrick O'Reilly,
Pierre Grondin, Dominique Pelletier,
Joseph-Octave Guimont, Albert Rousseau,
Eugène Hudon, Georges Têtu ;
Ghs-Frs Labourière,
Et la demande de réadmission de M. Herménégilde Bouffard.
Tous ces messieurs sont admis comme membres de la société.
Le Secrétaire donne les noms des membres décédés depuis la
dernière assemblée :
MM. Frs-Xavier Delâge, M. Maxime Fortin.
Elz.-Léon Moisan,
Le trésorier lit le résumé des comptes, comme suit •
RECETTES.
Contributions des membres S 3,121 39
Arrérages perçus 104 30
Souscription spéciale 100 00
Donné par Mgr Legaré 1,300 00
Donné par testament de M. Max. Fortin 30 00
Intérêt à la Caisse d'Économie 15 35
Intérêts sur fonds placés 591 53
En mains au dernier bureau 27 84
Dépôt à la Caisse d'Économie au dernier bureau 92 76
$5,283 17
— 762 —
DÉPENSES.
PtMisions accordées par le bureau du 31 août 1886 $3,259 00
Pensions accordées par le bureau du 9 septembre
1886 365 001
Pensions accordées par le bureau du 11 novembre
18S0 222 66;
Pensions accordées par S. É. le Président 324 22|
Impression du rapport et des circulaires 39 35J
Dépôt à la Caisse d'Économie 1,014 61
$5,224 84
En mains $158 33.
DETTES ACTIVES.
Prêt au sieur Philéas Goulet $ 350 00|
Prêt à la fabrique de Saint-Janvier de Weedon 3,650 00;
Prêt aux RR. PP. Oblats de Winnipeg 2,000 00|
Prêt à la fabrique de Laval 1,250 OOJ
Prêt à la fabrique de Saint-Elzéar 1,000 00
Prêt à la fabrique de Sainte-Anne de Beaupré 1,000 OOj
Parts de Banque Nationale (10 parts) 500 00]
Assurance de Québec (4 parts) 300 00
Dû par souscription spéciale 892 OOj
Dépôt à la Caisse d'Économie 1,014 61
$11,956 61
DETTES PASSIVES.
Il n'y en a pas.
Le bureau alloue les pensions suivantes :
MM. 0. Grenier
H. Lessard
J.-B.Côté
L.-T. Bernard.
L.-H. Grenier..
F. Brunet
F. Dumontier.
R. Boilv
200 00
156 00
150 00
150 00
150 00
150 00
150 00
150 00
— 763 —
MM. J.-B. Plamondon $150 00
J. Girard 150 00
D. Pampalon 150 00
J. Élie dit Breton 150 00
Od. Marois 150 00
G. Boulay 150 00
A. Gampeaii 100 00
L. Provaiicher 100 00
F.-X. Bégin 100 00
E. Roy 100 00
H. Dnbé 100 00
L. Sanfaçon 100 00
J. Naud 80 00
A. Beaudry 80 00
G. Pouliot 80 00
J. Bourassa 80 00
G. Beaumont 80 00
A. Pelletier 80 00
J.-M. Bernier 80 00
P. Dionne 80 00
L.-A. Martel 80 00
R, Gasgrain 80 00
$3,556 00
Il est décidé que le bureau s'efforcera toujours de proportion-
ner les dépenses aux recettes ordinaires, afin de ne pas toucher
au fonds capital de la société.
Ordre est donné au secrétaire de donner une liste des dons
qui ont été faits à la Gaisse, en y comprenant les contributions
des membres en 1873 et 1874 et ce qui a été reçu de la Gaisse
Saint-Michel.
Fait et passé à Québec, le 30 août mil huit cent quatre-vingt-
sept.
E.-A. Gard. TASGHEREAU,
Arch. de Québec, Président.
H. TÊTU, Ptre,
Secrétaire-Trésorier.
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Et. Corriveau 1 00
Ferd. Garneau 1 00
Hon. Labrecque 1 00
Geo. Fraser 0 80
Albert Rouleau 0 40
Ths Lauzé 0 30
1885
MM. J.-B. Blonin a $ 65 00
L.-N. Bégin 40 00
M. Moreau 20 00
Jules Mailley 14 00
A. Boissinot 8 00
L. Lindsay 2 00
A. Gonin / 1 16
G.Gouin 1 16
J.-A. Feniltault 1 00
J. Genest 1 00
J.-S. Martel 1 00
C. Gagné 0 50
I. Deblois '. 0 30
— •793 —
188(3
MM. A. Bouchard $ 't7 50
F.-X. Gosselin 18 UO
E. Magaire 13 00
T. Bégin 8 50
J. Sexlon 6 75
B. Desjardins 3 00
J.-B. Gosselin 2 66
F.-X. Coulure l 50
F. Rouleau I 33
L. Coulombe 1 20
H. Defoy U 45
G. Jean 0 30
1887
MM. L. H. Fréchette $ 16 00
J.-T. Hudon 10 00
A. Beaudry 7 95
H. Bouffard 4 00
D. Pelletier 4 00
J-B. Ruel 3 33
J.-O. Langlois 2 21
A.Fiset 0 50
A. Caron 0 50
F.-X. Laplante 0 50
T. Paquet 0 50
— 794 —
LISTE
DK8 DONS QDl ONT FORMÉ LK CAPITAL DF. LA CAISSE ECCLÉSIASTIQUE SAINT-JOSEPH
Conlribnlions dos membres en 1873 et 1874 $1,063 56
Reru (le la Caisse SaiiU-Michel 1,050 00
Don de MgrLegaré 4,500 00
Souscription spéciale payée 2,159 00
'' due 892 00
Donné par testament de M. J.-B. Grenier 1,506 00
'' '' Ath. Lepage 250 00
'' " JamesSexlon 223 50
" - '- M. Forgues 200 00
" '' D.-H, Tôlii 100 00
" ^^ D. Marlineau 100 00
" " J. Bonenfant 100 00
" " P. Roy 100 00
'' '• Max. Fortin 30 00
" " Mgr Gazeau 20 00
" " H. Potvin.. 20 00
" '^ G. Tremblay 10 00
Total S 12,390 06
Archevêché de Québec, l^f octobre 1887.
H. TÊTU, Ptre,
Sec-Trésorier.
— V95 —
LISTE
DBS UEMBRF.S QUI ONT ÉTÉ EXCLUS EN VERTU DU PREMIER ARTICLE DU KO. 16
DBS RÈGLES
« Un membre est exclu de la Société ipso facto et sans qu'il
soit besoin de déclaration :
H I» Si avant le premier octobre il n'a pas payé sa contribu-
tion annuelle; mais, dans ce cas, le Président pourra, sur preuve
sulfisanle d'un empêchement légitime, autre que le défaut d'ar-
gent, et sur payement effectif de tous les arrérages, rétablir le
dit membre dans tous ses droits avant le premier janvier suivant, u
L 1877— MM. Ap. Gingras, Ls HalIé et D. Roussel.
1878_MM. W. Barabé, J. ConnoUy. H. Desruisseaux, T. Houde,
N. Parant et J. Sirois.
1879— MM. L. Gagné, A. Girard, G. Tanguay et P. VincenU
1883— M. Ls Guérin.
1886— MM. H. Bouffard et J. T. Hudon.
CIRCULAIRE
A MM. LES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ KCCLÉSI ASTIQUE SAINT-JOSEPH.
Québec, l^r juin 1882.
EXTRAIT DES RÈGLES.
ARTICLE VIL
ELECTION DES PROCUREURS.
26. Il est à désirer que l'on choisisse pour procureurs ceux
qui peuvent facilement venir à Québec, à l'appel du président;
néanmoins chacun est libre de les choisir où il veut. Les pro-
cureurs sont élus tous les six ans, en la manière suivante :
— 796 —
1 ' IjC Secrétaire envoie par la poste, à tous les membres, dans
la première quinzaine de juin, une liste de tons les membres non
pensionnés de la Société, commençant par les plus anciens par
l'ordination, et motlanl à part les noms des procureurs sortant
do charge et des douze membres qui, après eux, ont eu le plus
do voix ù la dernière élection ; tous ceux qui sont sur ces trois
listes sont également éligibles;
2" Chaque associé choisit douze noms qu'il envoie avec sa
signature, au président, avant le 15'août; les suffrages qui arri-
vent après C(Hlo époque sont considérés comme non avenus ;
mais s'il y a un Coadjuteur qui soit vice président de droit, la
liste ne doit renfermer que onze noms
l Les onze ou douze premiers sur la liste sont déclarés pro-
cureurs, mais ils n'entrent en charge qu'au premier octobre sui-
vant.
Noms des procureurs sortant de charge.
Mgr .T.-D. Déziel MM. Frs-Xavier Plamondon
MM. Michel Forgues Jérôme Sasseville
David Marlineau Augustin Beaudry
Grégoire Tremblay François Pilote
Joseph Auclair Edouard Falard
Charles Trudelle Narcisse Doucet V. G.
Noms des douze membres qiii., après cux^ ont eu le plus grand nombre
de voix à la dernière élection.
MM. Nicolas-Tol. Hébert MM. André Pelletier
Ls-Autoine Martel Georges-Ls Leraoine
Léandre Hamelin Nap.-Joseph Sirois
Antoine Gauvre.au Joseph-Stanislas Martel
Narcisse Bellenger Pierre Lagacé
Edouard Bonneau Thos-Eugène Beaulieu
797 —
Liste des (lu'rcs m'ambres non ij'/nsiunws df la suctciCy par uriire
d'a)icicnu(ic dans le sacerdoce.
MM. Gharles-Éd. Poiré
Anloine Campeau
Jean-Noël Guerlin
Jean-Ble Zaoli. Bolduc
Edouard Dulour
Narcisse Beaubien
Joseph Bourrassa
Élieniie Halle
Basile Robin
Joseph-Nérée Gingras
Narcisse Godbout
François-Xavier Bégin
Glovis Roy
Julien-Melchior Bernier
Jules Mailley
Frédéric Oliva
Joseph Lagueux
Félix BruaeL
Fidèle Morissel
Éloi-Viclorien Dion
Maximin Fortin
Félix Dumontier
Godefroy Gandin
Adolphe Legaré
Pierre-Olivier Drolet
Georges Casgrain
Gharles-Frs Clou lier
Jean-Baptiste Villeneuve
Ulric Rousseau
F.-X.-Ludger Biais
Walstan Biais
Joseph Hoffman
Honoré Desruisseaux
Cyrille Legaré, V. G.
Patrick Kelly
MM. Narcisse Gauvin
Daniase Malle
Augustin Bernier
Jose[)h-Ainié Bureau
Louis-Bailhéli'niy Halle
Michel-Edouard Roy
Louis-Joseph Hudon
Achille Pelletier
Prudent Dubé
François-Xavier Méthol
J.-T.-Aimé Chaperon
Augustin Gauthier
Narcisse Forlier
Hubert Beaudet
Charles Galerneau
Jos-Etienue Martin
Victor Legaré
Geo.-Éric Sauvageau
Louis-Geo. Fournier
Henri de Brie
Achille Vallée
Athanase Lepage
Napoléon Cinq Mars
Eugène Frenette
Charles Bacon
James Ne vil le
Napoléon Laliberté
Pantaléon Bégin
Pierre Savoie
Bernard Bernier
Cyriac Bérubé
Auguste Gosselin
JosOctave Faucher
Joseph Girard
Laurent-Bénoni Chabot
Y98 —
MM. Anselme Boucher
Elzéar Aiiclair
Louis- Joseph Gagnon
Jos-Rémi Desjardins
Adolphe Godbout
AU'red Bergeron
Ludger Marceau
Charles Baillargeon
Jeau-Baplisle Plamondon
Louis Langis
Joseph-Aimé Rainville
Joseph-Octave Soucy
Pierre Boily
Henri Paquet
Joseph-Benoit Soulard
Polycarpe Dassylva
G.-C. de la Chevrolière
Maximin Hudon
Frangois-Xavier Gosselin
Guillaume Giroux
Camille Brochu
Bernard-Claude Guy
Herménégilde Dubé
Théophile Houde
Louis Sanfaçon
Philéas Lessard
Placide Beaudet
Théophile Montminy
Joseph Marquis
Léon Morisset
Edouard Leclerc
Ernest Hudon
Darie Lemieux
Lucien Gagné
Louis-Anselme Déziel
Chs-Allyre Collet
Éiienne Grondin
Edouard Casault
MM. Philippe Beaulieu
James Sexton
Nazaire Paquet
David Gosselin
Hospice Desjardins
René Casgrain
Charles Bourque
Théodule Delagrave
Zoël Lambert
Honoré Leclerc
Paul Dubé
Henri Têtu
Onésime Naud
Benjamin Demers
Cyrille-Alfred Marois
Thomas-Grégoire Rouleau
Félix Gendron
Fortunat Pelletier
Lactance Mayrand
John O'Farreil
Lionel Lindsay
Ovide Godin
Adelbert Blanchet
Ferdinand Garneau
Jos-Édouard Roy
Jos-Édouard Parent
Ludger Pé russe
Ernest Nadeau
François-H. Bélanger
Charles-Edouard Carrier
Louis-Quézel
Janvier-Jacques Gauthier
Joseph-Alphonse D'Auteuil
Joseph-Alphonse Huart
Arthur Belleau
Prosper Meunier
Jean-Baptiste Gosselin
Arthur Garon
— 199 —
MM. Placide Roy
Elzéar-Léon Moisaii
Alphonse Beaudel
Edouard Lamontagne
Louis-David Guérin
Éloi Laliberlé
Georges McGrea
Jean Boulet
François Xavier Bélanger
Alfred Pouliot
Onésime Brousseau
Alfred Paquet
Cyrille Noël
François-Xavier Faguy
Hugh McGratty
Georges Guy
Joseph Feuiltault
Louis-Olivier Moisan
Benjan:iin Dionne
MM. Alfred Boissinot
Joseph-Élie Breton
Wenceslas Plaisance
René Labbé
Fi'angois Boulin
Bruno Desjardins
Louis Tremblay
Orner Tanguay
Jos-Édouard Rouleau
Ls Alfred Langlois
Adolphe Michaud
J.-B. Couillard Dupuis
Herménégilde BoufFard
Arthur Vaillancourt
Odilon Ma rois
Edmond Paradis
L.-P. Miville-Deschènes
Georges Pelletier
H. TÊTU, Ptre,
Sec-Trésorier.
CIRCULAIRE
ACX MKMBRKS DR I,A CAISSE KCCLÉSJ ASTIQUE SAINT-JOSEPH.
AncHEvécHÉ DE Québec,
1er septembre 188G.
Mon Cher Monsieur,
Je suis chargé par Messieurs les Procureurs de la Caisse
Ecclésiastique Saint-Joseph de vous faire connaître l'importante
décision à laquelle ils sont arrivés hier, dans leur assemblée
annuelle, et je ne saurais mieux faire qu'en vous envoyant copie
d'une partie du procès-verbal :
« Après mûre et sérieuse considération, les procureurs, croyant
rencontrer les désirs de la très grande majorité des membres de
— 800 —
la Société, décident unanimement qu'il est opportun de fixer
foules les pensions à la somme de deux cents piastres. Pour
arriver à cet heureux résultat, ils proposent aux membres les
modifications suivantes, sur lesquelles ils auront à se prononcer -.
(t l'i Aucun membre de la société ne paiera une contribution
annuelle moindre que sept piastres ;
« 20 Tous ceux qui voudront à l'avenir faire partie de la So-
ciété, paieront une prime de vingt piastres en cinq versements
égaux, payables dans les cinq premières années ;
« 3" La contribution annuelle de chaque membre sera de deux
et demi par cent au lieu de deux ;
« 4° Dans le cas où les revenus de la société ne suffiraient pas,
le bureau pourra prélever une répartition sur tous les membres,
basée sur leur dernière contribution annuelle ;
« 5o Les articles 7 et 8 des règles de la société ne seront nul-
lement affectés par les modifications proposées.
(I Ordre est donné au secrétaire d'adresser une circulaire à
tous les membres, pour les prier de donner leur avis sur ces
changements à faire. »
C'est le désir formel de Son Éminence le Président et de Mes-
sieurs les Procureurs, que chaque membre veuille bien répondre
à cette circulaire. Gomme il s'agit de l'avenir de la Société et
que, pour modifier les règlements, il faut que la majorité y con-
sente, les abstentions pourraient avoir les conséquences les plus
graves.
Soyez donc assez bon pour me faire parvenir votre réponse
dans le courant du présent mois de septembre, afin que Son Émi-
nence puisse en prendre connaissance avant son départ pour
Rome.
J'ai l'honneur d'être,
Mon cher Monsieur,
Votre très'dévoué serviteur,
H. TÊTU, Ptre,
Secrétaire.
— bOl
ClRCUr.ATRK
AUV MKMBRKS OK I, \ CAISSK KCCI.ÉStASTIQUK SAIXT-JOSKPH
Archevêché de Québec,
15 novembre 1880.
Mon cher Monsieur,
Je suis chargé par Messieurs les Procureurs de la Caisse Ec-
clésiastique Saint-Joseph, de vous faire connaître ce qui s'est
passé à l'assemblée qu'ils ont tenue à l'Archevêché, le 11 du
présent mois.
J'ai d'abord eu rhouncur d'annoncer au bureau que 224
membres ont répondu à ma lettre du 1er de septembre dernier,
concernant certains changements à faire au règlement, et que
50 se sont abstenus ; 188 ont voté pour toutes les modifications
proposées et 14 ont voté contre ; 21 s'opposent au l^r article
seulement, 18 au 2e et 22 au 4c.
Après avoir entendu la lecture de plusieurs lettres et après
avoir discuté au long les raisons données de part et d'autre, les
Procureurs ont décidé d'attendre à la prochaine assemblée gé-
nérale, après la retraite ecclésiastique de 1887, pour adopter ou
rejeter définitivement les dites modifications.
Les raisons qui ont motivé cette ligne de conduite sont : le
grand nombre de malades (32) soutenus actuellement par la
caisse, le grand nombre de membres qui n'ont pas fait connaître
leur opinion, des oppositions de la part de certains membresqui
avaient d'abord répondu affirmativement et qui ne sont plus du
même avis, le désir manifesté par d'autres que des modifica-
tions aussi importantes soient discutées en assemblée générale,
etc., etc.
51
— 802 —
Les messieurs dont les noms suivent furent ensuite admis au
nombre des membres de la société : MM. Joseph-Honoré Fré-
chi'lte, Jos.-Thaddéc Hudon, Ferdinand Bégin, Luc Lévêque,
.lean-BapListe Ruel, Philippe-Benoît Garneau, Joseph Octave
Laiijilois, Pierre Plante, Jos.-Télesphore Lachance, Célestin Le-
mieux, Philippe Delisle, Clément Lévêque, Joseph-Elzéar Galer-
nean, Achille Fiset, Thomas Marcoux, Tancrède Paquet, Ls-
Adolpho Grenier, Joseph-Esdras Laberge, Louis Garon, Frs-
Xavier Casgrain, Alberl Lamothe, Théodule Giguère et Aurélien
Angers.
Enfui les pensions suivantes furent allouées :
Pour M. Aug. Beaudry, 8100.00.
<( M. Jules-Mel. Bernier S80.00.
(I M. Odilon Marois $50.00 (augmentation).
Le 9 septembre dernier, le bureau avait accordé $200 à M. Da-
vid Gosselui et $180 à M. Ls Sansfaçon, de sorte que la somme
totale des pensions volées pour l'année courante est actuelle-
ment de $3,980.00.
J'ai l'honneur d'être,
Mon cher Monsieur,
Votre très dévoué confrère,
H. TÊTU, Ptre,
Secrétaire.
— 803 —
i2 17c/. Ch. 66.
(BILL DE L'ASSEMBLÉE No 15)
Acte pour incorporer la Société Ecclésiastique de Saint-Joseph
dans le diocèse de Québec.
Sanctionné le II septembre 1879.
ATTENDU que la Société Ecclésiastique de Saint-Joseph a
été formée dans le but de secourir les membres de la dite so-
ciété, en cas d'infirmité, maladie, vieillesse ou incapacité ; et
attendu que les Très Révérends Elzéar-Alexandre Taschereau,
Archevêque de Québec, Charles-Félix Gazeau, Vicaire-Généi-al,
et les Révérends Joseph-David Déziel, Michel Forgues, David
Martineau, Grégoire Tremblay, Joseph Auclair, Charles Tru-
delle, François-Xavier Plamondon, Jérôme Sasseville, Augustin
Beaudry et François Pilote, formant le bureau de direction de
la dite société, ont demandé par requête, en leur nom et au nom
des autres membres de la mémo société, qu'elle soit incorporée,
pour assurer à tous ses membres et à leurs successeurs, les
bienfaits qui résultent de l'incorporation, et attendu qu'il est
juste d'accéder à leur demande ; à ces causes, Sa Majesté, par et
de l'avis et du consentement de la Législature de Québec, décrète
ce qui suit :
1. Les dits Très Révérends Elzéar Alexandre Taschereau,
Archevêque de Québec, Charles-Félix Gazeau, Vicaire-Général,
et les Révérends Joseph-David Déziel, Michel Forgues, David
Martineau, Grégoire Tremblay, Joseph Auclair, Charles Tru-
delle, François-Xavier Plamondon, Jérôme Sasseville, Augus-
tin Beaudry et François Pilote, et tels autres prêtres qui sont
actuellement membres de la dite société, ou qui pourront le de-
venir par la suite, en vertu du présent acte et des règles et
statuts de la dite société, seront et sont par le présent constitués
corps politique et corporation sous le nom de : « la Société
Ecclésiastique de Saint-Joseph, » et sous ce nom, pourront en
tout temps, acheter, acquérir, posséder, avoir, échanger et rece-
— 804 —
voir pour eux et leurs successeurs, à l'usage et pour les fins de
la diti' corporation, des biens immeubles en cette province (ou
dans la puissance du Canada), n'excédant pas la valeur annuelle
do quatre mille piastres, et pourront les vendre et aliéner, ou
en disposer et en acheter et acquérir d'autres à la place, pour les
besoins et les fins susdites.
2. Tous les biens mobiliers, ainsi que toutes les créances, droits
ou rérlamalions appartenant à la dite société, lors de la passa-
tion du présent acte, seront et sont par le présent dévolus, et
passeront à la corporation établie par le même présent acte,
laiiuelle dite corporation sera de môme responsable de toutes
les dettes de la dite société et de toute réclamation contre elle.
:\. Les règles, statuts et règlements de la dite société, en force
lors de la passation du présent acte, seront, et continueront
d'être les règles, statuts et règlements de la dite corporation ;
et les procureûis, officiers ou administrateurs de la dite société,
en charge lors de la passation du présent acte, et chacun d'eux,
continueront à remplir leurs charges respectives, comme procu-
l'eurs, ofliciers ou administrateurs de la dite corporation, et à
en administrer et gérer les affaires, jusqu'à ce qu'il en soit élu
d'autres pour les remplacer, comme il est prescrit par les dites
règles, statuts et règlements, pourvu que telles règles, statuts
et règlements ne soient pas conti-aires aux lois de cette pro-
vince.
4. La dite corporation, quand elle en sera requise par le lieu-
tenant-gouverneur, sera tenue de transmettre annuellement à
la législature, un rapport complet de ses propriétés mobihères
et immobilières, ainsi que de ses recettes et dépenses annuelles,
dans les premiers quinze jours de la session.
5. Le présent acte deviendra en force le jour de sa sanction.
— 806 —
ORGANISATION
DKS PÈLERINAGES DANS TOUTE LA PROVINCE ECCLÉSUSTIQUK DK QL'ÉBKO
1° Il faut avant tout que le curé ou autre prêtre qui veut
organiser un pèlerinage, en demande par écrit la permission à
rÉvèque du lieu d'où doit parlir le pèlerinage, exposant le terme
du pèlerinage, le but de l'emploi qui sera fait du profil net, le
jour du départ et celui du retour, le mode de transport.
2° Les pèlerinages organisés sans la permission de l'Évéque,
sont défendus.
3° Une fois la permission obtenue, le chef du pèlerinage
devra avertir le curé ou le recteur de l'église à visiter, lui fai-
sant connaître le jour et l'heure probable de l'arrivée et du
départ, le nombre probable de pèlerins, et le mode de transport,
ainsi que la permission obtenue de l'Ordinaire des pèlerins. Cet
avis doit être donné assez tôt pour que le curé ou recteur ait le
temps de répondre qu'il n'y a pas d'obstacles.
4° Autant que possible, les pèlerinages devraient avoir lieu
un autre jour que le dimanche.
5o En vertu du présent règlement et à moins d'une défense
spéciale faite par l'Ordinaire d'un des diocèses de cette Province,
pour ce qui concerne son diocèse, le prêtre qui est chef du pèle-
rinage et qui a obtenu la permission écrite de son Ordinaire,
peut inviter à l'accompagner tout prêtre approuvé et lui commu-
niquer juridiction de prêcher et de confesser en allant et reve-
nant et dans le lieu même du pèlerinage ; ils pourront alors
absoudre de tous les cas réservés soit au Souverain Pontife, soit
à l'Ordinaire, et même du parjure, sauf les cas de la bulle Sacra-
mentum pœnitenlix^ de Ben. XIV. Ces pouvoirs peuvent être oxer-
cés même dans le cas où l'on traverse un autre diocèse de la pro-
vince et où le terme du pèlerinage est aussi dans un autre dio-
cèse de la province. (MM. les curés auront soin de ne pas laisser
vacantes plusieurs paroisses voisines.)
— 806 —
()<• Pour pouvoir confesser durant le voyage, il faut avoir un
surplis, une élole, et une gi'ille pour confesser les femmes, selon
la discipline (h" la province. Si l'on confesse dans un appartement
privé, la porte de cet appartement doit être lipissée ouverte et il
doit y avoir nue lumière durant la nuit.
7" Le profit total de la qnèti.' faite dans l'église ou dans les
alentour?, appartient à ré.eliso du pèlei'inage.
8- Qand le pèlerinage est organisé pour le profit d'une autre
boiuie œuvre, la moitié an moins du profit doit être laissée à
l'église du pèlerinage.
0'^ En arrivant au lieu du pèlerinage, le chef devra présenter
et laisser au curé ou au recteur de l'église, la permission écrite
donnée par l'Évèque du lieu d'où le pèlerinage est parti.
Québi'c, 0 octobre 1877.
'l E.-A., Arch. de Québec,
-{- L.-F., Év. des Trois-Rivières,
f Jean, Év. de St-G. de Rimouski,
-j- Édouard-Ghs, Év. de Montréal,
-J- Antoine, Ev. de Sherbrooke,
7 J. -Thomas, Év. d'Ottawa,
7 L. Z., Év. de St-Hyacinthe
iVii
TABLE DES MATIERES
SON ÉMINENCE LE CARDINAL TASCHEREAU
(Suite)
187Y
Pagb
(62) Mandement à l'occasion du cinquantième anniversaire d'épiscopat de
Notre Saint-Pôre le Pape Pie IX 5
Adresse du clergé de la Province de Québec au Saint-Pùre 7
Déclaration de l'Archevêque et des Évoques de la Province ecclésiastique
de Québec, au sujet de la loi électorale 10
(63) Mandement sur les persécutions qu'endure actuellement le Souverain
Pontife, et sur l'Apostolat de la prière 14
Monitum ad Eev. Parochos Archidiœcesis Quebecensis circa Pastoralem
N. 63 21
(64) Circulaire au Clergé.— I. Retraites.— IL Propagation de la Foi.— III. Rap-
port annuel. — IV. Apostolat de la prière 22
(65) Mandement des Évêques de la Province Ecclésiastique de Québec promul-
guant le bref qui nomme Sainte Anne patronne de la dite Province... 25
(66) Circulaire aux curés au sujet de la mouche à patates 38
(67) Circulaire au clergé.— I. Retraites particulières à faire. — II. Examens des
jeunes prêtres.- III. Société Saint-Joseph.— IV. Souscription en
faveur du Collège de Sainte-Anne.— V. Décret nouveau sur le mois de
Saint-Joseph.— VI. Ouvrage de Mgr De Angelis sur le droit canonique,
recommandé ''^
(68) Circulaire des Évêques de la Province Ecclésiastique de Québec au clergé
de la dite Province au sujet de la politique 44
Instrnctio ad concionatores et ad confcssariosProvinciae Quebecensis circa
modum. agendi cum iis qui suffragium suum vendant in electione 49
— 808 —
Page
(61)) Lettre pastorale des Évêques de la Province Ecclésiastique de Québec au
51
ïujet de la politique
(70) l-irculairc au cicrg(:'.— I. Caisse Saint-Joseph.— II. Documents officiels
appartenant à la fabrique.— III. Mandement du 25 mai 1876 main-
tenu.—IV. Intentions de messes à acquitter bientôt— Défense d'en
envoyer ailleurs— Registre spécial pour intentions de messes.— V.
Orai.'^on Deun... refugiuw, à dire encore. -VI. Addition à la profes-
sion de loi do Pic IV, et correction à faire dans le rituel.— VIL
Salaire du vicaire. — VIII. Règlement concernant les bazars. — IX.
Encourager le journal " Le Foyer domestique " 54
1878
(71) Mandement sur la convocation du sixième concile provincial de Québec... 59
(72) Circulaire au clergé.— I. Explication au sujet des honoraires de messes.—
IL Mois de Saint Joseph.- IIL Rubriques de l'office de Saint Fran-
çois- de Sales.- IV. Nouvelle permission de garderie Saiut-Sacreraent
dans les sacristies en hiver, avec autel privilégié. — V. Messe basse
do minuit avec communion dans les couvents, et autel privilégié dans
les oratoires privés des couvents "1
(73) Mandement à l'occasion de la mort de Pie IX 66
(74) Mandement annonçant l'élection de Notre Saint-Père le Pape Léon XIIL 72
(75) Circulaire au clergé.— I. Les élections prochaines. Mandement à lire ;
fraudes à condamner ; pastorale et circulaire du 11 octobre 1877 à
suivre.— II. Quijte pour le diocèse de Chatham.— III. Annales de la
Propagation de la Foi. — IV. Manuel des paroisses et fiibriques recom-
mandé (2e édition) 76
(76) Circulaire au clergé.— I. Visite pastorale.— II. Retraites.— III. Propaga-
tion de la Foi. — IV. Rapport annuel. — V. Confession des enfants
duriint l'année. — \'I. Avis à donner concernant les insectes qui dévo-
rent les patates 80
(77) .Mandement pour la déposition solennelle des restes mortels de Mgr Fran-
çois do Laval de Montiaorenej' dans la cliapellc du Séminaire 87
(78) Lettre pastorale des Pères du sixième concile de Québec 94
Lettre encyclique de Notre Saint-Père le Pape Léon XIII 112
(79) Circulaire. — Conseils pour la destruction de la mouche à patates 123
Mandement ;\ l'occasion de l'ércclion du Siège de Chicoutimi 125
(80) Ciivulaire au clergé.— I. Mort du Cardinal Franchi et de Mgr Conroy.—
IL Précautions 5 prendre dans'l'achat des cierges.— III., Assemblées
— 809 —
Page
publiques à empêcher dans le voisinage des églises. — IV. K(?solutiou
de quelques cas de conscience concernant les élections 128
(81) Circulaire au clergé. — I. Lettre de Léon XIII. — II. Collège de Sainte-Anne.
— III. " La petite œuvre du cœur de Jésus ". — 1\'. La Propagation
de la Foi.— V. Quarante Heures de 1879. — VI. Conférences de 1879.
— VII. Renuirques sur les rapports annuels. — VIII. Privilège ])er-
sonnel d'autel à demander. — IX. Table des niundumcnts et circulaires.
— Késumé des ordonnances en force dans l'archidiocèse 131
1879
(82) Mandement promulguant une Encyclique de Léon Xlll 140
Lettre Encyclique de Notre Saint-Père le Pape Léon XIII 145
(83) Circulaire au clergé. — I. Visite pastorale. — II. Au sujet de la réserve du
parjure. — III. Mandements à faire relier. — IV. -Vpplication et hono-
raire de la seconde messe, quand on est autorisé à biner. — A'. Indul-
gences do la formule de consécration au Sacré Cœur de .Jésus, qui !>e
trouve dans l'appendice du rituel. — VI. Annales de la Prop.-igation
de la Foi ]5(î
(84) Mandement sur le Jubilé de 187'.) Itil
Lettres Apostoliques de Léon XIII promulguant un Jubile Universel pour
implorer le secours divin 166
Instructio ad clerum Quebecensem circa jubilciiin anni 187'.' 172
(85) Circulaire au clergé au sujet du Jubilé 175
(86) Circulaire au clergé. — I. Jubilé prolongé jusqu'à la fin d'août. — IL Offices
nouveaux accordés à la Province. — III. Retraites. — IV. Divers avis
déj.à donnés dans la circulaire Xo 76. — V. Formule de consécration
au Sacré Cœur...... 177
(87) Circulaire au clergé. — I. Quête en faveur dos paroissiens d'IIébertvillo
et de Saint-Jérôme. — II. Explication sur la juridiction. — III. Dou-
bles des mandements et circulaires à envoyer. — IV. Obligation des
curés qui ont deux paroisses, concernant la messe ^jro 7Jo/>u/o. — V.
Statistique des décès abolie jusqu'à nouvel ordre. — VI. Explications
au sujet de l'examen des jeunes prêtres 179
(88) Circulaire au clergé. — I. La bulle ^Elerni Putris du 4 août 1879 surlaphi-
loso])hie chrétienne. — II. Indulgence du 25c anniversaire du dogme
de l'Immaculée Conception. — III. Indulgences et privilèges de la
Propagation de la Foi. — Apostolat de la prière. — IV. L'Œuvre des
— 810 —
Page
Tabernacles. — V. Tableau généalogique à donner en demandant des
dispenses - 183
(89) Circulaire au clergé. — I. Cinquantième anniversaire de l'ordination de
Monseigneur Cazeau. — II. Ouvrage sur la " Discipline du diocèse de
Québûo " annoncé 186
1880
(90) Circulaire au clergé. — I. xipostolat de la prière. — II. Visite pastorale de
1880. — III. Réforme du petit Catéchisme. — IV. Induit sur la messe
à dire par un curé chargé de plusieurs paroisses canoniquement éri-
gées.— V. Brochure contre l'intempérance, recommandée 188
(91) Mandement sur l'observation des dimanches et fêtes 197
(92) Circulaire au clergé. — I. Retraites et rapport annuel. — II. Tableau géné-
alogique à faire quand on demande dispense, — III. Apostolat de la
prière. — IV. Décrets sur le lieu où doivent se conserver les saintes
huiles. — V. Fête nationale du 24 juin 203
Mandement au sujet des sociétés de travailleurs 205 (2^
(93) Circulaire au clergé. — I. Avis au sujet de la retraite. — ^11. Peines portées
contre certains émeuticrs. — III. Denier de Saint-Pierre et Apostolat
de la prière. — IV. Avis sur la correspondance pendant la visite 206
(94) Lettre pastorale desÉvêques de la Province Ecclésiastique de Québec, sur
le respect dû à la parole de Dieu et au sacrement de pénitence 208
(95) Mandement sur la colonisation 215
Mandement à l'occasion du 200e anniversaire de l'établissement des
Frères des Écoles Chrétiennes 221
(96) Circulaire au clergé. — I. Pouvoir d'indulgencier les chapelets, renouvelé.
— II. Précautions à prendre pour mettre les archives en sûreté. — III.
Abus à réformer au sujet du drap mortuaire. — IV. Indulgences à
gagner dans les sacristies en hiver. — V. Enregistrement de certains
documents à renouveler 223
(97) Circulaire au clergé. — I. Dictionnaire généalogique des familles canadien-
nes, recommandé. — II. Importance de faire constater de suite le
décès des personnes qui meurent hors de la province. — III. Article 6
du règlement sur les pèlerinages. — IV. Livres distribués par les So-
ciétés bibliques 22H
— 811 —
1881
Page
(98) Mandement promulguant ure Encyclique de Notre Snint-Père le Pape Léon
XIII, sur l'œuvre de la Propagation de la Foi 229
Lettre Encyclique de Notre Saint-Père le Pape Léon XIII 233
(99) Circulaire au clergé. — I. Visite pastorale de 1881. — II. Office des Saints
Cyrille et Méthode. — III. Litanies prohibées. — IV. Encyclique sur
la Propagation de la Foi. — V. Lettres d'argent à enregistrer 240
(100) Circulaire au clergé. — I. Monsieur Marois chargé des messes. — II. .\vis
sur le recensement. — III. Instruction sur les reliques 24.S
(101) Mandement promulguant l'Encyclique sur le Jubilé do 1881 245
Lettres Apostoliques de Notre Très Saint-Père le Pape Léon XIII annon-
çant un jubilé extraordinaire 251
Instructio ad cierum Quebeeensem circa jubileum anni 1881 257
(102) Circulaire au clergé. — I. .Jubilé. Abstinence stricte. — IT. Retraites et rap-
port annuel. — III. Denier de Saint-Pierre en 1880. — 1\'. Indulgence
n; articula mortis. — V. Les Quarante- Heures doivent durer deux, jours. 2fi0
(103) Circulaire nu clergé. — Procession à faire contre la sécheresse 2fi3
(104) Circulaire au clergé. — I. Instruction du Saint-Siège sur la conduite du
clergé dans la politique. — II Décret sur la succursale de l'Université
à Montréal. — III. Messe et vêpres notées de l'office du Très Saint
Rédempteur. — IV. Colonisation.— V. Orphelinat des Sœurs de la
Charité 2(54
Documents émanés du Saint-Siège sur la conduite du clergé dans la poli-
tique, l'influence indue et l'Université- Lav.al, 13 septembre 1881 -'«7
Circulaire au clergé de la Province Ecclésiastique de Québec, pour lui
communiquer les décisions du Saint-Oflice sur les difficultés reli-
gieuses -~*^
Déclaration de l'Archevêque et des Évêques de la Province Ecclésiastique
de Québec concernant certains écrits publiés contre l'Université-Laval. 275
(105) Circulaire au clergé. — I. Te Deum pour les grâces du Jubilé. — II. Litanies
supprimées après la messe. — TH. Indulgence de la visite pastorale. —
IV. Conférences théologiques de 1882 278
— 812 —
1882
Paob
(106) Circulaire au clergé.— I. Compte-rendu de la Société de colonisation du
diocèse de Québec. — II. Visite pastorale de 1882 280
(107 Miindement sur le respect dft aux décisions du Saint-Siôge 286
(108) Mandement promulguant les décrets du sixième concile provincial do
Québec 29?
(109) Circulaire au clergé.— I. Promulgation du sixième concile provincial.—
IL Des parrains pour la confirmation.— III. Officialité établie dans
le diocèse.— IV. Indulgence do la fête des Saintes Reliques étendue à
l'octave. — V. Comité de vigilance contre l'intempérance, recommandé.
— VI. Cercles agricoles et colonisation, recommandés. — VII. Nouvelles
leçons du second nocturne de l'office de Saint Thomas d'Aquin .305
(110) Ordonnance pour défendre la lecture d'une brochure contre l'Université
• Laval 31 2
(111) Lettre Pastorale des évêques de la Province Ecclésiastique de Québec or-
donnant une quête annuelle en faveur de la Terre-Sainte 314
(112) Circulaire au clergé.-L Solennité du Sacré-Cœur.- IL Retraites.— IIL
Denier de Saint-Pierre pour 1881.— IV. Avis sur les pèlerinages.— V.
Transmission des saintes huiles le jeudi-saint.— VI. Livres des soci-
étés bibliques. — VIL Manuel du citoyen catholique, recommandé .■il9
(11;!) Lettre Pastorale pour défendre la lecture du " Courrier des États-Unis ". 324
(114) Circulaire au clergé.— L Profession de foi à émettre.— II. Nouveaux .„
membres de l'officialité.— IIL Conférences ecclésiastiques.— IV.
Quête pour la colonisation. Autres œuvres recommandées. — V.
Souscription au fonds de la Caisse Ecclésiastique Saint-Joseph ,327
(IL-i) Circulaire au clergé de la Province Ecclésiastique de Québec, au sujet de
la tenue dos registres 330
(116) Circulaire au clergé.— L Encyclique de Léon XIII à l'Espagne et lettre
du Cardinal Simeoni.— IL Visite pastorale de 1883.- IIL Avis sur
les demandes de dispenses pour mariages mixtes.— IV. Quête du ven-
dredi-saint.—V. Ne pas favoriser les souscriptions étrangères non
approuvées. — VI. Confesseurs extraordinaires dans les coaimunautés.
—VIL Nappes d'autel.— VIII. Denier de Saint-Pierre en 1882.- IX.
Société de colonisation en 1882.— X. Les sociétés secrètes.— XL Avis
à donner concernant l'enregistrement de certains douaires .335
Encyclique de Notre Saint-Père le Papo Léon XIII aux Évêques d'Espagne 340
— 813 —
1883
Pàob
(117) Mandement promulguant un décret du Souverain Pontife relatif à l'Uni-
versité-Laval 349
(118) Lettre Pastorale des Évêques de la Province Ecclésiastique do Québec en
faveur des Écoles du Xord-Ouest 356 ■^
(119) Circulaire au clergé. — I. Retraites. — II. Pèlerinages. — III. Lettre du
Cardinal Monaco-Lavaletta au sujet des reliques. — IV. Denier de
Saint-Pierre pour 1882. — V. Petit manuel du jeune médecin catholi-
que.— VI. Mandement et quête en faveur des Écoles du Nord-Ouest.. 362
(120) Circulaire au clergé. — Indulgence accordée aux bienfaiteurs des Écoles du
Nord-Ouest 364
(121) Mandement sur les Sociétés Secrètes 366
(122) Circulaire au clergé. — Processions autorisées 370
(123) Circulaire au clergé. — Au sujet de la franc-maçonnerie 371 ,
(124) Circulaire au clergé. — Prières du Rosaire dans le mois d'octobre 372
(125) Circulaire au clergé. — I. Œuvre de V adoration réparatrice, recommandée.
— II. Direction pour les fêtes patronales dans chaque paroisse. — III.
Ofifices votifs destinés à remplacer les offices fériau.x. — IV. Nombre
d'oraisons aux messes de requiem chantées. — V. Au sujet du Tiers-
Ordre de Saint-François d'Assise. — VI. Monsieur le Grand Vicaire
Legaré chargé de recevoir les intentions de messes à commencer le 1er
janvier 1884. — VII. Au sujet de l'empêchement d'affinité spirituelle.
— VIII. Formule d'acte de décès à faire lorsqu'un cadavre est livré
à la dissection. — IX. Précautions contre certains chevaliers d'indus-
trie 375
h
1884
(126) Mandement sur les prières il faire pour l'Église 383
(127) Circulaire au clergé. — I. Condamnation de la brochure : La source du mal
de l'époque au, Canada, par un catholique. — II. Induit concernant les
cierges. — III. Quelques corrections dans les leçons du bréviaire. — IV.
Quêtes pour la Terre-Sainte et pour les Ecoles du Nord-Ouest. — V.
Œuvre de Vadoration réparatrice 391
(128) Mandement en faveur de la Sacrée Congrégation de la Propagande 394
(129) Circulaire au clergé. — I. Voyage à Rome. — II. Monsieur le Grand Vicaire
C. B. Legaré, administrateur. — III. Visite pastorale. — IV. Retraites. 402
I
— 814 —
Page
Circulaire. — Encyclique sur la franc-maçonnerie 403
Lettre Encj'clique do Ldon XIII sur la tnuic-maçonuerie 404
(ISO) Mandement promulguant une Encyclique du Souverain Pontife contre la
franc-maçonncrio 429
Circulaire au ■•lergé à l'occasion du dix-neuvième centenaire de la nais-
sance de la .Sainte Vierge 436
Circulaire au clergé. — Prières publiques pendant le mois d'octobre 438
Lettre Encyclique de Notre Saint-Père le Pape Léon XIII 440
Circulaire au clergé. — Au sujet de deux sociétés secrètes 444
Lettre Pastorale pour condamner le " Royal Muséum " 448
1885
Circulaire à MM. les Curés de Québec et des environs, contre certaines
représentations théâtrales 450
(ni) Circulaire au clergé. — I. Indulgence en faveur des congréganistes. — II.
Ca? réservé aboli. — III. L'oraison Deus refugium au salut et à la
grand'messe du dimanche. — IV. Liste et registre des parrains de con •
firmation. — V. Parrain du baptême ne peut l'être de la confirma-
tion.— VI. Décision du Saint-Office sur certaines sociétés secrètes. —
VII. Établissement du Tiers-Ordre de Saint-François. — VIII.
" L'Acte de tempérance du Canada " ou " Scott Act."— IX. Décision
sur la craniatomie ou embryotomie. — X. Souscription à la Caisse Saint-
Joseph 451
(132) Mandement promulguant l'Encyclique du 17 septembre 1882 sur le Tiers-
Ordre de Saint-François 460
Lettre Encyclique de Notre Saint-Père le Pape Léon XIII 465
(133) Circulaire au clergé. — I. Prières pour la paix. — II. Temps de la commu-
nion pascale 477
(134) Circulaire au clergé. — I. Permission de commencer matines à 2 heures,
renouvelée. — II. Retraites. — III. Organisation du transport des saintes
huiles. — IV. Écoles du Nord-Ouest. — V. Tiers-Ordre de Saint-Fran-
çois.— Vr. Prières et brochures condamnées. — VIL Processions auto-
risées.— VIII. A qui faut-il demander des dispenses d'empêchements
occultes? 478
(135) Mandement concernant une souscription pour le maître-autel de l'église
de Sainte-Anne de Beaupré 482
(136) Circulaire au clergé. — I. Te Deum à chanter. — II. Adoration réparatrice.
— III. Réponse sur la manière de faire le chemin de la croix 488
— 815 —
Paor
(137) Circulaire au clergé. — I. Lettre du Pape au Cardinal Guibort. — II. Décret
du Saint-Office concernant les dispenses. — III. Décrets du Saint-
Office sur l'excommunication mineure et l'absolution du complice. —
IV. Pouvoir d'indulgencier les chapelets, renouvelé. — V. Calices et
patènes non conformes aux rubriques 490
Lettre de Sa Sainteté au Cardinal Guibert 404
(138) Mandement ordonnant la recitation du chapelet et dos litanies de la
Sainte Vierge pendant le mois d'octobre 500
(139) Circulaire au clergé. — I. Règlement du bureau de sauté, concernant la
picote. — II. Réponse du Saint-Siège au sajet de l'interprétation do
décret du 25 juin 1885, circa obligationem declarandiincestum. — III.
Quête pour la colonisation. — IV. Rapport annuel de 1886 604
(140) Mandement promulguant l'Encyclique Immortale Dei sur la constitution
chrétienne des États 507
Lettre Encyclique de Léon XIII sur la constitution chrétienne des États. 515
1886
(141) Mandement sur le Jubilé de 1886 541
Instructio ad clerum Quebecensem circa jubileum anni 1886 547
(142) Mandement sur la convocation du septième concile provincial de Québec. 550
Circulaire au clergé, au sujet du jubilé 552
(143) Mandement sur certaines sociétés défendues 554
(144) Circulaire au clergé. — I. Denier de Saint-Pierre en 1885. — II. Honoraires
de messes envoyés hors du diocèse. — III. Défense de vendre des bois-
sons dans les bazars. — IV. Bureau de santé et épidémies. — V. Re-
traites.— VI. Voile humerai à porter dans la bénédiction donnée aveo
le ciboire. — VII. Indulgence in articula morti» ; réponse de la Sacrée
Congrégation des Indulgences. — VIII. Induit concernant la solennité
de Saint Michel. — IX. Réponse de la Sacrée Pénitencerie concernant
le jeûne eucharistique et l'heure dite de» chemin» de fer. — X. Quête
pour l'autel de Sainte-Ânne 558
(145) Circulaire au clergé. — Au sujet de la visite pastorale 563
(146) Lettre Pastorale des Pères du septième concile de Québec 564
Circulaire au clergé. — Pour lui annoncer l'élévation de l'Archevêque à la
dignité de Cardinal 584
Circulaire au clergé. — Invitation aux fêtes de la Barrette cardinalice 685
(147) Circulaire au clergé. — I. Bénédiction du Saint-Sacrement aveo le ciboire,
en octobre. — H. Crémation des cadavres prohibée. — LU. iîouveUe»
— 816 —
Page
priôros i\ la suite des messes basses.— IV. Formule des actes do baptCme
il observer.— V. Chapitre cogentcs de la bulle Apostolicœ Sedis expli-
qu(:i._VI. Sermon» des jeunes prêtres pour 1887.— VII. Heure de la
Sonnerie de VAng^uH, changde 586
(148) i'iroulair.' au olorg(5.— Pour corriger un passage de la circulaire No 147... 590
(M9) Circulaire au clergé.— Pour condamner " La Lanterne " 591
(150) Mandement au sujet de l'Université-Laval 592
(i:,1) Mandement ordonnant au clergé et .\ tous les fidèles de rArchidiocèse de
Québec qui ont en mains des écrits de Monseigneur de Laval, premier
év<}que de Québec, de les transmettre à l'Archevêché fiOO
Circulaire au clergé.— Adresse du clergé au Saint-Père et réponse de Son
Éminence le Secrétaire d'État 602
188Y
(152) Mandement annonçant le Jubilé sacerdotal de Léon XIII 608
(i:.:n Circulaire !iu clcrgé.—I. Départ pour Rome.— II. M. le Grand Vicaire
Legaré, administrateur 612
(154) Circulaire au clergé. — A lire seulement dans les paroisses où il y a des
Chevaliers du travail 61.3
(155) Circulaire au clergé.— I. Retraites.— IL Précautions à prendre quand le
domicile des épou.x n'est pas absolument certain. — III. Pouvoir d'iu-
dulgencicr des crucifix portant les indulgences du chemin delacroix,
accordé aux prêtres actuels de l'Arcbidiocôse. Induit du 6 mars 1887.
— IV. Vin de messe recommandé 615
(156) Circulaire au clergé. — Procession contre la mouche à patates 619
(157) Mandement ordonnant un Te Deum à l'occasion du Jubilé sacerdotal de Sa
Sainteté Léon XIII 620
(158) Circulaire au clergé. — I. Erreur corrigée dans la circulaire 155, relative
au chemin de la croix fait avec un crucifix bénit. — II. Permission
ot indulgence de la messe du premier vendredi du mois. — III. Soirées
dramatiques et autres réunions défendues les dimanches et fêtes d'o-
bligation.— IV. Enregistrement nécessaire des personnes qui font
partie d'une confrérie quelconque ayant un scapulaire. — V. Sermons
à faire par les jeunes prêtres pour 1888. — VI. Assurance des édifices
religieux 627
(169) Circulaire au clergé. — I. Erreur corrigée dans le mandement du 1er dé-
cembre.— II. Adoration réparatrice 630
— 817 —
APPENDICE
Pagh
Itinéraires des visites pastorales ôSô
Sommes recueillies dans le diocùse do Québec pour le denier do Saint-
Pierre pendant les années 1877, 1878, 1879, 1880, 1881, 1882, 1883,
188-l,1885et 1886 656
Femmes recueillies dans le diocèse do Québoo pour la société do colonisa-
tion pendant les années 1881, 1882, 1883, 1884, 1885 et 1886 668
Dépenses de la société do colonisation de 1881 à 1887 679
QusDstiones colUtionibus theologicis discutiondœ in archidiœcesi Quebe-
consi 685
Liste des arrondissements pour les conférences ecclésiastiques du diocèse
de Québec, 18 octobre 1883 723
Caisse Ecclésiastique Saint-Joseph. — Procès-verbaux des assemblées du
bureau tenues à Québec 726
Extrait du livre des Recettes de la Société Ecclésiastique Saint-Joseph
1877-1887 764
Circulaire à MM. les Membres de la Société Ecclésiastique Saint-Joseph.. 795
Circulaire aux Membres de la Caisse Ecclésiastique Saint-Joseph 791)
Circulaire aux Membres do la Caisse Ecclésiastique Saint-Joseph 801
Acte pour incorporer la Société Ecclésiastique Saint-Joseph 803
Organisation des pèlerinages dans toute la province ecclésiastique do
Québec 805
52
TABLE ALPHABÉTIUUE DES MATIÈRES
ABSOLUTION— Du complice, 492.
ADORATION RÉPARATRICE— Recommandée, 375, 393, 488, «31.
ADRESSE— Du clergé à Pie IX, 7 ;— Du clergé à Léon XIII, 603.
AFFINITÉ SPIRITUELLE— (Voir Dispentes.)
ANGELUS — Heure do la sonnerie changée, 589.
ANNE (Sainte) — Nommée patronne de la province, 25; — Avis sur les pèlerinages, 321 ;
— Souscription pour le maître-autel de Sainte-Anne do Beaupré, 482, 561 ; — Or-
ganisation dos pèlerinages, 805.
ANNIVERSAIRE— 60e d'épiscopat do Pie IX, 5, 20 ;— 25e du dogme de l'Immaculée
Conception, 184 ; — 50e d'ordination de MgrCazeau, 186 ; — 200e de l'établissement
des Frères des Écoles Chrétiennes, 221 ; — 19e centenaire de la naissance do la
Sainte Vierge, 436 ;— 50o de prêtrise do Léon XIII, 608, 620.
APOSTOLAT DE LA PRIÈRE— Recommandée, 14, 21, 24, 136, 184 ;— Statuts, 190,
204, 207.
APPENDICE- De ce volume, 633.
ARCHIVES— Moyen de les conserver, 54, 136, 223.
ARGENT— Lettres d'argent à faire enregistrer, 242.
ASSEMBLÉES PUBLIQUES— Prohibées près des églises, 129.
ASSURANCE— Des cdificos religieux, 629.
AUTEL PRIVILÉGIÉ— Des sacristies pendant l'hiver, 64 :— Dans les couvents, 64 ;
— Privilège personnel à demander, 137.
BAZARS — Règlement à observer, 58 ; — Défense d'y vendre des boissons, 559.
BINAGE — .application et honoraire de la seconde messe, 157.
BRÉVIAIRE— (Voir Office.)
CAISSE ECCLESIASTIQUE— Avis au clergé, 40, 54 ;— Souscription spéciale, 328,
458; — Procès-verbaux des assemblées du bureau, 726 ; — Recettes de 1877 à 1887,
764 ; — Election des procureurs, 795 ;— Changement* proposés, 799, 801 ; — Acte
d'incorporation, 803.
— 820--
CALICK— Non coufonnc uux ruijriqucs, 493.
CARI'INAli Mgr Tnschoreau uommé, 584 ; — Fêtes de la Barrette, 586 ; — Adresse au
Pnpo, C02;— Voyngo à Rome, 402, 012,
CAS lli:SERVÉ — Au sujet des grévistes, 205 (3° ; — Accusation de franc-maçonnerie,
360 ; — Abolition de la rdscrvc, 453.
CATKCIIISMK — En liivcr, 135 ; — Réforme du Petit Catéchisme, 194.
rAZEAl' (.Mgr) — 50o anniversaire de prêtrise, 186.
rEmLi:.*^ A(JHIC0LES— Recommandés, 310.
CHAPELETS — Pouvoir de les indulgencier, 223, 493. (Voir Rosaire,')
CIIATHAM (Diocèse de) — Quête pour la cathédrale incendiée, 77.
CIIEMI.V DE LA CROIX — Manière de le faire, 489 j — Pouvoir d'indulgencier les
crucifi-x, 610, 627.
CHEVALIERS D'INDUSTRIE— Précautions à prendre contre eux, 382.
CHEVALIERS ï)\5 TRAVAIL— Réponse de Rome à une consultation, 444 ;— Décret
du Saint-Office, 454, 554 ; — Condamnation suspendue, 614.
CHICOUTIMI— Érection du diocèse, 125.
CHRÉTIENS — Pastorale des Pères du Vie concile sur leurs devoirs, 94.
CIER(îES— Matière nécessaire, 128 ;— Induit, 392.
CŒUR DE MARIE— Prière, 439.
roG ENTES— MMa expliquée, 588.
COLLÉCE DE SAINTE-ANNE— Souscription en sa faveur, 41, 132.
COLONISATION— Établissement de la société, 215;— Quête recommandée, 266, 328,
338, 505 ; — Comptes-rendus, 280, 668 ; — Conseils des Pères du Vie concile, 303 ;
— Cercles agricoles, 310.
COMMUNION PASCALE— Pendant tout le carême, 477.
CdNOILES DE QUÉBEC— Vie annoncé, 59 ; Lettre Pastorale des Pères, 94 ; Pro-
mulgation des décrets, 297, 305 ; — Vile convoqué, 550 ; Lettre Pastorale des
Pères, 564.
CONFÉRENCES ECCLÉSIASTIQUES— Avis, 134, 328 ;— Questions, 685 ;— Liste
des arrondissements, 723.
CONFESSEURS— Des religieuses, 337.
CONFESSION- Des enfants, 85.
CONFIRMATION— (Voir Parraina.)
CONORÉCJATION (de la Ste Vierge)— Indulgences, 451.
CONROY (Mgr)— Sa mort, 128.
CORRESPONDANCE— Pendant la visite pastorale, 207.
COURRIER DES ÉTATS-UNIS— Défense de le recevoir, 324.
CRUCIFI.X — Pouvoir d'y attacher les indulgences du chemin de la croix, 616, 827.
— 821 —
DE ANGELIS — Ouvrage sur le droit canon, 42.
DECES — Des personnes hors de la province, 227.
DECLAR.\TIOX — Des évoques sur un jugement de la Cour Suprême, 10.
DENIER DE SAINT-PIERRE— Remercîments du Pape, 207, 261, 320, 338, 363,
558 ; — Noces d'or de Léon XIII, 611 ; — Sommes rocucillie!<, 655.
DICTIONNAIRE GÉNÉALOGIQUE— Recommandé, 226.
DI.MAXCHE — Observation du dimanche, 197; — Soirées dramatiques défendues, 628.
DISCIPLINE DU DIOCÈSE DE QUÉBEC— Ouvrage annoncé. 137. 186.
DISPEXSES— Tableau généalogique à envoyer, 185, 204 ;— Demandes à adresser au
secrétaire, 207 ; — Avis pour mariages mi.xtes, 336 ; — D'aflBnité spirituelle, 381 ; —
D'empêchements occultes, 4SI; — Décret de eopula incetluoia, 491, 498; Décret
sur l'obligation declarandi incestum, 505.
DISSECTION— Formule d'acte à faire, 381.
DOUAIRES— (Voir Enregistrement.)
DRAP MORTUAIRE— Abus à réformer, 224.
ÉCOLES — Visite des écoles, 135; — Doctrine du Vie concile sur l'éducation, 298; —
Du Nord-Ouest, (Voir Nord-Ouest.)
ÉLECTIONS POLITIQUES— (Voir Politique.)
EMBRYOTOMIE— Décision du Saint-Siège, 458.
ENCYCLIQUES— /n«cii(fa6i7i (1878), 112 -y—Quod apoaloliei miineris, 145 ;— Pontijiceê
Maximi (1879), 166 •,—Sancta Dei Civitas (1880), 233 ;—MUitana Jesu Christi
Eccleaia (1881), 251 •,—Cum multa (1882), 340 i—Humanum Genus (1884), 404 ;
Superiore anno, 440 ; — Auspicato conceasum (1882), 465 ; — Immortale Dei (18S5),
515.
ENREGISTREMENT— De certains documents, à renouveler, 224 ;— Des douaires,
339 j — Des noms de ceux qui portent le scapulaire du Mont-Carmel, 628 ; — Des
noms des parrains de confirmation, 453, 653.
ÉTATS — Encyclique sur la constitution chrétienne des Etats, 507.
EXAMEN— Des jeunes prêtres, 40, 182, 589, 629.
EXCOMMUNICATION MINEURE— Abolie, 492.
EXCURSIONS— Défendues le dimanche, 197.
FABRIQUE- Archives à conserver, 54, 136, 223.
FBXE De Ste Aune, 25 ; — Excursions défendues les jours de fêtes, 197 ; — Nationale du
— 822 —
24 juin, 206 :— Des Saintes Reliques, 309 ;— Solennité du Sacré-Cœur, 319, 323 j
— Fétei" putronalcs, 376 : — Solennité de S. Michel, 560.
FOYKR DOMESTIQUE— Jouriuil recommandé, 68.
PR.ANCHI (Lo oanlinal)— Sa mort, 128.
FKANf-M.AÇ» INNE RIE— Cai! ré.<;crvé, 360 ;— Questions posées, 371 ; — Encyclique
llumanum gfnui, 40^, 404, 429 ; Ré.scrvo abolie, 453 ; — Lettre des Pères du Vile
concile, 664.
FRÈRES (des école» chrétiennes) — 200e anniversaire de leur établissement, 221.
IiriLE.'^ !>AINTES — Où les conserver, 204; — Leur transmission le jeudi-saint, 321,
479.
IMMACULÉE CONCEPTION— 25e anniversaire du dogme, 184.
INDULGENCES— 50e anniversaire d'épiseopat de Pie IX, 29 ;— Pour la fête de Ste
Anne, 37 ; — Consécration au S. C. de Jésus, 158, 160 j — 25e anniversaire du
dogme de l'Immaculée Conception, 184 ; — De la Propagation do la Foi, 184 ; — De
l'apostolat de la prière. 190 ; — Dans les sacristies en hiver, 224 ; — In articula
mortiê, 262, 560 ; — Indulgences pendant la visite, 279 ; — Mois du Rosaire, 373,
601 ; — Congréganistes de la Sainte Vierge, 451 ; — Bienfaiteurs de l'Universlté-
Laval, 598 ; — Crucifix indulgenoiés pour le chemin de la croix, 616, 627 ; — Noces
d'or de Léon XIII, 620, 627, 630.
INDULT — Sainte Anne nommée patronne de la Province, 37 ; — Pour garder le Saint-
Sacrement dans les sacristies, 65 ; — Messes de minuit, 64 ; — Autel privilégié dans
les couvents, 64 ; — Indulgences de la consécration au Sacré-Cœur, 160 ; — Messe à
dire par un curé chargé de plusieurs paroisses, 196 ; — Indulgences pendant la
visite, 279 ; — Saintes Reliques, 309 : — Solennité du Sacré-Cœur, 323 ; — Écoles du
Nord-Ouest, 365 ; — Au sujet des cierges, 392 ; — Solennité de Saint-Michel, 662 ;
Crucifix pour chemin de la crois, 618.
INFLUENCE INDUE— (Voir Politique.)
INTEMPERANCE — Brochure recommandée, 195 ; — Avis des Pères du Vie concile
302 ;— Comité de vigilance, 309 ; — Scott Act recommandé, 457.
JEAN-BAPTISTE (Saint)— Fête nationale, 205.
JEUNE EUCHARISTIQUE— Réponse de la Sainte Pénitenoerie, 661.
— 823-
JOSEPH (Saint)— Mois en sou honneur, 42, 63. (Voir Caitte).
JUBILÉ— (1879), 161 ; Encyclique. 166 ; lustruotion au clergé, 172 ; Condition», 175;
Prolongé, 177 j — (1881), 245; Encycliiiuc, 251; Instruction au clofKé, 257:
Abstinence stricte, 260 ; Te Beurn, 278; — (1886), dil -. Instruction au olorgé,
547 ; Au sujet du jeûne, 552.
JURIDICTION— Explication donnée, 180.
LANTERNE (La)— Journal condamné. 591.
LAVAL (Mgr de) — Translation do ses restes, 85 : — Ordre de transnjettrri tousse» écrit»
à l'archevêché, 600.
LEGARÉ (Mgr C. E.)— Chargé des messes, 381 ; — Nommé administrateur, 402. 612.
LÉON XIII— Son élection, 72, 95;— Lettre à l'Archevêque de Québec. 131. 138;—
Lettre au cardinal Guibert, 494 ;— Noces d'or, 608, 620.
LIBÉRALISME CATHOLIQUE— Déclaration des évêques, 10. (Voir r;liti,,ue..)
MANDEMENTS — Tables annoncées, 137 ; — A luire relier. 157 ; — Doubles à envoyer
à l'archevêché, 181.
MANUEL DES PAROISSES ET FABRIQUES— Recommandé, 78.
MANUEL DU CITOYEN CATHOLIQUE— RKCommandé, 322.
MANUEL DU MÉDECIN CATHOLIQUE- Recommandé, 36.3.
MARIAGE — Domicile des époux, 616. (Voir Diipennei.)
MATINES — Permis do commencer à 2 heures P. M., 478.
MESSES — Honoraires à envoyer à l'Archevêché, 55, 61. 558; — De minuit, 64;—
Application et honoraire quand le prêtre bine, 157 ; — Mes^se pro populo quand le
curé dessert deux paroisses, 181, 195 ; — Monsieur Marois chargé des messes, 243 ;
Messe notée du Très Saint Rédempteur, 266 ;— Nombre d'oraisons aux messe» de
requiem chantées, 379 ; — Monsieur C. Legaré, Vicaire Général, chargé des messes.
381 ; — Vin recommandé, 617 ; — Du lor vendredi du mois, 628.
MOUCHE A PATATES— 38, 86, 123, 263, 619.
' NAPPES D'AUTEL— Règles à ce sujet, 337.
NORD-OUEST— Quête pour les écoles, 356, 364, 393, 480 :— Prières pour la paix, 477 ;
— Te JJenm après la guerre. 488.
— 824 —
ŒUVRE DES TABERNACLES— Recommandée, 185.
OFFICE— De Suint François do Sales, 63 ;— Offices nouveaux, 177 ;— Des Saints Cy-
rille et Méthode, 240 ;— Messe et vêpres notées du Très Saint Rédempteur, 266 ;—
Do Saint Thomas d'Aciuin, 311 ;— Fêtes patronales, 376 ;— Offices votifs. 378 ;—
Porrootions à quelques leçons du bréviaire, 393.
OFFICIALITÉ— Établie dans le diocèse, 307 ;- Nouveaux membres, 327.
ORAISON— i5«i(», refugium continuée, 56; 384, 453 ;— Nombre d'oraisons aux messes
do requiem chantées, 379 ;— Pour le Pape, discontinuée, 384 ;— Ao peregrinan-
tibxiê, 402 -.—Propace, 477 ;— Du Saint-Esprit, 551.
ORPHELINAT (des Sœurs do la Charité)— Quête, 266.
PARJURE— Cas réservé, 166.
PAROLE DE DIEU • -Respect qui lui est dû, 208.
PARRAINS— De la confirmation, 306, 454, 653 ;— Liste, 453.
PÈLERINAGES— Article 6 du règlement, 228 ;— Avis, 321, 362; —Organisation, 805.
PÉNITENCE- Respect dû au sacrement, 208.
PETITE ŒUVRE DU CŒUR DE JÉSUS— Recommandée, 133.
PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE— Bulle ^terni Patris, 183 ;— De Saint Thomas, 299.
PICOTE— Règlement du bureau de santé, 504.
PIE IX— 50e anniversaire d'épiscopat, 5, 20 ;— Ses épreuves, 14 ;— Sa mort, 66.
POLITIQUE— Déclaration des évoques sur un jugement de la Cour Suprême, 10 ;—
Avis au clergé, 21, 76 ; — Circulaire des Évêques, 44 ; — Instruction aux confes-
seurs, 49 ; — Lettre Pastorale des Évêques, 51 ; — Mandement maintenu, 55 ; —
Assemblées prohibées près des églises, 129 ; — Contrats frauduleux et parjures,
129 ; — Respect dû à la parole de Dieu et au sacrement de pénitence, 208
Instruction du Saint-Siège, 264, 267 ;— Circulaire au clergé de la Province, 274
Influence indue, 294 ; — Lettre du Pape aux Évêques d'Espagne, 335, 340
Encyclique Immortale iJei, 537.
PRIÈRE— Condamnée, 480.
PRIÈRES PUBLIQUES— 50e anniversaire d'épiscopat de Pie IX, 5 ;— Pour le Vie
concile, 60 ;— Contre la mouche à patates, 38, 86, 123, 263, 619 ;— Après la mort
de Pie IX, 66 ;— Élection de Léon XIII, 72 ;— Contre la sécheresse, 263 ;— Te
Deum après le Jubilé, 278 ; Après la guerre du Nord-Ouest, 488 ; Après la nomi-
nation du Cardinal, 584 ; Noces d'or de Léon XIII, 611, 624 ; — Pour les biens de
la terre, 370, 481 ;— Du Rosaire, 372, 438, 500 ;— Pour l'Église, .383, 389 ;— 19e
centenaire de la naissance de la Sainte Vierge, 437 ; — Pour lapaix au Nord-Ouest,
477 i — Ouverture du Vlle concile, 551 ; — A la suite des messes basses, 383, 389,
M7.
— 825 —
PROCESSION— (Voir Prière» publique».)
PROFESSION DE FOI— Addition à la formule do Pic IV, 56 ;— A <5iuottrc. 327.
PROPAGANDE (S. C. de la)— Organisation de procures, 394 ;— Lettre du Cardinal
Simeoni, 398.
PROPAGATION DE LA FOI— Avis, 23. 84, 132. 159. 184 :— K.u}cli(,uc de Lé*.n
XIII, 229, 241.
QUARANTE-HEURES— Durée qu'elles doivent avoir. 134. 2fi2.
QUETE — Pour la cathédrale do Chathaui, 77 ; — Pt>ur Hébertvillo et Saint-.Térâmc,
179;— Pour la colonisation, 215, 266, 328, 338, 505, 668 ;— Pour l'Orplu-linat.
266 ; — Pour la Terre-Sainte, 314, 337 ; — Quêtes non approuvées, 337 ; — Pour
Écoles du Nord-Ouest, 356. 364. 393. 480;— Pour le maitre-autel de Saintc-Anno.
482, 561 ;— Noces d'or de Léon XIII. 611 ;— Denier de Saint-Pierre, 655.
RAPPORT ANNUEL— Sur les paroisses, 24, 85, 1.34, 20.?, 260 ;— Formule imprimée,
506.
RECENSEMENT— Avis à ce sujet, 243.
REGISTRES — Manière de les tenir, 330 ; — Formule d'acte de dissection, 381 ; — Acte
de baptême, 588.
RELIQUES— Culte à rendre, 30 ;— Instruction, 244 ;— Indulgences de la fête, 309 :
— Lettre du Cardinal Monaco, 362.
RETRAITES ECCLÉSIASTIQUES— Avis, 22, ."9, 81, 178. 20."., 206, 261, 319, 362,
403, 478, 560.
RETRAITES PAROISSIALES— Avis, 299, 615.
RITUEL— Correction à faire, 57.
ROSAIRE— Prières à faire en octobre, 372, 500, 590 ;— Décret du Pape, 385, 388 ;—
Encyclique, 438 ; — Bénédiction avec le saint ciboire, 586, 590.
SACRE-CŒUR DE JÉSUS— Acte de consécration, 158, 179 ;— Solennité, 319.
SACRISTIES — Autel privilégié et permission d'y garder le Saint-Sacrement, 64 ; —
Indulgences à y gagner en hiver, 224.
SAINTS— Culte à leur rendre, 25.
SAINT-SIÈGE— Respect dû à ses décisions. 286.
SANTÉ (Bureau de) — Règlements au sujet de la picote, 504 ; — Précautions contre
les épidémies, 559.
53
— 826 —
SOCIALISTES— Encyclique de Léon XIII, 145.
SOClhTK— Siiint-Joseph, 40. ô4, 328, 458, 726, 764, 796, 799, 801, 803 ;— De travail-
luiirs, iOJ (2", 200 ;— I»e colonisation, 215, 260, 280, 303, 310, 328, 338, 505, 668 ;
—Souiut(?s bibliques 228, 321, 480 ;— Sociétés secrètes, 339, 366, 371, 403, 444,
454. 554, 604.
SOURCE (La) DU MAL EN CANADA— Ouvrage condamné, 391.
SOURDS-MUETS— Exhortation des Pores du Vie Concile, 299.
STATISTIQUE— Des décos abolie, 181.
TAliLE^^ — bcs mandements, 137, 157.
TERliE-SAIXTE— Quête annuelle. 314, 337, 393.
TUEATRE — Itoi/itl Muséum condamné, 448, 450 ; — Détendu le dimanche, 628.
TIERS-ORDRE DE SAINT-FRANÇOIS— L'établir, 380, 542 ;— Pouvoirs à cet efiFet,
456, 480 ; — Encyclique promulguée, 460.
UNIVERSITE-LAVAL— Décret sur la succursale, 265, 273 ;— Déclaration des évé-
qucs, 275 ; — Respect dû aux décisions de Rome, 286; — Brochure condamnée, 312;
—Décret du 27 février 1883, 349 ;— Fondation de chaires, 592,
VICAIRES — Salaire et dépenses, 57. (Voir Examen.)
VIS DE MESSE— Recommandé, 617.
VISITE PASTORALE— Avis, 80, 156, 194, 240, 285, 336, 403, 663 ;— lodulgeuces,
27'J ;— Itinéraires de 1877 à 1887, 635.
VOILE IIUMÉRAL— Pour la bénédiction avec le ciboire, 560.
VOYACiE— De l'archevêque à Rome, 402, 612.
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